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"title": "Mishnah Maasrot",
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"versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]",
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"heTitle": "משנה מעשרות",
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"Mishnah",
"Seder Zeraim"
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"On a établi une règle générale pour la dîme: tout ce qui se mange, que l’on conserve et qui croît sur terre<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"La même règle est usitée pour la Péa. Voir ce traité, 1, 4. Cf. Babli, Shabat 68a; Nida 50a.\"</i>, est soumis aux dîmes. Voici une autre règle: ce qui est un manger aussi bien dès le commencement de son développement qu’à la fin, bien que l’on ait l’habitude de la conserver jusqu’à sa croissance extrême, est soumis aux dîmes, qu’il soit encore petit, ou déjà grand. Mais, lorsqu’au commencement ce n’est pas un objet habituel de consommation et qu’il le devient plus tard (à sa maturité), il n’y sera soumis que lorsqu’il sera devenu bon à manger.",
"A partir de quel moment les fruits sont-ils soumis aux dîmes? Pour les figues, lorsqu’elles commencent à se colorer<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Babli, Nida 47a.</i> du haut (à blanchir près de la tige); le raisin et le verjus, lorsqu’il devient transparent; le fruit du cornouiller<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Voir (Pea 1, 5).</i> et les mûres<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> De même en arabe: eq. de morum.</i>, lorsqu’ils rougissent; et tous les fruits rouges lorsqu’ils atteignent cette couleur; les grenades, lorsqu’elles s‘amollissent; les dattes, lorsqu’elles se fendillent par excès de sève; les pêches, lorsqu’elles semblent veinées; les noix, lorsqu’elles se détachent de la 1re écorce qui leur sert de garde. Selon R. Juda, l’époque précise pour les noix et les amandes est lorsque leur peau interne est formée (pouvant se détacher).",
"Pour les caroubes, l’obligation de la dîme commence lorsqu’ils se couvrent de points noirs; et, en général, pour tous les fruits noirs, lorsqu’ils commencent à être pointillés. Pour les poires (moriega), les orangers (poires de paradis), les coings et les sorbes (ou alises)<sup class=\"footnote-marker\">18</sup><i class=\"footnote\">Ces mêmes termes se retrouvent en (Kilayim 1, 4)</i>, c’est à partir du moment où ils se pellent (où le duvet tombe); et il en est de même pour tous les fruits clairs. Le fenugrec y est soumis dès qu’il est apte à la reproduction<sup class=\"footnote-marker\">19</sup><i class=\"footnote\">Cf. Babli, Rosh Hashana 12b.</i>; pour les blé et les olives, lorsqu’ils sont parvenus au tiers de la maturité.",
"En fait de légumes verts, les courges, les concombres, les potirons, les melons, outre les pommes et les cédrats (parmi les produits des arbres), sont soumis aux divers droits, qu’ils soient grands ou petits. R. Simon en dispense les cédrats<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> B. Suka 36a.</i> aussi longtemps qu’ils sont petits (peu mûrs). L’époque à laquelle les amandes amères sont soumises aux droits<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Mishna, (Hulin 1, 6) (Babli, ib., 25b).</i> (que l’on mange toutes petites) n’est pas celle des amandes douces (que l’on mangera de préférence plus tard); et, à l’inverse, l’époque des amandes douces n’est pas celle des amères (pour la même raison).",
