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JEAN-MICHEL APHATIE Avez-vous été informé par les autorités algériennes du bilan de l'assaut qu'elles ont mené sur le site gazier d'In Amenas ? MANUEL VALLS Non, pas à ce stade. La situation est encore confuse. Nous avons, évidemment, des relations étroites avec nos amis Algériens, mais à ce stade, à cette heure, je ne peux pas vous donner des informations précises. JEAN-MICHEL APHATIE On évoque la mort d'un Français parmi les trente Occidentaux qui seraient morts. On parle aussi de la présence d'un Français parmi les djihadistes. MANUEL VALLS Je n'ai pas d'information sur ce sujet-là. Il y avait très peu de Français, par ailleurs, sur cette base particulièrement étendue, à mille six cents kilomètres au Sud d'Alger. C'est peut-être pour cela aussi que les informations ont du mal à remonter. Très peu de Français ; nous avons des nouvelles de deux d'entre eux qui sont revenus. Pour ce qui concerne les deux autres, s'il y en avait deux autres, nous n'avons pas à ce stade plus d'informations. Nous espérons en avoir dans la matinée. JEAN-MICHEL APHATIE Je parlais d'un Français parmi les djihadistes. Là non plus, vous n'avez pas d'information ? MANUEL VALLS Non, nous n'avons pas d'information. D'une manière générale, sur les informations qui remontent sur cette prise d'otages dramatique, j'invite chacun à être extrêmement prudent. Souvent ces informations remontent d'un certain nombre de sites liés aux terroristes eux-mêmes. Soyons à ce stade prudents. JEAN-MICHEL APHATIE Vos services ont-ils noté ces dernières semaines, peut-être, des départs de jeunes Français vers le Sahel ? MANUEL VALLS Vous savez, depuis des années il y a des Français djihadistes qui sont allés faire le djihad, la guerre, à la fois en Afghanistan, en Syrie, et pour quelques-uns – très peu – au Sahel. Ils sont donc évidemment surveillés par nos services de renseignement. JEAN-MICHEL APHATIE Comment définiriez-vous après une semaine de conflit au Mali, Manuel VALLS, l'état de la menace terroriste en France ? MANUEL VALLS La menace est là, le terrorisme a frappé. Mohamed MERAH a tué à Toulouse et à Montauban. Les services et la police française ont démantelé une cellule qui avait frappé à Sarcelles, avec sans doute la volonté de tuer pour préparer aussi le départ d'un certain nombre de Français vers la Syrie. La menace est là, nous devons redoubler de vigilance. C'est à la fois le sens du plan Vigipirate qui a été renforcé à la demande du Premier ministre et c'est tout le travail des services de renseignement. Je ne dis pas que la France va être frappée, je dis qu'il nous faut être vigilants, absolument vigilants. JEAN-MICHEL APHATIE Avez-vous arrêté des personnes depuis le début du conflit sur le territoire ? MANUEL VALLS Je donne le moins d'information sur ce sujet-là, et il en va d'une manière générale du travail de nos services. Vous savez, dans le monde d'aujourd'hui la guerre contre le terrorisme, contre le djihadisme, prend désormais instantanément, nous le voyons bien, un caractère à la fois global et local. J'ai déjà eu l'occasion de dire au Parlement, quand j'ai présenté la loi antiterroriste, que nous avions un ennemi extérieur. C'est celui que nous combattons aujourd'hui au Mali, puisque ces terroristes, ces groupes terroristes et criminels fondaient sur Bamako, et aussi un ennemi intérieur. C'est celui-ci que nous devons combattre avec beaucoup de ténacité, avec un travail de renseignement en mobilisant les forces de l'ordre à qui je rends hommage parce qu'elles sont évidemment extrêmement attentives à tout ce qui pourrait représenter un danger pour nos concitoyens. JEAN-MICHEL APHATIE Quand vous dites que vous donnez le moins d'information possible sur d'éventuelles arrestations, par exemple, ou démantèlement de cellules, cela veut-il dire que si vous ne le démentez pas, il s'est peut-être passé quelque chose que vous ne pouvez pas