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"Seder Moed"
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"La veille au soir du 14 Nissan, on examine à la clarté d’une lumière tout endroit susceptible de contenir du pain levé (pour le faire disparaître avant Pâques); mais dans tout endroit où l’on n’apporte jamais de pain, cet examen est inutile. En quel cas dit-on (ci-après) que, dans la cave<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Au terme araméen employé ici, J. Lévy compare l'arabe pour:specula.</i>, on doit examiner 2 rangées de tonneaux? Lorsqu’il s’agit de celle où le servant cherche du vin, en ayant du pain à la main (pendant le repas). Selon Shammaï, il s’agit de deux rangées s’étendant sur toute la surface de la cave<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> En largeur et en hauteur.</i>; selon Hillel, il s’agit seulement des deux rangs extérieurs les plus élevés.",
"On ne craint pas que (pendant l’examen d’un côté), une taupe traîne un fragment de pain d’une chambre à l’autre, ou d’une place à l’autre; sans quoi, cette crainte n’aurait pas de fin, et l’on craindrait qu’elle le déplace d’une cour à l’autre, ou même d’une ville à l’autre.",
"R. Juda dit: on examine, la veille au soir du 14 Nissan, le 14 au matin et au moment de la disparition finale; selon les autres sages, on ne procédera qu’à un examen, à l’un de ces moments, soit la veille au soir, soit le jour du 14, soit – en cas d’oubli – pendant la fête même de Pâques, soit au besoin après la fête (afin de ne pas mêler au pain qui sera permis l’ancien qui est interdit). Ce que l’on trouvera alors devra être mis de côté avec soin pour être brûlé, afin d’éviter un nouvel examen.",
"R. Meir dit: on peut manger du levain pendant les 5 premières heures du 14 Nissan (jusqu’à 11 h. du matin), et l’on brûle ce qui reste au commencement de la 6e heure. R. Juda dit: on mangera seulement pendant 4 heures (de crainte d’empiéter au delà), on suspendra pendant la 5e (sans que la jouissance en soit interdite aux animaux), et l’on brûle le reste au commencement de la 6e heure.",
"R. Juda dit encore: Deux gâteaux des offrandes d’actions de grâce, devenus impropres, étaient déposés sur la galerie au sommet du Temple, d’une façon bien visible pour tous. Aussi longtemps qu’ils étaient posés, tout le peuple mangeait du pain levé; lorsqu’un gâteau était enlevé, on suspendait la consommation, sans pourtant brûler encore ce qui reste; une fois les deux gâteaux enlevés, on savait que c’est la dernière limite et qu’il faut brûler tout levain. R. Gamliel dit: on mange des mets profanes jusqu’à la fin de la quatrième heure; pendant toute la cinquième, on consomme encore de l’oblation (vu l’interdit de détruire des saintetés en temps inopportun); mais on la brûlera dès le commencement de la sixième heure, s’il en reste.",
"R. Hanania, le chef des Cohanim, dit<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> (Eduyot 2, 1).</i>: du temps où les cohanim exerçaient leur sacerdoce au Temple, ils ne se privaient pas de brûler la chair sacrée devenue impure par le contact au second degré, avec celle qui était devenue impure par un contact du 1er degré, quoique par ce procédé on redoublait l’impureté de la partie légèrement affectée (au 2e degré). A ce qui vient d’être dit R. aqiba ajoute: du temps où les cohanim exerçaient leurs fonctions au Temple, ils ne se privaient pas de consumer de l’huile de l’oblation devenue impropre à la consommation par suite du contact d’un cohen purifié le même jour (qui ne sera tout à fait dégagé de l’impureté qu’à la nuit et représente un troisième degré), dans une chandelier de métal contaminé au contact d’un cadavre (et formant par conséquent une impureté capitale), quoique ce mélange augmente le degré d’impureté de l’huile (qui, du troisième degré), passe au deuxième, par contact avec le premier).",
"R. Meir dit: de ces diverses décisions rabbiniques nous apprenons qu’à l’arrivée de Pâques on brûlera simultanément l’oblation pure avec l’impure (malgré leur inégalité). Selon R. Yassa, il n’y a pas lieu d’en tirer cette déduction. R. Eliézer et R. Josué sont d’accord pour admettre qu’il faut brûler séparément chacune de ces sortes; ils ne sont en désaccord qu’au cas où l’une est douteuse et l’autre impure: R. Eliézer prescrit alors de brûler chacune à part, parce que l’on est tenu de préserver l’oblation encore douteuse; R. Josué dit de les brûler toutes deux ensemble."
],
[
"Aussi longtemps qu’il est permis de manger le pain levé, on peut le donner à consommer aux animaux domestiques, ou sauvage, aux oiseaux, ou le vendre aux païens (sans se préoccuper de ce que plus tard ceux-ci ne le détruiront pas), ou en tirer un profit quelconque. Dès que l’heure de débarrasser tout levain est arrivée, il est défendu d’en tirer un profit, ni d’utiliser la combustion pour chauffer un four ou un poêle. Selon R. Juda, l’enlèvement final du pain levé s’opère seulement par la combustion; selon les autres sages, on peut aussi l’émietter et le disperser au vent, ou le jeter à la mer.",
"Du levain de païen antérieur à Pâques, on peut, après cette fête, tirer un profit, mais non de celui des Israélites qui subsisterait dans les mêmes conditions; puisqu’il est dit (Ex 13, 7): il ne devra pas être vu de levain à toi.",
"Si un païen a prêté de l’argent à un Israélite, en acceptant en gage de ce dernier son pain, il est permis à l’Israélite de tirer profit de ce pain après Pâques (en le reprenant contre paiement); si au contraire un Israélite a prêté de l’argent au païen contre un tel gage de levain (tout en le laissant hors de chez lui), il ne pourra plus après Pâques, en tirer une jouissance (l’effet de l’acquisition ayant été rétroactif, pendant le temps d’interdit). Si un monceau de pierres a englouti du levain, on le considère comme détruit (inaccessible). Toutefois, ajoute R. Simon b. Gamliel, il faut que ce levain soit si bien enfoui qu’un chien, en grattant, ne puisse pas le déterrer.",
"Lorsqu’à Pâques on mange de l’oblation prélevée sur le levain, si c’est par erreur, il faut payer au cohen le capital et 1/5 de surplus (Lv 5, 16): si c’est sciemment, on est dispensé de tout paiement, et même de la valeur du bois équivalant à cette quantité (qui aurait pu servir à brûler l’oblation).",
"Voici les céréales avec lesquelles on remplit à Pâques le devoir de manger de l’azyme: le froment, l’orge, l’épeautre, l’épi de renard (ou avoine), le seigle. Le devoir est aussi accompli si l’on s’est servi de produits douteux<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Demaï état douteux des produits, dont on ignore si les prélèvements légaux ont eu lieu.</i>, ou de la 1re dîme dont l’oblation a été prélevée, ou de la 2e dîme et d’autres consécrations rachetées, ainsi que les cohanim en mangeant de la Halla ou de l’oblation; mais non avec des produits certainement non libérés, ni de la 1re dîme dont l’oblation n’a pas encore été prélevée, ni de la 2e dîme ou d’autre consécration non rachetée. Si l’on a préparé pour son propre usage des gâteaux d’action de grâce, ou les flancs que le naziréen doit offrir au Temple à l’issue de son vœu, il ne peut pas les employer à l’accomplissement du devoir pascal; mais s’il les a faits pour les vendre au marché, il peut les utiliser pour ce devoir.",
"Voici les herbages avec l’un desquels on remplit le devoir de la consommation pascale (du premier soir): la laitue<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Maïmonide traduit par laitue, mal transcrit, selon la prononciation, par HASSA</i>, l’endive, le marrube<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"Ce terme est traduit parle Pné-Mosché \"\" Raifort \"\".\"</i> la graine d’acacia<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Maïmonide, invoquant R. Isaac (?), a: plant à feuilles amères, acacia. Serait-ce la plante: parnicaut, que transcrit alkartsina?</i>, et la plante<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Ou: partie amère du coriandre.</i> amère (? marécageuse). Les plantes sont valables pour le devoir pascal si elles sont confites au vinaigre, mais non si elles sont bouillies à l’eau, ou cuites, ou trempées; on peut en réunir plusieurs parcelles pour former la quantité légale d’une olive, et il est permis d’utiliser leur tige, ou de ces produits douteux (demaï), ou de la 1ère dîme dont l’oblation est prélevée, ou de la 2e dîme et autres consécrations qui ont été rachetées.",
"Il n’est pas permis de tremper du son pour les poules; mais on peut le faire saisir à l’eau bouillante (de cette façon, il ne fermente pas). La femme ne devra pas tremper le son qu’elle a en mains pour le bain, mais elle peut s’en mettre sur le corps à sec (qui sera mouillé plus tard). On ne devra pas mâcher du forment pour le mettre comme emplâtre sur une plaie, parce qu’il fermente ainsi.",
"On ne doit pas mettre de la farine dans la sauce, ni dans la moutarde, et, en cas de fait accompli, on doit la manger de suite (avant qu’elle fermente). R. Meir dit: on ne doit cuire l’agneau pascal dans aucun liquide (même autre que l’eau), ni dans du jus de fruits, mais on peut (avant de le rôtir) l’enduire avec de tels produits, ou l’y tremper après. Il faut jeter l’eau où le boulanger se rafraîchit les mains en pétrissant l’azyme, de crainte qu’elle fermente."
