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/Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr].json
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"title": "Mishnah Shevuot", | |
"versionSource": "https://www.nli.org.il/he/books/NNL_ALEPH002182155/NLI", | |
"versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]", | |
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"heTitle": "משנה שבועות", | |
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"Mishnah", | |
"Seder Nezikin" | |
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"Il y a deux sortes de serments, qui (par une subdivision) donnent quatre<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"Savoir: 1° en vue de l'avenir une affirmation et une négation; 2° autant pour le passé (=4).\"</i>. Il en est de même de la connaissance des impuretés<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> (Lv V, 2.</i>, des transports le jour du Shabat<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"Voir (Shabat 1, 1); Cf. J., Derenbourg, dans Revue des études juives, 3, 205.\"</i>, et de l’inspection des plaies.", | |
"Ainsi, lorsque quelqu’un après avoir appris d’abord qu’il est impur et (après avoir p. ex. mangé d’une sainteté ou être entré au sanctuaire) apprend ensuite qu’il est impur, tandis qu’au milieu de ces deux connaissances (pendant son acte coupable) il ignorait son état impur; il est passible du sacrifice ascendant et descendant<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Le délinquant l'offre plus ou moins important, selon sa fortune.</i>. S’il a eu connaissance de son état avant l’acte, non après, le délit sera expié par le bouc dont le sang est aspergé à l’intérieur du sanctuaire, au jour du Grand Pardon<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> \"(Lv 16, 15; (Nb 29, 11).\"</i>, et ce jour même suspend la punition, jusqu’à ce que le délinquant apprennent de nouveau son état et qu’il offre un sacrifice ascendant et descendant (proportionnel).", | |
"Si l’homme impur n’a pas eu connaissance de son état avant son acte, mais après, le délit sera expié par le bouc dont le sang est aspergé en dehors du sanctuaire, au jour du Grand Pardon et en ce jour même, comme il est dit (Nb 29, 11): En dehors du sacrifice expiatoire du pardon. Or, l’effet du pardon obtenu par un bouc est aussi obtenu par l’autre; comme le bouc au sang aspergé à l’intérieur effectue seulement le pardon à l’égard d’un délit connu, de même le bouc aspergé au dehors effectue seulement le pardon dans les mêmes conditions.", | |
"Quant au fait dont le délinquant ne s’est rendu compte ni avant ni après l’acte, il est expié par le sacrifice des boucs offerts aux jours de fête et aux néoménies. Tel est l’avis de R. Juda. R. Simon dit: il sera expié par les boucs offerts aux jours de fête, non par ceux des néoménies. Quel est donc l’objet d’expiation de ces derniers sacrifices? Ils sont offerts pour l’homme pur qui a mangé de l’impur (non pour l’inverse). Selon R. Meir, l’effet d’expiation de tous les boucs est le même en ce qui concerne l’impureté du sanctuaire et de ses saintetés. R. Simon dit: les boucs offerts aux néoménies donnent le pardon à l’homme pur qui a mangé de l’impur; celui offert aux jours de fête donne le pardon à celui qui aurait mangé à l’état impur sans en avoir eu connaissance ni avant ni après; enfin, le bouc offert au jour du Grand Pardon pardonne un tel délit accompli avec inconscience avant l’acte, mais dont on a eu connaissance après l’acte. Les autres docteurs dirent à R. Simon: peut-on offrir un de ces sacrifices à la place de l’autre? —Oui, répondit-il. Mais comment est-ce admissible, remarquèrent-ils, puisque l’objet de l’expiation n’est pas le même? Ils ont tous ce point commun, répondit-il, d’expier l’impureté survenue dans le sanctuaire, ou aux saintetés.", | |
"R. Simon b. Juda dit en son nom<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> De R. Juda.</i>: les boucs offerts aux néoménies expient la faute de l’homme pur qui a mangé de l’impur; ceux offerts aux fêtes ont un effet supérieur, en ce qu’ils expient, non seulement le délit de l’homme pur qui a mangé de l’impur, mais encore le délit de celui qui n’en a eu connaissance ni avant ni après; enfin le sacrifice offert au jour du Grand Pardon a cette supériorité de plus qu’il expie, outre les deux délits précédents, celui de l’homme qui a mangé à l’état impur, était dont il a eu connaissance ensuite. Sur quoi on lui demanda: peut-on offrir un tel sacrifice à la place de l’autre —Oui, répondit-il. On conçoit, fut-il observé, que l'on puisse offrir aux néoménies le bouc du Grand Pardon, mais comment l’inverse est-il admissible, d’effectuer un pardon auquel le sacrifice n’est pas destiné? —Cela ne fait rien, dit-il, car tous ces sacrifices ont ce point commun d’expier l’impureté survenue au Temple, ou aux saintetés.", | |
"Pour une impureté volontaire survenue dans le Temple ou aux saintetés, le bouc offert à l’intérieur au jour du Grand Pardon et ce jour même provoque l’expiation. Pour la transgression d’autres préceptes de la Loi, graves ou non, volontaires ou involontaires, dont on a connaissance ou non, affirmatifs ou négatifs, avec pénalité du retranchement ou mort par le tribunal humain, le bouc envoyé à Azazel le jour du Grand Pardon est une expiation.<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Toute la Guemara de ce est déjà traduite, 1° (Yoma 8, 7) 2° (Sanhedrin 10, 1), 3° (Qidushin 1, 10)</i>", | |
"A cet égard sont égaux les simples israélites, les cohanim et même le grand prêtre oint comme tel. Toutefois, quelle différence y a-t-il entre les premiers et les suivants? C’est que le sang du taureau offert en ce jour donne aux cohanim le pardon pour l’impureté à l’égard du Temple et des saintetés. R. Simon dit: comme le sang du bouc sacrifié à l’intérieur est la cause du pardon pour Israël, de même le sang du taureau sert d’expiation aux cohanim. Comme la confession faite lors de l’expédition du bouc à Azazel sert d’expiation à tout Israël, de même la confession faite lors du sacrifice du taureau sert d’expiation aux fautes des cohanim." | |