évoquer ou que vous ne voulez pas évoquer ? MANUEL VALLS En général je crois, et comme ministre de l'Intérieur, quand il y a des enquêtes, quand il y a des individus qui sont surveillés, je me dois d'être prudent. Je vous rappelle que par ailleurs, souvent ces enquêtes sont placées sous l'autorité d'un magistrat. JEAN-MICHEL APHATIE L'affaire Merah a montré la possibilité d'une radicalisation individuelle très difficile à prévenir, bien sûr. Craignez-vous ce genre de renouvellement de comportement ? MANUEL VALLS Bien évidemment. Il y a des groupes organisés. Il y a déjà eu par le passé des groupes organisés. Vous savez, AQMI c'est la suite du GIA, du GSPC. Le GIA a mené une campagne d'attentats au milieu des années quatre-vingt-dix, donc nous devons être très prudents. Je ne suis pas sûr qu'AQMI ait aujourd'hui les mêmes moyens qu'à l'époque du GIA sur notre sol. Mais enfin, il y a des processus de radicalisation qui vont très vite. Nous l'avons vu avec cette cellule qui a été démantelée au mois de septembre. Qui vont très vite, où l'antisémitisme, la haine de la France, de nos valeurs, de l'Occident, peuvent jouer un rôle très important. Internet joue un rôle bien évidemment. Ça veut dire qu'il faut aussi être très attentif à ces individus qui peuvent, un jour ou l'autre, passer aux actes. Mais puisque nous parlons du terrorisme, permettez-moi de vous dire que s'il y a un pays qui a été frappé par le terrorisme – ça été une véritable guerre civile – c'est l'Algérie. Moi, je veux aussi saluer l'engagement des Algériens. Je n'ai pas plus d'éléments aujourd'hui d'information sur ce qui s'est passé. JEAN-MICHEL APHATIE Comment ça se fait d'ailleurs ? MANUEL VALLS Mais les Algériens aujourd'hui sont confrontés tout d'abord à une attaque contre leur pays, contre leurs ressources économiques et énergétiques. JEAN-MICHEL APHATIE Vous dites que vous êtes en contacts réguliers avec les autorités algériennes. Comment comprendre que vous ne disposiez pas de plus d'information ? MANUEL VALLS Parce que c'est loin ; parce que c'est confus ; parce que la base est très étendue, celle de BP, de ce terminal gazier ; parce qu'il y avait des centaines de personnes, d'abord des Algériens mais aussi évidemment des salariés Occidentaux dont quelques Français ; parce que c'est une opération de l'armée ; parce que les terroristes sont extrêmement bien armés, très déterminés, fanatiques. Nous sommes donc là à une véritable confrontation nouvelle que nous-mêmes nous n'avons jamais, fort heureusement, connue. Cela nécessite évidemment aussi une très grande détermination de la part de nos amis Algériens. JEAN-MICHEL APHATIE Des autorités très critiquées pour la violence avec laquelle elles ont mené l'opération hier. MANUEL VALLS Mais à ce stade, je ne peux pas, moi, commenter JEAN-MICHEL APHATIE Vous partagez ces critiques ? MANUEL VALLS Non, parce que d'abord ce sont des Algériens qui sont concernés avec, évidemment, des Occidentaux. Ce sont d'abord les Algériens qui ont connu des dizaines de milliers de morts pendant la guerre civile dans les années noires, dans les années quatre-vingt-dix. Quand on est confronté au terrorisme, quand en plus on le combat ensemble, j'invite à la prudence quant aux commentaires et aux critiques. JEAN-MICHEL APHATIE On ne risque pas d'être complaisant avec les autorités algériennes vu la manière dont elles ont géré cette affaire. MANUEL VALLS Mais moi, je n'en sais pas plus sur la manière dont elles ont géré l'affaire. Et puis, en matière de lutte contre le terrorisme, il y a évidemment – là aussi, le président de la République l'a dit quand il s'est rendu au mois de décembre à Alger – il y a là une solidarité. Vous savez, la lutte contre le terrorisme ce n'est pas le nord contre le sud ; ce n'est pas le monde occidental contre le Maghreb ou l'Afrique. Ce sont toute une série de pays aujourd'hui qui ont souvent les mêmes valeurs, qui sont les victimes de ces