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"language": "en",
"title": "Mishnah Gittin",
"versionSource": "https://www.nli.org.il/he/books/NNL_ALEPH002182155/NLI",
"versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]",
"status": "locked",
"license": "Public Domain",
"actualLanguage": "fr",
"languageFamilyName": "french",
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"direction": "ltr",
"heTitle": "משנה גיטין",
"categories": [
"Mishnah",
"Seder Nashim"
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"text": [
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"Si un individu apporte d’une province d’outre-mer une lettre de divorce pour une femme mariée, il doit dire: “Cette lettre (ou cet acte) a été écrit et signé en ma présence”. Les actes d’affranchissement d’esclaves sont assimilés aux lettres de divorce<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Un motif d'assimilation est proposé par le Dr Rabbinowicz (Législation, 1, 329): Tous les actes qui concernent deux personnes ont besoin du consentement des deux. Or, le divorce, bien qu'il concerne deux personnes n'a besoin que d'être consenti par le mari, comme il suffit à l'esclave d'être libéré par son maître</i>. R. Gamliel dit: il en est de même de celui qui l’apporte des localités de Reqem (Petra) ou Hagar<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"Pour ces deux localités, V. Graetz, Monatschrift, 1875, p 55; J Derenbourg, Revue des études juives, 1884, 8, 276 Elles sont omises dans le lexique de J Levy\"</i>; selon R. Eliézer, il est semblable lorsqu’on l’apporte du village des Lydiens à Lod. Selon les autres sages, il est inutile de dire la formule: “cette lettre (ou cet acte) a été écrite et signée devant moi”, sauf au cas où on l’apporte d’outre-mer. De même, celui qui cherche un acte et l’apporte d’une province à l’autre, en traversant à cet effet la mer, devra formuler qu’il a été écrit et signé devant lui. Selon R. Simon b. Gamliel, c’est obligatoire même en passant d’un district hgemonia à l’autre.",
"R. Juda dit: on considère comme extérieur ce qui est à l’Est de Reqem, et Reqem elle-même est considérée comme à l’Est de la Terre-sainte; de même, on considère le sol situé au Sud d’Ascalon, et cette ville même fait partie du Sud extérieur, ainsi que le sol du Nord d’Acco, comme Acco même passe pour externe. Selon R. Meir, cette dernière ville est considérée comme la Palestine au point de vue des divorces.",
"Celui qui apporte un acte de divorce en Palestine même, n’a pas besoin de déclarer que cet acte a été écrit et signé devant lui; si des contestations s’élèvent contre l’acte, on le maintient, et l’on se rapporte aux signataires. Si quelqu’un rapporte un tel acte d’outre-mer sans pouvoir dire qu’il a été écrit et signé en sa présence, on s’en tiendra aux signataires si l’acte est attesté par des témoins (ou légalisé). Soit qu’il s’agisse du divorce, soit d’actes d’affranchissement des esclaves, la règle est exactement la même, aussi bien pour l’expédier de là que pour l’y’ apporter.",
"C’est un des points pour lesquels les actes du divorce égalent ceux de l’affranchissement.",
"Les actes contresignés par un témoin cuthéen (païen) n’ont pas de valeur, excepté les lettres de divorce<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"La lettre de divorce est déclarée valable, par le motif qu'énonce R Simon b Gamaliel dans une braïtha pour admettre des témoins illettrés (J M Rabbinowicz, ib, 1, 331) Il est vrai que l'acte d'affranchissement sera annulé si l'on sait que les témoins ne savent pas écrire; mais l'acte reste valable s'il n'est pas certain que les témoins païens ne savent pas signer Il y a là une tendance à favoriser l'affranchissement\"</i>, ou les actes d’affranchissement. Un fait survint devant R. Gamliel, au village d'Outhnaï on lui présenta une lettre de divorce signée par des témoins Cuthéens (païens), et il déclare que la lettre de divorce est valable (pour permettre à la femme de se remarier avec un autre). Tous les documents qui émanent de la juridiction arceion de non-juifs, lors même que les signataires seront des non-juifs, sont valables, sauf les actes de divorce, ou les contrats d’affranchissement des esclaves. Selon R. Simon, tous les actes (même de divorce, ou d‘affranchissement) sont valables, et ladite exception n’a été énoncée que si ces actes ont été rédigés par des gens incompétents, idiwtai<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"Littéralement: des simples, non des juges Selon Raschi: extra judiciairement; selon d'autres, par des illettrés, dont la signature inconsciente est inadmissible, illégale\"</i>.",
"Si un individu dit à un autre: “donne cette lettre de divorce à ma femme”, ou s’il lui dit: “donne cet acte d’affranchissement à mon esclave”, il peut le reprendre aussi longtemps que l’écrit n’a pas été reçu par la femme ou par l’esclave; c’est l’opinion de R. Meir. Les autres docteurs disent que l’homme peut reprendre la lettre de divorce, mais non pas l’acte d’affranchissement; car on peut faire avoir une acquisition, mais non faire contracter une dette à quelqu’un en son absence<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> On suppose que celui pour qui l'on acquiert y consent d'avance</i>. Or, l’acte d’affranchissement est évidemment avantageux pour le maître, qui, s’il le veut, n’est plus tenu de nourrir cet esclave libéré. La lettre de divorce, au contraire, est une chose désavantageuse, car la femme, comme telle, conserve le droit à la nourriture<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> La femme donc n'est pas divorcée si quelqu'un a reçu mission de recevoir pour elle l'acte de divorce, et le mari peut encore la reprendre, annulant l'acte</i>. R. Meir dit aux autres docteurs: si le maître est un cohen, ne rend-il pas son esclave inapte à manger de l’oblation (en l’affranchissant), au même titre que la femme y devient inapte par le divorce? (N’est-ce pas une preuve d’égalité)? -Cela ne prouve rien, répliquèrent-ils: l’esclave est une acquisition du maître<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> C'est là le motif de suppression du privilège de l'oblation en cas d'affranchissement</i>. Si quelqu’un dit de remettre un acte de divorce à sa femme, ou d’affranchissement à son esclave, puis il meurt, on ne donnera pas suite à ces actes après le décès du maître mais si celui-ci a dit de remettre un maneh (pièce d’argent) à un tel et qu'il meurt, on payera même après décès la somme promise."