],
[
"Voici les objets que l’on est tenu de faire disparaître avant Pâques: la bouillie ou pâte babylonienne<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Voir la note additionnelle.</i>, la bière de Médie, le vinaigre d’Idumée, le zythum<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> C'est, dit Maïmonide, un composé de sel, d'orge, et de la plante: crocus sylvestris, ou grana cnici, déjà signalée par Maïmonide comme plante dangereuse au (Pea 5, 3) (t. 2, p. 71, note) et au (Kilayim 2, 9) (ib., p. 245, note).</i> ou décoction d’orge zuqo\" d’Egypte, le ferment zumh des teinturiers, l’amidon amulon des cuisiniers, et la colle colla des scribes. R. Eliézer y comprend aussi l’ornementation des femmes (où, par contact, du pain a pu s’incruster). Voici la règle: tout ce qui fait partie des 5 espèces de blé (2, 5) devra être enlevé de la maison de Pâques, et si l’on en mange, on transgresse une défense, sans être passible toutefois de la pénalité du retranchement.",
"Si dans les fentes (interstices) du pétrin il y a de la pâte égale en une seule place à la grandeur d’une olive, il faut l’enlever; mais si elle est moindre, elle s’annule dans l’ensemble. Il en est de même pour le cas de contact avec une impureté. Si ce morceau de pâte est considéré comme valeur par le maître (se proposant de l’enlever), il constitue une séparation; mais si l’on tient au contraire à ce qu’il reste dans le pétrin pour boucher la fente, il faut pour ainsi dire partie intégrante du pétrin (on l’identifie au point de vue du contact). Quant à la pâte sourde (dont on ne sait pas, en frappant sur elle, si elle a fermenté ou non), on la juge par analogie: s’il y en a une autre pétrie en même temps et qui ait fermenté, celle-ci sera déclarée semblable et interdite.",
"De quelle façon prélève-t-on la Halla sur une pâte devenue impure<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"On ne peut pas la cuire en ce jour, puisqu'elle est interdite à la consommation même du cohen; ni attendre jusqu'au soir pour la brûler, de craindre qu'elle fermente; ni enfin la brûler en ce jour, où il est défendu de brûler les saintetés.\"</i> à la fête de Pâques? R. Eliézer dit: on fera la désignation de la Halla que lorsque la pâte sera cuite (qu’il n’y a plus de fermentation à craindre); selon R. Bethera, on jettera la pâte à l’eau froide (pour l’empêcher de lever). R. Josué dit: ce n’est pas un levain à l’égard duquel subsiste la défense qu’il ne doit “pas être vu” ou “ne pas être trouvé” (le “pas être vu” ou “fait qu’il n’est plus à vous); on la prélève donc, on la laisse intacte jusqu’au soir, et si à ce moment elle a fermenté, on la traite comme telle.",
"R. Gamliel dit: trois femmes peuvent pétrir en même temps leur pâte destinée à fournir les azymes (sans crainte qu’ils fermentent), bien qu’elles les cuisent dans le même four l’une après l’autre. Selon les autres sages, elles devront disposer leurs travaux concernant la pâte comme suit: pendant que l’une pétrit, et l’autre étale la pâte, la première les fait déjà cuire. En effet, dit R. aqiba (adoptant l’avis des sages), certaines femmes sont moins vives que d’autres, de même certains bois brûlent moins bien, et certains fours sont plus lents à chauffer. Voici une règle générale: dès que l’on s’aperçoit que la pâte va gonfler, il faut tremper les mains dans l’eau fraîche et pétrir la pâte à nouveau (pour éviter le ferment).",
"Le ferment, quoiqu’insuffisamment levé, devra être brûlé; mais celui qui en mange (par mégarde) est dispensé de toute pénalité. Tout fragment de pâte levée devra être brûlé; et si l’on en mange sciemment, on est passible du retranchement. Au premier cas, la pâte a comme des cornes de sauterelles; au second cas, les filaments s’entremêlent (la fermentation est déjà faite). Tel est l’avis de R. Juda. Selon les autres sages, la pénalité du retranchement est applicable aux deux cas. -Quel est donc (selon eux) le levain pour lequel il n’y a pas de pénalité? -C’est la pâte à peine saisie, blanche comme la figure de quelqu’un dont la frayeur a hérissé les cheveux (blême).",
"Lorsque le 14 Nissan, survient un samedi, on fait disparaître (brûle) la veille tout ce qui ne sera pas mangé en entier le samedi matin. Tel est l’avis de R. Meir. Selon les autres sages, on enlèvera tout en son temps, non d’avance. Selon R. Eliézer b. R. Cadoq, on enlèvera dès la veille du samedi ce qui pourrait rester de l’oblation sacerdotale (non accessible à tous), mais on débarrasse en temps ordinaire le profane (que l’on peut distribuer entre beaucoup de gens).",
"Si celui qui va égorger l’agneau pascal, ou circoncire son fils, ou prendre part à un festin de fiançailles chez son beau-père (toutes choses ne souffrant pas de retard), se souvient en route avoir du pain levé chez lui, au cas où il lui reste assez de temps pour retourner à la maison, brûler le pain, et retourner à l’accomplissement de l’une de ces prescriptions, il devra rentrer; au cas contraire, il fera l’annulation mentalement. S’il court pour sauver son prochain d’une irruption d’ennemis, ou d’une inondation, ou d’un incendie, ou d’un éboulement de terre, il devra, en se souvenant de la présence du pain, se contenter de l’annuler mentalement. Mais si c’est seulement pour prendre possession de domicile en raison d’un simple fait d’agrément, il faudra retourner sur ses pas en tous cas (au risque de ne plus pouvoir quitter la limite shabatique, s’il est trop tard).",
"De même, lorsque quelqu’un sortant de Jérusalem se souvient tout à coup avoir en main de la chair consacrée (interdite hors de la capitale), s’il a déjà dépassé la place dite Côphim (Scopus), il devra la brûler sur place (sans être tenu de la brûler au Temple), mais s’il n’a pas encore atteint cette distance, il devra rentrer au Temple et la brûler devant l’autel avec du bois servant au culte. Pour quelle quantité faut-il revenir sur ses pas? Selon R. Meir, pour une quantité égale à une olive, soit pour cette consécration, soit pour le pain. R. Juda adopte pour mesure la grandeur d’un œuf; les autres sages prennent l’olive pour mesure de la chair sacrée et l’œuf pour le pain levé."
