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Zèbre est un nom vernaculaire, ambigu en français, pouvant désigner plusieurs espèces différentes d'herbivores de la famille des équidés, et du genre Equus, vivant en Afrique.
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Ils se trouvent principalement en Afrique centrale et australe. Ces animaux se caractérisent par des bandes de rayures, généralement verticales, noires et blanches. Bien que la phylogénie des équidés soit peu connue, ce groupe est manifestement paraphylétique, c'est-à-dire que si tous ces animaux descendent bien d'une espèce commune, toutes les espèces descendantes de celle-ci ne sont pas que des zèbres. Il y a aussi des chevaux et des ânes qui sont plus ou moins proches de chacune de ces espèces.
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Il existe trois espèces de zèbres : le zèbre des plaines, le zèbre des montagnes et le zèbre de Grévy. Le zèbre des plaines et le zèbre des montagnes appartiennent au sous-genre Hippotigris, mais le zèbre de Grévy est la seule espèce du sous-genre Dolichohippus. Ce dernier ressemble à un âne, auquel les zèbres sont étroitement liés, tandis que les deux premiers ressemblent davantage à un cheval. Tous les trois appartiennent au genre Equus, avec d'autres équidés vivants.
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Les rayures uniques des zèbres en font l'un des animaux les plus familiers de l'homme. On les trouve dans une variété d'habitats, comme les prairies, les savanes, les forêts, les garrigues épineuses, les montagnes et les collines côtières. Cependant, divers facteurs ont eu de graves répercussions sur les populations de zèbres, en particulier la chasse à la peau et la destruction des habitats. Le zèbre de Grévy et le zèbre des montagnes sont en danger d'extinction. Bien que les zèbres des plaines soient beaucoup plus abondants, une sous-espèce, le quagga, a disparu à la fin du xixe siècle.
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Mammifères terrestres herbivores, les caractéristiques générales des zèbres sont celles des équidés du genre Equus, avec des nuances comportementales et physiologiques pour chaque espèce.
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Les zèbres communs mesurent de 1,10 mètre à 1,40 mètre (1,25 mètre en moyenne) au garrot contre 1,30 mètre à 1,60 mètre (1,45 mètre en moyenne) au garrot pour les zèbres de Grévy, et vivent en moyenne 25 à 30 ans dans la nature[réf. nécessaire] et jusqu'à 40 ans dans un zoo[réf. nécessaire]. La longueur du corps va de 2,20 mètres à 2,70 mètres pour les zèbres communs et de 2,50 mètres à 3,00 mètres pour les zèbres de Grévy et la longueur de la queue de 40 à 75 cm. La masse varie de 175 à 300 kg pour les zèbres communs contre 300 à 400 kg pour les zèbres de Grévy. Chez les zèbres, les étalons sont généralement plus grands et plus lourds que les femelles.
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On compte en 2016 moins de 800 000 zèbres au total[1].
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Les zèbres sont avant tout reconnaissables aux bandes noires et blanches de leur pelage.
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Grâce à des méthodes de reconnaissance de formes, les scientifiques peuvent désormais lire les rayures caractéristiques des zèbres comme des codes-barres pour recenser une population à partir de photographies. Après avoir pris la photo d'un individu, les chercheurs la transfèrent sur un ordinateur équipé de logiciels dédiés comme StripeSpotter, un logiciel mis au point par l'université de l'Illinois à Chicago et l'université de Princeton. Ils zooment ensuite sur le flanc de l'animal, où chaque rayure est décomposée en lignes verticales de pixels. Leurs combinaisons sont aussi uniques que les empreintes digitales humaines. Reste à faire une recherche sur la base de données pour voir si le zèbre est un nouveau venu. StripeSpotter a été utilisé sur des zèbres de Grévy et des zèbres des plaines[2],[3]. D'autres travaux étendent la reconnaissance à d'autres animaux comme les léopards, les girafes et les Pterois[4].
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Une légende africaine demande si le zèbre est blanc à rayures noires ou noir à rayures blanches. Cette question a généré de nombreuses légendes ou réponses fantaisistes, mais des explications plus scientifiques existent.
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Les premières populations de zèbres étaient de couleur gris-ardoise[5]. Les spécialistes pensent généralement, en observant les rayures partielles du Quagga et en tenant compte de la pigmentation nécessaire aux animaux pour survivre sous le soleil d'Afrique, que les zèbres étaient originellement des animaux pigmentés de noir et que les raies se forment par inhibition de la production de mélanine[6].
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Les raies noires et blanches du zèbre sont absentes au stade fœtal initial, ils sont entièrement noirs[7]. Les rayures finissent par apparaître par bandes d'environ quatre cents micromètres (vingt fois une cellule). Les rayures sont alors d'autant plus nombreuses que l'animal est gros. Elles grandissent ensuite avec lui. Selon J.B.L. Bard, les espèces de zèbres différeraient selon le stade embryonnaire auquel apparaissent les raies[6].
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En 1952, Alan Turing a démontré que « même si la concentration initiale en morphogène est uniforme, la combinaison de réactions chimiques et de diffusion des substances à travers les tissus peut faire apparaître un motif » et aussi que « ce motif dépend du type de réactions impliquées, de la forme de la région et des concentrations initiales ». Ainsi l'évolution vers des rayures au lieu de taches n'est pas difficile et dépendra de la taille et du temps de gestation de l'espèce[8].
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Ceci conforte la théorie du Dr Debra Kay Bennett selon laquelle les espèces de zèbres sont, chacune, plus proche d'une espèce de cheval que de ses consœurs[9] car « il suffit d’une petite modification des relations temporelles des processus qui sous-tendent la formation du motif » pour faire apparaître des rayures au lieu de taches. Ce qui a donc pu se produire indépendamment au cours de l'évolution des différentes espèces devenues des zèbres[8].
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On ignore encore exactement quelle pourrait être l'utilité des rayures : de nombreuses théories sont proposées mais aucune n'est validée[5]. Les principales hypothèses sur la fonction des zébrures concerneraient le camouflage, l'évasion face aux prédateurs, la thermorégulation et les interactions sociales ; toutefois, selon une étude multifactorielle publiée en 2013, rien ne vient étayer de manière convaincante l'une ou l'autre de ces hypothèses[10].
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Au XIXe siècle, l'écrivain Rudyard Kipling et le naturaliste Alfred Russel Wallace ont contribué à diffuser l'hypothèse selon laquelle les rayures du zèbre lui permettaient de mieux se fondre dans la savane. Cette hypothèse longtemps considérée comme crédible dans la communauté scientifique a toutefois été démentie au début du XXIe siècle. L'hypothèse est formellement démentie en 2016[11]. En fait, dans la savane, le zèbre est très visible, et il tendrait donc à se dresser comme une exception à la règle du camouflage.
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Les rayures auraient aussi un effet stroboscopique sur les prédateurs[12]. Lorsque tout un troupeau s'enfuit, les raies des divers individus se mélangent, rendant flou le contour d'un animal aux yeux d'un lion, par exemple[13]. Un phénomène comparable serait à l'origine du camouflage Dazzle[14].
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Dans les années 1970, des recherches ont pointé le fait que la mouche tsé-tsé, responsable de la maladie du sommeil à laquelle les zèbres sont plus sensibles que d'autres animaux sauvages, est attirée par la vue de larges zones monochromes : les rayures permettraient ainsi de se protéger du parasite. Il est à ce sujet significatif de constater que les zones de répartition des zèbres et de ces glossines coïncident exactement et que les rayures s'estompent chez les populations moins exposées au parasitisme par les trypanosomes[15],[13].
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Des travaux publiés en 2012 viennent corroborer cette hypothèse, en démontrant que les taons sont plus attirés par les monochromes, et que l'effet « répulsif » des rayures est plus prononcé pour des rayures semblables à celles des zèbres[16]. En s'inspirant de ce résultat, des chercheurs japonais ont publié en 2019 des résultats prometteurs sur du bétail : des vaches ont été peintes avec un motif inspiré de celui des zèbres, ce qui a permis de réduire de moitié l'incidence des morsures de taons[17].
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Une autre hypothèse veut que les rayures contribueraient à la thermorégulation, permettant aux zèbres qui broutent pendant des heures de mieux supporter les fortes chaleurs de la savane africaine. Les bandes noires et blanches, par absorption et réflexion différentielle des rayons solaires, chauffent différemment, ce qui provoquerait entre elles un flux d'air différentiel à l'origine de tourbillons engendrant un effet de refroidissement. Ce dispositif leur permet d'avoir une température corporelle inférieure à celle d'herbivores de taille similaire paissant dans les mêmes conditions (29,2 °C contre 32,5 °C)[18].
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Les rayures favoriseraient la cohésion sociale en facilitant la reconnaissance et l’identification de chaque individu d'un groupe grâce au dessin de rayures unique[19]. Ainsi le zèbre de Burchell possède de vingt-cinq à trente raies sur chacun de ses flancs, le zèbre des montagnes quarante-trois et le zèbre de Grévy en compte environ quatre-vingt[20].
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Les lions et les hyènes peuvent s'attaquer aux adultes ; les jeunes poulains et les jeunes pré-adultes peuvent être la proie des lycaons, guépards, léopards. Les prédateurs sont opportunistes et s'attaquent aux animaux vulnérables et donc peu rapides ; les individus malades, âgés, blessés, isolés, jeunes ou les femelles en gestation, sont les proies idéales.
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Un zèbre en bonne condition physique a plusieurs moyens de défense contre ses prédateurs, il possède une très bonne vue diurne, une ouïe excellente, un bon odorat et court très vite. Les zèbres peuvent ainsi tenir une vitesse de 30 à 40 km/h sur une très longue distance ou, en cas de danger, galoper à 60 km/h en moyenne et même faire des pointes à 80 km/h[21] pour semer par exemple une lionne qui court presque aussi vite, mais ne tiendra pas la distance. Pour se défendre, ils peuvent aussi mordre et d'un coup de sabot, briser la mâchoire d'une lionne. Leurs ruades peuvent être mortelles, celles-ci sont encore plus puissantes que celles d'un cheval. Leurs rayures provoquent aussi une sorte d'« effet stroboscopique », et rendent les individus difficiles à repérer lorsqu'ils courent en groupe.
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Les populations de zèbres varient beaucoup, et les liens entre les espèces ne sont pas encore très bien compris. La taxinomie des zèbres est encore discutée et instable.
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Espèces habituellement citées dans les classifications classiques[22] :
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Les espèces sont notamment caractérisées par un nombre différent de paires de chromosomes : 46 pour Equus grevyi, 44 pour Equus quagga et Equus burchellii, et 32 pour Equus zebra[23].
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Une nouvelle classification a été proposée en 2004 par les Anglais C.P. Groves et H.B. Bell, d'après l'observation traditionnelle du pelage et des crânes de ces animaux[24] :
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Equus grevyi (zèbre de Grévy).
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Equus quagga quagga (zèbre Quagga).
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Equus quagga burchellii (zèbre de Burchell).
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Equus quagga boehmi (zèbre de Grant).
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Equus quagga chapmani (zèbre de Chapman).
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Equus zebra hartmannae (zèbre de Montagne).
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Il y a environ 54 millions d'années, un petit mammifère, de la taille d'un renard sans sabot, baptisé Hyracotherium par les paléontologues, vivait sur le continent américain.
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Il serait à l'origine de tous les équidés (cheval, poney, âne, zèbre). Les zèbres sont, probablement, les plus anciens représentants du genre Equus. Auparavant, ils ont dû vivre en Amérique. Le zèbre faisait également partie de la famille des périssodactyles, tels que les rhinocéros ou les tapirs. Cette famille regroupe tous les animaux comportant un nombre impair de doigts.
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Au Miocène, les graminées étant plus riches et plus abondantes, les équidés primitifs en profitèrent pour se multiplier et se développer : leurs jambes s'allongèrent pour mieux échapper aux prédateurs, et leurs pieds ne comptèrent, désormais, plus qu'un seul doigt, recouvert d'un ongle, le sabot.
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À ce moment-là, on pense qu'ils ressemblaient beaucoup au zèbre de Grévy d'aujourd'hui. Grâce à leur développement, ils gagnèrent en vitesse, se déplacèrent davantage à la recherche de nourriture et entreprirent de plus longues migrations. C'est à ce moment-là qu'ils se répandirent en Asie, en Afrique et en Europe, passant par le détroit de Béring, alors recouvert de glace épaisse.
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De nos jours, il est presque impossible de distinguer le crâne d'un zèbre de celui d'un cheval, mais nous pouvons penser que les équidés qui colonisèrent les savanes tropicales devinrent des zèbres, laissant les déserts arides aux ânes sauvages et les zones tempérées de l'hémisphère Nord aux chevaux sauvages.
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Des fossiles datant du Pléistocène démontrent la grande répartition de ces équidés. Au Pléistocène, Equus sivalenis (Chine) et Equus sellardsi (Amérique du Nord) ressemblaient au quagga, ce zèbre d'Afrique qui s'est éteint au XIXe siècle. À la même époque, celui qui occupait le Sud de l'Afrique est Equus pilicatus, ancêtre direct du zèbre de Grévy. L'évolution de nombreuses espèces d'équidés est mal connue, mais on sait qu'il existait encore des ânes sauvages et des zèbres en Europe à la fin de la dernière période glaciaire de l’ère quaternaire.
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Aujourd'hui, les équidés sauvages sont devenus rares. Il existe sept principales espèces équines, dont la plupart sont très proches de l'extinction : les trois zèbres d'Afrique et leurs cousins, l'âne sauvage ; le cheval sauvage de Mongolie ; les deux ânes sauvages d'Asie, le kiang et l'hémione.
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Le substantif masculin[28],[29],[30] « zèbre » (prononcé : [zε:bʀ][28]) est un emprunt[28] au portugais zebra[28],[30], substantif féminin lui-même probablement issu — comme l'espagnol cebra — d'un latin vulgaire *eciferus, variation vernaculaire du latin equiferus (« cheval sauvage »), composé de equus (« cheval ») et de ferrus (« sauvage »)[28].
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En français, « zèbre » est attesté au début du XVIIe siècle : d'après le Trésor de la langue française informatisé[28], sa première occurrence (graphie : ‹ zebre ›) se trouve dans l’Histoire des choses plus mémorables advenues tant ez Indes orientales, que autres païs de la descouverte des Portugais de Pierre du Jarric, parue à Bordeaux en 1610[31].
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Le portugais zebra servait initialement à désigner un équidé sauvage, le zevro ou zebro, particulièrement abondant dans la péninsule Ibérique jusqu'au XVIe siècle. En juin 2015, la nature biologique précise de l'animal reste incertaine[32]. Quatre hypothèses ont été avancées selon lesquelles le zebro ibérique serait : soit l'hydrontin (Equus hydruntinus), un onagre éteint ; soit l'ancêtre du Sorraia, une race chevaline portugaise ; soit un onagre moderne, introduit dans la péninsule Ib��rique par les musulmans ; soit un équidé domestique errant, âne ou cheval[32],[33].
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Le petit du zèbre s'appelle le zébreau et la femelle du zèbre s'appelle la zébrelle. On rencontre aussi le terme zébresse ou zebrette.
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On dit que le zèbre hennit[34] comme le cheval mais le zèbre de Grévy brait, comme l'âne, on dit aussi qu'il jappe.
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Liste alphabétique de noms vernaculaires ou des noms vulgaires attestés[35] en français.
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Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.
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S'il est possible de domestiquer un zèbre pris isolément, l'espèce s'y prête peu[42],[1]. Vivant dans un milieu comprenant de grands prédateurs tels que le lion, le guépard et la hyène, le zèbre a développé de puissantes techniques de défense[1]. D'après l'universitaire Carol Hall, « le fait qu’il soit un « aliment pour lion » l’a peut-être rendu moins attrayant aux yeux des premiers humains »[1]. Les tentatives de domestication s'expliquent par sa résistance au climat chaud, aux maladies africaines et de sa rapidité supérieure à celle du cheval rustique[réf. nécessaire]. En Afrique du Sud, les Boers ont essayé plusieurs fois de harnacher des zèbres mais ont vu la plupart de leurs tentatives déjouées par la nature sauvage et têtue de l’animal[1].
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Le zèbre est un symbole de courage car il entreprend de grandes migrations annuelles pour chercher des pâturages, malgré les lions et les hyènes ou encore les crocodiles qui les menacent[45].
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Le zèbre est aussi un symbole du métissage[46] et de l'harmonie entre les races. Ainsi, le zèbre est le symbole animal du Botswana : ses rayures noires et blanches ornent le drapeau depuis 1996 et deux zèbres affrontés encadrent les armoiries du pays[47],[48].
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Le Zèbre de Grévy est aussi le symbole de l'Afrique et de la faune africaine.
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En Angola, des crinières de zèbres sont portées lors de danses rituelles ayant lieu pour les cérémonies d'initiation des jeunes lors des rites de « transformation »[49].
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Le terme « zèbre » a été utilisé pour la première fois par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, une des spécialistes de la douance en France, dans son livre L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à réussir[50] en janvier 2012. Elle l'a utilisé à l'origine pour éviter d'utiliser le mot encombrant de « surdoué » et toutes les images et connotations qu'il véhicule. De ce fait, le zèbre a servi de base pour le nom de sites internet traitant du sujet des surdoués.
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La Zélande (en néerlandais : Zeeland, littéralement « Terre de la mer ») est une province maritime du sud-ouest des Pays-Bas, bordée à l'ouest par la mer du Nord, au sud par la frontière belge, à l'est par le Brabant-Septentrional et au nord par la Hollande-Méridionale.
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Les îles et presqu'îles qui constituent la Zélande sont : Beveland-du-Nord (Noord-Beveland) (île), Beveland-du-Sud (Zuid-Beveland, presqu'île), Walcheren (presqu'île), Tholen (presqu'île), Sint Philipsland (presqu'île) et Schouwen-Duiveland (île). La partie continentale restante, la Flandre zélandaise (Zeeuws Vlaanderen), située sur la rive sud de l'Escaut occidental, est en réalité la portion néerlandaise de l'ancien Comté de Flandre et dont le seul accès terrestre avec le reste des Pays-Bas se faisait jusqu'en 2003 en passant par la Belgique qui lui est contiguë. Depuis cette année-là, le tunnel de l'Escaut occidental, qui conduit de Terneuzen à Borsele, relie la Flandre zélandaise directement avec le reste du pays.
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Le chef-lieu de la province est Middelbourg (Middelburg). Flessingue (Vlissingen) est un important port maritime, tout comme Terneuzen. Les autres grandes villes sont Hulst, Goes et Zierikzee. Le nombre d'habitants est d'environ 380 000. Dans la plus grande partie de la province, la population parle des dialectes zélandais et à Hulst on parle flamand oriental. Dans les grandes villes, le dialecte se perd petit à petit mais 60 % des Zélandais l'utilisent encore quotidiennement. Les grands travaux d'endiguement du plan Delta ont permis de relier les quatre îles ou presqu'îles principales et de mettre à l'abri des terres souvent situées au-dessous du niveau de la mer.
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Les premières traces d'occupation de la Zélande remontent aux époques celtique et romaine. En 52 av. J.-C., Jules César parvint à soumettre les Ménapiens qui occupaient alors cette région. La Gallia Belgica, dont la Zélande faisait partie, était située sur la route commerçante qui reliait la Germania Inferior (en particulier Cologne) avec la Britannia et présentait de ce fait un certain intérêt.
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Nehalennia est une déesse celtique ou pré-germanique dont le culte fut protégé par les Romains au cours du IIe siècle et du IIIe siècle sur le territoire du peuple des Frisiavons, actuellement la province de Zélande.
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Au cours du IVe siècle, l'Empire romain déclina. Au même moment, on suppose que la Zélande s'enfonçait de plus en plus dans la mer du Nord. Ceci durera jusqu'au VIe siècle et provoqua l'exode de la population. À la fin du VIe siècle de petites colonies de marchands apparurent à nouveau et on suppose que cette fois-ci les nouveaux arrivants étaient des Frisons.
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Au traité de Verdun (843), les îles de Zélande échurent à Lothaire Ier[1]. Au traité de Meerssen (870), la Zélande revint à Charles le Chauve[2]. Au traité de Ribemont, elle passa au royaume oriental.
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Au Xe siècle, Thierry II de Frise occidentale possédait la Zélande[3]. Vers 1018, le roi Henri II enleva Walcheren à Thierry III et le remit au comte de Flandre. Ce fief comprenait cinq îles : Walcheren proprement dit, Zuid-Beveland, Noord-Beveland, Borsele et Wolphaartsdijk[4]. La possession de cette partie de la Zélande par les comtes de Flandre fut confirmée en 1056 par Henri IV[5]. Elle était dès lors comprise dans la Flandre impériale.
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En 1076, Robert le Frison céda à son beau-fils Thierry V de Hollande les îles méridionales de la Zélande, qui désormais constituèrent pour les comtes de Hollande un arrière-fief qu'ils relevaient de la Flandre[6]. En échange, le comte récupéra le pays de Waes[7].
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Vers 1157, des conflits surgirent entre le comte Florent III de Hollande et les marchands flamands. Florent avait créé sur l'Escaut oriental, à Geervliet, un tonlieu qui grevait considérablement les transports. Philippe d'Alsace, qui assurait le gouvernement de la Flandre pendant que son père était à la croisade, dirigea une expédition navale contre le comte de Hollande et en revint victorieux[8].
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Cette guerre recommença quelques années plus tard. Florent, battu et fait prisonnier, fut ramené à Bruges où on le retint pendant deux ans. La cour des pairs de Flandre prononça la confiscation des fiefs qu'il tenait du comte, c'est-à-dire les îles zélandaises[9].
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En 1168 seulement, grâce à la médiation du comte de Clèves, du comte de Gueldre et du vieux Thierry lui-même, un traité intervint entre Philippe et Florent. Il consacre à nouveau les droits de la Flandre sur les îles situées entre l'Escaut et la Hedenzee (Escaut oriental actuel). Le comte de Hollande demeure donc, pour la Zélande, le vassal du comte de Flandre[10]. Le comte de Hollande ne pouvait en Zélande accorder d'exemption de prestation qu'avec l'assentiment du comte de Flandre. Ce même concours était indispensable pour les donations. Les biens vacants ou confisqués devaient être partagés entre les deux princes, de même que les revenus des cinq îles. Cependant, les deux princes avaient chacun des alleux importants dans la Zélande méridionale[11].
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L'accord ne fut que passager, et les comtes de Hollande ne cessèrent de faire des efforts pour secouer la sujétion qui leur pesait. Thierry VII avait réussi à obtenir de Henri VI le droit de rétablir le tonlieu de Geervliet et d'y soumettre le marchands flamands (1195) ; Baudouin IX devait considérer cette mesure comme une violation de la paix de 1168, et la guerre éclata de nouveau ; mais le comte de Flandre fut battu (1197). Néanmoins, Thierry reconnut sa suzeraineté[12].
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À sa mort, en 1203, le comte Louis de Looz, qui avait épousé sa fille Ada et qui disputait la Hollande à Guillaume, l'oncle de sa femme, chercha l'appui de la Flandre ; par un traité daté du 31 décembre 1204 et conclu avec le régent Philippe de Namur, frère de Baudouin IX, il étendit même aux îles septentrionale de la Zélande le fief flamand. Il remet en effet au comte la terre zélandaise située entre l'Escaut et la Meuse ; les habitants seront tenus, comme l'étaient déjà ceux de Walcheren (c'est-à-dire des cinq îles méridionales), de se rendre à Bruges aux plaids du comte. Louis de Looz reprend la moitié de ce territoire en fief de ce dernier[13].
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Si la comtesse Ada, héritière de Hollande, mourait sans descendants, Walcheren retournait à la Flandre, ce qui veut dire que l'investiture datant de Robert le Frison serait, dans cette hypothèse, anéantie par extinction du fief[14].
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En 1206, Philippe de Namur prononça un arbitrage entre les deux prétendants, Louis de Looz et Guillaume de Hollande. Il assigna au premier la Hollande et quatre îles : Scherpenisse, Duiveland, Stavenisse, Dreischor, à Guillaume, le reste de la terre située sur la rive gauche de la Meuse, et notamment les îles méridionales de la Zélande[14].
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Louis de Looz ne parvint pas, malgré l'appui de la Flandre, à faire prévaloir ses droits et il dut abandonner l'ensemble des pays hollandais à Guillaume Ier. Il mourut en 1218[15].
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Florent IV, qui en 1222 avait succédé à Guillaume Ier, accorda, de sa propre autorité et sans l'aveu du comte de Flandre, des chartes communales à Westkapelle et à Dombourg ; il prit indûment le titre de comte de Zélande. En 1226 cependant, il dut conclure un traité par lequel il déclarait reconnaître tous les droits que les comtes de Flandre avaient exercés jusqu'ici en commun sur la Zélande avec les comtes de Zélande[16].
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Guillaume II, fils de Florent, pendant la minorité duquel les hostilités s'étaient essoufflées, reprit la lutte vers 1246 ; il se donna à son tour le titre de comte de Zélande et maria sa sœur Alix à Jean d'Avesnes. Les deux beaux-frères attaquèrent Rupelmonde : c'était faire revivre les prétentions de la maison de Hollande sur le pays de Waes[17].
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Mais quand Guillaume fut élu roi des Romains en opposition à Frédéric II (octobre 1247), il ne voulut sans doute pas trop compliquer sa tâche en attirant sur la Hollande les forces de la Flandre, et il autorisa son frère Florent, qui administrait pour lui le pays, à traiter avec Marguerite. La paix conclue le 7 juillet 1248 fut confirmée par Guillaume II le 3 août et plus spécialement encore dans le courant de septembre de la même année. Cet acte ne modifia pas la situation qui existait depuis quatre-vingts ans ; il se borna à prendre des garanties sûres pour l'avenir[18].
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Une difficulté surgissait : Guillaume se refusait à prêter le serment de vassalité, qui lui semblait contradictoire avec ses droits souverains ; il déclara toutefois, de manière expresse, que cette abstention ne pouvait porter nulle atteinte à la suzeraineté de la Flandre (19 mai 1250)[19].
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Néanmoins, les contestations étaient nombreuses sur l'interprétation de la sujétion zélandaise, et Marguerite crut nécessaire de la faire préciser le même jour, à Bruxelles, en présence de l'évêque d'Albano, légat apostolique, des évêques de Cambrai et de Châlons et de toute une cour de seigneurs. La décision interdit explicitement au comte de Hollande de créer de son chef des villes franches dans la Zélande flamande ; toute juridiction est subordonnée au concours du bailli de la comtesse, la définition des recettes à partager entre les deux princes est notablement étendue[19].
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Guillaume, à ce moment, ne protesta pas contre ces exigences. Mais dès qu'en Allemagne, après la mort de Frédéric II, il se crut assez fort pour rompre en visière avec la Flandre, il changea d'attitude. Marguerite, qui à son refus d'hommage avait répondu par un refus analogue pour les fiefs impériaux, fut déclarée, par une sentence prononcée à la diète de Francfort le 11 juillet 1252, déchue des droits que Frédéric II lui avait reconnus au mois de juillet 1245[20].
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Une guerre ouverte s'engage alors ; Marguerite attaque la Zélande ; ses fils Gui et Jean, défaits à Westkapelle (1er juillet 1253), demeurent prisonniers (jusqu'en 1256)[21].
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La mort de Guillaume II (28 janvier 1256) modifia la situation. Il laissait un fils mineur, Florent V, dont son frère, également nommé Florent, eut la tutelle[21].
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La paix fut négociée la même année à Péronne par Louis IX, entre Marguerite d'une part, la Hollande et les d'Avesnes de l'autre. Le dit de Péronne (24 septembre 1256) fut la base des traités conclus le 13 octobre 1256 à Bruxelles et le 22 novembre 1257[22].
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En ce qui concerne la Zélande, Marguerite faisait des concessions importantes, qu'elle justifiait par des projets d'union entre les deux familles. Florent, le tuteur, devait épouser l'une des petites-filles de la comtesse ; s'il mourait sans héritier, son neveu, à son tour, recevrait une fille de Gui de Dampierre, et même au cas où ce mariage demeurerait stérile, Mathilde, fille de Guillaume II, prendrait pour époux un fils de Gui[23].
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Marguerite investissait Florent, du chef de sa tutelle et au nom de son pupille, de toutes les terres, comprises entre l'Escaut et la Hedenzee (Escaut oriental actuel), que les comtes de Hollande, ses prédécesseurs, pouvaient revendiquer comme leur domaine propre, c'est-à-dire évidemment les alleux primitifs sur lesquels ils avaient dû reconnaître la suzeraineté flamande ; de plus, elle lui remettait personnellement en fief, comme la dot de sa petite-fille, le domaine zélandais que les comtes de Flandre avaient toujours possédé, en abandonnant en même temps sur ce domaine les prérogatives et les droits de toute espèce qu'ils avaient jusqu'ici directement exercés[23].
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Florent aîné mourut le 24 mars 1258, avant d'avoir épousé la princesse flamande qui lui avait été promise, et ce fut à son neveu Florent V qu'échut Béatrix de Dampierre[24].
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Néanmoins, il avait promulgué une charte générale s'appliquant à la Zélande entière, c'est-à-dire aussi bien aux îles septentrionales qu'à celles de mouvance flamande. On constate qu'ainsi l'accord de 1256 avait donné à toute cette région maritime une unité qui lui avait fait défaut jusqu'ici et qu'il avait mis fin à l'intervention directe du comte de Flandre dans son administration[24].
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Florent V, qui avait donc épousé Béatrix, fille de Gui de Dampierre, ne tarda pas à avoir à son tour des démêlés avec son beau-père au sujet de la Zélande, et bien qu'il eût contracté alliance avec Édouard Ier d'Angleterre, il chercha ensuite l'appui de Philippe le Bel ; mais il fut assassiné en 1296[25].
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Quand son jeune fils Jean Ier lui succéda, Gui fut amené, pour s'assurer l'appui de la Hollande, à renoncer à ses droits sur les îles zélandaises. C'est ce qu'il fit par un accord du 4 mars 1299. Toutefois la renonciation ne devait produire ses effets que pour autant qu'il existât des héritiers directs du comte de Hollande, et elle devenait caduque si la succession était dévolue à une ligne collatérale[25].
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Or, c'est précisément ce qui arriva : cette année même, Jean Ier fut emporté par la maladie (10 novembre 1299), et ses États passèrent à la maison d'Avesnes. Jean II d'Avesnes, comte de Hainaut, était fils d'Alix de Hollande, sœur de Guillaume II[26].
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Gui revendiqua immédiatement la suzeraineté de la Zélande méridionale, mais il avait dès 1296 cédé ses droits à son fils Guyot, qui prit le titre de comte de Zélande. La campagne que ce prince entama en 1303 fut d'abord couronnée de succès ; il réussit même à s'emparer de la plus grande partie de la Hollande ; mais il perdit bientôt ses avantages et tomba entre les mains de ses adversaires. Guyot se donne néanmoins le titre de comte de Zélande jusqu'en 1310[27].
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En cette année, Guillaume III de Hollande-Hainaut, qui avait succédé à son père Jean II d'Avesnes, paraît avoir reconnu l'antique subordination des îles zélandaises à la Flandre. Déjà, le 11 janvier 1309, le roi Henri VII, en confirmant à Robert de Béthune la possession de la Flandre impériale, y comprenait le fief de Zélande[27].
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Cette interminable querelle ne fut définitivement tranchée qu'en 1323. Charles le Bel, qui avait réussi à s'attacher à la fois Louis de Nevers et Guillaume de Hainaut, leur imposa son arbitrage. Le traité du 6 mars 1323, qui consacra l'abandon par la maison d'Avesnes de toutes ses prétentions sur la Flandre impériale, émancipa d'autre part définitivement la Zélande de la suzeraineté flamande. Louis de Nevers renonçait même aux alleux zélandais sur lesquels la mort de son cousin Jean Ier de Hollande pouvait lui avoir assuré des droits[28].
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De son côté, Jean de Namur déclara, en 1327, qu'il déclinait toute revendication au sujet de l'héritage de son frère utérin Gui de Zélande[29].
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Ainsi se trouva résolue la question des cinq îles que Baudouin IV avaient reçues de Henri II, que Robert le Frison avait inféodées à son beau-fils Thierry V, et qui n'avaient cessé de jeter la discorde entre la Hollande et la Flandre[29].
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Avec le développement du réseau de chemins de fer aux Pays-Bas, les îles de Zuid-Beveland et Walcheren furent reliées par des digues à la province du Brabant-Septentrional au cours du XIXe siècle. Depuis 1870, Middelbourg, Flessingue et Goes sont reliés par le rail avec Berg-op-Zoom et Rosendaël.
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Durant la nuit du 31 janvier au 1er février 1953, la Zélande fut touchée par une catastrophe naturelle : sous l'effet de hautes marées, conjuguées avec de basses pressions atmosphériques, un raz-de-marée rompit les digues en plusieurs endroits, submergeant les îles. 1 865 personnes trouvèrent la mort et 500 000 furent sinistrées lors de la plus grande catastrophe de l'après guerre aux Pays-Bas. Pour éviter le renouvellement d'une telle catastrophe à l'avenir, le Plan Delta fut adopté en 1958. Ce plan prévoyait la construction de quatre barrages principaux ainsi que de plusieurs barrages secondaires destinés à fermer les estuaires. Ces barrages furent construits à partir de 1960 et ils eurent pour effet bénéfique d'améliorer sensiblement les liaisons de la province avec le reste des Pays-Bas, les barrages servant aussi de voie de communication. D'autre part, l'ensemble de ces barrages réduisit la côte de 700 km, créant de réservoirs d'eau douce, mettant fin à la salinité des terres, formant des plans d'eau pour la plaisance et évitant les inondations. En 1987 le projet fut clôturé avec l'achèvement de l'Oosterscheldekering (ou « barrage de l'Escaut oriental ») qui relie les îles de Schouwen-Duiveland et de Noord-Beveland; c'est un barrage anti-tempête qui permet à la mer du nord de pénétrer dans l'estuaire d'une manière contrôlée, il permet de conserver l'écologie de l'endroit et l'activité des ostréiculteurs. La structure économique et sociale des îles de la Zélande fut depuis fortement modifiée grâce à ces nouvelles voies d'accès permanentes avec la terre ferme. En effet, les régions précédemment isolées sont à présent facilement accessibles en voiture, ce qui a également permis le fort développement du tourisme.
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1. Borsele
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2. Goes
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3. Hulst
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4. Kapelle
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5. Middelbourg (Middelburg)
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6. Beveland-du-Nord (Noord-Beveland)
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7. Reimerswaal
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8. Schouwen-Duiveland
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9. L'Écluse (Sluis)
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10. Terneuzen
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11. Tholen
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12. Veere
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13. Flessingue (Vlissingen)
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Il y avait en Zélande 143 communes en 1812, il n'y en a plus que 13 en 2007.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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La Nouvelle-Zélande, dont le nom découle de la province de Zélande.
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fr/6149.html.txt
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Le zéro absolu[1],[2] est la température la plus basse qui puisse exister. Il correspond à la limite basse de l'échelle de température thermodynamique, soit l'état dans lequel l'enthalpie et l'entropie d'un gaz parfait atteint sa valeur minimale, notée 0.
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Cette température théorique est déterminée en extrapolant la loi des gaz parfaits : selon un accord international, la valeur du zéro absolu est fixée à −273,15 °C (Celsius) ou −459,67 °F (Fahrenheit). Par définition, les échelles Kelvin[3] et Rankine prennent le zéro absolu[4] comme valeur 0. À noter que l'échelle Kelvin ne peut aller dans les nombres négatifs.
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En physique quantique, la matière au zéro absolu se trouve dans son état fondamental, point d'énergie interne minimale.
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Les lois de la thermodynamique impliquent que le zéro absolu ne peut pas être atteint en utilisant uniquement des moyens thermodynamiques : la température de la substance refroidie se rapproche asymptotiquement de l'agent de refroidissement. Un système qui se trouve au zéro absolu possède en mécanique quantique l'énergie du point zéro, soit l'énergie de son état fondamental au zéro absolu. L'énergie cinétique de l'état fondamental ne peut être éliminée.
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Des scientifiques ont réussi à atteindre des températures proches du zéro absolu, où la matière présentait des effets quantiques tels que la supraconductivité ou la superfluidité.
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En 1702, l'état du zéro absolu a été proposé pour la première fois par Guillaume Amontons, physicien et académicien français, qui travaillait sur la relation entre température et pression dans les gaz, même s'il n'avait pas à sa disposition de thermomètre précis. Bien que ses résultats soient qualitatifs, il établit que la pression d'une quantité donnée de gaz confinée dans un volume donné augmente d'à peu près un tiers lorsqu'il passe d'une température « froide » à celle de l'ébullition de l'eau, ce qui l'amène à supposer qu'une réduction suffisante de température entraînerait une absence de pression.
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Bien que le zéro absolu puisse être défini de cette façon, la plupart des gaz se liquéfient avant d'atteindre 0 K (voir thermomètre à gaz).
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En 1824, Sadi Carnot publie son œuvre majeure : Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance. Dans une note en bas de page, qui fut négligée par les premiers commentateurs, il laisse entendre que le rendement d’un moteur thermique idéal pourrait servir de base à une échelle absolue des températures[5].
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En 1848, William Thomson, Lord Kelvin, propose une échelle de température absolue dans laquelle une réduction de la température mesurée correspond à une réduction équivalente dans la chaleur du corps étudié. Ce concept, en se libérant des contraintes de la loi des gaz, établit un zéro absolu comme étant la température à laquelle plus aucune chaleur ne peut être tirée du corps.
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Le zéro absolu est défini comme la plus petite température possible, qui d'ailleurs ne peut être atteinte qu'asymptotiquement. Elle est théorique et inaccessible. À 0 K, une substance ne contient plus à l'échelle macroscopique l'énergie thermique (ou chaleur) nécessaire à l'occupation de plusieurs niveaux énergétiques microscopiques. Les particules qui la composent (atomes, molécules) sont toutes dans le même état d'énergie minimale (état fondamental). Cela se traduit par une entropie nulle due à l'indiscernabilité de ces particules dans ce même niveau d'énergie fondamentale et par une totale immobilité au sens classique.
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Cependant, selon les théories de la physique quantique, les particules possèdent toujours une quantité de mouvement non nulle d'après le principe d'incertitude (Heisenberg). En effet, en tendant vers le zéro absolu, les molécules d'un corps auraient leur quantité de mouvement de plus en plus précisément définie (proche de zéro), leurs positions auraient tendance à avoir une indétermination intrinsèque résiduelle. Mais comme elles tendent aussi vers l'arrêt, leurs positions tendraient aussi à être précisément définies. Elles tendent vers un état d'énergie minimale, aux approches du zéro absolu, respectant ainsi le principe d'indétermination quantique ; on parle d'énergie résiduelle au zéro absolu[réf. nécessaire].
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Les physiciens ont découvert que certaines substances développent des propriétés originales lorsqu'elles approchent cette limite. Certains fluides, les isotopes stables de l'hélium, perdent toute viscosité : c'est la superfluidité. Et certains métaux ou alliages perdent leur résistance électrique (c'est la supraconductivité) ou, au contraire, présentent une résistance électrique très élevée (c'est un état supra-isolant[6]).
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En pratique, on atteint aujourd'hui couramment 0,21 K en faisant évaporer de l'hélium, mais une autre méthode — appelée la « désaimantation adiabatique de substances paramagnétiques » — permet d'obtenir des températures encore plus basses, jusqu'à 1 × 10−6 K. Enfin, le refroidissement de gaz atomiques bosoniques jusqu'au condensat de Bose-Einstein permet d'atteindre des températures de l'ordre de 1 × 10−9 K. C'est cette technique de refroidissement d'atomes par laser qui a été utilisée par les chercheurs du MIT pour atteindre le record de 450 pK.
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La température moyenne de l'Univers est actuellement de 2,73 kelvins, selon les mesures du fond diffus cosmologique.
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Le zéro absolu ne peut être atteint, bien qu'il soit possible de s'en rapprocher avec un refroidisseur cryogénique, un réfrigérateur à dilution ou un cryostat à désaimantation nucléaire. Le refroidissement d'atomes par laser a permis d'atteindre des températures inférieures au milliardième de kelvin. À très faibles températures, autour du zéro absolu, la matière présente de nombreuses propriétés inhabituelles telles que la supraconductivité, la superfluidité et la condensation de Bose-Einstein. Pour étudier ces propriétés, les scientifiques ont essayé d'atteindre des températures encore plus basses.
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En 1999, 100 pK (10−10 K) ont été atteints en refroidissant les spins nucléaires d'un morceau de rhodium.[réf. nécessaire][Information douteuse]
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En juin 2015, des physiciens du Massachusetts Institute of Technology ont réussi à refroidir les molécules d'un gaz de sodium et potassium à une température de 500 nK (5 × 10−7 K), et ils espèrent découvrir un état exotique de la matière en descendant à une température inférieure.
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Dans certaines expériences de physique quantique, les opérateurs calculent des températures thermodynamiques négatives. Ces valeurs négatives très faibles (de l'ordre de quelques picokelvins à quelques nanokelvins) apparaissent dans la mesure de certains systèmes quantiques très particuliers dont l'entropie, après avoir atteint un maximum, diminue à mesure qu'on leur ajoute encore de l'énergie[7],[8]. Les échantillons pour lesquels on mesure des températures absolues négatives ne sont donc pas à considérer comme étant « plus froids » que le zéro absolu puisqu'ils fourniraient de la chaleur à tout autre système qui viendrait à leur contact. Les températures négatives ne signifient pas non plus que la température est passée à un moment quelconque par le zéro absolu, « Ce dernier restant impossible à atteindre »[9].
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En janvier 2013, des physiciens ont annoncé, dans la revue scientifique Nature, la première obtention d'un gaz d'atomes de potassium avec une température absolue, définie thermodynamiquement dans les degrés de liberté de mouvement, négative. La technique consiste à piéger des atomes dans une configuration qui serait instable à température absolue positive, et, le piège étant stable, le système se voit attribuer une température absolue négative. Le sens et l'importance de ces travaux restent à cerner[10].
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Zeus (en grec ancien Ζεύς / Zeús) est le dieu suprême dans la mythologie grecque. Fils du titan Cronos et de la titanide Rhéa, marié à sa sœur Héra[1], il a engendré, avec cette déesse et avec d'autres, plusieurs dieux et déesses, et, avec des mortelles, de nombreux héros, comme l'a expliqué la théogonie d'Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.)[2].
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Zeus est fréquemment représenté par des artistes grecs dans l'une des deux poses suivantes : debout, s'avançant avec un tonnerre dans sa main droite levée ou assis en majesté.
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Le nom Zeus (nominatif : Ζεύς / Zeús ; vocatif : Ζεῦ / Zeû ; accusatif : Δία / Día ; génitif : Διός / Diós ; datif : Διί / Dií) repose sur le thème *dy-ēu-, issu de la racine indo-européenne *dei- qui signifie « briller ». Elle est également à l'origine du sanskrit द्याउः / dyāuḥ, signifiant « ciel lumineux », et du latin diēs, signifiant « jour »[3]. En grec ancien, on la retrouve dans les mots ἔνδιος / éndios et εὐδία / eudía qui désignent respectivement le midi (l'apogée de la journée) et le beau temps. Ce nom entre dans la composition de nombreux mots : le nom des Dioscures (Διόσκουροι / Dióskouroi, les « jeunes de Zeus »), la cité de Dioscourias, etc. Les Grecs juraient souvent par le nom de Zeus, via les expressions Μὰ τὸν Δία / Mà tòn Día et Nὴ τὸν Δία / Nề tòn Día.
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Zeus est, selon Hésiode, le dernier-né des six enfants du Titan Cronos et de sa sœur Rhéa[4]. Cette descendance sera considérée comme la branche olympienne par opposition à celle des Titans. Cronos, craignant la prédiction de ses parents, Ouranos et Gaïa, qu’il engendrerait un rival qui régnerait à sa place, avalait ses enfants dès leur naissance. Pour qu'un de ses fils échappe à ce sort, Rhéa, sur le conseil de Gaïa, substituera au dernier-né une pierre emmaillotée. Emporté en Crète[5], il fut élevé par les nymphes du mont Ida[6], allaité grâce à la chèvre Amalthée dans une grotte secrète de Lyctos. Ses cris qui auraient pu trahir sa présence furent couverts par le fracas des armes que les Curètes[7] entrechoquaient dans leurs danses guerrières.
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Le culte d’un Zeus « Krêtagénês »[8] dans une grotte de cette montagne remonte à l’époque dite minoenne (-2000 - -2500).
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Ses premiers gestes d’adulte seront d’évincer le titan cruel qui l’a engendré : Cronos, géant monstrueux et primitif comme Ouranos, avide de pouvoir sans partage, le père provoquant des avortements à coups de pied et le fils engloutissant à son repas ses nouveau-nés. Si Ouranos fut neutralisé par son propre fils qui l’émascula au moment d’une étreinte avec Gaïa, Zeus va entreprendre à son tour d’abattre la puissance de Cronos. Courtisant la Titanide Métis, qui devait devenir sa première épouse, il la persuade de faire absorber à son père une boisson émétique. Cronos va ainsi rejeter tous les enfants engloutis[9]. Zeus retrouve ses sœurs : Hestia, leur aînée, qui restera vierge, Déméter et Héra, qui seront ses épouses successives. Héra restera sa dernière épouse, maintes fois bafouée ; ils s'aimèrent pour la première fois « à l'insu de leurs parents »[10].
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Avec l’aide de ses frères et de divinités ralliées à sa cause, Zeus entreprend de renverser les Titans. Des enfants de la déesse Styx, son alliée des Enfers, le rejoignent, ainsi que certains fils de Gaïa délivrés pour l’occasion du Tartare : les trois Géants Cyclopes Argès, l’Éclair, Brontès, le Tonnerre, et Stéropès, la Foudre, tous trois forgerons des armes de Zeus, et trois autres Géants, nés du « sang » de l’émasculation de leur père Ouranos : Briarée et ses deux frères Cottos et Gyès. Ces derniers, appelés les Hécatonchires, « géants aux-cent-bras »[11], retiendront les Titans éternellement derrière des portes de bronze dans les ténèbres insondables au-dessous de l’Hadès après la victoire de Zeus[12]. Toutes les Titanides et certains Titans, dont Japet et Océan, qui sera le géniteur de tous les dieux et déesses aquatiques, resteront en retrait de cette guerre qui durera « dix grandes années divines ».
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Une fois la guerre contre les Titans terminée, Zeus et ses deux frères aînés Poséidon et Hadès se partageront l'univers, le premier s'appropriant le Ciel, le second, la Mer, le troisième, le monde souterrain.
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Gaïa, après avoir ruminé sa haine, avait incité à la guerre ses enfants, les Géants (Gigantès ou Gegeneïs, nés de la Terre) pour détrôner Zeus et délivrer les Titans du Tartare. Ces monstres étaient à la fois immunisés contre les coups des divinités et immortels sur leur terre natale[13]. Zeus dut engendrer avec Alcmène, sa dernière maîtresse mortelle connue, un héros à la force sans égale : Héraclès dont les flèches, empoisonnées au sang funeste de l’Hydre de Lerne, feront merveille.
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Les frères Otos et Éphialtès, Géants facétieux, entreprirent d’atteindre le ciel et d’y menacer les dieux. Ils empileront sur l’Olympe les montagnes Pélion et Ossa mais seront détournés de leur intention par leur père Poséidon avant que ne les frappe la foudre de Zeus. Dans une autre version, ils sont rapidement vaincus et enfermés dans le Tartare par Apollon, sa sœur Artémis et leur père Zeus.
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Aidée d'Apollon et d'Athéna, elle réussit à enchaîner Zeus, mais Briarée alerté par Thétis vint délivrer le dieu. Cet épisode est raconté par Homère dans l’Iliade[14], mais il rend compte d'un événement isolé et difficile à situer dans l’ensemble. Pourtant, il commence à éclairer la situation paradoxale d’un Zeus maître de l'harmonie du monde, mais aussi, en vertu des lois qu'il se doit d'imposer, d'un tyran implacable[réf. nécessaire].
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Épiméthée, frère de Prométhée, accepte la belle Pandore que lui offre Hermès au nom de Zeus, qui la créée, et l'épouse. Pandore, dont le nom signifie ironiquement « tous les dons » (alors qu’elle va transmettre à sa race tous les maux) est d’abord une création vengeresse de Zeus, mécontent du résultat précédemment obtenu et, depuis le début, réticent à la création personnelle de Prométhée. La privation préalable de la « nourriture facile » et la confiscation du feu précieux, obligeront les hommes à travailler plus durement.
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Ce fut le plus terrible combat que Zeus eut à engager. Ce monstre immortel aux cent têtes de dragon, menaça l'Olympe avant que les traits de foudre de Zeus ne le fissent reculer et rejoindre les Titans dans les profondeurs du Tartare, d’où il souffle, depuis, sa rage en ouragans dévastateurs. Cette version simple par Hésiode est, du point de vue de la continuité du récit, la plus satisfaisante.
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Pourtant, la naissance de ce monstre a été l’occasion de faire de Zeus, dans un curieux épisode mouvementé et décrit avec des variantes selon les auteurs[16], un personnage faible et même désemparé, mettant en péril, par son état d’impuissance — laissé à terre, pantin désarticulé, sans les tendons de ses quatre membres, qu'il devait finalement recouvrer — la cohésion même de l'univers. Cet épisode montre des analogies avec la lutte de Baal et de Çéphôn de la fable phénicienne ; on a pensé aussi à le rapprocher de la légende du « Seth » égyptien poursuivant Osiris[réf. nécessaire]. C’est un exemple où chez les Grecs la théogonie rejoint précisément la cosmogonie. Par ailleurs, le mythe de Typhon, génie maléfique et indestructible, resurgira plus tard dans d’autres religions pour incarner Satan.
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Les trois filles et les trois fils de Cronos (Déméter, Hestia, Héra, Zeus, Poséidon et Hadès) forment la lignée directe des « grands Olympiens ». En seconde génération, seuls quatre enfants « légitimes » de Zeus sont majoritairement admis : les fils d'Héra, Héphaïstos et Arès, et les jumeaux de Léto : Apollon et Artémis. Les trois derniers, Aphrodite, Dionysos et Athéna, ont en commun des naissances difficiles à établir, étant donné les divergences chez les auteurs.
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Héra est la personnification féminine de la belle saison. Ce n'est que par la suite que son union avec Zeus est interprétée comme le prototype de l'union légitime. Son union avec Zeus Ciel-diurne symbolise le retour de la partie claire de l'année. Ainsi, l'Héra porteuse de vie d'Empédocle est « celle qui apporte une récolte abondante ».
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Sœur de Zeus, elle est donnée comme l’épouse définitive et « officielle » du dieu. Mais il apparaît souvent au détour des récits que les deux époux se fréquentaient de longue date. Ils eurent Arès, Hébé et Ilithye[17] et la tradition n’oublie pas leur fils Héphaïstos qu’Hésiode veut faire naître d'Héra sans principe mâle.
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Héra, intransigeante sur les liens du mariage, est le modèle de l'épouse fidèle et protectrice de la femme. Son irascibilité, sa jalousie et sa rancune seront des sujets perpétuels d'ennui pour le maître des dieux qui s'enflamme à la vue de toute nymphe quelque peu désirable ou toute autre belle créature céleste ou terrestre dont la déesse devient invariablement la persécutrice. Les deux sommités olympiennes formeront l'image du couple exemplaire sinon dans la fidélité, du moins dans la stabilité. Leur liaison amoureuse a été largement exaltée par les auteurs grecs depuis leurs fiançailles jusqu'à leur lune de miel[18].
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Héra qui a eu un culte distinct de Zeus est montrée dans la mythologie d’un caractère très contrasté. Tantôt victime de la colère vengeresse de son époux (Zeus la pend aux nues par les pieds avec une enclume attachée à chaque poignet pour la châtier de ses vexations à l'égard de son fils Héraclès), elle peut aussi lui opposer une forte résistance et jusqu'à la traîtrise, puisque, selon un récit, elle n'aurait pas hésité, sans l'intervention de Thétis, à neutraliser son pouvoir. L'Iliade lui a attribué l'enfantement de Typhon, considéré généralement comme une créature du Tartare.
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Zeus, en reléguant les Titans dans les bas-fonds du Panthéon, des créatures frustes et malfaisantes, débute la grande mythologie olympienne et préfigure la maturité de la culture grecque, car Zeus et ses congénères vont vivre désormais intensément à travers des récits imaginatifs, une littérature de haute volée et un goût artistique prodigieux. Les Titans vaincus tomberont dans l’oubli et resteront à jamais sans culte pour les honorer. Il n’est guère de contrées préhelléniques qui ne fassent référence de près ou de loin à un maître-dieu, d’une stature similaire à celle de Zeus.
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Originellement, dieu du Ciel diurne, sa mort a été envisagée dans le cadre du cycle cosmique. Ainsi, les Crétois montraient le tombeau de Zeus au mont Iouchtas et contaient sa mort au grand scandale des autres Grecs. Par sa nature cyclique, le Zeus originel tendait nécessairement à devenir un dieu déchu et menacé. À partir du moment où il est devenu le dieu suprème, cet aspect a été occulté et les Grecs ont rejeté l'idée d'une « mort » ou d'un renversement de Zeus. Néanmoins, il reste de nombreuses traces de cet état ancien tels le complot contre Zeus mentionné dans l'Iliade, le mythe de Prométhée...[24]
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Zeus Upatos, Upsistos « très-haut, suprême » a reçu, au cours du partage du monde, la sphère céleste, la partie la plus considérable, la plus imposante et la plus mystérieuse aux yeux du genre humain. Le Ciel est un poste privilégié : Zeus observe les actions des hommes, peut intervenir et les corriger. Hésiode écrivait : « L’œil de Zeus voit tout, connaît tout »[25]. Ce domaine inaccessible aux hommes va paradoxalement le rapprocher d’eux. Maître d’en haut, ce dieu commande à toute la machinerie atmosphérique. Il est le maître du temps météorologique : orages, tonnerres, pluies, neige, grêles, foudre[26], bourrasques, trombes, nébulosités… mais aussi les canicules et les sécheresses. Le dieu peut se montrer dans « son mauvais jour » : Zeus Terpichéraunos « qui aime manier la foudre » ; Zeus Néphélégèrétès « qui accumule les nuages » ; Zeus Maïmaktès « qui souffle la tempête », etc. Le bien-être de l’humanité dépend de ses volontés, de ses caprices ou de ses colères.
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Les montagnes dont le sommet tutoie les nuages et les éclairs vont être le truchement sacré et privilégié entre Zeus et les hommes : l’Olympe principalement (la plus haute : environ 2 900 m), mais aussi le Parnès (en Attique, Zeus Ombrios, le dieu des pluies) ; le Pélion (en Thessalie, Zeus Akraïos, le dieu du sommet) ; le Lykaion (en Arcadie l'actuelle Diaphorti : Zeus Lykaïos), etc. C’est de ces hauteurs terrestres qu’il descend parfois vers les Hommes et c’est tout naturellement qu’Iris dont l’arc coloré joignait la terre aux cieux fut sa messagère. La vallée de Tempée, creusée par les eaux du Pénée entre l’Olympe et l’Ossa[27],[28] est attribuée au bras puissant de Zeus qui sépara la montagne. Cet événement était fêté pendant les Pélôria (Zeus Pélôrios, tout-puissant) devenue une grande fête de la moisson. La richesse et la fertilité de la terre sont en son pouvoir.
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Zeus, maître de la destinée, est parfois représenté ou décrit avec une balance où s'estime le sort octroyé à chacun. En dépit de ceux qu'il aimerait favoriser, même si les péripéties peuvent en être modifiées, il ne change pas le destin, mais le réalise, fatalisme entre autres illustré par le châtiment infligé à Asclépios, qui osa ressusciter un mort.
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L'influence du dieu s'étend sur les richesses et les cultures : il est dit Zeus Plousios « qui apporte la richesse ». Pour les moissons : à Athènes, c’est Zeus qu'on célébrait pendant les Bouphonies (sacrifices de bœufs) et les Pandia (fête des plantations) pour s’attirer la faveur de Zeus Épikarpios « qui donne des fruits » et, en automne, on fêtait régulièrement le Zeus Géôrgos « cultivateur ».
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Bien que l'étymologie indique que Zeus était à l'origine un dieu du ciel diurne, de nombreuses villes grecques ont honoré un Zeus local qui vivait sous terre. Les Athéniens et les Siciliens ont honoré Zeus Chthonios ou Katachthonios, c’est-à-dire le dieu souterrain, car du ventre de la terre sortent les cultures. On constate une fois de plus l’extrême prépondérance de Zeus : Hadès, son frère, qui en est le dieu légitime est souvent supplanté dans ce rôle[29]. Ce frère mal-aimé, essentiellement rattaché aux forces obscures des bas-fonds de la terre, autrement dit le monde des morts, sera craint et ne sera jamais populaire.
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Zeus Pátêr (πατήρ άνδρῶν τε θεῶν τε[30] / patếr ándrỗn te theỗn te).
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Dans Les Travaux et les Jours, Hésiode s’adresse à Zeus afin qu’il replace les lois dans l’équité. Le premier acte du dieu est de neutraliser ses encombrants ancêtres préolympiens, de libérer les innocents suppliciés et de rétablir sa fratrie légitime. Sûr de sa force et de son bon droit, il sera désormais « le père des dieux et des hommes ». Homère avait, à juste titre, fait de Zeus, dans l’Iliade, l’aîné de la famille. Car c’est bien en véritable grand frère qu’il va exercer son autorité. Plus tard, sa nombreuse progéniture, divine ou mortelle, renforcera ce caractère de patriarche de la famille. De par son aspect de dieu-père d’inspiration indo-européenne mais immergé dans une société méditerranéenne où prédominent les déesses-mères[réf. nécessaire], Zeus est, selon Louis Séchan, « pour l’essentiel, la grande divinité des immigrants hellènes ». Homère, en mêlant les dieux aux affaires des hommes, va contribuer puissamment à « humaniser » les divinités et ainsi renforcer les liens entre eux. Hérodote faisait déjà la différence entre la divinité « à forme humaine » des Asiatiques (ανθρωποειδείς / anthrôpoeideís) et la divinité « à nature humaine » des Grecs (ανθρωπουφυείς / anthrôpouphueís)[31][source insuffisante].
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Il est le grand protecteur des liens du mariage (Zeus Téléïos, « dieu qui accomplit ») ; du foyer domestique (Zeus Ktêsios, « dieu domestique ») ; de la propriété familiale (Zeus Herkéios, « dieu de la clôture »)[32] ; de la famille ou droit du sang (Zeus Sunaïmos, « dieu de la race ») ; de la sécurité de la cité (Zeus Polioûkos, « dieu qui protège la ville »)[33]. Il est le dieu bienveillant des rois — ils sont souvent issus de héros — et le dieu de toutes les royautés car elles émanent du pouvoir divin : sur terre, les souverains sont l’équivalent des dieux et Homère ne craint pas de les qualifier de « dioguénès » et de « diotréphès » (né de Zeus et nourri par Zeus). Il est encore le garant des libertés civiques (Zeus Éleuthérios, « dieu libérateur »)[34] ; des pactes et des serments (Zeus Orkios, « dieu des serments »), etc.
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Zeus Sôtêr « dieu sauveur » : il n’y a pas d'autres dieux qui soient autant invoqués par les Grecs pour le secours et la sauvegarde. À l'esprit des grands capitaines, pas de décisions importantes sans le consulter. On lui sacrifie après un voyage et on l'invoque avant d'entreprendre : Zeus Alexikakos, « qui écarte les maux ». De nombreux ports ont un temple dédié à Zeus Sôtêr (dieu salvateur). Les Athéniens célèbrent, le dernier jour de l’année, la fête des Disotéria. On l'invoque pour se faire pardonner en offrant des sacrifices à Zeus Meïlikios « doux comme le miel » et, par extension, de bonne disposition, prêt à pardonner ou à accueillir les sacrifices. Il est honoré sous cette épithète à Athènes et à Sycione qui organisait les Jeux pythiens.
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Zeus est surtout un dieu purificateur et cela donne lieu à des fêtes importantes à Athènes : les Diasia (fêtes de Zeus, « dios »). En automne, une période de sacrifices d'ovins à Zeus Phratrios durait de 3 à 4 jours, à Athènes et dans les grandes cités : c’étaient les Apaturies (Apatouria) ou fêtes des phratries. Les sacrifices sont en effet un moyen d’atteindre le dieu et d’obtenir la purification et la réconciliation. Tout criminel ne doit pas être puni avant d'être purifié car il s'est souillé aux yeux de Zeus et porte atteinte aux lois divines et non plus aux lois des hommes qui ne réclament que vengeance[35].
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Zeus est par nécessité un dieu qui délivre des présages et il se montre attentif aux suppliques (Zeus Hikésios, « dieu des suppliants ») et, selon Hésiode, le recours suprême des opprimés[36]. Zeus communique ses intentions par des moyens variés : ornithomancie (vol des oiseaux), oniromancie, bruits (les klèdonès), extase, tirage au sort (les Klèroï ; latin : sortes), et nombre de manifestations atmosphériques. Trois principaux sanctuaires lui furent consacrés pour entendre ses oracles.
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Les dieux Indra chez les hindous, Jupiter dans la mythologie romaine, Odin et Thor chez les Scandinaves, Teutatès chez les Gaulois occupent une place similaire. Ils ont également des traits communs ; notamment, ils portent le foudre, faisceau de dards de feu en zigzags terminés par une flèche.
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L'importance de Zeus dans tous les domaines deviendra si constante qu’elle s'érigera au-dessus de tous les autres cultes. Eschyle écrivait : « Zeus est l’éther, Zeus est la terre, Zeus est le ciel, oui, Zeus est tout ce qu’il y a au-dessus de tout. » Si certaines divinités furent adorées plus particulièrement dans certaines régions, Zeus est toujours demeuré le dieu universel honoré partout. Il fut véritablement le trait d’union panhellénique. Les épithètes (ou « épiclèses ») que reçut ce dieu paternel sont innombrables. Beaucoup de dieux de l’Olympe dans l’entourage de Zeus sont des personnifications de notions morales : justice, sagesse, beauté, destin, vengeance, etc. ou les instruments de lois divines comme les Trinités : Moires, Érinyes, Gorgones ; l’historien Michael Grant et John hazel rappellent que Xénophane et Platon se sont indignés de certains récits qui faisaient des dieux des personnages caricaturaux, sans morale et sans mœurs[48].
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« Ce qui unit tous les Grecs, même sang et même langue, sanctuaires et sacrifices communs, semblables mœurs et coutumes, cela, les Athéniens ne sauraient le trahir… ». Telle fut la réponse des Athéniens à l’inquiétude de leurs alliés spartiates, la veille de la bataille de Platées, en -479[49].
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Zeus est célèbre pour ses innombrables aventures avec des mortel(le)s, des déesses et des nymphes : Danaé, Alcmène, Sémélé, Léto, Europe, Ganymède, etc. Il est le père de nombreux dieux : Arès, Athéna, Dionysos, Hermès, Apollon, Aphrodite et Artémis ; de nombreux héros : Héraclès, Persée, Castor et Pollux, entre autres.
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Ces nombreuses infidélités de Zeus à sa troisième femme, Héra — après Métis et Thémis —, sont la cause de fréquentes disputes entre les divins époux. De plus, la déesse se montrant d'un caractère très vindicatif, elle poursuivait souvent de sa vengeance les maîtresses (Io, Léto, etc.) ou même les enfants (Héraclès) de son mari.
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Il règne sur le Ciel et a pour symboles l'aigle et le trait de foudre[53].
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Zeus est fréquemment représenté par des artistes grecs dans l'une des deux poses suivantes : debout, s'avançant avec un tonnerre dans sa main droite levée ou assis en majesté.
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Le nom Zeus (nominatif : Ζεύς / Zeús ; vocatif : Ζεῦ / Zeû ; accusatif : Δία / Día ; génitif : Διός / Diós ; datif : Διί / Dií) repose sur le thème *dy-ēu-, issu de la racine indo-européenne *dei- qui signifie « briller ». Elle est également à l'origine du sanskrit द्याउः / dyāuḥ, signifiant « ciel lumineux », et du latin diēs, signifiant « jour »[3]. En grec ancien, on la retrouve dans les mots ἔνδιος / éndios et εὐδία / eudía qui désignent respectivement le midi (l'apogée de la journée) et le beau temps. Ce nom entre dans la composition de nombreux mots : le nom des Dioscures (Διόσκουροι / Dióskouroi, les « jeunes de Zeus »), la cité de Dioscourias, etc. Les Grecs juraient souvent par le nom de Zeus, via les expressions Μὰ τὸν Δία / Mà tòn Día et Nὴ τὸν Δία / Nề tòn Día.
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Zeus est, selon Hésiode, le dernier-né des six enfants du Titan Cronos et de sa sœur Rhéa[4]. Cette descendance sera considérée comme la branche olympienne par opposition à celle des Titans. Cronos, craignant la prédiction de ses parents, Ouranos et Gaïa, qu’il engendrerait un rival qui régnerait à sa place, avalait ses enfants dès leur naissance. Pour qu'un de ses fils échappe à ce sort, Rhéa, sur le conseil de Gaïa, substituera au dernier-né une pierre emmaillotée. Emporté en Crète[5], il fut élevé par les nymphes du mont Ida[6], allaité grâce à la chèvre Amalthée dans une grotte secrète de Lyctos. Ses cris qui auraient pu trahir sa présence furent couverts par le fracas des armes que les Curètes[7] entrechoquaient dans leurs danses guerrières.
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Le culte d’un Zeus « Krêtagénês »[8] dans une grotte de cette montagne remonte à l’époque dite minoenne (-2000 - -2500).
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Ses premiers gestes d’adulte seront d’évincer le titan cruel qui l’a engendré : Cronos, géant monstrueux et primitif comme Ouranos, avide de pouvoir sans partage, le père provoquant des avortements à coups de pied et le fils engloutissant à son repas ses nouveau-nés. Si Ouranos fut neutralisé par son propre fils qui l’émascula au moment d’une étreinte avec Gaïa, Zeus va entreprendre à son tour d’abattre la puissance de Cronos. Courtisant la Titanide Métis, qui devait devenir sa première épouse, il la persuade de faire absorber à son père une boisson émétique. Cronos va ainsi rejeter tous les enfants engloutis[9]. Zeus retrouve ses sœurs : Hestia, leur aînée, qui restera vierge, Déméter et Héra, qui seront ses épouses successives. Héra restera sa dernière épouse, maintes fois bafouée ; ils s'aimèrent pour la première fois « à l'insu de leurs parents »[10].
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Avec l’aide de ses frères et de divinités ralliées à sa cause, Zeus entreprend de renverser les Titans. Des enfants de la déesse Styx, son alliée des Enfers, le rejoignent, ainsi que certains fils de Gaïa délivrés pour l’occasion du Tartare : les trois Géants Cyclopes Argès, l’Éclair, Brontès, le Tonnerre, et Stéropès, la Foudre, tous trois forgerons des armes de Zeus, et trois autres Géants, nés du « sang » de l’émasculation de leur père Ouranos : Briarée et ses deux frères Cottos et Gyès. Ces derniers, appelés les Hécatonchires, « géants aux-cent-bras »[11], retiendront les Titans éternellement derrière des portes de bronze dans les ténèbres insondables au-dessous de l’Hadès après la victoire de Zeus[12]. Toutes les Titanides et certains Titans, dont Japet et Océan, qui sera le géniteur de tous les dieux et déesses aquatiques, resteront en retrait de cette guerre qui durera « dix grandes années divines ».
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Une fois la guerre contre les Titans terminée, Zeus et ses deux frères aînés Poséidon et Hadès se partageront l'univers, le premier s'appropriant le Ciel, le second, la Mer, le troisième, le monde souterrain.
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Gaïa, après avoir ruminé sa haine, avait incité à la guerre ses enfants, les Géants (Gigantès ou Gegeneïs, nés de la Terre) pour détrôner Zeus et délivrer les Titans du Tartare. Ces monstres étaient à la fois immunisés contre les coups des divinités et immortels sur leur terre natale[13]. Zeus dut engendrer avec Alcmène, sa dernière maîtresse mortelle connue, un héros à la force sans égale : Héraclès dont les flèches, empoisonnées au sang funeste de l’Hydre de Lerne, feront merveille.
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Les frères Otos et Éphialtès, Géants facétieux, entreprirent d’atteindre le ciel et d’y menacer les dieux. Ils empileront sur l’Olympe les montagnes Pélion et Ossa mais seront détournés de leur intention par leur père Poséidon avant que ne les frappe la foudre de Zeus. Dans une autre version, ils sont rapidement vaincus et enfermés dans le Tartare par Apollon, sa sœur Artémis et leur père Zeus.
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Aidée d'Apollon et d'Athéna, elle réussit à enchaîner Zeus, mais Briarée alerté par Thétis vint délivrer le dieu. Cet épisode est raconté par Homère dans l’Iliade[14], mais il rend compte d'un événement isolé et difficile à situer dans l’ensemble. Pourtant, il commence à éclairer la situation paradoxale d’un Zeus maître de l'harmonie du monde, mais aussi, en vertu des lois qu'il se doit d'imposer, d'un tyran implacable[réf. nécessaire].
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Épiméthée, frère de Prométhée, accepte la belle Pandore que lui offre Hermès au nom de Zeus, qui la créée, et l'épouse. Pandore, dont le nom signifie ironiquement « tous les dons » (alors qu’elle va transmettre à sa race tous les maux) est d’abord une création vengeresse de Zeus, mécontent du résultat précédemment obtenu et, depuis le début, réticent à la création personnelle de Prométhée. La privation préalable de la « nourriture facile » et la confiscation du feu précieux, obligeront les hommes à travailler plus durement.
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Ce fut le plus terrible combat que Zeus eut à engager. Ce monstre immortel aux cent têtes de dragon, menaça l'Olympe avant que les traits de foudre de Zeus ne le fissent reculer et rejoindre les Titans dans les profondeurs du Tartare, d’où il souffle, depuis, sa rage en ouragans dévastateurs. Cette version simple par Hésiode est, du point de vue de la continuité du récit, la plus satisfaisante.
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Pourtant, la naissance de ce monstre a été l’occasion de faire de Zeus, dans un curieux épisode mouvementé et décrit avec des variantes selon les auteurs[16], un personnage faible et même désemparé, mettant en péril, par son état d’impuissance — laissé à terre, pantin désarticulé, sans les tendons de ses quatre membres, qu'il devait finalement recouvrer — la cohésion même de l'univers. Cet épisode montre des analogies avec la lutte de Baal et de Çéphôn de la fable phénicienne ; on a pensé aussi à le rapprocher de la légende du « Seth » égyptien poursuivant Osiris[réf. nécessaire]. C’est un exemple où chez les Grecs la théogonie rejoint précisément la cosmogonie. Par ailleurs, le mythe de Typhon, génie maléfique et indestructible, resurgira plus tard dans d’autres religions pour incarner Satan.
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Les trois filles et les trois fils de Cronos (Déméter, Hestia, Héra, Zeus, Poséidon et Hadès) forment la lignée directe des « grands Olympiens ». En seconde génération, seuls quatre enfants « légitimes » de Zeus sont majoritairement admis : les fils d'Héra, Héphaïstos et Arès, et les jumeaux de Léto : Apollon et Artémis. Les trois derniers, Aphrodite, Dionysos et Athéna, ont en commun des naissances difficiles à établir, étant donné les divergences chez les auteurs.
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Héra est la personnification féminine de la belle saison. Ce n'est que par la suite que son union avec Zeus est interprétée comme le prototype de l'union légitime. Son union avec Zeus Ciel-diurne symbolise le retour de la partie claire de l'année. Ainsi, l'Héra porteuse de vie d'Empédocle est « celle qui apporte une récolte abondante ».
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Sœur de Zeus, elle est donnée comme l’épouse définitive et « officielle » du dieu. Mais il apparaît souvent au détour des récits que les deux époux se fréquentaient de longue date. Ils eurent Arès, Hébé et Ilithye[17] et la tradition n’oublie pas leur fils Héphaïstos qu’Hésiode veut faire naître d'Héra sans principe mâle.
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Héra, intransigeante sur les liens du mariage, est le modèle de l'épouse fidèle et protectrice de la femme. Son irascibilité, sa jalousie et sa rancune seront des sujets perpétuels d'ennui pour le maître des dieux qui s'enflamme à la vue de toute nymphe quelque peu désirable ou toute autre belle créature céleste ou terrestre dont la déesse devient invariablement la persécutrice. Les deux sommités olympiennes formeront l'image du couple exemplaire sinon dans la fidélité, du moins dans la stabilité. Leur liaison amoureuse a été largement exaltée par les auteurs grecs depuis leurs fiançailles jusqu'à leur lune de miel[18].
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Héra qui a eu un culte distinct de Zeus est montrée dans la mythologie d’un caractère très contrasté. Tantôt victime de la colère vengeresse de son époux (Zeus la pend aux nues par les pieds avec une enclume attachée à chaque poignet pour la châtier de ses vexations à l'égard de son fils Héraclès), elle peut aussi lui opposer une forte résistance et jusqu'à la traîtrise, puisque, selon un récit, elle n'aurait pas hésité, sans l'intervention de Thétis, à neutraliser son pouvoir. L'Iliade lui a attribué l'enfantement de Typhon, considéré généralement comme une créature du Tartare.
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Zeus, en reléguant les Titans dans les bas-fonds du Panthéon, des créatures frustes et malfaisantes, débute la grande mythologie olympienne et préfigure la maturité de la culture grecque, car Zeus et ses congénères vont vivre désormais intensément à travers des récits imaginatifs, une littérature de haute volée et un goût artistique prodigieux. Les Titans vaincus tomberont dans l’oubli et resteront à jamais sans culte pour les honorer. Il n’est guère de contrées préhelléniques qui ne fassent référence de près ou de loin à un maître-dieu, d’une stature similaire à celle de Zeus.
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Originellement, dieu du Ciel diurne, sa mort a été envisagée dans le cadre du cycle cosmique. Ainsi, les Crétois montraient le tombeau de Zeus au mont Iouchtas et contaient sa mort au grand scandale des autres Grecs. Par sa nature cyclique, le Zeus originel tendait nécessairement à devenir un dieu déchu et menacé. À partir du moment où il est devenu le dieu suprème, cet aspect a été occulté et les Grecs ont rejeté l'idée d'une « mort » ou d'un renversement de Zeus. Néanmoins, il reste de nombreuses traces de cet état ancien tels le complot contre Zeus mentionné dans l'Iliade, le mythe de Prométhée...[24]
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Zeus Upatos, Upsistos « très-haut, suprême » a reçu, au cours du partage du monde, la sphère céleste, la partie la plus considérable, la plus imposante et la plus mystérieuse aux yeux du genre humain. Le Ciel est un poste privilégié : Zeus observe les actions des hommes, peut intervenir et les corriger. Hésiode écrivait : « L’œil de Zeus voit tout, connaît tout »[25]. Ce domaine inaccessible aux hommes va paradoxalement le rapprocher d’eux. Maître d’en haut, ce dieu commande à toute la machinerie atmosphérique. Il est le maître du temps météorologique : orages, tonnerres, pluies, neige, grêles, foudre[26], bourrasques, trombes, nébulosités… mais aussi les canicules et les sécheresses. Le dieu peut se montrer dans « son mauvais jour » : Zeus Terpichéraunos « qui aime manier la foudre » ; Zeus Néphélégèrétès « qui accumule les nuages » ; Zeus Maïmaktès « qui souffle la tempête », etc. Le bien-être de l’humanité dépend de ses volontés, de ses caprices ou de ses colères.
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Les montagnes dont le sommet tutoie les nuages et les éclairs vont être le truchement sacré et privilégié entre Zeus et les hommes : l’Olympe principalement (la plus haute : environ 2 900 m), mais aussi le Parnès (en Attique, Zeus Ombrios, le dieu des pluies) ; le Pélion (en Thessalie, Zeus Akraïos, le dieu du sommet) ; le Lykaion (en Arcadie l'actuelle Diaphorti : Zeus Lykaïos), etc. C’est de ces hauteurs terrestres qu’il descend parfois vers les Hommes et c’est tout naturellement qu’Iris dont l’arc coloré joignait la terre aux cieux fut sa messagère. La vallée de Tempée, creusée par les eaux du Pénée entre l’Olympe et l’Ossa[27],[28] est attribuée au bras puissant de Zeus qui sépara la montagne. Cet événement était fêté pendant les Pélôria (Zeus Pélôrios, tout-puissant) devenue une grande fête de la moisson. La richesse et la fertilité de la terre sont en son pouvoir.
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Zeus, maître de la destinée, est parfois représenté ou décrit avec une balance où s'estime le sort octroyé à chacun. En dépit de ceux qu'il aimerait favoriser, même si les péripéties peuvent en être modifiées, il ne change pas le destin, mais le réalise, fatalisme entre autres illustré par le châtiment infligé à Asclépios, qui osa ressusciter un mort.
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L'influence du dieu s'étend sur les richesses et les cultures : il est dit Zeus Plousios « qui apporte la richesse ». Pour les moissons : à Athènes, c’est Zeus qu'on célébrait pendant les Bouphonies (sacrifices de bœufs) et les Pandia (fête des plantations) pour s’attirer la faveur de Zeus Épikarpios « qui donne des fruits » et, en automne, on fêtait régulièrement le Zeus Géôrgos « cultivateur ».
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Bien que l'étymologie indique que Zeus était à l'origine un dieu du ciel diurne, de nombreuses villes grecques ont honoré un Zeus local qui vivait sous terre. Les Athéniens et les Siciliens ont honoré Zeus Chthonios ou Katachthonios, c’est-à-dire le dieu souterrain, car du ventre de la terre sortent les cultures. On constate une fois de plus l’extrême prépondérance de Zeus : Hadès, son frère, qui en est le dieu légitime est souvent supplanté dans ce rôle[29]. Ce frère mal-aimé, essentiellement rattaché aux forces obscures des bas-fonds de la terre, autrement dit le monde des morts, sera craint et ne sera jamais populaire.
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Zeus Pátêr (πατήρ άνδρῶν τε θεῶν τε[30] / patếr ándrỗn te theỗn te).
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Dans Les Travaux et les Jours, Hésiode s’adresse à Zeus afin qu’il replace les lois dans l’équité. Le premier acte du dieu est de neutraliser ses encombrants ancêtres préolympiens, de libérer les innocents suppliciés et de rétablir sa fratrie légitime. Sûr de sa force et de son bon droit, il sera désormais « le père des dieux et des hommes ». Homère avait, à juste titre, fait de Zeus, dans l’Iliade, l’aîné de la famille. Car c’est bien en véritable grand frère qu’il va exercer son autorité. Plus tard, sa nombreuse progéniture, divine ou mortelle, renforcera ce caractère de patriarche de la famille. De par son aspect de dieu-père d’inspiration indo-européenne mais immergé dans une société méditerranéenne où prédominent les déesses-mères[réf. nécessaire], Zeus est, selon Louis Séchan, « pour l’essentiel, la grande divinité des immigrants hellènes ». Homère, en mêlant les dieux aux affaires des hommes, va contribuer puissamment à « humaniser » les divinités et ainsi renforcer les liens entre eux. Hérodote faisait déjà la différence entre la divinité « à forme humaine » des Asiatiques (ανθρωποειδείς / anthrôpoeideís) et la divinité « à nature humaine » des Grecs (ανθρωπουφυείς / anthrôpouphueís)[31][source insuffisante].
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Il est le grand protecteur des liens du mariage (Zeus Téléïos, « dieu qui accomplit ») ; du foyer domestique (Zeus Ktêsios, « dieu domestique ») ; de la propriété familiale (Zeus Herkéios, « dieu de la clôture »)[32] ; de la famille ou droit du sang (Zeus Sunaïmos, « dieu de la race ») ; de la sécurité de la cité (Zeus Polioûkos, « dieu qui protège la ville »)[33]. Il est le dieu bienveillant des rois — ils sont souvent issus de héros — et le dieu de toutes les royautés car elles émanent du pouvoir divin : sur terre, les souverains sont l’équivalent des dieux et Homère ne craint pas de les qualifier de « dioguénès » et de « diotréphès » (né de Zeus et nourri par Zeus). Il est encore le garant des libertés civiques (Zeus Éleuthérios, « dieu libérateur »)[34] ; des pactes et des serments (Zeus Orkios, « dieu des serments »), etc.
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Zeus Sôtêr « dieu sauveur » : il n’y a pas d'autres dieux qui soient autant invoqués par les Grecs pour le secours et la sauvegarde. À l'esprit des grands capitaines, pas de décisions importantes sans le consulter. On lui sacrifie après un voyage et on l'invoque avant d'entreprendre : Zeus Alexikakos, « qui écarte les maux ». De nombreux ports ont un temple dédié à Zeus Sôtêr (dieu salvateur). Les Athéniens célèbrent, le dernier jour de l’année, la fête des Disotéria. On l'invoque pour se faire pardonner en offrant des sacrifices à Zeus Meïlikios « doux comme le miel » et, par extension, de bonne disposition, prêt à pardonner ou à accueillir les sacrifices. Il est honoré sous cette épithète à Athènes et à Sycione qui organisait les Jeux pythiens.
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Zeus est surtout un dieu purificateur et cela donne lieu à des fêtes importantes à Athènes : les Diasia (fêtes de Zeus, « dios »). En automne, une période de sacrifices d'ovins à Zeus Phratrios durait de 3 à 4 jours, à Athènes et dans les grandes cités : c’étaient les Apaturies (Apatouria) ou fêtes des phratries. Les sacrifices sont en effet un moyen d’atteindre le dieu et d’obtenir la purification et la réconciliation. Tout criminel ne doit pas être puni avant d'être purifié car il s'est souillé aux yeux de Zeus et porte atteinte aux lois divines et non plus aux lois des hommes qui ne réclament que vengeance[35].
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Zeus est par nécessité un dieu qui délivre des présages et il se montre attentif aux suppliques (Zeus Hikésios, « dieu des suppliants ») et, selon Hésiode, le recours suprême des opprimés[36]. Zeus communique ses intentions par des moyens variés : ornithomancie (vol des oiseaux), oniromancie, bruits (les klèdonès), extase, tirage au sort (les Klèroï ; latin : sortes), et nombre de manifestations atmosphériques. Trois principaux sanctuaires lui furent consacrés pour entendre ses oracles.
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Les dieux Indra chez les hindous, Jupiter dans la mythologie romaine, Odin et Thor chez les Scandinaves, Teutatès chez les Gaulois occupent une place similaire. Ils ont également des traits communs ; notamment, ils portent le foudre, faisceau de dards de feu en zigzags terminés par une flèche.
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L'importance de Zeus dans tous les domaines deviendra si constante qu’elle s'érigera au-dessus de tous les autres cultes. Eschyle écrivait : « Zeus est l’éther, Zeus est la terre, Zeus est le ciel, oui, Zeus est tout ce qu’il y a au-dessus de tout. » Si certaines divinités furent adorées plus particulièrement dans certaines régions, Zeus est toujours demeuré le dieu universel honoré partout. Il fut véritablement le trait d’union panhellénique. Les épithètes (ou « épiclèses ») que reçut ce dieu paternel sont innombrables. Beaucoup de dieux de l’Olympe dans l’entourage de Zeus sont des personnifications de notions morales : justice, sagesse, beauté, destin, vengeance, etc. ou les instruments de lois divines comme les Trinités : Moires, Érinyes, Gorgones ; l’historien Michael Grant et John hazel rappellent que Xénophane et Platon se sont indignés de certains récits qui faisaient des dieux des personnages caricaturaux, sans morale et sans mœurs[48].
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« Ce qui unit tous les Grecs, même sang et même langue, sanctuaires et sacrifices communs, semblables mœurs et coutumes, cela, les Athéniens ne sauraient le trahir… ». Telle fut la réponse des Athéniens à l’inquiétude de leurs alliés spartiates, la veille de la bataille de Platées, en -479[49].
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Zeus est célèbre pour ses innombrables aventures avec des mortel(le)s, des déesses et des nymphes : Danaé, Alcmène, Sémélé, Léto, Europe, Ganymède, etc. Il est le père de nombreux dieux : Arès, Athéna, Dionysos, Hermès, Apollon, Aphrodite et Artémis ; de nombreux héros : Héraclès, Persée, Castor et Pollux, entre autres.
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Ces nombreuses infidélités de Zeus à sa troisième femme, Héra — après Métis et Thémis —, sont la cause de fréquentes disputes entre les divins époux. De plus, la déesse se montrant d'un caractère très vindicatif, elle poursuivait souvent de sa vengeance les maîtresses (Io, Léto, etc.) ou même les enfants (Héraclès) de son mari.
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Il règne sur le Ciel et a pour symboles l'aigle et le trait de foudre[53].
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17° 50′ S, 31° 03′ E
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Le Zimbabwe[N 2], en forme longue la République du Zimbabwe[2], est un pays situé en Afrique australe. Enclavé entre les fleuves Zambèze et Limpopo, le pays est entouré au sud par l'Afrique du Sud, le Botswana à l'ouest, le Mozambique à l'est et la Zambie au nord. La capitale, Harare, est située dans le nord-est et possède le statut de ville-province. Y résident 1,6 million d'habitants, 2,8 millions avec l'aire urbaine, sur les 14,2 millions que compte le pays, qui possède seize langues officielles dont l'anglais, le shona et le ndébélé comme langues principales. La monnaie était le dollar zimbabwéen jusqu'à son remplacement par le dollar américain et d'autres monnaies à la suite de la crise d'hyperinflation en 2009.
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Depuis le XIe siècle, le territoire zimbabwéen a été le site de plusieurs royaumes ainsi que de routes majeures pour le commerce et la migration. La British South Africa Company de Cecil Rhodes démarque l'actuel territoire dans les années 1890, qui devient la colonie britannique de Rhodésie du Sud en 1923. En 1965, la minorité blanche déclare unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie. Le pays endure une situation d'isolement diplomatique et une guérilla de quinze ans contre des forces nationalistes et communistes noires (ZANLA et ZIPRA) qui se termine avec des accords de paix aboutissant au suffrage universel et à une indépendance internationalement reconnue le 17 avril 1980 sous le nom de Zimbabwe, d'après le nom de la cité médiévale du Grand Zimbabwe. Le pays rejoint le Commonwealth puis en est suspendu en 2002 pour violation du droit international par son gouvernement de l'époque, qui décide officiellement de s'en retirer en décembre 2003. Il est candidat à une réintégration[4] mais, à la fin de 2019, cela est jugé improbable à court terme[5]. Le pays est également membre des Nations unies, de la Communauté de développement d'Afrique australe, de l'Union africaine et du Marché commun de l'Afrique orientale et australe. Il était autrefois connu comme le « Joyau de l'Afrique » pour sa prospérité[6],[7],[8].
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Robert Mugabe est devenu Premier ministre en 1980 quand son parti ZANU-PF remporte les élections qui ont suivi la fin du règne de la minorité blanche, puis il accède à la présidence en 1987 en transformant le régime parlementaire en régime présidentiel et se maintient au pouvoir jusqu'en 2017. Sous sa dictature, l'appareil de sécurité de l'État domine et est responsable d'une violation généralisée des droits humains[9]. Mugabe maintient la rhétorique socialiste de l'époque de la Guerre froide pour justifier les difficultés économiques du Zimbabwe en accusant les pays capitalistes occidentaux de conspiration[10]. Les dirigeants politiques africains contemporains ont longtemps été réticents à critiquer Mugabe qui fut blanchi par ses positions anticolonialistes, bien que l'archevêque Sud-Africain Desmond Tutu l'eût qualifié de « caricature du dictateur africain »[11]. Il est par la suite critiqué par plusieurs personnalités politiques africaines. Le pays est sur le déclin économique depuis les années 1990 et connaît plusieurs crises dont l'hyperinflation[12].
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À la suite d'une année de protestation contre le gouvernement et le déclin économique, le pays connaît un coup d'État le 15 novembre 2017 et Mugabe est placé sous arrestation. Après une grande manifestation ainsi que plusieurs jours de pression de la part de l'armée et de son entourage politique, Robert Mugabe démissionne officiellement le 21 novembre avec effet immédiat avant même la fin de la procédure de destitution. Le vice-président Emmerson Mnangagwa lui succède et remporte l'élection présidentielle de 2018. Les résultats sont contestés par l'opposition mais la Cour suprême du Zimbabwe confirme finalement la victoire de Mnangagwa, faisant de lui le nouveau président élu après Mugabe[13],[14].
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Le produit intérieur brut du Zimbabwe est estimé à 13,91 milliards de dollars américains par The World Factbook en 2015, ce qui le classe au 141e rang sur la liste des pays par PIB. En 2018, le Zimbabwe est classé 156e sur 189 dans la liste des pays par indice de développement humain, ce qui en fait un des plus pauvres et des moins avancés au monde[15]. Son taux de chômage est proche des 90 %, plus de 72 % de la population vit dans la pauvreté d'après les rapports de la Banque mondiale, 4,1 millions de personnes sont dans une situation d'insécurité alimentaire en 2017 d'après un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'espérance de vie est de 60 ans et la dette externe atteint 95 % du PIB[16]. Le pays reçoit des aides par le Programme alimentaire mondial.
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Le Zimbabwe est un pays d'Afrique australe dépourvu d'accès à la mer. Il partage ses 3 066 km de frontières avec la Zambie au nord-ouest (797 km), l'Afrique du Sud au sud (225 km), le Botswana au sud-ouest (813 km) et le Mozambique à l'est (1 231 km). Il est très proche de la Namibie mais en est séparé par une portion du territoire botswanais. Il se situe entre les 15e et 23e parallèles sud et les 25e et 34e méridiens est.
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Le pays couvre une superficie totale de 390 757 km2[2] dont 1 % de terres immergées, chiffres qui n'ont pas évolué depuis son indépendance en 1980. Il ne comprend ni enclave à l'étranger ni possession outre-mer. Il est classé 62e[2] dans la liste globale des pays par superficie, et 26e d'Afrique. C'est un pays de hauts plateaux. Son point culminant est le mont Inyangani situé dans les régions montagneuses de l'est et qui atteint 2 592 m, alors que son point bas se situe à 162 m d'altitude. La majeure partie du pays se situe sur un plateau central s'étirant du sud-ouest au nord-ouest où l'altitude varie entre 1 200 et 1 600 m. Environ 20 % du pays atteint moins de 900 m d'altitude.
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Le lac Kariba et le fleuve Zambèze délimitent la majeure partie de la frontière avec la Zambie au nord-ouest. Les chutes Victoria, près de la ville de Victoria Falls, font partie du fleuve et sont considérées comme parmi les plus grandes et les plus impressionnantes du monde avec 1 700 m de largeur et jusqu'à 108 m de hauteur. Elles sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1989[17].
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Les ressources naturelles comprennent le diamant, le charbon, le chrome, l’amiante, l’or, le nickel, le cuivre, les minerais de fer, le vanadium, le lithium, l’étain et les métaux du groupe du platine[18].
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Le Zimbabwe appartient au biome des prairies, savanes et terres arbustives tropicales et subtropicales, la zone montagneuse le long de la frontière avec le Mozambique correspond au biome des prairies et terres arbustives de montagne[19],[20]. Les paysages sont donc composés de savanes sèches ou arborées et de forêts tropicales sempervirentes dans les régions moites et montagneuses de l'est. De larges surfaces du Zimbabwe étaient autrefois couvertes de forêts, au sein desquelles on trouvait une vie sauvage importante. La pauvreté, la croissance démographique et le manque de combustible ont mené à une déforestation extensive qui, avec le braconnage, ont considérablement réduit le nombre de représentants de la faune et de la flore du pays. La déforestation a également mené à l'érosion des sols et à la survenue régulière de sécheresses, diminuant la fertilité des terres.
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Son climat est de type tropical tempéré par l'altitude, avec une saison des pluies qui s'étend de fin octobre à mars. Le fait qu'il soit situé sur des hauts plateaux est la raison pour laquelle il bénéficie d'une température moyenne annuelle de 25 °C, relativement faible par rapport à ses voisins d'Afrique australe. Le climat le plus froid peut donner des températures entre 12 °C et 15 °C durant l'hiver austral, entre juin et septembre, mais pendant cette période, le plus souvent, sont observées des températures entre 19 °C et 21 °C, températures qui s'expliquent par l'altitude du pays (souvent supérieure à 1 000 mètres). Pendant les périodes estivales, le thermomètre ne dépasse jamais les 30 °C. Le record du mois le plus froid remonte au mois d'août 1986, pendant lequel des températures de 11 °C et 12 °C furent enregistrées. Le record de chaleur est de 31° à Bulawayo, en janvier 2008.
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On trouve, parmi la flore, du teck, de l'acajou, du knobthorn, du msasa (en) et du baobab. Les fleurs les plus présentes sont l'hibiscus, le lis d'araignée, le leonotis (en), le cassia, le wisteria et le dombeya.
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Le pays possède la deuxième plus grande population d'éléphants d'Afrique australe et une importante population de rhinocéros, cependant menacée par le braconnage[21],[22]. La faune est aussi composée de nombreux mammifères dont l'hippopotame, le babouin, la girafe, le koudou, le zèbre, le phacochère, le porc-épic, le ratel, la loutre, le lièvre ainsi que de nombreuses autres, soit un total d'environ 350 espèces de mammifères différentes. Le plus grand des lézards, le varan, peut être trouvé dans de nombreuses rivières, au même titre que certaines espèces de crocodiles. Il y a aussi plus de 500 espèces d'oiseaux comme le turdidé, le barbican, le méropidé, le foudi, le rossignol, le bouscarle, la pintade, le coucou foliotocol, le tétra et le faisan. On compte également 131 espèces de poissons, dont la plus répandue est le poisson tigre goliath. Le Zimbabwe possède donc une riche biodiversité, car il abrite également un grand nombre d'espèces conventionnelles de la flore et de la faune africaine tropicale.
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Au Zimbabwe, la crise climatique a entraîné une chute de 5 % des précipitations au cours du siècle dernier (jusqu'en 2017)[23]. Un autre effet est une pluie plus instable à différents moments, ainsi qu'une augmentation des sécheresses et des vagues de chaleur[23]. Certaines années, telles 2007/2008, ont été exceptionnellement pluvieuses, faisant des victimes et mettant les cultures en péril[24]. En 2015/2016, le réchauffement climatique a entraîné une grave catastrophe due à la sécheresse[réf. souhaitée].
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La présence des premiers habitants en Afrique australe, les San, est attestée depuis plus de 40 000 ans[25] et ils sont donc les premiers habitants du pays[26]. On trouve au Zimbabwe une importante concentration d'œuvres picturales préhistoriques datant de 13 000 ans avant notre ère[27]. Plus tard, vers 500, arrivent d'Afrique centrale les artisans du fer et agriculteurs Bantous Gokomere qui s'installent sur le lieu du futur Monument national du Grand Zimbabwe, berceau du peuple des Shonas, vraisemblablement édifié entre le IXe et le XIIIe siècle. Les Bantous forcent sur cette même période la majorité de l'ethnie San, peuple nomade de l'Afrique australe, à émigrer à l'ouest ou à être réduits en esclavage.
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La cité de Grand Zimbabwe accueille jusqu'à 10 000[28] voire 20 000 habitants[29] et son organisation sociale est structurée autour d'une monarchie[29], d'une caste dirigeante[30] et d'une armée. L'influence de la dynastie des Shonas décline durant le XVe siècle, du fait notamment de la surpopulation[28], cause de maladies, et de la contestation du pouvoir en place. La dynastie des Torwa (en) s'installe à Khami et fonde le royaume de Butua, successeur direct du Grand Zimbabwe, au milieu du XVe siècle[31]. D'autres membres issus de la civilisation de Grand Zimbabwe à la tête desquels se trouve le roi Mwene Mutapa, fondent un autre État shona plus au nord : l'empire du Monomotapa. Celui-ci prospère jusqu'en 1629, date à laquelle il est battu par l'empire portugais dont il devient le vassal la même année[32].
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Le début du XVIe siècle voit l'arrivée des Portugais qui investissent le plateau rhodésien par la vallée du Zambèze.
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En 1684, la dynastie Torwa est renversée par le clan Changamire qui fonde l’empire rozvi[33].
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En 1690, les Portugais sont finalement expulsés par les troupes du Monomatapa. Mais le domaine de l’ancien empire est dorénavant limité à la vallée du Zambèze.
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En 1840, un État militaire ndébélé (ou matabélé), dirigé par Mzilikazi du clan zoulou Xumalo, est fondé sur les décombres de l’empire rozvi. En 1852, le royaume de Mzilikazi est reconnu par la République sud-africaine.
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En 1854, l’explorateur David Livingstone parvient aux chutes Victoria. Puis, en 1870-1880, les territoires shona et ndébélé sont explorés par des Européens dont Frederick Courtney Selous et Thomas Baines.
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L'année 1888 est marquée par la concession Rudd, traité par lequel le roi Lobengula cède à la British South Africa Company de Cecil Rhodes l’ensemble des terres situées entre les fleuves Zambèze et Limpopo.
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En 1890, la colonne des pionniers, mise sur pied par Cecil Rhodes, annexe le Mashonaland. Au même moment, l'Empire colonial portugais revendique ce territoire dans le cadre de l'« affaire de la Carte rose », provoquant un conflit diplomatique avec Londres.
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Entre 1893 et 1894, c'est la Première Guerre ndébélé. Les Ndébélé sont battus sur la Shangani et à Bembesi, mais anéantissent la patrouille britannique du major Allan Wilson sur la Shangani. Vaincu, Lobengula s'enfuit et décède, au début de l'année 1894.
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En 1895, le territoire, baptisé « Rhodésie » en l’honneur de Cecil Rhodes, est administré complètement par la BSAC.
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En 1901, une division administrative est créée entre les territoires du nord du Zambèze, baptisés Rhodésie du Nord, et ceux au sud, baptisés Rhodésie du Sud.
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En 1923, l’administration de la BSAC prend fin. L’intégration à l’Afrique du Sud de la Rhodésie du Sud est un échec. Cette dernière prend alors le statut de colonie autonome. Londres conserve la mainmise sur l’administration de la Rhodésie du Nord et du Nyassaland.
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Entre 1953 et 1963, le territoire fait partie de la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland regroupant la Rhodésie du Sud, la Rhodésie du Nord (actuelle Zambie) et le Nyassaland (actuel Malawi).
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En 1964, la fédération est dissoute. La Rhodésie du Nord, rebaptisée Zambie, et le Nyassaland, rebaptisé Malawi, déclarent leur indépendance. En 1965, la déclaration unilatérale d’indépendance de la Rhodésie du Sud est décrétée par le gouvernement blanc dirigé par Ian Smith.
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En 1970, la république de Rhodésie est proclamée.
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En 1978, des accords internes ont lieu entre gouvernement rhodésien et mouvements nationalistes noirs modérés pour la mise en place d’une nouvelle assemblée et d’un gouvernement multiracial. En 1979, l’État éphémère de Zimbabwe-Rhodésie est créé, puis réintégré au Royaume-Uni, avant que les accords de Lancaster House préparent l’indépendance du Zimbabwe et une redistribution des terres après 10 ans.
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Craignant une fuite massive des capitaux, le nouveau régime accepte d'introduire dans la Constitution un article protégeant la propriété privée, notamment foncière, ainsi qu'une clause interdisant toute modification de la loi fondamentale pour une période d'au moins sept ans, ce qui a permis de rassurer les milieux économiques[34].
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En 1980, quinze ans après la déclaration unilatérale d’indépendance de Ian Smith, les Britanniques reconnaissent l’indépendance de la Rhodésie du Sud qui prend le nom de Zimbabwe, membre du Commonwealth. L’ancien chef de guérilla Robert Mugabe est le nouveau Premier ministre. Au niveau africain, l'indépendance du Zimbabwe (ex-Rhodésie du Sud) est tardive, pour un pays pourtant vaste, doté d'une population assez importante.
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L'Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) remporte haut la main le scrutin de 1980. Le soir de sa victoire, Robert Mugabe rassure la population blanche lors d'un discours axé sur l'apaisement et la réconciliation. Il va même au-delà des accords de Lancaster : il reconduit les chefs des services de renseignements de l'ancien régime, et nomme deux ministres blancs[35].
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L'accent est mis sur l'éducation et la santé, secteurs dont les Noirs avaient été presque entièrement privés sous le régime de Ian Smith[34]. En 1992, une étude de la Banque mondiale indique que plus de 500 centres de santé ont été construits depuis 1980. Le pourcentage d'enfants vaccinés est passé de 25 % en 1980 à 67 % en 1988 et l'espérance de vie est passée de 55 à 59 ans. Le taux de scolarisation a augmenté de 232 % une année après que l'enseignement primaire ait été rendu gratuit et les effectifs de l'enseignement secondaire ont augmenté de 33 % en deux ans. Ces politiques sociales entraînent une augmentation du taux d'endettement[36].
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Entre 1980 et 1983, une « guerre civile » a lieu entre les deux mouvements nationalistes noirs ZANU (Shonas) et ZAPU (Matabélés et Ndébélés).
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Plusieurs lois sont adoptées dans les années 1980 pour tenter de diminuer les écarts salariaux. Les écarts sont toutefois restés considérables. En 1988, la loi donne aux femmes, au moins en théorie, des droits identiques à ceux des hommes. Elles ne pouvaient auparavant prendre que peu d'initiatives personnelles sans le consentement de leur père ou de leur mari[36].
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En 1987, après une modification de la constitution, Robert Mugabe devient le président du Zimbabwe au 31 décembre. Dans les années 1990, plusieurs événements accentuent l’autoritarisme du régime et la situation économique se détériore significativement sous le poids des sanctions internationales, conduisant le régime à accepter une politique de « réajustement structurel » préconisée par les institutions financières internationales[34]. Cette politique prend la forme d'une sévère cure d'austérité : sous la contrainte, le gouvernement réduit drastiquement la dépense publique et des dizaines de milliers de fonctionnaires perdent leur emploi. Ces réformes impopulaires génèrent un vent de colère dans les villes du pays gagnées par le chômage[35].
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En février 2000, les occupations de terres par des paysans noirs et d'anciens combattants de la guerre d’indépendance se multiplient. Quelque 4 500 propriétaires possèdent alors plus d'un tiers des terres cultivables dans les zones les plus fertiles, sous forme de grandes exploitations commerciales, tandis que plus de 700 000 familles paysannes noires se partagent le reste sur des "terres communales" beaucoup moins propices à la culture[34]. Les propriétaires blancs avaient continué de s'enrichir pendant les vingt années ayant suivi la chute du régime ségrégationniste, attisant le ressentiment d'une partie de la population noire dans un contexte de crise économique et de montée du chômage. Le président zimbabwéen, qui les avait jusqu'alors défendu, vit mal leur soutien à la nouvelle formation de l'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique. Dépassé par le mouvement d'occupation de terres, Mugabe tente de sauver la face en officialisant les expropriations et en installant sur les terres réquisitionnées des proches du régime, officiellement anciens combattants de la guerre d’indépendance. Ceux-ci n’ont cependant pas les connaissances ni le matériel nécessaires pour cultiver leurs lopins et beaucoup de terres restent en friches. Des dizaines de milliers d'ouvriers agricoles perdent leur emploi et la production chute[35].
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Mugabe est désavoué lors d’un référendum sur une réforme constitutionnelle. En 2002, il gagne l’élection présidentielle lors d’un scrutin dont l’honnêteté est contestée. En 2003, une grave crise agraire et politique éclate à la suite de l’expropriation par Mugabe des fermiers blancs. Une crise politique survient quand les mouvements d’opposition comme la MDC sont réprimés et les élections truquées. À la suite d'une campagne intensive des mouvements des droits de l’Homme, des Britanniques et de l’opposition, le Commonwealth impose des mesures de rétorsion contre les principaux dirigeants du Zimbabwe. Au sein du Commonwealth, Mugabe reçoit cependant le soutien de plusieurs pays africains et dénonce des mesures prises à l’instigation des pays « blancs » (Canada, Grande-Bretagne, Australie). L’opposition locale du MDC est réprimée. En 2004, le pays ne peut plus subvenir à ses besoins et 70 % de la population se retrouve sans emploi. Le Zimbabwe se retire du Commonwealth. Le pays est alors au bord de la famine, ce que chercherait à dissimuler le régime[37]. Le pays apparait dans la liste du nouvel « axe du mal » rebaptisé « avant poste de la tyrannie » par Condoleezza Rice en 2005.
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En 2005, le parti de Robert Mugabe, la ZANU, remporte les élections législatives sur fond de violence et de fraudes électorales face à un MDC divisé et affaibli. Entre 120 000 et 1 500 000 habitants des bidonvilles d'Harare, bastions de l'opposition, sont expulsés à la fin du printemps lors de la destruction de leurs habitations sur ordre du gouvernement ; c'est l'opération Murambatsvina (en)[38]. Adoption d'une réforme constitutionnelle restreignant les droits de propriété et permettant au gouvernement de priver n'importe qui de passeport pour des raisons « d'intérêt national ». Afin de gagner l'appui de la population, Mugabe persécute la minorité ndébélé.[réf. nécessaire] Nombre d'entre eux fuient en Afrique du Sud. On empêche les propriétaires de terres d'aller en appel au sujet de leur expropriation. Un Sénat de 66 membres est créé mais celui-ci est soupçonné d'être une simple chambre d'enregistrement au service du président Mugabe. L'inflation dépasse les 1 000 % en 2006, et les 100 000 % en 2007. L'exode de la population vers les pays voisins s’accélère.
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En 2008, les élections présidentielle et législatives du 29 mars constituent un revers pour la ZANU. Le MDC remporte la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale (109 élus contre 97 élus à la ZANU). Publiés le 2 mai, le résultat de l’élection présidentielle est contesté. En obtenant officiellement près de 48 % des suffrages en dépit des fraudes, Morgan Tsvangirai devance néanmoins Robert Mugabe (43 %). Lors de la campagne du second tour, le pays est le théâtre de violences politiques continues marquées par des exactions commises par la police contre des membres de l'opposition et leur famille mais aussi par l’arrestation de ses principaux chefs[39]. Dans ce climat de terreur, Morgan Tsvangirai décide à cinq jours du second tour de l’élection présidentielle de boycotter celle-ci, permettant ainsi à Robert Mugabe d’être réélu[40]. L’inflation dépassant les 10 millions % en rythme annuel : l'édition de billets de 100 milliards de dollars zimbabwéens (environ 3 EUR fin juillet 2008) est nécessaire. La population est contrainte de revenir à une économie de troc et à la marche à pied : il n'y a plus de diesel pour faire rouler les bus[41],[42]. De plus, à partir du mois d'août, une épidémie de choléra sévit dans le pays ; elle a fait, selon l'OMS, 2 971 morts, ainsi que 56 123 personnes contaminées (chiffres officiels au 27 janvier 2009). Toujours d'après l'OMS, jusqu'à la moitié des 12 millions de Zimbabwéens sont susceptibles de contracter la maladie en raison de l'insalubrité des conditions de vie dans le pays[43].
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En 2009, en raison de la pression de l'ONU quant aux fraudes concernant l'élection présidentielle, Robert Mugabe décide de partager le pouvoir avec son opposant et rival Morgan Tsvangirai, dont le parti est le Mouvement pour le changement démocratique (MDC)[44].
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En avril 2010, Mugabe reçoit le président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, avec lequel il conclut huit accords commerciaux entre les deux pays. Cette visite n'est pas bien perçue par l'opposition et par le reste du monde[45].
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Le 16 mars 2013, le Zimbabwe a adopté par référendum une nouvelle Constitution qui a pour but affiché de moraliser la vie politique. Le président Robert Mugabe et son premier ministre Morgan Tsvangirai appellent à voter oui. Le texte prévoit de limiter les prérogatives présidentielles, mais le chef de l'État conserve le pouvoir de nommer tous les acteurs importants. Seule la durée de la fonction a été réduite à deux mandats de cinq ans[46].
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En raison de l'âge avancé du président Robert Mugabe, qui célèbre ses 93 ans en février 2017, la question de sa succession est devenue un enjeu important dans le milieu politique zimbabwéen. Robert Mugabe révèle qu'il souhaite voir son épouse Grace Mugabe lui succéder. Il écarte du parti ZANU-PF et du gouvernement les rivaux potentiels de cette dernière. Grace Mugabe, connue pour ses goûts de luxe et sa brutalité, est toutefois impopulaire. Le 4 novembre, Robert Mugabe annonce qu'il souhaite que son épouse devienne vice-présidente. Le 5 novembre, celle-ci lui demande publiquement de lui céder directement la présidence de la République. Le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa, le 6 novembre 2017, a ainsi pour objectif de conforter la première dame, mais déplaît aux forces armées[47].
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Le 15 novembre 2017, le général Sibusiso Moyo annonce à la télévision nationale prendre le contrôle des rues afin « d'éliminer des criminels proches du président Mugabe » et affirme que l'armée ne mène pas de coup d'État contre le gouvernement[48]. Robert Mugabe et sa femme Grace sont placés en résidence surveillée par l'armée. L'Afrique du Sud, inquiète pour Robert Mugabe, envoie deux émissaires pour rencontrer la famille de ce dernier ainsi que les responsables militaires. L'Union africaine, l'Union européenne ou le Nigeria lancent un appel à la paix. Néanmoins aucun signe d'anarchie n'est détecté depuis[49],[50].
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Le 16 novembre 2017, Robert Mugabe continue de se considérer comme le seul dirigeant légitime du Zimbabwe et refuse la médiation du prêtre catholique Fidelis Mukonori[51]. Cependant, le 21 novembre 2017, il démissionne[52].
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Le bilan présidentiel de Robert Mugabe est très négatif. Laissant un pays ruiné, dans lequel la ZANU-PF domine tous les secteurs du pays depuis plusieurs décennies, il est également critiqué pour les violations des droits de l'homme et de la liberté d'expression perpétrées sous son régime[53].
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Emmerson Mnangagwa regagne le Zimbabwe le 22 novembre 2017 et déclare qu'« aujourd'hui, nous voyons naître une nouvelle démocratie »[54]. Emmerson Mnangagwa est désigné président intérimaire et doit prêter serment dans les deux jours[55]. La date du serment est cependant repoussée au 24 novembre 2017. Il conserve ses fonctions jusqu'à la tenue de l'élection présidentielle de 2018[56] au cours de laquelle il porte les couleurs du Zanu-PF et est donc le candidat favori à sa propre succession[56]. Il emporte de justesse l’élection présidentielle au premier tour, sur fond de soupçons de fraude[57]. Le début de l'année 2019, dans un contexte de crise économique et d'absence d'avancées démocratiques, est marqué par de violentes manifestations, durement réprimées[58].
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En 2019, après une campagne agricole particulièrement mauvaise en raison de la sécheresse, 2,5 millions de Zimbabwéens « s'acheminent vers la famine » selon le programme alimentaire mondial[59]. Comme le reste de l’Afrique australe, le Zimbabwe est soumis depuis plusieurs saisons à des épisodes récurrents de sécheresse, aggravés par le réchauffement climatique, qui pèsent sur la sécurité alimentaire de la population et de la faune. En octobre, l’ONU évalue à 7,7 millions le nombre de personnes qui seront menacées par la famine en 2020[60].
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Le Zimbabwe est officiellement une république présidentielle, dans laquelle le droit de vote est accordé à tous les citoyens de plus de 18 ans. Le président est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Le régime de l'ex-président, Robert Mugabe, au pouvoir pendant presque 30 ans, a été accusé de graves violations des droits de l'homme. Son successeur depuis novembre 2017, Emmerson Mnangagwa, imposé en douceur par l'armée zimbabwéenne, maintient une répression de l'opposition, d'autant que le pays est confronté à une situation économique difficile : électricité rationnée, pénurie d'essence, pénurie de médicaments, pénurie de produits de bases[61]
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Pris en tenaille entre les vétérans de la guerre de libération et l'opposition[62], le président Mugabe avait mis en œuvre une réforme agraire dans les années 2000 visant essentiellement les grands fermiers du pays, spécifiquement les fermiers blancs qui avaient été maintenus sur leurs terres au moment de l’indépendance. Certains propriétaires terriens ont tenté de s'opposer à l'expropriation de leurs terres en saisissant la Southern African Development Community court, néanmoins le gouvernement rejette toutes accusations de discriminations en affirmant que les redistributions de terre visent à corriger des inégalités. En effet, alors que l'indépendance du pays remonte à 20 ans, environ un tiers des terres du pays sont en la possession des fermiers blancs descendants de colons[63]. De nombreuses violences émaillent toute la période de mise en application de la réforme agraire, provoquant au moins 30 morts. Le gouvernement prend le parti d'étouffer les suites judiciaires de ces violences, notamment en forçant à la démission Anthony Gubbay (en), président de la Cour suprême, après qu'il eut tranché une affaire en faveur de fermiers blancs[64]. Robert Mugabe et son parti sont confrontés à des accusations de complicité à l'international, notamment dans la presse, également par une décision de justice d’un tribunal régional pour l’Afrique australe de décembre 2008[63].