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"Si le porteur d’un divorce venant d’outre-mer dit que l’acte a été écrit devant lui, non signé devant lui, ou qu’il a été signé devant lui, mais non écrit devant lui, ou qu’il a été écrit entièrement en sa présence et seulement signé à moitié devant lui, ou qu’il a été à moitié écrit devant lui et entièrement signé devant lui, cet acte sera sans valeur. Si l’un dit que l’acte a été écrit devant lui, et un autre témoin dit que l’acte a été signé en sa présence, l’acte est impropre. Si deux témoins affirment que l’acte a été écrit devant eux, et un seul dit que l’acte a été signé en sa présence, celui-ci est impropre; mais R. Juda le déclare valable. Si un témoin dit que l’acte a été écrit devant lui, et deux témoins disent qu’il a été signé devant eux, l’acte est valable.",
"Si l’on atteste que l’acte a été écrit le jour et signé aussi le jour, ou qu’il a été écrit la nuit et signé aussi la nuit, ou qu’il a été écrit la nuit mais signé le jour, l’acte est valable. S’il est dit au contraire de l’acte qu’il a été écrit le jour mais signé la nuit, l’acte sera impropre; selon R. Simon, l’acte reste valable, car selon lui, on déclare impropres tous les actes écrits le jour et signés la nuit, sauf les actes de divorce.",
"Pour écrire cet acte, on peut employer tout ingrédient de l’encre, ou de la poudre terreuse<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"Peut-être de la craie Rashi traduit le mot SAM par orpiment, en (Shabat 12, 4); cf (Megila 2, 4) Le texte jérusalémite ici n'a pas ce mot\"</i>, ou du rouge, ou de la gomme (gummi), ou du vitriol, calcanqon, ou tout objet qui reste adhérent. On ne se servira pour écrire ni d’autres liquides, ni de jus de fruits, ni d’un autre produit qui ne soit pas adhérent. On peut écrire sur n’importe quoi, même sur des feuilles d’olivier, ou sur une corne de vache, en envoyant cette bête à la femme comme titre de divorce, fût-ce sur la main de l’esclave, en remettant ensuite l’esclave à la femme. Selon R. Yossé le Galiléen, on ne devra écrire l’acte de divorce, ni sur un animal vivant, ni sur un comestible.",
"On n’écrit l’acte sur aucun objet adhérent à la terre; si l’acte a été écrit ainsi, ensuite détaché du sol, puis signé et remis en cet état à la femme, il est valable. R. Juda le déclare impropre, jusqu’à ce que l’acte ait été écrit et signé sur une matière détachée du sol. R. Juda b. Bethera dit: on ne devra l’écrire ni sur du papier effacé, ni sur une peau fendue, difqera, parce qu’on pourrait le falsifier; mais les autres sages l’admettent pour valable.",
"Tous sont aptes à écrire un acte de divorce<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> (Eduyot 2, 3)</i>, même un sourd, ou un sot, ou un enfant. Une femme peut écrire le divorce qui lui sera destiné, comme le mari peut écrire son acquit (pour restitution du douaire), car l’acte tient sa valeur de ceux qui le signent. Tous sont aptes à apporter un tel acte, sauf un sourd, un sot, un enfant, un aveugle, ou un païen (tous ignorant les prescriptions ou formalités exigibles).",
"Si un enfant a reçu l’acte et avant de le remettre il est devenu grand, ou si le sourd-muet a recouvré ensuite la parole, ou si l’aveugle qui s’en est chargé est devenu clairvoyant, ou si le sot est devenu intelligent, ou si le païen s’est converti, l’acte est pourtant impropre. Mais si l’acte a été reçu par un homme bien parlant qui est devenu sourd-muet, lequel a ensuite recouvré la parole, ou par un clairvoyant qui est devenu aveugle, puis est redevenu clairvoyant, ou par un homme intelligent qui est devenu sot, puis est redevenu intelligent, l’acte reste valable. En thèse générale, lorsque le commencement et la fin de l’acte ont été accomplis en connaissance de cause, l’acte reste valable.",
"Même les femmes auxquelles on n’ajoute pas foi, lorsqu’elles annoncent le décès du mari de telle ou telle femme, peuvent être crues lorsqu’elles apportent leur acte de divorce du dehors. Telles sont: la belle-mère, ou la fille de la belle-mère, ou la femme adjointe, la belle-sœur à qui incombe le lévirat, ou la fille du mari (belle-fille). -Pourquoi la croit-on plus véridique à l’égard du divorce qu’au sujet d’une nouvelle de décès? -C’est que, pour le divorce, l’acte confirme son dire. Une femme peut elle-même apporter du dehors son acte de divorce; seulement, elle devra déclarer (devant les juges) que cet acte a été écrit et signé devant elle.–<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur ce est traduite en (Yebamot 15, 4)</i>"
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"Tout divorce qui n’a pas été écrit en vue de la femme à divorcer est impropre. Voici comment: si en passant dans la rue un mari entend la voix des scribes, lisant le formulaire de leurs actes: “un tel N. répudie la femme une telle, de tel endroit”, et que le mari déclare l’appliquer à son nom et à celui de sa femme, l’acte ne pourra pas servir à la répudier. Bien plus, si un mari ayant écrit un acte pour répudier sa femme y renonce, puis un compatriote le trouve et lui dit: “puisque mon nom ressemble au tien et celui de ma femme à la tienne, cède-moi l’acte” (pour que je m’en serve dans le même but), cet écrit sera impropre pour répudier une autre. Bien plus, si le même mari a deux femmes portant le même nom, et que l’acte de divorce a été dressé en vue de répudier la plus âgée des deux, l’acte ne pourra pas servir à répudier la plus jeune. Bien plus, si même il a convenu avec le greffier (libellarius) d’employer cet écrit à répudier celle des deux femmes qu'il voudra, l’acte sera impropre à tout divorce.",
"Celui qui écrit des modèles (typus) de divorce devra laisser en blanc la place pour le nom du mari, pour celui de la femme et pour la date. En écrivant d’avance des formules d’emprunt, on laissera en blanc le nom du créancier, celui du débiteur, la somme prêtée et la date. Pour les contrats de vente, on laissera en blanc le nom de l’acheteur, celui du vendeur, la somme du montant de l’achat, l’immeuble, la date. Ces modèles en blanc sont permis pour la commodité des transactions. Selon R. Juda, toutes ces sortes d’actes (écrits en partie d’avance), sont impropres. R. Eliézer les déclare tous admissibles, sauf ceux du divorce, parce qu’il est écrit (Dt 24, 1): Il lui écrira à elle; l’écrit devra donc avoir été libellé pour elle.",
"Si le porteur d’un acte de divorce le perd et le retrouve aussitôt après, l’acte reste valable; l’acte non retrouvé de suite devient impropre. Si l’acte est retrouvé dans une poche (petit sac), ou dans une boîte, ou caisse, arceion, et reconnu par le porteur, il reste valable. Si quelqu’un apporte un acte de divorce de la part d’un homme qu’il laisse vieux ou malade, il remet l’acte à la femme dans la présomption que le mari vit encore. De même, une fille d’Israélite mariée à un cohen, dont la mari fait un voyage d’outre-mer, peut continuer à manger de l’oblation sacerdotale dans la présomption que le mari vit toujours (jusqu’à l’avis contraire). De même aussi, on devra sacrifier la victime expiatoire envoyée par quelqu’un d’outre-mer, dans la présomption que l’expéditeur est en vie.<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> En tête du 3 est une page déjà traduite en (Yebamot 16, 6)</i>",
"R. Eléazar b. Parta a énoncé devant les sages trois règles qu’ils ont confirmées: les gens d’une ville assiégée à qui il ne reste plus d’issue, les passagers d’un navire battu par la tempête, et le coupable sur le point d’être condamné par la justice à la peine capitale, restent pourtant dans la présomption d’être vivants. Mais une fois que la ville est prise par les assiégeants, ou si le navire a fait naufrage en mer, ou si le condamné se rend déjà au dernier supplice, à tous ces gens on applique les lois les plus sévères des vivants et des morts<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Pour eux, on observera les lois les plus sévères, en les supposants vivants et en les supposant morts</i>. Ainsi, lorsqu’une fille d’Israélite est mariée à un cohen (qui se trouve dans l’un de ces derniers cas), ou si une fille de cohen est mariée à un simple israélite, elle ne pourra pas manger de l’oblation sacerdotale<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"Pour la 1re, on suppose le mari mort; pour la 2e, on le suppose vivant, et aux 2 cas l'oblation est interdite\"</i>.",
"Si un porteur d’acte de divorce en Palestine même (d’une localité à l’autre) devient malade en route, le mari peut en charger autrui. Mais si le mari lui a dit de reprendre par contre de la femme un objet spécial (de valeur), le porteur ne peut pas se décharger de l’acte sur autrui: car le mari n’a pas entendu accorder à un tiers sa confiance pour avoir le dépôt en question.",
"Si le porteur d’un acte de divorce venant d’outre-mer tombe malade, le tribunal désignera un messager chargé de l’expédition, et le porteur devra déclarer devant les juges avoir assisté à la rédaction et à la signature de l’acte. Le dernier porteur n’a pas besoin de faire cette même déclaration, mais il devra seulement avoir été chargé de cet envoi par le tribunal.",
"Si quelqu’un prête de l’argent à un Cohen, ou à un lévite, ou à un pauvre, avec l’intention de se rembourser plus tard en prélevant le montant sur celui qui leur revient<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Au premier, le créancier devra l'oblation sur ses fruits, et aux autres il doit les diverses dîmes</i>, il pourra faire le prélèvement de ce qui lui revient dans la présomption que ces gens vivent toujours, sans craindre que le Cohen ou le lévite soient morts, ou que le pauvre se soit enrichi. S’ils sont morts avant que le créancier soit remboursé, celui-ci devra demander aux héritiers du défunt l’autorisation de se rembourser S’il a prêté par devant justice, il n’a pas besoin de cette autorisation pour se payer.",
"Si quelqu’un met des fruits de côté pour les employer à l’oblation et aux dîmes (à libérer d’autres fruits), ou de l’argent pour l’employer plus tard à titre de 2e dîme (devant être mangée à Jérusalem), il pourra considérer cette mise de côté comme effective (et manger le reste), dans la présomption que ces objets de côté subsistent toujours. Au cas où ces fruits mis de côté sont perdus, il devra pour tous les produits (tant libérés que non libérés) compter en arrière de temps en temps<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> \"Littéralement: \"\" Il faut craindre de temps en temps \"\", c'est-à-dire, chaque jour, on doit faire un compte rétroactif pour ce que l'on a cru libérer de cette façon\"</i>. Tel est l’avis de R. Eléazar b. Shamoua. R. Juda dit: à trois époques de l’année, on devra goûter le vin (auquel on donne d’avance cette destination future de part sacerdotale ou lévitique, pour savoir s’il n’est pas gâté), savoir lorsqu’à l’issue de la fête des Tabernacles, le vent d’Est souffle, lorsque les bourgeons des ceps de vigne apparaissent, et lorsque la sève liquide pénètre dans les raisins non encore mûrs."