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"La connaissance des impuretés est de deux sortes, qui se décomposent en quatre. Ainsi, un cohen devenu impur le sait, puis cette impureté échappe à sa pensée, mais il sait qu’il mange un objet sacré; ou bien il ignore que l’aliment est consacré, mais il sait qu’il est dans un état impur, ou encore il ignorait l’un et l’autre en mangeant l’aliment sacré, ce dont il a eu connaissance ensuite; il sera passible du sacrifice ascendant et descendant. Si devenu impur il le sait, puis cette impureté échappe à sa pensée, mais l’homme se souvient de la consécration de l’objet, ou si l’état de la sainteté lui échappe, mais il se souvient de l’impureté, ou s’il oublie l’un et l’autre, puis entre au Temple par inconscience, mais après être sorti il se rend compte du fait fautif, il doit un sacrifice proportionnel à ses moyens.", | |
"Peu importe que l’homme impur pénètre dans l’enceinte du Temple, ou dans l’annexe à l’enceinte, car les annexes à la ville de Jérusalem ou à l’enceinte du Temple sont érigées seulement par l’ordre du roi et du prophète, par l’oracle des Ourim We-Toumim et par le grand tribunal de 71 membres, en offrant deux gâteaux d’actions de grâce, accompagnés d’un chant; après le cortège du tribunal, on portait les dits gâteaux, suivie par tout Israël. On mangeait l’un des pains que l’on portait à l’intérieur; on brûlait l’autre au dehors. Dans tout emplacement annexe, pour lequel le cérémonial d’inauguration n’avait pas été ainsi suivi, on n’était pas coupable en y entrant à l’état impur.<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur ce est déjà traduite (Sanhedrin 1, 3).</i>", | |
"Si après être devenu impur dans l’enceinte du Temple, il oublie cet état d’impureté, mais se souvient de la sainteté du lieu, ou s’il oublie cette sainteté, mais se souvient de son impureté, ou si l’un et l’autre lui échappent, s’il fait une génuflexion, ou s’il n’y séjourne que le temps nécessaire à cet effet<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Mesure de temps déterminée par la récitation d'un certain verset. V. (Yoma 3, 3), et 5, 2</i>, s’il a suivi le long chemin pour quitter le Temple, il est coupable; s’il a suivi la voie la plus courte, il n’est pas coupable. C’est là un précepte affirmatif à l’égard du Temple, qui n’entraîne pas l’obligation d’offrir le sacrifice du taureau<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> V. (Horayot 2, 4) (3).</i>.", | |
"Quand pour le précepte relatif aux menstrues, la transgression comporte-t-elle un sacrifice? Si quelqu’un a des relations avec une femme pure, laquelle déclare (pendant le coït) être devenue impure lorsque l’homme se retire aussitôt d’elle<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Sed consistet in loco isto, donec membrum desideat, et postea separaoit se.</i>, il est coupable, quia tam egressus ejus quam ingressus est ei voluptas.", | |
"R. Eliézer dit que pour la mention de la contagion d’impureté par un ver rampant, il est dit (Lv 5, 2): s’il n’y pense plus; donc seulement en cas d’oubli que c’était un ver rampant, on est coupable, non pour l’oubli de se trouver dans le Temple. R. aqiba dit: de l’expression “il a oublié qu’il est impur” (ibid.) on conclut à la culpabilité pour l’oubli de l’impureté, non pour l’oubli de la sainteté du Temple. Selon R. Ismaël au contraire, du double emploi de l’expression “il oublie” on conclut à la culpabilité pour chaque oubli, celui de l’impureté et celui de la sainteté du Temple." | |
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"Les serments sont de deux sortes, qui se composent de quatre. Ainsi, “je jure de manger, ou: de ne pas manger”, ou bien “je jure avoir mangé, ou: n’avoir pas mangé”. Celui qui dit “je jure que je ne mangerai pas”, et a mangé si peu que ce soit, est passible de la pénalité. Tel est l’avis de R. aqiba. Mais, lui fut-il objecté, où trouvons-nous dit qu’une consommation interdite minime entraîne une condamnation, de façon qu’ici l’auteur du faux serment soit coupable pour si peu? C’est vrai, répliqua R. aqiba; mais nous ne trouvons pas davantage que quelqu’un, pour avoir parlé à tort, soit tenu d’offrir un sacrifice, et pourtant cela arrive. Celui qui dit: “je jure que je ne mangerai pas”, et il a mangé et bu, n’est qu’une fois coupable. Celui qui dit: “je jure de ne manger ni boire”, puis il mange et boit, est deux fois coupable<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Il y a eu double serment.</i>.", | |
"S’il jure de ne pas manger, et il mange un pain de froment, un d’orge et un d’épeautre, il n’est qu’une fois coupable. Mais s’il précise par serment de ne vouloir manger ni pain de froment, ni d’orge, ni d’épeautre, puis il les mange, il est coupable autant de fois (3 fois).", | |
"De même, s’il jure de ne pas boire, puis il boit plusieurs liquides, il n’est qu’une fois coupable. Mais s’il jure ne vouloir boire ni vin, ni huile, ni miel, puis il boit de tout, il est 3 fois coupable.", | |
"Lorsque quelqu’un ayant juré de ne pas manger consomme des mets qui ne valent rien, ou s’il boit un liquide qui n’est pas potable, il n’est pas condamnable. Si quelqu’un jure ne pas vouloir manger, puis il mange de la chair d’animaux défendus, ou de bêtes déchirées, des reptiles ou des vermisseaux, il devra un sacrifice pour infraction au serment prêté. R. Simon le déclare non coupable pour le serment (en raison de son inapplication à des objets interdits). S’il dit: “Je fais vœu que ma femme ne puisse jouir de moi si je mange aujourd’hui”, puis il mange des chairs interdites, des reptiles et vermisseaux, sa femme lui sera interdite.", | |
"Il importe peu que le serment se réfère à des objets concernant celui qui l’énonce, ou concernant autrui, qu’ils soient réels ou non. Ainsi, il dit: “je jure de donner à un tel, ou de ne pas lui donner”, ou: “je jure lui avoir donné, ou ne pas lui avoir donné”, ou: “que je dormirai, ou que je ne dormirai pas”, ou “que j’ai dormi, ou que je n’ai pas dormi”, ou “que je jetterai un caillou à la mer, ou que je ne le jetterai pas” ou “que je l’ai jeté, ou que je ne l’ai pas jeté”. Selon R. Ismaël, on n’est coupable que pour un faux serment relatif à l’avenir, car il est dit (ibid. 4): de faire le mal ou le bien (futur). S’il en est ainsi, observa R. aqiba, il devrait s’agir seulement des serments ayant en vue le mal ou le bien; mais quelle sera la règle pour ceux qui n’ont pas en vue le mal ou le bien? On le sait, répondit R. Ismaël par extension des termes bibliques. Si tu admets une telle extension, répliqua R. aqiba, on peut aussi l’admettre pour tout.", | |