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La réforme agraire, conjuguée à la corruption et au népotisme généralisés, ont des conséquences catastrophiques sur la situation alimentaire du pays[65]. Après les élections truquées de 2002, le pays est exclu du Commonwealth[66]. En conséquence de cet événement et de la levée de boucliers que cette politique ont provoquée dans le monde, les autorités zimbabwéennes dénoncent un complot des « pays blancs » (notamment ceux du Commonwealth, le Canada, le Royaume-Uni, et l'Australie). En 2005, il reste encore environ 400 fermiers blancs au Zimbabwe, sur 4 500 avant la réforme agraire. Le président Mugabe exprime alors son souhait de les « chasser » à court terme. En 2005, le parti au pouvoir, le ZANU-PF lança une campagne appelée « Tous les Blancs dehors en 2005 »[réf. nécessaire].
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En juillet 2007, Mugabe et son parti, le ZANU-PF, proposent au parlement de voter une loi qui interdit toute fusion, restructuration ou acquisition d’une entreprise si 51 % de son capital n’était pas en possession de Zimbabwéens noirs[67]. Puis, en septembre 2008, un accord conclu avec l’opposition du MDC fait quelque peu marche arrière sur la confiscation des fermes des Blancs, bien que le ministre de la Justice affirme le contraire[68], que l’accord souligne le caractère raciste-colonialiste de la répartition précédente des terres, et qu’aucune restitution ne se ferait en tant que telle[69].
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En décembre 2008, le Zimbabwe rejette le jugement du tribunal de la Communauté de développement d'Afrique australe qui a estimé que les confiscations de terres menées au Zimbabwe étaient discriminatoires[70],[63], racistes et illégales et que les fermiers devaient être dédommagés[71]. En juin 2011, en vertu de la disposition prévoyant l'application des décisions du tribunal de la SADC dans les pays membres, la Haute cour de Pretoria en Afrique du Sud, saisie par d'anciens fermiers zimbabwéens expropriés, juge que les biens appartenant à l'État zimbabwéen dans le pays peuvent être saisis et mis en vente afin d'indemniser les victimes d'expropriation. En application de cette décision, trois propriétés du gouvernement zimbabwéen en Afrique du Sud sont saisies en vue de leur vente par enchère publique[71].
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En octobre 2017, Chris Mutsvangwa (en), président de la Zimbabwe National Liberation War Veterans Association (ZNLWVA), organisation groupant des Noirs qui avaient combattu militairement le régime rhodésien, demande le retour des Blancs expatriés et leur offre de prendre part au prochain gouvernement, le G40 (en) (Generation 40) ayant, selon lui, fait du pays une terre brûlée[72].
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Le Zimbabwe dispose d'une force de défense (en) constituée de 29 100 actifs et de 21 800 paramilitaires sous ses drapeaux.
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Le commandant en chef est le président de la République. Les forces armées disposaient en 2006 d'un budget de 60 millions de dollars, soit 3,8 % du PNB[73].
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La population du pays est estimée à 14,55 millions d’habitants en 2016[2], un triplement depuis 1960. Ravagé par le sida, l’épidémie a fait baisser l’espérance de vie depuis les années 1980 jusqu'au début des années 2000 avant que celle-ci ne remonte dans les années suivantes vers 60 ans[74]. Le taux de mortalité est remonté au niveau élevé de 17,9 pour mille, soit un niveau comparable à celui de l'Afrique australe (17 pour mille). Le nombre moyen d'enfants par femme, ou indicateur conjoncturel de fécondité est de 3,15, correspondant à un taux de natalité de 27,7 pour mille. Le taux d'accroissement démographique est donc ralenti à environ 1 % par an ou 9,8 pour mille[75].
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Au moins 99 % de la population est constituée de noirs africains, liés surtout aux ethnies Shona et Ndébélé. Il y avait 140 000 blancs (appelés Rhodésiens) en 1986, mais la politique agraire de reprise des terres font descendre ce chiffre à environ 30 000 en 2013, essentiellement des descendants de colons britanniques, afrikaners et portugais.
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Les principales langues sont[76] :
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Cependant la nouvelle Constitution de 2013 reconnaît désormais 16 langues officielles[78] et ajoute aux trois premières :
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Deux autres langues bantoues minoritaires ont un usage vigoureux mais ne sont pas reconnues : le dombe (proche du nambya reconnu au Zimbabwe) et le kunda (plus proche du nyungwe reconnu au Mozambique que du chichewa reconnu au Zimbabwe). Un pidgin bantou est également utilisé comme langue secondaire.
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Enfin l'afrikaans est parlé par environ 50 000 personnes, en partie par des blancs, mais aussi par des noirs et métis zimbabwéens (dont 4 500 de langue maternelle), et le gujarati est parlé par environ 19 000 personnes d'origine indienne (surtout venues lors de l'ancienne colonisation britannique).
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Les principales religions sont le christianisme (87 %), dont 67,1 % de protestants et 18,7 % de catholiques, et l'animisme (3,8 %). Les personnes sans religion représentent environ 7,9 % de la population[79].
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La Convention baptiste du Zimbabwe a été officiellement fondée en 1963[80]. En 2016, elle comptait 380 églises et 40,000 membres[81].
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Une partie des Zimbabwéens furent marqués par les idées marxistes, implantées autrefois au Mozambique voisin et en Angola, qui encourageaient l’athéisme, ces deux pays étant aussi en lutte contre les colons européens pour obtenir l'indépendance. Au Zimbabwe, le combat pour l'indépendance s'étala entre 1965 et 1980. Le pourcentage d'agnostiques (personnes qui doutent de l'existence de Dieu) est lui aussi important.
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Début 2019, plusieurs associations zimbabwéennes estiment que la moitié des femmes du pays ont été victimes de violences physiques et sexuelles. Par ailleurs, le taux de mariage des filles de moins de 18 ans est de 32 %[82].
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Jusqu'au début des années 1990, le Zimbabwe était le pays le plus industrialisé d'Afrique australe, après l'Afrique du Sud[83]. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, le pays connaît une terrible crise économique, accompagnée d'hyper-inflation[84] ; durant cette même période, son secteur manufacturier passe de 27 % à 15 % du PNB[83]. La « dollarisation » de l'économie permet cependant, à partir de 2009, la relance de l'économie[18].
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L'implication du pays dans la guerre en République démocratique du Congo avait des motivations économiques[85], notamment la volonté de sécuriser la dette contractée par la RDC envers le pays[86] et certains, au Zimbabwe, ont fait fortune grâce aux minerais du Congo, dont, semble-t-il, le président Mnangagwa lui-même[87].
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Le secteur de l'agriculture a souffert d’une répartition des terres mal engagée en 1999 et 2000. En 1996, 4 500 fermiers blancs possédaient encore à cette date environ 30 % des terres cultivables du pays (contre 47 % en 1980) cultivant blé, arachides et tabac et dont le chiffre d’affaires représentait plus de 50 % du PIB. Surnommé le grenier à blé de l’Afrique, le pays participait en tant que fournisseur de denrées au Programme alimentaire mondial (PAM). Depuis, par l’expropriation des fermiers blancs, la moitié de ces terres ont été morcelées ou redistribuées en dépit du bon sens à des amis du régime ou à des fermiers noirs sans la connaissance technique pour gérer des exploitations. De nombreux blancs ont alors émigré vers l’Australie, la Zambie, l’Afrique du Sud ou l’Angleterre. Le pays est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010. C'est également le septième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya.[réf. nécessaire]
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Le Zimbabwe est aussi un grand pays minier (or, platine, diamant, chrome). L’exploitation faite à l’aide de capitaux privés s'est effondrée, une grosse partie de l’exploitation se fait maintenant clandestinement.[réf. nécessaire] De nouvelles mines de diamants ont été découvertes en 2006, dont l'exploitation profite essentiellement et clandestinement aux forces de sécurité, armée et police secrète[88].
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Pour sa part, le président Mugabe voit dans la raison de cette crise économique les sanctions imposées au pays par les États-Unis et l’Union européenne en raison des atteintes aux droits de l’homme.
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L'inflation était de 32 % en 1998, 59 % en 1999, 208 % en février 2002 de 1 042,9 % en mai 2006, et de plus de 100 000 % en janvier 2008. Le taux d'inflation annuel (entre juillet 2007 et juillet 2008) atteint environ 231 000 000 %, ceci étant considéré non plus comme de l'inflation mais comme de l'hyperinflation. Le 31 juillet 2006, le gouvernement annonce la réévaluation de 99 000 % de sa monnaie[89]. De nouvelles coupures sont alors mises en circulation et durant trois semaines, les deux auront cours. Cette réévaluation ne devait cependant en rien enrayer la grave crise économique, où le taux de chômage est d’environ 70 %. La raison d’être de cette opération est très vraisemblablement purement cosmétique, en faisant croire que les prix ont baissé. C’est ainsi que dans une publicité télévisée du gouvernement, on voit une femme au foyer annoncer qu’un pain « ne coûte désormais plus que 200 dollars » alors qu’auparavant il coûtait 200 000 $. Une autre raison est que pour certaines transactions, les systèmes informatiques n'arrivaient plus à gérer des chiffres trop élevés. Le Zimbabwe a battu un nouveau record d’inflation en janvier 2007 à 1 593 % en rythme annuel, quelques jours après l’annonce du limogeage du ministre des Finances, Herbert Murerwa, remplacé par Samuel Mumbengegwi[90]. L’inflation pour le mois de mars 2007 serait de 2 200 %. En août 2007, 2 litres d'huile de cuisine coûtent 400 000 dollars zimbabwéens, environ 2,8 US$ ou 2 €. La devise américaine s’échange officiellement contre 252 ZWD mais vaut près de 100 000 000 000 ZWD au marché noir (juillet 2008). En janvier 2008, le taux de l’inflation annuel atteint le chiffre record de 100 580,2 % alors que le taux de chômage approche les 80 %[91]. Le dollar zimbabwéen ayant perdu toute sa valeur, les échanges se font de plus en plus souvent en rand sud-africain, en pula du Botswana ou en dollar américain. En juillet 2008, le taux de l’inflation annuel atteint 231 000 000 %[92].
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En janvier 2009, à la suite d'une trop grande inflation, le dollar zimbabwéen est abandonné et la monnaie officielle du Zimbabwe devient le dollar américain. À la suite de cet événement, les prix chutent en un mois de 3,1 %[93].
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Le secteur touristique a été également en crise, et les touristes occidentaux évitaient le pays, inquiets à cause de l'expression de sentiments anti-Blancs. Le gouvernement comptait cependant attirer des touristes chinois mais ceux-ci devraient difficilement combler le vide laissé par des touristes occidentaux.
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Le secteur touristique est en développement depuis 2011. Le nombre de touristes et les recettes associées sont en progrès. En 2015, le pays a accueilli plus de 2 millions de touristes et généré 886 millions de dollars[94].
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La Chine est le premier partenaire économique du Zimbabwe : elle achète 28 % de ses exportations et en est le premier investisseur. À partir de 2002, alors que les États-Unis et l'Union européenne frappent le pays de sanctions, la Chine y accroît son influence, avec des prêts et des dons. En 2015, le président Xi Jinping y fait une visite officielle, amorçant un plan de coopération de 5,6 milliards de dollars, notamment dans les mines, les travaux publics et les terres. Au niveau diplomatique, la Chine bloque toutes les sanctions visant le pays au conseil de sécurité des Nations unies. Historiquement, la Chine avait soutenu le ZANU contre le pouvoir blanc pro-occidental de Ian Smith et l'actuel président Emmerson Mnangagwa a été formé en Chine dans les années 1960, tissant des réseaux qui ont grandi au fil des années[95].
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Depuis les années 1980 les pouvoirs publics maintiennent des efforts soutenus en matière de lutte contre l’analphabétisme. Le Zimbabwe affiche en 2014 un taux d'alphabétisation de 88 % d'après un rapport de l'UNESCO[96]. Le Plan stratégique de l'éducation 2016-2020[97] met l'accent sur la scolarisation de tous les enfants, en prenant en compte tout particulièrement les communautés et les groupes présentant des vulnérabilités importantes[98].
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Le Zimbabwe a pour codes :
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Le Zimbabwe[N 2], en forme longue la République du Zimbabwe[2], est un pays situé en Afrique australe. Enclavé entre les fleuves Zambèze et Limpopo, le pays est entouré au sud par l'Afrique du Sud, le Botswana à l'ouest, le Mozambique à l'est et la Zambie au nord. La capitale, Harare, est située dans le nord-est et possède le statut de ville-province. Y résident 1,6 million d'habitants, 2,8 millions avec l'aire urbaine, sur les 14,2 millions que compte le pays, qui possède seize langues officielles dont l'anglais, le shona et le ndébélé comme langues principales. La monnaie était le dollar zimbabwéen jusqu'à son remplacement par le dollar américain et d'autres monnaies à la suite de la crise d'hyperinflation en 2009.
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Depuis le XIe siècle, le territoire zimbabwéen a été le site de plusieurs royaumes ainsi que de routes majeures pour le commerce et la migration. La British South Africa Company de Cecil Rhodes démarque l'actuel territoire dans les années 1890, qui devient la colonie britannique de Rhodésie du Sud en 1923. En 1965, la minorité blanche déclare unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie. Le pays endure une situation d'isolement diplomatique et une guérilla de quinze ans contre des forces nationalistes et communistes noires (ZANLA et ZIPRA) qui se termine avec des accords de paix aboutissant au suffrage universel et à une indépendance internationalement reconnue le 17 avril 1980 sous le nom de Zimbabwe, d'après le nom de la cité médiévale du Grand Zimbabwe. Le pays rejoint le Commonwealth puis en est suspendu en 2002 pour violation du droit international par son gouvernement de l'époque, qui décide officiellement de s'en retirer en décembre 2003. Il est candidat à une réintégration[4] mais, à la fin de 2019, cela est jugé improbable à court terme[5]. Le pays est également membre des Nations unies, de la Communauté de développement d'Afrique australe, de l'Union africaine et du Marché commun de l'Afrique orientale et australe. Il était autrefois connu comme le « Joyau de l'Afrique » pour sa prospérité[6],[7],[8].
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Robert Mugabe est devenu Premier ministre en 1980 quand son parti ZANU-PF remporte les élections qui ont suivi la fin du règne de la minorité blanche, puis il accède à la présidence en 1987 en transformant le régime parlementaire en régime présidentiel et se maintient au pouvoir jusqu'en 2017. Sous sa dictature, l'appareil de sécurité de l'État domine et est responsable d'une violation généralisée des droits humains[9]. Mugabe maintient la rhétorique socialiste de l'époque de la Guerre froide pour justifier les difficultés économiques du Zimbabwe en accusant les pays capitalistes occidentaux de conspiration[10]. Les dirigeants politiques africains contemporains ont longtemps été réticents à critiquer Mugabe qui fut blanchi par ses positions anticolonialistes, bien que l'archevêque Sud-Africain Desmond Tutu l'eût qualifié de « caricature du dictateur africain »[11]. Il est par la suite critiqué par plusieurs personnalités politiques africaines. Le pays est sur le déclin économique depuis les années 1990 et connaît plusieurs crises dont l'hyperinflation[12].
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À la suite d'une année de protestation contre le gouvernement et le déclin économique, le pays connaît un coup d'État le 15 novembre 2017 et Mugabe est placé sous arrestation. Après une grande manifestation ainsi que plusieurs jours de pression de la part de l'armée et de son entourage politique, Robert Mugabe démissionne officiellement le 21 novembre avec effet immédiat avant même la fin de la procédure de destitution. Le vice-président Emmerson Mnangagwa lui succède et remporte l'élection présidentielle de 2018. Les résultats sont contestés par l'opposition mais la Cour suprême du Zimbabwe confirme finalement la victoire de Mnangagwa, faisant de lui le nouveau président élu après Mugabe[13],[14].
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Le produit intérieur brut du Zimbabwe est estimé à 13,91 milliards de dollars américains par The World Factbook en 2015, ce qui le classe au 141e rang sur la liste des pays par PIB. En 2018, le Zimbabwe est classé 156e sur 189 dans la liste des pays par indice de développement humain, ce qui en fait un des plus pauvres et des moins avancés au monde[15]. Son taux de chômage est proche des 90 %, plus de 72 % de la population vit dans la pauvreté d'après les rapports de la Banque mondiale, 4,1 millions de personnes sont dans une situation d'insécurité alimentaire en 2017 d'après un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'espérance de vie est de 60 ans et la dette externe atteint 95 % du PIB[16]. Le pays reçoit des aides par le Programme alimentaire mondial.
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Le Zimbabwe est un pays d'Afrique australe dépourvu d'accès à la mer. Il partage ses 3 066 km de frontières avec la Zambie au nord-ouest (797 km), l'Afrique du Sud au sud (225 km), le Botswana au sud-ouest (813 km) et le Mozambique à l'est (1 231 km). Il est très proche de la Namibie mais en est séparé par une portion du territoire botswanais. Il se situe entre les 15e et 23e parallèles sud et les 25e et 34e méridiens est.
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Le pays couvre une superficie totale de 390 757 km2[2] dont 1 % de terres immergées, chiffres qui n'ont pas évolué depuis son indépendance en 1980. Il ne comprend ni enclave à l'étranger ni possession outre-mer. Il est classé 62e[2] dans la liste globale des pays par superficie, et 26e d'Afrique. C'est un pays de hauts plateaux. Son point culminant est le mont Inyangani situé dans les régions montagneuses de l'est et qui atteint 2 592 m, alors que son point bas se situe à 162 m d'altitude. La majeure partie du pays se situe sur un plateau central s'étirant du sud-ouest au nord-ouest où l'altitude varie entre 1 200 et 1 600 m. Environ 20 % du pays atteint moins de 900 m d'altitude.
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Le lac Kariba et le fleuve Zambèze délimitent la majeure partie de la frontière avec la Zambie au nord-ouest. Les chutes Victoria, près de la ville de Victoria Falls, font partie du fleuve et sont considérées comme parmi les plus grandes et les plus impressionnantes du monde avec 1 700 m de largeur et jusqu'à 108 m de hauteur. Elles sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1989[17].
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Les ressources naturelles comprennent le diamant, le charbon, le chrome, l’amiante, l’or, le nickel, le cuivre, les minerais de fer, le vanadium, le lithium, l’étain et les métaux du groupe du platine[18].
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Le Zimbabwe appartient au biome des prairies, savanes et terres arbustives tropicales et subtropicales, la zone montagneuse le long de la frontière avec le Mozambique correspond au biome des prairies et terres arbustives de montagne[19],[20]. Les paysages sont donc composés de savanes sèches ou arborées et de forêts tropicales sempervirentes dans les régions moites et montagneuses de l'est. De larges surfaces du Zimbabwe étaient autrefois couvertes de forêts, au sein desquelles on trouvait une vie sauvage importante. La pauvreté, la croissance démographique et le manque de combustible ont mené à une déforestation extensive qui, avec le braconnage, ont considérablement réduit le nombre de représentants de la faune et de la flore du pays. La déforestation a également mené à l'érosion des sols et à la survenue régulière de sécheresses, diminuant la fertilité des terres.
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Son climat est de type tropical tempéré par l'altitude, avec une saison des pluies qui s'étend de fin octobre à mars. Le fait qu'il soit situé sur des hauts plateaux est la raison pour laquelle il bénéficie d'une température moyenne annuelle de 25 °C, relativement faible par rapport à ses voisins d'Afrique australe. Le climat le plus froid peut donner des températures entre 12 °C et 15 °C durant l'hiver austral, entre juin et septembre, mais pendant cette période, le plus souvent, sont observées des températures entre 19 °C et 21 °C, températures qui s'expliquent par l'altitude du pays (souvent supérieure à 1 000 mètres). Pendant les périodes estivales, le thermomètre ne dépasse jamais les 30 °C. Le record du mois le plus froid remonte au mois d'août 1986, pendant lequel des températures de 11 °C et 12 °C furent enregistrées. Le record de chaleur est de 31° à Bulawayo, en janvier 2008.
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On trouve, parmi la flore, du teck, de l'acajou, du knobthorn, du msasa (en) et du baobab. Les fleurs les plus présentes sont l'hibiscus, le lis d'araignée, le leonotis (en), le cassia, le wisteria et le dombeya.
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Le pays possède la deuxième plus grande population d'éléphants d'Afrique australe et une importante population de rhinocéros, cependant menacée par le braconnage[21],[22]. La faune est aussi composée de nombreux mammifères dont l'hippopotame, le babouin, la girafe, le koudou, le zèbre, le phacochère, le porc-épic, le ratel, la loutre, le lièvre ainsi que de nombreuses autres, soit un total d'environ 350 espèces de mammifères différentes. Le plus grand des lézards, le varan, peut être trouvé dans de nombreuses rivières, au même titre que certaines espèces de crocodiles. Il y a aussi plus de 500 espèces d'oiseaux comme le turdidé, le barbican, le méropidé, le foudi, le rossignol, le bouscarle, la pintade, le coucou foliotocol, le tétra et le faisan. On compte également 131 espèces de poissons, dont la plus répandue est le poisson tigre goliath. Le Zimbabwe possède donc une riche biodiversité, car il abrite également un grand nombre d'espèces conventionnelles de la flore et de la faune africaine tropicale.
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Au Zimbabwe, la crise climatique a entraîné une chute de 5 % des précipitations au cours du siècle dernier (jusqu'en 2017)[23]. Un autre effet est une pluie plus instable à différents moments, ainsi qu'une augmentation des sécheresses et des vagues de chaleur[23]. Certaines années, telles 2007/2008, ont été exceptionnellement pluvieuses, faisant des victimes et mettant les cultures en péril[24]. En 2015/2016, le réchauffement climatique a entraîné une grave catastrophe due à la sécheresse[réf. souhaitée].
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La présence des premiers habitants en Afrique australe, les San, est attestée depuis plus de 40 000 ans[25] et ils sont donc les premiers habitants du pays[26]. On trouve au Zimbabwe une importante concentration d'œuvres picturales préhistoriques datant de 13 000 ans avant notre ère[27]. Plus tard, vers 500, arrivent d'Afrique centrale les artisans du fer et agriculteurs Bantous Gokomere qui s'installent sur le lieu du futur Monument national du Grand Zimbabwe, berceau du peuple des Shonas, vraisemblablement édifié entre le IXe et le XIIIe siècle. Les Bantous forcent sur cette même période la majorité de l'ethnie San, peuple nomade de l'Afrique australe, à émigrer à l'ouest ou à être réduits en esclavage.
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La cité de Grand Zimbabwe accueille jusqu'à 10 000[28] voire 20 000 habitants[29] et son organisation sociale est structurée autour d'une monarchie[29], d'une caste dirigeante[30] et d'une armée. L'influence de la dynastie des Shonas décline durant le XVe siècle, du fait notamment de la surpopulation[28], cause de maladies, et de la contestation du pouvoir en place. La dynastie des Torwa (en) s'installe à Khami et fonde le royaume de Butua, successeur direct du Grand Zimbabwe, au milieu du XVe siècle[31]. D'autres membres issus de la civilisation de Grand Zimbabwe à la tête desquels se trouve le roi Mwene Mutapa, fondent un autre État shona plus au nord : l'empire du Monomotapa. Celui-ci prospère jusqu'en 1629, date à laquelle il est battu par l'empire portugais dont il devient le vassal la même année[32].
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Le début du XVIe siècle voit l'arrivée des Portugais qui investissent le plateau rhodésien par la vallée du Zambèze.
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En 1684, la dynastie Torwa est renversée par le clan Changamire qui fonde l’empire rozvi[33].
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En 1690, les Portugais sont finalement expulsés par les troupes du Monomatapa. Mais le domaine de l’ancien empire est dorénavant limité à la vallée du Zambèze.
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En 1840, un État militaire ndébélé (ou matabélé), dirigé par Mzilikazi du clan zoulou Xumalo, est fondé sur les décombres de l’empire rozvi. En 1852, le royaume de Mzilikazi est reconnu par la République sud-africaine.
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En 1854, l’explorateur David Livingstone parvient aux chutes Victoria. Puis, en 1870-1880, les territoires shona et ndébélé sont explorés par des Européens dont Frederick Courtney Selous et Thomas Baines.
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L'année 1888 est marquée par la concession Rudd, traité par lequel le roi Lobengula cède à la British South Africa Company de Cecil Rhodes l’ensemble des terres situées entre les fleuves Zambèze et Limpopo.
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En 1890, la colonne des pionniers, mise sur pied par Cecil Rhodes, annexe le Mashonaland. Au même moment, l'Empire colonial portugais revendique ce territoire dans le cadre de l'« affaire de la Carte rose », provoquant un conflit diplomatique avec Londres.
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Entre 1893 et 1894, c'est la Première Guerre ndébélé. Les Ndébélé sont battus sur la Shangani et à Bembesi, mais anéantissent la patrouille britannique du major Allan Wilson sur la Shangani. Vaincu, Lobengula s'enfuit et décède, au début de l'année 1894.
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En 1895, le territoire, baptisé « Rhodésie » en l’honneur de Cecil Rhodes, est administré complètement par la BSAC.
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En 1901, une division administrative est créée entre les territoires du nord du Zambèze, baptisés Rhodésie du Nord, et ceux au sud, baptisés Rhodésie du Sud.
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En 1923, l’administration de la BSAC prend fin. L’intégration à l’Afrique du Sud de la Rhodésie du Sud est un échec. Cette dernière prend alors le statut de colonie autonome. Londres conserve la mainmise sur l’administration de la Rhodésie du Nord et du Nyassaland.
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Entre 1953 et 1963, le territoire fait partie de la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland regroupant la Rhodésie du Sud, la Rhodésie du Nord (actuelle Zambie) et le Nyassaland (actuel Malawi).
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En 1964, la fédération est dissoute. La Rhodésie du Nord, rebaptisée Zambie, et le Nyassaland, rebaptisé Malawi, déclarent leur indépendance. En 1965, la déclaration unilatérale d’indépendance de la Rhodésie du Sud est décrétée par le gouvernement blanc dirigé par Ian Smith.
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En 1970, la république de Rhodésie est proclamée.
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En 1978, des accords internes ont lieu entre gouvernement rhodésien et mouvements nationalistes noirs modérés pour la mise en place d’une nouvelle assemblée et d’un gouvernement multiracial. En 1979, l’État éphémère de Zimbabwe-Rhodésie est créé, puis réintégré au Royaume-Uni, avant que les accords de Lancaster House préparent l’indépendance du Zimbabwe et une redistribution des terres après 10 ans.
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Craignant une fuite massive des capitaux, le nouveau régime accepte d'introduire dans la Constitution un article protégeant la propriété privée, notamment foncière, ainsi qu'une clause interdisant toute modification de la loi fondamentale pour une période d'au moins sept ans, ce qui a permis de rassurer les milieux économiques[34].
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En 1980, quinze ans après la déclaration unilatérale d’indépendance de Ian Smith, les Britanniques reconnaissent l’indépendance de la Rhodésie du Sud qui prend le nom de Zimbabwe, membre du Commonwealth. L’ancien chef de guérilla Robert Mugabe est le nouveau Premier ministre. Au niveau africain, l'indépendance du Zimbabwe (ex-Rhodésie du Sud) est tardive, pour un pays pourtant vaste, doté d'une population assez importante.
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L'Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) remporte haut la main le scrutin de 1980. Le soir de sa victoire, Robert Mugabe rassure la population blanche lors d'un discours axé sur l'apaisement et la réconciliation. Il va même au-delà des accords de Lancaster : il reconduit les chefs des services de renseignements de l'ancien régime, et nomme deux ministres blancs[35].
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L'accent est mis sur l'éducation et la santé, secteurs dont les Noirs avaient été presque entièrement privés sous le régime de Ian Smith[34]. En 1992, une étude de la Banque mondiale indique que plus de 500 centres de santé ont été construits depuis 1980. Le pourcentage d'enfants vaccinés est passé de 25 % en 1980 à 67 % en 1988 et l'espérance de vie est passée de 55 à 59 ans. Le taux de scolarisation a augmenté de 232 % une année après que l'enseignement primaire ait été rendu gratuit et les effectifs de l'enseignement secondaire ont augmenté de 33 % en deux ans. Ces politiques sociales entraînent une augmentation du taux d'endettement[36].
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Entre 1980 et 1983, une « guerre civile » a lieu entre les deux mouvements nationalistes noirs ZANU (Shonas) et ZAPU (Matabélés et Ndébélés).
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Plusieurs lois sont adoptées dans les années 1980 pour tenter de diminuer les écarts salariaux. Les écarts sont toutefois restés considérables. En 1988, la loi donne aux femmes, au moins en théorie, des droits identiques à ceux des hommes. Elles ne pouvaient auparavant prendre que peu d'initiatives personnelles sans le consentement de leur père ou de leur mari[36].
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En 1987, après une modification de la constitution, Robert Mugabe devient le président du Zimbabwe au 31 décembre. Dans les années 1990, plusieurs événements accentuent l’autoritarisme du régime et la situation économique se détériore significativement sous le poids des sanctions internationales, conduisant le régime à accepter une politique de « réajustement structurel » préconisée par les institutions financières internationales[34]. Cette politique prend la forme d'une sévère cure d'austérité : sous la contrainte, le gouvernement réduit drastiquement la dépense publique et des dizaines de milliers de fonctionnaires perdent leur emploi. Ces réformes impopulaires génèrent un vent de colère dans les villes du pays gagnées par le chômage[35].
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En février 2000, les occupations de terres par des paysans noirs et d'anciens combattants de la guerre d’indépendance se multiplient. Quelque 4 500 propriétaires possèdent alors plus d'un tiers des terres cultivables dans les zones les plus fertiles, sous forme de grandes exploitations commerciales, tandis que plus de 700 000 familles paysannes noires se partagent le reste sur des "terres communales" beaucoup moins propices à la culture[34]. Les propriétaires blancs avaient continué de s'enrichir pendant les vingt années ayant suivi la chute du régime ségrégationniste, attisant le ressentiment d'une partie de la population noire dans un contexte de crise économique et de montée du chômage. Le président zimbabwéen, qui les avait jusqu'alors défendu, vit mal leur soutien à la nouvelle formation de l'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique. Dépassé par le mouvement d'occupation de terres, Mugabe tente de sauver la face en officialisant les expropriations et en installant sur les terres réquisitionnées des proches du régime, officiellement anciens combattants de la guerre d’indépendance. Ceux-ci n’ont cependant pas les connaissances ni le matériel nécessaires pour cultiver leurs lopins et beaucoup de terres restent en friches. Des dizaines de milliers d'ouvriers agricoles perdent leur emploi et la production chute[35].
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Mugabe est désavoué lors d’un référendum sur une réforme constitutionnelle. En 2002, il gagne l’élection présidentielle lors d’un scrutin dont l’honnêteté est contestée. En 2003, une grave crise agraire et politique éclate à la suite de l’expropriation par Mugabe des fermiers blancs. Une crise politique survient quand les mouvements d’opposition comme la MDC sont réprimés et les élections truquées. À la suite d'une campagne intensive des mouvements des droits de l’Homme, des Britanniques et de l’opposition, le Commonwealth impose des mesures de rétorsion contre les principaux dirigeants du Zimbabwe. Au sein du Commonwealth, Mugabe reçoit cependant le soutien de plusieurs pays africains et dénonce des mesures prises à l’instigation des pays « blancs » (Canada, Grande-Bretagne, Australie). L’opposition locale du MDC est réprimée. En 2004, le pays ne peut plus subvenir à ses besoins et 70 % de la population se retrouve sans emploi. Le Zimbabwe se retire du Commonwealth. Le pays est alors au bord de la famine, ce que chercherait à dissimuler le régime[37]. Le pays apparait dans la liste du nouvel « axe du mal » rebaptisé « avant poste de la tyrannie » par Condoleezza Rice en 2005.
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En 2005, le parti de Robert Mugabe, la ZANU, remporte les élections législatives sur fond de violence et de fraudes électorales face à un MDC divisé et affaibli. Entre 120 000 et 1 500 000 habitants des bidonvilles d'Harare, bastions de l'opposition, sont expulsés à la fin du printemps lors de la destruction de leurs habitations sur ordre du gouvernement ; c'est l'opération Murambatsvina (en)[38]. Adoption d'une réforme constitutionnelle restreignant les droits de propriété et permettant au gouvernement de priver n'importe qui de passeport pour des raisons « d'intérêt national ». Afin de gagner l'appui de la population, Mugabe persécute la minorité ndébélé.[réf. nécessaire] Nombre d'entre eux fuient en Afrique du Sud. On empêche les propriétaires de terres d'aller en appel au sujet de leur expropriation. Un Sénat de 66 membres est créé mais celui-ci est soupçonné d'être une simple chambre d'enregistrement au service du président Mugabe. L'inflation dépasse les 1 000 % en 2006, et les 100 000 % en 2007. L'exode de la population vers les pays voisins s’accélère.
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En 2008, les élections présidentielle et législatives du 29 mars constituent un revers pour la ZANU. Le MDC remporte la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale (109 élus contre 97 élus à la ZANU). Publiés le 2 mai, le résultat de l’élection présidentielle est contesté. En obtenant officiellement près de 48 % des suffrages en dépit des fraudes, Morgan Tsvangirai devance néanmoins Robert Mugabe (43 %). Lors de la campagne du second tour, le pays est le théâtre de violences politiques continues marquées par des exactions commises par la police contre des membres de l'opposition et leur famille mais aussi par l’arrestation de ses principaux chefs[39]. Dans ce climat de terreur, Morgan Tsvangirai décide à cinq jours du second tour de l’élection présidentielle de boycotter celle-ci, permettant ainsi à Robert Mugabe d’être réélu[40]. L’inflation dépassant les 10 millions % en rythme annuel : l'édition de billets de 100 milliards de dollars zimbabwéens (environ 3 EUR fin juillet 2008) est nécessaire. La population est contrainte de revenir à une économie de troc et à la marche à pied : il n'y a plus de diesel pour faire rouler les bus[41],[42]. De plus, à partir du mois d'août, une épidémie de choléra sévit dans le pays ; elle a fait, selon l'OMS, 2 971 morts, ainsi que 56 123 personnes contaminées (chiffres officiels au 27 janvier 2009). Toujours d'après l'OMS, jusqu'à la moitié des 12 millions de Zimbabwéens sont susceptibles de contracter la maladie en raison de l'insalubrité des conditions de vie dans le pays[43].
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En 2009, en raison de la pression de l'ONU quant aux fraudes concernant l'élection présidentielle, Robert Mugabe décide de partager le pouvoir avec son opposant et rival Morgan Tsvangirai, dont le parti est le Mouvement pour le changement démocratique (MDC)[44].
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En avril 2010, Mugabe reçoit le président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, avec lequel il conclut huit accords commerciaux entre les deux pays. Cette visite n'est pas bien perçue par l'opposition et par le reste du monde[45].
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Le 16 mars 2013, le Zimbabwe a adopté par référendum une nouvelle Constitution qui a pour but affiché de moraliser la vie politique. Le président Robert Mugabe et son premier ministre Morgan Tsvangirai appellent à voter oui. Le texte prévoit de limiter les prérogatives présidentielles, mais le chef de l'État conserve le pouvoir de nommer tous les acteurs importants. Seule la durée de la fonction a été réduite à deux mandats de cinq ans[46].
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En raison de l'âge avancé du président Robert Mugabe, qui célèbre ses 93 ans en février 2017, la question de sa succession est devenue un enjeu important dans le milieu politique zimbabwéen. Robert Mugabe révèle qu'il souhaite voir son épouse Grace Mugabe lui succéder. Il écarte du parti ZANU-PF et du gouvernement les rivaux potentiels de cette dernière. Grace Mugabe, connue pour ses goûts de luxe et sa brutalité, est toutefois impopulaire. Le 4 novembre, Robert Mugabe annonce qu'il souhaite que son épouse devienne vice-présidente. Le 5 novembre, celle-ci lui demande publiquement de lui céder directement la présidence de la République. Le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa, le 6 novembre 2017, a ainsi pour objectif de conforter la première dame, mais déplaît aux forces armées[47].
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Le 15 novembre 2017, le général Sibusiso Moyo annonce à la télévision nationale prendre le contrôle des rues afin « d'éliminer des criminels proches du président Mugabe » et affirme que l'armée ne mène pas de coup d'État contre le gouvernement[48]. Robert Mugabe et sa femme Grace sont placés en résidence surveillée par l'armée. L'Afrique du Sud, inquiète pour Robert Mugabe, envoie deux émissaires pour rencontrer la famille de ce dernier ainsi que les responsables militaires. L'Union africaine, l'Union européenne ou le Nigeria lancent un appel à la paix. Néanmoins aucun signe d'anarchie n'est détecté depuis[49],[50].
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Le 16 novembre 2017, Robert Mugabe continue de se considérer comme le seul dirigeant légitime du Zimbabwe et refuse la médiation du prêtre catholique Fidelis Mukonori[51]. Cependant, le 21 novembre 2017, il démissionne[52].
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Le bilan présidentiel de Robert Mugabe est très négatif. Laissant un pays ruiné, dans lequel la ZANU-PF domine tous les secteurs du pays depuis plusieurs décennies, il est également critiqué pour les violations des droits de l'homme et de la liberté d'expression perpétrées sous son régime[53].
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Emmerson Mnangagwa regagne le Zimbabwe le 22 novembre 2017 et déclare qu'« aujourd'hui, nous voyons naître une nouvelle démocratie »[54]. Emmerson Mnangagwa est désigné président intérimaire et doit prêter serment dans les deux jours[55]. La date du serment est cependant repoussée au 24 novembre 2017. Il conserve ses fonctions jusqu'à la tenue de l'élection présidentielle de 2018[56] au cours de laquelle il porte les couleurs du Zanu-PF et est donc le candidat favori à sa propre succession[56]. Il emporte de justesse l’élection présidentielle au premier tour, sur fond de soupçons de fraude[57]. Le début de l'année 2019, dans un contexte de crise économique et d'absence d'avancées démocratiques, est marqué par de violentes manifestations, durement réprimées[58].
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En 2019, après une campagne agricole particulièrement mauvaise en raison de la sécheresse, 2,5 millions de Zimbabwéens « s'acheminent vers la famine » selon le programme alimentaire mondial[59]. Comme le reste de l’Afrique australe, le Zimbabwe est soumis depuis plusieurs saisons à des épisodes récurrents de sécheresse, aggravés par le réchauffement climatique, qui pèsent sur la sécurité alimentaire de la population et de la faune. En octobre, l’ONU évalue à 7,7 millions le nombre de personnes qui seront menacées par la famine en 2020[60].
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Le Zimbabwe est officiellement une république présidentielle, dans laquelle le droit de vote est accordé à tous les citoyens de plus de 18 ans. Le président est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Le régime de l'ex-président, Robert Mugabe, au pouvoir pendant presque 30 ans, a été accusé de graves violations des droits de l'homme. Son successeur depuis novembre 2017, Emmerson Mnangagwa, imposé en douceur par l'armée zimbabwéenne, maintient une répression de l'opposition, d'autant que le pays est confronté à une situation économique difficile : électricité rationnée, pénurie d'essence, pénurie de médicaments, pénurie de produits de bases[61]
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Pris en tenaille entre les vétérans de la guerre de libération et l'opposition[62], le président Mugabe avait mis en œuvre une réforme agraire dans les années 2000 visant essentiellement les grands fermiers du pays, spécifiquement les fermiers blancs qui avaient été maintenus sur leurs terres au moment de l’indépendance. Certains propriétaires terriens ont tenté de s'opposer à l'expropriation de leurs terres en saisissant la Southern African Development Community court, néanmoins le gouvernement rejette toutes accusations de discriminations en affirmant que les redistributions de terre visent à corriger des inégalités. En effet, alors que l'indépendance du pays remonte à 20 ans, environ un tiers des terres du pays sont en la possession des fermiers blancs descendants de colons[63]. De nombreuses violences émaillent toute la période de mise en application de la réforme agraire, provoquant au moins 30 morts. Le gouvernement prend le parti d'étouffer les suites judiciaires de ces violences, notamment en forçant à la démission Anthony Gubbay (en), président de la Cour suprême, après qu'il eut tranché une affaire en faveur de fermiers blancs[64]. Robert Mugabe et son parti sont confrontés à des accusations de complicité à l'international, notamment dans la presse, également par une décision de justice d’un tribunal régional pour l’Afrique australe de décembre 2008[63].
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La réforme agraire, conjuguée à la corruption et au népotisme généralisés, ont des conséquences catastrophiques sur la situation alimentaire du pays[65]. Après les élections truquées de 2002, le pays est exclu du Commonwealth[66]. En conséquence de cet événement et de la levée de boucliers que cette politique ont provoquée dans le monde, les autorités zimbabwéennes dénoncent un complot des « pays blancs » (notamment ceux du Commonwealth, le Canada, le Royaume-Uni, et l'Australie). En 2005, il reste encore environ 400 fermiers blancs au Zimbabwe, sur 4 500 avant la réforme agraire. Le président Mugabe exprime alors son souhait de les « chasser » à court terme. En 2005, le parti au pouvoir, le ZANU-PF lança une campagne appelée « Tous les Blancs dehors en 2005 »[réf. nécessaire].
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En juillet 2007, Mugabe et son parti, le ZANU-PF, proposent au parlement de voter une loi qui interdit toute fusion, restructuration ou acquisition d’une entreprise si 51 % de son capital n’était pas en possession de Zimbabwéens noirs[67]. Puis, en septembre 2008, un accord conclu avec l’opposition du MDC fait quelque peu marche arrière sur la confiscation des fermes des Blancs, bien que le ministre de la Justice affirme le contraire[68], que l’accord souligne le caractère raciste-colonialiste de la répartition précédente des terres, et qu’aucune restitution ne se ferait en tant que telle[69].
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En décembre 2008, le Zimbabwe rejette le jugement du tribunal de la Communauté de développement d'Afrique australe qui a estimé que les confiscations de terres menées au Zimbabwe étaient discriminatoires[70],[63], racistes et illégales et que les fermiers devaient être dédommagés[71]. En juin 2011, en vertu de la disposition prévoyant l'application des décisions du tribunal de la SADC dans les pays membres, la Haute cour de Pretoria en Afrique du Sud, saisie par d'anciens fermiers zimbabwéens expropriés, juge que les biens appartenant à l'État zimbabwéen dans le pays peuvent être saisis et mis en vente afin d'indemniser les victimes d'expropriation. En application de cette décision, trois propriétés du gouvernement zimbabwéen en Afrique du Sud sont saisies en vue de leur vente par enchère publique[71].
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En octobre 2017, Chris Mutsvangwa (en), président de la Zimbabwe National Liberation War Veterans Association (ZNLWVA), organisation groupant des Noirs qui avaient combattu militairement le régime rhodésien, demande le retour des Blancs expatriés et leur offre de prendre part au prochain gouvernement, le G40 (en) (Generation 40) ayant, selon lui, fait du pays une terre brûlée[72].
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Le pays est divisé en 8 provinces :
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Le Zimbabwe compte aussi deux villes qui ont le statut de province : Bulawayo et Harare.
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Le Zimbabwe dispose d'une force de défense (en) constituée de 29 100 actifs et de 21 800 paramilitaires sous ses drapeaux.
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Le commandant en chef est le président de la République. Les forces armées disposaient en 2006 d'un budget de 60 millions de dollars, soit 3,8 % du PNB[73].
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La population du pays est estimée à 14,55 millions d’habitants en 2016[2], un triplement depuis 1960. Ravagé par le sida, l’épidémie a fait baisser l’espérance de vie depuis les années 1980 jusqu'au début des années 2000 avant que celle-ci ne remonte dans les années suivantes vers 60 ans[74]. Le taux de mortalité est remonté au niveau élevé de 17,9 pour mille, soit un niveau comparable à celui de l'Afrique australe (17 pour mille). Le nombre moyen d'enfants par femme, ou indicateur conjoncturel de fécondité est de 3,15, correspondant à un taux de natalité de 27,7 pour mille. Le taux d'accroissement démographique est donc ralenti à environ 1 % par an ou 9,8 pour mille[75].
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Au moins 99 % de la population est constituée de noirs africains, liés surtout aux ethnies Shona et Ndébélé. Il y avait 140 000 blancs (appelés Rhodésiens) en 1986, mais la politique agraire de reprise des terres font descendre ce chiffre à environ 30 000 en 2013, essentiellement des descendants de colons britanniques, afrikaners et portugais.
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Les principales langues sont[76] :
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Cependant la nouvelle Constitution de 2013 reconnaît désormais 16 langues officielles[78] et ajoute aux trois premières :
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Deux autres langues bantoues minoritaires ont un usage vigoureux mais ne sont pas reconnues : le dombe (proche du nambya reconnu au Zimbabwe) et le kunda (plus proche du nyungwe reconnu au Mozambique que du chichewa reconnu au Zimbabwe). Un pidgin bantou est également utilisé comme langue secondaire.
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Enfin l'afrikaans est parlé par environ 50 000 personnes, en partie par des blancs, mais aussi par des noirs et métis zimbabwéens (dont 4 500 de langue maternelle), et le gujarati est parlé par environ 19 000 personnes d'origine indienne (surtout venues lors de l'ancienne colonisation britannique).
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Les principales religions sont le christianisme (87 %), dont 67,1 % de protestants et 18,7 % de catholiques, et l'animisme (3,8 %). Les personnes sans religion représentent environ 7,9 % de la population[79].
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La Convention baptiste du Zimbabwe a été officiellement fondée en 1963[80]. En 2016, elle comptait 380 églises et 40,000 membres[81].
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Une partie des Zimbabwéens furent marqués par les idées marxistes, implantées autrefois au Mozambique voisin et en Angola, qui encourageaient l’athéisme, ces deux pays étant aussi en lutte contre les colons européens pour obtenir l'indépendance. Au Zimbabwe, le combat pour l'indépendance s'étala entre 1965 et 1980. Le pourcentage d'agnostiques (personnes qui doutent de l'existence de Dieu) est lui aussi important.
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Début 2019, plusieurs associations zimbabwéennes estiment que la moitié des femmes du pays ont été victimes de violences physiques et sexuelles. Par ailleurs, le taux de mariage des filles de moins de 18 ans est de 32 %[82].
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Jusqu'au début des années 1990, le Zimbabwe était le pays le plus industrialisé d'Afrique australe, après l'Afrique du Sud[83]. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, le pays connaît une terrible crise économique, accompagnée d'hyper-inflation[84] ; durant cette même période, son secteur manufacturier passe de 27 % à 15 % du PNB[83]. La « dollarisation » de l'économie permet cependant, à partir de 2009, la relance de l'économie[18].
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L'implication du pays dans la guerre en République démocratique du Congo avait des motivations économiques[85], notamment la volonté de sécuriser la dette contractée par la RDC envers le pays[86] et certains, au Zimbabwe, ont fait fortune grâce aux minerais du Congo, dont, semble-t-il, le président Mnangagwa lui-même[87].
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Le secteur de l'agriculture a souffert d’une répartition des terres mal engagée en 1999 et 2000. En 1996, 4 500 fermiers blancs possédaient encore à cette date environ 30 % des terres cultivables du pays (contre 47 % en 1980) cultivant blé, arachides et tabac et dont le chiffre d’affaires représentait plus de 50 % du PIB. Surnommé le grenier à blé de l’Afrique, le pays participait en tant que fournisseur de denrées au Programme alimentaire mondial (PAM). Depuis, par l’expropriation des fermiers blancs, la moitié de ces terres ont été morcelées ou redistribuées en dépit du bon sens à des amis du régime ou à des fermiers noirs sans la connaissance technique pour gérer des exploitations. De nombreux blancs ont alors émigré vers l’Australie, la Zambie, l’Afrique du Sud ou l’Angleterre. Le pays est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010. C'est également le septième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya.[réf. nécessaire]
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Le Zimbabwe est aussi un grand pays minier (or, platine, diamant, chrome). L’exploitation faite à l’aide de capitaux privés s'est effondrée, une grosse partie de l’exploitation se fait maintenant clandestinement.[réf. nécessaire] De nouvelles mines de diamants ont été découvertes en 2006, dont l'exploitation profite essentiellement et clandestinement aux forces de sécurité, armée et police secrète[88].
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Pour sa part, le président Mugabe voit dans la raison de cette crise économique les sanctions imposées au pays par les États-Unis et l’Union européenne en raison des atteintes aux droits de l’homme.
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L'inflation était de 32 % en 1998, 59 % en 1999, 208 % en février 2002 de 1 042,9 % en mai 2006, et de plus de 100 000 % en janvier 2008. Le taux d'inflation annuel (entre juillet 2007 et juillet 2008) atteint environ 231 000 000 %, ceci étant considéré non plus comme de l'inflation mais comme de l'hyperinflation. Le 31 juillet 2006, le gouvernement annonce la réévaluation de 99 000 % de sa monnaie[89]. De nouvelles coupures sont alors mises en circulation et durant trois semaines, les deux auront cours. Cette réévaluation ne devait cependant en rien enrayer la grave crise économique, où le taux de chômage est d’environ 70 %. La raison d’être de cette opération est très vraisemblablement purement cosmétique, en faisant croire que les prix ont baissé. C’est ainsi que dans une publicité télévisée du gouvernement, on voit une femme au foyer annoncer qu’un pain « ne coûte désormais plus que 200 dollars » alors qu’auparavant il coûtait 200 000 $. Une autre raison est que pour certaines transactions, les systèmes informatiques n'arrivaient plus à gérer des chiffres trop élevés. Le Zimbabwe a battu un nouveau record d’inflation en janvier 2007 à 1 593 % en rythme annuel, quelques jours après l’annonce du limogeage du ministre des Finances, Herbert Murerwa, remplacé par Samuel Mumbengegwi[90]. L’inflation pour le mois de mars 2007 serait de 2 200 %. En août 2007, 2 litres d'huile de cuisine coûtent 400 000 dollars zimbabwéens, environ 2,8 US$ ou 2 €. La devise américaine s’échange officiellement contre 252 ZWD mais vaut près de 100 000 000 000 ZWD au marché noir (juillet 2008). En janvier 2008, le taux de l’inflation annuel atteint le chiffre record de 100 580,2 % alors que le taux de chômage approche les 80 %[91]. Le dollar zimbabwéen ayant perdu toute sa valeur, les échanges se font de plus en plus souvent en rand sud-africain, en pula du Botswana ou en dollar américain. En juillet 2008, le taux de l’inflation annuel atteint 231 000 000 %[92].
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En janvier 2009, à la suite d'une trop grande inflation, le dollar zimbabwéen est abandonné et la monnaie officielle du Zimbabwe devient le dollar américain. À la suite de cet événement, les prix chutent en un mois de 3,1 %[93].
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Le secteur touristique a été également en crise, et les touristes occidentaux évitaient le pays, inquiets à cause de l'expression de sentiments anti-Blancs. Le gouvernement comptait cependant attirer des touristes chinois mais ceux-ci devraient difficilement combler le vide laissé par des touristes occidentaux.
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Le secteur touristique est en développement depuis 2011. Le nombre de touristes et les recettes associées sont en progrès. En 2015, le pays a accueilli plus de 2 millions de touristes et généré 886 millions de dollars[94].
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La Chine est le premier partenaire économique du Zimbabwe : elle achète 28 % de ses exportations et en est le premier investisseur. À partir de 2002, alors que les États-Unis et l'Union européenne frappent le pays de sanctions, la Chine y accroît son influence, avec des prêts et des dons. En 2015, le président Xi Jinping y fait une visite officielle, amorçant un plan de coopération de 5,6 milliards de dollars, notamment dans les mines, les travaux publics et les terres. Au niveau diplomatique, la Chine bloque toutes les sanctions visant le pays au conseil de sécurité des Nations unies. Historiquement, la Chine avait soutenu le ZANU contre le pouvoir blanc pro-occidental de Ian Smith et l'actuel président Emmerson Mnangagwa a été formé en Chine dans les années 1960, tissant des réseaux qui ont grandi au fil des années[95].
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Depuis les années 1980 les pouvoirs publics maintiennent des efforts soutenus en matière de lutte contre l’analphabétisme. Le Zimbabwe affiche en 2014 un taux d'alphabétisation de 88 % d'après un rapport de l'UNESCO[96]. Le Plan stratégique de l'éducation 2016-2020[97] met l'accent sur la scolarisation de tous les enfants, en prenant en compte tout particulièrement les communautés et les groupes présentant des vulnérabilités importantes[98].
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Le Zimbabwe a pour codes :
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Le pénis[1] est l’organe mâle de copulation et de miction chez les animaux.
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Il constitue, avec les testicules, l’appareil génital externe du mâle. L'organe reproducteur mâle s'appelle également pénis chez d'autres animaux.
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Dans l'histoire évolutive du vivant, les doigts et les organes génitaux externes sont apparus au dévonien, il y a environ 410 millions d’années, lorsque les tétrapodes sont sortis de l'eau pour coloniser les terres émergées. Le pénis permet en effet un mode de fécondation interne qui pallie l'absence de milieu liquide environnant. Ce processus est confirmé par le gène du développement HOXD13 (en) qui contrôle la formation des extrémités, doigts des mains et des pieds (organes développés lors de terrestrialisation en lien avec le mode de locomotion terrestre (en)), mais aussi celle du pénis[4]. Selon le biologiste Michel Morange, « le nombre de doigts ne serait que la conséquence de contraintes situées ailleurs ; peut-être avons-nous cinq doigts pour que notre pénis soit plus efficace[5] ».
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Chez les tétrapodes amniotes, les pénis érectiles sont apparus au moins quatre fois indépendamment, chez les mammifères, les tortues, les reptiles à écailles et les Archosauriens (crocodiliens chez qui le sperme glisse sur le phallus via une sorte de gouttière, tandis que 97 % des oiseaux ont perdu cet organe, à l'exception des Paléognathes et des Anseriformes)[6].
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La plupart des marsupiaux, sauf les deux espèces les plus grandes des kangourous, ont un pénis bifurqué, c’est-à-dire qu’il se divise en deux colonnes indépendantes qui peuvent chacune s'introduire dans le double vagin des femelles[7].
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Les éléphants, les tapirs et les dauphins ont un pénis préhensile qui facilite la copulation[8],[9],[10]
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Le plus gros pénis du règne animal appartient à la baleine bleue. Celui-ci peut atteindre 2,4 m[11].
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Chez certains mammifères euthériens (à l'exclusion des monotrèmes et des marsupiaux), le pénis est renforcé par le baculum (mot latin signifiant « canne »), ou os pénien. Il est absent chez les humains, mais présent chez presque tous les autres primates, comme le gorille et le chimpanzé. Cet os facilite le rapport sexuel.
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Le pénis est homologue au clitoris femelle, puisque les deux se développent à partir de la même structure embryonnaire.
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Le pénis (et le clitoris) des mammifères ont une fonction importante dans le comportement de reproduction. Les récepteurs sensoriels péniens (et clitoridiens) transmettent les sensations de la copulation au niveau du système de récompense[12], ce qui favorise le développement de la motivation sexuelle[13].
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Chez les mammifères non-primates, la lordose est un réflexe[note 1] moteur complexe, inné et crucial pour la femelle[14]. Ce réflexe de lordose permet, par la courbure du dos, de bien présenter la région génitale au mâle, ce qui permet la pénétration vaginale. Lors de l'œstrus (les « chaleurs »), les œstrogènes arrivant dans l'hypothalamus désactivent le circuit cérébral qui bloquait le réflexe[15]. Puis, quand le mâle monte la femelle en œstrus, les stimuli tactiles sur les flancs et la croupe déclenchent la contraction réflexe des muscles lombaires, ce qui provoque la courbure de la colonne vertébrale.
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Chez les hominidés, au cours de l’évolution, la sexualité s'est progressivement dissociée des cycles hormonaux[16],[17], 90 % des gènes des récepteurs aux phéromones ont été altérés[18],[19] et le réflexe sexuel de la lordose n'est plus fonctionnel. En raison de ces modifications du système nerveux, les informations sensorielles péniennes (et clitoridiennes) deviennent plus importantes[20]. On observe que les activités sexuelles des hominidés changent : elles ne sont plus limitées à la copulation[21],[22], mais se développent autour de la stimulation du pénis (ou du clitoris). Le comportement de reproduction a évolué vers un comportement érotique où le pénis joue un rôle majeur[23],[note 2].
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Le pénis humain se constitue de trois couches de tissu :
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Le bout distal du corps spongieux élargi et côniforme constitue le gland du pénis (glans penis). Le gland est entouré par le prépuce (preputium), un pli de peau qui peut se retirer pour découvrir le gland et qui est supprimé lors de la circoncision. Le prépuce s’attache au-dessous du gland par une bande de peau, le frein.
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L’urètre (urethra), qui constitue la dernière partie du tractus urinaire, traverse le corps spongieux ; sa sortie, le méat urétral (meatus urethralis), se trouve au bout du gland. L’urètre sert également à la miction et à l’éjaculation.
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Le pénis est capable d’érection lors de stimulation sexuelle, ce qui permet le coït. L’éjaculation accompagne la plupart du temps l’orgasme.
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L’anatomie du pénis humain se distingue de celle du pénis de la plupart des autres mammifères par l’absence de baculum, un os qui sert à ériger le pénis avant l’acte de copulation. Les corps caverneux du pénis humain se gorgent de sang pour atteindre l’érection. L’homme ne peut pas rétracter son pénis dans son corps. Le pénis humain est un peu plus important, relativement à la masse corporelle, que celui des autres mammifères.
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De même origine embryonnaire que le clitoris, le pénis présente une structure identique : le corps caverneux – corpus cavernosum – correspondant aux piliers du clitoris, convergeant en avant vers la symphyse pubienne pour former le corps du clitoris (constitué du coude – appelé aussi genou – et de la hampe) [24].
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Chez les insectes, le pénis peut comprendre plusieurs pièces dont l'organe d'intromission appelé édéage, correspondant à la partie terminale sclérifiée du canal éjaculateur. Chez certaines punaises, le mâle est muni d'un pénis qui perfore le corps de la femelle, dans un acte que les entomologues appellent copulation traumatique.
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La plupart des mâles céphalopodes pratiquent leur copulation à l'aide d'un bras modifié, l'hectocotyle mais le calmar géant et le poulpe ont un vrai pénis, alors que leur hectocotyle est rudimentaire[25].
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Les reptiles squamates mâles possèdent deux organes sexuels reproducteurs appelés « hémipénis », logés dans des poches à la base de la queue[26],[27].
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Pseudo-pénis d'un Canard colvert, et son éversion explosive[28]
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Pénis d'un mollusque (Doris pseudoargus) de la famille des Dorididae
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Hémipénis d'un serpent Crotale du Texas (Crotalus atrox)
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L'organe reproducteur mâle s'appelle également « pénis » chez les gastéropodes[29].
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Les anatomistes et les biologistes évolutionnistes s'étonnent depuis longtemps du fait que les mâles de nombreuses espèces sont dotés d'un pénis de forme complexe (ex : fourchue, double, en spirale, épineux). On a longtemps pensé que les formes de vagins étaient chez les femelles moins variées. En réalité l'étude anatomique du vagin est plus difficile ; elle a caché la diversité des formes de vagins selon l'espèce[30].
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Une idée récente, issue de la biologie intégrative et comparative, est que la complexité de certains organes génitaux femelles (chez les baleines, les canards ou les serpents par exemple) a été sous-estimée, et la complexité des formes génitales a coévolué chez les mâles et femelles. La complexité croissante des formes du vagin pourrait (chez de nombreuses espèces) être l'origine même de la diversité phallique[30].
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Selon cette hypothèse, la sélection naturelle a pu favoriser des femelles capables de mieux contrôler l'accouplement et mieux "choisir" le(s) mâle(s) les fécondant, en créant de nouveaux obstacles à des accouplements forcés. Ainsi, lors de l'évolution, des organes génitaux femelles sont devenus plus complexes. Des "contre-mesures" adaptatives sont alors apparues chez les mâles, un processus qui pourrait avoir contribué aux phénomènes de spéciation[30].
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Chez les insectes du genre Neotrogla, ce sont les femelles qui sont équipées d'un pénis et qui pénètrent les mâles[31], seul cas connu à ce jour dans le monde animal.
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Dans certaines traditions culinaires, le pénis entre dans la composition d’un plat préparé. C'est le cas de l'ahkoud ou akoud en Tunisie, dans lequel du pénis de taureau est mélangé avec d'autres abats.
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Le złoty (prononcé en polonais : /ˈzwɔtɨ/ Écouter ; symbole : zł ; code ISO : PLN) est l'unité monétaire principale de la Pologne. Il est divisé en 100 groszy[2]. Le terme złoty signifie littéralement « d'or » ou « doré ».
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Le 1er janvier 1995, le nouveau złoty (PLN) a remplacé l'ancien złoty (PLZ, créé en 1950) à la suite de l'hyperinflation du début des années 1990 au cours de 1 PLN = 10 000 PLZ.
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La politique monétaire de la Pologne relève de la compétence de la Banque nationale de Pologne (en polonais : Narodowy Bank Polski, NBP), fondée en 1945.
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Le złoty est une unité monétaire polonaise traditionnelle qui remonte au Moyen Âge. Initialement, durant les XIVe et XVe siècles, le nom est utilisé pour toutes sortes de pièces d'or étrangères utilisées en Pologne, notamment les pièces de Venise et les ducats de Hongrie.
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En 1496, la Diète approuve la création d'une monnaie nationale, le złoty, dont la valeur est fixée à 30 grosz, pièce de monnaie frappée depuis 1347 et calquée sur le groschen de Prague. Le grosz est subdivisé en deux « połgrosz » et trois « solid ».
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Jusqu'en 1787, le cours du złoty est lié à celui du thaler du Saint-Empire romain germanique (1 thaler = 8 złotys), puis il est dévalué à deux reprises avant le troisième partage de la Pologne (1795).
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Le złoty continue de circuler après ce partage. Le Duché de Varsovie (1807-1815) frappe des pièces libellées en « grosz », « złotys » et « thalers » et émet des billets libellés en « thalers ».
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Lors du congrès de Vienne en 1815, le duché de Varsovie devient le royaume de Pologne, dévolu au tsar de Russie. À partir de 1816, le złoty est aligné sur le rouble (1 złoty = 15 kopeks, 1 grosz = 1/2 kopek). Les grosz et les złotys sont frappés à Varsovie jusqu'en 1850, mais dès 1832 (après l'échec de l'insurrection de 1830-1831) circulent aussi en Pologne des pièces libellées en roubles.
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Par ailleurs, entre 1835 et 1846, la Ville libre de Cracovie, autre résultat du congrès de Vienne, émet sa propre monnaie, le złoty de Cracovie.
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À partir de 1850, la seule monnaie émise dans le royaume de Pologne est le rouble ; les pièces de monnaie sont russes, les billets sont émis par la Banque de Pologne. Après l'échec du soulèvement de janvier 1863, le système monétaire polonais est totalement intégré à celui de l'Empire russe. Toutefois, les pièces d'or antérieures restent en circulation jusqu'en 1914, en même temps que les roubles-or, surnommés en Pologne świnki (« cochons ») et les souverains.
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Après l'occupation de la Pologne par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale en 1917, le rouble fut remplacé par le mark polonais, dont la valeur initiale était identique à celle du mark allemand.
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Après la défaite allemande, les nouvelles autorités polonaises ne rétablirent pas immédiatement le złoty mais dès 1919, elle durent dévaluer plusieurs fois le mark polonais, entraînées dans une spirale d'hyperinflation. Le złoty fut finalement réintroduit lors de la réforme monétaire (du premier ministre Władysław Grabski) en 1924, au cours de 1 złoty pour 1 800 000 marks polonais (le złoty fut alors divisé en 100 grosz).
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À la suite de l’invasion de la Pologne en septembre 1939, les autorités allemandes décidèrent que les billets polonais d’avant-guerre conserveraient leur validité sur le territoire du Gouvernement Général, à l’exception des deux coupures les plus élevées, qui devaient être mises en dépôt pour être tamponnées en rouge au verso avec la mention en allemand : Generalgouvernement für die besetzten polnischen Gebiete (« Gouvernement général des territoires polonais occupés ») puis réintroduites en circulation en attendant l’émission de nouveaux billets, mais la consigne fut peu suivie d’effets et cette impression fut massivement falsifiée. Désireux de maintenir la confiance de la population dans la monnaie et de faciliter la gestion de trésorerie dans les territoires occupés, les Allemands se résolurent à conserver le nom złoty et proposèrent à Félix Mlynarski, ex-vice-président de la Banque de Pologne (dissoute), ainsi qu’à Wladyslaw Grabski, un autre économiste polonais de renom, d’administrer la monnaie sur le territoire du Gouvernement général. Ceux-ci parvinrent à obtenir des Allemands que les nouvelles coupures soient rédigées exclusivement en polonais, et que dans le nom de la banque émettrice figure le mot Pologne. La nouvelle institution, baptisée Banque d’émission de Pologne (en polonais : Bank Emisyjny w Polsce), fut créée en avril 1940 ; avec la Croix-Rouge de Pologne, elle demeura durant toute la seconde guerre mondiale le seul organisme officiel autorisé par les Allemands à porter un nom faisant explicitement référence à la Pologne. La politique monétaire resta cependant subordonnée dans les faits aux autorités allemandes, qui accrurent considérablement la quantité de monnaie en circulation, réduisant ainsi le niveau de vie (inflation).
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Les territoires polonais situés en dehors du Gouvernement général furent soit incorporés au Troisième Reich, où seul le Reichsmark avait cours légal, soit occupés par l’Union soviétique, où circulait le rouble. Ce n’est qu’à partir du 21 juillet 1944 qu’une monnaie portant le nom de złoty fut réintroduite par les Soviétiques dans les territoires repris aux Allemands (uniquement sous forme de billets).
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En 1950, le gouvernement de la nouvelle République populaire de Pologne instaura un « troisième złoty », valant 100 zł. de 1944. Cette nouvelle monnaie ne devint convertible qu'en 1990.
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Dans les années 1990, la chute du régime communiste et le passage à l'économie de marché entraîne une inflation galopante. Le nouveau gouvernement décide donc la création d'un « nouveau złoty » dont le cours est fixé à 10 000 « anciens złotys ». Ce złoty réévalué entre en circulation le 1er janvier 1995 et s'échange alors contre environ 0,62 Deutsche Mark.
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Depuis 1999 (année d'introduction de l'euro), la parité moyenne du złoty face à l'euro est d'environ 4 złotys pour 1 euro. Celle-ci est descendue à 5 złotys pour 1 euro (minimum atteint le 23 février 2004), est progressivement remontée durant plus de quatre ans, atteignant 3,20 złotys pour 1 euro le 28 juillet 2008, puis elle a brutalement chuté jusqu’en février 2009, jusqu’à flirter avec son minimum atteint cinq ans plus tôt. Depuis le second semestre 2009, le złoty s’échange contre 0,22 à 0,26 euro.
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Contrairement au Danemark, négociateur et signataire des traités européens antérieurs à l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne (traité de Maastricht, d'Amsterdam et de Nice) et qui a obtenu des clauses particulières, la Pologne a repris sans dérogation tous les traités lors de son adhésion en 2004 et a donc vocation à adopter l'euro. Cependant, aucun délai n'ayant été fixé, cette obligation demeure très théorique. La date d'entrée de la Pologne dans le mécanisme « ERM-2 » de stabilisation des changes, préalable indispensable à l'adoption de l'Euro, a ainsi sans cesse été repoussée.
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Le 19 juin 2015, l'Union européenne a mis fin aux procédures concernant les déficits excessifs de Malte et de la Pologne, confirmant ainsi que ces deux pays avaient ramené leurs déficits sous la barre des 3 % du PIB, la valeur de référence de l'UE, mais les autorités polonaises ont dissous le service qui était chargé de préparer la Pologne à l'adoption de la monnaie unique, repoussant cette échéance sine die.
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L'accord en nombre des noms et des adjectifs est assez complexe en polonais car il existe plusieurs formes de pluriel :
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Au nominatif et à l’accusatif (les cas qui expriment les notions du sujet et de l’objet), on utilise donc les formes : złoty, złote ou złotych et les formes grosz, grosze ou groszy :
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Remarque : dans l'article ci-dessus, les pluriels ont été francisés à la forme : zlotys (comme dans tous les articles relatifs aux unités monétaires). Par ailleurs, on trouve parfois dans des textes anciens la transcription française : zlote, ou encore sa traduction en florin; en polonais, les deux termes sont néanmoins distincts (floren et złoty).
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Le złoty (prononcé en polonais : /ˈzwɔtɨ/ Écouter ; symbole : zł ; code ISO : PLN) est l'unité monétaire principale de la Pologne. Il est divisé en 100 groszy[2]. Le terme złoty signifie littéralement « d'or » ou « doré ».
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Le 1er janvier 1995, le nouveau złoty (PLN) a remplacé l'ancien złoty (PLZ, créé en 1950) à la suite de l'hyperinflation du début des années 1990 au cours de 1 PLN = 10 000 PLZ.
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La politique monétaire de la Pologne relève de la compétence de la Banque nationale de Pologne (en polonais : Narodowy Bank Polski, NBP), fondée en 1945.
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Le złoty est une unité monétaire polonaise traditionnelle qui remonte au Moyen Âge. Initialement, durant les XIVe et XVe siècles, le nom est utilisé pour toutes sortes de pièces d'or étrangères utilisées en Pologne, notamment les pièces de Venise et les ducats de Hongrie.
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En 1496, la Diète approuve la création d'une monnaie nationale, le złoty, dont la valeur est fixée à 30 grosz, pièce de monnaie frappée depuis 1347 et calquée sur le groschen de Prague. Le grosz est subdivisé en deux « połgrosz » et trois « solid ».
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Jusqu'en 1787, le cours du złoty est lié à celui du thaler du Saint-Empire romain germanique (1 thaler = 8 złotys), puis il est dévalué à deux reprises avant le troisième partage de la Pologne (1795).
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Le złoty continue de circuler après ce partage. Le Duché de Varsovie (1807-1815) frappe des pièces libellées en « grosz », « złotys » et « thalers » et émet des billets libellés en « thalers ».
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Lors du congrès de Vienne en 1815, le duché de Varsovie devient le royaume de Pologne, dévolu au tsar de Russie. À partir de 1816, le złoty est aligné sur le rouble (1 złoty = 15 kopeks, 1 grosz = 1/2 kopek). Les grosz et les złotys sont frappés à Varsovie jusqu'en 1850, mais dès 1832 (après l'échec de l'insurrection de 1830-1831) circulent aussi en Pologne des pièces libellées en roubles.
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Par ailleurs, entre 1835 et 1846, la Ville libre de Cracovie, autre résultat du congrès de Vienne, émet sa propre monnaie, le złoty de Cracovie.
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À partir de 1850, la seule monnaie émise dans le royaume de Pologne est le rouble ; les pièces de monnaie sont russes, les billets sont émis par la Banque de Pologne. Après l'échec du soulèvement de janvier 1863, le système monétaire polonais est totalement intégré à celui de l'Empire russe. Toutefois, les pièces d'or antérieures restent en circulation jusqu'en 1914, en même temps que les roubles-or, surnommés en Pologne świnki (« cochons ») et les souverains.
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Après l'occupation de la Pologne par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale en 1917, le rouble fut remplacé par le mark polonais, dont la valeur initiale était identique à celle du mark allemand.
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Après la défaite allemande, les nouvelles autorités polonaises ne rétablirent pas immédiatement le złoty mais dès 1919, elle durent dévaluer plusieurs fois le mark polonais, entraînées dans une spirale d'hyperinflation. Le złoty fut finalement réintroduit lors de la réforme monétaire (du premier ministre Władysław Grabski) en 1924, au cours de 1 złoty pour 1 800 000 marks polonais (le złoty fut alors divisé en 100 grosz).
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À la suite de l’invasion de la Pologne en septembre 1939, les autorités allemandes décidèrent que les billets polonais d’avant-guerre conserveraient leur validité sur le territoire du Gouvernement Général, à l’exception des deux coupures les plus élevées, qui devaient être mises en dépôt pour être tamponnées en rouge au verso avec la mention en allemand : Generalgouvernement für die besetzten polnischen Gebiete (« Gouvernement général des territoires polonais occupés ») puis réintroduites en circulation en attendant l’émission de nouveaux billets, mais la consigne fut peu suivie d’effets et cette impression fut massivement falsifiée. Désireux de maintenir la confiance de la population dans la monnaie et de faciliter la gestion de trésorerie dans les territoires occupés, les Allemands se résolurent à conserver le nom złoty et proposèrent à Félix Mlynarski, ex-vice-président de la Banque de Pologne (dissoute), ainsi qu’à Wladyslaw Grabski, un autre économiste polonais de renom, d’administrer la monnaie sur le territoire du Gouvernement général. Ceux-ci parvinrent à obtenir des Allemands que les nouvelles coupures soient rédigées exclusivement en polonais, et que dans le nom de la banque émettrice figure le mot Pologne. La nouvelle institution, baptisée Banque d’émission de Pologne (en polonais : Bank Emisyjny w Polsce), fut créée en avril 1940 ; avec la Croix-Rouge de Pologne, elle demeura durant toute la seconde guerre mondiale le seul organisme officiel autorisé par les Allemands à porter un nom faisant explicitement référence à la Pologne. La politique monétaire resta cependant subordonnée dans les faits aux autorités allemandes, qui accrurent considérablement la quantité de monnaie en circulation, réduisant ainsi le niveau de vie (inflation).
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Les territoires polonais situés en dehors du Gouvernement général furent soit incorporés au Troisième Reich, où seul le Reichsmark avait cours légal, soit occupés par l’Union soviétique, où circulait le rouble. Ce n’est qu’à partir du 21 juillet 1944 qu’une monnaie portant le nom de złoty fut réintroduite par les Soviétiques dans les territoires repris aux Allemands (uniquement sous forme de billets).
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En 1950, le gouvernement de la nouvelle République populaire de Pologne instaura un « troisième złoty », valant 100 zł. de 1944. Cette nouvelle monnaie ne devint convertible qu'en 1990.
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Dans les années 1990, la chute du régime communiste et le passage à l'économie de marché entraîne une inflation galopante. Le nouveau gouvernement décide donc la création d'un « nouveau złoty » dont le cours est fixé à 10 000 « anciens złotys ». Ce złoty réévalué entre en circulation le 1er janvier 1995 et s'échange alors contre environ 0,62 Deutsche Mark.
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Depuis 1999 (année d'introduction de l'euro), la parité moyenne du złoty face à l'euro est d'environ 4 złotys pour 1 euro. Celle-ci est descendue à 5 złotys pour 1 euro (minimum atteint le 23 février 2004), est progressivement remontée durant plus de quatre ans, atteignant 3,20 złotys pour 1 euro le 28 juillet 2008, puis elle a brutalement chuté jusqu’en février 2009, jusqu’à flirter avec son minimum atteint cinq ans plus tôt. Depuis le second semestre 2009, le złoty s’échange contre 0,22 à 0,26 euro.
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Contrairement au Danemark, négociateur et signataire des traités européens antérieurs à l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne (traité de Maastricht, d'Amsterdam et de Nice) et qui a obtenu des clauses particulières, la Pologne a repris sans dérogation tous les traités lors de son adhésion en 2004 et a donc vocation à adopter l'euro. Cependant, aucun délai n'ayant été fixé, cette obligation demeure très théorique. La date d'entrée de la Pologne dans le mécanisme « ERM-2 » de stabilisation des changes, préalable indispensable à l'adoption de l'Euro, a ainsi sans cesse été repoussée.
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Le 19 juin 2015, l'Union européenne a mis fin aux procédures concernant les déficits excessifs de Malte et de la Pologne, confirmant ainsi que ces deux pays avaient ramené leurs déficits sous la barre des 3 % du PIB, la valeur de référence de l'UE, mais les autorités polonaises ont dissous le service qui était chargé de préparer la Pologne à l'adoption de la monnaie unique, repoussant cette échéance sine die.
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L'accord en nombre des noms et des adjectifs est assez complexe en polonais car il existe plusieurs formes de pluriel :
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Remarque : dans l'article ci-dessus, les pluriels ont été francisés à la forme : zlotys (comme dans tous les articles relatifs aux unités monétaires). Par ailleurs, on trouve parfois dans des textes anciens la transcription française : zlote, ou encore sa traduction en florin; en polonais, les deux termes sont néanmoins distincts (floren et złoty).
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La zone euro, parfois appelée eurozone, est une zone monétaire qui regroupe les États membres de l'Union européenne qui ont adopté l'euro (EUR, €) comme monnaie ; sur les vingt-sept États membres de l'UE, dix-neuf utilisent l'euro. Ces dix-neuf pays représentent plus de 340 millions d'habitants[1] en 2017 pour un PIB cumulé de 11 886 milliards d'euros[2] et un taux de chômage moyen de 4,80 % de la population active, qui est cependant plus fort chez les moins de 25 ans, proche des 20 %[3]. La zone euro a été créée en 1999 par onze pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, rejoints par la Grèce en 2001, par la Slovénie en 2007, par Chypre et Malte en 2008, par la Slovaquie en 2009, par l'Estonie en 2011, par la Lettonie en 2014 et par la Lituanie en 2015.
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Les billets et les pièces circulent depuis le 1er janvier 2002[4],[5] mais sont fabriqués depuis le 1er janvier 1999 dans les onze pays fondateurs. Plusieurs critères sont nécessaires pour rejoindre la zone euro : un déficit public inférieur à 3 % du PIB, une dette publique ne dépassant pas 60 % du PIB, une inflation maîtrisée, une indépendance de la banque centrale du pays et une devise nationale stable pendant au moins deux ans au sein du MCE II.
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Le taux directeur refi de la zone euro, fixé par la Banque centrale européenne, est de 0 % depuis le 10 mars 2016 (il est publié sur le site de la Banque centrale européenne)[6]. À partir du début de l'année 2010, avec le déclenchement de la crise de la dette publique grecque, puis de la crise irlandaise, la zone euro entre dans une période de turbulences. Au cours de nombreuses réunions du Conseil européen et de nombreux sommets européens, l'architecture globale de la zone euro va connaître de profondes évolutions.
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Historiquement, l'eurozone n'est pas la première zone monétaire à vocation internationale (dans le cas présent, européenne). En effet, l'Union latine, née en 1865 à l'initiative de Napoléon III, marque une union monétaire ou supranationale signée et partagée par la France, la Belgique, la Suisse, l'Italie, la Grèce et plus tard l'Espagne et le Portugal suivis de la Russie et de certains pays d'Amérique latine. La Première Guerre mondiale (1914-1918) a mis fin à ce projet d'unification monétaire.
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Le projet de créer une monnaie unique naît dans les années 1970 avec les turbulences du régime agri-monétaire depuis la mise en œuvre de la politique agricole commune en 1962 et l'impossibilité de mettre en place un système de taux de change contrôlable[7].
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La décision de créer l'euro a été officialisée lors du traité de Maastricht. Lorsque s'engagent les négociations, les responsables savent qu'économiquement la constitution de la zone euro est un défi. En effet, les économistes savent - depuis les travaux de Robert Mundell dans les années cinquante - que pour que des pays aient intérêt à avoir une même monnaie ils doivent[8] :
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Lorsque la monnaie unique est créée, les décideurs savent que si les asymétries entre pays européens ne sont pas plus grandes qu'entre États américains malgré tout, les pays du cœur de l'Europe : Allemagne, France et quelques autres, présentent des divergences moins marquées que celles qu'on peut trouver avec les pays de la périphérie. Ils savent aussi que les mécanismes d'ajustement sont faibles. Par ailleurs, Paul Krugman souligne alors que l'intégration va favoriser le regroupement des industries dans les mêmes régions économiques, ce qui creusera les divergences entre les pays au lieu de les réduire[9].
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Pour Jean Pisani-Ferry, les responsables politiques des pays décident de passer outre pour trois raisons :
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En effet, la France qui, à partir du tournant vers la rigueur de 1983 a dû suivre la politique monétaire allemande, aimerait participer au pilotage d'une monnaie européenne d'autant que, selon Jean Pisani-Ferry[11] « François Mitterrand, qui a abandonné ses ambitions de transformation sociale, veut placer son second septennat sous le signe de l'Europe ». Par ailleurs, le chancelier allemand Helmut Kohl, un européen fervent, comprend que l'adoption de l'euro permettra de lever les craintes des autres européens à propos de la réunification de l'Allemagne[12]. Le Deutsche Mark était alors une des trois grandes monnaies mondiales avec le dollar et le yen[13],[14].
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Deux visions se sont opposées. D'un côté celle qui a prévalu, d'un pacte de stabilité avec une surveillance multilatérale assez faible, reposant sur l'idée que si chacun gérait bien ses finances publiques et son économie les choses iraient bien[15]. D'un autre côté, certains (tels Jacques Delors) prônaient le respect du pacte au sein d'une zone euro plus proactive[15], s'inscrivant dans le cadre d'une « coopération renforcée ». La zone euro, dans cette optique, aurait notamment participé à l'établissement « d'un calendrier de long terme pour des réformes structurelles, telles que celles de l'allongement des durées de vie au travail »[15]. La position de la France n'était pas forcément celle, fédéraliste, de Jacques Delors. En effet, d'après Jean Pisani-Ferry[16], lors des négociations, François Mitterrand s'oppose avec succès à l'Union politique qui sous-tend le projet fédéral. Par ailleurs, l'idée des fédéralistes français, qui sous le vocable de gouvernement économique entendent surtout réaffirmer le lien entre monnaie et État, s'oppose à celle des allemands pour qui la monnaie n'est pas tant celle d'un État que d'une communauté[17].
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La zone euro est une des principales étapes de l'intégration économique au sein de l'Union européenne. Il était prévu à la création de l'Union économique et monétaire que tous les pays de l'UE l'intègrent à terme.
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À sa création en 1999, la zone euro comprenait onze des quinze pays[18] que l'UE comptait alors, essentiellement les pays fondateurs ou historiques. À leur entrée, ils étaient censés respecter les critères du pacte de stabilité et de croissance. L'Italie et l'Espagne ont fait des efforts budgétaires importants pour respecter ces critères. Certains pays (Italie, Belgique, etc.) ont intégré la zone malgré une dette publique supérieure à 100 % du PIB.
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La BCE est l'organe central[19] de l'Eurosystème et du Système européen de banques centrales :
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En 2009, le traité de Lisbonne a doté la BCE d'une personnalité juridique.
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Conformément aux traités et statuts[21], l'objectif principal de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux objectifs économiques de l'Union, c'est-à-dire le maintien d'un niveau d'emploi élevé et l'encouragement d'une croissance non-inflationniste[a]. Elle agit conformément au principe d'une économie de marché ouverte.
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Les missions fondamentales relevant de l'Eurosystème consistent à :
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De plus, l'Eurosystème contribue à la bonne conduite des politiques menées par les autorités compétentes concernant le contrôle prudentiel des établissements de crédit et la stabilité du système financier.
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La politique monétaire de l'ensemble des pays de la zone euro est du ressort de la Banque centrale européenne (BCE) et du système européen de banques centrales. Les États extérieurs à l'Union européenne, même ceux ayant des accords monétaires, ne sont pas représentés dans ces institutions. La BCE décide du design et de l'émission des billets de banque et des pièces en euro. Depuis le 1er novembre 2011, le président de la BCE est Mario Draghi.
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Le 10 mai 2010, à la suite de l'annonce d'un plan conjoint Union européenne/FMI de 750 milliards d'euros, la BCE décide de permettre aux banques centrales de la zone d'acheter de la dette publique et de la dette privée sur les marchés secondaires. La décision, saluée (même s'ils la jugent insuffisante) par les adversaires des politiques monétaristes, a été controversée et a été prise après mise en minorité du camp allemand[22]. Juridiquement, elle se fonde sur le fait qu'il n'est pas explicitement interdit par les traités de racheter de la dette sur le marché secondaire (alors qu'un rachat direct par la banque centrale à l'État, qui équivaudrait à un prêt, est lui explicitement interdit), ainsi que sur l'article 122-2 du traité de Lisbonne qui permet de venir en aide à des États européens en difficulté en cas de circonstances exceptionnelles. Elle comporte cependant deux ruptures avec les règles tacites de l'institution : 1) elle n'a pas été prise par consensus, 2) un des partenaires n'a pas hésité à faire part publiquement des divergences[23].
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Le 8 décembre 2011, la BCE permet aux banques d'emprunter des montants illimités pour une durée de 3 ans. Le 21 décembre 2011 489 milliards d'euros ont été empruntés[24] par les banques pour servir en partie à acheter des titres de dette publique[25].
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Fin février 2012, la BCE accorde à nouveau 529,5 milliards d'euros de prêts à trois ans à 800 banques. Après cette opération, le bilan de la BCE pèse « 32 % du PIB de la zone euro, contre 21 % pour le Royaume-Uni, 19 % pour les États-Unis et 30 % pour le Japon ». Le bilan a plus que doublé depuis l'été 2007 et le début de la crise des subprimes[26].
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Le 6 septembre 2012 est adopté le programme OMT (Opération monétaire sur titre)[27] à la suite d'un vote du Conseil des gouverneurs de la BCE (seul le représentant de la Bundesbank a voté contre)[28]. Il prévoit que la BCE rachètera sans limitation des emprunts d’État d'une maturité entre un et trois ans (les pays en difficulté émettent surtout ce type d'emprunt)[27]. Pour bénéficier de ce mécanisme il faut soit :
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Le but est de faire baisser les taux d'intérêt qui, pour la BCE, incorporent « une composante qui est une prime de risque que l'euro n'éclate dans les deux ou trois ans et que les dettes soient remboursées dans une autre devise ». C'est cette composante évaluée à 100 à 150 points de base pour l'Espagne ou l'Italie que la BCE voudrait supprimer[28]. Il s'agit d'une façon générale de constituer « un rempart efficace contre les risques extrêmes dans la zone euro »[27].
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Pour ce qui est du statut des rachats, la BCE accepte d'être traitée en cas de défaut comme les autres créanciers[28].
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La zone euro est représentée politiquement par les ministres des Finances réunis dans l'Eurogroupe, actuellement présidé par Mário Centeno. Les ministres des finances de l'Eurogroupe se réunissent un jour avant la réunion du Conseil des affaires économiques et financières (Ecofin). l'Eurogroupe n'est pas officiellement intégré dans Ecofin mais quand ce dernier traite seulement des affaires de la zone euro, seuls les membres de l'Eurogroupe votent[29],[30],[31].
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Avec le traité sur la stabilité et la gouvernance dans l'UEM, entré en vigueur le 1er janvier 2013, l'Eurogroupe doit se réunir au moins deux fois par an.
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Les sommets de la zone euro sont les réunions des chefs d’États et de gouvernements des États ayant adopté l'euro[32]. Ces sommets seraient ouverts aux autres pays de l'Union européenne qui auraient ratifié le traité quand il s'agira de débattre des problèmes de compétitivité ou de modification de l'architecture globale de la zone euro. Début mars 2012, Herman Van Rompuy est nommé président du sommet de la zone euro[33]. Le titulaire actuel de ce mandat est Donald Tusk.
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Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) est l'instrument dont les pays de la zone euro se sont dotés afin de coordonner leurs politiques budgétaires nationales et d'éviter l'apparition de déficits publics excessifs. Il impose aux États de la zone euro d'avoir à terme des budgets proches de l'équilibre ou excédentaires.
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Le PSC est fondé sur les articles 99 et 104[34] du Traité instituant la Communauté européenne. Il a été adopté au Conseil européen d'Amsterdam le 17 juin 1997 et a acquis une valeur normative par deux règlements du Conseil de l'Union européenne du 7 juillet 1997. Le PSC prolonge l'effort de réduction des déficits publics engagé en vue de l'adhésion à l'Union économique et monétaire (UEM) et l'institution de l'euro. Cependant, à l'inverse de la politique monétaire, la politique budgétaire demeure une compétence nationale.
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Le PSC comporte deux types de dispositions :
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On appelle « six-pack » un ensemble de cinq règlements et d'une directive proposés par la Commission européenne et approuvés par les 27 États membres et le Parlement européen en octobre 2011. Il vise à pallier les insuffisances apparues à l'occasion de la crise de la dette dans la zone euro. Il comprend trois grands volets :
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Rappelons que la crise de la dette publique grecque ou portugaise n'est pas due qu'à des problèmes de déficit budgétaire, mais également à des problèmes graves de compétitivité, et que la crise espagnole est liée à une crise immobilière. Aussi, pour prévenir ce type de déséquilibre macroéconomique, un système d'alerte précoce a été mis en place. Si les pays présentent des déséquilibres importants, une procédure pour déséquilibre excessif peut être lancée et des sanctions pourront être prises à l'encontre des États. Il repose sur une série d'indicateurs parmi lesquels nous pouvons citer :
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Lors de la création de la zone euro, il avait été prévu d'éviter les crises à travers le pacte de stabilité, pas d'y faire face. La crise va provoquer la création de mécanismes de gestion des crises, ce qui semble confirmer la phrase de Jean Monnet selon laquelle, l'Europe se fera « dans les crises, et sera la somme des solutions apportées à ces crises »[36]. Toutefois, ces solutions se différencient de la pensée de Monnet en ce sens qu'elles sont moins communautaires et relèvent davantage d'une méthode intergouvernementale[37].
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Dans la nuit du 9 au 10 mai 2010, pour faire face à la peur des marchés et éviter que la crise grecque s'étende à l'Espagne, au Portugal, voire à l'Italie, l'Union européenne - en coopération avec le FMI - se dote d'un fonds de stabilisation de 750 milliards d'euros (la Commission européenne est autorisée à emprunter 60 milliards d'euros : 440 milliards apportés par les États à travers la création d'un Fonds européen de stabilité financière et 250 milliards apportés par le FMI)[38]. Ce montant est à mettre en lien avec les besoins de financement du Portugal, de l'Espagne et de l'Irlande qui s'élèvent à 600 milliards d'euros pour la période allant jusqu'à 2012[39].
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Les 440 milliards des États seront empruntés par un instrument spécial (Special Purpose Vehicule) grâce aux garanties des États participants[39] et serviront à acheter de la dette des pays menacés. L'Allemagne apporte des garanties sur 28 % de l'ensemble (la fraction de sa part dans le capital de la BCE) soit 123 milliards. Toutefois, cette garantie peut aller jusqu'à 150 milliards pour compenser la non participation de certains pays non euro[40]. La France apporte des garanties de 90 milliards d'euros[41]. Si les Britanniques ont refusé de s'associer au mécanisme estimant que c'était l'affaire des pays de la zone euro[39], la Pologne et la Suède bien que non euro ont accepté de participer[42].
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Un accord a été conclu le 28 novembre 2010. Cet « accord rend possible soit une assistance temporaire à un État solvable, soit une renégociation avec les créanciers en cas d'insolvabilité »[43],[44]. Le FESF (Fonds européen de stabilité financière) devrait être remplacé par le MES (Mécanisme européen de stabilité)[45] juillet 2012. Lors du Conseil européen des chefs d'États et de gouvernements de la zone euro du 11 mars[44] il a été décidé que le MES disposerait de 500 milliards d'euros. L'accord prévoit :
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Le MES, organisation intergouvernementale de droit international public siège à Luxembourg, il est doté :
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Il ne s'agit de permettre au MES d'emprunter pour se financer mais il est précisé qu'« aucun membre du MES, ne peut, du fait de sa qualité de membre, être tenu pour responsable d'obligations du MES »[50].
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Le MES est souvent appelé par les journalistes le parefeu, une allusion à sa mission qui est d'éviter la propagation d'une crise financière issue de problèmes sur la dette publique d'un pays à l'ensemble de la zone euro, voire au monde entier.
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Le semestre européen a été instauré en 2011. Il vise à mieux coordonner les politiques budgétaires des pays en procédant à un examen ex ante des projets de budget[51]. En mars, le Conseil européen, sur la base d'un rapport de la Commission européenne établit des « avis stratégiques sur les principaux défis économiques à venir ». Les pays doivent en tenir compte dans leur projets de budget qui seront examinés par le Conseil européen et le Conseil des ministres des finances (Ecofin) en juin-juillet avant que les pays n'adoptent les budgets[51].
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Lors de la réunion des chefs d'États et de gouvernements de la zone euro du 11 mars 2011, il a été décidé de créer une coordination renforcée des politiques économiques intitulée pacte pour l'Euro (l'idée avait été initialement proposée par l'Allemagne sous la dénomination pacte de compétitivité). Ce pacte sera soumis aux pays non euro lors du Conseil européen du 24 mars afin de leur permettre de s'y joindre éventuellement. Ce pacte repose sur quatre règles directrices : renforcer la gouvernance économique de l'Union européenne, favoriser la compétitivité et la convergence des compétitivités des États, respecter l'intégrité du marché unique et impliquer les pays membres. Pour ce faire, chaque chef d'État ou de gouvernement devra prendre des engagements concrets chaque année auprès de ses pairs qui assureront le suivi des réalisations[52].
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Le pacte vise quatre objectifs[53] :
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Par ailleurs, au niveau fiscal, il est prévu d'aller vers une assiette commune pour l'impôt sur les sociétés ainsi que des « discussions structurées sur les questions de politique fiscale, en vue notamment d'assurer l'échange des bonnes pratiques, sur la prévention des pratiques nuisibles et sur des propositions de lutte contre la fraude et l'évasion fiscale »[58].
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Ce pacte qui figure au "traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'union économique et monétaire" (TSCG) a été signé le 2 mars 2012 par vingt-cinq pays sur vingt-sept. Pour entrer en vigueur, il devra être ratifié par douze pays. Seuls les pays l'ayant ratifié pourront bénéficier des prêts du Mécanisme européen de stabilité[59]. Les grands axes du pacte sont :
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Les 19 pays membres de la zone euro, formant ainsi l'Eurogroupe, sont, par date d'adhésion et par ordre alphabétique :
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Plusieurs États membres n'ont pas encore adopté l'euro, soit parce qu'ils ne répondent pas encore aux critères d'adhésion, soit parce qu'ils ne le souhaitent pas. Parmi les derniers adhérents à l'UE, la plupart espèrent rejoindre la zone euro rapidement, bien que la crise économique ait remis en cause cet empressement[61]. Valdis Dombrovskis, commissaire européen chargé de l'euro, a annoncé en décembre 2015, qu'aucun nouvel élargissement n'était à prévoir « dans les prochaines années »[62].
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À la politique des États de l'Union européenne concernant l'adhésion à la monnaie unique, les sondages d'opinions montrent l'approbation ou le refus des populations à intégrer la zone euro. Au Danemark (71 %) et en Suède (87,6 %), l'opposition y est encore forte et constante à ce jour. En Tchéquie (70 %) et en Pologne (75 %) l'opposition y est majoritaire depuis la crise économique de 2008[67].
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Le Royaume-Uni y était également opposé avant de choisir de voter pour ne pas se maintenir dans l'Union européenne.
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En plus des dix-neuf pays membres de l'UEM, quatre micro-États utilisent l'euro comme monnaie officielle, légalement, mais sans être membres de l'Union européenne[68].
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Des accords antérieurs qui permettaient à ces micro-États d'utiliser leur monnaie en parallèle de celle de leur voisin respectif ont été reconduits.
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Ces accords permettent à ces micro-États d'avoir leurs propres faces nationales sur les pièces qu'ils émettent en euros[68].
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Le Monténégro et le Kosovo utilisent l'euro mais son utilisation n'est pas régie par une convention monétaire[71], ainsi les deux pays ne peuvent pas frapper de monnaie ou utiliser une face nationale spécifique sur les pièces.
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La Suisse et le Liechtenstein forment une union monétaire autour du franc suisse, en raison de leur particularité géographique (les deux États sont entourés par des pays membres de la zone euro), il est possible de payer en francs suisses ou en euros dans la plupart des grands commerces (Migros, Coop, Chemins de fer fédéraux suisses, La Poste Suisse)[74]. Les centres touristiques acceptent également l'euro. Toutefois, en règle générale, la monnaie est rendue en francs suisses[74].
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Faisant suite à la surévaluation de la monnaie suisse sur l'euro, la Banque nationale suisse a mis en place dans sa décision du 6 septembre 2011, un programme de dévaluation de la monnaie nationale par un achat massif et illimité de produits monétaires liés à l'euro pour fixer un taux plancher de 1,20 franc pour un euro. Ceci montre l'interdépendance des monnaies et économies de la Suisse et de la zone euro.
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En janvier 2015, la Banque nationale suisse (BNS) a pris la décision d'abandonner ce taux plancher, créant la surprise[75],[76]. Cette surprise en fut aussi une pour le Conseil fédéral, confirmant ainsi une législation de 1907 visant à séparer la BNS de la Confédération[réf. souhaitée].
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En raison d'accords préalables (avec le franc français et l'escudo portugais), des monnaies africaines et océaniennes sont liées à l'euro par un taux fixe :
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Le mark convertible de Bosnie-Herzégovine (code BAM) correspond par ailleurs à la valeur de l'ancien Deutsche Mark, et se retrouve donc lié à l'euro par un taux fixe égal au taux de conversion DM/Euro. De même, le lev de Bulgarie (code BGN) avait été unilatéralement fixé à parité avec le Deutsche Mark et bénéficie donc du même taux de change vis-à-vis de l'euro.
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La crise de la dette dans la zone euro débute avec la crise de la dette publique grecque et se poursuit avec les crises irlandaise, portugaise, et espagnole. Dans ces deux derniers cas, il s'agit d'une crise de la dette privée et du système bancaire qui par les interventions de l'État qu'elle suscite devient une crise de la dette publique. Dans tous les cas, cette crise relève les insuffisances de l'architecture de la zone euro, et notamment le trop peu de surveillance des déséquilibres macro-économiques. En effet, ce qui rend les crises particulièrement problématiques c'est que ces États, notamment la Grèce, le Portugal, et l'Espagne ont eu une inflation plus importante que les pays du Nord, ce qui a grevé leur compétitivité et provoqué un déséquilibre de la balance extérieure qui pèse sur la croissance, rendant le remboursement de la dette encore plus difficile. Les solutions : une déflation, ou peut-être de façon plus exacte dans ce cas une dévaluation interne[77], ainsi que les réformes structurelles nécessaires (pour remédier à ce qui a provoqué l'inflation et accroître le potentiel de croissance), sont en général douloureuses et suscitent de fortes résistances. Sur le plan institutionnel, la crise va entraîner de profondes transformations de la zone euro dont, dès le sommet européen des 25 et 26 mars 2010, Angela Merkel a souligné la nécessité et montré « sa détermination à réécrire le livre des règles économiques de l'Union économique même si cela exige une longue et éprouvante bataille »[78].
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À la suite de la crise financière de 2007-2008, la zone euro est entrée en récession au troisième trimestre de 2008[79]. Le 11 octobre 2008, les chefs d'États et de gouvernements de la zone euro ont tenu un sommet extraordinaire à Paris pour élaborer un plan d'action commun à l'Eurozone et à la Banque centrale européenne afin de stabiliser l'économie de l'Union européenne. Les dirigeants ont bâti un plan destiné à faire face à la crise financière de 2008. Ils se sont mis d'accord sur un plan de sauvetage des banques prévoyant une entrée des gouvernements dans les banques et des garanties. Notons toutefois que pour certains, tel Laurent Cohen-Tanugi[80], le plan de relance européen estimé à 200 milliards d'euros (1,5 % du PIB) n'est qu'un agrégat de plans nationaux suffisants pour éviter une dépression mais insuffisants pour une sortie de la crise par le haut. Malgré tout, il permettra à l'Europe de renouer avec la croissance après une récession économique marquée par une chute du PIB de 4 % en 2009[81] ; sa croissance prévue par le FMI en 2010 et 2011 est relativement faible[82].
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Toutefois, les politiques de relance et de soutien aux banques ont accru la dette publique des pays membres. En France, la dette publique passe de 65 % du PIB à 78 % du PIB, en Allemagne de 60 % à 78 %, en Italie de 105 % à 115 % et en Espagne de 40 % à 64 % du PIB sur la même période[84]. Parallèlement, la zone euro demeure une zone de faible croissance, ce qui pèse également sur la soutenabilité de la dette.
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Pour Jean Pisani-Ferry, l'Europe a fait une erreur lors de la crise financière de 2008 en n'obligeant pas les banques à révéler l'étendue de leurs pertes. Aussi, quand la crise grecque se déclenche, l'idée de restructuration de la dette sera difficile à faire admettre à la BCE et aux gouvernements qui craignent pour le système bancaire[85]. Lorsque le FMI insistera sur la sous-capitalisation des banques européennes cela provoquera « l'ire du lobby bancaire »[86].Michel Aglietta propose une analyse assez proche sur ce sujet. Pour lui, « on assiste… depuis quatre ans à une seule crise du capitalisme financiarisé »[87].
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Jacques Delors, dans un entretien donné au journal Le Monde en décembre 2010, rappelle que les banquiers « ont reçu des États, comme prêts ou comme garanties, 4 589 milliards d'euros », et qu'ils ne sont pas très enthousiastes pour accepter de nouvelles règles du jeu[88].
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Martin Wolf, quant à lui, n'apprécie pas que les Irlandais aient tenté de sauver leurs banques en prenant en charge leurs dettes. Il souligne que si la dette bancaire devait être considérée comme une dette publique alors « les banquiers devraient être considérés comme des fonctionnaires et les banques comme des services gouvernementaux »[89].
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Si la Banque centrale européenne a un objectif d'inflation de 2 %, il s'agit d'une moyenne. Sur les 12 premières années, l'inflation a été en moyenne de 1,5 % en Allemagne, de 1,8 % aux Pays-Bas mais de 3,3 % en Grèce, de 2,8 % en Espagne et de 2,5 % au Portugal[90]. La perte de compétitivité qui a suivi le différentiel d'inflation est un des éléments clés d'explication la crise de la zone euro. Ce problème est difficile à régler lorsque les pays ne peuvent pas dévaluer. En effet deux solutions sont alors possibles : une déflation dans les pays qui ont connu trop d'inflation ou une inversion de tendance : que les pays qui ont peu d'inflation durant les douze premières années aient une inflation plus forte que les autres[91]. Ce constat va amener à une meilleure prise en compte des critères macro-économiques et des problèmes d'inflation et de compétitivité tant dans le nouveau pacte de stabilité que dans le nouveau pacte pour l'euro.
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La zone euro n'est pas une zone monétaire optimale et les mécanismes nécessaires à la résolution de ce problème n'ont pas été créés. Par ailleurs, à l'occasion de cette crise[92], la zone euro a montré des limites : surveillance budgétaire inadaptée, absence d'un mécanisme de gestion des crises, insuffisance de débats économiques.
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Pour Michel Aglietta « l'euro est une monnaie incomplète par rapport au projet de l'intégration européenne »[93]. Pour lui, cela tient à une double absence : absence d'organisation permettant des actions politiques collectives et refus de l'Allemagne « de jouer le rôle du leader bienveillant, c'est-à-dire [de prendre] en charge les intérêts de l'ensemble de l'union monétaire dans la conduite de sa propre politique »[94].
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La crise grecque a commencé en début d'année 2010, avec des craintes exprimées sur les marchés sur la dette grecque. Ce pays n'a guère été transparent dans la présentation de sa dette et depuis son entrée dans la zone euro, « l'écart moyen entre le déficit budgétaire réel et le chiffre notifié à la Commission européenne a été de 2,2 %[83] du produit intérieur brut (PIB) »[92]. Cela amènera la Commission européenne et des responsables politiques européens à demander des explications à la Grèce[95], à s'interroger sur le rôle joué par Goldman Sachs[g] en tant que conseil du gouvernement grec[96] et à envisager de réglementer le marché des CDS[97]. Cette crise a entraîné une baisse de l'euro qui favorise les exportations et la reprise[98]. Elle a aussi, et peut-être surtout, provoqué un double débat sur la façon de venir en aide à la Grèce (faut-il ou non s'en occuper entre Européens ou vaut-il mieux laisser le pays demander l'assistance du FMI ?) et sur la gouvernance de la zone euro.
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Le 7 mai 2010[99], les dirigeants de la zone euro ont endossé formellement le plan d'aide à la Grèce qui consiste en des prêts bilatéraux pour un montant total de 110 milliards d'euros (80 milliards pour les pays de la zone euro et 30 milliards pour le Fonds monétaire international).
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Les négociations ont été difficiles à finaliser. Les autres Européens, notamment les pays encore notés triple A (Allemagne, Pays-Bas, Finlande) ont sérieusement pensé à la sortie de la Grèce de la zone euro[h]. Elles ont été notamment liées au fait que le pays n'a guère tenu ses engagements. Par exemple, 30 000 fonctionnaires devaient être transférés à une « structure de réserve » avant fin 2011. Or, ce mouvement n'a touché que 1 000 personnes. De même aucune des 10 professions qui devaient être dérégulées ne l'a été, et la « libéralisation des horaires […] d'ouverture des pharmacies a été rejetée par le parlement »[100].
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Les grandes lignes de l'accord sont :
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De leur côté, les Grecs doivent mettre en place, sous le contrôle de la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) un compte destiné aux paiements de la dette abondés par l'assistance internationale et les recettes fiscales.
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En septembre, l'Irlande doit une nouvelle fois se porter au secours de ses banques, ce qui provoque une augmentation considérable de son déficit public qui atteint 32 % du PIB[104]. Le pays hésite à demander l'aide du Fonds européen de stabilité financière, à la fois pour des raisons de fierté nationale et parce qu'il craint que les autres pays lui imposent de relever son impôt sur les sociétés qui a assuré son succès mais qui est jugé « non coopératif » par les autres États européens. Ceux-ci ont « incité » l'Irlande à recourir au mécanisme du Fonds européen de stabilité financière car ils craignaient une contagion au Portugal, voire à l'Espagne. Si ce pays était touché, alors, pour le chef économiste de la Deutsche Bank, la France, selon lui, pourrait ne plus être à l'abri[105].
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Fin novembre, un accord est trouvé entre l'Irlande, l'Union européenne et le FMI. Le pays recevra des prêts pour 85 milliards d'euros dont 35 seront consacrés à la recapitalisation des banques[106]. En contrepartie le pays doit adopter un plan de rigueur. Il existe un débat quant à savoir si ce plan ne va pas rendre plus difficile la sortie de crise[106].
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Le risque de crise au Portugal s'est accru fin avril[Quand ?]. Ce pays, comme la Grèce, a vu ses taux d'emprunt augmenter à la suite de la dégradation de la note de sa dette souveraine de A+ à A- par Standard & Poor's. Le fait que sa dette extérieure (privée et publique) évaluée à près de 100 % du PIB est essentiellement détenue par des actifs étrangers (80 % pour la Grèce)[107] est à la fois un élément de fragilité et de force car les pays dont les banques ont prêté peuvent s'inquiéter des conséquences d'un défaut de paiement sur celles-ci. Si le Portugal présente des similitudes avec le cas grec, malgré tout son endettement et son déficit sont moindres[108],[109] et le pays n'a pas présenté des budgets « améliorés ».
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Le Portugal affiche un déficit public de 9,4 % du PIB[108] en 2009, puis 9,8 % en 2010 contre 13,6 % pour la Grèce en 2009. Son endettement public est de 77,4 % du PIB en 2009 et 93 % en 2010 contre 115 % du PIB pour la Grèce en 2009[108],[109].
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Le 7 avril 2011, après avoir nié pendant longtemps la nécessité d'un plan de sauvetage, le Premier ministre José Sócrates finit par faire appel à l'Union européenne et au FMI afin de subvenir aux besoins en trésorerie du pays[110]. Les négociations qui s'ensuivront aboutiront à la mise en place d'un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros[111].
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Le gouvernement de José Sócrates, puis celui de Pedro Passos Coelho après les élections législatives de juin 2011 ont mis en place plusieurs plans d'austérité. Signe positif, la Commission européenne prévoit que le gouvernement sera proche de ses objectifs de réduction du déficit, soit 4,5 % du PIB en 2012 puis 3,2 % en 2013 (contre 3 % selon les prévisions du gouvernement) avec une récession de 3 % en 2012.
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Pour l'économiste Laurence Boone[112], ce qui est particulièrement remarquable dans le Pacte pour l'Euro c'est que « le coup de pouce décisif » est venu de l'Allemagne qui « a promu l'idée d'un Pacte européen, qui marque l'engagement des États de la zone euro à faire converger leurs politiques structurelles vers un modèle plus proche de celui de l'Allemagne »[112]. Laurence Boonne voit également deux autres points importants dans cet accord à savoir que les États de la zone Euro ont choisi d'avancer indépendamment de l'Union européenne et que l'architecture de l'accord fait que les propositions de réforme ne viendront pas de la commission européenne mais des États eux-mêmes. Pour Laurence Boone, il s'agit d'une innovation importante car, de la sorte les pays se sentiront responsables de l'Euro ce qui n'était pas le cas jusque-là[112]. Mais tout le monde n'est pas aussi positif : le pacte pour l'Euro est critiqué par Jean-Claude Juncker[113] comme n'apportant rien de nouveau. Pour le Corporate Europe Observatory, groupe de chercheurs basé à Bruxelles, les dispositions du Pacte pour l'euro « mettent en place un agenda économique et social sur mesure pour les intérêts des milieux d'affaires ; s'il était adopté, il constituerait une véritable « révolution silencieuse » imposée par le haut, en l'absence de tout débat démocratique ou participation populaire »[114].
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C'est un peu l'idée que Jean Pisani-Ferry développe à travers le concept d'une «��union de l'euro » qui reposerait sur une meilleure intégration économique, un fédéralisme bancaire et financier, une union budgétaire et une union politique destinés à éviter une dérive trop technocratique[115].
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Pour Guillaume Duval, la règle d'or introduite par le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, c'est qu'elle pousse « encore plus loin le modèle d'un gouvernement par les règles qui est manifestement arrivé au bout de ses potentialités ». Aussi, plaide-t-il pour que les européens développent des capacités de prise en commun des décisions[37]. Pour l'ordolibéralisme, les « lois ont … pour but d'interdire aux gouvernements de céder à la tentation de sacrifier le long terme pour servir leurs intérêts politiques de court terme »[116].
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Au-delà se pose la question de savoir si la Grèce, l'Irlande voire le Portugal ne souffrent que d'une crise de liquidité ou s'ils ont des problèmes de solvabilité. S'ils n'ont que des problèmes de liquidité, le fonds européen peut y pourvoir. S'ils ont des problèmes de solvabilité, c'est-à-dire que, structurellement, ils ne peuvent pas faire face à leurs engagements, il faudra penser à des restructurations de la dette. Cette hypothèse est envisagée par Thomas Mayer chef économiste de la Deutsche Bank[105] ou en France par Jacques Delpla[117]. Daniel Cohen, au contraire insiste sur le fait que si un pays faisait défaut cela provoquerait un risque systémique. Angela Merkel, quant à elle, insiste sur la nécessité de ne pas faire supporter les risques liés aux dettes souveraines uniquement aux États mais d'impliquer aussi les prêteurs. Elle promeut une clause d'« action collective »[118] visant à organiser après la mi-2013 des restructurations de dette. Cette position a fait l'objet d'un accord franco-allemand et d'une certaine façon cela a inquiété les marchés[119]. De son côté, le laboratoire d'idées Bruegel propose un mécanisme de règlement organisé de la dette des pays en situation de « défaut ». Dans les deux cas, il s'agit de faire supporter par les prêteurs les conséquences de leurs prêts risqués.