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"Si un mari envoie un acte de divorce à sa femme par un messager, qu’ensuite il rencontre en route, ou s’il envoie un second messager à la recherche du premier, avec l’ordre d’annuler l’acte de divorce, l’annulation est admise. De même, s’il a devancé le messager auprès de sa femme (pour renoncer au divorce), ou s’il lui a envoyé un autre messager, en faisant déclarer nul l’acte qu’il lui a envoyé, l’annulation est admise. Mais dès que l’acte de divorce est arrivé aux mains de la femme, les démarches du mari ne servent plus à annuler l’acte.",
"Autrefois, le mari établissait un tribunal (composé de trois personnes), d’une autre localité, pour annuler l’envoi de l’acte de divorce (sans la présence de la femme). Puis R. Gamliel l’ancien établit la règle de ne pas agir ainsi, dans l’intérêt de l’ordre régulier du monde<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> A défaut de cette précaution, la femme qui aurait reçu un acte de divorce (annulé à son insu) pourrait se remarier à un autre</i>. En principe, on modifiait, pour annuler l’acte, l’un des noms usuels du mari<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> S'il a deux noms</i>, avec celui de la ville où il se trouve, et le nom de la femme avec la ville où elle se trouve; plus tard, R. Gamliel l’ancien établit la règle d’inscrire le nom du mari avec tous les surnoms qu’il porte (en n’importe quel endroit), et celui de la femme avec tous ses surnoms, dans l’intérêt des bonnes règles.",
"Une veuve ne peut se faire payer son douaire sur les biens des orphelins qu’en jurant n’avoir rien reçu de son mari<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Aucun plaideur ne pouvait se faire payer des orphelins la dette du défunt, qu'en prêtant serment Cf, (Ketubot 9, 7)</i>; mais on s’était abstenu de déférer à la veuve ce serment<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Selon le Talmud B, fol 35a, on ne déférait pas de serment à une veuve, pour ne pas l'entraîner à prêter un faux serment</i>. Aussi R. Gamliel l’ancien a établi que désormais la veuve puisse se faire payer le douaire qui lui est dû en faisant un vœu<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Autre mode de jurer, sous peine que le pain lui soit défendu, ou autre interdit analogue</i> sur tel objet que les orphelins voudront. Les témoins doivent apposer leur signature sur l’acte de divorce, règle établie pour l’utilité publique. Enfin, Hillel a établi l’usage du prosbolh pour l’utilité publique<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Cf J, (Sheviit 10, 4)</i>.",
"Si l’esclave qui a été emmené prisonnier par des païens est ensuite racheté par des Juifs, il doit servir lorsqu’on l’a racheté comme esclave; mais il est libre, si on l’a racheté pour le rendre libre. R. Simon b. Gamliel dit que même en ce dernier cas il doit servir. Si un individu a désigné son esclave comme hypothèque, apoqhch, à son créancier, puis l’a affranchi, légalement l’esclave ne doit rien; mais pour éviter les inconvénients, le maître est tenu de l’affranchir, et l’esclave s’engage par acte à payer sa valeur. R. Simon b. Gamliel dit: Ce n’est pas l’esclave qui s’engage dans l’acte, mais celui qui l’a affranchi.",
"Si un individu est à moitié esclave et à moitié libre<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Si p ex 2 frères ont hérité un esclave, et l'un d'eux l'a affranchi 5 (Eduyot 1, 13)</i>, il servira un jour son maître, et il sera libre un jour; c’est l’opinion de l’école de Hillel. L’école de Shammaï dit: Vous avez défendu les intérêts du maître, mais non pas ceux de l’esclave; il ne peut pas épouser une femme libre, car il est à moitié esclave; il ne peut pas épouser une esclave<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Les esclaves pouvaient donc contracter entr'eux de véritables mariages</i>, car il est à moitié libre<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Cf, (Qidushin 1, 3) Cette dernière phrase incidente (ou explicative) manque dans le texte jérusalémite</i>. Restera-t-il célibataire? Mais le monde n’a été créé que pour la reproduction; car il est écrit: “Dieu n’a pas créé le monde pour qu’il reste désert, mais pour qu’il soit habité” (Is 45, 18). Il faut donc, pour l’utilité publique, forcer le maître à l’affranchir, et l’esclave s’engagera par acte à payer au maître la moitié de sa valeur. L’école de Hillel finit alors par adopter l’opinion de l’école de Shammaï<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> Le comment de R Ascher cite ici un passage (B,43a) d'où il résulte que le fils naturel est un hériter, puis un autre passage (B, Yebamot22) concluant qu'un Mamzer (bâtard) hérite aussi</i>.",
"Si un individu vend son esclave à un païen ou à un homme qui va le conduire à l’étranger, l’esclave devient libre<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> La loi rabbinique le libère, pour lui éviter les mauvais traitements probables des païens</i>. -On ne donne pas pour racheter les prisonniers<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> Quoique ce soit l'œuvre la plus méritoire, dit le Talmud B, Baba Batra8a</i> plus qu’ils ne valent; c’est une mesure d’utilité publique? -On ne doit pas chercher à faire prendre la fuite aux prisonniers (il faut les racheter); c’est aussi une règle d’utilité publique<sup class=\"footnote-marker\">13</sup><i class=\"footnote\"> S'ils se sauvaient, les païens maltraiteraient d'autant plus les prisonniers qu'ils prendraient une autre fois</i>. R. Simon b. Gamliel dit: C’est un précepte donné dans l’intérêt de ceux qui sont déjà retenus en prison<sup class=\"footnote-marker\">14</sup><i class=\"footnote\"> Même motif que celui de la note précédente</i>. On n’achète pas de livres (de l’Ecriture-Sainte), de phylactères ou de mezuzot aux païens à un prix qui dépasse leur valeur; c’est aussi un précepte d’utilité publique<sup class=\"footnote-marker\">15</sup><i class=\"footnote\"> De crainte d'abus, comme pour le rachat des prisonniers</i>.",
"Celui qui répudie sa femme pour avoir entendu exprimer à son sujet un bruit fâcheux (peut-être calomniateur) ne pourra plus la reprendre, et il en est de même s’il l’a repoussée parce qu’elle avait prononcé un vœu à la légère. R. Juda dit: s’il s’agit d’un vœu dont beaucoup de personnes ont connaissance, le mari ne pourra pas reprendre la femme répudiée; mais si ce n’est pas à la connaissance de plusieurs personnes, le mari peut la reprendre. R. Meir dit: pour tout vœu qui exige l’investigation d’un sage, le mari ne pourra pas la reprendre; lorsque cette investigation n’est pas nécessaire, le mari peut revenir sur sa détermination. R. Eléazar ajoute<sup class=\"footnote-marker\">16</sup><i class=\"footnote\"> Cf, (Ketubot 7, 9)</i>: les sages n’ont défendu le premier cas qu’à cause du dernier<sup class=\"footnote-marker\">17</sup><i class=\"footnote\"> En cas d'enquête du savant, nul préjudice ne peut arriver à la femme Ceci n'est à craindre que lorsqu'il n'y a pas d'enquête, le mari peut alors arguer que s'il avait su pouvoir annuler le vœu de sa femme, il ne l'aurait pas répudiée</i>. Sur ce, R. Yossé b. Juda raconta qu’à Sidon quelqu’un dit à sa femme: “que tout me soit interdit, si je ne te répudie pas”, et bien qu’il l’eût en effet répudiée, les sages lui permirent de la reprendre. D’ordinaire, cette reprise est interdite, par précepte d’utilité publique.",
"Celui qui a répudié sa femme parce qu’elle est d’une stérilité évidente ne pourra pas la reprendre, selon R. Juda; les autres sages le permettent. Si après avoir épousé un autre dont elle a des fils elle réclame au 1er mari le douaire, (auquel elle n’avait pas droit comme femme stérile répudiée), selon R. Juda, le mari peut lui dire: “Il valait mieux te taire que de parler inconsidérément<sup class=\"footnote-marker\">18</sup><i class=\"footnote\"> Si j'avais su avoir à te restituer ton douaire, je ne t'aurais pas répudiée: et l'acte de divorce devenant nul, les enfants seront nés illégitimes</i>”.",
"On ne rachète pas aux païens celui qui se vend à eux lui-même avec ses fils; mais, après la mort du père, on rachète ses enfants (non responsables de cette cession). Si, après la vente d’un champ à un païen, un israélite le rachète de ce dernier, l’israélite offrira les prémices au Temple; c’est un précepte d’utilité publique<sup class=\"footnote-marker\">19</sup><i class=\"footnote\"> Il ne faut pas s'habituer, en Palestine, à céder le sol aux païens, mais s'efforcer de le reprendre en cas d'aliénation</i>."
