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"versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]",
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"Mishnah",
"Seder Zeraim"
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"A partir de quel moment récite-t-on la prière de shema<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"C'est la principale formule de la liturgie juive, qui a été ainsi désignée d'après le mot par lequel elle commence: Schema', écoute Israël, etc. \"\" Elle se compose de six versets du Deutéronome (Dt 6, 4-9) que l'ont doit réciter soir et matin.\"</i> du soir? Depuis l’instant auquel les cohanim rentrent au Temple pour manger de la terouma (oblation)<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"Lorsqu'un Cohen, officiant du temple, était devenu impur, il ne pouvait manger des saintetés pendant toute la journée; au coucher du soleil, il allait prendre un bain de purification, puis il pouvait manger les oblations qui faisaient partie de ses revenus. voyez (Lv 22, 7).\"</i>, jusqu’à la fin de la première veille<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> On suppose la nuit partagée en trois ou quatre veilles, de quatre ou trois heures chacune. L'Eglise a conservé la dénomination de vigiles (pour ses offices) d'après cette même division. La nuit, quelle que soit sa longueur, est divisée en douze heures, variables selon la saison, car ce sont moins des heures que des fractions de la nuit plus ou moins longues: la 1ère heure = 6 heures du soir à 7 h., et ainsi de suite.</i>. C’est l’avis de R. Eliézer; les (autres) sages<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Ou la plupart des docteurs, c'est-à-dire la majorité de l'assemblée.</i> disent jusqu’à minuit, et R. Gamliel dit: jusqu’au lever de l’aurore<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Selon le commentaire de Maïmonide, l'aurore précède d'une heure 1/5 le lever du soleil. Il attribue le phénomène optique aux vapeurs qui s'élèvent sans cesse de la terre et rapprochent ainsi par réfraction la lumière du disque solaire. Il fixe la hauteur des nuages, qu'il donne pour celle de l'atmosphère, à 51 milles talmudiques, qui sont de 18' chacun selon les uns, et de 24' selon les autres.</i>. Voici un fait (à l’appui de cet avis): Ses fils, revenant (après minuit) d’un festin, potatio, lui dirent: Nous n’avons pas encore récité le shema. Il leur répondit: si l’aurore n’est pas encore levée, vous devez réciter ladite prière. Non seulement pour ce sujet, mais pour tout ce que les sages ont limité par l’heure de minuit, il est permis légalement de l’accomplir jusqu’à l’aurore. La combustion des graisses ou de membres de certains sacrifices, ainsi que la consommation de tout ce qui a la journée complète pour limite, peut également être accomplie jusqu’à l’aurore. Pourquoi alors dit-on jusqu’à minuit? Pour éloigner l’homme du péché (par une limite anticipée).",
"A partir de quel moment lit-on le shema du matin? Lorsqu’on peut distinguer le bleu d’avec le blanc, ou, selon R. Eliézer, le bleu du vert (ce qui est plus difficile). On termine cette prière, lorsque le soleil rayonne, ou jusqu’à la troisième heure (9 heures), selon R. Josué<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Pour la division des heures, voir p. 1, n. 3.</i>, car c’est l’usage des princes de se lever à cette heure<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> \"Or, selon les termes bibliques, chacun devra être alors \"\" levé \"\".\"</i>. La lecture faite après cette heure n’est cependant pas sans valeur; elle équivaut à une lecture ordinaire d’un passage de la Tora",
"L’école de Shammaï dit: Le soir, chacun doit se coucher pour faire cette lecture, et le matin se tenir pour cela debout, car il est écrit (Dt 6, 7): en te couchant et en te levant. L’école d’Hillel dit: Chacun lit à volonté, quelle que soit sa position, puisqu’il est dit (ibid): En parcourant la route<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Or, la marche ne permet de rester debout, et encore moins d'être couché.</i>. Pourquoi est-il dit alors: En te couchant et en te levant? Cela signifie: Au moment où les hommes se couchent et lorsqu’ils se lèvent. Je me suis trouvé en route, dit R. Tarphon; et, m’étant penché pour faire la lecture, selon l’avis de Shammaï, j’ai couru le danger d’être pris par les brigands (ne les ayant pas vus à temps): tu mériterais d’être en danger, lui fut-il répondu, pour n’avoir pas suivi l’opinion de Hillel.",