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Les économistes américains sont en général proche de la position de Kenneth Rogoff selon laquelle une « restructuration significative de la dette privée et/ou publique sera probablement nécessaire dans l'ensemble des pays de la zone euro grevés par l'endettement »[89] sous peine qu'ils connaissent une « décennie perdue ». En revanche, les effets de telles restructurations sur l'avenir de la zone euro sont plus indéterminés. Pour Martin Wolf[89] la réponse dépendra beaucoup de la volonté politique.
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Pour les mécanismes de sortie solidaire de la crise deux grandes voies se font face : aller vers un fédéralisme budgétaire c'est-à-dire vers un budget fort et intégré au niveau européen ou aller vers un fédéralisme assurantiel, c'est-à-dire vers des aides temporaires conditionnées à des efforts de redressement et, éventuellement à des renégociations de la dette[43]. Pour Jean Pisani-Ferry, le fédéralisme budgétaire est un déni de réalité car « en Allemagne les transferts massifs ont échoué à revitaliser les nouveaux Länders, et que le maintien sous perfusion du Mezzogiorno italien n'est pas un exemple à suivre[43] » et en outre, politiquement, aller vers un fédéralisme budgétaire ne serait pas aisé. En Allemagne, des voix s'élèvent pour la constitution d'un euro du Sud et d'un euro du Nord[120], l'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt regrettant lui que la zone euro n'ait pas été limitée à un petit nombre de pays[121].
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Aussi, la proposition de Jean-Claude Juncker[122] visant à communautariser une partie de la dette comprise entre 40 % et 60 % du PIB, en émettant des eurobonds s'est-elle heurtée au refus de l'Allemagne, de la France et d'autres pays. Les partisans du fédéralisme assurantiel ne sont pas forcément opposés à toute création d'eurobond, mais pour eux, il doit s'agir de financer au niveau communautaire des investissements destinés à doper la croissance[43].
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Pour sortir de la crise de la dette la seule solution réside-t-elle dans des politiques d'austérité budgétaire ?
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Pour Lionel Jospin et Michel Aglietta, les politiques d'austérité poussent à une contraction du PIB, qui aggrave les problèmes de financement[123]. Pour eux, il faudrait « remodeler la structure des budgets comme l'ont fait les Scandinaves après la crise bancaire de 1991-1992 ». Ils proposent de[123] :
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La question de la sortie de l'euro, et d'un retour à la monnaie nationale, est posée par des personnalités politiques, notamment souverainistes ou des économistes dans la plupart des pays de la zone. À cette question se rattache celle de la parité qui serait choisie entre l'euro et l'ancienne monnaie nationale, ainsi que celle d'une éventuelle dévaluation. Le sort des dettes est aussi une question importante (cf. Lex monetae).
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Dès 2010, certains économistes ont commencé à avancer que face à l'ampleur de la dette et à l'importance de la charge des intérêts, la seule issue pour la Grèce serait de sortir de la zone euro et de dévaluer, solution qui, selon ces auteurs permettrait de redonner un souffle au pays et à l'économie de repartir. Les positions allant dans ce sens ont augmenté en 2011 à mesure que les problèmes du pays s'accroissaient.
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Wilhelm Hankel (de), professeur émérite d'économie à l'université de Francfort[124] soutient dans un article du Financial Times que la meilleure solution à la crise de la dette publique eût été une sortie de la zone euro suivie d'une dévaluation. Pour lui, l'austérité ou la sortie de l'euro sont les deux solutions possibles pour faire face à des différences de taux sur les obligations de la dette publique. Pour cet économiste, si la Grèce reste dans la zone euro, alors les taux d'intérêt élevés liés aux déficits budgétaires pèseront sur la demande et freineront l'économie.
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Pour Jacques Sapir (mai 2010), il ne fait pas de doute que la Grèce va faire défaut. L'économiste français ne perçoit dans la dévaluation qui suivrait aucune catastrophe, mais un moyen pour le pays de retrouver sa compétitivité eu égard à sa structure économique[125].
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« promouvoir dans l'ensemble de la Communauté un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques, un niveau d'emploi et de protection sociale élevé, l'égalité entre les hommes et les femmes, une croissance durable et non inflationniste, un haut degré de compétitivité et de convergence des performances économiques, un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement, le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres. »
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— Politique monétaire de la BCE 2004, p. 15
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Un parc zoologique, aussi appelé jardin zoologique, ou plus communément zoo, est un espace où sont réunies de nombreuses espèces animales, pour la plupart sauvages, vivant dans des espaces clos. Ils ont pour but le divertissement, la conservation des espèces, la pédagogie et la recherche scientifique. On recense plus de 2 000 zoos dans le monde, attirant un ensemble de près de 350 millions de visiteurs par an[réf. nécessaire].
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Le terme « jardin zoologique » a pour origine la discipline des sciences naturelles qui étudie les animaux : la zoologie, dont le nom dérive du grec ancien : ζῷον (zôon, « animal ») et λόγος (lógos, « science »). Le terme zoo fut utilisé, pour la première fois en Angleterre, comme abréviation pour le jardin zoologique de Londres fondé en 1828[1].
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La plupart des parcs zoologiques sont membres d'une association continentale chargée de coordonner les missions de conservation, les principales sont : l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA), l'Association des zoos et aquariums (AZA) en Amérique du Nord, l'Association latino-américaine des parcs zoologiques et aquariums (es) (ALPZA), la South East Asian Zoos Association (en) en Asie du Sud-Est, la South Asian Zoo Association for Regional Cooperation (en), en Asie du Sud (Inde, Népal, Bangladesh...) et l'Association des zoos et aquariums (ZAA), en Océanie. Au niveau mondial ces entités et certains de leurs zoos sont membres de l'Association mondiale des zoos et aquariums (WAZA).
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Les collections d'animaux sauvages vivants ont évolué des ménageries aux parcs zoologiques en ayant pour objectifs pour le XXIe siècle de se transformer en centres de conservation de la nature.
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Les ménageries, possédées par les monarques et les riches aristocrates, peuvent être considérées comme des institutions qui sont les prédécesseurs des jardins zoologiques modernes. À l'origine, les ménageries avaient pour seule fonction de maintenir en captivité des espèces exotiques pour le plaisir des visiteurs et la gloire de l'autorité.
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À la fin du XVIIIe siècle, avec l'augmentation de l'intérêt scientifique pour les animaux, le souhait a grandi de vraiment observer et étudier les animaux vivants dans le but d'accroître les connaissances à leur sujet. Étant donné que les conditions de maintien en captivité dans les ménageries de cour étaient assez souvent inappropriées pour les animaux et ne leur permettaient pas de se comporter normalement, elles n'étaient pas non plus adaptées à l'observation scientifique et la recherche. Ainsi, d'autres institutions ont dû être construites.
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Le passage de la ménagerie, majoritairement une collection privée, à une institution publique a marqué le début du concept moderne de zoo. Les collections établies au cours du XIXe siècle ont commencé à s'appeler elles-mêmes des jardins zoologiques. Dans certains cas, cela était tout simplement la mode lorsque les jardins zoologiques ont été considérés, à la différence des ménageries, comme des installations gérées par des professionnels, que ce soit le cas ou non. Dans d'autres cas, l'accent avait été mis sur l'éducation et la science plutôt que sur le divertissement[2].
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Tout au long des XIXe et XXe siècles, de nombreux nouveaux jardins zoologiques et leurs installations connexes ont été créés pour différents motifs et objectifs : participation aux progrès de la science, expériences d'acclimatation et de domestication, ouverture à la nature, vulgarisation scientifique mondaine, légère et agréable, soutien à la domination de la nature sauvage, établissement d'un commerce d'animaux. La plupart des zoos du XIXe siècle avaient des restaurants ou des cafés et offraient différents événements culturels aux visiteurs. Les jardins zoologiques de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, se composaient de collections de type taxinomique en apparence analogue à celles de timbres-poste, avec autant que possible d'espèces de créatures représentées par seulement un ou deux spécimens (le mâle et/ou la femelle), de sorte qu'ils constituaient essentiellement des musées de créatures vivantes[3]. Les attitudes philosophiques et culturelles ainsi que les événements politiques, tels que l'impérialisme, ont eu une incidence sur l'apparence et les objectifs des jardins zoologiques. Selon les historiens Éric Baratay et Élisabeth Hardouin-Fugier, les zoos de cette période reflètent la détermination des nations impérialistes de classer et de dominer[4],[5].
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Dans les années 1950, Bernhard Grzimek a utilisé le zoo et la société zoologique de Francfort pour populariser l'idée de conservation de la nature[6]. Quand l'écologie émergea comme une matière d'intérêt pour le public dans les années 1970, quelques zoos commencèrent à considérer que participer à la conservation de la nature devenait leur rôle central, avec Gerald Durrell[7] du zoo de Jersey, George Rabb[8] du zoo de Brookfield et William Conway[9] du zoo du Bronx (appartenant à la Wildlife Conservation Society), conduisant la discussion[10]. Depuis lors, les professionnels de zoo sont devenus de plus en plus conscients de la nécessité de s'engager dans la conservation de la nature[11].
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Dans un monde où la pression s'est accrue comme jamais sur la vie sauvage et ses habitats, de plus en plus de zoos se voient comme des arches modernes pour les espèces rares et en danger.
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Conçu comme une arche (de Noé) moderne, le concept du nouveau zoo s'est développé à partir de l'élevage en captivité (« conservation ex situ ») et de la conservation dans la nature (« conservation in situ ») auxquels s'est ajouté le concept du zoo congelé particulièrement en Amérique[12].
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Des projets de zoos congelés ont été lancés, où des gamètes et des embryons vivants sont stockés dans des conditions de cryoconservation, afin de les préserver sur une très longue durée.
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Aujourd'hui, les jardins zoologiques ont ainsi pour principale mission la conservation des espèces et la sensibilisation du public aux différents problèmes que connaît le monde animal (danger d'extinction, diminution du milieu naturel, braconnage, etc.).
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Si les zoos créés dans les années 1960-1970 renfermaient des animaux prélevés dans le milieu naturel, cette action de prélèvement direct est réglementée ou interdite, selon les espèces, depuis la signature en 1973 de la convention de Washington. Quelques-uns de ces animaux capturés sont encore vivants et maintenus en captivité au tout début du XXIe siècle. Ils sont à l'origine d'une descendance plus ou moins importante. Certains ont ainsi permis la création de lignées dites « pures » en milieu captif, dans l'espoir d'effectuer plus tard des réintroductions dans le milieu naturel. Les zoos peuvent ainsi être considérés comme des « réserves génétiques » pour ces espèces menacées d'extinction.
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Les changements dans les zoos servent à la fois l'idéologie de la protection de l'environnement et la gestion au jour le jour des besoins des jardins zoologiques à maintenir leurs collections. Beaucoup de zoos contemporains dirigés par des professionnels montrent moins d'espèces, donnent plus d'espace aux animaux et présentent les animaux sociaux en groupes ; les installations d'« immersion dans le paysage » reproduisent les habitats des animaux[13].
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Pour marquer cette évolution tournée vers la protection de la nature et vers l’élevage des animaux sauvages, pour la plupart menacés de disparition, certains zoos à travers le monde ont choisi de changer de dénomination pour devenir des « parcs de conservation[14] de la vie sauvage » ou des « bioparcs[15] ».
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Le jardin zoologique du XIXe siècle a fini par devenir le bioparc, ou le parc de conservation, de la fin du XXe siècle. Le concept de parc de conservation est en voie d'être rapidement remplacé par un plus récent, le centre de l'environnement du XXIe siècle[2].
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En effet, il est annoncé que le rôle des jardins zoologiques devrait continuer à évoluer au cours du XXIe siècle. Au lieu d'être des musées vivants comme cela l'a été au XXe siècle, de plus en plus de zoos seront des centres de ressources de l'environnement dans lesquels les écosystèmes et la survie des espèces seront pris en charge. Il est également proposé que, comme agents possibles de conservation de la nature, les visiteurs de zoos devraient jouer un rôle actif dans ce processus[16].
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Les parcs zoologiques ont quatre fonctions fondamentales à remplir : récréation, éducation, recherche, conservation.
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Cet objectif, qui consiste à satisfaire le plaisir des visiteurs, est primordial pour les êtres humains mais est secondaire et le moins essentiel pour le bénéfice direct des animaux. En effet, la mission de récréation d'un jardin zoologique consiste à proposer un lieu de détente et de divertissement à un large public.
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Les jardins zoologiques présentent des animaux originaires des cinq continents. Généralement, c'est le but qu'ils poursuivent pour susciter l'intérêt du public.
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Dans leur communication auprès du grand public, les zoos ont l'habitude de se focaliser sur leur carnet rose pour mettre en avant les naissances de bébés animaux.
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Pour permettre une découverte récréative de leurs animaux, certains parcs ont aménagé, à côté de la traditionnelle visite à pied, des circuits à parcourir en voiture, bus, train ou monorail.
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Pour satisfaire un large public, certains parcs zoologiques ont évolué à travers le monde en direction des parcs de loisirs par ajout d'un certain nombre d'attractions touristiques : terrains de golfs, manèges de fêtes foraines, kiosques à musique, trains miniatures, bateaux-promenade, téléphériques, ascensions en ballon, parcours dans les arbres, cinémas panoramiques, reconstitution grandeur nature de dinosaures, labyrinthes végétaux, aires de jeux, structures gonflables, restaurants et boutiques de souvenirs...
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En France, certains sites, comme la Vallée des Singes à Romagne ou le Marineland d'Antibes, ont rejoint le SNELAC, syndicat français chargé de la promotion des activités de loisirs de ses membres.
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D'autres parcs privés (le CERZA en 2006, Beauval en 2008, le Pal et La Flèche en 2013) ont construit des structures d'hébergement de type hôtelier pour augmenter le temps de séjour de leurs visiteurs au-delà de la journée. Les lieux insolites d'hébergement permettant de dormir auprès des animaux se multiplient en 2016 sous la dénomination de « zoofaris »[17].
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Et certains associent, de plus en plus, la traditionnelle présentation d'animaux avec la mise en valeur d'un cadre historique (cas du Château de Thoiry), paysager (tel le Bioparc de Doué-la-Fontaine, construit sur d'anciennes carrières de falun aménagées) ou botanique (par exemple l'ancien zoo de Saint-Jean-Cap-Ferrat où se développait une riche flore tropicale et subtropicale).
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L'urbanisation, en éloignant les personnes du contact avec la nature sauvage, a diminué leur contact direct avec les animaux.
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Les panneaux d'information sur la biodiversité et les pancartes signalétiques sur les espèces animales permettent aux jardins zoologiques de transmettre aux visiteurs un maximum de connaissances, en matière de sciences naturelles et de conservation de la nature, afin qu'ils prennent conscience de l'action destructrice des humains sur la nature.
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Le zoo sensibilise ainsi les gens à approfondir leurs connaissances sur les animaux sauvages, sur le statut des espèces menacées, sur les menaces auxquelles celles-ci sont confrontées et les facteurs qui causent ces menaces, avec l'espoir de créer de l'intérêt pour arrêter et inverser les facteurs qui mettent en péril la survie de ces espèces.
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En direction des générations futures, certains zoos élaborent, plus particulièrement, des programmes pédagogiques pour les écoles, adaptés au niveau d'études des enfants[18].
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Dans certains parcs, des kiosques pédagogiques ponctuent le parcours de visite avec des explications scientifiques.
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Les zoos ont aussi un rôle pédagogique dans la sensibilisation à la protection de la nature, en faisant connaître des espèces ou des milieux naturels menacés (comme Madagascar ou la forêt atlantique au Brésil), que la population a rarement l'occasion de prendre en intérêt dans d'autres circonstances. Quelquefois, ces actions sont menées de manière collective, comme les journées des amphibiens organisées en 2008 sous l'égide de la WAZA à travers le monde.
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Les jardins zoologiques ont aussi une fonction importante de recherche sur les animaux sauvages, leur comportement social, leurs maladies, leur reproduction, etc.
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Des disciplines, comme la zoologie, l'écologie, l'éthologie, la physiologie, la parasitologie et la médecine vétérinaire, font partie de cette fonction de recherche en biologie appliquée aux parcs zoologiques.
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Les jardins zoologiques se consacrent à la recherche sur les animaux, vivant en captivité ou en liberté, pour acquérir des connaissances précises qui sont indispensables pour améliorer l'élevage en captivité et pour protéger la nature et la faune sauvage.
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Les résultats des recherches en psychologie animale, sur le comportement des animaux, en partie pratiquées dans l'enceinte des zoos, trouvent une application dans tous les domaines abordés au zoo.
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Tout ce qui aide à la reproduction des animaux sauvages, à leur santé et aussi à notre connaissance de leur mode de vie, contribue à leur préservation. Des programmes de recherche portent, par exemple, sur les techniques de reproduction assistée (les tests de grossesse, l'insémination artificielle, la fécondation in vitro, le transfert d'embryons), la nutrition, le traitement des maladies, et le suivi, notamment par radiopistage, des animaux dans la nature.
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L'originalité du Domaine de La Haute-Touche repose sur son laboratoire de recherche, seul en France à être intégré à un parc zoologique[19].
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La reproduction en captivité est une des actions principales des parcs zoologiques, or la reproduction en milieu naturel dépend de nombreux facteurs environnementaux, sociaux et physiologiques qui ne sont pas forcément reproductibles en captivité. Face à cela, de nombreuses études sont entreprises et certains parcs se spécialisent dans la reproduction d'un groupe précis d'espèces.
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L'un des moyens d'éviter l'extinction de certaines espèces est de les élever en captivité. De nombreuses espèces ont déjà réussi à se reproduire en captivité et plus tard, quelques-unes après une période d'adaptation, ont pu être réintroduites dans la nature. L'élevage conservatoire de ces espèces est destiné à repeupler les biotopes affectés ou à renforcer les populations menacées.
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Pour assurer leurs missions de centres de conservation de la nature au XXIe siècle, le monde des parcs zoologiques s'est structuré. Ceci passe par la création et la fédération d'associations nationales (SNDPZ, AFdPZ, CEPA en France, CAZA au Canada) et internationales (EAZA pour l'Europe[20], AZA pour l'Amérique du Nord, WAZA au niveau mondial) et la mise en place de Plans d'élevage européens (EEP) en 1985 et nord-américains (SSP) en 1981. Ces organisations tendent à regrouper les parcs dans leur volonté de conservation.
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C'est dans ce cadre que l'Union européenne a formalisé dans une directive en 1999 applicable dès 2012, le "rôle des zoos dans la préservation de la biodiversité", et rédigé en 2015 un guide de bonnes pratiques[21].
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Au-delà des frontières, il existe une grande coopération entre les zoos qui s'échangent ou se donnent les animaux sans leur appliquer de valeur monétaire. Ceci a pour but d'optimiser la reproduction et d'éviter toute consanguinité. Ainsi de nombreux échanges d'animaux entre les zoos (notamment au niveau européen) sont organisés de manière à faire se reproduire des individus importants du point de vue génétique pour ne pas perdre les gènes « naturels » et ainsi maintenir une lignée la plus pure possible pour une espèce donnée.
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Certains zoos créent leur propre association ou participent activement à des projets de protection du milieu naturel.
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Les parcs zoologiques contribuent aussi aux renforcements de population et aux réintroductions, non seulement en fournissant des animaux à relâcher, mais surtout en soutenant les projets de renforcements de population grâce à un appui financier et humain, un apport d'expertise, d'équipement et en coordonnant ces projets[22].
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L’architecture de zoo a changé à plusieurs reprises en fonction de la compréhension croissante des besoins des animaux. Les constructions dans les zoos ont été conçues et aménagées de manière totalement différente en fonction de leur époque.
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Dans les zoos du XIXe siècle et du début du XXe siècle, qui étaient basés sur l'architecture des ménageries de cour royale ou impériale, les animaux étaient en partie des objets de décoration pour des constructions de style baroque, romantique ou exotique. Aussi, beaucoup de ces constructions, à l'architecture intéressante dans l’histoire des parcs zoologiques, sont devenues un problème important pour les zoos d’aujourd'hui, surtout si elles sont placées sous la protection des monuments historiques, et que très peu d'entre elles peuvent être modifiées pour satisfaire à la protection et au respect de la vie des animaux. Le conflit entre la conservation des monuments et la conservation des animaux limite les possibilités d'utilisation des bâtiments anciens de manière significative. Un exemple en est le jardin zoologique de Schönbrunn, qui se trouve dans les étroites limites géographiques du patrimoine historique classé par l'UNESCO, et dont la conception moderne d’un zoo a dû adapter les bâtiments baroques pour le bien-être des animaux, sans modifier leur architecture extérieure.
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L’architecture de zoo, au XIXe siècle, s’est développée à partir de l’architecture du paysage et de jardins, depuis les premiers zoos qui à côté de leur orientation scientifique ont été également des parcs de promenade pour la bourgeoisie métropolitaine. L'architecte de jardins, Peter Joseph Lenné, par exemple, a conçu le jardin zoologique de Berlin, fondé en 1844 dans le style d'un parc paysager à l'anglaise. De même, le zoo de Dresde, ouvert en 1861 et quatrième zoo fondé en Allemagne, est basé sur un projet de Lenné, mais il a été en grande partie détruit, pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Comme constructions d'enclos, ont largement dominé jusqu’au XXe siècle, des cages, avec des barreaux ou du grillage, de taille relativement petite, ne permettant qu'une liberté de mouvement très limitée pour les animaux, mais elles ont été incorporées, en partie, dans des bâtiments d'intérêt architectural. Les styles dominants dans l'architecture du XIXe siècle, ont été le romantisme (avec par exemple, des châteaux pour ours, des chalets suisses pour animaux paisibles) et l'exotisme (avec par exemple, des temples égyptiens, des mosquées orientales, des pagodes asiatiques). Spécialement dans le jardin zoologique de Berlin, existent encore quelques-uns de ces ouvrages qui ont été préservés ou reconstruits, comme la maison des antilopes, de style oriental, construite en 1871.
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Depuis le début du XXe siècle, les cages extérieures, dans la plupart des zoos, ont été progressivement remplacées par des enclos libres et naturalistes dans lesquels les animaux ne sont séparés des visiteurs que par des fossés. Ceux-ci sont basés sur une invention de Carl Hagenbeck, le concept d’enclos de liberté (all. Freianlage)[23] qui fut mis en œuvre de manière conséquente dans son premier parc animalier, fondé en 1907 à Stellingen dans la banlieue de Hambourg. Son concept, d'abord regardé avec scepticisme, a rapidement fait des émules dans les zoos du monde entier.
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Pendant les années 1930, quelques tentatives ont été faites pour introduire le design abstrait de l'architecture moderne dans la conception de zoo.
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L’installation des manchots du zoo de Londres, conçue en 1933-1934 par Berthold Lubetkin et le Groupe Tecton, fut une icône du mouvement moderne avec ses deux rampes en béton enroulées et imbriquées au-dessus du bassin de forme ovale[24].
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Au milieu du XXe siècle, surtout dans les années 1950 à 1970, le fonctionnalisme régnait comme jamais dans l’architecture moderne. Les zoos ont réalisé, pendant cette phase, des enclos stériles avec du béton, des carrelages en céramique et des éléments en acier inoxydable.
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Ces constructions visaient à intégrer les aspects d'hygiène et, par-dessus tout, l’innovation architecturale comme le nouveau brutalisme dans la conception de zoo moderne.
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Le pavillon des éléphants et des rhinocéros du zoo de Londres, conçu par Hugh Casson et construit en 1962-1965, en est un exemple[25].
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Également dans le parc animalier de Berlin, la maison Alfred Brehm, ouverte en 1963, est placée sous la protection des monuments historiques et contient la fauverie considérée comme la plus grande du monde, il y avait peu de possibilités de développement des installations appartenant à l'extérieur de la maison : les anciennes séries de cages situées dans les ailes de l'établissement pouvaient certes être agrandies, mais leur nombre et leur sens exact d'orientation a dû rester pour que le caractère architectural de la maison puisse être préservé.
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La conception de « zoo sans barreaux » fut construite selon le modèle architectural proposé par Carl Hagenbeck au début du XXe siècle, un modèle révolutionnaire pour l'époque, qui visait à présenter les animaux, sur des plateaux extérieurs avec des fossés et des enrochements, sans que le public en soit séparé par des barreaux. Les animaux étaient présentés, non dans des cages grillagées comme cela se faisait traditionnellement, mais dans des enclos et des bassins paysagés reproduisant, ou tentant de reproduire, des décors naturels sous forme de panoramas zoologiques (africain, arctique, indien, etc.) où prédateurs et proies semblent cohabiter. Les loges intérieures de nombreux animaux, cachées dans les rochers artificiels servant de décors, pouvaient aussi être visitées par le public.
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Un type particulier de conception de zoo est dénommé « géo-zoo » où les animaux ne sont pas répartis en fonction de leur place dans la classification systématique, mais placés d'un point de vue géographique et maintenus dans des enclos collectifs où les espèces sont mélangées pour constituer des communautés animales comme dans la nature.
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C’est le cas des espèces de la savane africaine telles que les girafes, les zèbres, les antilopes et les autruches (dans le cadre d'une plaine africaine), des espèces des plaines du sous-continent indien telles que les antilopes cervicapres, les nilgauts, les cerfs axis et les paons, des espèces provenant des plaines australiennes telles que les kangourous, les wallabies et les émeus, et des espèces originaires des pampas sud-américaines telles que les guanacos, les maras et les nandous.
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Depuis le milieu des années 1990, est apparue, en Europe, une nouvelle expérience de conception, influencée par les États-Unis, dans l'architecture des jardins zoologiques[26],[27]. De nombreux zoos gardent les animaux sauvages dans des enclos qui tentent de recréer leurs habitats naturels, pour le bénéfice à la fois des animaux résidents et des visiteurs. Beaucoup de spécialistes ont conçu des enclos dits d'« immersion dans le paysage » dans lesquels les visiteurs entrent réellement ou apparemment dans les habitats naturels des animaux. L'animal n'est donc pas un pur objet d'exposition, mais habite (et défend) son territoire. Selon les aménagements dans l'habitat, l'animal a - parfois au regret des visiteurs - aussi la possibilité de se soustraire à l'observateur. Quelques zoos ont des installations visitables à pied où les visiteurs peuvent pénétrer dans les enclos, les volières ou les serres, lorsqu'il s'agit d'espèces non dangereuses comme des lémuriens, des marmousets, des wallabies, des oiseaux, des lézards, des tortues, etc. Il est demandé aux visiteurs de rester dans les chemins qui leur sont réservés, et il leur est aussi interdit de montrer ou de manger de la nourriture dont les animaux pourraient s'emparer. Ces animaux au demeurant sauvages ne sont pas apprivoisés.
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Les « zoos pour enfants » sont une autre particularité qui se trouve également dans de nombreux grands zoos, notamment américains, comme offre supplémentaire pour les jeunes enfants auprès desquels ces sections sont populaires.
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Les « zoos pour enfants » comportent des enclos de contact appelés « enclos à caresses », dans lesquels les animaux sont le plus souvent familiers pour être approchés, ou assez dociles pour être caressés, et peuvent également être nourris.
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Pour assurer la bonne santé des animaux, la nourriture est fournie par le zoo et vendue aux visiteurs par l'intermédiaire d'un distributeur automatique ou d'un kiosque situé à proximit��.
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Les établissements (ou espaces) zoologiques spécialisés, qui comprennent un certain nombre d'habitats spécifiques, sont nombreux :
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S'ajoutent à ceux-ci, les parcs animaliers, qui se sont consacrés à la présentation et à l'élevage de certains groupes particuliers d'espèces animales, tels que la forêt des singes à Apeldoorn ou à Rocamadour (46), le parc des perroquets à Tenerife, la Ferme aux Crocodiles à Pierrelatte (26) et qui sont dédiés à l'exposition d'un écosystème comme le zoo alpin à Innsbruck.
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installations pour singes au zoo de São Paulo , au Brésil.
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le grand rocher au parc zoologique de Paris (zoo de Vincennes).
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ours blanc au zoo de Varsovie .
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cochons vietnamiens au zoo de Lisbonne .
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Le monde des zoos fait face à de multiples problèmes du point de vue du bien-être des animaux sauvages en captivité. Parmi ceux-ci, on compte « l'ennui », cause de stress. Le concept d'enrichissement du milieu a été développé pour répondre à cette problématique. Il s'agit d'améliorer l'environnement physique, social et psychologique des animaux. Dans cette optique, une politique actuelle tend à réaliser des enclos les plus proches possibles du milieu naturel (tâche parfois délicate : problème d'espace, d'écologie, d'environnement social...). Si cette incitation disparaît, les animaux sauvages peuvent entrer en dépression ou agir de façon anormale en captivité. Face à cet ennui et aux comportements dits stéréotypés (répétition d'un comportement précis : tourner en rond, suite de gestes...), des études d'enrichissements du milieu sont mises en place avec plus ou moins de réussite. Il est en effet difficile d'estimer le stress via les comportements stéréotypés du fait, entre autres, du manque de données sur les comportements naturels de certaines espèces.
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Mais, dans l'ensemble, le développement de l'éthologie (étude du comportement animal) a permis de maîtriser la reproduction de nombreuses espèces en zoo, y compris d'espèces naguère considérées comme difficiles à élever voire à maintenir en captivité.
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Dans une optique comportementaliste, certains parcs zoologiques pratiquent la sociabilisation des jeunes animaux nés en captivité avec pour objectif le bien-être de ces animaux à l'âge adulte vis-à-vis de la présence d'êtres humains. Tel est le cas, en Norvège, du zoo polaire implanté à Bardu pour l'élevage des louveteaux et des oursons.
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Cette volonté d'améliorer le bien-être des animaux sauvages en captivité n'est toutefois pas facile à mettre en place du fait du manque de financement pour permettre aux parcs publics une restructuration efficace (comme pour le zoo de Vincennes dont la vétusté des installations a conduit à sa fermeture en 2008[28]) ou de la réticence de parcs privés qui ne veulent pas changer leur manière de faire. En effet, un zoo privé qui fait une recette importante ne veut pas forcément changer ses enclos (les faire plus spacieux et mieux structurés avec des niches pour que les animaux puissent se cacher du public), ce qui pourrait déplaire aux visiteurs.
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Néanmoins, certains zoos se restructurent peu à peu et offrent aux animaux des enclos convenables, c'est-à-dire le plus proche possible du milieu naturel de l'espèce donnée. La majorité des zoos européens fait d'ailleurs des efforts en ce sens (à hauteur de leurs moyens financiers), malgré la persistance d'établissements rétrogrades.[réf. nécessaire]
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Les parcs zoologiques prennent diverses dispositions pour assurer la sécurité des visiteurs.
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Les clôtures des enclos et des cages, formées de grilles, grillages, fossés avec ou sans eau ou de plaques de verre, sont destinées à éviter toute évasion des animaux présentés.
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De plus, notamment pour les animaux reconnus dangereux, un espace de sécurité est délimité entre la zone où le public a accès et la clôture extérieure des enclos. La zone est limitée par une barrière de sécurité servant de garde-corps et de main courante aux visiteurs.
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Avant l’ouverture au public, il est habituel qu'une équipe de surveillants effectue une tournée de l'ensemble des enclos pour vérifier l’état des clôtures. Ces inspections régulières sont importantes car elles garantissent la sécurité des visiteurs.
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Pendant la période d’ouverture, les gardiens de zoo veillent aussi à ce que les visiteurs respectent les consignes de sécurité.
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Malgré la vigilance apportée par les parcs zoologiques, il arrive qu'occasionnellement des animaux parviennent à s'échapper de leurs enclos et causent des accidents dont les visiteurs peuvent être victimes.
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La zoologie (des termes grecs ζῷον, zôon, animal, et λόγος, logos, le discours) est la science qui étudie les animaux. Les spécialistes de cette discipline sont appelés zoologistes, ou zoologues.
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Regroupant plusieurs disciplines et utilisant de nombreuses techniques, cette science s'est lentement élaborée au cours des siècles depuis la Préhistoire. Historiquement, les premières réflexions scientifiques concernant la zoologie qui nous ont été transmises sont celles d'Aristote. Les grandes tentatives de classification des espèces animales ont été nombreuses et souvent remaniées depuis cette époque.
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La frontière entre la zoologie, qui étudie les animaux, et la botanique, qui étudie les végétaux, a été et est toujours sujette à controverses. Certains êtres vivants, considérés comme végétaux, se sont révélés être des animaux ; le cas de certains autres est toujours, à l'aube du XXIe siècle, sujet à discussions. Pour ces êtres vivants atypiques, l'appartenance à l'une ou l'autre des sciences s'est trouvée modifiée grâce aux avancées et découvertes techniques ou scientifiques (entre autres la microscopie ou l'analyse de l'ADN).
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Si la plupart des Métazoaires ont toujours été placés parmi les animaux, certains Métazoaires inférieurs étaient encore au XIXe siècle placés dans une catégorie particulière nommée « Zoophytes » (étymologiquement : animaux-plantes). Ce grand groupe comprenait traditionnellement les Spongiaires, les Cnidaires, les Cténophores et les Bryophytes. Carl von Linné classait dans cette catégorie des Mollusques comme la Seiche, l'Aplysie, l'Holothurie, mais aussi les Échinodermes (oursins et étoiles de mer)[1]. Ce n'est qu'en 1744 que Jean André Peyssonnel reconnut le corail comme un animal ; de même, les Spongiaires ne furent reconnus comme animaux qu'en 1825[2].
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Le cas des Protozoaires est encore plus problématique. L'étude des êtres vivants unicellulaires révèle des formes ambigües où la distinction entre animal et végétal n'est pas absolue. Certains d'entre eux, comme l'euglène ou certains Péridiniens qui peuvent avoir une alimentation autotrophe ou hétérotrophe, ont longtemps été placés à la frontière entre les deux disciplines. Ainsi, certains organismes unicellulaires sont pourvus de chlorophylle (caractère de l'« état végétal »), sont mobiles et ont une membrane cellulaire souple (caractère de l'« état animal »).
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Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Ernst Haeckel, considérant que la coexistence de ces caractères était héritée d'ancêtres communs aux animaux et aux végétaux, définit pour les organismes unicellulaires le règne des Protistes (Protista) en 1866. La protistologie, étude scientifique des Protistes, se retrouva alors rattachée à la fois à la zoologie et à la botanique. Toutefois, une certaine dichotomie traditionnelle demeura : les zoologistes étudiant les formes à « affinité animale » et les botanistes les formes à « affinité végétale ». Les délimitations et classifications des Protistes proposées par les savants divergent donc considérablement selon la discipline concernée. Les chercheurs ont tenté de délimiter les deux règnes « animal » et « végétal », qui tendent à se confondre au sein des Flagellés, par la distinction des Zooflagellés et des Phytoflagellés.
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Pour les biologistes qui, comme Cavalier-Smith à la fin du XXe siècle, recommandent de ne pas utiliser le terme d'« animaux unicellulaires », la zoologie est l'étude des animaux et des protozoaires[3].
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Au début du XXIe siècle, les données de la biologie moléculaire permettent d'apprécier de façon plus fiable les relations de parenté entre les lignées d'organismes vivants.
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Les méthodes modernes de la cladistique ont permis de distinguer la lignée verte (qui concerne indiscutablement la botanique et la phycologie), les opisthochontes (qui concernent la zoologie et la mycologie), la lignée brune (phycologie) et diverses lignées dont l'appartenance à telle ou telle discipline n'est pas toujours résolue et qui relèvent, par défaut, de la protistologie.
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La distinction entre zoologie et botanique devient floue au point qu'il est supputé en 2012 que, parmi les Métazoaires, des animaux marins (Cnidaires tels les coraux et les anémones de mer) se transforment en végétaux par endosymbiose avec des algues chlorophylliennes : les zooxanthelles, Dinophytes photosynthétiques qui les pourvoient en matières organiques. Dans certains cas, ces algues endosymbiotiques se transmettent d'une génération à l'autre par les ovules de l'hôte, sur le modèle de l'hérédité des plastes dans les végétaux[11],[15].
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L'Homo sapiens du Paléocène supérieur a réalisé de nombreuses peintures, gravures et sculptures rupestres. Ces représentations artistiques à dessein sans doute rituel montrent que nos ancêtres observaient attentivement la faune, représentant des détails qui indiquent une bonne connaissance des animaux de leur environnement, comme la mue des bisons ou le repli cutané présent à la base de la queue des mammouths.
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Le bestiaire varie selon les régions et selon les époques du Paléolithique supérieur : toutefois, on trouve en majorité de grands herbivores (chevaux, bisons, aurochs), comme dans la grotte de Lascaux.
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D'autres espèces sont plus rarement représentées, parfois avec de fortes dominantes géographiques ou chronologiques : lions et rhinocéros dans la grotte Chauvet, en Ardèche, biches dans les grottes de la région des Cantabres en Espagne ou mammouths à Rouffignac, en Dordogne. Il arrive aussi que soient représentés des animaux indéterminables ou « fantastiques » : une figure de la salle des taureaux de Lascaux est parfois qualifiée de « licorne ».
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Bison polychrome relevé dans la grotte d'Altamira.
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Rhinocéros à grande corne représenté dans la grotte Chauvet.
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La période néolithique montre aussi des représentations animales très réalistes. Au Sahara, une civilisation d'éleveurs remontant au VIe millénaire av. J.-C. est responsable des gravures et peintures rupestres classées dans le style des « bubales » et des « bovidés ». Dans sa forme la plus ancienne, la « période bubaline » n'a figuré que des gravures de faune sauvage : bovidés, équidés, félins, girafes, mouflons, antilopes, gazelles, éléphants, rhinocéros, autruches, etc.Dans sa forme plus récente, la « période bovidienne » correspond à des peintures de faune domestique : bœufs, chèvres et moutons.
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Le terme « bubale » désigne un buffle africain fossile (Bubalus antiquus) ayant vécu dans le Sahara.
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Girafe représentée dans le Tadrart Acacus, en Libye.
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La révolution néolithique, qui est caractérisée par la domestication des animaux, se prolonge sur la période de l'Antiquité.
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La connaissance antique de la faune est illustrée par la représentation réaliste d'animaux sauvages et domestiques au Proche-Orient, en Mésopotamie comme en Égypte.
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Les Animaux dans le Proche-Orient ancien aussi bien que les Animaux dans l'Égypte antique relèvent du domaine culturel de la zoologie, s'étendant du sacré au symbolisme et à l'art, en passant par les pratiques et techniques d'élevage, de chasse ou de pêche.
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L'invention de l'écriture se traduit pour la zoologie par la présence des animaux dans les hiéroglyphes égyptiens.
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Peinture de l'Égypte antique montrant des animaux domestiques (la traite d'une vache).
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Lion assyrien représenté sur un panneau en terre cuite glaçurée datant du règne de Nabuchodonosor II (604-562 av. J.-C.).
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L'époque de l'Antiquité fut celle d'Aristote dans toute l'étendue scientifique du domaine de la zoologie.
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Le philosophe grec Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.) consacre de nombreux traités au monde animal. Aristote essaye de faire un classement compréhensible d'animaux dans son Histoire des Animaux. Il écrit Historia Animalium, une biologie générale des animaux, De Partibus Animalium, une anatomie et physiologie comparatives des animaux, et De Generatione Animalium, sur la biologie de développement. Notamment dans Parties des Animaux, il aborde la question de la classification des animaux par genre et par espèce.
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Le naturaliste romain Pline l'Ancien (23-79) consacre quatre livres (VIII, IX, X et XI) aux animaux dans son œuvre encyclopédique L'Histoire naturelle (Naturalis Historia) constituée de 37 volumes écrits en langue latine. Dans les quatre livres animaliers de Pline l'Ancien, sont étudiés successivement les animaux terrestres, les « poissons » (c'est-à-dire les animaux marins et les poissons de rivière), les oiseaux et les insectes.
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Les poèmes didactiques d'Oppien de Corycos, les Halieutiques sur la pêche et les Ixeutiques sur la chasse, contiennent aussi beaucoup de descriptions et de narrations sur les animaux connus des Anciens au IIe siècle.
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Oppien de Syrie, qui vivait au IIIe siècle, est l'auteur d'une œuvre poétique consacrée à la chasse, les Cynégétiques décrivant également les animaux exotiques.
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Animaux fabuleux et tabous bibliques.
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La connaissance des animaux a relativement peu progressé au cours du Moyen Âge.
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La plupart des auteurs qui se sont intéressés à la vie animale sont tributaires d'Isidore de Séville (v. 560-636), lequel a rassemblé, au début du VIIe siècle, dans ses Etymologiae (Étymologies ou Origines) une partie des remarques, mais aussi des mythes transmis par Pline dans ses Histoires naturelles.
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Au VIIIe siècle, Al-Asmai (v. 740-828), un linguiste de Bassora, en Irak, rédige les premiers traités majeurs du monde islamique sur la zoologie[16]. Ses ouvrages, Kitab al-Khail (Le Livre du cheval) et Kitab al-Ibil (Le Livre du chameau) décrivent en détail la physiologie de ces animaux.
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Il écrit également d'autres livres sur les moutons Kitab al-Sha, les animaux rares Kitab al-Farq et les animaux sauvages Kitab al-Wuhush.
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Pendant cette période médiévale au IXe siècle, d'autres érudits arabes, comme Al-Jahiz (v. 776-868), auteur d'un Livre des animaux Kitab al-Hawayan, maintiennent un intérêt pour l'étude zoologique[16].
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Le XIIe siècle voit la redécouverte d'Aristote et de ses traités consacrés aux animaux, notamment par le biais des commentaires du philosophe arabe Averroès (1126-1198) et des traductions du philosophe scolastique Michael Scot (v. 1175-v. 1236). Ce sera le point de départ d'un regain d'intérêt pour le monde animal.
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Simultanément, à partir de la fin du XIIe siècle, l'histoire naturelle des animaux traversait ce qu'on pourrait appeler sa période fabuleuse avec la multiplication de « bestiaires » consacrés à la description et à la représentation symbolique d'animaux réels et imaginaires. Le très riche bestiaire médiéval s'inspire d'une œuvre orientale anonyme, datant vraisemblablement du IIe siècle et composée sans doute à Alexandrie, le Physiologos. Enrichi au fil du temps par des emprunts aux Etymologiae d'Isidore de Séville et à des auteurs absents de la version primitive, il devient la source principale des bestiaires médiévaux. C'est ainsi qu'on voit apparaître dans ces recueils une foule d'animaux fabuleux ou fantastiques, les uns hérités de l'Antiquité, les autres éclos dans l'imagerie populaire de l'époque médiévale, parmi lesquels : la licorne, le phénix, l'oiseau roc, la guivre, le dragon, le basilic, le serpent de mer, la sirène, le griffon.
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Dans son encyclopédie naturaliste en langue d'oïl, Li livres dou tresor (1265)[18], le savant florentin Brunetto Latini (v. 1220-1294) respecte le cadre de la tradition animale des bestiaires en mêlant la science du XIIIe siècle et les légendes.
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Voyages d'exploration et microscopistes.
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Vers 1480, Juliana Berners, probablement prieure du couvent de Sopwell près de St Albans, fait paraître un ouvrage de fauconnerie et un autre sur la pêche.
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Ippolito Salviani (1514-1572) est un pionnier de l'étude des faunes aquatiques, avec la parution en 1554 de l'ouvrage intitulé Aquatilium animalium historiæ.
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Guillaume Rondelet (1507-1566) est un médecin à Montpellier, haut lieu des sciences françaises, principalement botanique et médecine, à la Renaissance. Il fait paraître en 1555 son Universæ aquatilium historiæ pars altera où il présente tous les animaux aquatiques, même mythiques, qu'il connaît. Il ajoute de nombreuses observations personnelles de grande qualité.
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Pierre Belon (v. 1517-1564) est l'auteur, en 1551, de L'histoire naturelle des éstranges poissons marins avec la vraie peinctvre & description du Daulphin & de plusieurs autres de son espèce. Il a également écrit, en 1555, un ouvrage intitulé Histoire de la nature des oiseaux. Ses travaux portent notamment sur l'anatomie comparée. Un oiseau paléarctique lui est dédié : le Tadorne de Belon.
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Page de titre de L'histoire naturelle des éstranges poissons marins... de Pierre Belon.
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Conrad Gessner (1516-1565) fait paraître son Historia animalium à Zurich entre 1551 et 1558. Compilateur infatigable, surnommé le Pline suisse, Gessner compile toutes les connaissances au sujet des animaux dont il a connaissance. Il présente celles-ci, organisées sur une base alphabétique, chaque animal étant analysé sur un modèle identique. Gessner n'a pas pour but de juger mais de réaliser une encyclopédie aussi exhaustive que possible. Son œuvre, richement illustrée, entre autres par Albrecht Dürer, sera très souvent rééditée durant plus de trois siècles.
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Ulisse Aldrovandi (1522-1605) publie de 1559 à 1605 les quatre premiers volumes d'une histoire naturelle (dont De Animalibus insectis en 1602 qui constitue en fait le septième volume) qui en comptera quatorze, les autres étant publiés après sa mort (dernier volume paraissant en 1668). Ce naturaliste révère encore l'Antiquité et accorde autant de crédit à Strabon et à Pline qu'à ses propres observations.
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Frontispice d’Historiae animalium... (1554) de Conrad Gessner.
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Frontispice de De animalibus insectis... (1602) d'Ulisse Aldrovandi.
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John Ray (1627-1705) et Francis Willughby (1635-1672) jouent un rôle essentiel tant en botanique qu'en zoologie durant cette période. Ces deux hommes se rencontrent à Cambridge et se lient bientôt d'amitié. Ils voyagent ensemble en Europe où ils observent des animaux dans leurs milieux.
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En zoologie, Ray est le premier à proposer une classification des animaux fondée sur des critères anatomiques et non comportementaux ou environnementaux. Sa classification, notamment des oiseaux, est la plus évoluée jusqu'à l'œuvre de Linné.
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La mort prématurée de Willughby l'empêche d'achever plusieurs ouvrages que Ray enrichira (parfois considérablement) et publiera sous le seul nom de Willughby. C'est le cas de Ornithologia (Londres, 1676) et de De historia piscium (Oxford, 1686). Parmi les principaux ouvrages de Ray, il faut signaler Synopsis animalium quadrupedum et serpentini generis (Londres, 1693). Plusieurs de ses ouvrages paraissent de façon posthume comme Historia insectorum à Londres en 1710 ou Synopsis avium et piscium toujours à Londres en 1713.
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Francesco Redi (1626-1697) s'intéresse à la parasitologie et décrit près de 100 espèces de parasites microscopiques ou de très petite taille. Il est à l’origine de nombreuses observations sur la génération des insectes et sur les vers intestinaux.
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Marcello Malpighi (1628-1694), le père de l'anatomie microscopique ou histologie, a son nom aujourd'hui attaché à des dizaines de structures dans le corps humain et chez les insectes.
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Jan Swammerdam (1637-1680), dont les travaux portent sur l'anatomie des insectes qu'il étudie à l'aide d'un micro-matériel de dissection fabriqué par ses soins, fait paraître, en 1669, une Histoire générale des insectes où il les classe d’après leur type de métamorphose. Swammerdam distingue les insectes à métamorphoses complètes et incomplètes et décrit avec soin ces transformations.
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Girolamo Fabrizi d'Acquapendente (1537-1619) s'intéresse particulièrement au développement embryonnaire des animaux. Ses recherches sont complétées par l'un de ses élèves, Hieronymus Fabricius (1537-1619), qui étudie le développement embryonnaire des poulets.
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Les premiers ouvrages sur les insectes sont datés du tout début du XVIIe siècle. Thomas Muffet (v. 1552-1604), médecin et naturaliste anglais, fait paraître post mortem, en 1634, le Theatrum Insectorum, livre entièrement consacré aux insectes (terme qui désigne effectivement les insectes mais aussi de nombreux autres invertébrés). Charls Butler (1559-1647) fait paraître en 1609 le premier livre entièrement consacré aux abeilles.
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Le naturaliste hollandais Jan Goedart (1617-1668) fait paraître, entre 1662 et 1667, un traité intitulé Metamorphosis et historia naturalis insectorum où il décrit 140 insectes représentés à l'aide de nombreuses illustrations. Il fut le premier à décrire le cycle biologique complet du papillon, de l'œuf à l'adulte.
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Les progrès essentiels dans le domaine de l'anatomie comparée sont dus, en France, à Claude Perrault (1613-1688) et Joseph Guichard Duverney (1648-1730) que relie une étroite collaboration.
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Claude Perrault a donné l'exemple à Joseph Guichard Duverney des recherches sur la structure des animaux.
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Joseph Guichard Duverney (1648-1730) fait paraître au début du XVIIIe siècle plusieurs mémoires importants devant l'Académie des sciences de Paris sur les systèmes circulatoires et respiratoires de vertébrés à sang froid comme les grenouilles, les serpents, etc.[19].
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En 1720, Michael Bernhard Valentini (1657-1729) fait paraître une étude où il compare l'anatomie de différents vertébrés.
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En 1734, Jacob Theodor Klein (1685-1759) fait paraître Naturalis dispositio Echinodermatum, œuvre pionnière sur les oursins.
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Martin Lister (v. 1638-1712) est un médecin et naturaliste britannique dont les travaux concernent de nombreuses espèces d'invertébrés, notamment parmi les mollusques et les araignées.
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Martin Lister donna en 1682 une traduction anglaise de Metamorphosis et historia naturalis insectorum de Jan Goedart et publia en 1685 une version améliorée en latin selon un ordre méthodique et une classification qui lui sont propres.
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Anna Maria Sibylla Merian (1647-1717) occupe véritablement une place à part dans l'histoire de l'entomologie. Elle appartient à une prestigieuse famille de graveurs et apprend très tôt le dessin et la peinture. Elle se passionne pour les insectes et notamment pour le phénomène de métamorphose, qui avait déjà été l'objet des observations et des illustrations de Jan Goedart (1617-1668). Elle découvre aux Pays-Bas plusieurs collections de papillons provenant des Amériques. Souhaitant les observer par elle-même, elle réalise un voyage en 1699 au Surinam. Les illustrations qu'elle réalise connaissent une grande popularité, elle s'attache à illustrer les différents stades de croissance des insectes (larvaire, nymphéal et adulte). Ses images ne sont pas accompagnées de texte, aussi son impact sur l'évolution de l'entomologie est assez réduit, elle est remarquable surtout parce qu'elle est l'une des rares femmes naturalistes de son temps.
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Johann Leonhard Frisch (1666-1743) démontre que le développement d'un végétal peut être retardé par l'action de ses parasites. De 1696 à 1700, Antonio Vallisneri (1661-1730) fait paraître ses Dialoghi sopra la curiosa Origine di molti Insetti (Dialogues sur la curieuse origine de plusieurs insectes) dans La Galleria di Minerva. Il y expose ses premières expériences sur la reproduction des insectes qui, avec les observations de Francesco Redi (1626-1697) et de Marcello Malpighi (1628-1694), contribuent à démentir la croyance en la génération spontanée. Pierre Lyonnet (1708-1789) fait paraître ses premières observations sur l’anatomie des insectes en 1750 en consacrant une monographie à une chenille sous le nom de Traité anatomique de la chenille qui ronge le bois de Saule. Bien que ses dissections et ses illustrations soient remarquables, n'étant pas médecin, il manque des connaissances anatomiques et ses observations s'en ressentent parfois.
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Moses Harris (1731-1785), illustrateur et entomologiste britannique, est le premier à utiliser les nervures des ailes des papillons pour leur classification[20].
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L'entomologie obtient ses lettres de noblesses avec René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757). Membre de l'Académie des sciences en 1708, il conduit des expériences dans un grand nombre de sujets, les plus connus étant la mise au point d'un thermomètre et ses travaux sur la faïence. Mais le savant ne dédaigne pas l'histoire naturelle des zoophytes, mollusques, crustacés, insectes, araignées, poissons et oiseaux. Il fait paraître, de 1734 à 1742, les six volumes des Mémoires pour servir à l'histoire des insectes. Il précise dans son introduction les raisons de sa publication : « Nous ne sommes pas encore, à beaucoup près, arrivés au temps où l'on pourra raisonnablement entreprendre une histoire générale des insectes. Des savants de tout le pays se sont plus depuis un siècle à les étudier. L'attention qu'ils leur ont donnée nous a valu un grand nombre d'observations sûres et curieuses. Cependant, il s'en faut bien qu'il y en ait encore assez de rassemblées. Le nombre des observations nécessaires pour une histoire de tant de petits animaux passablement complète est prodigieux. »
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Il fait ensuite remarquer que le nombre des insectes est prodigieux. Des douze à treize mille plantes connues à son époque, il signale que chacune entretient des centaines d'espèces d'insectes différents, que ceux-ci sont la proie de prédateurs particuliers. Cette analyse écologique de la biodiversité est très en avance sur son temps. Il continue : « L'immensité des ouvrages de la nature ne paraît mieux nulle part que dans l'innombrable multiplicité de tant d'espèces de petits animaux. »
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Après avoir remarqué que la diversité des insectes est telle qu'aucun esprit ne saurait en faire le tour, il signale qu'il est surtout utile d'en connaître les principales formes. Il justifie aussi l'intérêt et l'importance de l'étude des insectes : « Quoique nous resserrions beaucoup les bornes de l'étude de l'histoire des insectes, il est des gens qui trouveront que nous lui en laissons encore de trop étendues. Il en est de même qui regardent toutes connaissances de cette partie de l'histoire naturelle comme inutiles, qui les traitent, sans hésiter, d'amusements frivoles. »
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Réaumur fait ensuite la liste des apports que peut réaliser ce qui ne se nomme pas encore l'entomologie : la cire et le miel apportés par les abeilles (miel qui était la principale source sucrée de l'époque), les colorants tirés de la cochenille, les figues dont le mûrissement dépend des insectes... Il indique aussi que la connaissance des insectes permet de les combattre.
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Ses Mémoires ressemblent souvent à des monographies. Le volume IV est entièrement consacré à trois espèces de cigales. Il décrit l'anatomie externe, les organes buccaux, l'oviposition, la production du stridulement, la ponte, etc. Réaumur étudie particulièrement les abeilles, qu'il baptise son cher petit peuple. Pour mieux observer le comportement des abeilles, il est le premier à concevoir une ruche comportant un système de vitres, un volet permet de protéger l'intérieur de la ruche de la lumière, Réaumur le levant uniquement pour faire ses observations.
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Réaumur était en relation avec les principaux savants de son époque. Il entretenait une abondante correspondance avec d'autres naturalistes qui étaient à la fois ses élèves, ses correspondants et ses pourvoyeurs d'observations zoologiques. Abraham Trembley (1710-1784) fit en 1740 la découverte étonnante de la reproduction par scissiparité de l'Hydre d'eau douce. Encouragé par Réaumur, il publia ses observations en 1744 sous le titre de Mémoires pour servir à l'histoire d'un genre de polypes d'eau douce à bras en forme de cornes. Charles Bonnet (1720-1793), correspondant de Réaumur à Genève et cousin de Trembley, fait paraître en 1745 ses observations sur la parthénogenèse des pucerons. Charles de Geer (1720-1778) élabora son œuvre maîtresse sur les insectes, qui continuait les travaux de Réaumur, en y décrivant les mœurs et l'anatomie de plus de 1 500 espèces, sous le même titre de Mémoires pour servir à l'histoire des insectes et dans la même forme, en sept volumes in-4° parus de 1752 à 1778. Lazaro Spallanzani (1729-1799) reprit en l'améliorant la technique des « caleçons » de Réaumur placés à des grenouilles pour déterminer le rôle de la semence mâle dans la génération et mit en évidence que la fécondation est externe chez les grenouilles et les crapauds. Observateur et expérimenteur de premier ordre, Spallanzani réalise, en 1777, la première fécondation artificielle, en étudiant le mécanisme de la reproduction chez les batraciens. Il réussit, en 1779, la première insémination artificielle d'une chienne.
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Carl von Linné (1707-1778) est un naturaliste suédois qui a jeté les bases du système moderne de la nomenclature binomiale. Connu comme le père de la taxonomie moderne, c'est à ce titre qu'il est important pour la zoologie, même s'il était surtout botaniste.
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Dans la dixième édition (1758) du Systema Naturae, Linné recensait environ 4 400 espèces animales différentes, dont près du tiers, soit 1335 espèces, étaient des Vertébrés[21].
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Buffon (1707-1788) est un naturaliste français dont l'œuvre majeure, L'Histoire naturelle, générale et particulière, a marqué son temps et est principalement consacrée aux animaux, comprenant L'Histoire des animaux quadrupèdes (12 volumes, 1753-1767) et L'Histoire des oiseaux (9 volumes, 1770-1783).
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Le naturaliste gallois Pennant (1726-1798), par son œuvre majeure sur la zoologie britannique British Zoology (4 volumes, 1761-1766), stimula la recherche zoologique en Grande-Bretagne, particulièrement en ornithologie. Ses autres ouvrages, parmi lesquels Indian Zoology (1769), History of Quadrupeds (1781) et Arctic Zoology (2 volumes, 1784-1785), furent également très lus.
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Le XVIIIe siècle est une période où l'étude des ravageurs des cultures commence à émerger. On peut citer notamment l'œuvre de l'italien Giovanni Targioni Tozzetti (1712-1783).
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Au dernier quart du XVIIIe siècle, la zoologie, science qui traite de tous les animaux de la nature, est divisée en différentes parties séparées, qui peuvent se réduire à six[22] :
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Des savants naturalistes comme Lamarck, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire et Darwin incarnent l'esprit du XIXe siècle marqué en zoologie par les théories de l'évolution des espèces animales.
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Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) est le premier à systématiser l’idée d’une transformation des espèces et à en donner un exposé cohérent. Dans sa Philosophie zoologique publiée en 1809, Lamarck propose une théorie explicative de l'évolution des espèces animales, supposant la transformation graduelle des espèces au cours du temps selon deux tendances conjointes, l'une de complexification des organismes sous l'effet de leur dynamique interne et l'autre de diversification des espèces sous l'effet des circonstances. Il réalise également la classification des invertébrés.
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Georges Cuvier (1769-1832) est le promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie des Vertébrés. Cuvier énonça, en 1812, les lois de subordination des organes et de corrélation des formes.
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Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844) décrit l'unité des plans d'organisation au sein du règne animal. Les travaux zoologiques de Geoffroy Saint-Hilaire tendent à démontrer l'unité de composition organique des animaux, dans une perspective transformiste. Selon ce savant, il existerait alors, pour le règne animal, un plan général d'organisation qui serait modifié, au cours du temps, par l'environnement. Il rechercha donc des analogies entre les espèces animales et énonça la loi de connexion, de permanence et de balancement.
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Henri Milne-Edwards (1800-1885) innove en alliant l’anatomie comparée de Georges Cuvier avec la physiologie. Son ouvrage le plus considérable, les Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparée de l'homme et des animaux, faites à la Faculté des sciences de Paris, a été publié, entre 1857 et 1881, en 14 volumes in-8.
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Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861) décomposa le processus de domestication des espèces animales en trois stades successifs auxquels correspondent trois états de l’animal : la captivité, l’apprivoisement et la domesticité[23].
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Le naturaliste Richard Owen (1804-1892), s'affirmant comme l'héritier de Cuvier, donna de nombreux ouvrages sur l'anatomie et la paléontologie des Vertébrés. En 1842, Owen est l'inventeur du nom des Dinosaures donné aux Reptiles fossiles de l'ère secondaire.
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Dans L'Origine des espèces qu'il publie en 1859, Charles Darwin (1809-1882) développe une théorie de l'adaptation des espèces, fondée sur le mécanisme de la sélection naturelle. Il y expose sa théorie selon laquelle chaque espèce vivante évolue, notamment pour survivre dans un environnement particulier. Bien qu'il n'emploie pas cette expression, cette théorie sera interprétée par la suite comme une théorie de l'évolution des espèces. Cette doctrine évolutionniste est appelée depuis lors « darwinisme ».
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Le naturaliste Thomas Huxley (1825-1895), convaincu par la théorie de Darwin, s'attacha à démontrer les affinités de l'Homme avec les Singes anthropoïdes. Mais l'œuvre scientifique de Huxley est d'abord celle d'un zoologiste qui apporta d'importantes contributions à la biologie des Invertébrés puis des Vertébrés. Par ailleurs, Huxley donne au phénomène de convergence un rôle essentiel dans le processus évolutif.
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Wallace (1823-1913) conçut, indépendamment et en même temps que Darwin, le principe de la sélection naturelle. Wallace fut le promoteur de la géographie zoologique ou zoogéographie lors de la publication, en 1876, de son ouvrage sur La distribution zoologique des Animaux.
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Le naturaliste Louis Agassiz (1807-1873) précise les notions d'homologie et d'analogie dans son étude De l'espèce et la classification en zoologie parue en 1869[24].
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John James Audubon (1785-1851) parcourt l'Amérique du Nord pendant trente-cinq ans, du Labrador à la Louisiane. Il accumule notes, dessins et aquarelles. Ses quatre volumes sur Les Oiseaux d'Amérique paraissent entre 1827 et 1838.
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Les études ornithologiques de John Gould (1804-1881) sont illustrées par sa femme Elizabeth (1804-1841) et d'autres illustrateurs naturalistes comme Edward Lear, Henry Constantine Richter et Joseph Wolf.
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Karl Ernst von Baer (1792-1876) étudie l'embryologie des mammifères.
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Sa découverte la plus célèbre est celle de l'ovule, jusque-là confondu avec le follicule ovarien, chez les mammifères en 1827[25], venant après la mise en évidence, en 1824, du rôle fécondant des spermatozoïdes par Prevost (1790-1850) et Dumas (1800-1884). Le passage d'une embryologie descriptive à une véritable embryologie comparée est effectuée en 1828 par Von Baer qui formule la « loi des ressemblances embryonnaires » relative aux Vertébrés. L’embryon est formé de trois feuillets à partir desquels se forment ultérieurement les organes ; les premiers stades sont semblables chez tous les animaux. Ernst Haeckel (1834-1919) donna des travaux en embryologie comparée et proposa, en 1866, une loi biogénétique fondamentale : « L'ontogénèse est une courte récapitulation de la phylogénèse ». En 1875, l'embryologiste Oscar Hertwig (1849-1922) observe, lors d’une fécondation artificielle d’oursin, la pénétration d’un spermatozoïde dans l’ovule, la fusion des noyaux mâle et femelle et la division de l’œuf en deux cellules.
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Alfred Brehm (1829-1884) publie une vaste œuvre en plusieurs volumes sur le monde animal sous le nom de Illustrirtes Thierleben (Vie des animaux illustrée) de 1864 à 1869, puis Brehms Thierleben (Vie des animaux selon Brehm) dans les éditions ultérieures, rendant son auteur célèbre dans le monde entier. La série populaire sur la vie des animaux, Illustrirtes Thierleben, du vulgarisateur allemand paraît dans une édition française, sous le titre Les Merveilles de la Nature, de 1878 à 1885, en 15 volumes in-4°.
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Douglas Spalding (1840-1877) effectue des expériences sur le comportement animal, découvrant le phénomène de l'empreinte.
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L'entomologiste Jean-Henri Fabre (1823-1915) a passé une grande partie de sa vie à étudier les insectes vivants dans leur biotope. Ses Souvenirs entomologiques ont été publiés en dix séries entre 1879 et 1907, pour prendre fin au XXe siècle.
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Alphonse Milne-Edwards (1835-1900) s'est particulièrement occupé de la faune abyssale lors des explorations sous-marines du Travailleur et du Talisman, de 1880 à 1883.
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La mission d'exploration scientifique du golfe de Gascogne, qui se prolongera aux îles Canaries, aux îles du Cap-Vert et aux Açores, permit de rapporter de nombreux échantillons en bocaux des animaux (poissons, crustacés, mollusques, échinodermes, zoophytes) recueillis jusqu'à 5 000 mètres de profondeur (une véritable performance pour l'époque).
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Durant le XIXe siècle sont apparus les champs disciplinaires spécialisés selon le groupe animal étudié. Les principales sont :
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Des spécialistes institutionnels étaient formés pour étudier tel groupe animal, en identifier les espèces, en élaborer ou en revoir la classification…
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Comme le XIXe siècle, le XXe siècle voit, avec l'augmentation des connaissances, la zoologie continuer à se subdiviser en de nombreuses disciplines.
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Au cours des premières décennies du XXe siècle, l'entomologie est mise au service de la génétique à la suite des recherches conduites sur la Drosophile par l'équipe de Morgan (1866-1945).
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Oskar Heinroth (1871-1945) développe des méthodes adaptées de la morphologie comparative au comportement animal. Il étudie particulièrement les Anatidés et démontre le lien existant entre leur comportement et leur position taxonomique au sein de cette famille.
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L'étude des oiseaux sera poussée par les Français Jean Delacour et René d’Abadie, dont les travaux seront internationalement reconnus.
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René Jeannel (1879-1965) et Emil Racovitza (1868-1947) explorent les grottes souterraines d'Europe et d'Afrique où ils étudient la faune cavernicole.
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Père de l'écologie animale, Elton (1900-1991) a décrit, dans son livre Animal Ecology paru en 1927, les communautés biotiques en tant qu'associations d'espèces organisées autour de relations alimentaires existant en leur sein et d'interactions entre les animaux sauvages.
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Grassé (1895-1985) commence la parution d’un très vaste projet en 1946 : le Traité de zoologie. Les 38 volumes demanderont près de quarante ans de travail et réuniront les plus grands noms de la zoologie. Ils constituent toujours des références difficilement contournables pour l'anatomie, la systématique et la biologie des groupes d'animaux traités.
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Avec la révolution du génie génétique et de la biologie moléculaire, les disciplines naturalistes traditionnelles ont été en partie éclipsées à partir des années 1950. De nombreux pays restreignent pendant des décennies les crédits affectés à celles-ci. L'attribution du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973 à trois éthologues (Karl von Frisch, Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen) donne un coup de projecteur sur les études zoologiques et va rendre un certain crédit à ces activités. Dans son livre The Question of Animal Awareness publié en 1976[26], Griffin (1915-2003) propose l'expression « éthologie cognitive » pour l'étude de l'intelligence animale.
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Bien que le terme zoologie soit tombé en désuétude (les appellations biologie des organismes ou biologie animale sont plus courantes) l'étude des animaux s'est considérablement renouvelée, intégrant les apports de la phylogénie, de la biochimie, et de la génétique des populations.
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Néanmoins, les problématiques de recherche sont désormais rarement centrées sur un unique organisme ou taxon. En d'autres termes, sauf exception, ce n'est plus le matériel (insecte, poisson, champignon, oiseau…) qui sert à définir la discipline, mais les questions biologiques que ce matériel permet de poser et éventuellement résoudre.
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La zoologie n'apparaît plus comme un champ disciplinaire uni, subdivisé selon les grands clades, mais se retrouve éclatée en différentes branches :
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Ray est le premier à proposer une classification des animaux fondée sur des critères anatomiques et non comportementaux ou environnementaux. Sa classification, notamment des oiseaux et des poissons, est la plus évoluée jusqu'à l'œuvre de Linné.
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Dans leurs divers ouvrages, John Ray (1627-1705) et Francis Willughby (1635-1672) améliorent la classification des animaux[27].
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John Ray distingue, parmi les animaux, ceux dépourvus de sang, les exsangues, et ceux possédant du sang, les sanguins. Sa classification des animaux est schématiquement la suivante :
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La partie zoologique de Systema naturæ, qui répartit les animaux en six groupes (Quadrupèdes, Oiseaux, Amphibiens, Poissons, Insectes et Vers), établis selon des caractères anatomiques (dents, becs, nageoires ou ailes), fera l’objet de nombreux amendements par Linné entre la 1re édition (1735) et la 13e édition (1770). Ainsi, les êtres humains seront, pour la première fois en l’an 1758, classés avec les Primates. Dans la dixième édition (1758), il transfère les baleines des Poissons aux Mammifères ainsi que les chauves-souris des Oiseaux aux Mammifères.
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Linné attribua la dénomination d'animaux à sang blanc aux insectes et vers.
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En 1777, Pennant distinguait les Crustacés des Insectes.
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Latreille séparait les Insectes des Crustacés, des Arachnides et des Myriapodes dans son Précis des caractères génériques des Insectes, disposés dans un ordre naturel, publié en 1796.
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Lamarck proposa d'appeler « Animaux sans vertèbres » ou Invertébrés ceux qu'on avait anciennement considérés d'abord comme dépourvus de sang et ensuite comme Animaux à sang blanc et de donner le nom de Vertébrés à ceux porteurs de vertèbres pour remplacer celui d'Animaux à sang rouge.
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En 1806, Duméril avait élaboré, dans sa Zoologie analytique, une méthode contenant la division générale des Animaux en neuf classes : les Vertébrés divisés en quatre classes (1. Mammifères, 2. Oiseaux, 3. Reptiles, 4. Poissons) et les Invertébrés partagés en cinq classes (5. Mollusques, 6. Crustacés, 7. Vers, 8. Insectes, 9. Zoophytes)[28].
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En 1809, Lamarck avait divisé les Invertébrés en dix classes taxonomiques : 1. Infusoires, 2. Polypes, 3. Radiaires, 4.Vers, 5. Insectes, 6. Arachnides, 7. Crustacés, 8. Annelides, 9. Cirrhipèdes, 10. Mollusques. Quant aux Vertébrés, il conserve la classification de Linné en quatre classes : 1. Poissons, 2. Reptiles, 3. Oiseaux, 4. Mammifères[29].
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Blainville indiqua plusieurs modifications à la classification des animaux dans son Prodrome publié en 1816. Il élève au rang de classes indépendantes les Reptiles et les Amphibiens (ou Batraciens)[30].
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Dans son ouvrage sur le Règne animal publié en 1817, Cuvier admet quatre groupes principaux qu'il appelle embranchements ou grandes divisions des Animaux : les Vertébrés, les Mollusques, les Articulés et les Zoophytes (ou Rayonnés)[31].
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En 1860, Owen divisait le monde animal en élevant au rang de règne Protozoa pour classer les Protozoaires qu'il séparait du règne Animalia[32].
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Les premiers défenseurs de la théorie de l’évolution, Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), Charles Darwin (1809-1882), Thomas Henry Huxley (1825-1895) et Ernst Haeckel (1834-1919), ont reconnu les corrélations phylétiques entre groupes d'animaux et ils ont complété le système naturel du règne animal par des arbres généalogiques (ou plutôt par des « buissons phylogéniques »)[33].
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En 1874[34], Ernst Haeckel a proposé, sous le nom d'�� arbre généalogique de l’homme », une phylogénie du règne animal construite d’après les données de l’anatomie et de l’embryologie comparées. Le savant allemand distinguait les Protozoaires (Protozoa), les Métazoaires invertébrés (Metazoa evertebrata), les Vertébrés (Vertebrata) et plaçait les Mammifères (Mammalia) au sommet de son arbre phylogénétique.
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Contrairement à Haeckel, Alfred Giard (1846-1908) construit, en 1889, un arbre phylogénétique du règne animal dans lequel les Vertébrés ne représentent pas les formes « supérieures » des êtres vivants, mais seulement l'une des possibilités suivies par l'évolution organique[35].
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La nomenclature est la discipline relevant de la taxinomie et de la systématique qui a pour objet de définir et d'édicter les règles d'attribution et de priorité des noms scientifiques des organismes vivants (ou ayant vécu), appelés taxons. C'est Linné qui a établi les règles de base de la nomenclature binomiale encore utilisée de nos jours.
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En particulier, la nomenclature zoologique désigne l'ensemble des règles permettant de nommer les taxons (comme les espèces) concernant les animaux. L'ensemble de ces règles fixant les noms des taxons constitue le Code international de nomenclature zoologique. Cette nomenclature zoologique est définie par un organisme, la Commission internationale de nomenclature zoologique.
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La dixième édition du Systema Naturae de Linné, parue en 1758, sert de point de départ à la nomenclature zoologique.
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Des zoologistes précurseurs, parmi lesquels Mitchell en 1901 et Rosa en 1918, ont participé, de manière indépendante, aux fondements des concepts et du vocabulaire de la systématique cladistique[36],[37].
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La cladistique est une méthode de reconstruction phylogénétique élaborée dans les années 1950 par l'entomologiste allemand Willi Hennig et qui fonde les relations de parenté sur le partage des états dérivés des caractères ou synapomorphies.
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De nombreuses espèces animales ne sont pas actuellement connues de la zoologie, soit parce qu'elles sont restées dans des collections non étudiées pour le moment, soit parce qu'elles n'ont pas encore été découvertes.
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Ces découvertes peuvent parfois être d'importance, par exemple :
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La Taxinomie Sibley-Ahlquist, publiée en janvier 1991, repose sur des hybridations d'ADN « in vitro ». Bouleversant complètement les précédentes classifications des oiseaux, elle a été adoptée assez rapidement en Amérique, beaucoup plus lentement en Europe avec de fortes réticences en particulier dans le monde francophone.
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La zoologie (des termes grecs ζῷον, zôon, animal, et λόγος, logos, le discours) est la science qui étudie les animaux. Les spécialistes de cette discipline sont appelés zoologistes, ou zoologues.
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Regroupant plusieurs disciplines et utilisant de nombreuses techniques, cette science s'est lentement élaborée au cours des siècles depuis la Préhistoire. Historiquement, les premières réflexions scientifiques concernant la zoologie qui nous ont été transmises sont celles d'Aristote. Les grandes tentatives de classification des espèces animales ont été nombreuses et souvent remaniées depuis cette époque.
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La frontière entre la zoologie, qui étudie les animaux, et la botanique, qui étudie les végétaux, a été et est toujours sujette à controverses. Certains êtres vivants, considérés comme végétaux, se sont révélés être des animaux ; le cas de certains autres est toujours, à l'aube du XXIe siècle, sujet à discussions. Pour ces êtres vivants atypiques, l'appartenance à l'une ou l'autre des sciences s'est trouvée modifiée grâce aux avancées et découvertes techniques ou scientifiques (entre autres la microscopie ou l'analyse de l'ADN).
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Si la plupart des Métazoaires ont toujours été placés parmi les animaux, certains Métazoaires inférieurs étaient encore au XIXe siècle placés dans une catégorie particulière nommée « Zoophytes » (étymologiquement : animaux-plantes). Ce grand groupe comprenait traditionnellement les Spongiaires, les Cnidaires, les Cténophores et les Bryophytes. Carl von Linné classait dans cette catégorie des Mollusques comme la Seiche, l'Aplysie, l'Holothurie, mais aussi les Échinodermes (oursins et étoiles de mer)[1]. Ce n'est qu'en 1744 que Jean André Peyssonnel reconnut le corail comme un animal ; de même, les Spongiaires ne furent reconnus comme animaux qu'en 1825[2].
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Le cas des Protozoaires est encore plus problématique. L'étude des êtres vivants unicellulaires révèle des formes ambigües où la distinction entre animal et végétal n'est pas absolue. Certains d'entre eux, comme l'euglène ou certains Péridiniens qui peuvent avoir une alimentation autotrophe ou hétérotrophe, ont longtemps été placés à la frontière entre les deux disciplines. Ainsi, certains organismes unicellulaires sont pourvus de chlorophylle (caractère de l'« état végétal »), sont mobiles et ont une membrane cellulaire souple (caractère de l'« état animal »).
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Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Ernst Haeckel, considérant que la coexistence de ces caractères était héritée d'ancêtres communs aux animaux et aux végétaux, définit pour les organismes unicellulaires le règne des Protistes (Protista) en 1866. La protistologie, étude scientifique des Protistes, se retrouva alors rattachée à la fois à la zoologie et à la botanique. Toutefois, une certaine dichotomie traditionnelle demeura : les zoologistes étudiant les formes à « affinité animale » et les botanistes les formes à « affinité végétale ». Les délimitations et classifications des Protistes proposées par les savants divergent donc considérablement selon la discipline concernée. Les chercheurs ont tenté de délimiter les deux règnes « animal » et « végétal », qui tendent à se confondre au sein des Flagellés, par la distinction des Zooflagellés et des Phytoflagellés.
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Pour les biologistes qui, comme Cavalier-Smith à la fin du XXe siècle, recommandent de ne pas utiliser le terme d'« animaux unicellulaires », la zoologie est l'étude des animaux et des protozoaires[3].
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Au début du XXIe siècle, les données de la biologie moléculaire permettent d'apprécier de façon plus fiable les relations de parenté entre les lignées d'organismes vivants.
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Les méthodes modernes de la cladistique ont permis de distinguer la lignée verte (qui concerne indiscutablement la botanique et la phycologie), les opisthochontes (qui concernent la zoologie et la mycologie), la lignée brune (phycologie) et diverses lignées dont l'appartenance à telle ou telle discipline n'est pas toujours résolue et qui relèvent, par défaut, de la protistologie.
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La distinction entre zoologie et botanique devient floue au point qu'il est supputé en 2012 que, parmi les Métazoaires, des animaux marins (Cnidaires tels les coraux et les anémones de mer) se transforment en végétaux par endosymbiose avec des algues chlorophylliennes : les zooxanthelles, Dinophytes photosynthétiques qui les pourvoient en matières organiques. Dans certains cas, ces algues endosymbiotiques se transmettent d'une génération à l'autre par les ovules de l'hôte, sur le modèle de l'hérédité des plastes dans les végétaux[11],[15].
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L'Homo sapiens du Paléocène supérieur a réalisé de nombreuses peintures, gravures et sculptures rupestres. Ces représentations artistiques à dessein sans doute rituel montrent que nos ancêtres observaient attentivement la faune, représentant des détails qui indiquent une bonne connaissance des animaux de leur environnement, comme la mue des bisons ou le repli cutané présent à la base de la queue des mammouths.
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Le bestiaire varie selon les régions et selon les époques du Paléolithique supérieur : toutefois, on trouve en majorité de grands herbivores (chevaux, bisons, aurochs), comme dans la grotte de Lascaux.
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D'autres espèces sont plus rarement représentées, parfois avec de fortes dominantes géographiques ou chronologiques : lions et rhinocéros dans la grotte Chauvet, en Ardèche, biches dans les grottes de la région des Cantabres en Espagne ou mammouths à Rouffignac, en Dordogne. Il arrive aussi que soient représentés des animaux indéterminables ou « fantastiques » : une figure de la salle des taureaux de Lascaux est parfois qualifiée de « licorne ».
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Bison polychrome relevé dans la grotte d'Altamira.
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Rhinocéros à grande corne représenté dans la grotte Chauvet.
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La période néolithique montre aussi des représentations animales très réalistes. Au Sahara, une civilisation d'éleveurs remontant au VIe millénaire av. J.-C. est responsable des gravures et peintures rupestres classées dans le style des « bubales » et des « bovidés ». Dans sa forme la plus ancienne, la « période bubaline » n'a figuré que des gravures de faune sauvage : bovidés, équidés, félins, girafes, mouflons, antilopes, gazelles, éléphants, rhinocéros, autruches, etc.Dans sa forme plus récente, la « période bovidienne » correspond à des peintures de faune domestique : bœufs, chèvres et moutons.
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Le terme « bubale » désigne un buffle africain fossile (Bubalus antiquus) ayant vécu dans le Sahara.
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Girafe représentée dans le Tadrart Acacus, en Libye.
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La révolution néolithique, qui est caractérisée par la domestication des animaux, se prolonge sur la période de l'Antiquité.
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La connaissance antique de la faune est illustrée par la représentation réaliste d'animaux sauvages et domestiques au Proche-Orient, en Mésopotamie comme en Égypte.
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Les Animaux dans le Proche-Orient ancien aussi bien que les Animaux dans l'Égypte antique relèvent du domaine culturel de la zoologie, s'étendant du sacré au symbolisme et à l'art, en passant par les pratiques et techniques d'élevage, de chasse ou de pêche.
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L'invention de l'écriture se traduit pour la zoologie par la présence des animaux dans les hiéroglyphes égyptiens.
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Peinture de l'Égypte antique montrant des animaux domestiques (la traite d'une vache).
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Lion assyrien représenté sur un panneau en terre cuite glaçurée datant du règne de Nabuchodonosor II (604-562 av. J.-C.).
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L'époque de l'Antiquité fut celle d'Aristote dans toute l'étendue scientifique du domaine de la zoologie.
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Le philosophe grec Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.) consacre de nombreux traités au monde animal. Aristote essaye de faire un classement compréhensible d'animaux dans son Histoire des Animaux. Il écrit Historia Animalium, une biologie générale des animaux, De Partibus Animalium, une anatomie et physiologie comparatives des animaux, et De Generatione Animalium, sur la biologie de développement. Notamment dans Parties des Animaux, il aborde la question de la classification des animaux par genre et par espèce.
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Le naturaliste romain Pline l'Ancien (23-79) consacre quatre livres (VIII, IX, X et XI) aux animaux dans son œuvre encyclopédique L'Histoire naturelle (Naturalis Historia) constituée de 37 volumes écrits en langue latine. Dans les quatre livres animaliers de Pline l'Ancien, sont étudiés successivement les animaux terrestres, les « poissons » (c'est-à-dire les animaux marins et les poissons de rivière), les oiseaux et les insectes.
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Les poèmes didactiques d'Oppien de Corycos, les Halieutiques sur la pêche et les Ixeutiques sur la chasse, contiennent aussi beaucoup de descriptions et de narrations sur les animaux connus des Anciens au IIe siècle.
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Oppien de Syrie, qui vivait au IIIe siècle, est l'auteur d'une œuvre poétique consacrée à la chasse, les Cynégétiques décrivant également les animaux exotiques.
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Animaux fabuleux et tabous bibliques.
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La connaissance des animaux a relativement peu progressé au cours du Moyen Âge.
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La plupart des auteurs qui se sont intéressés à la vie animale sont tributaires d'Isidore de Séville (v. 560-636), lequel a rassemblé, au début du VIIe siècle, dans ses Etymologiae (Étymologies ou Origines) une partie des remarques, mais aussi des mythes transmis par Pline dans ses Histoires naturelles.
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Au VIIIe siècle, Al-Asmai (v. 740-828), un linguiste de Bassora, en Irak, rédige les premiers traités majeurs du monde islamique sur la zoologie[16]. Ses ouvrages, Kitab al-Khail (Le Livre du cheval) et Kitab al-Ibil (Le Livre du chameau) décrivent en détail la physiologie de ces animaux.
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Il écrit également d'autres livres sur les moutons Kitab al-Sha, les animaux rares Kitab al-Farq et les animaux sauvages Kitab al-Wuhush.
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Pendant cette période médiévale au IXe siècle, d'autres érudits arabes, comme Al-Jahiz (v. 776-868), auteur d'un Livre des animaux Kitab al-Hawayan, maintiennent un intérêt pour l'étude zoologique[16].
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Le XIIe siècle voit la redécouverte d'Aristote et de ses traités consacrés aux animaux, notamment par le biais des commentaires du philosophe arabe Averroès (1126-1198) et des traductions du philosophe scolastique Michael Scot (v. 1175-v. 1236). Ce sera le point de départ d'un regain d'intérêt pour le monde animal.
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Simultanément, à partir de la fin du XIIe siècle, l'histoire naturelle des animaux traversait ce qu'on pourrait appeler sa période fabuleuse avec la multiplication de « bestiaires » consacrés à la description et à la représentation symbolique d'animaux réels et imaginaires. Le très riche bestiaire médiéval s'inspire d'une œuvre orientale anonyme, datant vraisemblablement du IIe siècle et composée sans doute à Alexandrie, le Physiologos. Enrichi au fil du temps par des emprunts aux Etymologiae d'Isidore de Séville et à des auteurs absents de la version primitive, il devient la source principale des bestiaires médiévaux. C'est ainsi qu'on voit apparaître dans ces recueils une foule d'animaux fabuleux ou fantastiques, les uns hérités de l'Antiquité, les autres éclos dans l'imagerie populaire de l'époque médiévale, parmi lesquels : la licorne, le phénix, l'oiseau roc, la guivre, le dragon, le basilic, le serpent de mer, la sirène, le griffon.
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Dans son encyclopédie naturaliste en langue d'oïl, Li livres dou tresor (1265)[18], le savant florentin Brunetto Latini (v. 1220-1294) respecte le cadre de la tradition animale des bestiaires en mêlant la science du XIIIe siècle et les légendes.
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Voyages d'exploration et microscopistes.
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Vers 1480, Juliana Berners, probablement prieure du couvent de Sopwell près de St Albans, fait paraître un ouvrage de fauconnerie et un autre sur la pêche.
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Ippolito Salviani (1514-1572) est un pionnier de l'étude des faunes aquatiques, avec la parution en 1554 de l'ouvrage intitulé Aquatilium animalium historiæ.
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Guillaume Rondelet (1507-1566) est un médecin à Montpellier, haut lieu des sciences françaises, principalement botanique et médecine, à la Renaissance. Il fait paraître en 1555 son Universæ aquatilium historiæ pars altera où il présente tous les animaux aquatiques, même mythiques, qu'il connaît. Il ajoute de nombreuses observations personnelles de grande qualité.
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Pierre Belon (v. 1517-1564) est l'auteur, en 1551, de L'histoire naturelle des éstranges poissons marins avec la vraie peinctvre & description du Daulphin & de plusieurs autres de son espèce. Il a également écrit, en 1555, un ouvrage intitulé Histoire de la nature des oiseaux. Ses travaux portent notamment sur l'anatomie comparée. Un oiseau paléarctique lui est dédié : le Tadorne de Belon.
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Page de titre de L'histoire naturelle des éstranges poissons marins... de Pierre Belon.
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Conrad Gessner (1516-1565) fait paraître son Historia animalium à Zurich entre 1551 et 1558. Compilateur infatigable, surnommé le Pline suisse, Gessner compile toutes les connaissances au sujet des animaux dont il a connaissance. Il présente celles-ci, organisées sur une base alphabétique, chaque animal étant analysé sur un modèle identique. Gessner n'a pas pour but de juger mais de réaliser une encyclopédie aussi exhaustive que possible. Son œuvre, richement illustrée, entre autres par Albrecht Dürer, sera très souvent rééditée durant plus de trois siècles.
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Ulisse Aldrovandi (1522-1605) publie de 1559 à 1605 les quatre premiers volumes d'une histoire naturelle (dont De Animalibus insectis en 1602 qui constitue en fait le septième volume) qui en comptera quatorze, les autres étant publiés après sa mort (dernier volume paraissant en 1668). Ce naturaliste révère encore l'Antiquité et accorde autant de crédit à Strabon et à Pline qu'à ses propres observations.
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Frontispice d’Historiae animalium... (1554) de Conrad Gessner.
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Frontispice de De animalibus insectis... (1602) d'Ulisse Aldrovandi.
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John Ray (1627-1705) et Francis Willughby (1635-1672) jouent un rôle essentiel tant en botanique qu'en zoologie durant cette période. Ces deux hommes se rencontrent à Cambridge et se lient bientôt d'amitié. Ils voyagent ensemble en Europe où ils observent des animaux dans leurs milieux.
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En zoologie, Ray est le premier à proposer une classification des animaux fondée sur des critères anatomiques et non comportementaux ou environnementaux. Sa classification, notamment des oiseaux, est la plus évoluée jusqu'à l'œuvre de Linné.
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La mort prématurée de Willughby l'empêche d'achever plusieurs ouvrages que Ray enrichira (parfois considérablement) et publiera sous le seul nom de Willughby. C'est le cas de Ornithologia (Londres, 1676) et de De historia piscium (Oxford, 1686). Parmi les principaux ouvrages de Ray, il faut signaler Synopsis animalium quadrupedum et serpentini generis (Londres, 1693). Plusieurs de ses ouvrages paraissent de façon posthume comme Historia insectorum à Londres en 1710 ou Synopsis avium et piscium toujours à Londres en 1713.
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Francesco Redi (1626-1697) s'intéresse à la parasitologie et décrit près de 100 espèces de parasites microscopiques ou de très petite taille. Il est à l’origine de nombreuses observations sur la génération des insectes et sur les vers intestinaux.
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Marcello Malpighi (1628-1694), le père de l'anatomie microscopique ou histologie, a son nom aujourd'hui attaché à des dizaines de structures dans le corps humain et chez les insectes.
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Jan Swammerdam (1637-1680), dont les travaux portent sur l'anatomie des insectes qu'il étudie à l'aide d'un micro-matériel de dissection fabriqué par ses soins, fait paraître, en 1669, une Histoire générale des insectes où il les classe d’après leur type de métamorphose. Swammerdam distingue les insectes à métamorphoses complètes et incomplètes et décrit avec soin ces transformations.
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Girolamo Fabrizi d'Acquapendente (1537-1619) s'intéresse particulièrement au développement embryonnaire des animaux. Ses recherches sont complétées par l'un de ses élèves, Hieronymus Fabricius (1537-1619), qui étudie le développement embryonnaire des poulets.
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Les premiers ouvrages sur les insectes sont datés du tout début du XVIIe siècle. Thomas Muffet (v. 1552-1604), médecin et naturaliste anglais, fait paraître post mortem, en 1634, le Theatrum Insectorum, livre entièrement consacré aux insectes (terme qui désigne effectivement les insectes mais aussi de nombreux autres invertébrés). Charls Butler (1559-1647) fait paraître en 1609 le premier livre entièrement consacré aux abeilles.
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Le naturaliste hollandais Jan Goedart (1617-1668) fait paraître, entre 1662 et 1667, un traité intitulé Metamorphosis et historia naturalis insectorum où il décrit 140 insectes représentés à l'aide de nombreuses illustrations. Il fut le premier à décrire le cycle biologique complet du papillon, de l'œuf à l'adulte.
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Les progrès essentiels dans le domaine de l'anatomie comparée sont dus, en France, à Claude Perrault (1613-1688) et Joseph Guichard Duverney (1648-1730) que relie une étroite collaboration.
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Claude Perrault a donné l'exemple à Joseph Guichard Duverney des recherches sur la structure des animaux.
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Joseph Guichard Duverney (1648-1730) fait paraître au début du XVIIIe siècle plusieurs mémoires importants devant l'Académie des sciences de Paris sur les systèmes circulatoires et respiratoires de vertébrés à sang froid comme les grenouilles, les serpents, etc.[19].
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En 1720, Michael Bernhard Valentini (1657-1729) fait paraître une étude où il compare l'anatomie de différents vertébrés.
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En 1734, Jacob Theodor Klein (1685-1759) fait paraître Naturalis dispositio Echinodermatum, œuvre pionnière sur les oursins.
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Martin Lister (v. 1638-1712) est un médecin et naturaliste britannique dont les travaux concernent de nombreuses espèces d'invertébrés, notamment parmi les mollusques et les araignées.
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Martin Lister donna en 1682 une traduction anglaise de Metamorphosis et historia naturalis insectorum de Jan Goedart et publia en 1685 une version améliorée en latin selon un ordre méthodique et une classification qui lui sont propres.
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Anna Maria Sibylla Merian (1647-1717) occupe véritablement une place à part dans l'histoire de l'entomologie. Elle appartient à une prestigieuse famille de graveurs et apprend très tôt le dessin et la peinture. Elle se passionne pour les insectes et notamment pour le phénomène de métamorphose, qui avait déjà été l'objet des observations et des illustrations de Jan Goedart (1617-1668). Elle découvre aux Pays-Bas plusieurs collections de papillons provenant des Amériques. Souhaitant les observer par elle-même, elle réalise un voyage en 1699 au Surinam. Les illustrations qu'elle réalise connaissent une grande popularité, elle s'attache à illustrer les différents stades de croissance des insectes (larvaire, nymphéal et adulte). Ses images ne sont pas accompagnées de texte, aussi son impact sur l'évolution de l'entomologie est assez réduit, elle est remarquable surtout parce qu'elle est l'une des rares femmes naturalistes de son temps.
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Johann Leonhard Frisch (1666-1743) démontre que le développement d'un végétal peut être retardé par l'action de ses parasites. De 1696 à 1700, Antonio Vallisneri (1661-1730) fait paraître ses Dialoghi sopra la curiosa Origine di molti Insetti (Dialogues sur la curieuse origine de plusieurs insectes) dans La Galleria di Minerva. Il y expose ses premières expériences sur la reproduction des insectes qui, avec les observations de Francesco Redi (1626-1697) et de Marcello Malpighi (1628-1694), contribuent à démentir la croyance en la génération spontanée. Pierre Lyonnet (1708-1789) fait paraître ses premières observations sur l’anatomie des insectes en 1750 en consacrant une monographie à une chenille sous le nom de Traité anatomique de la chenille qui ronge le bois de Saule. Bien que ses dissections et ses illustrations soient remarquables, n'étant pas médecin, il manque des connaissances anatomiques et ses observations s'en ressentent parfois.
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Moses Harris (1731-1785), illustrateur et entomologiste britannique, est le premier à utiliser les nervures des ailes des papillons pour leur classification[20].
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L'entomologie obtient ses lettres de noblesses avec René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757). Membre de l'Académie des sciences en 1708, il conduit des expériences dans un grand nombre de sujets, les plus connus étant la mise au point d'un thermomètre et ses travaux sur la faïence. Mais le savant ne dédaigne pas l'histoire naturelle des zoophytes, mollusques, crustacés, insectes, araignées, poissons et oiseaux. Il fait paraître, de 1734 à 1742, les six volumes des Mémoires pour servir à l'histoire des insectes. Il précise dans son introduction les raisons de sa publication : « Nous ne sommes pas encore, à beaucoup près, arrivés au temps où l'on pourra raisonnablement entreprendre une histoire générale des insectes. Des savants de tout le pays se sont plus depuis un siècle à les étudier. L'attention qu'ils leur ont donnée nous a valu un grand nombre d'observations sûres et curieuses. Cependant, il s'en faut bien qu'il y en ait encore assez de rassemblées. Le nombre des observations nécessaires pour une histoire de tant de petits animaux passablement complète est prodigieux. »
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Il fait ensuite remarquer que le nombre des insectes est prodigieux. Des douze à treize mille plantes connues à son époque, il signale que chacune entretient des centaines d'espèces d'insectes différents, que ceux-ci sont la proie de prédateurs particuliers. Cette analyse écologique de la biodiversité est très en avance sur son temps. Il continue : « L'immensité des ouvrages de la nature ne paraît mieux nulle part que dans l'innombrable multiplicité de tant d'espèces de petits animaux. »
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Après avoir remarqué que la diversité des insectes est telle qu'aucun esprit ne saurait en faire le tour, il signale qu'il est surtout utile d'en connaître les principales formes. Il justifie aussi l'intérêt et l'importance de l'étude des insectes : « Quoique nous resserrions beaucoup les bornes de l'étude de l'histoire des insectes, il est des gens qui trouveront que nous lui en laissons encore de trop étendues. Il en est de même qui regardent toutes connaissances de cette partie de l'histoire naturelle comme inutiles, qui les traitent, sans hésiter, d'amusements frivoles. »
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Réaumur fait ensuite la liste des apports que peut réaliser ce qui ne se nomme pas encore l'entomologie : la cire et le miel apportés par les abeilles (miel qui était la principale source sucrée de l'époque), les colorants tirés de la cochenille, les figues dont le mûrissement dépend des insectes... Il indique aussi que la connaissance des insectes permet de les combattre.
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Ses Mémoires ressemblent souvent à des monographies. Le volume IV est entièrement consacré à trois espèces de cigales. Il décrit l'anatomie externe, les organes buccaux, l'oviposition, la production du stridulement, la ponte, etc. Réaumur étudie particulièrement les abeilles, qu'il baptise son cher petit peuple. Pour mieux observer le comportement des abeilles, il est le premier à concevoir une ruche comportant un système de vitres, un volet permet de protéger l'intérieur de la ruche de la lumière, Réaumur le levant uniquement pour faire ses observations.
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Réaumur était en relation avec les principaux savants de son époque. Il entretenait une abondante correspondance avec d'autres naturalistes qui étaient à la fois ses élèves, ses correspondants et ses pourvoyeurs d'observations zoologiques. Abraham Trembley (1710-1784) fit en 1740 la découverte étonnante de la reproduction par scissiparité de l'Hydre d'eau douce. Encouragé par Réaumur, il publia ses observations en 1744 sous le titre de Mémoires pour servir à l'histoire d'un genre de polypes d'eau douce à bras en forme de cornes. Charles Bonnet (1720-1793), correspondant de Réaumur à Genève et cousin de Trembley, fait paraître en 1745 ses observations sur la parthénogenèse des pucerons. Charles de Geer (1720-1778) élabora son œuvre maîtresse sur les insectes, qui continuait les travaux de Réaumur, en y décrivant les mœurs et l'anatomie de plus de 1 500 espèces, sous le même titre de Mémoires pour servir à l'histoire des insectes et dans la même forme, en sept volumes in-4° parus de 1752 à 1778. Lazaro Spallanzani (1729-1799) reprit en l'améliorant la technique des « caleçons » de Réaumur placés à des grenouilles pour déterminer le rôle de la semence mâle dans la génération et mit en évidence que la fécondation est externe chez les grenouilles et les crapauds. Observateur et expérimenteur de premier ordre, Spallanzani réalise, en 1777, la première fécondation artificielle, en étudiant le mécanisme de la reproduction chez les batraciens. Il réussit, en 1779, la première insémination artificielle d'une chienne.
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Carl von Linné (1707-1778) est un naturaliste suédois qui a jeté les bases du système moderne de la nomenclature binomiale. Connu comme le père de la taxonomie moderne, c'est à ce titre qu'il est important pour la zoologie, même s'il était surtout botaniste.
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Dans la dixième édition (1758) du Systema Naturae, Linné recensait environ 4 400 espèces animales différentes, dont près du tiers, soit 1335 espèces, étaient des Vertébrés[21].
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Buffon (1707-1788) est un naturaliste français dont l'œuvre majeure, L'Histoire naturelle, générale et particulière, a marqué son temps et est principalement consacrée aux animaux, comprenant L'Histoire des animaux quadrupèdes (12 volumes, 1753-1767) et L'Histoire des oiseaux (9 volumes, 1770-1783).
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Le naturaliste gallois Pennant (1726-1798), par son œuvre majeure sur la zoologie britannique British Zoology (4 volumes, 1761-1766), stimula la recherche zoologique en Grande-Bretagne, particulièrement en ornithologie. Ses autres ouvrages, parmi lesquels Indian Zoology (1769), History of Quadrupeds (1781) et Arctic Zoology (2 volumes, 1784-1785), furent également très lus.
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Le XVIIIe siècle est une période où l'étude des ravageurs des cultures commence à émerger. On peut citer notamment l'œuvre de l'italien Giovanni Targioni Tozzetti (1712-1783).
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Au dernier quart du XVIIIe siècle, la zoologie, science qui traite de tous les animaux de la nature, est divisée en différentes parties séparées, qui peuvent se réduire à six[22] :
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Des savants naturalistes comme Lamarck, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire et Darwin incarnent l'esprit du XIXe siècle marqué en zoologie par les théories de l'évolution des espèces animales.
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Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) est le premier à systématiser l’idée d’une transformation des espèces et à en donner un exposé cohérent. Dans sa Philosophie zoologique publiée en 1809, Lamarck propose une théorie explicative de l'évolution des espèces animales, supposant la transformation graduelle des espèces au cours du temps selon deux tendances conjointes, l'une de complexification des organismes sous l'effet de leur dynamique interne et l'autre de diversification des espèces sous l'effet des circonstances. Il réalise également la classification des invertébrés.
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Georges Cuvier (1769-1832) est le promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie des Vertébrés. Cuvier énonça, en 1812, les lois de subordination des organes et de corrélation des formes.
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Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844) décrit l'unité des plans d'organisation au sein du règne animal. Les travaux zoologiques de Geoffroy Saint-Hilaire tendent à démontrer l'unité de composition organique des animaux, dans une perspective transformiste. Selon ce savant, il existerait alors, pour le règne animal, un plan général d'organisation qui serait modifié, au cours du temps, par l'environnement. Il rechercha donc des analogies entre les espèces animales et énonça la loi de connexion, de permanence et de balancement.
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Henri Milne-Edwards (1800-1885) innove en alliant l’anatomie comparée de Georges Cuvier avec la physiologie. Son ouvrage le plus considérable, les Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparée de l'homme et des animaux, faites à la Faculté des sciences de Paris, a été publié, entre 1857 et 1881, en 14 volumes in-8.
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Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861) décomposa le processus de domestication des espèces animales en trois stades successifs auxquels correspondent trois états de l’animal : la captivité, l’apprivoisement et la domesticité[23].
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Le naturaliste Richard Owen (1804-1892), s'affirmant comme l'héritier de Cuvier, donna de nombreux ouvrages sur l'anatomie et la paléontologie des Vertébrés. En 1842, Owen est l'inventeur du nom des Dinosaures donné aux Reptiles fossiles de l'ère secondaire.
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Dans L'Origine des espèces qu'il publie en 1859, Charles Darwin (1809-1882) développe une théorie de l'adaptation des espèces, fondée sur le mécanisme de la sélection naturelle. Il y expose sa théorie selon laquelle chaque espèce vivante évolue, notamment pour survivre dans un environnement particulier. Bien qu'il n'emploie pas cette expression, cette théorie sera interprétée par la suite comme une théorie de l'évolution des espèces. Cette doctrine évolutionniste est appelée depuis lors « darwinisme ».
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Le naturaliste Thomas Huxley (1825-1895), convaincu par la théorie de Darwin, s'attacha à démontrer les affinités de l'Homme avec les Singes anthropoïdes. Mais l'œuvre scientifique de Huxley est d'abord celle d'un zoologiste qui apporta d'importantes contributions à la biologie des Invertébrés puis des Vertébrés. Par ailleurs, Huxley donne au phénomène de convergence un rôle essentiel dans le processus évolutif.
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Wallace (1823-1913) conçut, indépendamment et en même temps que Darwin, le principe de la sélection naturelle. Wallace fut le promoteur de la géographie zoologique ou zoogéographie lors de la publication, en 1876, de son ouvrage sur La distribution zoologique des Animaux.
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Le naturaliste Louis Agassiz (1807-1873) précise les notions d'homologie et d'analogie dans son étude De l'espèce et la classification en zoologie parue en 1869[24].
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John James Audubon (1785-1851) parcourt l'Amérique du Nord pendant trente-cinq ans, du Labrador à la Louisiane. Il accumule notes, dessins et aquarelles. Ses quatre volumes sur Les Oiseaux d'Amérique paraissent entre 1827 et 1838.
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Les études ornithologiques de John Gould (1804-1881) sont illustrées par sa femme Elizabeth (1804-1841) et d'autres illustrateurs naturalistes comme Edward Lear, Henry Constantine Richter et Joseph Wolf.
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Karl Ernst von Baer (1792-1876) étudie l'embryologie des mammifères.
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Sa découverte la plus célèbre est celle de l'ovule, jusque-là confondu avec le follicule ovarien, chez les mammifères en 1827[25], venant après la mise en évidence, en 1824, du rôle fécondant des spermatozoïdes par Prevost (1790-1850) et Dumas (1800-1884). Le passage d'une embryologie descriptive à une véritable embryologie comparée est effectuée en 1828 par Von Baer qui formule la « loi des ressemblances embryonnaires » relative aux Vertébrés. L’embryon est formé de trois feuillets à partir desquels se forment ultérieurement les organes ; les premiers stades sont semblables chez tous les animaux. Ernst Haeckel (1834-1919) donna des travaux en embryologie comparée et proposa, en 1866, une loi biogénétique fondamentale : « L'ontogénèse est une courte récapitulation de la phylogénèse ». En 1875, l'embryologiste Oscar Hertwig (1849-1922) observe, lors d’une fécondation artificielle d’oursin, la pénétration d’un spermatozoïde dans l’ovule, la fusion des noyaux mâle et femelle et la division de l’œuf en deux cellules.
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Alfred Brehm (1829-1884) publie une vaste œuvre en plusieurs volumes sur le monde animal sous le nom de Illustrirtes Thierleben (Vie des animaux illustrée) de 1864 à 1869, puis Brehms Thierleben (Vie des animaux selon Brehm) dans les éditions ultérieures, rendant son auteur célèbre dans le monde entier. La série populaire sur la vie des animaux, Illustrirtes Thierleben, du vulgarisateur allemand paraît dans une édition française, sous le titre Les Merveilles de la Nature, de 1878 à 1885, en 15 volumes in-4°.
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Douglas Spalding (1840-1877) effectue des expériences sur le comportement animal, découvrant le phénomène de l'empreinte.
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L'entomologiste Jean-Henri Fabre (1823-1915) a passé une grande partie de sa vie à étudier les insectes vivants dans leur biotope. Ses Souvenirs entomologiques ont été publiés en dix séries entre 1879 et 1907, pour prendre fin au XXe siècle.
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Alphonse Milne-Edwards (1835-1900) s'est particulièrement occupé de la faune abyssale lors des explorations sous-marines du Travailleur et du Talisman, de 1880 à 1883.
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La mission d'exploration scientifique du golfe de Gascogne, qui se prolongera aux îles Canaries, aux îles du Cap-Vert et aux Açores, permit de rapporter de nombreux échantillons en bocaux des animaux (poissons, crustacés, mollusques, échinodermes, zoophytes) recueillis jusqu'à 5 000 mètres de profondeur (une véritable performance pour l'époque).
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Durant le XIXe siècle sont apparus les champs disciplinaires spécialisés selon le groupe animal étudié. Les principales sont :
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Des spécialistes institutionnels étaient formés pour étudier tel groupe animal, en identifier les espèces, en élaborer ou en revoir la classification…
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Comme le XIXe siècle, le XXe siècle voit, avec l'augmentation des connaissances, la zoologie continuer à se subdiviser en de nombreuses disciplines.
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Au cours des premières décennies du XXe siècle, l'entomologie est mise au service de la génétique à la suite des recherches conduites sur la Drosophile par l'équipe de Morgan (1866-1945).
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Oskar Heinroth (1871-1945) développe des méthodes adaptées de la morphologie comparative au comportement animal. Il étudie particulièrement les Anatidés et démontre le lien existant entre leur comportement et leur position taxonomique au sein de cette famille.
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L'étude des oiseaux sera poussée par les Français Jean Delacour et René d’Abadie, dont les travaux seront internationalement reconnus.
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René Jeannel (1879-1965) et Emil Racovitza (1868-1947) explorent les grottes souterraines d'Europe et d'Afrique où ils étudient la faune cavernicole.
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Père de l'écologie animale, Elton (1900-1991) a décrit, dans son livre Animal Ecology paru en 1927, les communautés biotiques en tant qu'associations d'espèces organisées autour de relations alimentaires existant en leur sein et d'interactions entre les animaux sauvages.
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Grassé (1895-1985) commence la parution d’un très vaste projet en 1946 : le Traité de zoologie. Les 38 volumes demanderont près de quarante ans de travail et réuniront les plus grands noms de la zoologie. Ils constituent toujours des références difficilement contournables pour l'anatomie, la systématique et la biologie des groupes d'animaux traités.
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Avec la révolution du génie génétique et de la biologie moléculaire, les disciplines naturalistes traditionnelles ont été en partie éclipsées à partir des années 1950. De nombreux pays restreignent pendant des décennies les crédits affectés à celles-ci. L'attribution du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973 à trois éthologues (Karl von Frisch, Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen) donne un coup de projecteur sur les études zoologiques et va rendre un certain crédit à ces activités. Dans son livre The Question of Animal Awareness publié en 1976[26], Griffin (1915-2003) propose l'expression « éthologie cognitive » pour l'étude de l'intelligence animale.
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Bien que le terme zoologie soit tombé en désuétude (les appellations biologie des organismes ou biologie animale sont plus courantes) l'étude des animaux s'est considérablement renouvelée, intégrant les apports de la phylogénie, de la biochimie, et de la génétique des populations.
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Néanmoins, les problématiques de recherche sont désormais rarement centrées sur un unique organisme ou taxon. En d'autres termes, sauf exception, ce n'est plus le matériel (insecte, poisson, champignon, oiseau…) qui sert à définir la discipline, mais les questions biologiques que ce matériel permet de poser et éventuellement résoudre.
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La zoologie n'apparaît plus comme un champ disciplinaire uni, subdivisé selon les grands clades, mais se retrouve éclatée en différentes branches :
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Ray est le premier à proposer une classification des animaux fondée sur des critères anatomiques et non comportementaux ou environnementaux. Sa classification, notamment des oiseaux et des poissons, est la plus évoluée jusqu'à l'œuvre de Linné.
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Dans leurs divers ouvrages, John Ray (1627-1705) et Francis Willughby (1635-1672) améliorent la classification des animaux[27].
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John Ray distingue, parmi les animaux, ceux dépourvus de sang, les exsangues, et ceux possédant du sang, les sanguins. Sa classification des animaux est schématiquement la suivante :
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La partie zoologique de Systema naturæ, qui répartit les animaux en six groupes (Quadrupèdes, Oiseaux, Amphibiens, Poissons, Insectes et Vers), établis selon des caractères anatomiques (dents, becs, nageoires ou ailes), fera l’objet de nombreux amendements par Linné entre la 1re édition (1735) et la 13e édition (1770). Ainsi, les êtres humains seront, pour la première fois en l’an 1758, classés avec les Primates. Dans la dixième édition (1758), il transfère les baleines des Poissons aux Mammifères ainsi que les chauves-souris des Oiseaux aux Mammifères.
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Linné attribua la dénomination d'animaux à sang blanc aux insectes et vers.
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En 1777, Pennant distinguait les Crustacés des Insectes.
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Latreille séparait les Insectes des Crustacés, des Arachnides et des Myriapodes dans son Précis des caractères génériques des Insectes, disposés dans un ordre naturel, publié en 1796.
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Lamarck proposa d'appeler « Animaux sans vertèbres » ou Invertébrés ceux qu'on avait anciennement considérés d'abord comme dépourvus de sang et ensuite comme Animaux à sang blanc et de donner le nom de Vertébrés à ceux porteurs de vertèbres pour remplacer celui d'Animaux à sang rouge.
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En 1806, Duméril avait élaboré, dans sa Zoologie analytique, une méthode contenant la division générale des Animaux en neuf classes : les Vertébrés divisés en quatre classes (1. Mammifères, 2. Oiseaux, 3. Reptiles, 4. Poissons) et les Invertébrés partagés en cinq classes (5. Mollusques, 6. Crustacés, 7. Vers, 8. Insectes, 9. Zoophytes)[28].
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En 1809, Lamarck avait divisé les Invertébrés en dix classes taxonomiques : 1. Infusoires, 2. Polypes, 3. Radiaires, 4.Vers, 5. Insectes, 6. Arachnides, 7. Crustacés, 8. Annelides, 9. Cirrhipèdes, 10. Mollusques. Quant aux Vertébrés, il conserve la classification de Linné en quatre classes : 1. Poissons, 2. Reptiles, 3. Oiseaux, 4. Mammifères[29].
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Blainville indiqua plusieurs modifications à la classification des animaux dans son Prodrome publié en 1816. Il élève au rang de classes indépendantes les Reptiles et les Amphibiens (ou Batraciens)[30].
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Dans son ouvrage sur le Règne animal publié en 1817, Cuvier admet quatre groupes principaux qu'il appelle embranchements ou grandes divisions des Animaux : les Vertébrés, les Mollusques, les Articulés et les Zoophytes (ou Rayonnés)[31].
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En 1860, Owen divisait le monde animal en élevant au rang de règne Protozoa pour classer les Protozoaires qu'il séparait du règne Animalia[32].
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Les premiers défenseurs de la théorie de l’évolution, Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), Charles Darwin (1809-1882), Thomas Henry Huxley (1825-1895) et Ernst Haeckel (1834-1919), ont reconnu les corrélations phylétiques entre groupes d'animaux et ils ont complété le système naturel du règne animal par des arbres généalogiques (ou plutôt par des « buissons phylogéniques »)[33].
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En 1874[34], Ernst Haeckel a proposé, sous le nom d'�� arbre généalogique de l’homme », une phylogénie du règne animal construite d’après les données de l’anatomie et de l’embryologie comparées. Le savant allemand distinguait les Protozoaires (Protozoa), les Métazoaires invertébrés (Metazoa evertebrata), les Vertébrés (Vertebrata) et plaçait les Mammifères (Mammalia) au sommet de son arbre phylogénétique.
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Contrairement à Haeckel, Alfred Giard (1846-1908) construit, en 1889, un arbre phylogénétique du règne animal dans lequel les Vertébrés ne représentent pas les formes « supérieures » des êtres vivants, mais seulement l'une des possibilités suivies par l'évolution organique[35].