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"Ceux qui réclament pour un dommage (que l’animal d’un individu leur a causé) peuvent se faire payer du meilleur des champs<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Il y avait 3 classes de champs les meilleurs, les moyens, les pires ou inférieurs Cf J, (Ketubot 12, 4)</i>; les créanciers seront payés par la classe moyenne des champs; enfin la femme qui réclame le douaire ne peut prendre que de la classe inférieure. R. Simon b. Gamliel<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> L'édition de la Mishna selon le Talmud Babli a: R Meir</i> dit: la femme qui réclame le douaire peut également se faire payer de la classe moyenne.",
"Le demandeur ne peut pas saisir les biens hypothéqués, si le défendeur possède encore des biens libres, quand même ces biens seraient de la classe inférieure (et que les biens vendus seraient d’une autre classe, que le demandeur aurait droit de prendre s’ils n’étaient pas venus). Ceux qui se font payer des biens des orphelins ne peuvent prendre que les champs de la classe inférieure.-<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur ce paragraphe est déjà traduite en (Ketubot 9, 8)</i>",
"On a établi comme loi d’utilité publique, qu’aux cas suivants le demandeur ne puisse pas se faire payer des biens vendus par le défendeur, savoir: pour les produit du champ<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"P ex, dit Rashi, A vend un champ à B qui l'a cultivé, puis il se trouve qu'A n'avait pas le droit de vendre ce champ; ce champ appartenait à une autre qui le reprend avec ses produits B réclame donc d'A de lui payer le capital et les produits En ce cas, B peut se faire payer pour le capital des biens vendus par A postérieurement à son achat, mais pour les produits, il ne peut saisir que les biens libres qu'A possède encore Cf (Ketubot 12, 2)\"</i>, ou pour son amélioration<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Si p ex B avait amélioré le champ que l'ancien propriétaire lui a enlevé avec les améliorations, B ne peut saisir pour ces améliorations que les biens libres non encore vendus par A</i>, ou pour la nourriture de la veuve et des filles orphelines (qui ont droit à être nourries des biens de l’héritage de leurs frères). On a encore établi pour l’utilité publique cette loi<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> \"Cette dernière règle est omise dans les éditions du Talmud jérus Qui ont suivi l'édition de Venise; mais celle de Jitomir l'a rétablie, comme bien d'autres passages essentiels\"</i>: celui qui rend les choses qu’il a trouvées, à l’ancien propriétaire qui les a perdues, n’est pas obligé de prêter serment (si le propriétaire prétend qu’il y en avait davantage).",
"Le maître de maison sur lequel les orphelins s’appuient (auquel est confiée la gestion de leurs biens), ou que leur père avait désigné d’avance pour être leur tuteur epitropo\", sera tenu de rédimer les fruits que ceux-ci mangeront. Si le père des orphelins a nommé pour eux un tuteur, celui-ci est obligé de prêter serment sur sa gestion (si les orphelins devenus majeurs l’exigent); mais si c’est le tribunal qui l’a nommé tuteur il n’est pas obligé de prêter serment<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Cf, (Shevouot 7, 9)</i>. Abba Saül dit le contraire. Si un individu a rendu impure l’oblation qui est à un cohen (qu’il est défendu de manger impure), ou s’il a fait des libations avec le vin d’un autre (ce qui fait qu’on ne peut plus boire ce vin), ou s’il a mêlé aux produits des champs un peu d’oblation, ce qui fait que personne ne peut plus les manger, excepté un cohen, pour tous ces faits commis involontairement, l’auteur sera dispensé de payer; s’il les a faits volontairement, il doit payer le dommage. Aussi, les cohanim qui ont de plein gré rendu impropre un sacrifice offert au Temple seront coupables.",
"R. Yohanan b. Godgoda atteste ceci: 1° Si un père a marié sa fille sourde-muette (en sa minorité), elle pourra être libérée au moyen d’un acte de divorce<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Malgré son état inconscient, car son consentement n'est pas nécessaire V. (Yebamot 14, 3)</i>; 2° dès qu’une mineure simple israélite (orpheline) a épousé un cohen, elle peut (malgré son jeune âge) consommer l’oblation, et si elle meurt, le mari hérite d’elle (comme pour une véritable union); 3° au cas où une charpente ou un tronc de bois volé est encastré dans une grande construction (d’où il est impossible de le retirer), on devra seulement prélever le montant de la valeur afin de contribuer<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> La phrase justification, placée entre , est omise au texte jérusalémite</i> à l’amélioration de ceux qui se repentent; 4° un sacrifice expiatoire volé, sans que beaucoup de personnes connaissent le vol, effectuera le pardon (sans qu’il soit nécessaire de le remplacer par un autre), dans l’intérêt de l’autel<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> Il faut susciter aux cohanim la crainte que, par tromperie, ils soient exposés à sacrifier, puis à consommer une victime présentée indûment Toute cette Mishna se retrouve (Eduyot 7, 9) Cf (Horayot 3, 5)</i>.",
"Le sicaricon<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> Derenbourg, Essai, etc, p 475</i>, ou le droit de revendication à l’égard des biens achetés aux sicaires, n’existait pas dans le province de la Judée lorsque les propriétaires avaient été tués pendant la guerre; mais, pour les biens pris à des propriétaires tués après la guerre, ce droit subsiste. Comment ce droit s’exerce-t-il? Si un individu a acheté le champ d’abord à l’assassin, puis au vrai propriétaire, l’achat est nul; s’il l’a acheté au propriétaire avant de l’acheter à l’assassin, l’achat est valable. Il en est de même du champ d’une femme mariée: Si un individu l’achète d’abord du mari, puis de la femme, la vente est nulle; s’il l’a acheté de la femme, puis du mari, la vente est valable. Telle est la décision de la première Mishna<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> C'était la règle adoptée d'abord</i>; mais le tribunal postérieur dit: si l’on achète un champ du sicaire, la vente est valable<sup class=\"footnote-marker\">13</sup><i class=\"footnote\"> Cette première proposition manque au texte jérusalémite</i>; mais l’acheteur donnera au propriétaire le quart de la valeur<sup class=\"footnote-marker\">14</sup><i class=\"footnote\"> On supposait, dit Rashi, que le sicaire a vendu le champ d'un quart moins cher</i>. Cela s’applique au cas où le propriétaire n’est pas à même de racheter son champ; mais s’il est à même de le faire, il a la priorité (et personne ne peut l’acheter). Rabbi à provoqué une séance d’un tribunal, où l’on a décidé, après avoir compté les votes, que si le champ est resté en possession du sicaire pendant un an, le premier venu peut l’acheter, mais il doit au propriétaire le quart de sa valeur.",
"Un sourd-muet peut faire des transactions par signes<sup class=\"footnote-marker\">15</sup><i class=\"footnote\"> Cf (Yebamot 14, 1)</i>. Ben-Bethera dit: Il suffit de pincer les lèvres, ou de les voir pincer par d’autres, s’il s’agit de biens-meubles<sup class=\"footnote-marker\">16</sup><i class=\"footnote\"> Objets de ménage, ou de nourriture, ou d'habillement, de peu d'importance</i>; comme les mineurs<sup class=\"footnote-marker\">17</sup><i class=\"footnote\"> Enfants de 7 à 8 ans, déjà intelligents</i> peuvent aussi acheter et vendre, quand il s’agit de biens-meubles.",
"Voici les lois rabbiniques établies pour le bien public (en faveur d’un bon accord): Le cohen sera appelé le 1er à la loi; puis un lévite, ensuite un simple israélite. On place le repas de jonction symbolique (du Shabat) dans la même maison vieille. Le puits qui est le plus près de la source doit être rempli avant celui qui en est plus éloigné<sup class=\"footnote-marker\">18</sup><i class=\"footnote\"> \"Chaque cultivateur, dit Rashi, avait un puits dans son champ pour l'arroser; ces puits étaient remplis par des canaux qui apportaient l'eau d'un fleuve: chaque puits se remplissait quand son canal était ouvert et que les autres étaient fermés Celui dont le puits est plus près de l'origine des canaux, a donc le droit d'ouvrir le premier son canal, en fermant les autres, pour remplir son puits; puis vient le tour des autres cultivateurs pour remplir les leurs\"</i>. Si un quadrupède, un oiseau ou un poisson est entré dans le piège d’un individu, nul que celui-ci ne peut le prendre, sous peine de vol. C’est une règle établie pour le bon accord. R. Yossé dit: celui qui le prend, est un brigand. Si un sourd-muet, un aliéné ou un mineur trouve un objet, personne ne peut le lui enlever, sous peine de vol. R. Yossé dit: enlever à ces individu cet objet est un véritable vol. Si un pauvre monte sur un olivier pour faire tomber quelques olives<sup class=\"footnote-marker\">19</sup><i class=\"footnote\"> \"Les pauvres avaient le droit de prendre aux champs ce qui reste à glaner après la moisson V. Pea ch 4 à 7 Le texte jérusalémite n'a pas les mots \"\" un pauvre \"\", ni \"\" ceux qui sont au-dessous \"\"\"</i>, ceux qui se trouvaient au-dessous de l’arbre ne peuvent pas les ramasser; R. Yossé dit: ce serait un vrai vol. Pour la même raison de bonne entente, on n’empêchera pas les pauvres païens de prendre part au glanage, ou de ramasser des épis oubliés, ou de cueillir ceux de l’ange des champs.",
