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{
    "language": "en",
    "title": "Mishnah Demai",
    "versionSource": "https://www.nli.org.il/he/books/NNL_ALEPH002182155/NLI",
    "versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]",
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    "heTitle": "משנה דמאי",
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        "Mishnah",
        "Seder Zeraim"
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    "text": [
        [
            "Les objets suivants ne sont pas susceptibles (à cause de leur peu de valeur) d’être soumis à la dîme du Demaï<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"Les termes qui suivent ont été expliqués auBerakhot (du Babli) 40b; ces fruits ont si peu de valeur, qu'on les suppose abandonnés et par conséquent non soumis aux obligations.\"</i>: les figues à nombreuses feuilles, les artichauts<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"Maïmonide traduit ce terme par le mot arabe qui corrrespondrait à la Lotus cyrenaïca. Selon l'Aroukh, c'est la cinara ou l'italien folicarrio. Toutefois, les dictionnaires arabe-latin traduisentfructus loti (arboris), et non pas Ficus, pour lequel Freytag a: ou ficus religiosa (Forsk, Flora, CXXIV, 180); ou même sens (ibid); ou (Kamous); ouficus arbor; aliis arbor montana magnitudine et foliis arbori appellatae similis (Cf Forsk, Flor. XCV); ou ficus arbor in dialecto tribus Thaï (Khamous), sans compter les diverses acceptions pour les genres spéciaux.\"</i>, les sorbes<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Pour ce terme, Maïmonide a un mot arabe que n'ont pas les lexiques.</i>, les figues blanches, les figues sauvages, les dattes desséchées, les raisins tardifs, lambrusco, et les bourgeons de câpres<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> (Maasserot 4, 6).</i>; en Judée, le cornouiller (ou soumak)<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> \"Le mot rhus, est ainsi expliqué par Freytag: \"\" fructus ejus, piperis instar, cibis immiscetur \"\". Cf. (Pea 1, 3). Selon J. Lévy, Neuhebraisches Worterbuch, c'est la Rothbeer, baie rouge. Voir aussi (Maasserot 1,2).\"</i>, le verjus et le coriandre<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> C'est la version adoptée par Rashi pour (Ex 16, 31), et (Nb 11, 7). En voici le sens, selon les lexiques arabes:Spatha, florum palmoe involucrum (Kamous).</i>. R. Juda dit: toutes les figues feuillagées en sont affranchies, à l’exception des bifères<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> \"Voir Babli,Eruvin18a. On trouve dans Pline (Hist. nat., 16, 50) les \"\" ficus fiberae \"\", duopheron.\"</i>; tous les artichauts en sont aussi affranchis, sauf ceux de la localité de Shikmona; enfin, il en est de même de tous les fruits de sycomore, sauf ceux qui éclatent de maturité (dans ces 3 cas spéciaux, les fruits ont une telle valeur, que le soupçon de Demaï, leur est applicable, selon R. Juda.",
            "La dîme que l’on prélève sur le Demaï, diffère des autres dîmes ordinaires par les points suivants: en rachetant la dîme des fruits douteux<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Traité (Baba Metsia 54a).</i> (lorsque l’on se trouve dans la 2ème année agraire), il n’est pas besoin d’y ajouter un 5ème (obligatoire d’ordinaire sur tous rachat d’objets sacrés, (Lv 27), ni de l’enlever (après la 3ème année) de la maison (comme le prescrit le Deutéronome, (Dt 26, 13); les personnes en deuil peuvent en manger (Dt 14); on peut l’apporter à Jérusalem, puis l’en faire sortir<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Voir (Maasser Sheni 3,6). Si, après l'avoir apportée à Jérusalem, on la rachète, on peut de nouveau emporter ces produits.</i>; on considère comme perdue la petite quantité laissée en route<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> Au cas où des brigands ou des bêtes féroces en ont pris, on n'est pas tenu de restituer la perte.</i>, on peut en donner à l’homme ignorant<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> Pour la manger là, l'on ne craint pas, comme pour d'autres fruits, qu'il les mange à Jérusalem sans se mettre en état de pureté.</i> et en consommer à Jérusalem l’équivalent. L’argent du rachat peut également servir à une destination profane; on peut échanger l’argent contre argent<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> (Baba Metsia 55b).</i>, le cuivre contre du cuivre, ou l’argent contre du cuivre, ou le cuivre contre des fruits<sup class=\"footnote-marker\">13</sup><i class=\"footnote\"> D'ordinaire, il n'est pas permis de racheter les fruits de la 2e dîme contre du cuivre, ni même d'échanger l'argent de rachat contre du cuivre.</i>, à la condition toutefois de racheter à la fin ces mêmes fruits. Tel est l’avis de R. Meir. Selon les autres sages, il faut transporter les fruits à Jérusalem et les manger là.",
            "Les fruits que l’on achète pour servir de semences<sup class=\"footnote-marker\">14</sup><i class=\"footnote\"> Les graines, pour lesquelles il est certain qu'elles ne sont pas rédimées ne peuvent pas servir de semailles. (Pea 1,6), (Hulin 7b).</i>, ou pour être donnés aux animaux, la farine pour tanner les peaux, l’huile servant à l’éclairage ou au frottement des ustensiles, sont affranchis de la dîme supplémentaire du Demaï. Ce qui provient du pays situé à partir de la frontière septentrionale de Kezib et au-delà (Gn 38, 5) en est affranchi. La parcelle de pâte (Halla) d’un ignorant destinée au sacerdote, la part sacrée d’oblation sacerdotale mêlée au profane<sup class=\"footnote-marker\">15</sup><i class=\"footnote\"> \"Pour la racine DEMA\"\" employée dans ce sens, voir (Ex 22, 28).\"</i>, ce qui a été acheté pour l’argent de rachat de la 2ème dîme, les restes des offrandes faites au Temple<sup class=\"footnote-marker\">16</sup><i class=\"footnote\"> \"Par exemple, ce qui reste de l'offrande de farine; une parcelle est brûlée sur l'autel, et le reste est aux sacerdotes.\"</i>, en sont affranchis. Quant à l’huile épicée (opobalsamum), il faut, selon Shammaï (en raison de sa valeur) prélever les parts dues. Hillel en dispense<sup class=\"footnote-marker\">17</sup><i class=\"footnote\"> Elle ne sert qu'à enduire le corps</i>.",