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La nomenclature est la discipline relevant de la taxinomie et de la systématique qui a pour objet de définir et d'édicter les règles d'attribution et de priorité des noms scientifiques des organismes vivants (ou ayant vécu), appelés taxons. C'est Linné qui a établi les règles de base de la nomenclature binomiale encore utilisée de nos jours.
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En particulier, la nomenclature zoologique désigne l'ensemble des règles permettant de nommer les taxons (comme les espèces) concernant les animaux. L'ensemble de ces règles fixant les noms des taxons constitue le Code international de nomenclature zoologique. Cette nomenclature zoologique est définie par un organisme, la Commission internationale de nomenclature zoologique.
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La dixième édition du Systema Naturae de Linné, parue en 1758, sert de point de départ à la nomenclature zoologique.
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Des zoologistes précurseurs, parmi lesquels Mitchell en 1901 et Rosa en 1918, ont participé, de manière indépendante, aux fondements des concepts et du vocabulaire de la systématique cladistique[36],[37].
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La cladistique est une méthode de reconstruction phylogénétique élaborée dans les années 1950 par l'entomologiste allemand Willi Hennig et qui fonde les relations de parenté sur le partage des états dérivés des caractères ou synapomorphies.
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De nombreuses espèces animales ne sont pas actuellement connues de la zoologie, soit parce qu'elles sont restées dans des collections non étudiées pour le moment, soit parce qu'elles n'ont pas encore été découvertes.
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Ces découvertes peuvent parfois être d'importance, par exemple :
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La Taxinomie Sibley-Ahlquist, publiée en janvier 1991, repose sur des hybridations d'ADN « in vitro ». Bouleversant complètement les précédentes classifications des oiseaux, elle a été adoptée assez rapidement en Amérique, beaucoup plus lentement en Europe avec de fortes réticences en particulier dans le monde francophone.
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La Zugspitze est un sommet situé dans la chaîne des Alpes, dans le massif du Wetterstein, dans les Alpes bavaroises. C'est le point culminant de l'Allemagne, avec 2 962 mètres d'altitude. La Zugspitze se situe sur la frontière autrichienne, mais le point culminant est en Allemagne[1]. Elle fait partie du district de Garmisch-Partenkirchen.
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La Zugspitze est située dans une région de sports d'hiver et dispose d’un petit glacier, le Schneeferner, qui s’est rétréci pendant les dernières années à cause du réchauffement climatique. Site hautement touristique, ce sommet est notamment accessible par le chemin de fer de la Zugspitze et par des téléphériques, tant du côté allemand que du côté autrichien, ce dernier construit en 1926 par la société de téléphériques allemande Adolf Bleichert & Co.[2] Du sommet, la vue s'étend sur quatre pays : vers Munich en Allemagne, le Grossvenediger en Autriche, le pic de la Bernina en Suisse et les Dolomites en Italie. Les températures moyennes se montent à −11,2 °C en janvier et 2,0 °C en juillet. La couverture de neige atteint en moyenne 385 cm en mars.
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Zugspitze signifie littéralement « pointe du train ». Il s'agit vraisemblablement d'une référence au fait que de nombreux trains d'avalanches se déclenchent depuis cette zone[réf. nécessaire]. Plusieurs noms de lieu de la région comportent ce nom Zug (« train »), pour des raisons similaires. Jusqu'au XIXe siècle, on utilisait plutôt la dénomination Zugspitz.
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C'est le lieutenant topographe Josef Naus, en mission pour le Bureau royal de topographie de Bavière (Königlich Bairisches Topographisches Bureau), accompagné de l'aide-géomètre Maier et du guide de montagne Joh. Georg Deutschl qui a officiellement atteint le premier le sommet le 27 août 1820. Mais une ascension antérieure par des habitants de la région est possible, qui serait restée anonyme.
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La première ascension hivernale a été réalisée le 7 janvier 1882 par F. Kilger, H. et J. Zametzer et H. Schwaiger.
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Quelle que soit la voie empruntée, le dénivelé de 2 200 mètres réserve l'ascension pédestre de la Zugspitze aux montagnards entraînés.
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À l'automne 1898, Adolf Wenz a planifié la construction d'un observatoire météo sur la Zugspitze. Cet observatoire était le résultat d'une coopération entre l'Institut météorologique de Munich et les clubs alpins autrichien et allemand (Deutschen und Österreichischen Alpenvereins (DuÖAV)). Les travaux débutèrent en 1899 et l'observatoire a été inauguré le 19 juillet 1900 par le gouvernement royal de Bavière. Le météorologue, alpiniste et plus tard chercheur en Antarctique Josef Enzensperger y passa l'hiver 1900 comme premier observateur sur la nouvelle station d'observation du temps.
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À part une courte interruption après la fin de la Seconde Guerre mondiale, des équipes permanentes d'observation se relaient dans cet observatoire. Non loin de là, l'Autriche entretient une station d'observation automatique.
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Pendant longtemps, l'altitude de la Zugspitze a varié entre 2 960 et 2 970 mètres selon les sources. La valeur de 2 962,06 mètres est désormais officiellement attestée par le Bureau de mesure du Land de Bavière (Bayerischen Landesvermessungsamt).
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Vue d'Autriche, la Zugspitze a 27 cm de moins qu'en Allemagne. En effet, l'Autriche prend encore comme référence le niveau de Trieste alors que l'Allemagne cale ses mesures sur le niveau d'Amsterdam.
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Le sommet peut être atteint pour les touristes soit par le chemin de fer à crémaillère partant de Garmisch-Partenkirchen, soit en téléphérique au départ du hameau d'Eibsee, un des cinq quartiers de la commune de Grainau. Du côté autrichien l'ascension est possible grâce au téléphérique au départ d'Obermoos sur la commune d'Ehrwald.
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Les randonneurs peuvent aussi accéder au sommet, par plusieurs voies principales différentes :
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Améliorez-le ou discutez des points à vérifier.
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Si vous venez d’apposer le bandeau, merci d’indiquer ici les points à vérifier.
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Dans la reproduction sexuée, la cellule œuf ou zygote (du grec ancien ζυγωτός / zugōtós « joint, attelé » et ayant la même étymologie que « joug ») est le premier stade de la vie d'un individu. Il s'agit d'une cellule diploïde non encore divisée, issue de la fécondation de gamètes haploïdes, c'est-à-dire de la fusion d'un ovocyte (gamète femelle chez les animaux) ou de l'oosphère (gamète femelle chez les végétaux), avec un gamète mâle : spermatozoïde pour les animaux (créant ainsi un embryon), anthérozoïde chez les algues et tube pollinique et spermatozoïde chez les végétaux, créant ainsi un embryon qui sera inclus dans une graine. Par définition, un zygote est une cellule totipotente. Le cytoplasme du zygote (et notamment les mitochondries) est hérité du cytoplasme de l'ovocyte.
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On distingue plusieurs types d'œufs en fonction de leur structure :
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Chez les batraciens, certains plathelminthes, la plupart des annélides et la plupart des mollusques
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Chez les amniotes, les œufs des oiseaux, monotrèmes, reptiles, céphalopodes et la plupart des poissons :
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La division par mitose dépend du type du zygote :
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Chez les végétaux, le mot zygote remplace toujours le mot œuf qui n'est pas utilisé, peut-être en raison de la double fécondation des Angiospermes donnant un zygote-plantule et un zygote-albumen.
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L'Ukraine[e] (prononcé en français : /y.kʁɛn/ ; en ukrainien : Україна, Oukraïna /ukrɑˈjinɑ/) est un État d'Europe orientale, le deuxième d'Europe par sa superficie[f]. Elle est bordée par la mer Noire et la mer d'Azov au sud, frontalière avec la Russie au nord-est et à l'est, avec la Biélorussie au nord, avec la Pologne à l'ouest-nord-ouest, avec la Slovaquie et la Hongrie à l'ouest et avec la Roumanie et la Moldavie au sud-ouest.
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Sa capitale est Kiev, sa langue officielle est l'ukrainien et sa monnaie est la hryvnia.
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L'Ukraine est le foyer du premier État slave oriental, fondé par des Scandinaves : la Rous' de Kiev (appelée aussi dans les écrits occidentaux Ruthénie), qui durant les Xe et XIe siècles est l'État le plus vaste et aussi, après l'Empire byzantin, le plus puissant d'Europe.
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Au IXe siècle, Kiev est prise aux Khazars par les Varègues (Vikings orientaux en russe venant de Suède) d’Oleh le Sage (de Novgorod). Située sur des routes marchandes lucratives, Kiev devient rapidement le centre d'un puissant État slave, appelé « Rus » ou Ruthénie.
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Selon la tradition, en 988 eut lieu, sous le règne de Vladimir le Beau Soleil, le baptême de ce que seront les peuples russe, ukrainien et biélorusse.
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Sous le règne de Iaroslav le Sage (1016 – 1054), le prestige de l'État kiévien atteint son apogée : il s'étend alors de la mer Baltique à la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates septentrionales. Iaroslav est un grand bâtisseur — c'est lui qui fait construire la célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev — et un grand législateur. Le droit, l'éducation, l'architecture et l'art kiévien connaissent un renouveau impressionnant sous son règne. En 1051, il marie sa fille Anne de Kiev au roi Henri Ier de France.
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Cependant, au XIIe siècle, des conflits éclatent entre différents seigneurs locaux. Ces conflits mènent l'État kiévien au déclin, fractionné en plusieurs principautés rivales. Kiev est saccagée par la principauté de Vladimir (1169) durant la lutte pour le pouvoir entre les princes, et plus tard par les Coumans et les Tatars Mongols aux XIIe et XIIIe siècles. Ces derniers finissent par imposer leur souveraineté dans toutes les principautés ruthènes. La cruauté de l'autorité mongole, notamment en matière pénale, pousse les populations autochtones à fuir vers d'autres pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie.
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Durant le XIVe siècle, les Polonais et les Lituaniens combattirent les Mongols et finalement toute l’Ukraine du nord-ouest passa sous l’autorité de la Pologne-Lituanie, qui annexe Kiev en 1362. Les Tatars se maintiennent dans la steppe pontique au nord de la mer Noire et en Crimée ; toutefois, de 1382 à 1484, le grand-duché de Lituanie atteignit la mer Noire du côté d’Oçaq (ou Otchakiv, vers l’actuelle Odessa)[5]. La Lituanie prit le contrôle de la Volhynie au nord-ouest de l’Ukraine (y compris les régions autour de Kiev). Quant à la Pologne, elle prit le contrôle de la Galicie ; plus au sud la principauté de Moldavie était sa vassale (plusieurs citadelles et régions alors moldaves sont aujourd’hui ukrainiennes). Dans ces régions du nord-ouest, outre les Ukrainiens que l’on nommait à l’époque Russyns, Ruthènes, le pays comptait des Polonais, des Moldaves, des Allemands, des Arméniens, des Juifs et des Russes. À mesure que les Tatars perdaient du terrain, nombre de villes et villages furent fondés. La noblesse d’Ukraine occidentale fut souvent « polonisée ». La législation polonaise est introduite en Ukraine occidentale en 1434. Si la Pologne mène une politique relativement tolérante vis-à-vis de l’orthodoxie, elle favorise cependant le catholicisme qui progresse dans les territoires occidentaux de l'actuelle Ukraine.
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L’influence polonaise pénètre plus lentement dans les territoires relevant du grand-duché de Lituanie. L’orthodoxie y garde sa prédominance. Pourtant, les rapports de force au sein de l’État polono-lituanien tournent à l’avantage des Polonais. L’Union de Lublin (janvier 1569) consacre le triomphe de la Pologne. La Lituanie perd la plus grande partie de ses possessions ukrainiennes (Podlachie, Volhynie, Podolie, région de Bratslav et de Kiev). La noblesse de ces régions se polonise et se convertit au catholicisme. Une partie du haut-clergé orthodoxe est tentée par le rapprochement avec Rome. Le métropolite de Kiev et une partie du haut-clergé, en réaction contre les interventions réformatrices du patriarche de Constantinople, se rallie à Rome lors du concile de Brešč (Brest-Litovsk) en 1596. L'Union de l'Église de la Rus' de Kiev avec Rome forma l'Église grecque-catholique ukrainienne faisant partie des uniates.
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C’est durant cette domination lituano-polonaise, à partir du XVe siècle, que se formèrent les Cosaques, des paysans ruthènes orthodoxes qui refusaient la servitude et l’assimilation aux Polonais catholiques. Le royaume de Pologne les tolère et les utilise contre les Tatars, puis, à partir du XVIe siècle, contre les Turcs ottomans, devenus suzerains des Tatars de Crimée.
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Le clivage entre le nord-ouest, orthodoxe mais d'influence polonaise et lituanienne, c'est-à-dire occidentale, et le sud-est soumis aux Tatars et aux Ottomans, puis conquis et colonisé par l'Empire russe, se retrouve jusqu'à aujourd'hui dans la structure politique du pays : le nord-ouest vote plutôt pour les pro-européens et se méfie de l'influence russe, tandis que le sud-est vote plutôt pour les pro-russes, se méfie de l'influence occidentale (souvent assimilée au fascisme depuis la Seconde Guerre mondiale) et peut même se soulever contre le pouvoir de Kiev lorsque ce dernier se rapproche de l'Ouest[6].
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À la suite de la révolution paysanne anti-féodale (1648-1654), connue dans l'histoire comme Hmelnichina, la partie orientale de l'Ukraine s’émancipe du pouvoir lituanien et se constitue en État autonome de caste cosaque : le Hetmanat cosaque, administré par les chefs cosaques et dirigé par un Hetman élu, est établi et perdure pendant plus d'un siècle malgré la pression des envahisseurs moscovites attirés par les terres riches et fertiles. À la suite du traité d'Androussovo, il est partagé en deux : une partie est placée sous le protectorat de la République des Deux Nations, l'autre sous un protectorat moscovite qui perdure pendant plus d'un siècle. Le territoire des Cosaques Zaporogues de la Sitch est tout d'abord cogéré par les deux souverains.
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Catherine la Grande, impératrice de Russie, supprime le Hetmanat au milieu du XVIIIe siècle et détruit la Sitch dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Le partage de la Pologne lui permet de récupérer pratiquement toute la rive droite — du Dniepr — à l'exception de la Galicie, passée sous administration de l'Autriche, laquelle deviendra en 1867 l'Empire austro-hongrois. Les grandes steppes incultes du sud — en Nouvelle Russie — sont colonisées par des paysans venus de tout l'Empire, mais aussi d'Allemagne — notamment les mennonites — ou de Hollande, appelés par l'impératrice en échange de privilèges fiscaux. Le port d'Odessa (dont le nom a été choisi d’après celui d’Ulysse), gouverné au début par le duc de Richelieu, est fondé à cette époque teintée de retour aux sources grecques (Tauride, Chersonèse).
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La culture ukrainienne connaît une renaissance au milieu du XIXe siècle, en parallèle avec le mouvement régionaliste à la même époque en Europe. Ce mouvement est concentré dans les régions de la Ruthénie, de la Volynie ou de la Podolie et autour de Zaporojié. C'est alors qu'apparaît de plus en plus le terme d'Ukraine — Oukraïna: signifiant « à la marche », terme employé surtout dans la langue ecclésiastique depuis le XVIe siècle — relancé par les intellectuels à la fin du XIXe siècle. Le pouvoir impérial russe officiellement ne connaît pas ce terme d'Ukraine. Il ne forme dans les territoires de l'actuelle Ukraine, comme partout ailleurs dans l'Empire — à l'exception du grand-duché de Finlande traité différemment — que différents gouvernements ou provinces — gouvernement de Kiev, gouvernement de Tchernigov, gouvernement d'Ekaterinoslav, gouvernement de Kherson, etc. — au sein de plusieurs entités : Petite Russie, Nouvelle Russie (correspondant en partie aux territoires enlevés à l'Empire ottoman), parties de la Bessarabie, etc. En 1876, l'Empire interdit la langue ukrainienne dans les écoles, et la limite dans les journaux et la littérature. Cette limitation provoque en retour une revendication idéologique qui permet de comprendre l'opposition linguistique actuelle. Les différentes formes d'ukrainien ne sont plus parlées que par une frange de la paysannerie et certains cercles cultivés de régionalistes : instituteurs, universitaires, ecclésiastiques.
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De grandes villes sont fondées sous l'Empire russe, comme Odessa — port cosmopolite à forte minorité juive — mentionné plus haut et Ekaterinoslav, Sébastopol, etc. qui accueillent des migrants de tout l'Empire, et même d'Europe centrale : de la Pologne autrichienne ou d’Allemagne. En 1892, Kiev compte près d'un demi-million d'habitants. En effet, après l'abolition du servage en 1861, l'industrialisation provoque un exode rural de paysans russes, ukrainiens, ruthènes, etc. dans les nouveaux centres industriels. Le négoce se développe parallèlement avec l'extension du chemin de fer et cette « grande marche vers le sud » et l'ouest.
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Après la révolution de Février, qui met fin à l’Empire en 1917, l'Ukraine est brièvement indépendante jusqu'en 1920, mais la Rada ne parvient pas à contrôler efficacement le territoire, envahi d'abord par les Allemands puis, à leur retrait, devenu champ de bataille entre le Parti bolchevique, les Russes blancs et les forces de la Triple-Entente.
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Le 4 (17) mars 1917, la plupart des partis politiques s’accordent pour former la Rada ukrainienne centrale. Le 17 mars, alors qu'il est toujours à Moscou, Mykhaïlo Hrouchevsky est élu président de la Rada centrale. Sous son impulsion, l'Ukraine proclame son autonomie le 10 (23) juin 1917. En tant que chef de l'USDRP, Volodymyr Vynnytchenko est choisi comme un des deux vice-présidents de la Rada centrale puis comme le premier président du secrétariat général de la Rada centrale du gouvernement autonome de l'Ukraine.
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Le 20 novembre 1917 (3 décembre 1917 dans le calendrier grégorien), soit treize jours après que le Parti bolchevique russe a renversé le gouvernement social-démocrate de Saint-Pétersbourg — alors capitale de la Russie —, la Rada ukrainienne centrale proclame la république populaire d’Ukraine et sa séparation de la Russie. L'indépendance totale de l'Ukraine est confirmée le 22 janvier 1918 et Mykhaïlo Hrouchevsky est élu officiellement « président de la République populaire ukrainienne » le 29 avril.
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Le traité de Brest-Litovsk est signé le 9 février 1918 entre les Bolcheviks russes, les gouvernements des empires centraux menés par l'Empire allemand et la jeune république populaire d’Ukraine, issue de la révolution de Février, dans la ville du même nom, aujourd’hui Brest en Biélorussie. Les 17-19 mars 1918, la république socialiste soviétique d'Ukraine est fondée à l'Est du pays avec pour capitale Kharkov.
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Pour combattre l'Armée rouge qui contrôle alors une partie de l’Ukraine, la Rada centrale cherche le soutien des Allemands qui organisent un coup d’État et renversent le gouvernement de Vynnytchenko, mettant à sa place Pavlo Skoropadsky qui, le 29 avril 1918 — soit, le jour même de l'élection de Mykhaïlo Hrouchevsky à la présidence de la république ! —, est proclamé hetman de l’« État ukrainien » : Ukrayinska Derjava. Mais l’Allemagne perd la Première Guerre mondiale et Skoropadsky, resté sans soutien, est renversé par le mouvement populaire, guidé par Simon Petlioura. Finalement, le 14 décembre 1918, la république populaire d’Ukraine est rétablie avec Vynnytchenko à sa tête.
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À la fin de 1918, les Alliés interviennent dans le sud de l'Ukraine pour soutenir les Blancs de Dénikine dans la guerre civile russe. Odessa, Sébastopol et d'autres localités côtières sont occupées par les Français, mais l'intervention tourne court en raison du manque de moyens engagés et de l'hostilité de la population (mars-avril 1919). L'Ukraine est envahie par l'Armée rouge et ramenée dans le giron soviétique. L'ancien « grenier » de l'Empire russe, devenu une république socialiste soviétique, ravitaille les centres urbains soviétiques. Le 30 décembre 1922, l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) naît du traité qui réunit la RSFSR, la Biélorussie, l'Ukraine et la Transcaucasie[7]. Dans le conflit qui oppose les communistes du centre (Moscou) et les partis communistes nationaux, c'est le centre qui l'emporte et impose une fédération.
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Quand Staline déclenche sa révolution industrielle vers la fin des années 1920, l'Ukraine devient l'une des sources indispensables de son financement. Les années d'industrialisation sont marquées par la construction de ce qui est à l'époque la plus grande centrale hydraulique d'Europe sur le Dniepr (le DnieproGuES), ce qui contribue à l'électrification de la République, ainsi qu'une importante mise en valeur du grand bassin minier et métallurgique, le Donbass, déjà exploité depuis la fin du XIXe siècle.
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Après une brève période d'ukrainisation (campagne dite de korenizatsiya) dans les années 1920, se traduisant par le retour à l'ukrainien dans les publications, la réouverture des écoles et des universités avec un enseignement en ukrainien et la promotion des cadres nationaux, Staline ne ménage pas les efforts pour réprimer le moindre signe d'un réveil nationaliste ukrainien, interprété comme un rejet du pouvoir bolchevik et une menace à l'intégrité de l'URSS. De plus des oblasts russes, comme celle de Kharkov, sont intégrées à la RSS d'Ukraine pour renforcer le poids des russophones.
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Entre 1931 et 1933, une série de famines et l'intensification de la « dékoulakisation » frappent l'Union soviétique et ravagent particulièrement l'Ukraine, alors que cette région était la plus fertile de toute l'URSS. Entre 2,6[8] et 5 millions[9] de personnes meurent des suites de cette famine. Le Parlement européen a reconnu dans une résolution de 2008 l'Holodomor comme un « crime effroyable perpétré contre le peuple ukrainien et contre l'humanité »[10]. Les Ukrainiens l'appellent « Holodomor » ou « l'extermination par la faim », mais les adversaires de la thèse du génocide affirment que l'État communiste n'a jamais voulu provoquer intentionnellement ces famines qui auraient frappé les peuples soviétiques sans distinction de nationalité et qui sont parfois utilisées aujourd'hui comme instrument idéologique contre le voisin russe. Bien que le gouvernement soviétique ait pris soin de ne jamais écrire qu'il faut « exterminer par la faim » les paysans réticents, les documents déclassifiés montrent qu'il a pour le moins utilisé ces famines, s'il ne les a pas sciemment provoquées, pour briser la paysannerie et le nationalisme ukrainiens[11], même si le peuple russe a lui aussi été victime des mêmes famines.
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Des exécutions et des déportations d'Ukrainiens accusés de nationalisme sont organisées durant les purges staliniennes de 1937-1939 : plusieurs millions d'Ukrainiens sont exécutés ou envoyés vers des camps de travail soviétiques, comme le sont aussi tous les suspects de nationalisme dit « bourgeois », les Russes en premier. En outre, le marxisme-léninisme appliqué par le Kremlin prône l'athéisme d'État et s'attaque aux symboles religieux, détruisant les églises et les cathédrales de toute l'URSS et des millions de croyants en majorité orthodoxes, mais aussi d'autres obédiences chrétiennes, sont envoyés au Goulag. De même l'islam est étouffé.
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En septembre et octobre 1939, après le partage de la Pologne entre l'Allemagne nazie et l'URSS stalinienne, conformément aux protocoles secrets du pacte germano-soviétique, les régions polonaises à forte minorité ukrainienne (comme la Galicie et Lwow, aujourd'hui Lviv) sont annexées par l'URSS et incorporées au sein de l'Ukraine occidentale. En juin 1940, c'est le tour de la Bucovine du Nord et du Boudjak, pris à la Roumanie.
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À l'été 1941, l'Ukraine est envahie par les armées allemandes. À leur arrivée, les Allemands sont reçus en libérateurs par une partie de la population ukrainienne, surtout par la population de la partie de la Pologne envahie par Staline en 1939 puis intégrée à l'Ukraine. Mais, au fur et à mesure de leur progression vers l'est du pays, et notamment en raison des mauvais traitements infligés à la population[12], les occupants allemands rencontrent une forte résistance de la part de la population locale, laquelle perdure jusqu'au retour des Soviétiques en 1944. En représailles, les Allemands traquent les partisans, et brûlent des centaines de villages et des milliers de maisons avec leurs habitants. La population juive d'Ukraine est anéantie par l'application de la solution finale.
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Le 28 avril 1943, le haut commandement de la Wehrmacht annonce la création de la division SS Galicie constituée de volontaires ukrainiens ; les historiens estiment que plus de 220 000 Ukrainiens se sont engagés aux côtés des forces allemandes durant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le régime soviétique (Polizei, U.V.V., Hiwis ou Waffen-SS).
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En 1944, l’Armée rouge libère la plus grande partie de l’Ukraine. En juin 1945, la Ruthénie subcarpathique, prise à la Tchécoslovaquie, rejoint à son tour l’Ukraine soviétique, formant l’oblast de Transcarpatie.
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À la fin du conflit, le bilan des pertes ukrainiennes est de huit millions de morts dont 1,377 million étaient des militaires.
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Quant aux indépendantistes — présents essentiellement dans les régions ouest —, ils continuent une résistance locale armée contre l'URSS jusqu'en 1954.
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Le 26 juin 1945, l’Ukraine devient l’un des membres fondateurs de l'ONU, en y obtenant, en soulignement de son rôle dans la victoire sur le nazisme, avec la Biélorussie, une place distincte de l'URSS. Cette disposition particulière permet à l'Union soviétique de bénéficier de voix supplémentaires dans les votes de l'assemblée générale de l'ONU.
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En 1954, le 1er secrétaire du Parti communiste d'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev qui a passé sa jeunesse en Ukraine, transfère la péninsule de Crimée à la République soviétique socialiste d'Ukraine pour marquer le 300e anniversaire du traité de Pereïaslav marquant l'union entre la Russie et les provinces formant l'Ukraine d'alors. L'Ukraine est considérée comme un modèle des républiques soviétiques. Notamment, Léonid Brejnev, le principal dirigeant de l'URSS pendant 18 ans entre 1964 et 1982, est d'origine ukrainienne.
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C'est seulement vers 1989 que la libéralisation du régime soviétique et la libération des détenus politiques permettent aux Ukrainiens de s'organiser pour défendre leurs droits à la souveraineté. En 1989, le Mouvement national ukrainien, Roukh, est créé. Lors des élections de mars 1990, les partis ukrainiens du bloc démocratique obtiennent alors environ 25 % des sièges au Parlement. Sous l'influence des députés démocrates, le Parlement adopte, le 16 juillet 1990, la Déclaration sur la souveraineté politique de la République d'Ukraine. C'est le premier pas vers l'indépendance complète de l'Ukraine. Celle-ci est proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du 1er décembre 1991 : 90,5 % des électeurs votent en faveur de l'indépendance.
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Le 8 décembre 1991, la dislocation de l'URSS est actée par l'Accord de Minsk, signé par les dirigeants russe, ukrainien et biélorusse.
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L'Ukraine devient l'un des membres fondateurs de la Communauté des États indépendants.
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Par le Mémorandum de Budapest sur les garanties de sécurité, signé le 5 décembre 1994, l'Ukraine abandonne son arsenal nucléaire en échange de la garantie par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie de son intégrité territoriale[13].
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À la suite du refus du gouvernement Ianoukovytch de signer des accords de rapprochement avec l'Union européenne, le renforcement du mouvement Euromaïdan provoque un renversement du pouvoir. Très rapidement, une crise éclate entre les territoires majoritairement russophones du sud-est du pays et le nouveau pouvoir central de Kiev.
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Le 11 mars 2014, la Crimée proclame son indépendance, puis à la suite d'un référendum est rattachée à la Russie le 18 mars. Ce référendum et le rattachement qui a suivi ont été condamnés par l'Ukraine et une large part de la communauté internationale[b]. Ainsi, le 27 mars 2014, l'Assemblée générale de l'ONU[14] a voté la résolution 68/262 sur « l'intégrité territoriale de l'Ukraine », la majorité des pays condamnant le rattachement de la Crimée à la Russie : 100 pays dont les États-Unis et l'UE[g].
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Une guerre civile, dite guerre du Donbass, éclate ensuite dans l'est de l'Ukraine majoritairement russophone, qui entraîne plus de dix mille morts[15],[16],[17],[18].
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L'Ukraine est la cible de cyberattaques[19] dont le but est de réduire la légitimité du pouvoir ukrainien et tester de nouvelles cyberarmes, perturbant également l'économie. Les cyberattaques ont pu notamment arrêter des centrales nucléaires et empêcher les distributeurs de billet de distribuer de l'argent aux citoyens. Parmi les attaques, NotPetya (un logiciel malveillant) aurait affecté entre 70 à 80 % des ordinateurs des grandes entreprises[19]. Bien que NotPetya ait été utilisé par la suite pour créer des attaques mondiales, d'après Microsoft, la première infection a eu lieu en Ukraine. Lors de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle en 2014, la principale chaine de télévision, victime d'un piratage, a annoncé des résultats erronés[19].
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En 2016, l'OSCE, une organisation chargée notamment d’observer le cessez-le-feu en Ukraine a été la cible d’une attaque de grande ampleur attribuée à Moscou[20]. L’OSCE est le seul acteur indépendant capable de documenter des exactions ou de vérifier si les promesses faites par Kiev, les prorusses ou le Kremlin sont mises en application[réf. nécessaire].
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Alors que le conflit dans la région du Donbass semble se transformer en conflit de « basse intensité », depuis le début des combats près d'un million et demi de personnes ont été déplacées, 850 000 à l'intérieur de l'Ukraine, 600 000 en dehors dont 350 000 vers la Russie et 250 000 vers les pays de l'Union européenne[21].
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L'Ukraine est un pays d'Europe orientale. Elle partage ses frontières terrestres avec sept pays limitrophes : à l'ouest la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ; au sud-ouest la Roumanie et la Moldavie ; à l'est et au nord-est la Russie ; au nord la Biélorussie. Le pays mesure 1 316 km d'est en ouest et 893 km du nord au sud, pour une superficie totale de 603 550 km2, ou 576 450 km2 sans compter la superficie de la Crimée.
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À l’exception du vaste plateau de Podolie (altitude 472 m) qui occupe l'ouest du pays, c'est un pays relativement plat, avec les terres fertiles du bassin du Dniepr en son centre, ce qui lui permet d'avoir une agriculture productive. Les montagnes ukrainiennes sont principalement constituées des contreforts des reliefs d'Europe centrale et méditerranéenne :
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L’Ukraine bénéficie également d'un réseau fluvial étendu, composé principalement par le Dniepr (Dnipro), le Dniester (Dnister), le Boug occidental, le Boug méridional et le Donets à l'est. Le Danube (Dounay) marque la frontière à l'extrême sud-ouest entre l'Ukraine et la Roumanie.
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Au sud, l'Ukraine s'ouvre sur la mer Noire, bordée de nombreux « limans », et où s'avance la presqu'île de Crimée.
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Le climat de la majeure partie de l'Ukraine est continental avec des hivers froids et des étés chauds ; le climat n'est méditerranéen que sur la côte sud de la Crimée. Les températures moyennes à Kharkov en Ukraine orientale sont d'environ 7 °C en janvier et 20 °C en juillet. Les précipitations vont d'environ 750 mm par an dans le nord à environ 250 mm dans le sud.
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L'Ukraine comporte diverses régions historiques, dont certaines, comme l'oblast de Ruthénie subcarpathique ou la république autonome de Crimée, peuvent correspondre à une subdivision administrative actuelle. Certaines de ces régions historiques, comme la Volhynie et la Galicie — jadis polono-lituaniennes —, la Bukovine — autrefois moldave — ou la Méotide — auparavant tatare criméenne — se prolongent également dans les pays voisins. D'autres sont intégralement ukrainiennes : la Podolie — jadis polono-lituanienne — le Boudjak et le Yedisan — autrefois turcs —, la Tauride et la Crimée, auparavant tatares sous suzeraineté turque. La plus vaste des régions historiques est la Zaporogue, pays des Cosaques du même nom, héritée des rapides du Dniepr.
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L'Ukraine est divisée en 24 régions régions administratives — ou oblasti (singulier : oblast) — et une municipalité (misto) avec un statut juridique particulier, Kiev. Par ailleurs, l'Ukraine revendique l'intégralité de la Crimée, autrement dit la ville à statut particulier de Sébastopol et la République autonome de Crimée, qui ont été rattachées en 2014 à la Russie et constituent actuellement le District fédéral de Crimée de la Fédération de Russie.
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Les données liées à l'évolution du nombre d'habitants sont connues pour la période 1950-2012[23],[24].
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D'après le recensement de 2001, la répartition ethnique des citoyens ukrainiens (sur une base déclarative qui ne correspond pas nécessairement à la langue maternelle) est la suivante : « Ukrainiens » : 77,7 % ; « Russes » : 17,4 % ; « Autres » : 4,9 %. La classification « autres » comprend des minorités linguistiques comme les Bulgares, les Moldaves/Roumains ou les Gagaouzes du Boudjak, ou bien religieuses comme les Juifs, ou bien les deux comme les Tatars de Crimée (1,5 million, musulmans et turcophones). Les Ruthènes/Houtsoules sont en Ukraine considérés comme Ukrainiens, et ne sont par conséquent pas répertoriés comme une « nationalité » séparée, le mot « nationalité » (національність) signifiant ethnie et non « citoyenneté » (громадянство), comme en France. Il y aurait donc 75,8 % d'Ukrainiens et environ 1 % de Ruthènes, selon les estimations.
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Plus d'un million d'Ukrainiens ont quitté leur pays depuis 1991 avec pour destinations privilégiées : l'Australie, les États-Unis, le Canada, Israël, l’Union européenne.
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L'ukrainien est la langue officielle mais treize autres langues minoritaires sont reconnues, dont le russe, qui est compris par la plupart des Ukrainiens. La plupart des Ukrainiens peuvent parler le russe couramment en raison de la proximité des deux langues. Cependant, les 17 % de russophones sont surtout présents dans l'Est et le Sud du pays, qui ont fait partie pendant plus de 340 ans de l'Empire russe et plus de 70 ans de l'URSS, alors que l'ukrainien est largement dominant dans l'Ouest de l'Ukraine, qui a fait partie de la Pologne et de l'Autriche-Hongrie[25].
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Chez les plus jeunes, surtout dans les grandes villes, le choix de l'anglais en seconde langue devient de plus en plus important. Dans l'Ouest du pays, on trouve des minorités qui parlent le polonais, le hongrois, le biélorusse, le roumain, le grec[h], le yiddish[i], ainsi que le tchèque et le slovaque. Déportés sous Staline après 1945, les Tatars de Crimée qui sont rentrés au pays, essentiellement après 1961, parlent surtout le russe. L’allemand qui jadis était une langue minoritaire — celle des Allemands de la Volga — a disparu presque complètement après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, la langue allemande est surtout enseignée à l'université ; elle est considérée comme une langue à usage commercial, sans doute la troisième langue étrangère enseignée après le russe et l'anglais.
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La Constitution a été adoptée par le Parlement le 28 juin 1996, après qu'un accord fut conclu entre le Parlement et le président en 1995.
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L'Ukraine est une démocratie parlementaire où les pouvoirs présidentiels sont étendus (quoique réduits au profit du parlement). Le président d'Ukraine est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il nomme le Premier ministre avec l'accord du Conseil suprême.
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Le Parlement monocaméral (Verkhovna Rada ou plus simplement Rada) est composé de 450 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans (quatre ans avant 2006). Le mode de scrutin est mixte (car il combine à la fois scrutin proportionnel et scrutin majoritaire) jusqu'en 2006 puis uniquement proportionnel.
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La Cour constitutionnelle contrôle la constitutionnalité des lois et peut être saisie entre autres par la Cour suprême d'Ukraine, le président ou le Parlement.
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Alors que la présidence était assurée par Leonid Koutchma, un ancien apparatchik du Parti communiste, considéré comme corrompu et lié aux groupes mafieux, la dernière élection présidentielle a eu lieu le 31 octobre et 21 novembre 2004. À la suite de soupçons de fraude et de la pression populaire, plus ou moins spontanée, de la Révolution orange, la Cour suprême (en) a annulé le résultat du second tour qui donnait vainqueur l'ancien Premier ministre Viktor Ianoukovytch sur Viktor Iouchtchenko. Finalement, c'est ce dernier, jouant la carte de l'Europe et du libéralisme, qui l'a emporté bien que son adversaire ait maintenu ses solides positions dans l'Est et le Sud du pays, russophones et russophiles. Viktor Iouchtchenko prête serment en janvier 2005.
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Il désigne alors comme premier ministre Ioulia Tymochenko, femme d'affaires entrée en politique du temps du président Koutchma. Sur fond d'accusations réciproques de corruption, le 8 septembre 2005 le président Viktor Iouchtchenko limogea le gouvernement du Premier ministre Ioulia Tymochenko, nommant à sa place Iouriï Iekhanourov, gouverneur de l'oblast de Dnipropetrovsk.
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Des commentateurs comme Jean-Baptiste Naudet, reporter au Nouvel Observateur ont estimé que l'on peut observer, à travers plusieurs élections, une préférence pour les candidats pro-européens en Ukraine du Nord-Ouest jadis soumise à l'influence polono-lituanienne, et pour les candidats pro-russes en Ukraine du Sud-Est jadis soumise à la domination turco-tatare et délivrée de celle-ci par les cosaques et la Russie.
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Les élections législatives qui suivirent ont eu lieu le 26 mars 2006. Le Parti des Régions du pro-russe Viktor Ianoukovytch a obtenu 32,12 % de voix (186 élus), le Bloc de Ioulia Tymochenko (BUT) 22,27 % de voix (129 élus) et le Parti présidentiel Notre Ukraine 13,94 % de voix (81 élus).
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Les partis qui n'ont pu obtenir un minimum de 3 % des voix ne sont pas représentés à la Rada[26].
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La coalition parlementaire « orange » (Notre Ukraine — Bloc de Ioulia Tymochenko (BIT) — Parti socialiste) difficilement constituée après plus de deux mois de débats, a éclaté le 7 juillet 2006, à la suite de la défection surprise du socialiste Oleksandr Moroz élu président du Parlement avec le soutien de l'opposition pro-russe. Cette défection a entraîné le ralliement des socialistes à la formation Parti des Régions – Communistes et à la création d'une nouvelle alliance majoritaire (240 sièges sur 450), cette fois dirigée par l'ex-premier ministre Viktor Ianoukovytch.
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À la suite des pourparlers entre Iouchtchenko et Ianoukovytch entamés le 20 juillet 2006, les deux anciens rivaux se sont mis d'accord sur la signature du pacte de l'unité nationale (Universal), qui marque les concessions politiques des deux côtés (entre autres, la soumission au référendum de la question de l'entrée du pays dans l'OTAN). Le groupe du Bloc Ioulia Tymochenko, jadis un allié de « Notre Ukraine », qui a quitté le siège de la Rada le 20 juillet en exigeant la tenue des législatives anticipées, n'a pas signé l'Universal. Il devient donc l'opposition officielle.
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Le 4 août 2006 la Rada a nommé le chef du Parti des régions Viktor Ianoukovytch au poste de Premier ministre ukrainien. La candidature de Ianoukovytch a été appuyée par 271 voix, pour 226 requises.
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Le 3 avril 2007, le président Viktor Iouchtchenko dissout le parlement et provoque de nouvelles élections législatives. Elles eurent lieu le 30 septembre 2007, les résultats étaient les suivants :
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Lors des élections législatives anticipées du 30 septembre 2007, le bloc dirigé par Ioulia Tymochenko arrive en deuxième position avec 30,7 % des voix, gagnant presque huit points par rapport aux précédentes législatives de mars 2006 (22,9 %). Le parti des Régions de Viktor Ianoukovytch remporte les élections avec 34,4 % des voix. Après les premiers dépouillements, le « Bloc Ioulia Tymochenko » arrivait en tête et l'OSCE avait déclaré que les élections s'étaient déroulées de manière libre et équitable[27],[28]
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Nommé Premier ministre par le président Iouchtchenko, elle ne parvient pas, cependant, à obtenir la majorité le 11 décembre, obtenant seulement 225 voix sur les 226 requises.
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De nouveau proposée au poste de Premier ministre, la Rada entérine sa nomination à la tête du gouvernement le 18 décembre lors d'un deuxième vote par 226 voix sur les 450[29].
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La Rada est dissoute par le président Iouchtchenko le 8 octobre 2008 à la suite de la crise parlementaire de septembre 2008 en Ukraine, une élection anticipée d'abord prévue pour le 7 décembre 2008 puis le 14 décembre, a été reportée pour début 2009, à une date indéterminée, en raison de la crise financière. Une nouvelle coalition se forme alors entre le parti de Volodymyr Lytvyn, le bloc Ioulia Tymochenko et Notre Ukraine. Volodymyr Lytvyn est élu président du Parlement, et celui-ci annonce que la Rada poursuivra son travail jusqu'en 2012.
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Le premier tour de l'élection présidentielle s'est déroulé le 17 janvier 2010. Le chef de l'opposition Viktor Ianoukovytch obtient 35 % des voix, et la première ministre Ioulia Tymochenko 25 %. Le président sortant Viktor Iouchtchenko réunit environ 5,5 % des voix.
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Viktor Ianoukovytch emporte le second tour du 7 février avec 48,95 % des voix contre 45,47 % pour Ioulia Tymochenko. L'OSCE a annoncé que le scrutin avait été « transparent et honnête ».
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Mykola Azarov, fidèle du président Ianoukovytch, accède au poste de Premier ministre le 11 mars 2010, à la suite d'une motion de censure votée le 3 mars contre Ioulia Tymochenko.
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En novembre 2013, l'Ukraine renonce à signer un accord d'association avec l'Union européenne et « relance un dialogue actif avec Moscou »[30]. Ce revirement entraîne d'importantes manifestations pro-européennes à Kiev rassemblant des centaines de milliers de personnes, l'occupation du Maïdan Nézalejnosti et de la mairie, avec comme mot d'ordre la démission du président Viktor Ianoukovytch[31].
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Au fil des jours, la capitale ukrainienne (Kiev) se transforme en champ de bataille. Les deux premiers décès ont lieu le mardi 11 février 2014. La légitimité de Viktor Ianoukovytch est d'autant plus remise en cause après la mort de 75 manifestants tués par balle le jeudi 20 février 2014[32].
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Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovytch quitte Kiev pour Kharkiv et le régime politique est renversé. Alors que des rumeurs évoquent sa démission, le président dément, refuse de démissionner, parle d'un « coup d'État » qu'il compare à l'arrivée des Nazis en Allemagne. Quelques heures plus tard, le Parlement vote sa destitution et fixe au 25 mai suivant la prochaine élection présidentielle par 328 voix sur 450. Dans le même temps la libération de l'ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko est votée et Oleksandr Tourtchynov est choisi pour diriger pour quelques mois l'Ukraine par intérim[33],[34].
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Les manifestants et la presse ont pu entrer facilement dans la Mejyhiria, la résidence de l'ancien président située dans la banlieue de Kiev. Ceux-ci ont été choqués par le train de vie que menait Viktor Ianoukovytch dans celle-ci[35].
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En fin de compte, les affrontements ont fait au moins 82 morts chez les manifestants et 16 morts chez les forces de l'ordre (bercoutes)[36].
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Après un bref passage par l'Est de l'Ukraine, le président déchu Viktor Ianoukovytch s'est réfugié en Russie. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui pour « meurtres de masse[37] ».
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Le 11 mars, le Conseil suprême de Crimée proclame l'indépendance de la République autonome de Crimée, indépendance qui sera entérinée à la suite d'un référendum qui s'est tenu le 16 mars, et lors duquel la population a voté à une écrasante majorité pour un rattachement à la Russie. Les conditions de ce rattachement ont été critiquées par la communauté internationale.
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Les élections sont marqués par une forte abstention, 18 019 417 d’électeurs, soit 50,8 % des votants[38], mais ce résultat inclut la Crimée et les régions sous contrôle séparatiste, où la participation a été très faible.
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Lors de cette élection, les électeurs donnent la victoire à Petro Porochenko, à la majorité dès le premier tour avec environ 54,7 % des voix, soit 9 857 118 sur 17 774 827 bulletins valides, alors que Ioulia Timochenko arrive deuxième avec 13 %.
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Le 27 juin 2014, le nouveau président Petro Porochenko, signe un accord de libre échange avec l'Union européenne à Bruxelles[39]
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L'Ukraine a une économie diversifiée, mais encore tributaire des industries établies à l'époque soviétique. C'est un libre marché émergent, où la croissance fut à deux chiffres durant ces dernières années, jusqu'à la Révolution Orange. Ses ressources naturelles tournent beaucoup autour de l'agriculture (tournesol, noix, betteraves sucrières). Autre point fort de son agriculture, le pays était aussi septième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les Etats-Unis, grâce à une forte progression. Le secteur agricole est cependant en repli dans d'autres domaines: sur les six premières années de la décennie 2010, le pays n'a jamais regagné place au palmarès des huit plus grands producteurs mondiaux de sucre[40].
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Les ressources minières (fer, acier, uranium, potasse, etc.) jouent un rôle également important. L'économie est caractérisée par une forte inflation et des rendements économiques encore un peu faibles.
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Du point de vue commercial, son principal partenaire économique reste la Russie, même si l'Ukraine s'efforce de se tourner vers les pays de l'Union européenne géographiquement proches d'elle. Le pays joue un rôle important dans la distribution gazière européenne. En 2015, en dépit de la guerre du Donbass, l'Ukraine reste dépendant de la Russie pour 21 % de ses importations et 12 % de ses exportations[21]
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La monnaie nationale, la hryvnia, a été introduite en 1996 et a contribué à réduire l'hyperinflation qui régnait alors.
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De 1989 à 1999, le PIB s'est effondré de 60 %, passant de 467 milliards de dollars internationaux à 172 milliards, puis est remonté à 312 milliards jusqu'à la crise de 2008, depuis laquelle le PIB a tendance à diminuer irrégulièrement (PIB en 2012 : 292 milliards de dollars internationaux)[41].
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En 2001, le gouvernement prit la décision d'accélérer le processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), cependant les résultats ne furent pas aussi bons que prévu. L'objectif était d'entrer dans l'OMC en février 2007 (le seul pays s'y opposant étant le Kirghizistan), entrée qui fut le 5 février 2008.
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La crise politique de 2006 aurait pu affecter l'économie ukrainienne en raison de la longueur de la désignation du Premier ministre. Les investisseurs ne furent pas vraiment effrayés et l'économie résista bien. La croissance du PIB en juillet 2006 était de 9 % comparé à juillet 2005, la production industrielle a augmenté, le secteur bancaire s'est étendu, grâce à l'arrivée de banques européennes. En 2009, à la suite de la crise financière, le PIB ukrainien a chuté de 15 %, l'une des pires performances économiques enregistrées pendant cette période. Grâce aux exportations, la croissance a repris en 2010, mais les conditions extérieures sont susceptibles d'entraver les efforts pour la reprise économique en 2011[42].
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Le conflit armé a eu un impact non négligeable sur l'activité économique du pays, le PIB baissant de 6,6 % en 2014, puis de 9,8 % en 2015 pour se redresser légèrement en 2016 (2,3 %). De 2013 à 2017, le PIB a ainsi connu une baisse de 49 % ne totalisant que 93 milliards de dollars en 2017 pour 183 en 2013[21]. L'instabilité politique du pays constitue également un terrain défavorable pour les investisseurs étrangers[21].
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L'Ukraine possède un réseau de transport assez développé, avec 169 495 kilomètres de routes majoritairement en mauvais état, 21 658 km de voies ferrées, et la longueur des voies fluviales ouvertes à la navigation est de 2 155 km.
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Le transport ferroviaire international est très développé : le volume d'échanges est, en 2008, le deuxième d'Europe, s'élevant à 164,025 milliards de tonnes-kilomètres (au sens géographique, avec les États de l'Union européenne + la Suisse + la Norvège + les États de la CEI), après la Russie.
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Les principaux ports se trouvent sur la mer Noire et la mer d'Azov, ses seules côtes. En 2008, ils ont transporté 132,18 millions de tonnes de marchandises. Le plus important est celui d'Odessa, sur la mer Noire.
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La plupart des compagnies aériennes ukrainiennes, agréées par l'IATA, secteur en plein développement, figurent dans la liste des compagnies ukrainiennes.
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Les routes sont relativement mal entretenues, autour de 51,1 % des routes ne répondent pas aux normes minimales et 39,2 % ont besoin de reconstructions majeures. La vitesse moyenne sur les routes en Ukraine est 2 à 3 fois plus faible que dans les pays occidentaux.
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Autoroutes privées en Ukraine, 193 km (2010) :
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Kiev - Boryspil | Kharkiv - Dnipropetrovsk
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Autoroutes détenues par l'État, 8 080 km (2009) :
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M01 | M02 | M03 | M04 |
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M05 | M06 | M07 | M08 | M09 | M10 | M11 | M12 | M13 | M14 | M15 | M16 | M17 | M18 | M19 | M20 | M21 | M22 | M23
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Voir : Catégorie:Aéroport en Ukraine
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Total : 412 (en 2012)
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Principaux aéroports : Kiev Boryspil, Dnipropetrovsk, Lviv, Donetsk, Odessa, Simferopol.
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L’Ukraine occupait en 2012 la neuvième place en Europe par le nombre de visiteurs[43]. Les principales villes visités sont Kiev, Lviv, Odessa, Kamianets-Podilskï et Yalta sur la mer Noire. Les Sept merveilles d'Ukraine ainsi que les « sept merveilles naturelles d’Ukraine » sont des endroits principalement fréquentés par les touristes étrangers. Depuis 2005, les citoyens de l'Union européenne, de l'EFTA, des États-Unis, du Canada, du Japon et de la Corée du Sud n'ont plus besoin de visa pour visiter l'Ukraine. Les Russes avaient ce droit avant 2005.
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L'industrie touristique du pays a besoin d'investissement pour se moderniser, mais elle continue de contribuer stratégiquement à l'économie de l'Ukraine. En 2012, la part du tourisme dans le PIB s'est montée à 28,8 milliards de UAH, soit 2,2 % du PIB, tout en procurant directement 351 500 emplois (1,7 % des emplois totaux)[44]. En 2012, plus de 23 millions de visiteurs étrangers ont visité l'Ukraine.
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L'Ukraine possède de très nombreux sites touristiques dans tout le pays, un littoral sur la mer Noire avec des plages nombreuses et très populaires, des châteaux historiques, des parcs, des sites viticoles et un nombre important de musées répartis dans l'ensemble du pays, et notamment dans les grandes villes de Kiev, Odessa, Donetsk et Lviv. L'un des symboles les plus connus reste la cathédrale Sainte-Sophie et le monastère Saint-Michel avec ses toits dorés à Kiev, ainsi que le site antique de Chersonèse à Sebastopol (Crimée). Le massif des Carpates, dans l'Ouest, offre des stations de ski ainsi que des sentiers pédestres pour faire de la randonnée.
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Le pays a été marqué par la catastrophe de Tchernobyl, même si les retombées ont essentiellement concerné la Biélorussie.
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En tant que centre nodal énergétique pour l'Europe de l'Est, le risque d'accident lié à une infrastructure énergétique reste élevé[45].
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Les problèmes d'environnement en Ukraine provoquent une baisse de l'espérance de vie[46]. L'environnement du pays serait très bien préservé depuis des années grâce à un réseau de très nombreuses réserves naturelles et le programme de Kiev pour préserver l'environnement et la mer Noire[47][source insuffisante]. Le journaliste Dmytro Kouzoubov note en 2019 que le pays est confronté à d’importants défis environnementaux : fragilité de la protection des nappes phréatiques, qui pourraient être victimes d'une pollution massive en provenance des mines, importante pollution (soufre, plomb, cadmium, etc.) liée aux armes utilisées pendant les combats, destruction des forêts et des sols pour l'extraction clandestine de l'ambre, abattage clandestin des forêts, absence de gestion des ordures ou encore menaces sur le niveau et la qualité du Dniepr[48].
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L'Ukraine a connu dans le courant de l’été 2010 de nombreux feux de forêts, tout comme sa voisine russe.
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L'université d'État Tarass-Chevtchenko, l'Institut polytechnique de Kiev et Université nationale de commerce et d'économie de Kiev sont les principales universités ukrainiennes.
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Jusqu’au début du XIXe siècle, la langue écrite diffère significativement de la langue parlée. La littérature ukrainienne moderne nait au XIXe siècle. Des écrivains de la nouvelle génération commencent alors à écrire en langue du peuple, cherchant la codification qui refléterait la prononciation.
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Cette vague commence avec Ivan Kotliarevsky qui en 1798 publie le poème Eneyida (ukrainien : Енеїда), qui est considéré comme la première œuvre en ukrainien moderne. Sa pièce de théâtre Natalka Poltavka est devenue un classique de la littérature ukrainienne. Elle est jouée encore aujourd’hui dans de nombreux théâtres de l’Ukraine.
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Mais c’est l’œuvre de Taras Chevtchenko, fils de paysans serfs qui a eu la chance d’être libéré et de recevoir de l’éducation, qui marque véritablement la renaissance littéraire ukrainienne. Parmi d'autres écrivains ukrainiens : Ivan Franko et Lessia Oukraïnka.
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D'autres écrivains ukrainiens ont par ailleurs influencé la littérature russophone dont le plus célèbre Nikolaï Gogol, est sujet de dispute entre Ukrainiens et Russes.
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Sujet des interdictions et de la censure tsariste, la littérature de la langue ukrainienne vécut une brève période de renaissance dans les années 1920 que l’on appelle la « renaissance fusillée » car beaucoup de ses représentants furent exécutés lors des purges staliniennes et d’autres emprisonnés dans des camps du Goulag. [réf. nécessaire]
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Après la fin de l’URSS et l’indépendance de l’Ukraine, la littérature ukrainienne connaît une nouvelle renaissance, limitée par la crise économique et par la russification des grandes villes de l’Est de l’Ukraine.
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Parmi les écrivains modernes les plus connus, on trouve Iouri Androukhovitch, Serhiy Jadan, Andreï Kourkov, Oksana Zaboujko, Ihor Pavliouk.
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Les principales confessions du pays sont chrétiennes, essentiellement orthodoxes et dans une moindre mesure catholiques.
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Il existe principalement deux églises orthodoxes en Ukraine :
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D'autres confessions chrétiennes issues du protestantisme ou encore l'Église apostolique arménienne sont aussi représentées mais en très petit nombre, environ 1 %. L'islam, qui est principalement la religion des Tatars de Crimée, réunit moins d'1 % des croyants et le judaïsme moins de 0,5 %.
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L’Ukraine dispose d'un patrimoine religieux considérable, parfois très ancien (jusqu'au XVe siècle) et présentant, dans les Carpates, une architecture en bois. Un projet national de recensement et de préservation existe depuis 2005[50].
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La cuisine ukrainienne est une part importante de la culture nationale. Des plats spéciaux sont préparés à Pâques ou à Noël. Les Ukrainiens utilisent diverses sortes de sauces, de poissons et de fromages. Le pain est un élément essentiel à tout repas. Le bortsch est une soupe traditionnelle servie en entrée. Elle est à base de betteraves et de légumes (chou, carottes, pommes de terre, oignons ou tomates) et de viande (poulet, porc ou bœuf).
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Le varenyky (Вареники) est un plat ukrainien traditionnel populaire et très ancré dans la cuisine ukrainienne. Ressemblant à des raviolis, ils sont cependant plus volumineux et très similaires aux pelmeni russes, aux pierogi polonais voire aux buuz mongols. Leur farce est constituée généralement de pommes de terre, mais il y a de nombreuses déclinaisons : fromages, fraises, cerises, champignons, choux, voire plusieurs combinaisons entre elles.
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Le gâteau de Kiev (en ukrainien : торт « Київський ») est à base de noisettes et de meringue.
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On y boit de l'horilka, une sorte de vodka.
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L'Ukraine a pour codes :
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The diff for this file is too large to render.
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Belgrade (en serbe cyrillique : Београд ; en serbe latin : Beograd) est la capitale et la plus grande ville de Serbie. Au recensement de 2011, la ville intra muros comptait 1 233 796 habitants et, avec le district dont elle est le centre, appelé Ville de Belgrade (Град Београд/Grad Beograd), 1 687 132 habitants[3] en 2017, cela représente 24 % de la population totale de Serbie[4].
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Belgrade est l'une des plus anciennes cités d'Europe, avec une histoire qui s’étend sur plus de 7 000 ans. Selon les historiens, on évalue la destruction de la ville entre 28 et 33 fois, sa position stratégique en Europe étant son bonheur et son malheur, d'où les vers du XVe siècle de Constantin le philosophe, « Pleure ville blanche, le noir de tes deuils »[5]. Les premières traces de présence humaine dans la région remontent à la Préhistoire et à la culture de Vinča. Historiquement, Belgrade est l’antique cité de Singidunum, colonie romaine située dans la province de Mésie. Le nom slave Beograd apparaît pour la première fois le 16 avril 878, dans une épître envoyée par le pape Jean VIII au prince Boris Ier de Bulgarie. Il a pour signification la « ville blanche ». Au fil de son histoire mouvementée, Belgrade a été conquise par 40 armées : elle a été romaine qui l'a surnommé « La colline aux méditations »[6], byzantine, hongroise, serbe, autrichienne, ottomane puis capitale de la Serbie officiellement indépendante de la Sublime Porte en 1878.
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Aujourd'hui, Belgrade dispose d'un statut qui la dote d'une assemblée et d'un gouvernement particuliers, à l'instar des districts de Serbie[7]. Sa zone métropolitaine, appelée « district de Belgrade » ou « Ville de Belgrade », est divisée en 17 municipalités qui possèdent toutes leur propre conseil local[8]. Le district de Belgrade couvre ainsi 3,6 % du territoire de la Serbie et abrite 21 % de la population du pays (hors Kosovo). Belgrade est le centre économique de la Serbie, mais aussi la capitale de la culture serbe et celui de l'éducation et des sciences du pays.
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Belgrade se situe à 44°49'14" de latitude nord et à 20°27'44" de longitude est. Construite au nord de la Serbie centrale, au confluent d'une rivière, la Save, et d'un fleuve, le Danube ; la capitale de la Serbie se trouve ainsi à la limite entre deux espaces géographiques : la plaine pannonienne, qui fait partie de l’Europe de l'Est, et la péninsule des Balkans[9].
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La ville proprement dite, dans ses limites actuelles, couvre une superficie de 359,96 km2, et, si l’on y ajoute l’ensemble de sa zone métropolitaine, c'est-à-dire le district de Belgrade, 3 222,68 km2. L'altitude moyenne y est de 116,75 m au-dessus du niveau de la mer. Sur la rive droite de la Save, le centre de la ville est constitué d'un certain nombre de collines, dont la plus élevée, celle de Torlak, dans la municipalité de Voždovac, culmine à 303 m ; le point le plus bas de la capitale, soit 70 m se trouve dans l'île fluviale d'Ada Huja. Les monts Avala et Kosmaj, respectivement situés à 511 m et à 628 m, s'élèvent au sud de la ville[10]. Sur les rives gauches de la Save et du Danube, le terrain, généralement plat, est constitué de plaines alluviales et de plateaux de lœss. Le district de Belgrade conserve de nombreuses forêts, dont les plus importantes sont celles des monts Kosmaj et Avala, de Trešnja, Lipovica, Topčider, Obrenovački zabran et Bojčin[10].
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Le centre historique de la capitale, aujourd'hui constitué par la forteresse de Belgrade et le parc de Kalemgdan (dans la municipalité de Stari grad, la « vieille ville »), se trouve sur la rive droite des deux cours d'eau. Depuis le XIXe siècle, la ville s'est étendue en direction du sud et de l'est. Après la Seconde Guerre mondiale, le quartier de Novi Beograd, la « Nouvelle Belgrade », a été construit sur la rive gauche de la Save, réunissant ainsi Belgrade à l'ancienne ville de Zemun. Des localités résidentielles, de l'autre côté du Danube, comme Krnjača et Ovča, ont également été intégrées dans la zone métropolitaine de la capitale serbe.
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Depuis 1887, le climat de Belgrade est étudié par l'observatoire météorologique de Vračar, situé à 132 m d'altitude, coordonnées 44° 48′ N, 20° 28′ E[11]. Belgrade possède un climat continental modéré. Pour la période de 1961 à 1990[12], la température moyenne annuelle s’est élevée à 11,9 °C. Le mois le plus chaud a été juillet, avec une température moyenne de 21,8 °C[12]. Pour la période de 1991 à 2010, la température a connu une moyenne de 12,8 °C[13]. La ville connaît une température supérieure à 30 °C pendant trente jours par an et une température supérieure à 25 °C pendant 95 jours[14]. La température la plus basse jamais enregistrée à l'observatoire a été de −26,2 °C, le 10 janvier 1893 et le 8 janvier 1947 ; la température la plus élevée a été de 43,6 °C, le 24 juillet 2007[11].
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Dans la période de 1961 à 1990, Belgrade a reçu environ 684,3 mm de précipitations par an[12] ; la moyenne a été de 661,9 mm entre 1991 et 2010[13]. La ville connaît en moyenne 2 096 h d’ensoleillement. Les mois les plus ensoleillés sont juillet et août, avec une moyenne de 10 heures de soleil par jour. Au contraire, décembre et janvier sont les mois qui reçoivent le moins de soleil, avec une moyenne de 2 à 2,3 heures d’ensoleillement par jour[12]. Le jour le plus pluvieux fut le 14 juin 1994, avec 94 mm enregistrés en une seule journée[11] ; les chutes de neiges les plus importantes jamais enregistrées en une seule journée ont eu lieu le 3 février 1962, avec une couverture neigeuse de 80 cm[11].
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Belgrade est située au confluent de la Save et du Danube. Cette position a souvent impressionné les voyageurs. C’est ainsi qu’en septembre 1833 le poète Alphonse de Lamartine, de retour d’une visite au prince Miloš Obrenović et évoquant le Danube, écrit dans son carnet de voyage : « Le fleuve, large et profond, a des vagues comme la mer »[15]. On trouve aussi, en 1888, sous la plume du comte d’Haussonville, cette description du fleuve observé depuis la hauteur de Kalemegdan : « Après avoir promené son ruban de lumière autour de Semlin (Zemun), il décrit dans la plaine une courbe parfaite et cueille au passage les eaux plus vertes de la Save ; puis, grossi de son tributaire, emportant avec lui la fortune de vingt peuples souverains, il reprend sa course vers l’Orient »[16].
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Comme beaucoup d’autres villes, Belgrade est considérée comme un carrefour entre l’Orient et l’Occident[9]. Par son histoire, Belgrade, au moins depuis la présence romaine et particulièrement du fait de la longue présence ottomane, a souvent joué un rôle de ville frontière et de lieu de rencontre entre les civilisations.
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Encore une fois, ce sentiment a souvent été exprimé par les voyageurs, notamment au XIXe siècle. Alphonse de Lamartine, toujours dans son Voyage en Orient, décrit le contraste qu’il observe entre Belgrade et Zemun[17] : « La ville (Belgrade), semblable à toutes les villes turques, descend en rues étroites et tortueuses vers le fleuve. Semlin (Zemun), première ville de la Hongrie, brille de l’autre côté du Danube avec toute la magnificence d’une ville d’Europe ; les clochers s’élèvent en face des minarets »[15]. Ce contraste était également exprimé par Victor Hugo dans « Le Danube en colère » :
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« Belgrade et Semlin sont en guerre. (...)Allons, la turque et la chrétienne !Semlin, Belgrade, qu’avez-vous ? (...)Quoi ! ne pouvez-vous vivre ensemble, Mes filles ? faut-il que je trembleDu destin qui ne vous rassembleQue pour vous haïr de plus près,Quand vous pourriez, sœurs pacifiques,Mirer dans mes eaux magnifiquesSemlin tes noirs clochers gothiques,Belgrade, tes blancs minarets »[18].
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Par rapport à l’époque de Lamartine et de Hugo, le contraste s’est amoindri entre ce qui constitue aujourd’hui les divers quartiers de Belgrade ; à partir du XIXe siècle, notamment par la volonté des différents souverains serbes, la ville s’est occidentalisée[19] et, si Zemun conserve nombre de ses bâtiments de l’époque autrichienne, Belgrade ne dispose plus que d’une seule mosquée.
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La région située aux confluents de la Save et du Danube a été occupée depuis le Paléolithique moyen : les anthropologues y ont exhumé des squelettes de Néandertaliens et d’Homo sapiens.
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En 1908, une équipe d’archéologues dirigée par Miloje Vasić a effectué des fouilles à Vinča sur le site de Belo brdo, dans la municipalité de Grocka. Ont alors été mis au jour d’importants vestiges datant de la période néolithique ; compte tenu de l’importance de ces découvertes, le site a donné son nom à une culture qui s’est développée le long du Danube entre -6 000 et -3 000 : la culture de Vinča[20],[21]. Belo brdo est aujourd'hui inscrit sur la liste des sites archéologiques d'importance exceptionnelle de la République de Serbie[22].
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Les origines mythologique de Belgrade, font intervenir les Argonautes, qui de la mer Noire (le Pont-Euxin), devaient rejoindre le nord de l'Italie décident de passer par l'Istro (le Danube) et remonter son cours à bord de l'Argo, lorsqu'ils arrivèrent devant le promontoire où Belgrade est bâtie, ils s’installèrent au bord du Danube là où les eaux de la Save et du Danube se confondent pour fonder la Ville[23].
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Vers 600 av. J.-C., des tribus cimmériennes, puis des Scythes traversèrent la région de l’actuelle Belgrade sans s'y installer. Au IIIe siècle av. J.-C., les Scordisques, un peuple celte[24], s’établirent au confluent de la Save et du Danube et y bâtirent une ville fortifiée appelée Singidūn (ces derniers sont un des trois groupes d'une armée gauloise conduite par Brennos, dans le but de piller Delphes, en octobre 278 av. J.-C.) ; cette cité, fondée en 298 av. J.-C.[25], est mentionnée pour la première fois en 279 av. J.-C.[26]. La première partie du nom, Singi-, signifierait « rond », tandis que dun désigne la « forteresse » ou la « ville ». Selon une autre interprétation, Singi renverrait aux Sings, un peuple thrace installé à cet endroit avant l’arrivée des Scordisques[26]. Une autre interprétation donne comme origine à Singi- un mot celte signifiant le « faucon » et Singidūn serait ainsi « la forteresse (ou la ville) du faucon »[27].
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Les Romains s’emparèrent de Singidūn au début du Ier siècle de notre ère et ils latinisèrent le nom de la ville en Singidunum. La cité fut intégrée à la province de Mésie supérieure (capitale Viminacium, aujourd’hui Kostolac) et devint une ville de garnison située sur le limes. À proximité se trouvait la ville de Taurunum, aujourd’hui Zemun.
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En 86, Domitien, dans le souci de renforcer les frontières de l’Empire contre les Daces, fit de Singidunum le lieu de cantonnement de la Legio IV Flauia Felix. Ce fut pour la ville le début d’une période de prospérité. Un castrum fut édifié à l’emplacement de l’actuelle forteresse de Belgrade. Singidunum et Taurunum furent reliées par un pont.
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Au début du IIe siècle, en 105-106, les campagnes de l’empereur Trajan écartèrent la menace dace et la province romaine de Dacie fut créée. La ville de Singidunum connut alors une période de tranquillité. Au milieu du IIe siècle, l’empereur Hadrien lui conféra le statut de municipe (municipium), ce qui lui accordait une plus grande liberté d’administration.
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Mais, à la suite des attaques des Carpes et des Goths, la province de Dacie fut perdue par les Romains sous l’empereur Gallien en 268. L’empereur Aurélien transféra alors les légions sur la rive sud du Danube et réorganisa la région en créant la province de Dacia Ripensis (la « Dacie de la rive »).
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Le IVe siècle fut encore une période de prospérité pour la ville : elle obtint le statut de colonie de droit romain, qui renforçait encore son autonomie. Le futur empereur Jovien y naquit vers 332. Et, en 395, lors du partage de l’Empire romain par Théodose, Singidunum fut rattaché à l’Empire romain d'Orient, qui allait devenir l’Empire byzantin.
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Sous l’Empire romain, Singidunum se trouva intégré à un important réseau défensif. La ville et son castrum étaient situés sur une via militaris qui, d’est en ouest allait de Sirmium (Sremska Mitrovica) à Viminacium (Kostolac), Trimontium (Plovdiv) jusqu’à Byzance. Cette voie militaire était défendue par des forts, dont il reste des vestiges dans la région de l’actuelle Belgrade, comme ceux de Mutatio ad Sextum (Mali Mokri Lug), Castra Tricornia (Ritopek) et Mutatio ad Sextum Militare (Grocka). Une route reliait également les exploitations minières des monts Avala, Kosmaj et Rudnik.
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Ville militaire, Singidunum/Belgrade connut un important développement. Les vétérans des légions, notamment, s’installèrent dans la basse ville, créant une véritable cité romaine. De nombreuses traces de cette période impériale ont été retrouvées un peu partout dans les environs (tombes, monuments, sculptures, céramiques, pièces de monnaie). La ville actuelle conserve encore en partie l’empreinte de l’urbanisme antique, comme on peut l’observer dans l’orientation des rues Uzun Mirkova, Dušanova et Kralja Petra. Le Studentski trg (« place des Étudiants ») garde de l’ancien forum qu’il remplace sa forme rectangulaire ; des vestiges de thermes y ont été mis au jour dans les années 1970[26].
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Le Ve siècle, qui vit la disparition de l’Empire romain d'Occident (476), inaugura pour Singidunum/Belgrade une période d’invasions successives. En 441, Attila, à la tête de ses Huns s’empara de la ville et la détruisit[28]. Puis, en 450, les Sarmates, à leur tour, occupèrent la ville. Singidunum réintégra l’Empire en 454 mais, en 470, elle fut conquise par les Ostrogoths, avant d’être prise par les Gépides (488) et par les Goths (504). En 510, un traité fut signé, qui restitua la ville à l’Empire byzantin[28].
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En 512, l’empereur Anastase Ier établit dans la région la tribu germanique des Hérules pour protéger la région de Belgrade contre les Gépides. En 535, sous Justinien, Singidunum fut entouré d’une puissante muraille qui lui assura quelques décennies de relative tranquillité[28].
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En 584, la ville fut prise et pillée par les Avars, un peuple mongol allié des Slaves (et notamment des Serbes) qui s’étaient progressivement installés dans la plaine pannonienne depuis le milieu du Ve siècle[29]. En 630, sous le règne de l’empereur Héraclius, les Serbes, appuyés par les Avars, s’emparèrent à leur tour de Singidunum/Belgrade. La prise de la ville est mentionnée dans les chroniques byzantines mais on perd ensuite toute trace écrite de Singidunum pendant deux siècles et demi. Par la suite, l'Empereur devient l'allié des serbes et avec leur soutien, il libéra, les territoires byzantins des Avars, Belgrade compris[30],[31]. Les fouilles arch��ologiques, de leur côté, montrent une slavisation progressive de la région[28].
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En 827, les Bulgares contrôlèrent la forteresse. La ville fut alors connue sous le nom d’Alba Bulgarica. Le 16 avril 878, le nom slave de Beograd apparaît pour la première fois dans une épître envoyée par le pape Jean VIII au prince Boris Ier de Bulgarie. Pendant quatre siècles, l’Empire byzantin, le Royaume de Hongrie et le premier empire bulgare se disputèrent la ville qui changea constamment de maître[28].
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Quelques dates marquent cette période agitée. En 896, les Magyars s’emparèrent de Belgrade. En 971, l’Empire byzantin reprit la ville. Vers 976, elle fut conquise par Samuel de Bulgarie. En 1018, l’empereur Basile II réintégra Belgrade dans l’Empire byzantin. En 1096, Belgrade fut détruite par les Hongrois, mais les Byzantins en gardèrent le contrôle.
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En 1076, Jérusalem était tombée entre les mains des Turcs. En 1096 et en 1147, les Croisés, en partance pour la Terre sainte, passèrent à Belgrade. En 1127, le roi Étienne II de Hongrie détruisit la ville et en récupéra les pierres pour construire une forteresse à Zemun. À son tour, en 1154, l’empereur byzantin Manuel Ier Comnène détruisit Zemun et en récupéra les pierres pour reconstruire Belgrade ; le géographe et cartographe arabe Al Idrissi, de passage dans la cité, décrit Belgrade comme une ville « bien peuplée et animée »[28],[32]. En 1182, les Hongrois, de nouveau, saccagèrent la ville mais, dès 1185, les Byzantins la récupérèrent par la négociation. En 1189, l’empereur romain germanique Frédéric Barberousse, un des chefs de la troisième croisade, passa lui aussi à Belgrade à la tête de 190 000 pèlerins ; la ville était devenue un champ de ruines[28]. En 1230, Belgrade fut rattachée à la Bulgarie puis, en 1232, la ville passa à la Hongrie.
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En 1284, le premier souverain serbe à régner sur Belgrade fut Stefan Dragutin, qui avait été roi de Serbie entre 1276 et 1282. Il reçut la ville en cadeau de son beau-père le roi Ladislas IV de Hongrie. La cité intégra ainsi le royaume de Syrmie (Srem). Dragutin tenait sa cour à Belgrade ; il fit construire une cathédrale orthodoxe, symbole de la puissance et de la prospérité du nouvel État serbe[33].
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À sa mort en 1316, son frère Stefan Milutin régna à son tour sur Belgrade. Mais dès 1319, les Hongrois s’emparèrent de nouveau de la ville et la détruisirent complètement. Belgrade devint une forteresse qui servait de tête de pont pour les Hongrois hostiles à l’expansion de l’État serbe situé plus au sud[33].
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Au cours du XIVe siècle, les Turcs firent leur entrée dans cette partie des Balkans. Après la bataille de la Maritza en 1371 et celle de Kosovo Polje en 1389, ils conquirent le sud de la Serbie tandis que le nord résista sous la forme du despotat de Serbie. Conscient de la menace ottomane et du rempart que constituait le despotat, le roi de Hongrie Sigismond se rapprocha du despote serbe Stefan Lazarević[29]. En 1403, Stefan Lazarević, le fils du prince Lazar, fut autorisé à faire de Belgrade la capitale du despotat. De 1403 à 1427, la ville connut une nouvelle ère de prospérité. Une citadelle y fut construite, dont il subsiste la tour du despote, encore visible dans la forteresse de Belgrade. De nombreux habitants, fuyant les Ottomans, vinrent se réfugier à Belgrade ; à cette époque, on considère que la ville comptait entre 40 000 et 50 000 habitants[33]. L’historien Dušan T. Bataković commente ainsi la portée de cette période pour la ville : « La signification de Belgrade dans l’histoire serbe ne fit qu’augmenter à mesure que se rapprochait la chute du régime du despotat serbe. Belgrade devint le symbole des efforts conjugués afin d’empêcher les Turcs de pénétrer en Pannonie et jusqu’au centre du continent européen »[34].
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À la mort de Stefan Lazarević en 1427, le nouveau despote Đurađ Branković, conformément aux accords passés en 1403, dut restituer la ville à la Hongrie. Smederevo, non loin de Belgrade, devint la nouvelle capitale du despotat ; Đurađ Branković y fit construire une nouvelle forteresse[33],[35]. Néanmoins, sous son règne, le despotat tomba presque entièrement entre les mains des Ottomans.
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En 1440, le sultan Mourad II, conscient de l’importance stratégique de Belgrade pour la conquête de l’Europe centrale, à la tête de plus de 100 000 Turcs, mit une première fois le siège devant la cité mais la ville résista[36],[37]. En 1443, une armée fut levée et placée sous le commandement de Vladislas Ier Jagellon, roi de Pologne et de Hongrie, qui choisit pour le seconder Jean Hunyadi et Đurađ Branković ; l’armée se rassembla à Belgrade. Ses succès contre les forces ottomanes contraignirent Mourad II à temporiser. Mais son successeur, Mehmed II, reprit l’offensive. En 1453, il s’empara de Constantinople. Belgrade fut une nouvelle fois assiégée en 1456 mais la ville put encore résister, notamment grâce à Jean Hunyadi[38] et au prêtre franciscain Jean de Capistran. Cependant, plus au sud, Smederevo tomba aux mains des Turcs en 1459 et peu après, le despotat de Serbie se retrouva sous leur domination[39]
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Le 25 juin 1521, Soliman le Magnifique mit à nouveau le siège devant Belgrade. Le 28 août, il réussit à s’emparer de la ville, qui fut rasée[36],[40]. Conformément à ses attentes, cette conquête lui ouvrit les portes de l’Europe centrale : il réussit à mettre le siège devant la ville de Vienne en 1529. Pendant 150 ans, la ville fut le chef-lieu d’une raya (marche militaire) puis d’un sandjak (district civil) de l’Empire ottoman. Elle attira de nouveaux marchands et de nouveaux habitants turcs, arméniens et grecs, ainsi que des marchands venus de Raguse. On estime à 100 000 habitants la population de Belgrade au début du XVIIe siècle, ce qui en fit la deuxième ville de l’Empire ottoman après Constantinople[36]. Elle prit progressivement l’allure d’une ville orientale, avec des bâtiments d’architecture ottomane et de nouvelles mosquées[36]. Cet aspect oriental frappera encore les voyageurs du XIXe siècle[41].
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La ville fut touchée par une révolte serbe majeure qui eut lieu en 1594, la révolte du Banat, et qui fut écrasée par les Turcs. Pour impressionner la population, le pacha de Belgrade ordonna que l’on fît venir les reliques de saint Sava qui reposaient au monastère de Mileševa ; le 24 avril 1594, elles furent brûlées en public sur le plateau de Vračar (aujourd’hui un quartier de Belgrade). À l’emplacement de ce bûcher s’élève l’actuelle église Saint-Sava[42]. Pourtant, certains contestent cette version, et notamment Sreten Popović. D'après lui, l'endroit où les reliques de saint Sava ont été brûlées se trouve à l'emplacement actuel de Tašmajdan, derrière l'église de Saint-Marc, là où les Turcs effectuaient habituellement les exécutions. À l'époque des événements, c'était cet endroit, d'où on voyait toute la ville, qui s'appelait Vračar, tandis que l'actuel Vračar n'était encore qu'une petite colline très éloignée des enceintes de la ville[43].
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Après l’échec des Ottomans devant Vienne en 1683, l'électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière s’empara de Belgrade. Les Turcs reprirent la ville en 1690. En 1717, le prince Eugène de Savoie conquit la ville à nouveau. Entre 1723 et 1736, Nikola Doksat y construisit la forteresse du parc de Kalemegdan. Mais, par le traité de Belgrade, signé le 18 septembre 1739, les Habsbourg restituèrent la ville aux Turcs. Par deux fois, les Ottomans se vengèrent de la population de la ville en se livrant à des destructions[36],[44]. Dans les deux cas, la reconquête par les Turcs s’accompagna d’une importante émigration serbe : des populations nombreuses, fuyant la région de Belgrade, vinrent s’installer en Autriche, en Voïvodine et en Slavonie[45],[44].
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En 1789, lors de la guerre austro-turque de 1788-1791, le maréchal Ernst Gideon von Laudon s’empara à nouveau de la ville. Mais, par le traité de Sistova (1791), Belgrade fut une nouvelle fois restituée aux Ottomans. En échange, les janissaires durent quitter le pachalik de Belgrade.
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En 1799, pour calmer l’agitation qui secouait son empire, le sultan Sélim III autorisa le retour des janissaires dans le pachalik de Belgrade. En 1801, de plus en plus indépendants, ces janissaires tuèrent le pacha Hadji Mustafa et multiplièrent les exactions. Pour réprimer les révoltes naissantes, le 4 février 1804, ils firent arrêter et tuer 70 notables serbes. Cet événement, connu sous le nom de Massacre des notables ou Massacre des Princes (en serbe : seča knezova), fut en fait à l’origine du premier soulèvement serbe contre les Turcs (1804-1813)[46],[36]. Le 8 janvier 1806, Belgrade fut libérée par les insurgés serbes commandés par Đorđe Petrović, plus connu sous le nom de Karageorges (Karađorđe, Georges le Noir). En 1807, le Praviteljstvujušči Sovjet (gouvernement serbe) se réunit à Belgrade et, en 1811, les ministres s’y établirent. En 1808, l’écrivain Dositej Obradović, y fonda la première Haute École, ébauche de ce qui allait devenir l’université de Belgrade. En revanche, après l’échec de cette première révolte, la ville fut reprise par les Tucs en 1813[47].
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La répression qui s’ensuivit donna lieu en 1815 à un second soulèvement conduit par le prince Miloš Ier Obrenović. À l’issue des négociations, les Turcs conservèrent la forteresse du Kalemegdan, mais la Serbie devenait de facto une principauté autonome à l’intérieur de l’Empire ottoman[48],[47]. En 1818, Kragujevac, et non Belgrade, fut choisie comme capitale de la nouvelle Principauté de Serbie[49]. Le sultan Mahmoud II reconnut officiellement l’autonomie de la Serbie en 1830.
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L’autonomie de la Serbie ouvrit pour Belgrade une période de mutations. Des bâtiments importants y furent construits comme le konak de la princesse Ljubica (1829-1831), le konak du prince Miloš (1831-1834), dans le quartier de Topčider, ou encore la cathédrale Saint-Michel (1837-1840). Outre ses fonctions économiques, Belgrade devint un important centre culturel. En 1831, la première imprimerie y fut installée et, en 1835, le journal Novine Srpske commença à y paraître. La Faculté de Théologie et le premier Lycée y furent créés et la ville attira des intellectuels de premier plan comme Vuk Stefanović Karadžić, le grand réformateur de la langue serbe, Jovan Sterija Popović, un dramaturge célèbre, Joakim Vujić, lui aussi dramaturge et écrivain, ou encore Dimitrije Davidović, qui fut journaliste, ministre de Miloš Ier Obrenović et, dans ces fonctions, l’instigateur de la Bibliothèque nationale de Serbie[47].
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En 1867, le prince Michel III Obrenović, le fils du prince Miloš, obtint le départ définitif des Turcs de la forteresse du Kalemegdan après 346 ans de domination[47] et Belgrade devint officiellement la capitale de la Principauté. La Serbie devint indépendante au traité de Berlin de 1878 sous le règne du prince Milan IV Obrenović, qui devint roi de Serbie en 1882 sous le nom de Milan Ier[29].
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Le départ définitif des Turcs et l’indépendance accélérèrent l’occidentalisation de Belgrade, notamment sur le plan de l’urbanisme. La rue Knez Mihailova fut ouverte à la place d'anciennes rues tortueuses et elle relia le parc de Kalemegdan à la ville ; la Place de la République (Trg Republike) fut créée en 1866. De nombreux bâtiments furent construits dans un style européen (banques, bâtiments officiels…). La ville connut un développement industriel important. En 1884, elle fut reliée par chemin de fer à Niš, la deuxième ville de Serbie par son importance ; l’électricité y fut installée. D’importantes institutions culturelles virent le jour comme le Musée National en 1844, le Théâtre national en 1869 ou encore l'Académie serbe des sciences et des arts en 1886[47]. Auguste et Louis Lumière donnèrent à Belgrade la première séance de cinéma des Balkans et d’Europe centrale en juin 1896. Johann Strauss II y joua la même année.
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En 1900, la capitale ne comptait que 69 100 habitants[50] mais en 1905 elle en comptait déjà plus de 80 000 et, à la veille de la Première Guerre mondiale, elle dépassait déjà les 100 000 habitants, sans compter Zemun qui appartenait encore à l’Autriche-Hongrie[51],[52].
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Il existait un antagonisme important entre le Royaume de Serbie, qui souhaitait réaliser l’unité de tous les peuples slaves des Balkans, et l’Empire d'Autriche-Hongrie, présent dans la région, et souhaitant, notamment, poursuivre son avancée dans la vallée du Danube jusqu’à la mer Noire[53]. Le 28 juin 1914, Gavrilo Princip, un anarchiste serbe né en Bosnie assassine à Sarajevo l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône impérial d’Autriche-Hongrie. La Serbie refusant d’ouvrir son territoire à des enquêteurs autrichiens, cet événement déclencha la Première Guerre mondiale.
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Le 29 juillet 1914, des monitors de la marine austro-hongroise bombardèrent Belgrade et, le 30 novembre, la ville fut prise une première fois par le général Potiorek avant d’être libérée par le maréchal Putnik le 15 décembre. Le 9 octobre 1915, Belgrade fut prise une nouvelle fois par les troupes allemandes et autrichiennes commandées par August von Mackensen ; la bataille avait fait rage plusieurs jours et la ville avait subi de nombreuses destructions[19].
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Belgrade fut finalement libérée le 1er novembre 1918, grâce à une armée franco-serbe commandée conjointement par le maréchal Louis Franchet d'Espèrey et le prince héritier Alexandre de Serbie[54]. À la fin de la guerre, la Serbie avait perdu 28 % de sa population, tandis que Belgrade était la ville du pays qui avait subi le plus de destructions[19].
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En 1918, Belgrade devint la capitale du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, qui fut proclamé sur la place de Terazije, puis, en 1929, celle du Royaume de Yougoslavie[55]. La ville se modernisa et connut une importante croissance démographique. Elle incorpora la ville de Zemun, qui était restée autrichienne jusqu’à la guerre[19] ; en 1931, elle comptait 239 000 habitants et, en 1940, elle en comptait 320 000, la population augmentant en moyenne de 4,08 % entre 1921 et 1948[52]. En 1927, fut ouvert le premier aéroport de Belgrade et, en 1929, sa première station de radio commença à émettre. Le pont de Pančevo, qui franchissait le Danube, fut ouvert à la circulation en 1935.
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Le 25 mars 1941, sous la pression d’Hitler[56], le président du Conseil Dragiša Cvetković et son ministre des Affaires étrangères signèrent à Vienne l’adhésion de la Yougoslavie au Pacte tripartite, rangeant ainsi le pays au côté des puissances de l’Axe ; par cet accord, le prince Paul, régent du royaume, espérait tenir le royaume à l’écart de la Seconde Guerre mondiale[57]. À Belgrade, cette décision suscita immédiatement de nombreuses et importantes manifestations de rue ; et, le 27 mars, avec l’appui de la Grande-Bretagne[57], un coup d'État, conduit par le général Dušan Simović et organisé par le général Borivoje Mirković[57],[58], força le prince Paul à quitter le pouvoir et installa sur le trône le roi Pierre II avant sa majorité.
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Par voie de conséquence, le 6 avril 1941, Belgrade, pourtant déclarée ville ouverte, fut bombardée par la Luftwaffe, bombardement qui fit au moins 2 274 morts ; la Bibliothèque nationale de Serbie fut incendiée, ce qui provoqua la destruction de dizaines de milliers de livres rares parmi lesquels figuraient de précieux manuscrits du Moyen Âge[19],[59]. La Yougoslavie fut envahie et, le 17 avril 1941, la capitulation du royaume fut signée à Belgrade. La Serbie centrale et le Banat furent placés sous l’autorité des nazis, l'État indépendant de Croatie satellite de l'Allemagne nazie fut créé, tandis que le reste du royaume fut partagé entre les diverses puissances de l’Axe ; le gouvernement royal partit en exil à Londres[60] et un Gouvernement de salut national, dirigé par le général Milan Nedić, fut installé à Belgrade par les nazis[61].
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Très vite la résistance s’organisa autour de deux hommes : Draža Mihailović, un fidèle partisan de la monarchie, coordonna l’action des tchetniks (à partir de mai 1941)[62] ; Josip Broz Tito fut à la tête des partisans communistes (à partir de juillet 1941)[63]. En représailles à la guérilla qui s’installait, à l’automne et au cours de l’hiver 1941, le général Franz Böhme, le gouverneur militaire de la Serbie, fit arrêter et tuer de nombreux Belgradois et, en particulier, des membres de la communauté juive ; sa « règle » était d’exécuter 100 Serbes ou Juifs pour tout Allemand tué[64].
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Le 6 avril 1944, les Alliés bombardèrent Belgrade, faisant environ 1 160 morts[19]. La ville resta occupée par les nazis jusqu’au 20 octobre 1944, date à laquelle, avec l’accord de Churchill[65], elle fut libérée par les Partisans communistes et par l’Armée rouge. Pendant la guerre, Belgrade avait perdu environ 50 000 habitants et souffert d’importants dommages matériels[19].
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Le 29 novembre 1945, le maréchal Josip Broz Tito proclama à Belgrade l’abolition de la monarchie et la naissance de la République fédérative populaire de Yougoslavie (plus tard renommée République fédérative socialiste de Yougoslavie). En 1946, le général Draža Mihailović fut jugé et exécuté à Belgrade (Topčider)[66].
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En tant que capitale de cette nouvelle Yougoslavie, la ville connut un important développement industriel[19]. En 1958, la première chaîne de télévision de Belgrade commença à diffuser ses programmes. Par sa relative indépendance à l’égard de Moscou, Tito fit aussi de la capitale de la Yougoslavie une importante ville internationale. En 1961, la première conférence des chefs de gouvernement des Pays non alignés se réunit à Belgrade sous la présidence du maréchal ; le pays tout entier en retirait un important prestige auprès des pays du Tiers-Monde[67]. S’y tinrent aussi des assemblées de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, ainsi que de nombreuses manifestations culturelles et sportives[19].
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En revanche, l’année 1968 offrit un autre visage de Belgrade, avec de nombreuses manifestations contre Tito qui se soldèrent par de violents affrontements entre les étudiants et la police ; tout cela révélait l’existence d’un réel malaise politique et social dans le pays[19]. En mars 1972, une importante épidémie de variole se déclara dans la ville, ce qui contraignit ses habitants à la quarantaine[68].
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Le problème des nationalités couvait également[69]. En 1974, une nouvelle Constitution fut proclamée à Belgrade. L’historien Dušan T. Bataković l’analyse en ces termes : « Chaque république, ainsi que chaque province autonome, apparaissait non seulement comme le représentant unique d’un peuple déterminé, mais aussi comme un élément constituant de la fédération. Ainsi était instaurée une souveraineté double. (…) La désintégration de la Yougoslavie fut, de ce fait, facilitée »[70].
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La ville offre un certain niveau de vie. L'éducation et le système de santé étaient gratuits, et les logements étudiants étaient bon marché[71]..
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Belgrade vécut les contrecoups de la crise que connut la Yougoslavie.
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Le 9 mars 1991, la capitale fut le théâtre d’importantes manifestations de rue conduites par Vuk Drašković contre le pouvoir de Slobodan Milošević[72]. Selon les médias, entre 100 000 et 150 000 personnes défilèrent dans les rues. Les chars furent déployés pour ramener le calme[73]. Il y eut deux morts et 203 blessés et 108 personnes furent arrêtées[74].
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En 1992, la ville devint la capitale de la République fédérale de Yougoslavie, formée de la République de Serbie et de la République du Monténégro et renommée en 2003 Communauté d'États Serbie-et-Monténégro. Elle eut comme premier président l’écrivain Dobrica Ćosi��, membre de l’Académie.
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Après le retour au pouvoir de Slobodan Milošević, de nouvelles manifestations eurent lieu à Belgrade de novembre 1996 à février 1997 ; le gouvernement était accusé de fraude électorale[75]. Ces manifestations conduisirent à l’élection de Zoran Đinđić, membre du Parti démocratique ; il fut le premier maire non communiste de Belgrade depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale[76].
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En 1999, pendant la guerre du Kosovo, Belgrade fut bombardée par l’OTAN, ce qui provoqua de nombreux dégâts dans la ville. Parmi les sites bombardés se trouvèrent plusieurs ministères, l’immeuble de la Radio Télévision de Serbie (RTS), plusieurs hôpitaux, l’hôtel Jugoslavija, la tour Ušće, l’émetteur de télévision du mont Avala, ainsi que l’ambassade de Chine[77].
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Après les élections de 2000, Belgrade fut le théâtre de nouvelles manifestations qui amenèrent des centaines de milliers de personnes dans les rues (800 000 selon la police, plus d’1 000 000 selon le journaliste britannique Misha Glenny). Ces manifestations contre le régime contraignirent Milošević à démissionner le 5 octobre 2000[78]. Cette démission mit un terme à ce qu’on appelle familièrement la Révolution des bulldozers.
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Depuis 2006, à la suite de l'indépendance de la République du Monténégro, Belgrade est restée la capitale de la seule Serbie.
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Belgrade dispose d’un statut particulier qui fait de la capitale une unité territoriale à part entière. De fait, Belgrade est aussi le centre administratif d’un district appelé Ville de Belgrade, en serbe cyrillique Град Београд. Ce district est divisé en 17 municipalités[79]. Dix d’entre elles possèdent le statut de municipalité « urbaine » : elles sont partie intégrante de la ville-capitale. Les sept autres ont le statut de municipalité « périurbaine » : elles sont situées à proximité de la capitale.
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Les 17 municipalités de la ville de Belgrade sont les suivantes :
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La plupart de ces municipalités sont situées au sud du Danube et de la Save dans la région de la Šumadija (Choumadie). Trois municipalités, Zemun, Novi Beograd et Surčin, sont situées au nord de la Save dans la région de Syrmie, la municipalité de Palilula est, elle, située sur les deux rives du Danube, dans la région de Šumadija et dans le Banat.
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En tant qu’unité territoriale à part entière, la ville de Belgrade est dotée d’un gouvernement municipal autonome. Elle possède un maire élu pour quatre ans, qui exerce des fonctions représentatives et exécutives. Il est assisté par un maire adjoint[81]. La ville de Belgrade possède aussi une Assemblée[82], composée de 110 membres. Cette assemblée, élue pour quatre ans en même temps que le maire, se réunit selon les circonstances et au moins une fois tous les trois mois ; elle représente le pouvoir législatif de la ville.
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Dans la période récente, le premier maire de Belgrade à avoir été désigné démocratiquement est Zoran Đinđić, élu en 1996. Nenad Bogdanović fut maire de Belgrade à partir de 2004 et jusqu’au 27 septembre 2007, date de sa mort[83],[84] ; il était membre du Parti démocratique. Zoran Alimpić lui a succédé en tant que maire par intérim.
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À la suite des élections locales serbes du 11 mai 2008, l’Assemblée de la ville de Belgrade était composée de la manière suivante :
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Le 8 août 2008, Dragan Đilas, membre du Parti démocratique du président Boris Tadić, est devenu le 73e maire de Belgrade[85], avec une majorité composée de la liste Pour un Belgrade européen (ZEB), prolongation de la liste Pour une Serbie européenne qui a remporté les élections législatives serbes de mai 2008, du Parti libéral-démocrate, du Parti socialiste de Serbie, du Parti socialiste de Serbie et de Serbie unie.
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À la suite des élections locales serbes du 6 mai 2012, les 110 sièges de l’assemblée de la ville de Belgrade étaient répartis de la manière suivante[86] :
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Dragan Đilas a été réélu maire de Belgrade[87].
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Les 17 municipalités de Belgrade, quant à elles, disposent d'un président et d'une assemblée[79] et, comme dans le reste de la Serbie, elles sont elles-mêmes divisées en communautés locales (en serbe : Месна заједница et Mesna zajednica), qui dans Belgrade intra muros recoupent généralement (mais pas toujours) les quartiers de la ville et qui, dans les faubourgs, correspondent souvent à des villages ; ces communautés sont gouvernées par des « conseils » (en serbe : савети et saveti) élus tous les quatre ans aux élections locales et dotées d'un président.
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La ville de Belgrade s'est progressivement étendue aux XIXe et XXe siècles, englobant des localités autrefois indépendantes ; de ce fait la capitale serbe offre des quartiers architecturalement divers, conservant du passé leur centre historique. C'est particulièrement net dans le cas de l'ancienne ville de Zemun, autrichienne avant la Première Guerre mondiale, et devenue une municipalité urbaine : elle conserve un centre ancien et des bâtiments typiques de l'Europe centrale.
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Le cœur ancien de la ville de Belgrade est constitué par la municipalité de Stari grad, qui, en 2011, comptait 48 061 habitants[3] ; il est organisé autour de la Place de la République et de Terazije. On y trouve, par exemple, la rue Knez Mihailova, une voie piétonne commerçante et animée qui conduit jusqu'au parc de Kalemegdan ainsi que le quartier bohème de Skadarlija, avec ses cafés et ses restaurants, ou celui de Dorćol, qui a gardé, dans certains endroits, l'aspect turc du vieux Belgrade. Dans le même Stari grad se trouvent aussi la Place Nikola Pašić, avec les bâtiments du Parlement de Serbie et le Novi dvor, résidence officielle du Président de la République de Serbie.
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Autour de ce premier centre, s'organisent d'autres quartiers, divers par leurs fonctions et l'origine sociale de leurs habitants. La municipalité la plus densément peuplée de Belgrade, juste à côté du centre, est celle de Vračar, à la fois résidentielle et commerçante ; en 2011, elle comptait 55 463 habitants, répartis sur 3 km2[3]. On y trouve notamment l'église Saint-Sava et la Bibliothèque nationale de Serbie. À l'ouest de Stari grad, s'étend la municipalité de Savski venac, qui compte 38 660 habitants[3] ; le secteur est à la fois résidentiel et administratif. La forêt-parc de Topčider y est située, ainsi que le quartier de Dedinje, souvent considéré comme le plus élégant de la capitale serbe, avec le domaine royal (en serbe : Краљевски комплекс et Kraljevski kompleks), de nombreuses résidences et ambassades.
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La municipalité de Palilula est située au nord de Stari grad ; avec une superficie de 451 km2, elle est la plus vaste des municipalités de la ville de Belgrade ; en 2011, elle comptait 170 593 habitants[3]. Palilula, mi-urbaine mi-faubourienne, se caractérise par sa diversité aussi bien géographique que fonctionnelle ou sociologique. Le quartier de Tašmajdan, qui est aussi un parc situé à 600 m de Terazije, abrite la zone naturelle protégée de Miocenski sprud-Tašmajdan, la « crête du miocène de Tašmajdan »[88] ou l'aire de villégiature de Bela Stena ; on y trouve aussi un centre de loisirs, le siège de la Poste de Serbie et le bâtiment principal de la Radio Télévision de Serbie (RTS) ; l'église Saint-Marc y est située, qui abrite les reliques de l'empereur serbe Stefan Dušan ; tous ces secteurs sont résidentiels. En revanche, les quartiers de Ada Huja et de Dunvav City[89] sont entièrement industriels, tandis que celui de Bogoslovija, qui abrite la Hala Pionir, est principalement administratif. Parallèlement, le quartier informel de Deponija est en fait un bidonville[90] ; en serbe, son nom signifie « la décharge ».
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La municipalité la plus peuplée de Belgrade est celle de Novi Beograd[91], la « Nouvelle Belgrade », construite après la Seconde Guerre mondiale pour faire face à l'augmentation de la population urbaine. En 2011, elle comptait 212 104 habitants[3]. Cet ensemble est l'un des plus récents de Belgrade, ainsi que l'un des plus contrastés. Il est relié à l'ancienne ville par cinq ponts : le Pont de Gazela, le Pont de Branko, l'Ancien pont de la Save, l'Ancien et le Nouveau pont ferroviaire. De toutes les municipalités urbaines de Belgrade, Novi Beograd est celle qui dispose des plus vastes espaces verts, couvrant au total 3,47 km2, soit 8,5 % de son territoire[92]. Le plus important d'entre eux est le parc de Novi Beograd-Ušće et le dernier en date est le Park Republika Srpska, qui a ouvert en 2008[93]. La construction de Novi Beograd a commencé en 1948 et, sur le plan architectural, typique de cette période est le quartier des Blokovi (les « blocs »), avec ses barres et ses immeubles de style brutaliste ; certains bloks ont développé une culture urbaine, véhiculée par des films serbes comme Rane (« Les Blessures ») de Srđan Dragojević (1998), Apsolutnih sto de Srđan Golubović (2001), Jedan na jedan (2002) de Mladen Matičević (2002), Sutra ujutru d'Oleg Novković (2006) et Sedam i po de Miroslav Momčilović (2006). Un graffiti du Blok 70 parodie une célèbre chanson serbe pour enfants : « Cveće je ukras bašte,/Leptir je ukras cveta,/A deca puna gandže,/Deca su ukras geta » (« La fleur est la parure du jardin, /Le papillon est la parure de la fleur, /Mais les enfants pleins d'herbe, /Les enfants sont la parure du ghetto »). Ce quartier informel offrait un contraste total avec les constructions ultra-modernes du secteur, comme le centre de congrès du Sava Centar, l'hôtel de luxe Hyatt Regency Belgrade et l'Hôtel International CG, le complexe futuriste de la tour Genex (dans le quartier de Savograd), de Park Apartments et de l'Avenue 19[94]. La municipalité de Novi Beograd est en fait l'une des plus dynamiques de la capitale serbe, accueillant le siège social de nombreuses entreprises, de nombreux centres commerciaux et d'importants secteurs résidentiels. Des quartiers entiers sortent de terre, comme Airport City Beograd, la zone commerciale de Delta City ou le quartier de Belville, également connu sous le nom de Univerzitetsko selo, le « village universitaire ».
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La tour Genex à Novi Beograd.
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L'hôtel Hyatt Regency Belgrade à Novi Beograd.
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Airport City Beograd à Novi Beograd.
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Ušće Shopping Center à Novi Beograd.
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Un supermarché Mercator à Novi Beograd.
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Un immeuble d'affaires, dans le Blok 25 à Novi Beograd.
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Immeubles dans le Blok 21 à Novi Beograd.
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En raison des découpages administratifs, certaines municipalités urbaines de Belgrade, comme Palilua, englobent des faubourgs de la capitale, villes ou villages. C'est le cas de la municipalité de Čukarica, qui, outre une partie de la ville de Belgrade proprement dite, comprend des « localités urbaines » (en serbe : Градска насеља et Gradska naselja, communément appelées « villes ») comme Ostružnica (4 132 hab.), Pećani (559 hab.), Rucka (316 hab.) et Umka (5 103 hab.)[3]. Ce statut leur a été accordé au cours de l'histoire, indépendamment de leur peuplement ; c'est ainsi que la localité de Sremčica, qui, avec 20 343 habitants, est la plus peuplée de la municipalité, est officiellement classée parmi les « villages » de Serbie (en serbe : село et selo, au pluriel : села et sela). C'est également le cas de la municipalité de Voždovac, avec les villes de Beli Potok (3 574 hab.) et Pinosava (3 136 hab.), la localité la plus importante du secteur étant le village de Ripanj qui, en 2011, comptait 10 918 habitants[3].
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D'autres municipalités, intégrées au grand ensemble de la Ville de Belgrade, sont entièrement situées dans les faubourgs de la capitale. La ville de Grocka, siège d'une municipalité éponyme, compte 83 398 habitants ; formant en partie une continuité urbaine avec Belgrade, elle est aussi une zone rurale, dont la production de fruits a donné naissance à une importante industrie agro-alimentaire, principalement développée à Grocka, Vinča et Boleč (PKB Beograd). Parmi les municipalités « périurbaines » de Belgrade, on peut aussi citer celle de Lazarevac, au sud de la Ville de Belgrade (58 224 hab.) et celles de Mladenovac (53 050 hab.), Obrenovac (71 419 hab.), Sopot (20 199 hab.) et Surčin (42 012 hab.)[3].
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À la fin des années 1990, Belgrade et sa région ont accueilli de nombreux Serbes venus des diverses régions de l’ancienne Yougoslavie, notamment ceux qui fuyaient les guerres et leurs conséquences[96]. Si l’on tient compte des réfugiés venus de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, de ceux du Kosovo, si l’on tient compte aussi des étudiants, la population de Belgrade et de sa zone urbaine (la Ville de Belgrade) pourrait dépasser les deux millions d’habitants ; dans la Ville de Belgrade, un sondage réalisé en 2007 indiquait un accroissement d'environ 400 000 habitants par rapport au recensement de 2002 qui en comptabilisait 1 576 124[97] ; le 2 août 2008, l'Institut d'informatique et de statistiques de la capitale enregistrait officiellement 1 542 773 électeurs inscrits, soit autant que la population totale recensée en 2002[98].
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Avec 1 417 187 personnes, les Serbes constituent la majeure partie de la population de la Ville de Belgrade (89,92 %), mais on y rencontre également toutes les nationalités officiellement reconnues dans l'ancienne Yougoslavie, comme les Yougoslaves (22 161), les Monténégrins (21 190), les Roms (19 191), Croates (10 381) ou encore des Musulmans de nationalité, des Hongrois et bien d'autres[100],[101]. La capitale serbe accueille également plusieurs milliers de Chinois, venus s’installer dans le milieu des années 1990[102] ; c’est ainsi que le Blok 70, un quartier situé dans la municipalité de Novi Beograd, est devenu le « quartier chinois » de Belgrade[103],[104]. Belgrade possède également des habitants venus du Moyen-Orient, principalement de Syrie, d’Iran, de Jordanie et d’Irak ; beaucoup sont arrivés dans les années 1970 et 1980 pour effectuer leurs études, puis se sont installés dans la capitale et y ont fondé des familles[105],[106].
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Les chrétiens serbes orthodoxes constituent la plus importante communauté religieuse de la Ville de Belgrade, avec 1 429 170 fidèles. Il y a aussi 20 366 musulmans, 16 305 catholiques et 3 796 protestants. Il y avait autrefois une importante communauté juive, mais après l’occupation de la ville par les nazis et l’émigration de nombreux Juifs en Israël, la communauté ne comptait officiellement que 415 membres en 2002[107].
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Belgrade est le siège de l'archevêché de Belgrade-Karlovci, une subdivision de l'église orthodoxe serbe ; elle est également le siège d'un archidiocèse catholique. La communauté islamique de Serbie (Islamska zajednica Srbije) a également son siège à Belgrade.
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De nombreux événements culturels se déroulent dans la capitale : le Festival international du film de Belgrade (FEST), le Festival international de théâtre de Belgrade (BITEF), le Festival d'été de Belgrade (BELEF), le Festival international de musique de Belgrade (BEMUS), la Foire internationale du livre de Belgrade ou encore le Festival de la bière de Belgrade[108]. En 1973, Belgrade a accueilli le 58e congrès mondial d’espéranto, dont le thème était « Les droits à l’égalité linguistique en théorie et dans la pratique ».
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Belgrade est également une ville marquée par la littérature. L’écrivain Ivo Andrić, lauréat du prix Nobel de littérature en 1961, a écrit à Belgrade son œuvre la plus célèbre, Le Pont sur la Drina[109]. D’autres auteurs de premier plan sont associés à la ville de Belgrade : Branislav Nušić, Miloš Crnjanski[110], Borislav Pekić[111], Milorad Pavić et Meša Selimović[112].
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L’essentiel de l’industrie du cinéma serbe est située à Belgrade, notamment dans le quartier de Filmski Grad. En 1995, Emir Kusturica a remporté la Palme d'or pour son film Underground. Un autre grand film a été tourné à Belgrade, entièrement de nuit, du 12 mars au 15 mai 1998 : Baril de poudre (Bure baruta), de Goran Paskaljevic.
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Dans les années 1980, sur le plan musical, Belgrade fut un des centres de la Nouvelle vague yougoslave, avec des groupes comme VIS Idoli, Ekatarina Velika et Šarlo Akrobata, qui étaient tous originaires de la capitale. Parmi les autres groupes de rock célèbres, on peut citer Riblja Čorba et Bajaga i instruktori. La ville est le centre d’un style musical connu sous le nom de turbo-folk, dont la chanteuse Ceca Ražnatović est l’une des représentantes les plus célèbres. Belgrade joue un rôle important sur la scène du hip-hop serbe, avec le groupe Beogradski Sindikat[113], avec des rappeurs comme Škabo et Marčelo[114] et surtout avec le label Bassivity Music[115]. À la suite de la victoire de la représentante serbe Marija Šerifović au Concours Eurovision de la chanson 2007[116], Belgrade a organisé le Concours Eurovision de la chanson 2008[117].
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Belgrade compte de nombreux théâtres, parmi lesquels on peut citer le Théâtre National, le Théâtre dramatique yougoslave, le Théâtre Zvezdara et l’Atelier 212.
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La ville de Belgrade est également le siège de l’Académie serbe des sciences et des arts, de la Bibliothèque nationale de Serbie, Bibliothèque universitaire Svetozar Marković, et du musée national ainsi que de nombreuses institutions culturelles étrangères, comme l'Institut Cervantes, le Goethe-Institut et le Centre culturel français, qui sont tous trois situés rue Knez Mihailova. On y trouve aussi l’American Corner, le Forum culturel autrichien (Österreichisches Kulturforum), le British Council, le Centre russe pour la science et la culture (Российский центр науки и культуры), l’Institut Confucius, le Centre culturel canadien, l’Istituto Italiano di Cultura, la Fondation hellénique pour la culture et le Centre culturel de la République islamique d’Iran.
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Le musée le plus important de Belgrade est le Musée national, créé en 1844 ; il abrite une collection de plus de 400 000 pièces[118], parmi lesquelles figure le célèbre Évangile de Miroslav (Miroslavljevo Jevanđelje) qui date de 1180 et qui a été inscrit en 2005 sur la liste Mémoire du monde de l’UNESCO[119],[120] ; le musée présente également d’importantes collections de peintures. Le musée d'art contemporain de Belgrade rassemble environ 8 540 œuvres créées en Yougoslavie depuis 1900[121]. Avec environ 95 000 copies de films nationaux et internationaux, les Archives du film yougoslave de Belgrade figurent parmi les dix archives cinématographiques les plus riches du monde[122] ; cette institution fonctionne aussi comme un musée, avec sa salle de cinéma et son hall d’exposition ; en 2007, un dépôt rénové a été inauguré[123].
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Le musée militaire présente plus de 25 000 pièces, dont les plus anciennes datent de la Préhistoire, de la Grèce antique et de la période romaine[124]. Le musée de l'aviation possède plus de 200 appareils, dont une cinquantaine sont exposés ; certains d’entre eux sont l’unique exemplaire de leur type subsistant au monde, comme le Fiat G.50. Le musée présente également les épaves d’avions américains de l’OTAN abattus dans les années 1990 ; on peut y voir, notamment, un avion furtif d’attaque au sol F-117 abattu par les forces yougoslaves.
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Le musée ethnographique, créé en 1901, abrite plus de 150 000 pièces présentant au public la vie quotidienne dans les campagnes et les villes des Balkans et notamment dans les pays de l’ex-Yougoslavie[125]. Le musée Nikola-Tesla, créé en 1952, conserve des objets et des documents ayant appartenu à Nikola Tesla, l’inventeur qui a donné son nom à l'unité de mesure du tesla ; la collection est riche d’environ 160 000 documents originaux et de 5 700 pièces[126]. On peut encore citer le Musée de Vuk et Dositej, qui présente la vie, l’œuvre et l’héritage de Vuk Stefanović Karadžić, le grand réformateur de la langue serbe au XIXe siècle, ainsi que ceux de Dositej Obradović, un écrivain qui fut le premier ministre de l'Éducation du pays[127].
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Belgrade possède également un musée d'Art africain, créé à l'époque où Tito pratiquait une politique d'ouverture en direction du Tiers Monde[128].
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L'architecture de Belgrade présente des constructions très variées, du quartier de Zemun, qui, longtemps sous domination autrichienne, offre l'aspect typique d'une ville d'Europe centrale[129], jusqu'à l'architecture la plus moderniste, telle qu'on peut la trouver à Novi Beograd. Si la forteresse de Belgrade abrite les édifices les plus anciens de la capitale, en raison des nombreuses destructions que la ville a connues, les bâtiments les plus anciens du centre remontent pour la plupart au XIXe siècle[130]. Le plus ancien édifice public de Belgrade est un turbe (tombeau turc) de forme hexagonale ; il est situé dans le parc de Kalemegdan. La plus ancienne maison privée de la capitale, avec des murs en simple argile séché, date de la fin du XVIIIe siècle ; elle est située dans le quartier de Dorćol[131]. L'influence occidentale commença à s'exercer au début du XIXe siècle, avec des constructions de style néoclassique, romantique et académique. À la fin du XIXe siècle, les architectes serbes créèrent le Théâtre National, le Stari dvor (1882-1884), la cathédrale Saint-Michel et, au début du XXe siècle, le Parlement de Serbie (1907-1936) et le musée national, influencé par l'art nouveau[130]. Le style serbo-byzantin (variante régionale de l'architecture néo-byzantine) est bien représenté dans la capitale : on peut citer la façade de la Fondation Vuk (1912) ou la Poste de la rue Kosovska ; il se retrouve dans l'architecture religieuse, par exemple dans l'église Saint-Marc (1931-1940), inspirée de l'église du monastère de Gračanica, et à l'église Saint-Sava qui est aussi la plus grande église orthodoxe du monde[130].