"Une femme peut prêter un tamis, un van, un petit moulin ou un four, même à une femme soupçonnée de ne pas observer les lois de la 7e année<sup class=\"footnote-marker\">20</sup><i class=\"footnote\"> \"Cette Mishna se retrouve in-extenso en (Sheviit 5, 9) (t 2, p 374); on y trouvera diverses notes explicatives sur ce\"</i>; mais elle ne doit pas l’aider à trier, ni à moudre. La femme d’un compagnon savant peut prêter à la femme d’un homme du peuple un tamis ou un van; elle peut trier, moudre et vanner avec elle. Mais dès que celle-ci jette de l’eau sur la farine (qu’elle commence seulement une pâte), elle ne doit pas l’aider, ni la toucher, car il est interdit d’encourager ceux qui transgressent la loi. Du reste, toutes ces mesures n’ont été autorisées que dans l’intérêt de l’harmonie, comme l’on peut souhaiter du succès aux païens la 7e année agraire, mais non à l’israélite, et dans l’intérêt des bonnes relations, on doit s’informer de leur santé.-<sup class=\"footnote-marker\">21</sup><i class=\"footnote\"> Toute la Guemara sur ce est traduite au même traité (ibid)</i>"
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"Si quelqu’un a dit: “Fais accepter cet acte de divorce à ma femme”, ou “le voici pour elle, apporte-le-lui”, il peut le reprendre s’il veut<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Cf J, (Pea 4, 6)</i>. Mais si la femme a chargé le messager d’accepter, le mari ne peut plus y renoncer. Donc, si le mari dit alors au messager: “je ne veux pas que tu acceptes l’acte du divorce pour elle, mais apporte-le là et donne-le-lui”, il peut le reprendre s’il veut. R. Simon b. Gamliel dit: lors même que la femme a dit au messager de prendre l’acte pour elle, le mari ne peut plus le reprendre après la remise au messager.",
"Lorsque la femme a chargé le messager de recevoir pour elle l’acte de divorce (qu’ensuite il fallait faire disparaître), il lui faut pour sa libération 2 catégories de témoins<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Cf (Baba Batra 3, 4)</i>; la première atteste l’ordre donné au messager, et la seconde atteste la réception par la femme qui l’a déchiré. Ceux qui ont attesté le premier fait, peuvent aussi attester le second; ou bien, à l’un de ceux qui font partie de l’un des deux groupes, il suffit d’adjoindre un autre témoin. Une jeune fille adolescente qui est fiancée peut recevoir l’acte de divorce, ou directement, ou par son père<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Cf, (Terumot 8, 1)</i>. Selon R. Juda, deux mains (le père et la fille) ne peuvent posséder à la fois la même faculté, et le père seul (en la minorité de la fille) recevra l’acte. Une enfant, si jeune qu’elle est incapable de conserver l’acte de divorce, ne pourra être répudiée.",
"Si une mineure charge quelqu’un de recevoir pour elle le divorce, l’acte n’a pas de valeur; il faut pour cela qu’il soit entre ses mains à elle; aussi, lorsqu’après cet ordre, le mari veut reprendre l’acte, il le peut, car un mineur ne peut pas instituer un délégué. Mais le père a chargé le messager d’aller recevoir pour elle cet acte de divorce, la réception suffit à la valider, et le mari ne peut plus y revenir. Si un mari charge autrui de remettre l’acte à la femme, en tel endroit, et la remise a eu lieu ailleurs, l’acte est nul. Mais si le mari a seulement dit: “ma femme est là”, et la remise a eu lieu ailleurs, l’acte est valable. De même, si la femme charge autrui de revoir pour elle l’acte en tel endroit, et la réception s’est effectuée ailleurs, l’acte est nul; R. Eliézer le déclare valable; Si elle charge autrui de l’apporter de tel endroit, et il l’apporte d’ailleurs, l’acte est aussi valable.",
"Tout en chargeant quelqu’un de lui apporter l’acte de divorce, la femme d’un cohen peut bénéficier d’un privilège de manger l’oblation, jusqu’à ce que cet acte arrive entre ses mains. Mais si elle charge autrui de recevoir l’acte pour elle, il lui sera dès ce moment interdit de manger l’oblation. Si elle spécifie de recevoir pour elle le divorce à tel endroit déterminé, elle pourra manger l’oblation jusqu’à l’arrivée de l’acte au lieu désigné; R. Eliézer le lui interdit de suite (dès que l’ordre est donné).–<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> La Guémara sur ce 4 est traduite en (Demaï 4, 4)</i>",
"Si quelqu’un dit: “Ecrivez l’acte de divorce et remettez-le à ma femme”, ou s’il dit simplement de la répudier, ou d’écrire une lettre et de la lui donner (ce qui a le même sens), on rédigera l’acte et on le remettra à la femme (valablement). Mais s’il dit seulement de la congédier, ou de la nourrir, ou d’agir avec elle selon la loi, nomo\", ou de la traiter selon son mérite, ce sont des expression trop vagues et sans valeur. En principe on avait dit que si un condamné sort de la ville, le cou chargé d’un carcan (collare), en disant d’écrire un acte de divorce à sa femme (même sans ajouter de le lui remettre), on l’écrira et on le remettra à la femme. Plus tard, les sages revinrent sur ce sujet et étendirent la même règle à celui qui va en voyage d’outre-mer, ou avec une caravane allant au loin. R. Simon Shezori y ajoute aussi celui qui est dangereusement malade.",
"Si un mari étant tombé dans une fosse s’écrie: “que quiconque m’entend écrive un acte de divorce à ma femme<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Cf, (Yebamot 16, 6)</i>”, il faudra l’écrire et le remettre à la femme. Un homme sain qui dit d’écrire un acte de divorce à sa femme a sans doute voulu plaisanter; mais si la fin indique que son intention était sérieuse dès le principe<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Cette phrase complémentaire manque dans les éditions de la Mishna seule</i>, l’acte sera valable; Ainsi, il est arrivé à un homme sain de donner l’ordre d’écrire le divorce à sa femme; puis, montant sur le toit, il tomba et mourut. Selon R. Simon b. Gamliel, les sages dirent à ce sujet: si l’homme est tombé seul, l’acte de divorce est valable; mais si le vent a poussé l’homme, l’acte est nul<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Dans l'édit de Venise et celles qui suivent, ce est joint au précédent</i>.",
"Si un mari dit à 2 individus de remettre l’acte de divorce à sa femme (sans parler de l’écrire), ou s’il dit à 3 de l’écrire, puis de le remettre à sa femme, ils pourront l’écrire (eux-mêmes) puis le remettre. S’il dit à 3 de remettre l’acte à sa femme (sans parler de l’écrire), ceux-ci pourront charger d’autres de l’écrire et le remettre, parce qu’il les a constitués en tribunal. Tel est l’avis de R. Meir. Voici la règle rapportée<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> \"Ou: \"\" envoyée \"\", selon le texte jérusalémite\"</i> de prison par R. Hanania habitant d’Ono: Je sais par tradition que si un mari dit à 3 individus de remettre l’acte de divorce à sa femme, ceux-ci peuvent charger autrui de l’écrire et le remettre, parce que le mari les a érigés en tribunal. Sur ce, R. Yossé dit: nous avons répondu au messager chargé de cette nouvelle, que nous avons aussi une tradition, en vertu de laquelle, lors même qu’un mari dit au tribunal supérieur à Jérusalem de remettre l’acte de divorce à sa femme, ceux-ci devront au besoin apprendre à l’écrire eux-mêmes, puis le rédiger et le remettre. Si un mari s’adressant à dix individus les charge d’écrire<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Terme hormis au texte jérusalémite</i> et donne l’acte de divorce à sa femme, l’un écrira et 2 signeront comme témoins; mais s’il les charge tous de l’écrire, après que l’un d’eux l’aura écrit, tous signeront. Aussi, en cas de décès d’un seul d’entre eux, l’acte est déclaré nul."