            "On peut, avec ces fruits douteux<sup class=\"footnote-marker\">18</sup><i class=\"footnote\"> (Shabat 25a)</i> accomplir la cérémonie de l’eruv (mélange des distances), l’association symbolique des rues (pour pouvoir y transporter à son gré au jour du Shabat); l’on dit en les mangeant la bénédiction antérieure ou postérieure<sup class=\"footnote-marker\">19</sup><i class=\"footnote\"> Mishna, (Berakhot 7,1). Cependant, en principe, c'est une prévarication de consommer ces fruits douteux.</i>; on peut, même en étant nu, en prélever les parts obligatoire (n’ayant pas de bénédictions à réciter); et ce, la veille du Shabat au crépuscule (ce qui est interdit d’ordinaire). Aussi, si l’on a prélevé la 2ème dîme avant la première, cela ne fait rien (en ce cas). L’huile dont le tisserand enduit ses doigts est passible de la dîme du Demai (à cause de son utilité); mais celle que le cardeur met dans la laine en est affranchie (parce qu’alors elle devient un instrument servant à faciliter le travail de cardage)."
        ],
        [
            "Les articles suivants tombent sous le coup de la loi Demaï, et doivent subir le prélèvement de la dîme en tous lieux (même hors de la Palestine, car ce sont des fruits supérieurs palestiniens): les figues comprimées, les dattes, les caroubes, le riz et le cumin<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Le mot du texte est employé dans ce sens par (Is 28, 27).</i> (on devine leur provenance à leur qualité). Quant au riz qui croît au dehors (dont l’origine est notoire), il est permis de s’en servir partout.",
            "Celui qui prend l’engagement (devant témoins) de mériter la confiance de tous (en prélevant les parts légalement dues) doit avoir soin, non-seulement de donner la dîme sur ce qu’il consomme, mais même sur ce qu’il vend ou qu’il achète (pour d’autres), et ne doit pas accepter l’hospitalité chez un ignorant (de crainte de manger des produits soumis au Demaï). R. Juda dit que même en acceptant cette dernière hospitalité on conserve la confiance. —Mais, lui fut-il objecté, s’il ne prend pas souci des prélèvements pour lui-même (en mangeant chez quelqu’un dont les produits sont douteux), on ne saurait lui ajouter foi pour les produits qu’il cède à d’autres (c’est donc défendu).",
            "Celui qui prend l’engagement d’adopter la conduite pure et scrupuleuse du compagnon des savants<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"Pour acquérir l'état de pureté complète du savant, il faut 30 jours d'exercices peiux; l'engagement se prend en présence de 3 témoins. Voir (Bekhorot 30b).\"</i> ne doit pas vendre à l’ignorant des fruits humides (susceptibles d’impureté), ni même des secs; il ne lui en achète pas des verts (par cette même crainte); il n’accepte pas l’hospitalité chez un ignorant (pour ne rien manger qui soit douteux), et il ne l’accueille pas chez lui comme hôte (à cause de son impureté contagieuse)<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> L'impureté qui se communique par les vêtements est plus grave que toute autre. Voir (Is 65, 5).</i>. R. Juda ajoute: il ne doit pas élever des troupeaux de moutons (de peur qu’il en résulte quelque violation de pâturage), il doit se restreindre dans l’expression de ses vœux (pour ne pas être exposé à les enfreindre), se livrer aux plaisirs avec modération, ne pas se rendre impur pour les morts et fréquenter assidûment les salles d’étude. Toutefois, lui répliqua-t-on, tout cela n’est pas une règle obligatoire.",
            "Les boulangers de cette catégorie (qui auraient acheté de la farine à un ignorant) ne sont tenus de prélever, par l’ordre des sages<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"Dispense est faite de la 2e dîme, à cause des impôts onéreux; comp.Yoma 8.\"</i>, que l’oblation de la dîme (le 100ème) et la parcelle de la pâte (Halla). Les boutiquiers (marchands au détail) ne sont pas autorisés à vendre des produits soumis au doute; mais ceux qui vendent par grandes quantités, en gros, peuvent céder ces produits (parce que, grâce à la quantité, il y a à supposer que l’acheteur fera les prélèvements dus). On appelle marchands en gros ceux qui vendent le blé encore vert (sitwnei\"), ou ceux que le vendent aux détaillants (quoique déjà sec).",
            "R. Meir dit: le produit que l’on a l’habitude de vendre par grandes mesures, et que l’on cède (exceptionnellement) par petites quantités, est considéré comme joint à la grande mesure (et il est affranchi de tout droit); si au contraire, un produit est d’ordinaire vendu par petites mesures et qu’une fois on en ait cédé une grande part, on la considère comme inhérente à la petite<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Selon le commentaire de R. Simson de Sens, il ne s'agit pas d'assimilation au point de vue légal, mais d'une réunion matérielle des denrées, qui ne peuvent être cédées séparément.</i> (et elle en subit les conséquences). Qu’appelle-t-on grosse mesure? Pour les produits secs, une mesure de trois cabs: pour ce qui est vert, l’équivalent d’un dinar (pièce d’or). R. Yossé dit: les paniers de figues, de raisins, ou les hottes de verdure, sont affranchis aussi longtemps qu’on les vend d’après l’estimation approximative<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Pour le terme AKSARA cf. ci-après, (3,3), et (Maasser Sheni 4,2).</i> (cela équivaut à la vente en gros)."