"A quel moment les fruits sont-ils considérés comme complètement cueillis<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> \"Cf. Babli, Betsa, 13b; Baba Metsia 88b.\"</i> et soumis aux dîmes (comme le blé au grenier)? Les courges et les concombres, lorsqu’ils n’ont plus de duvet, peco\", ou, à défaut de cet indice, lorsqu’on les entasse. Pour les potirons aussi, lorsqu’ils perdent leur duvet, ou, à défaut de cet indice, lorsqu’on les range pour les sécher. Pour les légumes verts que l’on a l’habitude de mettre en bottes<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> \"Cf. Babli, Rosh Hashana 12a; Hulin 7a.\"</i>, dès qu’on les ficèle, ou, à défaut, dès qu’on a rempli la hotte servant à les réunir; ou encore, à défaut de cette indication, lorsqu’on a réuni autant qu’il en faut pour ses besoins. Le panier de figues est soumis aux dîmes lorsqu’on les couvre de feuilles (en signe d’achèvement); ou, à défaut, lorsqu’on a rempli le panier; ou encore, lorsqu’on en a réuni autant qu’il en faut pour ses besoins. Dans quel cas toutes ces règles sont-elles applicables? Lorsqu’on porte ces fruits au marché; mais lorsqu’on les porte chez soi, on peut en manger accidentellement jusqu’à l’arrivée à la maison.",
"Les grenades fendues (pour sécher), les raisins secs et les caroubes y sont soumis, dès qu’on les entasse; les oignons lorsqu’ils se pellent, ou, à défaut, lorsqu’on les entasse. Le blé y est soumis lorsqu’on a ratissé le monceau; ou, à défaut de ce soin, lorsqu’on l’amoncelle. Les légumes secs, lorsqu’on les vanne; ou, à défaut, lorsqu’on en ratisse le tas. Cependant, même après cet acte, on peut prendre et manger des épis brisés (non battus), ou des côtés, ou de ce qui est encore mêlé à la paille.",
"Le vin y est soumis<sup class=\"footnote-marker\">32</sup><i class=\"footnote\">\"Cf. Babli, Baba Metsia 92b; Avoda Zara 56a.\"</i> lorsqu’on écume le résidu (qui monte à la surface par la fermentation). Pourtant, même après cet acte, on peut en puiser de la cuve supérieure, ou de la rigole (qui précède la cuve) et en boire. L’huile y est soumise à partir du moment où elle descend dans le récipient en fosse; et, même après qu’elle est descendue, on peut en prendre du sac de cordes (pour comprimer les olives), ou de ce qui se trouve entre les meules, ou entre les poutres du pressoir, en enduire les gâteaux<sup class=\"footnote-marker\">33</sup><i class=\"footnote\">Le Arukh, éd. Landau, rappelle l'équivalent Focaccia. On les rend lisses à l'huile, au sortir du four.</i> minces (flancs), en mettre dans la marmite; mais on n’en prendra pas pour le pot ou la poêle, pendant que les mets y cuisent (tout mets cuit est soumis à la dîme). Selon R. Juda, on peut en mettre dans tout, sauf dans ce qui contient du vinaigre ou un acide<sup class=\"footnote-marker\">34</sup><i class=\"footnote\">\"Ce qui contribue à la cuisson et en fait un mets. Cf. Babli, Shabat 42b; Pessahim 40b.\"</i>.",
"Le rond de figues comprimées y est soumis depuis le moment où on le rend lisse, ce que l’on peut faire avec du jus de figues ou de raisins non libérés. Selon R. Juda, c’est interdit (il leur attribue de la valeur). Un gâteau de figues frotté de raisins<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Tossefta sur le Taharoth, 10. Cf. Babli, Shabat 145a.</i> ne devient pas pour cela apte à devenir impur; selon R. Juda, il le devient. Les figues sèches y sont soumises lorsqu’on les comprime au tonneau; ou, ce qui est au grenier, dès qu’on l’arrondit à la main. Si, au moment de battre les figues dans le tonneau, ou d’arrondir le dépôt du grenier, le tonneau se brise, ou le grenier s’ouvre, on ne doit plus en manger, même accidentellement (sans le libérer); mais R. Yossé le permet."