"Le matin, on dit deux bénédictions avant le shema et une après cette prière; le soir, il est précédé et suivi de deux bénédictions, dont l’une est longue et l’autre courte: dès qu’une prière longue est ordonnée, il n’est pas permis d’en dire une courte, ni de faire l’inverse; lorsqu’on doit la terminer par la formule de clôture (sois loué, Eternel, etc.), il n’est pas permis de supprimer cette formule, et vice versa.",
"On rappelle dans la prière du soir la sortie d’Egypte R. Eléazar ben-Azariâ dit<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> \"Cf. Sifri, section Reéh, ch. 130 fin.; Mekhilta, section Bô, ch. 16.\"</i>: Je suis presque un septuagénaire, et je n’ai pu parvenir à faire réciter au soir la section contenant la Sortie d’Egypte, que lorsque Ben-Zoma l’eut déduite de ces paroles (Dt 16, 2): Souviens-toi de l’instant où tu es sorti du pays d’Egypte, tous les jours de ta vie. Les jours de ta vie représentent le jour (en général); l’addition du mot tous indique aussi les nuits. Selon les Sages, les jours de ta vie représentent la vie actuelle, et le mot tous comprend les jours du Messie."
],
[
"Si quelqu’un étudie le passage du shema dans le Pentateuque et qu’arrive l’instant de la récitation, il suffira d’y appliquer son attention (à titre de culte); au cas contraire, cette lecture ne suffit pas. Entre les chapitres, l’on peut le premier saluer les personnes qu’il faut honorer et l’on peut répondre aux saluts; au milieu d’un chapitre, on ne doit saluer ni répondre qu’en cas de crainte ou de danger<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> L'interruption de la prière, à moins d'être inévitable ou indispensable, constitue une irrévérence envers Dieu, que le sentiment du respect explique aisément et il ne faut pas oublier, d'autre part, combien les Orientaux attachent de l'importance aux saluts, et quels dangers les Juifs couraient au milieu des Romains.</i>. C’est l’avis de R. Meir. R. Juda dit: Si l’on est au milieu, on adresse le salut en cas de danger, et, pour faire honneur à quelqu’un, l’on répond seulement; mais entre les chapitres, on salue pour faire honneur et l’on répond à tout le monde.",
"Voici ce qu’on appelle les intervalles des chapitres: entre la première et la seconde bénédiction, entre la seconde et le shema, entre chacune des trois sections du shema, entre celui-ci et la bénédiction que le suit. R. Juda défend l’interruption entre la troisième section et la bénédiction qui suit. Pourquoi, demande R. Josué ben-Korha, les sections sont-elles ainsi disposées<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Pourquoi ne pas dire en dernier la section qui, dans la Bible, est postérieure? Et pourquoi dire celle des Nb après celles du Dt?</i>? Pour qu’on fasse d’abord profession de foi, puis acte d’adhésion aux préceptes de la loi. Le passage (des Nombres) qui forme la troisième section (quoique antérieur) est placé en dernier lieu, parce qu’il ne s’applique qu’au jour<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Il renferme le précepte de porter et de voir les tsitsith (franges).</i>, tandis que la seconde n’a pas de limite.",
"Si quelqu’un récite le shema tellement bas qu’il ne s’entende pas lui-même<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Sifri à (Dt 6, 4).</i>, il a pourtant accompli le devoir; selon R. Yossé, cela ne suffit pas. S’il récite incorrectement, il n’est pas tenu de recommencer, selon R. Yossé; mais il le faut, selon R. Juda. Celui qui récite à rebours n’est pas dispensé d’une nouvelle lecture, et celui qui se trompe dans sa récitation doit reprendre à partir de l’endroit où il s’est trompé.",
"Les artisans peuvent faire cette lecture en haut d’un arbre ou d’un mur en construction<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> \"Littéralement: tablette d'érection d'un mur, assise; selon Maïmonide, tafia, ce qui émerge, que J. Lévy, Neuh. Worterbuch, s. 5., V. Dozy, Suppl. Aux Dictionn. arabes, 2, 65-66.\"</i>, ce qui n’est pas permis pour la prière (ou l’amida).",