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"Si quelqu’un, saisi d’une malade grave (cardiacus), dit d’écrire le divorce à sa femme, c’est comme s’il n’avait rien dit (l’acte est nul). Mais si après avoir donné cet ordre il est atteint du mal, puis revenant sur son premier ordre il dit de ne plus l’écrire, on ne tiendra pas compte de ce dernier ordre. On demande au mari devenu muet s’il faut écrire le divorce à sa femme; s’il incline de la tête en signe d’assentiment, on l’examinera, en répétant 3 fois la même question: s’il répond non sur non, oui sur oui (que c’est bien entendu), on écrira l’acte et le remettra.",
"Lorsqu’on demande à un homme en danger s’il faut écrire le divorce à sa femme<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Pour lui éviter le lévirat en cas de décès du mari sans enfants</i>, et qu’il répond: oui, puis les assistants donnent l’ordre à l’écrivain d’écrire l’acte et aux témoins de le signer, ce qui a été fait, bien qu’après l’avoir écrit et signé on ait remis l’acte à l’homme, lequel à son tour<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Expression omise au Talmud Jérus.</i> l’a remis à la femme, l’acte sera nul: il faut que le mari ait donné lui-même les divers ordres.",
"Si un mari dit à sa femme: “ceci sera l’acte de ton divorce si je meurs”, ou “ceci sera ton divorce si je meurs de ma maladie actuelle”, ou “ceci sera ton divorce valable après mon décès”, c’est somme s’il n’avait rien dit<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"Un tel acte est nul; le divorce n'a plus de raison d'être après décès de l'époux\"</i>. Mais s’il dit: “qu’à partir d’aujourd’hui l’acte ait cette valeur si je meurs”, ou “à partir d’à présent si je meurs”, ce sera un acte valable. S’il dit: “à partir de ce jour et après ma mort”, l’acte sera à la fois valable et non valable<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> En raison de la duplicité des termes de la condition, celle-ci est douteuse, et le doute influera sur l'état juridique de la veuve L'omission du premier terme de ce doute dans le texte jérusalémite rend la phrase obscure</i>; aussi, après le décès du mari ses enfants, la veuve devra déchausser le beau-frère, non l’épouser. Si le mari dit: “voici ton divorce à partir de ce jour si je meurs de mon mal actuel”, puis il se rétablit et sort, ensuite il retombe malade et meurt; on devra examiner si le décès a pour cause la 1re maladie, alors l’acte est valable; au cas contraire, l’acte est nul.",
"Une femme (dont la répudiation est conditionnelle) ne devra pas rester seule avec son mari<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Si elle cohabitait avec lui, il faudrait un nouvel acte</i>, sauf en présence de témoins, fut-ce un esclave ou une servante, excepté la servante de la femme, parce qu’il est notoire qu’elle se fie à elle<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> La maîtresse serait sans pudeur devant elle</i>. Comment est-elle considérée dans l’intervalle de temps entre l’énoncé du divorce conditionnel et le décès du mari? Selon R. Juda, elle sera considérée en tout comme femme mariée; selon R. Yossé, elle est à la fois répudiée et non répudiée<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> A chaque instant il y a doute que le décès survienne, de sorte qu'en cas d'union on s'expose à un péché par erreur</i>.",
"Si le mari dit à la femme: “Voici ton acte de divorce, à la condition de me donner 200 zouz”, elle sera tenue pour répudiée dès l’acceptation<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Cf J, (Qidushin 3, 2) ( 43d)</i>, et dès lors elle doit ladite somme à son mari. Si le mari établit la condition qu’elle lui remette cette somme à partir d’à présent jusqu’à 30 jours de là, au cas où elle lui remet ladite somme dans les 30 jours, la femme sera déclarée répudiée; au cas contraire, elle ne le sera pas. R. Simon b. Gamliel raconte qu’à Sidon il arriva à quelqu’un de dire à sa femme: “voici ton acte de divorce, à condition de me remettre ton vêtement (stola) de luxe”; comme elle l’avait perdu, la condition était irréalisable, et l’acte nul. Selon les autres sages, il suffit à la femme de remettre le montant du vêtement au mari, pour valider l’acte.",
"Si le mari a dit: “voici ton divorce, à la condition de servir mon père, ou d’allaiter mon fils” (sans durée déterminée), quelle sera la durée de l’allaitement (ou du service, sous peine d’annulation de la condition)? Deux ans. Selon R. Juda, 18 mois. Si le fils ou le père meurt (avant l’exécution de la condition), l’acte reste valable. Si le mari dit: “voici ton acte de divorce, à la condition de servir mon père 2 ans, ou d’allaiter mon fils 2 ans”, et qu’ensuite le fils meurt<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> \"Dans l'édition de la Mishna selon le Talmud Babli, le texte ajoute comme hypothèse: \"\" si le père meurt \"\"\"</i>, ou le père déclare ne pas vouloir être servi par elle, lors même qu’elle n’a pas provoqué ce refus en irritant le père, l’acte devient nul; selon R. Simon b. Gamliel, il reste valable. R. Simon b. Gamliel établit cette règle: pour tout obstacle qui n’émane pas de la femme, l’acte reste valable.",
"S’il dit: “Voici ton divorce si je ne suis pas revenu”, et qu’allant de Judée en Galilée il s’arrête à Antipatris (limite de Judée) et revient, les conditions ne sont pas remplies, et l‘acte est nul. Il en est de même s’il remet l’acte, en le subordonnant à la condition d’être revenu de voyage d’ici à 30 jours, et qu’allant de Judée en Galilée il s’arrête à Othnaï (limite de la Galilée); ou encore s’il le remet à condition du retour d’ici à 30 jours d’un voyage d’outre-mer, et arrivé à Acco (le port palestinien) il retourne chez lui: les conditions énoncées n’ont pas été remplies. S’il dit: “Voici ton divorce après que j’aurai passé devant ta face pendant 30 jours”, et qu’en ce temps il sera toujours allé et venu, à condition de ne pas s’être isolé avec elle, l’acte sera valable.",
"S’il dit: “Voici ton divorce, si d’ici à un an je ne revient pas”, et dans l’intervalle de temps il meurt, l’acte sera nul (pour défaut de condition). S’il dit: “Voici ton divorce dès à présent, si je ne reviens pas d’ici un an”, et avant ce délai il meurt, l’acte est valable (ayant été établi pour valoir de suite).",
"S’il dit: “Au cas où je ne reviens pas d’ici à un an, écrivez un acte de divorce à ma femme et donnez-le-lui”, puis on l’a écrit pendant cet intervalle de temps, et on l’a remis après<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> \"Au lieu de \"\" après \"\", le texte Jérusalémite: \"\" pendant \"\", sens peu probable\"</i> ce temps écoulé, l’acte est nul (pour avoir été écrit trop tôt). Mais s'il a dit (d’abord): “Ecrivez l’acte de divorce à ma femme et donnez-le-lui si je ne reviens pas d’ici à un an”, puis on l’a écrit pendant cet intervalle de temps, et on l’a remis après ce délai, R. Yossé le déclare valable. Si l’on a écrit après l’an écoulé et l’on a remis l’acte après, puis l’on apprend le décès du mari, si la remise de l’acte a précédé le décès, l’acte est valable; si le décès a précédé, l’acte est nul. En cas de doute, on appliquera à la femme la règle de celle qui est répudiée dans l’être<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> Comme ci-dessus, 4</i>."