        ],
        [
            "On donne à manger de ces fruits douteux<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"On accorde cette facilité, afin de stimuler la charité. (Berakhot 47a); (Shabat 124b); (Eruvin 17b); 31a.\"</i> aux pauvres et troupes en campagne<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"Le terme AKSENIA rappelle évidemment le grec Xenios qui signifie littéralement: hôtes, étrangers. Ici, il s'agit de soldats (Pessahim 35b);( Suka 35a).\"</i>; R. Gamliel en donnait aussi à manger à ses ouvriers (pauvres). Ceux qui distribuent les secours aux pauvres donnent, selon Shammaï, ce qui est affranchi de la dîme à celui qui ne la prélèverait pas spontanément, et ce qui n’est pas libéré à celui qui prélève la dîme<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> D'après l'école de Schammaï, il n'est pas même permis aux pauvres de consommer des produits soumis au Demaï.</i>; de cette façon, chacun mange des produits dûment acquittés. Selon les sages au contraire, l’encaissement ainsi que la distribution se font sans enquête (sans se soucier des prélèvements accomplis ou non), et on laisse chacun libre de se mettre en règle sous ce rapport.",
            "Celui qui veut couper les feuilles vertes des bottes de légumes<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"Il s'agit, bien entendu, de bottes ficelées, seules soumises au droit de la dîme et pour lesquelles il y ait lieu de craindre une consommation illégale; mais la verdure, non mise en bottes, peut être abandonnée à tout venant et, par cela même, dispensée de tout droit.\"</i> pour alléger son fardeau ne doit pas les jeter avant d’avoir prélevé la dîme (pour que personne, en les trouvant, ne les mange indûment). Celui qui achète des légumes verts au marché et qui après réflexion faite, veut les rendre, ne doit pas le faire avant d’avoir prélevé la dîme (que l’on rend à l’acquéreur et que l’on place publiquement à côté des produits), car il ne manque à l’acquisition que l’achèvement du paiement (et il serait à craindre que d’autres acquéreurs ne s’y trompent). Mais si quelqu’un, au moment d’acheter un objet (avant de l’avoir pris) aperçoit d’autres produits préférables, il peut renoncer à son premier projet d’acquisition (sans autres procédés), parce qu’il n’avait pas encore pris possession<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> C'est une condition de l'achat, de la conclusion du marché pour les objets mobiliers.</i>.",
            "Si l’on trouve des fruits sur sa route que l’on prend pour les manger de suite, et que l’on se propose ensuite de les mettre en réserve, on ne doit pas les mettre de côté avant d’avoir prélevé la dîme. Mais si, dès le principe, on les a seulement ramassés pour qu’il ne se perdent pas (et non pour un usage personnel), on est dispensé de prélever la dîme. Toute chose qu’il ne serait pas permis de vendre aussi longtemps qu’elle est douteuse<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Voir ci-dessus,(2,4) et 5. Il faut adopter, non la petite mesure, mais la grande.</i>, ne peut pas non plus être envoyée à un prochain. R. Yossé permet de faire de tels envois pour des produits notoirement inaffranchis, à la condition d’en faire part au destinataire.",
            "Si l’on apporte des froments pour les moudre chez un meunier samaritain ou chez un meunier ignorant<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> (Guittin 61b).</i>, elles restent dans leur situation première sous le rapport de la dîme et de la 7ème année agraire (on le soupçonne pas d’avoir échangé ces produits contre d’autres non libérés); mais, si l’on remet ces blés à un meunier idolâtre, ils deviennent douteux (on craint un échange). Si l’on place ses fruits en dépôt chez un samaritain ou un ignorant<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> (Bekorot 11b).</i>, ils restent dans leur état primitif sous le rapport de la dîme et de la 7ème année; mais si le dépôt a lieu chez un idolâtre<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> (Avoda Zara 31a).</i>, ils conservent le caractère de ses propres fruits (il n’y a plus lieu de les libérer); mais, selon R. Simon, ils deviennent douteux.",
            "",
            "Celui qui remet à sa belle-mère des fruits à préparer<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> \"(Gitin 61b); (Hulin 6a).\"</i> doit prélever la dîme sur ce qu’il lui remet, comme il le fait pour ce qu’il accepte d’elle, parce qu’elle est soupçonnée d’échanger ce qui s’abîme contre d’autres produits meilleurs (à son avantage); car, dit R. Juda, elle veut qu’il n’y ait rien à reprocher à sa fille, pour qu’elle n’ait pas à rougir devant son gendre. Mais R. Juda reconnaît que, si l’on remet à sa belle-mère des produits de la 7ème année (pour les préparer), elle n’est pas soupçonnée de les échanger; elle ne voudrait pas donner à manger à sa fille de tels produits (dont la gravité de l’interdiction est notoire)."
