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+ La cécité est une déficience visuelle totale. Le terme cécité vient du latin classique caecitas « perte de la vue »[1]. La cécité est un handicap qui touche un grand nombre d'êtres humains dans le monde. On qualifie une personne atteinte de cécité de personne aveugle.
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+ Cette absence de la vue peut avoir de multiples causes et conséquences. Par exemple, la vie sociale est compliquée par le handicap ; la santé et le sommeil sont affectés par une perturbation de la production de la mélatonine (hormone du sommeil et du cycle nycthéméral)[2].
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+ Au cours de l'Histoire, l'aveugle a suscité tantôt l'effroi et la perplexité et tantôt l'admiration (comme Béla II de Hongrie, Enrico Dandolo, Jean l'Aveugle ou Jan Žižka).
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+ La prévalence de la cécité au Moyen Âge est probablement proche de celle des pays du tiers-monde actuel soit 1 %, avec, comme principales causes la maladie, l'accident, la mutilation ou le châtiment pénal de l'aveuglement[3].
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+ Le théâtre ou les fabliaux tournent parfois l'aveugle en dérision. Les aveugles restent vivre dans leurs familles, deviennent mendiants, vivent d’expédients, partent en pèlerinage en quête de guérison ou sont parfois pris en charge par les institutions charitables : maison-Dieu, aumôneries, aveugleries (fondations spécialisées), hospice des Quinze-Vingts fondé vers 1260 par Saint Louis qui manifeste une compassion et une fraternité envers les aveugles.
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+ Au XVIIe siècle, l'image de l'aveugle est toujours confondue avec celle du pauvre et de tous les autres exclus dont on se défie et qui sont menacés de « grand renfermement ». Au XVIIIe siècle, une nouvelle technique d'opération de la cataracte (extraction et non plus enfoncement du cristallin par Charles Saint-Yves ou Jacques Daviel) améliore la condition des aveugles atteints de cette maladie de l'œil[4]. C’est la publication par Diderot, le 9 juin 1749, de sa « Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient », ouvrage évoquant notamment le mathématicien aveugle Nicholas Saunderson, qui va changer l’image des aveugles dans la société. La musicienne autrichienne aveugle Maria Theresia von Paradis[réf. nécessaire], lors d'une tournée à Paris, aide Valentin Haüy (« le père et apôtre des aveugles »[réf. nécessaire]) à fonder la première école pour aveugles qui ouvre en 1786, l’institution des Enfants Aveugles qui vise à éduquer les aveugles de toute condition sociale. Louis Braille, élève à l'Institution royale des jeunes aveugles, s'inspirant de la sonographie inventée par Barbier de La Serre, met au point en 1825 le système d’écriture tactile à points saillants (nommé ensuite le braille en hommage à son inventeur) qui permet l'accès total à la lecture et l'écriture et ainsi à la citoyenneté[5].
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+ L'aveugle est celui qui est privé de ses yeux (ab oculis) ou celui qui est privé de la vue. À ce sens strict de privation totale on fait correspondre une privation partielle.
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+ Ainsi, dans le sens réglementaire français, la cécité commence dès que l'acuité est inférieure à 1/20.
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+ Il peut donc s'agir de sujets aveugles au sens strict (sujets n'ayant aucune perception visuelle) que de sujets ne pouvant être considérés ni comme des aveugles, car ils ont une acuité chiffrable et un certain potentiel visuel, ni comme des malvoyants, car cette acuité est inférieure à 1/20.
21
+
22
+ De même, une personne est considérée comme malvoyante si elle a en dessous de 3/10 d'acuité visuelle du meilleur œil après correction. Ce seuil varie selon les pays et les provinces. Au Québec par exemple, on considère qu'une personne ayant une acuité visuelle inférieure à 6/21 est atteinte d'une déficience visuelle.
23
+
24
+ Certains utilisent parfois l’expression « non voyant » en lieu et place du mot aveugle. Cet usage est contesté, notamment par les principales associations de déficients visuels (qui ont pour la plupart le mot « aveugle » dans leur dénomination) ; elles considèrent en effet que cela relève de l’hypocrisie ou du « politiquement correct ».
25
+
26
+ Le terme de cécité est aussi employé pour désigner la condition neurologique qui résulte d'une destruction partielle ou totale des aires visuelles du cerveau. Suivant le site de la lésion, le patient peut perdre certaines facultés visuelles.
27
+
28
+ La cécité corticale totale résulte d'une destruction du cortex visuel bilatéral. Les personnes atteintes de cette forme de cécité sont parfois sujettes au phénomène de vision aveugle (blindsight), qui se traduit par une incapacité totale pour le patient à percevoir les informations visuelles qui lui parviennent alors que tout le système visuel périphérique est en parfait état de fonctionnement. Une exploration fonctionnelle plus fine montre alors que certaines facultés de vision peuvent être préservées sans que le patient lui-même en ait conscience. Par exemple, le patient peut ajuster sa main pour attraper un objet alors même qu'il rapporte lui-même ne rien percevoir.
29
+
30
+ Une cécité partielle peut être le résultat d'une destruction plus restreinte des territoires visuels. Le patient souffre alors d'un scotome, il est incapable de percevoir les informations visuelles en provenance de cette région de l'espace car la zone qui traitait cette région a été détruite.
31
+
32
+ On utilise aussi le terme cécité dans l'expression cécité verbale qui est un déficit sélectif dans la lecture des mots résultant le plus souvent d'une atteinte des régions occipito-temporales gauches. Bien que sa vision soit parfaite par ailleurs, le patient est incapable de lire. Dans le cas d'une cécité verbale dite pure, le patient reste capable de lire les lettres mais plus les mots tout en restant capable d'écrire. On parle alors aussi d'agnosie d'alexie verbale ou d'alexie sans agraphie.
33
+
34
+ Dans les pays en développement où la nourriture manque et où les conditions d'hygiène sont déplorables, la cécité est la conséquence de certaines maladies infectieuses comme le trachome, la cécité des rivières ou onchocercose. Par contre, dans les pays industrialisés, les deux plus grandes causes de cécité sont la cataracte et le glaucome. La cataracte est une maladie de la vieillesse caractérisée par une modification du cristallin (celui-ci s'opacifie et blanchit). Presque la moitié des cécités seraient dues à une cataracte non soignée. Le glaucome est une dégénérescence du nerf optique consécutive à une augmentation de pression intérieure de l'œil. Mais il existe des glaucomes à tension normale et même à basse pression intraoculaire.
35
+
36
+ Des anomalies telles que le rétinoblastome ou cancer de la rétine affectent les jeunes enfants avant l'âge de trois ans et ont une composante héréditaire. C'est le cas également de la microphtalmie postérieure, responsable de glaucome.
37
+
38
+ Le rythme circadien peut être profondément modifié en raison de la non-perception par l’œil (et par la glande pinéale qui lui est liée) du cycle jour-nuit, ce qui conduit un allongement du rythme de veille/sommeil (qui devient d'un peu plus de 24 heures) avec alors des troubles du sommeil (insomnies, somnolence diurne...), qui peuvent être régulés par la prise de mélatonine une heure avant le coucher[2],[6].
39
+
40
+ La plupart des personnes atteintes de la cécité développent, de manière compensatoire, leurs autres sens comme celui du toucher par exemple. Le toucher va alors servir pour l'apprentissage et la maîtrise de l'alphabet Braille. Cet alphabet permet à ces personnes de déchiffrer les lettres, les chiffres… grâce à l'assemblage de points en relief. L'écholocalisation est aussi utilisée par des aveugles grâce au « clic palatal », claquement de la langue contre le palais qui produit des sons dont l'écho peut être localisé à 3° près[7]. Il existe aussi d'autres sortes d'aide mises en place pour les personnes aveugles. La plus souvent utilisée est la canne blanche.
41
+
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+ Le fait de ne pas voir, comme par cécité, est une métaphore d'une attitude d'indifférence, voire de négation, d'éléments pourtant manifestes ou répandus, dans le domaine personnel comme en matière collective. La cécité permet ainsi de caricaturer ou dramatiser des opinions, souvent d'ordre politique.
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+ Québec /ke.bɛk/[5] Écouter (en anglais : Quebec, prononcé : /kwɪˈbɛk/[6] Écouter) est la capitale nationale du Québec[7], une des provinces du Canada. Située au cœur de la région administrative de la Capitale-Nationale[8], elle est le siège de nombreuses institutions dont le Parlement du Québec[9]. En date de juillet 2016, la ville de Québec compte 531 902 habitants et sa communauté métropolitaine[10] regroupe une population de 807 200.
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+ Le rétrécissement du fleuve Saint-Laurent[11] entre les villes de Québec et de Lévis[12], sur la rive opposée, a donné le nom à la ville, Kébec étant un mot algonquin signifiant « là où le fleuve se rétrécit ». Fondée en 1608 par Samuel de Champlain[13], Québec est une des plus anciennes villes d'Amérique du Nord. Les remparts[14] font de Québec la seule ville fortifiée subsistant au nord du Mexique. Le Vieux-Québec[15] a été déclaré patrimoine mondial en 1985 par l'UNESCO[16],[17],[18].
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+ Berceau de l'Amérique française, Québec est la principale agglomération urbaine de l’est du Québec et l'une des plus importantes au Canada. Située au milieu de la zone habitée du Québec, sur les rives du fleuve Saint-Laurent, elle est fondée en 1608. La ville a été la capitale coloniale de la Nouvelle-France[19], du Bas-Canada[20] et, pendant une courte période, la capitale du Canada-Uni[21].
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+
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+ Depuis 2001, Québec est l’une des villes canadiennes les plus prospères économiquement derrière Calgary, Edmonton et Saskatoon[22]. Elle possède le plus bas taux de chômage au pays[23]. Les secteurs en croissance sont les biotechnologies, la manufacture, le tourisme, les sciences de la vie, la santé et la nutrition, les assurances et les technologies appliquées[24]. Québec est aussi un centre portuaire important : en 2011, son port est le second en importance au Canada en termes de tonnages, derrière celui de Vancouver[25]. De plus, il reçoit en 2013 près de 162 000 visiteurs par le biais des croisières[26].
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+
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+ Surnommée « la vieille capitale »[27], Québec est connue pour son histoire visible, ses nombreux musées et ses institutions culturelles. Le quartier historique, le Vieux-Québec, dont les fortifications qui l’entourent subsistent toujours, font de la capitale québécoise la seule ville fortifiée d’Amérique au nord du Mexique[28]. Le quartier compte notamment le Château Frontenac, un des emblèmes de la ville, qui serait l'hôtel le plus photographié au monde[29].
11
+
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+ Les expressions « à Québec » et « de Québec » sont utilisées pour parler de la ville, et « au Québec » et « du Québec » pour parler de la province ou de la nation québécoise en général.
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+
14
+ En 2008, Québec célébrait son 400e anniversaire[30],[31] en grande pompe, soulignant ainsi sa position de berceau de la civilisation française en Amérique, mais aussi sa place et sa contribution historique au sein du Canada[32],[33]. Des célébrations ont eu lieu un peu partout dans l’hémisphère nord comme à Ottawa par exemple[33].
15
+
16
+ Le nom de la localité est attesté sous les formes Quebecq en 1601 (Levasseur) ; Kébec en 1609 (Lescarbot), Quebec en 1613 (Champlain).
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+
18
+ Parallèlement, le gentilé est mentionné sous les formes Quebequois en 1754, Québécois en 1775, Québecquois en 1825, Québeccois en 1835, Québécuois en 1910, Kébécois en 1935, Québéquois[Quand ?], et même Stadaconien[Quand ?], qui renvoie au nom amérindien de Québec, Stadaconé[34].
19
+
20
+ Le resserrement du fleuve entre les villes de Québec et de Lévis, sur la rive opposée, aurait donné le nom à la ville, kebec étant un mot algonquin[35] signifiant « là où le fleuve se rétrécit ». Une autre théorie, bien que moins répandue que la précédente, est aussi avancée pour expliquer l’origine du nom de la ville. Ainsi, Samuel de Champlain aurait pu prendre l’invitation des Amérindiens à descendre (kepec) pour la désignation de leur région. Une telle confusion ne serait pas unique puisque le nom du pays, Canada, serait issu de ce même genre d’incompréhension linguistique. Une autre hypothèse est que la ville porte simplement le nom des autochtones habitant près de cette région, les « Kebik », aujourd'hui connus sous l'appellation « Montagnais[36] ». Une autre source indique que le mot proviendrait de l'Abénakis N'Kekak, qui signifie « sous l'eau », en référence aux terres du secteur aujourd'hui connu sous le nom de la Basse-ville de Québec qui étaient souvent inondées[37].
21
+
22
+ Deux autres noms ont été considérés, au cours des années, pour nommer la ville. Champlain lui-même envisagea, quelques années après la fondation, le nom de Ludovica, pour nommer la nouvelle cité en l’honneur du roi Louis XIII[38], souverain français à cette époque. Aussi, lors de la création de la confédération canadienne en 1867, le nom amérindien revient, sous la forme de Stadacona, afin d’éviter toute ambiguïté avec le nom de la nouvelle province[39].
23
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24
+ Marc Lescarbot[40] annote ainsi Québec sur sa carte de la grande rivière de Canada de 1609 : « Kebec. C’est un détroit de la grande rivière de Canada, que Jacques Cartier nomme Achelaci, où le sieur De Monts a fait un fort & habitation de Français... ».
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26
+ Le site de la ville de Québec, il y a 14 000 ans, était sous une calotte glaciaire. 2 000 ans plus tard, ce même site se retrouva submergé par l’eau, à la suite de la fonte des glaciers, qui formera la mer de Champlain[42], devenue avec le temps un simple fleuve. Seule la colline de Québec était visible à ce moment-là. Ainsi, 6 000 ans plus tard, l’emplacement de Québec se montre fièrement[43].
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+ Le 18 mars 1534, Jacques Cartier quitte le port de St-Malo en France pour explorer, au compte du roi de France François Ier, l'intérieur navigable des terres de l'Amérique septentrionale. Celui-ci connaît déjà les côtes maritimes de l'Est des continents américains jusqu'au Brésil. Il choisit de baliser les régions qui se trouvent sur le même parallèle et la plus directe avec la France. Le but est d'y trouver la route permettant de pouvoir passer aux Indes, en Chine et au Japon. S'il peut y arriver, Cartier serait en position d'établir un contrôle territorial et commercial sur ce nouveau passage maritime en direction des richesses de l'Orient. Le tout à l'avantage du royaume de France et des vues pécuniaires que ce dernier pourrait en obtenir.
29
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30
+ À l'intérieur du golfe, le navigateur et l'équipage visitent différents lieux et se rendent à l'actuelle baie de Gaspé d'où ils auront un rendez-vous inattendu avec un important groupe d'Amérindiens. Cartier fait la rencontre d'un chef du nom de Donnacona[44]. Après avoir établi une relation « commerciale » avec ce premier groupe d'autochtones, Cartier amène les deux fils du chef Donnacona (Domagaya et Tainoagny) avec lui. Ceux-ci semblent connaître l'intérieur des terres de la vallée du St-Laurent. Comme la saison estivale passe rapidement, Cartier prend la décision de retourner en France. Il espère ainsi présenter ses découvertes (divers objets et « indigènes ») à la cour du roi avec les honneurs et attirer l'attention du roi sur ses « nouveaux sujets ». Domagaya et Tainoagny deviendront, à leur façon, explorateurs en accompagnant le Malouin jusqu’à la cour du roi de France.
31
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+ François Ier autorise à nouveau Cartier à entreprendre une seconde expédition. Jacques Cartier y apprend qu'il y a un endroit où commence une grande rivière, le « chemin du Canada » grâce aux confidences de ses « invités » amérindiens. Il décide donc de remonter le fleuve en 1535. C'est en parcourant le long des rives du fleuve St-Laurent (nom donné au fleuve par Jacques Cartier le jour du (10 août 1535) de la fête religieuse de saint Laurent), que le navigateur entreprend de baliser à nouveau les rivières qui s'y trouvent. Le but, rappelons-le, est d'éventuellement trouver la bonne voie d'accès à la route de la soie. Il y marque de balises de nombreuses rivières ; la rivière Saguenay et la rivière Ste-Croix (aujourd'hui connue sous le nom de la rivière Saint-Charles[45]) entre autres. L'actuelle région de Québec vient d'être visitée par celui qui sera désigné comme le principal découvreur de la vallée du St-Laurent et l'un des cofondateurs du Canada avec Jean Cabot[46] (pour les Anglais sur les côtes de Terre-Neuve-et-Labrador (1497)). Il ne faut pas oublier qu'à cette époque, d'autres navires des différents royaumes d'Europe, se promènent dans les eaux du fleuve et des côtes du Labrador, avant même le début des véritables intérêts de colonisation en Nouvelle-France, les marins français, espagnols, basques, portugais et anglais viennent chaque année pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve. De plus en plus de navires font escale dans le golfe Saint-Laurent. Les Amérindiens se font la guerre en vue d’un meilleur positionnement pour le commerce avec les Européens.
33
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+ Jacques Cartier[47] est le premier Français à avoir officiellement découvert la région de Québec (en 1535) pour le compte du roi de France. Lui et ses hommes localisent le village nommé Stadaconé, une agglomération iroquoise à cette époque (Champlain y découvre en 1603 une population montagnaise). Ils furent accueillis par Donnacona à nouveau, le chef amérindien du village. Des relations s'établissent en vue de faire le commerce. Cependant, les craintes sont réciproques entre les Français et les habitants du village de Stadaconé. (Stadaconé est un village qui existait avant l'établissement de Québec) Plus tard, l'usage sera de présenter ces premiers habitants comme autochtones en opposition aux nouveaux occupants du continent européen.
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+ Les hommes de Cartier construisent un fort sur la rive droite de la rivière Sainte-Croix, (l'actuelle rivière Saint-Charles, près du boulevard Hamel et de l'autoroute Laurentienne) en attendant de passer l'hiver. Cette fortification est suffisamment éloignée du village iroquois et gardée de jour comme de nuit.
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38
+ Les relations demeurent tendues avec les Amérindiens. Puis, les Français affrontent les rigueurs de l’hiver. En effet, 110 des 145 hommes de Cartier contractent le scorbut. Grâce à l'aide in extremis des Amérindiens de Stadaconé qui connaissent un remède pour les secourir, une infusion faite d’annedda (cèdre blanc[48]), beaucoup s'en sauveront, incluant Cartier lors de son voyage suivant. 25 hommes mourront tout de même du scorbut cette année-là. Une fois le printemps revenu, Cartier retourne en France.
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+
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+ Par stratégie, Agona, un Amérindien, aspire aux pouvoirs face à Donnacona. Cartier décide de retourner en France avec ce dernier et ses enfants afin de les protéger, le 3 mai 1536. Il lui promet de revenir d’ici un an. Il abandonne l'un de ses bateaux, la Petite-Hermine, faute d’hommes. Il quitte avec une dizaine d’Iroquois dont 4 enfants qui lui avait été donnés à l’automne précèdent. Il arrive à Saint-Malo, en France, le 16 juillet 1536. La presque totalité des Amérindiens vont mourir en France en raison des maladies contre lesquelles ils ne sont pas protégés par les anticorps. Seule, une jeune fille s'en sauve.
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42
+ Cinq ans plus tard, le 23 août 1541, Jacques Cartier est de retour dans la future région de Québec pour s’y installer à nouveau. En effet, il y construit un nouveau bâtiment à l’embouchure de la rivière du Cap Rouge, qu’il nomme Charlesbourg-Royal[49] en l’honneur du fils de François Ier. C’est un lieu idéal pour les navires, l’artillerie et la construction d’habitations. L’ancien site de la rivière Sainte-Croix n’est plus du tout sûr. Le chef de Stadaconé est maintenant Achelacy.
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+ Quelque temps plus tard, Jacques Cartier et ses hommes découvrirent de petites pierres blanches qu’ils croient être des diamants sur l’actuel site Cap Diamant. En réalité, ce n’est que du quartz. Durant l’hiver 1541-1542, une nouvelle vague de scorbut frappe son équipe. En plus, les Iroquois assassinent des membres de l’équipe de Cartier. Il en résulte la mort de 35 personnes. Après avoir fait le plein de nouvelles marchandises (or et « diamants »), Cartier décide de retourner en France. À son arrivée en Europe, Jacques Cartier fait rapidement évaluer ses découvertes. La déception sera très grande et l'aventure mène à l'échec pour d'éventuels projets d'exploration dans le Nouveau Monde[50]. Pendant ce temps, toujours en 1542, Jean-François de La Rocque de Roberval[51] s'installe à l'endroit occupé par le second site de Cartier et le renomme France-Roy. Jean-François de La Rocque, sieur de Roberval y fait construire un édifice au bas et un autre sur la montagne. Il connaît également la difficile situation d'un hiver vigoureux. Les morts sont nombreux. L'idée de peupler les lieux par les Français s'estompe de ces nombreuses pertes de vies et des faux espoirs de richesse. Il faut attendre l'arrivée de Samuel de Champlain plus de 60 ans plus tard pour connaître à nouveau la volonté d'une colonisation française en Amérique du Nord et de fonder Québec en 1608.
45
+
46
+ La ville de Québec a officiellement été fondée par Samuel de Champlain le 3 juillet 1608, sous l’aile de Pierre Dugua de Mons[52] au titre de gouverneur général de la Nouvelle-France [53], sur un site situé à proximité d’un ancien village iroquoien autrefois appelé Stadaconé dont le chef était Donnacona. L’emplacement, connu aujourd’hui sous le nom de place Royale [54], devient le berceau de la francophonie [55] en Amérique du Nord. À l’aube du XVIIe siècle, le site actuel de la ville de Québec n’était alors plus visité que par quelques nomades algonquins. Puisque c’est là où le fleuve rétrécit, le lieu semblait propice à l’établissement d’une colonie permanente.
47
+
48
+ Lors de la construction de l’Habitation de Québec [56], un complot est fomenté par les Basques afin d’éliminer Champlain et faire mainmise sur les provisions et produits nécessaires à l’établissement de la nouvelle colonie. Puis, on se prépare à l’hiver de 1608 et 1609. En l’absence d’une alimentation saine, la dysenterie et le scorbut provoquent la mort de vingt des vingt-huit personnes qui y sont restées.
49
+
50
+ Samuel de Champlain s’engage avec les Algonquins et les Hurons[57] dans les territoires iroquois. Les Français possèdent l’arquebuse et devront le faire savoir pour leur sécurité devant la menace iroquoise. C’est le prétexte pour pouvoir s’établir en Amérique comme colonisateurs auprès des Amérindiens en guise de négociation.
51
+
52
+ En 1612, Champlain devient lieutenant en Nouvelle-France.
53
+
54
+ Pendant de nombreuses décennies, Québec demeurera un poste de traite. Les problèmes de développement sont liés à la contrebande inlassable qui s’y pratique. Entre autres, des marchands français voient d’un mauvais œil l’établissement d’un poste permanent dans la vallée du Saint-Laurent [58]. Québec perdra son monopole de la traite. Toujours en poste, Champlain viendra ainsi à Québec de façon régulière tous les deux ans jusqu’en 1617. La vie à Québec est maintenue. Ceux qui y demeurent le font sous contrat. Le poste de traite tient bon malgré la contrebande. Champlain poursuit ses explorations en 1613 au sud du poste de traite et dans la région de la rivière des Outaouais [59]. Il poursuit sa quête de la route pour l’Asie puis retourne en France à nouveau.
55
+
56
+ En 1615, Champlain revient à Québec avec des religieux récollets [60]. La Nouvelle-France sera catholique.
57
+
58
+ Les Algonquins, Montagnais et Hurons sont confrontés à des conflits avec les Iroquois. Champlain participe à une offensive guerrière dans laquelle il sera blessé aux genoux. Peupler le pays est une tâche ardue et la population française est peu encline à quitter la France pour venir dans une Amérique dure à habiter en raison du climat. Les moyens étant peu nombreux, peu de colons y viennent. Les uns y viendront sporadiquement par contrat, d’autres voudront tenter une chance d’améliorer leur sort. Certains avantages, tel obtenir des terres et s’enrichir de son travail, permettront de susciter un intérêt certain. C’est à partir de 1617 que des gens viendront dans la colonie pour des raisons autres que celle de la traite des fourrures. Champlain sait que s'il n'y a aucune intervention bientôt, les terres de la vallée du Saint-Laurent qui n’auront pas été occupées par la France, le seront par les Anglais et les Néerlandais.
59
+
60
+ Des familles commencent à s’installer à Québec et les hommes occupent les métiers liés aux besoins de la jeune colonie. Ainsi, ils obtiennent les droits et les privilèges liés aux métiers plus rapidement que s’ils étaient en France où ils doivent suivre les règles strictes des professions. Il est bien entendu que les meilleurs artisans ne sont pas du voyage pour l’Amérique. Les bons artisans viendront plus tard.
61
+
62
+ Le maintien par le Roi [61]des privilèges liés au commerce de la fourrure sera étendu au projet de développement du territoire. Cependant, l’essor de Québec ne se fera pas vraiment avant les années 1660.
63
+
64
+ Champlain était plutôt engagé sporadiquement dans un rôle d’explorateur avant 1619. Les choses prennent une tournure différente au moment où il reçoit le titre de commandant effectif de l’Habitation de Québec. En 1620, il revient à Québec accompagné cette fois de son épouse Hélène Boullé [62]. Il fait remettre le poste de traite en ordre après plusieurs années de laisser-aller. Champlain y fait construire un fort dans le haut du site du Cap-aux-Diamants et lui donne le nom de château Saint-Louis en l’honneur de Louis XIII. (Le site archéologique du château Saint-Louis [63] longe le château Frontenac au sud-est). La colonie prend véritablement forme avec la présence d’une soixantaine de personnes, hommes, femmes et enfants cette fois. Les besoins sont nombreux dans tous les domaines de la vie de groupe.
65
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66
+ En 1623, Champlain fait construire un chemin entre le fort et les nouvelles installations. De 1624 à 1626, Champlain s’occupe en France des préoccupations liées aux besoins de la jeune colonie. Celle-ci progresse peu durant ce temps. Le développement du poste de traite tient toujours à la nécessité et aux privilèges des droits sur le territoire exclusif et du commerce en Nouvelle-France. Les progrès sont encore peu nombreux lors d’une visite de Champlain au poste de traite en 1626.
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68
+ À partir de 1627, la colonie de la Nouvelle-France sera modelée selon le modèle du régime seigneurial[64]. La mémoire de Samuel de Champlain est liée à celle de la ville de Québec et à toute son histoire. Il vient de mourir au jour de Noël de 1635 à Québec. En 1629, les frères Kirke [65],[66], envoyés par Charles Ier [67], roi d'Angleterre, remontent le Saint-Laurent jusqu'à la ville de Québec, et la prennent le 26 juillet en interceptant les ravitaillements, ce qui conduit Champlain et ses hommes à la famine, puis à la reddition. Québec est alors vidée de sa population, qui rembarque pour la France avec Champlain, hormis la famille du premier colon Louis Hébert [68] qui reste. Le poste de traite de Québec est néanmoins rendu à la France par le Traité de Saint-Germain-en-Laye[69], en 1632.
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+ En 1636, Québec devient une ville défensive. Canons et une nouvelle forteresse sont ajoutés. La ville a maintenant une garnison.
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+ Beaucoup plus tard, lorsque la ville prend de l'envergure et après la tentative manquée de l’amiral William Phips [70]de prendre Québec en 1690, le gouverneur Frontenac [71]fit ériger des remparts à l’ouest de la ville. Une cinquantaine d’années plus tard, sous la menace d’une nouvelle guerre contre les Anglais, d’autres remparts sont édifiés un peu plus à l’ouest. Lors d'une excavation, les traces de ces remparts ont été fortuitement retrouvées en 2018[72].
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74
+ À la fin du Régime français, le territoire de l’actuelle ville de Québec est contrasté. Bois, villages, champs en culture et pâturages entourent la ville de 8 000 habitants. Celle-ci se démarque par son architecture monumentale, ses fortifications, ses rues boueuses et insalubres, ses riches maisons de maçonnerie et ses bicoques des faubourgs Saint-Jean et Saint-Roch. Malgré son urbanité et son statut de capitale, Québec reste une petite ville coloniale étroitement liée à l’arrière-pays. Les habitants viennent s’y procurer des marchandises de France et vendre leurs surplus agricoles et du bois de chauffage aux deux marchés de la ville.
75
+
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+ En 1759, le siège de Québec, puis la bataille des Plaines d'Abraham [73] remet la capitale de la Nouvelle-France aux troupes britanniques. L'histoire de Québec sous la gouverne française se terminera par un événement majeur. En participant à la guerre de Sept Ans, la ville en ressort dévastée.
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78
+ En avril 1760, le maréchal de Lévis remporte la bataille de Sainte-Foy. Cependant, l’arrivée de renforts britanniques oblige l’armée française à se replier vers Ville-Marie, qui capitule à son tour, en septembre 1760. Trois ans plus tard, la plupart des possessions françaises d’Amérique du Nord sont cédées à la Grande-Bretagne. L’ancienne capitale de la Nouvelle-France devient celle de la Province de Québec.
79
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+ En 1775, à la suite du deuxième congrès continental, avant la révolution américaine, la garnison britannique de la ville de Québec est attaquée sans succès par les troupes américaines de Benedict Arnold lors de la Bataille de Québec. Le général américain Richard Montgomery y trouvera la mort. Quant au major general britannique Isaac Brock, il fortifiera la ville en renforçant ses murs et en élevant une batterie d’artillerie juste avant la guerre de 1812.
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+ Début XIXe siècle et pour un siècle, le commerce du bois carré vers l'Angleterre va donner à des villes comme Ottawa, mais aussi Québec et Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), un article de base sur lequel une communauté de taille pourra être érigée[74]. C'est à cette époque et pour la même période que l'activité portuaire de Québec et sa construction navale connaissent un essor considérable[75].
83
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+ Québec a été la capitale (partagée avec Toronto) du Canada-Uni de 1859 à 1865, avant son transfert définitif vers Ottawa. La « Conférence de Québec » de 1864 sur la confédération canadienne y a été tenue. Cette perte de prééminence politique à l'échelle du pays sera l'occasion d'un réinvestissement sur un rôle provincial à l'échelle du Canada français[76].
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+ Du fait d'une croissance rapide[77] qui ne s'est pas toujours accompagné des infrastructures et de la qualité de l'habitat nécessaire, la ville connait deux épisodes d'incendies en 1845 puis en 1866 qui ravagent à chaque fois plusieurs milliers d'habitations dans les faubourgs populaires de Saint Roch, Saint Sauveur, et Saint Valier situés à l'ouest de la ville[78].En 1846, plus de 44 personnes périssent dans l’incendie du Théâtre Saint-Louis (ancien manège militaire)[79], dépourvu de sorties de secours.
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+ En 1872, soit cinq ans après la Confédération canadienne, le gouverneur général du Canada, Lord Dufferin, décide d'établir une résidence officielle à la citadelle de Québec, décision facilitée par le renvoi d'une partie des officiers, qui étaient britanniques. Dès sa venue à Québec, Lord Dufferin entend faire de Québec une ville touristique:
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90
+ Tout au long des XIXe et XXe siècles, la ville de Québec fut la principale destination d’un nombre croissant d’immigrants, qui quittèrent annuellement les îles Britanniques pour venir s’établir en Amérique du Nord, en raison de sa situation sur le fleuve Saint-Laurent, principale voie navigable en Amérique du Nord. Ainsi, vers les années 1830, la ville de Québec accueillit une moyenne annuelle de 30 000 nouveaux immigrants, dont les deux tiers furent des Irlandais[80].
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+ En 1917, la construction du pont de Québec, reliant Québec sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent à Lévis sur la rive sud, est achevée. Il est, depuis ce jour, le plus long pont à structure cantilever au monde. Pendant sa construction, deux effondrements de la partie centrale du pont coûteront la vie à plus de 80 ouvriers.
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+ En 1920, le Royal 22e Régiment emménage à la Citadelle. Pour la première fois depuis 1759, des troupes francophones assument la garde du Gibraltar d’Amérique.
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+ Lors de la Seconde Guerre mondiale, deux conférences interalliées furent tenues à Québec. La première rassembla en 1943 Franklin Delano Roosevelt, président des États-Unis ; Winston Churchill, premier ministre britannique ; William Lyon Mackenzie King, premier ministre du Canada et T.V. Soong, ministre des Affaires étrangères de la Chine. La seconde fut tenue en 1944 et Churchill ainsi que Roosevelt y participèrent. Elles furent tenues à la Citadelle de Québec et au Château Frontenac.
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+ L’arrondissement historique de Québec, le Vieux-Québec, est classé patrimoine mondial par l’UNESCO en 1985.
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+ Québec demeure la seule ville en Amérique du Nord à avoir conservé ses remparts qui regroupent de nombreux bastions, portes et ouvrages défensifs ceinturant toujours le Vieux-Québec. La Haute-Ville, située au sommet de la falaise, centre social et administratif, avec ses églises, ses couvents et autres monuments comme la redoute Dauphine, la Citadelle et le Château Frontenac, et la Basse-Ville, avec ses quartiers anciens, forment un ensemble urbain qui est un des meilleurs exemples de ville coloniale fortifiée.
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+ En 1997, le Gouvernement du Québec décide de créer un organisme d’État, la Commission de la capitale nationale du Québec, ayant comme but d’embellir la capitale, conseiller et promouvoir cette dernière.
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+ En avril 2001, Québec fut l’hôte du Sommet des Amériques pour discuter de l’accord de libre-échange des Amériques (ZLEA). La conférence fut marquée par des affrontements importants entre les forces policières et des groupes altermondialistes ainsi que par la décision de murer une partie de la ville autour des lieux de la conférence pour des raisons de sécurité.
104
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+ En 2008, la ville de Québec célèbre son 400e anniversaire (la ville ayant été fondée en 1608 par Samuel de Champlain). En cet honneur, la Maison Simons offre à la ville la fontaine de Tourny, originaire de la ville de Bordeaux, en France, et qui est ornée de sculptures qui sont l'œuvre de Mathurin Moreau. La fontaine est installée devant le bâtiment de l'Assemblée nationale du Québec.
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+ Québec, depuis les débuts de son existence, a été la capitale d’un ensemble de territoires désignés :
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+ Aujourd’hui, elle est toujours la capitale nationale[81],[82],[83],[84] du Québec, au sens de la Loi C-33.1 sur la Commission de la Capitale Nationale.
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+ Québec est divisé en six arrondissements, subdivisés en 35 quartiers et en 21 districts électoraux :
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+ Québec comporte trois territoires enclavés : la ville de L'Ancienne-Lorette, la réserve amérindienne huronne-wendate de Wendake et la petite municipalité de paroisse de Notre-Dame-des-Anges.
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+ La topographie particulière de la ville, constituée d’une part de la colline de Québec où se trouvent les arrondissements Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge et La Cité-Limoilou (en partie), et d’autre part du coteau de Beauport, a fortement influencé l’occupation du territoire.
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+ La colline de Québec et le coteau ont connu des développements successifs très diversifiés depuis le début de la colonisation jusqu’aux temps récents. Sur le plateau de la colline, la succession des quartiers depuis le Vieux-Québec vers l’ouest traduit non seulement des époques d’urbanisation différentes, mais permet aussi de comprendre la constitution progressive de la Haute-Ville. Cette dénomination trouve toute sa force et sa signification par opposition à la Basse-Ville, qui s’est développée au pied du cap Diamant et au contact direct du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-Charles.
118
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+ La démarcation entre la haute-ville et la basse-ville fut de tout temps aussi sociologique que topographique, le plateau accueillant les familles les plus riches (mis à part le quartier ouvrier de Saint-Jean-Baptiste) alors que les classes laborieuses et défavorisées habitaient principalement le bas de la ville, tant du côté sud (Cap-Blanc) que du côté nord (Saint-Roch, Saint-Sauveur et Limoilou).
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121
+ Plusieurs cours d’eau touchent le territoire de Québec. La vie de la ville a été en premier lieu façonnée par la présence du fleuve Saint-Laurent, particulièrement au niveau économique puisqu’il permettait l’établissement d’un port commercial et touristique important. L’aménagement des berges du fleuve pour y permettre un accès et un usage récréotouristique aux citoyens fait l’objet d’investissements majeurs et doit être complété pour le 400e anniversaire de la ville en 2008.
122
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123
+ L’origine historique de la ville de Québec se situe au confluent du fleuve et de la rivière Saint-Charles, dont le bassin hydrographique couvre une bonne partie du territoire. Le bassin versant de la rivière Saint-Charles est d’ailleurs le plus densément peuplé au Québec. De nombreux autres ruisseaux, petits lacs et rivières complètent l’irrigation de la ville, dont les trois plus importantes sont la rivière Beauport, la rivière du Cap Rouge et la rivière Montmorency. Cette dernière forme les chutes Montmorency, les plus importantes chutes québécoises, juste avant son embouchure dans le fleuve.
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125
+ Québec possède de nombreux parcs et jardins sur son territoire. Il en existe plus d’une centaine, entre autres, les Plaines d’Abraham, le Bois-de-Coulonge, les berges de la rivière Saint-Charles, le parc de la Chute-Montmorency, le parc de l'Amérique-Latine et la Promenade Samuel-De Champlain sur les rives du fleuve Saint-Laurent inaugurée en juin 2008. Elle constitue le don du gouvernement du Québec à sa Capitale-Nationale pour son 400e anniversaire de fondation.
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+ Avec un cumul annuel de précipitations s'élevant à 1 230 mm, la ville de Québec se situe dans la zone climatique continentale humide de la province qui appartient par conséquent au domaine tempéré[85]. Son climat qui est d'influence plus océanique que celui de Montréal, plutôt géré par les Grands-Lacs. Il se caractérise aussi par quatre saisons bien définies. L'écart moyen annuel des températures est de 32 °C, -12,8 en janvier, +19,2 en juillet (moyenne jour/nuit). Les étés sont chauds et humides, avec des maximums pouvant atteindre 35 °C (lors des journées chaudes d'été le taux d'humidité rend la chaleur plus intense) et les hivers très froids, avec des minimums pouvant atteindre −35 °C et d'abondantes chutes de neige. La plus haute température, soit 38,6 °C, a été observée le 15 juillet 2013 à la station météorologique de Beauport. La plus basse a été observée le 14 janvier 2015 avec −36,7 °C. À noter que dans la banlieue nord de la ville et en Beauce, sur la rive sud du fleuve, régions beaucoup plus abritées du vent soufflant fréquemment dans la vallée du Saint-Laurent, la température peut descendre exceptionnellement à −45 °C et monter à 35 durant la belle saison, passant la barre des 30 °C jusqu'à vingt fois par été alors que la ville voit cette marque brisée de quinze fois durant la saison estivale, l'aéroport situé en banlieue l'atteignant cinq fois en moyenne. En effet, c'est dans ces mêmes régions, éloignées du fleuve qu'on peut voir le thermomètre s'emballer et pousser souvent le mercure à 8 °C de plus qu'au centre-ville (printemps), lorsque la vallée du St-Laurent est balayée par les vents du nord-est. Ils amènent de l'air froid provenant du golfe St-Laurent où les eaux sont jusqu'à 15 °C plus froides que celles du fleuve entre Montréal et l'île d'Orléans, à l'est de Québec. Les météorologues décrivent souvent les températures ressenties à Québec en tenant compte des indices de refroidissement éolien et humidex. Le refroidissement éolien le plus intense fut atteint le 12 février 1967, avec -52,4. Quant à l'humidex le plus élevé, celui-ci a atteint la valeur de 49,3 le 1er août 1975 et 50 le 2 juillet 2002. Entre les deux saisons, il y a l'automne et le printemps, avec des pluies fréquentes et quelques chutes de neige.
128
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129
+ En été, le temps est généralement ensoleillé mais lorsque l'air est chaud et humide, il se déclenche des orages violents lors du passage de fronts froids. Les premières neiges arrivent en général en octobre ou novembre, et l'enneigement continu débute habituellement à partir et aux alentours du 22 novembre, pour se terminer vers le 16 avril (données Environnement Canada). Pendant l'hiver 2006-2007, Québec a connu de longues périodes de températures bien au-dessus des moyennes et n'a commencé son enneigement continu qu'à partir de la mi-janvier. À l'hiver 2015-2016, le froid a montré les dents qu'à partir du 15 février, mais a perduré jusqu'à la fin avril, décembre 2015 tout comme septembre de la même année ayant été les plus chauds en un siècle. À l'inverse, l'hiver 2007-2008 a vu l'augmentation du nombre de tempêtes de neige et le record de précipitations de neige a été battu, avec plus de 550 cm reçus[86]. Une des tempêtes hivernales les plus remarquables qui a frappé Québec est celle de mars 1971 et a été surnommée « la tempête du siècle ». Elle a vu une réplique l'année suivante, les 22 et 23 mars 1972, cette dernière n'ayant pas touché le sud du Québec, elle est passée inaperçue chez les amateurs de statistiques. Dans les tempêtes mémorables, il ne faut pas oublier celle du 20 au 22 février 1997 (52 cm), du 16 décembre 2003 (55 cm), sans oublier les 3 et 16 décembre 2007 (43 cm chacune) et finalement les 8 et 9 mars 2008 avec ses 45 cm. Il est à noter que les trois dernières bordées mentionnées appartiennent à la fameuse saison 2007-2008 qui a vu Québec recevoir 558 cm de neige. La hauteur moyenne de neige au sol atteint généralement son maximum (80 cm en moyenne) vers la fin février, voire début mars. La couche la plus épaisse atteignit 165 cm le 23 février 1976.
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+ Selon recensement Canada 2016 la population de la ville de Québec est de 531 902 habitants en juillet 2016.
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133
+ Les renseignements démographiques suivants concernent l'agglomération de Québec et sont les plus récents disponibles auprès de l’Institut de la statistique du Québec en 2010.
134
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135
+ La population de Québec a constamment changé depuis des années. Lors des derniers recensements (2006), les habitants se définissaient eux-mêmes comme non-immigrants à 95 % (22 775 membres de minorités visibles sur 516 015 répondants), de langue maternelle française à moins de 96 % (498 645 sur 516 010 répondants). De plus, la proportion d’immigrants est la deuxième plus élevé au Québec[95],[96].
136
+
137
+ Québec est considéré comme une ville sécuritaire ; il s'y commet en moyenne six meurtres par année, une moyenne inférieure à celle des autres villes canadiennes de population comparable[97]. Alors que les années 1990 voient un pic d'occurrences de meurtres causé par les affrontements entre bandes de « motards criminalisés » au Québec, en 2007, aucun homicide n'est enregistré sur le territoire de la ville[97].
138
+
139
+ 94,9 % de la population de la ville de Québec a comme langue maternelle le français[98].
140
+
141
+ La ville de Québec est aussi considérée comme le berceau de la civilisation française en Amérique. La culture francophone y est présente continuellement depuis le XVIIe siècle. La culture francophone de la ville est considérée comme un trait identitaire propre à la localité[99],[100].
142
+
143
+ Bien implantée dans la ville après la Conquête, la population anglophone de Québec a chuté après la création du Canada en 1867. Aujourd’hui les anglophones de la ville de Québec représentent 1,46 % de la population[101].
144
+
145
+ Le pourcentage sur la population totale que représente les allophones de la ville de Québec est comparable à celui que représentent les allophones dans la ville de Montréal[102].
146
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147
+ Le nombre total d'élève allophones dans la ville de Québec s’élèvent à environ deux-mille individus[103].
148
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149
+ On retrouve à Québec un festival annuel de la communauté LGBT locale, la Fête Arc-en-ciel de Québec. De plus on retrouve plusieurs associations LGBT telle l’association Alliance Arc-en-ciel de Québec[104],[105].
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151
+ Les éléments marquants encore présents du Régime français dans la ville de Québec sont les suivants[106],[107]:
152
+
153
+ Les éléments marquants du Régime anglais dans la ville de Québec sont les suivants[106],[107]:
154
+
155
+ La route transcanadienne, l'autoroute 20, passe au sud de la ville, en passant notamment au sud de Lévis. L'autoroute 73 est une autoroute très importante de la ville, car non seulement elle est le principal lien entre l'autoroute 20 et la ville de Québec via le pont Pierre-Laporte, mais elle est aussi l'autoroute de contournement de la ville, avec l'autoroute 40.
156
+
157
+ L'autoroute 73 est nommée l'autoroute de la Capitale et l'autoroute Henri IV, et est particulièrement congestionnée aux heures de pointes. L'autoroute 40 est aussi une autoroute importante, contournant Québec par le nord, et étant un des 2 principaux accès vers Montréal. De plus, on y trouve l'autoroute 573 vers Val-Bélair, l'autoroute 540 (l'autoroute Duplessis), l'autoroute 440, reliant la 40 et la 73 au centre-ville de Québec (autoroute Charest, autoroute Dufferin Montmorency) et l'autoroute 740 (autoroute Robert-Bourassa). On y trouve aussi de nombreuses artères et rues principales, soit le boulevard Laurier (route 175), le boulevard Charest, le boulevard Champlain (route 136), la Grande Allée, le chemin Sainte-Foy, le boulevard Henri-Bourassa, l'avenue Saint-Sacrement, les boulevards Wilfrid-Hamel et Sainte-Anne (route 138), le boulevard Pierre-Bertrand (route 358) et le boulevard René-Lévesque.
158
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159
+ Québec est lié par les autoroutes 20 et 40 jusqu'à Montréal, la 20 sur la rive-sud du Saint-Laurent passant par Drummondville, et la 40 passant par la rive nord et par Trois-Rivières. La 20 vers l'est relie Québec à Rivière-du-Loup, Rimouski, au Nouveau-Brunswick et à la Gaspésie. De plus, l'autoroute 73 vers le sud rejoint Saint-Georges (situé 104 kilomètres de Québec) et Chaudière-Appalaches, et la 73 vers le nord relie Québec à Saguenay (situé 211 kilomètres de Québec). La route 138 vers l'est relie Québec à Charlevoix, à la Côte-Nord, à Baie-Saint-Paul, à Tadoussac, à Baie-Comeau et à Sept-Îles[109].
160
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161
+ Le Réseau de Transport de la Capitale (plus communément appelé RTC) est l'organisme qui est chargé du transport en commun de l'agglomération de Québec. Il offre plus d'une centaine de parcours, transigeant par huit terminus, avec plus de 600 autobus dont quelques autobus hybrides. Il est le deuxième réseau de transport en commun en importance au Québec, après celui de Montréal. Le RTC possède le plus grand garage d'autobus en Amérique du Nord.
162
+
163
+ Plusieurs projets animent le réseau, dont l'ajout de la carte à puce comme système de perception monétaire à l'automne 2008 et la mise en place progressive de 62 autobus articulés sur les parcours à haute fréquence. RTC Nomade a également été déployé afin de permettre le suivi des autobus en direct avec des écrans d'information à l'intérieur des autobus, sur l'application mobile et sur des écrans aux arrêts achalandés. Un projet de tramway/SLR est présentement à l'étude pour Québec, misant sur son potentiel structurant pour la capitale[110]. Québec avait un tramway entre 1865 et 1948.
164
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165
+ Québec fait partie du corridor Québec-Windsor du service de train assuré par Via Rail, une société du gouvernement fédéral. La Gare du Palais sert de terminus central et est présentée comme une œuvre architecturale. De plus, un projet de train à grande vitesse entre Québec et Windsor en Ontario, passant par Montréal et Toronto, est à l'étude. Les premiers ministres des provinces concernées, Jean Charest et Dalton McGuinty, ont alloué chacun la somme de un million de dollars afin de financer celle-ci.
166
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167
+ La ville de Québec est desservie par l’aéroport international Jean-Lesage, nommé ainsi en l'honneur de l'ancien premier ministre du Québec Jean Lesage. Les compagnies aériennes telles que Air Transat, Air Inuit, Air Canada, CanJet, Continental Airlines, Delta Air Lines, Porter Airlines, United Airlines, Sunwing Airlines, US Airways, WestJet Airlines et PAL Airlines y sont présentes. Cet aéroport sert également de base pour les avions-ambulances qui desservent l'Est et le Nord du Québec.
168
+
169
+ L'aérogare a subi des transformations majeures, grâce aux subventions de 65 millions de dollars accordées en 2006. Depuis, de nombreuses liaisons et de nouvelles compagnies aériennes se sont ajoutées. En 2008, l'aéroport a atteint le cap du million de passagers.
170
+
171
+ En 2015, un autre agrandissement débute et doit se terminer en 2018. L'objectif est de doubler la superficie de l'aérogare afin de pouvoir accueillir un centre de prédédouanement vers les États-Unis et de dépasser le cap des 2 millions de passagers en 2020.
172
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173
+ Le port de Québec est l'un des plus importants du Canada, pour ses nombreuses croisières qui y accostent et le transport de produits finis et en vrac. Environ 1,5 million de passagers, incluant les membres d'équipage, transitent par le port. Aussi, ce dernier possède des installations à vocation de divertissement, telles qu'une salle de spectacle en plein air, l'Agora du Vieux-Port, et la Baie de Beauport. Il est le troisième port le plus sollicité au Canada après ceux de Vancouver, en Colombie-Britannique et de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick[111]. Aussi un projet de conteneurs est sur la table pour 2020.
174
+
175
+ Régis Labeaume, maire de Québec élu comme indépendant, est en poste depuis le 8 décembre 2007. Le principal parti d'opposition, le Renouveau municipal de Québec, a été défait aux élections du 1er novembre 2009 et n'a fait élire aucun candidat. L'unique opposition était donc formée par les deux seuls conseillers indépendants, Yvon Bussières et Anne Guérette. Le parti du maire au pouvoir, Équipe Labeaume, avait les 25 autres sièges du conseil. Le Défi vert, un jeune parti, avait lui aussi échoué à faire élire au moins un conseiller. À la fin de l'année 2010, Jean Guilbault, un conseiller de l'Équipe Labeaume, a quitté le parti pour siéger comme indépendant. Aux élections générales québécoises de septembre 2012, une conseillère de l'Équipe Labeaume, Denise Trudel, se porte candidate dans Charlesbourg sous la bannière de la Coalition avenir Québec et est élue. Une élection partielle est tenue pour lui trouver un successeur dans son district de Saint-Rodrigue. Lors de cette élection partielle, le candidat de l'Équipe Labeaume, Vincent Dufresne, est largement élu. En décembre 2012, deux autres conseillers de l'Équipe Labeaume, Patrick Paquet et Ginette Picard-Lavoie, quittent le parti pour siéger comme indépendants. Par le fait même, ils critiquent sévèrement la façon de travailler en équipe du maire Labeaume. Le 3 mai 2013, Marc Simoneau, conseiller de l'Équipe Labeaume et ancien commentateur sportif, meurt en fonction d'un cancer de la moelle osseuse.
176
+ Aux élections du 3 novembre 2013, le nombre de districts passe de 27 à 21. Régis Labeaume est réélu avec 74 % des votes et son parti, Équipe Labeaume, fait élire 18 candidats sur 21. Démocratie Québec, un nouveau parti d'opposition fondé en 2013, participait à l'élection. Si son chef David Lemelin a été défait à la mairie, il a obtenu 24 % des votes et trois de ses candidats ont été élus : Anne Guérette, Yvon Bussières et Paul Shoiry. Le colistier de David Lemelin, Conrad Verret, a été défait, empêchant ainsi le chef de Démocratie Québec d'accéder au conseil municipal.
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+ Le visage politique de Québec a été bouleversé lors des élections municipales de 2017. En effet, Démocratie Québec qui était l'opposition officielle n'a réussi à faire élire qu'un seul conseiller, Jean Rousseau (14,64 % des voix). De son côté, le nouveau parti de Jean-François Gosselin, Québec 21, a fait élire 2 conseillers municipaux (27,64 % des voix) en incluant l'élection du chef, Jean-François Gosselin. Cet état de fait conduit la ville de Québec a une nouvelle opposition officielle avec Québec 21, qui prend ainsi la place laissée libre par Démocratie Québec qui perdra également son chef, Anne Guérette, au lendemain des élections. Démocratie Québec, misant sur son programme, continuera par contre à siéger en cherchant activement un nouveau chef. Enfin, ce qui n'est pas la surprise face aux résultats de cette élection municipale 2017 dans la ville de Québec c'est la réélection du maire sortant Régis Labeaume avec 55,30 % des voix[112],[113],[114].
178
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+ De 2009 à 2013, l'Équipe Labeaume était le seul parti représenté au conseil municipal et il n'y avait aucun parti d'opposition. Cette donne a changé avec l'élection, le 3 novembre 2013, de trois candidats du parti d'opposition Démocratie Québec. Néanmoins, l'Équipe Labeaume contrôle toujours la presque totalité des sièges. Depuis 2017, Québec 21 est l’opposition officielle.
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181
+ Le comité exécutif est composé de neuf membres qui siègent à huis clos dont la mission est de prendre certaines décisions liées au fonctionnement de la ville.
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+
183
+ Le conseil de l'agglomération de Québec se réunit deux fois par mois pour s'entretenir des compétences et des responsabilités que la ville de Québec entretient avec les villes voisines de L'Ancienne-Lorette et Saint-Augustin-de-Desmaures.
184
+
185
+ À la fondation de Québec, ce sont les Gouverneurs de Nouvelle-France qui assuraient la sécurité de la ville. Dès 1651 on voit apparaître les premiers agents de police dans les rues qui administrent alors les incendies et assurent la paix et la sécurité de la population.
186
+
187
+ En 1673, le Gouverneur Frontenac établit une législation sur le service de police dans la ville de Québec. Après la conquête, un véritable service de police est formé le 2 mai 1873. Robert Henry Russell, auparavant officier de sa Majesté, est le premier chef[115].
188
+
189
+ Les partis politiques actuellement en activité dans la ville de Québec sont selon le Directeur général des élections du Québec[116] :
190
+
191
+ Les différentes instances décisionnelles de la Ville adoptent, en moyenne, environ 300 règlements chaque année (règlements d'emprunts, règlements d'urbanisme, etc.). Depuis février 2012, la Ville a mis en ligne un portail des règlements à la fine pointe de la technologie, qui permet notamment de chercher un règlement par année, par titre, par mots-clés, par instance, par thème, et même d'accéder à une version historique de ce règlement, ou encore aux différentes versions d'un même article, à des fins comparatives.
192
+
193
+ Depuis 1872, la ville de Québec accueille au sein de la Citadelle de Québec la seconde résidence officielle des gouverneurs généraux du Canada. Ces résidences, sont des résidences officielles du Canada[117],[118].
194
+
195
+ La ville accueil aussi la résidence officielle du Premier ministre du Québec à l'intérieur de l'édifice Price depuis 2001 au 16e et au 17e étage[119].
196
+
197
+ Résidence à Québec du Gouverneur général du Canada
198
+
199
+ Édifice Price (résidence du premier ministre du Québec aux derniers étages)
200
+
201
+ Consulat général des États-Unis à Québec
202
+
203
+ Le Consulat général de France à Québec loge au 500, Grande-Allée Est
204
+
205
+ Édifice Hector-Fabre, Ministère des Relations internationales et de la Francophonie
206
+
207
+ Québec figure au sein :
208
+
209
+ Québec est jumelée avec les villes de[120] :
210
+
211
+ Elle a des ententes de coopération et d’amitié avec d'autres villes, mais elles ne sont plus d'actualité ou ont été abandonnées[121]:
212
+
213
+ Québec compte :
214
+
215
+ Le secteur des services est nettement prédominant dans l'économie de la ville de Québec et de la région de la Capitale-Nationale, représentant 81,3 % du PIB régional total de 30,8 milliards de dollars en 2011. Dans l'ordre, les trois principales industries de la région sont la finance et les assurances (17,5 %), l'administration publique (15,8 %) et la santé et les services sociaux (9,3 %)[128].
216
+
217
+ Québec compte plusieurs acteurs économiques dont la Chambre de commerce des entrepreneurs de Québec, la Chambre de commerce et d'industrie de Québec,active puis 200 ans et regroupant environ 4 500 membres de la communauté économique[129], Québec International, le Conseil régional de concertation et développement de la région de Québec, la Chambre de commerce française au Canada, section Québec, la Jeune chambre de commerce de Québec, etc.
218
+
219
+ La région de Québec possède un indice boursier qui rassemble une trentaine entreprises de la région qui a pour nom « Indice boursier régional de Québec », abrégé en IBR-Q[130].
220
+
221
+ Le taux de chômage est relativement faible dans la Capitale-Nationale. Il se situait à 5,8 % en 2011. C’est le quatrième plus bas taux du Canada[131].
222
+
223
+ Chez les immigrants de la capitale nationale, 65 % d’entre eux arrivés il y a moins de 5 ans, de 2001 à 2006, occupent un emploi, et ceux arrivés il y a 5 à 10 ans, 1996 à 2001, leur occupation atteint 80 %[132].
224
+
225
+ Québec compte plusieurs centres commerciaux importants dont les Galeries de la Capitale (280 boutiques et un centre d'attraction intérieur), Laurier Québec (350 boutiques et services ; le plus important centre commercial de l'est du Canada et la 2e attraction touristique en importance à Québec, après le Vieux-Québec), Place Sainte-Foy (135 boutiques et magasins) et Place Fleur-de-lys (220 boutiques et grands magasins). Laurier Québec et Place Sainte-Foy sont bâtis un à côté de l'autre et forment un ensemble commercial majeur.
226
+
227
+ Diverses organisations internationales présentent dans la ville de Québec sont [133],[134],[135]:
228
+
229
+ À partir de juin 2018 les résidents de la ville de Québec pourront jouir d'une nouvelle monnaie locale appelée le BLÉ. Cette monnaie, le Billet Local d’Échange, qui sera la première monnaie locale de la ville de Québec, aura comme objectif d'être un instrument démocratique, économique et environnemental. La création de cette monnaie relève d'un regroupement de citoyens, la Monnaie Locale Complémentaire de Québec[136],[137].
230
+
231
+ Québec offre un réseau des vingt-cinq bibliothèques réparties dans les huit arrondissements de la ville. La Bibliothèque Gabrielle-Roy est la principale bibliothèque du réseau. Les bibliothèques sont gérées par la Ville en partenariat avec l'Institut canadien de Québec.
232
+
233
+ Le nombre de catholiques dans la ville de Québec est de 628 675 individus. À cela il faut ajouter 89 585 individus qui se disent sans appartenance religieuse. De plus il faut considérer les autres chrétiens (de différentes confessions) en incluant les protestants qui sont au nombre de 12 335 individus. Enfin, il faut considérer aussi les protestants de la branche royalistes, les anglicans, qui, bien que très peu nombreux, représentent une valeurs historique importante pour tout le Canada, en incluant la ville de Québec, qui sont au nombre de 750 personnes à Québec[138]. Les deux grands courants d’influence au Canada, les catholiques et les anglicans (protestants royalistes), sont présents à Québec comme ailleurs au Canada et ils sont organisés de la façon suivante : les catholiques de la ville de Québec sont représentés par l'Archidiocèse de Québec au sein de l'Église catholique au Canada[139] et les anglicans, qui sont intégrés à l'Église anglicane du Canada, sont regroupés dans le Diocèse anglican de Québec[140].
234
+
235
+ La basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
236
+
237
+ La cathédrale anglicane de la Sainte-Trinité (Holy Trinity)
238
+
239
+ L'église Saint-Ignace-de-Loyola, à Beauport
240
+
241
+ L'église Saint-François-Xavier du quartier Duberger
242
+
243
+ Le sanctuaire Sainte-Thérèse-de-Lisieux à Beauport
244
+
245
+ Les paroisses relèvent de l'archidiocèse de Québec dont la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec est l'église-mère. Québec est également le siège du Primat du Canada, soit en quelque sorte, le siège social de la religion catholique au pays.
246
+
247
+ L'Église Unie du Canada est une des plus importantes Églises protestantes au pays[141].
248
+
249
+ Québec compte deux paroisses de l'Église Unie :
250
+
251
+ Les deux communautés occupent l'église unie Chalmers-Wesley, construite en 1853[144].
252
+
253
+ Les anglicans de la ville de Québec sont intégrés au Diocèse anglican de Québec au sein de l’Église anglicane du Canada[140]. Ils comptent la cathédrale anglicane Holy Trinity, première cathédrale anglicane à avoir été construite à l'extérieur des îles britanniques.
254
+
255
+ Dans le christianisme évangélique, l’église Carrefour chrétien de la Capitale est fondée en 1974, avec le pasteur américain Allan D. Bowen[145]. L'Église Chauveau, de courant baptiste, est fondée en 1975 avec le pasteur Jan Gazdik, originaire de l’Europe de l'Est[146].
256
+
257
+ Selon l'Office du tourisme de Québec on retrouve 17 campings dans la grande région de la ville de Québec. La principale qualité de tous ces campings est leurs proximité par rapport à la ville de Québec en offrant le calme d'une expérience en pleine nature. On retrouve la liste de ces campings sur le site de l'Office[147],[148].
258
+
259
+ Québec, fondée en 1608 et la capitale du Québec, est l'un des berceaux de la culture francophone en Amérique. On y retrouve un grand nombre de musées, de centres d'artistes et d'organismes culturels, de centres d'exposition et d'interprétation et de sites et monuments historiques classés. Lieu historique, le château Frontenac est l'un des éléments dominants du panorama urbain de la ville.
260
+
261
+ Le Château Frontenac qui remplace l'ancien Château Saint-Louis à l'époque du Régime français, domine la Ville de jour comme de nuit (le Château est mis en lumières)[149],[150].
262
+
263
+ Le Domaine de Maizerets dans le quartier Beauport—Limoilou est lui aussi un héritier du Régime français ; il se compose d'un château central et d'un vaste domaine consacré en aujourd'hui aux loisirs[151].
264
+
265
+ Dans le quartier Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, le parc du Bois-de-Coulonge, qui dans la même lancé que les autres sites hérite à l'origine du Régime français (la Châtellenie de Coulonges) fut réhabilité comme un lieu propice à l'édification de résidence de luxes quand on y érigera entre autres la Villa Bagatelle en 1849. De plus le site devint entre 1854 et 1966 le lieu de résidence des lieutenants-gouverneurs du Québec. Encore aujourd'hui le site consacré dorénavant aux loisirs représente un domaine qui intègre entre autres un parc public, les anciennes écuries de la résidence du lieutenant-gouverneur du Québec et la Villa Bagatelle
266
+ [152].
267
+
268
+ Québec est connu pour être une ville vivante au niveau théâtral. En ce sens, Québec est surnommé « Québec, ville de théâtre ».
269
+
270
+ Le premier lieu d'expression théâtral est le Grand Théâtre de Québec avec le théâtre du Trident. Ce dernier présente des pièces de style plutôt classique et de répertoire. Le théâtre du Périscope est le lieu de création par excellence avec le théâtre du Premier-Acte, situé un en face de l'autre. Pour les élèves du conservatoire, ils possèdent leur propre lieu de diffusion, soit le Théâtre du Conservatoire d'art dramatique de Québec. Le théâtre de la Bordée présente plutôt des pièces contemporaines, mais penche quelquefois vers le classique. Puis, il y a le théâtre du Gros Mécano qui se spécialise dans le théâtre jeune public.
271
+
272
+ Le Palais Montcalm est la salle la plus connue du public ayant place sur la place D'Youville. Cette salle est la plus moderne au Canada en termes de sonorisation et est siège de l'organisation orchestrale des Violons du Roy. La salle Louis-Fréchette, du Grand Théâtre de Québec, est le lieu de l'Orchestre symphonique de Québec et de l'Opéra de Québec. On y retrouve aussi les principaux spectacles du Grand Rire de Québec, un festival d'humour. La salle Albert-Rousseau présente aussi régulièrement des spectacles d'humour et des spectacles intimistes.
273
+
274
+ Le Cercle, l'ANTI ainsi que l'Impérial de Québec sont les salles qui diffusent généralement de la musique indépendante et dites « underground » qui rejoint ainsi les jeunes urbains. Le Théâtre du Capitole de Québec est la salle fétiche de bien des artistes. L'aménagement intérieur lui donne un esprit de grandeur. Le Théâtre du Petit-Champlain, qui sis dans le quartier du Petit-Champlain, est une salle de spectacle très intimiste habituellement fréquenté par des artistes recherchant cet effet.
275
+
276
+ Le théâtre Le Diamant, prendra la place du Cabaret du Capitole de Québec et des anciens locaux du YMCA à la place D'Youville. Le projet est géré par la compagnie Ex Machina de Robert Lepage et l'ouverture est prévue en 2019[153],[154],[155].
277
+
278
+ Québec compte de nombreux festivals et événements se déroulant tout au cours de l’année et qui permettent aux habitants et aux visiteurs d’assister à des spectacles de musique de toutes sortes, de faire connaissance avec des cultures de différents peuples et époques, ou tout simplement de s’amuser entre amis ou en famille. Les évènements les plus notables sont :
279
+
280
+ La ville possède le deuxième plus grand pôle de studios de télévision au Québec ainsi que les grands réseaux de diffusion francophones tels que Radio-Canada, TVA, V, RDI, ainsi que la télé communautaire VOX et Télémag.
281
+
282
+ En raison de la présence de la Citadelle de Québec, de la Garnison Valcartier et du Complexe naval de la Pointe-à-Carcy, les militaires possèdent un droit de cité à Québec. Un droit de cité est en quelque sorte le droit, acquis, de parader dans les rues de Québec quand ils veulent, où ils veulent et pour toujours. Cela arrive d’ailleurs plusieurs fois durant l’été et les habitants peuvent alors les voir et les entendre, soit en musique soit en marche militaire, habituellement dans l'arrondissement historique du Vieux-Québec.
283
+
284
+ La Citadelle est une forteresse militaire située dans la haute-ville de Québec, à l'intérieur des remparts de la ville. Elle a été construite par l'armée britannique entre les années 1820 et 1850 afin de protéger la ville de Québec. Cette large construction s'élève au-dessus de boulevard Champlain et permet d'observer le trafic maritime sur le fleuve Saint-Laurent[158].
285
+
286
+ Les origines de la cérémonie du droit de cité remontent au XVIe siècle, alors que les artisans de l’époque se regroupent en corporations, forment des villes et en restreignent le droit de résidence à leurs membres. D’origine britannique, le droit de cité est accordé pour la première fois en 1748. Civil au départ, ce droit d’usage est ensuite accordé aux unités militaires, qui le conservent ad vitam æternam.
287
+
288
+ Il est intéressant à noter que le manège militaire de Beauport datant de 1914, a servi pendant la Première Guerre mondiale de camp d'internement à des prisonniers provenant de l'Europe de l'Est.
289
+
290
+ En 1879, le gouvernement canadien transformait les casernes désaffectées du Parc de l'Artillerie (nouvelles casernes) en usine de munitions pour l'armée canadienne. En 1901, la cartoucherie a connu une forte croissante et a changé son nom pour Arsenal du Dominium. Elle a été pendant les deux guerres mondiales, un joueur important.
291
+
292
+ Toujours en 1879, le Cercle de la garnison de Québec est fondé par des officiers de la milice canadienne. Le lieu est le seul cercle militaire au Canada à perpétuer la tradition issue de la période coloniale britannique qui consiste à rassembler les officiers militaires dans un endroit propice à la vie mondaine.
293
+
294
+ En 1998 Jacques Du Sault et quelques militaires créent le Festival de musiques militaires de Québec.
295
+
296
+ Depuis plusieurs années, un creuset culturel se dessine peu à peu. En effet, comparativement aux autres grandes villes canadiennes, Québec était moins diversifiée ethniquement. Par contre, des « communautés ethniques » commencent à s’y organiser. La grande majorité d’entre elles proviennent de pays francophones.
297
+
298
+ Ainsi, par exemple, les musulmans issus de divers pays et établis à Québec possèdent plusieurs organisations : le Conseil de la femme musulmane de Québec, le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), les scouts musulmans de Québec, etc. Ils sont actuellement en achat d’un bâtiment au centre-ville de Québec pour y construire une grande mosquée[159].
299
+
300
+ Du côté de la communauté asiatique de Québec, maintenant identifiée au quartier Saint-Sauveur, celle-ci est en progression. Jocelyn Toy, homme d’affaires de Québec, s’est donné comme mission de redorer le blason de la communauté, puisqu’au début des années 1970, Québec possédait son propre quartier chinois, avant que la construction des bretelles de l’autoroute Dufferin-Montmorency n'entraine sa destruction. La majorité des Asiatiques à cette époque ont alors déménagé à Montréal. Plusieurs initiatives ont été créées, dont le Festival chinois de Québec et le Festival du film asiatique de Québec. Un projet de quartier chinois à Québec est toujours d’actualité.
301
+
302
+ Québec compte plusieurs coopératives, compagnies et organismes de création et diffusion artistique.
303
+
304
+ La Ville possède des patinoires réfrigérées accessibles pendant la saison hivernale dont la patinoire des plaines d'Abraham et de la place D'Youville.
305
+
306
+ D'autres patinoires traditionnelles pour leur part sont aussi accessibles comme l'anneau de glace Gaétan-Boucher.
307
+
308
+ En ce qui a trait au ski de fond, plusieurs sites dont les plaines d'Abraham et le domaine de Maizeret, offre un accès à des pistes durant la saison hivernale.
309
+
310
+ Plusieurs piscines intérieures et extérieures (en été) sont également disponibles dont la piscine Sylvie-Bernier et la piscine du Centre communautaire Lucien-Borne qui sont des piscines intérieures. De nombreuses piscines extérieures sont aussi disponibles (en été) dont la piscine de la marina Saint-Roch et la piscine Maria-Goretti.
311
+
312
+ Le stade municipal de baseball (le stade Canac) offre pour sa part un lieu qui contribue à l'expansion de ce sport dans la ville de Québec[160].
313
+
314
+ Le Centre Vidéotron est un aréna moderne de 18 259 sièges construit, entre autres, dans l'espoir d'un retour des Nordiques de Québec.
315
+
316
+ Québec possède plusieurs évènements sportifs majeurs, parmi lesquels :
317
+
318
+ Québec a été candidat pour organiser les Jeux olympiques d'hiver de 2002 [164],[165]mais, cette édition est accordé à Salt Lake City, aux États-Unis. Par la suite, Québec a démontre de l’intérêt pour organiser les Jeux de 2010 (finalement disputés dans une autre ville canadienne à Vancouver), 2014, 2022[166], 2026[167],[168],[169]et pour 2030.
319
+
320
+ En 2008, la United Soccer Leagues accorde à Québec deux équipes de soccer[170] La première, une équipe féminine, commencera ses activités dans la division Nord de la W-League à l'été 2009[170]. La seconde, une équipe masculine de la Premier Development League, commencera ses activités également en 2009 à condition d'obtenir l'accord de l'Impact de Montréal qui a l'exclusivité de la USL pour le Québec[170].
321
+
322
+ La ville de Québec a déjà par ailleurs compté ces équipes sportives majeures.
323
+
324
+ Québec possède :
325
+
326
+ La porte Saint-Jean, l’une des trois portes permettant d’accéder au quartier historique à travers les fortifications.
327
+
328
+ La rue du Petit-Champlain, dans le Vieux-Québec.
329
+
330
+ Rue de la Couronne, direction sud
331
+
332
+ Place des Canotiers, secteur du Vieux-Port
333
+
334
+ Vue du quartier Petit-Champlain, en Basse-Ville de l’arrondissement historique.
335
+
336
+ Promenade Samuel-De Champlain.
337
+
338
+ Vue de Québec depuis Sainte-Pétronille, île d'Orléans.
339
+
340
+ Vue de Québec depuis le haut de la Côte de la Miche, à Saint-Joachim, environ 40 km à l'est de Québec.
341
+
342
+ L'art urbain sur les piliers d'autoroute 440 menant vers Vieux-Québec
343
+
344
+ Champlain à Québec. Septembre 2017
345
+
346
+ Chez Dagobert, l'une des discothèques les plus anciennes et connues
347
+
348
+ Murale, secteur du Petit-Champlain.
349
+
350
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
351
+
352
+ Sur les autres projets Wikimedia :
353
+
354
+ Voirie de Québec
355
+
356
+ Infrastructures
fr/4892.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,251 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ La civilisation inca est une civilisation précolombienne du groupe andin. Elle prend naissance au début du XIIIe siècle dans le bassin de Cuzco situé dans l'actuel Pérou et se développe ensuite le long de l'océan Pacifique et de la cordillère des Andes, couvrant la partie occidentale de l'Amérique du Sud. À son apogée, elle s'étend de la Colombie jusqu'à l'Argentine et au Chili, en couvrant la plus grande partie des territoires actuels de l'Équateur, du Pérou et près de la moitié Ouest de la Bolivie.
2
+
3
+ Elle est à l'origine de l'Empire inca, l'un des grands royaumes de l'Amérique précolombienne. Cet empire avait pour chef suprême le Sapa Inca. L'Empire inca fut conquis par les conquistadors espagnols sous les ordres de Francisco Pizarro à partir de 1532.
4
+
5
+ L'une des grandes singularités de cet empire fut d'avoir intégré, dans une organisation étatique originale, la multiplicité socioculturelle des populations hétérogènes qui le composaient.
6
+
7
+ Les premières traces humaines en Amérique du Sud datent au moins du trentième millénaire avant notre ère[1]. Cette présence humaine est attestée sur le site archéologique de Pedra Furada (« pierre percée » en portugais), situé dans le parc national de la Serra da Capivara (Piauí) au nord-est du Brésil, qui représente probablement le site humain connu le plus ancien en Amérique. Vivant de chasse et de cueillette, ces peuples nomades s'intéressaient progressivement à l'agriculture. Les propriétés nutritionnelles du maïs, cultivé dès le troisième millénaire dans la région d'Ayacucho[Favre 1], permettaient d'accroître son importance[Favre 2].
8
+
9
+ Le développement de l'agriculture entraîna des changements sociaux importants : la population explose, des villes apparaissent et une élite religieuse se crée[Favre 2]. Le premier millénaire avant notre ère voit ainsi s'épanouir la civilisation Chavín, unissant dans un style artistique commun de nombreuses cultures locales, probablement grâce à un culte unique dont un élément caractéristique est l'image du jaguar[Favre 2].
10
+
11
+ Entre le Ier et le VIIIe siècle, l'unité créée par la civilisation Chavín disparut au profit de cultures plus locales (Mochica, Paracas-Nazca, Tiwanaku)[Favre 3]. Le développement agricole, notamment l'irrigation et l'aménagement de terrasses, continue. À partir du VIIIe siècle, deux villes des hautes terres rayonnent particulièrement et regroupent sous leur bannière les peuples andins : Tiwanaku vers le sud jusqu'au nord du Chili et Huari vers le nord[Favre 4].
12
+
13
+ Les États de Tiahuanaco et Huari s'effondrent brusquement au XIIe siècle. À nouveau, le régionalisme prévaut dans un premier temps, puis de nouvelles tentatives d'intégration impérialistes ont lieu[Favre 5]. Ainsi, vers le milieu du XIIIe siècle, le peuple Chimú initie la création d'un nouvel empire, sur la côte nord du Pérou actuel, fondé sur l'aménagement hydraulique[Favre 6]. L'Empire Chimú s'étend le long de la côte jusqu'à l'actuelle frontière équatorienne, et il entre inévitablement en rivalité avec l'Empire inca, l'autre grand empire andin du XVe siècle, ce qui lui sera fatal[Favre 7].
14
+
15
+ Voir notamment la section La fondation du Cuzco et l'origine des Incas.
16
+
17
+ Différents témoignages ont été recueillis quant à l'origine des Incas. Selon la légende de Manco Capac et Mama Ocllo, les Incas descendent de Manco Capac. Plusieurs versions[2] de cette légende en font la création de Viracocha et de Inti, le dieu du soleil, le faisant naître près de Cuzco (légende de Pacaritambo[3]) ou sortir du lac Titicaca avec sa sœur-épouse Mama Ocllo, envoyés par Viracocha, le dieu créateur, pour apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui avait tout dévasté.
18
+
19
+ Selon cette dernière version, ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique en or de Manco s'enfonce totalement dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir : la terre de ce lieu serait suffisamment riche pour les accueillir[4]. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le « nombril » en quechua[5]. Manco Capac enseigna alors aux hommes l'agriculture et l'artisanat, et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage.
20
+
21
+ À l'heure actuelle, l'origine géographique des premiers Incas reste discutée, l'hypothèse communément admise étant qu'ils provenaient des rives du lac Titicaca, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Le rapprochement est souvent évoqué avec la civilisation méconnue de Tiahuanaco (en Bolivie). Les Incas seraient donc un groupe d'hommes menés par Manco Capac ; après une migration vers le nord, celui-ci s'allie avec quelques communautés quechuas pour déloger les habitants de la vallée de Cuzco. Ce sont dès lors tous les descendants de ces premiers colons ainsi que leurs alliés qui sont considérés comme Incas.
22
+
23
+ D'autres sources évoquent une origine amazonienne. La présence des incas en Amazonie est attestée par la découverte de la cité agricole inca de Mameria (en) par deux explorateurs franco-péruviens en 1979, Nicole et Herbert Cartagena, en compagnie du péruvien Goyo Tolédo. L'analyse d'un morceau de charbon trouvé à Mameria[6], effectuée par Grégory Deyermenjian, donne une datation de 1345 après JC, avec une plage d'erreur allant de 1240 à 1500 après JC. Cette datation laisse donc les deux hypothèses ouvertes d'une occupation Inca, ou Huari tardif (empire pré-Inca de culture Quechua). Toute la question est donc de savoir si cette cité de Mameria est antérieure ou postérieure à l'arrivée des Incas dans la vallée du Cuzco.
24
+
25
+ En parallèle, les ruines récemment trouvées par l'équipe franco-péruvienne Inka LLacta / P.E.P[7] en 2015 montrent une occupation probablement Huari à proximité de Mameria (cordillère du Toporake), dans la vallée Nord-Lacco et dans le parc du Megantoni.
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27
+ D'autres sources argumentent l'hypothèse amazonienne de l'origine des Incas à partir de certaines parentés linguistiques :
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+ « [...] certains traits, notamment la langue, laissent penser que les Incas seraient originaires de la forêt amazonienne, et que le groupe conduit par Manco Cápac aurait été composé de plusieurs lignages, unis par des liens de parenté[8]. »
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+ Quoi qu'il en soit, la question demeure donc ouverte de l'origine des incas, ou plutôt de la localisation de l'ethnie Taipicala de Manco Cápac (dont les Incas sont la filiation directe) avant son arrivée dans la "Vallée sacrée".
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+ À leur arrivée dans la région de Cuzco, les Incas ne sont qu'une tribu parmi d'autres dans une confédération locale, occupant dans un premier temps un rang subordonné[Favre 8]. Leur position de chefs militaires dans la confédération leur permet de gagner progressivement de l'influence lors des règnes successifs de Sinchi Roca, Lloque Yupanqui, Mayta Capac et Capac Yupanqui. Finalement, à la mort de Capac Yupanqui, Inca Roca s'empare du contrôle de la confédération[Favre 9].
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+ Yahuar Huacac puis Viracocha Inca étendent la domination inca. Néanmoins, le territoire inca ne dépasse pas un rayon de 40 km autour de Cuzco[Favre 9]. En 1438, lors d'une guerre avec la tribu voisine des Chancas, Viracocha abandonne la capitale, mais son fils Pachacutec la défend avec succès et défait les Chancas. C'est le début de l'expansion extrêmement rapide de l'empire[Favre 10].
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+ Le fils de Pachacutec, Tupac Yupanqui et son fils après lui, Huayna Capac, repoussent les frontières de l'empire du Chili au Sud de la Colombie. L'empire est à son apogée[Favre 11].
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+ En 1532, 180 conquistadors espagnols débarquent et commencent la conquête de l'empire inca. Bien que peu nombreux face aux armées incas de plusieurs dizaines de milliers de soldats, cette conquête est très rapide[Favre 12]. Les historiens expliquent cela par une combinaison de plusieurs raisons : la guerre de succession consécutive à la mort de Huayna Capac en 1527, la rapide capture du nouvel empereur Atahualpa, la supériorité militaire des Espagnols, tant par leur armement (chevaux, armures en métal et armes à feu) que par leur stratégie, leur habileté diplomatique à soulever contre l'empire des tribus locales ainsi que l'assimilation par les Incas des Espagnols à des dieux annoncés par des prophéties.
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+
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+ La conquête espagnole s'accompagne de nombreux pillages et de massacres. La colonisation qui s'ensuit engendre une catastrophe démographique majeure : la population de l'empire inca, estimée entre 12 et 15 millions de personnes avant la conquête, est d'environ 600 000 un siècle plus tard. L'exploitation des indigènes et leur manque de défenses immunitaires contre les maladies apportées par les Espagnols en sont les principales raisons[Itier 1].
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+ Prisonnier de Pizarro, Atahualpa lui donna tout son or en échange de sa libération. Pizarro prit l'or mais fit malgré cet accord exécuter l'empereur le 29 août 1533.
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+ Les Incas se rebelleront tout de même plusieurs fois, notamment en 1536 sous le commandement de Manco Inca. La ville de Vilcabamba devient le centre d'un noyau de résistance inca qui y subsistera jusqu'en 1572[Favre 13]. La résistance aura un sursaut aux XVIIe et XVIIIe siècles ; le plus important épisode sera celui de Túpac Amaru II en 1780, toujours avec l’objectif avorté de restaurer l’empire inca.
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+ La liste des empereurs incas s'appelle la capaccuna[9] (en quechua les plus puissants parmi les êtres humains).
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+ Avant Viracocha Inca les empereurs incas sont semi-légendaires et les dates de leurs règnes sont incertaines.
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+ Entre 1533 et 1572 une partie des fils de Huayna Capac se révolte contre les Espagnols et se réfugie dans la région de Vilcabamba. Leur emprise territoriale reste localisée aux alentours de ce centre de résistance.
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+ Après avoir formé pendant des siècles une puissance locale, quoiqu'en expansion régulière, les Incas rêvèrent d'un plus grand royaume. Ils allaient conquérir 780 000 km² en quelques générations. Vers 1400, ayant soumis leurs voisins, les rois incas mènent leurs premières conquêtes en dehors de la région de Cuzco. Vers 1470, poussant vers la côte, les Incas défont l'Empire chimu et emmènent avec eux de nombreux artisans de la puissance vaincue. Vers 1500, se tournant vers le sud, les Incas s'emparent d'un vaste territoire s'étendant jusqu'aux limites de la Patagonie. Vers 1532, lors d'une offensive finale le long des pentes orientales des Andes, les Incas pénètrent plus avant à l'intérieur du bassin de l'Amazone.
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+
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+ Le Sapa Inca, chef suprême de l'empire, est avant tout un guerrier, et c'est un rapport très personnel qui le lie aux chefs locaux des tribus conquises. Ces relations sont souvent à établir à nouveau lors de chaque succession, ce qui amène parfois des guerres de reconquêtes[Itier 2].
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+ Ces liens ont une importance capitale dans la gestion des provinces côtières : au contraire des provinces andines, les Incas n'y créent en effet ni villes ni administration. Ces provinces en sont par ailleurs souvent déjà pourvues par héritage des civilisations précédentes. Les Incas se contentent de gouverner à distance en maintenant les élites locales[Itier 3].
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+
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+ Dans les Andes, par contre, les Incas créent de véritables capitales provinciales. Si les liens personnels entre les chefs locaux et le Sapa Inca restent importants, une administration impériale est établie en parallèle. À la tête de ces provinces sont nommés des gouverneurs de provinces (tukriquq) représentant l'empereur localement. Ces gouverneurs sont entourés de fonctionnaires kipukamayoq qui procèdent au recensement de la population à l'aide des kipus[Itier 4]. Le recensement revêt en effet un rôle particulièrement important dans un État où les seuls tributs versés le sont sous forme de corvées[Favre 14].
60
+
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+ La hiérarchie dans l'empire inca reprend l'organisation traditionnelle des communautés andines. L'Inca est à la fois chef de son clan et souverain de tout l'empire. L'organisation communautaire est à la base de la structure de l'empire. Dans de nombreux cas, l'Inca conquérant veille à ne pas bousculer l'organisation traditionnelle des populations à assimiler et laisse en place les autorités traditionnelles et leur confie des instructeurs du clan inca pour les informer des lois de l'empire et les instruire dans la religion officielle. Ces autorités locales étaient donc encadrées et rendaient comptes à des supérieurs hiérarchiques qui tous étaient membres du clan Inca.
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+
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+ D'une manière générale, il existait trois classes : la classe laborieuse constituée des paysans et artisans, la classe de gouvernance locale et, au sommet, la classe dirigeante de souche inca qui tenait les rênes de l'empire. Cette classe dirigeante était organisée comme un clan ordinaire dont les membres étaient appelés aux plus hautes fonctions au sein de l'empire, qu'elles soient religieuses, militaires ou administratives.
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+
65
+ Cette société était donc fondée sur un système de castes et on ne pouvait que très difficilement et exceptionnellement changer de rang. Un individu de la classe laborieuse pouvait accéder à la classe dirigeante à la suite d'un exploit militaire ou grâce à quelque autre mérite. Il arrivait, dans un but politique, que des dirigeants coopératifs de peuples vaincus obtiennent des postes à responsabilités, souvent celui de Kurakas.
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+ Le groupe social de base est formé par la famille constituée des parents et des enfants célibataires. L'homme travaille aux champs, et pratique éventuellement de l'artisanat, tandis que la femme s'occupe de la cuisine et de l'entretien de la maison[Favre 15]. L'entraide entre familles est très fréquente, notamment au moment des récoltes. Les personnes invalides sont généralement soutenues par l'ensemble de la communauté[Favre 16].
68
+
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+ Les peuples des Andes sont répartis dans de nombreux villages situés sur des hauteurs. L'ensemble des familles, la plupart du temps liées par le sang, qui habitent un village forme un ayllu. Un chef (kuraka) dirige l'ayllu répartit les travaux collectifs et les terres. L'ayllu possède en effet des terres agricoles, distribuées par lots, ainsi que des pâturages, d'accès collectif[Favre 17].
70
+
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+ Les ayllus sont organisés en chefferies, regroupant plusieurs ayllus sous la domination de l'un d'entre eux. Les ayllus dépendants doivent verser un tribut de corvées à l'ayllu dominant. En échange, ce dernier doit maintenir des réserves pour pallier les mauvaises récoltes et subvenir à l'entretien des pauvres[Favre 18].
72
+
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+ Des chefferies forment à leur tour des groupes sous la domination de l'une d'entre elles. L'empire inca s'inscrit dans le même schéma, l'empereur étant le chef du groupe de chefferies constitutif de l'empire[Favre 19].
74
+
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+ Les conquêtes se faisaient soit pacifiquement, et alors les souverains conquis conservaient un certain pouvoir, soit par armes, et le peuple vaincu était en partie déplacé dans une région solidement acquise aux Incas et qui lui était souvent totalement étrangère. Des peuples soumis de longue date à l'empire venaient alors repeupler leurs terres. Ces déplacements de population furent très importants, notamment sous Tupa Yupanki et Huana Kapac[Favre 20].
76
+
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+ À la différence des Mayas, les Incas ne disposaient pas de système d'écriture proprement dit. Mais les quipus (voir ci-dessous la section consacrée à La question de l'« écriture » inca) constituaient une mémoire complexe d'informations de natures diverses dans l'Empire, et leur maîtrise nécessitait plusieurs années d'étude, se poursuivant toute la vie, un peu comme chez les scribes de l'Égypte antique :
78
+
79
+ « Le même manuscrit nous informe que l'interprétation des quipus [juridiques, indiquant "les peines prescrites pour chaque crime"] était une véritable science, nécessitant des études prolongées : [lors des séances du "Conseil des douze membres", le tribunal suprême de l'Empire], "pour savoir ce que disaient les lois, deux Indiens étaient choisis, ils ne quittaient jamais les quipus et ne cessaient de les étudier. Ils explicaient la signification de toutes choses et les études de ce genre se poursuivaient sans arrêt. La connaissance de ces questions pouvait se transmettre de génération en génération, car on sélectionnait de très jeunes garçons pour leur inculquer la science de toutes ces choses[10]". Rafaël Karsten[11]. »
80
+
81
+ La vie des Incas est rythmée par quatre étapes principales. La première s'effectue vers deux ans : on fête le passage du bébé au statut d'enfant en effectuant la cérémonie de la première coupe de cheveux, que l'on garde ensuite précieusement[Itier 5].
82
+
83
+ La deuxième constitue le passage de l'enfance à l'âge adulte, vers 14 ou 15 ans. Pour les garçons, le rite de passage qui y est associé est appelé warachikuy, la "mise du pagne", et comporte un jeûne et une série d'épreuves physiques. À cette occasion, on leur perce les oreilles pour y insérer les boucles propres à l'ethnie inca, on leur remet un pagne et on leur donne un nouveau nom. Le rituel féminin, le k'ikuchikuy, "première menstruation", est plus simple et comportait également une phase de jeûne[Itier 6].
84
+
85
+ La troisième étape est celle du mariage, entre 20 et 25 ans pour les hommes et 16 à 20 ans pour les femmes. Le couple s'établit dans une nouvelle maison et bénéficie alors de tous les droits et devoirs. Parmi ces obligations se trouvent notamment celle de participer aux corvées collectives[Itier 7].
86
+
87
+ Enfin, lors de la mort, les défunts sont placés dans des tours funéraires ou des abris rocheux plus simples. Ils sont parés de leurs plus beaux atours et de leurs outils du quotidien afin d'assurer leur subsistance dans l'au-delà[Itier 8].
88
+
89
+ Dans la plupart des cas, les Incas conservent les structures d'habitation des territoires conquis[Itier 9].
90
+
91
+ Dans les terres hautes, ils construisent des capitales provinciales, mais la plupart des habitants habitent des villages de quelques centaines d'habitants. Chaque foyer y possède une cour bordée d'un muret en pierre dans laquelle se trouve un ou plusieurs bâtiments circulaires de 3 à 6 m de diamètre. Parmi ces bâtiments, il peut y avoir une cuisine, des chambres, des entrepôts... Les murs sont de pierre non taillée ou d'adobe, et les toits de chaume[Itier 9].
92
+
93
+ Sur la côte, les maisons populaires sont en roseau et celles de l'aristocratie en pisé[Itier 10].
94
+
95
+ Le bois étant rare, tant dans la montagne que sur la côte, les Incas n'ont pas de mobilier. La vaisselle est posée à même le sol et on mange par terre[Itier 11].
96
+
97
+ Les paysans incas, comme leurs descendants péruviens actuels, prennent deux repas par jour (vers 8h et 16 ou 17h) et une légère collation vers midi. Il est la grande majorité du temps végétarien et composé de plantes et légumes bouillis dans une marmite. La viande, du lama ou de l'alpaga séché ou du cochon d'Inde rôti, est réservée aux jours de fêtes. Néanmoins, sur la côte, les poissons sont très consommés[Itier 12].
98
+
99
+ Le légume de base est la pomme de terre, qui peut être conservée pendant plus de cinq ans grâce à un processus de conservation complexe (qui comprend notamment l'exposition au gel et l'écrasement). Le maïs est également l'un des aliments de base, mais en plus grande quantité sur la côte que dans les Andes. Il est souvent utilisé pour produire de la bière légèrement alcoolisée[Itier 13].
100
+
101
+ Enfin, ils mastiquent des feuilles de coca pour ses vertus médicinales et son effet « coupe-faim »[Itier 14].
102
+
103
+ Les paysans incas portent tous des vêtements assez semblables. Il s'agit, pour les hommes, d'un pagne et d'une tunique sans manches auxquels on ajoute une cape lorsque les conditions climatiques ou cérémonielles l'exigent[Itier 15].
104
+
105
+ Les femmes, elles, portent une robe et une cape. Leur robe est constituée d'un simple morceau de tissu rectangulaire, enroulé autour d'elles et maintenu par une ceinture et deux fibules circulaires au niveau des épaules. La cape est elle accrochée via une épingle ou un nœud sur le devant. Leurs cheveux sont ceints d'un bandeau et elles portent généralement un voile léger pour s'abriter du soleil[Itier 15].
106
+
107
+ Les vêtements sont généralement noirs ou marron dans les hautes terres où ils sont faits de laine, et blancs sur la côte où le coton est principalement utilisé. Ils sont la plupart du temps faits d'une seule pièce, et non pas composés de différents morceaux cousus entre eux[Itier 15].
108
+
109
+ Les vêtements étant assez comparables partout dans les Andes, les différences sociales s'expriment principalement au niveau de la qualité du tissu employé pour leur confection. Mais la coiffure masculine est également un autre moyen de différenciation : l'élite porte des cheveux très longs, alors que le peuple se rase court[Itier 15].
110
+
111
+ Les deux sexes portent aux pieds des sandales ou des mocassins. Ils arborent également des bijoux : les hommes portent notamment des ornements d'oreille cylindriques qui leur déforment les lobes, d'où leur surnom d'orejones ("oreillards") que leur donnent les Espagnols. Les femmes elles portent plutôt des colliers et des fibules[Itier 15].
112
+
113
+ Le quotidien des paysans incas ne comporte que peu de divertissements, hormis ceux liés au travail en commun et aux cérémonies –– ces deux derniers cas sont en effet des occasions de fêtes. Le travail en commun s'effectue en chantant et est généralement accompagné d'un bon repas et de bière de maïs. De grandes battues sont organisées par le Sapa Inca tous les quatre ans[12] ; elles sont également l'occasion de festoyer et de consommer de la viande. Les cérémonies en l'honneur d'une divinité ou d'un haut personnage sont elles l'occasion de danser et de jouer de la musique[Itier 16].
114
+
115
+ Peu de jeux incas sont parvenus jusqu'à nous, mais la plupart des chroniqueurs rapportent l'existence d'un jeu de dé, la pichqa ("cinq" en quechua)[13]. Le dé pyramidal à cinq faces utilisé dans ce jeu servait aussi comme instrument de divination[Itier 16].
116
+
117
+ La colonisation espagnole et l'évangélisation catholique ont rapidement fait décliner les religions des Incas. Si certaines formes subsistent aujourd'hui notamment sous forme d'animisme, la plupart des informations que l'on possède à ce propos sont issues de témoignages indirects, plus ou moins biaisés. On possède par ailleurs très peu d'informations sur le système religieux en dehors des Andes, les populations ayant rapidement décliné avant même l'évangélisation[Itier 17].
118
+
119
+ En plus de la volonté d'imposer une religion d'état, l'héritage des civilisations précédentes et une longue histoire d'échanges et d'influence permettent aux populations andines une certaine unité religieuse. Certaines divinités sont ainsi communes à différents peuples, mais portent des noms différents[Itier 17].
120
+
121
+ Les ancêtres décédés occupent une place particulière dans les religions andines. Le fondateur d'un lignage est ainsi révéré, notamment pour avoir donné à son ayllu des terres. Ces fondateurs sont souvent semi-légendaires, ayant accompli des actes surnaturels et n'ayant pas de géniteurs humains. C'est ainsi le cas pour ceux de la tribu inca[Itier 18].
122
+
123
+ Les corps des défunts sont conservés, non pas embaumés mais laissés à se dessécher au vent sec des montagnes. Des offrandes leur sont offertes et elles sont promenées lors des cérémonies[Itier 18].
124
+
125
+ (Voir notamment la section : Culte rendu aux Huacas)
126
+
127
+ Si les Incas imposent le culte du Soleil, ils interdisent rarement l'exercice des croyances animistes préexistantes[Métraux 1]. Ainsi la plupart des peuples de l'empire, ainsi que les Incas eux-mêmes, accordent une grande importance à des fétiches (huacas)[Métraux 2]. En Quechua, le terme huaca peut désigner tout ce qui sort de l'ordinaire ; par extension, il désigne tout ce qui est susceptible de faire l'objet d'un culte dans le contexte animiste. Les huacas peuvent ainsi être des objets naturels (comme une montagne ou un rocher) ou artificiels (comme un bâtiment) auxquels on prête une puissance surnaturelle[Métraux 2].
128
+
129
+ Il existe des huacas partout sur le territoire inca, et on estime à plus de cinq cents leur nombre à Cuzco et ses environs[Métraux 2]. Ils reçoivent de nombreuses offrandes et on cherche à communiquer avec eux pour obtenir de l'aide ou des conseils[réf. nécessaire].
130
+
131
+ Dans les Andes, de nombreuses communautés se réclamaient originaires ou descendantes de tel lieu sacré, de telle étoile ou de tel animal. Les empereurs, descendants directs de Manco Capac, sont appelés Sapa Inca (littéralement "inca unique"; ou encore Intip churin: "fils du soleil", titre adopté par le neuvième empereur Pachacutec[14]). Ils sont vénérés comme des demi-dieux fils du soleil (Inti ou Tahuantinsuyu en quechua)[15]. L'inca roi donnait la loi d'une manière absolue, car il la recevait du Soleil, son père, et ne se trompait jamais; il résidait à Cuzco et transmettait directement ses ordres aux quatre incas, vice-rois des quatre parties de l'empire. Dans chacune de ces parties se trouvaient trois conseils: un pour la guerre, un pour la justice, un pour l'administration économique[16]. Pour leurs contemporains, les victoires militaires et la politique éclairée des souverains incas semblent confirmer cette origine merveilleuse. Les Incas imposent donc le culte du soleil comme culte officiel dans l'empire, mais l'idole solaire côtoie la myriade de divinités adorées dans l'empire. Il ne s'agit pas pour autant d'un culte monothéiste mais plutôt d'un animisme d'État[Métraux 1].
132
+
133
+ Pour instituer le culte, les Incas bâtissent des temples dédiés principalement au soleil. Le plus célèbre de tous est le Coricancha (enclos d'or en quechua), le temple du Soleil de Cuzco[Métraux 1].
134
+
135
+ Parallèlement au culte du soleil, les Incas reconnaissaient et adoraient plusieurs autres divinités. Le plus important d'entre eux est Viracocha, un dieu agricole responsable notamment de l'aménagement du sol – les techniques d'irrigations revêtant une importance particulière pour les peuples andins[Itier 19]. Le lien entre Viracocha et Inti, le soleil, n'est pas clairement établi. La subordination de l'un à l'autre est floue et dans certaines légendes ils semblent même interchangeables[Itier 19]. Après Viracocha, les Incas révéraient également l'Éclair, Inti Illapa le dieu du ciel, du tonnerre et de la foudre[Métraux 3].
136
+
137
+ L'Empire inca se composant d'une mosaïque de peuples qui n'ont pas forcément été détruits ou réduits en esclavage, certains cultes locaux ont pu perdurer sans pour autant que le peuple originaire de Cuzco ne les adopte. Le culte de Pachacamac en est un exemple : c'est un dieu de la côte centrale du Pérou dont les origines sont incertaines, mais dont le culte était en tout cas antérieur à celui de Viracocha. Le plus grand temple connu consacré à ce dieu s'appelle lui-même Pachacamac et remonte à l'époque de la culture Lima. Le culte serait probablement apparu entre l'an 300 et l'an 600. C'est cependant avec la culture Ishmay, civilisation locale qui se situait entre les fleuves Rimac et Lurin (1000-1450 apr. J.-C.), que le site de Pachacamac connaît son apogée[réf. nécessaire].
138
+
139
+ La divination tenait une place prépondérante dans la civilisation inca. Avant chaque action d'importance, on faisait appel à celle-ci et rien d'important ne pouvait être entrepris sans avoir auparavant consulté les auspices[Métraux 4]. La divination était utilisée aussi bien pour prédire le déroulement des batailles que pour punir un crime[Métraux 4].
140
+
141
+ Il existait plusieurs méthodes de divination : on pouvait observer des araignées se déplacer ou analyser la disposition que les feuilles de coca prennent sur une assiette plate[Métraux 4]. Des prophéties pouvaient être aussi faites à partir de l'étude des entrailles d'animaux sacrifiés, et notamment les poumons de lamas[Métraux 4].
142
+
143
+ Les prêtres vivaient dans tous les temples et autres sanctuaires religieux importants. Ils remplissaient les fonctions de devins, sorciers, et médecins. Le titre de prêtre en chef à Cuzco était Villac Umu. Marié, il était souvent un proche parent de l'Inca et son autorité était en concurrence avec ce dernier[Métraux 5].
144
+
145
+ Les « femmes choisies », appelées aclla (« vestales » ou pour les Espagnols « vierges du Soleil »), forment une institution à part entière. Choisies dès leur plus jeune âge, elles suivent une éducation particulière[Métraux 5]. Elles peuvent ensuite être choisies par le Sapa Inca comme concubines, ou données à de hauts fonctionnaires, ou même sacrifiées[Métraux 5]. Elles préparent les aliments cérémoniels et confectionnent des vêtements portés par l'Inca et les prêtres.
146
+
147
+ Les sacrifices et offrandes étaient quotidiens, dédiés aux dieux ou aux huacas.
148
+
149
+ À chaque occasion importante, on offrait un sacrifice. L'animal le plus utilisé était un lama, le choix des animaux sacrifiés étant soumis à des règles précises sur la couleur de la fourrure[Métraux 5].
150
+
151
+ Les sacrifices humains étaient relativement rares (à la différence des civilisations mésoaméricaines comme chez les mayas et les aztèques), et ne se faisaient que lors de périodes de grands changements ou de grands troubles, comme lors de l'avènement d'un nouvel Inca, ou lorsque l'Inca était malade, par exemple, et encore s'il mourait, ou encore lors de catastrophes naturelles (tremblement de terre, éruption volcanique...), risques de calamités (famine, épidémie, guerre[19]) ou éclipses de lune, de soleil[Métraux 5]. L'objectif était alors d'apaiser le ou les dieux irrités, dans une démarche rituelle d'expiation, ou dans une logique substitutive (une jeune victime est offerte pour régénérer les forces du Sapa Inca malade[20]). Ou bien il s'agissait « d'accroître le pouvoir surnaturel de divinités essentiellement propices et bienfaitrices de l'humanité[21] », ou encore « d'assurer des récoltes abondantes[22] ».
152
+
153
+ Les personnes, hommes, femmes ou enfants offerts en sacrifice devaient être en bonne condition physique et de parfaite constitution[Métraux 5]. À la différence des civilisations maya et aztèque, où les sacrifiés étaient le plus souvent des esclaves ou des prisonniers de guerre, chez les incas ils appartenaient à la bonne société cuzquénienne, ou à la noblesse des provinces conquises ; sélectionnés pour leur perfection physique parmi les classes dominantes, ceux-ci étaient amenés jusqu’à Cuzco et reçus par l’Inca, puis acheminés jusqu’au lieu du sacrifice[17] : « les enfants que les provinces livraient aux sanctuaires impériaux pour y être immolés faisaient partie du tribut auquel elles étaient astreintes[23] ». De même, parmi les jeunes filles choisies dans chaque province pour être femmes choisies (aclla-cuna), une partie était destinée à être sacrifiée[Métraux 5]. Comme le précise l’anthropologue Gabriela Recagno[17] :
154
+
155
+ « N’oublions pas qu’il s’agissait d’un système politique de domination. Dans les régions assujetties se déplaçait un représentant de l’Inca avec un enfant qui allait se transformer en un dieu : pour eux, il ne mourrait pas et allait pouvoir surveiller tout ce territoire du haut de la montagne. Il devenait un gardien du territoire, un être divinisé. Un système très bien rodé pour, à travers la religion et la peur, exercer une politique de domination par les sacrifices[17]. »
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+
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+ Pendant le voyage, et en attendant le sacrifice, les futures victimes étaient donc très bien traités[Métraux 5], comme des dieux vivants. Avant la mise à mort, durant une période plus ou moins longue, le sacrifié buvait de la chicha (un alcool de maïs parfois très fort) pour atténuer la perception de ses sens[Métraux 5]. Après avoir été profondément sédaté, dans de nombreux cas, il était ensuite enterré vivant[Métraux 5]. Pour Gabriela Recagno, dans d'autres cas, au sommet, les enfants (par ailleurs épuisés par une marche de 1 600 kilomètres, engourdis par le froid, l'alcool ou d'autres drogues) s’endormaient sous l’effet de la basse pression jusqu’à mourir d’hypothermie[17]. Dans le cas de Juanita, il semble que la jeune fille, affaiblie par la montée, et elle aussi anesthésiée par le froid, la chicha et les feuilles de coca, ait été achevée par un violent coup sur la tête[24]. Pour honorer la jeune victime, les prêtres conduisaient des cérémonies qui l'accompagnaient tandis que son esprit quittait la terre.
158
+
159
+ C'est en effet ce type de rite qui fut par exemple utilisé pour calmer les dieux, lors d'une éruption volcanique à Arequipa il y a plus de 500 ans : cette jeune fille de douze ou treize ans, surnommée Juanita par les archéologues l'ayant retrouvée, fut sacrifiée au sommet du volcan Ampato. Elle appartenait à la haute noblesse de Cuzco comme en témoigne la richesse de ses parures. Un cortège cérémonial partit de Cuzco pour rejoindre Arequipa dans le seul but de ce sacrifice. Préservés par la glace, la jeune fille et les objets qui l'accompagnaient furent retrouvés presque intacts en 1995 et reposent désormais au musée Santuarios Andinos [sanctuaires andins] d'Arequipa[25],[24].
160
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+ Le même genre de rites est attesté dans d'autres sociétés précolombiennes d'Amérique du Sud, mais ne peut être comparé aux sacrifices de masse aztèques.
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+ La principale fête de l'empire était l'Inti Raymi ou (fête du soleil en quechua). Elle se déroulait le 21 juin, solstice d'hiver et jour le plus court dans l'hémisphère sud.
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+ Pour escorter l'Inca dans son voyage dans l'autre monde, deux de ses femmes, un serviteur et un guerrier étaient sacrifiés le jour de sa mort. Prétendument volontaires, ils étaient choisis dès leur plus jeune âge et enterrés vivants. Le corps de l'Inca, embaumé, était placé face au temple du soleil à Cuzco. Les obsèques duraient une année, pendant laquelle la population revêtait les insignes de l'Inca et chantait ses louanges, de façon continue le premier mois, puis tous les quinze jours, à chaque pleine et nouvelle lune[26].
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+
167
+ En signe d'allégeance ou de véritable vénération, les peuples soumis par les Incas bâtissent dans leurs provinces de nombreux lieux de culte au soleil. Certains sont encore visibles de nos jours et témoignent de l'extension géographique du culte. Au Pérou se trouvent ainsi le temple de Coricancha à Cuzco, le temple Vilcashuaman et celui de Huascarán. En Bolivie, un temple du Soleil avait aussi été érigé sur l'Isla del Sol du lac Titicaca. À Caranqui, Équateur, se trouve un temple qui autrefois contenait des jarres pleines d'or et d'argent.
168
+
169
+ Le temple du Soleil de Cuzco, Coricancha, était le principal temple de l'empire. S'il était d'abord dédié au soleil, il servait aussi de lieu de culte à d'autres entités divines comme Mama Quilla, la Lune, et Illapa, divinité de la foudre, de l'éclair et du tonnerre.
170
+
171
+ Véritable saint des saints de l'empire, ce temple n'a pas subsisté aux ravages de la conquête. Il n'en reste aujourd'hui que quelques descriptions ainsi que quelques murs témoins de la splendeur de l'ouvrage. Il fut construit avec des pierres de taille s'ajustant parfaitement les unes dans les autres, sans ciment. Sa circonférence faisait plus de 365 mètres. À l'intérieur du temple trônait, entre autres trésors, un disque d'or représentant le Soleil ainsi qu'une représentation du panthéon Inca. Il s'y trouvait également un jardin sacré où tous les éléments de la nature étaient représentés sous la forme de statuettes entièrement en or, métal symbolique du soleil.
172
+
173
+ L'économie est fondée sur la gestion de la main-d'œuvre, sur l'échange d'énergie humaine, sur une sorte de collectivité du travail et nullement sur des échanges de biens ou sur une possession collective des biens. La richesse était liée non pas à la possession des biens mais à l'accès à la main-d'œuvre pour la production de la communauté. Le pauvre étant celui qui possède peu de liens de parenté.
174
+
175
+ Au sommet de l'organisation économique se trouve l'Inca qui se repose sur les organisations ethniques et leur économie de redistribution mais en gérant un système de redistribution à un niveau supérieur.
176
+
177
+ Le kuraka, le chef de l'ayllu, était chargé de la répartition des terres, qui se faisait sur un modèle de parts, entre chaque membre du village apte à travailler.
178
+
179
+ Les travaux agricoles étaient divisés en trois temps :
180
+
181
+ Un autre devoir de chaque membre de la communauté consistait à s'occuper des travaux collectifs (comme l'entretien des canaux d'irrigation). Ce système connaissait cependant des faiblesses : les kurakas abusaient parfois du système, s'enrichissaient et constituaient une nouvelle classe dont les privilèges étaient transmis par héritage.
182
+
183
+ Il y avait une redistribution au niveau local autour du groupe ethnique mais aussi une redistribution bien plus vaste, au niveau de l'empire. L'Inca s'en chargeait à partir des réserves. Pour opérer ce travail, on faisait appel à des mitas (transporteurs). L'empire organisait donc aussi la mita.
184
+
185
+ La répartition des terres ethniques semblait liée à la redistribution, puisque chaque année, elle faisait l'objet d'un pacte ou d'une négociation. Grâce aux principes de la redistribution et de l'échange d'énergie humaine, les Incas purent entreprendre de nombreuses constructions, créer des greniers supplémentaires, un réseau de routes, des centres administratifs...
186
+
187
+ [Voir aussi les sections : Irrigation, Cultures en terrasses, et Étagement de l'agriculture et implications sociales de l'article consacré à l'Empire inca].
188
+
189
+ À cette époque, l'agriculture était essentiellement une agriculture de montagne. La pomme de terre « inventée » au Pérou et de nombreux autres tubercules étaient les aliments de base. Ces végétaux sont sensibles et, les récoltes ne pouvant être garanties, des techniques de conservation étaient développées pour faire face à d'éventuelles années difficiles. Le quinoa, une graine (et non une céréale), est plus facile à cultiver, il pousse jusqu'à 4 000 m d'altitude. Une autre culture était répandue : celle du maïs. Bien que très apprécié, les conditions particulières pour sa culture limitaient sa production et le maïs se trouvait souvent réservé aux offrandes ou réservé pour les fêtes. Pour développer cette culture, de nombreuses terrasses (les fameuses andenes) furent construites dont certaines perdurent jusqu'à nos jours. Les Incas installèrent des réseaux d'irrigation comprenant canaux et aqueducs.
190
+
191
+ D'autres plantes étaient cultivées selon les régions : tomates, arachides, haricots, piments, ananas, cacao, etc. ainsi que la coca, très importante pour le peuple inca puisqu'elle était utilisée dans toutes les cérémonies.
192
+
193
+ En ce qui concerne l'élevage, la viande et la laine provenaient essentiellement des lamas et des alpagas.
194
+
195
+ La monnaie et l'impôt n'existaient pas. Le troc est le seul système d'échange.
196
+ Les lamas servent pour le transport mais surtout pour le lait, la viande, la laine, le cuir et les occrements[Quoi ?].
197
+
198
+ Les Incas étaient d'excellents architectes. Leurs constructions sont imposantes et ingénieuses, souvent orientées à des fins utilitaires. Le nombre de bâtiments et autres constructions réalisés est vraiment élevé. La forme trapézoïdale souvent donnée aux portes et fenêtres des temples permet à l'édifice de résister beaucoup mieux aux tremblements de terre, très fréquents dans ces régions. En s'installant à Cuzco, les espagnols ont d'ailleurs repris comme fondation de leurs bâtiments les restes des temples incas. Lors des nombreux séismes, les constructions ou fondations incas tenaient généralement mieux que les constructions espagnoles.
199
+
200
+ Les Incas utilisaient divers styles architecturaux, mais le plus connu est sans conteste celui utilisé par exemple pour le temple du Soleil de Cuzco ainsi que beaucoup d'autres bâtiments d'importance : le matériau principal était la pierre mais ils n'utilisaient pas de mortier pour les joindre entre elles. De grandes pierres polygonales étaient alors utilisées, s'emboîtant parfaitement les unes dans les autres sans laisser le moindre espace vide. On peut voir encore de nos jours de nombreux exemples de cet art architectural, parmi lesquels Sacsayhuamán la forteresse de Cuzco, ou encore les impressionnantes ruines d'Ollantaytambo.
201
+
202
+ Les Incas ont découvert le vermeil [réf. nécessaire]. Ce n'est pas un alliage, mais de l'argent recouvert d'or.
203
+
204
+ Voir notamment sur ce sujet les sections : La musique, La légende du « Manchay Puitu » et La « musique Inca » et ses survivances sous le « palimpseste » du thème d’El Cóndor pasa, dans l'article El Cóndor pasa consacré à la pièce et à la musique éponyme.
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+
206
+ Les Incas étaient capables de voir les solstices ou équinoxes et leur calendrier à la fois lunaire et solaire leur permettait de gérer les cycles agricoles.
207
+
208
+ Les mathématiques des Incas sont omniprésentes dans l'art inca, tel le tissage. Leur développement est expliqué par plusieurs facteurs, tels la géographie.
209
+
210
+ La civilisation inca (1400-1530), s'étendait sur les actuels Pérou, Équateur, Bolivie, Chili, Argentine et au sud de la Colombie, avec une population d'environ 12 millions, dont plusieurs groupes ethniques et une vingtaine de langues[27]. Ne connaissant pas l'écriture au sens strict du terme[note 1], ils utilisaient des quipus pour « écrire » les statistiques de l'État. Un quipu est un encordage dont les cordes présentent trois types de nœuds symbolisant respectivement l'unité, la dizaine et la centaine[28].
211
+ Les Incas ont donc développé un système de numération positionnel en base 10, similaire à celui utilisé aujourd'hui.
212
+
213
+ L'empire inca regroupait de nombreux peuples différents et jusqu'à plus de 700 micro-idiomes différents furent parlés sur son territoire[29]; les Incas auraient cependant imposé le quechua comme langue véhiculaire.
214
+
215
+ L’aymara (ou parfois écrit : "aimara") est une langue vernaculaire qui a remplacé de nombreuses autres comme l'uru ou l'uchhumataqu de Bolivie.
216
+
217
+ Selon Rodolfo Cerrón-Palomino (linguiste péruvien), un des principaux spécialistes de ces deux langues, ce n'est pas le quechua, mais bien l'aymara qui était la langue officielle et aussi la langue sacrée (voire langue liturgique) de l'empire inca. Le quechua quant à lui sera la lingua franca (ou langue véhiculaire) de l'empire, et la plus répandue.
218
+
219
+ Les variétés d'aymara forment une sous-famille linguistique avec les variétés de quechua. Aujourd’hui, l'aymara compte environ deux millions de locuteurs, essentiellement en Bolivie.
220
+
221
+ Alors que l'empire inca était très structuré et bureaucratisé, l'écriture n'y a apparemment pas existé, tout au moins sous la forme de glyphes comme chez les Mayas et dans la plupart des civilisations mésoaméricaines précolombiennes[30].
222
+
223
+ En revanche, un système de quipus a été mis en place. Le quipu est un message codé qui se présente sous la forme d'un écheveau de cordelettes nouées, rassemblées sur un seul cordon porteur horizontal; ces cordelettes présentent des nœuds de différentes sortes et diverses positions sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs, le tout selon un code précis et complexe, nécessitant à l'époque un long apprentissage, qui est seulement en partie déchiffré aujourd'hui.
224
+
225
+ Les quipus relevaient donc d'abord d'une interprétation numérique (en base 10, comme on l'a vu). Ces quipus servaient aux statistiques de l'État : recensement très précis (nombre d'habitants par âge et par sexe), nombre d'animaux, état des stocks, tributs payés et dus des différents peuples, enregistrement de l'ensemble des entrées et sorties de marchandises des entrepôts de l'État, etc. Seuls les administrateurs connaissaient la clé des quipus : c'étaient les quipucamayocs[31].
226
+
227
+ Mais les quipus revêtaient aussi probablement un sens narratif et qualitatif[32], voire langagier, qui les rapprochent des fonctions actuelles de l'écriture (peut-être comme une sorte de système idéographique singulier, puisque n'utilisant pas de signes écrits ou gravés)[33]. Cette thèse a déjà été affirmée, et sourcée chez les témoins oculaires de l'Empire inca au moment de la Conquista par l'ethno-anthropologue et archéologue finlandais Rafaël Karsten (es) (de l'Université d'Helsinki), dans les années 1950[34]. Elle a été reprise récemment par le grand spécialiste américain des quipus qu’est Gary Urton[35], ainsi que par l'ethnographe et anthropologue anglaise à la St Andrews University (Royaume-Uni) Sabine Hyland[36]. Il semblerait donc que les quipus, au-delà de leur valeur comptable[note 2], aient donné lieu à des sens divers : chronique historique et calendaire, recueil juridique de textes réglementaires et de lois[note 3], récits plus ou moins légendaires...
228
+
229
+ Pour Rafaël Karsten, l'étymologie du mot quipu indique qu'ils servaient aussi en tant que calendriers : le mot serait de la même famille lexicale que le terme quilca ou quila qui signifie "mois". « Huaman Poma, il faut le remarquer, appelle les spécialistes des cordes nouées quilcacamayoc ou quila huata quipoc, ce qui signifie "ceux qui tiennent le compte des années lunaires". Quila huata, c'est l'année lunaire et quipoc (d'où dérive le substantif quipu) est un participe, tiré d'un verbe dont l'infinitif devait être quipuy (quipuna)[note 4] » [nouer et aussi compter]. On sait en tout cas que ce système de quipus était aussi utilisé par les dirigeants des provinces pour transmettre les nouvelles importantes à l'Inca[37]. Guamán Poma, cité par Karsten, n'entre pas dans les détails en ce qui concerne le système des quipus lui-même, mais souligne qu'on y enregistrait de telles connaissances, si précises et si détaillées, qu'ils lui donnaient l'impression de constituer une véritable écriture. « Du papier et de l'encre eussent été préférables, c'est vrai », ajoute-t-il. Mais il affirme en conclusion que « c'est par les quipus que tout l'empire était gouverné[note 5] ».
230
+
231
+ Enfin, pour l'archéologue suédois Erland Nordenskiöld, cité par Karsten, les quipus trouvés dans les tombes précolombiennes avaient une valeur magique associée au rituels funéraires incas :
232
+
233
+ « Selon la théorie de Nordenskiöld, les quipus contenaient des nombres astronomiques de caractère magique et, à son avis, ils auraient été conçus comme "des énigmes pour les esprits". "Le mort recevait un quipu pour l’occuper et pour l’empêcher, peut-être par le moyen de nombres magiques, de sortir de sa tombe[38]." Rafaël Karsten[39]. »
234
+
235
+ Les quipus auraient donc aussi servi à conserver la mémoire des grandes dates de l'Histoire de l'Empire, et à consigner certains récits, secrets religieux ou textes de loi. Mais ceux-ci restent indéchiffrables de nos jours, même si certains chercheurs tablent encore sur la possibilité de découvrir une sorte de "pierre de Rosette" hypothétique des quipus[note 6] permettant de révéler leur sens narratif caché[32],[33],[40]; quipus langagiers toujours mystérieux donc, contrairement aux quipus de statistiques dont les valeurs numériques sont aujourd'hui bien connues[note 7].
236
+
237
+ Les récentes découvertes de Ruth Shady sur le site de Caral ont démontré que les quipus étaient connus par les civilisations précolombiennes il y a près de 4 500 ans[41].
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+ En 1954, l'expédition Marquette, avec à sa tête Jean Raspail et Guy Morance.
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+ Il est à noter un point important concernant la dénomination Inca. En effet, si ce terme est communément admis comme se rapportant à la civilisation inca, il ne faut pas oublier qu'à la base l'Inca représente le chef du gouvernement et du clergé, c'est-à-dire la personne la plus importante dans cette société après les dieux. L'ethnie dominante était celle des Quechuas, et leur chef était l'Inca. C'est un peu comme si l'on nommait les russes, les tsars. Le tsar était le titre du souverain, pas celui du peuple[réf. nécessaire].
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+ Queen [kwiːn][3] Écouter est un groupe de rock britannique, originaire de Londres, en Angleterre. Il est formé en 1970 par Freddie Mercury, Brian May et Roger Taylor, ces deux derniers étant issus du groupe Smile. L’année suivante, le bassiste John Deacon vient compléter la formation. Les quatre membres de Queen sont tous des auteurs-compositeurs.
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5
+ Grâce à son succès et à son influence, Queen est considéré comme étant l'un des plus grands groupes de rock britannique de l'histoire[4]. La formation a vendu plus de 300 millions d'albums à l'échelle internationale en 2009, dont 32,5 millions aux États-Unis[5].
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7
+ Queen est aussi l'un des pionniers du clip vidéo, ayant exploité ce mode de communication dès 1975. En 1991, le groupe fait face à la mort prématurée de Freddie Mercury (atteint du virus du sida), chanteur et icône de la formation. Malgré cela, Queen continue d'exister via différents projets et collaborations et a conservé une popularité ainsi que de très nombreux admirateurs inconditionnels dans le monde entier. Selon un sondage d'opinion commandé au Royaume-Uni par la BBC Two et paru en 2007, Queen est considéré comme étant le « meilleur groupe britannique de tous les temps », devançant les Beatles et les Rolling Stones[6].
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9
+ Vers la fin des années 1960, le guitariste Brian May et le batteur Roger Taylor sont membres d’un groupe semi-professionnel dans la région de Londres, nommé Smile, avec Tim Staffell en tant que bassiste-chanteur. Freddie Mercury, qui, à cette époque, porte toujours son vrai nom, Farrokh « Freddie » Bulsara, est l’ami et camarade de chambre de Tim Staffell au Ealing Art College et suit de près la carrière du groupe. En tant que meneur et chanteur d’autres groupes universitaires, tels qu’Ibex en 1969 et Sour Milk Sea en 1970, Mercury a très envie de partager ses aspirations musicales et artistiques afin que Smile puisse aller plus loin. Finalement, Tim Staffell quitte Smile pour un autre groupe, Humpy Bong, et Mercury doit pousser Brian May et Roger Taylor à continuer l’aventure. Au passage, il finit par imposer leur nouveau nom, Queen, qui remplit plusieurs critères chers à Freddie Mercury : court et donc facile à retenir, assez pompeux et irrévérencieux à la fois — queen signifiant « reine », mais également « homosexuel » en argot britannique. Le groupe procède à des essais avec plusieurs bassistes au cours de cette période, sans grand succès. Parmi les bassistes méconnus ayant auditionné et joué avec le groupe, on peut noter Mike Grose (jusqu'en août 1970), Barry Mitchell (jusqu'en janvier 1971) ou encore Doug Bogie. Finalement, C'est John Deacon qui rejoint le groupe en 1971 après une audition. Il est recruté pour ses qualités de musicien, mais aussi pour sa personnalité dont les autres membres de Queen pensent qu'elle s'intègrera bien dans le groupe[7].
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11
+ Il leur faut attendre février 1971 pour rencontrer John Deacon et commencer à répéter pour l’enregistrement de leur premier album. Au début de sa carrière, Queen est un groupe profondément influencé par de nombreuses références issues du rock progressif. Principalement, des compositions de durées assez longues, une orchestration complexe, et des paroles basées sur un monde onirique ou fantastique. Cette tendance est tout particulièrement notable dans leurs deux premiers albums.
12
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13
+ En 1973 sort donc chez EMI leur premier album, Queen, qui reçoit une excellente critique de la part de Gordon Fletcher du magazine Rolling Stone. Il en dit : « Leur premier album est superbe »[8], bien qu’il ait été, comme l’a fait remarquer May, enregistré avec peu de moyens, dans des conditions difficiles, et qu'il ait demandé deux ans de travail[9]. Pour le Chicago Herald, il s’agit d’« un début au-dessus de la moyenne »[10]. Malgré cela, l’album n’arrive pas à capter l’attention du public, puisque le single Keep Yourself Alive, composé par Brian May, se vend mal[11]. Ce premier opus est fortement teinté de heavy metal et de rock progressif.
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15
+ En 1974 sort l’album Queen II. On y trouve quelques-unes des rares compositions du groupe faisant la part belle à la guitare acoustique. C’est à partir de ce moment que Queen commence à se constituer un public et à réussir commercialement parlant. Dans cet opus, leur style est plus abouti, ils se lancent dans une musique rock mélangeant solos psychédéliques, envolées baroques et effets flamboyants, jouant avec les chœurs et multipliant les changements de rythmes. Alors qu’ils partent en tournée aux États-Unis avec Mott the Hoople dont ils assurent la première partie, ils commencent à se faire remarquer pour leurs prestations scéniques engageantes et de bonne facture. L’album finit cinquième dans le classement des meilleures ventes au Royaume-Uni, le single sélectionné, Seven Seas of Rhye, se hissant quant à lui à la dixième place de sa catégorie et offrant ainsi au groupe son premier réel succès. Cependant, malgré la tournée, les ventes aux États-Unis ne décollent toujours pas. La couverture de l’album Queen II de 1974, montrant, sur un fond noir, les quatre membres du groupe dans une pose d'inspiration quelque peu gothique, sert de base visuelle, l'année suivante, deux albums plus tard, pour le clip vidéo du futur hit mondial Bohemian Rhapsody[12].
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17
+ Plus tard, la même année, le groupe enregistre et sort l’album Sheer Heart Attack. L’album se vend aussi bien au Royaume-Uni qu’en Europe en général et finit disque d’or aux États-Unis, donnant au groupe un avant-goût des succès à venir. On y retrouve un mélange de styles assez étonnant, allant du music hall britannique au heavy metal en passant par des ballades, du ragtime et même un peu de musique des Caraïbes. C’est à partir de cette période que Queen se dissocie du mouvement rock progressif des débuts, pour se rapprocher d’un style de musique plus aisément diffusable à la radio. Le titre Killer Queen grimpe au second rang du classement britannique, et entre finalement dans les classements américains, à la 12e place. Il s’agit d’une intéressante composition teintée de vaudeville façon music hall, servie par le jeu de guitare de Brian May. Le second single, Now I’m Here, de facture hard rock plus classique, finit à la 11e place en Grande-Bretagne.
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+ Pour la tournée de promotion 1974 de Sheer Heart Attack, Queen rejoue au fameux Rainbow Theater de Londres, salle que le groupe a eu l'occasion de découvrir plus tôt (en mars) la même année. Lorsque le film-concert de Led Zeppelin, The Song Remains the Same, sort dans les salles en 1975, des extraits de ce concert de Queen sont diffusés en début de projection.
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+ Au cours de l’année 1975, Queen enregistre et sort A Night at the Opera, titre venant d'un des films des Marx Brothers. À l’époque, c’est l’album le plus cher jamais produit. Il comprend l’immense succès international Bohemian Rhapsody, composé par Freddie Mercury et qui demande à lui seul trois semaines de travail en studio. Ce titre est numéro 1 pendant neuf semaines consécutives à sa sortie, puis encore cinq semaines d’affilée lorsque Mercury vient à décéder, en 1991. En 1992, le succès du film Wayne’s World auprès du jeune public donne un second souffle à ce morceau. Finalement, ce titre finit troisième single britannique le plus vendu de tous les temps. La maison de production du groupe (il s’agit alors de Trident, label du groupe EMI) souhaitait à l’origine raccourcir le morceau pour faciliter sa diffusion radio. You’re My Best Friend, second single, une des rares compositions de John Deacon, s’offre lui aussi un beau succès mondial.
22
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23
+ Globalement, l’album est d’une richesse et d’une diversité peu communes pour l’époque. Par exemple, sur The Prophet’s Song, long de huit minutes, le groupe joue sur les « mouvements » de son en stéréophonie et une simple phrase vocale répétée grâce à l'effet Delay sur de multiples pistes donne une impression de chant choral à l’ensemble. Énorme succès dans leur pays d’origine, l’album offre à Queen un triple disque de platine aux États-Unis.
24
+
25
+ À la même époque, leur manager, Jim Beach, négocie la rupture du contrat liant Queen au label Trident et quitte la direction commerciale du groupe. Parmi les options proposées à Queen, on peut noter la proposition faite par Peter Grant, manager de Led Zeppelin. Cependant, ce dernier souhaite les faire signer sur la propre maison de disques de ce groupe, ce que Queen ne peut accepter. Ainsi, ils finissent par contacter John Reid, qui s’occupe entre autres d’Elton John.
26
+
27
+ En 1976, le groupe retourne en studio pour enregistrer ce qui sera souvent perçu comme le pendant du précédent album, A Night at the Opera. Intitulé A Day at the Races, titre lui aussi emprunté à un film des Marx Brothers, il reprend une couverture assez similaire à son prédécesseur, avec une légère variation du logo, cette fois-ci sur un fond noir. Quoique très bien reçu, tant par les critiques que par les inconditionnels du groupe, l’album peine à égaler A Night at the Opera et se vend moins bien.
28
+
29
+ Le titre phare de l’album, Somebody to Love, s’inspire du gospel et Mercury, May et Taylor multiplient leurs prises de voix en studio afin d’en faire un chœur d'une centaine de voix. Ce titre prend la 13e place des classements aux États-Unis et la seconde place au Royaume-Uni.
30
+
31
+ Cette même année, Queen donne un fameux concert gratuit à Hyde Park, à Londres. L’auditoire sera officiellement estimé à 150 000 personnes, bien que plusieurs sources avancent un chiffre proche des 180 000[13].
32
+
33
+ En 1977 Queen sort News of the World. Bien qu’assez durement critiqué à son arrivée dans les bacs, l’album gagne son public avec le temps et finit par être considéré comme un classique du style hard rock de la fin des années 1970. Deux nouveaux succès en sont tout de même issus, qui deviennent par la suite des hymnes sportifs dans le monde entier[14] : We Will Rock You de Brian May et We Are the Champions de Freddie Mercury. Les deux titres finissent no 1 aux États-Unis. C’est d’autre part avec cet album que la France commence à s’intéresser au groupe.
34
+
35
+ Roger Taylor sort cette année-là son premier travail en solo, sous la forme d’un single. La face A est une reprise du groupe The Parliaments, I Wanna Testify, tandis que la face B est une composition originale de Taylor, Turn On the TV. Il est le premier membre de Queen à s'enganger dans une carrière solo.
36
+
37
+ S’ensuit la sortie, en 1978, de l’album Jazz, incluant les désormais classiques Fat Bottomed Girls, Bicycle Race (qui sont tous deux sortis sur le même 45 tours) et Don't Stop Me Now. Bien qu’étant incontestablement un succès commercial, Jazz est assez critiqué, entre autres à cause de la multiplicité des styles musicaux abordés. Ironiquement, le magazine Rolling Stone sort cette pique : « Queen n’a pas assez d’imagination pour jouer du jazz. En l’occurrence, ils n’ont pas non plus l’imagination nécessaire pour jouer du rock & roll »[15]. La pochette de l'album s’inspire d’une peinture alors visible sur le mur de Berlin. Parmi les morceaux de cet album, on peut noter Mustapha, performance vocale d’inspiration arabisante signée Mercury. D'ailleurs, il ne chante pas dans une langue existante mais improvise des sonorités aux consonances orientales. Lors d’un évènement promotionnel organisé à Wimbledon pour la sortie du 45 tours comportant les titres Fat bottomed girls et Bicycle race, cinquante femmes nues roulent à vélo autour du stade. Les images filmées ce jour-là sont réutilisées pour le clip de Bicycle Race, qui est quelque temps censuré au Royaume-Uni. Après le tournage, la société qui a loué les vélos au groupe demande le remboursement intégral de toutes les selles[12].
38
+
39
+ Le 26 décembre 1979, ils participent aux Concerts for the People of Kampuchea où ils jouent 28 chansons[16] mais seule la chanson Now I'm Here sera incluse dans l'album des spectacles, publié le 30 mars 1981[17].
40
+
41
+ Queen attaque les années 1980 avec l’album à succès The Game, leur opus le mieux vendu en dehors des compilations Greatest Hits. C'est également leur plus gros succès aux États-Unis, avant un déclin sensible des ventes dans ce pays. Utilisant pour la première fois des synthétiseurs, le groupe bouleverse sa propre tradition. En effet, jusqu’ici, les albums arboraient la mention « aucun synthétiseur n’a été utilisé sur cet album » (en anglais : « No Synthesisers! »). On retrouve sur The Game les tubes Crazy Little Thing Called Love et Another One Bites the Dust, succès planétaire composé par Deacon. Le premier de ces deux morceaux est une percée clin-d’œil dans le monde du rockabilly, Mercury jouant de la guitare folk tant en studio que sur scène. Pour sa part, Brian May délaisse très provisoirement sa célèbre guitare, la Red Special. Il utilise exceptionnellement une Fender Telecaster, empruntée à Roger Taylor[18] et un amplificateur Mesa Boogie. Là aussi, c’est un changement, May étant d’habitude fidèle à ses Vox AC 30.
42
+
43
+ Pendant plusieurs années, une rumeur populaire a voulu que ce fût Michael Jackson qui, le premier, leur ait glissé que Another One Bites the Dust ferait un excellent single : May et Taylor l’ont plus tard confirmé dans le spectacle radiophonique intitulé In the Studio with Redbeard, qui consacra un numéro à la genèse de l'album The Game[19]. Another One Bites the Dust, certifié quatre fois disque de platine aux États-Unis et resté numéro un des ventes dans ce pays pendant quatre semaines consécutives, est aussi le seul à apparaître simultanément en tête des classements rock, dance et R&B du magazine Billboard.
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45
+ En parallèle sort également leur premier Greatest Hits, compilation composée de leurs chansons les plus populaires de la période 1974-1980. L’album reste longtemps numéro un des ventes en Angleterre, et conserve une place dans les classements pendant un peu moins de dix ans. C'est l'album qui s'est le mieux vendu de l'histoire de l'industrie musicale dans ce pays, jusqu'au moins début 2007.
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+ Toujours en 1980, Queen signe et sort en album la bande originale du film Flash Gordon, qui porte pour titre complet : Flash Gordon (Original Soundtrack Music by Queen). L’album se vend assez mal, se hissant tout de même péniblement au dixième rang au Royaume-Uni, mais sert néanmoins de démonstration technique au groupe dans un nouveau domaine.
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+ Roger Taylor, de son côté, sort son premier album solo, intitulé Fun in Space. En remplissant, en 1981, les stades brésiliens de Rio de Janeiro et São Paulo, le groupe conquiert le cœur des Sud-Américains. Il est d’ailleurs le premier groupe majeur à jouer dans cette partie du monde et, au Morumbi Stadium de São Paulo, il décroche un record mondial d’affluence sur une seule soirée avec une audience estimée à 130 000 spectateurs le premier soir. Queen est également le premier groupe d’envergure internationale à tourner au Mexique[20].
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+ Pour clore l'année 1981, Queen collabore pour la première fois avec un artiste extérieur au groupe, en la personne de David Bowie, pour le 45 tours Under Pressure. L’affaire est issue d’un hasard complet, Bowie visitant alors les studios de Montreux (Suisse) dans lesquels Queen procède à l'enregistrement de l'album Hot Space. Si le groupe s'enthousiasme tout de suite pour le projet et son résultat, David Bowie, pour sa part, attend des années avant d’ajouter ce morceau à son répertoire en concert. À sa sortie, le titre monte à la première place des ventes en Grande-Bretagne. En 1990, Vanilla Ice en reprend la ligne de basse pour son célèbre Ice Ice Baby, ouvrant la voie à un procès pour plagiat, gagné par les plaignants. Plus récemment, The Used et My Chemical Romance ont réenregistré Under Pressure afin de lever des fonds en faveur des victimes de l'ouragan Katrina.
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+ Inspirés par le succès international du morceau Another One Bites the Dust, Queen décide que leur prochain album devrait logiquement se tourner vers les musiques disco et funk. Le résultat est Hot Space, en 1982. Pour les fidèles du hard rock et inconditionnels du groupe, c’est une déception puisqu’un seul des onze titres est orienté rock. Le groupe se lance dans une tournée aux États-Unis. Les résultats étant très décevants, le groupe décide de cesser de tourner dans ce pays, où leur succès s’est étiolé. Cependant, ils apparaissent une unique fois à la télévision américaine, pour la première émission de la huitième saison du célèbre Saturday Night Live. Queen quitte également Elektra Records, leur compagnie pour les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et signe avec EMI/Capitol Records pour assurer leurs ventes au niveau mondial.
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+ Après avoir travaillé sans relâche pendant plus de dix ans, sur scène ou en studio, Queen décide de ne pas assurer de tournée pour l’année 1983. Pendant cette parenthèse, le groupe enregistre l’album The Works et plusieurs membres du groupe lancent des projets annexes, causant d’incessantes rumeurs de séparation qui perdurent pendant tout le reste de leur carrière. Brian May sort le mini-album Star Fleet Project, auquel collabore, entre autres, Eddie Van Halen.
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+ À la sortie de The Works, Queen établit un pont entre rock et pop grâce à des titres comme Radio Ga Ga, I Want to Break Free (qui sera utilisé comme hymne par le mouvement démocratique brésilien tout d’abord, puis comme musique publicitaire par la compagnie Coca-Cola), et les tubes hard rock Hammer to Fall et Tear it Up, taillés pour les concerts. Malgré ces qualités, l’album se vend à nouveau très moyennement aux États-Unis. Jusqu’à I Want It All en 1989, qui se hisse au troisième rang du United States Mainstream Rock chart, Radio Ga Ga est le dernier titre de Queen à faire une entrée correcte dans un classement américain.
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+ Le clip du morceau I Want to Break Free est une parodie d’une série télévisée britannique célèbre, intitulée Coronation Street. Cependant, comme les membres du groupe y apparaissent travestis, le public n’a pas vraiment saisi la référence, sans doute influencé par la réputation sulfureuse de Freddie Mercury[21].
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+ Fin 1984, Queen, enfreignant le boycott artistique entrepris par l'ONU à l'encontre de l'Afrique du Sud, s’embarque pour une série de dates au Bophuthatswana en Afrique du Sud, dans la ville de Sun City. À leur retour en Angleterre, ils sont l'objet de virulentes critiques, ayant joué dans ce pays aux pires heures de l’apartheid. Ils rétorquent qu’ils n’ont fait que jouer de la musique à qui voulait bien l’entendre, et qu’en plus, le public de ces soirées était « intégré ». À la suite de cette polémique et des sanctions prises à leur encontre (mis sur la liste noire des artistes de l'ONU), ils reconnaissent plus tard que cette tournée était une erreur de leur part[22]. En février 1984, ils étaient invités au Festival de Sanremo en Italie.