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Pendant la période communiste, de nombreux immeubles ont été construits, notamment pour loger les réfugiés qui affluèrent après la Seconde Guerre mondiale. Ces constructions, élevées à la hâte et pour le moindre coût, relèvent parfois de l'architecture brutaliste, comme dans le quartier des Blokovi (« les blocs ») à Novi Beograd. Le réalisme socialiste soviétique a inspiré des bâtiments comme ceux de la Maison des syndicats (1955)[130]. Parallèlement, dans le milieu des années 1950, un courant moderniste s'est développé, qui, aujourd'hui encore, domine l'architecture belgradoise[130].
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En 2018, Belgrade a été visité par 1 111 745 touristes[132]. En 2018, ils venaient, par ordre de pays, de Bosnie-Herzégovine puis de Monténégro, de Chine, de Croatie, de Turquie, de Roumanie, d'Allemagne,
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de Bulgarie, de Slovenie et de Russie[133]. Les secteurs historiques et les édifices de Belgrade figurent parmi les premières attractions de la ville. Parmi elles, on peut citer Skadarlija, le musée national, le théâtre national, Zemun, la place Nikola Pašić (Trg Nikole Pašića), Terazije, la place des Étudiants (Studentski trg), le parc de Kalemegdan et la forteresse de Belgrade, la rue du Prince Michel, le Parlement, l'église Saint-Sava et le Stari dvor. Belgrade possède de nombreux parcs, monuments, musées, cafés, restaurants et boutiques sur les deux rives de la Save et du Danube. Le monument au héros inconnu sur le mont Avala offre de belles vues sur la ville. Le mausolée de Tito, appelé Kuća Cveća (la « maison des Fleurs »), et les parcs voisins de Topčider et de Košutnjak sont des endroits fréquentés par les touristes, notamment ceux qui viennent de l'ex-Yougoslavie.
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Ada Ciganlija est une ancienne île sur la Save et le plus grand centre de loisirs de la capitale ; l'île est aujourd'hui reliée à la terre ferme par des digues qui ont créé un lac artificiel bordé de plages. Ada Ciganlija est un lieu de promenade qui attire de nombreux Belgradois, notamment pendant les journées chaudes de l'été. On peut y pratiquer le golf, le football, le basket-ball, le volley-ball, le rugby, le baseball et le tennis[134]. On peut aussi y pratiquer les sports extrêmes comme le saut à l'élastique, le ski nautique et le paintball. De nombreuses pistes permettent aussi de pratiquer le vélo ou le jogging[134].
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En plus d'Ada Cingalija, Belgrade possède en tout 16 îles ; beaucoup d'entre elles sont inoccupées ; en revanche, la grande Île de la guerre au confluent même de la Save et du Danube constitue une réserve pour la vie sauvage (et particulièrement pour les oiseaux)[135]. De ce fait, les autorités de la Ville de Belgrade l'ont transformée en réserve naturelle, ainsi que la petite Île de la guerre, située juste à côté[136].
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Belgrade a la réputation d'offrir une vie nocturne particulièrement animée, avec des clubs ouverts jusqu'à l'aube un peu partout dans la ville. Le long des rives de la Save et du Danube se succèdent de nombreuses barges (splavovi) qui figurent parmi les lieux les plus appréciés des noctambules[137],[138],[139].
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De nombreux visiteurs, venant particulièrement de Bosnie-Herzégovine, de Croatie et de Slovénie, viennent passer une nuit à Belgrade en raison de l'atmosphère festive qui règne dans la capitale serbe et pour profiter des grands clubs et des bars[140].
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On y trouve des clubs alternatifs célèbres comme l'Akademija et le KST (Klub studenata tehnike), situé dans les sous-sols de la Faculté de génie électrique de l'Université de Belgrade[141],[142],[143]. L'un des lieux les plus célèbres pour les événements culturels alternatifs de la ville est le SKC (Centre Culturel des étudiants), situé juste en face de la tour Beograđanka. Des concerts donnés par des groupes venus de Serbie mais aussi du monde entier sont souvent organisés dans ce centre. Le SKC propose également des expositions d'art, des débats et des discussions[144].
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Les nuits belgradoises peuvent également être rythmées par une musique plus traditionnelle connue sous le nom de Starogradska (la « musique de la vieille ville »), typique des zones urbaines de la Serbie. On l'entend surtout dans le quartier de Skadarlija, le quartier bohème où les poètes et les artistes de la capitale se retrouvaient au XIXe siècle et au début du XXe siècle ; ce quartier est situé autour de la rue de Skadar (Skadarska ou, familièrement, Skadarlija). On y trouve aussi de nombreux restaurants traditionnels appelés kafanas, qui pour la plupart datent de cette époque. L'une des plus anciennes kafanas de la capitale est la Taverne « ? » (Znak pitanja, le « point d'interrogation »), ouverte en 1826[145],[146]. Dans ce quartier se trouve également la plus ancienne brasserie de Belgrade, la brasserie BIP, créée dans la première moitié du XIXe siècle[147].
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Belgrade possède aussi un embryon de scène gay. En 2008, la ville dispose d’un club gay et de quelques cafés gays ou ouverts aux gays ; ils sont situés dans le centre de la capitale[148]. L'intolérance à l'encontre des minorités sexuelles n'est pas rare, à Belgrade comme dans le reste du pays[149].
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Il y a un millier d'installations sportives à Belgrade[150]. La capitale a accueilli récemment plusieurs événements sportifs importants, dont le Championnat d'Europe de basket-ball 2005, le Championnat d'Europe de volley-ball masculin 2005 et le Championnat d'Europe de water polo masculin de 2006. Belgrade a accueilli le Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en 2007 et l'Universiade à l'été 2009[151].
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La ville a présenté en vain sa candidature pour organiser les Jeux olympiques d'été pour l'année 1992 ; elle a été écartée au troisième tour par le Comité international olympique, au profit de Barcelone. Les Jeux olympiques d'été de 1996 ont finalement eu lieu à Atlanta[152],[153].
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Belgrade compte deux grands clubs de football, l’Étoile rouge (championne d'Europe en 1991) et le Partizan Belgrade, dont la rivalité donne lieu à de fameux derbies. Les deux stades les plus importants pour cette discipline sportive sont ceux de ces deux clubs, le stade de l'Étoile rouge (surnommé « Marakana » pour sa capacité originelle de 110 000 spectateurs, en référence au Maracanã) et le Stade du Partizan[154]. D'autres clubs professionnels existent dans l'agglomération belgradoise, comme l'OFK Belgrade, le FK Zemun et le FK Rad.
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L'Arena de Belgrade et la Hala Pionir accueillent des compétitions de basket-ball[155],[156] tandis que le Centre de sports et de loisirs de Tašmajdan accueille des compétitions de water polo. C'est dans ce centre que se déroula le premier Championnat du monde de natation, du 31 août au 9 septembre 1973.
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Belgrade est, économiquement, la partie la plus développée de la Serbie. En revanche, dans les années 1990, Belgrade, comme le reste du pays, fut gravement touchée par l'embargo international sur le commerce. L'hyperinflation du dinar yougoslave, le plus haut taux d'inflation jamais enregistré au monde[157],[158], ravagea l'économie de la ville. En revanche, depuis 2000, la croissance est de retour et elle se maintient à un rythme élevé ; désormais, plus de 30 % du PNB serbe provient de Belgrade, et la capitale concentre plus de 30 % de la population active du pays[159].
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Belgrade est aujourd'hui le siège d'entreprises importantes comme Jat Airways, Telekom Srbija, Telenor Srbija, Delta Holding et Japan Tobacco[160].
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De nombreuses entreprises privées serbes ont également leur siège social dans la capitale, témoignant de la diversité de son activité économique. Certaines d'entre elles travaillent dans le domaine de la construction, comme Energoprojekt holding, qui réalise des centrales hydroélectriques mais qui a également construit la salle omnisports de l'Arena[161], Montinvest, qui possède des bureaux à Moscou, Munich et Tripoli[162], Planum GP, qui construit notamment des aéroports[163], Energomontaža, spécialisée dans la réalisation d'installations dans les domaines de l'énergie et des télécommunications, en Serbie mais aussi en Russie, au Nigeria, au Togo, en Guinée et en Irak[164], ou encore Projektomontaža, Napred GP et Ratko Mitrović. Souvent lié à la construction, le secteur des matériaux est représenté par les sociétés Messer Tehnogas, Komgrap et Kopaonik. L'industrie chimique et, notamment, ses applications pharmaceutiques et vétérinaires sont présentes à Belgrade. Dans ce secteur figurent des entreprises comme Rafinerija Nafte Beograd, qui produit des dérivés du pétrole[165], Jugohemija[166] et Valefarm[167] (produits pharmaceutiques), ou encore Veterinarski zavod Zemun (produits vétérinaires). Dans le domaine des télécommunications, on peut signaler Telefonija, Pupin Telecom et Telefonkabl et, à la jonction de l'électronique et des télécommunications, on peut citer la société Iritel[168] ; Informatika, quant à elle, est spécialisée dans l'ingénierie de systèmes d'information[169]. De nombreuses entreprises de la capitale serbe travaillent également dans le domaine de l'agroalimentaire et des boissons, comme Imlek, pour les produits laitiers[170], et Bambi Banat, dans le domaine de la pâtisserie et des produits surgelés[171] ou Centroproizvod[172] ; BIP Beograd fabrique de la bière mais vend aussi une eau minérale commercialisée sous la marque Skadarlija[173], tandis que la société Navip, qui a son siège à Zemun, propose des vins et des spiritueux[174] ; la société Coca Cola HBC-Srbija, qui a son siège à Belgrade, est la filiale serbe de The Coca-Cola Company[175]. D'autres entreprises travaillent dans le domaine de la distribution, comme Centrotextil (vêtements et accessoires de mode)[176], Beogradelektro (équipements électriques et électroniques)[177], Novi Dom (ameublement) etc. ; la société Pekabeta, qui appartient à une des branches du groupe Delta Holding, est spécialisée dans la grande distribution. Toutes ces entreprises du secteur privé sont cotées à la Bourse de Belgrade et la plupart d'entre elles entrent dans la composition des indices BELEX15[178] ou BELEXline[179], qui servent à mesurer les performances boursières des entreprises serbes.
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De fait, Belgrade est aussi la capitale financière de la Serbie. En plus de la Bourse, la ville est le siège de la Banque nationale de Serbie, qui veille à la stabilité financière du pays. Des banques internationales, comme la Société générale[180], sont installées dans la capitale. Parmi les banques serbes qui possèdent leur siège social à Belgrade, on peut citer la Komercijalna banka, l'Univerzal banka, l'Agrobanka, la Privredna banka, qui entrent dans l'indice BELEX15[178], ainsi que la Jubmes banka, qui fait partie des entreprises du BELEXline[179]. La ville compte aussi des compagnies d'assurance, comme Dunav osiguranje[181] et Globos osiguranje[182].
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En septembre 2008, le salaire mensuel brut à Belgrade s'élevait en moyenne à 56 508 dinars serbes[183] (soit environ 668 € ou 848 US$), contre une moyenne de 46 015 RSD, dans reste du pays, la capitale obtenant ainsi la moyenne la plus élevée de toute la Serbie[184]. Le budget de la ville de Belgrade pour 2007 était d'environ 71,37 milliards ,de dinars[185].
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En 2008, selon l'Office de statistiques de la République de Serbie, 53 % des foyers belgradois étaient équipés d'un ordinateur, contre 40,8 % dans l'ensemble de la Serbie, et 47 % des habitants disposaient d'une connexion internet[186].
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Belgrade est le plus important centre médiatique de Serbie. La ville abrite les studios de la Radio Télévision de Serbie (RTS), qui est progressivement devenue la chaîne publique du pays[187]. Le label d'enregistrement de la RTS, PGP RTS, est également situé à Belgrade[188]. La chaîne RTV Pink, populaire et commerciale, est connue pour ses programmes de divertissement et ses émissions à sensations. Son principal concurrent s'appelle B92 ; il dispose de sa propre chaîne de télévision, d'une station de radio ; il édite de la musique et des livres et propose le site le plus populaire de l'internet serbe[189],[190]. D'autres chaînes de télévision diffusent depuis Belgrade, comme TV Košava, TV Avala, ainsi que d'autres chaînes qui ne couvrent que Belgrade et sa région, comme Studio B et RTV Politika. De nombreuses chaînes spécialisées sont également proposées aux téléspectateurs, comme SOS Kanal (sport), TV Metropolis (musique), Art TV (art), TV Sinemanija (cinéma) et Happy TV (programmes pour les enfants).
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Parmi les quotidiens à gros tirages publiés à Belgrade, on peut citer Politika, Večernje novosti, Blic, Glas javnosti et le Sportski žurnal. D'autres quotidiens sont également publiés dans la capitale, comme Press, Danas et Kurir. Un nouveau quotidien distribué gratuitement, 24 sata, a été créé en octobre 2006. Les magazines NIN et Vreme sont également imprimés à Belgrade.
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Belgrade possède deux universités publiques et plusieurs institutions privées d'enseignement supérieur. La « Haute École », fondée à Belgrade en 1808, fut le premier établissement d'enseignement supérieur en Serbie[191]. Vint ensuite le lycée en 1841, qui fut déplacé de Kragujevac à Belgrade. En 1905, il devint l'Université de Belgrade[192], l'une des plus anciennes institutions éducatives du pays (le « Collège des professeurs », à Subotica, date de 1689). Environ 60 000 étudiants suivent des cours dans cette université[193].
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La capitale compte en outre 195 écoles primaires (élémentaires) et 85 établissements d'enseignement secondaire. Parmi les écoles élémentaires, quinze sont spécialisées dans les arts et quatre sont réservées aux adultes. Le système d'enseignement secondaire compte 51 écoles professionnelles, 21 lycées d'enseignement général, huit écoles d'art et cinq écoles spécialisées. 230 000 élèves sont encadrés par 22 000 adultes, répartis dans plus de 500 bâtiments[194].
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Selon le recensement de 2002, la ville de Belgrade (c'est-à-dire le district de Belgrade) comptait 1,34 % d'illettrés et Belgrade intramuros 0,77 %, la moyenne nationale s'établissant à 3,45 % dans la population âgée de 10 ans et plus ; 27,2 % des habitants de plus de 15 ans avaient effectué des études supérieures dans la zone urbaine de Belgrade et 35,1 % de la population de la ville au sens restreint du terme, contre 15,9 % en moyenne pour la population de la Serbie dans la même classe d'âge[195].
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Belgrade possède un dense réseau de transports, fondé sur les autobus (118 lignes urbaines et plus de 300 lignes de banlieue), les tramways (12 lignes) et les trolleybus (huit lignes)[196]. Il est principalement géré par la société publique GSP Beograd[197], en coopération avec plusieurs sociétés privées dont la plus importante est SP Lasta. Belgrade possède également un réseau de trains de banlieue et de métro, Beovoz, géré par les Chemins de fer de Serbie[198] ; un réseau de métro léger appelé BELAM est en cours de construction, avec trois lignes prévues à l'horizon 2021[199]. La gare de la ville la relie aux autres capitales européennes et à de nombreuses villes de Serbie. Le voyage par autocars est aussi un moyen rapide et efficace de se rendre dans chaque ville du pays.
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En novembre 2011, Dragan Djilas, maire de Belgrade, et Gian-Luca Erbacci directeur d'Alstom Transport pour l'Europe du Sud, ont signé, devant le président de la République de Serbie, Boris Tadic et du secrétaire d'État français chargé du commerce extérieur Pierre Lellouche, un accord sur la construction de la ligne L1 du métro de Belgrade, pour un coût d'un milliard d'euros[200]. Cette ligne comportera 25 stations et sera aussi suivie par la conctruction de deux autres lignes, la L2 et L3[201]. La ligne L1 aura la forme d'un Y et sera construite sur la rive sud du Danube[201],[202].
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La ville est située le long du corridor paneuropéen X[203]. Un réseau d'autoroutes permet de rejoindre facilement Novi Sad et Budapest (capitale de la Hongrie) (au nord) (Autoroute A1), Čačak, Podgorica (capitale du Monténégro) et Sarajevo (capitale de la Bosnie-Herzégovine) (au sud-ouest) (Autoroute A2), Niš, Skopje (capitale de la Macédoine du Nord) et Sofia (capitale de la Bulgarie) (au sud-est) (Autoroute A1), et Sremska Mitrovica et Zagreb (capitale de la Croatie) (à l'ouest) (Autoroute A3). Située au confluent de cours d'eau importants, la Save et le Danube, Belgrade possède de nombreux ponts, dont les deux principaux sont le pont de Branko et le pont de Gazela, qui relient tous deux le centre à Novi Beograd.
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Le port de Belgrade, situé sur le Danube, permet l'approvisionnement en marchandises de la ville[204].
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La ville est desservie par l'aéroport Nikola Tesla, situé à 12 km à l'ouest du centre, sur le territoire de la municipalité de Surčin. En 1986, il a accueilli près de 3 millions de passagers, nombre qui s'est considérablement réduit dans les années 1990 ; à partir de 2000, le nombre de voyageurs a de nouveau augmenté pour frôler le chiffre de 2 millions en 2004 et 2005 et le dépasser en 2006[205] ; en 2009, l'aéroport a accueilli 2,4 millions de voyageurs et, en 2010, 2,7 millions[206].
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Avec l'expansion de la ville et l'accroissement important du nombre de véhicules, les encombrements sont devenus un des problèmes majeurs de la capitale serbe ; pour pallier cela, un périphérique est en cours de construction, qui reliera les routes européennes E70, E75 et E763[207]. Une rocade intérieure est en projet, impliquant la construction d'un nouveau pont sur la Save, le pont d'Ada Ciganlija, qui soulagera le trafic sur les ponts de Branko et de Gazela[208],[209]. Un nouveau pont sur le Danube est également en construction, le Pont de l’amitié sino-serbe, il reliera Zemun à Borča, dans la banlieue de Belgrade et devrait être mis en service en 2013[210],[211].
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Belgrade est jumelée avec les villes suivantes[212],[213],[214] :
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La ville de Belgrade a reçu plusieurs honneurs nationaux et internationaux, notamment la Légion d'honneur française en 1920[216], la Croix de Guerre de Tchécoslovaquie, l'Étoile de Karađorđe et l'Ordre du héros national de l'ex-Yougoslavie[217]. Cette dernière récompense lui a été attribuée le 10 octobre 1974, pour l'anniversaire de la fin de l'occupation nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. En 2006, le magazine Foreign Direct Investment du Financial Times lui a décerné le titre de Ville de l'Avenir en Europe du Sud[218].
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Le Belize, ou Bélize[6] (en anglais : Belize ; en espagnol : Belice), est un royaume du Commonwealth (monarchie constitutionnelle unitaire dotée d'un régime parlementaire à tendance ministérielle), dont le territoire est situé en Amérique centrale, à l'est-sud-est du Mexique et au nord-est du Guatemala.
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Le pays a pour capitale Belmopan. Sa devise est « Sub umbra floreo » (« Je fleuris à l'ombre ») et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales respectivement rouge, bleue et rouge, avec au centre les armoiries du Belize. Son hymne est Land of the Free et sa monnaie est le dollar bélizien. Sa langue officielle est l'anglais mais l'espagnol et le kriol (créole) sont également des langues importantes. Le Belize est généralement considéré comme étant un paradis fiscal.
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Le Belize se nommait le Honduras britannique avant son indépendance. La dénomination actuelle provient du nom de l’ancienne capitale et du fleuve du même nom.
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Cette civilisation amérindienne a occupé le Belize comme les territoires proches du Yucatán (Mexique) et Guatemala. Se visitent notamment :
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Le Belize occupe une surface de 22 966 km2, il possède 272 km de frontière avec le Mexique au nord, 266 km avec le Guatemala au sud et à l'ouest et une façade maritime donnant sur la mer des Caraïbes comprenant 386 km de côtes.
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Le Nord du Belize consiste principalement en des plaines côtières plates et marécageuses, aux lieux fortement forestiers. Au sud se trouve un registre de basse montagne des monts Maya, dont le point le plus élevé au Belize est la crête de Victoria culminant à 1 160 m. Le Belize est situé entre les fleuves Hondo et Sarstoon, avec le fleuve Belize s'écoulant au centre du pays. Tout le long des côtes de la mer des Caraïbes se trouve une barrière de corail de 320 km[9]. Émergeant des haut-fonds, on dénombre environ 450 îles et îlots appelés cayes. En mer, le trou bleu dit " Great Blue Hole", avec ses 125 m de profondeur, est célèbre depuis les plongées du commandant Cousteau en 1971.
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Le climat local est tropical et est généralement très chaud et humide. La saison des pluies se déroule de mai à novembre avec des risques habituels mais fréquents comme les ouragans et les inondations.
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Le Belize est une démocratie parlementaire et membre du Commonwealth. Le chef d'État est actuellement la reine Élisabeth II, représentée dans le pays par un gouverneur général, qui doit avoir la nationalité du pays. L'organe exécutif primaire du gouvernement est le conseil des ministres, mené par le Premier ministre qui est chef du gouvernement. Les ministres du conseil sont des membres du parti politique majoritaire au parlement et tiennent habituellement des sièges d'élus en même temps que leurs positions de ministre. Le parlement du Belize est bicaméral, c’est l'Assemblée nationale, laquelle se compose d'une chambre des représentants et d'un sénat. Les 29 membres de la Chambre des représentants sont habituellement élus pour cinq ans maximum. Les membres du sénat sont au nombre de huit, cinq sont choisis par le Premier ministre, deux par le chef de l'opposition, et un par le gouverneur général conformément à l'avis du comité consultatif du Belize. Le Sénat est dirigé par un président, qui est un membre abstentionniste désigné par la partie régissant. Le Belize est un membre actif de la Communauté caribéenne (Caricom).
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L'homosexualité est illégale et peut conduire à 10 ans d'emprisonnement[10].
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Le Belize est divisé en 6 districts :
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Le 20 janvier 2005, des mouvements populaires assez violents ont eu lieu lors de la mise en place de nouvelles taxes.
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Le Belize affiche en 2015 le taux de 44,7 homicides pour 100 000 habitants, l'un des plus élevés au monde [11].
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Peuplé de 353 858 habitants au 1er juillet 2016[2], le Belize connaît une croissance économique positive et comporte un indice de développement humain élevé[3].
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La plupart des Béliziens sont d'origine multiraciale : la moitié de la population est d'ascendance amérindienne et européenne (Mestizos), un quart d'ascendance africaine et européenne (Créoles) et environ 6 % d'ascendance africaine et amérindienne (Garifunas).
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Le reste de la population est composé de Mayas, de Blancs, dont une importante population mennonite, et des personnes d'ascendance asiatique.
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L'anglais est la langue officielle du Belize, ainsi que la langue la plus parlée. Toutefois, selon le recensement de 2010, seulement 63 % des Béliziens sont capables de tenir une conversation en anglais[1].
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56,6 % des habitants sont par ailleurs capables de tenir une conversation en espagnol[1] et 44,6 % peuvent le faire en kriol.
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L'anglais et le kriol prédominent le long de la côte ainsi que dans le centre et le Sud du pays. Dans l'Ouest et le Nord, l'espagnol est plus répandu. Les divers groupes mayas parlent une langue maya ainsi qu'un dialecte du créole anglais, similaire aux dialectes créoles des îles anglophones des Caraïbes. Des communautés du sud du pays parlent surtout le Garifuna (en).
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Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du patrimoine mondial (au 17 janvier 2016) : Liste du patrimoine mondial au Belize.
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Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (au 17 janvier 2016) :
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Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au 17 janvier 2016) :
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Le Belize, ou Bélize[6] (en anglais : Belize ; en espagnol : Belice), est un royaume du Commonwealth (monarchie constitutionnelle unitaire dotée d'un régime parlementaire à tendance ministérielle), dont le territoire est situé en Amérique centrale, à l'est-sud-est du Mexique et au nord-est du Guatemala.
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Le pays a pour capitale Belmopan. Sa devise est « Sub umbra floreo » (« Je fleuris à l'ombre ») et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales respectivement rouge, bleue et rouge, avec au centre les armoiries du Belize. Son hymne est Land of the Free et sa monnaie est le dollar bélizien. Sa langue officielle est l'anglais mais l'espagnol et le kriol (créole) sont également des langues importantes. Le Belize est généralement considéré comme étant un paradis fiscal.
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Le Belize se nommait le Honduras britannique avant son indépendance. La dénomination actuelle provient du nom de l’ancienne capitale et du fleuve du même nom.
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Le Nord du Belize consiste principalement en des plaines côtières plates et marécageuses, aux lieux fortement forestiers. Au sud se trouve un registre de basse montagne des monts Maya, dont le point le plus élevé au Belize est la crête de Victoria culminant à 1 160 m. Le Belize est situé entre les fleuves Hondo et Sarstoon, avec le fleuve Belize s'écoulant au centre du pays. Tout le long des côtes de la mer des Caraïbes se trouve une barrière de corail de 320 km[9]. Émergeant des haut-fonds, on dénombre environ 450 îles et îlots appelés cayes. En mer, le trou bleu dit " Great Blue Hole", avec ses 125 m de profondeur, est célèbre depuis les plongées du commandant Cousteau en 1971.
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Le Belize est une démocratie parlementaire et membre du Commonwealth. Le chef d'État est actuellement la reine Élisabeth II, représentée dans le pays par un gouverneur général, qui doit avoir la nationalité du pays. L'organe exécutif primaire du gouvernement est le conseil des ministres, mené par le Premier ministre qui est chef du gouvernement. Les ministres du conseil sont des membres du parti politique majoritaire au parlement et tiennent habituellement des sièges d'élus en même temps que leurs positions de ministre. Le parlement du Belize est bicaméral, c’est l'Assemblée nationale, laquelle se compose d'une chambre des représentants et d'un sénat. Les 29 membres de la Chambre des représentants sont habituellement élus pour cinq ans maximum. Les membres du sénat sont au nombre de huit, cinq sont choisis par le Premier ministre, deux par le chef de l'opposition, et un par le gouverneur général conformément à l'avis du comité consultatif du Belize. Le Sénat est dirigé par un président, qui est un membre abstentionniste désigné par la partie régissant. Le Belize est un membre actif de la Communauté caribéenne (Caricom).
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Le Belize affiche en 2015 le taux de 44,7 homicides pour 100 000 habitants, l'un des plus élevés au monde [11].
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La plupart des Béliziens sont d'origine multiraciale : la moitié de la population est d'ascendance amérindienne et européenne (Mestizos), un quart d'ascendance africaine et européenne (Créoles) et environ 6 % d'ascendance africaine et amérindienne (Garifunas).
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L'anglais et le kriol prédominent le long de la côte ainsi que dans le centre et le Sud du pays. Dans l'Ouest et le Nord, l'espagnol est plus répandu. Les divers groupes mayas parlent une langue maya ainsi qu'un dialecte du créole anglais, similaire aux dialectes créoles des îles anglophones des Caraïbes. Des communautés du sud du pays parlent surtout le Garifuna (en).
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Conjoint :Mabel Gardiner Hubbard (marié 1877–1922)Ascendants :Alexander Melville Bell, Eliza Grace Symonds BellDescendants :Quatre enfants. Deux fils morts durant leur enfance et deux fillesFamille :Gardiner Greene Hubbard (beau-père), Gilbert Hovey Grosvenor (beau-fils), Melville Bell Grosvenor (grand-père)
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Alexander Graham Bell, né le 3 mars 1847 à Édimbourg en Écosse et mort le 2 août 1922 à Beinn Bhreagh au Canada, est un scientifique, un ingénieur et un inventeur scotto-canadien, naturalisé américain en 1882, qui est surtout connu pour l'invention du téléphone, pour laquelle l'antériorité d'Antonio Meucci a depuis été officiellement reconnue le 11 juin 2002 par la Chambre des représentants des États-Unis. Il a été lauréat de la médaille Hughes en 1913.
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La mère et la femme (Mabel Gardiner Hubbard) d'Alexander Bell étaient sourdes, ce qui a encouragé Bell à consacrer sa vie à apprendre à parler aux sourds[1]. Il était en effet professeur de diction à l'université de Boston et un spécialiste de l'élocution, profession connue aujourd'hui sous les noms de phonologue ou phoniatre[2]. Le père, le grand-père et le frère de Bell se sont joints à son travail sur l'élocution et la parole. Ses recherches sur l'audition et la parole l'ont conduit à construire des appareils auditifs, dont le couronnement fut le premier brevet pour un téléphone en 1876[3]. Toutefois, Bell considéra par la suite son invention la plus connue comme une intrusion dans son travail de scientifique et refusa même d'avoir un téléphone dans son laboratoire[4].
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D'autres inventions marquèrent la vie d'Alexander Graham Bell : les travaux exploratoires en télécommunications optiques, l'hydroptère en aéronautique. En 1888, il devint l'un des membres fondateurs de la National Geographic Society.
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Alexander Graham Bell est né à Édimbourg en Écosse le 3 mars 1847[5]. La résidence familiale se trouve au numéro 16, South Charlotte Street à Édimbourg. C'était un appartement spacieux que la famille avait pu acquérir grâce à la prospérité apportée par les conférences que donnait le père. Une plaque commémorative y est d'ailleurs apposée.
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Alexander avait deux frères : Melville James Bell (1845-1870) et Edward Charles Bell (1847-1867), tous deux morts de la tuberculose[6]. Son père Alexander Melville Bell était universitaire, dans la phonétique acoustique, et sa mère était Eliza Grace (née à Symonds)[7]. Alexandre, alors âgé de 10 ans, réclama à son père de pouvoir porter un deuxième prénom, comme ses frères[8]. Son père accepta et lui permit, à l'occasion de son 11e anniversaire. Il choisit « Graham » en raison de son admiration pour Alexandre Graham, un interne canadien soigné par son père, qui devint un ami de la famille[9].
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Dès son jeune âge, Alexander Graham Bell avait beaucoup d'intérêt pour les collections de spécimens naturels. Son père, qui sut reconnaître sa passion, commença donc à l’intéresser à la biologie. De l'autre côté, sa mère lui transmit son amour pour la musique. Celui-ci avait un véritable don pour jouer d'oreille mais il perdit cette capacité lorsqu'il apprit à lire la musique. Bell a d'ailleurs eu le désir de faire carrière dans la musique, grandement inspiré par les leçons du pianiste Benoît-Auguste Bertini. Même si ce désir disparut, l'expérience fut tout de même utile et il écrivit dans son autobiographie : « Je suis porté à croire […] que ma passion précoce pour la musique m'a bien préparé à l'étude scientifique des sons »[10].
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Alexander Graham Bell a eu la chance de passer sa jeunesse à Édimbourg en Écosse, une ville qui avait à l'époque pour surnom « L'Athènes du Nord » ou encore « La Mecque des scientifiques ». En effet la ville était nettement supérieure à Londres dans plusieurs domaines, notamment scientifiques, médicaux et littéraires. La ville fut le lieu de naissance de plusieurs inventions comme le navire en fer, le fusil à chargement par la culasse, et les méthodes chirurgicales antiseptiques de Joseph Lister. Sa famille accueillit des personnalités célèbres telles que Alexander John Ellis et Charles Wheatstone[10].
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En 1869, le révérend Thomas Henderson, un homme qu'Alexander Melville Bell rencontra lors de son voyage en Amérique du Nord, encouragea la famille à s'établir près de la région de Boston. La famille n'accepta d'abord pas l'invitation, mais ils changèrent d'avis à la suite de la mort de Melville James Bell en 1870. La famille arriva au Québec le 1er août 1870 et ils partirent pour Paris (Ontario), que le père d'Alec avait visité quelques années plus tôt accompagné de Melville James Bell. Quelques jours plus tard, la famille finit finalement par acheter Tutelo Heights, une maison en campagne près de Brantford qui donne sur la rivière Grand (Ontario).
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En 1857, le parcours scolaire d'Alexander Graham Bell débuta alors qu'il intégrait la Hamilton Place Academy. Le jeune Alex se considère comme un mauvais élève avec un grand manque d'ambition. Il est d'ailleurs solitaire et se trouve dans la rêverie. À la suite de l'achat de Milton Cottage par ses parents, Alex découvrit une grande variété d'endroits pour rêver. Par contre, ce manque d'ambition disparaîtra à l'âge de 15 ans lorsque celui-ci fut envoyé à Londres pendant un an pour vivre chez son grand-père. Plus tard, Alexander reconnut que son grand-père avait éveillé en lui la motivation qui guiderait l'ensemble de son œuvre et le fit rougir de son ignorance des matières scolaires. De plus, son grand-père le convainquit de l'importance de la parole qu'il considérait comme la caractéristique ultime de l'être humain. Au terme de son voyage, Alexander et son père rencontrèrent Charles Wheatstone, un scientifique de premier plan et chercheur en télégraphie. De 1868 à 1870, Bell fit un séjour au University College de Londres où il suivit des cours d'anatomie et de physiologie. Par contre, celui-ci ne continua pas jusqu'au diplôme[10].
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Comme ses frères, Bell reçut très jeune des cours à la maison par son père. Il fut également enrôlé très tôt à la Old Royal High School (en) d'Édimbourg en Écosse, qu'il quitta à l'âge de quinze ans, finissant seulement les quatre premières années[11]. Il ne fut pas un brillant élève, sa scolarité ayant plus été marquée par l'absentéisme et des résultats ternes. Son principal intérêt restait les sciences, et plus particulièrement en biologie, alors qu'il traitait les autres sujets avec indifférence, à la plus grande consternation de son père[12]. Après avoir quitté l'école, Bell déménagea à Londres pour vivre avec son grand-père, Alexandre Bell. Il prit goût à l'enseignement durant les années qu'il passa avec son grand-père, grâce aux longues et sérieuses discussions mais aussi de nombreuses heures d'études. Son grand-père fit de gros efforts pour que son petit-fils parle clairement et avec conviction, qualités nécessaires pour qu'il puisse être un bon enseignant[13].
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À l'âge de seize ans, Bell fut nommé étudiant-professeur de diction et de musique à la Weston House Academy (Elgin, Moray, Écosse). Il était lui-même étudiant en latin-grec, mais donnait des cours pour 10 $ la session[14]. L'année suivante, il rejoignit son frère Melville à l'université d'Édimbourg.
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En 1872, Alexander Graham Bell fait la rencontre de Gardiner Greene Hubbard, président de la Clarke Institution et conseiller juridique en propriété industrielle. Celui-ci apprend à Bell que sa fille Mabel Gardiner Hubbard est devenue sourde à l'âge de cinq ans en raison d'une scarlatine et propose à celui-ci de donner des cours à sa fille dans le but de retrouver la parole[15]. C'est en novembre 1873 qu'Alexander Graham Bell, alors âgé de 26 ans, commença à donner des cours à Mabel. Celui-ci tombe immédiatement amoureux de son élève de 15 ans.
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Dès son plus jeune âge, Bell disposait d'une grande curiosité pour le monde qui l'entourait, qui fut attisée par les collections d'espèces de plantes, les rêveries et les promenades à Milton Cottage. C'est en 1858 qu'Alexander Graham Bell mit au point sa première création, il avait alors 12 ans. Il jouait avec son meilleur ami Benjamin Herdman sur le terrain familial de ce dernier, lorsque le père de Benjamin, John Herdman, leur enjoignit de se rendre utiles. Le jeune Alexandre demanda ce qu'il pouvait faire. On lui expliqua que le blé devait être décortiqué à l'aide d'un procédé complexe et laborieux. C'est à ce moment qu'Alexander transforma une machine en un appareil qui combinait des palettes tournantes et un ensemble de brosses à ongles. Cette machine pour le décorticage du grain fut utilisée avec succès pendant plusieurs années. En retour, John Herdman donna aux deux garçons un petit atelier où « inventer »[10],[16]. Des années plus tard il créa le tout premier téléphone puis le téléphone à cornet.
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Bell montra très jeune un vif intérêt, et un talent, pour l'art, la poésie et la musique, soutenu en cela par sa mère. Bien que d'un naturel calme et introspectif, il faisait couramment des « blagues vocales » et de la ventriloquie pour divertir la famille[17]. Bell fut très affecté par la surdité graduelle de sa mère (elle commença à perdre l'audition quand Bell avait 12 ans) et apprit un petit manuel de langue des signes. Ainsi, il pouvait s'asseoir à côté d'elle et converser silencieusement dans le salon familial[18]. Il développa également une technique de parler par des sons clairs et modulés directement sur le front de sa mère, ce qui lui permettait d'entendre son fils relativement clairement[19]. La préoccupation de Bell au sujet de la surdité de sa mère le conduisit à étudier l'acoustique.
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Sa famille était depuis longtemps associée à l'enseignement de l'élocution : son grand-père M. Alexandre Bell à Londres, son oncle à Dublin et son père à Édimbourg étaient professeurs de diction. Son père a publié énormément à ce sujet, et nombre de ses travaux sont encore bien connus actuellement, surtout The Standard Elocutionist, apparu dans 168 éditions britanniques et vendu à plus de 250 000 exemplaires aux États-Unis seulement. Dans ce traité son père explique les méthodes qu'il a développées pour apprendre aux sourds-muets (appellation de l'époque) à articuler les mots et lire sur les lèvres des autres afin de comprendre les messages qui leur étaient adressés. Le père d'Alexandre lui avait expliqué ainsi qu'à ses frères de ne pas seulement écrire mais aussi identifier chaque symbole et le son l'accompagnant[20]. Alexandre devint si doué qu'il fut l'assistant de son père lors de démonstrations publiques où il étonna l'assistance par ses facultés à déchiffrer les symboles du latin, du gaélique et du sanskrit[20].
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Le père de Bell encouragea l'intérêt de son fils pour la parole et, en 1863, l'emmena voir un automate développé par Sir Charles Wheatstone. Cet automate était basé sur les précédents travaux de Baron Wolfgang von Kempelen[21]. « L'homme mécanique », très rudimentaire, simulait une voix humaine. Alexandre fut fasciné par cette machine. Il obtint une copie de l'ouvrage de von Kempelen (en allemand) et la traduisit péniblement. Il construisit alors avec son frère Melville leur propre automate (une tête). Leur père, très intéressé par ce projet, leur paya toutes les fournitures et pour les encourager, leur promit un « prix » s'ils réussissaient ce projet[21]. Alors que son frère construisait la gorge et le larynx, Alexandre surmonta la difficile tâche de recréer un crâne réaliste. Ces efforts furent récompensés car il créa une tête aussi vraie que nature, capable de prononcer seulement quelques mots[21]. Les garçons ajustèrent précautionneusement les « lèvres » et quand un soufflet d'air forcé passa à travers la trachée, un très reconnaissable « maman » se fit entendre, au plus grand plaisir des voisins qui vinrent voir l'invention du fils Bell[22].
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Intrigué par les résultats de cet automate, Bell continua ses expériences sur un sujet vivant, le Skye Terrier de la famille Trouve[23]. Après qu'il lui apprit à faire des grognements continus, Alexandre manipula les lèvres et les cordes vocales de son chien pour produire un son brut « Ow ah oo ga ma ma ». Avec un peu de volonté, les visiteurs pouvaient croire que le chien articulait « How are you grandma? » (« Comment allez-vous grand-mère ? »). Bell était assez joueur et ses expériences ont convaincu plus d'un visiteur d'avoir affaire à un chien parlant[24]. Quoi qu'il en soit, ces premières expériences avec les sons encouragèrent Bell à entreprendre ses premiers travaux sérieux sur le son en utilisant une fourchette modifiée pour étudier la résonance. À l'âge de 19 ans, il écrivit un rapport sur son travail et l'envoya au philologue Alexander Ellis, un collègue de son père qui sera plus tard décrit comme le professeur Henry Higgins dans Pygmalion[24]. Ellis lui répondit immédiatement lui expliquant que ses travaux étaient similaires à ceux existant en Allemagne. Consterné d'apprendre que le travail exploratoire avait déjà été entrepris par Hermann von Helmholtz qui avait transporté des voyelles avec une fourchette modifiée semblable à la sienne, il étudia de manière approfondie le livre du scientifique allemand (Sensations of Tone). Travaillant sur sa propre mauvaise traduction de l'édition originale allemande, Alexandre fit fortuitement la déduction qui fut la ligne directrice de tous ses futurs travaux sur la transmission du son, reportant : « Sans en connaître beaucoup sur le sujet, il me semblait que si les voyelles pouvaient être produites par de l'électricité, les consonnes pourraient également l'être, et ainsi il serait possible de reproduire la parole », et il remarqua aussi plus tard : « Je pensais qu'Helmholtz l'avait fait ... et que mon échec était seulement dû à ma méconnaissance de l'électricité. Ce fut une erreur constructive ... Si j'avais été capable de lire l'allemand en ce temps-là, je n'aurais sans doute jamais commencé mes expériences[25],[26]. »
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Pendant ses années passées à l'université d'Édimbourg (1864-1865) et à Elgin (Écosse) (1886-1887), Alexander pratiqua des expériences sur la physiologie de la parole et étudia la hauteur et la formation des voyelles. Encouragé par son père, Bell nota l'ensemble de ses résultats de ses recherches par écrit. Un peu plus tard, Alexander John Ellis découvrit les recherches et fut très impressionné par l'un des rapports de mars 1866. Il l'invita donc à entrer à la Philological Society de Londres bien que celui-ci soit encore un adolescent[10].
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En 1872, la rencontre avec Gardiner Greene Hubbard fut importante pour Bell, car celui-ci s'intéressait aux inventions électriques, plus particulièrement le télégraphe. De plus, Alexander Graham Bell correspondait toujours avec son père, et à la suite de l'envoi d'une lettre Bell explora l'idée de créer un télégraphe qui aurait la particularité d'envoyer plusieurs messages sur un même fil télégraphique. Il assista donc à différentes conférences au Massachusetts Institute of Technology, ce qui lui donna une piste pour la création du futur téléphone. Alexander Graham Bell commença donc à faire des expériences sur le télégraphe multiplex et y voyait une opportunité de briser le monopole de la Western Union Telegraph Company.[10]
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Bien qu'il ne soit pas le seul à avoir eu l'idée d'inventer le téléphone, Bell fut le premier à réussir de façon satisfaisante à transformer le son en impulsions électriques dans un émetteur et à transformer ces signaux en discours audible dans un récepteur. C'est en 1874, alors qu'il est de passage en Ontario, au moment où il venait de son phonoautographe qui lui est venu une théorie. Celle-ci disait que des anches magnétisées induiraient un courant ondulatoire qui serait transmis par fil à un électro-aimant qui convertirait ce courant en vibration qui se répercuterait sur un diaphragme, reproduisant ainsi le son original. Mais le principal problème était de savoir si la voix humaine était assez puissante pour induire le courant[10]. De retour dans la ville de Boston, Alexander loua un laboratoire dans le grenier de la boutique de son fournisseur de matériel électrique dans le but de poursuivre ses recherches et ses expériences jours et nuits. C'est pendant cette période qu'Alexander Graham Bell entame sa collaboration avec Thomas A. Watson.
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Bell a consacré sa vie à apprendre à parler aux sourds, encouragé par la surdité de sa mère et de sa femme. Il était professeur de diction à l'université de Boston et spécialiste de l'élocution, on dirait aujourd'hui « phonologue » ou « phoniatre »[27].
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La carrière d'Alexander Graham Bell dans le domaine de l'enseignement commença pas plus tard qu'à l'âge de seize ans. En effet, Alex sentait le besoin de devenir plus autonome et de subvenir lui-même à ses besoins. Ainsi, malgré son très jeune âge, celui-ci obtint un poste de professeur stagiaire dans le domaine de la musique et de l'élocution à la Weston House Academy, une école de garçons à Elgin (Écosse). Lors de cette période d'enseignement, Alexander Graham Bell reçoit en compensation une instruction en latin et en grec pour une période d'un an. En 1867, Alexander Melville Bell déposa un important traité et décida de prendre son fils comme assistant et lui confia la tâche d'enseigner à ses élèves sourds au cours de son absence[10],[15].
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Un peu plus tard, en 1868, son père lui demanda d'adapter ses techniques de langages visibles pour que celui-ci puisse enseigner à des enfants atteints de surdité dans une école dans ville de Kensington (Londres) pendant que celui-ci ferait une tournée de conférence sur le continent américain avec son frère, Melville James Bell. Deux ans après la visite de ceux-ci en Amérique du Nord, lorsque la famille Bell émigre en Ontario, Alexander Graham Bell quitta ses parents pour enseigner à l'école de Sarah Fuller (en) à Boston. Cet externat pour les sourds ouvrit un an après une conférence d'Alexander Melville Bell au Lowell Institute à Boston et avait pour but de mettre à l'essai les nouvelles méthodes orales d'enseignement. Pendant cette période, Alexander Graham Bell va à l'encontre de l'opinion publique qui stipulait que les personnes sourdes étaient forcément muettes et n'avaient pas leurs places dans la société de l'époque. Celui-ci réussit d'ailleurs à démontrer dans la capitale du Massachusetts comment utiliser les techniques de langage visible pour former les enseignants. Ainsi, après quelques semaines seulement, Bell parvint à enseigner aux enfants plus de 400 syllabes. Ce succès fut très bien accueilli, au point que Bell présentera son œuvre à la Clark Institution for Deaf-Mutes de Northampton (Massachusetts) ainsi qu'à l'American Asylum for the Education and Instruction of Deaf and Dumb à Hartford (Connecticut)[10]. La demande pour ses services devient alors importante et en 1872, Alexander Graham Bell ouvre sa propre école pour les malentendants dans la ville de Boston. Cette école sera ultérieurement rattachée à l'université de Boston où « Aleck » (surnom donné à Alexander Graham) sera nommé professeur de physiologie vocale en 1873[10],[15].
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Bell défendit ses convictions jusqu'à sa mort et se définit avant tout comme un enseignant pour les sourds et affirme que l'ensemble de son œuvre phonétique est sa plus grande contribution à l'humanité. Par contre, celui-ci fut au centre d'une controverse en raison de la vigueur avec laquelle celui-ci défendait le fait que les sourds peuvent parler sans utiliser la langue des signes qui était beaucoup plus largement utilisé à l'époque.
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Il épouse Mabel Gardiner Hubbard (1857-1923), la fille de son mécène Gardiner Greene Hubbard (premier président de la National Geographic Society), sourde à la suite d'une scarlatine, et élève de Graham Bell. Le couple aura quatre enfants.
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Vers 1870, il se rendit dans la réserve des Six Nations et traduit la langue mohawk en Visible Speech ; il devint en récompense chef honoraire de la tribu[28],[29].
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Inventeur chevronné, il est surtout connu pour être le père du téléphone, bien que cette paternité soit controversée (cf plus bas).
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« Venez Watson, j'ai besoin de vous ! » (« M.. Watson -- Come here -- I want to see you. ») est la première conversation téléphonique de l'histoire (le 10 mars 1876, à Boston) qu'il eut avec son assistant qui se trouvait alors dans une autre pièce[30].
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En 1876, à l'exposition du centenaire de l'indépendance des États-Unis à Philadelphie, Bell rencontre Dom Pedro II, empereur du Brésil. Ce dernier s'intéresse au téléphone de Bell et demande une démonstration. Bell lui récite le fameux monologue d'Hamlet de Shakespeare « To be, or not to be ». Il fonde la Bell Telephone Company.
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Alexander Graham Bell est initialement attiré par la musique. Il s’en détourne cependant au profit d’études sur la phonétique, suivant les traces de son père et probablement touché par les problèmes de surdité dont souffrait sa mère. Après des études à l'université d'Oxford (Angleterre), il s’établit au Canada en 1870, puis aux États-Unis d’Amérique un an plus tard. Il fonde en 1872 une école pour les malentendants et débute ses travaux qui aboutiront au téléphone[27]. Convaincu de pouvoir transformer les ondes sonores en impulsions électriques dès 1874, il réalise son rêve en 1876. L’invention connaît rapidement un succès retentissant qui aboutit en 1877 à la création de la compagnie téléphonique Bell. La fortune aidant, Bell fonde le Volta Laboratory et se tourne alors vers d’autres champs d’expérimentations, jetant les bases du gramophone, s’intéressant à l’aviation, et aux transports nautiques.
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En mars 1880, Graham Bell dépose à la Smithonian Institution un pli cacheté. La rumeur circule que Bell vient de mettre au point un appareil permettant la vision à distance. En fait il s'agit de la description du photophone, un appareil permettant de transmettre le son par un rayon lumineux, grâce aux propriétés photosensibles du téléphone. Bell a fait par la suite diverses déclarations à la presse concernant la possibilité de voir à distance par l'électricité (1885, 1893, 1894), confirmant qu'il considérait l'hypothèse comme plausible. Ses notes attestent qu'il a travaillé sur la question.[31]
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Il se joint à la National Geographic Society, dont il est président de 1897 à 1903. Quoiqu'il n'était pas l'un des 33 fondateurs originaux, Bell a eu une influence majeure sur la Société[32].
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En 1884, il fait partie des fondateurs de l'American Institute of Electrical Engineers (AIEE en abrégé) ; ils proviennent de diverses industries telles l'énergie électrique, la télégraphie et lui comme représentant de l'industrie du téléphone[33]. L'AIEE deviendra plus tard l'IEEE.
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Bell décède des suites des complications provoquées par son diabète le 2 août 1922, dans son domaine privé de Beinn Bhreagh, en Nouvelle-Écosse, à l'âge de 75 ans[34]. Bell était également atteint d'anémie pernicieuse. Sa dernière vision de la terre qu'il avait habitée fut un clair de lune sur la montagne à deux heures du matin. Assistant son mari après sa longue maladie, Mabel a murmuré : « ne me quitte pas ». En guise de réplique, Bell a tracé le signe « non » et a expiré[35].
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En apprenant la mort de Bell, le premier ministre canadien Mackenzie King a câblé à Mme Bell :
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« Le gouvernement vous exprime notre sentiment de perte irrémédiable pour le monde en la mort de votre distingué mari. Il sera à tout jamais une source de fierté de notre pays pour la grande invention, à laquelle son nom est associé pour toujours, et une partie de son histoire. Au nom des citoyens du Canada, permettez-moi de vous exprimer notre gratitude et notre sympathie combinées. »
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Le cercueil de Bell fut réalisé en pin de Beinn Bhreagh par son personnel de laboratoire, bordé de tissu de soie rouge qui était utilisé dans ses expériences de cerf-volant tétraédrique. Afin de célébrer sa mémoire, son épouse a demandé aux invités de ne pas porter le noir (la couleur funéraire traditionnelle) lors du service, au cours duquel le soliste Jean MacDonald a entonné un couplet de Robert Louis Stevenson, Requiem :
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Sous un vaste ciel étoilé,
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Creusez la tombe et laissez-moi reposer.
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Joyeux ai-je vécu et joyeux suis-je entré dans la mort
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Et je m'allonge en vous confiant le flambeau.
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Le 4 août 1922, dès la conclusion de l'enterrement de Bell, « tous les téléphones sur le continent de l'Amérique du Nord ont été réduits au silence pendant une minute en l'honneur de l'homme qui avait donné à l'humanité les moyens de communication directe à distance »[36]. Alexander Graham Bell a été enterré au sommet de la montagne de Beinn Bhreagh, où il résidait de plus en plus souvent dans les trente-cinq dernières années de sa vie, avec une vue sur le lac Bras d'Or. Son épouse Mabel et ses deux filles Elsie May et Marion lui survécurent.
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Bell est mort dans sa propriété de Baddeck. La plaque placée sur sa tombe comprend, comme il l'avait précisé, les mots "Mort citoyen des États-Unis"[37].
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Alexander Graham Bell et Elisha Gray inventèrent chacun de leur côté, et à la même période, la technique de conversation par téléphone. Gray déposa son brevet deux heures avant Bell mais c'est ce dernier qui reçut la gloire et la fortune, au grand malheur de Gray.
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Comme l'a reconnu la Chambre des représentants des États-Unis en 2002[38], le téléphone était aussi l'invention de l'italien Antonio Meucci. En effet, dès 1850, ce dernier avait créé le Télettrophone, ancêtre du téléphone dont il sera fait mention dans un journal américain dix ans plus tard. C'est à ce moment-là qu'Edward B. Grant, vice-président de la Western Union Telegraph Company, prend contact avec Meucci pour lui demander une démonstration, lui proposant d'entreposer son matériel dans ses locaux. On soupçonne alors Bell d'être allé jeter un coup d’œil au prototype de Meucci dans les locaux de la Western Union Telegraph Company. Il n'a ensuite eu qu'à attendre que Meucci perde les droits sur son invention, faute d'argent pour les payer, pour déposer son propre brevet en 1876.
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Bell est un personnage secondaire du jeu vidéo Assassin's Creed Syndicate. Il est un des alliés des héros qu'il aide en leur confectionnant des armes.
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Alexander Graham Bell apparaît à plusieurs reprises dans la série canadienne "Les enquêtes de Murdoch".
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Belo Horizonte (prononciation portugaise du Brésil : [ˈbɛlu oɾiˈzõtʃi]) est la plus grande ville et la capitale de l'État de Minas Gerais. Conçue en 1894 par les architectes Aarão Reis et Francisco Bicalho, elle fut inaugurée en 1897[2]. Le nom de la ville est souvent abrégé en BH par les Brésiliens.
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En 2018, Belo Horizonte a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[3].
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La superficie de la commune est de 331,4 km2. L'altitude au centre de la ville est de 852 mètres, variant de 650 mètres à 1 538 mètres, la plus grande partie de la commune se situant entre 750 mètres et 1 000 mètres.
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La ville comptait 2 375 444 habitants dans ses limites municipales selon le recensement de 2010, et 2 502 557 suivant l'estimation de population faite en 2015 par l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistique. Sa région métropolitaine comptait 6 000 000 habitants en 2019, ce qui en fait la troisième agglomération la plus peuplée du Brésil après São Paulo (21 700 000 h.) et Rio de Janeiro (12 800 000 h.)[4].
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Selon le recensement de 2010 de l'IBGE (Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística), la composition raciale de Belo Horizonte était la suivante: 46,7% des habitants se déclaraient blancs (Brancos), 41,9% métis (Pardos), 10,2% noirs (Pretos), 1,1% asiatiques (Amarelos) et 0,1% amérindiens (Indigénas). La population de la ville se répartit entre 53,1% de femmes et 46,9% d'hommes.
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Au cours du XVIIIe siècles, de nombreux émigrants du Portugal (surtout du nord du pays) se sont établis au Minas Gerais, attirés par les riches gisements d'or et de pierres précieuses. Par la suite, une importante communauté italienne s'est établie dans la région et, aujourd'hui, près de 30% des habitants de la ville ont, à des degrés divers, une origine italienne. Les personnes d'origine allemande, syro-libanaise ou espagnole sont également très nombreux.
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Source: IBGE 2010.
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Le climat à Belo Horizonte est de type tropical de savane, avec deux saisons principales[5] :
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- une saison sèche (période allant de mai à septembre), avec des températures pouvant baisser jusqu'à 8 ou 10 degrés durant la nuit ;
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- une saison humide, marquée par de fortes pluies et une température moyenne de 21,9 °C[6], entre les mois d'octobre et avril. Lors des épisodes les plus chauds, la température peut monter à 35, voire 37 degrés (record de températures de 37,4 °C, enregistré le 22 octobre 2015[7]).
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Le total des précipitations annuelles s'élève lui à environ 1 500 millimètres.
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Le site actuel de la ville fut occupé en 1701 par João Leite da Silva Ortiz, un bandeirante, qui y construisit une fazenda. Par la suite, d'autres nouveaux-venus s'implantèrent dans la région, qui dépendait alors de la ville de Sabara. Sous le nom de Curral del Rei, le noyau urbain, comptait déjà 1339 habitants en 1823. La ville fut, avec quatre autres, choisie dans les années 1890 pour être le site où serait bâtie la nouvelle capitale de l'Etat de Minas Gerais.
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Belo Horizonte fut planifiée en 1894 pour être la nouvelle capitale de l'État de Minas Gerais par les architectes Aarão Reis et Francisco Bicalho[2]. Elle fut inaugurée en 1897.
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Peuplée seulement de 13 500 habitants en 1900 et de 211 000 habitants en 1940, la ville abritait 2 512 000 habitants en 2019[8]. Il s’agit donc du type même d’une ville-champignon, qui reflète le développement économique de la région dont elle est la capitale. Par la volonté de ses planificateurs, le site fut choisi au cœur de la zone d'extraction du minerai de fer du plateau du Brésil. Ceci favorisa l’essor rapide de ses activités industrielles et tertiaires, de même que son rôle de centre régional. Dès le XVIIIe siècle, le Minas Gerais connut une première phase de croissance avec la découverte de riches gisements aurifères ; sa capitale était alors Ouro Prêto qui, devenue trop exiguë et trop ancienne, fut donc remplacée à la fin du XIXe siècle par Belo Horizonte[9].
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Belo Horizonte continue à s'organiser de façon très géométrique : dès sa création, elle avait en effet été conçue selon un plan hippodamien, avec de grandes avenues rectilignes et parallèles coupées par des rues à angle droit. Le centre a été réorganisé, avec un ensemble d'avenues et de rues disposées comme les rayons d'une immense roue. La croissance de l'espace urbain, au-delà de la ville planifiée, s'est faite par grands lotissements : l'organisation actuelle de la ville est caractérisée par une juxtaposition d'unités urbaines[2]. Centre industriel et tertiaire important, Belo Horizonte est une ville tentaculaire où les favelas s'étendent en périphérie.
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Chaque année, divers festivals (musique, films, théâtre et danse) se tiennent dans la ville, de même que plusieurs autres manifestations artistiques et culturelles de niveau national ou international.
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De nombreux talents sont issus de la scène musicale de Belo Horizonte. Ainsi par exemple, Milton Nascimento, un célèbre auteur-compositeur carioca de MPB et de Latin jazz s’est installé en 1963 dans la ville pour commencer sa carrière. Le jazzman Toninho Horta, qui a longtemps travaillé avec Nascimento, est originaire de la ville.
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Dans les années 80 et 90, la ville est devenue la capitale du heavy metal brésilien, grâce à un groupe local, Sepultura, qui fit ensuite une carrière internationale. Belo Horizonte est également une scène de la musique classique, avec l’orchestre philharmonique de Minas Gerais, qui se produit régulièrement à l’auditorium Sala Minas Gerais.
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La vaste programmation musicale, chorégraphique et théâtrale du SESC Palladium, du Palácio das Artes et de nombreux centres culturels soulignent l’importance au quotidien de la culture à Belo Horizonte. Au centre-ville, se trouve le Circuito Cultural Praça da Liberdade — cet ancien bâtiment gouvernemental abrite aujourd'hui le Memorial Minas Gerais Vale (un musée consacré à l’art, la culture et l’histoire mineiro) et le Centro de Arte Popular Mineira. Proche aussi de la Praça da Liberdade, les férus d’architecture peuvent apprécier l’immeuble Niemeyer, une œuvre du grand architecte brésilien du même nom.
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La ville a diversifié ses industries ; outre ses ressources minières propres, elle dispose d'importantes sources d'énergie (hydro-électricité notamment), d'une raffinerie de pétrole et de nombreuses industries (sidérurgie, métallurgie, constructions mécaniques, pétrochimie, plastique, agro-alimentaire). L'industrie est également très développée dans son agglomération, notamment à Contagem, Santa Luzia et Betim (raffinage de pétrole, industrie automobile).
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Compte tenu de la taille de sa population, le réseau de transports en commun est sous-dimensionné[10]. Elle n'a en 2019 qu'une seule ligne de métro (mais plusieurs en projet). Le réseau de bus à haut niveau de services Move est limité à quelques lignes[10]. De ce fait, Belo Horizonte est un exemple de ce que peut être une métropole du « tout voiture » et un contre-exemple en matière de mobilités douces et de transition environnementale.
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Le football au Brésil est pratiquement une religion et Belo Horizonte ne fait pas exception. L’Independência Stadium et le Governador Magalhães Pinto Stadium (ou Mineirão, comme l’appellent les locaux) ont accueilli la Coupe du monde en 1950 et 2014. Ce stade chargé d'histoire a notamment accueilli la demi-finale de la coupe du monde 2014 entre le Brésil alors pays hote et l'allemagne futur championne du monde, oû la seleçao a été marqué au fer blanc par sa plus grosse défaite de son histoire un score jusque là jamais vu en coupe du monde pour le Bresil 7-1. Cote clubs, Belo Horizonte rassemble deux équipes de football de renommée nationale : Cruzeiro et l'Atlético Mineiro. La dernière est l'équipe la plus ancienne de la ville. Les deux clubs s'affrontent à plusieurs reprises chaque année.
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Le préfixe téléphonique (DDD) de Belo Horizonte est le 31[11] et celui du Brésil est 55. Il faut donc composer le 00 55 31 pour appeler vers Belo Horizonte à partir de l'étranger[12].
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Le béluga ou bélouga (Delphinapterus leucas), appelé également baleine blanche, dauphin blanc et marsouin blanc, est une espèce de cétacés de la famille des Monodontidae vivant dans l'océan Arctique. Il dispose d'un des sonars les plus sophistiqués de tous les cétacés. Ce sonar lui est indispensable pour s'orienter et se repérer dans les canaux de glace immergés, qui forment un véritable labyrinthe.
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Le mot « bélouga » vient du russe белуха (belukha) signifiant « blanchette »[1]. Il désigne cette espèce de cétacés dont le mâle peut mesurer jusqu'à 5,5 m, et peser jusqu'à 1,5 t (exceptionnellement 2 t)[2]. Le mâle adulte est généralement 25 % plus grand et plus lourd que la femelle[2]. La femelle mesure jusqu'à 4,1 m[2] pour environ 1 t. Les bélugas nouveau-nés, appelés familièrement « veaux » ou « bleuvets », mesurent environ 1,50 m de long pour un poids de 80 kg[2].
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Il est difficile de confondre le béluga avec un autre cétacé à taille adulte. Il possède une crête dorsale, résultat de l'atrophie de l'aileron dorsal, et est entièrement blanc, à l'inverse des jeunes bélugas qui sont bruns, puis gris. Il a un bec très court et une bouche large.
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Le béluga appartient au genre Delphinapterus (du grec ancien δελφίν, delphín (dauphin), du préfixe ἀ-, a- (dit « privatif ») et de πτερόν, pteron (aile), « dauphin sans ailes ») en raison de l'absence d'aileron dorsal. Les scientifiques pensent qu'il s'agirait d'une adaptation qui leur permettrait de briser les glaces pour respirer à la surface, ou de réduire la surface de peau pour réduire la dissipation de la chaleur.
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La maturité sexuelle intervient à l'âge de 6 à 9 ans pour les mâles, et de 4 à 7 ans pour les femelles[3]. Les mères donnent naissance à un unique petit au cours du printemps suivant la période de gestation d'une durée de quinze mois. Les petits bélugas sont uniformément gris foncé ; mais cette coloration s'éclaircit avec l'âge, allant de bleu à gris, jusqu'à ce qu'ils prennent enfin leur couleur blanche typique à l'âge de neuf ans pour les mâles et sept ans pour les femelles. Les petits restent sous la protection de la mère deux ans durant. L'accouplement du béluga n'est pas très bien connu ; il survient probablement au cours de l'hiver ou au tout début du printemps, quand les groupes de bélugas sont encore dans leur territoire hivernal ou au début de leur période de migration. Cependant, l'accouplement semble survenir à d'autres périodes également. Un béluga vit en moyenne trente ans. Sa longévité maximale est supérieure à 50 ans[3].
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Le béluga est très sociable. Il se déplace en groupes subdivisés en sous-entités habituellement composées d'animaux du même âge et du même sexe. Les mères et leurs petits intègrent généralement des groupes restreints. Lorsque les nombreuses sous-entités se rejoignent dans les estuaires, il est possible de dénombrer des milliers d'individus ; ce qui représente une proportion significative de la population mondiale des bélugas et les rend d'autant plus vulnérables à la chasse.
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Ce mammifère marin nage relativement lentement et se nourrit majoritairement de poissons ; il mange également des céphalopodes (pieuvres, calmars...) et des crustacés (crabes, crevettes...). Il chasse cette faune des fonds marins généralement jusqu'à 300 m, bien qu'il puisse atteindre deux fois cette profondeur. Pour se nourrir, le béluga plonge généralement de 3 à 5 minutes, mais il peut retenir sa respiration pendant 20 minutes[4].
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Le béluga est capable d'émettre un large éventail de sons passant par les sifflements, les claquements, les tintements et autres couics. C'est ce qui lui vaut son surnom de « canari des mers ». Certains chercheurs qui ont écouté un groupe de bélugas ont décrit cela comme un orchestre à cordes s'accordant avant un concert. Les scientifiques ont isolé une cinquantaine de sons particuliers, la plupart situés dans une gamme de fréquence allant de 0,1 à 12 kHz. Enfin, certains béluga seraient en mesure d’émettre des sons dont la ressemblance avec la voix humaine est frappante[5].
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Leurs principaux prédateurs naturels sont l'ours blanc et les orques. Lorsque les bélugas sont piégés par les glaces, les ours les assomment d'un coup de patte et les hissent sur la banquise pour les achever.
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Le premier à décrire le béluga fut Peter Simon Pallas, en 1776. Il fait partie de la famille des Monodontidae, au même titre que le narval. Le dauphin Irrawaddy fut un temps classé dans cette famille, avant que de récentes études génétiques n'infirment cette hypothèse[réf. nécessaire].
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Le plus ancien ancêtre connu du béluga est Denebola brachycephala, espèce du Miocène aujourd'hui éteinte. Un seul fossile a été découvert, dans la péninsule de la Basse-Californie, indiquant que la famille prospérait autrefois dans des eaux plus chaudes. Les fossiles suggèrent également que l'habitat des bélugas s'est déplacé en fonction de la couverture de la banquise : suivant son expansion durant les périodes glaciaires et de son retrait au cours des périodes de réchauffement.
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L'habitat du béluga est compris entre 50° N a 80° N, dans les eaux arctiques et subarctiques. Il existe également une population isolée depuis 7000 ans qui vit dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent et dans le fjord du Saguenay autour du village de Tadoussac au Québec. Au printemps, les groupes de bélugas gagnent leur territoire estival : des baies, des estuaires et d'autres eaux peu profondes. Il a été remarqué qu'une femelle béluga regagne années après années toujours le même territoire estival. Ces zones sont prises dans les glaces l'hiver, les groupes refluent alors vers le large. La plupart avancent ensuite au fur et à mesure de la progression de la banquise. D'autres restent sous la glace, survivant grâce aux endroits de la banquise non gelés qui leur permettent de respirer ; ou alors grâce aux poches d'air emprisonnées sous la glace. La facilité avec laquelle les bélugas sont capables de trouver des zones où la glace est si fine qu'il est possible de la briser pour respirer en surface, alors que plus de 95 % de la banquise est trop épaisse pour cela, est un mystère qui intrigue grandement les scientifiques. Il semble presque certain que cette faculté fait appel au système d'écholocalisation pour repérer les zones de moindre densité de la glace.
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Plusieurs cas d'individus errants ont été répertoriés dans des eaux plus méridionales. Le Bélouga a déjà été observé en Belgique, au Danemark, aux États-Unis contigus, en France métropolitaine[6],[7], aux Îles Féroé, en Irlande, en Islande, au Japon, en Norvège continentale, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Suède[8].
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Les bélugas vivent en bande près des littoraux et en haute mer : dans les mers polaires arctiques et subarctiques. Pendant l’été ils vont dans des eaux peu profondes, salées et relativement chaudes ou avec des fonds sableux ou boueux. En hiver ils préfèrent les zones de glaces en mouvement où des eaux libres leur donnent accès à l’air.
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Le nom béluga vient du mot russe beloye, qui signifie « blanc ».
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La liste rouge des espèces menacées donne comme nom commun béluga, baleine blanche et dauphin blanc. On lui donne aussi le nom de canari de mer, en rapport avec les sons et sifflements aigus qu'il émet.
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Le biologiste marin Le Gall note qu'en Europe, le mot Béluga a aussi été utilisé, à tort, par les marins-pêcheurs pour désigner les marsouins et d'autres petits cétacés[9].
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La population globale des bélugas s'est stabilisée aux environs de 100 000 individus. Bien que ce nombre soit plus important que celui d'autres cétacés, il est bien moins important qu'il y a des décennies, avant la chasse au béluga. On estime qu'il y a 40 000 individus en mer de Beaufort, 25 000 dans la baie d'Hudson, 18 000 dans la mer de Behring et 28 000 dans les eaux arctiques canadiennes. La population de l'estuaire du Saint-Laurent est estimée à environ 900 individus[10],[11].
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Les menaces pesant sur les bélugas varient selon leur distribution. La population de l'estuaire du Saint-Laurent, dont le nombre d'individus stagne depuis plusieurs années à environ un millier[10],[11], a fait l'objet d'études qui laissent penser que la pollution est le principal danger à cet endroit. Il apparaît que, depuis plusieurs dizaines d'années, ces animaux sont exposés à divers composés organochlorés, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des métaux lourds[12]. Dans un cadre scientifique, des nécropsies ont été faites sur des carcasses échouées. Les analyses mettent en évidence un haut taux de cancer, le plus élevé de tous les cétacés[13], et comparable à celui de l'homme[14]. Les cas de cancers rapportés sur des individus du Saint-Laurent semblent se stabiliser[réf. nécessaire]. Diverses infections ont également été observées, notamment des parasites métazoaires dans les voies respiratoires et gastro-intestinales[14]. Ces infections pourraient être directement reliées à une contamination par les polluants énumérés ci-dessus, qui présentent un potentiel immonudépresseur[15]. Selon le parc du Fjord du Saguenay, il est erroné de croire que la carcasse d'un béluga échoué est considérée comme un déchet toxique. Toutefois, l'impact à long terme de la pollution sur le devenir de cette population n'est pas clairement connu.
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Outre la pollution, d'autres activités humaines constituent également une menace pour l'espèce. Alors que certaines populations en sont venues à tolérer les petites embarcations, d'autres au contraire les évitent. Depuis la fin de la chasse commerciale, l'observation des bélugas est d'ailleurs devenue une activité florissante, notamment dans le Saint-Laurent et dans la rivière Churchill (baie d'Hudson). De plus, on observe une augmentation du trafic maritime, notamment sur le fleuve Saint-Laurent[16], accompagnée d'une augmentation de la taille des navires[16]. Le bruit fait par les moteurs des bateaux pourrait provoquer des dommages permanents aux oreilles des bélugas[17]. Des études sont en cours pour déterminer l'impact de ces sons sur la physiologie et le comportement du béluga. Les collisions avec les bateaux sont aussi une menace pour tous les cétacés[18].
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La pollution, le trafic maritime et l'utilisation de brise-glaces[19] sont donc autant de facteurs qui perturbent l'environnement des bélugas.
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Les bélugas sont parmi les premières espèces à avoir été élevées en captivité. Le premier béluga fut exhibé au Barnum's Museum de New York en 1861. Aujourd'hui, le béluga est l'une des rares espèces de cétacés que l'on rencontre dans les aquariums d'Occident. Leur popularité est en grande partie due à leur couleur caractéristique et à leurs mimiques faciales. Alors que la plupart des dauphins ont un « sourire » figé, la flexibilité cervicale du béluga lui confère un répertoire plus vaste d'expressions faciales. La plupart des bélugas détenus dans les aquariums ont été capturés à l'état sauvage puisque les programmes d'adaptation de cet animal à la captivité ont rencontré un certain succès.
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En raison de leurs schémas migratoires prévisibles et de leur formation en groupes, les bélugas ont été chassés des siècles durant par les autochtones de l'Arctique. Ces derniers se servaient notamment de la viande comme nourriture, de la graisse comme combustible, et de la peau pour s'en faire des vêtements[20].
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Au milieu du XVIIIe siècle, les non-autochtones feront une chasse commerciale du béluga dans la baie d'Hudson, à l'est de la baie d'Ungava et dans le Saint-Laurent. Jusqu'en 1860, l'huile est très en demande pour l'éclairage des phares, des lampadaires et des lampes. Par la suite, c'est surtout du cuir dont on se sert pour la fabrication d'attelages de chevaux, de courroies et de lacets[21].
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Les bélugas du Saint-Laurent constituent probablement la population la plus affectée par la chasse, et pas seulement à cause de leur exploitation. En effet, dans les années 1920, les pêcheurs observent une diminution des stocks de morue et de saumon et pointent le béluga du doigt. Peu après, le gouvernement québécois offre une prime pour chaque animal abattu[20],[21]. En 1946, une étude[22] démontra que les bélugas n'étaient pas responsables des problèmes des pêcheries, et il s'ensuivit un arrêt de la chasse à prime.
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La chasse de subsistance au béluga est encore autorisée de nos jours dans certaines zones et par certaines populations. Le moratoire international sur la chasse s'applique aux grandes baleines[23]. Ces aires sont le sujet de dialogues entre les Inuits et les gouvernements afin d'instaurer une chasse intelligente et raisonnable. Cette chasse a également permis d'ajouter le béluga à la liste des espèces en danger en 1994.
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Aussi bien la marine américaine que la marine soviétique ont utilisé les bélugas dans des opérations de déminage des eaux arctiques[20].
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Ce n'est pas cet animal qui donne le réputé « caviar bélouga », mais un esturgeon du même nom, le Bélouga ou Grand esturgeon (Huso huso).
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Delphinapterus leucas • Baleine blanche, Dauphin blanc, Marsouin blanc
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Le béluga ou bélouga (Delphinapterus leucas), appelé également baleine blanche, dauphin blanc et marsouin blanc, est une espèce de cétacés de la famille des Monodontidae vivant dans l'océan Arctique. Il dispose d'un des sonars les plus sophistiqués de tous les cétacés. Ce sonar lui est indispensable pour s'orienter et se repérer dans les canaux de glace immergés, qui forment un véritable labyrinthe.
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Le mot « bélouga » vient du russe белуха (belukha) signifiant « blanchette »[1]. Il désigne cette espèce de cétacés dont le mâle peut mesurer jusqu'à 5,5 m, et peser jusqu'à 1,5 t (exceptionnellement 2 t)[2]. Le mâle adulte est généralement 25 % plus grand et plus lourd que la femelle[2]. La femelle mesure jusqu'à 4,1 m[2] pour environ 1 t. Les bélugas nouveau-nés, appelés familièrement « veaux » ou « bleuvets », mesurent environ 1,50 m de long pour un poids de 80 kg[2].
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Il est difficile de confondre le béluga avec un autre cétacé à taille adulte. Il possède une crête dorsale, résultat de l'atrophie de l'aileron dorsal, et est entièrement blanc, à l'inverse des jeunes bélugas qui sont bruns, puis gris. Il a un bec très court et une bouche large.
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Le béluga appartient au genre Delphinapterus (du grec ancien δελφίν, delphín (dauphin), du préfixe ἀ-, a- (dit « privatif ») et de πτερόν, pteron (aile), « dauphin sans ailes ») en raison de l'absence d'aileron dorsal. Les scientifiques pensent qu'il s'agirait d'une adaptation qui leur permettrait de briser les glaces pour respirer à la surface, ou de réduire la surface de peau pour réduire la dissipation de la chaleur.
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La maturité sexuelle intervient à l'âge de 6 à 9 ans pour les mâles, et de 4 à 7 ans pour les femelles[3]. Les mères donnent naissance à un unique petit au cours du printemps suivant la période de gestation d'une durée de quinze mois. Les petits bélugas sont uniformément gris foncé ; mais cette coloration s'éclaircit avec l'âge, allant de bleu à gris, jusqu'à ce qu'ils prennent enfin leur couleur blanche typique à l'âge de neuf ans pour les mâles et sept ans pour les femelles. Les petits restent sous la protection de la mère deux ans durant. L'accouplement du béluga n'est pas très bien connu ; il survient probablement au cours de l'hiver ou au tout début du printemps, quand les groupes de bélugas sont encore dans leur territoire hivernal ou au début de leur période de migration. Cependant, l'accouplement semble survenir à d'autres périodes également. Un béluga vit en moyenne trente ans. Sa longévité maximale est supérieure à 50 ans[3].
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Le béluga est très sociable. Il se déplace en groupes subdivisés en sous-entités habituellement composées d'animaux du même âge et du même sexe. Les mères et leurs petits intègrent généralement des groupes restreints. Lorsque les nombreuses sous-entités se rejoignent dans les estuaires, il est possible de dénombrer des milliers d'individus ; ce qui représente une proportion significative de la population mondiale des bélugas et les rend d'autant plus vulnérables à la chasse.
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Ce mammifère marin nage relativement lentement et se nourrit majoritairement de poissons ; il mange également des céphalopodes (pieuvres, calmars...) et des crustacés (crabes, crevettes...). Il chasse cette faune des fonds marins généralement jusqu'à 300 m, bien qu'il puisse atteindre deux fois cette profondeur. Pour se nourrir, le béluga plonge généralement de 3 à 5 minutes, mais il peut retenir sa respiration pendant 20 minutes[4].
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Le béluga est capable d'émettre un large éventail de sons passant par les sifflements, les claquements, les tintements et autres couics. C'est ce qui lui vaut son surnom de « canari des mers ». Certains chercheurs qui ont écouté un groupe de bélugas ont décrit cela comme un orchestre à cordes s'accordant avant un concert. Les scientifiques ont isolé une cinquantaine de sons particuliers, la plupart situés dans une gamme de fréquence allant de 0,1 à 12 kHz. Enfin, certains béluga seraient en mesure d’émettre des sons dont la ressemblance avec la voix humaine est frappante[5].
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Leurs principaux prédateurs naturels sont l'ours blanc et les orques. Lorsque les bélugas sont piégés par les glaces, les ours les assomment d'un coup de patte et les hissent sur la banquise pour les achever.
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Le premier à décrire le béluga fut Peter Simon Pallas, en 1776. Il fait partie de la famille des Monodontidae, au même titre que le narval. Le dauphin Irrawaddy fut un temps classé dans cette famille, avant que de récentes études génétiques n'infirment cette hypothèse[réf. nécessaire].
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Le plus ancien ancêtre connu du béluga est Denebola brachycephala, espèce du Miocène aujourd'hui éteinte. Un seul fossile a été découvert, dans la péninsule de la Basse-Californie, indiquant que la famille prospérait autrefois dans des eaux plus chaudes. Les fossiles suggèrent également que l'habitat des bélugas s'est déplacé en fonction de la couverture de la banquise : suivant son expansion durant les périodes glaciaires et de son retrait au cours des périodes de réchauffement.
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L'habitat du béluga est compris entre 50° N a 80° N, dans les eaux arctiques et subarctiques. Il existe également une population isolée depuis 7000 ans qui vit dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent et dans le fjord du Saguenay autour du village de Tadoussac au Québec. Au printemps, les groupes de bélugas gagnent leur territoire estival : des baies, des estuaires et d'autres eaux peu profondes. Il a été remarqué qu'une femelle béluga regagne années après années toujours le même territoire estival. Ces zones sont prises dans les glaces l'hiver, les groupes refluent alors vers le large. La plupart avancent ensuite au fur et à mesure de la progression de la banquise. D'autres restent sous la glace, survivant grâce aux endroits de la banquise non gelés qui leur permettent de respirer ; ou alors grâce aux poches d'air emprisonnées sous la glace. La facilité avec laquelle les bélugas sont capables de trouver des zones où la glace est si fine qu'il est possible de la briser pour respirer en surface, alors que plus de 95 % de la banquise est trop épaisse pour cela, est un mystère qui intrigue grandement les scientifiques. Il semble presque certain que cette faculté fait appel au système d'écholocalisation pour repérer les zones de moindre densité de la glace.
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Plusieurs cas d'individus errants ont été répertoriés dans des eaux plus méridionales. Le Bélouga a déjà été observé en Belgique, au Danemark, aux États-Unis contigus, en France métropolitaine[6],[7], aux Îles Féroé, en Irlande, en Islande, au Japon, en Norvège continentale, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Suède[8].
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Les bélugas vivent en bande près des littoraux et en haute mer : dans les mers polaires arctiques et subarctiques. Pendant l’été ils vont dans des eaux peu profondes, salées et relativement chaudes ou avec des fonds sableux ou boueux. En hiver ils préfèrent les zones de glaces en mouvement où des eaux libres leur donnent accès à l’air.
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Le nom béluga vient du mot russe beloye, qui signifie « blanc ».
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La liste rouge des espèces menacées donne comme nom commun béluga, baleine blanche et dauphin blanc. On lui donne aussi le nom de canari de mer, en rapport avec les sons et sifflements aigus qu'il émet.
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Le biologiste marin Le Gall note qu'en Europe, le mot Béluga a aussi été utilisé, à tort, par les marins-pêcheurs pour désigner les marsouins et d'autres petits cétacés[9].
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La population globale des bélugas s'est stabilisée aux environs de 100 000 individus. Bien que ce nombre soit plus important que celui d'autres cétacés, il est bien moins important qu'il y a des décennies, avant la chasse au béluga. On estime qu'il y a 40 000 individus en mer de Beaufort, 25 000 dans la baie d'Hudson, 18 000 dans la mer de Behring et 28 000 dans les eaux arctiques canadiennes. La population de l'estuaire du Saint-Laurent est estimée à environ 900 individus[10],[11].
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Les menaces pesant sur les bélugas varient selon leur distribution. La population de l'estuaire du Saint-Laurent, dont le nombre d'individus stagne depuis plusieurs années à environ un millier[10],[11], a fait l'objet d'études qui laissent penser que la pollution est le principal danger à cet endroit. Il apparaît que, depuis plusieurs dizaines d'années, ces animaux sont exposés à divers composés organochlorés, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des métaux lourds[12]. Dans un cadre scientifique, des nécropsies ont été faites sur des carcasses échouées. Les analyses mettent en évidence un haut taux de cancer, le plus élevé de tous les cétacés[13], et comparable à celui de l'homme[14]. Les cas de cancers rapportés sur des individus du Saint-Laurent semblent se stabiliser[réf. nécessaire]. Diverses infections ont également été observées, notamment des parasites métazoaires dans les voies respiratoires et gastro-intestinales[14]. Ces infections pourraient être directement reliées à une contamination par les polluants énumérés ci-dessus, qui présentent un potentiel immonudépresseur[15]. Selon le parc du Fjord du Saguenay, il est erroné de croire que la carcasse d'un béluga échoué est considérée comme un déchet toxique. Toutefois, l'impact à long terme de la pollution sur le devenir de cette population n'est pas clairement connu.
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Outre la pollution, d'autres activités humaines constituent également une menace pour l'espèce. Alors que certaines populations en sont venues à tolérer les petites embarcations, d'autres au contraire les évitent. Depuis la fin de la chasse commerciale, l'observation des bélugas est d'ailleurs devenue une activité florissante, notamment dans le Saint-Laurent et dans la rivière Churchill (baie d'Hudson). De plus, on observe une augmentation du trafic maritime, notamment sur le fleuve Saint-Laurent[16], accompagnée d'une augmentation de la taille des navires[16]. Le bruit fait par les moteurs des bateaux pourrait provoquer des dommages permanents aux oreilles des bélugas[17]. Des études sont en cours pour déterminer l'impact de ces sons sur la physiologie et le comportement du béluga. Les collisions avec les bateaux sont aussi une menace pour tous les cétacés[18].
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Les bélugas sont parmi les premières espèces à avoir été élevées en captivité. Le premier béluga fut exhibé au Barnum's Museum de New York en 1861. Aujourd'hui, le béluga est l'une des rares espèces de cétacés que l'on rencontre dans les aquariums d'Occident. Leur popularité est en grande partie due à leur couleur caractéristique et à leurs mimiques faciales. Alors que la plupart des dauphins ont un « sourire » figé, la flexibilité cervicale du béluga lui confère un répertoire plus vaste d'expressions faciales. La plupart des bélugas détenus dans les aquariums ont été capturés à l'état sauvage puisque les programmes d'adaptation de cet animal à la captivité ont rencontré un certain succès.
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En raison de leurs schémas migratoires prévisibles et de leur formation en groupes, les bélugas ont été chassés des siècles durant par les autochtones de l'Arctique. Ces derniers se servaient notamment de la viande comme nourriture, de la graisse comme combustible, et de la peau pour s'en faire des vêtements[20].
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Au milieu du XVIIIe siècle, les non-autochtones feront une chasse commerciale du béluga dans la baie d'Hudson, à l'est de la baie d'Ungava et dans le Saint-Laurent. Jusqu'en 1860, l'huile est très en demande pour l'éclairage des phares, des lampadaires et des lampes. Par la suite, c'est surtout du cuir dont on se sert pour la fabrication d'attelages de chevaux, de courroies et de lacets[21].
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Les bélugas du Saint-Laurent constituent probablement la population la plus affectée par la chasse, et pas seulement à cause de leur exploitation. En effet, dans les années 1920, les pêcheurs observent une diminution des stocks de morue et de saumon et pointent le béluga du doigt. Peu après, le gouvernement québécois offre une prime pour chaque animal abattu[20],[21]. En 1946, une étude[22] démontra que les bélugas n'étaient pas responsables des problèmes des pêcheries, et il s'ensuivit un arrêt de la chasse à prime.
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La chasse de subsistance au béluga est encore autorisée de nos jours dans certaines zones et par certaines populations. Le moratoire international sur la chasse s'applique aux grandes baleines[23]. Ces aires sont le sujet de dialogues entre les Inuits et les gouvernements afin d'instaurer une chasse intelligente et raisonnable. Cette chasse a également permis d'ajouter le béluga à la liste des espèces en danger en 1994.
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Aussi bien la marine américaine que la marine soviétique ont utilisé les bélugas dans des opérations de déminage des eaux arctiques[20].
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Ce n'est pas cet animal qui donne le réputé « caviar bélouga », mais un esturgeon du même nom, le Bélouga ou Grand esturgeon (Huso huso).
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Benjamin Géza Affleck-Boldt dit Ben Affleck [bɛn ˈæflɛk][1], est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 15 août 1972 à Berkeley (Californie).
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Il est révélé en 1997 par succès critique et commercial du drame Will Hunting, réalisé par Gus Van Sant, et qu'il a coécrit avec son ami Matt Damon. Il s'impose parallèlement comme un acteur fétiche du réalisateur indépendant Kevin Smith : Les Glandeurs (1995), Méprise multiple (1997), Dogma (1999), Jay et Bob contre-attaquent (2001), Clerks 2 (2006) et Jay and Silent Bob Reboot (2019).
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Mais durant les années 2000, il enchaîne surtout les grosses productions : Armageddon (1998), Piège fatal (2000), Pearl Harbor (2001), La Somme de toutes les peurs (2002), Daredevil (2003) et Paycheck (2003). Ses romances sont des flops commerciaux : Un amour infini (2000), face à Gwyneth Paltrow, Amours troubles (2003), avec Jennifer Lopez et Père et Fille (2004), avec Liv Tyler.
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Il surprend cependant dans un registre dramatique avec le biopic Hollywoodland (2006), puis en menant le thriller politique Jeux de pouvoir (2009). Mais surtout, il impressionne en coécrivant et réalisant le film indépendant Gone Baby Gone (2007), un film social âpre, porté par la performance de son frère Casey Affleck, jusque là cantonné aux seconds rôles.
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Les années 2010 seront celles de la reconnaissance critique et commerciale, grâce à son passage à la réalisation. Il co-écrit, réalise et tient le premier rôle du polar The Town (2010), puis signe surtout la mise en scène du thriller d'espionnage Argo (2012), un troisième long-métrage acclamé par la critique, qui lui vaut le Golden Globe du meilleur réalisateur et l'Oscar du meilleur film.
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En tant qu'acteur, il confirme son talent en étant dirigé par Terrence Malick pour le drame expérimental À la merveille (2012), puis par David Fincher dans l'acclamé thriller psychologique Gone Girl (2014). Il tient aussi le rôle-titre du thriller d'action Mr. Wolff, de Gavin O'Connor. Mais surtout, il est choisi par les studios Warner pour incarner Batman dans l'univers cinématographique DC. Il prête ses traits au chevalier noir d'abord dans Batman v Superman : L'Aube de la justice (2016), puis dans Justice League (2017), tous deux de Zack Snyder. Après avoir été envisagé pour écrire, réaliser et jouer un film solo sur le personnage, il est finalement écarté du projet.
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En tant que scénariste/réalisateur, son quatrième film, Live by Night (2017), est un échec critique et commercial.
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Benjamin Géza Affleck-Boldt[2] naît en Californie, mais grandit à Cambridge dans le Massachusetts. Son père, qui était travailleur social, a divorcé de sa mère, qui était professeur d'école.
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Dès sa jeunesse, il joue des rôles dans des téléfilms, parfois avec son frère Casey Affleck, né en 1975. C'est ainsi qu'il fait ses débuts sur le petit écran à l'âge de huit ans, dans la série The Voyage of the Mimi (1984).
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À cette époque, il se lie d'amitié avec l'acteur Matt Damon, son cousin éloigné. Après leurs études, ils s'installent tous deux à Los Angeles. Ils écrivent ensemble le scénario de Will Hunting qui sort en 1997. Ils obtiennent de nombreuses récompenses dont l'Oscar du meilleur scénario original et le Golden Globe du meilleur scénario en 1998, ce qui leur permet de se faire connaître auprès du public, et de décrocher d'autres rôles.
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Il débute dans des productions indépendantes comme La Différence (School Ties) de Robert Mandel et Génération Rebelle de Richard Linklater.
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Il collabore ensuite pour la première fois avec Kevin Smith pour Les Glandeurs (Mallrats), qui sort en 1995, suivi l'année suivante par la comédie Une virée d'enfer (Glory Daze) de Rich Wilkes.
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L'année 1997 marque le premier tournant de sa carrière, puisque après être apparu dans Going All the Way (en) de Mark Pellington, Kevin Smith lui confie le rôle principal masculin de son troisième film : la comédie dramatique romantique Méprise multiple (Chasing Amy), et surtout sort l'énorme succès critique et commercial Will Hunting de Gus Van Sant, dont il a co-écrit le scénario avec son ami Matt Damon, avec lequel il partage aussi l'affiche, aux côtés de Robin Williams.
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Il enchaîne avec des superproductions comme Armageddon et Pearl Harbor avec Josh Hartnett, tous deux réalisés par Michael Bay. Puis il prend la relève de Harrison Ford dans le rôle de l'agent Jack Ryan dans La Somme de toutes les peurs avant de se mettre à la mode des super-héros en interprétant le justicier aveugle Daredevil. En 2003, il joue avec sa compagne de l'époque, Jennifer Lopez, dans le film Gigli (Amours troubles), qui reste un échec critique et public de référence, n'ayant tenu en salles que trois semaines aux États-Unis et n'ayant rapporté en tout que 7 millions de dollars, pour un investissement de 54 millions.
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Dans Hollywoodland (2006), il joue le rôle de George Reeves, premier acteur à incarner Superman, reprenant également le costume du super-héros faisant ainsi de lui, le seul acteur ayant porté à la fois le costume de Superman et de Batman[3]. Ce rôle lui vaudra la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à la Mostra de Venise et une nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle.
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En 2007, sort sur les écrans son premier long-métrage en tant que réalisateur, Gone Baby Gone. Son frère Casey y tient le rôle principal d'un détective privé. Michelle Monaghan, Morgan Freeman et Ed Harris sont également de la partie. Le film est adapté d'un livre du même titre de Dennis Lehane. Cette réalisation permet à Ben Affleck de revenir sur le devant de la scène après une longue traversée du désert.
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En 2010 sort son second film en tant que réalisateur, The Town. Il y tient également le rôle principal, celui d'un braqueur du quartier difficile de Boston, Charlestown. Son 3e film, Argo, sort en 2012. Ce long-métrage, qui revient sur le « subterfuge canadien » lors de la crise iranienne des otages de 1979, obtient le Golden Globe du meilleur film dramatique et du meilleur réalisateur lors des Golden Globes 2013, ainsi que l'Oscar du meilleur film, l'Oscar du meilleur montage et l'Oscar de la meilleure adaptation.
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En 2013, à la suite du triomphe d'Argo, Ben Affleck joue dans À la merveille de Terrence Malick et Players de Brad Furman, deux films intimistes au box-office avec une réception critique médiocre pour le premier, catastrophique pour le second.
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En 2014, Ben Affleck interprète Nick Dunne dans le thriller Gone Girl réalisé par David Fincher[4]. Le film fait un carton au box-office américain et obtient des critiques élogieuses.
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Le 22 août 2013, il est annoncé comme étant le nouvel acteur jouant Batman après Christian Bale. Des internautes désignèrent cela par le mot-valise « Batfleck ». Il tournera dans la suite de Man of Steel en 2016 aux côtés d'Henry Cavill, intitulée Batman v Superman : L'Aube de la justice de Zack Snyder, un film qui doit introduire l'univers cinématographique DC. Un choix loin de faire l'unanimité, de nombreuses pétitions ayant circulé pendant un temps sur internet pour un changement d'acteur. Cette méfiance est en partie due au film du super-héros Daredevil où Ben Affleck tenait le rôle-titre, une performance très décriée, tout comme le film, même si on tenait à rappeler que certains choix d'acteurs, dans les films sur Batman, ayant divisés au départ comme Michael Keaton, Heath Ledger et Anne Hathaway, furent ensuite très appréciés[5],[6]. Batman v Superman : L'Aube de la justice sort finalement en mars 2016 et bien que les réactions soient très mitigées, la performance de Ben Affleck en Bruce Wayne/Batman est globalement bien reçue par les critiques et les fans. Il fit d'ailleurs une courte apparition dans Suicide Squad et fut un des principaux protagonistes de Justice League. Des rumeurs font alors état d'un prochain film solo Batman interprété et réalisé par Affleck. Ce film est officialisé le 13 avril 2016 pour une date de sortie encore inconnue ; Affleck finit par se retirer du poste de réalisateur en janvier 2017, estimant qu'il ne pouvait pas être aux deux postes en même temps pour ce projet[7]. Il est remplacé derrière la caméra par Matt Reeves. Mais après des mois de spéculations, il se retire officiellement du rôle début 2019, mettant fin à l'interprétation du chevalier noir où il fut régulièrement applaudi malgré le désamour global des films[8].
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En plus de ses différents engagements dans Batman, il est apparu dans deux autres films en 2016. Il a joué le rôle du comptable autiste dans le thriller d'action Mr. Wolff (The Accountant) de Gavin O'Connor, qui a été un succès commercial inattendu[9]. Il a ensuite commencé le tournage de son quatrième film comme réalisateur, Live by Night, film noir qui se déroule durant la prohibition à Boston dans les années 1930[10]. C'est une adaptation du roman Ils vivent la nuit de Dennis Lehane. Il fait également partie de la distribution. Le film sort fin 2016 aux États-Unis puis début 2017 dans le reste du monde. Le film est un cuisant échec critique et commercial[11].
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En mai 2017, il est annoncé que Netflix est en négociation pour acquérir les droits du film Triple frontière de J.C. Chandor avec Ben Affleck[12]. Il quitte le projet pour raisons personnelles en juillet 2017[13],[14]. En mars 2018, peu avant le tournage, il revient finalement sur le projet et rejoint Oscar Isaac, Charlie Hunnam, Garrett Hedlund, Pedro Pascal et Adria Arjona[15]. Le film sort le 13 mars 2019 sur Netflix.
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Plus tard en 2019, il a fait une apparition dans le film du View Askewniverse, Jay et Bob contre-attaquent… encore de Kevin Smith dans le rôle de Holden McNeil. Le film sort aux États-Unis le 15 octobre 2019.
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En juillet 2018, Ben Affleck rejoint le film Sa dernière volonté (The Last Thing He Wanted) de Dee Rees un film adapté du roman The Last Thing He Wanted de Joan Didion et rejoint Anne Hathaway, Willem Dafoe, Toby Jones, Rosie Perez, Edi Gathegi, Mel Rodriguez et Carlos Leal[16],[17]. Le film sort le 21 février 2020 sur Netflix.
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Le 11 juin 2018, il a été annoncé que le réalisateur Gavin O'Connor et l'acteur Ben Affleck allaient faire équipe avec un film dramatique de Warner Bros., intitulé The Way Back, à propos d'une ancienne star du basket-ball qui a a perdu sa femme (Janina Gavankar) et sa fondation familiale à cause d'une dépendance, et il tente de retrouver son âme en devenant l'entraîneur d'une équipe de basket-ball de lycée[18]. Le rôle principal de Ben Affleck en tant qu'alcoolique en convalescence a été largement salué. Les thèmes du film étaient proche avec sa propre vie, Ben a rechuté pendant la pré-production en 2018 et le film a été tourné dans les jours qui ont suivi sa sortie de cure de désintoxication; Ben Affleck a accepté de mettre son salaire en dépôt fiduciaire et a été accompagné au tournage par un coach[19]. David Sims, de The Atlantic, a salué la "subtilité" et la "vulnérabilité" de sa performance, la décrivant comme le travail "le plus brut et le plus naturel" de sa carrière[20]. En raison de la pandémie de COVID-19, les cinémas ont fermé au cours de la deuxième semaine de la sortie du film et Warner Bros. l'a rendu disponible à la vidéo à la demande le 6 mars 2020[21].
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Dans sa vie privée, il a entretenu quelques liaisons, en particulier avec les actrices Gwyneth Paltrow et Jennifer Lopez.
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En 2001, il rencontre Jennifer Garner sur le plateau de Pearl Harbor, qu'il retrouve ensuite sur le plateau de Daredevil en 2003. Ils se fiancent quelques mois plus tard et se marient le 29 juin 2005, sans invités ni témoins, sur une plage de Parrot Cay. Le 1er décembre 2005, Ben devient père d'une fille, que lui et Jennifer appellent Violet Ann. Suit, le 6 janvier 2009, une seconde fille, prénommée Seraphina Rose Elisabeth. Le 27 février 2012, le couple accueille son troisième enfant, Samuel, leur premier garçon[22].
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Ils annoncent leur séparation le 29 juin 2015[23]. Malgré cela les deux époux, avec leurs trois enfants, et surtout pour le bien-être affectif et moral de ces derniers, continueront à vivre sous un même toit dans leur immense propriété de Los Angeles (achetée en 2009) comprenant une maison de 818 mètres carrés. En avril 2017, ils officialisent leur divorce.
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En avril 2015, Wikileaks révèle l'intervention de Ben Affleck auprès de la direction de Sony Pictures afin que ne soit pas mentionné dans le documentaire américain Finding your roots (« Trouver vos racines »), paru sur la chaîne PBS et produit par CBS, qu'un de ses ancêtres possédait des esclaves[24]. La direction de la chaîne répondra positivement à la demande de l'acteur et ne mentionnera pas le passé esclavagiste de certains de ses ancêtres. Ben Affleck dit regretter par la suite son intervention[25].
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En 2017, il est mis en cause lors de la révélation des scandales sexuels du producteur Harvey Weinstein, étant accusé d'avoir été au courant[26].
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Lors d’une interview accordée au New York Times en février 2020, il confie avoir des problèmes de dépendance à l’alcool[27].
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Depuis 2020, il est en couple avec l'actrice cubaine Ana de Armas, qu'il a rencontré sur le tournage du film Deep Water.
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Engagé dans la politique de son pays, il soutient le Parti démocrate, et notamment Barack Obama dans ses campagnes de 2008 et 2012 pour la Maison-Blanche.
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Lors de la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2016, il soutient Hillary Clinton[28].
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NB : Les résultats au box-office, contient les films avec Ben Affleck comme acteur et comme réalisateur.
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En France, Boris Rehlinger est la voix française régulière de Ben Affleck[40]. Jean-Pierre Michaël l'a doublé à onze reprises. Arnaud Arbessier l'a également doublé à trois reprises et Cédric Dumond à deux reprises.
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Au Québec, Pierre Auger est la voix française régulière de Ben Affleck.
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Le bénéfice ou le profit résulte de la constatation (économique et/ou monétaire) pour une période donnée :
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L'inverse (écart négatif) est appelé déficit, solde négatif, résultat négatif ou perte.
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Les administrations fiscales cherchent à déterminer si le prix vendu par la filiale dans un autre pays est proche d'une transaction entre tiers car c'est pour les entreprises internationales (dites aussi multinationales) un instrument important permettant de réaliser des transferts indirects de bénéfices vers des pays à moindre taxation. C'est particulièrement difficile lorsque la marque constitue une part majeure du prix et que l'évaluation dépend aussi de la fonction exercée par l'entreprise et du risque qu'elle assume dans ce pays. La difficulté qui borde au politique assure des emplois très bien rémunérés à haut statut social aux spécialistes.
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La distinction entre le bénéfice et la valeur ajoutée réalisés par une entreprise est souvent mal comprise.
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Le bénéfice est en fait une partie de la valeur ajoutée. La VA doit être redistribuée dans trois domaines :
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Le reste, la valeur ajoutée non redistribuée, constitue le bénéfice, indispensable aux futurs investissements.
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Jean-Michel Aulas
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Bangalore ou Bengaluru[1] (kannada : ಬೆಂಗಳೂರು, Bengaḷūru) est une ville du sud de l'Inde et la capitale de l'État du Karnataka.
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Le toponyme Bangalore est la version anglicisée de Bengaḷūru, le nom de la ville en kannada.
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La plus ancienne référence au nom Bengaḷūru est une inscription gravée dans une vīra gallu du Xe siècle (ವೀರಗಲ್ಲು, littéralement une « pierre du héros » vantant les mérites d'un guerrier). Dans cette inscription retrouvée à Begur, Bengaluru est décrite comme l'emplacement d'une bataille ayant eu lieu en 890. Cet endroit faisait alors partie de la dynastie des Ganga de l'ouest jusqu'en 1004 et s'appelait Bengaval-uru, la Ville des Gardes en vieux kannada[2],[3].
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Une anecdote apocryphe, bien que populaire, raconte que Veera Ballala II, roi Hoysala du XIe siècle se perdit dans la forêt lors d'une partie de chasse. Fatigué et affamé, il rencontra une vieille femme qui lui servit des haricots bouillis. Reconnaissant, le Roi nomma cet endroit benda-kaal-uru (ಬೆಂದಕಾಳೂರು, littéralement, « la ville des haricots bouillis »), devenu au fil du temps Bengalūru[4].
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La ville de Bangalore se situe dans le sud-est de l'État dravidien du Karnataka. Elle se trouve sur le plateau du Deccan d'âge précambrien et plus précisément au centre du plateau de Mysore. Les coordonnées terrestres de la ville sont 12° 58′ 12″ de latitude nord et 77° 33′ 36″ de longitude est. Elle se trouve de ce fait à une latitude comparable à celle de Bamako en Afrique ou de Managua (la capitale du Nicaragua) en Amérique. La superficie de la ville est de 741 km2. Le relief y est plat si l'on excepte une crête qui suit un axe NNE-SSO. Cette crête culmine à 962 m et représente le point le plus élevé de Bangalore. Aucun cours d'eau d'importance significative ne traverse la cité. La ville dispose cependant de nombreux réservoirs permettant de l'alimenter en eau notamment en été durant la saison sèche lorsque les besoins en eau sont les plus importants.
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La végétation primaire est constituée majoritairement d'arbres à feuilles caduques et dans une moindre mesure de cocotiers. Dans la région de Bangalore la roche en sous-sol est constituée par une association de granites, de gneiss et de migmatites tandis que le sol est soit de la latérite rouge soit du loam argileux. La ville se trouve dans une zone de risque sismique faible puisqu'il est de niveau 2 sur une échelle qui en compte 5. Cependant la ville a connu des tremblements de terre pouvant atteindre la magnitude 4,5.
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Bangalore bénéficie d'un climat tropical de mousson avec une saison des pluies bien marquée. La ville jouit d'un climat moins étouffant que la majeure partie des villes indiennes en raison de son altitude assez élevée. Cependant des vagues de forte chaleur ne sont pas à exclure. Le mois le plus froid est décembre avec une température moyenne de 18,7 °C et le mois le plus chaud celui d'avril avec une température moyenne de 28,0 °C. La température la plus haute enregistrée est de 38,9 °C tandis que la plus basse est de 7,8 °C (janvier 1884). La ville est exposée à la fois à la mousson du sud-ouest et à celle du nord-ouest et le mois le plus arrosé est septembre avec un maximum de hauteur de pluie de 244 mm. Le record de précipitations reçues en 24 heures est de 179 mm en date du 1er octobre 1997.
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Les grandes firmes de l’informatique qu'abrite la ville produisent 20 000 tonnes de déchets électroniques par an. La très grande majorité de ces déchets sont traités par le secteur informel. Les circuits électroniques sont brûlés à l’air libre et les substances dangereuses utilisées pour nettoyer les métaux récupérés sont à l’origine de problèmes respiratoires et de maladies graves qui touchent principalement les travailleurs des échoppes de recyclage informel[5].
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Selon les estimations du gouvernement, Bengaluru devrait commencer à manquer d'eau souterraine dès 2020[6].
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Elle fut construite autour d'un fort bâti en 1537. Ce fut un des sièges de l'administration britannique de 1831 à 1881, date à laquelle elle fut rendue au maharaja de Mysore.
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Bangalore est historiquement une ville de garnison militaire durant le Raj britannique, préféré alors à Mysore et à Chennai de par sa faible population. À la suite de cette implantation militaire, des usines d'armements sont construites dans la ville puis une première usine aéronautique s'implante à Bangalore. En parallèle, une activité textile s'implante dans la ville[7].
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En 1951, peu de temps après l'indépendance de l'Inde, Bangalore a une population de 800 000 habitants. Les années suivantes Bangalore devient petit à petit un pôle industriel lié à l'aéronautique, à l'industrie militaire, aux télécommunications et aux machines-outils[7]. À partir de 1956, Bangalore devient la capitale de l'État du Karnataka, État nouvellement créé.
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À partir des années 90, Bangalore devient le pôle indien le plus important dans les technologies de l'information, avec une montée en gamme importante[7].
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L'agglomération de Bangalore compte plus de 8,5 millions d'habitants au recensement de 2011[8].
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Bangalore est devenue un centre universitaire, scientifique (l'Indian Institute of Science, une des écoles les plus réputées du pays compte 2 000 chercheurs) et économique considérable. L'agglomération est considérée comme la « Silicon Valley » indienne et l'exemple d'un pôle de compétence d'importance mondiale.
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La ville a axé son développement sur les nouvelles technologies, particulièrement la sous-traitance dans les domaines :
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De très nombreuses entreprises technologiques du monde entier y ont installé des unités de recherche, de services (centres d'appel) et de conception / production.
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Étaient installés, entre autres, en 2006 : Google, Microsoft, Yahoo, Amazon, IBM, Axa, Business Objects, HP, Manjushree Technopack, Accenture, Logica, Capgemini, 2moro, Adobe, Schneider Electric et Goldman Sachs, Steria (à la suite de l'intégration des effectifs du britannique Xansa en 2007).
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Cela coexiste avec des industries plus classiques (textile) mais ayant investi dans des équipements de pointe pour rivaliser avec les concurrents asiatiques à bas coûts.
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Au Sud-Est de Bangalore se trouve un important technopole : Electronics City.
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La ville était considérée comme la « cité-jardin » de l'Inde, compte tenu de ses nombreux parcs. Toutefois, ses infrastructures suivent difficilement son développement économique et n'empêchent pas une grande pollution.
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Fin mai 2008, le nouvel aéroport international de Bangalore a ouvert ses pistes au trafic aérien, après que le projet eut connu des retards successifs. (code AITA : BLR).
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La ville possède le M. Chinnaswamy Stadium (en) ; ce stade de cricket est le siège de la National Cricket Academy (en) et a été utilisé lors des Coupes du monde de cricket 1987, 1996 et 2011.
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Les Royal Challengers Bangalore sont basés à Bangalore ; ce club de cricket évolue en Indian Premier League. La ville a également accueilli des matches de la Coupe du monde Unity en 2014.
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La ville accueille tous les ans l'Open de tennis de Bangalore.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Statue de Jamsetji Tata, fondateur de l'Indian Institute of Science.
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La rue commercial street dans le quartier de Shivajinagar.
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Le city market, au sud de la ville.
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Garuda Mall, un des plus grands centres commerciaux de Bangalore.
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Immeuble de MG road en construction.
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Échafaudage en bois sur 1 Main street.
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Ganesh protecteur, pochoir sur le capot d'un camion.
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Dromadaires dans la ville.
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Lac Hesaraghatta.
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L'aéroport international de Bangalore.
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Le stade M. Chinnaswamy.
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Le Palais de Bangalore (en)
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Le centre commercial et d'affaires UB City.
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Le siège de la haute cour de justice du Karnataka.
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Le Vidhana Soudha, siège du parlement du Karnataka.
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République populaire du Bangladesh
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(bn) গণপ্রজাতন্ত্রী বাংলাদেশ
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(bn) Gônoprojatontri Bangladesh
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23° 43′ N, 90° 24′ E
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Le Bangladesh (prononcé en français : /bɑ̃.ɡla.dɛʃ/[3] ; bengali : বাংলাদেশ /ˈbaŋlad̪eʃ/ Écouter, littéralement « le pays du Bengale »), en forme longue la république populaire du Bangladesh, en bengali গণপ্রজাতন্ত্রী বাংলাদেশ, Gônoprojatontri Bangladesh, est un pays du sous-continent indien. Situé au nord du golfe du Bengale, quasiment enclavé dans l'Inde, il a une petite frontière commune avec la Birmanie.
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Les frontières de la région qui constitue aujourd'hui le Bangladesh résultent de la partition des Indes en 1947, quand le pays devint la partie orientale du Dominion du Pakistan, devenu en 1956 la république islamique du Pakistan. Le lien entre les deux parties du Pakistan, fondé sur leur religion majoritaire commune, l'islam, s'est révélé fragile face aux 1 600 km qui les séparaient. Soumis à une discrimination politique et linguistique — l'ourdou étant proclamé langue officielle du Pakistan — ainsi qu'à une négligence économique de la part du pouvoir aux mains du Pakistan occidental, les Bengalis du Pakistan oriental déclarent l'indépendance en 1971, appuyés par l'Inde et l'URSS. Un conflit d'une rare violence s'ensuit, faisant près de trois millions de morts, dix millions de réfugiés et 200 000 viols avérés[4]. Malgré sa libération, le Bangladesh voit son développement marqué par des troubles politiques, avec quatorze chefs de gouvernement et au moins quatre coups d'État dans les années qui suivent.
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Avec plus de 1 251 hab/km2 en 2016[5], le Bangladesh est l'un des pays du monde dont la population est la plus dense. Géographiquement, l'essentiel du Bangladesh est occupé par le delta du Gange avec une superficie totale de 105 000 km2. C'est une plaine fertile mais sujette aux cyclones et inondations des moussons.
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Le gouvernement est une démocratie parlementaire. Il est membre du Commonwealth depuis 1972[6], de l'ASACR, du BIMSTEC, de l'OCI, et du D-8.
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Le Bangladesh est situé dans le delta plat et bas formé par la confluence du Gange et du Brahmapoutre. Ce dernier est appelé Jamuna dès son entrée en territoire bangladais, et le premier devient la Padma dès qu'il rencontre la Jamuna peu avant Dacca. La Meghna, quant à elle, rejoint la Padma en aval de la capitale du pays. Les alluvions déposées par ces fleuves créent des plaines comptées parmi les plus fertiles du monde. Le Bangladesh a 58 cours d'eau de part et d'autre de ses frontières internationales, ce qui cause des problèmes politiques liés à l'eau particulièrement difficiles à résoudre ; il partage également des zones ripariennes avec l'Inde[7].
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La plus grande partie du Bangladesh est à moins de 12 mètres au-dessus du niveau de la mer[8] et environ 10 % du territoire est situé en dessous du niveau de la mer[9]. 80 % des précipitations tombent pendant les cinq mois de la mousson (de juin à octobre), alors que 20 % seulement des terres sont protégées des inondations et équipées de drainage et d'irrigation. Seulement quatre étendues sont situées en dehors du delta : les collines de Sylhet, la région montagneuse de Madhupur, la région vallonnée des Chittagong Hill Tracts et la zone de Barind[9].
