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    "content": " François Hollande : Cela n'a rien à voir avec l'immigration légale, cela. c'est pour l'expulsion. Pour l'immigration légale, cela n'a rien à voir. Ce n'est pas le juge qui décide. Nicolas Sarkozy : Aujourd'hui, quelqu'un qui arrive en France, on le met en rétention pour voir s'il correspond à un critère de régularisation : asile, rapprochement familial. Il est en rétention. Le juge de la rétention, c'est le juge judiciaire, et je le juge de l'expulsion, c'est le juge administratif, je souhaite que ce soit le même juge, parce que si on libère de la rétention quelqu'un avant de lui avoir donné une réponse, « vous avez le droit d'entrer » ou « pas le droit d'entrer », s'il est entré avant, naturellement on ne pourra pas l'expulser après, cela sera beaucoup plus difficile. Deuxième élément, je propose que pour tout nouvel entrant, y compris sur le rapprochement familial comme sur le regroupement familial, parce que les deux, ce sont 65 000 personnes par an, je propose que dans tous nos consulats soit organisé un examen de français avant l'entrée sur le territoire ayant un âge qui dépasse 16 ans et de connaissance des valeurs de la République. Car je ne sais pas comment on peut intégrer en France des personnes qui ne parlent pas un mot de français. Et enfin, pour éviter qu'on ne vienne en France que pour l'attrait de certaines prestations sociales, je propose qu'on ne puisse toucher les prestations sociales comme le minimum vieillesse ou le RSA qu'après dix années de présence en France et cinq années de cotisations. Après tout, que les étrangers en France aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres. David Pujadas : Il y a un autre sujet qui vous divise, c'est le droit de vote pour les immigrés non membres de la Communauté européenne aux élections municipales. Vous y êtes favorable, François Hollande ? François Hollande : d'abord, un mot sur ce qui vient d'être dit. La question du juge n'a rien à voir avec l'immigration légale, la question du juge, c'est par rapport à l'immigration illégale pour favoriser ou faciliter l'expulsion, donc la proposition de Monsieur Sarkozy n'est pas du tout appropriée à l'immigration légale. Elle est appropriée à la lutte contre l'immigration illégale, par ailleurs que je peux comprendre, mais qui doit d'abord toucher les filières clandestines. Mais j'arrive à votre question sur le droit de vote. Nicolas Sarkozy : Est-ce qu'on garde les centres de rétention ? François Hollande : Mais bien sûr. Nicolas Sarkozy : Alors pourquoi vous avez écrit dans cette lettre au directeur général de France terre d'asile, je cite « je souhaite, moi François Hollande, que la rétention devienne l'exception » ? François Hollande : Je m'explique. Nicolas Sarkozy : s'il n'y a plus de rétention, Monsieur Hollande François Hollande : Là il s'agit de l'immigration irrégulière, irrégulière, pas légale ? irrégulière, pour les centres de rétention, on ne met pas les personnes qui sont rentrées légalement sur notre territoire? Nicolas Sarkozy : Bien sûr, et c'est bien là le problème. On a plus un problème d'immigration illégale que d'immigration légale. David Pujadas : François Hollande vous répond sur les centres de rétention. François Hollande : Vous n'étiez pas du tout dans l'ordre du jour. Quand vous avez parlé du juge, vous n'étiez pas du tout dans le sujet. David Pujadas : Allez-y sur les centres de rétention. Nicolas Sarkozy : Donc les centres de rétention, on les garde ? François Hollande : Là, vous changez de sujet. Sur le centre de rétention, moi je considère qu'un enfant ne peut pas être mis dans un centre de rétention, parce qu'il est avec sa famille au milieu d'autres étrangers dans des conditions très difficiles. Nicolas Sarkozy : Qui a créé les centres de rétention pour enfants ? Monsieur Jospin. c'est Monsieur Jospin qui l'a fait. François Hollande : Ce que nous devons faire maintenant, c'est d'avoir des centres de rétention permettant l'accueil des familles pour permettre ensuite leur reconduite? Nicolas Sarkozy : Ça existe déjà. François Hollande : Un seul. Nicolas Sarkozy : Ça existe déjà. François Hollande : Un seul. Alors le droit de vote? Nicolas Sarkozy : Donc on garde les centres de rétention ? François Hollande : Les centres de rétention sont nécessaires. Ils existent partout. Nicolas