"Le fiancé est dispensé de lire le Shema la première nuit de son mariage jusqu’au samedi soir suivant, aussi longtemps qu’il n’a pas accompli le devoir conjugal. Il arriva à R. Gamliel de lire le shema la première nuit de son mariage: -“Maître, lui dirent ses disciples, ne nous as-tu pas enseigné que tout fiancé en est dispensé? – C’est vrai, dit-il; mais je ne saurais vous écouter pour oublier un instant la profession de foi juive”.-<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Le développement de ce § se retrouvera en Nida.</i>",
"De même, R. Gamliel se rendit au bain la nuit de la mort de sa femme: “Ne nous as-tu pas appris, lui dirent-ils, qu’il est interdit aux parents du défunt de se baigner aux premiers jours du deuil? – Oui, dit-il; mais je ne me porte pas comme tout le monde et je suis d’une constitution faible<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Il y a dans le texte le terme grec asthenes: maladif, délicat.</i>”.",
"Lorsque mourut son serviteur Tobie, il agréa des condoléances: “Ne nous as-tu pas appris, lui dirent-ils encore, qu’on ne reçoit pas de consolations pour la mort des esclaves? – Mon serviteur Tobie, répondit-il, ne ressemblait pas aux autres esclaves, car il était honnête et pieux”.",
"Si le fiancé désire faire la lecture du shema, même la première nuit de son mariage, il le peut. Mais R. Siméon bar-Gamliel dit qu’il n’est pas permis à chacun de s’arroger un vain titre (de gloriole)."
],
[
"Lors d’un décès, et aussi longtemps que le mort n’est pas enterré, les proches parents sont dispensés de la lecture du shema et de la mise des phylactères. Quant aux porteurs, ainsi que leurs remplaçants et leurs adjoints, soit qu’ils se trouvent devant le cercueil, soit qu’ils le suivent<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Des groupes étaient posés sur le passage du mort, et ils se chargeaient tour à tour de le porter, considérant cet acte comme une œuvre pie.</i>, si l’on a besoin d’eux, ils sont dispensés de réciter le Shema; sinon, ils y sont obligés. Dans l’un et l’autre cas, ils sont dispensés de la prière d’amida.",
"Après l’enterrement et au retour, on doit faire la récitation du shema, si on a le temps de la commencer et de le finir avant d’arriver au cercle (qu’on fait autour des gens en deuil pour les consoler); sinon, il vaut mieux ne pas la commencer. Ceux qui se tiennent à l’intérieur du cercle en sont dispensés, mais non ceux qui sont à l’extérieur (et qui ne voient pas les gens en deuil).",
"Les femmes, les esclaves et les enfants sont dispensés de réciter le shema et de mettre les théphilins, mais ils sont obligés de faire la prière et la bénédiction du repas, et d’observer la loi de la mezuza<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"La Mézouza est un parchemin qui contient les versets 4-9 du ch. 6 et les versets 12-20 du ch. 11 du Dt; on l'attache aux poteaux des portes, comme il est ordonné par ces mêmes versets.\"</i>.",
"L’homme impur<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> \"Baal qéri, \"\"qui a eu un accident \"\" (qui fluxum pollutionis senserit).\"</i> ne fait qu’une récitation mentale, sans l’accompagner des bénédictions antérieures et postérieures. Il pense de même à la bénédiction qui suit le repas et non à celle qui le précède. Selon R. Yehuda, il récite (par la pensée) les bénédictions qui précèdent et celles qui suivent.",
"Si quelqu’un occupé à réciter la prière, se souvient qu’il est impur (baal-kéri), il ne devra pas s’interrompre, mais abréger (chaque section). S’il est descendu pour prendre un bain et qu’il ait encore le temps de monter et de se couvrir pour faire la récitation avant que le soleil brille, il devra le faire; sinon, il se baissera pour être couvert par l’eau et fera ainsi la récitation. Il ne devra pas se couvrir d’eau sale ou stagnante, ou ayant déjà servi, à moins d’y avoir ajouté une grande quantité d’eau (pure). De ces eaux et des immondices il faut s’éloigner de quatre coudées, pour prier.",
"Profluviosus qui fluxum senserit<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Malgré le 1er état d'impureté, il faut un bain spécial pour le 2ème état.</i> et menstruata quae excreverit concubitus semen<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Après une cohabitation à l'état pur.</i>, et quae in congressu se senserit menstruatam, doivent (avant de prier) se baigner; R. Juda les en dispense (surtout en raison de ce que le bain, dans cas, est dangereux)."