        ],
        [
            "Celui qui achète des fruits à quelqu’un auquel on ne saurait se fier pour la dîme et qui ayant oublié de la prélever en temps opportun s’informe à ce sujet (auprès du vendeur) le jour de Shabat (pendant lequel il est interdit de faire le prélèvement), peut ajouter foi à sa parole et manger. Mais si la nuit du samedi est arrivée, on ne doit pas manger<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"(Menahot 30b); (Hulin 75b).\"</i> avant d’avoir prélevé la dîme (dans le doute).",
            "Si quelqu’un (ignorant) adjure son prochain par vœu de manger chez lui, et que celui-ci n’a pas confiance en lui pour le prélèvement de la dîme, le prochain mange chez lui la première semaine<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> L'on pouvait adjurer son prochain de manger chez vous. En ce cas de contrainte, l'on pouvait manger chez son voisin ignorant la première semaine du mariage de 2 jeunes gens, car ces repas solennels étaient obligatoires, et l'on craignait, en s'abstenant, de provoquer des inimitiés.</i>, malgré son manque de confiance au sujet de la dîme, pourvu que l’hôte lui ait certifié que la dîme est prélevée. Mais la seconde semaine, se fut-on interdit à son sujet toute espèce de jouissances ou de services réciproques, il ne pourra pas manger avant d’avoir prélevé la dîme (il ne se fie plus à sa parole).",
            "R. Eliézer dit: il n’est pas nécessaire de désigner la dîme des pauvres que l’on prélève sur les fruits douteux<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"L'omission de cette dîme, due à la 3e année agraire, étant passible de la peine capitale, on ne soupçonne pas l'ignorant de l'avoir négligée. Aussi les Sages prescrivent-ils de ne la prélever que nominalement. Pour ces prélèvements fictifs, voir les traités Troumoth et Maasserot et surtout ci-après,(5,1) (Nedarim 84a); Makot16b.\"</i>; mais, selon les autres sages, il faut faire cette désignation (pour qu’aux années suivantes on ne la néglige pas), mais on ne la prélève pas (le pauvre ne peut, à défaut de preuves, la réclamer).",
            "Celui qui (la veille du samedi) a désigné nominativement l’oblation de la dîme (le 100ème) sur les fruits douteux, ou la dîme des pauvres sur des produits notoirement inaffranchis (toutes deux obligatoires), ne pourra pas les prélever le samedi pour les offrir au sacerdote ou au pauvre. Mais si le sacerdote et le pauvre ont l’habitude de manger chez lui, ils peuvent venir manger comme d’ordinaire, pourvu que le maître de maison leur fasse savoir que ce sont les parts légales (il ne doit pas en profiter pour paraître leur offrir des dons d’hospitalité, tandis qu’il leur remet ce qui leur est dû).",
            "Si quelqu’un dit à une personne qui n’est pas digne de foi pour le prélèvement des dîmes<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> (Bekhorot 36a).</i>: “achète des fruits pour moi à quelqu’un auquel on peut ajouter foi et qui donne la dîme”, on ne se fie pourtant pas à la parole de ce messager peu croyable<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Il est à craindre qu'il ait jugé digne de foi une personne qui ne le serait pas.</i>. Mais si on lui donne l’ordre de s’adresser à telle ou telle personne, on peut le croire. Si, après s’être rendu chez la personne désignée, il dit: “Ne l’ayant pas rencontrée, je suis allé chez une autre également digne de foi”, on ne s’en rapporte pas à lui (son appréciation est insuffisante).",
            "Si l’on entre dans une ville où l’on ne connaît personne, et que l’on dise: “Qui est ici digne de foi? Qui est-ce qui prélève exactement les dîmes?” et que quelqu’un lui réponde qu’il ne passe pas pour digne de foi, mais qu’il lui désigne tel autre, on peut l’en croire (il est évidemment sincère). S’il va acheter des fruits chez cette seconde personne ainsi désignée et qu’il lui avait demandé: “Qui est-ce qui vend des produits secs” (de bonne qualité), et que celle-ci à son tour lui indique le nom de la première personne (celle qui l’a envoyé chez elle), on peut encore les croire tous deux sur parole, bien qu’ils semblent se rendre des services mutuels.",
            "Si des âniers entrent en ville (chargés de produits) et que l’un d’eux dise: “mes fruits sont nouveaux (de cette année), et ceux de mon camarade son anciens” ou “les miens sont en règle (les parts légalement dues sont prélevées), mais ceux de mon compagnon ne le sont pas”, on n’ajoute pas foi à ses paroles (elles sont évidemment dictées par l’intérêt); selon R. Juda, on le croit (dans l’intérêt de l’approvisionnement de la ville)."