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Il est estimé qu'environ 50 % de la superficie du pays serait inondée si le niveau de la mer augmentait d'un mètre[8]. L'endroit le plus élevé du pays - 1 052 mètres - est dans la chaîne des monts Mowdok, dans les Chittagong Hill Tracts du sud-est du pays[10]. La plus grande partie de la côte maritime est constituée de jungle marécageuse, les Sundarbans, la plus grande forêt de mangrove du monde, abritant de nombreuses et diverses espèces de faune et flore, notamment le tigre du Bengale. En 1997 cette région est déclarée en danger[11]. Cox's Bazar, au sud de la ville de Chittagong dans l'extrême sud-est du pays, possède une plage ininterrompue de 120 km de long, la plus longue du monde[12],[13].
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Situé de part et d'autre du tropique du Cancer, le Bangladesh a un climat de type tropical avec un hiver doux d'octobre à mars, un été chaud et humide de mars à juin, et des moussons de juin à octobre. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, les cyclones tropicaux[14], les tornades, et les raz de marée touchent le pays pratiquement tous les ans. Le phénomène d'inondation est accentué par la déforestation des pentes de l'Himalaya, par la forme en entonnoir du golfe du Bengale, par le relief de plaine du pays, par l'hydrographie du pays (plus de 90 % du pays est occupé par un delta) et par le réchauffement climatique. À cela s'ajoutent les effets de la déforestation, la dégradation des sols et l'érosion[15],[16].
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En 1970, le cyclone de Bhola fait 500 000 morts[17].
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En mai 1985, sur le seul îlot vaseux d'Urir Char, quatre mille des cinq mille habitants ont été tués par un violent raz de marée.
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En 1991, un cyclone a tué plus de 135 000 personnes[17].
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En 1998, le Bangladesh a connu de graves inondations[18]. Mille personnes sont mortes et 30 millions se sont retrouvées sans abri, 130 000 animaux d'élevage sont morts, 50 km2 de terre furent détruits et 11 000 km de routes sévèrement endommagées ou complètement détruites. 66 % du pays était sous l'eau. L'inondation fut particulièrement dévastatrice cette année-là à cause des moussons particulièrement intenses et d'un dégel particulièrement abondant dans les Himalayas.
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Le 15 novembre 2007, le cyclone Sidr a provoqué la mort de 3 300 personnes et 1,5 milliard de dollars de dégâts[17].
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En raison du réchauffement climatique, le Bangladesh pourrait perdre 20 % de son territoire sous l'effet de la montée des eaux. En 2050, les « réfugiés climatiques » pourraient être 50 millions dans le pays[19].
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Il existe des vestiges d'une civilisation datant d'il y a quatre mille ans dans la région du Bengale[20],[21], alors peuplée de Dravidiens, Tibéto-Birmans et Austro-Asiatiques. L'origine exacte du mot « Bangla » ou « Bengal » est inconnue, quoiqu'on les pense dérivés de « Bang », le nom d'une tribu parlant le dravidien et installée dans la région aux environs de -1000[22].
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Le royaume de Gangaridaï (en) est formé au plus tôt au XIIe siècle av. J.-C., après l'arrivée des Indo-Aryens ; ce royaume s'unira avec le Bihar sous les empires Magadha et Maurya. Le Bengale devient plus tard partie de l'empire Gupta des IIIe au VIe siècles. Après sa dissolution un Bengali appelé Shashanka (en) fonde un empire riche mais de courte vie ; il est considéré comme le premier roi indépendant de l'histoire du Bangladesh. Après une période d'anarchie la dynastie bouddhiste Pala règne sur la région pendant quatre siècles, suivis d'un règne plus court de la dynastie Sena hindoue. L'islam est introduit au Bengale au XIIe siècle par des missionnaires soufis ; d'amples conquêtes musulmanes contribuent à le propager dans la région[23]. Un général turc, Bakhtiyar Khalji, bat Lakshman Sen de la dynastie Sen et conquiert de grandes étendues du Bengale. La région est dominée par des dynasties de sultans et des seigneurs féodaux pendant plusieurs siècles. Au XVIe siècle l'Empire moghol contrôle le Bengale et Dacca devient un centre provincial important de l'administration moghole.
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Les commerçants européens arrivent vers la fin du XVe siècle, leur influence grandissant peu à peu jusqu'à ce que la Compagnie britannique des Indes orientales arrive à contrôler le Bengale à la suite de la bataille de Plassey en 1757[24]. Peu après démarre la terrible famine au Bengale de 1770, dans la zone où combat la compagnie anglaise, ce qui déclenche une grave crise financière et provoque une série de faillites en Europe.
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La rébellion sanglante de 1857, connue sous le nom de révolte des cipayes, aboutit à un transfert du pouvoir à la Couronne, avec un vice-roi à la tête de l'administration[25]. Pendant la période coloniale la famine est récurrente dans tout le sous-continent indien ; la Grande famine bengale de 1943 fera jusqu'à 3 millions de morts[26].
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Entre 1905 et 1911, il y eut une tentative avortée de diviser la province du Bengale en deux zones, avec Dhaka capitale de la zone orientale[27]. Quand l'Inde est divisée en 1947, le Bengale est également divisé pour des raisons religieuses ; la partie occidentale est donnée à l'Inde et la partie orientale devient une province du Pakistan appelée Bengale oriental (plus tard renommée Pakistan oriental), avec sa capitale à Dhaka[28].
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En 1950, les réformes territoriales aboutissent à l'abolition du système féodal zamindari[29]. Toutefois, malgré le poids économique et démographique de l'est, le gouvernement et les forces militaires pakistanaises furent largement dominés par la haute société de l'ouest. Le Mouvement pour la Langue de 1952 est le premier signe de tension entre les deux parties du Pakistan[30]. L'insatisfaction à l'égard du gouvernement sur les problèmes économiques et culturels augmente dans la décennie qui suit, pendant laquelle la Ligue Awami émerge comme voix politique de la population bengalophone. Elle agit pour l'autonomie dans les années 1960. En 1966 son président, Sheikh Mujibur Rahman, est emprisonné ; il est libéré en 1969 après une insurrection populaire.
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En 1970, un énorme cyclone appelé Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalie grandit quand Sheikh Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami avait obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année[31], est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Muhammad Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971 et lance Operation Searchlight (en)[32], une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes employées furent très sanglantes ; la violence de la guerre provoqua la mort de nombreux civils[33]. Parmi les cibles les plus importantes on trouve des intellectuels et des hindous ; environ dix millions de réfugiés s'enfuient en Inde[34]. Les estimations du nombre de morts vont jusqu'à 3 millions de personnes[35],[36].
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La plupart des dirigeants de la Ligue Awami quittent le pays et installent un gouvernement en exil à Calcutta, en Inde. La guerre de libération du Bangladesh dure neuf mois. La guérilla menée par les Mukti Bahini (Freedom Fighters) et les troupes bengalies sont finalement aidés par les Forces armées indiennes en décembre 1971 lors de la Troisième guerre indo-pakistanaise. Sous le commandement du lieutenant général Jagjit Singh Aurora (en), l'armée de terre indienne remporte une victoire décisive sur les Pakistanais le 16 décembre, prenant plus de 90 000 prisonniers de guerre[37].
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Après son indépendance, le Bangladesh devient une démocratie parlementaire avec Mujibur comme Premier ministre. Aux élections parlementaires de 1973 la Ligue Awami remporte la majorité absolue. Une famine touche le pays en 1973 et 1974[26]. Début 1975 se met en place un gouvernement socialiste à parti unique dirigé par Mujibur et le BAKSAL (en). Le 15 août 1975 Mujibur et sa famille sont assassinés par des officiers militaires[38].
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Une série de coups d'État et contre-coups-d'État dans les trois mois suivants culmine avec l'arrivée au pouvoir du général Ziaur Rahman (« Zia »), qui réinstalle le système politique précédent, avec plusieurs partis, et fonde le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Zia est assassiné en 1981 par des militaires[38]. Le chef d'État important suivant est le général Hossain Mohammad Ershad, qui accède au pouvoir par un coup d'État sanglant en 1982 et y reste jusqu'en 1990 quand il est forcé de démissionner sous la pression de donateurs occidentaux à la suite d'un changement majeur en politique internationale après la fin de la Guerre froide et des dictateurs communistes. Depuis lors, le Bangladesh est à nouveau une démocratie parlementaire. La veuve de Zia, Khaleda Zia, mène le BNP à une victoire parlementaire aux élections générales de 1991 et devient la première femme Premier ministre dans l'histoire du pays. Toutefois, la Ligue Awami, dirigée par Sheikh Hasina, l'une des filles de Mujib ayant survécu à l'assassinat, prend le pouvoir aux élections suivantes en 1996. Elle perd en faveur du BNP en 2001.
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Le 11 janvier 2007, à la suite de graves violences, un gouvernement par intérim est mis en place pour organiser les élections. Le pays souffre d'une corruption intense[39], du désordre et de la violence politique. Supprimer la corruption à tous les niveaux de l'État est la priorité du nouveau gouvernement. Ainsi, beaucoup de personnalités politiques, de fonctionnaires et de membres des partis politiques ont été arrêtés pour corruption.
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À partir de 2015, le pays voit surgir une recrudescence de crimes et d'attentats islamistes[40]. Pour essayer d'y mettre un terme, le premier ministre Sheikh Hasina a demandé à la cour suprême de mettre à l'examen la constitutionnalité du statut de religion officielle octroyé à l'islam en 1988[41].
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Le Bangladesh est une démocratie parlementaire ayant l'islam comme religion d'État[42]. Les élections sont ouvertes à tout citoyen au-dessus de 18 ans et sont tenues tous les cinq ans pour le parlement monocaméral de 300 sièges élus de circonscriptions électorales à un membre ainsi que 50 sièges réservés aux femmes répartis à la proportionnelle. Le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, choisit son cabinet. Le Premier ministre est formellement choisi par le président, mais doit également être un membre du Parlement doté de la confiance d'une majorité des autres membres. Le président est le chef d'État, un poste largement honorifique, et est élu par le Parlement[43]. Le bâtiment du Parlement, situé à Dacca, est appelé Jatiya Sangsad et fut créé par l'architecte Louis Kahn.
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Les pouvoirs du président ont toutefois été élargis pendant le gouvernement intérimaire : il est responsable des élections et du transfert du pouvoir. Les membres de ce gouvernement se doivent d'être non-partisans et ont trois mois pour faire leur travail. Cette situation transitoire est une innovation du Bangladesh, introduite lors des élections de 1991 puis institutionnalisée en 1996 par le treizième amendement à la constitution[44].
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La Constitution du Bangladesh fut rédigée en 1972 et a eu quatorze amendements, la cinquième a été jugée illégale en 2005 car contraire à la laïcité et la suspension de ce verdict a pris fin le 3 janvier 2010[44],[45]. L'organisation judiciaire la plus importante est la Cour suprême, dont les juges sont choisis par le président. Les institutions judiciaires et policières sont faibles[46]. La séparation des pouvoirs, judiciaire et exécutif, est finalement mise en œuvre le 1er novembre 2007. Les lois sont basées en partie sur le common law anglais, mais les lois sur la famille, dont le mariage et l'héritage, sont régies par des documents religieux et diffèrent donc selon la communauté religieuse.
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Les deux principaux partis politiques sont le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), la Ligue Awami (AL). Le BNP est dirigé par Khaleda Zia et trouve des alliés parmi des partis islamistes, dont Bangladesh Jamaat-e-Islami et Islami Okiya Jot, tandis que la Ligue Awami de Sheikh Hasina est alignée sur les partis de gauche et sécularistes. Hasina et Zia sont des rivales de longue date ayant dominé la vie politique bangladaise depuis plus de vingt ans ; les deux sont femmes et parentes d'un chef du mouvement d'indépendance. Un autre parti politique d'importance est le Parti Jatiya (JP), avec à sa tête l'ancien chef militaire Ershad. La rivalité BNP-AL a été et reste vive et ponctuée de manifestations, protestations, violences et assassinats. La politique en milieu étudiant est particulièrement forte dans le pays, legs de l'époque du mouvement de libération. Presque tous les partis ont des branches universitaires très actives, et des étudiants ont été élus au Parlement.
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Deux partis radicaux islamistes, Jagrata Muslim Janata Bangladesh (JMJB) et Jama'atul Mujahideen Bangladesh (JMB), furent bannis en février 2005. Des attentats à la bombe survenus depuis 1999 ont été attribués à ces groupes, et des centaines de leurs membres soupçonnés ont été détenus lors de plusieurs opérations de sécurité, y compris les deux chefs de parti en 2006. Le premier cas d'attentat-suicide au Bangladesh eut lieu en novembre 2005.
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Les élections prévues en 2006 ont été reportées sine die et la loi martiale instaurée en janvier 2007. Le gouvernement intérimaire de Fakhruddin Ahmed veut réviser la liste des votants et agir contre la corruption. Il pense tenir de nouvelles élections en 2008, mais un manque de coordination entre la commission électorale et le gouvernement, ainsi que leurs activités récentes, ont créé une incertitude autour des élections. Les deux candidates principales, Khaleda Zia et Sheikh Hasina Wajed, sont inculpées de crimes concernant la corruption.
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Les forces militaires du Bangladesh manifestent également l'intention d'exercer une action politique dans le pays, essayant de changer la constitution pour permettre une participation des militaires à la vie politique[47]. Elles aident le gouvernement intérimaire dans la lutte contre la corruption. Elles imposent également une censure sur les médias nationaux, obligeant à fermer ou empêchant de travailler les chaînes de télévision privées[48].
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Le Bangladesh est membre du Commonwealth depuis son indépendance. Il a été admis aux Nations unies en 1974. Le Bangladesh est aussi membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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Le Bangladesh suit une politique modérée de relations internationales mettant l'accent sur la diplomatie multinationale, particulièrement au sein des Nations unies. Le pays a rejoint le Commonwealth et l'ONU en 1972, et a depuis servi deux fois au Conseil de sécurité (en 1978-1979 et 2000-2001). Dans les années 1980 le Bangladesh a tenu un rôle important dans la fondation de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), pour développer ses liens avec d'autres pays du sous-continent indien. Depuis la fondation de l'association en 1985 un Bangladais a occupé le poste de secrétaire général deux fois.
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Ses relations internationales les plus importantes et complexes sont celles avec l'Inde et le Pakistan. Ces relations sont influencées par les liens historiques et culturels partagés et forment une composante importante du discours politique intérieur actuel. Il commence également à développer ses liens avec la Chine, économiquement et militairement.
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Ses relations avec l'Inde commencèrent positivement du fait de l'aide apportée par ce pays dans la guerre d'indépendance et pendant la reconstruction. Au fil des années les relations entre les deux pays ont changé pour plusieurs raisons. Une source majeure de tensions est le barrage de Farakka, construit par l'Inde en 1975 à 11 kilomètres de la frontière avec le Bangladesh ; ce barrage dévie beaucoup de l'eau nécessaire aux Bangladais et a un impact négatif sur l'écosystème de la région[49]. L'Inde a exprimé son inquiétude pour les séparatistes hostiles à l'Inde et les militants extrémistes islamistes qui se cacheraient le long de la frontière indo-bangladaise de 4 000 km, ainsi que les immigrants clandestins ; l'Inde est en train de construire une barrière le long de presque toute la frontière[50]. Toutefois, lors de la réunion annuelle de 2007 de l'ASACR les deux pays se sont engagés à coopérer sur des problèmes de sécurité, d'économie et ceux liés à leur frontière commune[51].
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L'armée de terre compte environ 200 000 hommes, l'armée de l'air 7 000 et la marine 14 950[52],[53]. En plus de leur rôle traditionnel de défense, les forces militaires sont appelées à rendre service aux autorités civiles lors de catastrophes naturelles, ainsi que pendant des périodes d'instabilité politique. En outre, une force paramilitaire composée d'environ 40 000 hommes, les Bangladesh Rifles, assure le contrôle des frontières[54]. Le Bangladesh n'est pas en guerre mais a contribué à la coalition combattant dans la première Guerre du Golfe en apportant 2 300 hommes, et est l'un des premiers pays[pas clair] participant aux forces de maintien de paix de l'ONU partout dans le monde. En mai 2007, le Bangladesh avait des forces déployées en République démocratique du Congo, au Liberia, au Soudan, au Timor oriental et en Côte d'Ivoire[55].
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Le Bangladesh est organisé en divisions (bibhags, বিভাগ), districts (zila ou jela, জেলা), upazila ou thana (les gouvernements successifs renomment les unités par l'un ou l'autre terme), parishad et villages.
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Les huit divisions sont, du nord au sud, Rangpur, Mymensingh, Rajshahi, Sylhet, Dhaka, Khulna, Barisal et Chittagong, chacune nommée d'après leur capitale[56]. Il existe 64 districts et 482 upazilas.
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Les divisions sont subdivisées en districts (zila) ; il y en a 64, chacun subdivisé en upazila (sous-districts) ou thana (commissariats). La région de chaque thana, sauf celles en ville, est divisée en plusieurs unions, dont chacune représente plusieurs villages. En ville, les thana sont divisées en wards, elles-mêmes divisées en mahallas. Il n'y a pas d'élus au niveau des divisions, des districts ou des upazila ; l'administration est assurée par des fonctionnaires. Des élections directes sont organisées pour chaque union ou ward pour élire un président et quelques membres. En 1997, un acte parlementaire réserve trois sièges sur douze aux candidats femmes[57].
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Dacca est la capitale du pays et la plus grande ville, les autres grandes villes sont Chittagong, Khulnâ, Râjshâhî et Barisal. Ces métropoles ont des maires élus, alors que les autres villes ont à leur tête des présidents. Les maires et les présidents sont élus pour une durée de cinq ans.
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Son RNB par habitant en 2007 était de 2 400 dollars (en parité de pouvoir d'achat), comparé à la moyenne mondiale d'environ 14 000 dollars[56]. Mais le pays a toutefois fait des progrès dans les domaines de l'alphabétisation, de la disparité entre les sexes à l'école, et de la réduction de l'expansion démographique[59].
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Le jute fut la base de l'économie du Bangladesh pendant longtemps. Sa part dans l'exportation du produit vit son apogée lors de la Seconde Guerre mondiale et la fin des années 1940, oscillant autour de 80 % du marché[60] ; encore dans les années 1970 le jute comptait pour environ 70 % des exportations du pays. La popularité croissante des produits en polypropylène a réduit l'importance du jute dans l'économie du Bangladesh. Au début du XXIe siècle on cultive énormément de riz (chal), de thé (cha), et de moutarde. Les deux-tiers des Bangladais sont agriculteurs, mais plus des trois-quarts des exportations du Bangladesh viennent de l'industrie textile[61], qui commence à susciter l'intérêt d'investisseurs étrangers dans les années 1980 dû à la main-d'œuvre bon marché et au bas coût de la conversion de devises. Avec 5 000 entreprises qui génèrent 29 milliards de dollars par an, ce qui représente 80 % des exportations du pays et en fait en 2012 le deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine[62], le Bangladesh emploie dans le secteur du textile environ quatre millions de personnes, dont 85 % de femmes, parfois mineures[63]. Une grande partie des gains en devises étrangères provient des versements d'expatriés. L'agriculture, quant à elle, occupe environ 67 % du territoire, le riz étant la culture principale, occupant 75 % des terres agricoles.
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Parmi les obstacles à la croissance on trouve les cyclones et inondations fréquents, l'inefficacité des entreprises d'État, la mauvaise gestion des installations portuaires, l'augmentation de la main-d'œuvre dépassant le nombre d'emplois, l'usage inefficace des ressources d'énergie (dont le gaz naturel), l'insuffisance de l'alimentation électrique, la lenteur de la mise en œuvre des réformes économiques, les conflits politiques et la corruption. Selon la Banque mondiale, « parmi les obstacles les plus importants à la croissance on trouve la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions publiques »[59].
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Malgré ces obstacles le pays connaît une croissance annuelle moyenne de 5 % depuis 1990[64]. Il a vu une expansion de sa classe moyenne, et son secteur des services est également en train de se développer. En décembre 2005, quatre ans après son reportage sur les économies BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), Goldman Sachs cite le Bangladesh comme l'un des Onze prochains (littéralement « onze prochains »), avec l'Égypte, l'Indonésie, le Pakistan et sept autres pays. Le Bangladesh a connu une croissance en investissement direct à l'étranger. Plusieurs multinationales, dont Tata Group et Unocal Corporation, y ont beaucoup investi, dans le secteur du gaz naturel en priorité. En décembre 2005 la Banque du Bangladesh prévoit une croissance du PIB de 6,5 %[65].
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Un contributeur significatif au développement de l'économie est la propagation massive du microcrédit de Muhammad Yunus (qui se vit décerner le prix Nobel de la paix en 2006 pour cette idée), à travers le Grameen Bank. À la fin des années 1990 la banque en question avait 2,3 millions de membres, et il y avait 2,5 millions de membres d'organisations similaires[66].
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Pour améliorer la croissance économique le gouvernement a instauré plusieurs zones de traitement d'exportations pour attirer les investissements étrangers. Ils sont gérés par le Bangladesh Export Processing Zone Authority.
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Le Bangladesh possède le plus grand centre commercial de l'Asie du Sud-est, Bashundhara City, qui se trouve à Dhaka. Créé le 6 août 2004, il contient 10 étages, dont 2 souterrains, pour 1 500 magasins, le dernier étage étant occupé par une centaine de cafétérias, un parc à thème et cinq salles de cinéma.
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Une partie importante de l'économie repose sur l'industrie textile. De nombreuses multinationales occidentales font appel à de la mains d’œuvre au Bangladesh, celle-ci étant l'une des moins chères au monde : 30 euros par mois contre 150 ou 200 en Chine[67]. Quatre jours suffisent au PDG de l'une des cinq premières marques mondiales du secteur du textile pour gagner ce qu'une ouvrière de la confection bangladaise gagnera au cours de sa vie[68]. Les accidents mortels sont nombreux. Le plus important, en avril 2013, provoque la mort d'au moins 1 135 ouvriers lors de l'effondrement de leur usine[69].
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La Confédération syndicale internationale cite en 2018 le Bangladesh parmi les pays où les droits des travailleurs sont les moins respectés. Elle indique que « les travailleurs subissent une forte oppression de la part de l’État, y compris de violentes répressions de manifestations pacifiques faisant intervenir la tristement célèbre « police industrielle », et des intimidations destinées à prévenir la création de syndicats. »[70]. Des licenciements massifs de travailleurs grévistes se produisent aussi[71].
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En 2020, la population est estimée à 162 650 853 habitants[72].
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Selon le dernier recensement effectué en 2011, la population du Bangladesh est estimée à 149 772 364 habitants, dont 74 980 386 sont des hommes et 74 791 978, des femmes[73]. En 2013, la population est d'environ 156 595 000[74]. Il s'agit du huitième pays le plus peuplé au monde[75] et l'un des plus denses. Hormis les très petites villes-État tels que Singapour, Bahreïn ou Monaco, le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé au monde[76]. Le pays, avec plus de 1 237 habitants au km2, peut être comparé à l'île indonésienne de Java ou à l'État indien du Bihar, qui ont une densité de population similaire.
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Le taux de croissance démographique de la population bangladaise a été l'un des plus élevés au monde dans les années 1960 et 1970 et a ainsi entraîné un triplement de la population entre 1960 et 2000[77]. En 1961, le Bangladesh comptait un peu plus de 50 millions d'habitants, et en 1981, un peu moins de 90 millions[78]. Dans les années 1980-1985, la promotion du contrôle des naissances permit de ralentir le taux de croissance[79]. Le taux de fécondité est de 2,55 enfants par femme en 2012[56], alors qu'il était de 6,6 dans les années 1970[80]. 34,6 % des Bangladais ont moins de 15 ans, 61,4 % entre 15 et 64 ans et 4 % 65 ans ou plus[56]. L'espérance de vie est de 62 ans pour les hommes et de 63 ans pour les femmes[81].
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La quasi-totalité des habitants du Bangladesh sont des Bengalis (98 % de la population)[82]. Les minorités sont des peuples à majorité musulmane non bengalis venus d'Inde (principalement du Bihar). Il y a treize tribus habitant les Chittagong Hill Tracts, dont les Chakmas sont les plus nombreux. La région est source de tensions interethniques depuis la fondation du pays[83]. Les autres groupes ethniques les plus importants en dehors des Hill Tracts sont les Santals et Garos. On trouve également des Kaibartta, Mundas, Oraons et Zomis. Le trafic d'êtres humains est un problème récurrent au Bangladesh[84] et l'immigration clandestine reste une cause de tension entre le Bangladesh, la Birmanie[85] et l'Inde[86].
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La grande majorité de la population parle le bengali – langue officielle du pays[87], langue indo-aryenne d'origine sanskrite avec son propre alphabet. L'anglais est toutefois accepté dans les tâches administratives et dans le système éducatif et utilisé comme seconde langue parmi les membres des classes haute et moyenne[88].
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Les niveaux de santé et d'éducation se sont récemment améliorés, le taux de pauvreté diminuant un peu. La plus grande partie des Bangladais sont ruraux, pratiquant l'agriculture de subsistance. Les problèmes de santé abondent, allant de la contamination de l'eau à la présence d'arsenic dans les eaux souterraines[89] et les maladies telles que le paludisme, la leptospirose, et la dengue. Le taux d'alphabétisation est d'environ 41 %[90]. Il y a une disparité entre les sexes : 50 % des hommes savent lire, contre 31 % des femmes[91]. Ce taux a augmenté depuis le lancement de plusieurs programmes d'alphabétisation ; parmi les plus performants on trouve Food for Education (FFE)[92] et un programme de bourses pour femmes aux niveaux primaire et secondaire[93].
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Pour désigner la population totale du Bangladesh, à savoir les Bengalis et les autres, on parle de Bangladais.
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Nouvel État pour une nation ancienne, le Bangladesh a une culture comprenant des éléments nouveaux et anciens. La langue bengalie possède un riche héritage littéraire que le Bangladesh partage avec l'État indien du Bengale-Occidental. Le texte littéraire le plus ancien connu en bengali est la Charyapada (en), du VIIe siècle. La littérature bengalie au Moyen Âge était constituée soit de textes religieux (les Chandidas (en)), soit d'adaptations d'autres langues (Alaol) ; elle ne commencera à se développer qu'au XIXe siècle. Parmi ses maîtres on trouve les poètes Rabindranath Tagore et Kazi Nazrul Islam. Le Bangladesh a également une longue tradition de littérature folklorique, dont des œuvres comme la Maimansingha Gitika, la Thakurmar Jhuli ou les contes ayant trait au Gopal Bhar.
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La musique traditionnelle est basée sur la voix (Baniprodhan), avec peu d'accompagnement instrumental. La tradition Bâul est un héritage unique. Il existe des traditions régionales, dont les gombhira, bhatiali (en) et bhawaiya sont les plus connues. La musique folklorique du pays est souvent accompagnée de l'ektara, un instrument à une seule corde. On trouve également parmi les instruments de musique la dotâr, le dohol, la flûte et la tabla. Il y a aussi des influences de la musique classique hindoustani. La danse puise aussi dans les traditions folkloriques, particulièrement tribales, ainsi que la tradition indienne plus large.
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Le Bangladesh produit environ 80 films par an. On publie environ 200 journaux quotidiens au Bangladesh, ainsi que 1 800 périodiques. Le nombre de lecteurs est toutefois assez bas, environ 15 % de la population[94]. Les Bangladais écoutent une grande variété de programmes radio locaux et nationaux de Bangladesh Betar, ainsi que le service en bengali de la BBC et de Voice of America. Il y a une chaîne de télévision d'État et ces dernières années on voit une augmentation du nombre de chaînes privées.
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La tradition culinaire du Bangladesh a des liens très forts avec la cuisine de l'Inde et du Moyen-Orient. Le riz et le curry sont les ingrédients de base, et les Bangladais font des friandises de produits laitiers (parmi les plus connues on trouve les rôshogolla, chômchôm et kalojam).
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Le sari est le vêtement le plus commun du pays parmi la population féminine. Le salwar kalmeez est également très répandu spécialement chez les jeunes femmes, et dans les grandes villes on voit également des femmes vêtues à l'occidentale. Les vêtements occidentaux sont mieux acceptés chez les hommes. Ceux-ci peuvent également porter la kurta et le pajama ensemble, souvent pour des occasions religieuses. Le lungi est lui aussi prisé.
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Le cricket et le football sont les sports les plus populaires du pays. En 2000, l'équipe du Bangladesh de cricket obtient le statut de test cricket et peut alors jouer des matchs contre les autres équipes les plus importantes du Conseil international du cricket. Parmi les autres sports les plus pratiqués on trouve le football, le hockey sur gazon, le tennis, le badminton, le handball, le volley-ball, le jeu d'échecs, le carrom et le kabaddi. Le Bangladesh Sports Control Board régit vingt-neuf associations sportives.
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Le nombre de langues correspond approximativement aux ethnies présentes répertoriées sur le territoire ( Groupes ethniques au Bangladesh ou plutôt Peuples indigènes du Bangadesh (en)) et aux langues importées.
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Selon les estimations officielles, 125 millions de personnes sont musulmanes, soit 89,7 % de la population nationale[95]. Environ 96 % sont sunnites, un peu plus de 3 % chiites (les Biharis sont en majorité chiites) et le reste ahmadis. Le Bangladesh a la troisième plus grande majorité musulmane du monde après l'Indonésie et le Pakistan. La majorité de la population musulmane est composée de descendants de Dalits, c'est-à-dire d'intouchables Hindous, qui se sont convertis à l'islam dans l'espoir de changer de statut social, entre les XIIIe et XIXe siècles.[réf. nécessaire]
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En juin 1988, le général Ershad a imposé l'islam comme religion d'État. Un jugement de la Haute cour de 2010 a réintroduit l'interdiction des partis politiques religieux qui figurait dans la Constitution d'origine de 1971. L'hindouisme est la deuxième religion majeure représentant 9,2 % de la population[95].
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Certaines organisations hindoues indiquent jusqu'à 15 % d'Hindous dans la population. Depuis 1971, de nombreux Hindous quittent le pays où ils sont discriminés. Pendant la guerre d'indépendance, au moins une victime sur deux était hindoue.[réf. nécessaire]
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Il existe aussi une part non négligeable de la population qui pratique à la fois l'islam et l'hindouisme. Par exemple, dans des cérémonies musulmanes, des rites hindous sont souvent présents. Dans les régions rurales, des légendes et traditions qui relèvent de l'hindouisme sont très ancrées.[réf. nécessaire]Le folklore et les traditions, ainsi que nombre de monuments architecturaux sont un héritage de la religion hindoue, qui était majoritaire avant 1600.
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Avant 1971, le pays avait une minorité hindoue de près de 25 %.[réf. nécessaire]
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Les bouddhistes, chrétiens (ces derniers étant surtout catholiques avec huit diocèses) et les animistes constituent le reste de la population.
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Le Bangladesh compte onze jours fériés répartis sur les calendriers grégorien, musulman et bengali. Les deux aïd, Aïd el-Fitr et Aïd al-Adha, sont les fêtes islamiques les plus grandes de l'année. Le jour précédant Aïd el-Fitr est appelé Châd Rat (« la nuit de la lune »), et est fêté avec pétards et feux d'artifice. Le Bangladesh étant un pays à majorité musulmane, les autres fêtes de cette religion sont également très importantes. Parmi les fêtes hindoues principales on trouve le Durgā pūjā et la Sarasvati puja. Le Vesak, marquant la naissance de Siddhartha Gautama, est l'une des fêtes bouddhistes les plus populaires. Les chrétiens du pays fêtent Noël (appelé Bôŗodin, ou « grand jour » en bengali). Les fêtes profanes les plus importantes sont Pohela Baishakh, le Jour de l'an bengali, marquant le début du calendrier bengali, le Nobanno, le festival de Poush, et les fêtes nationales telles que Shohid Dibosh.
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Le Bangladesh a pour codes :
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Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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(bn) গণপ্রজাতন্ত্রী বাংলাদেশ
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(bn) Gônoprojatontri Bangladesh
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23° 43′ N, 90° 24′ E
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Le Bangladesh (prononcé en français : /bɑ̃.ɡla.dɛʃ/[3] ; bengali : বাংলাদেশ /ˈbaŋlad̪eʃ/ Écouter, littéralement « le pays du Bengale »), en forme longue la république populaire du Bangladesh, en bengali গণপ্রজাতন্ত্রী বাংলাদেশ, Gônoprojatontri Bangladesh, est un pays du sous-continent indien. Situé au nord du golfe du Bengale, quasiment enclavé dans l'Inde, il a une petite frontière commune avec la Birmanie.
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Les frontières de la région qui constitue aujourd'hui le Bangladesh résultent de la partition des Indes en 1947, quand le pays devint la partie orientale du Dominion du Pakistan, devenu en 1956 la république islamique du Pakistan. Le lien entre les deux parties du Pakistan, fondé sur leur religion majoritaire commune, l'islam, s'est révélé fragile face aux 1 600 km qui les séparaient. Soumis à une discrimination politique et linguistique — l'ourdou étant proclamé langue officielle du Pakistan — ainsi qu'à une négligence économique de la part du pouvoir aux mains du Pakistan occidental, les Bengalis du Pakistan oriental déclarent l'indépendance en 1971, appuyés par l'Inde et l'URSS. Un conflit d'une rare violence s'ensuit, faisant près de trois millions de morts, dix millions de réfugiés et 200 000 viols avérés[4]. Malgré sa libération, le Bangladesh voit son développement marqué par des troubles politiques, avec quatorze chefs de gouvernement et au moins quatre coups d'État dans les années qui suivent.
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Avec plus de 1 251 hab/km2 en 2016[5], le Bangladesh est l'un des pays du monde dont la population est la plus dense. Géographiquement, l'essentiel du Bangladesh est occupé par le delta du Gange avec une superficie totale de 105 000 km2. C'est une plaine fertile mais sujette aux cyclones et inondations des moussons.
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Le gouvernement est une démocratie parlementaire. Il est membre du Commonwealth depuis 1972[6], de l'ASACR, du BIMSTEC, de l'OCI, et du D-8.
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Le Bangladesh est situé dans le delta plat et bas formé par la confluence du Gange et du Brahmapoutre. Ce dernier est appelé Jamuna dès son entrée en territoire bangladais, et le premier devient la Padma dès qu'il rencontre la Jamuna peu avant Dacca. La Meghna, quant à elle, rejoint la Padma en aval de la capitale du pays. Les alluvions déposées par ces fleuves créent des plaines comptées parmi les plus fertiles du monde. Le Bangladesh a 58 cours d'eau de part et d'autre de ses frontières internationales, ce qui cause des problèmes politiques liés à l'eau particulièrement difficiles à résoudre ; il partage également des zones ripariennes avec l'Inde[7].
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La plus grande partie du Bangladesh est à moins de 12 mètres au-dessus du niveau de la mer[8] et environ 10 % du territoire est situé en dessous du niveau de la mer[9]. 80 % des précipitations tombent pendant les cinq mois de la mousson (de juin à octobre), alors que 20 % seulement des terres sont protégées des inondations et équipées de drainage et d'irrigation. Seulement quatre étendues sont situées en dehors du delta : les collines de Sylhet, la région montagneuse de Madhupur, la région vallonnée des Chittagong Hill Tracts et la zone de Barind[9].
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Il est estimé qu'environ 50 % de la superficie du pays serait inondée si le niveau de la mer augmentait d'un mètre[8]. L'endroit le plus élevé du pays - 1 052 mètres - est dans la chaîne des monts Mowdok, dans les Chittagong Hill Tracts du sud-est du pays[10]. La plus grande partie de la côte maritime est constituée de jungle marécageuse, les Sundarbans, la plus grande forêt de mangrove du monde, abritant de nombreuses et diverses espèces de faune et flore, notamment le tigre du Bengale. En 1997 cette région est déclarée en danger[11]. Cox's Bazar, au sud de la ville de Chittagong dans l'extrême sud-est du pays, possède une plage ininterrompue de 120 km de long, la plus longue du monde[12],[13].
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Situé de part et d'autre du tropique du Cancer, le Bangladesh a un climat de type tropical avec un hiver doux d'octobre à mars, un été chaud et humide de mars à juin, et des moussons de juin à octobre. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, les cyclones tropicaux[14], les tornades, et les raz de marée touchent le pays pratiquement tous les ans. Le phénomène d'inondation est accentué par la déforestation des pentes de l'Himalaya, par la forme en entonnoir du golfe du Bengale, par le relief de plaine du pays, par l'hydrographie du pays (plus de 90 % du pays est occupé par un delta) et par le réchauffement climatique. À cela s'ajoutent les effets de la déforestation, la dégradation des sols et l'érosion[15],[16].
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En 1970, le cyclone de Bhola fait 500 000 morts[17].
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En mai 1985, sur le seul îlot vaseux d'Urir Char, quatre mille des cinq mille habitants ont été tués par un violent raz de marée.
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En 1991, un cyclone a tué plus de 135 000 personnes[17].
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En 1998, le Bangladesh a connu de graves inondations[18]. Mille personnes sont mortes et 30 millions se sont retrouvées sans abri, 130 000 animaux d'élevage sont morts, 50 km2 de terre furent détruits et 11 000 km de routes sévèrement endommagées ou complètement détruites. 66 % du pays était sous l'eau. L'inondation fut particulièrement dévastatrice cette année-là à cause des moussons particulièrement intenses et d'un dégel particulièrement abondant dans les Himalayas.
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Le 15 novembre 2007, le cyclone Sidr a provoqué la mort de 3 300 personnes et 1,5 milliard de dollars de dégâts[17].
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En raison du réchauffement climatique, le Bangladesh pourrait perdre 20 % de son territoire sous l'effet de la montée des eaux. En 2050, les « réfugiés climatiques » pourraient être 50 millions dans le pays[19].
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Il existe des vestiges d'une civilisation datant d'il y a quatre mille ans dans la région du Bengale[20],[21], alors peuplée de Dravidiens, Tibéto-Birmans et Austro-Asiatiques. L'origine exacte du mot « Bangla » ou « Bengal » est inconnue, quoiqu'on les pense dérivés de « Bang », le nom d'une tribu parlant le dravidien et installée dans la région aux environs de -1000[22].
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Le royaume de Gangaridaï (en) est formé au plus tôt au XIIe siècle av. J.-C., après l'arrivée des Indo-Aryens ; ce royaume s'unira avec le Bihar sous les empires Magadha et Maurya. Le Bengale devient plus tard partie de l'empire Gupta des IIIe au VIe siècles. Après sa dissolution un Bengali appelé Shashanka (en) fonde un empire riche mais de courte vie ; il est considéré comme le premier roi indépendant de l'histoire du Bangladesh. Après une période d'anarchie la dynastie bouddhiste Pala règne sur la région pendant quatre siècles, suivis d'un règne plus court de la dynastie Sena hindoue. L'islam est introduit au Bengale au XIIe siècle par des missionnaires soufis ; d'amples conquêtes musulmanes contribuent à le propager dans la région[23]. Un général turc, Bakhtiyar Khalji, bat Lakshman Sen de la dynastie Sen et conquiert de grandes étendues du Bengale. La région est dominée par des dynasties de sultans et des seigneurs féodaux pendant plusieurs siècles. Au XVIe siècle l'Empire moghol contrôle le Bengale et Dacca devient un centre provincial important de l'administration moghole.
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Les commerçants européens arrivent vers la fin du XVe siècle, leur influence grandissant peu à peu jusqu'à ce que la Compagnie britannique des Indes orientales arrive à contrôler le Bengale à la suite de la bataille de Plassey en 1757[24]. Peu après démarre la terrible famine au Bengale de 1770, dans la zone où combat la compagnie anglaise, ce qui déclenche une grave crise financière et provoque une série de faillites en Europe.
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La rébellion sanglante de 1857, connue sous le nom de révolte des cipayes, aboutit à un transfert du pouvoir à la Couronne, avec un vice-roi à la tête de l'administration[25]. Pendant la période coloniale la famine est récurrente dans tout le sous-continent indien ; la Grande famine bengale de 1943 fera jusqu'à 3 millions de morts[26].
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Entre 1905 et 1911, il y eut une tentative avortée de diviser la province du Bengale en deux zones, avec Dhaka capitale de la zone orientale[27]. Quand l'Inde est divisée en 1947, le Bengale est également divisé pour des raisons religieuses ; la partie occidentale est donnée à l'Inde et la partie orientale devient une province du Pakistan appelée Bengale oriental (plus tard renommée Pakistan oriental), avec sa capitale à Dhaka[28].
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En 1950, les réformes territoriales aboutissent à l'abolition du système féodal zamindari[29]. Toutefois, malgré le poids économique et démographique de l'est, le gouvernement et les forces militaires pakistanaises furent largement dominés par la haute société de l'ouest. Le Mouvement pour la Langue de 1952 est le premier signe de tension entre les deux parties du Pakistan[30]. L'insatisfaction à l'égard du gouvernement sur les problèmes économiques et culturels augmente dans la décennie qui suit, pendant laquelle la Ligue Awami émerge comme voix politique de la population bengalophone. Elle agit pour l'autonomie dans les années 1960. En 1966 son président, Sheikh Mujibur Rahman, est emprisonné ; il est libéré en 1969 après une insurrection populaire.
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En 1970, un énorme cyclone appelé Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalie grandit quand Sheikh Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami avait obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année[31], est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Muhammad Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971 et lance Operation Searchlight (en)[32], une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes employées furent très sanglantes ; la violence de la guerre provoqua la mort de nombreux civils[33]. Parmi les cibles les plus importantes on trouve des intellectuels et des hindous ; environ dix millions de réfugiés s'enfuient en Inde[34]. Les estimations du nombre de morts vont jusqu'à 3 millions de personnes[35],[36].
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La plupart des dirigeants de la Ligue Awami quittent le pays et installent un gouvernement en exil à Calcutta, en Inde. La guerre de libération du Bangladesh dure neuf mois. La guérilla menée par les Mukti Bahini (Freedom Fighters) et les troupes bengalies sont finalement aidés par les Forces armées indiennes en décembre 1971 lors de la Troisième guerre indo-pakistanaise. Sous le commandement du lieutenant général Jagjit Singh Aurora (en), l'armée de terre indienne remporte une victoire décisive sur les Pakistanais le 16 décembre, prenant plus de 90 000 prisonniers de guerre[37].
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Après son indépendance, le Bangladesh devient une démocratie parlementaire avec Mujibur comme Premier ministre. Aux élections parlementaires de 1973 la Ligue Awami remporte la majorité absolue. Une famine touche le pays en 1973 et 1974[26]. Début 1975 se met en place un gouvernement socialiste à parti unique dirigé par Mujibur et le BAKSAL (en). Le 15 août 1975 Mujibur et sa famille sont assassinés par des officiers militaires[38].
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Une série de coups d'État et contre-coups-d'État dans les trois mois suivants culmine avec l'arrivée au pouvoir du général Ziaur Rahman (« Zia »), qui réinstalle le système politique précédent, avec plusieurs partis, et fonde le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Zia est assassiné en 1981 par des militaires[38]. Le chef d'État important suivant est le général Hossain Mohammad Ershad, qui accède au pouvoir par un coup d'État sanglant en 1982 et y reste jusqu'en 1990 quand il est forcé de démissionner sous la pression de donateurs occidentaux à la suite d'un changement majeur en politique internationale après la fin de la Guerre froide et des dictateurs communistes. Depuis lors, le Bangladesh est à nouveau une démocratie parlementaire. La veuve de Zia, Khaleda Zia, mène le BNP à une victoire parlementaire aux élections générales de 1991 et devient la première femme Premier ministre dans l'histoire du pays. Toutefois, la Ligue Awami, dirigée par Sheikh Hasina, l'une des filles de Mujib ayant survécu à l'assassinat, prend le pouvoir aux élections suivantes en 1996. Elle perd en faveur du BNP en 2001.
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Le 11 janvier 2007, à la suite de graves violences, un gouvernement par intérim est mis en place pour organiser les élections. Le pays souffre d'une corruption intense[39], du désordre et de la violence politique. Supprimer la corruption à tous les niveaux de l'État est la priorité du nouveau gouvernement. Ainsi, beaucoup de personnalités politiques, de fonctionnaires et de membres des partis politiques ont été arrêtés pour corruption.
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À partir de 2015, le pays voit surgir une recrudescence de crimes et d'attentats islamistes[40]. Pour essayer d'y mettre un terme, le premier ministre Sheikh Hasina a demandé à la cour suprême de mettre à l'examen la constitutionnalité du statut de religion officielle octroyé à l'islam en 1988[41].
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Le Bangladesh est une démocratie parlementaire ayant l'islam comme religion d'État[42]. Les élections sont ouvertes à tout citoyen au-dessus de 18 ans et sont tenues tous les cinq ans pour le parlement monocaméral de 300 sièges élus de circonscriptions électorales à un membre ainsi que 50 sièges réservés aux femmes répartis à la proportionnelle. Le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, choisit son cabinet. Le Premier ministre est formellement choisi par le président, mais doit également être un membre du Parlement doté de la confiance d'une majorité des autres membres. Le président est le chef d'État, un poste largement honorifique, et est élu par le Parlement[43]. Le bâtiment du Parlement, situé à Dacca, est appelé Jatiya Sangsad et fut créé par l'architecte Louis Kahn.
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Les pouvoirs du président ont toutefois été élargis pendant le gouvernement intérimaire : il est responsable des élections et du transfert du pouvoir. Les membres de ce gouvernement se doivent d'être non-partisans et ont trois mois pour faire leur travail. Cette situation transitoire est une innovation du Bangladesh, introduite lors des élections de 1991 puis institutionnalisée en 1996 par le treizième amendement à la constitution[44].
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La Constitution du Bangladesh fut rédigée en 1972 et a eu quatorze amendements, la cinquième a été jugée illégale en 2005 car contraire à la laïcité et la suspension de ce verdict a pris fin le 3 janvier 2010[44],[45]. L'organisation judiciaire la plus importante est la Cour suprême, dont les juges sont choisis par le président. Les institutions judiciaires et policières sont faibles[46]. La séparation des pouvoirs, judiciaire et exécutif, est finalement mise en œuvre le 1er novembre 2007. Les lois sont basées en partie sur le common law anglais, mais les lois sur la famille, dont le mariage et l'héritage, sont régies par des documents religieux et diffèrent donc selon la communauté religieuse.
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Les deux principaux partis politiques sont le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), la Ligue Awami (AL). Le BNP est dirigé par Khaleda Zia et trouve des alliés parmi des partis islamistes, dont Bangladesh Jamaat-e-Islami et Islami Okiya Jot, tandis que la Ligue Awami de Sheikh Hasina est alignée sur les partis de gauche et sécularistes. Hasina et Zia sont des rivales de longue date ayant dominé la vie politique bangladaise depuis plus de vingt ans ; les deux sont femmes et parentes d'un chef du mouvement d'indépendance. Un autre parti politique d'importance est le Parti Jatiya (JP), avec à sa tête l'ancien chef militaire Ershad. La rivalité BNP-AL a été et reste vive et ponctuée de manifestations, protestations, violences et assassinats. La politique en milieu étudiant est particulièrement forte dans le pays, legs de l'époque du mouvement de libération. Presque tous les partis ont des branches universitaires très actives, et des étudiants ont été élus au Parlement.
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Deux partis radicaux islamistes, Jagrata Muslim Janata Bangladesh (JMJB) et Jama'atul Mujahideen Bangladesh (JMB), furent bannis en février 2005. Des attentats à la bombe survenus depuis 1999 ont été attribués à ces groupes, et des centaines de leurs membres soupçonnés ont été détenus lors de plusieurs opérations de sécurité, y compris les deux chefs de parti en 2006. Le premier cas d'attentat-suicide au Bangladesh eut lieu en novembre 2005.
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Les élections prévues en 2006 ont été reportées sine die et la loi martiale instaurée en janvier 2007. Le gouvernement intérimaire de Fakhruddin Ahmed veut réviser la liste des votants et agir contre la corruption. Il pense tenir de nouvelles élections en 2008, mais un manque de coordination entre la commission électorale et le gouvernement, ainsi que leurs activités récentes, ont créé une incertitude autour des élections. Les deux candidates principales, Khaleda Zia et Sheikh Hasina Wajed, sont inculpées de crimes concernant la corruption.
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Les forces militaires du Bangladesh manifestent également l'intention d'exercer une action politique dans le pays, essayant de changer la constitution pour permettre une participation des militaires à la vie politique[47]. Elles aident le gouvernement intérimaire dans la lutte contre la corruption. Elles imposent également une censure sur les médias nationaux, obligeant à fermer ou empêchant de travailler les chaînes de télévision privées[48].
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Le Bangladesh est membre du Commonwealth depuis son indépendance. Il a été admis aux Nations unies en 1974. Le Bangladesh est aussi membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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Le Bangladesh suit une politique modérée de relations internationales mettant l'accent sur la diplomatie multinationale, particulièrement au sein des Nations unies. Le pays a rejoint le Commonwealth et l'ONU en 1972, et a depuis servi deux fois au Conseil de sécurité (en 1978-1979 et 2000-2001). Dans les années 1980 le Bangladesh a tenu un rôle important dans la fondation de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), pour développer ses liens avec d'autres pays du sous-continent indien. Depuis la fondation de l'association en 1985 un Bangladais a occupé le poste de secrétaire général deux fois.
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Ses relations internationales les plus importantes et complexes sont celles avec l'Inde et le Pakistan. Ces relations sont influencées par les liens historiques et culturels partagés et forment une composante importante du discours politique intérieur actuel. Il commence également à développer ses liens avec la Chine, économiquement et militairement.
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Ses relations avec l'Inde commencèrent positivement du fait de l'aide apportée par ce pays dans la guerre d'indépendance et pendant la reconstruction. Au fil des années les relations entre les deux pays ont changé pour plusieurs raisons. Une source majeure de tensions est le barrage de Farakka, construit par l'Inde en 1975 à 11 kilomètres de la frontière avec le Bangladesh ; ce barrage dévie beaucoup de l'eau nécessaire aux Bangladais et a un impact négatif sur l'écosystème de la région[49]. L'Inde a exprimé son inquiétude pour les séparatistes hostiles à l'Inde et les militants extrémistes islamistes qui se cacheraient le long de la frontière indo-bangladaise de 4 000 km, ainsi que les immigrants clandestins ; l'Inde est en train de construire une barrière le long de presque toute la frontière[50]. Toutefois, lors de la réunion annuelle de 2007 de l'ASACR les deux pays se sont engagés à coopérer sur des problèmes de sécurité, d'économie et ceux liés à leur frontière commune[51].
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L'armée de terre compte environ 200 000 hommes, l'armée de l'air 7 000 et la marine 14 950[52],[53]. En plus de leur rôle traditionnel de défense, les forces militaires sont appelées à rendre service aux autorités civiles lors de catastrophes naturelles, ainsi que pendant des périodes d'instabilité politique. En outre, une force paramilitaire composée d'environ 40 000 hommes, les Bangladesh Rifles, assure le contrôle des frontières[54]. Le Bangladesh n'est pas en guerre mais a contribué à la coalition combattant dans la première Guerre du Golfe en apportant 2 300 hommes, et est l'un des premiers pays[pas clair] participant aux forces de maintien de paix de l'ONU partout dans le monde. En mai 2007, le Bangladesh avait des forces déployées en République démocratique du Congo, au Liberia, au Soudan, au Timor oriental et en Côte d'Ivoire[55].
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Le Bangladesh est organisé en divisions (bibhags, বিভাগ), districts (zila ou jela, জেলা), upazila ou thana (les gouvernements successifs renomment les unités par l'un ou l'autre terme), parishad et villages.
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Les huit divisions sont, du nord au sud, Rangpur, Mymensingh, Rajshahi, Sylhet, Dhaka, Khulna, Barisal et Chittagong, chacune nommée d'après leur capitale[56]. Il existe 64 districts et 482 upazilas.
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Les divisions sont subdivisées en districts (zila) ; il y en a 64, chacun subdivisé en upazila (sous-districts) ou thana (commissariats). La région de chaque thana, sauf celles en ville, est divisée en plusieurs unions, dont chacune représente plusieurs villages. En ville, les thana sont divisées en wards, elles-mêmes divisées en mahallas. Il n'y a pas d'élus au niveau des divisions, des districts ou des upazila ; l'administration est assurée par des fonctionnaires. Des élections directes sont organisées pour chaque union ou ward pour élire un président et quelques membres. En 1997, un acte parlementaire réserve trois sièges sur douze aux candidats femmes[57].
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Dacca est la capitale du pays et la plus grande ville, les autres grandes villes sont Chittagong, Khulnâ, Râjshâhî et Barisal. Ces métropoles ont des maires élus, alors que les autres villes ont à leur tête des présidents. Les maires et les présidents sont élus pour une durée de cinq ans.
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Son RNB par habitant en 2007 était de 2 400 dollars (en parité de pouvoir d'achat), comparé à la moyenne mondiale d'environ 14 000 dollars[56]. Mais le pays a toutefois fait des progrès dans les domaines de l'alphabétisation, de la disparité entre les sexes à l'école, et de la réduction de l'expansion démographique[59].
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Le jute fut la base de l'économie du Bangladesh pendant longtemps. Sa part dans l'exportation du produit vit son apogée lors de la Seconde Guerre mondiale et la fin des années 1940, oscillant autour de 80 % du marché[60] ; encore dans les années 1970 le jute comptait pour environ 70 % des exportations du pays. La popularité croissante des produits en polypropylène a réduit l'importance du jute dans l'économie du Bangladesh. Au début du XXIe siècle on cultive énormément de riz (chal), de thé (cha), et de moutarde. Les deux-tiers des Bangladais sont agriculteurs, mais plus des trois-quarts des exportations du Bangladesh viennent de l'industrie textile[61], qui commence à susciter l'intérêt d'investisseurs étrangers dans les années 1980 dû à la main-d'œuvre bon marché et au bas coût de la conversion de devises. Avec 5 000 entreprises qui génèrent 29 milliards de dollars par an, ce qui représente 80 % des exportations du pays et en fait en 2012 le deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine[62], le Bangladesh emploie dans le secteur du textile environ quatre millions de personnes, dont 85 % de femmes, parfois mineures[63]. Une grande partie des gains en devises étrangères provient des versements d'expatriés. L'agriculture, quant à elle, occupe environ 67 % du territoire, le riz étant la culture principale, occupant 75 % des terres agricoles.
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Parmi les obstacles à la croissance on trouve les cyclones et inondations fréquents, l'inefficacité des entreprises d'État, la mauvaise gestion des installations portuaires, l'augmentation de la main-d'œuvre dépassant le nombre d'emplois, l'usage inefficace des ressources d'énergie (dont le gaz naturel), l'insuffisance de l'alimentation électrique, la lenteur de la mise en œuvre des réformes économiques, les conflits politiques et la corruption. Selon la Banque mondiale, « parmi les obstacles les plus importants à la croissance on trouve la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions publiques »[59].
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Malgré ces obstacles le pays connaît une croissance annuelle moyenne de 5 % depuis 1990[64]. Il a vu une expansion de sa classe moyenne, et son secteur des services est également en train de se développer. En décembre 2005, quatre ans après son reportage sur les économies BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), Goldman Sachs cite le Bangladesh comme l'un des Onze prochains (littéralement « onze prochains »), avec l'Égypte, l'Indonésie, le Pakistan et sept autres pays. Le Bangladesh a connu une croissance en investissement direct à l'étranger. Plusieurs multinationales, dont Tata Group et Unocal Corporation, y ont beaucoup investi, dans le secteur du gaz naturel en priorité. En décembre 2005 la Banque du Bangladesh prévoit une croissance du PIB de 6,5 %[65].
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Un contributeur significatif au développement de l'économie est la propagation massive du microcrédit de Muhammad Yunus (qui se vit décerner le prix Nobel de la paix en 2006 pour cette idée), à travers le Grameen Bank. À la fin des années 1990 la banque en question avait 2,3 millions de membres, et il y avait 2,5 millions de membres d'organisations similaires[66].
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Pour améliorer la croissance économique le gouvernement a instauré plusieurs zones de traitement d'exportations pour attirer les investissements étrangers. Ils sont gérés par le Bangladesh Export Processing Zone Authority.
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Le Bangladesh possède le plus grand centre commercial de l'Asie du Sud-est, Bashundhara City, qui se trouve à Dhaka. Créé le 6 août 2004, il contient 10 étages, dont 2 souterrains, pour 1 500 magasins, le dernier étage étant occupé par une centaine de cafétérias, un parc à thème et cinq salles de cinéma.
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Une partie importante de l'économie repose sur l'industrie textile. De nombreuses multinationales occidentales font appel à de la mains d’œuvre au Bangladesh, celle-ci étant l'une des moins chères au monde : 30 euros par mois contre 150 ou 200 en Chine[67]. Quatre jours suffisent au PDG de l'une des cinq premières marques mondiales du secteur du textile pour gagner ce qu'une ouvrière de la confection bangladaise gagnera au cours de sa vie[68]. Les accidents mortels sont nombreux. Le plus important, en avril 2013, provoque la mort d'au moins 1 135 ouvriers lors de l'effondrement de leur usine[69].
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La Confédération syndicale internationale cite en 2018 le Bangladesh parmi les pays où les droits des travailleurs sont les moins respectés. Elle indique que « les travailleurs subissent une forte oppression de la part de l’État, y compris de violentes répressions de manifestations pacifiques faisant intervenir la tristement célèbre « police industrielle », et des intimidations destinées à prévenir la création de syndicats. »[70]. Des licenciements massifs de travailleurs grévistes se produisent aussi[71].
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En 2020, la population est estimée à 162 650 853 habitants[72].
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Selon le dernier recensement effectué en 2011, la population du Bangladesh est estimée à 149 772 364 habitants, dont 74 980 386 sont des hommes et 74 791 978, des femmes[73]. En 2013, la population est d'environ 156 595 000[74]. Il s'agit du huitième pays le plus peuplé au monde[75] et l'un des plus denses. Hormis les très petites villes-État tels que Singapour, Bahreïn ou Monaco, le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé au monde[76]. Le pays, avec plus de 1 237 habitants au km2, peut être comparé à l'île indonésienne de Java ou à l'État indien du Bihar, qui ont une densité de population similaire.
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Le taux de croissance démographique de la population bangladaise a été l'un des plus élevés au monde dans les années 1960 et 1970 et a ainsi entraîné un triplement de la population entre 1960 et 2000[77]. En 1961, le Bangladesh comptait un peu plus de 50 millions d'habitants, et en 1981, un peu moins de 90 millions[78]. Dans les années 1980-1985, la promotion du contrôle des naissances permit de ralentir le taux de croissance[79]. Le taux de fécondité est de 2,55 enfants par femme en 2012[56], alors qu'il était de 6,6 dans les années 1970[80]. 34,6 % des Bangladais ont moins de 15 ans, 61,4 % entre 15 et 64 ans et 4 % 65 ans ou plus[56]. L'espérance de vie est de 62 ans pour les hommes et de 63 ans pour les femmes[81].
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La quasi-totalité des habitants du Bangladesh sont des Bengalis (98 % de la population)[82]. Les minorités sont des peuples à majorité musulmane non bengalis venus d'Inde (principalement du Bihar). Il y a treize tribus habitant les Chittagong Hill Tracts, dont les Chakmas sont les plus nombreux. La région est source de tensions interethniques depuis la fondation du pays[83]. Les autres groupes ethniques les plus importants en dehors des Hill Tracts sont les Santals et Garos. On trouve également des Kaibartta, Mundas, Oraons et Zomis. Le trafic d'êtres humains est un problème récurrent au Bangladesh[84] et l'immigration clandestine reste une cause de tension entre le Bangladesh, la Birmanie[85] et l'Inde[86].
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La grande majorité de la population parle le bengali – langue officielle du pays[87], langue indo-aryenne d'origine sanskrite avec son propre alphabet. L'anglais est toutefois accepté dans les tâches administratives et dans le système éducatif et utilisé comme seconde langue parmi les membres des classes haute et moyenne[88].
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Les niveaux de santé et d'éducation se sont récemment améliorés, le taux de pauvreté diminuant un peu. La plus grande partie des Bangladais sont ruraux, pratiquant l'agriculture de subsistance. Les problèmes de santé abondent, allant de la contamination de l'eau à la présence d'arsenic dans les eaux souterraines[89] et les maladies telles que le paludisme, la leptospirose, et la dengue. Le taux d'alphabétisation est d'environ 41 %[90]. Il y a une disparité entre les sexes : 50 % des hommes savent lire, contre 31 % des femmes[91]. Ce taux a augmenté depuis le lancement de plusieurs programmes d'alphabétisation ; parmi les plus performants on trouve Food for Education (FFE)[92] et un programme de bourses pour femmes aux niveaux primaire et secondaire[93].
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Pour désigner la population totale du Bangladesh, à savoir les Bengalis et les autres, on parle de Bangladais.
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Nouvel État pour une nation ancienne, le Bangladesh a une culture comprenant des éléments nouveaux et anciens. La langue bengalie possède un riche héritage littéraire que le Bangladesh partage avec l'État indien du Bengale-Occidental. Le texte littéraire le plus ancien connu en bengali est la Charyapada (en), du VIIe siècle. La littérature bengalie au Moyen Âge était constituée soit de textes religieux (les Chandidas (en)), soit d'adaptations d'autres langues (Alaol) ; elle ne commencera à se développer qu'au XIXe siècle. Parmi ses maîtres on trouve les poètes Rabindranath Tagore et Kazi Nazrul Islam. Le Bangladesh a également une longue tradition de littérature folklorique, dont des œuvres comme la Maimansingha Gitika, la Thakurmar Jhuli ou les contes ayant trait au Gopal Bhar.
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La musique traditionnelle est basée sur la voix (Baniprodhan), avec peu d'accompagnement instrumental. La tradition Bâul est un héritage unique. Il existe des traditions régionales, dont les gombhira, bhatiali (en) et bhawaiya sont les plus connues. La musique folklorique du pays est souvent accompagnée de l'ektara, un instrument à une seule corde. On trouve également parmi les instruments de musique la dotâr, le dohol, la flûte et la tabla. Il y a aussi des influences de la musique classique hindoustani. La danse puise aussi dans les traditions folkloriques, particulièrement tribales, ainsi que la tradition indienne plus large.
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Le Bangladesh produit environ 80 films par an. On publie environ 200 journaux quotidiens au Bangladesh, ainsi que 1 800 périodiques. Le nombre de lecteurs est toutefois assez bas, environ 15 % de la population[94]. Les Bangladais écoutent une grande variété de programmes radio locaux et nationaux de Bangladesh Betar, ainsi que le service en bengali de la BBC et de Voice of America. Il y a une chaîne de télévision d'État et ces dernières années on voit une augmentation du nombre de chaînes privées.
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La tradition culinaire du Bangladesh a des liens très forts avec la cuisine de l'Inde et du Moyen-Orient. Le riz et le curry sont les ingrédients de base, et les Bangladais font des friandises de produits laitiers (parmi les plus connues on trouve les rôshogolla, chômchôm et kalojam).
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Le sari est le vêtement le plus commun du pays parmi la population féminine. Le salwar kalmeez est également très répandu spécialement chez les jeunes femmes, et dans les grandes villes on voit également des femmes vêtues à l'occidentale. Les vêtements occidentaux sont mieux acceptés chez les hommes. Ceux-ci peuvent également porter la kurta et le pajama ensemble, souvent pour des occasions religieuses. Le lungi est lui aussi prisé.
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Le cricket et le football sont les sports les plus populaires du pays. En 2000, l'équipe du Bangladesh de cricket obtient le statut de test cricket et peut alors jouer des matchs contre les autres équipes les plus importantes du Conseil international du cricket. Parmi les autres sports les plus pratiqués on trouve le football, le hockey sur gazon, le tennis, le badminton, le handball, le volley-ball, le jeu d'échecs, le carrom et le kabaddi. Le Bangladesh Sports Control Board régit vingt-neuf associations sportives.
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Le nombre de langues correspond approximativement aux ethnies présentes répertoriées sur le territoire ( Groupes ethniques au Bangladesh ou plutôt Peuples indigènes du Bangadesh (en)) et aux langues importées.
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Selon les estimations officielles, 125 millions de personnes sont musulmanes, soit 89,7 % de la population nationale[95]. Environ 96 % sont sunnites, un peu plus de 3 % chiites (les Biharis sont en majorité chiites) et le reste ahmadis. Le Bangladesh a la troisième plus grande majorité musulmane du monde après l'Indonésie et le Pakistan. La majorité de la population musulmane est composée de descendants de Dalits, c'est-à-dire d'intouchables Hindous, qui se sont convertis à l'islam dans l'espoir de changer de statut social, entre les XIIIe et XIXe siècles.[réf. nécessaire]
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En juin 1988, le général Ershad a imposé l'islam comme religion d'État. Un jugement de la Haute cour de 2010 a réintroduit l'interdiction des partis politiques religieux qui figurait dans la Constitution d'origine de 1971. L'hindouisme est la deuxième religion majeure représentant 9,2 % de la population[95].
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Certaines organisations hindoues indiquent jusqu'à 15 % d'Hindous dans la population. Depuis 1971, de nombreux Hindous quittent le pays où ils sont discriminés. Pendant la guerre d'indépendance, au moins une victime sur deux était hindoue.[réf. nécessaire]
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Il existe aussi une part non négligeable de la population qui pratique à la fois l'islam et l'hindouisme. Par exemple, dans des cérémonies musulmanes, des rites hindous sont souvent présents. Dans les régions rurales, des légendes et traditions qui relèvent de l'hindouisme sont très ancrées.[réf. nécessaire]Le folklore et les traditions, ainsi que nombre de monuments architecturaux sont un héritage de la religion hindoue, qui était majoritaire avant 1600.
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Avant 1971, le pays avait une minorité hindoue de près de 25 %.[réf. nécessaire]
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Les bouddhistes, chrétiens (ces derniers étant surtout catholiques avec huit diocèses) et les animistes constituent le reste de la population.
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Le Bangladesh compte onze jours fériés répartis sur les calendriers grégorien, musulman et bengali. Les deux aïd, Aïd el-Fitr et Aïd al-Adha, sont les fêtes islamiques les plus grandes de l'année. Le jour précédant Aïd el-Fitr est appelé Châd Rat (« la nuit de la lune »), et est fêté avec pétards et feux d'artifice. Le Bangladesh étant un pays à majorité musulmane, les autres fêtes de cette religion sont également très importantes. Parmi les fêtes hindoues principales on trouve le Durgā pūjā et la Sarasvati puja. Le Vesak, marquant la naissance de Siddhartha Gautama, est l'une des fêtes bouddhistes les plus populaires. Les chrétiens du pays fêtent Noël (appelé Bôŗodin, ou « grand jour » en bengali). Les fêtes profanes les plus importantes sont Pohela Baishakh, le Jour de l'an bengali, marquant le début du calendrier bengali, le Nobanno, le festival de Poush, et les fêtes nationales telles que Shohid Dibosh.
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Le Bangladesh a pour codes :
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Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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(prs) جمهوری اسلامی افغانستان
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34° 32′ N, 69° 10′ E
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L’Afghanistan, en forme longue la république islamique d'Afghanistan (pachto : د أفغانستان اسلامي جمهوریت (Da Afġānistān Islāmī Jomhouriyet) ; dari : جمهوری اسلامی أفغانستان (Jomhūrī-ye Eslāmī-ye Afġānestān)), est un pays d'Asie centrale sans accès à la mer entouré par l'Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l'est-sud-est, l’Iran à l'ouest et le Turkménistan au nord-ouest.
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Le pays est un carrefour de l'Asie qui voit passer de nombreux peuples par son territoire. Ce dernier constituait, à l'époque de l'Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l'Inde y passèrent : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l'empereur Babur, etc. Cette région est cependant le noyau de vastes empires comme l'Empire bactrien, l'Empire kouchan ou encore l'Empire ghaznévide.
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C'est à la suite de l'effondrement du royaume perse afcharide que l'Afghanistan devient une entité souveraine en 1747, sous le commandement du général Ahmad Chah Durrani, devenu premier padichah du pays cette même année.
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À la suite de la seconde guerre anglo-afghane, les Britanniques privent l'Afghanistan de certains territoires[5] mais s'engagent à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la partie restante[6]. Le pays devient ainsi un État tampon de 1879 à 1919, demeurant indépendant sur le plan de la politique intérieure[7]. En 1919, à la suite de la victorieuse troisième guerre anglo-afghane, le pays récupère le contrôle de sa politique étrangère avec le traité de Rawalpindi[8], lieu de la défaite des armées britanniques[9], et rejoint en 1921 la Société des Nations. En 1979, les troupes soviétiques, dans le cadre des accords de défense mutuelle qui lient l'URSS à l'État afghan, répondent à l'appel du parti communiste au pouvoir, menacé par une rébellion armée. Cette intervention entraîne une forte résistance des rebelles, armés par les États-Unis, résistance qui mènera au retrait des forces soviétiques en 1989. En 1996 un gouvernement islamiste, celui des talibans, prend le pouvoir et est chassé par une coalition internationale en 2001. En 2004, le pays devient une « république islamique » de type présidentiel dirigée par un président aux pouvoirs étendus[10] mais contrôlés par un parlement bicaméral. Depuis 1979, le pays est le théâtre constant de conflits armés.
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L'Afghanistan est un pays montagneux avec des plaines au Nord et au Sud-Ouest. Le point le plus haut du pays, à 7 485 m au-dessus de la mer, est le Nowshak. De grandes parties du pays sont arides, et l'eau potable est limitée. L'Afghanistan a un climat continental, avec des étés chauds et des hivers froids. Le pays est fréquemment sujet aux tremblements de terre.
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Les villes principales de l'Afghanistan sont Kaboul, Herat, Jalalabad, Mazar-i-Sharif et Kandahar.
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Fleuve : Hari Rud
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Le nom Afghanistan dérive des Pachtounes, l’ethnie majoritaire du pays qui a fondé l’Afghanistan actuel. Le suffixe du nom tient son origine du mot dari stān (« pays ») et afghan est synonyme du mot pachtoune, Afghanistan signifie donc pays des Pachtounes.
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On a longtemps pensé qu’al-Biruni, le célèbre mathématicien, encyclopédiste et philosophe persan, fut le premier à avoir évoqué les Afghans dans son Histoire de l’Inde (1030). En réalité, le terme « Afghan » avait déjà été cité en 982 par Houdoud al Alam, géographe persan et Ibn al-Athir qui avait cité le nom 10 ans avant le premier.
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De nombreuses légendes entourent le nom de ce peuple mystérieux dont le passé est relativement mal connu. Ainsi Khwadja Niamat-Ullah (en), historien et géographe indien à la cour de l’empereur moghol Jahangir, écrivit dans son Histoire des Afghans que le peuple afghan serait issu d'un officier du roi Salomon nommé Afghâna. Les descendants de cet officier auraient été chassés d'Israël par Nabuchodonosor et se seraient installés dans l'actuel Afghanistan, notamment dans la région des monts Sulaymân (en). Cette légende n'est pas confirmée et dans l'Ancien Testament on ne retrouve nulle part le nom de ce fameux officier de Salomon. Cette théorie peut aussi être réfutée par les origines du peuple pachtoune, ethnie majoritaire du pays. En effet, les Pachtounes font partie des peuples indo-aryens et ne sont pas sémites.
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D'autres explications, toutes aussi originales, ont été avancées. Ainsi, l’une prétend que le mot « afghan » aurait des origines albanaises (du grec Al-Ab, on aurait fait Agvan, puis Avgan). L'autre, celle de Vera Marigo, se rapporte aux « épigones » — les successeurs d'Alexandre le Grand : Epigonoï aurait évolué en Aphigonoï (Afigani). Ces théories n'expliquent pas les mille ans qui séparent la fin des royaumes grecs de la toute première apparition du mot « Afghan[11] ».
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Une histoire [réf. souhaitée] raconte que le nom « Afghan » vient du mot Aspagane[pas clair] qui voudrait dire « cavalier ». Les gens du peuple, pour faciliter la prononciation, disaient Apagan. La phonétique changea lors de la venue des Arabes. Dans l’alphabet arabe la lettre p n’existait pas alors ce qui donna Afagan. Ce mot évolua pour enfin donner le mot Afghan. À la suite de cette interprétation et du roman Les Cavaliers de Joseph Kessel l’on retrouve le « pays des Cavaliers » comme désignation de l’Afghanistan.
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Les Afghans considèrent que le nom médiéval de leur pays est Khorassan qui désigne actuellement une région du nord-est de l'Iran.
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L’Afghanistan, considéré comme un carrefour de l’Asie centrale, a une histoire mouvementée. À travers les âges, le territoire désormais connu sous le nom « Afghanistan » a dominé la région puis a été occupé à son tour par l’Empire perse, par Alexandre le Grand, Gengis Khan, et l’URSS. Son emplacement géographique sur les routes commerciales fait que ce pays reste encore au début du XXIe siècle un enjeu stratégique majeur.
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Cet emplacement stratégique a profité à de nombreux royaumes qui se sont succédé sur ce territoire. Ainsi, après l’effondrement des royaumes grecs et un bref contrôle exercé par l’empereur Ashoka, le peuple Yuezhi, avec à sa tête le chef Kujula Kadphisès s’empare du pays et se taille un gigantesque Empire qui sera nommé l’Empire kouchan. Son territoire s’étendait de l’Iran actuel jusqu’en Inde, probablement plus loin que Delhi et de la mer d'Oman jusqu’à la mer d'Aral. Pour beaucoup d’historiens, c’est grâce à cet Empire kouchan et plus précisément à son empereur Kanishka Ier que le bouddhisme a pu s’étendre jusqu’en Chine, en Corée et au Japon par les voies commerciales et non par des conquêtes militaires.
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Les Afghans menèrent de nombreuses batailles contre les envahisseurs qu’ils aient été perses, indiens, russes ou britanniques. Ces derniers ont notamment subi en Afghanistan des défaites marquantes, en particulier celles de Gandamak en 1842[12] où le 44e régiment britannique fut totalement anéanti et de bataille de Maiwand où le 66e régiment n’a compté que quelques survivants. L’Afghanistan fut le seul[Information douteuse] État asiatique avec le Japon à tenir tête[évasif] aux puissances coloniales européennes. Son histoire et sa création comme État tampon entre les possessions de l’Angleterre et de la Russie ne se comprend pas sans une analyse géopolitique du Grand Jeu des Puissances, réactivé au début du XXIe siècle dans un contexte de contrôle des routes pétrolières et gazières.
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Convoité par de nombreuses puissances tant régionales que mondiales, l’Afghanistan se trouve toujours sur le chemin de l’Inde lorsque les Perses, Grecs, Moghols, ou Turcs rêvent d’en prendre le contrôle. Inversement, l’Afghanistan s’est toujours trouvé sur le chemin des empereurs indiens comme Ashoka, dans leur volonté d’expansion vers l’ouest.
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L'archéologie de l'Afghanistan a révélé la présence de populations depuis la préhistoire[13]. Des relations ont pu être établies entre les cultures du chalcolithique afghan et les cultures chalcolithiques du Baloutchistan pakistanais. Plus tard une civilisation dite de l'Hilmand (seconde moitié du IVe millénaire - première moitié du IIIe millénaire) prouve par ses productions artisanales l'étendue et la diversité de ses relations avec le plateau iranien, l'Asie centrale et surtout la bordure occidentale du monde indien. Le site de Mundigak (surtout entre 3000 et 2500 av. J.-C.) en est un témoin significatif, sur 50 ha, il est en relations étroites avec un site aujourd'hui situé dans le Seistan iranien fondé 3 300 ans av. J.-C.. Ce site, Shahr-i Sokhta, dépasse 100 ha, là le travail du lapis-lazuli et de l'albâtre sont le signe d'une vie florissante. Les échanges sont particulièrement révélateurs avec les premières cultures qui précèdent l'apparition de la civilisation de la vallée de l'Indus dont le développement va entrainer un changement complet des échanges commerciaux et la disparition de Mundigak et de nombreux autres sites de cette époque.
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Parallèlement, l’Afghanistan a également été le centre de nombreux pouvoirs forts d'origine grecque sous le royaume gréco-bactrien, bouddhiste sous l’Empire kouchan, turc du Turkestan afghan (la région nord de l'Afghanistan) sous le règne des empereurs Ghaznévides comme Mahmoud de Ghazni qui a conquis depuis sa capitale Ghazni (ville du sud de l’Afghanistan) non seulement une bonne partie d’Asie centrale, la Perse et l’Inde du Nord, ou l’Afghan Muhammad Ghûrî de la dynastie des Ghûrides (originaire de la région de Ghûr appelé aussi Ghor dans le centre l’actuel Afghanistan) qui conquis non seulement la totalité de l’actuel Afghanistan et l’Inde du nord, où on le considère comme fondateur du Sultanat de Delhi (qui a été fondé après son passage en vérité par un de ses lieutenants afghans, Qûtb ud-Dîn Aibak).
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La région va souffrir au XIIIe siècle du passage des Mongols de Gengis Khan, qui vont détruire des cités prospères comme Balkh et Bamiyan tout en massacrant ses habitants. Après une période de décadence et de petites principautés qui dominent l’actuel Afghanistan, en 1370, Timur Lang appelé Tamerlan par les occidentaux, un Turc originaire d’Asie centrale se débarrasse de son beau-frère, s'autoproclame Émir dans la cité de Balkh et se lance à la conquête du monde en installant sa capitale à Samarkand (l’actuel Ouzbékistan) et fonde l’empire des Timurides, mais son fils Shah Rukh Mirza va transférer le siège de l’empire à Hérat (actuelle ville de l’ouest afghan) et Hérat va connaître son âge d’or sous le règne du sultan Husayn Bayqara au XVe siècle avec l’édification de l’art timuride, la littérature et la connaissance, Hérat va devenir la capitale impériale et le berceau de la connaissance et de la civilisation. En 1510, l’empire Timuride est détruit par l’Ouzbek Mohammad Chaybani. Puis c’est l'entrée d’un prince local Timuride de Ferghana, Babur qui a été chassé de son trône par ses oncles et installé à Kaboul, où il s’est fondé un petit royaume composé de Kaboul et Kandahar. Depuis sa capitale, Kaboul il se lance à la conquête de l’Inde, où il va chasser du trône de Delhi, le sultan afghan Ibrahim Lodî. Babur va fonder la dynastie appelée Baburide, connue sous le nom des Grands Moghols de l’Inde. L'Afghanistan va connaître une période mouvementée, disputé entre les Grands Moghols de l’Inde et les Séfévides de Perse. En 1707, le prince afghan de Kandahar, Mirwais Khan Hotaki de tribu pachtoune de Ghalzaï qui va chasser les Perses au-delà de sa région et son fils Mahmoud Hotaki va repousser les Perses, tout en envahissant leur pays et se fait couronner Shahanshah (roi des rois) à Ispahan, la capitale des Séfévides par l’empereur déchu des Perses qui lui remet sa couronne et son épée et le fait couronner empereur en 1722. En 1739, un Turkmène persan s’autoproclame roi sous le nom de Nader Chah Afshar va chasser les Afghans et envahit de nouveau le pays et l’Inde du nord.
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L’Afghanistan en tant qu’État commence à exister en 1747. Cette date correspond à la dislocation de l’Empire perse afsharide, après la mort de l’empereur Nader Chah de Perse. Très rapidement, l’Afghanistan s’impose comme une puissance militaire de premier ordre dirigée par des généraux comme Ahmad Khan Abdali. Ce chef militaire, devenu padichah Ahmad Chah Durrani, cette même année, après son élection par la Loya Jirga, mène de nombreuses campagnes militaires et étend l’Empire afghan aux confins de l’Empire perse et indien où il met définitivement fin au règne des Moghols. Les Afghans remportent de grandes victoires en Inde : par exemple, la troisième bataille de Panipat qui fit la renommée d’Ahmad Shâh Durrani.
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Pour beaucoup d’Indiens, parmi les quelques raisons qui ont permis aux Britanniques de s’installer durablement sur le sous-continent indien figurent deux événements majeurs. D’une part, la troisième bataille de Pânipat pendant laquelle les forces militaires sikhs et indiennes qui auraient pu résister aux forces armées britanniques furent anéanties par les Afghans. D'autre part, l’inaction des souverains afghans, sourds aux innombrables appels des maharajahs indiens pour les aider face aux Britanniques. Les souverains afghans, bien qu’excellents guerriers, ne furent jamais de fins politiciens, n’ayant pas mesuré l’importance de la pénétration des armées britanniques. Les Afghans ont dû aussi faire face à l’avancée des armées russes au nord du pays et ont dû céder d’importantes villes comme Samarcande et Boukhara.
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Ahmad Shah Durrani régna sur l’Afghanistan jusqu’en 1772, l’année de sa mort, laissant son empire à son fils Timour. Il est peut-être mort d’un cancer de la face. Le fondateur de l’Afghanistan porte aussi le titre de « Bâbâe Mélat » qui, en pachto, signifie père de la Nation. Il est seul, avec Mohammed Zaher Chah, le dernier roi d’Afghanistan, à détenir ce titre.
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Le règne du fils aîné d’Ahmad Shâh Durrani, Timour Shah Durrani commença en 1772 et dura 21 ans. À 24 ans, le jeune Timour était déjà un administrateur et un commandant confirmé. Sous le règne de son père, Ahmad Chah Durrani, Timour Shâh fut gouverneur de Lahore, de Multan et de Herat mais aussi vice-roi du Penjab. Contrairement à son père, Timour Shâh n’aima jamais le faste et les conquêtes militaires, la priorité du jeune souverain fut de contenir son Empire dans ses limites de l’époque, ce qui était déjà extrêmement complexe.
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Timour Shâh accéda au trône dans un climat de confusion et de guerres d’influence en coulisses. N’ayant laissé aucune instruction ni protocole quant à sa succession, Ahmad Shâh avait rendu compliquée la succession au trône afghan. Pour les dirigeants de l’époque, il n’était un secret pour personne que Timour Shâh avait la préférence de son père. Le jeune Timour Shâh avait montré ses capacités de gestionnaire et de bon chef militaire en gouvernant les provinces les plus difficiles (hormis Herat). Il avait également assuré la vice-régence de Penjab, une région reculée de l’empire, très difficile à gouverner pour cause de dissensions internes et attaques incessantes des sikhs. Bien qu’indéniablement Timour Shâh eût la préférence et la confiance de son père, les chefs de tribus, notamment les chefs Ghilzai (adversaires traditionnels des Durrani) ne souhaitaient pas voir Timour Shâh succéder à son père, très probablement parce que d’une part le jeune Timour n’avait pas le charisme de son père et que d’autre part qu’il était très indépendant, ce qui ne convenait pas aux chefs de tribus qui préféraient un Padichah facilement contrôlable.
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C’est ainsi que le vizir d’Ahmad Shâh Durrani, Shah Wali Khan Bomezaï convainquit son beau-fils et le frère cadet de Timour Shâh, le prince Sulayman Khan Durrani de revendiquer le trône en 1773. Alors loin de la capitale, Timour Shâh, apprit la nouvelle de l’intronisation de son frère Sulayman Khan comme Padishah de Kandahar, alors la capitale de l’Empire. Ce fait inacceptable poussa le jeune Empereur à marcher sur la capitale, soutenu par tous les clans de la tribu Durrani. La ville opposa une forte résistance sur ordre de Shah Wali Khan Bomezaï afin de protéger Sulayman Shâh. Mais il échoua finalement dans son entreprise d’installer au pouvoir un Padishah pantin. Tentant de se faire pardonner par Timour Shâh, ce dernier voulut donner l’exemple en ordonnant à la garde impériale de décapiter Shah Wali Khan Bomezaï alors qu’il demandait audience. Ce châtiment eut pour conséquence de calmer toutes les velléités et tentatives de coup d’État pour une courte durée mais attisa la haine des tribus Ghilzaï à laquelle appartenait Shah Wali Khan Bomezaï. Le jeune Timour put entrer dans la ville de Kandahar et se faire couronner Padishah de l’Empire afghan.
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Sous le règne de Timour Shah Durrani, l’Afghanistan connut une relative stabilité mais resta rongé par des dissensions internes, notamment parmi les familles pachtounes, l’ethnie dont était issue la famille impériale. Les tribus Ghilzai et Durrani, deux branches pachtounes, se battent depuis la création du pays pour accéder au pouvoir. On retrouve cet affrontement tout au long de l’histoire afghane, notamment contemporaine. À titre d’exemple, les talibans sont essentiellement dirigés par les Ghilzai, la tribu de Mollah Mohammad Omar, alors que le président de 2001 à 2014, Hamid Karzai, est un représentant de la tribu des Durrani, branche Mohammadzaï, clan Popalzaï.
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Timour Shâh se sentait à l’étroit dans sa capitale Kandahar où il était sans cesse pris à partie par certains membres de sa cour. Fatigué des agissements de la cour qui provoqua la révolte de 1774 et proclama Padishah un certain Abdul Khaliq Khan, Timour Shâh décida de transférer la capitale de Kandahar à Kaboul en 1776. La révolte de la cour tenait à deux faits majeurs : les chefs de tribus entendaient profiter de la mort d’Ahmad Shâh Durrani pour étendre leur pouvoir féodal déjà considérable que Timour Shâh avait commencé à réduire sous son règne et parce que le jeune Empereur était très indépendant, refusant de suivre les chefs de clan. Afin de minimiser les risques de coup d’État et son éventuel assassinat, Timour Shâh choisit Kaboul pour capitale. D’abord parce que la ville était très appréciée de plusieurs souverains qui y avaient établi leur capitale avant Timour Shâh, comme l’Empereur Babur, surnommé d’ailleurs le roi de Kaboul. En outre la ville était appréciée pour sa fraîcheur, alors qu’une chaleur écrasante régnait à Kandahar. Par ailleurs la ville était prospère et fut le centre des arts, de la culture et des sciences de l’Empire. Son multiculturalisme permettait d’amoindrir le rôle des pachtounes assoiffés de pouvoir.
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Timour Shah Durrani fut finalement assassiné, probablement par empoisonnement le 18 mai 1793. Sa mort reste suspecte et n’a jamais été élucidée. L’Empereur se portait très bien, comme tous les guerriers, si bien qu’une mort subite comme la sienne ne peut que laisser interrogatif. Son tombeau à Kaboul est resté inachevé.
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L’Empereur Timour a finalement commis la même erreur que son père en ne désignant clairement aucun de ses fils comme successeur et en ne mettant en place aucun protocole de succession. Néanmoins, il laissa entendre que son préféré était son fils Zaman Shah qui fut d’ailleurs élevé au rang de gouverneur de Kaboul, alors la fonction la plus prestigieuse après celle de Chef de l’État.
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La mort subite de Timour Shâh et l’absence d’héritier au trône clairement désigné plongent l’Afghanistan dans une profonde instabilité qui durera deux siècles et que les Britanniques sauront exploiter au détriment des Afghans tout au long du XIXe siècle.
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La mort subite de Timour Shah Durrani ouvre une ère de guerre et de déchirures pour la succession au trône. Alors gouverneur de Kaboul, Zaman Shah, le cinquième fils de Timour Shah Durrani est couronné Empereur en 1793, succédant ainsi à son père avec le soutien du chef des Mohammadzaï et des Barakzay de Kandahar, sardar Painda Mohammad Khan qui va devenir son grand vizir sous l’appellation de Wazir Sarfaraz Khan. Mais ses vingt-deux frères réclamaient le trône aussi, arguant que leur père n’avait clairement désigné aucun de ses fils et qu’il n’y avait aucune loi qui permettait à Zaman Shâh de devenir souverain. Ce fut alors le début d’une guerre civile qui déchira le pays pendant plusieurs années.
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Les dirigeants historiques furent issus de la tribu des Abdali de l’ethnie afghane, dont le nom fut changé en Durrani lors de l’accession d'Ahmad Chah Durrani. Ils prolongèrent jusqu’à la dynastie Saddozay du clan Popalzay ou de la dynastie Mohammadzay du clan Barakzay de l’ethnie pachtoune. Les Mohammadzay donnèrent fréquemment les rois Saddozay ainsi que des conseillers suprêmes, qui servirent occasionnellement comme régents, identifiés avec l’épithète Mohammadzay.
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Shuja Shah Durrani (aussi connu comme Shah Shujah, Shoja Shah, Shujah al-Mulk) (4 novembre 1785-5 avril, 1842) est le cinquième padischah d’Afghanistan de la dynastie Durrani entre le 13 juillet 1803 et 1809 puis du 8 mai 1839 à sa mort en 1842.
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Fils de Timour Shâh, il est gouverneur d’Herat et de Peshawar de 1798 à 1801. Il dépose son demi-frère Mahmud Shah et dirige l’Afghanistan de 1803 à 1809.
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Il s’allie avec le Royaume-Uni en 1809 pour empêcher toute tentative d’invasion de l’Inde par Napoléon et la Russie, mais il est alors rapidement renversé par son prédécesseur.
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Après des emprisonnements successifs à Attock, puis au Cachemire et à Lahore entre les années 1811-1814, il est contraint de céder le diamant Koh-i Nor qu’il possédait pour retrouver la liberté. Son exil se partage alors entre le Punjab et le Ludhiana.
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En 1838, il s’allie avec le Royaume-Uni et le Punjab pour envahir l’Afghanistan, contribuant au déclenchement de la première guerre anglo-afghane. Il retrouve son trône en 1839 avec l’aide des Britanniques, trente an après son premier règne mais il est assassiné en avril 1842, après leur départ.
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En janvier 1842 une bataille opposa l’armée britannique des Indes aux forces de Dost Mohammad Khan, souverain de l’Afghanistan, dirigées par son fils Wazir Akbar Khan.
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Afin de contenir l’expansionnisme russe, dont les forces militaires venaient d’annexer les grandes villes de Samarcande et Boukhara, les Britanniques décidèrent de s’emparer de l’Afghanistan. Les généraux avaient planifié de prendre le contrôle de la passe de Khyber ainsi que des grandes villes d’Afghanistan comme Jalalabad, Kaboul, Kandahar et Herat en y envoyant un contingent limité de militaires. Mais les troupes anglaises et indiennes durent affronter une résistance de troupes afghanes dont la valeur avait été sous-estimée. L’issue de la bataille, un désastre et un camouflet pour les armées anglaises, marquera par la suite la politique étrangère britannique en Asie du Sud.
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Depuis 1900, douze dirigeants ont été déposés, renversés ou assassinés :
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La dernière période de stabilité en Afghanistan a lieu entre 1933 et 1973, lorsque le roi Mohammed Zaher règne sur le pays. Néanmoins, le 17 juillet 1973, son beau-frère et ancien Premier ministre, Mohammad Daoud Khan organise un coup d'État avec l’appui des militaires, renverse le roi qui séjourne alors en Italie et qui, peu après, abdique.
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L'intervention soviétique en Afghanistan s’inscrit dans le contexte de la guerre froide, puisque les États-Unis soutiennent le Pakistan face à une Inde qui se voulait le fer de lance des pays non alignés ; l’URSS soutient l’Afghanistan qui avait, depuis 1919, des revendications territoriales sur les régions à majorité pachtounes du Pakistan, ce qui aurait permis à l’Afghanistan de se désenclaver en possédant un accès vers la mer d'Arabie [Où ?] [précision nécessaire].
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À la suite d’un coup d’État fomenté en 1973 par le prince Mohammad Daoud Khan, la monarchie afghane est renversée, et la république d’Afghanistan proclamée. L’État afghan s’éloigne de plus en plus de Moscou.
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Le coup d’État du Parti démocratique populaire d’Afghanistan, le 27 avril 1978, renverse le gouvernement de Daoud. Ce dernier est assassiné, de même que de nombreux membres de sa famille. Cependant ce coup d’État n'a été ni organisé ni soutenu par l'Union soviétique, Leonid Brejnev est furieux mais finira par soutenir le Président Nour Mohammad Taraki en signant en décembre 1978 un traité économique et militaire[14],[15]. Nour Mohammad Taraki (1917-1979), chef du Khalq (fraction radicale et majoritairement pachtoune du PDPA) devient président de la nouvelle République démocratique d’Afghanistan, régime socialiste et prosoviétique. Ce régime met en place une série de réformes collectivistes et sociales (école obligatoire pour les filles, droit des femmes, abolition des dettes paysannes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes ancestrales afghanes. Une répression s'exerce contre les opposants au régime, de nombreux dignitaires religieux sont tués ou emprisonnés. L’émigration des Kirghizes du Wakhan en Turquie a lieu à cette époque.
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Le 15 mars 1979 la 17e division régulière de l'armée afghane se revolte dans la ville d'Hérat à l'Ouest du pays. Elle est dirigée par le capitaine Ismaïl qui deviendra célèbre comme chef de la résistance de la région d'Hérat contre l'Union soviétique sous le nom de Ismaïl Khan. Les combats durent cinq jours et font 30 000 morts. Les soldats abandonnent leur division et partent dans les montagnes avec les armes dont ils ont besoin. Ils sont rejoints par de nombreuses personnes de la population et débutent leur résistance contre le gouvernement, secrètement aidés[16],[17] par la CIA.
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Le président Taraki téléphone le 18 mars 1979 au premier ministre soviétique Alexis Kossyguine (conversation consignée dans les archives du Kremlin) et lui demande l'intervention discrète de l'Armée rouge. Dans un premier temps il essuie un refus car les occidentaux le verrait en deux heures. Il obtient gain de cause en conseillant de n'utiliser que des soldats provenant des républiques soviétiques frontalières : un officieux "bataillon musulman", habillé avec des uniformes en laine de chameau.
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L’Union soviétique fomente un nouveau coup d’État le 28 décembre 1979 afin de permettre à Babrak Karmal, leader d'une faction plus modérée à l'intérieur du Parti communiste, de devenir président. L’Union soviétique intervient massivement à partir de janvier 1980 pour reprendre le contrôle des zones rebelles (Sud-Est du pays principalement).
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Une vive résistance se met en place face à un occupant soviétique qui ne s’attendait pas à une telle réaction. De plus cette agression soulève une grande émotion dans l’ensemble des pays musulmans et de nombreux islamistes issus de divers pays (Algériens, Bosniaques, Philippins, Saoudiens, Palestiniens, Égyptiens...) se joignent aux Moudjahidines. Les Soviétiques ne pourront jamais défaire ces combattants qui utilisent le terrain montagneux afghan pour mener une véritable guérilla financée et soutenue militairement par les États-Unis, le Pakistan, l’Arabie saoudite et diverses associations musulmanes à travers le monde.
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Le gouvernement entreprend de réformer ou d'abolir certaines pratiques traditionnelles de natures féodales : les mariages forcés et la dot sont interdits, l'âge minimum légal pour le mariage est rehaussée[18] et l'école est rendue obligatoire pour les filles[19]. Les femmes obtiennent par ailleurs le droit de ne pas porter le voile, de circuler librement et de conduire. Un projet de légalisation du divorce est rédigé mais n'est finalement pas instauré pour ne pas encourager les insurrections conservatrices. Très optimistes, les dirigeants communistes espéraient éliminer l’analphabétisme en cinq ans[20]. En 1988, les femmes représentaient 40 % des médecins et 60 % des enseignants à l'Université de Kaboul.
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Le 30 novembre 1986, Mohammad Najibullah devient président de l’Afghanistan à la place de Karmal. Les troupes gouvernementales doivent faire face à l’aide moindre de l’URSS d’année en année (pour cause de Perestroïka) et à une intensification des combats soutenus par le Pakistan voisin ainsi que par les États occidentaux dont les États-Unis. L’aide américaine aux rebelles, qui reçoivent plusieurs milliards de dollars de subsides et d’armements, devient décisive avec la livraison des missiles Stinger permettant d’abattre les hélicoptères et ruinant une stratégie soviétique de contre-guérilla jusqu’alors plutôt efficace[21].
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L’Union soviétique décide unilatéralement de quitter le pays en février 1989, laissant à Mohammad Najibullah le contrôle du pays. Le régime tombe le 29 avril 1992 après la prise de Kaboul et la démission de Mohammed Nadjibullah le 16 avril.
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Le 9 avril 1992, Ahmed Chah Massoud, futur chef de l’alliance du nord, entre dans Kaboul avec plusieurs milliers d’hommes et devient ministre de la défense en mai. Le 28 juin, Burhanuddin Rabbani, musulman modéré du Jamiat-e Islami, est nommé président intérimaire, puis élu chef du gouvernement en décembre. De 1992 à 1995, un gouvernement issu de la résistance afghane prend le pouvoir, mais il y a des dissidences internes. Massoud démissionne du gouvernement afin de permettre à Gulbuddin Hekmatyar, un fondamentaliste appartenant à l’ethnie pachtoune, majoritaire dans le pays, de devenir Premier ministre. Mais les affrontements continuent dans Kaboul entre Talibans, forces du gouvernement (Massoud) et moudjahiddins (Hekmatyar…).
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À partir de 1994, les Talibans conquièrent peu à peu les différentes provinces du pays. De 1994 à 1996, soutenus par l’armée pakistanaise, ils conquièrent l’essentiel du pays (sauf le réduit tadjik au nord-est) et instaurent une dictature fondamentaliste. Des membres du Hezb-é-islami (parti de Hekmatyar) entrent au gouvernement du président Rabbani tandis que Hekmatyar devient Premier ministre. Durant l’été 1996, Oussama ben Laden, fuyant l’Arabie saoudite et après un séjour de deux ans au Soudan, retourne en Afghanistan. Il diffuse une déclaration de djihad contre les Américains.
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Le 27 septembre 1996, les Talibans prennent Kaboul, la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright déclare alors que « c’est un pas positif »[22], et les fondamentalistes s’emparent dès lors du pouvoir. Le mollah Omar, chef charismatique du mouvement et « Commandeur des Croyants », dirige le pays sans aucun titre politique ou constitutionnel. Mohammad Najibullah et son frère sont assassinés. Selon Ahmed Rashid, le mollah Abdoul Razzaq se trouvait à la tête du groupe qui s’empare de Nadjibullah, quelques heures avant l’entrée des Talibans dans la capitale[23].
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En 1997, les Talibans – étudiants en théologie –, appuyés par des groupes armés étrangers, prennent le contrôle du pays, à l’exception d’une région au nord-est, à dominance tadjike, sous le contrôle d’une nébuleuse de groupes armés qui forment l’Alliance du Nord, dont le commandant Massoud est la figure de proue. Les Talibans instaurent une paix relative après des années de guerre, par le biais de l'application d’une loi islamique très stricte ayant pour but d’instaurer « le plus pur État islamique du monde », fondé sur une application rigoureuse de la charia, émanant de l’école déobandi. Les femmes n'ont plus droit à l'éducation et les exécutions sommaires sont courantes. En 1998, la prise de la ville de Mazar-e-Charif entraîne le massacre par les Talibans de quatre à six mille Hazaras[24].
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En 2001, la destruction des statues de Bouddha préislamiques de Bâmiyân (VIe – IVe siècles av. J.-C.), inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, attire l’attention de la communauté internationale. Les autorités du Pakistan dénoncent alors publiquement leur politique extrémiste. Des relations étroites entre des groupes fondamentalistes pakistanais et les talibans perdurent néanmoins, notamment dans la région frontalière.
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Le 9 septembre 2001, Massoud est assassiné lors d’un attentat suicide déguisé en une fausse interview par de prétendus journalistes. Cet événement est suivi deux jours plus tard des attentats du 11 septembre aux États-Unis, provoquant un revirement de la politique américaine qui va répondre rapidement à cet attentat.
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Accusant le chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, d’être responsable des attentats du 11 septembre, avec le soutien des autorités talibanes, les États-Unis déclenchent une nouvelle guerre d’Afghanistan. Avec l’aide des forces terrestres de l’Alliance du nord et un soutien aérien des forces de l’OTAN, ils renversent en quelques mois le régime taliban. Hamid Karzaï devient alors le nouveau président de l’Afghanistan.
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La situation à la mi-2002 semble se stabiliser, même si l’insécurité reste présente dans des régions hors du contrôle du nouveau gouvernement, tandis que les zones sous contrôle de la coalition sont la cible d’attentats. Le président Hamid Karzaï est ainsi victime d’une tentative d’assassinat, le 5 septembre 2002, lors d’un voyage dans la région de Kandahar.
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Le 11 août 2003, l’OTAN prend le commandement de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS), à laquelle contribuent 37 pays[25] ; elle s’emploie à étendre l’autorité du pouvoir central et à faciliter la reconstruction du pays. Au 7 décembre 2004, une force internationale de près de 10 000 hommes était en Afghanistan, s’ajoutant aux 20 000 soldats américains toujours présents. Cette coalition, formée sous l’égide de l’ONU, tente d’installer des structures favorisant un retour de la démocratie.
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Mais les activités rebelles perdurent : le 26 mai 2004, cinq membres d’ONG sont tués dans une embuscade au nord-ouest de l’Afghanistan[26]. En septembre 2004, une roquette tombe près d’un collège visité quelques minutes plus tard par le président Hamid Karzaï[27]. Le 29 août 2004, à Kaboul, un attentat à la voiture piégée fait plus de sept morts[28]. Les Talibans visaient l’entreprise de sécurité américaine Dyncorps, qui s’occupe de la protection du président afghan Hamid Karzaï.
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Entre la chute des Talibans en 2001, et la Loya Jirga de 2003, l’Afghanistan a été appelé « État islamique transitoire d’Afghanistan » par les États-Unis et l’Union européenne, lequel est dirigé par une administration intérimaire, puis par une administration transitoire. Depuis l’élaboration de sa nouvelle constitution, le pays est maintenant officiellement nommé « république islamique d’Afghanistan ».
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En 2004, deux ans après l’intervention internationale, l’Afghanistan est redevenu le premier pays producteur mondial de pavot, utilisé pour produire l’opium et l’héroïne.
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À partir de 2005, la situation s’aggrave à nouveau. Les talibans, appuyés par des volontaires étrangers, s’infiltrent dans certaines régions. En août 2006, l’OTAN lance l'offensive nommée operation Medusa à l’ouest de Kandahar, mais après la perte d’un avion de surveillance avec quatorze militaires et plusieurs morts au sol notamment par tir ami, son commandant réclame des renforts. Sur les dix premiers mois de 2006, la guérilla et les combats ont fait plus de 3 000 morts en Afghanistan[29], alors que la production d’opium a augmenté de 60 % pendant l’année[30]. La guerre d’Afghanistan est particulièrement liée au conflit armé du Nord-Ouest du Pakistan. L’instabilité politique provoquée par les talibans au Pakistan, pays pivot de l’action américaine (conquête du district de Buner par les talibans, à une centaine de kilomètres d’Islamabad, la capitale), remet en cause la perspective d’une victoire à court terme en Afghanistan. Toutefois, depuis avril-mai 2009, l’armée pakistanaise a multiplié ses offensives contre les talibans mais refuse de s’attaquer aux groupes talibans afghans basés au Waziristan du Nord.
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L'Afghanistan doit aussi faire face à la sécheresse. Selon les Nations unies, celle-ci a forcé plus de personnes à quitter leur domicile en 2018 que la violence qui sévit dans le pays[31].
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L'Afghanistan est dirigé par le président Ashraf Ghani. Il succède à Hamid Karzai, en poste de 2001 à 2014 à la suite d'élections contestées par le candidat battu, Abdullah Abdullah.
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En 2002, l'ancien monarque Mohammed Zaher Chah est retourné dans le pays ; bien que très populaire, à sa demande il ne fut pas réinvesti du pouvoir royal et son influence se limita seulement à des pouvoirs cérémonieux, jusqu'à sa mort en 2007.
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Avec les accords de Bonn, la Commission afghane de la Constitution fut établie pour consulter le peuple et formuler une constitution. Programmée pour la réaliser le 1er septembre 2003, la commission a demandé un délai pour entreprendre plus de consultations. La rencontre d'une Loya Jirga (Grand Conseil) constitutionnelle fut tenue en décembre 2003 quand une nouvelle constitution fut adoptée, créant une forme présidentielle de gouvernement avec une législature bicamériste.
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Les troupes et les agences de renseignements des États-Unis et nombres d'autres pays sont présents, certains pour maintenir la paix, d'autres assignés à chasser les Talibans et al-Qaïda. Une force de maintien de la paix des Nations unies, la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) est opérationnelle à Kaboul depuis décembre 2001. L'OTAN a pris le contrôle de cette force le 11 août 2003. Une bonne partie du pays reste sous le contrôle des chefs de guerre.
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L'Eurocorps est sous la responsabilité de l'OTAN qui dirige la FIAS à Kaboul depuis le 9 août 2004. Les pertes parmi ces troupes sont le plus souvent provoquées par des erreurs d’identification, des attentats à la voiture piégée ou des accidents routiers aggravés par l’absence de ceintures de sécurité.
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Des élections nationales furent tenues le 9 octobre 2004. Plus de 10 millions d'Afghans furent enregistrés sur les listes électorales. Plus de 17 candidats s'opposant à Hamid Karzaï boycottèrent les élections, soupçonnant une fraude ; une commission indépendante mit en évidence la fraude, mais établit que cela n'affecta pas le résultat du scrutin. Hamid Karzaï gagna 55,4 % du vote[32]. Il fut investi de la présidence le 7 décembre. Ce furent les premières élections nationales du pays depuis 1969, lorsque des élections parlementaires furent tenues pour la dernière fois.
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La politique intérieure du cabinet Karzaï est fondée sur un plan de reconstruction élaboré conjointement par ARTF[33]
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et plusieurs ministères clés : du Commerce et de l'Industrie, Économie et Finances, Mines et Ressources Naturelles. Le plan prévoit une privatisation des entreprises publiques ainsi que la création des conditions juridiques et fiscales pour attirer des investissements étrangers. Cette stratégie semble porter ses fruits. En 2007 l'entreprise chinoise China Metallurgical Group Corporation[34] a remporté l'appel d'offres du ministère des Mines et des Ressources naturelles portant sur l'exploitation de la mine de cuivre Ainak avec un investissement initial de 3 milliards de dollars US. L'Afghanistan recevra en échange près de 400 millions d'euros de redevances par an pendant 30 ans, durée de la concession. Le contrat prévoit également la construction d'une centrale électrique de 400 MW, d'une ville pour les mineurs, d'un hôpital et de plusieurs écoles. La Chine a par ailleurs promis la construction d'un chemin de fer reliant le port d'Hairatan sur le fleuve Amou-Daria dans le nord, jusqu'à la frontière pakistanaise à Turkham d'une valeur totale de 10 milliards de dollars US. Ce chemin de fer est considéré comme stratégique pour le développement du pays.
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L’Afghanistan est divisé en 34 provinces, ou velayat :
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L'Afghanistan est avant tout un pays agricole. 85 % des Afghans sont des paysans[35]. Avant l'intervention soviétique de 1979, réclamée à cor et à cri par le régime communiste afghan alors en place, l'Afghanistan était connu pour sa production de fruits. Profitant d'un climat avantageux et ensoleillé au Sud et humide au Nord, l'Afghanistan produit une large gamme de fruits qui va du raisin aux pastèques en passant par les cerises, abricots et melons. Alexander Burnes, explorateur britannique, décrivait ainsi les fruits afghans : « Kaboul est particulièrement renommé pour ses fruits, qui sont exportés en grand nombre vers l'Inde. Ses vignobles sont si abondants que les grains sont donnés, pendant trois mois de l'année, au bétail. Il y en a de dix sortes différentes (au début du XXIe siècle, on dénombre 30 variétés de raisins en Afghanistan). Le vin de Kaboul a un parfum proche de celui du Madère ; et il n'est pas douteux qu'une meilleure qualité pourrait être produite dans ce pays avec un peu de soin. Les habitants de Kaboul font de multiples utilisations des raisins, beaucoup plus que dans d'autres pays. Ils utilisent le jus pour rôtir la viande ; et, pendant les repas, ils se servent de poudres de fruits comme condiments. Ils sèchent également beaucoup de raisins, fabriquent beaucoup de sirop. Peshawar (désormais au Pakistan) est célèbre pour ses poires, Ghazni pour ses prunes, qui sont vendues en Inde sous le nom de « prunes de Boukhara », Kandahar pour ses figues et Kaboul pour ses mûres[36]. » Les fruits afghans sont toujours autant prisés par les pays voisins qui absorbent la quasi-totalité de la production.
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Une grande partie des terres servent à produire du pavot au détriment de la culture de céréales, de fruits et légumes. La culture du coton a également pâti des années de guerre (170 000 tonnes de coton graine étaient produites annuellement avant la guerre) et de la généralisation de la culture du pavot[37]. Cela a pour conséquence une raréfaction de denrées alimentaires sur le marché intérieur et le paradoxe est que l'Afghanistan devient ainsi un importateur de fruits, de céréales et de légumes pour répondre aux besoins intérieurs. En outre ces produits sont chers et les Afghans pâtissent du renchérissement de ces denrées. La production de pavot reste la principale manne financière du pays. Selon les estimations annuelles de l'ONU, les surfaces dédiées à sa culture ont augmenté de 63 % par rapport à 2016, atteignant le record de 328 000 hectares cultivés en 2017. Cette évolution est particulièrement marquée dans le Helmand, région frontalière du Pakistan, où les cultures ont augmenté de 79 %, pour recouvrir une surface de 63 700 hectares. Produisant à elle seule près de la moitié du pavot du pays, cette région consacre désormais un tiers de ses terres cultivables à la culture de l'opium. Même dans les régions du nord, où le pavot était quasi inexistant avant 2012, l’expansion est rapide : en 2014, la culture du pavot représentait 574 hectares ; en 2017, 43 000 hectares. Le pays totalise ainsi près de 90 % de la production mondiale d'opium[38].
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L'Afghanistan fut également longtemps producteur de vin jusqu'à l'arrivée des islamistes au pouvoir. Bien que plus ouvert, le gouvernement actuel hésite à donner la permission de produire de l'alcool en Afghanistan. Avant 1992, l'Afghanistan produisait aussi des alcools forts comme la vodka.
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Quant à ses céréales, la région de Badakhshan, à elle seule, est considérée comme le grenier à blé du pays. Le pays est largement autosuffisant si les terres sont correctement employées aux cultures vivrières.
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Le pays contient en son centre un massif montagneux qui culmine à plus de 7 000 mètres d'altitude appelé Hindou-Kouch, le piémont de l'Himalaya. Ce massif montagneux contient des milliers de milliards de mètres cubes d'eau gelée en neiges éternelles. Plus d'une demi-douzaine de fleuves prennent leur source dans ce massif. Les problèmes de sécheresse sont essentiellement dus à l'absence d'un système d'irrigation efficace.
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Les rivières forment un riche potentiel hydroélectrique très peu exploité. Quelques barrages hydroélectriques ont cependant été construits (Surobi et Surobi II, Darunta, Mahipar…)[39].
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Au Moyen Âge déjà, certains géographes comme l'Arabe Ibn Hauqal (Xe siècle) font état d'une extraordinaire richesse du pays en ces termes : « On se procure à Badakhchan de magnifiques grenats, de splendides pierres précieuses qui valent les rubis par leur beauté et par l'éclat surprenant de leurs coloris roses, grenadins, purpurins ou encore d'une nuance lie-de-vin. C'est également là que l'on extrait le lapis-lazuli, grâce aux nombreux gisements des montagnes environnantes. »
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En outre, le pays dispose d'autres innombrables richesses en tout genre et un immense potentiel d'exploitation à l'échelle industrielle. Mises au jour par les géologues soviétiques, elles sont estimées à 1 000 milliards de dollars par des experts américains. La signature d'un protocole d'accord, le 21 novembre 2007, entre le Ministère des mines et deux compagnies chinoises China Metallurgical Group et Jiangxi Cooper Co sur les mines de cuivre d'Aynak, témoigne de ce potentiel.
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On peut notamment citer : le plomb, le zinc, l'aluminium, le molybdène, le tungstène, le chrome, le baryum, le lithium, mais aussi des métaux très valorisés comme l'étain et le tantale, sans oublier les incontournables que sont le fer et le cuivre. Pour ce dernier, l'Afghanistan vient d'annoncer la signature de la cession d'exploitation de la mine de cuivre Aynak, le plus important investissement étranger civil alors[40]. Les clauses du contrat prévoient un investissement chinois (les gagnants de l'appel d'offres sont China Metallurgical Group et Jiangxi Cooper Co) de 3 500 000 000 $, la construction du chemin de fer reliant le Nord de l'Afghanistan à la frontière pakistanaise, la construction d'une centrale électrique de 400 mégawatts et des royalties calculées sur 40 % des ventes de cuivre réalisées. En outre, l'Afghanistan a obtenu la construction d'une usine de transformation de minerai en lingots de cuivre, ce qui permettra au pays d'en maîtriser la technologie.