],
[
"Dans certaines localités, il est d’usage de travailler la veille de Pâques jusqu’à midi (ce qui est interdit partout l’après-midi); dans d’autres, ce n’est pas l’usage. Celui qui va d’une localité où il est d’usage de travailler, dans telle autre où ce n’est pas l’usage, ou vice versa, adoptera celui des 2 usages qui est le plus sévère. L’on ne heurtera pas l’usage local, pour éviter toute discussion.",
"De même, si quelqu’un, la 7e année agraire (repos) transporte des fruits d’une localité où il n’en existe plus aux champs, dans une autre où il y en a encore, ou à l’inverse d’une localité où il y en a encore, dans telle autre où il n’y en a plus, il devra aux 2 cas les faire disparaître (adoptant de part et d’autre la règle la plus sévère). Selon R. Juda, le possesseur dira à son prochain de chercher à s’en procurer de semblables (réglant sa conduite d’après le résultat de cette recherche).",
"Dans les localités où il est d’usage de vendre le menu bétail aux païens, on peut toujours le faire (sans craindre de vendre, par mégarde, du gros bétail, servant aux travaux agraires); mais, où ce n’est pas l’usage, on ne le fera pas, et l’on ne modifiera rien aux habitudes locales pour ne pas susciter de discussion. Nulle part on ne leur vendra du gros bétail (parce qu’ils pourraient l’employer aux travaux les samedis et jours de fête, et enfreindre un repos dont le maître est responsable), ni des veaux, ou de jeunes mulets (malgré leur inaptitude au travail), soit entiers, soit blessés. R. Juda le permet pour ces derniers (dont la confusion avec d’autres est impossible). Ben Bethera permet aussi de céder des chevaux.",
"Dans certaines localités, on permet de manger du rôti le premier soir de Pâques; dans d’autres, c’est interdit (en raison de sa ressemblance avec l’agneau pascal). De même, il est d’usage, chez les uns, d’avoir une lumière allumée la nuit du Kippour (grand pardon); chez d’autres, ce n’est pas l’usage. En tous cas, cette nuit, on laisse des lumières dans les synagogues, les salles d’études, les ruelles obscures, et auprès des malades.",
"Dans certaines localités, on se livre au travail le jour du 9 Ab; dans d’autres, on s’en abstient; mais en tous lieux les gens instruits, ou d’étude, s’en abstiennent (en signe de deuil). R. Simon b. Gamliel dit que toute le monde devrait en ce jour adopter la même règle de conduite. Les sages disent: en Judée, on se livrait au travail la veille de Pâques jusqu’à midi; mais en Galilée, on ne faisait rien pendant toute la journée. Quant à la nuit du 14 (en Galilée), selon l’école de Shammaï, il est aussi défendu de travailler; selon l’école de Hillel, c’est permis jusqu’aux premiers rayons du soleil.",
"R. Meir dit: tout ouvrage commencé avant le 14 Nissan pourra être achevé le 14, mais on ne devra pas le commencer en ce jour, eut-on même assez de temps pour l’achever. Les autres sages disent: trois catégories d’ouvriers doivent seules travailler la veille de Pâques (en raison de l’urgence): les tailleurs, les barbiers et les blanchisseurs. R. Yossé b. R. Juda ajoute les cordonniers.",
"Il est permis le 14 Nissan de remettre en place les planches du poulailler. On remet à sa place une poule qui a commencé à pondre des œufs; et si elle est morte, on en met une autre à sa place. Le 14 Nissan, on enlève le fumier au-dessous des pattes des animaux pur le jeter dehors, et pendant la demi-fête on le range sur les côtés de l’étable. On peut aussi, en ce jour du 14, apporter des ustensiles chez l’ouvrier, ou en ramener de là, si même ce n’est pas pour le besoin immédiat de la fête.",
"Les Israélites de Jéricho<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Neubauer, Géographie, p. 162.</i> se sont permis 6 choses, dont 3 furent blâmées par les rabbins et 3 autres permises. Voici quelles étaient les 3 dernières: ils tressaient des nattes de palmier toute la journée (du 14 Nissan); ils récitaient la prières du shema sans arrêt; ils moissonnaient et mettaient des épis en gerbe avant d’avoir donné l’omer au cohen. Voici les 3 choses interdites par les docteurs: pour lier des faisceaux, ils employaient des sarments détachés d’arbres consacrés; ils mangeaient les samedis et jours de fête des fruits tombés sous les arbres (sans savoir s’ils étaient détachés de la veille, ou du jour même); enfin ils prélevaient la part angulaire des champs pour les pauvres même sur les légumes verts. Voilà ce que les sages ont interdit.",
"--"
],
[
"Le sacrifice quotidien du soir doit être égorgé (d’ordinaire) à la 8e heure et demie du jour (à 2 h. 1/2 de l’après-midi), et l’on achève cette offrande (au bout d’une heure) à la 9e heure et demie (à 3 h. 1/2). Mais à la veille de Pâques, on l’égorgera plus tôt, dès la 7e heure et demie, et l’on achèvera cette offrande à la 8e heure et demie en raison du sacrifice pascal qui reste à préparer, aussi bien si c’est un jour de semaine qu’un samedi. Si cette veille de Pâques est un vendredi, il faut égorger le sacrifice quotidien encore une heure plut tôt, dès la 6e h. 1/2 et l’achever à la 7e h. 1/2, puis se livrer au sacrifice pascal (qui doit être fait après), et enfin rôtir avant la nuit.",
"Si l’on a égorgé l’agneau pascal sans songer à sa destination, si l’on a reçu le sang, on l’a transporté, on l’a versé sur l’autel en dehors de sa destination spéciale, ou en partie dans ce but (pascal) et en partie hors de ce but, ou bien en partie hors de ce but et en partie dans ce but, le sacrifice pascal sera sans valeur. La première de ces 2 hypothèses a lieu si l’on égorge l’agneau en vue de la Pâques, puis à titre de sacrifice pacifique; la 2e hypothèse a lieu si c’est à titre de sacrifice pacifique d’abord, puis pascal.",