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+ 1985 s’ouvre par deux apparitions au festival Rock in Rio. À deux heures du matin, le 12 janvier, Queen ouvre l’événement en jouant devant 325 000 personnes, établissant ainsi un nouveau record[23]. Ils rejouent le 19 janvier pour clore le festival et remplissent à nouveau les 325 000 places disponibles. (Il s'agit d'un festival, Queen n'est donc pas le seul groupe à remplir les places, d'autres groupes comme AC/DC y contribuent grandement)
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+ Au Live Aid, qui se tient à Wembley le 13 juillet 1985, les qualités de Queen en tant que groupe taillé pour la démesure explosent. Aux yeux des critiques comme des fans, Mercury s’approprie le spectacle, jouant quelques-uns des meilleurs morceaux du répertoire et captivant l’auditoire par son talent musical et scénique[24]. Ragaillardis par ce succès, qui d’ailleurs fait à nouveau exploser les ventes de disques, Queen décide de mettre un nouveau single sur le marché, intitulé One Vision. Il s’agit d’un morceau rapide et axé sur le jeu de guitare qui sera, fait encore inhabituel à l’époque, mis au crédit des quatre membres du groupe. Il sera par ailleurs utilisé dans le film Aigle de Fer. Cette même année 1985, Freddie Mercury sort son premier album solo, Mr. Bad Guy.
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+ Début 1986, Queen enregistre l’album A Kind of Magic, contenant plusieurs titres destinés au film Highlander sorti la même année, ainsi que d’autres morceaux inspirés par le film, à défaut d’être retenus pour la B.O. L’album est un grand succès, ainsi que la déclinaison de singles : A Kind of Magic, Friends Will Be Friends, Who Wants to Live Forever et enfin Princes of the Universe qui sert de générique à la série télévisée Highlander en 1992. Plus tard en 1986, Queen se lance dans une tournée à guichets fermés, le Magic Tour, afin de promouvoir l’album. Le point d’orgue en est un concert sur deux soirées au stade de Wembley, qui sort sur de multiples supports (album, VHS et plus tard DVD) sous le nom de Queen Live At Wembley Stadium et est considéré comme l’ultime témoignage des performances live du groupe. À la suite de ce succès, ils tentent de réserver le stade un troisième soir afin de satisfaire ceux qui n’ont pas pu obtenir de place, mais un autre événement est déjà prévu ce jour-là. Ils se rabattent donc sur le parc de Knebworth. Les billets se vendent tous en deux heures, et 125 000 personnes se pressent pour voir ce qui est l’ultime concert de Queen dans sa formation originelle. Finalement, le Magic Tour reste leur plus importante tournée, jouée devant un total estimé à un million de spectateurs. Rien qu’au Royaume-Uni, on dénombre 400 000 personnes, le record de l’époque pour une tournée.
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+ Après que ses membres ont travaillé sur plusieurs projets personnels courant 1988, dont le fameux Barcelona de Mercury en duo avec Montserrat Caballé, Queen sort l’album The Miracle en 1989. De la même veine que A Kind of Magic, le groupe y développe un son pop-rock raffiné, accompagné de quelques titres plus lourds, et donne naissance aux succès européens I Want It All, Breakthru, The Invisible Man, Scandal et The Miracle. Queen annonce que l’album ne sera pas suivi d’une tournée. Mercury déclare qu’il est personnellement responsable de ce choix, souhaitant simplement rompre le cycle album-tournée établi jusqu’ici. Les rumeurs de séparation réapparaissent, certains spéculant sur d’éventuels problèmes de santé de Freddie Mercury. The Miracle constitue également un changement d’orientation dans la philosophie d’écriture musicale de Queen. Depuis les débuts du groupe, presque tous les morceaux sont écrits et signés par l'auteur des paroles seul, les autres membres ajoutant le minimum de créativité personnelle, aidant ainsi l’auteur à concrétiser sa vision. Dorénavant, l’écriture devient réellement collective et, bien que l’on puisse dire que les idées de départ aient pour origine un membre du groupe en particulier, c’est Queen dans son ensemble qui est crédité comme auteur des morceaux.
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+ Se propageant dès la fin des années 1980 dans la presse à scandale, la rumeur veut que Freddie Mercury soit atteint du sida. Bien que les soupçons soient fondés, le chanteur doit démentir la rumeur régulièrement. Queen décide de continuer à produire des albums en gardant le secret.
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+ En novembre 1990, le groupe signe un nouveau contrat avec Hollywood Records (filiale de Walt Disney) pour les États-Unis, celui avec Capitol Records arrivant à son terme et EMI conservant le sien pour le reste du monde[25]. Le nouveau contrat américain a provoqué une petite révolution dans l'industrie du disque car le label Hollywood Records n'a été créé qu'en 1989 et en dehors de son affiliation avec le groupe de loisirs Disney, il est loin d'être considéré comme un major du disque. Le label, qui ne produisait que des jeunes artistes, en profite alors pour rééditer l'album Greatest Hits[26].
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+ L’ère s’ouvre avec The Miracle et se poursuit, en 1991, avec Innuendo. Bien que sa santé se détériore, Freddie Mercury poursuit sa contribution artistique. Au nombre des morceaux présents sur l’album, on peut évoquer le titre éponyme, Innuendo, le décalé I’m Going Slightly Mad ainsi que The Show Must Go On et These Are the Days of Our Lives. La chanson d’amour Delilah est quant à elle écrite en hommage à l’un des chats de Freddie Mercury, d’où les miaulements reproduits par les chœurs et la guitare[12]. Au début du mois d'avril 1991, Record Collector, magazine spécialisé destiné aux collectionneurs d'objets issus de l'industrie du disque, estime que Queen est le groupe le plus « collectionnable » après les Beatles[27].
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+ Le 23 novembre 1991, Freddie Mercury, dans un communiqué préparé sur son lit de mort, admet finalement qu’il souffre du sida. Dans les vingt-quatre heures suivantes, il meurt, à l’âge de 45 ans. Ses obsèques sont privées, respectant en cela les préceptes de sa religion familiale, le zoroastrisme. Le 20 avril 1992, le public se réunit en mémoire de l'artiste pour le Freddie Mercury Tribute, concert donné au stade de Wembley. Des dizaines d’icônes de l’époque, au nombre desquelles Robert Plant, Tony Iommi, Annie Lennox, Seal, Guns N’ Roses, Extreme, Roger Daltrey, Def Leppard, Elton John, George Michael, David Bowie, Metallica et Liza Minnelli interprètent, avec les trois membres restants de Queen, une sélection de titres du groupe. Énorme succès, le concert est suivi par des dizaines de millions de téléspectateurs de par le monde. Il figure au Livre Guinness des Records comme « le plus grand concert de rock à but caritatif » et a permis de récolter 19 960 000 £ de dons destinés à la lutte contre le sida.
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+ Toujours en 1992, la popularité de Queen remonte en flèche aux États-Unis à la suite de la sortie du film Wayne’s World, dans lequel est reprise la célèbre Bohemian Rhapsody qui se hisse au second rang des classements et y demeure pendant cinq semaines. Les membres restants de Queen ne se sont jamais officiellement séparés, et leur dernier album constitué d’inédits originaux, Made in Heaven, arrive dans les bacs quatre ans après la mort de Freddie Mercury, en 1995. Il est constitué de sessions de chant enregistrées en 1991 et d’ébauches mises de côté lors des enregistrements précédents. En outre, un titre retravaillé issu de l’album solo de Freddie Mercury Mr. Bad Guy et un morceau déjà sorti dans le cadre du projet annexe de Taylor, The Cross, y sont ajoutés.
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+ Depuis lors, May et Taylor se sont souvent investis dans des projets visant à lever des fonds pour la lutte contre le sida. Deacon, pour sa part, revient travailler une ultime fois avec ses deux comparses en 1997 pour enregistrer le single No-One But You (Only the Good Die Young). C’est la dernière chanson composée par et pour Queen ; elle est incluse en titre bonus sur la compilation Queen Rocks, plus tard la même année.
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+ John Deacon prend sa retraite et cesse toute apparition publique[28],[29].
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+ Plusieurs projets Queen + sont développés dans les années suivantes. Certains sont de simples remixes, réalisés sans la collaboration artistique du groupe. En 1999, l’album Greatest Hits III voit le jour. Entre autres morceaux, on trouve une version rap de Another One Bites the Dust signée Queen + Wyclef Jean, la version live de Somebody to Love chantée par George Michael, et une version en concert de The Show Must Go On chantée par Elton John, datant de 1997. Brian May et Roger Taylor se produisent également sous le nom de Queen à plusieurs occasions (remises de prix, concerts caritatifs, etc.), avec différents invités au chant. Ils enregistrent également plusieurs reprises de classiques du groupe, dont We Will Rock You et We Are the Champions, avec de nouveaux chanteurs.
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+ En 2003, quatre nouveaux morceaux sont enregistrés par Queen pour la campagne 46664 organisée par Nelson Mandela, (nom issu de son ancien matricule en prison), pour lutter contre le sida. Ces titres, Invincible Hope (signé Queen + Nelson Mandela featuring Treana Morris), 46664 - The Call, Say It’s Not True et Amandla (signés Anastacia, Dave Stewart & Queen), ne sont pas actuellement distribués sur le marché.
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+ À la fin de l’année 2004, le groupe déclare avoir l’intention de se réunir pour tourner courant 2005 avec Paul Rodgers, fondateur et ancien chanteur des groupes Free et Bad Company. Il est précisé que le groupe tournera sous le nom de Queen + Paul Rodgers, ne faisant donc pas de ce dernier le remplaçant de Mercury. Deacon, retraité, ne participe pas au projet. La première tournée de Queen + Paul Rodgers débute en 2005.
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+ Le 19 septembre 2005 sort un double CD enregistré en concert en mai de la même année. Il s’intitule Return of the Champions et est suivi d’un DVD quelques semaines plus tard. En mars 2006, Queen + Paul Rodgers commence une tournée des États-Unis et du Canada. Si l’on omet deux dates de la tournée mondiale de l'année précédente, c’est le premier grand retour de Queen pour une tournée complète aux États-Unis depuis Hot Space en 1982. Le 11 avril 2006, Queen apparaît dans l’émission de télévision américaine American Idol, qui consiste en un concours de chant. Durant cette semaine de la compétition, chaque concurrent doit choisir et chanter un morceau de Queen. On peut ainsi entendre des reprises de Bohemian Rhapsody, Fat Bottomed Girls, The Show Must Go On, Who Wants to Live Forever et Innuendo. A posteriori, Brian May critique les producteurs de l’émission. Selon lui, à cause de certaines coupures effectuées au montage, la rencontre avec le comédien Ace Young et sa prestation avec le groupe paraissent injustement négatives[30].
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+ Le 28 avril 2006, Queen + Paul Rodgers sort un second DVD live issu de leur collaboration, Super Live in Japan. Le 25 mai 2006, Queen, Judas Priest, Def Leppard et Kiss sont les premiers à entrer au tout nouveau VH1 Rock Honors de Las Vegas. La cérémonie est diffusée sur la chaîne six jours plus tard. À cette occasion, les Foo Fighters reprennent Tie Your Mother Down en hommage au groupe, May et Taylor se joignant à eux vers la moitié du morceau. Ensuite, Queen + Paul Rodgers joue The Show Must Go On, We Will Rock You (avec Dave Grohl et Taylor Hawkins des Foo Fighters à la batterie) et enfin We Are the Champions. Le 15 août 2006, Brian May confirme, par le biais de son site internet, que Queen + Paul Rodgers « va commencer à travailler sur un nouvel album studio à compter du mois d’octobre ». Le lieu choisi pour cet enregistrement est gardé secret[31]. Le 18 mars 2008, Queen et Paul Rodgers annoncent un album pour le 1er septembre 2008 et une tournée européenne.
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+ Le premier album studio de Queen + Paul Rodgers sort en septembre 2008. Il s'intitule The Cosmos Rocks et est accompagné par une longue tournée européenne. Les deux singles de cet album sont Say it's not true et C-lebrity. Cet album est dédié à Freddie Mercury.
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+ Le 30 juin 2012, pour clore l'Euro 2012, Queen donne un concert de deux heures à Kiev en Ukraine, avec Adam Lambert en tant que chanteur. Ensemble, ils interprètent vingt-cinq titres, parmi les plus connus du répertoire de Queen. Le groupe effectue par la suite une tournée estivale avec cinq autres dates, dont trois à Londres en juillet 2012[32].
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+ En 2014 est annoncée une tournée de Queen avec Adam Lambert en Amérique du Nord. Les dates de la tournée s'étendent du 19 juin au 20 juillet[33].
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+ En 2015, le groupe lance sa propre marque de bière La Bohemian Lager, en hommage aux 40 ans de la chanson Bohemian Rhapsody[34]. En décembre 2016 paraît au Japon l'album Live in Japan enregistré lors de la tournée 2014 avec Adam Lambert. Queen repart en tournée dans toute l'Amérique en 2017 de juin à août, en Europe au mois de novembre puis le groupe entamera une tournée au Royaume-Uni et en Irlande en décembre.
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+ Le 25 février 2019, lors de l'ouverture de la 91e cérémonie des Oscars, Queen+Adam Lambert ont interprété sur scène plusieurs tubes du groupe comme We Will Rock You ou encore We Are the Champions. Cette performance a eu pour but de promouvoir le biopic de Queen, notamment de Freddie Mercury : Bohemian Rhapsody. Ce film a d'ailleurs remporté quatre Oscars dont celui du meilleur acteur pour Rami Malek qui interprète le chanteur charismatique du groupe.
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+ Le 1er mai 2020, Queen et Adam Lambert diffusent sur les réseaux sociaux une nouvelle version de We are the Champions renommée You are the Champions, en hommage aux personnels soignants de l'épidémie de covid-19[35].
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+ Les concerts de Queen ont toujours eu une dimension avant-gardiste. Au cours de sa carrière, le groupe s’est constitué un catalogue de chansons impressionnant et varié, a utilisé des systèmes de sonorisation multiples, des installations d’éclairage énormes, un véritable arsenal pyrotechnique, et, pour Mercury, nombre de costumes extravagants. Tout cela visait à faire de leurs concerts de véritables évènements théâtraux. En tant que chanteur, Freddie Mercury pouvait créer un vrai lien avec le public de Queen — capacité que beaucoup d’artistes, tels que Bob Geldof, David Bowie, George Michael, Kurt Cobain, et Robbie Williams pour n’en citer que quelques-uns, ont dit admirer. Freddie Mercury savait ainsi interagir avec le public, l’amenant à réellement participer au concert, quelle que soit la taille de l’événement.
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+ Queen a fait partie de la poignée de groupes qui ont fourni l’impulsion ayant donné aux concerts rock dans les stades et grandes salles le statut de rendez-vous incontournable avec le public. Leur capacité à mettre sur pied des performances scéniques impressionnantes a donné lieu à la sortie d’un certain nombre de concerts simultanément en 33 tours et en vidéo puis sur CD et DVD, tandis qu’un nombre significatif de copies illégales des concerts de Queen sont apparues sur le marché.
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+ Le logotype de Queen, connu en anglais sous le nom de « Queen crest », a été dessiné par Mercury, par ailleurs titulaire d’un diplôme en illustration et création graphique du Ealing Art College de Londres, avant la sortie de leur premier album. Ce logo comprend les signes du zodiaque des quatre membres : deux lions pour les lions Deacon et Taylor, un crabe symbolisant le cancer pour May, et deux fées pour la Vierge, signe de Mercury.
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+ Les lions se situent de part et d’autre d’une lettre Q majuscule stylisée, le crabe étant sur cette même lettre, directement sous des flammes s'en élevant, les fées semblant pour leur part s’abriter sous chacun des lions. On trouve également une couronne au centre de la lettre, le tout étant surmonté d’un immense phénix déployant ses ailes. Mercury a indiqué qu’il voyait ce logo comme « un symbole de l’époque »[36], à savoir les années 1970. Il était souvent visible sur le devant de la grosse caisse de Taylor lors de leurs premiers concerts.
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+ Bien qu’ayant été rejeté par les critiques à leurs débuts, surtout aux États-Unis, Queen a fini par être plus récemment reconnu pour d’importantes contributions à plusieurs styles de musiques, comme l'arena rock, le heavy metal et le rock progressif ou encore le glam rock et la pop rock, entre autres. De fait, le groupe a très souvent été cité en référence par d’autres acteurs de la scène musicale.
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+ Queen a composé des musiques tirant leur inspiration de genres très variés tout en adoptant une attitude malicieuse et un ton irrévérencieux. Tout autant que leurs musiques, la liste de groupes et artistes qui ont dit tirer certaines influences ou inspiration de Queen (ou d’un des membres) est très variée et s’étend sur bien des pays ou générations. Au nombre de ceux-ci, on peut noter Ben Folds Five[37], The Darkness, Def Leppard[38], Extreme[39], Guns N’ Roses[40], Kansas[41], Metallica[42], Michael Jackson, Muse, Mika[43], Nirvana, The Smashing Pumpkins[44], Styx[45], Sweet[46], My Chemical Romance, Lady Gaga, Janet Jackson , Madonna, etc.
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+ Michael Jackson, proche de Mercury au début des années 1980, a cité l’album Hot Space comme une influence majeure dans le processus de création de son célèbre Thriller de 1982. Originellement, Mercury était d’ailleurs censé y faire une apparition[47].
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+ Stone Cold Crazy, tiré de l’album de 1974 Sheer Heart Attack est présenté par certains comme précurseur du thrash metal. Metallica a enregistré une reprise de ce morceau, qui parut sur l’album Rubaiyat - Electra’s 40th Anniversary en 1990, et leur valut un Grammy Award en 1991.
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+ Montserrat Caballé, la célèbre cantatrice, a expliqué à plusieurs reprises comment la musique de Queen — et, dans une moindre mesure, des membres du groupe —, constitue « une excellente introduction au rock pour les amateurs d’opéra et réciproquement ».
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+ Comme d'autres groupes majeurs de leur génération, Queen voit son catalogue et son style repris trait pour trait par nombre d'autres artistes. Ainsi, depuis la mort de Freddie Mercury, de nombreux cover bands (littéralement « groupes-reprise ») de Queen se sont formés de par le monde, tels les deux groupes Killer Queen (le plus ancien est anglais, le second est italien), les Néerlandais de The Miracle et les groupes français CoverQueen et Bohemian Dust. The Queen Kings, groupe allemand originaire de Bonn, tourne au rythme d'une cinquantaine de concerts par an, ils ont enregistré un CD et un DVD.
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+ Queen est aujourd'hui encore considéré comme l'un des plus grands groupes de rock britannique de tous les temps. A ce titre, ils ont tenu une place de choix lors des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Londres en 2012. Lors de la cérémonie d'ouverture, Queen est présent à travers la chanson Bohemian Rhapsody lors du 2e medley de la partie concert, ainsi qu'à travers les danseurs dont certains portent le même costume de scène de type harlequin noir et blanc, iconique de Freddie Mercury. Lors de la cérémonie de clôture, les premières paroles Bohemian Rhapsody (le chant a cappella des quatre membres du groupe) servent d'introduction à la partie concert qui rend hommage à la musique britannique, avant de laisser place à Imagine de John Lennon, les deux chansons étant en effet considérées comme emblématiques de la culture musicale de Grande-Bretagne. Plus tard dans la partie concert, plusieurs écrans diffusent des images de Freddie Mercury lors du concert de Wembley en 1986, alors qu'il interagissait avec le public, lui faisant chanter ses célèbres vocalises « Day-O ». Brian May entre alors en scène et interprète son célèbre solo de guitare Brighton Rock sur sa Red Special. Enfin, il rejoint Roger Taylor au centre de la scène et tous deux interprètent We Will Rock You accompagnés par Jessie J.
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+ En plus de la bande originale composée pour le film Flash Gordon de Mike Hodges en 1980 et des morceaux écrits pour Highlander de Russell Mulcahy en 1986, (présents sur l'album A Kind of Magic) les chansons de Queen ont très souvent été utilisées au cinéma et à la télévision :
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+ La chanson d’ouverture du film Highlander, Princes of the Universe, a aussi été utilisée comme générique de la série télévisée (1992-1998). Pour sonoriser sa version de 1984 de Metropolis, Giorgio Moroder compose avec Mercury le morceau Love Kills, que l'on retrouve sur l'album solo de ce dernier, Mr. Bad Guy, qui sort l'année suivante. Étrangement, les versions de ce titre disponibles sur l'album de Mercury et sur la BO du film ne correspondent pas à celle chantée dans le film[48]. Toujours dans la bande originale de ce film, un morceau écrit et interprété par Moroder s'intitule Machines, à ne pas confondre avec le titre de Queen présent sur l'album The Works. Le clip de Radio Ga Ga - toujours sur The Works - est pour sa part illustré par des extraits du film. D'autres scènes tournées pour cette vidéo visent à recréer l'ambiance visuelle de Metropolis[49]. Ainsi, contrairement à une idée reçue tenace, il n'y a aucun morceau de Queen en tant que groupe sur la bande originale de cette version du film, même si les références croisées peuvent prêter à confusion.
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+ Une version de Somebody to Love chantée par Anne Hathaway a été enregistrée en 2004 pour le film Ella au pays enchanté. En 2006, Brittany Murphy a également enregistré une version de la même chanson pour le film Happy Feet. En 2001, une version de The Show Must Go On a été chantée par Jim Broadbent et Nicole Kidman dans le film musical Moulin Rouge.
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+ Il est dans la tradition de la série That '70s Show (depuis la saison 5) de nommer les épisodes des saisons successives du nom de chansons de célèbres groupes de rock des années 1970 (Led Zeppelin pour la cinquième saison, The Who pour la sixième et les Rolling Stones pour la septième). Les épisodes de la huitième et dernière saison de That ’70s Show sont nommés d’après des chansons de Queen. En outre, le titre Bohemian Rhapsody avait déjà été utilisé dans la première saison.
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+ We Are the Champions est reprise par Robbie Williams en 2001 pour le film Chevalier avec Heath Ledger. We Will Rock You est, pour sa part, reprise de nombreuses fois - entre autres, par le groupe KCPK pour illustrer la campagne de publicité de la marque d’eau minérale française Évian. Une autre reprise assez connue est celle de Five, un boys band anglais accompagné pour l’occasion par les membres restants de Queen, lors des Brit Awards 2000.
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+ Au nombre des autres films dans lesquels on retrouve des chansons de Queen, on peut citer Aigle de fer (Iron Eagle), Alarme fatale (Loaded Weapon 1), Super Mario Bros., La Rupture (The Break-Up), Wayne's World, Small Soldiers, L'Apprenti Fermier, California Man, Ma meilleure ennemie, High Fidelity, Super Size Me, The Girl Next Door, Les Tronches, Les Petits Champions, How High, Shaun of the Dead, Peter's Friends, Iron Man 2, Ted, Sucker Punch, ainsi que la série télévisée Good Omens dans laquelle les morceaux de Queen sont récurrents.
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+ En 2011, un documentaire consacré au groupe, Queen: Days of Our Lives est diffusé sur BBC Two au Royaume-Uni.
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+ En 2002, une comédie musicale basée sur les chansons de Queen et nommée We Will Rock You est lancée au Dominion Theatre à Londres. C’est l’œuvre du musicien et comédien anglais Ben Elton, en collaboration avec Brian May et Roger Taylor.
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+ Elle a depuis été reprise à Madrid et Barcelone, en Espagne ; à Melbourne, Sydney, Perth et Brisbane, en Australie ; à Cologne, en Allemagne ; à Kuala Lumpur, en Malaisie ; en Afrique du Sud ; à Las Vegas aux États-Unis et enfin à Paris, en France. La série de représentations de Londres devait originellement se terminer le 7 octobre 2006. Cependant, en raison de son succès immédiat, le spectacle est prolongé pour une durée indéterminée. We Will Rock You est devenue la comédie musicale jouée le plus longtemps sans interruption dans cet important théâtre de Londres, dépassant le précédent record établi par Grease[50].
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+ Le lancement de la comédie musicale a coïncidé avec le jubilé de la reine Élisabeth II. Entre autres évènements prévus pour la célébration du jubilé, Brian May a exécuté un solo de guitare sur God Save the Queen, déjà présent sur l’album A Night at the Opera, depuis le toit du palais de Buckingham. L’enregistrement de ce solo a été utilisé pour la vidéo de cette même chanson sur le DVD du trentième anniversaire de A Night at the Opera.
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+ Sean Bovim a de plus créé Queen at the Ballet en hommage à Freddie Mercury. Bovim utilise des musiques de Queen comme bande sonore pour un spectacle de danse, les danseurs donnant leur interprétation des histoires racontées par Bohemian Rhapsody, Radio Ga Ga et Killer Queen.
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+ Dans le roman fantastique De bons présages de Neil Gaiman et Terry Pratchett, les auteurs mentionnent que « Toutes les cassettes qu'on laisse traîner plus de quinze jours dans une voiture se transforment en Best of Queen ». Il s'agit d'un élément comique récurrent de ce roman[51].
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+ En collaboration avec Electronic Arts, Queen sort en 1998 le jeu vidéo Queen: The Eye, échec commercial et critique. La musique elle-même - des morceaux du vaste catalogue de Queen, dans beaucoup de cas remixés dans de nouvelles versions instrumentales - est globalement bien reçue, mais l’expérience de jeu est gâchée par une faible durée de vie. De plus, le jeu a souffert d’un temps de développement extrêmement long, donnant aux graphismes un aspect dépassé dès la sortie du jeu.
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+ Le clip réalisé pour la chanson Bohemian Rhapsody en 1975 est souvent cité, à tort, comme étant le premier clip vidéo de l'histoire. Cependant, il est bel et bien le premier à avoir bénéficié de moyens techniques importants et à avoir fait usage d’effets visuels avancés pour l’époque. À sa sortie, la vidéo de Bohemian Rhapsody contribue donc à faire du clip un support de promotion d’importance pour le lancement commercial d’un 45 tours.
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+ Sous la surveillance de Brian May et de Roger Taylor, nombre de projets de restauration de la qualité sonore sont venus étoffer le catalogue audiovisuel de Queen. À leur sortie en DVD, leurs célèbres concerts, à Wembley en 1986 (nommé Live At Wembley Stadium) et à Milton Keynes en 1982 (Queen On Fire: Live At The Bowl) et les deux Greatest Video Hits (retraçant respectivement les années 1970 et 1980) ont vu leur musique remixée en 5.1 et passer en son DTS Surround.
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+ En 2005, selon le Livre Guinness des records, les albums de Queen ont passé un total de 1422 semaines, soit 27 ans dans les classements du Royaume-Uni dans son ensemble ; plus longtemps qu’aucun autre groupe ou artiste, y compris les Beatles et Elvis Presley[52].
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+ En outre la même année, avec la sortie de son album live avec Paul Rodgers, Queen est entré à la troisième place des records de longévité de présence dans les classements britanniques ; le fait que les listes étaient plus courtes dans les années 1960 n’est cependant pas pris en compte[53].
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+ En 2014, la compilation de succès Greatest Hits a dépassé le cap des 6 millions d'exemplaires vendus[54],[55] et reste l’album le mieux vendu de tous les temps au Royaume-Uni et en Irlande. En outre, leur album Greatest Hits II s’était alors vendu à 3 631 321 exemplaires.
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+ En ce qui concerne le volume de ventes total du groupe, les estimations varient grandement. En 2001 on estime celui-ci à environ 100 millions de disques dans le monde[58],[59],[60]. Cependant, selon un communiqué de presse officiel paru deux ans plus tard, Queen aurait « établi un record avec plus de 150 millions [d’albums écoulés] à travers le monde »[61]. L’année suivante, lors de leur entrée au UK Music Hall of Fame, on évoque « plus de 190 millions d’albums »[62]. Plusieurs sites parlent quant à eux de plus de 300 millions de disques vendus[63],[64]. À en croire la RIAA, le total des ventes d’albums de Queen aux États-Unis s’élevait à 35,5 millions en 2004[65].
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+ Victoria[n 1] (née Alexandrina Victoria le 24 mai 1819 au palais de Kensington, à Londres et morte le 22 janvier 1901 à Osborne House sur l'île de Wight) fut reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du 20 juin 1837 jusqu'à sa mort. À partir du 1er juillet 1867, elle fut également reine du Canada, ainsi qu'impératrice des Indes à compter du 1er mai 1876, puis enfin reine d'Australie le 1er janvier 1901.
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+ Victoria était la fille du prince Édouard-Auguste, duc de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Le duc et le roi moururent en 1820 et Victoria fut élevée par sa mère d'origine allemande, la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld. Elle monta sur le trône à l'âge de 18 ans après la mort sans héritiers légitimes des trois frères aînés de son père. Le Royaume-Uni était déjà une monarchie constitutionnelle dans laquelle le souverain avait relativement peu de pouvoir politique. En privé, Victoria essaya d'influencer les politiques gouvernementales et les nominations ministérielles. En public, elle devint une icône nationale et fut assimilée aux normes strictes de la morale de l'époque.
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+ Victoria épousa son cousin le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha en 1840. Leurs neuf enfants épousèrent des membres de familles royales et nobles européennes diverses, ce qui valut à Victoria le surnom de « grand-mère de l'Europe ». Après la mort d'Albert en 1861, Victoria sombra dans une profonde dépression et se retira de la vie publique. En conséquence de ce retrait, le républicanisme gagna temporairement en influence mais sa popularité remonta dans les dernières années de son règne grâce à ses jubilés d'or et de diamant qui donnèrent lieu à de grandes célébrations publiques.
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+ Son règne de 63 ans et sept mois est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni après celui d'Élisabeth II. Connu sous le nom d'époque victorienne (bien que cette époque eût commencé en 1832), il marque une période de profonds changements sociaux, économiques et technologiques au Royaume-Uni et une rapide expansion de l'Empire britannique. Elle fut le dernier monarque britannique de la maison de Hanovre qui régna sur les îles britanniques depuis 1714, car son fils et héritier, Édouard VII, appartenait à la lignée de son père, la maison de Saxe-Cobourg et Gotha.
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+ Le père de Victoria était le prince Édouard-Auguste de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Jusqu'en 1817, la nièce d'Édouard, la princesse Charlotte Augusta de Galles, était la seule petite-fille légitime de George III. Sa mort en 1817 entraîna une crise de succession au Royaume-Uni et le duc de Kent et ses frères célibataires furent invités à se marier et à avoir des enfants. En 1818, le duc épousa la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld, une princesse allemande dont le frère Léopold était le veuf de la princesse Charlotte Augusta. La princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld — dorénavant connue sous le titre de duchesse de Kent — avait déjà deux enfants issus de son premier mariage avec Émile-Charles de Linange (1763-1814) : Charles de Leiningen (1804 – 1856) et Théodora de Leiningen (1807 – 1872). Plus tard dans sa vie, Victoria maintint des contacts étroits avec sa demi-sœur. Le duc et la duchesse eurent un seul enfant, Victoria, née à 4 h 15 le 24 mai 1819 au palais de Kensington à Londres[1].
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+ La princesse Alexandrina Victoria est baptisée en privé par l'archevêque de Cantorbéry, Charles Manners-Sutton, le 24 juin 1819 dans la Cupola Room du palais de Kensington[n 2]. Elle est baptisée Alexandrina d'après l'un de ses parrains, l'empereur Alexandre Ier et Victoria d'après sa mère. D'autres noms proposés par ses parents, Georgina (ou Georgiana), Charlotte et Augusta, furent abandonnés sur les instructions du frère aîné du duc, le prince-régent (futur George IV[2]).
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+ À sa naissance, Victoria est en cinquième place dans l'ordre de succession au trône britannique derrière son père et les trois frères aînés de ce dernier : le prince-régent, le duc d'York et le duc de Clarence (futur Guillaume IV[3]). Le prince régent et le duc d'York sont séparés de leurs épouses et sont d'un âge avancé ; il est donc improbable qu'ils aient d'autres enfants. Les ducs de Kent et de Clarence se marient le même jour un an avant la naissance de Victoria, mais les deux filles du duc de Clarence (nées respectivement en 1819 et 1820) meurent en bas-âge. Le grand-père et le père de Victoria décèdent en 1820 à moins d'une semaine d'écart et le duc d'York meurt en 1827. À la mort de son oncle George IV en 1830, Victoria devient l'héritière présomptive de son dernier oncle encore en vie, Guillaume IV. Le Regency Act (en) de 1830 charge la duchesse de Kent d'assurer la régence dans l'éventualité où Guillaume IV mourrait avant que Victoria n'ait 18 ans[4]. Le roi n'avait pas confiance en la capacité de la duchesse à jouer le rôle de régente et en 1836, il déclare en sa présence qu'il veut vivre jusqu'au 18e anniversaire de Victoria pour éviter une régence[5].
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+ Victoria décrit plus tard son enfance comme « plutôt triste[6] ». Sa mère était extrêmement protectrice et Victoria fut en grande partie élevée à l'écart des autres enfants sous le dit « système de Kensington (en) », une série de règles et de protocoles stricts rédigée par la duchesse et son ambitieux et dominateur contrôleur de gestion, John Conroy, dont la rumeur courait qu'il était son amant[7]. Ce système empêchait la princesse de rencontrer des personnes que sa mère et Conroy jugeaient indésirables (dont la plus grande partie de la famille de son père) et était conçu pour la rendre faible et dépendante[8]. La duchesse évitait la cour car elle était scandalisée par la présence des enfants illégitimes du roi[9] et est peut-être à l'origine de la morale victorienne en insistant pour que sa fille ne fût pas exposée à l'inconvenance sexuelle[10]. Victoria partageait sa chambre avec sa mère chaque nuit, étudiait avec des tuteurs privés selon un emploi du temps précis et passait ses heures de jeu avec ses poupées et son King Charles Spaniel, Dash[11]. Elle apprit le français, l'allemand, l'italien et le latin[12] mais elle parlait uniquement anglais à la maison[13].
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+ En 1830, la duchesse de Kent et Conroy emmènent Victoria dans le centre de l'Angleterre pour visiter les collines de Malvern. Ils s'arrètent dans de nombreuses résidences aristocratiques sur le trajet[14]. D'autres voyages similaires furent organisés en Angleterre et au pays de Galles en 1832, 1833, 1834 et 1835. Au grand agacement du roi Guillaume IV, Victoria est accueillie avec enthousiasme à chacune de ses étapes[15]. Guillaume IV compare les voyages à des Joyeuses Entrées et s'inquiète de voir Victoria présentée comme une rivale plutôt que comme son héritière présomptive[16]. Victoria appréciait peu ces déplacements ; les constantes apparitions publiques la fatiguaient et elle avait trop peu de temps pour se reposer[17]. Malgré ses plaintes, appuyées par la désapprobation du roi, sa mère refuse d'interrompre ces déplacements[18]. À Ramsgate en octobre 1835, Victoria développe une forte fièvre, ce que Conroy ignore d'abord en considérant qu'il ne s'agissait que d'un caprice enfantin[19]. Pendant la maladie de Victoria, Conroy et la duchesse tentent sans succès de la convaincre de prendre Conroy comme secrétaire particulier[20]. À l'adolescence, Victoria résiste encore aux tentatives répétées de sa mère et de Conroy pour que ce dernier soit officiellement nommé dans son entourage[21]. Devenue reine, elle le bannit de la cour, mais il demeura dans la résidence de sa mère[22].
20
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21
+ En 1836, le frère de la duchesse, Léopold, devenu roi des Belges en 1831, espère marier sa nièce avec son neveu, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha[23]. Comme Léopold, la mère de Victoria et le père d'Albert (Ernest Ier de Saxe-Cobourg et Gotha) sont frères et sœur ; Victoria et Albert sont cousins germains. En mai 1836, Léopold organise une réunion de ses proches appartenant à la famille Saxe-Cobourg et Gotha avec la mère de Victoria dans l'objectif de présenter Albert[24]à Victoria. Guillaume IV est cependant peu favorable à une union avec les Saxe-Cobourg et Gotha et préférait le parti d'Alexandre des Pays-Bas, le second fils du prince d'Orange[25]. Victoria était consciente des nombreux projets matrimoniaux la concernant, et elle évaluait de manière critique les différents candidats[26]. Selon son journal, elle apprécia la compagnie d'Albert dès leur première rencontre. Après sa visite, elle écrivit « [Albert] est extrêmement beau ; ses cheveux sont de même couleur que les miens ; ses yeux sont grands et bleus et il a un beau nez et une bouche très douce avec de belles dents ; mais le charme de sa contenance est son atout le plus délicieux[27] ». À l'inverse, Alexandre était jugé « très quelconque[28] ».
22
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23
+ Victoria écrivit à son oncle Léopold, qu'elle considérait comme son « meilleur et plus gentil conseiller[29] », pour le remercier « de la perspective de l'immense bonheur que vous avez contribué à me donner en la personne de ce cher Albert… Il possède toutes les qualités qui pourraient être désirées pour me rendre parfaitement heureuse. Il est si raisonnable, si gentil et si bon et si aimable aussi. Il a en plus l'apparence et l'extérieur les plus plaisants et les plus délicieux qu'il vous est possible de voir[30] ». À 17 ans, Victoria, bien qu'intéressée par Albert, n'est cependant pas prête à se marier. Les deux parties ne s'accordent pas sur un engagement formel mais supposent que l'union se ferait en temps et en heure[31].
24
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25
+ Victoria fête ses 18 ans le 24 mai 1837, âge qui lui permet de régner seule. L'épouvantail d'une régence — politiquement toujours instable — se dissippe.
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+ Le roi Guillaume IV meurt un mois plus tard le 20 juin 1837, à l'âge de 71 ans, et Victoria devient reine du Royaume-Uni.
28
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29
+ Dans son journal, la jeune souveraine écrivit : « J'ai été réveillée à 6 h pile par Mamma qui me dit que l'archevêque de Canterbury et Lord Conyngham étaient là et qu'ils voulaient me voir. Je suis sortie du lit et me suis rendue dans mon salon (en ne portant que ma robe de chambre) et « seule », je les ai vus. Lord Conyngham m'informa alors que mon pauvre oncle, le roi, n'était plus et avait expiré à 2 h 12 ce matin et que par conséquent « Je » suis « Reine »[32] ». Les documents officiels préparés le premier jour de son règne la nommaient Alexandrina Victoria, mais le premier prénom est retiré à sa demande et n'est plus utilisé[33].
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31
+ Depuis 1714, le Royaume-Uni était en union personnelle avec le royaume de Hanovre en Allemagne, mais, d'après la loi salique, les femmes étaient exclues de la succession au trône hanovrien. Victoria hérite donc des territoires et de toutes les colonies britanniques, et le trône de Hanovre passe au plus jeune frère de son père, l'impopulaire duc de Cumberland et Teviotdale qui devient roi sous le nom d'Ernest-Auguste Ier de Hanovre. Il était l'héritier présomptif de Victoria jusqu'à ce qu'elle ait un enfant[34].
32
+
33
+ Au moment de son accession au trône, le gouvernement est mené par le Premier ministre whig Lord Melbourne et ce dernier exerça une influence importante sur la reine politiquement inexpérimentée[35]. L'écrivain Charles Greville (en) suggère que Lord Melbourne, veuf et sans enfants, « était aussi attaché à elle que si elle avait été sa fille » et Victoria le considérait probablement comme une figure paternelle[36]. Son couronnement fut organisé le 28 juin 1838 et elle devint le premier souverain à résider au palais de Buckingham[37]. Elle hérita des revenus des duchés de Lancastre et de Cornouailles et reçut une liste civile annuelle de 385 000 £ (28,5 millions de livres de 2011[38]). Financièrement prudente, elle remboursa les dettes de son père[39].
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+ Victoria était populaire au début de son règne[40], mais sa réputation fut ternie par une intrigue de cour en 1839 lorsque l'une des dames d'honneur, Flora Hastings, développa une rondeur abdominale dont la rumeur disait qu'il s'agissait d'une grossesse hors mariage liée à une relation avec John Conroy[41] ; Victoria considérait que les rumeurs étaient véridiques[42]. Elle détestait Conroy et méprisait « cette odieuse Lady Flora[43] » car elle avait participé avec Conroy et la duchesse de Kent au « système de Kensington[44] ». Lady Hastings refusa initialement de se faire examiner avant d'accepter au milieu du mois de février et il se révéla qu'elle était vierge[45]. Conroy, la famille de Hastings et les tories appartenant à l'opposition organisèrent une conférence de presse accusant la reine de propager de fausses rumeurs au sujet de Flora Hastings[46]. Lorsqu'elle mourut en juillet, l'autopsie révéla une importante tumeur hépatique qui avait distendu son abdomen[47]. Lors des apparitions publiques, Victoria fut sifflée et conspuée comme étant « Mme Melbourne[48] ».
36
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+ En 1839, Lord Melbourne démissionna après que les radicaux et les tories (que Victoria détestait) eurent voté contre une loi suspendant la constitution en Jamaïque. La législation supprimait les pouvoirs politiques des planteurs qui s'opposaient aux mesures associées à l'abolition de l'esclavage[49]. La reine chargea un tory, Robert Peel, de former un nouveau gouvernement. À l'époque, il était de coutume pour le Premier ministre de nommer les « dames de la chambre à coucher » qui servaient de domestiques dans les résidences royales et étaient généralement des épouses de membres du parti au pouvoir. De nombreuses dames étaient des épouses de whigs et Peel souhaitait les remplacer par des épouses de tories. Dans ce qui fut appelé la « crise de la chambre à coucher », Victoria, conseillée par Lord Melbourne, s'opposa à leur renvoi. Peel refusa de gouverner selon les conditions imposées par la reine et offrit sa démission, ce qui permit à Lord Melbourne de revenir au pouvoir[50].
38
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39
+ Même si elle est devenue reine, Victoria reste une jeune femme célibataire et les conventions sociales de l'époque lui imposent de vivre avec sa mère malgré leurs différends sur son éducation et la confiance que la duchesse de Kent continuait d'accorder à Conroy[51].
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41
+ La duchesse de Kent était consignée dans un appartement isolé du palais de Buckingham et Victoria refusait souvent de la rencontrer[52]. Lorsque Victoria se plaignit à Lord Melbourne que la proximité de sa mère promettait des « souffrances pendant de nombreuses années », ce dernier compatit mais répondit que cela ne pouvait être évité que par un mariage, ce que Victoria qualifia « d'alternative choquante[53] ». Elle montra de l'intérêt pour l'éducation d'Albert en vue de son futur rôle d'époux mais elle résista aux pressions qui la poussaient à se marier[54].
42
+
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+ Victoria continua de faire l'éloge d'Albert après sa seconde visite en octobre 1839. Albert et Victoria ressentaient de l'attrait l'un pour l'autre et la reine le demanda en mariage le 15 octobre 1839, juste cinq jours après qu'il fut arrivé à Windsor[55]. Ils se marièrent le 10 février 1840 dans la Chapel Royal du palais Saint James à Londres. Victoria était follement éprise d'Albert et elle passa la nuit après son mariage alitée avec une migraine, mais qu'elle décrivit avec extase dans son journal :
44
+
45
+ « JAMAIS, JAMAIS, je n'oublierai une telle soirée !!! MON TRÈS TRÈS CHER Albert… sa passion et son affection excessives m'ont offert des sensations d'amour et de bonheur divins que je n'aurais jamais espéré ressentir auparavant ! Il m'a serrée dans ses bras et nous nous sommes embrassés encore et encore ! Sa beauté, sa douceur et sa gentillesse ; vraiment comment pourrais-je jamais être reconnaissante d'avoir un tel mari ! […] d'être appelée par des noms de tendresse que je n'avais encore jamais entendus auparavant ; le bonheur était incroyable ! Oh ! Ce fut le plus beau jour de ma vie[56]! »
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+ Si le prince était le meilleur des maris, il devint également un influent conseiller politique de la reine et succéda à Lord Melbourne comme figure dominante de la première moitié de sa vie[57]. La mère de Victoria est expulsée du palais vers Ingestre House à Belgrave Square. Après la mort de la princesse Augusta-Sophie en 1840, la mère de Victoria reçut les résidences de Clarence et de Frogmore[58]. Grâce à la médiation d'Albert, les relations entre mère et fille s'améliorèrent progressivement[59].
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49
+ Durant la première grossesse de Victoria en 1840, Edward Oxford, âgé de 18 ans, tente d'assassiner la reine alors qu'elle se trouvait dans une calèche avec le prince Albert lors d'un déplacement pour rendre visite à sa mère. Oxford tire deux fois mais les deux balles manquèrent leur cible ou, comme il l'avança par la suite, les pistolets ne fonctionnent pas[60]. Il est jugé pour haute trahison et reconnu coupable mais est acquitté pour raisons mentales ; il est cependant interné pendant une trentaine d'années[61]. La popularité de Victoria augmenta fortement après l'agression et cela apaise le mécontentement résiduel au sujet de l'affaire Hastings et de la crise de la chambre à coucher[62]. Sa fille, également appelée Victoria, naît le 21 novembre 1840. La reine détestait être enceinte[63], considérait l'allaitement avec dégoût[64] et pensait que les nouveau-nés étaient laids[65]. Albert et elle eurent néanmoins huit autres enfants.
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+ Le foyer de Victoria était largement géré par son ancienne gouvernante, la baronne Louise Lehzen, originaire du Hanovre. Lehzen avait eu une profonde influence sur Victoria[66] et l'avait défendue contre le « système de Kensington[67] ». Albert considérait cependant que Lehzen était incompétente et que sa mauvaise gestion menaçait la santé de sa fille. Après une violente dispute entre Victoria et Albert à ce sujet, Lehzen fut limogée, ce qui mit un terme à sa relation étroite avec Victoria[68].
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+ Le 28 mai 1842, Victoria descend The Mall dans une calèche quand John Francis tente de lui tirer dessus, mais le pistolet ne fonctionne pas ; il parvient à s'échapper. Le lendemain, Victoria emprunte le même trajet plus rapidement et avec une plus grande escorte avec l'objectif délibéré de pousser Francis à attaquer à nouveau afin de le capturer. Comme prévu, Francis tire sur la calèche mais il est arrêté par des policiers en civil et est condamné pour haute trahison. Le 3 juillet, deux jours après que la condamnation à mort de Francis a été commuée en déportation à vie, John William Bean tente également de tirer sur la reine mais son pistolet n'avait pas la puissance espérée[69]. Edward Oxford considère que ces tentatives étaient encouragées par son acquittement en 1840. Bean est condamné à 18 mois de prison[70]. À nouveau en 1849, un chômeur irlandais, William Hamilton, tire sur la calèche de la reine alors qu'elle passe dans Constitution Hill[71]. En 1850, la reine est blessée par un ancien policier peut-être dément, Robert Pate. Alors que Victoria se trouve dans une calèche, Pate la frappe avec une canne, écrase son chapeau et la blesse au front. Hamilton et Pate sont tous deux condamnés à sept ans de déportation[72].
54
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55
+ Le soutien à Lord Melbourne au sein de la Chambre des communes s'affaiblit dans les premières années du règne de Victoria et les whigs furent battus lors des élections générales de 1841. Peel devint Premier ministre et les dames de la chambre à coucher les plus associées avec les whigs furent remplacées[73].
56
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57
+ En 1845, l'agriculture irlandaise est touchée par le mildiou de la pomme de terre[74]. Dans les quatre années qui suivent, un million d'Irlandais meurent de faim et un million d'autres émigrèrent dans ce qui est appelé la Grande famine[75]. En Irlande, Victoria est surnommée The Famine Queen (« la reine famine »[76],[77]). Elle donne personnellement 2 000 £ (162 000 £ de 2011[38]) pour lutter contre la famine, plus que tout autre donneur individuel[78] et soutient également une aide à un séminaire catholique en Irlande malgré l'opposition des protestants[79]. L'histoire selon laquelle elle n'aurait donné que 5 £ d'aide aux Irlandais et qu'elle aurait donné le même jour une somme similaire à l'organisation de protection des animaux, Battersea Dogs Home, est un mythe créé vers la fin du XIXe siècle[80].
58
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59
+ En 1846, le gouvernement de Peel affronta une crise liée à l'abolition des Corn Laws. De nombreux tories, alors appelés conservateurs, étaient opposés au rejet mais Peel, certains tories (les « Peelites »), la plupart des whigs et Victoria y étaient favorables. Peel démissionna en 1846 après que l'abolition eut été votée de justesse et il fut remplacé par Lord Russell[81].
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61
+ Au niveau international, Victoria s'intéresse particulièrement à l'amélioration des relations entre la Grande-Bretagne et la France[83]. Elle réalise et accueille plusieurs rencontres entre la famille royale britannique et la maison d'Orléans qui étaient liées par mariage via les Cobourg. En 1843 et 1845, Albert et elle rejoignent le roi Louis-Philippe Ier au château d'Eu en Normandie ; elle est ainsi le premier souverain britannique ou anglais à rencontrer son homologue français depuis Henri VIII et François Ier au camp du Drap d'Or en 1520[84]. Lorsque Louis-Philippe Ier réalise le voyage inverse en 1844, il devient le premier roi français à se rendre en Grande-Bretagne[85]. Louis-Philippe Ier fut déposé lors de la révolution française de 1848 et partit en exil en Angleterre[86]. Alors que les soulèvements se propageaient à toute l'Europe, Victoria et sa famille quittèrent Londres en avril 1848 pour la plus grande sécurité d'Osborne House[87], une résidence privée sur l'île de Wight qu'elle a achetée en 1845[88]. Les manifestations des chartistes et des nationalistes irlandais ne se transforment pas en soulèvements et la crainte d'une révolution s'éloigne[89]. La visite de Victoria en Irlande en 1849 est un succès en termes de relations publiques mais elle n'eut pas d'impact sur la croissance du nationalisme irlandais[90].
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+ Le gouvernement de Lord Russell, bien que dominé par les whigs, n'est pas apprécié par la reine[91]. Elle déteste particulièrement le secrétaire d'État des Affaires étrangères, Lord Palmerston, qui agissait souvent sans consulter le Cabinet, le Premier ministre ou la reine[92]. Victoria se plaint à Russell que Palmerston ait envoyé des dépêches officielles à des chefs d'États étrangers sans l'informer mais Palmerston reste en poste et continue d'agir de sa propre initiative malgré les remontrances répétées. Ce n'est qu'en 1851 que Palmerston est limogé après avoir annoncé que le gouvernement britannique approuvait le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en France sans avoir consulté le Premier ministre[93]. L'année suivante, le président Bonaparte devient l'empereur Napoléon III, et le gouvernement de Russell est remplacé par un gouvernement minoritaire mené par Lord Derby.
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65
+ En 1853, Victoria donne naissance à son huitième enfant, Léopold, avec l'aide d'un nouvel anesthésiant, le chloroforme. Victoria est tellement impressionnée par son efficacité qu'elle l'utilise à nouveau en 1857 pour la naissance de son neuvième et dernier enfant, Béatrice, malgré l'opposition du clergé qui considérait que cela s'opposait aux commandements bibliques (Genèse 3,16) et des médecins qui le considéraient comme dangereux[94]. Victoria a peut-être été victime de dépression post-partum après ses nombreuses grossesses[95]. Dans ses lettres à Albert, Victoria se plaint parfois de sa perte de sang-froid. Un mois après la naissance de Léopold, Albert écrit une lettre à Victoria pour se plaindre de son « hystérie continue » au sujet de « misérables broutilles[96] ».
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67
+ Au début de l'année 1855, le gouvernement de Lord Aberdeen, qui a remplacé Derby en décembre 1852, démissionne du fait des critiques concernant la mauvaise gestion de la guerre de Crimée. Victoria approche Derby et Russell pour qu'ils forment un gouvernement mais aucun n'a suffisamment de soutiens et elle est obligée de nommer Palmerston au poste de Premier ministre[97].
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+ Napoléon III, l'allié le plus proche du Royaume-Uni depuis la guerre de Crimée[95], se rend à Londres en avril 1855 et Victoria et Albert font le trajet inverse du 17 au 28 août de la même année[98]. L'empereur français accueille le couple à Dunkerque et les accompagne à Paris où ils visitèrent l'exposition universelle, une réponse à l'exposition londonienne de 1851 imaginée par Albert, et la tombe de Napoléon Ier aux Invalides, dont les cendres avaient été rapatriées en 1840. Ils sont également les invités d'honneur à un bal de 1 200 invités au château de Versailles[99].
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+ Le 14 janvier 1858, un Italien réfugié en Grande-Bretagne appelé Felice Orsini tente d'assassiner Napoléon III avec une bombe fabriquée au Royaume-Uni[100]. La crise diplomatique qui suivit déstabilisa le gouvernement : Palmerston démissionna et Derby redevint Premier ministre[101]. Victoria et Albert assistent à l'inauguration d'une nouvelle cale sèche dans le port militaire français de Cherbourg le 5 août 1858. À son retour, Victoria réprimande Derby pour le mauvais état de la Royal Navy par rapport à la marine française[102]. Le gouvernement de Derby ne survit pas longtemps et Victoria rappelle Palmerston en juin 1859[103].
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+ Le 25 janvier 1858, la fille aînée de Victoria épouse le prince Frédéric-Guillaume de Prusse à Londres. Ils étaient fiancés depuis septembre 1855 alors que la princesse Victoria n'avait que 14 ans et le mariage est repoussé par la reine et le prince Albert jusqu'à ce que la mariée eût 17 ans[104]. Victoria et Albert espéraient que leur fille et leur gendre auraient une influence libérale sur la Prusse en pleine ascension[105]. Victoria voit partir sa fille pour l'Allemagne « la mort dans l'âme » ; elle lui écrit dans l'une de ses nombreuses lettres, « cela me fait vraiment frissonner quand je regarde vos sœurs douces, joyeuses et inconscientes et que je pense que je devrais les abandonner également, une par une[106] ». Presque un an plus tard, la princesse Victoria donne naissance au premier petit-enfant de la reine, Guillaume.
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+ En mars 1861, la mère de Victoria meurt avec sa fille à ses côtés. En lisant les documents de sa mère, Victoria découvre que sa mère l'aimait profondément[107] ; elle a le cœur brisé et blâme Conroy et Lehzen pour l'avoir « diaboliquement » éloignée de sa mère[108]. Pour soulager son épouse pendant cette période de deuil[109], Albert assume une grande partie de ses fonctions bien qu'il souffre de problèmes digestifs chroniques[110]. En août, Victoria et Albert rendent visite à leur fils, le prince de Galles, qui assiste à des manœuvres militaires près de Dublin et passent quelques jours à Killarney. En novembre, Albert apprend les rumeurs selon lesquelles son fils avait couché avec une actrice en Irlande[111]. Choqué, Albert se rend à Cambridge où Edward étudiait pour le réprimander[112]. Au début du mois de décembre, Albert tombe gravement malade[113]. William Jenner diagnostique une fièvre typhoïde et il meurt le 14 décembre 1861 ; Victoria est anéantie[114]. Elle attribue la responsabilité de sa mort à la frivolité du prince de Galles, affirmant qu'Albert avait été « tué par cette affreuse affaire[115] ». Elle reste en deuil et porte des vêtements noirs jusqu'à la fin de sa vie. Elle évite les apparitions publiques et se rend peu souvent à Londres dans les années qui suivent[116]. Son retrait dans le château de Windsor lui valut le surnom de « veuve de Windsor[117] ».
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+ Cet isolement volontaire diminua la popularité de la monarchie et encouragea le mouvement républicain[118]. Elle continua d'assumer ses fonctions gouvernementales mais choisit de rester confinée dans ses résidences royales de Windsor, de Balmoral et d'Osborne. En mars 1864, un manifestant placarda une affiche sur les grilles du palais de Buckingham annonçant que « ces imposants bâtiments étaient à vendre en raison du déclin des affaires de l'ancien propriétaire[119] ». Son oncle Léopold lui écrivit pour lui conseiller d'apparaître en public. Elle accepta de visiter les jardins de la Royal Horticultural Society à Kensington et de traverser Londres dans une calèche ouverte[120].
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+ Durant les années 1860, Victoria se repose de plus en plus sur un domestique écossais, John Brown[121]. Des rumeurs calomnieuses d'une relation romantique et même d'un mariage secret commencent à être imprimées dans la presse et la reine est même affublée du sobriquet de « Mme Brown[122] ». Une peinture d'Edwin Landseer représentant la reine avec Brown est exposée à la Royal Academy et Victoria elle-même publie avec grand succès un livre, Leaves from the Journal of Our Life in the Highlands, où elle fait un vibrant éloge de son homme de confiance[123]. L'histoire de leur relation fait l'objet du film La Dame de Windsor de 1997.
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+ Lord Palmerston meurt en 1865 et après un bref gouvernement mené par Russell, Derby revient au pouvoir. En 1866, Victoria assiste à la cérémonie d'ouverture du Parlement pour la première fois depuis la mort d'Albert[124]. L'année suivante, elle soutient le passage du Reform Act de 1867 qui double le nombre d'hommes ayant accès au suffrage[125] même si elle n'était pas favorable au droit de vote des femmes[126]. Derby démissionne en 1868 et est remplacé par Benjamin Disraeli qui charme Victoria. Il déclare « tout le monde aime la flatterie et, quand il s'agit de princes, il faut l'étendre avec une truelle[127] ». Le gouvernement de Disraeli ne dure que quelques mois et à la fin de l'année, son rival libéral William Ewart Gladstone est nommé Premier ministre. Victoria considérait que la personnalité de Gladstone était bien moins attrayante ; elle aurait ainsi dit qu'il lui parlait comme si « elle ��tait une réunion publique plutôt qu'une femme[128] ».
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+ En 1870, les idées républicaines au Royaume-Uni, alimentées par le retrait de la reine, sont renforcées par l'établissement de la Troisième République en France[129]. Un rassemblement républicain à Trafalgar Square demande l'abdication de Victoria et les députés radicaux font des discours lui étant hostiles[130]. En août et septembre 1871, elle tombe gravement malade et développe un abcès au bras ; Joseph Lister l'incise avec succès et désinfecta la plaie avec une pulvérisation de phénol[131]. À la fin du mois de novembre 1871, au maximum du mouvement républicain, le prince de Galles contracte la fièvre typhoïde, la maladie qui aurait tué son père, et Victoria craint que son fils ne meure aussi[132]. Alors que le dixième anniversaire de la mort d'Albert approche, la santé de son fils ne s'améliore pas et l'angoisse de Victoria augmente[133]. Au grand soulagement du peuple, Edward se remet de la maladie[134]. La mère et le fils assistent à une célébration publique à Londres et à une grand-messe d'action de grâces à la cathédrale Saint-Paul le 27 février 1872 ; le mouvement républicain est affaibli et la popularité de la monarchie remonte[135].
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+ Le 28 février 1872, Arthur O'Connor, âgé de 17 ans (petit-neveu du député irlandais Feargus O'Connor), agite un pistolet non-chargé devant le cortège de Victoria à sa sortie du palais de Buckingham. Brown, qui accompagne la reine, neutralise O'Connor qui est par la suite condamné à 1 an de prison[136]. La popularité de Victoria est encore renforcée par l'incident[137].
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+ Après la révolte des cipayes de 1857 en Inde, la Compagnie anglaise des Indes orientales, qui gouvernait une grande partie de l'Inde, est dissoute et les possessions et les protectorats britanniques du sous-continent indien sont formellement incorporés dans l'Empire britannique. La reine avait une opinion assez partagée sur le soulèvement et elle condamna les atrocités perpétrées par les deux camps[138]. Elle écrit « ses sentiments d'horreur et de regret à la suite de cette sanglante guerre civile[139] » et elle insiste, pressée par Albert, pour qu'une proclamation officielle annonçant le transfert de pouvoir de la compagnie vers l'État « portât des sentiments de générosité, de bienveillance et de tolérance religieuse[140] ». À sa demande, un passage menaçant de « saper les coutumes et les religions locales » est remplacé par un paragraphe garantissant la liberté religieuse[140].
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+ Après l'élection générale de 1874, Disraeli redevient Premier ministre. Il présente le Public Worship Regulation Act (en) de 1874 qui supprimait les rituels catholiques de la liturgie anglicane et que Victoria soutenait fermement[141]. Elle préférait les services religieux simples et courts et se considérait personnellement plus proche de l'Église d'Écosse presbytérienne plutôt que de l'Église d'Angleterre épiscopalienne[142]. Disraeli pousse également le Royal Titles Act de 1876 devant le Parlement pour que Victoria prenne le titre d'« impératrice des Indes » à partir du 1er mai 1876[143]. Ce nouveau titre fut proclamé par le darbâr de Delhi le 1er janvier 1877[144].
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+ Le 14 décembre 1878, l'anniversaire de la mort d'Albert, la seconde fille de Victoria, Alice, qui avait épousé le grand-duc de Hesse Louis IV, meurt de la diphtérie à Darmstadt. Victoria nota que la coïncidence des dates était « presque incroyable et des plus mystérieuses[145] ». En mai 1879, elle devient arrière-grand-mère à l'occasion de la naissance de la princesse Théodora de Saxe-Meiningen et fête son « pauvre et triste 60e anniversaire ». Elle se sentit « vieillie » par la « perte de [son] enfant chéri[146] ».
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+ Entre avril 1877 et février 1878, Victoria menace à cinq reprises d'abdiquer pour faire pression sur Disraeli afin qu'il agisse contre la Russie lors de la guerre russo-turque, mais ses menaces n'ont pas d'effets sur les événements ou sur leur conclusion avec le traité de Berlin[147]. La politique étrangère expansionniste de Disraeli, soutenue par Victoria, entraîne des conflits comme la guerre anglo-zouloue et la Seconde guerre anglo-afghane. Elle écrit « si nous voulons maintenir notre position de puissance de premier rang, nous devons… être préparés à des attaques et des guerres, quelque part ou ailleurs, CONTINUELLEMENT[148] ». Victoria voyait l'expansion de l'Empire britannique comme une manière civilisatrice et bénigne de protéger les peuples indigènes contre des puissances plus agressives, ou des dirigeants cruels : « il n'est pas dans nos habitudes d'annexer des pays à moins que nous n'y soyons obligés et forcés[149] ». Au désarroi de Victoria, Disraeli perd les élections générales de 1880 et Gladstone redevient Premier ministre[150]. Lorsque Disreali meurt l'année suivante, elle était aveuglée par « les larmes coulant rapidement[151] ».
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+ Le 2 mars 1882, Roderick McLean, un poète apparemment offensé par le refus de Victoria d'accepter l'un de ses poèmes[152], tire sur la calèche de la reine alors qu'elle quitte la gare de Windsor. Deux élèves de l'Eton College le frappent avec leurs parapluies jusqu'à ce qu'il soit neutralisé par un policier[153]. Victoria est outrée lorsqu'il échappe à la condamnation pour raisons mentales[154] ; elle est cependant ravie par les nombreuses expressions de loyauté qu'elle reçoit après l'agression et déclare que « cela valait la peine de se faire tirer dessus pour voir à quel point l'on est aimée[155] ».
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+ Le 17 mars 1883 elle tombe dans les escaliers à Windsor et elle boite jusqu'au mois de juillet ; elle ne récupère jamais complètement et commence à souffrir de rhumatismes[156]. John Brown meurt 10 jours après l'accident et à la consternation de son secrétaire privé, Henry Ponsonby, Victoria commence à rédiger une biographie eulogique de son ancien domestique[157]. Ponsonby et Randall Davidson, le doyen de Windsor, qui ont lu les brouillons, conseillent à Victoria de ne pas les publier car cela alimenterait les rumeurs d'une relation amoureuse[158] ; le manuscrit est détruit[159]. Au début de l'année 1884, Victoria publie More Leaves from a Journal of a Life in the Highlands, une suite de son précédent livre dédiée à son « assistant personnel dévoué et ami fidèle John Brown[160] ». Un an exactement après la mort de Brown, Victoria est informée par télégramme que son plus jeune fils, Léopold, est mort à Cannes. Elle se lamente sur la perte du « plus cher de mes chers fils[161] ». Le mois suivant, son plus jeune enfant, Beatrice, rencontre le prince Henri de Battenberg dont elle tombe amoureuse lors du mariage de la petite-fille de Victoria, la princesse Victoria de Hesse-Darmstadt, avec le frère d'Henri, le prince Louis Alexandre de Battenberg. Béatrice et Henri planifient un mariage mais Victoria commence par s'opposer à l'union car elle souhaite que sa fille reste avec elle en tant que suivante. Elle est finalement convaincue par la promesse du futur couple de rester avec elle[162].
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+ Victoria est ravie quand Gladstone démissionne en 1885 après le rejet de son budget[163]. Elle considère que son gouvernement était le « pire que j'aie jamais eu » et lui fait porter la responsabilité de la mort du général Gordon à Khartoum[164]. Gladstone est remplacé par Lord Salisbury. Son gouvernement ne se maintient cependant que pendant quelques mois et Victoria est obligée de rappeler Gladstone qu'elle qualifiait « d'à moitié fou et un vieil homme en de nombreux points ridicule[165] ». Gladstone tente de faire voter une loi garantissant une plus grande autonomie à l'Irlande mais à la jubilation de Victoria, elle est rejetée[166]. Après l'élection générale de 1886, les libéraux de Gladstone sont battus par les conservateurs de Salisbury qui forment à nouveau un gouvernement.
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+ En 1887, l'Empire britannique célèbre le jubilé d'or de Victoria. La reine fête le cinquantième anniversaire de son accession au trône le 20 juin avec un banquet auquel participent 50 nobles européens. Le lendemain, elle participe à une procession et à un service religieux à l'abbaye de Westminster[167]. Victoria est alors redevenue extrêmement populaire[168]. Deux jours plus tard, le 23 juin[169], elle recrute deux Indiens musulmans comme domestiques. L'un d'eux, Mohammed Abdul Karim, devint Munshi (« secrétaire ») et enseigne l'hindoustani à la reine[170]. Sa famille et les autres domestiques sont choqués et accusent Abdul Karim d'espionner pour la Muslim Patriotic League et de monter la reine contre les hindous[171]. L'écuyer Frederick Ponsonby (le fils d'Henry) découvrit qu'Abdul Karim avait menti au sujet de ses origines et rapporta au vice-roi des Indes, Lord Elgin, que « le Munshi occupe exactement la même position que celle qu'avait John Brown[172] ». Victoria ignore ces plaintes qu'elle qualifie de racistes[173]. Abdul Karim reste à son service jusqu'à la mort de la souveraine en 1901 et il rentre alors en Inde avec une pension[174].
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+ La fille aînée de Victoria devient impératrice allemande en 1888, mais elle devient veuve avant la fin de l'année et le petit-fils de Victoria monte sur le trône sous le nom de Guillaume II. Sous son règne, les espoirs de libéralisation de l'Allemagne ne sont pas comblés et Guillaume II met en place un régime autocratique[175].
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+ Gladstone redevient Premier ministre à l'âge de 82 ans après l'élection générale de 1892. Victoria s'oppose à la nomination du député radical Henry Labouchère au Cabinet et Gladstone accepte[176]. En 1894, le Premier ministre prend sa retraite et, sans le consulter, Victoria nomme Lord Rosebery[177]. Son gouvernement est faible et il est remplacé l'année suivante par Lord Salisbury, qui reste Premier ministre jusqu'à la fin du règne de Victoria[178].
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+ Le 23 septembre 1896, Victoria devient la monarque de l'histoire anglaise, écossaise, ou britannique ayant régné le plus longtemps, dépassant le record détenu jusqu'alors par son grand-père, George III. Conformément à la demande de la reine, toutes les célébrations publiques spéciales de l'événement sont retardées jusqu'en 1897 pour coïncider avec son jubilé de diamant marquant ses 60 années de règne[179]. Le secrétaire d'État aux Colonies, Joseph Chamberlain, propose que le jubilé devienne un festival de l'Empire britannique[180].
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109
+ Les Premiers ministres de tous les dominions autonomes sont invités et des troupes de tout l'Empire britannique participent à la procession du jubilé dans Londres. Les célébrations du soixantième anniversaire sont marquées par de grands débordements d'affection envers la reine bientôt octogénaire[181].
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+ Victoria se rend régulièrement en Europe continentale pendant ses vacances. Sa ville de prédilection est Nice. Elle affectionne particulièrement la douceur des hivers sur la Côte d’Azur, où elle loue régulièrement pendant deux mois des appartements dans le grand Hôtel Régina de Nice, dans le quartier résidentiel de Cimiez, assistant même, le 21 mars 1895, à une bataille de fleurs sur la promenade des Anglais[182]. Un monument est érigé à sa mémoire en 1910, devant l'hôtel Régina[183]. Lorsqu'elle est en France, sa protection est assurée par le commissaire Xavier Paoli, un policier à maintien de diplomate qui sera son invité personnel lors du jubilé.
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+ En 1889, durant un séjour à Biarritz, elle devient le premier monarque britannique à poser le pied en Espagne lorsqu'elle traverse la frontière pour une courte visite[184]. En avril 1900, la guerre des Boers était devenue tellement impopulaire en Europe que son voyage annuel en France est jugé inopportun. Elle se rendit donc en Irlande pour la première fois depuis 1861, en partie pour reconnaître la contribution des régiments irlandais dans le conflit en Afrique du Sud[185]. En juillet, son second fils, Alfred (« Affie ») meurt et elle écrit dans son journal « Oh, Dieu ! Mon pauvre chéri Affie est parti aussi. C'est une année horrible, rien d'autre que la tristesse et l'horreur sous une forme ou une autre[186] »
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+ Suivant une coutume qu'elle maintient tout au long de son veuvage, Victoria passe le réveillon de Noël 1900 à Osborne House sur l'île de Wight. Elle boite du fait de ses rhumatismes et sa vision était obscurcie par la cataracte[187]. Durant le mois de janvier, elle se sent « faible et souffrante[188] » et au milieu du mois, elle était « somnolente… hébétée et perdue[189] ». Après un long règne de plus de 63 ans, elle meurt le 22 janvier 1901 vers 18 h 30, à l'âge de 81 ans, dans sa résidence d'Osborne[190]. Son fils et successeur, Édouard VII, et son petit-fils le plus âgé, Guillaume II, se trouvaient à son chevet[191]. Sa dernière volonté fut que son Poméranien préféré, Turri, soit posé sur son lit de mort[192].
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+ En 1897, Victoria a demandé que ses funérailles soient militaires du fait de son statut de chef de l'armée et de fille de soldat[95] et que le blanc domine par rapport au noir[193]. Le 25 janvier, Édouard VII, le roi du Royaume-Uni et le prince Arthur de Connaught aident à la porter dans son cercueil[194]. Elle est habillée d'une robe blanche et d'un voile de mariée[195]. Des souvenirs rappelant sa famille élargie, ses amis et ses domestiques sont placés dans le cercueil à sa demande. Un des peignoirs d'Albert est placé à son côté avec un moulage en plâtre de sa main tandis qu'une mèche de cheveux de John Brown et une photographie de lui sont placées dans sa main gauche et dissimulées à la famille par un bouquet de fleurs bien positionné[95],[196]. Ses funérailles sont organisées le samedi 2 février dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor et après deux jours d'exposition publique, elle est inhumée aux côtés d'Albert dans le mausolée royal de Frogmore dans le Grand Parc de Windsor[197].
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+ Le règne de Victoria, qui dura 63 ans, sept mois et deux jours, est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni et le second plus long pour une reine au niveau mondial après celui de son arrière-arrière-petite-fille Élisabeth II. Elle fut la dernière souveraine britannique de la maison de Hanovre car son fils et héritier Édouard VII appartenait à la maison de Saxe-Cobourg-Gotha de son mari le prince Albert.
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+ Selon l'un de ses biographes, Giles St Aubyn, Victoria écrivait chaque jour une moyenne de 2 500 mots[198]. De juillet 1832 jusqu'à sa mort, elle rédigea un journal détaillé qui finit par représenter 122 volumes[199]. Après la mort de Victoria, sa plus jeune fille, Béatrice du Royaume-Uni, devint son exécutrice littéraire ; elle retranscrivit et édita les journaux de Victoria et détruisit les originaux[200]. Malgré leur destruction, la plupart des journaux ont été préservés. En plus des copies éditées de Béatrice, Lord Esher retranscrivit les journaux écrits entre 1832 et 1861 avant leur destruction par Béatrice[201]. Une partie de l'importante correspondance de Victoria a été publiée en volumes par Arthur Christopher Benson, Hector Bolitho, George Earle Buckle, Lord Esher, Roger Fulford et Richard Hough entre autres[202].
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+ Victoria était physiquement peu attrayante ; elle était corpulente, inélégante et ne mesurait qu'un mètre cinquante mais elle parvint à projeter une image impressionnante[203]. Elle rencontra l'impopularité dans les premières années de son veuvage mais elle devint très appréciée dans les années 1880 et 1890 lorsqu'elle incarna l'Empire sous la forme d'une figure matriarcale bienveillante[204]. Ce ne fut qu'après la publication de ses journaux et de ses lettres que l'étendue de son influence politique fut révélée au grand public[95],[205]. Les biographies rédigées avant que la plus grande partie des sources primaires ne fût devenue disponible, comme celle de Lytton Strachey, Queen Victoria de 1921, sont aujourd'hui considérées comme dépassées[206]. Celles d'Elizabeth Longford et de Cecil Woodham-Smith en 1964 et 1972 restent encore largement admirées[207]. Celles-ci et d'autres concluent que Victoria avait une personnalité émotive, obstinée, honnête et franche[208].
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+ Durant le règne de Victoria, l'établissement progressif d'une monarchie constitutionnelle en Grande-Bretagne continua. Les réformes du système électoral accrurent le pouvoir de la Chambre des communes aux dépens de la Chambre des lords et du souverain[209]. En 1867, le journaliste Walter Bagehot écrivit que le monarque ne conservait que « le droit d'être consulté, le droit de conseiller et le droit de mettre en garde[210] ». Alors que la monarchie britannique devenait plus symbolique que politique, elle mit un fort accent sur la morale et les valeurs familiales en opposition aux scandales sexuels et financiers qui avaient été associés aux précédents membres de la maison de Hanovre et avaient discrédité la monarchie. Son règne vit la création du concept de « monarchie familiale », à laquelle pouvaient s'identifier les classes moyennes naissantes[211].
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+ Les liens de Victoria avec les familles royales d'Europe lui valurent le surnom de « grand-mère de l'Europe[212] ». Victoria et Albert eurent 42 petits-enfants et 34 arrivèrent à l'âge adulte. Parmi ses descendants figurent Élisabeth II (reine du Royaume-Uni), son époux Philip Mountbatten, Harald V (roi de Norvège), Charles XVI Gustave (roi de Suède), Margrethe II (reine de Danemark), Juan Carlos Ier (roi d'Espagne) et son épouse Sofía de Grèce.
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+ Le plus jeune fils de Victoria, Léopold, était atteint d'hémophilie B ainsi que deux de ses cinq filles, Alice et Béatrice du Royaume-Uni. Cette maladie fut ainsi transmise aux descendants de Victoria dont ses arrière-petits-fils, Alexis Nikolaïevitch de Russie, Alphonse et Gonzalve de Bourbon[213]. La présence de cette maladie chez les descendants de Victoria mais pas chez ses ancêtres ont poussé certains à avancer que son véritable père n'était pas le duc de Kent mais un hémophile[214]. Rien n'indique qu'un hémophile ait été en relation avec la mère de Victoria et comme les porteurs masculins souffrent toujours de la maladie, si ce dernier existait il aurait été gravement malade[215]. Il est plus probable que la mutation se soit produite spontanément chez le père de Victoria qui avait plus de 50 ans au moment de sa conception, et l'hémophilie se développe plus souvent chez les enfants de pères âgés[216]. Des mutations spontanées sont la cause de 30 % des cas[217].
130
+
131
+ Du fait de sa longévité et du développement de l'Empire britannique, un très grand nombre de lieux et de bâtiments ont été nommés en l'honneur de la reine Victoria, essentiellement dans le Commonwealth of Nations. On peut par exemple citer la capitale des Seychelles, le plus grand lac d'Afrique, les chutes Victoria, les capitales de la Colombie-Britannique (Victoria) et de la Saskatchewan (Regina) et les États australiens du Victoria et du Queensland.
132
+
133
+ La croix de Victoria (Victoria Cross) fut créée en 1856 pour récompenser les actes de bravoure pendant la guerre de Crimée et elle reste la plus haute distinction militaire britannique, canadienne, australienne et néo-zélandaise. La Fête de la Reine (Victoria Day) est un jour férié au Canada et dans certaines parties de l'Écosse et elle est célébrée le lundi précédant le 25 mai pour commémorer la naissance de la reine Victoria.
134
+
135
+ Victoria a été jouée à l'écran par :
136
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+ Victoria a été jouée sur le petit écran par :
138
+
139
+ À la fin de son règne, son titre complet était « Sa Majesté Victoria, par la Grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, Impératrice des Indes, Défenseur de la Foi[218] ».
140
+
141
+ Il ne fut pas concédé d'armoiries à Victoria avant son accession au trône. Comme elle ne pouvait pas monter sur le trône de Hanovre, ses armoiries de monarque ne portaient pas les symboles hanovriens arborés par celles de ses prédécesseurs. Ses armoiries ont été portées par tous ses successeurs britanniques y compris la reine actuelle, Élisabeth II.
142
+
143
+ En dehors de l'Écosse, l'écu des armoiries royales de Victoria, également utilisé sur les armes royales, était : écartelé : au 1 et 4, de gueules, à trois léopards d'or armés et lampassés d'azur l'un sur l'autre (qui est Angleterre), au 2, d'or, au lion de gueules armé et lampassé d'azur, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est Écosse), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est Irlande). En Écosse, les premier et quatrième quarts sont occupés par le lion écossais et le second par les lions anglais. Les supports diffèrent également entre l'Écosse et le reste du Royaume-Uni[219].
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+ Armoiries royales.
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+ Armoiries royales en Écosse.
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+ Le sens premier du mot étoile est celui d'un point lumineux dans le ciel nocturne, et par extension, des figures géométriques représentant des rayons partant d'un centre (voir le symbole de l'étoile). En astronomie, la signification scientifique plus restreinte d'étoile est celle d'un corps céleste plasmatique qui rayonne sa propre lumière par réactions de fusion nucléaire, ou des corps qui ont été dans cet état à un stade de leur cycle de vie, comme les naines blanches ou les étoiles à neutrons[1]. Cela signifie qu'ils doivent posséder une masse minimale pour que les conditions de température et de pression au sein de la région centrale — le cœur — permettent l'amorce et le maintien de ces réactions nucléaires, seuil en deçà duquel on parle d'objets substellaires. Les masses possibles des étoiles s'étendent de 0,085 masse solaire à une centaine de masses solaires. La masse détermine la température et la luminosité de l'étoile.
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+ La plupart des étoiles se situent sur la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell, où les étoiles produisent leur énergie et leur rayonnement par conversion de l'hydrogène en hélium, par des mécanismes de fusion nucléaire comme le cycle carbone-azote-oxygène ou la chaîne proton-proton.
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+ Pendant une grande partie de son existence, une étoile est en équilibre hydrostatique sous l'action de deux forces qui s'opposent : la gravitation, qui tend à contracter et faire s'effondrer l'étoile, et la pression cinétique (avec la pression de rayonnement pour les étoiles massives), régulée et maintenue par les réactions de fusion nucléaire, qui tend au contraire à dilater l'astre. À la fin de cette phase, marquée par la consommation de la totalité de l'hydrogène, les étoiles de la séquence principale se dilatent et évoluent en étoiles géantes, qui obtiennent leur énergie d'autres réactions nucléaires, comme la fusion de l'hélium en carbone et oxygène.
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+ Une étoile rayonne dans tout le spectre électromagnétique, au contraire de la plupart des planètes[Note 1] (comme la Terre) qui reçoivent principalement l'énergie de l'étoile ou des étoiles autour desquelles elles gravitent.
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11
+ Le Soleil est une étoile assez typique dont la masse, de l'ordre de 2×1030 kg, est représentative de celle des autres étoiles.
12
+
13
+ Historiquement, les étoiles sont les points lumineux du ciel visibles uniquement la nuit et fixes les uns par rapport aux autres, par opposition aux planètes qui suivent des trajectoires errantes dans le ciel nocturne au cours de l'année. Les anciens avaient une connaissance approfondie de la répartition des étoiles dans le ciel : ils les utilisaient pour la navigation et attribuaient des noms à certaines d'entre elles ainsi qu'aux formes qu'elles dessinent, les constellations. Cependant ils ignoraient tout de leur nature exacte, pensant souvent qu'il s'agissait d'orifices percés à travers la sphère céleste[Note 2].
14
+
15
+ C'est seulement avec l'essor de l'astronomie moderne que les étoiles ont pu être comprises comme des objets de même nature que le Soleil mais situés à des distances considérablement plus grandes. Cette hypothèse fut énoncée pour la première fois par Giordano Bruno au XVIe siècle avant d'être confirmée expérimentalement en 1838 avec la première mesure de parallaxe réalisée par Friedrich Wilhelm Bessel, ainsi que par les observations spectrométriques effectuées grâce à l'appareil inventé en 1814 par l'opticien Joseph von Fraunhofer.
16
+
17
+ Une étoile est un objet céleste en rotation, de forme a priori sphérique[2], constitué essentiellement de plasma, et dont la structure est modelée par la gravité. Lors de sa formation, une étoile est essentiellement composée d’hydrogène et d’hélium. Durant la majeure partie de son existence, son cœur est le siège de réactions de fusion nucléaire, dont une partie de l’énergie est rayonnée sous forme de lumière ; la matière qui la compose s’en trouve presque complètement ionisée.
18
+
19
+ Le Soleil est l’étoile la plus proche de la Terre, l’énergie qu’il rayonne y permet le développement de la vie. Il apparaît bien plus lumineux que toutes les autres étoiles en raison de sa proximité : la seconde étoile la plus proche de la Terre, Proxima du Centaure, est 250 000 fois plus éloignée. Sauf en cas exceptionnel comme une éclipse, les autres étoiles ne sont visibles que la nuit lorsque leur éclat n’est pas noyé par celui du ciel diurne, résultant lui-même de la diffusion de l’éclairement solaire.
20
+
21
+ Les étoiles sont regroupées au sein de galaxies. Une galaxie typique, comme la nôtre, la Voie lactée, contient plusieurs centaines de milliards d’étoiles. Au sein des galaxies, les étoiles peuvent être liées dans des systèmes multiples (quelques étoiles) ou des amas (plusieurs dizaines à quelques centaines de milliers d’étoiles).
22
+
23
+ La sphère céleste fait également apparaître des groupements d’étoiles, les constellations ; il s’agit en fait d��une illusion optique due à l’effet de projection. Les étoiles composant une constellation sont généralement situées à des distances très différentes de la Terre.
24
+
25
+ Une étoile possède une masse comprise entre 0,07 et 300 fois environ celle du Soleil (elle-même égale à 300 000 fois celle de la Terre, soit environ 2 × 1030 kg). Les astres de masse plus faible ne permettent pas l’amorçage des réactions de fusion nucléaire de l’hydrogène, alors que les étoiles de masse plus élevée sont sujettes à des instabilités entraînant une perte de masse. La durée de vie d’une étoile est essentiellement déterminée par la vitesse à laquelle se produisent les réactions nucléaires : plus la masse de l’étoile est élevée, plus les réactions nucléaires sont rapides et la durée de vie de l’étoile est brève. Les étoiles les plus massives ont une durée de vie de quelques millions d’années seulement, les moins massives, de plus de mille milliards d’années. Une étoile comme le Soleil a une durée de vie de l’ordre de 10 milliards d’années.
26
+
27
+ La formation d’étoiles est due à l’effondrement d’un nuage de gaz et à sa fragmentation possible en plusieurs proto-étoiles, lesquelles s’échauffent à mesure qu’elles se contractent. La température atteint alors une valeur telle que le cœur « s’allume » : l’hydrogène fusionne en hélium, fournissant l’énergie qui arrête l’effondrement. L’étoile entre alors dans la séquence principale dans laquelle elle passe la majeure partie de son existence. L’énergie produite par cette conversion est progressivement évacuée par l’étoile à la fois par convection et par rayonnement et s’échappe finalement de la surface de l’étoile sous forme de rayonnement, de vents stellaires et de neutrinos. Son évolution ultérieure dépend essentiellement de sa masse. Plus celle-ci est élevée, plus l’étoile est en mesure d’amorcer des réactions de fusion avec des éléments chimiques de plus en plus lourds. Elle peut ainsi synthétiser du carbone, puis de l’oxygène, du néon, etc. La quasi-totalité des éléments plus lourds que l’hélium est produite dans les étoiles (on parle de nucléosynthèse stellaire) dans les derniers stades de leur évolution. Si une étoile est suffisamment massive pour synthétiser du fer, alors elle est vouée à connaître une fin paroxystique sous forme de supernova : son cœur implose et ses couches externes sont disloquées par le processus. Le résidu laissé par l’implosion du cœur est un objet extrêmement compact, qui peut être soit une étoile à neutrons, éventuellement détectable sous la forme d’un pulsar, soit un trou noir. Les étoiles moins massives connaissent une fin de vie moins violente : elles perdent peu à peu la majeure partie de leur masse, qui forme par la suite une nébuleuse planétaire, et voient leur cœur se contracter lentement pour former une naine blanche.
28
+
29
+ La nuit, les étoiles apparaissent à l’œil nu sous la forme de points (à cause de leur éloignement) brillants de couleur blanche, parfois aussi rouge, orangée ou bleue — généralement scintillants et sans mouvement apparent immédiat par rapport aux autres objets fixes de la voûte céleste. Le phénomène de scintillation est dû à l’extrême petitesse de la taille angulaire des étoiles (quelques millisecondes d’arc voire moins), qui est inférieure à celle de la turbulence atmosphérique. À l’inverse, les planètes, bien qu’apparaissant comme des points, ont en réalité une taille angulaire suffisante pour ne pas être soumises au phénomène de scintillation. Si les étoiles se déplacent les unes par rapport aux autres, ce mouvement propre est très faible, même pour les étoiles les plus proches, n’excédant pas quelques secondes d’arc par an, ce qui explique leur apparente immobilité les unes par rapport aux autres.
30
+
31
+ Le jour, le Soleil domine et sa lumière, diffusée par la couche atmosphérique, occulte celle des étoiles. Mais l’astre le plus brillant visible depuis la Terre est bien lui-même une étoile.
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+
33
+ Le Soleil semble beaucoup plus gros que toutes les autres étoiles car celles-ci sont bien plus éloignées : l’étoile la plus proche de la Terre après le Soleil, Proxima du Centaure, est située à environ quatre années-lumière de nous, soit près de 270 000 fois la distance qui nous sépare du Soleil (l’unité astronomique).
34
+
35
+ Selon les conditions d’observation, le nombre d’étoiles visibles à l’œil nu varie fortement et peut atteindre plusieurs milliers dans les cas les plus favorables. Hormis le Soleil et Sirius — et encore, uniquement dans d’excellentes conditions d’observation — les étoiles sont trop peu brillantes pour être observables en plein jour (sauf lors des éclipses totales de Soleil et lors de phénomènes temporaires comme les novae ou les supernovae). L’éclat des étoiles est quantifié par une grandeur appelée magnitude apparente. Pour des raisons historiques, la magnitude est d’autant plus petite que l’astre est brillant : l’astronome de la Grèce antique Hipparque avait classifié les étoiles en astres de première grandeur pour les plus brillants, seconde grandeur pour les suivants, et ainsi de suite jusqu’à cinquième grandeur. La définition mathématique précise de la magnitude apparente reprend essentiellement cette classification, avec les étoiles les plus brillantes dotées d’une magnitude proche de 0 (à l’exception de Sirius, de magnitude -1,5 et de Canopus, de magnitude -0,7) et les plus faibles d’une magnitude supérieure à 6. Un écart de 1 en magnitude correspond à un rapport de luminosité de 2,5 environ, un écart de 5 à un rapport de 100. Le Soleil a une magnitude apparente de -26,7, c’est-à-dire que vu de la Terre, il est environ 10 milliards de fois plus brillant que Sirius.
36
+
37
+ Les étoiles semblent associées en figures géométriques plus ou moins simples, les constellations ; il s’agit d’un simple effet d’optique. Les structures stellaires réelles sont des amas (rassemblant quelques milliers d’étoiles) ou des galaxies (rassemblant de l’ordre du milliard d’étoiles).
38
+
39
+ L’observation à l’œil nu a été la première forme d’astronomie.
40
+
41
+ Les étoiles sont longtemps restées des points dans le ciel, et ce même vues à travers les plus puissants instruments de grossissement, tels que la lunette astronomique ou le télescope. C'est seulement à partir de la fin du vingtième siècle et du début du vingt-et-unième que la résolution angulaire des meilleurs instruments est devenue inférieure à la seconde d'arc et s'est donc avérée suffisante pour apercevoir des structures autour de certaines étoiles ainsi que pour distinguer ces étoiles comme un disque et non comme un point. Cependant encore de nos jours l'écrasante majorité des étoiles reste inaccessible à une telle observation directe.
42
+
43
+ L'essentiel des observations stellaires se concentrent donc sur des données relatives à leur spectre électromagnétique, leur luminosité ou leur polarisation, mesurées respectivement à l'aide du spectrographe, du photomètre et du polarimètre.
44
+
45
+ Après l’œil, les détecteurs utilisés furent les plaques photographiques puis les détecteurs numériques comme le CCD.
46
+
47
+ L'étude des étoiles comporte aussi celle du Soleil, qui lui peut être observé en détail, mais avec un équipement approprié, notamment de puissants filtres. L'observation du soleil est une activité potentiellement dangereuse pour l'œil et pour le matériel : elle ne doit être pratiquée que par un public averti et compétent.
48
+
49
+ Pour repérer les étoiles et faciliter le travail des astronomes, de nombreux catalogues ont été créés. Parmi les plus célèbres, citons le catalogue Henry Draper (HD) et le Bonner Durchmusterung (BD). Les étoiles y sont rangées par leurs coordonnées, alpha (ascension droite) et delta (déclinaison) et un numéro leur est attribué : par exemple, HD 122653 (célèbre géante de Population II, très déficiente en métaux).
50
+
51
+ Une étoile est caractérisée par différentes grandeurs :
52
+
53
+ La masse est une des caractéristiques les plus importantes d’une étoile. En effet, cette grandeur détermine sa durée de vie ainsi que son comportement pendant son évolution et la fin de sa vie : une étoile massive sera très lumineuse mais sa durée de vie sera réduite.
54
+
55
+ Les étoiles ont une masse comprise entre environ 0,08 et 300 fois la masse du Soleil, soit (très) près de 2 × 1030 kilogrammes (deux milliards de milliards de milliards de tonnes). En dessous de la masse minimale, l’échauffement généré par la contraction gravitationnelle est insuffisant pour démarrer le cycle de réactions nucléaires : l’astre ainsi formé est une naine brune. Au-delà de la masse maximale, la force de gravité est insuffisante pour retenir toute la matière de l’étoile une fois les réactions nucléaires entamées. Jusqu’à peu, on pensait que la masse d’une étoile ne pouvait excéder 120 à 150 fois la masse solaire mais la récente découverte d’une étoile ayant une masse 320 fois supérieure à celle du Soleil a rendu cette hypothèse caduque[3].
56
+
57
+ Les étoiles ayant la plus petite masse observée (1/20e de masse solaire) sont les naines rouges, qui fusionnent très lentement l'hydrogène en hélium.
58
+
59
+ En dessous, il y a les naines brunes qui enclenchent juste la fusion du deutérium à leur formation.
60
+
61
+ La masse d'une étoile est limitée par les circonstances du processus de formation et par sa stabilité sur la séquence principale, essentiellement par le taux d'éjection du vent stellaire.
62
+
63
+ Les étoiles les plus massives ont généralement une masse d'environ 50 à 80 masses solaires.
64
+ Les étoiles encore plus massives sont instables car la gigantesque pression de rayonnement qui règne en leur centre provoque l'expulsion « rapide » de la matière qui les constitue, diminuant ainsi significativement leur masse durant leur « brève » séquence principale.
65
+
66
+ On pense que la première génération d'étoiles de l'Univers, celles de la population III, furent des étoiles principalement géantes, typiquement plus de 100 masses solaires, jusqu'à 1 000 masses solaires. Elles purent exister (et se maintenir durant leur « courte » séquence principale), car leur métallicité était pour ainsi dire nulle et les ions « métalliques » sont bien plus sensibles à la pression de rayonnement que l'hydrogène et l'hélium ionisés. Une bonne partie d'entre elles finissent en hypernovas.
67
+
68
+ En janvier 2004, Stephen Eikenberry de l'université de Californie, a annoncé avoir trouvé l'étoile la plus massive jamais observée : LBV 1806-20. Il s'agit d'une étoile très jeune qui ferait au moins 150 masses solaires. En juillet 2010, une équipe internationale d'astronomes annonce la découverte avec le VLT au Chili de l'étoile R136a1 dans la nébuleuse de la Tarentule qui serait 265 fois plus massive que le Soleil. Selon le professeur Paul Crowther de l'Université de Sheffield elle fait 320 fois la masse du Soleil[4].
69
+
70
+ La détermination de la masse d’une étoile ne peut se faire de façon précise que lorsqu’elle appartient à un système binaire par l’observation de son orbite. La troisième loi de Kepler permet alors de calculer la somme des masses des deux étoiles de la binaire à partir de sa période et du demi-grand axe de l’orbite décrite et de la distance de la Terre à l’étoile double observée. Le rapport des masses est obtenu par la mesure de la vitesse radiale des deux étoiles de la binaire. La connaissance de la somme et du rapport des masses permet de calculer la masse de chaque étoile. C’est la technique la plus précise.
71
+
72
+ D’autres estimations sont possibles pour des étoiles non binaires (simples) en utilisant la détermination spectroscopique de la gravité de surface et la mesure du rayon de l’étoile par interférométrie. Enfin, si l’étoile est observée de façon précise en photométrie et si sa distance, sa composition chimique et sa température effective sont connues, il est possible de la positionner dans un diagramme de Hertzsprung-Russell (noté HR) qui donne immédiatement la masse et l’âge de l’étoile (théorème de Vogt-Russell).
73
+
74
+ Comparativement à notre planète (12 756 km de diamètre), les étoiles sont gigantesques : le Soleil a un diamètre d’environ un million et demi de kilomètres et certaines étoiles (comme Antarès ou Bételgeuse) ont un diamètre des centaines de fois supérieur à ce dernier.
75
+
76
+ Le diamètre d’une étoile n’est pas constant dans le temps : il varie en fonction de son stade d’évolution. Il peut aussi varier régulièrement pour les étoiles variables périodiques (RR Lyrae, Céphéides, Miras, etc.).
77
+
78
+ Des interféromètres comme celui du VLT de l’ESO au Chili ou CHARA en Californie permettent la mesure directe du diamètre des étoiles les plus proches.
79
+
80
+ La composition chimique de la matière d’une étoile ou d’un gaz dans l’Univers est généralement décrit par trois quantités en nombre de masse : X l’hydrogène, Y l’hélium et Z la métallicité. Ce sont des grandeurs proportionnelles satisfaisant la relation : X + Y + Z = 1.
81
+
82
+ La métallicité est la quantité (mesurée en nombre, ou généralement par masse) des éléments plus lourds que l’hélium présents dans l’étoile (ou plutôt sa surface). Le Soleil possède une métallicité (notée Z) de 0,02 : 2 % de la masse du Soleil est composée d’éléments qui ne sont ni de l’hydrogène, ni de l’hélium. Pour le Soleil, ce sont principalement du carbone, de l’oxygène, de l’azote et du fer. Bien que cela semble faible, ces deux pour cent sont pourtant très importants pour évaluer l’opacité de la matière de l’étoile, qu’elle soit interne ou dans son atmosphère. Cette opacité contribue à la couleur, à la luminosité et à l’âge de l’étoile (voir diagramme de Hertzsprung-Russell et théorème de Vogt-Russell).
83
+
84
+ L’opacité est directement liée à la capacité de l’étoile à produire un vent stellaire (cas extrême des étoiles Wolf-Rayet).
85
+
86
+ La magnitude mesure la luminosité d’une étoile ; c’est une échelle logarithmique de son flux radiatif. La magnitude apparente dans un filtre donné (ex. : le visible noté mv), qui dépend de la distance entre l’étoile et l’observateur, se distingue de la magnitude absolue, qui est la magnitude de l’étoile si celle-ci était arbitrairement placée à 10 parsecs de l’observateur. La magnitude absolue est directement liée à la luminosité de l’étoile à condition de tenir compte d’une correction dite bolométrique (notée BC). L’introduction de l’échelle logarithmique des magnitudes vient du fait que l’œil possède une sensibilité également logarithmique, en première approximation (loi de Pogson).
87
+
88
+ La plupart des étoiles paraissent blanches à l’œil nu, parce que la sensibilité de l’œil est maximale autour du jaune. Mais si nous regardons attentivement, nous pouvons noter que de nombreuses couleurs sont représentées : bleu, jaune, rouge (les étoiles vertes n’existent pas). L’origine de ces couleurs resta longtemps un mystère jusqu’à il y a deux siècles[Quand ?], quand les physiciens eurent suffisamment de compréhension sur la nature de la lumière et les propriétés de la matière aux très hautes températures.
89
+
90
+ La couleur permet de classifier les étoiles suivant leur type spectral (qui est en rapport avec la température de l’étoile). Les types spectraux vont du plus violet au plus rouge, c’est-à-dire du plus chaud vers le plus froid. Ils sont classés par les lettres O B A F G K M[Note 3]. Le Soleil, par exemple, est de type spectral G.
91
+
92
+ Mais il ne suffit pas de caractériser une étoile par sa couleur (son type spectral), il faut aussi mesurer sa luminosité. En fait, pour un type spectral donné, la taille de l’étoile est corrélée à sa luminosité, la luminosité étant fonction de la surface — et donc de la taille de l’étoile.
93
+ Les étoiles O et B sont bleues à l’œil comme β Orionis (Rigel) ; les étoiles A sont blanches comme α Canis Majoris (Sirius) ou α Lyrae (Véga) ; les étoiles F et G sont jaunes, comme le Soleil ; les étoiles K sont orange comme α Bootis (Arcturus) ; et enfin les étoiles M sont rouges comme α Orionis (Bételgeuse).
94
+
95
+ On peut définir un indice de couleur, correspondant à la différence de flux photométrique dans deux bandes spectrales dites bandes photométriques (les filtres). Par exemple, le bleu (B) et le visible (V) formeront ensemble l’indice de couleur B-V dont la variation est reliée à la température de surface de l’étoile et donc à son type spectral. Les indices de température les plus utilisés sont le B-V, le R-I et le V-I car ce sont les plus sensibles à la variation de la température.
96
+
97
+ La rotation du Soleil a été mise en évidence grâce au déplacement des taches solaires. Pour les autres étoiles, la mesure de cette vitesse de rotation (plus précisément, la vitesse mesurée est la projection de la vitesse de rotation équatoriale sur la ligne de visée), s’obtient par spectroscopie. Elle se traduit par un élargissement des raies spectrales.
98
+
99
+ Ce mouvement de rotation stellaire est un reliquat de leur formation à partir de l’effondrement du nuage de gaz. La vitesse de rotation dépend de leur âge : elle diminue au cours du temps, sous les effets conjugués du vent stellaire et du champ magnétique qui emportent une partie du moment cinétique de l’astre. Cette vitesse dépend également de leur masse et de leur statut d’étoile simple, binaire ou multiple. Une étoile n’étant pas un corps solide (c’est-à-dire rigide), elle est animée d’une rotation différentielle : la vitesse de rotation dépend de la latitude.
100
+
101
+ En 2011, le Very Large Telescope découvre VFTS 102, l’étoile à la plus grande vitesse de rotation jamais observée (seuls les pulsars peuvent tourner beaucoup plus rapidement), soit plus de deux millions de kilomètres par heure[5].
102
+
103
+ Le spectre d’une source lumineuse et donc d’une étoile est obtenu par des spectrographes qui décomposent la lumière en ses différentes composantes et les enregistrent par le biais de détecteurs (historiquement, des plaques photographiques et aujourd’hui[Quand ?] des détecteurs de type CCD). Cette décomposition de la lumière révèle la distribution de l’énergie lumineuse venant de l’étoile en fonction de la longueur d'onde. Elle permet de mettre en évidence des raies spectrales en émission et/ou en absorption révélant les conditions de température, de pression et d’abondances chimiques des couches externes de l’étoile.
104
+
105
+ Comme le Soleil, les étoiles sont souvent dotées de champs magnétiques. Leur champ magnétique peut avoir une géométrie relativement simple et bien organisée, ressemblant au champ d’un aimant comme le champ magnétique terrestre ; cette géométrie peut être aussi nettement plus complexe et présenter des arches à plus petite échelle. Le champ magnétique du Soleil, par exemple, possède ces deux aspects ; sa composante à grande échelle structure la couronne solaire et est visible lors des éclipses, tandis que sa composante à plus petite échelle est liée aux taches sombres qui maculent sa surface et dans lesquelles les arches magnétiques sont ancrées.
106
+
107
+ Il est possible de mesurer le champ magnétique des étoiles à travers les perturbations que ce champ induit sur les raies spectrales formées dans l’atmosphère de l’étoile (l’effet Zeeman). La technique tomographique d’imagerie Zeeman-Doppler permet en particulier de déduire la géométrie des arches géantes que le champ magnétique dresse à la surface des étoiles.
108
+
109
+ Parmi les étoiles magnétiques[7], on distingue d’abord les étoiles dites « froides » ou peu massives, dont la température de surface est inférieure à 6 500 K et dont la masse ne dépasse pas 1,5 masse solaire - le Soleil fait donc partie de cette classe. Ces étoiles sont « actives », c’est-à-dire qu’elles sont le siège d’un certain nombre de phénomènes énergétiques liés au champ magnétique, par exemple la production d’une couronne, d’un vent (dit vent solaire dans le cas du Soleil) ou d’éruptions. Les taches à la surface du Soleil et des étoiles témoignent également de leur activité ; comme les champs magnétiques, les taches des étoiles peuvent être cartographiées par des méthodes tomographiques. La taille et le nombre de ces taches dépendent de l’activité de l’étoile, elle-même fonction de la vitesse de rotation de l’étoile. Le Soleil, qui effectue un tour complet sur lui-même en 25 jours environ, est une étoile ayant une faible activité cyclique. Le champ magnétique de ces étoiles est produit par effet dynamo.
110
+
111
+ Il existe aussi des étoiles chaudes magnétiques. Mais contrairement aux étoiles froides, qui sont toutes magnétiques (à différents degrés), seule une petite fraction (entre 5 et 10 %) des étoiles chaudes (massives) possède un champ magnétique, dont la géométrie est en général assez simple. Ce champ n’est pas produit par effet dynamo ; il constituerait plutôt une empreinte fossile du magnétisme interstellaire primordial, capturé par le nuage qui va donner naissance à l’étoile et amplifié lors de la contraction de ce nuage en étoile. De tels champs magnétiques ont été baptisés « champs magnétiques fossiles ».
112
+
113
+ À partir des différentes grandeurs mesurées et de simulations issues de différents modèles, il est possible de construire une image de l’intérieur d’une étoile, bien qu’il nous soit presque inaccessible — l’astérosismologie permettant littéralement de sonder les étoiles.
114
+
115
+ En l’état actuel de nos connaissances, une étoile est structurée en différentes régions concentriques, décrites ci-après à partir du centre.
116
+
117
+ Le noyau (ou cœur) est la partie centrale de l’étoile, concentrant une grande partie de la masse de l’astre, dans laquelle se déroulent les réactions thermonucléaires qui dégagent l’énergie nécessaire à sa stabilité. Le noyau est la zone la plus dense et la plus chaude, et, dans le cas du Soleil, atteint la température de 15,7 millions de kelvins. Dans ces conditions extrêmes, la matière se trouve sous forme de plasma ; par effet tunnel, les noyaux d’hydrogène (protons) ou d’autres éléments chimiques atteignent des vitesses leur permettant de vaincre leur répulsion électrique et de fusionner : par exemple, dans les chaînes nucléaires dites proton-proton (ou PP1, PP2…), les protons fusionnent par groupe de quatre pour donner un noyau d’hélium, composé de deux protons et de deux neutrons. Il se produit alors un dégagement d’énergie selon les réactions suivantes :
118
+
119
+ D’autres réactions thermonucléaires existent dans le centre des étoiles et contribuent plus ou moins à la production d’énergie.
120
+
121
+ Une partie de l’énergie dégagée sous forme de photons commence alors un long voyage vers l’extérieur, car un plasma est opaque et la lumière y voyage très difficilement. On estime qu’un photon met plusieurs millions d’années avant d’atteindre la surface de l’étoile par transfert de rayonnement puis par convection vers la surface.
122
+
123
+ L’énergie libérée par les réactions de fusions nucléaires dans le noyau de l’étoile se transmet aux couches externes par rayonnement. Dans les étoiles peu massives et évoluant sur la séquence principale, cette zone radiative est surmontée d’une zone convective externe ; dans les naines rouges, la zone radiative a entièrement disparu au profit de la zone convective. Dans le Soleil, le rayonnement produit dans la partie centrale met près d’un million d’années à traverser la zone radiative au terme d'un mouvement brownien.
124
+
125
+ Au contraire de la zone précédente, l’énergie se transmet par des mouvements macroscopiques de matière : soumise à un gradient de température décroissant vers la surface, le fluide développe une convection de type Rayleigh-Bénard. Cette zone convective est plus ou moins grande : pour une étoile sur la séquence principale, elle dépend de la masse et de la composition chimique ; pour une géante, elle est très développée et occupe un pourcentage important du volume de l’étoile ; pour une supergéante, cette zone peut atteindre les trois quarts du volume de l’étoile, comme pour Bételgeuse. Dans les étoiles de très faible masse (naines rouges) ou dans les protoétoiles en formation de faible masse (étoiles de type T Tauri), la zone convective occupe la totalité du volume de l’étoile ; dans les étoiles plus massives que deux fois la masse du Soleil, la zone convective externe disparaît (laissant la place à la zone radiative) mais la convection subsiste au cœur de l’étoile.
126
+
127
+ C’est dans la zone convective externe que sont produits les champs magnétiques de type dynamo des étoiles froides comme le Soleil et les naines rouges.
128
+
129
+ La photosphère est la partie externe de l’étoile qui produit la lumière visible. Elle est plus ou moins étendue : de moins de 1 % du rayon pour les étoiles naines (quelques centaines de kilomètres) à quelques dixièmes du rayon de l’étoile pour les géantes les plus grandes. La lumière qui y est produite contient toutes les informations sur la température, la gravité de surface et la composition chimique de l’étoile. Pour le Soleil, la photosphère a une épaisseur d’environ 400 kilomètres.
130
+
131
+ La couronne est la zone externe, ténue et extrêmement chaude du Soleil. Elle est due à la présence d’un champ magnétique, produit dans la zone convective ; on peut l’observer lors des éclipses de Soleil. C’est grâce à l’étude de la couronne au XIXe siècle que l’astronome Jules Janssen a découvert l’existence du gaz rare dont le nom fait référence au Soleil (Hélios) : l’hélium. Le fait que la température de la couronne atteigne plusieurs millions de degrés est un problème théorique difficile et non encore complètement résolu. Il est probable que la plupart des étoiles de faible masse (contenant une zone convective externe) possèdent des champs magnétiques et donc des couronnes.
132
+
133
+ Le théorème de Vogt-Russell peut s’énoncer ainsi : si en tous points d’une étoile la connaissance des valeurs de la température, de la densité et de la composition chimique du plasma interne sont suffisantes pour calculer la pression, l’opacité du plasma et le taux d’énergie produit, alors la masse et la composition chimique de l’étoile sont suffisantes pour décrire la structure de celle-ci. Il en résulte les relations masse-rayon ou masse-luminosité des étoiles.
134
+
135
+ La vie d'une étoile peut se décomposer en plusieurs phases principales :
136
+
137
+ Après la phase finale, le résidu de l'étoile est une naine blanche, une étoile à neutrons ou un trou noir.
138
+
139
+ L'analyse spectrale du rayonnement d’une étoile révèle certaines de ses caractéristiques, et par conséquent permet de déterminer le stade d'évolution où elle est parvenue. Le diagramme de Hertzsprung-Russell est souvent utilisé pour situer une étoile au cours de son évolution[8]. Selon leurs masses initiales (souvent exprimées en masses solaires), les étoiles peuvent suivre différentes évolutions[9],[10].
140
+
141
+ Les étoiles naissent, souvent en groupe, à partir de l'effondrement gravitationnel d’un nuage interstellaire de gaz et de poussière[11], comme un nuage moléculaire ou une nébuleuse (telle que la nébuleuse d'Orion ou la nébuleuse de l'Aigle). Elles forment ainsi des amas stellaires.
142
+
143
+ Les nuages moléculaires, s'étendant sur des centaines d'années lumières, peuvent atteindre plusieurs millions de masses solaires[9]. La stabilité d'un nuage est maintenue par des champs magnétiques et des mouvements turbulents, qui lui évitent de s'effondrer sur lui-même[12]. Cependant, dans les régions les plus denses et les plus froides (de l'ordre de 10 K), la stabilité du nuage peut être rompue[9] (parfois lors du passage d'une onde de densité venant d'un bras de galaxie ou d'une supernova). Cette instabilité gravitationnelle déclenche la phase d'effondrement. Il s'agit d'une série de fragmentations et de contractions du nuage en plusieurs blocs, de plus en plus petits et denses, qui finissent par former des protoétoiles enveloppées de nuages opaques de gaz et de poussière[11].
144
+
145
+ La poussière et le gaz autour d’une protoétoile se dispersent et s'aplatissent sous l’effet d’une rotation naissante pour former un disque protostellaire, dans lequel se créent d’éventuelles planètes[11].
146
+
147
+ Au sein de la protoétoile, la contraction de gaz se poursuit et entraîne son échauffement (en convertissant l’énergie gravitationnelle en énergie thermique). Au cours de son échauffement, la protoétoile émet un rayonnement infrarouge avant de devenir visible. Elle entre dans la pré-séquence principale. Dans le diagramme de Hertzsprung-Russell, la protoétoile se manifeste d'abord dans la région des géantes rouges et sa luminosité diminue rapidement, pendant que sa température augmente : elle descend la ligne de Hayashi[9],[13]. Au centre de la protoétoile, lorsque la température atteint environ un million de degrés (10⁶ K), la fusion du deutérium commence (c'est la première fusion nucléaire au sein de la protoétoile)[14]. Puis à une dizaine de millions de degrés (10⁷ K) la température est suffisante pour déclencher la chaîne proton-proton (fusion de l’hydrogène en hélium)[12]. Lors de cette phase la contraction cesse : la pression cinétique due à l’agitation thermique des particules et la pression radiative sont suffisamment importantes pour contrebalancer la pression gravitationnelle. La protoétoile devient alors une étoile à part entière, située sur la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell[9] .
148
+
149
+ Sous l’effet de la contraction, le noyau de l’étoile (sa partie centrale) atteint des valeurs de pression et de température extrêmes, qui vont jusqu’à l’allumage des réactions thermonucléaires (voir plus haut). L’étoile entre alors dans ce qu’on appelle la séquence principale, période pendant laquelle son noyau, initialement et essentiellement constitué d’hydrogène et d’hélium, va progressivement se transformer en hélium.
150
+
151
+ Durant cette période, l’antagonisme énergie libérée / gravitation concourt à la stabilité de l’astre : si le flux d’énergie venant du noyau vient à diminuer, la contraction qui s’ensuit accélère le rythme de production d’énergie qui stoppe la contraction ; inversement, un emballement de la production d’énergie entraîne une dilatation de l’étoile, donc son refroidissement, et l’emballement s’arrête. Ainsi, il en résulte une grande stabilité de l’étoile qui est décrite dans la théorie de la structure interne stellaire sous l’appellation « pic de Gamow »[réf. à confirmer] : c’est une sorte de thermostat stellaire.
152
+
153
+ Plus une étoile est massive, plus elle consomme rapidement son hydrogène. Une grosse étoile sera donc très brillante, mais aura une courte durée de vie. Lorsque le combustible nucléaire se fait trop rare dans le noyau de l’étoile, les réactions de fusion s’arrêtent. La pression de rayonnement maintenue par ces réactions ne compensant plus les forces de gravitation, l’étoile s’effondre sur elle-même. Plus une étoile est grosse, plus la fin de son existence sera cataclysmique, pouvant aller jusqu’à prendre la forme d’une gigantesque explosion (supernova, voire hypernova) suivie de la formation d’une étoile à neutrons (pulsar, magnétar, etc.) voire dans les cas extrêmes (selon la masse de l’étoile) d’un trou noir.
154
+
155
+ Les astronomes classent les étoiles en utilisant la température effective et la luminosité.
156
+ Cette classification à deux paramètres permet de définir des types spectraux (luminosité) variant de VI à I. Les naines par exemple (dont le Soleil) sont classées V. Parmi ces classes on distingue différentes catégories liées à la température de surface. On distingue ainsi les naines noires, brunes, rouges, jaunes et blanches, les géantes rouges et bleues, les supergéantes rouges, les étoiles à neutrons et les trous noirs. Si la plupart des étoiles se placent facilement dans l’une ou l’autre de ces catégories, il faut garder en tête qu’il ne s’agit que de phases temporaires. Au cours de son existence, une étoile change de forme et de couleur, et passe d’une catégorie à une autre.
157
+
158
+ Les naines brunes ne sont pas des étoiles, mais des objets substellaires qualifiés parfois d'« étoiles manquées ». Leur masse est située entre celles des petites étoiles et des grosses planètes. En effet, au moins 0,08 masse solaire est nécessaire pour qu’une proto-étoile amorce des réactions thermonucléaires et devienne une véritable étoile. Les naines brunes ne sont pas suffisamment massives pour démarrer ces réactions. Elles peuvent rayonner cependant faiblement par contraction gravitationnelle.
159
+
160
+ Les naines rouges sont de petites étoiles rouges. On les considère comme les plus petites étoiles en tant que telles, car les astres plus petits comme les naines blanches, les étoiles à neutrons et les naines brunes ne consomment pas de carburant nucléaire. La masse des naines rouges est comprise entre 0,08 et 0,8 masse solaire. Leur température de surface entre 2 500 et 5 000 K leur confère une couleur rouge. Les moins massives d’entre elles (au-dessous de 0,35 masse solaire environ) sont entièrement convectives. Ces étoiles brûlent lentement leur carburant, ce qui leur assure une très longue existence. Elles sont les plus abondantes : au moins 80 % des étoiles de notre Galaxie sont des naines rouges.
161
+
162
+ La plus proche voisine du Soleil, Proxima du Centaure, en est une. Il en est de même du second système stellaire le plus proche du Système solaire, l’étoile de Barnard étant aussi une naine rouge.
163
+
164
+ Les naines jaunes sont des étoiles de taille moyenne — les astronomes ne classent les étoiles qu’en naines ou en géantes. Leur température de surface est d’environ 6 000 K et elles brillent d’un jaune vif, presque blanc. À la fin de son existence, une naine jaune évolue en géante rouge, qui en expulsant ses couches externes — déployant alors une nébuleuse —, dévoile une naine blanche.
165
+
166
+ Le Soleil est une naine jaune typique.
167
+
168
+ La phase géante rouge annonce la fin d’existence de l’étoile, qui atteint ce stade lorsque son noyau a épuisé son principal carburant, l’hydrogène : des réactions de fusion de l’hélium se déclenchent, et tandis que le centre de l’étoile se contracte sous l'effet de l'accroissement de sa gravitation interne, ses couches externes gonflent sous l'effet de l'énergie dégagée par la fusion d'Hélium, refroidissent et rougissent. Transformé en carbone et en oxygène, l’hélium s’épuise à son tour et l’étoile s’éteint, sa taille et donc son énergie gravitationnelle étant insuffisante pour déclencher les réactions de fusion de l'oxygène. Les couches externes de l’astre s’éloignent et son centre se contracte, dévoilant une naine blanche.
169
+
170
+ Sur le diagramme HR, au-delà d'une certaine luminosité, les étoiles prennent successivement les noms de géante, de géante lumineuse, de supergéante et d'hypergéante.
171
+ Dans le cas des étoiles géantes, lorsque le noyau d’une géante bleue ne contient plus d’hydrogène, la fusion de l’hélium prend le relais. Ses couches externes enflent et sa température de surface diminue. Elle devient alors selon sa masse une géante rouge ou une supergéante rouge.
172
+
173
+ L’étoile fabrique ensuite des éléments de plus en plus lourds : titane, chrome, fer, cobalt, nickel, etc. À ce stade, les réactions de fusion s’arrêtent et l’étoile devient instable. Elle explose en une supernova et laisse derrière elle un étrange noyau de matière qui demeurera intact et qui deviendra, selon sa masse, une étoile à neutrons ou un trou noir.
174
+
175
+ Les étoiles géantes lumineuses sont des étoiles de classe de luminosité II.
176
+
177
+ Les supergéantes et les hypergéantes sont quant à elles les étoiles les plus massives et lumineuses de l'univers observable.
178
+
179
+ Une étoile variable lumineuse bleue est une hypergéante bleue à luminosité variable qui expulse occasionnellement de grande quantité de matière.
180
+ Elle peut évoluer en étoile Wolf-Rayet et finalement terminer en supernova.
181
+
182
+ Les étoiles Wolf-Rayet sont des étoiles très massives en fin de vie qui expulsent de très grandes quantités de matière sous forme de vents solaires à haute vitesse si intenses qu'ils forment un nuage autour de celle-ci. Ainsi on ne peut observer directement sa surface comme pour les autres étoiles mais seulement la matière qu'elle éjecte. Elles ont une durée de vie très brève de seulement quelques millions d'années, avant d'exploser en supernovæ.
183
+
184
+ Les étoiles de population III sont un type d'étoiles extrêmement massives et lumineuses, observées pour la première fois en 2015 dans la galaxie CR7[15], constituées exclusivement d'éléments légers (hydrogène et hélium, avec peut-être un peu de lithium), qui seraient les premières étoiles formées au commencement de l'Univers, environ 400 millions d'années après le Big Bang.
185
+
186
+ Les naines blanches sont les résidus de l’évolution des étoiles de faible masse (entre ~0,8 et ~5 à 8 masses solaires). Le Soleil ayant (par définition) une masse d’une masse solaire, il finira aussi en naine blanche. Les naines blanches sont des étoiles « mortes » puisqu’elles ne sont plus le lieu de réactions thermonucléaires produisant de la chaleur. Cependant, elles sont initialement très chaudes et de couleur relativement blanche (voir Loi de Wien). Petit à petit, elles se refroidissent par rayonnement, pour devenir des astres froids. Leur taille est environ égale à celle de la Terre.
187
+
188
+ Les naines blanches, comme les étoiles à neutrons sont constituées de matière dégénérée. La densité moyenne d’une naine blanche est telle qu’une cuillère à thé de matière d’une telle étoile aurait, sur Terre, le poids d’un éléphant, soit environ 1 t·cm-3. En fait, dans cette matière, les électrons, étant très proches les uns des autres, commencent alors à se repousser énergiquement. Le facteur principal de la pression provient alors du principe d'exclusion de Pauli ; c’est la pression de dégénérescence qui s’oppose à celle de la gravitation. La naine blanche est donc en équilibre malgré l’absence de fusion nucléaire en son noyau. La pression des électrons peut supporter une masse de 1,44 fois celle du Soleil : c’est la limite de Chandrasekhar.
189
+
190
+ Si une naine blanche devient plus massive (en aspirant la matière d’une autre étoile, par exemple), elle explose en supernova et est largement pulvérisée en nébuleuse. C’est le type Ia des supernovas thermonucléaires.
191
+
192
+ Procyon B et Sirius B sont des naines blanches.
193
+
194
+ Comme une plaque chauffante qu’on éteint, les naines blanches se refroidissent inexorablement. Toutefois, cela se fait très lentement, en raison de leur surface émissive fortement réduite (de la taille d'une planète tellurique) comparée à leur masse (de l'ordre de celle du Soleil). Elles perdent peu à peu leur éclat et deviennent invisibles au bout d’une dizaine de milliards d’années. Ainsi, toute naine blanche se transforme en naine noire.
195
+
196
+ L’Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, est encore trop jeune pour avoir produit des naines noires.
197
+
198
+ Après sa mort, le Soleil deviendra une naine blanche puis une naine noire. Ce sort l’attend dans environ 15 milliards d’années.
199
+
200
+ Les étoiles à neutrons sont très petites mais très denses. Elles concentrent la masse d’une fois et demi celle du Soleil dans un rayon d’environ 10 kilomètres. Ce sont les vestiges d’étoiles très massives de plus de 10 masses solaires dont le cœur s’est contracté pour atteindre des valeurs de densité extraordinairement élevées, comparables à celles du noyau atomique.
201
+
202
+ Lorsqu’une étoile massive arrive en fin de vie, elle s’effondre sur elle-même, en produisant une impressionnante explosion appelée supernova. Cette explosion disperse la majeure partie de la matière de l’étoile dans l’espace tandis que le noyau se contracte et se transforme en une étoile à neutrons[Note 4]. Ces objets possèdent des champs magnétiques très intenses (pour les plus intenses, on parle de magnétar). Le long de l’axe magnétique se propagent des particules chargées, électrons par exemple, qui produisent un rayonnement synchrotron.
203
+
204
+ Le moment cinétique de l’étoile étant conservé lors de l’effondrement du noyau, l’étoile à neutrons possède une vitesse de rotation extrêmement élevée, pouvant atteindre le millier de tours par seconde. Si par chance un observateur sur Terre regarde dans la direction d’une étoile à neutrons et que la ligne de visée est perpendiculaire à l’axe de rotation de l’étoile, celui-ci verra alors le rayonnement synchrotron des particules chargées se déplaçant sur les lignes de champ magnétique. Ce phénomène de phare tournant s’appelle le phénomène de pulsar. On trouve des pulsars dans des restes de supernovas, le plus célèbre étant le pulsar de la nébuleuse du Crabe, né de l’explosion d’une étoile massive. Cette supernova fut observée par les astronomes chinois depuis le matin du 4 juillet 1054, en plein jour pendant trois semaines et durant la nuit pendant près de deux ans.
205
+
206
+ Parfois, le noyau de l’étoile morte est trop massif pour devenir une étoile à neutrons. Il se contracte inexorablement jusqu’à former un trou noir.
207
+
208
+ Alors que la plupart des étoiles sont de luminosité presque constante, comme le Soleil qui ne possède pratiquement pas de variation mesurable (environ 0,01 % sur un cycle de 11 ans), la luminosité de certaines étoiles varie de façon perceptible sur des périodes de temps beaucoup plus courtes, parfois de façon spectaculaire.
209
+
210
+ Les étoiles se forment rarement seules. Lorsqu’un nuage de gaz (proto-stellaire) donne naissance à un amas d’étoiles, l’ensemble des étoiles de cet amas ne semble pas se distribuer au hasard, mais semble suivre une loi de distribution dite fonction de masse initiale (abrégé IMF en anglais), dont on sait peu de chose actuellement ; elle rend compte de la proportion d’étoiles en fonction de leur masse. On ne sait pas si cette fonction IMF dépend de la composition chimique du nuage proto-stellaire. La fonction la plus adoptée actuellement a été proposée par Edwin Salpeter et semble donner des résultats satisfaisants pour l’étude des amas de la Galaxie.
211
+
212
+ Les systèmes binaires sont constitués de deux étoiles liées gravitationnellement
213
+ et orbitant l’une autour de l’autre. L’élément le plus brillant est dit primaire et le moins brillant, secondaire. Lorsqu’un système comporte plus de deux composantes il est qualifié de système stellaire multiple.
214
+
215
+ Les systèmes binaires peuvent être détectés par imagerie, lorsque le télescope parvient à résoudre la paire ; dans ce cas la binaire est dite visuelle. Dans d’autres cas, les deux compagnons ne peuvent être résolus, mais le décalage Doppler-Fizeau des raies spectrales permet de détecter le mouvement orbital de l’une ou des deux étoiles. Dans ce cas, la binaire est dite spectroscopique. Si un seul spectre est visible et varie on parle de binaire SB1, si le spectre des deux étoiles est bien visible on parle de binaire SB2. Il est également possible de détecter le mouvement apparent dans le ciel de l’étoile binaire, qui correspond au mouvement orbital de l’étoile primaire si le secondaire est très peu lumineux ; dans ce cas, la binaire est dite astrométrique. On parle enfin de binaire interférométrique lorsque le secondaire est détecté par interférométrie.
216
+
217
+ L’astronomie amateur parle de binaire apparente lorsque deux étoiles éloignées dans l’espace et non liées gravitationnellement se trouvent proches dans le ciel par effet de perspective.
218
+
219
+ Les amas stellaires sont des regroupements locaux d’étoiles liées gravitationnellement et formées en même temps. De ce fait, ils constituent une population de référence pour étudier la durée de vie d’une étoile en fonction de sa taille (voir diagramme de Hertzsprung-Russell). On peut s’en servir pour déterminer l’âge des plus vieilles populations d’étoiles de notre Galaxie.
220
+
221
+ On distingue les amas ouverts (AO) constitués de quelques dizaines à quelques milliers d’étoiles et généralement de forme quelconque et les amas globulaires (AG) constitués de plusieurs milliers à plusieurs millions d’étoiles.
222
+
223
+ Les AO sont jeunes, de quelques dizaines à quelques centaines de millions d’années. Parmi les plus vieux, M67 (4,6 milliards d’années comme le Soleil) est aussi parmi les plus gros. Dans notre galaxie, les AO sont riches en métaux (typiquement comme le Soleil). Les AG sont de forme sphérique d’où leur nom. Leurs étoiles sont pauvres en métaux et ils comptent parmi les objets les plus vieux de la Galaxie. Ils se répartissent dans le sphéroïde de la Galaxie qu’on appelle le halo. Leur âge est compris entre environ 10 et 13,5 milliards d’années. Omega du Centaure est parmi les plus gros. Sa population stellaire n’est pas unique ce qui montre qu’il a eu une origine étalée dans le temps permettant la formation de plusieurs d’entre elles (au moins trois). Il est considéré comme pouvant être le résidu d’une galaxie naine ayant été capturée par la Voie lactée. NGC 6397 est au contraire un amas à population stellaire unique avec une abondance en métaux d’un centième de celle du Soleil. L’AG le plus pauvre en métaux connu est M92 avec presque un millième de l’abondance solaire.
224
+
225
+ Les associations stellaires sont semblables aux amas, à ceci près qu’elles ne constituent pas un système lié gravitationnellement. Aussi les associations se dispersent-elles au bout d’un certain temps. Exemple d’association : les associations O-B constituées principalement d’étoiles très massives et très chaudes. On peut les considérer comme des petits amas ouverts très jeunes présentant encore beaucoup de gaz ionisé dans le voisinage des étoiles. On les rencontre dans notre Galaxie principalement dans les bras.
226
+
227
+ Une galaxie est un vaste ensemble d’étoiles. Les galaxies diffèrent des amas par leur taille (plusieurs centaines de milliards d’étoiles contre quelques milliers à quelques millions pour les amas stellaires), leur organisation et leur histoire.
228
+
229
+ En observant le ciel nocturne, l’être humain a imaginé que les étoiles les plus brillantes pouvaient constituer des figures. Ces regroupements diffèrent généralement d’une époque à une autre et d’une civilisation à une autre. Les figures devenues traditionnelles, souvent en rapport avec la mythologie grecque, sont appelées constellations.
230
+
231
+ Les étoiles d’une constellation n’ont a priori rien en commun, si ce n’est d’occuper, vues de la Terre, une position voisine dans le ciel. Elles peuvent être très éloignées les unes des autres. Toutefois, l’Union astronomique internationale a défini une liste normalisée des constellations, attribuant à chacune une région du ciel, afin de faciliter la localisation des objets célestes.
232
+
233
+ Les étoiles peuvent être accompagnées de corps gravitant autour d’elles. Ainsi, le Système solaire est composé d’une étoile centrale, le Soleil, accompagné de planètes, comètes, astéroïdes.
234
+ Depuis 1995, plusieurs milliers d'exoplanètes ont été découvertes autour d’autres étoiles que le Soleil, faisant perdre au Système solaire son caractère supposé unique. Tous ces systèmes planétaires sont découverts de façon indirecte. La première étoile autour de laquelle des planètes ont été révélées par des mesures vélocimétriques est 51 Peg (observations réalisées à l’OHP avec le spectrographe ÉLODIE). De nombreux autres systèmes planétaires ont depuis été découverts. En raison des limitations actuelles de détection, ils présentent des caractéristiques semblables, avec des planètes géantes sur des orbites très excentriques : on les nomme des « Jupiter chauds ». La majorité de ces étoiles sont plus riches en métaux que le Soleil. Les statistiques sur ces systèmes planétaires permettent de conclure que le Système solaire n’a pour l’instant pas d’équivalent. Depuis l’espace, la traque des systèmes planétaires par photométrie a commencé avec le satellite CoRoT (CNES). Celui-ci a été relayé en 2009 par le satellite américain Kepler.
235
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ La civilisation inca est une civilisation précolombienne du groupe andin. Elle prend naissance au début du XIIIe siècle dans le bassin de Cuzco situé dans l'actuel Pérou et se développe ensuite le long de l'océan Pacifique et de la cordillère des Andes, couvrant la partie occidentale de l'Amérique du Sud. À son apogée, elle s'étend de la Colombie jusqu'à l'Argentine et au Chili, en couvrant la plus grande partie des territoires actuels de l'Équateur, du Pérou et près de la moitié Ouest de la Bolivie.
2
+
3
+ Elle est à l'origine de l'Empire inca, l'un des grands royaumes de l'Amérique précolombienne. Cet empire avait pour chef suprême le Sapa Inca. L'Empire inca fut conquis par les conquistadors espagnols sous les ordres de Francisco Pizarro à partir de 1532.
4
+
5
+ L'une des grandes singularités de cet empire fut d'avoir intégré, dans une organisation étatique originale, la multiplicité socioculturelle des populations hétérogènes qui le composaient.
6
+
7
+ Les premières traces humaines en Amérique du Sud datent au moins du trentième millénaire avant notre ère[1]. Cette présence humaine est attestée sur le site archéologique de Pedra Furada (« pierre percée » en portugais), situé dans le parc national de la Serra da Capivara (Piauí) au nord-est du Brésil, qui représente probablement le site humain connu le plus ancien en Amérique. Vivant de chasse et de cueillette, ces peuples nomades s'intéressaient progressivement à l'agriculture. Les propriétés nutritionnelles du maïs, cultivé dès le troisième millénaire dans la région d'Ayacucho[Favre 1], permettaient d'accroître son importance[Favre 2].
8
+
9
+ Le développement de l'agriculture entraîna des changements sociaux importants : la population explose, des villes apparaissent et une élite religieuse se crée[Favre 2]. Le premier millénaire avant notre ère voit ainsi s'épanouir la civilisation Chavín, unissant dans un style artistique commun de nombreuses cultures locales, probablement grâce à un culte unique dont un élément caractéristique est l'image du jaguar[Favre 2].
10
+
11
+ Entre le Ier et le VIIIe siècle, l'unité créée par la civilisation Chavín disparut au profit de cultures plus locales (Mochica, Paracas-Nazca, Tiwanaku)[Favre 3]. Le développement agricole, notamment l'irrigation et l'aménagement de terrasses, continue. À partir du VIIIe siècle, deux villes des hautes terres rayonnent particulièrement et regroupent sous leur bannière les peuples andins : Tiwanaku vers le sud jusqu'au nord du Chili et Huari vers le nord[Favre 4].
12
+
13
+ Les États de Tiahuanaco et Huari s'effondrent brusquement au XIIe siècle. À nouveau, le régionalisme prévaut dans un premier temps, puis de nouvelles tentatives d'intégration impérialistes ont lieu[Favre 5]. Ainsi, vers le milieu du XIIIe siècle, le peuple Chimú initie la création d'un nouvel empire, sur la côte nord du Pérou actuel, fondé sur l'aménagement hydraulique[Favre 6]. L'Empire Chimú s'étend le long de la côte jusqu'à l'actuelle frontière équatorienne, et il entre inévitablement en rivalité avec l'Empire inca, l'autre grand empire andin du XVe siècle, ce qui lui sera fatal[Favre 7].
14
+
15
+ Voir notamment la section La fondation du Cuzco et l'origine des Incas.
16
+
17
+ Différents témoignages ont été recueillis quant à l'origine des Incas. Selon la légende de Manco Capac et Mama Ocllo, les Incas descendent de Manco Capac. Plusieurs versions[2] de cette légende en font la création de Viracocha et de Inti, le dieu du soleil, le faisant naître près de Cuzco (légende de Pacaritambo[3]) ou sortir du lac Titicaca avec sa sœur-épouse Mama Ocllo, envoyés par Viracocha, le dieu créateur, pour apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui avait tout dévasté.
18
+
19
+ Selon cette dernière version, ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique en or de Manco s'enfonce totalement dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir : la terre de ce lieu serait suffisamment riche pour les accueillir[4]. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le « nombril » en quechua[5]. Manco Capac enseigna alors aux hommes l'agriculture et l'artisanat, et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage.
20
+
21
+ À l'heure actuelle, l'origine géographique des premiers Incas reste discutée, l'hypothèse communément admise étant qu'ils provenaient des rives du lac Titicaca, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Le rapprochement est souvent évoqué avec la civilisation méconnue de Tiahuanaco (en Bolivie). Les Incas seraient donc un groupe d'hommes menés par Manco Capac ; après une migration vers le nord, celui-ci s'allie avec quelques communautés quechuas pour déloger les habitants de la vallée de Cuzco. Ce sont dès lors tous les descendants de ces premiers colons ainsi que leurs alliés qui sont considérés comme Incas.
22
+
23
+ D'autres sources évoquent une origine amazonienne. La présence des incas en Amazonie est attestée par la découverte de la cité agricole inca de Mameria (en) par deux explorateurs franco-péruviens en 1979, Nicole et Herbert Cartagena, en compagnie du péruvien Goyo Tolédo. L'analyse d'un morceau de charbon trouvé à Mameria[6], effectuée par Grégory Deyermenjian, donne une datation de 1345 après JC, avec une plage d'erreur allant de 1240 à 1500 après JC. Cette datation laisse donc les deux hypothèses ouvertes d'une occupation Inca, ou Huari tardif (empire pré-Inca de culture Quechua). Toute la question est donc de savoir si cette cité de Mameria est antérieure ou postérieure à l'arrivée des Incas dans la vallée du Cuzco.
24
+
25
+ En parallèle, les ruines récemment trouvées par l'équipe franco-péruvienne Inka LLacta / P.E.P[7] en 2015 montrent une occupation probablement Huari à proximité de Mameria (cordillère du Toporake), dans la vallée Nord-Lacco et dans le parc du Megantoni.
26
+
27
+ D'autres sources argumentent l'hypothèse amazonienne de l'origine des Incas à partir de certaines parentés linguistiques :
28
+
29
+ « [...] certains traits, notamment la langue, laissent penser que les Incas seraient originaires de la forêt amazonienne, et que le groupe conduit par Manco Cápac aurait été composé de plusieurs lignages, unis par des liens de parenté[8]. »
30
+
31
+ Quoi qu'il en soit, la question demeure donc ouverte de l'origine des incas, ou plutôt de la localisation de l'ethnie Taipicala de Manco Cápac (dont les Incas sont la filiation directe) avant son arrivée dans la "Vallée sacrée".
32
+
33
+ À leur arrivée dans la région de Cuzco, les Incas ne sont qu'une tribu parmi d'autres dans une confédération locale, occupant dans un premier temps un rang subordonné[Favre 8]. Leur position de chefs militaires dans la confédération leur permet de gagner progressivement de l'influence lors des règnes successifs de Sinchi Roca, Lloque Yupanqui, Mayta Capac et Capac Yupanqui. Finalement, à la mort de Capac Yupanqui, Inca Roca s'empare du contrôle de la confédération[Favre 9].
34
+
35
+ Yahuar Huacac puis Viracocha Inca étendent la domination inca. Néanmoins, le territoire inca ne dépasse pas un rayon de 40 km autour de Cuzco[Favre 9]. En 1438, lors d'une guerre avec la tribu voisine des Chancas, Viracocha abandonne la capitale, mais son fils Pachacutec la défend avec succès et défait les Chancas. C'est le début de l'expansion extrêmement rapide de l'empire[Favre 10].
36
+
37
+ Le fils de Pachacutec, Tupac Yupanqui et son fils après lui, Huayna Capac, repoussent les frontières de l'empire du Chili au Sud de la Colombie. L'empire est à son apogée[Favre 11].
38
+
39
+ En 1532, 180 conquistadors espagnols débarquent et commencent la conquête de l'empire inca. Bien que peu nombreux face aux armées incas de plusieurs dizaines de milliers de soldats, cette conquête est très rapide[Favre 12]. Les historiens expliquent cela par une combinaison de plusieurs raisons : la guerre de succession consécutive à la mort de Huayna Capac en 1527, la rapide capture du nouvel empereur Atahualpa, la supériorité militaire des Espagnols, tant par leur armement (chevaux, armures en métal et armes à feu) que par leur stratégie, leur habileté diplomatique à soulever contre l'empire des tribus locales ainsi que l'assimilation par les Incas des Espagnols à des dieux annoncés par des prophéties.
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+ La conquête espagnole s'accompagne de nombreux pillages et de massacres. La colonisation qui s'ensuit engendre une catastrophe démographique majeure : la population de l'empire inca, estimée entre 12 et 15 millions de personnes avant la conquête, est d'environ 600 000 un siècle plus tard. L'exploitation des indigènes et leur manque de défenses immunitaires contre les maladies apportées par les Espagnols en sont les principales raisons[Itier 1].
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+ Prisonnier de Pizarro, Atahualpa lui donna tout son or en échange de sa libération. Pizarro prit l'or mais fit malgré cet accord exécuter l'empereur le 29 août 1533.
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+ Les Incas se rebelleront tout de même plusieurs fois, notamment en 1536 sous le commandement de Manco Inca. La ville de Vilcabamba devient le centre d'un noyau de résistance inca qui y subsistera jusqu'en 1572[Favre 13]. La résistance aura un sursaut aux XVIIe et XVIIIe siècles ; le plus important épisode sera celui de Túpac Amaru II en 1780, toujours avec l’objectif avorté de restaurer l’empire inca.
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+ La liste des empereurs incas s'appelle la capaccuna[9] (en quechua les plus puissants parmi les êtres humains).
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+ Avant Viracocha Inca les empereurs incas sont semi-légendaires et les dates de leurs règnes sont incertaines.
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+ Entre 1533 et 1572 une partie des fils de Huayna Capac se révolte contre les Espagnols et se réfugie dans la région de Vilcabamba. Leur emprise territoriale reste localisée aux alentours de ce centre de résistance.