],
[
"La prière du matin se dit jusqu’à midi; jusqu’à la quatrième heure (dix heures), d’après R. Yehouda; celle de l’après-midi, jusqu’au soir; d’après R. Yehuda, jusqu’à la moitié des vêpres seulement<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> En supposant que la journée et la nuit soient égales, c'est-à-dire de douze heures chacune, les vêpres commenceraient à deux heures et demie du soir: on pourrait donc, selon R. Yehouda, dire les vêpres jusqu'à quatre heures moins un quart, et à partir de là commencerait le moment de la prière du soir.</i>. La prière du soir n’a pas d’heure fixe (elle se dit pendant toute la nuit); quant aux prières additionnelles (des Shabats et jours de fête), on peut les réciter toute la journée.",
"R. Nehounia ben-Kakana faisait, en entrant à l’école et à sa sortie, une courte prière. -Quel est le but de cette prière, lui demanda-t-on? -A mon entrée, répondit-il, je prie pour qu’il n’arrive aucun accident par ma faute; et à ma sortie, je rends grâce (à Dieu) du sort qu’il m’a fait.",
"Selon R. Gamliel, on doit réciter tous les jours les dix-huit bénédictions; d’après R. Yehoshouah, il suffit du résumé des dix-huit bénédictions; R. aqiba dit que celui qui sait bien sa prière par cœur doit réciter les dix-huit, sinon il suffit du résumé<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Le livre de rituel était rare à cette époque dans la Palestine: on faisait apprendre les prières par cœur dès l'enfance. Il y avait dans chaque communauté un homme, le hazan, chargé spécialement de ce soin. Voyez Mishna, IIème partie, (Shabat1, 6).</i>.",
"Selon R. Eléazar, celui qui dit sa prière comme pour s’acquitter d’une récitation obligatoire (onéreuse) ne sera pas exaucé par l’Eternel<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Comp. (Avot 2, 18).</i>. R. Yehoshoua dit: Celui qui se trouve dans un endroit dangereux<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Expression difficile.</i> récite une courte prière résumée des dix-huit. Il disait: “Sauve ton peuple Israël, même lorsqu’il transgresse tes lois; que ses besoins soient devant toi; sois loué, Eternel, qui entends les prières et les supplications”.",
"Celui qui est sur une mule doit en descente (pour faire sa prière); s’il ne peut le faire, il doit tourner sa face (vers Jérusalem), et s’il ne peut pas tourner sa face, il doit diriger son cœur vers le saint des saints.",
"Celui qui est sur un navire ou sur un radeau<sup class=\"footnote-marker\">340</sup><i class=\"footnote\">\"Maïmonide, traduit par \"maadia\" que les Arabes de nos jours emploient encore dans le sens de \"Bac, Radeau \".</i> doit (pour prier) diriger sa pensée vers le saint des saints.",
"R. Elazar ben-Azaria dit: La prière supplémentaire (des samedis et fêtes) ne se dit que dans les réunions (de dix personnes au moins). Selon les Rabanan, on la dit soit en public, soit en particulier. R. Yehouda, au nom de R. Elazar, dit: Partout ou il y a une réunion publique (pour la prière), celui qui prie en particulier est dispensé de la prière supplémentaire."