"Si l’on a égorgé l’agneau pascal avec l’intention préconçue portée sur ceux qui n’en mangent pas, ou sans tenir compte de ceux qui se sont associés pour l’offrir, ou pour des incirconcis, ou pour des gens impurs, il n’a pas de valeur. Mais s’il a été égorgé aussi bien pour ceux qui en mangeront qu’en vue d’autres personnes, ou aussi bien pour les associés que pour d’autres, ou pour des circoncis et non circoncis, ou pour des gens purs et des impurs, il sera valable. Si on l’a égorgé avant midi, il est sans valeur, en raison de ce qu’il est dit (Ex 16, 12): entre les 2 soirs (l’après-midi); s’il est antérieur au sacrifice quotidien (des vêpres), il est valable, à condition qu’une personne ne cesse de remuer le sang (pour l’empêcher de se figer), jusqu’à ce que l’on ait versé le sang du sacrifice quotidien; si avant cette dernière action, on a versé le sang du sacrifice pascal (au lieu de ne le verser qu’après), le sacrifice pascal reste pourtant valable.",
"Celui qui égorge l’agneau pascal auprès du pain levé transgresse une défense négative. Il en est de même, dit R. Juda, pour le sacrifice quotidien du soir, en ce jour. R. Simon dit: si l’agneau pascal a été égorgé le 14 Nissan à titre officiel (lorsqu’on a encore du pain chez soi), on est coupable; mais, si on l’a égorgé en vue d’un autre but (ce qui cause l’invalidité), on n’est pas coupable de ce chef (d’une transgression). Quant aux autres sacrifices offerts en ce jour (l’après-midi, en présence du pain), soit pour leur propre destination, soit dans un but étranger, on n’est pas non plus coupable d’une telle transgression. Si l’on a égorgé l’agneau dans le but pascal pendant la fête même de Pâques (trop tard), on n’est pas coupable (le sacrifice ayant perdu sa valeur); mais si on l’a égorgé dans tout autre but (pour servir de festin de paix), on est coupable (en raison de la validité). Pour tout autre sacrifice égorgé pendant la fête (en ayant du pain), soit en vue de sa propre destination, soit dans un but étranger, on est coupable de cette transgression (en raison de la validité de l’acte), sauf à l’égard du sacrifice expiatoire qui aurait été égorgé en dehors de sa destination (et serait annulé).",
"L’égorgement du sacrifice pascal avait lieu en 3 séries (quel que soit le nombre des présents), par allusion à ce verset (Ex 12, 6): tout l’ensemble de la communauté d’Israël l’immolera, soit 3 termes: ensemble, communauté, Israël. Pour égorger les animaux afférents à la 1re série de gens, ceux-ci entraient au parvis, dont on fermait les portes aussitôt qu’il était rempli. Les cohanim sonnaient de la trompette, un coup sec (court), un coup arrondi, puis un autre coup sec. Ils se tenaient par rangées distinctes, dont l’une munie de bassins d’argent, et l’autre de bassins d’or, sans se mêler les uns aux autres. Ces bassins sphériques n’avaient pas de fond plat, pour empêcher qu’on les déposât à terre, afin d’éviter ainsi de laisser le sang se figer et devenir impropre à l’aspersion.",
"Le simple israélite<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Un simple israélite (non cohen) pouvait accomplir cette 1re opération (seule) des sacrifices.</i> pouvait égorger l’agneau; le cohen recevait le sang dans le récipient, le passait à son voisin, et celui-ci à un autre de la même rangée. Il recevait d’abord le vase plein, puis le rendait vide. Enfin, le cohen rapproché de l’autel versait le sang d’un seul jet direct (sans l’intervention des doigts, qui a lieu pour d’autres sacrifices), vers le côté pourvu d’une cavité (N. et O.).",
"A la sortie de la première catégorie, la deuxième entre; et à la sortie de celle-ci, la troisième entre. De la même façon que la 1re a opéré, les deux autres agissent aussi. Pendant les opérations, chacun récite le Hallel; et si les sacrifices (en raison de leur nombre) ne sont pas achevés, on recommence le Hallel une 2e fois, et au besoin une 3e fois; ce dernier cas, il est vrai, ne s’est jamais présenté. Enfin R. Juda dit: pendant la présentation par la 3e série de gens, on arrivait à peine à ces mots (Ps 116, 1): je suis heureux, car l’Eternel a entendu ma voix etc., parce que le nombre de personnes composant cette catégorie était restreint.",
"Le cérémonial observé pour l’agneau pascal en semaine sera le même si la veille de Pâques est un samedi, sauf pour la question de lavage du parvis (inondé de sang par les sacrifices): les cohanim procédaient (en bouchant momentanément le canal, dont l’eau se répandait alors sur le parvis), contre le gré des sages. R. Juda dit de prendre une coupe pleine de sang mêlé et de le verser en une fois sur l’autel (pour obvier à un oubli involontaire qui aurait pu être commis); mais les autres sages ne l’ont pas approuvé.",
"Pour suspendre l’agneau pascal afin de pouvoir l’écorcher, on avait recours aux crochets de fer fixés dans les murailles du Temple et aux colonnes. A défaut de ces crochets (s’ils étaient déjà occupés), on prenait des bâtons minces, dépouillés de l’écorce, dont on posait un bout sur son épaule et l’autre sur celle du voisin, afin d’y suspendre ainsi l’agneau pour l’écorcher. R. Eliézer dit: si le 14 Nissan se trouve être un samedi, on ne doit pas avoir recours à ces bâtons, mais l’on posera la main sur l’épaule du prochain, et celui-ci met la sienne sur votre épaule, de façon à opérer la suspension sur les deux bras ainsi joints.",
"Après avoir écorché l’agneau et enlevé les graisses à brûler, on les déposait dans une écuelle, et on les faisait fumer sur l’autel. Puis, la première série de gens se retirait et allait attendre sur l’enceinte extrême de la montagne sainte l’issue du Shabat (ne pouvant emporter l’agneau en ce jour); la 2e série se tenait dans la galerie circulaire près de la sortie; enfin la 3e série attendait sur place. Une fois la nuit venue, tous sortaient pour faire rôtir l’agneau pascal."