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"En jetant le divorce à sa femme qui se trouve dans sa maison ou sa cour à elle, on accomplit la répudiation<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> C'est l'équivalent de la remise en main</i>. Mais s’il lui jette dans sa maison ou sa cour à lui, se fut-il trouvé avec elle dans le même lit, ce n’est pas une séparation effective. S’il jette l’acte dans le sein de la femme, ou dans son panier à ouvrage, la répudiation est réelle.",
"S’il dit à la femme: “prends cette créance”, ou si, se courbant, il lui dit de détacher de son dos l’acte, qu’ensuite elle lit, et elle s’aperçoit que c’est son divorce, il sera nul; il faut que le mari dise: “voici ton divorce”. Si le mari met l’acte aux mains de la femme qui dort, et à son réveil elle lit, voyant que c’est son divorce, celui-ci est nul; il faut que le mari dise: “voici ton divorce”. Si elle se trouve sur la voie publique et le mari lui jette l’acte, si celui-ci tombe près d’elle, l’acte est valable; s’il tombe près du mari, la répudiation n’est pas effectuée<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Cf J, (Baba Metsia 1, 4) ( 7d)</i>; si enfin l’acte tombe à mi-chemin des deux époux, la femme sera à la fois répudiée et non répudiée (en état de doute).",
"Il en est de même pour une consécration de mariage et un contrat de dette: Si le créancier dit au débiteur de lui jeter la somme due, et en effet le débiteur la jette, si la somme se trouvait plus près du créancier (et qu’ensuite elle se perd), le débiteur est hors de cause (n’a rien à rembourser); mais si l’argent est tombé près du débiteur, il en est responsable. Si enfin l’argent est tombé au milieu d’eux deux, ils doivent partager la perte. – Si la femme était placée au sommet du toit et le mari lui a jeté là l’acte, dès que l’acte a atteint l’aire du toit (même sans y rester), la répudiation est effective; si le mari était en haut et la femme au bas, et il lui a jeté l’acte, dès que l’acte a quitté l’emplacement du toit, fut-il désormais effacé par l’eau ou brûlé, il a effectué la répudiation.",
"D’après l’école de Shammaï, un homme peut répudier sa femme par un viel acte de divorce<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> (Eduyot 4, 7)</i>; mais l’école de Hillel l’interdit. Un tel acte est déclaré vieux lorsqu’après sa rédaction le mari y renonce et s’isole avec sa femme (se remet avec elle).",
"Si un mari date l’acte de divorce d’après un comput de gouvernement non convenable<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"Au lieu de ces mots, l'édition du Tal Babli, par le fait soit de la censure, soit de l'éditeur qui la craignait, a: \"\" d'un autre royaume \"\" (des étrangers)\"</i>, p. ex. selon le règne des Mèdes ou celui des Grecs (en se trouvant dans la Babylonie), ou d’après le compte depuis la construction du Temple, ou depuis sa destruction, ou si en se trouvant à l’Est il écrit l’Ouest, ou à l’inverse; si la femme s’est remariée sur la base d’un tel divorce, elle devra quitter le 1er et le 2e mari, mais en recourant à un nouvel acte de divorce de tous deux. Elle ne peut réclamer le douaire, ni les revenus, ni la nourriture, ni un dédommagement pour usure des effets par le mari, pas plus du 1er que du 2e; si elle a pris un de ces objets, soit à l’un, soit à l’autre, elle doit le restituer. L’enfant qu’elle aurait eu de l’un ou de l’autre sera mamzer (illégitime). Ni le 1er mari, ni le 2e (s’il est cohen), ne pourra se rendre impur pour l’enterrer; ni l’un ni l’autre n’aura droit à prendre pour lui ce qu’elle trouve, ou à toucher le gain produit par son travail, ou à la délier d’un vœu qu’elle aurait formé. Si elle est fille de simple israélite, elle devient inapte à épouser un cohen. Si elle est fille de lévite, elle ne pourra pas consommer de dîme; ou si elle est fille de cohen, elle devient impropre à manger de l’oblation. Ni les héritiers du 1er mari, ni ceux du 2e n’ont de droit sur le douaire de la femme. A la mort de ces maris, les frères de l’un et l’autre devront se laisser déchausser par la veuve, sans que nul ne puisse l’épouser. Si en lui remettant un acte de divorce le 1er mari a modifié son propre nom, ou celui de la femme, ou celui de sa ville à lui, ou celui de la ville à elle, il faudra (en cas de 2e mariage) qu’elle se sépare de tous deux, et toutes les règles précitées sont applicables à cette femme.",
"Pour toutes les femmes à degré de relation illicite avec l’époux projeté, dont les femmes adjointes sont permises à chacun<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> En cas de décès du mari sans enfant, l'adjointe est libre sans accomplir le lévirat, V. (Yebamot 1, 1)</i>, si celles-ci ayant quitté la maison du défunt, se sont mariée, puis il se trouve que les premières étaient des femmes de stérilité évidente<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Par cette constatation, les 1re n'étaient pas mariées réellement, mais les adjointes l'étaient, et, par suite, étaient soumises aux cérémonies du lévirat</i>, l’adjointe remariée ne pourra rester ni avec le nouveau mari, ni avec le beau-frère, et les règles précitées sont applicables à cette femme.",
"Un homme épouse par lévirat sa belle-sœur veuve, et l’adjointe de celle-ci est allée épouser un autre homme (selon son droit), puis il se trouve que la première veuve est de stérilité évidente<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Même observation qu'au 6, note 2</i>, l’adjointe devra aussi se séparer de son deuxième mari, elle ne pourra pas épouser le beau-frère, et toutes les règles précitées lui sont applicables.–<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> La Guémara sur ce est déjà traduite en (Yebamot 10, 4)</i>",
"Un écrivain rédigeant un acte de divorce pour le mari et l’acquit de douaire de la femme<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Le passage entre est omis dans le texte jérusalémite</i> se trompe dans les remises, donnant le divorce à la femme et l’acquit à l’homme, puis les époux échangent entre eux ces 2 actes reçus par erreur. Plus tard, l’acte de divorce émanant des mains de l’homme est présenté, ainsi que l’acquit par la femme<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> Chacun des deux conjoints croyait posséder l'acte en bonne forme qui lui appartient</i>; celle-ci remariée à un autre devra se séparer des deux maris, et toutes les règles précitées lui sont applicables. R. Eléazar dit: si l’acte de divorce a été présenté de suite<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> Avant la seconde union</i>, il est seulement déclaré nul; mais s’il est présenté plus tard (après l’union), il est valable, car le mari ne mérite pas assez de créance illimitée pour annuler les prétentions de possession du deuxième mari. Si après avoir écrit l’acte de divorce le mari change d’idée et ne le remet pas, d’après l’école de Shammaï, la femme devient pourtant impropre à épouser jamais un cohen; d’après l’école de Hillel, elle ne le dévient pas, lors même que le mari lui a remis le divorce à une condition non réalisée ensuite.",
"Un mari qui a répudié sa femme et passé la nuit avec elle dans une auberge (fondouq) n’a pas besoin, selon Shammaï, de lui remettre un nouvel acte de divorce<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> (Eduyot 4, 7)</i>; selon Hillel, il le faut. Toutefois, il y a seulement discussion en cas de répudiation après le mariage accompli; mais tous reconnaissent qu’en cas de répudiation après simples fiançailles, il n’est pas besoin de nouvel acte, parce que le futur n’est pas encore attaché à elle de cœur. Si elle s’est remariée après avoir été répudiée par un divorce chauve<sup class=\"footnote-marker\">13</sup><i class=\"footnote\"> C'est un acte très compliqué d'écriture, contresigné au dos, auquel il manque une formalité</i>, elle devra rester séparée des 2maris, et toutes les règles précitées lui sont applicables.",
"Chacun peut compléter un acte de divorce \"chauve\" (en signant dans les plis inachevés). Tel est l’avis de Ben-Nanos. D’après R. aqiba l’acte ne pourra être complété que par des proches parents, qui sont aptes à témoigner ailleurs<sup class=\"footnote-marker\">14</sup><i class=\"footnote\"> Quoiqu'à titre de parents, ils ne doivent d'ordinaire pas témoigner, ici on les admet à cet effet</i>. On appelle un acte chauve celui où les plis restés en blanc sont supérieurs à celui des signatures données<sup class=\"footnote-marker\">15</sup><i class=\"footnote\"> A chaque pli doit correspondre une signature au dos</i>."