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"On ne se met à prier que sous l’impression du respect divin. Les anciens savants pieux attendaient un instant (en entrant à la synagogue) avant de prier, afin de se recueillir et de penser à notre Père qui est aux cieux. Si le roi même les saluait, ils ne répondaient pas; ils ne se seraient pas interrompus, eussent-ils eu un serpent enroulé autour du talon.",
"Dans la deuxième bénédiction (de la amida), consacrée à la résurrection des morts, on mentionne (en hiver) la “force des pluies” (mashiv harouah)<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> C'est une qualification de la Providence, non une demande.</i>: et dans la neuvième bénédiction, celles années, on sollicite de Dieu la rosée ou la pluie. La formule de séparation (havdala, entre le samedi et le jour de la semaine) se dit dans la quatrième où l’on sollicite la faveur d’être intelligent. R. aqiba dit: l’habdalah forme une quatrième bénédiction spéciale, et, selon Eléazar, on l’intercale dans l’action de grâce (dix-huitième actuelle).",
"On fait taire l’officiant s’il ajoute (dans l’amida) ces mots: “ta miséricorde s’étend aux nids des oiseaux<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Lorsqu'on prend des poussins, il faut au préalable renvoyer la père, pour ne pas la faire souffrir de ce spectacle (Dt 22, 6) et 7. C'est une addition inutile.</i>”: ou: “que ton nom soit rappelé pour le bien que tu nous fais”, ou celui qui dit deux fois “nous te rendons grâce”. Si l’officiant se trompe, un autre le remplacera, sans résister en ce moment<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> L'office divin ne permet pas que, par modestie, le fidèle se récuse.</i>, à l’invitation faite d’officier. Où le remplaçant doit-il recommencer l’office? Au commencement de la section où le premier s’est trompé.",
"L’officiant ne doit pas répondre amen après la bénédiction des Cohanim, pour qu’il ne soit pas induit en erreur<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"L'officiant énonce avant les cohanim le mot à mot pour la bénédiction; il est donc à craindre, s'il répond amen comme les fidèles, qu'il ne s'embrouille dans l'énonciation des mots.\"</i>. S’il n’y a pas d’autre cohen que lui, il ne doit pas prononcer la formule de bénédiction<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> C'est aussi par la crainte qu'il n'ait pas l'esprit assez calme pour terminer la prière.</i>. S’il est certain de pouvoir la prononcer sans se troubler et de continuer aussi la prière, il lui est loisible de le faire.",
"Si l’on se trompe en priant (en disant un mot pour un autre), c’est un mauvais présage; si c’est un ministre officiant qui se trompe, c’est un mauvais signe pour ceux qu’il représente, car l’envoyé d’un homme est comme lui-même. On raconte que lorsque R. Hanina ben-Dossa priait Dieu pour les malades, il disait de suite: Tel mourra, tel vivra. -“Comment, lui disait-on, sais-tu cela? -C’est que, répondait-il, si je dis ma prière couramment, je sais qu’elle est agréée; au cas contraire, je suis troublé, et mon vœu est par conséquent rejeté”."