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+ Après avoir formé pendant des siècles une puissance locale, quoiqu'en expansion régulière, les Incas rêvèrent d'un plus grand royaume. Ils allaient conquérir 780 000 km² en quelques générations. Vers 1400, ayant soumis leurs voisins, les rois incas mènent leurs premières conquêtes en dehors de la région de Cuzco. Vers 1470, poussant vers la côte, les Incas défont l'Empire chimu et emmènent avec eux de nombreux artisans de la puissance vaincue. Vers 1500, se tournant vers le sud, les Incas s'emparent d'un vaste territoire s'étendant jusqu'aux limites de la Patagonie. Vers 1532, lors d'une offensive finale le long des pentes orientales des Andes, les Incas pénètrent plus avant à l'intérieur du bassin de l'Amazone.
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+ Le Sapa Inca, chef suprême de l'empire, est avant tout un guerrier, et c'est un rapport très personnel qui le lie aux chefs locaux des tribus conquises. Ces relations sont souvent à établir à nouveau lors de chaque succession, ce qui amène parfois des guerres de reconquêtes[Itier 2].
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+ Ces liens ont une importance capitale dans la gestion des provinces côtières : au contraire des provinces andines, les Incas n'y créent en effet ni villes ni administration. Ces provinces en sont par ailleurs souvent déjà pourvues par héritage des civilisations précédentes. Les Incas se contentent de gouverner à distance en maintenant les élites locales[Itier 3].
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+ Dans les Andes, par contre, les Incas créent de véritables capitales provinciales. Si les liens personnels entre les chefs locaux et le Sapa Inca restent importants, une administration impériale est établie en parallèle. À la tête de ces provinces sont nommés des gouverneurs de provinces (tukriquq) représentant l'empereur localement. Ces gouverneurs sont entourés de fonctionnaires kipukamayoq qui procèdent au recensement de la population à l'aide des kipus[Itier 4]. Le recensement revêt en effet un rôle particulièrement important dans un État où les seuls tributs versés le sont sous forme de corvées[Favre 14].
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+
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+ La hiérarchie dans l'empire inca reprend l'organisation traditionnelle des communautés andines. L'Inca est à la fois chef de son clan et souverain de tout l'empire. L'organisation communautaire est à la base de la structure de l'empire. Dans de nombreux cas, l'Inca conquérant veille à ne pas bousculer l'organisation traditionnelle des populations à assimiler et laisse en place les autorités traditionnelles et leur confie des instructeurs du clan inca pour les informer des lois de l'empire et les instruire dans la religion officielle. Ces autorités locales étaient donc encadrées et rendaient comptes à des supérieurs hiérarchiques qui tous étaient membres du clan Inca.
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+ D'une manière générale, il existait trois classes : la classe laborieuse constituée des paysans et artisans, la classe de gouvernance locale et, au sommet, la classe dirigeante de souche inca qui tenait les rênes de l'empire. Cette classe dirigeante était organisée comme un clan ordinaire dont les membres étaient appelés aux plus hautes fonctions au sein de l'empire, qu'elles soient religieuses, militaires ou administratives.
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+ Cette société était donc fondée sur un système de castes et on ne pouvait que très difficilement et exceptionnellement changer de rang. Un individu de la classe laborieuse pouvait accéder à la classe dirigeante à la suite d'un exploit militaire ou grâce à quelque autre mérite. Il arrivait, dans un but politique, que des dirigeants coopératifs de peuples vaincus obtiennent des postes à responsabilités, souvent celui de Kurakas.
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+ Le groupe social de base est formé par la famille constituée des parents et des enfants célibataires. L'homme travaille aux champs, et pratique éventuellement de l'artisanat, tandis que la femme s'occupe de la cuisine et de l'entretien de la maison[Favre 15]. L'entraide entre familles est très fréquente, notamment au moment des récoltes. Les personnes invalides sont généralement soutenues par l'ensemble de la communauté[Favre 16].
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+ Les peuples des Andes sont répartis dans de nombreux villages situés sur des hauteurs. L'ensemble des familles, la plupart du temps liées par le sang, qui habitent un village forme un ayllu. Un chef (kuraka) dirige l'ayllu répartit les travaux collectifs et les terres. L'ayllu possède en effet des terres agricoles, distribuées par lots, ainsi que des pâturages, d'accès collectif[Favre 17].
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+ Les ayllus sont organisés en chefferies, regroupant plusieurs ayllus sous la domination de l'un d'entre eux. Les ayllus dépendants doivent verser un tribut de corvées à l'ayllu dominant. En échange, ce dernier doit maintenir des réserves pour pallier les mauvaises récoltes et subvenir à l'entretien des pauvres[Favre 18].
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+ Des chefferies forment à leur tour des groupes sous la domination de l'une d'entre elles. L'empire inca s'inscrit dans le même schéma, l'empereur étant le chef du groupe de chefferies constitutif de l'empire[Favre 19].
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+ Les conquêtes se faisaient soit pacifiquement, et alors les souverains conquis conservaient un certain pouvoir, soit par armes, et le peuple vaincu était en partie déplacé dans une région solidement acquise aux Incas et qui lui était souvent totalement étrangère. Des peuples soumis de longue date à l'empire venaient alors repeupler leurs terres. Ces déplacements de population furent très importants, notamment sous Tupa Yupanki et Huana Kapac[Favre 20].
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+ À la différence des Mayas, les Incas ne disposaient pas de système d'écriture proprement dit. Mais les quipus (voir ci-dessous la section consacrée à La question de l'« écriture » inca) constituaient une mémoire complexe d'informations de natures diverses dans l'Empire, et leur maîtrise nécessitait plusieurs années d'étude, se poursuivant toute la vie, un peu comme chez les scribes de l'Égypte antique :
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+
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+ « Le même manuscrit nous informe que l'interprétation des quipus [juridiques, indiquant "les peines prescrites pour chaque crime"] était une véritable science, nécessitant des études prolongées : [lors des séances du "Conseil des douze membres", le tribunal suprême de l'Empire], "pour savoir ce que disaient les lois, deux Indiens étaient choisis, ils ne quittaient jamais les quipus et ne cessaient de les étudier. Ils explicaient la signification de toutes choses et les études de ce genre se poursuivaient sans arrêt. La connaissance de ces questions pouvait se transmettre de génération en génération, car on sélectionnait de très jeunes garçons pour leur inculquer la science de toutes ces choses[10]". Rafaël Karsten[11]. »
80
+
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+ La vie des Incas est rythmée par quatre étapes principales. La première s'effectue vers deux ans : on fête le passage du bébé au statut d'enfant en effectuant la cérémonie de la première coupe de cheveux, que l'on garde ensuite précieusement[Itier 5].
82
+
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+ La deuxième constitue le passage de l'enfance à l'âge adulte, vers 14 ou 15 ans. Pour les garçons, le rite de passage qui y est associé est appelé warachikuy, la "mise du pagne", et comporte un jeûne et une série d'épreuves physiques. À cette occasion, on leur perce les oreilles pour y insérer les boucles propres à l'ethnie inca, on leur remet un pagne et on leur donne un nouveau nom. Le rituel féminin, le k'ikuchikuy, "première menstruation", est plus simple et comportait également une phase de jeûne[Itier 6].
84
+
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+ La troisième étape est celle du mariage, entre 20 et 25 ans pour les hommes et 16 à 20 ans pour les femmes. Le couple s'établit dans une nouvelle maison et bénéficie alors de tous les droits et devoirs. Parmi ces obligations se trouvent notamment celle de participer aux corvées collectives[Itier 7].
86
+
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+ Enfin, lors de la mort, les défunts sont placés dans des tours funéraires ou des abris rocheux plus simples. Ils sont parés de leurs plus beaux atours et de leurs outils du quotidien afin d'assurer leur subsistance dans l'au-delà[Itier 8].
88
+
89
+ Dans la plupart des cas, les Incas conservent les structures d'habitation des territoires conquis[Itier 9].
90
+
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+ Dans les terres hautes, ils construisent des capitales provinciales, mais la plupart des habitants habitent des villages de quelques centaines d'habitants. Chaque foyer y possède une cour bordée d'un muret en pierre dans laquelle se trouve un ou plusieurs bâtiments circulaires de 3 à 6 m de diamètre. Parmi ces bâtiments, il peut y avoir une cuisine, des chambres, des entrepôts... Les murs sont de pierre non taillée ou d'adobe, et les toits de chaume[Itier 9].
92
+
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+ Sur la côte, les maisons populaires sont en roseau et celles de l'aristocratie en pisé[Itier 10].
94
+
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+ Le bois étant rare, tant dans la montagne que sur la côte, les Incas n'ont pas de mobilier. La vaisselle est posée à même le sol et on mange par terre[Itier 11].
96
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97
+ Les paysans incas, comme leurs descendants péruviens actuels, prennent deux repas par jour (vers 8h et 16 ou 17h) et une légère collation vers midi. Il est la grande majorité du temps végétarien et composé de plantes et légumes bouillis dans une marmite. La viande, du lama ou de l'alpaga séché ou du cochon d'Inde rôti, est réservée aux jours de fêtes. Néanmoins, sur la côte, les poissons sont très consommés[Itier 12].
98
+
99
+ Le légume de base est la pomme de terre, qui peut être conservée pendant plus de cinq ans grâce à un processus de conservation complexe (qui comprend notamment l'exposition au gel et l'écrasement). Le maïs est également l'un des aliments de base, mais en plus grande quantité sur la côte que dans les Andes. Il est souvent utilisé pour produire de la bière légèrement alcoolisée[Itier 13].
100
+
101
+ Enfin, ils mastiquent des feuilles de coca pour ses vertus médicinales et son effet « coupe-faim »[Itier 14].
102
+
103
+ Les paysans incas portent tous des vêtements assez semblables. Il s'agit, pour les hommes, d'un pagne et d'une tunique sans manches auxquels on ajoute une cape lorsque les conditions climatiques ou cérémonielles l'exigent[Itier 15].
104
+
105
+ Les femmes, elles, portent une robe et une cape. Leur robe est constituée d'un simple morceau de tissu rectangulaire, enroulé autour d'elles et maintenu par une ceinture et deux fibules circulaires au niveau des épaules. La cape est elle accrochée via une épingle ou un nœud sur le devant. Leurs cheveux sont ceints d'un bandeau et elles portent généralement un voile léger pour s'abriter du soleil[Itier 15].
106
+
107
+ Les vêtements sont généralement noirs ou marron dans les hautes terres où ils sont faits de laine, et blancs sur la côte où le coton est principalement utilisé. Ils sont la plupart du temps faits d'une seule pièce, et non pas composés de différents morceaux cousus entre eux[Itier 15].
108
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109
+ Les vêtements étant assez comparables partout dans les Andes, les différences sociales s'expriment principalement au niveau de la qualité du tissu employé pour leur confection. Mais la coiffure masculine est également un autre moyen de différenciation : l'élite porte des cheveux très longs, alors que le peuple se rase court[Itier 15].
110
+
111
+ Les deux sexes portent aux pieds des sandales ou des mocassins. Ils arborent également des bijoux : les hommes portent notamment des ornements d'oreille cylindriques qui leur déforment les lobes, d'où leur surnom d'orejones ("oreillards") que leur donnent les Espagnols. Les femmes elles portent plutôt des colliers et des fibules[Itier 15].
112
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113
+ Le quotidien des paysans incas ne comporte que peu de divertissements, hormis ceux liés au travail en commun et aux cérémonies –– ces deux derniers cas sont en effet des occasions de fêtes. Le travail en commun s'effectue en chantant et est généralement accompagné d'un bon repas et de bière de maïs. De grandes battues sont organisées par le Sapa Inca tous les quatre ans[12] ; elles sont également l'occasion de festoyer et de consommer de la viande. Les cérémonies en l'honneur d'une divinité ou d'un haut personnage sont elles l'occasion de danser et de jouer de la musique[Itier 16].
114
+
115
+ Peu de jeux incas sont parvenus jusqu'à nous, mais la plupart des chroniqueurs rapportent l'existence d'un jeu de dé, la pichqa ("cinq" en quechua)[13]. Le dé pyramidal à cinq faces utilisé dans ce jeu servait aussi comme instrument de divination[Itier 16].
116
+
117
+ La colonisation espagnole et l'évangélisation catholique ont rapidement fait décliner les religions des Incas. Si certaines formes subsistent aujourd'hui notamment sous forme d'animisme, la plupart des informations que l'on possède à ce propos sont issues de témoignages indirects, plus ou moins biaisés. On possède par ailleurs très peu d'informations sur le système religieux en dehors des Andes, les populations ayant rapidement décliné avant même l'évangélisation[Itier 17].
118
+
119
+ En plus de la volonté d'imposer une religion d'état, l'héritage des civilisations précédentes et une longue histoire d'échanges et d'influence permettent aux populations andines une certaine unité religieuse. Certaines divinités sont ainsi communes à différents peuples, mais portent des noms différents[Itier 17].
120
+
121
+ Les ancêtres décédés occupent une place particulière dans les religions andines. Le fondateur d'un lignage est ainsi révéré, notamment pour avoir donné à son ayllu des terres. Ces fondateurs sont souvent semi-légendaires, ayant accompli des actes surnaturels et n'ayant pas de géniteurs humains. C'est ainsi le cas pour ceux de la tribu inca[Itier 18].
122
+
123
+ Les corps des défunts sont conservés, non pas embaumés mais laissés à se dessécher au vent sec des montagnes. Des offrandes leur sont offertes et elles sont promenées lors des cérémonies[Itier 18].
124
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125
+ (Voir notamment la section : Culte rendu aux Huacas)
126
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127
+ Si les Incas imposent le culte du Soleil, ils interdisent rarement l'exercice des croyances animistes préexistantes[Métraux 1]. Ainsi la plupart des peuples de l'empire, ainsi que les Incas eux-mêmes, accordent une grande importance à des fétiches (huacas)[Métraux 2]. En Quechua, le terme huaca peut désigner tout ce qui sort de l'ordinaire ; par extension, il désigne tout ce qui est susceptible de faire l'objet d'un culte dans le contexte animiste. Les huacas peuvent ainsi être des objets naturels (comme une montagne ou un rocher) ou artificiels (comme un bâtiment) auxquels on prête une puissance surnaturelle[Métraux 2].
128
+
129
+ Il existe des huacas partout sur le territoire inca, et on estime à plus de cinq cents leur nombre à Cuzco et ses environs[Métraux 2]. Ils reçoivent de nombreuses offrandes et on cherche à communiquer avec eux pour obtenir de l'aide ou des conseils[réf. nécessaire].
130
+
131
+ Dans les Andes, de nombreuses communautés se réclamaient originaires ou descendantes de tel lieu sacré, de telle étoile ou de tel animal. Les empereurs, descendants directs de Manco Capac, sont appelés Sapa Inca (littéralement "inca unique"; ou encore Intip churin: "fils du soleil", titre adopté par le neuvième empereur Pachacutec[14]). Ils sont vénérés comme des demi-dieux fils du soleil (Inti ou Tahuantinsuyu en quechua)[15]. L'inca roi donnait la loi d'une manière absolue, car il la recevait du Soleil, son père, et ne se trompait jamais; il résidait à Cuzco et transmettait directement ses ordres aux quatre incas, vice-rois des quatre parties de l'empire. Dans chacune de ces parties se trouvaient trois conseils: un pour la guerre, un pour la justice, un pour l'administration économique[16]. Pour leurs contemporains, les victoires militaires et la politique éclairée des souverains incas semblent confirmer cette origine merveilleuse. Les Incas imposent donc le culte du soleil comme culte officiel dans l'empire, mais l'idole solaire côtoie la myriade de divinités adorées dans l'empire. Il ne s'agit pas pour autant d'un culte monothéiste mais plutôt d'un animisme d'État[Métraux 1].
132
+
133
+ Pour instituer le culte, les Incas bâtissent des temples dédiés principalement au soleil. Le plus célèbre de tous est le Coricancha (enclos d'or en quechua), le temple du Soleil de Cuzco[Métraux 1].
134
+
135
+ Parallèlement au culte du soleil, les Incas reconnaissaient et adoraient plusieurs autres divinités. Le plus important d'entre eux est Viracocha, un dieu agricole responsable notamment de l'aménagement du sol – les techniques d'irrigations revêtant une importance particulière pour les peuples andins[Itier 19]. Le lien entre Viracocha et Inti, le soleil, n'est pas clairement établi. La subordination de l'un à l'autre est floue et dans certaines légendes ils semblent même interchangeables[Itier 19]. Après Viracocha, les Incas révéraient également l'Éclair, Inti Illapa le dieu du ciel, du tonnerre et de la foudre[Métraux 3].
136
+
137
+ L'Empire inca se composant d'une mosaïque de peuples qui n'ont pas forcément été détruits ou réduits en esclavage, certains cultes locaux ont pu perdurer sans pour autant que le peuple originaire de Cuzco ne les adopte. Le culte de Pachacamac en est un exemple : c'est un dieu de la côte centrale du Pérou dont les origines sont incertaines, mais dont le culte était en tout cas antérieur à celui de Viracocha. Le plus grand temple connu consacré à ce dieu s'appelle lui-même Pachacamac et remonte à l'époque de la culture Lima. Le culte serait probablement apparu entre l'an 300 et l'an 600. C'est cependant avec la culture Ishmay, civilisation locale qui se situait entre les fleuves Rimac et Lurin (1000-1450 apr. J.-C.), que le site de Pachacamac connaît son apogée[réf. nécessaire].
138
+
139
+ La divination tenait une place prépondérante dans la civilisation inca. Avant chaque action d'importance, on faisait appel à celle-ci et rien d'important ne pouvait être entrepris sans avoir auparavant consulté les auspices[Métraux 4]. La divination était utilisée aussi bien pour prédire le déroulement des batailles que pour punir un crime[Métraux 4].
140
+
141
+ Il existait plusieurs méthodes de divination : on pouvait observer des araignées se déplacer ou analyser la disposition que les feuilles de coca prennent sur une assiette plate[Métraux 4]. Des prophéties pouvaient être aussi faites à partir de l'étude des entrailles d'animaux sacrifiés, et notamment les poumons de lamas[Métraux 4].
142
+
143
+ Les prêtres vivaient dans tous les temples et autres sanctuaires religieux importants. Ils remplissaient les fonctions de devins, sorciers, et médecins. Le titre de prêtre en chef à Cuzco était Villac Umu. Marié, il était souvent un proche parent de l'Inca et son autorité était en concurrence avec ce dernier[Métraux 5].
144
+
145
+ Les « femmes choisies », appelées aclla (« vestales » ou pour les Espagnols « vierges du Soleil »), forment une institution à part entière. Choisies dès leur plus jeune âge, elles suivent une éducation particulière[Métraux 5]. Elles peuvent ensuite être choisies par le Sapa Inca comme concubines, ou données à de hauts fonctionnaires, ou même sacrifiées[Métraux 5]. Elles préparent les aliments cérémoniels et confectionnent des vêtements portés par l'Inca et les prêtres.
146
+
147
+ Les sacrifices et offrandes étaient quotidiens, dédiés aux dieux ou aux huacas.
148
+
149
+ À chaque occasion importante, on offrait un sacrifice. L'animal le plus utilisé était un lama, le choix des animaux sacrifiés étant soumis à des règles précises sur la couleur de la fourrure[Métraux 5].
150
+
151
+ Les sacrifices humains étaient relativement rares (à la différence des civilisations mésoaméricaines comme chez les mayas et les aztèques), et ne se faisaient que lors de périodes de grands changements ou de grands troubles, comme lors de l'avènement d'un nouvel Inca, ou lorsque l'Inca était malade, par exemple, et encore s'il mourait, ou encore lors de catastrophes naturelles (tremblement de terre, éruption volcanique...), risques de calamités (famine, épidémie, guerre[19]) ou éclipses de lune, de soleil[Métraux 5]. L'objectif était alors d'apaiser le ou les dieux irrités, dans une démarche rituelle d'expiation, ou dans une logique substitutive (une jeune victime est offerte pour régénérer les forces du Sapa Inca malade[20]). Ou bien il s'agissait « d'accroître le pouvoir surnaturel de divinités essentiellement propices et bienfaitrices de l'humanité[21] », ou encore « d'assurer des récoltes abondantes[22] ».
152
+
153
+ Les personnes, hommes, femmes ou enfants offerts en sacrifice devaient être en bonne condition physique et de parfaite constitution[Métraux 5]. À la différence des civilisations maya et aztèque, où les sacrifiés étaient le plus souvent des esclaves ou des prisonniers de guerre, chez les incas ils appartenaient à la bonne société cuzquénienne, ou à la noblesse des provinces conquises ; sélectionnés pour leur perfection physique parmi les classes dominantes, ceux-ci étaient amenés jusqu’à Cuzco et reçus par l’Inca, puis acheminés jusqu’au lieu du sacrifice[17] : « les enfants que les provinces livraient aux sanctuaires impériaux pour y être immolés faisaient partie du tribut auquel elles étaient astreintes[23] ». De même, parmi les jeunes filles choisies dans chaque province pour être femmes choisies (aclla-cuna), une partie était destinée à être sacrifiée[Métraux 5]. Comme le précise l’anthropologue Gabriela Recagno[17] :
154
+
155
+ « N’oublions pas qu’il s’agissait d’un système politique de domination. Dans les régions assujetties se déplaçait un représentant de l’Inca avec un enfant qui allait se transformer en un dieu : pour eux, il ne mourrait pas et allait pouvoir surveiller tout ce territoire du haut de la montagne. Il devenait un gardien du territoire, un être divinisé. Un système très bien rodé pour, à travers la religion et la peur, exercer une politique de domination par les sacrifices[17]. »
156
+
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+ Pendant le voyage, et en attendant le sacrifice, les futures victimes étaient donc très bien traités[Métraux 5], comme des dieux vivants. Avant la mise à mort, durant une période plus ou moins longue, le sacrifié buvait de la chicha (un alcool de maïs parfois très fort) pour atténuer la perception de ses sens[Métraux 5]. Après avoir été profondément sédaté, dans de nombreux cas, il était ensuite enterré vivant[Métraux 5]. Pour Gabriela Recagno, dans d'autres cas, au sommet, les enfants (par ailleurs épuisés par une marche de 1 600 kilomètres, engourdis par le froid, l'alcool ou d'autres drogues) s’endormaient sous l’effet de la basse pression jusqu’à mourir d’hypothermie[17]. Dans le cas de Juanita, il semble que la jeune fille, affaiblie par la montée, et elle aussi anesthésiée par le froid, la chicha et les feuilles de coca, ait été achevée par un violent coup sur la tête[24]. Pour honorer la jeune victime, les prêtres conduisaient des cérémonies qui l'accompagnaient tandis que son esprit quittait la terre.
158
+
159
+ C'est en effet ce type de rite qui fut par exemple utilisé pour calmer les dieux, lors d'une éruption volcanique à Arequipa il y a plus de 500 ans : cette jeune fille de douze ou treize ans, surnommée Juanita par les archéologues l'ayant retrouvée, fut sacrifiée au sommet du volcan Ampato. Elle appartenait à la haute noblesse de Cuzco comme en témoigne la richesse de ses parures. Un cortège cérémonial partit de Cuzco pour rejoindre Arequipa dans le seul but de ce sacrifice. Préservés par la glace, la jeune fille et les objets qui l'accompagnaient furent retrouvés presque intacts en 1995 et reposent désormais au musée Santuarios Andinos [sanctuaires andins] d'Arequipa[25],[24].
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+ Le même genre de rites est attesté dans d'autres sociétés précolombiennes d'Amérique du Sud, mais ne peut être comparé aux sacrifices de masse aztèques.
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+ La principale fête de l'empire était l'Inti Raymi ou (fête du soleil en quechua). Elle se déroulait le 21 juin, solstice d'hiver et jour le plus court dans l'hémisphère sud.
164
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+ Pour escorter l'Inca dans son voyage dans l'autre monde, deux de ses femmes, un serviteur et un guerrier étaient sacrifiés le jour de sa mort. Prétendument volontaires, ils étaient choisis dès leur plus jeune âge et enterrés vivants. Le corps de l'Inca, embaumé, était placé face au temple du soleil à Cuzco. Les obsèques duraient une année, pendant laquelle la population revêtait les insignes de l'Inca et chantait ses louanges, de façon continue le premier mois, puis tous les quinze jours, à chaque pleine et nouvelle lune[26].
166
+
167
+ En signe d'allégeance ou de véritable vénération, les peuples soumis par les Incas bâtissent dans leurs provinces de nombreux lieux de culte au soleil. Certains sont encore visibles de nos jours et témoignent de l'extension géographique du culte. Au Pérou se trouvent ainsi le temple de Coricancha à Cuzco, le temple Vilcashuaman et celui de Huascarán. En Bolivie, un temple du Soleil avait aussi été érigé sur l'Isla del Sol du lac Titicaca. À Caranqui, Équateur, se trouve un temple qui autrefois contenait des jarres pleines d'or et d'argent.
168
+
169
+ Le temple du Soleil de Cuzco, Coricancha, était le principal temple de l'empire. S'il était d'abord dédié au soleil, il servait aussi de lieu de culte à d'autres entités divines comme Mama Quilla, la Lune, et Illapa, divinité de la foudre, de l'éclair et du tonnerre.
170
+
171
+ Véritable saint des saints de l'empire, ce temple n'a pas subsisté aux ravages de la conquête. Il n'en reste aujourd'hui que quelques descriptions ainsi que quelques murs témoins de la splendeur de l'ouvrage. Il fut construit avec des pierres de taille s'ajustant parfaitement les unes dans les autres, sans ciment. Sa circonférence faisait plus de 365 mètres. À l'intérieur du temple trônait, entre autres trésors, un disque d'or représentant le Soleil ainsi qu'une représentation du panthéon Inca. Il s'y trouvait également un jardin sacré où tous les éléments de la nature étaient représentés sous la forme de statuettes entièrement en or, métal symbolique du soleil.
172
+
173
+ L'économie est fondée sur la gestion de la main-d'œuvre, sur l'échange d'énergie humaine, sur une sorte de collectivité du travail et nullement sur des échanges de biens ou sur une possession collective des biens. La richesse était liée non pas à la possession des biens mais à l'accès à la main-d'œuvre pour la production de la communauté. Le pauvre étant celui qui possède peu de liens de parenté.
174
+
175
+ Au sommet de l'organisation économique se trouve l'Inca qui se repose sur les organisations ethniques et leur économie de redistribution mais en gérant un système de redistribution à un niveau supérieur.
176
+
177
+ Le kuraka, le chef de l'ayllu, était chargé de la répartition des terres, qui se faisait sur un modèle de parts, entre chaque membre du village apte à travailler.
178
+
179
+ Les travaux agricoles étaient divisés en trois temps :
180
+
181
+ Un autre devoir de chaque membre de la communauté consistait à s'occuper des travaux collectifs (comme l'entretien des canaux d'irrigation). Ce système connaissait cependant des faiblesses : les kurakas abusaient parfois du système, s'enrichissaient et constituaient une nouvelle classe dont les privilèges étaient transmis par héritage.
182
+
183
+ Il y avait une redistribution au niveau local autour du groupe ethnique mais aussi une redistribution bien plus vaste, au niveau de l'empire. L'Inca s'en chargeait à partir des réserves. Pour opérer ce travail, on faisait appel à des mitas (transporteurs). L'empire organisait donc aussi la mita.
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+
185
+ La répartition des terres ethniques semblait liée à la redistribution, puisque chaque année, elle faisait l'objet d'un pacte ou d'une négociation. Grâce aux principes de la redistribution et de l'échange d'énergie humaine, les Incas purent entreprendre de nombreuses constructions, créer des greniers supplémentaires, un réseau de routes, des centres administratifs...
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+ [Voir aussi les sections : Irrigation, Cultures en terrasses, et Étagement de l'agriculture et implications sociales de l'article consacré à l'Empire inca].
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+ À cette époque, l'agriculture était essentiellement une agriculture de montagne. La pomme de terre « inventée » au Pérou et de nombreux autres tubercules étaient les aliments de base. Ces végétaux sont sensibles et, les récoltes ne pouvant être garanties, des techniques de conservation étaient développées pour faire face à d'éventuelles années difficiles. Le quinoa, une graine (et non une céréale), est plus facile à cultiver, il pousse jusqu'à 4 000 m d'altitude. Une autre culture était répandue : celle du maïs. Bien que très apprécié, les conditions particulières pour sa culture limitaient sa production et le maïs se trouvait souvent réservé aux offrandes ou réservé pour les fêtes. Pour développer cette culture, de nombreuses terrasses (les fameuses andenes) furent construites dont certaines perdurent jusqu'à nos jours. Les Incas installèrent des réseaux d'irrigation comprenant canaux et aqueducs.
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+
191
+ D'autres plantes étaient cultivées selon les régions : tomates, arachides, haricots, piments, ananas, cacao, etc. ainsi que la coca, très importante pour le peuple inca puisqu'elle était utilisée dans toutes les cérémonies.
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+ En ce qui concerne l'élevage, la viande et la laine provenaient essentiellement des lamas et des alpagas.
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+ La monnaie et l'impôt n'existaient pas. Le troc est le seul système d'échange.
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+ Les lamas servent pour le transport mais surtout pour le lait, la viande, la laine, le cuir et les occrements[Quoi ?].
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+ Les Incas étaient d'excellents architectes. Leurs constructions sont imposantes et ingénieuses, souvent orientées à des fins utilitaires. Le nombre de bâtiments et autres constructions réalisés est vraiment élevé. La forme trapézoïdale souvent donnée aux portes et fenêtres des temples permet à l'édifice de résister beaucoup mieux aux tremblements de terre, très fréquents dans ces régions. En s'installant à Cuzco, les espagnols ont d'ailleurs repris comme fondation de leurs bâtiments les restes des temples incas. Lors des nombreux séismes, les constructions ou fondations incas tenaient généralement mieux que les constructions espagnoles.
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200
+ Les Incas utilisaient divers styles architecturaux, mais le plus connu est sans conteste celui utilisé par exemple pour le temple du Soleil de Cuzco ainsi que beaucoup d'autres bâtiments d'importance : le matériau principal était la pierre mais ils n'utilisaient pas de mortier pour les joindre entre elles. De grandes pierres polygonales étaient alors utilisées, s'emboîtant parfaitement les unes dans les autres sans laisser le moindre espace vide. On peut voir encore de nos jours de nombreux exemples de cet art architectural, parmi lesquels Sacsayhuamán la forteresse de Cuzco, ou encore les impressionnantes ruines d'Ollantaytambo.
201
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202
+ Les Incas ont découvert le vermeil [réf. nécessaire]. Ce n'est pas un alliage, mais de l'argent recouvert d'or.
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204
+ Voir notamment sur ce sujet les sections : La musique, La légende du « Manchay Puitu » et La « musique Inca » et ses survivances sous le « palimpseste » du thème d’El Cóndor pasa, dans l'article El Cóndor pasa consacré à la pièce et à la musique éponyme.
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206
+ Les Incas étaient capables de voir les solstices ou équinoxes et leur calendrier à la fois lunaire et solaire leur permettait de gérer les cycles agricoles.
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208
+ Les mathématiques des Incas sont omniprésentes dans l'art inca, tel le tissage. Leur développement est expliqué par plusieurs facteurs, tels la géographie.
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210
+ La civilisation inca (1400-1530), s'étendait sur les actuels Pérou, Équateur, Bolivie, Chili, Argentine et au sud de la Colombie, avec une population d'environ 12 millions, dont plusieurs groupes ethniques et une vingtaine de langues[27]. Ne connaissant pas l'écriture au sens strict du terme[note 1], ils utilisaient des quipus pour « écrire » les statistiques de l'État. Un quipu est un encordage dont les cordes présentent trois types de nœuds symbolisant respectivement l'unité, la dizaine et la centaine[28].
211
+ Les Incas ont donc développé un système de numération positionnel en base 10, similaire à celui utilisé aujourd'hui.
212
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213
+ L'empire inca regroupait de nombreux peuples différents et jusqu'à plus de 700 micro-idiomes différents furent parlés sur son territoire[29]; les Incas auraient cependant imposé le quechua comme langue véhiculaire.
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215
+ L’aymara (ou parfois écrit : "aimara") est une langue vernaculaire qui a remplacé de nombreuses autres comme l'uru ou l'uchhumataqu de Bolivie.
216
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217
+ Selon Rodolfo Cerrón-Palomino (linguiste péruvien), un des principaux spécialistes de ces deux langues, ce n'est pas le quechua, mais bien l'aymara qui était la langue officielle et aussi la langue sacrée (voire langue liturgique) de l'empire inca. Le quechua quant à lui sera la lingua franca (ou langue véhiculaire) de l'empire, et la plus répandue.
218
+
219
+ Les variétés d'aymara forment une sous-famille linguistique avec les variétés de quechua. Aujourd’hui, l'aymara compte environ deux millions de locuteurs, essentiellement en Bolivie.
220
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221
+ Alors que l'empire inca était très structuré et bureaucratisé, l'écriture n'y a apparemment pas existé, tout au moins sous la forme de glyphes comme chez les Mayas et dans la plupart des civilisations mésoaméricaines précolombiennes[30].
222
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223
+ En revanche, un système de quipus a été mis en place. Le quipu est un message codé qui se présente sous la forme d'un écheveau de cordelettes nouées, rassemblées sur un seul cordon porteur horizontal; ces cordelettes présentent des nœuds de différentes sortes et diverses positions sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs, le tout selon un code précis et complexe, nécessitant à l'époque un long apprentissage, qui est seulement en partie déchiffré aujourd'hui.
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225
+ Les quipus relevaient donc d'abord d'une interprétation numérique (en base 10, comme on l'a vu). Ces quipus servaient aux statistiques de l'État : recensement très précis (nombre d'habitants par âge et par sexe), nombre d'animaux, état des stocks, tributs payés et dus des différents peuples, enregistrement de l'ensemble des entrées et sorties de marchandises des entrepôts de l'État, etc. Seuls les administrateurs connaissaient la clé des quipus : c'étaient les quipucamayocs[31].
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227
+ Mais les quipus revêtaient aussi probablement un sens narratif et qualitatif[32], voire langagier, qui les rapprochent des fonctions actuelles de l'écriture (peut-être comme une sorte de système idéographique singulier, puisque n'utilisant pas de signes écrits ou gravés)[33]. Cette thèse a déjà été affirmée, et sourcée chez les témoins oculaires de l'Empire inca au moment de la Conquista par l'ethno-anthropologue et archéologue finlandais Rafaël Karsten (es) (de l'Université d'Helsinki), dans les années 1950[34]. Elle a été reprise récemment par le grand spécialiste américain des quipus qu’est Gary Urton[35], ainsi que par l'ethnographe et anthropologue anglaise à la St Andrews University (Royaume-Uni) Sabine Hyland[36]. Il semblerait donc que les quipus, au-delà de leur valeur comptable[note 2], aient donné lieu à des sens divers : chronique historique et calendaire, recueil juridique de textes réglementaires et de lois[note 3], récits plus ou moins légendaires...
228
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+ Pour Rafaël Karsten, l'étymologie du mot quipu indique qu'ils servaient aussi en tant que calendriers : le mot serait de la même famille lexicale que le terme quilca ou quila qui signifie "mois". « Huaman Poma, il faut le remarquer, appelle les spécialistes des cordes nouées quilcacamayoc ou quila huata quipoc, ce qui signifie "ceux qui tiennent le compte des années lunaires". Quila huata, c'est l'année lunaire et quipoc (d'où dérive le substantif quipu) est un participe, tiré d'un verbe dont l'infinitif devait être quipuy (quipuna)[note 4] » [nouer et aussi compter]. On sait en tout cas que ce système de quipus était aussi utilisé par les dirigeants des provinces pour transmettre les nouvelles importantes à l'Inca[37]. Guamán Poma, cité par Karsten, n'entre pas dans les détails en ce qui concerne le système des quipus lui-même, mais souligne qu'on y enregistrait de telles connaissances, si précises et si détaillées, qu'ils lui donnaient l'impression de constituer une véritable écriture. « Du papier et de l'encre eussent été préférables, c'est vrai », ajoute-t-il. Mais il affirme en conclusion que « c'est par les quipus que tout l'empire était gouverné[note 5] ».
230
+
231
+ Enfin, pour l'archéologue suédois Erland Nordenskiöld, cité par Karsten, les quipus trouvés dans les tombes précolombiennes avaient une valeur magique associée au rituels funéraires incas :
232
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233
+ « Selon la théorie de Nordenskiöld, les quipus contenaient des nombres astronomiques de caractère magique et, à son avis, ils auraient été conçus comme "des énigmes pour les esprits". "Le mort recevait un quipu pour l’occuper et pour l’empêcher, peut-être par le moyen de nombres magiques, de sortir de sa tombe[38]." Rafaël Karsten[39]. »
234
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235
+ Les quipus auraient donc aussi servi à conserver la mémoire des grandes dates de l'Histoire de l'Empire, et à consigner certains récits, secrets religieux ou textes de loi. Mais ceux-ci restent indéchiffrables de nos jours, même si certains chercheurs tablent encore sur la possibilité de découvrir une sorte de "pierre de Rosette" hypothétique des quipus[note 6] permettant de révéler leur sens narratif caché[32],[33],[40]; quipus langagiers toujours mystérieux donc, contrairement aux quipus de statistiques dont les valeurs numériques sont aujourd'hui bien connues[note 7].
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+ Les récentes découvertes de Ruth Shady sur le site de Caral ont démontré que les quipus étaient connus par les civilisations précolombiennes il y a près de 4 500 ans[41].
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+ En 1954, l'expédition Marquette, avec à sa tête Jean Raspail et Guy Morance.
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+ Il est à noter un point important concernant la dénomination Inca. En effet, si ce terme est communément admis comme se rapportant à la civilisation inca, il ne faut pas oublier qu'à la base l'Inca représente le chef du gouvernement et du clergé, c'est-à-dire la personne la plus importante dans cette société après les dieux. L'ethnie dominante était celle des Quechuas, et leur chef était l'Inca. C'est un peu comme si l'on nommait les russes, les tsars. Le tsar était le titre du souverain, pas celui du peuple[réf. nécessaire].
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
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+ La queue, appelée aussi appendice caudal, est un appendice que possèdent la plupart des vertébrés. Elle s'involue et persiste sous la forme d'un reliquat chez les hominoïdes (dont l'Homme), des amphibiens anoures et gymnophiones et quelques poissons (poisson-lune). Elle s'attache au niveau des hanches des animaux, et est située après l'anus.
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+ Du point de vue de l’anatomie, la queue est le prolongement de la colonne vertébrale et correspond à l’ensemble des vertèbres caudales libres situées après le bassin.
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+ La queue est le prolongement de la colonne vertébrale, et est généralement composée de vertèbres plus ou moins mobiles et parfois soudées entre elles. Le record dans le monde animal actuel est détenu par le pangolin et le Tégu commun qui ont 50 vertèbres caudales[2], mais un reptile préhistorique comme le Diplodocus avait une queue encore plus longue, composée d'environ 80 vertèbres caudales[3].
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+ La queue chez les tétrapodes (amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères) correspond à la régionalisation du squelette axial. Chez les poissons et les tétrapodes marins, la queue intervient dans la propulsion aquatique. Avec la sortie des eaux, la queue garde une fonction dans la locomotion (cas des oiseaux) et en acquiert de nouvelles (communication, préhension, équilibre, défense)[4].
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+ On parle fréquemment de « queue » chez les oiseaux pour désigner l'ensemble des plumes du postérieur de ces animaux appelées rectrices. Ces plumes sont en général mobiles et aident aux manœuvres de vol. Anatomiquement parlant, les oiseaux ont une queue très raccourcie comprenant quatre vertèbres caudales libres et les trois ou quatre dernières vertèbres soudées en un seul os, le pygostyle[5].
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+ La queue des reptiles est généralement bien développée, et a plusieurs usages selon l'espèce. Chez les crocodiliens, elle sert principalement d'organe de propulsion dans l'eau, et est aplatie verticalement. Les iguanes et les varans l'utilisent pour se défendre (à la manière d'un fouet), mais aussi pour grimper et nager. Elle peut également servir de balancier pour garder l'équilibre durant la course ou les sauts, ainsi que de réserve de graisse. Certains reptiles ont la capacité de perdre une partie de leur queue volontairement, phénomène appelé autotomie.
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+ Du point de vue morphologique, la queue conique des serpents est peu distincte du tronc mais peut se repérer car elle est située après la fente cloacale. Du point de vue anatomique, la colonne vertébrale est constituée de vertèbres troncales auxquelles sont attachées une paire de côtes. Ces côtes sont absentes ou limitées aux premières vertèbres caudales[6].
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21
+ La présence ou l’absence de queue est un caractère de diagnose pour distinguer les deux principaux ordres modernes d'amphibiens : les anoures (littéralement « sans queue » : grenouilles et crapauds), les urodèles (littéralement « à queue visible » : tritons et salamandres).
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+ Au cours de l'évolution, la queue des mammifères, plus ou moins longue et flexible selon l'espèce a acquis des fonctions différentes, de préhension (chez certains singes), équilibre et d'aide au saut (kangourou), de nageoire (chez les mammifères marins) et de « chasse-mouche »[7] (notamment pour les animaux vivant dans les savanes et les zones humides qui doivent de jour comme de nuit supporter les attaques de moustiques (vecteurs de parasites) de mouches tsé-tsé, de mouches parasites, etc.).
24
+ Cette dernière fonction est importante pour les grands herbivores (girafes, les zèbres, les vaches, etc.) qui doivent passer de longues heures aux mêmes endroits pour se nourrir et ne peuvent donc par fuir les nuages d'insectes qui parfois les attaquent. Les chercheurs en biomécanique ont récemment montré que la queue est un déflecteur et une arme efficaces[7]. Des vidéos ont par exemple permis de montrer que pour 6 espèces de mammifères les queues se déplacent différemment dès l'arrivée d'insectes, trois fois plus vite que s'il s'agissait d'un pendule gravitationnel. La pointe de la queue peut dans ce cas s'orienter et acquérir une vitesse différente du reste de la queue[7].
25
+
26
+ Les embryons humains possèdent une queue qui fait environ un sixième de leur taille. Pendant le développement de l'embryon en fœtus, la queue se résorbe dans le corps en croissance. Ce développement d'une queue est en fait chez l'homme une structure vestigiale. Dans des cas assez rares un enfant naît porteur d'une « queue molle », qui ne contient aucune vertèbre, mais seulement des vaisseaux sanguins, des muscles, et des nerfs, bien qu'un très petit nombre de cas documentés fassent état de queues contenant du cartilage ou jusqu'à cinq vertèbres. Les techniques modernes permettent aux médecins d'éliminer cette queue à la naissance. La plus longue queue humaine attestée a appartenu à un garçon de douze ans qui vivait dans l'ancienne Indochine française ; elle mesurait 22,9 cm. Un nommé Chandre Oram[8],[9], né en Inde, est célèbre pour sa queue qui faisait 33 cm, mais on pense qu'il ne s'agissait pas d'une vraie queue mais d'un cas de spina bifida.
27
+
28
+ Les humains possèdent un os caudal – le coccyx – fixé au bassin, là où d'autres mammifères ont une queue. Cet os caudal est constitué de vertèbres soudées, quatre habituellement, à l'extrémité de la colonne vertébrale. Il ne dépasse pas à l'extérieur, mais a une fonction anatomique : c'est un point d'attache pour des muscles comme le gluteus maximus.
29
+
30
+ Le terme queue désigne également l'appendice de certains arthropodes, comme les scorpions ou les crevettes. Bien qu'ils aient une apparence caudale, ces appendices ne sont pas de véritables queues car ils n'ont pas de vertèbres caudales.
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32
+ Les prolongements filiformes au bas de chacune des ailes postérieures des imagos des lépidoptères, c'est-à-dire des papillons, de la famille des Papilionidae sont appelés, d'une manière impropre, « queue ».
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+ La plupart des vertébrés possèdent une queue plus ou moins développée. Malgré tout, certains n'en possèdent qu'à l'état embryonnaire, comme l'homme, le gorille, le capybara ou encore certains mammifères marins.
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+ La taille, la mobilité et la force de la queue varient selon les espèces.
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+ Chez certaines espèces, la queue est préhensile et permet de s'accrocher aux branches pour aider aux déplacements (chez certains singes et certains geckos). Chez d'autres espèces, la queue participe à l'équilibre du corps (les félins et les kangourous par exemple) ou à la motricité (chez les crocodiles, la queue aide à la nage).
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+ Chez certains reptiles (en particulier les lézards), la queue peut être séparée du corps volontairement (autotomie) comme mécanisme de défense. Des muscles spécialisés permettent de séparer les vertèbres selon des lignes de découpe pré-déterminées. La queue continue d'être agitée de spasmes, occupant le prédateur pendant que le reptile prend la fuite. La queue peut en général repousser, mais cette capacité peut être partielle ou limitée.
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+ Chez d'autres animaux et plus particulièrement chez les oiseaux, elle est un ornement de séduction sexuel comme chez le paon et chez d'autres espèces un simple caractère sexuel secondaire comme chez les tortues marines.
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+ Chez certains animaux comme les poissons et les mammifères marins, elle est appelée nageoire caudale (ou palette pour les mammifères) et leur permet de se propulser dans l'eau.
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+ La queue, appelée aussi appendice caudal, est un appendice que possèdent la plupart des vertébrés. Elle s'involue et persiste sous la forme d'un reliquat chez les hominoïdes (dont l'Homme), des amphibiens anoures et gymnophiones et quelques poissons (poisson-lune). Elle s'attache au niveau des hanches des animaux, et est située après l'anus.
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+ Du point de vue de l’anatomie, la queue est le prolongement de la colonne vertébrale et correspond à l’ensemble des vertèbres caudales libres situées après le bassin.
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+ La queue est le prolongement de la colonne vertébrale, et est généralement composée de vertèbres plus ou moins mobiles et parfois soudées entre elles. Le record dans le monde animal actuel est détenu par le pangolin et le Tégu commun qui ont 50 vertèbres caudales[2], mais un reptile préhistorique comme le Diplodocus avait une queue encore plus longue, composée d'environ 80 vertèbres caudales[3].
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+ La queue chez les tétrapodes (amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères) correspond à la régionalisation du squelette axial. Chez les poissons et les tétrapodes marins, la queue intervient dans la propulsion aquatique. Avec la sortie des eaux, la queue garde une fonction dans la locomotion (cas des oiseaux) et en acquiert de nouvelles (communication, préhension, équilibre, défense)[4].
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+ On parle fréquemment de « queue » chez les oiseaux pour désigner l'ensemble des plumes du postérieur de ces animaux appelées rectrices. Ces plumes sont en général mobiles et aident aux manœuvres de vol. Anatomiquement parlant, les oiseaux ont une queue très raccourcie comprenant quatre vertèbres caudales libres et les trois ou quatre dernières vertèbres soudées en un seul os, le pygostyle[5].
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+ La queue des reptiles est généralement bien développée, et a plusieurs usages selon l'espèce. Chez les crocodiliens, elle sert principalement d'organe de propulsion dans l'eau, et est aplatie verticalement. Les iguanes et les varans l'utilisent pour se défendre (à la manière d'un fouet), mais aussi pour grimper et nager. Elle peut également servir de balancier pour garder l'équilibre durant la course ou les sauts, ainsi que de réserve de graisse. Certains reptiles ont la capacité de perdre une partie de leur queue volontairement, phénomène appelé autotomie.
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+ Du point de vue morphologique, la queue conique des serpents est peu distincte du tronc mais peut se repérer car elle est située après la fente cloacale. Du point de vue anatomique, la colonne vertébrale est constituée de vertèbres troncales auxquelles sont attachées une paire de côtes. Ces côtes sont absentes ou limitées aux premières vertèbres caudales[6].
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+ La présence ou l’absence de queue est un caractère de diagnose pour distinguer les deux principaux ordres modernes d'amphibiens : les anoures (littéralement « sans queue » : grenouilles et crapauds), les urodèles (littéralement « à queue visible » : tritons et salamandres).
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+ Au cours de l'évolution, la queue des mammifères, plus ou moins longue et flexible selon l'espèce a acquis des fonctions différentes, de préhension (chez certains singes), équilibre et d'aide au saut (kangourou), de nageoire (chez les mammifères marins) et de « chasse-mouche »[7] (notamment pour les animaux vivant dans les savanes et les zones humides qui doivent de jour comme de nuit supporter les attaques de moustiques (vecteurs de parasites) de mouches tsé-tsé, de mouches parasites, etc.).
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+ Cette dernière fonction est importante pour les grands herbivores (girafes, les zèbres, les vaches, etc.) qui doivent passer de longues heures aux mêmes endroits pour se nourrir et ne peuvent donc par fuir les nuages d'insectes qui parfois les attaquent. Les chercheurs en biomécanique ont récemment montré que la queue est un déflecteur et une arme efficaces[7]. Des vidéos ont par exemple permis de montrer que pour 6 espèces de mammifères les queues se déplacent différemment dès l'arrivée d'insectes, trois fois plus vite que s'il s'agissait d'un pendule gravitationnel. La pointe de la queue peut dans ce cas s'orienter et acquérir une vitesse différente du reste de la queue[7].
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+ Les embryons humains possèdent une queue qui fait environ un sixième de leur taille. Pendant le développement de l'embryon en fœtus, la queue se résorbe dans le corps en croissance. Ce développement d'une queue est en fait chez l'homme une structure vestigiale. Dans des cas assez rares un enfant naît porteur d'une « queue molle », qui ne contient aucune vertèbre, mais seulement des vaisseaux sanguins, des muscles, et des nerfs, bien qu'un très petit nombre de cas documentés fassent état de queues contenant du cartilage ou jusqu'à cinq vertèbres. Les techniques modernes permettent aux médecins d'éliminer cette queue à la naissance. La plus longue queue humaine attestée a appartenu à un garçon de douze ans qui vivait dans l'ancienne Indochine française ; elle mesurait 22,9 cm. Un nommé Chandre Oram[8],[9], né en Inde, est célèbre pour sa queue qui faisait 33 cm, mais on pense qu'il ne s'agissait pas d'une vraie queue mais d'un cas de spina bifida.
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+ Les humains possèdent un os caudal – le coccyx – fixé au bassin, là où d'autres mammifères ont une queue. Cet os caudal est constitué de vertèbres soudées, quatre habituellement, à l'extrémité de la colonne vertébrale. Il ne dépasse pas à l'extérieur, mais a une fonction anatomique : c'est un point d'attache pour des muscles comme le gluteus maximus.
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+ Le terme queue désigne également l'appendice de certains arthropodes, comme les scorpions ou les crevettes. Bien qu'ils aient une apparence caudale, ces appendices ne sont pas de véritables queues car ils n'ont pas de vertèbres caudales.
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+ Les prolongements filiformes au bas de chacune des ailes postérieures des imagos des lépidoptères, c'est-à-dire des papillons, de la famille des Papilionidae sont appelés, d'une manière impropre, « queue ».
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+ La plupart des vertébrés possèdent une queue plus ou moins développée. Malgré tout, certains n'en possèdent qu'à l'état embryonnaire, comme l'homme, le gorille, le capybara ou encore certains mammifères marins.
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+ La taille, la mobilité et la force de la queue varient selon les espèces.
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+ Chez certaines espèces, la queue est préhensile et permet de s'accrocher aux branches pour aider aux déplacements (chez certains singes et certains geckos). Chez d'autres espèces, la queue participe à l'équilibre du corps (les félins et les kangourous par exemple) ou à la motricité (chez les crocodiles, la queue aide à la nage).
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+ Chez certains reptiles (en particulier les lézards), la queue peut être séparée du corps volontairement (autotomie) comme mécanisme de défense. Des muscles spécialisés permettent de séparer les vertèbres selon des lignes de découpe pré-déterminées. La queue continue d'être agitée de spasmes, occupant le prédateur pendant que le reptile prend la fuite. La queue peut en général repousser, mais cette capacité peut être partielle ou limitée.
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+ Chez certains animaux comme les poissons et les mammifères marins, elle est appelée nageoire caudale (ou palette pour les mammifères) et leur permet de se propulser dans l'eau.
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+ L'adolescence (du latin adolescere : « grandir ») est une phase du développement humain physique et mental qui se produit pendant la période de la vie humaine s'étendant de la puberté jusqu'à l'âge adulte. Les critères de définition de l'adolescence ont varié au fil de l'histoire. L'entrée dans l'adolescence est généralement marquée par les changements biologiques déclenchés par des changements hormonaux de la puberté, et sa durée sur le plan social est liée au degré de dépendance financière envers les parents. L'adolescence se termine habituellement par l'atteinte de la majorité civile, variable selon les pays.
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+ Sur le plan biologique, l'organisation mondiale de la santé définit les adolescents comme étant les jeunes de 10 à 19 ans mais selon d'autres scientifiques la période transitoire entre l'enfance et l'âge adulte pourrait aller jusqu'à 25 ans. Durant la période allant de la majorité à l'âge de 25 ans, on parle toutefois très rarement d'adolescents mais plutôt de « jeunes adultes »[1],[2].
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+ L'adolescence est un des âges de la vie décrits dans des écrits très anciens. Les âges de la vie sont souvent présents dans la littérature médiévale mais ils varient beaucoup, de trois à 12 étapes, le nombre de sept est le plus souvent utilisé au Moyen Âge tardif. Les premiers âges de la vie distinguent alors[3] :
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+ Au Moyen Âge, en Occident, les jeunes à 14 ans quittent leur foyer pour aller en apprentissage ou pour aller servir dans d'autres maisons. Or au XIXe siècle, avec l'industrialisation, des proportions de plus en plus grandes d'adolescents restent au domicile familial et vont travailler pour soutenir financièrement leur famille, jusqu'à l'âge de leur mariage. Au XXe siècle, les progrès dans la protection des enfants et des jeunes, la mise en place de scolarité obligatoire et l'augmentation de la durée de scolarisation ont consolidé ce phénomène : les jeunes restent désormais au domicile familial de longues années après la fin de leur enfance. Sur le plan social et psychologique, ce phénomène place les adolescents dans une situation nouvelle, celle de dépendance financière envers leurs parents (rendue possible par la baisse de la natalité et la hausse de la qualité de la vie avec des logements plus spacieux en particulier). Toute la dynamique familiale en est modifiée[4]. L'adolescence pose alors de nouveaux problèmes et en particulier de nouveaux types de conflits ou de relations avec les parents et avec les frères et sœurs plus jeunes[5].
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+ Au début du XXIe siècle, la dépendance parentale typique de l'adolescence continue de se prolonger, l'entrée dans les responsabilités adultes est plus tardive, tandis que le début de la puberté est plus précoce, sous l'effet d'une amélioration de la nutrition et des progrès médicaux. Ainsi, la durée de l'adolescence se prolonge et l'âge de la fin de l'adolescence est sujet à débat[6].
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+
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+ À quel âge commence l'adolescence et à quel âge se termine-t-elle ? Les limites d'âge correspondant à l'adolescence sont en partie arbitraires. C'est également le cas pour la question de la définition des âges de l'enfance ou de l'âge adulte. Ces limites sont fixées par des facteurs biologiques et sociaux. La définition de l'adolescence a ainsi varié selon les époques et les changements sociaux et physiques observés chez les enfants et jeunes adultes[6],[7].
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+
13
+ Au début du XXe siècle, G. Stanley Hall définit l'adolescence comme la période de développement allant de 14 à 24 ans dans son traité sur l'adolescence[8]. Une cinquantaine d'années après, l'organisation mondiale de la santé définit l'adolescence comme la tranche d'âge des 10 à 19 ans inclus[9],[10]. La Convention des droits de l'enfant des Nations Unies définit l'enfance comme la période allant de la naissance à 18 ans et l'adolescence comme la période allant de 10 à 19 ans[7]. En parallèle, les Nations unies parlent aussi de la catégorie jeunesse, à partir de 1985, sans définir cependant les âges auxquels correspond cette période de vie[11],[7]. Ainsi, un jeune de 16 ans peut-il être un enfant, un adolescent et un jeune, car ces périodes se recouvrent en partie[7].
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+ Le début de l'adolescence est plus clairement défini que sa fin. Le début de l'adolescence est marqué par le début de la puberté, processus biologique enclenché par des hormones provoquant l'adrénarche (entre 6 et 9 ans), la poussée de croissance et la gonadarche. Ce calendrier varie cependant beaucoup d'une personne à une autre, selon les régions du monde et selon les sexes[6]. Le processus pubertaire commence plus tôt chez la fille que chez le garçon.
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+
17
+ Chez les filles, le début de la puberté (développement mammaire) s'observe généralement entre 8,5 et 13,3 ans[12]. La pilosité pubienne apparait dans les mois qui suivent, suivie par la pilosité axillaire. Les premières règles surviennent en moyenne 2 à 2,5 ans après le début de la puberté, soit vers 12,5 à 13 ans (extrêmes 10 et 15 ans)[12].
18
+
19
+ Chez les garçons, le début (développement des testicules) s'observe entre 10 et 15 ans, la pilosité pubienne apparait quelques mois plus tard et l'axillaire un an après la pubienne[12].
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+
21
+ En dehors de ces limites, on parle de puberté précoce (avant 8 ans chez la fille, et avant 10 ans chez le garçon) et de puberté tardive ou retardée (absence de début de sein après 13 ans chez la fille, et de développement de testicule après 15 ans chez le garçon)[12],[13].
22
+
23
+ La puberté démarre plus tôt dans les sociétés ou régions où la nutrition et les services de santé sont adéquats, comparées aux régions les plus pauvres[14],[15].
24
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25
+ En Europe, de 1850 à 2000, l'âge d'apparition des règles chez les filles a été réduit de 4 ans dans la plupart des pays industrialisés. En Chine, une réduction de 4,5 ans est observée ces 25 dernières années (données de 2018)[6]. Le début de la puberté peut donc être considéré comme arrivant vers l'âge de 10 ans en moyenne, bien que les jeunes à cet âge soient encore considérés comme des enfants[6].
26
+
27
+ L'adolescence n'est pas seulement un changement dans la maturation sexuelle. De nombreux autres changements prennent place, suite aux changements hormonaux : physiologiques, psychologiques, sociaux[16]. Ces aspects sont également pris en considération dans les définitions de l'adolescence et dans les débats sur l'âge correspondant à l'adolescence. Sur un plan social, la dépendance financière envers les parents s'est prolongée dans la seconde moitié du XXe siècle. De même, le mariage et la parentalité, autrefois marqueurs de l'entrée dans la vie adulte ont été également repoussés de plusieurs années à la fin du XXe siècle et la cohabitation, y compris homosexuelle, est devenue de mieux en mieux acceptée socialement. La fin de l'adolescence est donc plus difficile à définir et fait l'objet de débats[6].
28
+
29
+ Ainsi les lois vis-à -vis des enfants ont pour objectif de les protéger (par exemple, interdire la consommation d'alcool avant un certain âge) et d'accorder des privilèges à partir d'un certain âge (comme le droit de voter). Dans de nombreux pays, la majorité, l'âge auquel sont autorisées certaines activités considérées comme le privilège des adultes, peuvent alors différer en fonction des activités en question, à savoir, si ces activités protègent l'enfant contre des dangers ou lui accordent de nouveaux privilèges pour lui permettre de gagner en indépendance. Au Japon, par exemple, l'âge de vote a été réduit passant de 20 ans à 18 ans en 2016, cependant l'âge légal autorisé pour acheter de l'alcool est resté inchangé (20 ans)[6].
30
+
31
+ Selon d'autres définitions, l'adolescence s'étendrait de 10 à 24 ans[17],[18],[19]. Celles-ci s'appuient sur des arguments sociaux et médicaux, dont le fait que les connaissances médicales ont mis en évidence que le corps continue de maturer jusqu'à l'âge d'environ 25 ans et en particulier les zones préfrontales du cerveau impliquées dans le contrôle des émotions et la planification des comportements[20],[21]. Ce changement permettrait aux jeunes adultes de 18-24 ans, souvent encore dépendants à cet âge, de bénéficier de meilleures conditions de protections médicales et sociales[6].
32
+
33
+ En 2016, la population mondiale des adolescents (10 à 24 ans inclus) est évaluée à 1,8 milliard, la plus large population adolescente que le monde ait jamais connu[22]. En 2015, utilisant des critères d'âge différents (10 à 19 ans), l'Organisation Mondiale de la Santé évalue le nombre d'adolescents à 1,2 milliard, soit une personne sur six[23].
34
+
35
+ La puberté est un phénomène enclenché par le système endocrinien et procède en deux étapes : l'adrénarche (maturation des glandes surrénales) et la gonadarche quelques années plus tard (la maturation des glandes sexuelles)[24].
36
+
37
+ Une étape majeure de la puberté pour les hommes est la sémenarche: la première éjaculation, qui se produit, en moyenne, vers 13 ans[25],[24]. Pour les femmes, c'est la ménarche : l'apparition de la menstruation, qui se produit, en moyenne, entre 12 et 13 ans[26],[27],[28],[29]. Cependant, les changements physiques et hormonaux commencent avant cet événement, vers l'âge de 8 ans lorsque les glandes surrénales produisent des taux d'hormones androgènes de plus en plus élevés et le développement se poursuit alors progressivement[29],[30].
38
+
39
+ Ainsi, les seins de la jeune fille sont au stade 3 de l'échelle de Tanner lorsque les premières règles sont observées[29]. L'échelle de Tanner décrit les modifications physiques des caractères sexuels secondaires qui ont lieu pendant la puberté et décrites par les cinq stades de Tanner nommés d'après le pédiatre britannique James Tanner qui a mis au point le système de catégorisation.
40
+
41
+ Les caractéristiques sexuelles primaires sont celles qui sont directement liées aux organes du système reproducteur[24].
42
+
43
+ Les changements dans les caractéristiques sexuelles secondaires comprennent tous les changements qui ne sont pas directement liés à la reproduction sexuelle. Chez les garçons, ces changements impliquent l'apparition de poils pubiens, de pilosité sur le visage et le corps, la mue de la voix, la rugosité de la peau autour de la partie supérieure des bras et des cuisses, et un développement accru des glandes sudoripares. Chez les femmes, les changements sexuels secondaires sont le développement des seins, l'élargissement des hanches, le développement de pilosité du pubis et des aisselles[24].
44
+
45
+ Le garçon et la fille peuvent connaître l'acné, qui correspond à la sécrétion de sébum par le corps, suite aux processus hormonaux.
46
+
47
+ Les changements hormonaux peuvent aussi expliquer en partie l'émotivité accrue et les changements d'humeur des adolescents, comme la détresse, l'hostilité, ou des symptômes de dépression qui augmentent au fur et à mesure que la puberté progresse[24].
48
+
49
+ La poussée de croissance est une augmentation rapide de la hauteur et de poids au cours de la puberté, résultant de la diffusion simultanée d'hormones de croissance, des hormones thyroïdiennes, et les androgènes.
50
+
51
+ La poussée de croissance commence chez les filles entre 9 ans et demi et 14 ans et demi (vers 10 ans en moyenne) et dure deux années. Elle commence plus tard pour les garçons, vers 10 et 16 ans (avec une moyenne de 12 ou 13 ans). Pour cette raison, les filles ont tendance à être plus grandes et plus fortes que les garçons entre 11 et 13 ans[31].
52
+
53
+ Au cours du pic de vitesse de croissance (le moment où la croissance est la plus rapide), les adolescents grandissent à un taux de croissance à peu près identique à celle d'un très jeune enfant : environ 10.3 cm pour les jeunes hommes et 9 cm pour les jeunes filles sur un an[32].
54
+
55
+ Les filles ont généralement atteint leur développement physique vers les âges de 15–17 ans, alors que les garçons terminent leur puberté vers 16–17 ans[33]. Toute augmentation de la taille au-delà de la période post-pubertaire est rare.
56
+
57
+ L'accélération de la croissance dans les différentes parties du corps se produit à des moments différents, mais pour tous les adolescents, l'ordre de la séquence est assez régulier. En premier lieu se développent les extrémités (la tête, les mains et les pieds), suivies des bras et des jambes, puis le torse et les épaules[34]. Cette croissance non uniforme est une des raisons pour lesquelles un corps d'adolescent peut sembler mal proportionné.
58
+
59
+ À la fin de la puberté, les extrémités des os longs se ferment au cours du processus appelé épiphyse. Il peut y avoir des différences ethniques dans ces changements squelettiques, ce qui peut expliquer des risques différents de développer de l'ostéoporose ou de souffrir de fractures osseuses au cours du vieillissement[35].
60
+
61
+ Une autre série d'importants changements physiques au cours de la puberté concerne la distribution de la graisse corporelle et la masse musculaire. Les adolescents font également l'expérience d'une augmentation significative du poids[36]. Le gain de poids pendant l'adolescence constitue près de la moitié de son poids corporel adulte. Les jeunes, adolescents ou jeunes adultes, peuvent continuer à gagner en croissance musculaire naturelle, même après la puberté.
62
+
63
+ Ce processus est différent pour les femmes et les hommes. Avant la puberté, il n'y a presque pas de différence entre les sexes concernant la répartition de la graisse et des muscles. Au cours de la puberté, les garçons prennent de la masse musculaire beaucoup plus vite que les filles, bien que les deux sexes fassent l'expérience d'un rapide développement musculaire. Si les deux sexes voient leur graisse corporelle augmenter, l'augmentation est beaucoup plus importante pour les filles. L'augmentation de la masse graisseuse pour les filles débute dans les années qui précèdent la puberté. Le rapport entre les muscles et la graisse chez les garçons post-pubères est d'environ trois sur un, alors que pour les filles, il est d'environ cinq sur quatre. Cette différence pourrait expliquer en partie les différences entre les sexes en performance sportive[37].
64
+
65
+ Le développement pubertaire affecte également les systèmes circulatoire et respiratoire : le cœur et les poumons de l'adolescent augmentent en taille et en capacité. Ces changements conduisent à une augmentation de la force et de la tolérance à l'exercice physique. Les différences sexuelles sont apparentes car les hommes ont tendance à développer de « plus grands cœur et poumons, une plus haute pression artérielle systolique, une fréquence cardiaque au repos plus basse, une plus grande capacité de transport de l'oxygène dans le sang, un plus grand pouvoir de neutralisation des produits chimiques issus de l'exercice musculaire, des taux plus élevés d'hémoglobine et plus de globules rouges »[38].
66
+
67
+ Des facteurs culturels ou environnementaux peuvent influencer certaines de ces différences observées. Par exemple, il a été observé que des filles réduisent leur activité physique d'environ 50 % pendant la pré adolescence[39],[40]. Elles sont plus à risque que les garçons de recevoir une nutrition inadéquate qui, souvent, le manque de micronutriments importants, tels que le fer[41].
68
+
69
+ Globalement, dans tous les pays, riches comme pauvres, la première cause de mortalité des adolescents n'est pas infectieuse mais a des origines sociales, évitables et accidentelles[42],[43],[23]. Une revue de question des études de 1985 à 2004 incluant les adolescents et jeunes adultes de 10 à 25 ans indique qu'à l'échelle mondiale, les premières causes de mortalité sont les blessures involontaires, suivies des homicides, guerres et violences interpersonnelles[42]. En 2015, la première cause de décès des adolescents sur le plan mondial est l'accident de la circulation[23].
70
+
71
+ En 2009, une étude considérant les données mondiales sur le sujet indique que les blessures volontaires et involontaires sont responsables de deux morts sur cinq chez les jeunes. La mortalité est beaucoup plus élevée dans les pays pauvres : en 2004, sur un total de 2,6 millions de décès chez des adolescents et jeunes adultes (10 à 24 ans), 97 % des décès touchent l'Afrique Subsaharienne et l'Asie du Sud-Est[44]. Cette étude indique que, sur le plan mondial, chez les filles, la maternité est responsable d'une large part des décès (15 %) du fait des complications de grossesse, avortements ou accouchements. Le SIDA et la tuberculose sont responsables de 11 % des décès globalement. Chez les jeunes hommes, les accidents de la route expliquent 15 % des décès (6 % chez les femmes), la violence 12 %. Le suicide est responsable de 6 % des décès[44].
72
+
73
+ Au Québec, les accidents de la route représentent la première cause de mortalité des personnes de 15 à 24 ans[43]. Le suicide est la seconde cause de mortalité des 15-19 ans au Québec (213 morts en 2005 par exemple)[43]. Le suicide des jeunes touche trois fois plus les garçons que les filles, il touche cinq à sept fois plus les jeunes issus de nations « Premières Nations » en particulier les Inuits, et il touche beaucoup plus les régions peu peuplées que les régions urbaines[43].
74
+
75
+ Selon une enquête de l'Organisation Mondiale de la Santé menée en 2000, une large majorité des adolescents se considèrent en bonne santé dans les pays occidentaux[45],[46]. Cependant, bon nombre d'entre eux souffrent de maux de tête, de dos, d'estomac, de nervosité, de fatigue, et se sentent seuls ou déprimés[45].
76
+
77
+ Les problèmes de santé à l'adolescence diffèrent grandement de ceux de la petite enfance. Il s'agit moins de combattre les maladies infectieuses que de soigner ou prévenir les blessures et les comportements à risque[47].
78
+
79
+ Le manque de sommeil est un problème très répandu chez les adolescents : la durée du sommeil et la qualité du sommeil sont affectées[48],[49]. Ce phénomène peut entraîner des troubles d'insomnie dans la vie adulte. Chez l'adolescent, le manque de sommeil augmente les troubles scolaires en diminuant la motivation, l'attention et en augmentant l'irritabilité. La somnolence est à l'origine de nombreux accidents de la route chez les 16–29 ans[50].
80
+
81
+ Les troubles du sommeil de l'adolescent sont dus aux activités du soir, mais aussi à des rythmes biologiques qui changent pendant l'adolescence : la mélatonine est sécrétée plus tard dans la nuit après la puberté[50].
82
+
83
+ L'obésité et l'embonpoint sont des principaux risques de malnutrition touchant l'adolescent. L'épidémie d'obésité progresse et est associée à de nombreuses maladies, et en particulier l'augmentation du diabète de type II à des âges de plus en plus jeunes[51]. Les déficits en micronutriments, appelés parfois la « faim cachée » ou « faim invisible », affectent également beaucoup de jeunes. Elle a pour origine une nutrition trop pauvre en fruits et légumes et trop riches en produits gras et glucides, ou parfois peut résulter d'habitudes alimentaires excluant certains groupes d'aliments (comme le végétalisme).
84
+
85
+ Des troubles du comportement alimentaire liés aux préoccupations avec l'image corporelle et l'insatisfaction de son image corporelle peuvent s'installer durant l'adolescence et peuvent mener à l'anorexie mentale ou de la boulimie[52].
86
+
87
+ Les comportements à risque (la conduite sur la route, la consommation d'alcool et de drogues, la violence, les rapports sexuels non protégés, etc.) sont les premières causes de mortalité des adolescents dans le monde. Le sentiment de solitude et la dépression constituent également un facteur de risque important, les suicides constituant également une cause élevée de décès[23].
88
+
89
+ Le début de l'adolescence est marqué par la puberté sous l'effet des hormones, mais la fin de l'adolescence n'est pas clairement définie (variable selon les sociétés et les cultures, et selon les individus). L'adolescence connaît de grands changements dont les conséquences sont d'ordre affectif et cognitif, sous l'effet d'une triple maturation (physique ou hormonale, psychologique et sociale). Ces maturations peuvent être décalées : un adolescent mûr physiquement peut garder un comportement d'enfant, des petites filles sous pression familiale ou sociale se comportent comme des adultes, un jeune physiquement et psychologiquement mature peut ne pas parvenir à son autonomie pour des raisons socio-économiques[53].
90
+
91
+ La pensée de l'adolescent se transforme : il devient capable de raisonner de manière plus abstraite et plus complexe ce qui permet à son jugement moral de progresser énormément. L'adolescent possède ainsi des outils mentaux qui lui permettent de faire des choix et un sens critique qui l'amène parfois à remettre en cause les lois ou règles adultes. Les pulsions sexuelles deviennent de plus en plus fréquentes et intenses. Les relations avec ses pairs prennent une grande importance. Cependant, l'adolescence est aussi marquée par un sentiment d'invulnérabilité qui augmente les conduites à risque et peut exposer l'adolescent à de nouveaux dangers[54].
92
+
93
+ Ces changements sont le plus souvent paradoxaux, ressentis comme positifs et négatifs à la fois. L'autonomie implique la menace de se perdre, la nécessité de faire des choix implique des renoncements. De même la mise à distance des parents demande en même temps la nécessité de leur affection. La recherche de proximité avec d'autres adolescents peut s'accompagner d'un sentiment de solitude en leur compagnie[53].
94
+
95
+ Cf. Psychologie de l'adolescent, relations amoureuses ou l'article en anglais sur la Sexualité à l'adolescence (en).
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+ Certaines caractéristiques du développement de l'adolescent sont plus ancrées dans la culture que dans la biologie humaine ou dans les structures cognitives. La culture est définie comme « l'héritage symbolique et comportemental reçu du passé qui fournit un cadre communautaire à ce qui est valorisé »[55]. La culture est apprise et socialement partagée et touche tous les aspects de la vie d'une personne[56]. Les responsabilités sociales, l'expression sexuelle, ou encore les croyances, sont des exemples de ce qui peut varier en fonction de la culture.
98
+
99
+ En outre, les caractéristiques distinctives de la jeunesse, comme l'habillement, la musique, l'utilisation des médias, l'emploi, l'art, la nourriture et les boissons, les loisirs et la langue parlée et écrite, tout cela constitue une culture jeune.
100
+
101
+ La culture n'est pas seulement liée à la nation ou l'ethnie. De nombreuses cultures, ou sous-cultures, sont présentes à l'intérieur d'un pays et d'un groupe ethnique. Pour éviter l'ethnocentrisme, les chercheurs doivent veiller à ne pas définir le rôle de la culture dans l'adolescence en fonction de leurs propres biais culturels[57].
102
+
103
+ Le mode de vie d'un adolescent dans une culture donnée est profondément influencé par les rôles et les responsabilités qu'il est supposé doit assumer, en particulier ses responsabilités familiales. Par exemple, on attend des adolescents qu'ils contribuent de manière significative aux tâches ménagères et responsabilités familiales dans certaines cultures[58]. Les tâches ménagères peuvent être décrites selon qu'elles concernent l'individu lui-même ou la famille. Ces tâches diffèrent non seulement selon les cultures, mais selon les âges de l'adolescent, et selon les familles[59]. Des recherches montrent que la participation de l'adolescent aux tâches et routines familiales a une influence positive sur le développement de l'adolescent, le sentiment d'estime de soi, et les soins et le souci des autres[58].
104
+
105
+ Certaines cultures attendent aussi des adolescents la participation aux responsabilités financières. Selon des spécialistes de l'économie familiale et de l'éducation financière, les adolescents développent de bonnes habiletés à gérer leurs argent par la pratique de l'épargne de la dépense et par la planification de futurs objectifs économiques[60]. Les différences entre les familles dans la répartition des responsabilités financières ou de l'octroi d'argent de poche peut être le reflet de différences dans les conditions sociales, les processus intrafamiliaux, qui eux-mêmes sont influencés par les normes et les valeurs culturelles, ainsi que par le secteur commercial et l'économie de marché d'une société donnée[61]. Par exemple, dans de nombreux pays en développement, il est commun, pour des raisons économiques, que l'adolescent doive quitter l'école et commencer à travailler[62].
106
+
107
+ L'adolescence marque le début de l'entrée dans la vie active pour de nombreux jeunes ; toutefois, le nombre d'adolescents dans la population active baisse avec l'augmentation de l'accessibilité et de la perception de l'importance de l'enseignement supérieur. Par exemple, en Chine, 50 % des jeunes de 16 ans étaient employés en 1980, mais cette proportion a baissé pour atteindre 25 % en 1990[63].
108
+
109
+ La quantité de temps que les adolescents passent sur le travail et les activités de loisirs varie grandement d'une culture à une autre en fonction des normes et attentes culturelles, ainsi que de divers facteurs socio-économiques. Les adolescents américains passent moins de temps à l'école ou au travail et plus de temps dans des activités de loisirs (sports, rencontres, prendre soin de leur apparence, etc.) que ne le font les adolescents dans de nombreux autres pays[64].
110
+
111
+ Sur les questions juridiques, un statut adapté à l'adolescence, peu débattu en France mais existant dans de nombreux pays, est la Pré-majorité.
112
+
113
+ En raison de nouvelles technologies apparues au cours des années 2000 et 2010, les adolescents ont accès à des médias de plus en plus nombreux avec l'utilisation des ordinateurs, des téléphones portables, des jeux vidéo, en plus de médias nés au XXe siècle (baladeur, télévision). Il s'agit de médias basés sur écran et certains auteurs parlent de « culture de l'écran »[65],[66].
114
+
115
+ En France, une enquête menée en 1997 indique que tous les enfants et adolescents regardent fréquemment la télévision quel que soit leur âge, bien que les adolescents de 15/17 ans la regardent plus longuement (en soirée). À partir de 12 ans, les jeunes écoutent beaucoup plus de musique (cassettes, CD, radio, etc) ; l'intérêt pour la musique et le temps passé à écouter de la musique augmentent encore à 15/17 ans : 72 % des 15/17 ans écoutent des CD ou cassettes quotidiennement et la musique vient en tête des sujets qui les intéressent le plus et dont ils discutent le plus avec leurs amis. Les jeux vidéo voient une utilisation maximale durant les jeunes années adolescentes (21 % d'utilisation quotidienne chez les 9/11 ans, 22 % chez les 12/14 ans) et semblent décliner ensuite (12 % chez les 15/17 ans). Les 15/17 ans diffèrent des plus jeunes adolescents quant à l'importance de leur communication avec leurs pairs : les rencontres, les sorties, les appels téléphoniques, les messages, prennent beaucoup d'importance. À cet âge, la lecture de livres diminue au profit de la lecture de magazines[66].
116
+
117
+ Le résultat le plus consensuel dans la recherche est que l'utilisation d'Internet encourage la sédentarité ce qui a un effet négatif sur l'activité physique des adolescents[67],[68]. La sédentarité est liée au temps passé sur internet ; or la sédentarité de l'adolescent est associée au surpoids ainsi qu'à des problèmes mentaux, en particulier la dépression[69].
118
+
119
+ Les adolescents sont exposés à des taux croissants d'images de marketing, par de multiples médias (journaux, télévision, internet). Or les campagnes de marketing ainsi que les industries du loisir exposent surtout des représentations idéalisées (et souvent irréalistes) de la beauté. Cette surexposition est à l'origine d'une forte montée de l'insatisfaction avec sa propre image, son apparence : l'insatisfaction corporelle. Chez les adolescents, l'insatisfaction corporelle est souvent associée au poids, à une faible estime de soi, et des régimes alimentaires ou choix alimentaires atypiques. Bien que la pression sociale et médiatique soit plus forte concernant l'apparence des filles, les garçons sont également touchés négativement par ces images de corps idéalisés[70],[71].
120
+
121
+ L'effet des médias sur l'insatisfaction corporelle chez les adolescents est très étudiée par les scientifiques. Une méta-analyse de 77 études indique que les effets négatifs de l'exposition aux médias sur l'image de soi chez la femme sont significatifs et de tailles faible à modérée[72].
122
+
123
+ De manière générale les adolescents sont de plus en plus connectés à Internet et ont accès à de nombreuses sources d’information différentes. Mais ils n’ont pas toujours une utilisation experte des moteurs de recherche et des réseaux sociaux : certains d'entre eux ont tendance à consulter en priorité l’information qui a été mise en avant par les algorithmes des moteurs de recherche ou qui a été la plus vue, la plus partagée sur les réseaux sociaux[73]. Face à la prolifération de la désinformation sur le web, il devient essentiel de développer leurs compétences en matière de recherche et de vérification de l’information et de les sensibiliser à l'esprit critique.
124
+
125
+ Dans les années 2000, les sites de réseau social ont proliféré. Une grande proportion des adolescents les utilisent régulièrement. En 2012 aux États-Unis, une enquête sur 251 lycées rapporte que 73 % des 12-17 ans déclarent avoir au moins un profil sur un réseau social[74]. 68 % des adolescents envoient des messages tous les jours ; 51 % visitent un site de réseau social quotidiennement et 11 % envoient ou reçoivent un tweet au moins une fois tous les jours. De nombreux adolescents ont une activité lourde : 23 % utilisent au moins deux différents types de médias sociaux chaque jour[75].
126
+
127
+ L'utilisation des technologies de réseau et de communication électronique affecte les adolescents dans leur développement social. Une revue de question conclut en 2015 que « les adolescents manquent de stratégies pour faire face à la cyberintimidation, qui est toujours associée à un risque accru de dépression »[76].
128
+
129
+ Certaines recherches suggèrent qu'il existe aussi des aspects positifs à la communication sur Internet : elle rapproche les amis et est bénéfique aux adolescents socialement anxieux pour qui l'interaction en ligne est plus facile que l'interaction face-à-face[77].
130
+
131
+ Une étude sur six pays européens suggère que ce sont surtout les plus jeunes adolescents qui sont à risque de développer des problèmes mentaux par un usage trop intensif des réseaux sociaux, tandis que les adolescents plus âgés sont plus susceptibles de profiter des bénéfices de ces réseaux sur leur socialisation[78].
132
+
133
+ Une définition large de l'adolescence est le passage de l'enfance à l'âge adulte (en). Selon Hogan & Pierre (1986), cette transition peut inclure des marqueurs tels que la sortie de l'école, le démarrage d'un travail à temps plein, de départ du domicile familial, l'accès à une sexualité plus épanouie, à une vie de couple (avec ou sans mariage), le fait de devenir parent. La durée de cette transition varie selon la culture et la classe sociale : de quelques années dans les pays pauvres à une décennie voire plus dans les classes moyennes et supérieures des pays riches. Mais ailleurs, la transition est plus courte.
134
+
135
+ Les religions et leurs coutumes marquent souvent l'entrée dans l'âge de la maturité par des cérémonies et rites de passage. Dans certaines sociétés, les cérémonies d'initiation sont accompagnées par des marques physiques, changement de vêtements, tatouages ou scarifications. Souvent, les rites sont uniquement symboliques et les cérémonies sont l'occasion de célébrations dans la famille élargie et dans la communauté religieuse.
136
+
137
+ Guan Li (en) (Confucianisme, Chine).
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+ Ji Li (en) (Confucianisme, Chine).
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+ Seijin shiki (Shintoïsme, Japon).
142
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143
+ Okuyi (en) en Afrique centrale.
144
+
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+ Confirmation (Catholique).
146
+
147
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
148
+
149
+ Cette transition peut être marquée par des traditions locales autour de l'âge de quinze ou seize ans : la Quinceañeras ou « Fête des quinze ans » dans des pays d'Amérique Latine et dans les Caraïbes), les Sweet Sixteen (fête des seize ans en Amérique du nord), les bals des débutantes, etc. Les régions du nord de l'Europe ont développé des cérémonies non religieuses de passage à l'âge adulte (en), comme la Jungendweihe en Allemagne (à treize ans), ou des camps de jeunesse.
150
+
151
+ Les bals de promotion, les anniversaires (à l'âge de la majorité ou à vingt ans) revêtent aussi une importance spéciale et font souvent l'objet de célébrations.
152
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+ Quinceañera (Amérique Latine).
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155
+ Jugendweihe (en) (Allemagne de l'est).
156
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+ Arbre de mai (France).
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+
159
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
160
+
161
+ L'ONU reconnait aux adolescents (moins de 18 ans) des vulnérabilités particulières et le besoin d'accès à différents services de santé et d’éducation et de différents services sociaux,adaptés à leur âge et à leurs problèmes.
162
+
163
+ Ce droit est explicitement inclus dans les droits de l'Homme [79],[80]et selon l'OMS qui a publié plusieurs guides et recommandations à ce sujet[81],[82], en 2019 que « en réalité, ni les dispensateurs de ces services ni les systèmes dans lesquels ils travaillent ne sont généralement organisés pour pourvoir aux besoins et faire appliquer les droits des adolescents ». Les efforts pour renforcer « les compétences et l’empathie des enseignants, des agents de santé, des travailleurs sociaux et d’autres personnes » dans ce domaine sont à intensifier. Les normes et traditions communautaires ont des effets importants sur la santé des adolescentes qui nécessite souvent de « promouvoir des mesures progressives et socialement favorables », or, souvent note l'OMS « notamment pour ce qui est de la santé sexuelle et reproductive des adolescents, les normes et les traditions sont un obstacle, et non une aide ». Ainsi des rôles inégaux aux deux sexes, des normes sociales encourageant des « pratiques traditionnelles préjudiciables comme les mutilations sexuelles féminines, les normes qui admettent la violence à l'encontre des femmes et des filles, les normes qui éludent le sujet de la sexualité et de la reproduction, et les normes qui sont hostiles à la prestation des services d’éducation à la sexualité et de santé sexuelle et reproductive ». Pour venir à bout de ces freins, l'OMS a publié en 2019 des recommandations mise à jour, relatives aux « à la santé et aux droits des adolescents en matière de sexualité et de reproduction »[83].
164
+
165
+ L'OMS a demandé en 2017 une accélération des mesures prises en faveur des adolescents[84] et rappelle en 2019 que tout être humain, à l'âge de l'adolescence en particulier a droit - outre à une réponse aux besoins vitaux et à l'éducation générale - à :
166
+
167
+ Selon l'OMS, dans la plupart des pays, la loi impose désormais des actions sanitaires et sociales accessibles à tous les adolescents, et le droit international et national oblige théoriquement les autorités à s’en acquitter, avec une obligation de moyens et/ou de résultats ; c'est-à-dire que ces autorités doivent fournir les moyens humains, matériels et financiers nécessaires à la formulation, à l'application et à l'évaluation des stratégies permettant le respect des droits des enfants et adolescents, incluant le droit à l'éducation, et parfois - uniquement dans certains pays - le droit à une éducation complète à la sexualité et à la santé sexuelle). Ce droit reste en 2019 selon l'OMS « l’exception et non la règle », en raison d'obstacles encore fréquents tels que le manque de moyens dédiés dans les pays en guerre, en crise ou en situation de grande pauvreté. Parfois un manque de législation est en cause, ou l'existence de lois contradictoires (ex : souvent le ministère chargé de la santé a obligation d'informer et de fournir les services nécessaire en matière de contraception à toute personnes en âge de procréer, mais une autre loi impose un consentement parental pour la fourniture de services de santé aux mineurs. Le consentement parental entrave l'accès des adolescents à l'information et aux services de prévention, de dépistage de MST, vaccination, et de contraception auxquels ils ont droit, en les exposant aux maladies sexuellement transmissible (VIH notamment), aux grossesses non-désirées, à des violences sexuelles. La stigmatisation sociale reste aussi un frein puissant à l'accès à des formes d'aide efficaces, à la justice et même aux soins suite aux viols, incestes, violence entre partenaires intimes et en cas d'IST. Même quand la loi donne des droits aux adolescents, des préjugés chez des agents chargés de la police, de la justice, de la santé santé conduisent encore parfois à un refus de protéger, ou de dispenser des soins ou des services tels que la contraception ou l’avortement médicalisé, ou simplement des actions d’information sur la contraception (notamment à des adolescentes non-mariées). Des préjugés raciaux ou socio-religieux conduisent parfois à ce que des agents de santé soient menacés s'ils mettent en œuvre les droits des enfants et adolescents. Même quand l'éducation sexuelle fait officiellement partie du programme scolaire, les enseignants eux-mêmes manquent souvent d’une formation adaptée aux « stratégies d’animation participative » et aux « méthodes positives dénuées de jugements de valeur », ainsi qu'à un matériel pédagogique de qualité pour l’éducation complète à la sexualité, et de nombreux adolescent(e)s non scolarisé(es), lisant mal, handicapés[105] ou n'ayant pas accès à l'école et/ou à l'information, or ce sont souvent ceux qui risquent le plus.
168
+
169
+ Il existe en outre parfois des tabous, des exceptions ou des refus d'appliquer les lois (par exemple pour l’âge du mariage, ou permettant l’avortement médicalisé par exemple). Des préjugés existent aussi chez les parents ; en particulier ils pensent très souvent qu'une éducation complète à la sexualité encouragera les adolescents à avoir des rapports sexuels plus précoces ou plus à risque (et pour cette raison les programmes d'éducation sexuelle sont souvent édulcoré ou limité par rapport aux recommandations internationales) ; or toutes les enquêtes et études scientifiques montrent que l'information sexuelle complète accroît nullement ni lactivité sexuelle, ni les comportements sexuels à risque pas plus que le taux d’infection par le VIH ou d'autres maladies sexuellement transmissibles[85],[106],[107]
170
+ . L'OMS encourage la diffusion de cette information afin que les adolescents aient accès aux informations dont ils ont besoin et à une éducation à la sexualité « complètes, exactes et adaptées à leur âge »[85],[108],[109].
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Mise en garde médicale
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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5
+ La cécité est une déficience visuelle totale. Le terme cécité vient du latin classique caecitas « perte de la vue »[1]. La cécité est un handicap qui touche un grand nombre d'êtres humains dans le monde. On qualifie une personne atteinte de cécité de personne aveugle.
6
+
7
+ Cette absence de la vue peut avoir de multiples causes et conséquences. Par exemple, la vie sociale est compliquée par le handicap ; la santé et le sommeil sont affectés par une perturbation de la production de la mélatonine (hormone du sommeil et du cycle nycthéméral)[2].
8
+
9
+ Au cours de l'Histoire, l'aveugle a suscité tantôt l'effroi et la perplexité et tantôt l'admiration (comme Béla II de Hongrie, Enrico Dandolo, Jean l'Aveugle ou Jan Žižka).
10
+
11
+ La prévalence de la cécité au Moyen Âge est probablement proche de celle des pays du tiers-monde actuel soit 1 %, avec, comme principales causes la maladie, l'accident, la mutilation ou le châtiment pénal de l'aveuglement[3].
12
+
13
+ Le théâtre ou les fabliaux tournent parfois l'aveugle en dérision. Les aveugles restent vivre dans leurs familles, deviennent mendiants, vivent d’expédients, partent en pèlerinage en quête de guérison ou sont parfois pris en charge par les institutions charitables : maison-Dieu, aumôneries, aveugleries (fondations spécialisées), hospice des Quinze-Vingts fondé vers 1260 par Saint Louis qui manifeste une compassion et une fraternité envers les aveugles.
14
+
15
+ Au XVIIe siècle, l'image de l'aveugle est toujours confondue avec celle du pauvre et de tous les autres exclus dont on se défie et qui sont menacés de « grand renfermement ». Au XVIIIe siècle, une nouvelle technique d'opération de la cataracte (extraction et non plus enfoncement du cristallin par Charles Saint-Yves ou Jacques Daviel) améliore la condition des aveugles atteints de cette maladie de l'œil[4]. C’est la publication par Diderot, le 9 juin 1749, de sa « Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient », ouvrage évoquant notamment le mathématicien aveugle Nicholas Saunderson, qui va changer l’image des aveugles dans la société. La musicienne autrichienne aveugle Maria Theresia von Paradis[réf. nécessaire], lors d'une tournée à Paris, aide Valentin Haüy (« le père et apôtre des aveugles »[réf. nécessaire]) à fonder la première école pour aveugles qui ouvre en 1786, l’institution des Enfants Aveugles qui vise à éduquer les aveugles de toute condition sociale. Louis Braille, élève à l'Institution royale des jeunes aveugles, s'inspirant de la sonographie inventée par Barbier de La Serre, met au point en 1825 le système d’écriture tactile à points saillants (nommé ensuite le braille en hommage à son inventeur) qui permet l'accès total à la lecture et l'écriture et ainsi à la citoyenneté[5].
16
+
17
+ L'aveugle est celui qui est privé de ses yeux (ab oculis) ou celui qui est privé de la vue. À ce sens strict de privation totale on fait correspondre une privation partielle.
18
+
19
+ Ainsi, dans le sens réglementaire français, la cécité commence dès que l'acuité est inférieure à 1/20.
20
+ Il peut donc s'agir de sujets aveugles au sens strict (sujets n'ayant aucune perception visuelle) que de sujets ne pouvant être considérés ni comme des aveugles, car ils ont une acuité chiffrable et un certain potentiel visuel, ni comme des malvoyants, car cette acuité est inférieure à 1/20.
21
+
22
+ De même, une personne est considérée comme malvoyante si elle a en dessous de 3/10 d'acuité visuelle du meilleur œil après correction. Ce seuil varie selon les pays et les provinces. Au Québec par exemple, on considère qu'une personne ayant une acuité visuelle inférieure à 6/21 est atteinte d'une déficience visuelle.
23
+
24
+ Certains utilisent parfois l’expression « non voyant » en lieu et place du mot aveugle. Cet usage est contesté, notamment par les principales associations de déficients visuels (qui ont pour la plupart le mot « aveugle » dans leur dénomination) ; elles considèrent en effet que cela relève de l’hypocrisie ou du « politiquement correct ».
25
+
26
+ Le terme de cécité est aussi employé pour désigner la condition neurologique qui résulte d'une destruction partielle ou totale des aires visuelles du cerveau. Suivant le site de la lésion, le patient peut perdre certaines facultés visuelles.
27
+
28
+ La cécité corticale totale résulte d'une destruction du cortex visuel bilatéral. Les personnes atteintes de cette forme de cécité sont parfois sujettes au phénomène de vision aveugle (blindsight), qui se traduit par une incapacité totale pour le patient à percevoir les informations visuelles qui lui parviennent alors que tout le système visuel périphérique est en parfait état de fonctionnement. Une exploration fonctionnelle plus fine montre alors que certaines facultés de vision peuvent être préservées sans que le patient lui-même en ait conscience. Par exemple, le patient peut ajuster sa main pour attraper un objet alors même qu'il rapporte lui-même ne rien percevoir.
29
+
30
+ Une cécité partielle peut être le résultat d'une destruction plus restreinte des territoires visuels. Le patient souffre alors d'un scotome, il est incapable de percevoir les informations visuelles en provenance de cette région de l'espace car la zone qui traitait cette région a été détruite.
31
+
32
+ On utilise aussi le terme cécité dans l'expression cécité verbale qui est un déficit sélectif dans la lecture des mots résultant le plus souvent d'une atteinte des régions occipito-temporales gauches. Bien que sa vision soit parfaite par ailleurs, le patient est incapable de lire. Dans le cas d'une cécité verbale dite pure, le patient reste capable de lire les lettres mais plus les mots tout en restant capable d'écrire. On parle alors aussi d'agnosie d'alexie verbale ou d'alexie sans agraphie.
33
+
34
+ Dans les pays en développement où la nourriture manque et où les conditions d'hygiène sont déplorables, la cécité est la conséquence de certaines maladies infectieuses comme le trachome, la cécité des rivières ou onchocercose. Par contre, dans les pays industrialisés, les deux plus grandes causes de cécité sont la cataracte et le glaucome. La cataracte est une maladie de la vieillesse caractérisée par une modification du cristallin (celui-ci s'opacifie et blanchit). Presque la moitié des cécités seraient dues à une cataracte non soignée. Le glaucome est une dégénérescence du nerf optique consécutive à une augmentation de pression intérieure de l'œil. Mais il existe des glaucomes à tension normale et même à basse pression intraoculaire.
35
+
36
+ Des anomalies telles que le rétinoblastome ou cancer de la rétine affectent les jeunes enfants avant l'âge de trois ans et ont une composante héréditaire. C'est le cas également de la microphtalmie postérieure, responsable de glaucome.
37
+
38
+ Le rythme circadien peut être profondément modifié en raison de la non-perception par l’œil (et par la glande pinéale qui lui est liée) du cycle jour-nuit, ce qui conduit un allongement du rythme de veille/sommeil (qui devient d'un peu plus de 24 heures) avec alors des troubles du sommeil (insomnies, somnolence diurne...), qui peuvent être régulés par la prise de mélatonine une heure avant le coucher[2],[6].
39
+
40
+ La plupart des personnes atteintes de la cécité développent, de manière compensatoire, leurs autres sens comme celui du toucher par exemple. Le toucher va alors servir pour l'apprentissage et la maîtrise de l'alphabet Braille. Cet alphabet permet à ces personnes de déchiffrer les lettres, les chiffres… grâce à l'assemblage de points en relief. L'écholocalisation est aussi utilisée par des aveugles grâce au « clic palatal », claquement de la langue contre le palais qui produit des sons dont l'écho peut être localisé à 3° près[7]. Il existe aussi d'autres sortes d'aide mises en place pour les personnes aveugles. La plus souvent utilisée est la canne blanche.
41
+
42
+ Le fait de ne pas voir, comme par cécité, est une métaphore d'une attitude d'indifférence, voire de négation, d'éléments pourtant manifestes ou répandus, dans le domaine personnel comme en matière collective. La cécité permet ainsi de caricaturer ou dramatiser des opinions, souvent d'ordre politique.
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+ Le quidditch est un sport de balle fictif issu de la saga Harry Potter créée par J. K. Rowling. Chaque équipe est formée de sept joueurs chevauchant des balais volants, l'objectif étant de marquer plus de points que l'adversaire en marquant un maximum de buts et en attrapant une balle magique, le vif d'or. Un match peut durer quelques minutes, comme plusieurs mois.
4
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5
+ La première utilisation des balais volants daterait d'avant 962[1]. Bien que les premières courses annuelles ont vu le jour au Xe siècle en Suède[2], les bases du quidditch ont été créées au XIe siècle, dans les marais de Queerditch[3]. En 1269[4], lors d'un match, le chef du Conseil des Sorciers, Barberus Bragge, libère sur le terrain un vivet doré (un oiseau sphérique, très rapide et très mobile) et annonce que le joueur qui l'attraperait remporterait la somme de cent cinquante gallions[4]. Au XIVe siècle, il devient interdit d'utiliser les vivets au quidditch, qui sont alors remplacés par un vif d'or, une minuscule balle ensorcelée munie de deux ailes[5].
6
+
7
+ En 1473 a lieu la 1re coupe du monde de quidditch[6]. La finale oppose la Transylvanie et la Flandre[7]. La Coupe d'Europe est créée dix ans plus tard[7].
8
+
9
+ En 1883, les paniers pour marquer les buts sont remplacés par des anneaux d’or[8]. Quelques années plus tard, en 1921, un sorcier du nom de Roderick Plumpton marque à son tours l'histoire de ce sport en attrapant le vif d’or en trois secondes et demie[9].
10
+
11
+ Le Quidditch à travers les âges, de Kennilworthy Whisp, est publié aux éditions WhizzHard Books en 1952[10].
12
+
13
+ Selon le personnage d'Olivier Dubois, le match de quidditch le plus long de l'histoire aurait duré trois mois[11].
14
+
15
+ Dans le jeu mobile Harry Potter : les mystères Poudlard, lors d'une question de cours de Quidditch, le match le plus long aurait duré six mois.
16
+
17
+ Chaque équipe est composée de sept joueurs[11] ainsi répartis :
18
+
19
+ Le terrain de quidditch réglementaire est un ovale de 500 pieds de long et 180 pieds de large (environ 152 mètres sur 55 mètres) avec un cercle tracé en son centre. Des gradins sont placés tout autour du terrain afin que les spectateurs puissent suivre le match[11].
20
+
21
+ Les buts sont constitués d'anneaux d'or placés au sommet de grands poteaux de quinze mètres de hauteur, rappelant « ces bâtonnets en plastique à travers lesquels les enfants moldus soufflent des bulles »[11]. Il y en a trois de chaque côté du terrain. Ces poteaux sont placés dans une zone de but ; seul le poursuiveur en possession du souafle peut entrer dans cette zone.
22
+
23
+ Lors du tournoi des Trois Sorciers dans Harry Potter et la Coupe de feu, le labyrinthe de la troisième épreuve est situé sur le terrain de quidditch de l'école. Celui-ci est remis en place à la fin du tournoi.
24
+
25
+ Les joueurs se passent, attrapent ou évitent différentes balles en se déplaçant sur des balais volants. Il y a trois formes de balles, de différentes fonctions.
26
+
27
+ Les cognards (en anglais bludgers), autrefois appelés « cognoirs », sont des balles noires[11] en fer ayant un diamètre d'environ 25 cm. Deux cognards sont lancés simultanément lors d'un match de quidditch.
28
+
29
+ Les cognards sont ensorcelés[11] pour se lancer d'eux-mêmes à la poursuite du joueur le plus proche, pour le faire dévier de sa trajectoire ou le frapper et ainsi perturber sa progression[11]. Le rôle des batteurs est de protéger les joueurs de leur équipe des attaques des cognards et de renvoyer ces balles dans le camp d'en face à l'aide de battes[11].
30
+ Ils peuvent étourdir quelqu'un pendant plusieurs jours.
31
+
32
+ Le vif d'or (en anglais golden snitch), la plus petite des balles, a la taille d'une noix[11] et possède des petites ailes en argent[11] qui lui permettent de virevolter. Comme son nom l'indique, la balle en elle-même est en or[11]. C'était au départ un animal, appelé vivet doré, qui a été remplacé par un mécanisme ensorcelé, le vivet étant en voie de disparition. Il est spécialement ensorcelé pour pouvoir échapper le plus longtemps possible aux attrapeurs. Lorsqu'un attrapeur saisit le vif d'or, il met fin au match[11] et fait gagner cent cinquante points d'un coup à son équipe[11], lui assurant généralement la victoire[11].
33
+
34
+ Le vif d'or n'est jamais touché par son fabricant, qui porte des gants. Il a en effet une mémoire tactile qui lui permet d'identifier la première personne qui le touche. Ainsi, on peut facilement désigner l'attrapeur qui a mis la main dessus en premier, en cas de contestation.
35
+
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+ Dumbledore se sert de la mémoire tactile du premier Vif d'Or attrapé par Harry pour lui permettre de découvrir la pierre de résurrection (l'une des Reliques de la Mort).
37
+
38
+ Le souafle (en anglais quaffle) est une balle rouge vif[11], d'une taille comparable à celle d'un ballon de football[11] et légèrement plus grosse qu'un cognard[11]. Les poursuiveurs de chaque équipe l'utilisent pour marquer des buts[11]. Il n'est pas ensorcelé et est assez léger pour que les poursuiveurs puissent se faire des passes.
39
+
40
+ Elles ont été établies en 1750 par le Département des jeux et sports magiques[14].
41
+
42
+ Le Quidditch à travers les âges répertorie environ sept cents fautes différentes, comme le « Boutenchoc » (un joueur provoquant intentionnellement une collision avec un joueur de l'équipe adverse[16] ; le « Hochequeue » (un joueur attrapant la queue du balai adverse pour le ralentir[16]) ou encore le « Pincevif » (lorsqu'un membre de l'équipe, autre que l'Attrapeur, touche le vif d'or[16]).
43
+
44
+ Le Quidditch à travers les âges mentionne plusieurs figures techniques. Les plus notables sont l'« Attaque en faucon », lorsque les poursuiveurs se placent les uns derrière les autres en triangle et volent ensemble vers les buts, incitant les joueurs adverses à s’écarter[17] ; la « Feinte de Porskoff », lorsqu'un poursuiveur en possession du souafle vole en chandelle, faisant croire qu'il va marquer un but, et qu'au lieu de ceci, il lance alors le souafle à un coéquipier au-dessus de lui[18], ou encore la « Feinte de Wronski », lorsque l’Attrapeur plonge en piqué pour faire croire à l'Attrapeur adverse qu'il aperçoit le vif d'or, avant de remonter en chandelle au dernier moment tandis que l'Attrapeur adverse, surpris, s'écrase le plus souvent[18]. D'autres figures sont également décrites dans le jeu vidéo Harry Potter : Coupe du monde de quidditch, comme la « Fourberie de Finbourgh », la « Charge de Chelmondisto » ou le « Plongeon de Dionysos »[19].
45
+
46
+ Chaque année, à Poudlard, l'école des sorciers, un tournoi est organisé entre les quatre maisons (Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle, Serpentard). Six matchs ont lieu par an (sauf pendant la quatrième année d'étude de Harry, à cause du tournoi des Trois Sorciers, ainsi qu'en deuxième année où le tournoi fut annulé à cause es événements liés à la Chambre des secrets). La maison qui remporte le plus de matchs gagne la coupe de quidditch.
47
+
48
+ On ne connaît pas la composition des équipes participant au tournoi pendant la septième année car l'action du tome sept se déroule essentiellement hors de Poudlard.
49
+
50
+ Cedric Diggory (1993-1995)[34]
51
+
52
+ Le quidditch a aussi une renommée internationale comme en témoigne la Coupe du monde de quidditch dans Harry Potter et la Coupe de feu. Un des joueurs les plus connus, est Viktor Krum, attrapeur au sein de l'équipe de Bulgarie.
53
+
54
+ De très nombreux clubs du monde entier sont mentionnés dans Le Quidditch à travers les âges. Parmi les plus notables (également mentionnés dans Harry Potter) se trouvent les Canons de Chudley[52] (équipe favorite de Ron Weasley), les Harpies de Holyhead[53] (équipe rejointe par Ginny Weasley après ses études), le Club de Flaquemare[52] (rejoint par Olivier Dubois), les Tornades de Tutshill[54] (équipe favorite de Cho Chang et probable clin d’œil de J. K. Rowling à son village de résidence dans les années 1970[55]) ou encore les Frelons de Wimbourne[56].
55
+
56
+ Plusieurs noms de joueurs de clubs sont restés célèbres chez les sorciers. Par exemple, Roderick Plumpton[57], ancien capitaine et attrapeur des Tornades de Tutshill, a occupé vingt-deux fois le poste d’attrapeur dans l’équipe d’Angleterre. Il détient le record de la capture du vif en trois secondes et demie, en 1921. La poursuiveuse russe Petrova Porskoff, et Josef Wronski, attrapeur polonais des Gordzisk Goblins, ont tous deux inventé les célèbres feintes qui portent respectivement leur nom. Ludovic Verpey, qui fut autrefois batteur de l'équipe des Frelons de Wimbourne, est devenu directeur du département des jeux et sports magiques du ministère[58]. Gwenog Jones[59], la capitaine de l'équipe des harpies de holyhead, est mentionnée dans Harry Potter et a été élève dans la classe d'Horace Slughorn.
57
+
58
+ L'équipe de Bulgarie, composée de Zograf, Volkov, Ivanova, Dimitrov, Levski, Vulchanov et Krum[60], représente une sélection des meilleurs joueurs bulgares de quidditch. Elle joue habituellement en robe rouge. Elle fait partie des meilleures équipes nationales, et possède un attrapeur vedette en la personne de Viktor Krum. Finaliste de la 422e Coupe du monde de quidditch en 1994, elle a été battue par l'équipe d'Irlande mais Viktor Krum a tout de même sauvé l'honneur en attrapant le vif d'or, permettant à son équipe de ne perdre que de dix points d'écarts. Viktor Krum[61] est l'attrapeur très jeune et populaire de cette équipe.
59
+
60
+ L'équipe de quidditch d'Irlande, composée lors de la Coupe du monde de Connolly, Ryan, Troy, Mullet, Morane, Quigley et Lynch[60], joue habituellement en robe verte. En 1994, elle a écrasé le Pérou en demi-finale de la Coupe du monde de quidditch, puis a été sacrée championne du monde en battant la Bulgarie en finale 170 à 160. Darren O’Hare, gardien des Kenmare Kestrels de 1947 à 1960 et trois fois capitaine de l’équipe nationale d’Irlande pour la coupe du monde de quidditch, a inventé l’« attaque en faucon » l'ayant rendu célèbre.
61
+
62
+ L'équipe du Pérou est considérée comme la meilleure d'Amérique du Sud et devrait être la première équipe sud-américaine à remporter la Coupe du monde de quidditch[62].
63
+
64
+ Parmi les autres équipes se trouvent notamment les équipes de Norvège[63], du Brésil[62], de Haïti, d'Ouganda[64], d'Allemagne[65], du Pays de Galles et du Japon[66].
65
+
66
+ La coupe du monde se déroule tous les quatre ans[7]. C'est l'évènement le plus célèbre chez les sorciers. Quant à la coupe d’Europe, elle se déroule tous les trois ans[7].
67
+
68
+ Une course annuelle de balai se déroule en Suède. La première s’est disputée au Xe siècle[2] ; elle consistait en un parcours de cinq cents kilomètres séparant Kopparberg et Arjeplog, comprenant notamment la traversée d'une réserve de dragons, d'où la forme du trophée décerné au vainqueur : un suédois à museau court[2].
69
+
70
+ La première édition a lieu en 1473 et restera dans les mémoires de par la violence de sa finale[7] : toutes les brutalités excessives qui y ont été commises ont par la suite été interdites, constituant ainsi la liste exhaustive des fautes dans les règles du quidditch.
71
+
72
+ La 422e édition de la coupe du monde, décrite dans Harry Potter et la Coupe de feu, se dispute en 1994, en Grande-Bretagne (Angleterre)[Note 1],[67]. La finale voit s'affronter l'Irlande et la Bulgarie[60]. Le célèbre attrapeur bulgare Viktor Krum met fin au match en attrapant le vif d'or ; le jeu se termine alors sur un score de 170 à 160 en faveur de l'Irlande[60]. Il est plutôt rare que l'équipe qui a attrapé le vif ne soit pas victorieuse[60].
73
+
74
+ Lors de cette coupe du monde, un immense stade de 100 000 places (décrit comme « pouvant contenir une dizaine de cathédrales »[60]) est conçu spécialement par les sorciers de Grande-Bretagne, pays hôte de cette 422e édition. Pour s'assurer que les Moldus ne le détectent pas, un sortilège repousse-moldu est mis en place autour du stade, faisant croire à tous les Moldus s'approchant trop près qu'ils doivent repartir au plus vite pour un rendez-vous urgent[60]. Pour s'y rendre, les sorciers peuvent transplaner, utiliser des moyens de transports moldus ou l'un des 200 portoloins disposés dans toute la Grande-Bretagne pour l'occasion.
75
+
76
+ Une 427e édition[Note 2] est décrite sur Pottermore par J. K. Rowling par l'intermédiaire de la reporter Ginny Potter de La Gazette du Sorcier. Elle se serait disputée en 2014, dans le désert de Patagonie, avec une finale opposant le Brésil et la Bulgarie[68].
77
+
78
+ En 2005, un groupe d'étudiant de l'Université de Middlebury (USA) décide d'adapter le quidditch pour des joueurs dépourvus de pouvoirs magiques[69]. Le sport qu'ils créent prend de plus en plus d'ampleur, et est incorporé à certains programmes scolaires comme dans certaines écoles du Pays de Galles[70].
79
+
80
+ Aujourd'hui, le quidditch moldu, a gagné en popularité dans de nombreux pays du monde, au point que des équipes nationales ont vu le jour.
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82
+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Quito (officiellement San Francisco de Quito) est la capitale et la ville plus peuplée de l'Équateur et de la province de Pichincha. Le Grand Quito du District métropolitain comptait environ 3,1 millions d'habitants en 2018 et continue de s'accroître rapidement.
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+ La ville s'étend du nord au sud sur 50 km de longueur, à une altitude de 2 800 m, sur les flancs du volcan Guagua Pichincha. Son nom vient des tribus Quitus qui précédèrent les Caras. On la dit fondée par les colons espagnols le 6 décembre 1534, mais en réalité les Incas s'y étaient établis quelque 50 ans auparavant, dans une zone déjà habitée depuis presque 2500 ans.
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+ Le centre névralgique de Quito se situe au nord de la ville.
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+ Plus au sud se trouve le centre colonial historique, un point de passage obligé pour tous les touristes. L'UNESCO a d'ailleurs déclaré Quito Patrimoine de l'Humanité en 1978 pour son architecture coloniale.
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13
+ La ville est située près du volcan Guagua Pichincha, entré en éruption en 1999.
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+ On sait que la zone occupée aujourd'hui par la ville de Quito est peuplée depuis au moins 900 ans av. J.-C. À l'époque pré-incaïque, le site de Quito avait déjà une grande importance, en raison de sa situation stratégique. Il était en effet situé au confluent de plusieurs routes d'échanges entre les différentes populations de la zone, et fut donc le lieu d'intenses échanges commerciaux.
16
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17
+ Pour les Incas, ce site prit également une grande importance. En 1487, il fut annexé par eux et devint le lieu de résidence habituel de l'empereur Huayna Cápac. Son fils, Atahualpa, naquit à Quito.
18
+
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+ La ville actuelle de Quito fut fondée officiellement par le conquistador espagnol Sebastián de Benalcázar (ou Belalcázar) le 6 décembre 1534 sous le nom de San Francisco de Quito. Toutefois, le site était occupé jusque-là par une ethnie indienne nommée Quitus, qui a donné son nom à la ville.
20
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21
+ Au début du XVIe siècle, la ville adopta un style monumental, à la suite de la construction de plusieurs missions catholiques, et des églises de San Francisco, Santo Domingo, la cathédrale et San Agustín.
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23
+ En 1822, le général Antonio José de Sucre proclama l'indépendance de l'Équateur. Quito devint alors le principal centre économique du pays jusqu'au début du XXe siècle, où elle fut supplantée par Guayaquil.
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+
25
+ En raison de sa position au cœur de la cordillère des Andes, la ville a connu plusieurs tremblements de terre.
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+ Évolution de la population de la ville et du district métropolitain de Quito
28
+
29
+ (Source : Instituto Nacional de Estadística y Censos (Ecuador))
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31
+ D'après la classification de Köppen : la température du mois le plus froid est comprise entre 0 °C et 18 °C (février avec 14 °C) et la température du mois le plus chaud est supérieure à 10 °C (août avec 15 °C) donc c'est un climat tempéré. Malgré la présence d'une saison sèche, le climat n'est pas avec hiver sec (juillet avec 26,2 mm) sont supérieures à 1/10 des précipitations du mois estival le plus humide (avril avec 149,3 mm et 26,2 > 149,3 ⁄10 soit 14,93. Il n'y a pas de saison sèche donc c'est un climat tempéré chaud sans saison sèche. L'été est tempéré car la température moyenne du mois le plus chaud est inférieure à 22 °C (août avec 15 °C), les températures moyennes des 4 mois les plus chauds sont supérieures à 10 °C (janvier à avril avec respectivement 14,2 °C, 14 °C, 14,3 °C et 14,3 °C).
32
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+ Donc le climat de Quito est classé comme Cfb[2] dans la classification de Köppen, soit un climat océanique.
34
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35
+ La température moyenne annuelle est de 13,9 °C[2]. Il tombe en moyenne 1 273 mm de pluie en un an[2].Les températures à Quito sont assez stables sur l'année avec un maximum moyen d'environ 22 °C (21 °C en janvier à 23 °C en juillet) et un minimum moyen d'environ 7 °C.
36
+
37
+ La structure moderne de la ville se marie parfaitement avec le centre historique, entourée par les volcans Pichincha, Antisana, Cotopaxi et Cayambe, la ville offre une magnifique vue sur les Andes.
38
+ Quito est le premier site déclaré Patrimoine mondial par l'UNESCO[3].
39
+ Son centre historique est le plus grand et le mieux préservé d'Amérique Latine.
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+
41
+ Cathédrale métropolitaine de Quito
42
+
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+ Bibliothèque du musée de la Cathédrale de Quito
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+
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+ Le plafond de l'église Saint François. Juillet 2015.
46
+
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+ Ville de Quito - place de l'Indépendance
48
+
49
+ Le retable de l'église Santo Domingo de Quito.
50
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51
+ Quito dispose de plusieurs réseaux de bus, de trolleybus quadrillant la ville. Un métro est prévu pour 2020.
52
+ La voiture et le taxi restent très utilisés, bien que le cyclisme se développe depuis quelques années.
53
+
54
+ Le nouvel aéroport international Mariscal Sucre a été inauguré le 20 février 2013.
55
+ C'est le principal aéroport de l'Équateur.
56
+
57
+ L’aéroport est placé sur une plaine, dans la localité de Tababela, à 25 kilomètres du Centre Historique de la capitale.
58
+
59
+ L'aéroport dispose d'une piste de 4 100 mètres (la plus longue d'Amérique du Sud), ainsi que de la tour de contrôle la plus haute d'Amérique latine.
60
+
61
+ L'aéroport précédent, également nommé Mariscal Sucre, a été transformé en un parc de 125 hectares, nommé Parc Bicentenaire. Il est le plus grand parc de la ville de Quito.
62
+
63
+ Quito dispose d'une offre de vélos en libre service nommé « BiciQ » composé de stations dans les centres commerciaux, les centres touristiques, Banques, parcs, etc.[4]
64
+
65
+ Le Ciclopaseo est un projet organisé localement dans le but de promouvoir le cyclisme urbain, le développement durable, et l'esprit communautaire. Un itinéraire de 30 km allant du Nord au Sud de la ville est fermé à la circulation tous les dimanches de 8 h jusqu'à 14 heures pour donner la préférence au cyclisme et aux piétons. Le projet est mené en coopération avec la municipalité[5],[6],[7].
66
+
67
+ La ville de Quito est jumelée avec les villes suivantes:
68
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71
+ Le pape François[8], le 7 juillet 2015[9] à l'Université pontificale catholique d'Équateur[10],[11],[12],[13],[14].
72
+
73
+ Vue panoramique de Quito.
74
+
75
+ Centre historique.
76
+
77
+ Quito vue du volcan Guagua Pichincha.
78
+
79
+ Sebastian de Benalcázar, fondateur de Quito.
80
+
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+ Église et couvent de Saint-François.
82
+
83
+ Place de l'Indépendance dans le Vieux Quito & Le drapeau d’Équateur.
84
+
85
+ Église de Saint Domingue, Quito.
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+
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+ Église de la Compagnie de Quito.
88
+
89
+ Église de la Compagnie de Quito.
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+
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+ Église et couvent de San Francisco Quito.
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+
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+ Basilique Voto Nacional - Quito.
94
+
95
+ Mitad del mundo.
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+
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+ Parque La Carolina (es).
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99
+ Parque El Ejido Quito Ecuador.
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+ Virgin de El Panecillo.
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+ Mûre (fruit de la ronce), Quito.
104
+
105
+ Stade de football à Quito.
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+
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+ Cotopaxi Stratovolcan dehors de Quito(5 897 m).
108
+
109
+ Volcan Cayambe, l'extérieur de Quito (5 690 m).
110
+
111
+ Rue de la Ronda.
112
+
113
+ Rue de Guápulo
114
+
115
+ TelefériQo
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+
117
+ Panecillio Sur viewpoint
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+ Banlieue de Quito
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+ Musée de la cathédrale de Quito
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Ville de Quito (1978) · Centre historique de Santa Ana de los Ríos de Cuenca (1999) · Qhapaq Ñan, réseau de routes andin (avec cinq autres pays) (2014)
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+ Îles Galápagos (1978, 2001) · Parc national Sangay (1983)
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+ Un journal est une publication périodique recensant un certain nombre d'événements présentés sous la forme d'articles relatifs à une période donnée, généralement une journée, d'où son nom. Par métonymie, ce terme peut désigner des périodiques imprimés des fréquences de parution différentes et un certain type de formats audiovisuels.
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3
+ À l'origine, un journal est tenu par celui qui veut se souvenir des évènements qui lui sont arrivés (journal intime), ou pour archiver ces événements (journal de bord). L'un des exemples les plus représentatifs est le Journal d'un bourgeois de Paris tenu par un Parisien entre 1405 et 1449.
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5
+ Sous une forme manuscrite, les premiers journaux d'actualités se présentaient également sous cette forme chronologique. De là est venu le mot journal dans son acception de support papier contenant des informations pour une période, remplaçant le mot gazette dans une partie de ses usages[pas clair]. Mais les journaux ont rapidement évolué vers une forme plus synthétique, en classant les événements par thèmes et rubriques.
6
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7
+ Le premier journal imprimé connu, un hebdomadaire de quatre pages intitulée « Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien (« Communication de toutes histoires importantes et mémorables », parfois appelé Die Straßburger Relation), est lancée à Strasbourg en 1605 par Johann Carolus[1]. Le Post och Inrikes Tidningar, ou POIT, qui se traduit par « Bulletins d'information nationale », est un journal suédois fondé en 1645 par la reine Christine de Suède et est le plus vieux journal encore existant en 2006. Le journal faisait référence en Suède à la fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. En janvier 2007, la version papier disparait au profit d'une seule version électronique. La dernière édition papier est datée du 29 décembre 2006.
8
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9
+ En France, le premier journal imprimé est La Gazette, créé par Théophraste Renaudot, publiée à Paris entre mai 1631 et le 30 septembre 1915 et qui paraît toujours aujourd'hui sous le nom de Petites Affiches. Avec l'industrialisation de la presse écrite, de grands noms de journaux se sont créés, et le terme a servi à désigner à la fois le support physique de l'information (le journal en papier journal) et la société éditrice : le journal employant des journalistes et des reporters.
10
+ Les plus anciens quotidiens français encore publiés sont, par ordre d'âge, Le Figaro (1826), Le Progrès (1859), La Dépêche du Midi (1870), La Croix (1880), Ouest-Éclair (1899) puis Ouest France (1944), Les Échos (1904) et L’Humanité (1904).
11
+
12
+ La façon même de présenter l'information de manière synthétique et thématique a été reprise par d'autres médias : la radio, puis la télévision, qui ont également repris le terme journal pour désigner l'émission dans laquelle un présentateur donne les informations du jour. Le premier journal télévisé français a été diffusé en 1949 par la RTF.
13
+
14
+ Le premier journal imprimé aux États-Unis fut publié le 25 septembre 1690 et portait le titre de Publick Occurrences Both Forreign and Domestick, premier journal à paraître sur le continent nord-américain. Le second à paraître fut The Boston News-Letter (en) vu comme étant le premier journal à paraître de façon continue dans les Treize colonies de l'Empire britannique en Amérique du Nord. Sa première publication parut le 24 avril 1704 pour cesser en 1776[2].
15
+
16
+ Le premier journal à paraître dans ce qui deviendra l'une des provinces canadiennes fut le Halifax Gazette (en) qui parut dans ce qui est aujourd'hui la capitale de la Nouvelle-Écosse et dont la première publication eut lieu le 13 mars 1752. John Bushell (en) fut celui qui imprima le premier numéro. Le Halifax Gazette est connu comme étant le troisième plus vieux journal imprimé en Amérique du Nord[2]. Historiquement toutefois, cette partie de la Nouvelle-Écosse actuelle était à cette époque (1752) une colonie britannique (elle ne devint l'une des quatre provinces fondatrices du Canada qu'en 1867).
17
+
18
+ Le premier journal à paraître dans le Bas-Canada fut la Gazette de Québec (en anglais Quebec Gazette). Fondé en 1764 à Québec par deux journalistes et imprimeurs de Philadelphie, Thomas Gilmore et William Brown[3]. C'est un journal bilingue connu pour être le plus vieux journal d'Amérique du Nord toujours existant, il a été publié pour la première fois le 21 juin 1764.
19
+
20
+ C'est à l’initiative d'un imprimeur marseillais, Fleury Mesplet, que l'on doit la création du premier journal de langue exclusivement française au Québec. Fondé en 1778, Gazette littéraire de Montréal, devient du même coup le premier journal à être imprimé dans cette ville[3],[4].
21
+
22
+ La rédaction d'un journal français regroupe tous les journalistes qui participeront à la création de l'édition du jour. Elle est dirigée par un rédacteur en chef dont le rôle est de définir l'orientation du journal, d'arrêter l'agenda du jour, de la semaine ou du mois, c’est-à-dire de fixer le nombre et le contenu des articles qui seront publiés dans le journal ou le magazine
23
+
24
+ Le rédacteur en chef est épaulé par un ou des adjoints, qui peuvent être responsables d'une rubrique ou d'un service (international, société, sports, culture, politique).
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+ La conférence de rédaction est une réunion au cours de laquelle les journalistes se retrouvent pour évoquer ce qui « fera l'actualité ». Elle fait parfois l'objet de virulents débats et permet d'assurer la circulation de l'information au sein de la rédaction. Au cours de la conférence, les sujets et les angles du jour sont arrêtés, de même que leur format (interview, reportage, enquête, éditorial...) tout en prenant en compte la déontologie du journalisme nécessaire à la publication des informations.
27
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28
+ Dans le cadre d'un journal quotidien, les sujets sont amenés à changer en fonction de l'actualité ou de ce que les journalistes recueillent sur le terrain. Passée une certaine heure, le journal doit être bouclé (entre 20 et 23 heures pour un journal imprimé la nuit). Tous les journalistes sont donc tenus de respecter des délais (la deadline dans le jargon américain) et de rendre leur copie à heure fixe.
29
+
30
+ La version définitive des articles est envoyée aux secrétaires de rédaction. Le secrétaire de rédaction est un journaliste, au même titre qu'un rédacteur ou un reporter. Son travail est de relire et de vérifier les articles qui lui sont soumis, d'en définir la titraille (surtitre, titre, sous-titre, chapeau, intertitre), et d'adapter le texte aux impératifs de la maquette pour en assurer la meilleure présentation.
31
+
32
+ Une fois les articles corrigés et formatés, le secrétaire de rédaction, aidé d'un monteur et d'un iconographe, participe à la mise en page de l'article. Quand la page est entièrement montée et qu'elle a été validée par le rédacteur en chef et/ou le secrétaire général de rédaction (SGR), elle est transmise à l'imprimerie.
33
+
34
+ Il existe de multiples formats[5],[6] :
35
+
36
+ Le premier journal quotidien en français, le Journal de Paris, fut inventé par Marcel Bourdoncle et Hugues Fores. Il parut en 1777.
37
+
38
+ De nombreux quotidiens nés au XXe siècle comme Combat, La Victoire (de Pierre Dumas) à Toulouse, mais Le Matin de Paris et L'Aurore ont disparu. Des quotidiens gratuits financés par la publicité, diffusés dans la rue, le métro, l'espace public, sont apparus ces dernières années[Quand ?] (20 minutes, Metro, Direct Soir, MatinPlus...).
39
+
40
+ En France, la distribution des quotidiens payants est assurée en majorité par Presstalis et le réseau des libraires, ainsi que par abonnement. On distingue 4 catégories qui sont fonction de leur zone de diffusion.
41
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+ Les problèmes économiques touchent les titres de la presse quotidienne, qui est de plus en plus contrôlée par des grands groupes (Dassault, Groupe Amaury, etc.)
43
+
44
+ Dans de nombreuses régions, les titres qui dominent la presse régionale sont en situation de quasi-monopole, ce qui pose le problème de la qualité et de la pluralité de l'information.
45
+
46
+ Le Québec est constitué, pour une large part, de francophones, mais la province baigne parmi une très importante population anglophone (en 2001, 591 378 personnes avaient l'anglais pour langue maternelle). D'autre part, il se trouve environ 300 millions d'anglophones dans le reste de l'Amérique du Nord. À l'intérieur de la province, plusieurs communautés ethniques souhaitent avoir des nouvelles de leur pays d'origine. En conséquence, les journaux francophones et anglophones se côtoient sur les présentoirs, mais des journaux écrits en d'autres langues sont aussi diffusés.
47
+
48
+ Au Québec, la concentration de la presse dans les mains de quelques joueurs a favorisé l'émergence de quelques journaux à large diffusion. Cependant, les journaux à diffusion régionale n'ont pas disparu. Souvent, des articles rédigés pour un journal régional peuvent se retrouver dans un autre journal appartenant au même groupe, maximisant ainsi le retour sur investissement.
49
+
50
+ Il existe plusieurs catégories de diffusion au Québec : internationale, nationale, provinciale, régionale et locale.
51
+
52
+ L'Algérie compte de nombreux journaux francophones et arabophones. La majorité de la presse écrite est privée. Cette presse est également disponible sur le Net. Algérie Presse Service, l'agence de presse nationale algérienne, existe depuis le 1er décembre 1961.
53
+
54
+ En Belgique, sont publiés des journaux néerlandophones et francophones (comme L'Avenir, La Libre Belgique, Le Soir, etc.).
55
+
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+ Le quotient intellectuel, ou QI, est le résultat d'un test psychométrique qui entend fournir une indication quantitative standardisée de l'intelligence humaine.
2
+
3
+ Le QI est mesuré par un psychologue pour des raisons qui peuvent être éducatives ou psychiatriques. Cependant, le QI, tout comme les notions associées de déficience mentale ou d'enfant à haut potentiel intellectuel, n'est pas un diagnostic. Le QI est généralement évalué dans le cadre plus complet d'un examen psychologique.
4
+
5
+ Créé au début du XXe siècle pour dépister les élèves en difficulté et leur faire bénéficier d'un soutien, la notion d'un QI a fait l'objet de nombreuses critiques, méthodologiques et psychométriques, ou théoriques (discussions sur la nature de l'intelligence).
6
+
7
+ Le calcul d'un quotient intellectuel est l'idée du psychologue allemand William Stern[1]. En 1905 est publiée la première échelle mesurant l'intelligence, l'Échelle métrique de l'Intelligence d'Alfred Binet et Théodore Simon, ou test de Binet et Simon. Cette échelle donne lieu à la détermination d'un âge mental de l'enfant. L'âge mental correspond au groupe d'âge ayant réussi les mêmes tests que le participant. Ainsi un enfant de 10 ans montrant les mêmes résultats que la moyenne des enfants de 12 ans a « douze ans d'âge mental »[1].
8
+
9
+ Le quotient intellectuel calculé par Stern (appelé aussi plus tard « QI classique ») est un quotient calculé en comparant l'âge réel (chronologique) de l'enfant à son âge mental. Le QI égale le rapport entre l'âge mental et l'âge chronologique, multiplié par 100. Ainsi dans l'exemple précédent, un enfant de 10 ans obtenant un âge mental de 12 ans obtient un QI de : (12 / 10) × 100 = 120[1].
10
+
11
+ Conçu pour détecter et aider les enfants en difficulté, ce calcul n'est pas efficace pour évaluer un QI chez les adultes.
12
+
13
+ Le QI par rang ou « QI standard » est calculé de manière différente. Il correspond au rang auquel se situe une personne relativement à une population représentée par une loi normale (courbe de Gauss). Les tests de David Wechsler ont été les premiers à utiliser ce type d'étalonnage[2]. Les tests sont « étalonnés » lors de leur conception pour que les résultats suivent une courbe de Gauss (appelée aussi courbe normale). L'étalonnage est régulièrement mis à jour.
14
+
15
+ L'étalonnage fixe « par construction » la moyenne (ou l'espérance), l'écart type et la distribution a priori associée à ces contraintes dans la méthode bayésienne (c'est-à-dire la seule n'introduisant pas d'« information ajoutée ») se trouve être la courbe de Gauss. C'est donc sur elle qu'on étalonne le test. Tous les tests fixent la moyenne à 100. L'écart-type est le plus souvent fixé à 15 (il s'agit alors de QI standard)[3].
16
+
17
+ Certains tests postérieurs à ceux de Wechsler ont fixé des écarts-types à 16 ou à 24 (c'est le cas du test américain Culture Fair Intelligence Test de Raymond Cattell).
18
+
19
+ La moyenne du QI standard est fixée à 100 pour des raisons arbitraires et historiques. L'écart-type à 15 indique que, puisque la distribution est normale, 68 % de la population est située à un écart-type de la moyenne, et 95 % de la population est située entre deux écart-types (voir figure)[3].
20
+
21
+ Le QI doit être mesuré par un psychologue dûment qualifié. Sa mesure s'effectue dans le cadre d'un examen psychologique qui peut se dérouler sur plusieurs sessions (la mesure proprement dite devant se dérouler, autant que possible, en une seule séance). L'examen psychologique comprend un ou des entretiens psychologiques. Il appartient au psychologue de faire passer le test dans des conditions optimales pour la personne. Le psychologue doit suivre les instructions du manuel de l'échelle pour que les résultats puissent être valides[2].
22
+
23
+ La fin XIXe siècle assiste aux débuts de la psychologie scientifique. De nombreux chercheurs s’intéressent à la mesure de l’intelligence. Le plus avancé sur le sujet est l’Anglais Sir Francis Galton, un cousin de Charles Darwin, qui ne parviendra cependant pas à mettre en place un test utilisable. Galton, inventeur du terme eugénisme, publie son livre L’intelligence héréditaire, la raison de ses travaux étant de montrer qu'une partie au moins de celle-ci est héréditaire, et d’en tirer des conclusions pour l’amélioration de l’espèce humaine. En 1890, le terme de « mental test » est employé pour la première fois par l’Américain McKeen Cattell pour désigner une série d’épreuves destinées à mesurer les différences entre étudiants.
24
+
25
+ La première échelle de l'intelligence est publiée en 1905. Les Français Alfred Binet et Théodore Simon, travaillant à la demande de l’État sur un moyen de détecter d’avance les élèves faibles scolairement, mettent au point le premier test utilisable, l'Échelle métrique de l'intelligence appelé aussi du nom de ses auteurs, le test de Binet et Simon[3],[2].
26
+
27
+ En 1912 à l’Université de Breslau, l'Allemand William Stern a l’idée de faire le rapport entre les résultats obtenus au Binet-Simon et l’âge réel. Il crée l'expression de « quotient intellectuel »[1].
28
+
29
+ Le calcul du QI tel que proposé par Stern pose plusieurs problèmes statistiques, le principal étant qu'il n'est pas applicable aux adultes.
30
+
31
+ Quand, en 1939, le psychologue américain David Wechsler publie un nouveau test d'intelligence, il conserve la notion de quotient intellectuel, mais applique une mesure tout à fait différente qu'il applique non seulement à l'échelle entière mais également aux sous-tests de son échelle[2]. Cette approche est conservée dans les batteries de tests publiées ultérieurement par Wechsler (Wechsler Adult Intelligence Scale et WISC).
32
+
33
+ Ainsi, la notion de quotient est conservée par Wechsler bien que ses calculs pour aboutir à ce quotient ne reposent plus sur une division mathématique. C'est donc pour des raisons historiques, et non pour des raisons mathématiques, que le terme de quotient intellectuel est conservé par Wechsler et reste utilisé de nos jours.
34
+
35
+ En 1939, l'Américain Louis Leon Thurstone remet en cause la thèse d'un facteur g de Spearman en soulevant sept facteurs principaux qui font partie d'une multitude de facteurs : facteur spatial (représentation des configurations), facteur perception (saisie de détails dans une configuration), facteur verbal (compréhension des données), facteur lexical (mobilisation du vocabulaire), facteur mémoire (faculté de mémorisation), facteur numérique (réalisation de calculs) et facteur raisonnement (définir et trouver des liens entre des éléments). En reprenant les analyses de Spearman, Thurstone conclut que ces sept facteurs sont orthogonaux, c'est-à-dire représentent autant de types d’intelligence et n'ont pas de lien entre eux. Le g de Spearman serait donc inexistant. Les conclusions de Thurstone sont que l’existence même de l'intelligence générale, comme entité mesurable, ne reposerait sur aucune base empirique réelle, ni ne pourrait être quantifiée de manière rigoureuse et logique (sauf évidemment dans le cas particulier de deux individus dont l'un surpasserait l'autre dans « tous » les types mentionnés)[réf. nécessaire].
36
+
37
+ La notion de facteur g mise en évidence par Spearman et la notion d'habiletés cognitives spécifiques mises en évidence par Thurstone ont été étudiées et élaborées par les nombreuses études qui ont suivi. Les moyens technologiques ont évolué et les tests d'intelligence se sont multipliés, permettant l'élaboration de modèles plus précis qui concilient les deux théories. La théorie de Cattell-Horn-Carroll est le modèle actuellement le plus reconnu et le plus étudié de l'approche psychométrique. Ce modèle suggère que le QI général représente le facteur g, mais que des habiletés cognitives spécifiques corrèlent et prédisent le QI à différents degrés[4].
38
+
39
+ Le QI mesuré par les tests psychométriques est le meilleur prédicteur statistique de la réussite ou de l'échec scolaire de l'enfant et de l'adolescent. Son pouvoir prédictif est modéré. Les corrélations entre le QI et la réussite scolaire ou académique sont de l'ordre de 0,50. Ce chiffre indique que le QI prédit (ou explique) 25 % de la variance des scores[4]. D'autres facteurs entrent en jeu dans la réussite scolaire puis professionnelle, cependant ces facteurs sont variés. Chez l'enfant, la motivation, l'effort[5], le sentiment d'efficacité personnelle et d'autres facteurs non cognitifs jouent également un rôle sur les performances scolaires et la réussite professionnelle ou sociale ultérieure[4]. L'autodiscipline, la consistance, la fiabilité ont également un impact important sur les résultats professionnels et personnels chez l'adulte[6]. Malgré son pouvoir prédictif modéré, le QI reste le meilleur prédicteur de la réussite scolaire ultérieure comparé aux autres facteurs[4].
40
+
41
+ Le QI, ainsi que les outils analogues de mesure de g, sont également les meilleurs prédicteurs de la performance au travail[7] et de la réussite socio-professionnelle[8].
42
+
43
+ Un certain nombre d'études ont montré une relation négative entre le QI et la délinquance[9], ainsi qu'entre le QI et les comportements antisociaux et criminels[10].
44
+
45
+ Le QI est corrélé positivement à une bonne santé[11].
46
+
47
+ Le QI est corrélé négativement à la religiosité[12],[13]. Cependant, les raisons de cette corrélation ne sont pas claires. L'analyse des résultats montrent que les différences de QI ne sont pas sur g et doivent, par conséquent, être attribuées à des capacités spécialisées[14]. Les auteurs d'une étude de 2019, suggèrent « prudemment » que les différences pourraient s'expliquer en termes de caractéristiques des troubles du spectre autistique chez les personnes ayant un QI élevé, parce que ces caractéristiques sont associées de façon négative à la religiosité[14].
48
+
49
+ Le QI moyen dans le monde se situe entre 84 et 88[15].
50
+
51
+ L'effet Flynn est le nom attribué à l'accroissement lent et régulier du résultat moyen à des tests de type QI observé au cours du XXe siècle dans les pays industrialisés. Ce sont les tests les plus liés aux matières scolaires qui connaissent les plus faibles progressions. L'accroissement de la scolarité, et le niveau scolaire, jouent un rôle majeur dans l'augmentation des scores.
52
+
53
+ La croissance des scores s'est stabilisée et des effets inverses ont été observés depuis le début des années 2000. Les causes en sont encore à l'étude et le phénomène ne se montre pas homogène[16]. Une étude d'Aden et Shayer datée de 2005[17] et portant sur 25 000 enfants scolarisés en Grande-Bretagne suggère une régression du QI général et de certaines habiletés cognitives et scolaires chez des élèves britanniques entre 1975 et 2005[17]. Il est possible que cette stagnation de l'effet Flynn date des années 1980[18].