"Celui qui a juré de transgresser un précepte religieux et ne l’a pas fait n’est pas condamnable, pas plus que celui qui a juré d’accomplir un tel précepte et ne l’a pas fait. En réalité, il devrait être condamné, selon l’avis de R. Juda b. Bethera, qui dit: si l’on est condamnable pour l’énonciation de serments au sujet d’actions volontaires, non obligatoires par la Loi promulguée au mot Sinaï, à plus forte raison doit-on être coupable pour des serments relatifs à des préceptes religieux promulgués sur le mont Sinaï! Ceci ne prouve rien, fut-il répliqué, car pour le serment relatif à des actes volontaires, la négation égale l’affirmation; tandis qu’à l’égard d’un serment concernant un précepte religieux, la négation diffère de l’affirmation car si quelqu’un jure de transgresser un tel précepte et ne le fait pas, il est absous.", | |
"Quelqu’un dit: “je jure de ne pas manger ce pain, je jure de ne pas le manger” (plusieurs fois), puis il le mange, il n’est qu’une fois coupable. C’est là le serment énoncé par mégarde; pour l’avoir exprimé volontairement, on est passible de la peine des coups, et pour l’émission involontaire on est passible d’un sacrifice proportionnel; tandis que pour le serment vain, on est passible de la pénalité des coups s’il est volontaire, mais s’il est involontaire on est absous.", | |
"On appelle serment vain, celui par lequel on affirme qu’une chose est différente de l’état où elle est connue à l’homme, disant p. ex. qu’une colonne de pierre est d’or, ou d’un homme que c’est une femme, ou d’une femme que c’est un homme; ou bien d’affirmer par serment un fait impossible, p. ex. jurer d’avoir vu un chameau voler en l’air, ou de ne pas avoir vu un serpent gros comme la poutre d’un pressoir. Si quelqu’un dit avoir vu un serpent gros comme la poutre d’un pressoir. Si quelqu’un dit à des témoins: “Venez témoigner pour moi”, et ils répondent: “Nous jurons ne pas vouloir témoigner pour toi” -ce qui est défendu, (Lv 5, 1), ou si l’on jure de transgresser un précepte religieux, comme de ne pas dresser de tabernacle pour le jour de cette fête, ou de ne pas prendre une branche de palmier en ce jour, ou de ne pas porter les phylactères en faisant la prière: c’est là un serment vain, pour l’énonciation volontaire duquel on est passible de la pénalité des coups, et en cas d’émission involontaire, on est absous.<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur ce 8 se compose de 2 passages déjà traduits, (Nedarim 3, 2) (ibid. pp. 177-8).</i>", | |
"Celui qui dit: “je jure que je mangerai ce pain”, et “je jure que je ne le mangerai pas”, a énoncé d’abord un serment par mégarde, puis un serment vain; aussi, en le mangeant, il transgresse le serment vain, et en ne le mangeant pas il transgresse le serment émis par mégarde.", | |
"La méprise du serment est applicable aussi bien aux hommes qu’aux femmes, aux proches parents comme à ceux qui ne le sont pas, aux gens aptes à témoigner en justice et à ceux qui ne le sont pas, par devant le tribunal et en son absence, mais le serment doit avoir échappé à sa bouche; en cas de prestation volontaire du serment, on est passible de la pénalité des coups, et en cas involontaire, on devra apporter le sacrifice proportionnel.", | |
"Le serment vain peut émaner d’hommes ou de femmes, de parents ou de gens éloignés, de gens aptes à témoigner ou impropres à cet effet, en présence du tribunal ou en son absence; mais le serment doit émaner de sa propre bouche. Pour une telle énonciation volontaire, on est passible des coups, et pour l’émission involontaire, on est absous. Pour l’une et l’autre sorte de serment, si l’on a été adjuré par autrui, on est condamnable. Ainsi, l’un dit: “je n’ai pas mangé aujourd’hui, ou je n’ai pas porté de phylactères aujourd’hui”, et l’autre lui dit: “je t’en conjure”; sur quoi, le premier répond: Amen (oui, c’est vrai); celui-ci est condamnable." | |
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"Le serment de témoignage n’est applicable qu’aux hommes, non aux femmes, aux gens éloignés de la famille, non aux proches, à ceux qui sont propres à témoigner, non aux impropres, et seulement à ceux qui sont en état d’attester un fait, soit par devant le tribunal soit en dehors, pour un serment émis de sa propre bouche; mais pour le serment émis par autrui, on n’est coupable qu’en cas d’aveu de l’avoir assumé devant le tribunal; tel est l’avis de R. Meir. Selon les autres sages, que le serment ait été émis de sa propre bouche ou par d’autres, on n’est coupable qu'en l’avouant au tribunal.", | |
"Les témoins deviennent coupables pour serment volontaire et même pour le serment erroné, si l’attestation a été consciente; mais ils sont absous si le tout a été émis par erreur. Pour le serment énoncé volontairement, on est astreint d’offrir un sacrifice proportionnel.<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur ce est déjà traduite, 1° (Yoma 6, 1) (t. V, p. 230), 2° (Sanhedrin 3, 10).</i>", | |
"Voici en quoi consiste le serment de témoignage: quelqu’un dit à deux hommes de venir témoigner pour lui, et ils lui répondent par le serment ne pas savoir de témoignage pour lui, ou s’ils disent (simplement): “Nous ne connaissons pas de témoignage à ton sujet”; sur quoi, le premier dit: “je vous en conjure”, et ils répondent: Amen; en ce cas, ils sont condamnables. S’il les a conjurés cinq fois en dehors du tribunal, puis ils viennent devant le tribunal et reconnaissent devoir attester, ils sont dispensés; mais s’ils nient encore, ils sont coupables pour chaque refus. S’il les a conjurés 5 fois devant le tribunal, et ils ont toujours nié devoir attester, ils ne sont qu’une fois coupables. R. Simon en donne la raison: c’est qu’ils ne peuvent plus revenir sur leur assertion pour avouer l’affirmative.", | |
"Si les deux témoins ont nié en même temps, ils sont tous deux condamnables; mais s’ils ont nié l’un après l’autre, le premier seul est coupable, non le second. Si l’un a nié et l’autre a reconnu la véracité, le négateur seule est coupable. S’il y avait deux séries de témoins, dont la première a nié d’abord, puis la seconde, toute deux sont coupables; car par chacune d’elles le témoignage pouvait être valable.", | |