],
[
"Voici les travaux qui, pour l’accomplissement du sacrifice pascal, l’emportent sur la solennité du Shabat (pour eux, l’on enfreint le repos prescrit): l’égorger, répandre le sang, nettoyer les intestins, brûler les graisses; mais il n’est pas permis, le samedi, de rôtir l’agneau, ou de rincer les entrailles. On ne doit pas non plus en ce jour l’apporter du dehors sur ses épaules, ou d’une grande distance (au delà des limites shabatiques), ou lui couper une verrue (travaux pouvant avoir lieu la veille); R. Eliézer permet de les accomplir en ce jour.",
"R. Eliézer dit: les objets énoncés auparavant (6, 1) doivent l’emporter a fortiori; puisque l’action d’égorger le sacrifice, qui est un travail capital, l’emporte pourtant sur la solennité du Shabat; il doit en être à plus forte raison de même pour les dites actions, qui sont seulement interdites en ce jour par prescription rabbinique. Par contre, dit R. Josué, on peut opposer les règles relatives aux jours de fête, où il est permis pur la consommation d’accomplir les actions graves d’égorger ou de cuire; et pourtant il est interdit d’accomplir les dites actions de mesure rabbinique (p. ex. d’apporter du dehors, parce qu’on peut le faire d’avance). -Quoi, Josué, lui répliqua R. Eliézer, tu établis un parallèle entre la consommation volontaire des jours de fête et une cérémonie religieuse (le sacrifice pascal; pour celui-ci, les sages suspendent leurs prescriptions ordinaires). R. aqiba opposa que la question d’aspersion (à l’égard de celui qui achève les jours de purification) doit être invoquée pour prouver le maintien des mesures rabbiniques, même vis-à-vis du sacrifice pascal: quoiqu’elle provoque l’accomplissement d’un acte religieux (en permettant à un tel homme d’accomplir la Pâques) et qu’une simple mesure rabbinique l’interdise, elle ne l’emporte pas sur la solennité du Shabat; il ne faut donc s’étonner si lesdites actions, quoique provoquant un acte religieux et constituant seulement un interdit rabbinique, ne l’emportent pas sur le Shabat. Dans le sens même de l’aspersion, répliqua R. Eliézer, je raisonne à l’opposé et je dis: puisque l’égorgement qui est un travail capital peut pourtant avoir lieu le samedi; il en sera à plus forte raison de même pour l’aspersion qui est un simple interdit rabbinique (et ne l’autorise en ce cas). C’est tout le contraire, dit R. aqiba: étant admis que l’aspersion, bien que ce soit un simple interdit rabbinique, ne l’emporte sur le Shabat, on pourrait en déduire l’interdit d’égorger en ce jour, qui est un travail capital. -Quoi aqiba, s’écria R. Eliézer, prétends-tu annuler les paroles mêmes de la Loi, disant: “vers le soir, en son temps”, aussi bien aux jours de semaine que le samedi? - Montre-moi donc, répondit R. aqiba, l’emploi du mot temps fixe pour lesdites actions (d’interdit rabbinique), comme on le trouve précisé pour l’égorgement (elles doivent donc avoir lieu d’avance). -En général, dit-il, tout travail qui pourra être accompli la veille du Shabat sera interdit en ce jour; l’égorgement, ne pouvant pas avoir lieu d’avance, est permis.",
"On offre le sacrifice de fête en même temps que l’agneau pascal (le 14), si c’est en un jour de semaine, à l’état de pureté, et que l’agneau offre peu à manger pour la compagnie. Mais, si c’est un samedi, ou s’il y a assez à manger (vu le petit nombre de compagnons), ou à l’état impur, on ne l’offrira pas.",
"Pour ce sacrifice, on pouvait prendre à volonté du menu bétail, ou du gros, moutons ou chèvres, mâles ou femelles, et en manger pendant 2 jours et une nuit.",
"Si l’on a égorgé l’agneau pascal le 14 Nissan se trouvant être un samedi, en dehors de sa destination propre, on est passible d’un sacrifice expiatoire (pour avoir enfreint involontairement le repos shabatique par un sacrifice sans valeur). Si l’on a égorgé en vue de la Pâques tout autre animal (du festin de paix), au cas où celui-ci ne peut pas servir au sacrifice pascal (si ce n’est pas un agneau d’un an, ou si c’est une femelle), on sera passible de la même pénalité; au cas contraire, R. Eliézer impose la même pénalité (en raison de l’erreur commise), mais R. Josué en dispense<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Cf. ci-dessus, (5, 2), fin.</i>. R. Eliézer justifie ainsi son opinion: puisque si l’on a changé la destination de l’agneau pascal, qu’il est permis d’égorger en vue de son but propre, on est passible d’une pénalité; à plus forte raison est-on coupable si l’on a modifié la destination des sacrifices ordinaires, qu’il est même interdit d’égorger ce jour là (au 14 Nissan, survenant un samedi), en vue de leur propre destination. R. Josué réplique: il est vrai qu’il y a culpabilité pour l’agneau pascal égorgé en dehors de son but, parce qu’alors on l’a égorgé en vue de sacrifices interdits ce jour là, tandis qu’au cas opposé, il s’agit de sacrifices ordinaires, dont le changement de but a eu en vue un objet permis en ce jour de Shabat (l’égorgement du sacrifice pascal). -J’invoque en faveur de mon avis, dit R. Eliézer, l’exemple des sacrifices publics (quotidiens du samedi, ou suppléments de ce jour); il est permis le samedi de les égorger pour leur destination habituelle, et pourtant l’on serait coupable si l’on égorgeait en ce jour tout autre sacrifice, même dans leur propre but. -Ceci ne prouve rien, répliqua R. Josué; pour les sacrifices publics, il y a une limite précise de temps et de nombre (de sorte que la confusion est presque impossible); tandis que pour l’agneau pascal, où l’on est entouré d’un grand nombre de victimes, une erreur est plutôt possible en vue d’un acte religieux (et l’on ne doit pas être coupable). R. Meir dit: on est même dispensé de la pénalité si, par erreur, on a égorgé (n’importe quel samedi) des sacrifices quelconques, en vue des offrandes obligatoires publiques.",
"Si le samedi l’on a égorgé l’agneau pascal pour ceux qui n’en mangent pas (malades ou vieillards), ou pour ceux qui n’ont pas été comptés au nombre des participants, ou pour des incirconcis (néophytes), ou des gens impurs, on sera coupable en raison de l’invalidité du sacrifice (en ce cas il est défendu d’enfreindre le Shabat). Mais s’il a été égorgé tant pour ceux qui en mangent que pour ceux qui n’en mangent pas, ou pour ceux qui sont des participants comme pour ceux qui n’y participent pas, ou à la fois pour les circoncis et les incirconcis, pour les gens purs et les impurs, on est dispensé de toute pénalité, le sacrifice est alors valable. Si après l’avoir égorgé on s’aperçoit que la bête a un défaut (qu’en cherchant bien on eût aperçu d’avance), le sacrifice est invalidé, et l’on est coupable; mais, si après l’égorgement, on lui découvre une lésion interne (impossible à prévoir), on est dispensé de toute pénalité (malgré l’invalidité du sacrifice). Si après l’égorgement l’on apprend que les maître en avaient retiré leurs mains (avaient renoncés à la possession au profit d’autrui), ou s’ils sont morts (un instant avant la cérémonie) ou s’ils sont subitement devenus impurs, on n’est pas coupable; car le sacrifice (quoique non valable) a été accompli avec la pensée qu’il servirait."