54
+
55
+ Or la tendance à une stagnation voire à une légère régression de l'effet Flynn en Occident a été observée dans d'autres pays. En 2004, Jon Martin de l'Université d'Oslo et ses collègues ont publié un article décrivant les résultats aux tests de QI des conscrits norvégiens entre 1950 et 2002 démontrant que l'amélioration des scores en intelligence générale s'est arrêtée après le milieu des années 1990 mais a régressé légèrement dans nombre d'autres tests[19],[20]. Le Conservatoire national des arts et métiers s'est également fait écho d'un début d'inversion de l'effet Flynn en se basant sur des tests dans le canton de Vaud en Suisse en 1991 et 2002[21]. Teasdale et Owen déclarent : « les analyses de tests d'intelligence de près de 500 000 jeunes hommes Danois entre 1959 et 2004 montrent que l'augmentation a connu son apogée fin des années 1990 et aurait légèrement régressé jusqu'à un niveau d’avant 1991 ». Ils estiment qu'« un facteur lié à cette récente chute pourrait être un déclin simultané du nombre d'étudiants en avance de 3 ans pour les 16-18 ans »[19].
56
+
57
+ Cette baisse a depuis été observée dans plusieurs pays tels que la Finlande, l'Estonie, les Pays-Bas ou la France[22].
58
+
59
+ Historiquement, le QI a parfois été instrumentalisé pour étayer des propositions élitistes, eugénistes, racialistes. Dans plusieurs régions protestantes du monde durant le XXe siècle, des groupes entiers de personnes ont été soumis à un programme de stérilisation contrainte, à la suite de mauvais résultats au test de QI. Cela s'est vu au Canada consécutivement à la loi dite Sexual Sterilization Act of Alberta (en) (1928) (cf. le cas de Leilani Muir qui a poursuivi en justice et gagné le procès qu'elle a intenté contre la province d'Alberta). Ce phénomène n'a pas touché les pays catholiques, où toute atteinte au corps non justifiée par des raisons de santé est réprouvée.
60
+
61
+ Le livre The Bell Curve de Richard J. Herrnstein et Murray souligne et commente longuement les différences de QI entre groupes ethniques aux États-Unis, en particulier les scores plus faibles des minorités noires par rapport à la majorité blanche, et leurs implications politiques. Ce livre a provoqué beaucoup de polémiques aux États-Unis après sa parution[4]. Certains spécialistes ont avancé des explications qualifiées de racistes par d'autres spécialistes. L'Association américaine de psychologie et le Conseil national des affaires scientifiques américains ont commandé un rapport d'experts indépendants pour faire le point sur la question[4]. Certains spécialistes défendent l'idée que ces différences sont majoritairement génétiques (cf. Mainstream Science on Intelligence, tribune signée par un groupe de psychologues américains spécialistes de la question et défendant cette idée[23]). Pour d'autres, les différences observées entre les groupes ethniques correspondent aux conséquences de milieux environnementaux défavorables aux minorités noires américaines[4]. Le sujet reste très controversé, en 2013, 90% des spécialistes interrogés dans un sondage international pensaient qu'au moins une partie des différences de QI entre populations étaient génétiques, et 43% des experts pensaient que la génétique a une influence plus importante que l'environnement pour expliquer l'écart entre l'intelligence moyenne des Blancs et des Noirs aux États-Unis[24].
62
+
63
+ Les scores de QI sont influencés à la fois par des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux[25],[26],[27],[28].
64
+
65
+ Le système thyroïdien de la mère durant la grossesse, puis de l'enfant et de l'adulte agit sur le cerveau, de même que la qualité du sommeil, qui dépend entre autres choses d'une hormone ; la mélatonine[29],[30]. Des perturbateurs endocriniens pourraient donc affecter le QI, éventuellement en conjonction avec des polluants neurotoxiques.
66
+
67
+ L'imagerie des zones cérébrales connues pour jouer un rôle dans l'intelligence verbale ou non-verbale montre ou confirme la possibilité que les capacités intellectuelles d'un individu par rapport à ses pairs puissent significativement diminuer ou augmenter dans les années d'adolescence[31], sans qu'on sache encore dans quelle mesure jouent le contexte environnemental (polluants neurotoxiques, perturbateurs endocriniens…), d'évolution personnelle (période où intervient fréquemment un changement dans le mode d'alimentation, avec alcool, tabac éventuellement, ou un changement dans le mode d'apprentissage) ou social (psychologie de la motivation), réorganisation des priorités de l'individu (dont sexualité adolescente), éventuellement sous l'influence de l'entourage ou d'un modèle social autre[31].
68
+
69
+ Plusieurs études ont montré des corrélations modérées entre le volume du cerveau (en particulier la substance grise[32]) et le QI. Cette relation a été de nombreuses fois répliquée et les corrélations observées sont modérées, d'environ 0,4 en moyenne[33],[34]. Arthur Jensen cite une dizaine d'études indépendantes effectuées au Japon, en Europe et en Amérique qui ont toutes trouvé une corrélation positive entre la capacité crânienne et le quotient intellectuel (la moyenne des corrélations se situant à 0,4)[35]. J. Philippe Rushton fait un constat similaire[36].
70
+
71
+ Cependant, les relations de cause à effet et les explications de ces corrélations restent incomprises et débattues par les spécialistes[37],[34]. Le spécialiste Ian Deary conclut en 2001 que les explications sont manquantes. Les relations entre QI, morphologie du cerveau et physiologie sont complexes et ne sont pas encore éclaircies. Les avancées scientifiques dans ce domaine dépendent en grande partie des technologies d'imagerie cérébrale, et ce domaine technologique est en développement[34].
72
+
73
+ Des mesures physiologiques sont également corrélées au QI sans que les relations de cause à conséquence soient éclaircies. Ces mesures sont :
74
+
75
+ Les études sur les relations entre morphologie et réaction physiologiques cérébrales et le QI se sont multipliées dans des populations de tous âges, avec ou sans problèmes cognitifs. Les enjeux de ces recherches sont de mieux comprendre les relations observées[43].
76
+
77
+ L'héritabilitié du QI est un outil statistique à la pertinence contestée, mais qui est souvent utilisé et confondu avec un éventuel caractère héréditaire de l'intelligence[44]
78
+ L'héritabilité des scores de QI ou d'autres mesures de l'intelligence (facteur g, réussite scolaire,...), toujours calculée pour une population donnée et uniquement valable pour celle-ci, est la mesure de leur part de variance attribuable aux différences génétiques entre les individus de la population. Quelle que soit la valeur de cette héritabilité, cela ne fixe aucune limite de principe à la malléabilité des scores de QI/intelligence dans une population. Cette héritabilité ne peut pas être calculée avec précision : elle doit être estimée, et il existe diverses méthodes pour le faire. Les scores de QI sont influencés à la fois par des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux[25],[26],[27],[28].
79
+
80
+ Des études sur les jumeaux homozygotes séparés à la naissance ont trouvé que les QI de ces jumeaux (ainsi que de nombreuses autres caractéristiques physiques et mentales) étaient fortement corrélés. Ces observations ont commencé à l'université du Minnesota, où une unité de recherche a été mise en place par Thomas Bouchard pour étudier une cohorte nationale de jumeaux et triplés élevés séparément dans des familles adoptives[34],[47]. Dans une méta-analyse publiée en 1981, Bouchard et McGue rapportent des résultats portant sur 111 études de jumeaux[48]. Leurs observations (étude MISTRA) indiquent que les corrélations entre les scores de jumeaux homozygotes élevés séparément sur des tests de mesure du QI sont étonnamment élevées (0,69 pour les échelles de Wechsler et 0,78 aux matrices de Raven ; les corrélations pour des jumeaux homozygotes élevés ensemble sont de, respectivement 0,88 et 0,76)[34].
81
+
82
+ Une autre méta-analyse indépendante a été publiée en 1997 dans le journal Nature. Elle porte sur 212 études. Des corrélations sont mises en évidence pour chacun des liens de parenté, et notamment la corrélation la plus forte est celle des « jumeaux élevés ensemble ». Devlin et al. interprètent ces corrélations comme une importance plus forte de la période prénatale que ce qui était considéré auparavant, et par conséquent une importance moindre du patrimoine génétique[45].
83
+
84
+ Dickens et Flynn ont proposé une explication de ces résultats apparemment tout à fait contradictoire. Dickens a avancé que l'influence des facteurs génétiques ne signifie pas que l'environnement n'entre pas en compte dans l'équation. Il est possible que des différences d'origine biologique modifient précocement l'environnement de l'enfant puis plus tard, celui de l'adulte[49].
85
+
86
+ Ian Deary indique que ces corrélations ne signifient pas que l'intelligence est d'abord d'origine génétique. Les corrélations observées ne portent que sur les différences entre les scores. Les résultats suggèrent qu'environ 50 % de ces différences sont expliquées par des variables sans doute génétiques et 50 % par des influences environnementales[34]. Des études plus récentes montrent que ce ratio d'héritabilitié du QI varie fortement avec l'âge, passant de 20 % durant l'enfance à 80 % chez l'adulte[50],[51].
87
+
88
+ Selon une étude menée en 2014, il n'y aurait que très peu d'influence du QI des parents adoptifs sur les capacités verbales des enfants[52]. Certains types d’entraînements peuvent avoir un effet sur le score du QI mais n'ont qu'un effet limité sur l'intelligence générale[53],[54],[55].
89
+
90
+ Depuis les années 2000 ont été développées des méthodes d'estimation de l'héritabilité basées sur les données génomiques de gros échantillons d'individus. Le principe général de la méthode qui a pour l'instant été le plus utilisée consiste à bâtir un modèle mathématique de l'effet statistique du génotype comme étant la combinaison des effets statistiques d'un sous-ensemble plus ou moins grand des polymorphismes mono-nucléotidiques (SNP). Le QI n'étant pas disponible sur ces gros échantillons, ce sont des indicateurs fortement corrélés au QI qui sont utilisés (typiquement le niveau d'études).
91
+
92
+ Seule la prise en compte de plusieurs dizaines de milliers de SNP permet de reconstituer, via un modèle statistique ad hoc, une part de variance substantielle attribuable aux génotypes dans l'échantillon de population utilisé, c'est-à-dire une héritabilité dite génomique estimée approchant parfois 50%[56]. Toutefois, le cas échéant ces modèles souffrent d'overfitting, c'est-à-dire de sur-ajustement du modèle aux données. Dans ce cas, le modèle "explique" une grande part de variance par les SNP, mais seulement parce qu'il a incorporé un bruit aléatoire présent dans les données de l’échantillon qui a servi à le construire (une partie de cette héritabilité estimée est donc fictive). Pour limiter l'overfitting, il est recommandé d'opérer des validations croisées du modèle sur d'autres échantillons[57]. La mise en œuvre de ces validations croisées dans les études humaines reste insuffisante et de fait, la part de variance expliquée par ces modèles chute souvent drastiquement lorsqu'ils sont appliqués à un autre échantillon.
93
+
94
+ Ainsi, dans Hill et al. 2018 par exemple, les auteurs ont pu construire un modèle mathématique expliquant 25,44 % de la variance d'une mesure de l'intelligence dans l'échantillon initial, mais lorsque ce modèle a été appliqué à trois échantillons de réplication, seuls 3,64 % à 6,84% de la variance de mesures de l'intelligence ont été prédits par le modèle[58].
95
+
96
+ De même, le modèle bâti par Lee et al. 2018 sur la base d'un échantillon de 1,1 million de personnes d'ascendance génétique européenne, utilisant environ 250 000 SNP, n'a permis de rendre compte que de 12,7% de la variance du nombre d'années d'études et 6,9 % de celle d'une mesure de performance cognitive dans une cohorte de réplication, et de respectivement 10,6% et 9.7 % dans une autre[59]. De plus, selon les auteurs, le modèle a perdu 85 % de son pouvoir prédictif lorsqu'il a été appliqué à un échantillon de personnes afro-américaines. Les auteurs soulignent en outre que l'effet propre des variants génétiques est probablement surestimé par le modèle en raison d'une « corrélation entre le niveau d'éducation et un environnement éducatif propice à la réussite scolaire ». En 2019, la part de variance prédite par ce modèle était la plus élevée jamais atteinte par ce type d'approche, tous traits cognitifs ou comportementaux confondus[60].
97
+
98
+ La méthode RDR est une méthode récente également basée sur des données génomiques, visant à compenser certains défauts des méthodes basées sur une modélisation des effets statistiques des SNP. Elle estime l'héritabilité en examinant la façon dont la similarité phénotypique entre individus varie en fonction de leur proximité génétique, mesurée par la fraction du génome partagée par deux individus car héritée d'un ancêtre commun. Mise en œuvre pour la première fois en 2018 sur un échantillon de près de 55 000 Islandais, elle a abouti a des estimations d'héritabilité nettement plus faibles que celles produites par les méthodes existantes[61]. En particulier, l'héritabilité du niveau d'études a été estimée dans cet échantillon à 17%, contre respectivement 52%, 29% et 40% avec trois autres méthodes et 43% avec l'étude de jumeaux de référence.
99
+
100
+ Les pesticides liés au Chlorpyrifos, très utilisés en Europe, diminueraient en moyenne de 2,5 points le quotient intellectuel de chaque enfant européen[62]. La substance active est interdite dans l'Union Européenne depuis 2020[63].
101
+
102
+ En 1926, la psychologue Catharine Cox Miles, dans une recherche pour sa thèse doctorale dirigée par le psychométricien Lewis Terman, utilise les informations biographiques sur l’enfance de personnes célèbres pour estimer leur QI sur la base de leurs écrits et de données historiques (Voltaire : 170 ; John Stuart Mill : 190 ; Goethe : 210)[64],[65]. Sa méthode dite « historiométrique » est tout à fait différente et indirecte mais cherche néanmoins à se baser sur des principes scientifiques[66]. La méthode historiométrique est disputée et ne fait pas consensus chez les psychologues[67].
103
+
104
+ Pour Bertrand Russell, J. B. Watson (voir béhaviorisme) « estime qu’il n’y a nul besoin de mesurer par des tests la qualité d’une personne, puisque selon la définition qu’il en donne cette qualité est très précisément indiquée par son revenu[68] ». Russell s'empresse d'ajouter dans le même paragraphe qu'il ne partage pas cet avis[69].
105
+
106
+ Selon Ilan M. Edelstein, « l'intelligence ne se résume pas à un chiffre. […] on ne peut pas classer l'intelligence des gens de façon linéaire, […] les tests de QI ne mesurent pas toutes les intelligences ni tous les secteurs de l'intelligence »[70].
107
+
108
+ Les scientifiques n'ont pas dégagé un consensus quant à la définition ou la nature de l'intelligence humaine. Cette absence de définition est commune lorsque des concepts ne sont pas encore tout à fait compris par les scientifiques qui les étudient. L'absence de définition consensuelle reflète le fait que la description de l’intelligence sur un plan scientifique reste un sujet d'étude et de débats, sur lequel de nombreuses questions importantes ne sont pas encore résolues[4].
109
+
110
+ Il n'existe pas de test d'intelligence purement aculturel, c'est-à-dire échappant à toute influence de la culture sur la performance au test. Historiquement, des psychologues ont développé plusieurs tests de performance pour tester des enfants sans langage ou des enfants immigrés ne parlant pas la langue de leur pays d'accueil. Les tests de connaissance faisant intervenir le langage ne peuvent s'affranchir de composantes culturelles comme l'étendue du vocabulaire. Les autres restent cependant corrélés à la culture. Ainsi, dans un pays donné, les sujets issus de minorités culturelles obtiennent des QI plus faibles que les étudiants de la population majoritaire[4]. Ces différences, souvent observées, peuvent faire soupçonner un éventuel biais culturels des tests, y compris non verbaux[71].
111
+
112
+ Plusieurs différences observées entre pays seraient attribuables à des effets culturels plutôt que cognitifs[72].
113
+
114
+ Dans la tribune Mainstream Science on Intelligence, Linda Gottfredson et les cosignataires estiment que les tests d'intelligence ne sont pas biaisés culturellement, qu'ils prédisent avec précision le QI pour tous les américains, indépendamment de leur race et de leur classe sociale[23].
115
+
116
+ Les psychologues (et en premier lieu David Wechsler, auteur des échelles d'intelligence les plus utilisées au monde) s'accordent sur le fait que les performances aux tests mesurant les QI contiennent une part de variance inexpliquée. Il est probable que des facteurs non cognitifs soient à l'origine d'une partie de cette part de variance[73].
117
+
118
+ Il a été reproché aux scores de QI de perdre en précision sur les scores extrêmes. La principale raison réside dans la faiblesse de l’échantillon disponible à ce niveau[réf. nécessaire].
119
+
120
+ En 1956, Marilyn vos Savant aurait obtenu l'un des plus grands QI mesurés, mais les tests qu'elle a passés n'ont pas été surveillés selon la procédure normale.
121
+
122
+ En 1977[réf. nécessaire], le Sud-Coréen Kim Ung-yong établit un record du monde du QI le plus élevé avec un score de 210 (on présume, sur l'échelle de Cattell et non l'échelle de Wechsler communément utilisée en Europe qui plafonne à 160. Un QI de 210 sur l'échelle de Cattell équivaut environ à un QI de 168 sur l'échelle de Wechsler) et est répertorié dans le Livre Guinness des records of World Records. Enfant prodige, il est invité par la NASA à l'âge de 8 ans, et y travaille pendant dix ans[74]. Fatigué par l'attention médiatique et par un rythme de travail élevé ainsi qu'une grande solitude, il rentre en Corée du Sud pour y retrouver sa mère et surtout, pour étudier afin de rencontrer des jeunes de son âge. Il vit et travaille toujours en Corée du Sud et se déclare heureux d'avoir choisi une vie « normale »[74].
123
+
124
+ Terence Tao a un QI estimé[Quand ?] à 230[réf. souhaitée] (également, sur l'échelle de Cattell et non l'échelle de Wechsler communément utilisée en Europe qui plafonne à 160).
125
+
126
+ En 1961 en France, un jeune travailleur agricole nommé Jean Frêne se voit crédité aux trois jours de sélection militaire d'un QI exceptionnel[75]. L'affaire remonte au ministère des Armées, qui lui accorde un sursis et une bourse : cinq ans plus tard, Jean Frêne décroche son diplôme d'ingénieur à l'Institut national des sciences appliquées de Lyon et embraye directement sur un doctorat. En 2004, il est professeur à l'université de Poitiers en chaire de tribologie. Cette affaire popularisera l’intérêt de la notion de QI en France[réf. nécessaire]. Jean Frêne y est devenu le troisième Français à obtenir la prestigieuse médaille d'or internationale de tribologie[76].
127
+
128
+ En 1980, Robert Klark Graham, généticien eugéniste américain, crée une banque de sperme réservée aux hauts QI. L'entreprise est très critiquée dès sa mise en place. Elle conduit à la naissance de 218 enfants. Cependant, à sa mort en 1997, Graham n'a pas réussi à démontrer que les enfants nés de cette banque de sperme sont plus intelligents ou plus brillants, dans leurs études, que des enfants élevés dans un milieu comparable[77].
129
+
130
+ Plusieurs associations internationales réservées aux hauts QI existent, dont les membres sont exclusivement des personnes ayant passé un test de QI et réussi ce test au-delà d'un score donné.
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+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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+ La Nintendo DS (ニンテンドーDS, Nintendō Dī Esu?, DS pour Dual Screen, Double Screen au Japon), est une console portable créée par Nintendo, sortie fin 2004 au Japon et en Amérique du Nord et en 2005 en Europe.
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7
+ Elle est équipée de plusieurs fonctions auparavant rares, voire inédites dans le domaine du jeu vidéo portable, telles que deux écrans rétro-éclairés simultanément dont un écran tactile, un microphone, deux ports cartouche (un pour les jeux Nintendo DS, un autre pour les cartouches de jeu Game Boy Advance et les accessoires), deux haut-parleurs compatibles surround (virtuel), ou encore le Wi-Fi intégré, d'une portée de 10 à 30 mètres en LAN, permettant de connecter seize consoles entre elles, et de se connecter au Nintendo Wi-Fi Connection pour jouer en ligne.
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+ En 2006, Nintendo commercialise la Nintendo DS Lite, un modèle révisé plus petite et légère de la console. En 2008, Nintendo lance la Nintendo DSi, nouvelle révision de la console avec de nouveaux ajouts, tels que la présence de deux caméras.
10
+
11
+ La Nintendo DS, avec ses différentes variantes, est aujourd'hui la console portable la plus vendue de tous les temps et la deuxième console la plus vendue en prenant en compte les consoles de salon[4], juste derrière la PlayStation 2 de Sony. Son jeu phare, New Super Mario Bros., est quant à lui l'un des jeux les plus vendus du monde.
12
+
13
+ À l'origine, l'idée était de mettre sur le marché une machine pour faire patienter les joueurs en attendant une nouvelle version de la Game Boy[5]. Le 13 novembre 2003, Nintendo a annoncé qu'il allait sortir une nouvelle console en 2004. Le 20 janvier 2004, la console a été annoncée sous le nom de code Nintendo DS (Developer's System). En mars 2004, le nom de code a été changé en Nitro. En mai 2004, le nom de code a été modifié pour revenir à Nintendo DS et la console a été dévoilée sous forme de prototype lors de l'Electronic Entertainment Expo (E3). Il s'agit d'un prototype présenté à seulement quelques journalistes avec des jeux tels que Metroid Prime ou encore Mario Kart en version préliminaire[6]. Elle reprend en partie le design de certaines Game and Watch. Le 28 juillet 2004, le nom définitif et l'aspect de la console sont dévoilés. DS veut désormais dire Dual Screen, le cadre noir cernant les écrans est supprimé et divers détails sont revus.
14
+
15
+ Dès son annonce, la Nintendo DS avait fait couler beaucoup d'encre. En tant que « petit frère » de la mythique Game Boy et ses dérivés (Color, Advance, SP, Micro), elle se devait d'être une console révolutionnaire dans sa manière de faire jouer son acheteur. Lorsque le caractère tactile de l'écran du bas fut dévoilé, ainsi que le fait que la console comporterait deux écrans au lieu d'un seul, la future née de la firme fut plébiscitée par les médias et le public pour son originalité et sa prise en main[7] (lors de sa première présentation où elle était jouable). L'utilisation des deux écrans n'est pas une première chez Nintendo puisque l'une de ses premières consoles portable, la Game and Watch version Multiscreen, comportait deux écrans, l'un tactile, et l'utilisation du Stylet.
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+
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+ Le prix de la Nintendo DS varie suivant le continent, 150 $ (environ 100 €) en Amérique du Nord, 15 000 ¥ (environ 100 €) au Japon.
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21
+ À sa sortie en Europe le 11 mars 2005, elle coûte 150 €. Pour faire face à la concurrence (principalement la PlayStation Portable), Nintendo baisse le prix de sa console de 25 €. Son prix est donc passé à 125 €. La Nintendo DS Lite coûte 145 € à sa sortie en Europe.
22
+
23
+ La Nintendo DS se démarque également par les énormes succès de ses jeux. Au Japon, il s'agit de la console qui dispose du plus grand nombre de jeux ayant franchi le seuil des 5 millions d'exemplaires vendus (5 jeux : New Super Mario Bros., Pokémon Diamant et Perle, Pokémon Noir et Blanc, Animal Crossing: Wild World et More Brain Training) et 9 jeux Nintendo DS se classent parmi les 30 meilleures ventes du pays[27]. Au niveau mondial, la console connaît 6 titres dépassant les 15 millions d'exemplaires distribués, dont 3 qui dépassent les 20 millions. Nintendogs et New Super Mario Bros. sont respectivement les 4e et 5e meilleures ventes de l'histoire[28]. Fin 2010, elle devient la console la plus vendue de tous les temps, dépassant la PS2 et ses 140 millions d'exemplaires. Mais la deuxième console de salon de Sony a fini par la rattraper quelques mois plus tard avec 153,68 millions d'exemplaires. Néanmoins, la Nintendo DS regagnera son titre de console la plus vendue de tous les temps début décembre 2012 en re-dépassant la PS2. Désormais, la PS2 et la DS ne sont plus produites. La PS2 a repris son titre de console la plus vendue de tous les temps avec 157,68 millions d'unités vendues.
24
+
25
+ Liste des 10 jeux les plus vendus sur Nintendo DS :
26
+
27
+ En 2009, la production du premier modèle se termine[réf. nécessaire].
28
+
29
+ En 2011, la production du modèle Lite se termine marquant ainsi la fin définitive du support de la GameBoy Advance[réf. nécessaire].
30
+
31
+ En 2012, la production de la DSi se termine et seul le modèle XL continue d'être en production, c'est aussi en cette année que la DS (tous modèles confondus), devient la console la plus vendue au monde devant la PS2 dont la production s'est terminée le 30 novembre[réf. nécessaire].
32
+
33
+ Fin avril 2013, Nintendo annonce dans un rapport financier la fin de la production du dernier modèle, la DSi XL. Ce même rapport indique en outre que la DS, toutes versions confondues, s’est écoulée à 153,87 millions d’exemplaires depuis son lancement, neuf ans plus tôt[30],[31].
34
+
35
+ Batterie au lithium-ion de 850 mAh pour 6 à 10 heures de jeu (avec le rétroéclairage).
36
+
37
+ Batterie au lithium-ion de 1000 mAh pour 15 à 19 heures de jeu avec la luminosité la moins forte, 5 à 8 heures de jeu avec la luminosité la plus forte.
38
+
39
+ Batterie au lithium-ion de 840 mAh pour 9 à 14 heures de jeu avec la luminosité la moins forte, 3 à 4 heures de jeu avec la luminosité la plus forte.
40
+
41
+ Batterie au lithium-ion de 1050 mAh pour 13 à 17 heures de jeu avec la luminosité la moins forte.
42
+
43
+ Les modifications par rapport à la Nintendo DS sont :
44
+
45
+ Note : La Nintendo DS Lite, avec ses 93,84 millions de ventes, est la console portable la plus vendue de tous les temps.
46
+
47
+ Deux objectifs sont disponibles (un intérieur et un extérieur) de 0,3 Mégapixel, un lecteur de cartes SD, un navigateur Web Nintendo DSi Browser intégré et un lecteur audio supportant uniquement le format AAC. Les photos prises peuvent être modifiées à l'aide de l'écran tactile et sauvegardées sur une carte SD.
48
+
49
+ Le Nintendo DSi possède aussi une mémoire interne, afin de télécharger divers programmes via le DSiWare à l'aide des Nintendo Points.
50
+
51
+ Le design du Nintendo DSi est très similaire à celui du Nintendo DS Lite et les jeux du Nintendo DS et du Nintendo DS Lite sont compatibles mais plus ceux de la Game Boy Advance. En effet, afin de rendre la console plus fine et plus légère que la Nintendo DS Lite (la console perd 12 % de sa masse et 2,6 mm d'épaisseur) et pour réduire les coûts de production, l'emplacement pour cartouches Game Boy Advance a été supprimé.
52
+
53
+ Connue au Japon sous le nom de Nintendo DSi LL (ニンテンドーDSi LL?), elle dispose de deux écrans, dont un tactile, de 4,2 pouces contre les 3,25 pouces de ceux de la Nintendo DSi. Elle est destinée à donner à ses utilisateurs un meilleur confort visuel. Ses écrans ont une diagonale 30 % plus grande que ceux d'une Nintendo DS Lite (la surface augmente de 93 %, soit presque le double).
54
+
55
+ Néanmoins la définition d'écran reste la même que sur les anciennes Nintendo DS, et il apparaît parfois, sur certains jeux, des pixels un peu plus visibles : 100 livres classiques et Pokémon version Noire et Blanche par exemple.
56
+
57
+ Un nouveau stylet, plus gros, en forme de stylo est fourni à l'achat. La Nintendo DSi XL est disponible en 2 coloris à sa sortie : bordeaux et chocolat. Plus tard, elle sera disponible en 5 autres coloris : bleu foncé, bleu, jaune, rouge et vert.
58
+
59
+ À l’automne 2010, à l'occasion du 25e anniversaire de Mario, Nintendo a proposé une Nintendo DSi XL de couleur rouge en édition limitée[33].
60
+
61
+ La console pèse désormais 310 grammes soit environ 100 grammes de plus que la Nintendo DSi et la Nintendo DS Lite et 40 grammes de plus que la première Nintendo DS.
62
+
63
+ Nintendo DS :
64
+
65
+ Nintendo DS Lite :
66
+
67
+ Nintendo DSi :
68
+
69
+ Nintendo DSi XL (LL au Japon) :
70
+
71
+ Grâce à la rétrocompatibilité, la Nintendo DS et la Nintendo DS Lite bénéficient également de la ludothèque de la Game Boy Advance mais, la console ne possédant pas de port link, le multijoueur n'est pas possible. Les jeux Game Boy et Game Boy Color ne sont pas compatibles, comme la Game Boy Micro.
72
+
73
+ PictoChat est la contraction de pictogramme et de chat. Le PictoChat permet, grâce à la communication sans fil Nintendo DS, de communiquer grâce à un clavier virtuel et une possibilité de dessiner dans la fenêtre de conversation. Ce logiciel de chat est inclus dans toutes les versions de la Nintendo DS et ne nécessite pas d'achat de cartouche supplémentaire. Elle permet aussi de discuter avec plusieurs personnes en même temps.
74
+
75
+ Fort d'une longue expérience (les Game Boy communiquaient déjà grâce à un câble en 1989), Nintendo a cette fois-ci implanté sur la plupart de ses jeux la possibilité de jouer en réseau sans fil en Wi-Fi. Avec une seule carte, il est possible de jouer à plusieurs. En effet, les autres consoles sans cartouche téléchargent la version multijoueur du jeu présent dans la cartouche principale, ce qui accroît les possibilités de jeu à plusieurs. Toutefois, les jeux à une seule cartouche sont quelquefois limités par rapport aux modes où chaque participant possède une cartouche, et la Nintendo DS n'accepte que la sécurité de réseau WEP, de moins en moins utilisé pour sa faible sécurité et sa mauvaise réputation.
76
+
77
+ Des réunions de joueurs se sont d'ailleurs développées dans le but d'utiliser la capacité de leur console portable en mode multijoueur. Ces réunions sont présentes un peu partout en France sous l'appellation « DS in » suivie du nom de la ville de rencontre. En effet, la console de Nintendo permet à un nombre variable de joueurs (de 2 à 16) de jouer avec une seule cartouche et sans fil (via le Wi-Fi). Par extension, ces rendez-vous sont devenus l'occasion d'essayer de nouveaux jeux, de parler d'applications ou d'affronter des adversaires via des tournois. Le record officiel (validé par un représentant du Livre Guinness des records) a réuni exactement 381 personnes et leurs Nintendo DS lors d’un évènement qui s’est déroulé le 12 octobre 2007 en Australie, le DS in Parramatta[36].
78
+
79
+ Plusieurs accessoires se placent dans le port GBA de la Nintendo DS :
80
+
81
+ D'autres accessoires sont inclus dans certains jeux, notamment au Japon (stylet rose dans Touch! Kirby's Magic Paintbrush, stylet jaune dans Pac-Pix, dragonne et stylet dans Gyakuten Saiban, etc.).
82
+
83
+ Quelques accessoires non officiels sont sortis :[réf. nécessaire]
84
+
85
+ La Nintendo DS peut être reliée à la Wii, pour le téléchargement de données, le jeu en ligne ou pour servir de manette auxiliaire via la Connexion Wi-Fi Nintendo. Le système de jeu sur internet est assuré par GameSpy, une filiale d'IGN.
86
+
87
+ La Download Station DS est un kiosque de démonstration lancé en 2006. Comme leur nom l'indique, ces kiosques sont utilisés pour télécharger des démonstrations et des vidéos sur Nintendo DS. Les jeux peuvent être téléchargés dans le menu « Téléchargement » présent sur la Nintendo DS, menu qui permet de choisir la Download Station à utiliser (s'il y en a plusieurs). Son utilisation se fait via un simple menu qui s'occupe de télécharger facilement les démos choisies par l'utilisateur. Les démos disparaissent une fois la console éteinte.
88
+
89
+ La Download Station n'est actuellement rien d'autre que des consoles DS classiques disponibles dans le commerce, enfermées dans une boite avec une cartouche spéciale « DS Download Station » insérée à l'intérieur. Les cartouches font office de serveur pour les clients qui téléchargent de nouvelles démo ou vidéos. Quand Nintendo actualise ses cartouches de démo chez les revendeurs, il leur suffit de changer la cartouche d'une DS contenue dans le coffret. Une Download Station ne peut distribuer qu'une seule démo ou vidéo à la fois, mais il est possible de connecter 15 personnes à la fois. Lorsque deux personnes téléchargent la même démo, un système de peer-to-peer se met en place, la première personne à télécharger la démo transmet une copie de ce qu'elle télécharge à l'autre personne. Si deux personnes téléchargent deux démos différentes, la deuxième personne doit attendre que la première personne ait fini de télécharger.
90
+
91
+ Les versions américaine et européenne sont complètement différentes des versions japonaises, qui utilisent 3 ordinateurs connectés entre eux.
92
+
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+ La borne européenne contient un routeur D-link modifié en usine, et un Firmware modifié. Grâce à cela, n'importe quelle DS qui essaie de se connecter à internet (avec ou sans paramètre Wifi) est immédiatement reconnue ; le routeur empêche toute connexion d'appareil wifi qui n'est pas Nintendo.
94
+
95
+ Ce routeur a eu aussi pour but de fonctionner comme serveur de démo dynamique. Il devait permettre à Nintendo de distribuer facilement de nouvelles démos ou de nouveaux contenus sans passer par la distribution de nouvelles cartouches. Le projet fut abandonné à cause de la disparité des Download Station qui étaient connectées à internet, et les mesures de sécurités contraignantes engagées par Nintendo. Chaque borne Wifi devait avoir une IP déclarée aux serveurs de Nintendo Europe par une personne habilitée. Cette contrainte a rendu l'utilisation autonome quasi impossible et son coût plus élevé que de simples cartouches. il s'agissait de l’ancêtre du Nintendo Zone.
96
+
97
+ Comme toutes les précédentes consoles portables produites par Nintendo, la Nintendo DS n'échappe pas aux hackers. De nouveaux linkers sont apparus pour répondre aux spécificités de la console. Ces accessoires non officiels permettent l'utilisation de homebrews ou de copie de sauvegarde de jeux officiels. Cette dernière utilisation est bien sûr comparable à d'autres formes de piratage.
98
+
99
+ Au niveau technique, les derniers linkers, ceux utilisant le slot 1 (emplacement permettant de jouer avec une cartouche originale) de la console, prennent la forme d'une cartouche Nintendo DS classique. Ces linkers contiennent soit de la mémoire flash interne soit un lecteur de carte SD (mini ou micro).
100
+
101
+ Ces linkers permettent également de pallier les manques de la console. De nombreux développeurs créent des homebrews, des petits programmes qui s'exécutent sur la console au même titre qu'un jeu par exemple. Le homebrew le plus célèbre pour la Nintendo DS est sans conteste MoonShell, qui permet la lecture de fichiers audio ou vidéo, mais aussi des images et des fichiers textes.
102
+
103
+ Ces linkers et homebrews fonctionnent en prenant le contrôle du système de la Nintendo DS. On peut d'ailleurs s'en rendre compte, vu que l'écran habituel de la Nintendo DS n'apparaît pas.
104
+
105
+ Nintendo a porté plainte début décembre 2007 contre les revendeurs de ces linkers sur le sol français. Certains magasins voient alors leurs stocks saisis[37]. Le 3 décembre 2009, une décision de justice est prise en faveur du site Divineo, qui échappe à l'interdiction de vente de linkers. Nintendo annonça sa volonté de faire appel de la décision du tribunal dès le lendemain[38].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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5
+ Rabat (en arabe : الرباط, ar-Ribāṭ ; en berbère : ⵔⵔⴱⴰⵟ, R-rbaṭ ; en darija : الرّباط, er-Rbaṭ) est la capitale du Maroc.
6
+
7
+ La ville est située au bord de l'Atlantique au nord-ouest du Maroc, à 40 km au sud de Kénitra et 240 km au sud-ouest de Tanger et du détroit de Gibraltar, et à 87 km au nord-est de Casablanca. Elle est séparée de la ville de Salé au niveau de l'embouchure du Bouregreg, d'où leur surnom de « villes jumelles »[6].
8
+
9
+ Sur le plan administratif, son territoire — à distinguer de celui de l’agglomération rabataise incluant sa banlieue — d'une superficie de 118,5 km2[7], correspond à celui de la préfecture de Rabat qui, depuis le retour au principe de l'unité de la ville en 2002[8], est composée d'une part de la commune urbaine de Rabat, divisée en cinq arrondissements ; d'autre part de la commune urbaine de Touarga, où se situe le palais royal, enclavée dans la première. Lors du dernier recensement de 2014, sa population était de 577 827 habitants[5], faisant de Rabat la 7e plus grande ville du royaume. Avec sa banlieue, elle forme la deuxième plus grande agglomération du pays après celle de Casablanca[9].
10
+
11
+ La ville a été fondée en 1150 par les Almohades[10], qui y édifièrent une citadelle (devenue la kasbah des Oudayas), une mosquée et une résidence. C’était alors ce qu'on appelle un ribat (« forteresse »[11]). Le nom actuel vient de Ribat Al Fath, « le Camp de la Victoire ». Plus tard, le petit-fils d'Al-Mūmin – Ya'qub al-Mansūr – agrandit et compléta la ville, l'entourant notamment de murailles. Par la suite, elle servit de base aux expéditions almohades en Andalousie.
12
+
13
+ Après 1269, quand les Mérinides choisirent Fès comme capitale, Rabat entra dans une période de déclin. Ainsi, l'explorateur morisque Hassan al-Wazzan a rapporté qu'il n'y subsistait que 100 maisons habitées en 1515. En 1609, à la suite du décret d’expulsion de Philippe III, 13 000 Morisques y trouvèrent refuge, revitalisant ainsi la ville[12]. Jusqu'au XIXe siècle, Rabat est connue sous le nom de Salé-le-Neuf.
14
+
15
+ En 1912, Lyautey fit de Rabat le siège du résident général et la capitale du protectorat français au Maroc[13]. En 1956, à l’indépendance du Maroc, la ville resta la capitale du pays[14].
16
+
17
+ Depuis 2012, un ensemble de sites de Rabat est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. La ville a aussi reçu la deuxième place du classement CNN des « Meilleures destinations touristiques de 2013 »[15].
18
+
19
+ En 1875, Bleicher signale pour la première fois l'existence d'outils lithiques au Maroc ; est cité entre autres le site Douar Doum à Rabat[16].
20
+
21
+ Une carrière d'exploitation dans le quartier de Kébibat a livré en 1933 les plus anciens fossiles humains trouvés au Maroc (à la date de 2004), soit 23 fragments de boite crânienne, sans industrie lithique associée[17]. Leurs caractéristiques[18] ont induit plusieurs hypothèses successives[17]. Marçais (1934) en fait un Atlanthrope[19]. Vallois (1958/1959) leur attribue un mélange de néandertalien et de sinanthrope. Jaranof (1945) les dit moustériens. Ferembach (1975) les attribue à l'Acheuléen moyen. Au début des années 2000, ils sont dits du Tensiftien[N 1], contemporain du Riss, l'avant-dernière glaciation[17],[20]. La stratigraphie du site a été interprétée en 1959 par G. Choubert[21].
22
+
23
+ Les falaises du littoral océanique entre Rabat et Tébibat sont elles aussi riches en vestiges préhistoriques : Dar-es-Soltane I et II, El Harhoura I et II, grotte des Contrebandiers[22] (appelée de nos jours El Mnasra[23]).
24
+
25
+ La première trace urbaine à Rabat se situe à l'actuelle kasbah des Oudaïas, les Almoravides y ayant fondé un fort pour organiser les attaques contre les tribus du royaume hérétique des Berghouata non loin des ruines de l'ancienne cité romaine de Sala Colonia. La dynastie des Almohades fit édifier, en 1150, à la place de l'ancien fort sanhadja des Almoravides, un ribat (ou forteresse), lieu de rassemblement des combattants de la foi, point d’étape dans l’épopée almohade pour la conquête de l’Andalousie et le contrôle du reste du Maghreb. Le calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur se disait désireux de concevoir, quant à la position du Bouregreg, des projets plus vastes capables d'éclipser les grandes métropoles abbassides de l'Orient islamique[24].
26
+
27
+ Aidé des nombreux captifs ramenés d’Espagne après la bataille d'Alarcos, il fit construire les remparts de la future capitale et commencer, non loin du fleuve, une mosquée aux proportions grandioses ; mais cette dernière ne fut pas achevée ; seul se dresse son minaret qui servit de repère aux navigateurs pour le franchissement de la ville. À ce camp retranché fut d'abord appliqué le nom de Ribat de Salé, puis celui de Ribat El-Fath, après la victoire des armées almohades en Espagne.
28
+ Cette construction, qui correspond en gros à la partie ouest de l’actuelle kasbah des Oudaïas, fut appelée à la fois Ribat al Fath (« le Camp de la Victoire »), pour commémorer les victoires almohades, et al-Mahdiyya, en souvenir d’al-Mahdî Muhammad ibn Tûmart, fondateur du mouvement almohade. À partir du Ribat d’Abd al-Mumin, son fils Abu Yaqub Yusuf, puis son petit-fils Yacoub el-Mansour, héritiers d’un empire s'étendant de la Castille à la Tripolitaine, à cheval sur l'Europe et l'Afrique, ont construit une cité imposante, couvrant plus de quatre cents hectares, enceinte de murailles imposantes percées de portes monumentales et qui devait être dotée d'une mosquée gigantesque, la tour Hassan (restée inachevée pour cause de séisme), mais qui eut été l'un des plus grands sanctuaires du monde musulman.
29
+
30
+ Ainsi, bien que Ribat al Fath ne reçut jamais la population que son enceinte aurait pu abriter, les grandes orientations de la ville étaient tracées. Les remparts et les portes monumentales de l’époque témoignent aujourd'hui encore de l’ampleur de la ville almohade; également le minaret et les vestiges de la mosquée de Hassan, sur un site dont le caractère sacré a été accentué et revalorisé par l'édification du mausolée Mohammed V, symbole de piété filiale qui, de par sa décoration exceptionnelle, œuvre d'art collective, est un hommage au souverain qui y repose et un témoignage de la renaissance de l'artisanat traditionnel.
31
+
32
+ De la fin de la période almohade, vers le milieu du XIIIe siècle, jusqu'au début du XVIIe siècle, l’importance de Rabat diminua considérablement.
33
+
34
+ La dynastie zénète des Mérinides fonda le Jama' el-Kbîr, ainsi que d'autres ruelles, tous situés au cœur de l'actuelle médina. La localisation de cet équipement public permet d’affirmer que la vie citadine n’était pas concentrée uniquement aux abords immédiats de la kasbah et que plusieurs quartiers de l'actuelle médina étaient habités.
35
+
36
+ À partir de 1610, Rabat reçut une forte population de réfugiés morisques chassés de l'ancienne Al-Andalus par le roi d'Espagne Philippe III, qui s’établirent dans la kasbah et à l'intérieur de l'enceinte almohade[25], dans la partie nord-ouest qu'ils délimitèrent et protégèrent par une nouvelle enceinte, la "muraille andalouse". Les descendants de ces Morisques, qui portent souvent des patronymes hispaniques tels que Guédira, Mouline (Molina), Bargach (Vargas), Karrakchou (Carracso/Carrasco), Moreno, Balafrej (Palafres), Ronda, Tamourro (Chamorro), etc., sont toujours considérés comme les Rbatis dits « de souche ».
37
+
38
+ Pendant quelques dizaines d’années, Rabat, alors connue de l’Europe sous le nom de Salé-le-Neuf, fut le siège d'une cité-État, la république du Bouregreg, jusqu’à l’avènement des Alaouites qui s’emparèrent de l’estuaire en 1666. Sa principale activité était la course en mer contre les chrétiens, notamment contre les Espagnols, qui lui procurait la totalité de ses ressources, et la république salétine devint ainsi un des principaux centres de la course barbaresque en Afrique du Nord, en concurrence avec les Ottomans qui dominaient Alger, Tunis et Tripoli. Les corsaires de Salé-le-Neuf s'aventuraient très loin dans l'océan Atlantique, parfois jusqu'en Islande et jusqu'à Terre-Neuve, au large de l'actuel Canada[26].
39
+
40
+ Rabat devient une ville impériale dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, sous le règne du sultan Mohammed III (1757-1790) qui y fait édifier un palais et une mosquée. Un de ses successeurs, Moulay Slimane (1792-1822), vient y résider durant les grandes révoltes siba qui frappent le Moyen-Atlas et menacent Fès, et y fait également construire une mosquée. Sa décision d'arrêter la course barbaresque entraîne le déclin de l'activité maritime de la ville.
41
+
42
+ En 1912, dans le cadre de l'instauration du protectorat français au Maroc, le général Lyautey décide de transférer la capitale de Fès à Rabat (en raison de la forte agitation des tribus autour de Fès). Le sultan Moulay Youssef y déménage quelques mois plus tard. En 1913, Lyautey fait appel à Jean Claude Forestier qui rédige un rapport sur l'aménagement urbain des grandes villes marocaines, puis il engage Henri Prost en 1914 pour dessiner la « Ville nouvelle » destinée à abriter les institutions du protectorat et la population européenne.
43
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44
+ En 1956, à la fin du protectorat, le sultan Sidi Mohammed Ben Youssef (Mohammed V) maintient Rabat comme capitale. Son fils Hassan II, en 1961, et son petit-fils Mohammed VI en 1999, confirment ce choix, tout en alternant les séjours dans les différents palais du Royaume, selon la tradition des souverains chérifiens.
45
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46
+ De la fin de la Seconde Guerre mondiale et jusqu'en 1963, les États-Unis disposèrent d'une base militaire aérienne à Rabat.
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48
+ Depuis juin 2012[27], un ensemble de sites de la ville de Rabat est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en tant que bien culturel[28] : la « ville nouvelle » (édifiée au début du protectorat français au Maroc), la kasbah des Oudayas, le jardin d'Essais, la médina, les remparts et portes almohades, les sites du Chellah ou de la mosquée Hassan (dont la « tour Hassan » est le minaret), le mausolée Mohammed-V et le quartier habous de Diour Jamaâ[29].
49
+
50
+ Protégeant les faces sud et ouest de la ville, une enceinte importante fut construite par les Almohades à la fin du XIIe siècle. Elle est composée de deux longues murailles rectilignes, se coupant à angle aigu, d’une longueur totale de plus de cinq kilomètres, d’une épaisseur de plus de deux mètres et d’une hauteur moyenne d'environ huit mètres[30].
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+
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+ Ainsi fut enfermée une superficie de près de quatre-cent-vingt hectares, englobant le plateau supérieur qui domine aujourd’hui le Chella, pour assurer, en cas d’attaque, la sécurité des parties basses de la ville. Le rempart ouest était percé de quatre portes, à intervalles assez réguliers : Bab El-Alou, Bab El-Had, Bab Er-Rouah et Bab El-Hdid, la dernière étant incluse dans l’actuel Palais royal. Le rempart sud n'en comportait qu’une seule, Bab Zaër. Comme la plupart des murailles édifiées par les Almohades, cette enceinte construite en béton d'une grande solidité, riche en chaux grasse, a admirablement résisté. Régulièrement flanquée de tours carrées, sa courtine est couronnée d'un chemin de ronde, bordé à l’extérieur d’un parapet aux merlons coiffés de pyramidions[30].
53
+
54
+ Bab Er-Rouah, chef-d’œuvre d’esthétique monumentale en pierre, déploie, tout comme la porte de la Kasbah, un décor d’entrelacs autour de l’ouverture en forme d’arc outrepassé inscrit dans un encadrement rectangulaire. Comme à Bab Agnaou à Marrakech, de grands arcs reprennent, en l’élargissant, le mouvement de l’arc même de la porte, l’entourant d’une auréole sinueuse aux pointes aiguës, surmontée d’une large frise à inscription coufique.
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+
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+ Au début du XVIIe siècle, des réfugiés musulmans chassés d’Espagne s’installent dans la Kasbah ainsi que dans une partie d’une centaine d’hectares à l’intérieur de l’enceinte almohade, qu’ils délimitent par l’édification d’une nouvelle muraille. Partant à proximité de Bab El-Had, cette dernière relie la courtine du XIIe siècle à la falaise dominant le Bouregreg, au Borj Sidi Makhlouf. Rectiligne et flanquée de tours barlongues, la muraille andalouse qui s’étendait sur plus de 1 400 mètres, était haute en moyenne de cinq mètres et large de plus d’1,5 mètre. Elle était percée de trois portes : Bab Et-Tben (qui est aujourd'hui abattue ; elle était située près de l’actuel marché municipal), Bab El-Bouiba et Bab-Chella[30].
57
+
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+ Par ailleurs, au début du XIXe siècle, un nouveau rempart extérieur, d’une longueur totale de 4 300 mètres, fut édifié. Il prolongeait au sud l'enceinte almohade et la doublait à l’ouest jusqu'à l'océan Atlantique, enfermant ainsi une superficie totale de plus de 840 hectares. Cette dernière fortification avait une hauteur moyenne de 4 mètres et une épaisseur légèrement inférieure à 1 mètre. Quatre portes au total y étaient percées : Bab El-Qebibât, Bab Tamesna, Bab Marrakech et Bab El-Msalla. Ce rempart alaouite a été détruit en grande partie pour faciliter l’aménagement de la ville européenne durant le Protectorat. À partir des principales portes de la médina partaient les routes reliant, notamment, Rabat à Casablanca, à Marrakech, et à Fès[30].
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+
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+ Aux abords de l'enceinte almohade se tenaient des marchés hebdomadaires, tel celui de Souq el-Had, à proximité de la porte du même nom. Par ailleurs, entre l'enceinte alaouite et la muraille almohade étaient situés, au sud, l'Agdal, relié au Palais royal et, au nord, des jardins d'orangers dont les fruits, très prisés pour leur qualité, étaient exportés en Europe, comme en attestent de nombreux documents d'archives.
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+ Le théâtre national Mohammed-V est l’une des plus grandes institutions culturelles de Rabat. La majeure partie des spectacles y sont coorganisés avec les instituts culturels européens.
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+ Les galeries officielles sont Bâb Er-Rouah, Bab El-Kébir aux Oudayas et Mohamed El-Fassi.
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+ Rabat compte aussi des espaces indépendants, le plus emblématique étant L'appartement 22, fondé en 2002 par Abdellah Karroum, pour la production, l'exposition et les rencontres des cultures vivantes.
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+ Des grands projets culturels sont lancés dans les années 2000, notamment celui de la Bibliothèque nationale, du musée des Arts contemporains[31] et de l’Institut supérieur de la musique et de la danse.
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+ En 2006, la Fondation ONA inaugure à Rabat son second lieu culturel, la Villa des Arts.
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+ Villa des arts de Rabat
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+ Théâtre Mohamed V
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+ Institut français de Rabat
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+ Institut espagnol de Rabat
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+ La commune urbaine de Rabat est divisée en cinq arrondissements :
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+ Le cœur de la ville de Rabat est constitué de trois quartiers : la Médina (centre historique), la Kasbah des Oudayas et Hassan, situés à l'intérieur de la muraille almohade.
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+ À l'ouest, et en longeant les bords de mer, on retrouve une succession de quartiers. D'abord, aux alentours des remparts, les quartiers anciens de l'Océan et des Orangers (populaire et classe moyenne). Au-delà, une succession de quartiers majoritairement populaires : Diour Jamaa, Akkari, Yacoub el-Mansour, Massira et Hay el-Fath.
85
+
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+ À l'est, en longeant le Bouregreg, on retrouve les quartiers populaires de Youssoufia, Douar el-Hajja, Taqaddoum, Aviation, Romani (classes populaires et moyennes).
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+
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+ Entre ces deux axes, en allant du nord au sud, on retrouve 3 principaux quartiers : Agdal (quartier d'immeubles très vivant mélangeant les fonctions résidentielles et commerciales, majoritairement à destination des classes moyennement aisées), Hay Riad (quartier aisé qui a connu un sursaut de dynamisme depuis les années 2000, tendant à devenir le nouveau centre d'affaires de Rabat), Souissi (quartier très aisé, majoritairement résidentiel) et Hay Nahda (classes moyennes).
89
+
90
+ Rabat est la deuxième agglomération du pays après Casablanca. Ces dernières années, Rabat commence à devenir un centre d'affaires profitant de la restructuration et de la réorganisation des administrations publiques ainsi que l'installation des sociétés étrangères et la création des zones off-shores.
91
+
92
+ La ville est le siège de plusieurs grandes entreprises marocaines et multinationales présentes au Maroc (telles que Thales, Holcim, KPMG, Maroc Telecom, CDG, Crédit agricole du Maroc et Poste Maroc).
93
+
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+ Place Moulay Hassan.
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+ Quartier des affaires.
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+ Maroc Telecom HQ.
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+ Hay Ryad.
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+ Technopolis.
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+ La ville de Rabat à l'image du reste du Maroc compte aujourd'hui de nombreux projets d'aménagements ambitieux démarrés ou en gestation. Ces projets doivent permettre de répondre aux besoins d'une population en forte croissance (la conurbation de Rabat incluant les villes de Salé, Skhirat et Temara, compte désormais plus de 3 millions d'habitants). Il s'agit également de créer des infrastructures de transport aujourd'hui peu développées et incapables de faire face aux déplacements quotidiens des habitants dans le cadre de leur activité professionnelle. Rabat ambitionne également de devenir une véritable capitale culturelle du pays ce qui se traduit par la multiplication de projets comme la grande bibliothèque, le futur grand théâtre national au bord du Bouregreg, le musée de l'histoire et des civilisations (ex-musée archéologique), le musée d'art contemporain, et l'organisation de plusieurs Festivals au courant de l'année comme le Festival Mawazine.
105
+
106
+ L'aménagement de la vallée du Bouregreg séparant les villes de Rabat et Salé est un projet majeur pour le Maroc qui doit concerner à terme 6 000 hectares et qui a été lancé en 2006. Pour la réalisation de la première séquence sur trente hectares, l'Agence s'est jointe à AL MAABAR d'Abou Dhabi, pour créer une cité de culture, de tourisme et de loisirs : Bab Al Bahr. L'objectif du projet est de construire dans cette zone en partie inondable et faiblement ou pas aménagée des nouveaux quartiers multifonctions assurant la transition entre les deux agglomérations en valorisant le potentiel de l'axe fluvial avec la nouvelle marina et le patrimoine architectural des deux villes. Le projet, qui est piloté par un établissement public créé pour la circonstance (l’Agence pour l'Aménagement de la Vallée du Bouregreg AAVB), doit permettre également d'améliorer la communication entre les deux villes[32].
107
+
108
+ Six phases sont prévues dont deux ont commencé en 2009. La première, dénommée Bab Al Bahr, représente un montant de d’investissement de 750 millions de dollars et comprend un programme immobilier mixte de près de 560 000 m2 de plancher. Les aménagements situés sur la rive gauche de l'oued entre son embouchure et le pont Hassan II comprennent des ensembles hôteliers et résidentiels de qualité, la Cité des Arts et métiers dédiée à la préservation du savoir-faire artisanal et un port de plaisance. La construction d'un pont doté d'un tirant d'air plus élevé et le dragage de l'oued doivent permettre d'accueillir des bateaux ayant des tirants d'eau plus importants. Pour les pêcheurs professionnels de Salé et Rabat chassés par les aménagements en cours, un port de pêche est en cours de construction à l'embouchure de l'oued côté Rabat[32]. La deuxième phase porte sur la construction d'un quartier en partie lacustre dans la zone comprise entre le nouveau pont Hassan II et la ligne ferroviaire Rabat Salé pour un investissement initial de 2.5 milliards de dollars.
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+
110
+ Bouregreg Marina, dans le cadre du projet Bab el Bahr.
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+ Résidences de la marina.
113
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+ Bouregreg Marina accueille le PlanetSolar. Le nouveau pont Hassan II est derrière.
115
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+ Le projet Sephira porte sur l'aménagement de la corniche du littoral atlantique sur une longueur de 11 km et une superficie de 330 hectares entre Bab El Bahr (près des Oudaîas) et Harhoura (Témara). Le projet prévoit à terme la réalisation entre autres de résidences, d'hôtels, de tours d'affaires, dont une de 50 étages, d'un centre commercial et d'une marina internationale. Le projet est confié à un groupe des Émirats : le terrain est cédé pour un dirham symbolique en échange de la construction des infrastructures. Le démarrage du programme, toujours en suspens, a été par le passé régulièrement reporté[33].
117
+
118
+ Le projet de Akrach est une extension de la ville de Rabat qui doit permettre de loger 200 000 habitants sur le plateau de même nom situé au sud de l'agglomération. Le projet à l'étude depuis quelques années est toujours en suspens (2009)[34].
119
+
120
+ Le projet de CGI (centre multifonctionnel d'Agdal) devrait comporter un centre commercial, un hôtel, un fitness club et des bureaux. Arribat Center
121
+
122
+ Une ville nouvelle, baptisée Tamesna et considérée comme une ville-satellite de Rabat, est en cours de construction à 30 km au sud-est de Rabat sur un terrain situé en amont de l’oued Ikem. Elle a vocation à accueillir à son achèvement vers 2015 250 000 habitants dans 50 000 logements dont 10 000 logements sociaux[35].
123
+
124
+ Sur l'emplacement de l'ancien zoo de Rabat qui est situé entre les quartiers Hay Riad et Témara va naître un projet touristique et immobilier (Ryad al Andalous) avec allée de gratte-ciel et d'autres tours ainsi que des logements, loisirs, mall... Un nouveau zoo national est construit juste à côté du complexe sportif Moulay Abdellah en utilisant la recette de la vente du terrain de l'ancien zoo au promoteur (420 M. Dhm)[36]. Les travaux de construction ont débuté en juillet 2008 et sont achevés en décembre 2011, pour l'inauguration officielle le 9 janvier 2012 et l'ouverture au public le 14 janvier 2012.
125
+
126
+ Les habitants de Rabat utilisent largement le réseau de transports en commun constitué des bus gérés par la société Alsa depuis août 2019, et le tramway exploité par le groupe Transdev, via la Société du Tramway de Rabat-Salé. Le prix des parkings, très élevé, ainsi que la difficulté de trouver une place et les bouchons découragent l’usage de la voiture. Une ligne ferroviaire électrifiée à double voie relie Rabat aux villes voisines de Salé et de Casablanca et au reste du Maroc; elle est empruntée pour les trajets à courte distance par le RER en direction de Témara, Bouqnadel et Salé, tandis que la majorité des habitants faisant la navette entre Casablanca, Rabat et Kénitra empruntent le TNR (train navette rapide) sous forme de voitures M6 (Wagon à double étage) qui assure une desserte en une heure avec une fréquence à la demi-heure. Rabat comporte deux gares : Rabat-Ville dans l'arrondissement Hassan et Rabat-Agdal dans la continuité de l'hypercentre, l'Agdal. Les personnes habitant en lointaine banlieue utilisent généralement leur véhicule personnel pour rejoindre le réseau urbain.
127
+
128
+ Rabat partage avec Salé l'Aéroport international Rabat - Salé d'une capacité de 3,5 millions de passagers dont le trafic atteint les 485 000 passagers en 2013.
129
+
130
+ Une double voie ferrée électrifiée relie Rabat aux villes voisines.
131
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+ Gare Rabat-ville.
133
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+ Pour décongestionner le trafic sur l'axe reliant Salé à Rabat un nouveau pont doté de deux fois trois voies : le pont Hassan-II, a remplacé l'ancien pont Moulay-al-Hassan (2 × 2 voies). Ce nouveau pont est doté de deux fois trois voies permettant ainsi un trafic fluide sur la traversée du fleuve. De plus, deux lignes de tramway sur un tracé commun y traversent le fleuve du Bouregreg, permettant à la fois d'assurer le transport des Rabattais et des Salétins mais également de réduire le nombre de bus traversant le pont : principale source de bouchons.
135
+
136
+ Le tunnel des Oudayas permet aujourd'hui de réduire la congestion automobile dans l'axe allant du pont Hassan-II jusqu'à l'océan en passant par un important site touristique de Rabat, la Kasbah des Oudayas. De plus, celui-ci va permettre, grâce à la déviation du trafic de l'avenue Al Marsa vers le tunnel, la concrétisation du projet de zone piétonne entre les Oudayas et la médina de Rabat, qui était autrefois une avenue très chargée.
137
+
138
+ La ville de Rabat dispose depuis mai 2011 de deux lignes de tramway d'une longueur totale de 22 km. Les lignes desservent à la fois Salé et Rabat selon un axe nord-sud avec un tronc commun de 3 km du centre-ville de Rabat jusqu'à l'entrée de Salé, après le franchissement du Bouregreg via le pont Hassan-II. Les 41 stations sont desservies par des rames doubles Alstom Citadis d'une longueur totale de 60 mètres.
139
+
140
+ L'autoroute de contournement de Rabat, d'une longueur de 42 km, a été inaugurée le 7 juillet 2016. Elle comprend notamment le plus long pont à haubans d'Afrique, le pont Mohammed VI[37]
141
+
142
+ Cette grande rocade, dont les travaux de réalisation ont été lancés en février 2011 et achevés en juillet 2016, relie les grands axes autoroutiers desservant le sud, le centre, le nord et l’est du Maroc. Elle permettra de réduire les délais de transport tout en allégeant la circulation à l'intérieur du périmètre urbain de Rabat.
143
+
144
+ L'agglomération dispose d'un réseau de bus, réaménagé depuis août 2019, d'une soixantaine de lignes reliant les villes de Rabat, Salé et Témara.
145
+
146
+ La gare de Rabat-Ville a été rénovée de 2008 à 2010 et le sera une nouvelle fois pour accueillir le train à grande vitesse. Une gare TGV est prévue en périphérie près de Technopolis. Cette gare permettra au TGV marocain de mettre Rabat à 1 h de Tanger et à une demi heure de Casablanca.
147
+
148
+ Tunnel des Oudayas.
149
+
150
+ Autoroute Rabat-Casa.
151
+
152
+ Train Navette Rapide.
153
+
154
+ Rabat forme avec Salé et Témara une conurbation de 1,6 million d'habitants (2004). La croissance de la population a été stimulée tout au long du XXe siècle par la croissance démographique du Maroc et la migration vers les villes. Le choix de Rabat comme capitale politique et administrative en 1912 a entraîné l'arrivée d'une population importante de fonctionnaires. Jusqu'à l'indépendance, c'est Rabat qui a reçu la majorité du flux migratoire. Après l'indépendance, la croissance s'est accentuée avec l'installation de l'élite intellectuelle dans la capitale. Désormais, la population de Rabat ne croît plus et ce sont Salé et Témara qui reçoivent les nouveaux flux migratoires.
155
+
156
+ Le recensement de 2014 indique que l'arabe est utilisé par 98,4% de la population de Rabat, tandis que le berbère est parlé sous ses différentes formes par 12,2%.
157
+
158
+ Plusieurs formes de la langue arabe coexistent à Rabat. Le rbati, forme la plus anciennement présente dans la ville et fortement minoritaire, se différencie de la koinè urbaine et des parlers hilaliens, résultants des mouvements d'exode rural et de la mobilité des populations au sein du Maroc et qui se sont implantés dans la ville principalement pendant la seconde moitié du XXe siècle. D'autres formes de parlers non hilaliens sont égalements présents au sein des populations s'étant établies à Rabat depuis d'autres villes (Salé, Fès, Tétouan, etc.) ou régions (Jbala, Ghomara, etc.) ayant un parler non hilalien.
159
+
160
+ Les « anciennes familles » de Rabat sont un groupe social à identité propre constitué d'un ensemble des familles ayant habité la ville depuis plusieurs siècles, avant son ouverture aux populations de l'intérieur du Maroc et l'arrivée massive de migrants (à la suite des mouvements d'exode rural qui commencèrent au début du XXe siècle).
161
+
162
+ Elles se caractérisent par leur homogénéité sociale et culturelle, qui résulte d'une histoire commune marquée par une isolation du reste du pays pendant près de trois siècles, ainsi que d'un héritage culturel marqué par la culture arabo-andalouse[39].
163
+
164
+ Lesdites familles, qui sont environ quatre cents, sont considérées, jusqu'à nos jours, comme les « familles rbaties de souche » et conservent une certaine influence sur la vie politique et économique de la cité.
165
+
166
+ Le climat de la ville est un climat de type méditerranéen[40], sujet aux quatre saisons bien marquées. Les hivers sont frais et pluvieux, avec des minima nocturnes pouvant descendre en dessous de 5 °C, ou parfois atteindre les 0 °C, et des journées agréables autour de 17 °C. Les gelées sont relativement rares. Les étés sont très chauds, les températures dépassent certaines fois les 35 °C. Par contre, les nuits sont toujours fraîches et l'humidité de l'air océanique se fait nettement ressentir.
167
+
168
+ Principalement au printemps et en été, s'invite parfois le chergui, vent du désert sec et brûlant soufflant de l'est et faisant brusquement monter la température, de temps à autre au-dessus des 30 °C mais rarement pendant plus de trois journées successives, avant un retour de la brise océanique d'ouest. La ville appartient au domaine bioclimatique sub-humide, et la moyenne annuelle de précipitation est de 555 mm.
169
+
170
+ La durée annuelle d'ensoleillement est 2 916 heures, ainsi que la moyenne annuelle de précipitation s’élève à 76 jours, concentrée entre octobre et avril. Les chutes de neige sont rares.
171
+
172
+ Le record absolu de chaleur est de 45,8 °C enregistré en août 2010, tandis que le record absolu de froid est de −3,2 °C enregistré en janvier 2005. La moyenne annuelle de température dans la ville est 17 °C
173
+
174
+ Le climat de Rabat ressemble beaucoup à celui du sud-ouest de la péninsule Ibérique.
175
+
176
+
177
+
178
+ Tour Hassan.
179
+
180
+ Cathédrale Saint-Pierre de Rabat.
181
+
182
+ Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes[42]. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Rabat (Église catholique), Église évangélique au Maroc (Communion mondiale d'Églises réformées), Église orthodoxe russe de Rabat.
183
+
184
+ Oudayas.
185
+
186
+ Avenue Mohammed V.
187
+
188
+ Hôtel Balima.
189
+
190
+ Rabat est, avec Casablanca, la ville dans laquelle se concentre la majorité des établissements d'enseignement supérieur marocains, malgré les tentatives récentes de décentralisation de l'enseignement supérieur. L'université Mohammed V, première université fondée après l'indépendance (1957), est aujourd'hui scindée en deux établissements : l'université Mohammed V - Agdal et l'université Mohammed V - Souissi. En Septembre 2014 ces deux universités ont fusionné pour redonner naissance à l'Université Mohammed V de Rabat.
191
+
192
+ L'université comprend la plus ancienne école d'ingénieurs du Maroc et d'Afrique[51] : l'École Mohammadia d'ingénieurs, fondée en 1959 et située à l'Agdal. L'université Mohamed V - Souissi accueille environ 17 000 étudiants (chiffres 2008-2009), dont 3 500 au niveau du 3e cycle[52].
193
+
194
+ L'université Mohammed V accueille 87 000 étudiants (chiffres 2019-2020), dont environ 6 500 en 3e cycle[53]. Les filières de formation comprennent le droit, l'économie, la santé, les sciences humaines et sociales, les sciences de l'éducation et l'ingénierie informatique.
195
+
196
+ De nombreux autres établissements d'enseignement supérieur publics sont installés à Rabat, tels l'école nationale d'architecture, l'institut national des postes et télécommunications, l'institut agronomique et vétérinaire Hassan II, l'école nationale d'industrie minérale, l'institut national de statistique et d'économie appliquée, l'académie marocaine des études diplomatiques et l'université internationale de Rabat.
197
+
198
+ À côté existent également des établissements privés comme l'école supérieure de management, d'informatique et de télécommunication, l'institut supérieur du génie appliqué, l'école marocaine des sciences de l'ingénieur, l'institut des hautes études de management et SIST British University. Dans le domaine des sciences humaine l'institut universitaire pour la Recherche scientifique a été dirigé par Abdelkébir Khatibi.
199
+
200
+ La ville compte aussi le stade national du Maroc : Complexe sportif Moulay Abdellah. Ce dernier fut construit en 1983. Les équipes de football locales sont :
201
+
202
+ Les équipes de handball locales sont :
203
+
204
+ Les équipes de basket-ball locales sont :
205
+
206
+ Les équipes de volley-ball locales sont :
207
+
208
+ Au Royal club équestre de Dar Es Salam à Rabat, tous les ans, se déroule la Semaine du cheval animée notamment par les championnats marocains. Les championnats les plus appréciés sont ceux de saut d'obstacles. Rabat dispose d'une quinzaine de clubs équestres dont le plus connu est le club Dar El-salam à l'est de la capitale.
209
+
210
+ Sur les autres projets Wikimedia :
211
+
212
+ Médina de Fès (1981) · Médina de Marrakech (1985) · Ksar d'Aït-Ben-Haddou (1987) · Ville historique de Meknès (1996) · Médina de Tétouan (1997) · Site archéologique de Volubilis (1997) · Médina d'Essaouira (ancienne Mogador) (2001) · Ville portugaise de Mazagan (El Jadida) (2004) · Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage (2012)
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1
+ Chez les animaux domestiques, la race est un rang taxinomique informel, inférieur à l'espèce. Les races et les sous-races sont distinguées à des fins d'élevage et de sélection[réf. nécessaire].
2
+
3
+ On parle ainsi de races bovines, canines, félines, ou caprines.
4
+
5
+ Les taxons au rang de race n'ont pas de noms scientifiques internationaux[1], leur circonscription taxinomique repose généralement sur des critères subjectifs et pratiques (notamment utilisés pour la désignation commerciale)[2]. Ces variations sont généralement très faibles pour les races sélectionnées afin de veiller à un certain standard, dont on exige par exemple des prestations particulières pour satisfaire de façon optimale à un but d'utilisation. Par contre, la variabilité peut être très importante entre races géographiques. Il s'agit d'un concept lié à l'aspect commercial davantage que scientifique.
6
+
7
+ Cet article concerne plus particulièrement l'acception du mot « race » pour désigner des groupes d'une même espèce animale. En nomenclature botanique et mycologique où le terme de « race » n'est pas un rang taxinomique codifié, on parle de variété ou de sous-espèce[3].
8
+
9
+ Il reste cependant possible d'utiliser le mot de « variété animale »[4] domestique pour désigner une population animale sélectionnée constituée d'une fraction des animaux d'une espèce que des traitements particuliers de sélection ont eu pour effet de distinguer des autres animaux de l'espèce par un petit nombre de caractères dont l'énumération définit le modèle.
10
+
11
+ En microbiologie et en virologie, on parle plutôt de souche afin de désigner au sein d'une même espèce microbienne, une population divergeant du reste de l'espèce sur un ou quelques traits différentiels (ex. : une souche de Escherichia coli pathogène pour l'homme, alors que la majorité des populations de cette espèce ne le sont pas).
12
+
13
+ Pour les espèces naturelles, les termes sous-espèce ou population (selon la divergence et le groupe considéré) sont utilisés[réf. nécessaire].
14
+
15
+ L'utilisation de critères biologiques prétendant définir différentes « races » humaines au sein de l'espèce humaine soulève des questions éthiques et même logique (on ne vend pas aujourd'hui les hommes dans les pays développés et une désignation commerciale y est donc sans objet). Les controverses sur ce sujet ne sont pas développées ici mais dans l'article Race humaine.
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+
17
+ Le mot « race » désigne principalement des espèces domestiquées (voir section Race et biologie plus bas). Il se rapporte à des populations individualisées d'une même espèce ayant des caractères morphologiques et physiologiques héréditaires distincts des autres populations, c'est-à-dire ayant un génotype moyen individualisé que l'homme a cherché à maintenir parfois depuis longtemps, mais qu'il peut faire évoluer pour des impératifs économiques ou de mode.
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+
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+ Les termes « race pure » ou « race fixée » ne correspondent souvent pas à une réalité objective étant donné l'histoire des races, et la sélection dont elles font l'objet. Le cheval dit pur-sang anglais par exemple est issu du croisement de juments britanniques et d'étalons barbes, originaire du Maghreb, ainsi probablement que de pur-sang arabes. Ces termes peuvent être cependant pris avec une acception relative, et il existe des races homogènes et anciennes[réf. nécessaire].
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+ Une race d'élevage est déterminée de plusieurs façons :
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+ Dans les cas précédents, la race est un ensemble d'animaux objectivement homogènes d'apparence et d'origine, quoiqu'il s'y soit ajouté des objectifs de perfectionnement de cette homogénéité dans un cas, et d'amélioration des performances ou de divers caractères dans l'autre.
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+ L'on définit aussi certaines races presque en dehors de critères d'homogénéité et d'origine commune, en fonction d'une volonté d'organisation de l'élevage d'une espèce. C'est le cas de certaines races de vaches qui ont été « créées » par fusion de plusieurs races locales, ou bien du cheval dit selle français et du poney français de selle, pour lesquels on autorise des origines et croisements limités mais hétérogènes. Ces races sont donc formées avec des objectifs d'utilisation, de production, et pour réunir et identifier un type d'animal. Elles peuvent être appelées à être par la suite « fermées » aux nouveaux apports ou au contraire être en permanence alimentées par des produits de première génération de croisements d'autres races, comme c'est le cas des poneys de selle issus de races de poneys et de pur-sang arabe.
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+ Exemples de races :
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+ Un décret de 2006 sur l'identification et à l'amélioration génétique des animaux[5], dans sa section consacrée à la « gestion des ressources zoogénétiques », définit la race comme un « accord » entre éleveurs (« race : un ensemble d’animaux qui a suffisamment de points en commun pour pouvoir être considéré comme homogène par un ou plusieurs groupes d’éleveurs qui sont d’accord sur l’organisation du renouvellement des reproducteurs et des échanges induits, y compris au niveau international »).
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+
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+ La rédaction des lois de l'hérédité basées sur les travaux de Gregor Mendel permet de relier une race donnée à un génotype particulier.
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+
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+ Pour bien comprendre ce lien, il convient de bien distinguer deux notions :
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+
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+ C'est l'interaction du génotype et de l'environnement qui détermine le phénotype.
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+
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+ Dans certains cas simples, les gènes s'expriment de manière visible, comme les pois étudiés par Mendel, qui peuvent être lisses ou ridés, ou les drosophiles (mouches étudiées par Morgan, prix Nobel en 1933), dont les yeux peuvent être rouges ou blancs, selon un gène spécifique. Dans ces deux cas, on peut donc clairement définir des races (le terme de variété est d'utilisation plus fréquente dans le cas des végétaux) :
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+
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+ Un individu peut porter plusieurs caractères. Ainsi, un pois jaune ridé n'appartient pas à plusieurs races mais définit une nouvelle variété: celle des pois jaunes et ridés qui peut être fixée sous forme homozygote.
40
+
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+ D'autre part, tous les caractères ne sont pas visibles, certains sont d'ordre biochimique (comme la capacité à sentir une molécule donnée, le groupe sanguin, etc.), et d'autre part un individu d'une espèce (végétale ou animale) présente un nombre important de gènes, donc autant de possibilités de définir des races.
42
+
43
+ Pour les espèces animales utilisées en élevage, ou les espèces végétales cultivées à des fins alimentaires, industrielles ou ornementales, la pression de sélection exercée par l'homme conduit à une homogénéité plus forte (par rapport aux gènes gouvernant les phénotypes recherchés) de la population, et corrélativement à un appauvrissement de la diversité génétique, ce qui fragilise cette population vis-à-vis des agressions de toute nature, comme les maladies. Des exigences commerciales conduisent à définir de nombreux standards de races ou de variétés correspondant à des besoins variés ; ainsi, les animaux ou végétaux qui ne correspondent pas au standard d'une race (ou variété) ne participent pas à la reproduction.
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+
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+ Les microorganismes utilisés dans l'industrie ont également été l'objet, depuis longtemps, de semblables sélections (par exemple, la levure de bière).
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+ Depuis peu, le génie génétique permet de modifier les gènes d'une espèce afin de créer des espèces génétiquement modifiées ou transgéniques, dont les propriétés nouvelles répondent aux besoins de ceux qui les exploitent.
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+
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+ Dans la classification des êtres vivants, l'espèce (c'est-à-dire un ensemble d'individus généralement interféconds) est la dernière subdivision (ou taxon) unanimement admise. Au-delà, on parle de sous-espèce ou de population pour les animaux sauvages, de variété ou de population pour les végétaux sauvages, de race pour les animaux domestiques et de cultivar pour les végétaux domestiqués. Ces termes se fondent sur des critères de répartition géographique (sous-espèces du loup, races locales d'animaux domestiques), de ressemblance morphologique, de spécialisation écologique (animaux sauvages), ou d'utilisations pour les animaux domestiques (races à viande ou races laitières). Hors espèces domestiques, les biologistes actuels utilisent donc très peu le terme de race pour les subdivisions de niveau inférieur à l'espèce.
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+
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+ La notion de race est donc (en français) principalement utilisée dans le cadre de la sélection humaine des animaux domestiques. Chez les espèces existant à l'état sauvage et domestique (loup/chien, sanglier/porc, coq doré/poule domestique), l'animal domestique est parfois considéré comme une espèce distincte, la tendance étant cependant de le classer comme une sous-espèce de l'espèce sauvage : le chien passant de canis familiaris à canis lupus familiaris. Selon cette classification, l'ensemble des races de chiens de toutes tailles et du monde entier est mis au même niveau qu'une sous-espèce géographique comme le loup arctique : Canis lupus arctos.
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+ À l'inverse, certaines races d'animaux domestiques peuvent être issues de plusieurs sous-espèces, comme le zébu africain issu du zébu d'Inde et du bœuf, voire de plusieurs espèces comme certaines races de porc issues de Sus scrofa et de Sus celebensis.
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+ Chez les végétaux on emploie les termes de variétés cultivées ou cultivars.
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+ Cet extrait du Code international de nomenclature botanique montre bien la complexité et la progressivité des catégorisations nécessaires en biologie. Si la plupart des spécialistes s'accordent au niveau des espèces, savoir si une population montrant des caractères particuliers doit être une sous-espèce, une variété ou une forme, fait souvent l'objet de débats. Les individus d'une sous-espèce restant toujours interféconds, on observe souvent à l'intérieur d'une espèce des populations en cours d'isolement, présentant parfois des différences morphologiques, parfois des différences écologiques (écotypes) sans nécessaire corrélation avec leur état de différenciation génétique.
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+ Ces subdivisions sont donc assez hasardeuses et complexes ; il n'est pas rare de les voir remises en cause en fonction de l'importance plus ou moins grande donnée à un caractère discriminant. De plus, l'interfécondité permettant la reproduction croisée entre deux sous-espèces, le choix de classer un individu dans tel ou tel groupe peut être totalement arbitraire. Elles ne peuvent donc être définies sans ambiguïté qu'en cas de parfait isolement des deux sous-espèces : géographiquement, par exemple. Cela explique les réticences des biologistes face à la définition de « races humaines » qui reste donc encore sujet à débat entre scientifiques. Pour Darwin, les groupes humains ont tous un ancêtre commun car le transformisme suppose le monogénisme généralisé : « Les naturalistes qui admettent le principe de l’évolution [...] n’éprouvent aucune hésitation à reconnaître que toutes les races humaines descendent d’une souche primitive unique » (La Descendance de l'homme, p. 192-193). Dans ce cadre, il suggère de négliger la définition de la race et la caractérisation des races. Il note, chez treize auteurs (dont Kant), l’incapacité à s’accorder sur le nombre des races humaines (l’écart va de 2 à 63). Ceci « prouve que ces races se confondent les unes avec les autres, de telle façon qu’il est presque impossible de découvrir des caractères distinctifs évidents qui les séparent les unes des autres » (p. 191)[6]. Dans le symposium de l'UNESCO de 1982, le généticien israélien Eviatar Nevo (en) met en garde contre les idéologies qui nient l'existence des races autant que celles qui prônent la pureté raciale[7].
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+ Depuis quelques années, et notamment depuis la Convention sur la diversité biologique de Rio, la FAO, l'OIE l'ONU, des ONG et certaines instances scientifiques internationales (IUBS, UICN…) s'inquiètent de la disparition accélérée d'espèces domestiquées et notamment de races locales[8].
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+ À titre d'exemple, rien qu'en France et en 100 ans, le nombre de races de bétail est passé de plusieurs centaines à une douzaine dans les années 2000. Et quand une « race animale » subsiste, il n'en reste que quelques individus, c’est-à-dire que la diversité de son patrimoine génétique s'est considérablement appauvrie, ce qui nuit aux capacités de résilience écologique des agro-systèmes et risque de rendre difficile l'adaptation de l'élevage aux changements climatiques et aux maladies.
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+ L'évaluation des écosystèmes pour le millénaire a montré qu'en dépit de la Convention de Rio sur la biodiversité et du protocole de Carthagène (sur la biosécurité), le nombre des races domestiques s'est encore effondré, sauf en Europe et en Amérique du Nord, mais le déclin y a été plus précoce. L'ONU vise la conservation à long terme la biodiversité, pour un « Partage juste et équitable de ses avantages ». Mais nous sommes devenus tributaires de moins de 100 plantes pour 90 % de nos besoins. L'humanité s'est jusqu'au début du XXe siècle nourrie de plusieurs milliers d'espèces végétales. Elle n'en cultive plus aujourd'hui qu'environ 150, dont trois (maïs, blé, riz) fournissent près de 60 % des calories et protéines végétales. Dans le même temps, une standardisation et une stabilisation des races et variétés ont été imposées par les grands semenciers et le secteur agro-alimentaire via la mise en place d'inscriptions obligatoires à des catalogues. Ceci a encore accentué la perte de diversité génétique des ressources agricoles, via l'adaptation d'un nombre toujours plus faible d'espèces, races et variétés aux standards homogénéisants du secteur agro-alimentaire. Les abeilles domestiques régressent, tout comme les abeilles sauvages, pour des raisons encore mal comprises, mais parmi lesquelles la pollution génétique pourrait avoir une responsabilité. Des zoonoses aujourd’hui mondialisées comme le prion dit « de la vache folle », la maladie de Newcastle, la fièvre aphteuse, ou le virus H5N1 de la grippe aviaire ont conduit à tuer préventivement des millions d'animaux d'élevages traditionnels. Faute d'avoir organisé la conservation du patrimoine génétique des races anciennes et locales, les animaux abattus ont pour la plupart été remplacés par des animaux de « races » industrielles productrices achetées à des naisseurs sous forme de veaux ou de « poussins de un jour » par les éleveurs (même bio), encore une fois au profit d'une homogénéisation génétique liée à la sélection et au faible nombre de reproducteurs.
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+ Dans le même temps, la part du territoire disponible pour la nature sauvage régresse au profit notamment de l'agriculture intensive (42 % en moyenne de la superficie de l'UE, mais 75 % dans des régions telles que le Nord-Pas-de-Calais ou la Picardie). La sylviculture s'intensifie aussi, ce ne sont donc pas dans ces espaces, par ailleurs de plus en plus fragmentés que la diversité génétique d'espèces parentes peut être conservée, alors que les sols agricoles se dégradent partout dans le monde.
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+ La FAO a enquêté dans 170 pays sur le devenir au cours des dix dernières années sur 6 379 races d'animal d'élevage de mammifères et d'oiseaux domestiqués. L'étude conclut à deux races domestiques perdues chaque semaine et à 350 races menacées d'extinction. Plus de 1 000 races auraient été perdues en 100 ans. Un tiers des races d'élevage sont menacées d'extinction[9].
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+ Les données de taille des populations ne sont disponibles que pour 4 183 races, presque toutes en régression constante ou accélérée. 740 races sont déjà éteintes. 1 335 (soit 32 %) sont à la limite de l’extinction. La régression tend à s'accélérer, avec une proportion de races de mammifères domestiques menacées d'extinction : de 23 à 35 % de 1995 à 2000 (en quinze ans). Races d’oiseaux menacées d'extinction est passée de 51 % du total en 1995, à 63 % en 1999. Si rien n'est fait, 2 255 races seront perdues d’ici 2020.
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+ Même des variétés très productives et rustiques ont régressé. Le Centre régional de ressources génétiques (CRRG) et le Conservatoire botanique national de Bailleul (CNBB) ont sauvé in extremis la carotte de Tilque (l'une des plus grosses carottes des variétés anciennes), le mouton du Boulonnais, la vache flamande, des centaines de variétés de fruits, une centaine de légumes anciens, mais le porc flamand (ou porc des Flandres) a définitivement disparu. Ces variétés ne sont souvent représentées que par une population très petite, voire un unique arbre.
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+ Un autre problème est celui de la pollution génétique induit par les croisements d'espèces domestiquées (animales, végétales…) avec leurs parents ou ancêtres sauvages, croisements qui peuvent perturber la base génétique d'espèces sauvages, voire l’écosystème, particulièrement avec les OGM qui peuvent potentiellement devenir de « super mauvaises-herbes », insecticides et tolérantes à des désherbants totaux, risquant de devenir invasives, alors que les espèces domestiques avaient généralement une moindre aptitude à vivre sans l'aide de l'Homme.
76
+ Un exemple souvent cité est celui du passage de gènes de porc domestique chez les sangliers, qui en l’absence de prédateurs naturels et dans un contexte d'agrainage pour la chasse ou de disponibilité alimentaire dans les champs permet une plus grande prolificité.
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+ Ce terme est probablement issue de l'italien du XIVe siècle « razza », dans le sens d'espèce ou de type (biologie)[10]. En France, dans un sens aujourd'hui vieilli, le terme de « race » a aussi fini par désigner principalement l'ensemble des individus appartenant aux différentes générations d'une famille, d'une dynastie[10]. Exemples : la race d'Abraham, la race des Capétiens, etc.
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+ Le terme a également désigné au XVIIe siècle les « générations » :
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82
+ Par contre au XVIIIe siècle, le terme de sous-espèce n'existait pas, il ne pouvait donc y avoir aucune distinction sémantique que l'on retrouve aujourd'hui, Jean-Baptiste de Lamarck définit ce terme par les mots suivants : « Subdivision de l'espèce fondée sur des caractères physiques héréditaires, représentée par une population. Races actuelles, fossiles ; amélioration, croisement, sélection de races. Il y a tant de races d'animaux et de végétaux qui nous sont encore inconnues »[11].
83
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84
+ Charles Morazé rappelle que, jusqu'au début du XIXe siècle, le mot « race », « avait gardé son sens très aristocratique ou, si l'on veut, féodal. Il servait au noble à désigner la lignée de ses ancêtres. Quand il s'agissait d'une lignée royale, le mot se revêtait d'une majesté particulière : les Bourbons étaient « la troisième Race » »[12]. Certes, le bourgeois enrichi du début du XIXe siècle risque le ridicule à parler de sa race.
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+ Au sens figuré, la race désigne des groupes de personnes ayant des intérêts et des comportements communs.
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+ Dans de nombreux textes de français moderne, le terme de race reste utilisé pour désigner les sous-groupes de l'espèce humaine formés par les différences héréditaires de couleur de peau et de morphologie (yeux bridés, par exemple). Le mot « race » est d'ailleurs employé à l'article 1 de la Constitution française : « [La République] assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ». Cependant, si cette absence de distinction est bien acceptée dans les pays anglo-saxons, elle est fortement rejetée dans d'autres comme la France, où l'utilisation dans un cadre officiel d'une mention raciale est interdite, le terme de « type » ou « ethnie » est préféré.
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+ Le terme de « race » est souvent employé dans les ouvrages de science-fiction et de médiéval-fantastique, et général issu d'une traduction littérale de l'anglais. La définition de « race » n'est alors pas la même qu'en biologie. Dans ce contexte, il désigne des groupes d'êtres intelligents qui ont des caractères physiques et souvent psychologiques différents. La reproduction entre races différentes y est souvent infertile, la notion est plus proche de celle d'espèce.
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+ Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat[1] de l'existence de races au sein de l'espèce humaine[2], considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres[2]. Il se différencie ainsi du racialisme qui, partant du même postulat, ne considère pas les races comme inégales[3]. Cette idéologie peut amener à privilégier une catégorie donnée de personnes par rapport à d'autres[4]. Le Petit Larousse a deux définitions du racisme, au sens strict du terme, comme « idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie », et au sens large du terme, comme « une attitude d’hostilité répétée voire systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes ».
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5
+ Cette hostilité envers une autre appartenance sociale (que la différence soit culturelle, ethnique – ou tout simplement due à une couleur de peau) – se traduit aussi par des formes de xénophobie ou d’ethnocentrisme. Certaines formes d’expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination, sont considérées comme des délits dans plusieurs pays.
6
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7
+ Selon certains sociologues, le racisme s’inscrit dans une dynamique de domination sociale à prétexte racial[5]. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à commettre des injustices et des violences pouvant aller, dans les cas extrêmes, jusqu'au génocide selon Abraham Maslow et la pyramide de la haine. Ces idées s’appuyaient initialement non sur des faits scientifiques, mais sur la malédiction de Canaan dans le Livre de la Genèse[6] et sur la « Table des peuples » qui en dérive[7]. Le « racisme inversé » est pour sa part une expression qui use du terme « racisme », mais décrit un acte ou un propos venant non des membres d'un groupe social dominant, mais d'un groupe anciennement ou actuellement dominé et sans adhérer aux idées racistes sous-tendant le suprémacisme blanc.
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+ Selon le CNRTL, le mot racisme serait apparu en 1902[8] alors que le mot raciste daterait de 1892[9].
10
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+ Selon Charles Maurras[10] ; Gaston Méry (1866-1909), pamphlétaire, journaliste collaborateur à La Libre Parole — le journal antisémite et polémiste d'Édouard Drumont — est la première personne connue à avoir utilisé le mot « raciste » en 1894[11],[12],[13].
12
+
13
+ Toutefois l'adjectif « raciste »[14] et le nom « racisme » ne s'installent dans le vocabulaire général en France qu'à partir des années 1930[15]. Léon Trotski l'emploie en 1930 dans son Histoire de la révolution russe, avec un sens culturel pour qualifier le groupe des Slaves traditionalistes qui défendaient leur culture et leur mode de vie national[16].
14
+
15
+ Les deux mots font leur entrée pour la première fois dans le dictionnaire français Larousse en 1932[17].
16
+
17
+ La littérature met, au XIXe siècle, en avant le caractère pluridimensionnel du racisme. On peut distinguer :
18
+
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+ Si la notion de « race humaine » et le concept du racisme sont partie liée, l’étude de leurs relations nécessite d’opérer une première distinction entre la race en tant que concept biologique et la race en tant que Constructivisme social que l’on peut définir comme « un signe ou un ensemble de signes par lesquels un groupe, une collectivité, un ensemble humain est identifié, dans certains contextes historiques précis, cette apparence socialement construite variant suivant les sociétés et les époques »[21].
20
+
21
+ Au cours de l'histoire, les définitions sociales de la « race » se sont souvent appuyées sur de présupposés caractères de nature biologique. La race (en tant que construction sociale) est cependant devenue largement indépendante des travaux menés sur la classification biologique des êtres humains qui ont montré que la notion de race humaine n'est pas pertinente pour caractériser les différents sous-groupes géographiques de l'espèce humaine, car la variabilité génétique entre individus d'un même sous-groupe est plus importante que la variabilité génétique moyenne entre sous-groupes géographiques[22],[23]. Cette conclusion est cependant contestée par A. W. F. Edwards (en) qui critique, dans son article La diversité génétique humaine : l'erreur de Lewontin (en) (2003), l'argument, présenté en 1972 par Richard C. Lewontin The Apportionment of Human Diversity (La répartition de la diversité humaine)[24], soutenant que la division de l'humanité en races est taxonomiquement invalide[25].
22
+
23
+ Le consensus scientifique actuel rejette l’existence d'arguments biologiques qui pourraient légitimer la notion de race[26], reléguée à une représentation arbitraire selon des critères morphologiques, ethnico-sociaux, culturels ou politiques[27]. Cette autonomie se manifeste pleinement depuis la seconde moitié du XXe siècle[28] où les effets du système de perception raciste perdurent en dépit d'un usage moins fréquent, et malgré le rejet du concept de race par la communauté scientifique.
24
+
25
+ Essai sur l'inégalité des races humaines est un ouvrage du Français Joseph Arthur de Gobineau paru en 1853 et visant à établir l'existence de races et de différences les séparant. L’ouvrage sera l’un des fondements des idéologies racistes du XXe siècle.[réf. nécessaire]
26
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27
+ Le mécanisme perceptif du racisme peut être décomposé en plusieurs opérations logiques.
28
+
29
+ Le racisme se fonde sur la focalisation du regard du raciste sur une différence, souvent anatomique. Elle peut être « visible » – la pigmentation de la peau – mais ne l’est pas nécessairement : le regard raciste peut exister sans s’appuyer sur des différences visuelles évidentes. La littérature antisémite a ainsi abondamment cherché, sans succès, à définir les critères qui pourraient permettre de reconnaître visuellement les Juifs et a finalement dû mettre en avant des différences invisibles, imperceptibles pour l'œil humain[réf. souhaitée].
30
+
31
+ Le racisme associe des caractères physiques à des caractères moraux et culturels. Il constitue un système de perception, une « vision syncrétique où tous ces traits sont organiquement liés et en tout cas indistinguables les uns des autres »[29]. L'identification des traits physiques ou la reconnaissance du signe distinctif (l'étoile juive par exemple) génère immédiatement chez le racisant une association avec un système d'idées préconçues. Dans le regard du racisant, « l'homme précède ses actes »[30]. Si la focalisation du regard raciste rend le corps visé plus visible que les autres, il a donc aussi pour effet de faire disparaître l’individualité derrière la catégorie générale de la race[31].
32
+
33
+ Le raciste considère les propriétés attachées à un groupe comme permanentes et transmissibles, le plus souvent biologiquement. Le regard raciste est une activité de catégorisation et de clôture du groupe sur lui-même.
34
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35
+ Le racisme s’accompagne souvent d’une péjoration des caractéristiques du groupe visé. Le discours raciste n’est toutefois pas nécessairement péjoratif. Pour Colette Guillaumin, les « bonnes caractéristiques font, au même titre que les mauvaises caractéristiques, partie de l’organisation perceptive raciste »[32]. La phrase « Les Noirs courent vite » constitue ainsi un énoncé raciste malgré son apparence méliorative[réf. souhaitée].
36
+
37
+ Le discours raciste peut évoquer la supériorité physique des groupes visés (ainsi la vigueur ou la sensualité des Noirs) pour souligner par contraste leur infériorité intellectuelle. Les qualités qui leur sont attribuées (l’habileté financière des Juifs par exemple) sont la contrepartie de leur immoralité ou alimentent la crainte de leur pouvoir souterrain.
38
+
39
+ Mais plus encore, au-delà du contenu — positif ou négatif — des stéréotypes racistes, l’activité de catégorisation, de totalisation et de limitation de l’individu à des propriétés préconçues n’est en soi pas une activité neutre du point de vue des valeurs. Dans cette perspective, voir et penser le monde social dans les catégories de la race relève déjà d'une attitude raciste.
40
+
41
+ Historiens et ethnologues ne sont pas d'accord sur la question de l’origine du racisme ; deux conceptions principales s'opposent à ce propos. La première considère que le racisme est un sous-produit du capitalisme européen, en lien avec le colonialisme[33]. La seconde que différentes formes de racisme se sont succédé au cours de l’histoire en Europe, et ce depuis l'Antiquité[33].
42
+
43
+ Il existait entre les historiens, depuis la seconde moitié du XXe siècle, un consensus relativement large pour considérer que l'utilisation de la notion de racisme dans l’Antiquité est un anachronisme. En effet, toutes les sociétés antiques et primitives sont, de notre point de vue contemporain, des sociétés racistes et xénophobes.
44
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45
+ Les Anciens Grecs distinguent les peuples de l'Hellade, des autres peuples qu'ils appellent barbares. Presque tous les autres peuples antiques avaient la même représentation duale du Monde en deux races, les peuples apparentés, et les peuples étrangers ou ennemis; cette opposition entre deux collectifs est ce qui définit le domaine politique[34] et le droit des gens[35]. Parmi les peuples considérés comme étrangers, tous ne sont pourtant pas ennemis : les relations militaires, commerciales et diplomatiques instituaient des peuples amis, clients, alliés ou invités qui pouvaient alors être reconsidérés fictivement comme des peuples apparentés.
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47
+ L'utilisation du terme « race » en tant que synonyme intégral de peuple/nationalité perdure jusqu'à la fin du XIXe siècle. Ainsi, les œuvres littéraires de Jules Verne abondent de formules stéréotypées comme « les Allemands, race industrieuse et organisée », « les Français, race romantique et galante » ou « les Américains, race entreprenante et dynamique », jusque dans les conversations entre bons amis d'origines différentes, sans la moindre intention négative dans l'usage du mot.
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+ Les structures de parenté, donc les questions de race[36], sont toujours fondamentales et fondatrices dans la représentation que les peuples antiques ou primitifs ont d'eux-mêmes et des autres peuples[37]. Tout le système d'obligation et de solidarité sociale des sociétés antiques ou primitives est basé sur l'appartenance au groupe familial, et à la plus ou moins grande proximité de parenté: l'affiliation (phylai)[38]. On note que celle-ci n'est pas nécessairement biologique, mais peut être la fiction résultant d'une adhésion ou d'une adoption, et d'apparentements de convenance. À côté de la société grecque avec son genè et ses phratries, on trouve des structures politiques claniques chez d'autres peuples comme les Celtes avec les notions de peuples apparentés/alliés[39]. Cette conception dure pendant tout le Moyen Âge et une partie des Temps modernes[40].
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51
+ La mythologie et les prescriptions religieuses fixent les règles d'exogamie qui favorisent les alliances hors du groupe consanguin, tout en interdisant celles avec les membres des peuples étrangers. De ce fait, depuis la plus haute Antiquité, jusqu'à ces derniers siècles, les peuples du Monde restent extrêmement endogames, qu'ils soient sédentaires et sans contacts avec des étrangers, ou qu'ils soient au contraire nomades au milieu des peuples étrangers. Dans ce dernier cas, l'identité du groupe est maintenue par des prescriptions sociales ou religieuses[41] interdisant une trop grande proximité de vie et des alliances étrangères qui finiraient par provoquer son assimilation[42]. C'est pourquoi, plus on s'éloigne dans l'histoire, plus on remarque que les peuples qui sont traditionnellement des migrants ou créent une colonie, continuent à se marier dans la moitié du génome dont ils se sont détachés[43], et non dans le peuple au milieu duquel ils vivent. Il faut remarquer qu'à ces époques, ces règles concernent l'immigration qui ne se fait pas individuellement, mais comme pour les colonies phéniciennes, grecques ou carthaginoises, par groupes complets[44] capables de recréer ailleurs une nouvelle société identique et fermée.
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+ Les questions de guerre et de paix entre les tribus ou les peuples débutent par des refus ou des ruptures d'alliances matrimoniales[45], et se terminent par des alliances, ou des enchaînements d'alliances, entre les lignages des chefs[46], et à partir de là la possibilité de relation et d'alliance entre toutes les autres familles. Il importe de préciser que ces prescriptions s'imposent aux groupes, mais pas à des individus isolés ou à des familles désaffiliées.
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+ Le récit biblique fait recommencer l'histoire de l'Humanité après le déluge, avec les trois fils de Noé, Sem, Cham, et Japhet, dont descendent les trois lignées qui peuplent les rives de la Méditerranée. La Table des peuples de la Genèse donne[47], avec la descendance de ces trois frères, l'origine généalogique de tous les peuples de la Terre qui sont présentés à la fois comme des peuples généalogiquement distincts, et en même temps apparentés. Ce dernier trait, qui rappelle l'unicité du règne humain, le monogénisme, est une originalité qu'on ne trouve pas chez beaucoup de peuples primitifs qui se réservent l'appellation d'homme, rejetant les autres dans le monde animal. La destruction du temple de Jérusalem par Titus fils de l´empereur Vespasien s'accompagne d'une destruction des généalogies, qui sera pour le peuple Juif la cause de sa dispersion et d'un grand désarroi quant à son identité[48]. Ce genre de représentation généalogique totalisante des différents groupes ethniques connus se retrouve souvent dans les descriptions ethnologiques des peuples primitifs.
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+ La conception selon laquelle l'utilisation de la notion de racisme dans l’Antiquité est un anachronisme, est remise en question par les travaux de l'historien Benjamin Isaac qui propose la notion de « proto-racisme » traversant l'Antiquité grecque puis romaine, notion qui relève déjà d'un « racisme conceptualisé, fondé sur une argumentation d’allure scientifique qui se veut démonstrative »[49]. La pensée proto-raciste, qui évoluera évidemment au fil des siècles et des déplacements de centres d'influence et de pouvoir, se fonde, selon l'historien, sur deux théories qui ne seront que peu remises en question : d'une part, suivant le traité Des airs, des eaux, des lieux datant du Ve siècle av. J.-C. et attribué à Hippocrate, un classement déterministe des groupes humains basé sur la géographique qui définirait « des traits de caractère collectifs immuables », dans une conception qui induit rapidement une hiérarchisation des peuples[réf. souhaitée].
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+ Maurice Sartre nuance toutefois le propos, expliquant qu'il existe des conceptions divergentes, voire opposées, à cette représentation, citant notamment l'explorateur et historien antique Hérodote ou encore le géographe Strabon qui « montre avec une force tout aussi convaincante les limites de la théorie environnementaliste » dont il ne fait pas usage dans la description qu'il fait des peuples et de leurs mœurs[50].
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+ Le philosophe Christian Delacampagne perçoit, quant à lui, dans l’attitude païenne – égyptienne, grecque puis romaine – face aux juifs et dans la partition entre hommes libres d’un côté, femmes, enfants et esclaves de l’autre, des « classifications biologiques », de « type raciste »[51].
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+ Il convient néanmoins de noter que si les arguments de type raciste ont pu servir à justifier la domination des Grecs et des Romains, ils n'ont jamais débouché sur des politiques d'exclusion ni – a fortiori – d'extermination. Au contraire, la capacité d'intégration, d'assimilation voire promotion des étrangers dans l'Empire gréco-romain – dans un relatif respect de leur culture et de leurs traditions – est bien connue des historiens. Néanmoins, on peut voir un lien entre le proto-racisme antique et les théories racistes contemporaines dans une commune « négation des évidences au profit de théories préconçues dont peu importe le bien-fondé scientifique pourvu qu’elles justifient la situation dominante et le statut privilégié d’un groupe »[50].
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+ C’est surtout le Moyen Âge qui donne des arguments aux partisans de l’existence d’un racisme antérieur à la modernité. Pour l’historien spécialiste de l'antisémitisme Gavin I. Langmuir, l'une de ses manifestations serait la cristallisation de l’antijudaïsme des premiers théologiens chrétiens en un antisémitisme chrétien dès le XIIIe siècle[52]. D’autres en voient les premières manifestations dès la fin du XIe siècle et les premiers pogroms qui jalonnent la première croisade populaire menée par Pierre l'Ermite. Au XIIIe siècle, la crise rencontrée par l’Église catholique, menacée par les hérésies cathares, albigeoises, vaudoises aboutit à une rigidification de sa doctrine qui se manifeste notamment par la création de l'Inquisition dans les années 1230 et par ce que Delacampagne désigne comme la « démonisation » des « infidèles »[53].
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+ Selon Delacampagne, l’idée que la conversion absout le juif s’efface alors devant la croyance que la judéité est une condition héréditaire et intangible. Ce mouvement n’épargne d’ailleurs pas d’autres catégories de la population. Sa manifestation la plus probante est la mise en place progressive à partir de 1449 d’un système de certificat de pureté de sang (limpieza de sangre) dans la péninsule Ibérique pour accéder à certaines corporations ou être admis dans les universités ou les ordres. Ce mouvement, qui se traduit par le décret de l'Alhambra de 1492, concerne quatre groupes précis : les juifs, les musulmans convertis, les pénitenciés de l’Inquisition et les cagots, c’est-à-dire les descendants présumés de lépreux[54].
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+ Delacampagne mentionne la ségrégation qui touche cette dernière catégorie de population comme une étape majeure dans la constitution du racisme moderne. Selon lui, c'est la première fois que la discrimination d’un groupe social reçoit au XIVe siècle une justification appuyée sur les conclusions de la science. Les chirurgiens, tel Ambroise Paré, apportent en effet leur caution à l’idée que les cagots, descendants présumés de lépreux, continuent de porter la lèpre bien qu’ils n’en manifestent pas les signes extérieurs[55].
70
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+ Plusieurs études ont mis en avant l’existence d’attitudes que leurs auteurs considèrent comme racistes dans des sociétés extérieures à l’aire culturelle européenne. Au Japon, la transmission héréditaire de l’appartenance à la caste des burakumins jusqu’au début de l'ère Meiji a pu être analysée comme le produit d’une construction symbolique de type raciste. Les travaux menés par l’historien Bernard Lewis sur les représentations développées par la civilisation musulmane à l’égard des autres êtres humains concluent sur l’existence d’un système perceptif qu’il qualifie de raciste, notamment à l’égard des populations noires[57].
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+ Au Moyen Âge, le racisme des Arabes à l'égard des Noirs, en particulier des Noirs non musulmans, fondé sur le mythe[58] de la malédiction de Cham, le père de Canaan, prononcée par Noé[59], servit de prétexte à la traite négrière et à l'esclavage, qui, selon eux, s'appliquait aux Noirs, descendants de Cham qui avait vu Noé nu lors de son ivresse (une autre interprétation les rattache à Koush). (Histoire extraite de la Bible). Les Noirs étaient donc considérés comme « inférieurs » et « voués » à l'esclavage. Plusieurs auteurs arabes les comparaient à des animaux[60]. Le poète al-Mutanabbi méprisait le gouverneur égyptien Abu al-Misk Kafur au Xe siècle à cause de la couleur de sa peau[60]. Le mot arabe aabd عبد (pl. aabid عبيد) qui signifiait esclave est devenu à partir du VIIIe siècle plus ou moins synonyme de « Noir »[61], prenant une signification similaire au terme "nègre" dans la langue française du XXe siècle. Quant au mot arabe zanj, il désignait de façon péjorative les Noirs[62], avec une connotation raciale officielle que l'on retrouve dans les textes et discours racialistes. Ces jugements racistes étaient récurrents dans les œuvres des historiens et des géographes arabes : ainsi, Ibn Khaldoun a pu écrire au XIVe siècle : « Les seuls peuples à accepter vraiment l'esclavage sans espoir de retour sont les nègres, en raison d'un degré inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade de l'animal »[63]. À la même période, le lettré égyptien Al-Abshibi écrivait : « Quand il [le Noir] a faim, il vole et lorsqu'il est rassasié, il fornique »[64]. Les Arabes présents sur la côte orientale de l'Afrique utilisaient le mot « cafre » pour désigner les Noirs de l'intérieur et du Sud. Ce mot vient de kāfir qui signifie « infidèle » ou « mécréant »[65].
74
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+ Les différents auteurs qui conçoivent le racisme comme une spécificité de la modernité européenne s’accordent pour mettre en avant la conjugaison de trois facteurs dans la genèse de cette nouvelle attitude :
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+ Pour Colette Guillaumin[68] le racisme est contemporain de la naissance d’un nouveau regard porté sur l’altérité ; il est constitué par le développement de la science moderne et la substitution d’une causalité interne, typique de la modernité, à une définition externe de l’homme qui prévalait avant la période moderne.
78
+
79
+ Alors que l’unité de l’humanité trouvait auparavant son principe à l’extérieur de l’homme, dans son rapport à Dieu, l’homme ne se réfère désormais qu’à lui-même pour se déterminer. Comme en attestent les débats théologiques sur l’âme des Indiens ou des femmes, le rejet de la différence et les hiérarchies sociales s’appuyaient sur une justification religieuse ou basée sur un ordre sacré (caste) ; ils se parent désormais des habits de la justification biologique, renvoyant à l’ordre de la nature[69]. La conception de cette Nature elle-même connaît une mutation profonde : elle devient mesurable, quantifiable, réductible à des lois accessibles à la raison humaine.
80
+
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+ Ce changement de regard engendre un système perceptif essentialiste : l’hétérogénéité au sein de l’espèce humaine ne doit son existence qu’à une différence logée dans le corps de l’homme, que les scientifiques européens s’acharneront à mettre en évidence tout au long du XIXe siècle et au cours de la première moitié du XXe siècle. Pour Pierre-Henri Boulle, on peut percevoir en France dès la fin du XVIIe siècle les premières expressions de ce mode de perception. C’est au XVIIIe siècle qu’il se répand parmi les élites politiques, administratives et scientifiques, avant de se généraliser au plus grand nombre dans le courant du XIXe siècle[70].
82
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+ Pour Colette Guillaumin ce mode de perception se généralise au tournant des XVIIIe siècle et XIXe siècle[71]. Dans la première partie de son ouvrage Les origines du totalitarisme, Hannah Arendt date l’apparition de l’antisémitisme, qu’elle différencie de l’antijudaïsme, du début du XIXe siècle ; c’est aussi la date d’origine qu’assigne le philosophe Gilbert Varet aux « phénomènes racistes expressément dits »[72].
84
+
85
+ La propagation hors de l’Europe apparaît dans cette optique comme un produit de l’influence européenne : André Béteille développe ainsi la thèse d’une « racialisation » du système de castes en Inde après la colonisation britannique[73]. Au Japon, des travaux menés par John Price, Georges De Vos, Hiroshi Wagatsuma ou Ian Neary au sujet des Burakumin parviennent à des conclusions identiques[74].
86
+
87
+ La question de l’antériorité ou de la postérité du racisme au développement de l’esclavage dans les colonies européennes fait l’objet de nombreux débats. Le consensus s’établit néanmoins au sujet du rôle joué par le développement de l’esclavage sur le durcissement et la diffusion de l’attitude raciale. L'esclavage colonial se développe en effet, paradoxalement, à une époque où, en Europe, l'humanisme, la philosophie des Lumières (philosophie) et la théorie du droit naturel devraient logiquement mener à sa condamnation. Le racisme pourrait être le produit (conscient ou non) de cette contradiction, le seul artifice permettant de refuser à certaines populations le bénéfice de droits fondamentaux reconnus à l'Homme en général consistant à croire à l'existence d'une hiérarchie entre les races.
88
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89
+ Selon l’historien américain Isaac Saney, « les documents historiques attestent de l'absence générale de préjugés raciaux universalisés et de notions de supériorité et d'infériorité raciales avant l'apparition du commerce transatlantique des esclaves. Si les notions d'altérité et de supériorité existaient, elles ne prenaient pas appui sur une vision du monde racialisée »[75].
90
+
91
+ Développement de l’esclavage et de la science moderne ont étroitement interagi dans la construction du racisme moderne. La catégorie de « nosopolitique » qualifie chez la philosophe Elsa Dorlin l’usage des catégories de « sain » et de « malsain » par le discours médical appliqué dans un premier temps aux femmes, puis aux esclaves. Alors que le Blanc, considéré comme « naturellement » supérieur par les médecins, est défini comme l’étalon de la santé, le tempérament des Noirs est par contraste déclaré « pathologique » ; il est porteur de maladies spécifiques, que seule la soumission au régime de travail imposé par les colons peut atténuer, mais difficilement guérir, tant elles paraissent intrinsèquement liées à sa nature[76].
92
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93
+ Le « racisme scientifique », ou « racialisme » (ou « raciologie »), classifie les êtres humains d'après leurs différences morphologiques en application d'une méthode héritée de la zoologie. Les théoriciens du racialisme comptent des personnes telles que l'anthropologue allemand Johann Friedrich Blumenbach, le français Georges Vacher de Lapouge, partisan de l'eugénisme, l'écrivain français Joseph Arthur de Gobineau, célèbre pour son Essai sur l'inégalité des races humaines, paru en 1853, le Britannique de langue allemande Houston Stewart Chamberlain, dont l'œuvre théorise le rôle historique de la race aryenne comme ferment des classes dirigeantes indo-européennes et le français d'origine suisse George Montandon, auteur d'une taxonomie des races dans son ouvrage La race, les races. Mise au point d'ethnologie somatique, paru en 1933.
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+ En Europe et aux États-Unis, le paradigme racial s’est étroitement articulé à partir du XIXe siècle, à l’extérieur avec la politique impérialiste et, sur le plan intérieur, avec la gestion politique des populations minoritaires. Pour Hannah Arendt, « la pensée raciale » est ainsi devenue une idéologie avec l’ère de l’impérialisme débutant à la fin du XIXe siècle[77]. L’idéologie raciste devient alors un « projet politique » qui « engendre et reproduit des structures de domination fondées sur des catégories essentialistes de la race »[78]. Le racisme, explique-t-elle, est d'abord la transformation des peuples en races, la diversité humaine n'étant plus expliquée par les influences culturelles acquises par chacun après son arrivée dans le monde, mais au contraire par l'origine. À l’image de la diversité des positions racistes dans le monde académique, les formes de racisme et donc les usages politiques de la race ont fortement varié selon les contextes nationaux et la position occupée par leurs promoteurs dans l’espace politique.
96
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97
+ En 2006, théorisant le « mélange humain » (et le distinguant du « métissage », à fortes connotations racialistes), le philosophe Vincent Cespedes utilise le concept de « mixophobie » (mixo, « mélange », phobia, « peur ») pour rendre compte de « la peur du mélange », fondement psychologique du repli des racistes sur leur race, opposée aux autres « races » avec lesquelles ils ne veulent pas se mélanger[79]. Il oppose à ce concept un autre néologisme : la « mixophilie[80] » (« l'amour du mélange »).
98
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+ L’un des points fondamentaux d’opposition des doctrinaires racistes est la question de la mixité raciale. La position « mixophobe » se caractérise par un rejet du « métissage », présenté comme un facteur de dégénérescence des groupes humains. Il existe toutefois un large spectre de positions mixophobes, depuis le rejet pur et simple de tout contact entre les « races » jusqu’à la promotion du métissage, sous réserve du respect des conditions de son efficacité[réf. nécessaire].
100
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101
+ La position mixophobe radicale est le corollaire de la construction du mythe de la pureté de la race qui affirme la supériorité des races pures sur les races dites métissées. L’imaginaire médical de la souillure ou de la contamination du sang en constitue l’un des motifs récurrents. Au milieu du XIXe siècle, deux des chefs de file du racisme biologique, Joseph Arthur de Gobineau (1816-1882) et Robert Knox (1791-1862), contribueront largement à l’introduction de cette position en France et en Grande-Bretagne[81]. Les promoteurs du mythe de la race aryenne – Vacher de Lapouge, Houston Stewart Chamberlain, et plus tard Adolf Hitler – qui voient dans la « race germanique » la survivance à l’état pur de la « race indo-européenne » se caractérisent tous par une mixophobie radicale.
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103
+ Le rejet de la mixité peut connaître des gradations. Nombreux sont les scientifiques qui réfutent la thèse du « choc des hérédités » de Vacher de Lapouge selon laquelle le métissage peut être tenu pour un facteur d’infécondité[82]. Pour les partisans du métissage, les bienfaits de celui-ci restent toutefois conditionnés au respect de certaines règles. Comme l’affirment la majorité des raciologues, pour que le métissage soit profitable, il convient notamment que « la distance entre les races ne soit pas trop grande ». Pour ces mixophobes modérés, comme les philosophes Gustave Le Bon, Ernest Renan, Théodule Ribot ou la grande majorité des polygénistes républicains, seul le métissage entre les races blanches ne présente aucun risque et devrait être préconisé[83].
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+ Pour les rares mixophiles, le métissage peut répondre à deux préoccupations :
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+ La hantise du métissage ne s’accompagne pas nécessairement d’une prescription politique : dans l’Essai sur l'inégalité des races humaines, qui énonce la première philosophie de l'histoire basée sur le concept de race, le pessimisme ne fait que ruminer la décadence de la civilisation occidentale dont l’essence aurait été altérée par la contamination du sang de la race blanche[86]. S’il voit dans la pénétration des idées républicaines l’une des manifestations de cette dégénérescence, il n’en tire pas de conséquences politiques : le processus en cours lui semble irréversible. Cette position est toutefois restée extrêmement marginale et la longue liste des suiveurs de Gobineau a tiré de ses postulats des conclusions nettement plus volontaristes.
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+ La position mixophobe conduit à la défense d’une stricte séparation des groupes humains constitués en races. Sur le plan de la politique extérieure, les mixophobes se caractérisent souvent par des positions anti-colonialistes, conséquences de leur refus du modèle assimilationniste produit par la colonisation. Gobineau, Robert Knox, Gustave Le Bon, ou Hitler marquent tous leur réprobation devant les aventures coloniales de leurs pays respectifs[81]. Le philosophe Pierre-André Taguieff considère que l’ethno-différentialisme est l’actualisation sur des bases culturalistes de cette position mixophobe[87].
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+ Sur le plan de la politique intérieure, la conséquence logique de ce racisme d’exclusion est l’instauration d’un système ségrégationniste : les lois de Nuremberg en Allemagne, les lois Jim Crow aux États-Unis ou l’apartheid sud-africain en sont autant de manifestations. La défense de la pureté de la race peut aussi aboutir à un racisme « purificateur » ou d’extermination ; c’est celui qui sera mis en œuvre par le régime nazi avec le génocide des Juifs et des Tziganes. La mixophobie est aussi, comme pour Vacher de Lapouge ou le régime nazi, l’une des positions idéologiques compatibles avec l’eugénisme.
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+ À l’opposé, le racisme mixophile s’incarne au XIXe siècle dans une position colonialiste et assimilationniste dont l’objectif est la « réduction universelle des différences […] à un modèle unique », celui de l’impérialisme occidental[88].
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+ La suprématie de la race blanche ou caucasienne est un postulat sur lequel s’accordent très largement les scientifiques, philosophes et hommes politiques du XIXe siècle[réf. nécessaire]. Combiné avec la mission civilisatrice, le suprématisme blanc est un élément fondamental de l’idéologie coloniale. Une fois opérée la conquête, il constitue aussi le principe justificatif des législations opérant des distinctions de droit sur une base raciale, la forme paroxystique de cet ordre juridique inégalitaire étant la ségrégation raciale.
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117
+ Dans le cadre de la colonisation britannique apparaît l’expression « suprématie blanche ». La conception racialiste naît au croisement du développement des États coloniaux et des théories scientifiques contemporaines. À la fin de XIXe siècle, le racisme est pour l’historien Nicolas Lebourg « une réaction dans tous les sens du terme » : c’est une impulsion à l’encontre de l’évolution du monde qui fait se côtoyer de nombreuses ethnies et une aspire à le « restaurer »[89].
118
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119
+ Les idéologies coloniales des pays se réclamant d’un fonctionnement démocratique se sont trouvées confrontées au problème de leur légitimité, au regard des principes censés régir leur ordre politique et juridique. En France tout particulièrement, elle doit surmonter sous la Troisième République le paradoxe de l’affirmation d’une volonté de conquête et d’assujettissement d’une part, et de principes émancipateurs et égalitaires d’autre part. Le programme colonial français ne peut se réaliser que par l’affirmation d’une infériorité tenue pour évidente et incontestable des populations visées, laquelle justifie une mission civilisatrice dont le fardeau repose sur les seules épaules de la race blanche[90].
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+ Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les rapports entre science et politique évoluent considérablement. Les politiciens recourent non seulement à l’autorité des scientifiques, dont le prestige va croissant, pour légitimer leurs décisions. Mais plus encore, ils sont imprégnés d’une représentation du monde qui voit dans le mécanisme de la nature la loi organisatrice de la destinée humaine : la vogue du paradigme évolutionniste constitue la toile de fond scientifique de l’idéologie coloniale de la fin du XIXe siècle.
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+ Le système évolutionniste d’Herbert Spencer, traditionnellement tenu pour le précurseur du « darwinisme social », marque un glissement de la théorie darwinienne du monde naturel au monde social. Postulant, avec Lamarck mais contre Darwin, l’hérédité des caractères acquis, Spencer considère que le libre jeu du marché, qui est selon lui le plus à même d’assurer efficacement « la sélection des plus aptes », doit être le moteur du progrès humain. Le libéralisme de Spencer, qui se traduit notamment par un refus des visées coloniales étatistes, ne prône pas d'interventions de l'État dans le processus civilisateur (les États y sont au contraire amenés à disparaître). Étendu aux collectifs, nationaux ou ethniques, conçus comme des entités homogènes, le mot d’ordre évolutionniste de Spencer connaîtra cependant une large fortune dans le camp colonialiste, au travers du concept de « lutte des races »[91].
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+ Selon cette conception, la lutte que se livreraient depuis l’origine les différents groupes humains doit conduire à la domination des races les plus aptes et à la disparition inexorable des races inférieures. Après la conquête de l'Algérie par la France, les médecins français, constatant la baisse de la population « indigène », n'y verront que la confirmation d’une extinction prochaine et prévisible de la race arabe, qu’ils jugent inadaptée aux nouvelles conditions de leur temps[92]. La lutte des races n’implique ainsi pas nécessairement un processus violent d’extermination : les tenants du darwinisme social sont persuadés que les races inférieures disparaîtront silencieusement de la surface du globe, « sans que l’homme blanc et civilisé ait à se souiller les mains d’un sang innocent »[93].
126
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+ Sur le continent européen lui-même, le succès énorme des zoos humains constitue pour Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire l’une des modalités de transmission du « racisme scientifique » à une large partie de la population[94]. À partir des années 1870, ces zoos exposent dans les grandes capitales européennes et américaines, jusque dans les années 1930, des hommes et des femmes issus des peuples colonisés dans un environnement reconstitué, aux côtés des bêtes sauvages. Le Jardin d'acclimatation de Paris par exemple, lors d'expositions, a exhibé - à côté des animaux - des ressortissants d'ethnies diverses derrière des barreaux, et ceci jusqu'en 1931[95]. Le principe en sera repris pour les Expositions universelles, les Expositions coloniales et jusqu'aux foires régionales. Ces exhibitions humaines contribuent à fixer « un rapport à l’autre fondé sur son objectivation et sa domination »[96]. Elles s'insèrent dans le schéma évolutionniste en mettant en scène la frontière entre civilisés et sauvages et s’accompagnent du déploiement d'un racisme populaire dans la grande presse[97].
128
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129
+ Une fois les territoires conquis, la question de l’administration des populations colonisées fut à l’origine de nombreux débats. Dans quelle mesure ces peuples inférieurs pouvaient être associés à la gestion de leurs territoires ? La France, initialement porteuse d'un modèle assimilationniste qui visait à l’exportation des institutions françaises sur le territoire colonial, se tourna progressivement vers une politique d’association pendant qu’elle appliquait à travers l’indigénat un régime d’exception aux populations conquises.
130
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131
+ Cet ordre juridique exorbitant au droit commun trouvait sa justification dans deux principes qui peuvent être considérés comme complémentaires. D’un côté, un principe pragmatique considérait que le maintien de l’ordre colonial nécessitait des règles et des sanctions plus sévères à l’encontre des indigènes. Rien ne devait laisser paraître que la pression du colonisateur se desserrât un jour. De l’autre, un principe idéologique, qui prenait racine dans une perception raciste du colonisé, n’entendait pas laisser voix au chapitre à des peuples qui n’était pas dignes, pas aptes ou pas murs pour exercer un pouvoir à l’égal des colonisateurs.
132
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133
+ L’étude des races, à travers l’anthropologie ou l’ethnologie, fut largement mobilisée : elle devait permettre de déterminer avec qui le pouvoir colonial pouvait s’associer, quelles étaient les races civilisables et celles qui étaient par nature rétives ou incapables d’accéder à un niveau supérieur de civilisation. En Algérie, ce travail aboutit à la construction de l'opposition entre Arabes et Kabyles. Considéré comme plus proche biologiquement et culturellement de la « race française », le Kabyle est présenté comme un allié potentiel contre l’Arabe, présenté comme fier, nomade, insoumis et fainéant.
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+ La notion de « race » qui s’élabore dans la situation d’occupation coloniale n’est cependant pas uniforme. Des présupposés plus ou moins biologisants s’opposent dans des conceptions concurrentes de la race. Une grande partie des anthropologues conclut ainsi à l’origine biologique de l’inégale perfectibilité des races. Cependant, selon l’historienne Emmanuelle Saada, les représentations de la majorité des élites coloniales empruntent peu au modèle anthropologique des « raciologues » mais se fondent sur une conception « organique » des rapports entre le milieu et la culture[98]. L’imprégnation du milieu et les habitudes multi-séculaires sont considérées comme les déterminants de comportements sociaux largement réifiés et essentialisés : chaque « race » possède des caractéristiques psychologiques et des aptitudes qui lui sont propres. Seul un travail de longue haleine, basé sur l’éducation de plusieurs générations successives, peut conduire les indigènes à s’arracher à leur civilisation originelle pour embrasser les principes supérieurs qui gouvernent les « races européennes »[99].
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+ Ces deux conceptions partagent toutefois le présupposé du différentialisme racial et se rejoignent dans leurs conclusions pratiques. Dans tous les cas, le retard biologique ou civilisationnel des races inférieures nécessite de prolonger leur mise sous tutelle et le maintien d’un ordre juridique et politique différencié entre métropole et colonies et, sur le territoire colonial, entre colons et colonisés. La mission civilisatrice imposa donc des mesures à double tranchant. Si elle fut un frein à la mise en œuvre d’une politique radicalement ségrégationniste, elle justifia le maintien d’une tutelle présentée comme indispensable à l’accomplissement du dessein civilisateur que s’octroyaient les colonisateurs.
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139
+ Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la question de la hiérarchisation au sein de la race blanche est sur le continent européen au cœur de deux phénomènes appelés à jouer un rôle prépondérant dans les deux conflits mondiaux du XXe siècle : l’exacerbation des rivalités nationales et la montée de l’antisémitisme.
140
+
141
+ La distinction opérée au sein de la « race blanche » entre Aryens et Sémites constitue l’un des vecteurs de la biologisation de l’antisémitisme. En France, Vacher de Lapouge est parmi les premiers à prétendre donner une caution scientifique à la doctrine aryaniste, en s’appuyant « sur des bases anthropométriques, et plus particulièrement craniométriques »[100].
142
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143
+ Si la méthode de Lapouge est rapidement discutée, la distinction entre Aryens et Sémites est d’usage courant au sein des milieux politiques ou savants européens. Le philosophe Ernest Renan distingue ainsi les Indo-européens des Sémites ; les seconds, novateurs quand ils ont introduit le monothéisme, doivent selon lui s’effacer devant les premiers qui sont désormais appelés à gouverner le genre humain[101].
144
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145
+ En Allemagne, particulièrement à l'Université de Göttingen, autour de Karl Otfried Müller (1797-1840), se met en place la doctrine du miracle grec : les Grecs athéniens auraient été les plus purs de la race aryenne, ce qui permettait d'évacuer les hypothèses sémites, mésopotamiennes ou égyptiennes des origines dudit miracle grec.
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147
+ Comme le note l’historien George L. Mosse, le racisme est à l’origine d’un système symbolique de mythes et de symboles qui, s’emparant de la question des origines, des difficultés et des triomphes de la race, dessine une trajectoire qui tend à se confondre avec le récit national en construction[102]. Le stéréotype national physique, qui s’élabore au XIXe siècle prend, en Allemagne par exemple, une apparence raciale (l’Allemand blond…).
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+ L’usage du mythe aryen, rapidement récupéré en Allemagne par le nationalisme de droite, illustre bien les effets de cette concurrence nationale. Si pour le Français Vacher de Lapouge la race aryenne a une signification strictement zoologique, elle prend avec Houston Stewart Chamberlain un tournant nationaliste[103]. La « race germanique » devient, sous la plume de cet essayiste d’origine britannique évoluant dans les milieux wagnériens, la plus pure des branches de la race aryenne. Outre des Juifs, la doctrine aryaniste permet aux Allemands de se distinguer des Latins et en particulier des Français, considérés comme inférieurs car métissés.
150
+
151
+ Pour faire face à ce glissement de l’usage de l’aryanisme, défavorable à la nation française, Renan refuse, comme nombre de ses compatriotes, notamment républicains, le concept de « race pure » et défend la thèse du métissage historique des peuples européens[104]. Le refus de l’aryanisme se présente comme le refus du jeu de l’exacerbation des rivalités nationales. Le sentiment anti-allemand influencera néanmoins en France les études de psychologie des peuples et de leurs caractères nationaux. S’il place la race aryenne au sommet de la hiérarchie des races, Hippolyte Taine distingue en son sein les « races germaniques » des races latine et hellénique. Les premières, « inclinées vers l’ivrognerie et la grosse nourriture » par la fréquentation des forêts humides et froides, s’opposent aux secondes dont l’environnement favorable a permis le développement d’une culture raffinée[105].
152
+
153
+ Les enjeux diffèrent considérablement outre-Atlantique où la problématique raciale est essentiellement concentrée sur la distinction entre Blancs et Noirs. Toutefois, en réaction à l’immigration irlandaise massive des années 1840 due à la « crise de la pomme de terre », et dans le contexte de la guerre avec le Mexique, est forgé aux États-Unis le concept d’« anglo-saxonisme »[106], également nommé par l'acronyme WASP (White Anglo-Saxon protestant).
154
+ Il connaîtra une grande fortune lorsqu’à la fin du XIXe siècle une campagne visant à restreindre l’immigration en provenance du sud et de l’est de l’Europe, menée notamment par Madison Grant, cherchera à vanter la supériorité de la « race nordique » sur les autres « races blanches ».
155
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156
+ Le racisme d'État est historiquement une ségrégation raciste institutionnalisée et, à l'ère moderne, une discrimination systémique qui implique l'État.
157
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158
+ L’historien américain George M. Fredrickson (en) recense trois régimes politiques « ouvertement racistes » au XXe siècle : le sud des États-Unis sous les lois Jim Crow (1865-1963), l’Afrique du Sud sous l’apartheid (1948-1991), l’Allemagne nazie (1933-1945)[107]. Ces régimes présentent la caractéristique commune d’afficher une idéologie officielle explicitement raciste et d’avoir institutionnalisé dans la loi une hiérarchie présentée comme naturelle et indépassable entre le groupe dominant et le groupe dominé. L’une des mesures les plus significatives de cet arsenal juridique ségrégationniste est la prohibition des mariages interraciaux ; elle transcrit dans l’ordre juridique l’idéologie mixophobe de la « pureté de la race ». Sur le plan économique, la restriction des opportunités du groupe ségrégué le maintient dans un état de pauvreté qui alimente le discours sur sa prétendue infériorité.
159
+
160
+ Après l'abolition de la ségrégation raciale aux États-Unis, en 1967, les militants Stokely Carmichael et Charles V. Hamilton (en) publient le livre Le Pouvoir Noir: pour une politique de libération aux États-Unis (en) où ils conceptualisent, sous les appellations de « racisme institutionnel » et « racisme systémique », l'idée d'un racisme voilé qui continuerait à structurer l'ordre social. Carmichael et Hamilton y écrivent que le racisme individuel est souvent identifiable, mais que le racisme institutionnel est moins perceptible en raison de sa nature « moins ouverte, beaucoup plus subtile »[108].
161
+
162
+ Au début du XXIe siècle, le terme de « race » reste toujours d'usage courant dans certains milieux et le racisme se manifeste toujours sur les cinq continents sous des formes plus ou moins directes.
163
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164
+ Le racisme à l'échelle des relations individuelles se traduit par des paroles ou des actes racistes envers d'autres individus. Le racisme individuel est étroitement lié d'une part à la xénophobie, la haine, le bellicisme, l'ethnisme, l'intolérance et l'idéologie de supériorité culturelle ou personnelle, d'autre part au déclassement social et au ressentiment. Généralement le racisme, comme position directrice, est déduit (de signes extérieurs) ; il peut aussi être induit (de comportements). Il est affirmation d'une logique identitaire ou réaction à une logique identitaire. C'est le passage de l'induction à la déduction qui est fondateur pour la politisation du racisme[réf. nécessaire].
165
+
166
+ En raison de la connotation très négative du mot en Occident, peu de partis politiques se revendiquent ouvertement comme racistes. De nombreux partis d'extrême droite ont cependant été accusés de véhiculer des discours de ce type à travers des positions xénophobes. L'apologie du racisme étant condamnée, ils peuvent promouvoir des doctrines dérivées comme l'ethno-différencialisme ou le racialisme.
167
+
168
+ Au Zimbabwe, le parti ZANU du président Robert Mugabe a mis en place une politique visant à exproprier les fermiers blancs, invoquant une redistribution corrigeant l'injustice passée où ceux-ci recevaient préférentiellement les terres[109],[110],[111].
169
+
170
+ Dans les pays occidentaux, des mouvements suprémacistes noirs prônent la supériorité de la race noire. Ce fut notamment le cas du New Black Panthers Party[112],[113], un temps représenté par Khalid Abdul Muhammad. En France, la Tribu Ka de Kémi Séba, qui prônait la supériorité de la race noire et la séparation des races, a été dissous pour provocation à la haine raciale[114].
171
+
172
+ Dans la période post-coloniale, est apparu ce que les auteurs appellent le néo-racisme, un « racisme sans races », différentialiste et culturel, qui se focalise sur les différences culturelles et non sur l’hérédité biologique comme le racisme classique. Dans ce néo-racisme, la catégorie « immigration » est devenue un substitut contemporain à la notion de « race ». Le racisme différentialiste consiste à dire que puisqu'il ne peut y avoir hiérarchie des races ni des cultures, celles-ci ne doivent cependant pas se mélanger mais rester séparées et cloisonnées[115],[116].
173
+
174
+ Le généticien suédois Svante Pääbo, qui a découvert que quelque 4 % du génome des Européens actuels est hérité de l'homme de Néanderthal, considère que la lutte antiraciste ne relève pas du champ scientifique[117].
175
+
176
+ La publication de la « déclaration sur la race » en 1950 par l'UNESCO encouragera nombre de biologistes à rappeler régulièrement l'absence de validité scientifique de la notion de « races humaines ». On peut citer notamment Albert Jacquard, auteur de L'Équation du nénuphar en 1998[118].
177
+
178
+ La revue Science a publié en février 2008 l'étude génomique la plus complète effectuée à cette date. Les chercheurs ont comparé des fragments d'ADN de 650 000 nucléotides chez 938 individus appartenant à 51 ethnies. La conclusion de ces travaux est qu'il existe sept groupes biologiques parmi les hommes : les Africains subsahariens, les Européens, les habitants du Moyen-Orient, les Asiatiques de l'Est, les Asiatiques de l'Ouest, les Océaniens et les Indiens d'Amérique. Howard Cann, chercheur de la fondation Jean-Dausset, cosignataire, précise : « Tous les hommes descendent d'une même population d'Afrique noire, qui s'est scindée en sept branches au fur et à mesure du départ de petits groupes dits fondateurs. Leurs descendants se sont retrouvés isolés par des barrières géographiques (montagnes, océans…), favorisant ainsi une légère divergence génétique ». En approfondissant encore leur étude, les généticiens ont pu déterminer des sous-groupes : huit en Europe et quatre au Moyen-Orient. Mais avec moins de certitude[119].
179
+
180
+ Selon une étude de l'expert Chao Tian, en 2009, ayant calculé les distances génétiques (Fst) entre plusieurs populations en se basant sur l’ADN autosomal, les Européens du Sud tels que les Grecs et Italiens du Sud apparaissent soit à peu près autant distants des Arabes du Levant (Druzes, Palestiniens) que des Scandinaves et Russes, soit plus proches des premiers. Un Italien du Sud est ainsi génétiquement deux fois et demie plus proche d'un Palestinien que d'un Finlandais[120],[121],[122] mais une telle distance avec les Finlandais n'est pas représentative des distances entre les européens, elle s'explique parce que les Finlandais sont mélangés avec des asiatiques sibériens, d'affinité proche des Sami, les Finlandais sont donc un peuple génétiquement assez isolé des autres européens (y compris des Scandinaves et des Russes) ce qui les éloigne du reste des européens sur le plan des distances génétiques[123]. De même les Italiens du Sud constitue un groupe plus distant[124]. Plus globalement les principaux peuples européens montrent une grande proximité génétique entre eux qui les différencient nettement des populations extra-européennes[125].
181
+
182
+ En outre, la portion du génome humain relative à la couleur de la peau, en l'occurrence le gène codant la production de la mélanine, ne représente qu'une infime partie de l'ensemble de ce génome (trois gènes communs aux vertébrés sur les 36 000 gènes du génome[précision nécessaire]). Cf. à ce sujet, l'article Couleur de la peau.
183
+
184
+ Les pratiques racistes constituent une violation des droits de l'homme et sont réprimées par de nombreux pays (parfois sous l'appellation de hate speech, ou « discours de haine »: voir Législation internationale sur le discours de haine).
185
+
186
+ Pour la plupart des pays occidentaux, la discrimination et le racisme sont beaucoup plus que des délits, punis pénalement ; ils représentent également une atteinte aux valeurs qui fondent la démocratie. Celle-ci reconnaît l'égale dignité de chaque citoyen à participer à la chose publique, à poursuivre son bonheur et son épanouissement indépendamment de sa naissance.
187
+
188
+ En France, par exemple, le législateur n'a cessé au fil du temps, et particulièrement après la Seconde Guerre mondiale, de compléter le dispositif législatif afin de réprimer plus efficacement toutes les formes de racisme. Dès 1881, la loi sur la liberté de la presse punit la diffamation raciste « d'un emprisonnement de un mois à un an et d'une amende de 1 000 F à 1 000 000 de francs »[126].
189
+
190
+ Il a pour cela créé ou modifié en 1990 (loi Gayssot[127]) un certain nombre d'incriminations d'une part dans le code pénal, d'autre part dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et dans la loi relative à la communication audiovisuelle. La loi de 1881 avait déjà été modifiée par la loi du 1er juillet 1972 relative à la lutte contre le racisme[128], qui punit entre autres l'injure raciste, la discrimination raciale effectuée par un agent dépositaire de l'autorité publique.
191
+
192
+ La loi de 1972 introduit en outre à l'art. 24 de la loi de 1881 la disposition suivante :
193
+
194
+ « Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 2 000 F à 300 000 F ou de l'une de ces deux peines seulement[128]. »
195
+
196
+ La peine prévue est aujourd'hui « d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euro d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement »[129],[130]
197
+
198
+ Sur le plan international, c'est en premier lieu à l'Unesco qu'il incombe de promouvoir la lutte contre le racisme, comme le déclare ouvertement la charte constitutive de l'institution de 1945. En pratique, la visibilité de l'action de cette organisation onusienne dans ce domaine est aujourd'hui très réduite quand on la compare à la protection du patrimoine mondial[131].