],
[
"Si, en passant sur la place publique, un individu (soupçonné de retenir les dîmes), offre des figues, on peut en manger sans crainte<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Ces fruits, n'ayant sans doute jamais été rentrés, ne sont pas encore soumis aux dîmes.</i>. En conséquence, si l’on apporte ce don à la maison, il faut le rédimer avec certitude (c’est devenu une valeur soumise aux dîmes). Si on a dit, en l’offrant, de l’emporter chez soi, il n’est pas permis d’en manger passagèrement (et les dîmes sont dues); aussi, dès que ces produits sont rentrés, on en prélève ce qui est dû pour le doute, demaï<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> C. à d. l'oblation de la dîme seule ou 1/100.</i>.",
"Si des personnes devant une porte ou une boutique offrent des figues, on peut en manger sans crainte; mais le propriétaire lui-même, assis chez lui (à sa porte ou dans la boutique), doit la dîme sur ce qu’il a recueilli. Selon R. Juda, on en est dispensé jusqu’à ce que l’on tourne le dos à la rue pour manger (ce qui constitue une installation d’intérieur), ou que l’on change de place.",
"Si l’on importe des fruits de Galilée en Judée, ou si l’on monte à Jérusalem, on peut en manger en route jusqu’à ce que l’on arrive à destination, et de même si on les remporte au lieu de départ. Selon R. Meir, on peut en manger jusqu’à l’arrivée au lieu où l’on se reposera le samedi. Quant aux marchands d’épices qui colportent dans les villes, ils peuvent manger de leurs fruits jusqu’à l’arrivée à l’endroit où ils passent la nuit. Selon R. Juda, dès l’arrivée à la première maison de la ville où l’on séjournera, la résidence est acquise (et la libération des dîmes est due).",
"Lorsqu’on a prélevé l’oblation sacerdotale de certains fruits<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Babli, Betsa 35a.</i> avant l’achèvement de la rentrée (ce qui les rend aptes aux dîmes), il n’est plus permis, selon R. Eliézer, d’en manger même accidentellement, selon les autres sages, cela est permis, excepté pour le panier de figues (sa constitution lui donne de la valeur). Ainsi, lorsqu’on a prélevé l’oblation sacerdotale d’un panier de figues, il est encore permis, selon R. Simon, d’en manger passagèrement; selon les autres sages, c’est interdit.",
"Lorsqu’on dit à son prochain: “voici un issar<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Pour cette monnaie, ou as romain</i> pour lequel tu me donneras 5 figues”, il n’est pas permis d’en manger sans les rédimer (la vente implique ce devoir). Tel est l’avis de R. Meir. Selon R. Juda, si on en mange une à une, c’est permis; mais si l’on en réunit au moins deux, l’obligation de la dîme subsiste. R. Juda raconte que dans un jardin de roses à Jérusalem<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> En raison des fleurs, l'accès n'était pas libre.</i>, le jardinier vendait pour un issar 3 ou 4 figues, et pourtant on n’en a jamais prélevé ni oblation ni dîme.",
"Lorsque l’on dit à son prochain: “Voici un issar, pour lequel je désire choisir dix figues”, il peut les choisir et les manger sans dîme (une à une); ou s’il offre le montant d’une grappe, il peut la manger grain à grain; ou s’il offre un issar pour une grenade au choix, il peut l’égrener (sans la détacher); ou s’il s’agit d’un melon, il peut en couper successivement des morceaux. Mais, s’il offre un issar en indiquant telles 20 figues, ou ces 2 grappes, ou ces 2 grenades, ou ces 2 melons, il peut en manger comme d’ordinaire, sans rédimer, parce qu’il a acquis ce qui adhérent à la terre (non soumis aux droits).",
"Si quelqu’un prend un ouvrier à gage pour se faire aider à la cueillette des figues<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Babli, Baba Metsia 92a.</i>, et que celui-ci rappelle la condition de pouvoir en manger, il peut en effet en manger sans rédimer (Dt 23, 25). S’il établit la condition d’en manger lui et toute sa famille, ou d’en donner à son fils à manger à titre de salaire, lui seul peut en manger sans rédimer, mais non le fils. De même, s’il établit la condition d’en manger, pendant la cueillette et après, il ne peut en manger que pendant le travail sans rédimer; mais, pour ce qui suit, l’obligation de la dîme subsiste, parce qu’à ce moment l’autorisation d’en manger prescrite par la loi cesse. En règle générale, lorsque la loi permet d’en manger, on est dispensé des droits, mais non lorsqu’elle ne l’autorise plus.",
"Si l’ouvrier est en train de travailler dans les figues de mauvaise qualité, il ne pourra pas manger des blanches; s’il est occupé à ces dernières, il ne devra pas manger des mauvaises, mais il peut conserver son appétit et se retenir de manger, jusqu’à ce qu’il arrive aux bonnes. Si quelqu’un échange avec son prochain les figues vertes à manger, ou celles qui doivent sécher, ou si l’un doit manger les figues vertes, tandis que l’autre mangera les sèches, dans tous ces cas, l’obligation de la dîme subsiste (en raison de l’échange commercial). R. Juda dit: si on échange les figues vertes, on doit les dîmes; si on échange les sèches, on en est dispensé (il n’y a pas d’acquisition possible aussi longtemps que le travail de cueillette n’est pas achevé)."