        ],
        [
            "Comment doit agir, pour l’opération de la dîme, celui qui achète le pain en gros<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Voir (2,4) et 5.</i>, directement au boulanger (et éprouve des doutes sur les prélèvements)? Il prend<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Il est bien entendu que cette prise est seulement imaginaire, non réelle, puisqu'à la fin il est dit qu'on la rachète.</i> l’équivalent de l’oblation de la dîme (le 100ème) et de la parcelle de pâte ou Halla (50ème, les 2 parts à donner en cas de doute), et il dit: “qu’une part sur cent de ce qui se trouve ici soit considérée comme dîme de ce côté, et que les restes de la dîme due (les 9/10ème) soient supposés à côté<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Car on ne pourrait pas prélever l'oblation de la dîme, ou 100e, due par le lévite au sacerdote, avant que la première dîme eût été séparée.</i>. Que sur la part désignée par moi comme dîme, on prélève l’oblation de la dîme, puis sur le reste la Halla; enfin, la seconde dîme sera à droite ou à gauche de la première” (d’un côté quelconque); on rachète avec de l’argent les parts qui ont été consacrées<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Il n'est pas nécessaire, en ce cas, d'ajouter le 5e, dû d'ordinaire comme droit d'échange.</i>.",
            "Celui qui veut distraire d’un coup l’oblation sacerdotale (terouma ) et celle de la dîme (un sur cent) devra prélever (imaginairement) une part sur trente-trois et un tiers (3 p. 100)<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Deux pourl'oblation sacerdotale et une pour celle de la dîme. Le prélèvement est plus aisé lorsque le tout (les 100 parts) est divisé en trois sections.</i> et dire: “Je prends un du cent de ce qui est ici; de ce côté, je considère tout comme profane<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> C'est-à-dire affranchi, mais non sacré.</i>; que le reste (des deux parts restantes sur 100) soit sacré comme oblation pour le tout<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Car il est interdit de fixer la dîme avant la grande oblation (trouma).</i>; que sur la centième part profane qui se trouve ici (désignée comme profane), l’on prenne la dîme de ce côté, ainsi que le reste qui l’avoisine<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> \"C'est-à-dire les quatre parts; ce sont en tout dix tiers de dîme sur cent tiers.\"</i>; que dans la part désignée par moi (le tiers) comme dîme (nominative), soit comprise l’oblation de la dîme, puis (dans les 9 tiers restants) que l’on prenne la Halla (s’il y a lieu), et enfin la seconde dîme à droite ou à gauche (à côté)”. Et l’on rachète contre argent ces parts distraites mentalement (en total, c’est le 20e ou 5 pour 100).",
            "Si l’on achète du pain à un boulanger<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> (Baba Metsia 56a).</i> (auquel on ne se fie pas), on peut prélever la dîme en prenant de la pâte encore chaude (pain frais) pour celle qui est déjà froide (rassis), ou même de la froide pour celle qui est chaude<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> Comme il s'agit seulement de fruits douteux, il est permis, au besoin, de prélever sur une qualité inférieure les parts dues sur une autre partie meilleure.</i>, y eut-il plusieurs formes(tupo\") diverses. Tel est l’avis de R. Meir<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> Il admet que ces boulangers achètent tout leur blé chez le même.</i>; R. Juda s’y oppose (lorsqu’elles ne sont pas toutes du même jour), car, dit-il, on ne peut objecter que la pâte faite la veille peut provenir de froments vendus par telle personne (digne de foi), tandis que la pâte de ce jour provient de telle autre (qui a pu ne pas prélever les parts dues)<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> On ne peut pas prendre, d'une pâte déjà affranchie, de quoi rédimer celle qui ne l'est pas.</i>. En général, R. Simon déclare (qu’en cas de diversité de formes), il est défendu de prélever d’une pâte pour l’autre l’oblation de la dîme (100e), mais il autorise, pour la Halla, un tel revirement (il l’interdit, pour l’oblation de la dîme, par la crainte qu’il suppose que les pains aux formes diverses proviennent de différentes sources).",
            "Celui qui achète du pain à un marchand de pains au détail<sup class=\"footnote-marker\">13</sup><i class=\"footnote\"> Il les achète lui-même au boulanger.</i> (pwlhth\") doit prélever la dîme sur chaque forme (car elles sont de diverses provenances); tel est l’avis de R. Meir. Selon R. Juda, il suffit de prélever une fois pour toutes<sup class=\"footnote-marker\">14</sup><i class=\"footnote\"> Il suppose que tout ne provient pas du même vendeur.</i>. Toutefois, R. Juda reconnaît que si l’on achète à un collecteur (monopwlo\") de diverses sources, il faut prélever la dîme de chaque forme.",
            "Celui qui achète à un pauvre, ou le pauvre lui-même<sup class=\"footnote-marker\">15</sup><i class=\"footnote\"> S'il désire être scrupuleux. Voir ci-dessus, (3,1).</i>, qui aurait reçu des morceaux de pains ou des tranches de gâteaux de figues, doit prélever une dîme spéciale pour chaque part<sup class=\"footnote-marker\">16</sup><i class=\"footnote\"> A cause de la diversité des provenances, il se trouverait que l'on prélève la dîme de ce qui est affranchi pour ce qui ne l'est pas.</i>. Quant aux dattes et aux figues sèches, on les réunit, puis on prend les parts dues. Toutefois, dit R. Juda, cela n’a lieu que si les parts sont importantes<sup class=\"footnote-marker\">17</sup><i class=\"footnote\"> \"Comme, en ce cas, elles sont égales, on peut les mêler; mais, au cas contraire, il est à craindre une répartition inégale de dîmes, au point que certains grands morceaux ne seraient pas suffisamment affranchis, envisagés isolément.\"</i>; mais, si elles ne le sont pas, on donne la dîme sur chacune séparément.",
            "Celui qui achète une première fois à un marchand de grains en gros, puis lui fait un 2e achat, ne doit pas prélever de l’un pour libérer l’autre, fût-ce du même panier et de la même espèce. Toutefois, le marchand est digne de confiance lorsqu’il assure leur unité d’origine.\r",