199
+
200
+ D'après un sondage mené sur 1 011 personnes entre les 17 et 22 novembre 2005 par l'institut CSA, un tiers des Français se déclarait raciste, sans toutefois préciser dans quelle acception de ce terme[132]. Toujours selon la même enquête, 63 % de la population pensait que « certains comportements peuvent justifier des réactions racistes ». Un sondage similaire réalisé au Québec du 22 décembre 2006 au 3 janvier 2007 par l'institut Léger Marketing[133], prétendait donner comme analyse que 59 % des Québécois étaient faiblement, moyennement ou fortement racistes. Comme le précédent, ce sondage réalisé dans le contexte d'un débat parfois tendu sur la question des accommodements raisonnables a déclenché une polémique dans la province, en particulier sur la même absence de définition claire au concept de « racisme ». La question posée était « Vous, personnellement, à quel point vous considérez-vous raciste ? »[134].
201
+
202
+ Les études scientifiques sur le racisme ne sont jamais menées de manière aussi directe, mais par l'utilisation de différentes questions servant à définir des indicateurs de racisme[134].
203
+
204
+ « votre objectif est-il aussi de lutter contre le racisme? - [...] je ne prétends pas combattre le racisme car il ne s’agit pour moi pas d’une question scientifique, mais plutôt d’un positionnement éthique et politique. »
205
+
206
+ « several distinct regions can be distinguished within Europe: 1) Finland, 2) the Baltic region (Estonia, Latvia and Lithuania), Eastern Russia and Poland, 3) Central and Western Europe, and 4) Italy, with the southern Italians being more “distant” »
207
+
208
+ Sur les autres projets Wikimedia :
209
+
210
+ Relatif au racisme :
211
+
212
+ Opposé au racisme :
fr/4908.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,212 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+
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+ Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat[1] de l'existence de races au sein de l'espèce humaine[2], considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres[2]. Il se différencie ainsi du racialisme qui, partant du même postulat, ne considère pas les races comme inégales[3]. Cette idéologie peut amener à privilégier une catégorie donnée de personnes par rapport à d'autres[4]. Le Petit Larousse a deux définitions du racisme, au sens strict du terme, comme « idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie », et au sens large du terme, comme « une attitude d’hostilité répétée voire systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes ».
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5
+ Cette hostilité envers une autre appartenance sociale (que la différence soit culturelle, ethnique – ou tout simplement due à une couleur de peau) – se traduit aussi par des formes de xénophobie ou d’ethnocentrisme. Certaines formes d’expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination, sont considérées comme des délits dans plusieurs pays.
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7
+ Selon certains sociologues, le racisme s’inscrit dans une dynamique de domination sociale à prétexte racial[5]. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à commettre des injustices et des violences pouvant aller, dans les cas extrêmes, jusqu'au génocide selon Abraham Maslow et la pyramide de la haine. Ces idées s’appuyaient initialement non sur des faits scientifiques, mais sur la malédiction de Canaan dans le Livre de la Genèse[6] et sur la « Table des peuples » qui en dérive[7]. Le « racisme inversé » est pour sa part une expression qui use du terme « racisme », mais décrit un acte ou un propos venant non des membres d'un groupe social dominant, mais d'un groupe anciennement ou actuellement dominé et sans adhérer aux idées racistes sous-tendant le suprémacisme blanc.
8
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9
+ Selon le CNRTL, le mot racisme serait apparu en 1902[8] alors que le mot raciste daterait de 1892[9].
10
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11
+ Selon Charles Maurras[10] ; Gaston Méry (1866-1909), pamphlétaire, journaliste collaborateur à La Libre Parole — le journal antisémite et polémiste d'Édouard Drumont — est la première personne connue à avoir utilisé le mot « raciste » en 1894[11],[12],[13].
12
+
13
+ Toutefois l'adjectif « raciste »[14] et le nom « racisme » ne s'installent dans le vocabulaire général en France qu'à partir des années 1930[15]. Léon Trotski l'emploie en 1930 dans son Histoire de la révolution russe, avec un sens culturel pour qualifier le groupe des Slaves traditionalistes qui défendaient leur culture et leur mode de vie national[16].
14
+
15
+ Les deux mots font leur entrée pour la première fois dans le dictionnaire français Larousse en 1932[17].
16
+
17
+ La littérature met, au XIXe siècle, en avant le caractère pluridimensionnel du racisme. On peut distinguer :
18
+
19
+ Si la notion de « race humaine » et le concept du racisme sont partie liée, l’étude de leurs relations nécessite d’opérer une première distinction entre la race en tant que concept biologique et la race en tant que Constructivisme social que l’on peut définir comme « un signe ou un ensemble de signes par lesquels un groupe, une collectivité, un ensemble humain est identifié, dans certains contextes historiques précis, cette apparence socialement construite variant suivant les sociétés et les époques »[21].
20
+
21
+ Au cours de l'histoire, les définitions sociales de la « race » se sont souvent appuyées sur de présupposés caractères de nature biologique. La race (en tant que construction sociale) est cependant devenue largement indépendante des travaux menés sur la classification biologique des êtres humains qui ont montré que la notion de race humaine n'est pas pertinente pour caractériser les différents sous-groupes géographiques de l'espèce humaine, car la variabilité génétique entre individus d'un même sous-groupe est plus importante que la variabilité génétique moyenne entre sous-groupes géographiques[22],[23]. Cette conclusion est cependant contestée par A. W. F. Edwards (en) qui critique, dans son article La diversité génétique humaine : l'erreur de Lewontin (en) (2003), l'argument, présenté en 1972 par Richard C. Lewontin The Apportionment of Human Diversity (La répartition de la diversité humaine)[24], soutenant que la division de l'humanité en races est taxonomiquement invalide[25].
22
+
23
+ Le consensus scientifique actuel rejette l’existence d'arguments biologiques qui pourraient légitimer la notion de race[26], reléguée à une représentation arbitraire selon des critères morphologiques, ethnico-sociaux, culturels ou politiques[27]. Cette autonomie se manifeste pleinement depuis la seconde moitié du XXe siècle[28] où les effets du système de perception raciste perdurent en dépit d'un usage moins fréquent, et malgré le rejet du concept de race par la communauté scientifique.
24
+
25
+ Essai sur l'inégalité des races humaines est un ouvrage du Français Joseph Arthur de Gobineau paru en 1853 et visant à établir l'existence de races et de différences les séparant. L’ouvrage sera l’un des fondements des idéologies racistes du XXe siècle.[réf. nécessaire]
26
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27
+ Le mécanisme perceptif du racisme peut être décomposé en plusieurs opérations logiques.
28
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29
+ Le racisme se fonde sur la focalisation du regard du raciste sur une différence, souvent anatomique. Elle peut être « visible » – la pigmentation de la peau – mais ne l’est pas nécessairement : le regard raciste peut exister sans s’appuyer sur des différences visuelles évidentes. La littérature antisémite a ainsi abondamment cherché, sans succès, à définir les critères qui pourraient permettre de reconnaître visuellement les Juifs et a finalement dû mettre en avant des différences invisibles, imperceptibles pour l'œil humain[réf. souhaitée].
30
+
31
+ Le racisme associe des caractères physiques à des caractères moraux et culturels. Il constitue un système de perception, une « vision syncrétique où tous ces traits sont organiquement liés et en tout cas indistinguables les uns des autres »[29]. L'identification des traits physiques ou la reconnaissance du signe distinctif (l'étoile juive par exemple) génère immédiatement chez le racisant une association avec un système d'idées préconçues. Dans le regard du racisant, « l'homme précède ses actes »[30]. Si la focalisation du regard raciste rend le corps visé plus visible que les autres, il a donc aussi pour effet de faire disparaître l’individualité derrière la catégorie générale de la race[31].
32
+
33
+ Le raciste considère les propriétés attachées à un groupe comme permanentes et transmissibles, le plus souvent biologiquement. Le regard raciste est une activité de catégorisation et de clôture du groupe sur lui-même.
34
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35
+ Le racisme s’accompagne souvent d’une péjoration des caractéristiques du groupe visé. Le discours raciste n’est toutefois pas nécessairement péjoratif. Pour Colette Guillaumin, les « bonnes caractéristiques font, au même titre que les mauvaises caractéristiques, partie de l’organisation perceptive raciste »[32]. La phrase « Les Noirs courent vite » constitue ainsi un énoncé raciste malgré son apparence méliorative[réf. souhaitée].
36
+
37
+ Le discours raciste peut évoquer la supériorité physique des groupes visés (ainsi la vigueur ou la sensualité des Noirs) pour souligner par contraste leur infériorité intellectuelle. Les qualités qui leur sont attribuées (l’habileté financière des Juifs par exemple) sont la contrepartie de leur immoralité ou alimentent la crainte de leur pouvoir souterrain.
38
+
39
+ Mais plus encore, au-delà du contenu — positif ou négatif — des stéréotypes racistes, l’activité de catégorisation, de totalisation et de limitation de l’individu à des propriétés préconçues n’est en soi pas une activité neutre du point de vue des valeurs. Dans cette perspective, voir et penser le monde social dans les catégories de la race relève déjà d'une attitude raciste.
40
+
41
+ Historiens et ethnologues ne sont pas d'accord sur la question de l’origine du racisme ; deux conceptions principales s'opposent à ce propos. La première considère que le racisme est un sous-produit du capitalisme européen, en lien avec le colonialisme[33]. La seconde que différentes formes de racisme se sont succédé au cours de l’histoire en Europe, et ce depuis l'Antiquité[33].
42
+
43
+ Il existait entre les historiens, depuis la seconde moitié du XXe siècle, un consensus relativement large pour considérer que l'utilisation de la notion de racisme dans l’Antiquité est un anachronisme. En effet, toutes les sociétés antiques et primitives sont, de notre point de vue contemporain, des sociétés racistes et xénophobes.
44
+
45
+ Les Anciens Grecs distinguent les peuples de l'Hellade, des autres peuples qu'ils appellent barbares. Presque tous les autres peuples antiques avaient la même représentation duale du Monde en deux races, les peuples apparentés, et les peuples étrangers ou ennemis; cette opposition entre deux collectifs est ce qui définit le domaine politique[34] et le droit des gens[35]. Parmi les peuples considérés comme étrangers, tous ne sont pourtant pas ennemis : les relations militaires, commerciales et diplomatiques instituaient des peuples amis, clients, alliés ou invités qui pouvaient alors être reconsidérés fictivement comme des peuples apparentés.
46
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47
+ L'utilisation du terme « race » en tant que synonyme intégral de peuple/nationalité perdure jusqu'à la fin du XIXe siècle. Ainsi, les œuvres littéraires de Jules Verne abondent de formules stéréotypées comme « les Allemands, race industrieuse et organisée », « les Français, race romantique et galante » ou « les Américains, race entreprenante et dynamique », jusque dans les conversations entre bons amis d'origines différentes, sans la moindre intention négative dans l'usage du mot.
48
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+ Les structures de parenté, donc les questions de race[36], sont toujours fondamentales et fondatrices dans la représentation que les peuples antiques ou primitifs ont d'eux-mêmes et des autres peuples[37]. Tout le système d'obligation et de solidarité sociale des sociétés antiques ou primitives est basé sur l'appartenance au groupe familial, et à la plus ou moins grande proximité de parenté: l'affiliation (phylai)[38]. On note que celle-ci n'est pas nécessairement biologique, mais peut être la fiction résultant d'une adhésion ou d'une adoption, et d'apparentements de convenance. À côté de la société grecque avec son genè et ses phratries, on trouve des structures politiques claniques chez d'autres peuples comme les Celtes avec les notions de peuples apparentés/alliés[39]. Cette conception dure pendant tout le Moyen Âge et une partie des Temps modernes[40].
50
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51
+ La mythologie et les prescriptions religieuses fixent les règles d'exogamie qui favorisent les alliances hors du groupe consanguin, tout en interdisant celles avec les membres des peuples étrangers. De ce fait, depuis la plus haute Antiquité, jusqu'à ces derniers siècles, les peuples du Monde restent extrêmement endogames, qu'ils soient sédentaires et sans contacts avec des étrangers, ou qu'ils soient au contraire nomades au milieu des peuples étrangers. Dans ce dernier cas, l'identité du groupe est maintenue par des prescriptions sociales ou religieuses[41] interdisant une trop grande proximité de vie et des alliances étrangères qui finiraient par provoquer son assimilation[42]. C'est pourquoi, plus on s'éloigne dans l'histoire, plus on remarque que les peuples qui sont traditionnellement des migrants ou créent une colonie, continuent à se marier dans la moitié du génome dont ils se sont détachés[43], et non dans le peuple au milieu duquel ils vivent. Il faut remarquer qu'à ces époques, ces règles concernent l'immigration qui ne se fait pas individuellement, mais comme pour les colonies phéniciennes, grecques ou carthaginoises, par groupes complets[44] capables de recréer ailleurs une nouvelle société identique et fermée.
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53
+ Les questions de guerre et de paix entre les tribus ou les peuples débutent par des refus ou des ruptures d'alliances matrimoniales[45], et se terminent par des alliances, ou des enchaînements d'alliances, entre les lignages des chefs[46], et à partir de là la possibilité de relation et d'alliance entre toutes les autres familles. Il importe de préciser que ces prescriptions s'imposent aux groupes, mais pas à des individus isolés ou à des familles désaffiliées.
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+ Le récit biblique fait recommencer l'histoire de l'Humanité après le déluge, avec les trois fils de Noé, Sem, Cham, et Japhet, dont descendent les trois lignées qui peuplent les rives de la Méditerranée. La Table des peuples de la Genèse donne[47], avec la descendance de ces trois frères, l'origine généalogique de tous les peuples de la Terre qui sont présentés à la fois comme des peuples généalogiquement distincts, et en même temps apparentés. Ce dernier trait, qui rappelle l'unicité du règne humain, le monogénisme, est une originalité qu'on ne trouve pas chez beaucoup de peuples primitifs qui se réservent l'appellation d'homme, rejetant les autres dans le monde animal. La destruction du temple de Jérusalem par Titus fils de l´empereur Vespasien s'accompagne d'une destruction des généalogies, qui sera pour le peuple Juif la cause de sa dispersion et d'un grand désarroi quant à son identité[48]. Ce genre de représentation généalogique totalisante des différents groupes ethniques connus se retrouve souvent dans les descriptions ethnologiques des peuples primitifs.
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+ La conception selon laquelle l'utilisation de la notion de racisme dans l’Antiquité est un anachronisme, est remise en question par les travaux de l'historien Benjamin Isaac qui propose la notion de « proto-racisme » traversant l'Antiquité grecque puis romaine, notion qui relève déjà d'un « racisme conceptualisé, fondé sur une argumentation d’allure scientifique qui se veut démonstrative »[49]. La pensée proto-raciste, qui évoluera évidemment au fil des siècles et des déplacements de centres d'influence et de pouvoir, se fonde, selon l'historien, sur deux théories qui ne seront que peu remises en question : d'une part, suivant le traité Des airs, des eaux, des lieux datant du Ve siècle av. J.-C. et attribué à Hippocrate, un classement déterministe des groupes humains basé sur la géographique qui définirait « des traits de caractère collectifs immuables », dans une conception qui induit rapidement une hiérarchisation des peuples[réf. souhaitée].
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+ Maurice Sartre nuance toutefois le propos, expliquant qu'il existe des conceptions divergentes, voire opposées, à cette représentation, citant notamment l'explorateur et historien antique Hérodote ou encore le géographe Strabon qui « montre avec une force tout aussi convaincante les limites de la théorie environnementaliste » dont il ne fait pas usage dans la description qu'il fait des peuples et de leurs mœurs[50].
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+ Le philosophe Christian Delacampagne perçoit, quant à lui, dans l’attitude païenne – égyptienne, grecque puis romaine – face aux juifs et dans la partition entre hommes libres d’un côté, femmes, enfants et esclaves de l’autre, des « classifications biologiques », de « type raciste »[51].
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+ Il convient néanmoins de noter que si les arguments de type raciste ont pu servir à justifier la domination des Grecs et des Romains, ils n'ont jamais débouché sur des politiques d'exclusion ni – a fortiori – d'extermination. Au contraire, la capacité d'intégration, d'assimilation voire promotion des étrangers dans l'Empire gréco-romain – dans un relatif respect de leur culture et de leurs traditions – est bien connue des historiens. Néanmoins, on peut voir un lien entre le proto-racisme antique et les théories racistes contemporaines dans une commune « négation des évidences au profit de théories préconçues dont peu importe le bien-fondé scientifique pourvu qu’elles justifient la situation dominante et le statut privilégié d’un groupe »[50].
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+ C’est surtout le Moyen Âge qui donne des arguments aux partisans de l’existence d’un racisme antérieur à la modernité. Pour l’historien spécialiste de l'antisémitisme Gavin I. Langmuir, l'une de ses manifestations serait la cristallisation de l’antijudaïsme des premiers théologiens chrétiens en un antisémitisme chrétien dès le XIIIe siècle[52]. D’autres en voient les premières manifestations dès la fin du XIe siècle et les premiers pogroms qui jalonnent la première croisade populaire menée par Pierre l'Ermite. Au XIIIe siècle, la crise rencontrée par l’Église catholique, menacée par les hérésies cathares, albigeoises, vaudoises aboutit à une rigidification de sa doctrine qui se manifeste notamment par la création de l'Inquisition dans les années 1230 et par ce que Delacampagne désigne comme la « démonisation » des « infidèles »[53].
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67
+ Selon Delacampagne, l’idée que la conversion absout le juif s’efface alors devant la croyance que la judéité est une condition héréditaire et intangible. Ce mouvement n’épargne d’ailleurs pas d’autres catégories de la population. Sa manifestation la plus probante est la mise en place progressive à partir de 1449 d’un système de certificat de pureté de sang (limpieza de sangre) dans la péninsule Ibérique pour accéder à certaines corporations ou être admis dans les universités ou les ordres. Ce mouvement, qui se traduit par le décret de l'Alhambra de 1492, concerne quatre groupes précis : les juifs, les musulmans convertis, les pénitenciés de l’Inquisition et les cagots, c’est-à-dire les descendants présumés de lépreux[54].
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69
+ Delacampagne mentionne la ségrégation qui touche cette dernière catégorie de population comme une étape majeure dans la constitution du racisme moderne. Selon lui, c'est la première fois que la discrimination d’un groupe social reçoit au XIVe siècle une justification appuyée sur les conclusions de la science. Les chirurgiens, tel Ambroise Paré, apportent en effet leur caution à l’idée que les cagots, descendants présumés de lépreux, continuent de porter la lèpre bien qu’ils n’en manifestent pas les signes extérieurs[55].
70
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71
+ Plusieurs études ont mis en avant l’existence d’attitudes que leurs auteurs considèrent comme racistes dans des sociétés extérieures à l’aire culturelle européenne. Au Japon, la transmission héréditaire de l’appartenance à la caste des burakumins jusqu’au début de l'ère Meiji a pu être analysée comme le produit d’une construction symbolique de type raciste. Les travaux menés par l’historien Bernard Lewis sur les représentations développées par la civilisation musulmane à l’égard des autres êtres humains concluent sur l’existence d’un système perceptif qu’il qualifie de raciste, notamment à l’égard des populations noires[57].
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+ Au Moyen Âge, le racisme des Arabes à l'égard des Noirs, en particulier des Noirs non musulmans, fondé sur le mythe[58] de la malédiction de Cham, le père de Canaan, prononcée par Noé[59], servit de prétexte à la traite négrière et à l'esclavage, qui, selon eux, s'appliquait aux Noirs, descendants de Cham qui avait vu Noé nu lors de son ivresse (une autre interprétation les rattache à Koush). (Histoire extraite de la Bible). Les Noirs étaient donc considérés comme « inférieurs » et « voués » à l'esclavage. Plusieurs auteurs arabes les comparaient à des animaux[60]. Le poète al-Mutanabbi méprisait le gouverneur égyptien Abu al-Misk Kafur au Xe siècle à cause de la couleur de sa peau[60]. Le mot arabe aabd عبد (pl. aabid عبيد) qui signifiait esclave est devenu à partir du VIIIe siècle plus ou moins synonyme de « Noir »[61], prenant une signification similaire au terme "nègre" dans la langue française du XXe siècle. Quant au mot arabe zanj, il désignait de façon péjorative les Noirs[62], avec une connotation raciale officielle que l'on retrouve dans les textes et discours racialistes. Ces jugements racistes étaient récurrents dans les œuvres des historiens et des géographes arabes : ainsi, Ibn Khaldoun a pu écrire au XIVe siècle : « Les seuls peuples à accepter vraiment l'esclavage sans espoir de retour sont les nègres, en raison d'un degré inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade de l'animal »[63]. À la même période, le lettré égyptien Al-Abshibi écrivait : « Quand il [le Noir] a faim, il vole et lorsqu'il est rassasié, il fornique »[64]. Les Arabes présents sur la côte orientale de l'Afrique utilisaient le mot « cafre » pour désigner les Noirs de l'intérieur et du Sud. Ce mot vient de kāfir qui signifie « infidèle » ou « mécréant »[65].
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+ Les différents auteurs qui conçoivent le racisme comme une spécificité de la modernité européenne s’accordent pour mettre en avant la conjugaison de trois facteurs dans la genèse de cette nouvelle attitude :
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+ Pour Colette Guillaumin[68] le racisme est contemporain de la naissance d’un nouveau regard porté sur l’altérité ; il est constitué par le développement de la science moderne et la substitution d’une causalité interne, typique de la modernité, à une définition externe de l’homme qui prévalait avant la période moderne.
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+ Alors que l’unité de l’humanité trouvait auparavant son principe à l’extérieur de l’homme, dans son rapport à Dieu, l’homme ne se réfère désormais qu’à lui-même pour se déterminer. Comme en attestent les débats théologiques sur l’âme des Indiens ou des femmes, le rejet de la différence et les hiérarchies sociales s’appuyaient sur une justification religieuse ou basée sur un ordre sacré (caste) ; ils se parent désormais des habits de la justification biologique, renvoyant à l’ordre de la nature[69]. La conception de cette Nature elle-même connaît une mutation profonde : elle devient mesurable, quantifiable, réductible à des lois accessibles à la raison humaine.
80
+
81
+ Ce changement de regard engendre un système perceptif essentialiste : l’hétérogénéité au sein de l’espèce humaine ne doit son existence qu’à une différence logée dans le corps de l’homme, que les scientifiques européens s’acharneront à mettre en évidence tout au long du XIXe siècle et au cours de la première moitié du XXe siècle. Pour Pierre-Henri Boulle, on peut percevoir en France dès la fin du XVIIe siècle les premières expressions de ce mode de perception. C’est au XVIIIe siècle qu’il se répand parmi les élites politiques, administratives et scientifiques, avant de se généraliser au plus grand nombre dans le courant du XIXe siècle[70].
82
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+ Pour Colette Guillaumin ce mode de perception se généralise au tournant des XVIIIe siècle et XIXe siècle[71]. Dans la première partie de son ouvrage Les origines du totalitarisme, Hannah Arendt date l’apparition de l’antisémitisme, qu’elle différencie de l’antijudaïsme, du début du XIXe siècle ; c’est aussi la date d’origine qu’assigne le philosophe Gilbert Varet aux « phénomènes racistes expressément dits »[72].
84
+
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+ La propagation hors de l’Europe apparaît dans cette optique comme un produit de l’influence européenne : André Béteille développe ainsi la thèse d’une « racialisation » du système de castes en Inde après la colonisation britannique[73]. Au Japon, des travaux menés par John Price, Georges De Vos, Hiroshi Wagatsuma ou Ian Neary au sujet des Burakumin parviennent à des conclusions identiques[74].
86
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87
+ La question de l’antériorité ou de la postérité du racisme au développement de l’esclavage dans les colonies européennes fait l’objet de nombreux débats. Le consensus s’établit néanmoins au sujet du rôle joué par le développement de l’esclavage sur le durcissement et la diffusion de l’attitude raciale. L'esclavage colonial se développe en effet, paradoxalement, à une époque où, en Europe, l'humanisme, la philosophie des Lumières (philosophie) et la théorie du droit naturel devraient logiquement mener à sa condamnation. Le racisme pourrait être le produit (conscient ou non) de cette contradiction, le seul artifice permettant de refuser à certaines populations le bénéfice de droits fondamentaux reconnus à l'Homme en général consistant à croire à l'existence d'une hiérarchie entre les races.
88
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89
+ Selon l’historien américain Isaac Saney, « les documents historiques attestent de l'absence générale de préjugés raciaux universalisés et de notions de supériorité et d'infériorité raciales avant l'apparition du commerce transatlantique des esclaves. Si les notions d'altérité et de supériorité existaient, elles ne prenaient pas appui sur une vision du monde racialisée »[75].
90
+
91
+ Développement de l’esclavage et de la science moderne ont étroitement interagi dans la construction du racisme moderne. La catégorie de « nosopolitique » qualifie chez la philosophe Elsa Dorlin l’usage des catégories de « sain » et de « malsain » par le discours médical appliqué dans un premier temps aux femmes, puis aux esclaves. Alors que le Blanc, considéré comme « naturellement » supérieur par les médecins, est défini comme l’étalon de la santé, le tempérament des Noirs est par contraste déclaré « pathologique » ; il est porteur de maladies spécifiques, que seule la soumission au régime de travail imposé par les colons peut atténuer, mais difficilement guérir, tant elles paraissent intrinsèquement liées à sa nature[76].
92
+
93
+ Le « racisme scientifique », ou « racialisme » (ou « raciologie »), classifie les êtres humains d'après leurs différences morphologiques en application d'une méthode héritée de la zoologie. Les théoriciens du racialisme comptent des personnes telles que l'anthropologue allemand Johann Friedrich Blumenbach, le français Georges Vacher de Lapouge, partisan de l'eugénisme, l'écrivain français Joseph Arthur de Gobineau, célèbre pour son Essai sur l'inégalité des races humaines, paru en 1853, le Britannique de langue allemande Houston Stewart Chamberlain, dont l'œuvre théorise le rôle historique de la race aryenne comme ferment des classes dirigeantes indo-européennes et le français d'origine suisse George Montandon, auteur d'une taxonomie des races dans son ouvrage La race, les races. Mise au point d'ethnologie somatique, paru en 1933.
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+ En Europe et aux États-Unis, le paradigme racial s’est étroitement articulé à partir du XIXe siècle, à l’extérieur avec la politique impérialiste et, sur le plan intérieur, avec la gestion politique des populations minoritaires. Pour Hannah Arendt, « la pensée raciale » est ainsi devenue une idéologie avec l’ère de l’impérialisme débutant à la fin du XIXe siècle[77]. L’idéologie raciste devient alors un « projet politique » qui « engendre et reproduit des structures de domination fondées sur des catégories essentialistes de la race »[78]. Le racisme, explique-t-elle, est d'abord la transformation des peuples en races, la diversité humaine n'étant plus expliquée par les influences culturelles acquises par chacun après son arrivée dans le monde, mais au contraire par l'origine. À l’image de la diversité des positions racistes dans le monde académique, les formes de racisme et donc les usages politiques de la race ont fortement varié selon les contextes nationaux et la position occupée par leurs promoteurs dans l’espace politique.
96
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97
+ En 2006, théorisant le « mélange humain » (et le distinguant du « métissage », à fortes connotations racialistes), le philosophe Vincent Cespedes utilise le concept de « mixophobie » (mixo, « mélange », phobia, « peur ») pour rendre compte de « la peur du mélange », fondement psychologique du repli des racistes sur leur race, opposée aux autres « races » avec lesquelles ils ne veulent pas se mélanger[79]. Il oppose à ce concept un autre néologisme : la « mixophilie[80] » (« l'amour du mélange »).
98
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+ L’un des points fondamentaux d’opposition des doctrinaires racistes est la question de la mixité raciale. La position « mixophobe » se caractérise par un rejet du « métissage », présenté comme un facteur de dégénérescence des groupes humains. Il existe toutefois un large spectre de positions mixophobes, depuis le rejet pur et simple de tout contact entre les « races » jusqu’à la promotion du métissage, sous réserve du respect des conditions de son efficacité[réf. nécessaire].
100
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101
+ La position mixophobe radicale est le corollaire de la construction du mythe de la pureté de la race qui affirme la supériorité des races pures sur les races dites métissées. L’imaginaire médical de la souillure ou de la contamination du sang en constitue l’un des motifs récurrents. Au milieu du XIXe siècle, deux des chefs de file du racisme biologique, Joseph Arthur de Gobineau (1816-1882) et Robert Knox (1791-1862), contribueront largement à l’introduction de cette position en France et en Grande-Bretagne[81]. Les promoteurs du mythe de la race aryenne – Vacher de Lapouge, Houston Stewart Chamberlain, et plus tard Adolf Hitler – qui voient dans la « race germanique » la survivance à l’état pur de la « race indo-européenne » se caractérisent tous par une mixophobie radicale.
102
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103
+ Le rejet de la mixité peut connaître des gradations. Nombreux sont les scientifiques qui réfutent la thèse du « choc des hérédités » de Vacher de Lapouge selon laquelle le métissage peut être tenu pour un facteur d’infécondité[82]. Pour les partisans du métissage, les bienfaits de celui-ci restent toutefois conditionnés au respect de certaines règles. Comme l’affirment la majorité des raciologues, pour que le métissage soit profitable, il convient notamment que « la distance entre les races ne soit pas trop grande ». Pour ces mixophobes modérés, comme les philosophes Gustave Le Bon, Ernest Renan, Théodule Ribot ou la grande majorité des polygénistes républicains, seul le métissage entre les races blanches ne présente aucun risque et devrait être préconisé[83].
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+ Pour les rares mixophiles, le métissage peut répondre à deux préoccupations :
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+ La hantise du métissage ne s’accompagne pas nécessairement d’une prescription politique : dans l’Essai sur l'inégalité des races humaines, qui énonce la première philosophie de l'histoire basée sur le concept de race, le pessimisme ne fait que ruminer la décadence de la civilisation occidentale dont l’essence aurait été altérée par la contamination du sang de la race blanche[86]. S’il voit dans la pénétration des idées républicaines l’une des manifestations de cette dégénérescence, il n’en tire pas de conséquences politiques : le processus en cours lui semble irréversible. Cette position est toutefois restée extrêmement marginale et la longue liste des suiveurs de Gobineau a tiré de ses postulats des conclusions nettement plus volontaristes.
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+ La position mixophobe conduit à la défense d’une stricte séparation des groupes humains constitués en races. Sur le plan de la politique extérieure, les mixophobes se caractérisent souvent par des positions anti-colonialistes, conséquences de leur refus du modèle assimilationniste produit par la colonisation. Gobineau, Robert Knox, Gustave Le Bon, ou Hitler marquent tous leur réprobation devant les aventures coloniales de leurs pays respectifs[81]. Le philosophe Pierre-André Taguieff considère que l’ethno-différentialisme est l’actualisation sur des bases culturalistes de cette position mixophobe[87].
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+ Sur le plan de la politique intérieure, la conséquence logique de ce racisme d’exclusion est l’instauration d’un système ségrégationniste : les lois de Nuremberg en Allemagne, les lois Jim Crow aux États-Unis ou l’apartheid sud-africain en sont autant de manifestations. La défense de la pureté de la race peut aussi aboutir à un racisme « purificateur » ou d’extermination ; c’est celui qui sera mis en œuvre par le régime nazi avec le génocide des Juifs et des Tziganes. La mixophobie est aussi, comme pour Vacher de Lapouge ou le régime nazi, l’une des positions idéologiques compatibles avec l’eugénisme.
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+
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+ À l’opposé, le racisme mixophile s’incarne au XIXe siècle dans une position colonialiste et assimilationniste dont l’objectif est la « réduction universelle des différences […] à un modèle unique », celui de l’impérialisme occidental[88].
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+ La suprématie de la race blanche ou caucasienne est un postulat sur lequel s’accordent très largement les scientifiques, philosophes et hommes politiques du XIXe siècle[réf. nécessaire]. Combiné avec la mission civilisatrice, le suprématisme blanc est un élément fondamental de l’idéologie coloniale. Une fois opérée la conquête, il constitue aussi le principe justificatif des législations opérant des distinctions de droit sur une base raciale, la forme paroxystique de cet ordre juridique inégalitaire étant la ségrégation raciale.
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117
+ Dans le cadre de la colonisation britannique apparaît l’expression « suprématie blanche ». La conception racialiste naît au croisement du développement des États coloniaux et des théories scientifiques contemporaines. À la fin de XIXe siècle, le racisme est pour l’historien Nicolas Lebourg « une réaction dans tous les sens du terme » : c’est une impulsion à l’encontre de l’évolution du monde qui fait se côtoyer de nombreuses ethnies et une aspire à le « restaurer »[89].
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119
+ Les idéologies coloniales des pays se réclamant d’un fonctionnement démocratique se sont trouvées confrontées au problème de leur légitimité, au regard des principes censés régir leur ordre politique et juridique. En France tout particulièrement, elle doit surmonter sous la Troisième République le paradoxe de l’affirmation d’une volonté de conquête et d’assujettissement d’une part, et de principes émancipateurs et égalitaires d’autre part. Le programme colonial français ne peut se réaliser que par l’affirmation d’une infériorité tenue pour évidente et incontestable des populations visées, laquelle justifie une mission civilisatrice dont le fardeau repose sur les seules épaules de la race blanche[90].
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+ Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les rapports entre science et politique évoluent considérablement. Les politiciens recourent non seulement à l’autorité des scientifiques, dont le prestige va croissant, pour légitimer leurs décisions. Mais plus encore, ils sont imprégnés d’une représentation du monde qui voit dans le mécanisme de la nature la loi organisatrice de la destinée humaine : la vogue du paradigme évolutionniste constitue la toile de fond scientifique de l’idéologie coloniale de la fin du XIXe siècle.
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123
+ Le système évolutionniste d’Herbert Spencer, traditionnellement tenu pour le précurseur du « darwinisme social », marque un glissement de la théorie darwinienne du monde naturel au monde social. Postulant, avec Lamarck mais contre Darwin, l’hérédité des caractères acquis, Spencer considère que le libre jeu du marché, qui est selon lui le plus à même d’assurer efficacement « la sélection des plus aptes », doit être le moteur du progrès humain. Le libéralisme de Spencer, qui se traduit notamment par un refus des visées coloniales étatistes, ne prône pas d'interventions de l'État dans le processus civilisateur (les États y sont au contraire amenés à disparaître). Étendu aux collectifs, nationaux ou ethniques, conçus comme des entités homogènes, le mot d’ordre évolutionniste de Spencer connaîtra cependant une large fortune dans le camp colonialiste, au travers du concept de « lutte des races »[91].
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+ Selon cette conception, la lutte que se livreraient depuis l’origine les différents groupes humains doit conduire à la domination des races les plus aptes et à la disparition inexorable des races inférieures. Après la conquête de l'Algérie par la France, les médecins français, constatant la baisse de la population « indigène », n'y verront que la confirmation d’une extinction prochaine et prévisible de la race arabe, qu’ils jugent inadaptée aux nouvelles conditions de leur temps[92]. La lutte des races n’implique ainsi pas nécessairement un processus violent d’extermination : les tenants du darwinisme social sont persuadés que les races inférieures disparaîtront silencieusement de la surface du globe, « sans que l’homme blanc et civilisé ait à se souiller les mains d’un sang innocent »[93].
126
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127
+ Sur le continent européen lui-même, le succès énorme des zoos humains constitue pour Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire l’une des modalités de transmission du « racisme scientifique » à une large partie de la population[94]. À partir des années 1870, ces zoos exposent dans les grandes capitales européennes et américaines, jusque dans les années 1930, des hommes et des femmes issus des peuples colonisés dans un environnement reconstitué, aux côtés des bêtes sauvages. Le Jardin d'acclimatation de Paris par exemple, lors d'expositions, a exhibé - à côté des animaux - des ressortissants d'ethnies diverses derrière des barreaux, et ceci jusqu'en 1931[95]. Le principe en sera repris pour les Expositions universelles, les Expositions coloniales et jusqu'aux foires régionales. Ces exhibitions humaines contribuent à fixer « un rapport à l’autre fondé sur son objectivation et sa domination »[96]. Elles s'insèrent dans le schéma évolutionniste en mettant en scène la frontière entre civilisés et sauvages et s’accompagnent du déploiement d'un racisme populaire dans la grande presse[97].
128
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+ Une fois les territoires conquis, la question de l’administration des populations colonisées fut à l’origine de nombreux débats. Dans quelle mesure ces peuples inférieurs pouvaient être associés à la gestion de leurs territoires ? La France, initialement porteuse d'un modèle assimilationniste qui visait à l’exportation des institutions françaises sur le territoire colonial, se tourna progressivement vers une politique d’association pendant qu’elle appliquait à travers l’indigénat un régime d’exception aux populations conquises.
130
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131
+ Cet ordre juridique exorbitant au droit commun trouvait sa justification dans deux principes qui peuvent être considérés comme complémentaires. D’un côté, un principe pragmatique considérait que le maintien de l’ordre colonial nécessitait des règles et des sanctions plus sévères à l’encontre des indigènes. Rien ne devait laisser paraître que la pression du colonisateur se desserrât un jour. De l’autre, un principe idéologique, qui prenait racine dans une perception raciste du colonisé, n’entendait pas laisser voix au chapitre à des peuples qui n’était pas dignes, pas aptes ou pas murs pour exercer un pouvoir à l’égal des colonisateurs.
132
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133
+ L’étude des races, à travers l’anthropologie ou l’ethnologie, fut largement mobilisée : elle devait permettre de déterminer avec qui le pouvoir colonial pouvait s’associer, quelles étaient les races civilisables et celles qui étaient par nature rétives ou incapables d’accéder à un niveau supérieur de civilisation. En Algérie, ce travail aboutit à la construction de l'opposition entre Arabes et Kabyles. Considéré comme plus proche biologiquement et culturellement de la « race française », le Kabyle est présenté comme un allié potentiel contre l’Arabe, présenté comme fier, nomade, insoumis et fainéant.
134
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+ La notion de « race » qui s’élabore dans la situation d’occupation coloniale n’est cependant pas uniforme. Des présupposés plus ou moins biologisants s’opposent dans des conceptions concurrentes de la race. Une grande partie des anthropologues conclut ainsi à l’origine biologique de l’inégale perfectibilité des races. Cependant, selon l’historienne Emmanuelle Saada, les représentations de la majorité des élites coloniales empruntent peu au modèle anthropologique des « raciologues » mais se fondent sur une conception « organique » des rapports entre le milieu et la culture[98]. L’imprégnation du milieu et les habitudes multi-séculaires sont considérées comme les déterminants de comportements sociaux largement réifiés et essentialisés : chaque « race » possède des caractéristiques psychologiques et des aptitudes qui lui sont propres. Seul un travail de longue haleine, basé sur l’éducation de plusieurs générations successives, peut conduire les indigènes à s’arracher à leur civilisation originelle pour embrasser les principes supérieurs qui gouvernent les « races européennes »[99].
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+ Ces deux conceptions partagent toutefois le présupposé du différentialisme racial et se rejoignent dans leurs conclusions pratiques. Dans tous les cas, le retard biologique ou civilisationnel des races inférieures nécessite de prolonger leur mise sous tutelle et le maintien d’un ordre juridique et politique différencié entre métropole et colonies et, sur le territoire colonial, entre colons et colonisés. La mission civilisatrice imposa donc des mesures à double tranchant. Si elle fut un frein à la mise en œuvre d’une politique radicalement ségrégationniste, elle justifia le maintien d’une tutelle présentée comme indispensable à l’accomplissement du dessein civilisateur que s’octroyaient les colonisateurs.
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+ Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la question de la hiérarchisation au sein de la race blanche est sur le continent européen au cœur de deux phénomènes appelés à jouer un rôle prépondérant dans les deux conflits mondiaux du XXe siècle : l’exacerbation des rivalités nationales et la montée de l’antisémitisme.
140
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+ La distinction opérée au sein de la « race blanche » entre Aryens et Sémites constitue l’un des vecteurs de la biologisation de l’antisémitisme. En France, Vacher de Lapouge est parmi les premiers à prétendre donner une caution scientifique à la doctrine aryaniste, en s’appuyant « sur des bases anthropométriques, et plus particulièrement craniométriques »[100].
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+
143
+ Si la méthode de Lapouge est rapidement discutée, la distinction entre Aryens et Sémites est d’usage courant au sein des milieux politiques ou savants européens. Le philosophe Ernest Renan distingue ainsi les Indo-européens des Sémites ; les seconds, novateurs quand ils ont introduit le monothéisme, doivent selon lui s’effacer devant les premiers qui sont désormais appelés à gouverner le genre humain[101].
144
+
145
+ En Allemagne, particulièrement à l'Université de Göttingen, autour de Karl Otfried Müller (1797-1840), se met en place la doctrine du miracle grec : les Grecs athéniens auraient été les plus purs de la race aryenne, ce qui permettait d'évacuer les hypothèses sémites, mésopotamiennes ou égyptiennes des origines dudit miracle grec.
146
+
147
+ Comme le note l’historien George L. Mosse, le racisme est à l’origine d’un système symbolique de mythes et de symboles qui, s’emparant de la question des origines, des difficultés et des triomphes de la race, dessine une trajectoire qui tend à se confondre avec le récit national en construction[102]. Le stéréotype national physique, qui s’élabore au XIXe siècle prend, en Allemagne par exemple, une apparence raciale (l’Allemand blond…).
148
+
149
+ L’usage du mythe aryen, rapidement récupéré en Allemagne par le nationalisme de droite, illustre bien les effets de cette concurrence nationale. Si pour le Français Vacher de Lapouge la race aryenne a une signification strictement zoologique, elle prend avec Houston Stewart Chamberlain un tournant nationaliste[103]. La « race germanique » devient, sous la plume de cet essayiste d’origine britannique évoluant dans les milieux wagnériens, la plus pure des branches de la race aryenne. Outre des Juifs, la doctrine aryaniste permet aux Allemands de se distinguer des Latins et en particulier des Français, considérés comme inférieurs car métissés.
150
+
151
+ Pour faire face à ce glissement de l’usage de l’aryanisme, défavorable à la nation française, Renan refuse, comme nombre de ses compatriotes, notamment républicains, le concept de « race pure » et défend la thèse du métissage historique des peuples européens[104]. Le refus de l’aryanisme se présente comme le refus du jeu de l’exacerbation des rivalités nationales. Le sentiment anti-allemand influencera néanmoins en France les études de psychologie des peuples et de leurs caractères nationaux. S’il place la race aryenne au sommet de la hiérarchie des races, Hippolyte Taine distingue en son sein les « races germaniques » des races latine et hellénique. Les premières, « inclinées vers l’ivrognerie et la grosse nourriture » par la fréquentation des forêts humides et froides, s’opposent aux secondes dont l’environnement favorable a permis le développement d’une culture raffinée[105].
152
+
153
+ Les enjeux diffèrent considérablement outre-Atlantique où la problématique raciale est essentiellement concentrée sur la distinction entre Blancs et Noirs. Toutefois, en réaction à l’immigration irlandaise massive des années 1840 due à la « crise de la pomme de terre », et dans le contexte de la guerre avec le Mexique, est forgé aux États-Unis le concept d’« anglo-saxonisme »[106], également nommé par l'acronyme WASP (White Anglo-Saxon protestant).
154
+ Il connaîtra une grande fortune lorsqu’à la fin du XIXe siècle une campagne visant à restreindre l’immigration en provenance du sud et de l’est de l’Europe, menée notamment par Madison Grant, cherchera à vanter la supériorité de la « race nordique » sur les autres « races blanches ».
155
+
156
+ Le racisme d'État est historiquement une ségrégation raciste institutionnalisée et, à l'ère moderne, une discrimination systémique qui implique l'État.
157
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158
+ L’historien américain George M. Fredrickson (en) recense trois régimes politiques « ouvertement racistes » au XXe siècle : le sud des États-Unis sous les lois Jim Crow (1865-1963), l’Afrique du Sud sous l’apartheid (1948-1991), l’Allemagne nazie (1933-1945)[107]. Ces régimes présentent la caractéristique commune d’afficher une idéologie officielle explicitement raciste et d’avoir institutionnalisé dans la loi une hiérarchie présentée comme naturelle et indépassable entre le groupe dominant et le groupe dominé. L’une des mesures les plus significatives de cet arsenal juridique ségrégationniste est la prohibition des mariages interraciaux ; elle transcrit dans l’ordre juridique l’idéologie mixophobe de la « pureté de la race ». Sur le plan économique, la restriction des opportunités du groupe ségrégué le maintient dans un état de pauvreté qui alimente le discours sur sa prétendue infériorité.
159
+
160
+ Après l'abolition de la ségrégation raciale aux États-Unis, en 1967, les militants Stokely Carmichael et Charles V. Hamilton (en) publient le livre Le Pouvoir Noir: pour une politique de libération aux États-Unis (en) où ils conceptualisent, sous les appellations de « racisme institutionnel » et « racisme systémique », l'idée d'un racisme voilé qui continuerait à structurer l'ordre social. Carmichael et Hamilton y écrivent que le racisme individuel est souvent identifiable, mais que le racisme institutionnel est moins perceptible en raison de sa nature « moins ouverte, beaucoup plus subtile »[108].
161
+
162
+ Au début du XXIe siècle, le terme de « race » reste toujours d'usage courant dans certains milieux et le racisme se manifeste toujours sur les cinq continents sous des formes plus ou moins directes.
163
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164
+ Le racisme à l'échelle des relations individuelles se traduit par des paroles ou des actes racistes envers d'autres individus. Le racisme individuel est étroitement lié d'une part à la xénophobie, la haine, le bellicisme, l'ethnisme, l'intolérance et l'idéologie de supériorité culturelle ou personnelle, d'autre part au déclassement social et au ressentiment. Généralement le racisme, comme position directrice, est déduit (de signes extérieurs) ; il peut aussi être induit (de comportements). Il est affirmation d'une logique identitaire ou réaction à une logique identitaire. C'est le passage de l'induction à la déduction qui est fondateur pour la politisation du racisme[réf. nécessaire].
165
+
166
+ En raison de la connotation très négative du mot en Occident, peu de partis politiques se revendiquent ouvertement comme racistes. De nombreux partis d'extrême droite ont cependant été accusés de véhiculer des discours de ce type à travers des positions xénophobes. L'apologie du racisme étant condamnée, ils peuvent promouvoir des doctrines dérivées comme l'ethno-différencialisme ou le racialisme.
167
+
168
+ Au Zimbabwe, le parti ZANU du président Robert Mugabe a mis en place une politique visant à exproprier les fermiers blancs, invoquant une redistribution corrigeant l'injustice passée où ceux-ci recevaient préférentiellement les terres[109],[110],[111].
169
+
170
+ Dans les pays occidentaux, des mouvements suprémacistes noirs prônent la supériorité de la race noire. Ce fut notamment le cas du New Black Panthers Party[112],[113], un temps représenté par Khalid Abdul Muhammad. En France, la Tribu Ka de Kémi Séba, qui prônait la supériorité de la race noire et la séparation des races, a été dissous pour provocation à la haine raciale[114].
171
+
172
+ Dans la période post-coloniale, est apparu ce que les auteurs appellent le néo-racisme, un « racisme sans races », différentialiste et culturel, qui se focalise sur les différences culturelles et non sur l’hérédité biologique comme le racisme classique. Dans ce néo-racisme, la catégorie « immigration » est devenue un substitut contemporain à la notion de « race ». Le racisme différentialiste consiste à dire que puisqu'il ne peut y avoir hiérarchie des races ni des cultures, celles-ci ne doivent cependant pas se mélanger mais rester séparées et cloisonnées[115],[116].
173
+
174
+ Le généticien suédois Svante Pääbo, qui a découvert que quelque 4 % du génome des Européens actuels est hérité de l'homme de Néanderthal, considère que la lutte antiraciste ne relève pas du champ scientifique[117].
175
+
176
+ La publication de la « déclaration sur la race » en 1950 par l'UNESCO encouragera nombre de biologistes à rappeler régulièrement l'absence de validité scientifique de la notion de « races humaines ». On peut citer notamment Albert Jacquard, auteur de L'Équation du nénuphar en 1998[118].
177
+
178
+ La revue Science a publié en février 2008 l'étude génomique la plus complète effectuée à cette date. Les chercheurs ont comparé des fragments d'ADN de 650 000 nucléotides chez 938 individus appartenant à 51 ethnies. La conclusion de ces travaux est qu'il existe sept groupes biologiques parmi les hommes : les Africains subsahariens, les Européens, les habitants du Moyen-Orient, les Asiatiques de l'Est, les Asiatiques de l'Ouest, les Océaniens et les Indiens d'Amérique. Howard Cann, chercheur de la fondation Jean-Dausset, cosignataire, précise : « Tous les hommes descendent d'une même population d'Afrique noire, qui s'est scindée en sept branches au fur et à mesure du départ de petits groupes dits fondateurs. Leurs descendants se sont retrouvés isolés par des barrières géographiques (montagnes, océans…), favorisant ainsi une légère divergence génétique ». En approfondissant encore leur étude, les généticiens ont pu déterminer des sous-groupes : huit en Europe et quatre au Moyen-Orient. Mais avec moins de certitude[119].
179
+
180
+ Selon une étude de l'expert Chao Tian, en 2009, ayant calculé les distances génétiques (Fst) entre plusieurs populations en se basant sur l’ADN autosomal, les Européens du Sud tels que les Grecs et Italiens du Sud apparaissent soit à peu près autant distants des Arabes du Levant (Druzes, Palestiniens) que des Scandinaves et Russes, soit plus proches des premiers. Un Italien du Sud est ainsi génétiquement deux fois et demie plus proche d'un Palestinien que d'un Finlandais[120],[121],[122] mais une telle distance avec les Finlandais n'est pas représentative des distances entre les européens, elle s'explique parce que les Finlandais sont mélangés avec des asiatiques sibériens, d'affinité proche des Sami, les Finlandais sont donc un peuple génétiquement assez isolé des autres européens (y compris des Scandinaves et des Russes) ce qui les éloigne du reste des européens sur le plan des distances génétiques[123]. De même les Italiens du Sud constitue un groupe plus distant[124]. Plus globalement les principaux peuples européens montrent une grande proximité génétique entre eux qui les différencient nettement des populations extra-européennes[125].
181
+
182
+ En outre, la portion du génome humain relative à la couleur de la peau, en l'occurrence le gène codant la production de la mélanine, ne représente qu'une infime partie de l'ensemble de ce génome (trois gènes communs aux vertébrés sur les 36 000 gènes du génome[précision nécessaire]). Cf. à ce sujet, l'article Couleur de la peau.
183
+
184
+ Les pratiques racistes constituent une violation des droits de l'homme et sont réprimées par de nombreux pays (parfois sous l'appellation de hate speech, ou « discours de haine »: voir Législation internationale sur le discours de haine).
185
+
186
+ Pour la plupart des pays occidentaux, la discrimination et le racisme sont beaucoup plus que des délits, punis pénalement ; ils représentent également une atteinte aux valeurs qui fondent la démocratie. Celle-ci reconnaît l'égale dignité de chaque citoyen à participer à la chose publique, à poursuivre son bonheur et son épanouissement indépendamment de sa naissance.
187
+
188
+ En France, par exemple, le législateur n'a cessé au fil du temps, et particulièrement après la Seconde Guerre mondiale, de compléter le dispositif législatif afin de réprimer plus efficacement toutes les formes de racisme. Dès 1881, la loi sur la liberté de la presse punit la diffamation raciste « d'un emprisonnement de un mois à un an et d'une amende de 1 000 F à 1 000 000 de francs »[126].
189
+
190
+ Il a pour cela créé ou modifié en 1990 (loi Gayssot[127]) un certain nombre d'incriminations d'une part dans le code pénal, d'autre part dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et dans la loi relative à la communication audiovisuelle. La loi de 1881 avait déjà été modifiée par la loi du 1er juillet 1972 relative à la lutte contre le racisme[128], qui punit entre autres l'injure raciste, la discrimination raciale effectuée par un agent dépositaire de l'autorité publique.
191
+
192
+ La loi de 1972 introduit en outre à l'art. 24 de la loi de 1881 la disposition suivante :
193
+
194
+ « Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 2 000 F à 300 000 F ou de l'une de ces deux peines seulement[128]. »
195
+
196
+ La peine prévue est aujourd'hui « d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euro d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement »[129],[130]
197
+
198
+ Sur le plan international, c'est en premier lieu à l'Unesco qu'il incombe de promouvoir la lutte contre le racisme, comme le déclare ouvertement la charte constitutive de l'institution de 1945. En pratique, la visibilité de l'action de cette organisation onusienne dans ce domaine est aujourd'hui très réduite quand on la compare à la protection du patrimoine mondial[131].
199
+
200
+ D'après un sondage mené sur 1 011 personnes entre les 17 et 22 novembre 2005 par l'institut CSA, un tiers des Français se déclarait raciste, sans toutefois préciser dans quelle acception de ce terme[132]. Toujours selon la même enquête, 63 % de la population pensait que « certains comportements peuvent justifier des réactions racistes ». Un sondage similaire réalisé au Québec du 22 décembre 2006 au 3 janvier 2007 par l'institut Léger Marketing[133], prétendait donner comme analyse que 59 % des Québécois étaient faiblement, moyennement ou fortement racistes. Comme le précédent, ce sondage réalisé dans le contexte d'un débat parfois tendu sur la question des accommodements raisonnables a déclenché une polémique dans la province, en particulier sur la même absence de définition claire au concept de « racisme ». La question posée était « Vous, personnellement, à quel point vous considérez-vous raciste ? »[134].
201
+
202
+ Les études scientifiques sur le racisme ne sont jamais menées de manière aussi directe, mais par l'utilisation de différentes questions servant à définir des indicateurs de racisme[134].
203
+
204
+ « votre objectif est-il aussi de lutter contre le racisme? - [...] je ne prétends pas combattre le racisme car il ne s’agit pour moi pas d’une question scientifique, mais plutôt d’un positionnement éthique et politique. »
205
+
206
+ « several distinct regions can be distinguished within Europe: 1) Finland, 2) the Baltic region (Estonia, Latvia and Lithuania), Eastern Russia and Poland, 3) Central and Western Europe, and 4) Italy, with the southern Italians being more “distant” »
207
+
208
+ Sur les autres projets Wikimedia :
209
+
210
+ Relatif au racisme :
211
+
212
+ Opposé au racisme :
fr/4909.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,7 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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3
+ Le préfixe radio- (du latin radius, « rayon ») est en général lié à l'étude ou à l'utilisation des ondes radio.
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5
+ L'abréviation radio désigne couramment la radiodiffusion ou la radiocommunication.
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+ Radio est un titre d'œuvre notamment porté par :
fr/491.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,69 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Un avion[1] est un aérodyne (un aéronef plus lourd que l'air), entraîné par un propulseur[N 1], dont la portance aérodynamique est obtenue par des surfaces fixes. Lorsque la portance est obtenue (à l'arrêt ou en mouvement) par des surfaces en rotation, l'appareil est alors dit à « voilure tournante » (hélicoptère, autogire, girodyne).
2
+
3
+ Un avion équipé d'un dispositif lui permettant de décoller et de se poser sur l'eau (amerrir) est un hydravion. D'autres accessoires permettent l'atterrissage et le décollage sur des surfaces enneigées comme des skis situés sous les roues de l'avion.
4
+
5
+ Celui qui le dirige est appelé pilote ou aviateur.
6
+
7
+ Le mot « aviation » (du latin « avis », qui signifie « oiseau »[2], et du suffixe « atio ») a été employé pour la première fois par Gabriel de La Landelle, en 1863, dans le livre Aviation ou navigation aérienne sans ballon, un ouvrage rendant compte des tentatives d'envol de Jean-Marie Le Bris dans un appareil plus lourd que l'air.
8
+
9
+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « avion » est un dérivé savant du latin avis[6]. Il est attesté au XIXe siècle[3] : d'après le Trésor de la langue française informatisé[4], il a peut-être été créé en 1875 mais sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans le brevet no BB 205 155, déposé le 19 avril 1890 par Clément Ader[7] et relatif à « un appareil ailé pour la navigation aérienne dénommé Avion »[8]. C'est ainsi qu'Ader a appelé l'appareil baptisé Éole, avec lequel il décolle le 9 octobre 1890 puis rase le sol sur 50 mètres à 20 cm au-dessus de la piste. Cet événement ne sera toutefois pas homologué comme étant un vol : la hauteur atteinte était insuffisante pour le qualifier de tel.
10
+
11
+ Le troisième prototype de Clément Ader, l'Avion III, effectue un vol de trois cents mètres devant un comité militaire le 14 octobre 1897 à Satory[9]. Une autre raison à la non-homologation des vols de Clément Ader est que ces vols étaient soumis au secret militaire.
12
+
13
+ À la même époque Otto Lilienthal, grâce à des prototypes qui étaient réalisés à partir de structures de bambou entoilées de coton, pouvait planer jusqu'à 400 mètres en se lançant du haut d'une colline haute d'environ vingt mètres. Le contrôle de la machine se faisait par des déplacements du corps comme pour les deltaplanes pendulaires contemporains.
14
+
15
+ Dans les premières années de l'aéronautique, après les vols en planeur des frères Wright de 1902 et leur premier vol motorisé du 17 décembre 1903[10][source insuffisante], on ne parle pas encore d'avions mais d'aéroplanes. En 1908, Ferber, dans une note de bas de page de son ouvrage L’aviation, ses débuts, son développement[11], écrit « Il n'y a pas de mot pour désigner l'aéroplane en particulier ; on pourrait prendre le nom créé par M. Ader ». En 1911, en hommage à Clément Ader, le général Roques, créateur de l'aviation militaire, décide que tous les aéroplanes militaires s'appelleront des avions. Mais ce n'est qu'avec la Première Guerre mondiale que les mots « avion » et « aviation » deviennent communs.
16
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+ Alberto Santos Dumont construisit de nombreux ballons à bord desquels il vola et conçut le premier dirigeable pratique. La démonstration de son aéroplane plus-lourd-que-l'air, le 14 Bis, eut lieu dans le parc de Bagatelle près de Paris, avec un vol public, homologuant par là même le premier record du monde d'aviation, le 23 octobre 1906.
18
+
19
+ Un avion est constitué :
20
+
21
+ Un avion vole grâce à l'écoulement de l'air autour de l'aile produisant des forces aérodynamiques :
22
+
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+ Plus l'angle formé entre l'aile et le vent relatif (angle appelé incidence) est important, plus les forces aérodynamiques sont grandes. Ceci reste vrai jusqu'à l'angle de décrochage, où la portance commence à décroître à cause du décollement des filets d'air au-dessus de l'aile (l'extrados).
24
+
25
+ La force de portance est générée en réaction à la masse d'air qui est défléchie vers le bas. Par réaction l'aile est tirée vers le haut, en vertu de la troisième loi de Newton[12] :
26
+
27
+ La masse d'air est défléchie vers le bas, en raison de :
28
+
29
+ Quand le vent relatif passe au-dessus et au-dessous de l'aile, l'air qui passe sur l'extrados va plus vite que l'air qui passe sur l'intrados, obéissant ainsi à la condition de Kutta. La pression à l'extrados est plus faible que celle à l'intrados. La dépression sur l'extrados et la pression sur l'intrados engendrent une force sur l'aile appelée portance.
30
+
31
+ Un avion subit trois types de forces :
32
+
33
+ Ces forces sont représentées par quatre vecteurs :
34
+
35
+ Quand l'avion vole en palier à vitesse constante le poids est équilibré par la portance, la traînée est compensée par la traction.
36
+
37
+ À partir de cette position d'équilibre, toute modification de l'un des paramètres entraîne une modification de l'équilibre. Si le pilote réduit les gaz, la traction diminue, la traînée devient prépondérante et la vitesse diminue. Étant proportionnelle au carré de la vitesse, la portance diminue avec la vitesse : l'avion s'inscrit dans une trajectoire descendante, entraîné par son poids. En descendant, l'avion accélère à nouveau : la portance croît à nouveau, égale et dépasse le poids : l'avion remonte. En remontant, la vitesse diminue, et ainsi de suite… Lorsque les oscillations s'amortissent du fait de la stabilité en tangage, l'avion se stabilise en un nouveau point d'équilibre : soit en descente à la même vitesse, soit en palier à une vitesse plus faible suivant son attitude de vol.
38
+
39
+ Le pilotage dans le plan vertical (en tangage) consiste à intervenir sur la portance et la traction. Le pilotage dans le plan horizontal (en virage ou en dérapage) consiste à intervenir sur le roulis (inclinaison latérale) et sur le lacet (la direction).
40
+
41
+ Il existe plusieurs modes de propulsion permettant aux avions d'atteindre et de maintenir la vitesse nécessaire au vol, les plus répandus sont :
42
+
43
+ Différents paramètres permettent de caractériser les performances d'un avion :
44
+
45
+ Les avions ont un impact local au voisinage des aéroports et un impact global sur le climat. Localement, la rotation des avions dans les aéroports provoque des nuisances sonores et contribue à la pollution de l'air. Les vols d'avions militaires à basse altitude sont également une source de nuisance sonore. Globalement, les émissions des avions contribuent à l'augmentation de l'effet de serre et donc au réchauffement climatique.
46
+
47
+ L'impact climatique du transport aérien résulte principalement de la combustion de kérosène dans les réacteurs d'avion. Celle-ci est responsable de l'émission de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre qui s'accumule dans l'atmosphère et dont les émissions représentent de 3 à 4 % des émissions mondiales, ainsi que d'autres émissions à courte durée de vie, dont la contribution à l'effet de serre n'est pas évaluée avec autant de précision. Il s'agit en particulier des émissions d'oxydes d'azote (NOx), qui provoquent indirectement le réchauffement du climat, et surtout des traînées de condensation et des cirrus artificiels qui se forment dans certaines conditions.
48
+
49
+ Pour consolider les effets sur le climat de l'ensemble des émissions anthropiques, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) utilise le forçage radiatif qui mesure les conséquences des activités passées et présentes sur la température globale. Il a estimé que le forçage radiatif dû à l'aviation représentait 4,9 % du forçage radiatif total de 1790 à 2005, environ trois fois plus que le seul impact du CO2. Avec la croissance rapide et continue du transport aérien (de 6 à 7 % par an depuis 2015) et l'incapacité du secteur à la compenser au même rythme par des améliorations techniques ou opérationnelles, son impact climatique ne cesse de croître. Selon des projections de la tendance actuelle, la part des émissions de CO2 de l'aviation pourrait monter à 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050.
50
+
51
+ Après plus de 15 ans de négociations, un accord mondial visant à réduire l'impact climatique du transport aérien a été conclu le 6 octobre 2016 sous l'égide de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Il vise à combler l'absence de mesures concernant le transport aérien dans l'Accord de Paris de 2015 et à atteindre les objectifs que s'était fixés l'organisation en 2010 : améliorer l'efficacité énergétique de 2 % par an et stabiliser les émissions de CO2 au niveau qu'elles auront atteint en 2020. Il institue pour cela un système de compensation des émissions de CO2 pour la fraction des émissions qui dépasserait le niveau atteint en 2020 malgré un « panier de mesures techniques » adoptées dans le même temps. Ce système se traduira par l’achat de crédits-carbone par les compagnies aériennes auprès d’autres secteurs via une bourse d’échanges, sur volontariat à partir de 2021, puis de manière obligatoire à partir de 2027. De nombreuses voix, en particulier celles d'Organisations non gouvernementales environnementales (ONGE), ont dénoncé le manque d'ambition de cet accord.
52
+
53
+ Né en Suède en 2018, le sentiment de flygskam (traduit en français par « honte de prendre l'avion ») défie le transport aérien. Des voyageurs sensibilisés à la protection de l'environnement prennent moins l'avion et privilégient le train[14],[15],[16].
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+
55
+ Depuis les premiers jets, la consommation des avions au siège par kilomètre a déjà baissé de 80 %. Mais l'objectif que s'est fixé le transport aérien, de réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 (et même de 75 % en Europe), malgré le doublement attendu du trafic, sera difficile à atteindre. Il passera d'abord par l'achat d'avions plus modernes, dont la consommation de carburant est de moins de 3 litres par passager pour 100 km et même moins de 2 litres pour un A321neo, ainsi que par l'utilisation de biocarburants, de 50 % moins polluants, et un recours accru à l'électricité pour actionner les équipements hydrauliques et pneumatiques. De nouveaux modèles d'aéronefs, comme les avions-taxis et les drones de livraison, utiliseront des moteurs électriques. Les perspectives d'une propulsion 100 % électrique sur des avions de ligne sont beaucoup plus lointaines, voire incertaines : les deux obstacles principaux sont le poids des batteries et la difficulté de sécuriser un réseau à plus de 1000 volts à bord de l'avion. Le projet le plus ambitieux de Safran se limite à un avion de 10 à 12 places pour des distances de 400 à 500 km, qui associerait à deux moteurs à hélices turbopropulsés classiques, six petits moteurs électriques, réduisant d'au moins 50 % les émissions de gaz d'un turbopropulseur, lui-même déjà de 40 à 50 % plus vertueux qu'un jet. Il pourrait être lancé dès 2025, avec un marché potentiel de plusieurs milliers d'appareils. L'étape suivante pourrait être la mise au point, vers 2030, d'avions régionaux de 40 sièges, toujours à motorisation hybride. D'autres pistes sont les biocarburants et l'hydrogène[17].
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+
57
+ La fabrication des avions fait appel à des matériaux dont la production est également — en amont — source d'impacts énergétiques, écologiques et sanitaires. Et le traitement des avions en fin de vie pose encore problème, avec un nombre d'avions à démanteler de plus en plus élevé (300 avions/an[réf. nécessaire]), sans compter les épaves déjà stockées à proximité des aéroports dans le monde. Des avions ont été transformés en récifs artificiels, mais avec des controverses sur les impacts de ce type d'opération. Les avions contiennent des matériaux précieux dont la fabrication a causé l'émission d’importantes quantités de gaz à effet de serre et de métaux lourds, mais les carlingues n'ont pas été conçues pour faciliter la récupération de ces matériaux en fin de vie.
58
+
59
+ En France, le programme Pamela piloté par Airbus (3,242 millions d'euros aidé par l'Europe), à Tarbes, expérimente des procédés de déconstruction et valorisation ou recyclage des matériaux[18].
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+
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+ Les deux grandes catégories sont les avions civils (commerciaux ou de tourisme) et les avions
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+ militaires
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+ Les avions civils peuvent être classés comme ;
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+ Les avions militaires sont généralement classés selon leur emploi :
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+ Un phare est un système de signalisation employé, soit dans le domaine maritime (phare maritime), soit dans le domaine aéronautique (phare aéronautique).
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+
3
+ Le système de signalisation maritime est constitué d'un puissant système d'éclairage placé généralement en haut d'une tour. Ces phares maritimes sont généralement placés près de la côte. Ils permettent aux navires de repérer la position des zones dangereuses se trouvant près des côtes, ainsi que les ports maritimes. Ils sont de moins en moins utiles grâce aux moyens électroniques de géolocalisation, mais gardent toutefois un grand intérêt puisqu'ils ne nécessitent aucun matériel de navigation particulier. Cet intérêt est également patrimonial, architectural et parfois touristique.
4
+
5
+ Pour l'administration française, un phare est un établissement de signalisation maritime sur support fixe répondant au moins à deux critères parmi les quatre ci-dessous :
6
+
7
+ Par définition contraire, les feux sont les autres établissements de signalisation, c'est-à-dire ceux ne remplissant pas pleinement au moins deux des critères ci-dessus énumérés.
8
+
9
+ Le mot « phare » vient du mot latin pharus, lui-même dérivé du grec Pharos (φάρος), qui est le nom de l'île où se trouvait le phare d'Alexandrie[1]. Il est donc un onomastisme nominal. Cette origine est conservée dans beaucoup de langues, comme dans l'italien faro, l'espagnol (également faro) et le portugais farol. Cependant, certaines langues comme l'anglais lighthouse l'allemand Leuchtturm, le néerlandais Vuurtoren, le danois et le norvégien fyrtårn, le russe Маяк ou le tchèque Majàk ont préféré créer un nom composé expliquant clairement la fonction du phare.
10
+
11
+ Le terme pharologie (en) (étude scientifique des phares et signaux lumineux) a la même étymologie.
12
+
13
+ Les phares maritimes ont été le premier moyen pour les navires de repérer les zones dangereuses et les ports. Aujourd'hui, avec les systèmes de positionnement modernes, leur utilisation se raréfie. Ainsi, il n'y a que 1 500 phares maritimes encore en service dans le monde.
14
+
15
+ Les premiers phares maritimes sont apparus dans l'Antiquité avec le développement de la marine. Il s'agit généralement de simples feux de bois placés sur des hauteurs ou des tours. Ces tours à feu sont attestés chez les Grecs et les Romains, et peut-être déjà chez les Puniques, voire les Minoens. Tout comme les amers naturels (montagnes, volcans, clochers, etc.), les phares antiques servent avant tout pour assurer la sécurité des voies maritimes, signaler la côte et plus généralement l'entrée d'un port.
16
+
17
+ Au Moyen Âge, la navigation se fait essentiellement le jour en se repérant grâce aux amers. Au XIIIe siècle, l'émergence de cités portuaires puissantes s'accompagne de la création de nouvelles tours à feu. Des foyers sont aménagés aux sommets d’édifices militaires (telle la tour de Constance) ou religieux, et sont entretenus avec du bois, du charbon, de la tourbe ou de l'huile. Les seigneurs accordent aux militaires ou religieux qui placent un fanal au sommet d'une tour des droits en compensation de l'entretien de ce feu, notamment le droit de bris[2].
18
+
19
+ Six phares jalonnent la côte française à la fin du XVIIe siècle, 15 en 1770, année où l'allumage se fait encore par un feu de bois sur la plateforme. C'est coûteux et incommode (on utilise jusqu'à 700 kilogrammes de bois par nuit sur le phare de Chassiron à Oléron[3]), on ne l'allume donc pas toutes les nuits. Le plus souvent, ils ne sont allumés qu'à l'approche d'un navire. Cette année-là, la Compagnie Tourville-Sangrain, qui vient d'obtenir la concession des phares, installe la première lampe à huile munie d'un réflecteur sur le phare de Sète. Ce procédé, moins onéreux, se répand rapidement (phare de Saint-Mathieu…). On compte 15 phares l'utilisant en 1775. Les phares sont munis d'un réflecteur en cuivre argenté. La portée du phare de Planier (Marseille) atteint 28 kilomètres par beau temps.
20
+
21
+ Les lampes à huile étant peu puissantes, on multiplie les mèches, mais le résultat est décevant (en 1782, le phare de Cordouan est muni de 84 mèches). Joseph Teulère apporte les améliorations proposées par Borda, les mèches deviennent circulaires et creuses, une invention du Genevois Ami Argand (1784). Un mécanisme d'horlogerie entraînant le système optique pour réaliser un phare à éclat est utilisé pour la première fois au phare de Dieppe en 1787.
22
+ En 1791, le phare de Cordouan est équipé de 12 miroirs paraboliques de 81 centimètres construit par Étienne Le Noir sur les indications de Borda d'après le mémoire de Joseph Teulère de 1783. C'est le plus puissant du monde.
23
+
24
+ En 1792, les phares et balises sont nationalisés mais restent affermés à la Compagnie Tourville-Sangrain. En 1811, les phares passent du Ministère de la marine au Ministère de l'intérieur. À la suite des nombreux problèmes rencontrés, une Commission permanente est créée pour analyser la question. En 1813, c'est l'arrivée de François Arago qui succède à Malus, décédé. Fort occupé et devant les nombreuses plaintes, il s'adjoint un collaborateur : Augustin Fresnel. À eux deux, ils amélioreront la puissance des lampes à huile en munissant les becs de mèches concentriques alimentées par de l'huile sous pression (suivant les traces de Benjamin Rumford, Bertrand Guillaume Carcel et Wagner). Les plus puissantes consommeront jusqu'à 750 grammes d'huile à l'heure.
25
+
26
+ Fresnel pense que des lentilles sont plus adaptées que des miroirs pour concentrer la lumière. Cependant, des lentilles simples de grands diamètres et de courtes distances focales auraient un poids excessif, seraient peu lumineuses et poseraient des problèmes de dispersion des couleurs. D'où l'idée de lentilles à échelons. L'idée n'est pas neuve, Buffon y avait déjà pensé pour concentrer les rayons du Soleil, mais c'est Fresnel, aidé de l'opticien Jean-Baptiste Soleil qui s'attache à leur construction pratique. La lumière émise par la lampe à l'horizontale est concentrée et la lumière émise en haut et en bas est rabattue vers l'horizon par des miroirs. Testé à Paris en août 1822 (monté sur l'Arc de triomphe de l'Étoile, alors en construction, on peut observer la lumière à 32 kilomètres de là, à Notre-Dame de Montmélian dans la commune de Saint-Witz). Le système est installé le 20 juillet 1823 au phare de Cordouan. Les marins sont enthousiastes et, fort de ce succès, un programme général d'éclairage des côtes françaises est lancé. Ainsi, 28 phares de premier ordre (60 km de portée, tel les Héaux de Bréhat, premier grand phare réalisé sur des écueils), 5 de second ordre (40 km) et 18 du troisième ordre (28 km), plus quelques autres sont construits. En 1843, les miroirs destinés à rabattre la lumière (difficiles à fabriquer et qui s'encrassent facilement) sont remplacés par des prismes annulaires. En 1850, il y a 58 phares sur les côtes françaises : les tours sont de forme circulaire, réduisant la prise au vent pour les plus hautes, ou de forme carrée pour les phares peu élevés. Le nombre de naufrages décroit fortement (en France, il passe de 161 par an à 39 entre 1816 et 1831). À la même époque, on compte 126 phares au Royaume-Uni et 138 aux États-Unis. La plupart sont équipés de lentilles de Fresnel [4].
27
+
28
+ Entre 1824 et 1826, Fresnel réalisa des expériences sur des gaz d'huile produits par distillation d'huile de baleine, d'huile de colza et d'huile factice, en vue de les appliquer à l'illumination des phares[5]. Cependant rien n'indique qu'ils seront mis en œuvre avant ou après sa mort en 1827.
29
+
30
+ On utilisa dans les phares un gaz obtenu à partir de la distillation de goudron ou de résidus de pétrole qu'on appela gaz d'huile mais aussi gaz Pintsch. Le gaz Blau, mis en œuvre vers 1890 est une amélioration du gaz Pintsch.
31
+
32
+ Le gaz Pintsch, diffusé vers 1880 en France par la Société internationale d’Éclairage par le Gaz d'Huile (SIEGH) permettra la mise en place du premier réseau de balisage flottant. Différentes usines à gaz seront installées sur le littoral, à Honfleur, Dunkerque, Royan, Saint-Nazaire, Granville et Brest. Les phares suivants en seront équipés[6] :
33
+
34
+ Seront également mis en œuvre les gaz suivants[6] :
35
+
36
+ L'électricité (Des lampes à arc et ensuite des lampes à incandescence) remplacera le gaz d'éclairage dans les phares à partir de 1863 mais surtout à partir de 1920[6]
37
+
38
+ L'arrivée du pétrole, dont la première qualité est une très grande fluidité, donne aux phares maritimes une puissance encore inconnue, d'abord avec des brûleurs à mèches concentriques à la fin des années 1850[8], puis avec des systèmes à pression munis du bec Auer et du manchon à incandescence.
39
+
40
+ Les brûleurs étaient au départ à flamme nue (1885) puis se transformèrent par l'arrivée du manchon à incandescence de Carl Auer von Welsbach (vers 1895) qui équipera tous les systèmes éclairants. Les brûleurs, que l'on croise encore, correspondent à des fabrications développées vers 1900[6].
41
+
42
+ La nature ponctuelle, très puissante et très blanche de la lumière à incandescence s'allie au mieux aux procédés de concentration de la lumière de la lentille de Fresnel[9]. Cette évolution est exactement parallèle à celle des lampes à pétrole et des lampes à pression d'usage domestique. L'éclairage à pétrole se maintient jusqu'à la période récente de l'électrification.`
43
+
44
+ L'électrification des phares commence en Angleterre : en décembre 1858, le phare de South Foreland est électrifié à titre expérimental. L'essai étant concluant, le phare de Dungeness est le premier à être définitivement électrifié, en juin 1862[10]. L'ingénieur français Léonce Reynaud, qui a visité le phare de South Foreland, travaille pour appliquer cette nouvelle technologie aux édifices des phares et balises. Ainsi, les phares sud, puis nord de la Hève sont électrifiés, le 26 décembre 1863 et le 1er septembre 1865[10].
45
+
46
+ Malgré les avantages de l'électricité en termes de performance, l'électrification ne se fait pas massivement, surtout pour des raisons de coût : les phares électriques nécessitent alors d'importantes installations[10]. Chaque phare doit en effet produire sa propre électricité, avec des moteurs à vapeur entraînant des alternateurs, ce qui requiert donc des réserves de carburant, d'eau, des installations de contrôle, etc ; de plus, les faibles performances de ces premières machineries et le manque de spécialistes handicapaient ce nouveau concept d'éclairage. En Angleterre, seuls six phares sont électrifiés dans les années 1860-1890, et trois phares, dont les deux pionniers, reviennent à des modes d'éclairage classiques[11]. La France choisit d'électrifier plusieurs phares, comme le phare du cap Gris-Nez, le phare du Touquet, le phare des Baleines, le phare de La Palmyre, le phare de Planier ; ce choix lui permet de prendre une avance technique et industrielle, et lui vaut de vendre des machineries de phares dans toute l'Europe, et parfois au-delà[Note 1],[11].
47
+
48
+ En France, le 27 janvier 1880, le directeur des phares et balises Émile Allard, propose dans un rapport qu'une ceinture de feux électriques soit créée sur les côtes françaises. Ce sera l'ingénieur Léon Bourdelles qui aura la tâche de moderniser les phares français, en les électrifiant, en y adjoignant une optique compatible et souvent en les rehaussant de manière à profiter pleinement de leur nouvelle puissance. Le coût d'électrification d'un phare était alors de 125 000 francs de l'époque, le budget total alloué par l'État fut d'environ 6 millions[12]. En cours de projet, des études permettent de constater que les routes de navigation ont changé, faisant perdre de leur importance à une partie des anciens phares. La modification de ceux-ci sera abandonnée, et les crédits concentrés sur les phares d'atterrissage principaux, réduisant de quarante-deux à treize les sites à moderniser[12]. Dans le même temps, l'arrivée du gaz de pétrole, les améliorations de l'ancien système d'éclairage et son faible coût comparé à sa modernisation concurrencent sérieusement l'électrification.
49
+
50
+ Ainsi seuls une vingtaine de phares sont électriques dans le monde en 1885, dont huit en France, quatre en Grande-Bretagne, trois en Russie, les rares autres à Suez, en Australie, au Brésil, en Italie et au Portugal[13]. En 1895, ils sont une trentaine, dont douze en France (et douze autres, vendus par la France dans le monde). Les différents pays du globe ne se pressent pas. Les États-Unis et la Norvège allument leur premier phare électrique en 1898. L'Allemagne, les Pays-Bas et la France ne modifieront en masse leurs phares qu'à la fin des années 1920[13].
51
+
52
+ L'amélioration en fiabilité et en puissance des moyens de production d'électricité, le raccordement de certains phares au réseau nationaux, ainsi que le remplacement des lampes à arc par des lampes à incandescence au début du XXe siècle, permet à l'électricité de prendre le monopole[13].
53
+
54
+ Le problème des phares en mer, difficiles d'accès, pousse les services des phares à chercher un système automatique. Les systèmes d'éclairages au gaz de houille semblent un temps permettre le fonctionnement d'un feu en continu ; en France, en 1881, des tourelles en sont équipés à Boulogne et à Marseille, mais cette méthode est finalement abandonnée pour des raisons de coût[14]. En Grande-Bretagne, Suède et Finlande, ce sont les phares au gaz de pétrole qui permettent de se passer de gardiens. D'autres gaz, comme l’acétylène, sont essayés, et des mécanismes sont conçus et testés. En France, en 1893, le feu de la tourelle des Morées (dans l'estuaire de la Loire) fonctionne jour et nuit pendant plus de 150 jours, sans intervention humaine[15].
55
+
56
+ Les difficultés sont pourtant nombreuses ; les brûleurs doivent être entretenus régulièrement pour conserver une bonne intensité, les mécanismes de rotation des optiques sont fragiles face aux conditions climatiques en bord de mer[16] : certains feux s'éteignent et doivent être réparés.
57
+
58
+ Les premiers feux brûlaient jour et nuit. Il n'y avait aucun moyen de limiter le temps de leur allumage. Gustaf Dalén (Prix Nobel de physique 1912), fondateur de la société AGA, fut le premier à proposer un interrupteur à vanne solaire, qui contrôle le flux de gaz acétylène selon la luminosité du ciel et qui permettait donc la coupure du gaz pendant la journée[6]. Cette technique permettait d'économiser jusqu'à 90 % de gaz[16]. Gustaf Dalén inventera aussi des éclipseurs qui programmaient les éclats des feux au gaz acétylène et des économiseurs (entre 1905 et 1915)[6].
59
+
60
+ En France, les mécanismes semblent plus tardifs, probablement du fait de gros investissements récents dans d'autres technologies[16]. Vers 1950, l'horloger Augustin Henry-Lepaute proposera des éclipseurs mécaniques à mouvement d'horlogerie utilisables pour les feux au gaz propane et butane. Une autre génération de programmateur est le "DECOGAR" fabriqué par le Service des phares et balises, vers 1970, qui introduit l'électronique dans les appareillages[6].
61
+
62
+ Une deuxième phase de l'automatisation se fera dans le dernier tiers du XXe siècle, avec l'arrivée de phares contrôlables depuis la terre. L'électricité des phares est alors fourni par panneaux solaires, ou par des éoliennes[17], évitant les problèmes de ravitaillement.
63
+
64
+ Pour autant, beaucoup de phares restèrent encore habités jusqu'aux années 1990. En 2011, les phares habités sont rares ; les États-Unis et la Grande-Bretagne ont automatisé l'ensemble de leur parc, le dernier phare américain habité ayant été le Charleston Light en 1998. En France, le dernier phare en mer habité est celui de Cordouan, quelques autres phares sur terre et facilement accessibles ne sont pas totalement robotisés[18]. L'automatisation, si elle a permis de ne plus envoyer des hommes dans des endroits solitaires et dangereux, laisse cependant sans surveillance constante des édifices historiques comme Ar-Men, La Vieille ou Kéréon[18]. Depuis plus de dix ans, la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises n'a cessé d'alerter les pouvoirs publics sur l'état de dégradation de ce patrimoine.
65
+
66
+ L'Union soviétique a également construit un certain de nombre de phares utilisant l'énergie d'un générateur thermoélectrique à radioisotope. À la suite de la chute de l'Union soviétique, des phares de ce type sont restés sans surveillance ni entretien, posant des problèmes environnementaux. Outre leur vieillissement, ces phares ont aussi été la cible de voleurs de métaux, dont certains sont morts à la suite d'une contamination radioactive[bellona 1]. Ces phares posent également des problèmes de sécurité, l'élément radioactif pouvant être volé pour faire une bombe radiologique[bellona 2].
67
+
68
+ Certains de ces phares ont finalement été modifiés pour fonctionner à l'énergie solaire[19],[20].
69
+
70
+ Certains phares sont entretenus uniquement parce qu'ils servent d'attraction touristique, mais on continue encore à en construire dans des zones dangereuses.
71
+ Dans les phares modernes, inhabités, le système de lentilles en rotation est souvent remplacé par des flashs omnidirectionnels, courts et intenses (dans ce cas on concentre la lumière dans le temps plutôt que dans l'espace). Ces signaux lumineux sont similaires à ceux utilisés pour la signalisation aérienne. Leur alimentation électrique est le plus souvent assurée par l'énergie solaire.
72
+
73
+ La tour sert de support au système d'optique. Sa hauteur détermine sa portée géographique, qui correspond à la distance maximale d'où l'on peut voir le phare.
74
+
75
+ La forme de la tour est généralement cylindrique, ce qui lui permet de mieux résister aux rafales de vent, et aux lames pour les phares en mer, qui peuvent être très puissantes. Des formes carrées, hexagonales ou octogonales sont aussi courantes. La plupart ont une base légèrement plus grande que leur sommet, pour des raisons de stabilité. Enfin, de rares phares sont construits sur piliers, comme celui situé dans le golfe de Hauraki, en Nouvelle-Zélande.
76
+
77
+ Différents matériaux ont été utilisés, comme le bois, la brique, la pierre de taille, le béton, le métal.
78
+
79
+ Le système d'optique se trouve au sommet de la tour. Il est constitué de la source lumineuse, d'un système de lentilles, le tout est ensuite placé dans une lanterne.
80
+
81
+ Pour utiliser au mieux l'énergie lumineuse disponible, elle est concentrée. Le faisceau est aplati sur l'axe vertical pour ne pas s'éparpiller inutilement. Dans le sens horizontal, un ou plusieurs rayons sont créés simultanément et balayent l'horizon afin d'être vus dans toutes les directions.
82
+
83
+ Traditionnellement, on concentre la lumière par un système de lentilles en rotation. Dans les très anciens phares, l'éclairage était assuré par une lampe à pétrole ou à huile (huile de colza, puis huile minérale avec les mèches mises au point par Fresnel) et la rotation par un mécanisme d'horlogerie. Le bâti sur lequel reposait l'optique pouvait reposer sur du mercure afin de réduire la friction. On utilise ensuite l'éclairage au gaz sous pression avec manchon Auer, et enfin l'électricité avec des lampes à arc, puis à incandescence[21]. Les ampoules sont alimentées par un groupe électrogène qui fournit également l'électricité au gardien du phare. Pour les phares en mer, la production d'électricité est assurée par des moteurs thermiques, des panneaux solaires ou des aérogénérateurs, doublés d'un ensemble de batteries d'accumulateurs.
84
+
85
+ Il n'est pas évident de concentrer efficacement un flux lumineux à partir d'une source omnidirectionnelle. Pour éviter d'utiliser des lentilles d'une épaisseur trop importante, on a développé le système des lentilles de Fresnel spécifiquement pour cet emploi. Leur conception permet d'obtenir un grand diamètre et une distance focale suffisamment courte, sans le poids et le volume inhérent à des lentilles classiques. Certains phares, comme ceux de Cape Race à Terre-Neuve et le phare de Makapu'u d'Hawaï utilisent des lentilles hyperradiantes fabriquées par la société Chance Bros.
86
+
87
+ Initialement la rotation des lentilles de Fresnel était assurée par un mouvement d'horlogerie à contrepoids, le bloc optique pouvant tourner régulièrement et sans aucun frottement autour de la source de lumière. Ce système équipait la salle du contrepoids aménagée à un étage de la tour, au centre de l'escalier en colimaçon. Le bloc en fonte descendait régulièrement en plusieurs heures le long d'un câble en acier et devait être remonté plusieurs fois chaque nuit. Deux gardiens assuraient cette veille, se relayant la nuit, d'où la présence d'une chambre de quart près de la salle de veille : pendant qu'un gardien dormait, l'autre donnait des tours de manivelle pour remonter le poids en quelques minutes[22]. Ce système de contrepoids est remplacé au milieu du XXe siècle par un moteur et une cuve à mercure.
88
+
89
+ Pour ne pas être confondus avec d'autres sources lumineuses, les phares à éclats émettent une lumière intermittente.
90
+
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+ Lentille de Fresnel.
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+
93
+ Représentation du trajet des rayons lumineux dans une lentille de Fresnel.
94
+
95
+ En fonction de la dureté des conditions de vie à l'intérieur, les gardiens de phare français désignaient les phares selon trois appellations :
96
+
97
+ Cette classification correspondait également à une progression de carrière, qui commençait dans un enfer pour terminer dans un paradis.
98
+
99
+ Les bateaux-phares, ou bateaux-feux, étaient des navires conçus spécialement pour supporter des feux là où la construction d'un bâtiment en dur était impossible. Utilisés entre le milieu du XVIIIe siècle et la fin du XXe siècle, ils ont presque tous été remplacés par des bouées automatiques. En France, le dernier a été le Sandettié, retiré en 1989[24].
100
+
101
+ Aux débuts de l'aviation, des phares terrestres furent utilisés pour guider les avions de nuit, comme pour l'aéropostale, l'atterrissage de Charles Lindbergh au Bourget, le phare sur la Tour Eiffel…
102
+
103
+ Le signal lumineux émis par un phare ou un bateau-phare a des caractéristiques spécifiques qui permettent aux marins de l'identifier et de l'utiliser pour déterminer leur position et/ou leur route.
104
+
105
+ On distingue :
106
+
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+ La signature complète du phare est fournie par :
108
+
109
+ Pour éviter toute erreur d'identification, deux phares situés dans la même zone de navigation n'auront jamais les mêmes caractéristiques.
110
+
111
+ Les signaux émis par les phares, la description des phares (hauteur du phare, hauteur au-dessus du niveau de la mer), leur portée théorique et leurs positions sont fournis dans des ouvrages publiés par les services hydrographiques (le SHOM pour la France, UKHO pour le Royaume-Uni, etc.) : livres des feux / Admiralty List of Lights and Fog Signals. Ces informations figurent également dans des guides plus locaux (par exemple en France pour la côte Atlantique et la Manche l'Almanach du Marin Breton).
112
+
113
+ Ces informations sont notées sur les cartes marines sous une forme abrégée, les codes sont disponibles dans l'ouvrage 1D du SHOM [25].
114
+
115
+ Voici un exemple : « Fl(3) G 12 s » signifie : feu à 3 éclats verts, période 12 secondes) ; les principaux éléments de cette légende sont :
116
+
117
+ Exemple de légende complexe : « Fl 5s 60 m 24M Siren(1) 60s RC » signifie : feu à un éclat blanc toutes les cinq secondes, dont la lanterne est située à une hauteur de 60 m, portant à 24 milles, muni d'une sirène émettant un signal toutes les 60 secondes et d'un radiophare. L'indication feu à éclat (Fl) 5s permet d'identifier le phare car les phares d'une même zone géographique ont des caractéristiques différentes, le fait qu'il n'y ait aucune couleur de mentionné indique que le feu est blanc, 60 m permet de trouver la portée géographique du phare en faisant le calcul
118
+
119
+
120
+
121
+ D
122
+ =
123
+ 2
124
+ ,
125
+ 1
126
+ (
127
+
128
+
129
+ H
130
+
131
+
132
+ +
133
+
134
+
135
+ h
136
+
137
+
138
+ )
139
+
140
+
141
+ {\displaystyle D=2,1({\sqrt {H}}+{\sqrt {h}})}
142
+
143
+ où D est exprimée en milles, H (hauteur du foyer lumineux) en mètres, et h (hauteur de l'œil de l'observateur au-dessus de l'eau) en mètres. [26]
144
+
145
+ Ici il s'agit des caractéristiques du phare d'Eckmühl
146
+
147
+ Le phare de Dunkerque, un des plus hauts et un des rares phares « urbains », est aussi un des plus septentrionaux en France.
148
+
149
+ Le phare de la Vieille au bout de la pointe du Raz.
150
+
151
+ Le phare de Ouistreham dans le Calvados.
152
+
153
+ Le phare de Gatteville dans le Cotentin.
154
+
155
+ Le phare de Réville dans le Cotentin.
156
+
157
+ Le phare de la Hague dans le Cotentin.
158
+
159
+ Le phare du sémaphore du Cap de Carteret dans le Cotentin.
160
+
161
+ Le phare de l'Île Vierge dans le Finistère, le plus haut phare d'Europe et le plus haut phare du monde en pierre de taille.
162
+
163
+ Le phare de la pointe du Petit Minou dans le Finistère.
164
+
165
+ Le phare de Chassiron à la pointe Nord de l'Île d'Oléron.
166
+
167
+ Le phare des Barges au large des Sables-d'Olonne en Vendée.
168
+
169
+ Le phare des Sables-d'Olonne.
170
+
171
+ À la pointe ouest de l'Île de Ré, le phare des Baleines, l'ancienne tour et le sémaphore de la Marine nationale.
172
+
173
+ Le phare de la Coubre sur la pointe de la Coubre, en Charente-Maritime.
174
+
175
+ Le phare de Cordouan à l'embouchure de l'estuaire de la Gironde.
176
+
177
+ Le phare de la Madonetta à Bonifacio, en Corse-du-Sud.
178
+
179
+ Le phare « Jan van Speijk » à Egmond aan Zee en Hollande-Septentrionale.
180
+
181
+ Le phare de Bell Rock (au large de l'Écosse).
182
+
183
+ Le phare de la Martre en Gaspésie au Québec.
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185
+ Le phare de l'Île Verte, Le premier phare du St-Laurent, construit en 1809 (Québec).
186
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187
+ Phare du bout du monde, île des États, Terre de Feu, Argentine.
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+ Au loin, le phare des Baleines
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+ Phare du détroit de Magellan, Cap Virgines
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+ Phare du Farol da Barra
194
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+ Phare sur l'île Shikotan
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+ Phare des îles Lavezzi
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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3
+ Le préfixe radio- (du latin radius, « rayon ») est en général lié à l'étude ou à l'utilisation des ondes radio.
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+ L'abréviation radio désigne couramment la radiodiffusion ou la radiocommunication.
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+ Un télescope (du grec τηλε (tele) signifiant « loin » et σκοπεῖν (skopein) signifiant « regarder, voir ») est un instrument d'optique permettant d'augmenter la luminosité ainsi que la taille apparente des objets à observer. Son rôle de récepteur de lumière est souvent plus important que son grossissement optique, il permet d'apercevoir des objets célestes ponctuels difficilement perceptibles ou invisibles à l'œil nu.
2
+
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+ Les télescopes sont principalement utilisés en astronomie, car leurs réglages ne les rendent propices qu'aux observations d'objets très éloignés et se déplaçant relativement lentement.
4
+
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+ On distingue deux types majeurs de télescopes, selon la manière dont la lumière est focalisée par l'objectif :
6
+
7
+ Précurseur du télescope, la lunette d'approche aurait été conçue en Italie[1] vers 1586 très probablement par l’opticien italien Giambattista della Porta, ou peut-être dès les alentours de 1550 par Leonard Digges[2]. Le télescope apparaît en Hollande où les États Généraux de 1608 reçoivent successivement la demande de brevet de Hans Lippershey le 2 octobre puis quelques semaines après celle de Jacob Metius ; le facteur de grossissement de ces télescopes est de 3 à 4[3]. Très vite utilisé pour de multiples usages, notamment en tant que lunette astronomique, le télescope intéresse l’astronome italien Galilée qui s'en procure un exemplaire probablement à l'occasion de la visite en 1609 d'un marchand hollandais venu proposer l'objet à la Sérénissime, puis Galilée perfectionne le modèle parvenant à en augmenter le grossissement d'un facteur 2 à 3[4]. Au sommet du campanile, il fait sensation en offrant une lunette astronomique de sa confection au Doge Leonardo Donato et aux membres du Sénat[5]. Son confrère allemand Johannes Kepler en perfectionna le principe, en proposant une formule optique à deux lentilles convexes.
8
+
9
+ Dans un télescope, un miroir concave est utilisé pour former l’image. En 1663, le mathématicien écossais James Gregory fut le premier à proposer la formule du télescope avec un grandissement dû au secondaire. Néanmoins, Marin Mersenne avait, lui, anticipé un système dans lequel le primaire et le secondaire étaient paraboliques, la pupille de sortie était située sur le secondaire, qui servait ainsi d'oculaire. Mais le champ était très faible.
10
+
11
+ Le mathématicien et physicien anglais Isaac Newton en construisit une première version en 1668. Dans ce type d’instrument, la lumière réfléchie par le miroir primaire concave doit être amenée à une position d’observation, en dessous ou sur le côté de l’instrument. Henry Draper, l’un des tout premiers astronomes américains à construire un télescope, utilisera deux siècles plus tard un prisme à réflexion totale au lieu du miroir plan du télescope de Newton.
12
+
13
+ Le pionnier fut le télescope de 2,53 m de diamètre de l’observatoire du Mont Wilson, en Californie : demeuré célèbre pour avoir servi dans les années 1920 aux travaux de l’astronome américain Edwin Hubble, son utilisation cessa progressivement de 1985 à 1992 sous l’effet de pressions financières.
14
+
15
+ La conception des télescopes Keck marque une innovation importante : la surface réfléchissante du miroir de chacun des deux télescopes est composée d’une mosaïque de trente-six miroirs hexagonaux, tous orientables individuellement grâce à trois vérins. Elle équivaut à un miroir primaire de 10 m de diamètre, sans en avoir le poids. Des techniques dites d’optique active permettent de jouer sur les vérins pour optimiser le profil de la surface réfléchissante totale.
16
+
17
+ De son côté, le Very Large Telescope (VLT) de l'European Southern Observatory (ESO), est composé de quatre télescopes, possédant chacun un miroir de 8,20 m. Il est situé au Chili, au sommet du Cerro Paranal, à 2 600 m d'altitude. Il a été équipé en 2002 du système d'optique adaptative NAOS lui permettant d'être deux fois plus précis que le télescope spatial Hubble.
18
+
19
+ Il est aussi possible aujourd'hui d'utiliser dans le domaine optique les principes de l'interférométrie pour améliorer la résolution. C'est le principe utilisé par les deux Kecks, mais surtout par le VLT dont les quatre miroirs, distants au maximum de 130 m, ont la même résolution théorique qu'un seul miroir de 130 m de diamètre. La sensibilité n'est cependant pas améliorée, et la technique de l'interférométrie reste assez spéciale, souvent utilisée dans des cas très particuliers.
20
+
21
+ Les instruments d'observation astronomique sont généralement constitués de deux systèmes optiques complémentaires : l'objectif et l'oculaire.
22
+
23
+ Dans un télescope l'objectif est un miroir concave, le plus souvent parabolique. À la différence des glaces utilisées dans la vie courante, la face réfléchissante est située en avant, de sorte que la lumière ne traverse pas le verre qui sert uniquement de support à une pellicule d'aluminium de quelques centièmes de micromètres. La lumière étant simplement réfléchie et non réfractée, contrairement à ce qui se passe dans une lunette astronomique, l'achromatisme des télescopes est total.
24
+
25
+ La lumière est ensuite focalisée en un point appelé foyer image. Le faisceau convergent peut être renvoyé vers un oculaire à l'aide d'un second miroir qui est plan dans le cas d'un télescope de Newton. Ce petit miroir provoque inévitablement une obstruction, c'est-à-dire une perte de luminosité ce qui n'est pas grave, mais aussi une légère perte de contraste sans gravité si elle ne dépasse pas 20 %.
26
+
27
+ L'oculaire est la partie de l'instrument qui permet d'agrandir l'image produite par l'objectif au niveau du foyer-image ; un oculaire n'est rien d'autre qu'une loupe perfectionnée. La mise au point se fait en réglant la distance entre l'objectif et l'oculaire. Un télescope est théoriquement un instrument afocal, c'est-à-dire qu'il est possible de faire coïncider le foyer-image du miroir primaire avec le foyer-objet de l'oculaire.
28
+
29
+ Les oculaires sont interchangeables, ce qui permet de modifier les caractéristiques de l'instrument. Ils sont constitués de lentilles qui introduisent des aberrations optiques plus ou moins bien corrigées selon les modèles. Le plus courant est aujourd'hui l'oculaire de Plössl, tandis que les oculaires de Huygens et de Ramsden, composés de deux lentilles, sont aujourd'hui abandonnés. Le diamètre des oculaires est normalisé, il est donc possible de les utiliser indifféremment sur tout type d'instrument, y compris avec une lunette astronomique. Le standard américain de 1" 1/4 (31,75 mm) est le plus courant. Mais les oculaires de 2" (50,8 mm) sont de plus en plus populaires pour les longues focales, malgré leur prix plus élevé.
30
+
31
+ La monture est la partie mobile qui supporte et permet d'orienter l'instrument. Il existe deux types de monture :
32
+
33
+ Le fonctionnement de la monture équatoriale est calqué sur le système de coordonnées éponyme : la mise en rotation du télescope autour d'un axe fixe permet de sélectionner l'ascension droite à pointer, et un axe perpendiculaire en rotation autour de cet axe d'ascension droite permet de sélectionner la déclinaison. Cette monture est rendue pratique en raison de son aptitude naturelle à compenser la rotation de la sphère céleste : le seul pivotement à vitesse constante de l'instrument autour d'un axe parallèle à l'axe de rotation de la Terre (c'est-à-dire l'axe d'ascension droite) lui permet de suivre un astre durant tout son passage dans le ciel. De ce fait, les grands télescopes historiques des observatoires modernes (le télescope du mont Palomar constitue l'un des exemples les plus emblématiques) ont longtemps été montés sur une monture équatoriale. L'une des limites de ce type de monture réside dans sa difficulté de mise en œuvre pour les télescopes lourds ; quelques astuces techniques ont toutefois vu le jour pour pallier les difficultés liées à l'équilibrage du système, mais cela n'a pas suffi à stopper la généralisation des montures azimutales (voir section suivante).
34
+
35
+ Ce type de monture est toujours très prisé des astronomes amateurs, pour les raisons expliquées précédemment. Du fait de leur vocation universelle et parfois leur caractère nomade, les montures équatoriales sont dotées d'un dispositif de réglage en inclinaison de l'axe d'ascension droite pour s'adapter à la latitude du lieu. Les plus perfectionnées sont dotées d'un viseur polaire, sorte de petite lunette réticulée logée dans l'axe d'ascension droite, ainsi que de réglages fins en azimut et en hauteur, qui permettent d'effectuer une « mise en station » sur l'étoile polaire ou l'équivalent austral (souvent la constellation de l'Octant). La précision de cette mise en station est cependant souvent insuffisante pour permettre la photographie à longue exposition.
36
+
37
+ Constituée d'un axe vertical et d'un axe horizontal, la monture azimutale est la plus simple à concevoir et à équilibrer. Son défaut majeur réside dans son inaptitude à assurer naturellement le suivi équatorial (sauf s'il était décidé d'installer un télescope à un pôle terrestre) : la composition de mouvements sur les deux axes est nécessaire et les vitesses à imprimer sur chacun des axes sont fortement non-linéaires. Le choix de ce type de monture est malgré tout systématique, aujourd'hui, pour les grands télescopes des observatoires nationaux et internationaux : les calculs trigonométriques qui permettent d'assurer le suivi équatorial et la compensation de la rotation de champ qui en résulte sont à la portée de n'importe quel ordinateur, alors qu'une monture équatoriale de taille équivalente serait très coûteuse à mettre au point. Toujours par le calcul, elles permettent également de suivre des objets en déplacement relatif par rapport aux étoiles lointaines, ainsi que de compenser entre autres le déplacement des pôles célestes dû à la précession des équinoxes. Les télescopes Keck, le VLT, le LBT, Subaru et consors, ainsi que des projets comme E-ELT font tous appel à une monture azimutale.
38
+
39
+ Pour les astronomes amateurs, la monture azimutale est d'une prise en main facile mais n'est pas adaptée aux observations prolongées ou à fort grossissement. Manuelle, elle n'est généralement utilisée que sur des lunettes astronomiques de petit diamètre. Motorisée, elle peut permettre le suivi d'un astre lorsqu'elle est pilotée par un calculateur intégré ou par un ordinateur. Du fait de la relative facilité de mise en œuvre, c'est sous sa forme azimutale que la monture avec positionnement automatique sur un astre (fonction dite « Go to ») s'est démocratisée, même si ces systèmes sont également disponibles sur les montures équatoriales de gamme supérieure. Les algorithmes de pilotage de ces montures permettent la mise en station du télescope après pointage d'au minimum deux étoiles de référence en début de séance d'observation. Cette monture est souvent utilisée sur les télescopes de type Cassegrain et dérivés, et en particulier est traditionnellement associée aux Schmidt-Cassegrain. Les amateurs de photographies à longue exposition peuvent la plupart du temps munir ces instruments d'un dispositif de compensation de la rotation de champ (« dé-rotateur »), piloté par la monture.
40
+
41
+ L'évolution la plus importante de ces dernières années est la possibilité, pour les montures les plus sophistiquées, d'être munies d'un dispositif autonome de correction des erreurs de suivi d'un astre : ces montures permettent le guidage par un autoguideur ou une caméra d'astronomie à double capteur, et ce grâce à des algorithmes de traitement d'image qui permettent d'asservir la position de la monture aux dérives constatées à l'image.
42
+
43
+ On peut par ailleurs noter l'apparition de services d'astrophotographie par Internet (montures pilotées à distance).
44
+
45
+ Outre les éléments déjà décrits et évidemment indispensables à l'utilisation d'un télescope, divers accessoires permettent d'élargir le champ d'utilisation d'un instrument.
46
+
47
+ Ce viseur, une petite lunette généralement réticulée, doit être correctement réglé : il doit être parallèle au tube de l'instrument. Pour le vérifier, visez un objet terrestre le plus éloigné possible comme le toit d'une maison et regardez si le centre du réticule correspond au centre du champ de vision du télescope. Son but est de faciliter le pointage vers une zone du ciel grâce à son champ de vision plus large, ce qui permet de se repérer plus facilement parmi les étoiles.
48
+
49
+ Élément dont la grande importance ne doit pas être négligée, il accueille la monture et supporte l'instrument. Pour cette raison, il doit être adapté pour supporter le poids de l'ensemble. Divers modèles sont disponibles, réalisés en aluminium ou acier, tous visant un même but : équilibrer et stabiliser l'ensemble pour éviter au maximum les risques de bascule de l'instrument (quelle que soit sa position) et absorber les vibrations.
50
+
51
+ Il permet une observation plus confortable et évite d'avoir recours à des postures peu confortables durant l'observation, principalement vers le zénith. Son utilisation n'est pas nécessaire avec un télescope du type Newton du fait de sa construction. Les renvois coudés peuvent être constitués d'un miroir ou d'un prisme à réflexion totale.
52
+
53
+ La lentille de Barlow allonge la distance focale à laquelle se forme le foyer-image. Elle s'utilise en complément de l'oculaire, dont elle permet de multiplier le grossissement par le coefficient (généralement 2, mais aussi 3) qui la caractérise. Celles vendues avec les télescopes sont souvent de mauvaise qualité. La lentille de Barlow doit être constituée d'un doublet ou triplet achromatique pour ne pas altérer l'image et son utilisation doit être réservée à la Lune et aux planètes. Son intérêt est d'éviter d'utiliser les lentilles de très courtes focales qui sont coûteuses et fragiles (moins de 5 mm). Elle sert principalement à rejeter le plan focal résultant en dehors de la monture et de pouvoir y placer, dès lors qu'il est accessible, une plaque photographique, un capteur CCD.
54
+
55
+ Cet instrument a l'effet inverse de la lentille de Barlow, c'est-à-dire qu'il raccourcit la distance focale du foyer-image. Pour cela, il doit être placé entre l'objectif et le foyer. En diminuant le rapport f/D (voir plus loin), il réduit le grandissement. Son utilisation est réservée à la photographie au foyer (argentique ou numérique) et permet d'augmenter la dimension (angulaire) du champ photographique, ainsi que la luminosité, ce qui permet de diminuer les temps de pose ou d'accéder à des objets plus diffus.
56
+
57
+ Ce filtre est utilisé lors de l'observation de la Lune qui est très lumineuse et peut créer un éblouissement. On utilise donc un filtre gris neutre, vissé dans l'oculaire. Certains instruments pour débutants sont parfois fournis avec un « filtre solaire » d'un type voisin, plus sombre, qui est à proscrire absolument, en raison de son niveau de sécurité insuffisant et des risques de cécité encourus (voir filtre solaire plus bas).
58
+
59
+ Le filtre gris neutre lunaire peut être avantageusement remplacé par un filtre constitué de deux polariseurs : par rotation, on peut modifier la transparence du filtre pour l'optimiser au type d'observation que l'on souhaite faire.
60
+
61
+ Le filtre utilisé pour l'observation visuelle du soleil est généralement réalisé avec une feuille de Mylar ou équivalent, ou encore une vitre de verre spécialement traitée, toujours placée devant l'instrument et non plus dans l'oculaire. La lumière traversant l'ensemble de l'instrument est ainsi déjà filtrée. Ce type de filtre divise par 100 000 la luminosité. Des filtres un peu moins puissants (densité 3.8 au lieu de 5) sont réservés à la photographie du soleil. Ces filtres ne restituent pas les couleurs visibles du soleil.
62
+
63
+ On distingue les filtres solaires standards de protection, qui permettent d'observer uniquement les taches solaires, et les filtres solaires H-alpha, beaucoup plus chers, qui permettent d'observer également les protubérances solaires.
64
+
65
+ Nota : certains instruments pour débutants sont parfois fournis avec un « filtre solaire » ressemblant au filtre lunaire, mais plus sombre, qui est à proscrire absolument, en raison de son niveau de sécurité insuffisant et des risques de cécité encourus : la chaleur importante atteinte dans le tube optique en raison de la luminosité solaire peut faire éclater le filtre et ainsi supprimer sa protection.
66
+
67
+ Le diamètre du télescope, en l'occurrence le miroir primaire, est la caractéristique la plus importante de l'instrument car la plupart de ses propriétés optiques en dépendent. En effet, plus celui-ci est grand, et plus il collecte de lumière et permet d'affiner les détails des structures observées en planétaire et en ciel profond des objets peu lumineux et de petite taille apparente. Le diamètre est généralement exprimé en millimètres pour les instruments du commerce, quelquefois en pouces (1" = 25,4 mm).
68
+
69
+ Il peut s'agir de la longueur focale du miroir primaire, ou de celle de l'instrument complet, ou de celle des oculaires. Pour une lunette ou un télescope Newton, la longueur focale de l'instrument (exprimée en mm) correspond à celle de l'objectif, alors que pour les télescopes Cassegrain (et les formules optiques comparables) la longueur focale ne peut être que le résultat d'un calcul propre à l'association d'un miroir primaire (concave) et d'un miroir secondaire (convexe). La longueur focale est ce qui permet de grossir les objets observés. Pour un télescope possédant une focale de 1600 mm et un oculaire de 20 mm, le grossissement est de : 80x, selon la formule : focale du télescope / focale de l'oculaire.
70
+
71
+ Le rapport focale/diamètre est le rapport de la longueur focale de l'objectif et de son diamètre, exprimés bien sûr dans la même unité.
72
+
73
+ Ce rapport est essentiel pour juger de la capacité de l'instrument à observer ou photographier des objets faiblement lumineux, selon les mêmes règles que pour les objectifs photographiques.
74
+
75
+ Pour une même formule optique (voir types de télescopes ci-dessous), un faible rapport f/D donne un instrument plus compact, donc stable et facile à manier et transporter. Néanmoins, la précision de collimation croit comme (D/f)². En d'autres termes, un télescope ouvert à f/D = 5 sera deux fois plus difficile à collimater qu'un télescope ouvert à f/D = 7.
76
+
77
+ Au-delà de f/D = 10, l'instrument a un champ limité ce qui convient à l'observation planétaire, moins à celle des objets diffus du ciel profond. En outre, les oculaires pouvant être de focale plus longue, le recul d'œil et donc le confort sera meilleur.
78
+
79
+ Pour l'astrophotographie un f/D faible (4 à 6) sera intéressant pour limiter le temps de pose tout en simplifiant la collimation, surtout si l'on améliore le champ avec un correcteur de Ross à deux lentilles.
80
+
81
+ Le pouvoir de résolution est la capacité d'un système optique à révéler les détails, il gagne en finesse avec le diamètre de l'objectif. Le pouvoir de résolution mesure le plus petit angle séparant deux points que l'on parvient à voir comme distincts l'un de l'autre, soit environ 1 minute d'arc pour l'œil humain. On peut le calculer fort simplement en divisant 120 par le diamètre de l'instrument exprimé en mm. Par exemple, un télescope de 114 mm de diamètre a un pouvoir séparateur d'environ 1" (120/114), un télescope de 200 mm a un pouvoir séparateur de 0,6". Toutefois, les turbulences atmosphériques, la stabilité de l'instrument et la qualité de l'objectif empêchent souvent d'atteindre la limite théorique de résolution.
82
+
83
+ On peut déterminer la taille T des détails que peut résoudre un instrument par la relation :
84
+
85
+ Où D est la distance de l'astre que l'on désire observer, et P (seconde d'arc) le pouvoir de résolution. Par exemple, un télescope de 200 mm (P = 0,6"), pourra discerner sur la Lune (D = 392000 km), des détails de 1,14 km (T).
86
+
87
+ La clarté augmente avec le diamètre de l'objectif, elle est théoriquement proportionnelle à la surface de la section du télescope, diminuée de l'obstruction du miroir secondaire. On peut calculer un facteur approximatif en divisant le carré du diamètre de l'objectif à celui de la pupille (environ 6 mm dans le noir). Par exemple, si un télescope a un diamètre de 114 mm, il collectera 361 fois plus de lumière que l'œil (1142/62). Toutefois, la luminosité des images dépend aussi du grandissement, sauf pour les étoiles qui fournissent toujours une image ponctuelle. Les astres diffus, tels que les nébuleuses ou les galaxies, doivent donc être observés avec des oculaires adaptés au rapport f/D pour pouvoir appliquer de faibles grandissements. L'œil humain n'est plus guère utilisé comme « capteur » direct. L'ancienne plaque photographique est remplacée par des capteurs électroniques dont le rendement réel dépasse les 50% pour les modèles les plus performants.
88
+
89
+ Il correspond au rapport entre le diamètre apparent de l'image à la sortie de l'oculaire et le diamètre apparent de l'objet réel vu par l'œil nu. Il peut se calculer en divisant la longueur focale du miroir primaire par celle de l'oculaire.
90
+
91
+ Il est précisément limité par la clarté et le pouvoir de résolution :
92
+
93
+ A contrario, un faible grandissement permet d'observer un large champ du ciel, ce qui peut être mis à profit pour l'observation d'objets étendus. Un faible grandissement nécessite un instrument de courte focale : un oculaire grand champ de faible longueur focale permet en effet en théorie de compenser un rapport f/D élevé de l'objectif, mais le phénomène de vignettage, lui, ne peut pas être surmonté : les bords de l'image seront sombres, voire noirs (pour des conseils plus précis, voir Observation du ciel et Astrophotographie).
94
+
95
+ La plupart des télescopes amateurs semblent transmettre des images peu colorées. Cette limitation est en réalité due uniquement à l'œil, qui n'est pas suffisamment sensible à la faible luminosité transmise par le télescope pour distinguer les couleurs (stimulation des bâtonnets, et non des cônes).
96
+
97
+ En réalité, les télescopes sont assez fidèles pour la restitution de la couleur, et généralement supérieurs aux lunettes astronomiques.
98
+
99
+ Avec un bon instrument, les couleurs des planètes sont visibles. Concernant les objets lointains (hormis les étoiles dont la couleur est discernable, à l'œil nu pour les plus brillantes), selon les individus, les objets observés et la taille de l'instrument, on peut au mieux discerner la couleur verte, à laquelle l'œil est plus sensible. Les autres couleurs ne sont accessibles qu'avec des télescopes puissants (plusieurs dizaines de centimètres de diamètre).
100
+
101
+ Un télescope utilise une formule optique qui, par la forme et la disposition des miroirs, cherche à obtenir des images de la meilleure qualité possible, tant en finesse qu'en luminosité, pour révéler le maximum de détails.
102
+
103
+ On distingue deux types de télescopes :
104
+
105
+ Le premier emploie exclusivement des miroirs pour collecter et focaliser la lumière sur l'oculaire (comme ceux de type Newton), alors que le second type se voit adjoindre une lentille mince, la lame correctrice, disposée à l'avant du tube pour accroître le champ visuel (utilisé notamment par la formule Schmidt-Cassegrain).
106
+
107
+ Ce type de télescope a été mis au point par Isaac Newton. Il utilise un miroir primaire parabolique et un miroir secondaire plan. C'est le montage le plus ancien, il est utilisé actuellement dans beaucoup de constructions d'amateurs en raison de son coût modique. D'une manière plus générale, c'est le miroir secondaire plan, incliné à 45°, qui caractérise le montage Newton (qui peut être décliné sur d'autres types de télescope) ; il permet de renvoyer l'image focale à 90° de l'axe optique près de l'ouverture du tube, ce qui rend la position d'observation plus confortable. Les miroirs paraboliques génèrent une aberration optique, dite de coma ; elle déforme les étoiles en bord de champ, ce qui réduit le champ utile.
108
+
109
+ Il a été proposé au XVIIe siècle par le prêtre et physicien français Laurent Cassegrain. C'est le prototype des systèmes à deux miroirs concave/convexe. Il est composé d'un miroir primaire concave parabolique et d'un miroir secondaire convexe hyperbolique. Dans le montage Cassegrain, contrairement au montage Newton, le miroir primaire est percé en son centre et l'observateur se place derrière celui-ci. Le Cassegrain présente à ouverture identique la même coma que le Newton, ce qui limitera en théorie le champ de netteté. Néanmoins ce type de télescope sera peu ouvert (F/15-F/30) et en pratique cela ne constituera pas une limitation. Compte tenu du primaire qui est parabolique comme le Newton, celui-ci pourra être aussi utilisé en Newton s'il n'est pas trop ouvert (F/4), ce qui en fait un instrument potentiellement généraliste.
110
+
111
+ C'est une variante du type Cassegrain, très appréciée parmi les amateurs, qui utilise un objectif catadioptrique. Ce montage hybride reprend le principe du miroir primaire sphérique en l'associant à une lame de Schmidt pour corriger l'aberration de sphéricité. C'est un instrument polyvalent et qui fournit des images lumineuses et nettes sur la quasi-totalité du champ.
112
+
113
+ Comparé au Newton, il présente le grand avantage d'une compacité exemplaire, la longueur du tube étant généralement inférieure à 2 fois son diamètre. Il a en revanche l'inconvénient d'être plus coûteux, et de n'être pas très lumineux (rapport f/D de 10 à 12 généralement). La présence du miroir secondaire dans l'axe optique provoque une obstruction voisine de 10 à 14 % en surface, qui réduit le contraste.
114
+
115
+ C'est une autre variante du Cassegrain correctement corrigé. Ce télescope est inventé en 1941 par l'opticien et astronome soviétique Dmitri Maksoutov. Le primaire est concave sphérique, l'aberration étant corrigée par un ménisque (une lentille concave plus épaisse sur les bords), et le secondaire, convexe sphérique, est souvent constitué par la partie centrale du ménisque revêtu d'une aluminure. Le principal avantage de ce type de télescope est sa facilité de réalisation par des moyens industriels, car il est composé uniquement de surfaces sphériques, donc facilement réalisables par des machines et avec des résultats homogènes (ce qui n'est pas toujours le cas avec d'autres types de télescopes). Dans sa version le plus souvent commercialisée, le miroir secondaire est constitué simplement par une aluminisation du ménisque en son centre, permettant ainsi de limiter encore son coût.
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+ Ce type de télescope se limite à des diamètres modestes, typiquement inférieurs à 200mm, la lentille concave de correction devenant imposante et coûteuse au-delà.
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+ Le Cassegrain donne une image dépourvue d'aberration sphérique ; le Ritchey-Chrétien inventé vers 1910, grâce à un primaire et un secondaire hyperboliques, donne une image focale de plus dépourvue de coma. Il reste alors l'astigmatisme et la courbure de champ, laquelle s'annule si les courbures primaire et secondaire sont exactement opposées. Compte tenu de ses qualités, c'est la formule optique la plus utilisée dans les observatoires professionnels modernes, formule à laquelle est associé généralement un correcteur de champ en quartz plus ou moins complexe afin de corriger les aberrations résiduelles.
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+ Les quatre télescopes principaux de 8,2 mètres de diamètre du Very Large Telescope (VLT) utilisent cette configuration optique, de même que le Télescope spatial Hubble.
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+ Quelques fabricants proposent maintenant des instruments de qualité correcte à des prix accessibles pour l'astrophotographie amateur, pour des diamètres de 200 à 250 mm et un rapport f/D de 8.
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+ Comparé au Schmidt-Cassegrain, il n'apporte pas en revanche d'amélioration sensible pour l'observation visuelle, la meilleure définition en bordure de champ étant ici peu significative, et compensée par un contraste moindre en raison d'une obstruction centrale plus importante (typiquement 25 % de la surface contre 12 % environ).
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+ La chambre de Schmidt est une chambre photographique de grande ouverture conçue pour l'astrophotographie. Elle est basée sur un miroir primaire sphérique et une lame déformée spécialement réalisée pour compenser l'aberration sphérique. La luminosité des prises est exceptionnelle grâce à un rapport f/D très faible (environ 2).
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+ Son rapport d'ouverture la rend parfaitement adaptée pour la photo à grand champ, mais il faut compenser l'image focale qui est une portion de sphère ; elle a longtemps été utilisée pour les études systématiques de grandes portions du ciel. La disponibilité commerciale des capteurs CCD élargit considérablement ses possibilités. Néanmoins, sa longueur qui est égale au rayon de courbure lui fait préférer aujourd'hui d'autres formules optique plus courtes à trois miroirs, donnant un champ plan et non courbé, permettant des coupoles plus petites et plus économiques.
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+ Une variante très particulière est le télescope à miroir liquide : la rotation d'une cuve de mercure déforme, à cause de la force centrifuge, l'interface liquide-air en une paraboloïde idéale pour un coût relativement réduit. Il ne permet naturellement qu'une observation au zénith. Ce type de télescope a été imaginé dès 1850 par Ernesto Capocci, et mis en pratique par Henry Key en 1872. Un instrument de ce type avec un miroir de 6 m de diamètre a été mis en route en 2005[6].
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+ Les grands télescopes actuels bénéficient de systèmes d'optique adaptative (OA) pour corriger la turbulence de l'atmosphère. C'est cette turbulence qui, à l'œil nu, provoque le scintillement des étoiles ; or, les télescopes amplifient chaque clignotement. Un système d'OA standard braque un faisceau laser à 90 km dans la haute atmosphère sur la fine couche d'atomes de sodium - laissés par le passage des météorites -, ce qui les fait briller. En observant l'étoile artificielle ainsi créée, le système détermine l'instabilit�� de l'air et ajuste en conséquence les instruments optiques du télescope plus de mille fois par seconde.
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+ Distinction est faite en français entre le télescope (basé sur des principes de réflexion) et la lunette astronomique (basée sur des principes de réfraction), au contraire de l'anglais (où l'on parle respectivement de reflecting telescope et de refracting telescope). Celle-ci n'est donc pas à proprement parler considérée comme un type de télescope.
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+ Telescope dont le fonctionnement se base sur la diffraction de la lumière autour d'une obstruction circulaire pour former une image plus loin sur l'axe optique.
138
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+ Les systèmes destinés à l'observation céleste dans des domaines de longueur d'onde autres que le spectre visible sont souvent appelés « télescopes » bien qu'ils ne reposent pas nécessairement sur un système optique similaire au principe du télescope. On parle ainsi, par exemple, de radiotélescopes pour les instruments observant le domaine des ondes radio et de télescopes Cherenkov pour ceux observant le domaine des rayons gamma de très hautes énergies.
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+ Pour certains d'entre eux, le signal observé est fortement voire complètement atténué sur Terre du fait de l'absorption dans ces longueurs d'onde par l'atmosphère terrestre. C'est par exemple le cas des télescopes à rayons X ou à infrarouge. Ces instruments sont alors embarqués à bord de satellites.
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+ On parle également de télescope pour désigner des instruments destinés à l'observation de particules autres que les photons, par exemple les télescopes à neutrinos.
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+ Jean Texereau étudie les techniques de fabrication des télescopes au travers de plusieurs articles publiés dans la revue L'Astronomie à partir de 1939. Ses travaux permettent l'accès à des instruments autrement hors de portée des astronomes amateurs de l'époque. Son livre La construction du télescope d'amateur est mondialement considéré comme un ouvrage de référence.
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+ Raphanus sativus
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+ Espèce
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+ Classification APG II (2003)
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+ Le radis, Raphanus sativus (du latin radix, radicis, « racine, raifort », du grec ῥαπυς, ῥαπυος, « rave, navet ») est une plante potagère annuelle ou bisannuelle de la famille des Brassicacées, principalement cultivée pour son hypocotyle charnu, souvent consommé cru, comme légume.
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9
+ Toutes les parties de la plante sont comestibles, bien que sa racine pivot soit plus populaire. La peau et la chair du radis peuvent être de différentes couleurs, dont la plus courante est le rouge. Certaines variétés peuvent être bicolores, roses, violettes, vertes, blanches ou noires.
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+ Anciennement en français : petite rave, rave, ravonet (Vilmorin-Andrieux 1904)[1] ou « ravanet, rabanet, rabe, rabeta, rabet, rafe, rafet » en provençal[2],
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+
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+ Les premières cultures de radis auraient eu lieu en Mésopotamie et en Égypte il y a 4 000 ans.
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+ Le radis était dédié à Apollon par les Grecs.
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+ Il fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du IXe siècle).
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+
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+ Au Moyen Âge les variétés utilisées n’avaient probablement pas grand-chose à voir avec les variétés actuelles.
22
+
23
+ Le radis noir n’est arrivé en France qu’au XVIe siècle, le petit radis rouge, tout rond, n’a fait son apparition qu’au XVIIIe siècle.
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+
25
+ Les radis sont consommés dans l'Égypte ancienne[3].
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+
27
+ Les radis sont considérés comme des plantes annuelles mais certains écotypes peuvent être bisannuels. Ils sont munis d'un hypocotyle tubérisé de forme variable (globulaire, effilé ou cylindrique, mais qui a tendance à régresser chez les espèces sauvages), qui se distingue d'après sa couleur variable (unicolore ou bicolore : du blanc au rose, rouge, violet, jaune et vert au noir) tandis que la chair est généralement blanche. Le tubercule de radis est prolongé en bas par une racine pivotante et est surmonté en haut par une rosette de 7 à 10 feuilles parmi lesquelles on peut reconnaître les deux cotylédons (un peu en forme de cœur) de la germination. Cet organe n'est donc ni un tubercule racinaire, ni un tubercule caulinaire mais un tubercule mixte, la tubérisation étant due à l'hypertrophie du xylème secondaire et étant étroitement liée à la photopériode et plus particulièrement aux jours longs[4].
28
+
29
+ La tige dressée, cylindrique et creuse, peu ramifiée, glabre ou quelque peu hérissée à la base, est haute de 20 à 100 cm de hauteur. Elle porte une rosette de feuilles basales (4-8 cm de longueur), caractéristiques de certaines Brassicacées : elles sont dites lyrées[5] ou lyriformes[6]. Les feuilles supérieures sont plus petites, lancéolées-spatulées et moins profondément découpées. Les fleurs blanches ou rose violacé, veiné de violet foncé, sont groupées en corymbe terminal qui devient une grappe par l'allongement de l'axe primaire. Cette inflorescence comporte 10 à 50 fleurs odorantes et très mellifères sont munies de pédicelles de 5-15 mm de longueur au moment de l'anthèse, 10-30 mm au moment de la fructification. La structure de la fleur est type des Brassicacées avec quatre sépales dressés (6-11 mm), les deux extérieurs gibbeux à la base ; quatre pétales (15-20 mm de longueur, 3-8 mm de largeur) obovales-obcordés, obtus, entiers, longuement onguiculés et opposés en croix ; l'androcée composé de six étamines tétradynames (avec à la base des 4 étamines plus petites, quatre glandes vertes nectarifères) ; un ovaire libre, grêle, se terminant insensiblement en un style assez long terminé par un stigmate en tête et glanduleux[7]. Le fruit est une silique lisse, étalée-dressée, oblongue-lancéolée, de 30-60 mm de longueur et 6-12 mm de largeur. Sa surface est traversée par 6 à 8 sillons longitudinaux. Ce fruit consiste en 2(-plusieurs) articles superposés, l'article inférieur très court et dépourvu de graines, le supérieur plus grand, cylindrique, spongieux et divisé en 2–12 compartiments contenant chacun une graine, indéhiscent, la partie supérieure insensiblement atténuée en bec (10-15 mm) dépourvu de graines[8]. La partie renflée contient de 5 à 15 graines (3-4 mm) vertes qui deviennent brunes ou rougeâtres à maturité[7].
30
+
31
+ Les radis sont des plantes à cycle court : 25 à 35 jours en primeur, moins en saison (si bien que les cotylédons, croissant jusqu'au 15e jour, persistent jusqu'à la récolte), 35-70 jours en culture abritée hivernale[9].
32
+
33
+ Le radis est une espèce diploïde, à 18 chromosomes (2 n = 18) mais il existe aussi des variétés tétraploïdes[10].
34
+
35
+ L'espèce a été subdivisée en 6 variétés botaniques[11] :
36
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37
+ Près de 360 variétés sont inscrites au Catalogue européen des espèces et variétés et plus de 65 au Catalogue officiel français.
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40
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41
+ Les périodes de récolte peuvent être étendues, grâce à des plantations répétées, espacées d'une semaine ou deux.
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+ Les radis poussent le mieux en plein soleil dans un loam sableux à pH neutre.
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+
45
+ Comme pour les autres légumes-racines, le labour du sol, préalable au semis, contribue à une meilleure croissance de la racine.
46
+
47
+ Pratiquement, après avoir fait un sillon, les graines de radis sont semées à faible écartement puis recouvertes d'un à deux cm de terre.
48
+
49
+ Les radis fourragers peuvent être pâturés ou sont utilisés comme plantes de couvertures du sol piège à nitrates.
50
+
51
+ Les radis d'été sont semés dans un loam ou un sol sableux, par semis direct, dès que le sol est travaillable et à toutes les deux semaines, tandis que les radis d'hiver sont semés en été pour une récolte d'automne[12].
52
+
53
+ Les différentes variétés de radis cultivées en Europe peuvent être classées en deux grands types :
54
+
55
+ Parmi les nombreuses variétés on peut citer :
56
+
57
+ Trois variétés sont inscrites sur la liste « sans valeur intrinsèque » :
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+
59
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60
+
61
+ Ses fanes, dont on peut préparer un potage[13], sont une excellente source de provitamine A, antioxydante, ainsi que de vitamine C et de fer.
62
+
63
+ Comme d'autres végétaux de la famille des Brassicaceae (moutarde, choux, cresson...) le radis renferme des glucosinolates, composés soufrés donnant naissance à des isothiocyanates qui lui confèrent son goût âcre.
64
+
65
+ Le radis a des effets cholagogues, et est conseillé par la Commission E en cas de troubles biliaires ainsi que contre les inflammations de la gorge et des sinus paranasaux. Il ne doit toutefois pas être utilisé en cas de calculs biliaires installés[14].
66
+
67
+ Dans l'antiquité, en Égypte, les graines de radis étaient utilisées pour fabriquer de l'huile de radis. Cette huile était utilisée dans l'alimentation, particulièrement dans la région d'Alexandrie[15].
68
+
69
+ S'il a poussé sur des sols ou dans un air contaminé, il peut avoir concentré des métaux lourds toxiques[16] (le cadmium peut provenir de certains engrais phosphatés qui en contiennent une quantité significative[17])
70
+
71
+ Toute la plante se consomme cru ou cuite : la micropousse, la racine, les fanes ou bredes, les fleurs les siliques et les semences (huile et germination) [18].
72
+
73
+ Mises à germer, les racines permettent de réaliser l'expérience de physiologie végétale de Sachs, qui permet de préciser à quel niveau de la racine se situe la croissance maximale[19], et une expérience de gravitropisme très démonstrative[évasif][20],[21].
74
+
75
+ Les radis fendus placés dans une eau fraîche s’ouvrent comme une corolle de fleur, en raison de la pression de turgescence des couches internes (l'osmorégulation, qui correspond à la régulation de la concentration en sucres dissous dans les cellules, est à l'origine de l'absorption d'eau et de la turgescence de ces cellules) et de la tension des couches externes[22].
76
+
77
+ En France, sous la IIIe République, les radicaux étaient souvent comparés aux radis : « Roses à l'extérieur, blancs à l'intérieur, et toujours près du beurre ». Ce dicton politique décrivait le comportement du parti radical : politiquement à gauche (« roses »), économiquement à droite (« blancs »), et presque toujours dans le gouvernement (le « beurre »).
78
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79
+ Au Mexique, à Oaxaca de Juárez, le 23 décembre est l'occasion de fêter le radis. C'est la Noche de Rábanos (Nuit des radis).
80
+
81
+ Le 8 avril, généralement le 19e jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, est officiellement dénommé jour du Radis[23].
82
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83
+ Les radis sont présents dans Le Roi Carotte - opéra-bouffe.
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+ Bottes de radis
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+ Le daïkon est le cousin asiatique du radis noir
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+ Plants de radis avec leurs fanes
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+ Silique de radis
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+ Radis rond lavé
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+ Rê (ou Râ) est un dieu solaire dans la mythologie égyptienne, créateur de l'univers. Il peut apparaître sous plusieurs autres formes, celle de Khépri, le scarabée bousier : symbolisant la naissance ou la renaissance ou encore Atoum, l'être achevé (le clergé égyptien expliquait que l'astre solaire pouvait revêtir des formes différentes lors de sa course dans le ciel : Khépri était le soleil levant tandis que Rê était le soleil à son zénith et Atoum, le soleil couchant)[2],[3]. Au fil du temps, Atoum (le soleil couchant), est assimilé progressivement par les théologiens égyptiens à la forme de Rê (le soleil à son zénith), de sorte que l'on parle de Rê-Atoum, le dieu créateur, qui préside la Grande Ennéade constituée des neuf dieux principaux. Par la suite, Rê a également été associé à plusieurs autres dieux comme Amon pour devenir Amon-Rê.
4
+
5
+ Il existe plusieurs versions de sa naissance. Dans l'une d'elles, elle serait attribuée à la déesse Neit, qui aurait mis Rê au monde sous la forme d'un œuf. Rê sortit de l'œuf et fut aveuglé par la lumière. Cette lumière fit couler des larmes de ses yeux, d'où naquirent les premiers hommes. Cependant, il existe une version plus classique relatée notamment par Neil Philip dans son œuvre Mythes et Légendes : il semblerait que Rê se soit créé lui-même en se nommant, comme il créera les éléments de la vie en les faisant sortir du Noun, l'océan primordial. Il devient la divinité principale sous l'Ancien Empire. Il est souvent représenté avec une tête de faucon sur laquelle est posé le disque solaire protégé par le cobra dressé.
6
+
7
+ Le dieu Rê était également fortement associé au jour de l'an[4]. Le I Akhet, jour de l'an égyptien, était l’occasion d’une « fête de Rê » selon un papyrus et un ostracon d’époque ramesside, et selon deux autres papyrus, il s’agissait du jour de sa naissance. Mais déjà, dans les textes des pyramides, Rê était considéré comme « le maître de l’année ».
8
+
9
+ D'après la mythologie, à la suite d'un long règne exercé directement sur sa création et les hommes, il devient vieux et fait face à leur rébellion. Sa fille Tefnout la réprime, mais désormais vulnérable il décide de gagner le ciel. Il la rappelle à lui et elle se transforme alors pour devenir la vache céleste Nout formant la voûte céleste destinée à porter en son sein la barque solaire et son cortège divin désormais symbolisé par les étoiles.
10
+
11
+ Rê voyage chaque jour à travers le ciel à bord de sa barque sacrée (parcours du Soleil), et chaque nuit au travers des mondes souterrains (la Douât). Chaque lever de soleil est une victoire remportée par Rê sur les « forces des ténèbres ». Peut-être est-ce là l'explication apportée par les Égyptiens aux phénomènes d'éclipses du Soleil, qui seraient autant de défaites momentanées du dieu sur les ténèbres.
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+ Les « forces des ténèbres » sont représentées par le serpent Apophis, qui cherche chaque nuit à déstabiliser la barque solaire et à avaler le monde pour le plonger dans les ténèbres. Rê est épaulé dans son combat par Seth, divinité guerrière particulièrement crainte. C'est l'un des rares mythes où Seth a un rôle positif, et les pharaons qui le prendront comme dieu protecteur n'auront de cesse de le rappeler.
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+ Pharaon, après sa mort, prend place sur la barque de Rê pour rejoindre le royaume des morts.
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17
+ Le roi Khéphren est le premier à inclure le nom de Sa-Rê (« Le fils de Rê ») dans sa titulature, qui précède le nom de naissance du pharaon inscrit dans un cartouche. Il a pour but de rattacher charnellement le pharaon à la puissance cosmique de l'univers, Rê.
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+ C'est à Héliopolis qu'était vénérée la sainte ennéade, ou assemblée des neuf dieux issus de Rê qui symbolisaient la création du monde :
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+ Rê (ou Râ) est un dieu solaire dans la mythologie égyptienne, créateur de l'univers. Il peut apparaître sous plusieurs autres formes, celle de Khépri, le scarabée bousier : symbolisant la naissance ou la renaissance ou encore Atoum, l'être achevé (le clergé égyptien expliquait que l'astre solaire pouvait revêtir des formes différentes lors de sa course dans le ciel : Khépri était le soleil levant tandis que Rê était le soleil à son zénith et Atoum, le soleil couchant)[2],[3]. Au fil du temps, Atoum (le soleil couchant), est assimilé progressivement par les théologiens égyptiens à la forme de Rê (le soleil à son zénith), de sorte que l'on parle de Rê-Atoum, le dieu créateur, qui préside la Grande Ennéade constituée des neuf dieux principaux. Par la suite, Rê a également été associé à plusieurs autres dieux comme Amon pour devenir Amon-Rê.
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+ Il existe plusieurs versions de sa naissance. Dans l'une d'elles, elle serait attribuée à la déesse Neit, qui aurait mis Rê au monde sous la forme d'un œuf. Rê sortit de l'œuf et fut aveuglé par la lumière. Cette lumière fit couler des larmes de ses yeux, d'où naquirent les premiers hommes. Cependant, il existe une version plus classique relatée notamment par Neil Philip dans son œuvre Mythes et Légendes : il semblerait que Rê se soit créé lui-même en se nommant, comme il créera les éléments de la vie en les faisant sortir du Noun, l'océan primordial. Il devient la divinité principale sous l'Ancien Empire. Il est souvent représenté avec une tête de faucon sur laquelle est posé le disque solaire protégé par le cobra dressé.
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+ Le dieu Rê était également fortement associé au jour de l'an[4]. Le I Akhet, jour de l'an égyptien, était l’occasion d’une « fête de Rê » selon un papyrus et un ostracon d’époque ramesside, et selon deux autres papyrus, il s’agissait du jour de sa naissance. Mais déjà, dans les textes des pyramides, Rê était considéré comme « le maître de l’année ».