"Quelqu’un dit aux témoins: “Je vous conjure de venir témoigner que j’ai à réclamer dans la possession d’un tel un dépôt, ou un prêt, ou un vol, ou un objet perdu”; sur quoi ils jurent n’avoir pas de témoignage à lui donner; ils ne sont qu’une fois coupables pour le tout. Mais s’ils précisent le serment et disent: “Nous jurons ne pas savoir que tu as à réclamer d’un tel un dépôt, ni un prêt, ni un vol, ni une perte”, ils sont coupables pour chacune de ces assertions. S’il dit: “Je vous conjure de venir témoigner que j’ai à réclamer d’un tel un dépôt de froment, d’orge, d’épeautre”, et ils répondent en jurant n’avoir pas connaissance qu’ils doivent témoigner pour lui, ils ne sont qu’une fois coupables; mais s’ils précisent le serment et disent: “Nous jurons ne pas savoir témoigner pour toi que tu aies à réclamer d’un tel du froment, ni de l’orge, ni de l’épeautre”, ils sont condamnables pour chacune de ces assertions.", | |
"Quelqu’un dit: “je vous conjure de venir témoigner que j’ai le droit de réclamer à un tel un dédommagement ou un demi dédommagement, ou le paiement du double, du quadruple, du quintuple, ou: qu’un tel a violé ma fille, ou qu’il a séduit ma fille, ou que mon fils m’a frappé, ou qu’un tel m’a blessé, ou a brûlé mes gerbes de blé au jour du Grand Pardon”, ils sont condamnables s’ils s’abstiennent.", | |
"Quelqu’un dit: “je vous conjure de venir témoigner que je suis cohen, ou lévite, que je ne suis pas fils d’une femme répudiée, ni le fils d’une femme qui a refusé le lévirat, ou qu’un tel est cohen, ou qu’un tel est lévite, ou qu’il n’est pas le fils d’une femme répudiée, ni d’une femme qui a refusé le lévirat, ou qu’un tel a violé sa fille, ou l’a séduite, ou que mon fils m’a blessé, ou qu’un prochain m’a blessé, ou a allumé mes gerbes de blé un jour de Shabat”; ils sont absous de n’avoir pas attesté.", | |
"Quelqu’un dit: “Je vous conjure de venir témoigner qu’un tel a promis de me donner 200 zouz et ne me les a pas remis”; ils sont alors absous (de s’abstenir); car ils sont seulement coupables s’il s’agit d’une réclamation d’argent qui ressemble à un dépôt (et serait niée).", | |
"Quelqu’un dit: “je vous conjure, aussitôt que vous saurez me donner un témoignage, de venir l’exprimer”; ils sont alors absous, parce que le serment précède le témoignage.", | |
"Quelqu’un étant dans une synagogue dit: “Je vous conjure, si vous savez me donner un témoignage, de venir l’exprimer”, ils sont absous (à moins d’avoir spécialement adressé son objurgation à ceux qui pouvaient témoigner pour lui).", | |
"Quelqu’un dit à deux hommes: “Je vous conjure, vous tel et tel, si vous avez un témoignage à me donner, de venir l’exprimer”; sur quoi ils répliquent: “nous jurons ne rien savoir à ton sujet”, tandis qu’en réalité ils le savent, mais seulement d’après l’assertion d’un autre témoin, ou si l’un d’eux est un proche parent de l’objurgateur, ou impropre à attester; ils sont alors absous.", | |
"Quelqu’un envoie son esclave pour les conjurer, ou l’individu accusé dit aux témoins: “Je vous conjure, si vous avez un témoignage à donner en sa faveur, de venir l’exprimer pour lui”; ils sont absous, et ils ne sont coupables qu’en entendant l’objurgation de la bouche de l’intéressé.", | |
"Quelqu’un dit: “Je vous conjure, ou: je vous oblige (par serment), ou: je vous lie (de même)”; ils sont coupables. Mais s’il dit: “par le ciel et la terre”, ils sont absous. S’il les conjure par le nom divin, soit par les lettres ALEF et DALET, soit par les lettres YOD et HE, ou par les attributs divins SHADAI (tout puissant), Sabaoth, miséricordieux, gracieux, longanime, plein de bienveillance, ou par tout autre qualificatif de la Divinité, ils sont coupables (c’est une objurgation formelle). Celui qui blasphème Dieu par un de ces noms quelconques est coupable; tel est l’avis de R. Meir. Les autres sages le déclarent absous. Celui qui maudit son père ou sa mère par un de ces surnoms divins est coupable, selon l’avis de R. Meir; les autres sages le déclarent absous. Celui qui maudit lui-même ou maudit son prochain par un de ces noms transgresse la défense relative à l’énonciation vaine du nom divin (Ex 20, 7). Si quelqu’un dit au témoin (Dt 28, 12): Dieu te frappera, ou: que Dieu te frappe ainsi, c’est là la malédiction inscrite dans la Loi. Mais s’il dit: “que Dieu ne te frappe pas, qu’il te bénisse, qu’il te fasse du bien”, R. Meir le déclare coupable; les autres sages l’absolvent." | |
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"Le serment relatif aux dépôt a lieu pour les hommes et les femmes, pour les parents du demandeur et pour ceux qui ne le sont pas, par devant le tribunal ou en dehors, mais seulement si le serment émane de la bouche même de celui qui le prête, non s’il est émis par d’autres; en ce cas, il est seulement coupable s’il le nie devant le tribunal. Tel est l’avis de R. Meir; selon les autres sages, soit que le serment émane de la bouche même de celui qui le prête, soit que d’autres l’émettent, celui qui le nie est aussitôt coupable. On est coupable d’avoir émis volontairement un faux serment, même en ignorant quelle est la pénalité, si l’on a conscience du mensonge au sujet d’un dépôt, mais on n’est pas coupable si ce dernier fait aussi a eu lieu par erreur. Pour le faux serment volontaire, la culpabilité entraîne l’obligation d’un sacrifice de péché valant deux sicles d’argent.", | |
"Le serment pour dépôt confié a lieu au cas suivant: quelqu’un dit à autrui: “Rends-moi le dépôt que tu as de moi en mains”; et l’autre répond: “Je jure que tu n’as rien chez moi, ou (simplement): tu n’as rien chez moi”; sur quoi le demandeur dit: “Je te conjure”, et le défendeur l’accepte en disant: Amen; celui-ci est coupable (en cas de faux). S’il l’a conjuré 5 fois, par devant le tribunal ou en dehors, et l’interpellé nie devoir, celui-ci est coupable autant de fois qu’il y a eu d’objurgations. R. Simon en donne la raison, c’est qu’à chaque objurgation l’interpellé pourrait avouer.<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur le 2 est déjà traduite ci-dessus, 4, 3.</i>", | |