terrorismes, qui doivent combattre ensemble le terrorisme. JEAN-MICHEL APHATIE Une autre actualité vous concerne, Manuel VALLS. Nous connaîtrons aujourd'hui les statistiques de la délinquance pour 2012. On dit que la tendance est mauvaise ; le confirmez-vous ? MANUEL VALLS Cette journée est importante parce que j'ai voulu consacrer l'indépendance de l'institution. L'ONDRP, l'office national qui publie les chiffres de la délinquance, va s'exprimer dans la matinée et j'aurai l'occasion de commenter ces chiffres. Mais moi, je vais assumer ces chiffres, je veux regarder en face la réalité de la délinquance pour mieux la combattre, les violences sur les personnes. JEAN-MICHEL APHATIE La tendance est mauvaise. MANUEL VALLS Je ne vous dirais pas ça. Les violences sur les personnes, les violences sur les femmes, les cambriolages augmentent et depuis des années. C'est vers ces phénomènes, vers cette violence, vers ces cambriolages que nous devons évidemment nous engager. La seule bonne nouvelle, et elle est de taille, c'est que les homicides en France ont atteint leur plus bas niveau historique. JEAN-MICHEL APHATIE Vous aurez l'occasion de préciser tout cela, Manuel VALLS, avec les auditeurs de RTL à partir de 8 heures 15. LAURENT BAZIN Manuel VALLS est donc resté avec les auditeurs de RTL. Les questions sont nombreuses, Manuel VALLS, évidemment vous l'imaginez, au standard, au 32 10. Bonjour Édouard. Édouard, de Troyes, sur ce qui se passe encore en Algérie parce que, Manuel VALLS le disait tout à l'heure sur RTL, la situation reste confuse. ÉDOUARD Tout à fait. Bonjour monsieur le Ministre. MANUEL VALLS Bonjour monsieur. ÉDOUARD Voici ma question. Depuis trente-six heures et le début des événements, les gouvernements occidentaux directement concernés par la prise d'otages semblent être privés d'information de la part des autorités algériennes. Doit-on s'en étonner et cela cache-t-il quelque chose ? Je vous remercie. MANUEL VALLS Je ne le crois pas. Je crois que c'est une opération extrêmement difficile, qui se déroule à mille six cents kilomètres au sud d'Alger, cette base où BP est particulièrement étendu, avec des centaines de personnes qui y travaillent. L'Algérie et les autorités algériennes ont décidé d'une opération armée dans des conditions que, pour le moment, je ne connais pas et je me garde bien de tout jugement à l'égard des autorités algériennes. Au moment où je vous parle, nous ne savons pas si l'opération est réellement terminée ou s'il reste encore des terroristes et des otages. Je reste donc extrêmement prudent quant à l'analyse qu'il faut faire sur cette situation. LAURENT BAZIN Question qui nous parvient du côté du SMS : avez-vous connaissance de menaces précises contre l'Hexagone, contre la France ? MANUEL VALLS Nous sommes face à une menace depuis des mois. LAURENT BAZIN Précise ? MANUEL VALLS Nous sommes face à des menaces et, de toute façon, il y a eu des actes terroristes. LAURENT BAZIN C'est une situation permanente depuis plusieurs mois, depuis plusieurs années ? MANUEL VALLS C'est une situation permanente, oui, depuis plusieurs mois. LAURENT BAZIN Est-ce que vous avez connaissance, c'est la question, de menaces précises ? MANUEL VALLS Il n'y a pas de menaces précises mais je rappelle tout de même que sur les réseaux sociaux, sur Internet, à l'étranger ou en France, il y a des appels au djihad, à s'en prendre aux intérêts français, aux Français dans le monde ou sur notre sol. Nous prenons évidemment avec beaucoup de sérieux toutes ces menaces. LAURENT BAZIN Bonjour Maurice. MAURICE, AUDITEUR DE MARSEILLE (BOUCHES-DU-RHONE, 13) Bonjour. LAURENT BAZIN Maurice, vous nous appelez de Marseille. Votre fils est militaire. Il est depuis deux ou trois jours, nous dites-vous, au nord du Mali. MAURICE Oui, bonjour messieurs dames, bonjour monsieur le Ministre. MANUEL VALLS Bonjour monsieur. MAURICE Ma question est toute simple. Mon fils était en Afghanistan, où