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+ D'après la mythologie, à la suite d'un long règne exercé directement sur sa création et les hommes, il devient vieux et fait face à leur rébellion. Sa fille Tefnout la réprime, mais désormais vulnérable il décide de gagner le ciel. Il la rappelle à lui et elle se transforme alors pour devenir la vache céleste Nout formant la voûte céleste destinée à porter en son sein la barque solaire et son cortège divin désormais symbolisé par les étoiles.
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+ Rê voyage chaque jour à travers le ciel à bord de sa barque sacrée (parcours du Soleil), et chaque nuit au travers des mondes souterrains (la Douât). Chaque lever de soleil est une victoire remportée par Rê sur les « forces des ténèbres ». Peut-être est-ce là l'explication apportée par les Égyptiens aux phénomènes d'éclipses du Soleil, qui seraient autant de défaites momentanées du dieu sur les ténèbres.
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+ Les « forces des ténèbres » sont représentées par le serpent Apophis, qui cherche chaque nuit à déstabiliser la barque solaire et à avaler le monde pour le plonger dans les ténèbres. Rê est épaulé dans son combat par Seth, divinité guerrière particulièrement crainte. C'est l'un des rares mythes où Seth a un rôle positif, et les pharaons qui le prendront comme dieu protecteur n'auront de cesse de le rappeler.
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+ Pharaon, après sa mort, prend place sur la barque de Rê pour rejoindre le royaume des morts.
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+ Le roi Khéphren est le premier à inclure le nom de Sa-Rê (« Le fils de Rê ») dans sa titulature, qui précède le nom de naissance du pharaon inscrit dans un cartouche. Il a pour but de rattacher charnellement le pharaon à la puissance cosmique de l'univers, Rê.
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+ Le raisin est le fruit de la vigne (Vitis). Le raisin de la vigne cultivée Vitis vinifera est un des fruits les plus cultivés au monde, avec 68 millions de tonnes produites en 2010, derrière les agrumes (124 millions), les bananes (102 millions) et les pommes (70 millions)[1]. Il se présente sous la forme de grappes composées de nombreux grains, qui sont sur le plan botanique des baies, de petite taille et de couleur claire, pour le raisin blanc (verdâtre, jaunâtre, jaune doré) ou plus foncée, pour le raisin rouge (mauve, rose ou noir-violet).
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+ Il sert surtout à la fabrication du vin à partir de son jus fermenté (on parle dans ce cas de raisin de cuve), mais il se consomme également comme fruit, soit frais, le raisin de table, soit sec, le raisin sec qui est utilisé surtout en pâtisserie ou en cuisine. On consomme également du jus de raisin. Des baies, on extrait aussi l'huile de pépins de raisin.
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+ Les principales espèces cultivées sont :
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+ Très accessoirement, Vitis coignetiae est cultivée en Corée pour ses raisins de table et pour fabriquer du vin. En Chine, Vitis amurensis est cultivée dans le Nord-Est (4 000 ha dans le Jilin) pour la production de vin[2].
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+ Il existe des centaines d'espèces, espèces hybrides, sous-espèces, variétés et surtout cultivars (nommés cépages ou crêpes) et donc de raisins, parmi lesquels on distingue les cépages de cuve, blancs ou rouges, et les cépages de table.
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+ En été on trouve quatre raisins précoces à petits grains qui ont pour nom : Madeleine-Angevine-Oberlin et Jaoumet. En moyenne saison, à l'automne, apparaît le Chasselas à petits grains ronds, peau fine et dorée, chair tendre, juteuse et sucrée. Puis, l'Admirable de Courtiller, un raisin à petits grains, peau fine et chair juteuse et le Servant à petits grains. Ensuite, viennent des variétés à gros grains allongés, le Dattier de Beyrouth à peau épaisse vert jaune et pulpe charnue, l'Italia ou Idéal blanc à peau moyenne et pulpe musquée, le Muscat d'Alexandrie dont la peau épaisse est de couleur ambrée et la chair croquante. Et deux nouvelles variétés que l'on ne trouve pas toujours sur le marché: le Danlas blanc et le Datal blanc, un croisement entre le Dattier de Beyrouth et le Muscat d'Alexandrie. Les raisins tardifs dont le meilleur est le Gros Vert à peau fine, chair juteuse, sucrée, ferme et croquante terminent la saison. Le plus renommé de ces raisins blancs est le Chasselas doré, le seul en outre, à posséder une appellation d'origine - Chasselas de Moissac -.
12
+
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+ On trouve de au début de l'automne le Cardinal (qui doit son nom à sa peau violacée) à gros grains ronds, chair ferme et juteuse, et une nouvelle variété, le Lival à grains moyens ovales, peau moyenne, pulpe ferme, un robuste raisin qui voyage bien. En moyenne saison, arrive sur le marché le benjamin des raisins français, un 100 % méditerranéen, l'Alphonse Lavallée à grains ronds, peau épaisse, pulpe ferme, c'est déjà une vedette. Parmi les tardifs, citons-le Ribol noir et, le plus savoureux, le Muscat de Hambourg qui représente à lui seul 7 % de la production totale du raisin de table en France. Son grain est allongé, sa peau fine, sa pulpe juteuse et très parfumée.
14
+
15
+ Sa forte teneur en sucre peut entraîner une cristallisation du sucre avec le temps. Pour décristalliser un raisin, il suffit de le plonger dans un liquide (de l'alcool, du jus de fruit ou de l'eau bouillante), le temps que le sucre se dissolve.
16
+
17
+ Riche en vitamines A, B et C, le raisin contient de nombreux oligo-éléments dans un équilibre parfaitement assimilable par l'organisme. Chaque grain de raisin est recouvert de pruine riche en levures.
18
+
19
+ C'est un fruit assez énergétique avec 278 kJ (=65,6 kcal) pour 100 g.
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+
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+
22
+
23
+ Raisin noir, frais(valeur nutritive pour 100 g, d'après Afssa[3])
24
+
25
+ Le raisin est très pauvre en graisses saturées, cholestérol et sodium. C'est une très bonne source de vitamine C et vitamine K[4].
26
+
27
+ Les composés phénoliques du raisin et du vin peuvent être divisés en trois grandes classes : les acides phénols, les flavonoïdes et les stilbènes[5],[6].
28
+
29
+ Les flavonoïdes présents dans le raisin peuvent eux-mêmes être regroupés en trois groupes[7] :
30
+
31
+ Les tanins condensés (ou proanthocyanidols) des pépins sont extraits lors de la macération. Ils fournissent au vin son caractère tannique, astringent, « charpenté ». Ils sont de couleur jaune orangé.
32
+
33
+ Les anthocyanosides (ou anthocyanes) sont des pigments colorés situés dans la pellicule de la baie du raisin noir. Ils sont responsables des couleurs rouge-rubis-pourpre du raisin et du vin.
34
+ Ils sont formés par glucosidation de 5 anthocyanidols instables : malvidol, delphinidol, pétunidol, paeonidol et cyanidol (aglycone + 1 ou 2 molécules de glucose). Ils peuvent ensuite être estérifiés par l'acide coumarique ou acétique. Il a été détecté une trentaine d'anthocyanosides stables dans le raisin et le vin.
35
+
36
+ Les flavonols qui jouent un rôle de protection contre les rayons UV se trouvent dans la pellicule des baies. Ils se rencontrent principalement sous forme glucosidés.
37
+
38
+ Les composés phénoliques sont concentrés pour l'essentiel dans les pépins et la pellicule :
39
+ pépins (64 %) > pellicule (30 %) > jus et pulpe (6 %)
40
+
41
+ Les seuls tanins du raisin sont des tanins condensés (ou proanthocyanidols) alors que dans le vin on trouve à la fois des ellagitanins (plus ou moins hydrolisables) et des tanins condensés. La raison en est que les ellagitanins ne sont pas les tanins naturels du raisin ; ils proviennent soit du bois de chêne des tonneaux soit de tanins commerciaux additionnés aux vins[6].
42
+
43
+ Mais il y a aussi des raisins bleus qui se trouvent en France, en Lorraine.
44
+
45
+ Les tanins condensés du raisin et du vin sont des oligomères et polymères de flavan-3-ols, à savoir de la (+)-catéchine, de l' (-)-épicatéchine et les (épi)gallocatéchines. Le chauffage en milieu acide de ces complexes libère des carbocations fortement instables qui se transforment en cyanidine (ou cyanidol) rouge, d'où le nom de procyanidine (ou procyanidol) donné à ces constituants. Ceux qui libèrent des delphinidols sont appelés prodelphinidols. Compte tenu des difficultés d'analyse de ces molécules, seuls les proanthocyanidols dimériques et une partie des trimériques sont connus précisément.
46
+
47
+ Les tanins du raisin sont situés dans les pépins, dans les pellicules et les rafles. Ils évoluent de manière opposée au cours de la maturation du raisin : dans les pépins, la concentration en tanin diminue en général de la véraison à la maturité alors qu'elle augmente dans les pellicules. Dans les rafles, elle varie peu au cours de la maturation.
48
+
49
+ Les pépins ne contiennent que des procyanidols (surtout les dimères B1, B2, B4) alors que la pellicule contient des prodelphinidols et procyanidols.
50
+
51
+ Dans une analyse du profil tannique de 5 cépages noirs différents, Cosme et al.[8] (2009) ont observé que le degré moyen de polymérisation des tanins de pellicules était très supérieur à celui des pépins[N 1]. De tous les cépages analysés, les pépins de cabernet-sauvignon et de syrah contiennent les teneurs les plus élevées en proanthocyanidols :
52
+
53
+ Les tanins condensés de haut degré de polymérisation sont très prépondérants (les polymères représentent 81 % du total des tanins dans les pépins et 96 % du total dans la pellicule, 90 % dans le vin 2004). D'une récolte à celle de l'année suivante, la concentration en tanins condensés peut varier considérablement puisqu'elle est 2,6 fois supérieure en 2005 par rapport à 2004 (avec les mêmes techniques de vinification).
54
+ Lors du vieillissement les tanins condensés diminuent très rapidement ; en six mois, les tanins condensés de la récolte 2004, ont diminué de 60 %.
55
+
56
+ Lors de la vinification, les tanins des pellicules sont extraits (avec les anthocyanosides) au début de la macération, ceux des pépins commencent vers le milieu de la fermentation alcoolique car la cuticule des pépins doit être dissoute par l'éthanol pour que l'extraction se fasse[N 2].
57
+
58
+ En ce qui concerne le raisin blanc[9], les principaux flavanols (monomères) de la pellicule sont la catéchine et l'épicatéchine avec des concentrations du même ordre de grandeur que chez le raisin noir[N 3].
59
+ Les pépins contiennent presque exclusivement des flavanols et leurs formes polymérisées (les tanins condensés). Et fait surprenant, leur concentration est plus importante chez le raisin blanc que chez le noir (mono + dimères : 1 270 mg/kg de baies fraîches chez le chardonnay blanc et 720 mg/kg chez le cabernet-sauvignon noir). Mais cela n'a pas d'importance pour le vin blanc puisque la vinification de celui-ci se fait en dehors de tout contact avec les pépins, la peau et les rafles.
60
+
61
+ La concentration en anthocyanosides varie considérablement suivant les cépages. Le contenu total en 6 anthocyanosides de raisins noirs peut aller de 85 mg/kg pour le liatiko à 1 914 mg/kg de matière fraiche pour le vapsa, deux cépages grecs[10].
62
+
63
+ Les anthocyanosides apparaissent au moment de la véraison et augmentent pendant toute la maturation. Ils atteignent un maximum aux alentours de la maturité.
64
+
65
+ Au cours de la vinification, les anthocyanosides sont extraits au début de la macération, surtout en phase aqueuse et au début de la fermentation alcoolique. En principe, les raisins les plus riches en pigments devraient conduire, pour des conditions de vinification comparables, aux vins les plus colorés. Mais ce n'est pas toujours le cas, car le taux d'extraction est très variable[6] (de 57 % à 85 %) comme on peut le voir sur cette étude :
66
+
67
+ Toutefois, dans une étude statistique portant sur 3 cépages de noir, cultivés chacun dans plusieurs lieux différents, durant deux années successives, Gonzalez-Neves et al.[11] (2004) ont pu montrer que l'intensité colorante et le contenu phénolique des vins rouges étaient fortement corrélés avec les anthocyanosides et les polyphénols totaux du raisin.
68
+
69
+ Les anthocyanosides sont totalement absents de la majorité des raisins blancs[6] (sauvignon, sémillon, chardonnay…) mais des traces peuvent être présentes dans l'ugni blanc, le pinot blanc, etc.
70
+ La couleur jaune pâle à jaune doré des vins blancs provient[5] à la fois d'une fraction non phénolique (polysaccharides, protéines) et d'une fraction phénolique colorée (acide caftarique, coutarique, caféique, etc.). Il ne semble pas y avoir de pigment jaune caractéristique, comme les pigments rouges anthocyanosidiques du raisin noir.
71
+
72
+ Des années 1990 à 2003, le peloton de tête des producteurs était constitué par l'Italie, la France, l'Espagne et les États-Unis. La production de raisins de la Chine, partie de très bas du temps de Mao, a très rapidement cru à partir des années 1990 pour atteindre la quatrième position en 2004 et la deuxième en 2008.
73
+
74
+ Le vin ne fait pas partie de la culture traditionnelle chinoise. Le raisin de table représentait 80 % de la production (en 1998), le reste se partageant entre la production de vin et de raisins secs[13]. La principale région productrice était la région ouïghoure de l'ouest, le Xinjiang.
75
+ En 30 ans, la production a été multipliée par 20 (statistique de la fao[N 4]), les zones de production se sont déplacées vers l'est (Shandong) et la part du raisin de cuve est montée jusqu'à presque 20 %.
76
+
77
+ Au niveau mondial, environ 80 % de la production des raisins sert à la production de vins et 13 % sont des raisins de table[14].
78
+
79
+ Les études épidémiologiques portant sur les effets bénéfiques des composés actifs du raisin ne peuvent être faites directement car le raisin frais se conserve mal et n'est habituellement pas consommé régulièrement.
80
+
81
+ Dans la baie de raisin, l'essentiel des polyphénols (94 %) se concentre dans la pellicule et les pépins. Lors de la vinification en rouge, le maintien en contact du moût avec les peaux et les pépins (la macération) permet d'extraire "le meilleur du raisin"
82
+ [15]. L'élaboration de vins blancs ou de jus de raisin se faisant sans cette opération d'extraction, on ne peut espérer retrouver chez eux tous les potentiels phénoliques du raisin.
83
+
84
+ Une célèbre étude de Renaud et de Lorgeril[16] (1992) a mis en évidence qu'une consommation élevée de graisses saturées à Toulouse était associée d'une manière anormale à un faible taux de mortalité par maladie coronarienne. Les auteurs proposaient d'expliquer ce "French paradox" par l'habitude française de boire régulièrement du vin. Les nombreuses études suscitées par cette hypothèse surprenante ont montré que l'effet bénéfique venait de la présence dans le vin non pas d'alcool mais de polyphénols[17].
85
+
86
+ Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer l'effet protecteur des polyphénols du raisin contre les maladies cardiovasculaires :
87
+
88
+ Le raisin est utilisé :
89
+
90
+ Le raisin est depuis longtemps réputé bon pour la santé, grâce à son contenu en vitamines (dont les vitamine B1, B2, B6 et PP), en acides organiques (acide malique, acide tartrique que l'organisme métabolise facilement), en polyphénols (anti-oxydants de la famille des flavonoïdes et anthocyanes), en minéraux alcalinisant (potassium, et moindrement magnésium, manganèse et zinc) et en sucres facilement assimilables (fructose notamment). Mais sa culture industrielle est accusée de polluer l'environnement par les pesticides. En outre, les analyses faites des raisins vendus en grandes surfaces en Europe ont montré qu'une partie importante de ces raisins sont porteurs de résidus de pesticides (dont, exceptionnellement des molécules interdites en Europe et/ou dans le pays producteur), qui pourraient affecter la santé humaine. La production de vin issu de la viticulture biologique augmente lentement, mais la part des raisins de table issus de l'agriculture biologique reste faible.
91
+
92
+ L'exposition des viticulteurs et des riverains aux pesticides lors des traitements pourrait en outre affecter leur santé, certains pouvant être toxique ou jouer le rôle de perturbateurs endocriniens à faible doses[23].
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94
+ Le raisin est toxique pour les chiens et les chats et peut entrainer une insuffisance rénale aiguë[24].
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+ D'autres plantes ont des noms vernaculaires composés de « raisin », à cause d'une vague ressemblance de leurs fruits avec celui de la vigne :
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+ Dans le calendrier républicain, le Raisin était le nom donné au 1er jour du mois de vendémiaire[25].
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+ Ramadan, parfois orthographié ramadhan ou ramaḍān (en arabe : رمضان?)[1], est le neuvième mois du calendrier hégirien[2],[3].
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+ Seul mois dont le nom figure dans le Coran[4],[5], ramadan est pour les musulmans le « mois saint par excellence »[6] car il constitue le mois du jeûne (ou saoum) et contient Laylat al-Qadr (la nuit du Destin)[7]. En français comme en anglais, on emploie indifféremment le mot « ramadan » pour désigner le mois saint pour les musulmans et, par métonymie, le jeûne ou saoum[8].
6
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7
+ Le jeûne du mois de Ramadan constitue l’un des cinq piliers de l’islam. Au cours de ce mois, les musulmans ayant l’âge requis selon les courants de l’islam ne doivent pas manger, boire, fumer, ni entretenir de rapport sexuel de l’aube au coucher du Soleil[2],[9]. Ramadan est considéré comme le « mois de la charité » car, lorsqu’il s’achève, le fidèle doit s’acquitter d’une aumône, la zakât al-fitr[10]. Il est aussi le mois au cours duquel de nombreux autres événements importants de l’histoire de l’islam sont commémorés[6].
8
+
9
+ Le nom ramadan a été donné au neuvième mois dans le monde arabe bien avant l'arrivée de l’islam. Le mot lui-même est dérivé de la racine sémitique r-m-ḍ[11],[12] : composée de Rā, Mīm et Ḍād, qui désigne l'extrême chaleur de l’été[12]. Pour M. Plessner, elle indique que, dans le calendrier lunisolaire préislamique, le mois tombait en été[12]. Pour L’encyclopédie de l’Islam, seulement deux mois séparent le ramadan d’un autre mois dont l’étymologie pourrait être liée au froid, « cette question de savoir si les mois en Arabie centrale étaient véritablement liés à des saisons particulières est controversée. »[13]
10
+
11
+ Le calendrier hégirien est un calendrier lunaire : chaque mois commence après la nouvelle lune, lorsque le premier fin croissant (hilal) est visible[1]. Il doit être aperçu avant qu'il ne disparaisse à l'horizon dans les lueurs crépusculaires. Si la nouvelle lune est postérieure au coucher du Soleil, l'observation se fait le lendemain. Comme le calendrier musulman peut compter dix, onze ou, les années bissextiles, douze jours de moins que le calendrier solaire et aucune intercalation, ramadan se décale d'autant chaque année et passe progressivement d'une saison à l'autre.
12
+
13
+ Les dates approximatives de début et de fin du ramadan en France, pour la période 2013-2022, sont les suivantes, à un ou deux jours près selon les observations dans les « nuits du doute » de début et fin du mois lunaire :
14
+
15
+ La majorité des musulmans insiste sur l'observation locale du croissant de lune pour marquer le début du ramadan, mais d'autres insistent sur le calcul de la nouvelle lune pour déterminer le début du mois. Puisque le premier croissant après la nouvelle lune n'est pas visible partout en même temps, les dates de début et de fin du mois dépendent de ce qui est visible dans chaque lieu. Par conséquent, les dates varient d'un pays à l'autre, mais généralement d'un jour seulement ; ceci est le résultat du cycle lunaire.
16
+
17
+ Chaque année solaire, le ramadan commence donc dix à douze jours avant celui de l'année précédente[19]. Des projections astronomiques qui donnent une approximation du début du ramadan sont disponibles[20].
18
+
19
+ Laylat al-Qadr (Nuit du Destin), considérée comme la nuit la plus sainte de l'année, est une commémoration observée au cours de l'un des dix derniers jours impairs du mois. C'est au cours de cette nuit que le Coran aurait été révélé au prophète Mahomet par l'archange Gabriel[21]. Sur la base du Coran, pour les musulmans cette nuit est « meilleure que mille mois » de prières, de bonnes actions et d'invocation : prier tout au long de cette nuit est ainsi autant récompensé que prier durant mille mois ; de nombreux musulmans passent donc une partie (ou toute la nuit pour certains) à prier ou lire le Coran. Selon le sunnisme, cette nuit est la 21e, la 23e, la 25e, la 27e ou la 29e du mois alors que, selon le chiisme, cette nuit est la 19e, la 21e ou la 23e du mois. Toutefois, la véritable date reste impossible à déterminer[réf. nécessaire].
20
+
21
+ L'origine syriaque de certains termes utilisés dans la sourate 97 parlant de la Nuit du Destin permet d'y reconnaître un texte — « shahr » signifiant « vigile nocturne » en syriaque[22] — issu du domaine de la liturgie syriaque de Noël. Pour Christoph Luxenberg, cette sourate évoquerait donc la descente de Jésus avant d’avoir été réinterprétée en descente du Coran[23].
22
+
23
+ Avant la fin du mois de ramadan,est versé la zakât al-Fitr (aumône de la rupture du jeûne)[24]. Il s'agit d'un don annuel du croyant. D'après une étude anthropologique, dans les milieux ruraux de l’Égypte, seuls 20% des agriculteurs musulmans payent la zakat. Ils sont, en revanche, 76% à verser la zakat al-Fitr, ce qui est pourtant une obligation moins importante. Elle est "plus ressentie par les croyants pour son lien avec le mois sacré du ramadan"[25].
24
+
25
+ La fête islamique de l'Aïd el-Fitr, le 1er chawwal, marque la fin de la période de jeûne et le premier jour du mois suivant, après qu'une autre nouvelle lune a été repérée[1] ; l'Aïd arrive donc après 29 ou 30 jours de jeûne. Aïd el-Fitr désigne la fête de la rupture du jeûne, l'occasion de célébrations et de fêtes[26]. Lorsque le jeûne est terminé, les musulmans se rendent dans les mosquées en début de matinée, vêtus de leurs plus beaux vêtements (souvent nouveaux), pour la première prière de l'Aïd. Des présents sont ensuite remis aux enfants, des festins sont organisés et des visites aux parents et amis effectuées ; des aliments sont aussi donnés aux pauvres (zakat al-fitr). Les musulmans profitent de ce jour de fête pour rendre visite à leurs amis proches et leur famille. Certains musulmans considèrent qu'une fête doit durer 3 jours, donc ils célèbrent l'Aïd pendant 3 jours. La prière est de deux rak'aahs seulement et elle est optionnelle (sunat) par opposition aux cinq prières quotidiennes prescrites[réf. nécessaire].
26
+
27
+ Durant le mois suivant, appelé chawwal, il est recommandé aux musulmans de jeûner encore six jours connus sous le nom as-sitta al-bid. Il est possible de faire cette période de façon continue ou discontinue, sans incidence sur le mérite. D'autre part, la loi musulmane n'apporte aucun caractère d'obligation à ce dernier jeûne[réf. nécessaire].
28
+
29
+ Ramadan est le mois au cours duquel de nombreux événements importants de l'histoire de l'islam sont commémorés, parmi lesquels :
30
+
31
+ L'événement le plus important de ce mois est le jeûne, l'un des cinq « piliers » (arkān) de l'islam.
32
+
33
+ Les musulmans doivent arrêter de manger et de boire avant l'appel à la prière de l'aube, et ce jusqu'à ce que commence la quatrième prière de la journée, al-maghrib. Le jeûne doit être absolu depuis le moment où « apparaît, pour vous, le fil blanc du fil noir » (Coran, II, 187) jusqu'au coucher du Soleil. Le début du jeûne correspond dans la pratique et selon les exégètes soit au début du crépuscule astronomique, lors de la disparition des étoiles de magnitude 6, soit au début du crépuscule nautique, moment qui correspond à l'apparition des premières lueurs de l'aube et le seul en cohérence absolue avec le Coran. Le Soleil est alors respectivement abaissé à 12° en dessous de l'horizon ; le jeûne ne cessera qu'au coucher complet du Soleil (iftar). Les musulmans peuvent alors commencer à manger et à boire, jusqu'à l'appel à la prière d'Al-Fajr le lendemain. Ensuite, le processus recommence pour une nouvelle journée.
34
+
35
+ Ramadan est à la fois fête du Coran (valeur commémorative, puisque c'est le mois où « le Coran descendit comme direction pour les hommes » - II, 185) et jeûne prescrit[31]. Cette commémoration se traduit par les tarawih, séances de prières pratiquées à la mosquée en soirée, après celle de la Isha, et au cours desquelles l'imam lit une partie du Coran. À la fin du Ramadan, l'imam doit avoir effectué une récitation complète des sourates[réf. nécessaire].
36
+
37
+ Les musulmans se doivent de faire plus d'efforts pour suivre les enseignements de l'Islam et éviter toutes attitudes et tous comportements contraires aux commandements de leur religion. Les pensées et activités sexuelles durant les heures de jeûne sont également proscrites (d'après Coran - Sourate II "Al-Baqara", verset 187)[réf. nécessaire].
38
+
39
+ Une fois le jeûne de la journée terminé, le ramadan est l'occasion de nombreux repas partagés en famille ou avec la communauté, notamment avec les plus pauvres[32]. Des plats spécifiques, sucrés ou salés, sont confectionnés pendant cette période, notamment certaines pâtisseries qu'on ne mange pas le reste de l'année, par exemple le qatayef au Moyen-Orient[33]. Traditionnellement, la rupture du jeûne se fait chaque jour en consommant d'abord des dattes[32].
40
+
41
+ Si le ramadan est un temps particulier de dévotion, il s'agit aussi d'un temps à forte dimension communautaire[34] accompagné par certains excès. Associé aux fêtes dans l'esprit des non-musulmans, le terme ramadan a même été, par altération, transformé à la fin du XIXe siècle, en ramdam, qui signifie « grand bruit » ou « vacarme »[2]. En effet, la rupture du jeûne est une occasion de festivité, ce qui augmente les dépenses alimentaires des ménages égyptiens de 50 à 100 % en Égypte[35], de 30 % en France[36] tandis que l'essentiel de la nourriture achetée est jetée sans être consommée[35]. Ce mois peut s'accompagner d'un marketing particulier[37]. Cette surconsommation s'accompagne d'une augmentation des maladies cardio-vasculaires et du système digestif[35], d'infarctus ou d'AVC[38].
42
+
43
+ Certaines activités comme la prostitution augmentent statistiquement pendant le mois de ramadan[39]. Ainsi, selon un article repris dans Courrier international, la prostitution, en َAlgérie, augmente pendant cette période de plus de 200 % (article de 2009)[40]. Il faut noter que certaines prostituées choisissent pourtant de ne pas travailler durant le ramadan[41].
44
+
45
+ Le ramadan peut aussi entraîner une baisse de la productivité en raison de congés maladie, absentéisme, etc.[40]. Si ce recul est complexe à identifier pour des questions de report de projet, le manque à gagner pour les pays à forte pratique serait de 20 %. Cette baisse est en partie compensée par le regain de la consommation[42].
46
+
47
+ Dès le XIXe siècle, selon l'historien François Georgeon, les risques de débordements liés à « la nécessité de laisser la population se défouler » sont reconnus et pris en compte par les autorités ottomanes. Si des violences importantes ne sont pas particulièrement connues à cette occasion, les nuisances liées aux loisirs et les tapages sont bien attestés[43]. La violence — qui résulte de la tension liée à la fatigue et au jeûne mais aussi de la volonté de certains musulmans d'imposer une pratique religieuse[44] — est toujours attestée dans certains pays musulmans[45] : « Chaque année pendant le ramadan, les rixes deviennent monnaie courante dans les rues du Maroc. Et il arrive qu'elles se terminent mal. »[46]. Selon une étude menée en 2005 sur la violence en Arabie saoudite durant le mois de ramadan, les agressions diminuent et les vols augmentent de manière peu significative. La seule différence marquante est dans la baisse des crimes liés à l'alcool[47].
48
+
49
+ Selon le géopolitologue Frédéric Encel, la période du ramadan est une période propice pour des raisons symboliques pour le combat et les attentats[48],[49]. En 2016, l'organisation terroriste État islamique demande d’être particulièrement actif pendant cette période, vantant le djihad et le martyre[50]. Selon Thomas Hegghammer, mourir en martyr pendant le ramadan, ou le jour de Laylat al-Qadr, semble important pour leurs biographes. « Il semblerait que la croyance à la valeur du martyre pendant le Ramadan ait affecté les modes de recrutement de Saoudiens pour l’Irak »[51].
50
+
51
+ Le mois de ramadan est aussi la période de l'année où les chaînes de télévision arabes réalisent les meilleures audiences, notamment en prime time, aux alentours de l'iftar. Si le choix des programmes est crucial pour les chaînes arabes, c'est parce que les recettes publicitaires grimpent à une vitesse folle pendant ce mois. Ainsi, selon Ipsos, un spot publicitaire sur MBC, chaîne de télévision panarabe d'origine saoudienne émettant depuis Dubaï, coûte 12 104 dollars pendant le ramadan contre 4 450 dollars le reste de l'année, soit trois fois plus que son prix initial[52].
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+ Ramsès II (en égyptien ancien Ousirmaâtrê Setepenrê, Ramessou Meryamon), né aux alentours de -1304 et mort à Pi-Ramsès vers -1213[3], est le troisième pharaon de la XIXe dynastie égyptienne. Il est aussi appelé Ramsès le Grand ou encore Ozymandias. Manéthon l'appelle Ramsès (ou Ramesses Miamoun, Rampses).
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+ Il règne de -1279 à -1213[2].
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+ Son règne, d'une exceptionnelle durée pour l'époque, couvre à lui seul la moitié du nombre d'années que comprend la XIXe dynastie. En plus des nombreux monuments qu'il fait bâtir à travers tout le pays (d'où son surnom de « pharaon bâtisseur »), il fait sculpter de très nombreuses statues à son image et fait graver son nom sur presque tous les temples dont ceux d'autres pharaons, comme s'il les avait fait construire lui-même[4]. Cette quantité extraordinaire d'objets d'art et d'éléments architecturaux à son nom explique que l'on retrouve sa trace dans presque tous les musées du monde ayant un département d'antiquités égyptiennes.
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+ À l'instar d'autres personnages historiques dont la gloire a traversé les siècles, il est réputé pour être un grand guerrier et conquérant, ce qui lui vaut en grande partie l'épithète de Grand dans les ouvrages historiques traitant de cette période de l'Antiquité égyptienne. Il lutte contre les Hittites et, assurant la domination de l'Égypte sur la Nubie et ses gisements aurifères, il y construit une série de temples dont les plus célèbres sont ceux d'Abou Simbel. Après la bataille de Qadesh en l'an IV de son règne contre l'armée de l'empereur des Hittites, Muwatalli II, la frontière sur l'Oronte est stabilisée.
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+ Son action dans le royaume de Koush et surtout dans le couloir syro-canaanite dut marquer les esprits de l'époque car l'on racontait encore sous les Ptolémées la légende de l'extraordinaire voyage de « la princesse de Bakhtan » venue s'offrir en mariage au grand roi d'Égypte, écho lointain du fameux mariage avec la fille de Hattusili III qui avait alors succédé à Muwatalli II sur le trône du Hatti.
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+ Ramsès II est souvent considéré comme le pharaon opposé à Moïse du Livre de l'Exode, du moins pour ceux qui considèrent que les événements figurant dans ce récit ont un fondement historique, bien qu'il n'existe aucune preuve pouvant l'attester et que son nom ne figure nulle part dans la Torah.
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+ Ramsès représenté sous la forme d'un prince orné de l'uræus royal symbole de sa destinée - Musée du Louvre.
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+ Stèle représentant Séthi Ier suivi de son fils, le prince héritier Ramsès II - Institut oriental de Chicago.
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+ Il est le fils de Séthi Ier et de la reine Mouttouya (ou Touy, ou Touya). Il a un frère qui se nomme Nebchasetnebet, qui meurt jeune, et une sœur aînée, Tia. Certains égyptologues citent aussi une autre sœur nommée Henoutmirê.
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+ Son règne de soixante-six ans est exceptionnellement long et marque la dernière grande période de prospérité de l'Égypte antique. Il est marié à une douzaine d'épouses (presque toutes ayant le titre de « grandes épouses ») :
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+ puis six de ses filles :
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+ ainsi qu'une princesse babylonienne, une princesse syrienne et deux princesses hittites, filles de l’empereur Hattousili III, dont Maâthornéferourê et sa sœur qu'il épouse en l'an 44, soit vers 1237. Ce dernier mariage est commémoré par deux stèles, l'une à Coptos et l'autre à Abydos, malheureusement le nom de la princesse ne figure pas sur les inscriptions.
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+ Son harem ne comptera pas moins de deux cents concubines. Toutes ces femmes lui donnent une grande quantité d'enfants, on en dénombre cent vingt six[5].
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+ Ramsès succède à son père Séthi Ier apparemment sans problèmes particuliers. Il pourrait avoir été associé au trône (régent ou corégent) vers l'âge de quatorze ans à la fin du règne de ce dernier, selon l'interprétation que l'on fait de l'inscription dédicatoire d'Abydos[6].
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+ Lorsqu'il monte sur le trône, il hérite d'une situation intérieure et internationale bien plus enviable qu'aux débuts de la XIXe dynastie. Les actions de son grand-père Ramsès Ier et de son père, tous deux de brillants généraux et chefs d'armées, ont eu pour résultats de restaurer la puissance de l'Égypte et d'éloigner durablement toute menace du Double-Pays.
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+ Cependant, cette politique de conquêtes et d'expansion se heurtait depuis plusieurs décennies à un adversaire de taille, l'empire Hittite qui contrôlait un vaste territoire depuis l'Anatolie jusqu'à l'Euphrate, assurant au passage une certaine domination sur les cités-États de la Syrie et du Liban.
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+ Ces riches cités portuaires et commerciales étaient l'objet de toutes les convoitises et allaient se retrouver une fois de plus au milieu d'une guerre entre Égyptiens et Hittites dont elles représentaient le butin.
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+ Comme son père Séthi Ier, il veut protéger les intérêts de l'Égypte à l'Est contre les Hittites d'Asie. Il doit faire face à la menace dès le début de son règne.
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+ Face à cette situation, Ramsès met sur pied une puissante armée, et établit son camp de base à Pi-Ramsès, qu'il transforme en capitale de son empire. De nouveaux arsenaux y sont construits ainsi que de grandes écuries pouvant accueillir les milliers de chevaux nécessaires au fer de lance de ses troupes : les chars de guerre. Les vestiges de ces écuries ont récemment été identifiés sur le site de Qantir par une équipe d'égyptologues autrichiens dirigée par Manfred Bietak.
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+
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+ Une fois les questions d'approvisionnement réglées, il manœuvre énergiquement en plusieurs campagnes pour s'assurer ses arrières en Canaan et poursuit son avance en attaquant la ville de Qadech lors de sa 5e année de règne, mais ne remporte qu'une semi victoire.
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+ Quittant l'Égypte par les Chemins d'Horus, voie jalonnée de forteresses protégeant la frontière orientale du pays, l'armée de Ramsès longe le Canaan faisant halte à Gaza, passe par Canaan puis pénètre au Liban, s'assurant au passage l'allégeance de ses vassaux dont Byblos restait toujours l'indéfectible allié. Puis Ramsès et ses troupes s'enfoncent dans les terres et prennent la direction de Damas afin de prendre le chemin menant à Qadech.
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+ Les Hittites de leur côté avaient rassemblé une puissante armée de coalisés et s'étaient rassemblés dans la plaine de Qadech, y installant leur camp et attendant l'arrivée de l'ennemi. Ils envoyèrent des éclaireurs qui furent interceptés par les Égyptiens et ramenés au camp de Ramsès. Ils informèrent le roi que les troupes de Mouwatalli se trouvaient au nord et n'osaient s'avancer vers Qadesh par crainte d'une confrontation avec les troupes égyptiennes.
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+ Conforté dans son avance et impatient de reprendre la citadelle autrefois conquise par son père, Ramsès saisit sa chance et ordonne à marche forcée que l'armée se dirige sans plus attendre vers la forteresse convoitée.
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+ Certain que les assiégés ne pourraient tenir longtemps face à sa puissante armée, il prend le risque de se détacher du gros de ses troupes. Le long cortège de soldats répartis en quatre corps d'armée s'étire alors sur la route. En tête de ses troupes Ramsès avec la division d'Amon traverse l'Oronte et il est le premier à arriver sur le site.
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+ La ruse hittite a fonctionné et l'armée de Ramsès offre dangereusement l'occasion que Mouwatalli et ses généraux attendaient d'anéantir à jamais les désirs de conquête des égyptiens. Une victoire écrasante et au mieux la capture de pharaon déstabiliserait toute la région à leur profit et la conquête de l'Égypte ainsi affaiblie serait à portée de main.
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+ Les troupes égyptiennes sont coupées en deux par la charge de l'armée hittite et Ramsès se retrouve seul face au danger. La division de Rê qui franchissait le fleuve est taillée en pièces par les chars hittites qui se retournent vers la division d'Amon et le camp de Ramsès, à peine installés au pied de la citadelle, déjà attaqués de leur côté par les fantassins de Mouwatalli. Le camp royal est investi et les troupes de pharaon battent en retraite, voire s'enfuient. Ramsès et sa garde rapprochée se jettent dans la mêlée et il adresse aux divisions de Ptah et de Seth restées en arrière des messages urgents, leur intimant l'ordre d'entrer dans la bataille.
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+ Grâce à l'intervention conjointe des réservistes, les « Néarins », et de la marche forcée des contingents restés plus en arrière, il parvient à repousser l'attaque et à chasser les troupes de Muwatalli II au-delà de l'Oronte causant de lourdes pertes aux Hittites. Cependant, au contraire de son père et de son illustre ancêtre Thoutmôsis III, Ramsès, dont les troupes sont affaiblies au lendemain de la bataille, ne s'empare pas de la citadelle et Qadech reste aux mains des Hittites.
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+ Ce haut fait d'armes – dont nous possédons plusieurs versions en égyptien ancien, sur papyrus (le poème de Pentaour), mais surtout sur les grands tableaux historiés qu'il fait sculpter sur les murs des principaux temples du pays (Louxor, Karnak, Ramesséum, Abou Simbel...) – est considéré par le roi comme une grande victoire qu'il offre à Amon qui l'aurait alors secouru en plein désarroi et abandon au milieu d'un péril certain. Cette épopée de Ramsès II a servi à légitimer son règne, les premiers égyptologues ne remettant pas en cause sa victoire[8].
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+ Les Hittites se déclarent eux aussi vainqueurs de leur côté, l'issue de la bataille ayant davantage l'aspect d'un statu quo que d'une débandade. Ramsès ne pousse d'ailleurs pas plus loin cet avantage annoncé, et préfère renforcer ses positions.
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+ À l'issue de la bataille de Qadesh, un statu quo s'installe entre l'empire hittite et l'Égypte et la diplomatie reprend entre les deux rivaux. Cependant la situation ne semble pas à l'avantage des Hittites qui ne cherchent pas à engager un nouveau conflit direct avec Ramsès.
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+ Les Égyptiens de leur côté doivent faire face à de nouvelles difficultés au sein de leur possession de Canaan où les royaumes d'Édom et de Moab se soulèvent, probablement encouragés par l'affaiblissement momentané de l'emprise égyptienne. En effet, la bataille de Qadech avait momentanément porté un sérieux coup à la puissante armée égyptienne et en tout cas au crédit du pharaon sur la région.
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+ Il est possible en outre que l'or hittite ait financé les désirs d'autonomie locale des deux royaumes. Ces troubles permettaient en tout cas d'éloigner les ambitions de Ramsès des terres hittites[9].
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+ La réaction de Ramsès est aussi rapide que décisive à l'encontre des insurgés. La 7e année de son règne, il confie une partie de son armée à son fils aîné Amonherkhépeshef qui traversant le Néguev et contournant la mer Morte par le sud, se dirige droit contre Édom puis remonte sur Moab. Il met le siège devant la cité de Rabath Batora qu'il conquiert et y installe son camp de base.
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+ De son côté Ramsès qui a quitté la capitale de Pi-Ramsès avec l'autre partie de son armée au même moment que son fils, longe la côte s'assurant le contrôle de Gaza et d'Askalon, puis bifurquant vers Jérusalem il marche contre Jéricho et contournant la mer Morte par le nord, pénètre en Moab. Il dépasse le mont Nébo, conquiert la cité de Dibon et fait alors la jonction avec l'armée de son fils restée à Rabath Batora.
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+ Grâce à cette technique de la tenaille, la conquête est rapide et le pharaon écrase les troupes des princes locaux qui lui font allégeance. Ramsès laisse des garnisons dans les cités prises, chargées d'organiser le contrôle de la région et de surveiller les mouvements des nombreuses populations nomades qui sévissaient alors, parmi lesquelles on compte les bédouins Shasou, vassaux des Hittites, et les Apirou qui opéraient de fréquentes incursions dans les territoires contrôlés par les égyptiens.
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+ Une fois assuré de ses arrières et de son ravitaillement Ramsès peut alors reprendre la route de la Syrie afin de reprendre les territoires perdus et abandonnés aux Hittites à la suite de la bataille de Qadesh. Pharaon, son fils et leur armée rassemblée remontent alors vers le mont Nébo et prennent Heshbon en Ammon. Enfin ils marchent sur Damas, l'antique Temesq, où le roi fonde une nouvelle cité à son nom Pi-Ramsès de la vallée des Cèdres[10].
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+ Une fois le contrôle assuré de l'ensemble de cette partie de la Jordanie et de la Syrie actuelles, les troupes égyptiennes se dirigent à nouveau vers l'Oronte et atteignent la ville de Koumidi qui subit un siège et est capturée également.
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+ Grâce à cette tactique de sièges successifs et de mise en coupe réglée des terres conquises, Ramsès a repris le contrôle de la situation au plus proche de ses frontières ainsi que sur toute la zone d'influence égyptienne en Orient. Il s'accorde ainsi un répit qui lui permet de se tourner à nouveau contre l'empire des Hittites.
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+ À peine trois ans après le conflit qui faillit causer respectivement leur perte, les hostilités reprennent donc. Cette fois encore Ramsès cherche à pousser son avantage et à conquérir du terrain.
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+ L'armée égyptienne reprend la route de la Syrie, contourne Qadech par l'ouest et met le siège devant Dapour une autre forteresse contrôlée par les Hittites.
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+ Il semble que Mouwatalli n'ait pas eu la capacité de contrer cette avancée sur son territoire même si de nombreuses troupes avaient été mises en garnison dans et autour de la citadelle. La bataille s'engage dans la plaine devant la cité et les chars hittites s'affrontent aux chars égyptiens.
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+ Rapidement débordés, les Hittites se réfugient dans la forteresse qui est aussitôt attaquée par les fantassins égyptiens parmi lesquels on compte plusieurs fils du roi qui mènent le siège.
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+ Des représentations de cette nouvelle bataille ont été gravées en relief sur les murs des temples de Ramsès en Égypte dont celui de Louxor et celui du Ramesséum. Ces tableaux présentent en une unité de scène les différentes étapes de la bataille et du siège depuis la bataille dans la plaine jusqu'à la reddition du prince de Dapour qui tend un encensoir en signe d'armistice[11].
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+ Dapour est conquise et Ramsès y fait ériger une statue à son effigie, y installant également une garnison à demeure.
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+ Cette prise représente pour Ramsès une revanche sur la semi-défaite de Qadesh. En tenant cette position plus septentrionale il démontrait sa capacité à prendre aux Hittites un point stratégique d'importance séparant l'Amourrou de leur emprise.
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+ L'année suivante, pour consolider ses positions il organise une nouvelle campagne qui voit les troupes égyptiennes défiler dans les principales cités de la région prenant au passage Acre.
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95
+ Tyr, Sidon, Byblos renouvellent leur allégeance et l'armée égyptienne faisant halte à Dapour nouvellement conquise, pénètre encore plus avant en territoire hittite conquérant la cité de Tounip[12].
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+ Les Hittites ne pouvaient en rester là et quelques années plus tard ils reprennent la forteresse de Dapour, obligeant Ramsès à opérer une nouvelle campagne dans la région lors de la 18e année de son règne. La citadelle est à nouveau assiégée et conquise, et à nouveau cette victoire sera légendée en relief sur les murs des temples égyptiens.
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99
+ Le conflit entre l'Égypte et le Hatti à défaut d'épuiser les belligérants, ne permet donc pas de dégager de nette victoire de l'un sur l'autre. On assiste au contraire à une succession de batailles qui permettent, soit à l'armée hittite, soit à l'armée égyptienne de grignoter du terrain, mais aucune grande bataille n'est engagée comme si la crainte d'une défaite et d'un affaiblissement décisif pour l'un ou l'autre des empires l'emportait sur les ambitions d'élargissement des possessions.
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101
+ De plus, la situation intérieure de l'empire hittite se désagrège avec la mort de Mouwatalli dont la succession est rendue difficile avec l'usurpation du trône par Mursili III, fils de l'adversaire de Ramsès. La montée de la puissance assyrienne représente de plus une sérieuse menace pour le Hatti qui cherche alors à faire alliance avec ses anciens ennemis à commencer par Babylone.
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103
+ Il semble que ce soit les Hittites qui prennent l'initiative de soumettre à l'Égypte une véritable proposition d'alliance et de paix[13]. Hittites et Égyptiens s'engagent à ne plus se faire la guerre, à s'aider mutuellement en cas de catastrophe ou bien d'invasion. Il s'agit sans doute du premier traité de paix connu au monde. Le traité définitif n’aurait été conclu qu’à la 34e année du règne de Ramsès, quand l’empire adversaire avait déjà changé de maître : Hattusil III, frère de Mouwatalli, qui s’empara du trône, expulsant le fils de l’ancien souverain. Une fois les clauses du traité réglées, elles sont inscrites sur de grandes tablettes en argent massif scellées par Hattusil et remises par l'ambassadeur du Hatti à Ramsès dans sa capitale du delta du Nil. En échange, Pharaon fait parvenir au roi hittite la version égyptienne marquée du sceau de Ramsès.
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105
+ Chacune des deux tablettes sera déposée aux pieds des principales divinités des deux empires : Teshub pour le Hatti et Rê pour l'Égypte. La version égyptienne de ce traité est reproduite sur les murs de Karnak et la version hittite retrouvée à Hattousa, la capitale du royaume hittite (dans l'actuelle Anatolie en Turquie), est écrite en langue akkadienne sur une tablette d'argile conservée au musée archéologique d'Istanbul[14].
106
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107
+ Les négociations conduisent les deux souverains à s'envoyer un volumineux courrier ainsi que des cadeaux en grand nombre. À ce ballet épistolaire participent non seulement les souverains mais aussi les reines et les ministres, tel le vizir Paser. C'est alors qu'est évoqué un possible mariage entre Ramsès II et une fille du roi Hattusili III, acte diplomatique venant sceller définitivement la nouvelle alliance des deux anciens ennemis. Cette pratique est courante et Ramsès a déjà épousé une princesse babylonienne.
108
+
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+ Cependant, la négociation du mariage est difficile en raison des garanties exigées par la femme d'Hattousili, Puduhepa, qui a, semble-t-il, une influence déterminante sur son époux. En particulier, elle exige que ses messagers puissent joindre la princesse sans entrave.
110
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+ Ce problème réglé, des envoyés égyptiens viennent à Hattousa, la capitale hittite pour procéder à l'onction de la princesse, acte qui officialise l'union.
112
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+ La princesse prend alors la route de l'Égypte avec sa dot[15]. Elle rencontre Ramsès II à Pi-Ramsès et semble-t-il plaît à son mari. Elle est renommée d'un nom égyptien, Maât-Hor-Néférou-Rê. Nous ignorons si elle eut la moindre influence sur la politique conduite par son mari ; cependant Ramsès fait construire pour elle un palais à Pi-Ramsès. Une fille, Néférourê, naît de cette union, fille dont nous perdons rapidement la trace.
114
+
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+ Dans une lettre envoyée par Hattousili à Ramsès, le roi hittite regrette que sa fille n'ait pas conçu un garçon. La princesse termine probablement sa vie dans le harem du roi à Gourob dans le Fayoum[16]. Sa tombe n'a jamais été retrouvée.
116
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117
+ Ramsès II épouse une seconde princesse hittite des années plus tard mais nous ignorons pratiquement tout du contexte qui préside à cette nouvelle union. Cependant ce fait est révélateur de la normalisation pacifique des rapports entre les deux États.
118
+
119
+ Originaire d'une famille du delta du Nil, Ramsès II installe son palais et le centre administratif de l'Égypte à Pi-Ramsès, mais il a aussi besoin de continuer, comme son père, d'exploiter les ressources de la Nubie (plus au Sud) : l'or pour enrichir les temples, mais aussi pour acheter des alliances en Asie (l'empire hittite est ébranlé par la montée de la jeune Assyrie) ; du bois, dont le cèdre du Liban, mais aussi du cuir, du bétail et surtout des hommes pour l'armée.
120
+
121
+ Dès les premières années de son règne, —d'aucuns pensent à une corégence avec Séthi Ier—, il intervient en pays de Ouaouat et de Koush, réduisant les désirs traditionnels de révolte des tribus soudanaises. L'exploit est relaté dans l'avant-cour du petit temple de Beit el-Ouali qu'il fit édifier en Basse-Nubie non loin d'Assouan.
122
+
123
+ Des carrières de la région, qu'il ré-exploite à grande échelle, il tire les grands obélisques et statues qui ornent ses monuments de Haute et Basse-Égypte, mais ne délaisse pas la ville d'Éléphantine et sa région.
124
+
125
+ Il organise alors un véritable programme architectural pour la région immédiatement au sud de la première cataracte qui est la frontière historique de l'Égypte avec son voisin méridional.
126
+
127
+ Il restaure bien sûr les forteresses entretenues depuis le Moyen Empire, à Bouhen, Semna et Kouma, mais fonde également une série de sanctuaires, que l'on nomme hémi-spéos, car pour partie creusés dans la roche et pour l'autre construits en maçonnerie, dédiés aux dieux dynastiques et étroitement liés au rôle de l'inondation, notamment :
128
+
129
+ Ramsès II fut aussi un grand théologien, reprenant à son compte l'initiative solaire amorcée par Akhenaton, mais en préservant les cultes traditionnels. Voulant lui aussi développer au travers de sa propre personne une religion transfrontalière permettant de rassembler tous les peuples mis sous sa coupe, il favorisa au contraire les temples des grands dieux de l'Empire : Amon, Rê, Ptah, Osiris.
130
+
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+ En effet, plutôt que d'effacer leur culte comme le fit à son péril Akhenaton, il les affirma dans leur rôle central dans la vie économique et spirituelle du pays, et instaura le sien propre, de son vivant, s'associant ainsi encore davantage que ses ancêtres aux dieux dynastiques et tout particulièrement au dieu Rê. L'exemple des temples de Nubie est parlant à ce sujet.
132
+
133
+ Partout il reprit l'initiative en redonnant aux temples et aux cultes des dieux un faste inégalé. Les innombrables fondations à son nom l'attestent et ses successeurs n'eurent qu'à parachever l'entreprise de leur prestigieux aïeul.
134
+
135
+ Enfin, conscient de l'emprise du dieu Amon-Rê de Thèbes et de son clergé sur le pays, emprise qui menaçait quelque peu le pouvoir royal, raison qui sans nul doute participa au choix de « l'hérétique » Akhenaton en son temps, il usa de stratégie en favorisant autant que faire se peut les temples de Ptah à Memphis et de Rê à Héliopolis. En retour, il donna des gages de sa bonne foi aux prêtres de Karnak en effaçant le souvenir de celui qui voulut leur perte, ainsi que de sa descendance.
136
+
137
+ Cette tendance avait déjà été amorcée par son père Séthi qui se fait représenter dans son temple d'Abydos en compagnie de son fils héritier devant une liste de rois représentant leurs ancêtres sur le trône d'Horus, liste de laquelle sont absents les rois d'Amarna, jusqu'à Horemheb, mais aussi Hatchepsout.
138
+
139
+ C'est de son temps également que les cultes des grandes villes du delta retrouvèrent leur importance, en instituant également de nouveaux, comme ceux des dieux orientaux tels que Baal, qui sera associé par syncrétisme à Seth, ou encore Astarté, Anta, Reshep, etc.
140
+
141
+ Ces cultes se retrouveront à cette époque dans toute l'Égypte, de Memphis à Thèbes (Deir el-Médineh), prouvant ainsi un brassage des cultures propre à une période de paix assurée.
142
+
143
+ Ramsès II est un grand bâtisseur qui fait de Pi-Ramsès la « capitale » à l'est du delta du Nil, en la dotant de temples grandioses, d'un grand palais, d'un port et d'arsenaux, s'assurant ainsi un poste avancé pour préparer ses expéditions dans le levant, et régner sur un immense empire s'étendant de la quatrième cataracte en pays de Kouch jusqu'aux frontières du Hatti et du Mittani sur l'Oronte.
144
+
145
+ Il achève ainsi de restaurer la grandeur de l'Égypte des Thoutmôsis perdue à la suite de l'aventure amarnienne. Grâce à une politique défensive efficace (il construit une série de forts à l'ouest du delta dont on a retrouvé les traces récemment), il offre une période de paix au pays favorisant ainsi le développement des arts et des métiers.
146
+
147
+ Il achève la grande salle hypostyle du temple d'Amon-Rê à Karnak, ajoute une grande cour à portique au temple d'Amon-Min à Louxor, ainsi qu'un grand pylône précédé de deux obélisques.
148
+
149
+ Il construit son temple funéraire, le Ramesséum, en face de Louxor, qui comprend deux pylônes précédant deux cours à portiques et une grande salle hypostyle. Diodore de Sicile nous donne une description fidèle de ce monument qu'il nomme alors le tombeau d'Ozymandias, forme grécisée du nom de couronnement de Ramsès : Ouser-Maât-Rê.
150
+
151
+ Il fait également édifier un temple cénotaphe à Abydos non loin de celui de son père qu'il achève de décorer. Puisant dans les ruines de l'ancienne capitale d'Amarna, il rebâtit le temple de Thot d'Hermopolis, l'antique Khemenou, en réutilisant notamment les temples et bâtiments du site voisin.
152
+
153
+ Il construit également à Memphis, agrandissant le grand temple de Ptah avec l'adjonction sur son axe ouest d'une grande salle hypostyle précédée d'un pylône devant lequel il dresse des colosses, mais en édifiant aussi une série de temples et chapelles sur le parvis du sud de l'enceinte où il élève au moins un grand colosse à son effigie qui gît actuellement sur le dos (photo ci-dessous).
154
+
155
+ De même, il restaure également à Bubastis, où il refait ou décore la salle hypostyle du temple de Bastet. On y a retrouvé récemment un colosse à l'image d'une de ses épouses royales, qui aujourd'hui a été redressé et est visible dans le champ de ruine de la cité antique.
156
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157
+ En revanche, il est établi aujourd'hui qu'il fait également enlever ou plutôt remplacer le nom de certains de ses prédécesseurs pour mettre le sien à la place quand il restaure leurs monuments. Ce trait particulier lui donne une réputation d'usurpateur tant nous possédons d'exemples de statues et monuments réinscrits à son nom. Si cette activité est quelque peu abusive, il convient de rappeler que de nombreux monuments et sanctuaires ont souffert dans les années qui précédent l'avènement de la XIXe dynastie et de ce fait nécessitent une restauration voire une reconstruction complète.
158
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159
+ On peut voir ce type de « réaménagement » au temple de Louxor, où dans la cour qu'il fait édifier en l'honneur d'Amon-Min, il intercale des colosses entre les colonnes des portiques qui la bordent, certains sculptés sous son règne, d'autres « usurpés » d'Amenhotep III.
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+ Remplissant son rôle de garant de l'équilibre entre les hommes et les dieux, Ramsès se doit de rétablir les cultes et de les doter de biens permettant de les assurer dans tout le pays.
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+ L'un de ses fils, Khâemouaset, grand prêtre de Ptah à Memphis et un temps héritier en titre de la Double Couronne, est chargé de cette mission, parcourant les sites délabrés et inscrivant des stèles commémoratives de cet exploit (voir par exemple la restauration entreprise sur la pyramide d'Ounas de la Ve dynastie qui comporte sur son revêtement sud encore visible un texte du prince en l'honneur de son père et de son illustre prédécesseur).
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+ C'est lui qui est chargé également de l'organisation des grandes fêtes jubilaires de Ramsès II, les fêtes-Sed, jusqu'à ce qu'il soit remplacé dans cette fonction par son frère Mérenptah. C'est pour l'occasion de ces jubilés qu'il fit bâtir un grand parvis à Pi-Ramsès qui comportait au moins six obélisques de grande taille.
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+ Ramsès II fit ériger des colosses à son effigie dans les grands temples construits ou restaurés.
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+ Les plus célèbres sont ceux en façade des temples d'Abou Simbel, ceux qui encadrent l'entrée du pylône du temple de Louxor, le colosse couché à Memphis, ainsi que celui qui trônait depuis quelques décennies en plein centre du Caire, sur la place qui porte son nom devant la gare centrale et qui provient également du grand temple de Ptah.
170
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171
+ Attaqué par la pollution, ce dernier a été transféré le 25 août 2006 vers Gizeh afin d'être installé au cœur du Grand Musée égyptien actuellement en cours de construction.
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+ Ramsès II eut une fin de règne endeuillée par la disparition successive de ses héritiers et de sa grande épouse royale Néfertari. Il meurt après un règne de soixante-six ans, qui correspond à plus de la moitié de la XIXe dynastie, à plus de 92 ans.
174
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+ Il est inhumé dans la tombe KV7 dans la vallée des Rois qui n'est plus visitable actuellement tant elle est dégradée (car creusée dans une couche marneuse de la vallée, qui ne résista pas bien aux sporadiques mais dévastatrices inondations de l'oued asséché dans lequel fut choisi l'emplacement de la nécropole royale).
176
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+ Des fouilles et une campagne de restauration sont actuellement en cours pour parfaire notre connaissance de la tombe royale. Le trésor funéraire de Ramsès II a disparu depuis longtemps certainement à l'occasion de pillages qui eurent lieu à la fin du Nouvel Empire. Ainsi un braséro au nom de Ramsès II a été retrouvé dans le trésor funéraire de Psousennès Ier de la XXIe dynastie à Tanis, et les musées possèdent des ouchebtis à son nom, preuve caractéristique d'un pillage ancien.
178
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+ De même, sa momie fut déplacée par les prêtres, d'abord dans la tombe de son père, puis à nouveau dans la tombe de la cachette (TT320) retrouvée à la fin du XIXe siècle à la suite d'une enquête rocambolesque du tout jeune service des antiquités égyptiennes conduite par Mariette. En effet, dans les années 1870 à Paris et au Caire, apparaissent des antiquités égyptiennes portant les titulatures royales ; les égyptologues concluent que des trafiquants avaient secrètement découvert une nouvelle tombe. Mariette puis Gaston Maspero et ses collaborateurs remontent la filière des trafiquants jusqu’à deux frères, Ahmed et Mohamed Abd el-Rassul, bédouins sédentarisés probablement en cheville avec Mustapha Aga Ayat, agent consulaire de Grande-Bretagne, de Belgique et de Russie, pour faire passer à Paris les pièces qu'ils avaient pillé. Mohamed Abd el-Rassul accepte de coopérer[17] et révèle la cachette à Deir el-Bahari. Brugsch, conservateur-adjoint du musée de Boulaq et collaborateur de Maspero, découvre cette caverne le 6 juillet 1881 : le tombeau contenait 5 000 objets dont 36 sarcophages de divers pharaons du Nouvel Empire (parmi lesquels Séthi Ier, Ahmôsis Ier et Thoutmôsis II), 3 000 statuettes funéraires, des meubles et de la vaisselle funéraire... Les pièces furent envoyés au Musée de Boulaq le 8 juillet 1881[18].
180
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181
+ Ramsès II est retrouvé enveloppé dans des bandelettes posées par les prêtres de la XXIe dynastie, et réinstallé dans un sarcophage en bois de cèdre qui avait appartenu à Ramsès Ier, son grand-père. Cela illustre combien la vallée des Rois fut l'emprise de convoitises lorsque s'effondra l'Empire des Ramsès. Le Pacha d’Égypte ordonne le déshabillage de la momie de Ramsès II le 1er juin 1886 au Musée de Boulaq : lors de son débandelettage par Maspero, et le dégagement de ses bras, une tension post-mortem rejette l'un de ses bras soudainement dans un dernier geste, créant l'effroi et la fuite de l'assistance (notamment les ministres du pacha) venue admirer le spectacle, ce qui sera une des origines du mythe de la malédiction des momies égyptiennes. En 1907, Pierre Loti visite de nuit le Musée de Boulaq et constate la dégradation de la momie de Ramsès II laquelle subit sa première radiographie en 1912[19].
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+ La dépouille (momifiée) de Ramsès II est transférée au Musée égyptien du Caire puis « soignée » dans les années 1970 car des champignons s'y étaient développés au contact de l'air moderne. L'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt propose son sauvetage grâce à un laboratoire créé pour la momie lors de son exposition à Paris en 1976[20].
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185
+ L'étude de cette dépouille au Musée de l'Homme à Paris[21] en 1976-77 a révélé que Ramsès était de haute stature, il mesure 1,75 m, roux et « leucoderme, de type méditerranéen proche de celui des Amazighes africains[22],[23] ».
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187
+ Ramsès II est également connu du grand public pour une tout autre raison : les traducteurs de la Bible et longtemps les historiens après eux, l'indiquent comme ayant été le pharaon régnant au moment de l'Exode, la fuite des Hébreux, qui a été évoquée aussi dans de nombreux films, comme Les Dix commandements. Cette problématique est du reste concernée depuis les années 1980 par la remise en question de l'historicité de l'Exode en lui-même, qui serait un récit folklorique au mieux construit à partir de personnages et faits qui n'auraient qu'une vague similitude avec le contenu du texte biblique, rédigé plusieurs siècles après l'époque du règne de Ramsès II (au plus tôt au VIIIe siècle av. J.-C., certes peut-être à partir de sources plus anciennes[24]), ce qui rendrait alors caduque tout questionnement relatif au Pharaon qui aurait régné à ce moment[25].
188
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189
+ L'hypothèse s'appuyait sur l'argument suivant : la stèle de la Victoire de son successeur Mérenptah[26] mentionne un peuple installé en Canaan. De plus, il est attesté selon les sources égyptiennes l'existence d'un haut fonctionnaire, Ben Azèn, de langue sémitique, qui serait intervenu dans un conflit opposant un groupe de nomades à des officiers royaux égyptiens[27]. L'identification à Moïse peut sembler assez évidente.
190
+
191
+ Par ailleurs, la Bible mentionne que les Hébreux sont astreints à des corvées et construisent les villes de Pithôm et Pi-Ramsès[28]. Cette dernière ville apparaît ensuite comme le point de départ de l'Exode[29]. Or, Ramsès II est un grand bâtisseur et il entreprend au cours de son règne la construction d'une nouvelle capitale : Pi-Ramsès, non loin d'Avaris, l'ancienne capitale des Hyksôs, peuple de langue sémitique venu du Nord ayant pris le pouvoir et donnés plusieurs pharaons. Par conséquent, le règne de Ramsès semble fournir le cadre adéquat correspondant au récit de la Bible sur la sortie des Hébreux d'Égypte.
192
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193
+ Cependant, l'identification de Ramsès II au pharaon de l'Exode se révèle moins évidente lorsqu'on y regarde de plus près. Aucun document provenant de ce règne ne peut être mis en rapport avec l'expulsion, la sortie, d'un peuple de langue sémitique du pays. Enfin, le fameux Ben Azèn non seulement n'a jamais quitté l'Égypte mais a fidèlement servi les successeurs du roi jusqu'au règne de Ramsès III. Toutefois, l'absence de trace de noyade sur la momie de Ramsès, mort nonagénaire, n'est pas un argument contredisant les versets bibliques. Le texte implique uniquement « l'armée de Pharaon » dans la noyade (Exode ch14, v28).
194
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195
+ Concernant les localités mentionnées par le récit de la sortie d'Égypte, force est de constater que pour la plupart d'entre elles, rien ne permet une identification spécifique à l'époque de Ramsès II. L'itinéraire donné par le livre de l'Exode entre le point de départ, la ville de Ramsès, et l'engloutissement de l'armée égyptienne donne les villes suivantes : Sukkoth, Etam, Pi-Hahiroth, Mig-dol et Baal-Cefôn[30]. Des sites comme Etam et Pi-Hahiroth sont inconnus (Etam est peut-être une déformation de Pithom) et Migdol est introuvable dans les textes égyptiens. Mais ce dernier est cité par Ézéchiel et Jérémie, ainsi que l'historien grec Hérodote[31], comme d'une ville située dans le delta du Nil où séjournent de nombreux juifs après la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor II en -587. Le nom de Baal-Cefôn (Baal du Nord) est une divinité populaire dans la partie orientale de la mer Méditerranée vers la fin du Ier millénaire y compris en Égypte[32]. Il est plausible que le chapitre quatorze de l'Exode fasse allusion au temple de Tahpanès où selon Jérémie vit une importante communauté juive au Ve siècle. On le voit, la plupart des noms mentionnés s'expliquent dans le contexte plus récent des époques assyrienne, babylonienne et perse, globalement du VIIe au IVe siècle av. J.-C., période où les récits de la sortie d'Égypte sont mis par écrit.
196
+
197
+ Le pharaon de l'Exode ne porte pas de nom. Si les rédacteurs du texte biblique avaient considéré Ramsès II ou un autre pharaon comme celui régnant rien ne s'opposait à ce qu'ils utilisent son nom, ce qui est le cas pour plusieurs autres souverains d'Égypte cités par la Bible. Il semblerait donc qu'ils aient considéré que l'indication de la construction d'une ville nommée Ramsès par une population d'esclaves juifs était suffisamment riche d'information. Il est impossible de s'appuyer uniquement sur les textes bibliques pour faire de Ramsès II le pharaon de l'Exode[33]. Quant à Manéthon, historien égyptien à l'époque ptolémaïque, il situe le bannissement des Hébreux sous le règne d'un certain Aménophis difficilement rattachable à un souverain particulier (peut-être Amenhotep III).
198
+
199
+ La tombe de Ramsès II se trouve dans la vallée des Rois, dans la tombe KV7. Sa momie a été transférée dans la tombe KV17 puis dans la tombe de la reine Inhapy à Deir el-Bahari (TT320), découverte en 1881.
200
+
201
+ La tombe de Ramsès II a été découverte en 1737 par Richard Pococke. Par la suite, elle été fouillée en 1825 par James Burton, en 1844/1845 par Karl Richard Lepsius, en 1913/1914 par Harry Burton, en 1938 par Charles Maystre et en 1993/2002 par Christian Leblanc.
202
+
203
+ La tombe de Ramsès II a été ravagée par le temps. Outre les violations qu'elle a eu à subir dès la fin du Nouvel Empire, elle a été périodiquement inondée à la suite de violents orages qui se produisent régulièrement dans la région. Des pluies soudaines font alors se déverser dans l'ouest de la vallée des Rois de véritables torrents d'eaux mélangées à de la terre, du sable et de la roche formant une boue qui en s'introduisant dans l'hypogée ont peu à peu détruit toute la décoration du tombeau.
204
+
205
+ Depuis quelques années la Mission pour la sauvegarde du Ramesséum, dirigée par Christian Leblanc, procède à la restauration de la tombe du roi, la dégageant de sa gangue de boue solidifiée et restituant des pans entiers de sa décoration retrouvés parmi les débris. De rares objets provenant du mobilier du roi ont pu aussi être retrouvés démontrant que la tombe avait été vidée de son contenu bien avant sa dégradation par les éléments naturels.
206
+
207
+ En face de la tombe de Ramsès II, une grande tombe collective a été retrouvée dans la vallée des rois, la KV5, qui comprend de multiples chapelles et tombeaux des enfants royaux. Son exploration n'est toujours pas achevée.
208
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209
+ La momie fut examinée en 1886 par Gaston Maspero et le docteur Fouquet, première investigation approfondie de la momie, ces investigations furent menées avec les moyens de l'époque : observation détaillée du corps, mensurations diverses.
210
+
211
+ En 1974, pour connaître les causes de la mort de Ramsès II et d'autres momies, dont celle de Mérenptah, des recherches furent entreprises sous la direction de Maurice Bucaille avec des collaborateurs égyptiens puis une dizaine d'autres collaborateurs français de disciplines médicales diverses. Les résultats furent communiqués entre autres à l'académie de médecine et à la Société française de médecine légale. Son livre Les Momies des Pharaons et la médecine[34] présente les résultats définitifs de ses recherches.
212
+
213
+ De nombreuses techniques modernes furent utilisées, explorations radiologiques et endoscopiques, investigations dans le domaine dentaire, recherches microscopiques, médico-légales, etc. Une trouvaille de grande importance grâce à l'utilisation de films radiologiques de très haute sensibilité permit de mettre en évidence l'existence d'une très grave lésion de la mâchoire de Ramsès II, une ostéite étendue de la mandibule. Maurice Bucaille en conclut que ces lésions ont probablement été mortelles à condition que le roi n'eût pas d'autres maladies graves non décelées (à cause de l'impossibilité d'examiner les organes du thorax liée à la momification). La cause de sa mort serait donc une infection d'origine dentaire[35].
214
+
215
+ Maurice Bucaille a été par la suite sévèrement critiqué par la communauté scientifique car il partait d'un postulat pour arriver aux faits plutôt que de partir des faits pour in fine aboutir à une théorie. En effet celui-ci cherchait avant tout à prouver que Ramsès II était le pharaon de l'époque de Moïse.
216
+
217
+ Des études plus récentes ont montré que Ramsès II serait mort à plus de quatre-vingt-dix ans et souffrait avant sa mort d'athérosclérose, d'arthrose et d'une maladie rhumatologique, la spondylarthrite ankylosante. Il est aussi probable qu'il soit mort de vieillesse, vu son grand âge[33].
218
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219
+ La déformation du cou lié à sa maladie aurait obligé les embaumeurs à fracturer volontairement ses vertèbres cervicales afin de mettre sa tête en position horizontale.
220
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221
+ La vie de Ramsès II a inspiré de nombreux auteurs de fictions, dont Christian Jacq et sa série en cinq volumes Ramsès ou Anne Rice dans The Mummy. La série de bande dessinée Sur les terres d'Horus se déroule sous son règne.
222
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223
+ Dans le film Les Dix Commandements (1956), le personnage de Ramsès fut interprété par Yul Brynner. Ramsès II apparaît aussi dans le dessin animé Le Prince d'Égypte (1998) qui traite également de la vie de Moïse. Dans le film Exodus de Ridley Scott, sorti en 2014, il est interprété par Joel Edgerton. Dans la telenovela brésilienne Os Dez Mandamentos (2015-2016), il est incarné par Sérgio Marone.
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225
+ Dans la comédie musicale Les Dix Commandements (2000), Ahmed Mouici tient le rôle de Ramsès.
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227
+ Il apparaît en tant que « Servant » dans le jeu mobile Fate/Grand Order, sorti en 2015 au Japon.
228
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229
+ Dans Les Cigares du pharaon, quatrième album des Aventures de Tintin par Hergé, l'égyptologue Philémon Siclone se prend pour Ramsès II ou se réfère plusieurs fois à lui après avoir été empoisonné au radjaïdjah, le poison-qui-rend-fou.
230
+
231
+ Dans le contenu additionnel du jeu vidéo Assassin's Creed Origins (2018) intitulé The Curse of the Pharaohs, Ramsès II est l'un des quatre pharaons dont l'esprit a été ramené à la vie. Il peut être combattu par le joueur en tant que boss.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Un avion[1] est un aérodyne (un aéronef plus lourd que l'air), entraîné par un propulseur[N 1], dont la portance aérodynamique est obtenue par des surfaces fixes. Lorsque la portance est obtenue (à l'arrêt ou en mouvement) par des surfaces en rotation, l'appareil est alors dit à « voilure tournante » (hélicoptère, autogire, girodyne).
2
+
3
+ Un avion équipé d'un dispositif lui permettant de décoller et de se poser sur l'eau (amerrir) est un hydravion. D'autres accessoires permettent l'atterrissage et le décollage sur des surfaces enneigées comme des skis situés sous les roues de l'avion.
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+
5
+ Celui qui le dirige est appelé pilote ou aviateur.
6
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7
+ Le mot « aviation » (du latin « avis », qui signifie « oiseau »[2], et du suffixe « atio ») a été employé pour la première fois par Gabriel de La Landelle, en 1863, dans le livre Aviation ou navigation aérienne sans ballon, un ouvrage rendant compte des tentatives d'envol de Jean-Marie Le Bris dans un appareil plus lourd que l'air.
8
+
9
+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « avion » est un dérivé savant du latin avis[6]. Il est attesté au XIXe siècle[3] : d'après le Trésor de la langue française informatisé[4], il a peut-être été créé en 1875 mais sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans le brevet no BB 205 155, déposé le 19 avril 1890 par Clément Ader[7] et relatif à « un appareil ailé pour la navigation aérienne dénommé Avion »[8]. C'est ainsi qu'Ader a appelé l'appareil baptisé Éole, avec lequel il décolle le 9 octobre 1890 puis rase le sol sur 50 mètres à 20 cm au-dessus de la piste. Cet événement ne sera toutefois pas homologué comme étant un vol : la hauteur atteinte était insuffisante pour le qualifier de tel.
10
+
11
+ Le troisième prototype de Clément Ader, l'Avion III, effectue un vol de trois cents mètres devant un comité militaire le 14 octobre 1897 à Satory[9]. Une autre raison à la non-homologation des vols de Clément Ader est que ces vols étaient soumis au secret militaire.
12
+
13
+ À la même époque Otto Lilienthal, grâce à des prototypes qui étaient réalisés à partir de structures de bambou entoilées de coton, pouvait planer jusqu'à 400 mètres en se lançant du haut d'une colline haute d'environ vingt mètres. Le contrôle de la machine se faisait par des déplacements du corps comme pour les deltaplanes pendulaires contemporains.
14
+
15
+ Dans les premières années de l'aéronautique, après les vols en planeur des frères Wright de 1902 et leur premier vol motorisé du 17 décembre 1903[10][source insuffisante], on ne parle pas encore d'avions mais d'aéroplanes. En 1908, Ferber, dans une note de bas de page de son ouvrage L’aviation, ses débuts, son développement[11], écrit « Il n'y a pas de mot pour désigner l'aéroplane en particulier ; on pourrait prendre le nom créé par M. Ader ». En 1911, en hommage à Clément Ader, le général Roques, créateur de l'aviation militaire, décide que tous les aéroplanes militaires s'appelleront des avions. Mais ce n'est qu'avec la Première Guerre mondiale que les mots « avion » et « aviation » deviennent communs.
16
+
17
+ Alberto Santos Dumont construisit de nombreux ballons à bord desquels il vola et conçut le premier dirigeable pratique. La démonstration de son aéroplane plus-lourd-que-l'air, le 14 Bis, eut lieu dans le parc de Bagatelle près de Paris, avec un vol public, homologuant par là même le premier record du monde d'aviation, le 23 octobre 1906.
18
+
19
+ Un avion est constitué :
20
+
21
+ Un avion vole grâce à l'écoulement de l'air autour de l'aile produisant des forces aérodynamiques :
22
+
23
+ Plus l'angle formé entre l'aile et le vent relatif (angle appelé incidence) est important, plus les forces aérodynamiques sont grandes. Ceci reste vrai jusqu'à l'angle de décrochage, où la portance commence à décroître à cause du décollement des filets d'air au-dessus de l'aile (l'extrados).
24
+
25
+ La force de portance est générée en réaction à la masse d'air qui est défléchie vers le bas. Par réaction l'aile est tirée vers le haut, en vertu de la troisième loi de Newton[12] :
26
+
27
+ La masse d'air est défléchie vers le bas, en raison de :
28
+
29
+ Quand le vent relatif passe au-dessus et au-dessous de l'aile, l'air qui passe sur l'extrados va plus vite que l'air qui passe sur l'intrados, obéissant ainsi à la condition de Kutta. La pression à l'extrados est plus faible que celle à l'intrados. La dépression sur l'extrados et la pression sur l'intrados engendrent une force sur l'aile appelée portance.
30
+
31
+ Un avion subit trois types de forces :
32
+
33
+ Ces forces sont représentées par quatre vecteurs :
34
+
35
+ Quand l'avion vole en palier à vitesse constante le poids est équilibré par la portance, la traînée est compensée par la traction.
36
+
37
+ À partir de cette position d'équilibre, toute modification de l'un des paramètres entraîne une modification de l'équilibre. Si le pilote réduit les gaz, la traction diminue, la traînée devient prépondérante et la vitesse diminue. Étant proportionnelle au carré de la vitesse, la portance diminue avec la vitesse : l'avion s'inscrit dans une trajectoire descendante, entraîné par son poids. En descendant, l'avion accélère à nouveau : la portance croît à nouveau, égale et dépasse le poids : l'avion remonte. En remontant, la vitesse diminue, et ainsi de suite… Lorsque les oscillations s'amortissent du fait de la stabilité en tangage, l'avion se stabilise en un nouveau point d'équilibre : soit en descente à la même vitesse, soit en palier à une vitesse plus faible suivant son attitude de vol.
38
+
39
+ Le pilotage dans le plan vertical (en tangage) consiste à intervenir sur la portance et la traction. Le pilotage dans le plan horizontal (en virage ou en dérapage) consiste à intervenir sur le roulis (inclinaison latérale) et sur le lacet (la direction).
40
+
41
+ Il existe plusieurs modes de propulsion permettant aux avions d'atteindre et de maintenir la vitesse nécessaire au vol, les plus répandus sont :
42
+
43
+ Différents paramètres permettent de caractériser les performances d'un avion :
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+
45
+ Les avions ont un impact local au voisinage des aéroports et un impact global sur le climat. Localement, la rotation des avions dans les aéroports provoque des nuisances sonores et contribue à la pollution de l'air. Les vols d'avions militaires à basse altitude sont également une source de nuisance sonore. Globalement, les émissions des avions contribuent à l'augmentation de l'effet de serre et donc au réchauffement climatique.
46
+
47
+ L'impact climatique du transport aérien résulte principalement de la combustion de kérosène dans les réacteurs d'avion. Celle-ci est responsable de l'émission de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre qui s'accumule dans l'atmosphère et dont les émissions représentent de 3 à 4 % des émissions mondiales, ainsi que d'autres émissions à courte durée de vie, dont la contribution à l'effet de serre n'est pas évaluée avec autant de précision. Il s'agit en particulier des émissions d'oxydes d'azote (NOx), qui provoquent indirectement le réchauffement du climat, et surtout des traînées de condensation et des cirrus artificiels qui se forment dans certaines conditions.
48
+
49
+ Pour consolider les effets sur le climat de l'ensemble des émissions anthropiques, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) utilise le forçage radiatif qui mesure les conséquences des activités passées et présentes sur la température globale. Il a estimé que le forçage radiatif dû à l'aviation représentait 4,9 % du forçage radiatif total de 1790 à 2005, environ trois fois plus que le seul impact du CO2. Avec la croissance rapide et continue du transport aérien (de 6 à 7 % par an depuis 2015) et l'incapacité du secteur à la compenser au même rythme par des améliorations techniques ou opérationnelles, son impact climatique ne cesse de croître. Selon des projections de la tendance actuelle, la part des émissions de CO2 de l'aviation pourrait monter à 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050.
50
+
51
+ Après plus de 15 ans de négociations, un accord mondial visant à réduire l'impact climatique du transport aérien a été conclu le 6 octobre 2016 sous l'égide de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Il vise à combler l'absence de mesures concernant le transport aérien dans l'Accord de Paris de 2015 et à atteindre les objectifs que s'était fixés l'organisation en 2010 : améliorer l'efficacité énergétique de 2 % par an et stabiliser les émissions de CO2 au niveau qu'elles auront atteint en 2020. Il institue pour cela un système de compensation des émissions de CO2 pour la fraction des émissions qui dépasserait le niveau atteint en 2020 malgré un « panier de mesures techniques » adoptées dans le même temps. Ce système se traduira par l’achat de crédits-carbone par les compagnies aériennes auprès d’autres secteurs via une bourse d’échanges, sur volontariat à partir de 2021, puis de manière obligatoire à partir de 2027. De nombreuses voix, en particulier celles d'Organisations non gouvernementales environnementales (ONGE), ont dénoncé le manque d'ambition de cet accord.
52
+
53
+ Né en Suède en 2018, le sentiment de flygskam (traduit en français par « honte de prendre l'avion ») défie le transport aérien. Des voyageurs sensibilisés à la protection de l'environnement prennent moins l'avion et privilégient le train[14],[15],[16].
54
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+ Depuis les premiers jets, la consommation des avions au siège par kilomètre a déjà baissé de 80 %. Mais l'objectif que s'est fixé le transport aérien, de réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 (et même de 75 % en Europe), malgré le doublement attendu du trafic, sera difficile à atteindre. Il passera d'abord par l'achat d'avions plus modernes, dont la consommation de carburant est de moins de 3 litres par passager pour 100 km et même moins de 2 litres pour un A321neo, ainsi que par l'utilisation de biocarburants, de 50 % moins polluants, et un recours accru à l'électricité pour actionner les équipements hydrauliques et pneumatiques. De nouveaux modèles d'aéronefs, comme les avions-taxis et les drones de livraison, utiliseront des moteurs électriques. Les perspectives d'une propulsion 100 % électrique sur des avions de ligne sont beaucoup plus lointaines, voire incertaines : les deux obstacles principaux sont le poids des batteries et la difficulté de sécuriser un réseau à plus de 1000 volts à bord de l'avion. Le projet le plus ambitieux de Safran se limite à un avion de 10 à 12 places pour des distances de 400 à 500 km, qui associerait à deux moteurs à hélices turbopropulsés classiques, six petits moteurs électriques, réduisant d'au moins 50 % les émissions de gaz d'un turbopropulseur, lui-même déjà de 40 à 50 % plus vertueux qu'un jet. Il pourrait être lancé dès 2025, avec un marché potentiel de plusieurs milliers d'appareils. L'étape suivante pourrait être la mise au point, vers 2030, d'avions régionaux de 40 sièges, toujours à motorisation hybride. D'autres pistes sont les biocarburants et l'hydrogène[17].
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+ La fabrication des avions fait appel à des matériaux dont la production est également — en amont — source d'impacts énergétiques, écologiques et sanitaires. Et le traitement des avions en fin de vie pose encore problème, avec un nombre d'avions à démanteler de plus en plus élevé (300 avions/an[réf. nécessaire]), sans compter les épaves déjà stockées à proximité des aéroports dans le monde. Des avions ont été transformés en récifs artificiels, mais avec des controverses sur les impacts de ce type d'opération. Les avions contiennent des matériaux précieux dont la fabrication a causé l'émission d’importantes quantités de gaz à effet de serre et de métaux lourds, mais les carlingues n'ont pas été conçues pour faciliter la récupération de ces matériaux en fin de vie.
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+ En France, le programme Pamela piloté par Airbus (3,242 millions d'euros aidé par l'Europe), à Tarbes, expérimente des procédés de déconstruction et valorisation ou recyclage des matériaux[18].
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+ Les deux grandes catégories sont les avions civils (commerciaux ou de tourisme) et les avions
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+ militaires
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+ Les avions civils peuvent être classés comme ;
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+ Les avions militaires sont généralement classés selon leur emploi :
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+ Raphaël, nom francisé de Raffaello Sanzio (aussi nommé Raffaello Santi, Raffaello da Urbino, Raffaello Sanzio da Urbino), est un peintre et architecte italien de la Renaissance né le 6 avril 1483 à Urbino et mort le 6 avril 1520 à Rome[N 1].
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+ Raffaello Santi ou Sanzio, dit Raphaël, peintre de la Haute Renaissance, est le fils de Giovanni Santi, peintre et poète officiel de la cour du duc d'Urbin, Frédéric III de Montefeltro, l'un des princes les plus célèbres et protecteur des arts de la Renaissance en Italie, et de Màgia di Battista Ciarla, fille d'un négociant d'Urbino. Il naît le 6 avril 1483 à Urbino qui est alors un foyer artistique de grande réputation à l’aube du XVIe siècle[1].
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+ D'après Giorgio Vasari, Raphaël aurait été initié dans l'atelier de son père Giovanni Santi où il apprend les bases techniques de ce qui va devenir son art. Sa mère meurt le 7 octobre 1491 et son père le 1er août 1494. Raphaël, âgé alors de onze ans, se retrouve orphelin. Commence alors une longue période de litiges entre les héritiers, son oncle paternel, Dom Bartolomeo Santi, prêtre lettré devenu son tuteur et son oncle maternel Simone Battista di Ciarla dont Raffaello est plus proche[2]. Des incertitudes subsistent quant au lieu où Raphaël termine sa formation. Des sources attestent qu'il séjourne à Urbino jusqu'en 1499 et qu'il poursuit son apprentissage probablement auprès du peintre Timoteo Viti[1].
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+ En 1500, à dix-sept ans, ses oncles l'envoient à Pérouse en Ombrie peut-être auprès du Pérugin[3], chez qui il n'est sans doute plus considéré comme un apprenti et dont le style l'influence profondément au point que les historiens de l'art hésitent sur l'attribution des tableaux peints par Le Pérugin à son héritier Raphaël[4]. Aux termes d'un contrat signé le 10 décembre 1500, il est cité en qualité de « magister » (maître peintre) pour la réalisation du retable « le Couronnement du bienheureux Nicolas de Tolentino », moine de l'ordre des Ermites de Saint Augustin, canonisé en 1406, pour l'église Sant'Agostino de Città di Castello. Il exécute ce tableau avec l'aide d'Evangelista da Pian di Meleto, ancien assistant de son père[N 2]. Raphaël n’est ainsi plus disciple d’un autre maître, mais maître lui-même. Cela lui confère le droit d'avoir un atelier, des aides et des élèves. C'est ainsi qu'il reprend l'atelier de son père à Urbino[1].
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+ Dans les œuvres de 1502-1503, on retrouve le style du Pérugin notamment dans la Crucifixion réalisée pour l'église San Domenico de Città di Castello et exposée à la National Gallery de Londres[1]. Il réalise aussi La Madone à l'enfant[N 3] dont les commanditaires sont inconnus, ceux-ci devaient demander qu'il imite un artiste confirmé ; ainsi, en 1503, il réalise un Couronnement de la Vierge s'inspirant du Couronnement de la Vierge de Narni de Ghirlandaio[5].
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+ En 1504, il réalise, avant de quitter Pérouse et alors qu'il est encore dans l'atelier du Pérugin, Le Mariage de la Vierge (le Sposalizio en italien), un tableau pour la chapelle Albizzini dans l'église San Francesco à Città di Castello. La commande a sans doute été passée en référence au Mariage de la Vierge réalisé par son maître et destiné au Duomo di San Lorenzo[N 4],[6].
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+ À l’âge de vingt-et-un ans, il quitte Pérouse pour Florence. C’est ainsi que débute la deuxième partie de sa vie, la période florentine, qui durera quatre ans.
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+ Le 1er octobre 1504, Giovanna Felicita Feltria della Rovere, sœur du duc d'Urbino, adresse à Pier Soderini, gonfalonnier de la République florentine, une lettre de recommandation pour que Raphaël reçoive à Florence les commandes que son talent mérite.
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+ La République florentine vient de rappeler Michel-Ange et Léonard de Vinci. Raphaël va bénéficier de l’influence de ces deux grands maîtres qui vont achever sa formation. Léonard de Vinci le reçoit dans son atelier. Il y découvre les chefs-d'œuvre de la Renaissance florentine. Il réalise une série de Vierges et de Madones : La Madone à la prairie (1506), La Vierge au chardonneret (1507) La Belle Jardinière (1507) et aussi La Dame à la Licorne.
20
+ Bien qu’étant devenu un peintre indépendant, il continue d’étudier les méthodes d’autres grands maîtres, tels Léonard de Vinci, Michel-Ange ou encore Fra Bartolomeo.
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+ Appelé à Rome par le pape Jules II sur la recommandation de l'architecte Bramante, il quitte Florence en 1508. C’est ainsi que débute la troisième partie de sa vie, la période romaine[7].
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+ Au Vatican, Raphaël est chargé de la décoration des salles du palais de Jules II — dites Chambres de Raphaël[7] — que celui-ci projette d’habiter pour ne pas subir la néfaste influence de la puissante famille Borgia.
25
+
26
+ C’est également à cette époque que Raphaël rencontre Margherita Luti qui sera le grand amour de sa vie, surnommée la Fornarina « la boulangère » parce qu’elle est la fille d’un boulanger, elle restera son amante durant toute sa vie. Femme d’une grande beauté, elle est très courtisée, ce qui inquiète Raphaël qui, d’un naturel jaloux, n’hésite pas à interrompre son travail pour la rejoindre.
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28
+ En 1513, Jules II meurt. Sous son successeur Léon X — un Médicis — Raphaël voit croître ses responsabilités et son influence. En 1514, le nouveau pape lui confie le chantier de la basilique Saint-Pierre après la mort de Bramante et les fouilles d’antiquités à Rome. Cette dernière période de sa vie est caractérisée par une intense activité, mais la malaria et ses multiples crises de fièvre auront raison de sa santé déjà fragile. C’est ainsi qu’il meurt à Rome le 6 avril 1520 le jour de son anniversaire[8], à l’âge de trente-sept ans seulement, après avoir exécuté son chef-d’œuvre, La Transfiguration (1517-1520), résumé de toute son œuvre.
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+ En son honneur, sont organisées de fastueuses funérailles. Raphaël repose au Panthéon de Rome.
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+ « Quand Raphaël mourut, la peinture disparut avec lui. Quand il ferma les yeux, elle devint aveugle. »
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+ — Giorgio Vasari, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes
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+ Raphaël a longtemps été considéré comme le plus grand peintre qui ait jamais existé, et on le tient toujours pour l'artiste en qui la peinture aura trouvé son expression achevée. Ce mythe de Raphaël apparaît du vivant de l'artiste, et sa mort prématurée, mettant fin brutalement à une activité marquée par la précocité, lui donne une singulière ampleur.[non neutre]
37
+
38
+ En 1550, lorsqu'il publie ses célèbres Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, trente ans à peine après la mort de Raphaël, Giorgio Vasari, dans la biographie qu'il consacre au maître d'Urbino, attribue à la volonté divine la naissance et les qualités exceptionnelles de l'artiste :
39
+
40
+ « On vit clairement dans la personne, non moins excellente que gracieuse, de Raphaël à quel point le Ciel peut parfois se montrer généreux et bienveillant, en mettant – ou pour mieux dire – en déposant et accumulant en un seul individu les richesses infinies ou les trésors de ses innombrables grâces, qui sont de rares dons qu'Il ne distribue cependant que de temps à autre, et encore à des personnes différentes. »
41
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42
+ Son art, fait de mesure, de grâce et d'harmonie, a profondément influencé la peinture occidentale jusqu'au XIXe siècle.
43
+
44
+ Casanova disait qu'« aucun peintre n'a surpassé Raphaël dans la beauté des figures ». Delacroix affirmait que le simple nom de Raphaël « rappelle à l'esprit tout ce qu'il y a de plus élevé dans la peinture ». De même, Ingres vouait un véritable culte à Raphaël, tant dans son style dominé par un graphisme proche du maître de la Renaissance que d'hommages récurrents à son œuvre.
45
+
46
+ Après trois siècles, la gloire de Raphaël s'estompe avec l'émergence de nouvelles tendances critiques et artistiques, représentées notamment par les préraphaëlites, impressionnistes et les fauves[réf. nécessaire].
47
+
48
+ Le peintre a toujours travaillé avec des assistants. Ses premières œuvres sont essentiellement de sa seule main, ce qui n'est plus le cas après 1513 où son atelier s'enrichit considérablement, comportant jusqu'à une cinquantaine d'assistants[9]. Les deux plus connus furent Giulio Romano et Giovan Francesco Penni.
49
+
50
+ Cette pratique fut critiquée par des contemporains, jugeant certaines œuvres imparfaites du fait de l'intervention des assistants. Ce fut le cas en particulier pour L'incendie du Bourg au palais du Vatican, dont la qualité est contestée par Giorgio Vasari.
51
+
52
+ Raphaël fait pourtant l'hommage de ses plus proches collaborateurs. Il s'est peint en particulier avec Giulio Romano[10].
53
+
54
+ Le style de Raphaël se caractérise par une utilisation presque égale du dessin et de la couleur car, contrairement à un grand nombre de peintres, il ne laisse pas l'un dominer l'autre ; il est aussi précis dans le trait que dans la répartition des teintes que dans le point de fuite. Cela se doit à sa manière de travailler : imiter les artistes de son époque et ses prédécesseurs en choisissant ce qui pourrait lui être utile. La maison de Médicis devient également son mécène.
55
+
56
+ On oppose volontiers la « grazia » (grâce) et la « dolce maniera » (manière douce, style élégant) de Raphaël à la « terribilità » (style puissant et torturé) de Michel-Ange[11].
57
+
58
+ Il reprend ainsi la douceur des modèles de son maître le Pérugin et innove en y ajoutant un modelé des corps plus proche de celui de Michel-Ange.
59
+ Raphaël utilise parfois le sfumato, une technique qui estompe les contours inventée par Léonard de Vinci presque exclusivement dans les toiles de sa période florentine (entre 1504 et 1508).
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5
+ Le rap est un mouvement culturel et musical prenant ses racines du hip-hop, ayant émergé au début des années 1970 dans les ghettos aux États-Unis. Le rap se caractérise par sa diction très rythmée et en rimes[1], le plus souvent une succession de couplets séparés par des refrains. Influencé par d'autres genres musicaux (reggae, blues, et jazz, rock), le rap acquiert une popularité de plus en plus grande au fil des années 1980. Aux premières heures, les MCs (Master of Ceremony) servaient juste à soutenir les DJ, et les parties rappées étaient simplement appelées MC-ing (emceeing) ou (aimesi-ing).
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7
+ Aux États-Unis, on le définit comme le rétroacronyme de « rhythm and poetry ». Les premiers MC's accordaient leurs syllabes avec le beat[2] en « rythme » et « poésie », car le rap est avant tout l'expression de ses sentiments ou de ceux des autres, d'une vérité ou d'un « trip », de nos envies. Ils parlaient donc de « rythme et poésie » pour le fait d'assimiler les deux et de partager ses émotions sur une ligne musicale.
8
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9
+ Le mot « rap » provient aussi de l'anglais to rap, un verbe signifiant « bavarder, blâmer, baratiner » en slang (argot anglophone américain)[3],[4],[5]. Enzo Gonçalves retrace l'usage du terme depuis 1541 avec le sens de « prononcer vigoureusement ou soudainement »[6]. Le Dictionary of American Slang de Wentworth et Flexner donne pour définition « parler à, reconnaître, faire connaître à quelqu'un »[7] (1931), puis « parler ouvertement ou franchement »[8].
10
+
11
+ « Rap » peut aussi signifier « Rock Against Police » (à la suite d'une rébellion de jeunes des années 1980 contre la police[réf. nécessaire]), signification utilisée par certains morceaux de rap francophone des années 1990 (exemple, la compilation Police sortie en 1997).
12
+
13
+ Rap a été un terme utilisé dès 1971 pour décrire des voix enregistrées sur l'album d'Isaac Hayes, Black Moses, et plus précisément sur les titres Ike's Rap, Ike's Rap II, Ike's Rap III, et ainsi de suite[9]. Pour Del the Funky Homosapien l'expression rap était utilisée pour décrire les voix dans les musiques au début des années 1970 : « Je suis né en '72... à l'époque, ce qu'on qualifiait de rap, c'était surtout des paroles non chantées qui essayaient de nous convaincre de quelque chose. C'est ça le rap, c'est une façon de parler, de s'exprimer[10]. »
14
+
15
+ Le premier rappeur connu fut Herc[1], constatant que les soirées les plus dansantes du funk, qui dominaient alors les clubs, house parties et dance-floors, étaient les breaks. Afin de s'assurer un plus grand succès, Herc, qui gagnait alors sa vie grâce à son sound-system, se mit à passer en boucle ces breaks. Ce qui allait devenir l'essence du rap, le choix, puis la confection d'une boucle puissante et prenante était déjà là, bien que de façon artisanale: à ce moment (1974-1976) il n'y avait pas d'autre moyen, pour répéter en continu un passage, que de mettre deux disques identiques et de passer de l'un à l'autre[11]. La technique fut améliorée par un passionné de matériel phonographique : Joseph Saddler, plus connu sous le nom de Grandmaster Flash. Flash élabora ce qui allait être connu comme le DJ-ing[12]. Ses premiers essais publics solo ne furent pas des succès, alors il s'associa à Robert Keith « Cowboy » Wiggins, aux frères Glover (Melvin « Melle Mel » et Nathaniel « Kidd Creole ») pour former les Furious 4 et révolutionner la musique.
16
+
17
+ Le rap semble au premier abord avoir des racines dans la culture africaine. Le chant scandé du MC évoque en effet le griot, poète et musicien qui chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des célébrations (par exemple un mariage). De même, le retour à une musique fondée plus sur le rythme que sur la mélodie rappelle les polyrythmies de percussions africaines. Cela aurait transité par le jazz (scat et bebop) et surtout par la musique jamaïquaine (une grande partie des premiers DJ et MC était d'origine jamaïquaine et les sound systems jamaïcains, et la pratique du talk-over ont eu un rôle essentiel dans l'apparition du rap dans les ghettos noirs américains). On parle aussi de l'influence d'une musique d'origine brésilienne, la capoeira (musique, chant, danse-combat, contre l'esclavagisme). Toutefois, d'autres ont aussi évoqué la possibilité d'une origine occidentale de cette expression, en prenant l'exemple des troubadours pour appuyer leur thèse.
18
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19
+ L'ancêtre le plus proche du rap est le spoken word (« mot parlé »), apparu au début des années 1930 avec le Golden Gate Quartet, un groupe de gospel, avec la chanson Preacher and the Bear. Bien plus tard, quelques groupes confidentiels dont The Last Poets à New York, The Watts Prophets, en Californie, ainsi que Gil Scott-Heron (voir notamment la chanson The Revolution Will Not Be Televised) utilisent la déclamation de discours sur des rythmes battus par des tambours africains avec la négritude comme thème de prédilection. Parallèlement au spoken word, et bien que, par essence, le hip-hop a surtout le funk comme racines, une autre influence possible dans la genèse du rap est l'apparition dès le début des années 1970, du toasting en Jamaïque. Des DJ/animateurs se mettaient à parler-chanter par-dessus des mix instrumentaux de hits reggae (souvent placés en face B de ces derniers) à la radio ou dans les sound systems. Ces mix conçus pour les sound systems ont permis le développement du dub, tandis que cette façon de chanter-parler par-dessus définissait le toasting, ou autre ragga, et du coup les prémices de rap à venir. U Roy est l'un des meilleurs exemples. Le rapprochement avec le rap est évident.
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21
+ Le hip-hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool Herc, et les premiers raps étaient réalisés par des MC (Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes toutes simples pour mettre l'ambiance en soirée. Le premier morceau de rap proprement dit n'est pas américain, il est italien. C'est le titre d'Adriano Celentano, Prisencolinensinainciusol en 1972, sept ans avant King Tim III du groupe Fatback Band et Rap-O Clap-O de Joe Bataan (1979). En 1979, quelques mois après, le premier tube rap sort en 45 tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang, dont la musique est clairement influencée par le funk. En 1980, le groupe punk anglais The Clash intègre le rap dans le morceau Magnificent Seven.
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+ Les années 1980 sont celles de l'explosion du rap avec des groupes politiques (comme Public Enemy) ou entertainment (comme Run–DMC). Dans la lignée du do it yourself des punks new-yorkais (le hip-hop fut d'abord surnommé le « punk noir »), les rappeurs rappaient sur des rythmes synthétiques et brutaux, issus de boîte à rythmes bon marché. Il s'agit d'une véritable musique populaire de rue qui développait ses propres thèmes : d'une part sous l'influence de la Zulu Nation d'Afrika Bambaataa qui voyait dans le hip-hop le moyen d'éloigner les jeunes de la drogue et des gangs et d'émuler leur créativité, d'autre part en tant que témoignage d'une vie difficile (rap « hardcore »). Initialement issu des quartiers défavorisés, le rap à ses débuts est souvent un exutoire au mal-être et aux revendications des jeunes qui les habitent. Les propos violents ou crus sont fréquents, volontiers provocateurs. Le rap est à la fois un phénomène social et une forme artistique à part entière.
24
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25
+ En 1982, The Message de Grandmaster Flash est la révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip-hop, une culture de rue qui était alors composée principalement de danse et de DJ-ing. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le fait que ce soit le rappeur Melle Mel qu'on entend sur l'enregistrement, le titre est crédité du nom de Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore). Le rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a aujourd'hui. Les rappeurs américains tel que Run–DMC critiquent le racisme des blancs dans leurs chansons, la majorité des auditeurs sont alors des noirs. Les Beastie Boys commencèrent eux aussi à se faire connaître, prouvant et montrant ainsi que la culture hip-hop était bien un mélange de culture et d'influence noir et blanche. Plus tard, Puff Daddy a calqué la musique rap sur les chants doux très en vogue chez les blancs aux États-Unis.
26
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27
+ À New York, la guerre des crews (équipes) se termine. Les crews réunissaient des rappeurs (souvent des dizaines) du même quartier, réunis autour d'un producteur charismatique. Le plus célèbre était le Juice Crew de Queensbridge, emmené par le célèbre Marley Marl à qui est attribuée l'invention du sampling (échantillons extraits d'autres morceaux puis inclus dans les boucles). Le Juice Crew a fait de nombreux beefs (luttes) avec les lyricists (paroliers) des autres quartiers. Par exemple, KRS-One, du South Bronx, a défié le Juice Crew par chansons interposées dont le célèbre The Bridge is Over qu'il est venu chanter devant eux dans une salle de Queensbridge.
28
+
29
+ L'âge d'or, c'est donc l'émergence à New York des duos DJ-MC comme Gang Starr (DJ Premier et Guru), Eric B & Rakim ou Pete Rock & CL Smooth qui continuent l'œuvre de Marley Marl ; et en Californie d'une nouvelle scène Gangsta avec surtout les NWA. À Los Angeles le groupe de rap NWA est fondé par Dr. Dre, Ice Cube, Eazy-E, MC Ren et DJ Yella en 1986, il sévit jusqu'en 1991 après avoir révolutionné le rap. En effet, alors que le rap new-yorkais produit un rap teinté de soul et de jazz à tendance consciente, les NWA créent le gangsta rap, musicalement très inspiré du P-Funk. Il s'agit de raconter leur vécu : les violences policières, les guerres de gangs, et de représenter leur ville Compton.
30
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31
+ Leur album Straight Outta Compton est classé comme un monument du hip-hop. Ce groupe permet à la scène rap de la côte ouest d'avoir une visibilité médiatique. Cela est plutôt réussi puisque jusqu'au milieu des années 1990, le rap de Los Angeles domine[réf. nécessaire] l'actualité hip-hop (avec les premiers albums solos de Dr. Dre en 1992, de 2pac en 1991, de Snoop Dogg en 1993, Tha Dogg Pound composé de Daz Dillinger et Kurupt en 1995, etc.) pendant toute cette période avec le Gangsta rap et le G-funk (sample de funk de la côte ouest).
32
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33
+ Mais le rap de l'est ne baisse pas les bras en sortant des albums de rap pendant cette même période. Se font connaître des artistes issus du Juice Crew comme NAS avec Illmatic en 1994, Mobb Deep (The Infamous en 1995), le Wu-Tang Clan en 1993 avec Enter the Wu tang 36th Chambers, The Notorious B.I.G. en 1994 avec Ready to die. New York produit un rap bien plus sombre faisant le récit de la dure réalité des rues du Queens, du Bronx et de Brooklyn. C'est Puff Daddy qui révolutionne une nouvelle fois le rap new-yorkais en mettant un peu de fête et en samplant de la funk qui permet à Notorious B.I.G. d'avoir une énorme couverture médiatique et de rivaliser avec les rappeurs de Los Angeles. Il s'ensuit d'ailleurs une guerre entre l'est et l'ouest des États-Unis due à la rivalité entre 2Pac et Notorious B.I.G.. Celle-ci se termine par la mort prématurée des deux protagonistes, assassinés en 1996 pour le premier et en 1997 pour le second. Cette date marque la fin d'une époque pour le hip-hop old school.
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+ S'il est bien issu des populations noires américaines, le rap s'est démocratisé dès le début des années 1990 pour toucher également les populations blanches dont provient une part croissante des créateurs de rap, l'exemple le plus connu étant Eminem. Plus récemment, les pays européens, africains puis asiatiques ont développé leurs propres scènes rap. Ainsi devenu un courant musical mondial très à la mode, le rap génère d'importants flux d'argent. Des radios spécialisées sont apparues mais privilégient les artistes « grand public » dont la promotion est assurée par les majors et aboutissent à une certaine homogénéité au détriment des artistes indépendants. Certains font remarquer que le rap est depuis le début une musique grand public qui, comme tous les genres, contient en son sein des artistes commerciaux et d'autres plus indépendants et peut-être plus créatifs.Il existe aussi le mumble rap qui est un rap émergent et s'affirmant en 2016 mais qui fut expérimenté par Wiz khalifa.
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37
+ Les évolutions du rap sont nombreuses. On peut parler par exemple de hip-hop instrumental ou hip-hop expérimental (DJ Shadow, RJD2, Big Dada, DJ Krush), une musique très élaborée et qui se fonde sur la rythmique hip-hop. Le rap s'inspire et se mélange aussi aux autres genres jusqu'à brouiller les frontières : rock et métal avec la fusion et le rapcore, trip hop avec le hip-hop expérimental, musiques traditionnelles ou encore électroniques.
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+ Jean-Baptiste Vieille, du magazine musical Tsugi, remarque que Kanye West avec 808s and Heartbreak permet l'émergence du « rappeur vulnérable », qui substitue ainsi à la fin des années 2000 « au modèle viril incarné par 50 Cent »[13]. Il explique que « là où le rap raconte habituellement des histoires d'ascension, du bas vers le haut, la nouvelle génération fait le chemin inverse » à l'image de Drake qui, à peine décollé, « contemple déjà sa réussite avec lassitude »[13]. À partir des années 2000, le rap est considéré par le département d'État américain comme un outil diplomatique : la diffusion de « bon rap musulman » serait un moyen de lutter contre l'embrigadement djihadiste de jeunes du monde entier[14].
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+ Le rap est un mode d'expression alors que le hip-hop est un mouvement culturel et artistique qui regroupe quatre principaux modes d'expression[15] : le rap, le deejaying dont le beatbox qui en est une sous-branche, la danse et le graffiti. Ces modes d’expression artistique existaient séparément avant la création du mouvement hip-hop. Réunis dans les années 1970, ils donnèrent naissance à un réel état d’esprit avec ses propres codes : des valeurs, des attitudes, un style vestimentaire et des cultures urbaines.
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+ En 1982, le morceau The Message de Grandmaster Flash[16] confirme[pourquoi ?] l'importance du rap et de ses thèmes dans le paysage musical[réf. nécessaire]. Ses textes, parfois très virulents contre les symboles du pouvoir, la police ou la justice, ont stigmatisé le rap pour une partie de la population. Pour David O'Neill, le succès de The Message favorise en France une conception politisée du rap contrairement à des racines américaines plus hédonistes[17]. Les critiques violentes sont en fait assez minoritaires et l'aspect contestataire se limite le plus souvent à une dénonciation qui passe par les descriptions des problèmes sociaux tels que les bavures policières, le racisme, la pauvreté, le chômage, et l'exclusion.
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+ Les thématiques récurrentes, notamment dans le gangsta rap, se retrouvent autour des produits de consommation et des symboles du pouvoir, ainsi que des femmes, des voitures de luxe ou des armes à feu. Les rappeurs jouent sur ces fantasmes et se construisent des personnages en général sans lien avec leur vraie personnalité et leur quotidien réel. Des critiques ont été faites contre ces textes qualifiés de sexistes[18], matérialistes ou prônant la violence, par des hommes politiques et par une partie du milieu rap.
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+ Les religions (les trois monothéismes abrahamiques dont l'influence de l'islam dans la zulu nation ainsi que le déisme, parfois l'animisme et les kamites) comme les autres positions philosophiques (l'agnosticisme ou l'athéisme[19]) sont également présentes dans le rap américain ou francophone.
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+ Le rythme de la musique "rap" est très cadencé, dans l'esprit de la musique populaire afro-américaine (blues, gospel, jazz, funk, etc.). Les temps sont fortement scandés par une alternance entre grosse caisse et caisse claire, pour soutenir un phrasé qui rappelle les dialogues du soliste dans les gospel songs. Généralement, le tempo avoisine les 90-105 pulsations par minute. Le caractère syncopé marqué rappelle celui de certaines formes de funk, dont le rap des premiers temps était d'ailleurs fortement inspiré.
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+ Ce style est amené de manière prédominante par les musiques soul et funk, lesquelles répétaient tout au long des morceaux leurs rythmes et leurs thèmes musicaux. Dans les années 1960 et 70, James Brown jette certaines bases sur lesquelles sera fondée une partie du rap : une musique rythmée (ses enregistrements sont encore aujourd'hui une source de samples inépuisable pour les DJ), un style de chant saccadé, parfois parlé ou crié et des textes véhiculant une forte identité et des revendications sociales ou politiques. C'était le parfait tremplin pour pousser les MC à écrire leurs rimes. C'est d'ailleurs toujours ce qui attire le plus dans le rap : l'emphase mise sur les paroles et la prouesse de leurs élocutions. Dans le rap (instrumental), les disc jockeys et les producteurs sont libres d'expérimenter avec la création de morceaux instrumentaux. Les producteurs peuvent prendre des sources sonores assez « diverses » (comportant des voix, etc.).
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+ L'instrumentation rap découle de la musique funk, disco et R&B, à la fois sur le plan de l'équipement sonore et des albums échantillonnés. Alors que le mixage réalisé par les DJ disco et de clubs avait pour but de produire une musique continuelle avec des transitions discrètes entre les morceaux, celui réalisé par Kool DJ Herc a lui donné naissance à une pratique visant à isoler et à étendre les seuls breaks en les mélangeant entre eux avec deux copies du même morceau. À l'origine, les breaks (ou breakbeats) étaient les transitions à l'intérieur d'un morceau, composées surtout de percussions. C'est ce qu'Afrika Bambaataa décrivit comme « la partie du disque qu'attend tout le monde… où ils se laissent aller et font les fous » (Top, 1991). James Brown, Bob James et Parliament - parmi d'autres - ont longtemps été des sources populaires pour les breaks. Sur cette base rythmique, on pouvait ajouter des parties instrumentales provenant d'autres albums (et beaucoup l'ont fait). L'instrumentation des premiers samples utilisés est la même que celle de la musique funk, disco ou rock : voix, guitare, basse, clavier, batterie et percussions.
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+ Alors que l'originalité de la musique rap provenait principalement des breaks des albums du DJ, l'arrivée de la boîte à rythmes (appelée en anglais beat box ou drum machine) a permis aux musiciens du rap d'intégrer des fragments originaux à leur musique. Les sons de la boîte à rythme étaient joués soit par-dessus la musique produite par le DJ, soit seule. La qualité des séquences rythmiques est progressivement devenue centrale pour les musiciens de rap, car ces rythmes étaient la part la plus dansante de leur musique. En conséquence, les boites à rythme ont rapidement été équipées pour produire des kicks (sons de grosse caisse) avec une basse puissante et sinusoïdale en arrière-plan. Cela a permis d'émuler les solos de batterie de vieux albums de funk, de soul et de rock datant des années 1960 et 1970. Les boites à rythme avaient de plus un stock limité de sons prédéterminés incluant des cymbales, des grosses caisses, des caisses claires et des toms.
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+ L'introduction des échantillonneurs (ou sampleurs) a changé la manière dont le rap était produit. Un échantillonneur permet d'enregistrer et de stocker numériquement des petits passages sonores provenant de n'importe quel appareil disposant d'une sortie électrique, comme une platine-disque. Les producteurs ont donc pu échantillonner les sons de batterie des albums de leur jeunesse. Plus important encore, ils ont pu sampler des sons de cuivre, de basse, de guitare et de piano à ajouter à leurs rythmes. Et le rap avait finalement son orchestration au grand complet.
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+ Le caractère dur et énergique des sonorités de la musique rap, souvent assez éloigné du son plus organique des autres genres musicaux, constitue un obstacle à la reconnaissance du genre en tant que forme artistique à part entière. Même les groupes de rap ayant un orchestre utilisent souvent les samples et le son des machines pour cr��er leurs rythmes en studio (lors de concerts, ils les recréent habituellement avec un orchestre). Le rap est l'objet d'une méprise répandue selon laquelle les samples et les boites à rythme sont des techniques pour musiciens paresseux ou encore qu'ils ne sont qu'une pâle compensation pour un « véritable » orchestre (cette considération étant d'ailleurs courante pour toute musique faisant usage de ces techniques). Dans les faits, les producteurs de rap sont souvent à la recherche d'un timbre, d'une texture et d'une fréquence précis pour leur sample et leur séquence rythmique. Un batteur jouant en direct le break de Funky Drummer de James Brown ne peut se substituer à son sample. Toutefois, on peut noter ces dernières années une tendance de retour vers les instruments originaux avec des musiciens et producteurs tels que Timbaland, OutKast, The Roots et The Neptunes. Aujourd’hui[Quand ?], certains rappeurs utilisent de nouveaux procédés pour enjoliver leur art. La batterie est ancrée depuis bien longtemps dans le rap, le tempo est étrangement similaire à une platine ou encore à un logiciel de percussions. Timbaland a récemment démontré, que la batterie pouvait convenir au rap, grâce à la grosse caisse et autres. Kanye West quant à lui, utilise les percussions pour son rap. Et ainsi, d'autres rappeurs vont suivre ce mouvement, celle de l'association d'instruments à percussions, qui mettent en valeur leurs origines lointaines, venant d'Afrique et autres pays colonisés.
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+ Le flow désigne le « rythme et les rimes »[20],[21],[22] des paroles d'une chanson hip-hop. Une même phrase peut être rappée d'un nombre infini de manières. Le flow peut se concentrer sur le rythme, se rapprocher de la parole ou plus rarement d'une mélodie. La mode actuelle en ce qui concerne les flows est de « surprendre » l'oreille de l'auditeur en utilisant des rythmes ternaires, dansants et changeants. Les rappeurs américains utilisent ce genre de procédés pour garder l'attention de l'auditeur même si celui-ci ne comprend pas les paroles, et ce dans le but de se vendre internationalement. Cependant, des artistes, comme Sinik en France (qui y remédiera dans la chanson Adrénaline), possèdent un flow strictement linéaire (lorsque le rappeur place systématiquement le même nombre de syllabes, souvent 4, par pulsation, ce qui est perçu comme étant répétitif et monotone). Le flow dépend aussi de la voix et des intonations du rappeur. Les procédés poétiques classiques tels les allitérations, homéotéleutes, métaphores et assonances sont utilisées massivement. La paronomase est la figure de rhétorique reine du rap. L'argot est souvent utilisé.
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+ Le rap est apparu aux États-Unis et s'est répandu partout dans le monde dans les Années 1990. Auparavant inscrit seulement dans la culture urbaine, il est aujourd'hui présent dans tous les milieux[réf. souhaitée].
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+ La suite de cet article détaille le statut du rap pays par pays. Quelques artistes ou duos ont également réalisé des albums à portée internationale en espéranto, tels La Pafklik (eo), Eterne Rima (eo) et Tone.
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+ Au Chili, la naissance du hip hop date environ du 14 juin 1986 avec l'apparition des MCs étrangers. Au fil des années, de nouvelles techniques ont été acquises avec le soutien de certains étrangers anonymes et sont arrivés dans le pays, ainsi que des groupes de B-boys sud-américains. Cependant, un des plus grands progrès a été réalisé grâce à l'arrivée, en 1987, de Jimmy Fernandez (anciennement de Pozze Latina). Les groupes principaux sont : La Pozze Latina (en), Rezonancia, Panteras Negras, Makiza (es), Calambre, Movimiento Original, Tiro de Gracia, Los Brujoz, Dj Raff, Tapia Rabia Jackson, Flaiteground, De Kiruza, La Frecuencia Rebelde et Calambre.
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+ Des premiers artistes locaux underground sont Cora E. et Advanced Chemistry. Ce n'est pas avant le début des années 1990 que le hip-hop allemand ne se popularise grâce à des groupes comme Die Fantastischen Vier et Rödelheim Hartreim Projekt. Le hip-hop allemand s'inspire largement des films, et se focalise beaucoup sur des éléments culturels comme le graffiti et la breakdance au-delà de la musique elle-même[23]. Ces films mènent la population locale à penser que le rap est bien plus qu'une musique. La scène hip-hop commence à se répandre dans les années 1990[24]. MTV n'existe pas à cette période en Europe, et la scène reste principalement underground. Plus encore, il y a un manque significatif de clubs hip-hop sur le continent[25].
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+ Le rap belge est assez similaire au rap français à la différence que très peu d’artistes y ont réellement percé, que ce soit sur la scène nationale ou internationale. Ceci peut s’expliquer par le manque de structures, de moyens, d’argent, et de médiatisation avec lesquels les artistes sont obligés de faire… en attendant peut-être de se faire connaitre en France et dans les autres pays francophones. Historiquement, le rap apparaît en Belgique fin des années 1980 et naît de la sortie de deux disques importants : ceux de Benny B et de BRC. Ensuite, c’est le groupe Starflam qui percera sur la scène hip-hop et qui connaîtra un succès honorable. Progressivement, de nombreux nouveaux artistes et collectifs vont apparaître tels que CNN 199, OPAK, Ultime Team, Pitcho, Gandhi ou encore James Deano.
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+ On retrouve au sein du rap belge les mêmes thèmes que dans le rap français (injustice, quartiers défavorisés et vie difficile, avenir incertain…) mais traité sur la base d’une réalité propre aux rappeurs belges, avec des références spécifiques telles que des quartiers, des communes, ou encore des hommes politiques. Les rappeurs se font également souvent le relais de problématiques typiquement belges telles que le conflit communautaire (problématique face à laquelle ces derniers semblent souvent défendre un point de vue unioniste et royaliste).
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+ À partir de 2015, une nouvelle vague de rappeurs belges fait son apparition. Caballero et JeanJass percent jusqu'en France en Suisse et au Québec avec leur rap égotrip au second degré. Roméo Elvis devient aussi célèbre grâce à sa collaboration avec le duo belge. On peut aussi citer Scylla, la Trilogique, Damso, Hamza, L'Or du Commun, La Smala, Les Alchimistes ou encore Bruksel'R.
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+ L'un des facteurs qui contribueront au développement et à la popularisation de la culture du hip-hop dans le pays est la présence de bases militaires américaines sur le sol espagnol. Les militaires, en particulier ceux de descendance afro-américaine, écoutaient du rap dans leur base via des stations de radio, notamment[26]. L'une des base notables souvent citée comme point d'entrée du rap en Espagne est la base aérienne de Torrejón de Ardoz, près de Madrid[27].
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+ Le rap apparaît en France au début des années 1980 grâce notamment au DJ Dee Nasty. La diffusion du rap est alors limité à quelques radios pirates.
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+ La culture hip-hop, dont le rap, est popularisée pour la première fois en France et répandue partout dans le pays grâce à l'animateur, DJ et musicien Sidney, dont l'émission H.I.P. H.O.P., diffusée sur TF1 de janvier à décembre 1984, est la première au monde entièrement hip-hop[28],[29].
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+ L'essor du rap français se fait à partir des années 1990 avec des groupes comme MC Solaar, NTM, Assassin, IAM, Ministère AMER, La Cliqua, Ideal J, Time Bomb, Les Sages Poètes de la rue, Lunatic, Oxmo Puccino, Menelik, Secteur Ä, 113, Scred Connexion, Mafia K'1 Fry ou Fonky Family. La diffusion devient de moins en moins confidentielle, avec par exemple les radios Générations et Skyrock avec son émission Planète Rap.
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+ La nouvelle vague amenant aussi de la fraîcheur , de l'électronique dans les instru comme Orelsan , Damso , Bigflo et Oli , Roméo Elvis qui vont beaucoup utiliser les médias, réseaux sociaux, ou encore radio (comme citée au-dessus) Planète Rap , les "Feats" (collaborations) vont être de plus en plus fréquent comme Orelsan/Damso , Lefa/Orelsan , Damso/Kalash ou même plus impressionnant Orelsan/Nekfeu/Dizzee Rascal (Orelsan et Nekfeu étant souvent comparé pour leur physique et style et Orelsan s'étant inspiré plus jeune de Dizzee Rascal).
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+ Le rap en Philippines date des années 1980 avec Francis Magalona et le rap chinois est apparu officiellement en 2001 avec MC Jin[réf. nécessaire].
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+ Au Québec, les artistes rap Eklips, Soulkast, Jodie Resther, Taktika, Sozi, Mocy et Soké membre du groupe Banx and Ranx se distinguent[réf. souhaitée]. KC LMNOP connait un succès commercial au début des années 1990 avec la chanson Ta Yeul' (Vis ta vie pis reste en vie), parue sur l'album Ta Yeul[30]. Il est l'un des premiers rappeurs québécois à enregistrer un album au Québec et l'un des ambassadeurs du hip-hop québécois et montréalais[réf. nécessaire]. L'album La force de comprendre[31], du groupe Dubmatique, paraît en 1996. Il offre au public québécois un produit musical du type rap dans lequel il peut se reconnaître. La porte ayant été grande ouverte, d'autres groupes suivront bientôt et d'autres produits du même genre feront leur apparition. En 1983, le poète Lucien Francoeur qui est le fondateur du groupe Aut'Chose enregistre Le Rap-à-Billy.
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+ Le rap arrive sur le continent africain dans les années 1980 à travers la danse : des collectifs se forment dans les grandes villes et reproduisent les gestes des danseurs de hip-hop américains. En Côte d'Ivoire notamment, le groupe de danse hip-hop Abidjan City Breakers sort en 1983 l'un des premiers enregistrements de rap en Afrique : le maxi ACB Rap[32].
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+ Mais le rap africain se développe surtout à partir des années 1990. À ses débuts, il a tendance a reproduire des créations venues de pays occidentaux, tels les États-Unis ou la France. Il est alors utilisé par la jeunesse africaine comme un moyen d'exprimer son mal-être ainsi que son manque de repères. Quelques groupes pionniers développent le rap en Afrique francophone à l'aide de textes militants rédigés en français et en langues locales, et basés sur des mélodies s'inspirant de musiques traditionnelles : Daara J et Positive Black Soul (au Sénégal), Yeleen et Faso Kombat (au Burkina Faso) ou encore Ak'sang Grave (au Cameroun)[33],[34].
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+ Le premier album de rap à sortir sur le continent sera en 1990 celui du groupe sud-africain Prophets of da City, intitulé Our World, qui sera suivi d'un deuxième album plus aboutit en 1993, Age of Truth, en large partie censuré dans un contexte de transition post-apartheid. En Afrique francophone, le premier groupe à sortir un album de rap est Positive Black Soul (Sénégal) en 1995, avec Salaam, dont est extrait le morceau Bul Falé (« laisse tomber », en wolof), dont la jeunesse sénégalaise s'empare « comme d’un étendard ». Olivier Cachin, journaliste français spécialiste de la musique hip-hop, déclare d'ailleurs en 2007 à ce sujet : « Le rap africain a longtemps été une utopie grandissant dans l’ombre du rap français, tout comme le rap français le fut à ses débuts face au géant américain. Et puis il y eut Positive Black Soul, pionnier d’une expression hip-hop profondément africaine. »[32].
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+ Le rap africain se cherche par la suite une identité avec une plus grande utilisation de langues locales (telle le wolof, utilisée par des groupes sénégalais). De même, les rythmes traditionnels sont de plus en plus utilisés, comme au Gabon avec les groupes Raaboon et Movaizhaleine[33].
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+ Le phénomène de la piraterie fait cependant des ravages. Ce fait, allié à un appui limité des autorités locales, permet à de grandes marques de s'imposer comme des intermédiaires et mécènes indispensables de la scène musicale africaine, ce qui pousse les artistes au conformisme afin d'obtenir des soutiens financiers. En Côte d'Ivoire par exemple, le rappeur Christ Carter déclare au Monde que les rappeurs sont « ghettoïsés », les médias locaux préférant diffuser des stars nigérianes ou encore du coupé-décalé, ce qui pousse les rappeurs ivoiriens à tenter de mélanger ce style avec le rap, comme le groupe Tour 2 Garde et son titre Makassa, qui fut un hit dans toute l'Afrique francophone en 2014[33].
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+ Au Maghreb, la scène rap se développe également à la fin des années 1990, avec des groupes tels que MBS et Intik notamment, qui s'exportent rapidement en France[32]. Les rappeurs maghrébins s'avèrent très engagés par la suite, notamment en Tunisie suite au Printemps arabe, où plusieurs artistes sont condamnés ou emprisonnés pour leurs morceaux (El General, Weld El 15 (en)). En Afrique subsaharienne par contre, dans un contexte de « décollage économique de certains pays » francophones durant les années 2010, le rap se fait plus léger, festif et commercial, se transformant souvent en une « ode au consumérisme », sur fond de « culte de l'égo » de certains artistes[33].
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+ Dans les pays anglophones, l'Afrique du Sud et le Nigéria dominent la scène rap, et sont ceux dont les artistes s'exportent le plus à l'étranger du fait de leurs liens avec les États-Unis[35]. Au Nigeria, l'un des pionniers du rap sera le groupe Trybesmen (en), qualifié de « légendaire » par la BBC, et qui sort un unique album en l'an 2000, intitulé LAG Style. Depuis, de nombreux artistes nigérians ont atteint un succès non seulement en Afrique, mais également au niveau planétaire, tels que le groupe P-Square ou encore le rappeur D'banj (en), dont la musique se rapproche du RnB américain[32]. Les morceaux des rappeurs d'Afrique anglophones sont également très consuméristes, les clips tournant en boucle sur des chaînes dédiées (MTV Base, Channel O, Hip TV) et mettant en avant villas, belles femmes et voitures de luxe[33].
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+ Le rap algérien est composé de plusieurs artistes tels que les pionniers MBS, Hamma Groupe, T.O.X, ou encore TaaRyk Tk... Mais le plus connu est sans doute le rappeur Lotfi du groupe Double Kanon, qui est l'un des groupes à avoir vendu le plus d'albums au Maghreb. À la suite d'une dispute entre Lofti et Wahab, Lotfi se lance dans une carrière solo comptant déjà plusieurs albums, et maintenant Les participants fortement Blidian Thugz (TFK - MC HOOD - MC MAJNOON - BIGGIZI - AMIYANO - VRUS) et le groupe Bouroubaz Crew (Mc Boy - Riad) Zed-K - Kami Phénomène - L'anonyme - FLENN WB.
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+ Le Bénin est un pays très actif sur la scène rap africaine, on peut le placer en Afrique de l'Ouest juste derrière le Nigeria et le Sénégal. Les artistes s'expriment principalement en français mais aussi dans les langues locales comme le fon, le yoruba, le bariba, le mina. Les précurseurs du mouvement dans les années 1990 sont Ishack, Sakpata Boys, H2O, Radama Z, Jonquet Zoo, Tatu Clan, Gérard Ayi, Eric Harlem, Polo Orisha et bien sûr les légendaires Kaysee Montejàno et Ardiess Posse qui ouvrent vraiment les portes du rap au pays. Ardiess Posse organisera pendant de nombreuses années le célèbre festival « Hip Hop Kankpe » ou des artistes internationaux viennent se mêler aux locaux.
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+ Les années 2000, que l'on peut appeler « l'âge d'or du rap béninois »[réf. souhaitée], voient l’émergence de groupes ou artistes emblématiques comme Diamant Noir et Blaazfem, mais aussi Dhalai-K, Esprit Neg, Apouké, Private Club, Taka Crew, Duce, BMG Yari, Secteur Tréma, 3ième Monarchie, X Kalibur, Darkness, Fool Faya... Puis vient le temps des labels et collectifs qui se constituent pour avoir plus de chance d'être actifs et médiatisés[réf. souhaitée] (Ardiess Prod, Reflex Enten2ments, Cotonou City Crew, Afropop, Self Made Men, We Magic, Witch, Meko Prod, CKS, Carpe Diem, 4 Season, We Are Blessed, Blue Diamond, Soyimavo, etc.).
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+ Le rap s'est aussi conjugué au féminin au Bénin : Moona, MC MCA, Kouadja, Kissmath, Beezy Baby.
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+ Plusieurs émissions de radio ont contribué à travers les années à développer le mouvement[réf. souhaitée] et à le médiatiser, dont « Ghetto Blaster » de Freddy Shark sur Golf FM, « Big Tempo » de Sergent Markus sur Radio Tokpa, « Rap Altitude » de Gérardo sur Océan FM, « 360° Hip Hop » de Nick sur Atlantic FM... À la télévision, le jeu a toujours été plus ou moins faussé faute à la corruption de certains animateurs pour passer tel ou tel clip, pour parler de tel ou tel artistes dans leurs émissions[réf. souhaitée]. Golf TV a diffusé pendant plusieurs années l'émission Ghetto Blaster entièrement consacrée au hip hop.
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+ Par la suite, des artistes de poids comme Dibi Dobo ou Mister Blaaz essayent de faire connaitre le Bénin hors de ses frontières. On peut citer aussi plusieurs noms qui auront marqué leur époque[réf. souhaitée] comme Nasty Nesta, Jay Killah, Sam, Mutant, Adinon, Nicoteen, Sewedo (ADN), Kemtaan, Demos, Sam Seed, Cyanogêne, WP, Mamba Noir, D-Flex, K-Libr Volcanik, DRBX, Roccah, DJ Highfa, le regretté Rim'K (rip)... Une scène urbaine de Slam conscient est elle aussi très active depuis des années[Depuis quand ?] avec des artistes comme K-Mal Radji, Sergent Markus, Rodoutan le Silencieux, Le Yov, Sêminvo...
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+ L'avènement d'Internet a aussi permis au rap béninois d'être plus médiatisé, ouvert sur le monde et accessible à la diaspora éparpillée, de 2005 à nos jours des forums et sites comme Zangbeto, Béninzik, Rapdubled, Voluncorp, UrbenHits, etc. ont relayé les hits et clips à travers la toile.
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+ Depuis quelques années, le rap béninois cherche son identité[réf. souhaitée] tiraillé entre influences américaines, nigérianes, françaises et plus traditionnelles. Le manque de structures, de managements professionnels, d'investissements culturels de l'état et le copinage médiatique freine le développement de cette musique.[réf. souhaitée] Depuis 2014, les nouveaux talents urbains les plus populaires sont Fanicko, Tyaf, Hypnoz, Zef, Vano Baby, Nikanor , T-Boy...
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+ Le Burkina Faso rassemble chaque année les rappeurs venus d'Afrique et du monde entier durant une semaine à travers un festival nommé « OUAGA HIP HOP »[36]. Entre 2000 et 2007, le Hip-Hop cartonne et est le premier genre musical de la jeunesse burkinabè. Des groupes et des rappeurs de renoms comme Censure, Yeleen, Smockey, Faso Kombat, K-DJOBA, OBC, Clepto Gang, Baloukou, 3e Régiment, Tere Pirattack explosent sur la scène nationale, africaine et internationale. À la même période, certaines compilations (Faso connexion, Chronik noir, la part des ténèbres 1 et 2, vrai de vrai) et concours rap (Craven A flow, Hip-Hop allstars, Nescafé rap tour, All Flowz)[37],[38] permettent de révéler plusieurs groupes et artistes du Underground comme Waguess Family, Baloukou, Tere, 2 Kays, Wedhyak, K-TA. Mais l'influence grandissante du Coupé-décalé ivoirien au Burkina Faso à partir des années 2005 aura un impact négatif sur le développement du Hip-hop burkinabè. Certains groupes de rap ou rappeurs vont même s'essayer à ce genre musical pour des raisons commerciales au détriment du rap. Néanmoins, des artistes et groupes indépendants continuent à faire vivre le mouvement.
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+ On assiste depuis quelques années[Depuis quand ?] à l'émergence du rap dans des pays comme le Gabon, avec des acteurs tels que Movaizhaleine, HAY'OE, Ba'ponga, Lestat XXL, Lord Ekomy Ndong ☥, Dany Maggeintha ou encore Secta'a. Au début des années 1990, le groupe V2A4, pionnier en Afrique, sort le tube AFRICAN REVOLUTION qui peut être considéré comme le premier 45 tours de l'histoire du hip-hop africain[réf. nécessaire]. De même, Libreville abrite déjà le grand mouvement des « Rappeurs de La côte ouest africaine », initié par Arcad, animateur sur Africa numéro 1. Aujourd'hui[Quand ?], le pays abrite des évènements hip-hop parmi les plus grands du continent africain[réf. nécessaire] tels que la nuit de la musique, le Bantou live, le Show du pays ou le Gabao hip-hop qui voient défiler chaque année les stars du hip-hop mondial.
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+ Le pays est représenter sur le continent par l'artiste Takana zion
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126
+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
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+ Le Maroc est souvent présenté[Par qui ?] comme le principal pays du rap au Maghreb[réf. nécessaire]. Le rap marocain prend différentes formes allant du rap commercial au rap conscient. Les débuts du hip-hop et des arts urbains au Maroc remontent au milieu des années 1980. Il faut préciser que dès son apparition en Occident, des jeunes marocains issus de l'immigration vivant en Europe feront entrer le rap au pays lors de leur retour saisonnier au Maroc. Les rappeurs marocains mettront plusieurs années pour transformer le rap occidental en rap marocain (fusion entre musiques traditionnelles marocaines et rap occidental) et pour trouver le phrasé adéquat (mélange d'arabe marocain dit darija, tamazight (berbère), français et anglais). L'ouverture démocratique du pays (amorcée à la fin des années 1990) jouera un rôle crucial dans l'épanouissement et l'expansion de tous les nouveaux genres musicaux de la nouvelle scène marocaine. Il ne se fait réellement connaître qu'à partir de l'année 1996 grâce au rappeurs Dogs, 3awd Lil, Double A (Aminoffice) et Zanka Flow dont MUSLIM qui représentait le côté conscient du rap marocain. De l'autre côté, il y avait Don Bigg avec une vision du rap très proche de celle des Européens et où on recense beaucoup de succès à travers l'Europe et l'Afrique dans les années 2000. Des artistes et des groupes comme Kachela, Casa Crew, Casa System, H-Kayne, Don Bigg, Shayfeen, Fnaïre, MUSLIM ou Dizzy DROS rendent célèbre le rap marocain.
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+ Autre pays précurseur, le Sénégal est une scène du rap africain avec des groupes ou artistes comme PBS (Positive black soul) ou Daara J et Pee Froiss.
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+ Le rap tunisien démarre au tout début des années 1990. On voit quelques artistes et groupes s'aventurer sur des scènes locales (T-Men, Wled Bled, Arab Clan, Brigade Parazit's, Hogra Sexion, Light Beat, B4 Clan, Mc bilel, etc., Rag Tag Music.) avec un succès limité à une sphère d'initiés. En effet, ces artistes demeurent inconnus pour la grande majorité de la jeunesse tunisienne. Cette vague artistique s'amplifiant de génération en génération, on retrouve des rappeurs chantant de plus en plus en tunisien (dialecte arabe local). Cette scène rap est très active et productive mais souffre du manque de soutien à la fois officiel et des éditeurs locaux. Ce manque de soutien est notamment dû au contenu de quelques titres de rap dénonçant les injustices sociales, le chômage, la corruption, etc. Cette scène rap est sous surveillance, surtout depuis l'apparition d'El General qui interpelle le président Zine el-Abidine Ben Ali sur la corruption, le chômage et les violences de la police.
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+ Le rap est un mouvement culturel et musical prenant ses racines du hip-hop, ayant émergé au début des années 1970 dans les ghettos aux États-Unis. Le rap se caractérise par sa diction très rythmée et en rimes[1], le plus souvent une succession de couplets séparés par des refrains. Influencé par d'autres genres musicaux (reggae, blues, et jazz, rock), le rap acquiert une popularité de plus en plus grande au fil des années 1980. Aux premières heures, les MCs (Master of Ceremony) servaient juste à soutenir les DJ, et les parties rappées étaient simplement appelées MC-ing (emceeing) ou (aimesi-ing).
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+ Aux États-Unis, on le définit comme le rétroacronyme de « rhythm and poetry ». Les premiers MC's accordaient leurs syllabes avec le beat[2] en « rythme » et « poésie », car le rap est avant tout l'expression de ses sentiments ou de ceux des autres, d'une vérité ou d'un « trip », de nos envies. Ils parlaient donc de « rythme et poésie » pour le fait d'assimiler les deux et de partager ses émotions sur une ligne musicale.
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+ Le mot « rap » provient aussi de l'anglais to rap, un verbe signifiant « bavarder, blâmer, baratiner » en slang (argot anglophone américain)[3],[4],[5]. Enzo Gonçalves retrace l'usage du terme depuis 1541 avec le sens de « prononcer vigoureusement ou soudainement »[6]. Le Dictionary of American Slang de Wentworth et Flexner donne pour définition « parler à, reconnaître, faire connaître à quelqu'un »[7] (1931), puis « parler ouvertement ou franchement »[8].
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+ « Rap » peut aussi signifier « Rock Against Police » (à la suite d'une rébellion de jeunes des années 1980 contre la police[réf. nécessaire]), signification utilisée par certains morceaux de rap francophone des années 1990 (exemple, la compilation Police sortie en 1997).