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"Pour rôtir l’agneau pascal, on l’embrochait dans une tige en bois de grenadier<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> On choisissait ce bois, parce qu'il n'émet pas de liquide, dont la présence est sévèrement interdite.</i>, sur laquelle on l’enfonçait depuis la gueule jusqu’à l’anus; au milieu du corps vidé, on remettait les jarrets et les entrailles<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> (Lv 12, 9).</i>, selon l’avis de R. Yossé le galiléen. En agissant ainsi, dit R. aqiba, on semblerait cuire les parties internes (ce qui est absolument interdit), et il faut les suspendre en dehors.",
"On ne doit rôtir l’agneau pascal ni sur une broche (en métal), ni sur le gril, escara. R. Cadoq raconte qu’il est arrivé à R. Gamliel de donner l’ordre à son serviteur Tobie de faire rôtir l’agneau pascal sur le gril. Si la chair a touché aux parois du four, il faut peler cette partie (elle n’est pas rôtie “au feu”); si une parcelle du jus est tombée sur les parois du four et qu’elle a rejailli sur la chair (qui se trouve rôtie en un point par la brûlure du jus, non par le feu direct), il faut en enlever le point touché (à l’épaisseur d’un doigt). Si une parcelle de jus est tombée sur de la farine bouillante (n’a pas été rôtie au feu direct), il faut enlever la partie de farine ainsi atteinte (et la rejeter, ou brûler).",
"Si l’on a enduit l’agneau pascal avec de l’huile d’oblation, il pourra être consommé par une association de cohanim. Si la compagnie réunie pour manger cet agneau se compose de simples israélites, au cas où l’animal est encore vivant, il suffit de l’essuyer; s’il est rôti (et a absorbé cette huile), il faut enlever la croûte extérieure. S’il a été enduit avec de l’huile de seconde dîme, il ne sera pas permis de conditionner avec les membres de la réunion qu’ils paient le montant de leur part, car on ne vend plus de seconde dîme une fois qu’elle est à Jérusalem (il faut la consommer sur place).",
"Cinq objets différents (des sacrifices publics) peuvent être offerts à l’état impur (le devoir de les offrir l’emporte sur l’impureté), sans qu’il soit permis toutefois d’en manger. Ce sont: la première gerbe d’Omer (Lv 23, 15), les deux pains du Temple (à Pentecôte) et le pain de proposition, les sacrifices de paix publics, les boucs offerts le jour de la Néoménie. Si l’agneau pascal a été offert par des gens la plupart impurs, il pourra être consommé, puisque le principe même de cette offre se rapporte à la consommation.",
"Si la chair de l’agneau pascal est devenue impure, bien que la graisse (interdite) reste pure, on ne versera plus le sang (ne pouvant pas manger l’agneau); au cas contraire, si la graisse est devenue impure (ne pouvant plus être brûlée sur l’autel), mais la chair reste pure, on versera le sang (en vue de la consommation permise). Il n’en est pas de même des autres consécrations: bien que la chair soit devenue impure, si la graisse est restée pure (et pourra être brûlée sur l’autel), on fera l’aspersion du sang.",
"Si l’assemblée est devenue impure, ou la majeure part, ou si les cohanim sont impurs et l’assemblée est pure, on offrira le sacrifice pascal malgré l’état d’impureté de l’assemblée (sans attendre à la seconde Pâques, au 14 Iyar, réservée aux impurs isolés). Si la minorité de l’assemblée est impure, les gens purs offriront le premier sacrifice; les autres attendront à la seconde Pâques (pour l’offrir à part).",
"Si après l’aspersion du sang de l’agneau pascal on apprend qu’il est impur, le pardon de cette faute involontaire sera racheté par le grand prêtre muni du frontal (Ex 28, 38). Mais si le sacrificateur était impur, ce pardon ne lui est pas applicable<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Vu l'invalidité, il faudra offrir le sacrifice à la 2e Pâques.</i>, car il a été dit: en cas d’impureté (imprévue) pour le sacrifice de naziréat ou de Pâques, le frontal provoquera le pardon si le sang d’aspersion est devenu impur (et a été répandu en cet état sans le savoir); mais ce même pardon n’est pas applicable à l’impureté inhérente au sacrificateur. S’il survient une impureté du sol (de se trouver au-dessus d’une tombe sans avoir pu le prévoir), le porteur du frontal (le grand prêtre) causera le pardon.",
"Si l’agneau pascal est devenu entièrement impur ou en majeure partie, on le brûlera devant le sanctuaire avec le bois de l’autel. Si la moindre part est devenue impure, ainsi que le reliquat (après minuit), on le brûlera dans sa propre cour, ou sur son toit en se servant de son bois. Les avares le brûlent (en ce cas) devant le sanctuaire pour profiter du bois de l’autel (sans user le leur).",
"Dès que l’agneau pascal a été emporté hors de Jérusalem, ou s’il est devenu impur, on le brûlera aussitôt (le même jour du 14 Nissan); mais si le maître est devenu impur, ou s’il est mort, il faut attendre pour brûler la victime, qu’elle ait changé d’aspect<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"Le texte mischnique du Talmud Babli ajoute: \"\" on le brûlera le 16 \"\".\"</i>. R. Yohanan b. Broqa dit de la brûler aussi de suite, puisque cette chair n’a pas de consommateurs.",
"Les os, les nerfs et le reliquat doivent être brûlés le 16 Nissan; et si le 16 se trouve être un samedi, on les brûlera le lendemain 17, car cette combustion n’est pas assez grave pour l’emporter sur les solennités du samedi ou des jours de fête.",
"Toutes les parties susceptibles d’être mangées dans le bœuf (déjà durcies) peuvent aussi être consommées dans l’agneau le plus tendre, ainsi que les pointures de l’épaule et les tendons, ou cartilages. Celui qui brise un os d’un agneau pascal pur sera passible de la pénalité des 40 coups de lanière; mais on n’encourra pas cette peine si l’on en laisse, fut-il pur, ou si l’on brise un os de l’agneau devenu impur.",
"Si une partie du membre dépasse l’enceinte (qui lui est assignée), l’on coupe cette partie jusqu’au contact de l’os, puis on le pèle jusqu’à ce que l’on atteigne la jointure, d’où l’on coupe ce qui dépasse. Pour les saintetés autres que l’agneau pascal, dont il n’est pas défendu de briser les os, on le rompt par un coup de hache. Ce qui se trouve à partir du battant de la porte, vers l’intérieur, est considéré comme étant au-dessus; si c’est tourné vers l’extérieur, on considère cette partie comme externe. Enfin, ce qui est placé dans les meurtrières de l’enceinte de Jérusalem, ou sur l’épaisseur du mur, est considéré comme à l’intérieur.",
"Si deux compagnies mangent du même agneau dans une seule maison, les uns peuvent se tourner d’un côté pour manger, les autres de l’autre côté (n’étant pas tenus de se joindre), et le réchaud d’eau servant à couper le vin sera placé au milieu. Lorsque le servant se lève pour verser, il avalera ce qu’il a dans la bouche avant de se retourner pour servir un membre de l’autre compagnie; puis il pourra manger de celle-ci. De même, une fiancée timide (rougissant de manger dans l’assemblée) peut se tourner pour manger (sans crainte de constituer une série à part)."