],
[
"Pendant que l’on passe des figues dans sa cour pour les mettre à sécher<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Babli, Betsa, 35b.</i>, toute la famille peut en manger sans rien rédimer. Quant aux ouvriers qui l’aident, s’ils n’ont pas de part à la nourriture, ils peuvent en manger passagèrement sans rédimer; mais si la nourriture est convenue et fait partie de leur salaire<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Légalement, ils n'ont pas de droits sur ces mêmes fruits, puisqu'ils sont à gage pour le transport seul.</i>, ils ne peuvent pas en manger sans dîme (c’est une commerce).",
"Les ouvriers que l’on emmène aux travaux du champ (non pour cueillir les fruits), qui n’ont pas de part à la nourriture de la maison, peuvent en manger sans rédimer (c’est un cadeau reçu); mais si la nourriture entre dans les conventions faites comme salaire, ils ne peuvent manger des figues qu’un à une, ni du panier, ni de la hotte, ni des ballots de figues (à sécher).",
"Si un ouvrier, pris à gage pour travailler aux olives<sup class=\"footnote-marker\">91</sup><i class=\"footnote\">Non pour les cueillir, mais pour émonder, ou sarcler, ou nettoyer.</i>, établit la condition de pouvoir en manger, il peut en manger une à une sans les rédimer; mais s’il les réunit, elles sont soumises à la dîme. S’il est engagé pour sarcler les oignons et qu’il établisse la condition d’en manger des feuilles vertes, il peut les couper isolément et en manger; mais s’il les réunit, il doit la dîme.",
"Si quelqu’un trouve sur la route des figues coupées<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Baba Metsia 21b.</i>, fut-ce au bord d’un champ qui en est couvert, et de même si l’on se trouve sous un figuier penché sur le chemin et qu’au–dessous l’on voit des figues, on peut les prendre sans que ce soit un vol, et l’on est dispensé de la dîme (c’est de l’abandon). Mais, pour les olives et les caroubes (dont le propriétaire fait plus grand cas et qu’il ne perd pas de vue), il n’est pas permis de les prendre. Si l’on trouve des figues sèches et que la plupart des habitants de cette localité ont déjà comprimé leurs figues en gâteau (ce qui est la cueillette achevée), il n’est plus permis de les ramasser; au cas contraire, c’est permis. Si quelqu’un trouve des morceaux d’un gâteau de figues, il faut les rédimer, puisqu’il est notoire que ce sont des fragments d’une partie achevée (et soumise aux dîmes). Quant aux caroubes, aussi longtemps qu’on ne les a pas étalées sur le toit pour les sécher (ce qui est l’achèvement), il est permis d’en donner aux animaux (passagèrement), parce qu’on y placera le reste (qui ne sert pas d’ordinaire au fourrage).",
"Qu’appelle-t-on une cour<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Nida 47b.</i> dans laquelle les produits deviennent passibles de la dîme? Selon R. Ismael, ce sera la cour semblable à celles de Tyr, dont les objets sont gardés à vue (par un gardien spécial); selon R. aqiba, elle est disposée en 2 parties dont l’une n’est ouverte que lorsque l’habitant de la seconde a fermé l’autre. Selon R. Néhémie, dès que l’on ne se gêne pas d’y manger, ce qui y entre est soumis aux droit (cela constitue la maison). R. Yossé dit: lorsqu’à l’arrivée de quelqu’un on ne lui demande pas ce qu’il veut (que c’est un lieu public), on est dispensé des droits. R. Juda dit: lorsqu’il y a deux cours l’une à l’intérieur de l’autre<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Cf. même série, Avoda (Zara 1, 10) ( 40b).</i>, l’intérieure est soumise aux droits, l’autre ne l’est pas.",
"Les fruits que l’on a portés sur le toit (d’au moins 4 coudées carrées) pour les manger là ne sont pas soumis aux droits, si même l’on est au-dessus d’une cour dont la contenance rend les produits obligatoires. L’espace formant l’entrée, l’antichambre, exedra, et la saille de la porte ou ressaut, sont considérés à l’égal de la cour, et si dans celle-ci les fruits sont soumis, ils le sont aussi là; au cas contraire, ils ne le sont pas.",