            "Celui qui, après avoir acheté à un propriétaire, lui achète une seconde fois, peut prélever la dîme d’une part pour l’autre, les deux parts fussent-elles de deux paniers différents et de deux villes diverses (pourvu que ce soit de la même espèce et de la même année). Si un propriétaire vend des légumes verts au marché, l’on ne donne qu’une fois la dîme pour tout ce qu’on lui apporte de son jardin; mais, si on lui en apporte d’autres jardins, il faut donner la dîme pour chacun séparément (afin d’éviter toute possibilité de doute sur ce que l’un aura pu prélever les parts dues, tandis qu’un autre l’aura négligé).",
            "Celui qui achète en deux endroits différents des produits qui ont été déclarés non affranchis peut prélever sur une part de quoi affranchir l’autre. Malgré ce que l’on vient de dire il est bien entendu que l’on ne peut vendre de ces produits inaffranchis qu’en cas de nécessité urgente<sup class=\"footnote-marker\">18</sup><i class=\"footnote\"> \"Lorsqu'il arrive, par exemple, que des fruits ordinaires (affranchis) sont tombés au milieu d'autres inaffranchis, il faut faire prélever la dîme sur ces fruits par d'autres; en ce cas, l'opération ne peut se faire que par les soins d'un compagnon instruit, non par un homme du vulgaire. Après quoi seulement, les produits reprennent leur caractère profane.\"</i>.",
            "On peut se servir du blé acheté à un Israélite pour rédimer celui d’un païen, ou de même de celui d’un païen pour libérer celui de l’Israélite, ou de celui d'un Israélite pour libérer celui du samaritain, ou pareillement de celui du samaritain pour libérer celui d'un autre samaritain, R. Eliézer interdit ce dernier cas.",
            "Un pot de semence, pourvu d’un trou au bas, est considéré comme adhérent à la terre (par rapport aux parts dues par la Loi). Si l’on a prélevé l’oblation sacerdotale avec des fruits de la terre pour ceux contenus dans un pot troué, ou avec ceux du pot troué pour les produits de la terre, l’oblation est valable. Mais si l'on s’est servi des fruits d’un pot non troué (moins obligatoire), pour libérer ceux d’un pot troué, l’oblation subsiste (elle conserve son caractère sacré), mais il faut recommencer (elle n’a pas été donnée dans des conditions dues légalement). Si l’on se sert des produits d’un pot troué pour libérer ceux d’un pot non troué (moins soumis à ce droit), l’oblation est parfaitement constituée; seulement, le sacerdote ne pourra pas en manger avant que le propriétaire en ait prélevé les autres oblations et les dimes.",
            "Si l’on s’est servi de fruits soumis au Demaï pour libérer d’autres également soupçonnés de doute, ou si l’on s’est servi de produits douteux pour affranchir d’autres qui sont certainement encore soumis aux divers droits, l’oblation conserve son caractère sacré, mais il faut la prélever de nouveau avec d’autres. Mais si l’on s’est servi de fruits certainement in-affranchis pour en libérer d’autres qui sont douteux, l’oblation est valable; seulement le sacerdote ne pourra pas en manger, avant que le propriétaire en ait prélevé les autres oblations et les dimes.\r"
        ],
        [
            "Celui qui accepte un champ en fermage (qui le cultive moyennant une part proportionnelle des revenus), soit d’un Israélite, soit d’un samaritain, soit d’un païen, partagera les produits en leur présence (sans prélever pour eux les parts légales). Celui qui se charge de la culture d’un champ moyennant un prix annuel fixe (payé des fruits) doit prélever l’oblation sacerdotale avant tout, puis remettre les fruits au propriétaire<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"C'est la condition indispensable pour les mettre en grange; c'est dans cet état qu'il doit livrer les produits.\"</i>. Toutefois, dit R. Juda, il suffit au fermier de prélever l’oblation sacerdotale, lorsqu’il est payé par les produits de ce champ et de la même espèce; mais, lorsqu’il est payé d’un autre champ, ou d’une autre espèce, le propriétaire doit même en prélever la dîme avant de les remettre (c’est un paiement au fermier)<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> En outre, il ne semble pas que le propriétaire veuille se contenter de fruits inaffranchis.</i>.",
            "Reprise. Celui qui se charge, à prix fixe, de cultiver le champ d’un païen, doit prélever la dîme des produits avant de les remettre (puisqu’il en tire parti). R. Juda dit qu’il faut agir de même, si l’on accepte d’un païen contre fermage proportionnel, le propre champ de ses ancêtres<sup class=\"footnote-marker\">251</sup><i class=\"footnote\">On a voulu ainsi mettre obstacle au fermage des champs tenus aux mains des étrangers, afin de les engager à revendre ces terrains aux Israélites. Voir (Baba Metsia15a) et 101a.</i>.",
            "Si un sacerdote et un lévite ont accepté d’un Israélite un champ en fermage pour le rapport proportionnel, ils s’entendent pour donner séparément les parts proportionnelles des oblations dues (quoiqu’en principe ils puissent consommer cette part sacrée, ils doivent, comme fermiers, la remettre à un collègue), comme ils le font pour se partager les revenus profanes<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"C'est-à-dire pour la part de fermage qui leur en revient; si c'est le tiers ou le quart, ils prélèveront les dîmes du tiers ou du quart.\"</i>. Selon R. Eliézer, les prélèvements leur appartiennent (l’oblation au sacerdote, la dîme au lévite), car cette condition semble tacitement convenu en vertu de leur titre sacré.",
            "Si un Israélite se charge d’entretenir le champ en fermage d’un sacerdote ou d’un lévite, les prélèvements légaux appartiennent de droit au propriétaire. R. Ismael dit<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Il se conforme à l'avis exprimé au précédent, par R. Eliézer.</i>: le villageois qui accepte, aux dites conditions, le champ d’un habitant de Jérusalem (citadin) doit remettre à ce Jérusalémite la dîme de 2ème année (que l’on doit manger à Jérusalem et qui appartient par conséquent au propriétaire). Selon les sages, ce villageois peut lui-même monter à Jérusalem et y consommer la part de 2e dîme afférente à ce qui lui revient.",