Sarkozy : Alors pourquoi écrivez-vous le contraire à France Terre d'Asile ? François Hollande : Parce que. Nicolas Sarkozy : Toujours l'ambigüité. François Hollande : Mais non, il n'y a aucune ambiguïté. Lorsque la personne nous menace. Nicolas Sarkozy : La rétention doit devenir une exception. Vous venez de dire aux Français que vous la garderez. François Hollande : Mais non. Je dis que je garderai les centres de rétention et que la personne qui risque de s'enfuir doit être mise en centre de rétention. j'en arrive au droit de vote. Laurence Ferrari : Sur le droit de vote des immigrés. Nicolas Sarkozy : Cette lettre vous l'avez envoyée il y a 10 jours. François Hollande : Je l'ai envoyée bien sûr. Nicolas Sarkozy : Vous venez de vous contredire? François Hollande : Mais pas du tout. Nicolas Sarkozy : Sur un sujet aussi important que l'existence d'un centre de rétention, c'est-à-dire là ou vont tous les étrangers qui n'ont pas encore de papiers. On examine leur situation. Monsieur Hollande écrit à France Terre d'Asile : la rétention doit devenir l'exception. Et vous venez de dire qu'on le garde. c'est pas sérieux sur un sujet de cette importance. François Hollande : Mais vous savez que beaucoup d'étrangers qui sont reconduits ne passent pas en centre de rétention. Nicolas Sarkozy : Comment on les retrouve s'ils ne sont pas en centre de rétention ? François Hollande : Ils sont assignés à résidence et ensuite? Nicolas Sarkozy : Ah, assignés à résidence? François Hollande : Oui absolument? Nicolas Sarkozy : ah bon ? François Hollande : Et ensuite reconduits à la frontière. Nicolas Sarkozy : Parce qu'un étranger qui arrive en situation illégale? François Hollande : mais là il ne s'agit pas . Nicolas Sarkozy : Il a une résidence et on va. François Hollande : Il arrive souvent. Nicolas Sarkozy : l'assigner dans sa résidence ? François Hollande : Il arrive souvent, il arrive souvent que ces étrangers-là soient en France depuis plusieurs mois ou plusieurs années. Nicolas Sarkozy : Vous vous noyez Monsieur Hollande. David Pujadas : Le droit de vote François Hollande : j'en arrive au droit de vote après cette digression. Sur le droit de vote, c'est une position que je défends depuis des années, uniquement pour les élections municipales et par rapport à des étrangers en situation régulière sur le territoire et installés depuis plus de 5 ans. Monsieur Sarkozy, vous étiez favorable à cette position, vous l'aviez écrit en 2001, rappelé en 2005, confirmé en 2008. Vous disiez que vous étiez intellectuellement favorable à cette introduction du droit de vote des étrangers pour les élections municipales mais que vous n'aviez pas la majorité. Vous avez parfaitement le droit de changer. Moi je ne change pas. Je considère donc que ces personnes qui sont sur notre territoire depuis longtemps, qui paient des impôts locaux, doivent pouvoir participer au scrutin municipal. Et ça existe d'ailleurs dans la plupart des pays européens, notamment en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni pour les membres du Commonwealth et en Espagne sous réserve de réciprocité. Et je pourrais continuer. Il y a à peu près 50 pays dans le monde, beaucoup sont en Europe, qui appliquent le droit de vote des étrangers pour les élections municipales. Pour faire passer cette réforme, il nous faudra avoir une majorité des trois cinquièmes. c'est une révision de la Constitution. Je soumettrai donc cette proposition au Parlement. s'il y a une majorité des trois cinquièmes, eh bien, ça voudra dire qu'une partie de la Droite et du Centre, et vous avez beaucoup de vos amis, enfin un certain nombre qui y sont favorables, la réforme passera. s'il n'y a pas de majorité, eh bien ce sera au peuple français et seulement au peuple français de pouvoir en décider. SUMMARY :  Il propose en conséquence de diviser d’environ par deux les entrées. Il dévoile également plusieurs mesures : juge unique pour le droit des étrangers, examens de Français et d’éducation civique pour chaque nouvel entrant, délais de dix ans de présence avant de toucher les prestations sociales. Les deux candidats se disputent sur les centres de rétention pour les clandestins. Nicolas Sarkozy accuse son adversaire de vouloir les supprimer ; François Hollande souhaite en fait généraliser l’assignation à résidence."
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