"Les produits placés sur les guérites (sirpus) les huttes et les hangars d’été, sont dispensés des dîmes. Les tentes de la plaine de Guenossar (servant d’habitation), y eùt-il un moulin et une basse-cour, n’en-trainent pas pour les produits qu’elles contiennent d’obligation de dîme. Quant à la tente des potiers la plus intérieure (étant la demeure) entraîne l’obligation; mais l’extérieure (presque publique) en est dispensée. R. Yossé dit: tout ce qui n’est pas une résidence permanente, aussi bien l’été que l’hiver, n’entraîne pas l’obligation pour son contenu (or, celle du potier, même à l’intérieur, n’est pas habitée l’hiver). Quant à la tente de la fête des tabernacles, qui sert de demeure pendant cette fête, elle entraîne l’obligation selon R. Juda; selon les autres sages, elle ne l’en-traine pas.",
"Lorsqu’un figuier est placé dans une cour (bien qu’elle entraîne l’obligation), on peut en manger successivement sans rédimer; mais, si l’on en réunit plusieurs figues, il faut les rédimer. R. Simon dit: on peut en avoir une dans la main droite, une à gauche, une dans la bouche (sans que ce soit une réunion interdite). Si l’on est monté au sommet du figuier, on peut en prendre la poche pleine pour les manger sur place.",
"Lorsqu’une vigne est plantée dans une cour, on peut prendre toute la grappe (sans en manger par grains), et de même pour la grenade (sans l’égrener avant de la détacher) et pour le melon (sans le découper en place). Tel est l’avis de R. Tarfon. Selon R. aqiba, on mange la grappe par grains (sans la détacher entière), on égrène la grenade, on découpe le melon. Lorsqu’il y a du coriandre<sup class=\"footnote-marker\">115</sup><i class=\"footnote\">A ce terme Maïmonide compare avec raison un mot arabe dont la graphie figure page174.</i> dans la cour, on le découpe par feuilles pour en manger (sans dîme); si on prend un entier, on doit la dîme. Le rosmarin sauvage<sup class=\"footnote-marker\">116</sup><i class=\"footnote\">Ce terme, selon Maïmonide, se rend en arabe par le persan eq.à noix aveline, et les 2 suivants sont traduits par lui: saturée et thym. Voir aussi l'explication des trois termes par Michael Sachs, Beitrage, etc., t. 1, p. 127-128.</i> (ou gingembre, polio), l’hysope<sup class=\"footnote-marker\">117</sup><i class=\"footnote\">Cf. Nida 51a.</i> et l’orygane<sup class=\"footnote-marker\">118</sup><i class=\"footnote\">Voir (Sheviit 8, 1), fin, et Babli, Shabat 128a.</i> (saturée) qui sont dans la cour sont soumis aux droits (malgré leur peu de valeur), si on les conserve<sup class=\"footnote-marker\">119</sup><i class=\"footnote\">La Guemara de ce § se retrouve ci-dessus, (Terumot 8, 3).</i>.",
"Sur un figuier est placé dans la cour, mais pencher vers le toit, on peut manger sans restriction. S’il est<sup class=\"footnote-marker\">120</sup><i class=\"footnote\">Cf. Babli, Baba Metsia 88a.</i> placé sur le toit et penche vers la cour on en mange les fruits un à un sans dîme; en cas de réunion, la dîme est due. S’il est planté en Palestine (sur la limite) et penche au dehors, ou s’il est planté au dehors et penche vers l’intérieur, on se règle d’après l’emplacement du tronc. Quant aux maisons des villes frontières (les branches fussent-elles au dehors), le tronc l’emporte par sa place. Dans les villes de refuge<sup class=\"footnote-marker\">121</sup><i class=\"footnote\">Cf. Makot 12a.</i> et dans la capitale ou Jérusalem (pour la consommation de la 2e dîme), la branche sert de guide.\r"
],
[
"Celui qui confit des produits, ou les cuit, ou les sale (tous travaux de conservation), est tenu de les rédimer. Celui qui les enfouit sous terre (pour les faire mieux mûrir), ou celui qui trempe des fruits aux champs (travail passager), peut en manger sans les rédimer. Celui qui écrase des olives pour en faire sortir l’amertume (travail passager) est dispensé des droits. De même celui qui presse des olives sur son corps (pour s’en enduire); mais, s’il les presse dans sa main pour en recueillir l’huile, il est tenu de la rédimer (c’est un travail complet). Celui qui écume le résidu du vin qui surnage au-dessus d’un mets (refroidi) est dispensé des droits; mais si l’on opère ainsi sur une marmite, on est soumis aux droits, parce qu’elle équivaut à une petite cuve.",