],
[
"Quelle est la bénédiction des fruits<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"La Mishna suppose qu'on sait déjà qu'il faut prononcer une bénédiction pour tous les produits consommés; il ne s'agit plus que de régler les diverses formules.\"</i>? Pour les fruits des arbres on dit: “Sois loué, créateur des fruits de l’arbre”, excepté pour le vin<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"En raison de sa supériorité; il est l'objet d'une formule à part, comme le pain.\"</i>,à propos duquel on dit: “Créateur du fruit de la vigne”. Mais sur les fruits de la terre on dit “créateur du fruit de la terre” sauf pour le pain, car sur le pain on dit ”Celui qui produit le pain de la terre”. Sur les légumes on dit: “créateur du fruit de la terre”; mais pour le pain on dit: “qui fait sortir le pain de la terre”. Pour la verdure, on dit: “créateur du fruit de la terre”, et selon R. Juda: “créateur des espèces de légumes”.",
"Si, pour les fruits de l’arbre, on a dit: “créateur des fruits de la terre”, cela suffit; mais non si, en mangeant des fruits de la terre, on dit “créateur des fruits de l’arbre”. Pour toutes les sortes on peut dire: “tout a été créé par sa parole<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Le texte a seulement le premier mot de la formule.</i>”.",
"La formule générale est usitée pour tout ce qui ne pousse pas sur terre, ainsi que pour le vinaigre, les déchets de fruits et les sauterelles (pures). R. Juda dit: Toute espèce maudite (comme les trois précédents articles) ne nécessite pas de formule de bénédiction.",
"Lorsqu’on a devant soi diverses espèces, et que parmi elles il y ait l’une des espèces<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Ce sont: le froment, l'orge, le vin, la figue, la grenade, l'olive et le miel, ou les dattes (voir (Dt 8, 8).</i> d’élite (de la Palestine), il faut, selon R. Juda, dire la bénédiction sur cette dernière espèce; selon les sages, on fait la bénédiction sur n’importe quelle espèce.",
"Si l’on a fait la bénédiction pour le vin offert avant le repas, cela dispense de celle d’après le repas; si on a récité la bénédiction pour les accessoires avant le repas, on est dispensé de celle d’après; si on l’a dite d’abord pour le pain, on est dispensé de la répéter pour le reste, sans qu’il y ait réciprocité; selon Shammaï, on n’est pas même dispensé de celle des mets cuits.",
"Si l’on est assis à manger isolément, chacun prie séparément; si les convives sont assis en rond (ensemble), l’un fait la prière pour tous les assistants; si du vin arrive au milieu du repas, chacun le bénit séparément; si l’on en apporte après le repas, l’un prie pour tous les autres, ainsi que pour les parfums<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Selon l'usage oriental, on brûle de l'encens et des épices après le repas.</i>, quoiqu’on ne les apporte qu’après le repas.",
"Si l’on apporte d’abord des salaisons, puis du pain, et que l’on récite la formule pour la salaison, cela dispense de celle du pain, qui n’est là qu’un accessoire. Voici la règle: Si un accessoire accompagne le principal, c’est pour ce dernier qu’il faut dire la prière.",
"Si l’on a mangé des raisins, des figues et des grenades, on dit ensuite la bénédiction en trois sections, selon R. Gamliel; les sages prescrivent une seule formule résumant les trois. R. aqiba dit: Même après avoir mangé un légume vert, qui forme le repas, ont dit les trois bénédictions; si l’on boit de l’eau pour étancher sa soif, on dit: “Que tout existe par sa parole”; R. Tarphon dit: “Créateur de beaucoup d’âmes et de leurs besoins”."
],
[
"Trois personnes qui ont mangé ensemble doivent se préparer ensemble à prier (selon la formule commune<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Ce diminutif d'assemblée dira, avant l'action de grâce, une formule spéciale. C'est ce que les Juifs allemands appellent benschen (du latin benedicere, avec prononciation italienne).</i>. Il est permis de compter dans ce nombre obligatoire: 1° celui qui a mangé des produits duquel on doute qu’il ait prélevé la dîme pour la première dîme (prise avant le cohen), ou qu’il ait retiré l’oblation (terouma), ou la seconde dîme (prélevée tous les trois ans), ou d’autres objets sacrés rachetés (sans addition du cinquième de la valeur, qui est obligatoire comme rachat); 2° le serviteur qui a mangé au moins la valeur d’une olive, et 3° le Samaritain<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"Les légères illégalités qui affectent tous ces cas n'empêchent pas la prière en commun; elles seront développées dans les premiers traités qui suivent Berakhot.\"</i>. Mais celui qui a mangé des produits dont il est sûr de n’avoir rien prélevé, ou la première dîme dont il n’a même pas retiré le prélèvement (pour le cohen), ou la seconde dîme ou d’autres objets sacrés non rachetés, et un serviteur qui a mangé moins d’une olive, ne peuvent être comptés dans ce nombre.",