            "Si quelqu’un se charge de la culture des oliviers (d’un sacerdote ou lévite), en fermage proportionnel, pour fabriquer de l’huile, il doit s’entendre avec le propriétaire pour donner comme lui la part des prélèvements dûs, de même qu’ils partagent les revenus profanes (il n’en est pas pour les arbres comme pour les produits de la terre). R. Juda dit: si un Israélite accepte d’un sacerdote ou d’un lévite des oliviers, soit pour en fabriquer ensemble de l’huile, soit pour en partager le bénéfice (en cas de commerce), les parts prélevées légalement appartiennent au propriétaire (il en est des arbres, selon lui, comme de tout autre produit).",
            "L’école de Shammaï dit: l’on ne doit vendre ses olives (détachées) qu’à un compagnon savant<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Voir ci-dessus,(2,3), quel degré de pureté lui est attribué.</i> (pour qu’à leur contact humide, suintant, une main vulgaire ne les rende pas impures). Selon l’école de Hillel, on peut aussi les vendre à celui qui ne néglige pas de prélever les dîmes<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> En ce cas, la garantie est suffisante, et il y a lieu de supposer qu'on les mangera sans impureté. Voir Makhschirim.</i>. Mais les gens scrupuleux, même parmi l’école de Hillel, adoptaient l’avis de Shammaï.",
            "Si deux personnes, après avoir cueilli le raisin, versent leur vendange dans un même pressoir, que l’une des deux personnes prélève notoirement la dîme, tandis que l’autre n’est pas digne de foi à ce sujet, celui qui prélève la dîme de sa part (en raisins) la donne comme certainement due; et sa part, en quelque lieu qu’elle se trouve (par suite d’un mélange dans le pressoir), est considérée comme soumise au doute (à cause du contact de la part voisine, et il faut en raison du Demaï, prélever de nouveau les dîmes).",
            "Si deux personnes<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> C'est-à-dire comme précédemment, dont l'une prélève la dîme et l'autre ne le fait pas.</i> ont accepté un champ en fermage, ou si elles l’ont eu par héritage, ou si elles possèdent par acte d’association, l’une peut dire à l’autre: “prends les froments qui se trouvent à tel endroit, et moi je prendrai ceux qui se trouvent à tel autre endroit”; ou “prends le vin qui se trouve là, et moi je prendrai celui qui se trouve ici<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Par suite de cette désignation, le mélange est impossible, et chacun peut rédimer sa part.</i>”. Mais l’on ne pourra pas dire “prends les froments, je prendrai l’orge”; ou “prends le vin, et je prendrai l’huile” (ce serait céder illégalement une part non rédimée).",
            "Si un compagnon savant et un ignorant héritent de leur père, qui avait été du vulgaire<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> (Hagiga 25b). Les produits sont, en conséquence, déclarés Demaï.</i>, l’un peut dire à l’autre (comme plus haut): “prends les froments qui se trouvent à tel endroit, et moi je prendrai ceux qui se trouvent à tel autre”; ou “prends le vin qui se trouve là, moi je prendrai celui qui se trouve ici”. Mais l’on ne pourra pas dire “prends les froments, je prendrai l’orge”; ou “prends les produits verts, et je prendrai les secs” (Car l’on ne doit pas céder au vulgaire les produits verts, plus susceptibles d’impureté par le contact).",
            "Si un prosélyte et un païen ont hérité de leur père qui avait été païen<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> \"(Qidushin 74b); (Aboda zara 64a).\"</i>, le premier peut dire au second: “Prends les idoles<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> Bien que le prosélyte semble tirer parti des idoles, c'est permis.</i>, et je prendrai l’argent”; ou “prends le vin (de tes libations), et moi les fruits”. Mais une fois que certains objets ont passé en la possession du prosélyte, cet échange est interdit<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> \"Une fois que les objets d'idolâtrie sont en sa possession, il n'est plus permis d'en tirer aucun parti, même par voie d'échange; il faut les détruire.\"</i>.",
            "Si quelqu’un vend des fruits en Syrie<sup class=\"footnote-marker\">13</sup><i class=\"footnote\"> Une partie de la Syrie, les bords de l'Euphrate, avait été conquise par David, et non assimilée à la Terre-Sainte. Sur ce qui est acheté hors de la Palestine, il n'y a rien à prélever.</i> et dit qu’ils proviennent de la Palestine, l’on est obligé (en les achetant) d’en prélever la dîme; s’il prévient qu’ils sont libérés<sup class=\"footnote-marker\">14</sup><i class=\"footnote\"> Et qu'ils proviennent de la Terre-Sainte, où les prélèvement sont dus.</i>, on le croit sur parole; car la bouche qui a prononcé l’interdiction (en déclarant leur provenance) est aussi digne de foi pour la dispense. S’il dit qu’ils proviennent de son champ (syrien), il faut en prélever la dîme<sup class=\"footnote-marker\">15</sup><i class=\"footnote\"> Les fruits de la Syrie sont soumis au Demaï.</i>; mais s’il dit qu’ils sont libérés, on peut l’en croire (car il aurait aussi pu dire qu’ils proviennent d’une contrée non palestinienne, non soumise à ce droit), et celui qui déclare les cas d’obligation est aussi digne de foi pour la dispense. Mais s’il est notoire qu’il a un champ en Syrie (et qu’en conséquence il n’a pas de mérite à déclarer les cas obligatoires, le cas échéant), il faut en prélever la dîme (et on ne le croit pas).",
            "Si un homme ignorant dit à un savant (qui prélève notoirement la dime) de lui acheter, en allant au marché, une botte de verdure ou un pain blanc supérieur, il peut simplement l’acheter (en même temps que le sien), sans rien prélever pour l’ignorant. Mais s'il désigne spécialement chaque part et qu’il dise: «celle-ci est à moi et celle-là à mon prochain», et qu'elles se trouvent ensuite mêlées, il est obligé d’en prélever la dime, sa part fût-elle perdue au milieu de cent parts de l’ignorant (on ne tient pas compte de la grandeur du mélange).\r"