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"Lorsqu’une femme habite la maison de son mari et que, lors de l’égorgement de l’agneau pascal, elle a été comprise dans le groupe de son mari et dans celui de son père, elle mangera de l’agneau égorgé par son mari. Si à la première fête qui a suivi son mariage elle est allée (selon l’usage) prendre part au repas de famille chez son père et que cependant, à Pâques, elle a été à la fois comprise dans le groupe du père et dans celui de son mari, elle mangera où elle voudra. Si un orphelin a été compris dans le groupe de chacun de ses deux tuteurs, il pourra manger où il veut. L’esclave de deux associés ne pourra manger chez aucun d’eux (le soir de Pâques); sans leur consentement mutuel enfin, celui qui est à moitié esclave et à moitié affranchi (n’étant libre qu’à l’égard de l’un des associés) ne pourra pas manger chez le maître dont il dépend (envers lequel il reste soumis).",
"Si quelqu’un dit à son esclave d’aller égorger pour lui l’agneau pascal, soit chevreau, soit agneau, il le mangera; si l’esclave a égorgé les deux, le premier seul sera mangé (le second sera brûlé). S’il ne se souvient plus de l’ordre du maître, il devra égorger un chevreau et un agneau, en raisonnant ainsi: si le maître a désiré un chevreau, l’agneau sera pour moi; s’il a désiré un agneau, le chevreau sera pour moi. Si le maître a oublié son dire, il faudra brûler les deux offrandes (en raison du doute), sans être tenu toutefois de recommencer à la seconde Pâques.",
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"Si quelqu’un pour la part qui lui revient s’adjoint d’autres personnes, il pourra prendre sa part et constituer un groupe isolé avec lequel il mangera, pendant que les autres mangeront de leur côté.",
"Pour un homme atteint de gonorrhée qui a eu deux écoulements (dont l’impureté dure 7 jours, sans entraîner de sacrifice), on pourra égorger l’agneau pascal avant la fin du 7e jour (au moment où il prendra le bain légal). S’il a eu trois atteintes, on ne pourra égorger la victime pour lui qu’au 8e jour (s’il coïncide avec la veille de Pâques). De même pour la femme dont l’état de pureté est douteux, et qui, un jour sur deux, reste sans tache, on pourra égorger la victime au second jour qu’elle compte comme point de départ de la pureté; si elle a été atteinte pendant deux jours, on peut sacrifier pour elle au 3e jour où elle est intacte; si elle voit des atteintes trois jours consécutifs (ce qui constitue l’état maladif réel), on n’égorgera la victime qu’au 8e jour de purification.",
"Pour l’homme en deuil (avant l’enterrement du mot), pour celui qui cherche un homme tombé sous un monceau de pierres (et dont on ne sait s’il est mort, ou vivant), pour celui qui a reçu la promesse d’être tiré de captivité à la fête, pour un malade ou un vieillard capable de manger au moins la valeur d’une olive, on pourra égorger l’agneau pascal. Toutefois, dans aucun de ces cas, on n’égorgera l’agneau pour cet individu seul, dont l’état précaire peut l’empêcher de manger, de crainte que le sacrifice pascal reste sans emploi et devienne impropre au culte. Aussi (en vertu de la validité lors de l’égorgement), s’il est arrivé un motif de défectuosité à l’un de ces hommes, ils sont dispensés de recommencer à la seconde Pâques, sauf celui qui cherchait un homme tombé sous un monceau et qu’il a trouvé mort, dont l’impureté l’avait atteint de suite (avant l’égorgement de la victime).",
"On ne devra pas égorger l’agneau pascal pour une personne seule, dit R. Juda; mais R. Yossé le permet, et par contre (dit-il), même pour une compagnie de cent personnes incapables de manger la valeur minimum d’une olive, on ne pourra pas l’égorger. On ne formera pas de groupe (pour cette consommation) composé seulement de femmes, d’esclaves, d’enfants.",
"L’homme en deuil (le jour du décès de son parent) pourra prendre le bain légal, de façon à avoir la faculté de manger l’agneau pascal à la nuit; mais cette faculté ne s’étend pas à d’autres saintetés. Le jour où l’on reçoit la nouvelle du décès d’un parent, ou celui de la réunion d’ossements retrouvés d’ancêtres, on pourra prendre le bain l’égal et consommer l’agneau pascal le même soir. Quant au prosélyte converti la veille même de Pâques, d’après l’école de Shammaï, il peut prendre le bain légal en ce jour, puis manger le même soir de l’agneau pascal; d’après l’école de Hillel, la circoncision<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Littéralement: la séparation du prépuce.</i> équivaut à la séparation d’une tombe (comme elle exige des aspersions à intervalles séparés, cette consommation ne lui est pas encore permise)."
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"Si quelqu’un étant impur, ou à une grande distance de Jérusalem, n’a pas pu offrir le premier sacrifice pascal (au 14 Nissan), il offrira le second (au 14 Iyar). S’il a oublié le premier, ou s’il en a été empêché par violence, il devra aussi offrir la seconde. -S’il en est ainsi (que des cas de force majeure sont une cause d’ajournement), pourquoi le texte biblique parle-t-il seulement de “l’homme impur, ou se trouvant à une grande distance” (Nb 9, 10)? -C’est pour dire qu’à l’égard de ces deux derniers cas, s’il y a omission nouvelle, la pénalité du retranchement ne leur sera pas appliquée; tandis qu’elle le sera à ceux qui, de plein gré, l’auraient omis à la seconde Pâques, après en avoir détournés forcément à la première.",
"On appelle distance lointaine ce qui est au-delà de Modéin<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Sépulture de Mathathias Maccabée. Voir Neubauer, Géographie, p. 99.</i>, et à un égal rayon à partir de Jérusalem en tous sens. Tel est l’avis de R. aqiba. Selon R. Eliézer, on comptera depuis cette localité jusqu’au seuil du parvis sacré (non jusqu’à l’enceinte seulement). R. Yossé dit: il y a un point supérieur placé sur le terme biblique “lointain” (pour le souligner), afin d’indiquer qu’il ne s’agit pas en réalité d’une grande distance très éloignée, mais même au-delà du parvis du Temple (si l’on ne peut pas en approcher), c’est considéré comme lointain.",
"Quelle différence y a-t-il entre la première Pâques et la seconde? A la première, la présence du levain est interdite par les défenses de “ne pas le laisser voir”, “ni apparaître”, tandis qu’à la seconde on pourra avoir simultanément chez soi du pain et de l’azyme. A la première, il faut réciter le Hallel en mangeant le pain \"ne pas le laisser voir”. Toutefois, pour l’une et l’autre, il faut réciter le Hallel en sacrifiant l’agneau pascal, de même qu’aux deux cas, le rôti sera accompagné d’azyme et d’herbes amères;et, pour chacune, la solennité shabatique cède devant le devoir d’accomplir ce sacrifice.",
"L’agneau pascal offert à l’état impur (par une assemblée impure du contact d’un mort) ne pourra pas être consommé par des hommes ou des femmes atteints de gonorrhée, ou des femmes menstruées, ou en couches; si pourtant l’une de ces personnes l’a mangé, elle n’est pas passible de la peine du retranchement pour ce fait; selon R. Eliézer, elles échappent aussi à cette pénalité si elles ont pénétré au Temple, malgré l’interdit formel.",
"Voici quelle différence il y a entre la Pâques célébrée en Egypte et celle des autres générations: pour celle de l’Egypte, l’agneau a été acquis dès le 10 Nissan, accompagné forcément de l’aspersion du sang, à l’aide d’un bouquet d’hysope, sur le linteau et les deux poteaux des portes; on le mangerait à la hâte et pendant une seule nuit. Pour la Pâques des autres générations, la loi du levain est applicable pendant sept jours.",
"R. Josué dit: j’ai entendu dire par mes maîtres que tantôt l’échange de l’agneau pascal est offert après Pâques comme sacrifice pacifique (rémunératoire), tantôt il ne l’est pas, et je ne sais plus expliquer à quel cas ces règles s’appliquent. Je vais te le dire, répond R. aqiba: si l’agneau pascal, ayant été égaré, a été remplacé par un autre, et qu’avant la cérémonie de l’égorgement on retrouve le premier, celui qui a été écarté devra retourner au pacage et y rester jusqu’à la survenue d’un défaut, puis être vendu, pour qu’avec le montant on achète un autre animal servant de sacrifice pacifique. On agira de même avec l’autre animal, représentant l’équivalent (et avec le montant il sera acquis une victime pacifique). Si l’on retrouve le premier animal après que le second (qui le représente) a été égorgé pour la Pâques, celui-ci pourra être offert directement comme victime pacifique (rien n’en détourne), et il en sera de même pour l’échange qui eût été opéré avec ce premier animal (non écarté).",