"Lorsque cinq personnes réclament à quelqu’un un dépôt qu’elles prétendent lui avoir confié, et le défendeur répond qu’il jure ne pas en avoir à elles, il n’est qu’une fois coupable (en cas de faux); mais s’il répond qu’il jure n’avoir en main “ni à toi, ni à toi, etc.” (à chaque personne), il est coupable autant de fois qu’il s’adresse à chacun. Selon R. Eliézer, il est autant de fois coupable, lorsque le mot “serment” se trouve à la fin de son expression (répétée cinq fois); selon R. Simon, il faudra (pour cette culpabilité renouvelée) qu’il y ait eu répétition du mot serment à chaque personne (et pas seulement à la fin de l’ensemble). Si quelqu’un dit à l’autre: “donne-moi le froment, l’orge et l’épeautre que j’ai chez toi”, et l’autre nie par serment l’avoir chez lui, celui-ci ne sera qu’une fois coupable pour faux serment (le cas échéant); mais si ce dernier dit: “Je jure n’avoir à toi ni froment, ni orge, ni épeautre”, il est coupable pour chaque assertion (3 fois). R. Meir dit: Si même la demande du blé comporte le singulier, le dépositaire est plusieurs fois coupable.", | |
"Quelqu’un dit à un autre: “tu as violé ou séduit ma fille”, et celui-ci affirme que ce n’est pas; sur quoi le premier dit: “Je te conjure”, et l’autre réplique: Amen; ce dernier est coupable. R. Simon le déclare absous, car si l’accusé avait avoué un tel fait, il eût échappé à l’amende. On lui répliqua: il est bien vrai que, par son propre aveu, l’accusé eût évité de payer l’amende, mais il devrait payer toutefois à la jeune fille pour la honte et le dommage causés.", | |
"Si quelqu’un dit à un autre: “tu as volé mon bœuf”, et celui-ci affirme que ce n’est pas; sur quoi, le premier dit: “je te conjure”, et l’autre réplique: Amen; ce dernier est coupable. Mais si celui-ci dit: “j’ai volé, il est vrai, l’animal, mais je ne l’ai pas égorgé, ni vendu”; sur quoi, le premier dit: “je te conjure”, et l’autre réplique: Amen; ce dernier est absous. Quelqu’un dit à un autre: “ton bœuf a tué le mien”, et celui-ci affirme que ce n’est pas; sur quoi le premier dit: “Je te conjure”, et l’autre réplique: Amen; ce dernier est coupable. Quelqu’un dit à un autre: “ton bœuf a tué mon esclave”, et celui-ci affirme que ce n’est pas<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Ketubot 3, 10.</i>; sur quoi le premier dit: “Je te conjure”, et l’autre réplique: Amen; ce dernier est absous. Quelqu’un dit à un autre “tu m’as causé un dommage corporel ou une blessure”, et celui-ci affirme que ce n’est pas; sur quoi le premier dit: “Je te conjure”, et l’autre réplique: Amen; ce dernier est coupable. Si l’esclave dit au maître: “tu m’as fait tomber une dent, ou tu m’as crevé un œil”, et le maître affirme que ce n’est pas; sur quoi, l’esclave dit: “Je te conjure”, et le maître réplique: Amen; celui-ci est absous. Voici la règle: chaque fois que sur sa propre assertion on serait tenu de payer on est coupable pour le faux serment; au cas contraire, on est absous<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur ce est traduit Ketubot ibid. (t. 8, pp. 45-6).</i>." | |
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"Le tribunal oblige le défendeur de prêter serment, s’il avoue devoir une partie de ce que son adversaire demande<sup class=\"footnote-marker\">116</sup><i class=\"footnote\">Voir tr Qiddouschin I,1</i>. La demande doit avoir au moins la valeur de 2 maot d’argent et le débiteur doit avouer la valeur d’au moins une prouta. Si le demandeur réclame une chose, et que l’aveu porte sur une autre, le défendeur n’est pas obligé de prêter serment; par ex. si le demandeur réclame de l’argent du poids de 2 maot que le défendeur avoue lui devoir du cuivre du poids d’une peroutah, il n’est pas obligé de prêter serment. Mais si le demandeur réclame l’argent de 2 maot et une peroutah, et que le défendeur avoue devoir la peroutah, il doit prêter serment qu’il ne doit pas les 2 maot. Si le demandeur réclame cent zouz, et le défendeur dit qu’il ne doit rien, il est acquitté sans serment; mais s’il avoue devoir 50 zouz, il prête serment qu’il ne doit pas davantage. Si le demandeur dit: “tu devais à mon père cent zouz”, et le débiteur dit qu’il ne lui en devait que 50, il est acquitté sans serment, car il est considéré comme un homme qui, ayant trouvé ce que quelqu’un avait perdu, le lui rend, puisqu’il aurait pu nier tout, et le demandeur doit lui savoir gré de son aveu des 50 zouz<sup class=\"footnote-marker\">117</sup><i class=\"footnote\">Raschi rappelle la loi qu un homme qui rend une chose trouvée n est pas obligé de prêter serment si le propriétaire prétend que l autre avait trouvé davantage loi établie pour empêcher que l on ne s abslienne de rendre une trouvaille de peur d être obligé de prêter serment on évitait par des scrupules religieux les serments même vrais 2 En tête est une page traduite au tr Qiddouschin, ibid.</i>.\r", | |
"Un individu dit à un autre: “Tu me dois cent zouz”. Si l’autre dit (devant témoins) que oui, et plus tard le demandeur en réclame le paiement, bien que le défendeur dise avoir payé, il est acquitté; s’il dit qu’il n’était jamais débiteur, il est condamné (puisqu’il a dit d’abord devant témoins qu’il devait l’argent). Le demandeur dit: “tu me dois cent zouz”; si l’autre dit que oui, puis le demandeur dit: “tu me les paieras que devant témoins”, plus tard il réclame le paiement, et l’autre dit avoir payé, il est condamné, car il devant payer devant témoins).", | |
"Si le demandeur réclame une livre (litra) d’or, et l’autre avoue devoir une livre d’argent, il est acquitté sans serment; mais si le demandeur réclame un dinar d’or, et l’autre avoue devoir un dinar d’argent, un tressis (triple as), ou un pondion, ou une prouta, il prêtera serment, car la demande et l’aveu portent tous les deux sur une pièce de monnaie. Si le demandeur réclame une mesure de blé, et le défendeur avoue la moitié de cette mesure de pois, il est acquitté; mais si le demandeur réclame une mesure de fruits, et l’autre avoue de cette mesure de pois, il prêtera serment; car les pois sont compris comme des fruits. Si le demandeur réclame du froment, et le défendeur avoue devoir de l’orge, il est acquitté sans serment; R. Gamliel le condamne à prêter serment<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Selon lui, il n'est pas nécessaire que la réclamation et l'aveu portent sur le même objet.</i>. Si le demandeur réclame des cruches d’huile, et le défendeur avoue devoir des cruches vides, Admon le condamne à prêter serment, puisqu’il a avoué devoir une partie de ce que l’autre réclame; mais les autres docteurs disent qu’il est acquitté, parce que l’aveu et la réclamation ne portent pas sur la même chose.R. Gamliel dit qu’Admon à raison. Si le demandeur réclame du mobilier et des terrains, et le défendeur avoue devoir du mobilier et nie les terrains, ou bien il avoue les terrains et nie le mobilier, il est acquitté sans serment; s’il avoue une partie des terrains, il est également acquitté sans serment; mais s’il avoue une partie du mobilier, il est obligé de prêter serment qu’il ne doit ni l’autre partie du mobilier, ni les terrains; car du moment qu’il a déjà l’obligation de prêter serment pour le mobilier, il doit en même temps le prêter pour les immeubles.<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> La Guemara sur ce paragraphe 4 est traduite en Ketubot 13, 4</i>", | |