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Le fer peut également constituer une source importante de devises pour le pays. En effet selon Albert-Félix de Lapparent, la teneur en fer des gisements découverts au sud du Bâmiyân (centre de l'Afghanistan), dans la région de l'Hadjigak, est de l'ordre de 60 %[réf. nécessaire]. L'exploitation des minerais de fer n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, mais représente un immense potentiel pour le pays.
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Par ailleurs, des gisements d’or ont également été découverts dans des régions assez éloignées les unes des autres. Au Badakhchan, fut découverte dans les années 1960 une importante mine d'or qui n'est pas encore exploitée. Plus récemment une autre mine d'or a été découverte en 2003 près d'Herat à l'Ouest de l'Afghanistan. L'exploitation a déjà commencé et c'est une entreprise britannique qui l'assure.
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Ces gisements de métaux ferreux et non ferreux constituent un potentiel de développement et de croissance considérable tant pour le pays que pour les entreprises qui envisagent d'y investir.
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En 2010, une équipe de géologues américains confirment les immenses réserves en métaux que possèdent le pays : selon cette évaluation, ces gisements, répartis dans tout le pays, seraient suffisants pour faire de l'Afghanistan l'un des premiers exportateurs mondiaux de minerais. Ils mettent en particulier en avant les réserves de lithium, de fer et de cuivre[40].
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Depuis l'Antiquité, l'Afghanistan est la source principale de lapis-lazuli pour toute la planète. Cette pierre ornementale incrustée de quartz a servi à fabriquer des bijoux qu'on a retrouvés dans les tombes des nobles aussi bien en Inde, qu'en Chine et même en Égypte antique. En outre, le lapis-lazuli a servi de pigment bleu pour la peinture de la période de la Renaissance en Europe. À titre d'exemple, citons le bleu éclatant qui a servi à peindre le ciel sur le dôme de la chapelle Sixtine au Vatican, ou le bleu des palais nasrides à Grenade en Espagne musulmane, ce pigment bleu provient du lapis-lazuli venu sur le dos des chameaux afghans.
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En ce qui concerne les pierres précieuses, hormis le diamant, l'Afghanistan contient quasiment toutes les autres pierres précieuses, parmi lesquelles on peut citer l'émeraude, le rubis, le saphir. Le pays a même donné son nom à une pierre : l'afghanite. Le commerce de l'émeraude et de lapis-lazuli a permis au commandant Ahmad Shah Massoud de payer la guerre coûteuse qu'il menait contre les talibans[41].
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Le pays possède d'importants gisements de gaz naturel dont l'exploitation avait commencé il y a plus de 60 ans déjà. Dans les années 1980, les réserves étaient estimées par la Banque mondiale à 140 milliards de m3. Des études préliminaires réalisées au début du XXIe siècle montrent que ces évaluations ont été sous-estimées d’au moins 18 fois, les réserves réelles seraient donc plus près de 2 520 milliards de m3. D'autres experts pensent qu'elles sont encore plus vastes puisque les estimations ne concernaient que le nord et l'ouest or certaines poches ont été découvertes dans le Sud et l'Est.
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Les réserves de pétrole seraient 90 fois plus grandes que ce que pensaient les Soviétiques dans les années 1980. Aujourd’hui, des compagnies pétrolières comme Unocal, Texaco, BP et Total se sont installés à Kaboul pour remporter des appels d’offres du gouvernement[42].
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Le charbon est exploité au début du XXIe siècle de manière quelque peu rudimentaire par des habitants résidant près les gisements. L'utilisation de celui-ci est encore domestique, essentiellement pour le chauffage. Mais on estime que l'exploitation du charbon en Afghanistan pourrait rendre le pays autosuffisant en termes d'énergie. Reste cependant l'obstacle écologique : à l'heure où tout le monde cherche le moyen de réduire l'émission de CO2 dans l'atmosphère, le choix du charbon comme énergie pourrait consister une erreur stratégique dans le développement à long terme de l'Afghanistan.
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L'Afghanistan est l'un des plus grands producteurs de tapis du monde.
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Ce secteur d'activité emploie plus d'un million de personnes, soit 3 % de la population[réf. nécessaire]. Des millions d'autres personnes travaillent dans des branches d'activités connexes, telles que la production de la laine, la coupe, le lavage et la conception stylistique.
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En 2005, les exportations de tapis de l'Afghanistan ont atteint 140
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millions de dollars US, ce qui en fait officiellement le produit d'exportation le plus important du pays.
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Selon une étude réalisée pour le compte de l'Agence des États-Unis pour le développement international, l'importance de ce secteur doublerait si le pays pouvait faire revenir les entreprises qui se sont délocalisées au Pakistan.
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Seule une petite proportion des tapis au dessin très élaboré et aux belles couleurs est vendue à l'étranger en tant que produits afghans, car plus de 90 % d'entre eux sont envoyés au Pakistan pour la coupe, le lavage et la finition. Ils sont alors exportés avec une étiquette indiquant qu'ils ont été fabriqués au Pakistan.
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Depuis le retrait des troupes soviétiques, la production d'opium est une source importante de revenus pour les Afghans. Ainsi dans son livre Afghanistan - Opium de guerre, opium de paix, le journaliste et sociologue Alain Labrousse estime qu'un tiers de l'économie du pays repose sur le trafic d'opium ou de ses dérivés. L'Afghanistan est le premier fournisseur mondial d'opium[35].
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Même durant la période des Talibans, sa production a continué, avec plus ou moins un laisser-aller de la part des autorités talibanes. Le mollah Omar a même déclaré à des journalistes allemands : « À long terme, notre objectif est de nettoyer complètement l'Afghanistan de la drogue. Mais on ne peut pas demander à ceux dont l'existence dépend entièrement de la récolte de passer du jour au lendemain à d'autres cultures. » Il a tout de même ajouté que « si des non-musulmans souhaitent acheter de la drogue et s'intoxiquer, ce n'est pas à nous qu'il appartient de les protéger ». Durant l'été de l'an 2000, les Talibans ont malgré tout décidé de faire cesser complètement la production d'opium, la faisant baisser de plus de 95 %. Le peu d'opium encore produit en Afghanistan le fut très majoritairement sur des territoires contrôlés par l'Alliance du Nord, dont la province du Badakhchan qui produisit à elle seule 83 % du pavot afghan entre l'été 2000 et la fin de 2001 (estimation de 185 tonnes d'opium produits, dont 151 au Badakhchan[44]).
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Depuis la fin de la guerre d'Afghanistan en 2001 et la mise en place d'un nouveau gouvernement, la culture du pavot, qui était déjà diffuse à l’époque des Talibans, a aujourd’hui atteint des niveaux records estimés pour 2006 à 6 100 tonnes, ce qui dépasse largement la demande mondiale et concurrence durement les autres produits de la toxicomanie. La production par irrigation de légumes ou de fleurs peut s'avérer possible mais est très vulnérable aux sabotages.
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Selon le rapport annuel de l'Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (ONUDC), publié le 27 août 2007, la production d'opium en Afghanistan a augmenté de 34 % entre 2006 et 2007. Le montant total de la récolte de pavot s'élèvera à 8 200 tonnes pour 2007, contre 6 100 tonnes en 2006. En tout, les terres d'Afghanistan utilisées pour la culture du pavot sont passées de 165 000 hectares en 2006 à 193 000 en 2007. D'après les enquêteurs de l'ONUDC, la culture du pavot se développe essentiellement là où la présence des talibans est très importante, dans le sud, soit à 80 % dans quelques provinces le long de la frontière avec le Pakistan[45].
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Autre point de comparaison issu de l'ONUDC, d'après ses rapports Opium survey 2001[46] et Afghanistan Opium Survey 2007[47], la surface cultivée en pavot est passée de 7 606 ha en 2001 (dont plus de 80 %, 6 342 ha, dans la province du Badakhshan, celle qui était à l'époque principalement contrôlée par l'Alliance du Nord), à 197 000 ha en 2007 (dont 70 % dans 5 provinces du Sud-Ouest bordant le Pakistan, principalement celle de Helmand), puis 224 000 ha en 2014[43]. Ceci représente une multiplication par plus de 29 de la surface cultivée entre la dernière année du régime des Talibans et la situation en 2014.
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En 2011, l'entreprise de téléphonie mobile Roshan est l'une des plus importantes du pays. Portée par les investissements du prince Karim Aga Khan IV, elle a pu se targuer d'être le premier employeur privé du pays.
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Il y a trois autres opérateurs de téléphonie mobile, Afghan Wireless, MTN Group et Etisalat[48]. Depuis 2006 la téléphonie fixe est gérée par Afghan Telecom.
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L'Afghanistan n'a jamais réalisé un recensement systématique de sa population, les chiffres exacts sur la taille et la composition des divers groupes ethniques ne sont pas disponibles. Les chiffres suivants manquent de fiabilité.
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Les Pachtounes forment le plus grand groupe estimé à plus de 42 % de la population. Le deuxième grand groupe linguistique parle le dari comprenant les Hazaras (9 %) qui habitent le centre et les Tadjiks (27 %) (ou les Fars). Les Ouzbeks représentent 9 % de la population et les Arabes 8 %. Il y a également une présence non négligeable de tribus telles les Aimak (4 %), les Turkmènes (3 %), les Baloutches (< 2 %), les Pashayis ou Nouristani, les Kirghizes. Le bilinguisme est commun. Un petit nombre de minorités ethniques allogènes d'origine indienne, principalement des sikhs et des hindous, parlent le pendjabi.
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Les Afghans sont majoritairement musulmans avec approximativement 80-89 % de sunnites et 10-19 % de chiites[49],[50]. Le reste d'entre eux est hindou, sikh, juif ou chrétien. Les hindous et sikhs représentent aujourd'hui 0,3 % mais 1 % dans les années 1970 car beaucoup ont fui pendant la guerre civile des années 1990 vers les contrées voisines, l'Europe ou l'Amérique. Avec la chute des Talibans, des sikhs sont retournés dans la province de Ghazni d'Afghanistan.
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L'Afghanistan possède le taux de fécondité le plus élevé d'Asie : plus de cinq enfants par femme en moyenne.
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Beaucoup de monuments historiques du pays ont été endommagés dans les guerres récentes et d'autres détruits comme les deux célèbres statues de Bouddha dans la province de Bamiyan en 2001 par les talibans. En 2017, le site bouddhiste de Mes Aynak est menacé de destruction par l'industrie minière[51].
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Avant 1980, il y avait une tradition de francophonie chez les élites et classes favorisées de l'Afghanistan, et le roi Zaher Chah était francophone, ainsi qu'environ 10 000 Afghans. L'anglais était sans doute plus parlé, et sensiblement plus important. La Poste d'Afghanistan a émis des timbres avec légendes en français jusqu'en 1996. Avec la guerre civile, et l'avènement des Talibans, les rares Afghans qui parlaient des langues étrangères parlaient farsi (persan), arabe, et anglais. Un grand nombre d'Afghans proches du régime communiste, entre 1978 et 1992, savent parler le russe. Les deux lycées français furent fermés en 1979 ; ils sont de nouveau ouverts depuis 2003, ainsi que d'autres établissements scolaires, américains, britanniques, etc.
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Les Afghans sont musulmans à 99 %. Il y a environ 80 % de sunnites.[réf. nécessaire]
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On compte également environ 20 000 hindous, répartis dans tout le pays, de 5 000 à 10 000 zoroastriens ainsi qu'un nombre très réduit de sikhs, de chrétiens et de bouddhistes qui furent tous persécutés par les talibans. Il y a aussi des yézidis, souvent confondus avec les zoroastriens[réf. nécessaire], dont les adeptes sont peu nombreux et concentrés vers la frontière iranienne. Les baha'is, tout comme en Iran, sont fortement discriminés, et persécutés, et ils ne sont pas reconnus comme un groupe religieux minoritaire. Avant 1992, il y avait entre 2 000 et 3 000 chrétiens, fortement persécutés après 1992. Ils sont majoritairement, depuis, exilés en des pays étrangers.[réf. nécessaire]
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Entre 1996 et 2002, sous les talibans, les hindous et les sikhs, comme les autres religions, furent persécutés. Il y avait environ 50 000 hindous et sikhs en Afghanistan en 1975. Au moins 80 % des non-musulmans fuirent avant 2002. Depuis 2003, des hindous et des sikhs reviennent : ce sont surtout des commerçants, et l'Afghanistan entretient des relations diplomatiques avec l'Inde. Il n'y a aucune statistique pour les chrétiens, fortement persécutés.[réf. nécessaire]
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De nos jours, en Afghanistan, déclarer avoir une autre religion que l'islam sunnite ou chiite, est un sujet délicat : nombreux sont les membres de groupes religieux minoritaires qui dissimulent leur confession, et déclarent être musulmans, pour vivre leur vie tout simplement, et éviter ainsi des représailles éventuelles, surtout des Talibans, ou d'autres fanatiques religieux. Ce qui est le cas surtout des Baha'is, des Zoroastriens, des Sikhs, et des Hindous, et des rares Chrétiens.[réf. nécessaire]
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L'accès à l'assainissement et à l'eau potable n'est pas acquis dans tout le pays, de même pour le système médical alors que de nombreuses maladies à transmission vectorielle endémiques ou récemment introduites (notamment transmise par des moustiques, tiques, mouches, poux...) concerne tout ou partie du pays : fièvre hémorragique de Crimée-Congo, paludisme, Fièvre pappataci, dengue, fièvre jaune, encéphalite japonaise, trypanosomiase africaine, leishmaniose cutanée, peste, fièvre de la vallée du Rift, chikungunya, schistosomiase, poussières en aérosol ou maladie du contact avec le sol, fièvre de Lassa, filariose, fièvre des tranchées, fièvre boutonneuse méditerranéenne, leishmaniose cutanée (zoonotique), leishmaniose cutanée (anthropique), Leishmaniose viscérale, fièvre Q, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses, fièvre jaune, virus du Nil occidental, fièvre de Sindbis, typhus à tiques de Sibérie, typhus à tétranyques (fièvre de Tsutsugamushi), typhus à poux, typhus murin, fièvre récurrente mondiale, leptospirose (à Leptospira icterohaemorrhagiae, L. hebdomadis, L. tarassovi, L. grippotyphosa, L. pomona, L. javanica, L. canicola, L. ballum, L. bataviae). Le pays est aussi touché par la rougeole, la diphtérie, la méningite, la grippe, la tuberculose, des infections respiratoires aiguës, la méningite à méningocoques, la poliomyélite, le charbon, la rage, la rougeole, Escherichia coli entérotoxinogène, Campylobacter, Shigella, Salmonella, Cryptosporidium spp. , Giardia lamblia, Entamoeba histolytica, amibiases, hépatite A, hépatite E, fièvre typhoïde et paratyphoïde[52],[53]
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Au printemps 2003, on estimait que 30 % des 7 000 écoles d'Afghanistan avaient été sérieusement endommagées pendant la vingtaine d'années de l'occupation soviétique et de la guerre civile. Seulement la moitié des écoles ont indiqué avoir de l'eau potable, tandis qu'un peu moins de 40 % estimait avoir un état sanitaire adéquat. L'éducation pour les garçons ne fut pas une priorité pendant le régime des Talibans, tandis que les filles en furent complètement bannies.
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Une étude de 2002 menée par le groupe d'aide Save the Children indique qu'en regard de la pauvreté et de la violence de leur environnement, les enfants afghans s'adaptent. L'étude donne du crédit aux institutions fortes de la famille et de la communauté.
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Plus de quatre millions d'enfants afghans, sans doute le nombre maximal, sont reconnus avoir été scolarisés pendant l'année scolaire qui a débuté en mars 2003. L'éducation est maintenant accessible aux garçons et aux filles.
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Le niveau d'alphabétisation de la population est estimé à 43,1 % pour les hommes et 12,6 % pour les femmes[50]. En Afghanistan, beaucoup de filles ne reçoivent aucune instruction et celles qui vont à l'école n'y restent en général pas plus de quatre ans.
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Il existe 40 langues répertoriées en Afghanistan dont 2 langues officielles nationales, le dari et le pachto.
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Le farsi (persan) est la première langue du Pays, qui est nommé dari par la suite par des présidents pachtounes afin d'effacer les grandes histoires liée aux peuples Tajik en Afghanistan, cette langue est parlé par une grande partie de la population, et même par des Pachtounes.
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L'anglais est généralement parlé par une grande partie de l'élite, mais son enseignement est très limité par la grande pauvreté de la population. Au temps du régime communiste, entre 1978 et 1992, le russe était enseigné. De nos jours, il est le plus souvent parlé et compris surtout dans les régions du nord, et à Kaboul. Le russe est beaucoup moins présent dans le sud du pays. L'arabe, le hindi, le chinois (mandarin), l'allemand et le français sont des langues enseignées dans un cadre universitaire.
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Si l'arabe est la langue parlée dans le cadre religieux, peu d'Afghans le parlent couramment. Cependant, il est une langue très importante pour le commerce ou travailler au Moyen-Orient, surtout dans les riches pays producteurs d'hydrocarbures.
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L'Afghanistan a pour codes :
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2. De 1919 à 1979.), Afghanistan les cinq derniers siècles [« Afghānistān dar panj qarn-i akhīr »], France, CEREDAF, Centre de recherches et d'études documentaires sur l'Afghanistan, 2011 (ISBN 978-2-906-65734-2 et 978-2-906-65736-6, OCLC 785899036). Un ouvrage incontournable sur l'histoire de l'Afghanistan.
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République du Bénin
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6° 29′ N, 2° 36′ E
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Le Bénin (prononcé en français : /benɛ̃/[4]), en forme longue la république du Bénin (en yoruba : Orílɛ̀-èdè Olómìnira ilɛ̀ Benin et en gungbe : Beninto), est un pays d'Afrique de l'Ouest, qui couvre une superficie de 114 764 km2 et s'étend sur 700 km[5], du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin comptait 10 741 458 habitants en 2016[6]. Le pays fait partie de la CEDEAO et a comme voisins le Togo à l'ouest, le Nigeria à l'est, le Niger au nord-nord-est et le Burkina Faso au nord-nord-ouest.
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Le Bénin a accédé à l'indépendance complète le 1er août 1960, sous la dénomination de République du Dahomey. Les pouvoirs furent transmis au président Hubert Maga par le ministre d'État français Louis Jacquinot. En 1972, l'officier Mathieu Kérékou prend le pouvoir : il adopte en 1974 le marxisme-léninisme comme idéologie officielle du gouvernement et, en 1975, rebaptise le pays République populaire du Bénin. À la fin des années 1980, de graves difficultés économiques conduisent à la fin du régime : le Bénin entame un processus de transition démocratique et, en 1990, adopte une nouvelle constitution. La transition démocratique est assurée par Nicéphore Dieudonné Soglo, ancien Directeur Afrique de la Banque Mondiale. Le nom de Bénin est conservé, le pays devenant simplement la République du Bénin. Mathieu Kérékou, battu aux élections par Nicéphore D. Soglo, abandonne le pouvoir. Il y revient démocratiquement par les urnes en 1996 et ne rétablit pas la dictature ; il gouverne le pays jusqu'en 2006.
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La capitale officielle est Porto-Novo (nommée Xogbonou par les Goun et Adjatchè par les Yorubas), Cotonou étant la capitale économique.
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Le Bénin a comme langue officielle le français et comme monnaie le franc CFA. Le régime politique du Bénin est de type présidentiel et le président de la République entrant est Patrice Talon, qui a succédé à Boni Yayi lors des élections du 20 mars 2016. La passation de pouvoir entre le président sortant Boni Yayi et son successeur, l'homme d'affaires Patrice Talon s'est tenue le 6 avril 2016 au palais de la Marina à Cotonou. Le Bénin fait partie de plusieurs organisations internationales, dont l'Organisation internationale de la francophonie et l'Organisation de la coopération islamique.
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Depuis la fin de la République populaire du Bénin, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l'Afrique subsaharienne. Et selon les experts internationaux cette nation d'Afrique peut être considérée comme la plus stable de par ses institutions constitutionnelle et politique.
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Le Bénin partage 2 123 km de frontières terrestres avec quatre pays : le Burkina Faso (386 km), le Niger (277 km), le Nigeria (809 km) et le Togo (651 km)[2]. La Cour internationale de justice des Nations unies a défini le 12 juillet 2005 la frontière actuelle entre le Bénin et le Niger, après un différend au sujet des îles dans le lit des fleuves Niger et Mékrou : neuf îles ont été attribuées au Bénin et seize, dont celle de Lété, au Niger[7].
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La ligne côtière, sur le golfe (ou baie) du Bénin — dans le grand golfe de Guinée — s'étend sur 121 km[2].
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Le territoire, formé d'une étroite bande de terre orientée perpendiculairement à la côte, s'étend du nord au sud sur une longueur d'environ 672 km. Il atteint une largeur de 324 km en son point le plus large[8].
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De forme étirée entre le fleuve Niger au nord et la plaine côtière dans le sud, le relief de l'ensemble du pays est peu accidenté[9].
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Le nord du pays est principalement constitué de savanes et de montagnes semi-arides, telles que la chaîne de l'Atacora, qui se prolonge au Togo et au Ghana d'une part et au Niger d'autre part[8]. Le point culminant du pays est le mont Sokbaro (ou Sagbarao) (800 mètres).
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Le sud du pays est constitué d'une plaine côtière basse parsemée de marécages, lacs et lagunes, notamment la basse vallée de l'Ouémé, la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, une vaste zone humide de 91 600 ha reconnue d'importance internationale par la convention de Ramsar[10].
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La majeure partie de la population vit dans les plaines côtières méridionales, dont l'altitude ne dépasse nulle part 10 m[8]. C'est là que les plus grandes villes du Bénin sont concentrées, notamment Porto-Novo, la capitale officielle, et Cotonou, la capitale économique et politique.
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Le climat du pays, situé dans une zone intertropicale, est globalement chaud et humide, avec des nuances saisonnières et géographiques liées à la latitude, au relief et à l'alternance des saisons[11]. Il oppose deux zones séparées par le 10e parallèle : au sud, un régime subéquatorial tempéré ; au nord, climat plus chaud et sec[12].
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Il tombe entre 900 et 1 300 millimètres d'eau par an, les régions les plus arrosées sont situées au sud-est, de Cotonou à Porto-Novo, l'Atacora entre Natitingou et Djougou, les régions de Dassa-Zoumè et de N'Dali au nord de Parakou. Les maximums des précipitations sont au sud (climat équatorial), de la mi-mars à la mi-juillet, et plus faiblement en novembre et décembre.
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La mousson, océanique et chargée d'humidité, souffle d'avril à novembre, du sud-ouest. L'harmattan continental et sec, souffle dans le sens inverse de la mousson (il vient du nord, du Sahel), de novembre à mai, apportant une poussière ocre orange.
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Le taux d'humidité, toujours important, se situe entre 65 et 95 %. La moyenne des températures est comprise entre 22 et 34 °C, avril et mai étant les mois les plus chauds, juste après que l'harmattan a soufflé durant six mois, avant que la mousson n'apporte ses pluies.
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Au Bénin, l'environnement est un droit constitutionnel selon l'article 27 de la constitution du 11 décembre 1990 :
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« Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L'État veille à la protection de l'environnement[14]. »
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La loi-cadre du 12 février 1999 issue de cette constitution en précise les règles et objectifs du gouvernement[15].
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Mais depuis quelques années, le Bénin fait face à des défis environnementaux. Le nord du pays avec ses paysages de savane est touché par la désertification et le sud, par la déforestation. En 2014, 44 % de la population vivait dans les villes, alors que l’environnement urbain est vulnérable, pollué et dégradé. La politique du pays semble néanmoins se soucier de plus en plus des problèmes environnementaux. Sur le site du gouvernement, la rubrique consacrée à l'environnement est régulièrement mise à jour[16]. En 2015, le président Thomas Boni Yayi s'était beaucoup investi dans la préparation de la Cop21. En vue des préparatifs, l'ambassade de France au Bénin avait réuni les membres du gouvernement béninois et de la communauté scientifique pour une exposition sur le thème « Océan et climat »[17]. En dépit des attentats du 13 novembre, le président se positionnait en faveur du maintien de la conférence. La délégation béninoise y comptait plus d'une centaine de personnes.
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Le pays est constitué de deux aires géographiques :
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On retrouve cette différence dans les qualifications d'« Afrique des greniers » et d'« Afrique des paniers ». La première fait référence aux greniers de maïs ou de mil que l'on trouve dans le domaine des savanes africaines, comme au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. La seconde se situe autour de l'équateur et correspond, en Afrique occidentale, au sud de tous les pays littoraux du Golfe de Guinée. Dans ces derniers, en raison du climat équatorial favorable à l'agriculture, rien ne sert d'entreposer, il suffit juste de « porter ».
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Jusqu'au XVe siècle, de nombreux peuples de la savane s'installent au nord :
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Alors que des populations littorales s'installent au sud et au centre :
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Les communautés anciennes se structurent sur la base de lignages. Vivant sur des territoires restreints, ces populations n'ont pas besoin d'organisation politique. Leur organisation sociale se base sur le respect des coutumes et des ancêtres morts. L'autorité s'y exerce oralement par le partage de ces traditions. On trouve toujours de telles populations dans le nord-ouest du pays : Berbas, Kabyés ou Tanéka.
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Lorsque plusieurs lignées se regroupent, elles se structurent en chefferies. Le chef peut être un représentant d'une famille ancienne ou un prêtre. Il s'entoure de dignitaires, chargés chacun d'une activité collective et formant un conseil.
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À partir du XVe siècle, la structure sociale se complexifie et des royaumes apparaissent. Il s'en est dégagé trois grandes aires culturelles : Bariba au nord, Yoruba et Aja-Ewé au sud.
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Le nord du pays a connu plusieurs royaumes bariba (ou baatombu) et notamment le royaume de Nikki. C'est à partir de ce village du nord-est qu'une dynastie, créée au XVIe siècle par Sunon Séro, étendit sa domination sur la région. Son empereur, Séro Kpéra, meurt en 1831 en combattant aux côtés des Yorubas d'Oyo (Nigeria) les attaques des Peuls. Le royaume est désorganisé quand les armées coloniales l'envahissent à la fin du XIXe siècle. D'autres royaumes bariba comme celle de Bouê (Gamia), Kika, Kouandé avec les Bagana, Kandi avec les Saka, et Parakou avec les Kobourou, ont été aussi assez célèbres.
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Leurs sociétés sont structurées en classes sociales strictes : nobles guerriers, griots, agriculteurs roturiers, artisans et esclaves. Les Bariba se retrouvent autour de la fête de la Gaani. C'est une fête culturelle et identitaire célébrée chaque année dans tout le royaume bariba autour du Sina Boko de Nikki.
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L'aire d'influence des Yoruba couvre l'est du pays et se distingue en deux royaumes : le royaume de Shabê-Okpa et le royaume de Kétou. Ces deux royaumes furent créés par deux frères descendants du roi de Ife Okandi (en même temps que les royaumes d'Owu, Popo, Benin, Ila Orangun et Oyo). À côté de ces deux royaumes, on retrouve une population yoruba d'émigration plus ancienne : les Idaatsha et les Ifè et les Isha. On doit ajouter à ce groupe ancien les Manigri et les Mokolé plus au Nord dans la commune de Kandi.
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Selon d'anciennes traditions orales et écrites, les Aja-Ewé émigrent à partir du XIVe siècle de la ville de Tado, située sur les rives du fleuve Mono au Togo. Ils établissent dans le sud deux royaumes : à Sahè ou Savi, et à Davié correspondant à l'actuelle ville d'Allada.
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Vers 1620, les héritiers du royaume d'Allada se disputent le trône. De leur scission découle la formation de deux royaumes supplémentaires. Au sud-est, Zozérigbé crée le royaume d'Hoogbonu dans la localité d'Ajashe, future Porto-Novo. Et au nord, Hwegbaja (1645-1689) institue le royaume de Dahomey, à partir de sa capitale Abomey.
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Au XVIIIe siècle, une série de conquêtes se fait sous l'autorité de douze rois traditionnels, à commencer par Gangnihessou. En 1724, Agadja (1708-1732), roi du Danhomey, s'empare du royaume d'Allada. Puis, en 1727, il soumet celui de Savi. En 1741, c'est au tour de Ouidah de tomber sous le joug de son successeur Tegbessou.
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Le pays dispose désormais d'une large fenêtre sur la mer. Le royaume a pris l'habitude d'échanger, commercialement et politiquement, avec les Portugais et les Néerlandais, arrivés à la fin du XVe siècle. Le Dahomey devient une entité politique organisée, très originale dans la région. Le royaume en est une puissance dominante. Le roi Hwegbaja a même à sa disposition un contingent de femmes amazones, anciennes chasseresses d'éléphants. C'est une société complexe, raffinée, efficace mais aussi violente et sanglante, notamment lors des funérailles royales qui s'accompagnaient de sacrifices humains.
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Dès le XVIIe siècle, ces royaumes, qui se structurent autour des villes d'Allada, Hoogbonu et Abomey, prospèrent avec le développement du commerce local. Néerlandais, Portugais, Danois, Anglais et Français installent le long de la « côte des Esclaves » des comptoirs commerciaux.
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Dans la première moitié du XIXe siècle, le roi Ghézo du Dahomey développe la culture du palmier à huile et introduit de nouvelles cultures (maïs, tomate, arachide, tabac). Des villages réguliers et propres, et des cultures bien ordonnées couvrent le pays.
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Dès 1851, la France signe un traité commercial et d'amitié avec le roi de Xogbonou (Porto-Novo) le roi Toffa Ier, vassal du roi Glélé du Dahomey, qui régna de 1858 à 1889.
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Par les traités de 1868 et de 1878, la région de Cotonou, située entre Ouidah, comptoir portugais, et Porto-Novo, est cédée à la France.
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En 1883, le roi de Xogbonou (Porto-Novo), souhaitant se protéger des visées expansionnistes du Dahomey, signe un traité de protectorat avec la France.
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L'un des rois les plus mythiques du royaume du Dahomey, le très noble roi Béhanzin (ayant pour emblème le requin) attaque en 1890 les Français à Cotonou, garde pendant 73 jours des otages français, puis assiège d'autres villages porto-noviens protégés des Français. Il déclare même aux Français de le laisser tranquille, défiant fièrement : « Si vous voulez la guerre, je suis prêt. »
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Béhanzin se rend de son propre chef pour arrêter le massacre de son peuple[18]. Il est captif en janvier 1894, puis déporté en Martinique. Les établissements français sont alors regroupés au sein de la colonie du Dahomey. Dans le Nord, le royaume bariba de Nikki, qui avait atteint son apogée au XVIIIe siècle avant de se heurter à l'expansionnisme du royaume nigérian d'Ilorin, oppose une vive résistance à la colonisation française.
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En 1899, la colonie du Dahomey intégra l'Afrique-Occidentale française (AOF) au sein de l'Empire colonial français. Les frontières furent établies d'un commun accord avec le Royaume-Uni (fixé alors au Nigeria) et avec l'Allemagne (présente alors au Togo).
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Après la Première Guerre mondiale, la scolarisation prend beaucoup d'importance, notamment grâce aux missions religieuses, et se développe surtout dans le sud, qui devient un des principaux foyers politiques et intellectuels de l'AOF.
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Sont fondés à cette époque de nombreux partis politiques, en même temps que se développe une presse d'opposition au système colonial. Rallié à la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, le Dahomey devient en 1958 un État autonome au sein de la Communauté française. Le pays accède à l'indépendance le 1er août 1960 et entre, le mois suivant, aux Nations unies, sous le nom de République du Dahomey.
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Depuis l'indépendance, le Bénin a connu une histoire politique mouvementée. Les douze premières années furent marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputèrent le pouvoir.
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En 1963, le nord du pays veut sa revanche, tandis que les élites et la nouvelle bourgeoisie semblent peu préoccupées par les nombreux défis du sous-développement. C'est à cette période qu'un certain colonel Christophe Soglo (l'oncle de Nicéphore Soglo) arrive sur la scène politique du pays, en forçant Hubert Maga, premier président de la République du Dahomey indépendant, à démissionner.
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En six ans, on enregistra quatre coups d'État et régimes militaires, venant abréger d'éphémères périodes civiles qui voient se succéder Sourou Migan Apithy, Justin Ahomadegbé et Émile Derlin Zinsou au pouvoir.
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En 1970, un Conseil présidentiel constitué de trois membres, Maga, Apithy et Ahomadegbé (une présidence tournante à trois) prend le pouvoir et suspend la constitution.
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La ronde des présidents n'a pu se faire. En effet, seul Maga a pu passer les deux ans retenus à la tête du Dahomey. À peine Ahomadegbé a-t-il entamé son tour de direction en 1972 que l'armée, sous la direction du capitaine Mathieu Kérékou, décide de reprendre en main le gouvernement, destitue le Conseil présidentiel, et Mathieu Kérékou devient le nouveau chef de l'État dahoméen. Il est rapidement nommé commandant. Mais les militaires se trouvent désemparés, sans programme et sans idées. Leur pouvoir est vide et c'est dans ce vide que vont s'engouffrer les idées des jeunes militaires et des étudiants qui ont vécu en France la période de mai 68.
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En novembre 1974, Mathieu Kérékou impose le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de l'État. En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey est symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom du royaume qui s'était autrefois épanoui au Nigeria voisin. Le pays prend le nom officiel de République populaire du Bénin.
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Le régime de la République populaire du Benin connut des transformations importantes au cours de son existence : une brève période nationaliste (1972-1974) ; une phase socialiste (1974-1982) ; et une phase comportant une ouverture vers les pays occidentaux et le libéralisme économique (1982-1990)[20].
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De vastes programmes de développement économique et social sont mis en place, mais les résultats sont mitigés. En 1974, sous l'influence de jeunes révolutionnaires – les « Ligueurs » – le gouvernement engagea un programme de nature socialiste : nationalisation des secteurs stratégiques de l'économie, réforme du système éducatif, mise en place de coopératives agricoles et de nouvelles structures d'administration locale, lancement d'une campagne d'éradication des « forces féodales » dont notamment le tribalisme. Le régime interdit les activités de l'opposition[20]. Élu président par l'Assemblée nationale révolutionnaire en 1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d'État en 1988.
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Dans les années 1980, la situation économique du Bénin est de plus en plus critique. Le pays connait des taux de croissance économique élevés (15,6 % en 1982, 4,6 % en 1983 et 8,2 % en 1984) mais la fermeture par le Nigeria de sa frontière de sa frontière avec le Bénin entraine une chute brutale des revenus douaniers et fiscaux. L'État n'est plus en mesure de payer les salaires des fonctionnaires[21]. En 1987, les plans du FMI imposent des mesures économiques draconiennes : prélèvements supplémentaires de 10 % sur les salaires, gel des embauches, mises à la retraite d'office. En 1989, un nouvel accord avec le FMI sur un programme d'ajustements des structures économiques déclenche une grève massive des étudiants et des fonctionnaires. Le Bénin, avec l'appui décisif de la France à laquelle le président Kérékou a décidé de faire confiance, entame une transition démocratique parfaitement réussie conjointement avec le processus de réformes économiques.
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Après la conférence des forces vives de la nation dirigée par le Prélat catholique Isidore De Souza, un gouvernement de transition, mis en place en 1990, ouvre la voie au retour de la démocratie et du multipartisme. Le Premier ministre, Nicéphore Soglo, bat Mathieu Kérékou à l'élection présidentielle du 24 mars 1991.
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Nicéphore Soglo, le premier président élu de l'ère du renouveau démocratique, devrait remettre le pays sur les pistes de l'économie de marché en créant les conditions favorables à la croissance économique. À la faveur du renouveau du système de gouvernement, le président Soglo redorera le blason des religions endogènes en se conciliant les pouvoirs traditionnels et fait du 10 janvier de chaque année la Journée nationale du vaudou.
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Cependant, le poids des contraintes sociales à la croissance économique ainsi que les ajustements structurels qui visaient, entre autres, la compression des dépenses publiques recommandées par le FMI viennent raviver le mécontentement général de la population. De plus, les trafics traditionnels s'épanouissent au grand jour (whisky, essence, ciment, voitures, etc.).
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Après avoir perdu sa majorité au sein de l'Assemblée législative, le président Nicéphore Soglo, accusé de népotisme par ses adversaires, est battu par Mathieu Kérékou à la présidentielle du 17 mars 1996. C'est un choc pour Nicéphore Soglo qui, après avoir crié au complot, envoie ses félicitations à Mathieu Kérékou et s'en va méditer plus de quatre mois, hors d'Afrique, les raisons de ses erreurs fatales.
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Démocratiquement, Mathieu Kérékou est de retour sur la scène politique béninoise, après avoir dirigé le pays pendant dix-sept années (de 1972 à 1990) dans le fiasco politique et économique de la désormais ancienne République populaire du Bénin.
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Les élections législatives de mars 1999 donnent de justesse la victoire à la Renaissance du Bénin (RB), le mouvement de l'opposition dirigé par Rosine Soglo, épouse de l'ancien président Nicéphore Soglo. Ces élections marquent l'échec du Mouvement Africain pour la Démocratie Et le Progrès (MADEP), le parti d'un des proches du président Kérékou, l'homme d'affaires Séfou Fagbohoun.
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Cependant, en mars 2001, Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84.06 % des voix. Arrivé en tête au premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il sera confronté au désistement de ce dernier ainsi qu'à celui d'Adrien Houngbédji arrivé en troisième position. Ces deux candidats démissionnaires ont qualifié le scrutin de « mascarade ».
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Terni par des soupçons de fraudes électorales et âgé de soixante-sept ans, Mathieu Kérékou entame donc un second mandat consécutif dans des conditions économiques fragiles.
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Depuis 2001, le Bénin est plongé dans de graves difficultés économiques, en raison de la situation difficile du port autonome de Cotonou, du choc pétrolier, de la crise du secteur du coton, de la contrebande très étendue, des effectifs pléthoriques de l'administration ou encore des sérieux problèmes d'approvisionnement en électricité créés par les sécheresses. Le Bénin est dans une période économique difficile que seule l'agriculture, relativement diversifiée parvient à maintenir compétitif face à ses voisins.
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C'est ainsi que lors des élections de mars 2006, les Béninois ont décidé d'exprimer leur « ras-le bol » et que le novice en politique, l'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le docteur Boni Yayi succède à la surprise générale à Mathieu Kérékou avec 75 % des suffrages (notons un taux de participation fort de 76 %).
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Mathieu Kérékou qui avait refusé de changer la constitution n'a pas pu se représenter. Il n'en était pas moins opposé à Boni Yayi, trop novice à son goût.
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En effet, à quelques jours des résultats l'ancien président, surnommé « le caméléon », a plongé le pays dans le doute, en affirmant publiquement que lors du déroulement de l'élection il y avait eu des dysfonctionnements dans l'organisation, avec des problèmes de listes électorales et de cartes d'électeur.
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Malgré cela, la coordination des observateurs internationaux indépendants s'est félicitée au cours d'une conférence de presse à Cotonou, du déroulement du second tour de l'élection présidentielle au Bénin, jugeant qu'il avait été de « très bonne tenue ».
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Patrice Talon remporte l’élection du 20 mars 2016 avec 65,39 % des voix face à Lionel Zinsou (34,61 %) des suffrages[22].
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En avril 2017 et en juillet 2018, le parlement béninois rejette une réforme constitutionnelle. Le gouvernement annonce dans la foulée la tenue d’un référendum sur cette réforme avant de se rétracter en août de la même année[23]. Le ministre de la Défense, Candide Azannai, a présenté sa démission dès le mois de mars 2017 pour marquer son opposition à ce projet de réforme[24]. Présenté par la presse comme l’un de ses plus proches soutien politique, c’est un coup dur pour Patrice Talon.
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En 2018, une nouvelle cour de justice est créée[25]. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) apparaît pour l’opposition politique au président Talon comme une institution inféodée au pouvoir de ce dernier[26]. Selon le journaliste Ariel Gbaguidi, la CRIET est « érigée comme une justice superpuissante prête à neutraliser toute voix opposée à celle du chef de l'État et à empêcher toute compétition politique »[27]. Depuis la création de la CRIET, le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix (WANEP-Bénin) affirme qu’il existe des « risques de vassalisation du pouvoir judiciaire »[28].
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En février 2018, dans la perspective des élections législatives d’avril 2019, des formations politiques soutenant l’action de Patrice Talon se rassemblent au sein de l’Union progressiste[29].
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En mars 2019, la Commission électorale nationale autonome ne valide que deux listes sur 7 présentées[30], toutes deux favorables au président Patrice Talon, pour les élections du 28 avril 2019. L’opposition se retrouve exclue de facto des élections.
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Le 29 mars la Cour africaine des droits de l’homme réunie à Arusha dénonce des dérives éloignant le pays de l’État de droit[31]. Jean-Baptiste Elias, dirigeant du Front des Organisations Nationales contre la corruption, affirme en avril 2019 que «la démocratie risque de tourner en dictature» au Bénin[32]. Dans le contexte d’élections législatives controversées et sans opposition, l’ONG Social Watch Bénin décide de ne pas participer au processus contrairement à la séquence électorale de 2015[33].
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Quelques mois après les élections, en mai 2019, une intrusion djihadiste est constatée avec l'enlèvement de deux Français dans le parc national de la Pendjari. Cet événement, même si les otages sont libérés par une intervention de forces françaises, confirme la possibilité de voir les groupes djihadistes descendre vers le golfe de Guinée au fur et à mesure de la déstabilisation du Burkina Faso, et du centre du Mali. Cela contrarie également un des objectifs économiques du président béninois, Patrice Talon, de développer le tourisme dans son pays[34].
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Le 6 avril 2006, le nouveau président de la République du Bénin, 54 ans, est officiellement installé dans ses villas à Cotonou.
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Le nouveau président qui prône une « République coopérative et solidaire », a énuméré les quatre priorités de son mandat que sont les ressources humaines, une gouvernance concertée, le développement de l'esprit d'entreprise, la construction de nouvelles infrastructures.
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L'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est élu président de la République à l'issue du deuxième tour de scrutin le 5 mars 2006, rassemblant 74.51 % des suffrages, contre 25.49 % pour Me Adrien Houngbédji, qui a présenté ses félicitations au nouvel élu.
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Candidat indépendant, Boni Yayi a su rallier les ténors de la politique béninoise que sont Albert Tévoédjrè, Émile Derlin Zinsou et une vingtaine de députés à l'Assemblée nationale, avant de bénéficier des consignes de vote de presque tous ses concurrents du premier tour, à l'issue duquel il totalisait un peu plus de 35 %, contre 24 % pour son poursuivant Me Adrien Houngbédji.
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Apparemment, les consignes de vote ont été suivies. Toutefois, certains observateurs estiment qu'avec ou sans consignes, le « candidat du changement » serait passé.
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Aux yeux des électeurs et plus particulièrement des jeunes et des milieux d'affaires, Boni Yayi (économiste) incarne l'espoir d'une reprise économique, l'amoindrissement du chômage, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance.
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Le successeur de Mathieu Kérékou a promis un taux de croissance à deux chiffres (environ 5 % actuellement) et le positionnement du Bénin en tête des producteurs du coton ouest-africains à partir de la campagne agricole 2006-2007.
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Quoique entouré de toute la classe politique, Boni Yayi se refuse à faire de la politique politicienne. « Nous sommes venus pour produire de la richesse », dit-il, refusant de constituer un « gouvernement de remerciement ». Cependant, des sources bien informées indiquent qu'il a demandé aux partis politiques de lui proposer des cadres pour la formation du gouvernement.
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Les élections législatives du 31 mars 2007 donnent la majorité à la Force Cauris pour un Bénin émergent (FCBE).
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Le président Boni Yayi a été réélu pour un second mandat lors des élections présidentielles de mars 2011. Obtenant plus de 55 % des voix, contre 35 % pour son principal concurrent Adrien Houngbédji, Boni Yayi a été élu dès le premier tour. Il s'est engagé, dès sa prise de fonction, à ne pas modifier la constitution dans le but de briguer un troisième mandat et quitte donc ses fonctions en mars 2016, à l'issue des prochaines élections présidentielles. Lui succède Patrice Talon, candidat indépendant et ancien homme d'affaires.
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Le Bénin est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Sa monnaie est le franc CFA.
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Il appartient au groupe des pays les moins avancés. En termes d’indice de développement humain (IDH), il se classe au 163e rang sur 189 du rapport PNUD 2017[38], reculant de deux places par rapport à 2016[38]. Pour 2020, il se situe au 149e rang sur 190 du rapport Doing business, qui calcule l'indice de la facilité de faire des affaires, contre 153e l'année précédente[39].
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Pourtant le taux de croissance, tombé à 2.5 % en 2010 (le plus bas de l’Afrique de l’Ouest), est depuis 2011 légèrement supérieur à 5 %[40]. Mais la croissance, la baisse de l'inflation et le développement des infrastructures[41] ne suffisent pas pour réduire la pauvreté globale, du fait de l'absence de redistribution, de la pression démographique et de la présence d’un secteur informel très important, en forte progression depuis les années 1980[42].
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Le port autonome de Cotonou (PAC)[43] constitue l'un des pivots de l'économie béninoise[44]. Cependant, 80 % des marchandises importées sont réexportées vers le Nigeria, ce qui rend le pays très dépendant de son puissant voisin.
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L'autre source de richesses est le coton[44], culture qui a réussi d'excellentes récoltes[45], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre était en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparé au pic des 2 dollars la livre qu’il avait atteint en 2011[45]. Le Bénin était à la quatrième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
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Les principales cultures sont surtout vivrières : igname, manioc, maïs, sorgho, riz paddy, fruits et légumes[9].
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L'élevage concerne principalement le cheptel bovin qui comptait 2 111 000 têtes[46], des ovins (842 000), des caprins (1 674 000), des porcins (398 000) et des volailles (17 683 000) selon les données de la Direction de l’Elevage (2012)[47].
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Le cheptel national des porcs est constamment sous la menace de la peste porcine africaine (PPA) qui sévit sous une forme enzootique.
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L’élevage non conventionnel prend de l’ampleur avec un nombre de plus en plus important d’éleveurs de poules pondeuses, de lapins, d’escargots, de poulets chair et d’abeilles. L’agribusiness se développe avec un engouement des jeunes agripreneurs qui développent plusieurs initiatives en se basant sur les technologies de l’information et de la communication. Des sites internet (le blog de Louis Agbokou par exemple), des plateformes de ventes en ligne de produits agricoles (la plateforme BenAgri par exemple), des magazines spécialisés (La Voix Rurale par exemple), des groupes WhatsApp et Facebook sont créés entre acteurs du secteur agricole. Ces types d’acteurs principalement les jeunes discutent entre eux des préoccupations afférentes à leurs activités et contribuent au développement du secteur agricole.
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La pêche reste souvent artisanale, elle est concurrencée par les bateaux étrangers[9]. On note également le développement de la pisciculture avec pour espèces élevées le Clarias et le Tilapia.
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Le tourisme représente 2.5 % du PIB du pays, qui occupe la cinquième place des destinations en Afrique de l'Ouest. En 2013 il a accueilli 230 946 visiteurs étrangers contre 219 949 en 2012. Ses principaux atouts sont les plages et les cités lacustres du sud (Ganvié), les parcs animaliers au nord (Pendjari et W), Abomey et ses palais royaux, Ouidah, lieu de mémoire de l'esclavage et berceau du culte vaudou[48].
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Le pays est encore très en retard au niveau de l'aménagement du territoire. Il manque notamment d'une véritable infrastructure de transport, ce qui empêche ou ralentit grandement le développement du pays.
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La politique d'urbanisme est elle aussi balbutiante. À Cotonou et dans les autres grandes villes, les services de voirie n'ont permis de bitumer qu'une petite partie des rues mais la majorité des voies de circulation reste faite de terre souvent bosselée et se remplissant d'eau à la moindre pluie.
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L’électrification encore insuffisante dans le pays met un frein au développement économique et connait des interruptions régulières quand elle est présente. Environ 70 % de la population béninoise a accès à de l’eau potable salubre, et 46 % seulement à des services d’assainissement.
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Pour aider à son développement, le Bénin bénéficie depuis 2010 d'une subvention importante mise à la disposition du Bénin par le peuple des États-Unis à travers le Millennium Challenge Account dans le cadre d’un accord de don signé entre les deux pays[49].
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Le deuxième accord de don, d’un montant de 411 millions de dollars, a été signé en juillet 2015 pour la mise en œuvre de son prochain programme (2016-2021) axé essentiellement sur la reconstruction du sous-secteur de l’énergie électrique. Ce programme couvre quatre domaines : la production, la distribution, les réformes institutionnelles et l’énergie décentralisée.
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Le premier accord (2006-2011), d’un montant de 300 millions de dollars avait porté sur quatre projets : le foncier, la justice, les services financiers et le port de Cotonou[50].
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D'autres pays ont aussi des programmes d'aide au développement du Bénin comme la France au travers de l'agence française de développement[51].
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Succédant au Recensement général de la population et de l'habitat de 2002 (RGPH3), un quatrième recensement (RGPH4) s'est déroulé en 2013. Ses résultats définitifs ont été publiés en juin 2015[52], mais des estimations sont calculées plus fréquemment.
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L'effectif de la population a évolué à un rythme soutenu[53]. Le pays comptait 878 000 habitants en 1910 et 1 528 000 en 1950. Après l'indépendance, on en compte 2 106 000 en 1961, puis 3 331 210 en 1979 et 4 915 555 en 1992. Le recensement de 2002 dénombre 6 769 914 personnes[53]. Selon une estimation de juillet 2020, le Bénin compte à cette date 12 864 634 habitants et se classe au 74e rang mondial[2].
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La population béninoise est jeune et à dominance féminine, majoritairement rurale[53], mais les citadins représentent 49 % en 2020 et le taux annuel d'urbanisation était de 3,89 % entre 2015 et 2020[2].
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Le Bénin est constitué d'un grand nombre d'ethnies, d'importance numérique variable et de répartition géographique inégale[54]. Selon le recensement de 2002 (qui inclut les populations apparentées), les Fon sont les plus nombreux (39,2 %), fortement localisés dans les départements du sud. Les Adja (15,2 %) sont concentrés dans le Mono et le Couffo. Les Yoruba (12,3 %) sont très présents dans les départements des Collines et du Plateau. Les Bariba (9,2 %), les Batammariba (6,1 %), les Yoms (5,5 %) et les Peulhs (4 %) vivent plutôt dans le nord[54].
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Le Bénin abritait plusieurs milliers de réfugiés, notamment en provenance du Togo, mais ce nombre a considérablement diminué depuis la mise en œuvre, avec l'appui du HCR, d'une nouvelle stratégie d'intégration en 2013[55].
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La langue officielle du Bénin est le français[56]. Le prestige de cette langue, comme langue des médias, de l'administration et des communications interethniques, pousse à son apprentissage, notamment en milieu urbain[57]. Une variété de français dénommée « français d'Afrique » s'est développée dans les rues et marchés de Cotonou. Il s'agit d'un parler presque argotique[58]. Selon le rapport 2014 de l’OLF, le Bénin compte 35 % de francophones dans sa population[59].
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Le Bénin est membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).
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Une cinquantaine de langues africaines sont parlées sur le territoire béninois. Parmi elles, une vingtaine seulement dépassent un cercle restreint. La plus répandue est le fon, suivi par le yoruba, le goun, le mina, l’adja et le bariba[57].
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L’anglais est utilisé dans le monde des affaires, notamment pour les échanges avec le Nigeria voisin[57].
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La Constitution de 1990 proclame la laïcité de l'État et la liberté de pensée, d'expression et de pratiques religieuses[62]. Le Bénin est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
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D'après le recensement de 2013 (RGPH4), 27,7 % des habitants sont musulmans, 25,5 % catholiques, 11,6 % sont praticiens du vaudou, 6,7 % appartiennent à l’Église du christianisme céleste. Il existe d'autres communautés rassemblant moins de 5 % de la population, telles que les méthodistes, les adeptes de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), les Témoins de Jéhovah, les bahaïs, les baptistes, les pentecôtistes, les membres de l’Église de l'Unification (Moon) et les eckankars. 5,8 % de la population se déclare sans affiliation religieuse[63].
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Les statistiques ne reflètent pas la place réelle du vaudou au Bénin, son berceau historique au XVIIe siècle[64]. En effet de nombreux Béninois associent sa pratique à celles d'autres religions. D'abord diabolisé par les voyageurs, combattu par les missionnaires, interdit dans les années 1970 sous le régime marxiste de Kérékou, le culte du vaudou est l’objet, depuis 1993, d’une fête nationale, célébrée le 10 janvier et de plus en plus populaire[65].
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231 |
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Basilique de Ouidah.
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Mosquée de Parakou.
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Rite vaudou à Ouidah.
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Cérémonie de baptême à Cotonou(Église du christianisme céleste).
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Au Bénin, le système éducatif doit faire face à une pression démographique soutenue, avec une augmentation probable de 25 % de la population scolarisable entre 2010 et 2020, donc des dépenses en éducation[66]. Malgré un environnement macroéconomique peu favorable au cours des dernières années, le secteur de l'éducation conserve une priorité budgétaire plus forte que dans les autres pays d’Afrique subsaharienne. Les secteurs public et privé se sont développés conjointement, la couverture scolaire s'est accrue à tous les niveaux d'enseignement, mais, en ce qui concerne l'enseignement primaire, il reste à en améliorer l'accès et à réduire les abandons en cours de cycle[66]. En effet, le travail des enfants reste un problème au Bénin car le pays se trouve être celui ayant le plus d’enfants de 7 à 14 ans qui travaillent, parmi les pays pour lesquels les données sont disponibles (2008). Le pourcentage est de 76 % pour les filles et de 72.8 % pour les garçons[67].
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Le pays dispose de deux universités publiques, l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) et l'Université de Parakou (UP), créées en septembre 2001[68] en remplacement de l'université du Dahomey, fondée en 1970[69] et devenue l'université nationale du Bénin en 1975. Il existe d'autres établissements publics, tels que l'École du Patrimoine Africain (EPA), l'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM), l'Institut national de la Jeunesse, de l'Éducation physique et sportive (INJEPS) ou le Centre béninois de la recherche scientifique et technique (CBRST) et de nombreux établissements privés, tels que l'Université des sciences et technologies du Bénin (USTB).
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La constitution du Bénin, adoptée en 1990, garantit et protège la liberté d'expression, y compris la liberté de la presse, dans ses articles 23 et 24. L'article 23 affirme que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression dans le respect de l’ordre public établi par la loi et les règlements ». L’article 24 dispose que « la liberté de la presse est reconnue et garantie par l’État. Elle est protégée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) dans les conditions fixées par une loi organique »[70].
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Le Bénin a longtemps été considéré comme l'un des exemples de démocratie moderne en l’Afrique de l’Ouest, bénéficiant d'une liberté de la presse satisfaisante, malgré la pauvreté[71]. Cependant la situation se dégrade peu à peu, particulièrement après l'élection présidentielle de 2006 : difficultés d’accès aux sources d'information, conditions de vie et de travail difficiles des journalistes, financements occultes, manque de professionnalisme. En 2013, le Bénin se situe au 79e rang du classement mondial de la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières[72]. En 2015, il est rétrogradé à la 84e place, sur 180 pays[73].
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L'Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) est la société nationale de radio-télévision publique du Bénin.
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Le football est le sport le plus populaire au Bénin. Créée en 1962, la Fédération béninoise de football est membre de la FIFA et de la CAF. L'équipe du Bénin de football est surnommée « les Écureuils ». De nombreux joueurs béninois sont recrutés à l'échelon international[74].
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Le handball et l'athlétisme sont également très appréciés, des filles comme des garçons[74].
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La pétanque et le roller sport sont deux disciplines sportives qui enregistrent la régulière participation du Bénin aux compétitions internationales.
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Outre ces sports importés à l'origine par la colonisation, des activités plus traditionnelles sont également pratiquées, telles que la lutte ou le sharro, une sorte d'affrontement viril à l'aide de longs bâtons, auquel se livrent les jeunes nomades peuls[74].
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Les Palais royaux d'Abomey sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial depuis 1985[75]. D'autres sites culturels figurent sur la liste indicative : l'habitat vernaculaire du nord Bénin[76], les quartiers anciens et le palais royal de Porto-Novo[77], les quartiers anciens et la Route de l'Esclave d'Ouidah[78], le site lacustre de Ganvié[79], le village souterrain d'Agongointo-Zoungoudo[80].
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Tata somba du nord
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Palais royal d'Abomey
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Maison ancienne de Ouidah
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Site lacustre de Ganvié
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Village souterrain d'Agongointo
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Abomey, l'ancienne capitale du royaume précolonial du Danhomè, a produit un art de cour florissant, dont témoignent les bas-reliefs, portes, sièges, trônes et poteaux sculptés, les statues en bois ou en métal, les récades ciselées, les tentures à motifs appliqués[81].
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L'homme-requin
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Récade du roi Glélé.
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Tablier d'amazone brodé de cauris
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Autel portatif asen
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Motif zoomorphe sur un autel vaudou d'Abomey.
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Au Sud d'Abomey-Calavi, le Petit Musée de la Récade, situé au Centre, présente une collection de 41 récades traditionnelles[82].
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Fondée à Cotonou en 2005, la Fondation Zinsou est la première structure béninoise consacrée à l'art contemporain[83]. En 2013, elle ouvre un musée à Ouidah, qui présente une partie de sa collection[84].
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Les plasticiens Cyprien Tokoudagba, Romuald Hazoumè, Emo de Medeiros, Charly d'Almeida , Dominique Zinkpè, Ishola Akpo, Remi Samuz ou Cyr-Raoul X , sont quelques-uns des grands noms de l'art contemporains[85].
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Inauguré le 6 février 2015, Le Centre est un espace artistique pluridisciplinaire installé dans le quartier de Lobozounkpa, à Abomey-Calavi, à quelques kilomètres de Cotonou. Dévolu à la création artistique contemporaine, il est placé sous la direction de l'artiste plasticien Dominique Zinkpè. Doté d'un Petit Musée de la Récade, de salles d'exposition, d'un Jardin à Sculptures, de résidences, d'ateliers de créations, d'un espace scénique et d'un café, ce lieu est un espace de création et d'échanges dont l'objectif est de contribuer au rayonnement de la scène artistique contemporaine béninoise[86].
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L'un des pionniers de la photographie au Bénin, est Joseph Moïse Agbojelou (1912-2000), président de l'Association des photographes professionnels du Dahomey, qui ne comptait qu'une dizaine de membres en 1950[87].
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Mayeul Akpovi filme d'abord les grandes villes françaises avant de revenir à Cotonou où il prend quelque 20 000 photos pour créer une vidéo, Cotonou in Motion[88].
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Plusieurs cinéastes béninois vivent en France de longue date, comme Sylvestre Amoussou ou Jean Odoutan, fondateur du Festival international du film de Ouidah (Quintessence) en 2003 et de l'Institut cinématographique de Ouidah (ICO) en 2006[89].
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L'acteur Djimon Hounsou tente aussi sa chance en France, mais fait carrière aux États-Unis, à travers des films d'action tels que Gladiator, Blood Diamond, Amistad, Never Back Down, Forces spéciales et Les Gardiens de la Galaxie[90].
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Le cinéma numérique ambulant est présent au Bénin. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs. De nouvelles unités de projection sont en cours de création.
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Depuis 1991, le Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB) réunit pendant une semaine une centaine de troupes dans les grandes villes du pays : Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Abomey et Parakou[91].
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C'est une littérature essentiellement de langue française[92], née dans l'entre-deux-guerres, dans l'ancienne colonie du Dahomey. Les différents genres littéraires apparaissent dans l'ordre suivant : le roman, avec L'Esclave (1929) de Félix Couchoro, le théâtre (1933-1937), le conte et la légende (1941-1946) et enfin la poésie (1954)[93].
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Paul Hazoumé est l'auteur du premier roman historique africain (Doguicimi, 1938), mais, comme Couchoro, il ne dénonce pas l'emprise coloniale. Les premiers regards critiques sur la société apparaissent dans les années 1960, avec Olympe Bhêly-Quenum ou Jean Pliya au théâtre[94].
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Les années 1980 voient le développement de la bande dessinée béninoise[95].La littérature féminine émerge. La parution en 2018, sous la direction de Gisèle Ayaba Totin, de Dix femmes écrivaines du Bénin[96] l'atteste. Sophie Adonon , Harmonie Byll Catarya, Eliane Chegnimonhan, Lhys Degla , Adélaïde Fassinou, Myrtille Akofa Haho , Elena Miro K, Carmen Fifame Toudonou, Sœur Henriette Goussikindey, Anaïs Aho, participent à ce recueil.
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La musique béninoise est moins connue à l'étranger que d'autres musiques africaines, cependant quelques-uns de ses artistes sont de grandes stars internationales comme Angélique Kidjo, ou encore le feu Gnonnas Pedro.
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Certains artistes béninois sont aussi très reconnus à l'étranger comme Sagbohan Danialou, Stan Tohon, l'Orchestre Poly-Rythmo ou Ricos Campos, pour la nouvelle génération on peut citer Trio Teriba ou Dibi Dobo…
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Même s'il y a des rythmes et des courants musicaux propres au pays (Tchinck, Soyoyo, Zekede, Noudjiou…), il est vrai qu'à l'international ils ne sont pas très repris.
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N'oublions cependant pas que de grands courants musicaux comme différents types de salsa par exemple prennent leurs racines dans les rythmes animistes et de cérémonies Vodoun et Orishas du Bénin. Ces rythmes sont donc encore très présents aux Antilles (Cuba, Haïti, Porto Rico, Jamaïque) et en Amérique du Sud.
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Il faut également noter que le mouvement hip-hop est assez présent au Bénin depuis quelques années auprès de la jeunesse : le mélange francophone, anglophone et traditionnel donne d'ailleurs des styles assez remarquables.
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Les habitudes alimentaires des Béninois varient selon la zone géographique, le climat, la végétation et le sol[97]. La cuisine est riche et mélange volontiers les traditions ancestrales locales, celles du Brésil, des pays arabes, d'autres pays africains et d'Europe.
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Les produits de base sont le maïs, le mil, le sorgho, le riz, le gari (ou farine de manioc) et l'igname. La majorité des préparations emploient du piment, du sel, de l'oignon, de la tomate, du gombo, de l'huile de palme ou d'arachide[97].
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De nombreux plats du terroir sont vendus dans la rue, par des marchandes ambulantes, dans des maquis, ou sur les marchés[97].
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La boisson traditionnelle béninoise est le sodabi, une liqueur obtenue après distillation du vin de palme.
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(*) Date variable estimée : les célébrations islamiques sont déterminées en fonction de l'état de la lune et fixées peu avant.
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Au Bénin, selon une estimation de 2020, le taux de natalité est de 42,1 ‰ et le taux de mortalité de 8,4 ‰[2]. La mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile restent élevées[98]. Le niveau de l’espérance de vie à la naissance est faible, mais il a progressé pour atteindre 61,4 ans en 2020[2]. Le taux de fécondité demeure important, avec 5,53 naissances vivantes par femme[2]. On compte 397 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes[2].
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Les maladies transmissibles constituent encore les principales causes de morbidité et de mortalité[98]. Le paludisme et les infections respiratoires aiguës sont les deux premières causes de consultation soit respectivement 39.6 % et 14.9 % des cas en 2008. Viennent ensuite les autres affections gastro-intestinales (6.8 %), les traumatismes (5.8 %) et les maladies diarrhéiques (3.5 %). L’incidence des trois maladies prioritaires que sont le paludisme, les IST/VIH/sida et la tuberculose demeure inquiétante[98]. Pour les touristes, une vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire[99].
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On observe également l'émergence de maladies non transmissibles (MNT), telles que l'hypertension artérielle, le diabète ou l’obésité. Ces pathologies sont liées principalement à une alimentation déséquilibrée, à l’inactivité physique, au tabagisme et à la consommation nocive d’alcool[98].
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Selon l'UNICEF, « le Bénin fait partie des pays les moins avancés dans la réalisation de progrès en matière de nutrition. La malnutrition, encore présente notamment dans le nord du pays, entretient le cycle de la pauvreté, maintient des pans entiers de la population dans une situation de vulnérabilité et menace la prospérité[100] ». Au niveau national, c'est un enfant béninois sur trois qui souffre encore de malnutrition[101]. En 2015, quatre agences du système des Nations unies, à savoir l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont accordé au Bénin un appui financier de plus de 2,5 millions de dollars US, sur une période de trois ans, en vue de lutter contre la malnutrition chronique dans les communes rurales de Malanville et Karimama, au nord du pays, les plus affectées et les plus vulnérables sur le plan nutritionnel au Bénin avec un taux de malnutrition deux fois supérieur à la moyenne nationale[102].
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Le Bénin a pour codes :
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Benjamin Harrison, né le 20 août 1833 dans le comté de Hamilton (Ohio) et mort le 13 mars 1901 à Indianapolis (Indiana), est un militaire, juriste et homme d'État américain. Il est le 23e président des États-Unis, en fonction de 1889 à 1893.
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Petit-fils du 9e président américain William Henry Harrison, il passe son enfance dans l'Ohio avant de s'installer à Indianapolis à l'âge de 21 ans. Durant la guerre de Sécession, il participe aux batailles d'Atlanta et de Nashville en tant que général de brigade dans l'armée du Cumberland. Il entra en politique après la guerre au sein du Parti républicain et brigua sans succès le poste de gouverneur de l'Indiana avant de devenir sénateur fédéral en 1881.
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Lors de l'élection présidentielle de 1888, Harrison perdit le vote populaire face au président sortant Grover Cleveland mais remporta la majorité au sein du Collège électoral et fut donc élu. Sa présidence fut marquée par une politique étrangère ambitieuse, par l'admission de six nouveaux États au sein de l'Union, par des législations économiques importantes comme le McKinley Tariff (œuvre du futur président William McKinley) et le Sherman Antitrust Act et par le fait que les dépenses fédérales dépassèrent pour la première fois le milliard de dollars. Les démocrates attaquèrent le Billion Dollar Congress et cette question des dépenses associée à une impopularité grandissante vis-à-vis des droits de douanes élevés entraîna la défaite de son parti aux élections de mi-mandat en 1890.
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Après sa défaite face à Cleveland lors de l'élection présidentielle de 1892, Harrison se retira de la vie politique. Il fut l'avocat du Venezuela dans une dispute frontalière avec le Royaume-Uni et se rendit en Europe (Arbitrage de Paris) dans le cadre de cette affaire en 1900. Il décéda un an plus tard des complications d'une grippe.
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Benjamin Harrison est né le 20 août 1833 à North Bend dans l'Ohio. Il était le second d'une fratrie de huit enfants dont les parents étaient John Scott Harrison (qui devint représentant de l'Ohio) et d'Elizabeth Ramsey Irwin. La famille Harrison était l'une des premières de Virginie et sa présence dans le Nouveau Monde remontait à l'arrivée d'un Anglais nommé Benjamin Harrison à Jamestown en 1630. Il était un petit-fils du président William Henry Harrison et un arrière-petit-fils de Benjamin Harrison V, ancien gouverneur de Virginie et signataire de la Déclaration d'indépendance des États-Unis[1]. Harrison avait sept ans lorsque son grand-père fut élu président mais il n'assista pas à son investiture[2]. Malgré l'influence de la famille Harrison, il ne grandit pas dans une demeure fortunée car la plus grande partie des revenus agricoles de John Scott Harrison était investie dans l'éducation de ses enfants[3]. Malgré ces faibles revenus, l'enfance de Harrison fut agréable et il passait beaucoup de temps à pêcher et à chasser[4].
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L'éducation de Benjamin Harrison commença dans une petite école près de sa maison mais il reçut le soutien d'un tuteur pour l'aider à intégrer le lycée[5]. Harrison et son frère Irwin furent inscrits au Farmer's College près de Cincinnati en 1847[6]. Il y resta deux ans[7] et rencontra Caroline Scott, la fille d'un professeur de science et pasteur presbytérien appelé John Witherspoon Scott[8]. En 1850, il s'inscrivit à l'université Miami d'Oxford dans l'Ohio. Il rejoignit la fraternité Phi Delta Theta et fut diplômé en 1852[9]. Il y rencontra John Alexander Anderson[10], qui fut représentant de l'Ohio durant 24 ans et Whitelaw Reid qui fut son colistier pour la vice-présidence en 1892. À l'université, Harrison fut grandement influencé par l'un de ses professeurs, Robert Hamilton Bishop, qui enseignait l'histoire et l'économie[11]. Il rejoignit l'église presbytérienne, à laquelle appartenait sa mère et en resta membre jusqu'à sa mort[12]. Après avoir été diplômé, Harrison poursuivit ses études de droit en devenant assistant dans le cabinet d'avocat Storer & Gwynne de Cincinnati
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Avant de terminer ses études de droit, Harrison retourna à Oxford pour épouser Caroline le 20 octobre 1853 au cours d'une cérémonie célébrée par le père de Caroline[10]. Ils eurent deux enfants, Russell Benjamin (12 août 1854 - 13 décembre 1936) et Mary (3 avril 1858 - 28 octobre 1930[13]).
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Après son mariage, Harrison retourna vivre dans la ferme familiale tout en finissant ses études de droit. La même année, il hérita de 800 $ (environ 292 000 $ de 2012[14]) après la mort d'une de ses tantes et il utilisa l'argent pour déménager à Indianapolis dans l'Indiana en 1854[15]. Il fut admis au barreau et commença à travailler dans le cabinet de John H. Ray. La même année, il devint crieur public de la cour fédérale d'Indianapolis ce qui lui rapportait 2,50 $ (environ 56,40 $ de 2012[16]) par jour. Il était chargé d'annoncer les décisions de la cour dans la rue[13].
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Alors qu'il était à Indianapolis, Benjamin Harrison fut à la fois le premier président de l'University Club, un gentlemen's club privé et le premier président du club de la fraternité Phi Delta Theta de la ville[17]. Harrison avait grandi dans une famille whig et était un partisan des politiques whigs durant sa jeunesse. Il rejoignit cependant le parti républicain peu après sa formation en 1856 et il fit campagne pour le candidat à la présidence John Charles Frémont[18]. Il fut également élu avocat de la ville d'Indianapolis, une fonction lui apportant un salaire annuel de 400 $ (environ 142 000 $ de 2012[19],[14]).
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En 1858, Harrison créa un partenariat avec William Wallace et ils ouvrirent le cabinet Wallace & Harrison[20]. Il fut le candidat républicain pour le poste de rapporteur de la Cour suprême de l'Indiana (en) en 1860 qui fut sa première incursion en politique. Durant les débats, il affronta, pour le compte de son parti, Thomas Hendricks, le candidat démocrate au poste de gouverneur et futur vice-président des États-Unis[21]. Après l'élection de son partenaire au poste de greffier de la ville en 1860, Harrison créa un nouveau cabinet avec William Fishback nommé Fishback & Harrison dans lequel il travailla jusqu'à son entrée dans l'armée[22].
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Au début de la guerre de Sécession, Harrison souhaitait rejoindre l'armée de l'Union mais il hésita car sa jeune famille pourrait avoir besoin d'un soutien financier[23]. En 1862, le président Abraham Lincoln demanda plus de recrues pour l'armée. Lors de la visite du gouverneur Oliver Hazard Perry Morton, Harrison le trouva désespéré par le nombre d'hommes ayant répondu au dernier appel et lui dit : « si je peux être d'une quelconque aide, dites-le moi[24] ». Morton demanda alors à Harrison s'il pouvait recruter un régiment même s'il ne lui imposait pas d'en faire partie. Harrison leva un régiment formé principalement de soldats du nord de l'Indiana et Morton lui offrit son commandement mais Harrison refusa en arguant son manque d'expérience militaire et il fut nommé sous-lieutenant. En août 1862, lorsque le régiment quitta l'Indiana pour rejoindre l'armée de l'Union à Louisville dans le Kentucky, Harrison fut promu par Morton au rang de colonel et son régiment devint le 70e régiment d'infanterie de l'Indiana[25].
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Le 70e régiment fut affecté à des missions de reconnaissances et de protection des voies ferroviaire dans le Kentucky et Tennessee durant la plus grande partie de ses deux premières années. En 1864, Harrison et son régiment rejoignirent la campagne d'Atlanta du général William T. Sherman et furent placés en première ligne. Le 2 janvier 1864, il reçut le commandement de la 1re brigade de la 1re division du XXe Corps qu'il mena au combat lors des batailles de Resaca, de Cassville, de New Hope Church, de Kennesaw Mountain, de Marietta, de Peachtree Creek et d'Atlanta. Lorsque les forces de Sherman achevèrent la marche vers la mer, la brigade de Harrison fut transférée dans le district d'Etowah et participa à la bataille de Nashville[26]. Le 22 mars 1865, Harrison fut promu général de brigade et il participa à la Grande Parade militaire à Washington, D.C. avant de quitter l'armée le 8 juin 1865[26].
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Alors qu'il servait dans l'armée, Harrison fut réélu en octobre 1864 au poste de rapporteur de la cour suprême de l'Indiana pour quatre ans de plus[27]. La position n'était pas politiquement très puissante mais elle permettait à Harrison de vivre confortablement[27]. Le nom de Harrison devint connu du grand public lorsque le président Grant le nomma pour représenter le gouvernement fédéral lors d'une plainte déposée par Lambdin P. Milligan dont les condamnations pour trahison durant la guerre avaient été annulées par la Cour suprême. Grâce au travail de Harrison, l'indemnité payée par le gouvernement fut minimale[28]. Les républicains de l'Indiana pressaient Harrison pour qu'il se présente au Congrès mais il se contenta de soutenir les autres candidats républicains ce qui lui valut de nombreuses louanges de la part de ses collègues[29].
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En 1872, Harrison entra dans la course pour obtenir l'investiture républicaine pour le poste de gouverneur de l'Indiana. Il ne parvint pas à obtenir le soutien de l'ancien gouverneur Oliver P. Morton qui favorisa son opposant Thomas M. Browne[30]. Il retourna alors à son métier de juriste et malgré la crise économique de 1873, il avait les moyens de faire construire une grande maison à Indianapolis en 1874[31]. Il continua à faire des discours pour le compte des candidats et des politiques républicaines[32].
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En 1876, Harrison n'avait pas cherché la nomination de son parti pour le poste de gouverneur mais lorsque le candidat républicain se retira de la course, Harrison accepta la proposition de prendre sa place[33]. Sa campagne était basée sur l'économie et il se prononça pour la déflation. Son programme se révéla populaire mais il fut battu lors de l'unique tour par James D. Williams[34]. Malgré sa défaite, Harrison restait un politicien influent dans l'État et lorsque la grande grève des cheminots (en) atteignit Indianapolis, il participa à la médiation entre les ouvriers et la hiérarchie afin de maintenir l'ordre public[35].
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Lorsque le sénateur Morton mourut en 1878, les républicains présentèrent Harrison mais il ne parvint pas à remporter une majorité à la législature et le démocrate Daniel W. Voorhees fut élu à sa place[36]. Le président Rutherford B. Hayes nomma Harrison à la Mississippi Valley Division en 1879 qui avait été créée pour faciliter les aménagements sur le fleuve[37]. Il fut délégué à la convention républicaine présidentielle de 1880 l'année suivante[38] et joua un rôle primordial dans les négociations qui aboutirent à la nomination de James A. Garfield.
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Après que Harrison ait mené la délégation républicaine à la convention nationale, il était considéré comme un possible candidat au Sénat[39]. Il donna des discours en faveur de Garfield dans l'Indiana et dans l'État de New York, ce qui accrut encore sa cote au sein du parti. Lorsque les républicains reprirent la législature de l'Indiana, il fut élu au Sénat face à son rival républicain, le juge Walter Quintin Gresham[39]. Après l'élection de Garfield en 1880, ce dernier lui proposa un poste dans son Cabinet mais Harrison déclina l'offre, préférant commencer son mandat en tant que sénateur[40].
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Harrison fut sénateur du 4 mars 1881 au 4 mars 1887. Il fut président du comité sur les moyens de transport du littoral pendant son premier mandat puis du comité sur l'énergie et les ressources naturelles lors du second et du troisième[41]. Le principal problème auquel fut confronté Harrison en 1881 était l'excédent budgétaire. Les démocrates souhaitaient réduire les droits de douane pour limiter les recettes du gouvernement tandis que les républicains voulaient utiliser cet excédent pour réaliser des travaux publics et financer les pensions des vétérans de la guerre de Sécession. Harrison suivit l'avis de son parti et plaida pour de généreuses pensions pour les vétérans et leurs veuves[42]. Il soutint également, sans succès, des aides financières pour l'éducation des habitants du Sud des États-Unis, en particulier celle des enfants des esclaves affranchis après la guerre car il croyait que l'éducation était nécessaire pour rendre les populations noires et blanches égales sur le plan politique et économique[43]. Harrison s'opposa, contre l'avis de son parti, à la loi d'exclusion des Chinois, considérant qu'il violait les traités existants avec la Chine[44].
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En 1884, Harrison et Gresham s'opposèrent une nouvelle fois lors de la convention républicaine de 1884[45]. James Blaine fut choisi mais lors de l'élection présidentielle de 1884, il fut battu par le démocrate Grover Cleveland[45]. Au Sénat, Harrison parvint à faire adopter une loi sur les pensions des vétérans mais elle fut annulée par le veto présidentiel[46]. Ses efforts pour faire admettre de nouveaux États occidentaux dans l'Union furent bloqués par les démocrates, qui craignaient que ces nouveaux États n'élisent des républicains au Congrès[46].
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En 1885, les démocrates redessinèrent les circonscriptions de l'Indiana, ce qui aboutit à une législature démocrate en 1886 malgré des votes majoritairement républicains[47]. Harrison échoua lors de sa tentative de réélection au Sénat face à David Turpie[48]. Il retourna à son activité de juriste à Indianapolis mais resta actif dans les politiques nationales et fédérales[49].
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En 1888, le favori pour l'investiture républicaine était initialement le précédent candidat James G. Blaine du Maine. Cependant, Blaine écrivit de nombreuses lettres où il affirmait n'avoir aucune envie de participer à l'élection et ses partisans se répartirent entre les autres candidats[50]. John Sherman de l'Ohio était le nouveau favori devant Chauncey Depew de New York, Russell Alexander Alger du Michigan et le vieil adversaire de Harrison, Walter Q. Gresham, à présent juge fédéral à Chicago dans l'Illinois[50]. Blaine ne désigna aucun candidat comme son successeur donc aucun d'entre eux n'entra à la convention avec une majorité de ses partisans.
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Harrison arriva en quatrième au premier tour avec Sherman en tête et les votes suivant ne firent pas évoluer le classement[51]. Les partisans de Blaine se rassemblèrent alors autour de Harrison qui, selon eux, pourrait attirer le vote du plus grand nombre de délégués[52]. Il fut finalement désigné au huitième tour[53] et Levi Morton de New York fut choisi pour briguer la vice-présidence au sein du ticket présidentiel[54].
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L'opposant de Harrison lors de l'élection était le président sortant Grover Cleveland. Il fit une « campagne de perron », typique de l'époque, dans laquelle le candidat ne faisait pas campagne personnellement mais recevait des délégations et faisait des discours depuis sa propre maison[55]. Les républicains firent campagne sur la question des droits de douanes, ce qui leur permit de récupérer les votes protectionnistes dans les importants États industriels du Nord. L'élection se concentra sur les swing states de New York, du New Jersey, du Connecticut et de l'Indiana[56]. Harrison remporta la victoire dans l'Indiana et l'État de New York grâce à des manœuvres frauduleuses mais perdit dans les deux autres États[57]. Le taux de participation atteignit 79,3 % et près de 11 millions de votes furent recueillis[58]. Bien que Harrison ait recueilli 90 000 voix de moins que Cleveland, il fut élu par 233 voix contre 168 au collège électoral[59].
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Lorsque Matthew Quay, « boss » de Pennsylvanie, entendit que Harrison attribuait sa courte victoire à la divine providence, il déclara que Harrison ne saura jamais « combien d'hommes ont risqué le pénitencier pour le faire devenir président[60] ». Harrison fut surnommé le « président du centenaire » car son investiture coïncidait avec le centenaire de la première investiture de George Washington en 1789[61].
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Harrison prêta serment le lundi 4 mars 1889 en présence du juge en chef Melville Fuller[62]. La cérémonie d'investiture de Harrison eut lieu sous une pluie battante à Washington D.C.. Cleveland assista à la cérémonie et tint le parapluie au-dessus de la tête de Harrison alors qu'il prêtait serment. Son discours fut bref et dura deux fois moins longtemps que celui de son grand-père William Henry Harrison qui détient le record du plus long discours d'investiture[62]. Dans son discours, Harrison attribua la croissance de la nation aux influences de l'éducation et de la religion, pressa les États agricoles d'atteindre les proportions industrielles des États du Nord-Est et promit la mise en place de droits de douane protectionnistes. Il demanda l'attribution rapide du statut d'État aux territoires et l'augmentation des pensions pour les vétérans, ce qui lui valut de longs applaudissements. Pour les affaires étrangères, Harrison réaffirma la doctrine Monroe comme clé de voûte de sa politique dans le domaine. Tandis qu'il demandait la construction d'une marine de guerre moderne et d'une flotte de commerce, il réaffirma son attachement à une paix internationale obtenue par la non-intervention dans les affaires intérieurs d'un autre État[63]. L'United States Marine Band de John Philip Sousa joua lors du bal d'investiture dans le National Building Museum auquel assista une large foule[64].
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La réforme de la fonction publique fut un important dossier qui arriva rapidement entre les mains du nouveau président. Harrison avait fait campagne en faveur d'un système basé sur le mérite et non sur les dépouilles[65]. Bien que certains services aient été réorganisés sur la base du mérite par le Pendleton Civil Service Reform Act (en) mis en place sous l'administration Arthur, Harrison passa la plus grande partie de ses premiers mois de présidence à placer des politiciens à des postes dans l'administration[66]. Le Congrès était très divisé sur la question des réformes et Harrison était réticent à trancher la question de peur de s'aliéner l'un des deux camps. Harrison nomma Theodore Roosevelt et Hugh Smith Thompson, deux réformateurs, à la Civil Service Commission, mais ne fit pas grand chose de plus pour faire accepter la cause de la réforme[67].
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Harrison vit la mise en place rapide du Dependent and Disability Pension Act en 1890 pour lequel il s'était battu alors qu'il était au Congrès[68]. En plus d'accorder des pensions aux vétérans handicapés (que le handicap soit lié au conflit ou non), le texte permit de réduire une partie de l'excédent budgétaire[68]. Les dépenses dans ce domaine atteignirent 135 millions de dollars (environ 140 milliards de dollars de 2012[69]), somme qui ne fut jamais plus atteint dans l'histoire américaine, en particulier du fait de l'interprétation large de la loi par le responsable du bureau des pensions, James R. Tanner[68]. Harrison, qui en privé considérait que le choix de Tanner était une erreur, lui demanda de démissionner il le remplaça par Green B. Raum[70].
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La question du niveau des droits de douane était un sujet de dispute récurrent depuis la guerre de Sécession et fut le sujet central de l'élection de 1888[71]. Les droits de douane élevés avaient créé un excédent budgétaire que de nombreux démocrates (de même que les membres du parti populiste) souhaitaient réduire en diminuant ces droits[72]. La plupart des républicains préféraient maintenir ces droits et utiliser l'argent pour réaliser des travaux publics et supprimer certaines taxes[72].
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Le représentant William McKinley et le sénateur Nelson W. Aldrich, tous deux républicains, proposèrent le McKinley Tariff qui augmenterait encore les droits de douane dont certains rendraient intentionnellement prohibitifs les importations pour protéger les industries américaines[73]. Après les inquiétudes soulevées par le secrétaire d'État James Blaine, Harrison tenta de rendre le texte plus acceptable en demandant au Congrès d'ajouter des clauses de réciprocité qui permettraient au président de réduire les droits si d'autres pays réduisaient leurs droits d'importation sur les produits américains[71]. Ainsi les droits de douanes sur les importations de sucre brut furent supprimés et les producteurs de sucre américains furent subventionnés à hauteur de 2 cents (environ 0,52 $ de 2012[16]) par livre produite[73]. Même avec ces exemptions et la réciprocité, le McKinley Tariff mit en place les droits de douanes les plus élevés de l'histoire américaine et les surplus engendrés contribuèrent à la réputation du Billion-Dollar Congress (« Congrès du milliard de dollars[71]»).
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Les membres des deux partis s'inquiétaient du pouvoir grandissant des trusts et des monopoles et l'une des premières décisions du 51e Congrès fut de promulguer le Sherman Antitrust Act soutenu par le sénateur John Sherman de l'Ohio[74]. Le texte fut adopté à de larges majorités par les deux chambres et interdisait les ententes illicites[74]. Il s'agissait de la première loi fédérale de ce type et il marqua le début d'un nouvel usage du pouvoir fédéral[75]. Si Harrison approuvait la loi et son objectif, rien ne montre qu'il ait cherché à la faire appliquer rigoureusement[76]. Le gouvernement ne remporta qu'un procès sous la présidence de Harrison (contre un charbonnage du Tennessee) même si d'autres groupes furent poursuivis[76].
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L'une des questions les plus explosives des années 1880 était de savoir si la monnaie devait être basée sur l'or et l'argent ou uniquement sur l'or[77]. Le sujet transcendait les lignes partisanes car les républicains de l'Ouest et les démocrates du Sud demandaient conjointement la frappe de l'argent tandis que les congressistes du Nord-Est défendaient fermement l'étalon-or[78]. Ne pas battre de la monnaie en argent permettait une plus grande stabilité du dollar ; cela satisfaisait les milieux d'affaires mais les paysans de l'Ouest se plaignaient du manque de liquidité. Comme l'argent valait moins que son équivalent légal en or, les contribuables payaient les taxes en argent tandis que les créditeurs internationaux exigeaient un paiement en or, ce qui appauvrissait les réserves en or du pays[77]. Du fait de la déflation mondiale à la fin du XIXe siècle, l'application stricte de l'étalon-or avait mené à une réduction des salaires sans réduction de la dette, ce qui poussait les débiteurs et les pauvres à demander une monnaie en argent comme mesure inflationniste[77].
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La frappe de l'argent n'avait pas été beaucoup évoquée dans la campagne de 1888 et la position de Harrison sur le sujet était peu claire. Néanmoins, le choix du secrétaire du Trésor, William Windom, favorable à cette monnaie encouragea les partisans de l'argent[79]. Harrison proposa un compromis avec une monnaie en argent mais dont la valeur ne serait pas fixée par rapport à l'or[80]. Cette proposition ne satisfaisait aucun des deux partis et en juillet 1890, le sénateur Sherman proposa le Sherman Silver Purchase Act qui fut adopté par les deux chambres[80]. Harrison signa la loi en pensant qu'elle mettrait fin à la controverse[81]. Celle-ci aggrava cependant la diminution du stock d'or fédéral et le problème ne fut réglé que par la seconde administration Cleveland[82].
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Après avoir repris le contrôle des deux chambres du Congrès, certains républicains menés par Harrison tentèrent de faire adopter des législations visant à protéger les droits civiques des Afro-Américains[83]. Le procureur général William H. H. Miller, via le département de la Justice, lança des inculpations pour violation des droits de vote dans le Sud ; les jurys blancs acquittèrent cependant la plupart des accusés[83]. Cela poussa Harrison à presser le Congrès d'adopter des législations qui « garantiraient à tous nos concitoyens le libre exercice du suffrage et des tous les autres droits civiques accordés par la Constitution et les lois[83] ».
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Harrison approuva la Federal Elections Bill rédigée par le représentant Henry Cabot Lodge et le sénateur George Frisbie Hoar en 1890 qui garantissait une meilleure représentation des afro-américains dans la vie publique en particulier dans le Sud du pays mais la loi fut rejetée par le Sénat[84]. À la suite de l'échec de cette loi, Harrison continua de parler en faveur des droits des afro-américains lors de ses discours devant le Congrès. Si Harrison considérait que la Constitution ne lui permettait pas de mettre fin à la pratique du lynchage, il avança que si les États avaient autorité sur les droits civiques alors « nous avons le droit de leur demander s'ils travaillent sur le sujet[84] ». Il défendit également une loi proposée par le sénateur Henry W. Blair qui aurait accordé des financements fédéraux aux écoles quelles que soient la couleur de peau des élèves[85].
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Durant le mandat de Harrison, les Lakotas, auparavant confinés dans des réserves indiennes dans le Dakota du Sud s'agitèrent sous l'influence du chef religieux Wovoka qui les encouragea à participer à un mouvement spirituel appelé la Danse des Esprits [86]». Ignorant la nature exacte des croyances entourant ce mouvement religieux, de nombreux responsables à Washington pensèrent qu'il s'agissait d'un mouvement militant visant à pousser les Amérindiens à se soulever contre le pouvoir américain. Le 29 décembre 1890, les hommes du 7e régiment de cavalerie affrontèrent les Lakotas à Wounded Knee. Au moins 146 Amérindiens dont de nombreux femmes et enfants furent tués et enterrés dans une fosse commune[87]. Harrison ordonna au major-général Nelson Miles d'enquêter sur l'incident et déploya 3 500 soldats dans le Dakota du Sud[86]. L'agitation cessa et Wounded Knee est considéré comme le dernier affrontement des guerres indiennes au XIXe siècle[88]. Harrison souhaitait encourager l'assimilation des Amérindiens dans la société blanche via un système qui permettait de distribuer les terres amérindiennes à des membres individuels des tribus car jusqu'alors le gouvernement fédéral les détenaient au nom des tribus. Cette idée, incarnée par le Dawes Act adoptée en 1887, était défendue par les réformateurs mais son effet final fut d'affaiblir les chefs de tribus et de permettre aux membres des tribus de vendre leurs terres à des spéculateurs et de garder l'argent[89].
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Même si les relations entre Harrison et son secrétaire d'État James G. Blaine étaient parfois tendues, les deux hommes s'accordaient parfaitement sur le besoin d'étendre l'influence américaine à l'étranger[90]. Alors qu'il réalisait une tournée des États-Unis en 1891, Harrison déclara à San Francisco que le pays entrait dans une « nouvelle époque » commerciale et qu'une expansion de la marine permettrait de protéger le transport maritime et d'étendre l'influence et le prestige américain outre-mer[91]. La première conférence des États américains fut organisée à Washington en 1889 et posa les bases de la future Organisation des États américains[92]. La conférence ne permit aucune avancée majeure mais cela permit à Blaine de proposer des droits de douane réciproque avec les nations latino-américaines[93]. Harrison nomma Frederick Douglass au poste d'ambassadeur à Haïti mais ne parvint pas à y établir une base navale[94].
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La première crise internationale que dut affronter Harrison fut la question des droits de pêche sur les côtes de l'Alaska. Le Canada revendiquait des droits pour la pêche et la chasse aux phoques autour des îles aléoutiennes en violation de la loi américaine[95]. En conséquence, la marine américaine arraisonna plusieurs navires canadiens[95]. En 1891, des négociations menées sous la médiation du Royaume-Uni aboutirent à un compromis[96].
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En 1891, une crise diplomatique se déclencha au Chili. L'ambassadeur américain au Chili Patrick Egan accordait l'asile aux Chiliens cherchant refuge lors de la guerre civile[97]. Cela accrut les tensions entre les deux pays et le 16 octobre 1891, lorsque les marins de l'USS Baltimore reçurent l'autorisation de descendre à terre dans le port de Valparaíso, une fusillade éclata entraînant la mort de deux Américains et l'arrestation de cinquante autres[98]. Blaine n'étant pas présent à Washington, Harrison demanda des réparations au gouvernement chilien[99]. Le ministre des Affaires étrangère chilien répondit que le message de Harrison était « erroné ou délibérément incorrect » et déclara que le gouvernement chilien allait traiter l'affaire comme toute autre affaire criminelle[99]. Harrison menaça alors de rompre les relations diplomatiques entre les deux pays à moins de recevoir des excuses acceptables[99]. Finalement, Blaine rentra à Washington et des négociations plus apaisées débutèrent qui aboutirent à une indemnisation chilienne[100].
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Dans les derniers jours de son mandat, Harrison dut gérer la question de l'annexion d'Hawaï. Après un coup d'État contre la reine Liliʻuokalani, le nouveau gouvernement d'Hawaï présidé par Sanford B. Dole demanda le rattachement aux États-Unis[101]. Harrison était intéressé par l'idée d'étendre l'influence américaine dans le Pacifique et de construire une base navale à Pearl Harbor mais n'avait jamais envisagé la question auparavant[102]. Le consul américain à Hawaï, John L. Stevens, reconnut le nouveau gouvernement le 1er février 1893 et transmit ses demandes à Washington. Un mois avant de quitter ses fonctions, l'administration signa un traité le 14 février et le transmit au Sénat avec l'approbation de Harrison[101]. Le Sénat ne le ratifia cependant pas et le président Cleveland retira le traité peu après son arrivée au pouvoir[103].
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Durant son mandat, les États-Unis entrèrent dans la seconde Révolution industrielle et les nouvelles technologies se répandirent rapidement. Harrison est le plus ancien président dont la voix a été enregistrée et ce discours de 36 secondes fut initialement réalisé sur un cylindre phonographique en cire en 1889 par Giuseppe Bettini[104]. Harrison fit également installer l'électricité à la Maison-Blanche par l'Edison General Electric Company mais sa femme et lui refusaient de toucher aux interrupteurs de peur d'être électrocutés et ils allaient souvent se coucher les lumières allumées[105].
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Harrison nomma quatre juges à la Cour suprême des États-Unis. Le premier fut David J. Brewer, un juge de la cour d'appel pour le huitième circuit qui était également le neveu du juge assesseur Stephen J. Field[106]. Le juge Stanley Matthews mourut peu après la nomination de Brewer et Harrison proposa le nom d'Henry B. Brown, un juge et expert en droit maritime du Michigan, qu'il avait déjà envisagé pour remplacer Matthews[106]. À la mort de Joseph P. Bradley en 1892, il nomma George Shiras, un choix controversé car il était âgé de 60 ans, au-delà de l'âge habituel des candidats[106]. Shiras s'attira également l'opposition du sénateur Matthew Quay de Pennsylvanie car ils étaient dans des factions rivales du parti républicain ; la nomination fut cependant confirmée[106]. Enfin Harrison nomma Howell Edmunds Jackson pour remplacer le juge Lucius Q. Q. Lamar mort en janvier 1893. Harrison savait que le Sénat à venir serait contrôlé par les démocrates et il choisit Howell H. Jackson, un respectable démocrate du Tennessee pour s'assurer que sa nomination ne serait pas rejetée[106]. La nomination se fit effectivement sans problèmes mais Jackson mourut après seulement deux ans à la Cour[106].
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En plus de ces nominations à la Cour suprême, Harrison nomma dix juges aux cours d'appel fédérales, deux aux cours de circuit et 26 aux cours fédérales de district. Comme Harrison était en fonction lorsque le Congrès élimina les cours de circuit qui furent intégrées aux cours d'appel, Cleveland et lui furent les seuls présidents à avoir nommé des juges dans les deux corps. Parmi les nominations de Harrison, le futur président William Howard Taft fut nommé à la cour d'appel pour le sixième circuit[107].
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Lorsque Harrison prit ses fonctions, aucun nouvel État n'avait été admis depuis plus d'une décennie, principalement en raison de la réticence des démocrates à accepter des États qu'ils considéraient comme républicains. Peu après son entrée en fonction, la lame duck session du Congrès vota les lois qui permirent à quatre États de rejoindre l'Union : le Dakota du Nord et le Dakota du Sud le 2 novembre 1889, le Montana le 8 novembre et l'État de Washington le 11 novembre[108]. Dans les deux années qui suivirent, deux nouveaux États furent également admis dans l'Union : l'Idaho le 3 juillet et le Wyoming le 10 juillet 1890[108]. Les premières délégations de ces États étaient effectivement républicaines[108]. Plus d'États furent admis sous la présidence de Harrison que dans toute autre depuis celle de George Washington.
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Bien avant la fin de l'administration Harrison, le surplus du Trésor s'était évaporé et l'économie du pays s'était affaiblie avec l'approche des conditions qui menèrent à la panique de 1893[109]. Les élections législatives de 1890 furent défavorables au parti républicain et de nombreux chefs du parti se distancèrent du président ; il était donc clair que Harrison devrait affronter une convention houleuse[110]. La plupart de ses détracteurs poussaient pour la nomination de Blaine jusqu'à ce que dernier ne déclara qu'il ne souhaitait pas être candidat en février 1892[110]. Malgré cela, les spéculations concernant une candidature de Blaine se poursuivirent et furent renforcés lors qu'il démissionna de son poste de secrétaire d'État en juin[111]. À la convention républicaine de 1892 à Minneapolis dans le Minnesota Harrison arriva en tête dès le premier tour sans réelle opposition[112].
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Les démocrates choisirent l'ancien président Cleveland comme candidat et l'élection de 1892 fut la revanche de l'élection de 1888. La question des droits de douane avait joué en faveur des républicains en 1888 mais les différentes modifications réalisées sous l'administration Harrison avaient rendus les produits importés tellement chers que de nombreux électeurs souhaitaient une révision de ces droits[113]. De nombreux occidentaux, traditionnellement républicains se rallièrent au candidat du nouveau parti populiste, James B. Weaver, qui promettait le bimétallisme, de généreuses pensions pour les vétérans et la journée de huit heures[114]. Les effets de la répression de la grève de Homestead jouèrent également en défaveur des républicains même si aucune action fédérale n'avait été entrepris[114].
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Juste deux semaines avant l'élection, le 25 octobre, la femme de Harrison mourut de la tuberculose[115]. Harrison ne fit pas une campagne active et resta avec sa femme. Leur fille Mary Harrison McKee joua le rôle de première dame après la mort de sa mère[116]. Les autres candidats cessèrent également leur campagne et le 8 novembre Cleveland remporta l'élection avec 227 grands électeurs contre 145. Il remporta également le vote populaire avec 5 556 918 voix contre 5 176 108[117].
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Après avoir quitté ses fonctions, Harrison visita l'Exposition universelle de 1893 de Chicago[118] puis il retourna chez lui à Indianapolis. Pendant quelques mois en 1894, il habita à San Francisco en Californie et donna des cours à l'université Stanford[119]. En 1896, certains républicains essayèrent de le convaincre de se présenter à l'élection présidentielle de 1896. Il déclina la proposition et donna de nombreux discours en faveur de William McKinley[120].
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De juillet 1895 à mars 1901, Harrison participa au comité d'administration de l'université Purdue ; le Harrison Hall, un dortoir du campus, fut nommé en son honneur[118]. En 1896, il se remaria avec Mary Scott Lord Dimmick, la nièce de sa femme décédée, âgée de 37 ans et de 25 ans sa cadette. Les deux enfants adultes de Harrison, Russel et Mary âgés respectivement de 41 et 38 ans n'assistèrent pas au mariage car ils désapprouvaient cette union. Le couple eut une fille, Elizabeth (21 février 1897 - 26 décembre 1955)[121].
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En 1899, Harrison fut élu membre honoraire de la Société des Cincinnati de Pennsylvanie et il appartenait également au Military Order of the Loyal Legion of the United States. Sa femme fut la première président de l'association des Filles de la Révolution américaine de 1890 à 1891. La même année, il participa à la première conférence de La Haye. Il écrivit une série d'articles concernant le gouvernement fédéral et la présidence qui furent rassemblés en 1897 dans un livre intitulé This Country of Ours[122].
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En 1900, Harrison fut l'avocat du Venezuela lors de sa dispute frontalière avec le Royaume-Uni[123]. Les deux nations se disputaient sur le tracé de la frontière entre le Venezuela et la Guyane britannique. Un procès international fut accepté par les deux parties et le Venezuela engagea Harrison pour le représenter. Il rédigea un rapport de 800 pages qu'il présenta à Paris. Bien que le verdict fut en faveur du Royaume-Uni, son argumentation lui valurent une renommée internationale[124].
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Harrison attrapa un rhume en février 1901. En dépit des traitements à base d'inhalation de vapeur, son état se dégrada et il mourut de la grippe et d'une pneumonie dans sa maison le mercredi 13 mars 1901 à l'âge de 67 ans. Harrison fut enterré dans le cimetière de Crown Hill à Indianapolis avec ses deux épouses[125].
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Harrison quitta la Maison-Blanche alors que la nation perdait lentement confiance dans les politiques républicaines[126]. Comme son successeur perdit de sa popularité avec la panique de 1893, celle de Harrison augmenta lors de sa retraite[127]. Cependant, les historiens de l'époque étaient assez durs avec lui et n'hésitaient pas à le traiter de « nul[128]». Plus récemment, « les historiens ont reconnu l'importance de l'administration Harrison dans la nouvelle politique étrangère de la fin du XIXe siècle. L'administration affronta les épreuves dans tous l'hémisphère, dans le Pacifique et dans ses relations avec les puissances européennes et les implications furent tenues pour acquises au XXe siècle[128] ». La présidence de Harrison appartient au XIXe siècle mais elle « montra clairement la voie » à la présidence moderne qui émergea sous William McKinley[129]. La réputation d'intégrité de Harrison resta intacte pendant et après sa présidence[130]. Le Sherman Antitrust Act resta en vigueur pendant près de 120 ans et fut la législation la plus importante du 51e Congrès[131]. Les législations concernant les droits civiques défendues par Harrison furent les dernières proposés par le Congrès jusque dans les années 1930 et sa ténacité en politique étrangère fut imitée par ses successeurs dont Theodore Roosevelt[131].
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Après sa mort, Harrison fut représenté sur six timbres, plus que tout autre président. Le premier fut un timbre de 13 cents émis le 18 novembre 1902[132]. Le portrait imprimé fut réalisé à partir d'une photographie fournie par la veuve de Harrison[132]. Il apparut sur le billet de cinq dollars en 1902[133]. Harrison fut également le dernier président américain à porter une barbe[134]. Un Liberty ship lancé en 1942, le SS Benjamin Harrison fut nommé en son honneur. Le navire fut ferraillé un an plus tard après une attaque sous-marine. En 1951, la maison de Harrison fut ouverte au public en tant que bibliothèque et musée après avoir été utilisée comme dortoir par une école de musique après 1937[135]. Elle est inscrite au National Historic Landmark depuis 1964.
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Giacomo della Chiesa, né à Pegli, près de Gênes (Italie), le 21 novembre 1854 et décédé le 22 janvier 1922 à Rome, fut le 258e évêque de Rome et donc pape de l’Église catholique sous le nom de Benoît XV (en latin Benedictus XV, en italien Benedetto XV) qu'il gouverna du 3 septembre 1914 à sa mort en 1922.
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Son pontificat est marqué par la promulgation du nouveau Code de droit canonique en 1917, étape importante dans la centralisation du pouvoir pontifical, ainsi que par une intense activité diplomatique au cours de la Première Guerre mondiale.
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Né en 1854 à Pegli, le fils du marquis Giuseppe della Chiesa (1821-1892) grandit dans une famille d'ancienne noblesse de la ville de Gênes qui se rattache au pape Calixte II et au roi de Lombardie Bérenger II[1]. Sa mère, Giovanna Migliorati (1827-1904) appartenait aussi à une famille d'ancienne noblesse mais napolitaine, dont était issu un autre pape, Innocent VII au début du XVe siècle.
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Après des études classiques, à cause des réticences de son père à sa vocation sacerdotale, il entre en 1871 à la faculté de droit de Gênes et obtient son doctorat de droit civil en 1875. Lors de ses études, le climat anticlérical le pousse à s'engager dans l'Action catholique, dont il préside la section locale[1]. Son père accepte alors sa vocation, à la condition qu'il poursuive son cursus à Rome. Prenant résidence au collège Capranica spécialisé dans la formation des jeunes ecclésiastiques il étudie à l’Université grégorienne dirigée par les Jésuites. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1878 en la basilique Saint-Jean du Latran, quelques jours après avoir été reçu avec les autres étudiants par le pape récemment élu, Léon XIII[1].
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Il entre en 1879 à l'Académie des nobles ecclésiastiques, qui prépare les jeunes aristocrates italiens au service diplomatique du Saint-Siège[1]. L'année suivante, il obtient son doctorat de droit canonique. Chaque jeudi, les cardinaux venaient écouter les étudiants sur leurs recherches : alors qu'il enseigne le style diplomatique à l'Académie, il est repéré par le cardinal Rampolla, dont il devient le protégé[1]. Il suit celui-ci dans sa nonciature en Espagne en 1882. Quand en 1887, Rampolla devient cardinal secrétaire d'État, Della Chiesa devient minutante aux affaires ordinaires[1]. Il participe ainsi à la négociation entre l'Allemagne et l'Espagne au sujet des Îles Carolines et organise les secours durant une épidémie de choléra. Cette expérience lui procure de plus, une grande connaissances des rouages de la Curie romaine. Comme sa mère se plaint à Rampolla de cette carrière, trop lente à son goût, Rampolla lui répond, « Signora, votre fils ne montera que quelques marches, mais elles seront gigantesques »[2]. En 1901, il est nommé substitut de la Secrétairerie d'État. Lors du conclave de 1903, le cardinal Rampolla, favori parmi les papables, veut le faire désigner pour remplacer le Cardinal Volpini qui vient de mourir, en tant que secrétaire du conclave. Mais c'est le cardinal Rafael Merry del Val qui sera le secrétaire. C'est un premier signe que Rampolla ne sera pas le successeur de Léon XIII. Avec l'élection de Pie X qui choisit Rafael Merry del Val comme secrétaire d'État, Della Chiesa perd son poste, suivant Rampolla dans sa défaite.
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Il doit attendre octobre 1907, pour obtenir la charge d'archevêque de Bologne[1].
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Après la mort de Rampolla, en 1913, faisant figure de modéré, il est nommé cardinal, lors d'un consistoire secret, le 25 mai 1914[1]. Il reçoit le chapeau de cardinal-prêtre de la basilique des Quatre-Saints-Couronnés (Santi Quattro Coronati) le 28 mai.
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Lors du conclave qui suit la mort de Pie X le 20 août 1914, peu après le début de la Première Guerre mondiale, s'affrontent deux partis. Le « parti des Pie » est mené par des dignitaires de l'entourage du feu pape, Merry del Val, De Laï ou encore Lafontaine. L'autre défend la politique de Léon XIII, guidé par Domenico Ferrata et Pietro Gasparri. Della Chiesa, qui fait figure de modéré, devient un candidat possible de compromis. Il est élu au dixième tour de scrutin, le 3 septembre 1914[1], avec exactement les deux tiers des voix ; dans ce cas-là il était prévu de reprendre son bulletin de vote (identifié par une devise) afin de vérifier que l'élu, Della Chiesa, n'avait pas voté pour lui-même en contravention avec les règles du scrutin. Il choisit le nom de Benoît XV, en hommage à Benoît XIV (pape de 1740 à 1758), législateur de l'Église moderne[3]. Il a 59 ans.
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Le nouveau pape Benoît XV s'emploie aussitôt à calmer les remous de la « crise moderniste ». C'est l'objet de sa première encyclique, Ad beatissimi, en date du 1er novembre 1914. Le Sodalitium Pianum de Mgr Umberto Benigni, plus connu sous le nom de « La Sapinière », est dissous en 1921. Le cardinal Merry del Val est remplacé par le cardinal Ferrata (dont la mort inattendue est presque immédiate), puis Gasparri. Néanmoins, De Laï reste à la tête de la Congrégation des Évêques, et Merry del Val est nommé à la tête de la Sacrée Congrégation du Saint-Office.
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L'encyclique Spiritus Paraclitus (15 septembre 1920) encourage les fidèles à lire la Bible, elle soutient « l'immunité parfaite des Écritures à l'égard de toute erreur ». Le Manuel biblique de Vigouroux sera mis à l'Index sous Pie XI, en 1923, et Lagrange se voit empêché de publier ses travaux sur la Genèse. Le sulpicien Jules Touzard subit également les foudres du Saint-Office pour avoir mis en doute l'attribution à Moïse en personne des livres du Pentateuque[4]. Le serment anti-moderniste est maintenu. En 1915, une Congrégation des études, des séminaires et des universités est créée pour mieux contrôler la formation doctrinale des séminaristes[5].
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Benoît XV promeut une piété populaire : il étend à l'Église universelle la fête de la Sainte Famille et appuie la dévotion au Sacré Cœur, à la Vierge des Douleurs, à Notre-Dame de Lorette, patronne de la ville italienne de Loreto, ou encore au Très Précieux Sang[4]. Il canonise Jeanne d'Arc et proclame bienheureuse Louise de Marillac en 1920 ou encore les 22 martyrs de l'Ouganda.
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Le pontificat de Benoît XV voit également s'achever le chantier de codification du droit canonique lancé par Pie X. En 1917, le Code de droit canonique est promulgué par la constitution Providentissima Mater Ecclesia[6].
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En 1919, la révocation du non expedit imposé en 1874 par Pie IX permet aux catholiques italiens de participer à la vie politique italienne et au prêtre Luigi Sturzo de fonder le Parti populaire italien.
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Benoît XV proclame, dans l’Osservatore Romano du 3 septembre 1914, la neutralité[7] du Saint-Siège.
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Le 1er novembre, il publie l'encyclique Ad beatissimi qui se présente comme un appel à la paix, indiquant en conclusion : « Nous appelons de tous nos vœux, en faveur de la société humaine et en faveur de l'Église, la fin de cette guerre si désastreuse. » Il associe cependant l'enjeu du conflit à celui de la question romaine : « Tout en souhaitant instamment que les nations fassent la paix au plus tôt, nous désirons vivement aussi, que le Chef de l'Église cesse de se trouver dans cette condition anormale [sous-entendu, la privation d'un territoire propre à l'Église] qui pour bien des raisons est funeste aussi à la tranquillité des peuples. » Dans la lignée du mouvement anti-moderniste, Benoît XV dénonce également le « mal funeste » qu'il considère comme « la véritable cause de la terrible guerre présente » : la société laïque et libérale issue, en France, de la Révolution française, et en Italie, du Risorgimento.
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Par la suite, Benoît XV se refuse à toute condamnation, malgré les crimes de guerre dont s'accusent les deux camps, se contentant d'appeler de manière générale au respect des règles du droit de la guerre[8] — ce qui lui vaudra l'incompréhension ou l'hostilité des deux parties.
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Du côté des puissances alliées, l'opinion est particulièrement choquée par la non-condamnation de l’invasion de la Belgique à la suite du plan Schlieffen, et des « atrocités allemandes » qui s’ensuivirent. En France, la déception est d'autant plus grande que le cardinal Pietro Gasparri, ancien professeur à l'Institut catholique de Paris, est réputé pro-français[9] Le catholique et anticlérical Léon Bloy le rebaptise « Pilate XV[10] » et Clemenceau « le pape boche »[11]. La proposition de Millerand de rétablir l'ambassade près le Saint-Siège, à la fin de 1914, ne rencontre ainsi aucune adhésion du Conseil des ministres[12]. En 1917, André Tardieu rappelle au pape que son premier devoir est de « prendre parti entre le bien et le mal »[10]. Les plus anticléricaux accusent le Saint-Siège d'être manipulé par les jésuites, auxquels on attribue la responsabilité réelle de la guerre : ils auraient incité l'Empire austro-hongrois à attaquer la Serbie[13]. Inversement, Benoît XV est soutenu par l'Action française et Charles Maurras consacre plus d'une centaine d'articles à le défendre[14].