"Si l’on a destiné à la Pâques une femelle, ou un mâle âgé de deux ans (tous deux impropres à ce sacrifice), cette victime devra retourner au pacage, jusqu’à ce qu’il lui survienne un défaut, puis être vendue, puis le montant doit être versé à la caisse des dons au Temple. Si après avoir déterminé l’agneau pascal le maître meurt, son fils ne pourra pas offrir l’agneau après le père à titre pascal (n’ayant pas été admis à cet effet en principe), mais il pourra l’utiliser comme victime pacifique.",
"Lorsque l’agneau pascal se trouve mêlé à des sacrifices obligatoires (dont on ne peut plus le distinguer), toutes ces victimes devront retourner au pacage, jusqu’à ce qu’il leur arrive un défaut qui permet de les rendre; puis, en raison du doute, on devra vendre chacun de ces sacrifices pour le prix du plus beau d’entre eux, en payant de sa propre bourse la différence entre cette vente et le prix supérieur de l'achat. Si l’agneau pascal se trouve mêlé à des premiers-nés (destinés aux cohanim seuls), il pourra être consommé, selon R. Simon, par une compagnie exclusivement composée de cohanim.-<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> La guemara sur ce se retrouve en (Maasser Sheni 3, 2), traduit t. 3, p. 220.</i>",
"Lorsqu’une compagnie a perdu son agneau pascal et qu’elle dit à quelqu’un d’aller le lui chercher, puis de l’égorger pour elle, que cet envoyé a suivi cet ordre, l’a trouvé et l’a égorgé, pendant que de son côté la compagnie (ne l’espérant plus retrouver) a acquis un autre agneau qu’elle a égorgé, si l’agneau retrouvé par le messager a été égorgé en premier lieu, celui-ci pourra en manger et réunir autour de lui ladite compagnie<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Le second agneau, étant sans objet, sera brûlé.</i>; si le second agneau acheté a été égorgé avant l’autre, il sera consommé par la compagnie, et le premier (auquel la compagnie a renoncé) ne sera consommé que par le messager. Si l’on ignore lequel des deux a été égorgé le premier, ou s’ils l’ont été au même moment, l’envoyé seul pourra manger du premier qu’il a égorgé; les autres (qui y ont renoncé) ne peuvent pas en consommer, et le second achat (sans objet dans le doute) devra être brûlé, les dispensant toutefois de célébrer la seconde Pâques<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Ils ont, en tous cas, fait partie de l'un des groupes.</i>. Lorsqu’il a été convenu qu’en cas d’absence prolongée du messager, on égorgera un autre agneau pour lequel il sera compté, que cependant il finit par trouver le premier agneau et l’égorge, pendant que de leur côté les gens de la compagnie ont acquis une victime qu’ils ont égorgée, si cette dernière a été égorgée avant l’autre, ces gens la mangeront et pourront admettre le messager auprès d’eux (rejetant le premier agneau); si le sien (le premier agneau) a été égorgé en premier, chacun de son côté mangera celui qu’il a égorgé. En cas d’ignorance sur la priorité, ou de simultanéité, la compagnie peut manger le sien (le nouveau); mais lui (en raison du doute sur sa renonciation) ne peut pas en manger, et celui qu’il a égorgé (le premier) devra être brûlé, sans toutefois obliger cet envoyé à célébrer la seconde Pâques<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Même observation qu'à la note précédente.</i>. Lorsqu’il y a eu double convention, qu’en cas de retard chacun de son côté égorgera la victime en y comprenant l’autre, tous mangeront de celui qui aura été égorgé le premier (en raison de la réciprocité d’adjonction); en cas d’ignorance sur la priorité, les deux victimes devront être brûlées (le doute de l’abandon est reporté sur les deux). Si rien n’a été convenu (ni d’une part, ni de l’autre), nul n’est responsable envers l’autre (et chacun mangera de son côté la victime qu’il a égorgée).",
"Si les agneaux de deux compagnies se trouvent mêlés, chacune d’elles attirera une victime de son côté; puis un membre de chaque compagnie quittera les siens, se rendant auprès de l’autre, et les gens, en le recevant, diront: si l’agneau pascal que nous avons retiré est bien le nôtre, renonce à ta part sur l’autre, et sois compté avec nous; si au contraire c’était le vôtre (si notre choix n’a pas réussi), nous déclarons renoncer au nôtre, demandant à être adjoints au tien. On procédera de même s’il y a eu mélange des cinq agneaux appartenant à des groupes composés chacun de dix personnes: chaque compagnie attirera à elle l’un des agneaux au hasard, puis les participants s’échangeront mutuellement entre les groupes, et ils adopteront les conventions réciproques de renonciation et d’adjonction qui viennent d’être énoncées.",
"Si les agneaux de deux personnes (A et B) sont mêlés (et il n’est plus possible de les distinguer l’un de l’autre), chacun en attire un de son côté et s’adjoint quelqu’un (C) de la place publique pour cette consommation; puis chacun des deux se rend chez l’autre, et A par exemple dira à C: si le présent agneau est juste le mien, renonce à la part qui te revenait sur l’agneau de B (qui t’avait invité) et sois adjoint à moi; si cet agneau est à toi B, je déclare renoncer au mien et je demande à être adjoint au tien<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Cette convention est possible, grâce à la présence d'un tiers, possesseur conditionnel (pour une part) de l'un ou l'autre.</i>."
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"La veille de Pâques, vers le soir, on ne devra rien manger jusqu’à la nuit. Même les pauvres en Israël devront s’accouder sur le lit pour prendre ce repas, en signe de liberté, et ils ne devront pas boire moins des 4 coupes de vin réglementaires, même ceux qui sont obligés de solliciter leur subsistance à la charité publique.",
"Lorsque la première coupe de vin est versée, selon Shammaï, on bénit d’abord la solennité du jour (en prononçant la sanctification de la fête), puis on dit la formule de bénédiction pour le vin; d’après l’école de Hillel, on bénit d’abord Dieu pour le vin, puis pour la fête –.<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> La guemara sur ce est reproduite du (Berakhot 8, 1), traduit t. 1, pp. 138-9. Cf. (Yoma 7, 2).</i>",
"On apporte ensuite devant l’assistance, des herbes et de la laitue, laissant les herbes tremper au milieu de la laitue, jusqu’à ce que l’on arrive au commencement du repas. Puis l’on apporte ensemble des azymes, de la laitue, de la sauce à tremper, bien que cette dernière sorte ne représente pas un précepte religieux; selon R. Eliézer b. Zadoq, celle-ci aussi représente une observance religieuse. Enfin, au Temple, on y joignait le corps même de l’agneau pascal.",
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"Jusqu’à quel passage du Hallel le récitera-t-on? Selon Shammaï, jusqu’à: Il lui donne les joies de la maternité (Ps 113, 8): selon Hillel jusqu’au verset: il change le caillou en source vive (Ps 114, 9). L’on termine par la bénédiction de la délivrance, que R. Tarfon formule ainsi: “qui nous a délivrés de l’Egypte, nous et nos père, qui nous a fait la grâce de nous laisser vivre jusqu’à cette nuit”, sans terminer par une nouvelle forme de bénédiction divine. Selon R. aqiba, on ajoute: “Aussi ô Eternel, notre Dieu et Dieu de nos ancêtres, laisse-nous vivre jusqu’aux fêtes et aux autres solennités prochaines. Accorde-nous la joie de voir relever les murs de ta ville et ton culte rétabli dans ton Temple. Fais que nous y mangions des sacrifices pacifiques et l’agneau pascal, dont le sang aura été répandu sur tes autels pour te plaire. Nous te rendons grâce de notre affranchissement. Sois loué, Eternel, qui as délivré Israël”."
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"sectionNames": [
"Chapter",
"Mishnah"
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