"On n’est pas obligé de prêter serment pour la réclamation d’un sourd-muet, ou d’un fou, ou d’un mineur. On n’oblige pas un mineur à prêter serment; mais on prête serment pour un mineur et pour les choses sacrées.", | |
"On ne prête pas serment pour des esclaves, ni pour des actes, ni pour des immeubles, ni pour des choses sacrées. Pour toutes ces choses, si elles sont volées, le voleur ne paie pas l’amende prescrite, soit le double, soit le quadruple, ou le quintuple (Ex 21, 37) et (Ex 22, 6); de même pour toutes ces choses, celui qui les garde sans salaire ne prête pas serment, et celui qui les garde pour salaire, n’est pas obligé de payer (en cas de perte). R. Simon dit: s’il s’agit des choses sacrées, que celui qui les a offertes est obligé de remplacer si elles disparaissent, on prête serment<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"P. ex. un individu a fait vœu d'offrir un holocauste, puis il a désigné un animal pour remplir son vœu, et il a donné cet animal à un gardien, si l'animal est perdu, le gardien prêtera serment qu'il a bien rempli ses fonctions et qu'il n'a pas pu empêcher cette perte, quoique cet animal soit destiné au Temple;puisque l'homme qui l'a offert sera obligé de la remplacer.\"</i>; au cas contraire, on est dispensé.", | |
"R. Meir dit: Il y a des choses qui sont dans la terre et qui ne sont pas considérées comme des immeubles; c’est contraire à l’avis des autres docteurs. Ainsi, un homme dit à un autre qu’il lui a livré dix vignes pleines, et l’autre dit qu’il n’y en avait que cinq; il doit prêter serment selon R. Meir. Les autres docteurs, au contraire, admettent que tout ce qui est attaché à la terre est considéré comme un immeuble. On ne prête serment que si la réclamation est précise par la mesure, le poids ou le nombre; ainsi, un homme dit à un autre qu’il lui a livré une maison pleine d’objets, ou une bourse pleine d’argent, et l’autre dit ne rien savoir de ce qu’il y avait auparavant dans la maison ou dans la bourse, et que le demandeur prenne ce qui s’y trouve encore, il est acquitté sans serment; mais si le demandeur dit que la maison était remplie jusqu’au toit et l’autre dit jusqu’à la fenêtre, il doit prêter serment.", | |
"Un homme a prêté à un autre de l’argent sur un gage, et le gage est perdu. Le créancier dit alors qu’il a prêté un selà, et que le gage ne valait qu’un sicle; le débiteur dit que le gage valait un selà, et que par conséquent il ne lui doit rien; dans ce cas, il n’y a pas de serment dû. Mais si le créancier dit qu’il a prêter un selà et que le gage ne valait qu’un sicle, mais le débiteur dit que le gage valait 3 dinars, de sorte qu’il ne lui doit qu’un dinar, il y a serment. Si le débiteur dit avoir emprunté un selà, et que le gage valait 2 selà, mais le créancier dit que le gage n’en valait qu’un, qu’en conséquence il ne doit rien au débiteur, il n'y a pas de serment. Mais si le débiteur dit qu’il a emprunté un selà et que le gage en valait deux, et le créancier dit qu’il ne valait que 5 dinars, et que par conséquent il ne doit au débiteur qu’un dinar, le serment est dû. Qui prête serment? Celui qui a pris le gage; car si l’autre prêtait serment, il serait à craindre que celui-ci ne montre ensuite le gage pour convaincre son adversaire de faux (et le faire frapper d’incapacité judiciaire<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Selon Rashi, ce serait immérité, car il aurait pu se tromper dans l'appréciation du gage.</i>)." | |
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"Tous les serments imposés par la loi biblique se prêtent par les défendeurs pour ne pas payer<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> La Bible n'a pas établi de serment pour les demandeurs dans le but de se faire payer.</i>. Dans les cas suivants, les docteurs ont institué des serments à prêter pour se faire payer; ce sont: l’ouvrier qui travaille pour un salaire, celui auquel on a enlevé ce qui lui appartient, le blessé, celui dont l’adversaire est suspect de prêter un faux serment, le boutiquier selon son livre. L’ouvrier qui travaille pour un salaire dit à celui qui a commandé l’ouvrage: “paie-moi mon travail”: l’autre dit avoir payé, et l’ouvrier dit que non; l’ouvrier prêtera alors serment pour se faire payer. Selon R. Juda, seulement en cas d’aveu partiel, l’ouvrier peut le prêter pour se faire payer<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Au lieu que, selon la loi biblique, le patron aurait dû prêter serment pour être acquitté.</i>. Par exemple, l’ouvrier réclame 50 dinars de salaire; le défenseur dit qu’il a payé un dinar d’or (25 dinars d’argent), et ne veut payer par conséquent que 25<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"D'après la loi biblique, le défendeur avouant qu'il doit une partie de la dette, devrait prêter serment pour ne pas payer le reste; mais les docteurs l'ont déféré à l'ouvrier qui le prêtera pour se faire payer le tout.\"</i>.", | |
"Celui auquel on a enlevé ce qui lui appartient, est dans la même catégorie. Par exemple, il y a des témoins attestant qu’un homme est entré dans la maison de son débiteur pour y faire des saisies sans autorisation; le débiteur dit: “tu as pris mes effets”, et l’autre dit n’avoir rien pris; le propriétaire prêtera serment qu’on lui a enlevé ses effets, pour se les faire payer. R. Juda dit: ici, comme dans le cas de l’ouvrier, il ne peut se faire payer en prêtant serment que si son adversaire avoue devoir une partie de la réclamation, par exemple si le propriétaire réclame deux effets, et le défendeur avoue en avoir pris un<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"Le défendeur devrait, d'après la loi biblique, prêter serment pour ne payer qu'un des effets; mais les docteurs ont déféré ce serment au propriétaire duquel on a enlevé ses effets.\"</i>.", | |