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+ Rap a été un terme utilisé dès 1971 pour décrire des voix enregistrées sur l'album d'Isaac Hayes, Black Moses, et plus précisément sur les titres Ike's Rap, Ike's Rap II, Ike's Rap III, et ainsi de suite[9]. Pour Del the Funky Homosapien l'expression rap était utilisée pour décrire les voix dans les musiques au début des années 1970 : « Je suis né en '72... à l'époque, ce qu'on qualifiait de rap, c'était surtout des paroles non chantées qui essayaient de nous convaincre de quelque chose. C'est ça le rap, c'est une façon de parler, de s'exprimer[10]. »
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+ Le premier rappeur connu fut Herc[1], constatant que les soirées les plus dansantes du funk, qui dominaient alors les clubs, house parties et dance-floors, étaient les breaks. Afin de s'assurer un plus grand succès, Herc, qui gagnait alors sa vie grâce à son sound-system, se mit à passer en boucle ces breaks. Ce qui allait devenir l'essence du rap, le choix, puis la confection d'une boucle puissante et prenante était déjà là, bien que de façon artisanale: à ce moment (1974-1976) il n'y avait pas d'autre moyen, pour répéter en continu un passage, que de mettre deux disques identiques et de passer de l'un à l'autre[11]. La technique fut améliorée par un passionné de matériel phonographique : Joseph Saddler, plus connu sous le nom de Grandmaster Flash. Flash élabora ce qui allait être connu comme le DJ-ing[12]. Ses premiers essais publics solo ne furent pas des succès, alors il s'associa à Robert Keith « Cowboy » Wiggins, aux frères Glover (Melvin « Melle Mel » et Nathaniel « Kidd Creole ») pour former les Furious 4 et révolutionner la musique.
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+ Le rap semble au premier abord avoir des racines dans la culture africaine. Le chant scandé du MC évoque en effet le griot, poète et musicien qui chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des célébrations (par exemple un mariage). De même, le retour à une musique fondée plus sur le rythme que sur la mélodie rappelle les polyrythmies de percussions africaines. Cela aurait transité par le jazz (scat et bebop) et surtout par la musique jamaïquaine (une grande partie des premiers DJ et MC était d'origine jamaïquaine et les sound systems jamaïcains, et la pratique du talk-over ont eu un rôle essentiel dans l'apparition du rap dans les ghettos noirs américains). On parle aussi de l'influence d'une musique d'origine brésilienne, la capoeira (musique, chant, danse-combat, contre l'esclavagisme). Toutefois, d'autres ont aussi évoqué la possibilité d'une origine occidentale de cette expression, en prenant l'exemple des troubadours pour appuyer leur thèse.
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+ L'ancêtre le plus proche du rap est le spoken word (« mot parlé »), apparu au début des années 1930 avec le Golden Gate Quartet, un groupe de gospel, avec la chanson Preacher and the Bear. Bien plus tard, quelques groupes confidentiels dont The Last Poets à New York, The Watts Prophets, en Californie, ainsi que Gil Scott-Heron (voir notamment la chanson The Revolution Will Not Be Televised) utilisent la déclamation de discours sur des rythmes battus par des tambours africains avec la négritude comme thème de prédilection. Parallèlement au spoken word, et bien que, par essence, le hip-hop a surtout le funk comme racines, une autre influence possible dans la genèse du rap est l'apparition dès le début des années 1970, du toasting en Jamaïque. Des DJ/animateurs se mettaient à parler-chanter par-dessus des mix instrumentaux de hits reggae (souvent placés en face B de ces derniers) à la radio ou dans les sound systems. Ces mix conçus pour les sound systems ont permis le développement du dub, tandis que cette façon de chanter-parler par-dessus définissait le toasting, ou autre ragga, et du coup les prémices de rap à venir. U Roy est l'un des meilleurs exemples. Le rapprochement avec le rap est évident.
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+ Le hip-hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool Herc, et les premiers raps étaient réalisés par des MC (Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes toutes simples pour mettre l'ambiance en soirée. Le premier morceau de rap proprement dit n'est pas américain, il est italien. C'est le titre d'Adriano Celentano, Prisencolinensinainciusol en 1972, sept ans avant King Tim III du groupe Fatback Band et Rap-O Clap-O de Joe Bataan (1979). En 1979, quelques mois après, le premier tube rap sort en 45 tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang, dont la musique est clairement influencée par le funk. En 1980, le groupe punk anglais The Clash intègre le rap dans le morceau Magnificent Seven.
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+ Les années 1980 sont celles de l'explosion du rap avec des groupes politiques (comme Public Enemy) ou entertainment (comme Run–DMC). Dans la lignée du do it yourself des punks new-yorkais (le hip-hop fut d'abord surnommé le « punk noir »), les rappeurs rappaient sur des rythmes synthétiques et brutaux, issus de boîte à rythmes bon marché. Il s'agit d'une véritable musique populaire de rue qui développait ses propres thèmes : d'une part sous l'influence de la Zulu Nation d'Afrika Bambaataa qui voyait dans le hip-hop le moyen d'éloigner les jeunes de la drogue et des gangs et d'émuler leur créativité, d'autre part en tant que témoignage d'une vie difficile (rap « hardcore »). Initialement issu des quartiers défavorisés, le rap à ses débuts est souvent un exutoire au mal-être et aux revendications des jeunes qui les habitent. Les propos violents ou crus sont fréquents, volontiers provocateurs. Le rap est à la fois un phénomène social et une forme artistique à part entière.
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+ En 1982, The Message de Grandmaster Flash est la révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip-hop, une culture de rue qui était alors composée principalement de danse et de DJ-ing. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le fait que ce soit le rappeur Melle Mel qu'on entend sur l'enregistrement, le titre est crédité du nom de Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore). Le rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a aujourd'hui. Les rappeurs américains tel que Run–DMC critiquent le racisme des blancs dans leurs chansons, la majorité des auditeurs sont alors des noirs. Les Beastie Boys commencèrent eux aussi à se faire connaître, prouvant et montrant ainsi que la culture hip-hop était bien un mélange de culture et d'influence noir et blanche. Plus tard, Puff Daddy a calqué la musique rap sur les chants doux très en vogue chez les blancs aux États-Unis.
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+ À New York, la guerre des crews (équipes) se termine. Les crews réunissaient des rappeurs (souvent des dizaines) du même quartier, réunis autour d'un producteur charismatique. Le plus célèbre était le Juice Crew de Queensbridge, emmené par le célèbre Marley Marl à qui est attribuée l'invention du sampling (échantillons extraits d'autres morceaux puis inclus dans les boucles). Le Juice Crew a fait de nombreux beefs (luttes) avec les lyricists (paroliers) des autres quartiers. Par exemple, KRS-One, du South Bronx, a défié le Juice Crew par chansons interposées dont le célèbre The Bridge is Over qu'il est venu chanter devant eux dans une salle de Queensbridge.
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+ L'âge d'or, c'est donc l'émergence à New York des duos DJ-MC comme Gang Starr (DJ Premier et Guru), Eric B & Rakim ou Pete Rock & CL Smooth qui continuent l'œuvre de Marley Marl ; et en Californie d'une nouvelle scène Gangsta avec surtout les NWA. À Los Angeles le groupe de rap NWA est fondé par Dr. Dre, Ice Cube, Eazy-E, MC Ren et DJ Yella en 1986, il sévit jusqu'en 1991 après avoir révolutionné le rap. En effet, alors que le rap new-yorkais produit un rap teinté de soul et de jazz à tendance consciente, les NWA créent le gangsta rap, musicalement très inspiré du P-Funk. Il s'agit de raconter leur vécu : les violences policières, les guerres de gangs, et de représenter leur ville Compton.
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+ Leur album Straight Outta Compton est classé comme un monument du hip-hop. Ce groupe permet à la scène rap de la côte ouest d'avoir une visibilité médiatique. Cela est plutôt réussi puisque jusqu'au milieu des années 1990, le rap de Los Angeles domine[réf. nécessaire] l'actualité hip-hop (avec les premiers albums solos de Dr. Dre en 1992, de 2pac en 1991, de Snoop Dogg en 1993, Tha Dogg Pound composé de Daz Dillinger et Kurupt en 1995, etc.) pendant toute cette période avec le Gangsta rap et le G-funk (sample de funk de la côte ouest).
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+ Mais le rap de l'est ne baisse pas les bras en sortant des albums de rap pendant cette même période. Se font connaître des artistes issus du Juice Crew comme NAS avec Illmatic en 1994, Mobb Deep (The Infamous en 1995), le Wu-Tang Clan en 1993 avec Enter the Wu tang 36th Chambers, The Notorious B.I.G. en 1994 avec Ready to die. New York produit un rap bien plus sombre faisant le récit de la dure réalité des rues du Queens, du Bronx et de Brooklyn. C'est Puff Daddy qui révolutionne une nouvelle fois le rap new-yorkais en mettant un peu de fête et en samplant de la funk qui permet à Notorious B.I.G. d'avoir une énorme couverture médiatique et de rivaliser avec les rappeurs de Los Angeles. Il s'ensuit d'ailleurs une guerre entre l'est et l'ouest des États-Unis due à la rivalité entre 2Pac et Notorious B.I.G.. Celle-ci se termine par la mort prématurée des deux protagonistes, assassinés en 1996 pour le premier et en 1997 pour le second. Cette date marque la fin d'une époque pour le hip-hop old school.
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+ S'il est bien issu des populations noires américaines, le rap s'est démocratisé dès le début des années 1990 pour toucher également les populations blanches dont provient une part croissante des créateurs de rap, l'exemple le plus connu étant Eminem. Plus récemment, les pays européens, africains puis asiatiques ont développé leurs propres scènes rap. Ainsi devenu un courant musical mondial très à la mode, le rap génère d'importants flux d'argent. Des radios spécialisées sont apparues mais privilégient les artistes « grand public » dont la promotion est assurée par les majors et aboutissent à une certaine homogénéité au détriment des artistes indépendants. Certains font remarquer que le rap est depuis le début une musique grand public qui, comme tous les genres, contient en son sein des artistes commerciaux et d'autres plus indépendants et peut-être plus créatifs.Il existe aussi le mumble rap qui est un rap émergent et s'affirmant en 2016 mais qui fut expérimenté par Wiz khalifa.
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+ Les évolutions du rap sont nombreuses. On peut parler par exemple de hip-hop instrumental ou hip-hop expérimental (DJ Shadow, RJD2, Big Dada, DJ Krush), une musique très élaborée et qui se fonde sur la rythmique hip-hop. Le rap s'inspire et se mélange aussi aux autres genres jusqu'à brouiller les frontières : rock et métal avec la fusion et le rapcore, trip hop avec le hip-hop expérimental, musiques traditionnelles ou encore électroniques.
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+ Jean-Baptiste Vieille, du magazine musical Tsugi, remarque que Kanye West avec 808s and Heartbreak permet l'émergence du « rappeur vulnérable », qui substitue ainsi à la fin des années 2000 « au modèle viril incarné par 50 Cent »[13]. Il explique que « là où le rap raconte habituellement des histoires d'ascension, du bas vers le haut, la nouvelle génération fait le chemin inverse » à l'image de Drake qui, à peine décollé, « contemple déjà sa réussite avec lassitude »[13]. À partir des années 2000, le rap est considéré par le département d'État américain comme un outil diplomatique : la diffusion de « bon rap musulman » serait un moyen de lutter contre l'embrigadement djihadiste de jeunes du monde entier[14].
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+ Le rap est un mode d'expression alors que le hip-hop est un mouvement culturel et artistique qui regroupe quatre principaux modes d'expression[15] : le rap, le deejaying dont le beatbox qui en est une sous-branche, la danse et le graffiti. Ces modes d’expression artistique existaient séparément avant la création du mouvement hip-hop. Réunis dans les années 1970, ils donnèrent naissance à un réel état d’esprit avec ses propres codes : des valeurs, des attitudes, un style vestimentaire et des cultures urbaines.
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+ En 1982, le morceau The Message de Grandmaster Flash[16] confirme[pourquoi ?] l'importance du rap et de ses thèmes dans le paysage musical[réf. nécessaire]. Ses textes, parfois très virulents contre les symboles du pouvoir, la police ou la justice, ont stigmatisé le rap pour une partie de la population. Pour David O'Neill, le succès de The Message favorise en France une conception politisée du rap contrairement à des racines américaines plus hédonistes[17]. Les critiques violentes sont en fait assez minoritaires et l'aspect contestataire se limite le plus souvent à une dénonciation qui passe par les descriptions des problèmes sociaux tels que les bavures policières, le racisme, la pauvreté, le chômage, et l'exclusion.
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+ Les thématiques récurrentes, notamment dans le gangsta rap, se retrouvent autour des produits de consommation et des symboles du pouvoir, ainsi que des femmes, des voitures de luxe ou des armes à feu. Les rappeurs jouent sur ces fantasmes et se construisent des personnages en général sans lien avec leur vraie personnalité et leur quotidien réel. Des critiques ont été faites contre ces textes qualifiés de sexistes[18], matérialistes ou prônant la violence, par des hommes politiques et par une partie du milieu rap.
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+ Les religions (les trois monothéismes abrahamiques dont l'influence de l'islam dans la zulu nation ainsi que le déisme, parfois l'animisme et les kamites) comme les autres positions philosophiques (l'agnosticisme ou l'athéisme[19]) sont également présentes dans le rap américain ou francophone.
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+ Le rythme de la musique "rap" est très cadencé, dans l'esprit de la musique populaire afro-américaine (blues, gospel, jazz, funk, etc.). Les temps sont fortement scandés par une alternance entre grosse caisse et caisse claire, pour soutenir un phrasé qui rappelle les dialogues du soliste dans les gospel songs. Généralement, le tempo avoisine les 90-105 pulsations par minute. Le caractère syncopé marqué rappelle celui de certaines formes de funk, dont le rap des premiers temps était d'ailleurs fortement inspiré.
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+ Ce style est amené de manière prédominante par les musiques soul et funk, lesquelles répétaient tout au long des morceaux leurs rythmes et leurs thèmes musicaux. Dans les années 1960 et 70, James Brown jette certaines bases sur lesquelles sera fondée une partie du rap : une musique rythmée (ses enregistrements sont encore aujourd'hui une source de samples inépuisable pour les DJ), un style de chant saccadé, parfois parlé ou crié et des textes véhiculant une forte identité et des revendications sociales ou politiques. C'était le parfait tremplin pour pousser les MC à écrire leurs rimes. C'est d'ailleurs toujours ce qui attire le plus dans le rap : l'emphase mise sur les paroles et la prouesse de leurs élocutions. Dans le rap (instrumental), les disc jockeys et les producteurs sont libres d'expérimenter avec la création de morceaux instrumentaux. Les producteurs peuvent prendre des sources sonores assez « diverses » (comportant des voix, etc.).
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53
+ L'instrumentation rap découle de la musique funk, disco et R&B, à la fois sur le plan de l'équipement sonore et des albums échantillonnés. Alors que le mixage réalisé par les DJ disco et de clubs avait pour but de produire une musique continuelle avec des transitions discrètes entre les morceaux, celui réalisé par Kool DJ Herc a lui donné naissance à une pratique visant à isoler et à étendre les seuls breaks en les mélangeant entre eux avec deux copies du même morceau. À l'origine, les breaks (ou breakbeats) étaient les transitions à l'intérieur d'un morceau, composées surtout de percussions. C'est ce qu'Afrika Bambaataa décrivit comme « la partie du disque qu'attend tout le monde… où ils se laissent aller et font les fous » (Top, 1991). James Brown, Bob James et Parliament - parmi d'autres - ont longtemps été des sources populaires pour les breaks. Sur cette base rythmique, on pouvait ajouter des parties instrumentales provenant d'autres albums (et beaucoup l'ont fait). L'instrumentation des premiers samples utilisés est la même que celle de la musique funk, disco ou rock : voix, guitare, basse, clavier, batterie et percussions.
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55
+ Alors que l'originalité de la musique rap provenait principalement des breaks des albums du DJ, l'arrivée de la boîte à rythmes (appelée en anglais beat box ou drum machine) a permis aux musiciens du rap d'intégrer des fragments originaux à leur musique. Les sons de la boîte à rythme étaient joués soit par-dessus la musique produite par le DJ, soit seule. La qualité des séquences rythmiques est progressivement devenue centrale pour les musiciens de rap, car ces rythmes étaient la part la plus dansante de leur musique. En conséquence, les boites à rythme ont rapidement été équipées pour produire des kicks (sons de grosse caisse) avec une basse puissante et sinusoïdale en arrière-plan. Cela a permis d'émuler les solos de batterie de vieux albums de funk, de soul et de rock datant des années 1960 et 1970. Les boites à rythme avaient de plus un stock limité de sons prédéterminés incluant des cymbales, des grosses caisses, des caisses claires et des toms.
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+ L'introduction des échantillonneurs (ou sampleurs) a changé la manière dont le rap était produit. Un échantillonneur permet d'enregistrer et de stocker numériquement des petits passages sonores provenant de n'importe quel appareil disposant d'une sortie électrique, comme une platine-disque. Les producteurs ont donc pu échantillonner les sons de batterie des albums de leur jeunesse. Plus important encore, ils ont pu sampler des sons de cuivre, de basse, de guitare et de piano à ajouter à leurs rythmes. Et le rap avait finalement son orchestration au grand complet.
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59
+ Le caractère dur et énergique des sonorités de la musique rap, souvent assez éloigné du son plus organique des autres genres musicaux, constitue un obstacle à la reconnaissance du genre en tant que forme artistique à part entière. Même les groupes de rap ayant un orchestre utilisent souvent les samples et le son des machines pour cr��er leurs rythmes en studio (lors de concerts, ils les recréent habituellement avec un orchestre). Le rap est l'objet d'une méprise répandue selon laquelle les samples et les boites à rythme sont des techniques pour musiciens paresseux ou encore qu'ils ne sont qu'une pâle compensation pour un « véritable » orchestre (cette considération étant d'ailleurs courante pour toute musique faisant usage de ces techniques). Dans les faits, les producteurs de rap sont souvent à la recherche d'un timbre, d'une texture et d'une fréquence précis pour leur sample et leur séquence rythmique. Un batteur jouant en direct le break de Funky Drummer de James Brown ne peut se substituer à son sample. Toutefois, on peut noter ces dernières années une tendance de retour vers les instruments originaux avec des musiciens et producteurs tels que Timbaland, OutKast, The Roots et The Neptunes. Aujourd’hui[Quand ?], certains rappeurs utilisent de nouveaux procédés pour enjoliver leur art. La batterie est ancrée depuis bien longtemps dans le rap, le tempo est étrangement similaire à une platine ou encore à un logiciel de percussions. Timbaland a récemment démontré, que la batterie pouvait convenir au rap, grâce à la grosse caisse et autres. Kanye West quant à lui, utilise les percussions pour son rap. Et ainsi, d'autres rappeurs vont suivre ce mouvement, celle de l'association d'instruments à percussions, qui mettent en valeur leurs origines lointaines, venant d'Afrique et autres pays colonisés.
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+ Le flow désigne le « rythme et les rimes »[20],[21],[22] des paroles d'une chanson hip-hop. Une même phrase peut être rappée d'un nombre infini de manières. Le flow peut se concentrer sur le rythme, se rapprocher de la parole ou plus rarement d'une mélodie. La mode actuelle en ce qui concerne les flows est de « surprendre » l'oreille de l'auditeur en utilisant des rythmes ternaires, dansants et changeants. Les rappeurs américains utilisent ce genre de procédés pour garder l'attention de l'auditeur même si celui-ci ne comprend pas les paroles, et ce dans le but de se vendre internationalement. Cependant, des artistes, comme Sinik en France (qui y remédiera dans la chanson Adrénaline), possèdent un flow strictement linéaire (lorsque le rappeur place systématiquement le même nombre de syllabes, souvent 4, par pulsation, ce qui est perçu comme étant répétitif et monotone). Le flow dépend aussi de la voix et des intonations du rappeur. Les procédés poétiques classiques tels les allitérations, homéotéleutes, métaphores et assonances sont utilisées massivement. La paronomase est la figure de rhétorique reine du rap. L'argot est souvent utilisé.
62
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+ Le rap est apparu aux États-Unis et s'est répandu partout dans le monde dans les Années 1990. Auparavant inscrit seulement dans la culture urbaine, il est aujourd'hui présent dans tous les milieux[réf. souhaitée].
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+ La suite de cet article détaille le statut du rap pays par pays. Quelques artistes ou duos ont également réalisé des albums à portée internationale en espéranto, tels La Pafklik (eo), Eterne Rima (eo) et Tone.
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+ Au Chili, la naissance du hip hop date environ du 14 juin 1986 avec l'apparition des MCs étrangers. Au fil des années, de nouvelles techniques ont été acquises avec le soutien de certains étrangers anonymes et sont arrivés dans le pays, ainsi que des groupes de B-boys sud-américains. Cependant, un des plus grands progrès a été réalisé grâce à l'arrivée, en 1987, de Jimmy Fernandez (anciennement de Pozze Latina). Les groupes principaux sont : La Pozze Latina (en), Rezonancia, Panteras Negras, Makiza (es), Calambre, Movimiento Original, Tiro de Gracia, Los Brujoz, Dj Raff, Tapia Rabia Jackson, Flaiteground, De Kiruza, La Frecuencia Rebelde et Calambre.
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+ Des premiers artistes locaux underground sont Cora E. et Advanced Chemistry. Ce n'est pas avant le début des années 1990 que le hip-hop allemand ne se popularise grâce à des groupes comme Die Fantastischen Vier et Rödelheim Hartreim Projekt. Le hip-hop allemand s'inspire largement des films, et se focalise beaucoup sur des éléments culturels comme le graffiti et la breakdance au-delà de la musique elle-même[23]. Ces films mènent la population locale à penser que le rap est bien plus qu'une musique. La scène hip-hop commence à se répandre dans les années 1990[24]. MTV n'existe pas à cette période en Europe, et la scène reste principalement underground. Plus encore, il y a un manque significatif de clubs hip-hop sur le continent[25].
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+ Le rap belge est assez similaire au rap français à la différence que très peu d’artistes y ont réellement percé, que ce soit sur la scène nationale ou internationale. Ceci peut s’expliquer par le manque de structures, de moyens, d’argent, et de médiatisation avec lesquels les artistes sont obligés de faire… en attendant peut-être de se faire connaitre en France et dans les autres pays francophones. Historiquement, le rap apparaît en Belgique fin des années 1980 et naît de la sortie de deux disques importants : ceux de Benny B et de BRC. Ensuite, c’est le groupe Starflam qui percera sur la scène hip-hop et qui connaîtra un succès honorable. Progressivement, de nombreux nouveaux artistes et collectifs vont apparaître tels que CNN 199, OPAK, Ultime Team, Pitcho, Gandhi ou encore James Deano.
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+ On retrouve au sein du rap belge les mêmes thèmes que dans le rap français (injustice, quartiers défavorisés et vie difficile, avenir incertain…) mais traité sur la base d’une réalité propre aux rappeurs belges, avec des références spécifiques telles que des quartiers, des communes, ou encore des hommes politiques. Les rappeurs se font également souvent le relais de problématiques typiquement belges telles que le conflit communautaire (problématique face à laquelle ces derniers semblent souvent défendre un point de vue unioniste et royaliste).
74
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75
+ À partir de 2015, une nouvelle vague de rappeurs belges fait son apparition. Caballero et JeanJass percent jusqu'en France en Suisse et au Québec avec leur rap égotrip au second degré. Roméo Elvis devient aussi célèbre grâce à sa collaboration avec le duo belge. On peut aussi citer Scylla, la Trilogique, Damso, Hamza, L'Or du Commun, La Smala, Les Alchimistes ou encore Bruksel'R.
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77
+ L'un des facteurs qui contribueront au développement et à la popularisation de la culture du hip-hop dans le pays est la présence de bases militaires américaines sur le sol espagnol. Les militaires, en particulier ceux de descendance afro-américaine, écoutaient du rap dans leur base via des stations de radio, notamment[26]. L'une des base notables souvent citée comme point d'entrée du rap en Espagne est la base aérienne de Torrejón de Ardoz, près de Madrid[27].
78
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79
+ Le rap apparaît en France au début des années 1980 grâce notamment au DJ Dee Nasty. La diffusion du rap est alors limité à quelques radios pirates.
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81
+ La culture hip-hop, dont le rap, est popularisée pour la première fois en France et répandue partout dans le pays grâce à l'animateur, DJ et musicien Sidney, dont l'émission H.I.P. H.O.P., diffusée sur TF1 de janvier à décembre 1984, est la première au monde entièrement hip-hop[28],[29].
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83
+ L'essor du rap français se fait à partir des années 1990 avec des groupes comme MC Solaar, NTM, Assassin, IAM, Ministère AMER, La Cliqua, Ideal J, Time Bomb, Les Sages Poètes de la rue, Lunatic, Oxmo Puccino, Menelik, Secteur Ä, 113, Scred Connexion, Mafia K'1 Fry ou Fonky Family. La diffusion devient de moins en moins confidentielle, avec par exemple les radios Générations et Skyrock avec son émission Planète Rap.
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+ La nouvelle vague amenant aussi de la fraîcheur , de l'électronique dans les instru comme Orelsan , Damso , Bigflo et Oli , Roméo Elvis qui vont beaucoup utiliser les médias, réseaux sociaux, ou encore radio (comme citée au-dessus) Planète Rap , les "Feats" (collaborations) vont être de plus en plus fréquent comme Orelsan/Damso , Lefa/Orelsan , Damso/Kalash ou même plus impressionnant Orelsan/Nekfeu/Dizzee Rascal (Orelsan et Nekfeu étant souvent comparé pour leur physique et style et Orelsan s'étant inspiré plus jeune de Dizzee Rascal).
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+ Le rap en Philippines date des années 1980 avec Francis Magalona et le rap chinois est apparu officiellement en 2001 avec MC Jin[réf. nécessaire].
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+ Au Québec, les artistes rap Eklips, Soulkast, Jodie Resther, Taktika, Sozi, Mocy et Soké membre du groupe Banx and Ranx se distinguent[réf. souhaitée]. KC LMNOP connait un succès commercial au début des années 1990 avec la chanson Ta Yeul' (Vis ta vie pis reste en vie), parue sur l'album Ta Yeul[30]. Il est l'un des premiers rappeurs québécois à enregistrer un album au Québec et l'un des ambassadeurs du hip-hop québécois et montréalais[réf. nécessaire]. L'album La force de comprendre[31], du groupe Dubmatique, paraît en 1996. Il offre au public québécois un produit musical du type rap dans lequel il peut se reconnaître. La porte ayant été grande ouverte, d'autres groupes suivront bientôt et d'autres produits du même genre feront leur apparition. En 1983, le poète Lucien Francoeur qui est le fondateur du groupe Aut'Chose enregistre Le Rap-à-Billy.
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+ Le rap arrive sur le continent africain dans les années 1980 à travers la danse : des collectifs se forment dans les grandes villes et reproduisent les gestes des danseurs de hip-hop américains. En Côte d'Ivoire notamment, le groupe de danse hip-hop Abidjan City Breakers sort en 1983 l'un des premiers enregistrements de rap en Afrique : le maxi ACB Rap[32].
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+ Mais le rap africain se développe surtout à partir des années 1990. À ses débuts, il a tendance a reproduire des créations venues de pays occidentaux, tels les États-Unis ou la France. Il est alors utilisé par la jeunesse africaine comme un moyen d'exprimer son mal-être ainsi que son manque de repères. Quelques groupes pionniers développent le rap en Afrique francophone à l'aide de textes militants rédigés en français et en langues locales, et basés sur des mélodies s'inspirant de musiques traditionnelles : Daara J et Positive Black Soul (au Sénégal), Yeleen et Faso Kombat (au Burkina Faso) ou encore Ak'sang Grave (au Cameroun)[33],[34].
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+ Le premier album de rap à sortir sur le continent sera en 1990 celui du groupe sud-africain Prophets of da City, intitulé Our World, qui sera suivi d'un deuxième album plus aboutit en 1993, Age of Truth, en large partie censuré dans un contexte de transition post-apartheid. En Afrique francophone, le premier groupe à sortir un album de rap est Positive Black Soul (Sénégal) en 1995, avec Salaam, dont est extrait le morceau Bul Falé (« laisse tomber », en wolof), dont la jeunesse sénégalaise s'empare « comme d’un étendard ». Olivier Cachin, journaliste français spécialiste de la musique hip-hop, déclare d'ailleurs en 2007 à ce sujet : « Le rap africain a longtemps été une utopie grandissant dans l’ombre du rap français, tout comme le rap français le fut à ses débuts face au géant américain. Et puis il y eut Positive Black Soul, pionnier d’une expression hip-hop profondément africaine. »[32].
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+ Le rap africain se cherche par la suite une identité avec une plus grande utilisation de langues locales (telle le wolof, utilisée par des groupes sénégalais). De même, les rythmes traditionnels sont de plus en plus utilisés, comme au Gabon avec les groupes Raaboon et Movaizhaleine[33].
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+ Le phénomène de la piraterie fait cependant des ravages. Ce fait, allié à un appui limité des autorités locales, permet à de grandes marques de s'imposer comme des intermédiaires et mécènes indispensables de la scène musicale africaine, ce qui pousse les artistes au conformisme afin d'obtenir des soutiens financiers. En Côte d'Ivoire par exemple, le rappeur Christ Carter déclare au Monde que les rappeurs sont « ghettoïsés », les médias locaux préférant diffuser des stars nigérianes ou encore du coupé-décalé, ce qui pousse les rappeurs ivoiriens à tenter de mélanger ce style avec le rap, comme le groupe Tour 2 Garde et son titre Makassa, qui fut un hit dans toute l'Afrique francophone en 2014[33].
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+ Au Maghreb, la scène rap se développe également à la fin des années 1990, avec des groupes tels que MBS et Intik notamment, qui s'exportent rapidement en France[32]. Les rappeurs maghrébins s'avèrent très engagés par la suite, notamment en Tunisie suite au Printemps arabe, où plusieurs artistes sont condamnés ou emprisonnés pour leurs morceaux (El General, Weld El 15 (en)). En Afrique subsaharienne par contre, dans un contexte de « décollage économique de certains pays » francophones durant les années 2010, le rap se fait plus léger, festif et commercial, se transformant souvent en une « ode au consumérisme », sur fond de « culte de l'égo » de certains artistes[33].
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+ Dans les pays anglophones, l'Afrique du Sud et le Nigéria dominent la scène rap, et sont ceux dont les artistes s'exportent le plus à l'étranger du fait de leurs liens avec les États-Unis[35]. Au Nigeria, l'un des pionniers du rap sera le groupe Trybesmen (en), qualifié de « légendaire » par la BBC, et qui sort un unique album en l'an 2000, intitulé LAG Style. Depuis, de nombreux artistes nigérians ont atteint un succès non seulement en Afrique, mais également au niveau planétaire, tels que le groupe P-Square ou encore le rappeur D'banj (en), dont la musique se rapproche du RnB américain[32]. Les morceaux des rappeurs d'Afrique anglophones sont également très consuméristes, les clips tournant en boucle sur des chaînes dédiées (MTV Base, Channel O, Hip TV) et mettant en avant villas, belles femmes et voitures de luxe[33].
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+ Le rap algérien est composé de plusieurs artistes tels que les pionniers MBS, Hamma Groupe, T.O.X, ou encore TaaRyk Tk... Mais le plus connu est sans doute le rappeur Lotfi du groupe Double Kanon, qui est l'un des groupes à avoir vendu le plus d'albums au Maghreb. À la suite d'une dispute entre Lofti et Wahab, Lotfi se lance dans une carrière solo comptant déjà plusieurs albums, et maintenant Les participants fortement Blidian Thugz (TFK - MC HOOD - MC MAJNOON - BIGGIZI - AMIYANO - VRUS) et le groupe Bouroubaz Crew (Mc Boy - Riad) Zed-K - Kami Phénomène - L'anonyme - FLENN WB.
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+ Le Bénin est un pays très actif sur la scène rap africaine, on peut le placer en Afrique de l'Ouest juste derrière le Nigeria et le Sénégal. Les artistes s'expriment principalement en français mais aussi dans les langues locales comme le fon, le yoruba, le bariba, le mina. Les précurseurs du mouvement dans les années 1990 sont Ishack, Sakpata Boys, H2O, Radama Z, Jonquet Zoo, Tatu Clan, Gérard Ayi, Eric Harlem, Polo Orisha et bien sûr les légendaires Kaysee Montejàno et Ardiess Posse qui ouvrent vraiment les portes du rap au pays. Ardiess Posse organisera pendant de nombreuses années le célèbre festival « Hip Hop Kankpe » ou des artistes internationaux viennent se mêler aux locaux.
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+ Les années 2000, que l'on peut appeler « l'âge d'or du rap béninois »[réf. souhaitée], voient l’émergence de groupes ou artistes emblématiques comme Diamant Noir et Blaazfem, mais aussi Dhalai-K, Esprit Neg, Apouké, Private Club, Taka Crew, Duce, BMG Yari, Secteur Tréma, 3ième Monarchie, X Kalibur, Darkness, Fool Faya... Puis vient le temps des labels et collectifs qui se constituent pour avoir plus de chance d'être actifs et médiatisés[réf. souhaitée] (Ardiess Prod, Reflex Enten2ments, Cotonou City Crew, Afropop, Self Made Men, We Magic, Witch, Meko Prod, CKS, Carpe Diem, 4 Season, We Are Blessed, Blue Diamond, Soyimavo, etc.).
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+ Le rap s'est aussi conjugué au féminin au Bénin : Moona, MC MCA, Kouadja, Kissmath, Beezy Baby.
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+ Plusieurs émissions de radio ont contribué à travers les années à développer le mouvement[réf. souhaitée] et à le médiatiser, dont « Ghetto Blaster » de Freddy Shark sur Golf FM, « Big Tempo » de Sergent Markus sur Radio Tokpa, « Rap Altitude » de Gérardo sur Océan FM, « 360° Hip Hop » de Nick sur Atlantic FM... À la télévision, le jeu a toujours été plus ou moins faussé faute à la corruption de certains animateurs pour passer tel ou tel clip, pour parler de tel ou tel artistes dans leurs émissions[réf. souhaitée]. Golf TV a diffusé pendant plusieurs années l'émission Ghetto Blaster entièrement consacrée au hip hop.
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+ Par la suite, des artistes de poids comme Dibi Dobo ou Mister Blaaz essayent de faire connaitre le Bénin hors de ses frontières. On peut citer aussi plusieurs noms qui auront marqué leur époque[réf. souhaitée] comme Nasty Nesta, Jay Killah, Sam, Mutant, Adinon, Nicoteen, Sewedo (ADN), Kemtaan, Demos, Sam Seed, Cyanogêne, WP, Mamba Noir, D-Flex, K-Libr Volcanik, DRBX, Roccah, DJ Highfa, le regretté Rim'K (rip)... Une scène urbaine de Slam conscient est elle aussi très active depuis des années[Depuis quand ?] avec des artistes comme K-Mal Radji, Sergent Markus, Rodoutan le Silencieux, Le Yov, Sêminvo...
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+ L'avènement d'Internet a aussi permis au rap béninois d'être plus médiatisé, ouvert sur le monde et accessible à la diaspora éparpillée, de 2005 à nos jours des forums et sites comme Zangbeto, Béninzik, Rapdubled, Voluncorp, UrbenHits, etc. ont relayé les hits et clips à travers la toile.
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+ Depuis quelques années, le rap béninois cherche son identité[réf. souhaitée] tiraillé entre influences américaines, nigérianes, françaises et plus traditionnelles. Le manque de structures, de managements professionnels, d'investissements culturels de l'état et le copinage médiatique freine le développement de cette musique.[réf. souhaitée] Depuis 2014, les nouveaux talents urbains les plus populaires sont Fanicko, Tyaf, Hypnoz, Zef, Vano Baby, Nikanor , T-Boy...
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+ Le Burkina Faso rassemble chaque année les rappeurs venus d'Afrique et du monde entier durant une semaine à travers un festival nommé « OUAGA HIP HOP »[36]. Entre 2000 et 2007, le Hip-Hop cartonne et est le premier genre musical de la jeunesse burkinabè. Des groupes et des rappeurs de renoms comme Censure, Yeleen, Smockey, Faso Kombat, K-DJOBA, OBC, Clepto Gang, Baloukou, 3e Régiment, Tere Pirattack explosent sur la scène nationale, africaine et internationale. À la même période, certaines compilations (Faso connexion, Chronik noir, la part des ténèbres 1 et 2, vrai de vrai) et concours rap (Craven A flow, Hip-Hop allstars, Nescafé rap tour, All Flowz)[37],[38] permettent de révéler plusieurs groupes et artistes du Underground comme Waguess Family, Baloukou, Tere, 2 Kays, Wedhyak, K-TA. Mais l'influence grandissante du Coupé-décalé ivoirien au Burkina Faso à partir des années 2005 aura un impact négatif sur le développement du Hip-hop burkinabè. Certains groupes de rap ou rappeurs vont même s'essayer à ce genre musical pour des raisons commerciales au détriment du rap. Néanmoins, des artistes et groupes indépendants continuent à faire vivre le mouvement.
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+ On assiste depuis quelques années[Depuis quand ?] à l'émergence du rap dans des pays comme le Gabon, avec des acteurs tels que Movaizhaleine, HAY'OE, Ba'ponga, Lestat XXL, Lord Ekomy Ndong ☥, Dany Maggeintha ou encore Secta'a. Au début des années 1990, le groupe V2A4, pionnier en Afrique, sort le tube AFRICAN REVOLUTION qui peut être considéré comme le premier 45 tours de l'histoire du hip-hop africain[réf. nécessaire]. De même, Libreville abrite déjà le grand mouvement des « Rappeurs de La côte ouest africaine », initié par Arcad, animateur sur Africa numéro 1. Aujourd'hui[Quand ?], le pays abrite des évènements hip-hop parmi les plus grands du continent africain[réf. nécessaire] tels que la nuit de la musique, le Bantou live, le Show du pays ou le Gabao hip-hop qui voient défiler chaque année les stars du hip-hop mondial.
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+ Le pays est représenter sur le continent par l'artiste Takana zion
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+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
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+ Le Maroc est souvent présenté[Par qui ?] comme le principal pays du rap au Maghreb[réf. nécessaire]. Le rap marocain prend différentes formes allant du rap commercial au rap conscient. Les débuts du hip-hop et des arts urbains au Maroc remontent au milieu des années 1980. Il faut préciser que dès son apparition en Occident, des jeunes marocains issus de l'immigration vivant en Europe feront entrer le rap au pays lors de leur retour saisonnier au Maroc. Les rappeurs marocains mettront plusieurs années pour transformer le rap occidental en rap marocain (fusion entre musiques traditionnelles marocaines et rap occidental) et pour trouver le phrasé adéquat (mélange d'arabe marocain dit darija, tamazight (berbère), français et anglais). L'ouverture démocratique du pays (amorcée à la fin des années 1990) jouera un rôle crucial dans l'épanouissement et l'expansion de tous les nouveaux genres musicaux de la nouvelle scène marocaine. Il ne se fait réellement connaître qu'à partir de l'année 1996 grâce au rappeurs Dogs, 3awd Lil, Double A (Aminoffice) et Zanka Flow dont MUSLIM qui représentait le côté conscient du rap marocain. De l'autre côté, il y avait Don Bigg avec une vision du rap très proche de celle des Européens et où on recense beaucoup de succès à travers l'Europe et l'Afrique dans les années 2000. Des artistes et des groupes comme Kachela, Casa Crew, Casa System, H-Kayne, Don Bigg, Shayfeen, Fnaïre, MUSLIM ou Dizzy DROS rendent célèbre le rap marocain.
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+ Autre pays précurseur, le Sénégal est une scène du rap africain avec des groupes ou artistes comme PBS (Positive black soul) ou Daara J et Pee Froiss.
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+ Le rap tunisien démarre au tout début des années 1990. On voit quelques artistes et groupes s'aventurer sur des scènes locales (T-Men, Wled Bled, Arab Clan, Brigade Parazit's, Hogra Sexion, Light Beat, B4 Clan, Mc bilel, etc., Rag Tag Music.) avec un succès limité à une sphère d'initiés. En effet, ces artistes demeurent inconnus pour la grande majorité de la jeunesse tunisienne. Cette vague artistique s'amplifiant de génération en génération, on retrouve des rappeurs chantant de plus en plus en tunisien (dialecte arabe local). Cette scène rap est très active et productive mais souffre du manque de soutien à la fois officiel et des éditeurs locaux. Ce manque de soutien est notamment dû au contenu de quelques titres de rap dénonçant les injustices sociales, le chômage, la corruption, etc. Cette scène rap est sous surveillance, surtout depuis l'apparition d'El General qui interpelle le président Zine el-Abidine Ben Ali sur la corruption, le chômage et les violences de la police.
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+ Le rap est un mouvement culturel et musical prenant ses racines du hip-hop, ayant émergé au début des années 1970 dans les ghettos aux États-Unis. Le rap se caractérise par sa diction très rythmée et en rimes[1], le plus souvent une succession de couplets séparés par des refrains. Influencé par d'autres genres musicaux (reggae, blues, et jazz, rock), le rap acquiert une popularité de plus en plus grande au fil des années 1980. Aux premières heures, les MCs (Master of Ceremony) servaient juste à soutenir les DJ, et les parties rappées étaient simplement appelées MC-ing (emceeing) ou (aimesi-ing).
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+ Aux États-Unis, on le définit comme le rétroacronyme de « rhythm and poetry ». Les premiers MC's accordaient leurs syllabes avec le beat[2] en « rythme » et « poésie », car le rap est avant tout l'expression de ses sentiments ou de ceux des autres, d'une vérité ou d'un « trip », de nos envies. Ils parlaient donc de « rythme et poésie » pour le fait d'assimiler les deux et de partager ses émotions sur une ligne musicale.
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+ Le mot « rap » provient aussi de l'anglais to rap, un verbe signifiant « bavarder, blâmer, baratiner » en slang (argot anglophone américain)[3],[4],[5]. Enzo Gonçalves retrace l'usage du terme depuis 1541 avec le sens de « prononcer vigoureusement ou soudainement »[6]. Le Dictionary of American Slang de Wentworth et Flexner donne pour définition « parler à, reconnaître, faire connaître à quelqu'un »[7] (1931), puis « parler ouvertement ou franchement »[8].
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+ « Rap » peut aussi signifier « Rock Against Police » (à la suite d'une rébellion de jeunes des années 1980 contre la police[réf. nécessaire]), signification utilisée par certains morceaux de rap francophone des années 1990 (exemple, la compilation Police sortie en 1997).
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+ Rap a été un terme utilisé dès 1971 pour décrire des voix enregistrées sur l'album d'Isaac Hayes, Black Moses, et plus précisément sur les titres Ike's Rap, Ike's Rap II, Ike's Rap III, et ainsi de suite[9]. Pour Del the Funky Homosapien l'expression rap était utilisée pour décrire les voix dans les musiques au début des années 1970 : « Je suis né en '72... à l'époque, ce qu'on qualifiait de rap, c'était surtout des paroles non chantées qui essayaient de nous convaincre de quelque chose. C'est ça le rap, c'est une façon de parler, de s'exprimer[10]. »
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+ Le premier rappeur connu fut Herc[1], constatant que les soirées les plus dansantes du funk, qui dominaient alors les clubs, house parties et dance-floors, étaient les breaks. Afin de s'assurer un plus grand succès, Herc, qui gagnait alors sa vie grâce à son sound-system, se mit à passer en boucle ces breaks. Ce qui allait devenir l'essence du rap, le choix, puis la confection d'une boucle puissante et prenante était déjà là, bien que de façon artisanale: à ce moment (1974-1976) il n'y avait pas d'autre moyen, pour répéter en continu un passage, que de mettre deux disques identiques et de passer de l'un à l'autre[11]. La technique fut améliorée par un passionné de matériel phonographique : Joseph Saddler, plus connu sous le nom de Grandmaster Flash. Flash élabora ce qui allait être connu comme le DJ-ing[12]. Ses premiers essais publics solo ne furent pas des succès, alors il s'associa à Robert Keith « Cowboy » Wiggins, aux frères Glover (Melvin « Melle Mel » et Nathaniel « Kidd Creole ») pour former les Furious 4 et révolutionner la musique.
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+ Le rap semble au premier abord avoir des racines dans la culture africaine. Le chant scandé du MC évoque en effet le griot, poète et musicien qui chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des célébrations (par exemple un mariage). De même, le retour à une musique fondée plus sur le rythme que sur la mélodie rappelle les polyrythmies de percussions africaines. Cela aurait transité par le jazz (scat et bebop) et surtout par la musique jamaïquaine (une grande partie des premiers DJ et MC était d'origine jamaïquaine et les sound systems jamaïcains, et la pratique du talk-over ont eu un rôle essentiel dans l'apparition du rap dans les ghettos noirs américains). On parle aussi de l'influence d'une musique d'origine brésilienne, la capoeira (musique, chant, danse-combat, contre l'esclavagisme). Toutefois, d'autres ont aussi évoqué la possibilité d'une origine occidentale de cette expression, en prenant l'exemple des troubadours pour appuyer leur thèse.
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+ L'ancêtre le plus proche du rap est le spoken word (« mot parlé »), apparu au début des années 1930 avec le Golden Gate Quartet, un groupe de gospel, avec la chanson Preacher and the Bear. Bien plus tard, quelques groupes confidentiels dont The Last Poets à New York, The Watts Prophets, en Californie, ainsi que Gil Scott-Heron (voir notamment la chanson The Revolution Will Not Be Televised) utilisent la déclamation de discours sur des rythmes battus par des tambours africains avec la négritude comme thème de prédilection. Parallèlement au spoken word, et bien que, par essence, le hip-hop a surtout le funk comme racines, une autre influence possible dans la genèse du rap est l'apparition dès le début des années 1970, du toasting en Jamaïque. Des DJ/animateurs se mettaient à parler-chanter par-dessus des mix instrumentaux de hits reggae (souvent placés en face B de ces derniers) à la radio ou dans les sound systems. Ces mix conçus pour les sound systems ont permis le développement du dub, tandis que cette façon de chanter-parler par-dessus définissait le toasting, ou autre ragga, et du coup les prémices de rap à venir. U Roy est l'un des meilleurs exemples. Le rapprochement avec le rap est évident.
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+ Le hip-hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool Herc, et les premiers raps étaient réalisés par des MC (Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes toutes simples pour mettre l'ambiance en soirée. Le premier morceau de rap proprement dit n'est pas américain, il est italien. C'est le titre d'Adriano Celentano, Prisencolinensinainciusol en 1972, sept ans avant King Tim III du groupe Fatback Band et Rap-O Clap-O de Joe Bataan (1979). En 1979, quelques mois après, le premier tube rap sort en 45 tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang, dont la musique est clairement influencée par le funk. En 1980, le groupe punk anglais The Clash intègre le rap dans le morceau Magnificent Seven.
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+ Les années 1980 sont celles de l'explosion du rap avec des groupes politiques (comme Public Enemy) ou entertainment (comme Run–DMC). Dans la lignée du do it yourself des punks new-yorkais (le hip-hop fut d'abord surnommé le « punk noir »), les rappeurs rappaient sur des rythmes synthétiques et brutaux, issus de boîte à rythmes bon marché. Il s'agit d'une véritable musique populaire de rue qui développait ses propres thèmes : d'une part sous l'influence de la Zulu Nation d'Afrika Bambaataa qui voyait dans le hip-hop le moyen d'éloigner les jeunes de la drogue et des gangs et d'émuler leur créativité, d'autre part en tant que témoignage d'une vie difficile (rap « hardcore »). Initialement issu des quartiers défavorisés, le rap à ses débuts est souvent un exutoire au mal-être et aux revendications des jeunes qui les habitent. Les propos violents ou crus sont fréquents, volontiers provocateurs. Le rap est à la fois un phénomène social et une forme artistique à part entière.
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+ En 1982, The Message de Grandmaster Flash est la révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip-hop, une culture de rue qui était alors composée principalement de danse et de DJ-ing. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le fait que ce soit le rappeur Melle Mel qu'on entend sur l'enregistrement, le titre est crédité du nom de Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore). Le rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a aujourd'hui. Les rappeurs américains tel que Run–DMC critiquent le racisme des blancs dans leurs chansons, la majorité des auditeurs sont alors des noirs. Les Beastie Boys commencèrent eux aussi à se faire connaître, prouvant et montrant ainsi que la culture hip-hop était bien un mélange de culture et d'influence noir et blanche. Plus tard, Puff Daddy a calqué la musique rap sur les chants doux très en vogue chez les blancs aux États-Unis.
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27
+ À New York, la guerre des crews (équipes) se termine. Les crews réunissaient des rappeurs (souvent des dizaines) du même quartier, réunis autour d'un producteur charismatique. Le plus célèbre était le Juice Crew de Queensbridge, emmené par le célèbre Marley Marl à qui est attribuée l'invention du sampling (échantillons extraits d'autres morceaux puis inclus dans les boucles). Le Juice Crew a fait de nombreux beefs (luttes) avec les lyricists (paroliers) des autres quartiers. Par exemple, KRS-One, du South Bronx, a défié le Juice Crew par chansons interposées dont le célèbre The Bridge is Over qu'il est venu chanter devant eux dans une salle de Queensbridge.
28
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29
+ L'âge d'or, c'est donc l'émergence à New York des duos DJ-MC comme Gang Starr (DJ Premier et Guru), Eric B & Rakim ou Pete Rock & CL Smooth qui continuent l'œuvre de Marley Marl ; et en Californie d'une nouvelle scène Gangsta avec surtout les NWA. À Los Angeles le groupe de rap NWA est fondé par Dr. Dre, Ice Cube, Eazy-E, MC Ren et DJ Yella en 1986, il sévit jusqu'en 1991 après avoir révolutionné le rap. En effet, alors que le rap new-yorkais produit un rap teinté de soul et de jazz à tendance consciente, les NWA créent le gangsta rap, musicalement très inspiré du P-Funk. Il s'agit de raconter leur vécu : les violences policières, les guerres de gangs, et de représenter leur ville Compton.
30
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31
+ Leur album Straight Outta Compton est classé comme un monument du hip-hop. Ce groupe permet à la scène rap de la côte ouest d'avoir une visibilité médiatique. Cela est plutôt réussi puisque jusqu'au milieu des années 1990, le rap de Los Angeles domine[réf. nécessaire] l'actualité hip-hop (avec les premiers albums solos de Dr. Dre en 1992, de 2pac en 1991, de Snoop Dogg en 1993, Tha Dogg Pound composé de Daz Dillinger et Kurupt en 1995, etc.) pendant toute cette période avec le Gangsta rap et le G-funk (sample de funk de la côte ouest).
32
+
33
+ Mais le rap de l'est ne baisse pas les bras en sortant des albums de rap pendant cette même période. Se font connaître des artistes issus du Juice Crew comme NAS avec Illmatic en 1994, Mobb Deep (The Infamous en 1995), le Wu-Tang Clan en 1993 avec Enter the Wu tang 36th Chambers, The Notorious B.I.G. en 1994 avec Ready to die. New York produit un rap bien plus sombre faisant le récit de la dure réalité des rues du Queens, du Bronx et de Brooklyn. C'est Puff Daddy qui révolutionne une nouvelle fois le rap new-yorkais en mettant un peu de fête et en samplant de la funk qui permet à Notorious B.I.G. d'avoir une énorme couverture médiatique et de rivaliser avec les rappeurs de Los Angeles. Il s'ensuit d'ailleurs une guerre entre l'est et l'ouest des États-Unis due à la rivalité entre 2Pac et Notorious B.I.G.. Celle-ci se termine par la mort prématurée des deux protagonistes, assassinés en 1996 pour le premier et en 1997 pour le second. Cette date marque la fin d'une époque pour le hip-hop old school.
34
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35
+ S'il est bien issu des populations noires américaines, le rap s'est démocratisé dès le début des années 1990 pour toucher également les populations blanches dont provient une part croissante des créateurs de rap, l'exemple le plus connu étant Eminem. Plus récemment, les pays européens, africains puis asiatiques ont développé leurs propres scènes rap. Ainsi devenu un courant musical mondial très à la mode, le rap génère d'importants flux d'argent. Des radios spécialisées sont apparues mais privilégient les artistes « grand public » dont la promotion est assurée par les majors et aboutissent à une certaine homogénéité au détriment des artistes indépendants. Certains font remarquer que le rap est depuis le début une musique grand public qui, comme tous les genres, contient en son sein des artistes commerciaux et d'autres plus indépendants et peut-être plus créatifs.Il existe aussi le mumble rap qui est un rap émergent et s'affirmant en 2016 mais qui fut expérimenté par Wiz khalifa.
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+ Les évolutions du rap sont nombreuses. On peut parler par exemple de hip-hop instrumental ou hip-hop expérimental (DJ Shadow, RJD2, Big Dada, DJ Krush), une musique très élaborée et qui se fonde sur la rythmique hip-hop. Le rap s'inspire et se mélange aussi aux autres genres jusqu'à brouiller les frontières : rock et métal avec la fusion et le rapcore, trip hop avec le hip-hop expérimental, musiques traditionnelles ou encore électroniques.
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+ Jean-Baptiste Vieille, du magazine musical Tsugi, remarque que Kanye West avec 808s and Heartbreak permet l'émergence du « rappeur vulnérable », qui substitue ainsi à la fin des années 2000 « au modèle viril incarné par 50 Cent »[13]. Il explique que « là où le rap raconte habituellement des histoires d'ascension, du bas vers le haut, la nouvelle génération fait le chemin inverse » à l'image de Drake qui, à peine décollé, « contemple déjà sa réussite avec lassitude »[13]. À partir des années 2000, le rap est considéré par le département d'État américain comme un outil diplomatique : la diffusion de « bon rap musulman » serait un moyen de lutter contre l'embrigadement djihadiste de jeunes du monde entier[14].
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+ Le rap est un mode d'expression alors que le hip-hop est un mouvement culturel et artistique qui regroupe quatre principaux modes d'expression[15] : le rap, le deejaying dont le beatbox qui en est une sous-branche, la danse et le graffiti. Ces modes d’expression artistique existaient séparément avant la création du mouvement hip-hop. Réunis dans les années 1970, ils donnèrent naissance à un réel état d’esprit avec ses propres codes : des valeurs, des attitudes, un style vestimentaire et des cultures urbaines.
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+ En 1982, le morceau The Message de Grandmaster Flash[16] confirme[pourquoi ?] l'importance du rap et de ses thèmes dans le paysage musical[réf. nécessaire]. Ses textes, parfois très virulents contre les symboles du pouvoir, la police ou la justice, ont stigmatisé le rap pour une partie de la population. Pour David O'Neill, le succès de The Message favorise en France une conception politisée du rap contrairement à des racines américaines plus hédonistes[17]. Les critiques violentes sont en fait assez minoritaires et l'aspect contestataire se limite le plus souvent à une dénonciation qui passe par les descriptions des problèmes sociaux tels que les bavures policières, le racisme, la pauvreté, le chômage, et l'exclusion.
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+ Les thématiques récurrentes, notamment dans le gangsta rap, se retrouvent autour des produits de consommation et des symboles du pouvoir, ainsi que des femmes, des voitures de luxe ou des armes à feu. Les rappeurs jouent sur ces fantasmes et se construisent des personnages en général sans lien avec leur vraie personnalité et leur quotidien réel. Des critiques ont été faites contre ces textes qualifiés de sexistes[18], matérialistes ou prônant la violence, par des hommes politiques et par une partie du milieu rap.
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+ Les religions (les trois monothéismes abrahamiques dont l'influence de l'islam dans la zulu nation ainsi que le déisme, parfois l'animisme et les kamites) comme les autres positions philosophiques (l'agnosticisme ou l'athéisme[19]) sont également présentes dans le rap américain ou francophone.
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+ Le rythme de la musique "rap" est très cadencé, dans l'esprit de la musique populaire afro-américaine (blues, gospel, jazz, funk, etc.). Les temps sont fortement scandés par une alternance entre grosse caisse et caisse claire, pour soutenir un phrasé qui rappelle les dialogues du soliste dans les gospel songs. Généralement, le tempo avoisine les 90-105 pulsations par minute. Le caractère syncopé marqué rappelle celui de certaines formes de funk, dont le rap des premiers temps était d'ailleurs fortement inspiré.
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+ Ce style est amené de manière prédominante par les musiques soul et funk, lesquelles répétaient tout au long des morceaux leurs rythmes et leurs thèmes musicaux. Dans les années 1960 et 70, James Brown jette certaines bases sur lesquelles sera fondée une partie du rap : une musique rythmée (ses enregistrements sont encore aujourd'hui une source de samples inépuisable pour les DJ), un style de chant saccadé, parfois parlé ou crié et des textes véhiculant une forte identité et des revendications sociales ou politiques. C'était le parfait tremplin pour pousser les MC à écrire leurs rimes. C'est d'ailleurs toujours ce qui attire le plus dans le rap : l'emphase mise sur les paroles et la prouesse de leurs élocutions. Dans le rap (instrumental), les disc jockeys et les producteurs sont libres d'expérimenter avec la création de morceaux instrumentaux. Les producteurs peuvent prendre des sources sonores assez « diverses » (comportant des voix, etc.).
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+ L'instrumentation rap découle de la musique funk, disco et R&B, à la fois sur le plan de l'équipement sonore et des albums échantillonnés. Alors que le mixage réalisé par les DJ disco et de clubs avait pour but de produire une musique continuelle avec des transitions discrètes entre les morceaux, celui réalisé par Kool DJ Herc a lui donné naissance à une pratique visant à isoler et à étendre les seuls breaks en les mélangeant entre eux avec deux copies du même morceau. À l'origine, les breaks (ou breakbeats) étaient les transitions à l'intérieur d'un morceau, composées surtout de percussions. C'est ce qu'Afrika Bambaataa décrivit comme « la partie du disque qu'attend tout le monde… où ils se laissent aller et font les fous » (Top, 1991). James Brown, Bob James et Parliament - parmi d'autres - ont longtemps été des sources populaires pour les breaks. Sur cette base rythmique, on pouvait ajouter des parties instrumentales provenant d'autres albums (et beaucoup l'ont fait). L'instrumentation des premiers samples utilisés est la même que celle de la musique funk, disco ou rock : voix, guitare, basse, clavier, batterie et percussions.
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+ Alors que l'originalité de la musique rap provenait principalement des breaks des albums du DJ, l'arrivée de la boîte à rythmes (appelée en anglais beat box ou drum machine) a permis aux musiciens du rap d'intégrer des fragments originaux à leur musique. Les sons de la boîte à rythme étaient joués soit par-dessus la musique produite par le DJ, soit seule. La qualité des séquences rythmiques est progressivement devenue centrale pour les musiciens de rap, car ces rythmes étaient la part la plus dansante de leur musique. En conséquence, les boites à rythme ont rapidement été équipées pour produire des kicks (sons de grosse caisse) avec une basse puissante et sinusoïdale en arrière-plan. Cela a permis d'émuler les solos de batterie de vieux albums de funk, de soul et de rock datant des années 1960 et 1970. Les boites à rythme avaient de plus un stock limité de sons prédéterminés incluant des cymbales, des grosses caisses, des caisses claires et des toms.
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+ L'introduction des échantillonneurs (ou sampleurs) a changé la manière dont le rap était produit. Un échantillonneur permet d'enregistrer et de stocker numériquement des petits passages sonores provenant de n'importe quel appareil disposant d'une sortie électrique, comme une platine-disque. Les producteurs ont donc pu échantillonner les sons de batterie des albums de leur jeunesse. Plus important encore, ils ont pu sampler des sons de cuivre, de basse, de guitare et de piano à ajouter à leurs rythmes. Et le rap avait finalement son orchestration au grand complet.
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+ Le caractère dur et énergique des sonorités de la musique rap, souvent assez éloigné du son plus organique des autres genres musicaux, constitue un obstacle à la reconnaissance du genre en tant que forme artistique à part entière. Même les groupes de rap ayant un orchestre utilisent souvent les samples et le son des machines pour cr��er leurs rythmes en studio (lors de concerts, ils les recréent habituellement avec un orchestre). Le rap est l'objet d'une méprise répandue selon laquelle les samples et les boites à rythme sont des techniques pour musiciens paresseux ou encore qu'ils ne sont qu'une pâle compensation pour un « véritable » orchestre (cette considération étant d'ailleurs courante pour toute musique faisant usage de ces techniques). Dans les faits, les producteurs de rap sont souvent à la recherche d'un timbre, d'une texture et d'une fréquence précis pour leur sample et leur séquence rythmique. Un batteur jouant en direct le break de Funky Drummer de James Brown ne peut se substituer à son sample. Toutefois, on peut noter ces dernières années une tendance de retour vers les instruments originaux avec des musiciens et producteurs tels que Timbaland, OutKast, The Roots et The Neptunes. Aujourd’hui[Quand ?], certains rappeurs utilisent de nouveaux procédés pour enjoliver leur art. La batterie est ancrée depuis bien longtemps dans le rap, le tempo est étrangement similaire à une platine ou encore à un logiciel de percussions. Timbaland a récemment démontré, que la batterie pouvait convenir au rap, grâce à la grosse caisse et autres. Kanye West quant à lui, utilise les percussions pour son rap. Et ainsi, d'autres rappeurs vont suivre ce mouvement, celle de l'association d'instruments à percussions, qui mettent en valeur leurs origines lointaines, venant d'Afrique et autres pays colonisés.
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+ Le flow désigne le « rythme et les rimes »[20],[21],[22] des paroles d'une chanson hip-hop. Une même phrase peut être rappée d'un nombre infini de manières. Le flow peut se concentrer sur le rythme, se rapprocher de la parole ou plus rarement d'une mélodie. La mode actuelle en ce qui concerne les flows est de « surprendre » l'oreille de l'auditeur en utilisant des rythmes ternaires, dansants et changeants. Les rappeurs américains utilisent ce genre de procédés pour garder l'attention de l'auditeur même si celui-ci ne comprend pas les paroles, et ce dans le but de se vendre internationalement. Cependant, des artistes, comme Sinik en France (qui y remédiera dans la chanson Adrénaline), possèdent un flow strictement linéaire (lorsque le rappeur place systématiquement le même nombre de syllabes, souvent 4, par pulsation, ce qui est perçu comme étant répétitif et monotone). Le flow dépend aussi de la voix et des intonations du rappeur. Les procédés poétiques classiques tels les allitérations, homéotéleutes, métaphores et assonances sont utilisées massivement. La paronomase est la figure de rhétorique reine du rap. L'argot est souvent utilisé.
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+ Le rap est apparu aux États-Unis et s'est répandu partout dans le monde dans les Années 1990. Auparavant inscrit seulement dans la culture urbaine, il est aujourd'hui présent dans tous les milieux[réf. souhaitée].
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+ La suite de cet article détaille le statut du rap pays par pays. Quelques artistes ou duos ont également réalisé des albums à portée internationale en espéranto, tels La Pafklik (eo), Eterne Rima (eo) et Tone.
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+ Au Chili, la naissance du hip hop date environ du 14 juin 1986 avec l'apparition des MCs étrangers. Au fil des années, de nouvelles techniques ont été acquises avec le soutien de certains étrangers anonymes et sont arrivés dans le pays, ainsi que des groupes de B-boys sud-américains. Cependant, un des plus grands progrès a été réalisé grâce à l'arrivée, en 1987, de Jimmy Fernandez (anciennement de Pozze Latina). Les groupes principaux sont : La Pozze Latina (en), Rezonancia, Panteras Negras, Makiza (es), Calambre, Movimiento Original, Tiro de Gracia, Los Brujoz, Dj Raff, Tapia Rabia Jackson, Flaiteground, De Kiruza, La Frecuencia Rebelde et Calambre.
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+ Des premiers artistes locaux underground sont Cora E. et Advanced Chemistry. Ce n'est pas avant le début des années 1990 que le hip-hop allemand ne se popularise grâce à des groupes comme Die Fantastischen Vier et Rödelheim Hartreim Projekt. Le hip-hop allemand s'inspire largement des films, et se focalise beaucoup sur des éléments culturels comme le graffiti et la breakdance au-delà de la musique elle-même[23]. Ces films mènent la population locale à penser que le rap est bien plus qu'une musique. La scène hip-hop commence à se répandre dans les années 1990[24]. MTV n'existe pas à cette période en Europe, et la scène reste principalement underground. Plus encore, il y a un manque significatif de clubs hip-hop sur le continent[25].
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+ Le rap belge est assez similaire au rap français à la différence que très peu d’artistes y ont réellement percé, que ce soit sur la scène nationale ou internationale. Ceci peut s’expliquer par le manque de structures, de moyens, d’argent, et de médiatisation avec lesquels les artistes sont obligés de faire… en attendant peut-être de se faire connaitre en France et dans les autres pays francophones. Historiquement, le rap apparaît en Belgique fin des années 1980 et naît de la sortie de deux disques importants : ceux de Benny B et de BRC. Ensuite, c’est le groupe Starflam qui percera sur la scène hip-hop et qui connaîtra un succès honorable. Progressivement, de nombreux nouveaux artistes et collectifs vont apparaître tels que CNN 199, OPAK, Ultime Team, Pitcho, Gandhi ou encore James Deano.
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+ On retrouve au sein du rap belge les mêmes thèmes que dans le rap français (injustice, quartiers défavorisés et vie difficile, avenir incertain…) mais traité sur la base d’une réalité propre aux rappeurs belges, avec des références spécifiques telles que des quartiers, des communes, ou encore des hommes politiques. Les rappeurs se font également souvent le relais de problématiques typiquement belges telles que le conflit communautaire (problématique face à laquelle ces derniers semblent souvent défendre un point de vue unioniste et royaliste).
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+ À partir de 2015, une nouvelle vague de rappeurs belges fait son apparition. Caballero et JeanJass percent jusqu'en France en Suisse et au Québec avec leur rap égotrip au second degré. Roméo Elvis devient aussi célèbre grâce à sa collaboration avec le duo belge. On peut aussi citer Scylla, la Trilogique, Damso, Hamza, L'Or du Commun, La Smala, Les Alchimistes ou encore Bruksel'R.
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+ L'un des facteurs qui contribueront au développement et à la popularisation de la culture du hip-hop dans le pays est la présence de bases militaires américaines sur le sol espagnol. Les militaires, en particulier ceux de descendance afro-américaine, écoutaient du rap dans leur base via des stations de radio, notamment[26]. L'une des base notables souvent citée comme point d'entrée du rap en Espagne est la base aérienne de Torrejón de Ardoz, près de Madrid[27].
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+ Le rap apparaît en France au début des années 1980 grâce notamment au DJ Dee Nasty. La diffusion du rap est alors limité à quelques radios pirates.
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+ La culture hip-hop, dont le rap, est popularisée pour la première fois en France et répandue partout dans le pays grâce à l'animateur, DJ et musicien Sidney, dont l'émission H.I.P. H.O.P., diffusée sur TF1 de janvier à décembre 1984, est la première au monde entièrement hip-hop[28],[29].
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+ L'essor du rap français se fait à partir des années 1990 avec des groupes comme MC Solaar, NTM, Assassin, IAM, Ministère AMER, La Cliqua, Ideal J, Time Bomb, Les Sages Poètes de la rue, Lunatic, Oxmo Puccino, Menelik, Secteur Ä, 113, Scred Connexion, Mafia K'1 Fry ou Fonky Family. La diffusion devient de moins en moins confidentielle, avec par exemple les radios Générations et Skyrock avec son émission Planète Rap.
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+ La nouvelle vague amenant aussi de la fraîcheur , de l'électronique dans les instru comme Orelsan , Damso , Bigflo et Oli , Roméo Elvis qui vont beaucoup utiliser les médias, réseaux sociaux, ou encore radio (comme citée au-dessus) Planète Rap , les "Feats" (collaborations) vont être de plus en plus fréquent comme Orelsan/Damso , Lefa/Orelsan , Damso/Kalash ou même plus impressionnant Orelsan/Nekfeu/Dizzee Rascal (Orelsan et Nekfeu étant souvent comparé pour leur physique et style et Orelsan s'étant inspiré plus jeune de Dizzee Rascal).
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+ Le rap en Philippines date des années 1980 avec Francis Magalona et le rap chinois est apparu officiellement en 2001 avec MC Jin[réf. nécessaire].
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+ Au Québec, les artistes rap Eklips, Soulkast, Jodie Resther, Taktika, Sozi, Mocy et Soké membre du groupe Banx and Ranx se distinguent[réf. souhaitée]. KC LMNOP connait un succès commercial au début des années 1990 avec la chanson Ta Yeul' (Vis ta vie pis reste en vie), parue sur l'album Ta Yeul[30]. Il est l'un des premiers rappeurs québécois à enregistrer un album au Québec et l'un des ambassadeurs du hip-hop québécois et montréalais[réf. nécessaire]. L'album La force de comprendre[31], du groupe Dubmatique, paraît en 1996. Il offre au public québécois un produit musical du type rap dans lequel il peut se reconnaître. La porte ayant été grande ouverte, d'autres groupes suivront bientôt et d'autres produits du même genre feront leur apparition. En 1983, le poète Lucien Francoeur qui est le fondateur du groupe Aut'Chose enregistre Le Rap-à-Billy.
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+ Le rap arrive sur le continent africain dans les années 1980 à travers la danse : des collectifs se forment dans les grandes villes et reproduisent les gestes des danseurs de hip-hop américains. En Côte d'Ivoire notamment, le groupe de danse hip-hop Abidjan City Breakers sort en 1983 l'un des premiers enregistrements de rap en Afrique : le maxi ACB Rap[32].
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+ Mais le rap africain se développe surtout à partir des années 1990. À ses débuts, il a tendance a reproduire des créations venues de pays occidentaux, tels les États-Unis ou la France. Il est alors utilisé par la jeunesse africaine comme un moyen d'exprimer son mal-être ainsi que son manque de repères. Quelques groupes pionniers développent le rap en Afrique francophone à l'aide de textes militants rédigés en français et en langues locales, et basés sur des mélodies s'inspirant de musiques traditionnelles : Daara J et Positive Black Soul (au Sénégal), Yeleen et Faso Kombat (au Burkina Faso) ou encore Ak'sang Grave (au Cameroun)[33],[34].
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+ Le premier album de rap à sortir sur le continent sera en 1990 celui du groupe sud-africain Prophets of da City, intitulé Our World, qui sera suivi d'un deuxième album plus aboutit en 1993, Age of Truth, en large partie censuré dans un contexte de transition post-apartheid. En Afrique francophone, le premier groupe à sortir un album de rap est Positive Black Soul (Sénégal) en 1995, avec Salaam, dont est extrait le morceau Bul Falé (« laisse tomber », en wolof), dont la jeunesse sénégalaise s'empare « comme d’un étendard ». Olivier Cachin, journaliste français spécialiste de la musique hip-hop, déclare d'ailleurs en 2007 à ce sujet : « Le rap africain a longtemps été une utopie grandissant dans l’ombre du rap français, tout comme le rap français le fut à ses débuts face au géant américain. Et puis il y eut Positive Black Soul, pionnier d’une expression hip-hop profondément africaine. »[32].
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+ Le rap africain se cherche par la suite une identité avec une plus grande utilisation de langues locales (telle le wolof, utilisée par des groupes sénégalais). De même, les rythmes traditionnels sont de plus en plus utilisés, comme au Gabon avec les groupes Raaboon et Movaizhaleine[33].
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+ Le phénomène de la piraterie fait cependant des ravages. Ce fait, allié à un appui limité des autorités locales, permet à de grandes marques de s'imposer comme des intermédiaires et mécènes indispensables de la scène musicale africaine, ce qui pousse les artistes au conformisme afin d'obtenir des soutiens financiers. En Côte d'Ivoire par exemple, le rappeur Christ Carter déclare au Monde que les rappeurs sont « ghettoïsés », les médias locaux préférant diffuser des stars nigérianes ou encore du coupé-décalé, ce qui pousse les rappeurs ivoiriens à tenter de mélanger ce style avec le rap, comme le groupe Tour 2 Garde et son titre Makassa, qui fut un hit dans toute l'Afrique francophone en 2014[33].
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+ Au Maghreb, la scène rap se développe également à la fin des années 1990, avec des groupes tels que MBS et Intik notamment, qui s'exportent rapidement en France[32]. Les rappeurs maghrébins s'avèrent très engagés par la suite, notamment en Tunisie suite au Printemps arabe, où plusieurs artistes sont condamnés ou emprisonnés pour leurs morceaux (El General, Weld El 15 (en)). En Afrique subsaharienne par contre, dans un contexte de « décollage économique de certains pays » francophones durant les années 2010, le rap se fait plus léger, festif et commercial, se transformant souvent en une « ode au consumérisme », sur fond de « culte de l'égo » de certains artistes[33].
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+ Dans les pays anglophones, l'Afrique du Sud et le Nigéria dominent la scène rap, et sont ceux dont les artistes s'exportent le plus à l'étranger du fait de leurs liens avec les États-Unis[35]. Au Nigeria, l'un des pionniers du rap sera le groupe Trybesmen (en), qualifié de « légendaire » par la BBC, et qui sort un unique album en l'an 2000, intitulé LAG Style. Depuis, de nombreux artistes nigérians ont atteint un succès non seulement en Afrique, mais également au niveau planétaire, tels que le groupe P-Square ou encore le rappeur D'banj (en), dont la musique se rapproche du RnB américain[32]. Les morceaux des rappeurs d'Afrique anglophones sont également très consuméristes, les clips tournant en boucle sur des chaînes dédiées (MTV Base, Channel O, Hip TV) et mettant en avant villas, belles femmes et voitures de luxe[33].
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+ Le rap algérien est composé de plusieurs artistes tels que les pionniers MBS, Hamma Groupe, T.O.X, ou encore TaaRyk Tk... Mais le plus connu est sans doute le rappeur Lotfi du groupe Double Kanon, qui est l'un des groupes à avoir vendu le plus d'albums au Maghreb. À la suite d'une dispute entre Lofti et Wahab, Lotfi se lance dans une carrière solo comptant déjà plusieurs albums, et maintenant Les participants fortement Blidian Thugz (TFK - MC HOOD - MC MAJNOON - BIGGIZI - AMIYANO - VRUS) et le groupe Bouroubaz Crew (Mc Boy - Riad) Zed-K - Kami Phénomène - L'anonyme - FLENN WB.
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+ Le Bénin est un pays très actif sur la scène rap africaine, on peut le placer en Afrique de l'Ouest juste derrière le Nigeria et le Sénégal. Les artistes s'expriment principalement en français mais aussi dans les langues locales comme le fon, le yoruba, le bariba, le mina. Les précurseurs du mouvement dans les années 1990 sont Ishack, Sakpata Boys, H2O, Radama Z, Jonquet Zoo, Tatu Clan, Gérard Ayi, Eric Harlem, Polo Orisha et bien sûr les légendaires Kaysee Montejàno et Ardiess Posse qui ouvrent vraiment les portes du rap au pays. Ardiess Posse organisera pendant de nombreuses années le célèbre festival « Hip Hop Kankpe » ou des artistes internationaux viennent se mêler aux locaux.
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+ Les années 2000, que l'on peut appeler « l'âge d'or du rap béninois »[réf. souhaitée], voient l’émergence de groupes ou artistes emblématiques comme Diamant Noir et Blaazfem, mais aussi Dhalai-K, Esprit Neg, Apouké, Private Club, Taka Crew, Duce, BMG Yari, Secteur Tréma, 3ième Monarchie, X Kalibur, Darkness, Fool Faya... Puis vient le temps des labels et collectifs qui se constituent pour avoir plus de chance d'être actifs et médiatisés[réf. souhaitée] (Ardiess Prod, Reflex Enten2ments, Cotonou City Crew, Afropop, Self Made Men, We Magic, Witch, Meko Prod, CKS, Carpe Diem, 4 Season, We Are Blessed, Blue Diamond, Soyimavo, etc.).
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+ Le rap s'est aussi conjugué au féminin au Bénin : Moona, MC MCA, Kouadja, Kissmath, Beezy Baby.
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+ Plusieurs émissions de radio ont contribué à travers les années à développer le mouvement[réf. souhaitée] et à le médiatiser, dont « Ghetto Blaster » de Freddy Shark sur Golf FM, « Big Tempo » de Sergent Markus sur Radio Tokpa, « Rap Altitude » de Gérardo sur Océan FM, « 360° Hip Hop » de Nick sur Atlantic FM... À la télévision, le jeu a toujours été plus ou moins faussé faute à la corruption de certains animateurs pour passer tel ou tel clip, pour parler de tel ou tel artistes dans leurs émissions[réf. souhaitée]. Golf TV a diffusé pendant plusieurs années l'émission Ghetto Blaster entièrement consacrée au hip hop.
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+ Par la suite, des artistes de poids comme Dibi Dobo ou Mister Blaaz essayent de faire connaitre le Bénin hors de ses frontières. On peut citer aussi plusieurs noms qui auront marqué leur époque[réf. souhaitée] comme Nasty Nesta, Jay Killah, Sam, Mutant, Adinon, Nicoteen, Sewedo (ADN), Kemtaan, Demos, Sam Seed, Cyanogêne, WP, Mamba Noir, D-Flex, K-Libr Volcanik, DRBX, Roccah, DJ Highfa, le regretté Rim'K (rip)... Une scène urbaine de Slam conscient est elle aussi très active depuis des années[Depuis quand ?] avec des artistes comme K-Mal Radji, Sergent Markus, Rodoutan le Silencieux, Le Yov, Sêminvo...
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+ L'avènement d'Internet a aussi permis au rap béninois d'être plus médiatisé, ouvert sur le monde et accessible à la diaspora éparpillée, de 2005 à nos jours des forums et sites comme Zangbeto, Béninzik, Rapdubled, Voluncorp, UrbenHits, etc. ont relayé les hits et clips à travers la toile.
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+ Depuis quelques années, le rap béninois cherche son identité[réf. souhaitée] tiraillé entre influences américaines, nigérianes, françaises et plus traditionnelles. Le manque de structures, de managements professionnels, d'investissements culturels de l'état et le copinage médiatique freine le développement de cette musique.[réf. souhaitée] Depuis 2014, les nouveaux talents urbains les plus populaires sont Fanicko, Tyaf, Hypnoz, Zef, Vano Baby, Nikanor , T-Boy...
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+ Le Burkina Faso rassemble chaque année les rappeurs venus d'Afrique et du monde entier durant une semaine à travers un festival nommé « OUAGA HIP HOP »[36]. Entre 2000 et 2007, le Hip-Hop cartonne et est le premier genre musical de la jeunesse burkinabè. Des groupes et des rappeurs de renoms comme Censure, Yeleen, Smockey, Faso Kombat, K-DJOBA, OBC, Clepto Gang, Baloukou, 3e Régiment, Tere Pirattack explosent sur la scène nationale, africaine et internationale. À la même période, certaines compilations (Faso connexion, Chronik noir, la part des ténèbres 1 et 2, vrai de vrai) et concours rap (Craven A flow, Hip-Hop allstars, Nescafé rap tour, All Flowz)[37],[38] permettent de révéler plusieurs groupes et artistes du Underground comme Waguess Family, Baloukou, Tere, 2 Kays, Wedhyak, K-TA. Mais l'influence grandissante du Coupé-décalé ivoirien au Burkina Faso à partir des années 2005 aura un impact négatif sur le développement du Hip-hop burkinabè. Certains groupes de rap ou rappeurs vont même s'essayer à ce genre musical pour des raisons commerciales au détriment du rap. Néanmoins, des artistes et groupes indépendants continuent à faire vivre le mouvement.
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+ On assiste depuis quelques années[Depuis quand ?] à l'émergence du rap dans des pays comme le Gabon, avec des acteurs tels que Movaizhaleine, HAY'OE, Ba'ponga, Lestat XXL, Lord Ekomy Ndong ☥, Dany Maggeintha ou encore Secta'a. Au début des années 1990, le groupe V2A4, pionnier en Afrique, sort le tube AFRICAN REVOLUTION qui peut être considéré comme le premier 45 tours de l'histoire du hip-hop africain[réf. nécessaire]. De même, Libreville abrite déjà le grand mouvement des « Rappeurs de La côte ouest africaine », initié par Arcad, animateur sur Africa numéro 1. Aujourd'hui[Quand ?], le pays abrite des évènements hip-hop parmi les plus grands du continent africain[réf. nécessaire] tels que la nuit de la musique, le Bantou live, le Show du pays ou le Gabao hip-hop qui voient défiler chaque année les stars du hip-hop mondial.
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+ Le pays est représenter sur le continent par l'artiste Takana zion
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+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
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+ Le Maroc est souvent présenté[Par qui ?] comme le principal pays du rap au Maghreb[réf. nécessaire]. Le rap marocain prend différentes formes allant du rap commercial au rap conscient. Les débuts du hip-hop et des arts urbains au Maroc remontent au milieu des années 1980. Il faut préciser que dès son apparition en Occident, des jeunes marocains issus de l'immigration vivant en Europe feront entrer le rap au pays lors de leur retour saisonnier au Maroc. Les rappeurs marocains mettront plusieurs années pour transformer le rap occidental en rap marocain (fusion entre musiques traditionnelles marocaines et rap occidental) et pour trouver le phrasé adéquat (mélange d'arabe marocain dit darija, tamazight (berbère), français et anglais). L'ouverture démocratique du pays (amorcée à la fin des années 1990) jouera un rôle crucial dans l'épanouissement et l'expansion de tous les nouveaux genres musicaux de la nouvelle scène marocaine. Il ne se fait réellement connaître qu'à partir de l'année 1996 grâce au rappeurs Dogs, 3awd Lil, Double A (Aminoffice) et Zanka Flow dont MUSLIM qui représentait le côté conscient du rap marocain. De l'autre côté, il y avait Don Bigg avec une vision du rap très proche de celle des Européens et où on recense beaucoup de succès à travers l'Europe et l'Afrique dans les années 2000. Des artistes et des groupes comme Kachela, Casa Crew, Casa System, H-Kayne, Don Bigg, Shayfeen, Fnaïre, MUSLIM ou Dizzy DROS rendent célèbre le rap marocain.
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+ Autre pays précurseur, le Sénégal est une scène du rap africain avec des groupes ou artistes comme PBS (Positive black soul) ou Daara J et Pee Froiss.
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+ Le rap tunisien démarre au tout début des années 1990. On voit quelques artistes et groupes s'aventurer sur des scènes locales (T-Men, Wled Bled, Arab Clan, Brigade Parazit's, Hogra Sexion, Light Beat, B4 Clan, Mc bilel, etc., Rag Tag Music.) avec un succès limité à une sphère d'initiés. En effet, ces artistes demeurent inconnus pour la grande majorité de la jeunesse tunisienne. Cette vague artistique s'amplifiant de génération en génération, on retrouve des rappeurs chantant de plus en plus en tunisien (dialecte arabe local). Cette scène rap est très active et productive mais souffre du manque de soutien à la fois officiel et des éditeurs locaux. Ce manque de soutien est notamment dû au contenu de quelques titres de rap dénonçant les injustices sociales, le chômage, la corruption, etc. Cette scène rap est sous surveillance, surtout depuis l'apparition d'El General qui interpelle le président Zine el-Abidine Ben Ali sur la corruption, le chômage et les violences de la police.
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+ Le rap est un mouvement culturel et musical prenant ses racines du hip-hop, ayant émergé au début des années 1970 dans les ghettos aux États-Unis. Le rap se caractérise par sa diction très rythmée et en rimes[1], le plus souvent une succession de couplets séparés par des refrains. Influencé par d'autres genres musicaux (reggae, blues, et jazz, rock), le rap acquiert une popularité de plus en plus grande au fil des années 1980. Aux premières heures, les MCs (Master of Ceremony) servaient juste à soutenir les DJ, et les parties rappées étaient simplement appelées MC-ing (emceeing) ou (aimesi-ing).
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+ Aux États-Unis, on le définit comme le rétroacronyme de « rhythm and poetry ». Les premiers MC's accordaient leurs syllabes avec le beat[2] en « rythme » et « poésie », car le rap est avant tout l'expression de ses sentiments ou de ceux des autres, d'une vérité ou d'un « trip », de nos envies. Ils parlaient donc de « rythme et poésie » pour le fait d'assimiler les deux et de partager ses émotions sur une ligne musicale.
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+ Le mot « rap » provient aussi de l'anglais to rap, un verbe signifiant « bavarder, blâmer, baratiner » en slang (argot anglophone américain)[3],[4],[5]. Enzo Gonçalves retrace l'usage du terme depuis 1541 avec le sens de « prononcer vigoureusement ou soudainement »[6]. Le Dictionary of American Slang de Wentworth et Flexner donne pour définition « parler à, reconnaître, faire connaître à quelqu'un »[7] (1931), puis « parler ouvertement ou franchement »[8].
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+ « Rap » peut aussi signifier « Rock Against Police » (à la suite d'une rébellion de jeunes des années 1980 contre la police[réf. nécessaire]), signification utilisée par certains morceaux de rap francophone des années 1990 (exemple, la compilation Police sortie en 1997).
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+ Rap a été un terme utilisé dès 1971 pour décrire des voix enregistrées sur l'album d'Isaac Hayes, Black Moses, et plus précisément sur les titres Ike's Rap, Ike's Rap II, Ike's Rap III, et ainsi de suite[9]. Pour Del the Funky Homosapien l'expression rap était utilisée pour décrire les voix dans les musiques au début des années 1970 : « Je suis né en '72... à l'époque, ce qu'on qualifiait de rap, c'était surtout des paroles non chantées qui essayaient de nous convaincre de quelque chose. C'est ça le rap, c'est une façon de parler, de s'exprimer[10]. »
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+ Le premier rappeur connu fut Herc[1], constatant que les soirées les plus dansantes du funk, qui dominaient alors les clubs, house parties et dance-floors, étaient les breaks. Afin de s'assurer un plus grand succès, Herc, qui gagnait alors sa vie grâce à son sound-system, se mit à passer en boucle ces breaks. Ce qui allait devenir l'essence du rap, le choix, puis la confection d'une boucle puissante et prenante était déjà là, bien que de façon artisanale: à ce moment (1974-1976) il n'y avait pas d'autre moyen, pour répéter en continu un passage, que de mettre deux disques identiques et de passer de l'un à l'autre[11]. La technique fut améliorée par un passionné de matériel phonographique : Joseph Saddler, plus connu sous le nom de Grandmaster Flash. Flash élabora ce qui allait être connu comme le DJ-ing[12]. Ses premiers essais publics solo ne furent pas des succès, alors il s'associa à Robert Keith « Cowboy » Wiggins, aux frères Glover (Melvin « Melle Mel » et Nathaniel « Kidd Creole ») pour former les Furious 4 et révolutionner la musique.
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+ Le rap semble au premier abord avoir des racines dans la culture africaine. Le chant scandé du MC évoque en effet le griot, poète et musicien qui chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des célébrations (par exemple un mariage). De même, le retour à une musique fondée plus sur le rythme que sur la mélodie rappelle les polyrythmies de percussions africaines. Cela aurait transité par le jazz (scat et bebop) et surtout par la musique jamaïquaine (une grande partie des premiers DJ et MC était d'origine jamaïquaine et les sound systems jamaïcains, et la pratique du talk-over ont eu un rôle essentiel dans l'apparition du rap dans les ghettos noirs américains). On parle aussi de l'influence d'une musique d'origine brésilienne, la capoeira (musique, chant, danse-combat, contre l'esclavagisme). Toutefois, d'autres ont aussi évoqué la possibilité d'une origine occidentale de cette expression, en prenant l'exemple des troubadours pour appuyer leur thèse.
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+ L'ancêtre le plus proche du rap est le spoken word (« mot parlé »), apparu au début des années 1930 avec le Golden Gate Quartet, un groupe de gospel, avec la chanson Preacher and the Bear. Bien plus tard, quelques groupes confidentiels dont The Last Poets à New York, The Watts Prophets, en Californie, ainsi que Gil Scott-Heron (voir notamment la chanson The Revolution Will Not Be Televised) utilisent la déclamation de discours sur des rythmes battus par des tambours africains avec la négritude comme thème de prédilection. Parallèlement au spoken word, et bien que, par essence, le hip-hop a surtout le funk comme racines, une autre influence possible dans la genèse du rap est l'apparition dès le début des années 1970, du toasting en Jamaïque. Des DJ/animateurs se mettaient à parler-chanter par-dessus des mix instrumentaux de hits reggae (souvent placés en face B de ces derniers) à la radio ou dans les sound systems. Ces mix conçus pour les sound systems ont permis le développement du dub, tandis que cette façon de chanter-parler par-dessus définissait le toasting, ou autre ragga, et du coup les prémices de rap à venir. U Roy est l'un des meilleurs exemples. Le rapprochement avec le rap est évident.
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+ Le hip-hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool Herc, et les premiers raps étaient réalisés par des MC (Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes toutes simples pour mettre l'ambiance en soirée. Le premier morceau de rap proprement dit n'est pas américain, il est italien. C'est le titre d'Adriano Celentano, Prisencolinensinainciusol en 1972, sept ans avant King Tim III du groupe Fatback Band et Rap-O Clap-O de Joe Bataan (1979). En 1979, quelques mois après, le premier tube rap sort en 45 tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang, dont la musique est clairement influencée par le funk. En 1980, le groupe punk anglais The Clash intègre le rap dans le morceau Magnificent Seven.
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+ Les années 1980 sont celles de l'explosion du rap avec des groupes politiques (comme Public Enemy) ou entertainment (comme Run–DMC). Dans la lignée du do it yourself des punks new-yorkais (le hip-hop fut d'abord surnommé le « punk noir »), les rappeurs rappaient sur des rythmes synthétiques et brutaux, issus de boîte à rythmes bon marché. Il s'agit d'une véritable musique populaire de rue qui développait ses propres thèmes : d'une part sous l'influence de la Zulu Nation d'Afrika Bambaataa qui voyait dans le hip-hop le moyen d'éloigner les jeunes de la drogue et des gangs et d'émuler leur créativité, d'autre part en tant que témoignage d'une vie difficile (rap « hardcore »). Initialement issu des quartiers défavorisés, le rap à ses débuts est souvent un exutoire au mal-être et aux revendications des jeunes qui les habitent. Les propos violents ou crus sont fréquents, volontiers provocateurs. Le rap est à la fois un phénomène social et une forme artistique à part entière.
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+ En 1982, The Message de Grandmaster Flash est la révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip-hop, une culture de rue qui était alors composée principalement de danse et de DJ-ing. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le fait que ce soit le rappeur Melle Mel qu'on entend sur l'enregistrement, le titre est crédité du nom de Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore). Le rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a aujourd'hui. Les rappeurs américains tel que Run–DMC critiquent le racisme des blancs dans leurs chansons, la majorité des auditeurs sont alors des noirs. Les Beastie Boys commencèrent eux aussi à se faire connaître, prouvant et montrant ainsi que la culture hip-hop était bien un mélange de culture et d'influence noir et blanche. Plus tard, Puff Daddy a calqué la musique rap sur les chants doux très en vogue chez les blancs aux États-Unis.
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+ À New York, la guerre des crews (équipes) se termine. Les crews réunissaient des rappeurs (souvent des dizaines) du même quartier, réunis autour d'un producteur charismatique. Le plus célèbre était le Juice Crew de Queensbridge, emmené par le célèbre Marley Marl à qui est attribuée l'invention du sampling (échantillons extraits d'autres morceaux puis inclus dans les boucles). Le Juice Crew a fait de nombreux beefs (luttes) avec les lyricists (paroliers) des autres quartiers. Par exemple, KRS-One, du South Bronx, a défié le Juice Crew par chansons interposées dont le célèbre The Bridge is Over qu'il est venu chanter devant eux dans une salle de Queensbridge.
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+ L'âge d'or, c'est donc l'émergence à New York des duos DJ-MC comme Gang Starr (DJ Premier et Guru), Eric B & Rakim ou Pete Rock & CL Smooth qui continuent l'œuvre de Marley Marl ; et en Californie d'une nouvelle scène Gangsta avec surtout les NWA. À Los Angeles le groupe de rap NWA est fondé par Dr. Dre, Ice Cube, Eazy-E, MC Ren et DJ Yella en 1986, il sévit jusqu'en 1991 après avoir révolutionné le rap. En effet, alors que le rap new-yorkais produit un rap teinté de soul et de jazz à tendance consciente, les NWA créent le gangsta rap, musicalement très inspiré du P-Funk. Il s'agit de raconter leur vécu : les violences policières, les guerres de gangs, et de représenter leur ville Compton.
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+ Leur album Straight Outta Compton est classé comme un monument du hip-hop. Ce groupe permet à la scène rap de la côte ouest d'avoir une visibilité médiatique. Cela est plutôt réussi puisque jusqu'au milieu des années 1990, le rap de Los Angeles domine[réf. nécessaire] l'actualité hip-hop (avec les premiers albums solos de Dr. Dre en 1992, de 2pac en 1991, de Snoop Dogg en 1993, Tha Dogg Pound composé de Daz Dillinger et Kurupt en 1995, etc.) pendant toute cette période avec le Gangsta rap et le G-funk (sample de funk de la côte ouest).
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+ Mais le rap de l'est ne baisse pas les bras en sortant des albums de rap pendant cette même période. Se font connaître des artistes issus du Juice Crew comme NAS avec Illmatic en 1994, Mobb Deep (The Infamous en 1995), le Wu-Tang Clan en 1993 avec Enter the Wu tang 36th Chambers, The Notorious B.I.G. en 1994 avec Ready to die. New York produit un rap bien plus sombre faisant le récit de la dure réalité des rues du Queens, du Bronx et de Brooklyn. C'est Puff Daddy qui révolutionne une nouvelle fois le rap new-yorkais en mettant un peu de fête et en samplant de la funk qui permet à Notorious B.I.G. d'avoir une énorme couverture médiatique et de rivaliser avec les rappeurs de Los Angeles. Il s'ensuit d'ailleurs une guerre entre l'est et l'ouest des États-Unis due à la rivalité entre 2Pac et Notorious B.I.G.. Celle-ci se termine par la mort prématurée des deux protagonistes, assassinés en 1996 pour le premier et en 1997 pour le second. Cette date marque la fin d'une époque pour le hip-hop old school.
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+ S'il est bien issu des populations noires américaines, le rap s'est démocratisé dès le début des années 1990 pour toucher également les populations blanches dont provient une part croissante des créateurs de rap, l'exemple le plus connu étant Eminem. Plus récemment, les pays européens, africains puis asiatiques ont développé leurs propres scènes rap. Ainsi devenu un courant musical mondial très à la mode, le rap génère d'importants flux d'argent. Des radios spécialisées sont apparues mais privilégient les artistes « grand public » dont la promotion est assurée par les majors et aboutissent à une certaine homogénéité au détriment des artistes indépendants. Certains font remarquer que le rap est depuis le début une musique grand public qui, comme tous les genres, contient en son sein des artistes commerciaux et d'autres plus indépendants et peut-être plus créatifs.Il existe aussi le mumble rap qui est un rap émergent et s'affirmant en 2016 mais qui fut expérimenté par Wiz khalifa.
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+ Les évolutions du rap sont nombreuses. On peut parler par exemple de hip-hop instrumental ou hip-hop expérimental (DJ Shadow, RJD2, Big Dada, DJ Krush), une musique très élaborée et qui se fonde sur la rythmique hip-hop. Le rap s'inspire et se mélange aussi aux autres genres jusqu'à brouiller les frontières : rock et métal avec la fusion et le rapcore, trip hop avec le hip-hop expérimental, musiques traditionnelles ou encore électroniques.
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+ Jean-Baptiste Vieille, du magazine musical Tsugi, remarque que Kanye West avec 808s and Heartbreak permet l'émergence du « rappeur vulnérable », qui substitue ainsi à la fin des années 2000 « au modèle viril incarné par 50 Cent »[13]. Il explique que « là où le rap raconte habituellement des histoires d'ascension, du bas vers le haut, la nouvelle génération fait le chemin inverse » à l'image de Drake qui, à peine décollé, « contemple déjà sa réussite avec lassitude »[13]. À partir des années 2000, le rap est considéré par le département d'État américain comme un outil diplomatique : la diffusion de « bon rap musulman » serait un moyen de lutter contre l'embrigadement djihadiste de jeunes du monde entier[14].
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+ Le rap est un mode d'expression alors que le hip-hop est un mouvement culturel et artistique qui regroupe quatre principaux modes d'expression[15] : le rap, le deejaying dont le beatbox qui en est une sous-branche, la danse et le graffiti. Ces modes d’expression artistique existaient séparément avant la création du mouvement hip-hop. Réunis dans les années 1970, ils donnèrent naissance à un réel état d’esprit avec ses propres codes : des valeurs, des attitudes, un style vestimentaire et des cultures urbaines.
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+ En 1982, le morceau The Message de Grandmaster Flash[16] confirme[pourquoi ?] l'importance du rap et de ses thèmes dans le paysage musical[réf. nécessaire]. Ses textes, parfois très virulents contre les symboles du pouvoir, la police ou la justice, ont stigmatisé le rap pour une partie de la population. Pour David O'Neill, le succès de The Message favorise en France une conception politisée du rap contrairement à des racines américaines plus hédonistes[17]. Les critiques violentes sont en fait assez minoritaires et l'aspect contestataire se limite le plus souvent à une dénonciation qui passe par les descriptions des problèmes sociaux tels que les bavures policières, le racisme, la pauvreté, le chômage, et l'exclusion.
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+ Les thématiques récurrentes, notamment dans le gangsta rap, se retrouvent autour des produits de consommation et des symboles du pouvoir, ainsi que des femmes, des voitures de luxe ou des armes à feu. Les rappeurs jouent sur ces fantasmes et se construisent des personnages en général sans lien avec leur vraie personnalité et leur quotidien réel. Des critiques ont été faites contre ces textes qualifiés de sexistes[18], matérialistes ou prônant la violence, par des hommes politiques et par une partie du milieu rap.
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+ Les religions (les trois monothéismes abrahamiques dont l'influence de l'islam dans la zulu nation ainsi que le déisme, parfois l'animisme et les kamites) comme les autres positions philosophiques (l'agnosticisme ou l'athéisme[19]) sont également présentes dans le rap américain ou francophone.
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+ Le rythme de la musique "rap" est très cadencé, dans l'esprit de la musique populaire afro-américaine (blues, gospel, jazz, funk, etc.). Les temps sont fortement scandés par une alternance entre grosse caisse et caisse claire, pour soutenir un phrasé qui rappelle les dialogues du soliste dans les gospel songs. Généralement, le tempo avoisine les 90-105 pulsations par minute. Le caractère syncopé marqué rappelle celui de certaines formes de funk, dont le rap des premiers temps était d'ailleurs fortement inspiré.
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+ Ce style est amené de manière prédominante par les musiques soul et funk, lesquelles répétaient tout au long des morceaux leurs rythmes et leurs thèmes musicaux. Dans les années 1960 et 70, James Brown jette certaines bases sur lesquelles sera fondée une partie du rap : une musique rythmée (ses enregistrements sont encore aujourd'hui une source de samples inépuisable pour les DJ), un style de chant saccadé, parfois parlé ou crié et des textes véhiculant une forte identité et des revendications sociales ou politiques. C'était le parfait tremplin pour pousser les MC à écrire leurs rimes. C'est d'ailleurs toujours ce qui attire le plus dans le rap : l'emphase mise sur les paroles et la prouesse de leurs élocutions. Dans le rap (instrumental), les disc jockeys et les producteurs sont libres d'expérimenter avec la création de morceaux instrumentaux. Les producteurs peuvent prendre des sources sonores assez « diverses » (comportant des voix, etc.).
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+ L'instrumentation rap découle de la musique funk, disco et R&B, à la fois sur le plan de l'équipement sonore et des albums échantillonnés. Alors que le mixage réalisé par les DJ disco et de clubs avait pour but de produire une musique continuelle avec des transitions discrètes entre les morceaux, celui réalisé par Kool DJ Herc a lui donné naissance à une pratique visant à isoler et à étendre les seuls breaks en les mélangeant entre eux avec deux copies du même morceau. À l'origine, les breaks (ou breakbeats) étaient les transitions à l'intérieur d'un morceau, composées surtout de percussions. C'est ce qu'Afrika Bambaataa décrivit comme « la partie du disque qu'attend tout le monde… où ils se laissent aller et font les fous » (Top, 1991). James Brown, Bob James et Parliament - parmi d'autres - ont longtemps été des sources populaires pour les breaks. Sur cette base rythmique, on pouvait ajouter des parties instrumentales provenant d'autres albums (et beaucoup l'ont fait). L'instrumentation des premiers samples utilisés est la même que celle de la musique funk, disco ou rock : voix, guitare, basse, clavier, batterie et percussions.
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+ Alors que l'originalité de la musique rap provenait principalement des breaks des albums du DJ, l'arrivée de la boîte à rythmes (appelée en anglais beat box ou drum machine) a permis aux musiciens du rap d'intégrer des fragments originaux à leur musique. Les sons de la boîte à rythme étaient joués soit par-dessus la musique produite par le DJ, soit seule. La qualité des séquences rythmiques est progressivement devenue centrale pour les musiciens de rap, car ces rythmes étaient la part la plus dansante de leur musique. En conséquence, les boites à rythme ont rapidement été équipées pour produire des kicks (sons de grosse caisse) avec une basse puissante et sinusoïdale en arrière-plan. Cela a permis d'émuler les solos de batterie de vieux albums de funk, de soul et de rock datant des années 1960 et 1970. Les boites à rythme avaient de plus un stock limité de sons prédéterminés incluant des cymbales, des grosses caisses, des caisses claires et des toms.
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+ L'introduction des échantillonneurs (ou sampleurs) a changé la manière dont le rap était produit. Un échantillonneur permet d'enregistrer et de stocker numériquement des petits passages sonores provenant de n'importe quel appareil disposant d'une sortie électrique, comme une platine-disque. Les producteurs ont donc pu échantillonner les sons de batterie des albums de leur jeunesse. Plus important encore, ils ont pu sampler des sons de cuivre, de basse, de guitare et de piano à ajouter à leurs rythmes. Et le rap avait finalement son orchestration au grand complet.
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+ Le caractère dur et énergique des sonorités de la musique rap, souvent assez éloigné du son plus organique des autres genres musicaux, constitue un obstacle à la reconnaissance du genre en tant que forme artistique à part entière. Même les groupes de rap ayant un orchestre utilisent souvent les samples et le son des machines pour cr��er leurs rythmes en studio (lors de concerts, ils les recréent habituellement avec un orchestre). Le rap est l'objet d'une méprise répandue selon laquelle les samples et les boites à rythme sont des techniques pour musiciens paresseux ou encore qu'ils ne sont qu'une pâle compensation pour un « véritable » orchestre (cette considération étant d'ailleurs courante pour toute musique faisant usage de ces techniques). Dans les faits, les producteurs de rap sont souvent à la recherche d'un timbre, d'une texture et d'une fréquence précis pour leur sample et leur séquence rythmique. Un batteur jouant en direct le break de Funky Drummer de James Brown ne peut se substituer à son sample. Toutefois, on peut noter ces dernières années une tendance de retour vers les instruments originaux avec des musiciens et producteurs tels que Timbaland, OutKast, The Roots et The Neptunes. Aujourd’hui[Quand ?], certains rappeurs utilisent de nouveaux procédés pour enjoliver leur art. La batterie est ancrée depuis bien longtemps dans le rap, le tempo est étrangement similaire à une platine ou encore à un logiciel de percussions. Timbaland a récemment démontré, que la batterie pouvait convenir au rap, grâce à la grosse caisse et autres. Kanye West quant à lui, utilise les percussions pour son rap. Et ainsi, d'autres rappeurs vont suivre ce mouvement, celle de l'association d'instruments à percussions, qui mettent en valeur leurs origines lointaines, venant d'Afrique et autres pays colonisés.
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+ Le flow désigne le « rythme et les rimes »[20],[21],[22] des paroles d'une chanson hip-hop. Une même phrase peut être rappée d'un nombre infini de manières. Le flow peut se concentrer sur le rythme, se rapprocher de la parole ou plus rarement d'une mélodie. La mode actuelle en ce qui concerne les flows est de « surprendre » l'oreille de l'auditeur en utilisant des rythmes ternaires, dansants et changeants. Les rappeurs américains utilisent ce genre de procédés pour garder l'attention de l'auditeur même si celui-ci ne comprend pas les paroles, et ce dans le but de se vendre internationalement. Cependant, des artistes, comme Sinik en France (qui y remédiera dans la chanson Adrénaline), possèdent un flow strictement linéaire (lorsque le rappeur place systématiquement le même nombre de syllabes, souvent 4, par pulsation, ce qui est perçu comme étant répétitif et monotone). Le flow dépend aussi de la voix et des intonations du rappeur. Les procédés poétiques classiques tels les allitérations, homéotéleutes, métaphores et assonances sont utilisées massivement. La paronomase est la figure de rhétorique reine du rap. L'argot est souvent utilisé.
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+ Le rap est apparu aux États-Unis et s'est répandu partout dans le monde dans les Années 1990. Auparavant inscrit seulement dans la culture urbaine, il est aujourd'hui présent dans tous les milieux[réf. souhaitée].
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+ La suite de cet article détaille le statut du rap pays par pays. Quelques artistes ou duos ont également réalisé des albums à portée internationale en espéranto, tels La Pafklik (eo), Eterne Rima (eo) et Tone.
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+ Au Chili, la naissance du hip hop date environ du 14 juin 1986 avec l'apparition des MCs étrangers. Au fil des années, de nouvelles techniques ont été acquises avec le soutien de certains étrangers anonymes et sont arrivés dans le pays, ainsi que des groupes de B-boys sud-américains. Cependant, un des plus grands progrès a été réalisé grâce à l'arrivée, en 1987, de Jimmy Fernandez (anciennement de Pozze Latina). Les groupes principaux sont : La Pozze Latina (en), Rezonancia, Panteras Negras, Makiza (es), Calambre, Movimiento Original, Tiro de Gracia, Los Brujoz, Dj Raff, Tapia Rabia Jackson, Flaiteground, De Kiruza, La Frecuencia Rebelde et Calambre.
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+ Des premiers artistes locaux underground sont Cora E. et Advanced Chemistry. Ce n'est pas avant le début des années 1990 que le hip-hop allemand ne se popularise grâce à des groupes comme Die Fantastischen Vier et Rödelheim Hartreim Projekt. Le hip-hop allemand s'inspire largement des films, et se focalise beaucoup sur des éléments culturels comme le graffiti et la breakdance au-delà de la musique elle-même[23]. Ces films mènent la population locale à penser que le rap est bien plus qu'une musique. La scène hip-hop commence à se répandre dans les années 1990[24]. MTV n'existe pas à cette période en Europe, et la scène reste principalement underground. Plus encore, il y a un manque significatif de clubs hip-hop sur le continent[25].
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+ Le rap belge est assez similaire au rap français à la différence que très peu d’artistes y ont réellement percé, que ce soit sur la scène nationale ou internationale. Ceci peut s’expliquer par le manque de structures, de moyens, d’argent, et de médiatisation avec lesquels les artistes sont obligés de faire… en attendant peut-être de se faire connaitre en France et dans les autres pays francophones. Historiquement, le rap apparaît en Belgique fin des années 1980 et naît de la sortie de deux disques importants : ceux de Benny B et de BRC. Ensuite, c’est le groupe Starflam qui percera sur la scène hip-hop et qui connaîtra un succès honorable. Progressivement, de nombreux nouveaux artistes et collectifs vont apparaître tels que CNN 199, OPAK, Ultime Team, Pitcho, Gandhi ou encore James Deano.
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+ On retrouve au sein du rap belge les mêmes thèmes que dans le rap français (injustice, quartiers défavorisés et vie difficile, avenir incertain…) mais traité sur la base d’une réalité propre aux rappeurs belges, avec des références spécifiques telles que des quartiers, des communes, ou encore des hommes politiques. Les rappeurs se font également souvent le relais de problématiques typiquement belges telles que le conflit communautaire (problématique face à laquelle ces derniers semblent souvent défendre un point de vue unioniste et royaliste).
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+ À partir de 2015, une nouvelle vague de rappeurs belges fait son apparition. Caballero et JeanJass percent jusqu'en France en Suisse et au Québec avec leur rap égotrip au second degré. Roméo Elvis devient aussi célèbre grâce à sa collaboration avec le duo belge. On peut aussi citer Scylla, la Trilogique, Damso, Hamza, L'Or du Commun, La Smala, Les Alchimistes ou encore Bruksel'R.
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77
+ L'un des facteurs qui contribueront au développement et à la popularisation de la culture du hip-hop dans le pays est la présence de bases militaires américaines sur le sol espagnol. Les militaires, en particulier ceux de descendance afro-américaine, écoutaient du rap dans leur base via des stations de radio, notamment[26]. L'une des base notables souvent citée comme point d'entrée du rap en Espagne est la base aérienne de Torrejón de Ardoz, près de Madrid[27].
78
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79
+ Le rap apparaît en France au début des années 1980 grâce notamment au DJ Dee Nasty. La diffusion du rap est alors limité à quelques radios pirates.
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81
+ La culture hip-hop, dont le rap, est popularisée pour la première fois en France et répandue partout dans le pays grâce à l'animateur, DJ et musicien Sidney, dont l'émission H.I.P. H.O.P., diffusée sur TF1 de janvier à décembre 1984, est la première au monde entièrement hip-hop[28],[29].
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+ L'essor du rap français se fait à partir des années 1990 avec des groupes comme MC Solaar, NTM, Assassin, IAM, Ministère AMER, La Cliqua, Ideal J, Time Bomb, Les Sages Poètes de la rue, Lunatic, Oxmo Puccino, Menelik, Secteur Ä, 113, Scred Connexion, Mafia K'1 Fry ou Fonky Family. La diffusion devient de moins en moins confidentielle, avec par exemple les radios Générations et Skyrock avec son émission Planète Rap.
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+ La nouvelle vague amenant aussi de la fraîcheur , de l'électronique dans les instru comme Orelsan , Damso , Bigflo et Oli , Roméo Elvis qui vont beaucoup utiliser les médias, réseaux sociaux, ou encore radio (comme citée au-dessus) Planète Rap , les "Feats" (collaborations) vont être de plus en plus fréquent comme Orelsan/Damso , Lefa/Orelsan , Damso/Kalash ou même plus impressionnant Orelsan/Nekfeu/Dizzee Rascal (Orelsan et Nekfeu étant souvent comparé pour leur physique et style et Orelsan s'étant inspiré plus jeune de Dizzee Rascal).
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+ Le rap en Philippines date des années 1980 avec Francis Magalona et le rap chinois est apparu officiellement en 2001 avec MC Jin[réf. nécessaire].
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+ Au Québec, les artistes rap Eklips, Soulkast, Jodie Resther, Taktika, Sozi, Mocy et Soké membre du groupe Banx and Ranx se distinguent[réf. souhaitée]. KC LMNOP connait un succès commercial au début des années 1990 avec la chanson Ta Yeul' (Vis ta vie pis reste en vie), parue sur l'album Ta Yeul[30]. Il est l'un des premiers rappeurs québécois à enregistrer un album au Québec et l'un des ambassadeurs du hip-hop québécois et montréalais[réf. nécessaire]. L'album La force de comprendre[31], du groupe Dubmatique, paraît en 1996. Il offre au public québécois un produit musical du type rap dans lequel il peut se reconnaître. La porte ayant été grande ouverte, d'autres groupes suivront bientôt et d'autres produits du même genre feront leur apparition. En 1983, le poète Lucien Francoeur qui est le fondateur du groupe Aut'Chose enregistre Le Rap-à-Billy.
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+ Le rap arrive sur le continent africain dans les années 1980 à travers la danse : des collectifs se forment dans les grandes villes et reproduisent les gestes des danseurs de hip-hop américains. En Côte d'Ivoire notamment, le groupe de danse hip-hop Abidjan City Breakers sort en 1983 l'un des premiers enregistrements de rap en Afrique : le maxi ACB Rap[32].
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+ Mais le rap africain se développe surtout à partir des années 1990. À ses débuts, il a tendance a reproduire des créations venues de pays occidentaux, tels les États-Unis ou la France. Il est alors utilisé par la jeunesse africaine comme un moyen d'exprimer son mal-être ainsi que son manque de repères. Quelques groupes pionniers développent le rap en Afrique francophone à l'aide de textes militants rédigés en français et en langues locales, et basés sur des mélodies s'inspirant de musiques traditionnelles : Daara J et Positive Black Soul (au Sénégal), Yeleen et Faso Kombat (au Burkina Faso) ou encore Ak'sang Grave (au Cameroun)[33],[34].
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+ Le premier album de rap à sortir sur le continent sera en 1990 celui du groupe sud-africain Prophets of da City, intitulé Our World, qui sera suivi d'un deuxième album plus aboutit en 1993, Age of Truth, en large partie censuré dans un contexte de transition post-apartheid. En Afrique francophone, le premier groupe à sortir un album de rap est Positive Black Soul (Sénégal) en 1995, avec Salaam, dont est extrait le morceau Bul Falé (« laisse tomber », en wolof), dont la jeunesse sénégalaise s'empare « comme d’un étendard ». Olivier Cachin, journaliste français spécialiste de la musique hip-hop, déclare d'ailleurs en 2007 à ce sujet : « Le rap africain a longtemps été une utopie grandissant dans l’ombre du rap français, tout comme le rap français le fut à ses débuts face au géant américain. Et puis il y eut Positive Black Soul, pionnier d’une expression hip-hop profondément africaine. »[32].
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+ Le rap africain se cherche par la suite une identité avec une plus grande utilisation de langues locales (telle le wolof, utilisée par des groupes sénégalais). De même, les rythmes traditionnels sont de plus en plus utilisés, comme au Gabon avec les groupes Raaboon et Movaizhaleine[33].
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+ Le phénomène de la piraterie fait cependant des ravages. Ce fait, allié à un appui limité des autorités locales, permet à de grandes marques de s'imposer comme des intermédiaires et mécènes indispensables de la scène musicale africaine, ce qui pousse les artistes au conformisme afin d'obtenir des soutiens financiers. En Côte d'Ivoire par exemple, le rappeur Christ Carter déclare au Monde que les rappeurs sont « ghettoïsés », les médias locaux préférant diffuser des stars nigérianes ou encore du coupé-décalé, ce qui pousse les rappeurs ivoiriens à tenter de mélanger ce style avec le rap, comme le groupe Tour 2 Garde et son titre Makassa, qui fut un hit dans toute l'Afrique francophone en 2014[33].
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+ Au Maghreb, la scène rap se développe également à la fin des années 1990, avec des groupes tels que MBS et Intik notamment, qui s'exportent rapidement en France[32]. Les rappeurs maghrébins s'avèrent très engagés par la suite, notamment en Tunisie suite au Printemps arabe, où plusieurs artistes sont condamnés ou emprisonnés pour leurs morceaux (El General, Weld El 15 (en)). En Afrique subsaharienne par contre, dans un contexte de « décollage économique de certains pays » francophones durant les années 2010, le rap se fait plus léger, festif et commercial, se transformant souvent en une « ode au consumérisme », sur fond de « culte de l'égo » de certains artistes[33].
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+ Dans les pays anglophones, l'Afrique du Sud et le Nigéria dominent la scène rap, et sont ceux dont les artistes s'exportent le plus à l'étranger du fait de leurs liens avec les États-Unis[35]. Au Nigeria, l'un des pionniers du rap sera le groupe Trybesmen (en), qualifié de « légendaire » par la BBC, et qui sort un unique album en l'an 2000, intitulé LAG Style. Depuis, de nombreux artistes nigérians ont atteint un succès non seulement en Afrique, mais également au niveau planétaire, tels que le groupe P-Square ou encore le rappeur D'banj (en), dont la musique se rapproche du RnB américain[32]. Les morceaux des rappeurs d'Afrique anglophones sont également très consuméristes, les clips tournant en boucle sur des chaînes dédiées (MTV Base, Channel O, Hip TV) et mettant en avant villas, belles femmes et voitures de luxe[33].
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+ Le rap algérien est composé de plusieurs artistes tels que les pionniers MBS, Hamma Groupe, T.O.X, ou encore TaaRyk Tk... Mais le plus connu est sans doute le rappeur Lotfi du groupe Double Kanon, qui est l'un des groupes à avoir vendu le plus d'albums au Maghreb. À la suite d'une dispute entre Lofti et Wahab, Lotfi se lance dans une carrière solo comptant déjà plusieurs albums, et maintenant Les participants fortement Blidian Thugz (TFK - MC HOOD - MC MAJNOON - BIGGIZI - AMIYANO - VRUS) et le groupe Bouroubaz Crew (Mc Boy - Riad) Zed-K - Kami Phénomène - L'anonyme - FLENN WB.
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+ Le Bénin est un pays très actif sur la scène rap africaine, on peut le placer en Afrique de l'Ouest juste derrière le Nigeria et le Sénégal. Les artistes s'expriment principalement en français mais aussi dans les langues locales comme le fon, le yoruba, le bariba, le mina. Les précurseurs du mouvement dans les années 1990 sont Ishack, Sakpata Boys, H2O, Radama Z, Jonquet Zoo, Tatu Clan, Gérard Ayi, Eric Harlem, Polo Orisha et bien sûr les légendaires Kaysee Montejàno et Ardiess Posse qui ouvrent vraiment les portes du rap au pays. Ardiess Posse organisera pendant de nombreuses années le célèbre festival « Hip Hop Kankpe » ou des artistes internationaux viennent se mêler aux locaux.
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+ Les années 2000, que l'on peut appeler « l'âge d'or du rap béninois »[réf. souhaitée], voient l’émergence de groupes ou artistes emblématiques comme Diamant Noir et Blaazfem, mais aussi Dhalai-K, Esprit Neg, Apouké, Private Club, Taka Crew, Duce, BMG Yari, Secteur Tréma, 3ième Monarchie, X Kalibur, Darkness, Fool Faya... Puis vient le temps des labels et collectifs qui se constituent pour avoir plus de chance d'être actifs et médiatisés[réf. souhaitée] (Ardiess Prod, Reflex Enten2ments, Cotonou City Crew, Afropop, Self Made Men, We Magic, Witch, Meko Prod, CKS, Carpe Diem, 4 Season, We Are Blessed, Blue Diamond, Soyimavo, etc.).
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+ Le rap s'est aussi conjugué au féminin au Bénin : Moona, MC MCA, Kouadja, Kissmath, Beezy Baby.
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+ Plusieurs émissions de radio ont contribué à travers les années à développer le mouvement[réf. souhaitée] et à le médiatiser, dont « Ghetto Blaster » de Freddy Shark sur Golf FM, « Big Tempo » de Sergent Markus sur Radio Tokpa, « Rap Altitude » de Gérardo sur Océan FM, « 360° Hip Hop » de Nick sur Atlantic FM... À la télévision, le jeu a toujours été plus ou moins faussé faute à la corruption de certains animateurs pour passer tel ou tel clip, pour parler de tel ou tel artistes dans leurs émissions[réf. souhaitée]. Golf TV a diffusé pendant plusieurs années l'émission Ghetto Blaster entièrement consacrée au hip hop.
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+ Par la suite, des artistes de poids comme Dibi Dobo ou Mister Blaaz essayent de faire connaitre le Bénin hors de ses frontières. On peut citer aussi plusieurs noms qui auront marqué leur époque[réf. souhaitée] comme Nasty Nesta, Jay Killah, Sam, Mutant, Adinon, Nicoteen, Sewedo (ADN), Kemtaan, Demos, Sam Seed, Cyanogêne, WP, Mamba Noir, D-Flex, K-Libr Volcanik, DRBX, Roccah, DJ Highfa, le regretté Rim'K (rip)... Une scène urbaine de Slam conscient est elle aussi très active depuis des années[Depuis quand ?] avec des artistes comme K-Mal Radji, Sergent Markus, Rodoutan le Silencieux, Le Yov, Sêminvo...
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+ L'avènement d'Internet a aussi permis au rap béninois d'être plus médiatisé, ouvert sur le monde et accessible à la diaspora éparpillée, de 2005 à nos jours des forums et sites comme Zangbeto, Béninzik, Rapdubled, Voluncorp, UrbenHits, etc. ont relayé les hits et clips à travers la toile.
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+ Depuis quelques années, le rap béninois cherche son identité[réf. souhaitée] tiraillé entre influences américaines, nigérianes, françaises et plus traditionnelles. Le manque de structures, de managements professionnels, d'investissements culturels de l'état et le copinage médiatique freine le développement de cette musique.[réf. souhaitée] Depuis 2014, les nouveaux talents urbains les plus populaires sont Fanicko, Tyaf, Hypnoz, Zef, Vano Baby, Nikanor , T-Boy...
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+ Le Burkina Faso rassemble chaque année les rappeurs venus d'Afrique et du monde entier durant une semaine à travers un festival nommé « OUAGA HIP HOP »[36]. Entre 2000 et 2007, le Hip-Hop cartonne et est le premier genre musical de la jeunesse burkinabè. Des groupes et des rappeurs de renoms comme Censure, Yeleen, Smockey, Faso Kombat, K-DJOBA, OBC, Clepto Gang, Baloukou, 3e Régiment, Tere Pirattack explosent sur la scène nationale, africaine et internationale. À la même période, certaines compilations (Faso connexion, Chronik noir, la part des ténèbres 1 et 2, vrai de vrai) et concours rap (Craven A flow, Hip-Hop allstars, Nescafé rap tour, All Flowz)[37],[38] permettent de révéler plusieurs groupes et artistes du Underground comme Waguess Family, Baloukou, Tere, 2 Kays, Wedhyak, K-TA. Mais l'influence grandissante du Coupé-décalé ivoirien au Burkina Faso à partir des années 2005 aura un impact négatif sur le développement du Hip-hop burkinabè. Certains groupes de rap ou rappeurs vont même s'essayer à ce genre musical pour des raisons commerciales au détriment du rap. Néanmoins, des artistes et groupes indépendants continuent à faire vivre le mouvement.
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+ On assiste depuis quelques années[Depuis quand ?] à l'émergence du rap dans des pays comme le Gabon, avec des acteurs tels que Movaizhaleine, HAY'OE, Ba'ponga, Lestat XXL, Lord Ekomy Ndong ☥, Dany Maggeintha ou encore Secta'a. Au début des années 1990, le groupe V2A4, pionnier en Afrique, sort le tube AFRICAN REVOLUTION qui peut être considéré comme le premier 45 tours de l'histoire du hip-hop africain[réf. nécessaire]. De même, Libreville abrite déjà le grand mouvement des « Rappeurs de La côte ouest africaine », initié par Arcad, animateur sur Africa numéro 1. Aujourd'hui[Quand ?], le pays abrite des évènements hip-hop parmi les plus grands du continent africain[réf. nécessaire] tels que la nuit de la musique, le Bantou live, le Show du pays ou le Gabao hip-hop qui voient défiler chaque année les stars du hip-hop mondial.
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+ Le pays est représenter sur le continent par l'artiste Takana zion
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+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
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+ Le Maroc est souvent présenté[Par qui ?] comme le principal pays du rap au Maghreb[réf. nécessaire]. Le rap marocain prend différentes formes allant du rap commercial au rap conscient. Les débuts du hip-hop et des arts urbains au Maroc remontent au milieu des années 1980. Il faut préciser que dès son apparition en Occident, des jeunes marocains issus de l'immigration vivant en Europe feront entrer le rap au pays lors de leur retour saisonnier au Maroc. Les rappeurs marocains mettront plusieurs années pour transformer le rap occidental en rap marocain (fusion entre musiques traditionnelles marocaines et rap occidental) et pour trouver le phrasé adéquat (mélange d'arabe marocain dit darija, tamazight (berbère), français et anglais). L'ouverture démocratique du pays (amorcée à la fin des années 1990) jouera un rôle crucial dans l'épanouissement et l'expansion de tous les nouveaux genres musicaux de la nouvelle scène marocaine. Il ne se fait réellement connaître qu'à partir de l'année 1996 grâce au rappeurs Dogs, 3awd Lil, Double A (Aminoffice) et Zanka Flow dont MUSLIM qui représentait le côté conscient du rap marocain. De l'autre côté, il y avait Don Bigg avec une vision du rap très proche de celle des Européens et où on recense beaucoup de succès à travers l'Europe et l'Afrique dans les années 2000. Des artistes et des groupes comme Kachela, Casa Crew, Casa System, H-Kayne, Don Bigg, Shayfeen, Fnaïre, MUSLIM ou Dizzy DROS rendent célèbre le rap marocain.
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+ Autre pays précurseur, le Sénégal est une scène du rap africain avec des groupes ou artistes comme PBS (Positive black soul) ou Daara J et Pee Froiss.
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+ Le rap tunisien démarre au tout début des années 1990. On voit quelques artistes et groupes s'aventurer sur des scènes locales (T-Men, Wled Bled, Arab Clan, Brigade Parazit's, Hogra Sexion, Light Beat, B4 Clan, Mc bilel, etc., Rag Tag Music.) avec un succès limité à une sphère d'initiés. En effet, ces artistes demeurent inconnus pour la grande majorité de la jeunesse tunisienne. Cette vague artistique s'amplifiant de génération en génération, on retrouve des rappeurs chantant de plus en plus en tunisien (dialecte arabe local). Cette scène rap est très active et productive mais souffre du manque de soutien à la fois officiel et des éditeurs locaux. Ce manque de soutien est notamment dû au contenu de quelques titres de rap dénonçant les injustices sociales, le chômage, la corruption, etc. Cette scène rap est sous surveillance, surtout depuis l'apparition d'El General qui interpelle le président Zine el-Abidine Ben Ali sur la corruption, le chômage et les violences de la police.
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+ Le rapport sexuel ou coït, en tant que relation humaine, implique de facto plus d'un individu dans un comportement sexuel humain aboutissant ou non à une pénétration. Exclue par cette définition, la masturbation demeure un acte sexuel pouvant provoquer les mêmes réponses physiologiques.
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+ Il est traditionnellement distingué plusieurs phases dans un rapport sexuel : le désir, les préliminaires associés à l'excitation sexuelle, l'acte sexuel proprement dit (voir coït), l'orgasme et la résolution. Cependant, aucune de ces phases n'est en elle-même nécessaire, un rapport sexuel pouvant se concevoir sans pénétration, et sans orgasme. Le terme coït, bien que définissant stricto sensu l'acte de reproduction sexuée chez les animaux (incluant la reproduction humaine) tend à devenir un synonyme du rapport sexuel, tout en désignant plus strictement les moments où il y a pénétration (soit en excluant toutes formes de préliminaires) : on distingue alors le coït vaginal et le coït anal. Les termes « copulation » et « fornication » ont également des sens proches mais connotés, voire péjoratifs.
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+ Les expressions « rapport sexuel », « relation sexuelle » et « faire l'amour » sont couramment utilisées pour désigner, souvent de manière implicite et sous-entendue, le coït vaginal hétérosexuel[1],[2]. Par extension, ces expressions générales englobent les préliminaires, et désignent également le coït anal, homo- ou hétérosexuel.
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+ Le coït, du latin coire « aller ensemble » (de cum « avec » et ire « aller »)[2], désigne l'accouplement du mâle avec la femelle. Bien que la signification première du mot coït est la pénétration du pénis dans le vagin, il est également souvent utilisé pour désigner la pénétration dans d'autres orifices du corps comme l'anus ou la bouche[1].
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+ La copulation, du latin copulatio « union », désigne l'accouplement du mâle avec la femelle chez les animaux à fécondation interne. Ce terme est parfois utilisé de manière humoristique ou péjorative pour désigner l'accouplement de la femme et de l'homme[2].
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+ Les relations sexuelles chez les Grecs s'inscrivent dans un contexte social contraignant et sont très dépendantes du statut social des partenaires. Elles font l'objet de réflexions morales de la part des philosophes comme Aristote ou Platon. Ces derniers, selon Foucault, les analysent, non sous l'angle de l'acte lui-même, du désir ou du plaisir, mais de la dynamique examinée selon deux grandes variables, qualitative (comportement sexuel) et quantitative (degré d'activité que traduisent le nombre et la fréquence des actes)[3].
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+ Si le citoyen romain ne met aucun érotisme dans sa sexualité, cela ne semble pas être le cas chez les Étrusques où la relation entre les hommes et les femmes est bien différente, comme le montre[réf. nécessaire] par exemple la tombe des Taureaux[4].
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+ Dès le haut Moyen Âge dans les pays de la chrétienté, les autorités religieuses codifient les positions sexuelles permises et définissent « les jours et les périodes durant lesquelles les relations sexuelles sont prohibées. Au VIIe siècle, en additionnant dimanches, jours fériés, fêtes religieuses, jeûnes, périodes de grossesse et de relevailles, les rapports sexuels entre époux sont interdits pendant 273 jours par an. Au XVe siècle, l'abstinence sexuelle sera ramenée à 120 jours »[5].
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+ Afin de provoquer l'excitation sexuelle chez l'un et/ou l'autre des partenaires, le coït est généralement précédé de préliminaires tels que des baisers, caresses sur les organes sexuels, le thorax, le ventre, les cuisses, les fesses et autres parties du corps. Les activités bucco-génitales sont généralement incluses dans les préliminaires. Enfin, certains gestes (en dehors des caresses et attouchements), paroles ou regards construisent également cette première phase et provoquent un effet d'excitation non négligeable relativement aux stimuli physiques. De nombreux autres facteurs environnementaux peuvent renforcer cette première phase.
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+ Le constat de l'excitation du partenaire est également un facteur très fort dans l'excitation de l'autre partenaire. Elle se remarque chez l'homme par l'érection du pénis avec parfois un écoulement de liquide pré-éjaculatoire et chez la femme par le gonflement du clitoris et des petites lèvres, ainsi qu'à la détente et à la lubrification du vagin par transsudation du plasma à travers l'épithélium vaginal.
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+ Au sens strict, le coït vaginal consiste en la pénétration du pénis (en érection) dans le vagin. Le coït en lui-même se caractérise par des mouvements entre le pénis et le vagin qui stimulent réciproquement les zones génitales des deux partenaires. Outre cette stimulation physique, le prolongement des actes de types préliminaires (cf. supra) ouvre sur un plaisir qui dépendra également de nombreux autres facteurs environnementaux. Si l'on peut souligner parfois l'idée d'habileté des partenaires, ce facteur n'est pas plus déterminant que certaines conditions psychologiques[réf. nécessaire].
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+ La pénétration peut être pénible et douloureuse pour les deux partenaires si les deux organes (vagin/pénis) sont trop étroit/large ou court/allongé ou tendu/mou l'un par rapport à l'autre ou si les organes sont insuffisamment lubrifiés. Le vagin, la vulve et le gland du penis se lubrifient naturellement lorsqu'il y a excitation, mais cette lubrification peut être insuffisante. Chez la femme vierge, la pénétration est souvent inconfortable, voire douloureuse, en raison de l'appréhension de l'acte ou du déchirement de l'hymen. Chez la femme ménopausée, le vagin peut être atrophié et sec (ce phénomène est contrecarré par le traitement hormonal). Pour plus de confort, on peut utiliser des lubrifiants intimes artificiels, notamment des gels à base d'eau.
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+ Le coït peut se pratiquer dans diverses positions ; le choix de la position dépend des anatomies, des goûts, des circonstances et des fantaisies des partenaires. La plus habituelle est la position du missionnaire : la femme est allongée sur le dos et l'homme s'allonge entre ses cuisses écartées. La femme peut être active dans l'acte de pénétration, par exemple chevauchant l'homme allongé sur le dos.
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+ Il existe de très nombreuses possibilités de rapports sexuels, la frontière peut être sujette à d'innombrables débats. Au sens strict, le rapport sexuel doit tout de même faire intervenir les organes sexuels d'au moins un des partenaires. Le nombre de partenaires n'étant a priori pas limité, on peut également signaler l'existence du coït multiple et simultané (voir sexualité de groupe). Plus simplement à deux, les types de rapport peuvent être cumulés ou combinés : l'agencement le plus connu est la position 69, combinant une fellation et un cunnilingus (pénis/vulve), deux fellations (pénis/pénis) ou deux cunnilingus (vulve/vulve).
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+ La sodomie est, dans le cadre des rapports sexuels, une pénétration par l'anus.
30
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+ Le baiser, la succion et le léchage (soit avec la bouche et/ou la langue) portent des noms différents en fonction des parties du corps concernées : le cunnilingus pour la vulve, l'anulingus pour l’anus et la fellation pour le pénis. Ces activités sont généralement considérées comme des préliminaires, toutefois l'irrumation lors de la fellation gorge profonde constitue une forme de coït dite coït buccal.
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+ La masturbation est une activité auto-érotique qui est parfois pratiquée lors d'un rapport sexuel, en complément des stimulations du partenaire ou pour terminer un rapport sexuel si le partenaire n'est plus sexuellement motivé.
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+ Outils qui peuvent être utilisés lors d'un rapport sexuel; pour stimuler des parties sensibles du corps (vagin, clitoris, gland du pénis, prostate, anus…) plus ou moins accessibles (point G), Les commerces spécialisés proposent de nombreux jouets et accessoires sexuels. Les plus célèbres sont les boules de geisha, les canards vibrants et les godemichets. Le gode ceinture ou harnais godemichet permet ainsi à une femme d'avoir des rapports évoquant très directement la pénétration masculine.
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+
37
+ L'orgasme est généralement considéré comme le sommet du plaisir marquant la fin du rapport sexuel. Dans certaines formes de sexualités, comme le tantra, l'orgasme peut ne pas être recherché comme ultime but, afin de prolonger et approfondir culturellement la sensualité et le plaisir.
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39
+ Les recherches scientifiques, menées principalement sur des mammifères non-primates, montrent que l'organisation neuroanatomique générale des organismes mammaliens est spécifiquement conçue pour la copulation hétérosexuelle : des phéromones sexuelles attirent réciproquement les mâles vers les femelles[6], puis le réflexe de lordose permet de bien présenter le vagin pour la pénétration[7], la lubrification vaginale facilite le réflexe d'éjaculation, les sensations vaginales, clitoridiennes et péniennes (via le système de récompense[8],[9]) favorisent la motivation sexuelle[10], etc.
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+ La pénétration rythmée du pénis dans le vagin est le but fonctionnel de l'organisation anatomique et neurobiologique. Le but du seul réflexe sexuel moteur de la femelle (la lordose[7]) est de présenter le vagin au mâle, et le but des réflexes sexuels du mâle (érection, ajustement de l'intromission et poussées pelviennes[11]) est l'intromission rythmée du pénis, qui déclenche le réflexe éjaculatoire.
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+ Les données neurobiologiques montrent que le coït vaginal hétérosexuel est le but fonctionnel du comportement de reproduction. Mais un rapport sexuel humain, en général, ne se limite pas uniquement au coït. Il existe des activités sexuelles qui n'ont aucun rapport avec la reproduction (comme la masturbation) et même des activités sans aucun rapport avec les organes génitaux (comme le baiser). Et le coït vaginal n'est pas nécessaire à la réponse sexuelle physiologique (excitation, plateau, orgasme, résolution). Comment expliquer ces différences entre la copulation animale et le rapport sexuel humain ?
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+ Les recherches récentes en neurosciences, depuis le début du XXIe siècle, permettent d'expliquer ces différences entre le coït animal et humain. Elles ont montré qu'au cours de l’évolution, le contrôle neurobiologique du comportement sexuel a changé[12]. Chez les primates et surtout chez les hominidés (être humain, chimpanzé, bonobo, orang-outan, gorille, etc.), la sexualité s'est progressivement dissociée des cycles hormonaux[13],[14], 90 % des gènes des récepteurs aux phéromones ont été altérés[15],[16] et le réflexe sexuel de la lordose n'est plus fonctionnel. Tandis qu'au contraire, l'importance du système de récompense et de la cognition est devenue majeure[17]. En raison de ces modifications du système nerveux, on observe que les activités sexuelles des hominidés changent : elles ne sont plus limitées à la copulation vaginale[18],[19], mais se développent principalement autour de la stimulation des zones érogènes, car ces stimulations procurent des récompenses / renforcements dans le cerveau[17]. Ces récompenses, en particulier l'orgasme, sont perçues au niveau de la conscience comme des sensations de plaisirs érotiques et de jouissances. Chez l’être humain, le but fonctionnel du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal, mais la recherche des récompenses érotiques, procurés par la stimulation du corps et des zones érogènes. Le comportement de reproduction a évolué vers un comportement érotique[20],[12],[note 1].
46
+
47
+ Le plaisir est devenu le principal (mais pas unique) facteur de la sexualité humaine. En résumé, l’être humain recherche les activités sexuelles principalement car elles procurent des plaisirs érotiques intenses[21].
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+
49
+ Par ailleurs, les chercheurs Masters et Johnson ont observé et mesuré avec des appareils spécialisés plus de 10 000 réponses sexuelles auprès de 694 hommes et femmes. Ils ont montré que le pénis de l’homme et le clitoris de la femme étaient les principales régions du corps à l’origine du plaisir sexuel[22]. Pour ces raisons physiologiques, le rapport sexuel, qui implique justement des stimulations intenses du clitoris et du pénis, est une des activités érotiques préférées des humains.
50
+
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+ Mais le plaisir n'est pas la seule raison à l'origine des rapports sexuels. Les principaux facteurs donnés par les femmes sont, dans l'ordre : le plaisir, l'amour, le contact physique, le désir d'être pénétrée par le.la partenaire, la complicité, la tendresse, une pulsion, les caresses sensuelles et le désir d'être reconnue par le.la partenaire. Les hommes indiquent, dans l'ordre : le plaisir, l'amour, le contact physique, la complicité, la tendresse, le désir de pénétrer le.la partenaire, une pulsion, le désir d'être reconnu par le.la partenaire et les caresses sensuelles. En conclusion, on remarque que les facteurs à l'origine des rapports sexuels sont similaires entre les femmes et les hommes. Le plaisir érotique est un facteur important, mais il n'est pas le seul. Les émotions positives, la qualité de la relation entre les partenaires et le besoin d'être aimé sont également très importants[23].
52
+
53
+ Le gynécologue William Masters et la psychologue Virginia Johnson ont défini quatre phases de la réponse sexuelle humaine dans un ouvrage de référence intitulé Les réactions sexuelles en anglais : Human Sexual Response. À ces phases, le docteur Helen Singer Kaplan a ajouté celle du désir.
54
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55
+ D'après ces auteurs, les différentes phases sont, par ordre : le désir, l'excitation, le plateau, l'orgasme, et la résolution. Ces différentes phases, observables aussi bien chez l'homme que chez la femme, se manifestent par des variations physiologiques et humaines.
56
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57
+ Chez la femme :
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+
59
+ Chez l'homme :
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61
+ Chez la femme :
62
+
63
+ Chez l'homme :
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+ Il est également observé chez de nombreux hommes et de nombreuses femmes :
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+ Des contractions répétées au niveau du vagin ou du pénis toutes les 0,8 secondes. « Après les quatre à six premières, celles-ci diminueront en force et en fréquence ». L'orgasme chez certaines personnes s'accompagne de manifestations sonores plus ou moins intenses et plus ou moins discrètes (cris, soupirs, gémissements, couinement, râles, etc.).