"Si des enfants ont enfoui des figues au champ pour les manger le samedi<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Cette mise de côté les soumet aux droits. Cf. Babli, Betsa, 34b.</i> et que l’on a omis de les rédimer, on ne peut même pas le samedi soir (jamais) en manger sans les rédimer. Un panier plein de fruits spécialement destiné à la consommation du samedi<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Mishna, (Eduyot 4, 10).</i> est dispensé de tous droits, selon Shammaï; mais, selon Hillel, il y est soumis (de suite). R. Juda dit: même sur un panier de fruits que l’on emplit pour l’envoyer à son prochain<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Cf. ci-après, 5, 1.</i>, on doit prélever la dîme avant d’en manger.",
"Si l’on prend des olives du réservoir<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Babli, Betsa, 35a.</i>, on peut les tremper une à une dans le sel pour les manger (sans dîme); mais si l’on en met plusieurs au sel pour les manger ensemble, il faut les rédimer. R. Eliézer dit: si un homme (impur) en prend du réservoir pur, il doit la dîme<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Puisqu'il ne peut pas remettre au réservoir pur le reste des fruits qu'il a pris et qu'il a rendus impurs. Cf. ci-dessus, Ch. 3, 4, fin.</i>; mais si c’est du réservoir impur, il en est dispensé, puisqu’en ce cas il remet le reste (le tout étant impur).",
"On peut, en étant penché sur le pressoir, boire du vin sans le rédimer, soit que l’on coupe le vin d’eau chaude, soit d’eau froide. Tel est l’avis de R. Meir. Selon R. Eliézer ben Zadoq, il faut le rédimer<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> \"Il est à craindre qu'il ne se tienne en dehors du pressoir, auquel cas la dîme est due. Cf. Shabat 11b; Eruvin 99b.\"</i>. Selon les autres sages, si on le coupe d’eau chaude, il faut le rédimer (c’est un travail essentiel); mais, au cas contraire on est dispensé",
"Si quelqu’un épluche de l’orge d’un épi<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Betsa, 13b.</i>, il peut manger les grains un à un sans dîme; mais s’il les recueille dans sa main (les réunit), il doit prélever la dîme. Si quelqu’un égrène<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Ib. 12b.</i> du froment (au feu pour le sécher), il peut passer les grains d’une main à l’autre pour les tamiser (enlever le son), et les manger sans rédimer; mais si, après les avoir vannés, il les réunit dans son sein, il doit la dîme. Lorsqu’on a semé du coriandre pour servir de semence, la partie verte (secondaire) peut être mangée sans dîme; si, au contraire, on l’a semée pour le manger en légume, il faut rédimer le tout, verdure et semences. R. Eliézer dit<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Avoda Zara 7b.</i>: l’aneth est soumis aux dîmes en toutes ses parties, les feuilles vertes, la semence et les graines<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> Faut-il voir là le mot gr. Rizia (radicula) retourné? Selon J. Lévy aussi, c'est la tête ronde contenant la semence.</i>, ou bourrelet; selon les autres sages, on ne doit la dîme, pour la semence et les parties vertes, que sur le cresson et l’origan<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> Au terme hébreu, Maïmonide compare le terme identique que le Kamous traduit trop vaguement: nomen herboe.</i>.",
"R. Simon b. Gamliel dit: les boutons de fenugrec, de moutarde et de fève blanche sont soumis à la dîme. R. Eliézer dit<sup class=\"footnote-marker\">155</sup><i class=\"footnote\">Cf. Babli, Berakhot 36a</i>: pour le câprier, il faut rédimer les bourgeons, les fruits<sup class=\"footnote-marker\">156</sup><i class=\"footnote\">Autrement dit: la baie.</i> et même leur écorce. Selon R. aqiba, on ne rédime que le fruit réel."