"De même le blessé; p. ex., s’il y a des témoins qu’un homme était bien portant en entrant chez quelqu’un, et en est sorti blessé; cet homme dit à l’autre: “c’est toi qui m’as blessé”, et l’autre le nie. Le blessé prêtera serment pour se faire payer à raison de sa blessure. R. Juda met encore ici la condition d’un aveu partiel du défendeur; p. ex., le blessé dit: “c’est toi qui m’as fait les deux blessures”, et l’autre dit qu’il n’en a fait qu’une.", | |
"Celui dont l’adversaire est suspect de prêter un faux serment en ce cas, soit que celui qui devrait prêter un serment ait été convaincu de faux, soit qu’il ait été frappé d’incapacité judiciaire, est comme les joueurs de cubes, les prêteurs à usure<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Sanhedrin 2, 3.</i>, ceux qui font des paris en faisant voler des pigeons, ou ceux qui trafiquent des produits de la 7e année: si l’une de ces personnes a un procès dans lequel elle devrait prêter serment pour être acquittée, on défère le serment à la partie adverse qui le prêtera pour se faire payer. Si les deux parties sont suspectes, le serment retourne où il était. C’est l’opinion de R. Josué. R. Meir dit que la somme de la réclamation est partagée entre les deux parties.", | |
"Enfin, le boutiquier d’après son livre. Ainsi, il ne s’agit pas là du cas où le boutiquier dit à quelqu’un: “tu me dois 200 zouz, c’est inscrit dans mon livre”; mais un individu dit au boutiquier: “donne à mon fils deux mesures de froment; ou donne à mes ouvriers pour un sela (4 dinars) des maoth (menue monnaie); le boutiquier prétend les avoir donnés, et il réclame de l’individu le paiement, le fils ou les ouvriers disent n’avoir rien reçu, et ils réclament aussi du même individu ce qu’il leur devait. Dans ce cas, le boutiquier prête serment qu’il a donné les maoth, pour se les faire payer, et les ouvriers prêtent serment qu’ils n’ont rien reçu pour se faire payer à leur tour. Mais Ben-Nanos dit: Comment peut-on laisser prêter deux serments contradictoires, dont un sera nécessairement faux? Aussi, fut-il que le boutiquier et les ouvriers se fassent payer sans serment.", | |
"Un homme dit à un boutiquier: “donne-moi des fruits pour un dinar”, celui-ci donne les fruits, puis il réclame le dinar mais l’autre répond: “Je te l’ai donné et tu l’as mis dans ta bourse”, Mappula. Dans ce cas, l’acheteur prêtera serment qu’il a donné le dinar (et il est acquitté). Si au contraire, l’homme a donné le dinar et il réclame les fruits, mais le boutiquier dit: “Je te les ai donnés, et tu les as portés chez toi”; c’est le boutiquier qui prêtera serment pour être acquitté. R. Juda dit: Celui qui a les fruits à la haute main<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> D'après Rashi, si le boutiquier a donné les fruits à l'acheteur et qu'il réclame le dinar, que l'acheteur dit avoir déjà donné, il est acquitté sous serment, car il a les fruits, et les boutiquiers n'ont pas l'habitude de donner les marchandises sans recevoir d'abord le prix.</i>. Un homme dit à un changeur: “donne-moi des maoths pour un dinar”; celui-ci les lui donne, il réclame le dinar, l’autre dit: “Je te l’ai donné, et tu l’as mis dans ta bourse”; dans ce cas, l’homme prêtera serment qu’il a donné le dinar pour être acquitté. Si ayant donné le dinar réellement il réclame les maoths, et que le changeur dise: “Je te les ai données, et tu les as mises dans ta bourse”, alors le changeur prêtera serment qu’il les a données pour être acquitté. R. Juda dit: les changeurs n’ont pas l’habitude de donner la monnaie sans recevoir d’abord le dinar.", | |
"On a dit<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Ketubot 9, 8.</i>: Si la femme divorcée avoue que le mari lui a payé une partie du douaire, et le mari dit l’avoir payé entièrement, elle prêtera serment pour se faire payer le reste. Si un seul témoin atteste que le douaire a été payé, la femme prêtera serment qu’elle n’a pas été payée, puis sera payée. Si le mari a vendu les biens, la femme ne peut se faire payer des terrains vendus qu’après avoir prêté le serment qu’elle n’a pas été payée. Si elle est veuve et qu’elle veuille se faire payer sur les biens des orphelins, elle doit à cet effet prêter serment. Enfin, elle doit encore prêter serment, si le mari divorcé avec elle est à l’étranger, et qu’elle veuille se faire payer en son absence. Comme la femme doit prêter serment, si elle veut se faire payer des orphelins, les héritiers qui réclament pour le défunt ne peuvent pas non plus se faire payer (des orphelins) qu’après avoir prêté serment, en disant: “nous jurons que notre père ne nous a rien ordonné à ce sujet, il ne nous a pas dit que l’acte présenté ait été payé, et que nous n’avons trouvé, dans les papiers de notre père, aucun écrit qui indiquerait le paiement de la dette<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> \"Voir (Ketubot 9, 7 ); (Baba Metsia 1, 8).\"</i>. R. Yohanan b. Broqah dit: quand même le fils serait né après la mort de son père, il prête serment qu’il n’a trouvé aucun papier constatant que la dette ait été payée, pour se faire payer la somme indiquée dans l’acte. R. Simon b. Gamliel dit: s’il y a des témoins que le père a dit avant la mort: “cet acte n’est pas payé”, le fils peut se faire payer sans serment.<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Toute la Guemara sur ce § est traduite en (Ketubot 9, 7) et 8 (t. 8, pp. 121-3).</i>", | |
"Sont condamnés à prêter serment sur des réclamations douteuses les associés, les fermiers, les tuteurs, les intendants, la femme qui dirige le commerce de la maison, le fils de la maison (qui en dirige le commerce pour lui et pour ses frères après la mort de leur père). Si l’un de ces individus demande à son adversaire: “Qu’est ce que tu réclames?”, et l’autre répond: “Je n’ai aucune réclamation déterminée, mais je veux que tu prêtes serment d’avoir scrupuleusement géré le commerce” (sans chercher à faire quelques profits à mes dépens), il doit prêter le serment exigé. Si les associés et les fermiers ont déjà fait leur partage sans qu’on ait exigé d’eux le serment, on ne peut plus venir plus tard le leur imposer. Mais, si l’un de ces individus est obligé de prêter serment dans un autre procès qu’il a avec son adversaire, celui-ci peut exiger que le serment soit prêté en même temps sur sa gérance, du temps où il était associé au fermier<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> On appelle cela un serment par Ghilgoul, par entraînement.</i>. Enfin la septième année arrête le serment<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> On sait que le créancier perd le droit d'exiger le paiement de sa dette à la fin de l'année du repos agraire (Dt 15, 2). Si le créancier a obtenu par le tribunal le droit d'exiger de son débiteur un serment, il perd ce droit également après la dite année.</i>." | |