        ],
        [
            "Si l’on est invité d’avance à manger le samedi suivant chez un hôte en qui l’on n’a pas confiance pour le prélèvement des dîmes<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Voir ci-dessus,(4,1), et (5,2). Toutefois, il ne s'agit pas ici, comme ci-dessus, d'adjuration ou de 1re semaine de mariage.</i>, on dit la veille du samedi: “Je veux considérer comme dîme la partie que je prélèverai demain (le 100ème); ce qui restera comme complément de cette dîme (les 9 parts restantes) se trouvera à côté; sur la partie que j’aurais déclarée comme dîme, sera prise l’oblation de la dîme (le 100e); la dîme de 2e année (due le cas échéant et devant être mangée à Jérusalem) se trouvera à droite ou à gauche (à côté)”. Et on le rachète contre argent<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Pour ce Demaï en vertu de la condition préalable, on prélève le samedi le 100e, et l'on consomme le reste.</i>.",
            "Si on lui verse un verre de vin (dans ces mêmes conditions), il dira: “Ce que je laisserai au fond du verre sera considéré comme dîme; ce qui formera pour la dîme le complément se trouvera à côté; sur la partie que j’aurais déclarée comme dîme, sera prise l’oblation de la dîme (le 100e) et la dîme de 2e année (s’il y a lieu), sera prise sur les bords”. Puis, l’on rachète cela contre argent.",
            "L’ouvrier qui ne se fie pas à son patron (pour le prélèvement), prend une figue sèche et dit: “Que celle-ci et les 9 suivantes soient considérées comme dîme des 90 que je mange; que celle-ci soit l’oblation de la dîme (100e) pour le tout, que la 2e dîme suive et se trouve à la fin; et on la rachète contre argent. Mais on s’abstient de manger l’une des figues (distraite pour l’oblation, afin de ne rien faire perdre au propriétaire). Selon R. Simon ben Gamliel, il ne devra pas s’en priver, car (ayant faim) il diminuerait d’autant le travail dont le maître l’a chargé. Il ne devra pas s’en priver, dit R. Yossé, puisque c’est une conditions légale (que le propriétaire donne l’oblation).",
            "Si l’on achète du vin (tebel) aux samaritains (à l’entrée du Shabat), on dit: “2 lougs (sur 100) que je séparerai seront l’oblation sacerdotale, les 10 suivants la dîme, et les 9 autres formeront la 2e dîme<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"(Yoma 55b); (Suka 23b); (Gitin 25a); (Baba kama 69a); (Hulin 14b); (Meila 22a).\"</i>”. Puis, on le coupe d’eau et on le boit.",
            "Si l’on a chez soi des figues inaffranchies et qu’étant à la salle d’étude ou aux champs, le Shabat arrive<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Comme il est à craindre qu'il soit trop tard pour prélever les dîmes.</i>, on dit: “2 figues (sur 100) que je séparerai formeront l’oblation, les 10 suivantes la dîme, et les 9 autres la 2e dîme”. S’ils sont seulement douteux, on dit: “Ce que je séparerai demain sera pris comme dîme, et le complément en sera auprès; sur ce que j’aurais distrait comme dîme, on prendra l’oblation de la dîme, et la 2e dîme sera à droite ou à gauche”. Et on la rachète contre argent. G. voir (7,6)",
            "Si l’on a devant soi 2 paniers de fruits inaffranchis<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> (Temoura 4a).</i> et que l’on dise: “les dîmes de l’un sont comprises dans l’autre”, le premier est libéré. De même, si l’on applique cette formule aux deux paniers réciproquement, le premier seul est libéré<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Dès que, par ces mots, le 1er est affranchi, il ne peut plus servir à libérer le second.</i>. Mais s’il dit: “la dîme doit être prélevée de chaque panier pour l’autre”, la désignation nominale et locale les rend toutes deux valables.",
            "Si 100 parties de tebel (inaffranchies de l’oblation) sont mêlées à 100 profanes (sur lesquelles on ne doit plus que la dîme), on prend une part sur cent, ce que l’on fait aussi en cas de mélange de 100 parts inaffranchies avec cent parts de dîme (non libérées du 100e). Si à cent parts de fruits ordinaires libérés, il se mêle cent de dîme, on en prend cent, plus dix<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> C'est une perte de dix, provenant du mélange illégal. Comp. (Halla 3,9).</i> (pour régler ce qui est dû). S’il se mêle 100 parts de tebel et 90 de dîme, ou 90 de tebel et 80 de dîme, l’on ne perd rien (inutile de rien ajouter pour le prélèvement), car selon la règle générale, aussi longtemps que les parties inaffranchies l’emportent en quantité, l’on ne perd rien<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> En ce cas, dit Maïmondie, on acquitte tous les droits d'une manière égale, sans aucune perte, sans ajouter à la centaine le chiffre dû pour les dîmes: le prélèvement est considéré comme venant d'ailleurs.</i>.",
            "Si l’on a dix rangées de cruches de vin à dix chacune (soit cent, disposées en un carré), et que l’on dise: “dans la rangée extérieure, l’une sera prise comme dîme” (pour dix autres cruches chez lui), comme la désignation est insuffisante, on prend 2 cruches dans l’angle des diagonales<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Et l'on tire de chacune une part pour réunir la quantité due, puisqu'il y a 4 rangées extérieures. On se sert tantôt du mot cruche, tantôt du mot tonneau, parce que la quantité est indifférente.</i>. Mais si l’on dit: “une cruche de la demi-rangée extérieure sera la dîme”, sans que l’on sache au juste de laquelle il s’agit, l’on prend du vin des 4 cruches placées aux 4 angles (et on le réunit). S’il dit: “la dîme sera prise dans une rangée”, qu’il ne désigne pas, on en prend dans la rangée diagonale (qui les comprend toutes). Si l’on a dit: “la dîme est dans une demi-rangée”, non désignée, on en prend sur les deux diagonales. Si l’on a dit: “l’une d’elles servira de dîme”, sans nulle autre désignation, on prend dans chaque cruche de quoi réunir la quantité obligatoire."
        ]
    ],
    "sectionNames": [
        "Chapter",
        "Mishnah"
    ]
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