],
[
"Celui qui arrache des plants de son propre jardin et les transplante ailleurs, peut en manger les fruits sans les rédimer (ils sont considérés comme inachevés); s’il a acheté des fruits encore adhérents à la terre, il en est aussi dispensé, ainsi qu’au cas où il a recueilli des fruits pour les envoyer à son prochain. R. Eliézer b. Azaria dit: à l’époque où l’on vend déjà des produits semblables au marché, ils sont soumis à la dîme.",
"Si quelqu’un arrache des raves ou des radis de son champ, pou les transplanter plus loin dans le même champ, ou pour en tirer des semences, il doit la dîme, car c’est là le complément de la mise en grange. Lorsque les oignons ont pris racine sur sol de la maison, ils ne sont plus susceptibles (comme toute plante) de devenir impurs. Lorsqu’une racine s’est écroulée sur eux et qu’ils restent découverts (pouvant croître), ils sont considérés en tout comme des plants du champ.\r",
"Dès que les produits (adhérents à la terre) ont atteint la période à laquelle on les rédime, il ne faut plus les vendre à celui qui est soupçonné de retenir la dîme, ni dans la 7e année à celui qui est soupçonné de ne pas l’observer. Si, dans l’ensemble du champ, il y a des fruits mûrs (hâtivement), il faut les enlever avant de vendre le reste.",
"On ne doit vendre ni la paille (où il a pu rester des grains), ni la lie de l’huile, ni le marc de raisins, à ceux qui sont soupçonnés de retenir la dîme, afin d’en tirer du jus; au cas où c’est fait, il faut payer la dîme, mais on est dispensé de l’oblation sacerdotale; car celui qui a prélevé cette oblation (trop grave pour qu’on soupçonne de la retenir) a dû comprendre dans sa pensée les épis broyés (non battus en même temps), ceux de côté et ce qui serait resté dans la paille.",
"Celui qui achète un champ de légumes verts en Syrie (d’un idolâtre) avant l’époque à laquelle les dîmes dont dues<sup class=\"footnote-marker\">172</sup><i class=\"footnote\">Cf. (Demaï 4, 11).</i>, devra les payer (puisqu’au moment de leur échéance il en est le possesseur); mais si cette période a précédé son acquisition, il en est dispensé, et il faut continuer à en cueillir les produits sans rédimer. R Juda ajoute: il peut même engager des ouvriers pour l’aider à cueillir. Toutefois, dit R. Simon b. Gamliel, cette distinction n’a lieu que lorsqu’on a acquis le terrain; mais lorsqu’on n’a pas acquis le terrain (seulement les produits), antérieurement à l’époque de l’obligation de la dîme, on en est dispensé (alors, on ne possédait rien encore). Selon Rabbi, on proportionne ce qui est dû à la croissance survenue entre ses mains (s’ils ont grandi des 2/3, il doit la dîme d’autant).",
"Celui qui utilise le résidu du pressoir<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"Cf. Babli, Pessahim 42b; Baba Batra 97a; (Hulin 2, 7) ( 25b).\"</i> par une addition d’eau mesurée et qu’il en retrouve bien le montant, est dispensé de tous droits (il n’y a guère d’addition); selon R. Juda, il doit la dîme (en raison du mélange survenu). Si la quantité versée se trouve augmentée d’une partie, il peut prélever le dû, même d’autre part, pour payer ce qu’il doit en proportion de l’augmentation.",
"Les trous des fourmis qui ont passé la nuit auprès d’un monceau de produits soumis à la dîme y sont également soumis, parce qu’il est notoire qu’ils emportent une partie de blé amoncelé, pendant toute la nuit.",
"L’ail fort qui fait pleurer (ou: du Liban), l’oignon de Rikhfa<sup class=\"footnote-marker\">187</sup><i class=\"footnote\">Ce terme est employé avec un autre sens en (Sheviit 7, 2).</i>, les poids de Cilicie<sup class=\"footnote-marker\">188</sup><i class=\"footnote\">Introd. au t. 1, p. 62.</i>, les lentille d’Egypte, sont dispensés de la dîme; R. Meir y ajoute le porreau<sup class=\"footnote-marker\">189</sup><i class=\"footnote\">Il y a peut-être lieu de le comparer avec cracca vicia (sorte de vesce, ou de fève sauvage). Au contraire, Maïmonide l'identifie avec (colocassia, selon Abdallatif, Relation, etc., trad. Silv. De Sacy, p. 94).</i>, ou vesce; R. Yossé y comprend aussi les pois<sup class=\"footnote-marker\">190</sup><i class=\"footnote\">Ou: petites lentilles sauvages.</i>. On peut les acheter chacun en la 7e année agraire (en raison de leur peu de valeur). La semence du porreau élancé, la semence du cresson, celle de l’oignon, ou des raves, ou de radis, et celles enfin de toutes les sortes de produits du jardinage que l’on ne mange pas, sont dispensés de la dîme, et l’on peut en acheter de chacun en la 7e année, y eut-il même parmi eux des produits de semence d’oblation, on peut les manger sans redevance."
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"sectionNames": [
"Chapter",
"Mishnah"
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