j'étais moins inquiet qu'aujourd'hui. Pourquoi enlever si rapidement les soldats, les militaires qui se battaient contre le terrorisme en Afghanistan pour les mettre au Mali, seuls, isolés de l'Europe ? Aujourd'hui je n'ai pas de nouvelles de mon fils, je ne sais pas où il en est. Je ne comprends pas ! D'après monsieur HOLLANDE, on devait faire une aide logistique ; on se retrouve au front, sans aucune aide. Tous les autres pays aujourd'hui, c'est eux qui nous promettent une aide logistique. Expliquez-moi un peu, parce que j'ai un peu de mal à comprendre. LAURENT BAZIN Manuel VALLS ? On entend l'émotion de Maurice qui témoignait déjà, si mon oreille est bonne, dans RTL midi hier, me semble-t-il. MANUEL VALLS Je peux comprendre cette émotion et je veux rendre hommage à tous ces soldats, dont son fils, qui sont aujourd'hui au Mali. La France n'est pas n'importe quel pays. C'est une grande nation qui a une armée, qui a la capacité d'intervenir dans le cadre des résolutions internationales ou quand il y a une demande d'aide légitime, qui est prévue d'ailleurs par la charte des Nations Unies. LAURENT BAZIN Il faut reconnaître qu'elle est bien seule aujourd'hui, Manuel VALLS. MANUEL VALLS La France n'est pas seule ; la France est précurseur dans ce conflit. Quelle était l'alternative ? Si la France n'était pas intervenue, aujourd'hui les groupes terroristes et criminels comme ceux qui attaquaient l'Algérie, les Algériens, les Occidentaux, les intérêts économiques de ce pays ami, seraient sans doute à Bamako. Est-ce que nous pouvons, nous, accepter un État... LAURENT BAZIN Nous resterons des mois, Manuel VALLS ? MANUEL VALLS Nous resterons le temps nécessaire. Mais ce qui me paraît important, c'est de rappeler les objectifs. Le premier objectif, c'était d'arrêter ces groupes terroristes qui fondaient sur Bamako. Le deuxième objectif, qui est celui de la communauté internationale aussi, c'est de restaurer l'intégrité du Mali et de permettre le déploiement d'une force africaine. L'ensemble de la communauté internationale - les Nations Unies, l'Union européenne, les États africains – soutiennent l'action de la France. Progressivement, il y a non seulement un soutien politique bien évidemment, mais aussi un soutien logistique. La force d'interposition, la force de déploiement africaine, va se mettre progressivement en place. Nous ne sommes donc pas seuls. Quant à la question qui m'a été posée il y a un instant, François HOLLANDE avait annoncé, comme d'ailleurs la plupart des pays, que la mission étant terminée en Afghanistan, nous allions récupérer progressivement – et ça s'est d'ailleurs fait plus vite que prévu – nos soldats qui ont payé, je le rappelle, un lourd sacrifice en Afghanistan. LAURENT BAZIN Merci Maurice et merci à Édouard qui nous appelaient. Évidemment une pensée pour les soldats et en particulier pour votre fils, Maurice, qui est donc au Mali en ce moment. Bonne journée à vous. On marque une petite pause et on va parler de la délinquance puisque le ministre publie aujourd'hui les chiffres qui sont bons, si j'ose dire, du côté des homicides à leur plus bas niveau, mais mauvais du côté des violences aux personnes. Bonjour Marina. MARINA, AUDITRICE DE GARDANNE (BOUCHES-DU-RHONE, 13) Bonjour. LAURENT BAZIN Marina de Gardanne, on vous écoute sur l'insécurité et plus précisément sur les vols. MARINA Voilà. Bonjour monsieur le Ministre. MANUEL VALLS Bonjour madame. MARINA Je vais vous exposer un fait qui s'est passé hier devant moi. Dans un magasin, il y a eu des vols à l'étalage. Il y en a eu à peu près pour cinquante euros. Les caissières ont arrêté les personnes, ont appelé la gendarmerie et on leur a répondu qu'on ne se déplaçait pas pour moins de deux cents euros de vol. Est-ce que vous pensez que c'est comme ça qu'on va pouvoir lutter contre la délinquance quotidienne ? MANUEL VALLS Non, bien sûr, parce que tout acte de délinquance et y compris celui