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"Il y a quatre catégories de gardiens<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"V. Baba Mecia \"\", 7, 6 (9), qui reproduit notre texte (t. 10, p. 137 et notre 3).\"</i>; le gardien gratuit, celui qui emprunte un objet pour en user; le garde salarié, celui qui loue un objet (pour soi). De ces quatre, le gardien gratuit n’a qu’à jurer s’il est défendeur. Celui qui loue un objet (ayant la possibilité complète) doit payer pour tout accident. Enfin, celui qui garde pour un salaire et celui qui loue doivent payer, si l’animal ou l’objet s’est perdu ou été volé; mais si l’animal s’est cassé une patte, ou s’il a été enlevé par des ennemis, ou s’il est mort, le gardien est acquitté en prêtant serment (qu’il n’est pas la cause de l’accident et qu’il n’a pas pu l’empêcher).", | |
"Le propriétaire dit au gardien gratuit: “Où est mon bœuf”; et celui-ci répond que l’animal est mort, tandis qu’en réalité il s’est brisé un membre, ou il a été enlevé par un ennemi, ou volé, ou perdu; ou bien si le gardien répond que l’animal s’est brisé un membre, au lieu qu’il est mort, ou a été enlevé, ou volé, ou perdu; ou bien si le gardien répond que l’animal a été enlevé, au lieu qu’il est mort, ou s’est brisé un membre, ou a été volé, ou perdu; ou bien si le gardien dit que l’animal a été volé, au lieu qu’il est mort, ou s’est brisé un membre, ou a été enlevé, ou perdu; ou bien si le gardien dit que l’animal est perdu, ou qu’il est mort, ou s’est brisé, ou a été enlevé, ou volé. Le propriétaire lui dit: “je te conjure”, et celui-ci répond: Amen; ce dernier est acquitté.", | |
"Le propriétaire demande au gardien: “Où est mon bœuf”?, et celui-ci répond: “je ne sais ce que tu dis”, tandis que l’animal est mort, ou s’est brisé un membre, ou a été enlevé, ou a été volé, ou perdu; sur quoi, le premier dit: “Je te conjure”, et le gardien répliqua: Amen; celui-ci est acquitté<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Voir J., Sanhedrin 3, 10.</i>. Si, sur la même question posée, il répond que l’animal est perdu, et à l’objurgation qui lui est faite par le propriétaire il réplique: Amen, tandis que des témoins attestent qu’il l’a consommé, il devra payer le montant<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Mishna, Baba Qama 9, 11.</i>. S’il l’avoue spontanément, il devra payer, outre le capital, 1/5 en sus pour amende, et offrir le sacrifice de péché. Si sur la même question posée il répond que la bête a été volée, et à la suite de l’objurgation faite par le propriétaire, il réplique: Amen, tandis que des témoins attestent qu’il a volé lui-même l’animal, il devra payer le double du prix (comme voleur); s’il l’avoue spontanément, il devra payer, outre le capital, 1/5 en sus, et un sacrifice de péché.", | |
"Si quelqu’un dit à un individu dans la rue: “Où est mon bœuf que tu as volé”?, et l’interpellé nie le vol, tandis que des témoins attestent qu’il est le voleur, l’accusé paiera le double de la valeur. S’il l’a égorgé et vendu, il paiera le quadruple ou le quintuple du prix. Mais si, même en voyant arriver les témoins à sa charge, il avoue aussitôt le vol, en ajoutant n’avoir ni égorgé ni vendu l’animal, il paiera le montant seulement (sans amende).", | |
"Le propriétaire dit à celui qui a loué l’animal: “Où est mon bœuf”?, et l’autre répond que l’animal est mort, au lieu que celui-ci s’est brisé un membre, ou a été enlevé, ou volé, ou perdu; ou bien si le loueur dit que l’animal est brisé, au lieu qu’il est mort, ou a été enlevé, ou volé, ou perdu; ou bien si le loueur dit que l’animal a été enlevé, au lieu qu’il est mort, ou brisé, ou volé, ou perdu; ou bien si la déclaration dit “volé”, au lieu de: mort, ou brisé, ou enlevé, ou perdu; ou bien si l’animal est déclaré perdu, au lieu qu’il est mort, ou brisé, ou enlevé, ou volé; sur quoi le propriétaire dit au loueur: “Je te conjure”, et celui-ci y consent en disant: Amen, il est absous.", | |
"Le propriétaire demande au loueur: “où est mon bœuf”?, et celui-ci répond: “je ne sais ce que tu dis”, tandis que l’animal est mort, ou s’est brisé un membre, ou a été enlevé, ou volé, ou perdu; sur quoi le propriétaire dit: “je te conjure”, et le loueur réplique: Amen, il est condamnable. Le propriétaire dit au gardien salarié ou au locataire de l’animal: “Où est mon bœuf”?, et celui-ci répond que l’animal est mort, tandis qu’il est brisé, ou enlevé; ou si l’animal est déclaré brisé, au lieu de: mort, ou enlevé; ou bien s’il est déclaré enlevé, au lieu de mort ou brisé; ou s’il est déclaré volé, au lieu de perdu; ou bien s’il est déclaré perdu, au lieu de volé; sur quoi, le propriétaire conjure l’interpellé, qui réplique: Amen; celui-ci est absous. De même, si l’animal est déclaré mort, ou brisé, ou enlevé, au lieu d’être en réalité volé ou perdu, sur quoi, le propriétaire conjure l’interpellé, qui réplique: Amen; ce dernier est coupable si l’animal est déclaré perdu ou volé, au lieu qu’il est mort, ou brisé, ou enlevé; sur quoi le propriétaire conjure l’interpellé, qui réplique: Amen; ce dernier est absous. Voici la règle: Celui qui jure faux, en déplaçant seulement une obligation contre une autre semblable, ou une dispense de remboursement contre une autre dispense, ou une dispense contre une obligation, est absous; mais s’il modifie l’obligation en dispense (entraînant un dommage), il est coupable. —C’est que le serment qui a pour suite de ménager l’intérêt du défendeur entraîne sa culpabilité; tandis que le serment fait à son préjudice motive l’absolution." | |
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"sectionNames": [ | |
"Chapter", | |
"Mishnah" | |
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