"Les femmes, les esclaves et les enfants ne sont pas comptés pour former le nombre légalement exigé pour la prière en commun<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Il faut dix hommes pour constituer le minian (compte religieux).</i>. Combien faut-il avoir mangé pour que ce manger entraîne l’obligation de la prière en commun? Au moins la valeur d’une olive; selon R. Juda, la valeur d’un œuf.",
"Quelle est la formule de préparation pour l’ensemble? A trois, on dit: “Bénissons (celui grâce auquel nous avons pris le repas)”. A trois plus un, on dit: “Bénissez”. A dix: “Bénissons Dieu”. A dix plus un, que l’on soit dix ou mille: “Bénissez, etc.<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> \"Jusque-là, c'est l'avis de R. Akiba; à partir de cette expression, c'est R. Yossé le Galiléen qui parle, comme le montre la Mishna suivante.\"</i>” A cent: “Bénissons l’Eternel notre Dieu”. A cent plus un: “Bénissez”. A mille: “Bénissons l’Eternel notre Dieu, Dieu d’Israël”. A mille plus un: “Bénissez”. A dix mille, on dit: “Bénissons l’Eternel notre Dieu, Dieu d’Israël, Dieu Sebaot, qui trône parmi les chérubins, pour la nourriture que nous avons prise”. A dix mille plus un: “Bénissez”. De la façon dont on prononce la formule, les assistants répondent; “Eternel notre Dieu, Dieu d’Israël, Dieu Sebaot, toi que trônes sur les chérubins, sois loué, pour la nourriture que nous avons prise”. R. Yossé le Galiléen dit: On bénit selon le nombre de l’assistance, car il est dit (Ps 68, 27): Bénissez Dieu l’Eternel dans les assemblées, au sein d’Israël. R. aqiba dit: Que voyons-nous faire dans la Synagogue? Que l’on soit plus ou moins nombreux, la formule est toujours: Bénissez Dieu”. R. Ismaël dit: “Louez Dieu le béni”.",
"Trois personnes ayant mangé ensemble ne doivent plus se séparer (pour prier isolément et devront se réunir); il en est de même pour quatre ou cinq. Six personnes, jusqu’à dix, peuvent se diviser en groupes d’au moins trois; à partir de dix, on ne se séparera (en deux corps) qu’en étant au moins vingt<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> A cause de la formule: Bénissons notre Dieu (voir Mishna précédente, pour la distinction).</i>.",
"Deux sociétés qui mangent dans la même maison, dès qu’elles se voient l’une l’autre, doivent se joindre pour prier en commun; au cas où elles ne se voient pas, elles prient séparément. On ne doit bénir le vin<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> \"Dire la formule \"\"créateur du fruit de la vigne \"\".\"</i> qu’après l’avoir coupé d’eau (le vin de Palestine étant trop fort); tel est l’avis de R. Eléazar; selon les autres sages, c’est inutile."
],
[
"Voici les points en discussion entre l’école de Shammaï et celle d’Hillel au sujet du repas. Shammaï dit: On fait d’abord la bénédiction, aux jours de fête, pour sanctifier la solennité, et ensuite pour le vin; et Hillel dit qu’il faut faire l’inverse.",
"Shammaï dit: On fait d’abord l’ablution des mains, puis on prépare les verres de vin<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> A boire avant le repas.</i>; et Hillel prescrit l’inverse.",
"Shammaï dit: On s’essuie les mains à l’aide d’une serviette<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> On ne connaissait pas encore l'usage de la fourchette de table.</i> qu’on met sur la table; selon Hillel, on la met sur le divan.",
"Shammaï dit: (Après le repas) on balaye d’abord la chambre, puis on fait l’ablution (nouvelle); Hillel prescrit l’inverse<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Il ne craint pas de causer ainsi une perte de comestibles.</i>.",
"Shammaï dit (qu’il faut admettre<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Au cas où avec un seul verre de vin, l'on se trouve à table, à l'arrivée de la nuit, le samedi soir.</i> l’ordre suivant pour les prières): lumière, repas, épices, et séparation de la fête; selon Hillel, l’ordre est celui-ci: lumière, épices, repas, séparation. Selon Shammaï, on dit: “qui a créé la lumière du feu” (au passé); selon Hillel, “créant la lumière du feu<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Ou plus littéralement: les couleurs de la lumière.</i>”.",
"On ne prononce de bénédiction ni sur la lumière et les épices de l’idolâtre, ni sur celles qu’on brûle pour les morts, ni sur celles qui se trouvent devant les idoles. On ne prononce la bénédiction de la lumière que lorsque celle-ci répand ses rayons.",
"Si, après le repas, on oublie de dire la bénédiction, il faut, selon Shammaï, revenir à la même place pour la dire; selon Hillel, il suffit de la faire à l’endroit où l’on s’en souvient. Jusqu’à quel moment cela sa peut-il? Jusqu’à ce que la digestion soit faite. reprise “Jusqu’à quel moment peut-on réciter l’action de grâce? etc.”",
"Si du vin arrive sur la table après le repas et qu’il n’y en ait qu’une seule coupe, il faut, selon Shammaï, faire la bénédiction du vin d’abord, puis celle du repas; selon Hillel, c’est l’inverse. On répond Amen<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Même sans avoir entendu la récitation.</i> si celui qui dit la bénédiction est un Israélite; mais on ne le dit pour le Samaritain qu’après avoir entendu toute la prière<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Parce qu'il était à craindre que sa prière ne s'adressât à une idole.</i>."