que vous venez d'évoquer doit trouver une sanction. C'est précisément quand on ne sanctionne pas ce type d'acte que vous avez, et que beaucoup de concitoyens, beaucoup de Français, peuvent avoir le sentiment d'une certaine impunité. LAURENT BAZIN C'est une façon de ne pas gonfler les chiffres, de ne pas intervenir Manuel VALLS ? MANUEL VALLS Je ne crois pas et je ne l'espère. Parce que je vous l'ai dit, et je l'ai dit à Jean-Michel APHATIE ce matin, moi j'assume et j'assumerai les chiffres. Parce qu'on constate depuis des années que la violence a changé de nature. Les tentatives de meurtre, les violences crapuleuses sur la voie publique et notamment contre les femmes, l'augmentation d'un certain nombre de règlements de comptes nous connaissons, par exemple, la situation de Marseille ou de la Corse les cambriolages qui augmentent depuis des années partout en zone urbaine comme en zone rurale, les escroqueries à la carte bleue et puis cette délinquance quotidienne, celle que cette dame a constatée dans un magasin ou celle que beaucoup de nos compatriotes peuvent constater dans leur hall d'immeuble. C'est cette délinquance sous toutes ses formes qui doit être condamnée. LAURENT BAZIN Et c'est elle qui augmente. C'est ce qu'on comprend. MANUEL VALLS C'est celle qui augmente depuis des années. LAURENT BAZIN Et qui va augmenter aujourd'hui dans les chiffres que vous publiez. MANUEL VALLS Pas sur tous les items mais précisément ce qui change, c'est qu'il y a un outil indépendant : ce n'est pas le ministre qui annonce d'abord les chiffres de la délinquance. C'est cet outil indépendant, ce qui permet de sortir des polémiques stériles sur ce sujet parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est de lutter contre les violences aux personnes, contre les cambriolages, contre le trafic de drogue, contre le trafic d'armes, contre la cybercriminalité, contre le terrorisme bien évidemment - nous en avons beaucoup parlé ce matin. C'est ça l'action d'un ministre, c'est ça l'action des forces de l'ordre. LAURENT BAZIN Deux questions rapides du côté du SMS. Taux zéro d'alcool pour les jeunes, pourquoi pas pour tout le monde ? MANUEL VALLS Pourquoi pas ? Vous savez que j'ai remis en place le conseil national de la sécurité routière qui me fera un certain nombre de propositions. La lutte contre la violence routière est pour moi une priorité. Vous savez que pour la prochaine décennie, j'ai fixé l'objectif de passer de quatre mille à deux mille mort sur les routes. LAURENT BAZIN Question. C'était l'ouverture du journal de 7 heures et demie de RTL ce matin : le SAMU social de Metz refuse des demandes de la part de sans-papiers qui téléphonent en disant qu'il fait froid et qu'ils ont envie d'être hébergés, en disant : « Vous n'êtes pas prioritaires. Les Français d'abord et les demandeurs d'asile. » Est-ce que vous validez cette attitude ? MANUEL VALLS Non, bien sûr. On ne peut pas la valider parce que la détresse, surtout dans ce temps de froid mais de manière générale, parce qu'on meurt toute l'année dehors dans la rue, cette détresse doit trouver une réponse. LAURENT BAZIN Joël nous dit, par exemple : « Les Français doivent être prioritaires pour l'hébergement d'urgence. » MANUEL VALLS Il est vrai en même temps que l'hébergement d'urgence est aujourd'hui saturé. Avec Cécile DUFLOT, nous cherchons et nous trouvons les solutions pour y faire face. LAURENT BAZIN Dernière question de Rémy, de Bar-sur-Seine : quelle est votre réaction aux aveux d'ARMSTRONG ? MANUEL VALLS C'est une surprise ? Moi, je ne crois pas. J'aime beaucoup le Tour de France, j'essaye à chaque fois d'être présent sur une étape parce que c'est une compétition dans des paysages magnifiques. Mais le cyclisme est malade du dopage des années. Vous voyez, vous me faites parler d'autres sujets mais ça n'est, je crois, une surprise malheureusement pour personne. Le sport, là aussi, doit obéir à des valeurs d'éthique.