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"Si en répudiant sa femme un mari la déclare libre d’épouser n’importe qui, sauf un tel, cet acte est valable, selon R. Eliézer; les autres sages l’interdisent. Que doit faire alors le mari, selon eux? Il devra le lui prendre, puis le lui rendre, en disant: désormais tu es libre à chacun. Si l’acte contient une telle exception, lors même qu’on l’a ensuite effacée, il est sans valeur.",
"Si le mari dit en répudiant la femme: “tu es désormais libre pour chacun, sauf à mon père, ou à ton père, ou à mon frère, ou à ton frère, ou à un esclave, ou à un païen, ou à tout autre individu dont la consécration en mariage est sans effet<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Conditions inutiles à énoncer</i>” l’acte reste valable. S’il lui dit: “tu es désormais libre à tous, sauf comme veuve à un grand prêtre<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> (Yebamot 9, 3), et (Qidushin 3, 14)</i>, ou comme répudiée à un simple cohen, ou comme ayant déchaussé un beau-frère, ou comme illégitime ou descendante des gens voués au culte pour un simple israélite, ou comme fille d’Israël à un Mamzer ou à un descendant des gens voués au culte, ou à l’égard de tout autre homme dont la consécration en mariage serait valable quoiqu’accomplie par transgression d’interdit”, l’acte de divorce sera nul<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Par l'application possible d'une telle restriction, l'union n'est pas entièrement dissoute, et le divorce est incomplet</i>. –<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> La Guémara sur ce est déjà traduite en (Yebamot 3, 9)</i>.",
"La formule capitale de la lettre de divorce est: “Tu es libre de t’unir avec tout individu (que tu voudras)”. Selon R. Juda, l’acte dit: “Voici pour toi, de moi, un acte de séparation, une lettre de congé, un divorce de libération, par lequel tu peux épouser qui tu désires”. Voici la formule de l’acte d’affranchissement: “tu es libre”, “tu t’appartiens”.",
"Trois sortes d’actes de divorce sont nuls; mais si la femme qui s’est cru ainsi répudiée s’est remariée, l’enfant issu de cette union sera légitime. Ce sont: 1° Celui que le mari a écrit de sa main, sans le faire attester par des témoins, 2° celui qui est contresigné par des témoins, mais non date, 3° l’acte daté, mais ne portant qu’une attestation. En ces 3 cas, les actes sont nuls, mais l’enfant né de la femme remariée est digne d’être reçu (en Israël). R. Eléazar dit: si même l’acte n’est pas contresigné par deux témoins, mais a été remis devant eux, il est valable, et un contrat de dette ainsi rédigé est payable sur les biens immeubles. La signature des témoins sur l’acte de divorce n’est exigible que pour la bonne forme (pour éviter toute contestation).",
"Si 2 maris ont envoyé à leurs femmes chacun 2 divorces semblables (par les noms) qui se sont mêlés, l’un des maris remettra 2 actes à l’une et 2 autres actes à l’autre femme. Aussi, en cas de perte d’un acte, l’autre est tenu pour nul<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> On ignore à laquelle des 2 femmes il appartient Cf ci-dessus, (8, 1) La Guémara sur ce est traduite même traité, 3, 1</i>. Si 5 personnes ont écrit en commun, sur le même acte de divorce: “un tel répudie une telle”, puis: “un tel une telle”, et ainsi de suite, au bas de quoi les témoins ont signé, l’acte est valable pour tous, et il faut successivement le mettre en main de chaque femme. Si pour chaque couple la formule tupo\" a été écrite à part, et les témoins ont signé pour le tout au bas, le divorce seul au bas duquel les témoins ont signé après lecture faite est valable.",
"Deux divorces ont été écrits côte à côte (sur le même feuillet), et au bas 2 témoins ont signé en hébreu dans toute la largeur, passant d’un acte à l’autre, puis deux autres témoins ont signé en grec, aussi dans toute la largeur, sous les 2 actes; l’acte sous lequel ont signé les premiers témoins après lecture faite est valable<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Par exemple l'acte écrit à droite du feuillet, sous lequel se trouvent les noms en hébreu de 2 témoins, sera valable</i>. Mais si les signatures sont alternativement en 2 langues, d’abord en hébreu, puis en grec, ensuite encore en hébreu et en grec, les deux actes sont sans valeur<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Par suite de l'interversion, il peut arriver d'avoir 3 signatures d'un côté et une seule de l'autre</i>.",
"S’il restait à écrire la fin de la formule du divorce transcrite à la 2e colonne (du même côté), et les témoins ont signé au bas, l’acte est valable. Si les témoins ont signé en tête de la feuille, ou au bord, ou au verso d’un acte simple (non retourné), il est sans valeur. Si l’on a rattaché le commencement d’un 2e acte à la tête d’un acte précédent par l’écriture du bord, et les noms des 2 témoins se trouvent au milieu des 2, les actes sont nuls<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Leur signature est insuffisante pour l'un et l'autre acte</i>. Mais si l’on a rattaché le commencement du second à la fin du 1er, et les témoins ont signé au milieu, l’acte sur lequel on peut lire au bas les noms des témoins est valable.",
"Un divorce écrit en hébreu et contresigné par les témoins en grec, ou écrit en grec et contresigné en hébreu, ou par un témoin en hébreu et un autre en grec, l’acte attesté par l’écrivain auquel s’est joint un autre témoin, est valable. Si l’attestation dit seulement “un tel, témoin” (sans nom du père), l’acte est valable, et de même s’il y a: “fils d’un tel, témoin” (sans nom propre), ou encore: “un tel, fils d’un tel”, sans ajouter le mot “témoin”. S’il a écrit le prénom (surnom) de l’homme ou de la femme (au lieu du vrai nom) l’acte reste valable. Voilà comment procédaient les gens éclairés à Jérusalem (pour abréger). L’acte qui porte inscrit les surnoms de chaque époux est valable. Le divorce imposé par un tribunal juif est valable, non celui d’un tribunal païen. Pourtant, l’acte sera valable lorsque le tribunal juif (faute de pouvoir suffisant) fait frapper le mari par des païens, qui lui disent d’exécuter ce que les juifs lui ont ordonné.-<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> \"A la fin, les éditions de la Mishna ajoutent le mot: KASCHER, \"\" alors l'acte sera valable \"\"\"</i>",
"Si le bruit s’est répandu dans la ville que telle femme a été mariée en ce jour<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> J, (Yebamot 6, 4)</i>, elle est désormais consacrée; et si l’on dit d’une femme qu’elle a été répudiée, elle est désormais tenue pour telle, à condition qu’il n’y ait pas d’objection pour cause de doute. Qu’appelle-t-on ainsi? La répudiation de la femme d’une façon conditionnelle, ou l’envoi de l’acte de consécration à la femme au milieu de la rue, sans que l’on ait pu affirmer si le contrat est tombé près d’elle ou près de lui; c’est une cause d’infirmation pour doute.",
"L’école de Shammaï dit: on ne peut divorcer avec sa femme que pour cause d’infidélité<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> J, (Sota 1, 1)</i>, selon ces termes: S’il a trouvé en elle un sujet blâmable, il a répudiera. L’école de Hillel dit: le mari n’est pas obligé de donner un motif plausible de divorce; il peut dire qu’elle a gâté son repas, en vertu du même verset<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> Il y a là, évidemment, une manière exagérée de s'exprimer, pour dire que le mari a le droit de divorcer sans être obligé de se justifier par une cause plausible Le verset précité n'implique pas seulement, selon Hillel, l'inconduite</i>. R. aqiba dit (il exprime la même idée autrement): le mari peut dire qu’il a trouvé une autre femme belle, selon les mots (ibid.): si elle ne lui plaît pas."
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"sectionNames": [
"Chapter",
"Mishnah"
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