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"Celui qui voit un endroit où des miracles se sont accomplis pour Israël doit dire: “Soit loué celui qui a opéré des miracles pour nos ancêtres en ce lieu”. En voyant l’endroit d’où ont été arrachées des idoles, on dit “Soit loué celui qui a exterminé les idoles de notre pays”.",
"Pour les comètes (ou étoiles filantes), les tremblements de terre, les éclairs, le tonnerre et les orages, on dit: “Soit loué celui dont la force et le pouvoir remplissent le monde”. Pour les monts, les collines, les mers, les fleuves et les déserts, on dit: “Soit loué l’auteur de la création”. R. Juda dit que celui qui voit l’Océan récite la formule: “Soit loué celui qui a créé la grande mer”; toutefois, s’il ne la voit qu’à intervalles de temps plus ou moins éloignés, on dit la formule: “Soit loué l’auteur de la création”. Pour les pluies utiles et pour les bonnes nouvelles, on dit: “Soit loué le bon et le bienfaisant”. Pour les mauvaises nouvelles, on dit: “Soit loué le juge équitable”.",
"Si l’on a construit une maison neuve, ou acquis des vases neufs, on dit: “Soit loué celui qui nous a fait subsister pour cette ciconstance “. On bénit le malheur sans égard au bonheur qui s’ensuit<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> P. ex. une inondation fécondante.</i>, et le bonheur sans égard au malheur qui peut en provenir. Si l’on prie pour ce qui est passé, on fait une prière vaine. Par exemple, si la femme de quelqu’un est enceinte et que son époux désire la naissance d’un garçon, c’est une prière vaine (ou sans but, de la demander). Si l’on est en route, et que, entendant un grand bruit dans la ville, l’on dise: “Pourvu qu’il n’y ait pas de malheur dans ma famille”, c’est une prière vaine (et tardive).",
"En passant par une bourgade, on fait deux prières: l’un en entrant, l’autre en sortant. Ben-Azaï en dit quatre, savoir: deux en entrant et deux en sortant. On rand grâce pour le passé et l’on prie pour l’avenir.",
"Il faut bénir Dieu pour le mal comme pour le bien<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> \"S'il arrive un événement heureux, on dit: \"\"Loué soit Dieu bon et bienveillant \"\"; pour un malheur, on dit la formule: \"\" Loué soit le juge intègre \"\".5. B., Megila 25a (Cf. Schuhl, Sentences, P. 209).\"</i>, car il est dit: Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes facultés (Dt 6, 5); de tout ton cœur signifie: de tes deux instincts, le bon et le mauvais; de toute ton âme: si même on te l’arrache; et de toutes tes facultés veut dire: pour toute ta fortune. Selon d’autres, ces mots signifient: Selon la mesure que Dieu t’accorde (bonne ou mauvaise), rends-lui grâce de plus en plus<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> C'est un jeu de mots entre meôd (beaucoup) et midda (mesure).</i>."
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],
"sectionNames": [
"Chapter",
"Mishnah"
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}