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De son côté, Ludendorff voit en Benoît XV le « pape français »[11] mais il est vrai que Ludendorff accusera de la même façon Pie XI et le futur Pie XII. En effet, les puissances centrales ne comprennent pas pourquoi le pape refuse de soutenir officiellement l'Autriche-Hongrie, seul pays officiellement catholique, et l'Allemagne, qui compte en son sein les très catholiques Bavière et Rhénanie, contre des États visiblement anti-catholiques : la protestante Angleterre, « oppresseur » de l'Irlande, la Russie, schismatique, « oppresseur » quant à elle de la Pologne[12], mais aussi la France, « foyer de l'athéisme »[15]. Un courrier de la Secrétairerie d'État adressé à Mgr Scapinelli, nonce apostolique en Autriche, est ainsi refusé à la frontière autrichienne au motif qu'il provient d'un pays ennemi[11]. Les Empires centraux font donc attendre leur réponse, tout aussi négative, à l'exhortation de Benoît XV.
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Dans son discours au consistoire du 22 janvier 1915, Benoît XV explique :
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« Nous réprouvons grandement toute injustice de quelque côté qu'elle puisse avoir été commise, mais impliquer l'autorité pontificale dans les différends propres aux belligérants, ne serait certainement ni convenable ni utile[16]. »
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Benoît XV s'efforce à tout prix, en 1914 et 1915, d'éviter l'entrée en guerre de l'Italie restée neutre[17] (voir aussi Histoire de l'Italie pendant la Première Guerre mondiale) : il seconde les tentatives allemandes pour acheter la neutralité italienne aux dépens de l'Autriche-Hongrie, priée d'abandonner Trieste, le Sud-Tyrol et les terres irrédentes[18]. Cette politique a été interprétée par les opinions publiques alliées comme une manœuvre du Vatican visant à protéger l'Autriche-Hongrie d'une attaque italienne, et donc permettre aux Empires centraux de s'épargner un front additionnel. Autre intervention, Benoît XV demande au printemps 1916 à Guillaume II d'empêcher la progression des troupes russes vers Constantinople, redoutant de voir les deux patriarcats orthodoxes s'unir contre le Saint-Siège[19]. La requête est retirée quelques jours plus tard, Benoît XV préférant finalement ne pas s'ingérer dans le conflit.
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Le 28 juillet 1915, Benoît XV lance sa première tentative de paix négociée, appelant à « résoudre l'épouvantable conflit (…) autrement que par la violence des armes » et à « reconnaître, l'esprit serein, les droits et les justes aspirations des peuples[19]. » Une seconde tentative, appelant au retour au statu quo, avorte à la suite des avis négatifs des prélats belge le cardinal Mercier et français Mgr Baudrillart.
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Le 1er août 1917, Benoît XV envoie une lettre aux belligérants, baptisée « exhortation à la paix ». Elle réaffirme la volonté du Saint-Siège de « garder une parfaite impartialité à l'égard de tous les belligérants » et prétend faire tout son possible pour « contribuer à hâter la fin de cette calamité, en essayant d'amener les peuples et leurs chefs à des résolutions plus modérées, aux délibérations sereines de la paix, d'une paix « juste et durable » ». Concrètement, il propose :
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Le texte souhaite également la fin des questions territoriales opposant l'Italie à l'Autriche (Trentin et Trieste) ou l'Allemagne et la France (Alsace-Lorraine) en demandant que « les parties en conflit voudront les examiner avec des dispositions conciliantes, tenant compte, dans la mesure du juste et du possible (…) des aspirations des peuples ». Le pape citait d'autres territoires : « Le même esprit d'équité et de justice devra diriger l'examen des autres questions territoriales et politiques, et notamment celles relatives à l'Arménie, aux États balkaniques et aux territoires faisant partie de l'ancien royaume de Pologne »[20].
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L'exhortation de Benoît XV est très mal reçue, d'autant que, prévue pour rester secrète, elle a rapidement été diffusée par la presse[21]. Du côté de l'Entente, la Grande-Bretagne et la Belgique font porter par leurs ambassadeurs des refus polis. L'Italie se contente de s'associer à cette démarche ; la France, qui n'entretient plus de liens diplomatiques avec le Saint-Siège, ne répond pas[22]. Les opinions publiques de ces deux pays accusent le pape de vouloir saper le moral de leurs troupes. On lui reproche aussi de ne réclamer la paix qu'après l'entrée en guerre des États-Unis, c'est-à-dire au moment où l'Entente reprend le dessus. Clemenceau résume bien l'opinion majoritaire des Français en dénonçant dans son journal, L'Homme enchaîné (18 août 1917) une « paix allemande »[3]. Les journaux catholiques dirigés par des laïcs se montrent eux-mêmes très critiques. Ainsi, le journaliste André Géraud, qui signe sous le pseudonyme de « Pertinax », écrit dans L'Écho de Paris que le pape « a gravement manqué à la justice[22] ». Aux États-Unis, le président Wilson, tout en saluant l'initiative pontificale, déclare qu'il ne saurait être question de traiter avec le militarisme allemand et le gouvernement de Guillaume II, responsables de la guerre et de ses atrocités[23].
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Du côté des Empires centraux, la presse austro-hongroise fait bon accueil à l'appel pontifical et affirme même qu'il fait écho aux propositions autrichiennes et allemandes : l'autonomie des peuples a déjà été envisagée par l'empereur Charles Ier « dans les cadres historiques de la monarchie ». L'appel est interprété comme une mise en garde contre les excès de l'irrédentisme italien qui a dépossédé le pape de ses États en 1870[24]. L'Allemagne, par contre, refuse toute concession sur la Belgique, ce qui fait capoter le projet pontifical[25].
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Si la diplomatie pontificale a connu beaucoup d'insuccès pendant cette période, il n'en demeure pas moins que la guerre a donné lieu à un regain des relations diplomatiques : ainsi, Sir Henry Howard a été accrédité le 30 décembre 1914 comme ministre plénipotentiaire « en mission spéciale » de la Grande-Bretagne, renouant ainsi des relations brisées depuis le temps d'Élisabeth Ire d'Angleterre[26]. En juillet 1915, la Serbie fait de même, suivie en août par les Pays-Bas ; en mai 1917 c'est le tour du Luxembourg. Pendant l'année 1916, les relations avec les pays d'Amérique latine se normalisent également.
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Pourtant, les clergés nationaux ne suivent pas la politique pontificale. Par exemple, pour le clergé français, le père Sertillanges déclare lors d'une cérémonie patriotico-religieuse à Notre-Dame de Paris, le 10 décembre 1917 : « Très Saint Père, nous ne pouvons pas pour l'instant retenir vos appels à la paix. » Les catholiques mettent en avant le « martyre » subi par la cathédrale de Reims (transformée en poste d'observation par l'armée française puis bombardée défensivement en septembre 1914 par l'armée allemande), qui sera suivi en 1918, le jour du Vendredi saint, par celui de l'église parisienne Saint-Gervais. Au contraire, les clergés nationaux se chargent de mettre en place leurs propres cellules de propagande : à Der Krieg und der Katholicismus (« la guerre et le catholicisme ») publié en Allemagne répondent La Guerre allemande et le catholicisme et L’Allemagne et les Alliés devant la conscience chrétienne du Comité catholique de propagande française à l'étranger. Benoît XV ne condamne aucune de ces activités, qui vont pourtant à l'encontre de son vœu proclamé d'union de tous les catholiques[27].
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Parallèlement à son action diplomatique, Benoît XV mène une politique humanitaire volontariste. En décembre 1914, il confie à Eugenio Pacelli, futur pape Pie XII, la direction d'un service d'assistance aux blessés et prisonniers de guerre. Dans le même temps, il demande aux belligérants d'autoriser l'échange de prisonniers blessés. Ceux-ci acceptent et les échanges commencent dès 1915. Dans ce cadre, 30 000 soldats sont hospitalisés en Suisse. Le Vatican sert également de bureau d'information aux familles : l'Œuvre des prisonniers reçoit 170 000 demandes et envoie 50 000 communications. À ce sujet, le pacifiste Romain Rolland[28] qualifiera ensuite le Vatican de « seconde Croix-Rouge »[11]. Enfin, des rations alimentaires sont distribuées aux enfants des pays en guerre. Toutefois, l'action pontificale connaît là aussi des échecs : en 1914, les belligérants refusent unanimement d'observer une trêve de Noël[11]. En 1915, même refus à la proposition d'un droit de sépulture pour les morts sur le champ de bataille[11].
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C'est durant cette période qu'Albert Besnard, directeur de la Villa Medicis (1912-1920), fait de lui plusieurs portraits : deux eaux-fortes[29] et un portrait en pied (huile sur toile).
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Le résultat de cette politique est une mise à l'écart du Saint-Siège, amorcée par les accords de Londres de 1915 : à la demande de l'Italie, il est spécifiquement exclu des négociations sur le règlement de la paix (article 15 de l'accord)[30]. Néanmoins, Benoît XV obtient d'envoyer un représentant lors du congrès de Versailles de 1918[6], ainsi qu'une reconnaissance du statut supranational du Saint-Siège (art. 238). Le Saint-Siège ne fera toutefois pas partie de la Société des Nations, Benoît XV suspectant initialement l'organisation d'influence socialiste et maçonnique[30]. Il revient sur son opinion par la suite, estimant que la SDN permet « la défense des libertés particulières de chaque État et le maintien de l'ordre social »[31].
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Le pape se montre très pessimiste sur le règlement du conflit. Dans son encyclique Pacem, Dei munus pulcherrimum du 23 mai 1920, il désapprouve le traitement jugé trop humiliant réservé à l'Allemagne et condamne le découpage opéré par le traité de Versailles dont il estime qu'il n'a pas « extirpé les germes des anciennes discordes »[30].
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Le cardinal Gasparri, au sortir de la guerre, s'efforce de renouer les liens entre le Saint-Siège et les nations. Le nombre d'États représentés au Vatican augmente, ainsi que les nonciatures à l'étranger. La France finit également par se réconcilier avec le Saint-Siège : Benoît XV canonise Jeanne d'Arc le 16 mai 1920 et à cette occasion, Gabriel Hanotaux, ministre des Affaires étrangères et représentant extraordinaire de la France lors des cérémonies, rencontre le cardinal Gasparri puis Benoît XV, première étape au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux États, qui aura lieu en mai 1921[32].
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Benoît XV jette également les bases d'une « nouvelle ère des concordats[33] » dans son allocution consistoriale du 21 novembre 1921, en refusant le transfert des prérogatives accordées à l'Empereur aux États nés de la dislocation de l'Autriche-Hongrie[6]. Cette décision lui permet de partir sur des bases neuves avec ces nouveaux États : le premier concordat de la série est signé avec la Lettonie le 30 mai 1922. Pie XI poursuivra cette politique.
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La Première Guerre mondiale a pour conséquence, en matière missionnaire, une irruption des nationalismes : les missionnaires avaient pris parti au cours du conflit, et les ressortissants des pays vaincus se voient expulsés par ceux des pays vainqueurs, en particulier les congrégations allemandes (par exemple les bénédictins de Beuron et les bénédictins missionnaires d'Afrique). Benoît XV réagit vigoureusement en condamnant, dans sa lettre apostolique Maximum illud du 30 novembre 1919, cette « peste affreuse ».
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Il encourage la constitution d'un clergé et d'un encadrement indigènes. Il s'appuie pour ce faire sur le père Vincent Lebbe, missionnaire belge en Chine (où il est connu sous le nom de « Lei Ming Yuan »), partisan des droits des populations autochtones, et sur le cardinal Van Rossum, préfet de la Congrégation pour la propagation de la foi.
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Il encourage l'expansion au Japon du catholicisme encore balbutiant. À cet effet, il reçoit et décore de l'ordre de Saint-Grégoire le Grand Yamamoto Shinjiro en le félicitant pour ses actions et le gouvernement japonais pour sa bienveillance envers les missions.
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Bergame (en italien : Bergamo /bɛrːgamo/, en lombard : Bèrghem ou Bergum) est une ville italienne, d'environ 122 000 habitants, capitale de la province du même nom, située en Lombardie, région de la plaine du Pô, à environ 50 km au nord-est de Milan.
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Par sa population, Bergame constitue la quatrième commune de la région, et son aire urbaine compte 481 519 habitants[2].
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La ville de Bergame est composée d'un centre historique fortifié, connu sous le nom de Città Alta (« Ville haute »), et de l'expansion moderne de la ville des plaines en contrebas, appelée Città Bassa « Ville basse ». La ville haute est encerclée par des fortifications vénitiennes inscrites au patrimoine mondial depuis le 9 juillet 2017[3].
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Bergame est reliée aux autres grandes villes d'Italie par l'autoroute A4, vers Turin, Milan, Vérone, Venise et Trieste. La ville est desservie par l'aéroport international Il Caravaggio, le troisième aéroport d'Italie, avec 12,3 millions de passagers en 2017. Bergame est la deuxième ville la plus visitée de Lombardie après Milan[4],[5].
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La « ville haute » (« la città alta ») est une cité médiévale ceinte de remparts datant de la domination vénitienne, construite à partir de 1561 dans le but de faire de la ville haute de Bergame une citadelle imprenable. Bergame est donc, avec Ferrare, Lucques et Grosseto, l'une des quatre cités italiennes à conserver des remparts demeurés intacts depuis des siècles.
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Les monuments les plus visités sont concentrés autour de la fontaine Contarini: ce sont essentiellement le Palazzo della Ragione (palais de la Raison) et la tour Civique (dite « la grande cloche »), qui sonne encore 100 coups tous les soirs à 22 heures, annonçant la fermeture nocturne du portone de l'enceinte. Juste en face se trouve le grand bâtiment blanc de la bibliothèque Angelo Mai.
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Du côté sud de l'ancienne place publique, on peut voir le Duomo et la chapelle Colleoni, de l'architecte Giovanni Antonio Amadeo, avec le monument funéraire du condottiere Bartolomeo Colleoni, le baptistère et la basilique Santa-Maria-Maggiore. L'intérieur de cette église de ville, et non de diocèse, porte des signes architecturaux des périodes de l'histoire de la ville qui se sont succédé depuis sa construction. La conception des célèbres marqueteries polychromes, représentant des scènes bibliques, est attribuée à Lorenzo Lotto, tandis que l'imposant confessionnal baroque est l'œuvre d'Andrea Fantoni. L'église abrite le tombeau du musicien Gaetano Donizetti.
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La via Colleoni relie l'ancienne place publique à la place de la citadelle et constitue le cœur des commerces de la ville haute. Sur la place de la citadelle se trouvent le musée civique archéologique de Bergame et le musée de sciences naturelles « Enrico Caffi ».
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La ville haute possède encore un jardin botanique et une faculté de langues et de littératures étrangères dont le prestige est à l'échelle européenne.
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La ville haute peut être atteinte à pied à travers les scorlazzini (escaliers), en voiture aux périodes et heures d'ouverture, ou par le funiculaire.
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Le Bas-Bergame — dans le passé, on disait également « i borghi » — est le centre de la commune, abritant la préfecture et le siège de la province. En son centre se trouve la zone située entre Porta Nuova et le Sentierone — l'avenue délimitée par des arbres — pavée parce qu'au cours des siècles passés c'était là que se trouvait la station des carrosses.
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Bergame possède un aéroport (code AITA : BGY).
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Il existe de nombreuses hypothèses pour expliquer l'origine du toponyme Bergamo. En latin classique, le toponyme est attesté comme Bergomum, tandis que le latin tardif le mentionne comme Bergame[7]. Une origine indo-européenne du nom a été proposée, par comparaison au grec Πέργαμον (Pergamon)[7] "citadelle, forteresse"[8] (faisant référence à des habitations fortifiées au sommet d'une colline), mais aussi à la base prélatine barga "chapeau" ou à des noms liguriens comme Bergima, ville proche de Marseille, à partir d'une racine *bherg[7] "haut"[9].
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L'historien et homme politique bergamasque Bortolo Belotti a lié le toponyme à d'anciens noms pré-celtiques, d'où le nom Bèrghem, dont Bergomum ne serait alors que la latinisation.
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En l'absence de documents concernant les colonies germaniques dans la région avant la conquête romaine, on ne peut rapprocher le nom de Bergame de l'allemand moderne Berg « montagne » et Heim « maison », ni des mots suédois berg et hem, de mêmes sens[10].
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Le toponyme utilisé dans le dialecte bergamasque est Bèrghem.
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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La ville est dirigée par un maire et un conseil de trente-deux membres élus pour cinq ans. Depuis 2014, le maire est Giorgio Gori, membre du Parti démocrate, réélu le 26 mai 2019[12]. Le Parti démocrate dirige la ville avec Italie en commun et une liste civique.
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La configuration géographique de la région bergamasque a contribué à l'élaboration d'une gastronomie montagnarde qui se base principalement sur la polenta, les fromages et la viande.
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La polenta, faite à base de farine de maïs bouillie, est le symbole de la cuisine bergamasque. La farine de maïs doit cuire très longtemps dans un chaudron en cuivre et doit être remuée en permanence durant sa cuisson à l'aide d'un gros bâton appelé tarello. Avant que leur chasse soit interdite, le plat de fête traditionnel était la polenta accompagnée de petits oiseaux sauvages. Pour la population la plus pauvre, la polenta était accompagnée principalement de fromage et de beurre, c'est la polenta taragna.
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Le fromage le plus typique de Bergame vient de la vallée Brembana qui surplombe la ville. Son nom demeure le terme dialectal bergamasque Formai de mut qui signifie fromage des alpages. C'est un fromage de vache à pâte cuite délicieusement parfumé qui peut être consommé aussi bien tel quel que dans les préparations culinaires bergamasques.
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Le dessert traditionnel bergamasque se nomme Polenta e osei. C'est une génoise en forme de demi-sphère et colorée en jaune pour imiter la belle couleur dorée de la polenta, et farcie de pâte d'amande et de mousse au chocolat. On dispose sur le sommet de petits oiseaux en chocolat qui rappellent les oiseaux sauvages d'antan.
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La spécialité locale de l'apéritif Spritz ne comporte pas de vin pétillant de Prosecco mais du vin rouge et du Campari et se nomme Donizetti Spriss[13].
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Le Tour d'Italie est arrivé 8 fois à Bergame.
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Inauguré en 1928, 26 542 places assises.
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« Et, juste à côté de Milan,/ Dans une ville qu'on appelle Bergame,/ Je te ferais construire une villa »
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Berlin /bɛʁ.lɛ̃/[2] Écouter (en allemand : /bɛɐ̯ˈliːn/[3] Écouter) est la capitale[4] et la plus grande ville d'Allemagne. Institutionnellement, c’est une ville-État nommée Land de Berlin.
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Située dans le nord-est du pays, Berlin compte environ 3,8 millions d'habitants[1]. Ses habitants s'appellent les Berlinois et les Berlinoises (die Berliner et die Berlinerinnen en allemand). Elle est la première ville et la huitième agglomération la plus peuplée de l'Union européenne. L'agglomération de Berlin s'étend sur 892 km2, et compte 4,4 millions d'habitants. La région métropolitaine de Berlin-Brandebourg qui cumule les Länder de Berlin et de Brandebourg regroupe au total près de 6 millions d'habitants.
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Fondée au XIIIe siècle, Berlin a été successivement capitale de l'électorat du Brandebourg (1247-1701), du royaume de Prusse (1701-1871), de l'Empire allemand (1871-1918), de la République de Weimar (1919-1933) et du Troisième Reich (1933-1945). Après 1945 et jusqu'à la chute du mur de Berlin en 1989, la ville est partagée en quatre secteurs d'occupation. Pendant la Guerre froide, le secteur soviétique de la ville, nommé Berlin-Est, est devenu la capitale de la République démocratique allemande, tandis que Berlin-Ouest était politiquement rattachée à la République fédérale d'Allemagne, devenant ainsi un bastion avancé du « Monde libre » à l'intérieur du Bloc communiste. Après la chute du mur, Berlin redevint, en 1990, la capitale de l'Allemagne alors réunifiée, et les principales institutions fédérales y emménagèrent en 1999.
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Berlin est une ville mondiale culturelle et artistique de premier plan. La ville abrite 166 musées, 142 bibliothèques et 60 théâtres. En 2014, Berlin a accueilli 11,87 millions de visiteurs (+4,8 % par rapport à 2013)[5], dont 4,52 millions de visiteurs étrangers (+5,2 %).
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L'influence lacustre se retrouve dans l'étymologie même de Berlin, issue d’une racine slave *brl qui désigne un marais ou une zone marécageuse[6]. Le toponyme Berlin pourrait être aussi rapproché du terme sorabe barlen ou berlén qui désigne les grillages de bois placés en divers endroits d'une rivière par les pêcheurs[7]. Contrairement à ce que l'étymologie populaire affirme, Berlin n’est pas basé sur le nom allemand de l'ours, Bär, suivi du suffixe diminutif -lin sous une forme dialectale (allemand -lein)[8]. D'ailleurs, l'accentuation même s'oppose à cette interprétation, puisque l'on doit prononcer [bɛɐ̯.ˈliːn] en appuyant sur le i long, tout comme dans les nombreux toponymes en -in de la partie est de l'Allemagne (ex : Schwerin) qui remontent au slave.
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La ville de Berlin se situe dans le nord-est de l’Allemagne, dans la plaine germano-polonaise, à 33 m d'altitude, au confluent de la Sprée et de la Havel. Les affluents de la Sprée sont la Panke, la Dahme, la Wuhle et l'Erpe. Une particularité de la ville est la présence de nombreux lacs et rivières, le long des cours d'eau. On en trouve plusieurs à l'ouest, mais aussi à l'est avec le Müggelsee.
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La topographie berlinoise a été fortement influencée par la dernière ère glaciaire, et par la glaciation saalienne et la glaciation vistulienne qui a dessiné la vallée proglaciaire de Varsovie-Berlin qui traverse le land d'est en ouest entre le plateau de Barnim au nord et le plateau de Teltow au sud.
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La capitale allemande possède un climat semi-continental, caractérisé par une amplitude plus importante qu'en climat océanique (plus à l'Ouest) entre des hivers modérément froids et relativement secs et des étés assez chauds et orageux. Les précipitations tombent d'ailleurs majoritairement durant la saison estivale. Le record de chaleur est de 38,1 °C le 11 juillet 1959 et le record de froid de −26 °C le 11 février 1929. La température moyenne annuelle est de 9,7 °C.
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Berlin est redevenue la capitale de l'Allemagne le 3 octobre 1990. Il a cependant fallu un vote[9] tendu et très serré au Bundestag, le 20 juin 1991, pour que la décision soit prise de transférer effectivement les institutions de Bonn à Berlin. Le transfert du gouvernement et du chancelier à Berlin a eu lieu en 1999.
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L'unification des Bundesländer de Berlin et de Brandebourg a été rejetée par référendum en 1996 : si les Berlinois se sont exprimés en faveur de la fusion avec une majorité de 53,6 %, la proposition a été massivement rejetée dans le Brandebourg avec 62,7 % d'opposition. Pour les promoteurs de cette proposition, l'objectif était de créer une région-capitale importante[10].
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Du point de vue institutionnel, Berlin est une ville-État (Stadtstaat en allemand) où coïncident dans les mêmes organes et sur le même territoire les compétences de l’administration municipale et celles des États-membres (länder) qui composent la fédération. C'est pourquoi on l’appelle aussi « Land de Berlin ». Hambourg et Brême possèdent une organisation similaire.
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En tant que land, Berlin envoie quatre représentants au Conseil fédéral (Bundesrat) où elle participe ainsi au vote des lois nationales. La ville dispose de pouvoirs administratifs étendus, mais également de pouvoirs législatifs, pouvant réglementer par ses propres normes un ensemble très étendu de domaines. Ainsi, le land a compétence sur pratiquement tous les domaines (l'éducation, la culture, la planification, l’aide sociale, les transports), à l'exception de ceux exclusifs du Bund, l'État fédéral. La puissance de la ville-État se manifeste également par l'importance de son budget (plus de 20 milliards d'euros en 2011), même si le service de la dette y tient une place considérable. En effet, le montant de celle-ci s'élevait à 60 milliards d'euros en 2006[11].
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Comme les autres Länder, Berlin est dotée d'une constitution dont le respect par les lois du Land est contrôlé par sa Cour constitutionnelle de Berlin. Remplaçant le précédent texte qui datait de 1950, l'actuelle Constitution de Berlin date de 1995. Elle est moderne, accordant notamment une attention particulière à l'environnement.
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Le pouvoir exécutif est exercé par le Sénat de Berlin (Senat von Berlin), gouvernement dirigé par le bourgmestre-gouverneur (regierender Bürgermeister) et composé de huit membres. Ils sont à la tête d'une administration sénatoriale (Senatsverwaltung) elle-même organisée en une dizaine de ministères. Le bourgmestre-gouverneur et le Sénat sont responsables devant la Chambre des députés de Berlin (Abgeordnetenhaus von Berlin), parlement monocaméral composé de 149 membres élus pour cinq ans au moyen d’un scrutin partiellement majoritaire d’arrondissement et partiellement proportionnel.
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L’organisation administrative est fixée, dans le cadre des principes établis par la Constitution de Berlin, par la législation du land. Or celle-ci prévoit une décentralisation territoriale articulée en arrondissements municipaux (Bezirke). Chacun d’eux constitue une collectivité dirigée par un maire et un exécutif de cinq membres siégeant dans une mairie d'arrondissement. Ils sont élus au suffrage universel direct à la proportionnelle tous les cinq ans par le biais de l'assemblée des délégués d'arrondissement (Bezirksverordnetenversammlung - BVV). Non seulement les arrondissements disposent d'une réelle légitimité politique, mais ils ont des pouvoirs croissants. Leur nombre, qui était de 23 en 1990, a d’ailleurs été ramené à 12 afin notamment de renforcer leurs structures administratives (mesure votée en 1998 et entrée en vigueur en 2001). Bien que soumis à la tutelle de l’exécutif du Land, les arrondissements disposent depuis 1995 d’une autonomie de dépenses, dans le cadre d’une dotation qui leur est attribuée globalement et sans contraintes particulières.
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En 2005, Berlin est en deuxième position pour ce qui est du taux de délinquance en Allemagne (15 002 délits pour 100 000 habitants)[12].
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Barbara Slowik (de), première femme à occuper le poste de préfet de police de Berlin depuis 2018, estime que le nombre de policiers, actuellement de 17 000, devrait remonter à 19 000. Elle envisage de recruter des candidats étrangers[13].
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Dans les années 1990, plus de 200 000 logements communaux publics sont privatisés en faveur de grandes firmes immobilières et de fonds d’investissements[14].
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Les loyers des nouveaux baux ont augmenté de 75 % entre 2011 et 2016[14].
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La ville de Berlin entretient des accords de partenariat avec[15] :
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Depuis 2005, Berlin fait partie du réseau des villes créatives UNESCO, comme ville de design. Les coopérations entre les onze villes design de ce réseau sont nombreuses et se développent maintenant en dehors du strict cadre du design.
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La ville et le Land de Berlin comptaient 3 748 148 habitants au 1er janvier 2019[1] (4 203 hab./km2), dont 1 855 248 hommes (49,5 %) et 748 472 étrangers (20,0 %). L'âge moyen est de 42,7 ans.
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Au début de son histoire en 1220, Berlin était une petite île sur la Sprée de 1 200 habitants. L'immigration des huguenots français à la suite de l'Édit de Potsdam en 1685 a donné une forte impulsion à la ville, alors peuplée de 10 000 habitants. Sa superficie et sa population ont progressé jusqu'en 1747 où elle a dépassé la barre des 100 000 habitants. Le siècle suivant était celui de l'industrialisation et du boom démographique de la ville qui a dépassé le million d'habitants en 1877.
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L'intégration des communes limitrophes pour créer le grand Berlin en 1920 a fait de la ville pendant les années 1920 et 1930 la plus grande ville du continent européen et la troisième ville du monde après New York et Londres. Elle a connu sa plus grande population pendant la période du national-socialisme en 1942 avec 4 478 102 habitants, avant de baisser drastiquement à la fin de la Seconde Guerre mondiale à 2 807 405. La bataille de Berlin a complètement changé le visage de la population berlinoise : seul 14 % des Berlinois d'après-guerre habitaient à Berlin avant-guerre[16].
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Entre 1957 et 1990, des jeunes hommes de la République fédérale d’Allemagne ont eu la possibilité de s’échapper du service militaire s’ils vivaient à Berlin-Ouest[17].
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La population a ensuite très légèrement augmenté de quelques dizaines de milliers d'habitants pendant la partition, avant d'accuser une légère baisse après la réunification à la fin des années 1990. La population actuelle augmente aujourd'hui très lentement. La croissance démographique était en 2010 de 5,2 ‰ surtout grâce à un solde migratoire de 4,9 ‰. Le taux de fécondité selon le recensement de 2011 est de 1,31 enfant par femme[18], légèrement en dessous de la moyenne nationale allemande à 1,36 enfants par femme[19].
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D'après le registre des déclarations domiciliaires, 621 075 Berlinois sur 3 610 156 ne possédaient pas la nationalité allemande en décembre 2015[21], mais celle d'une des 190 nationalités présentes à Berlin. Cela représente 17,2 % de la population. En 2013, 6 674 Berlinois dont 3 690 Européens (y compris 1 600 Turcs) ont acquis la nationalité allemande[22]. D'après les résultats du recensement de 2011, il y eut cette année-là 164 577 immigrants (dont 87 573 Allemands et 77 104 étrangers) et 123 253 émigrants (dont 75 339 Allemands et 47 914 étrangers) à Berlin. Cela représente un solde migratoire positif de 41 324 personnes (dont 29 190 Allemands et 12 124 étrangers) qui constitue le principal facteur d'accroissement démographique de la capitale allemande.
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Il existe également en Allemagne des statistiques sur les Allemands issus de l'immigration (Deutsche mit Migrationshintergrund), c'est-à-dire les immigrés naturalisés ou les enfants d'au moins un parent immigré depuis 1949. À ce compte, 444 257 Berlinois allemands (sur 3 562 166) ont un antécédent migratoire en 2014, dont 101 198 de l'Union européenne (dont 51 017 de Pologne), 153 452 des pays islamiques (dont 74 603 de Turquie, 18 113 du Liban), 64 624 de l'ex-Union soviétique (dont 24 256 de Russie), 19 827 de l'ex-Yougoslavie. Si l'on additionne les étrangers de Berlin et les Berlinois allemands ayant un « antécédent migratoire », on totalise 1 078 091 personnes, c'est-à-dire près d'un tiers des Berlinois (29,9 %)[21].
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Les immigrés d'origine turque représente la plus grande population étrangère à Berlin. En prenant en compte les Turcs d'Allemagne (mit Migrationshintergrund) et les étrangers turcs, la population turque ayant sa résidence principale à Berlin totalise 173 242 personnes, c'est-à-dire 4,9 % des Berlinois. C'est la plus grande population turque au monde hors de la Turquie[23]. Il s'agit d'une population ethnique non homogène, en reflet de la démographie de la Turquie. Il existe par exemple une minorité kurde. Ils sont présents majoritairement dans l'ouest de Berlin, là où ils avaient originellement immigré. Les arrondissements où ils sont les plus nombreux sont Neukölln (12 %), Mitte (11,4 %) et Friedrichshain-Kreuzberg (10,9 %). Dans les années 1980, le sénat de Berlin-Ouest a stoppé temporairement l'immigration dans les districts de Tiergarten, Wedding et Kreuzberg, pour mieux répartir la population étrangère (et surtout turque) dans la capitale et éviter la formation de ghetto.
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C'est le président Theodor Heuss qui invita d'abord 150 jeunes Turcs à venir en formation professionnelle à Berlin en 1955. Ensuite l'État allemand signa avec la Turquie un traité d'embauche de main d'œuvre d'immigration turque en 1961. Ce seront les fameux Gastarbeiter. Leur séjour était limité à deux ans, et l'Allemagne arrêta les embauches en 1973. Depuis l'immigration turque se fait par regroupement familial et demande d'asile. Le nombre de retours au pays a ces dernières années dépassé l'immigration, et la population globale des Berlino-turcs est en baisse. Les étrangers turcs à Berlin représentaient 120 684 habitants en 2003[24] et 98 659 en 2014. De même, 2 745 Berlino-Turcs ont acquis la nationalité allemande en 2003 et 1 600 en 2013.
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Quoique le nombre d'immigrés fût nettement inférieur à Berlin-Est, des étudiants issus de la République démocratique du Viêt Nam furent invités par la RDA à venir y séjourner. Le flux se poursuivit après la réunification du Viêt Nam. Jusqu'en 1989, plus de 100 000 Vietnamiens sont venus en Allemagne de l'Est, et particulièrement à Berlin, pour y rester temporairement ou définitivement. Aujourd'hui ils représentent environ 23 179 personnes à Berlin (0,6 % de la population). 14 431 d'entre eux sont de nationalité vietnamienne et 8 354 sont de nationalité allemande. Ils sont restés majoritairement à l'est de Berlin, comme à Lichtenberg où ils représentent la première minorité immigrée (3 800 personnes[25]). La religion majoritaire parmi les immigrés vietnamiens est le bouddhisme mahāyāna.
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37 % des Berlinois s'identifient à une religion, dont 22 % à l'Église évangélique. La proportion des croyants aux grandes religions stagne ou baisse depuis vingt ans, sauf ceux de l'Islam qui représentent environ 8 % des Berlinois.
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Les différentes religions chrétiennes sont stables voire en déclin à Berlin depuis la réunification, mais on remarque encore des différences notables entre la partie occidentale et la partie orientale de la ville. En effet dans beaucoup des anciens quartiers de Berlin-Ouest, la communauté évangélique ou catholique compte plus de 40 % de croyants, tandis qu'il y en a pas plus de 10 % dans les nouveaux quartiers issus de Berlin-Est. Dans l'arrondissement de Tempelhof-Schöneberg au sud-ouest de la ville, 26,2 % sont évangéliques et 12,6 % catholiques[26]. Le primat de l'Église évangélique Berlin-Brandebourg-Haute Lusace silésienne est l'évêque Markus Dröge depuis 2009. Rainer Woelki est archevêque de l'Archidiocèse de Berlin depuis 2006 et cardinal depuis 2012. En 2009, les prestations annuelles du Land de Berlin était respectivement de 8 146 910 € à l'Église évangélique et de 2 860 000 € à l'Église catholique[27].
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L'Église évangélique luthérienne indépendante, aujourd'hui composée de huit paroisses à Berlin, a été fondée en 1830. Berlin est également le siège allemand des évêques orthodoxies bulgares et russes. Les baptistes sont présents dans la capitale fédérale depuis le milieu du XIXe siècle, avec aujourd'hui 36 paroisses. La communauté mormonne compte six paroisses. À Berlin se trouve également le siège des Témoins de Jéhovah allemand.
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Le Conseil central des juifs d'Allemagne a son siège à Berlin. Son président depuis novembre 2010 est Dieter Graumann.
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On compte aujourd'hui plus de onze synagogues, plusieurs temples bouddhiques et 76 mosquées dans la ville. Le nombre de croyants dans la religion islamique augmente régulièrement depuis la réunification et représente aujourd'hui plus de 7 % de la population berlinoise.
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L'Église de Scientologie est également présente à Berlin. Le déménagement de son siège de Friedenau vers celui de Charlottenburg en 2007 a occasionné des polémiques[28].
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Berlin est égayée par plusieurs rivières, canaux, parcs et lacs (Havel, Berlin-Wannsee, Müggelsee, Sprée, Dahme, Landwehrkanal). Elle possède en outre une architecture ancienne et classique très riche.
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Berlin s'est développée à partir du vieux noyau de la ville, le Nikolaiviertel (aujourd'hui près d'Alexanderplatz), de la ville jumelle Cölln, de fondations de villes princières comme Dorotheenstadt et Friedrichstadt et enfin de la formation du Grand-Berlin en 1920 qui a incorporé des villes jusqu'alors indépendantes comme Spandau, Charlottenburg ou encore Köpenick, formant alors un Berlin de quatre millions d'habitants. Du fait de ce développement décentralisé, Berlin présente de nombreuses choses à voir, dans son centre comme dans sa périphérie. Pour diverses raisons, la Porte de Brandebourg (Brandenburger Tor) est devenue l'emblème de la ville — et plus encore, puisqu'elle représente aussi la réunification des deux Allemagnes. Deux tours s'élancent dans le paysage berlinois : la Fernsehturm (tour de la télévision), sur l'Alexanderplatz dans le quartier Mitte, et la Funkturm (tour de la radio) qui se trouve dans le parc des expositions de Charlottenburg.
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Ce quartier se construit autour du Reichstag, où siège le Bundestag. Cette zone était déjà auparavant consacrée à la politique et à la diplomatie.
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Après la chute du Mur, la suppression des subventions fédérales accordées à la partie ouest et la politique très ambitieuse du renouveau de Berlin fait croître l'endettement de la ville qui atteint 20,6 milliards d'euros en 1994[30]. Il a fallu par ailleurs réunir les services publics ouest et est-allemands tout en réduisant par trois le nombre de fonctionnaires[31]. Les investisseurs étrangers ne sont pas venus s'installer si vite que l'on avait espéré et les rentrées fiscales restent maigres, comparées aux dépenses concernant une population connaissant un fort taux de chômage. Beaucoup d'entreprises de Berlin-Est ont dû fermer pour manque de productivité.
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Toutefois, en 2007, Berlin a dégagé pour la première fois de son histoire un excédent budgétaire. La ville reste cependant fortement endettée (63 milliards en 2013), phénomène accentué par la baisse de sa population, qui donne lieu à moins de subsides ; en conséquence, malgré l'impression d'opulence devant le renouveau architectural de la ville dans les années 2000 et le système de péréquation financière dont bénéficie Berlin par rapport aux autres Länder, certains services publics sont réduits (moins d'entretien de voiries, piscines fermées, écoles moins aidées, etc.). Berlin est le Länder le plus pauvre d'Allemagne et en 2012 son taux de chômage (12,3 %) était deux fois plus élevé qu'au niveau national (6,80 %)[32].
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Avec un PIB de 124,2 milliards d'euros en 2015, la ville de Berlin est la troisième d'Allemagne après celles de Munich et de Hambourg[33].
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Historiquement, l'industrie a un poids important dans le développement économique de la ville. Des quartiers entiers sont nommés d'après des grands noms de l'industrie allemande, comme, notamment, Siemensstadt, bâti dans les années 1920 dans le quartier de Spandau pour les ouvriers de cette entreprise. Elle y a toujours son siège, contrairement à beaucoup d'autres sociétés berlinoises qui ont quitté la ville après la construction du Mur, par peur d'être coupées de leurs fournisseurs et de leurs marchés. Dans les années 1990, Berlin s’est largement désindustrialisée. La ville a perdu 45 % des emplois de ce secteur[34].
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Si le secteur des services occupe une place croissante à Berlin, la fonction publique reste le premier employeur de la ville. Le développement du secteur tertiaire n’a d'ailleurs pas pu compenser le déclin industriel. La ville a ainsi perdu 20 % de sa population active et son taux de chômage était en 2008 de 15,5 %[35]. Ce taux a baissé à 12,8 % fin 2010[36].
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Le secteur touristique a tiré son épingle du jeu. Berlin est ainsi la ville la plus touristique d'Allemagne. En 2014, elle a accueilli 11,9 millions de visiteurs, avec environ 28,7 millions de nuitées. La fréquentation est d'ailleurs en nette augmentation depuis quelques années. Le secteur du tourisme représente aujourd'hui 400 000 emplois, pour un chiffre d'affaires brut de plus de 10 milliards d'euros[37].
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En 1999, Berlin a accueilli le 84e congrès mondial d’espéranto, qui a attiré sur une semaine 2 712 participants venus de 65 pays ; il avait pour thème « Mondialisation : des chances de paix ? »
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Le maillage urbain combine un réseau de trains urbains S-Bahn de 331 km qui desservent 166 gares (402 millions d'utilisateurs en 2013[38]), un réseau de lignes de métro U-Bahn de 146 km qui desservent 173 stations (507 millions d'utilisateurs en 2011), un réseau de tramway de 299 km qui desservent 382 arrêts (166,5 millions d'utilisateurs en 2010) et un réseau d'autobus diurne de 1 701 km et nocturne de 795 km (390 millions d'utilisateurs en 2011)[39]. Tous ces moyens de transports, accessibles avec un ticket ou un abonnement global, assurent une couverture quasi complète de la ville de jour (de 4 h 30 du matin à 1 h du matin le jour suivant).
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Pour les transports nocturnes (entre 1 h et 4 h du matin) de semaine, les autobus sont souvent l'unique transport disponible. Le vendredi soir, le samedi soir et les veilles de jours fériés, les métros fonctionnent tout de même en continu pendant toute la nuit avec une cadence minimale de deux par heure. Pendant la semaine, des autobus remplacent les métros sur les mêmes lignes entre 1 h et 4 h 30. Les lignes S-Bahn ne sont pas remplacées par les autobus sur les mêmes lignes, mais la ville est cependant couverte avec un maillage d'autobus desservant toutes les grandes zones.
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Berlin dispose également de six lignes publiques de ferry qui parcourent le réseau de lacs et de canaux berlinois pendant la journée. À part la S-Bahn géré par une filiale de la Deutsche Bahn, les transports urbains berlinois appartiennent à la Berliner Verkehrsbetriebe (BVG).
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Après la construction du mur, les deux parties de la ville avaient choisi leur propre moyen de transport. À l'Ouest, on a privilégié les lignes de métro. Les lignes historiques desservaient déjà avant-guerre majoritairement les quartiers occidentaux. Les autorités de Berlin-Ouest ont choisi de renforcer le réseau, offrant une desserte très rapide et fiable. À l'Est, une grande partie des transports se faisait au moyen du réseau de tramways, qui avaient disparu à l'Ouest. Ils ont depuis été renforcés à l'est et ont fait leur — timide — réapparition à l'ouest (notamment à Wedding).
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La ville est traversée d'est en ouest par la Stadtbahn de Berlin. Sur cette ligne se trouvent les gares d'Ostkreuz, Warschauer Straße, la gare de l'Est, Jannowitzbrücke, Alexanderplatz, Hackescher Markt, Friedrichstraße, la gare centrale, Bellevue, Tiergarten, Zoologischer Garten, Savignyplatz, Charlottenburg et Westkreuz. La Stadtbahn croise à la Friedrichstraße un axe nord-sud passant par la gare du Nord et la gare d'Anhalt. Ce réseau fait partie du réseau en champignon (Pilzkonzept) encore non totalement abouti.
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Le réseau a été complété en 2002 par la remise en service de l'intégralité du chemin de fer de ceinture qui avait été divisé par le Mur puis mis hors service à Berlin-Ouest. La Ringbahn permet de faire le tour de la ville en soixante minutes exactement en passant par Gesundbrunnen au nord, Ostkreuz à l'est, Südkreuz au sud et Westkreuz à l'ouest.
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La Deutsche Bahn propose un service de location de vélos similaire au Velib'. Le réseau dispose de 60 stations de vélos en centre ville et sera agrandi dans les années à venir[40]. Berlin est une ville célèbre pour son Circuit de l'étoile, manifestation organisée par le club des cyclistes allemands ADFC. En 2004, 250 000 cyclistes y auraient participé, d’après la police de Berlin.
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Concernant le réseau autoroutier, la ville ne connaît pour l'instant qu'une demi-rocade du côté ouest ; elle devrait à long terme être bouclée. Il existe une deuxième rocade qui fait le tour de la ville à une plus grande distance (l'autoroute A10) qui est le plus grand périphérique d'Europe.
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Pour le transport ferroviaire, plusieurs sociétés de chemin de fer ont en service des trains à grande vitesse, express régionaux ou régionaux en partance de plusieurs gares berlinoises. Après la réunification, de nombreux travaux ont eu lieu pour transformer l'ancienne gare de Lehrte en véritable gare centrale : elle est devenue le nœud central de Berlin pour le transport ferroviaire et la gare la plus grande d'Europe. Elle est entrée en fonction pour le trafic régional, interrégional et international le 28 mai 2006. La gare routière internationale de Berlin propose de multiples trajets en national, ou en international, sur des axes qui ne sont pas forcément desservis par le chemin de fer, notamment en Europe de l'Est.
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Pour le transport aérien, Berlin possède deux aéroports : Tegel et Schönefeld. En 2017, les deux aéroports ont généré un trafic de 33 millions de passagers. Tegel, dont la fermeture est programmée après le transfert de ses activités vers le nouveau terminal de Schönefeld en cours d'agrandissement par une construction complètement neuve. Schönefeld aurait dû devenir en 2011 le grand aéroport Berlin Brandenburg International - BBI (Code AITA : BER) concentrant ainsi tout le trafic aérien berlinois sur un seul site. Cependant, son ouverture a été repoussée à plusieurs reprises. Son inauguration est actuellement prévue pour 2020[41]. L’ancienne aérogare n’a pas cessé de fonctionner pendant les travaux et a accueilli des compagnies aériennes à bas coût.
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Après la chute du mur de Berlin en 1989, de nombreuses maisons partiellement détruites pendant la Seconde Guerre mondiale et pas encore reconstruites se retrouvèrent au centre de Berlin. Elles se situaient dans le quartier de Mitte, qui faisait partie de Berlin-Est. Ces lieux abandonnés en plein centre ville attirèrent beaucoup d'artistes et ils devinrent le sol fertile pour toutes sortes de cultures underground et autres contre-cultures. Des clubs s'y installèrent y compris le célèbre « Tresor », un des clubs techno les plus importants au monde.
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La réputation du clubbing berlinois est reconnue et enviée dans le monde entier grâce à des discothèques légendaires, tel le fameux Kitkatclub et, plus récemment, le Berghain, deux institutions mondialement connues pour leur programmation musicale combinée à une certaine liberté sexuelle de leur clientèle.
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Ce développement culturel passe notamment par l'occupation d'immeubles désertés par des artistes alternatifs. L'exemple de la Tacheles Haus est sur ce point tout à fait remarquable. Berlin a donc une vie culturelle riche et très diverse. Spectacles et manifestations en tout genre sont nombreux. C'est une ville internationale, très ouverte et tolérante, multiculturelle. Berlin compte plus de 150 théâtres et autres scènes, plus de 175 musées et collections, environ 300 galeries, plus de 250 bibliothèques publiques, 130 cinémas et de nombreuses autres institutions culturelles. Avec un budget pour la culture de presque un milliard d'euros, Berlin fait partie des leaders internationaux.
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Aujourd'hui, Berlin doit faire face à de graves difficultés financières, mais les manifestations culturelles continuent. On peut noter le Carnaval des Cultures, un défilé de rue multiethnique annuel, ainsi que le CSD (Christopher Street Day), qui est la plus grande manifestation d'homosexuels en Europe centrale. Ces événements attirent des millions de Berlinois et sont soutenus par le gouvernement de la ville. Jusqu'en 2003 et également en 2006, chaque été eut aussi lieu la Love Parade, le plus grand défilé d'amoureux de la musique techno, en plein centre-ville, dans le Tiergarten.
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Bien que la population diminue et que le taux de chômage soit élevé, beaucoup de jeunes Allemands et d'artistes continuent à s'installer à Berlin, faisant de la ville la capitale de la jeunesse et de la culture pop d'Europe. De plus, la chaîne musicale MTV Allemagne a aussi déménagé son siège de Munich pour Berlin fin 2004.
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L'Île aux Musées abrite :
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Enfin, Berlin est aussi une référence pour le cinéma avec l'accueil chaque année en février de la Berlinale, festival international de cinéma dont la récompense suprême est l'Ours d'or.
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Quelques films se déroulant à Berlin :
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Orchestres :
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Autres établissements assimilables à des grandes écoles de commerce :
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Autres établissements assimilables à des écoles d'ingénieurs :
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Autres établissements assimilables à des universités techniques :
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À Berlin, il y a deux jardins zoologiques: le jardin zoologique de Berlin (Zoologischer Garten Berlin), fondé dès 1844, et le Parc zoologique de Berlin-Friedrichsfelde (Tierpark Berlin), fondé en 1954. Depuis la réunification de la ville de Berlin, les deux institutions coopèrent intensivement et, depuis le 31 janvier 2007, ils sont dirigés par un seul directeur.
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Berlin a accueilli les Jeux olympiques d'été de 1936 et a été une des villes de la Coupe du monde de football 2006 dont elle a accueilli la finale au stade olympique de Berlin. Les Championnats du monde d'athlétisme 2009 se sont déroulés à l'Olympiastadion de Berlin en août. Le Marathon de Berlin se déroule chaque année en centre ville tout comme le meeting d'athlétisme ISTAF comptant pour la Golden League. Le WTA Tour, ensemble des tournois de tennis féminin, comprend l'Open d'Allemagne organisé annuellement dans la ville depuis 1979. Fondé en 1896, c'est un des plus anciens tournois de tennis pour femmes.
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Berlin est la ville du Hertha BSC, une équipe de football de la 1. Bundesliga, de l'équipe de Handball de 1. Bundesliga du Füchse Berlin jouant dans une salle de plus de 10 000 places et de l’équipe de Basket-ball des ALBA Berlin (connue sous le nom des albatros de Berlin, qui joue dans la même salle), qui ont gagné tous les championnats nationaux entre 1997 et 2003. Berlin est aussi la ville des Eisbären Berlin du Championnat d'Allemagne de hockey sur glace, une équipe qui a été fondée à l’époque de l’Allemagne de l’Est. Devenue 1er champion de la toute nouvelle 3. Bundesliga lors de la saison 2008/2009, l'équipe de football du 1.FC Union Berlin jouera en 2. Bundesliga la saison prochaine.
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Berne (en allemand : Bern, en italien et en romanche : Berna Écouter) est la capitale de facto de la Suisse, la capitale du canton homonyme et la cinquième[3] plus grande ville de Suisse. Depuis 1848, Berne est la « ville fédérale »[4], à savoir le siège permanent du gouvernement fédéral et de l'Assemblée fédérale suisses[5], mais pas des tribunaux fédéraux (le Tribunal fédéral est situé à Lausanne).
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La commune de Berne compte 141 156 habitants, l'agglomération bernoise 409 000 habitants et la région métropolitaine 660 000 habitants (septembre 2016).
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C'est une ville germanophone comprenant, à l'instar du canton, une minorité francophone. Elle est traversée par la rivière Aar et se situe à environ 30 km au nord des Alpes. Elle est inscrite au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO, grâce à son patrimoine médiéval urbain qui a pu être préservé au cours des siècles.
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Berne est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial et d'autres organisations mondiales.
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En allemand, langue officielle de la ville, la ville s'appelle Bern [bɛrn]. Cependant, la population parle suisse allemand au quotidien et dit plutôt Bärn [ˈpæ̞ːrn] dans cette dernière. L'origine du nom est incertaine, mais l'hypothèse la plus probable est qu'elle provienne d'un hydronyme celtique *berna, signifiant « fossé, fente ». À la suite de la latinisation de la Suisse, ce nom a été utilisé par une population parlant romanche, avant d'être emprunté par l'allemand après la germanisation au IXe siècle[6].
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Une plaque en zinc a été découverte en 1984 près de l'oppidum de Berne. Il permettrait, selon certains auteurs comme Rudolf Fellmann de l'Université de Berne, d'identifier l'ancien nom de Berne : Brenodur[um] qui signifierait « la ville de Brennos ».
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Dans les autres langues de la Suisse, la ville est appelé Berna [ˈbɛr.na] en italien, Berna [ˈbɛrnə] en romanche et Bèrna [ˈbar.na] ou [ˈbɛr.na] en arpitan.
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Berne se situe sur le plateau suisse, dans le canton de Berne, un peu à l'ouest du centre de la Suisse et à 20 km au nord des Alpes bernoises. Le paysage autour de Berne a été formé par des glaciers au cours de la dernière glaciation. Les deux montagnes les plus proches de Berne sont le Gurten avec une hauteur de 858 mètres et le Bantiger avec une hauteur de 947 mètres. Le site de l'ancien observatoire astronomique de Berne est le point d'origine du système de coordonnées suisse CH1903, et se trouve à 45° 56′ 55″ N, 7° 27′ 51″ E (46°57′08.66″N 7°26′22.50″E en coordonnées ellipsoïdales CH1903).
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La ville a été bâtie à l’origine sur une péninsule formée par un méandre de l’Aar, mais ne dépassera ces frontières naturelles qu’au cours du XIXe siècle, un certain nombre de ponts ayant été construits pour permettre à la ville de se développer au-delà de la rivière.
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Berne est construite sur un sol très inégal. Il existe plusieurs dizaines de mètres de hauteur de différence entre les quartiers près de l'Aar (Matte, Marzili) et les plus élevés (Kirchenfeld, Länggasse).
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Berne a une superficie de 51,6 km2. De cette superficie, 20,2 % sont utilisés à des fins agricoles, tandis que 33,5 % sont des forêts. Sur le reste de la zone, 44,2 % est habité (bâtiments ou routes) et le reste (2,1 %) fait partie des régions non-productives (rivières ou glaciers)[7].
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La municipalité est divisée administrativement en six arrondissements (Stadtteile), dont chacun se compose de plusieurs quartiers (Quartiere) :
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Le climat de Berne est semi-continental, influencé par sa position sur le plateau suisse et à proximité des Alpes. Ainsi les hivers sont froids et régulièrement neigeux, et les étés relativement chauds et humides.
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Le site de la ville de Berne est le lieu d'implantation d'un oppidum de 140 hectares attribué aux Helvètes[8]. Quelques vestiges d'époque romaine, thermes et sanctuaire, subsistent sur le site.
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Le duc Berthold V de Zähringen a fondé la ville au bord de l'Aar en 1191[9] et l'aurait nommé d'après le nom de l'ours (Bär en allemand) qu'il avait tué. Berne a été faite ville libre d'Empire par l'empereur Frédéric II en 1218[9] après que Berthold V soit mort sans héritier.
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En 1353, Berne a rejoint la jeune Confédération suisse, devenant l'un des principaux membres du nouvel État.
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Après un incendie en 1405, la ville est entièrement reconstruite en molasse. Elle en garde encore aujourd'hui une bonne partie de sa physionomie.
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La ville a envahi et conquis le canton d'Argovie en 1415
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Avec les autres confédérés, les mercenaires bernois allèrent dans le sud se battre au service du roi, du pape et de l'empereur, et prirent part, à partir de 1494, et pendant plus de trente ans aux guerres d'Italie. Ils rapportèrent à Berne, ville provinciale médiévale, située à l'écart des grandes voies commerciales, des idées et des usages étrangers, et beaucoup d'argent.
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En 1529, après la Réforme, le "petit conseil" fit promulguer des lois sévères contre les soudards, le port d'arme, l'adultère et la danse[10].
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Le Pays de Vaud fut annexé en 1536, ainsi que d'autres petits territoires. Berne devient ainsi la plus grande cité-État du nord des Alpes.
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Elle a été occupée par les troupes françaises en 1798 au cours des guerres de la Révolution française[9], lorsqu'elle fut dépouillée de la plupart de ses territoires.
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En 1831, la ville devint la capitale du canton de Berne et en 1848, elle est devenue la capitale suisse, ou plus précisément « la ville fédérale », c'est-à-dire n’accueillant que le Parlement et l’Exécutif en raison des résistances face à l'idée d'une capitale trop centralisatrice. Le choix des chambres fédérales en faveur de Berne s’expliquent en particulier par sa proximité avec la Suisse romande et des considérations militaires. Recalées lors du vote, les villes de Zurich et de Lucerne se voient promettre respectivement l’attribution de l’École polytechnique fédérale et d’une autre institution fédérale[11]. Siégeant initialement dans trois bâtiments différents, le Conseil fédéral, le Conseil des États et le Conseil national sont réunis sous un même toit à la suite de l’inauguration du Palais fédéral en 1857.
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Devenue ville fédérale, Berne devient attrayante pour les organisations internationales. En 1868, l’Union internationale du télégraphe (dès 1934 : Union internationale des télécommunications-UIT), fondée trois ans auparavant à Paris, y installe son siège. Le 9 octobre 1874, 22 nations fondent à Berne l’Union générale des postes qui deviendra l’Union postale universelle (UPU) en 1878. Lors de l’intégration de ces deux organisations à la structure des Nations unies en 1947, le siège de l’UPU restera à Berne contrairement à celui de l’UIT qui partira pour Genève. En 1893, apparaît une troisième organisation internationale : l'Office central des transports internationaux par chemins de fer (OCTI), qui est inauguré à Berne en application d'un traité international conclu en 1890 (Convention CIM) et portant sur le trafic des marchandises par le rail. Suite à la nouvelle convention sur le trafic ferroviaire international de 1980, il est finalement remplacé en 1985 par l'Organisation intergouvernementale pour les transports internationaux ferroviaires, ou OTIF, (cinquante Etats membres en 2019). Le siège de l'OTIF est toujours à Berne.
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En 1884, la ville ouvre la quatrième bourse des valeurs de Suisse[12], après Genève, Bâle, Lausanne, et Zurich.
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Entre 1885 et 1886, Berne fut le lieu d'une conférence qui avait pour objectif de dresser un accord international sur les droits d'auteur. Cet accord est aujourd'hui encore connu sous le nom de convention de Berne[9]. De 1892 à 1911, Berne est le siège de l'Union interparlementaire. Un certain nombre de congrès socialistes de la Première Internationale et de la Deuxième Internationale ont eu lieu à Berne, en particulier durant la Première Guerre mondiale, lorsque la Suisse était neutre.
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En 1914, l’Exposition nationale suisse a lieu à Berne. Elle a accueilli 3,2 millions de visiteurs et a dégagé un bénéfice de près de 35 000 francs malgré le contexte de la Première Guerre mondiale.
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En 1918, l’ouverture de la Kunsthalle permet d’exposer les créations artistiques bernoises alors que le Musée des beaux-arts, créé en 1879, avait déjà exposé des travaux de Paul Klee en 1910.
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Les années 1960 sont marquées par une floraison culturelle, dans les petits théâtres et caves de la ville, des pièces d’auteurs contemporains sont montées. Le dialecte est revitalisé par les livres de Kurt Marti et les chansons des Berner Troubadours et de Mani Matter[13]. Sous la direction d'Harald Szeemann, de 1961 à 1969, la Kunsthalle devient un lieu d'exposition de l'avant-garde : en 1968, pour ses 50 ans, elle est le premier monument emballé par Christo et Jeanne-Claude.
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En 1968, les femmes obtiennent le droit de vote au niveau communal.
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À la suite des mouvements de revendication de la jeunesse autour de mai 1968, une ancienne usine à gaz est transformée en centre de jeunesse au début des années 1970. Le centre culturel de jeunesse du Gaskessel est un des plus anciens d’Europe. Dès le début des années 1980, la révolte des jeunes s’exprime par différentes manifestations, parfois violentes, et occupations de locaux pour appuyer la revendication de davantage d’espaces alternatifs. En conséquence, en 1987, la Reitschule et la Dampfzentrale sont transformées en centre culturel. Parallèlement, l’évacuation violente du campement alternatif des Zaffarayas en novembre 1987 puis son déplacement vers le Neufeld marquent l’actualité de la ville.
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Touchée par les problèmes de consommation de drogue, Berne voit se développer une scène ouverte de la drogue à la fin des années 1980 dans le parc de la Kleine Schanze. Lorsque le parc est évacué en novembre 1990, la scène de la drogue se déplace provisoirement sur la terrasse du Palais fédéral[14], Au plus grand désarroi des parlementaires qui côtoient quotidiennement les drogués[15]. La scène ouverte se déplace ensuite vers le Kocherpark. Au fil des ans, l’acuité du problème baisse sans qu’il soit pour autant résolu.
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En 1992, la majorité municipale bascule à gauche, le socialiste Klaus Baumgartner devient président de la ville de Berne.
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Le début du xxie siècle est marqué par la rénovation de la gare de Berne, les émeutes contre une manifestation de l’UDC en octobre 2007[16] et l’organisation de l’Euro de football en 2008, trois ans après l’inauguration du Stade de Suisse.
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Les frontières de la ville se sont élargies à l'ouest. Initialement, la tour Zytglogge marquait la limite ouest de la ville, ou du moins de 1191 jusqu'à 1256, lorsque le Käfigturm a pris ce rôle jusqu'en 1345, année où la frontière a de nouveau été remplacée par le Christoffelturm (aujourd'hui située près de la gare) jusqu'en 1622.
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Pendant la Guerre de Trente Ans, deux nouvelles fortifications, connues sous le nom de petites et grandes Schanze, ont été construites pour protéger l'ensemble de la zone de la péninsule. La protection par ces édifices a été suffisante pour la croissance de la prospérité de la ville de Berne durant le XIXe siècle.
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En 1919, la commune de Bümpliz est intégrée à Berne.
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Berne a une population de 137 919 d'habitants (en 2013), dont 22,5 % sont de nationalité étrangère. Au cours des 10 dernières années, la population a diminué d'un taux de -1,4 %. La majorité de la population (en 2000) parle l'allemand (81,2 %), l'italien étant la seconde langue la plus courante (3,9 %) et le français étant troisième (3,6 %).
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La répartition par âge de la population (en 2000) se répartit comme suivant : les enfants et les adolescents (0-19 ans) représentent 15,1 % de la population, tandis que les adultes (20-64 ans) représentent 65 % et les personnes âgées (plus de 64 ans) représentent 19,9 %. L'ensemble de la population suisse est généralement bien formé.
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Berne a un taux de chômage de 3,22 %. En 2005, il y avait 773 personnes employées dans le premier secteur économique et environ 104 entreprises actives dans ce secteur. 16 484 personnes sont employées dans le secteur secondaire et il y a 1 094 entreprises de ce secteur. 131 659 personnes sont employées dans le secteur tertiaire, avec 7 638 entreprises de ce secteur[7].
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Berne est gouvernée par un Conseil législatif (Stadtrat) de 80 membres et un Conseil exécutif (Gemeinderat) de 5 membres (7 jusqu'en 2004).
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Depuis 1992, les représentants du Parti socialiste suisse et ceux des partis Verts détiennent la majorité dans les deux conseils. Pour cette raison, ce sont eux, collectivement nommés « Rouge-Vert-Centre » (Rot-Grün-Mitte, RGM), qui déterminent la politique de la ville, même si aucun accord de coalition n'existe, et que dans le cadre du système de démocratie directe qui prévaut en Suisse, la plupart des questions importantes sont réglées par référendum. Les autres grands partis politiques de Berne sont le Parti libéral-radical et l'Union démocratique du centre.
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Durant l'élection de 2007, le parti le plus populaire a été le PSS, qui a reçu 29,1 % des voix. Les trois autres partis les plus populaires ont été le parti des Verts (24,9 %), l'UDC (16,7 %) et le PLR (15,7 %).
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Suite aux élections communales de 2017, le Conseil législatif se répartit comme suit:
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Les groupes se constituent par conséquent de la manière suivante :
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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Berne a accueilli trois fois le congrès mondial d’espéranto : en 1913, 1939 et 1947.
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De nombreuses personnalités ont une histoire liée à la ville de Berne :
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Des compétitions majeures se sont partiellement déroulées à Berne : en football avec la Coupe du monde de football de 1954 (3 matchs de poules, un quart de finale et la finale) et l'Euro 2008 (3 matchs de poules) mais aussi en hockey sur glace avec les championnats du monde de hockey sur glace en 1971, 1990 et 2009.
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La ville a également accueilli à deux reprises les championnats du monde de cyclisme sur route en 1936 et 1961.
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36 % des trajets se font en voiture, moto, etc., 43 % en transports publics, et 21 % à pied, à vélo, etc. À titre de comparaison, les chiffres sont respectivement de 49, 34 et 17 à Lausanne, et de 34, 40 et 26 à Bâle[22].
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Berne se trouve sur les lignes ferroviaires :
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À environ 10 km du centre de la ville se situe l'aéroport de Berne-Belp (Belpmoos). Des vols de ligne et charters à destination de plusieurs villes européennes desservent quotidiennement Berne.
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Berne (en allemand : Bern, en italien et en romanche : Berna Écouter) est la capitale de facto de la Suisse, la capitale du canton homonyme et la cinquième[3] plus grande ville de Suisse. Depuis 1848, Berne est la « ville fédérale »[4], à savoir le siège permanent du gouvernement fédéral et de l'Assemblée fédérale suisses[5], mais pas des tribunaux fédéraux (le Tribunal fédéral est situé à Lausanne).
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La commune de Berne compte 141 156 habitants, l'agglomération bernoise 409 000 habitants et la région métropolitaine 660 000 habitants (septembre 2016).
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C'est une ville germanophone comprenant, à l'instar du canton, une minorité francophone. Elle est traversée par la rivière Aar et se situe à environ 30 km au nord des Alpes. Elle est inscrite au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO, grâce à son patrimoine médiéval urbain qui a pu être préservé au cours des siècles.
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Berne est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial et d'autres organisations mondiales.
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En allemand, langue officielle de la ville, la ville s'appelle Bern [bɛrn]. Cependant, la population parle suisse allemand au quotidien et dit plutôt Bärn [ˈpæ̞ːrn] dans cette dernière. L'origine du nom est incertaine, mais l'hypothèse la plus probable est qu'elle provienne d'un hydronyme celtique *berna, signifiant « fossé, fente ». À la suite de la latinisation de la Suisse, ce nom a été utilisé par une population parlant romanche, avant d'être emprunté par l'allemand après la germanisation au IXe siècle[6].
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Une plaque en zinc a été découverte en 1984 près de l'oppidum de Berne. Il permettrait, selon certains auteurs comme Rudolf Fellmann de l'Université de Berne, d'identifier l'ancien nom de Berne : Brenodur[um] qui signifierait « la ville de Brennos ».
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Dans les autres langues de la Suisse, la ville est appelé Berna [ˈbɛr.na] en italien, Berna [ˈbɛrnə] en romanche et Bèrna [ˈbar.na] ou [ˈbɛr.na] en arpitan.
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Berne se situe sur le plateau suisse, dans le canton de Berne, un peu à l'ouest du centre de la Suisse et à 20 km au nord des Alpes bernoises. Le paysage autour de Berne a été formé par des glaciers au cours de la dernière glaciation. Les deux montagnes les plus proches de Berne sont le Gurten avec une hauteur de 858 mètres et le Bantiger avec une hauteur de 947 mètres. Le site de l'ancien observatoire astronomique de Berne est le point d'origine du système de coordonnées suisse CH1903, et se trouve à 45° 56′ 55″ N, 7° 27′ 51″ E (46°57′08.66″N 7°26′22.50″E en coordonnées ellipsoïdales CH1903).
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La ville a été bâtie à l’origine sur une péninsule formée par un méandre de l’Aar, mais ne dépassera ces frontières naturelles qu’au cours du XIXe siècle, un certain nombre de ponts ayant été construits pour permettre à la ville de se développer au-delà de la rivière.
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Berne est construite sur un sol très inégal. Il existe plusieurs dizaines de mètres de hauteur de différence entre les quartiers près de l'Aar (Matte, Marzili) et les plus élevés (Kirchenfeld, Länggasse).
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Berne a une superficie de 51,6 km2. De cette superficie, 20,2 % sont utilisés à des fins agricoles, tandis que 33,5 % sont des forêts. Sur le reste de la zone, 44,2 % est habité (bâtiments ou routes) et le reste (2,1 %) fait partie des régions non-productives (rivières ou glaciers)[7].
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La municipalité est divisée administrativement en six arrondissements (Stadtteile), dont chacun se compose de plusieurs quartiers (Quartiere) :
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Le climat de Berne est semi-continental, influencé par sa position sur le plateau suisse et à proximité des Alpes. Ainsi les hivers sont froids et régulièrement neigeux, et les étés relativement chauds et humides.
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Le site de la ville de Berne est le lieu d'implantation d'un oppidum de 140 hectares attribué aux Helvètes[8]. Quelques vestiges d'époque romaine, thermes et sanctuaire, subsistent sur le site.
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Le duc Berthold V de Zähringen a fondé la ville au bord de l'Aar en 1191[9] et l'aurait nommé d'après le nom de l'ours (Bär en allemand) qu'il avait tué. Berne a été faite ville libre d'Empire par l'empereur Frédéric II en 1218[9] après que Berthold V soit mort sans héritier.
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En 1353, Berne a rejoint la jeune Confédération suisse, devenant l'un des principaux membres du nouvel État.
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Après un incendie en 1405, la ville est entièrement reconstruite en molasse. Elle en garde encore aujourd'hui une bonne partie de sa physionomie.
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La ville a envahi et conquis le canton d'Argovie en 1415
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Avec les autres confédérés, les mercenaires bernois allèrent dans le sud se battre au service du roi, du pape et de l'empereur, et prirent part, à partir de 1494, et pendant plus de trente ans aux guerres d'Italie. Ils rapportèrent à Berne, ville provinciale médiévale, située à l'écart des grandes voies commerciales, des idées et des usages étrangers, et beaucoup d'argent.
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En 1529, après la Réforme, le "petit conseil" fit promulguer des lois sévères contre les soudards, le port d'arme, l'adultère et la danse[10].
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Le Pays de Vaud fut annexé en 1536, ainsi que d'autres petits territoires. Berne devient ainsi la plus grande cité-État du nord des Alpes.
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Elle a été occupée par les troupes françaises en 1798 au cours des guerres de la Révolution française[9], lorsqu'elle fut dépouillée de la plupart de ses territoires.
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En 1831, la ville devint la capitale du canton de Berne et en 1848, elle est devenue la capitale suisse, ou plus précisément « la ville fédérale », c'est-à-dire n’accueillant que le Parlement et l’Exécutif en raison des résistances face à l'idée d'une capitale trop centralisatrice. Le choix des chambres fédérales en faveur de Berne s’expliquent en particulier par sa proximité avec la Suisse romande et des considérations militaires. Recalées lors du vote, les villes de Zurich et de Lucerne se voient promettre respectivement l’attribution de l’École polytechnique fédérale et d’une autre institution fédérale[11]. Siégeant initialement dans trois bâtiments différents, le Conseil fédéral, le Conseil des États et le Conseil national sont réunis sous un même toit à la suite de l’inauguration du Palais fédéral en 1857.
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Devenue ville fédérale, Berne devient attrayante pour les organisations internationales. En 1868, l’Union internationale du télégraphe (dès 1934 : Union internationale des télécommunications-UIT), fondée trois ans auparavant à Paris, y installe son siège. Le 9 octobre 1874, 22 nations fondent à Berne l’Union générale des postes qui deviendra l’Union postale universelle (UPU) en 1878. Lors de l’intégration de ces deux organisations à la structure des Nations unies en 1947, le siège de l’UPU restera à Berne contrairement à celui de l’UIT qui partira pour Genève. En 1893, apparaît une troisième organisation internationale : l'Office central des transports internationaux par chemins de fer (OCTI), qui est inauguré à Berne en application d'un traité international conclu en 1890 (Convention CIM) et portant sur le trafic des marchandises par le rail. Suite à la nouvelle convention sur le trafic ferroviaire international de 1980, il est finalement remplacé en 1985 par l'Organisation intergouvernementale pour les transports internationaux ferroviaires, ou OTIF, (cinquante Etats membres en 2019). Le siège de l'OTIF est toujours à Berne.
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En 1884, la ville ouvre la quatrième bourse des valeurs de Suisse[12], après Genève, Bâle, Lausanne, et Zurich.
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Entre 1885 et 1886, Berne fut le lieu d'une conférence qui avait pour objectif de dresser un accord international sur les droits d'auteur. Cet accord est aujourd'hui encore connu sous le nom de convention de Berne[9]. De 1892 à 1911, Berne est le siège de l'Union interparlementaire. Un certain nombre de congrès socialistes de la Première Internationale et de la Deuxième Internationale ont eu lieu à Berne, en particulier durant la Première Guerre mondiale, lorsque la Suisse était neutre.
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En 1914, l’Exposition nationale suisse a lieu à Berne. Elle a accueilli 3,2 millions de visiteurs et a dégagé un bénéfice de près de 35 000 francs malgré le contexte de la Première Guerre mondiale.
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En 1918, l’ouverture de la Kunsthalle permet d’exposer les créations artistiques bernoises alors que le Musée des beaux-arts, créé en 1879, avait déjà exposé des travaux de Paul Klee en 1910.
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Les années 1960 sont marquées par une floraison culturelle, dans les petits théâtres et caves de la ville, des pièces d’auteurs contemporains sont montées. Le dialecte est revitalisé par les livres de Kurt Marti et les chansons des Berner Troubadours et de Mani Matter[13]. Sous la direction d'Harald Szeemann, de 1961 à 1969, la Kunsthalle devient un lieu d'exposition de l'avant-garde : en 1968, pour ses 50 ans, elle est le premier monument emballé par Christo et Jeanne-Claude.
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En 1968, les femmes obtiennent le droit de vote au niveau communal.
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À la suite des mouvements de revendication de la jeunesse autour de mai 1968, une ancienne usine à gaz est transformée en centre de jeunesse au début des années 1970. Le centre culturel de jeunesse du Gaskessel est un des plus anciens d’Europe. Dès le début des années 1980, la révolte des jeunes s’exprime par différentes manifestations, parfois violentes, et occupations de locaux pour appuyer la revendication de davantage d’espaces alternatifs. En conséquence, en 1987, la Reitschule et la Dampfzentrale sont transformées en centre culturel. Parallèlement, l’évacuation violente du campement alternatif des Zaffarayas en novembre 1987 puis son déplacement vers le Neufeld marquent l’actualité de la ville.
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Touchée par les problèmes de consommation de drogue, Berne voit se développer une scène ouverte de la drogue à la fin des années 1980 dans le parc de la Kleine Schanze. Lorsque le parc est évacué en novembre 1990, la scène de la drogue se déplace provisoirement sur la terrasse du Palais fédéral[14], Au plus grand désarroi des parlementaires qui côtoient quotidiennement les drogués[15]. La scène ouverte se déplace ensuite vers le Kocherpark. Au fil des ans, l’acuité du problème baisse sans qu’il soit pour autant résolu.
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En 1992, la majorité municipale bascule à gauche, le socialiste Klaus Baumgartner devient président de la ville de Berne.
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Le début du xxie siècle est marqué par la rénovation de la gare de Berne, les émeutes contre une manifestation de l’UDC en octobre 2007[16] et l’organisation de l’Euro de football en 2008, trois ans après l’inauguration du Stade de Suisse.
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Les frontières de la ville se sont élargies à l'ouest. Initialement, la tour Zytglogge marquait la limite ouest de la ville, ou du moins de 1191 jusqu'à 1256, lorsque le Käfigturm a pris ce rôle jusqu'en 1345, année où la frontière a de nouveau été remplacée par le Christoffelturm (aujourd'hui située près de la gare) jusqu'en 1622.
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Pendant la Guerre de Trente Ans, deux nouvelles fortifications, connues sous le nom de petites et grandes Schanze, ont été construites pour protéger l'ensemble de la zone de la péninsule. La protection par ces édifices a été suffisante pour la croissance de la prospérité de la ville de Berne durant le XIXe siècle.
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En 1919, la commune de Bümpliz est intégrée à Berne.
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Berne a une population de 137 919 d'habitants (en 2013), dont 22,5 % sont de nationalité étrangère. Au cours des 10 dernières années, la population a diminué d'un taux de -1,4 %. La majorité de la population (en 2000) parle l'allemand (81,2 %), l'italien étant la seconde langue la plus courante (3,9 %) et le français étant troisième (3,6 %).
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La répartition par âge de la population (en 2000) se répartit comme suivant : les enfants et les adolescents (0-19 ans) représentent 15,1 % de la population, tandis que les adultes (20-64 ans) représentent 65 % et les personnes âgées (plus de 64 ans) représentent 19,9 %. L'ensemble de la population suisse est généralement bien formé.
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Berne a un taux de chômage de 3,22 %. En 2005, il y avait 773 personnes employées dans le premier secteur économique et environ 104 entreprises actives dans ce secteur. 16 484 personnes sont employées dans le secteur secondaire et il y a 1 094 entreprises de ce secteur. 131 659 personnes sont employées dans le secteur tertiaire, avec 7 638 entreprises de ce secteur[7].
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Berne est gouvernée par un Conseil législatif (Stadtrat) de 80 membres et un Conseil exécutif (Gemeinderat) de 5 membres (7 jusqu'en 2004).
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Depuis 1992, les représentants du Parti socialiste suisse et ceux des partis Verts détiennent la majorité dans les deux conseils. Pour cette raison, ce sont eux, collectivement nommés « Rouge-Vert-Centre » (Rot-Grün-Mitte, RGM), qui déterminent la politique de la ville, même si aucun accord de coalition n'existe, et que dans le cadre du système de démocratie directe qui prévaut en Suisse, la plupart des questions importantes sont réglées par référendum. Les autres grands partis politiques de Berne sont le Parti libéral-radical et l'Union démocratique du centre.
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Durant l'élection de 2007, le parti le plus populaire a été le PSS, qui a reçu 29,1 % des voix. Les trois autres partis les plus populaires ont été le parti des Verts (24,9 %), l'UDC (16,7 %) et le PLR (15,7 %).
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Suite aux élections communales de 2017, le Conseil législatif se répartit comme suit:
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Les groupes se constituent par conséquent de la manière suivante :
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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Berne a accueilli trois fois le congrès mondial d’espéranto : en 1913, 1939 et 1947.
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De nombreuses personnalités ont une histoire liée à la ville de Berne :
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Des compétitions majeures se sont partiellement déroulées à Berne : en football avec la Coupe du monde de football de 1954 (3 matchs de poules, un quart de finale et la finale) et l'Euro 2008 (3 matchs de poules) mais aussi en hockey sur glace avec les championnats du monde de hockey sur glace en 1971, 1990 et 2009.
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La ville a également accueilli à deux reprises les championnats du monde de cyclisme sur route en 1936 et 1961.
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36 % des trajets se font en voiture, moto, etc., 43 % en transports publics, et 21 % à pied, à vélo, etc. À titre de comparaison, les chiffres sont respectivement de 49, 34 et 17 à Lausanne, et de 34, 40 et 26 à Bâle[22].
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Berne se trouve sur les lignes ferroviaires :
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À environ 10 km du centre de la ville se situe l'aéroport de Berne-Belp (Belpmoos). Des vols de ligne et charters à destination de plusieurs villes européennes desservent quotidiennement Berne.
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Le béryllium est un élément chimique de symbole Be et de numéro atomique 4.
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Dans le tableau périodique, il est le premier représentant des métaux alcalino-terreux. Le nom béryllium vient du grec βήρυλλος (beryllos) qui désignait l'aigue-marine ou l'émeraude.
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Élément bivalent, le béryllium est un métal alcalino-terreux d'aspect gris acier. Il est léger, fragile et toxique.
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Le béryllium a le point de fusion le plus élevé de tous les métaux légers. Il est fragile, mais plus léger et six fois plus résistant que l’aluminium.
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Sa ductilité est approximativement d'un tiers plus grande que celle de l'acier.
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Il possède une excellente conductivité thermique, est non magnétique et résiste à l'acide nitrique concentré.
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Il est fortement perméable aux rayons X, et libère des neutrons quand il est frappé par des particules alpha, comme celles émises par le radium ou le polonium.
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Aux conditions normales de température et de pression, le béryllium résiste à l'oxydation quand il est exposé à l'air. Il se forme une fine couche d'oxyde qui lui donne sa capacité à rayer le verre.
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Dans la nature, on le trouve principalement sous forme d'oxydes ou d'aluminosilicates complexes appelés béryls, dont les représentants précieux les plus connus sont l'émeraude et l'aigue-marine. On l'exploite à partir d'une trentaine de minerais (bertrandite et béryl surtout). Les principales mines mondiales sont aux États-Unis, en Chine et au Mozambique. Aucune n'est ouverte en Europe.
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Le béryllium est utilisé dans de nombreux domaines, ce qui a conduit à le mentionner dans la liste des 27 matières premières minérales critiques mais du fait de sa toxicité (cf. ci-après) il est, là où cela est possible, remplacé par des matériaux de substitution.
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Le béryllium est principalement employé comme agent durcissant dans certains alliages, notamment le moldamax, un alliage de cuivre-béryllium utilisé pour la fabrication de moules pour matières plastiques. Ces alliages sont à la fois légers, rigides, résistants à la chaleur et possèdent un faible coefficient de dilatation.
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Le béryllium est également incorporé dans certains alliages spéciaux, par exemple des matériaux utilisables pour le frottement.
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On les retrouve dans les clubs de golf, les balanciers de montre (anti-magnétique), les gyroscopes, des applications spatiales (le réflecteur primaire du télescope James Webb, successeur de Hubble en 2018, est en béryllium) et aéronautiques. Il a été utilisé en Formule 1 pour ses performances exceptionnelles en termes de rapport entre son module d'élasticité et sa densité, puis pour la réalisation d'étriers de frein et de pistons sous la forme d'alliages Aluminium-Béryllium. Il fut par la suite interdit dans les moteurs de compétition en raison de sa haute toxicité. Il avait été utilisé avant cela dans l'aéronautique pour les ressorts de soupapes des moteurs à pistons (bronze au béryllium).
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Il permet également de fabriquer des outils non déflagrants pour l'industrie des explosifs.
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La marque Porsche expérimenta le béryllium pour la fabrication de disques de freins afin de réduire la masse de ceux-ci, une première fois à Hockenheim en 1966 dans les 906 [11] mais la faible fiabilité et le coût de ceux-ci firent revenir les ingénieurs à des disques conventionnels en acier pour le reste de la saison. Les disques en béryllium furent par la suite expérimentés en course de côte, toujours par Porsche, sur la 909 "Bergspyder" avec plus de succès, le faible poids de l'auto (moins de 400 kg à sec), la gravité aidant naturellement à réduire les besoins en dissipation de l'énergie cinétique et la faible durée d'exploitation de l'auto (quelques kilomètres maximum), les disques en béryllium toléraient suffisamment les besoins pour cette utilisation spécifique[12]. Ils furent à nouveau testés en vue de courses de sport-prototypes sur la 908/3[13] jusqu'en 1969 mais de nouveau avec des résultats peu concluants. Le coût très élevé ne permettant pas la mise en application sur les autos "clientes" alors nécessaires pour les programmes de développement de la marque et la forte toxicité de ces éléments pour les pilotes et les mécaniciens poussa le constructeur à cesser le développement d'éléments de friction en béryllium. Le gain de masse pour les 4 disques en béryllium en lieu et place des disques en acier étaient de l'ordre de dix à quinze kilogrammes selon l'auto. Il est dès-lors facile de comprendre l'intérêt de ces expérimentations à une époque durant laquelle les règlements n'imposaient aucune masse minimum.
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Mélangé à un émetteur alpha, comme l'américium, ou gamma de forte énergie s'il est utilisé comme source de neutrons de longue durée de vie nécessaire au fonctionnement des réacteurs.
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Réactions mises en œuvre :
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Le béryllium est également utilisé comme modérateur sous forme d'oxyde (la glucine) dans quelques réacteurs nucléaires et comme source complémentaire de neutrons dans le réacteur expérimental à fusion ITER.
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Filtre à neutrons, pour obtenir des faisceaux de neutrons « propres » débarrassés d'autres particules.
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L'oxyde de béryllium est utilisé en électronique, particulièrement en haute fréquence et dans le domaine de la haute tension. Ce corps possède en effet la propriété d'être un bon isolant électrique (faibles pertes diélectriques), tout en ayant une bonne conductibilité thermique. Cependant son utilisation comme isolant dans les semi-conducteurs, (entre les pastilles de silicium et les boîtiers), a largement cédé la place à d'autres matériaux beaucoup moins toxiques comme l'alumine.
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Ses emplois comme isolant et matériau de contact extérieur dans l'électronique, ainsi que son incorporation dans les graisses silicones ont été aussi abandonnés, du fait des risques très importants pour la santé.
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Dans les applications « grand public », des fabricants d'enceintes, par exemple Focal JMlab, TAD (matériel professionnel et haut de gamme Pioneer), et de membranes comme Electrofusion Products, l'utilisent pour former des membranes de haut-parleurs d'aigus de très haute qualité, capable de reproduire des fréquences jusqu'à 60 000 hertz. En effet, la rigidité et la légèreté du matériau sont des atouts pour cet usage (fréquence propre de la membrane très élevée).
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En géomorphologie et en paléosismologie, l'isotope 10Be, créé par les rayons cosmiques, est utilisé pour la datation par isotopes cosmogéniques de surfaces ou pour la détermination de taux d'érosion.
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Les glaciologues ont trouvé deux pics de concentration en béryllium dans les carottes glaciaires polaires (au nord, comme au sud), dans le forage Vostok[14],[15], dans le forage Byrd[16] ; dans le forage GRIP[17], et dans le nouveau « Dôme C », EPICA[18], vers -40000 ans. On suppose qu'ils sont dus à l’anomalie du champ magnétique terrestre de Laschamp[19] qui correspondent à une faiblesse exceptionnelle du champ magnétique terrestre qui, à ces deux époques, aurait permis une irradiation de la Terre ayant favorisé la production d'isotopes cosmogéniques. Ce double pic est utilisé pour tenter de caler les datations de forages faits dans des hémisphères différents.
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Le béryllium a été employé en dentisterie où il entre dans la composition d'alliages destinés à la réalisation de prothèses dentaires (couronnes, armatures de bridge). Sa capacité à faciliter l'adhésion de la céramique l'a fait incorporer à un grand nombre d'alliages, précieux ou non précieux, destinés à la réalisation de chapes pour couronnes ou bridges céramo-métal. Depuis 2002, la norme ISO limite le béryllium à 0,02 % de la masse totale. Cependant, nombreux sont ceux qui ont encore en bouche des alliages dont la teneur en béryllium dépasse cette norme.
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Autre utilisations de ses propriétés cristallines : Fenêtre à rayons X, par exemple fenêtre d'un tube à rayons X ou d'un détecteur de rayons X : la fenêtre isole l'intérieur de l'appareil de l'environnement.
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Le béryllium possède 12 isotopes connus, avec un nombre de masse variant entre 5 et 16. Seul 9Be est stable et représente la quasi-intégralité du béryllium naturel. Deux des radioisotopes du béryllium ont été détectés dans la nature : 10Be d'une demi-vie de 1,39 million d'années, et 7Be d'une demi-vie de 53,22 jours ; tous deux sont des nucléides cosmogéniques créés par interaction entre les rayons cosmiques avec les noyaux des atomes de l'air. Les autres radioisotopes ont des demi-vies très courtes et ne sont détectables que dans les instruments qui ont servi à les créer artificiellement.
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Le nom béryllium vient du mot grec βήρυλλος (berullos), béryl, qui vient lui-même de bêrullos, cristal. À une époque il était nommé glucinium, du grec γλυκύς (glukús), doux, un qualificatif dû au goût sucré de ses sels.
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Cet élément aurait été découvert par Louis-Nicolas Vauquelin, en 1798, sous forme d'oxyde (BeO) dans le béryl et dans les émeraudes. Friedrich Wöhler et Antoine Bussy l'isolèrent indépendamment en 1828 en faisant réagir du potassium sur du chlorure de béryllium. Sa masse atomique fut déterminée par le chimiste suédois.
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La production de béryllium à échelle industrielle ne commence véritablement qu'après la Première Guerre mondiale. Durant les années 1920, elle est initialement soutenue par Siemens & Halske en Europe et par Union Carbide et Carbon Corporation aux États-Unis[20]. Dans les années 1930, les seuls producteurs au monde sont les Etats-Unis et l'Allemagne. Alors qu'en Amérique du Nord, le marché est séparé entre The Beryllium Corporation (utilisation des brevets de Hugh S. Cooper) et The Brush Beryllium Company (patentes de Michael G. Corson), l'Europe reste sous la domination de l'entreprise allemande H. Vaccumschmelze AG, cette dernière produisant sous licences de Siemens[21].
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Le béryllium est un métal très toxique, non radioactif. Il est classé parmi les éléments les plus toxiques comme l'arsenic (As), le cadmium (Cd), le chrome (Cr), le plomb (Pb), le thallium (Tl) et le mercure (Hg). Le béryllium agit comme un poison cancérigène, affectant les membranes cellulaires et se liant à certaines protéines régulatrices dans les cellules. Le béryllium peut rester détectable dans l’urine jusqu'à 10 ans après l’exposition. Il est classé cancérogène de catégorie 1 par l'Union européenne et est donc en France soumis au décret CMR 2001-97 du 1er février 2001 (qui vaut pour toute exposition au béryllium).
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Le béryllium est écotoxique (et notamment cancérigène)[22]. C'est le plus petit des cations métalliques. Et s'il semble relativement peu mobile dans les eaux à pH neutre ou alcalin, il l'est par contre dans les sols ou milieux naturellement acides (fréquent dans une grande partie du monde) ou rendus acides par l'Homme.
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La faible abondance naturelle du béryllium (3×10-4 %) fait qu'il ne pose pas de problème environnemental particulier, mais il peut être concentré dans les charbons et dans les roches granitiques comme les pegmatites sous forme de plusieurs minéraux : bertrandite, béryl... Il circule alors avec une biodisponibilité et une propension encore mal évaluée à se concentrer dans certains organes ou chez certaines espèces[23],[24]. Les usages thermiques du charbon en ont injecté une quantité significative dans l'atmosphère, dont les retombées ont enrichi les milieux autour des sites industriels et urbains utilisant le charbon (souvent associé à des pluies acides, notamment pour les charbons à forte teneur en soufre).
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C'est son utilisation industrielle, dans les mines de charbon, dans l’industrie aéronautique et dans l’industrie des armes nucléaires, qui a contribué à répandre cet élément dans l’atmosphère, d'où il se dépose dans l’environnement en contaminant l'eau, le sol, l'air et le corps humain.
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Il y a des polémiques sur son emploi en dentisterie dans les prothèses dentaires.
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La détection du béryllium dans le corps humain à des doses très élevées est toujours associée à des effets nocifs (de gravité variable).
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Le béryllium est:
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...ce qui se traduit par des effets sur la santé, qu'on classe en plusieurs catégories :
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L’inhalation de « grandes » concentrations de béryllium (plus de 1 mg par mètre cube d’air), ou une inhalation prolongée (plus d'une dizaine d'années) même de faibles doses, peut engendrer une maladie nommée maladie chronique du béryllium ou bérylliose (ou CBD pour Chronic Beryllium Disease). Cette maladie affecte les poumons, présente de nombreux points communs avec la pneumonie et peut évoluer vers une insuffisance cardiorespiratoire grave.
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Modèle animal : Alors que l'ingestion du béryllium par le corps humain n'a pas montré d'effets directs et nocifs sur l'estomac et l'intestin, l’ingestion du béryllium par des animaux engendre la présence de lésions au niveau de ces organes.
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Sensibilisation : Certaines personnes deviennent hypersensibles au béryllium (elles développent une réaction allergique à cet élément). Chez quelques personnes, l’exposition directe du béryllium (contact cutané) a causé des lésions de la peau avec ou sans granulomatose et des inflammations des voies respiratoires.
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Plusieurs études[25] ont été faites sur l’augmentation du nombre de décès dus à un cancer du poumon chez les personnes employées dans des usines utilisant le béryllium.
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La contamination du corps humain par le béryllium se fait principalement par 4 voies :
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On peut le trouver dans les eaux naturelles et les effluents industriels à l'état de traces. En général, la concentration du béryllium dans les eaux naturelles et les eaux usées varie entre 0,1 et 500 μg/L, mais quand cette concentration dépasse 0,2 μg/L, on commence à parler d’un problème environnemental[28].
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Le béryllium peut être très nocif quand il est inhalé. En fait, il y a une grande corrélation entre le taux de béryllium dans l’urine humaine et celui dans l’air, ce qui prouve que la contamination dans le corps humain n’est pas due seulement à des pollutions des eaux mais aussi de l’atmosphère.[réf. nécessaire]
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Au contact de la salive tout alliage contenant du béryllium se corrode et libère des ions qui diffusent dans les tissus environnants et sont en partie ingérés. La corrosion est d'autant plus forte avec ces alliages que le béryllium, métal très réactif, réagit en présence de tout autre métal. L'intoxication chronique qui résulte de la diffusion permanente d'ions béryllium dans le corps est un facteur de dérèglement du système immunitaire, en particulier chez les personnes allergiques (ou sensibilisées au béryllium à la suite d'un contact prolongé).
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Les dentistes (au fraisage) et les prothésistes dentaires y sont également exposés par leur travail (en 1990, 50 % des prothésistes dentaires utilisaient un alliage au béryllium).
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Les maladies respiratoires et pulmonaires induites par l'exposition au béryllium (Be) et à des particules en contenant sont connues et ont été très étudiées ; Elles ont permis de montrer qu'une exposition au Be excédant 100 μg/m3 pouvait causer des pneumopathies graves, alors qu’une exposition chronique cause des désordres pulmonaires dits maladies chroniques causées par le Be (MCB) ou bérylliose.
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Selon l'Institut national de recherche et de sécurité[29], en France environ 12 000 salariés sont exposés au Béryllium dont 6 000 en mécanique générale et 3 000 prothésistes dentaires et de nombreux autres (fabrication de composants électroniques et d'instrumentation scientifique, optique électronique, bijouterie, usinage par enlèvement de matière ou abrasion, recyclage des déchets, utilisation de poudres à base de sels de béryllium destinées à enduire l'intérieur des tubes à fluorescence, fabrication d'aluminium avec un risque plus élevé pour les fondeurs et conducteurs de cuves d'électrolyse…
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Ce produit n'a pas d'odeur et est indétectable par les moyens habituels. De plus, bien des produits en contenant n’ont pas de fiche de données de sécurité, ce qui explique qu'il est trop souvent oublié dans l’évaluation environnementales et des risques professionnels, et que la valeur limite pourrait être assez souvent dépassée. (les entreprises concernées ne sont pas toujours conscientes du danger auxquelles elles exposent certains de leurs travailleurs ré-alertait l'INRS en 2009[29].
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Cette maladie (tableau no 33 des maladies professionnelles), est par ailleurs selon l'INRS encore « souvent non-diagnostiquée et probablement sous-déclarée » et elle est d'autant plus facilement confondue avec la sarcoïdose que les patients ignorent généralement qu'ils ont été en contact avec du béryllium[29].
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Valeur Limite d'Exposition Professionnelle (VLEP VLEP 8H) : elle était de 2 µg/m3 en France et dans plusieurs pays mais elle devra sans doute prochainement être revue à la baisse car « des études épidémiologiques ont incité des organismes américains à proposer en 2006 une valeur beaucoup plus basse »[29],[30].
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La valeur d'exposition moyenne pondérée (VEMP) est de 0,15 µg/m3 selon l’annexe 1 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) (2007). La VEMP précédente de 2 µg/m3, toujours en vigueur dans différents pays, ne permet pas d’éviter la sensibilisation au béryllium[31].
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Tests : Depuis la fin des années 1980 un test de laboratoire est couramment utilisé pour déceler la sensibilisation d’un travailleur au béryllium; il s’agit du test de prolifération des lymphocytes en présence de béryllium le "Beryllium Lymphocyte Proliferation Test" (BeLPT).
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C'est par exemple le test le plus utilisé pour détecter si les ouvriers travaillant sur des réacteurs nucléaires présentent des symptômes du CBD ou Chronic Beryllium Disease. Un test positif indique que le système immunitaire de l'individu est capable de réagir à la présence de béryllium dans l'organisme et que le patient présente un risque très élevé de développer cette maladie durant l'exposition[32]. mais il existe une controverse dans la communauté scientifique quant à sa valeur prédictive pour la bérylliose.
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Une personne pourra avoir un BeLPT positif sans être nécessairement porteuse d’une bérylliose. Sachant qu’une bérylliose peut prendre jusqu’à 30 ans à se développer chez une personne sensibilisée, la corrélation BeLPT et bérylliose chronique n’est pas significative à un instant donné[33].
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La sensibilisation par contact cutané avec de faibles doses étant possible, de bonnes pratiques de nettoyage et décontamination sont recommandées pour rester sous la valeur seuil de 0,2 μg/100 cm2 de Be (très difficile pour les surfaces de matériaux contenant du Be[34]).
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Mesures de protection des travailleurs:
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En milieu contaminé, et dans les usines où le béryllium est omniprésent, le personnel est particulièrement exposés. Des protections adaptées (gants, masques, gants et vêtements de protection épais) réduisent le risque.
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La décontamination de surfaces pollués par du Be se fait d'abord par aspiration des poussières au moyen d'un aspirateur garni d’un « filtre à haute efficacité » (HEPA) puis d'un nettoyage humide avec détergent. Certains produits nettoyants acides peuvent extraire du Be de surfaces en contenant. Nettoyer avec un produit moins agressif (neutre ou basique diminue par exemple la contamination d'une surface en alliage cuivre-béryllium, surface en y maintenant une contamination inférieure à 3,0 μg/100 cm² (valeur à ne pas dépasser au Canada, pour les zones contenant du Be, avec mesures de maîtrise de l’exposition et port d’équipements de protection).
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Un second cycle de nettoyage est recommandé lorsque la contamination de surface reste supérieure à 0,2 μg/100 cm². Si le Be est présent dans un matériau devenant pulvérulent (béton se dégradant par exemple), ce dernier peut être stabilisé (scellant, résine, huile de lin...).
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Le béton est un assemblage de matériaux de nature généralement minérale. Il met en présence des matières inertes, appelées granulats ou agrégats (graviers, sables, etc.), et un liant (ciment, bitume, argile), c'est-à-dire une matière susceptible d'en agglomérer d'autres ainsi que des adjuvants qui modifient les propriétés physiques et chimiques du mélange. Mêlés à de l'eau, on obtient une pâte, à l'homogénéité variable, qui peut, selon le matériau, être moulée en atelier (pierre artificielle), ou coulée sur chantier[1]. Le béton fait alors « prise », c'est-à-dire qu'il se solidifie.
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Le coulis (ciment, eau et adjuvants) et le mortier (ciment, sable, eau et adjuvants éventuels) diffèrent du béton (ciment, sable, gravier, eau et adjuvants éventuels) essentiellement par la taille des granulats (sable et gravier). Selon l'époque et les circonstances, on a pu faire des rapprochement entre ces différents matériaux qui tiennent à leur proximité physico-chimique[4],[5]. On peut dire que les coulis et mortiers sont des cas particuliers simplifiés du béton, ou le béton un cas particulier de mortier.
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Le béton de ciment associé à de l'acier permet d'obtenir le béton armé ; associé à des fibres, il permet d'obtenir du béton fibré. C'est, à l'heure actuelle, l'un des matériaux de construction le plus utilisé au monde (deux tiers des habitations neuves dans le monde[6]). C'est aussi le deuxième matériau minéral le plus utilisé par l'homme après l'eau potable : 1 m3 par an et par habitant[7]. Son utilisation énergivore est source de multiples dégradations de l'environnement : la production du clinker entrant dans la composition des liants est responsable d’approximativement 5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques[8], principaux responsables du réchauffement climatique. De plus, la quête perpétuelle d’agrégats adaptés dont le sable, a conduit à la surexploitation de 75 % des plages de la planète, détruisant nombre d'écosystèmes littoraux[6].
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Le béton de terre est un matériau qui a mal survécu à la révolution industrielle. Son usage est motivé par des raisons économiques (matériau gratuit disponible à même le sol), écologiques (ne nécessitant pas de processus chimiques de transformation énergivore ou polluant et ne générant pas de déchets indésirables) et politiques : n'intéressant ni l'industrie — car pas de processus de transformation complexe —, ni le commerce, à cause de sa disponibilité immédiate, il est une option notamment pour les pays du tiers-monde, soucieux d'indépendance, d'autonomie et d'auto-suffisance[2].
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Le mot betun au sens de mortier est attesté dans le Roman de Troie (vers 1160-1170). Béton désigne d'abord (1636) une maçonnerie de chaux vive, gros gravier, blocailles, et cailloux, dont on fonde les bâtiments. Philibert Monet le traduit par le terme latin opus signinum dont la description originale est donnée par Vitruve au Ier siècle av. J.-C., sorte de bétonnage constitué de chaux, de sable et d'éclats de pierre, exempte de tuileaux, dont la compacité était obtenue au terme d’un damage intensif[9]. Il était aussi employé dans des ouvrages de citerne.
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« Le béton se pétrifie dans la terre et devient dur comme roc[10]. »
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Dans une définition plus large des bétons, les ouvrages de terre crue sont considérés comme étant des bétons. Le béton de terre est le premier de tous les bétons[11].
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L'argile, ou à défaut une terre argileuse, sous la couche d'humus (les anciens parlaient de « terre franche » sous la terre végétale) est présente dans beaucoup de sols, et constitue un mortier (voir l'article mortier de terre) qui peut être facilement mis en œuvre par moulage dans des techniques de brique de terre crue ou de banchage.
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Les premières cités découvertes dans l'ancienne Mésopotamie étaient construites en terre crue, avant même l'invention de l'écriture. Ce matériau se dégradant plus rapidement que la pierre, et il existe peu de vestiges aussi marquants que les pyramides d'Égypte. Ainsi le Moyen-Orient et l'Asie centrale comptent de nombreux sites exceptionnels tels que Tchoga Zanbil (Iran), Mari (Syrie), Shibam (Yémen) ou Merv (Turkménistan).
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On voit par la suite la chaux associée à d'autres matériaux. La première utilisation du ciment remonte à l'antiquité égyptienne. En effet, un des mortiers les plus anciens, composé de chaux, d’argile, de sable et d’eau, fut utilisé dans la conception de la pyramide d'Abou Rawash, érigée aux alentours de 2600 av. J.-C., sous la IVe dynastie, mais également pour d’autres ouvrages.
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Vers le Ier siècle apr. J.-C., la Rome antique reprend cette technique en l’améliorant avec l’incorporation de sable volcanique de Pouzzoles ou de tuiles broyées. La pouzzolane est associée à la chaux et maçonnée à des matériaux tout venant, les caementa. Elle forme une sorte de béton extrêmement résistant puisque beaucoup de bâtiments construits dans ce matériau présentent des vestiges encore debout. Comme le dit Vitruve dans son De architectura (livre II, chapitre 6), le mortier peut résister à l'eau et même faire prise en milieu très humide. Cette qualité est due à la présence d'une grande quantité de silicate d'alumine. En ajoutant à la chaux aérienne de la pouzzolane ou des tuileaux concassés, on la transforme artificiellement en chaux hydraulique. Ce n'est qu'en 1818 que Louis Vicat expliquera les principes de cette réaction, dans sa théorie de l'hydraulicité[12].
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L’opus caementicium est une maçonnerie de blocage, un conglomérat souvent réalisé entre deux parois de petit appareil. Il permet de réaliser les volumes considérables de maçonnerie des aqueducs, ponts, basiliques, etc. Ce système constructif est performant, économique, rapide, et ne nécessite aucune qualification de la main-d'œuvre, une bonne partie des matériaux étant employés sans préparation préalable[13].
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Le Panthéon de Rome est ainsi réalisé dans une sorte de béton[14].
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En souvenir de l'usage qu'on fit de la pouzzolane, les cendres volantes silico-alumineuses issues de la combustion des charbons schisteux brûlés en centrale thermique, employées dans la confection des ciments contemporains, sont appelées également « pouzzolane[15] », de même que tous les matériaux et roches aux vertus pouzzolaniques.
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Au Moyen Âge, les artisans dédaignent cette pierre factice et oublient son usage. C'est seulement à partir des Lumières que quelques savants s'y intéressent à nouveau[14].
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Du temps de Bernard Forest de Bélidor (XVIIIe siècle), on faisait dans l'eau beaucoup de fondations avec des pierres qu'on jetait à l'endroit où on voulait établir des bases ; on plaçait avec ces pierres du mortier susceptible de durcir dans l'eau (qu'on obtient alors toujours par un mélange de chaux aérienne, de tuileaux ou de pouzzolane, et de sable). On donnait le nom de « béton » à ce mortier et cette manière de fonder s'appelait « fondation à pierres perdues ». Cette méthode avait le grand inconvénient d'exposer à mettre trop de mortier à certains endroits et pas assez à d'autres puisque lorsqu'on fondait à une grande profondeur sous l'eau, la mauvaise visibilité empêchait de bien distribuer le mortier. Le versement du béton sous l'eau se faisait par différentes méthodes : trémies, caisses fermées pour éviter que le mortier soit délavé le temps de son immersion, etc.[16],[17]. Par la suite, Vicat donna le nom de « mortier hydraulique » à celui qui a la propriété de durcir dans l'eau (Vicat le nomme aussi « béton », mais il entrevoit qu'il conviendrait de donner ce nom uniquement au mortier hydraulique dans lequel on a introduit des cailloux ou de la pierraille). On a par la suite donné le nom de « béton » uniquement au mélange de ce mortier avec des pierres concassées. « Ainsi le béton n'est autre chose qu'une maçonnerie faite avec de petits matériaux ; et en faisant sur terre le mélange du mortier hydraulique avec les pierres concassées on a le grand avantage d'obtenir dans l'eau un massif bien homogène. On forme ainsi une maçonnerie très dure si le mortier hydraulique que l'on a fait est de bonne qualité. On voit donc que la bonté du béton dépend principalement de celle du mortier hydraulique[18]. »
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L'opinion généralement admise dans la seconde moitié du XVIIIe siècle est que c'est l'argile qui donne à la chaux la propriété singulière de durcir dans l'eau. L’Anglais John Smeaton l'expérimente dans la construction du phare d'Eddystone. Jusqu'au début du XIXe siècle, la manière de faire le mortier, qui a presque toujours été abandonnée aux ouvriers, est l'objet de nouvelles expérimentations, éclairées par les progrès récents de la chimie, qui a été promue en science exacte. En 1796, James Parker découvre sur l'île de Sheppey, en Grande-Bretagne, un calcaire suffisamment argileux pour donner après une cuisson à 900 °C un ciment naturel à prise rapide qui est commercialisé sous la marque Ciment romain. Le ciment prompt est de même nature. Côté français, en 1818, Louis Vicat, ingénieur de l'École nationale des ponts et chaussées, expérimente les chaux hydrauliques et la possibilité de les fabriquer de manière artificielle. Sous son impulsion, en France, l'usage des chaux hydrauliques et ciments naturels se généralise et, à partir des années 1850, les ciments artificiels surcuits au nom de ciment Portland[pas clair]. Toutefois, le nom de Portland vient du brevet déposé en 1824 par le briquetier Joseph Aspdin, « ciment de Portland », pour sa chaux hydraulique à prise rapide.
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C’est dans les années 1830 que l’on voit apparaître les premiers développements de ce matériau, avec notamment la construction d’une maison de trois étages en béton à Montauban, par l'entrepreneur François-Martin Lebrun, puis, à partir de 1852, le béton-pisé ou béton-aggloméré de l’industriel François Coignet. À la même époque, Joseph Lambot, puis Joseph Monier, développent les ciments armés, amenés à devenir bétons armés sous l'impulsion de François Hennebique ou encore de l'architecte et entrepreneur Auguste Perret au début du XXe siècle. Ce dernier déclare : « Faisant au béton l'honneur de le tailler, de le boucharder, de le ciseler, nous avons obtenu des surfaces dont la beauté ferait trembler les tailleurs de pierre[14]. »
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L'architecte Tony Garnier préconise l’usage du béton de mâchefer et le nouveau béton armé pour les travaux que lui confie le maire de Lyon Édouard Herriot ; il y réalise notamment le quartier des États-Unis. Pour sa part, Le Corbusier affirme dans sa charte d'Athènes : « Le béton est un matériau qui ne triche pas[14]. »
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En 1929, c’est Eugène Freyssinet, ingénieur français, qui va révolutionner le monde de la construction en inventant le béton précontraint.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'architecte nazi Fritz Todt utilise 17 millions de cubes d’Eisenbeton pour bâtir le mur de l'Atlantique. Après le conflit, il faut reloger rapidement les populations dont les habitations ont été détruites et reconstruire des villes rasées comme Le Havre ou Lisieux ; le béton est alors utilisé. De la même façon, le développement des grands ensembles lors des Trente Glorieuses (qui sont cependant rapidement décriés) et la démocratisation du tourisme dans les stations balnéaires comme La Grande-Motte mobilisent ce matériau[14].
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La célèbre scène d'ouverture du film Mélodie en sous-sol (1961) d'Henri Verneuil évoque les transformation des villes par le béton. Sorti de prison, le personnage joué par Jean Gabin revient à Sarcelles pour trouver, décontenancé, sa maison entourée par des immeubles de béton : « Merde alors. […] Et dire que j'avais acheté ça pour les arbres et puis pour les jardins. Ils appelaient ça la zone verte[14] ! »
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À la fin des années 1980, on voit apparaître les bétons hautes performances et par la suite, de nouvelles grandes innovations vont voir le jour avec notamment les bétons autoplaçants (BAP) et les bétons fibrés à ultra hautes performances (BFUP).
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Le béton de ciment est, à l'heure actuelle, le matériau de construction le plus utilisé au monde.
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La désignation « béton de terre » est récente, ce matériau est plus connu sous les termes traditionnels de pisé ou de torchis.
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Les matériaux de base d'un béton de terre sont : l'argile (la plus pure est le kaolin), sable, gravier, eau. Grâce à sa cohésion interne, l'argile joue le rôle de liant, le gravier et le sable sont le squelette interne, l'eau est le lubrifiant. Le béton de terre n'a cependant pas de résistance mécanique suffisante pour autoriser des applications structurales.
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L'argile, qui est susceptible de présenter des variations de volume en cas de modification de la teneur en eau, peut être stabilisée par adjonction de ciment Portland, chaux, d'armatures végétales (paille sèche coupée, chanvre, sisal, fibres de feuilles de palmier, copeaux de bois, écorces), par adjonction d'asphalte, d'huile de coco, etc., pour assurer l'imperméabilisation, par traitement chimique (chaux, urine de bestiaux, etc.), géopolymérisation, etc.[2]
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Le béton de terre est mis en œuvre dans les techniques de torchis (sur pan de bois et clayonnage ou dans la technique du pisé), de bauge, de brique de terre crue (ou adobe) ou dans les briques moulées mécaniquement[2], etc.
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Dans le cas du béton de chaux, c'est la chaux hydraulique qui sert de liant. Ce type de béton est notamment utilisé pour réaliser des dalles.
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Le béton de ciment, couramment appelé « béton », est un mélange de ciment, de granulats, d'eau et d'adjuvants.
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Le béton bitumineux (aussi appelé enrobé bitumineux) est composé de différentes fractions de gravillons, de sable, de filler et de bitume employé comme liant. Il constitue généralement la couche supérieure des chaussées (couche de roulement). L'enrobé est fabriqué dans des usines appelées « centrales à enrobés », fixes ou mobiles, utilisant un procédé de fabrication continu ou par gâchées. Il est mis en œuvre à chaud (150 °C environ) à l'aide de machines appelées « finisseurs » qui permettent de le répandre en couches d'épaisseur désirée. L'effet de « prise » apparaît dès le refroidissement (< 90 °C), aussi est-il nécessaire de compacter le béton bitumineux avant refroidissement en le soumettant au passage répété des « rouleaux compacteurs ». Contrairement au béton de ciment, il est utilisable presque immédiatement après sa mise en œuvre.
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Le bitume étant un dérivé pétrolier, le béton bitumineux est sensible aux hydrocarbures perdus par les automobiles. Dans les lieux exposés (stations services) on remplace le bitume par du goudron. Le tarmacadam des aérodromes est l'appellation commerciale d'un tel béton de goudron (rien à voir avec le macadam, dépourvu de liant).
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Le gros de la consommation d’énergie due au béton provient d'activités consommatrices d’énergie qui entraînent une émission plus ou moins forte de CO2 :
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Si la consommation d'énergie est importante pour du béton de ciment ou du béton bitumineux, l'énergie grise du bloc de chanvre (énergie nécessaire à l’ensemble de la fabrication d’un produit) est inférieure à tous les autres matériaux isolants dans la masse (un rapport de 4 par rapport à la brique terre cuite et 3 par rapport au béton cellulaire).
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L'impact carbone varie fortement selon le type de béton.
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Il est important dans le cas du béton de ciment, l'utilisation énergivore du béton de ciment étant source de multiples dégradations de l'environnement : la production du clinker entrant dans la composition des liants est responsable d’approximativement 5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques[8], principaux responsables du réchauffement climatique. Des études tendent cependant à montrer que le béton réabsorbera au cours de sa vie plus de 40 % du CO2 émis lors de son élaboration[23].
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Le bloc de chanvre a au contraire un bilan CO2 négatif (stockage temporaire de CO2) le temps de la durée de vie de la structure.
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Dans le cas du béton de ciment, la quête perpétuelle d’agrégats adaptés dont le sable a conduit à la surexploitation de 75 % des plages de la planète, détruisant nombre d'écosystèmes littoraux[6].
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