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+ L'orgasme est plus physiologiquement identifiable chez l'homme avec l'éjaculation. Il est parfois moins lisible chez la femme.
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71
+ L'idée d'un orgasme féminin identique à celui de l'homme est très ancrée dans les comportements sexuels. L'orgasme s'identifie alors comme des spasmes du vagin, généralement accompagnés par une intense lubrification ; il est particulièrement remarquable dans le cas relativement rare des femmes dites fontaines pour lesquels on parle d'éjaculation féminine (expulsion en jet surtout d'urine et de liquide provenant de la vessie, accompagnée d'une faible sécrétion des glandes de Skene[24]).
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+ Les organes génitaux reprennent leur apparence initiale peu à peu.
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+ Il est nécessaire de souligner, avant de décrire les variations personnelles, culturelles, sociales, ou tenant à l'orientation sexuelle des individus, que les rapports sexuels de la très grande majorité des personnes, dans les sociétés occidentales, consistent en une pénétration vaginale avec un partenaire de sexe opposé, associé à des caresses comme préliminaires. Ceci représente 96 % des pratiques sexuelles. Les autres pratiques représentent entre 3 et 8 % des pratiques des personnes interrogées à propos de leur dernier rapport sexuel[26].
76
+
77
+ L'ex-président des États-Unis, Bill Clinton, interrogé au sujet d'éventuelles relations extraconjugales, avait répondu qu'il n'avait pas eu de rapport sexuel avec Monica Lewinsky en arguant du fait que sa définition (personnelle) reposait sur un rapport strictement vaginal. Cette activité sexuelle de Bill Clinton, très médiatisée à l'époque, pose la question de la définition du « rapport sexuel » ou des « relations sexuelles ».
78
+
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+ En fonction des observations neurobiologiques, chez l'animal, la définition du coït correspond effectivement à l'organisation des circuits neuraux du comportement de reproduction, spécifiquement organisé pour la copulation hétérosexuelle. Par contre, chez les hominidés, l'altération et la modification de certains circuits neuraux induisent une modification de la dynamique fonctionnelle. La recherche des récompenses érotiques n'est plus liée au coït vaginal. La définition habituelle du « rapport sexuel », qui n'est plus limitée au coït vaginal, et qui par extension englobe les préliminaires et le coït anal homo- ou hétérosexuel, correspond assez bien à la dynamique du comportement érotique[note 1] des hominidés.
80
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+ Les paraphilies ne désignent pas des rapports sexuels mais une attirance ; cependant, sans passer à la réalisation physique dans un rapport sexuel, l'individu paraphile peut souffrir de ses attirances du fait d'une réprobation par son environnement social. C'est pourquoi certains spécialistes classent quelques paraphilies parmi les maladies psychiatriques. Dans le cas du passage à l'acte, ces « déviances » peuvent poser des problèmes d'ordres moraux et juridiques. Si, par exemple, la gérontophilie – soit l'attirance sexuelle pour des personnes du troisième âge – est tolérable, celle pour des animaux (autres qu'humains, la zoophilie) sera souvent prohibée, tout comme la nécrophilie (pour les cadavres) ainsi que la scatophilie (pour les excréments). Le cas le plus délicat et le plus sévèrement puni est la pédophilie, soit l'attirance sexuelle d'une personne juridiquement majeure pour des enfants (n'ayant pas atteint leur majorité sexuelle).
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+ Certains rapports sexuels sont interdits par la loi et/ou la morale, soit en tant que tels, soit pour les dommages qu'ils impliquent. Le harcèlement sexuel est également punissable.
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+ Le viol comme rapport sexuel se faisant par l'agression et considérant la violence exercée sur une personne est puni très sévèrement par de nombreux États, parfois même quand il a lieu entre époux (en France). Tous les abus sexuels sur des individus vulnérables ou en situation de vulnérabilité sont réprouvés — en particulier quand il s'agit d'un enfant abusé par un adulte (avec ou sans viol) : on parle d'acte de pédophilie, ce qui constitue en France un abus sexuel sur mineur.
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+ Les rapports sexuels avec un membre de la famille semblent être universellement réprouvés — cette prohibition de l'inceste constitue un point-clef de la sexualité humaine parfois considéré comme la structure initiale de la société[note 2]. Tous les rapports sortant de la normativité du coït vaginal sont également susceptibles d'être considérés comme immoraux, en particulier dans la civilisation occidentale[réf. nécessaire] : la sodomie, la fellation et/ou le cunnilingus sont parfois jugés comme des « pratiques déviantes » et réprimés pénalement.
88
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+ Les actes agressifs au sein du couple ne sont pas exceptionnels. Selon une étude menée par la BBC au Royaume-Uni, 38 % des femmes britanniques de moins de 40 ans ont été maltraitées pendant des rapports sexuels (giflées, étranglées, bâillonnées, et/ou se sont fait cracher dessus, contre leur gré). Les violences étaient systématiques pour 8 % des femmes, fréquentes pour 12 %, occasionnelles pour 22 %. Selon l’Institut national d’études démographiques, 0,5 % des femmes françaises déclarent en 2015 avoir subi des violences sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint, au cours des douze derniers mois. En France, les crachats, étranglements, morsures, coups ou ligotages non consentis, sont des violences volontaires, alors que injures, insultes, humiliations, propos et comportements attentatoires à la dignité relèvent du harcèlement sexuel[27]
90
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91
+ Pour la plupart des religions établies, le mariage est un cadre strict qui tend à exiger la fidélité sexuelle dans le couple — les rapports hors-mariage sont alors condamnés. Un rapport sexuel entre un homme et une femme non mariés est qualifié de fornication. La fornication est réprimée pénalement dans certains États, avec cependant une certaine inapplicabilité pratique. Un rapport sexuel entre une personne mariée et une autre personne qui n'est pas son époux est nommé adultère. L'adultère est réprimé pénalement dans certains États ; c'est en général un motif de divorce aux torts de celui qui le commet.
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+ L'Église catholique encourage la chasteté entre époux en tant qu'acte d'adoration mutuelle et une théologie du corps enseigne également que l'amour sexuel est un transfert d'Éros en Agapè et qu'il y existe une « théologie de l'orgasme » qui exalte ce plaisir comme étant voulu par Dieu : « Oui, l’eros veut nous élever « en extase » vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c’est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons ». Ce chemin est l'amour-agapé, l'ouverture vers l'autre « découverte de l’autre, dépassant donc le caractère égoïste qui dominait clairement auparavant. L’amour devient maintenant soin de l’autre et pour l’autre. Il ne se cherche plus lui-même – l’immersion dans l’ivresse du bonheur – il cherche au contraire le bien de l’être aimé » et à travers lui la recherche de l'Amour, de Dieu : « Oui, l’amour est «extase», mais extase non pas dans le sens d’un moment d’ivresse, mais extase comme chemin, comme exode permanent allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, et précisément ainsi vers la découverte de soi-même, plus encore vers la découverte de Dieu »[28],[29].
94
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95
+ Au Moyen Âge, l'Église catholique interdisait le rapport sexuel la plupart des lundi et mercredi (jours de jeûne), le vendredi (jour des morts), le samedi (veille du jour du Seigneur), pendant l'Avent ou le Carême, ainsi plus de la moitié de l'année était interdite[30].
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+ La fertilisation interne survient chez certains vertébrés (tels que les reptiles, certains poissons, et la plupart des oiseaux) via une copulation cloaquale (voir hémipénis), tandis que les mammifères copulent vaginalement. D'autres vertébrés, dont bon nombre d'animaux aquatiques[31], ainsi que certains arthropodes terrestres utilisent, quant à eux, la fertilisation externe.
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+ Les humains, les bonobos[32], les chimpanzés et les dauphins sont des espèces connues pour engager un comportement hétérosexuel même lorsque la femelle n'est pas en chaleur. Ces espèces, parmi d'autres, sont également connues pour engager un comportement bisexuel[19] (un individu pouvant avoir des activités hétérosexuelles et homosexuelles). Les humains, les bonobos et les dauphins sont des animaux socialement intelligents, et l'utilisation du sexe a évolué au-delà de la reproduction, pour apparemment renforcer certaines fonctions sociales.
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+ La rate[1] est un organe profond, situé dans l'hypocondre gauche en regard de la 10e côte (côte splénique), accolé à la face latérale de l'estomac, la grande courbure. Elle est donc en position thoraco-abdominale. Elle joue un rôle dans l'immunité et dans le renouvellement des cellules sanguines.
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+ De couleur rouge ou pourpre foncé, la rate mesure chez l'être humain en moyenne 12 × 8 × 4 cm pour une masse moyenne de 100 g, c'est l'organe lymphoïde le plus volumineux.
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+ La rate comprend classiquement trois faces et une base :
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+ Le bord antérieur est crénelé, c'est celui-ci que l'on perçoit à la palpation lors d'une splénomégalie.
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+
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+ La rate est capable de se contracter ou de se dilater en fonction des besoins de l'organisme, la splénocontraction entraînant un retour de sang dans la circulation générale.
12
+
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+ La rate est entourée d'une capsule conjonctive très souple, riche en réticuline et en élastine, envoyant des cloisons conjonctives dans le parenchyme splénique.
14
+ Celui-ci est constitué de deux sortes de tissus :
15
+
16
+ La vascularisation artérielle de la rate se fait principalement par l'artère splénique (artère liénale). Celle-ci étant l'une des 3 branches du tronc cœliaque qui naît de l'aorte au niveau de la 12e vertèbre thoracique. Après un trajet très sinueux sur le bord supérieur du pancréas, elle pénètre dans le parenchyme par le hile en se divisant en deux branches supérieure et inférieure ; ceci explique l'existence de la splénectomie partielle. Ensuite ces branches se divisent en artères trabéculaires qui cheminent dans les travées conjonctives. Elles-mêmes donnent les artères centrales en sortant de la travée, qui s'entourent d'un manchon de pulpe blanche (surtout lymphocytes T). L'artère centrale se poursuit et sort de la pulpe blanche pour donner des plus petites branches : les « artères pénicillées ». Celles-ci se finissent par des capillaires avec des sortes de bouchons qui entourent leur terminaison: ce sont les capillaires à housse. Ces capillaires terminaux sont obturés et il va y avoir des passages entre les cellules endothéliales terminales, et le sang va sortir des vaisseaux et traverser le parenchyme splénique pour rejoindre les sinus veineux.
17
+ On a donc une circulation fermée et une circulation ouverte.
18
+
19
+ La vascularisation veineuse se fait quant à elle par la veine splénique (veine liénale), qui rentre dans la constitution du tronc porte avec les veines mésentériques supérieure et inférieure.
20
+
21
+ Les vaisseaux lymphatiques sont situés près des vaisseaux sanguins. Seuls des vaisseaux lymphatiques efférents existent à la rate.
22
+ Des canaux lymphatiques extérieurs relient la rate à l'estomac (épiploon gastro-splénique), au pancréas (épiploon pancréas-splénique). Ces canaux jouent peut-être un rôle dans l'équilibre sodium / potassium du corps.[réf. nécessaire]
23
+
24
+ Les nerfs suivent les vaisseaux et principalement les artères. Ils expliqueraient partiellement les points de côté (par ischémie de la rate) et les coupures de souffle lors de chocs dans l'hypochondre gauche. Lors d'un traumatisme de la rate, on peut observer parfois une douleur projetée dans l'épaule gauche due à l'afférence sensitive commune au niveau de la moelle épinière.
25
+
26
+ Les rates surnuméraires, dites accessoires, sont fréquentes, retrouvées dans plus de 10 % des cas des scanners abdominaux[2]. Elles ne causent habituellement pas de problème mais des cas de torsion, se manifestant par une douleur abdominale aiguë, ont été décrits[3].
27
+
28
+ La rate, au lieu d'être lisse, peut être polylobée. Rarement elle peut être ectopique, voire, fusionnée avec une gonade[4].
29
+
30
+ La rate a trois rôles essentiels :
31
+
32
+ La rate n'est pas indispensable à la vie. Pour cette raison la splénectomie, ou ablation de la rate, peut être indiquée dans différentes situations :
33
+
34
+ En dehors des éventuelles complications opératoires, les principales complications de la splénectomie sont infectieuses, en raison de l'asplénie induite, avec un risque d'infections bactériennes très sévères. Les germes en cause sont les pneumocoques, les méningocoques et l'Haemophilus influenzae.
35
+
36
+ Les Anciens[Qui ?] (Hippocrate) disaient qu'en automne il fallait « faire rire la rate », en mangeant des racines (panais, radis noir, pissenlit, etc.). Ce qui permettait de mieux supporter le froid et d'être de meilleure humeur. La rate, selon la théorie des humeurs, servait surtout à réguler les humeurs. Si on mangeait assez de racines, on évitait les dépressions liées à l'hiver[6].
37
+
38
+ Les Anciens attribuaient à la rate de nombreuses propriétés dont celle de provoquer les points de côté et de nuire par conséquent à la course. On croyait ainsi que les Anciens desséchaient la rate des coureurs et de leurs chevaux pour en améliorer les performances.
39
+
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+ Le tronc cœliaque et ses branches.
41
+
42
+ Le tronc cœliaque et ses branches.
43
+
44
+ Disposition horizontale du péritoine dans la partie supérieure de l'abdomen.
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+
46
+ Coupe transversale passant par le milieu de la première vertèbre lombaire.
47
+
48
+ Le duodénum et le pancréas.
49
+
50
+ Vue laparoscopique d'une rate de cheval.
51
+
52
+ Coupe transversale de la rate, montrant le tissu trabéculaire et la veine splénique ainsi que ses affluents.
53
+
54
+ Coupe transversale de la rate humaine, montrant la disposition de l'artère splénique et de ses branches.
55
+
56
+ Coupe de la rate, montrant les terminaisons des petits vaisseaux sanguins.
57
+
58
+ Retour de la région lombaire, montrant les surfaces des reins, uretères et rate en vue postérieure (vue de dos)
59
+
60
+ Côté thoracique, montrant les endroits occupés par les os, les poumons (violet), de la plèvre (bleu), et de la rate (vert).
61
+
62
+ Le système lymphatique
63
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Procyon lotor • Raton laveur commun
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+ Espèce
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+
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+ Synonymes
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+
7
+ Statut de conservation UICN
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+
9
+ LC  : Préoccupation mineure
10
+
11
+ Le raton laveur, ou plus exactement le raton laveur commun (Procyon lotor Linnaeus, 1758), est une espèce de mammifères omnivores de l'ordre des carnivores. Originaire d’Amérique du Nord, cette espèce a été introduite pour la dernière fois en Europe dans les années 1930 (après la disparition un siècle plus tôt de la dernière population introduite). Il doit son nom à son habitude, plus ou moins réelle, de tremper ses aliments dans l’eau avant de les manger. L’animal, de la famille des procyonidae, est essentiellement nocturne et grimpe facilement aux arbres grâce à ses doigts agiles et à ses griffes acérées. Il a le pelage poivre et sel avec de légères teintes de roux. On le reconnaît facilement à son masque noir bordé de blanc autour des yeux et à sa queue alternant anneaux clairs et noirs. Le raton laveur s’adapte à de nombreux milieux naturels. Opportuniste et facile à apprivoiser, il s’aventure également dans les villes nord-américaines (Canada, États-Unis). Son comportement varie selon le sexe et la région où il vit. Il est toujours chassé pour sa fourrure.
12
+
13
+ Le raton laveur adulte mesure 80 cm en moyenne[1] avec des variations entre 60 cm et 105 cm selon les individus, queue comprise[2]. Les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles.
14
+
15
+ La masse du raton laveur est comprise entre 3,9 et 9 kg en moyenne[3]. Les individus les plus gros vivent dans les régions septentrionales (8,5 kg en moyenne au Canada[4]) ; record jusqu’à 28 kg[4],[5],[6],[7]. Le poids fluctue selon la saison, atteignant un maximum à l’automne : sa masse peut alors augmenter de 50 % dans les régions situées au nord[8].
16
+
17
+ La fourrure est généralement gris-brun, tirant plus ou moins vers le gris ou le brun. Le visage blanc porte de larges taches noires autour des yeux en forme de masque et une bande noire sur le nez. Quelques individus sont blancs, mais l’albinisme est très rare[9]. La mue débute au printemps et peut s’étaler sur trois mois. Le pelage estival du raton laveur est court.
18
+
19
+ La tête est large, le museau pointu, les yeux noirs et les oreilles courtes (4 à 6 cm[1]). L’animal possède de longues canines comme tous les carnivores. Les pattes sont dotées de cinq doigts munis de griffes non rétractiles. Les pieds mesurent entre 100 et 125 mm.
20
+
21
+ La queue du raton laveur est généralement longue de 20 à 28 cm[5] et peut mesurer jusqu’à 40 cm[8]. Elle compte 5 à 7 anneaux bruns ou noirs[2],[6] et son extrémité est toujours noire.
22
+
23
+ Le raton laveur ne doit pas être confondu avec le chien viverrin (ou tanuki), un canidé dont la fourrure est plus brune, la queue plus courte et de couleur unie, la rayure faciale interrompue sur le museau.
24
+
25
+ Quatre sous-espèces de raton laveur endémiques à l'Amérique centrale et aux Caraïbes ont souvent été considérées comme des espèces distinctes après leur découverte. Ce sont le raton laveur des Bahamas et celui de la Guadeloupe qui sont très semblables l'un à l'autre, le raton laveur de Tres Marias, qui est plus grand que la moyenne et a un crâne anguleux, et celui de la Barbade aujourd'hui éteint. Les études de leurs caractères morphologiques et génétiques en 1999, 2003 et 2005 ont conduit à répertorier tous ces ratons laveurs comme des sous-espèce du raton laveur commun dans la troisième édition de Mammal Species of the World (2005)[10],[11],[12].
26
+ Un cinquième raton laveur insulaire, le raton laveur de Cozumel (Procyon pygmaeus), qui ne pèse que 3 à 4 kg et a notamment de petites dents, est toujours considéré comme une espèce distincte.
27
+
28
+ Les quatre plus petites sous-espèces de raton laveur, d'un poids moyen de 1,8 à 2,7 kg, se trouvent le long de la côte sud de la Floride et les îles adjacentes ; un exemple en est le Procyon lotor marinus[13]. La plupart des 15 autres sous-espèces ne diffèrent que légèrement les unes des autres par la couleur de leur robe, leur taille et quelques autres caractéristiques physiques[14]. Les deux sous-espèces les plus répandues sont le raton laveur de l'Est (Procyon lotor lotor) et le raton laveur de la haute vallée du Mississippi (Procyon lotor hirtus). Les deux partagent un pelage relativement sombre avec de longs poils, mais le second est plus grand que le premier. Le raton laveur de l'Est se rencontre dans tous les États américains et provinces canadiennes au nord de la Caroline du Sud et du Tennessee. Le raton laveur de la haute vallée du Mississippi vit dans tous les États américains et provinces canadiennes au nord de la Louisiane, du Texas et du Nouveau-Mexique[15].
29
+
30
+ Selon MSW :
31
+
32
+ Originaire d'Amérique du Nord, l’espèce occupe le sud du Canada et la majeure partie des États-Unis, du Mexique et de l’Amérique centrale, dans la zone intertropicale[8]. Il est plus rare dans les Antilles, où il est une espèce protégée[16]. Il est absent de certains secteurs des Montagnes Rocheuses à cause de l’altitude, des déserts et du Grand Nord canadien. En Europe, il est naturalisé en Suisse, en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Autriche, en République tchèque, en Slovaquie, en Biélorussie ainsi que dans les pays du Caucase. Il n'a jamais vécu naturellement au Japon.
33
+
34
+ Le raton laveur fréquente la forêt mixte, la forêt de feuillus et les régions agricoles. On le retrouve en bordure des forêts, le long des cours d’eau et dans les marécages sous presque toutes les latitudes de l’Amérique du Nord. Il peut aussi vivre dans les parcs urbains et les banlieues.
35
+
36
+ Le territoire du raton laveur varie entre 1 et 50 km2 en fonction des densités humaines[1]. La femelle ne défend pas de territoire. La densité moyenne est de 4 à 20 individus par km2 sur les terres cultivées et jusqu’à 100 par km2 en ville[17]. Le domaine vital d’un mâle compte entre 2 et 12 femelles en période de reproduction[2].
37
+
38
+ Dans les années 1930, le raton laveur est introduit une nouvelle fois en URSS et en Allemagne pour sa fourrure, dans des fermes d’élevage. Parfaitement acclimaté et en l’absence de ses prédateurs naturels américains, il a proliféré depuis. Aujourd’hui, on compte environ 100 000 ratons laveurs en Europe[18]. L’espèce est présente au Luxembourg, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France (Aisne où il aurait été libéré près de la Base aérienne de Laon-Couvron par les membres de la Force aérienne des États-Unis)[1], en Suisse[18], en Pologne et en Belgique.
39
+
40
+ Aujourd’hui, il est considéré comme une menace pour la biodiversité et a été classé par le Conseil de l’Europe comme espèce invasive dont l’éradication est conseillée en raison de son impact sur la faune locale[19]. En France, il est classé nuisible depuis juin 2016[20].
41
+
42
+ Omnivore, le raton laveur a un régime alimentaire varié mais préfère néanmoins les invertébrés[2], les insectes, les vers et les larves. Étant protégé des piqûres par son épaisse fourrure, il s’attaque aussi aux nids d’insectes[1].
43
+
44
+ Il mange de petits animaux aquatiques : palourdes d’eau douce, moules, écrevisses, poissons, grenouilles, tortues[1], amphibiens et huîtres[21]. Il s’alimente aussi de petits mammifères (rats musqués, mulots). Il peut aussi s'attaquer aux poules. En été et en automne, il privilégie le maïs, les fruits, les baies, les glands et les noix. Dans les villes, il fouille dans les poubelles qu’il ouvre aisément avec ses doigts agiles. Il lui arrive de manger des charognes[22].
45
+
46
+ La croyance populaire selon laquelle le raton laveur lave sa nourriture avant de la consommer vient du fait qu’il se nourrit généralement de petits animaux aquatiques et frotte souvent sa nourriture entre ses mains comme pour la pétrir. Ainsi, des amas de coquilles de palourdes sur la rive d’un cours d’eau ou de tiges rompues dans les champs de maïs sont des signes de sa présence.
47
+
48
+ Le raton laveur s’abrite dans les arbres creux, les souches, les cavernes, les terriers de marmottes abandonnés, les granges ou les hangars. Il change souvent d’abri. Vers mi-octobre, l’animal se réfugie dans son gîte et y passe l’hiver en état de torpeur, ne se réveillant que de temps à autre. Comme l’ours noir et le blaireau, il cesse de manger et survit grâce à ses réserves de graisse accumulées pendant l’été. Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, la température de son corps et son métabolisme demeurent élevés. Les mâles sortent de leur gîte fin janvier, les femelles vers mi-mars.
49
+
50
+ En ville, on peut trouver l’animal dans les greniers, les égouts et les cheminées auxquels il accède grâce à ses griffes qui lui permettent de grimper facilement à plusieurs mètres du sol. Chaque gîte abrite entre un et cinq individus[1] (jusqu’à 23 dans le Minnesota[6],[7]). Il fréquente plusieurs abris en dehors de l’hiver[21].
51
+
52
+ Les accouplements ont lieu en janvier ou en février dans les régions du nord[21], en mars dans les autres régions. Les femelles n’ont qu’une seule portée par année et peuvent avoir des petits dès leur première année[23],[17]. Le mâle est polygame et peut se reproduire dès sa deuxième année.
53
+ La femelle monogame est réceptive pendant 3 à 6 jours[2] et la gestation dure 63 jours[23],[9],[7].
54
+
55
+ Une portée comprend entre un et trois ratonneaux au sud contre trois à sept au nord[1] et parfois jusqu’à neuf[17]. Les petits naissent en avril ou en mai. Ils sont aveugles, pèsent entre 60 et 75 g[2],[7] et ont le dos et les flancs poilus. Les premières dents apparaissent au bout d’une vingtaine de jours. Leurs yeux s’ouvrent à trois semaines[9],[6],[7]. Les ratonnes s’occupent seules de l’élevage des petits qui sont sevrés à quatre mois[23]. Le masque noir de la fourrure autour des yeux ainsi que les anneaux de la queue apparaissent avant dix semaines[1]. Leur cri est semblable au pépiement d’oiseau[17] et ils se nourrissent du lait maternel[2]. Les ratonneaux peuvent à leur tour se reproduire à l’âge d’un ou deux ans selon le sexe. Ils passent leur premier hiver avec leur mère et ne se dispersent qu’au début de l’été suivant.
56
+
57
+ Les jeunes se laissent facilement apprivoiser par les hommes. À l’âge adulte, les mâles deviennent agressifs et reviennent facilement à la vie sauvage après un temps de captivité[1].
58
+
59
+ Le raton laveur est un bon grimpeur et un bon nageur. Sur terre, il se déplace assez lentement, ce qui le rend vulnérable. Il peut descendre d’un tronc la tête la première, en tournant ses pieds de derrière à 180°[7]. Animal curieux et intelligent[22], il sort de sa tanière surtout la nuit, sauf pendant la période de reproduction et en ville. Le raton laveur émet des grognements lorsqu’il est en danger[17].
60
+
61
+ En été et en automne, il emmagasine des réserves de graisse pour la mauvaise saison et peut gagner jusqu’à deux fois son poids d’origine[21]. L’épaisseur de la couche de graisse peut atteindre 2,5 cm sur le dos[1]. En hiver, le raton laveur n’hiberne pas mais entre dans une période d’inactivité et de dormance, sauf dans les régions du Sud où l’animal continue d’être actif.
62
+
63
+ Le raton laveur vit généralement entre 3 et 5 ans en milieu naturel[8] et parfois jusqu’à 14[17] ou 16 ans[8]. En captivité, il peut dépasser les 16 ans[1],[6], voire 21 ans[6],[8]. Les jeunes meurent généralement de malnutrition, de maladie ou tués par un prédateur.
64
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+ Le principal prédateur du raton laveur est l’homme. À l’époque précolombienne, il était chassé par les Amérindiens qui appréciaient sa chair et sa fourrure. Aux temps modernes et au XIXe siècle, les trappeurs et les coureurs des bois le capturaient et pratiquaient la traite des fourrures. L’apogée de ce commerce fut atteint dans les années 1920[7] ; entre 1941 et 1989 plus de 1,7 million de ratons furent tués pour leurs fourrures rien que dans l’État du Nebraska[6]. Aujourd’hui, la fourrure du raton ayant peu de valeur et étant difficile à travailler[22], cette activité est tombée en désuétude.
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+ Bien que principalement chassés pour leur fourrure, les ratons laveurs ont également été longtemps une source de nourriture importante pour les Amérindiens et les Américains[24] et le raton laveur au barbecue était un plat traditionnel dans les fermes américaines[25]. C'était souvent un repas de fête. Les esclaves américains mangeaient du raton laveur à Noël[26], mais ce n'était pas forcément un plat de pauvres ou de paysans; Dans le quotidien The Golden Era de San Francisco du 21 décembre 1856, le raton laveur figure parmi les spécialités conseillées pour les fêtes et le raton laveur Rebecca reçu par le président américain Calvin Coolidge lui avait été envoyé initialement pour être servi au dîner de Thanksgiving de la Maison-Blanche[27],[28]. La première édition de The Joy of Cooking, publiée en 1931, contenait une recette pour la préparation du raton laveur avec de l’écureuil et de l’opossum. Elle suggérait d’enlever les glandes de musc et la graisse avant de faire rôtir l’animal et de l’accompagner avec des patates douces.
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+ Parce que les ratons laveurs sont généralement considérés comme attachants, mignons ou porteurs de vermine, beaucoup de consommateurs ordinaires ont une peur répulsive d'en manger[29],[30]. Cependant, plusieurs milliers de ratons laveurs sont encore consommés chaque année aux États-Unis[31],[32]. Bien que le Coon Feed à Delafield dans le Wisconsin soit un événement annuel depuis 1928, sa principale utilisation culinaire se rencontre dans certaines régions du sud des États-Unis comme l'Arkansas où le Gillett Coon Supper est un événement politique important[33],[34].
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+ Chaque année, 2 à 4 millions d’individus sont tués[1] par les automobilistes ou les chasseurs. Le raton laveur est perçu comme une menace pour les agriculteurs lorsqu’il s’attaque aux vergers, aux œufs, aux champs de maïs, aux greniers, aux cabanes à sucre ou aux ruches[22]. En Suisse, il est chassé et jugé indésirable pour l’équilibre naturel[18].
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+ Autrefois recherché par l’homme pour sa fourrure, le raton laveur est toujours la proie de la martre d’Amérique, du lynx roux, du puma, du coyote, du loup gris, du renard roux mais aussi du chien domestique. Le grand-duc d’Amérique capture parfois des petits. Il est attaqué par les alligators dans le Sud des États-Unis.
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+ Le raton laveur peut être porteur de la rage, de la maladie de Carré ou de la gale mais aussi de parasites (infection à parvovirus, leptospirose et Baylisascaris procyonis). Selon l'Agence canadienne d'inspection des aliments, la rage est transmissible à l’homme par la salive.
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+ En anglais, « raton laveur » se traduit par le mot raccoon, lui-même issu de l’algonquin ärähkun[35], déverbal de ärähkuněm « il gratte avec les mains[18],[6],[7] ». Les trappeurs de la Nouvelle-France auraient ensuite formé le mot « raton », par analogie avec raccoon[18]. Au Québec, chez les plus vieilles générations, il est connu sous le nom de « chat sauvage »[36]. Les Acadiens le nomment quant à eux la « mascouèche, marchouèche ou machecouèche », les Cadiens le « chaoui »[37], tous les deux empruntés aux langues amérindiennes.
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+ Dans les premières décennies après sa découverte par les membres de l'expédition de Christophe Colomb, qui a été la première personne à laisser une trace écrite sur l'espèce, les taxonomistes ont pensé que le raton laveur était apparenté à de nombreuses espèces différentes, comme les chiens, les chats, les blaireaux et plus particulièrement les ours[38]. Carl von Linné, le père de la taxonomie moderne, a placé le raton laveur dans le genre Ursus, d'abord comme Ursus cauda elongata (« ours à longue queue ») dans la deuxième édition de son Systema Naturae, puis comme Ursus lotor (« ours laveur ») dans la dixième édition[39]. En 1780, Gottlieb Konrad Christian Storr a placé le raton laveur dans son propre genre -Procyon- qui peut se traduire soit par « avant le chien » ou « qui ressemble au chien[40] ». Il est également possible que Storr ait eu son mode de vie nocturne à l'esprit et ait choisi l'étoile Procyon comme éponyme pour le genre[41]. L'épithète spécifique du raton laveur est lotor, lotor signifiant « laveur » en latin.
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+ Sur la base de preuves fossiles en France et en Allemagne, les premiers membres connus de la famille des Procyonidae vivaient en Europe à la fin de l'Oligocène, il y a environ 25 millions d'années[42]. Les dents et les structures du crâne semblables suggèrent que les Procyonidés et les Mustelidés partagent un ancêtre commun, mais les analyses génétiques indiquent une relation plus étroite entre les ratons laveurs et les ours[43]. Après avoir traversé le détroit de Béring au moins six millions d'années plus tard, l'espèce de l'époque a eu son centre de répartition se situant probablement en Amérique centrale[44]. Les coatis (genres Nasua et Nasuella) et les ratons laveurs (genre Procyon) ont été considérés comme pouvant éventuellement partager une origine commune, une espèce du genre Paranasua présente il y a entre 5,2 et 6,0 millions d'années[45]. Cette hypothèse, basée sur des comparaisons morphologiques, est en conflit avec une analyse génétique de 2006 qui indique que les ratons laveurs sont plus étroitement apparentés aux Bassariscus[46]. Contrairement à d'autres procyonidés, comme le Raton crabier (Procyon cancrivorus), les ancêtres du raton laveur commun ont quitté les zones tropicales et subtropicales et migré vers le nord il y a environ 4 millions d'années, une migration qui a été confirmée par la découverte de fossiles dans les Grandes Plaines datant du milieu du Pliocène[47].
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+ Plusieurs légendes décrivent les origines de la race de chats Maine coon. La plus répandue raconte que le maine coon est le fruit d'un croisement entre des chats et des ratons laveurs (familièrement coon en anglais, abrégé de racoon), ce qui expliquerait leur couleur (la plus répandue est le brown tabby, c'est-à-dire tigré brun) et leur queue très touffue. Bien sûr, il est génétiquement impossible de réaliser un tel hybride, mais la race garde de cette légende son nom.
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+ Procyon lotor • Raton laveur commun
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+ Espèce
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+
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+ Synonymes
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+ Statut de conservation UICN
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+
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+ LC  : Préoccupation mineure
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+ Le raton laveur, ou plus exactement le raton laveur commun (Procyon lotor Linnaeus, 1758), est une espèce de mammifères omnivores de l'ordre des carnivores. Originaire d’Amérique du Nord, cette espèce a été introduite pour la dernière fois en Europe dans les années 1930 (après la disparition un siècle plus tôt de la dernière population introduite). Il doit son nom à son habitude, plus ou moins réelle, de tremper ses aliments dans l’eau avant de les manger. L’animal, de la famille des procyonidae, est essentiellement nocturne et grimpe facilement aux arbres grâce à ses doigts agiles et à ses griffes acérées. Il a le pelage poivre et sel avec de légères teintes de roux. On le reconnaît facilement à son masque noir bordé de blanc autour des yeux et à sa queue alternant anneaux clairs et noirs. Le raton laveur s’adapte à de nombreux milieux naturels. Opportuniste et facile à apprivoiser, il s’aventure également dans les villes nord-américaines (Canada, États-Unis). Son comportement varie selon le sexe et la région où il vit. Il est toujours chassé pour sa fourrure.
12
+
13
+ Le raton laveur adulte mesure 80 cm en moyenne[1] avec des variations entre 60 cm et 105 cm selon les individus, queue comprise[2]. Les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles.
14
+
15
+ La masse du raton laveur est comprise entre 3,9 et 9 kg en moyenne[3]. Les individus les plus gros vivent dans les régions septentrionales (8,5 kg en moyenne au Canada[4]) ; record jusqu’à 28 kg[4],[5],[6],[7]. Le poids fluctue selon la saison, atteignant un maximum à l’automne : sa masse peut alors augmenter de 50 % dans les régions situées au nord[8].
16
+
17
+ La fourrure est généralement gris-brun, tirant plus ou moins vers le gris ou le brun. Le visage blanc porte de larges taches noires autour des yeux en forme de masque et une bande noire sur le nez. Quelques individus sont blancs, mais l’albinisme est très rare[9]. La mue débute au printemps et peut s’étaler sur trois mois. Le pelage estival du raton laveur est court.
18
+
19
+ La tête est large, le museau pointu, les yeux noirs et les oreilles courtes (4 à 6 cm[1]). L’animal possède de longues canines comme tous les carnivores. Les pattes sont dotées de cinq doigts munis de griffes non rétractiles. Les pieds mesurent entre 100 et 125 mm.
20
+
21
+ La queue du raton laveur est généralement longue de 20 à 28 cm[5] et peut mesurer jusqu’à 40 cm[8]. Elle compte 5 à 7 anneaux bruns ou noirs[2],[6] et son extrémité est toujours noire.
22
+
23
+ Le raton laveur ne doit pas être confondu avec le chien viverrin (ou tanuki), un canidé dont la fourrure est plus brune, la queue plus courte et de couleur unie, la rayure faciale interrompue sur le museau.
24
+
25
+ Quatre sous-espèces de raton laveur endémiques à l'Amérique centrale et aux Caraïbes ont souvent été considérées comme des espèces distinctes après leur découverte. Ce sont le raton laveur des Bahamas et celui de la Guadeloupe qui sont très semblables l'un à l'autre, le raton laveur de Tres Marias, qui est plus grand que la moyenne et a un crâne anguleux, et celui de la Barbade aujourd'hui éteint. Les études de leurs caractères morphologiques et génétiques en 1999, 2003 et 2005 ont conduit à répertorier tous ces ratons laveurs comme des sous-espèce du raton laveur commun dans la troisième édition de Mammal Species of the World (2005)[10],[11],[12].
26
+ Un cinquième raton laveur insulaire, le raton laveur de Cozumel (Procyon pygmaeus), qui ne pèse que 3 à 4 kg et a notamment de petites dents, est toujours considéré comme une espèce distincte.
27
+
28
+ Les quatre plus petites sous-espèces de raton laveur, d'un poids moyen de 1,8 à 2,7 kg, se trouvent le long de la côte sud de la Floride et les îles adjacentes ; un exemple en est le Procyon lotor marinus[13]. La plupart des 15 autres sous-espèces ne diffèrent que légèrement les unes des autres par la couleur de leur robe, leur taille et quelques autres caractéristiques physiques[14]. Les deux sous-espèces les plus répandues sont le raton laveur de l'Est (Procyon lotor lotor) et le raton laveur de la haute vallée du Mississippi (Procyon lotor hirtus). Les deux partagent un pelage relativement sombre avec de longs poils, mais le second est plus grand que le premier. Le raton laveur de l'Est se rencontre dans tous les États américains et provinces canadiennes au nord de la Caroline du Sud et du Tennessee. Le raton laveur de la haute vallée du Mississippi vit dans tous les États américains et provinces canadiennes au nord de la Louisiane, du Texas et du Nouveau-Mexique[15].
29
+
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+ Selon MSW :
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+
32
+ Originaire d'Amérique du Nord, l’espèce occupe le sud du Canada et la majeure partie des États-Unis, du Mexique et de l’Amérique centrale, dans la zone intertropicale[8]. Il est plus rare dans les Antilles, où il est une espèce protégée[16]. Il est absent de certains secteurs des Montagnes Rocheuses à cause de l’altitude, des déserts et du Grand Nord canadien. En Europe, il est naturalisé en Suisse, en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Autriche, en République tchèque, en Slovaquie, en Biélorussie ainsi que dans les pays du Caucase. Il n'a jamais vécu naturellement au Japon.
33
+
34
+ Le raton laveur fréquente la forêt mixte, la forêt de feuillus et les régions agricoles. On le retrouve en bordure des forêts, le long des cours d’eau et dans les marécages sous presque toutes les latitudes de l’Amérique du Nord. Il peut aussi vivre dans les parcs urbains et les banlieues.
35
+
36
+ Le territoire du raton laveur varie entre 1 et 50 km2 en fonction des densités humaines[1]. La femelle ne défend pas de territoire. La densité moyenne est de 4 à 20 individus par km2 sur les terres cultivées et jusqu’à 100 par km2 en ville[17]. Le domaine vital d’un mâle compte entre 2 et 12 femelles en période de reproduction[2].
37
+
38
+ Dans les années 1930, le raton laveur est introduit une nouvelle fois en URSS et en Allemagne pour sa fourrure, dans des fermes d’élevage. Parfaitement acclimaté et en l’absence de ses prédateurs naturels américains, il a proliféré depuis. Aujourd’hui, on compte environ 100 000 ratons laveurs en Europe[18]. L’espèce est présente au Luxembourg, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France (Aisne où il aurait été libéré près de la Base aérienne de Laon-Couvron par les membres de la Force aérienne des États-Unis)[1], en Suisse[18], en Pologne et en Belgique.
39
+
40
+ Aujourd’hui, il est considéré comme une menace pour la biodiversité et a été classé par le Conseil de l’Europe comme espèce invasive dont l’éradication est conseillée en raison de son impact sur la faune locale[19]. En France, il est classé nuisible depuis juin 2016[20].
41
+
42
+ Omnivore, le raton laveur a un régime alimentaire varié mais préfère néanmoins les invertébrés[2], les insectes, les vers et les larves. Étant protégé des piqûres par son épaisse fourrure, il s’attaque aussi aux nids d’insectes[1].
43
+
44
+ Il mange de petits animaux aquatiques : palourdes d’eau douce, moules, écrevisses, poissons, grenouilles, tortues[1], amphibiens et huîtres[21]. Il s’alimente aussi de petits mammifères (rats musqués, mulots). Il peut aussi s'attaquer aux poules. En été et en automne, il privilégie le maïs, les fruits, les baies, les glands et les noix. Dans les villes, il fouille dans les poubelles qu’il ouvre aisément avec ses doigts agiles. Il lui arrive de manger des charognes[22].
45
+
46
+ La croyance populaire selon laquelle le raton laveur lave sa nourriture avant de la consommer vient du fait qu’il se nourrit généralement de petits animaux aquatiques et frotte souvent sa nourriture entre ses mains comme pour la pétrir. Ainsi, des amas de coquilles de palourdes sur la rive d’un cours d’eau ou de tiges rompues dans les champs de maïs sont des signes de sa présence.
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+ Le raton laveur s’abrite dans les arbres creux, les souches, les cavernes, les terriers de marmottes abandonnés, les granges ou les hangars. Il change souvent d’abri. Vers mi-octobre, l’animal se réfugie dans son gîte et y passe l’hiver en état de torpeur, ne se réveillant que de temps à autre. Comme l’ours noir et le blaireau, il cesse de manger et survit grâce à ses réserves de graisse accumulées pendant l’été. Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, la température de son corps et son métabolisme demeurent élevés. Les mâles sortent de leur gîte fin janvier, les femelles vers mi-mars.
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+ En ville, on peut trouver l’animal dans les greniers, les égouts et les cheminées auxquels il accède grâce à ses griffes qui lui permettent de grimper facilement à plusieurs mètres du sol. Chaque gîte abrite entre un et cinq individus[1] (jusqu’à 23 dans le Minnesota[6],[7]). Il fréquente plusieurs abris en dehors de l’hiver[21].
51
+
52
+ Les accouplements ont lieu en janvier ou en février dans les régions du nord[21], en mars dans les autres régions. Les femelles n’ont qu’une seule portée par année et peuvent avoir des petits dès leur première année[23],[17]. Le mâle est polygame et peut se reproduire dès sa deuxième année.
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+ La femelle monogame est réceptive pendant 3 à 6 jours[2] et la gestation dure 63 jours[23],[9],[7].
54
+
55
+ Une portée comprend entre un et trois ratonneaux au sud contre trois à sept au nord[1] et parfois jusqu’à neuf[17]. Les petits naissent en avril ou en mai. Ils sont aveugles, pèsent entre 60 et 75 g[2],[7] et ont le dos et les flancs poilus. Les premières dents apparaissent au bout d’une vingtaine de jours. Leurs yeux s’ouvrent à trois semaines[9],[6],[7]. Les ratonnes s’occupent seules de l’élevage des petits qui sont sevrés à quatre mois[23]. Le masque noir de la fourrure autour des yeux ainsi que les anneaux de la queue apparaissent avant dix semaines[1]. Leur cri est semblable au pépiement d’oiseau[17] et ils se nourrissent du lait maternel[2]. Les ratonneaux peuvent à leur tour se reproduire à l’âge d’un ou deux ans selon le sexe. Ils passent leur premier hiver avec leur mère et ne se dispersent qu’au début de l’été suivant.
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+ Les jeunes se laissent facilement apprivoiser par les hommes. À l’âge adulte, les mâles deviennent agressifs et reviennent facilement à la vie sauvage après un temps de captivité[1].
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+ Le raton laveur est un bon grimpeur et un bon nageur. Sur terre, il se déplace assez lentement, ce qui le rend vulnérable. Il peut descendre d’un tronc la tête la première, en tournant ses pieds de derrière à 180°[7]. Animal curieux et intelligent[22], il sort de sa tanière surtout la nuit, sauf pendant la période de reproduction et en ville. Le raton laveur émet des grognements lorsqu’il est en danger[17].
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+ En été et en automne, il emmagasine des réserves de graisse pour la mauvaise saison et peut gagner jusqu’à deux fois son poids d’origine[21]. L’épaisseur de la couche de graisse peut atteindre 2,5 cm sur le dos[1]. En hiver, le raton laveur n’hiberne pas mais entre dans une période d’inactivité et de dormance, sauf dans les régions du Sud où l’animal continue d’être actif.
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+ Le raton laveur vit généralement entre 3 et 5 ans en milieu naturel[8] et parfois jusqu’à 14[17] ou 16 ans[8]. En captivité, il peut dépasser les 16 ans[1],[6], voire 21 ans[6],[8]. Les jeunes meurent généralement de malnutrition, de maladie ou tués par un prédateur.
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+ Le principal prédateur du raton laveur est l’homme. À l’époque précolombienne, il était chassé par les Amérindiens qui appréciaient sa chair et sa fourrure. Aux temps modernes et au XIXe siècle, les trappeurs et les coureurs des bois le capturaient et pratiquaient la traite des fourrures. L’apogée de ce commerce fut atteint dans les années 1920[7] ; entre 1941 et 1989 plus de 1,7 million de ratons furent tués pour leurs fourrures rien que dans l’État du Nebraska[6]. Aujourd’hui, la fourrure du raton ayant peu de valeur et étant difficile à travailler[22], cette activité est tombée en désuétude.
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+ Bien que principalement chassés pour leur fourrure, les ratons laveurs ont également été longtemps une source de nourriture importante pour les Amérindiens et les Américains[24] et le raton laveur au barbecue était un plat traditionnel dans les fermes américaines[25]. C'était souvent un repas de fête. Les esclaves américains mangeaient du raton laveur à Noël[26], mais ce n'était pas forcément un plat de pauvres ou de paysans; Dans le quotidien The Golden Era de San Francisco du 21 décembre 1856, le raton laveur figure parmi les spécialités conseillées pour les fêtes et le raton laveur Rebecca reçu par le président américain Calvin Coolidge lui avait été envoyé initialement pour être servi au dîner de Thanksgiving de la Maison-Blanche[27],[28]. La première édition de The Joy of Cooking, publiée en 1931, contenait une recette pour la préparation du raton laveur avec de l’écureuil et de l’opossum. Elle suggérait d’enlever les glandes de musc et la graisse avant de faire rôtir l’animal et de l’accompagner avec des patates douces.
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+ Parce que les ratons laveurs sont généralement considérés comme attachants, mignons ou porteurs de vermine, beaucoup de consommateurs ordinaires ont une peur répulsive d'en manger[29],[30]. Cependant, plusieurs milliers de ratons laveurs sont encore consommés chaque année aux États-Unis[31],[32]. Bien que le Coon Feed à Delafield dans le Wisconsin soit un événement annuel depuis 1928, sa principale utilisation culinaire se rencontre dans certaines régions du sud des États-Unis comme l'Arkansas où le Gillett Coon Supper est un événement politique important[33],[34].
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+ Chaque année, 2 à 4 millions d’individus sont tués[1] par les automobilistes ou les chasseurs. Le raton laveur est perçu comme une menace pour les agriculteurs lorsqu’il s’attaque aux vergers, aux œufs, aux champs de maïs, aux greniers, aux cabanes à sucre ou aux ruches[22]. En Suisse, il est chassé et jugé indésirable pour l’équilibre naturel[18].
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+ Autrefois recherché par l’homme pour sa fourrure, le raton laveur est toujours la proie de la martre d’Amérique, du lynx roux, du puma, du coyote, du loup gris, du renard roux mais aussi du chien domestique. Le grand-duc d’Amérique capture parfois des petits. Il est attaqué par les alligators dans le Sud des États-Unis.
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+ Le raton laveur peut être porteur de la rage, de la maladie de Carré ou de la gale mais aussi de parasites (infection à parvovirus, leptospirose et Baylisascaris procyonis). Selon l'Agence canadienne d'inspection des aliments, la rage est transmissible à l’homme par la salive.
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+ En anglais, « raton laveur » se traduit par le mot raccoon, lui-même issu de l’algonquin ärähkun[35], déverbal de ärähkuněm « il gratte avec les mains[18],[6],[7] ». Les trappeurs de la Nouvelle-France auraient ensuite formé le mot « raton », par analogie avec raccoon[18]. Au Québec, chez les plus vieilles générations, il est connu sous le nom de « chat sauvage »[36]. Les Acadiens le nomment quant à eux la « mascouèche, marchouèche ou machecouèche », les Cadiens le « chaoui »[37], tous les deux empruntés aux langues amérindiennes.
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+ Dans les premières décennies après sa découverte par les membres de l'expédition de Christophe Colomb, qui a été la première personne à laisser une trace écrite sur l'espèce, les taxonomistes ont pensé que le raton laveur était apparenté à de nombreuses espèces différentes, comme les chiens, les chats, les blaireaux et plus particulièrement les ours[38]. Carl von Linné, le père de la taxonomie moderne, a placé le raton laveur dans le genre Ursus, d'abord comme Ursus cauda elongata (« ours à longue queue ») dans la deuxième édition de son Systema Naturae, puis comme Ursus lotor (« ours laveur ») dans la dixième édition[39]. En 1780, Gottlieb Konrad Christian Storr a placé le raton laveur dans son propre genre -Procyon- qui peut se traduire soit par « avant le chien » ou « qui ressemble au chien[40] ». Il est également possible que Storr ait eu son mode de vie nocturne à l'esprit et ait choisi l'étoile Procyon comme éponyme pour le genre[41]. L'épithète spécifique du raton laveur est lotor, lotor signifiant « laveur » en latin.
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+ Sur la base de preuves fossiles en France et en Allemagne, les premiers membres connus de la famille des Procyonidae vivaient en Europe à la fin de l'Oligocène, il y a environ 25 millions d'années[42]. Les dents et les structures du crâne semblables suggèrent que les Procyonidés et les Mustelidés partagent un ancêtre commun, mais les analyses génétiques indiquent une relation plus étroite entre les ratons laveurs et les ours[43]. Après avoir traversé le détroit de Béring au moins six millions d'années plus tard, l'espèce de l'époque a eu son centre de répartition se situant probablement en Amérique centrale[44]. Les coatis (genres Nasua et Nasuella) et les ratons laveurs (genre Procyon) ont été considérés comme pouvant éventuellement partager une origine commune, une espèce du genre Paranasua présente il y a entre 5,2 et 6,0 millions d'années[45]. Cette hypothèse, basée sur des comparaisons morphologiques, est en conflit avec une analyse génétique de 2006 qui indique que les ratons laveurs sont plus étroitement apparentés aux Bassariscus[46]. Contrairement à d'autres procyonidés, comme le Raton crabier (Procyon cancrivorus), les ancêtres du raton laveur commun ont quitté les zones tropicales et subtropicales et migré vers le nord il y a environ 4 millions d'années, une migration qui a été confirmée par la découverte de fossiles dans les Grandes Plaines datant du milieu du Pliocène[47].
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+ Plusieurs légendes décrivent les origines de la race de chats Maine coon. La plus répandue raconte que le maine coon est le fruit d'un croisement entre des chats et des ratons laveurs (familièrement coon en anglais, abrégé de racoon), ce qui expliquerait leur couleur (la plus répandue est le brown tabby, c'est-à-dire tigré brun) et leur queue très touffue. Bien sûr, il est génétiquement impossible de réaliser un tel hybride, mais la race garde de cette légende son nom.
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+ Le raton laveur, ou plus exactement le raton laveur commun (Procyon lotor Linnaeus, 1758), est une espèce de mammifères omnivores de l'ordre des carnivores. Originaire d’Amérique du Nord, cette espèce a été introduite pour la dernière fois en Europe dans les années 1930 (après la disparition un siècle plus tôt de la dernière population introduite). Il doit son nom à son habitude, plus ou moins réelle, de tremper ses aliments dans l’eau avant de les manger. L’animal, de la famille des procyonidae, est essentiellement nocturne et grimpe facilement aux arbres grâce à ses doigts agiles et à ses griffes acérées. Il a le pelage poivre et sel avec de légères teintes de roux. On le reconnaît facilement à son masque noir bordé de blanc autour des yeux et à sa queue alternant anneaux clairs et noirs. Le raton laveur s’adapte à de nombreux milieux naturels. Opportuniste et facile à apprivoiser, il s’aventure également dans les villes nord-américaines (Canada, États-Unis). Son comportement varie selon le sexe et la région où il vit. Il est toujours chassé pour sa fourrure.
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+ Le raton laveur adulte mesure 80 cm en moyenne[1] avec des variations entre 60 cm et 105 cm selon les individus, queue comprise[2]. Les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles.
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+ La masse du raton laveur est comprise entre 3,9 et 9 kg en moyenne[3]. Les individus les plus gros vivent dans les régions septentrionales (8,5 kg en moyenne au Canada[4]) ; record jusqu’à 28 kg[4],[5],[6],[7]. Le poids fluctue selon la saison, atteignant un maximum à l’automne : sa masse peut alors augmenter de 50 % dans les régions situées au nord[8].
16
+
17
+ La fourrure est généralement gris-brun, tirant plus ou moins vers le gris ou le brun. Le visage blanc porte de larges taches noires autour des yeux en forme de masque et une bande noire sur le nez. Quelques individus sont blancs, mais l’albinisme est très rare[9]. La mue débute au printemps et peut s’étaler sur trois mois. Le pelage estival du raton laveur est court.
18
+
19
+ La tête est large, le museau pointu, les yeux noirs et les oreilles courtes (4 à 6 cm[1]). L’animal possède de longues canines comme tous les carnivores. Les pattes sont dotées de cinq doigts munis de griffes non rétractiles. Les pieds mesurent entre 100 et 125 mm.
20
+
21
+ La queue du raton laveur est généralement longue de 20 à 28 cm[5] et peut mesurer jusqu’à 40 cm[8]. Elle compte 5 à 7 anneaux bruns ou noirs[2],[6] et son extrémité est toujours noire.
22
+
23
+ Le raton laveur ne doit pas être confondu avec le chien viverrin (ou tanuki), un canidé dont la fourrure est plus brune, la queue plus courte et de couleur unie, la rayure faciale interrompue sur le museau.
24
+
25
+ Quatre sous-espèces de raton laveur endémiques à l'Amérique centrale et aux Caraïbes ont souvent été considérées comme des espèces distinctes après leur découverte. Ce sont le raton laveur des Bahamas et celui de la Guadeloupe qui sont très semblables l'un à l'autre, le raton laveur de Tres Marias, qui est plus grand que la moyenne et a un crâne anguleux, et celui de la Barbade aujourd'hui éteint. Les études de leurs caractères morphologiques et génétiques en 1999, 2003 et 2005 ont conduit à répertorier tous ces ratons laveurs comme des sous-espèce du raton laveur commun dans la troisième édition de Mammal Species of the World (2005)[10],[11],[12].
26
+ Un cinquième raton laveur insulaire, le raton laveur de Cozumel (Procyon pygmaeus), qui ne pèse que 3 à 4 kg et a notamment de petites dents, est toujours considéré comme une espèce distincte.
27
+
28
+ Les quatre plus petites sous-espèces de raton laveur, d'un poids moyen de 1,8 à 2,7 kg, se trouvent le long de la côte sud de la Floride et les îles adjacentes ; un exemple en est le Procyon lotor marinus[13]. La plupart des 15 autres sous-espèces ne diffèrent que légèrement les unes des autres par la couleur de leur robe, leur taille et quelques autres caractéristiques physiques[14]. Les deux sous-espèces les plus répandues sont le raton laveur de l'Est (Procyon lotor lotor) et le raton laveur de la haute vallée du Mississippi (Procyon lotor hirtus). Les deux partagent un pelage relativement sombre avec de longs poils, mais le second est plus grand que le premier. Le raton laveur de l'Est se rencontre dans tous les États américains et provinces canadiennes au nord de la Caroline du Sud et du Tennessee. Le raton laveur de la haute vallée du Mississippi vit dans tous les États américains et provinces canadiennes au nord de la Louisiane, du Texas et du Nouveau-Mexique[15].
29
+
30
+ Selon MSW :
31
+
32
+ Originaire d'Amérique du Nord, l’espèce occupe le sud du Canada et la majeure partie des États-Unis, du Mexique et de l’Amérique centrale, dans la zone intertropicale[8]. Il est plus rare dans les Antilles, où il est une espèce protégée[16]. Il est absent de certains secteurs des Montagnes Rocheuses à cause de l’altitude, des déserts et du Grand Nord canadien. En Europe, il est naturalisé en Suisse, en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Autriche, en République tchèque, en Slovaquie, en Biélorussie ainsi que dans les pays du Caucase. Il n'a jamais vécu naturellement au Japon.
33
+
34
+ Le raton laveur fréquente la forêt mixte, la forêt de feuillus et les régions agricoles. On le retrouve en bordure des forêts, le long des cours d’eau et dans les marécages sous presque toutes les latitudes de l’Amérique du Nord. Il peut aussi vivre dans les parcs urbains et les banlieues.
35
+
36
+ Le territoire du raton laveur varie entre 1 et 50 km2 en fonction des densités humaines[1]. La femelle ne défend pas de territoire. La densité moyenne est de 4 à 20 individus par km2 sur les terres cultivées et jusqu’à 100 par km2 en ville[17]. Le domaine vital d’un mâle compte entre 2 et 12 femelles en période de reproduction[2].
37
+
38
+ Dans les années 1930, le raton laveur est introduit une nouvelle fois en URSS et en Allemagne pour sa fourrure, dans des fermes d’élevage. Parfaitement acclimaté et en l’absence de ses prédateurs naturels américains, il a proliféré depuis. Aujourd’hui, on compte environ 100 000 ratons laveurs en Europe[18]. L’espèce est présente au Luxembourg, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France (Aisne où il aurait été libéré près de la Base aérienne de Laon-Couvron par les membres de la Force aérienne des États-Unis)[1], en Suisse[18], en Pologne et en Belgique.
39
+
40
+ Aujourd’hui, il est considéré comme une menace pour la biodiversité et a été classé par le Conseil de l’Europe comme espèce invasive dont l’éradication est conseillée en raison de son impact sur la faune locale[19]. En France, il est classé nuisible depuis juin 2016[20].
41
+
42
+ Omnivore, le raton laveur a un régime alimentaire varié mais préfère néanmoins les invertébrés[2], les insectes, les vers et les larves. Étant protégé des piqûres par son épaisse fourrure, il s’attaque aussi aux nids d’insectes[1].
43
+
44
+ Il mange de petits animaux aquatiques : palourdes d’eau douce, moules, écrevisses, poissons, grenouilles, tortues[1], amphibiens et huîtres[21]. Il s’alimente aussi de petits mammifères (rats musqués, mulots). Il peut aussi s'attaquer aux poules. En été et en automne, il privilégie le maïs, les fruits, les baies, les glands et les noix. Dans les villes, il fouille dans les poubelles qu’il ouvre aisément avec ses doigts agiles. Il lui arrive de manger des charognes[22].
45
+
46
+ La croyance populaire selon laquelle le raton laveur lave sa nourriture avant de la consommer vient du fait qu’il se nourrit généralement de petits animaux aquatiques et frotte souvent sa nourriture entre ses mains comme pour la pétrir. Ainsi, des amas de coquilles de palourdes sur la rive d’un cours d’eau ou de tiges rompues dans les champs de maïs sont des signes de sa présence.
47
+
48
+ Le raton laveur s’abrite dans les arbres creux, les souches, les cavernes, les terriers de marmottes abandonnés, les granges ou les hangars. Il change souvent d’abri. Vers mi-octobre, l’animal se réfugie dans son gîte et y passe l’hiver en état de torpeur, ne se réveillant que de temps à autre. Comme l’ours noir et le blaireau, il cesse de manger et survit grâce à ses réserves de graisse accumulées pendant l’été. Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, la température de son corps et son métabolisme demeurent élevés. Les mâles sortent de leur gîte fin janvier, les femelles vers mi-mars.
49
+
50
+ En ville, on peut trouver l’animal dans les greniers, les égouts et les cheminées auxquels il accède grâce à ses griffes qui lui permettent de grimper facilement à plusieurs mètres du sol. Chaque gîte abrite entre un et cinq individus[1] (jusqu’à 23 dans le Minnesota[6],[7]). Il fréquente plusieurs abris en dehors de l’hiver[21].
51
+
52
+ Les accouplements ont lieu en janvier ou en février dans les régions du nord[21], en mars dans les autres régions. Les femelles n’ont qu’une seule portée par année et peuvent avoir des petits dès leur première année[23],[17]. Le mâle est polygame et peut se reproduire dès sa deuxième année.
53
+ La femelle monogame est réceptive pendant 3 à 6 jours[2] et la gestation dure 63 jours[23],[9],[7].
54
+
55
+ Une portée comprend entre un et trois ratonneaux au sud contre trois à sept au nord[1] et parfois jusqu’à neuf[17]. Les petits naissent en avril ou en mai. Ils sont aveugles, pèsent entre 60 et 75 g[2],[7] et ont le dos et les flancs poilus. Les premières dents apparaissent au bout d’une vingtaine de jours. Leurs yeux s’ouvrent à trois semaines[9],[6],[7]. Les ratonnes s’occupent seules de l’élevage des petits qui sont sevrés à quatre mois[23]. Le masque noir de la fourrure autour des yeux ainsi que les anneaux de la queue apparaissent avant dix semaines[1]. Leur cri est semblable au pépiement d’oiseau[17] et ils se nourrissent du lait maternel[2]. Les ratonneaux peuvent à leur tour se reproduire à l’âge d’un ou deux ans selon le sexe. Ils passent leur premier hiver avec leur mère et ne se dispersent qu’au début de l’été suivant.
56
+
57
+ Les jeunes se laissent facilement apprivoiser par les hommes. À l’âge adulte, les mâles deviennent agressifs et reviennent facilement à la vie sauvage après un temps de captivité[1].
58
+
59
+ Le raton laveur est un bon grimpeur et un bon nageur. Sur terre, il se déplace assez lentement, ce qui le rend vulnérable. Il peut descendre d’un tronc la tête la première, en tournant ses pieds de derrière à 180°[7]. Animal curieux et intelligent[22], il sort de sa tanière surtout la nuit, sauf pendant la période de reproduction et en ville. Le raton laveur émet des grognements lorsqu’il est en danger[17].
60
+
61
+ En été et en automne, il emmagasine des réserves de graisse pour la mauvaise saison et peut gagner jusqu’à deux fois son poids d’origine[21]. L’épaisseur de la couche de graisse peut atteindre 2,5 cm sur le dos[1]. En hiver, le raton laveur n’hiberne pas mais entre dans une période d’inactivité et de dormance, sauf dans les régions du Sud où l’animal continue d’être actif.
62
+
63
+ Le raton laveur vit généralement entre 3 et 5 ans en milieu naturel[8] et parfois jusqu’à 14[17] ou 16 ans[8]. En captivité, il peut dépasser les 16 ans[1],[6], voire 21 ans[6],[8]. Les jeunes meurent généralement de malnutrition, de maladie ou tués par un prédateur.
64
+
65
+ Le principal prédateur du raton laveur est l’homme. À l’époque précolombienne, il était chassé par les Amérindiens qui appréciaient sa chair et sa fourrure. Aux temps modernes et au XIXe siècle, les trappeurs et les coureurs des bois le capturaient et pratiquaient la traite des fourrures. L’apogée de ce commerce fut atteint dans les années 1920[7] ; entre 1941 et 1989 plus de 1,7 million de ratons furent tués pour leurs fourrures rien que dans l’État du Nebraska[6]. Aujourd’hui, la fourrure du raton ayant peu de valeur et étant difficile à travailler[22], cette activité est tombée en désuétude.
66
+
67
+ Bien que principalement chassés pour leur fourrure, les ratons laveurs ont également été longtemps une source de nourriture importante pour les Amérindiens et les Américains[24] et le raton laveur au barbecue était un plat traditionnel dans les fermes américaines[25]. C'était souvent un repas de fête. Les esclaves américains mangeaient du raton laveur à Noël[26], mais ce n'était pas forcément un plat de pauvres ou de paysans; Dans le quotidien The Golden Era de San Francisco du 21 décembre 1856, le raton laveur figure parmi les spécialités conseillées pour les fêtes et le raton laveur Rebecca reçu par le président américain Calvin Coolidge lui avait été envoyé initialement pour être servi au dîner de Thanksgiving de la Maison-Blanche[27],[28]. La première édition de The Joy of Cooking, publiée en 1931, contenait une recette pour la préparation du raton laveur avec de l’écureuil et de l’opossum. Elle suggérait d’enlever les glandes de musc et la graisse avant de faire rôtir l’animal et de l’accompagner avec des patates douces.
68
+
69
+ Parce que les ratons laveurs sont généralement considérés comme attachants, mignons ou porteurs de vermine, beaucoup de consommateurs ordinaires ont une peur répulsive d'en manger[29],[30]. Cependant, plusieurs milliers de ratons laveurs sont encore consommés chaque année aux États-Unis[31],[32]. Bien que le Coon Feed à Delafield dans le Wisconsin soit un événement annuel depuis 1928, sa principale utilisation culinaire se rencontre dans certaines régions du sud des États-Unis comme l'Arkansas où le Gillett Coon Supper est un événement politique important[33],[34].
70
+
71
+ Chaque année, 2 à 4 millions d’individus sont tués[1] par les automobilistes ou les chasseurs. Le raton laveur est perçu comme une menace pour les agriculteurs lorsqu’il s’attaque aux vergers, aux œufs, aux champs de maïs, aux greniers, aux cabanes à sucre ou aux ruches[22]. En Suisse, il est chassé et jugé indésirable pour l’équilibre naturel[18].
72
+
73
+ Autrefois recherché par l’homme pour sa fourrure, le raton laveur est toujours la proie de la martre d’Amérique, du lynx roux, du puma, du coyote, du loup gris, du renard roux mais aussi du chien domestique. Le grand-duc d’Amérique capture parfois des petits. Il est attaqué par les alligators dans le Sud des États-Unis.
74
+
75
+ Le raton laveur peut être porteur de la rage, de la maladie de Carré ou de la gale mais aussi de parasites (infection à parvovirus, leptospirose et Baylisascaris procyonis). Selon l'Agence canadienne d'inspection des aliments, la rage est transmissible à l’homme par la salive.
76
+
77
+ En anglais, « raton laveur » se traduit par le mot raccoon, lui-même issu de l’algonquin ärähkun[35], déverbal de ärähkuněm « il gratte avec les mains[18],[6],[7] ». Les trappeurs de la Nouvelle-France auraient ensuite formé le mot « raton », par analogie avec raccoon[18]. Au Québec, chez les plus vieilles générations, il est connu sous le nom de « chat sauvage »[36]. Les Acadiens le nomment quant à eux la « mascouèche, marchouèche ou machecouèche », les Cadiens le « chaoui »[37], tous les deux empruntés aux langues amérindiennes.
78
+
79
+ Dans les premières décennies après sa découverte par les membres de l'expédition de Christophe Colomb, qui a été la première personne à laisser une trace écrite sur l'espèce, les taxonomistes ont pensé que le raton laveur était apparenté à de nombreuses espèces différentes, comme les chiens, les chats, les blaireaux et plus particulièrement les ours[38]. Carl von Linné, le père de la taxonomie moderne, a placé le raton laveur dans le genre Ursus, d'abord comme Ursus cauda elongata (« ours à longue queue ») dans la deuxième édition de son Systema Naturae, puis comme Ursus lotor (« ours laveur ») dans la dixième édition[39]. En 1780, Gottlieb Konrad Christian Storr a placé le raton laveur dans son propre genre -Procyon- qui peut se traduire soit par « avant le chien » ou « qui ressemble au chien[40] ». Il est également possible que Storr ait eu son mode de vie nocturne à l'esprit et ait choisi l'étoile Procyon comme éponyme pour le genre[41]. L'épithète spécifique du raton laveur est lotor, lotor signifiant « laveur » en latin.
80
+
81
+ Sur la base de preuves fossiles en France et en Allemagne, les premiers membres connus de la famille des Procyonidae vivaient en Europe à la fin de l'Oligocène, il y a environ 25 millions d'années[42]. Les dents et les structures du crâne semblables suggèrent que les Procyonidés et les Mustelidés partagent un ancêtre commun, mais les analyses génétiques indiquent une relation plus étroite entre les ratons laveurs et les ours[43]. Après avoir traversé le détroit de Béring au moins six millions d'années plus tard, l'espèce de l'époque a eu son centre de répartition se situant probablement en Amérique centrale[44]. Les coatis (genres Nasua et Nasuella) et les ratons laveurs (genre Procyon) ont été considérés comme pouvant éventuellement partager une origine commune, une espèce du genre Paranasua présente il y a entre 5,2 et 6,0 millions d'années[45]. Cette hypothèse, basée sur des comparaisons morphologiques, est en conflit avec une analyse génétique de 2006 qui indique que les ratons laveurs sont plus étroitement apparentés aux Bassariscus[46]. Contrairement à d'autres procyonidés, comme le Raton crabier (Procyon cancrivorus), les ancêtres du raton laveur commun ont quitté les zones tropicales et subtropicales et migré vers le nord il y a environ 4 millions d'années, une migration qui a été confirmée par la découverte de fossiles dans les Grandes Plaines datant du milieu du Pliocène[47].
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+ Plusieurs légendes décrivent les origines de la race de chats Maine coon. La plus répandue raconte que le maine coon est le fruit d'un croisement entre des chats et des ratons laveurs (familièrement coon en anglais, abrégé de racoon), ce qui expliquerait leur couleur (la plus répandue est le brown tabby, c'est-à-dire tigré brun) et leur queue très touffue. Bien sûr, il est génétiquement impossible de réaliser un tel hybride, mais la race garde de cette légende son nom.
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+ Un avion[1] est un aérodyne (un aéronef plus lourd que l'air), entraîné par un propulseur[N 1], dont la portance aérodynamique est obtenue par des surfaces fixes. Lorsque la portance est obtenue (à l'arrêt ou en mouvement) par des surfaces en rotation, l'appareil est alors dit à « voilure tournante » (hélicoptère, autogire, girodyne).
2
+
3
+ Un avion équipé d'un dispositif lui permettant de décoller et de se poser sur l'eau (amerrir) est un hydravion. D'autres accessoires permettent l'atterrissage et le décollage sur des surfaces enneigées comme des skis situés sous les roues de l'avion.
4
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5
+ Celui qui le dirige est appelé pilote ou aviateur.
6
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7
+ Le mot « aviation » (du latin « avis », qui signifie « oiseau »[2], et du suffixe « atio ») a été employé pour la première fois par Gabriel de La Landelle, en 1863, dans le livre Aviation ou navigation aérienne sans ballon, un ouvrage rendant compte des tentatives d'envol de Jean-Marie Le Bris dans un appareil plus lourd que l'air.
8
+
9
+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « avion » est un dérivé savant du latin avis[6]. Il est attesté au XIXe siècle[3] : d'après le Trésor de la langue française informatisé[4], il a peut-être été créé en 1875 mais sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans le brevet no BB 205 155, déposé le 19 avril 1890 par Clément Ader[7] et relatif à « un appareil ailé pour la navigation aérienne dénommé Avion »[8]. C'est ainsi qu'Ader a appelé l'appareil baptisé Éole, avec lequel il décolle le 9 octobre 1890 puis rase le sol sur 50 mètres à 20 cm au-dessus de la piste. Cet événement ne sera toutefois pas homologué comme étant un vol : la hauteur atteinte était insuffisante pour le qualifier de tel.
10
+
11
+ Le troisième prototype de Clément Ader, l'Avion III, effectue un vol de trois cents mètres devant un comité militaire le 14 octobre 1897 à Satory[9]. Une autre raison à la non-homologation des vols de Clément Ader est que ces vols étaient soumis au secret militaire.
12
+
13
+ À la même époque Otto Lilienthal, grâce à des prototypes qui étaient réalisés à partir de structures de bambou entoilées de coton, pouvait planer jusqu'à 400 mètres en se lançant du haut d'une colline haute d'environ vingt mètres. Le contrôle de la machine se faisait par des déplacements du corps comme pour les deltaplanes pendulaires contemporains.
14
+
15
+ Dans les premières années de l'aéronautique, après les vols en planeur des frères Wright de 1902 et leur premier vol motorisé du 17 décembre 1903[10][source insuffisante], on ne parle pas encore d'avions mais d'aéroplanes. En 1908, Ferber, dans une note de bas de page de son ouvrage L’aviation, ses débuts, son développement[11], écrit « Il n'y a pas de mot pour désigner l'aéroplane en particulier ; on pourrait prendre le nom créé par M. Ader ». En 1911, en hommage à Clément Ader, le général Roques, créateur de l'aviation militaire, décide que tous les aéroplanes militaires s'appelleront des avions. Mais ce n'est qu'avec la Première Guerre mondiale que les mots « avion » et « aviation » deviennent communs.
16
+
17
+ Alberto Santos Dumont construisit de nombreux ballons à bord desquels il vola et conçut le premier dirigeable pratique. La démonstration de son aéroplane plus-lourd-que-l'air, le 14 Bis, eut lieu dans le parc de Bagatelle près de Paris, avec un vol public, homologuant par là même le premier record du monde d'aviation, le 23 octobre 1906.
18
+
19
+ Un avion est constitué :
20
+
21
+ Un avion vole grâce à l'écoulement de l'air autour de l'aile produisant des forces aérodynamiques :
22
+
23
+ Plus l'angle formé entre l'aile et le vent relatif (angle appelé incidence) est important, plus les forces aérodynamiques sont grandes. Ceci reste vrai jusqu'à l'angle de décrochage, où la portance commence à décroître à cause du décollement des filets d'air au-dessus de l'aile (l'extrados).
24
+
25
+ La force de portance est générée en réaction à la masse d'air qui est défléchie vers le bas. Par réaction l'aile est tirée vers le haut, en vertu de la troisième loi de Newton[12] :
26
+
27
+ La masse d'air est défléchie vers le bas, en raison de :
28
+
29
+ Quand le vent relatif passe au-dessus et au-dessous de l'aile, l'air qui passe sur l'extrados va plus vite que l'air qui passe sur l'intrados, obéissant ainsi à la condition de Kutta. La pression à l'extrados est plus faible que celle à l'intrados. La dépression sur l'extrados et la pression sur l'intrados engendrent une force sur l'aile appelée portance.
30
+
31
+ Un avion subit trois types de forces :
32
+
33
+ Ces forces sont représentées par quatre vecteurs :
34
+
35
+ Quand l'avion vole en palier à vitesse constante le poids est équilibré par la portance, la traînée est compensée par la traction.
36
+
37
+ À partir de cette position d'équilibre, toute modification de l'un des paramètres entraîne une modification de l'équilibre. Si le pilote réduit les gaz, la traction diminue, la traînée devient prépondérante et la vitesse diminue. Étant proportionnelle au carré de la vitesse, la portance diminue avec la vitesse : l'avion s'inscrit dans une trajectoire descendante, entraîné par son poids. En descendant, l'avion accélère à nouveau : la portance croît à nouveau, égale et dépasse le poids : l'avion remonte. En remontant, la vitesse diminue, et ainsi de suite… Lorsque les oscillations s'amortissent du fait de la stabilité en tangage, l'avion se stabilise en un nouveau point d'équilibre : soit en descente à la même vitesse, soit en palier à une vitesse plus faible suivant son attitude de vol.
38
+
39
+ Le pilotage dans le plan vertical (en tangage) consiste à intervenir sur la portance et la traction. Le pilotage dans le plan horizontal (en virage ou en dérapage) consiste à intervenir sur le roulis (inclinaison latérale) et sur le lacet (la direction).
40
+
41
+ Il existe plusieurs modes de propulsion permettant aux avions d'atteindre et de maintenir la vitesse nécessaire au vol, les plus répandus sont :
42
+
43
+ Différents paramètres permettent de caractériser les performances d'un avion :
44
+
45
+ Les avions ont un impact local au voisinage des aéroports et un impact global sur le climat. Localement, la rotation des avions dans les aéroports provoque des nuisances sonores et contribue à la pollution de l'air. Les vols d'avions militaires à basse altitude sont également une source de nuisance sonore. Globalement, les émissions des avions contribuent à l'augmentation de l'effet de serre et donc au réchauffement climatique.
46
+
47
+ L'impact climatique du transport aérien résulte principalement de la combustion de kérosène dans les réacteurs d'avion. Celle-ci est responsable de l'émission de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre qui s'accumule dans l'atmosphère et dont les émissions représentent de 3 à 4 % des émissions mondiales, ainsi que d'autres émissions à courte durée de vie, dont la contribution à l'effet de serre n'est pas évaluée avec autant de précision. Il s'agit en particulier des émissions d'oxydes d'azote (NOx), qui provoquent indirectement le réchauffement du climat, et surtout des traînées de condensation et des cirrus artificiels qui se forment dans certaines conditions.
48
+
49
+ Pour consolider les effets sur le climat de l'ensemble des émissions anthropiques, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) utilise le forçage radiatif qui mesure les conséquences des activités passées et présentes sur la température globale. Il a estimé que le forçage radiatif dû à l'aviation représentait 4,9 % du forçage radiatif total de 1790 à 2005, environ trois fois plus que le seul impact du CO2. Avec la croissance rapide et continue du transport aérien (de 6 à 7 % par an depuis 2015) et l'incapacité du secteur à la compenser au même rythme par des améliorations techniques ou opérationnelles, son impact climatique ne cesse de croître. Selon des projections de la tendance actuelle, la part des émissions de CO2 de l'aviation pourrait monter à 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050.
50
+
51
+ Après plus de 15 ans de négociations, un accord mondial visant à réduire l'impact climatique du transport aérien a été conclu le 6 octobre 2016 sous l'égide de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Il vise à combler l'absence de mesures concernant le transport aérien dans l'Accord de Paris de 2015 et à atteindre les objectifs que s'était fixés l'organisation en 2010 : améliorer l'efficacité énergétique de 2 % par an et stabiliser les émissions de CO2 au niveau qu'elles auront atteint en 2020. Il institue pour cela un système de compensation des émissions de CO2 pour la fraction des émissions qui dépasserait le niveau atteint en 2020 malgré un « panier de mesures techniques » adoptées dans le même temps. Ce système se traduira par l’achat de crédits-carbone par les compagnies aériennes auprès d’autres secteurs via une bourse d’échanges, sur volontariat à partir de 2021, puis de manière obligatoire à partir de 2027. De nombreuses voix, en particulier celles d'Organisations non gouvernementales environnementales (ONGE), ont dénoncé le manque d'ambition de cet accord.
52
+
53
+ Né en Suède en 2018, le sentiment de flygskam (traduit en français par « honte de prendre l'avion ») défie le transport aérien. Des voyageurs sensibilisés à la protection de l'environnement prennent moins l'avion et privilégient le train[14],[15],[16].
54
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+ Depuis les premiers jets, la consommation des avions au siège par kilomètre a déjà baissé de 80 %. Mais l'objectif que s'est fixé le transport aérien, de réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 (et même de 75 % en Europe), malgré le doublement attendu du trafic, sera difficile à atteindre. Il passera d'abord par l'achat d'avions plus modernes, dont la consommation de carburant est de moins de 3 litres par passager pour 100 km et même moins de 2 litres pour un A321neo, ainsi que par l'utilisation de biocarburants, de 50 % moins polluants, et un recours accru à l'électricité pour actionner les équipements hydrauliques et pneumatiques. De nouveaux modèles d'aéronefs, comme les avions-taxis et les drones de livraison, utiliseront des moteurs électriques. Les perspectives d'une propulsion 100 % électrique sur des avions de ligne sont beaucoup plus lointaines, voire incertaines : les deux obstacles principaux sont le poids des batteries et la difficulté de sécuriser un réseau à plus de 1000 volts à bord de l'avion. Le projet le plus ambitieux de Safran se limite à un avion de 10 à 12 places pour des distances de 400 à 500 km, qui associerait à deux moteurs à hélices turbopropulsés classiques, six petits moteurs électriques, réduisant d'au moins 50 % les émissions de gaz d'un turbopropulseur, lui-même déjà de 40 à 50 % plus vertueux qu'un jet. Il pourrait être lancé dès 2025, avec un marché potentiel de plusieurs milliers d'appareils. L'étape suivante pourrait être la mise au point, vers 2030, d'avions régionaux de 40 sièges, toujours à motorisation hybride. D'autres pistes sont les biocarburants et l'hydrogène[17].
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+ La fabrication des avions fait appel à des matériaux dont la production est également — en amont — source d'impacts énergétiques, écologiques et sanitaires. Et le traitement des avions en fin de vie pose encore problème, avec un nombre d'avions à démanteler de plus en plus élevé (300 avions/an[réf. nécessaire]), sans compter les épaves déjà stockées à proximité des aéroports dans le monde. Des avions ont été transformés en récifs artificiels, mais avec des controverses sur les impacts de ce type d'opération. Les avions contiennent des matériaux précieux dont la fabrication a causé l'émission d’importantes quantités de gaz à effet de serre et de métaux lourds, mais les carlingues n'ont pas été conçues pour faciliter la récupération de ces matériaux en fin de vie.
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+ En France, le programme Pamela piloté par Airbus (3,242 millions d'euros aidé par l'Europe), à Tarbes, expérimente des procédés de déconstruction et valorisation ou recyclage des matériaux[18].
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+ Les deux grandes catégories sont les avions civils (commerciaux ou de tourisme) et les avions
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+ militaires
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+ Les avions civils peuvent être classés comme ;
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+ Les avions militaires sont généralement classés selon leur emploi :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Œuvres principales
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+ Maurice Ravel, de son nom de baptême Joseph Maurice Ravel, est un compositeur français né à Ciboure le 7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937.
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+ Avec son aîné Claude Debussy, Ravel fut la figure la plus influente de la musique française de son époque et le principal représentant du courant dit impressionniste au début du XXe siècle. Son œuvre, modeste en quantité (quatre-vingt-six œuvres originales, vingt-cinq œuvres orchestrées ou transcrites), est le fruit d'influences variées s'étendant de Couperin et Rameau jusqu'aux couleurs et rythmes du jazz, dont celle, récurrente, de l'Espagne.
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+ Caractérisée par sa grande diversité de genres, la production musicale de Ravel respecte dans son ensemble la tradition classique et s'étale sur une période créatrice de plus de quarante années qui la rendent contemporaine de celles de Fauré, Debussy, Stravinsky, Prokofiev, Bartók ou Gershwin. La grande majorité de ses œuvres a intégré le répertoire de concert. Parmi celles-ci le ballet symphonique Daphnis et Chloé (1909-1912), le Boléro (1928), les deux concertos pour piano et orchestre pour la main gauche (1929-1930) et en sol majeur (1929-1931) et l’orchestration des Tableaux d'une exposition de Moussorgski (1922) sont celles qui ont le plus contribué à sa renommée internationale. Reconnu comme un maître de l’orchestration et un artisan perfectionniste, cet homme à la personnalité complexe ne s'est jamais départi d'une sensibilité et d'une expressivité qui, selon Le Robert, lui firent évoquer dans son œuvre à la fois « les jeux les plus subtils de l’intelligence » et « les épanchements les plus secrets du cœur ».
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+ Maurice Ravel est né le 7 mars 1875, dans la maison Estebania, quai de la Nivelle[N 2] à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, dans les Basses-Pyrénées. Son père, Joseph Ravel (1832–1908), d'ascendance suisse et savoyarde[N 3], était un ingénieur renommé qui travailla notamment à la construction de lignes de chemin de fer et dans l'industrie automobile et étendit les recherches d'Étienne Lenoir sur les moteurs à explosion. Sa mère, née Marie Delouart (1840–1917), femme au foyer après avoir été modiste, était née à Ciboure d'une famille établie dans ce village depuis au moins le XVIIe siècle[2]. Il avait un frère, Édouard (1878–1960), qui devint ingénieur et avec lequel il garda toute sa vie de forts liens affectifs[3]. En juin 1875, la famille Ravel se fixa définitivement à Paris[4]. La légende qui veut que l’influence de l’Espagne sur l’imaginaire musical de Maurice Ravel soit liée à ses origines basques est donc exagérée, d’autant que le musicien ne retourna pas au Pays basque avant l’âge de vingt-cinq ans. En revanche, il revint régulièrement par la suite séjourner à Saint-Jean-de-Luz et dans ses environs pour y passer des vacances ou pour travailler.
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+ L’enfance de Ravel fut heureuse. Ses parents, attentionnés et cultivés, familiers des milieux artistiques, surent très tôt éveiller son don musical et encourager ses premiers pas. Le petit Maurice commença l’étude du piano à l’âge de six ans sous la férule du compositeur Henry Ghys (1839 - 1908) et reçut en 1887 ses premiers cours de composition de Charles René — harmonie et contrepoint[5]. Le climat artistique et musical prodigieusement fécond de Paris à la fin du XIXe siècle ne pouvait que convenir à l’épanouissement de l'enfant qui cependant, au désespoir de ses parents et de ses professeurs, reconnut plus tard avoir joint à ses nombreuses dispositions « la plus extrême paresse »[6]. Dans son Esquisse autobiographique, le compositeur nota : « Tout enfant, j’étais sensible à la musique — à toute espèce de musique. Mon père, beaucoup plus instruit dans cet art que ne le sont la plupart des amateurs, sut développer mes goûts et de bonne heure stimuler mon zèle[N 4] ».
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+ Entré au Conservatoire de Paris en novembre 1889[9], Ravel fut l'élève de Charles de Bériot et se lia d'amitié avec le pianiste espagnol Ricardo Viñes, qui devint l’interprète attitré de ses meilleures œuvres et avec qui il rejoignit plus tard la Société des Apaches[10]. Enthousiasmé par la musique de Chabrier et de Satie, admirateur de Mozart[N 5],[N 6][12], Saint-Saëns, Debussy et du Groupe des Cinq, influencé par la lecture de Baudelaire, Poe, Condillac, Villiers de L'Isle-Adam et surtout de Mallarmé, Ravel manifesta précocement un caractère affirmé et un esprit musical très indépendant. Ses premières compositions en témoignèrent : elles étaient déjà empreintes d'une personnalité et d’une maîtrise telles que son style ne devait guère connaître d’évolution par la suite : Ballade de la reine morte d'aimer (1894), Sérénade grotesque (1894), Menuet antique (1895) et les deux Sites auriculaires pour deux pianos (Habanera, 1895 et Entre cloches, 1897).
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+ En année 1897, Ravel entra dans la classe de contrepoint d'André Gedalge, et Gabriel Fauré devint son professeur de composition ; deux maîtres dont il reçut l'enseignement avec comme condisciple Georges Enesco. Fauré jugea le compositeur avec bienveillance, saluant un « très bon élève, laborieux et ponctuel » et une « nature musicale très éprise de nouveauté, avec une sincérité désarmante »[13]. Les deux artistes devaient se vouer leur vie durant une grande estime réciproque. Fauré introduisit son élève dans le salon de madame de Saint-Marceaux[14], qui aimait découvrir de jeunes talents et chez laquelle il joua régulièrement ses œuvres, dont certaines en première audition privée[N 7],[N 8],[17]. À la fin de ses études, Ravel composa une ouverture symphonique pour un projet d'opéra baptisé Shéhérazade — ouverture créée en mai 1899 sous les sifflets du public, à ne pas confondre avec les trois poèmes de Shéhérazade pour voix de femme et orchestre datés de 1903 —, et la célèbre Pavane pour une infante défunte qui reste une de ses œuvres les plus jouées, même si son auteur ne l'estimait pas beaucoup[N 9].
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+ À la veille du XXe siècle, le jeune Ravel était déjà un compositeur reconnu et ses œuvres discutées. Pourtant, son accession à la célébrité n’allait pas être chose aisée. L’audace de ses compositions et son admiration proclamée pour les « affranchis » Chabrier et Satie allaient lui valoir bien des inimitiés parmi le cercle des traditionalistes.
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+ Le compositeur essuya ainsi cinq échecs au prix de Rome sur fond de querelle entre académisme et tendances avant-gardistes. Éliminé au concours d'essai en 1900, Ravel n'obtint qu'un deuxième Second Grand prix en 1901[19] (derrière André Caplet et Gabriel Dupont) pour sa cantate Myrrha inspirée du Sardanapale de Lord Byron, malgré les éloges de Saint-Saëns auquel le compositeur paraissait « appelé à un sérieux avenir »[20]. Ce fut la seule récompense obtenue par Ravel, qui échoua de nouveau en 1902 (cantate Alcyone d'après Les Métamorphoses d'Ovide) et 1903 (cantate Alyssa sur un texte de Marguerite Coiffier) avant d'être rejeté dès l'épreuve préparatoire en 1905, son âge lui interdisant toute tentative ultérieure[N 10]. Ce dernier échec posa ouvertement la question de l'impartialité du jury où siégeait Charles Lenepveu, professeur des six concurrents admis en loge[N 11],[N 12],[N 13],[N 14], et suscita, par-delà le cercle de ses premiers défenseurs, un courant d'indignation en faveur de Ravel[N 15],[N 16]. La nomination de Gabriel Fauré à la direction du Conservatoire de Paris en juin 1905, en remplacement de Théodore Dubois, démissionnaire[N 17], ouvrit la voie à une lente réforme du prix de Rome[28]. Ce que certains périodiques appelèrent « l’affaire Ravel » contribua à faire connaître le nom du musicien[N 18].
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23
+ Ses déboires au prix de Rome n'avaient pas empêché Ravel, dès 1901, d'affirmer pour de bon sa personnalité musicale avec les Jeux d’eau pour piano, pièce d'inspiration lisztienne qui, la première, lui valut l'étiquette de musicien impressionniste. Très tôt et longtemps dans sa carrière, Ravel fut comparé à Debussy[N 19],[N 20] avec une insistance qui voulut le faire passer pour un imitateur[N 21],[N 22],[N 23], puis rapidement pour un rival. Si l'influence de Debussy ne fut jamais démentie par Ravel, elle ne resta pas à sens unique[N 24]. Certains critiques musicaux aidant, en particulier Pierre Lalo du Temps, l'un des plus farouches adversaires de la musique de Ravel[N 25], ces trajectoires communes tournèrent assez vite au duel à distance[N 26] et furent mal ressenties par l'auteur de La Mer[N 27]. Debussy et Ravel ne se fréquentèrent pas et leur relation, d'abord cordiale, devint très distante à partir de 1905[N 28]. Jusqu'à la fin de sa vie, Ravel ne manqua jamais de rappeler combien il estimait Debussy[40].
24
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+ Dès cette époque s'affirmèrent les traits ravéliens les plus caractéristiques : goût pour les sonorités hispaniques et orientales, pour l’exotisme et le fantastique, perfectionnisme, raffinement mélodique, virtuosité du piano. À la période particulièrement féconde qui s’étend de 1901 à 1908 appartiennent notamment le Quatuor à cordes en fa majeur (1902), les mélodies de Shéhérazade sur des poèmes de Tristan Klingsor (1904), les Miroirs et la Sonatine pour piano (1905), l'Introduction et allegro pour harpe (1906), les Histoires naturelles d'après Jules Renard (1906), la Rapsodie espagnole (1908), la suite pour piano Ma mère l'Oye (1908) que Ravel dédia aux enfants de ses amis Ida et Cipa Godebski[N 29],[41], puis son grand chef-d’œuvre pianistique, Gaspard de la nuit (1908), inspiré du recueil homonyme d’Aloysius Bertrand.
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+ En avril 1909, Ravel se rendit à Londres chez Ralph Vaughan Williams à l’occasion d'une tournée de concerts à l’étranger. Il put à cette occasion découvrir qu’il était déjà connu et apprécié outre-Manche. Il fut en 1910, avec Charles Koechlin et Florent Schmitt notamment, l’un des fondateurs de la Société musicale indépendante (SMI) créée pour promouvoir la musique contemporaine, par opposition à la Société nationale de musique, plus conservatrice, alors présidée par Vincent d’Indy et liée à la Schola Cantorum. Dirigée à ses débuts par Gabriel Fauré, la SMI fut très active jusqu'au milieu des années 1930, donna en première audition un grand nombre des œuvres de Ravel et contribua à faire connaître la musique de la jeune école française — Aubert, Caplet, Delage, Huré, Koechlin, Schmitt, etc. — et celle de compositeurs d'avant-garde alors peu diffusés en France : Ravel y invita notamment le jeune Béla Bartók. Vers la même époque, en 1911, Ravel participa à la création de la Société Chopin, sur l'initiative de son ami le musicologue Édouard Ganche.
28
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+ Au début des années 1910, deux œuvres majeures donnèrent à Ravel des difficultés. L'Heure espagnole, premier ouvrage lyrique du compositeur, fut achevé en 1907 et créé en 1911. L'opéra fut mal accueilli par le public et surtout par la critique. Ni l’humour libertin du livret de Franc-Nohain[N 30], ni les hardiesses orchestrales de Ravel ne furent compris, et l'œuvre dut attendre les années 1920 pour devenir populaire. Parallèlement, pour répondre à une commande de Serge de Diaghilev dont les Ballets russes triomphaient à Paris, Ravel composa à partir de 1909 le ballet Daphnis et Chloé. Cette symphonie chorégraphique, qui utilise des chœurs sans paroles, est une vision de la Grèce antique que Ravel voulait proche de celle que les peintres français du XVIIIe siècle avaient donnée. L’argument de l’œuvre fut corédigé par Michel Fokine et Ravel lui-même. Il s’agit de l’œuvre la plus longue du compositeur (soixante-dix minutes environ), et celle dont la composition, longue de trois années, fut la plus laborieuse. Là encore l’accueil fut inégal après la création en juin 1912, deux ans après le triomphe du très novateur Oiseau de feu de Stravinsky. Cette même année cependant, triomphèrent les ballets Ma mère l'Oye et Adélaïde ou le langage des fleurs, tous deux des orchestrations d'œuvres antérieures.
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31
+ Le 29 mai 1913, Ravel fut au nombre des défenseurs de Stravinsky, avec qui il avait noué une solide amitié, lors de la création tumultueuse du Sacre du printemps au théâtre des Champs-Élysées[N 31]. Cette période qui précédait la guerre, Ravel la décrivit plus tard comme la plus heureuse de sa vie. Il habitait depuis 1908 un appartement avenue Carnot, près de la place de l’Étoile.
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+ La guerre surprit Ravel en pleine composition de son Trio en la mineur qui fut finalement créé en 1915. Dès le début du conflit, le compositeur chercha à s'engager mais, déjà exempté de service militaire en 1895 en raison de sa faible constitution (1,61 m)[N 32],[45], il fut refusé pour être « trop léger de deux kilos » (ne pesant que 48 kg)[N 33],[N 34]. Dès lors, l’inaction devint une torture pour Ravel. À force de démarches pour être incorporé dans l'aviation[N 35], c'est finalement comme conducteur d'un camion militaire qu'il surnomma Adélaïde qu'il fut envoyé près de Verdun en mars 1916. Depuis le front, tandis que plusieurs musiciens de l'arrière tombaient dans les travers du nationalisme[N 36], Ravel fit la démonstration de sa probité artistique en refusant, au risque de voir sa propre musique bannie des concerts, de prendre part à la Ligue nationale pour la défense de la musique française. Cette organisation, créée par Charles Tenroc autour notamment de Vincent d'Indy, Camille Saint-Saëns et Alfred Cortot, entendait faire de la musique un outil de propagande nationaliste et interdire, entre autres, la diffusion en France des œuvres allemandes et austro-hongroises. Ravel leur répondit le 7 juin 1916[50] :
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+ « [...] Je ne crois pas que “pour la sauvegarde de notre patrimoine artistique national” il faille “interdire d'exécuter publiquement en France des œuvres allemandes et autrichiennes contemporaines non tombées dans le domaine public”. [...] Il serait même dangereux pour les compositeurs français d'ignorer systématiquement les productions de leurs confrères étrangers et de former ainsi une sorte de coterie nationale : notre art musical, si riche à l'heure actuelle, ne tarderait pas à dégénérer, à s'enfermer en des formules poncives [sic]. Il m'importe peu que M. Schönberg, par exemple, soit de nationalité autrichienne. Il n'en est pas moins un musicien de haute valeur, dont les recherches pleines d'intérêt ont eu une influence heureuse sur certains compositeurs alliés, et jusque chez nous. Bien plus, je suis ravi que MM. Bartók, Kodály et leurs disciples soient hongrois et le manifestent dans leurs œuvres avec tant de saveur. En Allemagne, à part M. Richard Strauss, nous ne voyons guère que des compositeurs de second ordre dont il serait facile de trouver l'équivalent sans dépasser nos frontières. Mais il est possible que bientôt de jeunes artistes s'y révèlent, qu'il serait intéressant de connaître ici. D'autre part je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire prédominer en France, et de propager à l'étranger toute musique française, quelle qu'en soit la valeur. Vous voyez, Messieurs, que sur bien des points mon opinion est assez différente de la vôtre pour ne pas me permettre l'honneur de figurer parmi vous. »
36
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37
+ Victime selon toute vraisemblance d'une dysenterie puis d'une péritonite, Ravel fut opéré le 1er octobre 1916 avant d'être envoyé en convalescence puis démobilisé en mars 1917[51]. La nouvelle du décès de sa mère, survenu en janvier 1917, parvint au compositeur alors qu'il était encore sous les drapeaux. Elle le plongea dans un désespoir sans comparaison avec celui causé par la guerre : profondément abattu[N 37], il devait mettre plusieurs années à surmonter son chagrin[N 38].
38
+
39
+ Il acheva cette année-là six pièces pour piano regroupées sous le titre Le Tombeau de Couperin, suite en forme d'hommage aux maîtres du classicisme français qu’il dédia à des amis tombés au front. Durement touché par ces épreuves accumulées, le musicien resta insensible aux échos de l'armistice et traversa alors une période de silence et de doute que vinrent interrompre en 1919 deux commandes cruciales : l'une de Diaghilev (La Valse), l'autre de Rouché (L'Enfant et les Sortilèges).
40
+
41
+ La guerre, terminée, avait bouleversé la société et remis en cause les canons esthétiques hérités de ce qu'on appellerait bientôt la « Belle Époque » : les années d'après-guerre virent ainsi tout un pan de la musique européenne, de Sergueï Prokofiev (Symphonie classique) à Stravinsky (Pulcinella), prendre un virage néoclassique auquel Ravel allait contribuer à sa manière. Pour les quelque douze années d’activité qui lui restaient, la production du musicien se ralentit considérablement (une œuvre par an en moyenne, non comprises les orchestrations) et son style évolua selon ses propres mots dans le sens d’un « dépouillement poussé à l'extrême » tout en s’ouvrant aux innovations rythmiques et techniques venues de l’étranger, en particulier d’Amérique du Nord.
42
+
43
+ Les années passant, et après la mort de Claude Debussy en 1918, Ravel était désormais considéré comme le plus grand compositeur français vivant[N 39]. Sa notoriété croissante, particulièrement à l'étranger, le fit beaucoup réclamer en concert et lui valut plusieurs distinctions. La façon dont s'accommoda de sa célébrité celui qui déclara désabusé, en 1928, à propos du public qui l'acclamait, « Ce n'est pas moi qu'ils veulent voir, c'est Maurice Ravel »[55], dérouta plus d'un observateur. Ce fut d'abord, en 1920, la réaction désinvolte à sa promotion au rang de chevalier de la Légion d'honneur : pour une raison qu'il ne précisa jamais, il ne prit même pas la peine de répondre à cette annonce et obtint d'être radié au Journal officiel[N 40],[N 41],[N 42]. Satie, brouillé avec lui depuis 1913, s’en amusa dans une boutade célèbre : « Ravel refuse la Légion d’Honneur, mais toute sa musique l’accepte »[60].
44
+
45
+ Sa première œuvre majeure de l’après-guerre fut La Valse, poème symphonique dramatique commandé pour le ballet par Serge de Diaghilev. Ravel y défigura sciemment la valse viennoise en dépeignant un « tourbillon fantastique et fatal »[61], évocation musicale de l'anéantissement par la guerre de la civilisation européenne qu'incarnaient les valses de Johann Strauss. Refusée par les Ballets russes en 1920[N 43], La Valse connut un immense succès au concert et fut finalement adaptée pour le théâtre, en 1929, pour les ballets d'Ida Rubinstein.
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+ En 1922, la vaste Sonate pour violon et violoncelle, dédiée à la mémoire de Debussy et créée par Hélène Jourdan-Morhange, matérialisait le « renoncement au charme harmonique » et la « réaction de plus en plus marquée dans le sens de la mélodie »[61] qui allaient caractériser la plupart des œuvres de Ravel au cours des années 1920.
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+ En 1921, désireux de se fixer et d'acquérir « une bicoque à trente kilomètres au moins de Paris »[64], Ravel acheta une maison à Montfort-l’Amaury en Seine-et-Oise[N 44], le Belvédère, où il conçut la majeure partie de ses dernières œuvres. Cette époque vit la naissance des sensuelles Chansons madécasses sur des poèmes d’Évariste de Parny (1923), dans lesquelles le musicien exprima son anticolonialisme (Aoua), et de la rhapsodie virtuose pour violon et orchestre Tzigane (1924) dédiée à Jelly d'Arányi et secondairement réduite pour violon et luthéal. Le Belvédère s’imprégna vite de la personnalité de son occupant qui le décora lui-même et en fit, de son vivant, un véritable musée : collection de porcelaines asiatiques, jouets mécaniques, horloges. À l'extérieur, il dépensa une fortune pour créer un jardin japonais dans la pente, doté d'escaliers et de sentiers dallés[65].
50
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51
+ Jusqu'à la fin de sa vie créatrice, Ravel mena à Montfort-l'Amaury une vie paisible entrecoupée de séjours au Pays basque et de tournées de concerts en France et à l'étranger, où il se produisait comme pianiste soliste, accompagnateur ou chef d'orchestre. Solitaire et pudique, le musicien avait cependant une riche vie sociale et sa correspondance témoigne de sa fidélité en amitié. Le Belvédère devint rapidement le point de ralliement du cénacle ravélien : parmi ses proches amis figuraient l’écrivain Léon-Paul Fargue, les compositeurs Maurice Delage, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Florent Schmitt, Germaine Tailleferre, les interprètes Marguerite Long, Robert Casadesus, Jacques Février, Madeleine Grey, Hélène Jourdan-Morhange, Vlado Perlemuter, le sculpteur Léon Leyritz, et ses deux fidèles élèves, Roland-Manuel et Manuel Rosenthal. Ravel faisait de fréquents allers et retours entre Montfort-l'Amaury et Paris, dont il appréciait la vie nocturne et où il rencontrait ses amis, allait au concert ou au théâtre et fréquentait les cabarets à la mode[N 45].
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53
+ Ravel ne se départit jamais d'une extrême discrétion quant à sa vie privée et véhicula au travers de ses portraits et photographies l'image d'un dandy affectant un « cérémonial d'élégance fastidieuse » (André Tubeuf) qui contraste avec les témoignages de ceux qui le fréquentèrent[N 46]. Mais les apparences ne pouvaient entièrement cacher la solitude et la tristesse de cet homme, qui trouva une échappatoire dans l'orchestration des Tableaux d'une exposition de Modeste Moussorgski[N 47] et dans une série de tournées à l’étranger (Pays-Bas, Italie, Angleterre, Espagne). La question de la vie privée du compositeur a souvent fait l'objet de gloses, sans qu'une réponse précise lui soit apportée. Ravel ne se maria jamais et aucune relation sentimentale, féminine ou masculine, ne lui est connue[N 48],[N 49],[N 50]. Une thèse récente s'attache à démontrer que Ravel aurait transcrit en musique le prénom Misia et le nom Godebska, et caché ces transcriptions dans ses œuvres[N 51].
54
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55
+ Ravel avait connu Colette dans les années 1900, quand ils fréquentaient le salon de madame de Saint-Marceaux[73]. C'est en 1925 qu'aboutit le projet commun des deux artistes d'une fantaisie lyrique baptisée L'Enfant et les Sortilèges. La genèse de cette œuvre avait débuté en 1919, quand Jacques Rouché alors directeur de l’Opéra de Paris, avait proposé à Colette la collaboration de Ravel pour mettre en musique un poème de sa main, intitulé au départ Divertissement pour ma fille. Accaparé par d'autres projets, il n'y travailla vraiment qu'à partir de 1924 pour en tirer une œuvre dont les nombreuses scènes, de par leur brièveté et la variété de leurs genres, la rapprochent plus de la comédie musicale et du music-hall que de l'opéra[N 52]. La création à Monte-Carlo en mars 1925 fut un succès, mais les représentations parisiennes de cette œuvre atypique donnèrent lieu à un accueil perplexe (le duo des chats notamment fit scandale). Colette a rapporté avec humour la relation purement professionnelle et distante dans laquelle Ravel la tint au cours de l’élaboration de ce projet[N 53]. À la fin des années 1920, Ravel s'apprêtait à devenir, avec Stravinsky, le compositeur en vie le plus célèbre de son époque. Il acheva en 1927 sa Sonate pour violon et piano (dont le second mouvement est intitulé Blues) et inaugura la salle Pleyel en dirigeant La Valse.
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+ L’année 1928 fut pour Ravel particulièrement faste. De janvier à avril il effectua une tournée de concerts aux États-Unis et au Canada[N 54],[N 55] qui lui valut, dans chaque ville visitée, un immense succès[N 56]. Il se produisit comme pianiste, notamment dans sa Sonatine, accompagna sa Sonate pour violon et certaines de ses mélodies, dirigea les orchestres, donna des interviews et prononça des discours sur la musique contemporaine[N 57]. À New York, où le peintre Raymond Woog fit son portrait, il fréquenta les clubs de jazz de Harlem et se fascina pour les improvisations du jeune George Gershwin, auteur quatre ans plus tôt d'une retentissante Rhapsody in Blue et dont il appréciait particulièrement la musique[N 58]. À celui-ci lui réclamant des leçons, Ravel répondit par la négative, argumentant : « Vous perdriez la grande spontanéité de votre mélodie pour écrire du mauvais Ravel »[81],[N 59]. Dans cet esprit Ravel exhorta à plusieurs reprises les Américains à cultiver la spécificité de leur musique nationale[83] : « Vous, les Américains, prenez le jazz trop à la légère. Vous semblez y voir une musique de peu de valeur, vulgaire, éphémère. Alors qu'à mes yeux, c'est lui qui donnera naissance à la musique nationale des États-Unis ».
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+ De retour en France, Ravel s'attela à ce qui devait devenir son œuvre la plus célèbre et, malgré lui, l'instrument de sa consécration internationale. Après quelques tergiversations, le « ballet de caractère espagnol » que lui avait commandé son amie Ida Rubinstein en 1927 adopta le rythme d'un boléro andalou. Composé entre juillet et octobre 1928, le Boléro fut créé à Paris le 22 novembre de la même année devant un parterre quelque peu stupéfait. Loué par la critique dès sa première[84],[85],[86],[87],[88], gravé sur disque et radiodiffusé dès 1930[89], le Boléro connut en quelques mois un succès planétaire. Cette œuvre singulière, qui tient le pari de durer plus d’un quart d’heure avec seulement deux thèmes et une ritournelle inlassablement répétés, était pourtant considérée par son auteur comme une expérience d’orchestration « dans une direction très spéciale et limitée »[N 60], et Ravel lui-même s'exaspéra du succès phénoménal de cette partition qu’il disait « vide de musique »[91]. À propos d’une dame criant : « Au fou ! » après avoir entendu l’œuvre, le compositeur affirma simplement : « Celle-là, elle a compris[92]. »
60
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+ En octobre 1928, Ravel reçut le titre de docteur en musique honoris causa à l’université d'Oxford. À Ciboure, en août 1930, le quai qui l'avait vu naître fut rebaptisé de son nom en sa présence.
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+ De 1929 à 1931, Ravel conçut ses deux dernières œuvres majeures. Composés simultanément et créés à quelques jours d’intervalle en janvier 1932, les deux concertos pour piano et orchestre apparaissent comme la synthèse de l’art ravélien, combinant forme classique et style moderne empruntant au jazz ; mais ces deux œuvres frappent par leur contraste. Au Concerto pour la main gauche, œuvre grandiose baignée d’une sombre lumière et empreinte de fatalisme qu’il dédia au pianiste manchot Paul Wittgenstein, répondit l’éclatant Concerto en sol dont le mouvement lent constitue l’une des plus intimes méditations musicales du compositeur. Avec les trois chansons de Don Quichotte à Dulcinée, composées en 1932 sur un poème de Paul Morand, les concertos mirent un point final à la production musicale de Maurice Ravel.
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+ Le temps d’une tournée triomphale en 1932 en compagnie de la pianiste Marguerite Long, qui diffusa le Concerto en sol dans toute l’Europe, Ravel prit une dernière fois la mesure de sa renommée. De retour en France, après avoir supervisé un enregistrement de ce même concerto, il n’avait plus que des projets : notamment un ballet-oratorio, Morgiane, inspiré des Mille et Une Nuits, et un grand opéra, Jeanne d’Arc, d’après le roman homonyme de Joseph Delteil[N 61].
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+ À partir de l’été 1933, Ravel commença à présenter les signes d’une maladie cérébrale qui allait le condamner au silence pour les quatre dernières années de sa vie. Troubles de l’écriture, de la motricité et du langage en furent les principales manifestations[N 62], tandis que son intelligence était parfaitement préservée et qu’il continuait de penser sa musique, sans plus pouvoir bientôt écrire ni jouer. L’opéra Jeanne d’Arc, auquel le compositeur attachait tant d’importance, ne devait jamais voir le jour[N 63]. On pense qu’un traumatisme crânien consécutif à un accident de taxi dont il fut victime le 8 octobre 1932[N 64],[N 65] précipita les choses, mais Ravel, grand fumeur et insomniaque récurrent, semblait conscient d'un trouble depuis le milieu des années 1920. La thèse d’une atteinte neurodégénérative est aujourd'hui privilégiée[96]. Le public resta longtemps dans l’ignorance de la maladie du musicien ; chacune de ses rares apparitions publiques lui valait une ovation, ce qui rendit d’autant plus douloureuse son inaction[N 66].
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+ En 1935, sur proposition d’Ida Rubinstein, Ravel entreprit un ultime voyage en Espagne et au Maroc, où il joua du piano non sans difficulté, puis se retira définitivement à Montfort-l’Amaury. Il faisait seul de longues promenades en forêt de Rambouillet, et bien que son affectivité, son jugement et son intelligence fussent toujours les mêmes, il avait de grandes difficultés à parler, s'habiller, se servir correctement des objets de la vie quotidienne. Jusqu’à sa mort, il put compter sur la fidélité et le soutien de ses amis et de sa fidèle gouvernante, Madame Révelot. Le mal continua de progresser. Le 19 décembre 1937, malgré les réticences du musicien, le docteur Clovis Vincent, réputé le plus grand neurochirurgien français, décida de tenter une intervention chirurgicale sur son cerveau dans l'hypothèse d'une atteinte tumorale[N 67]. Ravel se réveilla un court moment après l’intervention, réclama son frère, puis plongea définitivement dans le coma[98]. Il mourut le 28 décembre 1937, à l’âge de 62 ans. Le soir même, Manuel Rosenthal devait diriger l'Enfant et les Sortilèges : « Cette exécution fut la plus émouvante possible, toute de recueillement et de tristesse devant un public bouleversé. Au balcon de la salle se trouvait Igor Stravinsky, dont le visage ravagé disait la tristesse de perdre son ami, son camarade de lutte[99] ». La mort de Ravel provoqua dans le monde une grande émotion, que la presse relaya dans un hommage unanime[N 68]. Le 30 décembre à midi, l'enterrement du compositeur à Levallois-Perret rassembla ses amis et confrères, parmi lesquels Louis Aubert, Jane Bathori, Robert Casadesus, Jacques Février, Reynaldo Hahn, Robert d'Harcourt, Arthur Honegger, Hélène Jourdan-Morhange, Charles Koechlin, Marguerite Long, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Manuel Rosenthal, Florent Schmitt, Igor Stravinsky[N 69], Maurice Delage, Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts, prononça pour le gouvernement de la République un discours remarqué[101]. On en retiendra le passage suivant :
70
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+ « Dans le langage et dans l'univers de la musique, et sans jamais briser ni dépasser cet univers, mais au contraire en usant jusqu'à l'infini et avec une généreuse, une inépuisable malice, de toutes les ressources de cet univers, Maurice Ravel s'est efforcé de montrer tout ce que sa merveilleuse intelligence était capable d'accomplir, tout ce qu'elle était capable d'exprimer. Et cela sans négliger les choses obscures, ni les choses douloureuses, ni les choses passionnées. Sans non plus tomber dans la virtuosité pour la virtuosité, la parade pour la parade. Le sortilège ravélien n'est pas une simple prestidigitation ; il n'est pas seulement éblouissant. Il n'y a nulle sécheresse en lui. Et s'il est sans grandiloquence, cela ne veut pas dire qu'il soit sans grandeur. Sa grandeur vient justement de cette vigilance perpétuelle de l'intelligence, de cette présence constante de l'esprit qui mesure, cherche, indique, décompose, connaît et au besoin sourit. »
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+ Avec Ravel disparaissait le dernier représentant d’une lignée de musiciens qui avaient su renouveler l’écriture musicale, sans jamais renoncer aux principes hérités du classicisme. Et par là même, le dernier compositeur dont l’œuvre dans sa totalité, toujours novatrice et jamais rétrograde, soit « entièrement accessible à une oreille profane »[102].
74
+
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+ « Je n’ai jamais éprouvé le besoin de formuler, soit pour autrui soit pour moi-même, les principes de mon esthétique. Si j’étais tenu de le faire, je demanderais la permission de reprendre à mon compte les simples déclarations que Mozart a faites à ce sujet. Il se bornait à dire que la musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin et toujours la musique. »
76
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+ — Maurice Ravel, Esquisse autobiographique, 1928[61].
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+ Né à une époque particulièrement propice à l’éclosion des arts, Ravel bénéficia d’influences très diverses. Mais comme le souligne Vladimir Jankélévitch dans sa biographie, « aucune influence ne peut se flatter de l’avoir conquis tout entier […]. Ravel demeure jalousement insaisissable derrière tous ces masques que lui prêtent les snobismes du siècle »[104].
80
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+ Aussi la musique de Ravel apparaît-elle d’emblée, comme celle de Debussy, profondément originale, voire inclassable selon l’esthétique traditionnelle. Ni absolument moderniste ni simplement impressionniste (comme Debussy, Ravel refusait catégoriquement ce qualificatif qu'il estimait réservé à la peinture)[N 71], elle s’inscrit bien davantage dans la lignée du classicisme français initié au XVIIIe siècle par Couperin et Rameau et dont elle fut l’ultime prolongement. Ravel par exemple (à l’inverse de son contemporain Stravinsky) ne devait jamais renoncer à la musique tonale et n'usa qu'avec parcimonie de la dissonance, ce qui ne l’empêcha pas par ses recherches de trouver de nouvelles solutions aux problèmes posés par l’harmonie et l’orchestration, et de donner à l’écriture pianistique de nouvelles directions.
82
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83
+ De Fauré et Chabrier (Sérénade grotesque, Pavane pour une infante défunte, Menuet antique) à la musique noire américaine (L’Enfant et les sortilèges, Sonate pour violon, Concerto en sol) en passant par l’école russe (À la manière de… Borodine, orchestration des Tableaux d’une exposition), Satie, Debussy (Jeux d’eau, Quatuor à cordes), Couperin et Rameau (Le Tombeau de Couperin), Chopin et Liszt (Gaspard de la nuit, Concerto pour la main gauche), Schubert (Valses nobles et sentimentales), Schönberg (Trois poèmes de Mallarmé), et enfin Saint-Saëns et Mozart (Concerto en sol), Ravel a su faire la synthèse de courants extrêmement variés et imposer son style dès ses premières œuvres. Ce style ne devait d’ailleurs que très peu évoluer au cours de sa carrière, sinon comme il le disait lui-même dans le sens d’un « dépouillement poussé à l’extrême » (Sonate pour violon et violoncelle, Chansons madécasses).
84
+
85
+ Éclectique par excellence tout en s'inscrivant dans une esthétique indiscutablement française, Ravel sut tirer profit de son intérêt pour les musiques de toutes origines. L’influence notoire exercée sur son imaginaire musical par le Pays basque (Trio en la mineur) et surtout l’Espagne (Habanera, Pavane pour une infante défunte, Rapsodie espagnole, Boléro, Don Quichotte à Dulcinée) participe beaucoup à sa popularité internationale, mais conforte aussi l’image d’un musicien toujours épris de rythme et de musiques folkloriques. L’Orient (Shéh��razade, Introduction et Allegro, Ma mère l’Oye), la Grèce (Daphnis et Chloé, Chansons populaires grecques) et les sonorités tziganes (Tzigane) l’inspirèrent également.
86
+
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+ La musique noire américaine, que lui fit mieux découvrir Gershwin au cours de la tournée américaine de 1928, fascina Ravel. Il en introduisit de nombreuses touches dans les chefs-d’œuvre de sa dernière période créatrice (ragtime dans l'Enfant et les sortilèges, blues dans le second mouvement de la Sonate pour violon, jazz dans le Concerto en sol et le Concerto pour la main gauche).
88
+
89
+ Enfin, il est nécessaire de souligner la fascination qu’exerça le monde de l’enfance sur Ravel. Que ce soit dans sa propre vie (attachement absolu, quasi infantile, à sa mère, collection de jouets mécaniques…) ou dans son œuvre (de Ma mère l’Oye à l'Enfant et les sortilèges), Ravel exprima régulièrement une extrême sensibilité et un goût prononcé pour le fantastique et le domaine du rêve.
90
+
91
+ « Je me refuse simplement, mais absolument à confondre la conscience de l’artiste, qui est une chose, avec sa sincérité, qui en est une autre [...]. Cette conscience exige que nous développions en nous le bon ouvrier. Mon objectif est donc la perfection technique. Je puis y tendre sans cesse, puisque je suis assuré de ne jamais l’atteindre. L’important est d’en approcher toujours davantage. L’art, sans doute, a d’autres effets, mais l’artiste, à mon gré, ne doit pas avoir d’autre but »[106].
92
+
93
+ La recherche de la perfection formelle fit autant pour le succès de Maurice Ravel auprès du public que pour sa défaveur auprès de certains critiques. Tandis que Stravinsky raillait sa méticulosité en le qualifiant d’ « horloger suisse », certains ne virent dans sa musique que sécheresse, froideur ou artifice. Ravel, qui ne reniait rien de son amour pour les artifices et les mécanismes, mais cherchait toujours, en citant Edgar Allan Poe, « le point à égale distance de la sensibilité et de l’intelligence »[107], répliqua avec une formule lapidaire : « Mais est-ce qu’il ne vient jamais à l’esprit de ces gens-là que je peux être artificiel par nature[108] ? »
94
+
95
+ Composer semble n’avoir jamais été chose facile pour Ravel. Son refus de céder à cette « haïssable sincérité de l’artiste, mère de tant d'œuvres bavardes et imparfaites » lui donna le goût de la contrainte auto-imposée, et plus encore de la difficulté vaincue. C’est en partie ce qui explique la faible abondance de ses œuvres (et notamment d'œuvres « de second plan »), dans une période créatrice pourtant longue de près de quarante ans, et l'état d'inachèvement dans lequel il laissa plusieurs projets, notamment Shéhérazade (opéra, 1898), La Cloche engloutie d'après Gerhart Hauptmann (opéra, 1906), et Zazpiak Bat (concerto, 1914). Par ailleurs, Ravel ne nous a laissé presque aucune esquisse. Pleinement conscient de son caractère, le compositeur pouvait confier à Manuel Rosenthal : « Oui, mon génie, c’est vrai, j’en ai. Mais qu’est-ce que c’est ? Eh bien, si tout le monde savait travailler comme je sais travailler, tout le monde ferait des œuvres aussi géniales que les miennes »[109].
96
+
97
+ Quoi qu’il en soit, de l’ouverture de L'Heure espagnole aux onomatopées de L'Enfant et les Sortilèges, de la pédale obstinée de si bémol du Gibet dans Gaspard de la nuit à la rigidité rythmique du Boléro, cet entêtement dans la quête de la perfection et ce goût de la gageure sont un des traits ravéliens les plus caractéristiques.
98
+
99
+ Ravel fut selon Marcel Marnat « le plus grand orchestrateur français » et de l’avis de nombreux mélomanes l’un des meilleurs orchestrateurs de l’histoire de la musique occidentale. Son œuvre la plus célèbre, le Boléro, doit sa tenue à la seule variation des timbres et à un immense crescendo de l’orchestre.
100
+
101
+ Passé maître dans le maniement des timbres (quoique n’étant pas lui-même adepte de nombreux instruments), sachant trouver l’équilibre harmonieux le plus subtil, Ravel sut transcender de nombreuses œuvres originales (le plus souvent écrites pour le piano) et leur donner une dimension nouvelle, que ces pages fussent de lui (Ma mère l’Oye, 1912, Valses nobles et sentimentales, 1912, Alborada del gracioso, 1918, Le Tombeau de Couperin, 1919…) ou de ses éminents confrères : Moussorgski (Khovantchina, 1913), Schumann (Carnaval, 1914), Chabrier (Menuet pompeux, 1918), Debussy (Sarabande et Danse, 1923) ou encore Chopin (Étude, Nocturne et Valse, 1923).
102
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103
+ Mais ce fut l’orchestration des célèbres Tableaux d'une exposition de Moussorgski, commande de Serge Koussevitzky achevée en 1922 à Lyons-la-Forêt chez son ami Roland-Manuel, qui assit définitivement la réputation internationale de Ravel en la matière. Sa version reste la référence et éclipse celle des autres compositeurs qui s’y sont essayés, même si[réf. nécessaire] certains regrettent que ce travail ait diminué la simplicité et la naïveté de la page originale. Les Tableaux orchestrés par Ravel font partie, avec le Boléro, des œuvres françaises les plus représentées à l’étranger.
104
+
105
+ Faute d'un entraînement assidu, Ravel fut bon pianiste sans être un virtuose (certaines de ses propres œuvres, notamment le Concerto en sol qu’il rêvait de présenter lui-même[N 72], lui restèrent inaccessibles). Il fut propriétaire de plusieurs pianos, le dernier étant encore exposé à Montfort-l'Amaury. Au piano, le compositeur assura la création, entre autres, de ses Histoires naturelles (1907), des Mélodies hébraïques (1914), de La Valse (1920), de la Berceuse sur le nom de Fauré (1922) et, avec Georges Enesco, de la Sonate pour violon et piano (1927). Au cours de sa tournée américaine en 1928, il joua sa Sonatine, accompagna sa Sonate pour violon et certaines de ses mélodies.
106
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107
+ En tant que chef d’orchestre, Ravel créa l'ouverture de Shéhérazade (1899) et la version de concert du Boléro (1930). À la baguette il n’égala jamais, même de loin, ses qualités d’orchestrateur. Le seul enregistrement[N 73] qu’il a laissé (un Boléro daté de 1930) et les témoignages de l’époque confirment que Ravel n’était pas un virtuose au pupitre. Il dirigea pourtant avec un immense succès son Concerto en sol au cours de sa dernière tournée, en 1932.
108
+
109
+ D'un volume relativement modeste si on la compare à celle de ses principaux contemporains, l'œuvre de Ravel se caractérise d'une façon générale par sa diversité (tous les genres musicaux ayant été abordés à l'exception de la musique religieuse) et sa faible proportion de titres oubliés, la très grande majorité de ses œuvres ayant intégré le répertoire. Le catalogue complet[111] établi par Arbie Orenstein et complété par Marcel Marnat compte cent onze œuvres achevées par le compositeur entre 1887 et 1933, soit quatre-vingt-six œuvres originales et vingt-cinq œuvres orchestrées, réduites ou transcrites. Les quelque soixante œuvres principales sont sous-citées.
110
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112
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113
+ D’après le Portail de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique[112] (Sacem), Ravel est un des musiciens français non tombés dans le domaine public qui s’exportent le mieux depuis des décennies. Le Boléro est ainsi resté plusieurs années en tête du classement mondial des droits SACEM, suivi de près par l’orchestration des Tableaux d’une exposition de Moussorgski. En 1994 et 1995, sur les dix œuvres les plus exportées à l'international, cinq étaient de Ravel : le Boléro, les Tableaux d’une exposition, Daphnis et Chloé, le Concerto en sol et Ma mère l’Oye. En 2014, le Boléro et les Tableaux d'une exposition pointaient encore dans le Top 20 des droits en provenance de l'étranger[113].
114
+
115
+ En 1937, à la mort de Maurice Ravel, son frère Édouard est son seul héritier, qui transforme la maison de Montfort-l'Amaury en musée. En 1954, il devient handicapé à la suite d'un accident de voiture et une infirmière, Jeanne Taverne, s'occupe de lui. Alexandre, l'époux de cette dernière, devient son chauffeur. En 1956, la femme d'Édouard Ravel meurt, et les époux Taverne s'installent chez lui à Saint-Jean-de-Luz. Édouard Ravel décide alors de céder 80 % des droits d'auteurs à la Ville de Paris pour que soit créé un « prix Nobel de la musique »[114], mais il se ravise et fait de Jeanne Taverne sa légataire universelle. En 1960, Édouard Ravel meurt. Les petits-neveux de Maurice font un procès aux époux Taverne pour captation d'héritage, mais ils sont déboutés. En 1964, Jeanne Taverne disparaît et son mari Alexandre hérite de la fortune du Boléro, à savoir 36 millions de francs[réf. souhaitée].
116
+
117
+ En 1969[114] entre en jeu Jean-Jacques Lemoine, directeur juridique de la SACEM qui, à l'âge de soixante ans, en démissionne pour devenir avocat. C'est l'homme qui le 17 novembre 1941 signait pour cet organisme l'acte de spoliation des droits d'auteurs « juifs »[114]. Il connait bien Alexandre Taverne, dont il a bloqué les droits durant les neuf années qu'a duré le procès en captation[114], et devient son conseiller juridique. Ensemble, ils attaquent en justice René Dommange, le patron des éditions Durand, propriétaire des contrats d'édition de Ravel, pour obtenir une refonte de ces mêmes contrats très avantageux pour l'éditeur. René Dommange, âgé de plus de quatre-vingts ans, transige et finit par céder tous les droits et contrats d'édition à Jean-Jacques Lemoine. Ce dernier crée alors en 1971 dans le paradis fiscal des Nouvelles-Hébrides la société off-shore ARIMA (Artists Rights International Management Agency) puis ouvre des bureaux à Gibraltar, Panama, Amsterdam... En vertu d'un assignment of copyright (disposition en droit anglo-saxon, inexistante en droit français), Alexandre Taverne cède plus de la moitié des droits d'édition à ARIMA. D'après Évelyne Pen de Castel, fille de la deuxième épouse d'Alexandre Taverne, Georgette Taverne, ARIMA serait le cessionnaire exclusif de tous les droits sur l'œuvre de Maurice Ravel, soit un revenu annuel de deux millions d'euros depuis quarante ans[115]. À la suite de la mort de Georgette Taverne en 2012, Évelyne Pen de Castel devient la détentrice des droits d'auteur[114],[116].
118
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119
+ En France, à la suite de la loi relative aux droits d'auteur du 3 juillet 1985[117] voulue par Jack Lang, alors ministre de la Culture, les droits sur l'œuvre de Maurice Ravel ont été étendus à soixante-dix ans, ce qui, pour toutes les créations postérieures au 31 décembre 1920 (date de fin des prorogations de guerre de la Première Guerre mondiale), les ont fait entrer dans le domaine public en France le 1er mai 2016, compte tenu du cumul des prorogations de guerre[118],[119]. Les créations publiées antérieurement au 31 décembre 1920 sont concernées par les prorogations des deux guerres mondiales : elles entreront dans le domaine public en 2022[120],[121],[122]. Pour d'autres œuvres, créées « en collaboration », cette date est encore plus tardive : ainsi de pièces lyriques telles que L'Enfant et les Sortilèges, dont l'autrice du livret, Colette, est morte en 1954, ou Don Quichotte à Dulcinée, dont les soixante-dix ans de protection courent pour la même raison à partir du décès de Paul Morand, survenu en 1976[123].
120
+
121
+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
122
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123
+ Ravel a été toute sa vie un grand épistolier. En tête de ses correspondants viennent Ida et Cipa Godebski, leurs enfants Jean et Mimi (épouse Blacque-Belair). Ravel appelle Cipa « cher vieux ». Il est reçu par eux non seulement rue d'Athènes mais aussi en séjour dans leur villa la Grangette à Valvins, face à la Seine et à la forêt de Fontainebleau, où il peut travailler à l'aise[N 76]. Puis viennent Roland-Manuel et sa mère, madame Fernand Dreyfus. Comme cette dernière est sa marraine de guerre, il l'abreuve de cartes et lettres presque quotidiennes durant sa mobilisation, où il donne des nouvelles du front et exprime sa satisfaction des colis alimentaires qu'elle lui envoie de Lyons-la-Forêt[N 77]. Suivent les apaches Michel Calvocoressi, Maurice Delage et Lucien Garban, Jane et Marie Gaudin (de Saint-Jean-de-Luz), Jean Marnold, Igor Stravinsky, Manuel de Falla, Ralph Vaughan Williams[128].
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+ Les lettres de Ravel sont détenues principalement par :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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3
+ Ravenne (italien : Ravenna /raˈvenna/, romagnol : Ravêna) est une ville italienne de la province de Ravenne en Émilie-Romagne. Elle est considérée comme la capitale mondiale de la mosaïque[2].
4
+
5
+ Ravenne fut fondée par une colonie de Thessaliens, passa ensuite aux Étrusques, aux Sabins et aux Gaulois sénonais dits Sénons de Cisalpine. Elle tomba entre les mains des Romains en l'an 234 av. J.-C., et devint municipe.
6
+
7
+ C'est là que César avait l'habitude de prendre ses quartiers d'hiver, alors qu'il était proconsul des Gaules[3]. C'est de Ravenne, encore, qu'il partit pour franchir le Rubicon avec une partie de ses forces armées, le fleuve séparant la Gaule Cisalpine de l'Italie romaine[4].
8
+
9
+ Disposant d'un port de bonne capacité à 3km (jusqu'à 250 navires), Ravenne fut une cité de première importance au tournant de l'Antiquité et du Moyen Âge[5]. C'est Auguste qui lance les travaux du port afin de permettre l'installation d'une flotte militaire[5]. En 402, pendant le règne d'Honorius, elle fut, du fait de sa position stratégique plus favorable, élevée au rang de capitale de l'Empire romain d'Occident en lieu et place de Milan, trop exposée aux attaques terrestres des Barbares. Son port de grande capacité, sur l'Adriatique, la mettait en communication aisée avec Constantinople, capitale de l'Empire romain d'Orient. La cité continua d'être le centre de l'Empire d'Occident jusqu'à la déposition de Romulus Augustule, dernier empereur, en 476[6]. Elle devint alors la capitale du royaume d'Italie d'Odoacre, puis à partir de 493 celle du royaume des Ostrogoths, sous Théodoric le Grand, qui englobait l'Italie, la Rhétie, la Dalmatie et la Sicile. En 540, sous le règne de Justinien, Ravenne fut conquise par le général de l'empire d'Orient Bélisaire ; elle fut ensuite reconquise par les Ostrogoths avant d'être à nouveau reprise par le général de l'empire d'Orient Narsès en 552.
10
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11
+ C'est pour contrer le danger né de l'invasion des Lombards en Italie à partir de 568, que Ravenne devint le siège de l'exarchat byzantin d'Italie, par décision de l'empereur Maurice (cf. Exarchat de Ravenne). La concentration de tous les pouvoirs civils et militaires entre les mains de l'exarque, représentant personnel de l'empereur byzantin favorisa, à long terme, l'émancipation des territoires du Nord de l'Italie vis-à-vis du pouvoir impérial[7].
12
+
13
+ Ravenne fut prise en 752 par Aistolf, roi des Lombards. Deux ans après, Pépin le Bref, roi des Francs, la lui enleva et la donna au Saint-Siège[8].
14
+
15
+ En 1198, la cité prend la tête de la ligue des villes de Romagne soulevée contre le Roi des Romains Frédéric, et le pape parvint à se l'associer[9]. À l'issue de la guerre de 1218, la famille des Traversari s'imposa à la tête de la ville, et devait s'y maintenir jusqu'en 1240. Mise ensuite pendant quelques années sous la direction d'un vicaire impérial, Ravenne fut restituée aux États pontificaux en 1248 et confiée à l'autorité des Traversari jusqu'à ce qu'en 1275, la famille des Da Polenta prenne la direction des affaires. C'est au cours de ce siècle que Ravenne connut son plus fameux citoyen, le poète Dante. Ravenne fut soumise par Bologne, puis en 1440 le dernier podestat de la famille des Da Polenta, Ostasio III, fut chassé par la république de Venise, qui annexa la ville.
16
+
17
+ Après la bataille d'Agnadel en 1509, elle fut restituée au pape et devint la capitale de la Romagne. En 1512, les Français, commandés par Gaston de Foix-Nemours, y remportèrent sur les Espagnols et les troupes du pape Jules II une victoire éclatante.
18
+
19
+ L'archevêque de Ravenne était anciennement primat de l'Exarchat et prétendait rivaliser avec le pape ; mais, lors d'un concile tenu en 679, il fut obligé de renoncer publiquement à ses prétentions à l'indépendance.
20
+
21
+ Ravenne fit partie du royaume d'Italie à partir de 1861.
22
+
23
+ La ville est mondialement réputée pour ses monuments de style byzantin qui possèdent un ensemble incomparable de mosaïques du haut Moyen Âge :
24
+
25
+ Ces monuments paléochrétiens forment un ensemble unique inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Les mosaïques qu'ils renferment, dans un état de conservation remarquable, fournissent une documentation iconographique exceptionnelle sur le monde byzantin de Théodose Ier à Justinien.
26
+
27
+ On peut aussi y voir le tombeau de Théodoric l'Amale, dit le Grand, roi des Ostrogoths. Ce mausolée construit, vers 520, est remarquable par sa coupole formée d'un monolithe d'Istrie, d'un mètre d'épaisseur, trente-trois mètres de circonférence et pesant trois cents tonnes.
28
+
29
+ Le poète italien Dante Alighieri est mort à Ravenne en 1321. Le célèbre tombeau de Dante se trouve entre le parvis de l'église du couvent San Francesco et son cloître, dans le centre ville historique. Le théatre principal de Ravenne est aussi nommé théâtre Dante Alighieri.
30
+
31
+ Ravenne accueille la Facoltà dei beni culturali de l'université de Bologne.
32
+
33
+ Piazza del Popolo dans le centre de Ravenne.
34
+
35
+ Sépulture de Dante.
36
+
37
+ Porte Adriana.
38
+
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+ Classe, Lido di Dante, Lido Adriano, Punta Marina, Marina di Ravenna, Marina Romea, Casalborsetti, Mandriole, San Romualdo, Camerlona, Piangipane, Fornace Zarattini, Villanova di Ravenna, San Michele, San Marco, Ghibullo, San Zaccaria, Fosso Ghiaia, Porto Fuori, Sant'Alberto, Savarna, Conventello, Mezzano, Ammonite
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+ Alfonsine, Argenta (FE), Bagnacavallo, Bertinoro (FC), Cervia, Césène (FC), Comacchio (FE), Forlì (FC), Russi
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+ La ville de Ravenne est jumelée avec[10] :
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+ Selon les données de l’Institut national de statistique (ISTAT) au 1er janvier 2011 la population étrangère résidente était de 18 238 personnes. Les nationalités majoritairement représentatives (supérieures à 500) étaient :
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+ Dante situe l'entrée du Paradis dans la forêt de Classe, à quelques kilomètres de Ravenne. La ville fut appréciée de Boccace et de Lord Byron. Elle a fait l'objet d'un récit de Vernon Lee à la fin du XIXe siècle, Ravenne et ses fantômes (éditions françaises, Alidades, 2009).
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Art rupestre du Valcamonica (1979) · Centre historique de Rome, les biens du Saint-Siège situés dans cette ville bénéficiant des droits d'extra-territorialité et Saint-Paul-hors-les-Murs (1980) (avec le Vatican) · L'église et le couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie avec « La Cène » de Léonard de Vinci (1980) · Centre historique de Florence (1982) · Piazza del Duomo à Pise (1987) · Venise et sa lagune (1987) · Centre historique de San Gimignano (1990) · Les Sassi et le parc des églises rupestres de Matera (1993) · Ville de Vicence et les villas de Palladio en Vénétie (1994) · Centre historique de Naples (1995) · Centre historique de Sienne (1995) · Crespi d'Adda (1995) · Ferrare, ville de la Renaissance, et son delta du Pô (1995) · Castel del Monte (1996) · Centre historique de la ville de Pienza (1996) · Les trulli d'Alberobello (1996) · Monuments paléochrétiens de Ravenne (1996) · Cathédrale, Torre Civica et Piazza Grande, Modène (1997) · Côte amalfitaine (1997) · Jardin botanique (Orto botanico), Padoue (1997) · Résidences des Savoie (1997) · Su Nuraxi de Barumini (1997) · Palais royal du XVIIIe siècle de Caserte avec le parc, l’aqueduc de Vanvitelli et l’ensemble de San Leucio (1997) · Portovenere, Cinque Terre et les îles (Palmaria, Tino et Tinetto) (1997) · Villa romaine du Casale (1997) · Zone archéologique d’Agrigente (1997) · Zones archéologiques de Pompéi, Herculanum et Torre Annunziata (1997) · Centre historique d’Urbino (1998) · Parc national du Cilento et du Vallo Diano, avec les sites archéologiques de Paestum et Velia et la Chartreuse de Padula (1998) · Zone archéologique et la basilique patriarcale d'Aquilée (1998) · Villa Adriana (Tivoli) (1999) · Assise, la Basilique de San Francesco et autres sites franciscains (2000) · Ville de Vérone (2000) · Villa d'Este, Tivoli (2001) · Villes du baroque tardif de la vallée de Noto (sud-est de la Sicile) (2002) · Sacri Monti du Piémont et de Lombardie (2003) · Nécropoles étrusques de Cerveteri et de Tarquinia (2004) · Vallée de l'Orcia (2004) · Syracuse et la nécropole rocheuse de Pantalica (2005) · Gênes, les Strade Nuove et le système des palais des Rolli (2006) · Chemin de fer rhétique dans les paysages de l’Albula et de la Bernina (2008) (avec la Suisse) · Mantoue et Sabbioneta (2008) · Les Lombards en Italie. Lieux de pouvoir (568-774 après J.-C.) (2011) · Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes (avec cinq autres pays) (2011) · Paysage viticole du Piémont (2014) · Palerme arabo-normande et les cathédrales de Cefalú et Monreale (2015) · Ouvrages de défense vénitiens du XVIe siècle au XVIIe siècle : Stato da Terra - Stato da Mar occidental (avec la Croatie et le Monténégro) (2017) · Ivrée, cité industrielle du XXe siècle (2018) · Les Collines du Prosecco de Conegliano et Valdobbiadene (2019)
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+ Isole Eolie (Îles Éoliennes) (2000) · Monte San Giorgio (2003) (avec la Suisse) · Les Dolomites (2009) · Mont Etna (2013) · Forêts primaires de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (avec 12 pays) (2017)