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de M. Dominique Théophile 1. Procès-verbal 2. Loi de finances pour 2025. – Suite de la discussion d’un projet de loi partie (suite) M. Dominique de Legge, rapporteur spécial de la commission des finances Jourda, en remplacement de M. Pascal Allizard, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères Jourda, rapporteure pour avis de la commission des affaires Cigolotti, rapporteur pour avis de la commission des affaires Gréaume, rapporteure pour avis de la commission des affaires Grand, rapporteur pour avis de la commission des affaires Carlotti, rapporteure pour avis de la commission des affaires Conway-Mouret, rapporteure pour avis de la commission des affaires M. Hugues Saury, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères Lecornu, ministre des armées Amendement n° II-1173 rectifié de M. Vincent Delahaye. – Non soutenu. Amendements identiques nos II-625 du Gouvernement et II-1315 rectifié de M. Michel Canévet. – Adoption de l’amendement n° II-625, l’amendement n° II-1315 rectifié n’étant pas soutenu. n° II-1180 rectifié bis de M. Hugues Saury. – Retrait. Amendement n° II-1230 de M. Guillaume Gontard. – Retrait. Vote sur les crédits de la mission Adoption des crédits de la mission « Défense », figurant à l’état B , modifiés. Suspension et reprise de la séance combattants, mémoire et liens avec la Nation Laménie, rapporteur spécial de la commission des finances Guidez, rapporteure pour avis de la commission des affaires sociales DE M. Didier Mandelli Mirallès, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants Amendement n° II-2179 du Gouvernement. – Adoption. n° II-1685 rectifié de M. Michel Canévet. – Amendement n° II-85 de M. Michel Canévet. – Non soutenu. Amendement n° II-32 de la commission. – Retrait. n° II-968 rectifié de M. Jacques Fernique. – Amendement n° II-1626 de Mme Émilienne Poumirol. – Retrait. nos II-533 rectifié de Mme Brigitte Micouleau, II-1625 de Mme Émilienne Poumirol et II-1743 de M. Guy Benarroche. – Adoption des amendements nos II-533 rectifié et II-1625, l’amendement n° II-1763 n’étant pas Adoption des crédits de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation », figurant à l’état B, modifiés. sociaux et de retraite d’affectation spéciale : et fonction publiques d’affectation spéciale : Gestion du patrimoine immobilier de l’État des finances publiques non répartis Vermeillet, rapporteure spéciale de la commission des finances Nougein, rapporteur spécial de la commission des finances Gruny, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales Mme Catherine Di Folco, rapporteur pour avis de la commission des lois Marcangeli, ministre de l’action publique, de la fonction publique et de la simplification de Montchalin, ministre chargée des comptes publics nos II-718 du Gouvernement et II-1677 rectifié de M. Michel Canévet. – Adoption des deux amendements. n° II-1686 rectifié de M. Michel Canévet. – Amendement n° II-1987 Amendement n° II-1493 Adoption des crédits de la mission « Régimes sociaux et de retraite », figurant à l’état B, d’affectation spéciale : pensions Amendement n° II-1986 Vote sur les crédits du compte spécial Adoption des crédits du compte de concours financiers « Pensions », figurant à l’état D, identiques nos II-572 de M. Vincent Capo-Canellas et II-1988 du Gouvernement. – Adoption des deux amendements insérant un article additionnel. nos II-1666 du Gouvernement et II-1970 de la commission. – Adoption des deux amendements insérant un article Amendement n° II-8 de la commission. – Retrait. Amendement n° II-2181 nos II-1649 rectifié ter de M. Vincent Louault et II-1682 rectifié de M. Michel Canévet. – Retrait de l’amendement n° II-1649 rectifié ter, l’amendement n° II-1682 rectifié n’étant pas Amendement n° II-1683 rectifié de M. Michel n° II-1732 rectifié de M. Pascal Savoldelli. – n° II-1738 rectifié de Mme Audrey Linkenheld. – Amendement n° II-1733 de M. Pascal Savoldelli. – Rejet. n° II-1739 rectifié de Mme Marion Canalès. – Rejet. « Transformation et fonction publiques », figurant à l’article 64 n° II-1663 rectifié du Gouvernement. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. d’affectation spéciale : gestion du patrimoine immobilier de Amendement n° II-2182 du Gouvernement. – Rejet. « Gestion du patrimoine immobilier de l’État », figurant à l’état D. gestion des finances publiques Amendement n° II-82 de M. Vincent Delahaye. – Retrait. Amendement n° II-16 de la commission. – Adoption. n° II-1756 rectifié de M. Emmanuel Capus. – Amendement n° II-2183 nos II-1679 rectifié de M. Michel Canévet et II-1755 rectifié bis de M. Emmanuel Capus. – Retrait de l’amendement n° II-1679 rectifié, l’amendement n° II-1755 rectifié bis Amendement n° II-17 de la commission. – Rejet. Amendement n° II-1684 rectifié de M. Michel Amendement n° II-386 de M. Christopher Szczurek. – Non soutenu. Adoption des crédits de la mission « Gestion des finances publiques », figurant à l’état B, additionnel après l’article 60 n° II-1758 du Gouvernement. – Adoption de crédits non nos II-690 du Gouvernement et II-1681 rectifié de n° II-690, l’amendement n° II-1681 rectifié Adoption des crédits de la mission « Crédits non répartis », figurant à l’état B, scolaire (suite) B (suite) Amendement n° II-2186 Amendement n° II-228 de Mme Monique de Marco. – Rejet. n° II-206 rectifié de M. Ahmed Laouedj. – Amendement n° II-559 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Amendement n° II-560 de Amendement n° II-434 de Mme Marie-Pierre Monier. – Rejet. Amendement n° II-435 de Amendement n° II-578 de Mme Audrey Bélim. – Non soutenu. n° II-129 rectifié bis de M. Max Brisson. – Retrait. Amendement n° II-227 de Amendement n° II-569 de Amendement n° II-443 de Mme Colombe Brossel. – Rejet. Amendement n° II-444 de Amendement n° II-561 de Amendement n° II-607 de M. Saïd Omar Oili. – Non soutenu. Amendement n° II-568 de Amendement n° II-489 de Amendement n° II-487 de Amendement n° II-564 de Amendement n° II-446 de Amendement n° II-566 de PRÉSIDENCE DE M. Alain Marc n° II-492 de Mme Monique de Marco. – Rejet. Amendement n° II-448 de n° II-593 rectifié de M. Raphaël Daubet. – Amendement n° II-490 de Amendement n° II-565 de Amendement n° II-447 de n° II-594 rectifié de M. Raphaël Daubet. – nos II-204 rectifié quater de M. Ahmed Laouedj et II-440 rectifié de Mme Colombe Brossel. – Adoption des deux amendements. n° II-230 rectifié bis de Mme Monique de Marco. – Devenu sans objet. n° II-233 rectifié de Mme Monique de Marco. – Amendement n° II-442 de nos II-236 rectifié de Mme Monique de Marco et II-452 de Mme Karine Daniel. – Rejet, par scrutin public n° 158, des deux amendements. Amendement n° II-441 de nos II-128 rectifié bis de M. Max Brisson et II-545 rectifié de Mme Annick Billon. – Retrait des deux n° II-105 rectifié de Mme Lana Tetuanui. – nos II-209 rectifié de M. Éric Gold et II-433 de Mme Colombe Brossel. – Rejet, par scrutin public n° 159, de l’amendement n° II-433, l’amendement n° II-209 rectifié n’étant pas soutenu. Amendement n° II-485 de Mme Monique de Marco. – Rejet par scrutin public Amendement n° II-445 de Amendement n° II-436 de Mme Marie-Pierre Monier. – Retrait. Amendement n° II-483 de Mme Monique de Marco. – Retrait. nos II-205 rectifié de M. Ahmed Laouedj, II-449 de Mme Colombe Brossel et II-470 de Mme Samantha Cazebonne. – Rejet, par scrutin public n° 161, des trois amendements. n° II-79 rectifié de Mme Mathilde Ollivier. – Rejet par scrutin public n° 162. Amendement n° II-471 rectifié de M. Mikaele Kulimoetoke. – Non soutenu. n° II-80 rectifié de Mme Mathilde Ollivier. – Rejet par scrutin public n° 163. Adoption des crédits de la mission « Enseignement scolaire », figurant à l’état B, modifiés. de concours financiers : Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés Amendement n° II-2187 Amendement n° II-398 de M. Christopher nos II-617 de Mme Antoinette Guhl et II-1117 de M. Fabien Gay. – Rejet des deux amendements. n° II-116 rectifié bis de Mme Antoinette Guhl. – Rejet. Amendement n° II-880 de Mme Florence Blatrix Contat. – Rejet. nos II-308 de M. Christian Redon-Sarrazy, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, II-574 rectifié de M. Patrick Chaize, II-844 rectifié quater de M. Stéphane Piednoir, II-1033 de M. Grégory Blanc et II-1601 de la commission. – L’amendement n° II-1033 n’est pas soutenu. nos II-110 rectifié bis de Mme Laure Darcos et II-1021 de M. Frédéric Buval. – Rectification des deux amendements, rendus identiques aux amendements précédents. nos II-110 rectifié ter de Mme Laure Darcos, II-308 de M. Christian Redon-Sarrazy, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, II-574 rectifié de M. Stéphane Piednoir, II-1021 rectifié de M. Frédéric Buval et II-1601 de la commission. – Adoption des six amendements. nos II-370 de Mme Frédérique Espagnac, II-681 rectifié ter de M. Henri Cabanel et II-924 rectifié quater de M. Jean-Baptiste Lemoyne. – Adoption des amendements nos II-370 et II-924 rectifié quater, l’amendement n° II-681 rectifié ter Amendement n° II-1038 de M. Fabien Gay. – Rejet. Amendement n° II-313 de Mme Sylviane Noël, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, II-455 rectifié de Mme Frédérique Espagnac, II-700 rectifié ter de M. Jean-Baptiste Lemoyne et II-1088 rectifié bis de Mme Annick Billon. – Adoption des quatre amendements. n° II-491 rectifié ter de M. Jean-Baptiste Lemoyne. – Devenu sans objet. n° II-1089 rectifié de Mme Annick Billon. – Devenu sans objet. nos II-623 rectifié de M. Patrick Chaize et II-1019 de M. Frédéric Buval. – Retrait des deux nos II-619 rectifié de M. Patrick Chaize et II-1018 n° II-877 rectifié de M. Jean-Jacques Michau. – Amendement n° II-881 de Mme Florence Blatrix Contat. – Devenu sans objet. Amendement n° II-878 de « Économie », figurant à n° II-874 de Mme Florence Blatrix Contat. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. compte de concours financiers : prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés « Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés », figurant à l’état D. emploi et administration des ministères sociaux État B Mme Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du travail et de l’emploi identiques nos II-495 rectifié ter de M. Arnaud Bazin, II-534 rectifié bis de Mme Annick Jacquemet, II-789 rectifié de Mme Brigitte Devésa et II-1069 rectifié de Mme Monique Lubin. – Retrait des amendements nos II-495 rectifié ter et II-534 rectifié bis ; rejet de l’amendement n° II-1069 rectifié, l’amendement n° II-789 rectifié Amendement n° II-1136 rectifié de Mme Solanges Nadille. – Non soutenu. nos II-496 rectifié ter de M. Arnaud Bazin et II-535 rectifié bis de Mme Annick Jacquemet. – Retrait des deux amendements. nos II-131 rectifié de M. Paul Toussaint Parigi, II-188 rectifié de Mme Marie-Claude Lermytte et II-377 rectifié de M. Philippe Grosvalet. – Rejet de l’amendement n° II-377 rectifié, les amendements nos II-131 rectifié et II-188 rectifié n’étant pas soutenu. Amendement n° II-974 de Mme Cathy Apourceau-Poly. – Rejet. nos II-1085 rectifié de M. Hervé Gillé et II-1108 rectifié de Mme Anne-Sophie Romagny. – Rejet des Amendement n° II-1091 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Amendement n° II-779 de Mme Corinne Féret. – Rejet. n° II-963 rectifié de Mme Solanges Nadille. – nos II-635 rectifié bis de Mme Frédérique Puissat, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales, et II-1067 rectifié bis de M. Jérôme Darras. – Adoption des deux amendements. nos II-301 de M. Ludovic Haye et II-967 rectifié de M. Jacques Fernique. – Adoption de l’amendement n° II-967 rectifié, l’amendement n° II-301 n° II-1084 rectifié de M. Jean-Luc Fichet. – nos II-130 rectifié de M. Paul Toussaint Parigi, II-840 de Mme Raymonde Poncet Monge et II-1142 de Mme Karine Daniel. – Rejet de l’amendement n° II-840, les amendements nos II-130 rectifié et II-1142 n’étant pas soutenus. Amendement n° II-216 rectifié de M. Paul Toussaint Parigi. – Non soutenu. nos II-1028 de Mme Raymonde Poncet Monge et II-1074 rectifié de Mme Monique Lubin. – Rejet des deux nos II-853 rectifié de M. Guy Benarroche et II-1073 Amendement n° II-132 rectifié de M. Paul n° II-1065 rectifié de Mme Monique Lubin. – nos II-841 de Mme Raymonde Poncet Monge et II-1075 Amendement n° II-782 de Mme Antoinette Guhl. – Rejet. nos II-653 rectifié de M. Daniel Chasseing, II-842 de Mme Raymonde Poncet Monge et II-1086 rectifié de Mme Monique Lubin. – Rejet des trois amendements. n° II-1078 rectifié de M. Jean-Luc Fichet. – n° II-1064 rectifié de Mme Monique Lubin. – n° II-262 rectifié bis de Mme Pauline Martin. – Retrait. nos II-97 rectifié bis de M. Antoine Lefèvre et II-292 rectifié de M. Jean-Marie Vanlerenberghe. – Adoption de l’amendement n° II-97 rectifié bis, l’amendement n° II-292 rectifié Amendement n° II-977 de Mme Audrey Amendement n° II-837 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. n° II-1080 rectifié bis de Mme Monique Lubin. – Adoption. n° II-1081 rectifié de M. Olivier Jacquin. – n° II-1068 rectifié de Mme Monique Lubin. – Amendement n° II-964 de Mme Solanges Nadille. – Rejet. n° II-1082 rectifié de Mme Monique Lubin. – Amendement n° II-1034 de M. Grégory Blanc. – Non soutenu. n° II-1076 rectifié de M. Patrice Joly. – Amendement n° II-1024 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Adoption. Adoption des crédits de la mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux », figurant à l’état B, modifiés. Amendement n° II-5 de la commission. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° II-256 rectifié de M. Martin Lévrier. – Non soutenu. nos II-639 de Mme Frédérique Puissat, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales, et II-1120 du Gouvernement. – Adoption des deux amendements insérant un Amendement n° II-1113 de Mme Marie-Do Aeschlimann et sous-amendement n° II-2185 du Gouvernement. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement modifié insérant un article additionnel. Amendement n° II-6 de la Amendement n° II-1431 du Gouvernement ; sous-amendements nos II-2188 et II-2189 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet du sous-amendement n° II-2188 ; adoption du sous-amendement n° II-2189 et de l’amendement modifié insérant un article additionnel. n° II-211 rectifié de Mme Véronique Guillotin. – Adoption de l’amendement insérant un article Amendement n° II-1115 de M. Olivier Jacquin. – Non soutenu. 3. Ordre du compte rendu intégral Présidence de M. Dominique président. La séance est (La séance est ouverte à dix heures cinq.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves de finances pour 2025 de la discussion d’un projet de loi président. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de finances pour 2025, considéré comme rejeté par l’Assemblée nationale (projet n° 143, rapport général n° 144, avis nos 145 à 150). Nous poursuivons l’examen, au sein de la seconde partie du projet de loi de finances, des différentes missions. seconde partie MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES président. Le Sénat va examiner les crédits de la mission « Défense ». La parole est à M. le rapporteur spécial. de Legge, spécial de la commission des finances. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je laisserai aux rapporteurs pour avis le soin d’exprimer les remarques et la position du Sénat au sujet des crédits demandés pour les quatre programmes de la mission « Défense ». Dans un contexte marqué par l’effort de redressement des comptes publics, je me contenterai de souligner le respect de la progression des crédits de 3,3 milliards d’euros, conformément à la programmation militaire, portant le total des autorisations d’engagement à 93 milliards d’euros et des crédits de paiement à 60 milliards d’euros. Monsieur le ministre, cette sanctuarisation des crédits, acceptée par le Parlement en vertu de la loi de programmation militaire (LPM), doit avoir une contrepartie : une gestion irréprochable et une information sans faille des assemblées. Or tel n’est pas exactement le cas aujourd’hui… Cette gestion est-elle irréprochable ? Les reports de charges passeraient de 3,9 milliards d’euros en 2022 à près de 7 milliards d’euros fin 2024. Nous ne disposons pas encore du chiffre définitif – j’y reviendrai. Quoi qu’il en soit, la hausse du montant global dépasse à l’évidence 3 milliards d’euros en deux ans. En valeur relative, les reports de charges représentaient environ 14 % des crédits de la mission, hors dépenses de personnel, en 2022. En fin de gestion 2024, cette proportion dépasserait Depuis 2023, le ministère remet ainsi à plus tard une part croissante des paiements dus au titre de livraisons pourtant déjà effectuées. Bref, il achète plus qu’il ne peut payer. Or ces près de 7 milliards d’euros représentent 0,25 point de PIB, et sont bien une dette venant s’ajouter à la dette officielle. Vous me répondrez qu’en début de programmation il est logique d’engager des dépenses qui trouveront à se lisser dans le temps avec l’augmentation des crédits. Soit, mais, en écho aux travaux de la mission d’information sur la dégradation des finances publiques conduite par le président de notre commission des finances, Claude Raynal, et son rapporteur général, Jean-François Husson, nous avons appris que Bercy, dans une note datée du 7 décembre 2023, recommandait de reporter des crédits de la mission « Défense » de 2023 vers 2024, afin de limiter la dépense de l’année en cours et de réduire d’autant, optiquement tout au moins, le déficit public annuel de l’État. C’est la décision qui a été prise. Concrètement, elle revenait à recourir davantage encore aux reports de charges. Monsieur le ministre, je sais que vous n’en êtes pas l’auteur, mais, plus généralement, la très forte hausse des reports de charges constitue ce qu’il faut bien appeler de la cavalerie budgétaire. Une telle méthode n’est pas de nature à garantir une véritable transparence de la gestion. Cambon. Eh bien… spécial. Quand nous interrogeons le ministère à propos de l’évolution de ces reports, quand nous lui demandons à quel horizon il prévoit un retour à un équilibre satisfaisant du fait de l’augmentation des crédits de paiement, nous n’obtenons que la mention de cet objectif : un report de charges autour de 20 % des ressources en crédits de paiement hors masse salariale, soit le niveau très élevé actuellement constaté. C’est là une illustration du péché originel de la LPM, que nous avions dénoncé en son temps. En effet, une bonne partie des 13 milliards d’euros de recettes exceptionnelles que vous annonciez était constituée de reports de charges que vous inscriviez en recettes. Or – nous en avons désormais la démonstration – il s’agit bien d’une dette, qui, en tant que telle, devra être honorée. Par ailleurs, le concept d’économie de guerre ne nous semble pas compatible avec cette pratique, qui revient à demander à la base industrielle et technologique de défense (BITD) d’assurer durablement la trésorerie de ministère. J’en viens à un autre enjeu majeur : l’information du Parlement. Monsieur le ministre, je ne puis que déplorer que les assemblées ne disposent pas des éléments nécessaires à leur éclairage. Nous avons réussi à obtenir hier – hier seulement ! – un chiffrage des surcoûts supportés en 2024 par les armées du fait de la situation en Nouvelle-Calédonie, du déploiement des forces de l’Otan sur le front oriental de l’Europe, des jeux Olympiques et de la guerre en Ukraine. Cette communication est tout de même un peu tardive… Permettez-moi de relever, à ce propos, un effet positif de la censure, qui, en nous laissant un mois de travail supplémentaire, nous a au moins permis d’obtenir ces documents. Ces surcoûts conditionnent le report de charges, qui risque fort d’approcher, voire de dépasser 7 milliards d’euros. Selon les calculs que nous avons pu faire cette nuit, 500 à 600 millions d’euros pourraient encore s’ajouter aux reports évoqués. Le total approcherait ainsi 7,5 milliards d’euros. Toujours au sujet de l’information du Parlement, je me dois de revenir sur les cibles et résultats des indicateurs d’activité des forces et de disponibilité des matériels, dont nous ne disposons plus depuis trois ans. Nous avons peine à penser que nos challengers et potentiels agresseurs attendent les documents budgétaires du Gouvernement pour avoir une idée précise du niveau d’activité de nos forces et de l’état de nos matériels… ministre des armées. Et pourtant si ! spécial. Vous faites valoir que la France était, jusqu’à présent, l’un des rares pays à publier ces indicateurs. Soit, mais elle est aussi l’un des rares pays dont la Constitution permet au chef de l’État d’engager les forces sans passer par le Parlement… Mais non ! spécial. Je vous renvoie à l’article 35 de notre Constitution. Une telle prérogative a pour nécessaire contrepartie une relation de confiance entre les pouvoirs exécutif et législatif quant à la réalité des forces et des financements militaires. Le Gouvernement ne rendra certainement pas service à nos armées en limitant l’information de la représentation nationale, à l’heure où cette dernière est invitée à chercher des économies de toutes parts, sur le fondement d’une évaluation critique des politiques publiques. Monsieur le ministre, nous restons attachés à la lettre de la LPM et à l’esprit ayant guidé sa construction. En accordant annuellement les crédits sollicités, qui correspondent à la programmation militaire, nous respectons les engagements pris. Mais le Gouvernement doit, plus que jamais, faire montre d’une plus grande rigueur dans la gestion des crédits et d’une meilleure considération pour la représentation nationale. Mes chers collègues, sous ces réserves, la commission des finances vous invite à voter ces crédits. président. La parole est à Mme la rapporteure pour avis, en remplacement de M. Pascal Allizard, rapporteur pour avis. remplacement de Allizard, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le programme 144, regroupant les crédits dédiés au renseignement et à la prospective du ministère des armées, est doté de 2 milliards d’euros pour 2025. Cette enveloppe progresse ainsi de près de 6 % par rapport à 2024. La loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030 prévoyait un effort historique en faveur de l’innovation de défense, les besoins retenus au titre du patch innovation dépassant 10 milliards d’euros pour la période Le projet de loi de finances pour 2025 va au-delà de la trajectoire initiale : les crédits dédiés à l’innovation atteignent près de 1,3 milliard d’euros, contre un peu plus de 1,2 milliard d’euros prévus par Hors dissuasion, les crédits d’études amont s’établiront ainsi à 832 millions d’euros, un montant supérieur de 68 millions d’euros à l’annuité 2025 de la LPM. Un tel effort, consenti dès les premières années de mise en œuvre de la LPM, va dans le bon sens. La situation est-elle pour autant idyllique ? Pas tout à fait. Si les armées affirment n’avoir identifié aucune impasse dans les études qui seront lancées au cours des prochaines années, les industriels ont mis en lumière plusieurs points de Par ailleurs, les conséquences de l’annulation de 33 millions d’euros prévue en 2024, affectant principalement les crédits dédiés à l’innovation, ne sont pas encore connues. Il n’est pas exclu que cette coupe dans les moyens du programme 144 impose le report de certaines opérations dont le lancement était prévu en 2025. J’en viens à l’accès au financement des entreprises de la BITD. Si, à cet égard, des avancées peuvent être notées, grâce aux alertes lancées par le Parlement et au volontarisme de la délégation générale de l’armement, force est de constater que les entreprises de la BITD continuent de rencontrer des difficultés d’accès au financement bancaire et aux investissements. Certes, les cas remontés sont peu nombreux – on en a dénombré une vingtaine l’an dernier. Mais soyons conscients qu’ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Nombre d’entreprises se voient ainsi refuser un prêt, un financement export ou encore une garantie d’emprunt au seul motif que leur activité concerne la défense. De telles situations sont inacceptables à l’heure où l’on parle d’économie de guerre. Face à ces difficultés, nous demandons au Gouvernement de prendre rapidement des initiatives. Les propositions existent : il suffit de relancer les initiatives parlementaires suspendues depuis la J’ajoute – et je conclurai sur ce point – que les menaces venant de certaines institutions européennes ne sont pas toutes écartées. En témoignent les lignes directrices de l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) quant à la dénomination des fonds ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), étendant le champ des armes controversées au nucléaire. Mes chers collègues, sous le bénéfice de ces observations, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a émis un avis favorable sur l’adoption des crédits du programme 144, sans modification. Mme la rapporteure pour avis. pour avis de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je vais maintenant vous présenter la part des crédits de ce programme consacrée au renseignement intéressant la sécurité de la France. Il s’agit plus précisément des crédits de fonctionnement, d’investissement et d’intervention de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de la direction du renseignement et de la sécurité de la défense Avec 508 millions d’euros de crédits de paiement en 2025 contre 476 millions d’euros en 2024, le budget de ces deux services devrait progresser conformément à l’objectif fixé par la LPM : le doublement des crédits entre 2017 En parallèle, les effectifs devraient progresser, entre 2024 et 2025, de 7 652 à 7 814 équivalents temps plein travaillé (ETPT). Sont prévus, à cette fin, 735 millions d’euros de crédits de paiement de titre 2 relevant du programme 212 « Soutien de la politique de la défense ». Au total, près de 1,25 milliard d’euros seraient consacrés, en 2025, à la fonction de renseignement extérieur, de sécurité et de défense. Vous noterez toutefois que je m’en tiens au conditionnel : je ne m’en féliciterai qu’une fois le budget effectivement voté, sans réduction de crédits. J’observe que l’allocation accordée est conforme aux besoins programmés. En outre, je rappelle qu’elle s’inscrit dans la trajectoire visant un total de 5 milliards d’euros pour le renseignement au cours des années 2024 à 2030, couvertes par la dernière LPM. C’est un des motifs qui ont conduit le Sénat, en particulier les élus du groupe auquel j’appartiens, à voter cette loi de programmation. À cet égard, je tiens à formuler une observation. Nous assistons à l’accroissement de la conflictualité sur l’ensemble des théâtres extérieurs comme sur le territoire national. Nous sommes face à une véritable néo-guerre froide, du cyber, de la désinformation, parfaitement documentée par nos collègues Rachid Temal et Dominique de Legge dans leur rapport relatif aux influences étrangères. 2025 sera une année particulière pour la DGSE, avec le lancement du chantier de ses futurs locaux, au Fort-Neuf de Vincennes – le bâtiment devrait être livré et mis en service entre 2030 et 2031. 2025 marquera également une étape très importante de la transformation de la DRSD. J’ai pu visiter avec le général Susnjara le nouveau bâtiment construit au cœur du fort de Vanves. Il contribuera à renforcer le travail de contre-ingérence, afin d’écarter les menaces pesant sur les forces et les entreprises de notre base industrielle et technologique de Je ne saurais conclure cette intervention sans saluer l’ensemble des personnels qui œuvrent, dans l’ombre, à notre sécurité extérieure. Je pense en particulier aux services qui, avec l’appui de la coopération internationale, ont rendu possible le retour en France de nos quatre ressortissants retenus au Burkina Faso. Ces femmes et ces hommes ont la reconnaissance de la observations, je vous propose d’adopter les crédits du sur les travées du Mellouli applaudit également.) M. le rapporteur pour avis. sur les travées des groupes Carlotti et Mellouli applaudissent également.) monsieur le ministre, mes chers collègues, nous nous félicitons du maintien des crédits inscrits pour 2025 dans la LPM, bien conscients de l’effort que leur préservation représente dans le contexte actuel. Je souhaite néanmoins évoquer deux sujets de Je pense tout d’abord à la fin de gestion. L’impact des opérations extérieures (Opex), des missions intérieures, des missions opérationnelles (Missops) et de l’aide à l’Ukraine sur les crédits effectivement disponibles n’est pas négligeable ; le fait de ne pouvoir connaître, avec un minimum d’avance, le champ des dépenses prises en charge par l’interministériel fragilise sérieusement l’appréciation des efforts accomplis. Monsieur le ministre, d’après les dernières données transmises sur les surcoûts dus aux Opex et aux Missops, le reste à charge pour la mission « Défense » sera très important, imposant de renoncer à un certain nombre de projets. Pourriez-vous nous apporter des précisions à ce propos ? Je pense, ensuite, au maintien en condition opérationnelle C’était prévu : les crédits d’entretien programmé du matériel (EPM), après avoir connu une forte hausse en 2024, stagneront en 2025 pour les milieux terrestre et aérien. Il faudra donc arbitrer au cas par cas entre le soutien de la disponibilité technique, pour maintenir le niveau d’entraînement, et le développement des stocks de pièces, en vue de la haute intensité. Ce choix suppose des réformes, d’une part pour augmenter la productivité du MCO, notamment des matériels aéronautiques, de l’autre pour transformer les marchés de soutien en service en marchés de soutien hybride, en particulier pour les matériels terrestres. Il convient, en conséquence, de réorganiser le MCO pour la haute intensité. Il faudra impérativement préciser et développer ce travail en 2025 pour que la remontée des crédits, prévue dans la suite de la programmation, vienne nourrir un système globalement plus performant. En effet, de véritables difficultés demeurent quant à la disponibilité technique des matériels, qu’il s’agisse de l’aéroterrestre ou des NH90 Caïman de la marine. La disponibilité de ces hélicoptères reste bien inférieure aux besoins, malgré tous les efforts engagés Malheureusement, ce n’est plus une affaire d’argent… pour avis. Ces équipements doivent encore servir vingt ans : on ne peut en aucun cas se satisfaire de la situation actuelle. Je n’oublie pas non plus l’armée de l’air et de l’espace. La progression de la disponibilité des avions de chasse sera encore entravée cette année, notamment par quelques Monsieur le ministre, mes chers collègues, nous ne pouvons pas nous permettre de manquer les marches 2024 et 2025, car, en matière de préparation des forces, l’adaptation à la haute intensité n’en est encore qu’à ses prémices. Tout en restant vigilante quant à la fin d’exécution 2024, la commission a émis un avis favorable sur les crédits du programme 178, dont le montant s’annonce conforme à la trajectoire fixée par la sur des travées des groupes Les Républicains et SER.) monsieur le ministre, mes chers collègues, en tant que corapporteure du programme 178, je tiens avant tout à rendre hommage à ceux de nos militaires qui ont contribué à la réussite des jeux Olympiques de Paris, en juillet et août derniers. Bravo à eux ! pour avis. En les plaçant sous le regard des Français et de tous les étrangers venus assister aux épreuves, les Jeux ont permis à ces militaires d’afficher leur professionnalisme sans faille et leur engagement au service de la Nation. Monsieur le ministre, le déploiement de capacités spécialisées réalisé par les armées lors de l’événement, ainsi que le très bon dialogue civilo-militaire qui a permis la mobilisation de ces hommes et de ces femmes, ne sont-ils pas l’occasion de faire évoluer D’une part, on pourrait diversifier les missions menées dans ce cadre pour tenir compte de la maîtrise de ces nouvelles capacités et d’enjeux d’importance croissante, comme les conséquences de plus en plus catastrophiques du changement climatique. D’autre part, l’opération Sentinelle pourrait reposer sur un déploiement socle plus léger, assorti de processus d’alerte, permettant une remontée en puissance rapide lorsqu’elle sera sollicitée pour des missions précises par les autorités. Ces dernières fixeraient ainsi des objectifs à atteindre plutôt que des effectifs à fournir. Pour nos armées, une telle évolution serait gage d’efficacité, d’attractivité et de fidélisation. En outre, je tiens à évoquer la progression vers les normes d’entraînement de la LPM. La participation de la France aux exercices de l’Otan s’accroît depuis plusieurs années. L’objectif est clair : préparer nos armées, en particulier leur commandement, aux affrontements de haute intensité menés en coalition. Ces exercices sont importants, notamment pour se préparer au déploiement de la brigade bonne de guerre au premier semestre 2025, puis de la division de combat au cours des années 2026 à 2028. Mais on observe parallèlement, malgré la hausse des crédits, une stagnation du niveau d’entraînement. Par exemple, pour l’armée de terre, le taux demeure d’environ 70 % de la norme. À l’évidence, il est nécessaire de conserver un équilibre entre les différents niveaux d’entraînement, car les grands exercices entraînent moins les militaires du rang que ceux des états-majors. L’entraînement interarmées et au sein des garnisons en France ne doit pas devenir le parent pauvre de la préparation opérationnelle. Faute de quoi, on risque de ne jamais atteindre la norme fixée par la LPM pour la fin de la programmation. Enfin, je salue la poursuite de la hausse des crédits des services de soutien en 2025. Cette nouvelle montée en puissance doit se faire au même rythme que le renforcement des capacités de nos armées dans leur ensemble. En particulier, je me réjouis de l’avancée du projet de nouvel hôpital national d’instruction des armées à Marseille. De tels chantiers incarnent le renouveau du service de santé des armées. Cet instrument remarquable ministre le confirme.) a vacillé sous l’effet des réductions budgétaires, mais, aujourd’hui, il retrouve progressivement son envergure. Il s’agit d’un outil exceptionnel en Europe, au service de nos armées. Tout à fait ! monsieur le ministre, mes chers collègues, avant tout, j’adresse mes encouragements au Gouvernement pour l’un des chantiers les plus lourds et urgents relevant du programme 212 : celui du logement et de Les dépenses immobilières du ministère inscrites dans ce programme progressent de 5 % en autorisations d’engagement et de 35 % en crédits de paiement. Ces enveloppes atteignent, respectivement, 670 millions et 827 millions Les débats se sont longtemps concentrés sur la « dette grise », qui pourrait atteindre 4,5 milliards d’euros en 2025. Le service d’infrastructure de la défense (SID) nuance toutefois la pertinence de cette notion. Non seulement elle embrasse l’ensemble des infrastructures, au-delà des seuls bâtiments habités, mais elle est peu explicite quant à l’utilité des locaux. Pour sa part, le SID invite à réfléchir aux contours de la notion de maintenance et à raisonner en flux. Selon ses calculs, une somme annuelle de 450 millions d’euros dédiée au gros entretien permettrait, en dix années, de maintenir le patrimoine utile en état bon ou moyen. J’en viens plus précisément aux bâtiments d’hébergement. Un plan inédit, lancé en 2019, vise à améliorer les conditions d’accueil en enceinte militaire. Ses objectifs ont jusqu’à présent été tenus : plus de 1 milliard d’euros de travaux ont été engagés jusqu’à la fin de 2024 et 23 500 places ont été livrées. En 2025, 4 100 nouvelles places seront livrées et 120 millions d’euros sont prévus au titre de l’enveloppe de 1,2 milliard d’euros fixée par la LPM pour commander 2 000 nouvelles places. Quant à l’état des bâtiments visés par le plan, il s’améliore peu à En matière de logement familial, le contrat de concession entré en vigueur en 2022 semble pour l’instant donner globalement satisfaction. Néanmoins, il faudra surveiller les nouvelles modalités d’attribution des logements directement par le concessionnaire, le service rendu aux usagers et, surtout, le taux de réalisation des demandes, en particulier pour les militaires faisant l’objet d’une mutation. Le plan Fidélisation 360 accompagne cette amélioration de l’offre de logement par des mesures intéressantes : cautionnement, dispense de dépôt de garantie, partenariats bancaires, création d’une ligne téléphonique spécifique, etc. D’une manière générale, compte tenu du contexte budgétaire, nous nous réjouissons que des progrès, aussi lents qu’ils nous paraissent, soient réalisés. La question fondamentale reste de savoir si la restauration des bâtiments du quotidien peut être maintenue à ce rythme, sans dommage significatif sur le moral des militaires, ou bien si ce rythme doit être accéléré. Le cas échéant, les dépenses consenties pour les autres types d’infrastructures seraient alors réduites. Cette question dépasse donc les seuls enjeux du programme 212. Aussi, la commission a émis un avis favorable sur l’adoption de ses crédits. (Applaudissements sur les travées du groupe SER. – Cigolotti et Antoine Lefèvre applaudissent également.) monsieur le ministre, mes chers collègues, les crédits du programme 212 s’élèvent à près de 25 milliards d’euros ; un peu plus de 23 milliards d’euros seront consacrés aux dépenses de personnel, un montant à peu près équivalent à celui des crédits votés l’an dernier. Le schéma d’emplois du ministère s’établit en 2025 à 630 équivalents temps plein (ETP) : ce n’est pas mal, mais, comme en 2024, il s’écarte encore de la trajectoire fixée par la LPM, qui prévoyait l’embauche de 700 ETP en 2025. ministre le conteste.) La bonne nouvelle, c’est que les difficultés des armées à respecter leurs schémas d’emplois semblent avoir été en grande partie vaincues. Les efforts récents de fidélisation n’y sont certainement pas étrangers. Il faut donc les prolonger. Ces efforts sont d’abord salariaux. La nouvelle grille indiciaire des sous-officiers supérieurs est finalement entrée en vigueur le 15 décembre dernier, avec un peu de retard. Quant à la nouvelle grille indiciaire des officiers, elle devrait s’appliquer à compter du 1er novembre prochain. Souhaitons que le calendrier soit tenu. Une autre mesure très attendue, la première du plan Fidélisation 360 présenté en mars dernier, est l’intégration d’une partie des primes dans le calcul des pensions. Hélas, nous ne sommes pas parvenus à en savoir davantage sur la conception de ce dispositif, et son calendrier est plus flou encore. À l’origine, celui-ci devait être introduit par voie d’amendement dans le présent projet de loi de finances et entrer en vigueur en 2026. Il est désormais question d’inclure cette disposition dans le projet de loi de finances pour 2026. Dès lors, selon le nouveau mode de calcul, les premiers versements seront réalisés en 2028 : ce n’est pas exactement ce qui était annoncé, monsieur le ministre… Nous comprenons, bien sûr, la difficulté à tenir l’ensemble des promesses dans un cadre budgétaire devenu extrêmement contraint, mais il ne faudrait pas que l’ajournement de certaines mesures donne le sentiment aux militaires que l’on compose avec les engagements pris. Cela pourrait décourager certains de poursuivre leur carrière, au moment où l’on a le plus besoin d’eux. Pour le reste, la déclinaison opérationnelle du plan Fidélisation 360 est très attendue sur le terrain : aide à la mobilité familiale, mutation double pour le personnel civil, référencement des médecins traitants pour les personnels en mutation, amélioration du soutien dans l’accès au logement, etc. Enfin, le programme 212 comporte des crédits pour la réalisation de chantiers numériques de grande ampleur visant à moderniser les systèmes d’information des ressources humaines, des réservistes et des recrutements. Les enjeux financiers sont importants, mais les gains d’efficacité attendus sont élevés. Il faudra y être attentifs – nous savons, dans cette maison, combien les grands chantiers informatiques ont parfois posé problème par le passé. La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées est favorable à l’adoption des crédits du programme 212. Le groupe socialiste, lui, s’est abstenu, considérant que des efforts restent à faire pour respecter la trajectoire de la LPM et tenir l’ensemble des engagements pris. groupe SER, ainsi que sur des travées du groupe Cigolotti applaudit également.) groupe SER.) pour avis de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le projet de loi de finances pour 2025, qui met en œuvre la LPM pour la deuxième année consécutive, avec sa marche de 3,3 milliards d’euros, constitue un moment de clarification. En effet, le ministère des armées évoque non plus un « passage à l’économie de guerre », mais, de manière plus réaliste, une « préparation à l’économie de guerre ». Nous avions vivement regretté l’emploi de cette expression l’an dernier, car elle ne correspondait pas à la réalité. Reste à savoir ce qu’il en est aujourd’hui. Les déplacements que nous avons effectués à Bourges et à Roanne dans le cadre des travaux de la commission ont montré que les choses bougeaient. Les processus de fabrication ont été adaptés afin d’accroître la cadence de production. Les industriels ont pris sur eux pour investir dans des machines-outils ultramodernes et constituer des stocks de composants. Le contexte invite donc à poursuivre les relocalisations en France de notre industrie de défense, qui demeure très fragilisée, notamment pour ce qui est des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Nous aimerions savoir ce que le Gouvernement a prévu pour aider ce tissu local indispensable à nos grands groupes. Si nous nous réjouissons de cette remontée en puissance, que les 19 milliards d’euros du programme 146 devraient conforter en 2025, il convient néanmoins d’être réalistes sur notre capacité à supporter un affrontement de haute intensité. En effet, l’état-major a pris un engagement sur deux mois pour définir ses besoins en matière de matériel, de munitions et de logistique. D’après le retour d’expérience de l’exercice Orion, ce délai ne serait que de quelques semaines. Quoi qu’il en soit, il est trop bref pour permettre aux industriels de passer en économie de guerre. C’est la raison pour laquelle nous demandons de porter de deux à six mois la durée du référentiel retenu par les armées pour préparer un affrontement de haute intensité. Parmi les priorités de l’année 2025 figure également le renouvellement des composants de la dissuasion nucléaire, tant aéroportée qu’océanique. Ces choix nous engageront pour au moins deux générations. Pouvez-vous nous assurer, monsieur le ministre, que le calendrier des différents programmes sera bien respecté et que ceux-ci n’auront pas à souffrir de retards de commandes et des reports de charges ? Car nous sommes inquiets d’une remise en cause de la LPM par le bas, à travers la multiplication des entorses au principe même des lois de programmation. ministre proteste.) Devant la commission, vous avez indiqué que vous réfléchissiez à ce que les missions de réassurance à l’est de l’Europe ne soient plus considérées comme des Opex financées par un effort interministériel. Vous avez même estimé qu’elles pourraient être financées directement par les crédits de la mission « Défense ». Qu’en sera-t-il exactement en 2025 ? Avec quelles conséquences pour la LPM ? Monsieur le ministre, nous avons besoin de clarté dans nos objectifs et de constance dans les moyens, car les défis à relever sont importants. C’est notamment vrai en ce qui concerne l’avenir du système de combat aérien du futur (Scaf). Ce projet européen demeure complexe. On doute des capacités de certains industriels qui ont rejoint le programme, et des désaccords demeurent sur les spécifications du futur avion. En commission toujours, vous avez rappelé plusieurs lignes rouges, surtout en ce qui concerne l’emport du missile nucléaire, la capacité à apponter et la possibilité pour la France d’exporter le successeur du Rafale. L’absence de consensus sur tous ces points rend indispensable – voire incontournable – l’organisation d’un débat au Parlement en 2025. Il est urgent que nous nous interrogions sur l’intérêt pour la France de poursuivre ce programme et que nous envisagions d’autres options. En conclusion, nous nous inquiétons des insuffisances persistantes de ce programme 146 pour nous préparer aux affrontements de haute intensité et des nombreuses impasses qui jalonnent ce budget : actions non financées, report de charges, référentiels insuffisants. Telles sont les raisons pour lesquelles le groupe socialiste s’abstiendra lors du vote sur ces crédits. (Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST.) monsieur le ministre, mes chers collègues, je partage les inquiétudes de ma collègue Hélène Conway-Mouret sur l’avenir du programme Scaf. J’ajouterai que le système principal de combat terrestre (MGCS), l’autre grand programme mené en coopération avec les Allemands, n’est pas dans une meilleure situation depuis l’accord signé entre Rheinmetall et Leonardo, en juillet 2024, pour développer le Panther KF51. Ce n’est pas le même programme ! pour avis. L’accord politique entre les gouvernements n’est pas soutenu par les industriels allemands, ce qui, à l’évidence, envoie un mauvais signal pour ce qui est d’une future défense européenne. La création de la holding KNDS devait permettre de disposer d’un « Airbus de l’armement terrestre ». Or, aujourd’hui, cette entreprise ne peut proposer aucun produit réalisé en commun, et la partie française se voit refuser la commercialisation d’un char qui serait composé d’une tourelle française, avec un canon innovant, et d’un châssis allemand. Il s’agit de ne pas faire de l’ombre à Ce n’est pas notre conception de la coopération franco-allemande, monsieur le ministre. Nous croyons en des coopérations équilibrées, respectueuses et innovantes. Or nous n’en prenons pas le chemin. Si le Scaf et le MGCS retiennent notre attention, les moyens significatifs mais contraints de la LPM réduisent notre capacité à adapter nos matériels aux nouvelles menaces. Les frégates de défense et d’intervention (FDI), par exemple, n’ont pas été armées pour des combats de haute intensité. Quant aux navires et aux blindés, ils n’ont pas été prévus, dans leur conception initiale, pour lutter contre les drones. Concernant les feux en profondeur et le successeur du lance-roquettes unitaire (LRU), nous avons pris trop de retard. Ainsi, nous ne parviendrons pas à respecter l’échéance de 2027 pour le retrait des matériels existants. Toutefois, le Gouvernement s’est engagé à commander les nouveaux lance-roquettes à la fin de l’année 2025, à l’issue de la compétition organisée entre deux groupements d’entreprises françaises. Il y a urgence, nous ne devons donc plus tarder ! J’en viens au lancement du standard F5 du Rafale. Cet avion devra être capable de délivrer le missile air-sol nucléaire de quatrième génération (ASN4G) qui sera plus lourd que le missile actuel. Or la LPM n’a pas prévu l’ouverture de crédits pour financer le projet T-REX qui permettrait de faire évoluer le moteur M88, nécessaire à la manœuvrabilité de l’avion et indispensable à la sécurité des pilotes. Nous souhaitons que des efforts soient faits pour réaliser cette évolution indispensable au succès du standard F5. Elle sera même décisive pour désigner l’appareil qui succédera au Rafale. L’année 2025 constituera également un rendez-vous important pour le nouveau porte-avions nucléaire. Toutefois, le Gouvernement a reconnu qu’il manquait 1 milliard d’euros sur la période 2025-2027 pour entamer sa construction. Bref, nous avons besoin d’y voir plus clair sur le financement de ces grands projets d’intérêt majeur. Ma collègue Hélène Conway-Mouret a raison sur un point : les annulations de crédits ne sont pas compatibles avec les investissements à réaliser. De même, le recours croissant aux reports de charges n’est pas plus rassurant pour l’avenir de la LPM. Dans l’immédiat, le respect de la marche des 3,3 milliards d’euros, subordonné à l’adoption du présent projet de loi de finances, est indispensable. Aussi, compte tenu du maintien de cette marche budgétaire, la commission affaires étrangères, de la défense et des forces armées a émis un avis favorable sur l’adoption des crédits du programme 146. Carlotti et Hélène Conway-Mouret, rapporteures pour avis, Perrin applaudit également.) président. Mes chers collègues, je vous rappelle que le temps de parole attribué à chaque groupe pour chaque discussion comprend le temps de l’intervention générale et celui de l’explication de vote. Par ailleurs, le Gouvernement dispose au total de quinze minutes pour intervenir. Dans la suite de la discussion, la parole est à Mme Michelle Gréaume. Gréaume. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, après avoir augmenté de 46 % depuis 2017, les crédits de la mission « Défense » progressent de nouveau de 3,3 milliards d’euros cette année. Le poids énorme et la croissance exponentielle de ce budget me préoccupent grandement, alors que, dans le même temps, d’autres budgets de la Nation – consacrés au climat, à la réindustrialisation, au logement, à la santé, à l’éducation – font face à une contraction de leurs crédits. À titre d’exemple, en 2030, l’investissement dans le seul nucléaire militaire coûtera 21 millions d’euros par jour, soit le coût d’un Il est difficile de ne pas faire le parallèle entre l’augmentation de 7,5 % de ce budget et la diminution de 35 % des crédits consacrés à l’aide publique au développement (APD), qui se réduit comme peau de chagrin. Cette asymétrie des trajectoires budgétaires inquiète profondément notre groupe, tant elle symbolise l’implication de notre pays dans la grande dérive militariste planétaire, et contribue par là même au chaos mondial. Privilégier de manière aussi manifeste le recours à la loi du plus fort et à la puissance militaire au détriment du partage, du dialogue, de la diplomatie et de la recherche de solutions pacifiques, en pensant ainsi nous protéger des innombrables insécurités collectives qui menacent notre nation, constitue une lourde erreur stratégique. L’année 2025 sera marquée par le lancement officiel du porte-avions de nouvelle génération, dont le coût final s’élèvera à 10 milliards d’euros. Symbole et instrument type des guerres expéditionnaires, son prédécesseur, le Charles de Gaulle, a été utilisé en Afghanistan, en Irak et en Libye. Depuis vingt ans, ces expéditions n’ont réglé aucun des problèmes posés, sans pour autant que la bravoure, le professionnalisme et l’exemplarité de nos soldats soient en cause, cela va de soi. Reste que la construction de ce nouveau bâtiment signe la persistance d’une logique produisant chaos, déstabilisation des États et violences, et contribuant à la persistance des conflits et du terrorisme. C’est la manifestation d’une logique archaïque de projection, dont nous récoltons d’ailleurs encore les fruits amers en Afrique. La mission menée du 26 avril au 10 mai 2024, qui a mis notre porte-avions sous contrôle américain de l’Otan, confirme bien notre stratégie de rapprochement, voire d’alignement toujours plus étroit avec l’Alliance atlantique. Le bloc atlantiste, qui n’offre qu’une cohérence de façade, est incapable d’enrayer les velléités bellicistes et expansionnistes de certains de ses membres. J’en veux pour preuve la Turquie d’Erdogan qui, animée par la nostalgie de l’Empire ottoman, veut étendre sa toile en Syrie en éliminant les démocrates et laïcs kurdes et en encourageant le retour des réfugiés syriens, quitte à soutenir et financer l’État islamique. Songeons également aux propos expansionnistes de Donald Trump concernant le canal de Panama, le Canada et le Groenland, ainsi qu’aux propos interventionnistes d’Elon Musk, qui soutient le développement d’une internationale d’extrême droite en Devons-nous nous résigner, nous, Français, à osciller entre une opposition largement passive et la soumission ? Sommes-nous contraints de nous rallier aux pratiques et aux valeurs de cette nouvelle Amérique ? L’Otan, depuis sa fondation, repose sur une promesse simple : protéger collectivement ses membres contre une agression extérieure. Mais que se passe-t-il lorsque l’agresseur potentiel n’est autre qu’un membre de cette alliance ? Si le groupe CRCE-K a toujours été constant sur cette question, je veux aujourd’hui réaffirmer sa position avec force. Les récentes déclarations de Donald Trump redéfinissent la nature de l’Otan : le futur président américain souhaite transformer ce pacte collectif de défense en un instrument au service des ambitions Dans ce contexte inédit de menaces pour la souveraineté du territoire européen, il est vital que la défense de nos territoires nationaux passe par une consolidation de nos forces conventionnelles. Ne sacrifions pas notre défense au profit d’outils de projection aux coûts budgétaires élevés, qui servent des opérations extérieures conduites sous l’égide des Je le dis avec gravité : face à la dégradation du contexte stratégique et à la guerre en Ukraine, l’adoption d’une nouvelle loi de programmation militaire nous semblait justifiée, mais, désormais, les velléités expansionnistes américaines marquent un tournant et doivent nous amener à reconsidérer le modèle d’armée à suivre. Ainsi, nous regrettons la priorité donnée à une répartition des crédits, qui privilégie de manière substantielle nos capacités de projection au profit d’une Amérique qui apparaît de plus en plus menaçante, et ce au détriment de la stricte défense de nos territoires et de nos plus proches alliés. Monsieur le ministre, mes chers collègues, nous appelons votre attention sur les fondements stratégiques de ce budget, qui sont, selon nous, à reconsidérer. Et c’est pourquoi nous nous abstiendrons lors du vote des crédits de la mission. M. Guillaume Gontard. sur les travées du groupe Temal applaudit également.) Gontard. Monsieur le ministre, malgré la récente dissolution de l’Assemblée nationale et une non moins récente motion de censure, vous êtes présent ce matin devant nous, tel un rescapé des soubresauts chaotiques de notre vie politique. Vous présentez aujourd’hui un budget intact, résistant au violent coup de rabot qui affecte pourtant la quasi-totalité des missions de l’État. Alors que, mission budgétaire après mission budgétaire, le gouvernement Bayrou aggrave la copie du gouvernement Barnier, à coups d’amendements de dernière minute imposés par Bercy – ce qui incommode d’ailleurs tous vos collègues qui se succèdent au banc des ministres –, vous tenez bon, comme un phare dans la tempête, contre la mainmise des Lefèvre. Quel talent ! Gontard. Ainsi, la LPM poursuit-elle sa trajectoire sans accroc, dotée de 3,3 milliards d’euros de crédits de paiement supplémentaires, quand la dépense publique doit être réduite de plus de 30 milliards d’euros cette année. Avec la mission « Sécurités », il s’agit de la seule mission dont le budget est en hausse. Cela ne relève pas de votre responsabilité, monsieur le ministre, mais permettez-moi de dire de nouveau qu’un État qui abaisse l’ensemble de ses ambitions, à l’exception de celles qui touchent à sa défense et à sa sécurité intérieure, adresse à sa population un message des plus Cambon. Incroyable ! Gontard. Nous sacrifions l’avenir au présent, en obérant au passage les inquiétudes de demain, à commencer par le dérèglement climatique. La méthode du gouvernement auquel vous appartenez est scandaleuse. Enjamber la censure et reprendre l’examen du budget là où il s’était arrêté en décembre, sans permettre de réexaminer le volet recettes, est dommageable d’un point de vue démocratique et met en cause notre capacité à résorber le déficit public. Cela étant, nous n’ignorons rien du contexte géopolitique déliquescent actuel, encore aggravé par la réélection de Donald Trump, qui inquiète les démocraties et réjouit les autocraties. Alors qu’une épée de Damoclès pèse sur l’Ukraine, que l’incertitude autour de l’avenir de l’Otan est totale, que le droit international est piétiné aux quatre coins du monde, à commencer par le Proche-Orient, et que la loi du plus fort régit de plus en plus les relations entre les nations, il n’est pas raisonnable de faire l’économie de l’effort de réarmement national engagé depuis une décennie. Néanmoins, nous continuons d’exprimer des réserves. Si nous nous sommes abstenus lors du vote de la LPM, c’est parce que nous craignions l’évolution exponentielle de cette trajectoire budgétaire destinée à préserver et à développer une armée complète, tout en renouvelant notre dissuasion nucléaire et en affirmant nos ambitions en matière de défense cyber, spatiale et sous-marine. Nous le craignons d’autant plus aujourd’hui que cette situation est amenée à se répéter dans l’actuelle période de pénurie budgétaire, laquelle devrait se poursuivre plusieurs années encore, puisqu’il nous faut mettre fin au dérapage des finances publiques provoqué par votre propre Pour y parvenir, et parce que vous vous refusez toujours à augmenter nos recettes, vous vous permettez de nouveau d’hypothéquer notre avenir en réduisant les crédits de l’éducation nationale, de l’écologie et des collectivités, qui assurent pourtant nos investissements, en somme le budget de toutes les missions de Plus que jamais, il nous semble indispensable, sur le plan tant politique que financier, de bâtir l’Europe de la défense. Or, avec un Président de la République française démonétisé et un chancelier allemand sur la sellette, la tâche, à court terme, s’annonce ardue. Toutefois, nous saluons l’action du nouveau commissaire à la défense et à l’espace, Andrius Kubilius, pour renforcer la base industrielle et technologique de défense européenne et avancer sur l’intégration de nos politiques de défense. Monsieur le ministre, nous avons reçu avec une certaine circonspection le discours très cocardier que vous avez prononcé aux Invalides, le 7 janvier dernier. Vous avez affirmé vouloir conduire un projet de simplification des procédures européennes. Pour notre part, nous considérons que c’est à la France de se plier aux exigences européennes, notamment en matière de contrôle de ses exportations d’armement, et non l’inverse. Concernant la négociation en cours sur le programme européen pour l’industrie de la défense (Edip), vous avez déclaré : « En la matière, il vaut mieux ne rien faire que faire mal. » Nous ne partageons pas votre sentence : au vu de la difficulté de la tâche, en effet, « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » ! Il nous faut impérativement avancer, malgré un contexte contraint. Compte tenu des freins que vous semblez multiplier, nous comprenons mal comment le pouvoir exécutif compte atteindre l’objectif d’un « programme massif d’investissements européens » et mettre en œuvre son ambition « d’assumer une préférence européenne », comme s’y est assigné le Président de la République lors de la conférence des ambassadeurs, à la veille de votre discours. Nous vous invitons à éclairer la représentation nationale sur ce point et à apporter des éclaircissements sur cette apparente contradiction, monsieur le ministre. Fidèles à leur position de toujours, et constatant que la France a de moins en moins les moyens budgétaires de ses ambitions militaires, les écologistes continueront à plaider pour une plus forte intégration des politiques de défense des Vingt-Huit. Pour toutes ces raisons, et particulièrement dans un contexte budgétaire étouffant, ils s’abstiendront lors du vote des crédits de la mission « Défense ». M. Rachid Temal. Temal. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, permettez-moi en préambule de saluer la récente signature d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. Nous espérons que les otages qui doivent être libérés la semaine prochaine, dont deux sont français, seront en bonne santé. ministre approuve.) Ce moment est important, après des mois de violence et de mort. Monier applaudit.) Je souhaite également rendre hommage à l’ensemble de nos forces armées pour le professionnalisme dont elles font preuve, non seulement sur le territoire national, mais aussi à l’étranger. Je pense notamment aux troupes françaises qui se trouvent encore dans nos bases en Afrique – j’en dirai un mot tout à l’heure – ou à celles qui sont actuellement déployées en Roumanie, conformément à l’accord-cadre de l’Otan. N’oublions pas non plus nos militaires membres de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) qui, ces dernières semaines, ont parfois été la cible de tirs. Par ailleurs, je veux saluer le retour dans notre hémicycle de Mme la ministre déléguée Patricia Mirallès, avec qui nous avons travaillé dans le cadre de l’examen de la proposition de loi portant reconnaissance de la Nation envers les harkis. J’en profite, madame la ministre, pour vous indiquer que je souhaiterais que ce texte puisse être amélioré. Je tiens également à saluer la présence de M. le ministre Sébastien Lecornu, lequel a su, une fois de plus, conserver son portefeuille,… Cambon. Flatteur ! Temal. … et obtenir un budget à la hauteur, non pas de ses ambitions personnelles, mais de celles de la France, afin qu’elle puisse faire face aux enjeux du monde actuel. En 2024, la moitié des pays du monde ont connu des élections. Leur issue a démontré que les démocraties illibérales prennent le pas sur les démocraties libérales que nous connaissions jusqu’alors. C’est le cas en Europe, mais pas seulement : voyez ce qu’il advient de la première puissance économique et militaire du monde, les États-Unis. Nous devons agir, car le monde change. Il nous faudra notamment réviser totalement la revue nationale stratégique. Il y a quelques mois encore, nous parlions du retour des empires contrariés. Dorénavant, il est clair que l’ère des empires puissances est de retour – tâchons de nous en souvenir. En 1989, on parlait de « fin de l’histoire » ; on imaginait que la paix et la démocratie étaient enfin revenues. Or Poutine est arrivé au pouvoir en Russie et s’est imposé avec ses guerres permanentes ; d’abord menées loin de nos yeux, elles font aujourd’hui rage sur le territoire européen. Autre tournant, le 11 septembre 2001 et le djihadisme mondial sont venus percuter nos Dorénavant, chaque État essaie de jouer sa partition, tantôt en s’alliant avec d’autres puissances – je pense à la Russie et à la Turquie –, tantôt en s’alliant les uns contre les autres – songeons au territoire syrien et à la stratégie que mènent les deux mêmes protagonistes. Dès lors, il convient de nous interroger sur le rôle de la France et, plus généralement, sur le rôle de nos Même la dissuasion nucléaire, doctrine que nous soutenons sans réserve, semble remise en question aujourd’hui. En effet, face aux menaces, se profilent désormais des guerres informationnelles. À cet égard, je vous renvoie au travail que j’ai conduit avec Dominique de Legge dans le cadre de la commission d’enquête sur les politiques publiques face aux opérations d’influences étrangères. Nous constatons que des États comme l’Azerbaïdjan, qui n’ont ni une puissance militaire ni une capacité de dissuasion nucléaire comparable à la nôtre, sont en mesure de nous faire très mal. La guerre informationnelle est une réalité. D’ailleurs, l’administration Trump a une idée extrêmement claire et précise de ce qu’elle doit faire en ce domaine. À ce stade de mon intervention, il me semble intéressant de faire un parallèle entre Donald Trump et le président chinois. Certes, la façon dont ils ont été élus ou leur conception de la démocratie diverge. Mais voilà deux dirigeants qui ont choisi la manière forte, celle de la puissance, et qui partagent une même vision de l’hégémonie territoriale de leur pays : Trump lorgne le Groenland, le Panama et le Canada, quand Xi Jinping convoite Taïwan. États-Unis et Chine ont tous deux décidé d’utiliser leurs armes commerciales et militaires, mais aussi de devenir des puissances technologiques. Chacun a sa propre manière de s’imposer : d’un côté, on observe le rôle croissant des entreprises de la big tech sur les instituts de défense ; de l’autre, c’est l’État chinois qui exerce directement un contrôle sur l’information. Dans ce contexte, je pense que nous avons besoin d’une défense française extrêmement puissante. Certains préféreraient que, dans ce domaine, nous nous entendions avec d’autres puissances. Pourquoi pas ? Prenons d’abord l’exemple de l’Otan. Lors du dernier Forum transatlantique, les Américains ont appelé les États membres de l’Alliance à consacrer davantage de moyens à leur défense : on parle de porter l’effort de 2 % à 4 % du PIB ! Cela doit nous conduire à nous interroger. Et l’Europe ? Le président de la Banque centrale européenne (BCE) vient d’annoncer qu’il fallait que nous achetions des armements américains : il y a de quoi tomber de sa La Commission européenne, de son côté, a annoncé préparer un livre blanc. C’est une bonne chose, mais elle entend aussi recourir à un simple règlement européen pour créer un marché unique de l’armement, sans en référer aux parlementaires nationaux. Ce n’est pas faire injure à l’Union européenne que de rappeler ce qui s’est passé pour le marché unique de l’électricité. ministre rit.) Il y a de quoi se poser des questions ! Dans ces conditions, à quel avenir nos entreprises d’armement peuvent-elles s’attendre ? Serons-nous capables, demain, d’assurer notre défense avec notre propre stratégie ? Je vous le redis, monsieur le ministre, il est temps que notre pays revoie sa revue nationale stratégique. Lors de l’examen de la LPM, nous avions discuté du repositionnement de nos bases en Afrique – c’est à cette époque que le Président de la République avait nommé notre ancien collègue Jean-Marie Bockel comme envoyé spécial. Sur ce continent, les choses sont simples aujourd’hui : à l’exception de Djibouti, la feuille de route est une feuille Je ne formule aucun grief à votre égard, monsieur le ministre, mais il importe de repenser notre stratégie en Afrique. Sans parler de l’action de notre pays dans l’Indo-Pacifique, au sujet de laquelle nous avons été un certain nombre de sénateurs à rédiger un rapport en 2023. Là encore, il reste beaucoup de chemin à faire… Nous ne pouvons pas laisser les choses en l’état. Il faut changer de méthode ! Le président de la commission des affaires étrangères, Cédric Perrin, sera d’accord avec moi : dans les prochaines semaines, il est impératif que nous soyons associés au cœur des réflexions qui seront menées sur ces enjeux stratégiques, vitaux, et même civilisationnels. Le 20 janvier prochain, nous changerons d’ère, et pas du seul fait de Donald Trump. En effet, ce dernier doit être considéré non pas isolément, mais dans un ensemble global ; nous devons en tous les cas prêter attention à la logique qui est la J’en viens aux crédits de la mission. Chacun a pu s’exprimer sur cet aspect budgétaire et, notamment, notre excellent rapporteur spécial, Dominique de Legge, dont je partage l’analyse. À l’époque, nous avons longuement débattu, ici même, avec la majorité sénatoriale, des 413 milliards d’euros d’efforts en faveur de notre défense ; rappelez-vous en particulier de l’intervention qu’avait faite le président Retailleau à cette occasion. Il avait fallu trouver le bon équilibre pour qu’en définitive nous votions la loi de programmation militaire. Depuis 2022, nous constatons une augmentation de 75 % du report de charges, qui est passé, en proportion des crédits, de 14 % en 2021 à 20 % en 2024, soit l’équivalent d’une marche supplémentaire à franchir. Cette situation suscite naturellement des interrogations, notamment pour la fin de la programmation militaire. Il est donc primordial qu’en vue de la prochaine revue nationale stratégique un débat ait lieu sur ces aspects financiers : il est indispensable de rendre soutenable la trajectoire de la LPM. Chacun doit en prendre conscience : davantage de moyens doivent être alloués. C’est du reste la raison pour laquelle le groupe socialiste a proposé, sans succès jusqu’ici, la création d’un livret d’épargne défense souveraineté. Nous devons expliquer aux Français que, au-delà du rendement du livret lui-même, leur épargne contribuera à leur sécurité future, car elle financera les capacités militaires et de défense de notre pays. Monsieur le ministre, c’est donc bien parce que nous nous interrogeons sur cette trajectoire budgétaire que nous demandons la révision de la revue nationale stratégique. Je profite de cette occasion pour rappeler que les socialistes, eux aussi, ont toujours été attachés à notre défense nationale. Vous vous référez souvent à votre héritage gaulliste, ce qui est louable ; nous pouvons, quant à nous, invoquer François Mitterrand et sa conviction de la nécessité de la dissuasion nucléaire. Nos deux familles ont d’ailleurs œuvré de concert pour garantir une forme de continuité entre les grands pôles politiques de droite et de gauche autour de cette approche de la dissuasion et de la défense. C’est la raison pour laquelle nous sommes, les uns et les autres, si impliqués sur ce sujet aujourd’hui. J’en termine par une remarque qui concerne directement le Sénat. Au-delà des seules discussions financières, nous devrions organiser de temps à autre des débats en séance publique sur les questions relatives à la défense. Nous limiter à en parler une fois par an, à l’occasion du débat budgétaire, ne suffit pas. À ce titre, sachez, monsieur le ministre, mes chers collègues, que notre groupe demandera l’inscription à l’ordre du jour de notre assemblée d’un débat sur les conséquences de l’élection de Donald Trump, en particulier sur la politique Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons lors du vote des crédits de cette mission, mais il s’agit bel et bien d’une abstention d’alerte et de soutien. SER. – Marques dubitatives sur les travées des groupes RDPI, UC et Les Républicains.) Lemoyne. Dommage ! Cambon. Pourquoi vous abstenir après un discours si formidable ? Cigolotti. La chute n’était pas au niveau du reste du propos ! M. Marc Laménie. Lermytte applaudit.) Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, votre présence en nombre ce matin atteste de l’importance particulière de cette mission, qui regroupe 60 milliards d’euros de crédits de paiement. Il y a plus d’une décennie, une guerre a débuté sur notre continent par une annexion. Nombreux sont ceux qui ont été tentés de s’en accommoder. Voilà bientôt trois ans que cette guerre a repris et, désormais, sa haute intensité nous contraint tous à reconnaître que la paix nécessite des capacités militaires de poids. Après l’invasion de la Crimée, l’élection de Donald Trump en 2016 aurait dû inciter l’Europe à bâtir sa souveraineté. Hélas, nos partenaires européens ont continué à déléguer leur Dix ans plus tard, trois ans après l’invasion de l’est de l’Ukraine, quelques mois après la réélection de Donald Trump et peu de temps après que des câbles sous-marins ont été sectionnés, la situation n’a toujours pas fondamentalement évolué. Les vingt-sept pays européens ne comptent toujours qu’un seul porte-avions : le Le réveil est néanmoins en cours chez certains de nos partenaires européens. Les dépenses militaires des États membres ont ainsi augmenté de plus de 30 % depuis 2021 et devraient atteindre cette année 326 milliards d’euros, soit 1,9 % du PIB de l’Union européenne. La France, quant à elle, n’a pas renoncé à entretenir ses capacités militaires et occupe une place particulière au sein de la défense européenne. Cependant, elle doit assurer la défense de son territoire hexagonal et ultramarin, ainsi que de la deuxième zone économique exclusive la plus étendue du monde. Nos armées peuvent beaucoup, mais elles ne peuvent pas tout. Je saisis l’occasion pour remercier l’ensemble de nos militaires, qui méritent beaucoup de respect et de reconnaissance. Alors que notre pays fait face à des contraintes budgétaires particulièrement fortes, le Gouvernement a fait le choix de poursuivre l’exécution de la loi de programmation militaire, un effort représentant cette année 2,1 % du PIB pour la mission « Défense », soit 60 milliards d’euros en crédits de paiement. Nous ne pouvons que nous en féliciter. Cet effort significatif place les armées au deuxième rang des politiques publiques les plus prioritaires, après l’éducation nationale, même s’il convient de souligner le poids croissant de la dette. Un tel effort pour nos armées et la défense revêt une importance capitale. Les dépenses militaires sont en hausse partout dans le monde ; il en est de même pour notre Outre la défense du territoire national et des Français, nos armées se doivent également de soutenir nos alliés. Ainsi, l’armée de l’air et de l’espace a cédé 24 Rafale à la Grèce et à la Croatie et plusieurs Mirage 2000 à l’Ukraine, laquelle a également reçu des canons Caesar de la part de l’armée de terre. Ces efforts sont nécessaires pour défendre les valeurs et les intérêts de la France, ils requièrent cependant d’importants moyens. Les défis sont nombreux, qu’il s’agisse du maintien en condition opérationnelle des matériels existants, de la conception de ceux qui les remplaceront demain, comme le porte-avions de nouvelle génération, et, ce tout en garantissant une dissuasion crédible. Sans les femmes et les hommes engagés pour la défense de la France, ces matériels ne seraient rien. Nous voulons rendre hommage au courage et au professionnalisme de nos soldats, de nos militaires, en y associant les réservistes. Je prendrai l’exemple du département des Ardennes. Monsieur le ministre, vous connaissez bien le 3e régiment du génie. ministre opine.), puisque vous vous êtes encore récemment rendu à Charleville-Mézières où ce régiment historique est basé. Les liens qu’il entretient avec l’éducation nationale, à travers les classes de défense, les collèges et les lycées, sont importants. N’oublions pas le passé militaire de nos départements. Malheureusement, dans certains d’entre eux, il ne reste plus que le délégué militaire départemental ; c’est pourquoi nous sommes si attachés non seulement à nos régiments, mais aussi à nos amicales régimentaires. Gardons enfin à l’esprit la place de nos militaires dans le cadre de l’opération Sentinelle, qui joue un rôle si important pour notre pays. Il nous faut indubitablement continuer à susciter des vocations, recruter et intégrer de jeunes militaires. C’est primordial. À cet égard, nous devons veiller à ce que les conditions de travail rendent la vocation militaire plus attrayante, un facteur important de l’accroissement des effectifs, mais également de la fidélisation dans les armées. Le contexte actuel est lourd de menaces. Il y a quelque temps, la Russie a tiré un missile balistique hypersonique à capacité nucléaire sur l’Ukraine ; au Moyen-Orient, la chute de Bachar el-Assad constitue certes une bonne nouvelle dans l’absolu, mais la situation demeure explosive ; enfin, la Chine poursuit son action contre les démocraties et se montre particulièrement agressive envers Partout, les tensions s’exacerbent. Par la diplomatie, la France doit s’efforcer de les apaiser, mais elle doit également se doter des moyens d’affronter des conflits plus durs. La sécurité de nos concitoyens et de nos alliés implique un strict respect de la loi de programmation militaire, qui s’avère fondamentale à travers de nombreux dispositifs. Ne l’oublions pas : cette mission « Défense » est essentielle. C’est la raison pour laquelle le groupe Les Indépendants – République et Territoires votera en faveur de l’adoption de ses crédits. sur les travées des groupes INDEP et M. Cédric Perrin. sur les travées des groupes Les Républicains, UC, INDEP, RDSE, RDPI et SER.) temps perdu, paraît-il, ne se rattrape jamais. Et pourtant, c’est bien à cela que nous devons nous atteler aujourd’hui : rattraper les précieuses semaines que nous a fait perdre la censure endossée à l’Assemblée nationale par une alliance des contraires improbable et assez irresponsable. Ces semaines sont précieuses, car, dans le domaine militaire plus que dans d’autres, le temps est toujours un élément capital. En matière opérationnelle, bien sûr, mais aussi en matière financière, car tous les crédits qui ne sont pas engagés au moment opportun, toutes les sommes qui ne sont pas décaissées en temps voulu se traduisent par des décalages dans la conduite des programmes. In fine, c’est la remontée en puissance de nos industriels qui se voit entravée ; c’est le soutien, l’équipement et la préparation de nos forces qui se trouvent compromis ; et c’est avant tout la sécurité des Français qui est mise en jeu. Dans le contexte que nous connaissons, moins que jamais, nos armées ne peuvent se payer le luxe d’attendre. Il leur faut au plus vite un budget, et j’ajouterai un bon budget ! Malgré les vicissitudes de notre vie politique, malgré l’état de nos finances publiques, il était indispensable que celui-ci puisse, a minima, demeurer conforme au cadencement prévu par la LPM à laquelle, mes chers collègues, nous avons largement participé. Avec son esprit visionnaire, le général de Gaulle affirmait que la défense est le premier devoir de l’État et que ce dernier ne peut y manquer sans se détruire Considérer, comme certains d’entre nous dans cette assemblée, qui sont absents aujourd’hui, qu’il y aurait là une source à laquelle puiser de nouvelles économies est purement irresponsable. Cambon. Tout à fait ! Sido. Très bien. ! Perrin. Ce serait choisir de ne pas regarder en face la marche du monde et ignorer que nous avons basculé dans une nouvelle ère, placée sous le signe de la polarisation et de la confrontation, dans laquelle les mouvements tectoniques de l’ordre international se font plus visibles, plus rapides et plus violents. Je veux parler de l’antagonisme croissant entre Pékin et Washington, à l’ombre duquel se déploie l’opposition entre un supposé « Occident collectif » et un prétendu « Sud global » ; je veux parler du réveil des impérialismes et de l’enhardissement des dictatures qui accélèrent le délitement du multilatéralisme et libèrent le recours à la force ; je veux enfin parler du retour de l’incertitude stratégique pour l’Europe, prise en étau entre une menace russe réaffirmée et une imprévisibilité américaine qui met à l’épreuve la force et la nature du lien transatlantique. Dans ce nouveau monde, la conflictualité ne fait que s’étendre et se durcir, les menaces s’intensifient et exploitent les évolutions technologiques pour se diversifier. L’essor des conflits confirme que la voûte nucléaire demeure notre garantie ultime de sécurité, mais il nous montre également que celle-ci peut être contournée et que, afin de ne pas en faire une nouvelle ligne Maginot, il nous faut réinvestir dans tous les segments de notre défense. Parmi les périls qui pèsent aujourd’hui sur la France comme sur ses alliés, le plus vif provient assurément du flanc Est de notre continent. Depuis bientôt trois ans s’y déroule une guerre de haute intensité dont l’Europe avait perdu la mémoire et à laquelle elle demeure loin d’être préparée, une guerre dans laquelle les Ukrainiens résistent toujours héroïquement, mais de plus en plus difficilement, à l’agression russe. À l’heure où se met en place une nouvelle administration américaine, qui pourrait radicalement changer la face du conflit, nous ne pouvons pas manquer à nos engagements ni renier nos propres intérêts. Dans cette phase si périlleuse pour l’Ukraine, le soutien que nous lui apportons ne saurait donc fléchir tant que, sur le terrain, son courage et sa volonté lui permettent de Au-delà de ce théâtre, de nombreux autres conflits engagent notre sécurité. Au Moyen-Orient, bien sûr, où s’opère une vaste recomposition, à la fois chaotique et violente ; dans le Caucase, où, après avoir rayé le Haut-Karabagh de la carte, les visées panturques constituent désormais une menace existentielle pour l’Arménie ; dans l’Indo-Pacifique, où nos outre-mer font l’objet de toutes les convoitises, voire de toutes les déstabilisations, et où l’expansionnisme chinois vient de plus en plus souvent heurter la souveraineté de ses voisins. Dans toutes ces zones, les armées françaises apportent leur coopération et contribuent à la stabilité. De la mer Rouge à la Jordanie, de l’Europe occidentale aux rivages asiatiques, elles prouvent chaque jour leur valeur. Elles permettent à la France de tenir son rang dans le concert des grandes puissances militaires ; je tiens ici à leur exprimer de nouveau notre profonde gratitude et à saluer le dévouement sans faille des hommes et des femmes qui servent sous nos drapeaux. Dans le même élan, je souhaite souligner que le meilleur hommage que nous puissions leur rendre, c’est de nous assurer qu’ils disposent des moyens dont ils ont besoin. Il s’agit à mon sens d’un engagement moral : celui de respecter les femmes et les hommes qui servent sous le drapeau tricolore. Ces militaires qui mettent leur vie en jeu pour protéger les nôtres méritent une armée à la hauteur de leur courage et de leur dévouement. Or, si je me réjouis bien évidemment que la trajectoire financière de la LPM soit respectée, il me semble également nécessaire d’en souligner certaines limites qui se font jour. En effet, 2025 sera une année charnière de la programmation, avec pas moins de 51 milliards d’euros engagés en matière d’équipement. Pour plus des deux tiers, ces crédits seront consacrés à des chantiers d’avenir : la modernisation de notre dissuasion nucléaire, le remplacement de notre porte-avions ou encore le passage du Rafale au standard F5. Ces incontournables de notre posture stratégique sont des éléments fondamentaux pour nos armées, comme pour notre BITD, et cela nous oblige naturellement à les maintenir au plus haut niveau Cependant, il est à noter que le coût de ces programmes structurants semble avoir été évalué au plus serré. Par ailleurs, et même si les crédits doivent être décaissés sur le temps long, il faut garder à l’esprit que ces dépenses contribueront à rigidifier la suite de la programmation. Dès lors, elles viendront nécessairement contraindre les marges de manœuvre, lesquelles apparaissent de plus en plus minces. Nous le savions déjà : les améliorations dues à la LPM sont réelles et certaines sont déjà visibles sur le terrain, mais elles n’aboutiront pas pour autant à des forces étoffées. Aviation de chasse, frégates de premier rang ou programme Scorpion, pour chacune de nos armées, les formats resteront taillés au plus juste. En outre, nos forces sont désormais confrontées à une multiplication des aléas stratégiques qui se traduit par une sollicitation croissante. Elles assument un soutien à l’Ukraine qui pèse parfois lourd sur certains parcs et sur certaines dotations, et elles sont confrontées à de nouveaux besoins capacitaires qui apparaissent régulièrement dans des domaines tactiquement ou technologiquement très évolutifs. Préparer l’avenir tout en répondant à ces enjeux immédiats exige donc un budget suffisamment ambitieux pour pouvoir être suffisamment réactif ; à défaut, nous prendrions le risque de voir nos faibles marges opérationnelles se changer en trous capacitaires extrêmement préjudiciables, a fortiori à l’heure du « pivot vers la haute Or, au moment où nous portons notre regard sur l’année 2025, force est de constater que 2024 appelle de notre part une certaine vigilance. Entre reports, gels, surgels et annulations de crédits portés à des niveaux inhabituellement élevés, cet exercice aura en effet connu une exécution pour le moins mouvementée, parfois difficile à retracer, et qui a souvent suscité des interrogations ou de l’inquiétude quant à la bonne mise en œuvre de la LPM. Cette exécution budgétaire aura surtout mis en exergue les conséquences très directes que peuvent emporter les dépenses exceptionnelles dans le cadre d’un budget qui, certes, augmente, mais qui demeure néanmoins contraint au regard des impératifs stratégiques. Ainsi, le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2024 a opportunément ouvert 837 millions d’euros de crédits supplémentaires pour prendre en charge les surcoûts opérationnels survenus l’année dernière. ministre opine.) Pour autant, dans le même mouvement, il a été procédé dans ce texte à plusieurs annulations ; les crédits du programme 146, notamment, ont été amputés de 532 millions d’euros. De ce fait, on observe de nouveau un lien inquiétant entre surcoûts imprévus, d’une part, et érosion des crédits d’équipement, d’autre part. Cette situation devra être d’autant plus surveillée que les provisions pour opérations extérieures et missions intérieures ont été largement revues à la baisse sur l’ensemble de la programmation. Certes, la fin de l’opération Barkhane amoindrit la charge ; certes, on peut espérer que le surcroît d’activités intérieures de 2024 demeure conjoncturel. En revanche, les opérations de réassurance ou de sécurité internationales, telles que Lynx et Aigle en Europe de l’Est, ou Aspides en mer Rouge, semblent s’installer dans la durée. Tout porte donc à croire que leur financement devra être pris en compte à moyen, voire à long terme, ce que ne permet pas la loi de programmation telle qu’elle est actuellement Enfin, j’insisterai sur les reports de charges. Ceux-ci auront en effet utilement contribué à nous faire franchir la bosse budgétaire liée à l’inflation et au coût des carburants. Mais force est de constater qu’ils s’inscrivent désormais dans une trajectoire qu’il faut maîtriser, d’abord parce qu’ils représentent autant de marges de flexibilité en moins pour le budget des armées, ensuite parce qu’ils font peser une contrainte financière sur les épaules des industriels de la défense et, en bout de chaîne, sur celles des PME. Le financement de ces dernières reste pourtant une préoccupation majeure, autant qu’un angle mort de la préparation à la haute intensité et à l’économie de guerre. En effet, en dépit des bouleversements de l’environnement stratégique, en dépit de la prise de conscience collective qui s’est ensuivie, leur difficulté d’accès aux crédits bancaires semble toujours aussi prégnante. En particulier, les taxonomies européennes et autres instruments de responsabilité, comme d’ailleurs les politiques internes des banques, n’ont connu aucune évolution notable et perturbent toujours les circuits d’investissement et d’innovation, une situation ubuesque au regard du contexte international et des crises auxquelles nous faisons face. L’état d’esprit des banques doit Vous le savez, monsieur le ministre, le Sénat a formulé des propositions très concrètes en la matière, et il reste évidemment plus que jamais disponible et mobilisé pour faire aboutir ces idées. De manière générale, c’est l’environnement global des entreprises de défense qui doit être amélioré, ainsi que cela a été largement souligné lors de l’examen de la LPM. La conduite des programmes s’égare dans trop de complexité et de sophistication ; les normes et les procédures s’empilent, notamment en matière de marchés publics, les règles civiles s’avérant totalement inadaptées aux spécificités de la défense et notamment à l’importance, et surtout au rythme, de l’innovation. Résultat : des délais indus, des surcoûts inutiles et, parfois, des équipements inadaptés ou trop coûteux. La réorganisation de la direction générale de l’armement (DGA) ou l’évolution de certains de ses process sont à ce titre des jalons importants. Pour autant, nous sommes encore loin du choc de simplification annoncé, et surtout espéré par les industriels, lesquels attendent aujourd’hui que ce chantier soit approfondi pour qu’eux-mêmes puissent continuer à accélérer. Monsieur le ministre, mes chers collègues, les défis posés à notre outil militaire sont désormais aussi nombreux qu’exigeants. Ils vont de la conduite des grands programmes d’armement au maintien en condition opérationnelle, de l’innovation à la production en masse, du recrutement et de la fidélisation à l’activité des forces, ou encore, bien sûr, de la sécurité de nos compatriotes à la préservation de la stabilité internationale. Le général de Gaulle, encore lui, nous avertissait déjà de l’importance de l’anticipation : « l’intelligence consiste à prévoir », Face à l’ampleur de la rupture stratégique que nous vivons et malgré nos profondes difficultés budgétaires, seule la constance de nos efforts permettra de relever ces défis. En ne déviant pas de la ligne d’horizon minimale définie par la LPM, c’est avant tout cette perspective que le projet de loi de finances pour 2025 permet de préserver au bénéfice de nos Prévoir, c’est investir aujourd’hui dans une armée résiliente et moderne qui pourra répondre aux crises sans compromis sur son autonomie stratégique ; prévoir, c’est aussi refuser que nos soldats soient contraints de faire face à l’adversité sans disposer des moyens nécessaires pour cela. Monsieur le ministre, mes chers collègues, investir dans la défense, ce n’est pas céder à une logique belliciste, mais simplement affirmer que la France, forte de son héritage et de son indépendance, doit rester maîtresse de son destin. Alors, honorons les enseignements de l’histoire, honorons la vision du général de Gaulle et donnons à nos armées les moyens d’assurer la sécurité de notre nation aujourd’hui et demain. Pour toutes ces raisons, le groupe Les Républicains votera sur les travées du groupe Les Cigolotti, Michel Masset et Marc Laménie applaudissent M. Jean-Baptiste Lemoyne. avant tout, je tiens à présenter nos meilleurs vœux aux femmes et aux hommes engagés dans nos armées, sans oublier ceux d’entre eux qui ont fait le sacrifice ultime de leur vie pour le pays, ainsi que leurs proches. Nous ne les oublions pas. Ce matin, nous examinons les crédits de la mission « Défense » pour 2025 dans un contexte inédit à bien des égards. Inédit au niveau national, tant nous avons le sentiment que, dans un autre hémicycle, règne la volonté de jouer aux quilles avec les gouvernements plutôt que de légiférer dans l’intérêt général du pays. Cela explique que nous nous retrouvions ce samedi de janvier pour reprendre l’examen d’un budget d’une année déjà entamée. Inédit également au niveau international, puisque le monde tel qu’il est se caractérise par des crises simultanées et persistantes en de nombreux endroits. En somme, un état de « permacrise » et de « polycrise ». Ce qui caractérise aussi notre monde, c’est le retour de la puissance à l’état brut, avec des visées affichées de prédation territoriale, de prédation de ressources matérielles et immatérielles, le tout s’accompagnant de nouvelles frontières pour les théâtres d’opérations, notamment dans le cyberespace et le spatial. L’examen des crédits de cette mission nous renvoie à notre responsabilité profonde de protéger les Français, d’assurer leur défense et celle de nos intérêts. Félicitons-nous que, depuis 2017, les budgets successifs de la mission « Défense » s’inscrivent dans une volonté de réparation, avec une hausse budgétaire continue, passant de 32 milliards d’euros en 2017 à 41 milliards d’euros en 2022, pour atteindre 50 milliards d’euros cette année. Mes chers collègues, ce budget est l’affirmation d’un choix, celui du strict respect de la trajectoire financière inscrite dans la dernière LPM, et donc du respect du vote des En dépit d’une situation financière des plus contraintes, la sécurité des Français et les crédits de la mission « Défense » ne seront pas une variable d’ajustement, comme en témoignent ces 3,3 milliards d’euros de crédits additionnels. Dans quel but ? Notre environnement évolue, nous devons nous adapter, « être souples comme le cuir, mais trempés comme l’acier pour être et durer », aurait dit le général Bigeard. Temal. Voilà une référence pour le moins douteuse ! Lemoyne. Notre environnement stratégique est nouveau et nécessite à la fois des capacités de projection rapide et d’engagement dans des conflits de haute intensité. La guerre en Ukraine a démontré les besoins en très grande quantité de munitions d’artillerie, de munitions de petits calibres, de systèmes de frappe dans la profondeur et, bien sûr, de drones de différents formats. De fait, nous constatons une augmentation de plus de 12 % des crédits du programme 146. L’année 2025 verra aussi la livraison des missiles moyenne portée (MMP), ces missiles antichars très attendus dans l’armée de terre. La haute intensité des conflits implique également la mobilisation sur un temps long des ressources humaines. De ce point de vue, le présent budget se veut respectueux de nos forces. Nous touchons là au sujet de la condition militaire, un enjeu majeur et structurel pour l’avenir, en particulier dans une société où l’engagement à long terme et, potentiellement, au sacrifice de sa vie, n’est plus une évidence. Le ministère l’a bien compris. Je veux saluer l’évolution du plan Famille II, devenu plan Fidélisation 360, avec une nouvelle dynamique, l’amélioration des conditions de vie en emprise militaire, la nouvelle politique de rémunération des militaires, ainsi qu’un certain nombre d’efforts indiciaires. J’en viens à un point sur lequel nous devons nous mobiliser pour trouver des solutions, notamment avec Bercy : les reports de charges évoqués par le rapporteur spécial Dominique de Legge. Ceux-ci ont augmenté et pourraient représenter le linceul des LPM, car ils alimentent ce que l’on appelle la bosse budgétaire. Or nous ne souhaitons naturellement pas anéantir les efforts réalisés De ce point de vue, les parlementaires sont utiles, car ils peuvent aiguillonner le travail interministériel. Chacun sait que beaucoup a déjà été fait pour soutenir notre BITD. Continuons dans cette voie. Notre BITD est en pointe en matière d’innovation : je salue le fait que ce budget permettra la livraison du supercalculateur le plus puissant en intelligence artificielle (IA) militaire classifiée d’Europe. ministre approuve.) Cette IA va irriguer tous les usages Il en va de même s’agissant du domaine quantique, et l’observatoire mis en place dans ce domaine sera précieux pour fédérer toute une communauté d’experts. Il convient de ne pas s’attarder, car nos adversaires, nos compétiteurs, ne nous attendront pas. Vous l’aurez compris, mes chers collègues, à la lumière de tous ces éléments, le groupe RDPI votera avec conviction les crédits de la mission « Défense » Permettez-moi de profiter du temps de parole qu’il me reste pour remercier et féliciter l’armée des champions, c’est-à-dire les sportifs de haut niveau présents au sein de nos armées. Grâce à tous ces athlètes, nous avons remporté vingt et une médailles, soit 30 % des médailles françaises aux jeux Olympiques de 2024. Je pense plus particulièrement à l’Icaunaise Eugénie Dorange, qui a permis à l’Yonne d’atteindre la petite finale de canoë,… Lemoyne. … à l’aviateur Nicolas Gestin, également en canoë,… Lemoyne. … au second maître Shirine Boukli,… Lemoyne. … ou au matelot Joan-Benjamin Gaba,… Lemoyne. … et je pourrais en citer bien d’autres. Ils ont battu le record mondial de médailles obtenues par des militaires aux jeux Olympiques. Cela en dit long et témoigne d’un état d’esprit d’excellence de nos armées. Nous en sommes fiers et reconnaissants : militaires et sportifs font résonner La Marseillaise et portent haut les couleurs de la France ; je les en remercie ! Républicains, ainsi banc des commissions.) M. Ahmed Laouedj. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je vais vous donner lecture de l’allocution d’André Guiol, membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, retenu dans son département du Var. « En mars dernier, la destruction d’un drone américain par un chasseur russe au-dessus de la mer Noire a illustré, si certains en doutaient encore, le retour des rivalités de puissance dans des espaces autrefois stabilisés. « Dès lors, il est normal que, dans ce contexte, le montant accordé à notre défense pour 2025 atteigne 50,5 milliards d’euros, soit 3,3 milliards d’euros de plus qu’en 2024. Pour autant, nous ne devons pas nous réjouir de cette hausse, qui dépeint une situation ponctuée par le retour des conflits de haute intensité et l’émergence de nouvelles menaces hybrides. La montée en puissance de technologies innovantes, comme les drones, l’intelligence artificielle et le domaine cyber, nous impose un effort sans précédent. « Ainsi, l’augmentation des crédits se concentre sur plusieurs priorités majeures. « Tout d’abord, le renouvellement de la dissuasion nucléaire, qui représente près de 40 % du financement consacré à la modernisation de nos forces armées. Cet investissement crucial pour garantir une dissuasion crédible repose notamment sur la construction de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de troisième génération (SNLE 3G), le développement des missiles M51.3 et des missiles air-sol nucléaires de quatrième génération (ASN 4G). « Le programme Rafale devra s’ajuster pour rester en phase avec les objectifs de la loi de programmation militaire 2024-2030. Concrètement, cela signifie qu’il nous faudra atteindre un parc de 178 avions, tous modèles confondus, pour l’armée de l’air et la marine d’ici à 2030, avec une montée en puissance à 225 appareils prévue à l’horizon de 2035. « Dans le même esprit, la dotation de 130 millions d’euros figurant dans le programme 178 pour la mise en œuvre du supercalculateur de l’agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense est un indicateur positif sur l’état de préparation de nos armées. « L’anticipation des sauts technologiques dans les domaines de l’espace, des fonds marins, du cyber et des drones justifie l’augmentation significative des crédits de la mission. « Cependant, cette trajectoire ambitieuse ne doit pas masquer certains défis structurels qui persistent. « Le report de charges, estimé à près de 3 milliards d’euros, et les surcoûts des missions intérieures, comme l’opération Sentinelle, mettent sous tension la préparation opérationnelle de nos armées. Si ces dispositifs restent indispensables pour protéger nos concitoyens des menaces directes et pour répondre aux catastrophes naturelles exacerbées par le changement climatique, ils révèlent certaines limites. « Il est crucial de maîtriser la réquisition des armées, en la concentrant sur des missions à forte valeur militaire. Cela nécessite de privilégier une réquisition maîtrisée, combinant réactivité et désengagement rapide. « Le coût des matériels et des opérations pèse lourdement sur notre modèle de défense, ce qui doit nous inciter à repenser en commun l’effort industriel, afin de maintenir le cap du multicapacitaire. Cette soutenabilité financière doit être au cœur de nos réflexions pour éviter que nos ambitions stratégiques ne se heurtent une fois de plus à l’agenda américain. « Notre notoriété dans les domaines technologiques de pointe devrait nous permettre d’impulser une dynamique tendant à l’élaboration d’un projet de défense commune. C’est pourquoi, monsieur le ministre, nous nous interrogeons sur la manière dont les objectifs de la LPM prennent en compte l’ambition européenne en matière de défense. « Même si le texte mentionne certains projets conduits en commun avec des États partenaires, comme le système de combat aérien du futur (Scaf), développé conjointement avec l’Allemagne et l’Espagne, il semble ignorer notre rôle au sein de l’Agence européenne de défense et les moyens qu’il faudrait y consacrer. « Je crois pourtant qu’il est temps de placer la coopération européenne au centre de notre politique militaire. Nous ne pourrons pas faire réellement aboutir l’Europe de la défense sans une évolution institutionnelle majeure qui implique que nous levions l’ambiguïté autour de notre autonomie « Comme l’écrit Jean Monnet dans ses Mémoires : “L’Europe se fera dans les crises. Elle sera la somme des solutions qu’on apportera à ces crises”. « Les membres du groupe du RDSE, plus que jamais soucieux de défendre l’Europe, voteront les crédits de cette Lemoyne applaudit également.) M. Olivier Cigolotti. sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées du groupe SER.) l’année 2025 est la deuxième année d’exécution de la loi de programmation militaire promulguée en Les autorisations d’engagement demandées au titre de la mission « Défense » dans le présent projet de loi de finances pour 2025 s’élèvent à 93,6 milliards d’euros, soit une hausse de 37,9 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2024. Les crédits de paiement s’élèvent, quant à eux, à 60 milliards d’euros, soit une augmentation d’un peu plus de 5 %. En neutralisant l’inflation, en euros constants, la hausse serait de 35,5 % en autorisations d’engagement et de 3,9 % en crédits de paiement. Cet effort important doit être salué, a fortiori dans un contexte général d’économies significatives pour le redressement des finances publiques. La mission « Défense » est celle qui connaît la plus forte hausse de crédits en 2025. À la suite du rapporteur spécial, Dominique de Legge, et du président de la commission des affaires étrangères, Cédric Perrin, je souhaite cependant attirer votre attention, monsieur le ministre, sur la forte hausse du report de charges depuis 2022. En effet, alors que ce report s’élevait à 3,88 milliards d’euros à la fin de l’année 2022, il devrait s’établir à 6,8 milliards d’euros à la fin de l’année 2024, augmentant ainsi de plus de 75 % en deux ans, dans des proportions quasiment équivalentes à celles de la marche – autrement dit l’effort – prévue chaque année dans le cadre de la LPM. Cette évolution concerne surtout les dettes contractées auprès des fournisseurs et représenterait, en 2024, 20,3 % des crédits. Nous veillerons à ce que ce report reste raisonnable et ne remette pas en cause la programmation votée à l’été 2023. Pour la première fois depuis près de quarante-cinq ans, la France débute l’année sans budget. Cette situation a de nombreuses conséquences pour les Français. Monsieur le ministre, vous avez vous-même déclaré que l’absence de réel budget pour 2025 menaçait le réarmement de notre pays. Mais elle menace également nos exportations, alors même que l’année 2024 a été la deuxième meilleure année pour nos ventes à l’étranger et que les perspectives pour 2025 étaient tout à fait encourageantes. Il est essentiel de doter la France d’un budget, sauf à condamner les hausses de crédits prévues sur l’ensemble des opérations stratégiques de la mission. C’est en effet grâce à ces hausses de crédits que pourront être relancées ou relocalisées les productions d’armement, nécessaires pour garantir notre souveraineté et incontournables pour préserver la vie économique de nombre de nos territoires. Sans budget pour la France, la hausse de 3,3 milliards d’euros de crédits prévue dans la LPM serait effacée. Par ailleurs, le contexte mondial n’a jamais été aussi tendu. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine persiste dans sa logique d’escalade, la Russie ayant menacé dernièrement de frapper Kiev avec son missile Orechnik. Quant à la situation au Moyen-Orient, elle reste extrêmement fragile. L’immobilisation des crédits complique également la tâche du Gouvernement, qui s’est fixé pour objectif de préparer la France à entrer dans une économie de guerre. Chaque semaine sans budget qui passe menace d’accentuer le retard que prennent les programmes en cours. Or, dans ces conditions, comment notre base industrielle et technologique de défense pourrait-elle remonter en puissance ? Comment pourrions-nous assurer sereinement la poursuite des grands programmes européens, comme le Scaf ou le MGCS ? La poursuite des programmes de coopération à l’échelle européenne, comme à l’échelle internationale, est pourtant primordiale. Dans un contexte d’instabilité géopolitique mondiale, il est indispensable que l’Union européenne puisse réellement jouer son rôle en matière militaire. Après l’élection de Donald Trump, toutes les hypothèses peuvent et doivent être envisagées, notamment en ce qui concerne l’Otan. Il faut conserver la présence américaine au sein de cette instance, car, qu’elle soit forte ou faible, celle-ci est indispensable au maintien de l’architecture de l’organisation, qu’il convient de préserver, même si la dissuasion reste un sujet de première importance pour l’avenir. Or cela ne pourra se faire que si nous envoyons un message clair à nos alliés : nous devons leur assurer que nous sommes en mesure de fournir les moyens financiers nécessaires à notre défense. La défense européenne en dépend également. Au moment où notre Haute Assemblée s’engage dans l’examen des crédits de la mission « Défense » et alors que le risque d’un rejet du budget perdure, une remise en cause de la LPM est à craindre En effet, tous ceux qui soutiennent une nouvelle censure du Gouvernement seront les artisans d’un retard technologique et stratégique que la France sera seule à subir, puisque les autres pays, conscients de la gravité du contexte, continuent d’avancer. Notre débat a donc aussi pour enjeux le maintien de la paix et la préservation de notre souveraineté. Ne l’oublions pas et faisons-en sorte que les engagements pris envers nos armées soient tenus. Pour toutes ces raisons, les membres du groupe Union Centriste voteront unanimement les crédits de la mission sur les travées du groupe UC.) M. le ministre. armées. Mesdames, messieurs les sénateurs, tout d’abord, je tiens à vous remercier de votre mobilisation, en ce samedi matin, en faveur de la défense de nos forces armées. Je me joins aux propos que vous leur avez adressés. En effet, la valeur d’une armée d’emploi ne se mesure pas seulement à l’aune du budget qu’on lui consacre – et c’est heureux, parce que les crédits ont considérablement diminué ces dernières années –, mais aussi par le courage de ses soldats et leur capacité à accepter des missions au cours desquelles ils sont susceptibles d’être blessés ou tués, et de devoir tuer sur ordre. Aussi, je ne peux commencer mon intervention sans avoir une pensée particulière pour les soldats qui sont tombés l’année dernière, en 2024, notamment la maréchal des logis Claudin, engagée au sein de la Finul, qui a perdu la vie à l’automne dernier lors d’une mission impliquant une patrouille importante. Je salue également la mémoire des deux pilotes de Rafale qui, lors d’un entraînement au mois d’août dernier, sont décédés dans un terrible accident. Les questions budgétaires ne doivent pas faire oublier la force d’âme et la force morale de nos soldats qui sont le fruit de l’héritage du passé et dont nous voulons prendre soin. Plutôt que lire un discours, permettez-moi de reprendre un certain nombre d’éléments qui me semblent importants dans le cadre de la présentation de ces crédits. Premièrement, comme l’ont rappelé Olivier Cigolotti et le président Perrin, avant de nous prononcer sur les reports de charge ou d’envisager les critères techniques du contenu de la LPM, il faudrait savoir si les crédits de la mission « Défense » pour 2025 seront votés ou non, alors que l’année a déjà débuté. Autrement dit, la loi de programmation militaire, qui prévoit une marche de plus de 3,3 milliards d’euros, sera-t-elle adoptée ? Ou bien encore, la programmation militaire que nous avons votée devant le monde entier – nos compétiteurs d’une part, nos alliés d’autre part – sera-t-elle respectée ? En effet, le charme des programmations militaires, si je puis le dire ainsi, réside dans leur caractère pluriannuel, notamment en ce qui concerne les équipements majeurs ; or tout décalage ou dérapage en la matière peut conduire à anéantir les efforts de réarmement que le Gouvernement et le Parlement ont collectivement prévus Par conséquent, il est faux de dire que la censure du précédent gouvernement n’a pas eu d’impact sur les crédits de cette mission au moment où nous en débattons. Bien évidemment, il ne s’agit pas de pointer du doigt ceux qui l’ont votée, car ils n’ont fait qu’exercer ainsi l’un des droits les plus fondamentaux de tout parlementaire. Mais affirmer que cette décision a été neutre ou indolore serait un mensonge. La réalité est celle d’un choc de confiance vis-à-vis des industries de défense et de nos soldats. Cette question devra être traitée politiquement, comme il se doit, devant le peuple Deuxièmement, qu’on le veuille ou non, le budget de la mission « Défense », dans le cadre de ce projet de loi de finances pour 2025, est conforme à la programmation militaire. Le sénateur Gontard a d’ailleurs lui-même souligné que le Gouvernement n’avait pas déposé d’amendement en vue de donner un coup de rabot aux crédits de cette mission. Certains d’entre vous défendront peut-être l’idée, à travers leurs propres amendements, qu’il faut réduire ces crédits, mais croyez bien que cette programmation militaire reste protégée au regard des risques qui pèsent sur notre pays, comme le prouvent les chiffres, que je rappelle même s’ils sont connus : 50,5 milliards d’euros de crédits seront consacrés à la mission « Défense » pour 2025, soit une augmentation de 7 % par rapport à l’année dernière, ou encore 9,5 milliards d’euros supplémentaires depuis 2022, l’année de ma prise de fonction, et 18 milliards d’euros supplémentaires Par conséquent, il est clair que nos discussions politiques, stratégiques et budgétaires ne s’inscrivent plus du tout dans une logique de raréfaction des moyens, mais bel et bien dans un cadre où le ministère doit gérer une crise de croissance. Ces crédits seront-ils suffisants ? Telle est la question sous-jacente qu’ont posée plusieurs orateurs. Comme je vous l’ai toujours dit, en l’assumant parfaitement, je considère qu’il s’agit là d’un plancher et non pas d’un plafond. Mais, dès lors que les moyens augmentent, il importe surtout de savoir si l’argent va au bon endroit : ces crédits nous permettront-ils de gagner la guerre de demain ou bien ne serviront-ils qu’à gagner celle d’hier en finançant des réparations ? Tel devrait être, me semble-t-il, l’enjeu des discussions que nous aurons. Troisièmement, le montant des crédits consacrés à notre réarmement est supérieur aux objectifs qui avaient été définis – et je remercie le président Perrin de l’avoir souligné. En effet, quand on examine un budget militaire, il faut toujours prendre en compte la réalité de la gestion. Or, pendant des années, alors que les programmations militaires étaient généreuses sur le papier, on a procédé à des annulations de crédits : en somme, des milliards d’euros étaient inscrits en autorisations d’engagement, mais les crédits de paiement ne suivaient pas. La programmation paraissait cohérente en théorie, mais son exécution budgétaire manquait de rigueur. Bref, on était loin d’une gestion à l’euro près. Que l’on soutienne ou non le Gouvernement, personne ne peut nier que, dans les copies que je propose depuis 2022, les budgets de la défense, tant en autorisations d’engagement qu’en crédits de paiement, sont supérieurs à ceux que prévoit la loi de programmation militaire : preuve en est l’ouverture de 1 milliard d’euros de crédits supplémentaires l’année dernière. Par conséquent, à défaut de partager ses convictions, je comprends que le sénateur Gontard puisse dire que nous continuons de nous réarmer dans un contexte politique et budgétaire déliquescent, et je l’assume devant vous. Ainsi, l’année dernière, alors que la loi de finances initiale pour 2024 prévoyait 47,2 milliards d’euros en autorisations d’engagement, le budget de la mission a atteint 48,3 milliards d’euros en exécution, soit 1 milliard d’euros de plus que prévu. Cela nous a permis de répondre aux préoccupations légitimes de la commission des affaires étrangères du Sénat, notamment en ce qui concerne le surcoût des Opex, comme l’a mentionné le président Perrin. Le rapporteur spécial, Dominique de Legge, appelle à davantage de transparence entre le Parlement et le Gouvernement. J’y suis favorable, du moins sur les sujets qui ne touchent pas à nos intérêts. Ainsi, sur la disponibilité du matériel, je reste à la disposition du Sénat pour faire la démonstration que ce serait un non-sens que de livrer quel que secret que ce soit. Pour autant, il est clair que, dans le cadre de l’aide que nous apportons à l’Ukraine, ce milliard d’euros supplémentaire en autorisations d’engagement et en crédits de paiement nous a permis d’absorber un certain nombre de surcoûts. À ce titre, monsieur le président Cambon, nous avons tenu parole : nous étions en effet convenus que la programmation militaire ne financerait pas à elle seule l’aide à l’Ukraine. Quatrièmement, mesdames, messieurs les sénateurs, je note que vous ne parlez plus d’inflation dans vos interventions. C’est l’avantage d’être maintenu dans ses fonctions que de voir les saisons passer et les choses changer : lorsque nous avons construit ensemble la programmation militaire, nous avons passé plusieurs heures à débattre de sa soutenabilité au regard de l’inflation, certains d’entre vous reprochant au Gouvernement de ne pas prendre suffisamment en compte ce critère. Ce matin, personne n’en a soufflé mot, ce qui prouve bien qu’il n’y a aucun problème en la matière. Et pour cause : l’évolution du contexte macroéconomique nous a redonné des marges de manœuvre dans l’exécution de la programmation militaire. On ne peut pas ignorer cette réalité, surtout quand on cherche à traiter le problème des reports de charges. Avec la même honnêteté et dans un même souci de transparence, il me faut préciser, bien évidemment, que si ce critère macroéconomique venait à évoluer dans le mauvais sens, cela aurait aussi un impact négatif sur la programmation militaire. Cinquièmement, si j’avais pu moins recourir aux reports de charges, je l’aurais fait. Je l’ai toujours dit. Pour autant, ces reports doivent-ils nous inquiéter au point de considérer qu’ils remettent en cause la structure de la programmation militaire ? Pour un ministre des armées, l’alternative est simple : soit il passe commande aux fournisseurs, ce qui augmente le report de charges, soit il refuse de commander. En ce qui me concerne, je préfère passer commande à nos industriels pour respecter la programmation militaire. Une autre question se pose : faut-il envisager les reports de charges aujourd’hui de la même manière qu’il y a vingt ans, ou même qu’en 2017, année où Florence Parly a été nommée ministre des armées ? Non ! Car la situation n’est pas la même selon que les crédits militaires augmentent ou diminuent… Sachons distinguer le bon cholestérol du mauvais. (Sourires.) Aujourd’hui, les reports de charges sont élevés, car les commandes sont nombreuses, comme c’était le cas entre les années 1960 et 1980. Dans les années 1990 et 2000, les reports de charges résultaient des efforts de trésorerie que l’on faisait porter aux industries de défense, ce qui n’est plus le cas. À cet égard, je m’inscris en faux contre les propos qu’ont pu tenir certains d’entre vous ce matin : non, la trésorerie des industries de défense n’est pas mise à mal par les reports de charges. Au contraire, nous veillons à ce que l’effort considérable que les contribuables sont appelés à fournir ne donne pas lieu à des effets d’aubaine indus au profit de nos industries de défense – que je soutiens pourtant de tout mon cœur en tant que ministre de la défense. Notre réarmement n’est plus comme jadis l’œuvre d’arsenaux de l’État. C’est une différence notable avec la grande période des années 1960, 1970 et 1980. Il nous faut donc trouver un juste milieu. Certes, nous devons débattre des reports de charges et le sénateur de Legge a raison de nous y inciter au nom de la commission des finances. Mais nous devons aussi prendre de la distance en veillant à considérer que ces reports ne viennent pas forcément fragiliser les industries de défense, lesquelles d’ailleurs – vous auriez pu me le reprocher – touchent des intérêts moratoires sur lesdits reports… Par conséquent, comme l’ont suggéré la sénatrice Jourda et le sénateur Temal, au moment où le monde se réarme, nous devrions concentrer notre réflexion sur la meilleure manière d’aider ces industries à capter des financements privés, notamment des financements bancaires et des levées de fonds. De toute évidence, il reste à définir un modèle économique pour soutenir notre renforcement capacitaire. Sixièmement, certains d’entre vous ont abordé la question de la fidélisation des personnels. Madame la sénatrice Carlotti, oui, l’échéance de la revalorisation de la grille indiciaire des officiers sera respectée, comme elle l’a été, malgré un léger décalage, pour les sous-officiers. À ce propos, il ne se passe pas une seule visite sur une base aérienne ou sur une base navale sans que des sous-officiers viennent me dire qu’ils se réjouissent de voir leur situation enfin évoluer. En outre, les chiffres parlent d’eux-mêmes : la cible des 700 ETP sera atteinte en 2025, comme la loi de programmation militaire le prévoit. Je vous remercie, madame Gréaume, pour vos propos sur le service de santé des armées (SSA). Je sais que c’est un sujet auquel vous tenez infiniment, et nous veillerons à ce que les choses continuent d’avancer. Septièmement, j’assume quelques décalages par rapport à ce qui a été voté dans la LPM : cela ne concerne que quelques cas, sur lesquels je vais m’expliquer. Ainsi, il va sans dire qu’il nous faut accélérer le déploiement de l’intelligence artificielle, selon des modalités encore à imaginer, et ce afin de créer un véritable arsenal technologique. L’Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense y travaille. C’est pourquoi j’ai proposé que celle-ci bénéficie de crédits supplémentaires, une initiative que j’ai pris soin de détailler lors de ma dernière audition devant votre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Les munitions sont un autre point sensible de notre réarmement. Le président Perrin a évoqué le « pivot vers la haute intensité » : il s’agit moins d’engager une évolution du format de notre armée que de renforcer nos stocks de munitions, simples et complexes. À cet effet, j’ai proposé l’ouverture de 1,9 milliard d’euros de crédits supplémentaires, ce qui nous permettra de nous doter de torpilles lourdes, de missiles Mistral, Aster ou Scalp, etc. À l’évidence, il est essentiel que nous organisions prochainement un débat sur les nombreuses bascules auxquelles nous sommes en train d’assister. M. Temal a parlé de l’Afrique. Parmi ceux qui ont évoqué l’Union européenne, certains à droite de l’hémicycle ont soutenu que les questions de défense relevaient d’une souveraineté qu’il n’était nullement question d’abandonner, quand le sénateur Gontard considère – je ne suis pas d’accord avec lui sur ce point – que la France n’a plus les moyens de ses ambitions et que les Français doivent se mettre au diapason de ce que veulent les Européens. Monsieur Gontard, je résume sans doute un peu rapidement les propos forts que vous avez tenus et auxquels je suis loin de En effet, j’estime que la clé du débat consiste à définir ce que nous souhaitons partager au sein de l’Union européenne. Par conséquent, le Gouvernement et le Parlement – car la diplomatie parlementaire joue un rôle important – doivent prendre l’initiative d’ouvrir la réflexion en ces termes : quels projets de défense pourrions-nous partager avec d’autres États membres sans abîmer notre souveraineté ni subir une standardisation qui ne nous correspondrait pas, car elle serait trop influencée par les États-Unis ? Je souhaite que le Sénat s’empare de ce débat dont l’enjeu n’est rien moins que la coordination entre l’Union européenne et l’Otan, autrement dit la création du fameux « pilier européen » au sein de l’Otan. Le sujet court depuis de nombreuses années : il est temps de faire évoluer notre réflexion. Les conséquences sur des projets comme le Scaf ou le MGCS risquent d’être redoutables, mais il est temps de distinguer ce qui peut être mutualisé de ce qui ne peut absolument pas l’être, et de placer le curseur en matière de souveraineté au bon endroit. C’est un débat noble, qui devra associer le Parlement. Toutes les contributions seront les bienvenues, les vôtres, bien sûr, celles des think tanks également. Nous devrons définir précisément, devant le peuple français et au regard de notre histoire, le niveau de mutualisation que nous sommes prêts à Nous devrons également reparler de la place que la France doit occuper au sein de l’Otan. Nous avons commencé à en débattre dans le cadre du projet de loi de programmation militaire, mais il faudra aller plus loin. Les grandes bascules géographiques, en Afrique, dans l’Indo-Pacifique et sur le plateau continental européen, méritent notre attention. Nous devrons plus particulièrement réfléchir à la situation en Ukraine : quid du jour Autre enjeu, l’articulation entre la dissuasion nucléaire et ce qui relève du conventionnel, non seulement militaire, mais aussi civil. Certains d’entre vous ont en effet très justement rappelé l’essor des menaces hybrides, de la guerre informationnelle ou cyber ou bien encore de la militarisation de l’espace. L’arrivée de M. Musk au sein de l’administration américaine n’ira pas sans créer un grand bouleversement de ce que les Européens croyaient acquis en matière spatiale. Monsieur le sénateur Temal, la revue nationale stratégique sera-t-elle révisée ? Je ne le sais pas, car la décision relève du Président de la République et du Premier ministre. Toutefois, comme ministre des armées – je m’adresse en particulier au président de la commission des affaires étrangères, Cédric Perrin, et au rapporteur du dernier projet de loi relatif à la programmation militaire, Christian Cambon –, je suis à la disposition du Sénat pour que nous menions ces débats en profondeur. Encore une fois, en matière de finances publiques, les questions techniques sont importantes pour garantir la sincérité des textes, mais elles ne doivent pas oblitérer une question plus redoutable : l’argent que nous continuerons de mettre sur la table, au point de doubler le budget des armées d’ici 2030, comme l’a rappelé Jean-Baptiste Lemoyne, nous permettra-t-il de nous prémunir contre les menaces de demain et de pourvoir à la sécurité des autres ? Nous avons commencé à en discuter dans le cadre de l’examen du projet de loi de programmation militaire. Sur l’initiative du groupe socialiste, un débat relatif à la politique étrangère de la France en Afrique s’est également tenu au Sénat, en application de l’article 50-1 de la Constitution, dans le cadre duquel nous avions pu faire avancer notre réflexion sur tous ces sujets. Si d’autres initiatives de ce type étaient lancées par votre commission des affaires étrangères, je me rendrais évidemment disponible, tout comme Jean-Noël Barrot. Dans le contexte actuel, nous ne pouvons pas faire l’économie d’une certaine lucidité stratégique, qui appellera une forme de lucidité budgétaire. groupes RDPI, RDSE, Les UC et INDEP, ainsi que sur des travées du groupe SER.) collègues, je vous rappelle que, pour cette mission, la conférence des présidents a fixé la durée maximale de la discussion à deux heures trente. Nous allons procéder à l’examen des crédits de la mission « Défense », figurant à l’état B. (En euros) Mission / Programme Crédits de paiement Environnement et prospective de la politique de Préparation et emploi des forces Soutien de la politique de la défense dont titre 2 Équipement des forces président. L’amendement n° II-1173 rectifié n’est pas soutenu. spécial. Tant mieux ! Il est indéfendable ! président. Les amendements nos II-625 et II-1315 rectifié sont identiques. L’amendement n° II-625 est présenté par le Gouvernement. L’amendement n° II-1315 rectifié est présenté par MM. Canévet et Delahaye et Mmes O. Richard et Jacquemet. Ces deux amendements sont ainsi libellés : ainsi les crédits des programmes : Crédits de 672 560 142 940 56 389 375 56 093 430 La parole est à M. le ministre, pour présenter l’amendement n° II-625. Cet amendement, issu d’une réflexion interministérielle, vise à traduire les différentes mesures catégorielles pour l’État. En effet, les crédits dits T2, autrement dit les dépenses de personnel au sein de l’administration de l’État, peuvent connaître des augmentations ou des diminutions sans rapport avec les mesures votées dans le cadre de la programmation militaire. Pour ne citer que cet exemple, l’augmentation du point d’indice a rehaussé ces crédits sans que cela relève de cette programmation. Le gouvernement de Michel Barnier proposait un certain nombre de mesures d’économies – je pense en particulier au jour de carence dans la fonction publique. Le Premier ministre François Bayrou en a présenté d’autres, cette semaine, dans le cadre du dialogue qu’il entretient avec les différents groupes politiques de l’Assemblée nationale et du Sénat. Cet amendement vise à couvrir la non-dépense de certains crédits en prévoyant des mesures d’économies dans les champs concernés. Il faudra sans doute – je dois vous le dire – réévaluer le montant inscrit dans cet amendement du Gouvernement, compte tenu des engagements très récents que le Premier ministre a pris, notamment auprès du groupe socialiste, si j’ai bien Nous le ferons dans le cadre des discussions budgétaires et parlementaires à venir, mais je me devais, au nom de la solidarité gouvernementale, de vous présenter cet amendement, et ce d’autant plus que c’est grâce à cette solidarité gouvernementale que nous avons pu préserver la programmation militaire. n° II-1315 rectifié n’est pas soutenu. Quel est l’avis de la commission ? spécial. Monsieur le ministre, je tiens à saluer l’habileté dont vous faites preuve pour défendre un amendement qui s’inscrit dans un contexte pour le moins incertain et difficile à comprendre. Je peine à faire le lien entre les propos qu’a tenus le Premier ministre, ici, il y a quelques jours, sur la nécessité de réduire la dette et la dépense publique, et les arbitrages qu’il semble vouloir rendre. Je nourris aussi de l’incompréhension quant à la méthode. En effet, j’avais cru comprendre que le Parlement était là pour voter le budget. Or il semble que les décisions se prennent dans des cénacles particuliers, en présence sans doute de quelques parlementaires, mais pas en séance plénière. Néanmoins, comme je n’ai pas envie de vous être désagréable, monsieur le ministre j’émettrai un avis favorable sur cet amendement, conformément à ce qu’a décidé la commission des finances, en espérant que le chiffre que vous avez annoncé ne sera pas revu à la baisse, mais respecté. M. Rachid Temal, pour explication de vote. Temal. Je profite de cette occasion pour revenir sur les propos que j’ai tenus lors de la discussion Comme je l’ai dit, il est important de prendre en considération tous les éléments qui contribuent aux bascules stratégiques que l’on observe partout dans le monde, lesquelles vont au-delà du seul changement de présidence aux États-Unis. De ce point de vue, nous considérons que la revue nationale stratégique devrait être modifiée, ou tout au moins repensée, pour tenir compte de ces changements. Monsieur le ministre, vous avez rappelé à juste titre que cette décision relevait de la compétence du Président de la République, chef des armées. Néanmoins, les membres du groupe socialiste avec lesquels je viens de m’entretenir ont le sentiment, tout comme moi, après vous avoir écouté, que la voie est ouverte à cette réflexion. Par ailleurs, vous venez d’affirmer que vous étiez favorable à une demande chère à mon groupe, à savoir notre souhait que le Sénat inscrive à son ordre du jour davantage de débats concernant les questions stratégiques et de défense – tant il est vrai que nous ne pouvons plus nous contenter d’en discuter dans le seul cadre budgétaire. Nous considérons que vous avez pris là une forme d’engagement – vous sembliez en quelque sorte garantir une obligation de moyens, à défaut d’une obligation de résultat. Compte tenu des réponses que vous nous avez fournies sur ces deux points précis, monsieur le ministre, je vous indique que le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain votera les crédits de la mission « Défense ». Notre groupe, je le rappelle, avait très largement contribué à bonifier le projet de loi de programmation militaire, avec le souci permanent de le faire correspondre au mieux aux ambitions de notre pays. Tout comme nous avions voté ce texte à l’époque, nous voterons donc ce budget M. Cédric Perrin, pour explication de vote. Perrin. Dans la mesure où cet amendement résulte d’un arbitrage interministériel, nous vous ferons plaisir, monsieur le ministre, et nous le voterons. Toutefois, je souscris à ce que vient de dire le rapporteur spécial Dominique de Legge. Je ne vois guère la raison qui justifie de défendre cet amendement en l’état, pas plus que l’amendement identique de M. Canévet. En effet, le Premier ministre a annoncé renoncer aux deux jours de carence supplémentaires et entretient le flou sur la baisse du taux d’indemnisation des arrêts maladie, mesures qui justifiaient la ponction initiale des crédits de la mission ; en conséquence, cet amendement semble ne plus avoir d’objet… De plus, il ne me semble pas de bonne méthode d’adopter un amendement à titre provisoire, d’autant que, vous nous l’avez annoncé, monsieur le ministre, le montant des économies sera révisé en commission mixte paritaire. Mieux vaudrait faire figurer ce montant dès à présent, en se conformant simplement aux annonces du Premier ministre. Enfin, et surtout, cet amendement vise à prendre en compte un enjeu fondamental, celui d’assurer la cohérence globale de la loi de programmation militaire. Je rappelle que le Sénat a bataillé ferme pour obtenir une trajectoire de réarmement crédible ; nous y avons passé beaucoup de temps et de nuits. Les armées ont impérativement besoin de ces crédits pour respecter le contrat opérationnel qui leur a été fixé. Le rapport Pour rendre l’armée plus attractive : retenir, attirer, réunir, rendu par nos collègues Vivette Lopez et Marie-Arlette Carlotti en octobre 2024, montre bien les efforts qu’il reste à faire en matière de ressources humaines pour renforcer l’attractivité de nos armées. Au contact des régiments, on constate au quotidien ce déclin des vocations. Si, par extraordinaire, la totalité des crédits n’était pas entièrement consommée par les dépenses de personnel, nul ne doute que le ministère des armées saurait les réaffecter pour en faire un bon usage. En l’état actuel des choses, si nous soutenons la mesure générale qui légitime le dépôt de cet amendement, ce dernier crée un trou dans le blindage de la LPM. Je citerai deux exemples pour illustrer mon propos : le montant des crédits annulés, 57 millions d’euros, équivaut à peu près à 40 Griffon et à 19 000 fusils HK416, dont nous avons du mal à équiper l’ensemble de nos troupes. Nous voterons donc cet amendement, bien qu’il nous semble assez saugrenu. Compte tenu des montants évoqués, je prendrai le temps de répondre aux propos que je viens d’entendre et d’éclairer la représentation nationale et le Sénat. Je ne reviens pas sur les propos des sénateurs de Legge et Perrin, mais nous voyons bien les limites de ce que sont devenues les lois de programmation militaire au gré des évolutions. Jusqu’à récemment, il était impensable d’intégrer les dépenses de personnel, dites T2, à une loi de programmation militaire. Cette dernière avait vocation à définir des contrats opérationnels, des cibles capacitaires, et, de manière plus globale, le modèle d’armée. Entre 1962 et 2002, jusqu’au début des années 2000 pour faire simple, il était impensable qu’une augmentation du point d’indice des fonctionnaires ou une mesure sur le nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie ait des répercussions sur la programmation militaire. Il convient de s’interroger sur ce à quoi devront ressembler les lois de programmation à l’avenir. À force de faire figurer la moindre orientation dans les lois de programmation pour sanctuariser des financements, nous avons fini par créer de la rigidité, et ce d’autant plus dans un contexte budgétaire contraint et un environnement inflationniste. Le Sénat étant particulièrement attentif à ce que les lois ne soient pas trop bavardes – je regarde Roger Karoutchi, car il s’agit de l’un de ses chevaux de bataille –, il me semble opportun d’évoquer ce point clé. Monsieur Temal, je vous remercie des propos que vous venez de tenir au nom du groupe socialiste. Oui, je m’engage à garantir une obligation de moyens. Pour autant, il appartient aux parlementaires de définir le cadre agréé. Les livres blancs que nous avons connus il y a dix ou quinze ans ont parfois constitué un moyen pour les responsables politiques de se défausser sur des « sachants », avec un profil technique, lorsqu’il était question de diminuer les crédits militaires. Les sommes en jeu sont tellement importantes et les questions traitées sont tellement graves qu’il faut, me semble-t-il, travailler de concert avec le Parlement. La démarche est exigeante : elle implique de se départir de ses éléments de langage habituels et de prendre des risques. À cet égard, un parlementaire est plus libre dans son expression que le ministre des armées, en particulier s’agissant des menaces que constitueraient des pays comme la Chine – le nom de cet État a été prononcé – ou encore l’Iran. Le contexte stratégique de ces derniers mois ne remet pas en cause les principaux objectifs de la programmation militaire en matière de dissuasion, de nouveaux espaces de confrontation ou de nouvelles technologies. En revanche, je suis frappé par la brutalité des transformations auxquelles nous assistons. Imaginons que nous ayons eu ce débat budgétaire à l’automne : il n’y avait pas de soldats nord-coréens sur la ligne de front entre la Russie et l’Ukraine ; la situation en Syrie était tout autre ; la trêve à Gaza, que vous avez eu raison de citer au début de votre intervention, monsieur Temal, n’était pas intervenue… En ce qui concerne cette dernière, je me permets de préciser qu’elle fait suite à la trêve au Liban, à laquelle nous avons œuvré avec les Américains en déployant un dispositif de « déconfliction » entre les Israéliens et les Libanais. Je pense enfin aux opérations militaires massives que la Chine a menées aux abords de Taïwan au début du mois de décembre. Dans cette chambre où le débat démocratique est plus calme et le temps électoral plus clair… Temal. Sans parler de la Ayant moi-même été élu sénateur, je me garderai bien de convoquer la grande qualité de vos travaux de peur de me le voir reprocher. Le cadre me semble propice pour tirer tous les enseignements de l’ensemble de ces paramètres. Il s’agit d’un travail exigeant, qui impliquera de s’intéresser davantage à une forme de dualité, puisque la programmation militaire sera de plus en plus percutée par des éléments civils. Ce travail devra être conduit avec d’autres commissions et d’autres acteurs. Je ne développerai pas plus avant, mais je pense bien entendu au sujet de l’aérospatial. Puisque nous sommes au mois de janvier, je forme le vœu que nos futurs débats portent non plus sur la question de savoir si la loi de programmation militaire est respectée ou non – vous voyez bien qu’elle l’est –, mais sur celle de savoir si nous dépensons bien notre argent pour prévenir les menaces de demain. Au moment où je vous parle, je réponds de la copie que je vous présente, dont je connais autant les forces que les limites. Les menaces qui percutent le continent européen évoluent très rapidement ; mon obsession est que les élites françaises, qu’elles soient politiques, économiques, intellectuelles ou militaires, avancent aussi vite que ces menaces. Et je ne parle même pas de l’investiture de Donald Trump, qui obligera de nombreuses capitales européennes à évoluer sur les questions de coordination entre l’Union européenne et l’Otan et de souveraineté nationale. Nous devrons en débattre, et je laisse au président Perrin le soin de définir le cadre dans lequel il souhaitera le faire. Je me rendrai évidemment disponible pour y participer. De même, le personnel du ministère est à votre disposition pour vous éclairer, y compris lors d’auditions non retransmises. Il me semble important que vous puissiez entendre ce que notre renseignement militaire ou la DGSE ont à dire sur l’évolution des menaces. Le moment est venu de mener un travail innovant et original entre le Sénat et le Gouvernement, afin de montrer que nous sommes sur la bonne voie et de préparer le prochain débat présidentiel de 2027. En effet, nous devons éclairer le vote des Français en nourrissant le débat public sur la réalité des enjeux de stratégie militaire. Acquittons-nous de ce devoir collectif ! Temal et Roger Karoutchi. Très président. Je mets aux voix est adopté.) n° II-1180 rectifié bis, présenté par MM. Saury, Pillefer, Bonneau et Perrin, Mme Dumont, M. Pellevat, Mmes Sollogoub, Guidez et Belrhiti, MM. Paul, Chaize, Brisson, Panunzi et C. Vial, Mme Dumas, M. Naturel, Mme Perrot, M. Ruelle, Mme P. Martin et MM. Gremillet et Genet, est ainsi libellé : Modifier ainsi les crédits des 10 000 000 La parole est à M. Hugues Saury. Saury. Cet amendement vise à augmenter les crédits alloués au programme 146 « Équipement des forces » pour soutenir la filière française des drones. Les drones sont devenus des éléments incontournables des théâtres de guerre, comme nous l’avons constaté en Ukraine. Les forces armées doivent donc disposer d’un éventail complet de ces aéronefs. La France accusait un léger retard sur cette technologie, qu’elle rattrape petit à petit. Toutefois, elle ne dispose toujours pas d’un drone de moyenne altitude à longue endurance (Male). Notre armée est donc encore dépendante des États-Unis et de leurs drones Reaper, d’autant que le projet de drone Male européen est régulièrement ajourné. Pourtant, notre base industrielle et technologique de défense est en mesure de répondre aux besoins de l’armée. Il s’agit aujourd’hui d’accompagner la finalisation et la massification de la production. Cet amendement vise donc à permettre à la direction générale de l’armement de continuer de soutenir la filière du drone Male. À ce dessein, nous proposons d’abonder le programme 146 de 10 millions d’euros. Pour assurer la recevabilité financière formelle de cet amendement, nous proposons de soustraire un même montant de crédits du programme 212 « Soutien de la politique de la défense ». président. Quel est l’avis de la commission ? spécial. La commission des finances tend à faire confiance aux spécialistes des questions de défense, et je vois que cet amendement est cosigné par nombre d’entre eux. Hugues Saury a raison de souligner combien les drones constituent de plus en plus un enjeu La commission sollicite l’avis du Gouvernement et souhaiterait notamment savoir si le Gouvernement est disposé à lever le gage. Nous considérons que la trajectoire financière de la loi de programmation militaire doit être respectée. Cela devrait se faire par redéploiement, mais si le ministre se sent d’humeur généreuse, nous ne nous y opposerons pas ! du Gouvernement ? Monsieur Saury, sur le fond, votre intuition est bonne. La « dronisation », dont le président de la commission des affaires étrangères et de la défense a, à raison, fait l’un de ses chevaux de bataille, est le segment sur lequel nous n’avons pas été bons ; ne nous racontons pas Cela s’explique par de nombreuses raisons. Tout d’abord, en France, l’innovation militaire impulse toujours les innovations civiles – l’atome, internet… Or le drone est à l’origine une innovation civile, qui est désormais utilisée dans le schéma militaire. Pour des raisons culturelles, notre système n’a pas su se l’approprier. Ensuite, nos industriels n’ont pas toujours compris à quel point il convenait d’innover rapidement, ce qui a permis à des acteurs nouveaux d’émerger dans le champ militaire, y compris des entreprises qui avaient commencé dans le domaine civil. La loi de programmation militaire, telle que vous l’avez adoptée, est-elle caduque ? Sur la dronisation, ce n’est pas le cas ; elle est toujours valable. J’en profite pour vous faire une annonce. Comme vous le savez, le projet de drone Male européen a du retard, mais je souhaite que les gains budgétaires réalisés par rapport à la programmation continuent d’être affectés au développement des drones militaires. À l’avenir, chaque plateforme, que ce soit à terre, dans l’air ou en mer, devra disposer de son propre drone. Cela vaut bien sûr pour les avions – vous savez que le nouveau standard F5 du Rafale sera doté d’un drone accompagnateur –, mais aussi pour les bateaux et pour l’armée de terre. La grande transformation de l’armée de terre que nous sommes en train de conduire s’articulera autour de deux éléments : d’une part, la guerre électronique, sur laquelle la guerre en Ukraine nous a beaucoup appris – en la matière, nous n’avons pas de retard, mais veillons à ne pas reproduire la même erreur que sur les drones ; d’autre part, la La dronisation de l’armée de terre est fondamentale : elle va du petit drone tactique dont chaque combattant doit être muni, au même titre que de son arme de poing, jusqu’aux drones des plateformes les plus lourdes, notamment la cavalerie blindée. Hugues Saury a évoqué le MGCS : il est impensable qu’un char, en 2040, n’évolue pas dans un univers fondamentalement dronisé, quand bien même il ne serait pas lui-même doté initialement de cette composante. Ce processus concerne également l’artillerie. Le canon Caesar qui est actuellement produit n’a strictement rien à voir avec celui qui était produit il y a trois ans. À cet égard, nous avons tiré profit du retour d’expérience de la guerre en Ukraine. En matière d’artillerie, les drones peuvent servir à l’acquisition de cibles à moyenne portée. Votre amendement m’amène à évoquer le rôle de nos industriels. Nous avons beaucoup entendu parler de Delair, par exemple, mais il convient également de souligner le travail remarquable de Turgis et Gaillard, en particulier le drone Aarok. J’ai donc demandé, je le redis, de consacrer les gains budgétaires liés au retard du projet de drone Male européen pour réaliser des acquisitions susceptibles d’accélérer la dronisation de notre armée. Si la géopolitique crée des ruptures, c’est aussi le cas des nouvelles technologies : au-delà des drones, je pense notamment à la guerre électronique, à l’intelligence artificielle, mais aussi à l’innovation quantique. Les sauts capacitaires dans chacun de ces domaines auront des répercussions sur l’organisation des armées ; nous devons nous y préparer. Enfin, j’ai demandé à l’armée de terre de faire évoluer sa transformation. Plutôt que de continuer à saupoudrer les mesures de modernisation pour qu’elles profitent à l’ensemble des régiments – pour des raisons d’égalité et de justice compréhensibles –, j’ai demandé que quelques régiments fassent l’objet d’une modernisation accélérée. Cette décision a notamment été prise à des fins de compréhension. En effet, je me suis aperçu que de nombreux observateurs, y compris les plus savants d’entre eux, avaient parfois du mal à saisir en quoi consistait cette modernisation de l’armée de terre. Nous allons donc créer, en quelque sorte, des régiments témoins – pardonnez-moi cette expression –, qui montreront concrètement les évolutions liées à la « scorpionisation », à la guerre électronique, à la modernisation de certaines structures combattantes et forces de Je considère donc votre amendement comme satisfait, et je vous invite, si vous en êtes d’accord, à le retirer. En contrepartie, je m’engage à répondre à toutes les questions que vous pourrez vous poser tout au long de l’année 2025 sur les initiatives en la matière de l’armée de terre et de la DGA. Mme Hélène Conway-Mouret, pour explication de vote. Conway-Mouret. Le groupe socialiste soutient cet amendement. Comme je l’ai déjà indiqué en présentant les crédits du programme 146, Hugues Saury et moi-même, qui en sommes les corapporteurs pour avis, nous rendons régulièrement sur le terrain. Je peux donc témoigner, tout comme lui, de la puissance de l’innovation française. Certes, nous avons pris du retard à cause de décisions qui ont été prises il y a longtemps, en considérant que les drones ne joueraient pas un grand rôle à l’avenir. Au regard des conflits actuels, nous voyons bien que c’était une erreur. Monsieur le ministre, je vous remercie d’attirer l’attention sur le fait que les drones ne concernent pas seulement l’armée de l’air. Vous avez raison, toutes les armées ont besoin de drones. Il ne s’agit pas simplement de nous aligner sur nos compétiteurs ou concurrents en matière d’armement ; il s’agit de tirer les leçons des conflits armés actuels, au cours desquels les drones jouent un rôle essentiel. Je ne doute absolument pas de la capacité de nos industriels à développer un nouveau drone Male ; ils savent le faire. C’est essentiel, car nous entrons dans une nouvelle ère de combat, de nouveaux systèmes aérien et terrestre s’apprêtant à être déployés. Monsieur le ministre, je vous remercie de l’intérêt particulier que vous portez au développement de ce type d’équipements, dont nous avons besoin. Nos chercheurs et nos industriels sont tout à fait capables, non seulement de produire cette technologie, mais aussi de l’améliorer pour que nos équipements soient encore plus en pointe qu’actuellement. Perrin. Lorsque j’entends parler de drones, je me sens obligé de prendre la parole. Cet amendement de notre collègue Hugues Saury est important, ne serait-ce que parce qu’il nous donne l’occasion de revenir sur la question des drones. Je rappelle que le Sénat suit ce sujet de très près depuis longtemps : le rapport d’information de Jacques Gautier et Daniel Reiner de 2013 a poussé à l’acquisition de drones Reaper ; en 2017, j’ai réalisé avec Gilbert Roger et Jean-Marie Bockel un rapport d’information intitulé Drones d’observation et drones armés : un enjeu de souveraineté, que nous avons actualisé en 2021 au travers d’un autre rapport Les préconisations de ces rapports sont désormais appliquées. Monsieur le ministre, vous avez raison de dire que nous avons pris énormément de retard et que nous n’avons pas été bons ; c’est une évidence. Dans Vers l’armée de métier, le général de Gaulle estimait que la technologie devait être au service de la stratégie. Lorsque nous nous penchons sur les conflits auxquels nous sommes actuellement confrontés, qu’il s’agisse de l’Ukraine, du Haut-Karabakh, de l’Éthiopie ou d’autres, nous constatons que le drone est devenu un véritable Depuis 2017, nous ne cessons de rappeler, au Sénat, l’importance de travailler sur cette question. Petit à petit, nous progressons : 5 milliards d’euros de crédits ont été inscrits dans la dernière loi de programmation militaire de sorte que nous prenions le bon chemin. Toutefois, il s’agit d’un chemin compliqué à emprunter : il faut faire des choix difficiles, à commencer par le choix entre les diverses catégories de drones. Vous avez rappelé que la livraison du drone Male européen était sans cesse retardée, mais il convient également de s’interroger sur l’usage que nous souhaitons faire d’un tel drone de combat. Ainsi, la guerre en Ukraine nous a fait comprendre que l’emploi d’un drone Male n’était pas forcément une évidence. Les évolutions de cette technologie sont nombreuses. Je rappelle que les Ukrainiens ont produit plus d’un million de drones en 2024. Nous devons faire en sorte que les industriels français s’adaptent à cette nouvelle donne, ce qui est extrêmement J’espère que nous travaillerons sur ces sujets, en particulier sur l’adaptation de notre industrie de défense pour qu’elle soit en mesure de fournir nos armées en drones en quantités importantes. Actuellement, notre armée utilise des drones de petite taille, mais il ne faut rien s’interdire en la matière. Une ancienne ministre des armées avait expliqué que nous ne nous doterions pas de munitions rôdeuses, car ce n’était pas éthique. Je rappelle que le deuxième concile du Latran avait interdit l’arbalète pour la même raison, ce qui n’a pas empêché son usage quelques années plus tard. Il convient de faire preuve de clarté sur ces sujets. Je ne sais pas si Hugues Saury maintiendra son amendement, mais celui-ci me semble important dans la mesure où il montre l’importance de consacrer des moyens importants au développement des drones. Les industriels français savent faire beaucoup de choses ; il convient donc de les soutenir. Nous sommes, me semble-t-il, tous d’accord sur ce point dans cet hémicycle. J’insiste sur le fait que nous avons besoin de clarté sur la façon dont seront ventilés les 5 milliards d’euros prévus dans la LPM. Actuellement, nous n’avons aucune idée des postes budgétaires qui en bénéficieront. président. Monsieur Saury, l’amendement n° II-1180 rectifié bis est-il Saury. Monsieur le ministre, il s’agit d’un sujet extrêmement important, mais étant entendu que nous avons jusqu’à présent toujours travaillé en confiance, je compte sur vous pour nous informer des avancées en la Je retire mon amendement, monsieur le président. n° II-1180 rectifié bis est retiré. L’amendement n° II-1230, présenté par MM. Gontard, Mellouli, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme Guhl, M. Jadot, Mmes de Marco, Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est I. – Créer le Nationalisation d’ATOS II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes : 70 000 000 La parole est à M. Guillaume Gontard. Gontard. Cet amendement, inspiré par celui que notre collègue député Aurélien Saintoul a déposé à l’Assemblée nationale, tend à créer un programme « Nationalisation d’Atos » et à l’abonder de 70 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement. Nous connaissons tous la situation d’Atos : l’entreprise est endettée à hauteur de 5 milliards d’euros. Au printemps 2024, Bruno Le Maire avait mollement indiqué vouloir sauver les « activités stratégiques » de l’entreprise, sans les définir et sans dire comment il comptait s’y prendre. Juste avant l’été, une offre de reprise à 700 millions d’euros était finalement évoquée. Cette somme est-elle toujours à l’ordre du jour ? Au regard du cours de l’action, qui ne vaut plus que 0,65 centime, on peut supposer que la valeur de l’entreprise n’est en réalité que de 70 millions d’euros. Quant aux activités dites stratégiques, on devine qu’il s’agit de celles qui sont directement liées aux activités de défense et de sécurité : les supercalculateurs, les systèmes militaires tels que la plateforme Artemis.IA, qui doit devenir le futur logiciel de renseignement de la DGSI et remplacer Palantir, ou encore la gestion des systèmes de combat et de communication sur le porte-avions, les frégates et les sous-marins. Quid des logiciels gérés par Atos qui sont utilisés au quotidien par tous les Français ? L’entreprise est essentielle à tous les échelons de la Nation. FranceConnect, la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam), la SNCF, la Caisse des dépôts et consignations, EDF et une grande partie des logiciels de gestion de sécurité informatique des collectivités territoriales et des mairies dépendent d’Atos. Faut-il comprendre que ces activités ne sont pas stratégiques ? Une nationalisation totale de l’entreprise nous paraît la meilleure solution. Ce serait parfaitement logique, dans la mesure où celle-ci est financée par l’État de longue date, prestataire de l’État et subventionnée par l’État. Elle appartient au patrimoine industriel de la France. spécial. Nous débattons souvent de la situation d’Atos au Sénat. Le président Perrin a plusieurs fois attiré l’attention du Gouvernement sur ce sujet, de même que plusieurs collègues au cours de séances de questions d’actualité au Pour autant, monsieur Gontard, j’interprète votre amendement comme un amendement d’appel. D’une part, il n’est pas opérant, dans la mesure où vous ne prévoyez pas d’affecter les sommes concernées vers le compte d’affectation spéciale « Participations financières de l’État », qui serait mobilisé pour une éventuelle nationalisation. D’autre part, le montant de l’opération serait à la fois très sous-estimé et superfétatoire, le compte d’affectation spéciale disposant déjà des fonds nécessaires. J’écouterai avec attention l’avis du Gouvernement, mais je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. Monsieur le président Gontard, vous avez vous-même reconnu qu’il s’agissait d’un amendement inspiré de débats antérieurs : c’est pourquoi j’en demande le retrait. N’étant pas ministre de l’économie et des finances, mais ministre des armées, je suis dans une position de client de solutions stratégiques importantes vis-à-vis d’Atos. Mon ministère a toujours utilisé les outils à sa disposition pour bien identifier la partie l’intéressant et devant faire l’objet d’un contrôle. À l’inverse, j’ai toujours veillé à ce que les questions de défense nationale ne soient pas instrumentalisées pour outrepasser ce périmètre très clairement défini. Dans ce dossier, je m’attache à ce que mon ministère se borne à se comporter comme le client d’une solution critique. Perrin. Je comprends parfaitement l’intention des auteurs de cet amendement d’appel, puisque je rappelle que mon groupe politique a lancé, le 2 août 2023, dans le Figaro, un appel au secours au Gouvernement au sujet d’Atos, au moment où il a semblé que Daniel Kretinsky allait racheter l’entreprise en catimini pendant l’été, ce qui ne s’est finalement pas fait. Je ne reviendrai pas sur les supercalculateurs et les questions de défense évoquées par le ministre. Il appartient évidemment à Bercy de gérer ce dossier. Monsieur Gontard, vous prélevez les crédits sur le programme 146 « Équipement des forces », ce qui me pose un sérieux problème. En effet, comme je l’ai expliqué précédemment, nous traversons une période dans laquelle la nécessité de se réarmer est importante. Je voudrais également revenir sur l’amendement n° II-1173 rectifié, qui n’a pas été défendu, ses auteurs ayant battu en retraite, si je puis dire. Karoutchi rit.) En voyant cette proposition de supprimer 1,5 milliard d’euros de crédits du budget de la mission « Défense », je me dis que nous ne vivons pas tous sur la même planète. La somme de 70 millions d’euros avancée par M. Gontard est bien moindre, mais elle représente également un trou dans la LPM. Comment peut-on, dans les circonstances actuelles, en lisant le journal tous les matins, vouloir soustraire 1,5 milliard d’euros au budget de la défense ? Pardonnez-moi de me répéter, mais les bras m’en tombent ! C’est proprement hallucinant ! Soyons raisonnables. Le Sénat a la réputation d’être une assemblée de sages, de gens qui réfléchissent avant de déposer des amendements et de parler. Je lance donc un appel pour que la raison revienne dans cet hémicycle dans les années à venir. Je ne sais pas si de tels amendements sont téléguidés par Bercy ou par quelqu’un d’autre, ce qui serait dramatique, mais j’espère qu’ils seront vite de l’histoire ancienne. Monsieur Gontard, je parle des amendements en général et non du vôtre, qui est tout de même un peu En tout état de cause, je suis défavorable à cet Temal. Permettez-moi de dire un mot de la situation d’Atos. Ce ne serait pas la première fois qu’une entreprise française passe sous pavillon étranger, que ce soit par la vente de brevets ou par un rachat. À chaque fois, le Parlement doit se montrer vigilant. Lorsque nous débattrons de la nouvelle revue nationale stratégique, il conviendra de veiller à ce que la question des nouvelles technologies et celle des matières premières y soient davantage intégrées, dans l’optique de construire une filière durable. Et en effet, cela peut impliquer des financements publics. En ce qui concerne Atos, comme Cédric Perrin et ses collègues, le groupe socialiste a plaidé pour une telle solution. Je l’ai fait avec d’autant plus d’entrain qu’une partie des activités d’Atos sont situées dans le département du Val-d’Oise, dont je suis élu. Nous sommes avant tout solidaires des conclusions de la mission d’information du Sénat qui a travaillé sur l’avenir d’Atos. Il convient de faire la part des choses entre le caractère privé de l’entreprise et les intérêts nationaux vitaux qu’il nous faut protéger. Aussi, nous ne voterons pas cet amendement, non pas parce que nous ne soutenons pas Atos, au contraire, mais parce qu’il est possible de trouver des solutions plus pérennes, dans ce cas comme de manière plus globale. Par ailleurs, il ne me semble pas opportun de supprimer le moindre financement attribué à nos forces armées. C’est du reste pourquoi mon groupe n’a voté aucun des amendements déposés sur les crédits de cette mission. Il faut être cohérent avec les discours que nous tenons. Cela étant, je sais que d’autres budgets sont en souffrance, comme celui de la mission « Aide publique au développement », que nous avons examinée il y a seulement deux jours de cela, et dont je rappelle qu’elle représente 1 % du budget de l’État, mais 10 % des économies. Attention, comme nous l’avons vu dans certains territoires, les questions de défense et de développement vont parfois de pair ! M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Évidemment, je ne m’attendais pas à ce que l’on règle, ce matin, par cet amendement – qui est, de fait, un amendement d’appel –, la situation d’Atos. Néanmoins, j’aurais trouvé gênant qu’elle ne soit à aucun moment évoquée dans le cadre de ce débat budgétaire. Je l’entends bien, cette question a fait l’objet de précédents débats et même d’un récent rapport d’information. Seulement, il va bien falloir décider à un moment donné ! D’une part, que faut-il faire ? La nationalisation est-elle la bonne solution ? Je n’en sais rien, même si, pour ma part, j’ai tendance à la penser. En tout cas, j’aimerais connaître l’avis du Gouvernement sur ce point. D’autre part, quelles activités doivent être protégées ? Seulement les activités stratégiques, militaires ? La définition du périmètre est une vraie question. Et, là encore, j’attends une réponse de la part du Enfin, permettez-moi de vous dire que, forcément, un amendement comme celui-ci doit être, d’une manière ou d’une autre, gagé. Et c’est bien pourquoi nous avons demandé au ministre de lever le gage. Par conséquent, votre argument, mes chers collègues, n’en est pas un. À tout le moins, nous souhaitions, je le dis une nouvelle fois, que ce dossier Atos soit abordé dans le cadre de notre discussion. Et, je me répète, il faut ne pas traîner pour trouver des solutions et ne pas attendre que la situation s’aggrave, compte tenu notamment des enjeux stratégiques liés à cette entreprise. Toujours est-il que je retire mon amendement. n° II-1230 est retiré. Nous allons procéder au vote des crédits de la mission « Défense », figurant à Je n’ai été saisi d’aucune demande d’explication de vote avant l’expiration du délai limite. Je mets aux voix ces crédits, modifiés. (Les crédits sont Les Républicains, UC, RDSE, RDPI, INDEP et SER.) président. Nous avons achevé l’examen des crédits de la mission Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. La séance est suspendue. séance, suspendue à douze heures trente, est reprise à douze heures trente-cinq.) examiner les crédits de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation ». sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes SER et madame la ministre, mes chers collègues, le montant des crédits de cette mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation », à laquelle nous sommes tous très attachés, n’est pas du même ordre que celui des crédits de la mission « Défense », dont nous venons d’achever l’examen : 1,9 milliard d’euros de crédits de paiement contre 60 milliards d’euros… Pour autant, ce budget a une valeur hautement symbolique. Pour la deuxième année consécutive, les crédits de cette mission enregistrent une légère baisse – de 16,5 millions d’euros, cette année –, en lien avec les évolutions démographiques, le nombre de bénéficiaires de l’allocation de reconnaissance du combattant et de la pension militaire d’invalidité (PMI) continuant malheureusement de décroître. Ces deux pensions, qui relèvent du programme 169 « Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant, mémoire et liens avec la Nation », concentrent 1,17 milliard d’euros et sont versées respectivement aux titulaires de la carte du combattant et aux militaires et anciens militaires souffrant d’une invalidité du fait de leur engagement. Le montant de ces deux pensions est fixé en fonction de la valeur du point de PMI, lequel est indexé sur les rémunérations publiques. Il a ainsi été revalorisé de 1 % au 1er janvier 2025, passant à 16,07 euros, soit une revalorisation légèrement supérieure à celle qui avait été annoncée à l’automne, et qui devait conduire à ce que la valeur du point s’établisse à 16,05 euros. Dans le cadre du présent projet de loi de finances pour 2025, plusieurs éléments concernant cette mission méritent que l’on s’y arrête. Ainsi, l’effort en faveur des rapatriés se poursuit, après l’augmentation exceptionnelle des crédits qui leur sont alloués en 2022. Pour 2025, ils croissent de 11,3 millions d’euros, conséquence de la décision prise en loi de finances pour 2024 de revaloriser le montant des rentes viagères qui leur sont versées, ainsi qu’à leurs veuves. De plus, la décision Tamazount et autres c. France du 4 avril 2024 de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) portant sur le dispositif de réparation prévu par la loi du 23 février 2022 indemnisant les rapatriés du fait de leurs conditions d’accueil sur le territoire national dans les camps ou hameaux de forestage va conduire à renchérir le coût de ce dispositif. En effet, à la suite de cette décision, certains dossiers devront faire l’objet d’un nouveau traitement, ce qui entraînera le versement d’indemnités plus importantes, pour un coût budgétaire supplémentaire estimé à 41 millions d’euros. Néanmoins, ce surcoût pourra être lissé dans le temps. Les crédits dédiés à la Journée défense et citoyenneté (JDC) enregistrent une forte hausse – plus 15 millions d’euros – à la suite de la refonte dont elle a fait l’objet. Les crédits de l’action « Mémoire » connaissent une légère baisse, à hauteur d’un peu plus de 9 millions d’euros, car la programmation mémorielle pour 2025 est moins importante qu’elle ne l’a été en 2024, année qui a vu se dérouler les célébrations du 80e anniversaire des débarquements et de la Libération. Cependant, mes chers collègues, j’attire votre attention sur les crédits consacrés à l’entretien du patrimoine mémoriel militaire de l’État. Si leur montant est demeuré stable entre 2024 et 2025, à hauteur de 16,6 millions d’euros, une partie d’entre eux, 8 millions d’euros, ont fait l’objet d’une annulation. Ces contraintes budgétaires entraînent des retards dans l’entretien des sépultures militaires. Je tiens également à saluer l’action des opérateurs de la mission : l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG), l’Institution nationale des invalides (INI) – établissement de santé reconnu – et l’Ordre de la Libération. J’appelle à accorder une vigilance particulière au financement de l’INI, qui fait face à une situation budgétaire contrainte du fait de difficultés conjoncturelles. Je tiens vraiment à souligner le dévouement et l’engagement de l’ensemble de ses personnels. Enfin, je tiens à mentionner ici tous les bénévoles, les porte-drapeaux, qui œuvrent dans les associations patriotiques et de mémoire à l’occasion des cérémonies nationales ou locales, sur tous nos territoires, en métropole comme en outre-mer. ministre déléguée acquiesce.) Pour conclure, je me permets de vous renvoyer, mes chers collègues, à l’ensemble des rapports d’information produits par la commission des finances : sur la JDC, sur l’ONaCVG – en lien avec la Cour des comptes –, sur l’INI, sur la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations intervenues du fait des législations antisémites en vigueur pendant l’Occupation (CIVS), sur le service militaire volontaire (SMV) ou sur la prise en charge des militaires blessés, notamment au sein des maisons Athos, qui témoignent d’un bel engagement de l’État. La commission des finances émet un avis favorable à l’adoption des crédits de cette mission, qui revêt une haute valeur symbolique. pour avis de la commission des affaires sociales. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avant d’évoquer les enjeux financiers, je regrette d’emblée que les termes « anciens combattants » retenus, une fois encore, dans l’intitulé de cette mission, ne soient pas en conformité avec la nouvelle réalité du monde combattant… Peut-être cet intitulé sera-t-il modifié un jour… En tout cas, je renouvelle ma demande, comme je l’ai fait les deux années précédentes. Je ne comprends pas pourquoi rien ne bouge. Le projet de loi de finances prévoit que cette mission bénéficie, pour 2025, de 1,906 milliard d’euros en crédits de paiement. Cette enveloppe serait donc en diminution de 20 millions d’euros par rapport à la loi de finances initiale Le léger repli des crédits initialement demandés par rapport à l’an passé s’explique par la diminution continue du nombre de bénéficiaires d’une pension militaire d’invalidité et des autres prestations versées aux combattants. Il faut toutefois souligner que la modération des dépenses de PMI et d’allocation de reconnaissance du combattant s’explique aussi par une faible augmentation du montant de ces prestations. La revalorisation du 1er janvier 2025 est de seulement 1,07 %, soit une stricte application de la formule prévue par décret. Si elle reste en deçà de l’inflation prévisionnelle pour 2025, qui s’établit à 1,6 %, cette hausse est toutefois supérieure aux prévisions initiales du projet de loi de finances, à savoir 0,94 %. Sans doute faut-il s’en satisfaire, dans le contexte budgétaire contraint. À l’avenir, il faudra tout de même, madame la ministre, réévaluer l’évolution sur les dernières années du pouvoir d’achat des pensionnés, afin de déterminer les mesures nécessaires de correction de la valeur du point de PMI. Pareillement, cela fait plusieurs années que nous en parlons. S’agissant des autres lignes budgétaires de cette mission, la commission a regretté que l’indemnisation des harkis et des autres membres des formations supplétives en raison de l’indignité de leurs conditions d’accueil fasse l’objet d’une sous-budgétisation problématique. Cette situation ne peut qu’allonger la durée de traitement des demandes d’indemnisation, qui est un droit reconnu et non un poste pilotable de En revanche, nous nous réjouissons que l’enveloppe budgétaire globale allouée au dispositif Athos de réhabilitation psychosociale des blessés psychiques soit portée à 6,1 millions d’euros. La consolidation des moyens financiers des maisons Athos, qui ont pleinement prouvé leur utilité, est une bonne chose. Je sais que vous y êtes sensible, madame la ministre. Enfin, alors que l’examen de cette seconde partie du projet de loi de finances s’accompagne de la demande d’efforts budgétaires supplémentaires, la présente mission semble être relativement épargnée par de nouvelles coupes. Cela étant, j’attire plus particulièrement l’attention du Gouvernement sur la nécessité de ne pas sacrifier, dans l’exécution budgétaire à venir, les dispositifs qui portent leurs fruits. Outre le programme Athos, que je viens d’évoquer, je pense en particulier au service militaire volontaire. Pour m’en être entretenue avec vous, madame la ministre, je sais que vous êtes favorable à ce qu’il continue d’évoluer. La commission des affaires sociales émet un avis favorable à l’adoption des crédits de cette mission, sous le bénéfice des observations formulées sur le point de PMI. rapporteur spécial et Perrin applaudissent également.) Par ailleurs, le Gouvernement dispose au total de dix minutes pour intervenir. M. Akli Mellouli. sur les travées des groupes GEST et Poumirol applaudit également.) Mellouli. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le budget de 1,91 milliard d’euros consacré à la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » reflète des choix budgétaires qui limitent les avancées sociales et mémorielles, pourtant indispensables à la cohésion nationale. La revalorisation du point de PMI demeure insuffisante face à l’inflation. Les anciens combattants, blessés et invalides continuent de porter les stigmates physiques et psychologiques de leur engagement. Pourtant, cette revalorisation reste limitée, laissant les bénéficiaires à la merci d’une perte de pouvoir d’achat, alors même que l’inflation pèse lourdement sur leur quotidien. Cette situation exige une réponse budgétaire plus ambitieuse et un soutien accru pour ceux qui incarnent le sacrifice au service de la Nation. Par ailleurs, la baisse de 10 millions d’euros des crédits alloués aux actions mémorielles, si elle marque un retour au niveau antérieur, suscite néanmoins des inquiétudes quant à la capacité de l’État à entretenir et à développer des initiatives essentielles. Alors que la mémoire joue un rôle central dans la transmission des valeurs républicaines et l’éducation des jeunes générations, ces réductions mettent en péril les projets locaux et nationaux, notamment la préservation des lieux de mémoire et les initiatives éducatives. Permettez-moi de souligner une lacune récurrente dans nos priorités budgétaires et mémorielles : la transmission de la mémoire des guerres coloniales et, plus largement, de l’histoire du XXe siècle. Trop souvent, cette mémoire complexe, riche de leçons et de récits multiples, est reléguée au second plan dans les politiques publiques et les débats nationaux. Cette absence pèse lourd dans un contexte où les enjeux de politique étrangère et les relations internationales nécessitent une compréhension claire et nuancée de notre passé. Aujourd’hui, cette mémoire est trop souvent réduite à des caricatures qui alimentent les clivages, alors qu’elle devrait servir d’outil pour renforcer la cohésion nationale et éclairer les générations futures. Il est donc impératif d’amorcer un véritable chantier pour transmettre cette mémoire de manière responsable et inclusive. Cette démarche devrait viser à sortir des oppositions stériles et à offrir une compréhension globale des faits historiques, sans nier leur complexité ni les zones d’ombre qu’ils comportent. Des milliers de jeunes Français sont les héritiers de cette histoire, qu’ils soient descendants de combattants, de victimes, ou simplement citoyens désireux de mieux comprendre les défis auxquels leur pays a été confronté. En parler, en faire un pilier central du récit national, c’est leur permettre de s’approprier pleinement cette histoire et d’y trouver un sens qui nourrit leur sentiment d’appartenance à la République. L’inscription de cette mémoire dans le roman national est un puissant outil pour rassembler les Français autour de valeurs partagées. Elle offre une occasion unique de montrer comment les épreuves et les contradictions peuvent forger une nation plus forte et plus unie. Transmettre cette mémoire, c’est également une manière de répondre aux défis de notre époque : lutter contre les replis identitaires et construire une citoyenneté éclairée, capable d’affronter les défis démocratiques, écologiques et sociaux du Cette mémoire, loin d’être un poids, peut être une boussole pour notre jeunesse. La négliger, c’est passer à côté d’une occasion historique, celle de transformer un passé parfois douloureux en une force pour l’avenir. Pour conclure, bien que ce budget manque d’ambition face aux défis contemporains, notre groupe votera les crédits de cette mission. (Applaudissements Phinera-Horth applaudissent également.) Mme Émilienne Poumirol. sur les travées du groupe SER.) Poumirol. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2025, examen pour le moins troublé cette année, nous sommes aujourd’hui amenés à discuter des crédits de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation ». Je tiens tout d’abord à rappeler l’immense respect que porte le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain à l’ensemble des acteurs du monde combattant d’hier et d’aujourd’hui. La question de la reconnaissance mémorielle revêt une importance primordiale : elle participe aux fondations du vivre-ensemble dans notre pays. Ces valeurs sont aujourd’hui fondamentales et doivent plus que jamais être défendues. En 2025, le nombre de bénéficiaires d’une pension militaire d’invalidité diminuant tendanciellement, les crédits de cette mission se réduisent très légèrement, de l’ordre de 1,1 % par rapport au montant prévu en loi de finances pour 2024. Concernant les pensions et allocations, il apparaît que la revalorisation du point de PMI est une nouvelle fois inférieure à l’inflation. Nous vous avions déjà alertée sur ce sujet l’année dernière. Bien que je salue la volonté exprimée par le gouvernement précédent de revaloriser de 1,07 % ce point, il ne progresse toujours pas au rythme de l’inflation, qui, selon les prévisions, devrait s’établir à 1,6 %. Nous ne pouvons que regretter cet écart. En effet, préserver le pouvoir d’achat de ces retraités dont les pensions sont déjà très faibles est indispensable. Un autre point dont nous nous réjouissons est le maintien des subventions versées à l’INI et l’augmentation de 3,2 millions d’euros des crédits de l’ONaCVG. Nous saluons enfin la hausse des crédits accordés au dispositif Athos pour financer le renforcement de l’accompagnement des militaires blessés psychologiquement et de leurs familles. Les quatre maisons Athos accueillaient, au début de 2024, plus de 400 militaires blessés. En 2024, une nouvelle maison Athos a par ailleurs vu le jour en Haute-Garonne, très près de chez moi, à déléguée auprès du ministre des armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants. C’est également mon territoire ! Poumirol. Ayant commis, en 2014, un rapport sur le syndrome de stress post-traumatique, je ne peux que m’en réjouir. Il convient de pérenniser l’existence de ces maisons. Ce projet de loi de finances consacre aussi une augmentation de 10,1 % des crédits alloués aux actions en faveur des Les crédits moyens accordés pour le versement des allocations de reconnaissance et des allocations viagères sont en augmentation, conséquence de la levée, en 2022, de la forclusion. Nous proposerons par voie d’amendement d’aller plus loin et de mettre fin aux disparités existantes, en étendant la rente viagère de 700 euros par mois accordée aux veuves d’anciens supplétifs à toutes les veuves, sans tenir compte de la date de décès de leur mari, et ce dans un souci d’équité et d’équilibre. Il s’agirait d’un acte de reconnaissance fort à l’égard de ces retraitées à la pension modique. Comme tous les ans, nous soutiendrons un amendement visant à assurer l’indemnisation des 22 supplétifs concernés de statut civil de droit commun de la guerre d’Algérie qui se sont vu refuser l’allocation de reconnaissance. La diminution naturelle du nombre de bénéficiaires des allocations s’accompagne dans ce budget d’une hausse des dépenses de réparation du préjudice subi par les harkis pour l’indignité des conditions de leur accueil, fixées par la loi du 23 février 2022. Nous l’avions dit lors de son examen en séance, ce texte ne pouvait valoir solde de tout compte. Le travail de reconnaissance et de réparation doit se poursuivre. La France a d’ailleurs été condamnée par la CEDH le 4 avril 2024, pour les conditions de vie « pas compatibles avec le respect de la dignité humaine » des harkis dans les camps de Bias et de Saint-Maurice-l’Ardoise, dans lesquels les rapatriés souffraient d’une privation de liberté. Ainsi, la CEDH « considère que les montants accordés par les juridictions internes en l’espèce ne constituent pas une réparation adéquate et suffisante pour redresser les violations constatées ». Selon elle, « les sommes allouées aux requérants sont modiques par comparaison avec ce que la Cour octroie généralement dans les affaires relatives à des conditions de détention indignes ». Or il semblerait que le coût budgétaire de la revalorisation n’ait pas été répercuté dans les crédits inscrits dans la mission. À ce sujet, madame la ministre, comment comptez-vous faire respecter le droit et limiter les délais d’indemnisation ? Enfin, nous notons dans ce projet de loi de finances une augmentation significative – 57,4 % – des crédits consacrés au lien armées-jeunesse. Elle marque la volonté du Gouvernement de réformer la JDC pour la rendre plus immersive, afin de susciter davantage de vocations pour les carrières Au-delà de la JDC, obligatoire pour tous les jeunes, M. Macron a mis en place le service national universel en 2019, qui avait pour objectif de permettre aux jeunes de tous horizons de vivre un « séjour de cohésion », séjour suivi d’une mission d’intérêt général. Cependant, dans son rapport de septembre 2024, la Cour des comptes a pointé du doigt « des objectifs incertains » et l’« insuffisante planification des moyens nécessaires à sa montée en charge », le Président de la République ayant affirmé sa volonté de le généraliser Ce dispositif apparaît aujourd’hui comme peu lisible pour les jeunes et ils sont chaque année moins nombreux à participer à ces séjours de cohésion d’une durée de douze jours. Ainsi, en 2023, ils étaient environ 40 000, alors qu’on en attendait 64 000. Au regard des conclusions de ce rapport, il apparaît opportun de se questionner sur l’avenir même du service national universel, dont la généralisation coûterait entre 3,5 milliards et 5 milliards d’euros. Nous espérons, madame la ministre, que ces pistes de réflexion seront prochainement étudiées par le Gouvernement. En tout état de cause, le groupe SER votera les crédits de cette mission. sur les travées du groupe SER, ainsi Mme Marie-Claude Lermytte. Lermytte. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, se satisfaire qu’il subsiste encore une mission consacrée aux anciens combattants, c’est admettre que les victimes des guerres s’additionnent encore et toujours au travers de conflits qui ne s’interrompent pas. Chaque jour, l’actualité nous le rappelle, la paix n’est jamais acquise. Et s’il fallait trouver quelque réconfort dans ce vacarme, nous avons conscience que c’est aussi la guerre qui a façonné certaines de nos valeurs indestructibles telles que la Nation. La Nation a une dimension spirituelle et philosophique. La Nation incarne la continuité historique, la permanence et l’unité d’un pays, une culture, un patrimoine, des valeurs partagées malgré les différences. Ces biens précieux nous ont été légués par nos aînés. Notre devoir est de les transmettre aux générations futures en les accompagnant. L’existence de cette mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » traduit l’impérieuse nécessité d’honorer la mémoire en général, celle des combattants en particulier, même si certaines générations se sont désormais éteintes. Sur un plan plus pragmatique, le budget de la mission enregistre en 2025 une légère baisse, justifiée par la diminution du nombre de pensionnés. Les crédits s’élèveront ainsi à un total de 1,9 milliard Notre groupe est favorable au maintien des crédits de cette mission. Les différents rapports de contrôle de notre collègue Marc Laménie, dont je tiens à saluer la qualité des travaux, mettent régulièrement en lumière l’importance des opérateurs de l’État relevant de cette mission. Je pense naturellement à l’ONaCVG et à ses antennes départementales, à l’Institution nationale des invalides ou encore aux maisons Athos, de création plus récente, chères à notre collègue Jocelyne Guidez, présidente du groupe d’études Monde combattant et mémoire. Il s’agit de respecter et de faire perdurer les engagements pris à l’égard de ceux et de celles qui ont servi notre nation au péril de leur vie. Revaloriser la pension militaire d’invalidité et l’allocation de reconnaissance du combattant est plus que légitime. Nous saluons également le fait que les crédits affectés au soutien des rapatriés d’Algérie s’accroissent, pour un total de 123 millions d’euros. C’est une mesure importante de reconnaissance. Ce budget prévoit une diminution des moyens alloués aux commémorations, puisque nous avons tourné la page du 80e anniversaire du débarquement du 6 juin 1944. Madame la ministre, nous comprenons l’effort d’économies dans le contexte actuel, mais pourriez-vous nous expliquer pourquoi le budget alloué aux commémorations a été réduit, alors que nous entamons une période tout aussi symbolique autour des 80 ans de la victoire du 8 mai 1945 ? Aider au financement de l’entretien, de la rénovation des monuments aux morts et des lieux de mémoire est une exigence nationale. Tous ces symboles, à l’heure où la tendance est à déboulonner les statues, doivent rester des lieux de commémoration, de rassemblement, d’unité et de pédagogie à l’égard des plus jeunes. Notons que la Première Guerre mondiale reste l’événement le plus commémoré dans nos villes et nos villages. C’est un signe, et la Nation ne se laissera pas intimider par ceux qui voudraient condamner ces valeurs, considérées comme Puisse cette mission nous aider, malgré les turpitudes de ces derniers temps, à nous réunir, toutes générations et familles politiques confondues, autour d’un passé commun et à assurer la transmission aux citoyens de demain. Le groupe Les Indépendants votera les crédits de cette mission. (Applaudissements RDSE, ainsi collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente. séance, suspendue à treize heures, est reprise à quatorze heures trente, sous la présidence de Nous poursuivons l’examen des crédits de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la M. Hugues Saury. rapporteur spécial applaudit également.) Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la mission que nous examinons aujourd’hui est relativement modeste par son volume – moins de 2 milliards d’euros –, mais elle n’a rien d’anodin. À l’heure du retour de la guerre sur le sol européen et de la dégradation du contexte stratégique mondial, elle joue même un rôle essentiel. En effet, cette mission symbolise avant tout le lien qui doit unir la Nation avec ceux d’entre nous qui, à travers les générations, consentent à risquer leur vie pour la défendre. Mais elle incarne aussi un esprit : celui du combat, qui anime nos militaires, et celui de résilience, que nous devons promouvoir et renforcer auprès de l’ensemble de nos concitoyens, en particulier parmi nos jeunes. C’est pourquoi je me félicite que, malgré la situation de nos finances publiques, les crédits consacrés à la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » puissent conserver, à peu de chose près, le niveau qui était le leur l’année dernière. Cette quasi-stabilité, que le groupe Les Républicains saluera en votant le budget qui nous est soumis, constitue en réalité un effort financier, et ce à double titre. Tout d’abord, dans le contexte budgétaire actuel, la baisse de 1 % des dotations apparaît comme un bien moindre mal. Ensuite, la mission est pour une large part constituée de prestations versées aux ressortissants de l’ONaCVG. Or, en raison de l’avancée en âge de chaque génération du feu et des ayants cause, les besoins financiers se font mécaniquement plus faibles d’année en année. Dès lors, maintenir les crédits dans leur ensemble revient à augmenter ceux qui sont dédiés à certaines actions. Je me réjouis donc que ces moyens supplémentaires aient pu être dégagés, mais surtout qu’ils soient alloués à des axes essentiels à mes yeux. Je pense notamment au meilleur accompagnement des blessés de guerre, qui matérialise la solidarité que la Nation se doit d’exprimer vis-à-vis de ceux qui acceptent de s’exposer au danger pour nous en protéger. En effet, la pérennisation du plan Blessés, la mise en œuvre des mesures prévues par la loi de programmation militaire (LPM) ou encore la montée en puissance des maisons Athos sont des actions qui nous permettent d’exprimer notre reconnaissance. Elles représentent surtout, pour les hommes et les femmes qui s’engagent, l’assurance que, s’ils devaient subir les conséquences du feu, la suite de leur vie ne serait pas nécessairement et irrémédiablement brisée. À l’instar des dispositifs prévus pour leurs enfants ou leurs conjoints au cas où ils devraient consentir au sacrifice ultime, ces mesures sont essentielles à l’engagement, et, donc, à la défense de la Nation. Je pense ensuite aux actions en faveur des harkis et des rapatriés, qui sont indispensables pour contribuer à refermer les plaies nées d’une période ô combien douloureuse de notre histoire contemporaine. À ce titre, on ne peut que se réjouir de la hausse des crédits consacrés aux allocations viagère et de reconnaissance. En effet, elle est la conséquence des diverses révisions et revalorisations intervenues ces dernières années, que nous avions régulièrement appelées de nos vœux. J’observe néanmoins que ces augmentations absorberont la quasi-totalité des 11 millions d’euros supplémentaires dédiés à cette action. Dès lors, cela signifie que l’enveloppe consacrée au droit à réparation créé par la loi du 23 février 2022 restera pour ainsi dire identique cette année, à hauteur de 70 millions d’euros. Mais cela signifie surtout que les conséquences budgétaires de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire Tamazount n’ont pas été tirées à ce stade. On peut comprendre, d’un point de vue comptable, la volonté de lisser le surcroît de dépenses sur les années à venir. Permettez-moi cependant de souligner que cela se traduira nécessairement par une mise en attente indue pour l’instruction de nombreux dossiers d’indemnisation. Madame la ministre, ce dispositif a commencé à réparer une faute et à apaiser les souffrances nées des conditions de vie indignes subies par les harkis et leurs familles à leur arrivée sur le territoire national, eux qui ont pourtant fait le choix de la France et courageusement porté ses armes. Il serait donc malheureux qu’une ombre soit portée sur l’application de la loi, qui par ailleurs avance bien et satisfait progressivement à ses objectifs. L’autre élément fort de ce projet de loi de finances a trait aux crédits consacrés à l’action « Liens armées-jeunesse », qui est absolument incontournable au regard de l’ambition de renforcer la résilience de notre société. En effet, la guerre en Ukraine et la mobilisation du peuple ukrainien ont agi comme un révélateur. Par contraste, ces événements ont montré que, dans notre pays, la relation entre la Nation et ses armées s’était sans doute distendue depuis la fin du service militaire. Et force est de constater que les dispositifs mis en place depuis lors en direction de la jeunesse n’ont pas réussi à pleinement la restaurer, malgré les qualités indéniables de certains programmes, qui méritent d’être poursuivis et même amplifiés. La progression de 57 % des ressources budgétaires, qui passeront de 26 millions à 41 millions d’euros, est dès lors un réel motif de satisfaction. Mais au-delà du niveau très substantiel de cette hausse, c’est surtout l’orientation qu’elle traduit qui mérite d’être saluée. Cela fait en effet plusieurs années que, sur de multiples travées de cet hémicycle, nous exprimons notre préoccupation face à l’évolution de la Journée défense et citoyenneté (JDC). Nous étions nombreux à appeler à une révision de son format pour la recentrer sur son caractère militaire, afin de mieux diffuser l’esprit de défense et, pourquoi pas, faire naître des vocations dans l’active ou la réserve. À partir de 2025, son déroulement sur des sites militaires, encadré par des militaires, est de bon augure et me semble de nature à renouer avec son objectif premier, à savoir contribuer à la mission régalienne de défense à travers l’information sur les enjeux de sécurité nationale. Enfin, je souhaite aborder la revalorisation des diverses allocations perçues par les anciens combattants ou par leurs veuves, et qui sont conditionnées par la valeur du point de pension militaire d’invalidité (PMI). Ces dernières années, le sujet a été régulièrement évoqué. Fort heureusement, il a connu des évolutions qui ont permis de combler, mais dans une faible mesure seulement, le fossé qui s’était creusé au fil d’une inflation trop longtemps non compensée, ou insuffisamment. Une nouvelle revalorisation a eu lieu au 1er janvier. Elle est toutefois bien modeste. Je comprends bien sûr que les difficultés financières actuelles ne permettent pas d’aller plus loin dans l’immédiat. J’espère néanmoins, madame la ministre, que ce projet de loi de finances sera l’occasion de prendre date afin de progresser plus résolument, dans les mois à venir, sur cette question fondamentale pour l’ensemble du monde combattant. rapporteur spécial applaudit.) Mme Marie-Laure Phinera-Horth. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avec l’examen de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation », nous débattons des crédits alloués à la solidarité de la Nation envers les militaires et les anciens combattants en raison de leur engagement et de leurs sacrifices au service de la sécurité de notre pays. Comptant près de 1,8 million de ressortissants, le monde combattant rassemble tous ceux qui, titulaires de la carte du combattant – anciens combattants, victimes civiles de guerre et conjoints survivants –, peuvent se prévaloir du bénéfice du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre, ainsi que les associations et fondations qui œuvrent pour la mémoire des conflits des XXe et XXIe siècles. Le projet de loi de finances prévoit une légère baisse des crédits de cette mission, qui s’explique notamment par la diminution du nombre des ayants droit et des ayants cause en raison du déclin démographique naturel des bénéficiaires des pensions. S’agissant du calcul des pensions militaires d’invalidité, le précédent gouvernement avait retenu l’hypothèse d’une valeur du point de PMI de 16,05 euros en 2025, soit une revalorisation de 0,94 % par rapport à 2024. Celle-ci semblait trop faible au regard des prévisions Aussi, le groupe RDPI salue l’effort du gouvernement actuel, qui propose finalement de fixer cette revalorisation à 16,07 euros, même si ce montant reste inférieur aux 16,09 euros évoqués avant la censure. Nous serons vigilants sur le respect de cet engagement du Gouvernement et veillerons à ce qu’une budgétisation suffisante permette de financer ce surcoût. Parmi les mesures présentées, notre groupe soutient celle qui prévoit le maintien des droits reconnus aux anciens combattants, ainsi que la poursuite de la mise en œuvre du droit à réparation pour les harkis. Nous soutenons également la nouvelle version de la Journée défense et citoyenneté qui sera déployée à titre expérimental en 2025. Les crédits qui lui sont alloués augmentent significativement – de 57,4 % – en 2025 pour atteindre 41 millions d’euros. Cette révision aura pour vocation de renforcer le lien avec la jeunesse et les militaires. En effet, dans un contexte géopolitique dégradé et alors que nos armées rencontrent des difficultés de recrutement, il est fondamental, à travers la JDC, de consolider l’attractivité des métiers des armées en s’appuyant sur une expérience plus militarisée. À titre personnel, je milite depuis des années pour un retour du service militaire dans les outre-mer, du moins à titre expérimental, afin de mieux encadrer notre jeunesse. Je ne désespère pas d’être entendue un Pour conclure, en ces temps de contrainte budgétaire, notre rôle est de nous montrer à la hauteur de nos responsabilités. Dans cette perspective, le groupe RDPI appelle à voter les crédits de la mission « Anciens combattants, sur les travées du groupe RDPI. M. Michel Masset. sur des travées du groupe SER.) Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, chaque année, nous constatons la disparition progressive des générations ayant vécu les conflits armés. Cette évolution démographique entraîne inévitablement une réduction des crédits alloués à la mission Toutefois, il est impératif de maintenir un niveau élevé de reconnaissance et de réparation, à la hauteur des sacrifices consentis par celles et ceux qui ont défendu notre pays. Cette mission ne se limite pas à un soutien financier. Elle relève d’une obligation morale de la Nation envers ses anciens combattants et leurs familles, mais également vis-à-vis des générations futures. Cette responsabilité doit perdurer, sans compromis. En Lot-et-Garonne, la mémoire combattante demeure vive. En témoigne la récente réunion, dans ce département, du congrès annuel de l’Union fédérale des associations françaises d’anciens combattants et victimes de guerre, en présence de nombreux porte-drapeaux et d’un public issu de toutes les générations. Les marges budgétaires dégagées doivent permettre d’améliorer les dispositifs existants et d’adapter les aides aux besoins actuels. À ce titre, je salue la revalorisation des pensions militaires d’invalidité prévue pour 2025. Cette hausse de 2,2 % corrige en partie l’inadéquation des mécanismes actuels face à la conjoncture économique. Concernant les harkis et leurs familles, les dépenses augmentent afin d’honorer certaines décisions de justice restées trop longtemps insatisfaites. Madame la ministre, je souhaite également attirer votre attention sur l’instruction de certains dossiers qui peinent à aboutir en Lot-et-Garonne. Ces efforts supplémentaires sont nécessaires pour réparer des injustices historiques. La politique mémorielle englobe aussi la préservation des sites historiques et la commémoration des événements majeurs. La baisse du nombre des bénéficiaires des crédits de la mission n’empêche pas la mise en place d’une politique ambitieuse pour honorer la mémoire de nos anciens. Ainsi, la refonte de la Journée défense et citoyenneté participe à remettre au cœur des préoccupations de la jeunesse, tout au long de la scolarité, l’engagement envers les valeurs républicaines et l’honneur de la mémoire des anciens combattants. Je pense ici au concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD), organisé en lien avec l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (Anacr), à destination des collèges et des lycées. Face à la résurgence de propos haineux et à la banalisation de l’antisémitisme, la transmission de l’histoire est plus que jamais cruciale pour sensibiliser les générations La mémoire des anciens bénéficiaires des crédits du programme 158 « Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale » ne doit pas s’effacer. Ce programme poursuit aussi l’indispensable travail d’identification et de restitution des biens spoliés. Des poilus de la Première Guerre mondiale à nos soldats actuellement engagés en opérations extérieures, en passant par les figures de la Résistance, nous avons le devoir de préserver la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ont défendu notre liberté. En 2024, ce devoir sacré a contribué à souder la Nation autour de la mémoire de Missak et Mélinée Manouchian. Nous espérons qu’il perdurera en 2025 avec l’entrée au Panthéon de Marc Bloch. Le groupe du RDSE, fidèle à son engagement en faveur de la mémoire combattante et des valeurs républicaines, votera les Mme Jocelyne Guidez. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je m’exprime cet après-midi au nom de ma collègue Nadia Sollogoub, qui est absente pour raisons de santé. Je vous donne lecture de son « L’analyse du budget de la mission “Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation” appelle une réflexion globale, tant sur sa structuration que sur sa trajectoire. « En effet, de façon régulière et implacable, suivant en cela l’évolution démographique des bénéficiaires de ses crédits, ce budget se rétracte chaque « Si, au fond, chacun comprend la logique de cette décroissance, il faudra pourtant, un jour, se poser la question de sa limite. Cette limite existe-t-elle, ou faut-il se résigner, l’année prochaine et les suivantes, à voir se contracter de nouveau les crédits finançant pourtant des actions en faveur de la reconnaissance du monde combattant ? « S’il n’y a pas de limite à la fonte de ce socle, devons-nous accepter collectivement ce que cela signifie ? Triste symbole que de manifester notre reconnaissance au monde combattant en nous contentant d’appliquer une règle de trois, alors qu’un budget sanctuarisé permettrait un partage plus gratifiant entre bénéficiaires, de meilleures prises en charge, des actions nouvelles, quelques investissements peut-être… « Madame la ministre, nous savons votre engagement au service de cette cause. C’est pourquoi j’invite le Gouvernement à la prudence quant à l’avenir du financement de cette mission à nulle autre pareille. « Si, chaque année, nous pouvons nous féliciter, avec les rapporteurs, d’avoir sauvé quelques dispositifs financiers essentiels, la trajectoire de cette mission, je le répète, n’a rien de sain ni de satisfaisant. Je ne peux me résoudre à ce que moins de 1,9 milliard d’euros soient inscrits au titre de cette mission dans le projet de loi de finances pour 2026, tout simplement parce qu’il y aura forcément moins de titulaires de la carte du combattant. « Rien ne garantit que ces baisses ne sont que conjoncturelles. Si, un jour – lointain ! –, nous discutions des crédits de cette mission dans un environnement budgétaire moins contraint, il n’est pas certain que ceux-ci augmenteraient pour autant. Je crains que le processus ne soit durablement enclenché et que, telle la grenouille plongée dans une eau chauffée progressivement, de compromis annuel en compromis annuel, l’on ne se dirige petit à petit vers ce jour où la mission Nation » n’aura plus grand-chose à partager… « Pourtant, le monde combattant, dans sa diversité, dans ce qu’il représente pour aujourd’hui et pour demain, mérite mieux qu’une reconnaissance qui se rétracte « Il y a dans le monde deux catégories de personnes : celles qui ont connu la guerre, et celles qui ne l’ont pas connue. Il y a ceux qui ont fait la guerre, et ceux qui ne l’ont pas « Ceux qui l’ont faite ne peuvent pas mettre cette page de leur vie au passé, ils ne sont pas et ne seront jamais d’« anciens » combattants. Ils sont des combattants, portant cette expérience traumatisante qui ne les quittera plus jamais, qui aura exigé d’eux un dépassement de soi hors du commun, qui les aura marqués pour toujours. « Je me fais cette réflexion à chaque fois que je rencontre ceux que l’on appelle les « anciens combattants », lors de cérémonies ou d’assemblées générales associatives. Cette histoire en eux n’est pas ancienne, elle cohabite avec leur présent. « Je me permets de vous rappeler, madame la ministre, une expérience que nous avons partagée à Nevers, celle d’un combattant d’Indochine, largement octogénaire, venu témoigner devant des collégiens, qui a fondu en larmes lorsque vous lui avez donné la parole. Pour lui, la guerre, ce n’était pas au passé. « Les combattants ne sont jamais « anciens », ils incarnent un autre visage de la vie et du monde. Ils sont et seront toujours au cœur de l’actualité. « Cette négociation budgétaire annuelle, qui résulte du croisement de plusieurs données, dont le nombre de bénéficiaires, le niveau de l’inflation et l’âge du capitaine, devra cesser un jour, car elle est, au fond, assez blessante. « Les tourments de notre planète doivent, hélas ! nous préparer à accueillir les anciens combattants de demain – curieuse expression ! C’est bien la preuve que l’on doit changer cette dénomination et considérer le monde combattant comme un ensemble, regroupant ceux qui y entrent et ceux qui en sortent, des frères d’armes de tous les âges et de toutes les batailles, unis par le même courage et par le don d’une partie de soi à la même nation. « Nous devons les accueillir dans ce cercle, sans états d’âme, avec une structuration solide, et non fluctuante, avec des moyens de prise en charge renforcés, avec les bons outils, et sans faillir, parce qu’eux n’ont pas tremblé. On entre parfois dans le monde combattant, on n’en sort jamais. Alors, tous les moyens doivent être sanctuarisés pour que la vie y soit un peu plus douce. « “La guerre est la guerre, […] c’est-à-dire sans commune mesure avec le reste des choses, au-delà de la morale, de la raison, de toutes les limites de la vie ordinaire, une sorte d’état surnaturel devant quoi il ne reste qu’à s’incliner sans discuter”, témoignait Romain « Il ne s’agit pas, à l’occasion d’un débat budgétaire, d’évoquer ce que la guerre a d’évitable ou d’inéluctable, sa violence inutile, ses horreurs et son cortège de blessures. Je veux simplement rappeler que le budget dont nous discutons aujourd’hui est un dossier de chair et de sang, et que l’on ne peut pas le traiter avec une simple calculette. « Madame la ministre, le groupe Union Centriste votera les crédits de cette mission, en espérant que ce budget aura connu cette année son dernier coup de rabot. » J’en profite pour vous demander, en mon nom propre cette fois-ci, s’il serait possible de reprendre les travaux que nous avons interrompus il y a quelques mois. Je souhaiterais notamment obtenir une réponse de votre part sur les opérations extérieures (Opex) au Tchad. (Applaudissements rapporteur spécial, Lermytte et Pascale Gruny et Karoutchi applaudissent M. Pascal Savoldelli. Savoldelli. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, il est à noter que les députés ont été privés de l’examen de ce budget et que la chute du gouvernement Barnier a suspendu l’examen des crédits de cette mission par le Sénat. Au-delà de ces péripéties, la mission Nation » traduit financièrement la reconnaissance et la solidarité de la Nation à l’égard des anciens combattants, qui lui ont sacrifié une part d’eux-mêmes, ainsi que la volonté de l’État de transmettre la mémoire de notre Alors que, comme l’écrivait Amin Maalouf, « nous marchons comme des somnambules vers un affrontement planétaire », il est nécessaire de rappeler l’impératif de la paix pour l’émancipation des peuples et des individus. Malheureusement, le gouvernement Bayrou n’y semble pas plus sensible que le gouvernement Barnier. En témoigne la baisse de 1,1 % des crédits de la mission pour 2025. Les crédits finançant les pensions militaires d’invalidité connaissent une baisse de 4 %, dans un contexte où les anciens combattants subissent une perte de leur pouvoir d’achat face à l’inflation. La dégradation constante de leur niveau de vie nécessiterait au contraire de revaloriser le point de PMI. L’augmentation de la valeur du point constitue une revendication de longue date des associations d’anciens combattants. Selon l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix, la revalorisation du point de PMI a été beaucoup moins forte que l’inflation et aucun gouvernement n’en a tenu compte. Le décrochage est pourtant de plus de 16 %. Le gouvernement Barnier avait prévu une hausse de 1,2 % du point de PMI, lui permettant d’atteindre 16,1 euros, soit une augmentation moindre que l’inflation prévue en 2025. Concernant la campagne double, il semble important de régler le problème posé aux anciens d’Algérie. Actuellement, ceux-ci doivent prouver qu’ils ont pris part à des actions de feu ou de combat pour en bénéficier. Le Gouvernement doit corriger cette iniquité de traitement entre combattants, car elle n’a que trop duré. De manière générale, la diminution naturelle du nombre de bénéficiaires de la mission s’accompagne systématiquement d’une simple réduction des crédits. Les moindres dépenses devraient au contraire permettre de financer de nouveaux droits ou de renforcer les dispositifs existants. Enfin, concernant la baisse des crédits dédiés à la politique de mémoire, je tiens à exprimer notre inquiétude. La mémoire est l’espace du passé. Après la célébration du 80e anniversaire de la Libération de la France, il convient de se souvenir de l’histoire, afin de ne pas la voir se répéter. Le souci de réaliser des économies budgétaires ne peut par ailleurs justifier à lui seul la réduction des crédits alloués à la transmission de la mémoire et à l’indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale. Les moyens de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » nous semblent encore insuffisants. C’est la raison pour laquelle le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky votera contre l’adoption de ces crédits. Mme la ministre déléguée. de la mémoire et des anciens combattants. Monsieur le président, monsieur le rapporteur spécial, madame la rapporteure pour avis, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, je suis heureuse de vous retrouver cet après-midi pour parler de la mémoire et des anciens combattants, des sujets qui me tiennent profondément à cœur, en hommage à l’héritage de Clemenceau et de Maginot, en cette année du centenaire du Bleuet de France. Vous connaissez la situation financière extrêmement préoccupante de notre pays. Je me réjouis que, dans le contexte international menaçant qui nous entoure, la trajectoire de réarmement soit pérennisée et que la loi de programmation militaire soit respectée : c’est une exigence pour garantir notre défense. Est-ce à dire que le ministère des armées ne doit pas contribuer aux efforts collectifs pour améliorer la situation financière et économique du pays ? Non. C’est pourquoi j’ai consciemment fait le choix, dans la situation budgétaire que nous connaissons tous, de proposer des économies pour plus de 50 millions d’euros. Je le dis tout de suite : cette diminution ne menace aucunement la double exigence de reconnaissance et de réparation que notre pays doit à celles et ceux qui ont pris les armes pour le défendre. Ces exigences ne sont pas négociables. Nous avons une dette envers eux : jamais je ne transigerai sur ce point. La présentation tardive du projet de loi de finances pour 2025 nous a permis d’affiner les hypothèses sous-jacentes à plusieurs postes de dépense et de confirmer deux dynamiques. La diminution des bénéficiaires des pensions, rentes et allocations est une réalité structurelle. Cela nous permet d’ajuster la trajectoire financière et de revoir à la baisse certaines dépenses sans que rien ni personne n’en souffre. Ensuite, les trois mois qui nous séparent de l’automne ont permis d’affiner les prévisions de facturation de la Cnam pour des prestations servies aux grands invalides, dont les clés de répartition n’avaient pas été revues depuis plus de dix ans. Une étude approfondie a permis de constater une moindre dépense significative. Cette démarche technique ne remet pas en cause, d’une manière ou d’une autre, le niveau et la qualité des prestations délivrées. Là encore, cela n’aura aucun impact sur les bénéficiaires. Ces deux éléments justifient l’amendement du Gouvernement visant à réduire les crédits de plus de 50 millions d’euros. Ce que je vous propose s’inscrit donc dans une logique de sincérisation du budget, car j’ai tenu à participer à l’effort qui est demandé à tous, mesdames, messieurs les sénateurs. Le budget que je présente s’élève ainsi à un peu plus de 1,85 milliard d’euros. Il préserve toutes les composantes de la politique de réparation et de reconnaissance, tout comme il sanctuarise le programme 158, ce qui est une obligation morale à l’heure où le retour de l’antisémitisme exige une réponse résolue – j’y reviendrai. J’entre désormais dans le détail. Comme l’an passé, ce budget est construit sur plusieurs piliers. Le premier pilier, c’est la valeur du point de la pension militaire d’invalidité. Je suis fière de confirmer qu’elle passe de 15,90 euros à 16,07 euros, soit une légère hausse par rapport aux hypothèses de l’automne. C’est un levier central pour le pouvoir d’achat du monde combattant, pour reprendre vos mots, madame la rapporteure pour avis. Je sais que vous suivez tout particulièrement ce sujet, avec le rapporteur spécial Marc Laménie et les membres du groupe sénatorial d’études « Monde combattant et mémoire » que vous présidez. Le deuxième pilier est celui de la mémoire combattante, de sa conservation comme de sa transmission. Dès le mois d’octobre 2023, nous sommes entrés dans le cycle des 80 ans des débarquements et de la Mesdames les sénatrices Émilienne Poumirol et Marie-Claude Lermytte, monsieur le sénateur Akli Mellouli, vous m’avez interrogée sur la baisse des crédits dédiés aux commémorations. L’essentiel de ces commémorations ayant eu lieu l’année dernière, ce projet de budget est en phase d’atterrissage et diminue logiquement. L’année 2024 fut celle de la mémoire des débarquements, des combats de la Résistance et de la chevauchée victorieuse jusqu’à Strasbourg. L’année 2025 célébrera, elle, la courte année 1945 avec les derniers épisodes de la Libération, comme ceux des poches de Colmar et de l’Atlantique, où se sont illustrés des combattants de la France d’outre-mer. Ce sera aussi la remémoration du retour des « absents », les prisonniers, mais aussi les déportés, avec la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau le 27 janvier prochain. Le retour des déportés doit être l’occasion d’approfondir les réflexions sur les causes et les manifestations de l’horreur nazie, qui ont aujourd’hui davantage muté que disparu. À cette fin, 1 million d’euros de mesures nouvelles seront consacrés au Mémorial de la Shoah, afin qu’il puisse continuer de mener ses précieuses actions de transmission de la mémoire, d’éducation à l’altérité et d’enseignement d’une page sombre de notre histoire. Enfin, nous célébrerons la victoire sur l’Allemagne nazie. Ce cycle prendra fin le 2 septembre prochain, lorsque nous commémorerons les 80 ans de la capitulation du Japon. Ce sera l’occasion de mettre à l’honneur le souvenir héroïque des combattants du Pacifique. Comme l’année passée, il faut que nos commémorations soient l’occasion de grandes célébrations, d’une communion mémorielle qui rassemblera chacun de nos concitoyens autour du souvenir reconnaissant de celles et ceux qui ont rendu la liberté à notre pays. J’aurai besoin de chacun d’entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, pour partager cet engouement populaire dans vos territoires et embarquer notre belle jeunesse. Je m’engage, comme je l’ai fait dès mon arrivée au ministère des armées au mois de juillet 2022, à délocaliser les cérémonies de commémoration des journées nationales d’hommage chaque fois que cela sera possible et aura du sens. Je sais que vous y êtes très sensibles. Le troisième pilier est l’accompagnement de nos militaires blessés. C’est la logique du plan Blessés, dont le ministre des armées, Sébastien Lecornu, m’a confié la Cela débute par plus de 7 millions de mesures nouvelles au profit de la transformation de l’Institution nationale des Invalides pour consolider cette remarquable institution, héritière de trois cent cinquante ans de solidarité nationale. Cette année, avec 1 million d’euros supplémentaires, nous ouvrirons près de Colmar une sixième maison Athos, ce dispositif de réhabilitation psychosociale qui vient en aide aux blessés psychiques. Nous poursuivrons aussi les réflexions qui ont été engagées sur les conditions d’ouverture d’un dispositif maison Athos outre-mer. Pour faire écho aux succès remportés par l’Armée de champions lors des jeux Olympiques et Paralympiques, un nouveau dispositif de 300 000 euros permettra de rembourser intégralement des prothèses de nouvelle génération à but sportif pour encourager la réhabilitation par le sport, que l’on sait si efficace pour nos militaires blessés. Le quatrième pilier concerne l’attention particulière que nous continuons de porter aux harkis. Après la loi du 23 février 2022 portant reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français, ce sont plus de 11 millions d’euros supplémentaires qui sont inscrits dans ce budget. Au total, les mesures en faveur des harkis s’élèvent à plus de 123 millions d’euros, dont 70 millions pour le droit à réparation. Les conséquences de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du 4 avril 2024 relative aux harkis sont, par ailleurs, bien prises en compte dans ce projet de ce budget. Nous n’oublions évidemment pas la jeunesse. Des mesures nouvelles à hauteur de 15 millions d’euros permettent de renouveler significativement l’organisation de la JDC. Elle sera repensée en profondeur afin de devenir un véritable moment de rencontre entre notre jeunesse et nos armées. Cette refonte permettra aussi de repenser les modalités de recensement des Français afin de disposer demain, comme l’a dit le ministre des armées, des données qui seront le cœur souverain de la capacité des armées à mobiliser en cas de besoin. Recenser les volontariats comme les compétences, voilà un objectif utile à la résilience de la Nation. J’ajouterai un mot sur le programme 158 « Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale ». Cette année, plus de 85 millions d’euros sont consacrés au financement des dispositifs d’indemnisation des victimes de la Seconde Guerre mondiale ou de leurs ayants cause. Le maintien de cet effort financier traduit le soutien constant du Gouvernement envers les victimes de En 2025, alors que nous commémorerons les 80 ans de la libération des camps, il était impensable de diminuer les crédits de ce programme. Alors que les actes antisémites sont en nette augmentation, alors que certains cherchent à importer un conflit étranger en France, la mémoire de la Shoah doit servir de guide pour ceux qui, comme moi, croient que la promesse républicaine repose sur l’insécabilité du lien qui unit la liberté, l’égalité et la fraternité. N’oublions jamais ce qu’a dit l’un d’entre vous, Robert Badinter, qui entrera bientôt au Panthéon : « Les morts nous écoutent. » Vous l’avez compris, mesdames, messieurs les sénateurs, ce projet de budget place la mémoire, le monde combattant et le lien entre les armées, la Nation et la jeunesse au cœur de la conservation de nos forces morales. En votant ce budget, vous apporterez votre pierre à l’édifice de la résilience de la Nation et vous resserrerez les liens qui nous unissent. sur les travées du groupe INDEP, banc des Delahaye applaudit également.) président. Je vous rappelle que, pour cette mission, la conférence des présidents a fixé la durée maximale de la discussion à une heure trente. En conséquence, nous devons terminer l’examen aux alentours de quinze heures trente-cinq afin de passer à l’examen de la mission « Régimes sociaux et de retraite ». Neuf amendements sont à examiner. liens avec la Nation », figurant à l’état B. Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant, mémoire et liens avec la Nation Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale n° II-2179, présenté par le Gouvernement, est ainsi 51 477 474 dont titre 2 La parole est à Mme la ministre déléguée. Comme je viens de l’expliquer dans mon propos liminaire, j’ai souhaité, en conscience, que mon ministère participe à l’effort budgétaire indispensable à la continuité de l’État. J’ai voulu que cette trajectoire budgétaire soit soutenable pour garantir la souveraineté de la Nation et la préservation de son modèle politique et social. Cela signifie que nous ne touchons pas au réarmement engagé depuis 2017 et conforté par la LPM 2024-2030, sur laquelle nous avons tous longuement travaillé. Nous faisons porter cet effort sur le programme 169, en réduisant de 51,5 millions d’euros les autorisations d’engagement et les crédits de paiement. Nous nous sommes appuyés sur les travaux conduits depuis le dépôt du projet de loi de finances au mois d’octobre dernier. Premièrement, la répartition fondant le remboursement à la Cnam par le ministère des armées de soins hospitaliers au profit de grands invalides de guerre n’est plus d’actualité. Après des études menées par la direction de la sécurité sociale, la Cnam et la direction du budget, l’actualisation a fait émerger des économies de l’ordre de 50 millions d’euros. Deuxièmement, les dynamiques démographiques à venir allégeront les charges liées aux pensions militaires d’invalidité et aux allocations de reconnaissance du combattant. Mesdames, messieurs les sénateurs, vous le savez, c’est la troisième fois que je me présente devant vous pour défendre le budget de cette mission. Les deux précédentes années, j’ai réussi à maintenir les crédits sans avoir à procéder à des économies afin de pouvoir prendre de nouvelles mesures – celles-ci seront maintenues. Avec cet amendement, nous tirons les conclusions des travaux qui ont été menés, dans un contexte où j’ai refusé toute amputation du programme 158 « Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale ». Mesdames, messieurs les sénateurs, je vous l’assure, cette baisse de crédits n’affectera aucun bénéficiaire, ce qui était évidemment ma ligne rouge. spécial. Je tiens tout d’abord à remercier tous ceux qui se sont exprimés sur cette mission. L’amendement du Gouvernement, que la commission des finances n’a pas examiné d’un point de vue technique, vise à prévoir la réduction d’environ 51 millions d’euros des crédits du programme 169, qui concentre plus de 95 % des crédits de la mission. En revanche, les crédits du programme 158, lequel est hautement symbolique, ne sont pas Compte tenu des enjeux importants auxquels nous devons faire face, nous sommes sensibles aux économies qui peuvent être faites. En l’occurrence, comme vous l’avez rappelé fort justement, madame la ministre, dans un esprit de solidarité, cette réduction ne pénalise absolument pas les ayants cause, qu’il s’agisse de pensions militaires d’invalidité ou d’allocations de reconnaissance du combattant. Cet amendement va dans le sens de la sincérisation du budget de cette mission, dont les crédits s’élèvent globalement à presque 2 milliards d’euros. Je rappelle, par ailleurs, que des mesures fiscales ont été prises pour aider certaines personnes seules ; je pense notamment à la demi-part fiscale dont bénéficient les titulaires de la carte d’ancien combattant, et dont peuvent bénéficier leurs veufs et veuves. Enfin, on constate une stabilité des crédits de cette mission, qui préservent la notion, fondamentale, de respect dû aux anciens combattants. À titre personnel, je suis favorable à cet amendement qui vise à procéder à la sincérisation budgétaire. M. Vincent Delahaye, pour explication de vote. Delahaye. Cet amendement vise a priori à réaliser des économies. Si j’ai bien compris, madame la ministre, il s’agit de supprimer le décalage qui existait entre les soins dont bénéficient les grands invalides et les facturations qui étaient établies jusqu’à présent par la Cnam, écart qui se serait accumulé sur plusieurs années. Je voudrais être certain de ne pas me tromper. Si l’on supprime 51 millions d’euros correspondant aux facturations de la Cnam, le déficit de la sécurité sociale va augmenter. Il s’agirait donc, dans un objectif de clarification, de supprimer ces facturations en trop, ce qui aura pour effet de diminuer les recettes de la branche maladie de la sécurité sociale. Madame la ministre, pouvez-vous me confirmer que mon raisonnement est bon ? Tout comme les membres du groupe Union Centriste, je voterai en faveur de cet amendement. Pour autant, je n’ai pas vraiment saisi, en écoutant les propos de la ministre et du rapporteur spécial, s’il s’agissait d’un transfert. Étant un défenseur de la vérité des prix, je préfère que le déficit soit réellement là où il doit être, c’est-à-dire au niveau de la branche maladie, plutôt que dans le budget de M. Akli Mellouli, pour explication de vote. Mellouli. Je ne reprendrai pas les propos qui ont été tenus sur le respect dû au monde combattant. À mon sens, ce projet de loi de finances prend un tour inquiétant : dans un prétendu souci de sincérisation, on n’arrête pas de donner des coups de rabot. Ainsi, sur toutes les lignes budgétaires, on nous fait le coup de la sincérisation à la baisse ! Puisque le débat sur la première partie a été tronqué et que l’on doit reprendre l’examen du projet de finances, il nous faudrait valider toutes les réductions de crédits que nous propose le Gouvernement. Pourtant, alors que tant Mme la ministre que les différents orateurs ont fait état de l’indispensable travail de mémoire qu’exigeait la situation de notre pays et de la société française, où l’on voit d’anciens relents resurgir, on nous dit qu’il faut aussi réduire les crédits dans ce domaine. C’est incohérent ! Puisque ce projet de budget devient totalement insincère, le groupe GEST votera contre cet amendement. déléguée. Mesdames, messieurs les sénateurs, je vais essayer de vous apporter davantage d’explications. Je vous l’ai dit, pendant deux ans, j’ai tenu à maintenir le budget de cette mission afin de mener de nouvelles actions. Toutefois, par solidarité gouvernementale, il faut contribuer à l’effort. C’est pourquoi, tout au long de cette semaine, j’ai travaillé avec mon équipe pour et où faire des économies de plusieurs millions d’euros. C’est par des mesures d’actualisation qui n’avaient pas été réalisées depuis une dizaine d’années qu’il a été possible de réaliser ces économies, lesquelles, de fait, n’en sont pas vraiment. Nous avons aujourd’hui la capacité de travailler sur cette actualisation avec la direction du budget, la Cnam et la sécurité sociale. Je peux donc vous confirmer qu’il s’agit non pas d’un report de dette sur la sécurité sociale, mais simplement d’une actualisation, car le budget alloué ne correspondait pas à la réalité. M. Pascal Savoldelli, pour explication de vote. Savoldelli. Mes chers collègues, alors que nous avons repris nos travaux sur ce projet de budget, nous découvrons, mission après mission, des amendements du Gouvernement. En l’occurrence, on apprend qu’une actualisation n’a pas été faite pendant dix ans… Dont acte. Je ne mets pas en doute la sincérité de vos propos, madame la ministre, mais les personnes concernées réagiront Il y a tout de même là un sujet ! Pour ma part, je m’interroge : doit-on poursuivre la procédure budgétaire comme si de rien n’était ? Vous nous expliquez le travail que vous menez depuis deux ans – je ne doute pas de l’authenticité de votre engagement. Pourtant, depuis, il s’est passé des choses dans ce pays – élections législatives, censure du gouvernement… – et l’on continue, bon an mal an. Je soumettrai donc à mon groupe une proposition relative à notre procédure budgétaire. En effet, nous ne pouvons pas voir arriver des amendements du Gouvernement que nous n’avons pas le temps d’étudier, et faire comme si de rien n’était. Les budgets des missions devraient être renvoyés en commission, afin que nous puissions les examiner de nouveau. Pour notre part, nous n’avons pas le droit de faire des propositions. Alors que nous ne pouvons pas déposer de nouveaux amendements, on nous en soumet d’autres ! Va-t-on continuer à examiner les missions comme cela, avec des amendements gouvernementaux qui ne cessent de tomber, jusqu’à la réunion de la commission mixte Cette situation nous met tous en difficulté, l’opposition sénatoriale comme la majorité. Réfléchissons-y : poursuit-on le débat sur les missions sans rien dire ou les renvoie-t-on en commission pour qu’elles soient examinées de façon pluraliste, comme on sait le faire ici, au Sénat ? M. Arnaud Bazin, pour explication de vote. Bazin. Si j’ai bien compris, ces 50 millions d’euros prévus de façon récurrente n’étaient pas dépensés ; aujourd’hui, on sincérise le budget de cette mission en les ôtant dudit budget. C’est une sincérisation, et non une économie. déléguée. Parfaitement ! spécial. Très bien ! Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote. Poumirol. Comme Pascal Savoldelli, je ne doute pas de votre sincérité et du travail que vous avez pu faire, madame la ministre. Pour autant, depuis mercredi dernier, nous examinons les budgets des différentes missions et nous constatons que, deux heures avant l’ouverture de la séance, un nouvel amendement de suppression de crédits arrive. Je l’ai vécu jeudi dernier avec la mission « Sport, jeunesse et vie associative ». C’est Notre collègue Bazin vient de dire qu’il ne s’agissait pas d’une suppression de crédits, puisque ceux-ci n’étaient pas utilisés. Cela signifierait que nous avions, les années précédentes, des budgets insincères, puisque nous prévoyions des dépenses qui n’étaient pas Je ne doute pas de votre honnêteté, mais comment se fait-il qu’il n’y ait pas de suivi des dépenses réelles, année après année ? Finalement, on a systématiquement voté un budget comprenant 50 millions d’euros de trop ; j’entends bien que les grands invalides sont de moins en moins nombreux, donc que les remboursements d’actes chirurgicaux, ou autres, Avons-nous vraiment voté des dépenses de façon insincère, faute d’avoir contrôlé si elles avaient été consommées ou non ? On nous présente depuis trois jours des réductions de crédits sous prétexte de sincérisation et de contrôle. Cet argument me dérange. Le groupe SER ne votera donc pas cet l’amendement n° II-2179. président. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° II-1685 rectifié, présenté par M. Canévet, Mme Antoine, M. Delcros et Mmes N. Goulet et Vermeillet, est ainsi libellé : de paiement 7 000 000 23 000 La parole est à Mme Sylvie Vermeillet. Vermeillet. Compte tenu de l’adoption de l’amendement du Gouvernement, je retire cet n° II-1685 rectifié est retiré. L’amendement n° II-85 n’est pas L’amendement n° II-32, présenté par M. Laménie, au nom de la commission des finances, est ainsi 1 000 000 spécial. Puisque l’amendement du Gouvernement a été adopté et que des explications légitimes et sincères viennent de nous être apportées – je remercie sincèrement Mme la ministre et mes collègues d’avoir tenu un langage de vérité, car il est important d’aborder ces sujets avec force, conviction et respect –, je retire cet amendement, qui était un amendement d’appel. n° II-32 est retiré. n° II-968 rectifié, présenté par M. Fernique, Mmes Belrhiti et Drexler, MM. Kern, Khalifé et Klinger, Mme Muller-Bronn, M. Reichardt, Mmes Schalck et Schillinger et M. M. Weber, est ainsi libellé : Reconnaissance et indemnisation des orphelins des incorporés de force d’Alsace et de Moselle pendant la Seconde Guerre mondiale II. – En conséquence, modifier Reconnaissance et indemnisation des orphelins des incorporés de force d’Alsace et de Moselle pendant la Seconde Guerre La parole est à M. Jacques Fernique. Fernique. Notre nation a une dette à l’égard de l’Alsace-Moselle. Tel est l’objet de cet amendement transpartisan qu’ont signé onze sénatrices et sénateurs de ces trois départements. Il y a dette parce qu’il y a eu manquement, d’abord du fait de l’abandon face à l’annexion de fait datant de 1940 : les citoyens français d’Alsace-Moselle ont été laissés à leur terrible sort. Cette réalité a longtemps été occultée. Cette injustice s’est prolongée parce que des décennies ont passé avant qu’il soit admis qu’il s’agissait bien d’une annexion, et non d’une occupation. De cette annexion a résulté le crime de masse qu’a été l’incorporation de force. Toute une population masculine entre 17 et 36 ans fut contrainte, contre sa conscience nationale, à porter les armes sous un uniforme qu’elle détestait. On imposa à ces hommes le statut de traître et, pour les survivants et leurs proches, il a fallu vivre avec cet opprobre. Les apparences étaient contre eux et ils ont préféré se taire, alors que, comme l’écrit l’historien Jean-Laurent Vonau, il aurait fallu crier au monde entier la vérité du crime qu’ils avaient enduré. Des 130 000 enrôlés de force, 40 000 ne sont pas revenus. Qui sait qu’au total, à l’échelle du pays, un Français sur cinq morts durant la Seconde Guerre mondiale est un L’Allemagne, sans clairement reconnaître le crime, a versé 250 millions de deutsche marks en 1981 pour les survivants, mais rien pour les orphelins. La France, enfin, en 2010, a rendu leur dignité aux incorporés de force par la voix du président Nicolas Sarkozy. Cette reconnaissance nationale qu’ils n’étaient pas des traîtres vient d’être renouvelée par le président Emmanuel Macron à Strasbourg le 23 novembre dernier, avec les mots justes qu’il fallait. Il revient à présent à la représentation nationale de concrétiser cette reconnaissance en faisant ce geste pour les enfants qui ont été privés de leur père. Quelque 3 500 de ces orphelins, très âgés, sont encore vivants, et nous le leur devons avant qu’il n’y en ait plus un seul. spécial. Cet amendement important est soutenu par nos collègues de Moselle et d’Alsace. Il est vrai que les orphelins des malgré-nous sont exclus de cette définition, alors qu’ils ont incontestablement un besoin de reconnaissance et de conservation de cette mémoire. C’est nécessaire, voire indispensable. Certes, les malgré-nous ont été assimilés aux anciens combattants en 1945. Leurs orphelins sont pupilles de la Nation et peuvent bénéficier de l’action sociale de l’ONaCVG – j’en profite pour saluer le travail de cette structure dans nos territoires et départements respectifs. Il est vrai que le dispositif proposé aura un coût financier de 29,4 millions d’euros ; pour autant, il faut toujours mettre en avant l’aspect humain. Par ailleurs, les éventuels bénéficiaires pourront faire le choix d’une indemnité sous forme de rente. Sur cet amendement, la commission sollicite l’avis du déléguée. Monsieur le sénateur, je tiens tout d’abord à rappeler que les orphelins d’incorporés de force bénéficient du soutien de l’ONaCVG, comme vient de le dire M. le rapporteur spécial, en leur qualité de pupilles de la Nation. Ils ont exactement les mêmes droits à pension que les fils et filles des morts pour la France, et bénéficient d’aides de secours en cas de maladie, d’absence de ressources ou de difficultés Je rappelle également que ces orphelins ont reçu le versement d’une allocation unique financée par l’Allemagne, versée à leur mère ou bien à eux directement lorsqu’ils étaient orphelins de père ou de mère. Toute mesure supplémentaire d’indemnisation des orphelins d’incorporés de force ne me paraît pas pertinente, d’autant qu’elle créerait une distorsion de situations avec les orphelins des autres morts pour la France. Le Gouvernement est très attaché au périmètre actuel d’indemnisation des orphelins des victimes de la barbarie nazie, de la Shoah et de la déportation, pour laquelle l’État français a reconnu sa part de responsabilité, responsabilité qui doit rester singulière. Pour autant, nous devons donner toute sa place à la mémoire des incorporés de force dans notre mémoire nationale, ce qui constitue une tâche d’ampleur. Nous devons y travailler résolument, en faisant figurer cet épisode dans les manuels scolaires, en soutenant la recherche historique et le développement d’activités mémorielles. J’ai d’ailleurs demandé à la Mission du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire d’accentuer son soutien à des laboratoires de recherche, pour faire émerger des projets scientifiques sur ce thème. Pour toutes ces raisons, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis M. Jacques Fernique, pour explication de vote. Fernique. Madame la ministre, je m’attendais à l’argument sur le risque de distorsion de situations, lequel justifierait l’avis défavorable du Gouvernement. Je tiens à dire combien la douleur liée à cette tragédie spécifique impose la reconnaissance de cette mémoire. À Colmar, en 2010, la République, par la voix de Nicolas Sarkozy, disait aux incorporés de force, « à leurs familles, à leurs enfants […], aux survivants de cette tragédie, […] que ceux qui les ont abandonnés, ceux qui n’ont rien fait pour empêcher cette ignominie perpétrée contre des citoyens français, ont trahi les valeurs de la France, l’ont déshonorée ». Le 23 novembre dernier, à Strasbourg, l’actuel Président de la République a dit, à juste titre, de ces enfants d’Alsace et de Moselle qu’ils furent mis « au service d’une cause qui les faisait esclaves » et qu’ils « comprirent parfois aussi dans leur rang des enfants perdus qui endossèrent la cause néfaste du Reich », ajoutant : « Il nous faut reconnaître les souffrances que les premiers subirent, celles que les seconds dans leur petit nombre Madame la ministre, la reconnaissance des souffrances résultant de cet abandon de 1940 et de ce crime de masse commis de 1942 à 1945 devra aller au-delà des mots, même s’ils sont essentiels. l’amendement n° II-968 rectifié. pas adopté.) collègues, il nous reste cinq minutes pour examiner les quatre amendements restant en discussion. n° II-1626, présenté par Mmes Poumirol et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Briquet, Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : 6 000 000 La parole est à Mme Émilienne Poumirol. Poumirol. Madame la ministre, dans mon intervention liminaire, je n’ai pas évoqué la diminution des crédits destinés aux commémorations, car je sais bien que leur montant sera moins important en 2025 que l’année dernière, à l’occasion de laquelle nous avons célébré l’anniversaire de la Libération. Cet amendement a trait aux retraites des veuves de harkis. En 2015, nous avons voté une rente viagère pour les veuves dont les époux étaient décédés à partir de 2016. La loi introduit une différence entre les pensions des veuves, selon que leur mari est décédé avant ou après 2016, ce qui constitue une incongruité. J’ai cru comprendre qu’un amendement à l’objet similaire avait été adopté l’année dernière. Si tel est le cas, je retirerai bien évidemment mon spécial. L’amendement étant satisfait, la commission en demande le retrait. déléguée. Un amendement à l’objet similaire ayant bien été adopté l’année dernière, cet amendement est satisfait. président. Madame Poumirol, l’amendement n° II-1626 est-il maintenu ? Poumirol. Non, je le retire, monsieur le président. n° II-1626 est retiré. Je suis saisi de trois amendements identiques. L’amendement n° II-533 rectifié est présenté par Mmes Micouleau et Richer, M. Allizard, Mmes Belrhiti, Berthet et V. Boyer, M. Bruyen, Mme Di Folco, MM. Genet et Gremillet, Mmes Joseph et Lassarade et MM. Michallet, Milon, Panunzi, Piednoir, Rietmann, Sol, Somon et P. Vidal. L’amendement n° II-1625 est présenté par Mmes Poumirol et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Briquet, Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° II-1743 est présenté par M. Benarroche. Ces trois amendements sont ainsi libellés : La parole est à Mme Catherine Di Folco, pour présenter l’amendement n° II-533 rectifié. Di Folco. Il est défendu. Mme Émilienne Poumirol, pour présenter l’amendement Poumirol. Tous les ans, de façon répétitive, nous défendons cet amendement. Jusqu’à présent, ils étaient 27 ; ils ne sont plus que 22 supplétifs de statut civil de droit commun de la guerre d’Algérie. Le Conseil constitutionnel a estimé que les demandes ou renouvellements de demande des supplétifs déposés entre le 5 février 2011 et le 19 décembre 2013 étaient éligibles à l’attribution de l’allocation de reconnaissance. J’y insiste, cela concerne aujourd’hui 22 supplétifs. Si l’on attend encore, ils finiront naturellement tous par mourir. La dépense serait de l’ordre de 92 000 euros ; les fédérations de rapatriés y sont, en particulier, très attachées. n° II-1743 n’est pas soutenu. spécial. Certes, ce sujet, que nous examinons tous les ans, mérite respect et reconnaissance, mais notre volonté d’objectivité et de sincérisation du budget nous conduit à demander le retrait de ces amendements identiques. déléguée. Pour être tout à fait exacte, j’ai demandé le chiffre du dernier comptage : ces supplétifs ne sont plus que vingt. Il se trouve que je n’ai aucun dossier en cours : je ne puis donc y répondre. Néanmoins, je suis le sujet, puisque des amendements similaires sont déposés chaque année. Le Gouvernement demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, il émettra un avis défavorable. l’amendement n° II-1625 est-il maintenu ? Poumirol. Oui, monsieur le président, je maintiens cet amendement, car les associations de rapatriés nous proposent chaque année de le déposer. Vous l’avez dit, madame la ministre, ces supplétifs ne sont plus que vingt. Il a été question de sincérisation du budget : la dépense pourrait facilement être englobée dans Cette mesure répond au devoir qui est le nôtre d’assurer reconnaissance et égalité. Il est de notre responsabilité de défendre les supplétifs encore en vie qui ont servi la France au moment de la guerre d’Algérie. président. Madame Di Folco, l’amendement n° II-533 rectifié est-il maintenu ? Di Folco. Oui, je le maintiens, monsieur le président. président. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-533 rectifié et II-1625. (Les amendements sont président. Nous allons procéder au vote des crédits de la mission « Anciens l’état B. l’examen des crédits de la mission « Anciens combattants, séance, suspendue à quinze heures trente-cinq, est reprise à quinze heures trente-sept.) d’affectation spéciale : Pensions d’affectation spéciale : Gestion du patrimoine immobilier de examiner les crédits de la mission « Régimes sociaux et de retraite », du compte d’affectation spéciale « Pensions », de la mission « Transformation et fonction publiques », du compte d’affectation spéciale de la mission « Gestion des finances publiques » et de la mission « Crédits non répartis ». La parole est à Mme la rapporteure spéciale. (Applaudissements sur les travées Louault applaudit également.) spéciale de la commission des finances. Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, ma présentation des crédits de la mission « Régime sociaux et de retraite » et du compte d’affectation spéciale (CAS) « Pensions » change vraiment par rapport à celle que j’ai faite le 5 novembre dernier devant la commission des finances. Pour cause, le rejet du projet de loi de financement de la sécurité sociale entraîne une revalorisation des pensions automatique de 2,2 % au 1er janvier 2025 au lieu de 0,8 % prévus au mois de juillet dernier dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale initial, soit un surcoût de près de 1 milliard d’euros pour l’État ! Ce milliard d’euros imprévu va plomber le solde tout à fait précaire de notre système de retraites. Puisqu’il est dans tous les esprits, je ne peux qu’abonder dans le sens du nécessaire équilibre financier à trouver, sauf à condamner notre système par répartition. En effet, la tentation est grande de basculer vers un peu de capitalisation, mais cela ne réglerait en rien l’équation. Si la capitalisation est optionnelle et additionnelle aux cotisations actuelles, elle ne comblera pas le déficit structurel du système. Si elle se substitue pour partie à l’actuel système par répartition, elle aggravera bien évidemment le déficit, car ce qui serait demain cotisé pour soi ne viendrait plus payer les pensions des retraités Je mets donc en garde contre l’idée de fragiliser notre système par répartition : au-delà du gouffre financier que cela entraînerait, c’est l’esprit de solidarité intergénérationnelle, fondateur de la sécurité sociale, qui serait remis en cause. Y a-t-il une solution ? Oui ! Elle se situe dans notre taux d’emploi. Je partage l’analyse de Gilbert Cette, président du Conseil d’orientation des retraites (COR) : « Le taux d’emploi de la population âgée de 15 à 64 ans s’élève à 82 % aux Pays-Bas contre 69 % en France. Rattraper le taux d’emploi des Pays-Bas signifierait une croissance de notre emploi de 20 %. Même en supposant que les nouveaux embauchés aient une productivité moitié moindre que les actifs, cela élèverait le PIB d’environ 10 % et compte tenu d’un taux de prélèvements obligatoires supérieur à 45 %, les recettes publiques augmenteraient de 140 milliards d’euros par an. » Vous avez bien entendu ! Comment ne pas y réfléchir ? La marge est si grande qu’un compromis doit être possible. En outre, parce que ce n’est jamais dit, je souhaite rappeler que la réforme de 2023 a eu des effets redistributifs marqués, notamment en faveur des plus petites retraites, dont le montant s’accroît de 12 %, alors que les pensions les plus élevées régressent légèrement. En outre, le niveau de pension à la liquidation croît en moyenne de 3,4 % pour les femmes, contre 1,7 % pour les hommes. J’en viens aux crédits de la mission « Régime sociaux et de retraite », dont le montant atteint 5,9 milliards d’euros, en intégrant deux amendements du Gouvernement qui actent d’une sous-consommation des crédits de 193 millions d’euros pour 2024 et de la revalorisation des pensions de 2,2 % au 1er janvier 2025 pour 119 millions d’euros. Ils sont fléchés à près de 70 % vers les régimes de retraite spéciaux des agents de la SNCF et de la RATP. La maquette budgétaire intègre enfin cette année les régimes de la Comédie-Française et de l’Opéra de Paris. Un amendement auquel la commission est favorable permettra, de plus, d’intégrer à la mission le régime des gérants de tabacs. Les crédits du compte d’affectation spéciale « Pensions » s’élèvent à 69,3 milliards d’euros. L’incidence de la revalorisation de 2,2 % est de 856 millions d’euros. Ce supplément aura pour autre conséquence de rendre déficitaire le solde cumulé du compte d’affectation spéciale « Pensions » dès 2026, au lieu de 2027. En vertu de la Lolf (loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances), il doit être équilibré à tout moment. Ainsi, l’État, qui relève déjà dès cette année de quatre points son taux de contribution employeur, devra de nouveau l’augmenter l’an prochain, ce qui sera source de dépenses supplémentaires ! La Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) doit aussi augmenter son taux de cotisation employeur de quatre points face à l’effondrement de son ratio démographique : moins de recrutements, donc moins de cotisants, et un recours massif à des contractuels qui, eux, cotisent au régime général et à l’Agirc-Arrco. À la différence du régime général toutefois, la CNRACL ne bénéficie pas d’un apport de CSG. Pour mieux comprendre, il serait vraiment utile de disposer d’un document consolidant les six régimes de la sphère publique : le service des retraites de l’État (SRE), la CNRACL, l’institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques (Ircantec), la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), le fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État (FSPOEIE) et la retraite additionnelle de la fonction publique (Rafp). Chers collègues, malgré les hausses importantes de crédits liées au rejet du projet de loi de financement de la sécurité sociale, je vous propose d’adopter les crédits de la mission et du compte d’affectation spéciale, puisqu’il s’agit d’honorer le versement des pensions de notre pays. sur les travées des groupes UC M. le rapporteur spécial. madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, il me revient de vous présenter en quelques minutes la position de la commission sur les trois missions et le compte d’affectation spéciale qui couvrent le périmètre de Bercy. La commission vous proposera d’adopter l’ensemble de ces crédits, sous réserve de leurs modifications par ses trois La mission « Gestion des finances publiques » porte des crédits d’administrations cruciales pour la gestion des dépenses et des recettes de l’État, ainsi que pour nos concitoyens puisqu’il s’agit de la direction générale des finances publiques (DGFiP) et de la direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI). Ces administrations prennent toute leur part dans l’effort de redressement des finances publiques engagé par le projet de loi de finances. Cela se traduit par une stabilisation des crédits de la mission, après deux années consécutives d’augmentation et, surtout, par la baisse des dépenses de fonctionnement d’environ 1 %. Je salue également l’effort de rationalisation des effectifs de la mission, qui se poursuit et s’intensifie en 2025. Je relève par ailleurs avec satisfaction que la contribution de la DGFiP et des douanes au redressement de nos comptes publics ne remet pas en cause les chantiers prioritaires des dernières années. Je pense notamment aux dépenses informatiques, qui ont longtemps servi de variable d’ajustement et qui sont préservées dans ce projet de loi de finances. Ces dépenses sont essentielles pour résorber la dette technique des administrations de Bercy et développer de nouvelles applications à même de produire des gains de productivité à moyen terme. Les moyens consacrés à la lutte contre la fraude et les trafics de toute nature sont également renforcés. En témoignent la poursuite de la modernisation des moyens de contrôle des douanes, notamment au travers de l’acquisition de nouveaux scanners, et la création d’une nouvelle unité de renseignement fiscal, dans le cadre du plan de lutte contre toutes les fraudes aux finances publiques. Le Gouvernement s’était engagé lors de la présentation de ce plan au mois de juin 2023, à recruter 1 500 agents supplémentaires dédiés à la lutte contre la fraude fiscale à l’horizon de 2027. Madame la ministre, compte tenu du contexte budgétaire difficile, le Gouvernement sera-t-il en mesure de tenir cet objectif ? Je conclus mon propos sur cette mission en exprimant un regret concernant le déploiement des conseillers aux décideurs locaux pour les collectivités territoriales, les fameux CDL. Aujourd’hui, ce sont 913 conseillers qui sont en poste, alors que la cible initiale était fixée à 1 200. Cette cible a été revue à la baisse et est désormais fixée à un peu moins de 1 000 conseillers. Il est regrettable que le Gouvernement soit revenu sur son engagement initial, alors même que la qualité du travail des conseillers aux décideurs locaux est saluée par les collectivités – tous les maires dans nos départements peuvent en témoigner et ils le font d’ailleurs bien volontiers. J’en viens à la mission « Crédits non répartis ». La dotation pour dépenses accidentelles et imprévisibles prévoit une ouverture de crédits raisonnable, à hauteur de 125 millions d’euros. Par ailleurs, 70 millions d’euros étaient inscrits sur la provision relative aux rémunérations publiques, mais l’amendement déposé par le Gouvernement a vocation à les supprimer intégralement. Mme la ministre pourra peut-être nous éclairer sur le sort qui sera réservé aux mesures qui devaient initialement être financées par cette dotation. Sur la mission « Transformation et fonction publiques » et le compte d’affectation spéciale je m’attarderai sur deux éléments principaux. En premier lieu, je souligne la baisse marquée des moyens de la mission « Transformation et fonction publiques » en 2025, dans le cadre de l’effort de redressement des finances publiques. Ainsi, à périmètre constant, la réduction des crédits de la mission est de 21,6 % en crédits de paiement, soit une diminution de plus de 220 millions d’euros, pour aboutir à un montant de 800 millions d’euros. En autorisations d’engagement, certes, la baisse est moins importante, mais elle n’en demeure pas moins substantielle, de 8,3 %, avec une dotation de 1,081 milliard d’euros en 2025. Cette évolution tire la conséquence logique de la sous-consommation chronique des crédits de plusieurs programmes, avec d’importants retards constatés en matière de décaissement. Concernant la rationalisation de la gestion de la fonction publique, le précédent gouvernement a prévu de modifier les conditions d’indemnisation des arrêts maladie dans la fonction publique, en les alignant sur les conditions du secteur privé. Cette évolution devait inciter à la réduction de l’absentéisme et permettre des économies significatives, de l’ordre de 400 millions d’euros pour la seule fonction publique de l’État et de 1,2 milliard d’euros pour l’ensemble de la fonction publique. À cet égard, je regrette que le Premier ministre soit dernièrement revenu sur une partie de cette réforme, en renonçant au passage du délai de carence d’un à trois jours, mesure que je soutiendrai par amendement. En second lieu, je souhaite mettre en avant la finalisation prochaine du programme de rénovation des cités administratives, qui couvre au total 36 sites et dont 15 projets ont déjà été réceptionnés au 30 août dernier. Je rappelle que le programme a été créé dans la loi de finances initiale pour 2018 et que les travaux n’ont débuté Aussi, je me félicite de la mise en œuvre du projet de foncière de l’État, rendue possible par le Gouvernement au travers d’un article additionnel rattaché à la mission « Gestion des finances publiques », et dont un « pilote », c’est-à-dire une expérimentation territoriale, devrait être déployé en 2025 dans deux régions, Grand Est et Normandie. Ce projet de foncière interministérielle publique, conçue sous la forme d’un établissement public industriel et commercial (Épic) qui percevra des loyers de la part des administrations occupantes, devrait notamment se traduire par la réduction des surfaces occupées. Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a annoncé la création d’un fonds spécial, entièrement dédié à la réforme de l’État, qui serait financé en cédant une partie des actifs, en particulier immobiliers. Mme la ministre pourra sans doute nous apporter des précisions sur ce fonds spécial et son articulation avec le déploiement de la foncière de l’État. Mme le rapporteur pour avis. président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme chaque année, la commission des affaires sociales a examiné conjointement les crédits de la mission « Régimes sociaux et de retraite » et du compte d’affectation spéciale « Pensions ». L’évolution des crédits budgétaires qui leur sont dévolus dépend notamment de la revalorisation annuelle des pensions sur l’inflation, ce qui influe sur le montant des pensions. Vous le savez, en votant la censure du gouvernement Barnier le 4 décembre dernier, l’Assemblée nationale a rejeté la version du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 issue de la commission mixte paritaire. Ce rejet a eu pour effet une revalorisation au 1er janvier 2025 des pensions de retraite sur l’inflation moyenne des douze derniers mois, soit 2,2 %. Le texte que nous examinons présentement diffère donc sensiblement de celui sur lequel la commission a émis un avis en séance. Il sera incontestablement plus dépensier que cela a été initialement envisagé, ce qu’à titre personnel je regrette dans le contexte actuel d’augmentation sans précédent de notre dette publique. Deux constats s’imposent à l’étude des crédits de la mission « Régimes sociaux et de D’une part, les effets de la réforme des retraites d’avril 2023 sont limités à court terme, les agents de la SNCF et de la RATP liquidant de fait leur retraite au-delà de l’âge légal d’ouverture des droits. Cette tendance pourrait changer au fur et à mesure de la montée en charge de la D’autre part, à la suite de la réforme, par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, du mode de financement des régimes spéciaux fermés, le Gouvernement a fait le choix, pour cette année, de compenser la subvention d’équilibre qui leur est versée par la Cnav par une subvention versée par l’État. Je regrette toutefois que le montant de cette compensation ne soit pas renseigné dans les crédits budgétaires, de sorte qu’il n’est pas possible de connaître la participation du contribuable au financement de ces La trajectoire de son solde cumulé du compte d’affectation spéciale « Pensions » serait provisoirement redressée par le relèvement de quatre points du taux de contribution employeur au titre des personnels civils. Cela ne peut toutefois pas être le seul levier pour maintenir ce solde cumulé à un niveau excédentaire. Une refonte de son mode de financement me semble donc nécessaire dans la mesure où les prévisions indiquent qu’il serait déficitaire à l’horizon En tout état de cause, compte tenu de la nécessité de permettre le versement sans interruption des pensions des assurés des régimes spéciaux et des fonctionnaires de l’État, la commission s’est déclarée, sous ces réserves, favorable à l’adoption des crédits de la mission et du compte d’affection spéciale. Di Folco, pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et générale. Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme chaque année, la commission des lois a examiné les crédits du programme « Fonction publique » de la mission « Transformation et fonction publiques » au mois de novembre dernier. Depuis, maints rebondissements sont venus bouleverser jusqu’à hier l’avis que je devais vous rendre En effet, le nouveau gouvernement est revenu sur un certain nombre de mesures dans différents domaines, notamment celui de la fonction Ainsi, notre commission avait pris acte du reflux annoncé en 2025 des effectifs de la fonction publique, après plusieurs années de croissance continue. La suppression de 2 200 équivalents temps plein et la décrue du coût des mesures générales et catégorielles auraient permis de freiner la progression de la masse salariale de l’État, qui a augmenté de près de 25 % depuis 2017. L’intention du nouveau gouvernement de revenir sur les suppressions de postes annoncées dans l’éducation nationale remet en cause cette perspective. En ce qui concerne les crédits du programme « Fonction publique » au sens strict, qui financent – je le rappelle – uniquement les actions interministérielles en matière de formation des fonctionnaires, d’action sociale et de gestion des ressources humaines, ils diminueront légèrement en 2025. Il s’agira désormais d’améliorer l’analyse et le suivi de la performance de ces crédits, notamment pour les prestations d’action sociale et la plateforme « Choisir le service public », en recourant à l’avenir à des indicateurs plus pertinents. En ce qui concerne la formation des agents, l’expérimentation à l’origine des classes préparatoires Talents et des concours Talents a pris fin le 31 décembre dernier, sans que le rapport prévu au plus tard pour le 30 juin 2024 ait été remis au Parlement. À ce jour, aucun bilan de ce dispositif qui existe depuis 2021 n’a donc été fait. Aucune pérennisation n’a pu être proposée entre-temps, si bien que nous nous trouvons face à un vide juridique pour le moins problématique, qui a suscité des interrogations légitimes pour les candidats inscrits aux prochaines sessions des concours concernés. Monsieur le ministre, vous avez annoncé ces derniers jours la prorogation du dispositif. ministre le confirme.) Cette annonce est une première étape, qui ne règle toutefois pas le problème, puisque seule une loi pourra rendre la prorogation effective. À quelques mois des premières épreuves des concours, l’urgence demeure ministre acquiesce.) Par ailleurs, nous partageons les inquiétudes du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) sur l’avenir de l’apprentissage dans la fonction publique territoriale. De fait, France Compétences participera pour la dernière fois à son financement La contribution de l’État, maintenue cette année, pourrait cesser dès 2026. Alors que le CNFPT peine déjà à répondre aux besoins des collectivités, qui se sont montrées exemplaires en la matière, un tel scénario serait absolument catastrophique. Enfin, je déplore le manque de cohérence et de courage du Gouvernement. Dans le contexte de contrainte budgétaire que nous ne connaissons que trop bien, il a finalement renoncé à allonger d’un à trois jours le délai de carence en cas d’arrêt maladie. Cette mesure d’équité par rapport au secteur privé aurait pourtant induit une économie d’environ 289 millions d’euros pour l’ensemble de la fonction publique, sans compter son effet probable sur la réduction de J’espère, madame la ministre, monsieur le ministre, que ce soir vous ne renoncerez pas à l’abaissement à 90 % du taux de remplacement de la rémunération des agents publics durant leurs arrêts de courte durée. Cela permettra de dégager quelque 900 millions d’euros d’économie. La fonction publique et ses agents, qui s’attachent à apporter chaque jour à nos concitoyens un service public de qualité, constituent l’un des premiers atouts de notre pays. Il nous paraît fondamental qu’ils contribuent eux aussi à l’effort de redressement des finances publiques. Cela étant, si la commission s’est déclarée fin novembre 2024 favorable à l’adoption des crédits du programme « Fonction publique », aujourd’hui le groupe Les Républicains n’apprécie pas les concessions et les reculades du Gouvernement, qui, si elles constituent pour celui-ci une assurance vie, n’en demeurent pas moins une dégradation très importante et inquiétante de la trajectoire de réduction de notre déficit engagée par Michel Barnier. chaque groupe pour chaque unité de discussion comprend le temps d’intervention générale et celui de l’explication de vote. M. Thierry Cozic. Cozic. Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous examinons cet après-midi plusieurs missions. Je commencerai mon propos par la mission « Gestion des finances publiques », dont l’une des mesures les plus saillantes prévoit d’étendre le délai de carence des fonctionnaires d’un à trois jours, sous prétexte d’alignement sur le régime du secteur privé. Sans présager de sa suppression potentielle à la faveur des négociations que le Parti socialiste a réussi à arracher au Premier ministre, je tiens d’abord à rappeler en quoi cette mesure démagogique est un non-sens, bien qu’une partie de cet hémicycle y soit très sensible, puisqu’elle propose de la reprendre chaque année par voie d’amendement – ce qu’a fait M. le rapporteur spécial. Je parle de démagogie, car la part d’absences d’au moins un jour pour raison de santé au cours d’une semaine est de 2,6 % chez les enseignants et de 3,2 % dans la fonction publique d’État, alors qu’elle s’élève à 3,9 % dans le secteur privé. Les enseignants et les agents d’État sont parmi les moins absents. La situation est différente pour les fonctions publiques territoriale et hospitalière. Néanmoins, je tiens à rappeler que c’est à ces postes que les agents sont le plus exposés à des publics vulnérables. Je pense notamment à ceux qui travaillent dans les crèches, les Ehpad, les hôpitaux et les centres de protection maternelle et infantile (PMI). C’est aussi là que la pénibilité des métiers physiques est la plus importante, que ce soit dans le domaine de la voirie, les collèges, les espaces verts. Si l’on compare des métiers ayant des caractéristiques identiques, il n’y a presque pas de différence en nombre de jours d’absence pour maladie entre le privé et le public. À ce titre, je tiens à revenir sur l’un des éléments répétés ad nauseam dans ce débat, à savoir la comparaison entre le secteur public et le secteur privé en France. Cette comparaison est faussée, car, dans le secteur privé, le délai de carence de trois jours est largement compensé. Près de deux tiers des salariés bénéficient d’une protection via leur prévoyance d’entreprise. Pourtant, cette réalité est systématiquement occultée dans l’argumentaire en faveur de l’extension du délai de carence dans le public. Par ailleurs, cette approche s’inscrit dans une tendance récurrente à l’alignement sur le moins-disant social, ignorant notamment que les rémunérations dans le public sont déjà significativement plus faibles que dans le privé à niveau de diplôme équivalent. De plus, dans un contexte où l’attractivité de la fonction publique est déjà mise à mal, notamment dans l’éducation nationale, l’extension du délai de carence paraît particulièrement malvenue. Cette mesure constituerait une double peine pour des agents déjà confrontés au gel du point d’indice et à des conditions de travail souvent dégradées. Elle risque d’accentuer la crise des vocations que connaissent de nombreux services publics essentiels. Par conséquent, je rappelle toute l’importance de ne pas étendre ce délai de carence à trois jours dans la fonction publique, tant cela apparaît comme une fausse solution d’équité, fondée sur une comparaison biaisée avec le secteur privé. Les études disponibles démontrent que les effets d’une telle mesure seraient largement contre-productifs, tant pour la santé des agents que pour l’efficacité du service public. Au lieu de cette approche punitive, une politique véritablement équitable devrait plutôt avoir pour objectif d’améliorer la protection sociale tant dans le privé que dans le public et de se confronter à une réalité, elle, bien concrète, à savoir que les sous-effectifs chroniques conduisent à une explosion des épuisements professionnels et des maladies liées au travail. Il serait temps de s’atteler aux causes plutôt qu’aux conséquences. Je m’attarde un instant sur les retraites, plus précisément sur le mode de calcul du déficit prétendument abyssal de notre système de financement, plus spécifiquement de la « dette cachée » qui lui serait afférente. En effet, dès le début de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a assuré que le déficit du régime des retraites représentait « 50 % des plus de 1 000 milliards [d’euros] de dette supplémentaires accumulés par notre pays ces dix dernières Selon ses calculs, qu’il défend depuis le mois de décembre 2022, le déficit du système s’établit entre 40 milliards et 45 milliards d’euros par an. Cependant, le système était excédentaire en 2022 et en 2023, et il n’était déficitaire que de 6 milliards d’euros Au nom du groupe socialiste, je tiens à dénoncer ce mode de calcul pour le moins fantaisiste. Je le rappelle, le financement de notre système de retraite est mixte, c’est-à-dire qu’il repose très majoritairement sur les cotisations, mais aussi sur les financements de Les cotisations employeur de l’État sont particulièrement élevées non parce que les pensions du secteur public seraient très élevées, mais parce que l’État doit compenser deux phénomènes : la baisse du nombre de fonctionnaires et le gel du point d’indice. C’est donc parce qu’il a fait de sévères économies budgétaires sur la masse salariale du secteur public, et non parce qu’il dépense sans compter – comme certains aimeraient à le penser –, que l’État doit cotiser un montant très élevé pour les retraites des fonctionnaires. Lorsqu’il était haut-commissaire au plan, M. le Premier ministre soutenait que tout ce qui n’est pas financé par des cotisations, c’est de la dette. Ce raisonnement, totalement absurde, qui n’est pas repris par les économistes spécialistes de la question, n’est pas le fruit du hasard : il correspond à une volonté de dramatiser le déficit dans l’objectif de forcer à faire des économies, en menant ce que l’on appelle « la politique des caisses vides ». Objectivement, les retraites ne sont pas à l’origine du creusement de la dette ces dernières années, sauf si l’on considère que ce poste de dépense est particulièrement illégitime. En réalité, il ne l’est pas plus que l’éducation ou l’armée. Le discours sur la « dette cachée » des retraites brouille complètement la légitimité de ces dépenses et ne favorise pas l’émergence de solutions. Alors que les partenaires sociaux se voient confier la mission de s’entendre afin de retravailler la réforme des retraites de 2023, le groupe socialiste rappelle que seul un débat honnête et apaisé nous permettra collectivement de sortir par le haut d’une réforme rejetée par 86 % des actifs en 2023. sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, couvrir de manière exhaustive les importants défis auxquels l’État doit faire face en seulement quatre minutes, particulièrement quand il s’agit de sujets aussi essentiels que les pensions de retraite, le patrimoine immobilier de l’État ou encore l’administration fiscale, est un exercice difficile. Ces thèmes centraux méritent une attention particulière. L’ensemble de ces crédits traduisant la qualité de nos services publics sont destinés à accompagner la transformation durable de l’action de l’État et de ses agents, afin de la rendre plus efficace au service des usagers. Permettez-moi de vous faire part de deux observations. Ma première observation concerne la modernisation de la fonction publique grâce au recours à la dématérialisation des procédures de déclaration ou de contrôle. Si la dématérialisation a pour objectif d’améliorer le service envers les usagers, il paraît toutefois difficile d’aller plus loin dans la mesure où les citoyens, les collectivités locales et les acteurs économiques réclament fortement le maintien de la présence territoriale des services publics. Un certain nombre de nos concitoyens rencontrent encore des difficultés d’accès à internet, en raison soit de l’absence de haut débit dans certaines zones, soit de la complexité de l’utilisation de cet outil. J’espère que des mesures spécifiques sont prévues pour accompagner ces usagers dans la transition numérique. Ma seconde observation concerne l’importance de la lutte contre l’absentéisme afin d’assurer la continuité et la qualité des missions de service public. L’extension du délai de carence d’un à trois jours et la limitation du remboursement des congés maladie à 90 % pour les arrêts de trois jours à trois mois pourraient contribuer à une meilleure équité entre le secteur public et le secteur privé, tout en dégageant une économie potentielle d’environ 1,2 milliard d’euros par an. Cette approche s’inscrit dans une perspective plus large de réduction des dépenses, soutenue par le groupe Les Indépendants, qui préconise une diminution de 2 % des crédits d’un grand nombre de missions du budget de Cet effort raisonnable est dicté par l’état de nos finances publiques. Un amendement de notre collègue Emmanuel Capus vise ainsi à diminuer de 2 % des crédits de la mission « Gestion des finances publiques ». Le vote de notre groupe sur les crédits de cette mission dépendra du sort réservé à cet amendement. Face à la menace d’une crise budgétaire, la réduction durable de la dépense publique doit constituer une préoccupation majeure. Mme Marie-Do Aeschlimann. Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, face à l’Himalaya budgétaire qui se dresse devant nous, je concentrerai mon propos sur la mission « Transformation et fonction publiques ». Permettez-moi de saluer d’entrée la stabilité de ses crédits, à hauteur de 275 millions d’euros. La transformation de la fonction publique, sa modernisation, ainsi que sa capacité à attirer, former et fidéliser des agents compétents sont des défis majeurs pour notre pays, les collectivités territoriales et le bon fonctionnement de nos services Dans plusieurs filières et métiers, le secteur privé exerce une forte concurrence sur le service public en matière de recrutement. Les conditions de travail, le déroulé de carrière, les perspectives d’évolution et les rémunérations dans la fonction publique ne semblent plus à la hauteur des attentes des candidats et des agents. En outre, de nombreux agents des fonctions publiques sont touchés par une quête de sens, alors même que la vocation de servir devrait être le cœur et le moteur de leurs métiers. Pour moderniser l’action publique à l’image des transformations enclenchées dans d’autres pays, il est plus que nécessaire de disposer d’un vivier d’agents publics compétents, formés aux transitions et aux enjeux de demain. Dans ce contexte, je souhaite revenir sur le programme 148 « Fonction publique » et évoquer plus spécifiquement l’attractivité de la fonction publique. Il s’agit d’un chantier prioritaire, compte tenu de la baisse inquiétante du nombre de candidats aux concours et des tensions de recrutement qui concernent les trois versants de la fonction publique. Des difficultés récurrentes touchent le recrutement des soignants, des personnels du secteur médico-social, des policiers, mais aussi des enseignants. Nous avons tous en mémoire le spectacle des petites annonces sur le site leboncoin.fr ou les jobs dating désespérés organisés par plusieurs académies pour recruter des enseignants contractuels. Ces problèmes de recrutement touchent de plein fouet la fonction publique territoriale, alors même que les collectivités territoriales font face à un vieillissement de leurs effectifs, 44 % des agents territoriaux ayant plus de 50 ans. Les besoins de recrutement sont donc appelés à s’accroître considérablement. Selon une étude du CNFPT menée auprès de 4 000 collectivités, 64 % d’entre elles signalent au moins un champ professionnel en tension. Ces difficultés de recrutement concernent une grande variété de postes – agents de services techniques, animateurs, maîtres-nageurs, ingénieurs et conducteurs de projets, informaticiens… Le problème est particulièrement épineux dans le secteur de la petite enfance, de nombreuses crèches étant contraintes de fermer des sections ou de réduire leur amplitude horaire faute de personnel qualifié. Il est indispensable que les crèches puissent compter des professionnels compétents en nombre suffisant pour assurer un service de qualité. Pour renforcer l’attractivité et favoriser les évolutions de carrière dans les métiers de la petite enfance, plusieurs mesures s’imposent. J’en esquisse quelques-unes, régulièrement évoquées par les élus et les cadres chargés de ces sujets dans le département des Hauts-de-Seine. Par exemple, privilégier les formations diplômantes en alternance permettrait de réduire les absences prolongées des agents et d’alléger les coûts pour les collectivités. Nous pourrions également encourager la validation des acquis de l’expérience, outil précieux, mais encore trop peu utilisé dans la fonction publique territoriale. Il serait sans doute possible de faciliter l’accès au concours d’auxiliaire de puériculture et d’éducateur de jeunes enfants. Enfin, pourquoi ne pas augmenter le nombre de places offertes, voire supprimer les concours dans certains cas, ou bien tout simplement permettre la promotion interne pour ces cadres d’emploi ? Mes chers collègues, un autre point de vigilance concerne l’apprentissage au sein de la fonction publique. Comme l’a souligné Mme le rapporteur Di Folco, la baisse constante des dotations versées au CNFPT par France Compétences surprend, notamment les sommes versées au titre de la prise en charge des frais de formation des apprentis dans les métiers publics. Les financements inscrits en 2025 ne permettront de couvrir que 9 000 contrats d’apprentissage, soit moins de la moitié des L’apprentissage est pourtant un levier majeur d’insertion pour les jeunes, un vivier de compétences, ainsi qu’un moyen d’adaptation aux besoins des collectivités locales. Celles-ci constituent parfois le dernier recours de candidats qui peinent à trouver un contrat d’apprentissage auprès d’un employeur privé. Ce désengagement progressif est donc inquiétant. J’en viens aux deux sujets qui fâchent : la durée légale de travail et les jours de carence dans la fonction La durée annuelle effectivement travaillée par les agents de la fonction publique territoriale est toujours inférieure à la durée légale fixée à 1 607 heures et à celle des agents des deux autres fonctions publiques. Faire travailler les agents publics territoriaux à la même hauteur que les autres agents de la fonction publique constituerait une source d’économie. Du reste, il est illusoire de penser que l’on peut faire tourner une collectivité ou délivrer un meilleur service public en travaillant moins. Au demeurant, ce reproche contribue à alimenter certains stéréotypes sur les métiers de la fonction publique, ce qui nuit de façon itérative à leur attractivité. De même, l’allongement du délai de carence d’un à trois jours représenterait une source d’économie substantielle – cela est documenté – et permettrait de lutter contre l’absentéisme qui reste plus élevé dans le public que dans le privé. Cette question a évidemment de multiples causes et doit faire l’objet d’un travail de fond. Outre le coût induit pour la collectivité, je tiens à souligner la dégradation des conditions de travail qui en résulte pour les collègues présents à leur poste qui doivent absorber la charge de travail des absents, au risque d’entretenir sans fin la spirale de l’absentéisme. Dossus. Ce n’est pas de l’absentéisme dans ce cas ! Aeschlimann. Fallait-il pour autant renoncer purement et simplement à appliquer cette mesure ? Je ne le pense pas. Ce qui est sûr, c’est que de moins en moins d’actifs comprennent l’inégalité de traitement entre le public et le privé. J’en viens à la question, tout aussi difficile, de la complexité administrative. La simplification administrative est un sujet qui semble tenir à cœur au Gouvernement, qui prévoit de faire adopter rapidement un projet de loi de simplification de la vie économique. Cela tombe bien, car il s’agit aussi d’une priorité de la réflexion sénatoriale depuis longtemps. Le Premier ministre a également annoncé qu’il souhaitait poursuivre la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle en diffusant celle-ci dans l’action publique, l’industrie, la formation et la recherche à l’aide d’un programme d’investissement dans les infrastructures. On ne peut que se féliciter que le Gouvernement mette l’accent sur la simplification. La Haute Assemblée a eu l’occasion à maintes reprises de dénoncer le coût de la complexité administrative pour nos concitoyens, nos entreprises et nos collectivités locales. Mes collègues sénateurs Devinaz, Moga et Rietmann ont déjà tiré la sonnette d’alarme en 2023. Dans leur rapport d’information La sobriété normative pour renforcer la compétitivité des entreprises, ils comptent près de 44 millions de mots formant le flux de ces normes. La France occupe le 107e rang sur 140 pour le fardeau administratif, selon l’indice de compétitivité mondiale. Selon l’OCDE, cette complexité a un coût estimé à 3 % du PIB. Le constat n’est pas nouveau. Georges Pompidou déclarait déjà en 1966 : « Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! » Depuis, on a le sentiment que plus cela change, plus c’est la même chose, voire que cela empire. Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur cet impérieux chantier. Que comptez-vous faire pour aider les collectivités territoriales à se désengluer de la complexité administrative ? Le constat est connu, notamment depuis le rapport d’information de Mme Gatel et M. Pointereau relatif à la simplification des normes imposées aux collectivités territoriales, et les États généraux de la simplification organisés au Sénat en 2023. Le Sénat a d’ailleurs voté un train de mesures pour la simplification et le toilettage de divers codes l’an dernier. président. Il faut conclure, ma chère collègue. Aeschlimann. L’inflation normative complexifie les projets locaux. Mes chers collègues, monsieur le ministre, la fonction publique est au cœur de la modernisation de l’action de notre pays. Les Républicains et INDEP.) M. Dominique Théophile. collègues, nous nous retrouvons pour examiner les crédits de quatre missions primordiales et de deux comptes d’affectation spéciale non moins importants. J’en soulignerai les points clés. La situation des finances publiques appelle à faire un effort collectif sans précédent en matière de réduction des dépenses de fonctionnement de l’État. Dans ce contexte, les crédits de paiement de la mission « Transformation et fonction publiques » ont ainsi été réduits de 407 millions d’euros, soit une baisse significative de 28 %, tout en conservant la même ambition de En effet, le plan Talents du service public poursuivra son déploiement pour permettre une meilleure représentativité de la fonction publique dans sa diversité. Le développement de l’apprentissage constitue également un axe structurant de ce plan. Un certain nombre de freins ont été levés ces dernières années pour favoriser l’apprentissage dans la fonction publique. Ce budget doit permettre d’atteindre en 2025 la conclusion d’au moins 9 000 contrats d’apprentissage par an dans la fonction publique territoriale ; je le souhaite en tout cas. Ce budget traduit des engagements forts dans d’autres domaines essentiels. La mission « Gestion des finances publiques » s’inscrit pleinement dans la dynamique de modernisation et de proximité de l’action publique engagée depuis 2017. Un montant de 10,97 milliards d’euros lui est alloué cette année, en augmentation de 72 millions d’euros par rapport à l’année précédente, principalement en raison de la hausse des dépenses de personnel. La diminution de 0,8 % des dépenses de fonctionnement et de 7,8 % des dépenses d’investissement nous paraît légitime, notamment en raison de la réduction des dépenses immobilières. Nous saluons d’ailleurs les rénovations énergétiques et l’optimisation du parc immobilier de l’État, qui illustrent la volonté du Gouvernement de s’inscrire dans une stratégie plus vertueuse, alliant maîtrise de nos finances et transition écologique. Ces ajustements contribuent à la rationalisation des dépenses sans compromettre les réformes structurantes en cours, telles que l’expérimentation du compte financier unique visant à renforcer la gestion comptable et financière des collectivités locales, le déploiement accru de l’intelligence artificielle pour lutter plus efficacement contre la fraude, ainsi que le renforcement des moyens alloués aux renseignements douaniers et à Tracfin. Le contexte de l’examen de la mission d’affectation spéciale « Pensions » est particulier. La réforme paramétrique des retraites d’avril 2023 entre pleinement en effet ; en outre, la revalorisation des pensions sur l’inflation est en vigueur depuis le Avec 5,9 milliards d’euros, cette mission demeure essentielle pour le versement des pensions de milliers d’affiliés, principalement ceux qui le sont aux régimes spéciaux des transports terrestres. Sont principalement concernés des agents de la SNCF et de la RATP, des marins ou encore des anciens mineurs. Enfin, nous voterons les crédits de la mission « Crédits non répartis », particulièrement importante en raison de l’imprévisibilité de la vie publique. Pour autant, nous soutiendrons les amendements du Gouvernement et du sénateur Canévet, qui annulent 70 millions d’euros de crédits sur le programme 551 « Provision relative aux rémunérations publiques », car il s’agit d’une légitime participation de cette mission aux efforts budgétaires que nous devons consentir. En conclusion, le groupe RDPI votera en faveur des budgets de ces missions pour 2025, indispensables pour la modernisation de notre administration, la gestion financière de l’État et la soutenabilité de nos régimes sociaux et de retraite. collègues, le regroupement de ces missions me conduit à évoquer divers sujets. La déclaration de politique générale a été l’occasion d’évoquer la question des retraites dont plusieurs orateurs viennent de se saisir. Le groupe du RDSE a rappelé sa position : nous attendons des efforts et de nouvelles avancées sur la pénibilité, l’usure au travail, la durée de cotisation ou encore la gratification en cas d’engagement En ce qui concerne l’aspect financier du problème, que l’on sait déjà très contraint, nous attendons le verdict de la Cour des comptes pour faire le point. Pour l’instant, la balle est dans le camp des partenaires sociaux. Nous en débattrons très vite, je l’espère. Je souhaite appeler l’attention sur la programmation budgétaire prévue pour l’année 2025 autour de thématiques chères au RDSE, notamment en ce qui concerne le bâti, l’environnement et l’efficience des services publics. Du point de vue environnemental, ce budget acte un recul de l’ambition de l’État en matière de rénovation énergétique de son parc immobilier. En réduisant les crédits du programme 348 « Performance et résilience des bâtiments de l’État et de ses opérateurs », l’État consolide son rang d’élève assez médiocre en matière de sobriété énergétique des bâtiments, alors que dans le même temps il accroît les contraintes pesant sur les propriétaires et les bailleurs privés. Ce constat est inquiétant. La réglementation sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) incite à mettre en vente les biens et provoque une tension du marché locatif, ce qui exacerbe la crise du logement, en particulier en milieu rural. En outre, les informations lacunaires sur l’état actuel du parc foncier et l’absence de stratégie formalisée ne permettent pas de dessiner une trajectoire claire et séquencée pour la rénovation énergétique du parc foncier de l’État, qui lui permet d’atteindre les objectifs fixés pour 2050. Cela doit profondément nous interroger, alors que la Cour des comptes rappelait à l’ordre l’État sur ce sujet dans son rapport sur la politique immobilière de l’État de Il me semble qu’il faudrait a minima préserver les crédits destinés à la rénovation des bâtiments et élaborer une véritable stratégie pilotée par la direction de l’immobilier de l’État. Des avancées intéressantes sont néanmoins proposées pour optimiser le parc immobilier public, mais il faut les encadrer par des garde-fous. Je ne reviens pas sur l’intérêt de créer une foncière de l’État afin de tendre vers une gestion plus responsable, durable et sobre du parc immobilier public. Toutefois, il faut prendre trois précautions. Tout d’abord, pour écarter tout risque éventuel de privatisation du parc immobilier de l’État, il est impératif que cette société foncière soit dirigée par un établissement public. Ensuite, pour éviter d’alimenter un réservoir à passoire thermique, la réduction du parc immobilier public doit s’articuler avec des garanties claires. Enfin, pour éviter que l’optimisation des surfaces ne conduise au recul des services publics, un dialogue exigeant avec les élus doit être formalisé. Mes chers collègues, madame la ministre, monsieur le ministre, devant la nécessité de réduire le déficit financier et afin de faire avancer le débat parlementaire, le groupe RDSE réserve son vote en fonction de la discussion M. Vincent Capo-Canellas. collègues, les attentes de nos concitoyens sont grandes à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 2025, ce qui accroît encore la responsabilité de notre assemblée. Nos décisions reflètent des choix politiques, mais elles s’inscrivent dans une forme d’urgence, qui nous impose de donner un budget à la France et d’assurer la continuité des services publics. Le projet de loi de finances, tout en reflétant les contraintes budgétaires actuelles, vise à concilier maîtrise des dépenses et réponse aux enjeux prioritaires. Je tiens à saluer le travail de qualité mené dans ce contexte particulier, malgré l’interruption et la reprise de la discussion budgétaire, par nos rapporteurs spéciaux Sylvie Vermeillet et Claude Nougein. publiques » affiche pour 2025 un budget de 10,97 milliards d’euros, stable après plusieurs années de hausse. L’amendement du Gouvernement qui vise à réduire ses crédits de 104,2 millions d’euros en agissant principalement sur la masse salariale doit être envisagé avec discernement. Si nous partageons l’objectif de maîtrise des dépenses publiques, cette réduction ne saurait être faite au détriment de la qualité des services rendus à nos concitoyens. C’est dire l’enjeu et les difficultés auxquelles nous sommes Quelques avancées notables doivent être reconnues, comme l’acquisition de nouveaux équipements pour la douane et le renforcement des ressources dédiées à Tracfin pour lutter contre les flux financiers illicites. Cependant, au cours des dix dernières années, l’augmentation limitée des crédits de cette mission, à hauteur de 1,16 %, l’avait fait demeurer parmi les rares à maintenir une approche constante de rationalisation des Nous saluons les efforts réalisés dans le cadre de la réorganisation du réseau de la DGFiP et l’objectif ambitieux de créer 2 000 services locaux d’ici à 2026. Cependant, cet objectif ne peut masquer le fait que l’accueil physique est encore trop souvent insuffisant dans nombre de communes. Monsieur le rapporteur spécial l’a indiqué, la réduction du nombre de conseillers aux décideurs locaux soulève des interrogations en ce qui concerne la capacité à maintenir un service de qualité, surtout dans les zones les plus isolées. Le maintien d’un budget informatique de 584,3 millions d’euros montre une volonté de modernisation technologique. Toutefois, les dépassements récurrents de coûts doivent être maîtrisés pour garantir l’efficacité de ces investissements. Nous soutenons pleinement l’instauration de mécanismes d’alerte en cas de dérapage. En outre, la lutte contre la fraude fiscale et les flux illicites reste une priorité que nous saluons – notre collègue Nathalie Goulet milite âprement en ce sens depuis de nombreuses années. En 2023, le recouvrement de 10,6 milliards d’euros par le contrôle fiscal illustre l’efficacité croissante des dispositifs déployés. Les avancées en matière d’intelligence artificielle et de data mining témoignent de la modernisation des méthodes, mais elles doivent être accompagnées d’un renforcement des effectifs de terrain pour assurer une présence sur tout le territoire. À cet effet, je tiens à saluer l’exemplarité dont a fait preuve le service douanier cette année, notamment pendant la période des jeux Olympiques et Paralympiques, d’autant plus que la réserve opérationnelle de la douane n’a pu être activée faute de décret La mission « Transformation et fonction publiques » peut se résumer en deux mots : économie et La rationalisation du patrimoine immobilier de l’État a été prévue par la réforme de la foncière annoncée au mois de février dernier. Un Épic viendra centraliser la gestion immobilière, ce qui représente une opportunité majeure. La réduction de 25 % des surfaces occupées sur une décennie et les gains prévus de 1 milliard d’euros témoignent d’une ambition louable, que le groupe Union Centriste soutient pleinement. Enfin, la mission « Régimes sociaux et de retraite » et le compte d’affectation spéciale « Pensions » illustrent les défis de l’équilibre financier face au vieillissement démographique. À l’origine, cette mission affichait une baisse des crédits reposant sur le gel partiel de la revalorisation des pensions. Nous savons ce qu’il en a été, cette revalorisation a finalement eu lieu le 1er janvier dernier. La subvention d’équilibre pour les régimes spéciaux diminue, notamment pour la SNCF et la RATP, mais des déséquilibres structurels subsistent. La création d’un nouveau schéma de financement et l’intégration progressive des régimes au régime général sont des avancées bienvenues. Le compte d’affectation spéciale « Pensions » reste en excédent à court terme grâce à la hausse du taux de contribution employeur, mais sa détérioration à moyen terme nécessitera des ajustements. À l’heure où des discussions reprennent autour de la réforme des retraites adoptée en 2023, il est essentiel que chacun ait bien en tête le poids financier de notre système de retraite sur la dette publique. Selon les projections du Conseil d’orientation des retraites (COR), un déficit de 0,3 % du PIB est attendu d’ici à 2027, malgré l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Il faut rendre notre système à la fois plus équitable et plus durable, sans préjuger du débat sur l’ampleur de la contribution publique au financement du système. Si cette tendance se poursuit, le solde cumulé du compte d’affectation spéciale « Pensions » sera entièrement consommé à l’horizon de 2027. Mes chers collègues, conjuguer responsabilité budgétaire et ambition pour l’avenir, tel est notre objectif. Nous devons veiller à ce que nos décisions reflètent l’équilibre entre efficacité économique, sociale et justice territoriale sans entamer la qualité des services publics. Le groupe Union Centriste votera pour l’adoption de ces crédits. Mme Marianne Margaté. groupe CRCE-K, ainsi que sur des travées du groupe SER.) Margaté. Monsieur le collègues, nous voilà réunis pour reprendre l’examen du budget d’un gouvernement censuré. En effet, si le président Macron n’a, en principe, plus de majorité à l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances qui nous est présenté ici s’inscrit bien dans la continuité de la politique menée depuis sept années ; la destruction du service public est donc toujours à l’œuvre. À l’automne dernier, c’est M. Kasbarian, alors ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique à l’automne dernier, qui a présenté le projet de budget de la mission « Transformation et fonction publiques ». Ses ambitions étaient claires : s’inspirer d’Elon Musk et partager avec ce dernier « les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie ». Ainsi, en reprenant ce projet de budget, monsieur le ministre, vous vous inscrivez dans les pas de votre prédécesseur. Pour sa part, le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky luttera toujours pour préserver un service public de qualité et les droits des agents de la fonction publique. Nous défendons le bien commun plutôt que les intérêts d’une minorité qui s’enrichit sur le dos des autres. C’est pourquoi nous dénonçons les « coups de rabot » supplémentaires que vous nous présentez par voie Face au « fonctionnaire-bashing », il faut rappeler que, selon la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), les enseignants et les fonctionnaires de l’État sont moins en congé pour maladie que les salariés du secteur privé. Quant aux agents des fonctions publiques hospitalière et territoriale, ce sont les plus exposés à un public vulnérable et à un sous-effectif chronique, qui les épuisent jour après jour. Le nombre d’arrêts maladie est dans ce cas le symptôme de l’épuisement des agents. Pourtant, les responsables politiques à l’origine de ces conditions de travail de plus en plus difficiles en imputent la responsabilité aux agents. Il semble plus simple de se livrer à la critique des fonctionnaires que de tout mettre en œuvre pour que leurs conditions de travail soient acceptables. N’oublions pas, en effet, que notre État, nos hôpitaux, nos collectivités, sont soutenus par les agents qui les composent. Je souhaite également revenir sur le fameux « excès de bureaucratie » contre lequel vous dites vouloir lutter. Prenons l’exemple de la DGFiP. Cette dernière a notamment pour mission de lutter contre le fléau de la fraude fiscale, qui nous coûte chaque année 100 milliards d’euros. D’ailleurs, au mois de mai 2023, le Gouvernement a – c’est paradoxal – mis en avant la nécessité de lutter activement contre la fraude fiscale. Pourtant, au-delà des annonces, les moyens ne sont pas au rendez-vous. Monsieur le ministre, vous souhaitez supprimer 505 équivalents temps plein (ETP) en 2025 au sein de la DGFiP ; parallèlement, on nous annonce un redéploiement d’agents pour les services du contrôle fiscal. Or celui-ci ne repose pas uniquement sur l’action des vérificateurs ; il s’inscrit dans une chaîne plus large, à laquelle concourent l’ensemble des agents de l’administration fiscale. Ainsi, il est indispensable que les services déconcentrés, par exemple, soient en mesure de collecter et d’analyser les données en amont. Un redéploiement est insuffisant et la suppression de postes mise en œuvre en parallèle ne fera qu’aggraver la situation. Bref, le projet de loi de finances pour 2025 s’inscrit dans la tendance précédente et continue d’empêcher le déploiement d’une véritable politique de lutte contre l’évasion fiscale. Parallèlement, nous assistons à la suppression de 2 200 postes dans la fonction publique, au gel du point d’indice des fonctionnaires et à la suppression de la garantie individuelle du pouvoir d’achat. Pour toutes ces raisons, mais également parce que ce budget n’a pas de légitimité démocratique, nous voterons contre les crédits de ces missions. M. Thomas Dossus. Dossus. Monsieur le président, examinons maintenant quatre missions et deux comptes d’affectation spéciale, qui concernent des sujets aussi variés que le recouvrement de l’impôt, la politique immobilière de l’État ou encore les pensions et traitements des agents publics. Chaque année, nous nous livrons à cet exercice invraisemblable : nous ne disposons que de deux heures pour couvrir toutes ces questions… Nos règles de discussion budgétaire atteignent ici leurs limites, d’autant que, depuis la reprise de l’examen de ce budget, nous subissons des salves d’amendements de rabot de dernière minute. Nous sommes heureux de vous voir enfin au banc du Gouvernement, madame la ministre, pour nous expliquer la logique de tout cela. C’est dans les missions qui nous sont présentées aujourd’hui que se traduisent pleinement une idéologie à courte vue, une volonté aveugle de réduction des dépenses qui, sous couvert d’efficacité, menacent nos services publics et l’avenir du pays. Et cela est vrai quel que soit le gouvernement, quel que soit le ministre présent au banc. Commençons par la mission « Transformation et fonction publiques ». Nous constatons que, au travers de son amendement, le rapporteur spécial nous propose une baisse des crédits de 125 millions d’euros, prétendument pour amorcer la réduction de 25 % des surfaces de bureaux de l’État d’ici à 2032. Cette approche, qui privilégie la réduction aveugle et transversale des dépenses, ne tient aucun compte des réalités de terrain. La rénovation énergétique, la modernisation des bâtiments de l’État sont des investissements nécessaires pour notre avenir et non des variables d’ajustement La mission « Crédits non répartis » illustre, quant à elle, une logique de gestion budgétaire opaque et peu démocratique. Les crédits de cette mission ne concourent pas à une politique publique définie et ne sont pas astreints à des objectifs de performance. Ils servent de provision pour les dépenses de personnel et les aléas de gestion. Pour 2025, ses crédits de paiement diminuent de 61,8 %, ce qui suscite des inquiétudes quant à la capacité de l’État à faire face aux imprévus, d’autant qu’un amendement gouvernemental a pour objet d’en amputer les crédits d’encore 70 millions d’euros. publiques » traduit – il faut le saluer – des efforts en matière de recrutement, notamment à la DGFiP, avec 1 500 agents. C’est un effort louable pour la mise en œuvre effective de la justice fiscale et de l’efficacité de nos La mission « Régimes sociaux et de retraite » n’est pas épargnée par cette logique de coupes budgétaires, avec un amendement du Gouvernement tendant à proposer 193 millions d’euros d’économies pour atteindre les objectifs globaux qu’il a fixés au projet de loi de finances pour 2025. Notons toutefois, par souci d’honnêteté, les efforts financiers positifs consentis à destination du personnel de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) et de la gendarmerie nationale. Je reviens à la mission « Transformation et fonction publiques », qui concentrera le plus gros de nos critiques. Cette mission est censée accompagner la transformation durable de l’action de l’État. Pourtant, ses crédits diminuent de 27 %. Cette baisse résulte de la fin de la stratégie de performance et de résilience des bâtiments de l’État, de la baisse du fonds pour la transformation de l’action publique (FTAP) et de l’extinction du programme 352 « Innovation et transformation numériques ». Cette baisse des moyens, alors que les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses, constitue un mauvais signal. On parle de rénovation énergétique, de transformation numérique ou encore de plan Talents du service public, mais les moyens ne sont pas au rendez-vous ! C’est aussi dans cette mission que nous est proposée par voie d’amendement la scandaleuse augmentation du nombre de jours de carence dans la fonction publique. Il semble que cette mesure ne soit plus d’actualité, en raison des récentes négociations menées par le Gouvernement, mais de telles mesures, qu’elles soient ou non conservées dans le projet de loi de finances, jettent le soupçon sur toute la fonction publique, alimentant et traduisant les phantasmes et les pires clichés des libéraux et des conservateurs à l’encontre des fonctionnaires et de leur rapport au travail. Les écologistes s’opposent avec force à cette vision, qui laisse à croire que les fonctionnaires se mettent en arrêt maladie par complaisance, alors que ne sont jamais remis en cause les modes de management et que l’on ne s’interroge pas davantage sur le bien-être au travail de nos agents. Nos votes seront déterminés au cas par cas et dépendront largement du sort des amendements du Gouvernement et de la majorité sénatoriale. ministre de publique, de la fonction publique et de la simplification. Monsieur le président, madame la rapporteure spéciale, monsieur le rapporteur spécial, mesdames les rapporteurs pour avis, mesdames, messieurs les sénateurs, avant toute chose, permettez-moi de vous dire l’émotion mais également l’humilité qui sont les miennes alors que je m’exprime pour la première fois ici, au Sénat, dans cet hémicycle. À l’émotion personnelle se mêle également la responsabilité, celle de porter, avec ce ministère, la voix des 5,7 millions d’agents qui composent la fonction publique et qui méritent notre totale reconnaissance, notre respect et notre considération. Nous traversons en ce moment des crises majeures, du point de vue humanitaire, à Mayotte, mais également du point de vue institutionnel ou économique. Face à ces crises, ce sont eux qui sont en première ligne pour protéger les Français. C’est pourquoi je me fais le devoir de les défendre, de les protéger et de leur simplifier la vie. Ce devoir est d’autant plus grand que notre contexte budgétaire extrêmement difficile impose à l’État des efforts d’une ampleur inédite. C’est un discours que j’assume totalement, avec responsabilité, mais aussi avec transparence. Si nous voulons préserver nos services publics, si nous voulons prendre notre part dans cet effort collectif, il faut le faire et il faut le faire maintenant. Cette part, les services que j’ai l’honneur de diriger la prennent pleinement. Nous faisons ainsi un effort considérable en réduisant, de 138 millions d’euros dans le texte initial, les crédits des programmes 349 « Transformation publique », 352 « Innovation et transformation numériques », 148 « Fonction publique » et 368 « Conduite et pilotage de la transformation et de la fonction publiques ». Cela représente une baisse de 22 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2024 et cela ne tient pas compte des amendements à cette mission. Ma collègue Amélie de Montchalin et moi-même vous proposerons d’aller un cran plus loin dans l’ambition budgétaire. Par exemple, une proposition de baisse de nos crédits vise à recentrer la direction interministérielle du numérique (Dinum) sur sa mission première, qui est de maximiser l’impact des projets numériques, en diminuant leurs coûts de fonctionnement. En outre, cette limitation s’accompagne d’une mesure de périmètre, puisque ce projet de loi de finances acte le rassemblement des crédits de la Dinum sur le programme 129 « Coordination du travail gouvernemental », afin de mettre en application les recommandations de la Cour des comptes. En parallèle, nous devons nous assurer de l’efficacité de la dépense publique, afin que chaque euro prélevé sur le compte des Français soit un euro bien dépensé. Malgré les contraintes budgétaires que j’évoquais, je souhaite donc continuer de mener les transformations d’ampleur et faire en sorte que chaque investissement réalisé soit visible et améliore significativement le quotidien de nos concitoyens. Ceux qui ont déjà navigué sur un voilier le savent parfaitement : par gros temps, il faut accepter de réduire la voilure pour tenir son cap. Le cap de la France, c’est l’assainissement de ses comptes publics, indispensable si nous voulons préserver les services publics qui font la grandeur de notre pays. Pour moi, ces efforts nécessaires, dans le cadre de ce projet de loi de finances, ne sont pas antinomiques avec les principaux défis de la fonction publique : renforcer son attractivité et faciliter la vie des agents comme des usagers. C’est pourquoi, au nom du Gouvernement, j’assumerai une baisse de l’ordre de 6 milliards d’euros des dépenses sur la masse salariale de l’État. Cet engagement budgétaire répond à un impératif moral et politique, qui est, je le sais, largement partagé sur les travées de cet hémicycle. Je tiens à avoir un mot particulier pour les présidents et les sénateurs de la majorité sénatoriale et des groupes Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI) et Les Indépendants – République et Territoires, avec lesquels je partage la même ambition pour notre pays. Pour renforcer l’attractivité du service public, nous avons en main de nombreux leviers, dont certains sont d’ordre budgétaire. Je pense évidemment à la question de la formation de nos fonctionnaires, investissement essentiel pour garantir un service public de qualité. Ainsi, nous avons augmenté de 5 % les crédits consacrés aux actions de formation interministérielle. Je n’oublie pas non plus la question de l’action sociale interministérielle, présente dans ce budget. Je veux par ailleurs citer le chantier de la transformation publique au service de la simplification. Si les crédits alloués à la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) et à la Dinum ont été mis à contribution, je défends un budget de plus de 100 millions pour transformer et changer l’action publique. Ces dépenses représentent des investissements directs dans un service public plus réactif, plus moderne, plus satisfaisant pour les agents comme les usagers. J’en viens aux jours de carence. Il est vrai, comme l’ont montré les calculs des inspections, que le passage d’un à trois jours de carence pourrait engendrer 289 millions d’euros d’économies en année pleine. Pour autant, lorsque je suis arrivé à la tête de ce ministère, j’ai voulu consulter l’ensemble de la représentation syndicale et j’ai discuté avec les agents, afin de comprendre les raisons d’une certaine forme de colère. Cette idée, tous la vivaient comme une mesure stigmatisante et estimaient qu’elle n’était pas la meilleure approche pour résoudre la question de l’absentéisme. Je vais être honnête ; initialement, j’étais plutôt favorable à cette mesure. Néanmoins, après les consultations auxquelles j’ai procédé, j’ai été convaincu que nous avions surtout besoin de retrouver le chemin d’un dialogue social apaisé et serein. C’est ce que propose le Gouvernement. Mesdames, messieurs les sénateurs, j’ai bien entendu vos propos : nous devons poursuivre nos efforts budgétaires, simplifier la vie des Français et des usagers, améliorer l’attractivité de la fonction publique. (Applaudissements sur des travées des groupes UC et Szpiner applaudit également.) Mme la ministre. de Montchalin, auprès du ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des comptes publics. Monsieur le président, madame la rapporteure spéciale, monsieur le rapporteur spécial, mesdames les rapporteurs pour avis, mesdames, messieurs les sénateurs, c’est la première fois que je m’exprime devant vous en tant que ministre des comptes publics. Si j’éprouve un plaisir sincère à vous retrouver, je tiens également à vous assurer de mon très grand respect pour le Sénat. Nous traversons une période exceptionnelle en matière économique et budgétaire. Le Premier ministre nous a fixé un cap : redonner au plus vite un budget au pays et sortir la France du surendettement, afin de retrouver les marges de manœuvre permettant de financer les politiques essentielles pour notre avenir et nos concitoyens, tout en demeurant attachés à la justice fiscale et sociale et à l’efficacité de la dépense publique. Notre objectif, vous le savez, est de revenir à un déficit de 5,4 % du PIB cette année, puis, à partir de l’année prochaine, de bâtir nos budgets non plus de façon automatique, mais en partant des besoins du terrain. Ce sera un changement de méthode nécessaire et attendu. Pour trouver les économies supplémentaires – vous le savez, la censure du Gouvernement a eu un coût direct estimé à environ 12 milliards d’euros de La Gontrie nous nous sommes fixé cinq principes très simples : réduire de 5 % les dépenses des opérateurs dont le budget a connu une hausse continue depuis des années ; réduire de 10 % nos achats publics ; ne pas reconduire les crédits n’ayant pas été utilisés l’an dernier – les reports ne doivent plus être la norme –, ce qui restaurera la maîtrise de notre dépense ; arrêter d’arroser le sable mouillé, si vous me permettez cette expression triviale, c’est-à-dire ne plus octroyer de subventions aux bénéficiaires dont la trésorerie est abondante ; prendre en compte, enfin, l’effet de la loi spéciale et des services votés, ce qui signifie que le temps passé sans budget ne pourra pas être rattrapé et que les dépenses faites sur neuf mois n’équivaudront pas mécaniquement à celles qui auraient été faites sur douze. Au-delà de ces mesures, un certain nombre de politiques publiques seront améliorées ou réduites, en suivant de très nombreuses préconisations de la Cour des comptes ou de rapports Aujourd’hui, nous examinons les crédits d’un certain nombre de missions. Il s’agit d’abord de la mission « Régimes sociaux et de retraite », qui doit tirer la conséquence de l’absence de décalage de six mois de la revalorisation des pensions, due au rejet du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 au travers de la censure du précédent gouvernement. Je tiens à le répéter, cette censure a un impact important sur la trajectoire de finances publiques et elle contraint la méthode et le contenu de nos travaux. Brossel et Marie-Pierre de La Gontrie. Ce n’est pas la censure, c’est la dissolution ! En ce qui concerne le compte d’affectation spéciale nous proposons de créer une société foncière, qui a été évoquée dans les précédentes interventions. Cette foncière jouera un rôle central dans la gestion du patrimoine immobilier de l’État, en donnant une vision opérationnelle permettant d’optimiser la gestion et d’améliorer la rénovation énergétique et thermique de nos bâtiments. À cet égard, les pilotes de la région Grand Est et de Normandie nous permettront d’étudier comment le foncier public peut être mieux mis à contribution pour construire des logements destinés aux agents publics et aux étudiants. Les crédits de la mission « Gestion des finances publiques » ont connu des hausses importantes au cours des deux dernières années, afin de renforcer nos moyens contre les fraudes. Je l’ai déjà indiqué et je le répète, vous me verrez au cours des prochaines semaines agir de manière très volontariste pour continuer la lutte contre toutes les fraudes. Nous renforcerons ainsi les moyens de la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) en matière de renseignement douanier, ainsi que ses capacités navales dans les zones touchées par le trafic de stupéfiants. À cet égard, je salue l’examen en séance publique, dans cet hémicycle, d’ici quelques jours, de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Au sein de la DGFiP, les moyens humains consacrés au renseignement fiscal sont également renforcés. Nous accroîtrons également de 1 million d’euros les moyens de Tracfin, pour répondre aux exigences de la lutte renforcée contre la criminalité organisée et les narcotrafics. La transformation numérique est au cœur de nos stratégies, puisqu’un tiers des crédits sont destinés à résorber la dette technique et à investir dans les outils d’avenir. Pour ce qui concerne les dépenses de personnel, les administrations, en particulier la DGFiP, ont fourni un effort exceptionnel de rationalisation des effectifs. J’en profite pour saluer les agents publics de ces administrations, les hommes et les femmes qui œuvrent, au sein de ces administrations, au fonctionnement régulier de l’État, mais qui luttent également contre toutes les fraudes. Permettez-moi de remercier, en conclusion, Mme la rapporteure spéciale, M. le rapporteur spécial et Mmes les rapporteurs pour avis de leurs travaux. Je mesure combien les délais sont courts, combien les modalités de travail sont perfectibles, mais je tiens, sans les justifier, à vous dire que, si nous travaillons ainsi, c’est parce que les Français attendent un budget, un budget qui n’augmente pas les impôts qu’ils paient et qui nous remette sur une trajectoire budgétaire sincère, sérieuse, de façon à pouvoir faire face aux futures crises. Il s’agit d’un enjeu national et vous pouvez compter sur mon engagement dans cette voie. collègues, je vous rappelle que, pour examiner l’ensemble des crédits de ces missions, la conférence des présidents a fixé la durée maximale de la discussion à deux heures et quinze régimes sociaux et de retraite procéder à l’examen des crédits de la mission « Régimes sociaux et de retraite », figurant à Régimes sociaux et de retraite Régimes sociaux et de retraite des transports Régimes de retraite et de sécurité sociale des marins Régimes de retraite des mines, de la SEITA, et président. Je suis saisi de trois Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° II-718 est présenté L’amendement n° II-1677 rectifié est présenté par M. Canévet, Mme Antoine, M. Folliot, Mme N. Goulet, M. Delcros et Mme Vermeillet. Régimes de retraite des mines, de la SEITA et La parole est à Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° II-718. Il s’agit d’un amendement de reprogrammation budgétaire de 193 millions d’euros, qui tend à constater les exécutions passées et à procéder à une annulation de crédits, afin de respecter les services votés. C’est donc un amendement de constat de réduction. Il ne s’agit nullement d’un « coup de rabot ». Mme Sylvie Vermeillet, pour présenter l’amendement n° II-1677 rectifié. Vermeillet. Il est défendu, n° II-1686 rectifié, présenté par MM. Canévet et Delcros, Mmes N. Goulet, Vermeillet et Antoine et M. Folliot, est ainsi libellé : Vermeillet. Je le retire, monsieur le n° II-1686 rectifié est retiré. spéciale. Ces amendements identiques visent à tirer les conséquences du nouveau calcul de la baisse des prévisions de dépenses pour la mission « Régimes sociaux et de retraite ». Les services administratifs chargés de ces modélisations indiquent que cette prévision évolue en lien avec la constatation des crédits consommés lors de En effet, l’année dernière, il a été constaté une sous-exécution des crédits sur certains régimes, du fait de recettes plus dynamiques que prévu dans la loi de finances initiale, ce qui minore le besoin de subventions d’équilibre. Je veillerai évidemment à ce que cette évolution se fasse bien à droit constant. Je confirme donc qu’il ne s’agit ni d’un coup de rabot ni d’une économie : c’est la traduction d’une sous-exécution. La commission émet donc un avis favorable sur ces amendements identiques. Mme Monique Lubin, pour explication de vote. Lubin. Pas un coup de rabot ? Je demande à voir ! Je trouve extraordinaire qu’il faille attendre le mois de janvier pour se rendre compte que tous les crédits n’ont pas été utilisés et que l’on peut donc retirer 193 millions d’euros à cette mission, alors que cela n’a pas été prévu dans le budget initial. Pour ma part, je ne crois pas un fieffé mot de ce qui vient d’être dit ! Par ailleurs, je veux réagir à vos propos, madame la ministre. Vous prétendez que la censure a un coût, que c’est elle qui a engendré ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est-à-dire des coups de rabot supplémentaires. Non ! Ce qui a un coût, c’est ce qui a mené à la censure, c’est-à-dire la politique menée pendant sept ans et qui a conduit au déficit abyssal que personne n’avait vu venir ! Ce qui a un coût, c’est la dissolution de l’Assemblée nationale ! Il faut arrêter de vouloir mettre sur le dos de ceux qui ont censuré le précédent gouvernement tous les maux du budget. Peut-être faudra-t-il surtout écouter les Français, parce que tous ces coups de rabot que vous appliquez au-delà de ce qui était déjà prévu sont inadmissibles. Que croyez-vous qu’il adviendra à la fin ? et applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE-K.) M. Thomas Dossus, pour explication de vote. Dossus. Enfin – enfin ! –, nous avons une explication politique, après des heures de discussion sur la suite de l’examen du projet de loi de finances ! Nous avons vu passer plusieurs « amendements de rabot », puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, tombés parfois la veille pour le lendemain, qui ont une faible lisibilité politique et illustrent une vision uniquement comptable des choses. Vous voilà enfin au banc du Gouvernement, madame la ministre, pour nous en donner des explications. Toutefois, celles-ci relèvent plutôt de la fiction, comme l’a souligné Mme Lubin. Selon vous, en effet, la bonne gestion budgétaire aurait échappé, il y a deux mois, aux ministres qui vous ont précédée et, d’un coup, la lumière fut, vous permettant de trouver quelques millions d’euros non consommés, source d’économies… En réalité, ce que vous appelez le coût de la censure, c’est en réalité le coût de la méthode Barnier irresponsable, qui en est à l’origine. Un gouvernement minoritaire qui oublie toute une partie de l’hémicycle dans ses discussions est forcément condamné à tomber, quand il se met dans les mains de l’extrême droite. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) J’espère que l’on retiendra la leçon… Par ailleurs, il aurait été possible de procéder autrement pour adopter un budget. On aurait pu, par exemple, terminer l’examen du budget tel qu’il avait été présenté, puis examiner un projet de loi de finances rectificative, dans le cadre duquel vous nous auriez présenté vos mesures. Cela vous aurait permis de présenter une logique politique globale, peut-être même avec – on peut toujours rêver – de nouvelles recettes, puisque vous nous imposez des coups de rabot sur tous les budgets sans que l’on puisse agir sur les recettes, ce qui aurait pu se faire dans le cadre d’un véritable choix politique. En outre, n’oublions pas que ces déficits ont une cause, que l’on connaît : sept ans de politique de l’offre financée par la dette. Lubin et Émilienne Poumirol. Très bien ! Je ne veux pas verser dans la polémique – ce n’est pas l’objectif de notre séance de cet après-midi –, mais je pense qu’il faut rétablir quelques faits. Aussi vais-je expliquer, très factuellement, certaines choses que j’ai dites à la tribune et que je n’ai pas pu développer faute de temps. De façon mécanique, depuis le mois de novembre dernier, l’absence de budget a entraîné deux En premier lieu, la conjoncture se dégrade parce que le pays est dans une posture attentiste. La prévision de croissance a donc mécaniquement baissé de 0,2 point de PIB, ce qui représente 6 milliards d’euros de recettes supplémentaires à trouver ou d’économies supplémentaires à faire. Cela me semble indéniable ; c’est factuel, c’est En second lieu, le budget ne pouvant probablement pas être adopté avant la fin du mois de février ou le début du mois de mars – le plus vite possible, j’espère –, un certain nombre de mesures de recettes et d’économies ne peuvent pas encore être mises en place. Cet effet mécanique nous coûte aussi, par rapport à la copie du gouvernement précédent, 6 milliards d’euros. Aussi, quand j’affirme que la censure coûte 12 milliards d’euros, je ne suis pas en train d’agiter un chiffon rouge, j’observe simplement, de façon factuelle, les conséquences de la baisse de la croissance liée à l’attentisme et l’effet du report de l’application de mesures de recettes et d’économies que vous avez adoptées. J’en viens à l’amendement n° II-718. Cet amendement a été déposé par le gouvernement précédent, qui constatait que les prévisions de dépenses et de recettes, Mme la rapporteure spéciale l’a très bien expliqué, conduisaient mécaniquement – je dis bien : mécaniquement – à cette réduction de 193 millions d’euros. Je crois que, dans ce débat, nous devons être très méthodiques. Il est vrai que ce gouvernement propose, par ailleurs, des économies supplémentaires sur un certain nombre de missions, mais il suggère également des augmentations de crédits. Vous avez pu le constater avec la mission « Outre-mer », par exemple, qui a bénéficié d’une « rebudgétisation » au-delà du financement initial, en raison de la situation à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie. Vous le verrez aussi lors de l’examen de la mission « Enseignement scolaire », qu’Élisabeth Borne vous présentera tout à l’heure. De même, l’hôpital bénéficiera d’un surcroît de crédits de plus de 1 milliard d’euros. Nous faisons des choix, mais nous sommes aussi extrêmement contraints. Le Premier ministre l’a dit, le but est d’avoir un déficit de 5,4 %, alors que le précédent gouvernement visait 5 %. Dans cette position contrainte, nous cherchons néanmoins les compromis. C’est la position que je tâche d’adopter moi-même : me fonder sur les faits et construire des compromis. Mme Colombe Brossel, pour explication de vote. Brossel. Ministre, je vous remercie de prendre le temps de poser les termes du débat. Reste que, à vous écouter, les bras m’en tombent ! Ce n’est pas mécanique du tout ! Dès la fin de la déclaration de politique générale du Premier ministre, nous avons commencé de réexaminer le budget, mission après mission, avec des amendements budgétaires qui tombaient la veille, disait Thomas Dossus. En l’espèce, c’est d’ailleurs une chance, car, dans le cadre de l’examen de la mission « Culture », un amendement d’annulation de crédits portant sur des dizaines de millions d’euros est tombé quelques minutes avant l’ouverture de la séance publique ! Quel manque de respect pour le Parlement et pour tous ceux que cela concerne… J’y insiste, madame la ministre : ce n’est pas de la mécanique, vous faites des choix politiques et nous les dénonçons comme tels. Ce coût n’est pas celui de la censure ; les Français sont en réalité en train de payer le prix de la dissolution. Depuis le 10 juin dernier, nous sommes « dans la seringue » et l’addition que vous êtes en train de présenter aux Français est bien celle de la dissolution. Vous faites des choix politiques, disais-je, et je vais l’illustrer par deux exemples tirés de la séance d’hier et de celle d’avant-hier. Hier, le Gouvernement a proposé d’annuler 40 millions d’euros supplémentaires dans le secteur de la culture, mais, bizarrement, la ministre de la culture est parvenue à préserver le pass Culture. Avant-hier, lors de l’examen de la mission « Sport, jeunesse et vie associative », le Gouvernement a déposé un amendement d’annulation de 123 millions d’euros de crédits, mais, bizarrement, cela ne concernait pas le service national universel, auquel les parlementaires proposent unanimement de mettre fin. Ne nous prenez donc pas pour des perdreaux de l’année, madame la ministre. Vous faites des choix politiques et nous les dénoncerons ! amendements identiques nos II-718 et II-1677 rectifié. n° II-1987, présenté par le Gouvernement, est ainsi La parole est à Mme la ministre. Cet amendement mécanique – je réutilise le mot – rehausse les crédits de la mission pour tenir compte de la revalorisation des pensions de retraite de 2,2 % au spéciale. À la suite du rejet des conclusions de la CMP sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale par l’Assemblée nationale, les retraites ont été revalorisées de 2,2 % au 1er janvier 2025, alors que l’administration, pour sa prévision de recettes dans le projet annuel de performances, s’est fondée sur une hausse des pensions de 0,8 % au 1er juillet 2025. Par conséquent, il convient de mettre à jour les retraite ». Le Gouvernement s’appuie ainsi sur le travail des services chargés des prévisions de dépenses, ce qui est nécessaire pour que les différentes pensions soient bien versées. Néanmoins, le coût se révèle substantiel : 120 millions d’euros. Nous verrons par la suite l’effet de la revalorisation sur le compte d’affectation spéciale « Pensions », puisque la revalorisation de 2,2 % représente une hausse de près de 1 milliard d’euros. D’ailleurs, il est un peu surprenant que ce rehaussement mécanique au 1er janvier 2025 se fasse sans distinction de La commission émet, bien entendu, un avis favorable sur cet amendement, afin que les pensions soient versées. Capo-Canellas. Très bien ! l’amendement n° II-1987. n° II-1493, présenté par le Gouvernement, est ainsi 71 394 558 Cet amendement technique vise à inscrire dans le cadre de la Lolf, grâce à un effort notable, le financement du régime d’allocations viagères des gérants de débits de tabac (RAVGDT). En effet, celui-ci était jusqu’à présent abondé par une taxe affectée alors que la loi organique ne permet pas d’utiliser une telle fiscalité pour des organismes dénués de personnalité morale. En un mot, l’État collectera la taxe pour la diriger vers son budget général et allouera ensuite au régime la stricte somme nécessaire. Le processus est totalement neutre pour les buralistes et beaucoup plus lisible pour les fonctionnaires chargés de l’élaboration du budget comme pour les parlementaires. spéciale. Cet amendement a pour objet de gagner en lisibilité. La logique voudrait que l’ensemble des régimes de retraite ayant besoin d’un concours de l’État soient retracés dans la mission « Régimes sociaux et de retraite ». Pour cette raison, j’ai déjà salué l’intégration de ceux de l’Opéra de Paris et de la Comédie-Française dans le périmètre. Il est ainsi légitime qu’y figure la subvention nécessaire à l’équilibre du régime d’allocations viagères des gérants de débits de tabac. Je suis satisfaite de cette évolution, qui permettra au Parlement de suivre la totalité des régimes nécessitant un abondement par l’État, même s’il en reste encore quelques-uns à La commission émet un avis favorable sur cet amendement. l’amendement n° II-1493. procéder au vote des crédits de la mission « Régimes sociaux et de retraite », figurant à l’état B. compte d’affectation spéciale : pensions procéder au vote des crédits du compte d’affectation spéciale « Pensions », figurant à l’état D. Pensions civiles et militaires de retraite et allocations temporaires d’invalidité Ouvriers des établissements industriels de Pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre et autres pensions n° II-1986, présenté par le Gouvernement, est ainsi L’objet de cet amendement obéit, une fois encore, à une logique mécanique : il est important que le compte d’affectation spéciale « Pensions » retrouve un niveau correspondant à ses dépenses. Nous prenons acte par notre proposition que la revalorisation des pensions de retraite de 2,2 % au 1er janvier 2025 entraîne 856 millions d’euros de dépenses supplémentaires par rapport à la rédaction initiale du projet de loi de finances. Aussi, il s’agit de conduire l’État à augmenter automatiquement le taux de son prélèvement employeur de quatre points. Celui-ci, qui était resté inchangé pendant près de dix ans, passera donc de 74 % à 78 %. Une fois encore, notre démarche est que l’État équilibre ses comptes en trouvant en son sein les économies nécessaires au financement des retraites des agents publics. spéciale. Il s’agit d’un amendement miroir de celui que nous venons d’adopter pour la mission « Régimes sociaux et de retraite ». De fait, il tend à adapter le texte aux effets de la revalorisation des retraites de 2,2 % au 1er janvier 2025, quel que soit leur niveau, contre 0,8 % prévu au sein du projet annuel de performances. L’incidence représente 856 millions d’euros – c’est un amendement colossal, mais nous devons honorer ce montant pour verser les pensions. Nous cherchons des millions d’euros d’économies çà et là, mais le coût pour le compte d’affectation spéciale « Pensions » est Nous n’avons pas d’autre choix que de voter cet amendement. La commission émet donc un avis favorable. Lubin. J’aime bien votre argument, madame la rapporteure… Vous parlez d’un amendement « colossal ». Il l’est, en effet ! Ce faisant, vous induisez que nous ne pouvons pas faire autrement que l’adopter, de manière anormale. Quand tout va bien, les pensions sont indexées au 1er janvier sur l’inflation. Ce qui n’était pas normal, c’était de vouloir revenir en arrière en supprimant une pratique établie. Il est important de recadrer le discours. Par ailleurs, je ne comprends pas bien pourquoi vous avez précisé deux fois que les pensions étaient revalorisées quel que soit le montant des ressources. Chaque année, toutes les pensions de retraite sont revalorisées, pas seulement les petites pensions. Mme la rapporteure spéciale. spéciale. Madame Lubin, nous ne revalorisons pas mécaniquement et indistinctement les pensions de retraite chaque année. En 2021 n’ont été revalorisées que celles qui se situaient sous un plafond de 2 000 euros. Cette indexation n’est pas automatique. Elle l’est dans le cas présent. l’amendement n° II-1986. président. J’appelle en discussion les amendements tendant à insérer des articles additionnels qui sont rattachés pour leur examen aux crédits du compte d’affectation spéciale « Pensions ». L’amendement n° II-572 est présenté par M. Capo-Canellas. L’amendement n° II-1988 est présenté Après l’article 64 Insérer un article additionnel ainsi Les services accomplis par les techniciens supérieurs des études et de l’exploitation de l’aviation civile au cours de la période durant laquelle ils ont exercé des fonctions de contrôle de la circulation aérienne sont, pour ceux d’entre eux qui sont nommés dans le corps des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne entre le 1er janvier 2025 et le 31 décembre 2034, considérés comme des services actifs pour l’application du quatorzième alinéa de l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite et comme des services effectifs pour la détermination de la bonification prévue à l’article 5 de la loi n° 89-1007 du 31 décembre 1989 relative au corps des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne ainsi que pour l’acquisition du droit à l’allocation temporaire complémentaire prévue par les dispositions du I de l’article 6-1 de cette même La parole est à M. Vincent Capo-Canellas, pour présenter l’amendement n° II-572. Cet amendement vise à accompagner le plan de requalification des techniciens supérieurs des études et de l’exploitation de l’aviation civile (TSEEAC). Il s’agit, pour le calcul des droits à la retraite, de considérer comme effectifs les services effectués par ces techniciens en qualité de contrôleurs de la circulation aérienne. La mise en place d’un des éléments du protocole social qui a été conclu au sein des volets « Modernisation » et « Accompagnement social » se traduit par une augmentation de dépenses au titre du compte d’affectation spéciale « Pensions » de 150 000 euros en 2025. Mme la ministre, pour présenter l’amendement Cet amendement a pour objet de reprendre les conclusions du dialogue social qui s’est tenu au sein de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) au mois de mai 2024. Celui-ci a amené à rapprocher, voire à rendre identiques dans un certain nombre de cas, les modalités de calcul de retraite des techniciens supérieurs des études et de l’exploitation de l’aviation civile, au vu des services effectifs qu’ils accomplissent, et des contrôleurs de la spéciale. Dans un récent rapport d’information, Vincent Capo-Canellas a expliqué les tenants et les aboutissants du nouvel accord social pluriannuel conclu au printemps dernier entre la DGAC et les syndicats représentatifs de son personnel. D’après son analyse, malgré son coût non négligeable et contrairement aux négociations précédentes, cet accord contient des évolutions et des dispositifs concrets susceptibles d’améliorer enfin la performance du contrôle aérien français, notoirement insuffisante par rapport à celle de nos principaux partenaires européens. Parmi ces mesures, le protocole vise à la création d’ici à 2030 d’un corps unique de contrôleurs aériens. Cela passe notamment par un plan de requalification dans le corps des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) des TSEEAC qui exercent une activité de contrôle. Afin d’assurer l’attractivité du secteur et conformément à l’accord conclu au printemps dernier, ce plan de requalification suppose que les TSEEAC concernés bénéficient, au titre des périodes de contrôle qu’ils ont effectuées, des mêmes conditions de calcul de pensions de retraite que leurs collègues ICNA. La commission émet un avis favorable sur ces amendements amendements identiques nos II-572 et II-1988. président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 64. Je suis saisi de deux amendements identiques. L’amendement n° II-1666 est présenté L’amendement n° II-1970 est présenté par Mme Vermeillet, au nom de la commission. La seconde phrase du second alinéa de l’article 4 de la loi n° 2002-1094 du 29 août 2002 d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure est supprimée. l’amendement n° II-1666. Cet amendement a pour objet d’appliquer aux gendarmes un certain nombre de dispositions incluses dans la réforme des retraites de 2023 qui, pour le dire trivialement, avaient été oubliées. Nous rendons ainsi effectif un mécanisme permettant aux gendarmes qui liquident leur retraite au-delà de la limite d’âge de recevoir une bonification. Celle-ci reflétera leur engagement plus long dans leur service. Précédemment, il existait un mécanisme d’écrêtement de cette bonification. Il a été supprimé pour un certain nombre de fonctions afin d’éviter de pénaliser en cas de poursuite d’activité : personnel militaire, autres agents en catégorie active ou super-active comme les policiers, les douaniers ou les sapeurs-pompiers professionnels. Pour les gendarmes, le mécanisme était resté en place ; il est donc supprimé, de sorte que ceux-ci soient sur un pied d’égalité avec les autres professionnels dont les missions sont proches à certains égards. Mme la rapporteure spéciale, pour présenter l’amendement spéciale. Il s’agit d’un amendement de justice, qui est Lubin. Puisqu’il est question d’injustice et de dispositions qui n’ont pas été traduites, je me demande où en est le décret concernant les avantages que nous avons accordés aux sapeurs-pompiers volontaires lors de la réforme des retraites. Madame la sénatrice, je ne peux pas vous répondre d’emblée. Je transmettrai cette question au ministère de l’intérieur, qui est chargé de la bonne application de ces Vous connaissez notre attachement à ce que les mesures votées soient appliquées. Lubin. Ce n’est pas le cas ! amendements identiques nos II-1666 et II-1970. transformation et fonction publiques Transformation et fonction publiques Performance et résilience des bâtiments de l’État et de ses opérateurs Transformation publique Fonction publique Conduite et pilotage de la transformation et de la n° II-8, présenté par M. Nougein, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé : spécial. Cet amendement a pour objet une diminution de crédits de 125 millions d’euros pour 2025, correspondant à la mise en œuvre du début de la trajectoire de réduction de 25 % des surfaces de bureaux de l’État d’ici à 2032. En effet, 1 milliard d’euros d’économies sont prévus sur huit ans. En termes de surfaces occupées, les économies attendues représenteraient 5 millions de mètres carrés sur les 100 millions de mètres carrés d’ensemble. Il s’agit, certes, d’un amendement visant à réaliser des économies, mais, surtout, d’une mesure de bonne Monsieur le rapporteur spécial, nous reviendrons sur l’enjeu de la bonne gestion et utilisation de l’immobilier de l’État lors de l’examen de l’amendement n° II-1758 portant article additionnel après l’article 60, qui vise à mettre en place une foncière d’État. L’objectif d’une telle structure sera, comme vous le soulignez, de mieux utiliser le parc immobilier. Pour réduire la surface utilisée, il faudra toutefois réorganiser le reste des superficies disponibles. À ce titre, nous devons d’abord investir dans le réaménagement et la rationalisation avant de nous séparer au fur et à mesure de mètres carrés. La foncière aura précisément pour objet de mettre en forme ce En diminuant les crédits aujourd’hui alors que nous n’avons pas commencé l’œuvre de rationalisation, il est certain que nous ne pourrons pas réduire de facto les surfaces, les agents publics n’ayant pas alors les bâtiments et les équipements adaptés à leurs missions. Il faut investir pour faire des économies ! Ce raisonnement paraît contradictoire, mais, en vérité, il est nécessaire de procéder ainsi. Les sommes dont vous parlez sont tout à fait atteignables passé ce court délai d’investissement préalable. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. spécial. Madame la ministre, sous quel délai pensez-vous mettre en place la politique que vous venez de décrire ? Nous lançons les projets pilotes dans les régions Grand Est et Normandie. L’objectif est de diminuer les surfaces pour les optimiser. Pour que ces initiatives – je parle sous le contrôle du ministre de la fonction publique – soient une réussite tant pour les agents que pour les finances publiques, il nous faut nous assurer d’un délai de déploiement en cohérence avec notre capacité d’adaptation. Cela prendra probablement quatre ou cinq ans. Si nous coupons aujourd’hui les crédits qui, précisément, servent à investir dans la réorganisation de nos surfaces, nous ne serons pas en mesure de réussir ce chantier. spécial. Je retire l’amendement ! n° II-8 est retiré. Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° II-2181, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : 60 250 079 3 962 436 La parole est à M. le ministre. Comme je l’ai indiqué tout à l’heure, il faut faire des efforts. Cela consiste parfois à présenter des amendements d’annulations de crédits. Pour la présente mission, ces dernières s’élèvent à un peu plus de 78 millions d’euros. Au travers de cet amendement, le Gouvernement insiste sur les actions à consentir pour rétablir nos finances publiques. Je salue les suggestions avancées par les sénateurs des groupes Union Centriste et Les Indépendants – République et Territoires, puisque leurs amendements vont dans le même sens que le mien. Toutefois, j’en demanderai le retrait, d’autant que, si l’amendement gouvernemental est adopté, ils deviendront sans objet. Je sais que, dans cet hémicycle, vous êtes nombreux à vouloir participer à l’amélioration de la santé de nos finances publiques, mesdames, messieurs les sénateurs. L’effort demandé pour cette mission s’élève à 78,5 millions d’euros et je vous demande de bien vouloir voter en sa faveur. président. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° II-1649 rectifié ter est présenté par MM. V. Louault, Malhuret, Chasseing, Rochette, Brault, A. Marc et Chevalier, Mme Lermytte et L’amendement n° II-1682 rectifié est présenté par M. Canévet, Mme Antoine, MM. Folliot et Delcros et Mmes Vermeillet et N. Goulet. 13 483 572 164 964 La parole est à M. Marc Laménie, pour présenter l’amendement n° II-1649 rectifié ter. Laménie. Cet amendement, présenté par notre collègue Vincent Louault et par plusieurs membres du groupe Les Indépendants – République et Territoires, a lui aussi pour objet une réduction des crédits de la mission, mais pour un montant de 20,8 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement. n° II-1682 rectifié n’est pas soutenu, non plus que le n° II-1683 rectifié. spécial. Hier encore, l’amendement déposé par le Gouvernement tendait à des minorations de crédits à hauteur de 20,7 millions d’euros, ce qui explique sans doute celui qui figure dans les amendements de nos collègues. Vers midi aujourd’hui, ce montant est passé à 78,5 millions d’euros ! Vraisemblablement, quelqu’un a phosphoré cette nuit, imaginant un moyen de réduire le déficit de l’État… Je ne pense pas que cette manière d’agir à l’égard du Sénat soit la bonne. Il va de soi que la commission des finances est favorable à la réduction des dépenses publiques. C’est la raison pour laquelle la commission émet un avis favorable sur ces amendements. Laménie. Je retire cet amendement, monsieur le président ! n° II-1649 rectifié ter est retiré. La parole est à M. Thierry Cozic, pour explication de vote. Cozic. Sans surprise, nous voterons contre cet amendement de réduction des crédits. J’en profite, madame la ministre, monsieur le ministre, pour vous alerter. Depuis quatre jours, mission après mission, j’ai le sentiment que nous assistons – permettez-moi d’être un peu trivial – à la foire à la saucisse du coup de rabot ! Chaque ministre, à tour de rôle, y prend sa part. Tout à l’heure, Mme Mirallès, au moment de proposer une coupe de 50 millions d’euros, reconnaissait que cet effort lui avait été demandé. Nous continuons donc sur cette Ces baisses se font au dernier moment, sans aucune concertation. Si vous me passez l’expression, vous bafouez le travail parlementaire ! Vous ne pouvez pas, d’un côté, longuement négocier avec nous comme la semaine dernière et, de l’autre, revenir sur vos engagements. Nous avons pris nos responsabilités jeudi dernier. Pour autant, nous n’avons pas accordé de blanc-seing au Gouvernement. Je vous préviens : nous ne pourrons pas accepter que des coups de rabot aient lieu les uns après les autres tout au long de l’examen des missions qui restent examinées durant les prochains jours. Vous parlez du coût de la censure. Je répète que ce n’est pas elle qui coûte cher, c’est la politique qui est menée depuis sept ans et la dissolution qui s’est ensuivie au mois de juin dernier. Le moment est particulièrement inquiétant. Nous avons pris des engagements et nous les avons tenus. La balle est donc dans le camp du Gouvernement. Attention : les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets ! Brossel. Bravo ! l’amendement n° II-2181. n° II-1732 rectifié, présenté par M. Savoldelli et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : I. – Créer le programme : Fonds de compétences techniques mis à disposition des projets ministériels Fonds de compétences techniques mis à disposition des projets ministériels La parole est à Mme Marianne Margaté. Margaté. Comme vous le savez, le groupe CRCE-K reste très vigilant sur le recours aux cabinets de conseil privés par l’administration. Si elle pose des questions de souveraineté particulièrement problématiques, l’externalisation est, en plus, très coûteuse. Or la fonction publique connaît des problèmes de recrutement d’ingénieurs et de data scientists à très haut niveau de qualification du fait de la difficulté de rivaliser avec les salaires astronomiques du privé. Le gouffre financier d’une telle carence est immense. D’après la Cour des comptes, les trois quarts des 890 millions d’euros versés par l’État en 2021 au titre des prestations externalisées concernent le domaine informatique. Par cet amendement, nous souhaitons maintenir le recrutement au sein de la fonction publique en matière informatique pour éviter les dépenses pharaoniques provoquées par l’externalisation des prestations dans ce domaine. Nous proposons donc de revenir sur les suppressions de crédits du programme « Innovation et transformation numériques », afin d’abonder ce nouveau spécial. Je partage l’objectif de rationaliser le recours aux cabinets de conseil privés. Néanmoins, cette question fait déjà l’objet d’une proposition de loi spécifique et transpartisane en cours de discussion au Parlement – d’ailleurs déjà votée au Sénat. Pour cette raison, la commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis Madame la sénatrice, je suis convaincu que nous avons besoin d’investissements forts pour transformer l’État. Tel est le sens de l’annonce par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale de la création d’un « fonds spécial dédié à la réforme de Cette transformation est confiée à la direction interministérielle de la transformation publique (DITP), qui coordonne les missions permettant de simplifier la vie des Français et des agents, ainsi que d’assurer l’accès à un service public de qualité. L’amendement que vous présentez vise à baisser ses moyens pour créer un nouveau fonds. De plus, vous ciblez des crédits dont l’objet est d’honorer les engagements passés par l’État. La réforme de la chose publique nécessite – j’y crois beaucoup – un temps long. Les résultats du fonds pour la transformation de l’action publique (FTAP) sont probants. L’économie totale qui a été réalisée est de 1 milliard d’euros, dont 512 millions d’euros d’économies annuelles récurrentes. Sur la forme, le programme 348 « Performance et résilience des bâtiments de l’État et de ses opérateurs » ne finance pas de dépenses de personnel, ce qui rend cet amendement sans objet. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° II-1732 rectifié. n° II-1738 rectifié, présenté par Mme Linkenheld, MM. Cozic et Kanner, Mme de La Gontrie, MM. Durain, Kerrouche, Chaillou et Bourgi, Mme Narassiguin, M. Roiron, Mme Harribey et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : 10 000 000 La parole est à Mme Colombe Brossel. Brossel. Cet amendement vise à répondre à l’urgence de garantir un financement suffisant à l’apprentissage dans la fonction publique territoriale afin de permettre aux collectivités locales de poursuivre leur engagement en faveur de la formation et de l’emploi des jeunes. La réforme de 2018 a modifié en profondeur les mécanismes de financement de l’apprentissage. Elle a conduit à la mise en place d’un système complexe, impliquant une participation de plusieurs acteurs : État, France Compétences, Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et collectivités territoriales elles-mêmes. Malgré ce nouveau dispositif, les besoins des collectivités en faveur de l’apprentissage ont rapidement dépassé, du fait de leur dynamique, les moyens financiers disponibles. Les chiffres sont alarmants : 18 000 demandes de prise en charge ont été enregistrées en 2023, contre 8 200 en 2020, soit une hausse de 120 % en seulement trois ans ! La dynamique a été entravée par des ressources budgétaires insuffisantes qui contraignent le CNFPT à financer à peine la moitié des contrats. La situation pour 2024 et pour 2025 s’annonce plus critique encore. Le manque de fonds met en péril l’accès à l’apprentissage pour de nombreux jeunes et compromet la capacité des collectivités à renforcer leurs effectifs avec des compétences adaptées aux enjeux actuels. Pour ces raisons, cet amendement, sur l’initiative d’Audrey Linkenheld et des élus socialistes, vise à majorer les crédits d’engagement et de paiement de 10 millions d’euros sur l’action n° 01 « Formation des fonctionnaires » du programme 148. Cette mesure permettra de répondre à l’urgence en évitant à des milliers de jeunes et de collectivités de rester sans solution. spécial. Cet amendement a le mérite de poser la question de la soutenabilité du modèle de financement de l’apprentissage dans la fonction publique territoriale. Toutefois, la dotation du CNFPT à ce titre a fait l’objet d’un accord avec l’État dans le cadre d’un contrat d’objectifs et de moyens pour les En conséquence, le montant de la dotation versée par l’État a été fixé à 15 millions d’euros de crédits pour 2025. L’adoption de cet amendement se traduirait par un quasi-doublement des crédits, ce qui ne va pas du tout dans le sens de la réduction des dépenses publiques. Par conséquent, sur cet amendement, la commission émet un avis très défavorable. Nous sommes à peu près tous convaincus que l’apprentissage a montré toute son efficacité et que les employeurs prennent leur part de l’effort au travers des 25 000 contrats signés en 2023 dans l’ensemble des services publics. En tant qu’élu local, maire et président d’agglomération, j’ai moi-même poussé le recrutement de davantage d’apprentis. L’actuelle ministre d’État Élisabeth Borne, quand elle était Première ministre, a elle-même très clairement demandé aux employeurs publics de participer à l’effort de recrutement à l’instar de ce que réalisent les entreprises, dans sa circulaire du 10 mars 2023 relative au renforcement du recrutement d’apprentis dans la fonction publique pour les années 2023-2026. C’est dans cet état d’esprit que les objectifs ont été fixés dans le cadre de la convention triennale signée entre l’État, le CNFPT et France Compétences Cette convention prévoit que les objectifs annuels minimaux en matière de contrats d’apprentissage sont établis à 9 000 contrats par an, pour une participation respective de l’État à hauteur de 15 millions d’euros et de France Compétences à hauteur de 10 millions en 2024 et de 5 millions en 2025. Oui, l’État a joué le rôle d’une pompe d’amorçage. Il nous faut poursuivre collectivement ce Madame la sénatrice, nous sommes sur la bonne voie, puisque les objectifs ont été atteints en 2024, avec la signature de 9 000 contrats. Je sais d’expérience que la pression budgétaire sur nos collectivités est particulièrement forte. C’est pourquoi le Premier ministre a décidé, dans son discours de politique générale, de baisser de 2,8 milliards d’euros en 2025 l’effort demandé dans la précédente version budgétaire aux collectivités. Je pense que cet effort doit nous permettre de trouver les moyens d’investir dans nos services publics et dans des politiques en faveur de nos jeunes. Même si j’ai, comme vous, un profond respect pour notre fonction publique territoriale, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement, d’autant qu’il vise à baisser dans les mêmes proportions des crédits essentiels à la rénovation de notre parc immobilier. pour avis de la commission des lois. Monsieur le ministre, j’appelle votre attention sur le fait que la convention triennale dont vous avez parlé s’achève en 2025. Nous sommes en 2025 ! Je vous incite donc vraiment à renégocier une nouvelle convention pour que les collectivités sachent ce qui se passera à partir de 2026. Comme il faut un certain temps pour négocier, ce travail doit être engagé rapidement. Madame le rapporteur pour avis, rendez-vous est pris ! Je vous invite à venir au ministère pour évoquer cette question et d’autres sujets encore, puisque je vous sais aussi notamment mobilisée sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents publics. Je pense que nos échanges seront fructueux ! l’amendement n° II-1738 rectifié. n° II-1733, présenté par M. Savoldelli et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et 2 000 000 2 000 000 Margaté. À la suite de la publication du rapport des travaux de la commission d’enquête demandée par le groupe CRCE-K sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, le gouvernement précédent a annoncé faire évoluer sa stratégie de pilotage de ses dépenses et d’internalisation des compétences de conseil. L’Agence de conseil interne de l’État a ainsi été formée au sein de la direction interministérielle de la transformation publique. Bien que le gouvernement ait alors annoncé que l’agence serait dotée de 75 agents à la fin de l’année 2024, celle-ci ne devrait finalement en comprendre que 55, et le schéma d’emplois, dans le projet de loi de finances qui nous est présenté ici, est nul. Pourtant, la souveraineté de l’État face aux cabinets de conseil privés et la bonne utilisation des deniers publics sont primordiales. Nous devons activement lutter contre ce phénomène tentaculaire, coûteux et dangereux qu’a dénoncé la commission d’enquête. C’est pourquoi cet amendement vise à renforcer les moyens disponibles en matière de conseil interne à hauteur de 2 millions d’euros et, ainsi, à permettre l’embauche de spécial. Pour les mêmes raisons, cet amendement appelle le même avis défavorable de la commission que l’amendement n° II-1732 rectifié. Madame la sénatrice, le Gouvernement partage la volonté qui est la vôtre : la baisse du recours aux cabinets de conseil privés, qui conduit à une augmentation de la dépense publique et à une perte de l’expertise interne au sein des services de l’État. C’est tout le sens de l’Agence de conseil interne inaugurée à la fin du mois de mars 2024, conformément aux objectifs de la circulaire du 19 janvier 2022. Cette agence agit au service des ministères, en complémentarité des missions des inspections. Le tandem constitué par les revues de dépenses des inspections et les missions de l’Agence de conseil interne est vertueux pour nos services publics, mais aussi pour notre dépense publique. Grâce à ce faisceau d’actions, les dépenses de conseil ont été divisées par trois entre 2021 et 2023 : 191 millions d’euros ont été économisés. Lundi prochain, je me rendrai auprès des agents de l’agence pour les remercier du travail accompli et leur demander de rester concentrés sur des actions concrètes permettant de véritables améliorations du service public et des gains Cet amendement vise à passer les effectifs de ce service de 55 à 75 agents. Si tel était bien l’objectif envisagé par le gouvernement de l’époque, la croissance des effectifs de l’agence a déjà été très forte ces derniers mois. Par conséquent, 2025 sera une année de consolidation de l’action de l’agence au travers des missions qu’elle conduit et de l’animation de la communauté du conseil interne de l’État dont elle a la charge. Par conséquent, tout en partageant la volonté de poursuivre la montée en charge de l’agence sur le plus long terme, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° II-1733 rectifié. n° II-1739 rectifié, présenté par Mmes Canalès, Brossel et Linkenheld, MM. Cozic et Kanner, Mme de La Gontrie, MM. Durain, Kerrouche, Chaillou et Bourgi, Mme Narassiguin, M. Roiron, Mme Harribey et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi 400 000 Brossel. J’ai cru comprendre que, lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a souhaité que les écrits des cahiers de doléances soient utilisés par l’ensemble du Gouvernement, pour y répondre. Voilà qui tombe bien, parce que, sur l’initiative de Marion Canalès, l’ensemble des sénateurs socialistes ont déposé cet amendement qui vise à dégager les financements nécessaires à la création d’une plateforme numérique permettant enfin de rendre publiques et accessibles les pages des cahiers de doléances que près de 2 millions de Françaises et de Français se sont appliqués à noircir lors du grand débat national de 2019 à ceux qui – chercheurs, collectifs, particuliers… – ont envie de les consulter ou de les Cette opération, qui a consisté, dans une période de désenchantement politique, à appeler les Français à s’exprimer honnêtement, à formuler des propositions – ce qu’ils ont fait – et à dessiner le chemin qui nous permettrait de renouer avec le commun, a, de fait, été interrompue dans la phase qui aurait été la plus utile pour l’ensemble du pays, celle qui consistait à se saisir de ce qui a été écrit pour en tirer des leçons de politique publique et agir. Ces contributions figurent aujourd’hui dans les archives départementales. Nombre d’entre nous ont eu l’occasion d’en consulter. Il convient de redonner aux cahiers de doléances de l’existence dans l’espace public. Tel est l’objet du présent amendement. Ce dernier s’inscrit en complémentarité avec un autre amendement, qui sera examiné la semaine prochaine, tendant à abonder le budget de l’Agence nationale de la recherche pour qu’elle puisse analyser, sur le fond, ces contributions essentielles au débat et à la vie démocratique de notre pays. spécial. Je partage bien évidemment l’objectif de valoriser via la création d’une plateforme numérique dédiée les cahiers de doléances renseignés par nos concitoyens lors du grand débat national en 2019. Cependant, la charge, relativement limitée, correspondant à une telle mesure – elle est évaluée à 400 000 euros par les auteurs de l’amendement – peut être absorbée en gestion par les crédits du programme « Transformation publique ». Je considère donc qu’il s’agirait d’un doublon. Par conséquent, la commission émet un avis défavorable sur cet amendement. Comme vous l’avez indiqué, madame la sénatrice, le Premier ministre, dans son discours de politique générale, a rappelé l’importance de la mobilisation et des élus lors du grand débat national de 2019. Près de 20 000 cahiers de doléances ont été rédigés par nos concitoyens, exprimant des besoins et des attentes et formulant des propositions sur des thèmes qui vont de l’économie à la santé, en passant par la fiscalité ou encore la transition écologique. Ces cahiers, qui ont été numérisés, sont une source importante d’inspiration pour identifier les priorités d’action attendues par les Français dans plusieurs domaines. Ce faisant, nous sommes fidèles à la démarche d’écoute de nos concitoyens, qu’ils soient particuliers, élus locaux, membres d’associations ou chefs d’entreprise. Cette démarche guide nos plans de transformation pour l’action Les modalités pratiques de publication de ces près de 20 000 cahiers doivent être examinées, sachant que nous devons être particulièrement précautionneux sur les questions de protection des données personnelles. Les montants demandés pour cette action ne sont pas nécessaires en l’état et méritent d’être affinés en fonction des arbitrages du Gouvernement. De plus, vous gagez cette dépense sur un programme qui finance des opérations immobilières au service des agents publics, opérations qui sont des vecteurs d’investissement à court et moyen termes et qui nous permettront d’améliorer la qualité de vie et la qualité de travail de nos agents. Par conséquent, le Gouvernement demande le retrait de cet Brossel. Nous savons qu’il ne sera pas adopté, mais nous maintenons cet amendement. Néanmoins, comme je suis résolument optimiste, je retiens de votre réponse, monsieur le ministre, que le chemin n’est pas fermé, même si les modalités que nous proposons ne recueillent pas votre assentiment. J’entends donc qu’un engagement pourrait être pris pour avancer et rendre publics les cahiers de Le grand débat national a eu lieu en 2019. Nous sommes en 2025. Je comprends qu’il faille examiner de près les conditions de numérisation et d’accès public, mais on peut tout de même se dépêcher un peu ! Il me semble qu’on en a eu le temps… Vous le savez, de nombreux citoyens se mobilisent sur ce sujet, sur lequel un travail transpartisan est engagé à l’Assemblée nationale. Je crois que nous avons vraiment là l’occasion, en cette période de doute qui, parfois, fracasse notre pays, de rendre crédible la parole politique. Nous continuerons à nous mobiliser sur le sujet pour que l’engagement que je devine au travers de vos propos soit traduit. Cela me paraît extrêmement important. Dossus. Je veux appuyer cette On ne peut pas dire que la réponse de M. le ministre soit très claire : « il faudrait », « on pourra », « on verra »… La réalité, c’est que cela fait cinq ans qu’un certain nombre de Français se sont exprimés en croyant sincèrement à la parole du Président de la République, qui disait souhaiter la recueillir. Cinq ans plus tard, tout est enterré ou, en tout cas, caché au fin fond des archives départementales. Il est vrai que l’on peut avoir accès à ces documents, mais il est nécessaire de les rendre publics. Globalement, les Français se sont exprimés parfois avec véhémence, mais aussi avec sincérité. Il faut aller plus loin, en permettant que cette parole inspire nos politiques publiques. Nous avons besoin d’y voir plus clair ! Encore une fois, nous payons là des promesses non tenues. Il y a eu la promesse non tenue de la politique de l’offre, qui se fracasse aujourd’hui sur les réalités budgétaires. Il y a eu la promesse non tenue de la convention citoyenne, qui n’a été retranscrite que partiellement dans des lois. En l’occurrence, c’est une promesse d’ouverture et d’écoute qui n’a pas été tenue par le président Dans ce budget, nous commençons à payer les factures du premier quinquennat et des deux ans qui ont suivi. Ça commence à faire lourd ! l’amendement n° II-1739. procéder au vote des crédits de la mission « Action et transformation publiques », figurant à l’état B. discussion l’amendement tendant à insérer un article additionnel qui est rattaché, pour son examen, aux crédits de la mission « Transformation et fonction publiques ». n° II-1663 rectifié, présenté par le Gouvernement, est du code général de la fonction publique est ainsi modifié : 1° Au 1° , les mots : « l’intégralité » sont remplacés par le pourcentage : 2° Au dernier alinéa, le mot : « Il » est remplacé par les mots : « Dans les situations mentionnées au 1° et au 2° , le fonctionnaire ». II. – Le code de la défense est ainsi modifié : 1° Au treizième alinéa de l’article L. 4138-2, après la première occurrence des mots : « en congé de », sont insérés les mots : « maladie, dont la rémunération peut être réduite, et de celui placé en congé de » ; est complété par deux alinéas ainsi rédigés : « Lorsque l’affection survient du fait ou à l’occasion de l’exercice des fonctions ou à la suite de l’une des causes exceptionnelles prévues à l’article L. 27 du code des pensions civiles et militaires de retraite, le militaire conserve sa rémunération. « Dans les autres cas, le militaire perçoit une rémunération réduite de 10 %, à l’exception des indemnités de résidence et pour charge de famille perçues en III. – À la seconde phrase du premier alinéa du 2° de l’article 54 de l’ordonnance n° 2005-10 du 4 janvier 2005 portant statut général des fonctionnaires des communes et des groupements de communes de la Polynésie française ainsi que de leurs établissements publics administratifs, les mots : « l’intégralité » sont remplacés par le pourcentage : « 90 % » et les mots : « ; ce traitement est réduit de moitié » sont remplacés par les mots : « et la moitié de son IV. – Les dispositions de l’article L. 822-3 du code général de la fonction publique sont applicables aux agents des administrations parisiennes dans leur rédaction résultant de la présente loi. V. – Les dispositions du présent article s’appliquent aux congés de maladie accordés au titre des articles L. 822-3 du code général de la fonction publique et L. 4138-3 du code de la défense, ainsi que du premier alinéa du 2° de l’article 54 de l’ordonnance du 4 janvier 2005 précitée, à compter du premier jour du mois suivant celui de la publication de la présente loi. Le présent V est applicable dans les îles Wallis et Futuna, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et dans les Terres Australes et Antarctiques Je profite de l’examen de cet amendement pour revenir sur un sujet que j’ai évoqué au début de l’examen de ses missions et qui lui est, de mon point de vue, intrinsèquement lié : le débat sur les jours de carence. Vous le savez, mesdames, messieurs les sénateurs, l’annonce en fin d’année dernière du passage aux fameux trois jours de carence a suscité l’incompréhension des représentations syndicales de notre pays, qui y ont vu une forme de Il ne vous a pas échappé que, dans ce cadre, une journée de mobilisation nationale de la fonction publique organisée le 5 décembre dernier a battu des records. Réforme des retraites exceptée, cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu autant d’agents publics dans la rue et que l’on n’avait pas connu un taux de grève aussi suivi ! Je veux revenir sur la réalité des chiffres, qui est particulièrement importante. Je pense surtout à la mise en œuvre effective de la réforme par les services de l’État, au regard de sa faisabilité. D’abord, la mesure représente un peu moins de 300 millions d’euros d’économies sur le budget général global. Cela représente un peu moins de 150 millions d’euros sur le budget de l’État – il convient en effet de distinguer la fonction publique d’État de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale. Cet impact doit être encore plus nuancé, pour la simple et bonne raison que l’adoption exceptionnellement tardive du projet de loi de finances cette année – j’espère que nous aurons un texte budgétaire le plus rapidement possible ! –, combinée à une mise en œuvre tributaire de systèmes informatiques de paie, aurait conduit, en 2025, à un gain réel inférieur à 50 millions d’euros. En effet, la mesure ne pourrait être appliquée avant le mois d’octobre prochain. Par ailleurs, je dois vous rendre compte des entretiens que j’ai avec les organisations syndicales. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, le Premier ministre a demandé aux membres du Gouvernement de créer les conditions d’un dialogue respectueux, serein, apaisé avec ces organisations, notamment celles de la fonction publique, mais également avec la représentation politique du pays. L’un d’entre vous a tout à l’heure souligné qu’il fallait écouter. Les propositions faites par le Premier ministre attestent que le Gouvernement a l’intention de négocier avec l’ensemble des forces politiques désireuses de participer à une solution de stabilité politique pour le pays, dans le cadre d’un pacte de responsabilité assumé. C’est ce que je défends aujourd’hui et ce que j’ai défendu lorsque j’étais président de groupe à l’Assemblée nationale après les élections législatives du mois de juillet D’autres études peuvent montrer que les arrêts maladie de courte durée sont minoritaires – je tiens à le dire – et que l’effet réel de la mesure sur l’absentéisme des agents publics reste encore à établir. Pour ma part, j’assume aujourd’hui devant vous cette reprise de dialogue avec les organisations syndicales. Néanmoins, au regard de la situation de nos comptes publics et des engagements que nous devons prendre à l’égard d’abord des Français – allons-nous leur laisser un pays endetté et nous soustraire à nos obligations vis-à-vis de nos partenaires et des générations futures ? –, il est aujourd’hui indispensable d’agir pour diminuer nos dépenses publiques et nos C’est la raison pour laquelle nous abaissons à 90 % le taux de rémunération en cas de congé maladie. Je sais que cette mesure est difficile, mais elle est inéluctable au regard de la situation de nos finances publiques. Je plaide depuis toujours pour la réduction de la dépense publique. J’en assume une part au sein de ce ministère, notamment au travers de cette mesure. L’abandon, en parallèle, de ce que le précédent gouvernement a annoncé sur le nombre de jours de carence, permet un équilibre. Nous avons engagé un dialogue social visant à discuter des sujets, y compris structurants – sur les carrières, sur l’attractivité de la fonction publique, sur le logement des fonctionnaires, sur leur protection fonctionnelle… Je sais que ce dernier sujet vous intéresse également fortement, mesdames, Dans le même temps, nous sommes obligés de faire face à des obligations en matière de réduction de nos dépenses publiques. C’est la raison pour laquelle je vous demande d’adopter cet amendement. collègues, je vous informe que nous avons dépassé depuis cinq minutes le temps qui était imparti à l’examen de ces missions. Par conséquent, je vous remercie d’être le plus synthétique possible en présentant les douze amendements restants afin de ne pas trop décaler l’examen des missions suivantes et d’éviter que nous n’achevions nos travaux tard dans la nuit. spécial. La mesure portée par cet amendement paraît particulièrement pertinente, eu égard à la nécessité de rationaliser la gestion des emplois publics afin d’assurer une efficience accrue, et proportionnée. Le taux de 90 % demeure proche du plein traitement et, surtout, constitue un alignement sur les conditions d’indemnisation applicables au secteur privé. l’amendement n° II-1663 rectifié. spéciale : gestion du patrimoine immobilier de l’état spéciale « Gestion du patrimoine immobilier de l’État », figurant à l’état D. Gestion du patrimoine immobilier de l’État Contribution des cessions immobilières au désendettement de l’État Opérations immobilières et entretien des bâtiments de l’État n° II-2182, présenté par le Gouvernement, est ainsi 40 300 000 Mesdames, messieurs les sénateurs, il s’agit une nouvelle fois d’un amendement mécanique, sous-tendu par des raisons que vous connaissez désormais. Puisque, pendant deux mois, les opérations immobilières et d’entretien des bâtiments de l’État qui n’entrent pas dans le cadre du service minimum ni dans le cadre, strict, des services votés seront à l’arrêt, elles sont de facto décalées et reportées. Par conséquent, la baisse de 40 millions d’euros qui est proposée ne constitue pas une diminution de nos ambitions : elle est la traduction calendaire du fait que, en 2025, nous n’exécuterons que dix douzièmes de notre programme, les deux premiers mois de l’année n’étant pas utiles, dans la mesure où l’État ne fonctionnera pas comme prévu. spécial. Sur le fond, je partage l’objectif de rationalisation des dépenses immobilières de l’État. Sur la forme, nous avons reçu cet amendement, comme le précédent, aujourd’hui à midi. Pour ma part, j’avais déposé au nom de la commission un amendement visant le même objectif, mais avec des montants plus élevés. Madame la ministre, vous m’avez expliqué que ce n’était pas possible ; c’est pourquoi je l’ai Nous constatons, via l’amendement du Gouvernement, que c’est finalement possible… En conséquence, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. Pas d’entourloupe entre nous, monsieur le rapporteur spécial. Vous proposiez une réduction des crédits de 125 millions d’euros, ce qui aurait représenté une moindre capacité d’action. Je vous ai répondu sur le fond, et mes arguments sont toujours valables aujourd’hui. Si nous voulons que les agents publics travaillent dans de bonnes conditions, si nous voulons réduire la surface, il nous faut des moyens d’investissement. Je vous ai demandé que l’on puisse les conserver. Cet amendement a pour objet de tirer la conséquence du fait que, comme nous l’impose la loi spéciale, pendant deux mois, nous ne pouvons pas intervenir comme nous l’aurions voulu dans la rénovation de nos bâtiments publics et la transition énergétique – démarches que vous appelez également de vos vœux. Durant cette période, nous ne pouvons pas lancer ces opérations, engager ces investissements, passer les marchés publics pour la rénovation des cités administratives et des bâtiments publics. Par conséquent, nous décalons tout notre planning et nos actions de deux mois, ce qui justifie cette baisse de 40 millions d’euros. Je reviens sur l’argument que j’ai présenté. Sachez que c’est pour moi une souffrance ! L’État ne fonctionne pas actuellement comme il devrait : il fonctionne en service dégradé, en service minimum. Derrière les 40 millions d’euros que nous repoussons, il y a des entreprises du bâtiment, des architectes, des bureaux d’études qui ne reçoivent pas les sommes qu’ils attendaient au titre des contrats que l’État doit engager. Je ne veux pas supprimer cette politique, mais je constate que nous prenons du retard. C’est la raison pour laquelle j’ai émis un avis défavorable sur votre amendement tout à l’heure et je vous propose cet amendement désormais. l’amendement n° II-2182. Je mets aux voix ces crédits. gestion des finances publiques « Gestion des finances publiques », figurant à Gestion des finances Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local Conduite et pilotage des politiques économiques et financières Facilitation et sécurisation des échanges n° II-82, présenté par M. Delahaye, est ainsi La parole est à M. Vincent Delahaye. Delahaye. Il s’agit d’un amendement d’appel, même si un amendement ayant le même objet a déjà été adopté au Sénat à une certaine Le ministre, que j’ai écouté attentivement, n’a pas du tout cité le glissement vieillesse technicité (GVT) parmi ses pistes de réflexion. Je rappelle que les frais de personnel de l’État représentent 42 % du budget. Si l’on veut faire des économies, il faut aussi essayer d’en trouver parmi Je sais qu’une surcotisation pour les retraites représente une bonne part de ce montant, mais il y a aussi un moyen de freiner la hausse de la masse salariale de l’État par le biais Ralentir le GVT, ce n’est pas le supprimer. On pourrait, par exemple, bloquer les avancements d’échelon durant six mois. Cela permettrait de réaliser des économies substantielles. En l’état actuel de nos finances publiques, tout le monde doit faire un effort. Il n’y a pas de raison que la fonction publique, comme le reste de l’économie, n’y participe pas. Je soumets donc cette idée à notre assemblée et au Gouvernement. spécial. La proposition de suspension pendant six mois de toutes les mesures individuelles d’avancement est assez radicale et pénaliserait l’ensemble des fonctionnaires. Cela ne semble pas Dans ces conditions, la commission demande le retrait de cet Il s’agit d’un amendement à 900 millions d’euros, dont le dispositif concerne la seule mission « Gestion des finances publiques ». Par conséquent, seules sont concernées les administrations qui gèrent les impôts en France, en particulier la La DGFiP ne me semble pas en mesure d’absorber 900 millions d’euros de coupes, et je ne le souhaite pas ! Je pense que ce serait une atteinte très grave à sa mission. En réalité, monsieur le sénateur, votre amendement est un amendement d’appel. Ralentir le glissement vieillesse technicité, c’est-à-dire repenser les carrières des fonctionnaires, demande une loi spécifique ; cela ne saurait être imposé en loi de finances. Sur le fond, si nous retenons ce raisonnement, des agents seront ralentis dans leur progression, quand la mesure sera totalement neutre pour d’autres. Si l’on veut travailler sur la masse salariale, le ministre de la fonction publique, les organisations syndicales et les employeurs peuvent sûrement réfléchir et faire beaucoup. En tout état de cause, cette mesure ne semble pas la bonne. En particulier, elle grèverait massivement un service de l’État qui non seulement collecte l’impôt et contrôle fiscalement les fraudes, mais assure aussi notamment le soutien aux collectivités. Ce n’est assurément pas le bon outil. président. Monsieur Delahaye, l’amendement n° II-82 est-il maintenu ? Delahaye. Non, je le retire, monsieur n° II-82 est retiré. La parole est à M. le vice-président de la de la commission des finances. Je m’exprime en ma qualité de vice-président de la commission des finances, en remplacement de Claude Nous avons déjà dépassé de dix minutes le temps réservé à l’examen de cette mission. Le Sénat doit encore examiner trois missions qui ont été reportées à ce soir. Mes chers collègues, pourrions-nous examiner très rapidement la dizaine d’amendements qui restent, pour essayer de terminer aux alentours de dix-huit heures ? Je vous remercie. président. Je m’associe à votre demande, mon cher collègue. n° II-16, présenté par M. Nougein, au nom de la commission, est ainsi libellé : 150 000 000 spécial. Pour 2025, cet amendement prévoit une diminution de 2,5 % des emplois des opérateurs de l’État, représentant 10 000 équivalents temps plein, sur un total de 400 000 emplois. Cette diminution se justifie par l’existence de nombreux doublons entre les missions assumées par ces opérateurs et d’autres entités, en particulier les collectivités territoriales, voire les ministères. Il y a là une source de réduction des dépenses publiques. Le Gouvernement propose une mesure globale de réduction des dépenses des opérateurs de 5 % et, sur le plafond d’emplois, une mesure de freinage des primorecrutements à hauteur de moins 10 %. Par ailleurs, je rappelle que la hausse de la cotisation employeur au titre du d’affectation spéciale « Pensions » pour les opérateurs est également une mesure de freinage très forte. Je pense que nous avons déjà sollicité les opérateurs et les agences de manière inédite dans l’effort de contribution de l’ensemble de la sphère publique à la réduction des dépenses. En conséquence, le Gouvernement demande le retrait de cet l’amendement n° II-16. président. Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° II-1756 rectifié, présenté par MM. Capus et Malhuret, Mme Paoli-Gagin, MM. Laménie, Chasseing, Brault et L. Vogel, Mme Lermytte, MM. Rochette, Chevalier, A. Marc, V. Louault, Dhersin et Longeot, Mme Vermeillet et M. Chatillon, est ainsi libellé : 145 000 000 La parole est à M. Emmanuel Capus. Capus. Cet amendement vise à proposer une diminution de 2 % des crédits de la mission, soit une réduction de 145 millions d’euros en autorisations n° II-2183, présenté par le Gouvernement, est ainsi L’amendement que vous venez de présenter me paraît satisfait par l’amendement du Gouvernement, monsieur Capus. Dans le cadre de la contribution des programmes budgétaires à la réduction du déficit, celui-ci vise en effet à réduire les crédits de 112 millions d’euros. Ainsi, le Gouvernement propose d’accroître les économies, notamment en matière de rénovation immobilière, en réduisant les crédits du compte d’affectation spéciale « Gestion du patrimoine immobilier de l’État ». Nos objectifs convergent donc pour ce qui concerne la mise en œuvre opérationnelle de la réduction des déficits. La disposition que le Gouvernement entend mettre en place est opérationnelle et correspond aux possibilités effectives d’économies au sein des programmes visés. L’amendement n° II-1679 rectifié est présenté par M. Canévet, Mme N. Goulet, MM. Delcros et Folliot et Mmes Vermeillet et Antoine. L’amendement n° II-1755 rectifié bis est présenté par MM. Capus et Malhuret, Mme Paoli-Gagin, M. Laménie, Mme Lermytte et MM. Chasseing, Brault, L. Vogel, Rochette, Chevalier, A. Marc, V. Louault, Dhersin, Longeot et Chatillon. L’amendement n° II-1679 rectifié La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° 1755 rectifié bis. Capus. La disposition que cet amendement vise à introduire étant moins-disante que celle du Gouvernement, je retire cet amendement, monsieur le président. n° II-1755 rectifié bis est retiré. spécial. L’amendement n° II-2183 ayant été déposé ce matin, la commission n’a pas pu s’en saisir. Il tend toutefois à aller dans le même sens que d’autres amendements gouvernementaux que nous avons examinés. Par conséquent, la commission émet un avis favorable sur cet amendement. L’amendement n° II-1756 rectifié étant satisfait par l’amendement n° II-2183, la commission en demande le retrait ; à défaut, elle émettra un avis du Gouvernement sur l’amendement n° II-1756 rectifié ? Le Gouvernement demande le retrait de cet amendement au profit de l’amendement n° II-2183. président. Monsieur Capus, l’amendement n° II-1756 rectifié est-il maintenu ? Capus. Non, je le retire, monsieur le n° II-1756 rectifié est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° II-2183. n° II-17, présenté par M. Nougein, au nom de la spécial. Cet amendement vise à porter d’un à trois jours le délai de carence dans la fonction publique d’État. Cette disposition est un marronnier, mes chers collègues. Nous en débattons chaque année et, chaque année, elle est votée par la majorité sénatoriale. Cette année, nous pensions que le Gouvernement suivrait la majorité sénatoriale. Brossel. Eh non ! spécial. Pourtant, voilà trois jours, il a changé de pied. Je maintiens tout de même cet amendement. Je ne reviens pas en détail sur cette disposition, que chacun connaît et qui vise à aligner le secteur public sur le secteur privé. Nous avons discuté du nombre de jours de carence et de la réduction à 90 % du taux d’indemnisation des congés maladie. Par conséquent, d’une certaine manière, le débat a déjà eu lieu. Comme le ministre l’a expliqué, en reprenant ce texte, il ne s’agit pas de nous en tenir à ce qui a été voté. Compte tenu des annonces faites par le Premier ministre et des discussions qui ont été menées avec des groupes politiques, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Permettez-moi de rappeler le cadre dans lequel nous avons été amenés à chercher un compromis, mesdames, messieurs les Premièrement, je déplore avec vous le calendrier très contraint dans lequel nous examinons ce budget. Nous reconnaissons tous que ce calendrier nous est imposé et que ce n’est pas ainsi que nous souhaitons travailler. Deuxièmement, nous examinons un budget de compromis. Le Gouvernement cherche à mettre sur la table un budget qui n’est idéal pour personne, mais il s’agit de faire en sorte que tout le monde y retrouve ses priorités, ce qui suppose aussi que chacun compose avec des mesures qui n’étaient pas celle qu’il attendait. M. Thierry Cozic, pour explication de vote. Cozic. Madame la ministre, le Gouvernement émet-il bien un avis défavorable sur cet Cozic. Cela me rassure, car le Sénat vient déjà de réduire à 90 % le taux d’indemnisation des congés maladie. Si cet amendement était adopté, le texte issu du Sénat allongerait de surcroît à trois jours le délai de carence, ce qui serait tout de même exceptionnel, mes chers collègues. Soyez réaliste, monsieur le rapporteur spécial : il faut choisir entre la baisse des remboursements et l’augmentation du nombre de jours de carence. On ne peut pas faire les Je vous confirme que la volonté d’aligner le secteur public sur le secteur privé est un marronnier de la droite française, monsieur le rapporteur spécial. Je rappelle toutefois que, dans l’un de ses rapports sur le sujet, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) souligne que, par le biais de conventions collectives, deux tiers des salariés du privé sont aujourd’hui protégés contre la perte de revenus induite par le délai de carence. En d’autres termes, monsieur le rapporteur spécial, vous affichez clairement le souhait, comme la droite en général, d’aligner les conditions de travail des fonctionnaires, dont nous constatons sur le terrain qu’elles sont de plus en plus difficiles, non pas sur celles de l’ensemble des salariés du privé, mais sur celles des salariés des entreprises les moins-disantes socialement. Est-ce véritablement cette politique que la droite aujourd’hui défend ? Éclairez-moi, mes chers J’abonde dans votre sens, monsieur le sénateur Cozic. Il y a quelques années, lorsque j’étais ministre de la transformation et de la fonction publiques, j’ai lancé un important travail sur la prévoyance et la protection sociale complémentaire des agents publics avec toutes les forces syndicales, ainsi que les employeurs territoriaux – Mme Di Folco s’en Dans notre pays, on méconnaît la très grande inégalité qui existe entre les agents de la fonction publique et les salariés du secteur privé, qui tient à la nature de la protection sociale complémentaire. Comme vous l’indiquez, monsieur le sénateur, les jours de carence dans le secteur privé sont très massivement couverts par les régimes de prévoyance et par les régimes de protection complémentaire. Ces régimes compensent par exemple l’écart entre les indemnités journalières – aujourd’hui plafonnées à 1,8 Smic, et bientôt à 1,4 Smic – et le salaire journalier, ce qui n’est pas le cas dans la fonction publique. Une grande réforme de la protection sociale complémentaire maladie des agents publics a recueilli l’accord unanime des forces syndicales. Par ailleurs, sous la conduite du ministre Guerini, qui m’a succédé en tant que ministre de la transformation et de la fonction publique, un accord sur la prévoyance a été conclu. Toutefois, celui-ci ne couvre pas les jours de carence. M. Cozic a donc raison, monsieur le rapporteur spécial : si cet amendement était adopté, l’allongement du délai de carence se cumulerait à la réduction à 90 % du taux d’indemnisations des congés maladie qui a été votée et figure désormais dans le texte. Par cohérence avec le compromis que nous sommes en train de construire, il conviendrait donc de retirer cet amendement de la commission. Brisson. Nous n’avons pas besoin de leçons ! Cela commence à bien faire, madame la ministre ! spécial. En moyenne, les agents publics sont absents 14,5 jours par an, contre 11,7 jours pour les salariés du Je ne suis par ailleurs pas du tout d’accord avec vos propos, madame la ministre. Un amendement du gouvernement précédent – vous n’en faisiez pas partie – visait bien à cumuler la baisse à 90 % du taux d’indemnisation et l’allongement du délai de carence à trois jours. C’était avant ! spécial. J’ai bien compris qu’à vos yeux le gouvernement Barnier était nul et que jamais le Gouvernement auquel vous appartenez n’aurait fait une bêtise pareille ! En tout état de cause, je maintiens cet amendement. Rietmann. Très bien ! M. Max Brisson, pour explication de vote. Brisson. Comme à son habitude, la gauche fait preuve de cohérence, et c’est une bonne chose. Permettez toutefois qu’il en soit de même pour nous, madame la ministre. Cela vous échappe peut-être, mais, à la droite de cet hémicycle, nous avons des convictions et nous avons l’intention de les défendre. Pour notre part, nous pensons que la disposition proposée par la commission est utile. La communication non verbale a son importance, madame la ministre. J’observe que, comme le Premier ministre récemment, vous êtes en dialogue permanent avec la partie gauche de cet hémicycle. Cela devient même une habitude. Rietmann. Eh oui ! Je m’adresse au rapporteur spécial ! Brisson. Je vous invite toutefois à faire un peu attention, madame la ministre, et ce pour deux raisons. D’une part, toutes les concessions que vous faites à la gauche ont un coût et se traduisent aujourd’hui par des coups de rabot. Ce n’est pas parce que vous refusez ce terme qu’il ne recouvre pas une réalité : depuis trois jours, par les amendements qui nous sont présentés pour répondre aux attentes de la gauche, ce sont autant de coups de rabot qui nous sont proposés. Le parti socialiste échappe certes par là à son emprisonnement par La France insoumise (LFI), mais j’estime que le budget de l’État n’a pas pour objet de contribuer à la libération du parti socialiste. Rietmann. Excellent ! Brisson. D’autre part, à mon sens, vous avez tout intérêt à modifier votre langage corporel et à prendre l’habitude de vous tourner davantage vers la partie droite de cet hémicycle. Vous y trouverez en effet des soutiens sans doute quelque peu plus constants, madame la ministre. Mme Laurence Rossignol, pour explication de vote. Rossignol. Vous avez évoqué un budget de compromis, madame la ministre. Je répondrai à mon collègue Brisson qu’une partie du compromis avec la droite a déjà été passée, non pas dans cet hémicycle, mais lors des discussions qui ont eu lieu, en amont du débat parlementaire, entre les partis de droite et le Gouvernement. Si nous avons aujourd’hui autant de difficultés à construire un budget qui réponde aux besoins du pays tout en respectant nos contraintes budgétaires, c’est parce que vous, la droite, Les Républicains, mais aussi la droite macroniste, avez refusé toute nouvelle recette supplémentaire pour le budget de Brossel. Eh oui ! Rossignol. Vous préférez raboter les indemnités journalières des fonctionnaires plutôt que d’aller chercher l’argent là où il faudrait aller le chercher, en taxant les hauts patrimoines et les dividendes. Ne nous parlez donc pas des compromis que nous passons avec le Gouvernement et n’interpellez pas Mme la ministre, mes chers collègues, puisqu’en matière de compromis vous avez déjà fait le boulot ! Rendons-nous ensemble la semaine prochaine auprès des infirmières et des personnels soignants des hôpitaux. Vous leur expliquerez que, selon vous, ce sont des fainéants qui prennent des congés indus et que, pour qu’ils en prennent moins, la meilleure chose à faire est d’allonger le délai de carence. Allez donc expliquer cela aux agents de la fonction publique hospitalière et aux Comment s’étonner dans ces conditions que nous ayons tant de difficultés à recruter des fonctionnaires dans notre pays, encore que cela ne vous dérange guère, puisque votre objectif est de tout passer au privé et de tout financiariser. La voilà, votre politique ! (Applaudissements Mme Corinne Féret, pour explication de vote. Féret. Contrairement à ce que vous avez laissé entendre, mon cher collègue Brisson, nous ne sommes pas mus par la volonté de parvenir à de prétendus petits arrangements entre amis ni à des accords en faveur du parti socialiste ou de quiconque. Quelle que soit notre place, à la gauche ou à la droite de cet hémicycle, c’est l’intérêt général de nos concitoyens qui nous motive, que ces derniers soient fonctionnaires ou Lorsque nous revenons sur la situation des fonctionnaires, il nous faut considérer que ce sont aux intérêts de ceux qui, jour et nuit, nous accueillent dans les hôpitaux et gèrent des crises dans les collectivités territoriales que nous portons atteinte. Il ne nous a pas paru juste d’allonger le délai de carence pour de tels agents. Cela ne nous paraît pas juste aujourd’hui, monsieur le rapporteur Permettez-moi par ailleurs de revenir sur l’adoption de l’amendement n° II-1663 rectifié, sans les voix du Ces derniers jours, le Premier ministre a annoncé qu’il renonçait à allonger à trois jours le délai de carence dans la fonction publique. Pourtant, par cet amendement, le Gouvernement, certes maintient le délai de carence actuel pour les agents publics, mais instaure une réduction de 10 % du taux de remplacement, en lieu et place du plein traitement actuellement en vigueur en cas de congé maladie, portant celui-ci à 90 %, et ce pendant trois mois, non pas consécutifs, mais filants. À titre personnel, je peine à comprendre dans quelle mesure l’intérêt de nos concitoyens fonctionnaires serait préservé par le renoncement à l’allongement du délai de carence, dès lors que, dans le même temps, le taux de remplacement de leur traitement se voit réduit de 10 %. Le groupe SER votera évidemment contre l’amendement du rapporteur spécial. Mme Marianne Margaté, pour explication de vote. Margaté. Le groupe CRCE-K votera également contre cet amendement. Monsieur le rapporteur spécial, permettez-moi de revenir sur les chiffres que vous brandissez comme autant de vérités. Vous indiquez que les agents publics sont absents en moyenne 14,5 jours par an, contre 11,7 jours pour les salariés du privé ; en revanche, vous oubliez de rappeler que le rapport de l’Igas Revue de dépenses relative à la réduction des absences dans la fonction publique souligne clairement que les écarts de taux d’absence entre le privé et le public s’expliquent à 95 % par les caractéristiques des agents – âge, sexe, état de santé –, ainsi que par la nature de leur emploi. Comme je l’ai indiqué au début de l’examen de ces missions, les conditions de travail de plus en plus difficiles de nos agents épuisent le secteur public et dégradent la qualité du service public qui est rendu. Nos agents publics méritent à mon sens davantage de respect et de reconnaissance de la part du Je rappelle par ailleurs qu’au-delà de trois mois de congé pour maladie, période durant laquelle nous venons de réduire le taux de remplacement du traitement des agents publics de 100 % à 90 %, ces derniers ne perçoivent plus que 50 % de leur traitement, ce qui n’est pas le cas des salariés du secteur privé. M. Vincent Capo-Canellas, pour explication de vote. Capo-Canellas. Comme M. le rapporteur spécial l’a rappelé, nous votons régulièrement cet amendement. Il serait toutefois opportun, afin de tirer toutes les conséquences de la comparaison du public et du privé, qu’une telle disposition s’accompagne de la mise en place d’un système assurantiel au bénéfice des agents publics, sur le modèle de celui qui existe dans le secteur privé. M. le ministre a eu l’occasion d’indiquer sa volonté de moderniser la fonction publique et de limiter l’évolution de la masse salariale dans un cadre négocié et respectueux du dialogue social. Une telle démarche me paraît Nous avons voté un dispositif portant à 90 % le taux de prise en charge des arrêts maladie. Celui-ci remplit une partie de l’objectif qui est le nôtre. Nous avons également pris acte des discussions qui se sont tenues dans l’autre chambre du Parlement. Cela n’a rien de choquant, mes chers collègues. Nous souhaitons en effet moderniser la fonction publique dans le cadre du dialogue social, mais nous souhaitons aussi que la discussion budgétaire se traduise par l’adoption d’un budget et nous voulons de la stabilité, ce qui suppose d’instaurer un cadre de non-censure. Telles sont les raisons pour lesquelles la grande majorité du groupe Union Centriste ne votera pas cette année cet Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour explication de vote. Corbière Naminzo. Je partage pleinement les arguments développés par mes collègues de gauche. Je n’y reviens pas. Je tiens toutefois à souligner que, au cours des dernières années, voire des dernières décennies, l’on observe une féminisation de la fonction publique, qu’elle soit territoriale, nationale ou hospitalière. Par conséquent, toute atteinte portée à la rémunération des fonctionnaires, toute attaque de leur droit à être malades est aussi un coup porté à l’égalité salariale et une attaque de plein fouet du pouvoir d’achat des femmes. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) C’est la vérité, mes chers sur les travées des groupes CRCE-K et SER.) l’amendement n° II-17. n° II-1684 rectifié n’est pas soutenu, non plus que l’amendement n° II-386. mission « Gestion des finances publiques », figurant à additionnel qui est rattaché pour son examen aux crédits de la mission « Gestion des finances publiques ». n° II-1758, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’article 60 I. – Des biens immobiliers relevant du domaine privé ou du domaine public de l’État peuvent être transférés en pleine propriété à l’établissement public créé en application du premier alinéa du II du présent article. Ces transferts s’effectuent à titre gratuit. Un décret fixe la liste des biens transférés et arrête la date de leur transfert. II. – La société anonyme Agence de gestion de l’immobilier de l’État est transformée en un établissement public national à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du ministre chargé des Cet établissement a pour mission 1° gérer, entretenir et rénover les biens immobiliers dont il est propriétaire afin d’optimiser leurs usages et de contribuer aux objectifs de l’État en matière de transition écologique ; 2° mettre ces biens immobiliers à disposition des services de l’État, des collectivités territoriales, des établissements publics de l’État ou de tout organisme public ou privé ; 3° acquérir des biens et droits immobiliers de toute nature ; 4° valoriser les biens et droits immobiliers qu’il détient par tous moyens. Dans le cadre de la valorisation du domaine privé, il pourra les céder, lorsque ceux-ci ne sont plus utiles à l’État ; 5° réaliser tous travaux et opérations d’aménagement, de développement, de promotion, de construction, de restructuration ou de démolition ; 6° réaliser toutes prestations, notamment d’études, services ou conseils, au profit de tout organisme public, dans le champ de ses missions. L’établissement public met les biens dont la propriété lui a été transférée par l’État à disposition de ce dernier, des collectivités organisme public ou privé, dans les conditions prévues par un ou plusieurs contrats de bail ou conventions d’occupation du domaine public. Cet établissement public peut créer des filiales ou prendre des participations dans des sociétés, groupements ou organismes dont l’objet concourt à la réalisation des missions définies aux 1° à 6° de l’alinéa précédent, après accord préalable du ministre de tutelle. Il est autorisé à conclure des marchés de partenariat, dans les conditions prévues par le livre II de la deuxième partie du code de la commande publique. L’établissement public est administré par un conseil d’administration qui arrête les orientations stratégiques de l’établissement et exerce le contrôle permanent de sa gestion. Il est composé de représentants de l’État, de personnalités qualifiées et de représentants du personnel de l’établissement. Son président est le directeur de l’immobilier de l’État. dirigé par un directeur général qui est responsable de sa Les ressources de l’établissement public sont constituées par : 1° Les subventions de l’État, des collectivités territoriales et de toutes autres personnes publiques et privées ; 2° Les emprunts de toute nature, y compris les crédits-baux ; 3° Le produit d’opérations commerciales ; 4° Les dons et legs ; 5° Le revenu des biens meubles et immeubles ; 6° Le produit des 7° Le produit des 8° D’une manière générale, toute autre recette provenant de l’exercice de ses soumis au contrôle économique et financier de l’État. La transformation de la société Agence de gestion de l’immobilier de l’État en établissement public n’emporte ni création de personne morale nouvelle, ni cessation d’activité. Les biens, droits, obligations, contrats et autorisations de toute nature de l’établissement public sont ceux de cette société au moment de la transformation de sa forme juridique. Cette transformation ne permet aucune remise en cause de ses biens, droits, obligations, contrats et autorisations et n’a, en particulier, aucune incidence sur les contrats conclus avec des tiers par la société Agence de gestion de l’immobilier de l’État pour la gestion de l’immobilier de l’État et les sociétés qui lui sont liées au sens des articles L. 233-1 à L. 233-4 du code de commerce. III. – Ne donnent lieu au paiement d’aucun impôt, droit ou taxe, ni d’aucune contribution ou frais perçus au profit du Trésor : 1° Les transferts de propriété mentionnés au I ; 2° Les opérations résultant de la transformation prévue au II ; 3° Les transferts de propriété effectués entre l’établissement public créé en application du II et une société dont il détient directement ou indirectement l’intégralité du public mentionné au II du présent article est substitué de plein droit à l’État pour les droits et obligations afférents à la gestion, à l’entretien et à l’exploitation des biens qui lui sont transférés en application du I du présent article à compter de la date de leur transfert. Le décret visé en I précisera les modalités d’application de cette substitution et listera le cas échéant les contrats qui en sont exclus. V. – Nonobstant toute disposition contraire, l’établissement public mentionné au premier alinéa du I du présent article ainsi que ses filiales peuvent conclure des emprunts de toute nature, y compris des crédits-baux VI. – Le code de l’urbanisme est ainsi modifié : est complété par un alinéa ainsi rédigé : « l) les transferts en pleine propriété des immeubles appartenant à l’État réalisés conformément à l’article XXX de la loi n° XXX du XXX de finances pour 2025, ainsi que les transferts réalisés entre l’établissement public mentionné par cet article et une société dont il détient directement ou indirectement l’intégralité du capital. » ; 2° Avant le dernier alinéa de l’article L. 240-2, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « – aux transferts en pleine propriété des immeubles appartenant à l’État cet article et une société dont elle détient directement ou indirectement l’intégralité du capital. » VII. – Le I de l’article L. 3211-13-1 du code général de la propriété des personnes publiques est ainsi modifié : 1° Au premier alinéa, après les mots « filiale mentionnée au 5° de cet article, » sont insérés les mots : « aux sociétés dont l’établissement public créé en application de l’article XXX de la loi n° XXX du XXX de finances pour 2025 détient directement ou indirectement l’intégralité du capital, » ; 2° Au troisième alinéa, après les mots « s’applique » sont insérés les mots : « à l’établissement public national créé par l’article XXX de la loi n° XXX du XXX de finances pour 2025 et ». public mentionné au premier alinéa du II ainsi que ses filiales émettent un avis conforme à l’inscription d’un ou plusieurs de leurs biens sur la liste mentionnée au 2° du II de l’article L. 3211-7 du code général de la propriété des personnes publiques, dans des conditions prévues par décret en Conseil d’État. IX. – Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d’application du présent article, notamment le nom et la composition du conseil d’Administration de l’établissement public mentionné au I ainsi que la date de la transformation de la société anonyme Agence de gestion de l’immobilier de l’État, qui doit intervenir au plus tard le 1er juin 2025. Nous avons déjà largement abordé ce sujet au cours de la discussion. Cet amendement vise à créer une foncière de l’État afin de distinguer clairement l’État propriétaire – la foncière – et l’État locataire. L’expérimentation commencera dans les régions Grand Est et Normandie. Dans un cadre à définir, elle permettra notamment de valoriser un certain nombre d’emprises afin de créer de nouveaux logements pour les agents publics, pour les soignants, pour les policiers, mais possiblement aussi pour les étudiants. Une telle proposition me paraît donc utile pour nos finances publiques et, plus largement, pour notre pays. spécial. Avis favorable. l’amendement n° II-1758. projet de loi, après l’article 60. crédits non répartis « Crédits non répartis », figurant à Crédits non Provision relative aux rémunérations Dépenses accidentelles et imprévisibles L’amendement n° II-690 est présenté L’amendement n° II-1681 rectifié est présenté par MM. Canévet et Delcros, Mmes N. Goulet, Vermeillet et Antoine et M. Folliot. l’amendement n° II-690. Cet amendement tend à tirer les conséquences de la loi du 20 décembre 2024 spéciale prévue par l’article 45 de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances, dite loi spéciale, et de l’absence de mesures catégorielles nouvelles dans les premiers mois de l’année et dans les prochaines semaines. Il s’agit donc d’acter, dans un souci de stricte sincérité budgétaire, les effets mécaniques de la loi spéciale sur le financement des services publics et, partant, de procéder aux réductions de crédits inutiles. Permettez-moi de développer ce point. Il est toujours possible de réduire la dépense publique en gestion, c’est-à-dire en constatant a posteriori que l’on a moins dépensé que prévu. Le Gouvernement, parce qu’il estime toutefois que les marchés financiers, nos partenaires européens et la société dans son ensemble doivent aujourd’hui disposer d’une parfaite lisibilité budgétaire, fait désormais le choix, certes plus difficile politiquement, de la plus grande transparence et tire toutes les conséquences de la loi spéciale et des mesures annoncées. En le faisant en début d’année, nous nous donnons les moyens de procéder à moins de gels épars de crédits en gestion et nous vous livrons dès maintenant notre vision de la gestion des finances publiques. Je me tourne vers la partie droite de l’hémicycle, monsieur Brisson. Depuis de très nombreuses années, la commission des finances du Sénat appelle à juste titre les gouvernements à présenter dès le début de l’année les budgets les plus proches de la réalité, de manière à contenir les reports systématiques, ainsi que les mesures de gel et de surgel. Par cet amendement, le Gouvernement répond à cette demande. Toute autre explication ne serait que mauvaise politique. n° II-1681 rectifié n’est pas soutenu. procéder au vote des crédits de la mission « Crédits non répartis », figurant à l’état B. l’examen des missions « Régimes sociaux et de retraite », « Transformation et fonction publiques », « Gestion des finances publiques » et « Crédits non répartis », ainsi que des comptes d’affectation spéciale « Pensions » et séance, suspendue à dix-huit heures vingt, est reprise à dix-huit heures vingt-cinq.) président. Le Sénat reprend l’examen des crédits de la mission « Enseignement scolaire », figurant à l’état B. Enseignement scolaire public du premier degré Enseignement scolaire public du second degré Vie de l’élève Enseignement privé du premier et du second Soutien de la politique de l’éducation Enseignement technique agricole Dans l’examen des crédits de cette mission, nous en sommes parvenus à l’amendement n° II-2186. L’amendement n° II-2186, présenté La parole est à Mme la ministre d’État. nationale, de supérieur et de la recherche. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, vous avez exprimé des craintes légitimes quant à l’élaboration des cartes scolaires pour la rentrée 2025. En raison de la suppression de 4 000 postes de professeur, celle-ci s’annonçait en effet singulièrement difficile. Un large consensus s’est élevé, en particulier dans votre chambre, pour revoir cette mesure. Le Gouvernement l’a entendu et a fait le choix fort de considérer que la baisse démographique devait être un levier d’action pour réduire les inégalités entre les élèves et les territoires et développer différentes politiques éducatives prioritaires. Permettez-moi de les évoquer brièvement. Revenir sur cette suppression de 4 000 postes d’enseignant nous permettra tout d’abord de faciliter l’élaboration des cartes scolaires. Étant élue d’un territoire rural, je sais que les fermetures classes suscitent chaque année des inquiétudes d’autant plus vives qu’elles sont annoncées tardivement. Je veillerai du reste particulièrement – c’est une mesure que j’ai annoncée lorsque j’étais Première ministre – à ce que cette discussion concerne désormais les trois ans à venir, de sorte que les territoires disposent d’une visibilité pour plusieurs années. Nous serons également en mesure de renforcer les brigades de remplacement. Il est en effet fondamental que nos écoles disposent des moyens suffisants en cas d’absence d’un professeur. Nous pourrons par ailleurs continuer à élever le niveau des élèves, en renforçant le soutien des élèves fragiles de quatrième et de troisième, tout en permettant aux bons élèves de continuer à progresser. Nous pourrons améliorer le déploiement de l’école inclusive, en particulier par la mise en place des pôles d’appui à la scolarité, qui associent des personnels médico-sociaux autour d’un professeur, ainsi que par le déploiement de nouvelles unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis). De même, nous veillerons naturellement à améliorer la sécurité et le climat scolaires, en ouvrant de nouveaux postes de conseillers principaux d’éducation (CPE) et d’assistants d’éducation (AED). Mesdames, messieurs les sénateurs, vous le savez, pour atteindre l’objectif de 5,4 % de déficit public en 2025, l’État doit continuer à faire des efforts budgétaires. C’est l’obligation qui nous incombe : trouver des marges de manœuvre pour financer nos politiques prioritaires – je viens d’en citer quelques-unes. Les dispositions de cet amendement traduisent cet impératif, en tenant compte de l’effet des services votés au titre de la mission « Enseignement scolaire ». L’effort portera sur la réduction de la réserve de précaution des dépenses de fonctionnement du ministère. Il conduira, comme en 2024, à solliciter les trésoreries disponibles, souvent importantes, de nos établissements et opérateurs. spécial de la commission des finances. Mes chers collègues, je suis bien en peine de vous donner l’avis de la commission, puisqu’elle n’a pas pu se réunir… Rossignol. C’est moche ! spécial. Je parle sous l’autorité de son président. Nous vivons des temps étonnants : non seulement le turbo-rabot gouvernemental est de sortie, mais le grippe-sou de Bercy rédige nuitamment des amendements. (Sourires.) Notre mission n’est pas seule à « subir » un coup de rabot ; toujours est-il que nous n’avons pu examiner ces dispositions en commission. Je m’en remets donc à la sagesse du Sénat. Il serait malhonnête de parler en son nom. À titre personnel, je voterai cet amendement. Cela étant, je tiens à souligner le manque de cohérence et de cartésianisme dont fait preuve, non pas Mme la ministre, mais le Gouvernement. D’un côté, celui-ci revient sur la fameuse suppression de 4 000 postes d’enseignants ; de l’autre, il reprend près de 52,5 millions d’euros. Où est la cohérence ? de La Gontrie. Exactement ! spécial. Honnêtement, je ne la trouve pas. Je pense d’ailleurs que, si heureuse soit-elle de disposer d’un plus grand vivier d’enseignants, Mme la ministre d’État est sans doute un peu surprise par de tels procédés. Je rappelle, enfin, que nous avons trouvé un consensus dans cet hémicycle au sujet des suppressions de postes : à l’unanimité, nous avons rejeté la baisse de 4 000 postes proposée par le Gouvernement pour la limiter à 2 000. Cette mesure était totalement financée : les 75 millions d’euros nécessaires étaient prélevés sur l’augmentation des crédits du pacte enseignant, que, comme d’autres ici, je ne jugeais pas si utile que Mes chers collègues, en résumé, je vous invite à voter en votre âme et conscience. Mme Marie-Pierre Monier, pour explication de vote. Monier. Nous découvrons aujourd’hui un nouveau coup de rabot : le Gouvernement entend prélever plus de 52 millions d’euros sur la mission « Enseignement scolaire ». Cette mesure s’ajoute aux 70 millions d’euros de réduction de crédits que le Sénat a votés avant la censure. Par conséquent, dans ce projet de loi de finances, ce sont 222 millions d’euros destinés à notre école qui disparaissent ! Un tel procédé, que nous avons constaté à maintes reprises depuis la reprise de nos travaux, est tout bonnement inacceptable. Il trahit un véritable manque de considération pour la représentation nationale. Il est d’autant plus choquant que nous n’ayons toujours pas l’assurance, à cette heure, que les 4 000 postes seront bel et bien préservés, quoi que vous en disiez, madame la ministre. Certes, grâce à l’adoption de l’amendement du rapporteur spécial, le projet de loi de finances limite le nombre de suppressions de postes à 2 000, mais on attend encore la traduction des annonces de M. le Premier ministre : le Gouvernement n’a déposé aucun amendement en ce sens. Il n’a pas non plus annoncé de seconde délibération. Madame la ministre, vous parlez de la réserve de précaution. Pourtant, en 2024, 683 millions d’euros ont été ponctionnés par décret sur le budget de l’éducation nationale. On nous certifiait alors que ces économies resteraient indolores, au motif qu’elles seraient prélevées pour l’essentiel sur la réserve de précaution. Tel n’a pas été le cas… Vos dernières annonces m’inspirent donc de vives inquiétudes. Concrètement, que s’est-il passé l’an dernier ? Ce sont les professionnels et les élèves qui ont fait les frais de votre politique : l’enveloppe finançant les heures supplémentaires ponctuelles a été réduite. Les frais de déplacement ont été amputés, ce qui a tout particulièrement pénalisé les psychologues de l’éducation nationale – et Dieu sait si les élèves ont besoin d’eux, qui plus est depuis la crise du covid-19 : je sais que vous êtes d’accord avec moi sur ce point. De même, certains inspecteurs, enseignants spécialisés et remplaçants ont été contraints d’avancer des frais, voire de renoncer à leurs déplacements. En parallèle, on a renoncé à reconduire divers contrats d’enseignants non titulaires, au prix de nouveaux défauts de remplacement. Vous l’avez compris, nous ne pouvons pas voter cet Brossel. Le budget de l’éducation, premier budget de la Nation, est censé nous rassembler. Il mérite d’être défendu avec d’autant plus de force qu’il recouvre des sujets majeurs. Dès lors, on aurait pu espérer que le Gouvernement s’abstienne de présenter le fameux amendement de baisse de crédits qu’il inflige à chaque mission budgétaire depuis la reprise de nos travaux… Cet amendement a été déposé, comme à chaque fois, deux heures avant le début de l’examen de la mission. Dont acte. Comme l’ensemble des ministres depuis la déclaration de politique générale, vous venez présenter un tel amendement, madame la ministre. C’est inacceptable sur la forme. M. le rapporteur spécial vient de le dire avec humour et je ne puis que souscrire à ses propos. C’est tout aussi inacceptable sur le fond. Le Gouvernement propose de baisser de 18 millions d’euros les crédits du programme 230 « Vie de l’élève ». Concrètement, où fera-t-on des économies ? Sur la scolarisation des enfants de moins de trois ans dans les quartiers populaires ? Sur les fonds sociaux ? Sur les fonds dédiés à la formation des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et à l’inclusion de ces élèves ? Sur les fonds finançant l’internat ? Voilà, en effet, ce que finance ce programme budgétaire. J’ai malheureusement eu l’occasion de le dire plusieurs fois depuis la reprise de nos travaux : ce que le Gouvernement est en train de faire est inacceptable sur la forme comme sur le fond. La situation est d’autant plus baroque que nous avons changé à la fois de gouvernement et de ministre pendant l’examen de ce budget… Lorsque le précédent gouvernement a joué avec les crédits de l’éducation nationale, un certain nombre de contrats de travail ont été interrompus du jour au lendemain : au beau milieu du mois de novembre dernier, les professionnels concernés ont appris qu’ils ne pouvaient plus intervenir en classe ! Il a fallu donner, en urgence, l’autorisation aux recteurs de réembaucher ces personnels. Ne jouez pas avec le budget de l’éducation président. Veuillez conclure, ma Brossel. Ne jouez pas avec l’avenir de nos enfants ! et applaudissements sur les travées du groupe SER.) Corbière Naminzo. Madame la ministre, au mois d’octobre dernier, le budget de l’éducation nationale élaboré par la ministre précédente a fait l’objet d’une alerte sociale de la part de l’intersyndicale. Cette mise en garde n’ayant absolument pas été prise en compte, les enseignants n’ont eu d’autre choix que de faire grève au mois de décembre dernier. Ce mouvement a été très suivi, je le rappelle. Hier, vous vous êtes engagée à créer 324 postes dans le second degré et à réduire à 470 le nombre de postes supprimés dans le premier degré. À vous entendre, ces annonces étaient de nature à faciliter le dialogue entre votre ministère et les élus : tel était le vœu que vous formiez. Aujourd’hui, vous vous présentez devant nous en grevant de 52 millions d’euros supplémentaires la mission « Enseignement scolaire » par un amendement déposé quelques heures avant l’ouverture de sa discussion. Je le souligne à mon tour : cette méthode est à la fois insupportable et irrespectueuse, non seulement pour nous, parlementaires, mais aussi et surtout pour nos concitoyens, à qui vous assuriez hier encore que le budget de l’éducation nationale serait Je condamne ce travail de sape. Je note d’ailleurs au passage que seuls 5 millions d’euros d’économies sont demandés à l’école privée. Une fois de plus, c’est l’école publique qui paiera le plus lourd tribut. C’est elle qui, pour l’essentiel, subira ce coup de rabot : elle devra assumer 91 % des efforts d’économies. Vous le savez, l’école publique ne peut diversifier les ressources dont elle dispose, contrairement à l’école privée, qui peut chercher des recettes complémentaires pour tenter, tant bien que mal, de garantir la qualité de son enseignement. La rapide succession des ministres de l’éducation nationale cache mal la continuité sous-jacente, celle des logiques utilitaristes et libérales guidant votre action, celle de politiques créant délibérément les conditions de l’attractivité de l’école privée en saignant à blanc l’école publique. Brisson. Je comprends mieux pourquoi le ministère de l’éducation nationale avait besoin d’une ancienne Première ministre et d’une ministre d’État ! (Sourires Madame la ministre d’État, à l’occasion de la présentation de cet amendement, vous nous avez réservé des annonces extrêmement positives, qui camouflent en réalité une baisse de crédits de 52 millions d’euros : il fallait bien, pour y parvenir, tout le talent d’une ancienne Première Le calendrier des annonces gouvernementales a lui aussi un certain intérêt. Avant le vote de la dernière motion de censure, on a beaucoup parlé des fameux 4 000 postes. En revanche, on n’a guère évoqué la baisse de 52 millions d’euros infligée au budget de l’éducation nationale. Chers collègues socialistes, à votre place, je me dirais : « Tiens, nous nous sommes fait avoir »… de la commission des finances. Oh ! Brisson. Ce calendrier est tout de même un peu surprenant. Dossus. Il faut censurer ! Brisson. Enfin, madame la ministre d’État, je tiens à revenir sur certains de vos propos. Vous avez annoncé une mesure attendue depuis bien longtemps : la pluriannualité de la carte scolaire. Cette solution permettra d’éviter des crises de nerfs systématiques, et je vous en remercie. De même, j’ai écouté avec intérêt vos propos relatifs à l’école inclusive. À ce titre, nous devons encore beaucoup travailler. En revanche – nous aurons l’occasion d’en reparler –, dans vos déclarations à la presse, vous revenez selon moi beaucoup trop fortement sur le « choc des savoirs » annoncé par M. Attal lorsqu’il était lui-même ministre de l’éducation nationale. Ainsi, vous avez déclaré que l’admission au lycée ne serait plus soumise à l’obtention du brevet des collèges. Vous renoncez à cette mesure, ce que je regrette particulièrement. Quel curieux pays ! Tel un médecin qui poserait un diagnostic sans jamais délivrer d’ordonnance, on multiplie les évaluations du système scolaire, on constate nombre de dysfonctionnements, maints risques de décrochage, mais on ne prend aucune mesure pour aider les élèves en difficulté. Pourtant, si un élève ne parvient pas à obtenir le brevet des collèges, il y a fort à parier qu’il sera en grande difficulté au lycée. C’était là une bonne décision de Gabriel Attal et il est bien dommage que vous y renonciez ! M. Laurent Lafon, pour explication de vote. Lafon. Je ne reviens pas sur la méthode suivie, que l’on pourrait dénoncer à propos de chaque mission. Ce qui est anormal dans cette situation, c’est en somme de voter le budget de l’éducation nationale un 18 janvier… Le cœur du problème est là. Ce constat étant fait, nous sommes ici pour parler du budget : qu’y a-t-il de nouveau depuis le vote de la motion de D’une part, Mme la ministre propose 52 millions d’euros d’économies par le biais de l’amendement présenté à l’instant. D’autre part, une annonce importante a été faite : on ne supprimera pas 4 000 postes. On n’en supprimera seulement pas 2 000. On n’en supprimera aucun. Si l’on veut débattre objectivement du budget de l’éducation nationale dans sa nouvelle version, il faut aussi rappeler cette annonce. Chers collègues socialistes, communistes et écologistes, sauf erreur de ma part, vous avez demandé au Gouvernement de revenir sur ces suppressions ; or vous vous êtes gardés d’aborder ce point dans vos interventions respectives. J’invite les uns et les autres à la modération. Pour le budget de l’éducation nationale, qui dépasse 63 milliards d’euros, une baisse de 52 millions d’euros, ce n’est même pas l’épaisseur du trait. On peut s’exprimer avec force pour dénoncer une méthode scandaleuse. Relativisons un tant soit peu, au regard du budget de l’éducation nationale et des enjeux éducatifs auxquels nous devons faire face. Rossignol. Madame la ministre d’État, peut-être serez-vous en mesure de m’éclairer : je ne sais toujours pas sur quels crédits du ministère de l’éducation nationale sont financés les cours d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Relèvent-ils du programme « Vie de l’élève » dont vous souhaitez réduire le budget ? J’ai interrogé quelques personnes par SMS : elles ne sont pas en mesure de m’indiquer par quel biais sont rétribués les intervenants, notamment les membres d’associations, qui, en vertu de conventions, viennent donner ces cours dans les établissements scolaires. Vous vous êtes engagée à ce que ces enseignements soient dispensés, conformément à la loi. Avec une telle baisse de crédits, les établissements auront-ils encore les moyens de les assurer ? Vous me confirmez d’un hochement de tête que ces financements relèvent de l’éducation nationale : pouvez-vous me préciser sur quels crédits ? Mme Monique de Marco, pour explication de vote. de Marco. Madame la ministre, vous êtes le cinquième ministre nommée, depuis un an, à la tête de l’éducation nationale. Rossignol. Ce n’est pas sa de Marco. Vos prédécesseurs ont fait beaucoup d’annonces. Gabriel Attal a ainsi pu déclarer que, pour lui, « l’école [était] la mère des batailles ». Sans doute avez-vous le même sentiment et les mêmes ambitions que lui. Le nouveau Premier ministre ayant renoncé aux 4 000 suppressions de postes, j’espérais vraiment, aujourd’hui, une augmentation du budget de l’éducation nationale. Ce n’est pas le cas. Même si certains considèrent que 52 millions d’euros, c’est très peu par rapport à ce budget, à la suite de Mme Brossel, je n’en souhaite pas moins savoir en détail quels seront les dispositifs supprimés au sein des programmes « Vie de l’élève » et « Enseignement scolaire public du second degré » ? Il nous faut des précisions pour affûter notre vote. Pour ma part, je voterai contre cet amendement. Mme la ministre d’État. Monsieur le sénateur Brisson, je tiens à vous rassurer. Toutes les mesures visant à relever le niveau des élèves dans nos écoles, nos collèges et nos lycées ont été annoncées par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, quand j’étais Première ministre. Brisson. Y compris la mesure relative au brevet des collèges… Par définition, je soutiens donc ces dispositions. Comme vous tous ici, je suis préoccupée par le niveau de nos élèves et j’entends prendre les mesures nécessaires pour le relever. Il convient de déployer de nouveaux moyens pour accompagner ceux qui éprouvent des difficultés. En parallèle, il faut faire en sorte que les bons élèves continuent à progresser : ce faisant, nous aurons encore davantage d’excellents élèves. L’obtention du brevet des collèges, dont nous n’allons pas retracer l’histoire cet après-midi, n’a jamais été requise pour entrer au lycée. Cela étant, quand un élève autorisé à passer en seconde échoue à cet examen, il faut que l’on comprenne pourquoi. En effet, ce jeune doit pouvoir aborder la suite de son parcours scolaire dans de bonnes conditions, que ce soit via des prépa-secondes, actuellement mises en place à titre expérimental, ou par d’autres dispositifs de soutien. Madame Rossignol, lorsque j’étais Première ministre, j’ai demandé au Conseil supérieur des programmes de concevoir le contenu de l’enseignement à la vie affective et relationnelle ainsi qu’à la sexualité. Il s’agit d’un programme à part entière, qui a vocation à être mis en œuvre… Rossignol. Par qui ? les personnels de l’éducation nationale. Rossignol. Ah ! J’espère que ce programme sera validé prochainement, même si – je le répète – je suis à la disposition de ceux qui souhaiteraient encore en évoquer tel ou tel aspect. Dès lors, nous formerons les personnels de l’éducation nationale pour qu’ils soient à même de le mettre en œuvre dès la prochaine rentrée. Enfin, je précise que le programme « Vie de l’élève » finance les recrutements d’AED dans nos établissements, les fonds sociaux ainsi que les crédits éducatifs. Pour ma part, je regrette que ces fonds ne soient pas davantage mobilisés. En 2024, on disposait, à ce titre, d’un an de trésorerie. À l’évidence, nous avons des marges de manœuvre pour mieux aider les élèves à l’échelle des établissements sans abonder davantage encore des trésoreries déjà importantes. Avant tout, il faut s’assurer que tous les parents d’enfants ayant besoin des fonds sociaux peuvent bel et bien y accéder. Pour l’heure, ce n’est, hélas ! manifestement pas le cas. M. le président de la commission. de la commission des finances. Mes chers collègues, je n’aborderai pas ce débat sous l’angle éducatif, mais sous celui de la technique financière, en commençant par une observation. Depuis que notre pays affronte des difficultés financières, les gouvernements successifs nous assurent tous qu’ils n’appliqueront pas de coup de rabot aveugle. Vous-même, madame la ministre, lorsque vous étiez Première ministre, n’avez pas manqué de prononcer cette phrase classique. En l’occurrence, c’est bien un coup de rabot aveugle que l’on nous propose, sur dix mois au lieu de douze… Tel ou tel établissement, tel ou tel opérateur dispose d’une trésorerie excédentaire : on peut l’entendre. De même, on peut comprendre que le Gouvernement souhaite puiser dans ces fonds, bien que ce ne soit pas une idée brillantissime. Aujourd’hui, pour une économie de quelque 50 millions d’euros, ce qui représente un montant tout à fait dérisoire au regard du budget de 63 milliards d’euros dont dispose l’éducation nationale, vous êtes en train de perdre tous les bénéfices politiques de la précédente annonce. On pouvait savoir gré au Gouvernement de renoncer aux 4 000 suppressions d’emploi : vous perdez tout, et pour à peu près rien ! Pour 50 millions d’euros… M. le rapporteur spécial s’est exprimé avec délicatesse, mais, à l’évidence, c’est sans enthousiasme qu’il votera votre amendement. Pour ma part, j’estime qu’il faut purement et simplement refuser ce coup de rabot. D’un point de vue technique, c’est ridicule et, pour vous-même, ce n’est pas très bon. Bref, madame la ministre, nous allons vous aider, en rejetant Mme Christine Lavarde, pour explication de vote. Lavarde. Si l’on s’en tenait à la copie votée par le Sénat avant la censure, on n’aurait pas besoin de ces 52 millions d’euros d’économies supplémentaires. Par voie d’amendement, nous avons en effet limité à 2 000 la réduction du nombre d’enseignants. Revenir sur cette mesure, c’est accepter un coût supplémentaire de 150 millions d’euros pour la seule année 2025, qui ne sera seulement pas une année pleine. Qu’en sera-t-il en 2026 et au-delà ? Que ferez-vous des postes ainsi pourvus, alors que, malheureusement, la démographie scolaire se détériore d’année en année ? Brossel et Marie-Pierre Monier. Eh bien, il y aura moins d’élèves par classe ! Lavarde. Si nos résultats s’amélioraient – je pense par exemple aux tests du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) –, on pourrait entendre cet argument, mais ce n’est pas le cas ! Il est temps de se poser un certain nombre de questions. Madame la ministre, je le répète : vous nous demandez, à la dernière minute, d’accepter 52 millions d’euros d’économies, alors que, dans notre copie, il n’y a absolument pas besoin de cette mesure. Nous ne sommes évidemment pas opposés aux efforts de modération de la dépense publique, mais, à nos yeux, il n’est au fond pas nécessaire de voter cet amendement, puisque nous avons réduit la dépense de 150 millions l’amendement n° II-2186. n° II-228, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi La parole est à Mme Monique de Marco. de Marco. Nous proposons de recruter 2 000 AESH supplémentaires afin d’assurer pleinement les droits des élèves en situation de handicap. Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit déjà le recrutement de 2 000 AESH. Cette mesure va dans le bon sens, mais elle reste insuffisante face aux besoins constatés. Pour rappel, 436 000 élèves sont aujourd’hui en situation de handicap, chiffre en constante augmentation depuis le début des années 2000. Selon les données du ministère de l’éducation nationale, seuls 56 % des élèves en situation de handicap étaient accompagnés en 2022. De plus, certains AESH suivent jusqu’à cinq élèves à la Il est donc essentiel d’accélérer le recrutement d’AESH. En parallèle, d’autres mesures sont indispensables, comme la revalorisation des salaires, la titularisation et la création de formations adaptées. n° II-206 rectifié, présenté par M. Laouedj, Mme M. Carrère, MM. Bilhac, Cabanel, Gold, Grosvalet et Masset, Mme Pantel, M. Roux et Mme Briante Guillemont, La parole est à M. Michel Masset. Masset. Par cet amendement, mon collègue Ahmed Laouedj appelle lui aussi l’attention sur le sort des AESH, lesquels doivent pouvoir vivre dignement de leur travail. Œuvrant au côté de nos enfants, les AESH souffrent de rythmes de travail éreintants. Ils sont souvent contraints de suivre plusieurs élèves à la fois et ne peuvent donc accorder à chacun d’eux le temps qu’il exigerait. De surcroît, leurs salaires sont bien trop faibles. n° II-559, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo. Corbière Naminzo. La rentrée de 2024 a été, comme les rentrées précédentes, marquée par des dysfonctionnements en matière de scolarisation des élèves en situation de handicap. Les ministères compétents portent l’entière responsabilité des tensions résultant de cette situation dans les établissements scolaires. Alors que plus de 490 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire, la moitié d’entre eux ne bénéficient pas de l’accompagnement auquel ils ont droit. Dans ces conditions, réduire de 4 000 à 3 000 le nombre d’emplois d’AESH créés à la rentrée est un choix lourd de conséquences. En effet, le recrutement d’AESH est nettement inférieur aux années précédentes, et les effectifs restent insuffisants pour offrir un accompagnement de qualité aux élèves en situation de handicap. J’ajoute que ces derniers sont de plus en plus Voilà pourquoi nous proposons d’augmenter les futurs recrutements d’AESH. spécial. Nos amis écologistes veulent augmenter le nombre d’AESH de 2 000, nos amis radicaux de 5 000 et nos amis communistes, pour une fois moins-disants (Sourires.), de 1 000. Le projet de loi de finances crée déjà 2 000 postes d’AESH. Le budget de l’école inclusive s’élève à 4,5 milliards d’euros. Depuis 2017, le nombre d’AESH a été multiplié par quatre, pour atteindre bientôt 135 000. C’est vrai, on peut toujours faire mieux, mais il me semble objectivement que, sur ce dossier, l’on fait un mauvais procès au Gouvernement. On ne saurait prétendre que ses efforts sont insuffisants : j’y insiste, il crée déjà 2 000 postes d’AESH, et c’est déjà beaucoup. Par conséquent, mes chers collègues, la commission demande le retrait de ces amendements. Sur ce sujet, j’abonde pleinement dans le sens de M. le rapporteur Évidemment, il faut poursuivre le déploiement de l’école inclusive. Nous y sommes tous attentifs, et pour cause, il s’agit d’un enjeu absolument majeur. Madame de Marco, les moyens dégagés doivent notamment nous permettre de créer des pôles d’appui à la scolarité (PAS) pour soutenir le travail des AESH, en améliorant le niveau des élèves de quatrième et de troisième et en renforçant les brigades de remplacement. Il faut bien sûr continuer à renforcer l’école inclusive. Toutefois – M. le rapporteur spécial l’a très bien dit –, 2 000 créations de poste sont déjà prévues. Elles nous permettront d’accompagner le fil des prescriptions d’AESH par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). De plus, je vous rappelle un enjeu majeur, sur lequel je me suis engagée à ouvrir la discussion dans le cadre de l’agenda social de mon ministère : l’attractivité du métier d’AESH. Nous avons déjà beaucoup travaillé à la revalorisation et à la CDIsation de ces personnels. À présent, nous devons être en mesure de leur offrir un véritable parcours de carrière. Pour l’ensemble de ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements. J’y insiste, les 2 000 créations de poste prévues nous permettront de répondre aux besoins. Brisson. Madame la ministre d’État, lorsque vous étiez Première ministre et que M. Attal était ministre de l’éducation nationale, nous avons évoqué la nécessité, pour le ministère, de piloter davantage la politique de l’école inclusive. Nous constations alors qu’il était, à ce titre, largement soumis aux prescriptions des MDPH. Nous commémorerons bientôt les 20 ans de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dite loi Handicap. C’est peut-être l’occasion d’une vaste remise à plat. De grands efforts quantitatifs ont été faits. En particulier, de nombreux AESH ont été recrutés, mais ces professionnels restent dans une grande précarité. Ni leurs salaires ni leurs emplois du temps ne sont dignes d’une véritable politique de l’école inclusive. À cet égard, dans leurs classes, les professeurs éprouvent d’indéniables difficultés. Encore une fois, cette politique mérite un débat approfondi afin d’aboutir à des propositions le plus rapidement possible. Je vous rappelle qu’un article qui permettait de faire avancer les choses avait été supprimé d’un projet de loi de finances, parce que le véhicule législatif n’était pas le J’insiste, le débat continue de se poser et nous devons le reprendre via un autre véhicule législatif. Mme Marie-Do Aeschlimann, pour explication de vote. Aeschlimann. Je ne voterai pas ces trois amendements, qui d’ailleurs ne s’accordent pas entre eux, car nous devons prendre en compte l’effort accompli par le Gouvernement. En témoigne la création de 2 000 postes d’AESH pour la rentrée prochaine. Néanmoins, j’appelle votre attention, madame la ministre, sur le fait que nous n’allons pas au bout des moyens nécessaires – je suis sûre que vous en êtes consciente. Rappelons que, l’an dernier, sur l’initiative de notre collègue Cédric Vial, le Sénat a voté des moyens supplémentaires pour l’accompagnement des enfants en situation de handicap, notamment sur le temps de pause méridienne. J’avais eu l’occasion de dire que l’accompagnement sur le temps périscolaire était tout aussi important. Il est difficile d’annoncer à un enfant en situation de handicap qu’il ne peut pas bénéficier d’un accompagnement passé quatre heures et demie pour accomplir d’autres activités. Dans ces conditions, l’enfant n’a d’autre choix que de retourner chez lui. Cela a des conséquences lourdes pour les de La Gontrie. Et les pères ! Aeschlimann. … qui doivent interrompre leur activité professionnelle pour assurer la garde. Une telle organisation entraîne une rupture d’égalité des chances entre les enfants. Il faut donc encore accomplir un certain nombre d’efforts en la matière. Les circonstances actuelles appellent au sérieux budgétaire. Les PAS vont peut-être apporter des solutions, mais il faudra moderniser les modalités de traitement par les MDPH. Surtout, il faudra en finir avec la mutualisation des AESH : un accompagnant pour cinq enfants, ce n’est pas raisonnable ! Nous avançons progressivement et nous comptons sur vous pour poursuivre les efforts engagés, madame la ministre. Monier. Les moyens budgétaires ont un impact majeur sur les enfants en situation de handicap ; il est donc important de voter ces amendements. Le but est d’assurer qu’ils puissent être accueillis en milieu scolaire ordinaire. La création de 2 000 postes d’AESH était déjà actée par le budget précédent. C’est une bonne chose, mais, pour l’heure, il n’existe aucune solution s’agissant des remplacements. Il y a plus de trois mois, le maire d’une commune m’a fait part de la situation d’un enfant accueilli dans une classe en milieu ordinaire sans AESH, alors qu’il souffre de troubles autistiques. Par ailleurs, il conviendrait de faire un point sur les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial), dont la mise en place a parfois eu des conséquences délétères. Parlez avec des AESH, ils vous diront combien ils sont tiraillés entre de nombreux élèves aux handicaps très différents. Ces professionnels doivent réfléchir à des solutions adaptées et sont parfois contraints de parcourir des kilomètres, alors qu’ils perçoivent une rémunération en dessous du seuil de pauvreté. Madame la ministre, avant de généraliser quoi que ce soit, évaluez précisément ce qui s’est passé sur les Pial et menez correctement l’expérimentation des PAS ! Corbière Naminzo. Il faut que nous votions ces amendements, mes chers collègues ! La droite de cet hémicycle salue l’effort du Gouvernement, mais nous, à gauche, nous entendons les besoins du terrain. (Et sur les travées du groupe Les Républicains.) Nous savons que l’école est dans l’obligation d’accueillir des élèves en situation de handicap, qu’elles disposent ou non d’un dispositif d’accueil ou d’un accompagnement Nous, nous entendons la détresse des professionnels et la solitude des enseignants démunis, alors qu’ils doivent accueillir chaque jour des élèves en difficulté. Pourtant, ils n’ont d’autre choix que de les inclure dans leurs enseignements et de les accompagner dans les apprentissages. En outre, ils doivent rassurer les familles et assurer la continuité du service public. Et rien n’est fait pour les aider à accomplir leur M. Marc Laménie, pour explication de vote. Laménie. La mission « Enseignement scolaire », le budget le plus important de l’État, pèse 63 milliards d’euros. Ces amendements méritent beaucoup d’attention, même s’ils ont un coût – 133 millions d’euros pour le premier d’entre eux. Ces crédits sont toutefois prélevés sur une autre ligne budgétaire : le solde est donc neutre. Le rôle des AESH est considérable. La proposition de loi de Cédric Vial avait été adoptée à l’unanimité à l’issue d’un travail conjoint de la commission de la culture et de la commission des affaires sociales. N’oublions pas le rôle des associations, des collectivités territoriales, de l’État et, bien sûr, des enseignants. Bref, nous sommes confrontés à un dilemme avec ces amendements, dont je comprends pleinement le sens. Il convient, en tout état de cause, de trouver la solution la plus adaptée. M. Michel Masset, pour explication de vote. Masset. Il est certain que nous devons investir humainement et financièrement pour nos enfants et le personnel Comme le groupe du RDSE cherche toujours le compromis et une solution favorable à l’intérêt général, je retire l’amendement n° II-206 rectifié au profit de l’amendement n° II-228. Ainsi, tout le monde sera n° II-206 rectifié est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° II-228. l’amendement n° II-559. n° II-560, présenté par Mme Corbière Naminzo, Corbière Naminzo. Cet amendement a trait aux conditions dans lesquelles les AESH exercent leur métier. Cela a été rappelé, les statuts sont abscons. On demande à ces professionnels d’accomplir des missions souvent inacceptables, ponctuées de déplacements quotidiens entre plusieurs établissements, dans le cadre d’un temps partiel davantage subi que choisi et tout cela pour une rémunération mensuelle indigne. En outre, les AESH ne disposent d’aucune certitude quant au renouvellement de leur contrat. Au sein de l’éducation nationale, c’est le métier de la précarité. Certes, on a récemment ouvert la possibilité de recruter les AESH en CDI, à l’issue d’un CDD de trois ans. Pour autant, la profession continue d’être frappée par une précarité aux multiples facettes : rémunération en dessous du seuil de pauvreté, absence quasi totale de formation, manque de perspective de carrière. Par ailleurs, les primes REP et REP+, que l’État a consenti à verser après une décision du Conseil d’État, ont un montant systématiquement inférieur de 36 % à celui des primes d’autres catégories. En outre, elles sont calculées au prorata de la quotité travaillée, alors même que les AESH travaillent majoritairement à temps partiel. Quant à la mise en place des Pial, elle répond à une logique de mutualisation des moyens entre établissements et ne tient pas compte des promesses d’une meilleure prise en charge des L’ensemble de ces mesures n’ont été que de vaines tentatives pour remédier à la précarité des AESH. Voilà pourquoi nous proposons la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B. L’école inclusive n’est pas une option de l’école de la République ; elle en constitue plutôt l’une des nouvelles facettes. Il est donc important de l’intégrer dans le corps des métiers de l’école spécial. Cet amendement et les propos de nos collègues Brisson, Aeschlimann, Monier et Laménie ont le mérite de souligner l’importance du rôle des AESH. On dénombre aujourd’hui 135 000 AESH, si bien qu’il s’agit désormais du deuxième métier de l’éducation nationale. Celui-ci est devenu essentiel dès lors qu’on a souhaité inclure au système scolaire l’ensemble des enfants en situation de handicap. Or ces handicaps peuvent être très variés. En particulier, l’inclusion des enfants dits hautement perturbateurs pose un problème considérable. Le système actuel n’est pas optimal et les soixante heures de formation initiale sont insuffisantes. L’existence d’AESH référents est une bonne chose, mais nous devons faire beaucoup mieux. Max Brisson a raison d’appeler au débat, mais, au-delà, il faudra sans doute élaborer une nouvelle loi sur l’inclusion. Et cette fois-ci, il faudra légiférer sans aucun tabou et traiter les problèmes jusqu’au bout ; en d’autres termes, il faudra aborder la question de l’inclusion des élèves hautement perturbateurs. On a refusé d’augmenter le nombre de structures spécialisées telles que les instituts médico-éducatifs (IME) ou les instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (Itep) ; en réalité, on ne leur a pas consacré assez Brossel. Absolument ! spécial. Il est très compliqué d’accueillir dans l’école traditionnelle les enfants en situation de handicap qui auraient auparavant relevé de l’éducation spécialisée. La création d’un corps de fonctionnaires, telle que vous la proposez, ne me semble pas être la solution, même si vous soulevez un réel problème. Encore une fois, il faut aller beaucoup plus loin en adoptant une nouvelle loi. Reste que des progrès ont été accomplis. Les AESH ont presque tous été CDIsés, en plus d’avoir bénéficié de mesures de revalorisation salariale qui s’élèvent à 60 millions d’euros dans le projet de loi de finances pour 2025. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà mieux ! Brisson opine.) Pour l’ensemble de ces raisons, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable. Je partage pleinement les propos qui ont été tenus sur la nécessité d’avoir une approche globale s’agissant de l’école inclusive. Cela suppose de répondre aux prescriptions des MDPH et de retravailler sur la disposition qui a été votée, puis censurée, sur la répartition des rôles entre les différents acteurs. Il faut aussi pouvoir s’adapter à la situation de chaque jeune. À cet égard, les PAS permettent à des personnels médico-sociaux d’être présents au sein des établissements scolaires ; ils sont alors à même de déterminer la meilleure réponse qu’il convient d’apporter. Par ailleurs, nous devons continuer de déployer les unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) et de créer des places au sein des IME. C’est un chantier que ma collègue Parmentier-Lecocq et moi-même souhaitons ouvrir avec vous ; je pense que nous sommes tous très attentifs aux capacités des établissements d’accueillir chaque enfant dans de bonnes conditions. Certes, nous ne sommes pas au bout du chantier de la déprécarisation des AESH, mais, comme l’a rappelé le rapporteur spécial, nous avons tout de même progressé. Nous avons ainsi revalorisé leur rémunération de 13 % entre 2023 et 2024. Nous avons également créé une grille de progression et avons CDIsé deux AESH sur trois. Gardons à l’esprit que le budget consacré à l’inclusion scolaire a plus que doublé depuis 2017. Il s’élève à 4,6 milliards d’euros dans le projet de loi de finances pour 2025. Il reste encore beaucoup à faire pour reconnaître pleinement l’engagement des AESH, mais vous n’ignorez sans doute pas, madame la sénatrice, que la création d’un corps de fonctionnaires suppose que les missions soient exercées majoritairement à temps plein, ce qui n’est pas le cas en l’espèce. La loi adoptée sur l’initiative de Cédric Vial a d’ailleurs permis d’élargir le temps d’intervention des AESH. Bref, je peux vous assurer que nous avançons sur ce sujet et que je suis déterminée à l’inscrire à l’agenda social du ministère. sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, il président. Madame Corbière Naminzo, l’amendement n° II-560 est-il maintenu ? Corbière Naminzo. Oui, monsieur le président ! l’amendement n° II-560. de la commission des finances. Mes chers collègues, je me permets de faire un point de forme à ce moment de nos débats. Pour rappel, nous sommes réunis cet après-midi pour la suite de l’examen de la mission « Enseignement scolaire », que nous aurions déjà dû achever en décembre. Nous pensions qu’examiner vingt-cinq amendements à l’heure constituait un rythme raisonnable. Or nous ne parvenons pas à en examiner plus de cinq : cela ne convient pas ! président de la commission de la culture approuve.) Je sais qu’il est important de prendre le temps de discuter afin d’assurer la qualité des débats. Toutefois, si nous poursuivons nos travaux au rythme actuel, nous aurons peine à terminer l’examen des autres missions inscrites à l’ordre du jour avant cinq heures du matin… Si vous vous astreignez à présenter vos amendements et à expliquer vos votes en moins d’une minute, nous avons des chances d’accélérer le rythme de la discussion. Ayez au moins à l’esprit que, si nous ne procédons pas ainsi, vous mettez les collègues qui souhaitent intervenir sur les missions suivantes dans la panade, pour employer mon petit vocabulaire du Sud… Marc applaudit.) Bref, je vous prie de faire preuve de mesure dans l’usage de votre temps de parole – cela vaut aussi pour Mme la ministre ! (Rires.) n° II-434, présenté par Mmes Monier, Brossel et Blatrix Contat, MM. Kanner et Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe La parole est à Mme Marie-Pierre Monier. Monier. Cet amendement porte sur la création de dispositifs Ulis. L’an dernier, 85 % des notifications pour une scolarisation dans ces unités spécialisées étaient couvertes. Cette année, ce chiffre s’élève à 83 %, selon les données du Pour que la situation change et que 100 % des élèves en situation de handicap qui ont besoin d’une scolarisation en Ulis aient réellement une place, il manque 1 088 dispositifs. Le ministère estime que nous ne parviendrons pas à assurer une couverture totale avant 2031 au minimum. Afin d’accélérer le rythme de couverture à 100 % dès 2025 et en partant d’une base d’un enseignant et d’un AESH par dispositif, le coût de création de 1 088 dispositifs est estimé à 44 millions d’euros. Cela permettrait de scolariser en Ulis 100 % des élèves bénéficiant d’une notification de la MDPH. spécial. Je comprends tout à fait le sens de votre demande, ma chère collègue. On compte tout de même 2 000 Ulis supplémentaires depuis 2017, mais il est vrai qu’on peut encore faire mieux. J’ajoute que personne n’a évoqué les sections d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa). On diminue leur nombre et on augmente celui des Ulis. Ces dernières jouent un rôle dès l’école primaire, contrairement aux Segpa, qu’on ne trouve qu’à partir du collège. Or les Segpa sont particulièrement utiles pour certains jeunes. Je regrette donc que leur nombre soit de plus en plus réduit. Même si vous posez une vraie question, ma chère collègue, je vous demande de retirer votre amendement ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable. Je vais m’efforcer de répondre en style télégraphique, comme nous y invite le président Raynal. Il est essentiel de continuer à augmenter le nombre d’Ulis ; à cet égard, 300 unités supplémentaires sont prévues dans le PLF pour 2025. La non-suppression annoncée de 4 000 postes d’enseignants permettra de créer des places supplémentaires. Toutefois, le rythme que vous proposez n’est pas soutenable en termes de recrutement et de formation. En conséquence, le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement, faute de quoi il président. Madame Monier, l’amendement n° II-434 est-il maintenu ? Monier. Oui, je le maintiens, monsieur l’amendement n° II-434. n° II-435, présenté par Mmes Monier, Brossel et Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, Monier. Alors que le projet de loi de finances pour 2024 consacrait déjà des crédits assez faibles à la formation des AESH, le Gouvernement prévoit de les diviser par deux en 2025. Avant d’exercer, les AESH ne se voient dispenser qu’une formation de soixante heures sur cinq mois. C’est très peu compte tenu des responsabilités multiples qu’ils doivent assumer et des besoins extrêmement divers des élèves en situation de De surcroît, cette formation commence le plus souvent plusieurs mois après la prise de fonction et les AESH sont réduits à s’autoformer sur le tas. En outre, les AESH sont tous demandeurs d’une meilleure formation continue, quasi inexistante. Certains sont contraints de financer eux-mêmes leur formation. Les fonctions d’accompagnement auprès des enfants et des jeunes à besoins particuliers ne peuvent s’improviser ; elles supposent une formation adéquate. spécial. Je le reconnais, en l’état actuel, la formation des AESH est insatisfaisante. Les enseignants eux-mêmes sollicitent des formations en matière d’accueil des enfants en situation de handicap. Or elles sont très rarement mises en place. Il faut donc continuer à travailler sur ce sujet. Brisson. Tout à fait ! spécial. Cela étant, la commission sollicite le retrait de cet Les formations interviennent sans doute trop tard et devraient pouvoir être systématiquement mises en place. Ma prédécesseure avait défendu ce dossier pour que les AESH disposent, avant la rentrée scolaire, des compétences nécessaires. On ne manque pas de crédits, mais il faut qu’on s’organise mieux pour former à temps plein les AESH. l’amendement n° II-435 est-il maintenu ? l’amendement n° II-435. n° II-578 n’est pas soutenu. n° II-129 rectifié bis, présenté par M. Brisson, Mme Borchio Fontimp, MM. Paumier, Milon et Pointereau, Mme P. Martin, MM. Genet et Somon, Mme Imbert, M. Savin, Mmes Malet, Petrus et Ventalon, M. Saury, Mme Drexler, MM. Burgoa, Sol, Daubresse et Pellevat, Mme Aeschlimann, M. Bruyen, Mmes Belrhiti et Lopez, M. D. Laurent, Mmes Micouleau, Dumont, Muller-Bronn, V. Boyer, Gruny et Schalck et M. Gremillet, est ainsi La parole est à M. Max Brisson. Brisson. C’est un amendement d’appel que je présente chaque année. Je m’efforcerai de le présenter rapidement, mais je veux tout de même apporter quelques Je rêve que l’éducation nationale « aère » un peu sa gestion des ressources humaines. Je constate que l’on nomme les professeurs les moins bien formés – c’est-à-dire les plus jeunes – dans les établissements les plus difficiles, au moment même où ils intègrent la vie professionnelle. Ces établissements auraient besoin, au contraire, des professeurs les plus chevronnés et les mieux formés, ceux qui sont parvenus à maturité dans leur Des contrats de mission, qui sont différents des postes à profil, car limités dans le temps, permettraient d’employer des professeurs volontaires là où des besoins éducatifs particuliers se manifestent. Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et les zones de grande ruralité ont besoin de stabilité. Dans ce type de territoire, les professeurs doivent rester sur un temps donné et conduire un projet pédagogique adapté à Le salaire est une question importante durant l’exécution du contrat. À l’issue de ce dernier, l’éducation nationale devrait en outre reconnaître le mérite des professeurs qui ont servi la République dans des quartiers où l’école se doit d’être performante, en les réintégrant dans le droit commun des mutations. Les enseignants pourraient ainsi bénéficier d’une affectation qui correspond à leurs attentes. De telles mesures permettraient d’attirer des enseignants volontaires et de réduire le turnover. spécial. Cet amendement est intéressant, mais il suit la même philosophie que les zones d’éducation prioritaire (ZEP) et les ZEP+ : attirer des professeurs en leur proposant un niveau de rémunération supérieur. Brisson. Mon amendement va spécial. Or on constate que le nombre de candidatures pour les postes à pourvoir dans les ZEP+ est démentiel. Brisson. Peut-être, mais cela spécial. Cet amendement coûterait 180 millions d’euros, il faut en être conscient. Du reste, il est un tout petit peu imprécis. Le dispositif tiendrait-il compte des profils nationaux ou de l’échelon rectoral ? Serait-il à la main du directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen) ? Il y a une piste à creuser, c’est incontestable. Toutefois, afin d’éclairer la commission, je demande l’avis du Au travers de cet amendement, vous posez la question de l’attractivité du métier d’enseignant et des difficultés grandissantes pour les affecter dans les secteurs les plus difficiles. C’est un débat lourd et important que nous devons avoir. Mes services réfléchissent à une refonte du système de mobilité et d’affectation, pour une mise en place à la rentrée 2026. Ce travail doit naturellement faire l’objet de concertations avec les organisations syndicales. Par ailleurs, je souhaite continuer à développer les postes à profil qui correspondent à l’esprit de votre proposition. Il me semble que nous devrions reprendre les concertations engagées sur la formation des enseignants. Je vous propose donc, dans un premier temps, que nous puissions avoir ce débat très large. Pour l’ensemble de ces raisons, le Gouvernement vous demande de retirer cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Brisson. Je vais bien sûr retirer cet amendement d’appel, en espérant que, l’année prochaine, les choses auront suffisamment avancé pour que je n’aie pas besoin de le présenter de nouveau. n° II-129 rectifié bis est retiré. n° II-227, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, de Marco. La garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa), créée en 2008, permet d’offrir une rémunération supplémentaire minimale aux fonctionnaires dont l’évolution du traitement brut indiciaire sur les quatre dernières années est inférieure à l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Loin d’être à la hauteur face à la perte du pouvoir d’achat des fonctionnaires de l’éducation nationale, elle constitue cependant un socle minimal de rémunération qui est vital pour de nombreux agents de la fonction publique. Ainsi, nous proposons de revenir sur la suppression de la Gipa, en accordant des crédits nécessaires à son maintien, tout en tenant compte de l’inflation. spécial. Sous le regard du maître des horloges président de la commission des finances sourit.), je me permets de vous poser cette question. Qui a dit : « Si les gouvernements précédents avaient amélioré les salaires des enseignants, nous n’en serions pas là » ? C’est François Bayrou ! Cette déclaration est calamiteuse,… de la commission de la culture. Oh ! spécial. … car une hausse de 13,5 milliards d’euros est intervenue entre 2021 et 2025. Certes, c’est très insuffisant et les enseignants français demeurent parmi les moins bien payés d’Europe. Monier. Eh oui, il faut le spécial. Dès lors, j’espère que le Premier ministre reverra sa copie. Sur le fond, vous avez raison, ma chère collègue : il faudra faire des efforts pour attirer les jeunes vers le métier d’enseignant. Toutefois, pour des raisons budgétaires évidentes, je vous demande de retirer votre amendement ; à La Gipa relève d’une approche interministérielle et il a été décidé de ne pas l’intégrer a priori dans le budget pour 2025. En période de faible inflation – je parle d’une évolution des prix inférieure à celle que nous avons connue ces dernières années –, la progression du salaire à l’ancienneté ou à la suite d’une promotion évite qu’un trop grand nombre de personnels de l’éducation nationale se trouvent concernés par cette garantie. Compte tenu de ces explications, le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis l’amendement n° II-227. L’amendement n° II-569, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Corbière Naminzo. Par cet amendement, nous souhaitons accorder des budgets suffisants aux programmes bénéficiant aux élèves allophones pour s’assurer de leur pleine réussite à l’école. Selon un rapport de l’Unicef, seuls 8 % des enseignants en France se sentent bien préparés pour enseigner en milieu multiculturel ou plurilingue, contre 26 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. L’éducation nationale prévoit un soutien en français langue seconde au sein d’unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A). Au terme de leur passage dans ces unités pédagogiques, les élèves s’insèrent en classe ordinaire. Au cours de l’année 2022-2023, dans le premier degré, 40 951 enfants allophones ont été scolarisés, soit une augmentation de 16 % par rapport à l’année précédente, laquelle avait déjà été marquée par une hausse importante de ces élèves en raison de la guerre en Ukraine. Le nombre d’élèves allophones augmente constamment, sans adéquation avec l’évolution du budget dédié aux besoins éducatifs particuliers de ces élèves. Cet amendement vise donc à abonder ce budget afin de permettre un meilleur accueil. J’ajoute que, sans mesures adaptées pour répondre aux besoins de ces élèves, nous prendrions acte de l’abandon de nombreux enseignants qui doivent faire face seuls à la situation et accueillir ces élèves. Pour en avoir fait moi-même l’expérience dans ma classe à l’époque où j’enseignais, je peux vous témoigner que cela change la dynamique de l’école et donne une impulsion dans la classe. Constater qu’un élève différent, nouvellement arrivé, s’implique avec succès dans ses apprentissages est très stimulant. Toutefois, pour enseigner à un enfant, il faut pouvoir communiquer avec lui. Alors, madame la ministre, ne dites pas aux enseignants de se débrouiller seuls ! n° II-443, présenté par Mmes Brossel, Monier et Brossel. Je me propose de présenter également l’amendement n° II-444, qui concerne le même sujet, mais pour le second degré. président. J’appelle donc en discussion l’amendement n° II-444, présenté par Mmes Brossel, Monier et Blatrix Contat, MM. Kanner et Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, et ainsi Veuillez poursuivre, ma chère collègue. Brossel. Il est des élèves dont on ne parle quasiment jamais : les élèves allophones. Leur nombre augmente, mais le budget moyen accordé par l’éducation nationale, lui, baisse et les moyens ne suivent pas. Nous ne sommes pas les seuls à le dire : un rapport de la Cour des comptes de 2023 relevait déjà une stagnation des crédits budgétaires consacrés aux dispositifs destinés aux enfants allophones. Si nous aspirons à ce que l’école permette à tous de s’émanciper et de s’intégrer, il faut, pour le premier comme pour le second degré, augmenter les moyens consacrés aux élèves allophones. spécial. Vous avez raison : l’intégration passe d’abord par la maîtrise de la langue. Pour autant, une source de financement n’a pas été mobilisée, comme l’avait déjà mis en évidence mon prédécesseur, M. Gérard Longuet, dans un rapport datant de 2023 : les fonds Je suggère donc au ministère d’aller chercher ces fonds spécifiquement destinés à l’enseignement, dans les pays d’accueil, pour les enfants allophones. Je demande donc le retrait de ces amendements. Il s’agit évidemment d’un sujet de préoccupation. Il est aisé d’imaginer que se retrouver en classe sans parler français représente une difficulté majeure tant pour les enfants que pour les C’est pourquoi, dans le cadre des moyens dont nous disposerons pour l’année 2025, nous avons prévu de former davantage de professeurs. Tel est bien l’enjeu. À l’heure actuelle, 1 500 enseignants du premier degré sont formés ou certifiés à l’apprentissage du français langue seconde, et il nous faut poursuivre la formation des professeurs afin que ceux-ci soient en mesure d’apporter la meilleure réponse aux élèves. Nous le ferons, comme je l’ai indiqué hier aux organisations syndicales, dans le cadre des moyens dont nous disposons. Par conséquent, je propose le retrait de ces amendements, puisqu’ils sont satisfaits ; à défaut, l’avis sera l’amendement n° II-569. l’amendement n° II-443. l’amendement n° II-444. n° II-561, présenté par Mme Corbière Naminzo, Margaté. La démocratisation du sport passe inévitablement par l’école. L’émancipation corporelle devrait être un droit garanti pour tous, mais cette bataille est loin d’être gagnée ; pire, nous connaissons des régressions. On ne peut pas dire que l’année 2024, durant laquelle la promotion de l’activité physique et sportive a été déclarée grande cause nationale, ait changé Nous avons besoin d’un renforcement de l’éducation physique et sportive (EPS) et cela ne pourra passer que par des professeurs mieux valorisés et respectés, mais aussi par des recrutements supplémentaires. Actuellement, leur nombre est bien insuffisant, après une baisse de plus de 20 % du nombre de places au concours entre 2017 et 2023, et il faut bien dire que les quelques places supplémentaires de 2024 ne suffisent pas. Notre amendement vise ainsi à prévoir le recrutement de 1 500 professeurs d’EPS supplémentaires. spécial. J’apprécie beaucoup les professeurs de sport, il y en a 30 000 en France, contre 29 000 professeurs Pourquoi, dès lors, recruter plus de professeurs de sport que de professeurs d’histoire-géographie ou d’autres Je demande le retrait de cet amendement. Même avis. l’amendement n° II-561. n° II-607 n’est pas soutenu. L’amendement n° II-568, présenté par amendement, nous entendons renforcer la formation au créole des enseignants du premier degré qui en ont besoin. Les résultats aux évaluations nationales des élèves ultramarins révèlent la nécessité d’un enseignement adapté aux spécificités locales. De nombreux enseignants nommés dans les territoires concernés viennent de l’Hexagone ; ils sont mutés dans un territoire d’outre-mer, dont ils ne maîtrisent pas la langue. Il s’agit là d’un problème, dans la mesure où le français est rarement la langue la plus parlée dans les outre-mer, bien qu’elle soit évidemment la langue officielle. Ainsi, à La Réunion, un quart des jeunes de 16 à 25 ans ne maîtrise ni la lecture ni l’orthographe en C’est donc en priorité pour les enseignants en école primaire, moment où toutes les bases linguistiques se construisent, qu’il faut permettre une formation au créole. Celle-ci facilitera l’enseignement du français en milieu créolophone et permettra également d’ouvrir davantage de classes bilingues, l’enseignement bilingue étant sous-développé dans les territoires ultramarins. J’ajoute que l’on aura beau inventer tout type de procédures, de programmes et de contenus, si l’on ne s’adresse pas à un enfant dans sa langue maternelle à l’école maternelle, on a peu de chances de le faire entrer dans un processus Cette mesure, particulièrement nécessaire, permettra aux enfants d’être en confiance à l’école et rassurera de nombreux enseignants qui se sentent démunis, lorsqu’ils ne comprennent pas un enfant de 3 ans qui s’adresse à eux. spécial. Il s’agit d’une bonne question, surtout compte tenu des problématiques de sous-consommation des crédits de formation, dont nous avons déjà débattu. Je sollicite l’avis du Gouvernement, car, honnêtement, je n’ai pas de réponse. Je partage cette préoccupation. Le ministère encourage l’enseignement des langues étrangères et régionales, partant du constat que le bilinguisme favorise également le développement cognitif des enfants et l’apprentissage de nouvelles Il s’agit d’une demande et d’une compétence qui relèvent des recteurs d’académie : ils sont chargés, en l’occurrence, d’adapter les formations aux particularités des territoires dans lesquels ils sont affectés, notamment la formation initiale et continue des enseignants en langue Plus précisément, au sein de l’académie de La Réunion, un enseignement de la langue créole et du français est mis au service de la réussite des élèves, dans le cadre d’un plan pluriannuel, à l’instar de ce qui existe dans l’académie de la Martinique, où un plan couvre les Cet amendement me semble donc satisfait et je vous propose son retrait ; à défaut, l’avis sera défavorable. M. Dominique Théophile, pour explication de vote. Théophile. Sans représenter un investissement considérable, cette mesure produirait des résultats extrêmement positifs. L’introduction de la langue maternelle dans l’enseignement aux Antilles, avec la création de certificats d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (Capes) et la nomination de professeurs, a débouché sur des résultats probants. La mesure proposée, sans être d’une grande ampleur, constitue un formidable accélérateur, si bien que cet amendement mérite d’être adopté. Nous pourrons ensuite réfléchir à son application. Dans l’immédiat, un vote du Parlement faciliterait grandement la mise en œuvre de cette disposition par les recteurs concernés. l’amendement n° II-568. n° II-489, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Mellouli et G. Blanc, Mme Poncet Monge, de Marco. En France, 100 000 élèves suivent un enseignement bilingue en langue régionale, principalement dans des établissements privés. Pourtant, l’éducation nationale permet l’apprentissage des langues régionales dans les établissements publics, comme le précise le code de l’éducation : « Les langues et cultures régionales appartenant au patrimoine de la France, leur enseignement est favorisé. » Afin de démocratiser l’apprentissage des langues régionales, il est nécessaire de renforcer les moyens alloués à leur enseignement dans les établissements publics du second degré, où celui-ci est plus rare que dans les établissements du premier degré. Ainsi, l’enseignement de la langue basque est en plein essor grâce à son développement à l’école, mais les élèves doivent souvent abandonner cet apprentissage une fois arrivés au collège ou au lycée. Comme l’a rappelé la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, dite loi Molac, les 82 langues minoritaires ou régionales que compte la France sont porteuses d’une histoire et d’une culture qu’il convient de préserver et de transmettre. spécial. La commission souhaite entendre l’avis du Je ne doute pas que Max Brisson réagira, car il est le premier défenseur de cette belle langue chantante qu’est le basque. Néanmoins, il convient de ne pas mettre toutes les langues régionales sur un pied d’égalité : je suis moi-même Picard, et malheureusement, le picard est de moins en moins parlé. Son enseignement à l’université vient même d’être supprimé faute d’un nombre suffisant d’étudiants inscrits : ils n’étaient que deux. Ainsi, on observe parfois, pour certaines langues, un problème d’appétence des étudiants et de recrutement de professeurs, tandis que d’autres, au contraire, sont plus que vivantes. Pour autant, elles font toutes partie intégrante de notre patrimoine. Cet amendement est satisfait, car nous œuvrons activement au développement de l’apprentissage des langues régionales, conformément aux dispositions du code de l’éducation, dans les régions où celles-ci sont en usage. Nous avons également à l’esprit que cet apprentissage facilite ensuite l’acquisition d’autres langues. À titre d’exemple, dans l’académie de Bordeaux, cela concerne l’occitan ou le basque et, ainsi que je l’ai mentionné, cela concerne le créole dans l’académie de La Au total, 168 000 élèves apprennent chaque année des langues régionales et plusieurs milliers d’entre eux choisissent l’option au baccalauréat. Nous sommes donc résolument engagés sur ces sujets. Par conséquent, je vous propose le retrait de cet amendement, faute de quoi j’émettrai un avis défavorable. Brisson. Je suis navré, monsieur le président de la commission, mais le rapporteur m’a demandé de prendre la parole et je réponds à son injonction ! Cela n’arrive pas tous les jours : je suis d’accord avec Mme de Marco. Certes, beaucoup a été fait pour les langues régionales et des progrès ont été enregistrés. Néanmoins, il subsiste aujourd’hui un certain nombre Vous évoquiez le baccalauréat. La réforme menée par Jean-Michel Blanquer a profondément déstabilisé l’enseignement des langues régionales au lycée. Bien entendu, une spécialité a été mise en place, mais peu d’élèves la choisissent, car seuls les lycéens qui souhaitent devenir professeurs de ces langues régionales s’y inscrivent. Par conséquent, beaucoup abandonnent et le continuum d’enseignement est mis à mal. Si des progrès ont été réalisés à l’école primaire, il reste encore beaucoup à faire au collège et au lycée. Par ailleurs, permettez-moi, madame la ministre, de vous dire que nous attendons également que soit réglée la question du financement de l’Office public de la langue basque (OPLB) : sa présidente vous a écrit très récemment à ce sujet, il nous faut reprendre le dossier. Le président de notre commission de la culture a validé, en réunion de bureau, l’idée qu’un travail soit mené pour objectiver les données en la matière et évaluer la mise en œuvre de la loi Molac. Selon moi, nous observerons alors, territoire par territoire, une inégalité en la matière. Nous trouverons assurément là l’occasion de mieux asseoir l’enseignement des langues régionales au cœur de l’école et au cœur de notre République. l’amendement n° II-489. de Marco. Après cette explication de vote, M. Brisson ne vote pas l’amendement ! n° II-487, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, de Marco. L’expérimentation des territoires éducatifs ruraux (TER), mise en place en janvier 2021, peine à s’affirmer comme une politique éducative efficace pour l’ambition scolaire et l’orientation des élèves. Ce dispositif devait être le pendant des cités éducatives, mais les moyens ne sont pas au rendez-vous. Alors qu’il existe plus de 200 cités éducatives, qui bénéficient de plus de 100 millions d’euros, les 201 territoires éducatifs ruraux disposent d’une enveloppe de seulement 6,3 millions d’euros. Autrement dit, une cité éducative reçoit plus de 480 000 euros contre un peu plus de 31 000 euros pour un territoire éducatif Les moyens sont faibles, alors que les besoins sont importants et qu’un élève sur cinq vit en territoire rural. Le taux de non-poursuite d’études s’élève à 23,6 % dans les territoires ruraux éloignés, contre 15 % en moyenne Pour ces élèves, l’ambition scolaire se limite souvent aux filières proposées dans la ville la plus proche. Face à ce constat, il est essentiel de lutter contre les inégalités territoriales et de garantir l’égalité des chances pour tous. spécial. Mme de Marco a raison de souligner que la République se caractérise d’abord par l’égalité des chances et des droits partout et pour tous. Depuis 2014 et les décisions prises par la ministre Najat Vallaud-Belkacem, la refonte de la carte de l’éducation prioritaire pose de véritables problèmes, car elle engendre d’énormes injustices et conduit les territoires ruraux à être maltraités. La création des TER visait à compenser une partie de ces inégalités, mais force est de constater que cela s’avère insuffisant. Sur le fond, je suis donc plutôt d’accord avec vous, mais je vous demande de retirer votre amendement. La véritable solution réside dans une réforme de la carte de l’éducation prioritaire. Nous en avons discuté ensemble, madame la ministre, et il va falloir agir assez rapidement, car cela a été promis par l’un de vos prédécesseurs, Jean-Michel Blanquer, et nous n’en avons jamais vu la couleur. Pourtant, le sujet est véritablement des plus urgents, car il existe dans les zones rurales une misère sociale et scolaire qui n’est actuellement pas correctement traitée. En tant qu’élue d’une circonscription rurale, je mesure à quel point il peut exister une inégalité des chances pour les enfants de ces territoires, mais celle-ci renvoie à des sujets qui vont bien au-delà de l’école : le taux d’encadrement y est en effet meilleur qu’ailleurs ; en revanche, il est vrai que le taux de poursuite d’études s’y avère moins bon. S’agissant de l’action du ministère, ses financements propres sont in fine identiques pour les cités éducatives et pour les territoires éducatifs ruraux, mais d’autres financeurs interviennent au soutien des premières, et non des seconds. Nous devons travailler ensemble sur l’égalité des chances, y compris pour les élèves issus des territoires ruraux et en particulier ceux du rural profond. Nous avons prévu de consacrer davantage de moyens au développement des TER : 1 million d’euros en plus est ainsi prévu dans le budget pour 2025, mais à mon sens, il faut adopter une approche globale. Je propose donc le retrait de cet amendement au bénéficie d’un travail à mener en commun pour garantir l’égalité des chances aux élèves de ces territoires ; à défaut, l’avis serait défavorable. Brisson. Monique de Marco a raison ! (Exclamations amusées sur les travées des groupes SER et GEST.) Brossel. Quelle soirée ! Brisson. Le dispositif des territoires éducatifs ruraux n’est pas à la hauteur de l’enjeu. de Marco. Alors il faut voter Brisson. Je voudrais me faire le témoin de la déception des maires dans un territoire rural du département des Pyrénées-Atlantiques. Ils étaient 25 et ont cru au TER, mais le constat des moyens offerts par le directeur académique les a mis très en colère, si bien que le résultat de l’opération s’est avéré contraire à celui qui était escompté, c’est-à-dire la mobilisation des élus de ce territoire au service de l’école. Il eût donc mieux valu ne rien faire plutôt que de lancer une telle opération. Nous ne sommes absolument pas au niveau de ce qui est fait pour les cités éducatives. Je partage donc les propos de Mme de Marco. Vous le savez, mes chers collègues, les bibliothèques du Sénat recèlent des rapports inspirants. L’un d’entre eux est celui du président Lafon sur les nouveaux territoires de l’éducation. Le bureau de notre commission de la culture souhaite d’ailleurs approfondir ce sujet. La ruralité représente un véritable enjeu. Bien entendu, comme l’a souligné M. le rapporteur spécial, la carte de l’éducation prioritaire constitue également un sujet Au-delà se pose la question de la capacité de l’école, tout en s’inscrivant naturellement dans le cadre de l’égalité inhérente à notre école républicaine, à pratiquer la différenciation en fonction des besoins éducatifs particuliers, qui diffèrent grandement d’un territoire à l’autre. Malgré tout, je ne voterai pas cet amendement, et je m’en expliquerai dans les couloirs ! groupe GEST.) l’amendement n° II-487. n° II-564, présenté par Mme Corbière Naminzo et MM. Bacchi et Ouzoulias, est ainsi libellé : amendement, notre objectif est de renforcer l’enseignement agricole À cette fin, nous proposons la création de 684 postes d’enseignants et de 65 postes d’administratifs et de techniciens de laboratoire et de santé, ce qui permettrait l’ouverture de 263 nouvelles classes. Comme nous l’avons souligné et martelé en commission, il est primordial de soutenir et d’accompagner l’enseignement agricole. Dans la mesure où 50 % des agriculteurs prendront leur retraite au cours des cinq à dix prochaines années, assurer le renouvellement des générations est indispensable. Ce sujet est particulièrement cher au Sénat et fera très prochainement l’objet de nos travaux. Cet amendement a pour finalité de former une nouvelle génération d’agriculteurs, ce qui nécessite d’accroître les effectifs. spécial. J’aurais tendance à demander le retrait de cet amendement, mais, auparavant, je souhaite obtenir des renseignements de la part du Gouvernement, car cet amendement et de nombreux suivants qui émanent des communistes, des socialistes ou des écologistes ont été élaborés avec le Syndicat national de l’enseignement technique agricole public – Fédération syndicale unitaire (Snetap-FSU), lequel dispose sans doute de données fiables. Pour autant, je n’ai pas les mêmes chiffres. Ainsi, le syndicat évoque une forte baisse du nombre d’enseignants, mais cela ne correspond pas à mes informations. J’espère donc que le ministère pourra m’éclairer sur ce point. Cette question relève de la compétence de ma collègue Mme Annie Genevard. Permettez-moi tout d’abord de vous dire que nous partageons bien évidemment la préoccupation d’assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs et que nous avons tous à l’esprit l’ampleur des départs à la retraite qui interviendront au cours des prochaines années. Je note que les effectifs progressent régulièrement dans les formations agricoles, mais aussi dans celles des métiers du paysage, de l’aménagement et de la forêt, ainsi que dans des filières diversifiées qu’ouvrent les lycées agricoles afin de répondre aux besoins de l’ensemble de la chaîne À l’occasion de la rentrée 2024, les différentes formations délivrées dans les lycées agricoles ont ainsi accueilli 1,2 % d’élèves supplémentaires. En moyenne, les classes comptent 19,6 élèves et le nombre d’enseignants est adapté aux besoins de ces établissements. Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. Margaté. Concernant les lycées agricoles, le projet de loi de finances pour 2025 prévoit une diminution de 18 millions d’euros, soit 25 postes en moins dans les lycées agricoles publics et 20 dans les lycées agricoles privés. Il n’y a donc pas d’augmentation des effectifs. En tant que sénatrice de Seine-et-Marne, département qui comprend à la fois des zones périurbaines de la grande couronne et de vastes terres agricoles, je tiens à témoigner qu’à ce stade le lycée agricole de Brie-Comte-Robert ne pourra pas ouvrir les deux classes prévues. C’est fort regrettable pour la pérennité des exploitations agricoles de Seine-et-Marne et de notre l’amendement n° II-564. L’amendement n° II-446, présenté par Mmes Monier, Brossel et Blatrix Contat, MM. Kanner et Chantrel, membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi Monier. Cet amendement vise à rétablir les 196 emplois supprimés dans l’enseignement agricole entre 2019 et 2022. Pour relever le défi du renouvellement des générations d’agriculteurs et d’agricultrices, dont 50 % partiront à la retraite dans les cinq à dix années à venir, nous avons plus que jamais besoin d’un enseignement agricole solide. Cette conviction est largement partagée sur l’ensemble de nos travées, tout comme notre attachement aux spécificités de l’enseignement agricole, véritable pépite de nos territoires. Le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, dans sa version issue de l’Assemblée nationale, que nous examinerons prochainement, fixe un cap très ambitieux, avec un objectif d’augmentation de 30 % du nombre d’apprenants à l’horizon de 2030 – autant dire demain. Comment atteindre cet objectif si nous ne prévoyons pas d’ores et déjà, dans le cadre de ce budget, un renforcement des effectifs enseignants dans un contexte où, comme le détaillait déjà en 2021 un excellent rapport d’information réalisé par notre ancienne collègue, désormais membre du Gouvernement, Mme Nathalie Delattre, la suppression de nombreux emplois depuis 2009 a entraîné le blocage des ouvertures de classes et a contraint à revoir à la hausse le seuil de dédoublement des n° II-566, présenté par Mme Corbière Naminzo, Corbière Naminzo. Il est spécial. Je demande le retrait de ces amendements. Monier. Je sais, madame la ministre, que ce budget ne relève pas tout à fait de votre compétence, mais je tiens à formuler une remarque à son sujet. Le 7 janvier dernier, la direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) du ministère de l’agriculture a confirmé une évolution à la baisse de la dotation globale horaire (DGH) à hauteur de 30 000 heures, soit l’équivalent de 45 équivalents temps plein (ETP). Cette évolution extrêmement défavorable soulève des interrogations pour trois raisons. Premièrement, elle revient à anticiper l’issue d’un examen budgétaire qui n’est pas encore achevé. L’annulation de la suppression des 4 000 postes initialement prévus dans l’éducation nationale atteste d’ailleurs que des changements demeurent toujours possibles. Deuxièmement, elle survient à la veille de l’examen par notre haute assemblée du projet de loi d’orientation agricole, lequel fixe, dans sa version issue de l’Assemblée nationale, l’objectif d’une augmentation de 30 % du nombre d’apprenants dans l’enseignement agricole à l’horizon de 2030. Quelle crédibilité accorder à un tel objectif lorsque l’on sait qu’une suppression de 45 postes dans l’enseignement agricole équivaudrait, toutes proportions gardées, à plusieurs milliers de postes dans l’éducation nationale ? Troisièmement, enfin, une telle évolution remet en cause l’offre de formation des brevets de technicien supérieur (BTS) agricoles, avec un impact très concret en matière de réduction des places ouvertes à l’inscription dans le cadre des procédures de Parcoursup. Le Gouvernement n’aurait-il pas pu envisager un geste pour éviter une telle dégradation de l’offre de formation au sein de l’enseignement agricole ? l’amendement n° II-446. l’amendement n° II-566. de la commission des finances. Mes chers collègues, je vous remercie, la situation s’est améliorée, sans pour autant atteindre la perfection. Le président va suspendre la séance dans quelques instants et nous reprendrons à vingt et une heures trente. Il nous reste une demi-heure de discussion, alors que plus de trente amendements restent encore à examiner… Je vous propose donc de repousser d’une demi-heure la limite d’examen de cette mission, en prenant soin d’en informer les orateurs qui doivent intervenir ultérieurement. Vous bénéficieriez ainsi d’une heure pour examiner un peu plus de trente amendements. Toutefois, je me dois d’insister sur le caractère strict de cette limite : au terme de cette heure de débat, nous n’aurons d’autre choix que de renvoyer l’examen des amendements éventuellement restants après les autres missions inscrites à notre ordre du jour, donc peut-être vers quatre heures du matin… (Sourires.) reprendrons à vingt et une heures trente. séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de DE M. Alain Marc Nous poursuivons l’examen, au sein de la seconde partie du projet de loi de finances, des crédits de la mission « Enseignement scolaire ». Comme l’a indiqué le président de la commission des finances avant la suspension, si nous n’avons pas terminé l’examen de cette mission avant vingt-deux heures trente, nous passerons à celui de la mission « Économie », puis de la mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux », avant de reprendre, en fin de séance, celui de la mission « Enseignement, L’amendement n° II-492, présenté par Mmes de Marco, et Ollivier, MM. Salmon, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, et Mmes Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi de Marco. Nous nous sommes fixé comme objectif d’augmenter le nombre de personnes formées aux métiers de l’agriculture et du vivant et les établissements agricoles publics seront des acteurs majeurs dans les territoires pour assurer le renouvellement des générations et permettre la transition Cet amendement vise à redynamiser l’enseignement agricole public par le soutien financier aux établissements en difficulté financière. spécial. Dans la mesure où la gestion de ces établissements dépend des régions, il conviendrait que de tels crédits reviennent à celles-ci plutôt qu’à la mission « Enseignement scolaire ». La commission demande donc le retrait de cet amendement. président. Madame de Marco, l’amendement n° II-492 est-il maintenu ? de Marco. Oui, je le maintiens, l’amendement n° II-492. n° II-448, présenté par Mmes Monier, Brossel et Monier. Défendu. spécial. Demande de retrait. l’amendement n° II-448. n° II-593 rectifié, présenté par M. Daubet, Mmes M. Carrère et Pantel, MM. Roux, Masset, Grosvalet, Bilhac et Guiol et Mme Briante Guillemont, est ainsi libellé : Masset. Cet amendement vise à garantir un enseignement moral et civique (EMC) à tous les élèves de l’enseignement agricole, en y consacrant 0,5 heure hebdomadaire en classes professionnelles de seconde, première et terminale. Introduit en 2022 en seconde professionnelle et en 2023 dans la filière professionnelle de l’enseignement agricole, l’EMC ne bénéficie d’aucune heure réservée dans l’emploi du temps de ces classes et dans la dotation globale horaire des établissements. Par ailleurs, il ne figure pas au programme des classes de terminale. Cela crée une inégalité par rapport à l’enseignement général où l’EMC est dispensé à tous les niveaux de formation. Nous proposons de rattraper ce retard, en consacrant une demi-heure hebdomadaire d’enseignement moral et civique aux près de 70 000 élèves concernés dans quasiment 4 000 classes. Cela permettrait d’aligner l’enseignement agricole sur les normes de l’éducation nationale en matière de citoyenneté et de valeurs républicaines. spécial. Cet enseignement pourrait être assumé par des professeurs d’histoire-géographie via un redéploiement d’heures. La commission demande donc le retrait de cet amendement. Je vous confirme que le ministère de l’agriculture est pleinement engagé sur ces sujets. Nous pouvons nous réjouir de l’intégration, depuis trois années scolaires, de l’enseignement moral et civique dans le tronc commun du baccalauréat professionnel. Cet enseignement vient compléter de manière enrichissante l’enseignement socioculturel qui est spécifique à Par ailleurs, il a été décidé de renforcer la place de l’EMC dans les classes préparant au certificat d’aptitude professionnelle (CAP) agricole dès cette année et de façon systématique à partir de septembre 2025. Votre amendement étant satisfait, j’en demande le président. Monsieur Masset, l’amendement n° II-593 rectifié est-il maintenu ? Masset. Non, je le retire, monsieur le n° II-593 rectifié est retiré. L’amendement n° II-490, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Salmon, Benarroche, Dantec, Dossus, Fernique, Gontard et G. Blanc, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli de Marco. Cet amendement vise à annuler la suppression des crédits pour l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap dans l’enseignement agricole. spécial. La commission sollicite l’avis du Gouvernement sur Madame la sénatrice, soyez rassurée, le PLF ne prévoit aucune diminution des moyens en faveur de l’inclusion scolaire dans La diminution de crédits que vous constatez est uniquement liée au changement du mode de gestion des AESH. En effet, le passage à une gestion académique suppose que les crédits afférents à la rémunération soient suivis sur les dépenses de masse salariale des programmes budgétaires Je vous propose donc de retirer votre amendement. président. Madame Monique de Marco, l’amendement n° II-490 est-il maintenu ? de Marco. Oui, monsieur le l’amendement n° II-490. n° II-565, présenté par Mme Corbière Naminzo, amendement, nous proposons de créer 18 postes de personnels administratifs dans les services d’appui à l’enseignement agricole du ministère de l’agriculture. Cela correspond à un poste de coordonnateur par service régional de la formation et du développement au sein des directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt qui viennent en appui aux établissements d’enseignement Cela représente un poste pour chacun des dix-huit services académiques que compte notre pays, ce qui permettra de les renforcer. Ces services ont été particulièrement fragilisés, ces dernières années, au gré des départs à la retraite non remplacés. Les agents en poste sont chargés d’une multiplicité de missions, telles que l’animation des réseaux régionaux d’établissements, le rapprochement avec les acteurs des filières agricoles et agroalimentaires, qui sont en constante évolution, ou encore la coopération internationale qui, elle aussi, Ils ont également pour mission l’accompagnement des équipes pédagogiques d’éducation et de santé pour l’inclusion des élèves en situation de handicap. Enfin, ils sont chargés du développement des pôles de compétences de l’enseignement agricole d’excellence et de référence. À effectifs constants, ces équipes ne seront pas en mesure d’accompagner les établissements d’enseignement agricole. Or le renouvellement des générations et la nécessaire formation des futurs agriculteurs nécessitent que ces établissements soient dotés du meilleur accompagnement possible. spécial. Ne disposant pas du détail des effectifs des personnels administratifs de l’enseignement agricole, je sollicite l’avis – éclairé – du Gouvernement. Madame la sénatrice, je ne partage pas votre analyse sur le manque de moyens. Ce que nous avons dit sur les postes d’enseignants vaut aussi pour les personnels administratifs. Je vous demande donc de retirer votre amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable. l’amendement n° II-565. n° II-447, présenté par Mmes Monier, Brossel et Blatrix Contat, MM. Kanner et Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Monier. Pour retrouver des conditions pédagogiques normales et garantir la sécurité optimale des élèves et des étudiants lors de travaux pratiques et dirigés nécessitant du matériel dangereux dans des laboratoires ou sur les exploitations des établissements avec des animaux, nous demandons de rétablir les 15 ETPT supprimés en 2019. l’amendement n° II-447. n° II-594 rectifié, présenté par M. Daubet, Mme M. Carrère, M. Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Grosvalet, Guiol, Masset et Roux et Mme Pantel, est ainsi réduire l’écart de financement de 697 euros par agent qui persiste entre les assistants d’éducation (AED) de l’enseignement agricole et ceux de l’éducation nationale. Ce décalage salarial crée une discrimination dans les conditions de travail de ces agents, obligeant souvent les établissements agricoles à compenser cette différence sur leurs fonds propres ou, dans certains cas, à réduire les effectifs d’encadrement, ce qui nuit à la sécurité et à l’encadrement des élèves. Cette mesure vise à assurer des conditions de travail équitables pour tous les agents chargés de l’encadrement des élèves et à garantir la qualité et la sécurité de l’enseignement agricole en l’alignant sur le modèle de l’éducation nationale. spécial. Je ne dispose pas des mêmes informations que M. Masset. Sous réserve des informations que nous fournira le Gouvernement, je demande donc le retrait de cet amendement. Depuis 2022, il y a eu un effort significatif pour aligner les rémunérations des AED entre l’enseignement agricole et l’amendement n° II-594 rectifié est-il maintenu ? n° II-594 rectifié est retiré. Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet L’amendement n° II-204 rectifié quater est présenté par M. Laouedj, Mme M. Carrère, MM. Bilhac, Gold, Grosvalet et Masset, Mme Pantel et MM. Roux, Cabanel, Guiol et Daubet. L’amendement n° II-440 rectifié est présenté par Mmes Brossel, Monier et Blatrix Contat, MM. Kanner et Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Socialiste, Écologiste et Républicain. La parole est à M. Michel Masset, pour présenter l’amendement n° II-204 rectifié Masset. Le manque de moyens alloués à la médecine scolaire, qui a des conséquences sur la santé et le bien-être des élèves, a été une problématique récurrente ces dernières années. Selon le rapport de 2020 de la Cour des comptes, les infirmières scolaires sont souvent un nombre insuffisant pour répondre efficacement aux besoins des élèves. Avec une moyenne de 0,6 infirmière pour 1 000 élèves, nous sommes largement en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui préconise au moins 1 infirmière pour 500 élèves. Le nombre d’infirmières scolaires est largement insuffisant dans le système scolaire français. Seulement 13 000 infirmières étaient en poste en 2020 pour plus de 12 millions d’élèves. Cet amendement vise à répondre à cette problématique, en prévoyant le recrutement de nouvelles infirmières scolaires. Mme Colombe Brossel, pour présenter l’amendement n° II-440 rectifié. Brossel. Aux côtés des enseignants et des AESH travaillent aussi d’autres adultes qui font vivre les établissements scolaires et l’ensemble de la communauté éducative et accompagnent les élèves. Cet amendement vise à doubler le nombre d’infirmières scolaires. Dans la même perspective, nous avons déposé l’amendement n° II-442, dont l’objet est d’augmenter le nombre d’assistants sociaux, et l’amendement n° II-441 à travers lequel nous proposons d’augmenter le nombre de médecins scolaires. Vous pourrez les considérer comme défendus, monsieur le président. Mes chers collègues, je voudrais juste vous rappeler quelques chiffres. On recense 7 000 assistants sociaux pour 6 millions d’élèves dans le second degré. En 2023, par manque de personnel, quelque 40 % des élèves n’ont pas pu bénéficier du bilan infirmier qui doit être réalisé dès 12 ans. Huit enfants sur dix n’ont jamais vu de médecin scolaire. Voilà pourquoi nous présentons, comme nous l’avions fait l’année dernière, ces trois amendements qui visent à augmenter le nombre des personnels concernés. Madame la ministre, je connais d’avance les arguments que vous m’opposerez. Vous me direz qu’il ne sert à rien de créer des postes quand l’on n’arrive pas à recruter. Mais les élèves n’ont pas le temps d’attendre la procrastination générale. En outre, nous connaissons cette spirale infernale qui met déjà à mal le métier d’enseignant : quand il est insuffisamment rémunéré ou quand les conditions de travail sont mauvaises, le métier n’est pas attractif. Le manque de volonté publique pour créer des postes et rétablir l’attractivité d’un métier déclenche une spirale infernale qui conduit à la situation que nous connaissons pour les enseignants. Or je refuse le défaitisme, madame la ministre. C’est la raison pour laquelle les élus du groupe SER ont combattu l’argument absurde de la démographie scolaire au nom duquel le Gouvernement proposait de supprimer 4 000 postes d’enseignants. Il est finalement revenu sur cette décision et il doit maintenant appliquer le même raisonnement pour préserver le métier des autres adultes qui accompagnent les élèves. n° II-230 rectifié bis, présenté par Mmes de Marco, Ollivier et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, de Marco. Le rapport d’information La médecine scolaire et la santé à l’école, adopté en mai 2023 par la commission des finances de l’Assemblée nationale, souligne les difficultés auxquelles le système de santé scolaire se heurte pour répondre aux besoins des élèves, notamment le manque de Cet amendement vise à recruter 5 000 infirmières scolaires afin de donner au système de santé scolaire les moyens de répondre aux besoins grandissants des spécial. La médecine scolaire se heurte encore à des difficultés, même si des efforts ont été faits en matière de revalorisation salariale et de recrutement. Le manque de personnel concerne surtout les médecins scolaires. Depuis quelques années, on parle beaucoup de lancer une expérimentation pour transférer la compétence aux départements, qui y sont en général favorables. Il faut creuser cette piste. Pour autant, la commission demande le retrait de ces Je souscris à l’analyse qui a été faite sur l’importance de la médecine scolaire et sur le fait que la situation n’est pas satisfaisante. Le rapporteur spécial l’a rappelé, des efforts de revalorisation salariale ont été engagés, notamment pour les infirmières, qui bénéficient de 200 euros net supplémentaires par mois depuis mai dernier, soit une augmentation totale de 500 euros par mois depuis 2020. Mais le problème global d’attractivité du métier persiste et nous ne sommes manifestement pas au terme de nos efforts pour redresser la situation et donner toute sa place à la santé scolaire. Vous vous rappelez sans doute qu’il était prévu de lancer des assises de la santé scolaire. Elles n’ont pas pu se tenir pour les raisons que vous connaissez, mais je reprendrai bien évidemment ce projet. Mon collègue Yannick Neuder est également très mobilisé sur le sujet. Nous devrions pouvoir trouver ensemble le chemin qui nous conduira à ce que la prévention en matière de santé soit réellement assurée au sein de l’école. C’est un enjeu majeur. Néanmoins, les amendements qui visent à doubler ou à augmenter de deux tiers les effectifs infirmiers ne me paraissent pas réalistes. Nous restons mobilisés sur ces sujets et nous aurons l’occasion d’y revenir dans les prochaines semaines. Je demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, j’y serai défavorable. Laménie. Sur le fond, je défends la même position que les auteurs de ces amendements. En effet, au fil des années, il y a de moins en moins d’infirmières pour assurer la santé scolaire et la prévention dans les collèges et les lycées comme à l’école élémentaire. J’ai le souvenir que, dans un passé de plus en plus lointain, j’en conviens, nous passions des visites médicales à l’école et nous étions sensibilisés aux mesures de prévention. Nous examinons un texte budgétaire et ces amendements coûtent 210 ou 180 millions d’euros. Je suivrai l’avis du rapporteur spécial, mais, madame la ministre, je me permets d’insister pour que vous trouviez des solutions et je vous fais confiance pour cela. Certains de nos collègues sont membres de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Nous y traitons de problèmes de société très cruels, notamment les violences intrafamiliales. Les infirmières et les soignants qui interviennent dans le cadre de l’éducation nationale jouent un rôle fondamental. Brisson. Très bien ! Corbière Naminzo. Sans vouloir allonger les débats, je précise que le groupe CRCE-K soutiendra ces En effet, nous devons être à la hauteur des besoins du terrain où le constat est celui d’un déficit d’infirmières scolaires dans les établissements. Or elles n’exercent pas seulement une mission de prévention en matière de santé, elles prennent aussi en charge les problèmes de harcèlement scolaire, l’éducation à la vie affective et sexuelle ou encore la détection et le traitement des cas de violence De plus, madame la ministre, lisez les procès-verbaux des conseils d’administration des établissements scolaires. Vous constaterez que les familles sont nombreuses à dénoncer le manque d’infirmières scolaires dans les établissements. Certains parents doivent même expliquer à leurs enfants qu’ils ont le droit d’être malades y compris en dehors du jour où l’infirmière scolaire est présente dans le collège, le lycée ou l’école… S’il est malade, il doit pouvoir le dire même s’il n’y a pas de personnel médical présent dans l’établissement à ce moment-là. Cela nous paraît une évidence à nous qui siégeons dans cet hémicycle, mais ce n’est pas forcément le cas pour les élèves. Certains d’entre eux croient que l’on ne peut être malade que le jour où l’infirmière est présente, ce qui n’est pas normal. C’est un très mauvais signal que de ne pas inscrire une mesure en faveur de la santé scolaire dans votre budget. L’enjeu est important. Par exemple, j’ai moi-même un enfant qui est au collège : on l’a accusé un jour de dormir en classe, alors qu’il avait quarante de fièvre. Pourquoi n’a-t-il rien dit ? Parce que, ce jour-là, l’infirmière scolaire n’était pas présente. On finit par faire des procès aux élèves, parce que l’école ne bénéficie pas de moyens suffisants ! amendements identiques nos II-204 rectifié quater et II-440 rectifié. Masset et Monier applaudissent également.) l’amendement n° II-230 rectifié bis n’a plus L’amendement n° II-233 rectifié, présenté par Mmes de Marco, Ollivier et Souyris, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi de Marco. Madame la ministre, mes chers collègues, savez-vous que 500 postes de psychologues scolaires ont été supprimés depuis 2017, alors que chaque psychologue de l’éducation nationale prend en charge 1 500 élèves selon les chiffres de la Cour des comptes. Alors que l’ancien Premier ministre, Michel Barnier, avait fait de la santé mentale la grande cause nationale de l’année 2025, cet amendement vise à recruter 500 psychologues scolaires afin de donner au système de santé scolaire les moyens de répondre aux besoins grandissants des l’amendement n° II-233 rectifié. sur les travées des groupes SER et n° II-442, présenté par Mmes Brossel, Monier et Cet amendement a déjà été défendu. l’amendement n° II-442. L’amendement n° II-236 rectifié est présenté par Mmes de Marco et Ollivier, M. Salmon, Mme Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli et Mmes Poncet Monge, Senée et M. Vogel. L’amendement n° II-452 est présenté par Mmes Daniel, Monier, Brossel et Blatrix Contat, MM. Kanner, Chantrel et Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. La parole est à Mme Monique de Marco, pour présenter l’amendement n° II-236 rectifié. de Marco. Le présent amendement vise à garantir aux villes délégataires en santé scolaire une juste compensation de leurs efforts. Alors qu’elles agissent par délégation de l’État et permettent d’améliorer très sensiblement les taux de visite médicale pour les élèves, ainsi que de réaliser des actions de prévention et de promotion de la santé dans une approche globale de l’enfant, l’immense majorité de leur engagement repose sur leurs seules ressources. Mme Marie-Pierre Monier, pour présenter l’amendement spécial. Ces villes ont fait le choix d’être délégataires. On peut reconnaître leur efficacité, mais elles ont choisi d’assumer ce coût. Il serait incohérent qu’elles obtiennent un financement pour une compétence qu’elles ont elles-mêmes décidé d’assurer. Néanmoins, la situation de la médecine scolaire n’est pas bonne et je redis que l’expérimentation d’un transfert de compétence vers les départements est une piste à creuser, d’autant que ces villes délégataires ont prouvé qu’il était possible de faire mieux. La commission demande le retrait de ces amendements ; à défaut, l’avis sera défavorable. Ces collectivités – on peut citer Paris, Lyon, Bordeaux, Grenoble, Nantes ou Strasbourg – ont fait le choix d’exercer cette mission depuis l’époque de la IIIe République. Elles ont des moyens et, si nous voulons consacrer davantage de ressources à la santé scolaire, mieux vaut privilégier les territoires qui font face aux plus grandes difficultés structurelles et de recrutement. C’est pourquoi je demande le retrait de ces amendements. À défaut, l’avis sera défavorable. amendements identiques nos II-236 rectifié et II-452. J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains. (Exclamations sur les travées des Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 158 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat n’a pas adopté. n° II-441, présenté par Mmes Brossel, Monier et l’amendement n° II-441. L’amendement n° II-128 rectifié bis est présenté par M. Brisson, Mme Borchio Fontimp, MM. Paumier, Milon et Pointereau, Mme P. Martin, MM. Genet et Somon, Mme Imbert, M. Savin, Mmes Malet, Petrus et Ventalon, M. Saury, Mme Drexler, MM. Burgoa, Sol, Daubresse et Pellevat, Mme Aeschlimann, M. Bruyen, Mmes Belrhiti et Lopez, M. D. Laurent, Mmes Micouleau, Dumont, Muller-Bronn, V. Boyer, Gruny et Schalck et M. Gremillet. L’amendement n° II-545 rectifié est présenté par Mme Billon, MM. Lafon, Pillefer et Menonville, Mmes Sollogoub, de La Provôté et Morin-Desailly, MM. Canévet et P. Martin, Mmes Saint-Pé et Perrot, MM. S. Demilly et Fargeot, Mme Gacquerre et M. Parigi. La parole est à M. Max Brisson, pour présenter l’amendement n° II-128 rectifié bis. Brisson. Cet amendement d’appel vise, madame la ministre, à vous inciter à poursuivre les travaux engagés dans le cadre de l’excellente loi de Cécile Rilhac créant la fonction de directrice ou de directeur d’école. Les directeurs d’école ont obtenu une autorité fonctionnelle, mais ils n’ont pas assez d’heures de décharge pour pouvoir l’exercer. Tel est l’objet de cet amendement. Ils doivent surtout, à mon sens, être dotés d’un statut qui soit à la hauteur des lourdes responsabilités qui sont les leurs. Nous devons donc reprendre le grand chantier du rôle des directrices et directeurs dans les écoles primaires – ils sont irremplaçables. M. Laurent Lafon, pour présenter l’amendement n° II-545 rectifié. Lafon. Il a été très bien défendu, monsieur le président. spécial. Comme Max Brisson l’a dit, il s’agit d’amendements d’appel. Depuis la loi Rilhac, nous sommes restés au milieu du gué. Certes, il y a eu des progrès. Les directeurs et les directrices sont dotés de moyens supplémentaires et bénéficient de décharges horaires dans certaines écoles, mais pas dans toutes. Il faudrait faire mieux, mais nous manquons objectivement de moyens pour La commission demande le retrait de ces amendements. Monsieur le sénateur, je rends à mon tour hommage à nos directeurs et directrices d’écoles pour leur engagement. Ils jouent un rôle essentiel pour le fonctionnement de nos écoles. Vous avez mentionné la loi Rilhac, qui est une première étape. Je suis d’accord sur le fait qu’il faut poursuivre sur cette voie et j’estime que nous devons mener ce travail Le Gouvernement demande, dans cette attente, le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. président. Monsieur Brisson, l’amendement n° II-128 rectifié bis est-il Brisson. Je redis ce que j’ai dit au sujet de l’amendement précédent sur les contrats de mission : j’espère que l’année prochaine, les choses auront avancé et que je n’aurai pas à redéposer cet En attendant, je le retire. n° II-128 rectifié bis est retiré. Monsieur Lafon, l’amendement n° II-545 rectifié est-il maintenu ? Lafon. Non, je le retire, monsieur le n° II-545 rectifié est retiré. L’amendement n° II-105 rectifié, présenté par Mmes Tetuanui, Guidez, Romagny, Sollogoub, Patru et Housseau, MM. Rohfritsch et Kern, Mme Jacquemet et M. S. Demilly, est ainsi libellé : Fonds pour la création d’une UMEA en Polynésie française Fonds pour la création d’une UEMA en Polynésie française (ligne nouvelle) La parole est à Mme Anne-Sophie Romagny. Romagny. Cet amendement vise à créer une unité d’enseignement en maternelle autisme (UEMA) en Polynésie française. À l’heure actuelle, il n’existe aucune de ces structures dans l’archipel, alors qu’elles sont déployées depuis dix ans dans l’Hexagone. En tant que rapporteure de la loi visant à améliorer le repérage et l’accompagnement des personnes présentant des troubles du neurodéveloppement et à favoriser le répit des proches aidants, dite loi TND, j’accorde une importance toute particulière à cet amendement de notre collègue polynésienne Lana Tetuanui. spécial. Demande de retrait : la compétence scolaire en Polynésie française dépend du pays d’outre-mer (POM) et non de l’État. Nous devons évidemment avancer sur ce sujet, en tenant compte du rôle propre de la collectivité de Polynésie française. Je m’engage à ce que nous travaillions ensemble sur la prise en charge des enfants présentant des TND dans l’archipel, qui doivent eux aussi bénéficier d’un bon accompagnement : demande de retrait. président. Madame Romagny, l’amendement n° II-105 rectifié est-il maintenu ? Romagny. Madame la ministre, étant donné que vous m’avez assuré que nous travaillerions prochainement sur le sujet, ce dont je vous remercie, je retire cet amendement. n° 105 rectifié est retiré. L’amendement n° II-209 rectifié est présenté par MM. Gold, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, M. Grosvalet, Mme Pantel et MM. Roux et Guiol. L’amendement n° II-433 est présenté par Mmes Brossel, Monier et Blatrix Contat, MM. Kanner et Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Ces deux amendements sont ainsi libellés : L’amendement n° II-209 rectifié La parole est à Mme Colombe Brossel, pour présenter l’amendement n° II-433. Brossel. Madame la ministre, le Gouvernement a fait le choix de mettre fin au fonds de soutien au développement des activités périscolaires (FSDAP) et de supprimer les crédits alloués aux communes pour organiser des activités périscolaires. Je vous accorde que ce choix avait été annoncé. Pour autant, il va affecter les 1 500 communes qui ont souhaité conserver la semaine scolaire de 4,5 jours par souci de rendre aux enfants la demi-journée d’enseignement qui leur avait été subtilisée, volée, ou en tout cas annulée. On ne peut pas se dire ambitieux pour l’éducation de nos enfants, tout en oubliant qu’une demi-journée de classe leur a été enlevée ! Ces communes ont choisi d’offrir à tous les enfants un accès aux activités culturelles et Madame la ministre, je ne suis sénatrice que depuis un an, mais j’ai déjà eu l’occasion d’interroger trois ministres de l’éducation nationale sur ce sujet. Chacun d’entre eux m’a répondu que des concertations auraient lieu avec les associations et les élus. Or je puis vous assurer qu’il n’y a eu aucune concertation. Aussi, tant sur le fond que sur la forme, ce fonds doit être maintenu pour accompagner les collectivités. spécial. Demande de retrait : le FSDAP doit s’éteindre de sa belle mort le 1er septembre ; les communes concernées en étaient informées et n’en ont pas tenu compte. Brossel. Sans concertation ! Même avis : ce fonds, qui avait vocation à être transitoire, existe depuis maintenant dix ans. Son extinction a été annoncée il y a bien longtemps. En outre, un quart du fonds est consacré à quelques très grandes collectivités, dont on peut supposer qu’elles ont les moyens d’accompagner nos enfants. Toutefois, je m’engage moi aussi – et je m’efforcerai de respecter cet engagement – à organiser la concertation que vous avez évoquée. Elle doit d’autant plus avoir lieu qu’il existe des situations particulières, notamment à Mayotte, pour lesquelles il faudra trouver des solutions. l’amendement n° II-433. (Protestations sur les travées des présidence, le résultat du scrutin n° 159 : Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet L’amendement n° II-485, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Mellouli et Jadot, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : de Marco. Alors que la pauvreté progresse en France, les crédits alloués aux fonds sociaux pour les élèves précaires ont diminué de 10,5 millions d’euros depuis 2017. Ces fonds sociaux permettent pourtant d’aider les familles à financer les transports scolaires, la cantine, les fournitures scolaires ou encore les soins. J’insiste sur le montant raisonnable que nous proposons au travers de cet amendement, qui vise simplement à rétablir les crédits alloués aux fonds sociaux à leur niveau de 2017. Et j’espère qu’il ne fera pas l’objet d’une demande de scrutin public… n° II-445, présenté par Mmes Brossel, Monier et Brossel. Il est défendu, monsieur spécial. Je parle sous le contrôle du Gouvernement, mais il me semble que le montant consacré à ces fonds est le même que dans le PLF pour 2024. Par ailleurs, sauf erreur de ma part, le montant des bourses augmente de 19 millions d’euros par rapport à Vos demandes paraissent donc satisfaites ; si Mme la ministre le confirme, je demanderai le retrait de ces amendements. Je confirme ce que vient de dire M. le rapporteur spécial. La question est avant tout le recours à ces fonds sociaux. Sans doute devons-nous trouver ensemble la meilleure façon d’informer les familles à ce sujet, car certaines d’entre elles pourraient en bénéficier, mais elles ne se signalent pas auprès des établissements. Pour cette raison, je suis fière que nous ayons automatisé le versement des bourses, ce qui s’est assorti d’une augmentation des moyens, comme vient de le rappeler le rapporteur L’enjeu est donc davantage d’adopter une démarche d’« aller vers » pour mieux informer que d’augmenter le montant des crédits disponibles. Le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. l’amendement n° II-485. présidence, le résultat du scrutin n° 160 : Je mets aux voix l’amendement n° II-445. n° II-436, présenté par Mmes Monier, Brossel et La parole est à M. Adel Ziane. Ziane. Cet amendement vise à rétablir les crédits de la loi de finances 2024 destinés aux lycées professionnels situés dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) afin qu’ils proposent des modules optionnels à leurs élèves de terminale. En effet, l’enveloppe de 10 millions d’euros qui figurait dans le budget de 2024 a disparu dans le projet de loi de finances 2025. Ce dispositif, créé par le Gouvernement l’année dernière, devait permettre aux élèves de terminale volontaires des établissements des quartiers prioritaires de la ville, avec l’appui d’intervenants extérieurs, de développer leurs compétences psychosociales et de favoriser leur insertion professionnelle. Les lycéens de ces quartiers étudient deux fois plus en filière professionnelle que les lycéens habitant les autres quartiers des zones urbaines. Afin de favoriser la réussite des élèves, il convient de rétablir ces 10 millions d’euros de crédits pour maintenir ces modules optionnels. spécial. Demande de retrait : il me semble que la réforme de la voie professionnelle tient compte de ce dispositif. Je vous laisse, madame la ministre, nous éclairer à ce sujet. Je vous le confirme. J’avais moi-même décidé à l’occasion d’un comité interministériel de la ville de mettre en place ces modules optionnels pour les classes de terminale professionnelle situées dans des QPV. Entre-temps, nous avons engagé la réforme de la voie professionnelle afin de renforcer l’apprentissage des savoirs fondamentaux, d’instaurer des parcours différenciés en terminale ouvrant le choix entre la poursuite d’études ou l’entrée dans la vie professionnelle, de créer un bureau des entreprises dans chaque lycée et de transformer de la carte des formations professionnelles pour l’adapter aux besoins des territoires. En toute sincérité, je considère que cette question est traitée par la réforme de la voie professionnelle. président. Monsieur Ziane, l’amendement n° II-436 est-il maintenu ? Ziane. Non, je le retire, monsieur le n° II-436 est retiré. L’amendement n° II-483, présenté par Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, de Marco. Cet amendement vise à répondre aux besoins de prévention du harcèlement scolaire et d’aide aux victimes par l’intervention au sein des écoles d’associations spécialisées sur le sujet. Je vous rappelle qu’en septembre 2023 Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, a annoncé la création de cours d’empathie afin de lutter contre le harcèlement scolaire. Depuis, des expérimentations ont été menées. Le dispositif est censé être étendu à toutes les écoles en mettant à la disposition des enseignants un kit ministériel et un podcast pour les accompagner. Toutefois, face à l’ampleur du harcèlement scolaire, les cours de vie scolaire et l’intervention des enseignants, dont ce n’est ni le rôle ni la formation, ne sauraient suffire. Aussi, le présent amendement vise à faire intervenir des associations spécialisées au sein des établissements scolaires. spécial. Demande de retrait : il me semble préférable de laisser cette mission aux seuls enseignants, même si l’intervention ponctuelle d’associations peut être Je suis d’accord avec le rapporteur spécial. À mon sens, il appartient à l’éducation nationale de former ses personnels et de consacrer des moyens suffisants pour lutter contre ce fléau qu’est le harcèlement. Depuis 2024, nous consacrons 30 millions d’euros par an à l’indemnisation des 17 000 référents harcèlement des établissements scolaires et nous finançons 150 emplois à temps plein dans les académies, dont les titulaires sont assistés par 400 agents. Il est de notre responsabilité d’intervenir sur ces sujets. Cela n’exclut pas l’intervention ponctuelle d’associations, mais nous avons mis le paquet pour que l’éducation nationale soit en mesure de prévenir ce fléau du harcèlement. l’amendement n° II-483 est-il maintenu ? de Marco. Je vous rappelle que les enseignants considèrent que ce n’est pas leur rôle de prévenir le harcèlement scolaire et qu’ils ne sont pas suffisamment formés à cette fin. Cela étant dit, je retire cet amendement pour éviter un nouveau scrutin public… n° II-483 est retiré. L’amendement n° II-205 rectifié est présenté par M. Laouedj, Mme M. Carrère, MM. Bilhac, Gold, Grosvalet et Masset, Mme Pantel, M. Roux, Mme Guillotin et MM. Cabanel et Guiol. L’amendement n° II-449 est présenté L’amendement n° II-470 est présenté par Mme Cazebonne, MM. Lévrier, Patriat, Kulimoetoke, Buis et Buval, Mme Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli et Lemoyne, Mme Nadille, MM. Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. Ces trois amendements sont ainsi libellés : présenter l’amendement n° II-205 rectifié. affecter des ressources financières au dispositif 3018, qui consiste à proposer un numéro unique aux jeunes victimes de harcèlement et de violences numériques. Ce numéro a été activé en 2019 pour offrir un soutien immédiat aux jeunes qui sont confrontés à des violences en lignes, en particulier le harcèlement sur les réseaux sociaux et les cyberattaques. Selon le ministère de l’éducation nationale, les signalements sur ce numéro ont augmenté de manière significative à la suite de la campagne de sensibilisation sur la prévention du cyberharcèlement qui a été lancée en Toutefois, des associations et experts de la protection et des droits des enfants comme Child Focus, mais aussi e-Enfance, qui gère le 3018, soulignent que des moyens supplémentaires sont nécessaires pour garantir son accessibilité, améliorer la prise en charge des victimes et renforcer leur suivi psychologique. Aussi, nous proposons de consacrer 2 millions d’euros supplémentaires à cette mission pour mieux former les conseillers et davantage sensibiliser les jeunes. Brossel. Il a très bien été défendu par mon collègue, monsieur le président. M. Dominique Théophile, pour présenter l’amendement Théophile. Je le considère également comme très bien défendu. spécial. J’y serais très favorable, s’il n’était pas déjà satisfait Brossel le conteste.) : Il est en effet satisfait : en tant que Première ministre, j’avais présenté à l’automne 2023 un plan interministériel de lutte contre le harcèlement visant notamment à créer le numéro unique 3018 et à en renforcer les L’augmentation du financement devait se répartir entre l’éducation nationale, qui a mis sa part, et un autre ministère – que je ne citerai pas –, qui ne l’a pas fait. À la suite de nos échanges avec l’association e-Enfance, nous avons dégagé les moyens nécessaires pour répondre à ses besoins. Cet amendement étant donc satisfait, le Gouvernement en demande le retrait ; à défaut, l’avis serait amendements identiques nos II-205 rectifié, II-449 et (Exclamations sur des travées des présidence, le résultat du scrutin n° 161 : L’amendement n° II-79 rectifié, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : La parole est à M. Thomas Dossus. Dossus. Cet amendement vise à promouvoir les classes de découvertes. Il s’inspire de la proposition de loi visant à relancer l’organisation des classes de découvertes, qui a été adoptée par l’Assemblée nationale le 1er février 2024, y compris par la droite républicaine. La circulaire du 13 juin 2023 relative à l’organisation des sorties et voyages scolaires devait redynamiser cette pratique. Malheureusement, force est de constater que de nombreux freins au départ persistent et que l’État n’est pas suffisamment présent sur cette question. Aussi, cet amendement vise à créer un fonds de soutien aux classes de découvertes. spécial. Avis défavorable. Si je partage votre point de vue sur les bienfaits des classes de découvertes, pour qu’une politique soit opérante, il est important d’éviter toute confusion dans les rôles des uns et des autres. En l’occurrence, les collectivités locales dotent les établissements, tandis que l’État intervient dans les territoires les plus fragiles, c’est-à-dire les cités éducatives et les territoires éducatifs ruraux. Cela me semble un bon l’amendement n° II-79 rectifié. Poncet Monge. Il faut être présent en séance ! président. Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du présidence, le résultat du scrutin n° 162 : L’amendement n° II-471 rectifié n° II-80 rectifié, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, Dossus. Nous achevons l’examen des crédits de cette mission avec un amendement de ma collègue Mathilde Ollivier. Ces derniers mois, nous avons assisté à une offensive militante réactionnaire, émanant parfois même de certaines travées de cet hémicycle, contre l’éducation à la sexualité. Cet amendement vise à financer une campagne de communication à ce sujet. Je précise qu’il ne s’agit pas seulement d’éducation sexuelle : l’expression consacrée est « éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ». Cette discipline est du ressort des enseignants et fait déjà l’objet de trois heures de cours annuelles en collège et en lycée. Certes, ces trois heures ne sont pas toujours Poncet Monge. En effet ! spécial. … mais une campagne médiatique à ce sujet serait à mon sens inutile et ne ferait qu’agiter beaucoup de fantasmes, du côté des réactionnaires comme des progressistes – chacun se classera comme il le souhaite ! Je peux vous assurer que nous ferons appliquer ce programme. Comme je l’ai évoqué précédemment, nous avons mobilisé le Conseil supérieur des programmes pour l’élaborer et il a fait l’objet de nombreuses concertations. Nous aurons rapidement l’occasion de discuter de nouveau de ce programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle avant que son contenu ne soit publié. Nous allons évidemment former les professeurs, qui seront nos meilleurs relais. Grâce à eux, chaque élève bénéficiera de cet enseignement. Il ne s’agit pas d’un enjeu de communication ; il s’agit d’un enjeu de formation des enseignants, puis de déploiement de ce programme très attendu. Monier. Nous traversons une période de régression inquiétante sur le sujet de l’éducation à la vie sexuelle et affective. Les associations concernées, à l’instar des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), déplorent les difficultés grandissantes qu’ils rencontrent pour mener des actions de prévention dans les collèges et les lycées. Les établissements se montrent de plus en plus réticents à accueillir de telles actions, anticipant les réactions négatives de parents d’élèves qui pour certains sont membres de collectifs réactionnaires tels que l’association Parents vigilants. Sur ces travées, certains remettent en question la pertinence d’un programme d’éducation à la vie sexuelle et affective. Pour autant, un programme va être établi et c’est tant mieux. Toutefois, je rappelle que Max Brisson, Annick Billon et moi-même avons publié en 2022 un rapport d’information intitulé Bilan des mesures éducatives du quinquennat, dont la proposition n° 21 était la suivante : « Lutter contre les stéréotypes de genre associés à certains enseignements. » Mais peut-être Max Brisson juge-t-il désormais cette recommandation trop wokiste… Quoi qu’il en soit, les séances d’éducation à la vie sexuelle et affective sont une obligation légale et offrent de précieux outils pour dévoiler les stéréotypes sexistes, guider les élèves dans l’apprentissage de leur corps et prévenir les violences sexistes et l’amendement n° II-80 rectifié. présidence, le résultat du scrutin n° 163 : mission « Enseignement scolaire », figurant à collègues, nous avons achevé l’examen des crédits de la mission « Enseignement scolaire ». Nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. séance, suspendue à vingt-deux heures vingt-cinq, est reprise à vingt-deux heures trente.) de concours financiers : Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés (suite) « Économie » et du compte de concours financiers organismes privés ». président. Nous reprenons « Économie », figurant à l’état B. Développement des entreprises et régulations Plan « France Très haut Statistiques et études économiques Stratégies économiques Financement des opérations patrimoniales en 2025 sur le compte d’affectation spéciale « Participations financières de l’État » n° II-2187, présenté par le Gouvernement, est ainsi Plan France Très haut débit déléguée auprès du ministre de chargée de artificielle et du numérique. Le présent amendement tend à procéder à des mesures de redressement afin d’atteindre la cible de déficit public de 5,4 % de PIB en 2025 fixée par le Premier ministre et de garantir la soutenabilité de la trajectoire des finances publiques. C’est une mesure de responsabilité. En décembre, en votant les deux amendements identiques nos II-820 et II-913 rectifié bis, le Sénat a adopté de premières mesures de redressement sur la mission « Économie » ; le présent amendement tend à les compléter. Il vous est donc proposé de procéder à des annulations de crédits complémentaires : une annulation, en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, de 21,6 millions d’euros sur le programme 343 « Plan France Très haut débit » et de 5 millions d’euros sur le programme 305 « Stratégies Il en résulte un total d’annulations de 26,6 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement sur le périmètre de la mission. En revanche, le programme 134 « Développement des entreprises et régulations » demeure inchangé et n’enregistre pas d’annulation spéciale de la commission des finances. Cet amendement ayant été déposé quelques heures seulement avant le début de la séance, la commission n’a pas pu se réunir pour l’examiner : elle s’en remettra donc à la sagesse du Madame la ministre, on ne peut néanmoins que regretter la méthode utilisée par le Gouvernement, qui nous apparaît comme assez irrespectueuse du travail parlementaire, d’autant que les explications que vous avez avancées pour justifier cet amendement sont pour le moins succinctes. Par ailleurs, les économies prévues à cet amendement sont en partie imputées sur le plan France Très Haut Débit qui, je le rappelle, a déjà fait l’objet de coupes budgétaires massives dans le texte initial, elles-mêmes succédant à d’autres coupes opérées au cours de l’année 2024. Enfin, madame la ministre, et je sais que vous en êtes consciente, comment le Gouvernement peut-il respecter ses engagements d’un déploiement de la fibre sur tout le territoire à l’horizon de 2025, tout en multipliant les coups de rabot sur ce Mes chers collègues, je profite de l’occasion pour ouvrir une parenthèse et recenser l’ensemble des annulations de crédits auxquelles il a été procédé depuis ce matin, sur plusieurs missions, après l’adoption de différents amendements – je m’adresse en particulier à notre collègue Max Brisson, qui y est sensible – : outre les 26 millions d’euros d’annulations de crédits sur la présente mission « Économie », citons les 52 millions d’euros annulés sur la mission « Enseignement scolaire », les 130 millions d’euros annulés sur la mission « Culture », les 80 millions d’euros annulés sur mission « Audiovisuel public », les 123 millions d’euros annulés, en dernière minute, sur la mission « Sport, jeunesse et vie associative », les 283 millions d’euros annulés sur la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », tandis que, je viens tout juste de l’apprendre, l’aide à la rénovation des logements pourrait être amputée de 700 millions d’euros de crédits ! Au regard des discussions qui se sont tenues ces derniers jours à Bercy, je trouve ces mesures, sinon sacrément irresponsables, à tout le moins quelque peu cavalières. Tout à l’heure, s’adressant à l’une de vos collègues, madame la ministre, notre collègue Max Brisson se demandait si le Gouvernement n’allait pas finir par avoir un torticolis à force de tourner la tête vers la gauche ; moi, je m’inquiète plutôt du potentiel torticolis qu’il pourrait attraper, mais à force de regarder vers sa droite ! Je le répète, ces annonces et décisions ne correspondent pas du tout à ce qui a été évoqué ces dernières heures au cours des discussions que nous avons eues à Bercy. Brisson. La censure est spéciale. Je veux vous alerter, mes chers collègues : à l’heure actuelle, les annulations de crédits se montent à 1,4 milliard d’euros. Le Gouvernement y procède à la dernière minute, sans annonce préalable et sans concertation. M. Jean-Jacques Michau, pour explication de vote. Michau. Je souscris, sur la forme et sur le fond, aux propos de Mme la rapporteure spéciale. Madame la ministre, réduire les crédits du plan France Très Haut Débit n’est pas envisageable ! Ce faisant, vous enverriez un mauvais signal au monde rural, aux personnes qui habitent loin de tout, aux territoires en quête d’attractivité. S’agissant du programme 305 « Stratégies économiques », où s’exerceront les annulations de crédits ? Sur la compensation versée à la Banque de France pour ses missions exercées pour le compte de l’État, notamment la lutte contre le surendettement ? Sur les crédits de la direction générale du Trésor ? Sur ceux de l’Agence des participations de l’État ? Sur ceux de l’économie sociale et solidaire ? Je vous rappelle que, avant la suspension de nos travaux à la suite du vote de la motion de censure, le Sénat avait adopté une série d’amendements identiques, dont un déposé par le Gouvernement, visant à rehausser de 10 millions d’euros les crédits en faveur de l’économie sociale, solidaire et responsable. J’attends donc quelques précisions de votre part, M. Olivier Rietmann, pour explication de vote. Rietmann. Madame la ministre, je ne voudrais pas être hors sujet, mais, puisque nous reprenons l’examen des crédits de la mission « Économie » et que vous êtes, à Bercy, rattachée au ministre de l’économie, des finances – je dirais plutôt du redressement des finances – et de la souveraineté industrielle et numérique – je parlerais plutôt de l’attractivité industrielle de notre pays –, je ne peux m’empêcher de vous interroger sur le point suivant. M. Lombard, a déclaré, hier matin, devant une journaliste, que, dorénavant, la priorité des entreprises françaises devait être la transition écologique et qu’il fallait par conséquent qu’elles acceptent de faire moins de bénéfices, d’être moins rentables. Quand on sait que, en France, comme dans les autres pays d’ailleurs, il n’y a pas le moindre centime d’argent public qui ne vienne pas – je caricature à peine – des Poncet Monge. Et des Rietmann. … via les charges sociales, salariales, les impôts, dont l’impôt sur les sociétés, les investissements, penser que l’on va pouvoir redresser les finances du pays tout en réduisant leur rentabilité me paraît être une tâche bien difficile. Guhl. Il y a de la marge ! Rietmann. Et puis, alors que vous voulez faire de notre pays un centre d’attractivité industrielle, allez expliquer aux investisseurs, allez expliquer aux créateurs et aux repreneurs d’entreprise, allez expliquer aux industriels du monde entier qu’en France l’objectif des entreprises n’est pas la rentabilité ! Comment, dès lors, comptez-vous faire pour assurer les bases mêmes de notre économie ? déléguée. Je tiens à rappeler mon attachement au plan France Très Haut Débit, en dépit des mesures d’économies que nous vous proposons d’adopter. J’ai déjà eu l’occasion d’avoir des échanges avec certains d’entre vous à ce sujet. Le déploiement du numérique repose sur des infrastructures et nous devons certes soutenir celui-ci avec dynamisme, mais également avec responsabilité. C’est ce qui rend les discussions complexes. Ce plan France THD reste doté de 247 millions d’euros en crédits de paiement. Il n’est donc aucunement question de revoir à la baisse notre engagement à déployer ces infrastructures numériques. Je veux dire un mot sur les commentaires qui viennent d’être faits. Le Gouvernement continuera de soutenir l’innovation et les entreprises. Il nous faut simplement trouver un chemin pour tenir l’objectif de 5,4 % de déficit qu’a fixé le Premier ministre. l’amendement n° II-2187. n° II-398 n’est pas soutenu. L’amendement n° II-617 est présenté par Mme Guhl, MM. Dossus et G. Blanc, Mme Senée, MM. Benarroche et Dantec, Mme de Marco, MM. Fernique, Gontard, Jadot et Mellouli, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Souyris et M. Vogel. L’amendement n° II-1117 est présenté par MM. Gay et Lahellec, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Ces deux amendements sont ainsi libellés : La parole est à Mme Antoinette Guhl, pour présenter l’amendement n° II-617. Guhl. Cet amendement vise à restaurer le fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac) et à le doter de 30 millions d’euros pour répondre aux difficultés des petits commerces et des artisans dans les territoires les plus fragiles. En ces temps particulièrement difficiles pour le tissu des très petites entreprises, il est essentiel de les accompagner dans leur modernisation. Cela passe notamment par le soutien à la transition numérique des commerces et au développement d’outils innovants pour les artisans. Les dispositifs tels qu’Action cœur de ville ou Petite Ville de demain restent trop restreints. Ils concernent un nombre trop limité de communes et ne répondent pas spécifiquement aux besoins du commerce et de l’artisanat. L’année dernière, dans notre grande sagesse, nous avions voté, de manière transpartisane, un amendement identique à celui-ci. Cette année encore, envoyons un signal fort pour celles et ceux qui font vivre nos centres-villes et construisent du lien social. Mme Marianne Margaté, pour présenter l’amendement Margaté. Il est défendu. spéciale. La commission, dont je suis, à cette place, la porte-parole, est réservée quant à un possible rétablissement du Fisac. C’est néanmoins un comble pour moi, puisque je défends, depuis 2011, sa préservation ! À cet égard, mes chères collègues, je vous remercie, à titre personnel, d’avoir déposé ces amendements que je considère comme très utiles. Nous savons à quel point ils répondent à une demande dans nos territoires. Je referme la parenthèse. Toujours est-il que la commission des finances n’a pas souhaité, à ce jour, donner une suite favorable à cette demande et sollicite donc le retrait de ces amendements. Mais le combat doit évidemment se poursuivre. déléguée. Le Fisac a été mis en extinction par la loi de finances pour 2019. Je tiens cependant à rappeler que nous avons créé, à destination des entreprises et des collectivités, d’autres dispositifs plus ciblés qui visent à maintenir la vitalité économique de nos territoires, essentielle pour eux. Ces dispositifs sont essentiellement mis en œuvre par les régions. En voici quelques exemples : le soutien, depuis 2020, à l’ingénierie via les programmes de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) ; le programme de transformation des zones commerciales, lancé en novembre 2023 ; le programme de reconquête du commerce rural, qui rencontre un succès marqué – 371 demandes validées et 10 millions d’euros de subventions accordés. Depuis l’ouverture de ces différents dispositifs, près de 650 demandes ont été déposées partout en France, concernant plus de 380 communes. Depuis l’entrée en vigueur de la loi NOTRe, en 2015, les régions ont également la possibilité d’accorder des aides directes à l’acquisition, la modernisation et l’accessibilité des locaux commerciaux, via deux outils : le fonds de restructuration des locaux d’activité, géré par l’ANCT, qui a été abondé de 85 millions d’euros depuis 2021, permettant de financer environ 700 locaux sur sa première phase ; le programme de reconquête du commerce rural, lancé en 2023 et doté de 21 millions d’euros. Pour toutes ces raisons, et parce que ces dispositifs nous paraissent plus ciblés et plus efficaces, le Gouvernement est défavorable au rétablissement du Fisac. amendements identiques nos II-617 et II-1117. (Les amendements ne sont pas adoptés.) n° II-116 rectifié bis, présenté par Mmes Guhl et Artigalas, MM. Fargeot, Gay et Gillé, Mme Margaté, MM. Michau, Redon-Sarrazy, Dossus et G. Blanc, Mme Senée, MM. Benarroche et Dantec, Mme de Marco, MM. Fernique, Gontard, Jadot et Mellouli, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Souyris et M. Vogel, est ainsi La parole est à Mme Antoinette Guhl. Guhl. Cet amendement revêt un caractère un peu particulier à mes yeux. En effet, ce n’est pas la première fois qu’un amendement tendant à créer un fonds de reprise ou un fonds de conversion d’une entreprise est soumis au vote de notre assemblée. Cependant, c’est la première fois que la situation dans laquelle se trouve un fleuron industriel de notre pays illustre à ce point la pertinence d’un tel amendement : je pense à Duralex, mais je pourrais également citer Bergère de France et tant d’autres. D’ailleurs, vous ne vous y êtes pas trompés, mes chers collègues, tant vous êtes nombreuses et nombreux à avoir cosigné cet amendement et à avoir indiqué votre intention de le voter. Quel est son objet ? Il tend à créer un fonds dédié de 20 millions d’euros pour la reprise d’entreprise par les salariés sous forme de société coopérative participative (Scop) ou de société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), comme cela a été le cas pour Duralex. Un tel fonds permettrait de lever les freins liés au coût du transfert de propriété et de limiter les risques pris par les salariés. En France, il existe de nombreuses entreprises coopératives qui fonctionnent très bien. Je pense à UpCoop, anciennement Chèque Déjeuner, dont nous avons parlé voilà peu dans cet hémicycle ; je pense également à Duralex, que tout le monde connaît et qui illustre pleinement l’intérêt de ce mécanisme. Malgré les refus initiaux, notamment de Bpifrance, l’engagement collectif territorial a démontré que la transition vers des modèles coopératifs était une voie pertinente pour répondre aux enjeux. Il s’agit maintenant de disposer d’un fonds de reprise national destiné à faciliter la reprise ou le maintien de l’activité de ces entreprises pour les transformer en n° II-880, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Michau, Mérillou, Montaugé, Gillé et Redon-Sarrazy, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Pla, Stanzione et Tissot, Mmes Linkenheld et Daniel, MM. Darras, Kanner et les membres du La parole est à Mme Florence Blatrix Contat. Blatrix Contat. Le présent amendement vise, comme le précédent, à faciliter la reprise d’entreprise par les salariés par la création d’un fonds dédié doté de 5 millions d’euros. Je ne reviendrai pas sur les propos qu’a tenus ma collègue pour souligner le caractère essentiel de ce type de reprise. L’obstacle principal, à ce jour, reste le financement. Ce fonds vise à lever les barrières en permettant de garantir les prêts. spéciale. La commission demande malheureusement le retrait de ces deux amendements. Elle estime qu’il n’est pas judicieux que l’État supporte le financement d’un fonds de reprise par les salariés des entreprises en difficulté dans un contexte budgétaire aussi contraint que celui que nous connaissons. Par ailleurs, je rappelle que des dispositifs fiscaux visant à inciter à la reprise d’entreprise par les salariés existent déjà. Citons le crédit d’impôt sur les intérêts des emprunts contractés pour le rachat de l’entreprise ou encore l’abattement fiscal sur les droits d’enregistrement lors d’une reprise par les salariés. déléguée. C’est une demande de retrait ou, à défaut, un avis défavorable pour les raisons qui viennent d’être invoquées. Le Gouvernement est particulièrement investi sur cette question du partage de la valeur et sur les dispositifs de reprise d’entreprise par leurs salariés. Il en existe déjà un certain nombre qui offrent un cadre fiscal et social avantageux, notamment pour la transformation de la société reprise en Scop – exemple cité à l’instant – ou bien la mobilisation de l’épargne salariale à travers les fonds communs de placement d’entreprise (FCPE). J’indique également que ma collègue Véronique Louwagie mènera en mars prochain une mission sur l’économie sociale et solidaire (ESS) devant conduire à l’organisation d’une conférence des financeurs. L’objectif est de dresser un état des lieux pour améliorer son financement, public, mais, surtout, privé, en mettant davantage à contribution les banques publiques, dont Bpifrance et la Banque des territoires, mais aussi les acteurs conventionnels, assureurs et fonds Par ailleurs, la Cour des comptes mène actuellement une mission d’évaluation de la politique de soutien de l’État à l’ESS qui pourrait déboucher sur des propositions pour favoriser la reprise d’entreprise par leurs salariés. Nous pensons que ces dispositifs permettent de traiter un certain nombre des problématiques que vous avez soulevées. Avant d’en envisager d’autres, attendons les résultats de ces Mme Antoinette Guhl, pour explication de vote. Guhl. L’avantage fiscal qui vient d’être évoqué ne permet pas aux salariés de reprendre une entreprise. Les salariés de Duralex, qui n’étaient pas très grassement payés, devaient d’abord trouver 10 millions d’euros pour pouvoir racheter leur entreprise. Financer la participation est un préalable avant de pouvoir bénéficier éventuellement d’un avantage fiscal sur les quelques milliers d’euros que chacun aurait, individuellement, mobilisés pour cette opération. Madame la ministre, vous évoquez également l’action de Bpifrance. Celle-ci proposait de prêter aux salariés de Duralex 600 000 euros – je rappelle que leur besoin était de 10 millions d’euros… –, tandis qu’elle proposait 6 millions à un fonds d’investissement candidat au rachat de l’entreprise, alors même que ce fonds prévoyait la mise en place d’un plan social ! Voilà bien le problème avec Bpifrance : elle n’est pas apte à traiter les dossiers concernant des coopératives. C’est bien pourquoi la création d’un tel fonds spécifique est nécessaire. l’amendement n° II-116 rectifié bis. l’amendement n° II-880. président. Je suis saisi de sept Les cinq premiers sont identiques. L’amendement n° II-308 est présenté par M. Redon-Sarrazy, au nom de la commission des affaires L’amendement n° II-574 rectifié est présenté par M. Chaize, Mmes Jacques, Belrhiti et Demas, M. Bouchet, Mme Gruny et MM. Bruyen, Pellevat, Brisson et Savin. L’amendement n° II-844 rectifié quater est présenté par MM. Piednoir et J.B. Blanc, Mme Sollogoub, MM. Levi, Karoutchi, L. Vogel et Saury, Mme Berthet, MM. Cadec, Michallet et Chevalier, Mme Perrot, M. de Nicolaÿ, Mme Romagny et MM. Wattebled et Gremillet. L’amendement n° II-1033 est présenté par M. G. Blanc. L’amendement n° II-1601 est présenté par M. Cozic et Mme Espagnac, au nom de la commission des finances. Ces cinq amendements sont La parole est à M. Jean-Jacques Michau, pour présenter l’amendement n° II-308, au nom de la commission des affaires économiques. au nom de la commission des affaires économiques. Cet amendement, présenté par notre collègue Christian Redon-Sarrazy au nom de la commission des affaires économiques, vise à restaurer la part de l’État dans le financement des pôles de compétitivité à hauteur de 9 millions d’euros en autorisations Cela correspond au montant qui avait été prévu annuellement pour la cinquième phase du programme 2023-2026. La part de l’État représente en moyenne un tiers du budget des pôles de compétitivité et sa suppression brutale pourrait condamner un bon nombre d’entre eux, alors même que, en maillant l’ensemble de nos territoires, ils permettent à nos entreprises, y compris les plus petites, d’être embarquées dans l’innovation, et ce dans une logique de territoires d’excellence. Plusieurs d’entre nous ont été alertés sur ce sujet, non seulement par les acteurs économiques ou par les régions, lesquelles n’auront pas les moyens de prendre le relais, mais aussi par le monde académique, qui s’inquiète des impacts sur les infrastructures de recherche. Mme Micheline Jacques, pour présenter l’amendement n° II-574 rectifié. Jacques. Il est défendu. Mme Anne-Sophie Romagny, pour présenter l’amendement n° II-844 rectifié quater. Romagny. Il est également n° II-1033 n’est pas soutenu. La parole est à M. le rapporteur spécial, pour présenter l’amendement n° II-1601. spécial de la commission des finances. La commission des finances a, elle aussi, bien identifié cette question. D’ailleurs, nous nous félicitons que des collègues siégeant sur l’ensemble des travées de notre assemblée aient pris l’initiative de déposer des amendements visant à rétablir ces crédits. Je tiens à le souligner, il est complètement incompréhensible que l’État se désengage aujourd’hui de cette politique publique, alors même que le Gouvernement affirme vouloir engager le pays dans la voie de la réindustrialisation. Cette logique de rabot appliquée à une politique pourtant vecteur de croissance ne nous semble pas acceptable. J’invite donc l’ensemble de nos collègues à voter ces amendements. n° II-110 rectifié bis est présenté par Mme L. Darcos, MM. Chevalier, Wattebled, Brault et Chasseing, Mme Bourcier, M. Laménie, Mme Lermytte et M. Capus. L’amendement n° II-1021 est présenté par MM. Buval, Buis et Patriat, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, MM. Omar Oili et Patient, Mme Schillinger et M. Théophile. présenter l’amendement n° II-110 rectifié bis. Laménie. Cet amendement, dont notre collègue Laure Darcos est la première signataire, porte sur les pôles de compétitivité, dont la création remonte à 2005 et qui jouent un rôle fondamental pour le développement économique et l’innovation. Ils sont entrés dans leur cinquième phase d’action pour la période 2023-2026, avec le soutien de l’État et des régions. Cet amendement vise à maintenir le financement de l’État pour un montant de 9 millions d’euros par abondement des crédits du programme 134 et réduction à due concurrence des crédits du programme 305 « Stratégies économiques ». M. Jean-Baptiste Lemoyne, pour présenter l’amendement Lemoyne. Il est défendu ! de la commission sur les amendements identiques nos II-110 rectifié bis et II-1021 ? spéciale. Comme cela a été dit, les pôles de compétitivité représentent un enjeu majeur de souveraineté industrielle dans chacun de nos territoires. Aussi, madame la ministre, j’espère que vous nous suivrez en émettant un avis favorable sur ces amendements identiques visant à restaurer la part étatique de leur financement. S’agissant des amendements nos II-110 rectifié bis et II-1021, la commission en demande le retrait. déléguée. Je veux dire que nous nous inscrivons totalement dans cette logique de territoires d’excellence et que j’ai été, moi aussi, personnellement alertée sur cette question, à laquelle je suis très sensible. Nous entendons non pas remettre en cause les pôles d’excellence, mais simplement poursuivre dans la transition de ce modèle. Les crédits de l’État, qui sont fixés à 9 millions d’euros par an en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, sur la totalité de la cinquième phase d’action pour la période 2023-2026, représentent seulement entre 10 % et 25 % du budget total de chaque pôle. Environ un tiers du financement public est apporté aujourd’hui apporté par les régions. Nous sommes cependant bien conscients des économies qui sont demandées : ces 9 millions d’euros représentent, pour chacun des 56 pôles, environ 160 000 euros. Cependant, depuis 2019, l’État ne finance plus directement les pôles de compétitivité, à l’exception du ministère des armées, qui conserve une relation avec certains d’entre eux sur son budget propre. L’intégralité de ces financements transite désormais par les régions, et nous nous engageons à soutenir les pôles. Pour autant, l’avis est défavorable sur l’ensemble de ces amendements. Guhl. Le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires votera ces amendements identiques afin de soutenir les pôles de compétitivité. Nous soutenons également les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), qui sont leur pendant en économie sociale et solidaire, et qui sont sous-financés. Nous aurons l’occasion d’en reparler avec M. Emmanuel Capus, pour explication de vote. Capus. La réponse du Gouvernement n’est pas du tout satisfaisante : comment peut-il prétendre qu’il va maintenir son engagement en faveur des pôles de compétitivité tout en supprimant la ligne budgétaire De surcroît, l’État s’est conventionnellement engagé sur la totalité de la cinquième phase d’action pour la période 2023-2026 ! Donc, comment peut-il vouloir se retirer ? La réponse de Mme la ministre est, de fait, quelque peu incohérente : soit l’État s’engage, soit il ne s’engage pas ! Ces 9 millions d’euros, qui sont une goutte d’eau pour l’État, sont extrêmement importants pour les pôles de compétitivité. Pour plus de simplicité, je rectifie l’amendement de notre collègue Laure Darcos pour le rendre identique aux amendements nos II-308, II-574 rectifié, II-844 rectifié quater et II-1601, qui ont le même objet. Lemoyne. J’en fais de même avec l’amendement n° II-1021, monsieur le président ! président. Il s’agit donc des amendements nos II-110 rectifié ter et II-1021 bis, dont le libellé est identique aux amendements quater et II-1601. La parole est à M. Jean-François Rapin, pour explication de vote. Rapin. Madame la ministre, tout comme M. Capus, je n’ai vraiment pas compris le sens de votre propos. Vous affirmez que le Gouvernement soutient les pôles de compétitivité, tout en émettant un avis défavorable sur cette série d’amendements. Ça veut dire quoi ? Que vous avez négocié avec les régions, qui compenseront ce désengagement financier de l’État ? Ou bien que l’État considère que les pôles de compétitivité ne servent à rien ? Ce discours-là, il nous faut le tenir tous les ans. Tous les ans, il faut se battre pour maintenir les pôles de compétitivité, qui participent pourtant de l’excellence de nos territoires. Je peux citer celui qui est implanté à Boulogne-sur-Mer, qui œuvre dans le secteur de la pêche. Franchement, il faut que le Gouvernement clarifie sa position beaucoup plus que vous ne l’avez fait ; je ne vous en fais pas le reproche, mais il faut être clair pour la suite. déléguée. Les discussions sur ce dispositif se poursuivront. Nous voulons trouver des compromis pour nous assurer que ces programmes perdurent, en procédant par exemple à des réallocations. Le contexte budgétaire nous contraint à réfléchir à de nouveaux modèles. spéciale. Madame la ministre, la ligne budgétaire est supprimée : dire que les discussions se poursuivront n’a donc pas de sens ! L’État a pris des engagements sur chacun de nos territoires. Dans leur situation, les régions ne pourront combler ce désengagement – la Nouvelle-Aquitaine cherchait encore 150 millions d’euros il y a quinze jours ! –, car elles doivent déjà respecter leurs propres obligations. Des conventions ont été signées. Désormais, l’État doit tenir sa parole. Il n’y a qu’une dizaine de pôles de compétitivité en France : ce n’est pas énorme. Il est nécessaire que l’État soutienne chacun de ces pôles. C’est une question de souveraineté industrielle. Romagny. Absolument ! spéciale. À l’heure où l’on parle de réarmer la France, il est incompréhensible que l’État se désengage, même dans la situation actuelle. amendements identiques nos II-308, II-574 rectifié, II-844 rectifié quater, II-1601, II-110 rectifié ter et II-1021 rectifié. adoptés à Romagny. Bravo ! L’amendement n° II-370 est présenté par Mme Espagnac. L’amendement n° II-681 rectifié ter est présenté par M. Cabanel, Mmes Jouve et Guillotin, M. Guiol, Mme Pantel et M. Gold. L’amendement n° II-924 rectifié quater est présenté par M. Lemoyne, Mme V. Boyer, MM. Buis et Fouassin, Mme Phinera-Horth, M. Levi, Mmes Cazebonne, Havet, Devésa, Saint-Pé, Ramia, Sollogoub et Romagny et MM. Buval et Longeot. Ces trois amendements sont 4 000 000 La parole est à Mme Frédérique Espagnac, pour présenter l’amendement n° II-370. Espagnac. Cet amendement concerne le financement de l’Agence française de normalisation (Afnor). Les normes volontaires constituent un outil indispensable pour permettre aux entreprises d’être performantes en France et sur la scène internationale et de se développer. Véritables passeports pour mieux vendre hors des frontières nationales, elles permettent de devenir référent sur un marché et de positionner des produits ou des services comme des références à l’international. Elles constituent un repère important pour les consommateurs qui trouvent dans la normalisation un gage de confiance lorsqu’il s’agit de concrétiser un achat. Elles sont également un moyen d’assurer à la France sa souveraineté et de participer efficacement à son Or le financement public de 4 millions d’euros alloué à l’Afnor dans le projet de loi de finances représente une réduction de 30 % de la subvention qui lui a été accordée pour 2024. Certes, nous sommes parfaitement conscients des efforts que les opérateurs économiques doivent réaliser dans le contexte actuel des finances publiques, mais cette réduction induit d’importants ajustements et adaptations pour les activités de l’Agence en 2025. Cet amendement vise donc à demander une hausse du programme 134 afin de marquer l’attachement du Parlement à maintenir un financement public à l’Afnor. Afin d’assurer la recevabilité financière du présent amendement, soutenu par les pouvoirs publics, il est proposé de majorer, en concertation avec l’État, en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, de 4 millions euros les crédits de l’action n° 23 du programme 134 et de minorer à due concurrence les crédits de l’action n° 01 du programme 220. n° II-681 rectifié ter n’est pas soutenu. La parole est à M. Jean-Baptiste Lemoyne, pour présenter l’amendement n° II-924 rectifié Lemoyne. Je me réjouis de voir que l’objectif que nous défendons ici est partagé sur différentes travées. En effet, l’amendement que je présente a été cosigné par des sénateurs du groupe Les Républicains, comme Valérie Boyer, et du groupe Union Centriste, comme Jean-François Longeot ou Anne-Sophie Romagny. Madame la ministre, dans le monde actuel caractérisé par une hyper-compétition, celui qui fait la norme fait le marché. Le rapport Draghi incite d’ailleurs la France et l’Europe à mettre les bouchées doubles sur la normalisation, la compétitivité et l’innovation. Or l’Afnor est précisément le réacteur nucléaire de la stratégie française en matière de normalisation. Certes, la position de notre pays reste honorable. Nous détenons un certain nombre de secrétariats dans les instances de normalisation internationale. Mais nous sommes talonnés par des nations qui montent en puissance, comme la Chine ou d’autres pays européens, et nous serons dépassés d’ici peu si nous ne redressons pas la barre en matière de crédits. Dans notre rapport d’information sur l’intelligence économique en France, Marie-Noëlle Lienemann et moi-même concluions précisément qu’il était nécessaire de maintenir les crédits alloués à l’Afnor dans le cadre de la stratégie de normalisation. C’est un élément crucial. Il est bien dommage d’en arriver à débattre de 4 millions d’euros, alors que les enjeux dépassent cette somme minime à l’échelle du budget de l’État. J’espère que ce plaidoyer convaincra les sénateurs de tous les groupes de voter en faveur de ces amendements. spécial. La commission demande le retrait de ces amendements. Je partage votre constat sur l’importance de la normalisation pour la compétitivité et la souveraineté de notre économie. À cet égard, l’Afnor joue un rôle majeur. Néanmoins, dans un rapport de décembre dernier, la Cour des comptes a souligné la situation financière satisfaisante de l’Afnor, qui a systématiquement dégagé un résultat positif entre 2017 et 2023. Cela ne doit évidemment pas nous dispenser de mener une réflexion sur le modèle de financement de l’Agence. Mais comme l’a également montré le rapport de la Cour, cela ne passera pas nécessairement par une augmentation des subventions de l’État. Surtout, la commission estime que ce sujet ne peut pas être traité de manière satisfaisante par un amendement au PLF visant à simplement abonder les crédits de l’Afnor. En tout état de cause, bien que la commission comprenne l’intention de ces amendements, il ne lui semble pas prioritaire, dans le contexte budgétaire actuel, d’abonder de 4 millions d’euros l’enveloppe allouée à l’Afnor. déléguée. Nous sommes très attachés à la normalisation et à l’élaboration des normes techniques volontaires. C’est une activité d’intérêt général essentielle pour notre nation et la compétitivité de nos entreprises. Cependant, comme cela a été dit, la situation financière de l’Afnor est saine. Ses ressources sont même en croissance grâce à la qualité de sa gestion et de ses prestations, en raison notamment du résultat de ses filiales commerciales. Cela devrait lui permettre de contribuer à l’effort imposé à l’ensemble des opérateurs. Dans cette démarche d’efforts partagés entre l’administration et ses partenaires, le Gouvernement propose dans le PLF d’annuler la subvention de 6 millions d’euros. ces amendements. Masset. Mme la ministre a évoqué les résultats de l’Afnor. Cependant, pour continuer à jouer un rôle dans la cour des grands en la matière, face à la Chine et aux États-Unis, il est primordial que nous continuions à soutenir son développement. Sans cela, nous nous laisserons distancer dans la bataille normative. Cela ne signifie pas que nous devons augmenter les normes, mais la normalisation est essentielle sur le marché international. Maintenir notre rang implique de sauvegarder le soutien public à l’Afnor. C’est précisément l’objet de ces deux Rietmann. Madame la ministre, comme l’a dit Michel Masset, il ne faut pas confondre la norme et la normalisation. La norme alourdit, empêche d’avancer et met des boulets aux pieds de nos entreprises. La normalisation volontaire, au contraire, en fait des entreprises de pointe, capables de concurrencer, sur le marché international, des firmes américaines, chinoises et d’ailleurs encore, qui subissent en outre, pour leur part, moins de normes que les nôtres. Je le dis franchement : je voterai ces amendements. Le soutien à l’Afnor est d’ailleurs l’une des recommandations d’un rapport que j’ai commis il y a deux ans au nom de la délégation sénatoriale aux entreprises sur la sobriété normative. Espagnac. Tout à fait ! Rietmann. Allégeons la norme et affûtons nos entreprises pour les préparer à une compétitivité accrue. J’encourage l’ensemble de mes collègues amendements identiques nos II-370 et II-924 rectifié n° II-1038, présenté par MM. Gay et Lahellec, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Margaté. Par cet amendement d’appel, nous souhaitons rappeler notre attachement à l’Institut national de la consommation (INC) et au magazine 60 millions de consommateurs, qui est produit par des journalistes professionnels, en étroite collaboration avec les ingénieurs, juristes, économistes et documentalistes de l’INC – et cela en toute indépendance. Pourtant, entre 2012 et 2020, le montant des subventions à l’INC est passé de 6,3 millions d’euros à 2,7 millions d’euros. Et aujourd’hui, l’État, arguant de difficultés financières, veut trouver un repreneur à ce magazine, au risque de mettre à mal son indépendance. Or, comme le soulignent de nombreuses associations de défense des consommateurs, ce titre adossé à l’INC est le seul titre de presse dont la neutralité est totale vis-à-vis des acteurs économiques. Cette décision est d’autant plus incompréhensible qu’en 2024, comme le rappelle l’Union nationale des associations familiales (Unaf), le ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique avait entrepris un plan de transformation, doté de 3,2 millions d’euros en 2025, pour appuyer la transformation numérique du site internet du magazine et la production de supports permettant de générer de nouvelles recettes. Pour préserver l’indépendance de ce magazine, nous proposons un abondement financier de l’État à hauteur de 3,2 millions d’euros. spécial. La commission partage vos préoccupations sur le devenir de l’INC et sur sa situation financière. Néanmoins, s’agissant d’un amendement d’appel et dans le contexte budgétaire actuel, nous demandons le retrait de cet amendement. déléguée. Le précédent gouvernement avait prévu un plan de rebond de 10 millions d’euros sur quatre ans, dont 3,2 millions en 2025, pour l’INC et le magazine 60 millions de consommateurs. Cependant, divers plans d’économies et de relance commerciale ont déjà été engagés pour aider le titre. Malgré les efforts des salariés, la situation reste complexe. Il nous semble que c’est la nature même d’établissement public de l’INC qui s’avère trop contraignante pour son activité comme pour celle du magazine. Je pense notamment aux obligations de respecter les règles de commande publique avant d’entreprendre des tests Dans ces conditions, le budget dédié au plan de rebond sera réorienté pour assurer l’équilibre financier de l’INC et de son magazine en 2025 et chercher un repreneur pour ce dernier dans les meilleures conditions. Cette recherche doit permettre, d’une part, d’offrir un nouveau départ et une nouvelle opportunité à ce formidable outil d’aide à la consommation au cœur du quotidien des Français et, d’autre part, dans le contexte de déficit que connaît notre pays, de garantir aux Français une économie nécessaire. Demande de retrait, à défaut, avis défavorable. l’amendement n° II-1038. président. Je suis saisi de six Les quatre premiers sont identiques. L’amendement n° II-313 est présenté par Mme Noël, au nom de la commission des affaires économiques. L’amendement n° II-455 rectifié est présenté par Mme Espagnac. L’amendement n° II-700 rectifié ter est présenté par M. Lemoyne, Mme V. Boyer, MM. Buis et Fouassin, Mme Phinera-Horth, M. Levi, Mmes Cazebonne, Havet, Devésa, Jouve et Saint-Pé, M. Chasseing, Mmes Ramia, Sollogoub et Romagny et MM. Wattebled, Buval et Longeot. L’amendement n° II-1088 rectifié bis est présenté par Mme Billon, MM. Delcros et J.M. Arnaud, Mme Perrot, M. Duffourg, Mmes Vermeillet, O. Richard et de La Provôté et MM. Perrion, Parigi et Capus. Ces quatre amendements sont La parole est à M. Olivier Rietmann, pour présenter l’amendement n° II-313, au nom de la commission de la commission des affaires économiques. Il est défendu. Mme Frédérique Espagnac, pour présenter l’amendement n° II-455 rectifié. Espagnac. Cet amendement a pour objet de sauver le label « Entreprise du patrimoine vivant » La sous-budgétisation de la ligne consacrée dans ce projet de loi de finances à la gestion du label EPV est une catastrophe pour l’avenir de ces entreprises, qui sont des entreprises locales et non délocalisables, dont les savoir-faire font la richesse de notre pays. Elles sont labellisées pour cinq ans et représentent 60 000 emplois et 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont plus de la moitié à l’export. Il convient de sauver les 1 034 entreprises actives qui détiennent aujourd’hui ce label et les 3 600 qui l’ont obtenu précédemment. Cet amendement vise à préserver ce dispositif. Nous proposons d’augmenter la ligne budgétaire de 1,3 million d’euros pour la porter à 1,5 million d’euros, comme c’était le cas en 2024, en autorisations d’engagement et en crédits de paiement par un prélèvement de 1,3 million sur le programme « Statistiques et études J’espère que le Gouvernement sera favorable à cet amendement. Ces entreprises, pépites de nos territoires, souvent familiales et historiques, génèrent un chiffre d’affaires, je le redis, de 14 milliards d’euros. n° II-700 rectifié ter. Lemoyne. Je me réjouis que cet amendement, une nouvelle fois, ait été signé par des sénateurs du groupe Les Républicains, mais également du groupe Union Centriste, comme Jean-François Longeot ou Anne-Sophie Romagny. Il vise à rétablir les crédits consacrés au label « Entreprise du patrimoine vivant » à un niveau décent, celui de 2024. Le Gouvernement multiplie les louanges pour les entreprises du patrimoine vivant. Il les a inscrites dans sa stratégie nationale pour les métiers d’art présentée en 2023 et prévoit de doubler le nombre d’entreprises labellisées, qui devrait atteindre Nous connaissons celles qui existent dans nos territoires. Ce sont de véritables pépites ! Je pense à la Compagnie Dumas à Tonnerre, à la moutarderie Fallot à Dijon ou encore à l’atelier de makhila Ainciart Bergara à Larressore, bien connu de sénateurs ici présents ! Espagnac. Et le linge Moutet dans le Pays basque ! Lemoyne. Le Gouvernement ne peut pas dire que les EPV sont une priorité, qu’elles font partie de la stratégie nationale pour les métiers d’art et que leur nombre doit doubler, tout en prévoyant de leur allouer, dans le budget de l’État – tenez-vous bien ! – Le moindre conseil départemental est en mesure d’aligner une telle somme. L’État français se doit d’accorder 1,5 million d’euros à ces entreprises, d’autant plus qu’il s’agit du montant indicatif annuel prévu par le marché passé par la direction générale des entreprises (DGE) de Bercy. Nous demandons donc à l’État de se montrer au rendez-vous de ses promesses pour soutenir les entreprises du patrimoine vivant. M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-1088 rectifié bis. Capus. Comme cela a été fort bien dit, il s’agit de préserver les entreprises du patrimoine Premièrement, ces entreprises assurent la défense de notre patrimoine. Ce sont des fleurons dans des domaines d’excellence. Deuxièmement, comme pour les pôles de compétitivité, l’État s’est engagé par un accord-cadre sur plusieurs années. Les entreprises ont besoin de visibilité et de sécurité financière et juridique. L’État ne peut pas leur allouer 200 000 euros, alors qu’il s’était engagé sur 1,5 million d’euros. Il doit tenir sa parole sur le long terme pour assurer la survie des entreprises de notre patrimoine vivant. n° II-491 rectifié ter, présenté par M. Lemoyne, Mme V. Boyer, MM. Buis et Fouassin, Mme Phinera-Horth, M. Levi, Mmes Cazebonne, Havet, Devésa, Jouve, Saint-Pé, Ramia, Sollogoub et Romagny et MM. Wattebled, Buval et Longeot, est ainsi libellé : La parole est à M. Jean-Baptiste Lemoyne. Lemoyne. L’esprit de cet amendement est le même que celui du précédent ; seul le montant diffère. n° II-1089 rectifié, présenté par Mme Billon, MM. Delcros et J.M. Arnaud, Mme Perrot, M. Duffourg, Mmes Vermeillet, O. Richard, de La Provôté et Saint-Pé et MM. Perrion, Levi, Parigi et Capus, est ainsi libellé : Financement des opérations patrimoniales en 2024 Capus. Il s’agit d’un amendement de repli ; seul le montant est modifié. spécial. La commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur ces six amendements. Il semble qu’il y ait un risque de contentieux pour l’État si le marché public relatif à la labellisation des entreprises du patrimoine vivant venait à être rompu. Romagny. Bien sûr ! spécial. Madame la ministre, qu’en est-il de ce risque ? Quels montants devront être engagés le cas échéant ? déléguée. Demande de retrait ; à défaut, Le risque que vous soulevez est en cours d’analyse par la direction des affaires juridiques (DAJ). Il en est ici de même que pour les pôles de compétitivité : il ne s’agit pas de clore la discussion. Nous espérons trouver d’autres compromis, en réfléchissant à un redéploiement pendant le dialogue de gestion. Je comprends bien sûr votre volonté d’assurer la gestion du label EPV, en augmentant le budget prévu de 1,3 million d’euros afin d’accompagner la montée en puissance de ce label d’État en faveur des très petites entreprises (TPE) et des petites et moyennes entreprises (PME) du patrimoine vivant et de l’artisanat. Il s’agit d’un effort en moyenne de 1 950 euros par entreprise. Nous étudions différentes pistes pour pouvoir trouver les meilleurs compromis. Mme Frédérique Espagnac, pour explication de vote. Espagnac. J’encourage mes collègues à voter ces amendements. Un marché public a été passé. Le rompre aura des conséquences et un coût pour l’État : autant que l’État investisse et tienne sa parole, plutôt que de payer pour ne pas avoir respecté son engagement. Cela serait absurde ! Je le redis : il s’agit là des pépites de nos territoires, les fleurons de nos savoir-faire que nous avons exposés pendant les jeux Olympiques. Ce sont des entreprises non délocalisables, familiales, industrielles pour certaines, qui font notre fierté. Mes chers collègues, je sais que, sur toutes les travées, nous nous retrouvons tous dans ce combat. Je le rappelle : ces entreprises représentent d’affaires. C’est la moindre des choses que de se tenir à leurs côtés ! Capus. Excellent ! J’irai dans le sens des auteurs de ces amendements. Dans nos territoires, nous avons tous plusieurs entreprises de ce type. Dans les Ardennes, il y a par exemple une fonderie d’art. Et dans le village d’Écordal, qui compte 220 habitants, est installée la seule fabrique française de colorants naturels à destination notamment des monuments historiques en restauration. Certes, cette fabrique ne représente que quelques emplois, mais c’est une valeur hautement symbolique. Ce label, qui existe depuis 2005, mérite beaucoup de respect et de reconnaissance. Je soutiens donc ces amendements, car nous sommes attachés aux valeurs de nos terroirs, au patrimoine et à l’artisanat que représentent ces entreprises. Rietmann. J’ai une remarque à la fois sur le fond et sur la forme. À de nombreux amendements, madame la ministre, vous répondez que le Gouvernement réfléchit, regarde, analyse… Pardonnez-moi, mais nous sommes ici dans le monde sérieux, le monde concret. Nous parlons de la vie, parfois de la survie, et de la continuité de nos entreprises, notamment de petites entreprises, qui ont un savoir-faire Madame la ministre, depuis le début de l’année 2024, 1 200 emplois sont supprimés chaque semaine dans les entreprises de moins de dix salariés. Romagny. Chaque semaine ! Espagnac. Absolument ! Rietmann. Mais il semble que cela ne vous intéresse pas. Votre seule réponse, c’est que le Gouvernement va mener un « dialogue »… Dans le monde économique, on prend une décision après avoir analysé les choses ! Mais selon votre méthode, on supprime des lignes budgétaires et on regarde ensuite ce qui se Romagny. Exactement ! Espagnac. Tout à fait Rietmann. Vous mettez en péril des emplois, des entreprises. J’encourage chacun à voter ces Capus et Espagnac applaudissent.) M. Jean-Baptiste Lemoyne, pour explication de vote. Lemoyne. Le sujet du marché public a été évoqué, mais n’oublions pas non plus le Réseau Excellence, animé par les chefs des entreprises labellisées qui maillent le territoire. Au-delà du marché qui permet l’attribution et le renouvellement du label, il est important que les crédits du programme 134 consacrés aux EPV soutiennent le Réseau Excellence. Les chefs d’entreprise qui l’animent font preuve de dynamisme. Je tiens à le dire afin que la gestion et l’exécution de ces crédits en tiennent compte dès lors que notre assemblée aura adopté, je l’espère, ces amendements. déléguée. Nous avons conscience de la situation qui a été évoquée, mais il faut aussi se rappeler le contexte budgétaire du pays. Romagny et Frédérique Espagnac soupirent.) Vous n’êtes pas sans savoir que cela nous appelle à la responsabilité. Aussi, nous devons éviter d’introduire toute ligne budgétaire supplémentaire. Cherchons toujours les meilleurs amendements identiques nos II-313, II-455 rectifié, II-700 rectifié ter et II-1088 rectifié bis. les amendements nos II-491 rectifié ter et II-1089 rectifié n’ont plus d’objet. L’amendement n° II-623 rectifié est M. Bouchet, Mme Gruny et MM. Pellevat, Brisson et Savin. L’amendement n° II-1019 est présenté La parole est à Mme Micheline Jacques, pour présenter l’amendement n° II-623 rectifié. Jacques. Conformément à la recommandation du rapport Soutenir l’investissement dans les start-ups, PME innovantes et PME de croissance du député Paul Midy, le présent amendement vise à augmenter les crédits du programme 134 de 1 million d’euros, plus particulièrement les moyens alloués au programme French Tech Tremplin. Lancé en 2019 sur l’initiative de la mission French Tech, ce programme permet à des personnes éloignées de l’entrepreneuriat de créer leur start-up grâce à l’accompagnement d’associations comme Diversidays ou Les Déterminés. Au total, près de 500 personnes ont été accompagnées lors de la première phase du programme. L’objectif de cet amendement d’appel est de mettre en avant cette initiative et de soutenir son développement. Il ne s’agit pas de pénaliser le programme 305, mais uniquement de respecter les conditions de recevabilité financière. Il conviendra que le Gouvernement lève le gage en cas d’adoption de l’amendement. Lemoyne. Il est défendu. spéciale. La commission demande le retrait de ces amendements L’accès à l’entrepreneuriat pour les personnes éloignées de l’emploi est un sujet important. Cependant, dans le contexte budgétaire contraint, la commission estime qu’il n’est pas prioritaire d’abonder les crédits de la mission pour financer ce type de mesure. J’en suis désolée. déléguée. Je veux d’abord saluer le travail du sénateur Patrick Chaize, que je sais très attaché à ces Il ne vous aura pas échappé que j’ai moi-même dirigé la mission French Tech pendant trois ans. Je connais très bien ce dispositif et les moyens qui lui sont alloués. Je peux témoigner de notre engagement à poursuivre l’accompagnement des entrepreneurs issus de quartiers défavorisés. Ce programme a ainsi soutenu plus de 2 000 d’entre eux depuis sa création. Il reste un outil d’insertion économique pour ces populations trop souvent éloignées de la tech. Cependant, je sais aussi que ce programme n’a pas besoin de plus de financements. Il fonctionne très bien actuellement et continue à accompagner chaque année de nouveaux entrepreneurs. Ses moyens sont suffisants pour leur garantir un soutien de qualité. président. Madame Jacques, l’amendement n° II-623 rectifié est-il maintenu ? Jacques. Non, je le retire, monsieur n° II-623 rectifié est retiré. Monsieur Lemoyne, l’amendement n° II-1019 est-il maintenu ? Lemoyne. Non, je le retire, monsieur n° II-1019 est retiré. L’amendement n° II-619 rectifié est L’amendement n° II-1018 est présenté présenter l’amendement n° II-619 rectifié. recommandation du rapport que j’ai déjà cité tout à l’heure, le présent amendement vise à augmenter les crédits du programme 134 et plus particulièrement les moyens alloués aux bourses French Tech à destination des femmes. Alors qu’une seule start-up du Next 40 est dirigée par une femme, il convient de renforcer drastiquement la féminisation du secteur de l’innovation en France. Cet amendement vise à soutenir un programme d’accompagnement financier pour former 10 000 jeunes filles aux métiers de la tech, lancé par le Gouvernement en 2023. spécial. Nous partageons votre constat sur l’importance d’encourager la féminisation du secteur de l’innovation en France. Toutefois, dans le contexte budgétaire actuel, des choix doivent être faits. Il ne nous semble pas opportun de multiplier les amendements, même si les sujets peuvent être importants. Par ailleurs, d’autres dispositifs existent pour valoriser la place des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat. Je pense notamment à la Garantie Égalité Femmes, qui permet de faciliter l’accès aux crédits bancaires des femmes porteuses d’un projet de création, de reprise ou de développement déléguée. Je remercie le sénateur Chaize pour cet amendement. Je connais extrêmement bien ce sujet. La féminisation de la tech est un combat que je porte personnellement depuis un grand nombre d’années et je m’y suis investie au travers du programme French Tech. Un grand nombre de dispositifs existent dans ce domaine, même si les chiffres n’évoluent pas assez vite – sur ce point, je vous rejoins. J’ai ainsi eu l’occasion de travailler sur le programme « Tech pour toutes », qui est aujourd’hui suffisamment financé pour produire les résultats Nous devons continuer à travailler collectivement pour approfondir ce sujet fondamental, mais nous n’avons pas besoin d’un financement supplémentaire. l’amendement n° II-619 rectifié est-il maintenu ? Jacques. Non, monsieur le président, je le retire. président. Monsieur Lemoyne, l’amendement n° II-1018 est-il maintenu ? Lemoyne. Je le retire également, identiques nos II-619 rectifié et II-1018 sont L’amendement n° II-877 rectifié, présenté par MM. Michau et Montaugé, Mme Blatrix Contat, MM. Mérillou, Gillé et Redon-Sarrazy, Politique d’accompagnement et de développement des monnaies locales La parole est à M. Jean-Jacques Michau. Michau. Cet amendement vise à soutenir le développement des monnaies locales complémentaires (MLC), en rehaussant l’enveloppe de la mission de 600 000 euros. Les MLC jouent un rôle fondamental, en permettant de financer les circuits courts et le commerce de proximité et de développer l’économie des territoires dans un cadre écologique. Elles permettent aussi d’accélérer la transition numérique des TPE, PME et commerces locaux grâce au déploiement de nouveaux moyens de paiement numériques accessibles à tous. Dans son avis sur le bilan de la loi de 2014, le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire (CSESS) recommande que l’État impulse un financement de l’ordre de 2,2 millions d’euros par an pour soutenir le changement d’échelle des monnaies locales. Compte tenu du contexte budgétaire actuel, nous demandons qu’y soient consacrés seulement 600 000 euros pour 2025. Des études universitaires ont confirmé les impacts positifs des monnaies locales. En effet, en incitant les professionnels à favoriser les commerces locaux, un paiement en monnaie locale génère entre 25 % et 55 % de revenus supplémentaires pour le territoire par rapport à un paiement en euros. Après avoir adhéré à leur monnaie locale, les professionnels voient leur chiffre d’affaires augmenter en moyenne de 9 % à 12 % via la création d’un réseau de fidélisation de la n° II-881, présenté par Mme Blatrix Contat, Fonds de sécurisation des monnaies Fonds de sécurisation des monnaies locales Blatrix Contat. Mon collègue ayant très bien défendu les monnaies locales, je ne répéterai pas son argumentation. Cet amendement ainsi que le suivant sont de repli. Ils visent à financer la numérisation des monnaies locales, un enjeu essentiel pour leur développement. Pour l’eusko, par exemple, au Pays basque, la digitalisation a été un véritable accélérateur : une application mobile a permis de multiplier par dix le volume des échanges. Le présent amendement tend notamment à aider, à hauteur de 300 000 euros, les associations investies dans ce secteur à franchir un cap, recruter, maintenir des emplois, moderniser, sécuriser et communiquer. n° II-878, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Michau, Gillé, Montaugé, Mérillou et Redon-Sarrazy, Accélérer la transition numérique des TPE et PME locales grâce aux monnaies locales Accélérer la transition numérique des TPE et PME locales grâce aux monnaies locales Blatrix Contat. Cet amendement, qui a le même objet que le précédent, vise à prévoir un montant d’aide plus modique, à hauteur de 100 000 euros, qui constituerait tout de même un véritable levier pour la numérisation des monnaies locales. spécial. Je comprends votre intention, mes chers collègues, mais vos amendements tendent à créer un nouveau programme doté de 0,1 à 0,6 million d’euros pour soutenir le développement des monnaies locales, sujet relié à celui de l’économie sociale et solidaire. Je tiens à vous rappeler qu’en décembre dernier, lors de l’examen de la présente mission, nous avons déjà adopté un amendement visant à augmenter de 10 millions d’euros les crédits de l’ESS. Je demande donc le retrait de ces trois amendements déléguée. La création de MLC est déjà encadrée par la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire. Il ne nous paraît pas pertinent de développer davantage ces monnaies, afin d’éviter les signaux de fragmentation de la seule monnaie officielle, qui demeure Avis défavorable. Corbière Naminzo. Je tiens à dire qu’il y a des MLC qui fonctionnent. Il s’agit pour l’ESS d’un bel outil qu’il convient de soutenir, car il est inspirant pour d’autres territoires. Ainsi, à La Réunion, département ultramarin abîmé par la vie chère et les économies de monopole, une monnaie locale permettrait de répondre à ces problématiques et nous travaillons pour faire aboutir un tel Doter davantage ce dispositif, c’est offrir à d’autres territoires la possibilité de s’y inscrire. Le groupe CRCE-K soutient donc ces amendements, car il est important d’encourager les collectivités à s’engager en ce sens. Ce vote favorable est, pour moi, un vote pour La Réunion et contre les économies de monopole. Brisson. J’ai trouvé votre réponse bien sèche, madame la ministre, et elle sera très mal reçue dans les territoires où de nombreux acteurs développent ces monnaies et militent au service de l’économie locale. Votre avis m’est resté en travers de la gorge, je tenais à vous le dire. Pour ma part, je voterai ces amendements. déléguée. Mon intention n’était pas de vous offenser, monsieur le sénateur. Je ne changerai pas d’avis sur cette question, mais je vous remercie de m’avoir fait part de votre ressenti. Mme Florence Blatrix Contat, pour explication de vote. Blatrix Contat. Il est vrai que les crédits de l’ESS ont été augmentés de 10 millions d’euros, mais après que soit intervenue une baisse drastique que cette enveloppe ne compense pas. Par ailleurs, je m’inscris en faux contre l’idée de fragmentation : les monnaies locales sont complémentaires et constituent véritablement un outil de développement local. l’amendement n° II-877 rectifié. les amendements nos II-881 et II-878 n’ont plus mission « Économie », figurant à mission « Économie ». n° II-874, présenté par Mme Blatrix Contat, Mmes Linkenheld et Daniel, M. Darras, Mme Le Houerou, M. Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Chaque année, en annexe au projet de loi de finances, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la politique de l’économie sociale et solidaire. Celui-ci présente et rassemble l’ensemble des moyens dédiés à la politique de l’économie sociale, solidaire et responsable de l’État et des collectivités territoriales. déjà été évoqué, vise à créer un « orange budgétaire » consacré à l’économie sociale et solidaire, afin que soient regroupés dans un document unique l’ensemble des crédits publics alloués à cette politique. Actuellement, ces crédits sont éparpillés entre plusieurs programmes, ce qui rend leur suivi complexe et limite l’évaluation de leur impact. Or l’ESS représente tout de même 2,6 millions d’emplois et 14 % de l’emploi L’objectif de cet orange budgétaire est double : garantir une transparence accrue sur les financements et renforcer leur efficacité grâce à un suivi précis et une évaluation rigoureuse. Mme la ministre a annoncé la tenue d’une conférence des financeurs. Un rapport de la Cour des comptes sera également publié sur le sujet. Par ailleurs, Maxime Baduel, délégué ministériel à l’économie sociale et solidaire, avait indiqué travailler sur l’adoption d’un orange budgétaire. Il est temps de passer aux actes et d’adopter cet amendement, qui ne coûte rien. spécial. Vous proposez, madame la sénatrice, de créer un orange budgétaire consacré à l’ESS. Par habitude, vous le savez, la commission des finances est plutôt réservée sur la multiplication des documents de politique transversale. Les informations contenues dans les projets annuels de performance constituent déjà une base de travail intéressante. Pour ces raisons, je demande le retrait de cet amendement. déléguée. Je suis contente de m’en remettre à la sagesse du Sénat sur cet amendement. (Exclamation amusée de rapporteur spécial.) La rédaction d’un nouveau document budgétaire destiné à l’ESS nous paraît pertinente au regard du volume financier que le secteur représente aujourd’hui et parce que nous ne sommes pas en mesure de calculer le soutien budgétaire réel de l’État et des collectivités qui lui est apporté. Seule l’action 04 du programme 305 porte le nom d’économie sociale et solidaire, laissant croire que l’État ne soutient l’ESS qu’à hauteur de 20 millions d’euros. En 2023, un rapport remis au Parlement a permis de montrer l’ampleur de l’engagement de l’État, avec un soutien budgétaire de plus de 10 milliards d’euros. L’ESS intervient dans de nombreux domaines, parmi lesquels l’inclusion sociale, l’insertion professionnelle, la petite enfance ou encore le handicap. Plus de 105 programmes concourent à ce soutien dans le budget de l’État. En revanche, nous n’avons pas encore la visibilité nécessaire sur les moyens alloués par les collectivités territoriales, alors même que nous savons qu’elles sont très engagées en faveur de l’ESS. Nous nous en remettons à la sagesse du Sénat sur cet amendement, car nous voulons aller plus loin pour être en mesure d’informer aussi bien le Parlement que les acteurs du secteur. spécial. Au vu des explications que vient de donner Mme la ministre, la commission accepte de faire évoluer son avis vers une demande de retrait… avec sagesse. Lemoyne. On fait comme on a dit… spécial. J’aurais aimé entendre le même avis du Gouvernement sur les pôles de compétitivité… l’amendement n° II-874. compte de concours financiers : prêts et avances à des particuliers ou à des organismes procéder au vote des crédits du compte de concours financiers Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés Prêts et avances pour le logement des agents de Prêts pour le développement économique et social Soutien à la filière nickel en Prêts octroyés dans le cadre des programmes des investissements d’avenir Prêts à la société concessionnaire de la liaison express entre Paris et l’aéroport Paris-Charles de Avances remboursables et prêts bonifiés aux entreprises touchées par la crise de la covid-19 ou par le conflit en président. Je n’ai été saisi d’aucune demande d’explication de vote avant l’expiration du délai limite. séance, suspendue à vingt-trois heures quarante-cinq, est reprise à vingt-trois heures cinquante.) emploi et administration des ministères sociaux (suite) l’examen des crédits de la mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux », figurant à Travail, emploi et administration des ministères sociaux Accès et retour à l’emploi Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi Amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail Soutien des ministères sociaux auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargée du travail et de Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, nous sommes dans une situation inédite, puisque l’examen de la mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux », qui avait débuté le mardi 3 décembre, a été interrompu le même jour à vingt heures, alors même que des amendements de crédits entraînant des mouvements massifs avaient été adoptés. Je me permets donc de prendre la parole quelques minutes pour expliciter la position du Gouvernement. Depuis le 3 décembre dernier, le contexte politique, économique et budgétaire a changé. La position du nouveau gouvernement a donc évolué en conséquence. Ces nouveaux équilibres conduisent le Gouvernement à proposer des économies supplémentaires sur le budget du travail et de l’emploi. Ces économies sont nécessaires. Le texte initial du projet de loi de finances pour 2025 prévoyait 2,6 milliards d’euros d’économies en autorisations d’engagement sur le périmètre du ministère du travail et de l’emploi. Cet effort a ensuite été rehaussé de 675 millions d’euros par un amendement du Gouvernement adopté par le Sénat le 3 décembre 2024, portant le total des économies à 3,3 milliards d’euros. Le Gouvernement propose que la contribution du ministère du travail au nouvel effort que j’ai évoqué s’établisse à 800 millions d’euros supplémentaires en autorisations d’engagement et crédits de Mais il n’aura échappé à personne que le Sénat a déjà adopté des mesures d’économies sur cette mission, le plus souvent avec un avis défavorable du Gouvernement, parfois non en raison du principe de ces économies, mais plutôt de leurs paramètres ou de leur intensité. Le Gouvernement avait déposé un amendement pour présenter les nouvelles économies envisagées. Elles concernaient à la fois les opérateurs de la mission, au titre des économies transversales dont le principe a déjà été présenté, et le ministère. Ces nouvelles économies reposaient sur plusieurs séries de mesures : une réduction de l’enveloppe financière du plan d’investissement dans les compétences (PIC) en 2025 ; la mise à contribution des contrats aidés et de plusieurs dispositifs d’insertion et d’accès à l’emploi ; des mesures visant à ajuster les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage (NPEC) et à sécuriser le financement de ce secteur ; des mesures complémentaires de rationalisation en matière d’achats de l’État et de meilleure adéquation de l’offre de formation aux besoins. Le Gouvernement ne souhaite pas fixer l’effort complémentaire du ministère au-delà de ces 800 millions d’euros, qui s’ajoutent aux 675 millions d’euros déjà adoptés. Ainsi, pour l’aide à l’embauche des apprentis, le Gouvernement souhaite s’en tenir aux économies présentées dans le texte initial du PLF pour 2025, d’un montant de 1,2 milliard d’euros, et dont il a annoncé les paramètres, très attendus, le 30 décembre dernier. Le rendement d’une nouvelle campagne de baisse des NPEC sera probablement moins élevé que celui des campagnes passées, en raison de la baisse du taux de marge des centres de formation d’apprentis (CFA) sur la période récente. En particulier, une baisse des NPEC ciblée sur les niveaux 6 et 7 ne rapportera pas 620 millions d’euros, ce chiffrage n’incluant pas l’impact de la baisse ciblée mise en œuvre en juillet 2024, et devrait être bien plus modeste. Pour concrétiser cet effort supplémentaire du ministère du travail de 800 millions d’euros, tout en tenant compte des baisses de crédits déjà adoptées par le Sénat qui s’élèvent à 1,3 milliard d’euros en autorisations d’engagement et 1,2 milliard d’euros en crédits de paiement, cet amendement visait à ouvrir 521 millions d’euros en autorisations d’engagement et 371 millions d’euros en crédits de paiement. Le souhait du Gouvernement est que nous convergions sur ce quantum d’économies de 800 millions d’euros supplémentaires dans la suite de la navette. Pour le moment, compte tenu de questions de procédure, nous avons retiré cet amendement. L’amendement n° II-495 rectifié ter est présenté par MM. Bazin et Somon, Mmes Eustache-Brinio et Aeschlimann, MM. Bouchet et Milon, Mme Bellurot, MM. Pellevat, D. Laurent, Pernot et Saury, Mmes Dumont et P. Martin, M. Gremillet, Mme Malet, M. Genet, Mme Borchio Fontimp, M. Houpert, Mme Belrhiti et MM. Cadec, Brisson, J.B. Blanc et Lefèvre. L’amendement n° II-534 rectifié bis est présenté par Mmes Jacquemet, O. Richard, Saint-Pé, Gacquerre, Perrot et Romagny et MM. Longeot et L’amendement n° II-789 rectifié est présenté par Mme Devésa, MM. Le Rudulier, Fouassin, E. Blanc et L. Vogel et Mme V. Boyer. L’amendement n° II-1069 rectifié est présenté par Mme Lubin, MM. Jeansannetas et Kanner, Mmes Le Houerou, Féret, Poumirol et Conconne, MM. Jomier et Fichet, Mmes Canalès, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. Ces quatre La parole est à Mme Marie-Do Aeschlimann, pour présenter l’amendement n° II-495 rectifié ter. Aeschlimann. Défendu. n° II-534 rectifié bis. Romagny. Défendu. n° II-789 rectifié n’est pas soutenu. La parole est à Mme Monique Lubin, pour présenter l’amendement n° II-1069 rectifié. Lubin. Cet amendement vise à rehausser les crédits du dispositif de contractualisation et d’insertion dans l’emploi avec les départements pour l’accompagnement des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la loi qui entre en vigueur et qui conduira les départements à accompagner ces personnes davantage qu’ils ne le font. Mais comme nombre de ces collectivités procédaient déjà à cet accompagnement, cette nouvelle loi ne changera pas grand-chose à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA – c’est un autre Si j’ai bien compris, il était donc question d’abonder ces crédits. Mais, en réalité, je ne suis pas certaine d’avoir compris… Vous allez donc m’expliquer ce qu’il en est, madame la ministre. Allez-vous nous demander des sacrifices Lubin. Si : 800 millions président. Mme la ministre vous répondra plus tard, ma chère collègue. Lubin. Je profite alors de l’occasion qui m’est donnée pour demander à Mme la ministre où sont les crédits destinés à réintégrer les 500 postes de France Travail. président. Défendez votre amendement, puis Mme la ministre vous répondra. Lubin. Nous dirons que cette question faisait partie de la défense de mon amendement… n° II-1136 rectifié n’est pas soutenu. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° II-496 rectifié L’amendement n° II-535 rectifié Saint-Pé, Gacquerre, Perrot et Romagny et M. Longeot. présenter l’amendement n° II-496 rectifié ter. n° II-535 rectifié bis. spécial de la commission des finances. Les premiers amendements identiques qui ont été présentés visent à augmenter de 232 millions d’euros en AE et en CP les crédits destinés à France Travail, les deux derniers amendements étant des amendements de repli. La commission demande le retrait de l’ensemble de ces amendements. Même si nous comprenons les inquiétudes de nos collègues, exprimées sur toutes les travées, portant sur la contribution des départements à la gestion du RSA, ces crédits ne semblent pas nécessaires, et ce pour deux raisons. Tout d’abord, l’entrée en vigueur de la réforme de France Travail et la prise en charge des titulaires du RSA se feront progressivement. France Travail peut donc assumer ce coût. Ensuite, augmenter les crédits de France Travail n’est pas la meilleure façon de procéder : il serait plus judicieux d’augmenter les crédits à destination des départements pour les aider à faire face à ces nouvelles J’ajouterai un troisième motif, sur lequel Mme la ministre nous répondra. Si j’ai bien compris, le Gouvernement s’est engagé à ne pas supprimer 500 équivalents temps plein (ETP) au sein des effectifs de France Travail. Cela répond à votre question, madame Lubin : ce qui est en cause est le plafond d’emploi plutôt que le financement. Madame la sénatrice Lubin, nous travaillons étroitement avec les départements sur la question des crédits destinés à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. Nous avons ainsi eu des échanges extrêmement constructifs avec MM. Sauvadet et Bierry, respectivement président et vice-président de Départements de France. La contractualisation qui a été proposée aux départements sera pluriannuelle et portera sur les années 2025 à 2027, ce qui n’était pas le cas en 2024. Nous avons également souhaité porter une attention particulière aux départements pilotes, qui nous ont permis de lancer cette expérimentation et de la déployer aujourd’hui à l’échelle nationale. Comme vous le savez, monsieur le président de séance, je me suis rendue voilà dix jours dans votre territoire, à Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron. Un travail remarquable a été engagé de concert par ce département, qui était pilote en ce domaine en 2023, et France Travail. Grâce à l’investissement des départements, des missions locales, de France Travail et des Cap emploi, nous pourrons faire bénéficier dès 2025 environ 400 000 allocataires du RSA d’un accompagnement intensif, à l’image de ce que nous avons déjà proposé aux 75 000 bénéficiaires de l’expérimentation. Je vous confirme par ailleurs, à la suite des échanges que j’ai eus ces dernières semaines avec les représentants de France Travail, que nous souhaitons sanctuariser la dotation de l’État prévue pour France Travail, conformément aux engagements que nous avons pris avec l’Unédic. Nous voulons aussi sanctuariser les effectifs : il n’y aura pas de réduction des effectifs de France Travail, ce qui devrait conforter cet établissement dans sa mission d’accompagnement des bénéficiaires du RSA partout en France. Aeschlimann. Je remercie M. le rapporteur spécial et Mme la ministre pour leurs explications sur les amendements que j’ai très brièvement présentés. Je veux rappeler les difficultés financières rencontrées par les départements pour accompagner les bénéficiaires du RSA. Je prends néanmoins acte des précisions données par Mme la ministre et je retire les deux amendements. nos II-495 rectifié ter et II-496 rectifié ter sont retirés. Madame Romagny, les amendements nos II-534 rectifié bis et II-535 rectifié bis sont-ils Romagny. Non, je les retire, monsieur nos II-534 rectifié bis et II-535 rectifié bis sont retirés. La parole est à Mme Pascale Gruny, pour explication Gruny. Madame la ministre, le département est aussi un territoire d’expérimentation du dispositif de contractualisation avec les départements. Lors d’une des multiples cérémonies de vœux auxquelles j’ai assisté, des représentants de France Travail m’ont signalé que les effectifs avaient déjà baissé. J’ai été rapporteur sur le projet de loi pour le plein emploi : je peux vous dire que, sans accompagnement, on ne fera rien du tout. Dans mon territoire, les personnes concernées et les jeunes de manière générale sont très éloignés de l’emploi. Si les missions locales ne les accompagnent plus, ces jeunes vont rester de côté. Mon département a le taux le plus élevé d’illettrisme : les jeunes décrocheurs sont Je tiens à vous alerter, d’autant que je ne suis pas en faveur des sureffectifs, bien au contraire ! Je suis très attentive aux dépenses, mais sur ce sujet il faut faire attention, alors que nous sommes en train de perdre beaucoup d’emplois, comme nous l’avons vu lors de l’examen, il y a quelques instants, de la Féret. Madame la ministre, à l’occasion de l’examen de ces amendements, j’aimerais vous demander des précisions sur votre propos introductif, car peut-être n’ai-je pas tout compris. Pour cette mission budgétaire, il était prévu, dans un premier temps, une économie de 2,6 milliards d’euros. Comme vous l’avez souligné, lors de la discussion de ce budget le 3 décembre dernier, le Sénat a « ajouté », en quelque sorte, 675 millions d’euros, soit une économie totale de 3,3 milliards Vous nous annoncez ce soir qu’il faut prévoir 800 millions d’euros d’économies supplémentaires. Faites l’addition vous-même : cela commence à faire beaucoup ! Nous pourrons le constater lorsque l’on évoquera, au travers des amendements, l’emploi et l’accompagnement de celles et ceux qui en ont plus besoin. Je voudrais que vous précisiez un point sur lequel la réponse que vous avez donnée n’était pas assez claire. Le Premier ministre a écrit noir sur blanc qu’il annulait la suppression annoncée de 500 postes à France Travail, ce qui représentait 588 millions d’euros. Où sont passés ces 588 millions que vous « récupérez », si l’on peut dire ? On devrait les retrouver dans le budget. Si vous ne réintégrez pas ce montant dans le budget, alors cela signifie que vous faites encore plus de coupes. Avec les chiffres que vous nous annoncez, tout est un peu embrouillé, surtout à cette heure-ci… Féret. Comme nous n’avons pas plus d’informations, nous avons besoin que vous nous apportiez des collègues, je vous prie de respecter le temps de parole de deux minutes dont vous disposez. La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour Poncet Monge. Madame la ministre, pour rebondir sur l’intervention précédente, les 500 postes à France Travail ne sont pas supprimés : dont acte. Mais alors il va falloir optimiser fortement les postes ! En effet, comme vous le savez, pour assurer un accompagnement personnalisé et intensif durant la phase d’expérimentation, il a fallu diminuer de façon draconienne le portefeuille d’allocataires des conseillers. Maintenant, le dispositif se généralise et France Travail avait chiffré le nombre d’emplois à créer à 800, toutes choses égales par ailleurs. Non seulement on ne crée pas ces 800 postes, mais vous vouliez même en supprimer 500 – vous faisiez fort ! En tout état de cause, il ne faut pas dire que, parce qu’on ne supprime finalement pas les postes, on ne touche à rien ! On empêche tout de même la création d’emplois qui doivent permettre d’assurer les mêmes conditions que celles de votre expérimentation, dont vous dites – à juste titre – que les résultats sont positifs. C’est la même chose pour le budget. L’expérimentation a montré qu’une personne accompagnée coûte 900 euros. En maintenant le même budget, alors que le nombre de personnes concernées augmentera de façon massive, vous optimisez là encore ! En outre, je serais tentée de dire que, pour les personnes qui ont été accompagnées, il fallait surtout lever les freins à l’emploi. Or, comme le montre la théorie du no bridge, il n’est pas certain que les collectivités territoriales aient les capacités pour lever ces freins à l’emploi en matière de logement, de mobilité et de santé – il faut des médecins ! – pour les 400 000 personnes que vous avez évoquées, comme elles ont pu le faire pour un échantillon de 75 000 personnes. Nous restons donc dans un cadre qui est très défavorable à l’atteinte des objectifs de la loi Plein emploi, parce que les conditions de l’expérimentation – en termes tant de budget que de volume de portefeuille des conseillers – étaient tout à fait exceptionnelles. président. Madame Lubin, l’amendement n° II-1069 rectifié est-il maintenu ? Lubin. Je le maintiens par principe, compte tenu de toutes les coupes que subiront par ailleurs les Je veux apporter des éclaircissements sur mon propos introductif. Le 3 décembre dernier, le Gouvernement a proposé de diminuer de 675 millions d’euros le budget de la mission qui était déjà en baisse de 2,6 milliards d’euros ; cet amendement a été adopté. Le Sénat a également adopté, sur l’initiative du rapporteur spécial et de la rapporteure pour avis de la commission des affaires sociales, des amendements de baisse de crédits allant jusqu’à 1,3 milliard d’euros. Si on cumulait toutes ces diminutions, on arriverait à une baisse totale d’environ 4,6 milliards Nous souhaitons limiter cette diminution après les discussions que nous avons eues avec vous sur le volume des baisses de crédits et sur les secteurs dans lesquels elles doivent être appliquées. Avec l’amendement de 800 millions d’euros que le Gouvernement avait déposé, la baisse totale des crédits de la mission aurait été de 4,1 milliards, tandis que le Sénat a adopté une baisse de 4,6 milliards d’euros. J’ai préféré, pour des raisons de procédure, retirer cet amendement afin que vous puissiez avoir la discussion en commission mixte paritaire. Voilà quels sont les enjeux du débat aujourd’hui. Ensuite, pour répondre à Mme Poncet Monge sur la suppression des postes à France Travail, sujet qui avait déjà fait l’objet d’un débat le 3 décembre, je veux rappeler l’augmentation, tout à fait justifiée, de 10 % des effectifs de cet organisme durant les dix dernières années, alors que le chômage était plutôt en baisse. Le ratio d’accompagnement s’est donc largement Je rappelle également la logique du réseau national pour l’emploi que nous sommes en train de mettre en place. Il comprend France Travail, mais pas seulement ! Il s’agit de créer, enfin, dans notre pays un collectif de l’emploi, avec tous les acteurs concernés, lesquels font du très bon travail : France Travail, les missions locales, Cap emploi, les conseils départementaux, les régions bien sûr, sans oublier les communes – nous allons peut-être parler aussi des maisons de l’emploi. En termes de gouvernance, ce collectif est nécessaire. Aux effectifs de France Travail s’ajoutent – il faut le dire – les 10 000 conseillers des missions locales et les 20 000 conseillers départementaux qui interviennent en matière d’insertion. Celles et ceux qui se sont intéressés à l’expérimentation telle qu’elle a commencé il y a deux ans dans l’Aveyron voient que tout cela est très concret. Un agent de France Travail et un agent du conseil départemental reçoivent ensemble un bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA) et décident de qui s’en occupera en fonction du profil de cette personne : a-t-elle un profil professionnel ? Est-elle proche ou, au contraire, éloignée de l’emploi et du monde du J’y insiste, il n’a pas que France Travail ou les missions locales : nous aurons une vision à 360 degrés qui permet de travailler collectivement, de manière beaucoup moins cloisonnée qu’actuellement. C’est un point très important qui explique pourquoi nous ne supprimons pas d’effectifs à France Travail. Mais encore faut-il voir les choses dans une perspective historique, c’est-à-dire sur les dix dernières années, et en envisageant une gouvernance où, au niveau national comme au niveau local, les différents acteurs travaillent ensemble. Enfin, pour les missions locales – nous en reparlerons –, les crédits concernant l’État restent tout de même à un niveau très élevé, de 600 millions d’euros. Par ailleurs, nous ne touchons pas au contrat d’engagement jeune (CEJ), que celles-ci gèrent aujourd’hui. l’amendement n° II-1069 rectifié. Les trois premiers sont identiques. L’amendement n° II-131 rectifié est présenté par M. Parigi, Mmes O. Richard et Devésa, MM. Cambier, J.M. Arnaud et Kern et Mme de La L’amendement n° II-188 rectifié est présenté par Mme Lermytte, M. Wattebled, Mme L. Darcos, MM. Brault, A. Marc, Chasseing et Chevalier et Mme Bourcier. L’amendement n° II-377 rectifié est présenté par MM. Grosvalet, Cabanel, Gold et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux. Les amendements nos II-131 rectifié et II-188 rectifié ne sont pas soutenus. présenter l’amendement n° II-377 rectifié. Masset. Repérer, accueillir, informer, orienter et accompagner les jeunes avec un parcours personnalisé vers l’emploi : l’importance de ces objectifs devrait suffire à garantir aux missions locales, a minima, le maintien de leurs crédits pour l’année 2025. Le PLF prévoit pourtant une baisse de 5,8 % de leurs moyens. À ce désengagement de l’État s’ajoute la baisse des subventions accordées par les acteurs locaux, notamment les départements ou les régions – mon collègue Philippe Grosvalet m’a cité le cas de la région Pays de la Loire. Au nom d’une austérité budgétaire radicale, on brise notre tissu social. Notre amendement vise à préserver les moyens d’action du réseau, afin de ne pas laisser sur le bord de la route des jeunes qui ont besoin de cette main tendue. La jeunesse, c’est l’avenir ; encore faut-il lui donner une chance. n° II-974, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Margaté. Défendu. L’amendement n° II-1085 rectifié est présenté par M. Gillé, Mmes Lubin et Canalès, MM. Jeansannetas, Ros, Uzenat et Redon-Sarrazy, Mme Harribey, M. Pla, Mme Féret, M. Kanner, Mmes Le Houerou, Poumirol et Conconne, MM. Jomier et Fichet, Mmes Rossignol, Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et L’amendement n° II-1108 rectifié est présenté par Mme Romagny, MM. Cambier et Fouassin, Mmes O. Richard et Florennes, MM. Omar Oili et Chevalier, Mme Berthet, M. J.B. Blanc, Mmes Saint-Pé, Ramia, de La Provôté, Perrot, Gruny et Jacquemet et MM. Duffourg, J.M. Arnaud, Longeot, Pellevat et Parigi. La parole est à Mme Corinne Féret, pour présenter l’amendement n° II-1085 rectifié. Féret. Il est proposé, au travers de cet amendement, de donner les moyens aux missions locales de mener leur action d’encadrement des plus jeunes et de porter plusieurs projets : le CEJ, les coopérations avec les lycées professionnels ou encore les parcours d’appui et d’orientation pour les jeunes. Le rétablissement du budget de l’an passé est dès lors tout à fait primordial pour la préservation des moyens d’action des missions locales. Si ce maintien n’était pas acté, celles-ci seraient obligées de ralentir, pour des raisons budgétaires, les actions qu’elles mettent en place pour l’insertion des jeunes. Pour nous, cela n’est pas concevable dès lors que le budget pour 2025 prévoit déjà une baisse importante des moyens qui leur sont accordés. n° II-1108 rectifié. Romagny. J’attire l’attention de mes collègues sur cet amendement transpartisan qui, en plus d’être identique à celui du groupe socialiste, a aussi été cosigné par des collègues du groupe Les Républicains, notamment Mme Gruny. Mme la ministre va certainement le dire dans quelques instants, je relève que les crédits pour le CEJ n’ont pas été diminués. Mais les missions locales ont besoin d’un budget de fonctionnement suffisamment important pour mettre en place les heures que les jeunes doivent effectuer dans leur parcours d’engagement jeune. Il faut, par exemple, louer régulièrement des salles pour organiser des ateliers. Et en ruralité, c’est difficile ! J’insiste sur ce point, car les infrastructures en zones rurales sont insuffisantes pour accueillir tous ces jeunes, vu le nombre d’heures qu’ils doivent faire. Madame la ministre, le budget de fonctionnement des missions locales doit rester identique afin de leur permettre de mener à bien leurs missions. J’y insiste, nous parlons non pas des crédits engagés par l’État en matière de CEJ, mais bien du budget de fonctionnement des missions locales. n° II-1091, présenté par Mmes Poncet Monge, Senée et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mme M. Vogel, est La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge. Poncet Monge. Nous demandons également que les moyens des missions locales ne soient pas diminués. Madame la ministre, vous avez évoqué les augmentations d’effectifs de France Travail depuis dix ans. Mais, depuis le 1er janvier, la loi Plein emploi s’applique et nous devons parler de ce qu’il faut faire pour la mettre en œuvre et atteindre ses objectifs. Les missions locales font face aux effets que produit la réforme prévue dans cette loi, avec la généralisation de l’inscription des jeunes comme demandeurs d’emploi. La réforme s’applique et les moyens ne suivent pas : aucune augmentation des effectifs n’est prévue dans le PLF, alors qu’en parallèle le budget du CEJ baisse de 100 millions d’euros. Pourtant, le travail des missions locales est d’autant plus important qu’elles jouent un rôle majeur et reconnu pour la réinsertion professionnelle des jeunes éloignés de Selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), les jeunes qui mobilisent France Travail, le service public de l’emploi, correspondent à un profil relativement privilégié et sont souvent déjà en emploi, alors que les missions locales représentent une solution souvent préférée par les jeunes les moins favorisés et les jeunes ruraux, qui peuvent compter sur un maillage territorial très développé – je rappelle qu’il y a 7 500 missions locales. La Dares souligne que le service public de l’emploi est souvent inadapté pour les jeunes privés d’emploi depuis longtemps et dont la situation de précarité s’intensifie. La qualité de réinsertion des jeunes éloignés de l’emploi dépend majoritairement d’un accompagnement personnalisé global et rapproché. Il semble, par conséquent, nécessaire de permettre aux missions locales de maintenir a minima – j’insiste sur ce terme, car en réalité il faudrait les augmenter – leurs capacités d’action. Pour toutes ces raisons, cet amendement vise à rehausser les crédits accordés aux missions locales. Car, madame la ministre, la coordination que vous avez évoquée, dont on attend qu’elle produise une certaine synergie, est chronophage et nécessite des effectifs. spécial. Ces amendements, qui viennent de toutes les travées, sont très importants et la commission des finances partage leur objectif. Avec la prédécesseure de Ghislaine Senée, Sophie Taillé-Polian, j’ai rédigé un rapport sur les missions locales, lesquelles jouent, comme l’ont dit les intervenants, un rôle majeur auprès d’un public particulièrement éloigné de l’emploi. Pour autant, il ne vous a pas échappé, mes chers collègues, que nous sommes dans une situation budgétaire extrêmement contrainte. La commission des finances vous demande donc de retirer vos amendements, et cela pour trois raisons. D’abord, parce que, s’il y a bien une diminution des crédits, elle porte principalement sur les crédits de paiement, en baisse de 22 %, et peu sur les autorisations d’engagement, qui restent stables. Ensuite, parce que l’administration nous a assuré, sous le précédent gouvernement – mais je ne pense pas que cela ait changé –, que ces diminutions viseraient surtout les excédents de trésorerie de certaines missions locales, lesquelles ont été identifiées : elles ne toucheraient pas les missions locales les plus faibles. Enfin, parce que, je le rappelle, la trajectoire financière des missions locales est passée de 372 millions en 2020 à 623 millions d’euros en loi de finances initiale pour 2024. On peut dire que cette trajectoire reste extrêmement positive. Néanmoins, je le redis pour qu’il n’y ait pas de doute, la commission des finances reste particulièrement attachée aux missions locales et nous savons le rôle qu’elles peuvent jouer dans une période où la situation de l’emploi s’annonce délicate et où certaines régions vont elles-mêmes rencontrer des difficultés et se désengager. Il nous semble cependant que la proposition du Gouvernement est relativement équilibrée, surtout si les CEJ gérés par les missions locales sont préservés. Même avis que le rapporteur spécial. Rietmann. Je suivrai l’avis du rapporteur spécial et de la commission des finances. Je vous invite cependant, madame la ministre, à la prudence. Oui, nous sommes dans une situation budgétaire difficile, mais les mesures dont nous parlons sont prises, alors même que nous sommes en train de sortir de la période durant laquelle la situation de l’emploi était positive. Poncet Monge acquiesce.) En effet, en matière d’emploi, les choses vont se durcir. Je le disais tout à l’heure : dans les entreprises de moins de dix salariés, 1 200 emplois sont supprimés chaque semaine ; dans les PME, la situation n’est pas bonne ; les entreprises de taille intermédiaire (ETI) licencient. La perspective de croissance qui était de 1 % a été ramenée à 0,9 %, mais tout porte à croire qu’elle sera plus proche de 0,5 %. Quant au taux de chômage, il avoisinera 8 % à la fin de l’année. Tous ces services – les missions locales, France Travail et l’environnement qui accompagne les personnes en difficulté et en perte d’emploi – vont être extrêmement sollicités d’ici à la fin de l’année. Même si la situation budgétaire est difficile, faites très attention de ne pas sous-estimer l’impact – je ne suis pas très optimiste – de l’année qui vient, laquelle sera terrible ! Mme Anne-Sophie Romagny, pour explication de vote. Romagny. Monsieur le rapporteur spécial, j’entends que certaines missions locales peuvent avoir des trésoreries suffisantes et que toutes ne sont pas logées à la même enseigne. Mais j’aimerais connaître les garanties qui nous permettent de dire qu’il ne s’agit pas d’une coupe budgétaire touchant l’ensemble des missions locales. Je le rappelle, des missions locales rurales sont en difficulté et les missions locales sont financées par les collectivités territoriales. Or il ne vous aura pas échappé que celles-ci ont moins de moyens que l’année dernière ou qu’il y a deux ans et qu’elles risquent de se désengager des missions locales. Ce désengagement des collectivités territoriales risque de s’ajouter à celui de l’État. Je crains que les missions locales ne puissent pas mener à bien leurs missions. C’est la raison pour laquelle j’aimerais obtenir des garanties. Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote. Poncet Monge. Pour revenir sur la situation économique, cela fait tout de même un moment qu’il y a des signaux faibles d’un retournement conjoncturel… Le ministère avance d’ailleurs comme argument une montée du chômage depuis le 1er janvier 2024, ce qui est étonnant, car, au moment de la dissolution, on nous disait que tout allait bien… Ce n’était pas le cas ! Nous avons alerté sur le risque récessif du budget. En effet, sous prétexte de contraintes budgétaires, on nous présente des budgets qui ont un effet récessif, lequel a été – je le rappelle – évalué à 0,8 point du PIB par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Si je ne me trompe pas, le Sénat a adopté 1,3 milliard d’euros d’économies nouvelles… C’est ce que vous avez dit, madame la ministre, et vous avez voulu ramener ce montant, par un amendement que vous avez ensuite retiré, à 800 millions d’euros. Vous étiez donc prête à ouvrir un « crédit » de 521 millions d’euros : cela montre que nous avons une marge de manœuvre à cette hauteur pour nos divers amendements afin de rendre le budget moins récessif et moins antisocial. Masset. Je voudrais compléter les différentes interventions de mes collègues. Il y a un an, j’étais maire, président d’intercommunalité et vice-président chargé de l’économie dans mon département. Il faut savoir que, s’agissant des missions locales, les collectivités donnent ce qu’elles veulent et comme elles veulent. Certaines participent, d’autres pas du tout, selon qu’elles se portent bien ou non. Je ne suis pas du tout convaincu quand j’entends dire que tout le monde ira mieux demain parce que certaines missions locales se portent bien. Les communes ont demandé aux intercommunalités de financer les missions locales à leur place, puisqu’elles avaient récupéré cette compétence ; et les départements se retirent. Je reviens sur le propos d’Olivier Rietmann. En effet, on voit très bien que le nombre de demandeurs d’emploi, de personnes qui vont se retrouver au chômage demain, va augmenter. Hier, nous avions plutôt des postes à pourvoir et besoin de gens pour les occuper ; nous ne sommes plus dans cette situation aujourd’hui. N’attendons pas que la situation soit critique, que nous soyons face au mur, pour réagir ! Je préférerais que les missions locales aient quelques réserves pour préparer l’avenir. Si l’on ajoute aux coupes sur l’apprentissage la suppression de l’accompagnement des missions locales, l’addition risque d’être lourde pour la jeunesse ! Corbière Naminzo. J’ai bien entendu vos propos, madame la ministre. Vous avez évoqué les évolutions nationales sur les dix dernières années, notamment la baisse du chômage. Pour ma part, je viens d’un territoire où le chômage est structurellement élevé, et bien supérieur à celui dans l’Hexagone. À La Réunion, le taux de chômage des jeunes est de 32 %, deux fois et demie supérieur à celui de l’Hexagone ; celui de la population générale est de 16,8 %. Notre collègue Masset vient de nous alerter quant au risque d’augmentation du chômage en 2025. La situation en outre-mer est particulièrement alarmante. Nous sommes un territoire d’expérimentation de la loi Plein emploi et je m’inquiète des baisses de financement des missions locales. Comment allons-nous accompagner les jeunes si l’on dit, au niveau national, qu’il faut faire des économies et prendre des mesures d’austérité ? Quelles miettes restera-t-il aux territoires Pour répondre au sénateur Rietmann, la dégradation de la situation économique n’est pas seulement conjoncturelle, elle est aussi structurelle. En effet, des secteurs comme la grande distribution, l’automobile ou la chimie connaissent des transformations profondes. Aujourd’hui, nos entreprises sont confrontées à un contexte économique adverse. J’en suis convaincue, ce qui crée l’emploi, c’est le carnet de commandes et la confiance des entrepreneurs dans l’avenir. Mesdames, messieurs les sénateurs, j’entends vos inquiétudes au sujet des missions locales. Toutefois, je vous le rappelle, leurs crédits ont augmenté de 70 % depuis 2019. Les autorisations d’engagement restent presque stables, alors que nous réduisons les crédits sur de nombreuses autres missions. Poncet Monge proteste.) En ce qui concerne le contrat d’engagement jeune, la logique suivie a plutôt été d’évaluer ce dispositif à l’entrée des parcours, et non à leur sortie, où les marges de progression sont considérables. Je me déplace souvent dans le cadre de mes fonctions. Dans l’Oise, un centre de formation d’apprentis de Beauvais, Promeo, présente un taux d’insertion de 92 % dans l’industrie, mais des places y sont toujours disponibles. À Lille, des places sont également toujours disponibles dans des écoles de production aux taux d’insertion professionnelle très élevés. La synergie souhaitée entre les missions locales et les dispositifs d’insertion n’est pas toujours au rendez-vous. Nous devons être très vigilants sur les crédits des missions locales, maintenus dans un contexte de baisse des crédits, et nous devons évaluer plus efficacement les dispositifs de sortie. J’entends également les inquiétudes sur la question des trésoreries. La délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle réalise un travail de dentelle avec l’Union nationale des missions locales pour identifier celles qui sont fragiles, particulièrement en milieu rural, et celles qui ont des surcroîts de trésorerie, avec lesquelles on peut avancer sans pour autant les mettre en difficulté. Féret. Je maintiens mon amendement, monsieur le président. Je souscris à toutes les inquiétudes exprimées quant à l’emploi des jeunes dans les mois et les années à venir. Le contexte économique a été rappelé : nous savons que nous serons confrontés à des difficultés dans tous les départements. Madame la ministre, vous avez indiqué avoir travaillé avec l’Union nationale des missions locales, mais l’amendement que je viens de présenter a précisément été suggéré par cet organisme. Romagny acquiesce.) L’Union nationale des missions locales connaît évidemment les disparités de trésorerie entre certaines missions locales que vous mentionnez. Nous partageons sur toutes les travées la même demande, en nous faisant l’écho de l’Union nationale des missions locales. l’amendement n° II-377 rectifié. l’amendement n° II-974. amendements identiques nos II-1085 rectifié et II-1108. l’amendement n° II-1091. n° II-779, présenté par Mmes Féret et Lubin, est La parole est à Mme Corinne Féret. Féret. Cet amendement a pour objet de conserver le volet jeunes en rupture du contrat d’engagement jeune (CEJ-JR), qui sera totalement remplacé à la fin de 2025 par un appel à manifestation d’intérêt. Je ne reviens pas sur l’utilité des mécanismes d’accompagnement spécifiques dirigés vers les jeunes en rupture vis-à-vis de l’emploi. Il est d’importance majeure que ce dispositif perdure. En effet, le CEJ-JR apparaît comme une réponse pertinente face aux besoins de captation, de mobilisation et d’accompagnement renforcé des jeunes en rupture, qui cumulent des freins importants vis-à-vis de l’accès à l’emploi. Ce dispositif pourrait être enrichi par plusieurs modifications relatives à son pilotage stratégique et opérationnel, qui renforceraient ses volets hébergement, remobilisation et santé mentale. l’amendement n° II-779. n° II-963 rectifié, présenté par Mme Nadille, MM. Patriat, Théophile, Iacovelli, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Kulimoetoke, Lemoyne, Lévrier, Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, Lemoyne. Le présent amendement de notre collègue Solanges Nadille vise à conforter les parcours contractualisés d’accompagnement adapté vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) déployés par les missions locales. L’importance de ces parcours est particulièrement cruciale dans les territoires ultramarins où, à l’exception de La Réunion, le taux de chômage des 15-24 ans avoisine les 50 %. Toutefois, le budget qui leur est alloué dans le PLF connaît une très forte baisse de 58 millions d’euros, passant de 101 millions d’euros à 43 millions Nous proposons d’amortir cette baisse en rehaussant ces crédits de 10 millions d’euros. Nous ne faisons pas tout le chemin, mais nous permettons ainsi de ne pas trop limiter le nombre d’entrées en Pacea en 2025 par rapport à Cet amendement est important pour nos territoires d’outre-mer, compte tenu des problématiques qui s’y posent. Il me semble que nous pouvons nous accorder à son propos, de façon spécial. C’est vrai, les Pacea ont été affectés par des annulations de crédit ces dernières années. Cependant, si l’idée est de ponctionner la trésorerie des missions locales excédentaires, les parcours en Pacea ne devraient pas être concernés par cette baisse des crédits. La commission demande le retrait de cet amendement. Le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat sur cet Lemoyne. Au Sénat, nous mesurons la portée d’un avis de sagesse du Gouvernement sur un amendement visant l’augmentation de crédits budgétaires : à mi-mot, cela veut dire : « Allez-y ! » J’ai entendu le rapporteur parler au conditionnel. Je préfère utiliser le futur, afin que nous nous assurions que ces 10 millions d’euros seront bien affectés aux Pacea. l’amendement n° II-963 rectifié. L’amendement n° II-635 rectifié est présenté par Mme Puissat, au nom de la commission des affaires L’amendement n° II-1067 rectifié est présenté par M. Darras, Mme Lubin, M. Kanner, La parole est à Mme Pascale Gruny, pour présenter l’amendement n° II-635 rectifié. de la commission des affaires sociales. Cet amendement de la rapporteure pour avis de la commission des affaires sociales Frédérique Puissat vise à remédier à la disparition, dans le PLF pour 2025, de la ligne budgétaire dédiée au financement des maisons de Nous proposons d’augmenter de 5 millions d’euros les crédits de l’action n° 02 « Structures de mise en œuvre de la politique de l’emploi » du programme 102 « Accès et retour à l’emploi ». Afin d’assurer la recevabilité financière de cet amendement, nous proposons de supprimer 5 millions d’euros de crédits de l’action n° 02 « Formation professionnelle des demandeurs d’emploi », laquelle finance le plan d’investissement dans les compétences du programme 103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi ». Madame la ministre, il faut bien regarder sur le terrain ce qui se passe au sujet de l’évaluation à la sortie des parcours des contrats d’engagement jeune. Les agents de France Travail se jettent sur les dossiers faciles de jeunes prêts à l’emploi, parce qu’ils sont stressés par les statistiques. Il ne faut pas que la même chose arrive dans les missions locales. Mme Monique Lubin, pour présenter l’amendement n° II-1067 rectifié. Lubin. Cet amendement identique est défendu, monsieur le président. L’amendement n° II-301 est présenté par M. Haye. L’amendement n° II-967 est présenté par M. Fernique, Mme Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Gontard, Mme Guhl, M. Jadot, Mme de Marco, M. Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel. L’amendement n° II-301 n’est pas soutenu. La parole est à M. Thomas Dossus, pour présenter l’amendement n° II-967. Dossus. Il s’agit d’un amendement similaire. Les maisons de l’emploi ont fait leurs preuves depuis 2009. La disparition de la ligne budgétaire qui leur est consacrée dans le PLF pour 2025 nous inquiète beaucoup pour le service public de l’emploi dans les territoires. spécial. Depuis que je suis rapporteur spécial de cette mission – cela fait sept ans –, cet amendement est déposé sur toutes les travées de l’hémicycle à chaque discussion budgétaire. Les revendications du Sénat ont baissé : nous demandions en général 10 millions d’euros, et nous obtenions souvent 5 millions d’euros de Cette année, cet amendement a de nouveau été déposé sur la plupart de ces travées, y compris par la commission des affaires sociales. Je préférerais pour ma part que ces crédits soient directement intégrés dans le budget, mais la commission des finances avait prévu de demander l’avis du Gouvernement. Sans préjuger de celui-ci, il me semble que nous aurons une bonne nouvelle. Je remercie la commission des affaires sociales d’avoir déposé cet amendement, sur lequel le Gouvernement émet un avis favorable. président. Madame la ministre, acceptez-vous de lever le gage sur ces trois amendements ? Oui, monsieur le président. des amendements identiques nos II-635 rectifié bis, II-1067 rectifié bis et II-967 rectifié. Je les mets aux voix. L’amendement n° II-1084 rectifié, présenté par M. Fichet, Mme Lubin, MM. Jeansannetas et Kanner, Mmes Le Houerou, Féret, Poumirol et Conconne, M. Jomier, Mmes Canalès, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Féret. Le présent amendement a pour objet d’augmenter le nombre de postes en ateliers et chantiers d’insertion (ACI). Ces structures accompagnent chaque année plus de 130 000 personnes parmi les plus exclues du marché du travail. À la suite de la réforme issue de la loi pour le plein emploi, 700 000 bénéficiaires supplémentaires du RSA sont inscrits à France Travail au 1er janvier 2025. L’offre d’accompagnement doit donc croître dans les territoires pour répondre pleinement à l’ensemble des besoins. Les ACI constituent des solutions particulièrement adaptées aux publics les plus éloignés de l’emploi. En restreignant l’offre d’insertion dans les territoires, ce budget met en difficulté la stabilité des structures porteuses d’ACI et les 85 000 emplois d’insertion et permanents qu’elles Nous proposons la création de 2 270 ETP d’insertion supplémentaires au sein des ACI en 2025, au bénéfice de 3 000 personnes suivant un parcours président. Les trois amendements L’amendement n° II-130 rectifié est présenté par MM. Parigi et Kern et Mmes Devésa, de La Provôté et O. Richard. L’amendement n° II-840 est présenté par Mmes Poncet Monge et Senée, M. Benarroche, Mme Souyris, MM. G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mme M. Vogel. L’amendement n° II-1142 est présenté par Mme Daniel, MM. Mérillou, Redon-Sarrazy, Michau et Chaillou, Mme Bélim, M. P. Joly, Mmes S. Robert et Brossel, MM. Ros et Tissot, Mme G. Jourda, M. Chantrel et L’amendement n° II-130 rectifié présenter l’amendement n° II-840. Poncet Monge. En 2025, les crédits de paiement consacrés aux structures d’insertion par l’économie diminuent de 4 % pour les entreprises d’insertion et de 1,6 % pour les ateliers et chantiers Nous voulons revenir sur la baisse de ces crédits. Madame la ministre, il me semble que vous émettrez un avis favorable, puisque vous avez avancé qu’il faut soutenir les dispositifs présentant de bonnes performances à la sortie des parcours. Or, au bout d’un temps relativement court, deux tiers des personnes passées par des entreprises d’insertion se retrouvent en emploi. Je le rappelle, le modèle des ateliers et chantiers d’insertion, particulièrement adapté aux publics les plus en difficulté, qui rencontrent le plus de freins à la reprise d’un emploi, est très fragile. Plus de la moitié des salariés entrant au sein d’un ACI sont allocataires du RSA. Depuis le 1er janvier dernier, des milliers de personnes vont très sûrement s’orienter vers ces parcours. Nous sommes pour une croissance raisonnée des crédits qui leur sont alloués, en cohérence avec l’augmentation des besoins due à l’entrée en vigueur de la loi pour le plein emploi. Il faut arrêter de dire que les besoins augmentent depuis dix ans : nous parlons des conséquences, en matière d’effectifs, de la loi qui s’applique depuis le n° II-1142 n’est pas soutenu. Quel est l’avis de la commission sur les amendements nos II-1084 rectifié et II-840 ? spécial. Revenons en arrière : les crédits des ateliers et chantiers d’insertion ont augmenté de 161 millions d’euros entre 2023 et 2024. Cette augmentation sensible a été soutenue par les divers gouvernements en place. Cette année, les crédits sont quasiment stables, puisqu’ils reculent de Compte tenu des efforts que nous demandons à l’ensemble des missions, et particulièrement à celle que nous sommes en train d’examiner, la commission a considéré que cet effort était raisonnable. Elle demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, l’avis sera défavorable. Je me permets de compléter les propos précis du rapporteur spécial. En effet, ces crédits, stables, s’élèvent pour tous les secteurs de l’insertion par l’activité économique (IAE) à 1,5 milliard d’euros. Les ateliers et chantiers d’insertion ont très largement bénéficié du soutien public, puisqu’ils mobilisent 75 % de ce budget, pour 47 % des équivalents temps plein concernés. Le soutien à l’IAE est très important. Au sein de ce dispositif essentiel, les chantiers d’insertion ont toute leur Madame Poncet Monge, je vous sais intéressée par le sujet de l’insertion professionnelle. Dans les 49 départements où l’expérimentation a été menée, 30 % des 70 000 bénéficiaires du dispositif étaient très éloignés du marché de l’emploi. C’est précisément à leurs besoins que ces chantiers d’insertion seront adaptés. Poncet Monge. Madame la ministre, cela ne m’étonne pas que 75 % des crédits soient dirigés vers les ateliers et chantiers d’insertion. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il s’agit presque d’un modèle inversé par rapport aux entreprises d’insertion, très insérées dans le modèle économique. La part économique représentée par les réalisations des ateliers et chantiers d’insertion doit représenter 25 %, tandis que les entreprises d’insertion sont présentes dans le champ économique, même si elles mènent un travail d’insertion. Ces proportions ne sont pas étonnantes. Elles montrent la fragilité des ateliers et chantiers d’insertion. Si on n’augmente pas leurs crédits, il n’y en aura pas plus : ces structures sont très dépendantes et « élastiques », comme on dit en économie, à la subvention. l’amendement n° II-1084 rectifié. l’amendement n° II-840. L’amendement n° II-216 rectifié L’amendement n° II-1028 est présenté par Mmes Poncet Monge, Senée et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et L’amendement n° II-1074 rectifié est présenté par Mmes Lubin, Le Houerou, Canalès et Féret, MM. Jeansannetas et Kanner, Mmes Poumirol et Conconne, MM. Jomier et Fichet, Mmes Rossignol, Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. présenter l’amendement n° II-1028. Poncet Monge. Cet amendement vise à rétablir le budget du fonds de développement de l’inclusion (FDI), pour répondre à la demande des acteurs de Par le passé, ce fonds a développé et soutenu les structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE). Il faut poursuivre avec les mêmes exigences et soutenir ces 4 000 structures employant 134 300 salariés en Soutenant l’économie circulaire, le démarrage ou le développement d’une structure, ce fonds a constitué un appui essentiel, très flexible et réactif. Sa suppression amplifie les difficultés de ces structures, alors même que, selon la Fédération des entreprises d’insertion (FEI), 35 % des entreprises d’insertion ont présenté un résultat net négatif en 2023, et que 50 % des ateliers et chantiers d’insertion rencontrent des difficultés financières, selon le réseau de coordination des associations d’aide aux chômeurs par l’emploi (Coorace). On ne peut que regretter l’absence de dotation pour le fonds de développement de l’inclusion depuis deux ans, alors même que ce fonds finance les structures essentielles de l’insertion par l’accompagnement social et l’insertion professionnelle des travailleurs précaires. Cet amendement avait déjà été adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat lors de l’examen du PLF pour 2024, sans que le Gouvernement juge utile de le retenir après le 49.3. Il a de nouveau été adopté par la commission des finances de l’Assemblée nationale, avant le rejet de la première partie du projet de loi de finances pour 2025. Cet amendement vise à rétablir le budget de 40 millions d’euros dont ce fonds était doté. Nous reprenons l’objet d’un amendement adopté à de multiples reprises de façon transpartisane, l’ensemble des parlementaires reconnaissant son importance. Nous demandons au Gouvernement retenir définitivement cette proposition. n° II-1074 rectifié. Lubin. Madame la ministre, vous avez parlé des publics très éloignés de l’emploi qui recourent aux dispositifs d’insertion par l’activité économique. Ces publics, nous les voyons revenir : ils se dirigent vers les structures d’insertion quand le nombre de demandeurs d’emploi augmente et, quand le marché du travail se porte mieux, ils arrivent à trouver des emplois plus pérennes. Alors que l’utilité de ces structures d’insertion est reconnue, je ne comprends pas que ce fonds soit supprimé. spécial. Les crédits de la mission ont énormément augmenté ces dernières années, en particulier durant la crise du covid-19. En particulier, la création de ce fonds spécial est initialement liée à la crise sanitaire. L’esprit des décisions de la commission des finances est de revenir à la situation antérieure à la crise sanitaire. Il ne nous apparaît pas totalement déraisonnable de ne pas augmenter les crédits du FDI. La commission émet un avis défavorable sur ces amendements. amendements identiques nos II-1028 et II-1074 rectifié. L’amendement n° II-853 rectifié est présenté par M. Benarroche, Mmes Poncet Monge, Senée et Souyris, MM. G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mme M. Vogel. L’amendement n° II-1073 rectifié est présenté par Mmes Lubin, Canalès et Féret, MM. Fichet, Jeansannetas et Kanner, Mmes Le Houerou, Poumirol et Conconne, M. Jomier, Mmes Rossignol, Linkenheld et les membres du présenter l’amendement n° II-853 rectifié. Poncet Monge. Défendu ! n° II-1073 rectifié. rétablir le budget consacré au développement de la formation des salariés en parcours au sein des structures de l’insertion par l’activité économique à hauteur de 100 millions Nous proposons d’augmenter de 25 millions d’euros les crédits dédiés à ces structures, pour revenir au niveau initialement prévu dans le plan d’investissement dans les compétences de l’insertion par l’activité économique (PIC IAE) en 2023. En 2024, le budget du PIC IAE a déjà été amputé de 10 millions d’euros. Il est prévu dans le présent projet de loi de finances une nouvelle réduction de 15 millions d’euros. En deux ans, un quart des moyens alloués à la formation des 315 000 personnes recrutées et accompagnées chaque année par les SIAE aurait ainsi disparu. n° II-132 rectifié n’est pas soutenu. identiques nos II-853 rectifié et II-1073 spécial. Cet amendement vise à augmenter de 25 millions d’euros les crédits dédiés à la formation des salariés des SIAE. Il est vrai que l’enveloppe que le PLF pour 2025 consacre aux PIC IAE est de 823 millions d’euros, en diminution par rapport à 2024. Toutefois, en raison du contexte budgétaire très contraint, revenir sur cette diminution ne constitue pas une solution Selon la commission, il serait en revanche possible de mobiliser davantage les financements régionaux via les pactes régionaux d’investissement dans les compétences (Pric). En effet, si l’IAE n’y était pas éligible jusqu’à présent, les programmes régionaux de formation et l’offre de formation de France Travail sont depuis 2025 ouverts au bénéfice des salariés en insertion. La commission émet donc un avis défavorable sur ces amendements identiques nos II-853 rectifié et II-1073 n° II-1065 rectifié, présenté par Mmes Lubin et Féret, MM. Jeansannetas et Kanner, Mmes Le Houerou, Poumirol et Conconne, MM. Jomier et Fichet, Mmes Canalès, Rossignol, Féret. Cet amendement vise à revaloriser l’aide versée aux associations intermédiaires, employeurs d’insertion qui assurent l’accueil d’un public diversifié et construisent des projets professionnels sur mesure, adaptés aux besoins des personnes. Paradoxalement, malgré un taux de sortie excellent et le fait qu’il s’agisse du seul modèle de l’IAE accueillant majoritairement des femmes, les associations intermédiaires sont de très loin le dispositif le moins aidé de l’IAE. Le modèle économique de ces associations est en outre de plus en plus contraint par les réformes successives qu’a connues l’IAE. Cette aide ne constitue pas un coût pour les pouvoirs publics ; au contraire, il s’agit bien d’un investissement pour le retour à l’emploi et contre la pauvreté. Vous le savez, 1 euro dépensé en amont permet d’éviter de nombreuses dépenses en aval. spécial. Demande de retrait, pour les mêmes raisons que l’amendement n° II-1065 rectifié. L’amendement n° II-841 est présenté L’amendement n° II-1075 rectifié est présenté par Mmes Lubin et Féret, M. Kanner, Mmes Le Houerou, Poumirol et Conconne, MM. Jomier et Fichet, Mmes Canalès, Rossignol, Linkenheld et les membres du groupe présenter l’amendement n° II-841. à augmenter le budget alloué aux aides au poste en faveur des entreprises d’insertion et des entreprises de travail temporaire d’insertion (Etti), afin de créer des postes supplémentaires et d’offrir ainsi à plus de 6 500 personnes éloignées de l’emploi la possibilité de bénéficier d’un parcours d’insertion. Les besoins vont croissant et, selon la Fédération des entreprises d’insertion, nombreuses sont les entreprises d’insertion qui n’ont pu créer des postes faute de budget. Dès lors, beaucoup des entreprises créées au cours des dernières années, qui connaissaient une montée en puissance positive, n’ont pas pu se développer suffisamment pour atteindre leur point d’équilibre économique – on ne parle pas de seuil de rentabilité pour ces entreprises –, ce qui leur est En ne permettant pas la création de ces postes, on a cassé la dynamique de ces entreprises. Cela entre en contradiction avec les résultats positifs des évaluations de ces structures, qui accompagnent plus de 100 000 personnes éloignées de l’emploi, dans le cadre d’un parcours d’insertion dont le taux de sortie positive s’élève à deux tiers. Partant de ce constat, et dans la mesure où le budget pour 2024 paraissait insuffisant, je considère qu’un budget stable ne permettra pas de couvrir les besoins des entreprises d’insertion et des Etti en 2025. C’est pourquoi je propose, par cet amendement, d’augmenter les crédits de ces structures, en vue de la création de postes supplémentaires, qui ont un effet de levier sur Mme Corinne Féret, pour présenter l’amendement n° II-1075 rectifié. Féret. Il est défendu, spécial. Demande de retrait, toujours pour les mêmes raisons. amendements identiques nos II-841 et II-1075 rectifié. n° II-782, présenté par Mme Guhl, MM. Dossus et G. Blanc, Mme Senée, MM. Benarroche et Dantec, Mme de Marco, MM. Fernique, Gontard, Jadot et Mellouli, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Souyris et M. Vogel, est ainsi Guhl. Je vais tenter d’attirer l’attention de la droite de cet hémicycle en commençant par indiquer que cet amendement n’ajoute pas un euro de dépense supplémentaire au budget de l’État, puisqu’il s’agit d’une réaffectation de crédits entre les différentes structures de l’insertion par l’activité Il s’agit en effet de réorienter les crédits alloués aux entreprises d’insertion par le travail indépendant (EITI) vers des structures qui font leurs preuves depuis des décennies : les ateliers et chantiers d’insertion, les entreprises d’insertion, les Etti et les associations intermédiaires. En effet, le modèle des EITI est calqué sur celui des plateformes de type Uber, qui exploitent le statut d’autoentrepreneur, lequel, soyons clairs, n’est pas du tout adapté aux personnes éloignées de l’emploi que sont les personnes en insertion, parce qu’il les prive de certaines garanties et de leurs droits fondamentaux : protection en cas d’accident, indemnisation décente du chômage, garantie d’une retraite digne. Pis, les EITI prélèvent jusqu’à 25 % des prestations réalisées par ces personnes. C’est donc un modèle qui aggrave les dérives bien connues des plateformes de type Depuis 2020, plusieurs dizaines de millions d’euros de fonds publics ont été injectées dans ce modèle, alors même qu’aucune évaluation de son impact sur l’insertion n’a été menée. Pour ma part, je considère que les EITI relèvent non de l’insertion, mais de l’ubérisation. Je vous propose donc de réorienter les crédits qui y sont consacrés depuis trois ans. spécial. L’avis de la commission est toujours défavorable, mais pour des raisons diamétralement opposées à celles que j’ai exposées sur les amendements précédents. Ces derniers visaient en effet à augmenter les crédits, alors que le présent amendement tend purement et simplement à supprimer les aides au poste pour les EITI. Il s’agit en effet de structures particulières, mais, lors de son audition, la Fédération des entreprises d’insertion nous a indiqué que cette formule pouvait être très adaptée à certains publics éloignés de l’emploi, notamment aux mères isolées. Par conséquent, la commission des finances, souhaitant donner sa chance au dispositif, a émis un avis défavorable sur cet Vous l’avez rappelé, madame la sénatrice, une expérimentation est en cours dans ce domaine. En outre, nous avons publié récemment un décret pour améliorer ce dispositif. Il s’est d’abord agi de renforcer les obligations des EITI afin d’accroître la qualité de l’accompagnement, l’objectif étant l’autonomie professionnelle et financière des bénéficiaires, dans le cadre de leur activité indépendante ou, à défaut, du salariat, puisque ce statut peut parfois constituer une première étape avant un contrat salarié. Le deuxième objet de ce décret était de ne pas maintenir dans le travail indépendant des personnes pour qui ce statut ne constitue pas une solution pertinente d’insertion. Enfin, il s’agissait de recueillir des données en vue d’une évaluation de cette expérimentation. Nous préférons donc laisser l’expérimentation aller à son terme ; nous prendrons une décision par la suite. En outre, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) doit rendre un rapport sur le sujet au cours des prochaines Par conséquent, laissons l’expérimentation aller à son terme et attendons ce rapport avant d’aller plus loin. Guhl. Votre réponse concernant l’expérimentation en cours me paraît quelque peu déplacée, madame la ministre, car celle-ci dure depuis 2018, sans que les parlementaires aient jamais eu le moindre document d’évaluation. L’expérimentation devait durer trois ans, nous sommes dans sa septième année et nous n’avons, je le répète, aucun élément sur l’impact de ce dispositif, qui entraîne pourtant le transfert de dizaines et de dizaines de millions d’euros à ces structures. C’est scandaleux ! Quant à l’affirmation selon laquelle ce dispositif serait bon pour les mères isolées, elle me choque doublement, non seulement comme parlementaire, mais encore en tant que femme, car je ne vois pas pourquoi un dispositif privant son bénéficiaire de toute une série de droits fondamentaux serait plus adapté à des femmes, mères isolées par-dessus le marché. Cela me semble un peu fou. Je maintiens donc cet amendement et je réitère ma demande pour une évaluation de cette expérimentation. Mme Marie-Claire Carrère-Gée, pour explication de vote. Carrère-Gée. Je ne voterai pas cet amendement, car son adoption conduirait à priver ces structures de Néanmoins, je m’associe à la demande d’évaluation formulée par notre collègue et je demande au Gouvernement de s’engager, si les conclusions du rapport de l’Igas n’y étaient pas favorables, à supprimer sans délai ce L’intérêt de la formule de l’autoentreprise pour des personnes en insertion ne tombe pas sous le sens. Peut-être est-elle pertinente dans certains cas très précis, mais cette expérimentation aurait dû être extrêmement encadrée dès son lancement et faire l’objet d’un suivi strict. Cette situation est anormale. J’attends donc un engagement sérieux du Gouvernement, car il ne faudrait pas faire de fausses promesses à des personnes désinsérées professionnellement ni, a fortiori, compromettre leurs chances de retrouver un travail Poncet Monge. Ce gouvernement a beaucoup fragmenté les mécanismes d’insertion. J’espère que ce dispositif ne connaîtra pas le même sort que celui de l’entreprise de travail à temps partagé (ETTP), qui, malgré une évaluation négative, a fait l’objet de plusieurs prorogations, avant d’être, je crois, L’Igas l’a souligné, il est temps de mettre fin à cette fragmentation des contrats de travail, on finit par s’y perdre. Chaque année, on crée un nouveau type de contrat, pour masquer certaines réalités, mais il faut revenir sur cette tendance et se recentrer sur les CDI, les contrats à durée déterminée de toutes sortes et l’insertion. L’insertion doit répondre à des critères et ce n’est certainement pas l’entrepreneuriat qui convient le mieux à une mère isolée. Rietmann. Je signale à votre attention, madame la ministre, que j’ai lancé une mission d’information de la délégation aux entreprises sur l’entreprise individuelle dans toutes ses modalités : entreprise individuelle hors insertion, entreprise individuelle d’insertion ou encore autoentreprise. Il y a aujourd’hui un tel fouillis dans ce domaine qu’il faut le décortiquer et en faire le Dès que ce rapport d’information sera achevé – au cours du printemps prochain –, la délégation sera à votre disposition pour vous en transmettre les principaux enseignements, vous apporter un éclairage et suggérer quelques améliorations, au travers de ses préconisations. Cette expérimentation dure en effet depuis un moment, mais elle a été prolongée sur la demande du Parlement. En outre, je m’engage à rendre publique cette étude de l’Igas. Selon moi, les études de l’inspection doivent, par défaut, être publiées, parce qu’elles contribuent à éclairer le débat public et les décideurs que vous êtes. l’amendement n° II-782. L’amendement n° II-653 rectifié est présenté par MM. Chasseing et Grand, Mme Bourcier, M. Laménie, Mmes Lermytte et L. Darcos, MM. Rochette, Chevalier et A. Marc, Mme Nadille, MM. J.B. Blanc et Delcros, Mme Ramia et MM. Longeot et Gremillet. L’amendement n° II-842 est présenté L’amendement n° II-1086 rectifié est présenter l’amendement n° II-653 rectifié. Laménie. Cet amendement révèle, dans la continuité des précédents, la complexité de ce domaine de l’action publique. Nos rapporteurs ont d’ailleurs beaucoup de mérite de s’y retrouver, tout comme vos services, madame la ministre. Cet amendement vise à augmenter de 10 millions d’euros le budget alloué aux aides au poste en faveur des SIAE. Chaque année, environ 350 000 personnes exclues du marché du travail sont salariées et accompagnées par ces structures. Les SIAE reçoivent une aide publique au poste pour chaque ETP recruté. Nous proposons donc d’augmenter, de 10 millions d’euros, je le disais, les autorisations d’engagement et les crédits de paiement de la sous-action considérée. Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l’amendement Poncet Monge. Il s’agit de revaloriser les aides au poste, ne serait-ce que pour se caler sur les revalorisations du Smic. Selon une évaluation de la réforme du RSA – vous semblez aimer les évaluations, madame la ministre… –, 82 % des allocataires accompagnés lors des expérimentations présentent au moins un frein périphérique à l’emploi, souvent deux, compliquant ainsi bien souvent leur accompagnement. Les entreprises d’insertion ont précisé que l’aide destinée à lever le frein lié à la santé prenait un tiers du temps de ce poste d’accompagnement ; c’est très chronophage. Il ne faudrait donc pas les mettre en difficulté en ne revalorisant pas leur aide proportionnellement au Smic. Par ailleurs, monsieur le rapporteur spécial – pardon de mon esprit d’escalier –, j’ai également assisté à l’audition de la Fédération des entreprises d’insertion, et je ne l’ai pas entendue défendre le système contesté par ma collègue Antoinette n° II-1086 rectifié. Féret. Défendu ! spécial. Madame Poncet Monge, je parlais de l’audition des rapporteurs spéciaux, à laquelle, par définition, vous n’avez pas pu assister. Or, aux interrogations légitimes des collègues sur les EITI, déjà exprimées l’année dernière et que nous avons relayées, la FEI, loin d’émettre quelques doutes, a défendu ces structures,… Poncet Monge. Curieusement… spécial. … alors que, globalement, cet organisme représente des entreprises qui ne relèvent pas du travail indépendant. Mais c’était, j’y insiste, dans le cadre d’une audition rapporteur. Poncet Monge. Dont acte. spécial. Sur le fond des présents amendements, je veux rappeler les efforts très importants consentis par les précédents gouvernements sur l’insertion par l’activité économique (IAE), dont le financement est passé de 841 millions d’euros il y a quelques années à 1,5 milliard d’euros en 2024. La stabilisation des crédits ne nous paraît donc pas insurmontable au regard du contexte budgétaire Madame Poncet Monge, les crédits pour l’IAE représentent un effort important, de 1,5 milliard d’euros, qui est stabilisé dans un contexte général de réduction des dépenses. Pour ce qui concerne la revalorisation à la hauteur du Smic, sachez que les aides ont été revalorisées au 1er novembre dernier. amendements identiques nos II-653 rectifié, II-842 et II-1086 rectifié. n° II-1078 rectifié, présenté par M. Fichet, Mme Lubin, MM. Jeansannetas et Kanner, Mmes Le Houerou, Féret, Poumirol et Conconne, M. Jomier, Mmes Canalès, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et bonifier de 10 % l’aide au poste des SIAE présentes dans les territoires d’outre-mer. Les territoires ultramarins se caractérisent en effet par des contraintes géographiques ainsi que des difficultés démographiques, économiques, sociales, environnementales et d’accès aux services publics. Par cet amendement, il ne s’agit en réalité que de concrétiser ce qui avait été entériné par le pacte ambition IAE remis au Gouvernement lors du quinquennat précédent, qui proposait une bonification de 1 500 euros de l’aide au poste des SIAE présentes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les territoires ultramarins. Nous proposons donc de nouveau cette bonification, nécessaire aux politiques publiques de retour à l’emploi et de lutte contre la pauvreté. spécial. Avis défavorable sur tous les amendements relatifs aux SIAE, y compris celui-ci. l’amendement n° II-1078 rectifié. L’amendement n° II-1064 rectifié, présenté par Mmes Lubin et Féret, MM. Fichet, Darras, Jeansannetas et Kanner, Mmes Le Houerou, Poumirol et Conconne, M. Jomier, Mmes Canalès, Rossignol et les membres du groupe Féret. Par cet amendement, nous proposons d’augmenter le budget des groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq). Le Gouvernement a prévu de financer les Geiq à hauteur de 12,5 millions d’euros, montant clairement insuffisant pour financer tous les projets de ces structures. Cette insuffisance budgétaire a des conséquences directes : certains Geiq ont d’ores et déjà dû renoncer au bénéfice de l’aide pour une partie des accompagnements qu’ils ont pourtant réalisés. De plus, l’arrêt brutal au 1er mai dernier des aides à l’embauche en contrat de professionnalisation des jeunes a fortement fragilisé les Geiq. Si le soutien de l’État demeure insuffisant, ce dispositif pourrait se retrouver en danger, alors qu’il est parmi les plus efficaces et les moins coûteux pour les finances publiques, et que l’État participe à son évaluation annuelle. Il est également le seul dispositif d’insertion créé et piloté par des entreprises qui s’engagent concrètement dans une démarche d’inclusion, en donnant leur chance à des publics éloignés de l’emploi. n° II-262 rectifié bis, présenté par Mme P. Martin, M. Bouchet, Mmes Belrhiti, Muller-Bronn, Sollogoub et Gosselin, MM. Saury, Somon, Perrin, Rietmann et Parigi, Mmes Lassarade et Micouleau, M. Genet, Mme Ventalon, MM. P. Martin, J.P. Vogel et Panunzi et Mme Romagny, est ainsi libellé : 1 500 000 La parole est à M. Olivier Rietmann. Rietmann. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à celui que Mme Féret vient de défendre, puisqu’il s’agit non d’augmenter, mais de maintenir le budget de l’année dernière. président. Les deux derniers amendements sont identiques. L’amendement n° II-97 rectifié bis est présenté par MM. Lefèvre et Panunzi, Mmes Micouleau et P. Martin, MM. Bouchet, Cadec et Brisson, Mme Belrhiti, M. Genet et Mme Hybert. L’amendement n° II-292 rectifié est présenté par M. Vanlerenberghe. 1 000 000 La parole est à M. Antoine Lefèvre, pour présenter l’amendement n° II-97 rectifié bis. Lefèvre. Le PLF pour 2025 prévoit un budget de 12,5 millions d’euros pour les Geiq, ce qui traduit une baisse de 7,4 % par rapport à 2024. Une telle baisse budgétaire aurait pour conséquence de réduire encore un peu plus les volumes d’aide à l’accompagnement conventionné avec les directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) et les directions départementales de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) et donc, à terme, de mettre en danger certains groupements. Au cours des dernières années, les moyens alloués aux Geiq sont restés constants malgré l’inflation, ce qui constitue une perte réelle de ressources. Pourtant, ces structures accueillent des publics de plus en plus nombreux et, pour certains, de plus en plus éloignés de l’emploi. La croissance des besoins réels, ajoutée à d’autres coupes budgétaires, telles que la suppression de l’aide à l’embauche en contrat de professionnalisation d’un jeune de moins de 30 ans, menace l’équilibre financier des Geiq. C’est la raison pour laquelle je propose de revaloriser de 1 million d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement l’action n° 04 « Financement des structures de la formation professionnelle et de l’emploi » du programme 103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi ». n° II-292 rectifié n’est pas soutenu. Gouvernement sur ces amendements émanant de nombreuses travées de président. Quel est donc l’avis du Gouvernement ? L’État montre, depuis de nombreuses années, son attachement aux groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification, puisque les crédits alloués ont quadruplé depuis 2015. Nous avons avec ces structures des partenariats nombreux ; des représentants du ministère dont j’ai la charge participent à la labellisation des organismes, que nous encourageons à diversifier leurs partenariats financiers. J’émets donc un avis favorable sur l’amendement n° II-97 rectifié bis, qui tend à rehausser de 1 million d’euros les crédits de l’action en 2025, afin de maintenir au même niveau le financement des Geiq. Je suis en revanche défavorable à l’amendement n° II-1064 rectifié, qui tend à proposer une hausse de 3,3 millions d’euros – soit de 27 % – qui me semble incompatible avec l’exigence de maîtrise des dépenses publiques, ainsi qu’à l’amendement n° II-262 rectifié bis. l’amendement n° II-1064 rectifié. Rietmann. Je retire mon amendement au profit de l’amendement n° II-97 rectifié bis ! n° II-262 rectifié bis est retiré. Madame la ministre, acceptez-vous de lever le gage sur l’amendement n° II-97 rectifié bis ? Non, monsieur le président. l’amendement n° II-97 rectifié bis. n° II-977 n’est pas soutenu. L’amendement n° II-837, présenté par Mmes Poncet Monge, Senée et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mme M. Vogel, est ainsi libellé : Poncet Monge. Par cet amendement, je m’oppose à la baisse de 21 % des crédits du programme 111 « Amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail », dont l’objet est de rendre les évolutions législatives accessibles aux salariés et de veiller à leur pleine application, en accompagnant les travailleurs dans la défense de leurs droits. Les crédits de ce programme en diminution financent la formation des conseillers prud’homaux, des défenseurs syndicaux et des conseillers des salariés, ainsi que les subventions au profit d’associations conduisant des actions ciblées dans le domaine du droit du travail. Sans doute, il y a quelques raisons à cette baisse. Pour les conseils de prud’hommes, les crédits ne sont, paraît-il, pas exécutés, d’où cette baisse, mais, pour ma part, je n’ai pas trouvé d’explication à cette inexécution des crédits ; peut-être est-ce lié à la disponibilité. Pour les autres actions, cette réduction était liée à l’attente des élections professionnelles dans les Néanmoins, dans un contexte de retournement de la conjoncture, qui affectera la création et le maintien des emplois, entraînant des défaillances ou des plans sociaux, comme ceux de Michelin ou d’Auchan, il me semble inopportun que le PLF affaiblisse les capacités des travailleurs et des conseillers prud’homaux à faire respecter le droit du travail. En conséquence, cet amendement a pour objet de rétablir les crédits de l’action considérée à leur niveau de l’année dernière, revenant ainsi sur l’ensemble des coupes réalisées. spécial. Dans l’esprit de la commission, la baisse des crédits est principalement due au cycle des élections professionnelles et non à une volonté du Gouvernement de procéder à des coupes massives dans ce programme. La commission demande donc le retrait de cet amendement. Même explication et même avis. président. Madame Poncet Monge, l’amendement n° II-837 est-il maintenu ? Poncet Monge. J’ai souligné tout cela, mais les élections ont eu lieu, donc les activités vont reprendre normalement. Il y a en effet eu une baisse en fin de cycle, en raison des élections dans les petites et moyennes entreprises. Dans un contexte dans lequel les travailleurs auront besoin de se défendre, mais surtout de s’approprier leurs droits et le droit du travail, notamment dans les PME, il me semble inopportun de se caler sur le niveau d’exécution des crédits en 2024, dont j’ai bien rappelé les causes. l’amendement n° II-837. n° II-1080 rectifié bis, présenté par Féret, Poumirol et Conconne, MM. Jomier et Fichet, La parole est à Mme Monique Lubin. renforcer les moyens consacrés à la santé et à la sécurité au travail, un enjeu crucial pour prévenir les accidents graves et mortels dans le cadre professionnel. En France, deux personnes meurent chaque jour dans un accident dans le cadre de leur emploi. Ce chiffre dramatique place notre pays parmi les pires « élèves » de l’Union européenne, avec un taux d’accidents mortels de 3,32 pour 100 000 travailleurs, soit près du double de la moyenne européenne, fixée à 1,76. Les accidents sont non pas des faits divers, mais le symptôme d’une dégradation continue des conditions de travail. Les chiffres récents montrent leur inquiétante recrudescence dans certains secteurs. Par exemple, les activités tertiaires ont connu en la matière une hausse de 4 % l’année dernière. La sécurité au travail est une liberté fondamentale régulièrement bafouée. Les conséquences humaines sont inacceptables : mutilations, handicap permanent, incapacité de travail et, trop souvent, mort. Le 14 octobre dernier, madame la ministre, vous avez vous-même reconnu l’urgence de la situation en déclarant au sujet des deux morts par jour que ce n’était pas une fatalité. Si l’intention est louable, elle doit impérativement être suivie d’actes. spécial. La commission partage évidemment les objectifs des auteurs de l’amendement. Les précédents gouvernements ont déjà mis l’accent sur la lutte contre les accidents du travail. Il s’agit d’une priorité. À mon sens, ce combat ne ressort pas uniquement d’engagements financiers. Les réponses sont généralement plus précises à l’échelle des Même si nous sommes parfaitement à l’écoute de votre demande, madame la sénatrice, la commission demande le retrait de cet amendement, mais souhaite que le Gouvernement nous indique si les crédits inscrits dans cette mission lui semblent suffisants. Madame la sénatrice, votre amendement vise à augmenter les moyens dédiés à l’action « Santé et sécurité au travail ». Vous avez rappelé les chiffres des accidents graves ou mortels. La France se situe dans une position défavorable par rapport aux autres pays européens. Le Gouvernement partage votre ambition de défendre une politique de santé au travail ambitieuse. En mars prochain, je réunirai les partenaires sociaux ainsi que des instituts de recherche français, mais aussi allemands pour adopter une démarche comparative. Nous poserons ainsi le plus objectivement possible tous les sujets sur la table : santé au travail et organisation de ce dernier, médecine, prévention, pratiques managériales, dialogues de Dès lors, nous trouverons des recommandations et des solutions qui – pourquoi pas ? – pourront ensuite faire l’objet d’une discussion dans cet hémicycle au travers d’un texte de loi. Je pense notamment au PLFSS. La loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail a déjà aidé. En outre, un quatrième plan Santé au travail a été mis en application. Même si nous continuons à œuvrer, la situation demeure largement perfectible, particulièrement en matière d’accidents du travail graves et mortels. Dans un contexte budgétaire particulièrement contraint pour les finances publiques, le Gouvernement rejoint votre volonté de renforcer les crédits en faveur de la santé au travail dans son acception large. Il émet donc un avis favorable sur cet acceptez-vous de lever le gage ? Poncet Monge. Je suis satisfaite de cet avis favorable. La France est très en retard par rapport à l’objectif européen de zéro mort au travail en 2030. Nous n’en prenons pas le chemin ! Au contraire, le nombre de décès a augmenté dernièrement. Nous pourrions commencer par suivre les recommandations des magistrats qui, tous les trois ans, établissent le rapport Estimation du coût réel, pour la branche maladie, de la sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles. En effet, celui-ci ne se limite pas à une évaluation : il contient des pistes d’amélioration. D’ailleurs, ces dernières sont si peu suivies que les auteurs demandent – j’ai proposé un amendement en ce sens au cours de l’examen du PLFSS, mais il n’a pas été retenu – de faire le point chaque année. Nous les écoutons une fois tous les trois ans déplorer que leurs recommandations ne soient pas suivies ! Le problème n’est pas seulement d’ordre financier. Toutefois, quand la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) est excédentaire, il existe une volonté de baisser les cotisations malgré le bilan assez catastrophique en matière de santé et de sécurité. Même si les enjeux excèdent la question des moyens, il en faut ! J’invite à suivre les recommandations des experts de la commission à l’origine du rapport. Rietmann. Attention à comparer ce qui est comparable ! En effet, notre pays compte en moyenne deux décès par jour dus à des accidents du travail, soit 674 l’année dernière. Toutefois, rapprocher ce nombre de celui des autres pays européens ne tient pas la route ! Nous sommes en queue de peloton pour une bonne raison : en France et uniquement en France, nous considérons comme accident du travail tout accident qui survient durant le travail. Presque partout ailleurs en Europe, il faut, pour une telle reconnaissance, un lien de causalité entre l’emploi et le fait survenu. Romagny. Eh oui ! Rietmann. Si, en France, vous décédez d’un infarctus en lien non pas avec votre profession, mais simplement avec votre état de santé, il sera question d’un accident du travail si le malaise survient sur le lieu de ce dernier. spécial. Oui ! Rietmann. En Italie, en Allemagne et en Espagne, comme dans tous les pays qui nous entourent, la conclusion ne sera pas la même. La nette différence entre les accidents survenus au travail et les accidents ayant un lien de causalité avec l’activité professionnelle s’explique ainsi. Poncet Monge. Les chiffres baissent dans tous les autres pays ! Rietmann. Le constat vaut pour les décès. Le nombre de ces derniers sur le lieu d’exercice de son emploi est exactement le même l’an passé en France et en Italie, à deux près. Pourtant, chez nos voisins, uniquement la moitié a été reconnue comme due à des accidents du travail, faute de la moindre causalité avec la profession. spécial. C’est vrai ! Romagny. Oui ! Rietmann. Il est trop facile de comparer des chiffres sans qu’aucun critère soit équivalent ! Il n’empêche que le chiffre de deux décès par jour reste beaucoup trop élevé. l’amendement n° II-1080 rectifié bis. n° II-1081 rectifié, présenté par M. Jacquin, Lubin. Par cet amendement, nous proposons de renforcer les moyens consacrés à la lutte contre le salariat déguisé et contre les fraudes liées aux cotisations sociales dues par les travailleurs de plateformes. Pour ce faire, nous souhaitons augmenter de 2 millions d’euros les crédits alloués à l’action n° 02 « Qualité et effectivité du droit » du programme 111. Supprimé par le Sénat avant d’être rétabli par le 49.3, l’article 6 du PLFSS pour 2024 a pour objet de confier aux plateformes elles-mêmes la responsabilité de collecter et de transmettre des informations relatives aux cotisations sociales dues par les travailleurs. Cette mesure est assez cocasse ! Elle accroît la dépendance et la subordination des intéressés sans résoudre les problèmes structurels liés à leur statut. Or, si le Gouvernement avait réellement pour ambition de lutter efficacement contre les fraudes, notamment contre le salariat déguisé, il devrait en priorité transposer la directive européenne sur les droits sociaux des travailleurs en question, dans une rédaction ambitieuse. La charge de la preuve pourrait ainsi être inversée, de telle sorte que les plateformes soient obligées de démontrer l’indépendance des personnes qu’elles emploient. Cette étape est essentielle afin de garantir la requalification en salariés des travailleurs en situation d’« indépendance fictive », notion consacrée par la Cour de cassation dans son arrêt du 4 mars 2020. Face à la lenteur de l’action gouvernementale, il devient urgent de renforcer les moyens accordés aux Urssaf et à l’inspection du travail. Ces organismes sont les premiers leviers pour objectiver par leurs enquêtes les situations de salariat déguisé et pour réduire efficacement les fraudes. Madame la ministre, la plupart de ces plateformes, que nous connaissons bien, sont de véritables esclavagistes modernes. Dossus. C’est vrai ! Lubin. Quand nous saisirons-nous réellement de ce sujet ? Nous y avons beaucoup travaillé dans cette assemblée, notamment en défendant des propositions de loi. Pourtant, la fraude continue ! Nous croisons ces travailleurs tous les jours, même quand nous n’utilisons pas leur plateforme. Chacun fait ce qu’il veut, même si, pour ma part, je n’en utiliserai jamais… Il faut être logique en agissant en accord avec les valeurs que nous prônons ! spécial. Comme vous l’indiquez clairement dans l’objet de votre amendement, ma chère collègue, cette mesure est inscrite à l’article 6 du PLFSS. De fait, elle dépend du budget non pas de l’État, mais de la sécurité sociale. Même si l’inspection du travail joue évidemment un rôle dans la lutte contre le travail dissimulé, les cotisations sont bien recouvrées in fine par l’Urssaf. Puisqu’il me semble que votre amendement ne se rattache pas au bon texte, la commission émet un avis défavorable. Vous pointez du doigt le sujet important du travail illégal, madame la sénatrice. L’Urssaf et les inspecteurs du travail réalisent de très nombreux contrôles en la matière. En outre, le plan national de lutte contre le travail illégal et le plan national d’action du système d’inspection du travail ont été mis en place pour lutter contre ce problème, notamment contre les faux statuts, en prenant en compte les spécificités d’une telle fraude directe ou indirecte chez les plateformes numériques. Par ailleurs, en complément de l’action des corps de contrôle, les travailleurs peuvent saisir les juridictions Lubin rit.) s’ils estiment que leurs relations commerciales devraient être requalifiées en contrat de travail. Enfin, l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe) a été créée en 2021, faisant office de tiers de confiance. Sa vocation est de mettre en place des instances de dialogue social. Ainsi, elle a signé cinq accords, depuis sa création, dans le secteur des véhicules de transport avec chauffeur Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis l’amendement n° II-1081 rectifié. L’amendement n° II-1068 rectifié, accorder 16 équivalents temps plein supplémentaires au service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes (SDFE) du ministère des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes. Grâce à un amendement adopté en loi de finances initiale pour 2024, le SDFE a bénéficié d’ETP supplémentaires qui ont permis de renforcer partiellement les équipes territoriales : des cadres de gestion ont été déployés en outre-mer et des postes de chargé de l’animation territoriale ont été créés dans six régions métropolitaines. Cet amendement vise donc à poursuivre le renforcement de ce service, engagé l’année dernière. D’abord, les 16 équivalents temps plein proposés pourraient servir à achever la couverture des régions qui n’ont pas été dotées d’ETP en 2024, en portant une attention particulière aux territoires d’outre-mer, lesquels présentent des problématiques spécifiques. Ainsi, 12 ETP viendraient renforcer le réseau déconcentré des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes, soit 8 chargés d’animation territoriale en métropole et 4 en outre-mer. Ensuite, les ETP pourraient servir à déployer des dispositifs de lutte contre les violences conjugales et à mettre en œuvre dans tous les départements la stratégie nationale de lutte contre le système prostitutionnel et l’exploitation sexuelle. L’organisation actuelle des délégations ne permet pas d’assumer cette priorité. De plus, les ETP pourraient servir à développer les dispositifs d’« aller vers », conformément aux objectifs fixés dans le plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027. Enfin, ils pourraient même servir à constituer un pôle de suivi, d’évaluation et de mesure des effets des politiques publiques en matière de droits des femmes. Celui-ci viserait à pallier le manque actuel d’indicateurs fiables, comme l’ont souligné sur le programme 137 les corapporteures de la des chances entre les hommes et les femmes. Ce pôle, chargé de la production de données pertinentes et d’analyses régulières, aurait également pour mission d’organiser deux fois par an le comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes, conformément au décret du 28 septembre 2012. Ces réunions, en améliorant la coordination entre ministères, garantiraient une meilleure lisibilité des priorités politiques et un suivi cohérent des actions menées en faveur des droits des femmes. n° II-964, présenté par Mme Nadille, MM. Patriat, Théophile, Iacovelli, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Kulimoetoke, Lemoyne, Lévrier, Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi Lemoyne. Défendu ! spécial. Nous n’avons pas d’objection de principe à augmenter les moyens du SDFE. Au contraire ! En revanche, nous ne sommes pas convaincus que le rehaussement des crédits de cette structure permette d’en accroître les effectifs faute d’élévation du plafond d’emplois. Par ailleurs, nos collègues Arnaud Bazin et Éric Bocquet ont alerté plusieurs fois dans leur rapport d’information Le financement de la lutte contre les violences faites aux femmes : une priorité politique qui doit passer de la parole aux actes sur le fait que cet organisme est trop mal armé pour agir efficacement en faveur du droit des femmes. Néanmoins, même s’il nous semble que nous ne pouvons pas augmenter cette année l’effectif compte tenu des contraintes budgétaires, sa stabilisation serait souhaitable. La commission souhaiterait ainsi connaître l’avis du Gouvernement. Votre amendement vise à accroître les moyens humains consacrés à la mise en œuvre de la politique interministérielle d’égalité entre les femmes et les hommes. Nous proposons dans le PLF pour 2025 de sanctuariser l’effectif mobilisé pour cette dernière, alors même que les schémas d’emplois des ministères sociaux contiennent une baisse de 90 équivalents temps plein. En 2024, 10 emplois supplémentaires ont déjà été accordés. Par ailleurs, nous devons garder sur ce sujet, comme sur les autres, une vision globale. Les moyens peuvent être humains, mais ils sont également financiers. À ce titre, les dépenses d’intervention de la politique d’égalité figurent dans le programme 137. Les crédits de celui-ci ont été multipliés par 2,5 en cinq ans, passant de 30 millions à 77 millions d’euros en lois de finances initiales entre 2020 et 2024. En 2025, le budget de ce programme atteindra les 85 millions d’euros, soit une augmentation, au moment même où nous baissons les moyens, un peu partout, de 7,7 millions d’euros. Par rapport à la loi de finances pour 2024, nous sanctuarisons donc l’effectif, d’un côté, et nous augmentons les crédits, de l’autre. Ces fonds sont destinés pour l’essentiel au financement de l’aide universelle d’urgence aux victimes de violences conjugales. En matière d’égalité professionnelle, je précise que nous aurons à travailler ensemble sur l’importante transposition de la directive visant à renforcer l’application du principe de l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes pour un même travail ou un travail de même valeur par la transparence des rémunérations et les mécanismes d’application du droit, dite directive Transparence salariale. Ce texte aura des répercussions considérables. Lubin. C’est loin… Il aidera à tendre toujours plus vers l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes. Cette transposition en droit français devra être faite avant le printemps 2026. Nous nous y emploierons ensemble. ces amendements, à défaut, l’avis sera défavorable. Laménie. Je comprends les auteurs de ces deux amendements, dont les objets ont trait à d’importants sujets de société. Mercredi soir, un amendement analogue a été discuté lors de l’examen de la mission « Outre-mer », mais nous savons que la tâche est immense dans toutes les missions relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que dans celles en lien avec les violences intrafamiliales. Je pense particulièrement à la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » du fait de sa masse financière. Par ailleurs, un travail considérable a été réalisé au sein de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Je rejoins par ce constat les propos de notre rapporteur. Lemoyne. Vous nous faites la Laménie. En outre, chaque territoire compte une délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité, placée sous l’autorité du préfet. Je pense également au travail effectué par les centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et par les bénévoles associatifs. Pour conclure, ces amendements relèvent aussi d’autres ministères que celui ici représenté : justice, sécurité, etc. Sur le présent point technique, même si le volet humain est prioritaire, je me rallie à l’avis de monsieur le rapporteur et de Mme la ministre. l’amendement n° II-1068 rectifié. l’amendement n° II-964. n° II-1082 rectifié, présenté par Mme Lubin, MM. Jacquin, Jeansannetas et Kanner, Mmes Le Houerou, proposons la suppression de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi. En effet, cette structure a été créée dans un seul but : aller vers la mise en place dans notre pays d’un tiers-statut, prétendu statut « intermédiaire » entre le salariat et l’indépendance, pour les travailleurs des plateformes. La création de l’Arpe, décidée à la suite du lobbying des plateformes, vise ainsi à exonérer celles-ci de l’obligation de reconnaître à leurs travailleurs le statut de salarié, en échange d’une parodie de dialogue social. De fait, les accords conclus par cette autorité ne parviennent même pas à faire accéder les travailleurs à une rémunération équivalente au Smic horaire ! Par ailleurs, la légitimité de cette autorité est faible. Aux élections professionnelles de 2024, la participation s’est élevée à 3,90 % pour les livreurs et à 19,96 % pour les VTC. Pour cette dernière catégorie, une majorité de votes s’est tournée vers des organisations soutenant la présomption de salariat. En outre, la légitimité de ce tiers-statut est fortement mise en question. À l’échelle nationale, la jurisprudence a clairement remis en cause son principe même. Depuis l’arrêt Uber de la Cour de cassation du 4 mars 2020, les tribunaux français ont acté de nombreuses requalifications en contrat de travail, affirmant ainsi la nature subordonnée des relations entre les plateformes et leurs travailleurs. À l’échelle européenne, la directive sur les travailleurs des plateformes récemment adoptée rend l’existence de l’Arpe totalement caduque. Ce texte, qui doit être transposé dans le droit français dans les deux ans, établit une présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes, malgré les efforts du gouvernement français pour maintenir une dérogation au prétexte de l’existence de Cette tentative a échoué. En conséquence, les travailleurs en question seront reconnus comme salariés, bénéficiant des instances de dialogue social et des droits attachés à ce statut. L’Arpe coûte chaque année 1,5 million d’euros, abondés par la taxe sur la mise en relation par voie électronique en vue de fournir certaines prestations de transport. Nous souhaitons non pas supprimer cette dernière, mais réaffecter les crédits correspondants au financement de l’inspection du travail, afin de garantir la mise en œuvre effective des droits des travailleurs de ce secteur. spécial. En premier lieu, on ne peut pas se plaindre du manque de régulation et d’autorégulation des plateformes et, en même temps, supprimer l’autorité mise en place pour s’en charger ! (Protestations sur les travées du groupe GEST.) Lubin. Rien à voir ! spécial. En second lieu, dans votre argumentaire, vous avez vous-même indiqué que la jurisprudence était très claire : s’il existe, un contrat de travail est reconnu quelle que soit la plateforme. En cas, d’une part, de prestation de travail avec lien de subordination et, d’autre part, de rémunération, la Cour de cassation reconnaît depuis l’arrêt Uber qu’un travailleur est non pas indépendant, mais salarié, auquel cas l’intéressé bénéficie de ce statut Lubin. Pas en France… spécial. … et c’est une bonne chose ! Cet amendement étant contre-productif, la commission émet un avis défavorable. Lubin. C’est bien dommage ! Poncet Monge. La loi qui a été adoptée à partir d’un projet de votre gouvernement – même s’il s’agit du précédent, la logique est la même ! – avait pour objet de sécuriser l’employeur contre les procédures de requalification en contrat de travail qui s’accroissaient. Lubin. C’est sûr ! Poncet Monge. Le but était de contrer les démarches de requalification plutôt que d’appliquer la directive européenne dans toutes ses implications. Il faut changer de Lubin. Exactement ! Poncet Monge. Il convient de ne plus recevoir Uber et de ne plus le favoriser par une loi… Nous sommes européens, je crois ! Alors, appliquons dans sa totalité la loi européenne, tant dans son esprit que dans ses modalités : renversement de la charge de la preuve, présomption de salariat, etc. Lubin. Tout à fait ! Je vous trouve très sévères ! Depuis la création de cette instance en 2023, cinq accords sur des sujets importants ont tout de même été conclus dans le secteur des VTC : revenu minimum de course, amélioration de la rémunération des conducteurs, méthodes et moyens de négociation, transparence et désactivation, liberté de choix de la course pour les chauffeurs. Un accord spécifique a également été conclu pour le secteur de la livraison. Ces avancées sont tout de même concrètes ! Le taux de participation aux élections professionnelles qui ont eu lieu récemment est faible, certes, mais d’un niveau similaire à celui que nous avons connu il y a quelques semaines dans les TPE. Nous pouvons nous interroger sur la manière de retrouver une meilleure participation. Travaillons sur la transposition de la directive ! Par exemple, dans le secteur de l’insertion par l’activité, l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), dans un discours un peu différent des autres, distingue les VTC, souvent propriétaires d’un capital constitué par leur véhicule, et les livreurs, davantage en situation de précarité malgré les accords qui ont été signés. Pour toutes ces raisons, je vous trouve, encore une fois, très sévères, mesdames les sénatrices, à l’égard d’une instance qui a le mérite d’exister et d’apporter des avancées concrètes sans attendre le Grand Soir. Le Gouvernement confirme donc son avis défavorable sur l’amendement n° II-1082 rectifié. n° II-1034 n’est pas soutenu. n° II-1076 rectifié, présenté par M. P. Joly, Mme Lubin, MM. Jeansannetas et Kanner, rétablir les microcrédits spécifiquement accordés aux personnes en situation de réinsertion professionnelle ou de maintien dans En France, le dispositif de microcrédit personnel est d’utilité sociale. Il permet en effet aux personnes exclues du crédit classique en raison de leur insuffisance de ressources de financer un projet d’insertion ou de réinsertion. Grâce à ce microcrédit, plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens ont retrouvé un emploi ou évité de perdre celui qu’ils occupaient – le plus souvent, il s’agit d’acquérir un véhicule. Le microcrédit repose sur trois acteurs : le réseau des banques, l’État, le réseau associatif. L’ensemble des rapports qui ont été remis aux gouvernements et l’ensemble des acteurs, y compris les services de l’État et ses administrations, saluent l’efficacité de ce dispositif, qui repose en grande partie sur le travail assuré par nos C’est pourquoi nous proposons le rétablissement de ce dispositif. spéciale. La commission des finances sollicite le retrait de cet Le PLF pour 2025 prévoit d’ores et déjà une ligne en faveur du microcrédit social à hauteur de 16 millions d’euros, ce qui a été jugé suffisant par la commission. À titre personnel, bien évidemment, je voterai cet amendement avec grand plaisir… l’amendement n° II-1076 rectifié. n° II-1024, présenté par Mmes Poncet Monge et Senée, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Souyris et Poncet Monge. Le présent amendement vise à revenir sur la baisse des crédits subie par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Même si le ministère du travail reste un petit contributeur financier à côté d’autres ministères, il ne peut pas donner le signal, y compris aux autres ministères, que le budget de cet opérateur peut baisser sans conséquence sur ses actions, compte tenu de leur importance ! Il est pertinent que la présente mission soit contributrice, puisque l’agence joue un rôle essentiel pour l’amélioration des connaissances entourant les risques spéciale. Les opérateurs de l’État, comme le reste des administrations publiques, doivent évidemment participer à l’effort collectif de redressement des finances publiques. Toutefois, il est clair que l’Anses joue un rôle particulièrement important. La commission des finances avait initialement émis un avis défavorable, mais, après une longue discussion avec mon collègue rapporteur spécial Emmanuel Capus, nous avons décidé de solliciter l’avis du Gouvernement. Pour démontrer l’accent qui est mis dans ce budget sur la question de la santé, de la sécurité et des conditions de travail, sujet qui doit redevenir central à la fois dans les politiques publiques et dans les discussions que nous pouvons avoir ici, le Gouvernement émet un avis favorable sur cet amendement. l’amendement n° II-1024. procéder au vote des crédits de la mission « Travail, à l’état B. additionnels qui sont rattachés, pour leur examen, aux crédits de la mission « Travail, emploi et administration des ministères n° II-5, présenté par M. Capus et Mme Senée, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé : Insérer un article additionnel Après le premier alinéa de l’article L. 6243-1 du code du travail, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Les contrats d’apprentissage conclus dans les entreprises de deux cent cinquante salariés et plus afin de préparer un diplôme ou un titre à finalité professionnelle équivalant au moins au niveau 6 du cadre national des certifications professionnelles ne donnent pas lieu au versement à l’employeur d’une aide par spéciale. Nous avons déjà eu le loisir de présenter cet amendement, qui vise à concentrer les aides à l’apprentissage sur les plus petites entreprises et sur les jeunes dont le niveau de qualification est inférieur à bac+3. Nous souhaitons, par cet amendement, concentrer véritablement les aides, qui ne seraient plus versées aux entreprises de plus de 250 salariés pour l’embauche d’un apprenti qui prépare un diplôme de niveau bac+3 et plus. Ce ciblage conduira à ce qu’il n’y ait pas d’effet sur les PME ni sur les entreprises de plus de 250 salariés qui signent des contrats d’apprentissage avec des jeunes préparant des diplômes de niveau inférieur au niveau Par cet amendement, nous souhaitons inviter le Gouvernement à privilégier un meilleur ciblage des aides sur une réduction de leur montant. Nous avons déjà eu cette discussion. Le Gouvernement propose un ciblage des aides, mais sur la base de la taille des entreprises, et non sur le niveau de qualification. En effet, nous avons proposé de baisser le montant de l’aide, qui était de 6 000 euros, à 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés, qui, je le répète, concentrent 80 % des apprentis de notre pays, et à 2 000 euros pour les entreprises de plus de Pourquoi ne souhaitons-nous pas différencier en fonction des niveaux de qualification ? Parce que, comme l’a montré une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) réalisée en novembre dernier, un tiers des étudiants en master sont aujourd’hui en apprentissage. L’apprentissage est donc un vrai moyen de démocratisation et d’accès à l’enseignement Ensuite, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), qui recrute parmi les CAP et les bacs pro, nous recommande de ne surtout pas toucher aux niveaux de qualification supérieurs, afin que l’apprentissage ne soit pas vu comme la voie de garage dans un pays qui reste encore trop axé sur les diplômes – nous sommes d’accord sur ce point. Enfin, et c’est le sens d’une discussion que j’ai eue dans l’Aveyron avec le président de la chambre de métiers et de l’artisanat et celui de la chambre de commerce et d’industrie (CCI), continuer à aider l’apprentissage sur les niveaux 6 et 7, c’est aussi permettre aux TPE et aux PME de commencer à recruter davantage ce type de profils, à un moment où l’on a besoin d’augmenter le niveau de compétence et de favoriser la montée en gamme de l’ensemble de l’économie française. Pour ces raisons, autant je veux différencier par la taille de l’entreprise – je répète que l’on trouve 80 % de nos apprentis dans les petites et moyennes entreprises –, autant je pense que différencier en fonction du niveau de diplôme serait une erreur. J’émets donc un avis défavorable sur cet spéciale. Le dispositif de notre amendement différencie bien selon la taille de l’entreprise. Mais aussi selon le niveau du diplôme ! spéciale. Les TPE-PME pourront absolument accéder aux qualifications aux niveaux 6 et 7. Cela répond donc bien à ce que nous demandons. En fait, nous considérons que nous n’avons pas à accompagner les très grandes entreprises – de plus de 250 salariés – dans le recrutement d’étudiants en master et en école d’ingénieurs. En revanche, il est clair pour nous qu’il faut bien évidemment pouvoir continuer à accompagner les PME. Je pense qu’il faut vraiment que nous puissions cibler. D’ailleurs, initialement, l’idée était vraiment de cibler les niveaux bac et infra-bac. En l’occurrence, nous laissons aux PME la possibilité de recruter les plus hauts profils. Rietmann. Emmanuel Capus, qui en est également membre, pourra en témoigner : la délégation sénatoriale aux entreprises a organisé deux tables rondes sur le sujet, dont une avec le Medef, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti), la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P). Je souscris sans réserve à l’amendement des rapporteurs spéciaux : non seulement il faut travailler sur la taille de l’entreprise et ne pas limiter le niveau d’apprentissage pour les entreprises de moins de 250 salariés, afin de donner la possibilité à la fois aux TPE-PME qui n’en auraient pas forcément les moyens d’aller chercher des compétences et aux apprentis de travailler pour ces entreprises, quel que soit leur niveau, mais il faut aussi, pour les entreprises de plus de 250 salariés, limiter le niveau d’apprentissage – l’amendement a retenu bac+3, ce qui convient parfaitement. En effet, on doit tenir compte de l’effet d’aubaine qui existe pour les grandes et très grandes entreprises, qui, il faut dire les choses franchement, ont la possibilité de recruter des apprentis de niveau bac+5, +6 ou +7 qui vont faire le travail de cadres moyens, mais avec des salaires bien inférieurs à ce que pourrait leur coûter un cadre. C’est de l’argent public qui est utilisé sans véritable efficacité. C’est tout le contraire de ce que nous recherchons ! Cela revient à jeter de l’argent public par les Les tables rondes que nous avons organisées nous ont montré que les critères définis dans l’amendement sont exactement ceux qu’il faut retenir pour l’accompagnement de Je voterai donc l’amendement des rapporteurs spéciaux de la commission des finances, et j’encourage mes collègues à faire de même. spécial. Excellent ! Aeschlimann. Ce sujet me tient à Je n’avais pas bien compris, lors de la présentation de l’amendement, sa finalité exacte. À la lumière des précisions qui ont été apportées et de l’explication de vote du président Rietmann, je trouve que c’est une bonne idée. Nous sommes tous d’accord avec l’idée de recentrer les aides à l’apprentissage, compte tenu du problème de finances publiques et du problème d’efficience de la dépense publique. Même si nous considérons tous que l’apprentissage est un levier essentiel pour l’insertion professionnelle, notamment de nos jeunes, force est de constater qu’il a coûté beaucoup d’argent et que les finances publiques ne peuvent plus supporter cette À cet égard, il est important de cumuler le critère de la taille de l’entreprise avec celui du niveau du En effet, il faut continuer à soutenir l’apprentissage là où il est le plus efficient, c’est-à-dire pour les bas niveaux de qualification et pour les jeunes qui n’ont pas réussi dans le système « normal », si je puis dire. Dans le même temps, il est important de tracer des pistes et de donner de l’espoir, pour montrer, comme Mme la ministre l’a dit très justement, que l’apprentissage n’est pas une voie de garage. Il faut ainsi pouvoir soutenir les niveaux de diplômes importants, pour permettre aux TPE-PME d’accéder à de la ressource humaine qualifiée, mais aussi pour montrer aux jeunes qui s’engagent dans l’apprentissage que l’on peut, quand on est apprenti, progresser, avoir une vraie carrière et accéder à des diplômes importants. Bravo pour cette idée, madame, monsieur les rapporteurs spécial. Merci ! Je n’ai pas les chiffres en tête, mais je sais que les apprentis de niveaux 6 et 7 sont surreprésentés dans les grandes entreprises – je pourrai vous communiquer les chiffres qui l’attestent. Cette mesure risque donc de pénaliser ces derniers Rietmann le conteste.), dans un contexte de durcissement des conditions économiques, ainsi que vous l’avez vous-même signalé précédemment très justement, avec un taux de chômage des jeunes, y compris des jeunes diplômés, qui augmente de 2 points en un an. C’est un point de vigilance que je veux porter à votre attention : les apprentis de niveaux 6 et 7 étant surreprésentés dans les grandes entreprises, la suppression de cette aide aura un effet plus négatif que ce que nous proposons ici. l’amendement n° II-5. projet de loi, après l’article 64. L’amendement n° II-256 rectifié n° II-639 est présenté par Mme Puissat, au nom de la L’amendement n° II-1120 est présenté Après l’article 64 Le 4° du II de l’article L. 6323-6 du code du travail est abrogé. présenter l’amendement n° II-639. de la commission des affaires sociales. Cet amendement a été déposé par ma collègue rapporteur pour avis Frédérique Les actions de formation éligibles au compte personnel de formation (CPF) dispensées aux créateurs ou repreneurs d’entreprises, les aides à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) sont particulièrement concernées par des abus. Plusieurs campagnes de régulation ont déjà été menées, qui ont permis de diminuer les dépenses de 415 millions d’euros en 2022 à 125 millions d’euros en 2023. Les mesures de régulation ne peuvent toutefois aller plus loin, en raison de la disposition légale prévoyant l’éligibilité automatique au CPF des actions Acre. Cette éligibilité de droit n’est pas justifiée dès lors qu’elle provoque encore des effets d’aubaine, confirmés par France Compétences. Certaines offres de formation, refusées à l’enregistrement des répertoires nationaux, sont éligibles au CPF par ce biais détourné. Cet amendement de la commission des affaires sociales vise donc à supprimer l’éligibilité de droit au CPF des actions de formation Acre. Cette mesure permettra de garantir la qualité des formations, puisque seules les offres sanctionnées par une certification inscrites au répertoire national ou au répertoire spécifique pourront être prises en charge au titre du CPF. Les actions de formation au titre de l’Acre visant à encourager les entrepreneurs à créer ou à reprendre une entreprise resteront possibles et remboursables, notamment par le biais des chambres consulaires, ce qui permettra une première approche d’experts. De plus, cette suppression générerait une économie budgétaire substantielle, estimée à 62,5 millions d’euros en année pleine. Il a été défendu. spécial. La commission s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée. amendements identiques nos II-639 et II-1120. n° II-1113, présenté par Mme Aeschlimann, est ainsi Après l’article 68 Après la quatrième phase du 1° du I de l’article L. 6332-14 du code du travail, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Lorsque la formation s’effectue intégralement à distance, les niveaux de prise en charge calculés en application du présent alinéa sont minorés d’un montant au moins égal à un pourcentage fixé par décret ». La parole est à Mme Marie-Do Aeschlimann. Aeschlimann. Cet amendement tend à moduler les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage pour les formations dispensées à distance, dans le but d’optimiser le soutien public à l’apprentissage. Nous ne reviendrons pas sur l’intérêt des formations en apprentissage en termes d’insertion professionnelle, mais il faut relever que les formations à distance, malgré leurs avantages, impliquent des coûts réduits par rapport aux formations en présentiel pour les centres de formation en apprentissage. Pourtant, ces formations bénéficient d’aides identiques aux formations en présentiel. Je rappelle que les formations en apprentissage bénéficient de 14 milliards d’euros versés par l’État et de 4 milliards d’euros pour les aides aux Il y a déjà eu, en 2022 et en 2023, des réductions successives des niveaux de prise en charge (NPEC), qui ont conduit à recentrer la politique de l’apprentissage et le soutien public à celui-ci. Cet amendement ne coûte rien. Il va même permettre de faire des économies, puisque la réduction des aides aux formations en apprentissage exclusivement en distanciel par rapport à celles qui sont versées aux formations en présentiel permettra de tenir compte d’une moindre importance des coûts, tout en soutenant ces formations. Je pense donc qu’il s’agit de bonne politique. président. Le sous-amendement n° II-2185, présenté par le Gouvernement, est ainsi Amendement n° II–1113, alinéa 3 Remplacer le mot : par les mots : peuvent être Nous souhaiterions sous-amender l’amendement, qui nous semble tout à fait légitime, en offrant la possibilité de minorer les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage lorsque la formation est réalisée à 100 % à distance. Nous avons lancé, à la fin du mois de novembre dernier, une concertation avec les partenaires sociaux. Ce sujet est sur la table, et nous ne souhaitons pas préjuger de l’issue de la discussion, les situations pouvant être différentes en fonction des territoires et des fédérations professionnelles. Au terme de la concertation, les modalités pratiques d’application de cette minoration pourront être fixées par voie L’adoption de ce sous-amendement ouvre simplement cette possibilité, dans le respect des discussions que nous avons entamées avec les partenaires sociaux. spécial. L’amendement a paru intéressant à la commission des finances, qui a toutefois décidé de solliciter l’avis du Gouvernement, s’interrogeant sur son applicabilité. Cependant, nous avons en quelque sorte pris connaissance de cet avis avant la séance, puisque le Gouvernement a déposé un sous-amendement à l’amendement. Dès lors, la commission émet un avis favorable sur l’amendement, sous réserve de l’adoption du sous-amendement du président. Je mets aux voix le sous-amendement n° II-2185. (Le sous-amendement est l’amendement n° II-1113, modifié. n° II-6, présenté par M. Capus et Mme Senée, Le 1° du I de l’article L. 6332-14 du code du travail est complété par une phrase ainsi rédigée : « Toutefois, l’opérateur de compétences prend en charge 90 % du niveau de prise en charge fixé dans les conditions prévues au présent 1° lorsque le diplôme ou le titre à finalité professionnelle visé équivaut au niveau 6 du cadre national des certifications professionnelles, et 80 % de ce même niveau lorsque le diplôme ou le titre à finalité professionnelle visé équivaut au niveau 7 ce cadre ; ». spéciale. Cet amendement tend à ce que les opérateurs de compétences (Opco) prennent en charge 90 % du niveau de prise en charge lorsque le diplôme est au niveau 6, et 80 % de ce même niveau lorsque le diplôme est de niveau équivalent au Comme vous le savez, les centres de formation d’apprentis sont financés par France Compétences, via les Opco, qui prennent en charge les coûts pédagogiques. On sait aujourd’hui que, si les niveaux 6 et 7 ne représentent respectivement que 18 % et 17 % des contrats, ils correspondent à 40 % et 32 % du nombre total des prises en Dans leurs revues de dépenses de mars 2024, les inspections ont ainsi recommandé de minorer le financement par France Compétences des NPEC aux niveaux 6 et 7, d’où la demande que nous formulons au travers de cet amendement. Nous avons déjà commencé à effectuer des baisses ciblées en juillet 2024. L’une d’entre elles, visant les niveaux 6 et 7, a permis une économie de 120 millions d’euros en année Deux diminutions, en 2022 et 2023, ont permis des économies respectives de 210 millions d’euros et 570 millions d’euros en année pleine. Nous sommes bien d’accord pour dire que la surreprésentation dans les coûts des niveaux 6 et 7 doit aujourd’hui être régulée – les chiffres que vous avez rappelés sont très importants –, s’agissant de la qualité des formations proposées comme de l’adéquation de ces formations aux métiers et aux besoins et compétences des entreprises. Comme je l’ai dit, nous avons lancé, à la fin du mois de novembre, une concertation avec les partenaires sociaux et, en méthode, nous souhaiterions ne pas donner l’impression que la question est déjà tranchée, afin d’envisager avec eux comment réguler les niveaux de prise en charge des niveaux 6 et 7. Je sollicite donc le retrait de l’amendement ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable. Je m’engage, puisque, au-delà de la concertation qui a été lancée avec les partenaires sociaux, des discussions bilatérales ont lieu désormais à la fois avec les organisations syndicales et les organisations patronales, à informer la commission des affaires sociales des conclusions de cette concertation. l’amendement n° II-6. n° II-1431 rectifié, présenté par le Gouvernement, est I.- Il est institué un dispositif spécifique d’activité partielle dénommé « activité partielle de longue durée rebond » destiné à assurer le maintien dans l’emploi des salariés dans les entreprises confrontées à une réduction d’activité durable qui n’est pas de nature à compromettre leur pérennité. L’employeur peut bénéficier de ce dispositif sous réserve de la conclusion d’un accord collectif d’établissement, d’entreprise ou de groupe ou de la conclusion d’un accord collectif de branche étendu, définissant la durée d’application de l’accord, les activités et les salariés concernés par l’activité partielle de longue durée rebond, les réductions de l’horaire de travail pouvant donner lieu à indemnisation à ce titre et les engagements spécifiquement souscrits en contrepartie, notamment pour le maintien de l’emploi et la formation professionnelle. L’accord collectif ou le document mentionné au II précise notamment les actions mentionnées à l’article L. 6313-1 du code du travail proposées aux salariés placés en activité partielle de longue durée rebond en application des engagements précités. Les engagements pris par l’employeur sont applicables sur l’ensemble de la durée d’application de l’accord ou du document mentionné au II. L’autorité administrative s’assure du respect de ces engagements. Elle peut demander le remboursement des allocations d’activité partielle rebond perçues par l’employeur en cas de non-respect de ces engagements. II.- L’entreprise qui souhaite bénéficier du régime d’activité partielle de longue durée rebond en application d’un accord de branche mentionné au I élabore, après consultation du comité social et économique, lorsqu’il existe, un document conforme aux stipulations de l’accord de branche et définissant les engagements spécifiques en matière de maintien dans l’emploi et de formation professionnelle. III.- L’accord collectif d’établissement, d’entreprise ou de groupe mentionné au I ou le document mentionné au II est transmis à l’autorité administrative pour validation de l’accord ou homologation du document. L’accord de branche est étendu dans les conditions définies à l’article L. 2261-15 du code du travail. administrative valide l’accord collectif d’établissement, d’entreprise ou de groupe mentionné au I du présent article dès lors qu’elle s’est assurée : 1° Des conditions de validité et de la régularité de la procédure de négociation ; 2° De la présence dans l’accord de l’ensemble des dispositions mentionnées au même I. La procédure de validation est renouvelée en cas de conclusion d’un avenant de révision. administrative homologue le document élaboré par l’employeur en application d’un accord de branche mentionné au II, après avoir vérifié : 1° La régularité de la procédure d’information et de consultation du comité social et économique, lorsqu’il existe ; 2° La présence de l’ensemble des dispositions mentionnées au I ; 3° La conformité aux stipulations de l’accord de branche ; 4° La présence d’engagements spécifiques en matière d’emploi et de formation professionnelle mentionnés au I. La procédure d’homologation est renouvelée en cas de reconduction ou d’adaptation du document. administrative notifie à l’employeur la décision de validation dans un délai de quinze jours à compter de la réception de l’accord collectif mentionné au I et la décision d’homologation dans un délai de vingt et un jours à compter de la réception du document élaboré par l’employeur mentionné au II. Elle la notifie, dans les mêmes délais, au comité social et économique lorsqu’il existe et, si elle porte sur un accord collectif, aux organisations syndicales représentatives signataires lorsqu’elles existent. La décision prise par l’autorité administrative est motivée. Le silence gardé par l’autorité administrative pendant les délais prévus au premier alinéa du présent VI vaut décision d’acceptation de validation ou d’homologation. Dans ce cas, l’employeur transmet une copie de la demande de validation ou d’homologation, accompagnée de son accusé de réception par l’administration, au comité social et économique lorsqu’il existe et, si elle porte sur un accord collectif, aux organisations syndicales représentatives signataires lorsqu’elles La décision de validation ou d’homologation ou, à défaut, les documents précités et les voies et délais de recours sont portés à la connaissance des salariés par voie d’affichage sur leurs lieux de travail ou par tout autre moyen permettant de conférer date certaine à cette VII.- Les dispositions du chapitre II du titre II du livre Ier de la cinquième partie de la partie législative du code du travail sont applicables au dispositif d’activité partielle de longue durée rebond, à l’exception du III de VIII.- Le présent article est applicable aux accords collectifs et aux documents transmis à l’autorité administrative pour validation ou homologation, dans les conditions prévues au III, à compter du 1er mars 2025 et jusqu’à une date fixée par décret, au plus tard le 28 février 2026. Des avenants de révision des accords collectifs mentionnés au deuxième alinéa du I ou des documents adaptant les documents unilatéraux mentionnés au II peuvent être transmis à l’autorité administrative après le 28 février 2026 pour validation ou homologation dans les conditions respectivement prévues au IV et au V. Une entreprise couverte par un accord collectif d’établissement, d’entreprise ou de groupe mentionné au I ou par un document pris en application d’un accord de branche mentionné au II ne peut pas bénéficier, concomitamment et sur l’ensemble de la durée de l’accord ou du document, du dispositif prévu au présent article et du dispositif spécifique d’activité partielle dénommé « activité réduite pour le maintien en emploi » prévu par l’article 53 de la loi n° 2020-734 du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, à d’autres mesures urgentes ainsi qu’au retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. Cet amendement est important dans le contexte actuel de durcissement des conditions économiques, qui a été rappelé par plusieurs sénateurs et sénatrices. Il a pour objet de réactiver le dispositif d’activité partielle de longue durée, que nous avons connu pendant le covid-19, avec une adaptation toutefois, puisqu’il s’agit d’accompagner les entreprises en difficulté – raison pour laquelle nous l’avons appelé « rebond » –, en leur demandant, en contrepartie, d’engager des démarches de formation et de reconversion de leurs salariés. Ce dispositif est demandé à la fois par les organisations syndicales et par les organisations patronales. Nous pensons qu’il peut s’agir, dans le contexte actuel, d’une solution intermédiaire, permettant aux entreprises soit de trouver des solutions de financement, soit de reconvertir leurs salariés pour éviter des licenciements économiques, dont on a récemment constaté l’augmentation, au travers des inscriptions à France Travail. n° II-2188, présenté par Mmes Poncet Monge et Senée, est ainsi libellé : rectifié, alinéa 6 Après les mots : après consultation insérer les mots : avec avis conforme compléter la consultation du comité social et économique (CSE) – quand il existe – par une exigence d’avis Cela répond à une demande des organisations syndicales devant le retournement « conjoncturel », qui, en réalité, dure depuis déjà un an, en attendant les accords de branche. Alors que la mission qui regroupe les crédits consacrés au travail et à l’emploi a pour obligation d’être contracyclique, on peut lui reprocher, cette année, de ne pas satisfaire à cette obligation, puisqu’elle va, au contraire, amplifier les problèmes d’emploi et d’activité. Dans ce contexte, je trouve que cet amendement a son Cependant, nous devons tirer les enseignements du dispositif d’activité partielle qui a été lancé pendant le covid-19. On sait très bien, pour l’avoir évalué, qu’il y a eu des effets d’aubaine pour les entreprises, qui ont fait couvrir par ce dispositif des moments de sous-activité normaux. Vous avez dit, madame la ministre, que les organisations syndicales et patronales étaient favorables à ce dispositif. Bien entendu, elles le préféreront à un licenciement ! Elles ne sont pas masochistes. Cela dit, pour contrer, par leur connaissance locale de l’activité concrète, les effets d’aubaine, qui sont du gaspillage d’argent public et de l’inefficience, les organisations syndicales, que vous dites favorables, souhaitent aussi que, au plus près de l’entreprise, le CSE puisse émettre un avis conforme sur le plan, d’autant plus que l’administration doit juger en trois semaines et que son silence vaut accord. n° II-2189, présenté par Mmes Poncet Monge et Senée, est ainsi libellé : Compléter cet amendement par un alinéa ainsi rédigé : Le Gouvernement remet un rapport le 30 septembre 2025 dressant le bilan du dispositif d’activité partielle de longue durée rebond. Poncet Monge. L’amendement n° II-1431 ayant été déposé à la dernière minute, son impact n’a pu faire l’objet d’aucune analyse. Combien ces dispositions vont-elles coûter, non seulement à l’État, mais aussi à l’Unédic, qui, précédemment, a dû enregistrer un tiers des demandes ? Ce dispositif a été créé lors de la crise du covid-19. Désormais, le Gouvernement souhaite le remettre en route pour faire face à la conjoncture, alors même qu’il siphonne déjà l’Unédic de toutes parts – à la sous-compensation structurelle s’ajoute, pour cet acteur, l’obligation de réemprunter, puisque l’exécutif a cassé sa trajectoire de désendettement. Il convient donc, selon moi, d’examiner l’impact réel de ces dispositions après six mois d’application. Certes, le Sénat n’aime pas les demandes de rapport, mais en l’occurrence une telle évaluation paraît indispensable. spécial. Au sujet de l’amendement n° II-1431, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. Toutefois, madame la ministre, nous souhaiterions obtenir un chiffrage : avez-vous une idée du coût de ce dispositif ? Les sous-amendements nos II-2188 et II-2189 venant d’être déposés, la commission n’a pu en prendre connaissance… Poncet Monge. Elle n’a pas examiné l’amendement non plus ! spécial. Je ne puis donc vous donner son avis. Personnellement – je vous l’avoue –, je peine à voir l’intérêt d’un avis conforme du comité social et économique (CSE). Pourquoi ce dernier s’opposerait-il à un dispositif d’aide à l’entreprise ? Néanmoins, sur le sous-amendement n° II-2188 comme sur le sous-amendement n° II-2189, je me contenterai de solliciter l’avis du Gouvernement, en rappelant que, sauf exception, la commission est hostile aux demandes de rapport. Monsieur le rapporteur spécial, d’après nos estimations, ce dispositif coûtera 60 millions à 80 millions d’euros, sous enveloppe – c’est important de le préciser. Madame la sénatrice, l’information du CSE paraît suffisante : il ne faudrait pas alourdir les démarches, d’autant que les demandes dont il s’agit sont souvent formulées dans l’urgence, et avec l’appui du CSE. L’avis conforme me semblant superfétatoire, je suis défavorable au sous-amendement n° II-2188. En revanche, vous avez noté que j’aime les études et les évaluations : pour le sous-amendement n° II-2189, je m’en remets, en conséquence, à la sagesse du Sénat. Rietmann. Madame la ministre, je voterai votre amendement, à quelques conditions près. Vous vous doutez bien que c’est le type de dossiers que la délégation sénatoriale aux entreprises travaille en profondeur. Je vous le demande en son nom : faites quelque chose de Dans la même logique, je ne voterai pas les sous-amendements de Mme Poncet Monge. Je pense notamment à l’avis conforme du CSE, qui créerait de la complexité : je ne comprends pas du tout l’utilité de cette procédure. Prévoyez les moyens nécessaires aux contrôles et, en cas de tricherie, tapez. Mais ne multipliez pas les conditions et les surconditions ; n’allez pas prévoir je ne sais quel encadrement. Pour ma part, en lieu et place d’un rapport à remettre dans six mois, c’est-à-dire après d’éventuels dégâts, je vous propose un « test PME », ou « test entreprise ». On pourra ainsi évaluer le coût et la complexité de ce dispositif, en particulier pour les entreprises, avant même son application. Romagny. Tout à fait ! Rietmann. Le nom de « test PME » est à mes yeux trop restrictif : cet outil s’appliquant à toutes sortes d’entreprises, de la plus petite à la plus grande, je préfère parler de « test entreprise ». Quel que soit leur intitulé, de tels tests sont très utiles, si bien que nous souhaitons les rendre obligatoires : c’est l’objet d’une proposition de loi déposée par mes soins et votée par le Sénat à une large majorité, dont nous sommes parvenus à introduire les dispositions dans le projet de loi de simplification de la vie économique. J’appelle d’ailleurs l’attention du Gouvernement sur ce second texte : il est grand temps que son examen reprenne, car nous devons avancer, sur ce sujet comme sur tant En soumettant un tel dispositif au « test entreprise », nous aurons la garantie d’obtenir quelque chose qui fonctionne. Nous serons certains d’éviter une nouvelle charge et d’atteindre réellement le but visé : apporter de la souplesse aux entreprises dans les moments difficiles, sous certaines conditions faciles à contrôler. Je le répète, s’il y a tricherie, il faut taper, mais faites des choses simples. Romagny. Très bien ! Poncet Monge. Monsieur le rapporteur spécial, l’avis conforme du CSE peut très bien être favorable : on ne peut partir du principe que cette instance s’opposera systématiquement aux demandes. Madame la ministre, le dispositif est censé s’appliquer pendant un an – ce n’est pas rien – et l’administration est tenue de répondre en quinze jours, sachant que son silence vaut accord. Elle a certes beaucoup de moyens, mais examinera-t-elle tous les dossiers ? On va quand même un peu loin au nom de la souplesse… Informer le CSE, c’est bien mignon ; mais on peut quand même recueillir son avis, ne serait-ce qu’un avis simple. J’y insiste, tout sera décidé en quinze jours ou trois semaines. Nous ne faisons que demander l’étude d’impact dont nous prive, aujourd’hui, la méthode retenue par le Gouvernement. Pour un an, on va reconduire un dispositif mis en œuvre lors de la crise du covid-19… Poncet Monge. Vous évoquez un coût de 60 millions à 80 millions d’euros, qui, au passage, ne sera sans doute pas totalement compensé pour l’Unédic. On me répondra que c’est un détail… À l’heure où l’on prétend revenir vers les partenaires sociaux, cette consultation semble le minimum. Le CSE doit pouvoir dire si, selon lui, une telle démarche va dans l’intérêt de l’entreprise. Les syndicats ne sont pas Quant à l’évaluation demandée, elle ne manquera sans doute pas d’intérêt. Nous verrons, au bout de six mois, si le coût se situe entre 60 millions et 80 millions d’euros : il ne sera peut-être que de 40 millions d’euros. Ce travail, qui n’est pas très compliqué, aurait d’ailleurs dû être mené en amont. Je ne demande pas une vaste étude, mais une simple analyse du coût, précisant notamment la part laissée à la charge de l’Unédic. Romagny. Madame Poncet Monge, quand on est dans cet hémicycle, ce que l’on demande aux entreprises paraît toujours simple… A priori, un avis, ce n’est pas grand-chose. Poncet Monge. J’ai dirigé une entreprise ! Romagny. Si tel est le cas, vous savez que les entreprises sont accablées de demandes ; vous savez combien leur vie est difficile au quotidien, aujourd’hui, en France. Ce que nous demandons, ce n’est même pas de la souplesse, mais un simple effort de simplification. Recueillir systématiquement l’avis de Pierre, Paul ou Jacques, c’est compliquer encore la vie des entreprises. Dossus proteste.) Ces dernières sont saturées de demandes de cette nature. (Exclamations sur les travées du groupe GEST.) Gruny. Très bien ! sous-amendement n° II-2188. (Le sous-amendement sous-amendement n° II-2189. l’amendement n° II-1431, modifié. n° II-211 rectifié, présenté par Mme Guillotin, MM. Cabanel, Gold et Guiol, Mme Jouve, M. Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Avant le 1er janvier 2026, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les spécificités du régime d’assurance chômage applicable aux travailleurs frontaliers et les coûts que leurs prestations chômages représentent pour l’Unédic. Il recense les différents systèmes de données, français comme étrangers, et présente les possibilités d’interopérabilité des données entre États. Il formule notamment des recommandations pour établir des conventions bilatérales en matière de sécurité sociale avec les pays frontaliers, voire pour réviser le cadre européen, afin que les pays frontaliers participent à un juste niveau aux dépenses d’assurance chômage des Français ayant travaillé sur leur sol. Masset. Madame la ministre, lors de notre séance de questions d’actualité au Gouvernement du 27 novembre dernier, notre collègue Véronique Guillotin, auteur de cet amendement, appelait votre attention sur le régime d’assurance chômage des travailleurs frontaliers. Peut-être vous en souvenez-vous : c’était il n’y a pas si longtemps. S’il allait à son terme, le projet conclu à ce titre entre syndicats et patronat pourrait diviser par deux les indemnités de frontaliers qui ont pourtant cotisé dans leur pays d’emploi. En résulterait non seulement une grave rupture d’égalité entre deux salariés français percevant le même niveau de rémunération, mais aussi divers problèmes juridiques exposant ce dispositif à la censure du Conseil constitutionnel ou de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Soucieuse d’avancer vers un nouveau règlement, la France a saisi la présidence du Conseil européen. Néanmoins, une autre voie mérite d’être explorée, en tout cas aux yeux des radicaux : la négociation d’accords bilatéraux plus justes, reflets plus fidèles des réalités économiques et Par cette demande de rapport, Mme Guillotin invite le Gouvernement à engager sans délai des discussions avec les pays voisins, pour que le déséquilibre de ce système d’indemnisation ne pèse pas sur les seuls travailleurs frontaliers. spécial. Mon cher collègue, vous le savez : par principe, la commission des finances est défavorable aux demandes de rapport. Mais compte tenu de l’importance, notamment financière, du sujet – le déficit du régime d’assurance chômage des travailleurs frontaliers atteint environ 800 millions d’euros –, nous sollicitons l’avis du Gouvernement. J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer Mme Guillotin pour évoquer ce problème, face auquel je suis extrêmement On connaît l’ampleur du déficit que présente ce régime : 800 millions d’euros en un an, une dizaine de milliards d’euros au cours des douze dernières années. En la matière, l’enjeu se situe à l’échelon européen, et c’est précisément pourquoi je me suis rendue au Conseil européen. Je m’efforce de mobiliser les uns et les autres en vue d’une révision du règlement (CE) 883/2004 du 29 avril 2004, et je continuerai d’agir en ce sens dans les prochaines semaines. Certains points relèvent d’accords bilatéraux ; d’autres peuvent être traités ici, en France, notamment en faisant évoluer la notion d’offre raisonnable d’emploi (ORE) et en mobilisant davantage encore les agences transfrontalières de France Travail. Une telle étude, que l’on pourrait confier à l’inspection générale des finances (IGF), semble à même d’apporter un certain nombre d’éclairages et, une fois rendue publique, de dépassionner le débat. Elle paraît donc très utile : c’est pourquoi le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat. l’amendement n° II-211 rectifié. L’amendement n° II-1115 n’est pas Mes chers collègues, nous avons achevé administration des ministères sociaux ». Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au lundi 20 janvier 2025 : À dix heures, l’après-midi, le soir et la Suite du projet de loi de finances pour 2025, (texte n° 143, 2024-2025) : Mission « Recherche et enseignement Mission « Écologie, développement et mobilité durables » et article 60. Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée le dimanche 19 janvier 2025, à deux heures Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Dominique Théophile M. Guy Benarroche, Mme Marie-Pierre Richer. 1. Procès-verbal 2. Loi de finances pour 2025. – Suite de la discussion d’un projet de loi partie (suite) Éblé, rapporteur spécial de la commission des finances M. Didier Rambaud, rapporteur spécial de la commission des finances Mme Sabine Drexler, rapporteur pour avis de la commission de la culture Mme Karine Daniel, rapporteure pour avis de la commission de la culture M. Bernard Buis Mme Sonia de La Mme Monique de M. Max Brisson Mme Rachida Dati, ministre de la culture Amendement n° II-2105 du Gouvernement et sous-amendement n° II-2142 de M. Laurent Lafon. – Adoption du sous-amendement et, par scrutin public n° 154, de l’amendement modifié. Organisation des Raynal, président de la commission des finances État B (suite) Amendement n° II-2091 du Gouvernement. – Adoption par scrutin public n° 155. n° II-1413 rectifié de M. Michel Canévet. – Devenu sans objet. n° II-1414 rectifié de M. Michel Canévet. – Amendement n° II-30 de la commission et sous-amendement n° II-2078 de M. Laurent Lafon. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement n° II-1186 rectifié de M. Ahmed Laouedj. – Amendements identiques nos II-819 de Mme Karine Daniel et II-1491 de Mme Monique de Marco. – Rejet des deux amendements. Amendement n° II-816 de M. Adel Ziane. – Rejet. nos II-1451 rectifié bis de Mme Sabine Drexler, II-1453 de Mme Marie-Pierre Monier, II-1479 de Mme Monique de Marco et II-1570 rectifié de Mme Guylène Pantel. – Adoption des quatre amendements. Amendement n° II-815 de n° II-1571 rectifié de M. Raphaël Daubet. – Amendement n° II-814 de Mme Colombe Brossel. – Rejet. nos II-818 de Mme Marie-Pierre Monier et II-1480 de M. Pierre Ouzoulias. – Rejet des deux amendements. Amendement n° II-812 de Mme Karine Daniel. – Rejet. nos II-817 de Mme Marie-Pierre Monier et II-1573 rectifié ter de Mme Annick Billon. – Adoption des deux amendements. nos II-365 de Mme Karine Daniel, rapporteure pour avis de la commission de la culture, II-1442 de Mme Monique de Marco. – Adoption des deux amendements. Amendement n° II-813 de n° II-1583 rectifié quater de Mme Annick Billon. – Retrait. Amendement n° II-1481 de M. Pierre Ouzoulias. – Rejet. n° II-1592 rectifié de Mme Monique de Marco. – Vote sur les crédits de la mission Adoption des crédits de la mission « Culture », figurant à l’état B, livre et industries culturelles de concours financiers : Avances à l’audiovisuel public Hugonet, rapporteur spécial de la commission des finances Karoutchi, rapporteur pour avis de la commission des affaires Jouve, rapporteur pour avis de la commission des affaires Laugier, rapporteur pour avis de la commission de la culture Bacchi, rapporteur pour avis de la commission de la culture M. Laurent Lafon, en remplacement de M. Mikaele Kulimoetoke, rapporteur pour avis de la commission de la culture Vial, rapporteur pour avis de la commission de la culture d’examen séparé d’amendements portant sur les crédits de plusieurs missions. – M. Claude Raynal, président de la commission des finances. – Adoption. Suspension et reprise de la séance DE Mme Sylvie vermeillet Amendement n° II-2094 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° II-1484 de M. Jérémy Bacchi. – Retrait. Amendement n° II-329 de M. Joshua Hochart. – Non soutenu. nos II-15 de la commission, II-1192 rectifié bis de M. Henri Cabanel et II-1665 du Gouvernement nos II-95 rectifié de M. Jean-Claude Anglars, II-367 de Mme Frédérique Espagnac, II-921 de M. Vincent Louault, II-1182 rectifié bis de Mme Amel Gacquerre et II-1293 de Mme Nadège Havet. – Rectification des amendements nos II-95 rectifié, II-1182 rectifié bis et II-1293, les amendements nos II-367 et II-921 n’étant pas soutenus. nos II-803 rectifié de Mme Sylvie Robert et II-1490 de Mme Monique de Marco. – Rectification des deux n° II-38 rectifié bis de Mme Alexandra Borchio Fontimp. – Rectification. n° II-845 rectifié bis de M. Bernard Delcros. – Rectification. Amendements identiques nos II-15 de la commission, II-38 rectifié ter de Mme Alexandra Borchio Fontimp, II-95 rectifié bis de M. Jean-Claude Anglars, II-803 rectifié bis de Mme Sylvie Robert, II-845 rectifié ter de M. Bernard Delcros, II-1182 rectifié ter de Mme Amel Gacquerre, II-1192 rectifié bis de M. Henri Cabanel, II-1293 rectifié de Mme Nadège Havet, II-1490 rectifié de Mme Monique de Marco et II-1665 du Gouvernement. – Adoption des dix amendements. Amendement n° II-2093 nos II-1410 rectifié de M. Michel Canévet et II-1531 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette. – Retrait de l’amendement n° II-1410 rectifié, l’amendement n° II-1351 rectifié bis n’étant pas soutenu. n° II-1415 rectifié de M. Michel Canévet. – Amendements nos II-327 et II-328 de M. Joshua Hochart. – Non soutenus. Amendement n° II-1563 de Mme Audrey Bélim. – Non soutenu. n° II-1433 rectifié bis de Mme Solanges Nadille. – Rejet. n° II-1528 rectifié ter de M. Dominique Théophile. – Rejet. Amendement n° II-1485 Amendement n° II-1483 Adoption des crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles », figurant à l’état B, modifiés. audiovisuel public Amendement n° II-1217 Amendement n° II-1533 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette. – Non soutenu. n° II-1411 rectifié de M. Michel Canévet. – n° II-804 rectifié de Mme Sylvie Robert. – Amendement n° II-1443 de Mme Monique de Marco. – Devenu sans objet. Amendement n° II-843 de Mme Mathilde Ollivier. – Devenu sans objet. Amendement n° II-1440 de M. Yan Chantrel. – Devenu sans objet. nos II-245 de M. Roger Karoutchi, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, et II-1439 rectifié quater de Mme Catherine Morin-Desailly. – Devenus sans Rejet des crédits de la mission « Audiovisuel public », figurant à l’état B, modifiés. compte de concours financiers : avances à l’audiovisuel public Amendement n° II-2108 du Gouvernement ; sous-amendements nos II-2166 de la commission, II-2177 de M. Roger Karoutchi et II-2178 de M. Cédric Vial. – Rectification des sous-amendements nos II-2166 et 2177, rendus identiques au sous-amendement n° II-2178 ; adoption des trois sous-amendements identiques et de l’amendement modifié. Vote sur les crédits du compte spécial Adoption des crédits du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public », figurant à l’état D, modifiés. alimentation, forêt et affaires rurales d’affectation spéciale : Développement agricole et rural Klinger, rapporteur spécial de la commission des finances Lurel, rapporteur spécial de la commission des finances Duplomb, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques Menonville, rapporteur pour avis de la commission des affaires Tissot, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques 3. Décès d’un ancien sénateur 4. Loi de finances pour 2025. Développement agricole et rural (suite) Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté Amendement n° II-2102 du Gouvernement. – Rejet par scrutin public n° 156. n° II-1412 rectifié de M. Michel Canévet. – n° II-1416 rectifié de M. Michel Canévet. – Amendements nos II-775 et I-774 de Amendement n° II-1514 de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendement n° II-1530 de M. Laurent Duplomb. – Adoption. n° II-1551 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1553 rectifié bis de M. Daniel Salmon. – Rejet. n° II-1548 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1552 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1496 rectifié bis de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. n° II-1258 rectifié bis de M. Henri Cabanel. – Retrait. n° II-335 rectifié de M. Laurent Duplomb, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques. – Adoption. n° II-1502 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – Amendement n° II-1576 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. nos II-381 rectifié septies de M. Jean Bacci et II-1529 de M. Michaël Weber. – Retrait des deux nos II-1520 de M. Michaël Weber et II-1587 rectifié de M. Raphaël Daubet. – Rejet des deux n° II-1461 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1359 rectifié bis de M. Michaël Weber. – Rejet. n° II-1582 rectifié de Mme Monique de Marco. – Amendement n° II-1578 de Mme Audrey Bélim. – Rejet. Amendement n° II-1471 de M. Gérard Lahellec. – Retrait. Amendement n° II-1459 de M. Daniel Salmon. – Rejet. Amendement n° II-1506 nos II-896 rectifié de Mme Anne-Catherine Loisier, II-1257 rectifié de M. Henri Cabanel et II-1417 de M. Bernard Buis. – Retrait des trois amendements. Amendement n° II-1585 de M. Georges Patient. – Non soutenu. nos II-1418 de M. Bernard Buis et II-1554 rectifié de M. Akli Mellouli. – Rejet des deux amendements. n° II-1504 rectifié bis de M. Victorin Lurel. – Adoption. PRÉSIDENCE DE M. Loïc Hervé 5. Mise au point au sujet de votes 6. Loi de finances pour 2025. alimentation, forêt et affaires rurales (suite) n° II-1472 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet. nos II-1361 rectifié de M. Michaël Weber, II-1460 de M. Daniel Salmon, II-1473 de M. Gérard Lahellec et II-1588 rectifié bis de M. Raphaël Daubet. – Rejet des quatre amendements. n° II-1360 rectifié de M. Michaël Weber. – n° II-1358 rectifié de M. Michaël Weber. – n° II-337 rectifié de M. Laurent Duplomb, rapporteur pour Amendement n° II-1503 de M. Jean-Claude Tissot. – Devenu sans objet. nos II-291 de M. Pierre-Jean Verzelen, II-304 de M. Gilbert Favreau, II-898 rectifié de Mme Anne-Catherine Loisier et II-1419 de M. Bernard Buis. – Retrait des amendements nos II-304, II-898 rectifié et II-1419, l’amendement n° II-291 n’étant pas soutenu. Amendement n° II-1452 de M. Jean-Baptiste Lemoyne. – Non soutenu. n° II-336 rectifié de M. Laurent Duplomb rapporteur pour Amendement n° II-1513 Amendement n° II-306 de M. Gilbert Favreau. – Retrait. nos II-764 rectifié bis de Mme Florence Lassarade et II-895 rectifié bis de Mme Anne-Catherine Loisier. – Retrait de l’amendement n° II-895 rectifié bis, l’amendement n° II-764 rectifié bis n’étant pas soutenu. n° II-1586 rectifié quater de M. Daniel Gremillet. – Retrait. Amendement n° II-1509 n° II-1474 rectifié de M. Gérard Amendement n° II-1508 de M. Franck Montaugé. – Rejet. nos II-104 rectifié bis de Mme Annick Billon et II-1519 de M. Franck Montaugé. – Retrait de l’amendement n° II-104 rectifié bis ; rejet de l’amendement n° II-1519. Amendement n° II-1423 de M. Bernard Buis. – Retrait. Amendement n° II-1477 de Mme Marie-Claude Varaillas. – Rejet. n° II-1466 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1550 rectifié de M. Daniel Salmon. – Amendement n° II-1511 de M. Sebastien Pla. – Rejet. nos II-776 de M. Joshua Hochart et II-1422 de M. Bernard Buis. – Rejet de l’amendement n° II-1422, l’amendement n° II-776 n’étant pas soutenu. n° II-1476 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Retrait. Amendement n° II-1581 rectifié bis de Mme Monique de Marco. – Non soutenu. n° II-1559 rectifié ter de M. Lucien Stanzione. – Rejet. Amendement n° II-331 de M. Laurent Duplomb, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques. – Adoption. n° II-1463 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1498 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – n° II-1261 rectifié de M. Henri Cabanel. – nos II-1462 rectifié de M. Daniel Salmon et II-1507 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet des deux n° II-1515 rectifié de M. Victorin Lurel. – n° II-1259 rectifié de M. Henri Cabanel. – n° II-1500 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – n° II-1482 rectifié de Mme Guylène Pantel. – Rejet. n° II-1475 rectifié de M. Gérard nos II-969 rectifié de M. Jacques Fernique et II-1521 de M. Simon Uzenat. – Adoption des deux amendements. nos II-675 rectifié de Mme Marie-Lise Housseau, II-691 rectifié bis de M. Jacques Grosperrin, II-800 rectifié de M. Sebastien Pla, II-1012 rectifié de Mme Frédérique Espagnac, II-1468 de M. Gérard Lahellec et II-1560 rectifié quater de M. Lucien Stanzione. – Rejet, par scrutin public n° 157, des amendements nos II-675 rectifié, II-800 rectifié, II-1468 et II-1560 rectifié quater, les amendements nos II-691 rectifié bis et II-1012 rectifié nos II-1170 rectifié de M. Henri Cabanel et II-1580 rectifié bis de Mme Patricia Schillinger. – Rejet des deux amendements. nos II-1458 de M. Daniel Salmon et II-1467 de M. Gérard Lahellec. – Rejet des deux amendements. n° II-1465 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1584 rectifié de Mme Vanina Paoli-Gagin. – n° II-1562 rectifié ter de M. Lucien nos II-98 rectifié quater de M. Antoine Lefèvre, II-1456 rectifié de M. Daniel Salmon et II-1470 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet des trois n° II-243 rectifié de M. Simon Uzenat. – n° II-1589 rectifié bis de M. Raphaël Daubet. – Rejet. n° II-1260 rectifié de M. Henri Cabanel. – n° II-1497 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – nos II-679 de M. Michaël Weber, II-762 rectifié de M. Gilbert Favreau, II-1176 de M. Olivier Henno et II-1535 rectifié bis de Mme Nadia Sollogoub. – Rejet des amendements nos II-679, II-762 rectifié et II-1535 rectifié bis, l’amendement n° II-1176 nos II-1457 rectifié de M. Daniel Salmon et II-1469 rectifié de Mme Cécile Cukierman. – Rejet des deux Amendement n° II-1420 n° II-1501 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – n° II-1262 rectifié de M. Henri Cabanel. – n° II-1464 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1499 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – n° II-1546 rectifié de M. Daniel Salmon. – n° II-1168 rectifié bis de M. Henri Cabanel n° II-1547 rectifié de M. Daniel Salmon. – Amendements identiques nos II-1168 rectifié bis de M. Henri Cabanel et II-1547 rectifié bis de M. Daniel Salmon. – Adoption des deux amendements. nos II-689 rectifié bis de M. Jacques Grosperrin, II-1011 rectifié de Mme Frédérique Espagnac et II-1435 rectifié ter de M. Daniel Chasseing. – Retrait de l’amendement n° II-1435 rectifié ter, les amendements nos II-689 rectifié bis et II-1011 rectifié n’étant pas soutenus. nos II-677 rectifié de Mme Marie-Lise Housseau et II-1525 rectifié bis de M. Michel Masset. – Amendement n° II-1478 de Mme Marie-Claude Varaillas. – Devenu sans objet. nos II-1169 rectifié de M. Christian Bilhac et II-1512 de M. Franck Montaugé. – Rejet des deux n° II-1543 rectifié de M. Thomas Dossus. – n° II-1524 rectifié de M. Michel Masset. – n° II-1523 rectifié de M. Michel Masset. – Amendement n° II-1564 n° II-332 rectifié de M. Laurent Duplomb, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques nos II-1421 de M. Bernard Buis, II-1516 rectifié de M. Victorin Lurel et II-1577 de Mme Audrey Bélim. – Rectification des trois amendements. nos II-332 rectifié de M. Laurent Duplomb, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, II-1421 rectifié de M. Bernard Buis, II-1516 rectifié bis de M. Victorin Lurel et II-1577 rectifié de Mme Audrey Bélim. – n° II-333 rectifié de M. Laurent Duplomb, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques. – Retrait. Amendement n° II-1517 de M. Victorin Lurel. – Adoption. n° II-1549 rectifié de M. Daniel Salmon. – nos II-356 rectifié bis de Mme Martine Berthet et II-676 rectifié de Mme Marie-Lise Housseau. – Retrait n° II-334 rectifié de M. Laurent Duplomb, rapporteur pour n° II-1574 rectifié bis de Mme Annick Amendement n° II-1518 n° II-43 rectifié de Mme Sylviane Noël. – Amendement n° II-1565 n° II-1561 rectifié bis de M. Lucien n° II-1505 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – nos II-759 rectifié de Mme Frédérique Espagnac, II-1448 rectifié bis de Mme Anne-Catherine Loisier et II-1575 rectifié ter de Mme Annick Billon. – Adoption des amendements nos II-1448 rectifié bis et II-1575 rectifié ter, l’amendement n° II-759 rectifié n’étant pas soutenu. n° II-1510 rectifié de M. Jean-Claude Tissot. – n° II-462 rectifié bis de Mme Samantha Cazebonne. – Adoption. n° II-1544 rectifié quater de M. Lucien n° II-1556 rectifié ter de M. Lucien n° II-1557 rectifié bis de M. Lucien n° II-1558 rectifié ter de M. Lucien n° II-1487 rectifié bis de M. Emmanuel Capus. – Retrait. Adoption des crédits de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », figurant à d’affectation spéciale : développement agricole et État D Mme Annie Genevard, ministre Amendement n° II-1555 n° II-1255 rectifié de M. Henri Cabanel. – nos II-688 rectifié bis de M. Jacques Grosperrin, II-696 rectifié ter de M. Franck Menonville, II-1010 rectifié de Mme Frédérique Espagnac, II-1171 rectifié de M. Henri Cabanel et II-1593 rectifié ter de M. Daniel Gremillet. – Adoption des amendements nos II-696 rectifié ter, II-1171 rectifié et II-1593 rectifié ter, les amendements nos II-688 rectifié bis et II-1010 rectifié n’étant pas Adoption des crédits du compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural », figurant à l’état D, modifiés. 7. Ordre du compte rendu Présidence de M. Dominique président. La séance est (La séance est ouverte à neuf heures trente.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves de finances pour 2025 de la discussion d’un projet de loi président. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de finances pour 2025, considéré comme rejeté par l’Assemblée nationale (projet n° 143, rapport général n° 144, avis nos 145 à 150). Nous poursuivons l’examen, au sein de la seconde partie du projet de loi de finances, des différentes missions. seconde partie MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES président. Le Sénat va examiner les crédits de la mission « Culture ». La parole est à M. le rapporteur spécial. spécial de la commission des finances. Madame la ministre, monsieur le président, mes chers collègues, il est heureux que la culture soit un tant soit peu préservée dans le contexte budgétaire que nous connaissons, même si la vigilance est toujours de mise – nous y reviendrons dans un instant. À ce titre, le budget que nous examinons aujourd’hui s’inscrit dans une trajectoire de progression des crédits au cours des années précédentes. En effet, le montant global des crédits demandés en 2025 pour la culture s’élève à 3,9 milliards d’euros. Le Gouvernement avait initialement déposé un amendement augmentant les crédits de la mission de 266 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 160 millions d’euros en crédits de paiement. L’amendement que nous examinerons ce matin tend à proposer un montant légèrement inférieur. Ces moyens sont attendus. Ils devraient être ciblés vers la défense du patrimoine, plus particulièrement – c’est un sujet qui nous tient tous à cœur ici – du patrimoine rural. Je note également que le Gouvernement a déposé un autre amendement de minoration de 130 millions d’euros, qui réduit tout de même cette majoration – amendement qui nous est parvenu dans la nuit, à deux heures du matin… Les crédits dédiés aux grands projets continuent de constituer une part importante de la mission, malgré la clôture de plusieurs chantiers de grande ampleur au cours des dernières années. Quelque 18 millions d’euros sont notamment prévus pour le site des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine. Il faut également noter que 50 millions d’euros sont prévus sur le programme 131 pour financer des investissements structurants à destination des opérateurs du spectacle vivant. Une partie de ces moyens contribuera également aux travaux du nouvel établissement public résultant de la fusion en 2025 du Mobilier national et de la Cité de la céramique-Sèvres et Limoges. Le cas de l’Opéra de Paris doit faire l’objet d’une attention particulière. L’établissement se trouve face à un mur d’investissement au cours des prochaines années : le besoin de financement exceptionnel est estimé à au moins 200 millions d’euros d’ici à 2030. L’Opéra met en avant des besoins de travaux importants sur les deux sites de représentation, alors que l’établissement a annoncé la fermeture de l’Opéra Garnier entre 2028 et 2030, puis de l’Opéra Bastille entre 2030 et 2032. Mon collègue rapporteur spécial Didier Rambaud et moi-même avons choisi, cette année, de mettre l’accent sur le centre Pompidou, qui devrait fermer à l’été prochain pour travaux jusqu’en 2029. Le chantier s’annonce titanesque. Les 150 000 œuvres des collections du musée devront être déménagées au nouveau centre de Massy qui vient d’être terminé. L’ensemble des personnels du musée sera redéployé sur d’autres sites, une partie des œuvres étant exposée jusqu’en 2029 au Grand Palais. L’État a d’ores et déjà engagé 226 millions d’euros pour la rénovation technique de Beaubourg, notamment son désamiantage. En parallèle, le centre a pour objectif de réorganiser les différentes fonctions de manière plus rationnelle et plus lisible au sein du bâtiment, pour un montant estimé à 207 millions d’euros. Cette partie des travaux a vocation à être financée exclusivement sur fonds propres. Il ne reste cependant que quelques mois avant de boucler ce budget, sans quoi les ambitions de l’établissement devront nécessairement être revues à la baisse. S’agissant enfin du spectacle vivant, l’année 2024 confirme les bons résultats atteints quant au retour du public – mais cela va de pair avec des exigences de financement. La fréquentation des opérateurs est en progression de 5,6 % par rapport à la saison dernière et retrouve, pour la plupart d’entre eux, les niveaux antérieurs à la crise Je souligne cependant que la plupart des lieux de spectacle vivant ont été durement touchés par l’inflation, qui a limité leurs marges artistiques au cours des deux dernières années. Le nombre de levers de rideau a ainsi diminué pour l’essentiel des opérateurs du programme 131. Toutefois, il est nécessaire que l’offre de spectacles aille dans le sens d’une rationalisation de la production, alors que la Cour des comptes indique que le nombre moyen de représentations pour un spectacle était, en 2019, de 3,7 dans un centre dramatique national et de 2,3 pour une scène nationale. De telles statistiques ne sont plus tolérables, d’un point de vue tant environnemental que budgétaire. En réponse, le ministère a mis en place le plan Mieux produire, mieux diffuser, pour lequel 9 millions d’euros étaient prévus en 2024. Sans remettre en cause l’objectif global, qui semble de bonne politique, on peut s’interroger sur le caractère paradoxal de la mise en place d’un cadre administratif, doté de moyens spécifiques, alors que l’idée initiale est celle d’une simplification et d’une rationalisation de la production. Dans la situation actuelle, sans doute eût-il été plus efficace, d’un point de vue budgétaire, de jouer sur le volet des aides à la création artistique, en les conditionnant à des objectifs de nombre de représentations ou de critères Au-delà de ces remarques, la commission des finances a proposé d’adopter les crédits de la mission, mais elle n’avait alors pas connaissance des amendements transmis la nuit président de la commission des finances applaudit.) président. La parole est à M. le rapporteur spécial. spécial de la commission des finances. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, tout d’abord, je me félicite que les moyens de la culture soient préservés dans le projet de budget que nous examinons aujourd’hui. Chacun des opérateurs de la mission doit participer à l’effort collectif de responsabilité budgétaire, mais nous sommes attentifs à ce qu’ils disposent des moyens de leurs actions. Je souhaite ensuite revenir plus précisément sur les moyens contenus dans ce texte pour l’éducation artistique et culturelle ainsi que pour l’enseignement supérieur culturel. Sur ce dernier point, les crédits à destination des établissements d’enseignement avaient connu une hausse importante en 2024, notamment à destination des écoles nationales d’architecture. Celles-ci étaient dans une situation difficile. Les crédits supplémentaires sont maintenus en 2025, ce dont nous pouvons nous féliciter. Par ailleurs, 30 millions d’euros sont également prévus pour financer de nouveaux investissements structurants au sein des établissements nationaux de l’enseignement supérieur culturel. S’agissant des investissements, la situation d’Universcience, gestionnaire, notamment, de la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, et qui est financé par le programme 361, semble particulièrement inquiétante. Le besoin de travaux est énorme : selon les estimations du ministère, il atteindrait entre 30 millions et 40 millions d’euros annuels jusqu’à 2030, très loin des 5 millions d’euros de la subvention d’investissement. La trésorerie de l’opérateur devrait être négative dès 2025 et l’établissement connaîtra un déficit dès 2026. En conséquence, le rapporteur spécial Vincent Éblé et moi-même conduirons une mission de contrôle budgétaire sur ce point. J’en viens maintenant au sujet du pass Culture. Une enveloppe de 210,5 millions d’euros est prévue en 2025 pour le financement du dispositif, soit des crédits stables par rapport à l’année précédente. Il faut toutefois noter que les financements accordés par le ministère de l’éducation nationale pour le volet collectif du pass Culture augmentent également en parallèle. Plusieurs évaluations ont livré une vision mitigée du dispositif et vont dans le sens de son adaptation. Madame la ministre, vous aviez annoncé qu’une réforme serait lancée rapidement. Plusieurs amendements, dont l’un, proposé par la commission des finances, a été adopté sur l’initiative de M. le rapporteur général, visent d’ailleurs à mettre en place des économies sur le pass Culture pour des montants divers. Nous aurons donc une discussion sur le sujet. Au-delà de ces remarques thématiques, les dépenses de personnel des agents rémunérés par le ministère de la culture augmentent de 25,3 millions d’euros par rapport à 2024. Ces crédits financent en particulier la revalorisation de la rémunération des agents contractuels du ministère, qui représentent près de 16 000 équivalents temps plein. Ils devraient bénéficier en 2025 d’une prime exceptionnelle au titre du rattrapage par rapport aux autres ministères. Je veux enfin consacrer quelques mots au premier bilan des Jeux de 2024 sur la fréquentation des opérateurs culturels. De manière générale, si les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ont entraîné un afflux de visiteurs à Paris, les opérateurs ont souffert, pour certains, d’une fermeture complète ou d’importantes difficultés d’accès. Pour l’ensemble des opérateurs répartis sur le territoire, le ministère estime la baisse de fréquentation à 20 % pendant la période des Jeux par rapport à 2023. Pour les opérateurs parisiens, la diminution, à hauteur de 27 %, est encore plus importante. Concernant les musées et monuments les plus connus, qu’il s’agisse du Louvre, du château de Versailles ou encore du musée d’Orsay, il faut souligner que ces derniers ont cependant été moins touchés par cette diminution de fréquentation. Néanmoins, à la fin du mois d’août 2024, les niveaux sont redevenus comparables à ceux d’une année normale. Quant aux retombées à long terme des Jeux, le ministère espère pouvoir capitaliser l’intérêt marqué du public pour les monuments mis en avant pendant cette période estivale et festive historique – on se souvient notamment de la cérémonie d’ouverture. Je crois que nous pouvons toutes et tous le souhaiter. Je conclus, afin de laisser la place aux débats, en rappelant que la commission des finances propose d’adopter les crédits de la mission. Mme le rapporteur pour avis. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) pour avis de la commission de la culture, de de la communication et du sport. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la commission de la culture a relevé plusieurs motifs de satisfaction dans les crédits alloués au programme « Patrimoines ». Dans le contexte de maîtrise des finances publiques, leur préservation par rapport au niveau de 2024 témoigne d’une réelle attention portée à ces enjeux. Alors que les projets patrimoniaux s’inscrivent dans le temps long, cette stabilité budgétaire constitue à l’évidence un signal positif. Elle n’est cependant pas synonyme d’adéquation avec les besoins d’investissements du secteur, qui atteignent des niveaux absolument colossaux. La commission a donc accueilli avec soulagement votre annonce, madame la ministre, d’un amendement d’abondement de crédits, qui confirment votre ambition patrimoniale. Si son montant est très sensiblement inférieur à celui que vous aviez annoncé en commission, il est néanmoins tout à fait substantiel. Nous regrettons cependant que la méthode budgétaire suivie par le Gouvernement ne permette pas de garantir la bonne information du Parlement. La ventilation des mouvements de crédits proposée par amendement à la hausse comme à la baisse n’est en effet indiquée que de manière très vague. Nous attendons donc, madame la ministre, que vous nous précisiez le plus finement possible la portée de ces ajustements. La commission a par ailleurs relevé plusieurs points de vigilance dans ce projet de budget sur le patrimoine monumental. Elle s’est inquiétée de la faiblesse des financements fléchés vers l’entretien des édifices et a souhaité que le fonds incitatif et partenarial puisse à l’avenir recevoir une part plus large des crédits déconcentrés. À l’heure de la mise en œuvre du plan Culture et ruralité dont vous avez été l’architecte, madame la ministre, la commission a appelé de ses vœux une traduction budgétaire des annonces faites sur l’ingénierie patrimoniale des communes. Ces dispositifs sont aujourd’hui dotés de crédits modestes. Ils ont pourtant des effets très positifs, non seulement sur la préservation des paysages, mais aussi sur les relations entre les élus et les architectes des Bâtiments de France (ABF) – ainsi que l’a relevé la mission d’information consacrée par notre assemblée à cette profession. En ce qui concerne l’archéologie préventive, de fortes divergences d’analyse ont été identifiées sur la situation financière de ses opérateurs. La commission a donc appelé à une objectivation de cette situation avant le prochain exercice budgétaire. Nous avons enfin regretté la complète absence, dans ce budget, des enjeux de rénovation énergétique du bâti ancien, qui constituent un immense impensé des politiques patrimoniales. Je crois qu’il est aujourd’hui aussi urgent qu’indispensable de faire une place à cette thématique au sein du budget de Au bénéfice de ces différentes observations, la commission de la culture a donné un avis favorable sur l’adoption des crédits du programme « Patrimoines ». Néanmoins, cet avis a été formulé avant que le Gouvernement ne dépose de nouveaux amendements la nuit dernière. sur les travées du groupe Les de La Provôté applaudit également.) Mme la rapporteure pour avis. Brossel applaudit.) ministre, mes chers collègues, la commission de la culture salue la relative – et précaire – stabilité du budget consacré à la création artistique, à la transmission des savoirs et à la démocratisation de la culture. Ce statu quo présumé doit cependant être mis en perspective de la ponction pratiquée dans les recettes des collectivités. Celle-ci aura des répercussions en cascade sur l’ensemble des échelons qui seront tentés ou contraints de se recentrer sur leurs compétences obligatoires. La culture pourrait être la première compétence partagée touchée, alors que son financement public provient à 75 % des collectivités. Il faut s’attendre à des baisses de subventions aux structures, à des retraits de participation à des projets coconstruits, à des désengagements financiers d’équipements structurants et à des renoncements à investir – avec, pour conséquences, l’annulation d’événements, la fermeture de lieux, la disparition d’associations et de compagnies ou encore la suppression d’emplois. Les renoncements d’ores et déjà en cours dans les régions, les départements, les métropoles et les communes ébranlent l’ensemble de l’édifice de la compétence culturelle partagée, aussi bien dans sa dimension financière Je ne peux évidemment passer sous silence l’exemple de la région Pays de la Loire, dont le budget dédié à la culture est réduit des deux tiers cette année. Cette coupe drastique et brutale aura des conséquences graves et durables sur l’ensemble de l’écosystème culturel local. Cette fragilisation sans précédent du socle financier et partenarial des politiques culturelles dans les territoires affectera aussi les actions que vous menez. Quel avenir pour le plan Mieux produire, mieux diffuser, qui repose sur un cofinancement de l’État et des collectivités ? Quel ancrage pour votre plan Culture et ruralité qui a besoin de l’ingénierie des collectivités ? Alors que le secteur de la création fait face à une grave crise économique, devenue systémique, cette action ministérielle fragmentée, faite de plans et de programmes successifs, nous interroge. En ce qui concerne la transmission, la commission constate que, en dépit des aides ponctuelles débloquées, les difficultés structurelles des établissements persistent. Le plan global de réforme des écoles d’art territoriales, annoncé en début d’année, tarde à se concrétiser. La mission de diagnostic pour objectiver leur situation financière n’a toujours pas commencé. Certes, ces écoles relèvent d’abord des collectivités, mais l’État se doit d’être à leurs côtés. Il y va de l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur artistique. C’est d’ailleurs pourquoi nous défendrons un amendement pour améliorer les conditions d’accès des étudiants boursiers à ces écoles. En matière de démocratisation culturelle, la commission accueille favorablement votre projet de refonte du pass Culture, qu’elle a toujours considéré comme un outil et non comme une politique publique. À ce titre, nous estimons indispensable que la société par actions simplifiée (SAS) pass Culture soit intégrée à la liste des opérateurs de l’État afin d’améliorer le contrôle du Parlement sur ses moyens et son fonctionnement. Nous formulerons des propositions en ce sens, ayant eu l’occasion d’entendre l’ensemble des protagonistes lors d’une table ronde. Sous le bénéfice de l’ensemble de ces observations, la commission de la culture a donné un avis favorable sur l’adoption des crédits de la mission « Culture ». Cependant, cet avis a été émis avant que le Gouvernement n’ait formulé de nouvelles propositions. sur les travées du groupe SER.) président. Dans la suite de notre discussion, je vous rappelle que le temps de parole attribué à chaque groupe pour chaque discussion comprend le temps d’intervention générale et celui de l’explication de vote. Par ailleurs, le Gouvernement dispose au total de quinze minutes pour intervenir. Dans la suite de la discussion, la parole est à M. Bernard Buis. sur les travées du groupe Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, si l’ambiance de nos débats est marquée par l’exigeante quête d’économies, force est de constater que la trajectoire des crédits dédiés à la culture reste positive. Du moins, c’était le cas avant que d’autres amendements n’aient été transmis dans la nuit. Je n’ai pas encore refait le calcul des montants totaux… Brisson. Il ne vaut mieux pas ! Buis. Avec un total de 3,92 milliards d’euros de crédits de paiement, l’enveloppe demandée augmente légèrement par rapport à 2024. C’est notamment le cas du financement du programme 175, qui regroupe les crédits destinés à sauvegarder, protéger, étudier et mettre en valeur le patrimoine de notre pays. Les besoins sont immenses et je crois que les Françaises et les Français y sont particulièrement attentifs. En témoigne la précipitation du public pour la réouverture de l’un de ses fleurons nationaux : je fais bien évidemment référence à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Tous ces dons, toute cette ferveur et tout cet enthousiasme pour rebâtir un édifice, au-delà de sa dimension exceptionnelle, démontrent bel et bien qu’une majorité de nos compatriotes sont attachés au patrimoine français. Promouvoir la culture architecturale, paysagère et urbaine est également essentiel, sans oublier le patrimoine archéologique. Autant de raisons pour lesquelles notre groupe votera sans hésitation l’amendement du Gouvernement visant à augmenter les moyens dédiés à la rénovation et à la réhabilitation des monuments et bâtiments existants. Ces 131 millions de crédits de paiement supplémentaires dans le programme 175 seront les bienvenus afin de préserver notre patrimoine, en particulier dans les territoires. Si la capitale a son lot d’exceptions, n’oublions pas non plus les multiples joyaux disséminés un peu partout dans notre pays. Selon les informations disponibles sur la plateforme de données ouvertes du ministère de la culture, au 9 janvier 2025, sur les 46 530 immeubles classés ou inscrits au titre des monuments historiques, plus de 44 000 sont situés à l’extérieur de Paris. Rien que dans la Drôme, on dénombre 281 édifices. C’est dire l’incroyable variété de notre patrimoine, qu’il nous appartient collectivement de Mes chers collègues, si nous partageons la même vision sur ce point, je ne peux en dire autant concernant le pass Culture. Notre groupe est en effet défavorable à l’idée de réduire de moitié le financement de cette politique publique, comme le propose le rapporteur général. Le pass Culture est-il un dispositif irréprochable ? Certainement pas. Mais comme l’a souligné mon collègue Didier Rambaud lors de la présentation de son rapport spécial en commission, si le pass Culture doit être ajusté et réformé, car il est imparfait, le dispositif a néanmoins le mérite de permettre à des milliers de jeunes d’accéder à la culture sous une forme ou une autre. En 2023, près de 81 millions d’offres étaient proposées aux utilisateurs de la part individuelle du pass Culture, dont plus de 80 millions étaient des livres. N’oublions pas non plus que ce dispositif est récent. Le pass a été généralisé en mai 2021. Aussi, mes chers collègues, ne freinons pas l’accès à la culture pour les jeunes générations. La culture est l’un des ciments de notre nation et penser qu’il est nécessaire de réaliser des économies à ce sujet, c’est prendre le risque de son effritement. Bien entendu, nous devons dépenser mieux. Mais Si l’on souhaite que le pass Culture soit plus efficace et moins coûteux, des pistes existent. Je sais, madame la ministre, que vous souhaitez une réforme de cet outil. Vous l’avez rapidement annoncé après votre nomination. Vient d’abord la question de la modulation du financement, que ce soit en fonction des ressources ou du lieu d’habitation du Ensuite, pourrions-nous développer davantage l’itinérance ? Au fond, c’est la question de l’accès à la culture qui se pose et, avec elle, celle de la mobilité. Nous en sommes témoins dans nos ruralités. En outre, le bénéfice du pass Culture sera-t-il un jour étendu aux Français de l’étranger ? Par ailleurs, dans quelle mesure aider davantage les petites organisations culturelles ? Se pose enfin la question de la structure du pass Culture. Comme l’ont proposé Didier Rambaud et Vincent Éblé dans leur rapport présenté en juillet 2023, ainsi que la Cour des comptes, transformer la société du pass Culture en opérateur de l’État pourrait se révéler pertinent. Un tel changement serait utile, non seulement pour présenter au sein du projet annuel de performances les financements apportés par l’État, son compte financier et les emplois qu’elle rémunère, mais également pour renforcer ses attributions de service public. Plusieurs membres de notre groupe voteront donc l’amendement que défendra M. Laouedj. Toujours est-il que les nombreuses critiques qui sont émises sur le pass Culture révèlent à mon sens que nous manquons de recul pour évaluer qualitativement ce dispositif et décider d’en retirer une part substantielle de financement. Par conséquent, notre groupe réserve son vote sur les crédits de cette mission, en fonction de l’avenir des amendements qui réduiraient de manière excessive et hâtive les moyens consacrés au dispositif du pass Culture. Mme Mireille Jouve. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE. Laugier et Roger Karoutchi applaudissent également.) Madame la ministre, avant toute chose, je vous remercie vivement de l’attention particulière que vous avez su témoigner à Marseille hier, lors de votre visite, en annonçant la protection au titre des monuments historiques de cinquante-cinq édifices. Le 7 décembre dernier, le monde avait les yeux tournés vers Notre-Dame de Paris, reconstruite en cinq ans à peine. Ce chantier était un défi que la France, ses artisans et les collectivités ont réussi à relever grâce aux dons, qu’ils soient le fait d’anonymes ou de généreux Toutefois, permettez à la Provençale que je suis de rappeler que 2024 a également vu l’achèvement des travaux de restauration du Palais des papes, à Avignon. Chantier certes plus modeste, mais ô combien important et symbolique pour la cité des papes, le Vaucluse, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et notre pays. Il me serait possible, ensuite, de répertorier les mille et un travaux qui, dans un Hexagone qui se passionne pour ses vieilles pierres, son histoire et la conservation de son patrimoine, se sont poursuivis tout au long de l’année. Je vous épargnerai cet inventaire, car il serait long et incomplet, comme le rappelle le juste combat de Stéphane Bern, mobilisé comme des millions de nos compatriotes pour sauver, préserver, restaurer le patrimoine de nos communes – églises, moulins, lavoirs, fontaines, ponts, manoirs… Ces édifices, par leur architecture, témoignent de notre histoire, des spécificités de nos régions, du charme de nos villages provençaux, normands, alsaciens ou périgourdins… Ces monuments sont aujourd’hui menacés. Une large part des 40 000 édifices religieux qui appartiennent aux communes présentent des signes inquiétants de dégradation ; 10 % d’entre eux requièrent des travaux urgents et plusieurs milliers d’autres pourraient disparaître d’ici cinq ans si nous n’agissons pas. Ce constat est préoccupant pour les amoureux du patrimoine, mais aussi pour les communes qui font face aux coûts élevés des travaux de restauration, alors que les besoins du quotidien appellent déjà des arbitrages complexes. On le sait, pour trouver des solutions, le secours de l’État, les financements croisés ou l’appel au mécénat restent des pistes que les maires n’hésitent plus à emprunter. Mais tout monument n’est pas Notre-Dame de Paris, le Palais des papes ou le pont du Gard ! C’est pour cela, madame la ministre, que nous accueillons favorablement votre soutien à la préservation du patrimoine rural, en espérant qu’il ne restera pas à l’état de promesse et qu’il se concrétisera très rapidement… D’ailleurs, nous souhaitons que la proposition de loi visant à promouvoir la conservation du patrimoine rural de notre collègue Édouard Courtial, qui tend à prévoir un cadre légal et financier au soutien de ces édifices, reprenne sa place dans l’ordre du jour. Sans cela, je crains que la solution radicale évoquée il y a une trentaine d’années par une romancière, Laurence Cossé, dans Le Mobilier national, ne devienne une piste envisagée par certains. Souvenez-vous, madame la ministre, des affres de cet inspecteur du patrimoine au ministère de la culture, qui, lassé de voir les cathédrales partir en ruines, suggère de laisser s’effondrer certaines d’entre elles. Ce n’était qu’un roman… Espérons qu’il ne revête aucun caractère prémonitoire ! Plus sérieusement, il est urgent, ici et maintenant, de proposer un financement décent et les 300 millions d’euros inscrits dans le projet de loi de finances sont un début modeste qui doit surtout être pérennisé. C’est bien pour cela que vous aviez émis l’idée d’une tarification différenciée pour l’entrée de Notre-Dame de Paris. Le diocèse de Paris mise sur 14 millions de visiteurs en 2025. D’aucuns condamnent cette idée au nom de la loi de 1905. D’autres avancent des excuses sociales. Je sais qu’il y a là matière pour un débat auquel le groupe du RDSE n’échappe pas. Toutefois, dois-je vous rappeler, madame la ministre, que la laïcité, consacrée par la loi de 1905, interdit la mise en place d’un prix d’entrée ou d’une redevance à destination des édifices religieux ? Ouzoulias. Très bien ! Jouve. Je veux également évoquer l’avenir du dispositif du pass Culture. Conçu pour faciliter l’accès des jeunes à la culture, il a été accueilli comme un réel progrès. Néanmoins, au regard des premiers retours relatifs à son utilisation, il apparaît que des ajustements sont nécessaires, d’autant que ce sont souvent les géants du secteur qui en profitent le plus. Sans entrer ici dans un débat oiseux sur ce qui est plus ou moins culturel, il apparaît nécessaire de veiller à l’intégration des publics les plus éloignés de la culture à ce pass. On le sait, en la matière, c’est un travail de Sisyphe, mais il doit être reconduit. De même, il nous semble opportun de réfléchir à la reprise en main publique de la société gestionnaire du dispositif. Enfin, je tiens à rappeler l’importance du modèle de financement de la création cinématographique en France et du rôle central du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Madame la ministre, pouvez-vous nous assurer que ce prélèvement de 450 millions d’euros sur les réserves excédentaires du CNC n’affectera pas le budget ni les fonds affectés à la production cinématographique ? Je l’espère, car il est impératif de préserver ce modèle, vieux de près de 80 ans et envié bien au-delà de nos frontières. Malgré ces réserves, en raison de ce que j’ai évoqué en introduction, nous voterons en faveur de l’adoption des crédits de la mission. Mme Sonia de La Provôté. sur des travées du de La Provôté. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas aisé de s’y retrouver dans les crédits de la mission « Culture » À première vue, ils sont sanctuarisés, puisque leur montant global affiche une légère hausse en crédits de paiement par rapport à 2024. Ils s’inscrivent d’ailleurs dans une trajectoire de hausse pluriannuelle. La sanctuarisation est d’autant plus sensible que le décret de février 2024 avait annulé 4,6 % des crédits de la mission. Voilà donc un motif de soulagement dans ce contexte de reprise en main budgétaire. Toutefois, la culture est un écosystème dont le périmètre dépasse largement le seul budget du ministère. On sait à quel point les politiques culturelles sont portées par les collectivités locales. Notre rapporteure pour avis l’a rappelé, elles financent les trois quarts du seul secteur de la création. Dans ces conditions, la sanctuarisation des politiques culturelles territoriales est mise à mal, puisque les ressources des collectivités ne seront pas, elles, sanctuarisées. Leur baisse risque d’être massivement répercutée sur les compétences facultatives, au premier rang desquelles figure, bien sûr, la culture. Certaines collectivités ont d’ailleurs déjà annoncé qu’elles allaient opérer dès à présent des choix drastiques en ce sens. Les conséquences pour le secteur culturel pourraient être dramatiques. Ce qui est en jeu, outre des milliers d’emplois, ce sont les fermetures potentielles de lieux essentiels, les disparitions d’associations et de compagnies, les annulations d’événements, la mise en danger des écoles d’art, les reports de programmation ; je n’y reviens pas, tout cela ayant été précédemment évoqué. Les risques d’un effet domino sont imminents, ce qui nous alerte. En tant que présidente du groupe d’études sénatorial Arts de la scène, arts de la rue et festivals dans les régions, j’y ai été particulièrement Les festivals, piliers de la culture dans les territoires, sont dans une situation de grande fragilité économique : 48 % sont déficitaires à l’issue de l’édition 2024. Pire, 44 % des festivals dont le taux de remplissage est supérieur à 90 % sont déficitaires. Ce n’est donc pas une question de succès. Les festivals doivent structurellement être soutenus par les politiques publiques et voir leur modèle économique repensé, au regard de leur importance pour faire vivre les territoires, en particulier en milieu Compte tenu de ce contexte, dans un premier temps, pour compenser quelque peu l’inévitable désengagement culturel des collectivités, nous vous proposerons d’abonder le programme « Création » à partir d’un prélèvement sur les crédits du pass Culture. Nul doute que nous aurons un véritable débat sur ce point, tant les arbitrages nocturnes ministériels ont, semble-t-il, grandement fait bouger les lignes. Je me permets donc de dire dès maintenant un mot du pass Culture, car, pour le coup, ce dispositif échappe auxdits arbitrages. Si le pass peine à concrétiser un véritable projet de politique culturelle, il n’en demeure pas moins l’un des outils de démocratisation de la culture. C’est pourquoi il ne nous semble pas pertinent de le réduire brutalement à la portion congrue, comme tendraient à le faire ses détracteurs. Oui, les crédits qui lui sont dévolus peuvent être réduits et, ainsi, participer à l’effort collectif d’assainissement budgétaire. Pour autant, le projet de réforme actuellement à l’étude pour recentrer le dispositif sur ses objectifs originels mérite, selon nous, d’être regardé avec attention. Il faut maintenir son rôle d’outil au service de l’éducation artistique et culturelle et non l’ériger comme l’alpha et l’oméga de cette politique, dont la feuille de route reste encore fort peu lisible. En outre, instaurer la gratuité sans la médiation, ce n’est pas créer une appétence nouvelle pour la culture, c’est inciter à consommer ce que l’on connaît Concernant le patrimoine, il est, là encore, difficile de s’y retrouver, madame la ministre. En commission, vous avez annoncé avoir remporté un arbitrage important – il serait néanmoins bien hasardeux de citer des chiffres – en faveur du patrimoine, pour en faire, je cite, « la grande priorité du Gouvernement ». Quelle bonne nouvelle ! Or les coupes demandées par la suite par Bercy, au sein desquelles figure une baisse des crédits de la mission, ont calmé nos Madame la ministre, l’évolution de ce budget, entre Bercy et votre ministère, c’est l’ascenseur émotionnel. Nous sommes passés du « rab » au rabot et, finalement, au rabot du « rab », si vous me permettez ce raccourci trivial et fort peu poétique au demeurant. Nous retiendrons donc finalement qu’est prévue une augmentation. Celle-ci reste à expliciter, mais elle est déjà positive en soi. Nous souhaitons que ces crédits supplémentaires soient non pas exclusivement concentrés sur les grands monuments, mais aussi destinés aux territoires, où les besoins pour le patrimoine sont considérables, notamment en termes d’entretien. Les directions régionales des affaires culturelles (Drac), qui ne peuvent se déplacer au chevet de toutes les communes de leur ressort, faute de temps et de moyens, verraient ainsi un soutien bienvenu apporté à leurs missions ; si, toutefois, elles ont les moyens de se déplacer, car elles en sont à ne pas avoir de quoi payer les pleins d’essence, comme vous le savez. ministre acquiesce.) En conséquence, les interventions des Drac sont bien souvent réalisées dans l’urgence, moyennant des sommes colossales que les communes pourront de moins en moins assumer. Nous demandons depuis des années un inventaire du bâti patrimonial, classé ou non. Vous avez vous-même, madame la ministre, reconnu cette nécessité. En effet, faute de bien connaître notre patrimoine, nous ne sommes pas en mesure d’en cerner les problèmes. Pour que le patrimoine territorial ne soit pas le grand oublié de cette grande cause nationale, deux outils devraient prioritairement être abondés. Il s’agit, d’une part, du fonds incitatif et partenarial (FIP), le seul fonds à la main des collectivités, permettant d’accompagner le patrimoine des petites communes. À ce propos, madame la ministre, vous avez vous-même alerté les Drac, en novembre dernier, sur la sous-consommation de ce fonds, qui pâtit de ne pas être suffisamment connu et proposé activement dans les territoires. Le FIP est essentiel : portons-le tous auprès des collectivités, notamment dans les communes. Il s’agit, d’autre part, de l’action « Architecture et sites patrimoniaux », qui est fort peu valorisée alors qu’elle est un outil de préservation du patrimoine dans les territoires, dont l’État devrait s’emparer pour développer une réelle stratégie patrimoniale. Ces outils sont les garants de la qualité de nos patrimoines urbains et paysagers. Les utiliser et les défendre, c’est défendre l’histoire, l’avenir et l’image de nos communes. Madame la ministre, pour conclure, je soulignerai que nous appelons de nos vœux la mobilisation de toutes les forces, dans les territoires, les Drac, le ministère de la culture, ainsi que les autres ministères, et la mise à disposition de financements réels, fléchés et identifiés en faveur du Printemps de la ruralité. Vous savez à quel point culture et ruralité sont intimement liées et à quel point, en France, grâce à l’initiative et à la créativité locales, les déserts culturels n’existent pas dans les faits, pour peu que l’on enlève ses lunettes parisiennes. Le Printemps de la ruralité est l’occasion d’affirmer non seulement la place prépondérante des droits culturels dans les politiques publiques, mais aussi leur nécessité. Souvenons-nous : pendant la covid-19, la madeleine l’avait emporté sur Proust ; depuis lors, nous le savons, nous subissons encore les conséquences de l’isolement et du déni de Nous attendons des budgets et des actes forts dans ce cadre. Au Sénat, vous nous aurez à vos côtés pour soutenir le déploiement du Printemps de la ruralité, pour peu qu’il y ait une feuille de route et des priorités claires. Bien évidemment, le contexte budgétaire nous amène à faire preuve d’une grande vigilance sur ce sujet. Sous réserve de ces observations, et parce que l’effort budgétaire est réel, bien qu’il nous faille encore l’estimer au cours de la discussion budgétaire, le groupe Union Centriste votera, madame la ministre, les crédits de la mission sur les travées des groupes UC Ouzoulias applaudit également.) M. Pierre Ouzoulias. sur les travées du Ouzoulias. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la cathédrale Notre-Dame de Paris est de nouveau accessible au public depuis le 8 décembre Cet événement majeur, attendu en France et à l’étranger depuis cinq ans, nous dit l’intérêt exceptionnel de notre époque pour le patrimoine. Dans ce contexte si particulier, je saisis l’occasion de la présente discussion budgétaire pour vous interroger, madame la ministre, sur l’adéquation entre les moyens financiers que lui consacre l’État et les fortes ambitions que ce dernier ne cesse de manifester pour sa préservation. Je partage le constat inquiet de notre rapporteure pour avis, ma collègue Sabine Drexler, dont je salue la qualité du travail. Malgré un amendement qui tend à abonder quelque peu – vous remarquerez la prudence de la formule ! – les crédits de paiement du programme 175, ce budget ne permet pas de corriger la « décorrélation récurrente entre les crédits du programme et les besoins d’investissement », pour reprendre l’expression employée par Mme Drexler dans son rapport pour avis. Certes, sans cette manne, dont nous devons peut-être le crédit à l’action bienfaitrice de Notre-Dame de Paris, la situation aurait été encore plus précaire. Mais je regrette avec notre rapporteure pour avis l’absence d’une programmation dans la longue durée des investissements absolument indispensables pour assurer l’entretien et la restauration des monuments historiques et pour financer les travaux d’aménagement de nombreuses institutions patrimoniales. Sans être exhaustif, il faut citer, pour le Louvre, le remplacement des équipements obsolètes, la restauration des bâtiments et l’ouverture de la colonnade donnant sur la place du Louvre. Le plus grand musée du monde est asphyxié par ses 9 millions de visiteurs annuels. D’autres musées ont besoin d’investissements comparables. Je pense au château de Versailles, au musée Guimet, au palais des études des Beaux-Arts de Paris et à la Cité des sciences et de l’industrie, auxquels il faut ajouter les projets nouveaux de la maison du dessin de presse et du musée-mémorial du terrorisme. La nécessité d’une vision globale et d’une réflexion structurelle s’impose avec encore plus d’acuité s’agissant du patrimoine non classé et, plus particulièrement, de sa composante religieuse. Madame la ministre, vous avez estimé qu’un budget compris entre 75 millions et 100 millions d’euros par an permettrait de restaurer l’ensemble du patrimoine religieux. Vous proposez de collecter ces fonds en rendant payante la visite de Notre-Dame aux touristes. En droit, cette utilisation de l’espace cultuel ne peut se faire sans l’accord du clergé, qui vous a exprimé à plusieurs reprises son opposition, y compris par la voix du pape François. La cathédrale est la propriété de l’État, et sa mise à disposition à son affectataire est inconditionnelle afin de respecter le libre exercice du culte garanti par la loi de 1905. Sur le fond, je souhaiterais que vous nous précisiez comment vous pouvez évaluer le budget annuel de restauration des édifices cultuels non classés, alors que vos services ont été dans l’incapacité de nous transmettre leur inventaire et un bilan de leur état de conservation lors des travaux de la mission d’information que ma collègue Anne Ventalon et moi-même avons Le 5 juin 2023, depuis le Mont-Saint-Michel, le Président de la République a annoncé qu’une campagne d’inscription ou de classement au titre des monuments historiques des édifices religieux les plus menacés et les plus remarquables serait mise en œuvre. Plus d’an après, pouvez-vous nous préciser son état d’avancement ? Dans notre rapport d’information, Anne Ventalon et moi-même avions attiré l’attention de votre ministère sur la situation patrimoniale très dégradée des synagogues d’Alsace et de Moselle. Elles sont les propriétés, en vertu du Concordat, d’établissements publics du culte, qui, pour nombre d’entre eux, n’ont plus les moyens de les entretenir. Leur classement serait l’un des moyens de contribuer à la préservation de ces derniers vestiges d’un judaïsme rural dont il convient de conserver les témoignages. Madame la ministre, la lutte contre l’antisémitisme doit être une grande cause nationale. Votre ministère pourrait y contribuer par un programme de défense et d’illustration des patrimoines du judaïsme. Le musée d’art et d’histoire du judaïsme de Paris contribue déjà à ce travail, notamment auprès des publics scolaires. Il souhaite agrandir ses espaces dédiés aux collections permanentes dans le cadre d’un projet d’aménagement essentiel pour réaliser sa mission La Ville de Paris contribuera à son financement pour 6,5 millions d’euros. Conformément à une pratique ancienne, il serait heureux que le ministère de la culture lui apportât une aide financière du même montant. sur les travées du groupe CRCE-K, ainsi que sur des travées du groupe Brossel et Cabanel applaudissent également.) Mme Monique de Marco. de Marco. « Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, veuillez, « Par ces quelques vers devant vous prononcés « Avec facétie et fébrilité, vous laisser emporter « Par le plaisir de la prose et des mots projetés. « Quelques secondes encore laissez-moi espérer « Captiver et préparer à recevoir ma pensée « Les esprits délicieux de la Haute Assemblée, « Et le bienfait de la rime, même pauvre, démontrer. « Hélas, l’art de Corneille n’est pas chose aisée ! « Dans les Pays de la Loire, le voilà menacé, « Plaise au Gouvernement alerté d’y pallier « Et nos faibles pouvoirs budgétaires compenser. » Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, si mon ton est léger, mes mots sont graves, car ce qui se passe à Nantes pourrait essaimer sur tout le territoire. Dans le contexte budgétaire difficile imposé aux finances territoriales, nombreuses sont les collectivités qui abandonnent leurs prérogatives culturelles. Jusqu’à présent, les budgets culturels des collectivités locales représentaient deux fois le budget du ministère. La situation est donc extrêmement préoccupante. Les coupes drastiques appliquées par certaines collectivités au budget de la culture ne peuvent être réduites à l’effet mécanique des baisses de dotations. Elles sont le résultat de décisions politiques qui ont directement pour but de remettre en cause le service public de la culture, lequel joue un rôle essentiel dans tout le pays pour l’accès à la culture et l’émancipation des Français. Elles ont pour conséquence de fragiliser profondément les artistes, les institutions culturelles et toutes celles et tous ceux qui font vivre le service public de la culture. Incohérentes sur le plan économique, de telles décisions ont pour conséquence de détruire des milliers d’emplois et des structures qui créent de l’activité partout dans le pays. Le spectacle vivant est le premier concerné. Il dépend fortement de subventions pour exister, et cela depuis la Grèce antique : à l’époque, le théâtre était subventionné par les citoyens les plus riches, afin que les modestes puissent y accéder gratuitement. Plus tard, Molière n’aurait sans doute pas été aussi prodigue s’il n’avait pas obtenu, malgré ses irrévérences, le soutien de Louis XIV. Pendant des siècles, dans toutes les civilisations, les pouvoirs publics ont cherché à purger les passions populaires par des représentations théâtrales cathartiques. Je doute que l’on puisse parvenir à un modèle économique rentable, qui permette de rendre le théâtre autonome de subventions. Et je redoute de voir se généraliser la censure budgétaire et politique. Malgré tout, l’État a le pouvoir de mettre les lieux culturels à l’abri des pressions immobilières. Nombre d’entre eux sont menacés de fermeture : le théâtre du Cerisier à Bordeaux, le cinéma Le Luminor à Paris, le centre d’art Montevideo à Marseille, pour ne citer qu’eux. Appliquons l’ordonnance du 13 octobre 1945, qui protège les lieux de D’autres secteurs se portent bien, mieux que le théâtre, heureusement. Je pense au cinéma, après que les spectateurs ont retrouvé le chemin des salles. Dans ce domaine, nos attentes sont d’une autre nature. J’espère que l’Assemblée nationale examinera la proposition de loi que nous avons fait adopter au Sénat, qui conditionne les aides du CNC à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Madame la ministre, vous avez dit à raison être à la tête d’un ministère régalien. On oublie parfois que la culture revêt une forte dimension diplomatique. De ce point de vue, la baisse de 12,4 % des crédits affectés aux services culturels des ambassades constitue un coup dur pour l’influence culturelle française et pour la paix. Si je souhaitais en revanche saluer votre effort en faveur du patrimoine, avec des crédits supplémentaires très attendus dans les territoires, force est de constater que, depuis cette nuit, la culture est de nouveau sacrifiée. Nous attendions plus d’un budget pour la culture. Nous attendions que celui-ci traduise un nouveau souffle, qu’il réponde aux aspirations en faveur d’une plus grande diversité culturelle, et ce dès le stade de la création. Les freins liés à l’origine sociale doivent être combattus, à l’instar de ce qui se fait en matière d’exonération des frais d’inscription pour les étudiants Le revenu de remplacement pour les artistes auteurs que nous proposons va dans le même sens, celui de reconnaître le travail dans les carrières artistiques. D’autres États européens, comme la Belgique, se sont dotés de tels moyens. Il faut également agir au stade de la diffusion. Dans le secteur des arts visuels, les aides sont insuffisamment ciblées sur les petites structures émergentes. Elles profitent souvent à des acteurs économiques extrêmement puissants, par le biais des aides fiscales aux fondations et aux mécènes. Dans un rapport de 2018, la Cour des comptes en établissait déjà les limites. La gratuité de l’accès pourrait être exigée en compensation des aides publiques consenties. Enfin, une réflexion doit s’ouvrir sur la notion de patrimoine et de matrimoine. Le souci de mieux représenter les femmes artistes dans les collections et les expositions publiques a finalement permis de nets progrès en la matière. Notre patrimoine muséal doit aussi s’expurger de son passé colonial. Votre budget n’anticipe pas les moyens nécessaires à l’adoption du projet de loi-cadre de restitution des biens coloniaux, alors même que c’était une promesse du chef de l’État. Dans les territoires ultramarins, le manque de visibilité culturelle nourrit le sentiment d’oubli. À nous de célébrer la diversité comme un formidable moteur de Brossel et Marie-Pierre Monier applaudissent également.) Mme Colombe Brossel. Monier applaudit.) Brossel. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, j’avais préparé une intervention écrite qui saluait un certain nombre d’avancées, regrettait un manque d’ambition et revenait en détail sur tel ou tel sujet. Cependant, par la grâce d’un amendement Brisson. De deux amendements ! Brossel. C’est vrai, cher Par la grâce de deux amendements nocturnes, donc, même si nous avons désormais l’habitude de voir déposer des amendements quelques heures à peine avant l’examen du budget, je suis, comme tout le monde, contrainte de reprendre mon texte. Dans cette intervention, je faisais état d’une forme de déception, de la part de l’ensemble du secteur culturel et des élus que nous sommes, sur le budget, qui traduisait un manque de soutien affirmé, constructif, positif aux artistes et aux acteurs de la création culturelle. Il est extrêmement préoccupant de constater, et nous avons eu l’occasion de travailler le sujet au sein de la commission, qu’un tel manque de soutien fait peser un lourd poids sur la liberté de création elle-même. Je renvoie d’ailleurs au travail d’évaluation de la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, dite loi LCAP, mené par nos collègues Sylvie Robert, Else Joseph et Monique de Marco, qui avaient alors pointé un certain nombre d’éléments intéressants de ce point de vue. Dans mon intervention initiale, je saluais, parce que telle est son habitude, au-delà de ses interrogations, frustrations ou doutes, notre commission et le travail constructif qu’elle mène, notamment, sur les écoles d’art, les scènes de musique actuelles et les Cependant, quelques heures avant l’examen du budget, un amendement est arrivé visant à minorer de quelque 130 millions d’euros les crédits de la mission « Culture ». Cela appelle de ma part deux remarques, sur le fond comme sur la forme. Sur le fond, nous avions une interrogation, à défaut d’avoir une réponse, sur la place accordée aujourd’hui par le Gouvernement à la culture comme outil d’émancipation individuelle et collective, comme instrument de construction du commun, comme engagement de liberté qui permet de faire nation, de faire République aussi, et ce n’est pas rien dans le monde actuel. Mais quel manque d’ambition, madame la ministre ! Alors que, en ce moment même, des collectivités territoriales sont en train de « raboter » – pour reprendre le mot à la mode depuis trois jours – les crédits qu’elles consacrent à la culture, à la création, vous venez nous proposer, au travers d’amendements nocturnes, une baisse de crédits qui va accélérer un tel désengagement. Parmi les collectivités territoriales, qui, par ailleurs, sont contraintes à des exercices budgétaires difficiles, certaines ne manqueront pas de trouver dans cette absence d’ambition de l’État en matière de création culturelle un moteur et une raison supplémentaire pour poursuivre leur désengagement financier dans ce domaine. Ces amendements nocturnes sont donc finalement bien plus graves que ce qu’ils tendent à porter en tant que tels. Ils mettent le feu aux poudres. Dans le dispositif qui nous est proposé, on trouve une application très bizarre de la règle de trois, qui m’échappe totalement. Lorsque le gouvernement précédent – il faut suivre ! (Sourires.) – visait 5 % de déficit, on baissait de 90 millions d’euros le budget de la culture. Maintenant que le gouvernement actuel vise 5,4 % de déficit, on réduit le même budget de 130 millions Voilà une règle mathématique qui me laisse pensive après tant d’années d’études de l’économie : comprenne qui pourra… Dans cet exercice mathématique et budgétaire pour le moins étrange, il n’y a qu’un seul sujet, finalement, qui est préservé par le Gouvernement : c’est le pass Culture. Mes chers collègues, nous avons tous porté, certes à des degrés différents, le besoin d’un débat et d’un travail approfondis sur le pass Culture, en redisant qu’il était, non pas une politique culturelle à part entière, mais un outil de politique culturelle, et qu’il convenait que les rapports d’évaluation successifs publiés en la matière ne soient ignorés ni par les parlementaires ni par le Gouvernement. Eh bien, finalement et bizarrement, les crédits du pass Culture ne subissent une baisse que de 5 millions d’euros, alors qu’il pouvait être envisagé de travailler à une solution permettant de préserver ce qui doit l’être – la table ronde évoquée par Karine Daniel était éclairante de ce point de vue –, tout en ayant le souci de la bonne gestion des deniers publics. Sur la forme, je ne puis m’empêcher, au troisième jour de la reprise de nos débats budgétaires, de souligner le mépris qui s’exprime à l’encontre non seulement de l’ensemble de ceux qui font vivre la culture dans notre pays, mais aussi des parlementaires que nous sommes. Quel mépris pour le travail que nous menons au sein des commissions, pour toutes les tables rondes et les auditions organisées, pour tout le travail fourni par les rapporteurs et auquel ils associent l’ensemble des élus ! Depuis trois jours, nous voyons se succéder à cette tribune des ministres qui nous disent : « Rassurez-vous, nous allons très bien travailler et nous concerter avec le Parlement. » Je leur répondrai : « Nous avons bien compris vos éléments de langage, chers amis, mais, en réalité, vous piétinez le Parlement ! » Nous ne pourrons pas rester muets face à un tel mépris pour l’ensemble de ceux qui font la culture et pour les parlementaires. (Applaudissements de Marco applaudit également.) ministre de la culture. Oh là là, que de grands mots ! Mme Laure Darcos. Darcos. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, comme cela a été dit avant moi, il est bien difficile de s’y retrouver dans les crédits de la mission « Culture » du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, que nous examinons aujourd’hui. Malgré un contexte éminemment défavorable pour les finances publiques et en dépit des efforts demandés à l’ensemble des services de l’État, il est indispensable que le Gouvernement sanctuarise le budget du ministère de la culture. La mission « Culture » doit en effet disposer de moyens adaptés pour répondre aux priorités voulues par l’État, en premier lieu l’accès à la culture pour tous dans tous les territoires. Pour mémoire, le programme 131 soutient la diversité et le renouvellement de l’offre artistique en matière de spectacle vivant et d’arts visuels et le programme 361 porte les politiques du ministère en matière de transmission des savoirs et de démocratisation de la culture, tandis que le programme 175 finance la préservation et l’enrichissement du patrimoine. Avec la diminution de ces crédits, exigée par Bercy et concrétisée la nuit dernière, comment pourrons-nous dégager les moyens nécessaires à la création artistique, aux établissements de l’enseignement supérieur dédiés à la culture, aux dispositifs d’éducation artistique et culturelle et à la préservation de nos monuments historiques ? La question se pose d’autant plus que le budget affecté à la culture ne prend pas en compte l’inflation. Or celle-ci agit depuis plusieurs années comme une lame de fond et met à mal les structures culturelles en diminuant leur capacité de mener à bien leurs activités de création et de diffusion. Par ailleurs, la participation à la réduction du déficit public imposé par l’État aux collectivités territoriales dans le cadre du PLF pourrait bien augurer de lendemains difficiles, non seulement pour la création et les structures de diffusion, mais aussi pour l’emploi artistique, avec la dégradation inévitable de la situation des intermittents du spectacle. À cet égard, madame la ministre, je vous remercie d’avoir obtenu la mobilisation d’un fonds d’urgence pour soutenir les spectacles vivants les plus en difficulté. Les établissements concourant à la transmission des savoirs sont, comme les structures labellisées, dans une situation critique. Ces difficultés, qui affectent aussi bien les écoles supérieures d’art que celles d’architecture, sont de nature tant conjoncturelle que structurelle. Ce sont d’ailleurs les mêmes que celles qui sont rencontrées par les établissements culturels : augmentation des charges fixes et soutien financier institutionnel insuffisant. Malgré les alertes lancées année après année, l’enseignement supérieur de la culture s’enfonce dans une crise dont on ne voit pas la fin. Un plan de refinancement s’avère nécessaire pour les écoles supérieures d’art et un véritable cap doit être donné aux écoles nationales supérieures d’architecture. S’agissant du pass Culture, j’avais eu l’occasion, l’année dernière, de saluer son succès indéniable. Il permet à de nombreux jeunes d’accéder aux biens culturels de leur choix. J’avais toutefois appelé à des ajustements, afin qu’il ne demeure pas un simple « chèque consommation », mais qu’il permette à chaque jeune de développer et diversifier ses pratiques culturelles. Dans ce cadre, je ne peux que partager votre ambition, madame la ministre, de réformer la part individuelle du pass Culture, dans l’objectif de favoriser la diversité des parcours culturels des jeunes issus des milieux les plus modestes. En ce qui me concerne, j’avoue que ma préférence allait plutôt à un renforcement de la part collective, plus à même de faire découvrir à nos collégiens des terres inconnues. Enfin, je soulignerai que l’action du ministère de la culture en matière patrimoniale doit être poursuivie, tant les besoins d’investissement sont importants. Dans le département de l’Essonne, des bâtiments classés sont menacés en raison d’un manque d’entretien. C’est notamment le cas d’édifices religieux remarquables, qui doivent, comme tant d’autres, patienter sur la longue liste des monuments à restaurer et à préserver. Si je ne méconnais pas la nécessité de mener à son terme l’extension du site des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine et d’engager la rénovation en profondeur du centre Pompidou, j’espère cependant qu’une part non négligeable des crédits du programme 175 sera destinée à la restauration des monuments et édifices protégés de nos villes et de nos villages. Il faut continuer de mener une action énergique et de longue haleine, comme le suggéraient nos collègues Pierre Ouzoulias et Anne Ventalon dans leur excellent rapport d’information. Jourda applaudit.) Ouzoulias. Merci ! Brisson. Très bien ! Darcos. Notre-Dame de Paris est, en quelque sorte, l’arbre qui cache la forêt. Par la volonté des pouvoirs publics et avec le soutien d’un mécénat privé incroyable, nous avons été capables de mobiliser tout ce que la France compte de talents au sein de nos métiers d’art pour rendre sa splendeur à l’édifice. Je forme le vœu que nous puissions mobiliser autant d’énergies et de compétences pour relever l’ensemble de notre patrimoine de la situation de décrépitude dans laquelle il s’enfonce chaque année un peu plus. En guise de conclusion, je poserai une question : faut-il craindre que les arbitrages auxquels ce projet de loi de finances va donner lieu ne se fassent au détriment de la culture, devenue bien malgré elle une variable d’ajustement ? Je le déplorerais sincèrement, car, s’il est bien une politique publique que nous devons préserver « quoi qu’il en coûte », c’est celle de l’accès de tous à la diversité des champs culturels. Madame la ministre, je connais votre courage et votre volonté de bousculer les habitudes établies. Je ne doute pas de votre énergie pour trouver les solutions pertinentes et audacieuses, afin de préserver ce qui fait la richesse de notre pays : sa vie culturelle dense et son patrimoine remarquable. Mon soutien personnel et celui du groupe Les Indépendants, que je représente aujourd’hui, vous seront acquis si, au terme de l’examen des crédits de la mission « Culture », le budget est à la hauteur de nos M. Max Brisson. Monsieur le président, madame la ministre, chère Rachida Dati, mes chers collègues, j’ose croire, même si parfois j’en doute, que nous sommes tous conscients de la gravité de la situation budgétaire. En tout cas, je sais que, sur les travées de la majorité sénatoriale, nous comprenons que toutes les politiques doivent être mises à contribution. Dans ce contexte, nous nous apprêtions à saluer le remarquable effort que vous aviez fourni en obtenant, madame la ministre, la stabilisation des crédits de la mission « Culture ». Votre ténacité, ainsi que votre capacité à persuader et convaincre, bien connues, étaient ainsi confirmées. Les textes que nous avions écrits vous auraient fait ministre sourit.) Hélas, la nuit fut difficile et les arbitrages sont tombés ; Bercy travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! Résultat : 50 millions d’euros de moins sur les crédits du ministère, 50 millions d’euros de moins sur l’amendement « patrimoine » et 50 millions d’euros de moins pour l’audiovisuel, dont nous parlerons tout à l’heure. Néanmoins, des crédits à hauteur de 25 millions d’euros ont été prévus pour établir un fonds d’urgence pour la création dans les Je suis certain que vous vous êtes battue. Sinon, le coup de rabot aurait été plus dur encore. Mais il vous reste du temps dans la procédure budgétaire pour nous proposer in fine un budget à la hauteur de l’enjeu. Vous avez raison ! Brisson. Soyez persuadée que nous serons à vos côtés ! Il le faut, car, si la culture à elle seule ne peut remettre la société française sur le chemin de la prospérité, elle peut a minima fortement contribuer à guérir notre pays du mal-être collectif qui le ronge. La magnifique restauration de Notre-Dame de Paris et le moment de communion nationale qui a présidé à sa réouverture en ont été la plus belle des démonstrations. Or, à la contrainte du budget de l’État, s’ajoute l’asphyxie budgétaire des collectivités territoriales. Vous êtes, je le sais, pleinement sensibilisée aux conséquences d’un désengagement qui se dessine peu à peu. Celui-ci remettrait en cause l’ensemble de notre système de gouvernance, et nous devons y porter une attention particulière. Même si nous travaillons avec le Gouvernement à en réduire l’impact, comme en témoignent les échanges d’avant-hier entre le Premier ministre et le président Mathieu Darnaud, nous ne pouvons ignorer les effets de bord qui conduiraient les collectivités à laisser de côté ces compétences partagées, voire optionnelles, couvrant des chantiers de l’action Il en est ainsi des financements des établissements publics de coopération culturelle, qui maillent nos territoires, comme les centres chorégraphiques nationaux ou les scènes nationales. Il en est ainsi particulièrement de la situation des écoles supérieures d’art territoriales dont l’assise financière demeure préoccupante. Certes, le « soclage » de l’aide d’urgence attribuée en 2023 est une mesure importante. Elle se révèle toutefois insuffisante, tant ces établissements ne cessent d’être confrontés à des difficultés Vous aviez annoncé en début d’année un plan global de réformes qui tarde à se concrétiser. La pérennité des écoles supérieures d’art territoriales en dépend. Nous vous invitons donc à accélérer la finalisation de ce dossier primordial pour la création et la démocratisation de la culture partout et au plus près de tous les Autre point qu’il me tenait à cœur d’aborder aujourd’hui : les restitutions culturelles. Le Sénat s’est particulièrement investi dans un triptyque législatif dont les deux premiers volets – la restitution des biens juifs spoliés et la restitution des restes humains – ont définitivement abouti. Reste la question plus complexe de la restitution des œuvres d’art. Le consensus est moins facile à établir et une loi-cadre plus difficile à bâtir. Soyez assurée que nous sommes prêts à y travailler avec vous. Récemment, après que le président Laurent Lafon vous a interpellée, nous avons déjà pu régler ensemble la question de la restitution du tambour parleur Djidji Ayôkwé à la Côte d’Ivoire. Nous vous remercions d’ailleurs du travail que vous avez accompli en la matière. Une proposition de loi, dont j’ai l’honneur d’être coauteur, devrait être prochainement examinée par le Sénat et l’Assemblée nationale, afin de restituer cet objet à la République de Côte d’Ivoire. C’est une bonne chose. Concernant le programme 175, « Patrimoines », je tiens à vous réitérer, madame la ministre, les alertes récurrentes du Sénat sur la situation du patrimoine religieux, notamment en milieu rural, où nombre d’édifices requièrent entretien et rénovation. Vous le savez, les communes propriétaires d’un tel patrimoine y sont souvent très attachées. Elles rencontrent cependant d’importantes difficultés de financement, qui les empêchent de l’entretenir et de le rénover. Les Drac, de leur côté, ne peuvent que difficilement intervenir, tant elles sont déjà surchargées par les travaux à mener pour les églises classées ou inscrites. Il semble donc indispensable d’intégrer au Printemps de la ruralité un volet spécifique au patrimoine rural, notamment religieux, vecteur de dynamisme et d’attractivité pour de nombreuses petites communes. Nous nous tenons bien entendu à votre disposition pour travailler sur ce sujet, sur lequel le Sénat a déjà beaucoup œuvré, comme en témoigne l’excellent rapport de mes collègues Anne Ventalon et Pierre Ouzoulias. Vous avez courageusement ouvert un débat en proposant de rendre payante pour les touristes étrangers l’entrée de Notre-Dame de Paris, les recettes ainsi dégagées servant à l’entretien du patrimoine religieux. Certes, le débat est complexe, car il touche à la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État. L’Église catholique y est réticente et, sur ces travées, nous sommes divisés. Il n’en demeure pas moins que les seuls financements publics ne permettront pas l’entretien de ce patrimoine. Vous avez eu le mérite d’ouvrir une réflexion qui devra progresser et prospérer. Enfin, toujours concernant le patrimoine, mais cette fois dans sa dimension immatérielle, je tiens à évoquer la situation des langues régionales de notre pays, plus particulièrement l’application de la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, dite loi Molac. En effet, presque trois années après son adoption, des remontées de terrain indiquent des défaillances de sa mise en œuvre dans de nombreux territoires. Il faut dire que les propos du Président de la République à l’Académie française ont pu inquiéter dans lesdits territoires… Pourtant, les langues régionales sont le cœur de l’identité de bien des régions de France. La garantie de leur promotion est indispensable et l’application de la loi Molac nécessaire. C’est la raison pour laquelle j’appelle de mes vœux l’élaboration d’un bilan sur son application dans les territoires, afin d’en déterminer les réussites et les freins, et ainsi garantir sa mise en œuvre effective. Le Sénat, pour sa part, y travaillera. Je suis conscient qu’un tel bilan devra faire l’objet d’une mobilisation conjointe de votre ministère et de celui de l’éducation nationale ; j’en parlerai bientôt à Mme Élisabeth Borne. Il me paraissait néanmoins important d’appeler votre attention, ce jour, quant au travail restant à réaliser sur cette loi. Pour l’heure, en responsabilité, le groupe Les Républicains votera les crédits de la mission, en réaffirmant le souhait que vous poursuiviez votre combat, pour lequel nous serons à vos côtés. Karoutchi. Très bien ! Mme Marie-Pierre Monier. Monier. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, Victor Hugo écrivait : « Il faut des monuments aux cités de l’homme, autrement, où serait la différence entre la ville et la Nous avons tous conscience de l’importance du patrimoine pour notre humanité collective, mais aussi de sa fragilité. Vecteur de rayonnement et de fierté pour nos territoires, il vacille aujourd’hui, ce dont témoignent ces deux chiffres : près d’un quart des édifices protégés en tant que monuments historiques est en mauvais état ; 5 % sont en état de Dans ce contexte d’urgence, le Gouvernement propose, par voie d’amendement, de consentir un effort budgétaire dont le montant se révèle inférieur à celui initialement annoncé. Nous le déplorons, tout comme le fait d’avoir pris connaissance seulement ce matin de ses derniers chiffrages, à savoir 245 millions d’euros en autorisations d’engagement (AE) et 149 millions d’euros en crédits de paiement (CP). Il ne faut par ailleurs pas oublier, d’une part, que ce budget s’inscrit dans un contexte de coupes budgétaires pour nos collectivités, coupes qui risquent d’avoir un impact en cascade sur les crédits alloués à l’échelle locale en matière de valorisation et de sauvegarde du patrimoine, et, d’autre part, que le Gouvernement défend dans le même temps un coup de rabot qui vient d’être aggravé, minorant les crédits de ce programme à hauteur de 48 millions d’euros ! Quelles seront les actions concernées par cette coupe ? Nous défendrons pour notre part, dans la suite de nos débats, l’obtention de crédits supplémentaires. Ces crédits viseront, tout d’abord, à traduire la recommandation de la mission d’information Architectes des Bâtiments de France, périmètre et compétences, que j’ai eu l’honneur de présider aux côtés du rapporteur Pierre-Jean Verzelen, préconisant le recrutement d’un ABF supplémentaire par département. Ils tendront, ensuite, à revenir sur les 20 millions d’euros de baisse des subventions allouées à plusieurs musées et à augmenter de façon significative les moyens consacrés à l’action 08, « Acquisition et enrichissement des collections publiques », dont la trajectoire de baisse s’inscrit à rebours de la concurrence mondiale accrue sur le marché de l’art. En outre, nous défendrons un amendement visant à augmenter la subvention attribuée à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) pour lui permettre d’exercer ses missions dans de bonnes conditions. Enfin, nous présenterons un amendement tendant à revaloriser de 2 millions d’euros le montant du fonds incitatif et partenarial (FIP), appui financier ciblé et précieux pour nos communes rurales. Pour conclure, je souhaite souligner que, si la restauration de Notre-Dame de Paris en un temps record est un succès dont nous pouvons nous féliciter, elle nous rappelle aussi à quel point la mobilisation collective, notamment des acteurs et des services publics, au service d’un objectif commun, nous permet d’aller plus loin. Formons le vœu que cette mobilisation puisse se poursuivre au service de la sauvegarde de notre patrimoine du quotidien ! Mme Else Joseph. Joseph. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le budget des programmes « Création » et « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » vient de subir voilà quelques heures un projet de coupe inattendu, qui concerne des activités qui nous sont chères, comme le spectacle vivant et les arts visuels, si importants pour nos territoires. Dans le contexte budgétaire actuel, la stabilité desdits programmes aurait pourtant été bienvenue. La question du patrimoine revient au premier plan. Nous nous réjouissons de la sanctuarisation des crédits. Comment ne pas voir un signe dans la réouverture de Notre-Dame au public ? Comme les bâtisseurs de cathédrales, nous construisons toujours pour l’avenir, et les pierres que nous posons peuvent aussi bien être des pierres d’angle que des angles morts. D’où la nécessité de bien anticiper, malgré le Le patrimoine est une porte d’accès concrète de nos contemporains à la culture. Le patrimoine religieux doit être protégé, comme nous l’avions souligné et demandé à maintes reprises au sein de la commission de la culture, et je salue tous mes collègues qui ont attiré l’attention sur ce sujet. Qu’en est-il de la protection de nos églises, qui reste si fragile et pour laquelle nous sommes toujours inquiets, surtout en territoire rural ? La question du financement de l’accès aux églises est sensible. Comment concilier le principe de gratuité de cet accès avec l’idée de financement quand il s’agit, par exemple, d’accéder à un patrimoine de nature muséale ? Comment trouver un financement libre, volontaire, mais efficace et pérenne ? Dans ce domaine, le rôle des collectivités locales est indispensable et même vital. Rappelons que celles-ci possèdent 48 % des immeubles protégés au titre des monuments historiques. Elles doivent donc être plus que jamais appuyées et encouragées. Dans cette maison, nous avons justement déploré la lourdeur des procédures et des démarches, face auxquelles les collectivités territoriales sont souvent démunies. Évidemment, cela suppose le renforcement de l’action déconcentrée de l’État, qu’assurent les Drac et des unités départementales de l’architecture et du patrimoine Madame la ministre, comment protéger le patrimoine local sans pénaliser les acteurs, lesquels sont parfois démunis, voire peu au fait des procédures ? Je sais que ce sujet vous préoccupe. Il y a urgence, car une partie de ces immeubles protégés, soit 5 % d’entre eux, sont en situation de péril, comme l’avait souligné le rapporteur des crédits du programme « Patrimoines » devant la commission de la culture. Et ce n’est pas seulement une question de rénovation. Comment réfléchir à des projets innovants ? Nous conservons le passé, mais nous préparons l’avenir. La culture, c’est aussi la création. Je reste soucieuse du spectacle vivant et des festivals. Je me réjouis du soutien continu qui leur est apporté, mais la sonnette d’alarme n’est pas loin… Les festivals de cet été ont traversé un cap, une course d’obstacles qui nous a fait beaucoup craindre pour leur pérennité, du fait de l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques. Mais les problèmes structurels perdurent. Une course de fond, vitale, est engagée, et la survie de ces événements – pardonnez-moi encore cette métaphore olympique – nécessite une véritable lutte. La question du modèle de nos festivals est posée. Madame la ministre, il y a urgence dans ce domaine. Comment aider nos festivals à s’adapter, ce qui est indispensable, tout en respectant leur identité ? Comment les accompagner et trouver avec eux un nouveau modèle ? Il faudrait aussi procéder à un réel inventaire de ce qui existe dans nos territoires. Enfin, le théâtre privé doit être un souci constant de nos politiques publiques. La légère hausse du plafonnement de la taxe sur les spectacles qui finance l’Association pour le soutien du théâtre privé (ASTP), adoptée récemment dans cet hémicycle, est une mesure d’amélioration et nous espérons qu’elle sera maintenue dans le texte final. La passion du théâtre, celle de ceux qui entreprennent dans l’un de ces premiers arts de la scène, doit être soutenue et ne pas rester prisonnière d’un cénacle d’initiés ou se heurter à une certaine inertie. Concernant la ruralité – cette question légitime le renforcement du rôle de la culture dans nos territoires face aux soucis de mobilité –, nous voyons, enfin, la mise en place d’un plan Culture et ruralité. La mise à disposition d’un service d’emprunt d’œuvres d’art en zone rurale et l’appui à des festivals hors saison estivale me semblent essentiels. On ne peut donc que regretter le manque d’ambition de ce plan, notamment pour le soutien à la création ou l’orientation vers des publics qui sont encore éloignés de l’offre culturelle. Comment appuyer en zone rurale ce soutien à la création ? Comment prendre en compte l’évolution des publics ? Comment permettre le recrutement en zone rurale, parfois problématique, si l’on se réfère à la situation des scènes de musiques actuelles (Smac) ? J’aborderai ensuite la question du pass Culture et de la démocratisation des savoirs. Nous avions salué et appuyé, avec prudence, la création de ce pass et son extension à de nouveaux publics, certes tout en regrettant son usage consumériste et le risque qu’il ne se transforme en plateforme d’achats constituant un énième carnet de chèques. Il est indispensable de le recentrer intelligemment, puisque le contexte budgétaire nous appelle à maintenir ce qui est nécessaire. Il doit toucher tous les milieux, évidemment dans tous nos territoires, et permettre une véritable diversification des pratiques Le pass Culture doit être un outil de découverte et d’éveil à la culture, et non pas un instrument de pure consommation. Le plaisir de l’âme n’est pas que de l’argent de poche ! J’en viens au volet de la transmission, en évoquant la situation de l’enseignement supérieur Culture (ESC) et celle des écoles nationales supérieures d’architecture (Ensa). Nous devons nous réjouir du renforcement des crédits qui y sont consacrés. Mais la question de leur réforme reste posée, en particulier celle de leurs ressources propres, afin d’éviter qu’elles ne soient sous perfusion perpétuelle. Madame la ministre, je veux aussi vous parler d’un sujet qui m’est cher : la France est abondamment sollicitée, mais surtout concurrencée, dans le domaine de l’expertise patrimoniale Joseph. Dans le rapport d’information que nous avions rédigé sur ce sujet, Expertise patrimoniale internationale française : des atouts à valoriser, une stratégie qui reste à affirmer et coordonner, ma collègue Catherine Morin-Desailly et moi-même avions réfléchi à des solutions. Notre action patrimoniale ne doit pas être considérée comme un enjeu subalterne, car c’est l’influence de notre pays, son soft power – pardonnez-moi cet anglicisme –, qui est en cause. Il convient de développer ce levier stratégique à Notre ingénierie patrimoniale a connu un succès avec le centre Pompidou Al-’Ula et le Louvre Abu Dhabi. Madame la ministre, je sais que vous êtes sensible à ce sujet, car nous l’avons déjà évoqué ensemble. Comment rendre l’expertise patrimoniale de notre pays plus efficace ? Comment organiser un pilotage et coordonner tous nos services impliqués dans cette expertise ? Le groupe Les Républicains votera en faveur des crédits de la mission « Culture ». Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.) Mme la ministre. Karoutchi. Bravo ! la culture. Monsieur le président, monsieur le président de la commission des finances – cher Claude Raynal –, monsieur le président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport – cher Laurent Lafon –, monsieur le rapporteur général de la commission des finances – cher Jean-François Husson –, messieurs les rapporteurs spéciaux Vincent Éblé et Didier Rambaud, mesdames les rapporteurs pour avis Sabine Drexler et Karine Daniel, mesdames, messieurs les sénateurs, comme vous le savez, la reprise de l’examen du projet de loi de finances pour 2025 intervient dans un contexte d’une grande sensibilité, pour la culture et pour notre pays. De manière assez inédite, nous entamons d’ailleurs cette nouvelle année sans budget adopté. Pour la culture, l’année qui s’ouvre est aussi une année de très grands défis. Je le dis devant la Haute Assemblée, celle où le cœur de nos territoires bat un peu plus fort, il n’y a pas de plus grand enjeu aujourd’hui pour notre culture que de refonder le pacte entre l’État et les collectivités territoriales. Je m’y emploie tous les jours et à chaque déplacement dans nos territoires, comme vous le savez. Je formulerai tout d’abord un constat : depuis 2017, les financements en faveur de la culture ont augmenté de 1,4 milliard d’euros. C’était un engagement du Président de la République, qui a été tenu. Vous l’avez rappelé, cette augmentation connaît désormais une Cette stabilisation correspond à la double nécessité de nous inscrire dans le contexte actuel de gravité de la situation nos finances publiques – cela a été dit sur ces travées – et de réaliser de véritables vrais efforts, y compris de manière innovante, en développant de nouvelles Les collectivités, de leur côté, vous le savez mieux que quiconque, portent les deux tiers de la dépense culturelle de notre pays. Cette dernière est aussi le meilleur investissement pour l’avenir de ces territoires. La culture, singulièrement dans les territoires, ne doit pas être caricaturée ! La culture, c’est le cadre de vie, c’est l’attractivité touristique, ce sont les horizons nouveaux, différents, que nous donnons à notre jeunesse et à tous les âges. C’est le cœur battant de notre pays. C’est pourquoi cela fait mal au cœur de voir que nos politiques culturelles, ici et là, font l’objet de choix que je ne puis approuver en tant que ministre de la culture. Je l’ai dit dès ma nomination en janvier dernier, je considère que le ministère de la culture est un ministère régalien, car il structure aussi notre cohésion républicaine. Cette force de la France est reconnue dans le monde. Il n’y a de désert culturel dans aucun de nos territoires : il faut préserver ce modèle ! C’est mon combat. La plupart des choix que j’évoquais sont contraints, et je veux saluer l’esprit de responsabilité de nos élus locaux qui ont décidé, dans leur large majorité, de minimiser l’impact des baisses de dotation sur les politiques culturelles locales. Sauvegarder et consolider notre modèle culturel ; assumer de prendre une part légitime à l’effort collectif que nous devons réaliser pour nos finances publiques ; soutenir et accompagner nos acteurs culturels dans tous les défis qu’ils rencontrent ; être à l’écoute, toujours, de toutes les collectivités ; travailler à refonder le pacte culturel qui les unit à l’État ; essayer d’accélérer et de porter des transformations, des rénovations, des réinventions même, qui sont nécessaires : voilà l’état d’esprit qui est le mien et qui a inspiré ce projet de budget. Ce budget intègre quelques évolutions récentes. Je l’ai dit, la situation de nos finances publiques nous oblige, et ce budget prévoit une diminution nouvelle de 50 millions d’euros des crédits de mon ministère. J’évoquerai ultérieurement la situation de l’audiovisuel public. Avec la baisse arbitrée par le gouvernement de Michel Barnier, ce projet de budget intègre donc une baisse totale de 150 millions d’euros des crédits du ministère, équitablement répartie entre les programmes – à la différence de ce qui s’était passé en février dernier, je tiens à le préciser. Le précédent gouvernement avait souhaité, sur mon initiative, porter un amendement exceptionnel de 300 millions d’euros pour nos besoins d’investissement, avec 300 millions d’euros en autorisations d’engagement et 200 millions d’euros en crédits de paiement. Le Gouvernement a souhaité confirmer cet amendement. La situation politique et le retard pris du fait de la censure justifient simplement que nous décalions une partie du besoin, selon la logique des dix douzièmes : puisque nous commençons l’année par des services votés, l’idée n’est pas de dépenser en dix mois ce que l’on aurait voulu dépenser en douze. Cela veut dire que nous avons ajusté les montants disponibles, avec 175 millions d’euros de crédits de paiement au lieu de 200 millions d’euros. Dernière nouveauté, ces 175 millions d’euros, qui étaient majoritairement fléchés vers l’investissement au bénéfice du patrimoine, intègrent 25 millions d’euros qui vont alimenter un fonds exceptionnel en 2025, afin de nous aider à agir au profit des situations les plus critiques pour la création artistique dans les territoires. C’est une grande innovation, que j’ai vivement souhaitée. Telles sont les dernières évolutions envisagées par le Gouvernement depuis la déclaration de politique générale du Premier ministre. Je voudrais vous dire ma conviction qu’elles répondent à la gravité de la situation. Elles contribuent au redressement de nos finances publiques, d’une manière qui me semble légitime et proportionnée. En même temps, elles préservent l’essentiel et nous dotent de moyens nouveaux et dédiés pour gérer les situations les plus complexes qui vont se présenter dans nos territoires cette année. Ce projet de budget nous permettra donc de répondre aux principaux enjeux culturels qui sont devant nous. Dans le secteur de la création artistique, tout d’abord, lors des annulations de crédits de février dernier, j’avais dit que pas un euro ne manquerait dans les régions. Au terme de cette année, j’ai tenu parole : pas un euro de l’État n’a manqué pour la création dans les territoires. Je souhaite remercier le directeur général de la création artistique, Christopher Miles, qui y a veillé. Il n’en reste pas moins que la situation de la création artistique, singulièrement du spectacle vivant, est très difficile. Les structures ont été touchées par la crise inflationniste ; et alors que les salles sont très souvent pleines, signe d’un engouement du public, le modèle économique montre des signes de fragilité. L’État en tout cas n’a ni failli ni fait défaut. Il a soutenu ces structures, avec des crédits consacrés au spectacle vivant, hors opérateurs nationaux, en hausse de 45 millions d’euros entre 2022 et 2024, soit une augmentation de 11 %, dont près de 9 millions d’euros en 2024 dans le cadre du plan Mieux produire, mieux diffuser. Ce plan est pérennisé, avec ses 9 millions d’euros de financement, et c’est heureux, car son bilan est très positif : l’effet de levier fonctionne à plein en partenariat direct avec les collectivités locales. En 2024, pour 9 millions d’euros apportés par l’État, les élus locaux ont déployé 12,5 millions d’euros. Le plan a fait ses preuves, aussi, parce qu’il permet aux collectivités de codécider. Ce soutien du ministère sera poursuivi en 2025. Il n’en reste pas moins que l’horizon s’assombrit pour le spectacle vivant. Je veux dire les choses telles qu’elles sont, et j’ai d’ailleurs eu des discussions très franches et très constructives avec tous les représentants de ce secteur. La situation nécessite, selon moi, que l’État continue de s’engager, ce qui sera le cas. Je pense qu’un désengagement nous coûterait beaucoup plus cher, en termes de pacte républicain, que le maintien de cet engagement. Cette situation, qui menace les conditions d’exercice de la compétence culturelle partagée et négociée, appelle aussi une refondation du pacte culturel dans nos territoires. J’ai lancé un travail très concret, qui doit aboutir d’ici à la fin du mois de février, pour objectiver la situation du spectacle vivant. J’espère que nous pourrons ainsi constater le réengagement d’un certain nombre de collectivités après les annonces difficiles de janvier dernier, au regard de la moindre baisse des dotations de l’État. Je veux en tout cas être claire devant vous qui représentez nos territoires : le premier critère pour mon action sera un engagement croisé État-collectivités. L’État ne se substituera pas à des désengagements volontaires, mais il répondra présent aux côtés des collectivités qui maintiendront leur engagement et leur soutien, y compris dans un contexte contraint. Les Drac vont ouvrir, dans chaque région, des discussions avec les collectivités intéressées, afin de déployer des contrats de territoire pour la création artistique, voire, lorsque c’est possible, des contrats territoriaux culturels de plus grande ambition englobant les enjeux de patrimoine et d’éducation artistique et culturelle ; j’ai signé le premier d’entre eux en septembre dernier dans le département de Charente-Maritime. Ces contrats nous donneront la possibilité de fixer ensemble les priorités et d’avoir une visibilité sur des engagements financiers pluriannuels, permettant de faire des choix structurants. Mes échanges récents avec François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France (ADF), vont dans ce sens. Les départements sont, je le rappelle, les collectivités qui investissent le plus dans la culture, en termes de montants consacrés et d’ampleur des engagements. Une convention sera d’ailleurs bientôt signée entre le ministère de la culture et l’ADF pour soutenir l’investissement dans la culture. Je souhaite mener ce travail, plus largement, avec les collectivités d’ici à la fin du mois de mars prochain. Je tiendrai un Conseil des territoires pour la culture (CTC) en avril prochain pour examiner les conclusions de ces concertations. J’en viens à la démocratisation culturelle, qui est aujourd’hui la ligne de front du ministère et de nos politiques culturelles. À qui nous adressons-nous ? Avec quel objectif d’émancipation personnelle, de cohésion nationale et de liberté d’expression ? La culture doit être chez elle partout, à la ville comme dans les campagnes, dans les lieux labellisés comme dans les écoles, les hôpitaux et les prisons. J’ai ainsi porté un plan, dont les mesures doivent être mises en œuvre, de lutte contre toutes les atteintes à la liberté de création. Vous l’avez noté, le budget consacré à la démocratisation culturelle est marqué par une baisse, qui contribue ainsi à notre besoin global d’économies. Je tiens à m’y arrêter, car elle porte sur le pass Culture. Concernant le pass Culture, il y a ceux qui sont absolument Brisson. Ce n’est pas notre spécial. Ils ne sont pas nombreux ! … et qui ne veulent rien changer. Ils ne voient pas que ce dispositif peine à réaliser son ambition première : être un outil d’émancipation culturelle et d’accès à la culture pour ceux qui en sont les plus éloignés. Brisson. Sauf en Vendée ! J’ai aussi entendu ceux qui sont absolument contre… spécial. Ils sont plus nombreux ! … et qui pensent qu’il n’y a rien de bon dans ce dispositif. Ils passent à côté d’un élément important : le pass Culture a tout de même enregistré quelques réussites, notamment en matière d’accès à la lecture. Les enjeux sont trop importants, et il fallait porter un regard juste. Je l’ai dit, notamment lorsque j’ai été auditionnée au Sénat et à l’Assemblée nationale. J’ai émis de fortes réserves sur l’efficacité du pass Culture dans sa part individuelle. Avec Noël Corbin, délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle au sein du ministère, j’ai d’ailleurs remis l’ouvrage sur le métier avec beaucoup d’engagement et d’investissement. Oui, une réforme est nécessaire, parce que le dispositif peut et doit être amélioré ; je l’avais dit avant même la publication du rapport de la Cour des comptes. À l’issue des deux missions que j’ai lancées à la fin de l’année dernière, je crois qu’il y a deux leviers fondamentaux pour y parvenir. D’une part, il faut produire de l’envie. C’est pourquoi le ministère accompagnera les secteurs du théâtre, de l’opéra et de la danse, afin d’améliorer leur visibilité. Il est également nécessaire de prévoir une éditorialisation de leurs offres. D’autre part, il faut cultiver la pratique d’aller dans un lieu culturel. Je ne souhaite pas que cet outil devienne, comme cela a été évoqué par certains d’entre vous, un moyen de paiement ou un chèque – un de plus, d’ailleurs –, qui ne servirait qu’un objectif Il faut le dire, la part collective du pass Culture est un véritable succès. Les résultats sont très bons pour le spectacle vivant, car les professeurs sont à la manœuvre. Si l’on interroge non seulement les enseignants, mais aussi les enfants, on constate que cela constitue souvent le premier point d’entrée dans la culture. Il faut donc évidemment préserver ce dispositif. La part individuelle est plus à la peine, alors que la pratique du spectacle vivant chez les jeunes est réelle. L’une des clés est la médiation. C’est pour cela d’ailleurs que j’avais souhaité réunir au ministère de la culture l’ensemble des acteurs de l’éducation populaire et de la médiation, alors qu’ils ne l’avaient plus été depuis près de quarante ans. Avec eux, nous avons refondé une charte, et j’ai donné des moyens pour favoriser la médiation. Je souhaite qu’une part du pass Culture soit fléchée sur les actions de médiation. Celles que j’ai commencé à mettre en œuvre portent d’ailleurs déjà leurs fruits, puisque, au cours du dernier trimestre 2024, l’utilisation du pass par un nouveau public en faveur du spectacle vivant a progressé de 30 %. Un autre sujet clé pour moi concerne le plan Culture et ruralité, qui trouvera dans ce budget sa pleine application. Ce qui fait le bonheur de notre pays, comme je le disais tout à l’heure, c’est qu’il n’y a aucun désert culturel en France. Partout, il y a des ferments de culture. Le problème est plutôt inverse : la ruralité a été trop longtemps un impensé de nos politiques culturelles. Il fallait y remédier. Les enjeux sont immenses, car 22 millions de nos compatriotes vivent dans ces territoires. Comment diffuser l’art, notamment le spectacle vivant, dans des zones qui manquent d’équipements ? Comment mettre à la disposition des élus une capacité de maîtrise d’ouvrage qu’ils n’ont pas ? À cette fin, et cela figure dans le plan Culture et ruralité, j’ai renforcé les Udap, les unités départementales de l’architecture et du patrimoine. Comment faire en sorte que nos établissements publics nationaux aient une véritable force de frappe ? Comment travailler sur les horaires d’ouverture, notamment ceux des petites médiathèques ? Avec ce plan, qui fait suite à une large consultation, à laquelle vous avez d’ailleurs fortement contribué, mesdames, messieurs les sénateurs, nous allons répondre à ces demandes. J’en viens enfin au patrimoine, qui est, vous le savez, au cœur de mon action. C’est la beauté de notre cadre de vie, c’est la fierté de notre histoire et c’est surtout ce qui peut nous réunir. C’est aussi l’avenir de la création, car je crois à ce continuum. Les tapisseries de Lebrun ont été de l’art contemporain. La création des Manufactures nationales, réunion du Mobilier national et de Sèvres que nous venons de célébrer, marque justement ce point de jonction entre création et patrimoine. Il faut le souligner, c’est une première, et elle est unique. Il s’agit d’une démarche exemplaire de rapprochement qui a du sens. J’y insiste, ce nouveau pôle public est unique au monde. Le patrimoine est donc une priorité très claire de ce budget, qui est permise par un amendement exceptionnel. Je remercie Jean-François Hebert, car notre engagement en faveur du patrimoine durant l’année écoulée a été extrêmement fort. Nous comptons sur vous, mesdames, messieurs les sénateurs, pour continuer cet engagement. Dans le contexte de nos finances publiques, cet effort est réellement exceptionnel, mais il est justifié, comme vous l’avez tous rappelé sur l’ensemble des travées de cet hémicycle. En raison de la situation dégradée de notre patrimoine, je le dis, il y a aujourd’hui une urgence patrimoniale dans Le mur d’investissements que nous évoquons est très concret. C’est la tour Saint-Nicolas qui menace de s’effondrer à La Rochelle, où je me suis rendue et pour laquelle j’ai prévu des moyens. président. Il faut conclure, madame la ministre. C’est l’urgence d’avancer sur la reconversion de l’ancienne abbaye-prison de Clairvaux. Ce sont les besoins, aggravés par l’inflation, de nos grands opérateurs. Ne pas prêter attention à ces projets, c’est porter atteinte au rayonnement de la France, auquel ces établissements contribuent grandement. Ce sont en réalité des dizaines de chantiers partout dans nos territoires qui attendent d’être menés. C’est dans ce contexte que je suis fière de porter un amendement du Gouvernement pour le patrimoine. Ce montant total de près de 275 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 175 millions d’euros en crédits de paiement sera très majoritairement consacré à ces projets d’investissement. Mesdames, messieurs les sénateurs, voilà quelles sont les priorités de la mission « Culture » pour 2025, qui sera soumise à votre vote. Je ne puis conclure – si vous me le permettez, monsieur le président – sans saluer l’engagement quotidien, passionné, de tous les agents de ce ministère, aussi bien dans l’administration centrale que dans les territoires, notamment au sein des Drac. Je souhaite de nouveau leur rendre hommage et leur dire qu’ils bénéficieront d’un soutien très concret dans les mois à venir. La mobilisation de ces crédits budgétaires permettra aussi, dans ces temps difficiles, de leur témoigner notre détermination à consolider avec eux, à vos côtés, mesdames, messieurs les sénateurs, le rôle de notre modèle culturel, au cœur de notre société et de notre République. (Applaudissements sur les travées du Lafon et Darcos applaudissent également.) président. Mes chers collègues, je vous rappelle que, pour cette mission, la conférence des présidents a fixé la durée maximale de la discussion à deux heures trente. Nous devrions donc en terminer l’examen aux alentours de midi, afin de pouvoir passer à l’examen de la mission « Médias, livre et industries culturelles ». Je vous rappelle que 28 amendements sont à examiner. Au-delà de cet horaire, conformément à l’organisation de nos travaux décidée par la conférence des présidents et en accord avec la commission des finances, la suite de l’examen de cette mission sera reportée à la fin de la semaine. Nous allons procéder à l’examen des crédits de la mission « Culture », figurant à l’état B. (En euros) Mission / Programme Crédits de paiement Transmission des savoirs et démocratisation de la Soutien aux politiques du ministère de la culture dont titre 2 président. L’amendement n° II-2105, présenté par le Gouvernement, est ainsi ainsi les crédits des programmes : Crédits de dont titre 2 La parole est à Mme la ministre. Comme je l’ai souligné dans mon intervention liminaire, cet amendement vise à faire face au mur d’investissements auxquels sont confrontés beaucoup de nos opérateurs et nos institutions culturelles dans les territoires. Ces investissements couvrent pour l’essentiel des dépenses nécessaires, notamment de sécurité. Différer les investissements – ceux-là en particulier – entraînerait des surcoûts importants pour l’État et les collectivités, comme vous le savez. Le patrimoine qui n’est pas restauré ou réparé coûte in fine plus cher. J’ai souhaité également prévoir des crédits consacrés au spectacle vivant, pour soutenir ce secteur essentiel à notre dynamisme culturel. président. Le sous-amendement n° II-2142, présenté par M. Lafon, est ainsi Dans les autorisations d’engagement du programme « Création » figurant dans l’amendement n° II-2105, remplacer le montant : par le montant : Dans les crédits de paiement du programme « Création » figurant dans du programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » figurant dans l’amendement n° II-2105, remplacer le montant : programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la La parole est à M. Laurent Lafon. Lafon. Madame la ministre, nous avons bien compris l’état d’esprit qui sous-tend l’amendement du Gouvernement et les difficultés budgétaires qui sont celles de Nous avons entendu de même votre souci de soutenir la création, notamment les structures qui rencontrent des difficultés. C’est un sujet sur lequel travaille aussi la commission de la culture ; c’est une préoccupation que nous partageons collectivement, car on nous alerte sur les difficultés financières que connaissent des structures de spectacle vivant un peu partout sur le Par ce sous-amendement, je vous propose d’abonder à hauteur de 15 millions d’euros supplémentaires le fonds d’urgence pour la création dans les territoires, qui vous permettra ainsi d’intervenir plus efficacement et plus massivement en appui des structures en difficulté. J’ajoute que, pour financer cet abondement, nous allons proposer dans quelques instants de prélever sur les crédits du pass président. Quel est l’avis de la commission ? spécial. Comme cet amendement et ce sous-amendement n’ont été déposés que dans la nuit, comme cela a été dit à nombreuses reprises, la commission n’a pu les examiner sur le fond. À défaut d’avoir un avis formel, nous donnerons donc un avis de sagesse. À titre personnel, l’amendement de majoration étant sensiblement inférieur à celui qu’il remplace, j’émettrai un avis défavorable. du Gouvernement sur le sous-amendement n° II-2142 ? Monsieur le président Lafon, je vous remercie de cette proposition, à laquelle le Gouvernement est néanmoins défavorable. Brisson. Mais la ministre y est Ne me cherchez pas, monsieur le sénateur ! Je voudrais préciser en quoi consiste le fonds d’urgence que je souhaite créer. Il sert par exemple à aider le festival d’Aix-en-Provence, dont l’existence est menacée. La création artistique sur tout notre territoire connaîtra en 2025 de plus en plus de difficultés. Ce fonds permettra de sauvegarder cette création artistique que j’évoquais tout à l’heure. Un désengagement coûterait plus cher que le soutien, en termes notamment de cohésion structurante – j’ai évoqué le caractère régalien du ministère de la Le fonds permettra donc de sauvegarder des piliers de notre création artistique. Je souhaite que les Drac, en lien avec les élus locaux et les collectivités, puissent œuvrer à ce soutien au fil de l’eau, toute l’année. Je tenais à vous préciser l’objectif de ce fonds, qui sauvera notre création artistique, à laquelle nous tenons tous. Mme Sylvie Robert, pour explication de vote. Robert. Le sous-amendement vient d’être déposé par le président de notre commission de la culture. J’aimerais obtenir une précision : ces 15 millions d’euros supplémentaires sont-ils fléchés vers l’objectif énoncé par la ministre ? Seront-ils affectés à ce fonds d’urgence pour les établissements ou compagnies en difficulté, qui, par conséquent, ne solliciteraient pas le soutien des collectivités à montant égal ? Si tel est bien le cas, cela signifie que ces crédits ne seraient pas fléchés vers l’ensemble du secteur de la création. Il est très important que nous obtenions cette précision, car les Drac seront informées du fléchage de ces crédits. J’aimerais que le président de la commission et Mme la ministre nous indiquent l’objectif de ce sous-amendement, qui vise à abonder de 15 millions d’euros le montant de 25 millions d’euros qui est prévu. Mme Colombe Brossel, pour explication de vote. Brossel. Je ne reviens pas sur les conditions dans lesquelles nous tenons ce débat. Nous les subissons tous et nous essayons tous dans cet hémicycle d’avancer le plus utilement possible pour les acteurs de la culture et la création culturelle. Nous sommes donc confrontés à une situation inconfortable : la baisse de crédits fait peser – nous l’avons tous dit dans nos interventions – un péril sur le monde de la création culturelle. Par ailleurs, au-delà de la position du Gouvernement, nous partageons dans cet hémicycle un regard critique sur le pass Culture. Spontanément – nous sommes vraiment dans la spontanéité depuis ce matin, puisque nous ajustons le budget au fur et à mesure ! –, et sous réserve des précisions demandées à l’instant par Sylvie Robert, nous sommes tentés de voter le sous-amendement. Son adoption permettrait, je crois, à défaut d’autre chose et notamment d’un travail construit, solide et républicain sur le budget de la Nation, d’accompagner les acteurs de la création les plus menacés, dont nous avons tous rappelé l’état de fragilité, auquel contribuent d’ailleurs les baisses de crédit annoncées cette nuit. Pour autant, nous ne voterons pas l’amendement proposé par le Gouvernement, pour des raisons de fond comme de forme. M. Pierre Ouzoulias, pour explication de vote. Ouzoulias. Je voudrais évoquer la forme de notre discussion. L’intelligibilité de nos débats dans l’hémicycle est tout de même une obligation constitutionnelle. Or je ne suis pas sûr que, au moment où nous parlons, nous comprenions tous ici très exactement ce que nous sommes en train de Imaginez quelle pourrait être la réaction des journalistes – quelques-uns m’ont dit être complètement perdus – et des citoyens. La façon dont nous menons aujourd’hui l’exercice budgétaire fait que nous avons perdu en chemin une grande partie de la population, ce que je regrette. Ce n’est pas, me semble-t-il, une façon de travailler. Peut-être aurions-nous pu faire autrement. Je loue les efforts accomplis par le président de la commission, qui tente de rattraper, par le biais de sous-amendements, un bricolage qui a été réalisé dans la nuit. Je ne suis pas certain que l’on parvienne à la fin à un résultat d’une très grande cohérence politique. Personnellement, je suis même dans l’incapacité de vous dire maintenant quel pourrait être mon choix politique sur les sous-amendements et les amendements, parce que je n’arrive pas à voir la cohérence d’ensemble. À un moment donné, il faudra trouver une solution pour que, au sein de cet hémicycle, on puisse exprimer un point de vue politique clair sur le budget que nous allons, ou non, voter. Mme Marie-Pierre Monier, pour explication de vote. Monier. Pour ma part, je veux surtout parler du patrimoine. Madame la ministre, même si les crédits que vous proposez sont inférieurs à ceux que vous aviez prévus initialement, c’est une bonne chose d’offrir plus d’argent à ce secteur, qui subit une forte tension. Dans la période récente, le secteur de la restauration a été pénalisé par l’annulation en février 2024, par voie de décret, de 99,5 millions d’euros de crédits initialement prévus pour les monuments historiques, entraînant des suppressions et des annulations de chantiers de restauration sur l’ensemble du territoire. L’incertitude politique et budgétaire du ministère de la culture, résultat direct de la dissolution de juin général de la commission des finances. Et aussi de la Monier. … a également contribué à pénaliser ce secteur, faute de visibilité. En dehors de ces facteurs conjoncturels, nous payons, comme vous l’avez évoqué, madame la ministre, l’absence d’investissements réalisés jusqu’à présent. Cela se matérialise de façon très concrète par l’état extrêmement dégradé de notre patrimoine, qui se cristallise autour de ce chiffre dramatique de plus de 2 000 monuments risquant de disparaître dans les mois prochains. Nous sommes toutes et tous ici attachés à garantir l’accès à la culture dans la diversité de nos territoires, notamment en ruralité. Le petit patrimoine local est un vecteur précieux, accessible au plus près par nos concitoyens et nos Mme Monique de Marco, pour explication de vote. de Marco. Tout est très confus, et je n’y comprends rien. J’aimerais que l’on me donne une explication pour comprendre ce qui se passe avec l’amendement du Gouvernement et le sous-amendement du président de la commission de la culture, afin que je puisse voter en mon âme et conscience. Pour l’instant, je suis dans l’impossibilité de faire un choix ! M. Laurent Lafon, pour explication de vote. général de la commission des finances. Allez, expliquez-nous ! (Sourires.) Lafon. Expliquer ce qui n’est pas forcément simple n’est pas une tâche aisée, mais je vais m’y résoudre… Nous travaillons dans les conditions que nous connaissons. On pourrait en débattre pendant des heures, mais notre responsabilité est d’essayer d’avancer, comme nous avons pu le faire cette nuit pour un autre budget. Nous sommes dans une situation où il va falloir tenter d’orienter certains crédits autant que faire se peut, avec les marges de manœuvre réduites qui sont les nôtres. Nous avons une préoccupation, que j’ai essayé d’exprimer au travers de ce sous-amendement : il s’agit des structures de création qui, un peu partout dans le territoire, peuvent être en difficulté. Le pire des scénarios serait de voir au fil de l’année un certain nombre de structures rencontrer, pour des raisons financières, de grandes difficultés, voire disparaître. On a bien perçu ce risque ces derniers mois, et nous nous en sommes fait l’écho, les uns et les autres, au sein de la commission. La ministre a annoncé, en présentant son amendement d’ensemble, la création d’un fonds de soutien d’urgence. L’idée est d’abonder ce fonds pour le rendre plus opérationnel et d’essayer de rediriger 15 millions d’euros de crédits, qui porteraient donc les montants affectés au fonds de 25 millions d’euros à 40 millions d’euros. Il s’agit bien d’un abondement du fonds d’urgence, pour éviter la série de défaillances des structures que j’ai évoquées. Je comprends que la ministre fasse preuve d’un certain nombre de réserves sur ce sous-amendement, mais, dans certaines circonstances, le Parlement peut faire le bien des ministres malgré eux ! Tel est bien l’objectif du sous-amendement, puisque, en procédant de la sorte, plutôt que d’avoir une enveloppe de 25 millions d’euros, le ministère de la culture disposerait de 40 millions d’euros pour soutenir des structures de création. C’est un pas, qui me semble significatif. Peut-être certains en espéraient-ils d’autres, mais ce serait passer à côté de quelque chose que de ne pas voter ce sous-amendement, me Ouzoulias. Entendu ! Madame la sénatrice Robert, lors de notre réunion, nous avions discuté du fonds d’urgence, que j’avais alors simplement évoqué, puisqu’il n’avait pas encore été acté par Matignon. Il faut bien comprendre que ce n’est pas un fonds de compensation du désengagement des élus locaux. Ce fonds sert à sauver des spectacles vivants ou de la création artistique, qui sont capitaux pour notre politique culturelle publique. Par définition, je ne connais pas encore les structures de création qui seront en difficulté ou en situation d’urgence, mais j’anticipe, avec la direction générale de la création artistique, ce type de problèmes. J’ai évoqué le festival d’Aix-en-Provence tout à l’heure, mais il y en a d’autres qui sont menacés en ce moment. C’est comme cela que l’idée de ce fonds m’est venue : sans anticipation, nous connaîtrons des difficultés. J’ai souhaité la création de ce fonds, qui, j’y insiste, vise non pas la compensation, mais le soutien aux structures du spectacle vivant et de la création artistique, que nous devons impérativement sauvegarder. Rappelez-vous la réunion à laquelle vous avez participé, madame la sénatrice, et eu cours de laquelle j’ai rendu hommage à votre travail. Robert opine.) La politique culturelle a, comme toute politique publique, un coût. Mais il est préférable d’assumer ce coût pour ce qu’il rapporte à nos compatriotes en termes de cohésion et de pacte républicain que de tout laisser se déliter. Cela va de pair avec le plan pour la liberté de création, qui permet de lutter contre les atteintes à cette dernière. Il faut sauver la création artistique ! Si nous n’avons pas de moyens d’agir, ceux qui veulent porter atteinte à la liberté de création, pour ne pas dire à la liberté d’expression, vont en profiter. Ou alors cela favorisera les désengagements tout à fait volontaires de certains élus locaux. J’espère vous avoir expliqué l’idée et l’objectif qui sous-tendent ce fonds. président. Je mets aux voix le sous-amendement n° II-2142. (Le sous-amendement est général de la commission des finances. Excellente mesure ! président. Je mets aux voix l’amendement n° II-2105, modifié. J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains. Je rappelle que la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a lieu.) président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 154 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat a adopté. Organisation des travaux M. le président de la commission. de la commission des finances. Mes chers collègues, comme vous vous en rendez compte, nous sommes confrontés à un problème de temps s’agissant de cette mission. Nous devons terminer à douze heures cinq. Il reste donc 28 amendements à examiner en une demi-heure. Autant dire que ce n’est pas possible, surtout avec la commission de la culture… (Rires.) général de la commission des finances. C’est tellement Robert. Pas du tout ! spécial. Ne confondez pas avec l’outre-mer ! de la commission des finances. Je le dis amicalement, car c’est toujours un plaisir de vous entendre, mes chers collègues ! Ouzoulias. Nous, on fait des de la commission des finances. De la façon dont les débats se déroulent, cela ne passera pas. Aussi, il faudra terminer l’examen de la mission samedi, peut-être entre une heure et deux heures du matin. Mme la ministre de la culture est évidemment la bienvenue, mais, dans un tel cas, la discussion a en général lieu avec le ministre chargé des relations avec le Parlement, car les horaires sont incertains. ministre proteste.) Si nous pouvions essayer d’éviter cela, ce serait préférable ! À cette fin, il n’y a que deux solutions, et, soyons clairs, aucune n’est bonne. Premièrement, lorsque des amendements sont identiques, le premier intervenant présente la mesure, et les suivants se contentent de dire : « Défendu. » À vous de décider, mes chers collègues, si vous agissez ainsi ou non : je ne fais que vous donner des clés… Deuxièmement, il faudrait que chaque groupe examine si certains amendements – je n’oserai pas dire secondaires, mais de moindre importance – peuvent, eux aussi, faire l’objet d’un simple « défendu ». Si l’on parvient à réduire la discussion à quelques débats clés, on peut arriver à respecter l’horaire. Regardez l’horloge, parce que, à douze heures cinq précises, on arrêtera les débats. Si l’on ne procède pas ainsi, malheureusement, les derniers amendements ne seront pas examinés aujourd’hui, même si c’est à leur propos que des choses importantes se jouent. général de la commission des finances. Allez, en avant ! de la commission des finances. Nous risquons alors de ne pas être assez nombreux samedi lorsqu’ils seront discutés. ÉTAT b (Suite) président. Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° II-2091, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : Modifier ainsi les crédits des Cet amendement a pour objet notre contribution aux efforts de maîtrise de la dépense. Le ministère de la culture est évidemment pleinement solidaire de la démarche gouvernementale, dans un contexte complexe et L’effort est réparti de la manière la plus équilibrée possible et, je le redis, de manière proportionnée. Il permettra de répondre aux besoins des politiques culturelles et de déployer les priorités que je vous ai indiquées dans mon propos introductif. n° II-1413 rectifié, présenté par MM. Canévet, Delahaye et Cambier, Mme O. Richard, M. Folliot et Mme Jacquemet, est ainsi libellé : La parole est à M. Michel Canévet. Canévet. Il est défendu, monsieur le président. n° II-1414 rectifié, présenté par Canévet. Défendu. spécial. La commission émet un avis de sagesse sur l’amendement n° II-2091. Elle sollicite le retrait des amendements nos II-1413 rectifié et II-1414 rectifié. du Gouvernement sur les amendements nos II-1413 rectifié et II-1414 rectifié ? Je demande le retrait de l’amendement n° II-1413 rectifié et j’émets un avis défavorable sur l’amendement n° II-1414 rectifié. Brossel. Vous l’avez compris, mes chers collègues, le groupe socialiste votera contre cet amendement du Ouzoulias. Il me semble que nous sommes en train de pratiquer la procession dansante d’Echternach : trois pas en avant, deux pas en arrière ! En définitive, je ne suis même pas sûr que l’on ait avancé d’un pas : vous ajoutez des crédits sur le patrimoine, puis vous les retirez. En réalité, nous transférons une dette patrimoniale de plus en plus monumentale – pardonnez-moi ce jeu de mots – sur les prochains budgets et nous la transmettons aux générations suivantes. Ce n’est pas une bonne politique. public émanant du groupe Les Républicains. sagesse du Sénat et que l’avis du Gouvernement est favorable. conditions fixées par l’article 56 du règlement. présidence, le résultat du scrutin n° 155 : En conséquence, les amendements nos II-1413 rectifié et II-1414 rectifié n’ont plus d’objet. n° II-30, présenté par M. Husson, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé : La parole est à M. le rapporteur général. général de la commission des finances. Suivant une logique que vous connaissez déjà, mes chers collègues, cet amendement vise à réduire de 125 millions d’euros le financement de la part individuelle du pass Culture. En effet, plusieurs rapports établissent que cet outil n’atteint pas son objectif. n° II-2078, présenté par M. Lafon, est ainsi Amendement n° II-30, alinéa 2, tableau et les crédits de paiement du programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture », remplacer deux fois le montant : Lafon. Ce sous-amendement vise à diminuer la réduction proposée par le rapporteur général, en la faisant passer de 125 millions d’euros à 50 millions Je le rappelle, en adoptant l’amendement n° II-2105, modifié par le sous-amendement n° II-2142 afin d’abonder le fonds d’urgence, nous avons déjà prélevé 15 millions d’euros sur le financement du pass Si le présent sous-amendement était adopté, le budget du pass Culture serait donc diminué de 65 millions d’euros au total. spécial. La commission des finances a émis un avis favorable sur l’amendement n° II-30. Toutefois, à titre personnel, je voterai contre cet amendement, car je considère que son adoption reviendrait à abandonner le pass Culture. En ce qui concerne le sous-amendement de M. Lafon, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. du Gouvernement ? Le Gouvernement émet un avis défavorable tant sur l’amendement n° II-30 que sur le sous-amendement n° II-2078. sous-amendement n° II-2078. M. Max Brisson, pour explication de vote. Brisson. Bien sûr, nous voterons l’amendement de M. Husson. Je souhaite interroger un instant le fonctionnement du pass Culture. En effet, j’ai lu des choses qui me posent problème : on apprend par la presse – les bras m’en tombent ! – que certains spectacles plébiscités par le public et se déroulant en Vendée n’y seraient pas Madame le ministre, même si nous sommes pressés par le temps, il serait intéressant de vous entendre à ce sujet. Remettra-t-on un peu d’ordre dans cette structure ? Ses dirigeants, qui évoluent dans une sorte d’entre-soi, seront-ils conduits à s’ouvrir pour envisager la culture et les spectacles culturels comme ils sont ? Le pass Culture ne doit pas rester dans cet entre-soi, discrédité par les décisions de cette direction. Robert. Puisque M. Brisson s’est exprimé, je souhaite clarifier notre position dans ce débat. Nous ne dirons pas aujourd’hui si nous sommes pour ou contre l’élargissement du pass Culture. Au sein de la commission de la culture, nous sommes nombreux à émettre des doutes, depuis le début, sur ce dispositif. Toutefois, nous avons noté que la part collective était plutôt intéressante et allait dans le bon sens. Mes chers collègues, nous devons régler un problème précis : nous avons besoin d’argent. Or le budget du pass Culture est de 210 millions d’euros. À partir du moment où l’on exprime le moindre doute sur cet outil, il faut prélever une certaine somme sur son financement. Divers amendements ont été déposés en ce sens, proposant des montants différents d’économies – 25 millions d’euros, 50 millions d’euros… –, afin de transférer ces sommes sur le programme 131, « Création », ce secteur ayant besoin de soutien. À la fin du mois, sur la proposition du groupe Union Centriste, nous débattrons du pass Culture. Aujourd’hui, nous avons besoin de trouver de l’argent pour aider le secteur de la création artistique, auquel les arbitrages budgétaires de cette nuit ne sont pas Soyons donc responsables et transférons une partie des fonds dédiés à la part individuelle du pass Culture vers le programme 131. Voilà ce que je vous propose aujourd’hui, mes chers collègues. Mesdames, messieurs les sénateurs, vous avez raison, nous devrons débattre de l’utilisation de la part individuelle du pass Culture. Vous le savez, dès ma première audition, avant tout rapport et malgré des notes du ministère qui défendaient le fonctionnement actuel de la part individuelle du pass Culture, j’ai tout de suite mis sur la table le sujet de la gouvernance de ce dispositif. Nous y reviendrons lors de l’examen du PLF pour 2026 : une société par actions simplifiée (SAS) ne peut être entièrement financée par l’État, sans aucun Ouzoulias. Tout à fait ! Par ailleurs, un comité de stratégie participe évidemment à l’élaboration du pass Culture. Vous avez raison, monsieur le sénateur Brisson, les membres de ce comité participent parfois d’une certaine reproduction sociale ; à la limite, ils se font Madame Robert, vous ne pouvez le démentir, j’ai introduit en votre présence dans ce comité des acteurs de l’éducation populaire, en vue de favoriser la médiation et l’accès à la culture pour les jeunes qui en sont Quel a été le résultat ? Grâce à ces médiations, notamment, l’utilisation du pass Culture a augmenté de 30 % en trois mois pour le spectacle vivant. Il y a une vraie rupture entre l’utilisation de la part collective et celle de la part individuelle : des enfants qui n’ont jamais vu un équipement culturel dans leur vie et qui ne sont jamais allés au théâtre ou dans une salle de concert les découvrent avec beaucoup d’émerveillement et d’émotion grâce à la part collective. Discutez avec des jeunes : ils vous diront qu’ils ont besoin de davantage d’aide à l’orientation en ce qui concerne la culture. Certains de vos collègues siégeant à gauche de l’hémicycle de l’Assemblée nationale disent que, dans certains quartiers populaires, où l’offre culturelle est très dense, des jeunes ne connaissent pas le pass Culture et n’y ont jamais Nous devons débattre de la part individuelle, mais je ne veux pas qu’on la balaie d’un revers de main : il faut une continuité entre elle et la part collective. Il est important de ne pas laisser des jeunes sans culture, car c’est un moyen de faire du lien. Même si certains souhaitent attribuer tout le budget de la part individuelle à d’autres postes de dépense, je préfère que l’on conserve celle-ci, qui a permis de progresser dans l’accès à la culture, notamment en ce qui concerne le spectacle vivant. Je suis ravie que le pass Culture permette d’acheter un livre en librairie. Selon les libraires, les jeunes suivent souvent leurs recommandations et repartent avec d’autres livres que ceux qu’ils étaient venus chercher. Le pass Culture est un accélérateur de l’accès à la culture et dont on ne peut pas se priver : telle est ma conviction profonde. Monsieur le sénateur Brisson, vous avez raison, certains spectacles sont comme écartés d’office par le comité stratégique, que je souhaite totalement refonder – mon cabinet y travaille. La Défenseure des droits a formulé de nombreuses recommandations au sujet de populations éloignées de la culture. Peut-être faut-il leur ouvrir ce comité stratégique, au lieu que ce dernier soit toujours composé de gens qui se ressemblent et ont la même condition sociale ? Les responsables du spectacle que vous semblez évoquer en particulier ont soumis une demande d’éligibilité au pass Culture en 2024, puis il leur a été demandé de préciser leur dossier. En effet, mon ministère n’a pas encore répondu à leur seconde demande. Je tiens à ce que cette réponse soit adressée, et même, sans l’anticiper, à ce que ce spectacle devienne éligible à l’utilisation de la l’amendement n° II-30, modifié. est adopté.) n° II-1186 rectifié, présenté par MM. Laouedj et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Fialaire, Gold, Grosvalet, Guiol et Roux et Mme Pantel, est ainsi libellé : La parole est à M. Ahmed Laouedj. Laouedj. Comme l’ont rappelé Mireille Jouve et Bernard Buis à la tribune, il serait opportun de réfléchir à une reprise en main par l’État de la société gestionnaire du pass Culture. Tel est l’objet de cet amendement, qui tend à s’inscrire dans le prolongement des recommandations de la Cour des comptes. La SAS pass Culture remplit déjà les principaux critères qui définissent un opérateur public. La faire évoluer en ce sens permettrait une meilleure transparence budgétaire. En effet, les financements de l’État, les comptes financiers et les emplois rémunérés seraient clairement indiqués dans le projet annuel de performances. En outre, ce changement renforcerait les missions de service public du pass Culture, garantissant un meilleur suivi et une gestion plus rigoureuse au bénéfice de l’accès à la culture pour spécial. La commission sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis serait défavorable. Comme je viens de l’indiquer, cette mesure sera étudiée dans le cadre du budget pour 2026. Je demande donc également le retrait de cet amendement. président. Monsieur Laouedj, l’amendement n° II-1186 rectifié est-il Laouedj. Oui, je le maintiens, Brossel. Nous voterons cet amendement. En effet, on ne peut, dans l’urgence, prévoir durant la nuit de diminuer les crédits et dire ensuite qu’il faut prendre le temps du débat. Pour mener des politiques publiques sérieuses et avancer, nous avons besoin de temps et de respect. J’ai entendu la ministre évoquer le besoin de disposer d’un opérateur public pour déployer des politiques publiques. Pour autant, la vie politique étant actuellement rythmée par des changements de ministres et d’administrations,… spécial. À cause de la censure ! Brossel. … je ne voudrais pas que nous en restions à un vœu pieux. Pour cette raison, nous voterons le présent amendement. l’amendement n° II-1186 rectifié. pas adopté.) président. Je suis saisi de deux amendements identiques. L’amendement n° II-819 est présenté par Mmes Daniel, Brossel et Monier, MM. Kanner, Chantrel et Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° II-1491 est présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et Ces deux amendements sont ainsi libellés : La parole est à Mme Colombe Brossel, pour présenter l’amendement n° II-819. Brossel. Après la lecture de l’ensemble des nombreux travaux d’évaluation du pass Culture et après des échanges réguliers au sein de la commission de la culture, il semble évident qu’il faut réformer cet instrument et cesser de le mettre au pinacle. Depuis longtemps, Sylvie Robert l’a rappelé, nous sommes nombreux à dire que ce n’est qu’un outil et pas davantage. Dans l’urgence, nous proposons par cet amendement d’aider la création culturelle en réduisant de 50 millions d’euros les crédits du pass Culture, tout en garantissant l’existence du lien que cet outil crée pour les jeunes, toutefois insuffisamment nombreux à l’utiliser pour entrer réellement dans une démarche d’appropriation, de découverte et de rencontre de la culture, du monde et des pratiques artistiques. Il me semble qu’il s’agit là d’un bon compromis. Il y aura d’autres étapes, mais nous ne pouvons pas avancer qu’il faut diminuer les crédits dans l’urgence sans en même temps avancer sur le fond. Mme Monique de Marco, pour présenter l’amendement de Marco. Dans le même sens que Mme Brossel, nous proposons d’appliquer l’une des recommandations du rapport de la mission d’information d’évaluation des dispositifs de la loi LCAP, qui demandait de réaffecter une partie des crédits du pass Culture au programme 131, « Création ». Comme l’indiquent les rapporteures de cette mission d’information, « en “asséchant” la création, ce sont toutes les politiques publiques culturelles qui sont spécial. Ces amendements ont tout de même pour objet de réduire de 50 millions d’euros des crédits du pass Culture, afin de réinjecter ce montant vers le programme 131, La commission émet un avis défavorable. Les dispositions de ces amendements me semblent aller à l’encontre des objectifs de leurs auteurs, qui souhaitent encourager l’accès de la jeunesse à la culture. Le Gouvernement émet donc également un avis président. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-819 et II-1491. (Les amendements ne sont pas adoptés.) n° II-816, présenté par M. Ziane, Mme Monier, MM. Éblé et Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, M. Ros, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi La parole est à M. Adel Ziane. Ziane. Le présent amendement vise à corriger la baisse de 20 millions d’euros des subventions allouées à la Cité de l’architecture et du patrimoine, au musée du quai Branly et aux châteaux de Versailles et de Fontainebleau, ainsi qu’au palais de la Porte-Dorée. Ces établissements sont des éléments incontournables de notre patrimoine. Chacun dans son domaine concourt à l’émancipation, en offrant un accès à toutes et à tous. Pour que ces lieux puissent rester accessibles à un public toujours plus large, les investissements sont essentiels. Or, pour 2025, leur marge d’investissement est amoindrie – de 65 000 euros pour la Cité de l’architecture et du patrimoine, de 3 millions d’euros pour le château de Fontainebleau, d’environ 300 000 euros pour le musée du quai Branly, de plus de 1 million d’euros pour le palais de la Porte-Dorée et de 16 millions d’euros pour le château de Versailles. Nous proposons, par cet amendement, de revenir au montant initial des crédits de paiement et des autorisations d’engagement de l’action n° 03, « Patrimoine des musées de France », du programme 175, « Patrimoines ». Cet amendement est satisfait par l’adoption de l’amendement n° II-2105 du Gouvernement, qui tendait à accroître de plus de 100 millions d’euros les crédits du programme 175, Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement, faute de quoi il émettrait un avis défavorable. l’amendement n° II-816. président. Je suis saisi de quatre amendements identiques. L’amendement n° II-1451 rectifié bis est présenté par Mme Drexler, M. Klinger, Mmes L. Darcos et Belrhiti, MM. Brisson et Panunzi, Mme Josende, M. Naturel, Mmes Muller-Bronn, Joseph, de La Provôté et Morin-Desailly, M. Genet et Mme Ventalon. L’amendement n° II-1453 est présenté par Mme Monier, MM. Éblé et Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et L’amendement n° II-1479 est présenté L’amendement n° II-1570 rectifié est présenté par Mme Pantel, M. Bilhac, Mme Briante Guillemont et MM. Cabanel, Fialaire, Gold et Roux. Ces quatre amendements sont ainsi libellés : La parole est à Mme Sabine Drexler, pour présenter l’amendement Drexler. Cet amendement tend à reprendre l’une des propositions du récent rapport d’information sur les ABF, qui rappelle que les difficultés constatées sur le terrain dans les relations entre les ABF, nos concitoyens et les élus locaux résultent de l’impossibilité pour les premiers d’assurer leurs missions de conseil et d’accompagnement, faute de moyens matériels, mais surtout Nous proposons de renforcer les unités départementales de l’architecture et du patrimoine (Udap) en augmentant de 10 millions d’euros les autorisations d’engagement, afin de recruter un ABF supplémentaire par Mme Marie-Pierre Monier, pour présenter l’amendement Monier. Le nombre des avis émis par les ABF a progressé de 60 % entre 2013 et 2023, tandis que leurs effectifs n’ont augmenté que de 6 %. En outre, dans 40 % des départements français, pour la plupart ruraux, un seul ABF est en poste. Malgré cette surcharge administrative, les ABF doivent mener un travail de pédagogie et de conciliation, en prenant en considération de nombreux enjeux, notamment la rénovation thermique des bâtiments et la préservation de leurs caractéristiques patrimoniales. Des tensions se font parfois jour avec les porteurs de projets, particuliers ou élus locaux, ce qui nuit à la profession, laquelle devient moins attractive. Nous avons visité Figeac, où les élus travaillent depuis des années en concertation avec les ABF, le service instructeur et les pétitionnaires. Ce système fonctionne, mais il faut lui donner du temps. de Marco. Cet amendement vise à traduire la recommandation n° 12 du rapport d’information de la mission d’information sur le périmètre d’intervention et les compétences des ABF, voté par le Sénat à Cette proposition complète l’annonce de la ministre de renforcer les effectifs des Udap dans les territoires ruraux dans le cadre du plan Culture et ruralité, afin que ces départements disposent d’au moins deux ABF. Cela me semble justifier la levée du gage. M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement Cabanel. Il est défendu, monsieur le président. spécial. Nous sommes sensibles aux arguments de la mission d’information. La commission aurait aimé donner un avis favorable sur ces amendements. Elle souhaite entendre l’avis du Gouvernement. Premièrement, vous connaissez mon soutien plein et entier aux ABF, mais aussi la richesse de nos territoires, qui sont très différents. Il n’y aurait pas de sens à recruter un ABF supplémentaire par département : il faut au contraire renforcer les territoires où le besoin est le plus important, parce que le patrimoine y est le plus riche. Le plan Culture et ruralité acte et finance le renforcement des Udap. Deuxièmement, il y a un problème en ce qui concerne le concours des ABF. Jean-François Hebert et moi-même sommes en train de le simplifier, et nous avons lancé en même temps une campagne de communication. Votre demande est donc satisfaite, tant par le contenu de ce budget que par le plan Culture et ruralité. J’émets donc un avis défavorable. amendements identiques nos II-1451 rectifié bis, II-1453, II-1479 et II-1570 rectifié. (Les amendements sont L’amendement n° II-815, présenté par M. Ziane, Mme Monier, MM. Éblé et Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, M. Ros, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Républicain, est ainsi libellé : Ziane. Les crédits affectés à l’action n° 08, « Acquisition et enrichissement des collections publiques », du programme 175, « Patrimoine », font l’effet d’une remarquable stabilité, puisque ce budget est bloqué sous le seuil des 10 millions d’euros, un montant totalement inadapté – tout le monde s’accorde à le dire – face à l’inflation du marché de l’art. On nous répond souvent que les mécènes peuvent aider les musées à enrichir leurs collections, mais, le plus souvent, ce sont les grands établissements qui bénéficient de ces aides. Cet amendement vise à doubler cette ligne budgétaire, afin d’accompagner l’enrichissement des collections des musées en région, qui ont cruellement besoin, pour améliorer leur attractivité, de proposer à leurs visiteurs des œuvres bien souvent inaccessibles même à l’aide de mécénat local. n° II-1571 rectifié, présenté par MM. Daubet et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Fialaire, Gold, La parole est à M. Henri Cabanel. Cabanel. Cet amendement a le même objet que celui de mon collègue Ziane, mais nous proposons l’affectation de 5 millions d’euros de crédits. spécial. La commission sollicite le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis serait défavorable. l’amendement n° II-815. l’amendement n° II-1571 rectifié. n° II-814, présenté par Mmes Brossel, Monier et Daniel, MM. Kanner, Chantrel et Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : de paiement La parole est à Mme Colombe Brossel. Brossel. Cet amendement a pour objet l’enseignement artistique et culturel (EAC). Je mesure l’importance de la parole publique et politique, ainsi que son effet d’entraînement. Madame la ministre, depuis votre nomination, vous portez haut et fort les couleurs de la culture pour tous et défendez l’importance de l’éducation artistique et culturelle. Toutefois, la politique ne peut être seulement un exercice performatif ; ce ne peut être que des mots, cela doit aussi être des actes ! Or ces derniers, justement, c’est la baisse des crédits affectés à l’EAC. Nous savons pourtant que l’éducation artistique et culturelle est un levier indispensable pour éviter l’assignation à résidence et permettre l’égalité réelle. Par cet amendement, nous proposons donc de revenir aux crédits antérieurs à leur amputation. spécial. Les auteurs de cet amendement veulent augmenter les moyens de l’EAC à hauteur de 10 millions d’euros. Bien sûr, nous pouvons souscrire à une telle proposition, mais ce PLF soutient déjà l’EAC. Au-delà du pass Culture, le soutien à la démocratisation de l’éducation artistique et culturelle s’élève à 102 millions d’euros, contre 107 millions d’euros en 2024, cette diminution pouvant s’expliquer en grande partie par des évolutions de périmètre. La commission sollicite donc le retrait de cet Madame la sénatrice, les moyens de l’éducation artistique et culturelle sont en forte progression. Je ne prendrai pas Paris comme exemple en matière de désengagement des collectivités sur l’éducation artistique et culturelle,… Brossel. Oh non ! … mais, dans certaines collectivités, la part collective du pass Culture compense en grande partie cette évolution. En outre, les crédits de l’éducation artistique et culturelle augmentent depuis 2017, vous ne pouvez pas dire le contraire. M. le rapporteur vient d’en apporter la Brossel. Heureusement que le Gouvernement est revenu sur la suppression des postes d’enseignants ! l’amendement n° II-814. L’amendement n° II-818 est présenté L’amendement n° II-1480 est présenté par MM. Ouzoulias et Bacchi, Mme Corbière Naminzo et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et La parole est à Mme Marie-Pierre Monier, pour présenter l’amendement n° II-818. Monier. L’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) est un acteur majeur et central du modèle français de l’archéologie préventive. Il est confronté durant la période récente à une dégradation de sa santé financière liée aux mesures de revalorisation des agents publics déployées en 2023 et à l’annulation de 3 millions d’euros de crédits intervenue par décret en février 2024. Dans ce contexte de fragilité budgétaire, le montant des subventions pour charges de service prévu par le PLF pour 2025 apparaît comme insuffisant pour permettre à l’Inrap de mener dans de bonnes conditions les diagnostics qui lui incombent. En effet, il correspond à la réalisation de 50 000 jours de diagnostics, soit une baisse de 40 % par rapport aux réalisations constatées en 2022 et 2023 ou à celles qui sont projetées En conséquence, une telle baisse entraînerait un allongement significatif – deux ans au moins – des délais de réalisation des projets d’aménagement menés dans les territoires concernés par une prescription de diagnostics archéologiques préventifs. En bout de chaîne, les élus locaux seraient pénalisés dans la réalisation de leurs projets. Le présent amendement vise donc à augmenter de 8 millions d’euros la subvention attribuée à l’Inrap, afin de lui permettre de réaliser au moins 70 000 jours de diagnostics en 2025. M. Pierre Ouzoulias, pour présenter l’amendement Ouzoulias. Il est défendu, amendements identiques nos II-818 et II-1480. n° II-812, présenté par Mmes Daniel, Brossel et Monier, MM. Kanner, Chantrel et Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros Brossel. Prenons tout de même quelques minutes pour parler des musiques actuelles. Nous en avions beaucoup discuté l’année dernière et, grâce à un travail approfondi et inscrit dans la durée de la commission, nous étions parvenus à compléter, à hauteur de 3,4 millions d’euros, le budget de la création, afin d’étayer des structures particulièrement fragilisées par la crise sanitaire, l’inflation et les coûts liés à la venue des artistes, tout cela entraînant, pour certaines scènes de musiques actuelles (Smac), une augmentation de 15 % à 20 % de leurs coûts. Comme un collègue l’a rappelé lors de la discussion générale, ce secteur est toujours fragile. Aussi nous semble-t-il nécessaire de continuer de l’accompagner, à hauteur de ce qui manquait dans l’amendement de compromis que nous avions adopté tous ensemble l’année dernière, soit le complément à hauteur de 3,4 millions d’euros. spécial. En 2024, ces crédits avaient déjà été largement augmentés, à hauteur de 3,68 millions La commission sollicite donc le retrait de cet amendement. Non seulement il y a eu une forte augmentation en 2024, mais ces actions ne seront pas à l’abandon en 2025, puisque le plan France Ruralités contribue fortement au soutien des Smac, de même d’ailleurs qu’une partie des financements du programme Mieux Produire, mieux diffuser. J’émets donc un avis défavorable sur cet l’amendement n° II-812. L’amendement n° II-817 est présenté L’amendement n° II-1573 rectifié ter est présenté par Mme Billon, MM. Lafon et Levi, Mme Antoine, MM. Bleunven, Cambier, Delcros, Duffourg, Fargeot, Haye et Perrion et Mmes Perrot, Saint-Pé, Sollogoub et O. Richard. présenter l’amendement n° II-817. Monier. Cet amendement a pour objet le fonds incitatif et partenarial (FIP), qui intervient dans des communes de moins de 2 000 habitants, à hauteur de 80 % des chantiers Ce dispositif constitue, depuis son instauration en 2018, un appui financier précieux pour les communes rurales à faibles ressources, qui se retrouvent souvent dans l’incapacité d’assurer seules l’entretien, la restauration et la mise en valeur de leurs monuments historiques, alors qu’elles concentrent près de la moitié de l’ensemble des immeubles protégés au titre des monuments historiques. Entre 2018 et 2023, ce sont 843 interventions, soit 150 opérations par an, qui ont été diligentées dans le cadre de ce fonds, auquel participent les régions et 60 départements. Au cours des dernières années, ce fonds a été revalorisé à plusieurs reprises, passant de 15 millions d’euros à sa création à 16 millions d’euros en 2022, puis à 18 millions d’euros en 2023 et à 20 millions d’euros en 2024. Cette trajectoire doit être poursuivie. C’est pourquoi je propose d’augmenter les crédits de ce programme de 2 millions d’euros. M. Pierre-Antoine Levi, pour présenter l’amendement Levi. Je le considère comme défendu, monsieur le président. spécial. La commission souhaite entendre l’avis du Gouvernement sur ces amendements. amendements identiques nos II-817 L’amendement n° II-365 est présenté par Mme Daniel, au nom de la commission de la culture. L’amendement n° II-1442 est présenté La parole est à Mme la rapporteure pour avis, pour présenter l’amendement n° II-365. pour avis. Cet amendement de la commission de la culture vise à consentir un effort en faveur des étudiants boursiers, afin que ceux-ci accèdent plus facilement aux écoles d’art territoriales. Cela permettra d’effacer l’inégalité entre les boursiers des écoles nationales et ceux des écoles territoriales. Le montant de 1,6 million d’euros proposé permettra de compenser l’exonération des frais d’inscription des boursiers dans ces écoles. de Marco. Il est défendu, spécial. La question de l’alignement des étudiants boursiers sur un seul statut se pose de façon récurrente. Il est vrai que les frais d’inscription des écoles nationales sont compensés, tandis que ceux des écoles territoriales ne le sont pas. La raison en est simple : les écoles territoriales sont des établissements créés et principalement financés par les collectivités, tandis que l’État n’assure que 14 % environ de leur financement, hors ressources propres. La commission demande donc le retrait de ces amendements, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable. Même avis. amendements identiques nos II-365 et II-1442. n° II-813, présenté par Mmes Daniel, Brossel et Brossel. Je me réjouis de l’adoption par le Sénat de l’amendement précédent, qui était présenté par la commission de la culture. Madame la ministre, avec cet amendement du groupe SER, nous poursuivons notre échange sur les musiques actuelles. Vous indiquiez en réponse à un précédent amendement, madame la ministre, que le plan Mieux Produire, mieux diffuser permettrait de soutenir, au-delà de l’abondement budgétaire de l’année dernière, les structures de musiques actuelles. C’est une excellente nouvelle. Pour rendre cette bonne nouvelle plus concrète encore, le groupe socialiste vous propose d’abonder de 600 000 euros la part des crédits du plan Mieux Produire, mieux diffuser destinés aux musiques actuelles, afin que cette esthétique puisse bénéficier d’un soutien accru. Ce faisant, nous proposons de conforter l’engagement que vous venez de prendre devant nous. spécial. Ce budget a déjà augmenté de près de 30 % entre 2023 et 2024, grâce à un abondement supplémentaire dans la loi de finances pour 2024, qui est conservé en 2025. La commission demande donc le retrait de cet amendement, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable. Augmentation sur augmentation ? J’émets un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° II-813. n° II-1583 rectifié quater, présenté par Mme Billon, MM. Lafon et Levi, Mmes Antoine et Berthet, M. Canévet, Mmes Chain-Larché et de Marco, M. Lemoyne, Mme Perrot, M. Ros et Mmes Vermeillet et O. Richard, est ainsi La parole est à Mme Jocelyne Antoine. Antoine. Cet amendement est soutenu par le groupe d’études Métiers d’art. Le budget de l’Institut pour les savoir-faire français comporte quatre axes, dont trois sont déjà financés par le ministère de la culture à hauteur de 900 000 euros. Néanmoins, aucun financement n’est prévu pour les journées européennes des métiers d’art, son quatrième axe. Dans ce contexte, le présent amendement a pour objet d’y allouer 300 000 euros, afin de sauver l’organisation de cet événement majeur pour les filières des métiers spécial. Je rappelle qu’il existe déjà une importante dépense fiscale en faveur des métiers d’art : le crédit d’impôt y afférent, prolongé cette année, représente un coût de 50 millions d’euros par La commission demande le retrait de cet amendement, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable. Même avis, pour les mêmes raisons. Antoine. Je le retire, monsieur le n° II-1583 rectifié quater est retiré. n° II-1481, présenté par MM. Ouzoulias et Bacchi, Mme Corbière Naminzo et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi La parole est à M. Pierre Ouzoulias. spécial. Il s’agit d’un abondement d’un Avis défavorable. l’amendement n° II-1481. n° II-1592 rectifié, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi I. – Créer le Fonds de préfiguration d’un revenu de remplacement pour les artistes auteurs II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes : Fonds de préfiguration d’un revenu de remplacement pour les artistes auteurs La parole est à Mme Monique de Marco. de Marco. Les dispositions de cet amendement d’appel se fondent sur la proposition de loi transpartisane relative au revenu de remplacement des artistes auteurs, qui a été également déposée à l’Assemblée nationale. Je propose à tous les collègues de cosigner cette proposition de loi tendant à garantir un revenu minimal aux artistes spécial. Il s’agit d’un amendement d’appel, visant également un montant d’un euro. J’en demande le retrait. Mes services travaillent actuellement à l’adaptation du revenu de solidarité active (RSA) pour ce type de public. Je demande donc le retrait de cet amendement. président. Madame de Marco, l’amendement n° II-1592 rectifié est-il maintenu ? de Marco. Non, je le retire, monsieur n° II-1592 rectifié est retiré. Nous allons procéder au vote des crédits de la mission « Culture », figurant à l’état B. Je n’ai été saisi d’aucune demande d’explication de vote avant l’expiration du délai limite. Je mets aux voix ces crédits, modifiés. (Les crédits sont collègues, nous avons achevé l’examen des crédits de la mission « Culture ». Médias, livre et industries culturelles Compte de concours financiers : Avances à l’audiovisuel public examiner les crédits des missions « Médias, livre et industries culturelles », « Audiovisuel public » et du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public ». spécial de la commission des finances. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je vous présente aujourd’hui, non pas une, comme à l’accoutumée, mais deux missions, ainsi qu’un compte de concours financiers. Le PLF pour 2025 prévoit en effet la création d’une mission budgétaire finançant l’audiovisuel public ; j’y reviendrai. Je commencerai mon intervention en évoquant les crédits de la mission « Médias, livre et industries Le projet de loi de finances prévoit pour 2025 une baisse de 12 millions d’euros par rapport à 2024. La quasi-totalité de cette diminution est absorbée par le soutien aux radios locales. Le fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER), qui aide 750 radios associatives non commerciales, voit en effet son montant amputé de 10 millions d’euros. Cette baisse met dans l’embarras un grand nombre de petites radios, qui sont précieuses dans nos territoires. Nous avons donc été nombreux à déposer des amendements sur le sujet ; la commission des finances elle-même en a déposé un. Le Gouvernement a manifestement entendu cet appel et devrait y être favorable. Au-delà des radios, la moitié des crédits de la mission est fléchée vers le soutien au secteur de la presse écrite. Cela suscite un commentaire principal : la réforme des aides à la presse est devenue indispensable, vous en conviendrez, cher Michel Laugier… (Sourires.) Alors que le secteur est très fragile et que les ventes de la presse écrite au numéro sont en chute libre, la réforme des aides à la distribution attend toujours. Les États généraux de l’information, qui ont rendu leurs conclusions en septembre dernier, n’ont pas directement suggéré une rationalisation d’ensemble des aides à la presse ; celle-ci paraît pourtant plus que nécessaire. La mission comporte également une partie des crédits de l’État en faveur du livre et de la lecture, à hauteur de 327 millions d’euros. Ces crédits sont pour l’essentiel destinés aux grandes bibliothèques, en particulier à la Bibliothèque nationale de France (BNF). Les bâtiments sont, pour certains, vieillissants, et ils font l’objet d’investissements continus. L’essentiel des dépenses de la BNF se concentre sur sa masse salariale, dont la croissance est essentiellement liée aux mesures générales concernant l’ensemble de la fonction publique, lesquelles n’ont d’ailleurs été que partiellement J’en profite pour rappeler que ces crédits sont limités, en comparaison de la dépense des collectivités en faveur de la lecture. Les collectivités territoriales ont ainsi dépensé pour les bibliothèques près de 1,4 milliard d’euros en 2022. J’en viens à la mission « Audiovisuel public ». Voilà quelques semaines, nous avons adopté la loi organique du 13 décembre 2024 portant réforme du financement de l’audiovisuel public, qui permet de pérenniser le système antérieur du compte de concours financiers financé par l’affectation d’une fraction de TVA. En conséquence, la mission « Audiovisuel public », qui avait été créée pour anticiper l’hypothèse où la loi organique ne serait pas adoptée, n’a plus de raison d’être. Le Gouvernement a logiquement déposé un amendement tendant à abonder les recettes du compte de concours financiers pour un montant correspondant à celui qui avait été adopté par le Sénat en première partie du PLF. La commission a alors déposé un sous-amendement, afin de préciser la répartition des crédits. Mais voilà que nous parvient, la nuit dernière, un nouvel amendement du Gouvernement, qui, lui, ne respecte pas le montant adopté par le Sénat en première partie ! Faire et défaire, c’est toujours travailler, me direz-vous. Aussi vous présenterons-nous un nouveau sous-amendement, visant à entrer dans un cadre rationnel… Je tiens à préciser que l’abondement du compte de concours financiers aura pour corollaire le rejet de la mission « Audiovisuel public », afin de ne pas financer deux fois cette activité, ce qui serait un comble. En conséquence, nous serons défavorables à tous les amendements déposés sur ladite mission, non par principe, mais parce qu’ils sont amenés à devenir sans objet du fait du rejet de la mission. En ce qui concerne le niveau du financement accordé, le montant des crédits prévus initialement pour 2025 était stable par rapport à l’année précédente, au cours de laquelle on avait connu une forte augmentation. Dans le contexte actuel, il est pourtant légitime que l’audiovisuel public prenne sa part de l’effort général d’économies. Le Sénat a donc adopté, lors de l’examen de la première partie du projet de loi de finances, un amendement ayant pour objet de prévoir 65 millions d’euros d’économies. Je souligne d’ailleurs que, ce faisant, le montant versé en 2025 serait égal à celui qui a été versé en 2024, dans la mesure où les crédits ont été diminués l’année dernière, en cours de Je l’ai déjà indiqué, je suis certain que la seule piste d’économies durables est celle d’une réorganisation générale de l’audiovisuel public. La pseudo-stratégie de mutualisations « par le bas » se hâte avec lenteur et ne saurait suffire. La priorité est à la réforme de l’audiovisuel public, et nous avons entendu le Premier ministre reprendre, sur votre impulsion, madame la ministre, cette initiative dans son discours de politique générale. Comme quoi, tout finit par Mes chers collègues, la commission des finances vous propose donc d’adopter les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles », ainsi que les crédits du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public », tels qu’ils seront modifiés par l’amendement du Gouvernement et notre sous-amendement. Cela impliquera bien sûr de rejeter les crédits de la mission « Audiovisuel public », qui, je le répète, n’a plus lieu d’être. Laugier applaudit également. M. le rapporteur pour avis. pour avis de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Madame la ministre, heureusement que vous êtes là ! Et que vous êtes là aussi ! (Nouveaux sourires.) pour avis. Je vous aime, madame la ministre, oui, d’autant que vous avez déclaré précédemment que vous considériez la culture et l’audiovisuel comme relevant du domaine régalien. Je suis donc certain que vous écouterez avec une grande attention ce que je vais L’audiovisuel public extérieur est le parent pauvre de l’audiovisuel public en France. Malheureusement, l’année 2024, pour laquelle la loi de finances initiale prévoyait une légère hausse, aura en réalité été celle d’un massacre, parce qu’il a fallu geler des crédits, renoncer à des remboursements, etc. Bref, l’année dernière, l’audiovisuel public extérieur aura été le parent encore plus pauvre de l’audiovisuel public. Aussi sommes-nous aujourd’hui dans une situation calamiteuse et catastrophique. Au moment où la Russie augmente considérablement ses moyens audiovisuels extérieurs, où la Turquie multiplie les siens, notamment contre les Kurdes, où la Chine, le Royaume-Uni avec la BBC et les États-Unis font de même, de notre côté, nous sommes toujours dans la stagnation, voire dans la Madame la ministre, la France existe aussi au travers de sa parole extérieure. Nous avons sanctuarisé les crédits de la défense ; nous voulons également sanctuariser ceux de l’audiovisuel public extérieur, afin que la présence française dans le monde, l’existence même de notre pays, Aujourd’hui, avec les moyens affectés à France Médias Monde ou à TV5, nous fermons. Nous fermons des antennes, nous cessons les traductions et les sous-titrages, faisant ainsi en sorte que, en réalité, dans le monde francophone et dans le monde francophile, nous existions de moins en moins. C’est la raison pour laquelle la commission des affaires étrangères, mais aussi certains groupes politiques, ont déposé des amendements visant à augmenter – oh, pas de manière irraisonnée ! – de quelque 3 millions ou 4 millions d’euros les moyens de l’audiovisuel public Aussi, madame la ministre, je n’aurai qu’une question à vous poser dans le peu de temps qui m’est imparti : pensez-vous vraiment que, vu la situation – la France écartée d’Afrique et quasi écartée du Proche-Orient –, ces 3 millions ou 4 millions d’euros supplémentaires pour l’audiovisuel public extérieur représentent un coût trop élevé pour assurer la présence de notre pays dans le monde ? Piednoir. Très bien ! défense et des forces armées. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, compte tenu du contexte budgétaire particulier qui vient d’être dressé par mon collègue Roger Karoutchi, permettez-moi de vous apporter quelques détails sur la situation de chacun des opérateurs. Commençons par France Médias Monde. La baisse prévue de plus de 10 millions d’euros des crédits de cet opérateur par rapport au contrat d’objectifs et de moyens (COM) non seulement aurait un impact en 2025, mais pourrait en avoir un au cours des années suivantes, selon qu’il y aura ou non un rattrapage. Si la trajectoire financière est durablement dégradée, l’entreprise sera contrainte de revoir le périmètre de ses actions et missions et de solliciter son actionnaire pour une recapitalisation. Une dégradation persistante des moyens de France Médias Monde aurait pour incidence directe de réduire sa capacité à se transformer numériquement et de présenter un risque industriel majeur pour ses activités historiques, lesquelles ont un impératif besoin d’investissements ; je pense notamment aux infrastructures techniques vieillissantes, telles que les régies de La subvention du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), qui était de 2,5 millions d’euros en 2024, sera portée à 4,1 millions d’euros en 2025, puis à 4,9 millions d’euros à partir de 2026. France Médias Monde devrait donc pouvoir développer son hub à Beyrouth, pour enrichir la production numérique de France 24 en arabe et de Monte-Carlo Doualiya, via la production de contenus dans tous les formats. En Afrique, France Médias Monde prévoit de lancer une offre numérique panafricaine à destination des jeunes, afin d’offrir des contenus constructifs et de lutter contre les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux. En outre, le pôle de Dakar poursuivra le développement de la production africaine de contenus. En Europe centrale et orientale, le hub de Bucarest maintiendra le développement de la rédaction de Radio France internationale (RFI) en ukrainien, tandis que le projet de rédaction en turc pourrait être reporté, en raison du contexte budgétaire. Le problème de la prévisibilité des ressources concerne également TV5 Monde, qui a commencé la rédaction de son nouveau plan stratégique quadriennal. Ce plan ne comportant pas de programmation budgétaire, l’entreprise demeure dans l’incertitude quant aux moyens dont elle pourra disposer. Les marges de manœuvre devraient résulter, au cours des années à venir, de l’arrivée de nouveaux pays autour de la table. TV5 Monde devra néanmoins consolider en 2025 les économies engagées en 2024 dans la diffusion, en supprimant des sous-titrages dans certains pays, en réduisant les productions propres, avec l’arrêt de plusieurs magazines, en cessant la distribution en Allemagne et en renonçant à la distribution par satellite de la chaîne Style en Afrique. Enfin, grâce aux financements apportés par la partie canadienne, la plateforme TV5 Monde Plus poursuivra son développement dans les 200 pays dans lesquels elle est présente, avec son modèle proposant 6 000 heures de programmes financés par la publicité. L’offre TiVi5 Monde, qui propose des programmes de qualité à la jeunesse africaine, ciblée par les médias russes, chinois et turcs, sera également préservée. Notre avis sur ces crédits est donc réservé. Cabanel applaudit.) ministre, mes chers collègues, les difficultés auxquelles se trouve confronté le secteur de la presse depuis des années ne sont que le reflet de la place de plus en plus contestée de l’information dans nos sociétés. Les réseaux dits sociaux n’ont pas seulement aspiré les ressources de la presse, ils ont également fait dériver les faits vers l’opinion et les débats vers l’invective. Ainsi, la presse supporte aujourd’hui les charges de Gutenberg et la concurrence de Zuckerberg… En 2023, la diffusion de la presse a ainsi encore baissé de 4,5 %, variation qui se situe dans la triste moyenne des dernières années. Si le montant des aides demeure stable, ce dont on ne peut que se féliciter, il faut cependant relever qu’elles se caractérisent surtout par leur grande immobilité et par leur incapacité à enrayer cette chute infernale. Les trois quarts des crédits sont ainsi encore destinés à la diffusion ; cela ne correspond en rien à la réalité d’une pratique de lecture qui passe de plus en plus par le numérique. Nos aides vont ainsi à un ancien monde qui n’a manifestement que peu d’avenir et ne soutiennent pas assez le nouveau monde qui se déploie à grande vitesse. À cet égard, nous attendons beaucoup maintenant, madame la ministre, du projet de loi qui doit tirer les conclusions des travaux des États généraux de l’information. De nombreux chantiers sont en attente ; certains d’entre eux ont été évoqués à l’occasion de l’examen par le Sénat de la proposition de loi visant à renforcer l’indépendance des médias et à mieux protéger les journalistes, de notre collègue Sylvie Robert. Je crois pour ma part que nous pouvons rassembler cet ensemble autour de deux piliers, étroitement imbriqués. Il faut, d’une part, assurer un avenir économique à la presse, car, sans indépendance financière, l’indépendance éditoriale devient vite une illusion ; cela passe notamment par une réflexion sérieuse sur la répartition des ressources publicitaires et par une évolution de la législation sur les droits voisins. Il convient, d’autre part, de conforter l’indépendance des rédactions et surtout de la faire vivre, afin que les lecteurs puissent enfin percevoir la spécificité et la valeur du travail des journalistes. Je ne crois pas à des mesures autoritaires. Je penche plutôt pour des mécanismes incitatifs, notamment au travers du levier des aides à la presse. À ce propos, je dois évoquer ce que l’on peut qualifier de psychodrame, à savoir l’incompréhensible baisse de 10 millions d’euros des crédits du soutien aux radios indépendantes, qui permet aux 746 stations locales de faire vivre nos territoires. Cette réduction a fait l’objet d’un véritable tir de barrage, du président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) aux élus locaux, en passant par les parlementaires. Je me réjouis donc que nous ayons été entendus et que ces crédits puissent être rétablis dans quelques instants, sur l’initiative du Gouvernement. La nécessité absolue de réaliser des économies ne doit pas se confondre avec des frappes aveugles décidées sans aucune concertation… Je conclus par un dernier mot – rassurant, celui-ci – sur l’Agence France-Presse (AFP), qui allie depuis plusieurs années qualité de la gestion et ambition éditoriale, dans un contexte pourtant extrêmement difficile. Son endettement, qui était de 50 millions d’euros en 2018, devrait être nul en 2028 ; cela nous fait bien entendu rêver, durant cette inédite discussion budgétaire de janvier… Sous le bénéfice de ces observations, la commission de la culture a émis un avis favorable sur les crédits de la presse Lafon. Très bien ! ministre, mes chers collègues, après bien des frayeurs nées de la crise pandémique et de la crainte que les spectateurs ne perdent le goût de la salle au profit du confort des plateformes, le cinéma a montré en 2024 qu’il était plus vivant que jamais. Malgré un début d’année très difficile, conséquence de la grève des scénaristes de Hollywood, la fréquentation s’est spectaculairement redressée au printemps, avec notamment trois grands succès de notre cinéma : Le Comte de Monte-Cristo, qui a attiré plus de 9 millions d’entrées, Un p’tit truc en plus, qui a rassemblé 11 millions de spectateurs – neuvième plus grand succès français de tous les temps –, et la reconnaissance internationale du film de Jacques Audiard, Emilia Un grand film d’aventures, une comédie populaire et une œuvre inclassable mélangeant comédie musicale et drame : cette diversité est la marque de fabrique de notre cinéma, qui est parmi les seuls au monde à pouvoir proposer des créations aussi variées. Le cinéma a donc prouvé sa capacité de résistance, avec 181 millions d’entrées en 2024. Il peut envisager assez sereinement l’avenir et conserver son statut de sortie culturelle préférée des Français, en étant présent dans tous les territoires, avec un maillage inégalé. Cette situation favorable ne doit rien au hasard. Comme mes collègues Sonia de La Provôté, Alexandra Borchio Fontimp et moi-même l’indiquions l’année dernière, notre cinéma bénéficie du soutien d’une politique publique qui est menée avec constance depuis soixante-quinze ans et qui nous place aux tout premiers rangs mondiaux. Le cinéma devra néanmoins, dans les années à venir, se confronter à de nouveaux enjeux, en particulier à la pleine prise de conscience des violences sexuelles et sexistes sur les plateaux de tournage et à l’irruption de l’intelligence artificielle, qui rebattra les cartes pour tout le monde. De fortes inquiétudes sont apparues très récemment. J’y consacrerai la fin de mon propos. Le budget proposé cette année pour le bras armé de la politique de ce secteur, à savoir le CNC, est principalement marqué par un prélèvement de 450 millions d’euros sur les réserves de la structure. Vous noterez, avec raison, qu’il faut être riche pour supporter une telle ponction sans trop de souffrance… Je préciserai qu’il faut surtout être bien géré et ne pas céder à la facilité de dépenser tout l’argent disponible ! Ce prélèvement représente une fraction tout à fait significative de l’effort global exigé par la situation budgétaire. Il me paraît lourd, mais, à ce stade, encore La commission des finances avait souhaité porter le montant à 650 millions d’euros, ce qui aurait placé le CNC dans une position très risquée. Je remercie donc mes collègues qui, sur l’initiative de notre président Laurent Lafon, sont finalement parvenus à un compromis plus acceptable, à hauteur de 500 millions d’euros. Je demeurerai extrêmement vigilant sur cette question. Les réserves du CNC sont non pas un trésor, jalousement protégé, mais une enveloppe destinée à compenser au cours d’une année l’écart entre dépenses et recettes, ainsi qu’à couvrir les risques contentieux. Sous cette réserve, qu’il me semblait important de mentionner, la commission de la culture a exprimé un avis favorable sur l’adoption des crédits alloués au cinéma pour 2025. M. Laurent Lafon, en remplacement de M. Mikaele Kulimoetoke, rapporteur pour avis. remplacement de Kulimoetoke, rapporteur pour avis de la commission de la culture, de ministre, mes chers collègues, je présente les conclusions de la commission de la culture sur les crédits du programme « Livre et industries culturelles » à la place de notre collègue rapporteur pour avis Mikaele Kulimoetoke, dont je regrette l’absence. Les industries culturelles, qui englobent l’audiovisuel, l’édition, le jeu vidéo et la musique, sont en voie de normalisation après la crise pandémique. Elles réunissent en 2023 un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, qui progresse six fois plus vite que le PIB, signe de la vitalité du Les crédits budgétaires sont globalement stables, nonobstant des mesures d’économie sur des opérateurs comme la Bibliothèque publique d’information (BPI), le Centre national du livre (CNL) et le Centre national de la musique (CNM). Le secteur apporte donc sa contribution à l’effort national. Cette politique rigoureuse a permis de concentrer les moyens sur le plus important opérateur du programme, à savoir la BNF, qui voit sa dotation progresser de 4,7 millions d’euros. L’objectif est de l’aider à faire face au véritable mur d’investissements qui se dresse devant elle. Je pense au chantier du centre de conservation d’Amiens, dont le budget devra vraisemblablement être rehaussé, et, surtout, à la rénovation du site François Mitterrand, lequel fête ses 30 ans en 2025. Mes chers collègues, j’attire votre attention à tous sur les années à venir, qui s’avéreront cruciales pour la BNF. Comme vous le savez, notre commission a toujours suivi très attentivement la trajectoire du Centre national de la musique, qui a été créé grâce à une initiative parlementaire adoptée à l’unanimité. L’année dernière, nous avons su mener un combat commun avec la commission des finances pour doter le CNM d’une fiscalité à la hauteur des objectifs ambitieux qui lui sont assignés par la loi. De fait, la taxe streaming, si elle n’est pas encore pleinement acceptée par le secteur, doit encore monter en puissance. Le plafonnement de la taxe sur les spectacles de variétés nous alerte. Cette dernière a enregistré d’excellents résultats, signe de la vitalité des acteurs de la Toutefois, la limite de 50 millions d’euros pose de redoutables questions au Centre, car cette somme revient en partie à l’émetteur. Face au risque de rupture d’égalité, j’approuve pleinement l’amendement de rehaussement du plafond déjà adopté, sur l’initiative du Gouvernement, même s’il est clair que le débat ressurgira dès l’année prochaine. Peut-être le CNM aura-t-il durant cette période le temps de faire évoluer les modalités de reversement de cette taxe. Avant de conclure, je dirai un mot sur le secteur de l’édition, en soulevant deux problèmes qui devront être résolus en 2025. D’une part, nous n’avons connu que de maigres progrès en 2024 sur la question lancinante des relations entre auteurs et éditeurs, la répartition de la valeur entre ces deux acteurs incontournables donnant lieu à des débats sans fin qui menacent le monde de l’édition. Madame la ministre, nous comptons sur vous pour mener à bien un travail d’écoute et de dialogue et, ainsi, avancer. D’autre part, des tentatives de contournement de la loi du 30 décembre 2021 visant à conforter l’économie du livre et à renforcer l’équité et la confiance entre ses acteurs, dite loi Darcos, ont lieu de la part d’un grand acteur du commerce en ligne en matière de facturation des livraisons. Son interprétation très souple des dispositions pourtant claires que nous avons adoptées dans cet hémicycle fragilise considérablement, en premier lieu, les librairies indépendantes. Nous ne nous y trompons pas : il s’agit d’une première attaque en règle contre notre souveraineté culturelle. Nous demeurons extrêmement vigilants concernant l’application de ce texte, auquel nous tenons tout particulièrement. a émis un avis favorable sur l’adoption des crédits du programme « Livre et industries culturelles ». ministre, mes chers collègues, un géant des réseaux sociaux a récemment renoncé à son programme de vérification de l’information, tandis que le propriétaire d’une autre plateforme majeure invoque régulièrement la liberté d’expression pour diffuser de fausses nouvelles. Parallèlement, la liberté de la presse est bafouée dans de nombreux États, où les médias deviennent des instruments de propagande, non seulement sur leur sol, mais aussi à Ce ne sont là que quelques exemples du chaos informationnel auquel nous sommes confrontés. Dans ce contexte, disposer de médias fiables, solides et indépendants est essentiel. Plusieurs textes européens ont pour objet cette exigence. Celle-ci passe par un financement indépendant et prévisible de l’audiovisuel public. Alors que la suppression de la contribution pour cette dernière, appelée redevance, a plongé le secteur dans l’incertitude pendant deux ans, le Sénat a entamé une réforme de la loi organique relative aux lois de finances, qui est désormais aboutie. En effet, le texte a été adopté et promulgué ; il a même été validé à la fin du mois de décembre dernier par le Conseil constitutionnel. L’État doit ne pas pouvoir revenir, en cours d’année, sur le montant d’imposition affecté à l’audiovisuel public par la loi de finances. Les tentatives de cette nuit de la part de Bercy, cherchant à prélever 50 millions d’euros supplémentaires sur de tels crédits, sont la parfaite illustration de l’intérêt à mener le combat de l’adoption de notre réforme du financement. L’indépendance du service public de l’audiovisuel est un principe fondamental sur lequel nous ne devons pas transiger ; celui-ci est désormais garanti. Nous l’affirmons : nous ne soutiendrons pas le coup de rabot supplémentaire de 50 millions d’euros proposé par voie d’amendement. Ce n’est finalement rien d’autre que la facture des concessions faites au parti socialiste par le Gouvernement ! Les Républicains. – Protestations sur les travées du groupe SER.) Brisson. Absolument ! Brossel. Ah non ! Robert. Et la dissolution, on en Vial. Voilà le coût de la non-suppression des 4 000 postes d’enseignants et du retrait de l’extension de la période de carence pour les fonctionnaires ! Nous refusons de faire payer la note à l’audiovisuel public. Robert. Ce n’est pas au Vial. Ce préalable établi, la question du niveau de financement se pose. La situation budgétaire du pays implique que chacun prenne sa part des économies à réaliser. Le Sénat a voté, en première partie de la loi de finances, 65 millions d’euros d’économies supplémentaires, soit une baisse de 1,6 % des crédits de l’audiovisuel public. Cet effort mesuré témoigne de notre soutien au secteur. Il doit toutefois être réparti de manière équitable, en tenant compte de la taille et des spécificités de chaque entreprise. Il est notamment crucial de préserver France Médias Monde et l’Institut national de l’audiovisuel, qui sont confrontés à des défis particuliers. Avec le rapporteur de la commission des finances, Jean-Raymond Hugonet, j’ai plaidé, par ailleurs, pour le maintien du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public », garant de l’effectivité du contrôle parlementaire. Nous remercions le Gouvernement de présenter un amendement en ce sens, ainsi que la commission des finances. Enfin, je souligne l’importance de la réforme de l’organisation du secteur qui sera présentée dans le courant de l’année. Je sais pouvoir compter sur le Gouvernement et particulièrement sur Mme la ministre pour soutenir cette réforme essentielle, défendue par notre président Laurent Lafon. collègues, je vous rappelle que le temps de parole attribué à chaque groupe pour chaque unité de discussion comprend le temps d’intervention générale et celui de l’explication de vote. Par ailleurs, le Gouvernement dispose au total de quinze minutes pour intervenir. M. Michel Masset. Masset. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, dix ans après les terribles attentats de Charlie Hebdo, que reste-t-il du droit à la liberté d’expression ? Les moyens pour la préservation du pluralisme et de l’indépendance dans les médias sont-ils à la hauteur des menaces actuelles que certains font planer sur nos Ces dernières semaines, Elon Musk a utilisé l’algorithme et les fonctionnalités de sa plateforme, X, pour tenter de déstabiliser les démocraties européennes : Royaume-Uni, Allemagne, Espagne. Ces ingérences sont insoutenables pour notre vie publique. Le Parlement français doit parler d’une voix unanime contre ces attaques. Aussi, nous serons particulièrement vigilants quant à l’évolution des crédits de cette mission. Il nous appartient de déterminer l’ampleur des moyens à déployer pour prévenir les dérives, pour réguler et pour sanctionner ceux qui se permettent de s’affranchir de certaines règles pourtant essentielles au bon fonctionnement de notre démocratie. Dans ce contexte, il nous semble nécessaire de renforcer les crédits consacrés à l’audiovisuel public, de préserver son modèle de financement et d’éviter à tout prix la budgétisation, qui serait désastreuse pour l’indépendance des lignes éditoriales. Ces crédits diminuent pourtant, ce qui nous inquiète. Tout a commencé le 21 février dernier, avec l’annulation par décret de 20 millions d’euros de crédits, dans le cadre des efforts budgétaires généralisés auxquels le secteur a contribué de manière Cette réduction s’est poursuivie avec le report d’un versement de 30 millions d’euros, étendant ainsi le calendrier initial du programme de transformation de trois à quatre ans. Ce décalage a aggravé les tensions financières des acteurs de l’audiovisuel public : pour 2024, les crédits réellement versés pour ce programme représentent moins du tiers de ceux qui ont été votés dans la loi de finances initiale. Cette tendance se prolonge au sein de ce budget, dans lequel les crédits du programme sont limités à 30 millions d’euros, au lieu des 74 millions d’euros initialement prévus. Pis encore, la trajectoire financière des COM n’est plus respectée. La dotation totale plafonne à 3,98 milliards d’euros, au lieu des 4,12 milliards d’euros attendus. Concernant les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles », la réduction des moyens pour 2025 pénalise principalement les radios associatives, qui supportent 84 % de l’effort budgétaire, soit 10,3 millions d’euros sur les 12,3 millions d’euros de baisse de crédits. Cette baisse frappe durement le fonds de soutien à l’expression radiophonique locale. Or ces structures jouent un rôle essentiel, madame la ministre, dans la vitalité du débat public local et participent à la cohésion des territoires. Leur fragilisation financière pourrait entraîner la disparition de nombreuses antennes locales et réduire drastiquement la pluralité des voix sur nos territoires, où si peu de radios nationales émettent suffisamment. À cette occasion, le groupe du RDSE s’associe aux efforts du rapporteur pour ramener les crédits sur une trajectoire décente. Votre amendement, madame la ministre, a pour objet de rétablir la situation. Les crédits de la mission sont aussi marqués par l’incertitude autour du rendement de la taxe dite streaming, qui connaît un décalage budgétaire de 2 millions d’euros. Aussi, nous considérons que les mécanismes de financement de la création musicale méritent une attention renforcée, pour éviter tout effet d’assèchement. Plusieurs acteurs de la filière musicale ont avancé l’idée de relever le plafond de la taxe sur les spectacles de variétés, actuellement fixé à 50 millions d’euros. Cette proposition mérite d’être étudiée avec sérieux, car elle permettrait de soutenir davantage l’ensemble du secteur. Mes chers collègues, face à ces constats, il nous appartient de défendre un budget qui garantisse la diversité culturelle et le pluralisme médiatique. L’audiovisuel public et les médias de proximité ne doivent pas être perçus comme de simples variables d’ajustement budgétaire. Ils sont des biens communs, des outils démocratiques essentiels, qui méritent un financement stable et ambitieux. Le RDSE salue les efforts de maîtrise budgétaire, mais appelle à un rééquilibrage plus juste et plus respectueux des engagements pris. En ce sens, nos voix seront partagées. M. Pierre-Antoine Levi. Levi. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous sommes appelés à nous prononcer aujourd’hui sur les crédits des missions « Audiovisuel public » et « Médias, livre et industries culturelles », qui sont essentiels à notre souveraineté culturelle. Premièrement, je m’exprimerai sur l’audiovisuel public au nom de ma collègue Catherine Morin-Desailly, que je supplée. Comme celle-ci le souligne très justement, nous ne pouvons aborder ces crédits sans les mettre en perspective. Alors que de nombreuses politiques publiques se voient pour la première fois assigner des objectifs de rigueur, ce secteur y est soumis depuis huit ans déjà. En effet, entre 2016 et 2023, son budget n’a pas augmenté, absorbant près de 200 millions d’euros d’économies. Les crédits ont connu une hausse seulement l’année dernière et uniquement pour compenser la suppression de la contribution à l’audiovisuel public. À présent, 50 millions d’euros d’économies supplémentaires sont demandés, auxquels s’ajouteront, dans quelques minutes, plusieurs millions qui feront l’objet de négociations. Si nous comprenons le contexte de crise budgétaire, ces efforts ne seront utiles que s’ils s’inscrivent dans une vision et dans une stratégie d’ensemble cohérentes. Plusieurs points nous interpellent particulièrement. Je pense à la disparition des 30 millions d’euros du programme de transformation lors de l’exécution 2024. Celle-ci est inexpliquée et s’apparente à un détournement pur et simple. Je pense également à la disparition incompréhensible de la taxe sur les services fournis par les opérateurs de communications électroniques, le dispositif ayant pourtant été voté en 2009 pour compenser la suppression de la publicité après vingt heures. Nous plaidons depuis des années en faveur d’un plan d’ensemble pour l’audiovisuel public. Celui-ci doit s’articuler autour de trois volets essentiels. Le premier est le financement. En ce sens, une proposition de loi organique déposée notamment par Catherine Morin-Desailly et par Cédric Vial vise à en assurer la pérennité. Le deuxième relève de la gouvernance. Une proposition de loi de Laurent Lafon a pour objet de regrouper les chaînes de l’audiovisuel public dans une holding commune. Le troisième participe de la stratégie. Pour redéfinir les missions de service public, nous pourrons nous appuyer utilement sur les conclusions des États généraux de Deuxièmement, pour le cinéma, l’année 2024 a été marquée par des inquiétudes légitimes sur la pérennité du modèle français de financement. Le maintien du budget du CNC à 780 millions d’euros montre néanmoins la volonté de préserver les fondamentaux de notre politique en la matière. L’effort demandé de 450 millions d’euros sur la trésorerie du centre est, certes, substantiel, mais il a été calibré pour ne pas affecter la capacité d’intervention de cet acteur. Ce point est essentiel : l’argent des spectateurs continuera d’être intégralement consacré au soutien à la création et à la modernisation du parc de salles. Quatre avancées significatives méritent d’être soulignées dans le domaine du cinéma. Tout d’abord, les dispositifs de crédit d’impôt sont sanctuarisés. Leur efficacité n’est plus à démontrer : chaque euro de dépense fiscale donne lieu à 6 à 7 euros de dépenses sur notre territoire. Ensuite, les espaces ruraux reçoivent un engagement fort. Un plan de 10 millions d’euros vise à soutenir les festivals locaux, les circuits itinérants et la modernisation des salles. De plus, le programme La Grande Fabrique de l’image se poursuit au travers des 300 millions d’euros qui figurent dans le cadre du plan France 2030. Cet investissement est crucial pour maintenir notre compétitivité. Enfin, notre système de financement connaît une adaptation réussie à l’ère numérique. Désormais, 20 % des ressources du CNC proviennent des plateformes internationales. Troisièmement, la presse, comme l’a rappelé Michel Laugier, traverse une crise profonde. Les chiffres en témoignent de manière alarmante : baisse de 4,5 % des ventes en 2023, chute de 60 % pour la presse nationale et de 36 % pour la presse régionale sur la période récente. Comme l’a si justement résumé un professionnel auditionné, Michel Laugier tenant les mêmes propos, « la presse a les charges de Gutenberg et la concurrence de Zuckerberg ». Cette formule illustre parfaitement le double défi du secteur : maintenir une infrastructure de production et de distribution coûteuse tout en affrontant des plateformes numériques qui captent désormais plus de 70 % des revenus publicitaires en ligne. Si nous saluons le maintien des aides au pluralisme, à hauteur de 25,9 millions d’euros, et la préservation – je vous en remercie, madame la ministre – du fonds de soutien à l’expression radiophonique locale, qui est essentiel pour nos 746 stations de proximité, la réforme de la distribution de la presse accuse un retard préoccupant. Le duo mortifère entre deux opérateurs, dont l’un est lourdement subventionné, n’est pas viable. Le coût pour les finances publiques est considérable : plus de 600 millions d’euros en quatorze ans pour la seule société Presstalis et pour ses avatars. Une réorganisation en profondeur de la filière est devenue urgente. Quatrièmement, le jeu vidéo est la première industrie culturelle française, avec plus de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Sa situation mérite une attention particulière. Si nous saluons la reconduction du crédit d’impôt en faveur des entreprises de jeux vidéo, qui a fait ses preuves avec plus de 150 projets soutenus en 2023, le fonds d’aide au jeu vidéo (FAJV), doté de seulement 4 millions d’euros, paraît dérisoire face aux dispositifs de nos concurrents directs : le Québec mobilise plus de 35 millions d’euros par an, tandis que le Royaume-Uni vient de porter son fonds de soutien à 25 millions de livres. Cette situation est d’autant plus préoccupante que nous disposons en France d’atouts considérables : des écoles d’excellence reconnues mondialement, des studios créatifs qui ont fait leurs preuves, comme Ubisoft, Quantic Dream ou PulluP Entertainment, et un vivier de talents qui ne demande qu’à s’épanouir. Pour préserver cette excellence, nous soutiendrons un amendement visant à porter la dotation du FAJV à 8 millions Notre stratégie industrielle pour le jeu vidéo doit être plus ambitieuse. Le renforcement du soutien à l’innovation, notamment dans les technologies émergentes, comme l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle, est Cinquièmement, j’en viens au livre et à la lecture publique. Si la progression des crédits du Centre national du livre est un signal positif, elle reste insuffisante face aux défis que doit relever le secteur. Le maintien d’un réseau dense de librairies indépendantes sur l’ensemble du territoire nécessite un soutien accru, particulièrement dans nos zones rurales, où ces établissements jouent un rôle culturel et social irremplaçable. La transformation numérique et le développement de services innovants doivent être accompagnés plus vigoureusement, pour faire face à la concurrence du commerce en ligne. Le développement de l’intelligence artificielle générative pose également des questions cruciales pour l’ensemble de nos industries culturelles. L’utilisation non autorisée d’œuvres protégées pour l’entraînement des modèles, la création de contenus dérivés et la juste rémunération des créateurs sont autant d’enjeux qui appellent une réponse politique forte et L’absence dans ce budget de moyens spécifiques pour accompagner nos industries face à ces défis est regrettable, alors même que nous disposons en France d’une expertise reconnue dans ce Pour conclure, le groupe Union Centriste votera en faveur de l’ensemble des crédits des missions « Audiovisuel public » et « Médias, livre et industries culturelles », car ils préservent l’essentiel dans un contexte contraint. Néanmoins, nous resterons particulièrement vigilants sur plusieurs aspects déterminants : la mise en œuvre d’une réforme ambitieuse de la distribution de la presse, l’émergence d’un véritable plan stratégique pour l’audiovisuel public et le renforcement substantiel du soutien à la transition numérique de l’ensemble de nos industries culturelles. Il y va de notre souveraineté culturelle, dans un monde où l’influence est devenue un enjeu géopolitique majeur. Ces investissements sont non pas des dépenses de confort, mais bien des choix stratégiques pour notre rayonnement. La France dispose d’atouts considérables dans tous ces secteurs. Notre responsabilité est de leur donner les moyens de se développer et de s’adapter aux mutations profondes qu’impose la révolution numérique. M. Jérémy Bacchi. Bacchi. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous constatons dans ce PLF pour 2025 une baisse des aides à la presse de 1 %, ce qui ramène ainsi les crédits de la mission à 193 millions d’euros cette année. Cette diminution frappera de plein fouet les médias indépendants, tandis que l’écrasante majorité des aides continuera à cibler presque totalement la presse des quotidiens et magazines dits d’information politique et générale. Nous pouvons nous en étonner, sachant que ces publications sont pour la plupart la propriété de grands groupes ! Les données publiées en septembre 2023 relatives aux aides à la presse versées entre 2021 et 2022 dressent d’ailleurs un constat désolant. Sept groupes non seulement concentrent les plus grandes franchises médiatiques, mais surtout perçoivent l’écrasante majorité des soutiens directs au Parallèlement, l’appui fourni aux médias de proximité ou non professionnels n’est toujours pas revalorisé dans ce PLF, avec seulement 1,8 million d’euros de crédits dédiés. Il s’agit d’un montant stable par rapport à 2022, à 2023 et à 2024, autrement dit d’une baisse en euros constants. Pour le groupe CRCE-K, ce choix budgétaire fait fi des mouvements de concentration de médias, qui n’ont de cesse d’accélérer ces dernières années. Pourtant, nombre d’associations reconnues, ainsi que de nombreux syndicats, mettent en garde contre ce phénomène qui menace tant l’équilibre économique du secteur que la crédibilité de l’information – en somme, le pluralisme. Concernant le Centre national de la musique, nous regrettons très fortement que l’amendement de notre groupe visant à rehausser la taxe sur le streaming n’ait pas été Alors que le CNM a enfin perçu le produit de cette dernière à la fin de l’année 2024, à la suite d’une initiative sénatoriale soutenue par notre groupe, le rendement s’est révélé inférieur aux prévisions, comme le souligne le rapport pour avis de la commission de la culture. Pour notre part, nous proposions un rehaussement à 1,75 %, soit un taux encore très faible, qui n’aurait perturbé ni l’équilibre économique des plateformes ni le consommateur. En outre, de telles recettes nouvelles auraient largement permis de compenser la coupe de 1,3 million d’euros demandée au CNM cette année. Le résultat de la non-adoption de notre texte sera de privilégier les aides sélectives. Cela a conduit légitimement le syndicat privé du spectacle vivant Ekhoscènes, regroupant plus de 500 sociétés du spectacle vivant, à voter contre le budget élaboré par le Centre, alors qu’il compte parmi les principaux soutiens financiers de ce dernier. Nous souhaitons y insister, la question du financement du CNM est d’une importance primordiale, faute de quoi cet opérateur de l’État pourrait être contraint de renoncer à certaines missions, dont celle de garantir la diversité musicale dans notre pays en finançant des projets phonographiques musicaux ou des vidéomusiques. Enfin, nous espérions que, après des années de casse, l’horizon s’éclaircisse un tant soit peu pour l’audiovisuel public du fait de l’engagement de l’État de relever sensiblement le budget du secteur en 2025. Il n’en a rien Il avait été prévu dans la loi de finances pour 2024, au titre du programme 848, « Programme incitatif de transformation », d’accorder 69 millions d’euros à quatre acteurs de l’audiovisuel public : France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Cet engagement n’a pas été tenu, puisque seuls 19 millions d’euros ont été effectivement versés. Un second manquement à la parole donnée a trait au PLF actuel. En effet, les crédits y sont inférieurs de 81,5 millions d’euros à ceux qui sont prévus, d’une part, dans la trajectoire budgétaire jointe au projet de loi de finances pour 2024 et, d’autre part, dans la tranche 2025 de la trajectoire budgétaire 2024-2028 figurant dans les COM. Cette réduction des moyens de l’audiovisuel public ne s’accompagne aucunement d’une adaptation de ses missions. Faire autant avec moins, tel est le mantra de ce gouvernement, même lorsque les capacités budgétaires de nos services publics arrivent à la Pour l’ensemble de ces raisons, mon groupe votera contre ces crédits. Mme Monique de Marco. de Marco. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je m’adresse à vous avec une vive inquiétude, qui porte sur les moyens alloués à la mise en œuvre du soutien aux médias et au financement de l’audiovisuel public. Partout à travers le monde, un raidissement autoritaire a lieu, concomitant à l’exercice de pressions sur la presse indépendante, à la montée en puissance de médias d’opinion et à l’affaiblissement des services d’audiovisuel public. La nomination d’Elon Musk au sein du gouvernement américain menace la vie démocratique de notre continent. Ses prises de position contre la réglementation européenne encadrant la liberté d’expression en ligne sont sans équivoque. Au sein de l’Union européenne, la France doit continuer à défendre notre modèle de régulation, donc notre encadrement de la liberté Le contexte impose de faire évoluer le droit. Les États généraux de l’information ont formulé des recommandations. Celles-ci nécessitent un renforcement des moyens des autorités de régulation. Ainsi, l’Arcom se verrait confier la surveillance des nouvelles obligations que devraient respecter les plateformes, alors que ses crédits stagnent actuellement. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique pourrait se voir confier la nouvelle mission de contrôler les déclarations d’intérêts et de patrimoine des dirigeants de médias. Ces réformes impliqueraient bien sûr des ajustements budgétaires. Depuis notre commission d’enquête sur la concentration des médias en France, nous savons que les aides à la presse sont des instruments mal calibrés. Quand pourrons-nous débattre en profondeur de la pertinence de ces financements ? Le groupe écologiste a ainsi proposé un crédit d’impôt permettant à chaque contribuable de financer le média de son choix. Cette proposition a été rejetée. Par ailleurs, la loi de 1986 portant réforme du régime juridique de la presse mériterait une révision globale. Les seuils de concentration sont devenus inadaptés aux nouveaux modes d’information. Ils ne prennent pas en compte l’audience en ligne. Les priorités figurant dans ce budget paraissent déconnectées du contexte préoccupant que je viens de décrire. Je m’interroge en particulier sur les annonces concernant l’exposition des enfants aux écrans, quand nous passons nous-mêmes en moyenne trois heures trente par jour sur nos téléphones – le chiffre est sans doute plus élevé au Sénat… (Sourires.) – et quand l’administration dématérialise toutes ses procédures, rendant incontournable le recours aux écrans. Gardons-nous de postures trop dogmatiques et engageons une réflexion plus profonde pour un usage équilibré de ces nouvelles Le projet de création d’une holding, préparant la fusion de l’audiovisuel public, est tout aussi préoccupant. Depuis la première mouture présentée par Franck Riester, rien ne permet de montrer qu’une telle structure renforcerait les chaînes publiques et permettrait de créer un ensemble comparable à la BBC. Souvenons-nous que les coopérations par le bas ont souvent eu des résultats décevants. Pendant des années, l’existence de grands médias publics n’a pas empêché l’alternance politique. Et comme toute institution, comme toute entreprise humaine, ces derniers n’échappent pas à la nécessité de s’adapter aux circonstances de l’époque. Mais, de grâce, tenons-nous à l’écart de la tentation de vouloir organiser nous-mêmes cette réforme ! Résistons à celle de contenter les puissants dirigeants de chaîne pour s’attirer d’eux une bonne presse. Laissons à l’audiovisuel public le soin de conduire son propre aggiornamento au regard des objectifs que nous lui assignons, et abandonnons cette proposition hasardeuse. Éclairer le citoyen, tel était l’objectif assigné à la Documentation française, la maison d’édition publique créée après la Seconde Guerre mondiale par le Conseil national de la Résistance. Ce budget de la mission « Audiovisuel public » est privé d’une telle ambition, et c’est pourquoi le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires s’y opposera. sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER.) Motion d’ordre M. le président de la commission des finances. de la commission des finances. Mes chers collègues, en application de l’article 46 bis, alinéa 2, du règlement du Sénat, la commission des finances demande l’examen séparé de certains amendements portant sur les crédits des missions « Recherche et enseignement supérieur », « Écologie, développement et mobilité durables », « Cohésion des territoires » et « Solidarité, insertion et égalité des Je le rappelle, il s’agit de permettre des regroupements par thématique et, ainsi, des discussions cohérentes sur l’ensemble des sujets. président. Je suis saisi, en application de l’article 46 bis, alinéa 2, du règlement du Sénat, d’une demande de la commission des finances d’examen séparé de certains amendements portant sur les crédits des missions « Recherche et enseignement supérieur », « Écologie, développement et mobilité durables », « Cohésion des territoires » et « Solidarité, insertion et égalité des chances ». Il n’y a pas d’opposition ?… Il en est ainsi décidé. Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente. La séance est suspendue. séance, suspendue à treize heures, est reprise à quatorze heures trente-cinq, sous la présidence de présidente. La séance est Nous poursuivons, au sein de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2025, l’examen des crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles », de la mission « Audiovisuel public » et du compte spécial « Avances à l’audiovisuel public ». Dans la discussion générale, la parole est à Mme Sylvie Robert. sur les travées des groupes SER et Robert. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous nous retrouvons pour poursuivre l’examen des missions du PLF pour 2025. Nous continuons de naviguer à vue, avec malheureusement souvent la certitude de l’incertitude, ce qui affecte d’ailleurs quelque peu l’organisation de nos débats, comme nous l’avons vu ce matin, des amendements et sous-amendements étant déposés dans la nuit, à la dernière minute… Cependant, la mission « Médias, livre et industries culturelles » et le compte spécial « Avances à l’audiovisuel public » recouvrent plusieurs enjeux substantiels, qu’il nous faut aborder. Le premier est celui des médias de proximité. Ce sont les radios associatives, dont nous avons parlé ce matin, en évoquant singulièrement leurs financements. Le PLF pour 2025, dans son épure, prévoit une baisse historique de 30 % de ces crédits, soit de près de 11 millions d’euros. Or, nous le savons, ces radios sont des plateformes d’expression pour les citoyens, qui participent souvent au lien social dans nos territoires, et elles portent une attention aiguë à la jeunesse, en travaillant sur la désinformation et en menant des opérations d’éducation aux médias qui se révèlent bien évidemment indispensables dans le contexte géopolitique actuel, marqué par une déstabilisation et une ingérence permanentes. Madame la ministre, vous avez décidé de revenir sur cette décision et de réintégrer les 10 millions d’euros au fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER). Je salue cette heureuse nouvelle, dont je vous remercie. Je vous proposerai même d’aller un peu plus loin, en réintégrant l’aide aux podcasts, qui a été supprimée en 2024, mais qui se révèle véritablement essentielle pour soutenir ce secteur. Le podcast est en constante évolution. Je pense qu’il est important de le souligner ! En revanche, je m’inquiète quelque peu de la rationalisation des critères ouvrant droit au fonds de soutien que vous avez évoquée à l’Assemblée nationale, madame la ministre : elle pourrait faire craindre, de fait, une diminution du nombre de bénéficiaires dans les années à venir. Pourriez-vous nous préciser les modalités de cette rationalisation et vous engagez-vous à ne pas appauvrir le tissu de nos radios associatives locales en établissant des critères trop restrictifs ? Toujours sur le volet radio, je voudrais saluer le travail de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), qui a produit un passionnant livre blanc sur la radio l’été dernier. Parmi les chevaux de bataille du régulateur, le déploiement du DAB+ occupe une place de choix. En particulier, l’Arcom appelle à un portage politique plus affirmé de la part de l’État et à l’instauration d’un accompagnement financier à destination des acteurs radiophoniques pour les aider temporairement, et sous conditions, à la double diffusion. Envisagez-vous, madame la ministre, de créer cet accompagnement ? Je tiens à vous alerter sur la nécessité de venir en appui aux collectivités territoriales qui se trouveraient dans une zone blanche, couverte ni par la FM ni par le DAB+, ou qui observeraient un déploiement du DAB+ très peu équilibré sur leur territoire. Réussir ce virage implique de garantir un accès universel à cette technologie. C’est une question d’égalité territoriale. Le deuxième enjeu majeur a trait à l’information et aux aides à la presse, un marronnier dont la situation semble intangible d’année en année, malgré les griefs recensés. Cependant, en 2025, le contexte est singulier du fait de la publication des conclusions des États généraux de l’information (EGI). Sans appeler à la refonte totale de ces aides, les EGI préconisent de les bonifier dès lors que les organes de presse se dotent de pratiques vertueuses, notamment s’ils adoptent la qualité de « société à mission d’information » ou s’ils mettant en place, par exemple, des actions de formation des journalistes. Dès 2022, notre assemblée appelait, dans son rapport sur la concentration des médias, à réformer les aides à la presse et à réviser les conditions d’octroi des aides au pluralisme et à la modernisation, en prenant en compte la situation financière des groupes auxquels les titres candidats sont rattachés, afin, comme on peut s’en douter, de soutenir la presse indépendante. Là aussi, je veux vous interroger, madame la ministre : ce point précis fera-t-il partie du projet de loi issu des EGI que vous avez annoncé ? En tout état de cause, la baisse des crédits du programme 180 n’est pas un signal très positif. Il est même contradictoire avec l’objectif politique affirmé de moderniser le secteur de la presse, d’améliorer l’accès à une information sourcée et de qualité et de renforcer les exigences en matière de pluralisme pour offrir de meilleures garanties statutaires et d’exercice aux journalistes. Le troisième enjeu est celui de l’avenir de nos industries culturelles et de notre audiovisuel public. Tout d’abord, en ce qui concerne le Centre national de la musique, je me réjouis de l’adoption, en première partie, de l’amendement du précédent gouvernement : elle permettra d’atteindre le rendement attendu de la taxe streaming. En revanche, le plafond de la taxe sur les spectacles, qui sera examiné en commission mixte paritaire (CMP), devra être rehaussé à 55 millions d’euros au minimum, sous peine de porter gravement préjudice au fonctionnement de l’opérateur. Je souhaite vous interroger, madame la ministre, mais encore faudrait-il que vous m’écoutiez… Soutiendrez-vous la modification du plafond en vue de la CMP ? Quant au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), la ponction supplémentaire imposée par la majorité sénatoriale, sous l’impulsion du rapporteur général, n’est pas soutenable. Le projet de loi prévoyait initialement une ponction de 450 millions d’euros. Soit ! Notre rapporteur général a voulu, lui, ajouter 200 millions d’euros. Si cette somme a finalement été ramenée à 50 millions d’euros, ce sont 500 millions d’euros au total qui seraient donc prélevés sur la trésorerie du CNC. Je tiens à rappeler que le CNC est intégralement financé par quatre taxes et qu’il n’est pas subventionné ! Une trésorerie aussi réduite – on a véritablement atteint là la ligne rouge – exposerait l’établissement à un risque financier indéniable, car, au moindre aléa, il serait dans l’incapacité d’honorer ses engagements à l’égard des bénéficiaires de ses aides. Toujours dans la perspective de la CMP, car nous savons que cela se jouera à ce moment, je souhaite vous interroger : le Gouvernement entend-il revenir sur cette ponction supplémentaire ? Le CNC est vraiment un pôle de stabilité, dont l’action structure l’ensemble de la filière, de la production à la diffusion, laquelle, on le sait, mérite d’être érigée en priorité. J’espère d’ailleurs que la proposition de loi sénatoriale que nous avons votée en 2023 sera rapidement inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Je termine par l’audiovisuel public, dont le financement et la gouvernance, mes chers collègues, nous ont beaucoup occupés, voire préoccupés ces derniers mois. Tout d’abord, je voudrais que nous nous réjouissions collectivement d’avoir évité la budgétisation de l’audiovisuel public et d’être tombés d’accord sur la pérennisation de son financement via le versement d’une fraction de la TVA. Brisson. Merci à Cédric Robert. Absolument ! Je le dis, nous avons voté cette proposition de loi collectivement. En revanche, nos désaccords commencent, car le montant qui a été affecté en première partie et auquel vous souscrivez ne nous convient pas. Un effort supplémentaire de 65 millions d’euros a été demandé, et je viens d’apprendre qu’un amendement tend à solliciter 50 millions d’euros supplémentaires, ce qui entraînera un décrochage de près de 175 millions d’euros par rapport à la trajectoire prévue par le COM 2024-2028. C’est tout simplement inacceptable ! Surtout, les conséquences seront très graves pour les maisons de l’audiovisuel public. Ce n’est pas tenable pour elles, France TV, Radio France et France Médias Monde ayant pour la première fois présenté un budget en déficit pour 2025. Elles tirent la sonnette d’alarme sur leur situation budgétaire. Madame la ministre, vous nous avez parlé du financement, mais je sais que la gouvernance vous tient à cœur. Or vous n’aurez pas de réforme de la gouvernance acceptable ni réussie si vous affaiblissez autant notre audiovisuel public ! Je vous ai déjà demandé, lors du Conseil national des professions du spectacle (CNPS) qui s’est tenu mardi dernier, de présenter une étude d’impact de la proposition de loi de notre collègue Laurent Lafon, pour connaître ses incidences budgétaires et sociales, mais aussi son impact sur la création audiovisuelle. Vous vous y êtes engagée, et je vous en remercie. Au demeurant, je ne souhaite pas qu’il s’agisse simplement d’une actualisation de l’étude d’impact du projet de loi de Franck Riester, qui remonte à 2019, soit à cinq Quoi qu’il en soit, toute réforme constitutive de la gouvernance ne pourra être guidée par la seule volonté de réaliser des économies. Je crois qu’il est temps de considérer l’audiovisuel public comme un secteur stratégique et d’en tirer les conséquences sur nos investissements. En toute conséquence, vous ne serez pas surpris que notre groupe ne vote pas le compte spécial « Avances à l’audiovisuel public », sur lequel nous défendrons des Nous nous abstiendrons sur les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles », en espérant que le fonds de soutien aux radios associatives soit réintégré. Je vous fais confiance sur ce point. présidente. La parole est à Darcos. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous examinons aujourd’hui les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles » et ceux du compte spécial « Avances à l’audiovisuel public » du projet de loi de finances Ces crédits s’inscrivent dans une perspective très défavorable pour les finances publiques, mais aussi dans un contexte marqué par un fort ralentissement économique, qui pourrait bien augurer de lendemains difficiles pour les industries culturelles. La mission « Médias, livre et industries culturelles » rassemble les crédits que l’État consacre à sa politique de soutien aux médias hors audiovisuel public, au secteur du livre, à la lecture publique, à l’industrie musicale et au cinéma. Pour ce qui concerne la presse, notre rapporteur pour avis, Michel Laugier, a dressé le constat inquiétant d’un secteur présentant de réelles fragilités, en raison de l’érosion des ventes et de l’insuffisance des ressources créées par la transition numérique. L’État – il faut le reconnaître – soutient la presse avec une régularité jamais démentie, à travers les aides au pluralisme, le soutien à la diffusion et l’encouragement à la modernisation de la Néanmoins, le déclin continu des ventes de la presse quotidienne nationale et régionale et la captation, par les grandes plateformes numériques, d’une part toujours plus élevée des revenus publicitaires devraient inciter les pouvoirs publics à agir rapidement et à examiner très attentivement les conclusions des États généraux de l’information. En effet, la vitalité de notre démocratie pourrait, à terme, pâtir de la situation, particulièrement dans le contexte actuel de multiplication des sources d’information et de prolifération des fake news. À l’inverse, la situation des industries culturelles se révèle plus favorable. Le secteur a vu son chiffre d’affaires évoluer de manière soutenue ces dernières années. Toutes les filières ont progressé : édition, musique, cinéma et jeux vidéo. Au titre du programme 334, « Livre et industries culturelles », il faut noter la diminution des crédits de fonctionnement alloués au Centre national du livre et au Centre national de la musique. Cela ne me semble pas de bon augure pour la diversité de la création et la diffusion la plus large des œuvres de l’esprit ! Le Centre national de la musique est de création récente et a besoin de financements stables et pérennes pour mener à bien ses missions de soutien aux auteurs, aux compositeurs, aux artistes et aux professionnels qui les accompagnent, dans un environnement mondialisé et fortement concurrentiel. Le Centre national du livre intervient, quant à lui, en soutien à un secteur dont les équilibres sont fragiles et qui doit être préservé des visées monopolistiques des grandes plateformes numériques. Soyons clairs : le livre est un bien culturel s’accommodant très mal du mercantilisme de certains acteurs comme Amazon, qui contourne sans vergogne la loi du 30 décembre 2021 pour imposer la gratuité des frais de livraison des livres qu’il Le combat que nous menons contre cette vision mercantiliste du marché des œuvres culturelles n’est pas terminé. Je sais pouvoir compter sur la mobilisation du ministère de la culture et, en particulier, des équipes du service du livre et de la lecture pour protéger la diversité de la création littéraire et promouvoir la diffusion la plus large possible du livre. Pour ce qui est de la pratique de la lecture, je me réjouis du volontarisme dont le Gouvernement fait preuve pour permettre aux personnes présentant un handicap visuel d’accéder plus largement qu’aujourd’hui aux œuvres de l’esprit. La Bibliothèque nationale de France participe à cette volonté de rendre l’accès à la connaissance plus aisé, en construisant un portail national qui permettra à ces personnes, à partir de 2026, de repérer les livres accessibles selon leur handicap ou d’accéder, sous forme numérique, aux œuvres ayant fait l’objet d’une adaptation. Je n’ai pas le temps de parler longuement du cinéma, mais, même après de grands succès auprès du public cette année, ce secteur a toujours besoin d’être soutenu par des crédits d’impôt récurrents et par un budget important pour le Centre national du cinéma. J’en viens à présent aux crédits dédiés à l’audiovisuel public. Comme vous le savez, il nous a fallu en passer par une loi organique à la fin de l’année dernière pour pérenniser les modalités de financement de l’audiovisuel public. Sans cette modification, le risque parfaitement identifié d’un financement in fine assuré par le budget de l’État aurait été de faire des sociétés d’audiovisuel public des médias d’État et de fragiliser leur indépendance. La tentative de Bercy de supprimer 50 millions d’euros supplémentaires aux crédits de l’audiovisuel constitue une rupture manifeste de la trajectoire pluriannuelle des crédits qui avait été annoncée par le Gouvernement l’année dernière. Et, à dire vrai, cela rend les contrats d’objectifs et de moyens pour la période 2024-2028 véritablement très peu crédibles pour les sociétés de l’audiovisuel public… Par ailleurs, leur évolution institutionnelle reste suspendue à l’adoption, par l’Assemblée nationale, de la proposition de loi relative à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle, portée par le président Laurent Lafon. Madame la ministre, mes chers collègues, notre commission de la culture s’est prononcée favorablement sur les crédits des deux missions. Le groupe Les Indépendants – République et Territoires, que je représente aujourd’hui, émettra à son tour un vote favorable si, au terme de l’examen de ces crédits, le budget est à la hauteur de nos espérances. Brisson. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous avons beaucoup parlé de rabot lors de la discussion de la mission précédente. L’effort supplémentaire demandé à l’audiovisuel de manière nocturne est venu nous rappeler que Bercy, comme France Inter autrefois, travaillait jour et nuit, vingt-quatre heures sur vingt-quatre… Il faut bien financer les demandes du Parti socialiste, pour qu’il ne vote pas la motion de censure ! président de la commission des finances proteste.) Madame la ministre, je sais que vous vous êtes battue, mais le débat n’est pas fini ; la procédure budgétaire n’est pas arrivée à son terme. Soyez assurée que nous serons à vos côtés pour accompagner votre ténacité et votre engagement. Nous pourrons d’ailleurs encore faire bouger les lignes en séance. Ces lignes, vous les avez déjà déplacées. Je pense notamment à votre mobilisation en faveur du fonds de soutien à l’expression radiophonique. Nous avions été nombreux ici – je pense notamment à mes collègues Alexandra Borchio Fontimp et Jean-Gérard Paumier – à vous alerter sur la ponction annoncée. Autre sujet, et non des moindres, la formidable réussite française dans l’industrie du jeu vidéo, qui a enregistré, en 2023, un chiffre d’affaires de 6,1 milliards d’euros, soit une croissance de 9,9 % par rapport à 2022. En crise dans les années 2000, le chiffre d’affaires de cette industrie devrait se stabiliser sur les standards de 2023, ce qui en fait l’une des industries françaises les plus dynamiques au monde. La tendance, toutefois, est à la normalisation, le secteur étant traversé par le doute du fait notamment de coûts de production qui ont connu une très forte croissance. Nous devons donc absolument rester attentifs à sa santé pour que la France demeure dans le peloton de tête de cette industrie. Concernant l’audiovisuel public, comme l’a très bien rappelé mon collègue rapporteur pour avis Cédric Vial, nous avions clairement indiqué notre volonté de supprimer le programme de transformation créé l’an dernier pour inciter les opérateurs à engager des rapprochements. Ce programme ayant été très partiellement exécuté, les opérateurs n’ont pu bénéficier de la visibilité nécessaire, en termes financiers, pour mener leur action, ce qui justifie sa suppression – vous vous y êtes engagée, madame la ministre, lors de votre audition devant notre commission ; nous attendons désormais sa mise en œuvre. Quant au volume et à la répartition de l’effort demandé à l’audiovisuel, nous en reparlerons lors de l’examen des amendements. Par ailleurs, nous nous réjouissons de l’adoption par l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à la réforme de son financement, qui a été déposée ici par mon collègue Cédric Vial. Nous appelons désormais de nos vœux la poursuite de l’examen d’une autre proposition de loi, celle, relative à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle, qui est portée par le président Laurent Lafon et qui a déjà été adoptée par le Sénat. Il est, sur ce point, nécessaire à agir. Nous comptons sur vous, madame la ministre, pour que l’Assemblée nationale en débatte au plus vite. Enfin, je souhaite aborder ici un sujet qui me tient particulièrement à cœur : l’avenir de la TNT, à l’heure de la suspension de deux de ses chaînes pionnières, C8 et NRJ12. Par sa couverture renforcée et la multiplication des chaînes, aussi bien généralistes que spécialisées, la TNT s’est imposée depuis 2005 comme le modèle de télévision qui irrigue tous les territoires d’une offre de qualité pour un public qui n’a ni les moyens financiers ni les moyens techniques de recourir à une autre offre audiovisuelle. Principal canal d’accès à l’information et au divertissement, à disposition des Français de tous les milieux et de tous les âges, la TNT porte, en effet, une notion d’universalité qu’il nous est indispensable de préserver, au moment où, soumise à la rude concurrence nationale et internationale des plateformes de streaming, l’offre audiovisuelle nationale doit s’adapter à de nouveaux enjeux. La suspension de NRJ12 et de C8, représentant à elles seules près d’un dixième des parts d’audience du « bloc TNT », risque de provoquer une perte d’attractivité globale de notre offre audiovisuelle, où la TNT reste déterminante, car elle est universelle, d’autant plus à l’heure où l’émergence des téléviseurs connectés fragilise grandement les éditeurs et diffuseurs nationaux, soumis désormais à une concurrence internationale qui affecte notre habitude télévisuelle, essentielle à la transmission, donc à la pérennité de notre modèle. Il y a, je crois, une large réflexion, puis un chantier à entreprendre sur l’universalité de la TNT et sur sa capacité d’adaptation aux nouveaux enjeux numériques auxquels notre société est confrontée. espérant que les combats qui seront les vôtres, mes chers collègues, seront fructueux. travées du groupe Les Républicains.) M. Xavier Iacovelli. Iacovelli. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, avec l’examen des crédits alloués aux missions « Médias, livre et industries culturelles » et « Audiovisuel public », nous abordons des thématiques touchant à la fois à la culture et à la qualité de l’information délivrée, des sujets qui, comme le montre l’actualité, se révèlent des enjeux majeurs pour notre pays. Ces missions, dans un contexte de contrainte budgétaire, sont marquées par une baisse globale des crédits alloués. Elles prennent ainsi leur part à l’effort nécessaire de diminution des dépenses publiques. Pourtant, certaines économies effectuées ne doivent pas entraver le rôle d’associations et de structures qui remplissent des missions culturelles ou informationnelles essentielles à notre pays. En ce qui concerne la mission « Médias, livre et industries culturelles », qui rassemble les crédits consacrés au développement et au pluralisme des médias et à la politique en faveur du livre, de la lecture publique et de l’industrie musicale, le groupe RDPI sera particulièrement vigilant sur les crédits alloués au fonds de soutien à l’expression radiophonique, qui sont en forte baisse dans le projet de budget actuel. En effet, les associations de radios locales jouent un rôle essentiel dans le paysage médiatique, en particulier dans les zones rurales, dans les quartiers prioritaires et dans les territoires d’outre-mer. Elles sont vectrices de cohésion sociale et participent, dans un contexte où la désinformation est forte sur les réseaux sociaux, à former et à éduquer aux médias, notamment les jeunes. Leur budget doit donc augmenter ou, au moins, être remis à niveau. Nous soutiendrons également les amendements visant à renforcer les moyens permettant la diffusion des chaînes de télévision en outre-mer. Ce secteur est fragilisé dans nos territoires ultramarins, alors que les chaînes de télévision locales représentent un vecteur de lien social, de valorisation des territoires et d’information pertinente au niveau local. Nous saluons les efforts consentis pour 2025, afin de stabiliser les budgets octroyant des aides à la presse et des moyens aux politiques de développement de la lecture, de soutien à la chaîne du livre et aux industries culturelles. Concernant la seconde mission, qui rassemble les crédits budgétaires dévolus à l’ensemble des sociétés de l’audiovisuel public – France Télévisions, Arte France, Radio France, France Médias Monde, l’Institut national de l’audiovisuel et TV5 Monde –, ces dernières doivent participer à l’effort de réduction des dépenses publiques sans pour autant devenir une proie facile faisant l’objet de coupes budgétaires trop importantes. Sinon, nous y perdrons immanquablement dans la qualité de l’information délivrée et des programmes Surtout, les moyens qui leur sont alloués s’inscrivent en deçà de la trajectoire budgétaire indiquée aux entreprises à l’automne 2023 et prévue dans les projets de COM en cours d’élaboration et transmis à l’Arcom et au Parlement. Nous porterons également une attention particulière à l’audiovisuel extérieur. Le projet de budget propose une baisse des moyens alloués à France Médias Monde de 9,9 millions d’euros en 2025, alors que la guerre informationnelle fait rage partout dans le monde. Pour éviter que notre pays ne perde en influence, nous soutiendrons l’amendement du rapporteur pour avis Roger Karoutchi, voté à l’unanimité en commission des affaires étrangères, qui vise à limiter cette diminution par rapport à 2024 en prévoyant des crédits supplémentaires à hauteur de 5 millions d’euros pour France Médias Monde. Nous soutiendrons aussi les positions permettant de renforcer l’indépendance de l’audiovisuel public. À ce titre, nous souhaitons saluer la récente réforme, votée dans les mêmes termes par les deux chambres, nous permettant de pérenniser un financement affecté de l’audiovisuel public. Toutefois, celle-ci n’est qu’une étape, qui doit nous conduire à une réforme de plus grande ampleur des sociétés de l’audiovisuel public. Je sais, madame la ministre, que vous y êtes très favorable. Pour conclure, en ces temps de contrainte budgétaire, notre rôle est d’être à la hauteur des enjeux de notre pays. Dans cette perspective, le groupe RDPI appelle à adopter les crédits de cette mission. Joseph. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous sommes dans un contexte encore plus difficile qu’il y a un an. Pourtant, nous devons garder l’espoir, car les supports de la culture, ce sont toujours de magnifiques bains pour l’âme, avec une bonne nouvelle : celle de la progression du chiffre d’affaires des industries culturelles. La culture, c’est aussi bon pour la croissance ! C’est d’autant plus positif qu’il en résulterait, en quelque sorte, un bon retour sur investissement, les crédits de la mission restant globalement stables. En ce qui concerne la lecture et le livre, comme je l’avais rappelé en 2023, il s’agit d’une priorité humaine, et pas seulement budgétaire. La lecture est une belle métaphore de l’alliage du local et du national dans cette démarche pour toute action culturelle. Nous devons être attentifs aux jeunes qui débutent dans cette belle activité. De leur maîtrise de la lecture dépendra une capacité à raisonner, à réfléchir et aussi à agir. Je pense au monde des bibliothèques. Il est avant tout local, et c’est ce précieux maillage que nous devons préserver. Comment appuyer nos collectivités locales dans ce qui relève de l’effort national de la lecture ? Comment entretenir un réseau dense et diversifié dans nos territoires, notamment en facilitant l’extension des horaires pour attirer tous les publics, notamment les plus jeunes ? Se pose ensuite la question des librairies et des libraires. Il faut soutenir ceux qui se lancent dans cette noble activité et qui ne doivent pas être découragés, notamment en zone rurale. Aidons nos territoires à avoir leurs librairies, ces lieux où l’on aime perdre son temps ! Il faut évidemment s’inspirer de ce qui fonctionne au niveau local. Le dispositif « Jeunes en librairie » est un exemple de ce qui peut être étendu, car il faut non seulement donner le goût du livre, mais aussi celui de sa filière : j’ai envie de tourner les pages, mais aussi de les écrire ou de les illustrer… Ne privons pas notre jeunesse de ce beau rêve d’être un jour auteur ou écrivain ! Le livre, c’est le rapport entre les auteurs et l’édition, qui reste complexe, et la question d’une juste rémunération des auteurs est toujours posée. Madame la ministre, qu’en est-il de l’étude sur les conditions de rémunérations des auteurs promise pour 2025 ? La bonne réforme est celle qui convient à tous. Comment parvenir à un accord satisfaisant, qui garantisse une juste rémunération à nos Nous nous réjouissons de la hausse de la fréquentation de la Bibliothèque nationale de France et de la Bibliothèque publique d’information (BPI). Mais la hausse des charges, pas toujours justifiée, peut fragiliser cette embellie. Il est urgent que ces crédits soient bien fléchés. Enfin, nos collections doivent être préservées et entretenues. Le plan de numérisation de la presse ancienne va dans le bon sens. En somme, comment préserver ces magnifiques collections et, surtout, comment les rendre accessibles ? Après le plaisir de la lecture, passons à celui de la musique. Nous avons vu le lancement d’un nouveau mode de financement du CNM, avec la taxe sur la diffusion en vidéo physique et en ligne de contenus audiovisuels, dite taxe streaming. C’est la question du soutien à la musique qui est posée – à toutes les musiques. Un pas considérable est réalisé avec la fin de l’opposition entre la musique enregistrée et le spectacle vivant. Mais ce rééquilibrage est-il réel ? En tout cas, le CNM doit continuer à se construire. J’en viens au rôle de la presse. Nous sommes attachés à ce secteur, comme l’ont rappelé de nombreux intervenants, parce qu’il met en jeu l’information citoyenne. Nous devons l’aider et aider les journalistes pour qu’ils ne soient pas détrônés par les influenceurs et les réseaux sociaux. Ce n’est plus la concurrence d’internet qui doit être redoutée, mais celle de ces instruments furtifs, qui peuvent donner de mauvaises informations, à faible coût, mais, hélas ! à grands risques. Si nous n’appuyons pas la presse, le risque est tout simplement que la mauvaise monnaie chasse la bonne. Il faut soutenir le portage et tout ce qui permet l’accès à la presse, dans un contexte de hausse des charges. Mais cela suppose que les aides soient réformées. Qu’en est-il, par exemple, de l’aide à l’exemplaire à double La question de l’adaptation de l’Agence France-Presse (AFP) au contexte international reste posée. Sa réorganisation est indispensable. Pour le volet local, la presse quotidienne régionale (PQR) doit être appuyée, surtout dans sa démarche d’approfondissement numérique. Je me réjouis par ailleurs que le Gouvernement ait changé d’avis et déposé un amendement pour soutenir les radios associatives, une salutaire conversion qui aidera les radios locales. En ce qui concerne l’audiovisuel public, je souscris à ce qui a été dit par les orateurs précédents : nous devons en faire une vitrine internationale. Notre groupe votera les crédits de cette mission. M. Jean-Gérard Paumier. Paumier. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, en cette période où l’État se doit d’être fourmi, le budget de la culture est relativement préservé pour 2025. La mission « Médias, Livres et Industries culturelles » connaît une stabilisation relative de ses crédits, et ses grands axes sont renforcés. La seule ombre au tableau était la ponction annoncée de 35 % du Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER), mais elle est désormais dissipée. Les radios associatives locales sont précieuses et je vous remercie de votre engagement sur ce sujet, madame la ministre. Par ailleurs, si l’impromptu nocturne est regrettable et nous interpelle, je sais pouvoir compter sur votre ténacité pour mener le combat et préserver les ambitions initiales de votre budget. Dans ces nouveaux arbitrages, soulignons tout de même que l’effort général supplémentaire demandé s’accompagne de l’établissement d’un fonds d’urgence pour la création dans les territoires, une initiative que je salue. Le marché des industries culturelles demeure dynamique. Entre 2022 et 2023, celles-ci ont ainsi connu une progression de 6 %. Cependant, cette hausse n’est pas uniforme : l’édition affiche ainsi une croissance modeste de 1,2 %, alors que le cinéma progresse de 22 %. Néanmoins, force est de constater que l’économie culturelle se trouve à un carrefour hautement stratégique et décisif. La mondialisation et l’évolution des technologies numériques bouleversent les modèles économiques traditionnels et nous poussent à repenser les modes de financement et de soutien publics. Les défis posés par les plateformes de streaming, qui offrent un accès facile et de moins en moins coûteux à une multitude de contenus, questionnent notre modèle audiovisuel et concurrencent les créateurs français, avec une stratégie d’évitement de la taxe. Les réseaux sociaux, formidables outils de socialisation, de divertissement et d’information, mais aussi de désinformation, questionnent le recours aux canaux d’information traditionnels, obligeant ces derniers à s’adapter à des exigences nouvelles : brièveté des formats, immédiateté de L’émergence de l’intelligence artificielle, enfin, crée une situation nouvelle, obligeant les acteurs à s’armer juridiquement et intellectuellement pour lutter contre cette forme de production qui pose un certain nombre de problèmes pour les auteurs, les éditeurs et les traducteurs. Je déplore que le rapport des Français à la lecture ne cesse de se dégrader et, avec lui, l’état des industries qui en dépendent, comme l’imprimerie et Quelques chiffres illustrent cette situation. Le livre perd 4 % à 5 % de parts de marché par an et se trouve confronté à un phénomène de concentration croissante des achats, puisque 55 % du marché sont tenus par les quatre premières maisons d’édition. À cela s’ajoute une forme de concentration verticale concernant les points de vente et la promotion. Ces deux phénomènes suscitent des difficultés de plus en plus préoccupantes pour les éditeurs indépendants. En outre, une récente enquête du Centre national du livre (CNL) a montré que 30 % des jeunes entre 16 et 19 ans déclaraient ne pas lire. Ce chiffre montre l’érosion chez les jeunes de la pratique de la lecture et de l’habitude d’y recourir, notamment comme seul divertissement. Nous devons absolument réfléchir à des solutions concrètes pour lutter contre ce désamour, qui entraîne des fragilités chez les enfants et adolescents en termes de concentration, de mémoire et de maîtrise de la langue et du vocabulaire. Enfin, nous pourrions soutenir plus fortement les dispositifs de boîtes, arbres et armoires à livres, qui rencontrent un grand succès. Leur nombre explose sur le territoire national, qui en compte cinq fois plus aujourd’hui qu’il y a six ans – on en dénombre 200 en Indre-et-Loire. Pour l’heure, les crédits alloués à la mission « Médias, livre et industries culturelles » ont été adoptés en commission. Le groupe Les Républicains les votera. la culture. Madame la présidente, monsieur le président de la – cher Jean-François Husson –, monsieur le rapporteur spécial – cher Jean-Raymond Hugonet –, mesdames, messieurs les rapporteurs pour avis, mesdames, messieurs les sénateurs, comme je l’ai souligné lors de l’examen des crédits de la mission « Culture », nous entamons cette nouvelle année dans un contexte particulier et contraint. L’effort de maîtrise de nos finances publiques, sur lequel le Gouvernement s’est engagé, en pleine responsabilité, concerne aussi la mission « Médias, livre et industries Je me suis également attachée à ce que la double exigence dont je vous parlais trouve à s’appliquer aussi aux enjeux relatifs à cette mission. La première exigence est que cette mission contribue à l’effort à sa juste part. Le PLF pour 2025 prévoyait des crédits à hauteur de 723 millions d’euros. Le Gouvernement propose un effort de 25,7 millions La seconde exigence est que les priorités que j’avais fixées soient respectées. Or tel sera bien le cas. La presse et les médias, qui sont concernés par le programme 180, sont des acteurs clés de notre vie démocratique. Nul ne le conteste. La capacité de chacun à disposer d’une information pluraliste, fiable et de qualité est au cœur de notre pacte démocratique. C’est tout l’enjeu des États généraux de l’information, dont le Premier ministre a indiqué qu’ils devaient trouver une traduction législative. C’est moi qui porterai ce texte. La priorité ainsi affirmée est une nécessité. L’actualité des grands réseaux sociaux nous le rappelle chaque jour. La vitalité, le pluralisme et le développement de la presse et des médias, notamment des médias locaux, dont l’ancrage territorial est essentiel, constituent plus que jamais des enjeux majeurs. Le soutien aux radios associatives locales fait d’ailleurs partie de ces priorités sur lesquelles je me suis engagée devant vous. Le PLF pour 2025 prévoyait initialement une baisse de 10 millions d’euros des moyens alloués au FSER par rapport à la loi de finances initiale de 2024. Le Gouvernement a déposé un amendement tendant à rétablir la dotation de ce fonds, comme je m’y étais engagé auprès des présidents des associations représentatives des radios locales. En ce qui concerne spécifiquement la presse, des moyens seront préservés, à hauteur de 8 millions d’euros, pour accompagner les acteurs de la filière dans une réforme de la distribution. C’est le sens de la mission que j’ai confiée à Sébastien Soriano. Tous les éditeurs et distributeurs s’accordent à dire qu’une organisation plus efficace, plus économe et plus écologique de la filière peut être J’en viens au programme 334, « Livre et industries culturelles ». Dans un contexte où la prégnance des réseaux sociaux est de plus en plus vive chez les jeunes, les politiques publiques du livre et de la lecture constituent une nécessité absolue. Dans le cadre du plan ruralité, le déploiement des contrats avec les départements se poursuit pour renforcer les bibliothèques au niveau local. Plus des deux tiers des départements ont signé un contrat, et nous poursuivrons le mouvement cette année. Dans le domaine du cinéma, nous sortons d’une année exceptionnelle par la fréquentation – 180 millions de spectateurs – et par la qualité de nos productions, reconnue et récompensée partout dans le monde, comme Emilia Pérez vient encore de le démontrer. Ces succès sont la validation d’un modèle unique, envié partout dans le monde et souvent copié, qui a été questionné ces derniers mois, mais que nous avons su préserver, malgré quelques rapports assez défavorables. Dans le domaine de l’industrie musicale, les signaux positifs sont également là, avec une augmentation de la fréquentation des festivals depuis la fin de la crise de la covid-19. Là encore, nous souhaitons, au travers du CNM, sanctuariser un système de solidarité qui est au cœur de notre modèle Le budget de l’audiovisuel public prévu par le PLF pour 2025 était initialement stabilisé au niveau de 2024. Il en résultait un écart d’environ 80 millions d’euros par rapport à la trajectoire des contrats d’objectifs et de moyens. Le gouvernement précédent avait souhaité faire contribuer l’audiovisuel public de manière plus importante – 50 millions d’euros – à la trajectoire de redressement des finances publiques. C’est la raison pour laquelle je vous annonce aujourd’hui le dépôt d’un amendement par le Gouvernement visant un effort supplémentaire de 50 millions d’euros par les sociétés audiovisuelles publiques, qui serait réparti entre ces dernières à proportion de leurs budgets respectifs – j’en discutais à l’instant avec Laure Darcos. Je sais combien cet hémicycle est attaché, comme moi, au service public de l’audiovisuel. Madame Robert, nous adapterons évidemment l’étude d’impact au texte en préparation. Le Sénat a fait la démonstration de cet attachement en votant à l’unanimité la proposition de loi organique portée par M. le sénateur Vial, qui permet de sanctuariser le financement du secteur, tout en garantissant son indépendance. C’est un acquis immense et une réussite, que nous avons construits ensemble. Face aux enjeux actuels, il est de notre devoir de satisfaire le besoin de visibilité qu’expriment très légitimement les sociétés et leurs salariés. Nous avons apporté de la clarté dans le financement, puisque le vote de la proposition de loi organique a permis de préserver un financement indépendant. Désormais, après l’effort budgétaire extrêmement substantiel qui sera demandé aux sociétés audiovisuelles en 2025, je souhaite que nous soyons en mesure de donner de la clarté sur les trajectoires financières au-delà de 2025. Enfin, monsieur le président Lafon, je suis convaincue que la réforme de gouvernance est indispensable pour renforcer pleinement notre audiovisuel public et lui permettre de se projeter face aux enjeux, notamment technologiques, des années à venir. Cela a été dit par le Premier ministre, l’intention du Gouvernement est d’aller au bout de cette réforme. Mesdames, messieurs les sénateurs, voilà les éléments que je souhaitais partager avec vous avant l’examen des crédits de ces deux missions qui sont soumis à votre vote. Les Républicains et UC.) médias, livre et industries culturelles présidente. Mes chers collègues, je vous rappelle que, pour l’examen de ces missions et du compte spécial, la conférence des présidents a fixé la durée maximale de la discussion à deux heures quinze. Comme nous avons 36 amendements à examiner, nous pourrions, en accord avec la commission des finances, augmenter cette durée de trente minutes. Nous devrions donc terminer l’examen de ces missions aux alentours de seize heures vingt, afin de pouvoir entamer alors l’examen de la mission « Agriculture ». des présidents, et en accord avec la commission des finances, l’examen de ces missions sera reporté à demain, à l’issue de l’examen des missions de la journée. culturelles », figurant à l’état B. Médias, livre et industries culturelles Presse et médias Livre et industries culturelles présidente. Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° II-2094, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : Cet amendement vise à faire face au mur d’investissements auquel nous sommes confrontés – j’en ai déjà parlé ce matin. Différer ces investissements entraînerait des présidente. L’amendement n° II-1484, présenté par M. Bacchi, Mme Corbière Naminzo, M. Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : Fonds d’urgence pour les dépôts de presse de niveau 2 Fonds d’urgence pour les dépôts de presse de niveau 2 La parole est à M. Jérémy Bacchi. Bacchi. Cet amendement a pour objet d’alerter sur la situation économique des dépôts de presse de niveau 2. Ces dépôts constituent un maillon essentiel de la chaîne de distribution de la presse et assument environ 60 % des coûts de transport dans l’acheminement de la presse jusqu’aux marchands, comme le montre le rapport Soriano. Sans eux, les sociétés agréées de distribution de la presse ne pourraient pas exercer leurs présidente. Quel est l’avis spécial. L’amendement du Gouvernement ayant été déposé trop tard pour que la commission l’examine, celle-ci s’en remet à la sagesse du Sénat. En revanche, elle demande le retrait de l’amendement n° II-1484. Certes, une réforme est indispensable, nous en sommes d’accord, mais la hausse des crédits ne constitue pas à elle seule une réponse adaptée. du Gouvernement sur l’amendement n° II-1484 ? Il est défavorable. Bacchi. Je retire mon amendement, madame la présidente ! n° II-1484 est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° II-2094. n° II-329 n’est pas soutenu. Je suis saisie de douze amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les trois premiers sont identiques. L’amendement n° II-15 est présenté par M. Hugonet, au nom de la commission des finances. L’amendement n° II-1192 rectifié bis est présenté par MM. Cabanel et Laouedj, Mmes Guillotin et M. Carrère, MM. Grosvalet, Masset et Roux, Mme Pantel, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Gold et Daubet, Mme Briante Guillemont et MM. Bilhac et Fialaire. L’amendement n° II-1665 est présenté par le Gouvernement. Ces trois amendements sont ainsi libellés : La parole est à M. le rapporteur spécial, pour présenter l’amendement n° II-15. spécial. Le FSER, qui aide 750 radios associatives non commerciales, pourrait voir ses crédits diminuer de 30 % entre 2024 et 2025, soit une baisse de 10 millions d’euros. Comme ce fonds est chargé de soutenir le secteur radiophonique local associatif, considéré comme le garant de l’expression du pluralisme et de la communication de proximité, cette baisse mettrait dans l’embarras un grand nombre de petites radios, qui sont autant d’acteurs essentiels pour la vitalité des Le présent amendement tend donc à revenir sur cette diminution de 10 millions d’euros, en garantissant au FSER ses moyens d’intervention. Le Gouvernement avait d’ailleurs déposé un amendement similaire à l’Assemblée nationale, mais celui-ci n’a pu être examiné du fait du rejet de la première partie du projet de loi de finances pour 2025. L’augmentation des crédits de l’action n° 06, « Soutien à l’expression radiophonique locale » du programme 180, « Presse et médias », serait compensée par une diminution des crédits de l’action n° 01, « Livre et lecture », du programme 334, « Livre et industries Ce mouvement a pour unique objectif de rendre l’amendement recevable, en application des règles de recevabilité des amendements fixées par la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances (Lolf). M. Michel Masset, pour présenter l’amendement Masset. Cet amendement vise à porter les crédits du FSER à 37,3 millions d’euros en 2025, soit 10 millions d’euros de plus que le montant prévu dans le budget actuel. Je le répète, les radios soutenues par ce fonds jouent un rôle essentiel pour l’animation locale, le lien social et la vitalité des territoires, en particulier dans nos zones rurales, dans les quartiers prioritaires et dans les outre-mer, où elles constituent parfois l’un des rares vecteurs d’information et d’expression culturelle de proximité. Le maintien de ces crédits est indispensable pour garantir la pérennité de ce modèle radiophonique unique, qui favorise la diversité des voix et contribue activement à la cohésion sociale et culturelle sur tout le territoire national. Mme la ministre, pour présenter l’amendement Il s’agit de l’amendement en faveur des radios locales que j’annonçais dans mon propos liminaire. présidente. Les cinq amendements suivants sont identiques. L’amendement n° II-95 rectifié est présenté par MM. Anglars et Mandelli, Mme Joseph, MM. Belin, Pellevat, Favreau et Sol et Mmes Belrhiti, Muller-Bronn, Lassarade et Bellamy. n° II-367 est présenté par Mme Espagnac. L’amendement n° II-921 est présenté par M. V. Louault. L’amendement n° II-1182 rectifié bis est présenté par Mmes Gacquerre et Housseau, MM. Cambier et Fargeot, Mmes Sollogoub, Jacquemet, Billon, Saint-Pé, O. Richard et Romagny, MM. Longeot et Levi et L’amendement n° II-1293 est présenté par Mme Havet, MM. Iacovelli, Patriat, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, MM. Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. Ces cinq amendements sont ainsi libellés : La parole est à M. Jean-Claude Anglars, pour présenter l’amendement n° II-95 rectifié. Anglars. Jean-Raymond Hugonet a bien présenté la question. Je suis prêt à aligner cet amendement sur celui du Gouvernement, qui est très proche. présidente. Les amendements nos II-367 et II-921 ne sont pas soutenus. Mme Marie-Lise Housseau, pour présenter l’amendement n° II-1182 rectifié bis. Housseau. Il est défendu, madame la présidente. Mais je suis prête, moi aussi, à l’aligner sur celui du Gouvernement. M. Xavier Iacovelli, pour présenter l’amendement Iacovelli. Les radios associatives locales nous ont beaucoup sollicités. Nous sommes prêts à aligner cet amendement sur celui du Gouvernement. présidente. Les deux amendements suivants sont également identiques. L’amendement n° II-803 rectifié est présenté par Mmes S. Robert et Monier, M. Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, MM. Lozach, Ros et Ziane, Mmes Artigalas et Bonnefoy, M. Chaillou, Mme Linkenheld, MM. Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° II-1490 est présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Gontard, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel. La parole est à Mme Sylvie Robert, pour présenter l’amendement n° II-803 rectifié. Robert. Cet amendement est très proche des précédents, même s’il vise à intégrer les podcasts au dispositif, ce qui accroît légèrement le montant des crédits demandés. de Marco. J’ajoute un argument : le secteur radiophonique local est un acteur important de l’économie sociale et solidaire, car il emploie 2 850 salariés et 270 journalistes. n° II-38 rectifié bis, présenté par Mmes Borchio Fontimp et Schalck, M. Brisson, Mme Demas, M. H. Leroy, Mme V. Boyer, MM. Genet et Mouiller, Mme Pluchet, M. C. Vial, Mme Aeschlimann, MM. Anglars et Belin, Mmes Belrhiti, Berthet et Bonfanti-Dossat, MM. Bonhomme, Bouchet, Bruyen, Daubresse et de Nicolaÿ, Mmes Drexler, Dumont et Gosselin, M. Gremillet, Mmes Imbert et Josende, MM. Khalifé et Klinger, Mmes Lopez et M. Mercier, M. Michallet, Mme Micouleau, MM. Naturel, Panunzi, Paul, Pellevat, Piednoir, Pointereau, Reynaud, Savin, Sido et Sol, Mme Ventalon et M. J. P. Vogel, est ainsi libellé : Modifier ainsi les autorisations d’engagement et les crédits de paiement : 10 400 00 La parole est à M. Cédric Vial. Vial. Cet amendement d’Alexandra Borchio Fontimp vise à soutenir les radios associatives. Le montant prévu est légèrement supérieur à celui qui figure dans l’amendement de la commission, mais nous sommes prêts à nous aligner sur cette dernière, afin que cet amendement puisse être adopté dans les mêmes termes. n° II-845 rectifié bis, présenté par M. Delcros, Mmes Billon et N. Goulet, M. Canévet, Mmes Vermeillet et Espagnac et M. Pillefer, est ainsi madame la présidente. Nous aussi, nous sommes prêts à nous aligner sur l’amendement de la commission. spécial. Si ces amendements étaient rectifiés et rendus strictement identiques à l’amendement n° II-15 de la commission – c’est-à-dire s’ils visaient exactement le même montant –, je ne pourrais qu’émettre un avis Même avis : si leurs auteurs acceptent de rectifier ces amendements pour les rendre identiques à l’amendement n° II-1665 du Gouvernement, celui-ci ne pourra qu’émettre un avis favorable. présidente. Monsieur Anglars, acceptez-vous de rectifier l’amendement n° II-95 rectifié dans le sens suggéré par la commission et par le Gouvernement ? Anglars. Tout à fait, madame la présidente. Il s’agit donc de l’amendement n° II-95 rectifié bis, dont le libellé est strictement identique à celui des amendements identiques nos II-15, II-1192 rectifié bis et II-1165. Madame Housseau, acceptez-vous de rectifier de la même façon l’amendement n° II-1182 rectifié Housseau. Tout à fait, madame la de l’amendement n° II-1182 rectifié ter, Monsieur Iacovelli, acceptez-vous de rectifier de la même façon l’amendement n° II-1293 ? Iacovelli. Oui, madame la de l’amendement n° II-1293 rectifié, dont le libellé est strictement identique à celui des amendements identiques nos II-15, II-1192 rectifié bis et Madame Robert, acceptez-vous de rectifier de la même façon l’amendement n° II-803 rectifié ? Robert. Oui, madame la présidente. de l’amendement n° II-803 rectifié bis, dont le libellé est strictement identique à celui des amendements Madame de Marco, acceptez-vous de rectifier de la même façon l’amendement de Marco. Oui, madame la de l’amendement n° II-1490 rectifié, dont le Monsieur Vial, acceptez-vous de rectifier de la même façon l’amendement n° II-38 rectifié bis ? Vial. Tout à fait, madame la de l’amendement n° II-38 rectifié ter, Monsieur Canévet, acceptez-vous de rectifier pareillement l’amendement Canévet. Oui, madame la de l’amendement n° II-845 rectifié ter, Je mets aux voix les amendements identiques nos II-15, II-1192 rectifié bis, II-1665, II-95 rectifié bis, II-1182 rectifié ter, II-1293 rectifié, II-803 rectifié bis, II-1490 rectifié, II-38 rectifié ter et II-845 rectifié ter. quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° II-2093, présenté Cet amendement a pour objet, cette fois encore, de contribuer aux efforts de maîtrise de la dépense. Le ministère de la culture est solidaire et participe aux efforts budgétaires. Ceux-ci sont répartis, en son sein, de manière très équilibrée et proportionnée, en protégeant le secteur artistique et le patrimoine et en tenant compte des urgences et des priorités. L’amendement n° II-1410 rectifié est présenté par MM. Canévet et Delahaye, Mmes O. Richard et Jacquemet et M. Folliot. L’amendement n° II-1531 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, Malhuret, A. Marc et Capus, Mme Paoli-Gagin, MM. Laménie et L. Vogel, Mme Bourcier et MM. Chasseing, Brault et Omar Oili. La parole est à M. Michel Canévet, pour présenter l’amendement n° II-1410. Canévet. Cet amendement tend lui aussi à contribuer à l’effort de réduction des déficits publics, mais en diminuant des dépenses de fonctionnement, et non d’intervention. n° II-1531 rectifié bis n’est pas soutenu. L’amendement n° II-1415 rectifié, présenté par MM. Canévet, Delahaye et Cambier, Mmes O. Richard et Jacquemet et M. Folliot, est ainsi libellé : madame la présidente. spécial. Comme nous n’avons pu examiner l’amendement du Gouvernement, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. En revanche, elle sollicite le retrait des amendements nos II-1410 rectifié et II-1415 rectifié. du Gouvernement sur les amendements nos II-1410 rectifié et II-1415 rectifié ? Les programmes que visent ces amendements contribuent déjà à l’effort budgétaire. Ces dispositions seraient satisfaites par l’adoption de l’amendement du Gouvernement. Le Gouvernement demande donc le retrait de ces amendements, présidente. Monsieur Canévet, les amendements nos II-1410 rectifié et II-1415 sont-ils maintenus ? Canévet. Non, je les retire, nos II-1410 rectifié et II-1415 rectifié sont retirés. Je mets aux voix l’amendement n° II-2093. nos II-327 et II-328 ne sont pas soutenus. Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet L’amendement n° II-1563 n’est pas n° II-1433 rectifié bis, présenté par Mme Nadille et MM. Patient, Buis, Omar Oili, Théophile, Buval, Fouassin, Rohfritsch et Iacovelli, est ainsi libellé : La parole est à M. Xavier Iacovelli. Iacovelli. Il est défendu, madame la présidente. spécial. La mission « Médias, livre et industries culturelles » n’a pas vocation à aider les services privés de télévision. Aucune télévision privée locale n’est actuellement financée par ce biais. Ces télévisions relèvent du financement du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et non directement du ministère de la culture. La commission demande donc le retrait de cet amendement. présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-1433 rectifié bis. n° II-1528 rectifié ter, présenté par MM. Théophile et Buval, Mme Phinera-Horth, MM. Patient, Omar Oili, Buis et Fouassin, Mme Nadille et MM. Rohfritsch et Iacovelli, est ainsi libellé : Iacovelli. Cet amendement vise à augmenter les crédits consacrés aux coûts de transports et de diffusion de la TNT outre-mer. En effet, les chaînes de télévision locales sont un vecteur de lien social, de valorisation des territoires et d’information pertinente au niveau local. Avec cette hausse de 1 million d’euros, cet amendement tend à renforcer le soutien public à ce secteur fragilisé depuis quelques années déjà. Afin de respecter les règles de recevabilité financière, il vise à prélever 1 million d’euros dans le programme « Livre et industries culturelles ». spécial. Comme sur l’amendement précédent, et pour exactement les mêmes raisons, la commission a émis un avis de retrait. l’amendement n° II-1528 rectifié ter. n° II-1485, présenté par M. Bacchi, Lutte contre la concentration dans les médias et l’édition Lutte contre la concentration dans les médias et Bacchi. Cet amendement d’appel vise à dénoncer la concentration des médias et à appeler à la mise en chantier des bases d’une presse pluraliste. Le droit de chacune et de chacun d’accéder à une information libre et pluraliste et de qualité est, selon nous, remis en cause. Nous pensons qu’il est urgent de flécher les aides à la presse en priorité vers les médias dits indépendants. spécial. Cet amendement d’appel est conforme à ce que défend le groupe CRCE-K depuis bien longtemps ; j’en demande le Comme vous le savez, monsieur le sénateur – j’ai reçu des parlementaires à ce sujet, dont certains de votre groupe, d’ailleurs –, une réflexion est en cours au présidente. Monsieur Bacchi, l’amendement n° II-1485 est-il maintenu ? Bacchi. Non, je le retire, madame la n° II-1485 est retiré. L’amendement n° II-1483, présenté par M. Bacchi, Mme Corbière Naminzo, M. Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Centre national du jeu vidéo Bacchi. Cet amendement vise à créer un Centre national du jeu vidéo analogue au Centre national du cinéma et de l’image animée – c’est ce dernier, du reste, qui assure aujourd’hui la gestion des subventions au jeu vidéo. L’idée est de sortir le financement subventionné du jeu vidéo du CNC pour le confier à un centre Sur le modèle de la TSA, la taxe sur le prix des entrées aux séances organisées dans les établissements de spectacles cinématographiques, nous proposons d’instaurer une taxation sur les ventes de jeu vidéo afin de redistribuer ces recettes et de financer ainsi la diversité de la création française en ce spécial. Là encore, nous considérons qu’il s’agit d’un amendement d’appel. La commission demande donc son retrait ; à défaut, l’avis serait défavorable. Le secteur des jeux vidéo est extrêmement disparate, comme vous le savez. Une demande forte de structuration s’est exprimée lors des rencontres organisées avec les organisations syndicales et professionnelles. Nous avons donc lancé une consultation en ce sens, afin que ce secteur puisse être rattaché à une convention collective – à ce jour, il est géré par le CNC. Demande de retrait. l’amendement n° II-1483 est-il maintenu ? n° II-1483 est retiré. mission « Médias, livre et industries culturelles », figurant à l’état B. Je n’ai été saisie d’aucune demande Je vous rappelle que la commission des finances est favorable à l’adoption des crédits de cette mission. présidente. Nous allons procéder à l’examen des crédits de la mission « Audiovisuel public », figurant à Audiovisuel public France Télévisions ARTE France Radio France France Médias Monde Institut national de l’audiovisuel TV5 Monde Programme de transformation neuf amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° II-1217, présenté par le Gouvernement, est ainsi Cet amendement vise simplement à tirer les conséquences de l’adoption de la proposition de loi organique portant réforme du financement de l’audiovisuel public, adoptée définitivement – à l’unanimité – par l’Assemblée nationale le 20 novembre 2024. n° II-1533 rectifié bis n’est pas soutenu. n° II-1411 rectifié, présenté par MM. Canévet, Delahaye, Folliot et Cambier et Mmes O. Richard et Jacquemet, est ainsi libellé : n° II-804 rectifié, présenté par Mmes S. Robert et Monier, M. Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, MM. Lozach, Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, 6 081 081 2 027 027 810 811 La parole est à Mme Sylvie Robert. Robert. Il s’agit simplement de supprimer les crédits octroyés sous condition, dans le programme 848, à cinq des six sociétés de l’audiovisuel public pour les réaffecter, à périmètre budgétaire constant, aux programmes consacrés à chacune de ces Si l’amendement du Gouvernement est adopté, je le sais bien, mon amendement n’aura guère d’avenir, non plus que les vôtres, du reste, mes chers collègues… n° II-1443, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, de Marco. Cet amendement non plus n’a guère d’avenir… Il vise à supprimer le programme de transformation afin de refinancer les sociétés de l’audiovisuel public. Ledit programme, qui était censé financer des actions de mutualisation entre les sociétés, a été utilisé, dès la première année de sa mise en œuvre, comme un outil de coupe budgétaire infra-annuelle, sans lien avec les efforts réalisés par les sociétés publiques. Cette mécanique, qui ouvre la voie à des coupes budgétaires arbitraires en plein exercice, est de nature à remettre en question l’indépendance de l’audiovisuel public. n° II-843, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, de Marco. Il est défendu. n° II-1440, présenté par M. Chantrel, Mme Bélim et MM. Redon-Sarrazy, Roiron, Devinaz, M. Weber, Michau et Chaillou, est ainsi libellé : La parole est à M. Yan Chantrel. Chantrel. Il est défendu L’amendement n° II-245 est présenté par M. Karoutchi et Mme Jouve, au nom de la commission des affaires L’amendement n° II-1439 rectifié quater est présenté par Mme Morin-Desailly, MM. Cambier et Henno, Mme Gacquerre, MM. Laugier et Kern, Mmes Billon, Sollogoub et Vermeillet, MM. Delcros et Chauvet, Mmes O. Richard et Romagny et M. Levi. Ces deux amendements sont ainsi libellés : La parole est à M. le rapporteur pour avis, pour présenter l’amendement n° II-245. pour avis de la commission des affaires étrangères. Dans la mesure où tous ces amendements vont tomber, je serai très bref. Il s’agit d’un amendement de soutien à France Médias Monde, que je reprendrai tout à l’heure en présentant un sous-amendement similaire, quoique d’un montant malheureusement nettement moins élevé – mais chacun doit faire des sacrifices. Cela dit, je compte beaucoup sur Mme la n° II-1439 rectifié quater. Levi. Il est défendu. spécial. La commission émet évidemment un avis favorable sur l’amendement du Gouvernement. Par conséquent, et nonobstant le brio avec lequel ils ont été défendus, elle émet un avis défavorable sur tous les autres amendements en discussion commune. Monsieur le sénateur Karoutchi, je m’engage à ce que nous ayons une discussion sur l’audiovisuel public extérieur. J’ai d’ailleurs déjà évoqué la création, sur votre initiative, d’une mission parlementaire sur la gouvernance et le fonctionnement de France Médias Monde et de l’audiovisuel public Cette réflexion me semble absolument nécessaire, compte tenu du contexte géopolitique que vous avez exposé tout à l’heure. Cette question intéresse tous les Français. Nous serons donc amenés à nous revoir et à travailler ensemble sur ce l’amendement n° II-1217. présidente. En conséquence, les amendements nos II-1411 rectifié, II-804 rectifié, II-1443, II-843 et II-1440, ainsi que les amendements identiques nos II-245 et II-1439 rectifié quater, n’ont plus d’objet. mission « Audiovisuel public », figurant à spécial. Comme je l’ai indiqué dans mon propos liminaire, la commission des finances souhaite le rejet des crédits de la présidente. Je n’ai été saisie d’aucune demande d’explication de vote avant l’expiration du délai limite. La commission des finances – M. le rapporteur spécial vient de le rappeler – est défavorable à l’adoption des crédits de cette mission. (Les crédits ne sont compte de concours financiers : avances procéder à l’examen des crédits du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public », figurant à l’état D. Avances à présidente. Je suis saisie d’un amendement et de trois sous-amendements. n° II-2108, présenté par le Gouvernement, est ainsi Cet amendement a fait l’objet de vives discussions, jusqu’au dernier moment. Il traduit la contribution des organismes de l’audiovisuel public au redressement des comptes publics. Le gouvernement Barnier avait prévu une contribution de 50 millions d’euros ; le nouveau gouvernement propose d’augmenter cette contribution de 50 millions d’euros supplémentaires. Je me réjouis à cet égard de l’accord qui a pu être obtenu avec certaines formations politiques. Le solde correspondant à la contribution de l’audiovisuel public au redressement des comptes s’établirait ainsi à –100 millions d’euros. présidente. Le sous-amendement n° II-2166, présenté par M. Hugonet, au nom de la Amendement n° II-2108, 1° Dans les autorisations d’engagement et les crédits de paiement du programme « France Télévisions » remplacer le montant : 2° Dans les autorisations « ARTE France » remplacer le montant 298 114 886 3° Dans les autorisations « Radio France » remplacer le montant : 4° Dans les autorisations « France Médias Monde » remplacer le montant : 5° Dans les autorisations « Institut national de l’audiovisuel » remplacer le 104 961 144 6° Dans les autorisations d’engagement et les crédits de paiement du programme « TV5 Monde » remplacer le montant : spécial. Nous avons reçu l’amendement du Gouvernement tardivement et avons eu entre nous, depuis, de nombreux échanges. Je souhaite par conséquent, madame la présidente, modifier mon sous-amendement pour le rendre identique au sous-amendement n° II-2178 que notre collègue Cédric Vial va présenter dans un instant. de l’amendement n° II-2166 rectifié, dont le libellé est identique à celui du sous-amendement n° II-2178. Le sous-amendement n° II-2177, présenté par M. Karoutchi, Mme Jouve et M. Perrin, est ainsi libellé : « ARTE France » remplacer le montant : 4° Dans les autorisations 5° Dans les autorisations La parole est à M. Roger Karoutchi. Karoutchi. Soyons francs, madame la présidente, travailler dans ces conditions, c’est quand même athlétique ! Nous discutons d’amendements et de sous-amendements qui n’ont pas même été distribués, tout bouge à tout moment : c’est un peu comme si nous faisions semblant de débattre… Si j’ai déposé ce sous-amendement, c’est parce que je savais que l’amendement n° II-245, que j’ai présenté au moment de l’examen de la mission « Audiovisuel public », deviendrait sans objet. Il s’agissait d’octroyer à France Médias Monde des crédits supplémentaires par rapport au montant qui figurait dans le sous-amendement initial de notre rapporteur spécial Jean-Raymond Hugonet : mon sous-amendement était mieux-disant par rapport au sien. Mais j’avais cru comprendre que nous nous étions mis d’accord pour aboutir à une rédaction commune des trois sous-amendements, celui du rapporteur spécial, celui de M. Vial et le présidente. Mon cher collègue, M. Vial a déposé son sous-amendement voilà cinq minutes à peine. Karoutchi. Mon sous-amendement est-il identique à celui de M. Hugonet ? Je ne sais plus bien où l’on en est… présidente. Pour l’instant, Karoutchi. Pour le moment, je le n° II-2178, présenté par M. C. Vial, est ainsi Rédiger ainsi cet article : 2 505 827 000 298 114 886 652 133 908 303 883 551 104 961 144 84 242 456 Vial. C’est à la fin de la foire… Vous compléterez, mes chers collègues ! Ce sous-amendement à l’amendement du Gouvernement vise à réduire la contribution que ce dernier souhaite prélever sur le budget de l’audiovisuel public, mais de telle sorte qu’elle reste supérieure au prélèvement voté par le Sénat dans un premier temps, lorsque, à l’époque du « budget Barnier », il avait examiné la première partie du projet de loi de finances. Ainsi proposons-nous un effort de 80 millions d’euros, à mi-chemin des 100 millions d’euros proposés par le Gouvernement et des 65 millions d’euros initialement prévus. Pourquoi proposons-nous de réaliser cet effort supplémentaire ? Notre objectif est de trouver un accord qui tienne. En maintenant la position initiale du Sénat, nous prenions le risque qu’elle ne prospère pas dans la suite de la navette parlementaire. C’est pourquoi nous avons préféré, avec les différents groupes de la majorité sénatoriale et avec Mme la ministre, nous mettre d’accord sur un compromis, c’est-à-dire sur un effort intermédiaire de 15 millions d’euros supplémentaires par rapport au texte que nous avons adopté en décembre. Un mot sur la répartition de ces 80 millions d’euros : nous proposons de faire porter l’effort principal sur les plus grandes organisations, France Télévisions et Radio France, en essayant d’épargner les structures plus modestes que sont France Médias Monde, soutenue fortement par Roger Karoutchi, mais aussi par nous tous ici, l’INA, TV5 Monde ou Arte. Ce sous-amendement est donc le fruit d’un compromis qui a été trouvé tout à l’heure, et je propose à Roger Karoutchi de modifier son sous-amendement pour le rendre identique à celui que j’ai déposé il y a au moins huit minutes (Sourires.), afin que, les trois sous-amendements étant identiques, l’adoption d’un accord soit spécial. En ces drôles de temps où il faut se mettre d’accord sur les choses (Nouveaux sourires.), je vais m’efforcer à mon tour d’apporter quelques explications. Pour résumer, dans un premier temps, le gouvernement Barnier nous avait proposé une économie de 50 millions d’euros. Brisson. C’était il y a spécial. Nous avions même proposé, à l’époque, 50 millions + 15 millions, soit 65 millions d’euros d’effort. Le nouveau gouvernement, quant à lui, propose de demander à l’audiovisuel public 50 millions d’euros d’économies supplémentaires, soit 50 millions+50 millions. Et voilà que notre collègue Cédric Vial propose d’atterrir sur une contribution de 80 millions d’euros au total – nous pourrions nous croire au Carreau du Temple… Je tiens à rassurer mon ami et collègue Roger Karoutchi, dont je partage les préoccupations pour France Médias Monde : aux termes de nos sous-amendements – je pars du principe que le sien va être rendu identique au mien –, 1 million d’euros supplémentaires sont prévus pour cette structure par rapport au texte initial. Karoutchi. C’est essentiel ! Tout vient d’être très bien expliqué, et le compromis trouvé à l’issue de nos échanges satisfait la demande du sénateur Roger Karoutchi. Nous partions, avec le budget Barnier, d’un montant d’économies fixé à 50 millions d’euros ; l’actuel gouvernement propose 100 millions ; et un accord vient d’être trouvé sur un effort porté à 80 millions. Le Gouvernement s’en remet donc à la sagesse du Sénat sur ces sous-amendements. présidente. Monsieur Karoutchi, souhaitez-vous rectifier votre sous-amendement pour le rendre identique aux sous-amendements nos II-2178 et II-2166 rectifié ? Karoutchi. Volontiers, madame la du sous-amendement n° II-2177 rectifié, dont le libellé est identique à celui des sous-amendements nos II-2178 et II-2166 rectifié. La parole est à M. Michel Masset, pour explication de vote. Masset. Le groupe du RDSE soutient l’amendement du sous-amendement de M. Karoutchi à l’amendement du Gouvernement ! Les explications qui viennent de nous être fournies éclairent parfaitement l’accord qui a été trouvé dans l’intérêt commun. Lafon. Chacun comprend que nous sommes en train de faire le budget en séance. C’est ce qui explique ces étapes successives, dont la compréhension n’est pas forcément très aisée : elles sont toutefois nécessaires pour parvenir, en définitive, à une copie satisfaisante pour tout le monde, et en particulier pour le Sénat. L’accord se fait sur une ponction de l’audiovisuel public à hauteur de 80 millions d’euros. Aux yeux des membres de la commission de la culture qui soutiennent cette rédaction, celle-ci doit valoir comme point d’atterrissage définitif en vue de la commission mixte paritaire. Il ne s’agit pas qu’une ponction supplémentaire intervienne en CMP ! J’ai bien entendu l’avis de sagesse de la ministre. Je sais qu’elle ne peut pas s’engager sur ce qui se passera en CMP, mais je sais aussi qu’elle a tous les arguments pour peser dans les arbitrages interministériels. J’aimerais donc qu’elle nous dise clairement qu’elle fera tout pour que le compteur s’arrête là et que la version issue du Sénat l’emporte à la fin. Chacun fait des compromis dans cette histoire. Personnellement, je n’étais pas favorable à l’idée d’abonder les crédits de France Médias Monde de 1 million d’euros. Si je comprends parfaitement les préoccupations de Roger Karoutchi au sujet de l’audiovisuel extérieur, je ne suis pas convaincu que c’est par un abondement de crédits supplémentaires accordé à France Médias Monde que nous pourrons pourvoir, en particulier, à la situation née de l’invasion de Poutine en Ukraine. Mais soit ! Dans la recherche d’un compromis, chacun doit prendre sa part. Je pense toutefois, en toute honnêteté, que France Médias Monde mérite une vraie réflexion, y compris sur la façon dont le groupe est géré. Je suis désolé de le dire, mais je me dois de rappeler, puisque le sujet est abordé, que les principaux dirigeants de France Médias Monde ont tous été sanctionnés par la Cour des comptes au cours de l’année écoulée. Pour cette raison, je n’étais pas favorable à l’octroi d’une subvention supplémentaire à cet Robert. Je tiens à expliquer notre vote sur les sous-amendements comme sur l’amendement du Pour le dire simplement, nous étions déjà contre la baisse de crédits initialement proposée, qu’elle soit de 50 millions d’euros, option retenue par l’ancien gouvernement, ou de 65 millions, montant issu de la négociation conclue au Sénat avant la censure. Nous ne voterons donc pas l’amendement du Gouvernement. J’en viens aux sous-amendements. Je souhaiterais tout d’abord répondre à mes collègues Cédric Vial et Max Brisson. Ça faisait Robert. J’ai été quelque peu agacée de les entendre affirmer en séance que c’est à cause des socialistes, et plus exactement des concessions faites par le Gouvernement aux socialistes, que nous nous trouvons obligés de faire de tels arbitrages. Brisson. C’est la ministre qui l’a dit ! Robert. Nous verrons bien ce que vous direz demain, lorsque nous examinerons les crédits de la mission « Enseignement scolaire » avec Mme Borne, concernant l’annulation de la suppression de 4 000 postes Surtout, je vous rappelle, mes chers collègues, que, contrairement à nous, vous êtes au Gouvernement ! Vous êtes donc solidaires des arbitrages du Gouvernement. Vial fait un signe de Il est assez cocasse également d’assister à une négociation au sein de votre groupe pour savoir si le prélèvement devrait être de 100 millions, de 80 millions ou de 65 millions ! Brisson. C’est moins compliqué qu’au PS ! Robert. J’ajoute que cette négociation a eu lieu aussi avec le Gouvernement, ce qui montre bien que mes propos précédents ne sont pas complètement sans Laurent Lafon a raison : ce qui importe, c’est l’arbitrage définitif qui sera rendu par la CMP. Quelle sera la baisse des crédits de l’audiovisuel public cette année ? Comme je l’ai dit, ce secteur, qui devient particulièrement stratégique, est dans une situation vraiment Enfin, cher Roger Karoutchi, peut-être aurais-je voté votre amendement visant à augmenter les crédits de France Médias Monde de 5 millions d’euros si le Gouvernement avait levé le gage et s’il n’était pas devenu sans objet. Vous avez raison : France Médias Monde est un sujet crucial dans le contexte géopolitique actuel. Mais, aujourd’hui, nous avons l’impression d’une discussion de marchands de tapis, qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu ! Brossat et Daniel Salmon applaudissent également.) M. Cédric Vial, pour explication de vote. Vial. Madame Robert, nous serons d’accord sur un point : il est toujours compliqué de devoir discuter et faire des arbitrages au dernier moment. Cela vaut aussi, du reste, pour l’annulation des suppressions de postes dans l’éducation nationale, annoncée après le discours de politique générale, en réponse à une question du président de votre groupe, Patrick Kanner. Tout cela est vrai ! Je comprends que vous soyez contre toute réduction des crédits ou toute augmentation de l’effort, mais la réalité, chère Sylvie Robert, est la suivante : si les socialistes n’avaient pas voté la motion de censure pour faire tomber le Premier ministre savoyard Michel Barnier, la baisse serait de 50 millions d’euros, peut-être de 65 millions, et non de 80 millions ou davantage ! Je ne dis pas que vous l’avez fait exprès, mais cette situation est la conséquence de votre décision, pas de la mienne ! Vial. En ce qui me concerne, je suis rattaché au groupe Les Républicains du Sénat. Je ne suis pas membre du Gouvernement, je ne soutiens pas le Gouvernement. Ziane. Ah bon ? Robert. C’est dit et ce sera Vial. Je soutiens les initiatives qui m’intéressent et je ne me sens aucune solidarité complète avec le Gouvernement. (Marques sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Je l’ai dit publiquement ; donnez-m’en acte ! Nous sommes arrivés à une solution de compromis. Ces 15 millions d’euros supplémentaires représentent 10 % de la seule facture des fameux 4 000 postes d’enseignants qui ne seront pas supprimés, car le coût budgétaire de cette mesure est estimé dans une fourchette comprise entre 160 millions et 180 millions d’euros. Mais l’accord entre les socialistes et le Premier ministre fait trois pages : cela signifie que les Français – tous les Français ! – auront d’autres factures à payer ! La facture, aujourd’hui, c’est à l’audiovisuel public qu’elle est présentée ; mais la liste est longue… Robert. C’est de la malhonnêteté intellectuelle ! Vial. C’est un fait, ne vous déplaise ! Quand vous négociez avec l’argent des Rossignol. Quels autres ? Vial. … voilà le résultat : on le paie aujourd’hui. M. Roger Karoutchi, pour explication de vote. Karoutchi. J’ai entendu les propos de Sylvie Robert. Qu’il y ait des négociations budgétaires dans l’hémicycle, compte tenu de la précipitation liée à la censure et à la formation d’un nouveau gouvernement, c’est normal, et même heureux ! Si, par-dessus le marché, les sénateurs n’avaient plus aucun pouvoir, sinon celui de lever la main pour voter, et ne pouvaient plus discuter entre eux pour améliorer, aménager, amender les textes et trouver des solutions de compromis, alors à quoi servirait le Parlement ? Louault. Bravo ! Karoutchi. Qu’il y ait des discussions entre Cédric Vial, Jean-Raymond Hugonet, le président Lafon, et d’autres, cela me paraît donc légitime – je dirais même que c’est plutôt sain. Ensuite, madame la ministre, je ne fais aucune fixation sur France Médias Monde. Je dis seulement que, dans le monde d’aujourd’hui, alors que bien des grandes puissances consacrent des moyens considérables à leur audiovisuel public extérieur, s’armant pour ce qui devient une véritable guerre informationnelle, nous sommes extrêmement en retard. Voilà qui est très préjudiciable pour l’image de la France – non pour celle du Gouvernement, car l’audiovisuel public extérieur doit rester indépendant. Il est clair que, par exemple, les médias extérieurs de certains pays en Afrique nous taillent des croupières, qualifient la France de colonialiste et obtiennent la propagation, dans l’opinion publique africaine, d’une vision totalement déformée de ce qu’est la France. Il est donc tout à fait sain que la France se donne les moyens de se défendre et de défendre son image dans le monde. L’audiovisuel public extérieur doit y contribuer. Brisson. Madame Robert, je vous donne rendez-vous demain soir : vous verrez que notre soutien au Gouvernement sera, comme l’a dit le président Darnaud, vigilant, exigeant et, dirais-je, tout simplement sénatorial ! Au Sénat, nous prenons les textes tels qu’ils sont et nous les faisons avancer. Cela fait bien longtemps que nous ne sommes plus des godillots ! Certes, dans les circonstances actuelles, nous soutenons le Gouvernement, mais nous le faisons avec exigence et vigilance, en faisant avancer nos convictions. En ce qui concerne votre famille politique, madame Robert, il faut aussi que vous assumiez le dialogue qui s’est instauré entre vous et le Gouvernement. Entre le Premier ministre et la partie gauche de l’hémicycle, il s’est dit des choses, nous l’avons vu à l’occasion de la déclaration de politique générale. Or ces discussions ont un coût, que vous l’acceptiez ou non. Il est normal qu’elles aient un coût : toute décision a un coût budgétaire ! Acceptez et assumez votre participation au dialogue, comme nous acceptons et nous assumons notre participation au Gouvernement et notre soutien vigilant à son égard. Je sais depuis longtemps qu’il y a, à gauche de l’hémicycle, des vaches sacrées ! L’audiovisuel public en fait partie. Mais, pardonnez-moi, cela ne doit pas empêcher de réfléchir à son avenir, à son évolution. On peut se poser un certain nombre de questions, par exemple, sur la fonction des différentes chaînes, sur leur éparpillement. L’audiovisuel public mérite une réflexion ; il doit également, comme tout le pays, faire un effort sur le plan budgétaire. Enfin, je reprends à mon compte ce qu’a dit le président Lafon : cet après-midi, dans cet hémicycle, nous travaillons en vue de la CMP : nous donnons au Gouvernement des armes qui lui permettront d’être en position de force dans les négociations, afin de ne pas avoir à aller plus loin dans les efforts demandés à l’audiovisuel public. Notre rôle est aussi, comme je l’ai dit tout à l’heure, d’aider Mme la Je m’associe intégralement aux arguments de M. le sénateur Max Brisson. Madame la sénatrice Robert, cela ne vous ressemble pas de dire que nos échanges s’apparentent à une discussion de marchands de tapis ! Robert. Je parlais des 80 millions d’euros ! Les arguments soulevés par Roger Karoutchi sur l’audiovisuel public extérieur et les graves difficultés d’image que nous rencontrons sur d’autres continents sont cruciaux. Il est important de les évoquer, et de poser aussi la question du financement. Tel est tout l’objet de la mission parlementaire sur le fonctionnement et la gouvernance de l’audiovisuel public extérieur, dont la création est envisagée. La présidente de France Médias Monde elle-même évoque d’ailleurs les difficultés auxquelles il a été fait allusion. Comme l’a indiqué très pertinemment le président Lafon, un rapport a révélé certains dysfonctionnements ; il est bon d’en connaître les causes, d’autant qu’elles ne sont peut-être pas sans rapport avec le phénomène dont a fait état Roger Karoutchi. Certes, nous devons financer l’audiovisuel public, mais nous devons aussi comprendre comment le système fonctionne et pourquoi, le cas échéant, il dysfonctionne : c’est tout l’objet de notre discussion. Madame la sénatrice, vous êtes très attachée à l’audiovisuel public ; nous le sommes aussi. Nous discutons des crédits alloués à l’audiovisuel public et de sa contribution à l’effort budgétaire. L’enjeu est d’améliorer le budget pour trouver le bon équilibre. Comme Max Brisson l’a rappelé, de nouvelles mesures, annoncées dans cet hémicycle, ont été prises récemment : c’est ce qui nous a contraints à renégocier certains points. C’est ainsi que nous étions encore en train de négocier tout à l’heure, comme l’a indiqué la sénatrice Laure Darcos, pour trouver un nouveau compromis sur les montants inscrits dans la loi de Quant à nous, nous savons discuter entre nous, obtenir des compromis, dans l’intérêt général. Je sais, madame Robert, que c’est plus compliqué dans votre famille Robert proteste.) M. Adel Ziane, pour explication de vote. Ziane. Je souscris aux propos de Sylvie Robert. Cela a été dit, nous sommes ici dans une assemblée rigoureuse, exigeante, et nous recherchons tous l’intérêt général. Nous en avons fait la preuve pas plus tard qu’hier, lors de l’examen des crédits de la mission « Aide publique au développement », puis de la mission « Sport, jeunesse et vie associative », le Gouvernement ayant dans les deux cas déposé un amendement de baisse des crédits. Vous étiez présent, monsieur Vial, et il me semble qu’en ces occasions nous avons su trouver un compromis, un Louault. C’est vrai ! Ziane. … et, pour ce qui est de la seconde de ces missions, il se trouve que nous avons voté à l’unanimité le sous-amendement de M. Savin. Quelles sont les causes de ces nouvelles suppressions de crédits ? On peut évoquer la censure, mais on peut évoquer aussi le péché originel qu’a été la dissolution de l’Assemblée nationale. On peut aussi rétropédaler, faire un flash-back, et proposer toutes sortes de grilles de lecture Brisson hausse les épaules.)… Ce n’est pas la peine de faire de tels gestes, mon cher collègue. Dans la chaîne des causes, on peut très bien remonter jusqu’à la dissolution : elle peut être considérée comme la cause des difficultés que nous avons aujourd’hui à trouver des compromis, ces compromis auxquels il faut bien pourtant que nous parvenions. En effet, des propositions ont été faites par le parti socialiste. Je pense que nous aurons grand plaisir, demain, à ne pas supprimer 4 000 postes d’enseignants dans l’éducation nationale. Nous verrons quel sera l’impact budgétaire de cette décision, mais les membres de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport sont bien placés pour connaître la situation catastrophique dans laquelle se trouve aujourd’hui l’enseignement scolaire. Aussi la non-suppression de 4 000 postes constitue-t-elle une véritable bouffée d’air frais ; nous sommes fiers de pouvoir revendiquer cette proposition du parti socialiste. Enfin, d’autres propositions ont été faites et d’autres discussions auront lieu sur l’hôpital, sur la nécessité de redonner du souffle à l’ensemble de nos services publics… présidente. Merci de Ziane. Je le répète, nous en sommes fiers. Telles sont les vérités que je souhaitais rétablir, madame la présidente. M. Yan Chantrel, pour explication de vote. Chantrel. Mes chers collègues, il y a une certaine hypocrisie, de l’autre côté de cet hémicycle, à faire croire que c’est l’accord avec les socialistes qui amènerait les coupures que vous décidez d’opérer. D’une, nous ne sommes pas au Gouvernement. De deux, si M. Barnier a été censuré, c’est tout simplement parce qu’il n’a repris aucune des propositions que nous avions Monier. Exactement ! Vial. Il a eu raison, ça coûtait trop cher ! Assumez ! Chantrel. Eût-il fait des signes d’ouverture, peut-être n’en serions-nous pas arrivés là. C’est le destin d’un gouvernement buté assis sur une base minoritaire que d’être censuré, faute de majorité au Parlement : cela s’appelle la démocratie, tout simplement. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Szpiner. Avec le RN ? Chantrel. La prise de conscience du gouvernement actuel en découle : il est dans l’obligation de montrer des signes d’ouverture s’il ne souhaite pas à son tour être censuré. J’estime néanmoins qu’il a fait une erreur en reprenant la discussion budgétaire où elle s’était arrêtée, alors que ce projet de loi de finances avait été rejeté par l’Assemblée nationale. Il fallait reprendre complètement le travail, depuis le début,… Iacovelli. On en aurait eu jusqu’au mois de mai… Chantrel. … car, sur ce budget, le gouvernement précédent avait été censuré. Vial. Non, c’est sur le Chantrel. Par ailleurs, vous semblez oublier le volet recettes, sur lequel nous avons la possibilité d’aller chercher de l’argent supplémentaire, plutôt que de couper dans les budgets. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) spécial. On va sortir la machine à taxer ! Chantrel. Ce débat aura lieu à l’Assemblée nationale, où les socialistes défendront des recettes supplémentaires. Ainsi auront-ils à cœur d’éviter ce qui se passe ici même au Sénat, où des coupes sont décidées quelques minutes seulement avant l’examen des missions, ce qui devrait déplaire à tout parlementaire. Comment un parlementaire peut-il accepter de se positionner sur des amendements décidés en catimini et à la dernière minute par le Gouvernement, sans consultation des commissions concernées ? Ces méthodes inacceptables abaissent le Parlement et vous devriez les condamner vous aussi, mes chers collègues. Les socialistes seront au rendez-vous, à l’Assemblée nationale, pour repousser ces coupes et voter de nouvelles recettes. Brisson. Il n’y aura pas de débat à l’Assemblée ! On ira directement en CMP ! Chantrel. Sinon, votre gouvernement sautera ! (Applaudissements de Marco. Je constate qu’il y a eu une mauvaise articulation entre la loi organique portant réforme du financement de l’audiovisuel public et ce projet de loi de finances. Le dépôt par le Gouvernement d’amendements tardifs nous met au pied du mur et nuit à la qualité du travail législatif. En l’occurrence, la commission des finances et la commission de la culture n’ont pu se réunir pour discuter de cet amendement du Gouvernement, non plus que des sous-amendements de nos Je n’ai pas voulu retarder les débats en demandant une suspension de séance ce matin – nous avions à achever l’examen de la mission « Culture » –, mais voilà où nous en sommes. La faculté dont dispose le Gouvernement de déposer des amendements jusqu’au dernier moment, cinq minutes avant la séance, représente un affaiblissement inacceptable du En définitive, ce sont bien 100 millions d’euros que le Gouvernement a proposé de retirer à l’audiovisuel public, lequel travaille pourtant à produire des informations journalistiques de qualité. Pour cette raison, le groupe écologiste votera contre cet amendement, même sous-amendé. présidente. Je mets aux voix les sous-amendements identiques nos II-2166 rectifié, II-2177 rectifié et II-2178. (Les sous-amendements sont adoptés.) Robert. Mes chers collègues, je vais m’efforcer de faire baisser la température : on va se calmer ! (Sourires.) Pour conclure notre débat, car j’ai manqué de temps tout à l’heure, je tiens à rappeler que le Gouvernement demandait une baisse de 100 millions d’euros des crédits de l’audiovisuel public, avec le soutien de M. le rapporteur général. C’était un autre temps, me direz-vous. Et nous n’avions réussi à sauver, en négociant, que 15 millions d’euros. Madame la ministre, je note que vous m’avez écoutée au sujet de France Médias Monde, puisque je suis allée dans le sens de Roger Karoutchi : en aucun cas je ne souhaitais remettre en question cet organisme. Nous ne voterons pas l’amendement du Gouvernement, car il tend à diminuer les ressources de l’audiovisuel public, mais, au-delà de nos discussions comptables d’aujourd’hui, au-delà de la valse des millions, j’ai bien conscience que c’est l’arbitrage final pris en CMP qui sera absolument décisif. Madame la ministre, vous devrez à ce moment-là avoir en tête les questions de gouvernance : moins nous diminuerons les crédits, plus la réforme sera facile, car une modification de la gouvernance, on le sait bien, a forcément un impact financier. Pour vous donner toute la force dont vous aurez besoin en vue de cet arbitrage final, faisons en sorte que le Sénat ne diminue pas inconsidérément les ressources de l’audiovisuel public. Or, avec une baisse de 80 millions d’euros, nous sommes loin d’un compromis : c’est beaucoup trop ! général de la commission des finances. Non ! Vial. À la suite de ma collègue, je voudrais à mon tour faire baisser la tension… Tout d’abord, je dis à mon collègue Chantrel que le débat qu’il appelle de ses vœux n’aura pas lieu à l’Assemblée nationale, puisque nous irons directement en commission mixte paritaire. C’est donc au Sénat qu’a lieu la discussion, en attendant la CMP. C’est pourquoi il était important qu’un accord soit trouvé ici avec le Gouvernement. Ensuite, je veux très sincèrement remercier Mme Robert et son groupe d’avoir soutenu la nouvelle répartition de l’effort que nous proposions, puisque nos sous-amendements ont été adoptés à l’unanimité. Robert. Nous sommes M. le rapporteur général. général de la commission des finances. Chacun l’a bien compris, depuis le dépôt du PLF pour 2025, qui fut préparé par un gouvernement démissionnaire, il s’est passé beaucoup de choses. Un sujet domine tous les autres, c’est la situation catastrophique de nos finances publiques. On ne pourra pas me faire le procès de ne pas avoir, au nom du Sénat, donné l’alerte – on m’a même plutôt reproché d’en faire un peu trop sur ce terrain. Depuis la reprise de nos débats, chacun fait des efforts, hier comme aujourd’hui. J’ai beaucoup fait l’essuie-glace, ces jours derniers, dans notre hémicycle, essayant de trouver des points d’atterrissage sur les différentes missions. Les éléments concrets qui vont sortir des travaux du Sénat sont en effet particulièrement essentiels, car nous aurons été la seule des deux assemblées à examiner la totalité du budget. La commission mixte paritaire aura une tâche exceptionnellement difficile. Espérons qu’elle s’inspire du travail que nous faisons ici. Je reste d’ailleurs circonspect quant à l’état d’esprit qui sera celui des représentants de l’Assemblée nationale, où l’ambiance et les équilibres politiques sont assez différents – c’est le moins que l’on puisse dire – de ceux de la Haute Nous devons être très attentifs à la situation qui est aujourd’hui celle de notre pays. Nous avons à cet égard une responsabilité éminente et particulière : nous ne pouvons pas prendre de risques, en tout cas pas de grands risques. l’amendement n° II-2108, modifié. procéder au vote des crédits du compte de concours financiers à l’état D. à l’adoption de ces crédits. collègues, nous avons achevé l’examen des crédits des missions « Médias, livre et industries culturelles » et « Audiovisuel public » et du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public ». Nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. séance, suspendue à seize heures dix, est reprise à seize heures d’affectation spéciale : Développement agricole et rural présidente. Le Sénat va examiner les crédits de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » et du compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural ». spécial de la commission des finances. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, lorsque j’ai récapitulé, lors de l’examen du précédent projet de loi de finances, les difficultés traversées par le monde agricole, je ne pensais pas revenir quatorze mois et quatre Premiers ministres plus tard pour allonger encore la liste des obstacles connus par les agriculteurs Le réchauffement climatique, les pluies massives qui tombent depuis un an, la concurrence économique déloyale que l’ouverture potentielle au Mercosur nous fait craindre, les droits de douane chinois sur nos spiritueux, la crainte des conséquences de l’élection présidentielle américaine sur les exportations de nos vins et de nos fromages, le poids du conflit ukrainien sur nos cours de blé et de volailles, le manque d’attractivité d’une partie des professions agricoles, les crises sanitaires successives, les handicaps propres à la ruralité, les vols de matériels, le recul de notre souveraineté alimentaire, la faiblesse de notre innovation en matière agricole, le défi assurantiel : telles sont les difficultés connues par quasiment toutes les filières. Il faut y ajouter l’instabilité politique, et ce dans une période d’élection des chambres d’agriculture. Bref, tout cela mis bout à bout, je dois avouer que même le proverbial optimisme alsacien pourrait bien en prendre un coup… Il suffit de regarder l’ordre du jour parlementaire des prochaines semaines pour s’en convaincre, les questions agricoles constituent un enjeu crucial. La situation des agriculteurs est d’autant plus difficile que la crise survient dans un contexte budgétaire particulièrement morose que vous connaissez tous : l’endettement abyssal dont nous héritons et l’absence de marges de manœuvre qui en résulte doivent, à mon sens, nous astreindre à une forme de modestie. Répondre aux attentes du secteur agricole dans un tel contexte est un véritable défi et je fais partie de ceux qui considèrent que nous devons opérer des choix : penser qu’il est possible de concilier à court terme les contraintes économiques, écologiques, sociales, concurrentielles et budgétaires me semble relever de la naïveté. Je vais tout de même tenter d’exprimer un point de satisfaction. Ce qui me réjouit, ce n’est pas seulement la perspective des 160 amendements que nous allons examiner : c’est davantage le fait de voir le total des concours publics consacrés à l’agriculture être maintenu en 2025. Si l’on additionne les crédits de la politique agricole commune (PAC), les dépenses sociales qui figureront dans la nouvelle mouture du PLFSS, les mesures fiscales, les dépenses budgétaires que nous sommes en train de présenter, le compte d’affectation spéciale dont nous parlerons après avoir examiné la mission et les crédits qui figurent dans d’autres missions, comme ceux de l’enseignement technique agricole, en tout, en 2025, ce sont 25,6 milliards d’euros que nous consacrerons à l’agriculture et à la forêt, soit à peu près l’équivalent de l’effort consenti en 2024. Au vu du contexte budgétaire, je considère que c’est un effort colossal que de maintenir le total des dépenses publiques pour l’agriculture, et je salue la détermination de Mme la ministre, qui survit à la fois au changement de Premier ministre et aux assauts de Bercy. Il est vrai que la répartition de ce total n’est pas la même que l’an dernier. Des crédits qui figuraient auparavant dans la mission sont inscrits ailleurs dans le budget, sous une autre forme, et pour soutenir d’autres priorités. Mais c’est tout simplement que les revendications des agriculteurs se sont traduites par plus de 3 000 demandes lors du mouvement social de 2024 et ont abouti à 70 engagements gouvernementaux. Nous avions donc deux choix, en tant que rapporteurs. La première option était de regarder à travers une loupe les seuls crédits de la mission, donc une petite partie de la réalité, et de comparer 2024 et 2025. Vous comprenez tout de suite, mes chers collègues, que telle n’est pas l’option que nous avons retenue. La démarche que nous avons adoptée, et que nous considérons comme la plus honnête intellectuellement, consiste à prendre tous les critères en compte. Nous posons la question sous un angle qui n’est pas celui de la simple analyse comptable : les crédits pour l’agriculture, dans leur ensemble, vont-ils permettre de répondre aux principales attentes des professionnels du secteur, et ce sans dégrader notre souveraineté alimentaire ? C’est pourquoi nous avons décidé de comparer non pas simplement 2025 par rapport à 2024 – honnêtement, le budget 2024 n’était pas représentatif des dernières années –, mais ce qui est proposé pour 2025 avec les crédits réellement exécutés en 2024. À cette aune, nous pouvons dire que les pouvoirs publics font un effort budgétaire réel en maintenant le total des concours publics agricoles. Voilà qui peut sembler paradoxal, les autorisations d’engagement diminuant de 13,5 % et les crédits de paiement de 6,5 % ; mais il nous faut photographier l’ensemble de l’effort accompli à destination du monde agricole, et non seulement les crédits qui transitent par la mission. Bien sûr, nous aimerions faire plus. Bien sûr, il subsiste un goût d’inachevé, et je considère avec bienveillance certaines des pistes d’amélioration que nos collègues vont défendre. Néanmoins, au regard du contexte budgétaire et des attentes des professionnels, il me semble que nous devons voter en faveur de ces crédits, lesquels répondent à l’essentiel des attentes dans un contexte objectivement très Mon corapporteur Victorin Lurel et moi-même ne soutiendrons donc que quelques amendements, choisis avec parcimonie en raison du contexte budgétaire, et nous nous en remettrons à la sagesse de nos collègues pour ne pas déséquilibrer davantage les comptes publics, même s’il faut reconnaître que bien des situations mériteraient que nous nous mobilisions davantage. Vous l’avez compris, la commission des finances a émis un avis favorable sur l’adoption des crédits de la mission et du compte d’affectation spéciale. sur des travées du groupe Les Menonville applaudit également.) spécial de la commission des finances. Madame la ministre, permettez-moi de vous faire une confidence : je ne fais pas forcément partie des 16 % de Français, cités par le Premier ministre, qui pensent que le Gouvernement passera l’année 2025, même si je constate, pour ce qui vous concerne, que vous avez franchi la nouvelle année. (Sourires.) Que le monde agricole bénéficie d’un peu de stabilité à la tête du ministère, c’est sans doute un moindre mal. La stabilité, j’aurais aimé qu’elle caractérise le budget que vous nous présentez. Le courage politique aurait dû vous conduire à trouver des sources massives de financement pour lutter contre le réchauffement climatique, soutenir les différentes filières en crise et aller plus loin dans les dispositifs d’aide aux agriculteurs. Force est de constater que ce courage vous a Vous l’aurez compris, mes chers collègues, il est difficile de faire abstraction de l’effondrement des crédits de la mission et je dois dire qu’il y a encore, selon moi, une réelle marge de progression. Les quelque 160 amendements déposés traduisent bien des insuffisances ; j’en soulignerai deux. D’abord, l’effort qui avait été consenti en 2024 sur le plan écologique n’est pas reconduit. Certes, reconnaissons-le, la fibre écologique du gouvernement Attal était largement fictive : proposer des crédits que l’on n’a pas est une démarche spécieuse. Le budget 2025 voit les crédits pour la planification écologique fondre des deux tiers : une fonte encore plus rapide que celle des glaces, comme il a été dit en commission. Comme toujours lorsque le conservatisme est au pouvoir, c’est l’environnement, donc les générations futures, qui trinque. Je regrette amèrement que 2025 signe le renoncement à une agriculture faisant le pari de la planification écologique. Comment les agriculteurs pourraient-ils prendre le virage environnemental si nous n’accompagnons pas leurs changements de pratiques avec volontarisme ? Cette diminution importante, de plus de 600 millions d’euros, doit néanmoins être nuancée : l’honnêteté commande en effet de dire que l’on se trouve ainsi dans la lignée des montants exécutés lors des exercices Davantage que le montant des crédits, je dois dire que c’est leur répartition au sein des programmes qui me pose problème. Le fait, par exemple, de présenter un budget dans lequel sept sous-actions de l’action n° 29 affichent une ligne budgétaire nulle, alors même que cela ne correspondrait pas totalement, nous dit-on, à l’intention du Gouvernement, nous serait même apparu intolérable dans un contexte d’examen plus Que dire ensuite de la baisse des crédits dédiés aux politiques de sécurité et de qualité sanitaires de l’alimentation, retracés dans le programme 206 ? Vous proposez d’amputer de 30 millions d’euros les crédits affectés à cette politique publique, alors que le contexte sanitaire, vous en conviendrez, est loin d’être optimal. Cela n’est pas rassurant, même si je considère que l’essentiel est préservé, puisque le nombre d’agents qui vont travailler sur la sécurité alimentaire et sanitaire augmente. Il y a donc quelques points positifs dans ce budget. Les crédits budgétaires de l’État consacrés au renouvellement des générations sont sanctuarisés. Si l’on ajoute à cela l’effort consenti au travers des différents dispositifs adoptés en première partie – les articles 18, 19 et 20 –, on peut dire que l’on met enfin des moyens pour inverser la tendance sur la transmission des exploitations, même s’il reste une insuffisance, que nous comptons bien lever, qui a trait au montant du programme d’accompagnement à l’installation et la transmission en agriculture (AITA) pour 2025. Je vois un autre facteur positif dans ce budget : la consolidation de certains dispositifs favorables aux travailleurs. L’agriculture est un secteur très concurrentiel, on le sait, et, si nous n’adaptons pas nos règles, nous favoriserons une certaine L’exonération de certaines charges ou cotisations assure le maintien du volume global des heures salariées dans le secteur agricole, tout en donnant lieu à compensation à la Mutualité sociale agricole (MSA). Pour moi, c’est là l’un des moyens de lutter contre le travail illégal et les conséquences qu’il entraîne, en particulier pour des emplois à faible valeur J’y prête évidemment une attention particulière dans les outre-mer, où le salariat agricole joue un rôle central. Je considère donc comme des avancées l’augmentation des crédits de protection sociale du programme 149 et la hausse des crédits consacrés au fameux dispositif d’exonération dit TO-DE (travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi) du programme 381, cette hausse anticipant les conséquences de mesures très attendues comme la prise en compte des vingt-cinq meilleures années pour le calcul des pensions de retraite et le rehaussement du seuil de dégressivité dudit dispositif TO-DE. Malheureusement, 15 % des employeurs agricoles n’y sont toujours pas éligibles ; il faudra y penser à l’avenir. Vous l’aurez compris, je considère que l’effort de l’État dans ce budget est réel et que, faute de mieux, voter contre ces crédits n’aurait pas de sens. Néanmoins, le Gouvernement doit encore revoir sa copie sur plusieurs points, notamment la répartition des crédits entre les sous-actions, le schéma d’emploi des opérateurs forestiers, mais aussi le différentiel entre les recettes et les dépenses du compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural », Casdar pour les initiés, qui continue de s’accroître. Cela ne laisse pas de poser question, puisque le solde comptable du Casdar a dépassé les 140 millions d’euros. La commission des finances a émis un avis favorable sur l’adoption de ces crédits, mais, à titre personnel, je réserverai ma position jusqu’à l’issue de notre débat, avec l’espoir, madame la ministre, que vous nous apportiez des garanties supplémentaires au cours de cette séance. Menonville et Vincent Louault applaudissent également.) pour avis de la commission des affaires économiques. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, après une dissolution et une censure, il faut enfin remettre la ferme France sur les bons rails, après beaucoup trop d’années à s’obstiner dans la mauvaise direction. Pour cela, nous allons avoir plusieurs rendez-vous à ne pas manquer. Il y aura d’abord, dans quelques semaines, le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, qui traite des questions d’installation, de transmission, d’enseignement, mais aussi de souveraineté alimentaire. Madame la ministre, je vous l’ai déjà dit, je vous accompagnerai en rapportant ce texte, car j’ai confiance en vous. J’ai confiance en votre action et, surtout, je suis convaincu que vous réussirez à faire inscrire enfin à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, dans une semaine gouvernementale, la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, que le Sénat va examiner les 27 et 28 janvier prochains. Ce texte, s’il est voté, permettra d’assouplir enfin certaines normes et de mobiliser des moyens nouveaux pour libérer la production et redonner de la compétitivité à notre agriculture. À court terme, c’est le budget qui nous mobilise. Madame la ministre, je sais pouvoir compter sur vous pour que soient conservés en CMP, à l’article 20, la confirmation de la suspension de la hausse de la fiscalité sur le gazole non routier (GNR) ; à l’article 18, le maintien d’un avantage fiscal et social pour soutenir l’élevage bovin ; à l’article 18 encore, le passage de 20 % à 30 % du taux de dégrèvement pour la taxe foncière ; à l’article 19, la hausse des plafonds d’exonération des plus-values pour alléger la fiscalité lors de la transmission, pour un coût total de 20 millions d’euros. Et je n’oublie pas l’exonération, pour 30 millions d’euros, des sommes réintégrées après recours à la déduction pour épargne de précaution (DEP). J’ajoute à cela tout ce qui a été voté dans le PLFSS avant la censure, et en particulier le relèvement du seuil de dégressivité applicable au dispositif TO-DE de 1,20 à 1,25 Smic. Nous tenons aussi aux mesures qui concernent les coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) et prêtons une attention particulière à ce que le Sénat a voté pour « détendre » le coût du salariat agricole dans les coopératives de production de fruits et légumes. Enfin, nous attachons une grande importance à la mesure prévoyant la prise en compte des vingt-cinq meilleures années dans le calcul des pensions de retraite agricoles, comme à la possibilité pour les jeunes agriculteurs de cumuler l’exonération dégressive de cotisations sociales avec les taux réduits de cotisations maladie et famille. Madame la ministre, d’autres professions, après avoir subi tant de tergiversations, auraient peut-être été moins calmes. L’agriculture a compris ce qui s’est passé, elle a dit quels étaient tous les défauts de la motion de censure de décembre, et notamment le retard qu’elle a entraîné dans la réponse à ses problèmes. C’est pourquoi, aujourd’hui, il faut aller vite. Concernant le budget 2025, il faut être très exact et faire preuve d’un tant soit peu d’objectivité. Le fait est que, même en intégrant l’amendement gouvernemental de dernière minute – façon tout à fait cavalière d’aborder le sujet –, si l’on compare les budgets des deux dernières années avec celui-ci,… présidente. Veuillez conclure, monsieur le rapporteur pour avis ! pour avis. … on relève que, entre 2023 et 2024, 900 millions d’euros avaient été ajoutés aux crédits de cette mission, pour des dépenses qui, souvent, n’étaient que de communication. présidente. Il faut vraiment pour avis. Je m’y emploie, madame la présidente. Dès lors, diminuer ces crédits de 600 millions d’euros – à la baisse de 300 millions d’euros inscrite dans le texte initial s’ajoute le coup de rabot supplémentaire de 300 millions d’euros que nous soumet aujourd’hui le Gouvernement – nous ferait simplement revenir à l’équilibre de 2023, voire maintiendrait un niveau de crédits légèrement supérieur. pour avis. Je ne peux certes pas dire que c’est une bonne chose, mais il est indéniable que cela va dans le sens de ce que nous devons faire de manière générale, dans le budget de l’État, pour remettre les comptes publics à flot. Estrosi Sassone et Anglars applaudissent.) Louault applaudissent également.) présidente, madame la ministre, mes chers collègues, même si les crédits de ce budget enregistrent un recul par rapport à ceux de 2024, ils restent néanmoins supérieurs, en l’état, à ceux de 2023. Nous proposerons donc l’adoption de ces crédits, en les assortissant si possible de compléments peu onéreux, mais nécessaires. Le budget de cette année, dans le contexte que notre pays traverse, est certes très contraint. Il serait pourtant dommage de ne pas traduire budgétairement, par anticipation, des mesures du projet de loi d’orientation agricole qui pourraient être amenées à entrer en vigueur dès 2025 ; je pense notamment au financement des diagnostics de viabilité économique et de viabilité des exploitations, au renforcement du budget de l’accompagnement à l’installation-transmission en agriculture, l’AITA, ainsi qu’à la préfiguration de l’aide au passage de relais, qui pourrait passer par un fléchage des crédits sous-consommés de l’aide à la relance des exploitations agricoles. Pour ce qui est du volet forestier, dont je suis plus spécifiquement chargé au sein de cette mission, permettez-moi tout d’abord de vous faire part de mon inquiétude : j’aurais préféré que ce sujet demeure en lien direct avec Nous nous félicitons en revanche du maintien de l’équilibre des moyens humains de l’Office national des forêts (ONF), que vous avez annoncé, madame la ministre, lors de votre audition par notre commission, alors que la copie initiale du gouvernement Barnier prévoyait une baisse de 95 équivalents temps plein (ETP). Nous sommes néanmoins inquiets de constater le « go and stop » des crédits sur deux points D’une part, 13 ETP seraient supprimés au Centre national de la propriété forestière (CNPF), au beau milieu d’une trajectoire d’augmentation de son plafond d’emplois, qui devait être de 50 ETP sur trois ans. Nous proposerons donc que les effectifs soient maintenus à leur niveau actuel. D’autre part, la baisse de 509 millions à 228 millions d’euros de l’enveloppe forêt de la planification écologique nous paraît trop brutale pour permettre aux acteurs de cette filière de se projeter avec confiance et continuité dans le renouvellement forestier à l’horizon de 2030. En outre, nous avons appris, une fois achevés nos travaux de commission, un possible coup de rabot supplémentaire de cette ligne. Nous défendrons à cet égard un amendement tendant à rapprocher les montants inscrits en loi de finances des ambitions initiales. La commission des affaires économiques propose donc d’adopter les crédits de cette mission dans leur version initialement étudiée en commission. Ce projet de budget est particulièrement attendu par nos agriculteurs et contient de réelles avancées : je pense notamment aux allégements de charges dont ils bénéficieront, à hauteur de près de 450 millions d’euros, en application des mesures contenues tant dans ce PLF que dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Nos agriculteurs attendent aussi beaucoup de la proposition de loi que Laurent Duplomb et moi-même défendrons bientôt dans cet hémicycle, ainsi que du projet de loi d’orientation agricole. Madame la ministre, votre feuille de route est chargée, mais vous pouvez compter sur notre soutien et sur notre mobilisation. présidente, madame la ministre, mes chers collègues, cela ne vous étonnera guère, mais, contrairement à mes deux collègues rapporteurs pour avis et à la commission des affaires économiques, je suis en désaccord avec le budget que nous propose le Gouvernement pour cette mission. Avant d’expliciter mon opposition, je me permets tout de même de me satisfaire, madame la ministre, de votre promesse de revenir sur la suppression de 95 ETP à l’ONF. Il me semble indispensable de maintenir à tout le moins les effectifs de l’Office afin de préserver nos forêts publiques. Il n’en reste pas moins que j’ai des divergences profondes avec les orientations du projet de budget que vous nous présentez, madame la ministre. Ma principale préoccupation tient à la réduction drastique, par rapport au budget 2024, des crédits alloués à la planification écologique : réduction de moitié en crédits de paiement et des deux tiers en autorisations d’engagement, sans même prendre en compte – nous en reparlerons ! – l’amendement que vous avez déposé à la dernière minute, madame la ministre, qui tend à raboter de 285 millions d’euros supplémentaires les Cette baisse inconsidérée menace notre capacité à anticiper et à prévenir les aléas. Présenter un tel budget, avec de tels reculs sur les engagements écologiques, c’est nier le besoin d’adapter notre agriculture aux effets du changement Le fonds en faveur de la souveraineté alimentaire et des transitions est par exemple raboté de 85 millions d’euros. Mais l’exemple emblématique, c’est le pacte en faveur de la haie. Un an seulement après son lancement, il est raboté de 80 millions d’euros, soit trois quarts de ses crédits ! Et je ne parle même pas du plan Protéines et du bon « diagnostic carbone » : ces dispositifs ne sont même plus dotés ! L’investissement dans la transition écologique a évidemment un coût dans l’immédiat, mais, en l’absence d’accompagnement par l’État, ce sont les agriculteurs qui vont devoir assumer seuls les chocs climatiques et sanitaires à long terme. Si la puissance publique n’intervient pas à l’heure de l’urgence environnementale, quand interviendra-t-elle ? Je vous le demande, madame la ministre ! Je veux rappeler une nouvelle fois le constat fait par la Cour des comptes : chaque euro investi dans la prévention en économise sept en indemnisation et en gestion de crise. Ces dépenses de crise, assurément nécessaires, sont souvent mal calibrées, car décidées dans l’urgence. Entre 2013 et 2022, les dépenses d’indemnisation et de gestion ont très fortement augmenté, passant d’environ 100 millions d’euros à plus de 2 milliards d’euros. Et la dynamique se prolonge, puisque 2024 a également entraîné son lot d’indemnisations Entendons-nous bien : nous ne remettons bien sûr pas en cause la nécessité de réagir aux crises « en pompier », pour éteindre l’incendie lorsqu’il est déclaré, mais nous proposons surtout de concevoir davantage les dépenses de la mission « en architecte », afin de prévenir en amont, autant que faire se peut, l’impact des crises. Une prise de conscience collective, pour réduire la vulnérabilité du secteur agricole face aux risques, est indispensable. Vous l’aurez compris, j’ai à titre personnel un avis défavorable sur les crédits de cette mission, dont je ne soutiendrai pas l’adoption. chaque groupe pour chaque unité de discussion comprend le temps de l’intervention générale et celui de l’explication de vote. Mme Marie-Lise Housseau. sur les travées des groupes UC et Housseau. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, l’année 2024 avait démarré par une crise agricole, avec barrages routiers et manifestations d’une rare ampleur. Elle s’est terminée avec de nouvelles mobilisations, des conditions climatiques exécrables, de mauvaises récoltes, une crise sanitaire, sans oublier le traité avec le Mercosur : un cocktail explosif, d’autant qu’avec la dissolution, puis la motion de censure, trop peu de réponses concrètes ont été apportées aux agriculteurs. Le volet agricole du projet de loi de finances pour 2025 peut-il contribuer à l’apaisement dans les campagnes ? Peut-il redonner des perspectives à un pan de notre économie aussi malmené ? Peut-il nous permettre d’atteindre notre objectif de souveraineté alimentaire autrement que sur le papier ? Le budget 2025 de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », comme l’ont expliqué les rapporteurs, est en trompe-l’œil : en diminution par rapport à 2024, du fait de la non-reconduction de crédits de la planification écologique, mais en excédent par rapport à 2023. Au total, ce sont donc 4,6 milliards d’euros qui sont prévus en autorisations d’engagement, en complément des 9,4 milliards d’euros de crédits de la PAC. Précisons que ces chiffres ne prennent pas en compte le coup de rabot supplémentaire annoncé ; celui-ci, qui est de presque 300 millions d’euros, nous paraît tout de même particulièrement inopportun dans le contexte actuel. Dans ce budget, nous pouvons nous réjouir que les engagements de crise des précédents gouvernements – suppression de la hausse de fiscalité du GNR, dégrèvement à 30 % de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, déduction pour épargne de précaution – aient été respectés. Ces mesures, auxquelles s’ajoute l’exonération TO-DE, sont un premier signal positif. En revanche, les sommes consacrées au soutien à l’installation et à la transmission – le dispositif AITA – stagnent. Madame la ministre, l’accompagnement des candidats à l’installation et des cédants est un enjeu stratégique. Il mérite un dispositif d’envergure, englobant un guichet unique, une aide au passage de relais, ainsi qu’un volet communication, pour redonner au métier d’agriculteur ambition, perspective et attractivité. Concernant le programme sanitaire, il faut tirer les leçons des crises et passer d’une logique d’intervention en pompier à une logique de prévention. Il est à souhaiter que les assises du sanitaire animal se tiennent rapidement et qu’elles permettent d’aboutir à une réorganisation effective de la gouvernance, des financements et des outils. Enfin, si le budget de la mission reste correctement calibré au vu de la faiblesse des marges de manœuvre disponibles, c’est au prix d’une impasse totale sur les crédits de la planification écologique. Les enjeux environnementaux et les attentes des consommateurs nécessitent une meilleure prise en compte et, surtout, une vision innovante et d’anticipation qui, hélas ! fait S’il est impératif de mettre fin aux surtranspositions françaises en matière de produits phytosanitaires, il ne faut pas pour autant laisser le balancier revenir en arrière et renoncer à accompagner les agriculteurs dans une indispensable transition écologique et énergétique. De nombreux autres points restent en suspens : la simplification, les impasses techniques, l’accès à l’eau, ou encore la suite des lois Égalim, sur lesquelles nos collègues Daniel Gremillet et Anne-Catherine Loisier ont livré un rapport sans concession – la liste est longue. Nos agriculteurs devront attendre le projet de loi d’orientation agricole et la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur pour obtenir des réponses complémentaires. Cependant, les dispositions de ce PLF, si elles sont complétées par des amendements dont nous jugeons l’adoption nécessaire, constitueront déjà une Le groupe Union Centriste votera donc les crédits de cette mission. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.) M. Gérard Lahellec. Lahellec. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, il en va de la thématique agricole comme des autres thématiques : nous reprenons le débat là où nous l’avions laissé il y a quelques semaines, un peu comme s’il ne s’était rien passé entre-temps, comme si la référence était toujours le projet de budget initial, alors même que, nous venons de l’apprendre, le Gouvernement veut que nous composions avec des crédits en baisse de quelque 280 millions d’euros par rapport à sa proposition initiale. S’il est vrai que la censure du gouvernement précédent est intervenue pour rejeter le projet de loi de financement de la sécurité sociale, et non le présent texte, il n’en est pas moins vrai que les conséquences qui découlent de ladite censure concernent l’ensemble de nos débats budgétaires. Ainsi, malgré les annonces du Gouvernement, les agriculteurs ont toujours le sentiment que les engagements pris en début d’année ne sont pas tenus. J’en veux pour preuve les quelques appels, à peine masqués, à manifester devant les permanences des parlementaires de gauche pour tenter d’accréditer l’idée que les difficultés du monde paysan étaient imputables à la non-adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Alors, avant d’en venir spécifiquement au PLF pour 2025, permettez-moi de relever ici qu’à des degrés divers nos filières sont en crise. À mes yeux, la raison centrale de cette crise est l’insuffisance de la rémunération du travail paysan : la valeur ajoutée ne revient pas à la ferme ! Ainsi, en Bretagne, dans la filière laitière, le renouvellement des générations ne se fait qu’au rythme d’une installation pour trois départs. Depuis 2021, les productions de volailles et de porcs suivent cette même tendance, avec respectivement des baisses de 10 % et de 8 %. Il est vrai que l’essentiel de la politique agricole ne se définit pas ici ; nous aurons l’occasion d’y revenir en débattant du projet de loi d’orientation agricole et de la mise en œuvre des politiques européennes. Néanmoins, malgré le contexte global de restriction que nous connaissons, il eût été cohérent que le secteur agricole échappe aux baisses de crédits, compte tenu de la lourde crise économique et sanitaire qu’il traverse et de l’ampleur des défis qui lui sont assignés, comme l’a très justement rappelé le rapporteur spécial il y a quelques minutes. Aussi, nous insistons pour conforter le renouvellement des générations. À l’heure où nous devons redoubler d’efforts, il convient de ne plus tergiverser : il faut agir pour accompagner de bonne manière la transmission des exploitations à des Nous prenons acte des dispositions envisagées en matière d’avantages fiscaux pour la transmission, ainsi que des mesures prévues en matière d’exonération de cotisations sociales pour les jeunes agriculteurs. Nous prenons acte également des dispositions envisagées en matière de pérennisation des dispositifs TO-DE, dont le budget est en hausse, ce qui devrait permettre aussi une amélioration de la situation des saisonniers. Enfin, dans le prolongement des lois du 3 juillet 2020 et du 17 décembre 2021, dites lois Chassaigne, nous prenons en considération la réforme du calcul des pensions de retraite agricoles sur la base des vingt-cinq meilleures années, applicable Toutefois, au-delà de ces aspects, il convient de porter une appréciation beaucoup plus nuancée sur les missions régaliennes de l’État en matière de formation, de biodiversité et d’agroécologie. Bien entendu, madame la ministre, nous prenons acte de vos annonces récentes concernant l’ONF. Votre décision est une marque de sagesse : si vous ne l’aviez pas prise, au regard des chiffres inscrits dans le texte initial, l’ONF aurait perdu quasiment 45 % de ses effectifs en dix ans. Tel ne sera pas le cas ; dont acte. Qu’il me soit néanmoins permis de rappeler que l’austérité budgétaire s’imposera : elle s’imposera à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et elle s’imposera à la recherche publique. Or ces organismes ne sont pas le problème ! Au contraire, ils sont souvent la solution aux problèmes du monde agricole ; j’espère que nous aurons l’occasion de revenir sur cet aspect important du débat. Enfin, bien que l’enseignement agricole soit rattaché à la mission « Enseignement scolaire », je ne peux m’empêcher de déplorer à cette tribune la baisse de 18 millions d’euros des crédits du programme 143. L’enseignement agricole public paie un lourd tribut, tout comme, du reste, les établissements privés. Alors que l’examen du projet de loi d’orientation agricole commence très prochainement, je relève une contradiction entre les objectifs annoncés et les moyens mis en œuvre. mon cher collègue. Lahellec. Ce sont là autant de raisons qui conduiront les membres du groupe CRCE-K à s’opposer à ce budget. M. Daniel Salmon. Salmon. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, l’agriculture française fait face à des défis majeurs : crise du revenu, crise démographique, mur climatique, effondrement de la biodiversité, pollution généralisée des milieux, atteintes à la santé des agriculteurs et des consommateurs. Face à ce constat, le gouvernement Barnier nous proposait une baisse drastique des moyens, en particulier des crédits alloués à la planification écologique et aux politiques de sécurité et de qualité sanitaires de l’alimentation, une catastrophe que vous voulez amplifier, madame la ministre, le Gouvernement ayant déposé un nouvel amendement il y a quelques heures pour nous proposer une baisse supplémentaire de 284 millions d’euros des crédits de la mission. Il s’agit là d’une coupe budgétaire sans En outre, le manque de transparence est total, puisque nous ne savons pas quelles lignes budgétaires seraient précisément affectées. Nous pouvons craindre que soient ciblées encore davantage les mesures agroécologiques, dont les crédits sont déjà largement insuffisants. Permettez-moi de développer les points d’achoppement majeurs. L’action n° 29 « Planification écologique » du programme 149 devait initialement perdre 650 millions d’euros en autorisations d’engagement et 300 millions d’euros en crédits de paiement. Cette coupe budgétaire, déjà effarante, constitue une erreur stratégique grave, alors que la préservation du climat et de la biodiversité est l’assurance vie de l’agriculture. Nous déplorons également la baisse drastique des crédits du programme 206 et en particulier de l’action n° 09, dédiée à la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Ces crédits diminueront-ils encore davantage si l’amendement du Gouvernement est adopté ? Là encore, le flou est total. Nous ne pouvons que déplorer fortement la baisse, voire le gel, d’autres lignes budgétaires essentielles. Le pacte en faveur de la haie est ainsi raboté de 80 millions d’euros. Une telle ponction est difficilement acceptable alors que ce programme débute tout juste et que tous les acteurs, administration comme agriculteurs, se sont mobilisés, dans un calendrier serré, pour le faire fonctionner. Ce stop and go est dévastateur ici comme ailleurs ! Le financement des mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec), outil majeur de la transition agroécologique, est lui aussi gravement mis à mal pour la deuxième année consécutive. Pourtant, au travers des Maec, l’agriculteur s’engage à changer ses pratiques et à agir en faveur de l’environnement et du climat. En retour, l’État renie ses engagements et n’honore pas sa part du contrat ! Quelle perspective, alors que l’heure devrait être à de nouveaux appels à Concernant l’agriculture biologique, qui subit depuis trois ans une grave crise – organisée – de la demande, vous vous contentez, là aussi, de mesures d’urgence très mesurées, plutôt que d’impulser une stratégie nationale ambitieuse. Une telle stratégie devrait inclure des prix rémunérateurs garantis, une régulation des marchés, l’interdiction des surmarges sur les produits bio, des soutiens PAC rehaussés, le rétablissement de l’aide au maintien et, bien sûr, un soutien à la demande via les leviers de la commande publique et de la communication. La question posée est la suivante : pourrons-nous encore longtemps ignorer les coûts cachés des pesticides, madame la Dans les élevages, la crise sanitaire liée à la fièvre catarrhale ovine traverse le pays depuis cet été. Elle s’ajoute aux dégâts de la maladie hémorragique épizootique. Outre une enveloppe trop faible pour une indemnisation qui soit à la hauteur des pertes subies, aucun programme de recherche n’est lancé sur l’origine profonde de ces maladies qui se multiplient, alors que de nouveaux sérotypes sont à nos portes. D’autres lignes budgétaires sont sacrifiées : rien pour le plan Protéines, le diagnostic carbone, la forêt en outre-mer ! Et nous pouvons craindre encore davantage de coupes avec l’amendement du Gouvernement. Les contraintes budgétaires sont réelles, mais doit-on couper, voire geler, des budgets qui permettent justement de prévenir les crises ou, au moins, de les atténuer ? Un euro investi dans la prévention en économise sept en indemnisation et en gestion de crise, comme le soulignaient à juste titre le rapporteur pour avis Laurent Duplomb en commission et, tout à l’heure en séance, son collègue Jean-Claude Tissot. On n’investit pas là où il faut ! Quant à la régulation du foncier, elle constitue un angle mort de ce PLF, qui ne prévoit aucun renforcement des contrôles et rien non plus contre les montages sociétaires, l’accaparement, la spéculation et la financiarisation. Y a-t-il une réelle volonté d’arrêter le grand plan social agricole ? Une prétendue compétitivité, associée à l’agrandissement des exploitations, conduit notre pays vers la céréalisation et les bêtes en bâtiment ; on le constate chaque jour. Derrière l’argument de la situation budgétaire, on trouve surtout la traduction d’une vision toujours plus productiviste de l’agriculture. Pourtant, cette approche ne fonctionne pas, ou plus, et nous a fait perdre 100 000 paysans en dix Oui, madame la ministre, qu’elles plaisent ou non à certains, les études scientifiques indépendantes s’empilent jour après jour et vont toutes dans le même sens : l’usage des pesticides est délétère pour la santé humaine. La biodiversité s’effondre ; les pesticides tuent sur le court, le moyen et le long terme ; c’est tout le vivant qui est affecté, et l’humain en premier lieu. Pour le profit à court terme de quelques-uns, ce budget sacrifie la santé humaine, avec à la clé des coûts associés colossaux. Il sacrifie également la majorité des agriculteurs. Non, madame la ministre, ce budget n’est pas au rendez-vous de l’histoire ; il risque même de signer, à plus ou moins long terme, la fin de l’histoire ! Duplomb. De la vôtre ! M. Franck Montaugé. Montaugé. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, il y a dix ans, le législateur français engageait l’agriculture française dans la voie de l’agroécologie. De loi de finances en loi de finances, cette orientation s’est vue confortée par le développement en ce sens des moyens financiers attribués à la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » du budget de Cette orientation vers l’agroécologie est aussi nécessaire que cruciale pour la performance de notre agriculture, à l’ère des grandes transitions qui constituent désormais le cadre ou l’horizon de toutes nos politiques publiques. Aujourd’hui, le projet de budget pour l’agriculture présenté par le gouvernement de Michel Barnier et repris in extenso – pas tout à fait, hélas ! – par celui de François Bayrou marque plus qu’une inflexion conjoncturelle. En témoigne la diminution des sommes allouées à la présente mission, de près de 13,5 % en autorisations d’engagement et de plus de 6,5 % en crédits de paiement. S’y ajouteront, si l’amendement du Gouvernement est adopté dans quelques minutes, 300 millions d’euros de coupes Le budget que vous proposez pour 2025, madame la ministre, est en rupture avec les budgets précédents. Une baisse de 600 millions d’euros, c’est en réalité une gifle à l’ensemble du monde paysan ! À rebours de votre politique, nous considérons, en premier lieu, que la contribution du ministère de l’agriculture aux économies demandées sur le budget général de l’État est absolument disproportionnée, et, en second lieu, qu’elle procède d’une volonté politique qui va à contresens des intérêts mêmes de l’agriculture française et de notre société dans son ensemble. C’est très exactement ce que traduit la baisse de 700 millions d’euros, soit –70 % – excusez du peu ! – des crédits consacrés à la planification écologique. Si l’on y ajoute les 300 millions d’euros supplémentaires que l’on nous demande de retrancher aujourd’hui des crédits de la mission, c’est l’équivalent de l’ensemble des moyens de la planification écologique qui aura disparu ! Le pacte en faveur de la haie se voit raboté de 80 millions d’euros ; le fonds en faveur de la souveraineté alimentaire et des transitions enregistre pour sa part une baisse de 85 millions d’euros. Des lignes budgétaires entières ne sont plus du tout dotées, comme le plan Protéines, le diagnostic carbone, les mesures de dynamisation de l’aval filière bois-matériaux, ou encore le dispositif « Défense des forêts contre Par ailleurs, je regrette que, dans le contexte épizootique actuel – maladie hémorragique épizootique (MHE), fièvre catarrhale ovine (FCO), grippe aviaire ; le Gers est tout particulièrement concerné –, on ait choisi de diminuer les crédits alloués au programme 206 « Sécurité et qualité sanitaires de La conséquence sociale directe de ces coupes claires, ce sera la suppression de plus de 150 ETP au sein des opérateurs du ministère, dont 95 ETP pour le seul ONF. Ni le projet de loi d’orientation agricole que vous allez soumettre au débat, madame la ministre, ni la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ne sont à la hauteur des enjeux du moment. Les enjeux, quels sont-ils ? Ils sont d’ordre économique, social et environnemental. Je pense à la performance économique, d’abord, donc aux prix et aux coûts de production. Il faut prendre acte de la nécessité de soutenir les filières et les productions en difficulté – c’est mal parti. Importe ensuite la considération sociale que l’on prête aux revenus et aux conditions de vie des agriculteurs, dans leur diversité de condition personnelle. À cet égard, la série en cours des lois Égalim vient, hélas ! confirmer ce que nous vous disons depuis des années : si l’on ne régule pas les prix de production, si l’on ne s’affranchit pas de certaines règles de l’OMC – je pense à la moyenne olympique –, des pans entiers de filières et leurs territoires continueront à se paupériser ! Et la rente énergétique – c’est cela qui se profile dans bien des endroits en France – ne réglera rien sur le plan alimentaire. Enfin, le troisième enjeu est la prise en compte de la question environnementale et climatique. Le sens de l’histoire et la responsabilité de notre humanité contemporaine, ce n’est pas de déconstruire méthodiquement, d’exercice en exercice, les fondements et les acquis précieux, partiels et fragiles aussi, de l’agroécologie développée depuis dix ans, parfois dans la Notre responsabilité politique, devant les Français et pour les générations futures, dans un cadre européen qui demeure incertain, c’est de conforter et d’approfondir ce qui a été lancé sur la base de cet objectif de triple performance : économique, sociale et environnementale. Ces trois enjeux doivent être conjugués, composés de manière équilibrée pour développer l’agriculture française dans le sens de l’intérêt général. La performance économique, nécessaire, ne peut être traitée indépendamment des questions sociale, environnementale et, bien entendu, territoriale ! Il y va du choix d’un modèle, j’en conviens ; c’est donc une question – nous le savons tous – éminemment politique. Madame la ministre, le projet de budget dont nous débattons ce soir contribue-t-il à répondre aux questions que j’ai soulevées ? Non, à ce stade, et moins encore ce soir qu’hier, compte tenu du coup de rabot supplémentaire de 300 millions d’euros. Je souhaite malgré tout que les amendements proposés par notre groupe, pour les filières avicole, bovine et viticole en particulier, soient repris par notre assemblée. Ni les assurances ni les marchés, avec leurs réalités et leurs risques, ne permettront de soutenir ces filières à la hauteur de l’investissement et du travail des agriculteurs concernés. présidente. Merci de conclure, Montaugé. En tout état de cause, la diminution faramineuse de ces crédits ne saurait recueillir un avis favorable de notre groupe ! Salmon applaudit également.) M. Vincent Louault. Louault. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le moment historique que vit actuellement notre pays induit des méthodes anormales et même détestables dans le fonctionnement de notre institution. Ainsi, des amendements du Gouvernement sont déposés à la hussarde, sans partage ni respect, au dernier moment – en l’espèce, à midi et quart, et pour presque 290 millions Les comptables, madame la ministre, ont pris le pouvoir, sur les élus, sur les ministres. Hier soir, lors de l’examen des crédits de la mission « Sport, jeunesse et vie associative », même les pur-sang, défenseurs de la réduction de la dépense, ont refusé l’obstacle. Ainsi l’amendement du Gouvernement visant à réduire les crédits de cette mission a-t-il été rejeté à l’unanimité. Vous connaissez la situation désastreuse de l’agriculture, que j’ai déjà trop souvent décrite. Notre groupe comprend bien sûr la nécessité de participer à l’effort budgétaire, compte tenu de la situation financière de notre pays, mais, je vous en prie, madame la ministre, restons équitables et respectueux en examinant les budgets de votre ministère. Ne cédons pas à la caricature comptable du hachoir de Bercy ! La France a besoin d’un budget raisonnable. Les agriculteurs, qui font face à de nombreux aléas, ont besoin d’un budget tout aussi raisonnable, gage du respect et du soutien promis par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et par l’ancien ministre de l’agriculture Marc Fesneau. Je pense aux éleveurs confrontés aux questions sanitaires ; je pense aux céréaliers confrontés aux aléas climatiques ; je pense aux viticulteurs confrontés à une conjoncture structurelle désastreuse. Madame la ministre, je tiens ici à vous remercier, car je sais que vous avez pesé de toutes vos forces et de tout votre poids politique pour défendre ce budget, mais, aujourd’hui, nous traînons un boulet, celui d’un budget pour la France construit par un ancien ministre de l’agriculture, devenu ministre de l’économie, ayant eu à gérer les affaires courantes à la suite d’une dissolution reconnue comme catastrophique, et qui n’assurera pas le service après-vente, car il est parti sous d’autres cieux. C’est un boulet, car – nous le savons bien, nous, les agriculteurs – la récolte est compromise lorsque le semis est raté, et même elle promet d’être calamiteuse, quand bien même nous ressèmerions deux ou trois fois notre champ. La copie va encore évoluer lors du conclave de la CMP ou, pis, après recours à l’article 49.3. Pour éviter de tels procédés, à nous dans cet hémicycle d’être créatifs au dernier moment, comme nous l’avons été hier soir en trouvant une solution qui n’était pas forcément celle du ministre au banc. Je parlerai des missions et des programmes au cours du débat d’amendement. Mais je constate d’ores et déjà que le coup de hache qui va frapper les crédits de cette mission ne s’abattra pas, comme par hasard, sur les opérateurs, dont certains voient leur budget connaître une progression pour le moins De ce ministère, le « petit Matignon », dévitalisé par la volonté des technocrates avec l’aval de médiocres ministres, il ne restera pas grand-chose. Edgard Pisani doit réellement se retourner dans sa tombe… Dans les semaines à venir, nous aurons également l’occasion d’examiner de nombreux textes agricoles, notamment la proposition de loi de nos collègues Duplomb et Menonville visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, ainsi que le projet de loi – maudit – d’orientation agricole, dont l’examen a été reporté à trois reprises. Tout ne se jouera donc pas dans ce projet de loi de finances, madame la ministre, et nous continuerons à attendre beaucoup de votre part. Nos agriculteurs peuvent manifester et exprimer leur colère, mais ils sont lassés de ne pas être pris en considération et de ne pas voir poindre de solutions. Pourtant, nous ne saurions transiger sur notre avenir agricole et alimentaire. Ainsi, dans cette période budgétaire inédite, le groupe Les Indépendants a-t-il une ligne claire. Nous participerons à l’effort financier pour 2025, mais nous n’attendrons pas plus longtemps les indispensables réformes. Dans cette optique, bien sûr, nous voterons les crédits de cette mission. M. Jean-Claude Anglars. Anglars. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, l’examen du projet de loi de finances pour 2025 s’ouvre dans un contexte des plus délicats pour le monde agricole français. Alors que les agriculteurs ont exprimé leur mécontentement il y a désormais un an, les solutions à leurs difficultés n’ont pu être votées jusqu’à présent, en raison de la dissolution au mois de juillet dernier, puis de la censure du Gouvernement au mois de décembre dernier. À cela s’ajoutent une conjoncture économique nationale dégradée, marquée notamment par une inflation persistante, un ralentissement de la croissance et un déficit public Ce contexte n’est pas neutre. Il oblige à faire des choix responsables pour respecter les engagements de la France. Il impose également plus d’efficience dans la dépense publique, notamment dans les secteurs qui en ont le plus besoin, comme l’agriculture. L’agriculture française, pilier fondamental de notre souveraineté alimentaire, est garante de l’équilibre de nos territoires. Elle est confrontée à des défis immenses : renouvellement des générations, adaptation au changement climatique, compétitivité des exploitations, augmentation des coûts de production, concurrence internationale accrue et résilience face aux crises sanitaires. Dans les territoires ruraux, et plus encore dans les départements à forte activité d’élevage, ces défis sont vécus avec une acuité particulière. Nos éleveurs, en première ligne face à ces défis, doivent être accompagnés par des politiques publiques ambitieuses et L’élevage constitue un secteur stratégique non seulement pour l’économie de nos territoires, mais aussi pour la préservation de nos paysages et de notre biodiversité. Il est donc crucial que les mesures budgétaires répondent pleinement aux besoins de ce secteur vital. Il est ainsi possible de reconnaître les efforts du gouvernement précédent pour maintenir un soutien global au secteur agricole, malgré les contraintes budgétaires. Ainsi la progression des crédits sur deux ans, +12 % en crédits de paiement et +15 % en autorisations d’engagement par rapport à 2023, et certaines mesures fiscales et sociales, telles que la suppression de la hausse de la fiscalité sur le GNR et le maintien d’un avantage fiscal pour l’élevage bovin, allaient dans le bon sens. Toutefois, les inquiétudes subsistent. Ainsi la baisse des financements compromet-elle la modernisation des infrastructures agricoles et la situation des agriculteurs engagés dans la transition D’autres points sont à déplorer. D’abord, je regrette, comme les rapporteurs, dont je salue le travail et les propositions, la stagnation des crédits de l’accompagnement à l’installation et à la transmission en agriculture, alors qu’il faut soutenir notamment la mise en place du guichet unique « France installation transmission ». L’installation est en effet un moment clé pour reconcevoir les exploitations afin de les rendre plus résilientes face aux crises. La mise en place d’un dispositif d’accompagnement personnalisé pour les jeunes installés doit permettre de garantir la viabilité économique des exploitations. La protection des filières d’élevage vulnérables est aussi à renforcer. Les filières ovines et caprines, déjà fragilisées, nécessitent un accompagnement ciblé. Un plan de soutien spécifique doit être mis en place pour les protéger des fluctuations des marchés internationaux. Des mesures de soutien doivent également être prévues pour compenser les coûts liés aux normes environnementales. Ce projet de loi de finances n’offre par ailleurs pas de réponse au problème de la complexité des démarches administratives. Or la complexité excessive des procédures ralentit l’accès aux aides et nuit à la compétitivité ainsi qu’à l’efficacité de certaines politiques publiques. Une réforme de la gestion administrative est nécessaire pour libérer les agriculteurs de cette charge, notamment par une dématérialisation plus efficace et un accompagnement adapté. La réduction des délais de traitement des demandes d’aides est également indispensable. De surcroît, une telle réforme aurait le mérite de concourir, je le pense, à renforcer la résilience des exploitations, ce qui est aussi une nécessité. La FCO et la MHE touchent durement les élevages. Le coût de ces maladies est estimé à plus de 2 milliards d’euros pour la seule année passée. Or la baisse des crédits du Fonds national de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) limite la capacité d’anticipation des crises sanitaires. Au contraire, il est nécessaire de prévoir des moyens pour réagir efficacement aux épidémies. De même, les dispositifs d’assurance contre les aléas climatiques doivent être adaptés et élargis, notamment par l’ajout d’un volet préventif. Des investissements supplémentaires sont également indispensables pour moderniser les équipements de biosécurité des exploitations. Pour l’agriculture et l’élevage, ce projet de loi de finances constitue une première étape dans la réponse aux crises et aux mécontentements de ces derniers mois. Il doit être suivi d’actions concrètes pour accroître la résilience des exploitations face aux crises sanitaires et climatiques ; pour garantir la souveraineté alimentaire de la France, en soutenant la production nationale ; pour assurer un revenu décent aux agriculteurs. La France doit investir dans son agriculture ! Dans le contexte actuel, ce budget, bien qu’imparfait, vaut en tant que base de travail. Nous apporterons donc un soutien raisonné aux crédits de cette mission, tout en restant vigilants et exigeants sur les points à améliorer. Mais notre engagement en faveur de la ruralité et du monde agricole, des agriculteurs et des éleveurs, passera prochainement, cela a été dit, par d’autres textes législatifs, dont les rapporteurs sont ici : la proposition de loi visant à lever les entraves à l’exercice du métier d’agriculteur, le projet de loi d’orientation agricole et la proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux (Trace), qui a pour objet le ZAN, le zéro artificialisation nette. Buis. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, permettez-moi tout d’abord de vous informer d’une triste nouvelle. Mon prédécesseur, notre collègue, l’ancien ministre de l’agriculture Didier Guillaume, est décédé en ce début d’après-midi. Il a marqué cette enceinte, la Drôme et Bourg-de-Péage, sa ville d’origine. La France perd un serviteur et nous un ami. Mes pensées, et les vôtres, je le sais, vont à sa famille en cet instant. Je trouve paradoxal de commencer en cette circonstance l’examen des crédits de la mission « Agriculture » alors qu’il avait tant travaillé pour nos agriculteurs… Dans cette période troublée, il faut peut-être y voir un clin La situation agricole en France se caractérise aujourd’hui par plusieurs défis majeurs qui affectent les agriculteurs et la production agricole. D’un point de vue économique, les agriculteurs font face à une baisse des revenus liée à l’augmentation du coût des intrants et à la volatilité des prix de vente des produits agricoles. De plus, la diminution du nombre d’exploitations agricoles et l’endettement croissant menacent la viabilité économique des filières. Il est impossible également de parler d’agriculture sans évoquer l’enjeu climatique. Ce n’est un secret pour personne aujourd’hui, le dérèglement climatique a un impact significatif sur l’agriculture, entraînant des phénomènes tels que sécheresses, inondations et températures extrêmes, qui perturbent les cycles de production et qui sont de plus en plus récurrents. Ces conditions rendent la production agricole plus incertaine et plus difficile à gérer qu’elle ne l’a été dans le passé. Je pense qu’il serait également malvenu de parler du monde agricole de 2025 sans évoquer l’inflation réglementaire du secteur, qui lui est imposée de façon parfois très pénible. Ce problème revient souvent dans les revendications des agriculteurs, à chacune de leurs mobilisations, qui sont fréquentes partout dans le pays depuis plus d’un an. La nécessité d’opérer des changements majeurs n’est donc plus à démontrer, mais ces changements sont incontestablement dépendants de l’examen budgétaire, parce que rien ne peut se faire sans budget. À cet égard, au regard du contexte agricole, je me félicite que la commission ait proposé d’adopter les crédits de cette mission alors que, à chaque fois ces dernières années, ils étaient jugés insuffisants. Néanmoins, les baisses qui affectent les crédits de certains programmes suscitent des interrogations. Je pense par exemple aux 300 millions d’euros de crédits de paiement en moins pour l’année 2025 ou à la diminution des crédits des actions relatives à la planification écologique, du soutien à la forêt en outre-mer ou des effectifs de l’Office national des Cela étant, il convient aussi de souligner que les crédits de plusieurs actions sont en augmentation, s’agissant notamment d’anticiper davantage les crises que devront affronter les professions agricoles dans les mois et années à venir. L’élément le plus significatif du programme 149 « Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt » concerne la gestion des crises et des aléas de la production agricole. L’augmentation des crédits, qui est de 6,93 %, permet d’atteindre un budget de 304 millions d’euros cette année. Il s’agit de la hausse la plus importante du budget de la mission, avec celle de l’action « Qualité de l’alimentation et offre alimentaire » du programme 206. Par ailleurs, les crédits du programme 215 « Conduite et pilotage des politiques de l’agriculture » sont portés de 702 millions à 732 millions d’euros en 2025, soit une augmentation de 30 millions d’euros. Ici, la hausse des crédits servira à rattraper le retard des investissements, en particulier dans le domaine informatique, afin d’assurer une traçabilité sanitaire plus efficace des animaux. Enfin, le programme 381 « Allégements du coût du travail en agriculture » est renforcé à hauteur de 448 millions d’euros en 2025 contre 423 millions d’euros en 2024. Le dispositif TO-DE est ainsi reconduit, et je m’en réjouis. C’était là une attente et une demande des agriculteurs sur le terrain pour maintenir la compétitivité des exploitations agricoles. L’objectif est clair : il s’agit de lutter davantage contre le travail non déclaré et la dégradation des conditions de travail. Nous considérons que l’augmentation des moyens consacrés à ces actions est la bienvenue et que les remettre en question serait une erreur. Je rappelle tout de même, avant la discussion des amendements, que les crédits de la mission, tels qu’ils ont été présentés dans le projet de loi initial, sont réduits par rapport à l’année précédente. Alors, mes chers collègues, n’aggravons pas la situation ! Je connais l’état de nos finances publiques et je sais très bien qu’il faudra que nous votions un budget pour nos agriculteurs. Je souhaite à présent revenir sur les politiques de prévention et de vaccination. Les agriculteurs de la Drôme, comme ceux de nombreux départements, ont été fortement touchés par l’épidémie de fièvre catarrhale ovine de sérotype 8. Madame la ministre, je salue la campagne de vaccination lancée par l’État au début du mois d’octobre, la commande de nouveaux vaccins, ainsi que votre engagement en faveur du dédommagement des pertes subies. Merci pour les agriculteurs ! Vous le savez, cette maladie n’est pas le seul danger sanitaire que ces derniers doivent gérer. Entre la grippe aviaire et la maladie hémorragique épizootique, l’évolution de la santé de nos animaux est très préoccupante. Et je n’oublie pas, bien sûr, la prédation du loup. La baisse des crédits du programme 206 l’alimentation » me laisse donc dubitatif, tout comme celle des crédits concernant la forêt outre-mer ou le pacte en faveur de la haie, sujet sur lequel je suis particulièrement engagé à plusieurs titres. Je précise d’ailleurs que j’ai cosigné un amendement de notre collègue Nadia Sollogoub visant à augmenter l’enveloppe dédiée au financement dudit pacte. Ces interrogations expliquent pourquoi, mes chers collègues, le groupe RDPI proposera l’adoption de plusieurs amendements. Nous avons identifié un certain nombre de sujets sur lesquels nous pouvons améliorer ce budget. Ainsi proposerons-nous la réintroduction des 15 millions d’euros destinés à la sous-section forêt-bois outre-mer, l’augmentation de 50 millions d’euros des crédits destinés à financer la stratégie vaccinale contre les maladies animales et la hausse des moyens consacrés au pacte en faveur de la haie. Il nous faut voter ce budget au plus vite, mes chers collègues, car le temps perdu ces dernières semaines ne se rattrapera plus, tandis que les défis que doivent relever les professions agricoles, eux, restent prégnants. Débattons donc de matière constructive afin de permettre aux professionnels et à nos concitoyens de tirer profit des travaux parlementaires entrepris. Et les prochaines semaines nous y aideront particulièrement, l’ordre du jour de cet hiver parlementaire étant plus fertile qu’à l’habitude. En attendant, nous devons voter un budget pour nos agriculteurs et c’est ce que nous ferons. M. Henri Cabanel. Housseau et Gisèle Jourda applaudissent également.) Cabanel. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, l’instabilité politique et institutionnelle – dissolution, motion de censure et valse des Premiers ministres – a un coût de plus : son impact sur la crise agricole. Alors que la mobilisation des agriculteurs dure depuis plus d’un an, le projet de loi d’orientation agricole tant attendu va être enfin examiné en février. Pendant ce temps, des femmes et des hommes souffrent, des exploitations disparaissent et des filières subissent des aléas sanitaires, climatiques et économiques, le problème central étant le revenu des agriculteurs. Ce projet de budget est donc une étape majeure, il indique la direction de l’action gouvernementale dans le secteur de l’agriculture. Le message envoyé est toutefois décevant, les crédits étant en baisse et le cap stratégique incertain. Enfin, un amendement déposé à la dernière minute vise à réduire de 284 millions d’euros les crédits de la mission. J’avoue que la méthode est quelque peu méprisante… Peut-on, sous prétexte qu’il faut faire preuve d’esprit de responsabilité et tenir compte des fortes contraintes de rigueur qui pèsent sur l’élaboration du budget global, fragiliser notre agriculture et ignorer les enjeux environnementaux qui y sont liés ? La réduction est principalement supportée, en effet, par les crédits de la planification écologique, ce qui revient à faire des intentions présidentielles – renforcer notre agriculture sans relâcher nos efforts environnementaux – un idéal sacrifié sur l’autel de l’apaisement politique et Alors que le Gouvernement relativise la baisse des crédits de la mission, rappelons que les rapporteurs spéciaux avaient considéré la nette hausse des crédits alloués au secteur agricole dans la loi de finances initiale pour 2024 comme un rattrapage nécessaire après plusieurs années de sous-dimensionnement. Les deux rapporteurs vont soutenir ce budget, malgré la nouvelle baisse de 284 millions d’euros. Madame la ministre, il faut toutefois vous reconnaître le mérite d’avoir honoré les engagements qui avaient été pris par le précédent gouvernement, ceux-ci ayant été renouvelés lundi lors des rencontres organisées à Matignon avec les syndicats agricoles. Il s’agit notamment de maintenir les mesures de soutien déjà engagées pour faire face aux conséquences des crises climatique, économique et sanitaire. Le montant de ces aides d’urgence s’élève à plus de 270 millions Mais, comme leur nom l’indique, ces aides consistent, face à une crise, à mettre un pansement en urgence. Or, nous le savons, les crises s’anticipent : selon un vieil adage, mieux vaut prévenir que guérir. C’est pourquoi j’évoquerai à présent la méthode, qui est toujours la même : peu d’anticipation, pas assez de vision stratégique à long terme, peu de prospective par filière. Or l’efficience se construit sur le long terme. Comme l’a indiqué le rapporteur pour avis Jean-Claude Tissot en citant la Cour des comptes, 1 euro investi dans la prévention et l’adaptation permet d’économiser jusqu’à 7 euros lors de la gestion de crise. La multiplication des crises multiplie aussi les dépenses. À quand une véritable stratégie consistant à investir davantage dans la résilience des exploitations agricoles et dans l’adaptation au changement climatique afin d’anticiper les évolutions futures ? Quoi qu’en disent certains, en effet, les conséquences dramatiques du changement climatique vont malheureusement se multiplier. Les données et explications fournies à cet égard par l’agriclimatologue héraultais Serge Zaka sont aussi édifiantes que riches d’enseignements. Pourtant, le Gouvernement a fait le choix de réduire drastiquement les crédits alloués à la planification écologique, se drapant dans une posture de responsabilité budgétaire. J’avoue ne pas tout comprendre… Il en résulte une autre conséquence : l’illisibilité de l’action publique en matière d’accompagnement des filières vers la transition agroécologique. Les acteurs économiques des filières sont pourtant prêts à s’engager dans cette transition, car ils en ont compris les enjeux à la fois environnementaux et économiques. Ils ne peuvent se contenter d’aides d’urgence. Ce que les agriculteurs condamnent, ce sont les complexités administratives, les surtranspositions, les accords commerciaux internationaux qui font entrer sur nos marchés des fruits, des légumes, des viandes traités avec des produits interdits en France et en Europe. Voilà ce qui énerve nos paysans, voilà ce qui affaiblit notre agriculture. Amalgamer ces oppositions à un refus d’évoluer vers une agriculture résiliente est réducteur ; c’est même un affront au métier d’agriculteur, qui est totalement lié à la nature et dépendant d’elle. Syndicat majoritaire, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a rédigé avec les Jeunes agriculteurs un texte de loi pour favoriser l’acte d’« entreprendre en agriculture ». Ce texte vise notamment à réfléchir dans « un cadre [permettant] de concilier développement de la production et protection de l’environnement, notamment en matière de lutte contre le réchauffement climatique, mais surtout dans un cadre qui arrête de placer les agriculteurs français en situation de distorsion de concurrence défavorable ». Tout est dit ! Arrêtons de faire la politique de l’autruche et de ne pas vouloir voir l’évidence. Il faut avoir le courage de porter et d’afficher des mesures d’adaptation au changement climatique qui s’inscrivent dans le temps. J’espère que nous pourrons rectifier le cap lors de nos futurs débats. Mme Anne-Catherine Loisier. Louault applaudit également.) Loisier. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, en complément de ma collègue centriste Marie-Lise Housseau, je concentrerai mon propos sur les crédits de la forêt, lesquels sont en forte baisse. Ces crédits passeraient de 500 millions d’euros en 2024 à environ 194 millions d’euros en 2025, soit une baisse de plus de 65 %, sans même prendre en compte les amendements qui pourraient éventuellement être adoptés aujourd’hui. Cette ponction excessive sera malheureusement préjudiciable, sur le terrain, aux actions engagées en faveur de cette filière. La filière forêt-bois, vous le savez, madame la ministre – mais vos collègues du Gouvernement, eux, ne le savent peut-être pas suffisamment –, c’est 17 millions d’hectares, soit 30 % de l’espace métropolitain. Notre forêt abrite une biodiversité exceptionnelle en Europe et offre des outils de lutte contre les inondations, les glissements de terrain, l’aridité des sols et les températures implacables. La filière représente plus de 440 000 emplois, répartis dans toutes nos régions, et 60 000 entreprises qui produisent dans les secteurs stratégiques de l’énergie, de la construction, du mobilier, de l’emballage, de la chimie verte, de la biomasse. Le bois est plébiscité, un Français sur quatre y a recours. C’est l’énergie renouvelable la plus utilisée en France. Ces dernières années, dans le cadre des plans France Relance, France 2030 et France Nation Verte, la filière bois a bénéficié de soutiens importants pour relever les défis du renouvellement des peuplements vulnérables au changement climatique, pour moderniser ses outils de transformation, pour optimiser les usages du bois. Mais le projet de budget pour 2025 est à cet égard un revirement total. Depuis quelques jours, malheureusement, et contre toute logique d’aménagement rural, la forêt a même basculé de votre ministère au ministère de la transition Cette stratégie du stop and go financier est préjudiciable, mais elle vient surtout compromettre les efforts entrepris ces dernières années. La gestion forestière, tout comme les investissements dans l’industrie du bois, doit en effet être engagée sur des décennies. Sur l’amont, on parle de 130 millions d’euros fléchés sur le renouvellement forestier et, en parallèle, d’un effort continu de 10 millions d’euros en faveur des grains et plants. Sur l’aval et les entreprises, l’impact est considérable. Avec seulement 30 millions d’euros de crédits, ce sont l’innovation et la compétitivité des entreprises françaises qui vont être remises en cause. Prenons par exemple le cas des entreprises de travaux forestiers (ETF), qui sont le maillon essentiel pour l’entretien des forêts et l’approvisionnement de l’outil artisanal ou industriel de transformation du bois. Ces entreprises sont plus fragiles que jamais, elles pâtissent des aléas climatiques et d’une réglementation environnementale qui réduit leurs possibilités d’exercer, jusqu’à mettre en cause leur viabilité Certaines régions forestières sont d’ores et déjà en carence d’entreprises susceptibles de réaliser ces travaux. Les ETF sont par ailleurs exclues de nombreux dispositifs, notamment du TO-DE, alors qu’elles connaissent de véritables contraintes de Sans ETF, je le rappelle, il n’y a pas de travaux de gestion sylvicole, pas d’adaptation des forêts au changement climatique, pas de bois dans les scieries, pas de débroussaillage pour lutter contre les incendies, pas de bois pour la construction, pas de bois-énergie, pas de biomasse pour les industries, pas de biomasse pour les carburants. Qui plus est, ces entreprises vont pâtir des restrictions budgétaires et de la mise en œuvre, depuis 2023, de la fameuse REP, la responsabilité élargie du producteur, qui s’applique aux produits et matériaux de construction du bâtiment, leur imposant une surtransposition qui renchérit les produits bois français. On peut malheureusement s’attendre à une augmentation massive des importations ; j’aurai l’occasion de revenir sur ce sujet du champ d’application de la REP. Enfin, d’autres domaines sont lourdement affectés par la baisse des crédits – ils ont été évoqués. Tel est le cas de la DFCI, la défense des forêts contre l’incendie, au moment où les risques grandissent, comme le montre l’actualité aux États-Unis notamment ; du soutien aux forêts d’outre-mer, alors que les 8 millions d’hectares dont nous disposons en Guyane peuvent offrir des réponses aux difficultés rencontrées aujourd’hui par les populations ; du pacte en faveur de la haie. La forêt et la filière bois sont des sources de solutions énergétiques et écologiques. Si les forêts ne se renouvellent pas ou si nos entreprises périclitent, nous serons confrontés à des problèmes climatiques d’envergure. C’est pourquoi, mes chers collègues, les membres du groupe Union Centriste vous proposeront un certain nombre d’amendements visant à revenir à un budget pour la forêt et la filière bois qui permette de préserver l’avenir tout en contribuant aux nécessaires économies budgétaires. M. Jean-Jacques Michau. Michau. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le projet de budget agricole pour 2025 est globalement en baisse, de 13,4 % en autorisations d’engagement et de 6,5 % en crédits de paiement, et ce sans même prendre en compte la baisse qui vient de nous être annoncée. Cette baisse s’explique par un renoncement majeur aux mesures de planification écologique annoncées en 2023. Ce renoncement en matière de transition écologique relève d’une volonté politique assumée : les crédits consacrés à la planification écologique pour 2025 diminuent de 70 %, passant de 1 milliard à 300 millions d’euros. Le pacte en faveur de la haie se voit raboté de 80 millions d’euros, soit une chute de 75 % en autorisations d’engagement et de 33 % en crédits de paiement. La préservation et la reconstitution de nos haies sont pourtant des objectifs majeurs tant du point de vue de l’aménagement du territoire que de celui de la transition agroécologique et des services rendus à la nature et aux sociétés humaines. transitions enregistre quant à lui une baisse de 85 millions d’euros. Ce fonds a pourtant vocation à financer des démarches de structuration des filières, l’objectif étant la souveraineté alimentaire et l’accompagnement des agriculteurs face au changement climatique. Les sénateurs socialistes sont très attachés à ce virage agroécologique, qui doit se faire en lien avec les territoires et en encourageant les circuits courts. Je regrette aussi la diminution de 3 millions d’euros prévue en 2025 des crédits budgétaires du fonds stratégique de la forêt et du bois. Ce fonds apporte pourtant un soutien très utile aux communes forestières. dotées, comme celle du plan Protéines, ce qui est inacceptable compte tenu de l’enjeu que représente notre autonomie protéique. La France n’est actuellement pas autonome dans ce secteur stratégique, que ce soit pour l’alimentation humaine ou pour l’alimentation La ligne budgétaire relative au diagnostic carbone n’est plus dotée non plus pour 2025, à l’heure où la décarbonation de notre économie est un objectif majeur. Il est ainsi indispensable d’accompagner nos agriculteurs pour poser un diagnostic, identifier les leviers d’action et réduire les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que favoriser le stockage de carbone. C’est la clé d’entrée pour un changement durable de nos pratiques agricoles. Pour 2025, la sous-action « Dynamisation de l’aval bois-matériaux » de l’action n° 29 « Planification écologique » n’est plus dotée non plus. Pourtant, la structuration de la filière de transformation du bois est essentielle pour offrir des débouchés et des perspectives économiques à nos producteurs tout en l’intégrant aux objectifs de décarbonation de notre économie – je pense notamment à la stratégie nationale bas-carbone. Quant à la ligne « Défense des forêts contre l’incendie », qui était dotée de 34 millions d’euros pour 2024, elle ne sera plus dotée Je regrette également que le Gouvernement propose de supprimer des postes à l’Office national des forêts. En vingt ans, l’ONF a perdu près de 38 % de ses effectifs alors même que ses missions demeurent, voire sont renforcées du fait du dérèglement climatique. Nous présenterons, dans le même esprit, un amendement visant à renforcer les moyens humains du Centre national de la propriété forestière pour lui permettre de mener à bien sa mission de gestion durable des forgeries privées. Madame la ministre, je souhaite vous interroger sur les raisons de ces variations majeures qui affectent les crédits dédiés à la planification écologique d’une année sur l’autre. M. Daniel Gremillet. Gremillet. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je voudrais d’abord avoir une pensée pour notre ancien collègue Didier Guillaume, qui fut ministre de l’agriculture et avec qui j’eus très souvent l’occasion d’échanger dans cet hémicycle. Madame la ministre, un budget est un cap que l’on fixe pour l’année à venir. Mais, cette fois-ci, vous avez eu en plus un problème majeur à résoudre : les mouvements dans nos campagnes ont commencé voilà quasiment un an jour pour jour, le 16 janvier 2024. Depuis un an, des promesses ont été faites. Toutes n’ont pas été tenues. Vous avez dû apporter des réponses en urgence. Ainsi que plusieurs collègues l’ont rappelé, certaines des mesures annoncées ont été reportées. L’agriculture française s’en est trouvée encore un peu plus fragilisée. D’ailleurs, les travaux du Sénat l’ont mis en évidence : tout doucement, mais très sûrement, la ferme France perd pied, et la compétitivité de notre agriculture décline ; sa balance commerciale en pâtit Cette situation dégradée est la conséquence de choix ; elle n’est pas uniquement liée aux phénomènes climatiques. Pour preuve, d’autres pays en Europe et dans le reste du monde, bien que tout aussi concernés par le changement climatique, n’ont pas connu semblable dégradation. De cette dégradation, nous devons tenir compte dans la construction du budget pour 2025. Il faut fixer un cap, non seulement pour honorer les promesses qui ont été faites et qui, jusqu’à présent, n’ont pas été tenues, mais également pour prolonger les actions engagées. Dans cette perspective, la commission des affaires européennes et la commission des affaires économiques ont travaillé conjointement sur une proposition de résolution européenne visant à fixer les lignes directrices du Sénat sur la politique agricole commune après 2027. de la commission des affaires européennes. Très bon Gremillet. À cet égard, le projet de budget pour 2025 vaut indirectement confirmation ; il apporte une réponse politique aux attentes qui entourent le secteur. Je pense en particulier à l’indépendance alimentaire de la France, ainsi qu’à la capacité de notre agriculture à répondre aux demandes sociétales et à nourrir la population dans de bonnes conditions, mais aussi à la protection des revenus des Madame la ministre, nous avons reçu plusieurs alertes. La première concerne – plusieurs collègues y ont fait référence – le dossier assurantiel. Le fait que notre agriculture aille de difficulté en difficulté fragilise le système assurantiel. Et bien que celui-ci vienne d’être réformé, il est d’ores et déjà nécessaire de remettre l’ouvrage sur le métier pour trouver de nouvelles solutions. La deuxième alerte est liée aux crises sanitaires qui frappent le monde végétal comme le monde animal. Le phénomène touche particulièrement l’arboriculture et, plus généralement, l’ensemble des productions. Ne négligeons pas ce problème ; la solution dépendra des avancées de la recherche, des moyens qui y seront consacrés, ainsi que de notre capacité à développer des systèmes de protection lorsque cela sera possible. Nous examinerons tout à l’heure des amendements relatifs à la protection des plantes et des productions animales. Nous voilà rendus au point où nous risquons d’être confrontés à ce que nous avons déjà connu il y a soixante-dix ans : la mutation de dangers sanitaires touchant les populations animales en dangers sanitaires touchant la population humaine. Nous protéger contre les premiers, c’est donc aussi nous prémunir contre les seconds : ne l’oublions pas. Nous avons fait le choix, en matière agricole, de renforcer notre arsenal législatif et de déposer un certain nombre de textes. Je souhaite d’ailleurs rendre hommage aux auteurs des propositions de loi qui seront bientôt examinées dans cet hémicycle. L’une d’elles met notamment en lumière le coût pour notre agriculture de la surabondance de réglementations, les choses fonctionnant de manière plus simple dans d’autres pays. Je prendrai l’exemple de nos voisins allemands, qui sont leaders, à l’échelon européen, sur bon nombre de productions. Pendant douze mois, les prix du lait dans nos deux pays étaient quasiment identiques, à l’euro près. Mais les indicateurs du mois d’octobre montrent que la France est en train de décrocher : le prix allemand dépasse désormais le prix français de 45 euros les 1 000 litres – et l’Allemagne n’a pas de loi Égalim ! Là encore, ces différences de rémunération entre agriculteurs selon les pays traduisent des choix politiques. Et le lait est loin d’être la seule production concernée : j’ai d’autres exemples très concrets en tête. Ces éléments nous obligent, le budget n’étant, je l’ai dit, que la traduction des réponses que nous apportons aux attentes de la profession. Si, par ailleurs, je partage ce que notre collègue Anne-Catherine Loisier a indiqué à propos de la forêt, sujet que je ne saurais passer sous silence, ce n’est pas seulement parce que je suis un élu des Vosges ! (Sourires.) Au sein de notre groupe, et plus largement du Sénat, nous sommes tous convaincus que le secteur forestier est absolument capital. Madame la ministre, en matière agricole, il serait dommage que l’on assiste à un grand gâchis. Depuis l’après-guerre, le budget de l’agriculture a rarement été aussi important. N’aliénons pas notre potentiel ! Maintenons notre force de frappe ! Les présents choix budgétaires, en plus de leurs effets immédiats – déterminer ce que nous avons dans notre assiette –, conditionnent l’avenir, car l’agriculture et la forêt s’inscrivent dans le temps long ! présidente. Madame la ministre, mes chers collègues, ainsi que l’ont dit Bernard Buis et Daniel Gremillet voilà quelques instants, nous avons appris avec grande tristesse la disparition de Didier Guillaume, qui fut sénateur de la Drôme de 2008 à 2018, vice-président du Sénat et président du groupe socialiste du Sénat, ainsi que ministre de l’agriculture de 2018 à 2020. Un hommage lui sera rendu prochainement par M. le président du Sénat, mais je souhaitais en notre nom à tous lui rendre d’emblée cet hommage et témoigner à ses proches notre profonde sollicitude. Suite de la discussion d’un projet de loi présidente. Nous reprenons la discussion du projet de loi de finances pour 2025, considéré comme rejeté par l’Assemblée nationale. Nous poursuivons l’examen, au sein de la seconde partie, des crédits de la mission « Agriculture, alimentation, et de la souveraineté alimentaire. Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais, en préambule de mon propos, joindre ma voix aux hommages rendus à la mémoire de votre ancien collègue sénateur, mon prédécesseur, M. le ministre Didier Guillaume, qui vient de décéder brutalement. Je l’avais encore croisé voilà peu ; rien ne laissait présager une disparition si brutale. Je veux en cet instant vous faire part de ma tristesse, adresser mes condoléances à ses proches et témoigner, ainsi que nous aurons l’occasion de le faire ultérieurement, de la qualité de son action à la tête du ministère dont j’ai aujourd’hui la charge. Madame la présidente, monsieur le président de la commission des finances, messieurs les rapporteurs spéciaux, messieurs les rapporteurs pour avis, mesdames, messieurs les sénateurs, voilà maintenant un an que, à l’issue d’une première mobilisation d’ampleur, historique par sa résonance en Europe, les agriculteurs français se voyaient promettre un lot de mesures destinées à transformer leur quotidien. La responsabilité des représentants de la Nation eût été de graver celles-ci dans le marbre définitivement. Mais, par calcul, les tenants de l’instabilité politique et de la crise permanente en ont décidé autrement, en choisissant la voie de la censure. groupe SER.) Tissot. Ou la voie de la Avec cette suspension du temps durant l’examen d’un budget tant attendu, car porteur de la concrétisation de tant d’espoirs, c’est le cri de colère que le monde agricole exprime depuis un an qui s’est trouvé privé d’une partie de réponse. Tissot. Vous êtes toujours Nous ne pouvons pas accepter que le contrat moral que nous avons passé avec le monde paysan soit, une fois de plus, piétiné. C’est pourquoi, depuis ma nomination à la tête du ministère de l’agriculture il y a quatre mois, je dédie chaque minute de mon temps à traduire ces promesses en actes, en même temps que j’apporte des réponses aux crises sanitaires et Pour ce faire, mon principal vecteur est le budget, que j’ai l’honneur de défendre aujourd’hui devant vous. Ce budget, chacun ici connaît les conditions de sa construction : contraint temporellement, contraint politiquement, contraint financièrement. J’insiste quelques instants sur le contexte financier, que la censure votée au mois de décembre a considérablement Cette situation non seulement oblige le Gouvernement à prendre des mesures d’économies supplémentaires, mais nous empêche par ailleurs de faire droit à l’ensemble des amendements déposés. L’adoption de vos amendements, aussi pertinents soient-ils pour la planification écologique, la vaccination, la transition agroécologique, et j’en passe, représenterait bien souvent un effort financier que la situation économique actuelle ne nous permet pas Montaugé. Ce sont des choix Nous devons faire des choix,… Montaugé. Voilà ! … mais nous devons aussi faire en sorte que le débat ait lieu sur les sujets essentiels que vous souhaitez aborder ce soir. Cela étant, l’ambition de ce texte pour notre agriculture reste grande. Si les crédits qui lui sont alloués sont, certes, en baisse par rapport au budget 2024, qui avait été abondé dans un contexte exceptionnel – j’y reviendrai –, leur niveau demeure historique. L’ensemble des concours publics destinés à l’agriculture atteindra en 2025 le montant de 13,3 milliards d’euros pour le seul compte de l’État, soit une hausse de près de 1 milliard d’euros – 1 milliard d’euros ! – par rapport au budget 2023. En y ajoutant les financements de la PAC, soit 9,4 milliards d’euros, et les moyens du Casdar, ce ne sont pas moins de 25,3 milliards d’euros qui seront consacrés en 2025 au développement de l’agriculture et à notre souveraineté Mesdames, messieurs les sénateurs, grâce à votre vote, ces crédits doivent permettre de défendre trois grandes La première d’entre elles est de tenir parole. Les agriculteurs se sont vu promettre voilà un an déjà un lot de mesures pour que leur compétitivité et leurs revenus cessent d’être grevés par les charges. Aussi fallait-il commencer par s’attaquer au carburant de la colère, j’ai nommé la hausse de taxe sur le gazole non routier, ou GNR, sur laquelle ce budget revient. Avec votre concours, la promesse sera tenue. Débarrassés de cet irritant, il nous fallait ensuite procéder à de larges allégements de charges, ces charges qui minent aujourd’hui trop fortement la capacité des agriculteurs à résister à la concurrence internationale. C’est, là aussi, la promesse que tient ce budget, en rehaussant le taux de dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties pour les terres agricoles de 20 % à 30 %, pour un montant de 50 millions d’euros. Ce type de dispositif, qui, du fait de son périmètre, bénéficie d’un impact large, doit toutefois s’accompagner de mesures plus ciblées pour les filières les plus en difficulté. Le Gouvernement propose en ce sens deux mesures essentielles. D’une part, alors que les éleveurs ont été durement frappés par les crises sanitaires cette année, la mise en place, pour 150 millions d’euros, d’un avantage fiscal et social au profit des éleveurs bovins est destinée à lutter contre la décapitalisation du cheptel bovin. D’autre part, la pérennisation du dispositif travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi, dit TO-DE, permet d’alléger le coût du travail pour l’emploi de saisonniers agricoles. Cet effort de 163 millions d’euros aidera, en particulier, nos viticulteurs et nos arboriculteurs. Nous avons également veillé, en lien avec les parlementaires, à ce que la réforme des allégements généraux ne vienne pas percuter ce dispositif vital pour la compétitivité de nos filières. Vous le voyez, mesdames, messieurs les sénateurs, ce budget s’inscrit pleinement dans le respect de la parole donnée. Il apportera à nos agriculteurs le soutien dont ils sont demandeurs pour se projeter plus sereinement dans la compétition internationale. Je sais pouvoir compter sur votre soutien pour graver ces dispositions dans le marbre. Mais, à l’évidence, nous ne saurions en rester là. J’en viens donc à la deuxième priorité de ce budget : favoriser la résilience des filières les plus Vous le savez, le Gouvernement mobilise toute son énergie pour répondre aux urgences dans lesquelles se trouve prise l’agriculture française. Les moyens que l’État a déployés en ce sens sont considérables. Je peux notamment mentionner la mise à disposition gratuite de près de 14 millions de doses de vaccin contre la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO 3), pour un montant de 37 millions d’euros, et la création d’un fonds d’urgence exceptionnel de 75 millions d’euros pour accompagner les éleveurs face à la crise sanitaire, ainsi que la mise en place d’un dispositif d’aide à la trésorerie pour aider les agriculteurs dont les exploitations ont été frappées, parfois gravement, par des aléas climatiques violents. Pour ce qui est de répondre à ce type d’événements, qui sont appelés à se multiplier en raison du dérèglement climatique, le présent budget donne à l’État et aux agriculteurs des moyens pérennes. Il le permet d’abord par l’adaptation de notre fiscalité, en autorisant la modulation des charges qui pèsent sur nos agriculteurs en fonction de la conjoncture. Aussi, via un effort global de 14 millions d’euros, nous permettrons l’exonération à hauteur de 30 % de la réintégration de la déduction pour épargne de précaution en cas de sinistre climatique ou sanitaire. Cette mesure, en particulier, accompagnera les exploitants confrontés aux effets du dérèglement climatique. C’est cette même raison qui nous guide dans le choix d’augmenter le budget dédié à l’assurance récolte. Ce dispositif, qui permet aux agriculteurs d’être mieux couverts face aux aléas climatiques, est abondé à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros. Cela étant, mesdames, messieurs les sénateurs, favoriser la résilience de nos filières, c’est se placer en position d’anticipation, et non seulement de réaction. À cet égard, j’aimerais aborder la question des produits phytosanitaires. Chacun dans cet hémicycle, moi y compris, est convaincu de la nécessité d’en sortir à terme. Mais cette ambition doit s’accompagner d’une règle simple : on ne saurait interdire sans proposer de solution pour remédier à la situation ainsi créée. Sinon, c’est la mort de nos filières, de la diversité de nos exploitations et de notre alimentation, donc de notre souveraineté alimentaire. Aussi, j’ai souhaité que le budget 2025 maintienne des moyens ambitieux, d’environ 100 millions d’euros, pour le fonds destiné à financer la stratégie de réduction du recours aux produits phytosanitaires, qui a vocation à financer la recherche d’alternatives chimiques et non chimiques et à accompagner les agriculteurs sur le chemin des transitions. Voilà comment, mesdames, messieurs les sénateurs, nous entendons, par ce budget, favoriser la résilience de nos Un tel objectif s’inscrit dans une exigence de long terme : préparer notre production alimentaire aux enjeux que représente la maîtrise de nos besoins vitaux ou, en d’autres termes, l’impératif de souveraineté. Telle est la troisième priorité de ce budget. Vous le savez, la perte d’attractivité des métiers de l’agriculture et la perte de sens que ressentent les professions agricoles font peser un risque que je qualifierai d’existentiel sur le renouvellement des générations. Le budget que le Gouvernement vous propose d’adopter vise à apporter à ce problème de premières réponses fortes. J’en évoquerai trois devant vous. D’abord, la revalorisation de trois dispositifs fiscaux doit permettre de favoriser la transmission d’une exploitation à un nouvel installé. Ensuite, le cumul de l’exonération de cotisations sociales pour les jeunes agriculteurs et du taux réduit de cotisations maladie et famille, pour 25 millions d’euros, vise à favoriser l’embauche des jeunes. Enfin, parce que plus aucun aspirant agriculteur ne doit penser que la retraite le frappera plus durement que le travail, les pensions sont revalorisées sur la base des vingt-cinq meilleures années. Et je veux ici vous remercier, ainsi que vos collègues députés, d’avoir œuvré depuis presque deux ans pour que cette réforme voie le jour. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 permettra, j’en suis sûre, de concrétiser vos travaux. Mesdames, messieurs les sénateurs, je compte sur vous pour soutenir tous ces dispositifs, car ils nous remontent directement du terrain et contribueront à n’en pas douter au renouvellement de nos générations d’agriculteurs. Mais ce renouvellement n’aurait que peu de sens si l’agriculture elle-même était mise en danger. C’est la raison pour laquelle je souhaite déployer des moyens substantiels pour assurer la transition de l’agriculture française. Pour ce faire, plusieurs leviers sont à notre disposition. J’insiste en préambule sur un point : les mesures d’économies supplémentaires que la situation exige auraient pu conduire à la fin de notre planification écologique en agriculture, à son arrêt complet ; au plan comptable, c’eût été confortable. J’assume de faire un choix différent. Certes, celui-ci est plus difficile à endosser, puisqu’il consiste à diffuser l’effort en ciblant plutôt les dépenses de fonctionnement. Mais, face aux défis très graves que notre agriculture doit surmonter, la responsabilité commande d’opter pour une gestion en bon père – ou en bonne mère – de Tissot. Ça veut dire quoi ? Tout le monde doit mettre la main au pot, afin que le processus se poursuive. Aussi, je ferai en sorte que les crédits affectés à la planification soient au maximum préservés. Ce faisant, ce sont les financements du plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (Parsada), qui prépare la sortie des produits phytosanitaires suffisamment en amont pour éviter que nous ne nous retrouvions dans des impasses, ceux de notre plan de souveraineté en fruits et légumes et ceux de notre plan Protéines, autrement dit ceux de notre souveraineté alimentaire, qui sont protégés. J’insiste par ailleurs sur un point : la répartition qui vous a été proposée par mon prédécesseur dans le projet annuel de performances est une indication, mais nous n’avons pas encore procédé à la répartition proprement dite. Celle-ci se fera sur la base d’un retour d’expérience relatif aux mesures déployées en 2024, des échanges avec les professionnels et, bien sûr, de la discussion qui est menée avec les parlementaires en prévision de la CMP. En tout état de cause, certaines lignes qui affichent zéro ne resteront pas à zéro. J’en viens plus concrètement aux mesures que ce budget prévoit. Je pense d’abord au déploiement du plan d’adaptation de pans entiers de notre agriculture. Ainsi du plan « agriculture climat Méditerranée », que j’ai lancé en fin d’année dernière – mon prédécesseur en avait été l’initiateur – et dont le financement sera maintenu ; il porte d’ores et déjà ses fruits. Dans ces territoires très affectés par le changement climatique, des cultures alternatives de la diversification sont à l’œuvre. Voilà qui doit permettre d’accompagner financièrement l’adaptation des filières les plus affectées par le dérèglement climatique et de favoriser la diversification dans une cinquantaine de territoires labellisés du pourtour méditerranéen. Dans le même sens, l’accès à l’eau pour l’irrigation des exploitations et l’abreuvement des animaux est un objectif majeur – un impératif – qui doit être atteint dans le cadre d’une gestion raisonnée de la ressource. Tel est justement le rôle du fonds hydraulique. Pour un montant total de 20 millions d’euros en 2024, celui-ci a permis de financer quarante-huit projets de gestion innovante de l’eau en France. Le financement de ce fonds, dont j’ai révélé les lauréats, doit être pérennisé. Toutefois, ces mesures d’adaptation sont insuffisantes et doivent s’accompagner d’actions de lutte contre le changement climatique. C’est tout le sens de la politique de décarbonation pour le reboisement, qui était jusque-là menée par le ministère de l’agriculture et qui sera désormais conduite par la ministre de la transition écologique. je vous invite à conclure. Mesdames, messieurs les sénateurs, voter ce budget est impératif. Depuis quatre mois, je mène au sein du Gouvernement un important travail pour convaincre nos agriculteurs que l’État ne les a pas abandonnés. C’est tout le sens de mon action. Notre responsabilité est immense et je suis convaincue qu’ensemble nous l’assumerons pleinement. sur les travées du groupe UC et sur des travées des groupes Les Républicains, RDPI et INDEP.) agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », figurant à l’état B. Mes chers collègues, je vous rappelle que, pour cette mission, la conférence des présidents a fixé la durée maximale de la discussion à cinq heures. Nous avons 162 amendements à examiner. Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt Sécurité et qualité sanitaires de Conduite et pilotage des politiques de Allégements du coût du travail en agriculture (TODE-AG) trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° II-2102, présenté par le Gouvernement, est ainsi 40 715 528 7 777 831 6 034 231 Mesdames, messieurs les sénateurs, je comprends que la présentation tardive de cet amendement puisse vous irriter, mais vous connaissez les conditions contraintes dans lesquelles le présent projet de budget – d’ailleurs, c’était vrai aussi du précédent – a été préparé. Cet amendement vise à intensifier l’effort de redressement des finances publiques en annulant des crédits supplémentaires sur la mission, l’objectif étant de contribuer à atteindre une cible de déficit public de 5,4 % du PIB. Pour autant, il ne s’agit pas de renoncer aux grandes priorités de mon action. Je pense notamment à un sujet que vous avez presque tous évoqué : la planification écologique. Parler de planification écologique, c’est parler du plan Protéines, du pacte en faveur de la haie, du Parsada, qui permet d’anticiper le retrait probable de substances pour éviter que nous ne nous retrouvions dans des impasses techniques, ou encore du plan de souveraineté pour la filière fruits et légumes. Je le rappelle, la moitié des fruits et légumes consommés en France n’y sont pas produits ; une telle perte de souveraineté est absolument Je m’engage par ailleurs à procéder à des ajustements au sein des divers programmes pour préserver au maximum le soutien aux agriculteurs. Par ailleurs, je souhaite appeler votre attention sur un point, que j’ai déjà souligné dans la discussion générale : le budget de l’agriculture est l’un des rares budgets du projet de loi de finances pour 2025 à enregistrer une amélioration sur le plan fiscal – de telles améliorations, vous n’en trouverez pas beaucoup dans ce texte… Ainsi prévoyons-nous plus de 400 millions d’euros d’allégements de charges sociales et fiscales, ce qui aura un effet direct sur le revenu des agriculteurs. Vous avez tous souligné les difficultés de revenu de cette profession. Or, ce revenu, de quoi dépend-il ? Du niveau des charges, du volume de production et du prix de vente. L’allégement des charges est donc un levier essentiel. De surcroît, il est important de contextualiser cette diminution des crédits – plusieurs sénateurs l’ont fait – en la rapportant à la totalité des concours publics à l’agriculture. Une fois agrégés, ceux-ci atteignent en effet 25,6 milliards d’euros. La baisse dont il est question, 285 millions d’euros, représente donc 1,2 % de l’ensemble de ces concours. Évidemment, il eût été préférable que nous ne soyons pas dans cette situation. Néanmoins, je vous invite, comme l’ont fait les sénateurs Klinger et Duplomb, à considérer la stabilité de ces concours et à relativiser cette baisse. Les termes qui ont pu être utilisés pour la qualifier – certains d’entre vous ont parlé d’un « effondrement du budget agricole » – me paraissent très exagérés et sans rapport avec la réalité des chiffres. n° II-1412 rectifié, présenté par MM. Canévet et Delahaye, Mme O. Richard, M. Folliot et Mme Jacquemet, est ainsi libellé : 1 838 818 Allègements du coût du travail en Canévet. Il est défendu. n° II-1416 rectifié, présenté par Canévet. Défendu ! spécial. Sur l’amendement du Gouvernement, qui a en effet été transmis tardivement, la commission des finances a émis un avis défavorable, bien qu’elle approuve la volonté de réduire certaines dépenses publiques. La méthode consistant à appliquer un coup de rabot homogène ne nous paraît pas opportune, en particulier sur cette mission qui, plus que d’autres encore, mérite un ciblage opéré avec discernement. Mes chers collègues, je profite de l’examen de ce premier amendement pour insister sur la nécessité que nous nous montrions collectivement responsables. Certains amendements qui seront défendus par la suite sont gagés sur plusieurs centaines de millions d’euros. On peut évidemment se faire plaisir en les votant, mais leur adoption ferait tomber d’autres amendements bien plus raisonnables, émanant de tous les groupes politiques, et sur lesquels la commission des finances a parfois émis un avis favorable. Évitons donc d’adopter des amendements au montant disproportionné : cela serait contre-productif. Sur les amendements nos II-1412 rectifié et II-1416 rectifié, l’avis de la commission est défavorable. du Gouvernement sur les amendements nos II-1412 rectifié et II-1416 rectifié ? Je demande à M. Canévet de bien vouloir les retirer au profit de mon amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. M. Thomas Dossus, pour explication de vote. Dossus. Je profiterai de cette explication de vote pour réagir aux propos de Mme la ministre. Dans les circonstances actuelles, il faut faire attention à ce que l’on dit, en particulier sur cette mission. Madame la ministre, vous dites que nous allons payer le coût de la censure ; je rappelle qu’un certain nombre de permanences de parlementaires ont été dégradées pour ce motif même, et les élus concernés ont reçu peu de soutien de la part du Gouvernement. Il faut donc remettre les choses en perspective : pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Le principal responsable de la censure, c’est le Premier ministre précédent, Michel Barnier, qui, responsable devant le Parlement, n’a pas su le convaincre et a préféré discuter avec l’extrême droite, ignorant tout un pan de l’hémicycle à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, la situation financière justifierait selon vous le double recul que constituent ce budget et cet amendement. Mais cette situation ne vient pas de nulle part : nous avons assez de mémoire pour garder en tête, en particulier, les réductions d’impôt accordées aux plus fortunés. Un rapport de la Cour des comptes, publié cette semaine, établit que les errements de la politique fiscale locale, qualifiée d’« antiredistributive », nous coûtent 40 milliards d’euros chaque année. De ce côté de l’hémicycle, en tout cas, nous ne sommes pas responsables de l’impasse budgétaire dans laquelle nous sommes ! Je vous invite donc, madame la ministre, à faire attention aux mots que vous utilisez, car ils sont inflammables. J’ajoute que vous faites le choix de sacrifier la transition, ce qui ne nous coûtera que plus cher dans les années à venir… M. Franck Montaugé, pour explication de vote. Montaugé. Madame la ministre, je vous ai attentivement écoutée. Si l’on peut entendre vos arguments, que dira-t-on des nôtres ? En réalité, ces 285 millions d’euros retranchés aux crédits de la mission représentent autant d’espérance en moins pour la profession, et notamment pour les agriculteurs qui ont à affronter les difficultés liées aux épizooties ou aux phénomènes climatiques – je pense en particulier aux viticulteurs, mais toute la profession est concernée. On ne saurait donc relativiser cette baisse en la rapportant aux masses budgétaires des concours publics à l’agriculture, qui sont certes importantes – vous avez évoqué le chiffre de 25 milliards d’euros. On ne peut pas se contenter de ce que vous nous avez dit : en tout cas, je suis convaincu que les agriculteurs qui ne seraient pas aidés à traverser les difficultés auxquelles ils sont confrontés ne le comprendraient pas. Je ne dis pas cela pour vous embêter : ce n’est pas une position politique que j’exprime, c’est un ressenti de terrain – un simple constat. Les agriculteurs en difficulté, vous les aidez par ailleurs, par certaines mesures, mais ils méritent d’être davantage entendus et soutenus, y compris Enfin, vous intégrez la PAC, à juste titre ou non, dans la masse budgétaire destinée à l’agriculture. Or la PAC mériterait elle aussi d’être revue dans le sens d’une meilleure prise en compte de l’effort agroécologique. Cette politique agricole commune, dans sa forme actuelle, est surannée. Elle doit être réformée de fond en comble. Il y a là, devant nous, un chantier immense. Je compte sur le ministère et sur l’ensemble du Gouvernement… Montaugé, je vous invite à conclure. Montaugé. … pour qu’ils suivent les résolutions que nous avons prises à cet égard dans cette assemblée. M. Jean-Claude Tissot, pour explication de vote. Tissot. L’amendement que vous avez déposé, madame la ministre, pose problème tant sur le fond que sur sa forme. D’une part, sur la forme, nous avons pris connaissance de cet amendement il y a trois heures. Il s’agit d’un coup de rabot de 300 millions d’euros : autrement dit, vous faites fi du travail parlementaire, que vous connaissez pourtant aussi bien que moi, et en particulier de celui qui est réalisé en commission et qui, en l’espèce, s’est fait dans l’ignorance de cette nouvelle coupe. Cette méthode revient à mépriser – j’y insiste – le travail des parlementaires que nous sommes, ce qui est regrettable et dommageable. D’autre part, sur le fond, vos explications relèvent presque de la malhonnêteté intellectuelle. L’opération, dites-vous, serait quasiment neutre. Mais vous oubliez de dire que ce budget a déjà fait l’objet d’un coup de rabot de 300 millions d’euros sous le gouvernement Barnier ministre remue la tête en signe de dénégation.), auquel s’ajoute donc cette baisse de 285 millions d’euros. Au total, cela fait –600 millions d’euros pour la mission « Agriculture » ! « Neutre », dites-vous ? Il faudra m’expliquer pourquoi… Je trouve en outre très anormal que vous preniez 2023 pour année de référence, en faisant fi de l’année 2024, au prétexte que les crédits auraient été, pour cet exercice, trop importants par rapport à ceux de l’année précédente. Prenez donc pour référence l’an 2000, tant que vous y êtes : il est certain qu’à cette aune les crédits pour 2025 pourront être considérés comme en hausse ! Nous voterons évidemment contre cet amendement, mais je tenais à vous dire, madame la ministre, que nous ne sommes pas tout à fait dupes. Les missions que nous avons examinées hier et ce matin – « Sport », « Culture », etc. – font toutes l’objet d’un coup de rabot. Nous nous y attendions un peu, mais non dans de telles proportions ! M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. Madame la ministre, peut-on continuer à faire de la politique ainsi ? La méthode du Gouvernement est extrêmement méprisante à l’endroit de notre travail. La déclaration de politique générale que le Premier ministre est venu faire devant nous a brillé par sa vacuité. De nombreuses consultations ont eu lieu ; à la clé : quasiment rien. Et, aujourd’hui, au moment d’examiner les crédits de cette mission, nous constatons qu’il a été décidé d’une amputation, sans que l’on sache ni quand, ni comment – sans doute pendant la nuit, au détour d’un couloir… –, ni sur quels critères : après le rabot, les coupes à la hache ! Comme l’a dit mon collègue Franck Montaugé, ces millions que l’on supprime, ce sont des politiques publiques qui disparaissent, et des agriculteurs dont les difficultés vont encore s’aggraver. Depuis des années, les gouvernements qui se succèdent – à un rythme d’ailleurs de plus en plus intense ! – se disent tous à l’écoute des agriculteurs. « Nous sommes là, nous vous avons entendus », entend-on inlassablement. Mais, au bout du compte, il n’y a qu’une absence de cap ! Les agriculteurs ont besoin de lisibilité pour se projeter et construire des alternatives. Mais, pour cela, il faut des moyens. Et, des moyens, on peut en trouver ! Chaque jour nous vous faisons des propositions de recettes. Nous avons besoin de politiques dignes de ce nom, car, pour l’heure, nous nous enfonçons dans une crise de plus en plus profonde. Nous aurons bientôt l’occasion d’y revenir : quel modèle d’agriculture voulons-nous pour demain ? M. Franck Menonville, pour explication de vote. Menonville. Je veux revenir sur la comparaison des crédits pour 2025 avec ceux de 2023. Le budget 2024 était en hausse de près de 1 milliard d’euros par rapport au budget 2023. Aussi, puisque l’addition de la baisse initiale et de ce nouveau coup de rabot aboutit, pour l’exercice en cours, à une diminution globale du budget de l’agriculture de 600 millions d’euros, le budget 2025 se retrouve assez proche du budget 2023. Seulement, en 2023, le volet forestier, et notamment l’aide au renouvellement forestier, était rattaché aux missions « Investir pour la France de 2030 » et « Plan de relance », pour 250 millions d’euros. Si l’on veut comparer ces deux budgets, il faut donc réintégrer ces lignes budgétaires dans les crédits alloués en 2023 au ministère de l’agriculture. Depuis le PLF pour 2024, en effet, il est prévu de pérenniser l’inscription de ce volet au sein du budget dudit ministère. M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Je veux revenir sur la Quelques heures avant l’examen de la mission « Agriculture », comme cela a déjà été le cas hier pour les missions « Aide au développement » ou « Sport », nous découvrons de nouveaux amendements qui ont pour objet de sabrer les crédits, sans concertation ni discussion, et, surtout, sans la moindre ligne politique ! Quelles sont vos priorités ? Quelles sont vos orientations ? Il me semblait pourtant que, s’il y avait bien une priorité, c’était précisément la question Sur toutes les chaînes de télévision et de radio, on vous entend répéter, à juste titre, qu’il y a une crise agricole et qu’il faut y répondre. Et pourtant, comme pour toutes les autres missions, vous sabrez en supprimant 284 millions d’euros de crédits – cela paraît En découle une autre question, qui a trait à la démocratie. Vous avez fait le choix de poursuivre l’examen d’un budget qui a été censuré. Vous faisiez d’ailleurs partie du gouvernement censuré, madame la ministre. Pourquoi a-t-il été censuré ? Parce que, justement, ses orientations n’étaient pas bonnes ! Or on nous demande de repartir du même projet de budget, et nous nous retrouvons dans l’impossibilité d’agir sur les recettes ! Comment pouvons-nous faire notre travail de parlementaires ? C’est bien là le fond de la question : si vous refusez de donner des moyens à l’agriculture, au sport, à l’aide au développement, ce qui serait pourtant nécessaire pour éviter d’aller dans le mur – derrière ce budget totalement austéritaire, en effet, ce sont des lendemains très difficiles qui s’annoncent ! –, c’est tout simplement parce que vous ne voulez pas toucher aux recettes. Vous parlez de compromis et de responsabilité. Soyez donc responsables : penchez-vous sur les recettes ! Les entreprises du CAC 40, je le rappelle, ont reversé 100 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2024. M. Laurent Duplomb, pour explication de vote. Duplomb. Madame la ministre, c’est une question bien difficile que celle-ci, pour de multiples raisons. La forme, il est vrai, n’est pas à la hauteur de l’enjeu : on aurait pu anticiper. Mais, en réalité, au regard de l’instabilité dans laquelle nous sommes, personne ne peut établir à l’avance un budget tenable. Franck Menonville l’a dit : entre 2023 et 2024, le budget de la mission a été accru de 900 millions d’euros. À l’époque, on disait que c’était de la « com’ ». Ce n’était pas totalement faux, puisqu’une très grande partie de ces crédits n’ont pas été utilisés… Lorsque nous avons rédigé notre rapport, la baisse pour 2025, par rapport à l’exercice 2024, était de 6,5 % en crédits de paiement, soit 300 millions d’euros. Cette baisse, nous l’avons acceptée. Par la suite, un amendement « Barnier » a été déposé pour diminuer l’enveloppe de 98 millions d’euros supplémentaires. Et, aujourd’hui, voilà qu’un amendement « Bayrou » nous est présenté, visant à supprimer de nouveaux crédits, en sorte que la baisse atteigne au total 284 millions d’euros, sans compter la réduction des crédits du Casdar. C’est cela, la réalité. J’avoue qu’en la circonstance je suis bien en peine d’appeler à un vote très clair, « pour » ou « contre » – il est très rare que cela m’arrive… Montaugé. Il faut voter Tissot. Laisse-toi aller, cher collègue ! (Sourires.) Duplomb. Voter contre cet amendement, c’est ne pas accepter de dire que tout le monde doit faire des efforts. sur des travées du groupe SER.) Bazin. Oui ! Duplomb. S’il faut faire des efforts, et il le faut, faisons-les intelligemment, en supprimant tout ce qui emmerde les paysans, toutes les contraintes administratives qui pèsent sur l’agriculture, ou plutôt qui la surchargent ! Montaugé et Jean-Claude Tissot présidente. Monsieur Duplomb, je vous invite à conclure. Duplomb. Si l’argent est bien orienté, je ne suis pas défavorable à ces baisses de crédits. Le tout est que les engagements pris par le Gouvernement en matière agricole… présidente. Il faut conclure, cher collègue. Duplomb. … soient tenus, et notamment que les fameux 450 millions d’euros demandés aillent bien dans la poche des agriculteurs ! présidente. Monsieur Duplomb, votre temps de parole est écoulé. La parole est à M. Henri Cabanel, pour explication Cabanel. Je ne pense pas qu’il y ait, dans cet hémicycle, des collègues naïfs à propos de la situation dans laquelle nous sommes. J’ai entendu mes collègues de la majorité sénatoriale revenir sur les projets de loi de finances pour 2023 et 2024 ; pourtant, ils ne les ont pas votés, ces deux textes ayant été rejetés par notre assemblée. Nos collègues siégeant de l’autre côté de l’hémicycle, eux, ont beau jeu de s’étonner de la méthode, que nous avons suffisamment dénoncée. On sait bien – les membres du RDSE, en tout cas, le savent – que des négociations ont été menées. Depuis la reprise de la discussion du projet de loi de finances, le même schéma se répète exactement pour toutes les missions : des amendements sortent du chapeau à la dernière minute et l’on nous propose des coupes rases… Nous ne sommes pas naïfs. Ne soyez pas hypocrites, ni les uns ni les autres ! Nous savons comment cela se passe. Les négociations se font – malheureusement ! – en dehors du Parlement ! Il faut le dire. Pour autant, compte tenu de l’ampleur des enjeux, et puisque nous partageons la volonté de réduire l’endettement du pays, nous devons faire des efforts. Madame la ministre, ces efforts doivent-ils être supportés par les uns et par les autres dans des proportions équivalentes ? Concernant l’agriculture, je me pose la question. Je l’ai dit lors de la discussion générale : nous manquons d’une stratégie à moyen et long terme, qui nous engage dans le temps ! C’est important. Aussi, mon groupe s’abstiendra sur cet amendement. M. Michel Canévet, pour explication de vote. Canévet. Sur cette mission comme sur toutes les missions, j’ai déposé des amendements de réduction des crédits, et plus exactement de réduction des dépenses de fonctionnement. En effet, il me semble absolument primordial que chacun participe à l’effort de réduction des déficits publics, car il serait inenvisageable que l’on reporte indéfiniment la charge de la dette sur les générations futures. Il est temps que nous prenions des mesures pour éviter que cette dette ne s’alourdisse au point de rendre totalement impossible, à l’avenir, la mise en œuvre de politiques publiques… Dans sa réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre, mercredi, dans cet hémicycle, le président du groupe Union Centriste a rappelé que le progrès, dans notre pays, ne rime pas nécessairement avec un surcroît de dépenses publiques et, surtout, d’impôts. Cela est singulièrement vrai dans le cas de la mission « Agriculture ». En effet, comme l’a évoqué Laurent Duplomb, nous avons sans doute beaucoup à faire pour réduire les contraintes et les normes administratives de toutes sortes, qui empêchent l’agriculture de prospérer dans notre pays. Nous avons des atouts agricoles ! Mais, pour des raisons diverses, nous opposons tant de contraintes au développement de l’agriculture et tant d’obstacles à la recherche de la souveraineté alimentaire, à laquelle, pourtant, nous tenons tant ! Prenons donc les choses en main. La première action à mener est bien la réduction des contraintes de toutes natures qui empêchent les agriculteurs de gagner leur vie et de surmonter les défis que nous leur demandons de relever. Commençons par faire ce travail, avant de réclamer toujours plus de crédits ! Duplomb. Très bien ! M. Simon Uzenat, pour explication de vote. Uzenat. D’abord, sur la méthode, il n’y a de notre part aucune hypocrisie. Vous étiez membre du précédent gouvernement, madame la ministre. Vous connaissiez le budget que vous avez choisi de reprendre. Vous aviez donc tout loisir de proposer cet amendement à temps pour qu’il puisse être, à tout le moins, examiné en commission. Ensuite, nous en avons ici la démonstration : ceux qui prétendent que l’on peut faire plus avec moins mentent aux Canévet ironise.) Oui, il faut des moyens pour l’action publique. Oui, il faut de la justice fiscale. L’impôt n’est pas la solution magique, mais mettre à contribution celles et ceux qui, ces dernières années, ont bénéficié des suppressions d’impôt qui ont conduit à l’endettement de notre pays est une mesure de bon sens, tout simplement. Cette mesure doit pouvoir bénéficier aux agriculteurs et à des millions de nos concitoyens qui se trouvent aujourd’hui dans la précarité. Les préoccupations que j’ai en vue, nous ne les partageons peut-être pas tous, mais elles sont incontournables, qu’il s’agisse du revenu des agriculteurs, de la planification écologique ou du renouvellement des générations. Certes, il y a un travail à faire sur les normes, mais n’oublions pas ces sujets Pour atteindre ces objectifs que vous semblez partager, madame la ministre, il faut une volonté politique, à l’échelle nationale comme à l’échelle européenne – et force est de constater que l’on est très loin du compte. Mais il faut aussi des moyens financiers ! Vous pouvez continuer à faire de grands discours devant les organisations représentatives des agriculteurs et promettre le Grand Soir avec le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole. La réalité, c’est que les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous – cet amendement le démontre. En définitive, vous n’ouvrez la porte qu’à une seule solution : encore et toujours, la réduction des moyens, ce qui revient à la réduction de l’ambition politique et au laisser-faire généralisé, au détriment même de nos agriculteurs. Nous voterons évidemment contre cet amendement. M. Vincent Louault, pour explication de vote. Louault. Madame la ministre, j’ai parlé de refus d’obstacle : nous y sommes ! L’avantage de votre démarche, c’est que, les sénateurs étant forcés au fond du terrier, ils commencent à se parler entre eux, tous groupes confondus, et finissent par se mettre d’accord – et le résultat ne va pas forcément vous plaire ! (Sourires.) Avant cela, chacun faisait cavalier seul : vous faisiez face, en quelque sorte, à 348 principautés de Monaco. Désormais, nous échangeons beaucoup, passant de travée en travée ; c’est totalement nouveau. Votre méthode n’est pas très glorieuse, madame la ministre. Si nous avions été prévenus plus tôt, nous aurions pu participer à l’effort, car il est nécessaire – nous sommes tous d’accord, du moins du côté droit de l’hémicycle. Mais, dans ces conditions, nous le refusons. L’alerte est donnée, désormais, et il va se passer pour la mission « Agriculture » la même chose que pour la mission « Sport » : si vous vous retournez, vous ne verrez pas le moindre bras levé en faveur de votre amendement ! Mme Marie-Claire Carrère-Gée, pour explication de vote. Carrère-Gée. Je ne crois pas faire offense à la ministre en votant, à titre personnel, contre un coup de rabot si puissant, et présenté si tardivement, sur un budget qui concerne des professionnels dont beaucoup se trouvent en grande difficulté ; je m’y opposerai d’autant plus volontiers que cet amendement opère, de surcroît, totalement à l’aveugle, frappant tous les programmes indistinctement. Tout d’abord, mesdames, messieurs les sénateurs, je veux rappeler le contexte dans lequel nous nous trouvons. La France est dans une situation extrêmement difficile, vous le savez. Nous sommes au bord de la crise financière ; notre déficit est considérable ; il nous faut absolument y répondre, budgétairement, financièrement. Tissot. C’est votre bilan ! Nous n’y sommes pour rien ! Vous êtes tous des parlementaires responsables. Vous savez le risque que la France encourt si elle ne tient pas ses comptes. La question est donc : les restrictions budgétaires qui sont proposées dans ce budget compromettent-elles le soutien que nous apportons à nos agriculteurs et la politique agricole que conduit le Sur ce point, il m’importe de rappeler quelques chiffres. Je donne deux exemples : près d’un demi-milliard d’euros d’allégements de charges sont prévus au bénéfice de nos agriculteurs ; un demi-milliard d’euros, de même, est consacré à l’assurance récolte contre les aléas climatiques. Lorsque j’ai défendu ce budget pour la première fois, sous le précédent gouvernement, tout le monde, y compris les agriculteurs, s’accordait à dire que l’essentiel en avait été préservé. Les deux exemples que je viens de vous donner montrent que les crédits mobilisés sont susceptibles de répondre à la détresse que connaissent certains de nos agriculteurs dans certaines régions de France. Si tel n’était pas le cas, je peux vous dire qu’ils l’auraient fait savoir à haute voix. Or vous n’avez pas observé de mécontentement des agriculteurs sur ce sujet particulier. La donne a-t-elle changé dans la proposition budgétaire que je vous présente aujourd’hui ? Non : la donne n’a pas changé. Nous avons pris l’engagement de maintenir les allégements de charges sociales et fiscales qui avaient été inscrits dans la première mouture du budget, pour près de 500 millions d’euros. Nous avons maintenu le budget de l’assurance récolte. Nous avons protégé les grandes orientations de la politique agricole, que j’ai rappelées tout à l’heure. À ceux qui s’inquiètent de savoir si l’environnement sera sacrifié sur l’autel de la responsabilité budgétaire, je dis non : au contraire, dans la répartition des crédits que j’opérerai, je veillerai à protéger ce qui garantit l’avenir de l’agriculture. Il faut donc examiner la situation avec une forme d’honnêteté intellectuelle – car il n’y a aucune malhonnêteté intellectuelle de ma part ! J’en viens d’ailleurs à un argument supplémentaire. Le budget 2024 a été totalement atypique. C’est la raison pour laquelle les rapporteurs ont replacé le budget 2025 dans la perspective des deux précédents, celui de 2023 et celui de 2024. Pour 2024, une augmentation considérable des budgets agricoles avait été décidée, en faveur de la planification écologique. Or ce budget n’a pas été, tant s’en faut, totalement utilisé. Aussi, lorsque Gabriel Attal a bâti le budget qu’il a transmis à Michel Barnier, les crédits non consommés ont en effet été ponctionnés. S’y ajoute la présente diminution de crédits, mais, comme cela a été dit, le projet de budget pour 2025 est identique au budget réalisé Tissot. Il s’agissait de projets Vous avez raison de les évoquer, monsieur le sénateur. Parmi ces projets pluriannuels, je citerai : le plan Protéines ; le plan agriculture climat Méditerranée ; le fonds hydraulique ; le plan de souveraineté pour la filière fruits et légumes, très important à mes yeux ; le Parsada, qui doit nous préparer à la sortie des produits phytos, parce que telle est la réalité du chemin sur lequel nous sommes engagés. Tous ces projets, je veux pouvoir les poursuivre. J’en viens aux questions de forme, dont je comprends qu’elles aient pu éveiller en vous des susceptibilités, mesdames, messieurs les sénateurs. J’ai été parlementaire et, même chargée d’une mission ministérielle, je le suis toujours. Je comprends votre irritation, mais ne restez pas bloqués sur ces questions de forme ! Vous savez combien la situation est atypique, difficile : elle nous impose à tous d’énormes efforts, y compris, pour ce qui vous concerne, l’acceptation de la rapidité avec laquelle nous vous avons proposé ces modifications budgétaires. Je prends l’engagement de tenir compte de tout ce que vous m’aurez dit dans le cadre de ce débat sur la mission rurales », lorsque le temps sera venu d’opérer les répartitions de crédits au sein des différentes missions budgétaires. Soyez persuadés que votre travail ne sera pas ignoré, et encore moins méprisé. Telles sont les raisons pour lesquelles, tout en remerciant ceux d’entre vous qui, à l’instar de M. Duplomb voilà quelques instants, ont exprimé leur soutien, je vous invite vivement à vous ranger derrière ce que propose le Gouvernement au travers de l’amendement n° II-2102. Si nous ne le maîtrisons pas, ce budget pourrait connaître, demain, des ponctions beaucoup – beaucoup ! – plus importantes. Nous limitons la casse, j’ose le dire en employant cette expression quelque peu triviale. (Nous voilà sur les travées du groupe GEST.) M. Bruno Sido, pour explication de vote. Sido. Madame la ministre, c’est un ancien agriculteur, aujourd’hui à la retraite, mais connaissant bien le sujet, qui vous parle. Vous nous mettez dans une situation impossible, devant un choix cornélien ! Je ne sais pas exactement ce qu’un ministre peut ou ne peut pas faire en cours d’année, mais qu’est-ce qui vous empêche, plutôt que de supprimer aujourd’hui facialement plus de 200 millions d’euros de budget, de le faire petit à petit, au gré des besoins, via des annulations de crédits ? En tout cas, ne nous demandez pas à nous de prendre une telle décision ce soir ! Une décision a été prise dans la nuit : nous n’avons pas été tenus au courant, la commission des affaires économiques, dont je ne suis pas membre, n’a pas eu le temps d’en discuter. C’est à l’évidence un coup de rabot ; mais nous ne savons pas où il tombera Je le répète, vous pourriez très bien choisir d’attendre, pour affiner votre position et procéder, au moment de l’année le plus opportun, à des annulations de crédits qui permettraient d’arriver au même résultat que celui que vous nous demandez d’entériner aujourd’hui. Par conséquent, que ceux qui ont envie de voter pour votre amendement le fassent, que ceux qui ont envie de voter contre le fassent également. Cela ne changera rien, puisque vous pourrez faire ce que vous voudrez, madame la ministre ! Stanzione. Bientôt les élections professionnelles… Monsieur le sénateur, ce que vous dites est vrai, mais cela l’a toujours été et trouve à s’appliquer pour tout et tout le temps : une décision budgétaire peut être prise à tout moment de l’année. Donnez-moi acte du fait que, ministre des agriculteurs, je veux tout faire pour protéger leur budget. Sinon, je sais très bien ce qu’il adviendra. La diminution de crédits que je vous propose inclut, je le rappelle, celle qui avait d’ores et déjà été décidée sous le gouvernement Barnier. Je me tourne vers Mme la sénatrice Carrère-Gée, car elle connaît bien le sujet et pourrait vous le confirmer. Dans le rabot d’aujourd’hui, on trouve le rabot d’hier. À l’évidence, rien ne laisse présager que nous pourrions aller au-delà d’une telle diminution, tout simplement parce que ce budget touche à des besoins tout à fait essentiels. Croyez bien aussi, je le répète, que je vais vous écouter avec attention tout au long de ce débat. Je ne pourrai pas émettre un avis favorable aussi souvent que vous le souhaiteriez, mais ce que vous direz me permettra d’affiner la répartition des crédits envisagée, ce que je n’ai pas eu le temps de faire correctement dans les délais qui m’étaient impartis. Si vous avez eu la patience d’écouter mon propos introductif, vous avez entendu tout ce que nous protégeons : nous protégeons tous les allégements de charges ; nous protégeons le mécanisme de l’assurance récolte ; nous protégeons les grandes orientations du ministère visant à garantir une agriculture diversifiée, qui puisse, demain, donner aux agriculteurs de quoi vivre convenablement, de quoi préparer la transition écologique et de quoi affronter les enjeux climatiques qui s’imposent à eux. Voilà autant d’éléments de fond qui, je veux vous en convaincre, ne seront pas contredits par les chiffres en cours l’amendement n° II-2102. J’ai été saisie de deux demandes de scrutin public émanant, l’une, du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, l’autre, du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. Je rappelle que l’avis de la commission est (Le scrutin a présidente. Personne ne demande présidente. Voici, compte tenu de présidence, le résultat du scrutin n° 156 : Le Sénat n’a pas adopté. Poumirol et Tissot applaudissent.) Je mets aux voix l’amendement n° II-1412 l’amendement n° II-1416 rectifié. n° II-775 n’est pas soutenu. L’amendement n° II-774 n’est pas soutenu. L’amendement n° II-1514, présenté par MM. Tissot, Lurel, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Pla, Stanzione, Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et La parole est à M. Jean-Claude Tissot. Tissot. Cet amendement vise à renforcer les moyens de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour la mise en œuvre du programme national de recherche Environnement-Santé-Travail (PNR EST). Je tiens à préciser qu’il avait été adopté en commission des finances à l’Assemblée nationale, sur l’initiative des députés Le PNR EST finance des recherches sur les risques pour la santé liés à notre environnement et sur les risques pour les Il se traduit par le lancement annuel d’appels à projets, pour un montant d’environ 8 millions d’euros. Ainsi, en 2023, quarante-cinq projets ont été retenus, pour 7,4 millions d’euros. Malheureusement, le PNR EST connaît une baisse d’attractivité due à la concurrence des appels à projets de l’Agence nationale de la recherche. Dans ce contexte, l’Anses risque de ne plus pouvoir assurer de manière satisfaisante la nécessaire production de connaissances sur cette thématique environnement-santé-travail, pourtant cruciale. L’objet du présent amendement est donc d’apporter un soutien financier supplémentaire de 10 millions d’euros à l’Anses pour conforter sa capacité d’intervention dans ce domaine et lui permettre de répondre aux spécial. La commission estime qu’en l’état actuel des finances publiques un tel renforcement des moyens n’est pas envisageable, a fortiori s’il devait se faire au détriment du programme 215, qui retrace les moyens ministériels, en particulier ceux des services déconcentrés, dont nous avons besoin dans les Le programme 206 participe déjà au financement des projets du PNR EST à un niveau satisfaisant. Avis défavorable également. l’amendement n° II-1514. n° II-1530, présenté par M. Duplomb, est ainsi La parole est à M. Laurent Duplomb. Duplomb. En comparaison des 284 millions d’euros de dette supplémentaire que nous venons de voter, cet amendement va paraître de bien faible portée. Mon idée est toute simple : supprimer la subvention pour charges de service public versée à l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, dite Agence Bio, dont les missions seraient reprises par FranceAgriMer. Voilà un bon moyen de faire des économies tout en trouvant des pistes supplémentaires pour favoriser l’agriculture dans sa totalité au lieu de privilégier une agence, une de plus parmi les plus de mille que compte la France… spécial. Notre collègue entend s’en prendre à la subvention pour charges de service public de l’Agence Bio. Or l’on sait pertinemment que le transfert des missions évoqué se traduirait de façon quasi certaine par un recul des pratiques pourtant indispensables pour mener à bien la transition de l’agriculture. Monsieur le sénateur Duplomb, le Gouvernement, dans sa recherche de marges de manœuvre pour faire des économies, a maintes fois évoqué la situation des opérateurs et des agences. Selon les cas, il est pertinent soit de les conserver, soit de les mutualiser, soit de les supprimer. En l’espèce, vous proposez que les missions de l’Agence Bio, en tant que telles, soient internalisées ou transférées à d’autres entités. Si l’idée, dans son principe, est évidemment intéressante et même tout à fait pertinente, il faut tout de même étudier ses modalités d’application avec les principaux intéressés pour assurer à la fois son acceptabilité et son caractère opérationnel, tout en garantissant, dirais-je, un atterrissage en douceur. Dans un moment quelque peu délicat pour eux, il faut pouvoir convaincre les acteurs concernés que leurs missions continueront bel et bien d’être exercées dans de bonnes conditions. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat sur cet amendement. l’amendement n° II-1530. n° II-1551 rectifié, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est La parole est à M. Daniel Salmon. Salmon. Si vous le permettez, madame la présidente, je présenterai en même temps les amendements nos II-1553 rectifié bis, II-1548 rectifié et II-1552 rectifié, qui vont tous dans le même sens puisque les quatre ont pour objet de défendre l’agriculture biologique. présidente. J’appelle donc en discussion les amendements nos II-1553 rectifié bis, II-1548 rectifié et II-1552 rectifié, présentés par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. n° II-1553 rectifié bis est ainsi libellé : n° II-1548 rectifié est ainsi libellé : n° II-1552 rectifié est ainsi libellé : Veuillez poursuivre, monsieur Salmon. Salmon. Le vote qui vient d’être émis sur l’amendement précédent montre bien le sort que l’on entend réserver à l’agriculture biologique, et notre collègue Laurent Duplomb a toujours été clair sur ses intentions à cet égard. Nombreux sont ceux qui ne pensent qu’à une chose : que l’agriculture biologique disparaisse ou, à défaut, qu’elle soit cantonnée dans une petite niche, pour ne gêner personne, et que l’on continue comme avant. Estrosi Sassone. Pas du tout ! Salmon. Je ne vous donnerai qu’un simple chiffre : dans le département d’Ille-et-Vilaine, 2 % des eaux de surface sont de bonne qualité – 2 % ! Les coûts induits par la potabilisation, tout comme ceux qui sont liés aux maladies provoquées par cette pollution des eaux, sont colossaux. Vouloir continuer comme avant et plaider pour que perdure le modèle dominant, c’est dramatique, et votre avis de sagesse, madame la ministre, est plus qu’inquiétant : on a besoin de l’Agence Bio ! J’en viens à la présentation de mes L’amendement n° II-1551 rectifié tend à renforcer la politique générale de soutien à l’agriculture biologique, secouée par une crise de la demande depuis deux ou trois ans. Cette crise ne doit rien au hasard, elle est le fruit de politiques bien orchestrées : au-delà du fait que les marges réalisées sur le bio dans les grandes surfaces sont bien supérieures à celles qui sont tirées de la vente des produits conventionnels, on a petit à petit instillé un soupçon sur le bio, en promouvant des labels qui n’ont de bio que le nom et ne sont que des faux nez de l’agriculture conventionnelle. Voilà qui est plus que regrettable. L’amendement n° II-1551 rectifié porte sur 275 millions d’euros. Cela paraît beaucoup, mais il faut mettre ce montant en regard des coûts cachés de cette agriculture qui est en train de tuer la biodiversité et, si l’on continue dans la même voie, de tuer carrément l’humanité ! Je le dis d’une manière très solennelle : je suis très inquiet, et mon inquiétude est partagée par une multitude de scientifiques. Or, dans ce monde où la désinformation fait rage, il faut savoir communiquer ; d’où, justement, l’importance de l’Agence Bio. L’amendement n° II-1552 rectifié vise précisément à répondre aux besoins croissants de communication, afin de redonner au bio ses lettres de noblesse et de montrer combien il est bon : bon pour notre environnement, bon pour notre santé – c’est fondamental. L’amendement n° II-1553 rectifié bis concerne l’écorégime. Ce dispositif a été totalement dilué, à force d’en faire bénéficier pratiquement tout le monde et de ne valoriser en aucune manière l’agriculture biologique. Là-contre, il faut un écorégime qui valorise ceux qui ont des pratiques vertueuses. C’est une question de santé publique, je le dis une nouvelle fois. L’amendement n° II-1548 rectifié tend à soutenir la mise en œuvre de la loi Égalim, dont les dispositions en matière de restauration collective publique ne sont nullement respectées : seuls 7 % des produits qui y sont servis sont issus de l’agriculture biologique, bien loin des 20 % prévus ; même les obligations inscrites dans la loi en matière de repas végétariens sont méconnues, tout comme l’objectif d’atteindre un quota de 50 % de produits durables dans l’approvisionnement. Vient un moment, madame la ministre, où il faut se donner les moyens d’agir. Je le redis, si ces actions représentent des dépenses supplémentaires, les sommes ainsi engagées ne sont pas de l’argent jeté dans la nature. Elles ont justement pour objet d’éviter ces milliards et milliards d’euros de coûts cachés dont font état de nombreuses études récemment Nous risquons, dans quelques années, de nous réveiller avec la gueule de bois, comme cela s’est produit pour le réchauffement climatique,… Duplomb. Vous êtes contre le Salmon. … si nous laissons faire ces entreprises de désinformation qui s’efforcent de détruire l’agriculture biologique. Tissot. Très bien ! spécial. Si la commission comprend les objectifs défendus au travers de ces quatre amendements, elle ne peut les approuver, parce qu’ils ne sont pas soutenables sur le plan budgétaire. En effet, si nous adoptons ces amendements et tous ceux, car il y en a bien d’autres, qui sont de même nature, pour ne pas dire du même tonneau, nous allons épuiser les crédits pilotables, donc empêcher l’adoption d’un certain nombre d’autres amendements sur lesquels la commission des finances ainsi que, le plus souvent, la commission des affaires économiques ont émis un avis favorable. Monsieur le sénateur Salmon, je ne vous cache pas que je suis profondément heurtée par les termes que vous utilisez. Vous avez dit, je vous cite en substance : « l’agriculture tue Salmon. Une certaine agriculture ! Je n’ai pas dit toute l’agriculture ! Pensez-vous qu’en agriculture conventionnelle il n’y a que de mauvais agriculteurs, qui négligent l’environnement ? (Exclamations sur les travées des groupes GEST et SER.) Tissot. Vous essayez de monter les agriculteurs les uns contre les autres, madame la ministre ! C’est Je suis profondément choquée que, sous couvert de défendre les agriculteurs, vous puissiez, dans cette enceinte, alors même que les débats sont filmés et que les agriculteurs vous regardent et vous écoutent, proférer de telles paroles. (Protestations sur les mêmes Stanzione. Arrêtez, madame la Je trouve cela vraiment très grave, monsieur Salmon. Tissot. Vous faites des Gontard. Arrêtez ! Je vous ai connu et vous connais plus mesuré, et je dois dire que, venant de vous, de tels propos me surprennent énormément. (Nouvelles protestations sur les mêmes travées.) Dossus. Vous pouvez vivre sans eau Tissot. Vous n’avez pas Ce n’est pas parce qu’on internalise l’Agence Bio que l’on néglige l’agriculture biologique ; pas du Dossus. Mais oui… … on s’efforce seulement de rationaliser les coûts de fonctionnement et la dépense publique. Aucun responsable politique normalement constitué ne saurait s’opposer, en ces périodes de difficulté budgétaire, à une telle volonté. Je rejoins l’avis de M. le rapporteur spécial, les dépenses qu’entraînerait l’adoption de vos amendements seraient hors de proportion eu égard aux marges de manœuvre qui nous sont permises. Permettez-moi de vous rappeler tout de même que l’agriculture biologique souffre de plusieurs maux. Elle pâtit notamment d’une crise de la demande. Le marché du bio, vous le savez, connaît des jours difficiles ; au point, d’ailleurs, que toute la politique qui a visé pendant des années à encourager la conversion devrait à mon sens être redirigée vers le maintien, parce que le marché est mature. J’ai encore en mémoire les propos tenus, dans le cadre de l’examen du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, par Stéphane Le Foll, qui a théorisé l’agroécologie. Dossus. Ah ! Politiquement, M. Le Foll n’est pas si loin de vous… Je le revois disant en substance : « Attention, trop de bio mettra en difficulté la filière. » S’il y a aujourd’hui tant de déconversions, c’est parce que la filière ne trouve pas son équilibre économique, tout simplement. Dossus. Payez les services Entendez-moi bien, monsieur Salmon, je suis tout à fait favorable à l’agriculture biologique, évidemment. Une agriculture qui se veut de plus en plus exigeante ne saurait être condamnable ; il faut simplement qu’elle trouve son périmètre économique, ce qu’elle ne peut faire aujourd’hui en vivant de l’abondement de l’État. Ce n’est pas possible ! Gontard. Ça, c’est Nous avons mis sur la table plus de 100 millions d’euros en 2023, plus de 100 millions d’euros en 2024. Cette politique épuise les finances publiques sans parvenir à assurer à cette filière les conditions durables de son maintien. Ce n’est pas ainsi qu’il faut aborder la question : toutes les difficultés de l’agriculture ne peuvent pas être résolues par des subventions, par des réponses budgétaires. Dossus. Vous aidez aussi l’agriculture conventionnelle, non ? Gontard. Madame la ministre, puisque nous allons passer un bout de temps ensemble, jusqu’à la fin de la soirée, je vous le dis franchement, ne cédez pas à ce genre de Je n’ai fait que reprendre les termes de M. Salmon ! Gontard. Vous soutenez l’agriculture. Dont acte. Nous aussi ! Duplomb et Olivier Rietmann Quand nous déposons ce type d’amendements, c’est pour soutenir non seulement les agriculteurs, mais aussi l’agriculture et son avenir. Duplomb. Ah oui ? Gontard. À force de nous voiler les yeux, nous ne pourrons plus boire d’eau. J’étais tout à l’heure avec Mme la ministre Vautrin, qui me parlait des sujets de prévention, de maladie, de fertilité. Voilà tout de même des enjeux qui vont nous coûter très cher ! La question de l’eau et de sa dépollution représente déjà, à elle seule, plusieurs centaines de milliards d’euros. Allons-nous continuer ainsi ? Vous nous parlez du déficit budgétaire actuel ; je vous parle, moi, des prochains : voulez-vous contribuer à créer les déficits du futur ? Je sais bien que non. À un moment donné, il va bien falloir changer d’orientation politique. Madame la ministre, j’ai trouvé insultants les propos que vous avez tenus à l’endroit des agriculteurs bio quand vous avez indiqué que leurs exploitations ne fonctionnaient qu’avec des aides de l’État. Ce n’est pas ce que j’ai dit ! Gontard. Ce sont des gens qui travaillent, qui ont réfléchi à réorienter leur production pour servir l’intérêt général. Vous pourriez donc évoquer ce type d’agriculture en des termes plus positifs. C’est un véritable choix politique que nous avons à faire : si nous voulons accompagner l’agriculture biologique et son développement, il nous faut, concrètement, y mettre les moyens. Tel est exactement l’objet des orientations proposées dans ces amendements, qui incarnent, précisément, des choix politiques. Je constate que vous vous refusez à faire ces choix, préférant pérenniser un modèle dont vous décrivez vous-même toutes les problématiques – voyez où il nous mène ! –, s’agissant, notamment, de l’absence de revenus pour des agriculteurs qui n’ont plus les moyens de se rémunérer. Voilà où nous en sommes : le temps est venu Uzenat. Madame la ministre, la commande publique, sans être une solution magique, et si elle n’en est évidemment pas l’unique levier, est une composante essentielle du soutien à la filière bio. Je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que la région Bretagne, où je suis, dans le cadre de mon mandat de conseiller régional, chargé de ce dossier, est au rendez-vous des objectifs fixés, avec plus de 20 % de produits issus de l’agriculture biologique dans ses cantines, soit une progression de 100 % en l’espace de quatre ans, entre 2020 et 2024, à l’image, aussi, de ce que beaucoup d’autres collectivités mettent en œuvre, qu’il s’agisse des départements ou des communes. Or force est de constater que, du côté de l’État, l’exemplarité n’est pas du tout au rendez-vous. On est même très loin, madame la ministre, des ambitions affichées : je pense aux restaurants universitaires et à nos hôpitaux, mais je pourrais citer bien d’autres exemples. Je rappelle tout de même que la loi Égalim et la loi Climat et Résilience s’appliquent aussi aux restaurants collectifs dépendant de l’État. Or, dans ce domaine, alors que le soutien à la filière biologique s’impose à lui, l’État ne fait pas le nécessaire. Je souhaiterais, au-delà des déclarations d’intention que vous pouvez nous faire ce soir, que vous œuvriez avec vos collègues du Gouvernement pour que, dans tous les restaurants collectifs qui dépendent de l’État, les règles qui s’imposent à ce même État soient effectivement respectées, à l’image de ce que les collectivités sont capables de mettre en œuvre. En dépit des contraintes budgétaires et malgré des moyens réduits, grâce aux efforts consentis en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire, en appui des associations, en lien avec nos agents de restauration, qui font un travail exceptionnel, avec le concours des élèves, qui sont mobilisés, les collectivités, elles, se montrent capables d’absorber des coûts qui peuvent être un peu plus élevés. En réalité, lorsque nous privilégions, comme dans nos services de restauration collective, des produits de qualité, de proximité, le « fait maison », nous arrivons à maintenir les prix, à soutenir nos agriculteurs et à leur garantir une juste rémunération. Madame la ministre, il serait bon que l’État soit tout d’abord exemplaire chez lui ! Tissot. Permettez-moi de revenir sur vos propos, madame la ministre. Je n’ai certainement pas vos compétences ministérielles : je suis juste paysan. Pratiquant une agriculture classique, conventionnelle, dans une exploitation qui n’a jamais été en bio, je ne pense pas avoir empoisonné qui que ce soit. Malgré tout, il est des réalités qui s’imposent à nous, parce qu’elles sont simplement factuelles, et ce que nous a dit mon collègue Daniel Salmon sur la qualité de l’eau est prouvé et indiscutable. Vous affirmez que les exploitations bio ne vivraient que de primes. Ici, dans cet hémicycle, nous sommes quelques exploitants agricoles, qui touchons, pour nos exploitations conventionnelles, un certain nombre de primes. Faisons la comparaison avec les primes dont bénéficie le bio : c’est quand vous voulez ! Le résultat pourrait vous surprendre, madame la ministre… M. Michaël Weber, pour explication de vote. Weber. Madame la ministre, si nous abordons des sujets d’une telle importance en nous contentant de postures, le débat va devenir assez vite compliqué. Je regrette que vous n’ayez retenu pour le traiter que le prisme économique, et encore, Jean-Claude Tissot vient de le dire très justement, en ne prenant pas en compte l’ensemble des éléments. On pourrait ainsi intégrer le coût de l’inaction et de la réparation climatiques et environnementales. En définitive, c’est plutôt vous qui avez opposé agriculture biologique et agriculture conventionnelle, en disant que la première, je le traduis ainsi, n’était pas totalement viable économiquement. Mes collègues l’ont rappelé, commençons par respecter ce que la loi prévoit déjà, ce qu’elle permet et ce qu’elle exige. Les chiffres en la matière sont incontestables, les obligations inscrites dans la loi Égalim pour ce qui est de la part de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective ne sont pas respectées. Prenons aussi en compte l’impact de la non-action climatique pour fixer les moyens que nous devons mobiliser pour réparer les erreurs qui ont été faites en matière agricole : ainsi aborderions-nous le débat d’une manière beaucoup plus juste et Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote. Poumirol. Je souhaite insister sur le volet de la prévention en santé, sujet qui m’intéresse et que je suis de près. Force est de constater qu’en dépit des plans nationaux santé-environnement (PNSE) la prévention représente seulement 3 % du budget de la sécurité sociale. Faisons un parallèle : quand les laboratoires pharmaceutiques, et en particulier Big Pharma, négocient le prix d’un médicament, ils veulent que soient prises en compte les économies futures induites par l’utilisation du produit, qui fera baisser le nombre d’hospitalisations et de pathologies lourdes ou chroniques à traiter. Pourquoi ne pas procéder selon la même logique pour ce qui est de l’agriculture biologique ? L’agriculture biologique, mes collègues l’ont dit, est un élément essentiel de la prévention en santé. De multiples exemples attestent ainsi que la qualité de l’eau a des répercussions sur la santé, et l’on connaît le lien entre prévalence des cancers et facteurs environnementaux. J’y insiste, il est prouvé que la progression actuelle de ces maladies dans nos pays a des causes environnementales. Un soutien à l’agriculture bio représenterait, certes, une dépense immédiate et de court terme. Mais gouverner, c’est ne pas se contenter de vues à court terme : c’est s’inscrire dans le long terme. Or, à long terme, cette dépense aurait pour effet de réduire le nombre des pathologies chroniques, des hospitalisations et des cancers, donc les coûts énormes que tout cela entraîne. Il faut savoir que les prix des médicaments innovants destinés à guérir les cancers représentent une très grande partie des dépenses inscrites dans le PLFSS ! Je le répète, les mesures ici proposées représentent bien, à court terme, une dépense, mais elles relèvent, sur le long terme, de la prévention. Et, puisque gouverner c’est prévoir – on le dit suffisamment –, il est toujours bon de prendre en compte ce volet de la prévention. M. Daniel Gremillet, pour explication de vote. Gremillet. Je suis un peu déçu, et même désolé, que nous ayons ce débat, et que l’on oppose ainsi les agriculteurs les uns aux autres. Duplomb. Eh oui… Montaugé. Ce n’est pas nous qui le faisons ! Dossus. On peut remercier Mme la Gremillet. Je vous ai écoutés avec beaucoup d’attention et de respect, mes chers collègues ; j’aimerais que vous fassiez de même : c’est important ! Avec les membres de la commission des affaires économiques – j’en prends à témoin notre présidente, Dominique Estrosi Sassone –, et en particulier avec Anne-Catherine Loisier, nous avons passé beaucoup de temps en auditions sur ce sujet. En réalité, et tel est d’ailleurs le piège de la loi Égalim, on s’éloigne tout doucement de ce que le consommateur souhaite acheter. C’est pour cela que je suis Un certain nombre d’entre nous ont été, dans une autre vie, actifs dans le domaine agricole, d’une façon ou d’une autre. Je pourrais vous parler, par exemple, de ce que j’ai fait en tant que président de chambre d’agriculture voilà plus de trente ans : j’ai engagé le premier technicien conseil en agriculture biologique au sein du département des Vosges… À force de laisser croire que le marché est extensible et qu’il peut sans cesse absorber des volumes supplémentaires, on a menti aux paysans qui se sont engagés dans la reconversion de leur exploitation, car, au bout du compte, nous n’avons pas eu les marchés et les consommateurs n’ont pas été au Opposer les agriculteurs entre eux, faire croire que seuls ceux qui travaillent en bio ont permis aux Français de mieux vivre et de mieux s’alimenter, c’est une erreur. L’agriculture française a contribué d’une manière générale à ce que les Français soient mieux nourris et à améliorer leur sécurité alimentaire. Mais si, mon cher collègue ! Il n’est pas imaginable de s’en remettre, pour faire vivre l’agriculture biologique, à la seule commande publique. Regardons ce que le consommateur est prêt à dépenser, au quotidien, pour se nourrir ; alors nous tomberons tous Je remercie les rapporteurs spéciaux pour l’avis qu’ils ont émis au nom de la commission des finances. Duplomb. Ce débat est symptomatique ! Notre pays pourrait être fier de son agriculture, qui est la plus respectueuse au monde de l’environnement… sur les travées des groupes SER et GEST.) Montaugé. Il en est fier ! Tissot. Et nous le sommes ! Duplomb. Nous avons une agriculture familiale, présente sur la totalité de nos territoires, qui a réduit de 95 % le recours aux molécules dangereuses classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction) de catégorie 3. Nous avons une agriculture qui a diminué, du mieux qu’elle a pu, toutes les atteintes possibles et imaginables à l’environnement. Et, malgré cela, d’aucuns continuent à s’y opposer en vertu d’un dogme politique soutenu en particulier par la gauche, qui est le suivant : seule l’agriculture biologique est bonne, le reste vous empoisonne. Tissot. J’ai dit Duplomb. Telle est la réalité de vos discours, mes chers collègues ; ils sont Les agriculteurs, je le rappelle, vivent en moyenne trois années de plus que l’ensemble des Français. Si l’agriculture conventionnelle était aussi dangereuse, elle commencerait par tuer les agriculteurs avant de tuer le reste de la population… Trois années de plus d’espérance de vie, c’est factuel ! (Exclamations Tissot. Et les maladies Duplomb. Si vous continuez à taper sur le monde agricole, il y aura de moins en moins d’agriculteurs et d’installations, et l’on ouvrira encore un peu plus grand les portes à l’importation ! Il ne faut tout de même pas oublier que le rendement des surfaces exploitées en bio est inférieur de 30 % à 50 % en volume à celui de l’agriculture conventionnelle. Dossus et Daniel Salmon. Ce n’est pas vrai ! Duplomb. Cela signifie que, pour nourrir la même population avec des produits biologiques, il faut importer des denrées en provenance de continents qui déforestent pour produire… C’est ce modèle d’agriculture dont vous êtes les promoteurs pour demain ! Weber. Caricature ! Dossus. On voit bien ici qui désigne qui, qui fabrique des oppositions, qui monte les uns contre les Oui, c’est vrai, nous pouvons être fiers de notre agriculture, et nous le sommes. Vous avez raison, d’énormes progrès ont été accomplis en matière de respect de l’environnement, notamment par le biais d’un certain nombre de normes qui ont été imposées aux agriculteurs. On peut donc remercier aussi cette régulation normative dont vous voulez la D’aucuns, à droite, disent qu’il faut laisser le marché s’orienter au gré du choix des consommateurs. Mais, je vous le dis, si l’on propose au consommateur du poulet ukrainien trois fois moins cher que le poulet français, celui-ci choisira le poulet Duplomb. C’est ce qu’il fait déjà ! Dossus. On le voit bien, l’agriculture est un marché spécifique et les produits agricoles ne sont pas des produits comme les autres. En ce domaine, il faut des règles, de la régulation et des choix politiques : il y a des modèles à défendre. Oui, certains modèles sont plus vertueux que d’autres pour l’environnement. Lorsqu’il y a moins d’intrants dans le sol, il est évident que les nappes phréatiques sont moins polluées : ce n’est pas un dogme, c’est prouvé par la science ! Des territoires entiers ont été pollués par l’utilisation de pesticides, comme le chlordécone, dont on continue de subir les conséquences. Sur ces questions-là, mes chers collègues, il faut savoir se remettre en question ! Concernant la longévité des agriculteurs, il faut faire attention à ce que l’on dit, et notamment aux causes et aux conséquences. Le fait que les agriculteurs travaillent en plein air et exercent un métier physique – j’allais dire « sportif » – est un facteur de longévité : ainsi s’explique notamment la statistique qui a été citée par notre collègue. Il ne faut donc pas raconter tout et n’importe quoi ! Je pense, pour ma part, que l’on ne rémunère pas suffisamment les services rendus à la nature, à l’environnement, à nos nappes phréatiques, par le modèle de l’agriculture biologique. Il est important de faire le choix du soutien à cette filière. M. Henri Cabanel, pour explication de vote. Cabanel. Quoi qu’il en soit des dissensions qui s’expriment ici, je ne pense pas que quiconque dans cet hémicycle soit opposé à un modèle d’agriculture ou à un autre… La grandeur de la France réside dans ses agricultures, qu’il s’agisse de production conventionnelle, biologique ou à haute valeur environnementale (HVE). Là n’est pas la question. À titre personnel, et parce que je suis favorable aux écorégimes, je soutiendrai l’amendement n° II-1553 rectifié bis. L’aide à la conversion à l’agriculture biologique passe par des financements étatiques, européens, régionaux et départementaux. Défendant une conception de l’agriculture qui intègre les paiements pour services environnementaux (PSE), je considère qu’il est essentiel de soutenir les agriculteurs qui rendent des services à la société, notamment en préservant la qualité de l’eau, en favorisant la restructuration des sols par les matières organiques et en contribuant, de manière générale, à l’atteinte de nos objectifs Il est essentiel de soutenir ces agriculteurs, disais-je : il y a de l’argent public pour ce faire et leur engagement mérite une reconnaissance. Louault. Je crois que nous ne réussirons pas à nous mettre d’accord, mais nous le Madame la ministre, j’ai noté un point que vous avez évoqué à bas bruit : votre volonté d’examiner les crédits de la conversion en vue de les flécher sur l’aide au maintien de l’agriculture biologique. Il s’agit d’une demande très forte, qui n’a pas été satisfaite, et il serait bon que vous puissiez prendre un engagement à cet J’espère apporter un peu d’apaisement dans ce vif débat portant sur les amendements de M. Salmon. La question n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre l’agriculture biologique. La défense de ce modèle d’agriculture a toute sa place dans la politique du ministère, et ce depuis des années ! Pour vous en convaincre, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à rappeler que, au titre des aides pérennes, l’agriculture biologique bénéficie chaque année des 109 millions d’euros du crédit d’impôt qui lui est Duplomb. Super… Nous consacrons 50 millions d’euros à Nous accordons au fonds Avenir Bio, via la planification écologique, un budget qui a été porté à 18 millions d’euros par an. Nous abondons le budget de communication de l’Agence Bio, à hauteur de 5 millions d’euros par an, pour soutenir une campagne de communication massive sur la consommation des produits bio. Enfin, nous soutenons la valorisation des produits bio au travers de la loi Égalim, laquelle a fixé l’objectif d’au moins 50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de produits bio, dans les menus servis par les restaurants collectifs sous gestion publique. Ce choix – je le rappelle pour rebondir sur l’allusion faite par le sénateur Gremillet – met d’ailleurs en difficulté certains intendants, à qui il arrive de devoir choisir entre les productions des agriculteurs locaux, qu’ils voudraient encourager, et des produits de l’agriculture biologique qui ne sont pas toujours disponibles à proximité ; mais c’est un autre débat, sur lequel nous reviendrons. L’État reconnaît donc l’importance de l’agriculture biologique : il soutient l’agriculture Tissot. En supprimant les aides au La question est de savoir si l’on peut consacrer à ce soutien, comme vous le souhaitez, monsieur Salmon, 325 millions d’euros ! Le rapporteur a dit que cela n’était pas raisonnable, et nous disons de même. Quant à celui de vos amendements qui prévoit un abondement de crédits de 50 millions d’euros, il pose un problème réglementaire : on ne peut pas revoir les dispositions européennes de notre seule initiative, c’est techniquement Je réitère donc mon avis défavorable sur ces Tissot. Et les PSE ? l’amendement n° II-1551 rectifié. l’amendement n° II-1553 rectifié bis. l’amendement n° II-1548 rectifié. l’amendement n° II-1552 rectifié. n° II-1496 rectifié bis, présenté par MM. Tissot, Lurel, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, 659 000 000 298 000 000 509 000 000 150 000 000 La parole est à M. Simon Uzenat. Uzenat. Cet amendement vise à rétablir les crédits dédiés à la planification écologique à la hauteur de ceux qui avaient été promis et votés dans le précédent budget. En effet, le projet de loi de finances pour 2024 prévoyait de mobiliser 1 milliard d’euros pour engager concrètement cette transition, via la création de nouvelles lignes budgétaires au sein de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ». Notre groupe avait à l’époque salué cette disposition, même si nous étions déjà très sceptiques concernant sa mise en œuvre et la volonté réelle du gouvernement d’alors de respecter ses engagements. Malheureusement, les faits nous ont donné raison et, un an plus tard, le constat est sans appel : une baisse de près de 70 % des crédits consacrés à la planification écologique se conjugue à de nombreux renoncements législatifs et réglementaires en matière environnementale, tendance qu’a priori vous avez bien l’intention, madame la ministre, de poursuivre. Ce renoncement budgétaire est injustifiable à deux D’une part, il démontre une nouvelle fois l’incapacité de votre gouvernement à prendre réellement en compte l’urgence climatique et la nécessité d’opérer un virage agroécologique majeur et rapide, dans l’intérêt même des agriculteurs, qui sont les premières victimes des dérèglements climatiques. D’autre part, il témoigne du peu de considération que vous avez pour le Parlement et pour la parole publique. Comment justifier un tel revirement opéré en moins d’un an ? Vos arguments sont loin de nous avoir convaincus… Cela revient en quelque sorte à s’asseoir sur le vote du Parlement. Comment justifier la non-dotation de lignes budgétaires entières concernant le plan Protéines, le diagnostic carbone ou la défense des forêts contre l’incendie, ou encore la baisse drastique des crédits dédiés au pacte en faveur de la haie ou au plan de souveraineté alimentaire ? Au total, madame la ministre, ce qui transparaît à la lecture des documents de présentation de ce projet de budget, c’est une forme de cynisme. Pour justifier et assumer ce renoncement, vous n’évoquez quasiment pas le budget pour 2024 et vous vantez un budget stable par rapport à celui de 2023. Nous ne pouvons pas nous en satisfaire. C’est la raison pour laquelle nous proposons de rétablir les crédits de la planification écologique à hauteur de 1 milliard d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, afin que la parole donnée soit respectée. spécial. Nous n’avons tout simplement pas les moyens de rétablir à l’identique les crédits prévus dans le projet de budget pour 2024. En outre, mon cher collègue, j’appelle votre attention sur le fait que l’adoption de votre amendement signifierait une augmentation de la dépense de 659 millions d’euros. À ce rythme, il est certain que nos discussions de la soirée vont se trouver raccourcies… (Sourires Vous évoquez le budget 2023, monsieur le sénateur ; mais il faut citer également le budget 2024 ! Tout bien pesé, le budget pour 2025 équivaut au réalisé de 2024 ; vous ne pouvez donc pas dire qu’il y a un effondrement des crédits : si l’on tient compte de l’exécution, c’est, d’un exercice à l’autre, la même épure Le budget 2024 avait en effet un caractère atypique et il a été sous-consommé pour ce qui concerne la ligne dédiée à la planification écologique. Uzenat. Je suis désolé, madame la ministre, mais cet argument n’en est pas un ! C’est le même, ou presque – « oui, le budget baisse, mais il n’a pas été consommé… » –, qui est d’ailleurs également invoqué concernant le fonds vert. Que s’est-il passé, dans un cas comme dans l’autre ? En réalité, les acteurs locaux sont perdus par les messages que vous envoyez ! Car, sans même parler de la dissolution et de la valse des gouvernements, on ne peut que constater l’instabilité des mesures et les changements de pied permanents, les vôtres et ceux de vos prédécesseurs. D’un côté, vous affirmez votre soutien à la planification écologique ; de l’autre, vous dites aux agriculteurs que, le combat essentiel étant l’allégement normatif, ils n’ont pas à s’inquiéter : le Gouvernement sera à leurs côtés même s’ils diminuent leur engagement en faveur de la transition… Forcément, à l’arrivée, la consommation des crédits n’est pas à la hauteur des attentes ! C’est l’évidence même. Je prends un autre exemple pour illustrer cette situation, celui des mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec). Nous avons dû, les uns et les autres, mener une bataille acharnée, à la fin de l’année 2023, pour faire simplement respecter la parole de l’État lorsqu’il s’est agi de trouver des crédits afin de soutenir les agriculteurs qui, en nombre, se lançaient dans cette Lorsque vous galérez à ce point pour obtenir des financements qui vous étaient dus, vous vous dites que la parole de l’État, de la puissance publique, n’a plus de valeur ; évidemment, vous faites machine arrière ! Et si d’aventure vous ne vous êtes pas encore inscrit dans une telle démarche, vous ne pouvez pas ne pas vous demander s’il est bien raisonnable de solliciter des dispositifs qui, de toute façon, ne seront pas au rendez-vous. Vous voyez bien qu’il y va d’une responsabilité globale, qui suppose une stabilité des moyens financiers, mais aussi du message politique, s’agissant de priorités qui concernent en premier lieu les agriculteurs. Encore une fois, madame la ministre, ce sont eux que nous défendons au travers de cet l’amendement n° II-1496 rectifié bis. L’amendement n° II-1258 rectifié bis, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Gold et Grosvalet, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Cabanel. La forêt est l’un des chantiers prioritaires de la planification écologique compte tenu de ses répercussions sur la production de bois, le stockage de carbone et la préservation des écosystèmes. Les actions sont donc nombreuses : amplification des actions de prévention contre les incendies ; reconstitution des forêts touchées par des sinistres, tels que les attaques de scolytes ou les incendies ; adaptation des forêts identifiées comme vulnérables face aux effets du changement climatique, etc. Il est d’autant plus urgent de soutenir ce secteur que, selon le département de la santé des forêts (DSF), le taux de plantations en échec, c’est-à-dire dont au moins 20 % des plants sont morts ou disparus, a atteint un niveau inédit de 38 % en 2022, année de sécheresses et de canicules, contre 24 % en 2023, taux plus proche de la moyenne 2015-2022. Ce constat devrait nous alerter quant au risque que les conditions de plantation deviennent durablement moins propices, et inciter à accélérer l’adaptation. Pourtant, ce projet de loi de finances prévoit de diviser par deux les crédits visant à financer le renouvellement forestier. Cet amendement a en conséquence pour objet de rétablir, à hauteur de ceux qui furent proposés pour 2024, les crédits alloués à la filière forêt-bois, dans une logique de prévention qui est celle que je défends. n° II-335 rectifié, présenté par MM. Duplomb, Menonville et Tissot, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : La parole est à M. le rapporteur pour avis. pour avis. Cet amendement vise à porter les crédits de l’enveloppe « forêt » de la planification écologique à 250 millions d’euros, contre 228 millions inscrits dans le projet de loi de finances, afin de sanctuariser 150 millions d’euros sur la ligne relative au renouvellement forestier, ainsi que 10 millions d’euros pour le soutien à la filière graines et plants forestiers. Après des débuts laborieux, une dynamique s’est enclenchée depuis trois ans ; il est tout à fait important de la maintenir, car toute cassure désorganiserait la filière et ses différents maillons, au premier chef les plantations et les entreprises de travaux forestiers. Le secteur a désormais atteint sa vitesse de croisière ; je le répète, ne cassons pas cet spécial. Le premier de ces amendements en discussion commune vise à rétablir 272 millions d’euros d’autorisations d’engagement et 305 millions d’euros de crédits de Il faut traiter la question forestière, c’est entendu, mais il est impossible d’accepter cet amendement, car il bousculerait l’architecture budgétaire. Le second amendement, celui de la commission des affaires économiques, porte sur la même thématique ; il est plus raisonnable. Compte tenu des contraintes budgétaires, la commission des finances souhaite connaître l’avis du Gouvernement avant d’émettre un avis définitif. Vous connaissez les modifications de périmètre qui ont été introduites à la suite de la nomination du nouveau gouvernement… La forêt relève pour une bonne part, désormais, du ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. pour avis. Ça va rassurer la filière ! L’idéal eût été que Mme la ministre de la transition écologique soit au banc pour vous répondre ; elle ne l’est pas, mais ses équipes ont préparé les éléments qu’elle souhaitait vous communiquer lors de ce Le Gouvernement a conscience des enjeux liés à la forêt et reste convaincu qu’il faut poursuivre l’effort financier engagé en 2024 en faveur d’une meilleure connaissance de la forêt, de son renouvellement et de la structuration de la filière forêt-bois. Cela étant, la ligne intitulée « renouvellement des forêts » porte l’intégralité des crédits de la planification pour 2025. Il convient donc de lire que l’enveloppe de 228 millions d’euros est consacrée à l’ensemble des mesures forestières de l’action n 29 du programme 149. Il semble donc prématuré, monsieur le rapporteur spécial Lurel, de procéder dès à présent à un nouvel abondement des montants, compte tenu du manque de recul que nous avons sur les besoins réels des différents secteurs. En effet, il faut – c’est de bonne stratégie – recueillir les attentes de la profession avant de procéder au fléchage des sous-enveloppes dédiées. L’avis du Gouvernement est donc défavorable sur ces Cabanel. Je retire l’amendement n° II-1258 rectifié bis au profit de l’amendement n° II-335 rectifié de la commission des affaires n° II-1258 rectifié bis est retiré. La parole est à Mme Anne-Catherine Loisier, pour explication de vote. Loisier. Je tiens à insister sur la nécessité d’abonder ces crédits dédiés au renouvellement de nos massifs forestiers. Nous sommes tous totalement conscients de ce qui se passe dans les forêts ; je pense notamment à celles du Jura, qui sont en train de dépérir à grande Il ne faut pas désarmer, madame la ministre ! En matière de politique forestière, lancer des investissements pour mieux les stopper revient à ruiner les fonds publics qui ont été mobilisés ces dernières années ; il sera en effet impossible, le cas échéant, de relancer la dynamique impulsée en matière de plants, de graines et de renouvellement. Je sais que vous êtes consciente de ce problème ; je vous invite donc à en reparler avec votre collègue, et surtout à vous tenir aux côtés des acteurs qui se battent sur le terrain pour assurer la survie de nos forêts et faire en sorte qu’elles continuent à jouer, dans les décennies à venir, le rôle inestimable qui est le leur en matière de stratégie bas-carbone, de matériaux et de bois-énergie. Il est absolument nécessaire de continuer à investir les sommes qui avaient été engagées par le précédent Gremillet. Madame la ministre, je comprends votre embarras, ce sujet n’étant plus dans le périmètre de votre ministère. Mais je tiens à insister sur l’importance de cet amendement présenté par Laurent Duplomb et Franck Menonville au nom de la commission des affaires économiques. Il est important pour deux raisons. Premièrement, aujourd’hui, des communes demandent des dérogations parce qu’elles n’ont pas obtenu à temps les plants destinés à être plantés en forêt dans le cadre du plan de relance ! Par ailleurs, et il ne faut pas négliger cet élément, nous avons tous envie que la forêt se porte bien. Cet amendement vise à reconquérir une capacité de plantation. En effet, nous souhaitons faire des arbres qui résistent le mieux aux maladies et aux mauvaises conditions climatiques des porte-graines, précisément parce que leur résistance est plus grande que celle des plants que nous pourrions importer. D’où l’intérêt de disposer d’une véritable Ce sujet est stratégique pour nos territoires et pour la forêt : nous devons nous donner les moyens de son renouvellement, donc d’une amélioration de sa résistance. Les collectivités et les bénéficiaires du plan de relance ne comprendraient pas qu’on leur refuse ces dérogations, pour l’obtention desquelles ils nous sollicitent tous. La date limite approche, et les plants promis ne sont toujours pas disponibles ! Deuxièmement – j’ai évoqué ce point –, il convient de produire localement pour obtenir une meilleure résistance des plants destinés à notre forêt. pour avis. Je veux dire publiquement, pour que cela soit bien noté, qu’il est pour le moins particulier que la forêt ait été basculée, du jour au lendemain, d’un ministère à un autre. Il devient difficile, dans ces conditions, de donner une vision et un cap… Rapin. Même chose pour la pour avis. Tout à fait ! Elles ont certes un impact environnemental, mais il s’agit tout de même avant tout, dans les deux cas, d’activités économiques. Selon moi, ces secteurs qui relèvent désormais du ministère de l’environnement étaient bien mieux au ministère de l’agriculture. Mais c’est ma vision personnelle : elle n’engage que moi. Par ailleurs, nous avons dit très clairement, et Mme la ministre de l’agriculture était d’accord avec nous, que nous étions contre la suppression de 13 ETP au Centre national de la propriété foncière (CNPF). Il est hors de question de toucher à ces emplois, car, comme l’a dit Daniel Gremillet, les agents concernés accompagnent les propriétaires dans la mobilisation de la ressource bois et l’aménagement des parcelles. Dans l’intérêt de l’économie française, il faut s’en tenir à cette ligne et non l’abandonner au profit d’une vision dogmatique ! présidente. Quel est donc l’avis de la commission sur l’amendement restant en spécial. Au bénéfice des observations faites par Mme la ministre, après avoir entendu les uns et les autres, et après concertation avec mon corapporteur, j’émets un avis de l’amendement n° II-335 rectifié. n° II-1502 rectifié, présenté par MM. Tissot, Lurel, Montaugé, Mérillou, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Pla, Stanzione, Kanner et les La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. Cet amendement est un amendement de repli par rapport à l’amendement n° II-1496 rectifié bis, qui avait pour objet de rétablir les crédits dédiés à la planification écologique. En l’espèce, il s’agit plus spécifiquement de rétablir les crédits dédiés à la dynamisation de l’aval bois-matériaux à la hauteur des engagements pris en 2024. Pour 2025, cette sous-action de l’action n° 29 n’est en effet plus du tout dotée. Pourtant, la structuration de la filière de économie via notamment la stratégie nationale bas-carbone. Le secteur de la construction est à cet égard un secteur d’avenir pour la filière bois. Mais encore faut-il que les moyens financiers nécessaires soient engagés pour permettre l’essor d’une industrie de la transformation du bois français compétitive et adaptée aux enjeux actuels. Cet amendement vise donc à rétablir la ligne budgétaire concernée à hauteur de 200 millions d’euros pour 2025. spécial. Nous sommes évidemment conscients des enjeux soulevés par les auteurs de l’amendement. Toutefois, au regard du contexte budgétaire et de la nécessité d’opérer des choix, la commission des finances a émis un avis défavorable. L’avis est également défavorable : comme je l’ai évoqué précédemment, la ventilation des crédits au sein de la mission aura lieu ultérieurement. l’amendement n° II-1502 rectifié. n° II-1576, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : neuf programmes : Fonds de soutien au renouvellement forestier par amélioration Fonds d’aide aux travaux forestiers en couvert continu Fonds d’aide à la réalisation de diagnostics d’indices de biodiversité potentielle Augmentation des effectifs de l’Office National des Forêts Augmentation des effectifs du Centre National de la Propriété Forestière Fonds de soutien aux pépinières et aux entrepreneurs de travaux forestiers Fonds de soutien aux petites et moyennes scieries de feuillus Fonds de défense des forêts contre l’incendie Fonds de soutien au programme de recherche pour les forêts d’Outre-mer Fonds de soutien au renouvellement forestier par 18 000 000 Fonds d’aide aux travaux forestiers en couvert Fonds d’aide à la réalisation de diagnostics d’indices de biodiversité potentielle 12 000 000 Augmentation des effectifs de l’Office National des Forêts Augmentation des effectifs du Centre National de la Propriété Forestière Fonds de soutien aux pépinières et aux entrepreneurs de travaux forestiers Fonds de soutien aux petites et moyennes scieries de Fonds de défense des forêts contre 34 000 000 Fonds de soutien au programme de recherche pour les forêts d’Outre-mer 7 500 000 La parole est à M. Guillaume Gontard. Gontard. Le plan de renouvellement forestier, financé par la sous-action 29.06, « Soutien au renouvellement forestier », doit permettre le renouvellement de 10 % de la forêt française, soit 1,6 million d’hectares, sur dix ans. Selon un rapport de la Cour des comptes et le travail de plusieurs ONG, notamment l’association Canopée, le fonds d’aide au renouvellement de France Relance ne répond pas toujours aux objectifs d’adaptation des forêts. De nombreux projets sont associés à des coupes rases abusives. L’augmentation des fonds se heurte à un facteur limitant majeur, qui a été rappelé : la disponibilité en plants de feuillus. Nous savons pourtant que l’adaptation est primordiale et qu’il est nécessaire de cibler les interventions pour une utilisation de l’argent public plus efficace. À cette fin, nous proposons, en créant de nouvelles lignes de programme, de redéployer les crédits vers neuf programmes permettant d’agir concrètement sur l’adaptation, l’amélioration et la recherche. Il s’agirait : de créer un fonds de soutien au renouvellement forestier par amélioration, un fonds d’aide aux travaux forestiers en couvert continu et un fonds d’aide à la réalisation de diagnostics d’indice de biodiversité potentielle ; d’augmenter les effectifs de l’Office national des forêts, ce qui est évidemment primordial ; d’accroître, comme cela a été rappelé, les effectifs du CNPF ; de créer un fonds de soutien aux pépinières et aux entrepreneurs de travaux forestiers, un fonds de soutien aux petites et moyennes scieries de feuillus, ce qui est aussi indispensable, un fonds de défense des forêts contre l’incendie et un fonds de soutien au programme de recherche pour les forêts d’outre-mer. spécial. Mon cher collègue, pour respecter la loi organique, et puisque vous ne pouvez pas prévoir une nouvelle répartition des actions, vous proposez la création de neuf programmes, ce qui bouscule toute l’architecture de la mission. Rien que pour cette raison, et au-delà de l’intérêt que peut susciter le dispositif en question, je vous demande de retirer votre amendement ; à défaut, j’y serai présidente. Monsieur Gontard, l’amendement n° II-1576 est-il maintenu ? Gontard. Je maintiens mon amendement. En effet, nous n’avons pas d’autres moyens à notre disposition. Je souhaitais insister sur la nécessité de réorganiser le fonds de soutien et de préciser les domaines d’intervention et les besoins. On voit qu’il est nécessaire d’être très précis en matière d’adaptation de la forêt et de son évolution. l’amendement n° II-1576. deux amendements identiques. L’amendement n° II-381 rectifié septies est présenté par M. Bacci, Mme Lassarade, M. Saury, Mmes Perrot, Demas et Ventalon, M. Bonnus, Mme Dumont, MM. Genet, J.P. Vogel, Pellevat, Burgoa et Longeot, Mme Pluchet et MM. Bouchet, Reynaud, Brisson, Panunzi, Michallet, J.M. Arnaud, Levi, Gremillet et Naturel. L’amendement n° II-1529 est présenté par M. M. Weber. Ces amendements sont La parole est à M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement n° II-381 rectifié Gremillet. Défendu ! M. Michaël Weber, pour présenter l’amendement Weber. Madame la ministre, même si le sujet forestier n’est pas totalement dans vos compétences, nous connaissons tous votre attachement à la forêt eu égard à la région et au territoire que vous défendez très souvent. Dans le cadre du volet forestier du projet de loi de finances, plusieurs sous-actions ne sont, cette année, pas du tout dotées malgré leur importance : je pense aux sous-actions « Défense des forêts contre les incendies », « Graines et plants, et travaux forestiers » ou encore « Forêt en outre-mer ». Cet amendement tend à revenir sur la répartition des crédits forestiers. L’argent public doit en priorité être investi pour encourager les travaux en sylviculture mélangée et en couvert continu. La plantation raisonnée, le mélange d’essences et la régénération naturelle doivent être favorisés, afin de lutter plus efficacement contre le dépérissement des forêts, dû notamment au réchauffement climatique, et de renforcer les puits de carbone français. spécial. Demande de retrait. Dans la mesure où il s’agit d’amendements d’appel, je demanderai à leurs auteurs de bien vouloir les retirer. Monsieur le sénateur Weber, nous prenons bonne note du fait que vous préconisez une répartition de l’effort en ce qui concerne les actions « forêt » de la planification écologique. Les items que vous identifiez sont également considérés comme majeurs par le Gouvernement, qui veillera à allouer, au regard de l’enveloppe globale dont il disposera, une ressource optimale à chaque dispositif. présidente. Monsieur Gremillet, l’amendement n° II-381 rectifié septies est-il Gremillet. Non, je le retire, madame n° II-381 rectifié septies est retiré. Monsieur Weber, l’amendement n° II-1529 est-il Weber. Non, je le retire, madame la n° II-1529 est retiré. Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° II-1520 est présenté par MM. M. Weber, Tissot, Lurel, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Pla, Stanzione, Kanner et Gillé, Mmes Monier et Harribey, M. Vayssouze-Faure et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et L’amendement n° II-1587 rectifié est présenté par MM. Daubet et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Gold et Grosvalet, Mmes Guillotin et Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux. Fonds de Défense des Forêts Contre l’Incendie Fonds de Défense des Forêts Contre La parole est à M. Michaël Weber, pour présenter l’amendement n° II-1520. Weber. Une nouvelle action avait été créée pour la défense des forêts contre l’incendie (DFCI) à la suite des incendies gigantesques qui ont touché la Gironde. Or cette action n’est plus du tout dotée cette année, ce qui est particulièrement regrettable, alors que l’on sait que les problèmes liés aux feux de forêt vont s’accroître dans les années à venir. Il suffit pour s’en convaincre de voir ce qui se passe ailleurs, à l’échelle de la planète, en particulier en Californie, qui connaît les feux de forêt les plus dévastateurs de son histoire. La menace n’a donc jamais été aussi présente. Par cet amendement, nous voulons appeler le Gouvernement à financer une véritable politique de prévention contre ces événements de plus en plus récurrents, qui sont dramatiques pour la forêt et qui mettent en péril la société. Je rappelle que les projections actuelles font apparaître qu’en 2050 près de 50 % des forêts seraient soumises au risque incendie. n° II-1587 rectifié. Masset. Je veux simplement rappeler que l’absence de dotation apparaît particulièrement préoccupante au regard du contexte actuel, puisque la moitié des départements français ont été confrontés à des incendies ou à des risques d’incendie en 2023. La situation est Cela a été rappelé, trois incendies se sont produits récemment, en 2021 et en 2022. La Gironde a été touchée, mais aussi des départements voisins. Face à l’augmentation manifeste du risque d’incendie, la suppression complète des aides consacrées à la protection des forêts contre ce fléau semble particulièrement inopportune. n° II-1461 rectifié, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Salmon. Mon amendement va dans le sens des deux amendements précédents. Il s’agit de rétablir des crédits à hauteur de 34 millions d’euros pour la défense des forêts contre l’incendie. Ces crédits, qui ont été supprimés dans le PLF pour 2025, sont indispensables pour renforcer les actions de prévention et de lutte contre les incendies de forêt. L’actualité nous montre bien qu’il ne faut surtout pas baisser la garde dans ce domaine ; au contraire, il faut être très présent et vigilant. spécial. Je demande le retrait des amendements identiques nos II-1520 et II-1587 rectifié. Comme le soulignent leurs auteurs, il existe déjà une action spécifique au sein du programme 149 censée porter cette politique publique. La commission des finances ne souhaite pas que l’architecture de la mission soit En revanche, nous sollicitons l’avis du Gouvernement sur l’amendement n° II-1461 rectifié. Nous comprenons l’initiative de nos collègues, même si nous avons rejeté les propositions consistant en la création d’un nouveau programme. Nous appelons le Gouvernement à répondre sur le fond à cette nécessité de financer la protection des forêts contre L’avis est défavorable sur ces trois amendements, ce qui ne signifie pas que le Gouvernement soit indifférent à la prévention et à la lutte contre les incendies de forêt, qui ont fait tant de ravages. Cela reste l’une des priorités du Gouvernement depuis les incendies catastrophiques de 2022, qui ont d’ailleurs conduit à une augmentation des moyens consacrés à la prévention. Néanmoins, la ligne relative à la forêt inclut les crédits destinés à lutter contre les incendies. Il s’agit toujours de la même question de la ventilation fine des amendements identiques nos II-1520 et II-1587 rectifié. présidente. Quel est finalement l’avis de la commission sur l’amendement n° II-1461 spécial. Défavorable, madame la présidente. l’amendement n° II-1461 rectifié. L’amendement n° II-1359 rectifié bis, présenté par M. M. Weber, Mme Bonnefoy et MM. P. Joly, Pla, Chaillou, Bourgi, Bouad, Devinaz et Ros, est ainsi d’amélioration en couvert continu La parole est à M. Michaël Weber. Weber. Il a été prouvé que l’actuel plan de renouvellement forestier a servi à financer des coupes rases et des plantations de résineux en monoculture de pins, ce qui répondait davantage aux attentes de l’industrie qu’à un véritable souci d’adaptation des forêts au changement Dans plus de 85 % des projets financés, la forêt a été rasée avant d’être replantée et de nombreux abus ont été constatés. Cette situation est quelque peu absurde quand on sait qu’une forêt ancienne et à couvert mélangé capte mieux le carbone en sus de constituer un habitat naturel pour de nombreuses espèces sauvages. Pour répondre aux lacunes de l’actuel plan forestier national, cet amendement tend à créer un nouveau fonds d’aide pour les gestionnaires forestiers qui s’engagent à conserver un couvert continu. Cela permettrait de réorienter les aides pour promouvoir un modèle de sylviculture mélangée et à couvert continu et d’éviter que l’argent public ne finance des coupes rases mettant en péril les puits de carbone et la biodiversité n° II-1582 rectifié, présenté par Mme de Marco, MM. Salmon, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Salmon. Cet amendement va dans le même sens que le précédent : il s’agit de privilégier la sylviculture à couvert continu. spécial. La commission s’oppose à la création de nouveaux programmes : avis défavorable sur les deux amendements. Le Gouvernement est défavorable à l’amendement n° II-1359 rectifié bis et demande le retrait de l’amendement n° II-1582 rectifié. Sur la question de la sylviculture à couvert continu, il ne nous paraît pas opportun de limiter le soutien de l’État à ce type particulier de pratiques, d’autant que les coupes blanches peuvent être motivées, vous le savez, par des raisons sanitaires et qu’elles peuvent donner lieu à d’autres choix sylvicoles, notamment l’agroforesterie. Le couvert continu n’est pas l’alpha et l’oméga du repeuplement forestier. l’amendement n° II-1359 rectifié bis. présidente. Monsieur Salmon, l’amendement n° II-1582 rectifié est-il maintenu ? Salmon. Oui, madame la présidente. sept amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° II-1578, présenté par Mme Bélim, est ainsi libellé : La parole est à Mme Audrey Bélim. Bélim. Je souhaite relayer les besoins budgétaires de l’Office national des forêts (ONF), gardien de notre patrimoine forestier. À La Réunion, nous mesurons chaque jour l’importance cruciale des missions de l’ONF. Notre île abrite une biodiversité exceptionnelle, notamment avec la forêt primaire de Bélouve, véritable trésor de notre patrimoine naturel. Le rapport de la Cour des comptes de septembre dernier est sans appel : en trente ans, les effectifs de l’ONF ont fondu de 45 %, passant de 15 000 à 8 200 agents. Cette hémorragie intervient paradoxalement au moment même où nous demandons à l’établissement d’assumer des missions toujours plus nombreuses : protection de la biodiversité, lutte contre les incendies, gestion d’une fréquentation accrue du public, surveillance des espaces naturels. Nous avons pu, lors d’un déplacement à La Réunion, mesurer les efforts que l’Office devait faire et les défis auxquels il est confronté. Il nous faut donc dresser des perspectives et rassurer les agents de l’ONF, qui réalisent un travail absolument remarquable : je vous invite donc à voter cette hausse de son enveloppe budgétaire. n° II-1471, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi La parole est à M. Gérard Lahellec. Lahellec. Cet amendement vise à sanctuariser la promesse de Mme la ministre, c’est-à-dire le gel des 95 suppressions d’emploi à l’ONF. n° II-1459, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : 5 600 000 Salmon. Cet amendement vise à maintenir les crédits alloués à l’ONF afin de protéger les 95 postes menacés et pourtant essentiels dans un contexte d’urgence climatique, où les forêts sont de plus en plus vulnérables. Madame la ministre, vous avez dit tout à l’heure qu’il ne fallait pas opposer sylviculture à couvert continu et sylviculture avec des coupes rases. Mais nous n’avons jamais opposé l’une à l’autre ! Nous avons simplement évoqué le fait qu’il fallait sans doute aider la sylviculture à couvert continu, parce qu’elle coûte un peu plus cher. n° II-1506, présenté par MM. Tissot, Lurel, Montaugé, Mérillou, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Pla, Stanzione, Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : 5 225 000 La parole est à M. Jean-Jacques Michau. Michau. Je serai rapide, puisque le sujet a déjà été évoqué. Mme la ministre s’est engagée à revenir sur la suppression des postes à l’ONF. Par cet amendement, nous proposons de flécher 5,2 millions d’euros sur l’action 26 du programme 49. présidente. Les trois amendements L’amendement n° II-896 rectifié est présenté par Mme Loisier, MM. Gremillet, Pellevat, Levi, Savin, Houpert et Genet, Mme Billon, M. Perrion, Mmes Sollogoub et Vermeillet, MM. de Nicolaÿ et Longeot, Mmes Jacquemet, Morin-Desailly et Demas, MM. J.M. Boyer, Menonville, J.M. Arnaud, Haye, Chaize et Somon, Mme Saint-Pé, M. Cambier et Mmes Lassarade, Pluchet et de La Provôté. L’amendement n° II-1257 rectifié est présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Gold et Grosvalet, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° II-1417 est présenté par MM. Buis, Buval et Patriat, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Mme Schillinger et M. Théophile. Ces amendements sont ainsi libellés : présenter l’amendement n° II-896 rectifié. Loisier. Cet amendement vise à annuler la suppression des 95 équivalents temps plein (ETP) de l’ONF. On peut argumenter que la grande majorité de ces postes sont sous contrat privé : couverts par les fonds propres générés par les recettes de l’ONF, il n’y a pas d’incidence sur les économies budgétaires que le Gouvernement veut faire. Nous avons besoin de ces emplois sur le terrain : il convient de les maintenir. n° II-1257 rectifié. Cabanel. J’ajoute à ce qui vient d’être dit que la Cour des comptes, qui a publié un rapport sur l’ONF, a salué la stabilité mise en place en 2023 et en 2024, constatant néanmoins que les effectifs de l’établissement étaient désormais insuffisants pour lui permettre de mener à bien ses missions après vingt ans de baisse continue – de 12 500 ETP en 2000 à 7 600 en 2022. Il faut conserver ces 95 postes. M. Bernard Buis, pour présenter l’amendement Buis. Par cet amendement symbolique de transfert de crédit de 1 euro, il s’agit tout simplement de préserver les capacités d’un acteur clé pour nos forêts et pour la transition écologique. de la commission sur ces sept amendements ? spécial. Cette série d’amendements vise à financer le maintien du schéma d’emplois de l’ONF. Nous partageons bien évidemment l’inquiétude des auteurs des différents Nous n’allons pas nous étendre longtemps sur les missions de l’ONF ; je rappellerai simplement que les effectifs ont déjà été considérablement réduits ces dernières années. Par ailleurs, l’Office parvient à dégager un excédent depuis trois exercices, tout en affrontant des externalités négatives toujours plus nombreuses. C’est la raison pour laquelle la commission des finances a émis un avis défavorable sur les amendements nos II-1578, II-1471 et II-1459 et un avis favorable sur l’amendement n° II-1506 ; elle demande le retrait des amendements nos II-896 rectifié, II-1257 rectifié et J’ai eu l’occasion de m’exprimer, au sein du précédent gouvernement, sur le schéma d’emplois de l’ONF, qui prévoyait la suppression de 95 postes : je souhaitais revenir sur cette disposition pour plusieurs raisons. Les bons connaisseurs de la forêt comme Mme la sénatrice Loisier ou M. le sénateur Gremillet savent que notre forêt française a beaucoup souffert ces dernières années du dérèglement climatique. Le travail de l’ONF s’en est trouvé d’autant plus indispensable. Par ailleurs, nous avons, nous parlementaires – je dis « nous », parce que j’étais députée lorsque nous avons imposé cette exigence à l’ONF –, maintenu le schéma d’emplois pendant des années pour revaloriser et remettre à flot l’Office en lui demandant de travailler à son équilibre budgétaire. C’est ce qu’il a fait et nous pouvons l’en féliciter. Fragiliser de nouveau l’ONF, le priver d’emplois pour effectuer les tâches qui lui sont demandées, alors que celles-ci contribuent à son équilibre économique, est en réalité une mauvaise décision budgétaire. C’est la raison pour laquelle j’ai expliqué, à l’époque, pourquoi il était utile de maintenir le schéma d’emplois de l’ONF : le précédent gouvernement en avait été convaincu. Nous avions donc maintenu par amendement les 95 postes initialement supprimés ; mais la censure est passée par là et il nous faut refaire le travail. Je vous informe, mesdames, messieurs les sénateurs, que le Gouvernement déposera un amendement transversal sur la question du schéma d’emplois, qui intégrera le rétablissement des 95 postes de l’ONF. C’est la raison pour laquelle je demande aux auteurs des amendements nos II-1471, II-1459, II-1506, II-896 rectifié, II-1257 rectifié et II-1417 de les retirer, car ils seront satisfaits par l’amendement récapitulatif du Gouvernement que je viens d’évoquer. À défaut, je serai obligée, un peu contre ma volonté, de donner un avis défavorable sur ces amendements, non pas parce qu’ils tendent au rétablissement des postes, mais pour une simple raison de technique légistique. J’émets, en revanche, un avis défavorable sur l’amendement n° II-1578, qui prévoit la création de 500 postes, ce qui ne me semble pas raisonnable. Cabanel. Au vu des explications apportées par Mme la ministre, je retire mon amendement. n° II-1257 rectifié est retiré. Loisier. Je vais faire confiance à Mme la ministre et retirer également mon amendement. J’en profite pour la remercier de son intervention et du suivi qu’elle a assuré sur ce dossier. Je souhaiterais poser une question aux rapporteurs : je ne comprends pas l’avis favorable émis sur l’amendement n° II-1506, malgré toute l’amitié que je porte à mon collègue Tissot : l’amendement dont il est l’auteur vise à financer les 95 postes à hauteur de 5 millions d’euros, alors que l’ONF dispose des moyens nécessaires pour financer ces postes sans affecter le solde budgétaire. n° II-896 rectifié est retiré. La parole est à M. Laurent Duplomb, pour explication Duplomb. Madame la ministre, je vous remercie de l’annonce que vous avez faite. Il semblait logique de ne pas supprimer des emplois alors que l’ONF contribue à baisser l’endettement et à améliorer les finances publiques. J’ai une question simple : en est-il de même pour les 13 ETP du CNPF ? Non, je le crains, monsieur le sénateur. M. Bernard Buis, pour explication de vote. Buis. Je retire également mon amendement, car je fais totalement confiance à Mme la ministre, que je remercie pour son engagement. n° II-1417 est retiré. La parole est à Mme Audrey Bélim, pour Bélim. Madame la ministre, nous maintenons nos amendements nos II-1578 et II-1506. Je ne rappellerai pas ce qui s’est passé en décembre dernier avec le cyclone Chido et les défis qui sont devant nous avec le changement climatique et la transition écologique. Les agents de l’ONF doivent y faire face tout en assurant également des missions de police. La Cour des comptes, dans son rapport de 2024, a souligné l’urgence de revoir la trajectoire financière de l’ONF, notamment en raison de ses missions d’encadrement et de M. Gérard Lahellec, pour explication de vote. Lahellec. Comme je l’ai souligné, notre amendement visait à sanctuariser la parole de Mme la ministre. Puisqu’elle consent à confirmer qu’elle présentera elle-même un amendement similaire, nous retirons le n° II-1471 est retiré. Monsieur Salmon, l’amendement n° II-1459 est-il maintenu ? Salmon. Ce n’est pas que je ne fais pas confiance à Mme la ministre, mais l’on m’a toujours appris que « Un tiens vaut mieux que deux tu Je maintiens donc mon amendement. spécial. Je reviens sur l’avis de la commission des finances sur l’amendement n° II-1506 : il visait à appuyer la demande de création des 95 ETP. Je fais confiance à Mme la ministre et je retire mon avis favorable sur cet amendement. l’amendement n° II-1578. l’amendement n° II-1459. l’amendement n° II-1506. n° II-1585 n’est pas défendu. L’amendement n° II-1418 est présenté L’amendement n° II-1554 rectifié est présenté par MM. Mellouli et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. La parole est à M. Bernard Buis, pour présenter l’amendement n° II-1418. Buis. Cet amendement vise à réintroduire le financement de la sous-action « Forêt en outre-mer » pour soutenir le développement d’une filière encore sous-exploitée dans les territoires ultramarins. Il prévoit d’abonder cette sous-section du programme 149 à hauteur de 15 millions d’euros au travers d’une minoration équivalente de l’action 04 du programme 206, garantissant ainsi la recevabilité financière de cette mesure. M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° II-1554 rectifié. Salmon. Défendu. n° II-1504 rectifié bis, présenté par MM. Lurel, Tissot, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, 5 000 000 Tissot. Cet amendement de mon collègue Victorin Lurel est un amendement de repli de l’amendement n° II-1496 rectifié bis, qui tendait à rétablir les crédits consacrés à la planification écologique. Il vise à attribuer 5 millions d’euros à la forêt en outre-mer et non plus 15 millions d’euros. En effet, pour 2025, cette sous-action du programme 149 n’est plus du tout dotée, ce qui est fortement regrettable. Elle est en effet très importante : comme le précisait le bleu budgétaire du budget 2024, la filière bois-forêt reste malheureusement trop peu développée dans les territoires ultramarins. À ce titre, le financement d’actions structurantes de boisement et de reboisement dans tous les territoires ultramarins ou de soutien au développement et à la structuration de la filière en Guyane est nécessaire. Nous proposons donc, par cet amendement, d’orienter 5 millions d’euros vers le financement de telles actions dans les territoires ultramarins. spécial. L’avis est défavorable sur les amendements identiques nos II-1418 et II-1554 rectifié. L’avis est favorable sur l’amendement n° II-1504 rectifié bis, à la suite de sa C’est un peu la même question que précédemment : l’enveloppe sera répartie au regard des besoins estimés par les différents secteurs. Il semble donc prématuré de procéder dès à présent au fléchage d’une sous-enveloppe consacrée aux forêts d’outre-mer. Mais la question est parfaitement identifiée par le Gouvernement. Pour ces raisons, je demande le retrait de ces amendements ; à défaut, j’y serai défavorable. Mme Anne-Catherine Loisier, pour explication de vote. Loisier. Je suivrai l’avis du Néanmoins, madame la ministre, j’insiste sur la concertation qui devrait être menée avec votre collègue des outre-mer dans le cadre de cette ventilation. Je partage complètement les préoccupations évoquées par les autres intervenants concernant la forêt ultramarine et de DFCI. Dans un contexte de diminution des crédits, il faut vraiment discuter avec l’ensemble des acteurs pour optimiser la ventilation. À ce stade, je suis votre recommandation de ne pas faire de répartition spécifique au sein de l’enveloppe. La parole est à M. Victorin Lurel, pour explication de vote. J’interviens non pas en tant que rapporteur spécial, mais en tant que sénateur originaire des outre-mer. Le montant était de 15 millions d’euros, madame la ministre ; dans la version Barnier du budget, c’était zéro. Un premier amendement prévoyait 10 millions d’euros ; compte tenu des contraintes budgétaires, nous l’avons rectifié pour descendre à 5 millions, la commission des finances ayant conditionné son avis favorable à cette Se pose un problème de répartition des crédits. M. Patient n’étant pas là ce soir, il n’a pas défendu son amendement qui visait à prévoir 2,5 millions d’euros – mais c’est déjà compris dans le budget de l’ONF. En l’espèce, il s’agit de cartographie : rien n’a jamais été fait pour cartographier les forêts ultramarines – essentiellement, disons-le, la forêt guyanaise. Je m’adresse à mes collègues : nous venons de faire un geste considérable – je prie les membres du groupe socialiste de m’en excuser – en retirant notre avis favorable sur l’amendement n° II-1506 de M. Tissot à la suite des engagements pris par Mme la ministre. Nous aurions pu rendre les choses plus difficiles. Depuis le temps que nous attendons cette mesure, je vous demande de voter mon amendement : le Gouvernement sera tenu par le vote du Parlement et il sera temps d’aviser lors de la commission mixte paritaire. amendements identiques nos II-1418 et II-1554 rectifié. l’amendement n° II-1504 rectifié bis. collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente. séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de DE M. Loïc Hervé Mise au point au sujet de votes M. Henri Cabanel, pour une mise au point au sujet de votes. Cabanel. Lors du scrutin n° 156 sur l’amendement n° II-2102, l’ensemble des sénateurs du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen souhaitaient voter contre. président. Acte vous est donné de votre mise au point, mon cher collègue. Elle figurera dans l’analyse politique du scrutin. Loi de finances pour 2025 président. Nous reprenons la forêt et affaires rurales ». collègues, je vous rappelle que la conférence des présidents avait fixé la durée maximale de la discussion de cette mission à cinq heures. Compte tenu de l’organisation de nos travaux, nous pouvons prolonger cette durée d’une heure trente et poursuivre nos travaux jusqu’à une heure du matin, heure à laquelle nous devrons lever la séance pour ne pas décaler l’examen des missions de demain. Si nous n’avons pas terminé l’examen des crédits de la mission, la suite de la discussion sera reportée à demain soir. Il nous reste 128 amendements à examiner au sein de L’amendement n° II-1472 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mmes Margaté et Corbière Naminzo, M. Xowie et les membres du groupe Communiste Lahellec. Le présent amendement vise à soutenir le programme de recherche pour les forêts d’outre-mer et à préciser le montant des crédits y afférents, dans la mesure où la ligne budgétaire « Forêt en outre-mer » disparaît du projet de loi de finances pour 2025. spécial. La commission émet un avis défavorable sur cet Il est prévu de réserver une enveloppe pour les forêts outre-mer sur les crédits de l’action n° 29, « Planification écologique ». Le Gouvernement émet également un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° II-1472 rectifié. L’amendement n° II-1361 rectifié est présenté par MM. M. Weber et Mérillou, Mme Bélim, MM. Devinaz, Chaillou et Bouad, Mme Bonnefoy et MM. P. Joly, Pla, Ros et Bourgi. L’amendement n° II-1460 est présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. L’amendement n° II-1473 est présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. L’amendement n° II-1588 rectifié bis est présenté par MM. Daubet et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Gold et Grosvalet, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux. présenter l’amendement n° II-1361 rectifié. Bélim. Depuis les années 1960, le nombre de scieries est passé de 15 000 à environ 1 200. Les entreprises les plus fragiles sont les petites et moyennes scieries de feuillus, qui font face à plusieurs difficultés – approvisionnement en bois non sécurisé, forte concurrence avec les exportateurs pour les bois de qualité, faible capacité à investir ou innover, notamment pour transformer les bois de qualité secondaire ou les essences moins connues sur le marché. C’est l’objet de l’appel à projets « industrialisation performante des produits bois » (IPPB), géré par l’Ademe pour le compte du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Nous proposons de maintenir 12,8 millions d’euros pour ce programme, en le réservant aux entreprises de moins de cinquante salariés et en abaissant le seuil d’éligibilité des dépenses de 1 million d’euros à 300 000 euros pour soutenir les plus petites entreprises du secteur. Salmon. S’appuyer sur les économies d’échelle pour améliorer la compétitivité finit par jouer de très vilains tours en termes d’emploi, d’aménagement du territoire et d’optimisation de la production. Le nombre de scieries s’est effondré, passant de quelque 15 000 en 1960 à environ 1 200 aujourd’hui. Il est essentiel de soutenir les petites structures. M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement Lahellec. Il est défendu, n° II-1588 rectifié bis. Cabanel. Il est également spécial. Il existe déjà une action spécifique à cette politique publique au sein du programme 149, « Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ». La commission demande le retrait de ces amendements ; à défaut, elle y sera défavorable. La ventilation détaillée du montant de cette subvention semble prématurée à ce stade. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements. amendements identiques nos II-1361 rectifié, II-1460, II-1473 et II-1588 rectifié bis. n° II-1360 rectifié, présenté par MM. M. Weber, P. Joly, Chaillou et Pla, Mme Bonnefoy, MM. Bouad et Devinaz, Mme Bélim et MM. Ros et Bourgi, est Bélim. Le plan de renouvellement forestier, financé par la sous-action n° 29.06, « Soutien au renouvellement forestier », doit permettre le renouvellement durant les dix prochaines années de 10 % de la forêt française, soit environ 1,6 million d’hectares, ou 160 000 hectares par an. Or, dans un rapport de mars 2024, la Cour des comptes a relevé que « certaines interventions du fonds d’aide au renouvellement de France Relance ne répondent pas directement à des objectifs d’adaptation des forêts ». Des associations environnementales ont également montré que de nombreux projets de reboisement financés par le plan de relance étaient associés à des coupes rases abusives. Aujourd’hui, les entreprises de travaux forestiers n’ont pas accès à une information fiable qui leur permette d’éviter toute destruction d’espèces protégées lors de leurs interventions, ce qui les expose à une amende. Afin de respecter les règles de recevabilité financière, cet amendement vise à annuler 12 millions d’euros d’autorisations d’engagement et de crédits de paiement sur la sous-action n° 29.06, « Soutien au renouvellement forestier », du programme 149, Il tend à ouvrir, en contrepartie, 12 millions paiement sur l’action nouvelle « Fonds d’aide à la réalisation de diagnostics d’indices de biodiversité potentielle » du programme nouveau de même intitulé. spécial. Avis défavorable. L’adoption de cet amendement pénaliserait le financement des investissements en matière de renouvellement forestier : avis l’amendement n° II-1360 rectifié. n° II-1358 rectifié, présenté par M. M. Weber, Mme Bonnefoy, MM. Bouad, P. Joly, Pla, Ros, Chaillou, Bourgi, Devinaz et Mérillou et Mme Bélim, est ainsi Weber. Cet amendement vise à soutenir les entreprises de travaux forestiers qui rencontrent des difficultés pour s’adapter aux nouvelles normes environnementales. Nous proposons de maintenir une enveloppe de 5 millions d’euros, gérée par l’Ademe, qui vise notamment à aider ces entreprises à s’équiper avec des matériels permettant de mieux respecter les sols forestiers. Vous le savez, la qualité des sols est liée à la qualité du boisement. spécial. Il existe déjà une action spécifique au sein du programme 149, « Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt », raison pour laquelle la commission demande le retrait de cet amendement. Cet amendement étant déjà satisfait, le Gouvernement en demande le retrait. l’amendement n° II-1358 rectifié. L’amendement n° II-337 rectifié, présenté par MM. Duplomb, Menonville et Tissot, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : pour avis. Cet amendement vise à abonder de 3 millions d’euros le fonds stratégique forêt bois (FSFB) dans le but de financer des actions d’animation et d’ingénierie locales. Nous proposons ainsi de maintenir la contribution de l’État à ce fonds, qui a été raboté de 3 millions d’euros en crédits de paiement. Cette dépense publique modique entraîne un fort effet de levier. n° II-1503, présenté par MM. Tissot, Lurel, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Pla, Stanzione, Kanner et les membres du groupe Bélim. Cet amendement vise à maintenir les crédits consacrés au fonds stratégique forêt bois, en baisse de 3 millions d’euros en 2025. Ce fonds, créé en 2014, comble le vide laissé par la suppression du fonds forestier national en 2000. Il apporte un soutien important aux communes forestières, particulièrement en cette période de troubles budgétaires. Il permet également de financer des projets d’investissement forestier, d’animation territoriale ou de recherche et d’innovation s’intégrant dans le cadre des orientations du programme national de la forêt et du bois (PNFB) et des programmes régionaux de la forêt et du bois (PRFB). Une diminution de 3 millions d’euros enverrait un très mauvais signal. Le rétablissement de ces crédits ne remettrait pas en cause l’équilibre général du budget et soutiendrait utilement nos collectivités, qui en ont bien besoin. spécial. La commission souhaiterait connaître l’avis du Le fonds stratégique forêt bois dispose d’une trésorerie suffisante. Le Gouvernement demande le retrait de ces deux amendements ; à défaut, il y sera défavorable. président. Quel est finalement l’avis de la commission ? spécial. La commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur ces deux amendements. l’amendement n° II-337 rectifié. président. En conséquence, l’amendement n° II-1503 n’a plus d’objet. Je suis saisi de huit amendements faisant l’objet Les quatre premiers sont identiques. L’amendement n° II-291 est présenté par M. Verzelen. L’amendement n° II-304 est présenté par M. Favreau. L’amendement n° II-898 rectifié est Morin-Desailly et Demas, MM. J.M. Boyer, Menonville, J.M. Arnaud et Haye, Mme Housseau, M. Somon, Mme Lassarade, MM. Maurey et Pillefer et Mme Romagny. L’amendement n° II-1419 est présenté Ces quatre amendements sont L’amendement n° II-291 n’est pas soutenu. La parole est à M. Gilbert Favreau, pour présenter l’amendement n° II-304. Favreau. Cet amendement, qui répond à un souhait du Centre national de la propriété forestière, a pour objet d’assurer la gestion durable de nos forêts face au défi croissant du changement climatique, auquel il est urgent et nécessaire de répondre. L’enveloppe de 967 286 euros que nous proposons est destinée à financer la création de seize équivalents temps plein travaillés. Ces postes sont aujourd’hui couverts par des ressources contractuelles, ce qui limite leur pleine affectation aux missions prioritaires du Centre national de la propriété forestière. Nous connaissons tous la situation des personnels du CNPF, dont les effectifs sont réduits d’année en année. Dans l’optique d’assurer toute l’année une gestion des forêts par cet organisme, il apparaît nécessaire de recourir à ces seize embauches. Mme Anne-Catherine Loisier, pour présenter l’amendement n° II-898 rectifié. Loisier. J’insiste sur l’importance du Centre national de la propriété forestière, dont la vocation est de gérer l’ensemble des propriétés forestières privées, soit plus de 12 millions d’hectares détenus par plus de 3,5 millions de petits propriétaires. Lors de l’examen de la loi du 10 juillet 2023 visant à renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie, le Sénat et l’Assemblée nationale avaient abaissé de vingt-cinq hectares à vingt hectares le seuil au-delà duquel le CNPF doit mettre à la disposition des propriétaires des plans simples de gestion (PSG), récupérant ainsi dans son escarcelle plus de Pour accompagner cet organisme dans cette mission stratégique d’élaboration de documents de gestion durable des forêts, il avait été prévu de renforcer ses effectifs. À ce jour, il manque seize équivalents temps plein pour assurer pleinement cette mission déterminante. Cet amendement vise à assurer le financement de ces Buis. Le renfort de seize équivalents temps plein l’an dernier était un premier pas. Afin de répondre pleinement aux besoins, un renfort équivalent est nécessaire cette année pour doter le CNPF des moyens nécessaires à la protection de nos forêts et à la lutte contre les incendies, tout en assurant une gestion responsable et durable de ces espaces. n° II-1452 n’est pas soutenu. L’amendement n° II-336 rectifié, pour avis. Cet amendement similaire vise à contenir la baisse des effectifs du CNPF en lui attribuant 13 ETP. Comme les orateurs précédents l’ont très bien souligné, il s’agit de couvrir l’extension de sa charge de travail due à ses nouvelles missions en matière de défense contre les incendies et à l’abaissement du seuil au-delà duquel il doit rédiger des plans simples de gestion. L’année dernière, une trajectoire de création de 50 ETP a été engagée ; nous souhaitons qu’elle soit maintenue. n° II-1513, présenté par MM. Tissot, Lurel, MM. Bouad, Cardon, Pla, Stanzione, Kanner, Ros et Gillé, Mmes G. Jourda, Harribey et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Stanzione. Comme cela a été souligné, le CNPF gère les forêts privées. Le seuil au-delà duquel cet organisme doit remettre des plans simples de gestion a été abaissé, mais ses effectifs permanents ne sont toujours pas en adéquation avec ses besoins, notamment en raison de la montée en puissance de la loi du 10 juillet 2023 visant à renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie. Le surcroît d’activité découlant du vote de cette loi doit se traduire par l’affectation de personnels supplémentaires. Cet amendement vise à apporter des fonds permettant la création de 13 emplois, pour un montant de 845 000 euros. n° II-306, présenté par M. Favreau, est ainsi La parole est à M. Gilbert Favreau. Favreau. Cet amendement vise à remédier à la carence de personnels du CNPF pour lui permettre d’élaborer les plans simples de gestion imposés aux propriétaires privés. La capacité de travail actuelle du CNPF ne permet pas aux propriétaires de faire établir ces plans de gestion en temps utile, raison pour laquelle nous proposons d’abonder le financement de cet organisme de 800 000 euros. spécial. La commission demande le retrait de l’ensemble de ces amendements au profit de l’amendement n° II-336 rectifié de la commission des affaires économiques, que les deux commissions ont élaboré ensemble. Chacun en convient, le CNPF est un acteur majeur de la politique forestière nationale. Mesdames, messieurs les sénateurs, je vous invite à prendre en compte le fait que, en 2024, nous avons financé la création de 21 postes supplémentaires,… pour avis. C’est pour cela que nous déposons cet amendement ! … qui n’ont pas été pourvus, faute de candidats. Vous voulez recréer 16 postes cette année. Si nous devons créer autant d’emplois chaque année pour tous les opérateurs, nous n’y arriverons pas budgétairement. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements. Loisier. Madame la ministre, ces créations d’emploi correspondent à des engagements du Gouvernement et du Parlement. Compte tenu de l’ampleur des risques d’incendie, nous étions convenus faire passer la limite au-delà de laquelle les centres régionaux de la propriété forestière (CRPF) doivent remettre des plans simples de gestion de vingt-cinq hectares à vingt hectares, ce qui a rendu nécessaire l’élaboration de plus de 20 000 plans simples de gestion supplémentaires. Nous nous sommes engagés à financer la création des 50 postes indispensables pour étudier dans des délais raisonnables ces dossiers. Je le rappelle, derrière ces documents de gestion, il y a un suivi de l’État, des coupes et des reboisements. Ces documents sont la garantie que nos peuplements résineux pourront demain mieux s’adapter au changement climatique et qu’ils nous permettront de répondre au besoin d’approvisionnement de nos industries. L’enjeu est colossal. Il s’agit de tenir nos engagements et je m’étonne, madame la ministre, de vous entendre dire que ces postes n’ont pas été pourvus. Pour ma part, je pense que ces postes sont difficiles à pourvoir, mais que, compte tenu de la situation actuelle de l’emploi, ils sont en train d’être pourvus. Dans mon territoire, en Bourgogne-Franche-Comté, deux agents ont été recrutés. Je me rends à l’avis des rapporteurs spéciaux et je retire mon amendement au profit de celui de la commission des affaires économiques. Toutefois, ce dernier permet la création de 13 postes seulement, au lieu des 16 postes qui manquent, comme nous le savons tous. n° II-898 rectifié est retiré. pour avis. Nous ne faisons pas la même lecture des besoins du CNPF. Lors des auditions, le Gouvernement a annoncé une baisse de 13 ETP, engendrant une diminution de 845 000 euros du budget de cet organisme. Or le CNPF a d’autant plus besoin de ces postes qu’ils correspondent au plan de marche validé pour lui permettre de tenir la trajectoire de création de 50 postes sur trois ans. Cette réalité n’est pas sublimée : Anne-Catherine Loisier l’a rappelé, le CNPF s’est vu confier des missions nouvelles par la loi d’initiative sénatoriale du 10 juillet 2023. Nous ne demandons pas de l’argent pour créer des postes supplémentaires, mais nous nous opposons à la diminution prévue de 13 postes, alors que le Gouvernement s’était engagé à augmenter de 50 postes le personnel Restons sur la trajectoire prévue. Il n’est d’ailleurs pas garanti que ces postes permettront à cet organisme de mener à bien toutes ses nouvelles missions. Pourquoi lui couper les Gremillet. Je partage les propos d’Anne-Catherine Loisier et de Laurent Duplomb. La forêt privée constitue le plus grand gisement d’amélioration de la production forestière. La question est non pas de créer des postes supplémentaires, mais d’assurer au CNPF qu’il conserve une ossature d’intervention dans la forêt privée. Tous les rapports vont dans le même sens, c’est là que l’on peut mobiliser le plus de ressources supplémentaires, tant pour le bois d’œuvre ou le bois de chauffage que pour toute activité En outre, la mission confiée au CNPF au sujet du risque incendie dans les petites propriétés forestières n’est pas un point de détail : au contraire, il s’agit d’une question essentielle. M. Olivier Rietmann, pour explication de vote. Rietmann. Ces postes résultent d’un engagement du Gouvernement relatif à un plan de charge sur plusieurs années, visant à la création de 50 postes Pourquoi cet engagement a-t-il été pris ? Parce qu’une forêt bien aménagée est une forêt protégée. La loi du 10 juillet 2023 trouve son origine dans un rapport qu’Anne-Catherine Loisier, Pascal Martin, Jean Bacci et moi-même avons rédigé. Nous avions établi que plus on investit pour aménager la forêt, pour la protéger des incendies et pour éviter que les feux ne puissent s’étendre, plus on protège les constructions, les entreprises, les usines et les habitations, dont la destruction coûte très cher. Nous avions pris pour exemple la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où pour 200 millions d’euros investis, le coût du sauvé était estimé à 5 milliards d’euros : soit 25 euros d’économies pour 1 euro investi ! Plus de 90 % des feux déclarés n’y ont pas dépassé quatre hectares. Il n’y a pas eu de grands feux de forêt, engendrant des dégâts importants pour les professionnels ou les particuliers. À cette époque, en 2023, nous subissions les feux en Gironde, et nous avions déjà connu les feux de Gonfaron, qui avaient dévasté des milliers d’hectares. On se rendait compte que les grandes périodes de sécheresse et de chaleur favorisaient les grands feux. Il ne faut pas oublier ce principe, même si 2024 a été une année très pluvieuse – à quelque chose malheur est bon. Je voterai donc en faveur de l’amendement de la commission des affaires économiques. président. Monsieur Favreau, les amendements nos II-304 et II-306 sont-ils maintenus ? Favreau. Comme mes collègues, je retire mes amendements au profit de celui de la commission des affaires économiques, qui devra effectuer une visite auprès du CNPF. président. Les amendements nos II-304 et II-306 sont retirés. Monsieur Buis, l’amendement n° II-1419 est-il Buis. Non, je le retire, monsieur le n° II-1419 est retiré. L’abaissement du seuil au-delà duquel il faut élaborer un plan simple de gestion que Mme la sénatrice Loisier a évoqué se réalisera progressivement jusqu’en 2028. Le besoin exprimé sera donc lui aussi progressif. Loisier. C’est pour cela que nous déposons nos amendements ! Duplomb abonde.) Dans le cadre de l’annualité du budget, nous verrons comment ces postes pourront être créés. Je le répète, selon nos informations, ces emplois ne sont pas tous pourvus. président. Monsieur Stanzione, l’amendement n° II-1513 est-il maintenu ? Stanzione. Oui, je le maintiens, pour avis. Madame la ministre, nous vous demandons de maintenir les créations de postes prévues. Si ces postes ne sont pas pourvus, j’ose espérer que l’État, qui contrôle l’argent qu’il distribue à ses différents partenaires, n’aura pas à dépenser ces crédits. Si ces postes sont pourvus, vous assisterez le CNPF dans ses dépenses. Je ne vois pas le l’amendement n° II-336 rectifié. l’amendement n° II-1513 n’a plus d’objet. Je suis saisi de deux amendements identiques. L’amendement n° II-764 rectifié bis est présenté par Mme Lassarade, MM. Milon, Bouchet et Panunzi, Mmes Belrhiti et Micouleau, MM. Houpert et D. Laurent, Mmes Ventalon et Gosselin, MM. Somon, Genet et J.B. Blanc, Mme Borchio Fontimp et M. Naturel. L’amendement n° II-895 rectifié bis est présenté par Mme Loisier, M. Gremillet, Mme Demas, MM. Pellevat, Levi et Savin, Mme Billon, M. Perrion, Mmes Sollogoub et Vermeillet, MM. de Nicolaÿ et Longeot, Mmes Jacquemet et Morin-Desailly, MM. Menonville et J.M. Boyer, Mmes de La Provôté, Pluchet, Gacquerre et Romagny et MM. Chaize, Haye et J.M. Arnaud. Ces deux amendements sont ainsi libellés : Caisse d’intempérie bis n’est pas soutenu. présenter l’amendement n° II-895 rectifié bis. Loisier. Un certain nombre d’entreprises de travaux forestiers sont en grande difficulté, en raison non seulement des intempéries, mais aussi de diverses réglementations qui les empêchent de travailler une grande partie de Cet amendement a pour objet d’introduire un nouveau dispositif pour ces entreprises, en créant une caisse d’intempérie à l’instar de ce qui existe déjà dans d’autres secteurs d’activité. La filière s’est déjà engagée auprès de partenaires variés pour créer un produit sur mesure garantissant une indemnisation en cas de fortes intempéries, afin d’éviter que ces entreprises ne disparaissent. Je le rappelais plus tôt, plusieurs régions françaises ne disposent plus de suffisamment d’entreprises de travaux forestiers, nombre d’entre elles ayant dû mettre la clé sous la porte. Par cet amendement, nous proposons d’ouvrir une ligne de crédit de 1 euro – la démarche est symbolique – pour engager la réflexion sur la constitution de cette caisse d’intempérie. spécial. La commission demande le retrait de cet amendement d’appel, de portée symbolique. En revanche le Gouvernement doit traiter la question de la couverture assurantielle de ces entreprises. Un tel dispositif ne peut être créé par voie d’amendement sans avoir fait l’objet d’une évaluation financière approfondie et d’un accord de l’interprofession nationale. En outre, il s’agirait d’un dispositif privé, financé par une cotisation volontaire obligatoire professionnelle. Même pour 1 euro symbolique, ce dispositif n’a pas sa place dans un projet de loi de finances. Le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Loisier. Il s’agit en effet d’un amendement d’appel, destiné à souligner la situation particulièrement difficile dans laquelle se trouvent ces entreprises, qui ont besoin d’être accompagnées. Je le retire. n° II-895 rectifié bis est retiré. Madame la ministre, mes chers collègues, si nous poursuivons à ce rythme, nous devrions pouvoir finir l’examen de cette mission vers une heure du matin, ce qui nous éviterait de renvoyer la fin de son examen à une séance ultérieure. Je vous invite donc à maintenir cette allure. L’amendement n° II-1586 rectifié quater, présenté par MM. Gremillet, Rietmann et Sol, Mme Pluchet, MM. Perrin et Khalifé, Mme Gruny, MM. H. Leroy, Panunzi et Milon, Mme Richer, MM. Pointereau, D. Laurent et Rapin, Mme Belrhiti, MM. Sido, Michallet, Karoutchi et Reynaud, Mme Dumont, MM. Saury, J.B. Blanc et Bacci, Mmes Joseph et Ventalon, MM. Pellevat et Bruyen, Mme Micouleau, M. de Nicolaÿ, Mme Gosselin, M. Meignen, Mme Lassarade et MM. Cuypers, Bonhomme et Bas, est ainsi libellé : 190 000 000 La parole est à M. Daniel Gremillet. Gremillet. Cet amendement d’importance majeure vise à protéger l’ensemble des productions animales touchées par des épizooties, telles que l’influenza aviaire, la maladie hémorragique épizootique ou les différents types de fièvre catarrhale ovine. Il coûte en effet beaucoup moins cher de prévenir que de guérir ; il n’est que de considérer l’impact de ces maladies sur l’économie de nos territoires. En outre, le fait d’enrayer ces épizooties permet de réduire à terme les risques pour la santé humaine, puisque des mutations de virus peuvent se n° II-1509, présenté par MM. Tissot, Lurel, renforcer les moyens alloués à la lutte contre les maladies animales, à hauteur de 150 millions d’euros. La France est marquée depuis de nombreuses années par la récurrence et l’émergence de maladies animales, qui mettent à mal nos filières. L’année 2024 aura été particulièrement marquée par différentes crises, avec la FCO, la MHE ou encore l’influenza aviaire. Dans ce contexte, la baisse des crédits du programme 206, « Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation », dans le budget 2025, est incompréhensible. Si l’État tente de réagir aux épisodes de crise, les acteurs des filières touchées demandent avant tout de la visibilité, particulièrement lorsqu’il est question du développement et de la prise en charge des campagnes de À l’Assemblée nationale, plusieurs amendements issus des rangs de la majorité et allant en ce sens ont été adoptés en commission, avant le rejet de la première partie Le présent amendement vise ainsi à rehausser de 150 millions d’euros les crédits de l’action n° 02, « Lutte contre les maladies animales, protection et bien-être animal », du programme 206, afin de garantir la prise en charge des coûts de la vaccination contre la MHE, la FCO de sérotypes 3 et 8 ou encore l’influenza n° II-1474 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mmes Margaté et Apourceau-Poly, MM. Bacchi, Barros, Basquin et Brossat, Mmes Brulin et Corbière Naminzo, M. Corbisez, Mmes Cukierman et Gréaume, MM. Ouzoulias et Savoldelli, Mmes Silvani et Varaillas, M. Xowie et les membres du groupe 100 000 000 100 000 000 Lahellec. Cet amendement tend à aller au-delà des zones régulées, bien que celles-ci aient été étendues. À ce jour, seuls les vaccins contre le sérotype 3 font l’objet d’une prise en charge par l’État. Nous proposons donc d’en élargir le n° II-1508, présenté par MM. Montaugé, Mérillou, Tissot, Lurel, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, 81 600 000 La parole est à M. Franck Montaugé. Montaugé. La filière avicole a été rudement éprouvée au cours des dernières années par les épisodes de grippe aviaire ; je pense en particulier à la filière des palmipèdes gras. En octobre dernier, je le rappelle, la France a relevé, de négligeable à modéré – c’est tout de même un signal négatif –, le niveau de risque de cette épizootie, en raison de l’augmentation du nombre de cas en France et en Europe. La vaccination des canards, entamée en 2023, a incontestablement redonné de l’espoir à la filière, mais la baisse, de 85 % à 70 %, de la prise en charge par l’État de son coût en 2024 suscite des inquiétudes, et rien ne garantit que cette prise en charge se poursuive après le 31 décembre 2024. Dans ce contexte, le présent amendement vise à donner plus de prévisibilité à la filière des palmipèdes gras, en maintenant à 85 % le soutien financier de l’État pour la vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont le coût total est estimé à 96 millions d’euros. président. Les deux amendements L’amendement n° II-104 rectifié bis est présenté par Mme Billon, MM. Canévet, Duffourg et Delcros, Mme Antoine, MM. Bleunven, Fargeot, Haye, Lafon, Menonville et Perrion, Mmes Perrot, O. Richard, Saint-Pé, Sollogoub et les membres du groupe Union Centriste. L’amendement n° II-1519 est présenté par MM. Montaugé, Tissot, Lurel, Redon-Sarrazy et Michau, Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. La parole est à M. Franck Menonville, pour présenter l’amendement n° II-104 rectifié bis. Menonville. Les conséquences des différentes vagues d’influenza aviaire ont été dramatiques pour la filière avicole française ; à plusieurs reprises, les professionnels nous ont exprimé leurs inquiétudes, en raison non seulement des pertes économiques considérables, mais également des risques pour la santé publique. La vaccination des canards a redonné de l’espoir aux professionnels. La France est d’ailleurs le premier pays à expérimenter, grandeur nature, la vaccination contre l’IAHP. Nous ne pouvons que nous en féliciter. La première année, le coût de la vaccination a été pris en charge à hauteur de 85 % par l’État. Puis, cette prise en charge a été abaissée à 70 %. En 2025, le coût de la vaccination est estimé à 96 millions d’euros, un montant important que la filière ne peut absorber seule. Le 13 décembre dernier, vous avez annoncé, madame la ministre, la poursuite de l’engagement de l’État dans la campagne de vaccination 2024-2025 des canards contre l’IAHP. Cette mesure était très attendue des professionnels de la filière. Nous proposons que le Sénat prenne acte de cette mesure dans le PLF. Cet amendement ne représente pas une dépense nouvelle pour l’État, il ne fait que formaliser un engagement déjà M. Franck Montaugé, pour présenter l’amendement Montaugé. C’est un amendement de repli par rapport au précédent : si le taux de couverture des coûts de la vaccination n’était pas fixé à 85 %, il conviendrait à tout le moins de ne pas descendre n° II-1423, présenté par MM. Buis, Buval et Patriat, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, MM. Omar Oili et Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger et M. Théophile, est ainsi libellé : La parole est à M. Bernard Buis. Buis. Cet amendement de 50 millions d’euros vise à anticiper les besoins, en prévoyant un renforcement immédiat des crédits consacrés à la lutte contre les maladies animales. Les 50 millions d’euros prélevés de l’action n° 01, « Moyens de l’administration centrale », du programme 215, « Conduite et pilotage des politiques de l’agriculture », permettront de définir une stratégie vaccinale proactive et d’éviter de revivre les conséquences de la crise de l’année dernière. n° II-1477, présenté par Mme Varaillas, MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Lahellec. Cet amendement a pour objet de rehausser à 85 % le taux de prise en charge par l’État du coût de la vaccination. Il a été brillamment défendu par mes collègues ; je ne développe pas spécial. Cette série d’amendements vise à abonder le programme 206, afin de financer la prise en charge par l’État de la campagne de vaccination contre diverses maladies Nous adhérons à l’objectif de vaccination, mais, dans le contexte que nous connaissons, l’État ne peut pas tout prendre en charge. Par ailleurs, il n’est pas envisageable de priver d’autres programmes de montants trop importants. La commission souhaite donc entendre l’avis du Gouvernement sur ces amendements, afin de savoir s’il envisage un effort en ce sens ; elle se rangera à cet avis. président. Quel est donc l’avis du Gouvernement ? Je vais prendre le temps de m’exprimer un peu longuement sur l’ensemble de ces amendements, monsieur le président, mais je n’y reviendrai plus ensuite, sauf à ce que l’on me pose des questions, auquel cas il va sans dire que j’y répondrai. président. Je vous en prie, L’été 2024 a été particulièrement meurtrier, en raison des crises sanitaires qui ont frappé les cheptels de bovins, d’ovins et de caprins. C’est la raison pour laquelle nous avons dû mettre en œuvre, en urgence, des dispositifs de vaccination, dont la gratuité du vaccin contre la FCO 3, pour 37 millions Malheureusement, nous n’avons pas pu faire de même l’année dernière pour la FCO 8 et la MHE, faute de vaccins en nombre suffisant, aucun laboratoire n’étant en mesure de les fournir – cela en dit d’ailleurs long sur la fragilité sanitaire du pays. Nous avons également mis en place un fonds d’urgence destiné à indemniser la mortalité bovine, ovine et caprine. La création de ce fonds, doté de 75 millions d’euros, a été annoncée au sommet de l’élevage de Cournon par Michel Barnier. Nous avons commencé d’attribuer ces indemnisations, que j’ai même élargies de la seule FCO 3, virus émergent, à la FCO 8, bien qu’il s’agisse d’un virus endémique. L’État est donc présent, vous le voyez, auprès des éleveurs pour ce type de pathologie. J’en viens aux élevages de volailles touchés par l’influenza aviaire. Cette maladie, très grave, a atteint les élevages de canards, qui sont les vecteurs de cette affection touchant les oiseaux migrateurs. L’État a fait un effort considérable au cours des dernières années en prenant à sa charge l’indemnisation des élevages abattus : 1 milliard d’euros pour sauver la filière ! Il a donc été au rendez-vous de la responsabilité. Il a également pris en charge la quasi-totalité de la vaccination contre cette affection, en édictant en outre des consignes de biosécurité. D’ailleurs, les foyers d’influenza aviaire renaissants sont, semble-t-il, ceux dans lesquels ces consignes n’ont pas été respectées : il ne s’agit donc pas d’un défaut de vaccination. Il a été convenu avec la filière – j’insiste sur ce point – que le financement de la vaccination serait dégressif : 85 %, puis 70 %, puis 40 %. C’était convenu ainsi, on ne prend pas les éleveurs en traître, ce n’est pas un désengagement. L’État a investi, je le répète, plus de 1 milliard d’euros pour sauver la filière française d’élevage de canards ! Par conséquent, les amendements visant à porter à 70 % le taux de prise en charge du vaccin contre l’influenza aviaire en 2025 sont satisfaits ; et c’est parfaitement clair pour la filière, dont j’ai rencontré les représentants. J’en demande donc le retrait, puisque nous respectons la trajectoire de la prise en charge financière par l’État. Le contrat était clair. Quant aux amendements tendant à fixer le niveau de prise en charge à plus de 70 %, ils ne peuvent que faire l’objet d’un avis défavorable. Montaugé. J’entends vos arguments, madame la ministre, mais il ne faudrait pas laisser entendre – je ne dis pas que c’est ce que vous faites – que les éleveurs touchés soient responsables d’un phénomène sanitaire qui s’impose à eux et dont ils doivent de plus en plus assumer les conséquences au fil du temps. Cette situation est européenne et même mondiale ; elle procède d’ailleurs de problèmes environnementaux, sanitaires et climatiques. Elle a des causes objectives. On ne peut donc pas faire reposer sur les épaules des éleveurs la responsabilité d’un phénomène qui les dépasse largement et qui dépasse même l’échelle de notre pays. La solidarité nationale à l’égard de la filière et des éleveurs est donc parfaitement légitime, comme elle peut exister aussi à l’égard d’autres filières, pour d’autres raisons, qui, je le répète, dépassent la responsabilité des agriculteurs. Gremillet. J’entends vos arguments, madame la ministre et je vais retirer mon amendement. Cela étant, je retiens également de vos propos que vous allez vous atteler dès cette année à un travail de fond sur la protection de la santé animale, en recourant notamment à la vaccination. Vous l’avez parfaitement expliqué pour ce qui concerne l’influenza aviaire, mais il y a également la FCO, avec ses différents sérotypes, ainsi que la MHE, sans parler des autres maladies qui pourraient, hélas ! émerger. Il faut avoir cette réflexion en France, sachant que la santé animale relève exclusivement des compétences de l’Union européenne et des pouvoirs publics. Il ne s’agirait donc pas de transférer telle ou telle responsabilité. J’ai conscience que nous ne sommes pas prêts, mais il faut engager cette réflexion, car, je puis vous le garantir, madame la ministre, cela nous coûtera bien moins cher que d’indemniser et de cumuler les pertes des élevages, sans compter les risques sanitaires animaux, voire humains. Je retire mon amendement, monsieur le président. n° II-1586 rectifié quater est retiré. La parole est à M. Bernard Buis, pour explication de Buis. Je vous remercie, madame la ministre, de la clarté de vos propos. Je retire également mon amendement. n° II-1423 est retiré. La parole est à M. Vincent Louault, pour explication Louault. Je suis entièrement d’accord avec les propos de Daniel Gremillet. Faisons tout de même attention, car nous venons de nous prononcer sur l’amendement de baisse des crédits du Gouvernement, qui réduisait de 42 millions d’euros le montant de ce programme, lequel avait déjà été réduit de 42 millions – comme par hasard – dans la copie de Bruno Le Maire. Il me paraît donc paradoxal de demander des sommes astronomiques. En plus de déséquilibrer le programme, cela ferait tomber toute une série d’amendements. Madame la ministre, disposerez-vous d’un budget suffisant pour faire face aux dépenses prévues ? Par ailleurs, mes chers collègues, tôt ou tard se posera la question de la création de la « sécurité sociale » des canards (Sourires.), car, à terme, nous connaîtrons toute une série de maladies de ce type. En l’espèce, on a essayé de gérer l’urgence, mais cela a coûté assez cher. Il faut donc déterminer comment procéder à l’échelon européen. Duplomb. Il faut aborder ce sujet de façon globale, on ne peut pas le traiter au détour d’un amendement de crédits ; je me réjouis donc que Daniel Gremillet ait retiré son amendement, tout en tenant les propos qu’il a tenus. Je crois d’ailleurs, madame la ministre, que vous allez organiser des assises du sanitaire ; ce doit être, me semble-t-il, pour la fin du mois de janvier. Il faudra y traiter plusieurs enjeux. Le premier est celui de la vaccination obligatoire. Aurons-nous un jour le courage de ceux qui nous ont précédés, afin de trouver, pour chaque problème, une solution et l’imposer à tous ? À ne jamais vouloir regarder les choses en face, à mettre la poussière sous le tapis, les problèmes finissent par Deuxième enjeu : la surveillance. Avec 6 500 vétérinaires, nous arrivons encore à surveiller à peu près le territoire, mais avec moins, nous n’y arriverons plus. Comment accompagner ces professionnels – ceux qui s’occupent de médecine vétérinaire rurale et non des chiens et chats – sur les territoires ? Comment leur donner les moyens nécessaires pour assurer cette surveillance ? Troisième enjeu : comment faire participer les éleveurs via, par exemple, le fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental, afin que tout le monde participe à la constitution des budgets permettant d’atteindre tous les objectifs ? Enfin, dernier enjeu, il ne faut exclure aucune piste : si l’on a de moins en moins d’agriculteurs, on ne peut pas garder autant d’organismes. Cela ne plaît pas à tout le monde, mais procéder à des regroupements ou fusions d’organismes – par exemple, les groupements de défense sanitaire (GDS) et les chambres d’agriculture – peut entraîner des économies d’échelle et dégager les moyens nécessaires pour conduire une véritable politique sanitaire territorialisée, en lien avec les vétérinaires, afin de retrouver un tant soit peu de calme et de sérénité face à tous les problèmes qui se Menonville. Convaincu par les propos de Mme la ministre, je retire mon amendement, monsieur le président. n° II-104 rectifié bis est retiré. Je vous remercie d’avoir retiré vos amendements, ce qui témoigne de la confiance que vous avez dans la stratégie du Gouvernement, mise en œuvre d’ailleurs depuis de nombreuses Nous avons discuté à plusieurs reprises, à Bruxelles, de la question de ces attaques sanitaires. Il s’agit d’un problème européen : les maladies vectorielles ne s’arrêtent pas aux frontières ! La MHE nous est venue d’Espagne, la FCO 3 de Belgique, etc. Ce problème européen exige donc une stratégie à cet échelon. Telle est la proposition que Luis Planas, mon homologue espagnol, et moi-même avons faite au conseil Agriculture de l’Union et qui a recueilli l’assentiment de nos collègues. Nous sommes tous concernés par ce problème. Je reviens sur l’influenza aviaire. La France est la première à avoir mis en place la vaccination contre cette maladie et l’on envisage aujourd’hui à l’étranger, après l’avoir conspué, de dupliquer ce dispositif. Pour ce qui concerne la FCO 3, la MHE, et la FCO 8, on ne peut pas continuer ainsi. La France est le seul pays à payer les vaccins et l’indemnisation. Ce n’est plus possible, les budgets n’y suffiront pas. Il va donc falloir changer de stratégie et tel est précisément l’objet des assises du sanitaire que j’organise en effet à la fin du mois de janvier. Ces assises rassembleront les représentants des éleveurs, qui sont les premiers concernés – ils sont parfois, en raison de la violence de l’attaque, dans un état de découragement, de stress, de fragilité et même de désespoir, car perdre les trois quarts de son élevage ovin est terrible –, les vétérinaires – le sénateur Duplomb a raison, la médecine vétérinaire est centrale –, les organismes de défense sanitaire ou encore les laboratoires, bref, tout l’écosystème de cette filière, afin de réfléchir à une stratégie concertée. En tout état de cause, j’y insiste, on ne pourra pas maintenir l’indemnisation et la vaccination, ce n’est pas possible. Quant à l’obligation de la vaccination, elle fait débat à plusieurs titres chez les éleveurs. D’une part, certains mettent en avant les contraintes liées à la vaccination ; d’autre part, cela entraîne des risques à l’export, car certains pays ne veulent pas d’animaux vaccinés. Au Japon, par exemple, il n’y a plus de foie gras français, parce que nos volailles sont vaccinées. Tout cela est complexe, mais cette question sera bien évoquée lors des assises du sanitaire. l’amendement n° II-1509. l’amendement n° II-1474 rectifié. l’amendement n° II-1508. l’amendement n° II-1477. n° II-1466 rectifié, présenté par M. Salmon, 75 000 000 abonder un fonds destiné à indemniser les élevages touchés par la fièvre catarrhale ovine de sérotypes 3 et 8. Au début du mois d’octobre dernier, il a été annoncé un fonds spécial doté de 75 millions d’euros pour indemniser les pertes animales liées à ces épizooties, mais celui-ci n’est pas inscrit dans le PLF pour 2025. Le présent amendement vise donc à le prolonger pour cette année, au regard des pertes que l’on peut anticiper. Les crises sanitaires, à l’image des aléas climatiques, se juxtaposent et leur fréquence augmente. J’espère donc que les assises du sanitaire pourront rechercher les causes profondes de ces phénomènes, qui commencent à devenir inquiétants – notez ma prudence et ma pondération, madame la ministre… Tissot. Je souhaite appuyer les propos de Daniel Salmon. Quand je faisais mes études, la FCO était une maladie tropicale ; aujourd’hui, nous y sommes confrontés ici, chez nous. Nous devons donc inscrire notre réflexion dans une perspective globale. Nos collègues de l’autre côté de l’hémicycle affirment que l’on trouvera des solutions au travers des assises du sanitaire, mais je doute que cela suffise. On doit mener une politique plus ambitieuse en matière de réchauffement climatique. l’amendement n° II-1466 rectifié. n° II-1550 rectifié, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi 25 000 000 Salmon. Cet amendement, relatif à l’influenza aviaire, vise à prévoir un soutien particulier pour les élevages de plein air, qui sont plus touchés que les autres élevages, n’étant pas conçus pour installer les animaux en bâtiment. Cela me paraît indispensable. Si nous ne faisons rien, aurons-nous encore des animaux domestiques dans les champs d’ici quelques l’amendement n° II-1550 rectifié. L’amendement n° II-1511, présenté par MM. Pla, Montaugé, Bouad, Tissot, Lurel, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, MM. Cardon, Mérillou, Stanzione, Kanner et Gillé, Mmes Monier et Harribey, M. Vayssouze-Faure et les Fonds sanitaire viticole en cas de conditions climatiques exceptionnelles Fonds sanitaire viticole en cas de conditions climatiques exceptionnelles La parole est à Mme Émilienne Poumirol. Poumirol. Changeons de monde : après les maladies touchant l’élevage, je veux parler de Cet amendement du groupe SER vise à créer, comme en 2024, un programme intitulé « Fonds sanitaire viticole en cas de conditions climatiques exceptionnelles ». Vous le savez, la filière viticole traverse une crise durable et d’une ampleur exceptionnelle, qui met en jeu sa pérennité même dans certains territoires. Aux aléas climatiques exceptionnels, par leur récurrence, mais aussi par leur intensité, s’ajoutent une crise économique, une crise diplomatique et une chute de la consommation intérieure, dont les répercussions touchent de plein fouet nos viticulteurs. Il paraît en conséquence indispensable de soutenir au maximum cette filière, dont l’excellence est reconnue dans le monde entier. Le soutien à la trésorerie de nos viticulteurs est à ce titre indispensable, à l’heure où le système assurantiel a clairement montré ses limites pour la prise en charge de certains sinistres – il a d’ailleurs les mêmes limites pour les communes trop souvent touchées par des sinistres… Cet amendement tend donc à instaurer un mécanisme pérenne d’aide d’urgence, doté de 100 millions d’euros de crédits, à destination des producteurs viticoles sinistrés, via la création de ce fonds mobilisable à l’occasion des événements climatiques exceptionnels. n° II-776 n’est pas soutenu. L’amendement n° II-1422, présenté Mme Schillinger et M. Théophile, est ainsi libellé : Buis. Cet amendement a pour objet de transférer 50 millions d’euros de l’action n° 06, « Mise en œuvre de la politique de sécurité et de qualité sanitaires de l’alimentation », du programme 206, l’alimentation », vers l’action n° 22, « Gestion des crises et des aléas de production agricole », du programme 149, de l’agroalimentaire et de la forêt », afin de répondre à l’urgence à laquelle sont confrontés nos spécial. Nous comprenons les difficultés de la filière viticole, mais les montants proposés – 100 millions et 50 millions d’euros – sont importants et ne peuvent être déduits des programmes concernés. Le Sénat a d’ailleurs rejeté, l’année dernière, un amendement visant le même objectif pour un montant de 60 millions d’euros : avis défavorable. Mme Poumirol l’a bien expliqué, la situation de la viticulture française requiert toute notre attention et même notre vigilance, ainsi que notre appui. Le Gouvernement reste pleinement mobilisé pour accompagner la filière viticole en cette période extrêmement difficile. Il a été au rendez-vous des besoins, ces derniers mois, avec la mise en place d’une campagne de distillation à hauteur de 200 millions d’euros, d’un fonds d’urgence de 80 millions d’euros et d’un plan d’arrachage sanitaire se chiffrant à 38 millions d’euros. Nous avons également mis en œuvre une mesure d’aide à l’arrachage structurel d’un montant de 120 millions d’euros, dont 110 millions ont déjà été consommés. En outre, nous travaillons avec le secteur à un plan stratégique qui lui serait adressé. Je vous assure, madame la sénatrice, du plein engagement du Gouvernement, qui se tient au chevet de la filière. J’émets toutefois un avis défavorable sur ces amendements. Montaugé. Je vous remercie, madame la ministre, pour ce rappel des actions en cours. Sous réserve du chiffre – il y en a tellement eu ! –, quelle analyse faites-vous des dispositions de la future loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite Égalim 4, en matière assurantielle ? Ce système a été voulu par la représentation nationale pour aider, en cas de sinistre, les exploitations agricoles en général et viticoles en particulier. Comme je l’ai précisé au cours de la discussion générale, le critère de la moyenne olympique, fixé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), doit être respecté. Toutefois, avec la récurrence des événements climatiques, nous nous apercevons que cette référence n’est pas opérante, tout du moins qu’elle conduit à des montants de couverture dérisoires, voire nuls. Cette situation entraîne, d’une part, le désengagement de certains agriculteurs à l’égard des assurances, de l’autre, les réticences de la galaxie bancaire, c’est-à-dire des acteurs susceptibles de couvrir nos exploitants agricoles. Ce point est assez fondamental, même s’il n’est pas le seul sujet d’importance. Des débats cruciaux ont lieu en ce moment en matière de protection face à des aléas de toutes sortes. Madame la ministre, qu’envisagez-vous afin de sortir par le haut de cette situation et de développer la couverture assurantielle de toutes les filières sur l’ensemble du territoire ? La moyenne olympique pose clairement problème. Ce critère n’est pas adapté. Toutefois, comme vous le savez, c’est à l’échelon européen que doit être débattue cette Plusieurs pays se sont emparés de la question : la porte semble Concernant le bilan de la réforme de l’assurance récolte, le taux de couverture connaît une forte augmentation en matière d’arboriculture et de prairies. Pour ces dernières, nous rencontrons un certain nombre de soucis : sans vouloir vous perdre sur des points techniques, la lecture qu’effectue l’appareil Airbus, chargé de réaliser un repérage satellitaire de la pousse de l’herbe à partir de fermes de référence, est perturbée en cas de gel ou d’inondation. Dès lors, certains agriculteurs contractent une assurance sans recevoir ensuite de retour de cette dernière, situation qui décourage la couverture. Il faut donc améliorer la technique. Par ailleurs, il faut une instance devant laquelle l’agriculteur qui s’estime lésé puisse exercer un recours. Nous travaillons à tout cela. l’amendement n° II-1511. l’amendement n° II-1422. n° II-1476 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain 60 000 000 Lahellec. Le débat sur la filière viticole vient d’avoir lieu, augurant de l’issue du vote. Par conséquent, je retire mon amendement. n° II-1476 rectifié est retiré. L’amendement n° II-1581 rectifié bis, n’est pas soutenu. L’amendement n° II-1559 rectifié ter, présenté par MM. Stanzione, Mérillou, Bourgi, Bouad et Pla et Mmes Conway-Mouret, Bélim et Monier, est ainsi Création d’un fonds d’adaptation des grands crus prestigieux des côtes du Rhône à l’évolution des marchés Création d’un fonds d’adaptation des grands crus prestigieux des côtes du Rhône à l’évolution des marchés Stanzione. Cet amendement vise à sauvegarder les grands crus de la filière viticole du sud-est de la France, confrontés à une grave crise structurelle. La création d’un fonds de 10 millions d’euros garantira le soutien des banques et de l’État tout au long de la restructuration des prêts garantis par l’État (PGE) et de la redéfinition des stratégies financières des entreprises concernées. Elle permettra de promouvoir et de favoriser l’exportation des grands crus à l’international et d’améliorer le système d’étiquetage. Ce dernier bénéficie actuellement d’une dérogation fort utile, mais non aboutie. En effet, la dématérialisation de la liste des ingrédients et des valeurs nutritionnelles des produits viticoles est une avancée réelle, qui se heurte néanmoins à la pluralité des prestataires de QR code et à l’absence de garantie de continuité de ces systèmes privés, outre le coût du maintien des données. l’amendement n° II-1559 rectifié ter. n° II-331, présenté par MM. Duplomb, Menonville et Tissot, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi Prévention et surveillance des aléas climatiques Prévention et surveillance des aléas 8 000 000 8 000 000 pour avis. Cet amendement consiste en un jeu de chaises musicales autour de 8 millions d’euros. Il vise à créer un nouveau programme au sein de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », consacré à la prévention et à la surveillance des aléas climatiques. Celui-ci serait le pendant du programme 206 relatif aux aléas sanitaires. En effet, les crédits de la planification écologique sont malaisément greffés au programme 206 et, surtout, au programme 149, architecture qui est loin de garantir que la destination des fonds votés en loi de finances initiale soit pleinement respectée en cours de gestion. D’après la Cour des comptes, cette nouvelle ligne permettrait de financer utilement une veille sur l’interaction entre changement climatique et risques sanitaires. L’objectif est de prévenir les risques biotiques et les maladies vectorielles sur les animaux de rente et sur les végétaux, causés par le réchauffement et par les sécheresses. En raison des règles touchant à la recevabilité financière des initiatives parlementaires, cet amendement tend à minorer de 8 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement l’action n° 21, « Adaptation des filières à l’évolution des marchés », du programme 149. Il tend à l’inverse à majorer d’un montant équivalent le nouveau programme « Prévention et surveillance des aléas spécial. La création d’un nouveau programme abondé de 8 millions d’euros, au moment même où nous supprimons le programme 382, serait paradoxale. La commission émet un avis défavorable sur cet Nous disposons déjà du programme national de développement agricole et rural (PNDAR). Son orientation principale est de contribuer à la souveraineté alimentaire et à la résilience face aux aléas économiques et climatiques et face aux risques sanitaires, en favorisant la transition écologique des exploitations Duplomb. Je ne comprends pas bien l’avis de la commission des finances, qui refuse toute modification de l’architecture budgétaire comme s’il s’agissait d’un Graal à tout jamais scellé dans le marbre ! Pour une fois que vous pouvez, madame la ministre, exprimer un avis favorable sur un amendement qui ne coûte rien, sautez sur l’occasion ! Je ne vois pas où est le problème. spécial. Il coûte 8 millions d’euros… Tissot. Il s’agit d’un simple transfert ! pour avis. Notre proposition consiste seulement à déplacer certains fonds vers une autre mission, dont l’orientation est meilleure. Même la Cour des comptes recommande d’agir ainsi ! Madame la ministre, je vous prie de réexaminer votre avis. M. Marc Laménie, pour explication de vote. Laménie. Même si je ne suis guère porté à contredire la commission des finances, nous pouvons entendre cet amendement de bon sens de nos collègues de la commission des affaires économiques, chargée des questions relatives au monde agricole. Ces dernières années, nos agriculteurs ont été soumis à de nombreux aléas climatiques. Les transferts de crédits, très techniques et purement arithmétiques, sont difficiles à comprendre. Au-delà du dilemme entre commissions, mettons-nous à la place des agriculteurs sur le l’amendement n° II-331. L’amendement n° II-1463 rectifié, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, rétablir les crédits alloués à la sous-action « Plan protéines ». Les agriculteurs, une nouvelle fois, ont besoin de lisibilité afin de se projeter. Ce plan commençait pourtant à porter ses fruits. Madame la ministre, avons-nous atteint nos objectifs, auquel cas l’arrêt tout de go de ce dispositif se justifierait ? n° II-1498 rectifié, présenté par MM. Tissot, Lurel, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Pla, Stanzione, Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi 65 000 000 Uzenat. Dans la continuité des propos de notre collègue Salmon, cet amendement vise à rétablir les crédits consacrés au plan Protéines à hauteur des engagements pris en 2024. Pour 2025, cette ligne budgétaire n’est plus du tout dotée. De notre point de vue, une telle situation est inacceptable au regard de notre autonomie protéique et, plus globalement, de notre souveraineté alimentaire et agricole, qui sera au cœur du projet de loi d’orientation que nous examinerons dans quelques jours. Lors des débats à l’Assemblée nationale, le rapporteur pour avis a rétorqué que ce plan serait bien abondé en 2025, dans un second temps : « Les crédits seront ventilés une fois que l’ensemble des crédits de l’action n° 29 du programme 149 auront été adoptés. » Madame la ministre, malgré les annonces de l’année passée, les fonds consacrés à la planification écologique connaissent une chute extrêmement brutale, en diminution de près des deux tiers. Vous comprendrez bien que nous ne pouvons nous contenter de promesses. La confiance n’est pas au rendez-vous a priori ! Nous souhaitons que les engagements soient clairement écrits. La question de notre collègue Salmon sur le sujet de l’autonomie protéique était, de fait, rhétorique. En effet, elle reste plus que jamais d’actualité pour l’alimentation humaine comme animale, tout en étant centrale pour notre agriculture. Les crises que nous avons traversées ces dernières années – instabilité des marchés mondiaux, covid-19, guerre en Ukraine – le prouvent bien. Cet enjeu doit être une priorité nationale. C’est la raison pour laquelle notre amendement vise à rétablir les crédits promis et adoptés en 2024, soit 100 millions d’euros en autorisations d’engagement et 65 millions d’euros en crédits de paiement. n° II-1261 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Gold et Grosvalet, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, objet que les deux précédents. Comme vous l’avez indiqué, madame la ministre, la France n’est actuellement pas autonome en protéines végétales, ni pour l’alimentation humaine ni pour l’alimentation animale. Elle compense cette carence par d’importantes importations qui fragilisent notre souveraineté alimentaire, affaiblissent notre balance commerciale et augmentent notre empreinte carbone. Pour ces raisons, il est nécessaire de retrouver les crédits pour l’instant supprimés. spécial. Il ne serait pas réaliste de retirer 100 millions d’euros au programme 215. Néanmoins, je comprends l’inquiétude légitime de nos collègues, puisque sept des onze sous-actions ne reçoivent pas, à ce stade, de financement. Le Gouvernement devra nous donner prochainement des indications Elles manquent pour l’instant, car nous ne disposons pas de la répartition des crédits au sein des actions et des sous-actions. Cette absence interroge tout un chacun. La commission émet un avis défavorable sur ces trois La quantité nulle des crédits du plan Protéines s’explique par l’absence de ventilation, comme je l’ai précisé en discussion générale. Je le répète : cet état de fait ne signifie pas que le Gouvernement renonce à soutenir ce dispositif très important, qui souligne le rôle essentiel des légumineuses dans l’atteinte de nos ambitions climatiques. Permettez-moi de vous rappeler quelques points. Cette stratégie nationale a été érigée au rang de politique prioritaire du Gouvernement et a pu bénéficier de financements importants au travers du plan de relance et de France 2030. Par ailleurs, le plan stratégique national de la politique agricole commune a pour objet un renforcement inédit du soutien spécifique aux légumineuses grâce, d’une part, au doublement progressif des aides couplées, lesquelles devraient atteindre près de 236 millions d’euros en fin de programmation en 2027 et, d’autre part, à des programmes Par conséquent, des crédits, qui restent à calibrer, seront bel et bien consacrés à la poursuite du plan Protéines végétales cette année dans le budget. Le Gouvernement demande le retrait de ces amendements ; Uzenat. Une fois encore, vous souhaitez que nous vous signions un chèque en blanc, madame la ministre : vous ne vous engagez sur aucun montant. Vous nous demandez simplement de vous faire confiance sur un futur abondement, dont nous ignorons tout. De notre point de vue, une telle invitation n’est pas très respectueuse de la représentation nationale. Dans le doute, notre groupe maintiendra son amendement, de telle sorte que l’engagement soit clairement affiché. J’imagine qu’il en ira de même pour les autres amendements en discussion. Pour reprendre un proverbe sénatorial de notre collègue Salmon : « Un maintien vaut mieux que deux tu Salmon. Je maintiens également À cet égard, je tiens à soulever la question de l’alimentation des bovins, qui se fait à grand renfort de maïs et de soja importés. Le problème est réel : quand un ruminant est transformé en granivore, de nombreuses pathologies s’ensuivent. Il est véritablement urgent d’en revenir à des bovins qui mangent de l’herbe – il me semble bien qu’ils ont cette fâcheuse habitude… Louault. En vérité, une vache qui ne mange que du maïs et du soja ne risque pas de durer bien longtemps ! (Sourires Salmon. C’est ce qui se Rietmann. Mais non ! Vous faites un peu le Marseillais, monsieur Salmon ! Depuis que je suis agriculteur, les plans Protéines s’enchaînent. Ils deviennent une arlésienne, voire une légende urbaine ! Croyez-vous que la politique des moyens – nous en mettons ! – fonctionnera ? Pas du La réponse viendra de la recherche et des semences. Le dernier pois de marque Hydra a une génétique garantie vingt ans ! Pour ma part, j’ai arrêté le pois, les féveroles et, l’an dernier, le soja, parce que nous ne pouvions plus continuer sans variétés adaptées. Voilà la réalité ! La recherche, il n’y a que ça ! Les nouvelles techniques génomiques (NTG) nous aideront beaucoup, grâce à l’amélioration des semences, même si l’idée vous fait mal, monsieur Salmon. Duplomb. Ils sont pour le progrès, mais pas pour tout le progrès… Je ne cherche pas à dissimuler quoi que ce soit, monsieur le sénateur. Avant de procéder à l’inscription budgétaire, nous avons besoin des retours d’expérience. Les propos tenus à l’instant par le sénateur Louault sont très intéressants : il nous faut des témoignages de ce type pour adapter le plan Protéines végétales. Même si cette politique reste extrêmement importante et porteuse d’espoir, l’aller-retour avec le terrain est Il est vrai que nous diminuons les budgets consacrés à la planification écologique. Dès lors, il nous faut discuter avec les professionnels pour déterminer leurs priorités. J’ai ouvert avec eux un dialogue que je dois poursuivre pour prendre les bonnes Moi aussi, je crois beaucoup en ce que la recherche peut nous apporter, notamment au travers des nouvelles techniques génomiques. Celles-ci n’ont rien à voir avec d’autres produits qui ont fait débat en leur temps, comme les organismes génétiquement modifiés (OGM). Elles seront très importantes pour la suite de l’amendement n° II-1463 rectifié. l’amendement n° II-1498 rectifié. l’amendement n° II-1261 rectifié. L’amendement n° II-1462 rectifié est L’amendement n° II-1507 rectifié est présenté par MM. Tissot, Lurel, Montaugé, Redon-Sarrazy et Stanzione, Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et La parole est à M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° II-1462 rectifié. Salmon. Cet amendement, adopté en commission à l’Assemblée nationale, vise à augmenter de 100 millions d’euros les crédits alloués aux mesures agroenvironnementales et climatiques. L’objectif est de rendre plus ambitieux le cofinancement national. Abondés en grande partie par la PAC, les Maec sont un outil majeur de la transition agroécologique. Pourtant, la France est l’un des États membres qui leur alloue la plus faible part du second pilier. Les organisations paysannes estiment à 1 milliard d’euros le besoin de financement annuel des Maec pour engager une réelle transition. Dans son plan stratégique national (PSN) 2023-2027, la France en a pourtant fixé le budget annuel à 260 millions d’euros. Il est essentiel que notre pays soit plus ambitieux. Cet outil a prouvé son efficacité : tout le monde est conscient que le moment n’est pas à reculer. M. Jean-Jacques Michau, pour présenter l’amendement n° II-1507 rectifié. Michau. Je tiens à mettre aussi l’accent sur les Maec. Un tel outil est extrêmement important pour le monde paysan. Il convient de continuer de le soutenir. Mes chers collègues de la droite de cet hémicycle, ce rehaussement de 100 millions d’euros a reçu un avis favorable du rapporteur spécial de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » à l’Assemblée nationale. Nous comptons donc sur votre soutien. spécial. La commission émet un avis défavorable sur ces Quelque 75 % des Maec sont conclus la première année de la PAC. En réalité, la baisse du budget résulte simplement, de manière mécanique et non budgétaire, du degré d’avancement de cette politique. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces Salmon. Je pense que nous pouvons lancer de nouveaux appels d’offres. L’allocation des Maec n’est pas arrêtée définitivement : elle est possible chaque année, à moins d’estimer, une fois encore, que nous avons déjà atteint nos objectifs… Madame la ministre, nous mettons fin à un outil qui fonctionnait très bien. De fait, nous avons eu beaucoup de mal à répondre aux demandes tant elles étaient importantes. Nous y sommes parvenus dans ma région, même si nous avons été obligés d’abonder le dispositif avec des financements en provenance des agences de l’eau. Il nous faut persévérer pour atteindre nos objectifs. madame la ministre, pour la réponse que vous avez apportée à ma question relative au système assurantiel. Comme Henri Cabanel, les Maec s’avèrent l’une de mes préoccupations. Aussi, où en êtes-vous de votre réflexion sur la mise en place de prestations pour services environnementaux ? Selon vous, ce chantier doit-il être engagé résolument et réalisé le plus rapidement possible ? La manière dont les agriculteurs prennent en compte l’environnement dans leur métier mérite reconnaissance et revalorisation. Ce soutien absolument fondamental irait dans le sens de l’agroécologie, une politique que le groupe socialiste appelle de ses vœux. Monsieur le sénateur Salmon, au travers du budget 2025, nous investissons tout de même 90 millions d’euros dans les Maec. Ce n’est pas rien ! Nous estimons que ce montant est conforme aux besoins. Et si cela ne suffit pas, nous pourrons y pourvoir. En l’occurrence, le calibrage est adapté. Monsieur le sénateur Montaugé, je répondrai un peu plus tard à votre question sur les services environnementaux. amendements identiques nos II-1462 rectifié et n° II-1515 rectifié, présenté par MM. Lurel, Tissot, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, Mme Artigalas, collègue Victorin Lurel vise à apporter un soutien particulier à la filière de la banane à la Guadeloupe et à la Martinique. À la suite de l’affaire du chlordécone, les planteurs ont réussi sur place à réduire de 82 % l’utilisation des produits phytosanitaires dans leurs champs grâce à des pratiques agroécologiques très innovantes et à un effort de recherche soutenu, notamment en lien avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Les producteurs de bananes des Antilles ont fait leur révolution agroécologique, alors que leurs principaux concurrents n’ont pas du tout réalisé les mêmes efforts. Une compétition déloyale s’est ainsi clairement installée. Si les producteurs peuvent compter sur des aides dans le cadre du programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité (Poséi), force est de constater que leur niveau n’a pas évolué ces dernières années, demeurant aux alentours de 129 millions d’euros par an. Il existe actuellement une Maec en faveur des pratiques de lutte à la fois contre la cercosporiose noire et contre l’enherbement. Le montant de cette aide est dérisoire au regard des coûts supportés par les planteurs, de l’ordre de 1 000 euros par hectare et par an, alors que la seule lutte mécanique contre l’enherbement coûte plus de Le présent amendement vise donc à recentrer la mesure sur la lutte contre la cercosporiose et à mettre en place une aide spécifique à la lutte mécanique contre l’enherbement. À raison de 5 000 hectares à la Martinique et de 2 000 hectares à la Guadeloupe, une aide supplémentaire de 5 millions d’euros permettrait d’apporter un soutien adapté d’environ 660 euros par hectare. spécial. La rédaction initiale de l’amendement prévoyait 15 millions d’euros, ce qui avait paru excessif à la commission. Le montant a été abaissé à 5 millions d’euros, mais la commission maintient sa position : avis défavorable. Bon nombre de dispositifs de soutien profitent déjà aux producteurs de bananes antillais, notamment au titre des aides de la PAC et du programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité. Ainsi, 129 millions d’euros sont exclusivement fléchés vers les producteurs de bananes, et la banane des Antilles est le principal bénéficiaire des aides du Poséi : avis l’amendement n° II-1515 rectifié. président. Je suis saisi de six L’amendement n° II-1259 rectifié, MM. Gold et Grosvalet, Mmes Guillotin et Jouve, MM. Laouedj et La parole est à M. Michel Masset. Masset. En complément des leviers ciblés sur certains secteurs ou enjeux particuliers de planification écologique, les crédits alloués au fonds en faveur de la souveraineté alimentaire et des transitions financent les démarches de structuration des filières amont et aval, afin de leur permettre, dans le contexte de recherche de souveraineté alimentaire, d’adapter leur modèle économique aux exigences de décarbonation des activités, de transition écologique, de développement de la production d’énergie renouvelable ou d’adaptation au changement climatique et de résilience de leurs exploitations. À ce titre, il ne faut pas réduire les crédits alloués au fonds. Il convient, au contraire, d’envoyer un signal fort aux filières concernées et de leur offrir plus de stabilité. Cet amendement vise donc à maintenir les crédits à leur niveau précédent. Le besoin de visibilité et de stabilité de l’action publique commande que l’on respecte le nécessaire temps d’appropriation de ce fonds par les acteurs des filières concernées et le délai de montage et d’instruction d’un dossier avant son engagement. n° II-1500 rectifié, présenté par MM. Tissot, 85 391 153 Weber. Le fonds que vient d’évoquer mon collègue Michel Masset a vocation à financer des démarches de structuration des filières dans une recherche de souveraineté alimentaire et d’accompagnement des agriculteurs face au changement climatique, mais il a aussi vocation à soutenir les projets alimentaires territoriaux (PAT). Les sénateurs de notre groupe sont très attachés à ce virage agroécologique – il en a été plusieurs fois question ce soir –, qui doit se faire en lien avec les territoires et en encourageant les circuits courts. À cet égard, il nous paraît impensable de soutenir une telle diminution des crédits consacrés à un fonds de souveraineté, particulièrement dans le contexte économique et diplomatique que nous connaissons, qui met nos filières à l’épreuve et nous rappelle l’importance, vitale pour notre pays, de retrouver cette souveraineté. n° II-1482 rectifié, présenté par Mme Pantel, M. Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Gold et Grosvalet, Mmes Guillotin et Jouve et MM. Laouedj, Masset et Roux, Cabanel. Il s’agit d’un amendement de ma collègue Guylène Pantel. transitions participe au financement des projets alimentaires territoriaux, qui, par définition, fédèrent les différents acteurs d’un territoire autour de la question centrale de l’alimentation. À ce jour, 444 projets alimentaires territoriaux sont reconnus par le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Ces derniers donnent satisfaction aux collectivités territoriales, aux agriculteurs, aux chambres consulaires, aux entreprises et à divers organismes sociaux pour l’accompagnement précieux et de qualité qu’ils offrent, notamment dans le cadre de la mise en application de la loi Égalim. Or bon nombre d’acteurs déplorent un manque de moyens en direction du dispositif, ce qui met en péril la pérennité et des postes d’agents chargés de mission et des actions de structuration des filières sur les territoires. Dans la mesure où la montée en puissance des actions opérationnelles repose sur un accompagnement financier important, cet amendement vise à augmenter les crédits budgétaires mobilisés en faveur des projets alimentaires territoriaux de 60 millions d’euros. n° II-1475 rectifié, présenté par MM. Lahellec et 23 000 000 Lahellec. Cet amendement, qui vise à augmenter l’enveloppe consacrée aux projets alimentaires territoriaux, a été fort bien défendu par mes collègues. nos II-969 rectifié et II-1521 sont identiques. L’amendement n° II-969 rectifié est présenté par MM. Fernique, Salmon, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Gontard, Mme Guhl, M. Jadot, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et L’amendement n° II-1521 est présenté par MM. Uzenat, Tissot, Lurel, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, Kanner, Ros et Gillé, Mmes G. Jourda, Harribey et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. présenter l’amendement n° II-969 rectifié. Salmon. Jacques Fernique, qui est l’auteur de cet amendement, a beaucoup plus de chance que moi, puisqu’il bénéficie d’un avis favorable de la commission… (Sourires.) Il s’agit de renforcer le soutien de l’État aux projets alimentaires territoriaux, introduits par la loi en 2014, qui favorisent des synergies entre acteurs des filières agricoles et alimentaires. Il faut soutenir ce dispositif. M. Simon Uzenat, pour présenter l’amendement Uzenat. Nous avons fêté, voilà quelques semaines, les dix ans de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, qui a instauré les projets alimentaires territoriaux. Depuis dix ans, nous voyons les PAT produire leurs effets. Je pense en particulier à la région Bretagne, qui est quasi intégralement couverte de tels projets, avec une mobilisation remarquable des départements et des intercommunalités et, bien évidemment, de l’ensemble des filières et des producteurs en circuit court ou la restauration collective. Nous ne devons pas ralentir ni relâcher nos efforts, madame la ministre. Or la programmation budgétaire pour 2025 prévoit de diviser par deux les autorisations d’engagement, en les portant à 10 millions d’euros, et ne retient que 3 millions d’euros de crédits de paiement à l’échelle nationale. Ces montants sont dérisoires ! Ils reviennent quasiment à éteindre la dynamique des PAT au plan national, puisque les collectivités locales ne pourront évidemment pas compenser cette perte d’engagement de la part de l’État dans un contexte de réduction de leurs moyens. Il faut que l’État se ressaisisse, madame la ministre. C’est la raison pour laquelle nous avons déposé cet amendement, identique à celui de nos collègues écologistes, qui vise à abonder les crédits à hauteur de 10 millions d’euros en autorisations d’engagement, mais aussi de 10 millions d’euros en crédits de paiement. Nos producteurs ont besoin de visibilité. La logique d’appels à projets et d’amorçage est entravée par l’instabilité chronique. Nos financements publics doivent offrir davantage de prévisibilité ; la stabilité des montants déployés par l’État doit y contribuer. spécial. La commission émet un avis défavorable sur les amendements nos II-1259 rectifié, II-1500 rectifié et II-1482 rectifié. Elle sollicite le retrait de l’amendement n° II-1475 rectifié et émet un avis favorable sur les amendements identiques nos II-969 rectifié et II-1521. Je fais l’économie des explications, mais je pourrai répondre à vos interrogations. n° II-1259 rectifié. Le fonds de souveraineté figurera bien dans la planification. Comme je l’ai déjà souligné à plusieurs reprises, la ventilation souffre d’une imprécision – j’en conviens –, mais ce fonds est absolument déterminant dans le soutien apporté à certaines filières très peu avancées sur le chemin de la souveraineté. C’est un point de vigilance absolu à mes yeux. Les projets alimentaires territoriaux restent une politique très importante pour le ministère, pour toutes les raisons que vous avez énoncées, et en particulier pour ce qui est fait en matière de restauration collective dans les établissements scolaires, puisqu’ils contribuent, entre autres, à l’éveil du goût, à la sensibilisation des enfants à une alimentation équilibrée, à la lutte contre le gaspillage, au soutien aux producteurs locaux et à la qualité. Monsieur Uzenat, ce qui importe, ce sont les autorisations d’engagement, car elles nous permettront toujours de décaisser en fonction des besoins. J’émets également un avis défavorable sur tous les autres amendements. l’amendement n° II-1259 rectifié. l’amendement n° II-1500 rectifié. l’amendement n° II-1482 rectifié. l’amendement n° II-1475 rectifié. Louault. J’ai été président d’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Dans le département d’Indre-et-Loire, les PAT seront conservés. Nous avons eu besoin, au début, de l’impulsion de l’État. Toutefois, les collectivités qui ont bénéficié de subventions n’en ont plus forcément besoin aujourd’hui, raison pour laquelle les crédits de paiement Le PAT est certes un maillon essentiel, mais, pour ma part, j’ai toujours assumé mes compétences en tant que président d’EPCI et je n’ai plus besoin du soutien de l’État pour continuer de mettre en œuvre cette politique, qui est importante et structurante pour l’éducation de nos gamins et pour nos producteurs – de fait, PAT égale producteur ! Je ne suis que peu convaincu par la nécessité de remettre la gomme sur les PAT. président. Je suis saisi de huit Les six premiers sont identiques. L’amendement n° II-675 rectifié est présenté par Mmes Housseau et Gacquerre, M. Fargeot, Mme Saint-Pé, MM. Henno, Folliot et Canévet, Mme Sollogoub, M. Haye, Mmes O. Richard et de La Provôté et MM. Longeot, Levi et Parigi. L’amendement n° II-691 rectifié bis est présenté par MM. Grosperrin, D. Laurent et Saury, Mmes Richer, P. Martin, Gosselin, Micouleau, M. Mercier et Imbert et MM. Houpert, Bruyen et Genet. L’amendement n° II-800 rectifié est présenté par MM. Pla et Montaugé, Mme Bélim, M. Bourgi, Mmes Conconne et Conway-Mouret et MM. Mérillou, Michau, Ros et M. Weber. L’amendement n° II-1012 rectifié est présenté par Mmes Espagnac et Féret. L’amendement n° II-1468 est présenté par MM. Lahellec et Gay, Mmes Margaté et Apourceau-Poly, MM. Bacchi, Barros, Basquin et Brossat, Mmes Brulin et Corbière Naminzo, M. Corbisez, Mmes Cukierman et Gréaume, MM. Ouzoulias et Savoldelli, Mmes Silvani et Varaillas, M. Xowie et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et L’amendement n° II-1560 rectifié quater est présenté par MM. Stanzione, Bouad et Devinaz et Mme Monier. Ces six amendements sont ainsi libellés : Soutien à l’accompagnement des agriculteurs à la transition Soutien à l’accompagnement des agriculteurs à la transition La parole est à Mme Marie-Lise Housseau, pour présenter l’amendement n° II-675 rectifié. Housseau. Cet amendement vise à mettre en place un accompagnement des agriculteurs vers la transition écologique et énergétique dans le cadre d’un nouveau programme, intitulé « Soutien à l’accompagnement des agriculteurs à la transition », qui serait créé au sein de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ». Les freins à cette transition relèvent souvent de l’absence de projet de transition et de suivi de sa mise en œuvre, au-delà des investissements qui peuvent être nécessaires. Le réseau des chambres d’agriculture propose de généraliser un outil de conseil stratégique de transition, qui permettrait de faire évoluer l’agriculteur vers de nouvelles pratiques culturales, de nouvelles pratiques de gestion de l’eau et de réduction des gaz à effet de serre, tout en prenant en compte le développement de sa compétitivité économique. Ce serait un conseil « transversal », si je puis dire, et non plus un conseil de filière. Ce conseil proposerait un diagnostic, un plan d’action sur trois à cinq ans et, surtout, un suivi pour s’assurer de la mise en œuvre des préconisations. Ce conseil, dont le cahier des charges serait harmonisé, pourrait être proposé par tous les organismes de conseil, c’est-à-dire bien au-delà des chambres d’agriculture, via des appels à projets. Il est proposé d’y affecter une enveloppe de 10 millions d’euros, dans l’objectif de soutenir à terme 10 000 exploitations bénéficiaires par an. Cet accompagnement constituerait un signal fort, un marqueur de la volonté de l’État de relever le défi de la transition écologique dans le secteur agricole. n° II-691 rectifié bis n’est pas soutenu. La parole est à M. Franck Montaugé, pour présenter l’amendement n° II-800 rectifié. Montaugé. J’ajoute à ce que vient de dire Marie-Lise Housseau que Chambres d’agriculture France a analysé la mise en œuvre de la planification écologique dans l’agriculture française et constaté un manque de conseil et d’accompagnement stratégique dans la mise en place de projets d’investissement permettant aux agriculteurs de planifier et de se projeter dans la durée. C’est ce constat qui l’amène à proposer la création d’un conseil stratégique, doté d’un financement, dans un premier temps, de 10 millions d’euros pour 2025 et d’un objectif de 3 300 projets de transition écologique accompagnés pour les exploitations agricoles n° II-1012 rectifié n’est pas soutenu. La parole est à M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° II-1468. M. Lucien Stanzione, pour présenter l’amendement n° II-1560 rectifié quater. Stanzione. Cet amendement s’inspire de la proposition de Chambres d’agriculture France de créer un programme de soutien des agriculteurs pour la transition. L’entrave majeure au changement n’est pas l’investissement, mais bien l’absence de projet clair et d’accompagnement de sa mise en œuvre. Les enjeux de ressources en eau, d’émissions de gaz à effet de serre, d’usage de produits phytosanitaires, de fertilité des sols et de souveraineté alimentaire sont directement liés à notre capacité à faire évoluer fondamentalement les systèmes. Ce sont 3 300 exploitations qui pourraient bénéficier de ce dispositif dès 2025, puis 10 000 exploitations par an, pour un besoin de financement estimé à 10 millions d’euros en autorisations d’engagement et à 5 millions d’euros en crédits de paiement cette année, puis à 26 millions d’euros en AE par an par la suite. L’amendement n° II-1170 rectifié est présenté par M. Cabanel, Mme M. Carrère, M. Bilhac, Mme Briante Guillemont, M. Gold, Mmes Guillotin et Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° II-1580 rectifié bis est présenté par Mme Schillinger et M. Buis. Ces deux amendements sont ainsi libellés : La parole est à M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° II-1170 rectifié. Cabanel. Cet amendement est très proche de ceux qui viennent d’être présentés. Il s’agit de promouvoir une vision stratégique à moyen et long terme pour accompagner les agriculteurs dans la transition. Mieux vaut privilégier ce genre de soutien que réparer au fur et à mesure des crises climatiques. Il s’agit ici de s’adapter pour trouver des solutions aux divers aléas. n° II-1580 rectifié bis. Buis. Cet amendement de ma collègue Patricia Schillinger est identique aux amendements qui viennent d’être présentés, seul le montant des crédits de paiement – en l’espèce, 5 millions d’euros – varie. spécial. La commission est défavorable à l’ensemble de ces amendements. La création d’un programme est toujours plus lourde pour un ministère, sans nécessairement se traduire concrètement par un meilleur suivi des politiques publiques y afférentes. Le Gouvernement est défavorable à cette série d’amendements, inspirés, si j’ai bien compris, par les chambres d’agriculture, tout simplement parce que leur objet est déjà satisfait par les crédits du ministère. En effet, le Gouvernement a renforcé, en 2024, les moyens de l’instrument financier spécifique au programme national de développement agricole et rural, le compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural », en le dotant de 146 millions d’euros, montant qu’il souhaite reconduire en 2025. On ne peut pas indéfiniment dupliquer les dispositifs ; ce ne serait pas de bonne gestion. Par ailleurs, je veux répondre à la question qui m’a été posée tout à l’heure sur les mesures agroenvironnementales et climatiques et les services environnementaux. Ce sont des aides d’État en dehors de la PAC, qui sont mises en place par les agences de l’eau. Il est donc normal que les crédits correspondant à ces paiements pour services environnementaux n’apparaissent pas dans le budget du ministère, alors qu’y figurent, en revanche, les moyens nécessaires au financement des Maec. Salmon. Nous ne voterons pas cet amendement, les chambres d’agriculture manquant cruellement de pluralité. Nous pensons qu’il y a beaucoup mieux à faire en termes de conseils pour la transition agroécologique. Montaugé. Madame la ministre, on ne peut pas réduire la question des PSE à la problématique de l’eau ! Je ne comprends pas votre réponse, qui témoigne d’une vision très étroite du sujet. Je reste disponible pour échanger avec vous ou avec vos conseillers sur ce sujet, sur lequel j’ai travaillé avec Henri Cabanel durant de longues années. Nous ne pouvons pas en rester là. Franchement, les bras m’en tombent ! Mme Marie-Lise Housseau, pour explication de vote. Housseau. Je respecte l’opinion de M. Salmon sur le manque de pluralisme des chambres d’agriculture. Toutefois, si ce conseil était élaboré avec les services du ministère et s’il y avait un cahier des charges identifié, n’importe quel organisme, que ce soit les services de la confédération paysanne ou les coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma), pourrait proposer un tel conseil dès lors qu’il dispose les techniciens adéquats. Ce n’est pas parce que cette proposition est formulée par Chambres d’agriculture France qu’elle ne peut pas concerner d’autres organismes de conseil. amendements identiques nos II-675 rectifié, II-800 rectifié, II-1468 et II-1560 rectifié quater. public émanant du groupe Les Indépendants – République et Territoires. défavorable, de même que celui du Gouvernement. présidence, le résultat du scrutin n° 157 : nos II-1170 rectifié et II-1580 rectifié bis. L’amendement n° II-1458 est présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, L’amendement n° II-1467 est présenté Fonds d’expérimentation à la restructuration-diversification Fonds d’expérimentation à la présenter l’amendement n° II-1458. Salmon. Beaucoup de fermes se sont hyperspécialisées, se sont agrandies et ne correspondent pas forcément aux attentes des personnes qui veulent s’installer Cet amendement vise à favoriser une nouvelle conception des exploitations afin de diversifier les productions et d’adopter des pratiques agroécologiques à même d’attirer de nouveaux repreneurs, à un moment où l’on en a cruellement besoin. Lahellec. Il s’agit de créer un fonds favorisant de nouvelles expérimentations de fermes-pilotes et ainsi l’installation de jeunes exploitants. On se rend compte que certaines terres ne sont pas reprises. L’expérimentation visée au travers de cet amendement est de nature à encourager des installations. Mesdames, messieurs les sénateurs, je veux d’abord vous rappeler que j’ai lancé le plan Agriculture climat Méditerranée, qui vise précisément à diversifier les cultures dans les aires très concernées par le changement climatique, pour que les exploitants puissent substituer des cultures vouées à dépérir par d’autres, plus résistantes. Ce premier niveau de réponse marche bien. Les retours sont positifs et beaucoup de projets émergent, qui sont de nature à intéresser des repreneurs. Il existe également un second outil, qu’il me semble important de mentionner : le PNDAR. Dans ces conditions, le Gouvernement émet un avis amendements identiques nos II-1458 et II-1467. n° II-1465 rectifié, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Salmon. Cet amendement tend à rétablir les crédits alloués à la stratégie de réduction de l’utilisation des phytosanitaires prévue l’année passée au travers du plan Écophyto. Le Gouvernement propose une réduction de 35,73 % desdits crédits, régression que l’on peut qualifier de « grave » puisqu’elle trahit les objectifs écologiques que la France a instaurés et qu’elle doit impérativement chercher à atteindre. Cette coupe budgétaire compromet directement les efforts pour réduire l’usage des pesticides, exposant encore davantage les agriculteurs et leurs familles, qui sont en première ligne face aux risques sanitaires liés à ces produits. spécial. Avis défavorable, malgré l’intérêt du dispositif proposé. Je répète, monsieur le sénateur, que le Parsada a, pour moi, une importance absolument stratégique, puisque son objet est précisément d’anticiper le retrait probable de molécules, afin de permettre aux filières de se préparer et, ainsi, éviter les impasses de traitement, qui sont parfois dramatiques – je pense, par exemple, à la noisette, à l’endive ou encore à la Beaucoup de filières ont été ou sont en très grande fragilité, voire en urgence vitale, faute de solutions de remplacement au retrait de phytosanitaires stratégiques. Le Parsada est donc très important pour elles. Cette stratégie est une marche en avant, nous ne reviendrons pas dessus. C’est la raison pour laquelle j’envisage d’y consacrer 100 millions d’euros cette année. Par conséquent, j’émets un avis défavorable sur votre amendement, monsieur Salmon, tout en réaffirmant ma détermination. l’amendement n° II-1465. collègues, il nous reste une heure et demie de discussion, et soixante-dix amendements à examiner. Il dépend de vous que nous terminions l’examen de la mission ce soir. Nous avons jusqu’à une heure du matin. L’amendement n° II-1584 rectifié, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. V. Louault, Chasseing et Chevalier, Mme L. Darcos et M. Laménie, est ainsi La parole est à M. Vincent Louault. Louault. Cet amendement est spécial. Défavorable, monsieur le président. l’amendement n° II-1584 rectifié. n° II-1562 rectifié ter, présenté par MM. Stanzione, Mérillou, M. Weber, Ros, Pla, Bourgi et Bouad, Mmes Conway-Mouret et Bélim, M. Devinaz et Mme Monier, est Fonds exceptionnel dédié à la recherche des solutions alternatives aux produits phytosanitaires (lavande, cerise, olive, abricot, maraîchage…) Fonds exceptionnel dédié à la recherche des solutions alternatives aux produits phytosanitaires (lavande, cerise, olive, abricot, maraîchage…) Stanzione. Dans l’attente du Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures, cet amendement vise à créer un fonds exceptionnel doté de 1 million d’euros et consacré à la recherche de solutions alternatives aux produits phytosanitaires. Le système agricole actuel repose sur un triptyque unissant amendement de synthèse, protection phytosanitaire et semences sélectionnées conjointement à ces produits. Pour lui donner une nouvelle orientation, nous devons lui trouver de nouvelles bases. Aussi nos efforts doivent-ils se concentrer sur la recherche de systèmes fondés sur des leviers agronomiques et l’optimisation des synergies naturelles. La refonte de notre système agricole ne pourra faire l’économie d’un engagement déterminé dans le secteur de la recherche. La création de cette enveloppe doit soutenir les productions emblématiques comme l’arboriculture, la lavande ou le maraîchage, jusqu’à l’obtention des résultats spécial. La commission a émis un avis défavorable sur cet Même avis : le Parsada existe et nous y consacrons déjà 100 millions d’euros. l’amendement n° II-1562 rectifié ter. quatorze amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° II-98 rectifié quater est présenté par MM. Lefèvre et Panunzi, Mme Micouleau, MM. Saury et Bouchet, Mme Di Folco, MM. Reynaud, Milon, Cadec et Brisson, Mme Belrhiti, MM. Somon, Genet et Pointereau, Mmes Gosselin et Joseph et MM. Gremillet, Naturel, Lemoyne et Sol. L’amendement n° II-1456 rectifié est Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme de Marco, L’amendement n° II-1470 rectifié est présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les présenter l’amendement n° II-98 rectifié Gremillet. Cet amendement est n° II-1456 rectifié. revenir sur la baisse des crédits alloués au pacte en faveur de la haie en abondant de 80 millions d’euros l’enveloppe qui lui est consacrée. Nous avons besoin de visibilité, nous ne pouvons donc pas abandonner un pacte qui commence à peine à être mis en œuvre. Nous aurons l’occasion d’exposer plus longuement l’intérêt des haies. n° II-1470 rectifié. Lahellec. Cet amendement est n° II-243 rectifié, présenté par M. Uzenat, est Uzenat. Le Gouvernement s’était engagé en 2023 à financer le pacte en faveur de la haie à hauteur de 110 millions d’euros pendant trois ans. L’objectif était la création, d’ici à 2030, de 50 000 kilomètres de haies. Avec une chute de 72 % des crédits dans le PLF pour 2025, le renoncement est brutal. La haie est un outil majeur de la transition agroécologique. C’est un outil agronomique, un puits de carbone, un espace de biodiversité, une source d’énergie et un outil de prévention des catastrophes naturelles que sont les sécheresses ou les inondations. Madame la ministre, vous avez tout à l’heure invoqué la non-consommation de crédits. Pour le coup, en 2024, les 110 millions d’euros ont été entièrement consommés. Il en aurait même fallu davantage, selon l’Association française arbres champêtres et agroforesteries À la demande des agriculteurs, des parcs naturels régionaux, des syndicats de bassins versants, de l’ensemble des structures qui ont eu recours à ces fonds, nous appelons à un abondement significatif de 80 millions d’euros des crédits du pacte en faveur de la haie, pour que l’engagement qui avait été pris soit tenu. n° II-1589 rectifié bis, présenté par MM. Daubet et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Gold et Grosvalet, Mmes Guillotin et Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : 45 000 000 Masset. Cet amendement est n° II-1260 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Mmes Guillotin et Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Cabanel. Cet amendement est n° II-1497 rectifié, présenté par MM. Tissot, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Pla, Stanzione, Kanner, Gillé, M. Weber et Uzenat, Mmes Monier et Le Houerou, MM. P. Joly, Fagnen et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et 15 000 000 Poumirol. Il s’agit d’un amendement de repli. président. Les quatre amendements L’amendement n° II-679 est présenté par MM. M. Weber et Cambier. L’amendement n° II-762 rectifié est présenté par MM. Favreau et Bas. L’amendement n° II-1176 est présenté par M. Henno. L’amendement n° II-1535 rectifié bis est présenté par Mme Sollogoub, MM. Lemoyne et Bitz, Mme Guidez, M. Levi, Mmes Lermytte, Vermeillet et Billon, MM. Genet et P. Vidal, Mme N. Goulet, MM. Buis, Longeot et Duffourg et Mmes Gacquerre et Joseph. Article 42 ÉTAT B 40 000 000 présenter l’amendement n° II-679. Weber. Chacun sait combien le pacte en faveur de la haie est utile. C’est un élément essentiel de l’agroécologie. Je sais, madame la ministre, que vous êtes sensible à l’effort que consentent les PNR dans l’accompagnement en ingénierie des plantations de haies. Nous avons déposé cet amendement de repli, qui vise à abonder les crédits de 40 millions d’euros, afin que nous trouvions une solution permettant le maintien de ce programme, qui est extrêmement utile, bien valorisé, bien compris et bien partagé par le monde agricole. Il s’agit d’un outil au service de l’agroécologie et nous devons donc absolument trouver un moyen de le M. Gilbert Favreau, pour présenter l’amendement n° II-762 rectifié. Favreau. Cet amendement est n° II-1176 n’est pas soutenu. La parole est à Mme Sylvie Vermeillet, pour présenter l’amendement n° II-1535 rectifié bis. Vermeillet. Cet amendement est L’amendement n° II-1457 rectifié est L’amendement n° II-1469 rectifié est présenté par Mme Cukierman, MM. Lahellec et Gay, Mmes Margaté et Apourceau-Poly, MM. Bacchi, Barros, Basquin et Brossat, Mmes Brulin et Corbière Naminzo, M. Corbisez, Mme Gréaume, MM. Ouzoulias et Savoldelli, Mmes Silvani et Varaillas et M. Xowie. 40 000 000 présenter l’amendement n° II-1457 rectifié. Salmon. Il est défendu. n° II-1469 rectifié. Lahellec. Il est également n° II-1420, présenté par MM. Buis, Buval et Patriat, Buis. Cet amendement est défendu. de la commission sur les treize amendements restant en discussion ? ces amendements, dont l’adoption priverait d’autres politiques tout aussi importantes de 80 millions d’euros. En outre, les crédits votés en 2024 n’ont été que partiellement consommés, semble-t-il. Du coup, la baisse prévue est loin d’atteindre une telle somme. Du reste, certains projets du pacte comportent plus d’études et d’activités d’animation que de haies plantées… Nous avons voté en première partie un crédit d’impôt en faveur des haies. Et 30 millions d’euros en 2025, c’est déjà 30 millions d’euros de plus qu’en 2023 ! Je souscris à ces excellents arguments. J’ajoute que le bonus haies a été revalorisé dans l’écorégime : le 1er janvier, sa rémunération est passée de 7 à 20 euros par hectare. Le Gouvernement a donc émis un avis défavorable sur Uzenat. Le rapporteur spécial critique les activités d’animation, mais l’animation territoriale fait à bon droit partie des activités financées par le pacte. Réalisée par des techniciens, par les PNR ou les syndicats de bassins, elle permet d’accompagner les agriculteurs qui souhaitent planter des haies. En rendant leur action plus efficace, elle contribue à atteindre les objectifs de ce pacte. Il ne faut pas dévaloriser l’animation, dont tous les acteurs de terrain nous disent qu’elle est essentielle. Je ne sais pas quels sont vos chiffres, mais nous souhaitons abonder de façon significative ces crédits. La mobilisation a été extrêmement forte et les attentes le sont tout autant. Buis. Je retire mon amendement, monsieur le président ! n° II-1420 est retiré. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-98 rectifié quater, II-1456 rectifié et II-1470 l’amendement n° II-243 rectifié. l’amendement n° II-1589 rectifié bis. l’amendement n° II-1260 rectifié. l’amendement n° II-1497 rectifié. amendements identiques nos II-679, II-762 rectifié et II-1535 rectifié bis. amendements identiques nos II-1457 rectifié et II-1469 n° II-1501 rectifié, présenté par MM. Tissot, groupe Socialiste, 20 000 000 80 000 000 La parole est à M. Patrice Joly. Joly. Cet amendement vise à doter le programme « Compétitivité et durabilité de de 80 millions d’euros supplémentaires, afin de prévoir des crédits pour la décarbonation de l’agriculture, comme dans le budget initial. La décarbonation est essentielle pour accompagner nos agriculteurs vers une agriculture plus sobre et moins émettrice de gaz à effet de serre. Il s’agit de favoriser la réduction d’épandage des déjections animales, de limiter l’utilisation des engrais azotés et de réduire les émissions liées aux énergies fossiles utilisées par les spécial. Défavorable. l’amendement n° II-1501 rectifié. L’amendement n° II-1262 rectifié, Cabanel. Cet amendement vise à rétablir les crédits alloués au diagnostic carbone prévus l’an dernier. Les supprimer revient à freiner non seulement la transition agroécologique, mais également les capacités d’adaptation des agriculteurs face au changement climatique. Ce dispositif est un investissement nécessaire pour aller vers une agriculture plus durable, respectueuse de l’environnement et n° II-1464 rectifié, présenté par M. Salmon, 32 000 000 n° II-1499 rectifié, présenté par MM. Tissot, Michau. Il est défendu. de la commission sur ces trois amendements ? spécial. Avis défavorable, monsieur le président. l’amendement n° II-1262 rectifié. l’amendement n° II-1464 rectifié. l’amendement n° II-1499 rectifié. n° II-1546 rectifié, présenté par M. Salmon, augmenter les moyens consacrés à l’aide complémentaire à l’installation du jeune agriculteur. Forfaitaire, cette aide destinée aux nouveaux installés a diminué en 2024, ce qui est difficilement compréhensible à un moment où l’on doit faire face au renouvellement des générations. Son montant est ainsi passé de 4 469 euros à 4 300 euros. C’est une baisse Je pense qu’il faudrait même réfléchir à supprimer le plafond de 40 ans, car les nouveaux installés sont parfois des personnes en reconversion, qui dépassent cette limite spécial. La commission est défavorable à cet amendement. Même avis : on ne peut modifier ainsi, au gré des demandes, le plan stratégique national. l’amendement n° II-1546 rectifié. président. Je suis saisi de cinq L’amendement n° II-1168 rectifié bis, présenté par M. Cabanel, Mmes M. Carrère et Pantel, M. Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Gold et Grosvalet, Mmes Guillotin et Jouve et MM. Laouedj, Masset et Roux, est ainsi libellé : Cabanel. Le présent amendement vise à rehausser de 7 millions d’euros les crédits alloués à l’aide à l’installation et aux Lors des mobilisations historiques de cet hiver, le Gouvernement a pris l’engagement de faire passer de 13 millions d’euros à 20 millions d’euros le budget du programme d’accompagnement à l’installation et la transmission en agriculture, notamment pour financer le déploiement du futur guichet France Services Agriculture, prévu à l’article 8 du projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Cet objectif, que vous avez confirmé, madame la ministre, lors de votre audition par la commission des affaires économiques du Sénat, n’est pas transcrit dans le projet de loi de finances pour 2025. En effet, les crédits de l’AITA stagnent à 13 millions d’euros. Ce fonds a aussi pour objectif de favoriser l’installation de jeunes hors cadre familial, alors que près d’un agriculteur sur deux sera amené à partir à la retraite d’ici à la fin de la décennie. En conséquence, cet amendement a pour objet d’abonder à hauteur de 7 millions d’euros l’action n° 23, « Appui au renouvellement et à la modernisation des exploitations agricoles », du programme 149, n° II-1547 rectifié, présenté par M. Salmon, 7 000 000 Salmon. Pour faire face au défi du renouvellement générationnel dans l’agriculture, il faut une implication bien plus importante de l’État. Augmenter l’aide à l’installation-transmission constitue une mesure minimaliste, mais nécessaire, qu’il faut associer à un soutien financier plus important en faveur des nouveaux installés – ce sera l’objet d’un autre de nos amendements. identiques nos II-689 rectifié bis et II-1011 rectifié ne sont pas soutenus. L’amendement n° II-1435 rectifié ter, présenté par MM. Chasseing et Chevalier, Mme L. Darcos, MM. Laménie, Grand, Brault, Wattebled et V. Louault, Mme Paoli-Gagin et MM. Delcros et Haye, est ainsi libellé : La parole est à M. Marc Laménie. Laménie. Cet amendement d’appel de Daniel Chasseing vise à attirer l’attention sur la nécessité d’augmenter les crédits de l’AITA. spécial. La commission émet un avis favorable sur l’amendement n° II-1168 rectifié bis et demande le retrait des deux autres. Cet amendement a pour objet d’abonder de 7 millions d’euros les crédits destinés à l’AITA. J’insiste auprès du Gouvernement pour que le gage soit levé. Parmi les engagements pris à l’égard des agriculteurs figurent des mesures pour faciliter la transmission des exploitations et l’installation de nouveaux agriculteurs, en particulier grâce à un guichet unique et à l’expérimentation de divers dispositifs, dont France Services Agriculture. Nous souhaitons que le Gouvernement tienne son engagement en chiffrant le dispositif avec sincérité. Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit 12 millions d’euros, alors que le coût serait de 20 millions d’euros en année J’entends bien que le dispositif ne durera pas une année pleine pour 2025, puisqu’il nous faudra d’abord examiner le projet de loi d’orientation agricole. Toutefois, même ainsi, le chiffrage retenu de 12 millions d’euros ne reflète pas intégralement la promesse formulée. L’AITA est destinée à financer France Services Agriculture, dispositif qui figurera dans la loi d’orientation agricole. En année pleine, cela coûtera 20 millions d’euros ; mais la loi d’orientation agricole n’est pas encore adoptée et le guichet France Services Agriculture n’est pas encore mis en place. C’est pourquoi les 20 millions d’euros ne seront sans doute pas mobilisés en totalité cette année. Ce sujet, fiscal, relève théoriquement de la première partie d’un PLF ; il sera sans doute tranché en commission mixte paritaire. J’ai pris un engagement et vous connaissez comme moi les organisations agricoles : dès lors que vous avez prononcé un mot, un chiffre, on n’en bouge pas, quelles que soient les circonstances. C’est clair ! J’ai beau expliquer que cette somme ne sera pas mobilisée en totalité en 2025, rien n’y fait. Je devrais demander le retrait de ces amendements, mais je m’en remets à la sagesse du Sénat. Louault. Très bien ! président. Monsieur Salmon, acceptez-vous de rectifier votre amendement pour le rendre identique à l’amendement n° II-1168 rectifié bis ? Salmon. Oui, monsieur le président. Je suis donc saisi d’un amendement n° II-1547 rectifié bis, dont le libellé est identique à celui de l’amendement n° II-1168 rectifié bis. Monsieur Laménie, l’amendement n° II-1435 rectifié ter est-il maintenu ? Laménie. Non, je le retire, n° II-1435 rectifié ter est retiré. Là, je ne comprends pas ! La rigueur légistique voudrait que je vous demande le retrait de ces deux amendements identiques, car c’est un sujet de première partie de PLF, qui sera tranché en CMP. Mais que vote-t-on ? Sur le fond, je suis d’accord pour abonder l’AITA autant que nécessaire, dans la limite des 20 millions d’euros sur lesquels je me suis engagée. D’où mon avis de sagesse, même si, en toute rigueur, je devrais plutôt demander le retrait de ces amendements. Je ne suis peut-être pas le plus intéressé par la sagesse, mais on a annoncé 13 millions d’euros, puis 20 millions Il suffit donc de voter l’amendement n° II-1168 rectifié bis, qui ajoute 7 millions d’euros, pour atteindre 20 millions d’euros. On aboutirait ainsi à un résultat qui correspondrait à ce qu’a dit la ministre, qui ne peut plus dire aujourd’hui ce qu’elle a dit hier, mais qui, en s’en remettant à la sagesse du Sénat, souhaite que ce qu’elle a dit hier soit honoré aujourd’hui… amendements identiques nos II-1168 rectifié bis et II-1547 rectifié bis. n° II-677 rectifié est présenté par Mmes Housseau et Gacquerre, MM. Fargeot et Pillefer, Mme Saint-Pé, MM. Henno, Folliot et Canévet, Mmes Sollogoub, O. Richard et de La Provôté et MM. Longeot et Levi. L’amendement n° II-1525 rectifié bis est présenté par MM. Masset et Bilhac, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux. Fonds de soutien à la filière de la noisette Fonds de soutien à la filière de la noisette présenter l’amendement n° II-677 rectifié. créer un fonds d’urgence de 30 millions d’euros pour la filière noisette. Ce fonds comporterait 15 millions d’euros pour les producteurs, qui ont perdu 50 % de leur récolte à cause de deux ravageurs, la punaise diabolique et le balanin, et 15 millions d’euros pour la coopérative Unicoque, qui collecte 90 % des noisettes françaises, pour compenser les pertes résultant, depuis 2020, de l’interdiction de Celle-ci fait partie des cinq néonicotinoïdes interdits en France, mais autorisés dans les autres pays européens. Or c’est le seul produit permettant de lutter contre ces insectes ravageurs. Cette interdiction a donc mis la filière noisette sur les genoux. Celle-ci compte 250 salariés de la coopérative, 300 producteurs qui y adhèrent, et couvre 7 000 hectares de verger. La demande en noisettes est en expansion en France et nous devons importer 80 % de notre consommation depuis la Turquie, où l’on utilise, bien évidemment, l’acétamipride… Cette filière est très performante écologiquement. Les vergers sont enherbés, ce qui permet de lutter contre l’érosion, notamment dans le Sud-Ouest, sur des coteaux. Et un hectare de noisetiers capte environ cinquante tonnes de CO2 par an, d’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Ces plantations, de plus, tendent à remplacer le maïs dans le Sud-Ouest. Au-delà de l’intérêt écologique, cette filière peut assurer notre autonomie alimentaire en noisettes, puisque nous sommes le deuxième producteur européen. Dans l’attente et des résultats des recherches en cours sur la lutte intégrée et de l’adoption de nouvelles règles pour mettre fin à cette distorsion de concurrence, nous devons protéger la filière. Madame la ministre, je sais que vous avez été interpellée à l’Assemblée nationale par le député du Lot-et-Garonne. Vous avez annoncé la constitution prochaine d’un groupe de travail sur ce sujet, mais il faut un fonds d’urgence dès à présent. À défaut, il sera bientôt trop tard pour la filière et il n’y aura plus de n° II-1525 rectifié bis. Masset. Sénateur du Lot-et-Garonne, je connais bien ce sujet. La filière noisette traverse de grandes difficultés. Les producteurs sont à pied d’œuvre pour trouver, aux côtés des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), des solutions de lutte biologique, depuis l’interdiction de l’acétamipride. Malgré ce travail de prospection, la filière fait face à une chute de 50 % de sa production. Il est important qu’elle soit maintenue en France, et particulièrement dans le Lot-et-Garonne. Outre la coopérative citée à l’instant, les producteurs indépendants représentent quasiment la moitié de la production française. Il est crucial d’aider cette filière à perdurer, car elle constitue un important débouché pour nos agriculteurs. Créer ce fonds d’urgence permettra de donner un avenir à une filière qui a toute sa place en France. Si le Sénat décide de la soutenir à la hauteur des enjeux qui viennent d’être rappelés, j’invite le Gouvernement à lever le L’important préjudice subi est lié à l’interdiction de certains produits sans solution de remplacement efficiente pour les exploitants. Quand on prend une décision, il faut normalement apporter une solution… Je souligne encore la détresse et le désarroi de certains d’exploitants, qui vivent une situation humainement tragique. n° II-1478, présenté par Mme Varaillas, le programme : Plan d’urgence pour la filière noix et noisettes 20 000 000 Plan d’urgence pour la filière noix et Lahellec. Cet amendement vise aussi à soutenir la filière noisette française. spécial. La commission est défavorable à ces trois La filière noisette est durement éprouvée par deux ravageurs, contre lesquels nous n’avons pas de traitement efficace : le balanin et la punaise diabolique. J’ai reçu ses représentants plusieurs fois et je connais leur désarroi. La coopérative Unicoque rassemble un très grand nombre de producteurs, répartis sur de nombreux territoires de France. C’était une filière très dynamique jusqu’à l’interdiction du seul traitement véritablement efficace, qui reste autorisé partout ailleurs en Europe. Je ne vais pas me lancer ce soir dans le débat sur l’acétamipride ; nous l’aurons dans quelques jours lors de l’examen de la proposition de loi de MM. Laurent Duplomb et Franck Menonville. Vous demandez un fonds d’urgence pour soutenir à la fois la coopérative et la filière. Un groupe de travail est désormais constitué, qui donne toute satisfaction. Il sera saisi de ces questions. C’est pourquoi, à ce stade, le Gouvernement a émis un avis défavorable sur ces amendements. Il faut d’abord travailler sur le sujet avec la filière. Housseau. Je souhaite que ces amendements soient considérés comme une alerte et que le groupe de travail trouve des solutions concrètes pour la filière. Duplomb. Nous vous faisons confiance, madame la ministre, mais nous ne pouvons nous contenter de laisser cette situation perdurer dans l’attente des résultats du groupe de travail. Chacun peut constater que la baisse de la production est considérable. Or tout cela est lié à des décisions purement politiques : si nous n’avions pas cornérisé les producteurs, ils ne seraient pas dans une telle situation ! Pour régler le problème, il faut commencer par reconnaître que nous les avons placés dans une situation catastrophique. Dès lors, il convient de créer un fonds d’urgence : ce serait le meilleur des signaux. J’appelle donc à voter ces amendements. Ensuite, pour éviter que la crise ne se renouvelle, il faut traiter les causes du problème et permettre à nos producteurs de recourir aux mêmes outils que les autres producteurs européens. La ministre a rappelé que nous allions bientôt examiner la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, que j’ai déposée avec Franck Menonville. Nous proposerons alors une solution pour résoudre ces difficultés, dont les effets sont catastrophiques, voire potentiellement mortels pour la filière. Je le dis clairement : je ne suis pas du tout favorable à la création de ce fonds d’urgence. Nous avons engagé le dialogue avec la filière. Ma philosophie, ma façon de travailler, c’est d’écouter, d’évaluer et de voir ensuite ce que l’on peut faire. Je ne prendrai donc pas d’engagement au nom du Gouvernement avant d’avoir travaillé de manière approfondie. Louault. Je comprends, madame la ministre, mais nous avons reçu les producteurs voilà longtemps Moi aussi ! Louault. Ils ont quantifié leurs pertes liées à l’interdiction de l’acétamipride. Lorsque l’État procède à des surtranspositions, il doit en assumer les conséquences. C’est pourquoi je vous invite à créer ce fonds d’urgence. Dans trois mois, la coopérative ne sera plus là. amendements identiques nos II-677 rectifié et II-1525 l’amendement n° II-1478 n’a plus d’objet. L’amendement n° II-1169 rectifié est présenté par M. Bilhac, Mme M. Carrère, M. Cabanel, Mme Briante Guillemont, M. Gold, Mmes Guillotin L’amendement n° II-1512 est présenté par MM. Montaugé, Pla, Bouad, Tissot, Lurel, Redon-Sarrazy et Michau, membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. présenter l’amendement n° II-1169 rectifié. accompagner la restructuration des caves coopératives par un plan d’aide spécifique. Le secteur viticole fait face à un choc de production, lié aux aléas climatiques et aux problèmes sanitaires, qui s’ajoute à un choc de consommation, dû à une déconsommation sur le marché intérieur français et à la baisse des ventes à l’export. Un programme d’arrachage massif des vignes vient d’être mis en place parallèlement à l’arrêt ou à la réduction de l’activité des exploitations. Les caves coopératives, qui ont accompagné les producteurs durant les cinq dernières années de crise, sont aujourd’hui également fragilisées. Le Crédit agricole indiquait ainsi, en avril 2024, que le taux de défaut avait augmenté de 23,4 %. On estime que plus d’une centaine de caves coopératives, soit plus de 20 % d’entre elles, sont en grande difficulté en France. Cette proportion atteint 50 % dans la vallée du Rhône, 37 % en Occitanie – Midi-Pyrénées et 40 % dans le Pour faire face à cette crise et pour réadapter leur offre aux demandes du marché, les caves coopératives ont besoin d’être accompagnées dans leur restructuration et dans leurs plans de fusion-absorption grâce à une enveloppe de 75 millions d’euros sur trois ans, dont 25 millions en 2025. Ces subventions sont indispensables pour augmenter les fonds propres, afin de compenser les écarts de charges et les différents coûts d’absorption entre les absorbés et les absorbants, ou encore pour financer les fermetures de site. Montaugé. J’adresse un message au Gouvernement : prenez sérieusement et rapidement en compte cette demande de soutien à la filière, il y va de l’avenir économique de pans entiers de nos territoires ruraux ! Je parle en connaissance de cause, puisque le Gers abrite plusieurs grandes coopératives viticoles, comme celle de Plaimont. Des milliers de viticulteurs sont concernés. Les entreprises coopératives leur fournissent des débouchés et de l’espérance. Mes chers collègues, il faut absolument adopter cet amendement. Ce dernier résulte d’ailleurs d’une proposition de la Coopération agricole et de sa section représentant la viticulture. Il s’agit d’une organisation fiable et sérieuse. spécial. La situation des caves coopératives de vinification est en effet préoccupante. Toutefois, pour des questions budgétaires, la commission des finances n’a pas, dans l’immédiat, souhaité soutenir l’initiative proposée. Elle souhaite recueillir l’avis du Gouvernement sur ces amendements et connaître sa position quant à la création d’un éventuel dispositif de soutien. Au fond, c’est un petit peu la même situation que pour la noisette : des urgences, il y en a partout. Le Gouvernement et les pouvoirs publics sont mobilisés. Mais si l’on crée un fonds d’urgence chaque fois qu’une filière ou qu’un mode d’organisation est en difficulté, nous risquons de nous retrouver dans une impasse. D’autres dispositifs nous permettent d’agir. Il faut aussi penser à l’ensemble des filières. Les coopératives viticoles font face à un problème spécifique. Une restructuration est indispensable, ce qui suppose de mener une réflexion. La bonne réponse n’est pas la création d’un fonds d’urgence : elle réside dans la concertation, dans la discussion, afin d’élaborer une vision à moyen terme et une stratégie partagée. Ensuite, nous adapterons les Stanzione. Non ! C’est pourtant ce que dit l’interprofession ! Stanzione. Il faudra le leur Des dispositions d’urgence pour soutenir la viticulture ont déjà été prises, pour un montant de 1 milliard d’euros, dont 200 millions étaient consacrés à la distillation. Elles n’ont pas, selon l’avis même des professionnels, produit les effets attendus. Le système coopératif est très important : j’en vois tous les bienfaits dans le Doubs. Mais quand le système devient défaillant, il faut réfléchir à son évolution. C’est précisément ce que nous faisons avec la filière. C’est pourquoi le Gouvernement demande le retrait de ces amendements ; à défaut, il y sera défavorable. ne peut pas laisser entendre que les coopératives n’agissent pas déjà et qu’elles n’ont pas commencé à mener une réflexion stratégique. Des plans d’action et de restructuration ont été élaborés et certains sont déjà appliqués. Leur mise en œuvre appelle des moyens financiers, notamment en termes d’accompagnement. Nous ne partons pas de rien. Ne laissons pas croire que rien n’a été fait ni anticipé et que l’on se contente de demander au Gouvernement et à l’État des fonds pour surmonter la crise. Ce n’est pas du tout le cas ! Nous nous inscrivons au contraire dans une logique réfléchie, pour nous projeter dans l’avenir, avec une organisation différente, afin de continuer de faire du vin dans ces régions et que celui-ci soit le fleuron de notre économie, en France comme à l’international. Cabanel. La restructuration des caves est déjà engagée depuis un certain temps. Elle se fait en toute connaissance de cause, selon des stratégies à moyen et long terme : dans l’Hérault, alors que l’on comptait 160 caves coopératives, il n’y en a plus qu’une cinquantaine aujourd’hui. Toutefois, la situation s’est tellement dégradée depuis 2019 que beaucoup d’entre elles, faute d’avoir suffisamment anticipé ces difficultés, se trouvent confrontées à des problèmes insurmontables. Une coopérative, c’est un nombre d’hectolitres apportés par les adhérents ; sur chaque hectolitre sont appliqués des frais de cave. Or les volumes s’effondrent et les investissements ne sont plus supportés que par les caves coopératives ; à terme, c’est-à-dire très bientôt, elles ne pourront plus le faire. Il faut les aider à se restructurer, de sorte qu’elles puissent reprendre confiance et élaborer un plan stratégique et de réorganisation. amendements identiques nos II-1169 rectifié et II-1512. n° II-1543 rectifié, présenté par MM. Dossus, Salmon, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Fernique et Gontard, Mme Guhl, M. Jadot, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Développement des expérimentations de caisses locales d’alimentation Développement des expérimentations de caisses locales d’alimentation La parole est à M. Thomas Dossus. Dossus. Cet amendement vise à soutenir les expérimentations de caisses alimentaires solidaires, qui fleurissent dans certaines de nos collectivités et certains de nos Celles-ci visent à résoudre ce dilemme absurde : 16 % de nos concitoyens déclarent qu’ils n’ont pas de quoi se nourrir tous les jours et, dans le même temps, 18 % des ménages d’agriculteurs vivent sous le seuil de Les files d’attente s’allongent devant les banques alimentaires et, alors que des dispositifs d’aide alimentaire d’urgence sont mis en place, une personne en situation de précarité sur deux n’y a pas recours. Des villes, des communautés de communes, de toute obédience politique, mettent en place des caisses alimentaires citoyennes, qui fonctionnent selon des principes simples d’universalité et de conventionnement démocratique et qui permettent aux citoyens de s’alimenter grâce à une agriculture paysanne et locale, à un prix juste pour les producteurs. À Montpellier, par exemple, 600 foyers ont participé à une telle expérimentation. Nous vous proposons de créer un fonds pour soutenir la mise en œuvre de ces initiatives. Je précise que cet amendement a été adopté par la commission des finances de l’Assemblée nationale, avec les voix de l’ensemble des partis politiques, lors de l’examen du projet de loi de finances. spécial. La commission demande le retrait de cet amendement ; Ces projets de solidarité sont récents. Ils doivent être évalués de façon précise. Il est trop tôt, à ce stade, pour disposer d’un retour d’expérience : avis l’amendement n° II-1543 rectifié. n° II-1524 rectifié, présenté par MM. Masset et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Gold et Grosvalet, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi 12 000 000 Masset. Le 11 avril 2024, le Sénat a adopté à l’unanimité la proposition de loi visant à endiguer la prolifération du frelon asiatique et à préserver la filière apicole, qui prévoit l’indemnisation, par le fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental, des dommages causés par le frelon asiatique aux ruches des apiculteurs professionnels. Ce signal fort en direction de la filière apicole, qui souffre déjà d’une chute drastique de la consommation de miel et de la concurrence déloyale des produits importés, avait été reçu avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir. La proposition de loi est actuellement sur le bureau de l’Assemblée, mais aucune date n’a encore été définie pour son inscription à l’ordre du jour. La filière apicole ne pourra passer une nouvelle saison à subir ces préjudices économiques, qui ne peuvent pas être assurés et qui ne sont pas indemnisés. La valeur des dommages imputés au frelon s’élève à 12 millions d’euros par an, soit 14 % du chiffre d’affaires de la La création du FMSE est donc à la fois attendue et nécessaire pour maintenir les populations d’abeilles, dont les services écosystémiques sont évalués à plusieurs milliards d’euros. Le montant alloué au repeuplement des ruches semble assez dérisoire au regard du coût qui résulterait de la diminution du nombre des pollinisateurs. Cet amendement vise à abonder de 12 millions d’euros le programme 149, « Compétitivité et forêt », et plus spécifiquement l’action n° 22, « Gestion des crises et des aléas de la production agricole », qui regroupe les crédits du fonds national de gestion des risques en agriculture. Attendons de connaître le sort, à l’issue de son parcours législatif, de la proposition de loi sénatoriale que vous avez évoquée. Celle-ci prévoit précisément l’instauration d’un financement multipartite : avis l’amendement n° II-1524 rectifié. n° II-1523 rectifié, présenté par MM. Masset et Mmes Guillotin et Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, 10 000 000 Masset. J’ai bien compris votre réponse : il faut attendre… Mais je ne suis pas sûr que nos apiculteurs le puissent ! La pollinisation est essentielle pour notre écosystème. Je lance une alerte : il est urgent et indispensable que l’État aide nos apiculteurs, et notamment les jeunes qui viennent de s’installer. Cet amendement s’inscrit dans la même veine que le précédent. Il vise à mobiliser 10 millions d’euros, sous la forme d’avances de trésorerie, de reports de crédits et d’aides à la ruche. Je rappelle enfin que nous déplorons chaque année des morts liées au frelon asiatique. spécial. La commission souhaite connaître l’avis du l’amendement n° II-1523 rectifié. n° II-1564, présenté par MM. Gontard et Salmon, Fernique, Mmes de Marco et Ollivier, M. Mellouli et Mmes Poncet 8 000 000 Gontard. Cet amendement va dans le même sens que les deux précédents, mais son champ est plus large. Nos apiculteurs sont confrontés à une triple crise : la chute drastique de la consommation de miel en raison de la méfiance des consommateurs quant à la qualité des miels, notamment ceux de la grande distribution, et de la baisse du pouvoir d’achat ; la concurrence déloyale des miels chauffés importés massivement à la fois d’Asie et d’Europe de l’Est ; et le fléau du frelon asiatique, qui occasionne une baisse des rendements et met en péril l’équilibre des exploitations. Et je ne parle pas de la mortalité des abeilles… Les associations d’apiculteurs nous alertent, ce n’est pas nouveau : la filière a besoin d’être soutenue, de manière urgente. C’est notamment le cas des jeunes apiculteurs, qui représentent l’avenir de la profession et qui sont particulièrement touchés par ces crises. Cet amendement, dont le dispositif est largement moins-disant par rapport aux demandes de la filière, vise à créer un fonds d’urgence pour l’apiculture de 10 millions d’euros, sous la forme notamment d’avances de trésorerie. Nous avons évoqué la crise de la noisette et celle de la viticulture. Les apiculteurs ont aussi besoin d’être soutenus de manière urgente. La création d’un tel fonds me semble particulièrement nécessaire. l’amendement n° II-1564. n° II-332 rectifié, présenté par MM. Duplomb, pour avis. Cet amendement vise à accroître de 8 millions d’euros le montant des aides européennes destinées au financement du régime spécifique d’approvisionnement (RSA) pour les îles françaises d’outre-mer. Les coûts de production y sont plus élevés, car la matière première livrée doit passer par le continent européen. Une aide européenne de 27 millions d’euros vise à compenser les surcoûts, mais elle ne suffit plus, en raison de l’inflation, de la hausse des coûts de transport, etc. Il conviendrait donc, compte tenu de la situation particulière de ces îles, d’augmenter l’enveloppe de 8 millions d’euros, afin de contribuer à réduire le coût d’achat des produits nécessaires à la production président. Les trois amendements L’amendement n° II-1421 est présenté L’amendement n° II-1516 rectifié est présenté par MM. Lurel, Tissot, Montaugé, Redon-Sarrazy et Stanzione et Kanner, Mmes Blatrix Contat et Bonnefoy, M. Bourgi, Mmes Briquet, Brossel, Canalès et Carlotti, MM. Chaillou et Chantrel, Mmes Conconne et Conway-Mouret, M. Cozic, Mme Daniel, MM. Darras, Devinaz, Durain et Éblé, Mme Espagnac, MM. Fagnen et Féraud, Mme Féret, MM. Fichet et Gillé, Mme Harribey, MM. Jacquin, Jeansannetas, P. Joly et Jomier, Mme G. Jourda, M. Kerrouche, Mmes de La Gontrie, Le Houerou et Linkenheld, M. Lozach, Mme Lubin, M. Marie, Mmes Monier et Narassiguin, M. Ouizille, Mme Poumirol, M. Raynal, Mme S. Robert, MM. Roiron et Ros, Mme Rossignol et MM. Temal, Uzenat, M. Vallet, Vayssouze-Faure, M. Weber et L’amendement n° II-1577 est présenté par Mme Bélim. l’amendement n° II-1421. revaloriser le budget du régime spécifique d’approvisionnement, notamment en ce qui concerne l’alimentation animale. Ce régime est plafonné à 27 millions d’euros depuis près de dix ans, malgré l’explosion des surcoûts. Le soutien que nous proposons est essentiel pour les filières viande, œufs et lait en outre-mer, où l’alimentation animale représente une part prépondérante des coûts de production. La compétitivité de la production locale de viandes de volaille et de porc, particulièrement consommées sur place, dépend fortement de cette aide. En l’absence de revalorisation du RSA, les producteurs n’auront d’autre choix que de répercuter l’augmentation de leurs charges sur les prix de vente, au détriment des consommateurs et de la compétitivité des productions locales. Augmenter le budget du RSA de 8 millions d’euros, pour le porter à 35 millions d’euros, permettrait de compenser ces surcoûts et de préserver les filières ultramarines. Cet amendement vise ainsi à répondre concrètement à l’urgence économique à laquelle sont confrontées ces dernières et à renforcer leur résilience face aux défis actuels. M. Jean-Claude Tissot, pour présenter l’amendement n° II-1516 rectifié. Tissot. Cet amendement identique de Victorin Lurel vient d’être très bien défendu. Je tiens simplement à préciser que les autorités communautaires, interrogées sur la possibilité pour l’État d’abonder ce fonds communautaire par des crédits nationaux, ont confirmé voilà plusieurs mois que cela ne soulevait pas d’obstacles juridiques. Les pouvoirs publics avaient d’ailleurs, à l’été 2023, pris acte de cette possibilité lorsqu’elles ont sollicité les collectivités territoriales pour qu’elles participent à cet abondement. Celles-ci n’ayant pas donné suite, il revient à l’État de prendre ses Mme Audrey Bélim, pour présenter l’amendement Bélim. Permettez-moi d’insister sur le sujet. Pour nous, le RSA est plus qu’un simple accompagnement financier destiné à compenser le coût des intrants sur nos territoires. On a demandé à nos filières ultramarines de tendre vers l’autonomie alimentaire, mais nous devons absolument protéger notre souveraineté. Rien n’a été fait contre la vie chère ni pour nous protéger contre les monopoles. Nos filières agricoles ultramarines, qui œuvrent, travaillent, investissent, qui ont fait l’effort de se structurer, ont fait en sorte de compenser l’inflation et de maîtriser les prix sur les étals. Le Président de la République a pris des engagements sur le RSA qui ont été confirmés à maintes reprises par les membres du Gouvernement. Cet amendement a reçu, mercredi dernier, un soutien du ministre des outre-mer. Nous lui avons fait confiance et nous avons retiré un autre amendement que nous avions déposé sur le même sujet. Ce soir, je vous demande, mes chers collègues, de voter cet amendement et de penser à nos territoires d’outre-mer et au rôle qu’y jouent les filières agroalimentaires. l’amendement n° II-332 rectifié. Les trois amendements suivants, très proches sur le fond, soulèvent une difficulté en ce qui concerne le gage. La commission émet à leur endroit un avis favorable, sous réserve qu’ils soient rectifiés pour être rendus identiques à Permettez-moi de faire un petit rappel historique. La demande de prise en charge du régime spécifique d’approvisionnement a été faite au gouvernement d’Élisabeth Borne. Les modalités étaient les suivantes : le Gouvernement s’engageait à demander à l’Union européenne l’autorisation de mobiliser des crédits nationaux, à condition que les collectivités territoriales apportent les financements afférents. Voilà ce qui a été convenu avec mon prédécesseur. Marc Fesneau et Philippe Vigier ont obtenu cette autorisation de l’Union européenne, et les collectivités territoriales ont été informées qu’elles pouvaient désormais abonder les financements européens du RSA. J’y insiste : il n’a jamais été question de crédits de l’État. Les crédits nationaux étaient ceux des collectivités. Tel était le contrat. Je tiens à rappeler que l’État finance déjà les crédits du programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité de façon dérogatoire, par le biais des crédits annoncés lors d’un comité interministériel des outre-mer (Ciom). Bélim le conteste.) L’État finance donc déjà les actions que vous évoquez. On ne peut pas lui demander de procéder à des financements redondants, alors même que ce n’est pas ce qui a été convenu à l’époque. Tout va très bien lorsque la décision est prise, mais ensuite, tout le monde oublie ce qui a été fait. Il n’en demeure pas moins que l’État est déjà aux côtés des outre-mer, par le biais notamment M. Victorin Lurel, pour explication de vote. Les ministres changent, mais on entend toujours la même antienne ! Madame la ministre, vous avez pris vos fonctions récemment, mais cela fait vingt-quatre ans que je suis sénateur, et j’ai de la mémoire… Tous les Présidents de la République ont pris des engagements. L’Europe a donné un avis favorable au fait que le RSA soit abondé par des crédits nationaux. Mais l’État s’est permis de se défausser sur les collectivités territoriales ! Voilà dix ans que les crédits du RSA sont gelés. Son montant devrait être de 35 millions, et non pas de 27 millions d’euros : c’est ce qui explique que M. Duplomb et nos collègues réclament 8 millions Depuis dix ans, les gouvernements successifs se défaussent sur les collectivités territoriales. Il s’agit pourtant d’une politique européenne et nationale. L’Europe permet à la France d’abonder le RSA, mais les gouvernements refusent de le faire depuis dix ans. Certes, l’État participe au financement du Poséi, mais nous réclamons aussi que ce mécanisme soit revu et corrigé, car il finance surtout la banane, à hauteur de 68 millions d’euros, et consacre 18 millions à la diversification végétale et à l’alimentation animale. Il faudrait procéder à une restructuration de ce dernier Je suis d’accord. Lurel. Je regrette, madame la ministre, que vous vous obstiniez à nous faire la même réponse que vos prédécesseurs. Je remercie notre collègue Duplomb pour son amendement et demande aux auteurs des autres amendements de bien vouloir les rectifier pour les rendre identiques à celui-ci. Cela fait des années que nous nous battons sur ce sujet ! Mes chers collègues, je vous demande de voter ces amendements, qui visent à instaurer un financement de l’État des surcoûts inhérents à l’approvisionnement en produits agricoles des outre-mer. Mme Audrey Bélim, pour explication de vote. Bélim. Je remercie Victorin Lurel d’avoir expliqué, une nouvelle fois, le problème. Depuis 2013, c’est le statu quo, mais nos demandes n’ont pas changé. Depuis 2020, le Gouvernement nous fait des promesses, y compris publiquement : je pense notamment au salon de l’agriculture de l’an dernier, devant la presse. Il n’était alors pas question que ces dépenses incombent aux collectivités territoriales. L’État doit enfin prendre ses Madame la ministre, vous nous demandez de vous faire confiance… Faites un geste. Nous demandons seulement 8 millions d’euros pour compenser les surcoûts d’approvisionnement Je rappelle que rien n’est prévu contre la vie chère dans ce texte. Il y a pourtant eu des manifestations aux Antilles ! Ça a brûlé ! Ce que les médias ne disent pas, c’est que ce phénomène concerne tous les territoires ultramarins. Rien n’a été fait non plus pour lutter contre les oligopoles et les monopoles. Nous avions pourtant formulé des propositions, en lien avec ce qui est publié dans la presse actuellement. Nous voulons aider nos filières à compenser les insuffisances de l’État qui, en dépit de ses promesses, n’abonde pas le RSA. Buis. J’accepte de rectifier mon amendement pour le rendre identique à l’amendement n° II-332 rectifié. Lurel. Nous aussi. Bélim. Moi aussi. président. Il s’agit donc des amendements nos II-1421 rectifié, II-1516 rectifié bis et II-1577 rectifié, dont le libellé est identique à celui de l’amendement n° II-332 rectifié. nos II-332 rectifié, I-1421 rectifié, II-1516 rectifié bis et II-1577 rectifié. Gremillet applaudit également.) n° II-333 rectifié, présenté par MM. Duplomb, Duplomb. Il s’agit d’un amendement d’appel, voire d’alerte pour finaliser au plus vite la dématérialisation des passeports des bovins via la mise au point d’un système informatique adapté. Madame la ministre, vous allez ouvrir les assises du sanitaire. L’identification animale est un élément important, voire primordial à cet égard. Je suis prêt à retirer cet amendement si vous m’assurez que tout sera mis en œuvre au service de cet objectif. spécial. Il est absolument nécessaire de dématérialiser pour mieux tracer et mieux identifier : avis Nous sommes conscients de cette nécessité. Pour preuve, nous fléchons 32 millions d’euros en autorisations d’engagement sur différents systèmes informatiques, comme Sinema (système informatique national d’enregistrement des mouvements d’animaux). La dématérialisation des passeports bovins fait bien partie de la feuille de route du ministère. C’est la raison pour laquelle, considérant que votre amendement est satisfait, je vous propose de le retirer. Duplomb. Je le retire ! n° II-333 rectifié est retiré. L’amendement n° II-1517, présenté par MM. Lurel, Tissot, Montaugé, Redon-Sarrazy et Michau, 3 294 351 M. Jean-Claude Tissot. l’aide à la transformation de la canne en rhum. Cette activité subit à la fois des coûts importants une concurrence forte des distilleries de pays tiers d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Le contingent de rhum agricole aidé au titre de cette aide est plafonné et n’a pas été revalorisé depuis 2010. Entre 2010 et 2020, la production de rhum agricole a fortement progressé dans les départements producteurs, en hausse de 55 % à la Guadeloupe, de 40 % à la Martinique et de 100 % en Guyane. Cette situation a mécaniquement entraîné une réduction importante du taux de couverture de l’aide sur la production réelle et un déficit substantiel du financement du dispositif. La revalorisation de cette aide est aujourd’hui indispensable, alors que le Gouvernement a mis en place une aide aux planteurs qui livrent aux sucreries. Celle-ci a entraîné un déséquilibre des livraisons au profit des sucreries par rapport aux De surcroît, cette tendance va sans doute s’amplifier en raison des nouvelles conventions-canne, qui vont très vraisemblablement provoquer une hausse du prix d’achat de la canne par les sucreries. Pour ces raisons, nous proposons de renforcer le soutien de l’État à la filière à hauteur de 3,29 millions d’euros. Je précise que cela n’implique pas de revalorisation du montant unitaire de l’aide, malgré les hausses de coût importantes constatées depuis 2022. spécial. La commission des finances s’en remet à la sagesse bienveillante du Sénat. L’État continue de soutenir le développement de cette filière et le maintien de sa compétitivité. L’aide fiscale de l’État à la filière canne-rhum constitue le principal dispositif de soutien, l’aide à la mise à la consommation dans l’Hexagone étant avantageusement complétée par l’aide à la mise à la consommation locale. L’enveloppe consacrée à la filière canne-rhum dans le programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité est une enveloppe fermée, dont la réévaluation entraînerait automatiquement une modification des équilibres en présence appelant une phase de concertation préalable avec les autres parties prenantes. À ce stade, il semble donc plus prudent au Gouvernement d’émettre un avis défavorable sur cet amendement. Lurel. Nous le disons depuis des années, le rhum n’est pas aidé. Le Poséi, c’est l’Europe, même si cette question a été en partie J’y insiste, quand il s’agit de canne transformée en rhum, les distilleries ne sont pas aidées à ce titre, contrairement à ce que l’on croit. Seules les usines à sucre sont aidées. Que vise cette aide fiscale que vous évoquez ? Un contingent de 88 000 hectolitres d’alcool pur, alors que La Réunion, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe produisent au total 144 000 hectolitres d’alcool pur – quelque 56 000 hectolitres ne sont donc pas aidés. Les conventions cannes de 2024 à 2028, qui sont soit signées soit en cours de négociation chez moi comme à La Réunion et à la Martinique, prévoient que les distilleries doivent payer lorsque le prix de la tonne de canne augmente, alors qu’elles ne sont pas aidées depuis treize ans. Nous soulevons ce problème depuis des années et les gouvernements se défaussent sur les collectivités. Certes, les régions ou les départements interviennent pour distribuer les aides européennes, mais c’est tout ! Les crédits que nous vous demandons sont indispensables. Ce n’est pas une faveur ou de l’assistanat. Nous voulons non pas plus qu’en métropole, mais pas moins non plus ! Ces 3,3 millions d’euros permettront aux distilleries de payer cash, car elles ne bénéficient pas de délais de paiement. Sans cette somme, les difficultés que rencontre la filière s’aggraveront La commission des finances a émis un avis de sagesse ; je vous demande, mes chers collègues, de traduire cette sagesse en un vote positif. l’amendement n° II-1517. n° II-1549 rectifié, présenté par M. Salmon, I. - Créer le programme : Déploiement d’espaces-tests dans les établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles II.- En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes : 3 000 000 Déploiement d’espaces-tests dans les établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles développer les espaces-test agricoles pour les candidats à l’installation en augmentant les moyens consacrés aux directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf). Ces outils permettent à des porteurs de projet d’expérimenter leur future installation pour un temps donné dans un contexte sécurisant, avec un cadre juridique approprié, un conseil personnalisé et des moyens de production. Ils complètent les dispositifs existants en matière d’accompagnement à l’installation, en particulier les installations progressives et hors cadre familial. L’enjeu du renouvellement des générations, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois ce soir, nous oblige à déployer vigoureusement ce type d’outils, qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité. C’est un avis défavorable, en raison du caractère systématique du déploiement de ces espaces-test. l’amendement n° II-1549 rectifié est-il maintenu ? l’amendement n° II-1549 rectifié. L’amendement n° II-356 rectifié bis est présenté par Mme Berthet, MM. Bonhomme et Gremillet, Mmes Lassarade et P. Martin et MM. Pellevat, Saury et L’amendement n° II-676 rectifié est présenté par Mme Housseau, M. Cambier, Mme Gacquerre, MM. Fargeot et Pillefer, Mme Saint-Pé, M. Henno, Mme Guidez, MM. Folliot et Canévet, Mme Sollogoub, M. Haye, Mmes O. Richard et de La Provôté, MM. Longeot et Levi, Mme Jacquemet et M. Parigi. Gremillet. Défendu. Housseau. Il est défendu. Ce type de disposition n’a pas sa place dans ce texte. Il s’agit en effet d’une règle de gestion à mentionner dans la rédaction d’un appel à projets ou d’un appel à manifestation d’intérêt. Le Gouvernement demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, il y sera Gremillet. Je retire mon Housseau. Je retire le mien identiques nos II-356 rectifié bis et II-676 rectifié sont retirés. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet n° II-334 rectifié, présenté par MM. Duplomb, 2 100 000 pour avis. Cet amendement est extrêmement important. L’année 2022 a été marquée par une forte hausse du nombre d’animaux morts en raison des différentes crises sanitaires – fièvre catarrhale, fièvre aviaire et autres. Les tonnages ont alors dépassé les capacités des entreprises habilitées au traitement des cadavres découverts dans les exploitations. Il a fallu ouvrir des centres d’enfouissement, pour un coût d’environ 15 millions d’euros. Aujourd’hui, la France vient de retrouver son statut « indemne d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ». Aussi, les abattoirs n’ont plus besoin d’enlever une partie de l’animal, qui, normalement, devait être traité en équarrissage. De ce fait, les besoins de traitement ont baissé de quelque 180 000 tonnes à l’échelle de la France. Si nous ne faisons rien, les centres d’équarrissage, qui sont des structures privées, fermeront ces lignes qui n’auront plus de raison Par cet amendement, nous proposons d’offrir à ces entreprises une compensation de 2 millions d’euros afin qu’elles maintiennent ces lignes en état de fonctionnement. J’y insiste, si nous ne votons pas cet amendement, le jour où nous connaîtrons une importante crise sanitaire, comme en 2022, nous aurons perdu 180 000 tonnes de capacités d’équarrissage et nous devrons rouvrir des centres Si cela nous coûte 15 millions d’euros à chaque fois, je vous laisse faire le calcul… Je crois d’ailleurs que l’un de vos prédécesseurs avait missionné des inspecteurs généraux de l’agriculture, qui étaient arrivés à la même conclusion. Nous serions bien avisés de nous préoccuper de ce problème dès aujourd’hui. n° II-1574 rectifié bis, présenté par Mmes Billon et Antoine, MM. Bleunven, Cambier, Delcros, Duffourg, Fargeot, Haye, Menonville et Perrion et Mmes Perrot, Saint-Pé et Sollogoub, est ainsi libellé : Antoine. Cet amendement de ma collègue Annick Billon s’inscrit dans la même logique et dans le même esprit que celui de la commission des affaires économiques. Annick Billon tient plus précisément à alerter le Gouvernement sur le site de la commune de Petosse, en Vendée, qui constitue un exemple préoccupant de gestion inachevée. La commune a été réquisitionnée en 2022 pour accueillir plus de 5 000 tonnes de cadavres de volailles, que les entreprises d’équarrissage ne pouvaient absorber. Les élus locaux sont maintenant laissés sans soutien ni réponse à leurs sollicitations. Ma collègue tenait absolument à ce que je puisse témoigner de cette situation vendéenne. spécial. Nous avons compris deux choses : d’abord, il faut anticiper ; ensuite, il importe de transférer les charges aux Compte tenu du coût de ces amendements sur des crédits pilotables, nous aimerions connaître l’avis du La question de l’équarrissage est importante. Cet été, après les crises sanitaires, nous avons vu les conséquences des désordres qu’a connus la société d’équarrissage, qui ne parvenait plus à gérer les stocks d’animaux victimes des fièvres catarrhales ovines et de la maladie hémorragique épizootique. Cette question fait partie intégrante de la chaîne de l’élevage : il nous faut des abattoirs, mais aussi des lignes d’équarrissage et tous ces services connexes extrêmement importants. Vous proposez de consacrer temporairement 2 millions d’euros supplémentaires au maintien d’une surcapacité d’équarrissage, avant de transférer la charge de cette activité aux interprofessions. C’est précisément le type de sujet qu’aborderont les assises du sanitaire animal, qui ont vocation à traiter la totalité des questions relatives à l’élevage, y compris l’équarrissage en cas de menace sanitaire. Je m’engage ce soir à ce que ce point soit convenablement traité à ce moment-là. Aussi, je vous propose de retirer vos amendements, faute de quoi j’émettrai un avis défavorable. pour avis. Madame la ministre, si nous ne prenons pas la décision tout de suite, les entreprises en question n’attendront pas que tout le monde se mette d’accord. Elles n’ont pas les moyens de maintenir ouvertes des lignes qui ne fonctionnent pas. Dès ce soir, faisons-leur passer ce message de soutien. À défaut, une fois les palabres et les discussions terminés, elles auront fermé ces lignes, qu’elles n’ont aucune obligation de préserver. Mme Annie Genevard, ministre. Monsieur le rapporteur pour avis, les assises, c’est plus sérieux que des palabres. Nous avons conscience de la gravité du sujet et j’espère qu’il en sortira quelque chose pour l’élevage français, qui est la fierté de notre agriculture. Il est indispensable que nous arrêtions une nouvelle stratégie. Le choix n’est pas entre 2 millions d’euros ou le chaos. Peut-être allez-vous voter cet amendement, mais ayez en tête que le budget n’a pas achevé son parcours et que cette somme ne sera pas débloquée avant un moment. J’aimerais avant tout que la lumière soit faite sur les dysfonctionnements qu’a connus la société d’équarrissage l’été dernier. Nous parlons tout de même de désordres sanitaires très graves. Avant d’abonder de 2 millions d’euros la filière de l’équarrissage, dont on sait qu’elle concerne une entreprise en particulier, j’attends un retour très précis sur les événements Peut-être faudra-t-il débloquer des crédits in fine, mais je crois très prématuré d’accorder des financements supplémentaires dès Louault. Madame la ministre, je veux bien que l’on exige de la clarté sur tout. Moi-même, je sollicite des éclaircissements de votre cabinet depuis plusieurs mois sur un certain nombre de dossiers. À force d’attendre des réponses, nous allons voter des amendements pour mettre un peu de pression. Nous avons bien compris que la commission mixte paritaire serait déterminante. Cela étant dit, si vous voulez attendre qu’elle se réunisse pour décider de tout, nous pouvons tout aussi bien rentrer chez nous ce soir. Monsieur le sénateur Louault, je m’efforce de vous dire les choses courtoisement. Vous mettez en cause la lenteur des services du ministère pour répondre à vos demandes, mais nous sommes submergés de courriers de parlementaires. Nous essayons de faire au mieux ; moi-même, je pousse pour que les réponses soient faites dans les meilleurs délais. Il ne vous a pas échappé que j’ai fait partie un temps d’un gouvernement démissionnaire, ce qui a eu des incidences sur le fonctionnement des services. Je vous dissuade de vous engager dans la voie que vous évoquez. Travaillons plutôt en bonne intelligence, ce qui est la marque du Sénat. président. Monsieur le rapporteur pour avis, l’amendement n° II-334 rectifié est-il pour avis. Je ne vais pas pousser plus loin la discussion. L’alerte que j’ai lancée figurera au compte rendu de nos débats : le retire l’amendement et chacun prendra ses Antoine. Je retire également l’amendement que j’ai présenté. nos II-334 rectifié et II-1574 rectifié bis sont retirés. L’amendement n° II-1518, présenté Mme Artigalas, MM. Cardon, Mérillou, Stanzione, Kanner et les Fonds de soutien exceptionnel à la filière Armagnac Fonds de soutien exceptionnel à la filière Montaugé. La filière des spiritueux, et notamment celle de l’armagnac, qui concerne essentiellement les départements du Gers et des Landes, est fortement touchée par la décision des autorités chinoises d’octobre dernier de surtaxer ces produits à hauteur de 39 %. Elle pourrait être aussi pénalisée en 2025, toujours pour des questions de fiscalité des importations, après l’entrée en fonction de l’administration du président Trump. Il faut savoir que la moitié de la production d’armagnac en France est destinée à l’exportation et que la Chine est le deuxième marché d’exportation de spiritueux français après les États-Unis. Le marché chinois représente plus de 1,5 milliard d’euros. Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat en octobre 2024, le président du bureau national interprofessionnel de l’armagnac indiquait ainsi qu’avant même l’arrivée de la marchandise en Chine, l’importateur devait verser une caution de 34,8 %, à laquelle s’ajoutait la TVA, soit près de 50 % de la valeur du produit initial. Dans ce contexte d’urgence pour cette filière de prestige, le présent amendement vise à prévoir la constitution d’un fonds exceptionnel de 2 millions d’euros, qui se traduirait par des mesures de soutien à la trésorerie des exportateurs d’armagnac. Ils en ont vraiment grand besoin. spécial. Sur le fond, monsieur le sénateur, vous avez raison : la situation des spiritueux français est préoccupante, en particulier du fait de la position des autorités chinoises. Je profite de l’occasion pour demander au Gouvernement qu’il fasse le point sur les discussions avec ces dernières. La commission demande néanmoins le retrait de cet Nous nous battons avec acharnement pour éviter que la Chine n’applique à la filière des brandys, cognacs et armagnacs des droits de douane qui pourraient compromettre dans des proportions considérables l’activité de nos producteurs. Nous parlons d’un marché de l’ordre du milliard d’euros, une somme sans commune mesure avec cette aide de 2 millions d’euros que vous appelez de vos vœux. J’ai déjà reçu les représentants de la filière pour travailler sur les conséquences à attendre des mesures douanières chinoises avant de pouvoir déterminer les budgets à mobiliser. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il y sera défavorable. l’amendement n° II-1518. n° II-43 rectifié, présenté par Mmes Noël, Belrhiti et Borchio Fontimp, MM. J.B. Blanc, Michallet et Anglars, Mmes Malet et Ventalon, MM. D. Laurent, Pellevat, Bouchet, Rietmann, E. Blanc et Genet et Mme Puissat, est ainsi libellé : La parole est à M. Olivier Rietmann. Rietmann. Il est défendu. Rietmann. Je le retire, monsieur le n° II-43 rectifié est retiré. n° II-1565, présenté par MM. Gontard et Salmon, 500 000 Gontard. Même si les répercussions de la présence du loup sur les territoires et sur l’élevage sont déjà documentées, nous avons besoin d’améliorer nos connaissances, notamment sur les zones de colonisation. C’est pourquoi plusieurs territoires, parcs naturels régionaux et collectivités mènent des expérimentations pour améliorer les mesures de protection et de comptage. Aussi, nous proposons d’allouer un financement à la recherche publique pour ces expérimentations, qui nous paraissent nécessaires. Les acteurs locaux foisonnent d’idées, mais manquent souvent de moyens pour les mettre en œuvre. Je considère cet amendement comme étant satisfait : avis président. Monsieur Gontard, le Gontard. Je ne vois pas en quoi il serait satisfait, madame la ministre. Je pense que nous avons besoin d’un fléchage direct sur ces expérimentations. Monsieur le sénateur, la connaissance est, de fait, l’un des axes prioritaires du plan national d’actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage. l’amendement n° II-1565. n° II-1561 rectifié bis, présenté par MM. Stanzione, Mérillou, Bourgi, Bouad et Pla et Mmes Conway-Mouret et Bélim, est ainsi libellé : Soutien au financement de projets d’irrigation structurants, pour une gestion équilibrée et durable des territoires Soutien au financement de projets d’irrigation structurants, pour une gestion équilibrée et durable des territoires créer un programme budgétaire de soutien au financement de projets durable des territoires, doté de 1 million d’euros. Il s’agit de renforcer le conseil et l’accompagnement des territoires ruraux qui, dans le contexte actuel de changement climatique, sont confrontés aux enjeux de la gestion durable de l’eau et des sols. On montrerait de la sorte l’attention et le soutien que l’État apporte aux agriculteurs vis-à-vis des difficultés et des aléas récurrents qu’ils affrontent du fait de ce dérèglement climatique. Cette action s’inscrirait notamment dans le cadre du projet Hauts de Provence rhodanienne, pour lequel des études sérieuses sont actuellement menées. Il est crucial que l’État s’engage sur la question centrale, urgente et prioritaire de la gestion de l’eau ; son implication en la matière doit se confirmer. spécial. La commission demande le retrait de cet amendement. Je suis défavorable à l’amendement, dans la mesure où j’ai pris l’engagement de poursuivre la politique du fonds d’investissement en hydraulique agricole. l’amendement n° II-1561 rectifié bis. président. Madame la ministre, mes chers collègues, il nous reste dix-neuf amendements à examiner en moins de dix minutes. Je ne pourrai en aucun cas prolonger la séance au-delà d’une heure cinq ; en allant plus tard, nous ferions dérailler la séance de demain matin. Je vous ai déjà prévenus à plusieurs reprises que nous n’allions pas assez vite, et nous avons déjà repoussé d’une heure et demie le terme programmé de cette unité de discussion. Je serai forcé de lever la séance dans dix minutes, même s’il ne reste que quelques amendements à examiner : il n’y a plus de marges de manœuvre. Si chacun tient à présenter son amendement et à en lire l’objet dans son intégralité, nous n’y arriverons pas… Le destin de la mission est entre vos mains, mes chers collègues : vous avez sept n° II-1505 rectifié, présenté par MM. Tissot, 1 000 000 Tissot. Il est défendu ! spécial. Demande de retrait ! président. Monsieur Tissot, l’amendement n° II-1505 rectifié est-il maintenu ? Tissot. Oui, monsieur le l’amendement n° II-1505 rectifié. L’amendement n° II-759 rectifié est présenté par Mmes Espagnac et Le Houerou. L’amendement n° II-1448 rectifié bis est présenté par Mme Loisier, MM. Gremillet, Pellevat, Levi, Savin, Houpert, Genet et Perrion, Mmes Sollogoub et Vermeillet, MM. de Nicolaÿ et Longeot, Mmes Jacquemet, J.M. Arnaud, Haye et Hingray, Mme Housseau, M. Henno, Mme Perrot, MM. Fargeot, Canévet et Chauvet, Mme Lassarade, M. Maurey et Mmes Pluchet, de La Provôté et Romagny. L’amendement n° II-1575 rectifié ter est présenté par Mmes Billon et Antoine et MM. Bleunven, Cambier, Delcros et Duffourg. Ces trois L’amendement n° II-759 rectifié n’est pas soutenu. présenter l’amendement n° II-1448 soutenir les filières sous label rouge, en augmentant les moyens de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Mme Jocelyne Antoine, pour présenter l’amendement n° II-1575 rectifié ter. Antoine. Il est défendu. Je demande le retrait de cet amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. président. Madame Loisier, l’amendement n° II-1448 rectifié bis est-il Loisier. Oui, je le maintiens. président. Madame Antoine, l’amendement n° II-1575 rectifié ter est-il Antoine. Oui, monsieur le amendements identiques nos II-1448 rectifié bis et II-1575 rectifié ter. n° II-1510 rectifié, présenté par MM. Tissot, Fonds exceptionnel en faveur de l’installation de vétérinaires spécialisés en élevage en zone rurale Fonds exceptionnel en faveur de l’installation de vétérinaires spécialisés en élevage en zone rurale Tissot. Défendu ! spécial. La commission sollicite l’avis du Gouvernement. Le Gouvernement est défavorable à l’amendement. l’amendement n° II-1510 rectifié. n° II-462 rectifié bis, présenté par Mme Cazebonne et MM. Buval, Fouassin et Buis, est ainsi 350 000 Buis. Il est défendu. spécial. Avis favorable. Les services des ministères de l’agriculture et de l’intérieur se sont déjà organisés pour gérer l’ensemble des signalements de maltraitance animale, les centraliser et les répartir entre brigades territoriales, commissariats et services vétérinaires, dans le but de gagner en efficacité. Votre demande est satisfaite. Aussi, le Gouvernement vous demande de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, il y sera défavorable. l’amendement n° II-462 rectifié bis. n° II-1544 rectifié quater, présenté par MM. Stanzione, Bourgi, Bouad et Pla, Mme Conway-Mouret, M. Mérillou et Mmes Bélim et Monier, est ainsi Création d’un fonds de soutien à l’accompagnement à la diversification agricole des cultures 200 000 Création d’un fonds de soutien à l’accompagnement à la diversification agricole des cultures Stanzione. Il est défendu. Demande de retrait ; à défaut, avis défavorable. l’amendement n° II-1544 rectifié quater. n° II-1556 rectifié ter, présenté par M. Mérillou et Mme Bélim, est ainsi libellé : à la formation des agriculteurs dans le cadre de la restructuration du vignoble de la région Sud-Est Création d’un fonds de soutien à la formation des agriculteurs dans le cadre de la restructuration du vignoble de la Région Sud-est l’amendement n° II-1556 rectifié ter. n° II-1557 rectifié bis, présenté par exceptionnel de soutien à la filière française de bioéthanol de génération avancée, qui est produit à partir de résidus viniques Création d’un fonds exceptionnel de soutien à la filière française de bioéthanol de génération avancée, qui est produit à partir de résidus viniques l’amendement n° II-1557 rectifié bis. n° II-1558 rectifié ter, présenté par MM. Stanzione, Mérillou, Bourgi, Ros, Bouad et Pla, Mme Conway-Mouret, M. M. Weber et Mmes Bélim et Monier, est ainsi libellé : Création d’un fonds de protection des productions françaises (cerise, lavande, vigne, olive, Création d’un fonds de protection des productions françaises (cerise, lavande, vigne, olive, Stanzione. Défendu ! l’amendement n° II-1558 rectifié ter. n° II-1487 rectifié bis, présenté par MM. Capus, Malhuret, V. Louault et Chevalier, Mmes Paoli-Gagin et Bourcier, MM. Grand, Chasseing et A. Marc, Mme L. Darcos, M. Bacci, Mme Aeschlimann, M. Haye et Mme Perrot, est ainsi libellé : Louault. Défendu ! président. Monsieur Louault, l’amendement n° II-1487 rectifié bis est-il Louault. Non, je le retire, monsieur n° II-1487 rectifié bis est retiré. mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires compte d’affectation spéciale : développement agricole et rural président. Nous allons procéder à l’examen des crédits du compte rural », figurant à l’état D. agricole et rural Développement et transfert en agriculture Recherche appliquée et innovation en agriculture Le Gouvernement avait déposé un amendement sur ces crédits, mais j’en ai obtenu le retrait. Il était en effet inacceptable, selon moi, de toucher au compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural » (Casdar), qui est alimenté par les agriculteurs eux-mêmes et finance des projets de recherche essentiels pour leur permettre de faire face aux enjeux de demain. Je précise que le retrait de cet amendement sera compensé par des économies sur le reste du périmètre de mon ministère. (Applaudissements sur les travées des groupes UC, INDEP et RDSE.) n° II-1555, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet augmenter le soutien aux organismes nationaux à vocation agricole et rurale, dont le rôle est fondamental. l’amendement n° II-1555. n° II-1255 rectifié, présenté par M. Cabanel, est 5 000 000 Cabanel. Il est défendu ! président. Les cinq amendements L’amendement n° II-688 rectifié bis est présenté par MM. Grosperrin et D. Laurent, Mmes Imbert, Richer, P. Martin, Gosselin, Micouleau et M. Mercier et MM. Saury, Houpert, Bruyen et Genet. L’amendement n° II-696 rectifié ter est présenté par MM. Menonville, Perrion et Henno, Mme Billon, M. Kern, Mme O. Richard, MM. Fargeot et S. Demilly, Mme Perrot, M. Duffourg, Mme Jacquemet, MM. Longeot, Levi, Haye et Parigi et Mmes de La Provôté et Antoine. L’amendement n° II-1010 rectifié est L’amendement n° II-1171 rectifié est L’amendement n° II-1593 rectifié ter est présenté par MM. Gremillet et Sol, Mme Pluchet, MM. Rietmann, Perrin et Khalifé, Mme Gruny, MM. H. Leroy, Panunzi, Milon, Pointereau et Rapin, Mme Belrhiti, MM. Sido, Michallet, Karoutchi et Reynaud, Mme Dumont, MM. J. B. Blanc et Bacci, Mmes Joseph et Ventalon, MM. Pellevat, de Nicolaÿ et Meignen, Mme Lassarade et MM. Cuypers, Bonhomme et Bas. Ces cinq L’amendement n° II-688 rectifié bis n’est pas soutenu. présenter l’amendement n° II-696 Menonville. Défendu ! n° II-1010 rectifié n’est pas soutenu. présenter l’amendement n° II-1171 rectifié. Cabanel. Défendu ! M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement n° II-1593 rectifié ter. spécial. Nous demandons le retrait de tous les amendements en discussion commune. Le Gouvernement est défavorable à l’ensemble de ces amendements. Cabanel. Je retire mon amendement, n° II-1255 rectifié est retiré. nos II-696 rectifié ter, II-1171 rectifié et II-1593 rectifié ter. procéder au vote des crédits du compte d’affectation rurales » et du compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural ». Je vous remercie, ainsi que Mme la ministre, d’avoir fourni l’effort nécessaire ! du jour président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, samedi 18 janvier 2025 : À dix heures cinq, l’après-midi, le soir et la nuit : Suite du projet de loi de finances pour 2025, (texte n° 143, 2024-2025) : Mission « Défense » ; Mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » ; Mission « Régimes sociaux et de Compte spécial « Pensions » ; Mission « Transformation et fonction Compte spécial « Gestion du patrimoine immobilier de l’État » ; Mission « Gestion des finances Mission « Crédits non Examen des missions et des articles rattachés Mission « Enseignement scolaire » ; Mission « Économie » et compte spécial « Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés » ; Mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux ». Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée le samedi 18 janvier 2025, à une heure cinq.) Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Loïc Hervé Mme Catherine Di Folco, Mme Patricia Schillinger. 1. Procès-verbal 2. Mariage en France et résidence irrégulière sur le territoire. – Adoption d’une proposition de loi modifiée Demilly, auteur de la proposition de loi M. Stéphane Le Rudulier, rapporteur de la commission des lois Darmanin, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la M. Fabien Gay Clôture de la discussion générale. n° 1 de Mme Marianne Margaté. – Mme Marianne Margaté ; M. Stéphane Demilly ; M. Stéphane Le Rudulier, rapporteur ; M. Gérald Darmanin, garde des sceaux ; Mme Marie-Pierre de La Gontrie ; M. Olivier Paccaud ; M. Fabien Gay. – Rejet par scrutin public n° 206. l’article unique n° 10 de la commission. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 3 rectifié de Mme Valérie Boyer. – Rejet. Amendements identiques nos 6 rectifié de Mme Valérie Boyer et 11 de la commission. – Adoption des deux amendements insérant un article Amendement n° 7 rectifié de Mme Valérie Boyer. – Retrait. Article unique identiques nos 2 de Mme Mélanie Vogel, 8 de Mme Corinne Narassiguin et 9 de Mme Marianne Margaté. – Rejet, par scrutin public n° 207, des trois amendements. Adoption, par scrutin public n° 208, de de la proposition de loi n° 12 de la commission. – Adoption de l’amendement rédigeant l’intitulé. Vote sur Adoption, par scrutin public n° 209, de la proposition de loi, modifiée. Suspension et reprise de la séance 3. Mise au point au sujet de votes 4. Lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. – Adoption en procédure accélérée d’une proposition de loi dans le texte de la commission modifié Levi, auteur de la proposition de loi Fialaire, rapporteur de la commission de la culture Baptiste, ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la Bergé, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations M. David Ros M. Max Brisson Intitulé du chapitre Amendement n° 6 de M. David Ros. – Rejet. n° 13 de la commission. – Adoption. rectifié de Mme Mathilde Ollivier. – Adoption. Amendement n° 12 de la commission. – Retrait. Adoption de l’article modifié. n° 1 rectifié de M. Stéphane Piednoir. – Amendement n° 11 du Gouvernement et sous-amendement n° 15 de Mme Mathilde Ollivier. – Rejet du sous-amendement et adoption de Amendement n° 4 de Mme Mathilde Ollivier. – Devenu sans objet. Amendement n° 9 de M. David Ros. – Devenu sans objet. n° 14 de la commission. – Adoption. n° 5 de M. David Ros. – Rejet. Amendement n° 2 de Mme Mathilde Ollivier. – Rejet. Adoption, par scrutin public n° 210, de la proposition de loi dans le texte de la commission, M. Pierre-Antoine Levi, rapporteur M. Laurent Lafon, président de la commission de la culture Baptiste, ministre 5. Mises au point au sujet de votes 6. Modification de l’ordre du jour 7. Souveraineté alimentaire et agricole. – Adoption définitive des conclusions modifiées d’une commission mixte paritaire sur un projet de loi Menonville, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté élaboré par la commission mixte paritaire article 3 n° 6 du Gouvernement. – Réservé. Amendement n° 1 du Gouvernement. – Réservé. Amendement n° 8 du Amendement n° 7 du Amendement n° 2 du article 5 bis n° 3 du Gouvernement. – Réservé. article 10 n° 4 du Gouvernement. – Réservé. article 14 bis n° 5 du Gouvernement. – Réservé. Article 21 n° 9 du Gouvernement. – Réservé. Adoption définitive du projet de loi dans le texte de la commission mixte paritaire, modifié. 8. Ordre du compte rendu intégral Présidence de M. Loïc Di Folco, président. La séance est (La séance est ouverte à dix heures trente.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves en France et résidence irrégulière sur le territoire d’une proposition de loi modifiée président. L’ordre du jour appelle, à la demande du groupe Union Centriste, la discussion de la proposition de loi visant à interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire, présentée par M. Stéphane Demilly et plusieurs de ses collègues (texte n° 190 rectifié [2023-2024], résultat des travaux de la commission n° 334, rapport n° 333). président. La parole est à M. Stéphane Demilly, auteur de la proposition de loi. sur les travées des groupes UC et Les de la proposition de loi. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, je soumets aujourd’hui à votre examen une proposition de loi simple, univoque et laconique. Simple, car elle s’appuie sur le bon sens. Univoque, car elle clarifie la loi. Laconique, enfin, car elle tient en une seule phrase. Si cette proposition de loi revêt ces trois qualités, me semble-t-il, son chemin parlementaire et juridique ne saurait tout à fait bénéficier des mêmes qualificatifs, j’en suis bien conscient. J’en ai beaucoup parlé avec M. le rapporteur, que je remercie de sa disponibilité. Ce texte vise à encadrer juridiquement le mariage des personnes séjournant irrégulièrement en France. Pour le dire plus simplement, il tend à ce que le mariage ne soit autorisé qu’aux personnes séjournant de manière régulière sur notre territoire. Boyer. Bravo ! Demilly. J’évoque régulièrement cette idée, qui m’apparaît logique et légitime, avec les élus et les citoyens de mon territoire, mais aussi ici, avec mes collègues du Sénat. La plupart du temps, la réaction est à peu près la même face à la découverte, pour certains, de cette incohérence : comment se fait-il que cette mesure ne soit pas déjà en vigueur ? Karoutchi. Eh oui ! Demilly. Comment est-il possible de marier quelqu’un qui n’est pas en situation régulière sur le territoire ? Est-il concevable de lire des articles du code civil, au sein de la maison municipale de la République, à une personne qui n’a pas le droit d’être là ? Tels sont les retours et les réactions interrogatives de ceux à qui j’en parle. Pourtant, si cette mesure semble évidente à beaucoup, notre droit, en l’état, ne permet pas de s’opposer au mariage d’une personne en situation irrégulière ou faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Dossus. Heureusement ! Demilly. Dans notre chambre, beaucoup sont d’anciens maires. Je sais que certains d’entre vous, mes chers collègues, ont été confrontés à cette situation. Eustache-Brinio. Oh oui ! Demilly. Je voudrais d’ailleurs vous rappeler l’expérience douloureuse de Stéphane Wilmotte, maire d’Hautmont, que nous avons reçu la semaine dernière au Sénat. Il avait refusé de célébrer le mariage d’un individu placé sous obligation de quitter le territoire français, ancien président d’une mosquée fermée pour discours haineux et apologie du djihad armé. Eustache-Brinio. C’est le Demilly. À ce titre, notre collègue Wilmotte a reçu des menaces de mort et subi des pressions. Son domicile a dû être protégé. C’est le monde à l’envers : l’individu sous OQTF a porté plainte contre le maire, qui a de ce fait encouru une peine de prison et d’inéligibilité, ainsi que le versement de dommages et intérêts ! Heureusement, la justice a tranché en sa faveur. Mais comment est-il possible de placer un élu de la République dans une telle situation ? Comment est-il possible que les maires risquent de longs mois de procès, parfois aggravés d’un stress personnel et familial, alors qu’ils agissent pour le bien du territoire ? S’il est bien un espace parlementaire pour répondre à ces interrogations, c’est celui du Sénat. La législation actuelle contre les mariages de complaisance est insuffisante et place les officiers d’état civil dans des situations ubuesques. Ainsi, face à une demande de mariage émanant d’une personne en situation irrégulière, le maire doit rechercher « une présomption de fraude », ou examiner « la sincérité de l’union ». Bref, on lui demande de se transformer en inspecteur Colombo ou en ersatz d’huissier conjugal pour enquêter. Demilly. Mes chers collègues, comme vous le savez, ce n’est pas le rôle du maire, d’autant plus que sa volonté d’investiguer, ou celle de l’adjoint délégué, variera selon sa propre sensibilité. En outre, le temps et les moyens consacrés à ces démarches, tout comme les conclusions tirées de ces investigations, sont pluriels et changent d’une mairie à une autre, comme le confirme le Syndicat de la magistrature lui-même. Pour le dire autrement, il n’y a pas d’égalité de traitement. Ces disparités peuvent même être interprétées comme une inégalité devant la loi, en complète opposition à l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui dispose que la loi « doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ». Ainsi, ma proposition de loi est un moyen de clarifier et d’uniformiser notre droit, mais aussi, in fine, de protéger les élus. En revanche, contrairement à ce que j’ai pu lire, elle n’est pas une manière de remettre en cause nos droits fondamentaux. Elle n’est pas non plus un texte teinté d’un quelconque ressentiment vis-à-vis des étrangers. Elle n’est pas, enfin, un texte populiste surfant sur l’actualité politico-juridique d’un édile de l’Hérault. Gay. Mais non… Demilly. En effet, je le rappelle, j’ai déposé cette proposition de loi en 2023, à la suite de l’affaire Wilmotte. Je souhaite également anticiper les préoccupations légitimes que soulève ce texte, notamment au regard de la protection des droits et du respect des libertés individuelles. Dossus. Ah ! Demilly. Par exemple, je n’ignore pas la jurisprudence du Conseil constitutionnel, qui, dans sa décision du 20 novembre 2003, a estimé qu’une telle mesure constituerait une atteinte disproportionnée au droit fondamental du Cependant, plus de vingt ans après, le contexte a radicalement évolué. Puissat. Eh oui ! Eustache-Brinio. Absolument ! Demilly. Ainsi, en 2003, le nombre des OQTF prononcées était de 20 000, contre 130 000 en 2023, soit plus de six fois plus ! Eustache-Brinio. Tout est dit ! Demilly. Pour rendre sa décision, le Conseil constitutionnel s’était fondé sur les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui consacrent la liberté personnelle. Je tiens donc à rappeler spécifiquement les termes dudit article 4 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. » Je répète cette dernière phrase : « Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Aeschlimann. Très bien ! Demilly. Je vous propose donc aujourd’hui, mes chers collègues, de déplacer le curseur de ces bornes, puisque c’est nous qui faisons la loi ! D’aucuns évoqueront peut-être nos engagements internationaux, notamment l’article 12 de la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CEDH). Là encore, relisons-le : « L’homme et la femme ont le droit de se marier et de fonder une famille selon les lois nationales régissant l’exercice de ce droit. » Je répète la fin de cet article : « selon les lois nationales régissant l’exercice de ce droit ». Le texte est donc clair : ce droit est encadré par les lois nationales des États. Or c’est l’une de nos prérogatives que de faire évoluer ces dernières. Dans sa jurisprudence, la Cour européenne des droits de l’homme a d’ailleurs régulièrement clarifié sa position, indiquant que, concernant les restrictions que la loi nationale peut appliquer au droit du mariage, les États jouissent d’une « ample marge d’appréciation », notamment lorsqu’ils sont appelés à protéger les intérêts de la société. On pourrait d’ailleurs citer ici l’exemple du Danemark, pays membre de l’Union européenne, qui impose depuis 2002 la détention d’un titre de séjour valide pour les étrangers qui souhaitent se marier dans le pays. Même si certains devaient me rappeller la particularité danoise liée au mécanisme d’exemption, il n’en reste pas moins vrai que je ne fais que proposer la même mesure. Eustache-Brinio. Bravo ! C’est également le cas, depuis 2011, pour la Suisse, pays membre du Conseil de l’Europe. Boyer. Il a raison ! Demilly. Oui, mes chers collègues : le mariage est une institution protégée par la loi, mais rien n’interdit de la préciser, donc de la faire évoluer, pour éviter des contournements de son esprit. Je souhaite appeler aujourd’hui à un débat riche et constructif, ainsi qu’à l’examen approfondi des amendements déposés sur ce texte. « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement », disait Boileau. En interdisant avec cette proposition de loi le mariage de personnes en situation irrégulière, nous visons, une fois de plus, à clarifier les choses, à protéger les maires et à prévenir les abus. Puisque j’ai évoqué un homme de lettres du XVIIe siècle, qu’il me soit permis de conclure en citant un auteur de la première moitié du XVIIIe siècle, Montesquieu, qui, dans L’Esprit des lois, écrivait : « Les lois inutiles affaiblissent les lois Dossus manifeste son ironie.) Mes chers collègues, il me semble que cette proposition de loi est utile et qu’elle renforce les lois de notre République. et applaudissements sur les travées des groupes UC et Grand applaudit également.) M. le rapporteur. sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Le Rudulier, de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et générale. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, par un hasard du calendrier, nous voilà réunis aujourd’hui pour débattre d’une proposition de loi de notre collègue Stéphane Demilly, laquelle trouve un large écho dans l’actualité judiciaire, médiatique et politique. En tant que rapporteur de la commission des lois, il ne me revient pas de prendre position sur les affaires judiciaires en cours, qui accaparent l’attention de la presse et interpellent très largement notre population quant à la justesse de notre législation civile et Je rappelle simplement que M. Robert Ménard, maire de Béziers, n’est pas le seul édile à avoir été assigné en justice pour avoir refusé de célébrer un mariage dont l’un des futurs époux était soumis à une obligation de quitter le territoire français. L’auteur du texte a également cité Stéphane Wilmotte, maire d’Hautmont, que nous avons eu l’honneur de recevoir au Sénat il y a quelques jours. Cela dit, sans ignorer ce contexte judiciaire, la commission des lois a adopté une position en deux temps, fondée sur une analyse juridique approfondie, plutôt que sur l’émotion à court terme, partagée ou non, que suscitent les procédures judiciaires en Tout d’abord, je souhaite éclairer nos collègues membres d’une autre commission en dressant un rapide état du droit en la matière. Actuellement, la liberté du mariage est, certes, consacrée par quatre décisions constitutionnelles et traités internationaux. Elle n’est pas, pour autant, absolue. Ces limites à la liberté matrimoniale ne peuvent, en outre, être déterminées que par la loi, donc par le législateur, comme l’a rappelé, à plusieurs reprises, le Conseil constitutionnel. Nous sommes donc, aujourd’hui, dans notre rôle. Les restrictions à la liberté du mariage prévues par la législation française sont cependant peu nombreuses : elles sont quatre et concernent exclusivement les mineurs, la polygamie, la consanguinité et l’absence de consentement. Cette dernière constitue, en fait, le cœur de la question qui nous est soumise ce matin. En effet, c’est sur ce fondement que repose le dispositif civil de prévention des mariages simulés ou arrangés, appelés couramment les mariages blancs ou gris. Or dans sa jurisprudence, la Cour de cassation a toujours associé les mariages arrangés à un vice de consentement. C’est ainsi sur ce motif que le ministère public peut s’opposer à de tels mariages, sur saisine, bien évidemment, de l’officier d’état civil. Ce dernier doit apprécier, notamment sur la base des pièces fournies par les époux et des auditions qu’il peut mener, s’il existe « des indices sérieux laissant présumer » un mariage simulé ou Le procureur a ensuite le choix de laisser le mariage se tenir, de s’y opposer ou de surseoir à la célébration dans l’attente des résultats d’une enquête. Ce sursis est actuellement limité à une durée d’un mois renouvelable une fois, à l’expiration de laquelle il fait savoir à l’officier d’état civil, par une décision motivée, s’il laisse le mariage se produire ou s’il refuse sa Bien que ces dispositions constituent une entrave à la liberté du mariage, le Conseil constitutionnel a considéré que le cadre législatif actuel était conforme à la Constitution. D’une part, en effet, cette liberté « ne fait pas obstacle à ce que le législateur prenne des mesures de prévention ou de lutte contre les mariages contractés à des fins étrangères à l’union matrimoniale ». D’autre part, il a réfuté explicitement l’existence d’un droit de contracter le mariage à des fins étrangères à l’union Il y a donc une reconnaissance constitutionnelle de ces bornes à la liberté du mariage. Cependant, celle-ci est, en l’état du droit et de la jurisprudence actuels, dissociée du droit au séjour. Autrement dit, cette liberté du mariage n’est pas conditionnée à la régularité du séjour. C’est la raison pour laquelle le maire, en tant qu’officier d’état civil, ne dispose d’aucun pouvoir pour s’opposer formellement au mariage de toute personne présente en situation irrégulière sur le territoire national, ou encore d’une personne soumise à une OQTF. Cela résulte d’une décision de 2003 du Conseil constitutionnel, laquelle énonce clairement que « le respect de la liberté du mariage […] s’oppose à ce que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger fasse obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé ». Ainsi, l’officier d’état civil ne peut, en l’état actuel du droit, demander une pièce justifiant de la régularité du séjour des futurs époux, même à titre informatif. Le code pénal prévoit d’ailleurs qu’un maire qui s’opposerait, de façon illégale, à la célébration d’un mariage est passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, assortie d’une peine complémentaire d’inéligibilité. Telles sont les sanctions qu’encourent, actuellement, les maires de Béziers et d’Hautmont. Une fois rappelé le cadre juridique qui structure notre débat de ce jour, et afin d’éviter des polémiques stériles de la part des opposants à cette proposition de loi Tissot proteste.), je précise d’ores et déjà que l’incompatibilité du dispositif initial avec la jurisprudence constitutionnelle n’a jamais été niée par la commission des lois. Celle-ci l’a même formalisé clairement dans son rapport, adopté à l’unanimité. Ainsi, j’y insiste, le débat ne porte pas sur une éventuelle marge d’interprétation laissée par le Conseil constitutionnel quant au dispositif initial du texte. J’en viens désormais à la position de la commission, qui s’est construite en deux temps. En effet, celle-ci était consciente de la fragilité constitutionnelle du texte initial et gênée par son caractère lacunaire, qu’a reconnu son auteur. Notamment, l’autorité chargée de se prononcer sur le respect de la condition de régularité du séjour n’était pas précisée. C’est pourquoi la commission a rejeté le texte à l’unanimité lors de son premier examen, la semaine dernière – pour des raisons sans doute différentes d’un groupe politique à l’autre… Il ne s’agissait toutefois pas d’un rejet sec, et cela pour deux raisons. En premier lieu, une majorité des commissaires partagent les deux objectifs de ce texte, à savoir, d’une part, la protection des officiers d’état civil, les maires, qui ne disposent pas toujours de toutes les informations nécessaires à l’appréciation de la légalité des mariages et, d’autre part, le renforcement de la prévention et de la lutte contre les mariages simulés ou arrangés, qui dévoient une institution centrale de notre société. En effet, nonobstant le déni dont font preuve certaines associations que j’ai auditionnées, ces derniers sont une réalité incontestable. En second lieu, comme je m’y étais engagé vis-à-vis de la commission, nous avons déposé, en vue de la séance publique, des amendements de nature, selon moi, à concilier les exigences du Conseil constitutionnel et les objectifs de cette proposition de loi. Élaborés en bonne intelligence et en coordination avec les services du ministère de la justice, ils constituent, je le pense, une voie de passage raisonnable, que je vous présenterai plus en détail lorsque nous les examinerons. Ces trois amendements, j’y insiste, ont un caractère détachable du dispositif initial du texte. Ils peuvent être vus, soit comme tendant à le compléter utilement en précisant les moyens dont disposeront les maires et le ministère public pour s’opposer au mariage au sein duquel l’un des futurs époux est en situation irrégulière, soit comme un renforcement, même sans l’adoption du dispositif initial, des prérogatives des maires et du ministère public pour lutter contre les mariages simulés. Pour conclure, il est vrai que la situation des maires d’Haumont et de Béziers nous interpelle et que la jurisprudence du Conseil constitutionnel soulève des interrogations quant aux marges d’action réduites qu’elle laisse au législateur. C’est la raison pour laquelle nous estimons que l’institution du mariage doit être protégée de tout dévoiement et que la liberté matrimoniale ne doit pas être confondue avec un passe-droit. Les Républicains et M. le garde des sceaux, ministre de la justice. sur les travées des groupes UC et Les Buis et Jean-Pierre Grand applaudissent également.) garde des sceaux, ministre de la justice. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, certains textes que nous sommes amenés à examiner exigent des démonstrations juridiques très fines. D’autres relèvent de la simple évidence, pour ne pas dire du bon sens. La proposition de loi de Stéphane Demilly et de ses collègues centristes appartient sans doute à cette seconde Eustache-Brinio. Tout à garde des sceaux. Elle repose sur une idée simple : le mariage, acte d’engagement, ne peut être conclu que par des personnes ayant la capacité de s’engager. Ainsi, la proposition de loi qui nous est présentée est nécessaire, parce qu’elle répond à une incohérence criante : comment un État peut-il constater qu’une personne est en situation irrégulière, tout en lui permettant d’accéder à une institution aussi forte et symbolique que le mariage, qui ouvre, en droit français, des droits La situation irrégulière signifie, par essence, que l’intéressé n’a pas vocation à demeurer de manière prolongée sur le territoire national. de La Gontrie. Il est en attente ! sceaux. Dans ces conditions, comment justifier l’accès à une institution qui consacre une forme de pérennité ? Dossus. Par l’amour ! sceaux. Cette contradiction fragilise l’autorité de l’État et nourrit l’incompréhension criante de nos concitoyens. Plus encore, elle vient placer, au cœur de ce paradoxe, les acteurs essentiels de la démocratie que sont les maires, représentants de l’État, représentants du préfet, représentants du procureur de la République. Premiers garants de la légalité des actes civils, ils se trouvent aujourd’hui en première ligne d’un front qu’ils n’ont pas choisi. En effet, la célébration du mariage est à la fois un devoir d’officier d’état civil et un acte fort qui peut contribuer à la construction d’une famille dans la commune. Le mariage n’est pas une simple déclaration d’amour. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’être amoureux pour se marier,… (Sourires.) Dossus. C’est tout de même Tissot. Cela dure plus longtemps ! sceaux. … non plus que de se marier pour être amoureux. Kanner. Ça, c’est bien sceaux. Un mariage oblige à une communauté de vie. Un mariage oblige au secours, à l’assistance, à l’éducation des enfants – tout ce qui est désormais dit et redit dans toutes les salles de mariage de France. Pour avoir été maire, comme nombre d’entre vous, j’ai moi aussi fait la lecture des articles du code civil concernés. Toutefois, comment contribuer à une communauté de vie, au secours, à l’assistance, à l’éducation des enfants et à la pérennité de la famille quand on doit être expulsé du territoire national ? « Mariage d’amour, mariage d’argent, j’ai vu se marier toutes sortes de gens », disait Brassens. Mais les maires sont souvent les spectateurs des tentatives d’instrumentalisation de cette institution. Nous ne comptons plus les témoignages d’élus qui font part de leur malaise face à des situations où la fraude est soit criante, soit larvée, ce qui les place dans une position dans laquelle le courage n’est, aujourd’hui, plus suffisant. En l’état de notre droit, et alors même qu’ils ont connaissance de la situation irrégulière du futur conjoint, des maires se retrouvent contraints de célébrer un mariage ouvrant le droit direct à une régularisation. Quand bien même un signalement au parquet aurait été réalisé, quand bien même le parquet aurait répondu, quand bien même une mesure d’éloignement aurait été ordonnée, le maire se retrouve obligé de célébrer une union qui ne constituera qu’un obstacle à l’État de droit. Aeschlimann. C’est sceaux. Si cette proposition de loi est l’œuvre d’un sénateur, il ne faut pas y voir un hasard. Le Gouvernement et la société ne peuvent être sourds à la volonté de la chambre représentant les collectivités locales, porte-parole des maires. Le Gouvernement et la société ne peuvent être sourds au cri d’alarme du maire d’Hautmont, dans le Nord, qui a courageusement essayé de poursuivre l’action de l’État – celui-ci avait fermé la mosquée radicalisée et ordonné l’expulsion de la personne en cause –, mais qui était obligé par la loi de célébrer ce mariage. Mettre en cohérence notre droit est, avant tout, une manière de protéger les maires, de leur redonner les moyens d’agir face aux abus, mais, surtout, de restaurer l’autorité de l’État et la force de nos lois dans chacune des mairies de France. Remettre du bon sens dans notre droit et du bon sens au ministère de la justice, voilà le sens de l’œuvre du sénateur Demilly, que je soutiens particulièrement. Deux débats vont donc se tenir ce matin, dont la légitimité est bien sûr entière. Sur le fond, certains soutiendront que cette mesure constitue une atteinte aux libertés fondamentales. À ceux-là, je veux dire très clairement que, en République, les droits s’acquièrent dans le respect des règles communes, et d’aucune autre manière. Puissat. Exactement ! sceaux. La régularité du séjour est la condition même de l’intégration. Ainsi, permettre à une personne en situation irrégulière de se marier ouvre le droit à une régularisation, ce qui affaiblit considérablement nos règles de vie en commun, ainsi que la loi votée par le Parlement et validée par ailleurs par le Conseil constitutionnel. C’est pourquoi ce texte vise à rétablir une logique simple : l’accès au mariage et aux nombreux droits qu’offre cette institution ne se conçoit pas sans le respect de nos lois sur le séjour. Le second débat est juridique : le Parlement ne pourrait légiférer, parce que la Constitution ou la CEDH S’agissant des engagements internationaux de la France, il faut regarder la réalité en face : la Suisse, ou encore le Danemark, sous des gouvernements comprenant des socialistes, ont déjà adopté des législations similaires à celle que vous allez adopter, je n’en doute pas, dans quelques instants. Si le Danemark, classé premier en matière de respect de l’État de droit par le World Justice Project, a estimé pouvoir interdire le mariage aux personnes en situation irrégulière, je crois que la France peut suivre son gouvernement, qui a été membre de l’internationale socialiste européenne. Elle peut s’engager sur cette voie ! sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe Dossus. Tout va bien ! sceaux. Personne ne méconnaît, monsieur le rapporteur, la décision de 2003 du Conseil constitutionnel que vous avez mentionnée. Nul n’entend mépriser son autorité. de La Gontrie. Sans blague ! sceaux. Cependant, la Constitution n’interdit pas de rédiger une telle loi ! (Marques Il s’agit d’une interprétation, d’une jurisprudence du Conseil constitutionnel. de La Gontrie. Merci Richard sceaux. En effet, la stabilité n’est pas l’immobilisme. Demander au Conseil constitutionnel de réexaminer sa position n’est pas un acte de défiance, mais, bien au contraire, un acte de confiance en sa capacité à s’adapter aux réalités de notre temps, comme l’ont voulu Michel Debré et le général de Gaulle en rédigeant la Constitution de 1958. de La Gontrie. Mais bien sûr ! (Sourires sur les travées du sceaux. Poser deux fois la même question au juge constitutionnel à vingt ans d’intervalle, ce n’est être ni insolent ni Kanner. Comme son nouveau sceaux. C’est reconnaître que la société évolue, que les enjeux changent et qu’il appartient à notre plus haute juridiction d’accompagner cette évolution. Karoutchi. Eh oui… sceaux. En un mot, il s’agit d’entendre le sentiment du peuple français, qui a changé sur le mariage et sur les personnes qui peuvent se marier sur le sol national. Dhersin. Absolument ! sceaux. Mesdames, messieurs les sénateurs, on ne se marie pas en entrant dans une mairie par effraction. Cela vaut pour les mariages gris et, plus généralement, pour tous ceux qui utilisent notre légalité pour escroquer non seulement leur futur conjoint, mais également la République. Telle est la raison pour laquelle le Gouvernement soutiendra la proposition de loi et les amendements de M. le rapporteur, dont je crois qu’ils tendent à assurer la parfaite constitutionnalité et la sécurité juridique de l’interdiction proposée. En luttant contre les mariages frauduleux, ce texte contribuera à soutenir les maires de notre pays et à rétablir l’autorité de l’État. sur les travées des groupes INDEP, Les Républicains et UC.) Mme Anne-Sophie Patru. sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains.) Patru. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, chaque année, plus de 240 000 mariages sont célébrés dans notre pays. Dans l’écrasante majorité des cas, il s’agit fort heureusement de moments de joie, à l’occasion desquels les maires sont ravis d’exercer leur mission d’officier d’état civil. Ces derniers sont alors convaincus d’être utiles à la société. Ils sont les témoins de l’épanouissement des citoyens de leur commune et ils partagent leur Toutefois, les élus municipaux se trouvent également confrontés à des situations dont on parle moins, des situations dans lesquelles le mariage est dévoyé et détourné de l’objectif et des valeurs que lui assigne notre code civil. Or ils sont bien démunis et – soyons honnêtes, mes chers collègues – bien seuls lorsqu’ils se trouvent face à des individus qui ne respectent ni nos valeurs ni nos lois. Notre collègue Stéphane Demilly et notre rapporteur viennent de rappeler quelques-unes des situations ubuesques dans lesquelles nos maires se sont trouvés. Ces derniers ont en effet l’obligation, sous peine de sanction pénale, de marier une personne dont ils savent qu’elle ne respecte pas les règles du droit au séjour et pour laquelle l’autorité administrative a parfois délivré une obligation de quitter le territoire français. Le maire est alors censé se mettre des œillères et célébrer le mariage comme si de rien n’était… Non, cette règle n’est plus acceptable. Comme moi, mes chers collègues, vous avez sans doute rencontré de nombreuses personnes qui ont découvert récemment la règle en vigueur actuellement selon laquelle la situation au regard du droit au séjour ne peut constituer la seule raison pour s’opposer à la célébration d’un mariage, y compris si le maire a face à lui un salafiste en situation irrégulière qui prêche la haine de notre pays. Karoutchi. Très bien ! Patru. Lorsque l’on décrit cette réalité juridique, nos concitoyens sont comme nous, ils sont choqués, mes chers collègues. Il convient toutefois d’être précis : comme notre rapporteur l’a rappelé, la situation inacceptable dans laquelle se retrouvent parfois les maires découle non pas directement de l’application d’une loi ou d’un article du code civil, mais d’une jurisprudence du Conseil constitutionnel qui a placé la liberté du mariage au-dessus des règles régissant le droit au séjour en France. Il s’agit d’une interprétation du Le texte de notre Constitution ne prévoit pas à proprement parler – et c’est heureux – l’obligation pour les maires de marier des personnes en situation irrégulière. Mais cela n’a pas empêché le Conseil de déclarer contraire à la Constitution, au nom de « la liberté personnelle protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration de 1789 », toutes les dispositions législatives qui feraient « du caractère irrégulier du séjour d’un étranger un obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé ». Voilà où nous en sommes en 2025, mes chers collègues : un maire ne peut pas refuser de marier une personne qui, en application de la loi française, ne devrait plus être sur le territoire national ! Certains édiles n’ont pas supporté cette aberration. Parce qu’ils ont considéré qu’en célébrant un tel mariage, ils se feraient en quelque sorte les complices du comportement de l’individu en situation irrégulière, les maires de Béziers et d’Hautmont se retrouvent aujourd’hui devant les tribunaux. Cette réalité brutale est difficilement compréhensible. Je reconnais humblement que je ne me sens capable de justifier une telle situation sur le terrain ni auprès des maires de mon territoire ni auprès de nos concitoyens. Ne soyons par ailleurs pas naïfs, mes chers collègues. Dans bien des cas, même si la régularisation n’est pas l’unique motivation des futurs époux, lorsque l’un d’entre eux est sous le coup d’une OQTF, on comprend aisément qu’un mariage récent peut constituer un moyen supplémentaire d’échapper à une procédure d’éloignement. Or nous savons que l’exécution d’une telle mesure est déjà un parcours semé d’embûches. Je tiens donc à remercier une nouvelle fois mon collègue Stéphane Demilly de cette proposition de loi. Il a su faire preuve de détermination face aux nombreuses critiques et tentatives de découragement s’appuyant sur l’inconstitutionnalité supposée des dispositions proposées. Je salue l’écoute et l’implication de notre rapporteur Stéphane Le Rudulier, qui a pris la pleine mesure de la nécessité de mieux protéger nos maires. Je salue enfin l’attitude du Gouvernement, monsieur le garde des sceaux. Vous auriez pu vous cacher derrière le paravent de la jurisprudence du Conseil constitutionnel ; vous n’en avez rien fait. Demilly. Très bien ! Patru. J’espère que la suite de nos débats confirmera le soutien non équivoque du J’espère aussi que le Sénat, en tant que chambre des territoires, soucieuse des préoccupations des élus municipaux, adoptera la proposition de loi que nous vous soumettons, mes chers J’espère enfin qu’il ne s’agira pas d’un coup d’épée dans l’eau et que le Gouvernement se saisira du texte pour le porter à l’Assemblée nationale, comme il a su le faire récemment pour d’autres propositions de loi sénatoriales, au premier rang desquelles la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Sans surprise, les sénateurs du groupe Union Centriste voteront évidemment en faveur de ce texte. et Les Républicains.) M. Fabien Gay. Gay. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, je dois avouer que j’ai hésité à venir ce matin. Je suis en effet attristé, pour ne pas dire honteux, de l’image que nous donnons collectivement. (Marques Eustache-Brinio. Pas nous ! Gay. Il y a huit ans, quand j’ai été élu sénateur, un tel débat ne se serait pas tenu dans notre assemblée. Eustache-Brinio. Il est dommage que l’on n’ait pas tenu ce débat plus tôt ! Gay. Ce débat ne porte pas véritablement sur le mariage entre un Français et un étranger en situation irrégulière. En réalité, vous avez peur, mes chers collègues. Alors que dans un mouvement mondial, l’extrême droite… (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Eustache-Brinio. Ça y est, le mot est lâché ! Gay. … noue une alliance avec le grand capital et ratisse partout, vous nourrissez un fantasme, ou plutôt une illusion. Eustache-Brinio. Oh là Dhersin. Allez donc sur le Gay. La mise à l’ordre du jour de cette proposition de loi n’est pas un hasard du calendrier. Remise en cause du droit du sol à Mayotte, énième tentative d’abolition de l’excuse de minorité et de réforme de la justice des mineurs, laïcité dans le sport, restrictions apportées à l’aide médicale de l’État (AME) et bientôt aux prestations sociales : lors de chacun de ces débats, vous donnez le point à l’extrême droite, qui pourra s’en Eustache-Brinio. C’est vous qui lui donnez le point, avec le PS ! Gay. Je vous le dis, mes chers collègues, vous vous ferez avaler par Marine Le Pen. Et si cela m’importe peu, je crains que nous ne nous fassions tous avaler avec vous. Or, si l’on sait quand l’extrême droite arrive au pouvoir, on ne sait jamais quand elle le perdra, ni dans quel état elle laissera l’État et la République. de La Gontrie applaudit.) Nous parlons d’amour, mes chers collègues. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) En dépit de toutes les interdictions et de toutes les restrictions que vous inscrirez dans la loi, vous ne parviendrez jamais à enfermer la liberté ni d’aimer ni de penser. Un tampon administratif n’y suffira pas. Vous semblez ne pas croire que les gens puissent se marier par Boyer. On peut s’aimer sans se Gay. Revenons-en donc aux faits. Ne nourrissons pas de fantasme et ne désignons pas de bouc émissaire. Les mariages blancs sont interdits. En cas de suspicion de mariage blanc, le maire peut saisir le procureur ou demander une enquête administrative. On nous propose de légiférer pour remédier à un prétendu problème. Contrairement à l’auteur de cette proposition de loi, qui indique être interpellé à ce sujet, je n’ai jamais été saisi de telles difficultés. (Rires ironiques sur les travées du groupe Dhersin. Sortez donc un peu du Gay. Vous n’avez du reste cité aucune donnée lors de votre intervention, monsieur le garde des Or nous ne sommes pas sur le plateau d’une chaîne de désinformation telle que CNews. Dans cette enceinte, nous nous fondons sur des faits. Écoutons donc les faits, donnez-nous donc les chiffres, monsieur le garde des sceaux ! Les cas se comptent-ils par dizaines, centaines, milliers ou dizaines de milliers ? Encore une fois, ne nourrissons pas de fantasme. Le mariage d’une personne en situation irrégulière ne lui permet pas de se voir délivrer automatiquement un titre de séjour. de La Gontrie. Absolument ! Gay. Votre préoccupation est donc tout autre, mais à force de ne pas vous occuper des véritables problèmes que sont le réchauffement climatique et la question sociale, vous allez vous faire avaler, et nous avec vous, mes chers collègues. Et dans trois ans, lorsque nous serons confrontés à un tout autre problème, vous porterez la responsabilité d’avoir déplacé la fenêtre d’Overton et permis que de telles idées s’installent dans la société, mais aussi dans cet hémicycle. (Applaudissements groupes CRCE-K, SER et GEST.) de La Gontrie. Bravo ! Mme Mélanie Vogel. Vogel. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, avant de vous expliquer les raisons pour lesquelles le groupe écologiste s’opposera à cette proposition de loi, j’aimerais que nous nous mettions d’accord sur ce que ce texte n’est pas. Ce texte ne vise pas à lutter contre les mariages blancs, gris ou arrangés, tout d’abord parce que, à l’évidence, le séjour irrégulier n’a strictement aucun rapport avec l’intention matrimoniale ou le consentement. Sauf à considérer que la situation légale d’une personne au regard de son séjour en France aurait un lien mécanique avec sa sincérité ou son honnêteté, on voit mal, même y mettant beaucoup de xénophobie, comment arriver à un tel Cette proposition de loi ne vise pas à lutter contre les mariages blancs, ensuite, parce que, en matière de mariage simulé, notre pays dispose d’un arsenal juridique très étoffé, qui a de plus été récemment renforcé. Les mariages blancs sont interdits et les contrôles quasiment systématiques : les couples doivent constituer des dossiers, ils sont auditionnés, etc. Si le maire ne peut pas s’opposer à un mariage suspect, et c’est heureux, car il n’est pas juge, le procureur le peut. Boyer. Il n’en a ni le temps ni les moyens ! Vogel. Ce texte ne vise pas à lutter contre les mariages arrangés, parce que, en aucun cas, le mariage ne donne droit à la délivrance automatique d’un titre de séjour, et encore moins à l’octroi de la nationalité L’exposé des motifs indique du reste clairement qu’il importe peu que le mariage soit de complaisance ou non : « Que le mariage soit de complaisance ou teinté de sentiments réels, il est essentiel qu’un aspirant au mariage réside sur le territoire français de façon régulière. » Votre préoccupation, mes chers collègues, est donc de priver des milliers de gens qui s’aiment, mais qui n’ont pas les bons papiers d’une liberté individuelle reconnue par la Constitution, et c’est bien d’ailleurs ce qui vous dérange. Il s’agit non pas de protéger le principe du mariage d’amour, mais d’empêcher les mariages d’amour lorsque cet amour implique une personne de nationalité étrangère en situation irrégulière, parce que le fait que cette personne puisse obtenir des droits en se mariant vous est insupportable ! Acquérir des droits, des avantages fiscaux, médicaux, le droit à l’adoption ou aux aides sociales est pourtant le fondement du mariage en droit, particulièrement dans la vision de la droite. C’est d’ailleurs à ce titre que vous vous étiez violemment opposés au mariage pour tous,… Vogel. … parce que vous refusiez que ces droits ne soient pas réservés aux couples hétérosexuels, mes chers collègues. Somon. Non ! Vogel. Aujourd’hui, vous entendez priver de ces droits de nombreux couples binationaux, qui, pour beaucoup, ne pourraient plus se marier du tout, parce que l’un des époux vient d’un pays en guerre, d’un pays où le mariage est soumis à des restrictions religieuses, d’un pays où l’homosexualité est criminalisée. Pis encore, ce texte vise en réalité à aller beaucoup plus loin. Mardi dernier, et ce n’est pas un hasard du calendrier, a eu lieu l’audience de Robert Ménard, mis en examen pour avoir refusé de célébrer le mariage d’Éva et de Mustapha, un couple franco-algérien, au motif que Mustapha était soumis à une OQTF. Et Robert Ménard d’expliquer au couple : « Je sais bien que ce n’est pas un mariage blanc, mais pour moi c’est un moyen de mettre le sujet des OQTF sur la Boyer. Rien ne les empêche de se marier en Algérie ! Vogel. Nous avons donc passé le stade d’une proposition de loi déposée en réaction à un fait divers, mes chers collègues : nous assistons à la fabrication d’un fait divers, sur le dos de personnes voulant simplement jouir d’une liberté qui leur est garantie, pour justifier des reculs de droit et, au fond, pour attaquer l’État de droit ! Dossus et de La Gontrie applaudissent. – Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Karoutchi. Ça suffit ! Vogel. En déposant une proposition de loi manifestement anticonstitutionnelle et empreinte de racisme et de xénophobie – des sentiments que vous alimentez par la même occasion –, vous lancez une attaque en règle contre la Constitution, contre la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et, partant, contre l’État de droit. Vous racontez aux Français que nos droits, nos libertés fondamentales et notre Constitution font en réalité obstacle à la volonté populaire. À ce petit jeu, je vous le dis, non seulement vous allez sombrer, mais nous risquons toutes et tous de sombrer avec vous. (Applaudissements groupes GEST, SER et CRCE-K.) Mme Corinne Narassiguin. Narassiguin. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, nous examinons la proposition de loi de notre collègue Stéphane Demilly, qui aurait pour objectif de répondre « à un défaut d’application de notre droit civil qui met en péril nos politiques migratoires, ainsi que la sécurité de nos élus ». Mais quel serait donc ce fléau ? Tenez-vous bien mes chers collègues, il s’agit du mariage, de l’amour entre deux êtres qui aspirent à passer le reste de leur vie ensemble ! (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Boyer. On n’est pas obligé de se marier quand on s’aime ! Narassiguin. Par ce texte, vous prétendez vouloir assurer la sécurité de nos élus, mais vous les exposerez au contraire, en incitant les maires et les officiers d’état civil à sortir de leur seule mission, la célébration des mariages, pour devenir des acteurs du contrôle de l’immigration. Tel n’est pas leur rôle ! Leur rôle est de vérifier que le mariage est fondé sur le consentement libre et éclairé des futurs époux, ainsi que sur leur souhait d’une vie commune, conformément aux principes du mariage définis dans notre code civil. Le maire d’Hautmont, dans le Nord, a décidé d’aller contre la décision du procureur et contre la loi. Eustache-Brinio. Il a bien fait ! Narassiguin. Il a choisi délibérément de ne pas marier un couple malgré la validation du procureur, s’exposant ainsi à des menaces. Est-ce là le rôle du maire ? Je ne le crois pas. Demilly. Incroyable ! Paccaud. C’est honteux ! Narassiguin. Le présent texte crée une charge de travail supplémentaire pour le maire et ses services, pourtant déjà constamment sollicités, qui devront vérifier la régularité du séjour des futurs époux. J’en viens au fond de cette proposition de loi, qui a le mérite d’être brève et de ne compter qu’un article unique : « Le mariage ne peut être contracté par une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national. » Une telle disposition est contraire à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, ainsi qu’à la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Excusez du peu ! Dans sa décision du 20 novembre 2003, le Conseil constitutionnel, considérant que la liberté du mariage est une composante de la liberté personnelle protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration de 1789, a estimé que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger ne pouvait faire obstacle au mariage de l’intéressé. Les dispositions de la présente proposition de loi violeraient la liberté individuelle de se marier, non seulement du conjoint étranger, mais aussi du conjoint français. Dans ses articles 12 et 14, la convention de consacre le droit au mariage. Les socialistes et la gauche ne sont du reste pas les seuls à être attachés au droit. Il n’y a pas si longtemps, lors de l’examen de ce qui est devenu la loi du 26 janvier 2024 pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration, en réponse à Mme Valérie Boyer, qui avait déposé un amendement sur ce sujet, vous aviez vous-même déclaré, monsieur le garde des sceaux : « Votre amendement est contraire non seulement à nos engagements internationaux, mais également à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, qui s’appuie sur deux articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Convenez qu’il est possible de modifier beaucoup de choses, mais qu’il serait très osé – mais après tout, pourquoi pas ? – de vouloir modifier la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. » sceaux. C’est pour cela que nous voulons modifier la loi ! Narassiguin. Sur certaines travées de cet hémicycle, ainsi qu’au sein de certains ministères du Gouvernement, il devient presque habituel de bafouer notre loi fondamentale et notre État de droit, dès lors que cela sert un agenda politique. Boyer. Trois Français sur quatre sont favorables à ce que nous proposons aujourd’hui ! Narassiguin. M. le garde des sceaux a confié au Sénat le soin de trouver une voie qui serait constitutionnelle. Or la liberté matrimoniale étant une liberté constitutionnelle, il n’y en a pas ! Cette proposition de loi et tous les amendements proposés par le rapporteur sont contraires à la Je le répète, la situation irrégulière de l’un des mariés ne peut empêcher la célébration du mariage. Cela n’a rien à voir avec les mariages blancs ou gris, qui, eux, sont interdits, mais que vous citez dans vos argumentaires, preuve que vous mélangez tout, mes chers collègues. Dans votre vision des choses, il serait donc impossible d’aimer une personne étrangère et de vouloir l’épouser pour d’autres raisons que sa régularisation ? Selon vous, toute personne en situation irrégulière qui souhaite se marier doit-elle être présumée suspecte d’intention frauduleuse ? Derrière vos préjugés et vos obsessions, il y a des femmes et des hommes. Il y a un étudiant qui est dans l’attente du renouvellement de son titre de séjour. Il y a un travailleur qui vit depuis vingt ans en France et qui attend le renouvellement de sa carte de résident. Il y a Liri, cette jeune kosovare qui habite à Rouen, qui parle cinq langues et qui est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Avec votre loi, toutes ces personnes ne pourraient plus se marier ! Sur les travées de cet hémicycle, certains semblent ignorer qu’être en situation irrégulière, ce n’est pas être un délinquant. De plus, comme vous le savez, le manque cruel de moyens dans nos préfectures crée des situations ubuesques, des personnes se retrouvant dans l’irrégularité simplement parce que leur dossier n’a pas été traité en temps et en heure. Enfin, cette proposition visant à alimenter de fausses polémiques, permettez-moi de rappeler quelques faits. Le mariage ne conduit pas automatiquement et encore moins immédiatement à la régularisation. Karoutchi. Mais ça aide ! Narassiguin. Les démarches nécessaires sont longues et ne présentent aucune garantie d’aboutissement. Le mariage ne protège en rien d’une obligation de quitter le territoire ni d’un arrêté Au-delà du droit, laissez-moi vous dire que votre vision du mariage semble bien triste, mes chers collègues. Ce texte est au fond un texte contre l’amour. Vous semblez considérer – ce n’est pas la première fois – que l’on choisit de qui l’on tombe amoureux… Ce texte est symptomatique de la dérive d’une droite qui n’a plus de républicain que le nom et qui se laisse dicter ses propositions de loi par l’extrême droite. Cette proposition de loi arrive après la mise à l’agenda de l’expression, empruntée à Jean-Marie Le Pen lui-même, de « submersion migratoire », après la circulaire Retailleau visant à durcir la régularisation des sans-papiers, après les attaques constantes et répétées contre l’aide médicale de l’État, après la remise en cause du droit du sol à Mayotte et avant une proposition de loi créant une condition de durée de résidence pour le versement de certaines prestations sociales. Peu à peu, pas à pas, vous démantelez nos principes fondamentaux et notre démocratie. Face à vous, nous demeurons les seuls garants des valeurs républicaines. Eustache-Brinio. Non, vous les Narassiguin. Pour toutes ces raisons, le groupe socialiste votera contre ce texte, qui est contre la Constitution et contre l’amour. sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) M. Joshua Hochart. Hochart. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, la proposition de loi que nous examinons aujourd’hui répond à une impérieuse nécessité : mettre fin à une faille législative qui fragilise notre souveraineté, affaiblit notre État de droit et met en danger nos élus locaux. Chaque année, près de 230 000 mariages sont célébrés dans notre pays. Un certain nombre d’entre eux implique un conjoint en situation irrégulière sur le sol français. Ce phénomène est une brèche béante dans notre législation, qui permet à des étrangers illégaux de contourner les règles de notre politique migratoire. Comment justifier qu’un individu qui ne respecte pas nos lois en matière de séjour puisse revendiquer un droit aussi fondamental que le mariage républicain, mes chers collègues ? Le mariage ne doit jamais être un moyen détourné pour s’imposer sur notre territoire. Cette situation place en première ligne nos maires et nos élus locaux, qui sont garants de l’ordre républicain dans nos communes. Aujourd’hui, ils sont contraints de célébrer les mariages, y compris lorsqu’ils savent que l’un des époux réside illégalement dans notre pays. Le maire d’Hautmont a par exemple demandé le report de la célébration du mariage d’un homme sous obligation de quitter le territoire français qui était l’ancien président d’une mosquée fermée pour radicalisation par le ministre de l’intérieur. Que s’est-il passé ensuite ? Menacé de mort, ce maire a été placé sous la protection de policiers de la République, puis il a été poursuivi en justice et n’a reçu que de très peu de soutien des autorités de l’État. sceaux. Ce n’est pas vrai ! Vous mentez. Hochart. Cette affaire est révélatrice de l’abandon dans lequel se trouvent les élus face à cette législation défaillante. Autre exemple marquant, Robert Ménard, maire de Béziers, a également pris position contre ces mariages de complaisance, qui sont devenus une véritable industrie. Il a dénoncé publiquement des cas où des personnes en situation irrégulière tentaient de régulariser leur statut via le mariage, souvent avec des complicités. Faut-il rappeler qu’un tiers des OQTF ne sont jamais exécutées ? En facilitant ces unions, nous entretenons un système dévoyé et inefficace, mes chers collègues. Il nous faut au contraire donner à nos maires et à nos élus locaux les outils nécessaires pour défendre la République et cesser de les exposer à des représailles lorsqu’ils agissent avec courage et bon sens. Le Rassemblement national soutient avec force cette proposition de loi, qui s’inscrit pleinement dans notre combat contre l’immigration incontrôlée et l’impunité dont bénéficient ceux qui violent nos lois. Depuis des années, nous dénonçons ces détournements du droit qui affaiblissent notre souveraineté et font peser une charge supplémentaire sur notre nation. Le droit au mariage – Marine Le Pen l’a rappelé à plusieurs reprises – ne doit pas être un passe-droit pour rester illégalement en France. Les demandes massives de régularisation, l’usage abusif des demandes d’asile et maintenant ces mariages reposent sur la même mécanique, qui consiste à contourner la loi plutôt qu’à la respecter. Le présent texte répond donc à une exigence de justice et de fermeté. Il empêchera le détournement du droit au mariage à des fins de régularisation. Les Français n’en peuvent plus de cette immigration incontrôlée : ils demandent des actes concrets. Je vous remercie du reste de reconnaître que, en huit ans, la société a changé, monsieur Gay. Ce texte protégera les élus en leur donnant le pouvoir de refuser un mariage lorsque l’un des époux est en situation irrégulière. Il apporte une réponse en indiquant que, pour se marier dans notre pays, il faut y séjourner de manière régulière. Loin d’une atteinte aux droits fondamentaux, c’est une mesure de bon sens, d’ordre et de justice. Nous avons le devoir d’agir pour mettre fin à ce laxisme qui mine notre société et affaiblit l’autorité de l’État. Ce texte est non pas une option, mais une Mes chers collègues, adoptons-le avec la conviction qu’il est encore possible de redresser notre pays, de restaurer l’autorité de l’État et de protéger ceux qui, chaque jour, défendent la République face à l’irresponsabilité de l’État. M. Jean-Pierre Grand. Grand. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, l’heureuse initiative de notre collègue Stéphane Demilly s’inscrit dans un contexte fort délicat. Je salue, monsieur le ministre d’État, les propos rassurants qui ont été les vôtres et qui ne seront pas étrangers à des votes qui, jusque-là, n’étaient pas certains. Au cours de l’année 2023, la presse s’est fait l’écho du refus des maires Robert Ménard, de Béziers, et Stéphane Wilmotte, d’Hautmont, de procéder au mariage d’une Française avec un ressortissant algérien en situation irrégulière, de surcroît placé sous OQTF. En cas de refus de procéder à un mariage, nous le savons, le maire encourt cinq ans de prison, 75 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité. La sanction que prendra le tribunal de grande instance (TGI) de Montpellier, même si elle se révèle une peine de principe, n’en demeurera pas moins une condamnation pénale difficile à admettre par les maires. La proposition de loi que nous examinons tente d’apporter une réponse juridique à ce type de situation, afin de ne pas laisser les maires démunis. En l’état actuel du droit, la liberté du mariage et la régularité du séjour sont deux notions dissociées. La première n’est pas conditionnée à la seconde. La liberté du mariage peut être restreinte seulement par l’absence de consentement, la polygamie, la consanguinité et la La liberté matrimoniale constitue une liberté fondamentale à valeur constitutionnelle garantie au niveau européen par la CEDH, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Nous n’entendons pas remettre en cause ces principes. Cette proposition de loi vise seulement à remédier à l’impossibilité, pour le maire, de s’opposer à un mariage dont l’un des futurs époux est en situation irrégulière et parfois, de surcroît, sous obligation de quitter le territoire national, voire, comme dans le cas de Béziers, condamné pour vol avec violence, ce qui aurait dû accélérer la mise en œuvre de l’OQTF, évitant ainsi à un maire de se retrouver devant la L’article unique de ce texte crée un nouvel article du code civil disposant que le mariage ne peut être contracté par une territoire national. Les membres du groupe Les Indépendants – République et Territoires souscrivent à objectif de renforcement de la lutte contre les mariages frauduleux comme de la protection des officiers d’état civil. Les maires ne doivent pas se retrouver en première ligne, seuls et démunis, face à de telles situations. Cette proposition de loi se heurte toutefois – nous ne pouvons l’occulter – à des obstacles constitutionnels. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la lutte contre les abus et le respect des droits fondamentaux. Il nous faut donc envisager d’autres options, permettant de renforcer la coopération entre les maires et les autorités compétentes, sans porter atteinte aux libertés individuelles pour autant. Nous avons le devoir de préserver les maires de situations qu’ils ne peuvent pas accepter et qui sont de plus totalement incompréhensibles pour leurs administrés. La commission des lois a parfaitement cerné les difficultés constitutionnelles soulevées par ce texte et a tenté de les résoudre. L’idéal serait que le maire puisse saisir le préfet et le parquet dès lors que l’irrégularité du séjour est constatée, afin que l’exécution de l’obligation de quitter le territoire soit accélérée ou annulée si elle n’a plus lieu d’être. Les membres du groupe Les aux motifs de cette proposition de loi, mais ils souhaitent que l’on aboutisse à une solution constitutionnellement irréprochable. Le sort qui sera réservé aux amendements que nous allons examiner fondera leur vote. Monsieur le président, si vous me le permettez, je compléterai de quelques mots mon propos. Depuis les travées du groupe Les Indépendants, où je siège, je suis agacé, et le mot est faible, d’entendre dire que nous serions complaisants avec le Rassemblement national et que, en quelque sorte, nous ouvririons la voie à Laissez-moi vous dire que Mme Le Pen ne sera pas élue, car les élections présidentielles tomberont à un moment où, malheureusement, nous aurons autre chose à penser en France, parce que la situation à l’échelle mondiale et européenne sera extrêmement confuse. J’ajouterai que je n’aurais jamais imaginé de ma vie qu’un président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, successeur d’André Lajoinie, puisse voter avec le Rassemblement national. Quand on est communiste, mais que l’on joint sa voix à celles du Rassemblement national pour voter un texte à l’Assemblée nationale, l’esprit de trahison n’est pas loin. Les Républicains et UC.) Cela ne m’empêche pas d’ailleurs de conserver de la sympathie pour les communistes, parce que je n’ai jamais oublié ce qu’ils ont fait pendant la guerre. Gay. Merci ! Mme Valérie Boyer. Boyer. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, chaque année, plusieurs milliers d’étrangers viennent vivre sur le sol français. Le représentant spécial du ministre de l’intérieur, Patrick Stefanini, estime que 900 000 étrangers environ seraient présents illégalement sur le territoire national. Refuser ce constat en ne luttant pas contre l’immigration illégale, c’est encourager ceux qui sont les marchands d’esclaves de notre siècle. C’est pourquoi la France doit s’attaquer à la racine du problème, et je veux saluer l’engagement du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, sur cette question. de La Gontrie Je rappelle que les migrants clandestins paient 7 000 euros par personne pour traverser la Méditerranée dans des conditions de voyage désastreuses, sans parler du sort qui est réservé aux femmes. Parmi ces étrangers illégaux, certains veulent et peuvent se marier avec des ressortissants français, pensant ainsi échapper à leur situation irrégulière. Cela mène au risque de mariages de complaisance, mariages blancs ou gris – ou bien encore « mariages passeport » ou « mariages papiers » –, les citoyens français finissant dans certains cas par se trouver en position de victimes, car la loi est travestie, ou du moins son esprit. Dans ce type de mariages, l’immigré illégal est motivé non pas par l’amour ou par un désir de devenir français, mais seulement par la volonté d’éviter une reconduite à la frontière. Par conséquent, mes chers collègues, nous ne sommes pas contre l’amour, mais contre le travestissement du mariage. Personne en France n’est obligé de se marier pour s’aimer, sinon cela se saurait ! Les enjeux financiers de ces mariages frauduleux sont tels que certains individus n’hésitent pas à menacer l’officier d’état civil qui aurait le malheur de s’opposer à leur union. En effet, selon certains médias, les tarifs varient selon le pays d’origine : 8 000 euros quand on vient d’Afrique subsaharienne, 15 000 euros pour un Algérien ou un Tunisien et près de 30 000 euros pour un Chinois. Cela a été relaté dans la presse sans être contesté, et il y a même eu des procès. L’argent est ensuite réparti entre la filière et l’époux français. D’ailleurs, en 2021, un réseau de mariages blancs avait été démantelé dans les Ardennes. Il concernait des mariages franco-algériens le plus souvent, mais aussi franco-tunisiens, célébrés dans différentes mairies. Le service était facturé 23 000 euros, dont 13 000 euros pour la marieuse et 8 000 euros pour le conjoint français. Au total, près d’une centaine d’unions frauduleuses ont été recensées en une décennie, et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. De nombreux maires ont dénoncé ces pratiques, que ce soit grâce aux informations dont ils disposaient ou lors du dépôt d’un dossier de mariage pour lequel l’intention matrimoniale était jugée douteuse. Mais aujourd’hui, certains officiers d’état civil, parce qu’ils sont trop souvent exposés et pas assez soutenus par l’État, n’osent même plus dénoncer ces mariages. Quand je suis devenue maire des XIe et XIIe arrondissements de Marseille, j’ai alerté les autorités sur ces mariages qui, sous couvert d’un « droit à l’amour », ne sont en réalité trop souvent qu’un « droit à la fraude » et constituent ainsi des « mariages passeport ». C’est pourquoi en 2018, à l’Assemblée nationale, j’ai déposé une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les mariages frauduleux, dans le cadre de laquelle j’avais défendu des dispositions similaires sous les quolibets de certains de mes collègues, dont M. Mélenchon. Puis j’en ai déposé une autre au Sénat, en 2023, alors que vous étiez ministre de l’intérieur, monsieur le garde des sceaux. Par ailleurs, toujours en 2023, lors de l’examen au Sénat du projet de loi sur l’immigration, j’ai fait voter un amendement visant à renforcer les procédures d’enquête et à décharger les maires de cette responsabilité. Cette disposition a été reprise dans le cadre de cette proposition de loi et j’espère que nous pourrons la voter, car la mesure avait été censurée par le Conseil constitutionnel, pour des raisons de forme et pas de fond. Le Gouvernement de l’époque s’était engagé à avancer sur ce sujet, et je remercie mon collègue Stéphane Demilly de nous en donner l’occasion avec ce texte. En effet, depuis presque deux ans, rien n’a changé, de sorte que nous sommes aujourd’hui confrontés – c’était malheureusement prévisible – à l’affaire Robert Ménard et à l’affaire Stéphane Wilmotte. À chaque fois, nous cautionnons par notre silence une situation humainement honteuse et nous encourageons l’organisation, à travers la fraude, d’un trafic d’êtres humains. C’est pourquoi je salue l’initiative de notre collègue Stéphane Demilly, qui nous propose ce texte visant à interdire le mariage en France de deux personnes dont l’une réside de façon irrégulière sur le territoire. Cette proposition de loi relève du bon sens et de la logique, comme vous l’avez souligné, monsieur le garde des sceaux. En effet, comment concevoir que l’État oblige un maire à célébrer, dans les locaux de la mairie, le mariage d’individus qui ne sont pas autorisés à être présents en France ? Nous sommes en Absurdistan ! Il me semble qu’il n’est pas nécessaire de réformer la Constitution pour prévoir une telle interdiction. Nous pouvons agir dès aujourd’hui. C’est pourquoi je proposerai de nouveau différentes mesures. Premièrement, il s’agira de rendre systématique l’enquête diligentée par le procureur de la République lorsque la personne est en situation irrégulière. Pour l’instant, en effet, les futurs mariés peuvent choisir la mairie où ils se rendront, de sorte qu’ils évitent celles où ils savent qu’une enquête est demandée. Il faut prévoir une égalité de traitement entre les mairies, en rendant l’enquête systématique dès lors que l’une des deux personnes est en situation irrégulière, afin d’éviter tout Deuxièmement, il conviendra d’allonger le délai de l’enquête et prévoir que l’absence de réponse du procureur sera considérée comme une annulation ou un report du mariage. En effet, nous devons renforcer la protection des maires et éviter que des pressions ne soient exercées sur certains d’entre eux, les conduisant à faire preuve de complaisance, quand d’autres réagiront différemment. Comment pourrions-nous demander aux Français d’avoir confiance en l’État si celui-ci continue de favoriser l’immigration illégale ou la fraude, s’il n’est pas capable de protéger les maires face à des étrangers qui ne respectent pas nos lois ou, pire encore, s’il demande aux maires de valider, de dissimuler ou de camoufler ses insuffisances ? En effet, c’est bien de cela qu’il s’agit quand l’État laisse des personnes se maintenir frauduleusement sur le sol français, puis demande aux maires de les marier à des Français pour qu’elles obtiennent des papiers qui leur permettront de ne plus être dans l’obligation de quitter le territoire, grâce à un passeport qui fera office de blanc-seing. Il n’est plus possible de tolérer cela plus longtemps ! Enfin, comment le Conseil constitutionnel peut-il refuser de protéger les maires en les obligeant à marier des personnes qui sont en situation irrégulière ? Comment peut-il accepter de telles inégalités entre ceux qui obéissent à la loi et ceux qui ne la respectent pas ? président. Veuillez conclure, ma chère collègue. Boyer. Il y a bien des manières de ne pas réussir, mais la plus sûre est de ne jamais rien faire. J’espère que nous parviendrons, aujourd’hui, à changer les choses, pour protéger les maires et faire respecter nos travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.) Mme Marie-Laure Phinera-Horth. Phinera-Horth. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, il nous est demandé aujourd’hui de statuer sur une proposition de loi visant à interdire le mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de manière irrégulière sur le territoire français. Ce texte soulève des questions complexes, de nature non seulement juridique, mais aussi humaine. Mes collègues l’ont rappelé, le mariage est une institution fondamentale dans notre société. C’est un acte symbolique qui lie deux individus devant la loi. En outre, le droit au mariage est une liberté individuelle largement consacrée par le Conseil constitutionnel, qui a considéré, dans sa décision du 20 novembre 2003, que la liberté matrimoniale constituait une liberté fondamentale à valeur constitutionnelle. Nos collègues qui défendent cette proposition de loi ont un objectif clairement défini : faire en sorte que les maires ne soient plus tenus de célébrer l’union lorsque l’un des futurs époux ne dispose d’aucun titre de séjour valide ou fait l’objet d’une OQTF. Si les élus du groupe RDPI souscrivent à cet objectif, l’interdiction absolue formulée à l’article unique ne saurait satisfaire les exigences constitutionnelles qui s’imposent à nous. C’est la raison pour laquelle la commission des lois n’a pas adopté ce texte. En effet, nous comprenons de la jurisprudence du Conseil constitutionnel qu’il est impossible pour le législateur, en l’état du droit, de subordonner systématiquement le mariage à une condition de régularité du séjour. Sa compétence réside plutôt dans l’encadrement de l’exercice de la liberté matrimoniale par des mesures visant à lutter contre les mariages frauduleux, à l’image des mariages de complaisance. Ces mariages sont conclus dans l’unique but, pour un ressortissant étranger en situation irrégulière, d’obtenir un titre de séjour. Il n’est pas acceptable qu’un individu en situation irrégulière puisse, par le biais du mariage, régulariser sa situation en France. Il n’est pas acceptable que l’institution du mariage puisse être détournée de manière frauduleuse à des fins purement administratives. Bien entendu, l’ancienne maire que je suis a déjà été confrontée à ces époux qui ne s’aimaient que sur le papier, ces époux qui ne parvenaient même pas à se témoigner le moindre signe d’affection, alors qu’ils s’apprêtaient à s’unir pour la vie… Que pouvais-je faire face à ces signes évidemment suspects ? Le maire dispose bien du pouvoir légal de signalement ou d’appréciation de la validité d’une demande en mariage, mais s’opposer à un mariage l’expose à lourdes sanctions. Il n’est donc plus acceptable que les maires soient en première ligne et que leur responsabilité soit ainsi exposée. Il n’appartient pas non plus à l’officier d’état civil de juger ou de contrôler la régularité du séjour, puis de se prononcer sur la validité ou non du mariage, dans la mesure où ce n’est ni son rôle ni sa vocation. Comme je l’ai indiqué précédemment, le défaut de l’autorisation de séjour de l’un des futurs époux ne constitue pas, à lui seul, un motif suffisant d’opposition de la part du maire. En droit positif, la seule solution pour l’officier d’état civil est de suspendre un mariage présumé suspect et de saisir le procureur de la République, qui peut s’y opposer. Une évolution législative portant sur ce point précis pourrait constituer une voie de passage pertinente, afin de mieux protéger les maires. Nous soutiendrons les propositions du rapporteur qui iront en ce sens. Pour le groupe RDPI, ce texte doit donc en premier lieu protéger les maires. Alors que la France est confrontée à une importante crise de vocations chez les élus, nous devons les protéger dans ce type de situations. Nous devons leur offrir un cadre précis pour mener leur action, ainsi que des outils nouveaux, pour qu’ils puissent remplir leur rôle avec efficacité et sérénité. En même temps, il est crucial de trouver un équilibre. Nous ne souhaitons pas contraindre par une interdiction absolue tous les couples dont l’un des futurs époux se trouve en situation irrégulière, surtout lorsque l’absence de titre de séjour n’est que temporaire et liée à des difficultés administratives. Sur ce fondement, le droit à la vie privée et à l’établissement d’une famille ne doit pas être mis en En commission, le rapporteur s’est engagé à modifier cette disposition, afin de dégager une voie de passage conforme à l’esprit du texte et à la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Nous soutiendrons ces amendements. Boyer applaudit également.) M. Michel Masset. Buis applaudit également.) Masset. Monsieur le président, que nous examinons aujourd’hui est limpide. Son périmètre est clairement contenu dans son intitulé : interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire. Ce texte se veut une réponse à deux problématiques, que nous connaissons bien, puisque la plupart de ceux qui siègent sur ces travées ont eu l’honneur d’être maires. Il s’agit, d’une part, des mariages arrangés ou simulés, c’est-à-dire ceux dans lesquels l’un des futurs époux ou les deux ne fait pas la preuve d’une véritable intention matrimoniale ; il s’agit, d’autre part, du rôle du maire dans la procédure de refus d’un mariage. En ce qui concerne la première problématique, les élus du groupe RDSE s’inscrivent, comme l’ensemble de nos collègues qui siègent dans cet hémicycle, j’en suis certain, dans la volonté de faire barrage autant que possible au détournement du mariage. C’est un objectif louable, qui doit, comme tous nos objectifs, être adapté au respect des droits et des libertés, ainsi qu’aux réalités pratiques vécues sur le terrain. En ce qui concerne la seconde problématique, les élus du groupe RDSE souhaitent évidemment que les maires soient protégés par la loi dans l’exercice de leur mission d’officier d’état civil. À ce titre, il me semble, eu égard à mon expérience, que les maires sont souvent bien seuls face à des situations dans lesquelles ils n’ont pas les moyens d’agir directement. Si nous souscrivons aux objectifs de ce texte, nous souhaitons affirmer notre opposition au dispositif proposé ainsi qu’à la méthode suivie. En effet, nous sommes tout à fait étonnés de nous retrouver en séance publique à discuter d’un texte dont l’inconstitutionnalité ne fait aucun doute, puisqu’il porte atteinte à la liberté du mariage. Le respect de cette liberté est protégé par les du citoyen de 1789, ainsi que par l’article 12 de la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Le dispositif prévoit l’interdiction pure et simple pour une personne en situation irrégulière sur le territoire, sans exception ni possibilité de recours, de contracter un mariage civil, alors même que le Conseil constitutionnel a explicitement affirmé que nos normes supérieures « s’opposent à ce que le Mes chers collègues, vous connaissez la culture de la délibération du groupe RDSE, qui promeut le dialogue, plutôt que l’opposition sans débat. Mais la délibération nécessite des règles claires, dans le respect desquelles nous pouvons aborder sereinement les sujets et, in fine, aboutir à des décisions collégiales. En l’espèce, la discussion d’une sorte de lit de justice constitutionnel par la loi à la défaveur des libertés fondamentales fait obstacle aux conditions d’un dialogue serein. Malgré les amendements déposés qui, dans la stratégie voulue par la majorité, devraient supplanter les dispositions initiales, nous maintiendrons notre scepticisme sur la méthode. Je tiens à exprimer mon plein et entier soutien aux maires qui font ou ont fait face à des situations très compliquées relatives à ce sujet. Le Sénat se tient aux côtés des élus locaux pour les conforter dans leur mission au quotidien et pour modifier le cadre législatif si cela se révèle pertinent, en suivant une méthode aboutie de concertation et d’évaluation. Pour toutes ces raisons, si le dispositif actuel était maintenu en l’état, les membres du RDSE, dans le respect de leurs valeurs humanistes et progressistes, ne voteraient pas ce texte. Nous demeurerons donc particulièrement attentifs à l’examen des amendements et déciderons, ensuite, de notre vote. M. Roger Karoutchi. Karoutchi. Monsieur le président, monsieur le ministre d’État, mes chers collègues, à entendre l’opinion publique, si l’on dit aux Français que des personnes sous OQTF peuvent se marier, on ne trouvera pas grand monde dans la rue pour trouver cela normal ! À moins que nous ne fréquentions pas les mêmes trottoirs… C’est une évidence. D’ailleurs, quel que soit le texte sur lequel nous pourrions débattre et quelles que soient les positions des uns et des autres sur l’immigration, personne ne peut comprendre que quelqu’un qui est en situation irrégulière et qui est soumis à une OQTF puisse aller tranquillement se marier devant un maire, lui-même démuni… de La Gontrie. Les maires ne sont pas Karoutchi. … et contraint de faire bonne figure. De plus – je pose la question à mon collègue et ami Fabien Gay –, est-ce que l’extrême droite monte parce que nous prenons certaines mesures,… Eustache-Brinio. C’est Karoutchi. … ou parce que l’opinion publique se dit qu’on ne l’écoute pas ? sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Karoutchi. L’opinion publique, ayant l’impression que nous restons dans un monde à part, dans une bulle, se dit qu’il n’est plus possible de se reconnaître en nous, les élus de la République, quelle que soit notre couleur politique. C’est malheureux, c’est ainsi : à un moment, l’opinion publique, cela compte. J’ai entendu ce que le ministre d’État a dit au sujet du Conseil constitutionnel et je veux y revenir. En effet, monsieur le ministre d’État, nous sommes le Parlement. Nous ne sommes pas l’annexe du Conseil d’État ou du Conseil constitutionnel. C’est à nous qu’il revient de faire la loi ! Vogel. Pas contre la Karoutchi. Par conséquent, on ne peut pas constamment nous rétorquer : « Ah ! la jurisprudence l’interdit »,… de La Gontrie. Elle est source de Karoutchi. … car la jurisprudence, elle évolue. Elle a changé sur bien des sujets, ce qui a arrangé parfois la gauche, parfois la droite. Il ne s’agit pas d’un texte sacré. Le Conseil constitutionnel n’est pas figé. J’en veux pour preuve que sa décision de 2003 est intervenue, par définition, après une jurisprudence qui n’était pas la même. Cela signifie que le Conseil constitutionnel modifie ses décisions en fonction de l’évolution des forces politiques, ainsi que des réalités sociales, économiques et sociétales. Karoutchi. Il évolue donc, et c’est tant mieux, parce que si tel n’était pas le cas et s’il faisait en sorte que, systématiquement, les textes votés par le Parlement ne puissent pas s’appliquer, alors la démocratie serait bloquée ! Républicains, UC et RDPI.) Il faut naturellement respecter le Parlement. Et le Conseil constitutionnel doit aussi évoluer. Mon cher collègue Fabien Gay, ce texte porte sur une question qui n’est ni de gauche ni de droite, mais qui relève du bon sens ! Il faut soutenir nos maires, qu’ils soient de gauche ou de droite. Tous se trouvent dans une situation extrêmement difficile devant ce type de problème. Et dans leur propre ville, ils sont soumis à des critiques quand ils marient des personnes qui sont sous OQTF, alors qu’ils ne peuvent pas faire autrement. L’opinion publique ne peut pas se tromper sur tout. Je ne suis pas populiste, mais je ne peux pas dire non plus systématiquement que l’on a tort parce que la jurisprudence s’y oppose. Finissons-en donc avec cet argument ! Cette proposition de loi, ce n’est pas la révolution. C’est un bon texte, monsieur Demilly, que je voterai volontiers, mais je suis sûr, monsieur le ministre d’État, que vous pouvez faire mieux et que vous le ferez très bientôt. Au Parlement, nous devons pouvoir légiférer en suivant nos propres convictions, sans être systématiquement bloqués par nos propres concessions. Patru. Bravo ! président. La discussion générale est close. Nous passons à la discussion de la motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité. président. Je suis saisi, par Mme Margaté, M. Brossat, Mme Cukierman et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, d’une motion n° 1. Cette motion est ainsi application de l’article 44, alinéa 2, du règlement, le Sénat déclare irrecevable la proposition de loi visant à interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire (n° 190 rectifié, 2023-2024). La parole est à Mme Marianne Margaté, pour la Margaté. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, le groupe CRCE-K a déposé cette motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité sur cette proposition de loi visant à interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire. En effet, ce texte est inconstitutionnel. Je ne vous apprends rien, vous le savez et vous l’avez reconnu. Vous l’avez d’ailleurs acté lors de la réunion de la commission des lois. À plusieurs reprises, notamment dans sa décision du 20 novembre 2003, le Conseil constitutionnel a rappelé que la liberté du mariage était protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. À ce titre, le caractère irrégulier du séjour de l’un des futurs époux ne peut pas « faire obstacle en lui-même » au mariage. Tel est le socle posé par la jurisprudence constitutionnelle. En plus de ce socle constitutionnel, la liberté du mariage est également garantie par la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et par la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen. De plus, les sages de la rue de Montpensier rappellent que, comme toute liberté, la liberté du mariage n’est pas absolue, le législateur pouvant fixer les conditions du mariage, dans le respect des exigences de caractère constitutionnel. Notre code civil prévoit ainsi quatre limitations. Il est interdit aux personnes mineures de se marier, sauf cas exceptionnels. Les mariages polygames ou consanguins sont également interdits. Enfin, un consentement libre et éclairé est une condition indispensable à la célébration du mariage. On comprend bien l’intérêt de ces bornes. Elles se justifient par la gravité et par la dangerosité de tels comportements sur notre société et sur les individus que nous devons protéger. Car le mariage est une institution juridique, et le lien que nous entretenons avec lui révèle la nature de la société que nous formons. Par ailleurs, ces limites sont peu nombreuses, parce que nous touchons à l’intime. Si, au travers de l’institution du mariage, la République s’insère dans le couple, c’est pour en protéger les protagonistes. La proportion d’une telle intervention doit rester mesurée. Par conséquent, mes chers collègues, si dans le cadre de cette proposition de loi votre intention est de nous prémunir contre les mariages forcés, simulés ou arrangés, rassurez-vous, notre droit permet déjà la prévention et l’interdiction de ce type d’union. (Exclamations sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Eustache-Brinio. On croit Margaté. Il suffit de consulter le code civil : si, lors de la célébration, l’officier d’état civil a des doutes sérieux quant à la légalité d’un mariage, il saisit sans délai le procureur de la République. Ce dernier, sur le fondement d’une enquête, tranchera alors le sort de ce mariage, par décision motivée. Il y aurait ainsi, chaque année, quelques centaines de cas d’opposition au mariage formulés par le procureur de la République au motif d’une suspicion de mariage simulé ou arrangé. Je crains que certains ne trouvent ces chiffres insuffisants. Serait-ce parce qu’ils ne peuvent pas s’en servir pour justifier leur agenda politique, de sorte qu’ils préfèrent une estimation personnelle plus arrangeante, mais qui va bien au-delà des chiffres Pourtant, le mécanisme prévu dans le code civil a un sens. En donnant au procureur de la République la responsabilité de la décision quant au doute sur la légalité d’un mariage, nous protégeons le maire, officier d’état civil. En cette période de violences croissantes contre les élus, il n’est pas inutile de les protéger. En effet, un maire qui ne respecterait pas la loi risque une sanction, car chacun est égal devant la loi. Eustache-Brinio. J’espère que les maires écoutent… Di Folco. Ils vont être contents, les maires… Margaté. Si donc M. Robert Ménard, maire de Béziers, est reconnu coupable de s’être opposé de façon illégale à la célébration d’un mariage, il encourra une peine pouvant atteindre cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, ainsi qu’une peine complémentaire d’inéligibilité. Nous ne sommes pas du côté des maires médiatiques dont l’agenda d’extrême droite est bien loin des intérêts de la France et des gens qui la composent. Nous sommes du côté de ceux qui, chaque jour, défendent la démocratie locale et les valeurs de la République. Si la situation est ubuesque pour l’extrême droite, elle n’a rien d’insensé pour ceux qui défendent la République française. Et les maires le savent, qui se tiennent loin des débats stériles ne visant qu’à cacher la Les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions ne sont pas liées à ces mariages entre Français et personne étrangère en situation irrégulière. Nous devons les accompagner dans cette rude mission, qui les conduit à œuvrer chaque jour auprès de nos concitoyens, pour l’intérêt général. Mes chers collègues, encore une fois, je vous le demande : qu’avez-vous donc à gagner, en conscience, à soutenir un texte aussi bancal juridiquement ? Croyez-vous réellement que vous protégerez la France en piétinant ainsi l’universalité d’un droit fondamental ? En vérité, cette proposition de loi est un leurre ou un écran de fumée visant à faire oublier l’absence de réponse sur des sujets autrement cruciaux sur lesquels nous sommes attendus, qu’il s’agisse de l’emploi, du logement, de la santé ou de l’éducation. En détournant l’attention vers le cas emblématique du « sans-papiers qui voudrait épouser un Français pour les papiers », vous évitez d’avoir à parler de l’échec des politiques sociales ou des causes profondes des flux migratoires. Cette instrumentalisation politicienne de l’immigration vous disqualifie, car elle révèle une forme de soumission aux logiques électoralistes les plus cyniques. À qui donnez-vous donc des gages ? Notre assemblée vaut mieux que cela. La loi, qui est l’expression de la volonté générale, ne doit pas devenir le jouet de calculs partisans au mépris de l’État de droit. Présumer que l’irrégularité de séjour vicierait automatiquement le consentement au mariage est une aberration. Mais, malheureusement, notre droit n’est pas exempt d’absurdités, notamment lorsqu’il s’applique aux étrangers. Par exemple, s’il est interdit d’embaucher une personne étrangère sans autorisation de travail, le salarié étranger pourra solliciter un titre de séjour sur le fondement de son travail. Il lui sera demandé de fournir en préfecture des bulletins de salaire pourtant illicites. Ce salarié illégal sera tout de même protégé par le code du travail, et c’est heureux ! Parce que les personnes étrangères sans papiers sont des êtres humains, leur précarité administrative ne peut pas justifier une vie sans droits. La dignité humaine est pour tous ou pour personne. Je veux faire un autre rappel important, qui évitera des confusions inutiles. À l’inverse des autres pays européens, la France délivre systématiquement une obligation de quitter le territoire national lorsqu’une personne étrangère y séjourne depuis plus de trois mois en situation irrégulière. De ce fait, la France est de très loin le pays européen qui délivre le plus d’OQTF, mais avec le taux d’exécution le plus bas. Celui qui séjourne sur le territoire national en situation irrégulière est quelqu’un non pas de dangereux, mais de Karoutchi. Et en infraction ! Margaté. Ainsi, mes chers collègues, alors que nos concitoyens nous regardent, nous devons nous interroger sur la direction que nous souhaitons faire prendre à la société qu’ils composent. Monsieur le garde des sceaux, vous semblez avoir changé d’avis, puisque, en 2023, vous vous étiez montré défavorable à des amendements dont l’objet était similaire à celui de ce texte. Vous aviez même ironisé alors sur le fait qu’il faudrait modifier la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen… En conclusion, mes chers collègues, je vous invite à refuser de céder aux sirènes de l’extrême droite. Le piège est trop grand, l’enjeu trop important et les conséquences trop graves ! sur les travées des groupes CRCE-K et M. Stéphane Demilly, contre la motion. Paccaud applaudit également.) Demilly. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en premier lieu, je tiens à souligner l’importance, à propos d’un sujet aussi essentiel, de pouvoir mener le débat à son terme dans cet hémicycle, de pouvoir discuter et échanger calmement, sereinement, sans que des contre-vérités soient proférées, et de pouvoir examiner et voter les amendements. Je l’ai dit tout à l’heure, j’ai déposé un texte qui se veut clair, laconique et univoque, mais qui, à l’évidence, met un vrai sujet sur la table. Je suis donc naturellement ouvert à un travail collectif, qui permettrait de trouver une voie de passage et d’avancer vers une meilleure protection des maires. Que l’on ne se méprenne pas, tel est l’objet principal de ma proposition de loi : protéger les maires. Nous le leur devons, au Sénat plus qu’ailleurs. Beaucoup d’entre vous ont été maires, vous connaissez le sujet. Depuis le dépôt de ce texte, nombreux sont les maires de mon département, mais aussi de toute la France, à m’avoir envoyé chaque jour des messages pour me faire part de leur soutien à cette proposition de loi. L’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) elle-même soutient ce texte. Boyer applaudit.) Rejeter cette proposition de loi sans l’examiner reviendrait à balayer d’un revers de la main les attentes des élus municipaux. Or ce n’est pas parce que la question est difficile qu’il faut éviter le débat. En second lieu, et pour en revenir au fond de cette motion, la jurisprudence du Conseil constitutionnel, tout comme nos engagements internationaux, n’empêche pas le législateur de proposer des adaptations à la loi, notamment lorsque le contexte, comme je l’ai déjà souligné, a sensiblement évolué. La décision du Conseil constitutionnel que vous mentionnez, ma chère collègue, date du 20 novembre 2003, année durant laquelle environ 20 000 OQTF ont été prononcées. Ce chiffre est à comparer aux 130 000 OQTF décidées pour l’année 2023. Plus de vingt ans après, la situation a profondément changé, le ministre l’a rappelé tout à l’heure. Nous nous devons, en tant que législateurs, de prendre en compte ces évolutions. Le Conseil constitutionnel suit les mêmes principes. Dans certaines circonstances, il peut préciser ou ajuster la portée des normes constitutionnelles en fonction des réalités actuelles. Cela peut se traduire par des décisions qui étendent ou restreignent certaines libertés ou certains droits fondamentaux au regard des transformations de la société. Par exemple, des décisions relevant d’une jurisprudence antérieure peuvent évoluer à la lumière d’éléments nouveaux. C’est ainsi que fonctionne notre droit, je ne vous apprends rien. Le pouvoir d’interprétation du Conseil constitutionnel garantit que la Constitution reste un instrument vivant, capable de s’adapter aux évolutions de la société. Je l’ai dit en préambule : oui, en 2003, du citoyen, qui protègent la liberté personnelle. Il s’agit là d’une interprétation, car ce texte fondamental ne comporte aucune mention du mariage. En revanche, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen précise bien que les libertés individuelles peuvent être encadrées par la loi, par des bornes législatives. C’est à nous, législateurs, de les fixer. Sans ces bornes nécessaires, l’exercice de certaines libertés pourrait empiéter sur d’autres droits fondamentaux. À titre d’exemple, le principe d’égalité devant la loi est bien protégé par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le mot « Égalité » est inscrit sur le fronton des mairies. Dès lors, comment expliquer que, dans une mairie, des enquêtes sont diligentées, parce que la sensibilité personnelle de l’officier d’état civil ou les moyens municipaux y concourent, alors que dans une autre mairie, rien n’est fait ? Valérie Boyer l’a déploré voilà un instant. La situation n’est pas claire, elle n’est pas non plus égalitaire. Ma proposition de loi doit constituer un moyen de pousser les institutions, y compris la nôtre, à réfléchir à des évolutions et aux réformes indispensables. J’ai demandé à échanger avec tous les groupes politiques de cette assemblée lorsque ce texte a été déposé. J’aurais bien voulu en débattre avec Mme Cukierman, mais mes demandes répétées sont restées lettre morte. Margaté lève les bras au ciel.) Pour conclure, monsieur Gay, non, je n’ai pas peur ! Gay. Si ! Demilly. Monsieur Gay, madame Vogel, vous avez affirmé que le calendrier d’examen de ma proposition de loi n’était pas le fait du hasard ; je vous réponds en toute amitié que c’est de la mauvaise foi : cette initiative date de la fin de l’année 2023. Monsieur Gay, quand vous déclarez que nous courons après l’extrême droite,… Gay. Oui ! Demilly. … permettez-moi de vous dire qu’à force de mettre des œillères dogmatiques face à de vrais problèmes, c’est vous qui faites le lit de l’extrême droite ! C’est vous qui balisez le chemin et préparez l’accession de l’extrême droite aux responsabilités nationales ! sur les travées des groupes UC et Les Républicains. – Protestations sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Eustache-Brinio. Exactement ! Demilly. Je voterai naturellement contre cette motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité, car elle me semble prématurée. Comme l’a très bien souligné notre collègue Roger Karoutchi, ici, nous ne sommes pas au Conseil constitutionnel, nous sommes au travées des groupes UC et Gay proteste.) président. Quel est l’avis de la commission ? Naturellement, la commission est défavorable à cette motion, et ce pour trois raisons. Dans le cadre des travaux en commission, d’abord, il a été question des fragilités constitutionnelles du dispositif. Néanmoins, et je rejoins en cela Stéphane Demilly, il faut poser le débat en séance publique. On ne peut l’éviter au regard de l’écho médiatique des affaires Ménard et Wilmotte. Ensuite, les amendements que la commission a déposés ne font courir, eux, aucun risque de constitutionnalité : ils ne tomberont donc pas pour ce motif. Enfin, et j’y insiste – parce que l’on fait dire beaucoup de choses au Conseil constitutionnel –,… Romagny. Tout à fait ! faut noter qu’en 2012 la dernière décision du Conseil sur le sujet a marqué une inflexion. Ainsi, les sages de la rue de Montpensier considèrent que « la liberté du mariage, composante de la liberté personnelle, résulte des articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 [et] que cette liberté ne restreint pas la compétence que le législateur tient de l’article 34 de la Constitution pour fixer les conditions du mariage ». Cela tombe bien, nous sommes justement en train d’en sur des travées des groupes Paccaud. Très bien ! du Gouvernement ? sceaux. Cette intervention me permettra à la fois de répondre aux différents orateurs qui se sont exprimés lors de la discussion générale et d’émettre l’avis du Gouvernement sur la Je répondrai tout d’abord à Mme Margaté que, si le statut d’un citoyen ou d’une personne en situation régulière en France était le même que celui d’une personne en situation irrégulière, cela n’aurait plus aucun sens. Karoutchi. Tout à fait ! sceaux. Un étranger en situation irrégulière ne pourrait donc pas signer de contrat de travail, mais pourrait bien signer un contrat de mariage. Il n’y aurait là aucune logique. Eustache-Brinio. Très bien ! sceaux. Il convient de distinguer les individus selon leur statut, sauf à dire que le territoire national peut accueillir n’importe quel être humain, sans distinction de citoyenneté, ce qui reviendrait à remettre en cause l’existence même du concept de citoyenneté et la notion de régularité du séjour, ou à dire – mais vous n’avez pas osé le faire – qu’il faut régulariser l’intégralité des personnes en situation irrégulière sur le territoire national. Eustache-Brinio. Voilà ! sceaux. Et puis, je vous en prie, pas de leçon de morale ! Je ne me suis pas permis de vous rappeler les propos de Georges Marchais sur la main-d’œuvre étrangère en France ! Le lien entre capitalisme et immigration est dénoncé par le parti communiste depuis très longtemps. Je m’étonne d’ailleurs que ce parti, qui considérait le mariage comme une institution de petits-bourgeois, soit devenu le pourfendeur de ceux qui veulent l’encadrer. Gay sourit également.) Évidemment, je ne dis cela que pour faire sourire l’auditoire, y compris vous-même, monsieur Gay… Madame Narassiguin, la manière dont vous avez attaqué le maire d’Hautmont, le courageux maire d’Hautmont, est absolument sur des travées des groupes Les Républicains et sceaux. Madame la sénatrice, m’exprimant devant la chambre représentant les collectivités territoriales, je ne m’étonne qu’à moitié – et il n’y a là, je le précise, aucune attaque personnelle de ma part, malgré ce que vous avez pu dire vous-même à la tribune à mon propos, notamment que je suis un garde des sceaux qui n’est soucieux ni de l’État de droit ni de la Constitution –… de La Gontrie. C’est la sceaux. … que, lors de la discussion générale, les trois premiers orateurs issus des partis politiques formant le Nouveau Front populaire n’aient jamais été maires. Gay. C’est une remise en cause du statut de parlementaire ! sceaux. C’est étonnant de la part des groupes politiques de Gay. Nous serions des parlementaires moins au fait que les autres ? sceaux. Vous êtes un parlementaire et, à ce titre, vous avez évidemment toute légitimité à vous exprimer, mais je constate qu’aucun de ces trois sénateurs – dont vous faites partie, monsieur Gay – n’a exercé de mandat de maire, ce qui a été le cas d’un certain nombre d’entre nous ici, y compris, me semble-t-il, des sénateurs appartenant à des groupes de gauche, qui font, eux, preuve de bon sens en considérant qu’un maire est nécessairement pragmatique, notamment parce qu’il est régulièrement exposé à des situations Vous qui protégez les plus faibles – et vous avez bien raison –, vous devez savoir que, quand on est maire, on fait face à des personnes qui ne sont pas en mesure de faire part de leur consentement libre et éclairé. Confronté à ces situations, et après avoir constaté un tel manque, l’officier d’état civil, l’agent municipal comme le maire, peut demander au procureur de la République de lui fournir les moyens d’aider ces personnes, de sorte que le mariage ne devienne pas un passe-droit. Je l’assume, j’estime qu’il est assez révélateur que ceux qui se sont exprimés contre cette proposition de loi n’aient jamais été officiers d’état civil. de La Gontrie. Ce n’est pas sceaux. Madame Narassiguin, vous avez souligné que le maire n’était pas un juge, mais le procureur de la République n’en est pas un non plus. En tant qu’officier d’état civil, le maire agit au nom du procureur de la République. Si le maire est ceint d’une écharpe bleu-blanc-rouge, ce n’est pas parce qu’il est élu local, mais parce qu’il est le représentant de l’État, officier d’état civil et représentant du préfet. Tout comme le procureur de la République, il assure donc la continuité de l’État. C’est ce qui le différencie fondamentalement des autres élus, qui n’ont pas le droit d’arborer l’écharpe tricolore, le bleu près du col. Aussi, le maire doit aussi exercer un contrôle en matière d’immigration. La loi l’a confirmé voilà plus de cinquante ans : lorsque le maire est appelé à vérifier les certificats d’hébergement dans le cadre d’un certain nombre de procédures, notamment pour les demandes de regroupement familial, il ne fait qu’exercer ce contrôle. Et c’est son rôle d’agent de l’État que de le faire. Boyer. Exactement ! Eustache-Brinio. Bien sûr ! sceaux. Il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil. Romagny. Cela tombe sous le sens ! sceaux. Vous avez donc raconté beaucoup d’inepties. (Exclamations sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K.) Je veux également revenir sur une affaire essentielle, celle du maire d’Hautmont. Ce maire, catégorisé « divers droite », est éminemment républicain – nous sommes plusieurs ici à le connaître. En affirmant, monsieur le sénateur du Rassemblement national, que vous ne m’avez pas vu le soutenir quand j’étais ministre de l’intérieur, alors que je l’ai protégé et que j’ai dit publiquement que je le soutenais, vous avez menti à la tribune de la Haute Assemblée ! Hochart proteste.) Je vous l’ai fait remarquer lorsque vous êtes redescendu de la tribune, et vous m’avez répondu que j’avais raison… Hochart. N’importe quoi ! sceaux. Injure publique, excuse privée, cela n’est pas acceptable, monsieur le sénateur ! Il aurait fallu dire à la tribune que nous avons soutenu, notamment le ministère de Hochart. Mais pas le procureur ! sceaux. … le maire d’Hautmont, qui m’a d’ailleurs remercié publiquement. J’ai fait expulser la personne que le maire d’Hautmont a refusé de marier. En somme, monsieur le sénateur, ce que vous avez essayé de faire, c’est de la démagogie, comme d’habitude ! Vous non plus n’avez jamais été maire ; vous avez donc parlé de ces choses sans les connaître : croyant, mais pas pratiquant, monsieur le Hochart proteste de nouveau.) Lorsqu’il a fallu le défendre, je me suis rendu à Hautmont pour soutenir M. Wilmotte, lequel a expulsé, je le rappelle, un imam radicalisé, fiché S, dont la mosquée a été fermée par la République, décision confirmée par tous les tribunaux appelés à se prononcer. Un maire, quelle que soit sa couleur politique, à qui l’on demande de marier ce type d’individu, s’y opposera naturellement. L’inverse serait absurde ! Vous avez raison, la signature d’un contrat de mariage ne confère aucun droit à régularisation automatique, mais le mariage contribue à la vie privée et familiale. J’ajoute que, si ces personnes sont très amoureuses, elles peuvent très bien se marier dans leur pays d’origine. UC. – Protestations sur les travées du groupe GEST.) Eustache-Brinio. Eh oui ! de La Gontrie. Et lorsque leur pays d’origine est la France ? sceaux. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et le Conseil d’État reconnaissent d’ailleurs que la vie privée et familiale est possible dans le pays d’origine. Dossus. Et le Danemark ? sceaux. Le Conseil d’État a rendu trois jugements en ce sens l’année dernière. Nous sommes donc très heureux de pouvoir dire que, en France, seules les personnes en situation régulière sur le territoire national peuvent se marier. Et si je me suis opposé à des amendements qui tendaient à la mise en œuvre d’un dispositif équivalent à celui de la proposition de loi de M. Demilly dans le cadre de l’examen du projet de loi Immigration – je le dis à l’attention de Mme Boyer et de ses collègues –, c’est justement – et je l’avais souligné à l’époque – parce qu’il s’agissait de cavaliers législatifs. de La Gontrie et Corinne Narassiguin. sceaux. Je ne vais pas refaire le débat sur la loi Immigration, mais ces dispositions ont été en partie censurées par le Conseil constitutionnel. Du reste, comme je l’ai indiqué au cours de la discussion générale – mais je suis sûr que vous m’avez écouté –, j’estime que la présente proposition de loi pose une bonne question et que la réécriture de ce texte par le rapporteur Le Rudulier apporte les bonnes réponses. C’est ainsi que l’on aurait dû écrire la et vifs applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Mme Marie-Pierre de La Gontrie, pour explication de vote. de La Gontrie. Nous voterons cette motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité. Le problème avec vous, monsieur le ministre, c’est que vous confondez souvent stand-up et séance publique au Sénat… (Protestations sceaux. Ne soyez pas jalouse, tout le monde n’a pas ce talent ! (Sourires.) de La Gontrie. Je n’ai pas votre talent, monsieur le ministre, mais je tiens à vous rassurer : j’ai déjà célébré des mariages. sceaux. Oui, mais vous n’avez pas pris la parole en discussion de La Gontrie. J’ai compris qu’ici il y avait plusieurs catégories de sénateurs et qu’il fallait avoir célébré des mariages pour avoir le droit de s’exprimer. garde des sceaux manifeste son désaccord.) Ne ronchonnez pas ainsi, monsieur le ministre, cela tend à prouver que ce que je dis vous atteint. Dossus. Ça va bien se sceaux. Cela ne me choque aucunement ! de La Gontrie. J’en reviens à la motion : nous la voterons, parce que nous sommes totalement d’accord avec l’argument que vous aviez avancé lorsque vous étiez ministre de l’intérieur – c’est vrai que vous avez du mal à l’oublier –, selon lequel un amendement analogue à celui de Mme Boyer, ici présente, était « contraire, non seulement à nos engagements internationaux, mais également à la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui s’appuie sur deux articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. » sceaux. Oui, mais depuis, Stéphane Le Rudulier est arrivé ! (Sourires.) de La Gontrie. Contrairement à ce que vous venez d’indiquer, vous ne vous êtes pas opposé à ces amendements parce qu’il s’agissait de cavaliers législatifs, mais parce que vous considériez qu’ils n’étaient pas conformes à la Constitution. Vos anciens amis de droite peuvent en témoigner, vous avez une conception assez plastique des propos que vous avez tenus… sceaux. C’est une attaque personnelle ! de La Gontrie. De ce fait, vous pouvez dire aujourd’hui le contraire de ce que vous disiez hier. Nous aurons l’occasion d’y revenir, estimer qu’aucune mesure n’est prévue pour encadrer les mariages et, plus particulièrement, pour faire constater le défaut de consentement, n’est pas exact. Nous aurons le plaisir de vous rappeler l’existence d’un certain nombre de circulaires qui détaillent tous ces procédés. Nous partageons totalement les propos de Fabien Gay. Vous sombrez dans une certaine dérive : vous avez voulu faire un tract de ce texte ; c’est le premier d’une série que le Sénat sera amené à examiner. Puisque M. Retailleau n’a pas de projet de loi, il aura des propositions de loi. Vive Bruno Retailleau ! M. Olivier Paccaud, pour explication de vote. Paccaud. Merci pour ce « Vive Bruno Retailleau ! », Marie-Pierre de La Gontrie ! (Sourires.) Plus sérieusement, Stéphane Demilly a l’art, l’habileté, une science subtile de la maîtrise du calendrier : même si sa proposition de loi date de la fin de l’année 2023, de façon étonnante, elle tombe à pic au cours d’une semaine où les Français ont appris que, malheureusement, leur droit nuptial est bancal, voire kafkaïen, puisque des maires, dont le seul crime est de vouloir faire respecter la loi, peuvent devenir des délinquants. Ce texte est évidemment, comme l’a dit Roger Karoutchi, un texte de bon sens. La loi doit incarner le bon sens, la clarté. Mieux vaut éviter de noyer Marianne dans les tourbillons de la contradiction. Comment comprendre qu’aujourd’hui une personne sous obligation de quitter le territoire français puisse s’y marier ? Il faut discuter de cette proposition de loi et c’est pourquoi, bien entendu, je voterai, comme mes collègues du groupe Les Républicains, contre cette motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité. Le texte comporte quatre avancées : d’abord, il permettra de clarifier la situation ; ensuite, il permettra de protéger les édiles ;… de La Gontrie. Des mesures existent Paccaud. … par ailleurs, et c’est important, il contribuera à « désarmer » les OQTF ; enfin, il évitera que nos mairies ne deviennent des bureaux d’aide à la régularisation de hors-la-loi et de sans-papiers ! (Protestations sur les travées des Boyer. Bien sûr, et des Dossus. Oh là là ! Paccaud. Qu’on le veuille ou Dossus. Donnez des chiffres et arrêtez vos fantasmes ! Paccaud. Pour terminer, l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen décline quatre droits naturels et imprescriptibles de l’homme : la liberté ; la sûreté ; la propriété ; la résistance à l’oppression. Il n’y est pas question de mariage ! M. Fabien Gay, pour explication de vote. Gay. Il s’agit clairement d’un débat gauche-droite. Paccaud. Non, droite-gauche ! Gay. C’est un débat gauche-droite, assumez, ce n’est pas grave ! Nous sommes ici au Parlement, nous sommes là pour débattre, réfléchir autour d’idées et de faits. C’est pourquoi je vous pose de nouveau la question, monsieur le ministre, en espérant une réponse cette fois-ci : de combien de cas parlons-nous ? Szpiner. Un seul suffit ! Gay. Quand je suis devenu sénateur, on m’a expliqué qu’au Sénat on légiférait sur l’essentiel, pour traiter une majorité de Alors, je repose la question : sur plusieurs dizaines ou centaines de milliers de mariages chaque année, de combien de cas est-il Monsieur Demilly, je sais qu’il m’arrive de m’emporter, mais je fais attention aux mots que j’emploie : je n’ai pas dit que vous étiez d’extrême droite, mais que vous couriez derrière l’extrême droite. (Protestations sur des travées des groupes UC et Les Républicains.) Boyer. C’est pareil ! Paccaud. Vous êtes un adepte du Gay. Vous n’aurez qu’à réécouter l’ensemble de mes propos. Je sais que nous vivons une époque qui illustre une certaine inversion des valeurs – ainsi, les défenseurs de la liberté d’expression ne la défendent que pour pouvoir diffuser leur racisme –, mais, personnellement, monsieur Demilly, je ne suis pas membre d’un gouvernement qui ne tient que par la laisse de Mme Le Pen. Voilà la réalité ! Szpiner. C’est pourtant vous qui avez voté la censure avec le RN ! Gay. Vous aurez beau dire que ce sont les gens de gauche qui font monter le racisme, ce sont bien eux, et notamment nous, les communistes, qui combattent les idées du Rassemblement national et le racisme. Vous, vous leur passez les plats ! Enfin, je vous ai bien écouté, monsieur le ministre, lorsque vous avez reproché à Mélanie Vogel, Corinne Narassiguin et moi-même de n’avoir jamais été maires. C’est vrai, pour ma part, je n’ai jamais célébré de mariage. Mais qu’un ministre d’État se permette de nous dire qu’en définitive nous n’aurions pas notre mot à dire sur cette question, parce que nous n’avons jamais célébré de sceaux. En tout cas, vous manquez de bon sens ! Gay. … ou que notre parole vaudrait moins que celle des orateurs qui ont déjà été maires, est stigmatisant. Je le dis comme je le pense, ici, nous légiférons tous à égalité, car nous sommes tous élus à égalité. président. Merci de conclure, mon cher collègue. Gay. Pour ma part, j’ai été dix ans au Smic ; pour autant, je n’oserais jamais dire que certains de mes collègues ne devraient pas parler de salaire et de Smic, parce qu’ils ne savent pas ce que c’est ! sceaux. Ne vous inquiétez pas, pour moi, c’est du président. Je mets aux voix la motion n° 1, tendant à opposer l’exception Je rappelle que l’adoption de cette motion entraînerait le rejet de la proposition de loi. J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Union Centriste. Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a lieu.) président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 206 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat n’a pas adopté. En conséquence, la commission n’ayant pas élaboré de texte, nous passons à la discussion de l’article unique de la proposition de loi. de loi visant à interdire un mariage en france lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le président. L’amendement n° 10, présenté par M. Le Rudulier, au nom de la commission, est ainsi libellé : Avant l’article unique Insérer un article additionnel ainsi rédigé : L’article 63 du code civil est ainsi modifié : 1° Au premier alinéa du 2°, après le mot : « fournies, », sont insérés les mots : « y compris en application de l’avant-dernier alinéa du présent article, » ; l’avant-dernier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Les futurs époux de nationalité étrangère fournissent à l’officier d’état civil, outre les pièces mentionnées au 1° du présent article, tout élément lui permettant d’apprécier leur situation au regard du La parole est à M. le rapporteur. Il s’agit, par cet amendement, de trouver une voie de passage en vue de concilier, d’une part, les objectifs visés par les auteurs de la proposition de loi et, de l’autre, la jurisprudence du Conseil Notre amendement tend à modifier l’article 63 du code civil : le dispositif que nous proposons repose sur l’obligation de fournir toute pièce justifiant la régularité du séjour et permettant d’apprécier la situation des futurs époux. Ainsi, l’officier d’état civil pourra réclamer cette pièce, qui devra obligatoirement lui être délivrée et lui permettra d’évaluer la situation. J’ajoute que l’absence d’une telle pièce, qui a un caractère obligatoire, ne permet pas en tant que telle la saisine automatique du procureur de la République. L’officier ne pourra le saisir qu’à partir des auditions auxquelles il a procédé. Pour autant, cette pièce justificative s’inscrira dans le faisceau d’indices qui doit guider l’officier d’état civil pour repérer d’éventuels mariages frauduleux. Notre dispositif – c’est très important – n’est pas incompatible avec l’article unique de la proposition de loi de Stéphane Demilly. Rien n’empêche donc de voter les deux. sceaux. Avis favorable. Mme Corinne Narassiguin, pour explication de vote. Narassiguin. Permettez-moi de contredire M. le rapporteur sur la constitutionnalité de cet Deux éléments nous permettent en effet d’en En premier lieu, cet amendement vise à rendre obligatoire, pour tout étranger, la fourniture de la preuve de la régularité de son séjour. Les termes mêmes du dispositif ne disent rien d’autre. Si l’on rend obligatoire la fourniture de cette preuve, cela signifie que les personnes qui ne pourront pas l’apporter ne pourront pas se marier. Dès lors, la régularité du séjour devient, en toute hypothèse, une condition pour contracter mariage. Or le Conseil constitutionnel a déjà clairement indiqué que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger ne peut faire obstacle en lui-même au mariage de l’intéressé. En second lieu, si l’on rend obligatoire la fourniture de la preuve de la régularité du séjour, un étranger en situation irrégulière serait nécessairement dissuadé de se La question qu’il convient de se poser est alors la suivante : aura-t-il été dissuadé de se marier, parce que son mariage était frauduleux ? Pas nécessairement – ce sera même le plus souvent le contraire. En fait, dans la majeure partie des cas, il renoncera à se marier tout simplement par crainte d’une procédure d’éloignement. Dès lors, l’étranger en situation irrégulière aura à choisir entre se marier, avec les risques que cela comporte en termes d’éloignement, et ne pas prendre ce risque, c’est-à-dire renoncer à se marier, renoncer à une liberté garantie par la En conséquence, quelle que soit la rédaction retenue, dès lors qu’un dispositif établit une connexion entre régularité du séjour et mariage, il porte nécessairement atteinte à une liberté fondamentale. Boyer. Non, c’est Mme Colombe Brossel, pour explication de vote. Brossel. À ce stade du débat, je vais essayer de vous convaincre que la présente proposition de loi, dont ses auteurs prétendent qu’elle protège les maires, ne fait que les exposer davantage aux menaces. J’ai compris qu’aujourd’hui c’était « jeudi confession » et qu’il fallait commencer son intervention en déclarant si l’on avait été maire ou pas : je n’ai pas été maire de Paris… (Sourires sur les travées du groupe SER. – Exclamations ironiques sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Enfin, pas encore, tout reste ouvert ! (Nouveaux sourires.) J’ai tout de même déjà célébré quelques mariages. Avec ce texte, mes chers collègues, vous voulez faire du maire le décisionnaire du mariage ; or ce n’est pas son rôle, c’est celui du procureur de la République, lorsqu’il est saisi par l’édile. Paradoxalement, ce texte ne fera qu’exposer davantage les élus, en première ligne face à de potentielles menaces. Boyer. Mais non, c’est tout le Brossel. Cette proposition de loi les placera de facto encore plus souvent dans des situations de possible danger. Les maires et les officiers d’état civil seront incités à sortir de leur seule mission, la célébration des mariages, pour devenir les acteurs du contrôle de l’immigration. Or, je le redis, tel n’est pas le rôle des maires ni celui de leurs Eustache-Brinio. Mais si, tout le monde doit y participer ! Brossel. Notre rôle, lorsque nous sommes en responsabilité, est de vérifier que le mariage est fondé sur le consentement libre et éclairé des futurs époux et le souhait d’une vie commune, conformément aux principes du mariage figurant dans notre code civil. L’AMF, dont plusieurs représentants ont été auditionnés dans le cadre des travaux préparatoires en commission, l’a du reste rappelé à plusieurs reprises,… Demilly. L’AMF soutient le Brossel. … et a par ailleurs attesté du fait qu’elle n’avait recensé que peu de cas. Vous cherchez à nous faire croire qu’il s’agit de la priorité des maires sur l’ensemble du territoire ; honnêtement, ils ont bien d’autres priorités en ce moment. Mme Valérie Boyer, pour explication de vote. Boyer. Je veux simplement dire que demander systématiquement des papiers à une personne en situation irrégulière protège les maires, parce que cela revient à mettre tous les élus sur un pied d’égalité, partout sur le Ceux qui ont été maires – je suis désolé d’invoquer cette expérience – le savent bien : lorsqu’ils faisaient en sorte que les entretiens préalables au mariage soient effectifs, ils subissaient des pressions pour éviter qu’ils ne saisissent les autorités. En demandant partout en France des pièces justificatives supplémentaires ou en menant une enquête complémentaire lorsque l’un des futurs époux est en situation irrégulière, on ne fait rien d’autre que protéger les maires, car on garantit une égalité de droit sur tout le territoire. Ainsi, ne coexisteront plus des filières pour et contre l’examen approfondi de potentiels mariages frauduleux, ce qui contribuera à faire baisser la pression et à mettre l’État face à ses responsabilités : si une personne est en situation irrégulière sur le territoire français, c’est aussi parce qu’il y a des défaillances. Dossus proteste.) M. Stéphane Demilly, pour explication de vote. Demilly. Le maire que j’ai été pendant trente ans soutient bien évidemment cet amendement, qui tend à compléter utilement ma proposition de loi. Le fait de devoir justifier de sa situation au regard de son séjour sur le territoire national, lorsque l’on souhaite se marier, relève vraiment du bon sens. Mes chers collègues, le mariage est un contrat juridique, un engagement légal contractualisé, face au maire, selon les lois de notre République, et non une simple formalité administrative. Pourquoi ne pas s’assurer que ceux qui souhaitent se marier respectent les règles de droit qui fondent notre organisation sociale et notre vivre Exiger la présentation d’un titre de séjour valide lors de la constitution du dossier de mariage est une mesure simple et logique. Ce serait une garantie pour le maire, qui disposerait alors d’un moyen très simple de savoir si le ressortissant étranger a effectué les démarches nécessaires pour résider sur notre territoire de manière légale. Cela le dispenserait également d’agir comme un enquêteur conjugal. Une telle mesure protégerait les maires et leur permettrait de s’assurer qu’aucun mariage ne soit utilisé comme un stratagème pour contourner nos lois. Le garde des sceaux l’a dit et redit : le mariage doit être un droit et non un président. Je mets aux voix l’amendement n° 10. est adopté.) président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans la proposition de loi, avant l’article unique. L’amendement n° 3 rectifié, présenté par Mme V. Boyer, est ainsi libellé : Avant l’article unique Insérer un article additionnel ainsi Le premier alinéa de l’article 175-2 du code civil est complété par une phrase ainsi rédigée : « La saisine est systématique lorsque l’un des époux ne peut justifier de la régularité de son séjour sur le territoire national. » La parole est à Mme Valérie Boyer. Boyer. Cet amendement tend à ce que l’absence de justification de la régularité du séjour de l’un des époux entraîne la saisine automatique du procureur, aux fins de vérifier la sincérité de l’intention matrimoniale et de lever toutes les difficultés qui viennent d’être exposées. Je ne développerai pas plus avant ; je répète simplement que cela protégerait les maires et éviterait les différences de traitement d’une mairie à l’autre et la constitution de filières. Chère collègue, je comprends totalement l’esprit de votre amendement. Toutefois, la mesure que vous proposez va beaucoup moins loin que Par ailleurs – et malheureusement –, la jurisprudence du Conseil constitutionnel est limpide sur ce sujet précis : ce motif ne peut justifier à lui seul une saisine du procureur de la République. Je vous invite donc à retirer votre amendement et à saisir le Conseil constitutionnel selon la procédure définie par l’article 61 de la Constitution pour connaître sa position sur l’article unique de la proposition de loi – certains de nos collègues ne manqueront pas de le faire. À défaut, j’y serai défavorable. sceaux. Même avis. président. Madame Boyer, l’amendement n° 3 rectifié est-il maintenu ? Boyer. Oui, je le maintiens, monsieur le président. Je me bats pour cette mesure depuis 2018. Il est important d’instaurer une forme d’égalité entre toutes les mairies. Cela n’empêchera pas le Conseil constitutionnel de se prononcer – enfin ! – sur cette question et peut-être même de faire évoluer sa jurisprudence, comme cela a été dit lors de la discussion générale. Narassiguin. Comme l’a souligné M. le rapporteur, la jurisprudence du Conseil constitutionnel est très claire : cet amendement est bien évidemment inconstitutionnel. Boyer le conteste.) S’il est rassurant de constater qu’une large partie de l’hémicycle respecte cette jurisprudence, je m’inquiète, madame Boyer, que M. le rapporteur vous suggère de saisir le Conseil constitutionnel pour tenter d’obtenir de lui une décision différente. En réalité, votre mesure sous-entend que toute personne en situation irrégulière veut nécessairement frauder. Boyer. Non ! Narassiguin. Si ! Vous considérez qu’il existe une présomption de suspicion justifiant de saisir systématiquement le procureur. C’est nourrir tous les amalgames, tous les fantasmes xénophobes qui circulent dans notre pays, c’est faire de la politique contre notre loi fondamentale ! Mme Mélanie Vogel, pour explication de vote. Vogel. Personnellement, je n’ai pas été maire, mais nombre de ceux qui combattent ce texte l’ont été. Au reste, nous sommes élus par des maires, qui ne nous disent jamais que ce sujet représente un grand problème pour Eustache-Brinio. J’en connais Karoutchi. Les Français de l’étranger ont des maires ? Vogel. En réalité, les maires que vous voulez protéger sont ceux qui ont un problème avec la loi et avec la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Ceux qui appliquent simplement la loi n’ont pas de problème. Les maires saisissent le procureur de la République lorsqu’ils ont un doute sur la sincérité de l’intention matrimoniale. L’objet de cet amendement est de permettre au maire, dans une situation où celui-ci n’a pas de doute sur le fait qu’il s’agisse d’un mariage blanc, d’un mariage arrangé ou d’un mariage gris, non plus que sur la réalité de l’intention matrimoniale, de saisir malgré tout le procureur de la République. Pourquoi ? En réalité, vous cherchez tous les artifices possibles pour contourner la jurisprudence du Conseil constitutionnel, selon laquelle le seul séjour irrégulier ne peut pas faire obstacle à la liberté matrimoniale. En somme – et ce sera l’objet du débat tout au long de l’examen de ce texte –, vous avez fondamentalement un problème avec la jurisprudence du Conseil M. Karoutchi l’a même exprimé assez librement : au fond, cette jurisprudence pourrait changer ; le Conseil constitutionnel nous embête ; il nous empêche de légiférer comme nous le souhaitons. Voilà ce que vous voulez expliquer aux Françaises et aux Français ! Karoutchi. Vous n’avez rien Vogel. Si, j’ai bien compris ce que vous avez dit, monsieur Karoutchi : vous nous avez expliqué que ce n’était pas parce que le Conseil constitutionnel disait une chose aujourd’hui qu’il ne pouvait pas changer d’avis demain, que la jurisprudence évoluait parfois dans notre intérêt à nous, et que, cette fois, elle pourrait le faire dans votre intérêt à vous. Karoutchi. N’importe quoi ! Vogel. En vérité, vous avez un problème avec le fait que la Constitution, les engagements internationaux de la France et la jurisprudence du Conseil constitutionnel vous empêchent de mettre en œuvre votre projet politique ! Karoutchi. Et vous, vous avez un problème avec le Parlement ! l’amendement n° 3 rectifié. pas adopté.) président. Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° 6 rectifié est présenté par Mme V. Boyer. L’amendement n° 11 est présenté par M. Le Rudulier, au nom de la commission. Ces deux amendements sont ainsi libellés : L’article 175-2 du code civil est ainsi modifié : 1° Le deuxième alinéa est a) À la première phrase, le mot : « laisser » est remplacé par les mots : « donner injonction de » ; b) À la seconde phrase, le signe : « , » est remplacé par le mot : c) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « À défaut de décision motivée dans le délai imparti, il est réputé avoir décidé un sursis de deux mois à la célébration du 2° Au troisième alinéa, les mots : « un mois renouvelable » sont remplacés par les mots : « deux mois, renouvelables ». La parole est à Mme Valérie Boyer, pour présenter l’amendement n° 6 rectifié. Boyer. Il est défendu, monsieur M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 11. Cet amendement vise à reprendre le dispositif que le Sénat avait adopté en novembre 2023, avec un avis favorable du ministre de l’intérieur de l’époque. Nous proposons deux mesures : doubler le délai pendant lequel le procureur de la République peut surseoir à un mariage soupçonné d’être frauduleux et instaurer le principe selon lequel le silence vaut sursis au mariage. Je précise que cet amendement est compatible avec l’article unique de cette proposition de loi. n° 7 rectifié, présenté par Mme V. Boyer, est ainsi libellé : Au troisième alinéa de l’article 175-2 du code civil, les mots : « un mois renouvelable » sont remplacés par les mots : « deux mois renouvelables ». Boyer. Permettez-moi de revenir sur l’amendement n° 6 rectifié, que j’avais en effet fait adopter par le Sénat en novembre 2023. Je remercie mes collègues de la commission des lois de l’avoir repris et de le soutenir. Il me semble très important de le voter, car il permet de garder l’esprit du texte de M. Demilly. En ce qui concerne l’amendement n° 7 rectifié, il s’agit simplement d’un amendement de repli. L’amendement n° 7 est moins-disant par rapport aux deux amendements identiques. La commission en demande donc le retrait ; à défaut, elle y sera défavorable. Boyer. Je retire cet amendement, monsieur le président ! n° 7 rectifié est retiré. Quel est l’avis du Gouvernement ? sceaux. Sagesse. Mme Marie-Do Aeschlimann, pour explication de vote. Aeschlimann. Je tenais à prendre la parole pour soutenir publiquement ces amendements identiques. Je souhaitais d’ailleurs cosigner celui de Valérie Boyer, mais un incident informatique m’en a empêché. J’ajoute que j’avais déposé un amendement identique sur le projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration. président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 6 rectifié et 11. (Les amendements sont Après l’article 143 du code civil, il est inséré un article 143-1 ainsi mariage ne peut être contracté par une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national. » Mme Marie-Do Aeschlimann, sur l’article. Aeschlimann. Le maire de Béziers, Robert Ménard, a été attrait en justice pour avoir refusé d’unir une Française à une personne sous obligation de quitter le territoire français et encourt une lourde sanction. En 2023, le maire d’Hautmont a été jugé pour des faits similaires. Le palmarès du futur marié était pourtant copieux : sous OQTF, il ne faisait rien de moins que l’apologie du djihad Il est inacceptable que des maires soient poursuivis par la justice de notre pays pour avoir refusé de se rendre complices d’une fraude manifeste. Cette situation ubuesque est très justement décrite dans l’exposé des motifs de la proposition de loi de notre collègue Stéphane Demilly et dans le rapport de la commission des lois, tous deux excellents. Elle est révélatrice des injonctions contradictoires auxquelles les maires sont confrontés face à un État schizophrène. En tant qu’officiers d’état civil, les maires ont l’obligation de vérifier scrupuleusement les documents présentés par les futurs époux. En cas de doute, les dispositions de l’article L. 2122-32 du code général des collectivités territoriales (CGCT) sont problématiques. L’absence d’un titre de séjour valide ou l’obligation de quitter le territoire français ne suffisent pas à empêcher la tenue d’une union. C’est une aberration ! Le rôle du Sénat est de protéger, de respecter et de soutenir le travail des maires et des agents municipaux qui signalent des contournements manifestes de la loi. Par ailleurs, le mariage n’est pas un instrument de régularisation administrative. Il s’agit non pas de stigmatiser qui que ce soit, mais de s’assurer de la sincérité de la réalité de la volonté matrimoniale des futurs époux. Je soutiens donc évidemment cette proposition de loi, ainsi que les amendements de nos collègues visant à trouver une voie de passage législative pour redonner aux maires les moyens de faire respecter la loi avec discernement et responsabilité. M. Jean-Claude Tissot, sur l’article. Tissot. Je tiens à m’exprimer non pas parce que j’ai été élu et réélu maire,… Tissot. … mais parce que je suis l’un des 348 sénateurs siégeant dans cet hémicycle et que je dispose donc de la même légitimité que n’importe lequel de mes pairs pour m’exprimer. Tissot. Depuis quelque temps, je suis effaré par la dérive de nos débats, quels que soient les thèmes que nous abordons. Celui de ce matin ne déroge pas à la règle : nous examinons une proposition de loi qui contrevient à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen La commission des lois a elle-même rappelé que la liberté du mariage est une liberté fondamentale, à valeur constitutionnelle. Ce texte est donc inconstitutionnel, comme en témoigne par ailleurs la jurisprudence du Conseil constitutionnel – rien que En proposant d’interdire à un Français de se marier avec un étranger sans-papiers – et inversement –, la majorité sénatoriale s’enfonce encore un peu plus dans une forme de démagogie anti-immigration. Mes chers collègues de l’Union Centriste, nous vous avons connus plus modérés que cela ! (Oh sur les travées du groupe UC.) Mais laissons de côté la dérive idéologique. Sur le fond, la disposition introduite est mauvaise, car elle place le maire dans une position où il devra juger de la légalité d’un mariage. Elle fait de ce dernier ni plus ni moins qu’un acteur du contrôle de l’immigration. sceaux. Oui ! Tissot. Surtout, nous savons tous que l’argument selon lequel l’étranger sans-papiers, une fois marié, ne pourra plus être expulsé ne tient pas, puisque la législation autorise déjà une telle expulsion. Par ailleurs, les mariages arrangés contre lesquels vous prétendez lutter sont déjà interdits. Je cite l’article L. 823-11 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « Est puni […] le fait, pour toute personne, de contracter un mariage […] aux seules fins d’acquérir, ou de faire acquérir, la nationalité française. » Cette proposition de loi est donc bel et bien inutile et Boyer proteste.) Aussi, j’appelle tous les républicains – au sens noble du terme – de cet hémicycle, à s’élever contre cette mascarade. sur les travées des groupes SER, Gay. Très bien ! M. Joshua Hochart, sur l’article. Hochart. En arrivant ce matin, je m’attendais à un débat pour le moins animé. Cette proposition de loi de Stéphane Demilly répond à deux objectifs. Tout d’abord, elle vise à défendre les intérêts français et à lutter contre l’immigration illégale. Chers collègues de gauche, vous devriez vous y essayer, car c’est un beau combat que de défendre les intérêts de son Ensuite, elle a pour objet de protéger nos élus, d’éviter de les mettre dans des situations inconfortables. En tant que représentants des collectivités, un tel objectif devrait tous nous rassembler. Par ailleurs, monsieur le garde des sceaux, vous avez tout de même légèrement détourné les propos que j’ai tenus à la tribune. J’ai bien dit que les policiers de la Républiques, placés, si cela vous arrange, sous votre sceaux. Non, ce n’est pas si cela m’arrange ! Hochart. … avaient protégé le maire d’Hautmont. Ce que j’ai dit, c’est que peu de représentants de l’État lui avaient apporté leur soutien – je pense notamment au procureur de la République. Monsieur Darmanin, vous étiez ministre de l’intérieur et vous avez protégé un maire : c’est le minimum de ce que l’on pouvait attendre de vous ! Vous étiez également un représentant de la majorité présidentielle. Pourquoi n’avez-vous pas fait passer un projet de loi à l’Assemblée nationale, où vous aviez la majorité, pour protéger les maires, comme le fait aujourd’hui notre collègue du groupe Les Républicains ? Romagny. Quel rapport avec Hochart. Comme on le dit chez vous comme chez moi, monsieur le ministre, « grand diseux, petit faiseux » ! Cela se confirme encore aujourd’hui… amendements identiques. L’amendement n° 2 est présenté par Mme M. Vogel, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée et Souyris. L’amendement n° 8 est présenté par Mmes Narassiguin et de La Gontrie, MM. Durain, Bourgi et Chaillou, Mme Harribey, M. Kerrouche, Mme Linkenheld, M. Roiron et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 9 est présenté par Ces trois amendements sont ainsi Supprimer cet article. La parole est à Mme Mélanie Vogel, pour présenter l’amendement n° 2. Vogel. Cet amendement vise à supprimer l’article unique de cette proposition de loi. Ce que nous venons d’entendre est la démonstration, s’il en fallait une, que ce texte est parfaitement aligné sur le projet défendu par l’extrême droite : M. Hochart, représentant de l’extrême droite, vient de se faire le défenseur radical d’une proposition de loi déposée par les centristes. À ce moment de la discussion, je vous invite, mes chers collègues de l’Union Centriste, à prendre conscience du glissement auquel vous participez. Par ailleurs, je ne crois pas, monsieur Hochart, que l’on défende les intérêts de la France en s’attaquant aux principes fondamentaux qui ont fait la grandeur de sa démocratie. La Constitution, avec laquelle vous semblez avoir tant de problèmes, garantit que la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen soit respectée, laquelle fait de la liberté de se marier une composante de la liberté individuelle. Le Conseil constitutionnel estime que faire du séjour irrégulier un obstacle à cette liberté est contraire à notre Constitution. Or qu’y a-t-il de plus français que la Constitution de la France, monsieur Hochart ? Nous proposons donc de supprimer cet article unique, car nous considérons que, derrière cette proposition de loi, il n’y a pas la lutte contre les mariages blancs, comme cela a été très bien expliqué, ni la lutte pour la France : il y a seulement la lutte contre ce qui a fait de la France une grande démocratie, à savoir le respect des droits fondamentaux, des libertés fondamentales et de nos engagements internationaux. sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K.) Mme Corinne Narassiguin, pour présenter l’amendement Narassiguin. Depuis le début de la discussion, on nous dit que ce texte repose sur le bon sens. Mais ce bon sens n’est que le faux nez du populisme ! (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Certains, dans cet hémicycle, nous expliquent, à nous, législateurs, que ce prétendu bon sens aurait désormais une valeur supérieure à la Constitution, à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et à la convention européenne des droits de l’homme… Mes collègues ayant déjà développé ce point, notamment Mélanie Vogel à l’instant, je n’y reviens pas davantage. Je concentrerai mon propos sur le rôle du maire dans l’application des dispositions d’ordre public. Certains prétendent qu’il y aurait une contradiction entre les prérogatives dont dispose le maire en tant qu’officier de police judiciaire (OPJ) et en tant qu’officier d’état civil. Qu’ils nous expliquent donc le lien entre ordre public et statut matrimonial d’un individu ! S’il est sous-entendu que l’on ne pourrait pas expulser un étranger en situation irrégulière au motif qu’il serait marié, c’est faux ! C’était déjà faux avant la dernière loi Immigration et ça l’est encore davantage depuis. Si nous admettions qu’il existe un lien entre mariage et ordre public, cette question dépasserait de très loin le cas des étrangers sans-papiers. Il faudrait aller au bout de la logique et interdire le mariage aux étrangers en situation régulière, et même aux Français dont le comportement trouble l’ordre Karoutchi. Oh là là… Narassiguin. J’irai même plus loin : pourquoi ne pas exiger un casier vierge pour pouvoir se sur les travées du groupe Les Républicains.) Par ailleurs, je rappelle qu’un maire exerce ses fonctions d’officier de police judiciaire sous le contrôle du procureur de la République. C’est donc bien ce dernier, et lui seul, qui a autorité pour faire opposition à un mariage. On nous dit que ce texte a vocation à protéger les maires. Mais de quoi seront-ils protégés ? Des contentieux ? Qui peut prétendre que ce texte empêchera les recours contre les maires, a fortiori s’il leur appartient dorénavant de contrôler la régularité du séjour de leurs administrés ? Gay applaudit également.) Mme Marianne Margaté, pour présenter l’amendement Margaté. Les tentatives de sauvetage de ce texte ne changeront rien au fait qu’il est essentiellement problématique et inconstitutionnel. Dossus. Il ne sert à rien ! Margaté. Depuis le début, nous attendons qu’on nous donne des chiffres. Margaté. De quoi parle-t-on ? Monsieur le garde des sceaux, sur quelles données s’appuie cette proposition de loi ? Il n’y en a pas ! Il serait tout de même grave de conclure ce débat sans obtenir le moindre chiffre justifiant les mesures que propose la majorité sénatoriale. Il me semble clair que nous devons interroger le Conseil constitutionnel. Attention aux excès d’interprétation : comme je l’ai dit, en 2012, la jurisprudence du Conseil constitutionnel s’est infléchie. Rien ne dit qu’un revirement n’interviendra pas en cas de nouvelle saisine au titre de l’article 61 de la Constitution. Monsieur Hochart, le maire d’Hautmont a bel et bien reçu le soutien direct des services de l’État et du préfet de région. Vous le savez très bien, nous l’avons auditionné ensemble ! Au cours de cette audition, il a expliqué que le préfet de région l’avait aidé à préparer ses arguments dans le cadre du référé. Par ailleurs, madame Vogel, ce n’est pas parce que le Rassemblement national dit que le soleil est jaune que nous sommes obligés de dire l’inverse ! Demilly. Exactement ! J’invite chacun à faire preuve de bon sens et de pragmatisme. La commission émet un avis défavorable sur ces sceaux. Avis défavorable. Madame Narassiguin, votre question sur les chiffres est absurde. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe SER.) À l’heure actuelle, nous ne demandons pas le document attestant de la régularité de la situation de l’un des époux, nous ne pouvons donc pas savoir combien d’entre eux sont en situation irrégulière ! J’ai tout d’abord cru que vous posiez cette question dans la volonté de débattre, avec une pointe de provocation. Mais vous la répétez et semblez croire que, si je n’y réponds pas, c’est que j’ai des choses à cacher ! de La Gontrie. C’est vrai ! sceaux. C’est précisément l’objet de l’amendement de M. le rapporteur que de nous permettre de répondre à votre question. Dès lors que nous imposerons aux époux de fournir un document prouvant la régularité de leur situation, nous serons en mesure de vous répondre. Chaque année, 30 000 mariages sont célébrés entre une personne française et une personne étrangère – qui n’est pas forcément en situation irrégulière. Je préciserai à l’Assemblée nationale, lorsque le texte y sera examiné, le nombre de mariages entre personnes étrangères, faute de le connaître au moment où je vous parle. Bien sûr, elles ont elles aussi le droit de se marier sur le territoire national. En l’état, je suis incapable de vous donner la proportion de mariages entre un Français et une personne en situation Vogel. Et on légifère quand sceaux. Nous légiférons précisément pour le savoir, voyez-vous ! Il y a un intérêt ! travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Vous démontrez une forme de mauvaise foi. Gay. Vous êtes notre maître en la matière ! (Sourires sceaux. Quand un individu se marie avec un Français, il justifie d’une vie privée et familiale en France pouvant lui permettre d’obtenir la régularisation de sa situation. Plus tard, il peut demander la nationalité française, parce que son conjoint et ses enfants sont français. Ce n’est pas automatique, mais le mariage est un accès à la régularisation du séjour et à la Narassiguin. Vous voulez interdire à un étranger l’exercice de son droit ! sceaux. Ne faites pas semblant de vous intéresser aux chiffres : comme l’a dit à juste titre M. Szpiner, quand bien même il n’existerait qu’un seul cas, il serait tout de même nécessaire de légiférer. Le maire d’Hautmont a refusé de marier un imam étranger radicalisé, qui faisait l’objet d’une procédure d’expulsion parce que sa mosquée avait été fermée administrativement. Je suis très étonné que des républicains comme vous trouvent cela scandaleux… sceaux. Son cas devrait tous nous réunir ! Oui, monsieur le sénateur Gay… Gay. Je n’ai rien dit ! (Sourires.) C’est une obsession ! Ou un sentiment ? sceaux. C’est très important, les sentiments. L’amour est un sentiment à prendre en considération ! (Mêmes mouvements.) Monsieur le sénateur Gay, au fond, vous savez très bien que ces postures sont l’une des raisons pour lesquelles une grande partie de l’électorat communiste de mon département et de ma sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Gay. Arrêtez-vous là ! sceaux. … vote pour le Rassemblement national, ce qui explique qu’un homme aussi respectable que Fabien Roussel a pu être battu dès le premier tour dans la circonscription de Saint-Amand-les-Eaux, où je suis né et où mes grands-parents ont voté communiste, parce qu’ils étaient mineurs et se souciaient des conditions de vie du prolétariat. La défense du prolétariat ne justifie en rien le fait de marier des imams radicalisés dans les mairies de la Gay. Ai-je dit cela ? sceaux. Prenez-en conscience et vous parlerez peut-être un peu plus aux prolétaires de notre pays ! Gay. Ce sont des vérités sceaux. Monsieur le sénateur, que les groupes socialiste et communiste ne soutiennent pas le maire d’Hautmont, qui a été traîné devant la justice et menacé de mort pour avoir refusé de marier un imam radicalisé, et qu’ils refusent de régler ces problèmes, voilà qui fait monter le Rassemblement Gay. Ça, c’est du Mme Marie-Pierre de La Gontrie, pour explication de vote. de La Gontrie. Suis-je une sous-sénatrice ? Je n’ai pas le droit de prendre la Mme de La Gontrie et à elle seule ! Veuillez poursuivre, de La Gontrie. Merci, monsieur le Nous voterons bien évidemment ces amendements de suppression. Depuis le début de cette séance, la majorité sénatoriale fait comme si c’était ce texte ou rien, en oubliant qu’il existe déjà de nombreux outils. J’ai entre mes mains une circulaire signée par Michèle Alliot-Marie, qui était membre du parti auquel vous avez appartenu, monsieur Darmanin. Brisson et Eustache-Brinio. En quelle sceaux. Je n’avais pas le bac ! de La Gontrie. Vous qui pourriez faire l’exégèse du nomadisme politique, vous sauriez vous faire le représentant de divers mouvements sur ces sujets. Il existe également une circulaire Valls pour indiquer à la fois au procureur de la République et aux maires, via les préfets, la façon d’évaluer, lors des entretiens avec les futurs époux, qui sont désormais obligatoires, les éventuelles fraudes au consentement à un mariage. Je suis tout de même frappée d’apprendre que, pour le garde des sceaux, il faut légiférer pour savoir ! Nous avions cru comprendre que le Gouvernement ne souhaitait plus réaliser d’études d’impact pour ses projets de loi, mais là, c’est un véritable renversement de logique : nous ne savons pas exactement combien il existe de cas, mais comme nous avons très envie de le savoir, nous allons faire une loi. C’est une conception pour le moins Ensuite, il y a l’évidence et le bon sens, et il y a la constitutionnalité. Monsieur le garde des sceaux, lorsque vous avez défendu la loi Immigration il y a un an et demi, vous vous êtes opposé à la mesure prévue par cette proposition de loi, car elle était inconstitutionnelle. sceaux. C’était un cavalier ! de La Gontrie. Curieusement, vous n’avez pas proposé d’aménagement pour trouver un moyen conforme à la Constitution de régler la situation des maires confrontés au problème dont nous débattons, qui sont, si j’ai bien compris, au nombre de deux. Ne nous racontons pas d’histoires, vous vous trouvez dans une configuration politique particulière : vous étiez LR, vous êtes devenu macroniste ; ayant compris que le macronisme n’était plus une marque très porteuse, vous vous rapprochez de nouveau des LR. Voilà pourquoi vous décidez de soutenir cette mesure que vous condamniez voilà un an ! Pour notre part, nous souhaitons supprimer cet article unique. Tissot applaudit.) sceaux. C’est ça, vos arguments ? amendements identiques nos 2, 8 et 9. conditions fixées par l’article 56 du règlement. présidence, le résultat du scrutin n° 207 : Je mets aux voix l’article unique. présidence, le résultat du scrutin n° 208 : Le Sénat a adopté. n° 12, présenté par M. Le Rudulier, au nom de la Rédiger ainsi cet intitulé : Proposition de loi visant à renforcer les prérogatives des officiers d’état civil et du ministère public pour lutter contre les mariages simulés ou Cet amendement vise à tirer les conséquences des changements apportés au présent texte, en modifiant son intitulé. C’est bel et bien aux maires et aux procureurs de la République d’appliquer l’interdiction précédemment votée. Chers collègues de gauche, vous avez réclamé des chiffres : le rapport en contient un certain nombre. En 2024, plus de 500 personnes ont été mises en cause sur le fondement de séjour des étrangers et du droit d’asile, pour des mariages simulés ou arrangés. En 2019, on en comptait même plus de 700. Nous ne parlons pas de cas isolés, comme vous voudriez le faire croire. sceaux. Sagesse ! l’amendement n° 12. sur l’ensemble président. Avant de mettre aux voix l’ensemble de la proposition de loi, je donne la parole à Demilly. Mes chers collègues, je le répète, la proposition de loi sur laquelle vous allez vous prononcer dans un instant est à la fois simple, univoque et laconique. Le but de ce texte est essentiellement de sécuriser les maires en harmonisant un certain nombre de procédures. J’ai travaillé avec l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalités, qui soutient notre proposition de loi. Nous sommes ici dans la maison des élus : par respect pour eux, j’espérais que ces dispositions feraient l’objet d’un large consensus. Je ne sais quelle sera l’issue du vote, mais une chose est sûre : nous avons mis le problème sur la table. Contrairement à ce que certains ont pu déclarer, il s’agit d’un vrai problème. Naturellement, les élus du groupe Union Centriste voteront ce texte. J’espère que le vote des autres groupes sera, de même, dicté par le bon sens. Corbière Naminzo. Ah, le bon Demilly. En simplifiant les procédures en question, nous protégerons un peu plus ces fantassins de la République qui œuvrent dans nos mairies ! et applaudissements sur des travées des groupes UC et Les Républicains.) Narassiguin. Que nous ayons été maires ou non, nous avons tous été élus par des maires. Or, au-delà de l’audition des représentants de l’AMF, beaucoup d’entre eux nous contactent pour nous dire à quel point ils sont inquiets du vote de cette proposition de loi. Eustache-Brinio. C’est bizarre, ils nous déclarent l’inverse ! Narassiguin. Chers collègues, si la navette atteint son terme, nous nous empresserons bien sûr de saisir le Conseil constitutionnel : loin de protéger les maires, ce texte les plongerait dans des situations plus difficiles encore que celles que vous déplorez. Il ferait d’eux les otages de polémiques politiques que vous cherchez précisément à encourager. Karoutchi manifeste son impatience.) Monsieur le garde des sceaux, vous déclariez au début de cette discussion qu’il s’agissait de lutter contre une instrumentalisation du mariage. Mais les seuls à instrumentaliser le mariage, ici, ce sont les partisans de cette proposition de loi. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils procèdent ainsi pour nourrir la haine de l’autre. Il y a douze ans, ils visaient les homosexuels lors de la réforme du mariage pour tous. (Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains.) Aujourd’hui, ce sont les étrangers. Eustache-Brinio. Encore une fois, vous êtes dans le déni ! Narassiguin. Il me semble qu’en 2023, monsieur le garde des sceaux, vous avez émis des regrets à ce propos, en reconnaissant que votre opposition au mariage pour tous avait été une erreur. J’espère que vous mettrez moins de temps à comprendre que vous êtes, une fois de plus, du mauvais côté de l’Histoire. sur des travées du Somon. De la morale… Eustache-Brinio. Quand on Karoutchi. Et le Hamas ! plus la parole ?… Je mets aux voix l’ensemble de la proposition de loi, modifiée, dont le Sénat a ainsi rédigé l’intitulé : proposition de loi visant à renforcer les prérogatives des officiers d’état civil et du ministère public pour lutter contre les mariages simulés ou arrangés. public émanant du groupe Union Centriste. présidence, le résultat du scrutin n° 209 : sur des travées des groupes UC président. Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente-cinq. La séance est suspendue. séance, suspendue à treize heures cinq, est reprise à quatorze heures trente-cinq.) Mise au Mme Maryse Carrère. Carrère. Monsieur le président, lors du scrutin public n° 205, ma collègue Véronique Guillotin souhaitait s’abstenir. En outre, lors du scrutin public n° 206, mon collègue Philippe Grosvalet souhaitait voter président. Acte est donné de ces mises au point, ma chère collègue. Elles figureront dans l’analyse politique des scrutins concernés. contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur en procédure accélérée d’une proposition de loi dans le texte de la commission modifié appelle la discussion, à la demande du groupe Union Centriste, de la proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, présentée par MM. Pierre-Antoine Levi, Bernard Fialaire et plusieurs de leurs collègues (proposition n° 26, texte de la commission n° 336, rapport n° 335). La procédure accélérée a été engagée sur ce texte. président. Dans la discussion générale, la parole est à M. Pierre-Antoine Levi, auteur de la proposition de loi. de la proposition de loi. Monsieur le président, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, c’est avec beaucoup de gravité que je m’adresse à vous cette après-midi. Nous ne sommes pas réunis pour débattre d’un texte ordinaire : ce qui nous rassemble aujourd’hui dépasse le cadre législatif. Cette proposition de loi vise à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. En la soumettant à votre vote, nous nous en remettons à votre conscience : nous lançons un appel à défendre l’essence même de notre pacte républicain face à un mal insidieux, qui refait surface là où il aurait dû disparaître à jamais. L’antisémitisme, ce poison ancien que nous pensions relégué aux heures les plus sombres de notre histoire, s’instille de nouveau, de manière tout à fait inquiétante, au cœur de nos universités. Ces lieux devraient incarner la raison, le savoir et l’ouverture. Mais, pour certains de nos concitoyens, ils deviennent des espaces de peur, d’exclusion et de haine. C’est ce constat, douloureux et inacceptable, qui nous a conduits à déposer le présent texte. En prononçant ces mots, je ne puis m’empêcher de penser au Monde d’hier de Stefan Zweig, témoignage bouleversant d’une civilisation qui s’effondre sous le poids de la haine. Zweig raconte comment l’antisémitisme s’est insinué dans la société viennoise du début du XXe siècle. Avant de gagner progressivement du terrain, ce fléau a d’abord touché les universités : « À l’université, les jeunes gens commencèrent à éviter les étudiants juifs et prirent l’habitude de les regarder avec mépris. » Cette description résonne douloureusement avec notre actualité. Karoutchi. Oui ! Levi. Stefan Zweig ajoute : « Nous avions cru, dans notre orgueil, que l’époque des persécutions religieuses et des haines raciales était dépassée pour toujours. » Cette illusion, nous ne pouvons plus nous la permettre aujourd’hui. Ce que nous observons dans nos universités n’est pas seulement la résurgence de propos haineux, mais l’étouffement progressif de nos valeurs humanistes. La mission d’information que j’ai menée il y a quelques mois avec Bernard Fialaire a mis en lumière une situation Un certain nombre d’étudiants nous ont raconté leur quotidien marqué par la peur. Insultes dans les couloirs, affiches infamantes sur les murs des campus ou encore harcèlement en ligne : nous ne sommes pas face à une simple accumulation d’incidents isolés. C’est une atmosphère empoisonnée qui président de la commission le confirme.) Nous voyons progresser un mal qui gangrène l’espace universitaire. Des faits que nous pensions être des exceptions deviennent des habitudes, des comportements tolérés et banalisés. Le présent texte est né de cette urgence, de la nécessité de protéger non seulement les étudiants victimes d’antisémitisme, mais aussi l’idéal même de l’université comme lieu de savoir, de débat et de Depuis les attaques terroristes survenues le 7 octobre 2023 en Israël, notre pays a vu se raviver des tensions que nous espérions contenues. Ce drame a suscité des vagues de réactions légitimes sur les plans politique et humanitaire, mais il a aussi servi de prétexte à une libération de la parole antisémite, notamment dans nos universités. Selon le rapport de la mission d’information que nous avons conduite, le nombre d’actes antisémites recensés dans les établissements d’enseignement supérieur a doublé depuis cette date. Et le chiffre officiel, bien qu’alarmant en soi, ne représente probablement qu’une fraction de la réalité, tant le phénomène est sous-déclaré par peur de représailles ou par manque de confiance dans les dispositifs existants. Face à cette situation, nous ne pouvions rester les bras Au cours de nos travaux, nous avons rencontré plusieurs présidents d’université. Certains nous ont confié leur désarroi et nombre d’entre eux se sont déclarés démunis pour distinguer entre ce qui relève de la critique politique légitime et ce qui constitue un acte antisémite. La confusion est d’autant plus grande que l’antisémitisme prend aujourd’hui des formes nouvelles, souvent masquées derrière des revendications idéologiques. Le cadre législatif actuel ne leur permet pas de répondre à cette complexité. Les dispositifs de signalement sont en effet hétérogènes et souvent inefficaces. Quant aux sanctions, elles sont trop rares : entre octobre 2023 et avril 2024, seules six commissions disciplinaires ont été saisies pour des actes antisémites, alors que soixante-sept incidents avaient été recensés durant la même période. Le fossé entre les faits commis et les poursuites réellement engagées témoigne d’un grave dysfonctionnement. Une telle situation n’est pas acceptable. D’autres facteurs encore – nous l’avons constaté – rendent la mesure du phénomène particulièrement difficile : le silence des victimes et des témoins, dont résulte une sous-déclaration commune à l’ensemble des atteintes à caractère raciste, haineux et discriminatoire ; les pratiques hétérogènes des équipes dirigeantes, certaines choisissant d’agir a minima pour se prémunir de toute polémique ; ou encore l’existence d’une zone grise juridique pour le recensement des actes survenant dans des contextes péri-universitaires – je pense, par exemple, aux soirées étudiantes et aux réseaux L’université doit rester un sanctuaire du savoir. Elle ne saurait en aucun cas devenir un terrain de haine. Laisser ces comportements se banaliser, c’est accepter que les valeurs de notre République soient foulées aux pieds. Les efforts actuels, bien que louables, restent insuffisants faute d’un cadre cohérent et contraignant. Sans une action législative forte, cette situation intolérable risque de se prolonger, voire de s’aggraver. C’est pourquoi cette proposition de loi est nécessaire. Il s’agit non seulement d’une réponse à l’urgence, mais aussi d’un signal fort envoyé à tous : la République ne tolérera jamais que ses principes d’égalité, de liberté et de fraternité se trouvent remis en cause, que ce soit dans la rue, dans les institutions ou à Elle donnera aux établissements les moyens juridiques et pratiques d’agir efficacement tout en préservant les libertés académiques essentielles à l’accomplissement de leurs missions. Avec ce texte, nous posons donc les fondations d’une politique pérenne et équilibrée de lutte contre toutes les formes de haine dans l’enseignement supérieur. Nous créons un cadre grâce auquel chaque étudiant, quelles que soient sa foi, ses origines ou ses convictions, pourra étudier librement, sans subir la peur, sans faire l’objet de discrimination. En pratique, le présent texte donnera aux établissements les moyens d’agir, grâce à un dispositif complet et cohérent. Nous avons veillé à ce que chaque disposition de cette proposition de loi soit applicable concrètement, en tenant compte des moyens dont disposent les établissements et de leurs contraintes organisationnelles. Nous avons également pris soin de préserver l’autonomie des universités, tout en leur donnant les outils nécessaires pour agir plus efficacement. Cette approche équilibrée reconnaît la place singulière de la lutte contre l’antisémitisme tout en l’inscrivant dans le combat, plus large, contre le racisme, les discriminations, les violences et la haine. Elle permet de mutualiser les moyens et les avancées obtenus dans d’autres champs tout en garantissant la visibilité nécessaire à chacun de ces combats. Je laisserai à Bernard Fialaire, coauteur et corapporteur du présent texte, le soin de vous détailler ces dispositions. Mes chers collègues, le combat contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur est un combat pour l’âme même de notre République. Jamais plus un étudiant ne doit être discriminé, menacé ou agressé en raison de sa foi ou de ses origines. Nous devons le garantir : il y va de notre honneur collectif. « Ce fut notre faute, à nous autres intellectuels, de ne pas avoir pris assez tôt conscience du danger et de l’avoir sous-estimé », écrivait en son temps Stefan Zweig. Formons le vœu de ne pas commettre la même erreur. sur les travées du groupe RDSE et sur des travées du groupe Les Républicains.) de la commission de la culture, de de la communication et du sport. Monsieur le président, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, cette proposition de loi n’est pas un texte ordinaire : mon corapporteur, Pierre-Antoine Levi, vient de le souligner avec force, et ce rappel était nécessaire. D’ailleurs – je vous l’avoue –, je n’aurais pas cru devoir, en 2025, présenter un texte visant à renforcer les outils de la lutte contre l’antisémitisme dans notre pays, qui plus est dans ces lieux de transmission de savoir que sont les universités. Les travaux que nous conduisons depuis maintenant presque un an nous l’ont toutefois prouvé sans contredit : une intervention du législateur est non seulement nécessaire, mais aussi, et malheureusement, urgente. Sur ce sujet grave, notre commission a travaillé de manière exemplaire. Les conclusions alarmantes que nous avons tirées de la mission d’information menée l’an dernier nous ont conduits à formuler onze recommandations, puis à déposer le présent texte, reprenant celles d’entre elles qui relèvent du domaine Nous avons ensuite procédé à des auditions de suivi des interlocuteurs rencontrés au printemps dernier. Nous avons ainsi pu mettre à jour notre diagnostic et enrichir cette proposition de loi. Mon corapporteur a été parfaitement clair et je ne répéterai pas ses propos. Je souligne simplement que notre texte apporte une réponse au phénomène dont notre mission d’information a fait son constat majeur : le développement d’un climat d’antisémitisme dans les établissements Cette forme nouvelle de l’expression antisémite passe notamment par des actes du quotidien comme les tags, les mises à l’écart ou la répétition de plaisanteries douteuses. Elle prend également une forme politique, via le thème ambigu de Ce climat d’antisémitisme est très difficile à combattre. Non seulement l’on peine à le repérer, mais, s’il est possible de sanctionner des actes, il est bien plus ardu de combattre une atmosphère. Face à une telle situation, le cadre législatif et réglementaire laisse les établissements relativement désarmés. Faute de dispositifs unifiés de sensibilisation, de signalement et de prévention, faute également d’un cadre disciplinaire adapté et d’une coopération avec les services judiciaires, la réponse apportée au phénomène se révèle très hétérogène. Or, malgré le retour au calme que l’on peut observer dans la plupart des établissements, cette atmosphère tend à s’enraciner par le biais d’une certaine banalisation des discours antisémites, qui n’est d’ailleurs pas propre à ministre acquiesce.) La réponse que nous proposons d’apporter à ces formes nouvelles et diverses de l’expression antisémite est, elle aussi, multiple. Elle repose sur trois piliers : l’éducation, la prévention et la sanction. Avant d’en venir au détail de ces mesures, j’apporterai quelques précisions quant au champ retenu. Le présent texte portait initialement sur la lutte contre l’antisémitisme, associé au racisme. Nous l’avons étendu en commission à la lutte contre les discriminations, les violences et la haine. Nous avons retenu cette rédaction au terme d’une réflexion approfondie sur la manière dont le combat contre l’antisémitisme doit s’articuler aux luttes déjà menées contre d’autres formes de violence et de haine. Nous ne prétendons pas, en effet, remettre en cause ou concurrencer les actions déployées par les établissements, qui concernent souvent le racisme ou les violences sexistes et sexuelles (VSS). Au reste, les dispositions de notre proposition de loi s’inscrivent dans un cadre législatif traitant de la lutte contre les discriminations dans leur ensemble, cadre que nous n’entendons évidemment pas supprimer. C’est pourquoi, pour tous les articles du présent texte, nous avons retenu une rédaction d’équilibre reconnaissant, dans le combat contre le racisme, les discriminations, les violences et la haine, une place particulière à la lutte contre L’article 1er crée ainsi une formation obligatoire à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine dans les établissements du service public d’enseignement, et ce de l’école au supérieur. Ce faisant, l’on disposera d’une chaîne de formation tout au long du parcours éducatif. Bien entendu, nous n’ignorons pas que les maquettes de formation consacrent déjà divers enseignements à ces thématiques. En inscrivant une telle obligation dans la loi, nous souhaitons assurer leur pérennité. Monsieur le ministre, j’appelle votre attention sur deux éléments, à nos yeux particulièrement importants, du contenu de ces enseignements : premièrement, la nécessité de s’appuyer sur la définition opérationnelle de l’antisémitisme fixée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) ; et, deuxièmement, l’utilité de faire intervenir des acteurs associatifs spécialisés. Le Sénat s’est d’ailleurs déjà prononcé en ce sens. Parce que l’éducation et la sensibilisation constituent le premier vecteur du combat contre la haine, la commission a étendu cette obligation de formation aux établissements privés du supérieur. Elle a également institué une obligation de formation pour les acteurs universitaires se trouvant en première ligne de cette lutte, parmi lesquels les élus étudiants, les référents « antisémitisme et racisme » et les membres des sections disciplinaires. L’article 2 porte sur les dispositifs de lutte et de signalement des établissements. En l’état actuel, la loi n’impose que la création d’une mission « égalité entre les hommes et les femmes ». En pratique, de nombreux établissements se sont dotés de missions « égalité et diversité », dont le périmètre d’action est plus large. En parallèle, ils ont désigné des référents compétents pour la prévention et le traitement des actes antisémites et racistes, ainsi que des VSS. De l’absence d’obligations unifiées résultent toutefois de grandes disparités entre établissements. Rien ne permet aujourd’hui de garantir que les étudiants juifs en difficulté trouvent un interlocuteur auquel s’adresser. ministre le confirme.) Nous souhaitons donc généraliser les missions « égalité et diversité », en étendant leur champ d’intervention à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les violences, les discriminations et la haine. En outre, nous proposons la désignation systématique, en leur sein, d’un référent dédié à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme. Les missions « égalité et diversité » auront également l’obligation de déployer un dispositif de signalement garantissant l’anonymat des victimes et des témoins. Enfin, l’article 3 adapte la procédure disciplinaire à la poursuite des actes de haine, de discrimination et de Telle qu’elle est définie par le code de l’éducation, ladite procédure est aujourd’hui centrée sur la fraude académique, à laquelle s’ajoute « tout fait de nature à porter atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l’université ». Cette formulation est appréciée de manière diverse par les établissements : dès lors, on ne peut garantir que tous les faits d’antisémitisme fassent l’objet de poursuites. Nous souhaitons donc ajouter les actes d’antisémitisme et de racisme, ainsi que les faits de violence, de discrimination et d’incitation à la haine aux motifs permettant d’engager une procédure disciplinaire. La commission a également adopté le principe de l’information des victimes de tels actes. De plus, nous examinerons dans quelques instants deux amendements dont l’adoption enrichirait considérablement cet article, notamment par la création d’une nouvelle voie disciplinaire. Bien évidemment, ces différents dispositifs ne produiront leurs effets que si les responsables d’établissement s’en emparent, en s’attachant à les rendre visibles et en leur donnant les moyens de fonctionner. À ce titre, les recommandations que nous avons formulées en juin dernier restent toutes d’actualité. Monsieur le ministre, nous comptons sur votre appui pour favoriser leur application. Mes chers collègues, cette proposition de loi résulte du travail considérable et de l’engagement sans faille de notre commission, sur un sujet qui ne devrait plus faire débat en 2025. Avec le présent texte, fruit de ce travail, je souhaite que nous replacions les principes républicains au cœur du fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur. Ces derniers doivent redevenir le lieu du débat, de l’ouverture humaniste et du dépassement des préjugés. M. le ministre. auprès de la ministre ministre de nationale, de supérieur et de la recherche, chargé de supérieur et de la recherche. « Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le XXe siècle qui va s’ouvrir ! » Ainsi s’exprimait Émile Zola dans sa Lettre à la jeunesse, écrite en 1897. Monsieur le président, messieurs les rapporteurs, mesdames, messieurs les sénateurs, l’auteur de l’immortel « J’accuse… ! » constatait alors avec amertume que le XXe siècle ne serait pas affranchi de l’antisémitisme, y compris dans les universités. Malheureusement, l’antisémitisme n’a pas disparu depuis. En 2025, certains étudiants français peuvent craindre de se rendre en cours. Ils peuvent hésiter à aller à l’université, parce qu’ils sont juifs. Tout acte antisémite est insupportable et doit être condamné. Il est d’autant plus odieux quand il survient à l’université, dont il fracasse toutes les promesses, toutes les valeurs et toutes les assises : le respect de chacun, l’éthique du débat, le refus de l’exclusion et les libertés L’université doit rester le lieu du débat, y compris sur les sujets difficiles, par exemple – je ne cite évidemment pas ce sujet au hasard – la situation à Gaza. Mais l’université ne peut tolérer ni l’invective, ni l’essentialisation, ni l’assignation Depuis ma nomination comme ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la jeunesse, j’ai été alerté à ce sujet à de très nombreuses reprises. Bien sûr, l’université est le lieu d’une lutte informationnelle. Au milieu du tapage ambiant, je souhaite redire mon opposition à toute instrumentalisation de l’université à des fins purement politiques. Pour ce qui est des actes antisémites, la situation de l’université est malheureusement claire. Au moins cinquante actes proprement antisémites ont été relevés. Il s’agit principalement de tags, mais il s’agit aussi d’insultes et parfois de violences physiques. C’est évidemment trop – beaucoup Les données dont nous disposons viennent confirmer celles du ministère de l’intérieur, mais je n’ignore pas le problème du sous-signalement. La prévention et l’accompagnement doivent faire l’objet d’un travail dédié, afin que tout acte antisémite soit identifié, signalé et sanctionné. Dès mon arrivée au ministère, j’ai donc reçu les présidents d’université pour leur faire part de ma détermination à agir contre ce fléau. Je leur ai rappelé ma ligne. Elle est claire : c’est la tolérance zéro face à l’antisémitisme, en dehors de toute polémique. Dans le même temps, j’ai pris soin d’écouter ces responsables, et leurs retours sont unanimes. Tous constatent l’atmosphère pesante que subissent les étudiants juifs. Ils souhaitent être mieux accompagnés dans le traitement des situations auxquelles ils font face ; ils souhaitent savoir ce qui se passe lorsqu’ils font un signalement et lorsqu’ils portent plainte ; ils souhaitent, enfin, que l’on réfléchisse aux dispositifs disciplinaires en vigueur dans les universités. En parallèle, j’ai longuement reçu les représentants de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). Ils ont évoqué devant moi un « antisémitisme d’atmosphère » pour décrire l’ambiance de certains établissements. J’ai pu mesurer leur attente de réponses claires. Face à cette situation, j’ai voulu agir vite. J’ai saisi M. le garde des sceaux, afin que les signalements transmis par les universités au titre de l’article 40 du code de procédure pénale soient mieux pris en compte : une circulaire de politique pénale transmise aux parquets à la fin du mois de janvier dernier traduit cette préoccupation. Nous travaillons à l’amélioration de la coordination entre universités et services de l’État à l’échelle locale : j’ai saisi le ministre de l’intérieur en ce sens. En outre, je sais que les présidents d’université, recteurs et directeurs de composantes sont engagés pour agir plus efficacement, car ils sont en première ligne. Pour ma part, je leur ai demandé instamment de jouer tout leur rôle. Naturellement, la solution passera aussi par la recherche et la formation, cœur d’activité des universités. Dans cet esprit, nous lancerons un programme de recherche spécifique sur J’ai aussi l’ambition d’instituer, avec la contribution de toutes les communautés académiques, une formation systématique sur ce sujet. Enfin, j’ai confirmé la mission confiée par mon prédécesseur au recteur Khaled Bouabdallah et à Pierre-Arnaud Cresson, spécialiste des questions de contrôle interne et de gouvernance, afin d’explorer le sujet disciplinaire. Tous ces efforts sont nécessaires, mais ils ne seront pas Monsieur le sénateur Bernard Fialaire, monsieur le sénateur Pierre-Antoine Levi, merci du travail que vous avez mené. Vous avez tout d’abord pris soin d’objectiver la situation, au travers du rapport présenté en juin dernier. C’est un document important, et j’ai pris toute la mesure de ses conclusions. Vous appelez en particulier à améliorer la détection des actes antisémites, à prévenir les dérives, à poursuivre et sanctionner les auteurs des actes incriminés : sur chacun de ces points, vous pouvez compter sur mon ministère pour agir. Vous avez ensuite rédigé le présent texte, dont je soutiens résolument l’ambition. Il reflète les préoccupations des nombreuses parties prenantes que vous avez pris le temps d’auditionner. Cette proposition de loi porte ainsi la voix des présidents d’université. Les dispositions de plusieurs amendements vont également dans ce sens : je pense notamment à l’amendement n° 1 rectifié du sénateur Stéphane Piednoir, qui vise à donner aux sections disciplinaires les moyens de remplir sereinement et efficacement leur mission. Je serai particulièrement attentif à ce que les dispositions proposées entraînent un véritable changement sur le terrain, et j’espère que le Sénat soutiendra l’ensemble de ces mesures. (Applaudissements Ouzoulias applaudit également.) Mme la ministre déléguée. déléguée auprès du Premier ministre, chargée de entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. « Dire que je suis juif est devenu un risque. Ma judaïté est prétexte à des moqueries permanentes. Je suis devenu une cible. » « En l’espace de deux jours, j’ai reçu une centaine de messages d’insultes, de menaces. » « C’est très fort de se faire traiter de génocidaire quand on vient de fêter ses vingt ans. » Monsieur le président, monsieur le président de la commission, messieurs les rapporteurs, mesdames, messieurs les sénateurs, ces mots insupportables, nous les avons entendus lors des Assises de lutte contre l’antisémitisme, que j’ai relancées la semaine dernière en présence d’Élisabeth Borne – vous y avez d’ailleurs pris part, monsieur le rapporteur. Des lycéens et des étudiants ont décrit le climat pesant qui, malgré l’engagement des professionnels de l’éducation nationale, malgré les efforts de la communauté universitaire, s’installe dans nos établissements scolaires comme dans l’enseignement supérieur. Une minorité d’agitateurs de haine parvient à y rendre l’atmosphère irrespirable. Ils nous ont raconté comment, dans leurs lycées, sur leurs campus, des insultes deviennent des habitudes, des blagues deviennent des agressions, des remarques du harcèlement et des silences des Depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023 en Israël, au cours desquelles quarante-deux de nos compatriotes ont perdu la vie, assassinés parce qu’ils étaient juifs, nous avons eu à affronter un regain massif d’actes antisémites. Bien plus qu’une convulsion, nous sommes menacés par un « réenracinement ». Car l’histoire de l’antisémitisme est d’abord celle d’une obsession qui traverse le temps, les régimes et les frontières. L’antisémitisme épouse les angoisses propres à chaque époque, les fractures spécifiques à chaque société, et c’est ainsi qu’il se perpétue. Il mue, mute et se renouvelle. Aujourd’hui, on nous dit qu’il serait possible de haïr Israël sans haïr les juifs. Mais que voit-on en réalité ? On constate une obsession maladive contre l’existence même d’un État, à mille lieues de la critique légitime de la politique d’un gouvernement. Y a-t-il un autre pays dans le monde, un seul, qui fasse l’objet d’une pareille obsession ? Non, il s’agit seulement et toujours d’Israël. L’antisionisme et la haine décomplexée d’Israël sont devenus les masques modernes de la haine anti-juive. S’ils s’expriment aujourd’hui encore, alors même que nous assistons à l’écœurante propagande du Hamas sur le rapatriement des corps des deux plus jeunes otages au monde, avec la dépouille de leur mère. Jamais nous ne pardonnerons à ceux qui ont justifié, qui ont excusé, qui ont osé parler de résistance ou qui ont préféré arracher les affiches sur lesquelles se trouvaient ces visages innocents. Dans ce contexte, nos universités n’ont pas été épargnées par cette vague de haine. Nous faisons face à une difficulté majeure : il n’existe pas encore de système efficace de remontée des signalements, rendant impossible un recensement précis et fiable des actes antisémites. Je sais que vous avez fait, messieurs les rapporteurs, de l’identification des actes antisémites une priorité : vous avez raison. Nous le savons, les chiffres existants ne sont qu’une fraction de la réalité de ce que vivent les étudiants. Au-delà des chiffres, au-delà des actes, il y a aussi un antisémitisme plus insidieux, impossible à quantifier, alimenté par l’extrême gauche et l’islam radical, un antisémitisme d’atmosphère. Celui qui pousse des étudiants juifs à cacher leur identité et leur culture, à retirer leur étoile de David, à éviter certains sujets de conversation de peur d’être immédiatement suspectés. Celui qui crée un climat où l’on comprend, sans qu’on ait besoin de le dire, qu’il vaut mieux se taire, qu’il vaut mieux disparaître. Face à l’antisémitisme, il n’y a pas de « oui, mais ». Il n’y a ni compromis acceptable ni ambiguïté possible. Antijudaïsme, antisémitisme, antisionisme : face à toutes les formes de haine anti-juive, il n’y a pas d’indifférence possible. La réponse de la République est un refus en bloc, total et absolu. C’est tout le sens de l’engagement du Président de la République, du Premier ministre et de l’ensemble du Gouvernement. C’est tout le sens des Assises de lutte contre l’antisémitisme que nous avons relancées. C’est tout le sens du mandat que j’ai confié aux deux groupes de travail. Le premier, composé de magistrats, d’avocats et d’universitaires, se penchera sur la question de la définition de l’antisémitisme dans ses formes contemporaines et sera chargé de proposer des évolutions de notre arsenal juridique et législatif pour garantir une sanction plus efficace : à chaque acte, l’État doit répondre ; à chaque insulte, à chaque attaque, l’État doit sanctionner. Le second, consacré à l’éducation et composé d’enseignants, de recteurs et présidents d’universités et de la direction générale de l’enseignement scolaire, aura pour mission d’identifier les leviers pédagogiques et les actions de responsabilisation indispensables pour éduquer nos enfants, adolescents et jeunes adultes, sensibiliser leurs parents et enseignants, à l’école comme dans l’enseignement supérieur. Ils auront deux mois pour formuler des propositions opérationnelles. La présente proposition de loi pourrait nous offrir le support adéquat pour les y insérer au cours de la navette. C’est pourquoi le Gouvernement y est évidemment très favorable. Je connais l’engagement sincère et de longue date contre toutes les formes de haine anti-juive des deux corapporteurs, qui ont aussi été à l’origine d’un rapport remarquable sur la diffusion de l’antisémitisme à l’université depuis les attaques du 7 octobre 2023. Je les en remercie. Cette proposition de loi et les amendements adoptés en commission visent à apporter des réponses claires et concrètes en matière de formation et de sensibilisation, de prévention et de signalement, de procédure disciplinaire et de sanction. Mesdames, messieurs les sénateurs, nous sommes à un moment de vérité pour nos universités, mais surtout pour notre démocratie. Nous ne pouvons pas fermer les yeux, laisser prospérer la haine et trahir nos principes fondamentaux. Au contraire, nous devons dire avec force que la République ne cédera pas. Cette proposition de loi marque une nouvelle étape dans notre combat. Républicains et UC, ainsi banc des commissions.) M. Pierre Ouzoulias. Monsieur le président, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, l’antisémitisme n’est pas un racisme comme les autres, il sévit depuis plus de deux mille ans. Pour le combattre, il faut tenter d’expliquer cette pérennité funeste qui lie dans le temps des événements comme la destruction du temple juif d’Éléphantine en Égypte en 410 avant notre ère, l’anathème lancé par l’apologiste chrétien Justin de Naplouse au IIe siècle contre le « peuple déicide », l’antisémitisme racial d’Édouard Drumont et de Maurice Barrès, et le crime absolu de la Shoah. Dans son ouvrage, David Nirenberg montre qu’il est un « pilier de la pensée occidentale », parce qu’il a donné de tout temps « un cadre théorique puissant permettant de donner un sens au monde ». Combattre l’antisémitisme exige de considérer avec lucidité et honnêteté l’histoire de notre pays et de ses supposées racines judéo-chrétiennes. Louis IX, canonisé sous le nom de Saint Louis de France, et dont la statue orne notre hémicycle, organisa en 1240 une controverse publique au sujet du Talmud. Deux ans plus tard, le Talmud fut déclaré « livre infâme » et un autodafé de vingt-quatre charrois de Talmuds fut organisé place de Grève. En 1269, le même roi imposa à tous les hommes juifs de son royaume de porter une rouelle jaune sur leurs vêtements. Napoléon Bonaparte, dont le buste décore notre hémicycle, prit trois décrets pour soumettre le culte juif à sa loi. Il précisait ainsi son intention : « je souhaite arracher plusieurs départements à l’opprobre de se trouver vassaux des Juifs », ma volonté est « d’atténuer, sinon de guérir la tendance du peuple juif à un si grand nombre de pratiques contraire à la civilisation et au bon ordre de la société dans tous les pays du monde ». L’antisémitisme n’est pas un racisme comme les autres, parce que, comme le démontre François Rachline, « le racisme est un rejet de l’autre, l’antisémitisme le refus d’une éthique ». Ses résurgences sont les symptômes d’une crise profonde qui ébranle nos conceptions humanistes et universalistes et affaiblit le projet républicain. L’idéal d’une République formée de citoyennes et de citoyens égaux par leurs droits est déconsidéré par des revendications qui réduisent l’individu à ses origines supposées, revendiquées ou La lutte contre les discriminations est conduite non plus au nom de l’égalité, mais par l’affirmation victimaire des identités particulières. Ainsi que le souligne François Rachline, « sous prétexte de révolutionner les relations au sein d’un pays, cette posture idéologique aboutit à une sorte de vitrification de la société ». Comme par le passé, l’université est traversée par ces conflits idéologiques. Ils sont aujourd’hui exacerbés par les drames internationaux, en l’occurrence par le pogrom du 7 octobre et la guerre de Gaza. L’université aurait dû être le lieu de la confrontation rationnelle et apaisée des opinions ; elle a été le théâtre d’anathèmes violents, d’exclusions politiques et d’ostracismes idéologiques dont les étudiants juifs ont été les premières victimes. L’augmentation avérée et sans précédent des expressions antisémites sur les campus est accablante, douloureuse et irrémissible. J’ai honte d’avoir appris que neuf étudiants juifs sur dix se sentent menacés par un antisémitisme manifeste ou latent, qui tend à les exclure de Certes, cette proposition de loi ne changera pas les mentalités. Au-delà de ses ajouts législatifs utiles, elle vise à réaffirmer notre soutien à tous les étudiants juifs qui se sentent menacés. Chers frères et sœurs en humanité, la République ne vous oublie pas ! Mme Mathilde Ollivier. collègues, depuis quelques années, notre pays fait face à une montée des paroles et des actes racistes et antisémites. C’est un climat de haine et de rejet qui affecte directement notre vivre ensemble. Entre octobre 2023 et mars 2024, France Universités a recensé soixante-sept actes antisémites, soit deux fois plus que durant l’année Par ailleurs, les échanges avec les étudiants juifs montrent que la libération de la parole est difficile sur le sujet. Manifestations d’hostilité matérielles, tags, messages insultants sur des conversations en ligne, exclusions de groupes de sociabilité : le climat d’antisémitisme se présente sous diverses formes, qui s’avèrent particulièrement complexes à quantifier. Face à ces actes et au sentiment d’impuissance, face à des recours disciplinaires longs et laborieux, de nombreux étudiants juifs renoncent à dénoncer ces comportements ou à étudier dans certaines universités. L’enseignement supérieur n’est pas extérieur à la société. De fait, les universités ne sont pas épargnées par cette résurgence des violences racistes et antisémites, qui doit nous alerter toutes et tous. L’université, lieu d’apprentissage et d’ouverture, ne saurait devenir un espace de peur et d’exclusion. Dans le contexte tendu des attaques du Hamas du 7 octobre 2023, des otages israéliens encore retenus par ce groupe terroriste, des crimes contre l’humanité commis à Gaza, prenons garde à ne pas tomber dans les amalgames. Les mots ont un sens et, comme le disait Camus, « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. Ne pas les nommer, c’est nier notre humanité. » Les juifs de France ne doivent pas être assimilés à la guerre et aux crimes du gouvernement israélien. Relativiser les crimes commis envers des juifs et des Israéliens, c’est ne pas reconnaître aux juifs le statut de victimes. Se battre pour un État palestinien, en reconnaissant le droit à la sécurité et à la souveraineté d’Israël dans le cadre des résolutions adoptées par l’ONU, ce n’est pas être antisémite. Lutter contre ces amalgames, c’est lutter contre la montée de l’antisémitisme et du racisme. Le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires soutient l’ensemble des dispositions de cette proposition de loi qui visent à renforcer les outils de prévention, de détection et de sanction des actes antisémites et racistes dans Nous nous satisfaisons de la suppression, en commission, de la mesure visant à conférer aux présidentes et présidents d’université un droit d’accès aux messageries privées, lequel doit demeurer une prérogative de l’enquête Toutefois, nous restons attentifs à ce que le texte combatte bien l’ensemble des formes d’antisémitisme, de racisme et de discrimination, qui doivent être abordées non pas de manière séparée, mais de façon conjointe pour pouvoir les affronter efficacement. Dans un objectif de clarté, de transparence et de cohérence avec le contenu du dispositif, nous souhaitons modifier l’intitulé de la proposition en y ajoutant la référence au racisme, qui est bien présente dans le reste du texte. Nous pensons également que la présente proposition de loi ne couvre pas suffisamment la problématique de l’accès aux droits des étudiantes et des étudiants. En ce sens, nous défendrons un amendement tendant à prévoir que les établissements assurent aux étudiants, aux enseignants et aux membres du personnel une information sur l’existence des dispositifs de lutte contre l’antisémitisme, consolidés par la présente proposition de loi. Enfin, je remercie les rapporteurs de leur travail et de leur écoute sur ce texte. Les auditions ont été nombreuses et les débats sereins. Continuons sur cette lancée dans l’hémicycle en n’obstruant pas ce débat par des sous-entendus ou des discours hostiles envers le monde universitaire, ses directions et son personnel, voire directement à l’encontre des étudiants engagés sur les campus. Je ne reviendrai pas ici sur le triste spectacle que notre commission a offert au cours de l’audition des responsables d’universités dans le cadre des travaux de la mission Le Sénat doit rappeler son attachement à la liberté académique des universités et à l’article L. 811-1 du code de l’éducation, aux termes duquel les étudiantes et étudiants « disposent de la liberté d’information et d’expression à l’égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et Vous l’aurez compris, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires votera cette sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER.) collègues, je vous rappelle que nous avons jusqu’à seize heures cinq pour terminer l’examen de ce texte. Si nous voulons tenir nos objectifs et adopter cette proposition de loi, je vous invite dès à présent à faire preuve de concision. Dans la suite de la discussion générale, la parole est à M. David Ros. sur les travées du groupe SER.) collègues, il y a une semaine, jour pour jour, le 13 février dernier, j’assistais à Sainte-Geneviève-des-Bois, aux côtés de son maire, Frédéric Petitta, de Mme la préfète, de députés et d’élus locaux de l’Essonne, au triste dix-neuvième anniversaire de la mort d’Ilan Halimi. Voilà dix-neuf ans, le « gang des barbares », comme il se dénommait lui-même, torturait et tuait Ilan, uniquement parce qu’il était juif. Dix-neuf ans, cela peut paraître loin de nous ; pourtant, dix-neuf ans après ces événements tragiques, on constate, hélas ! que l’antisémitisme ne reste jamais très loin de nous. Les attentats terroristes du Hamas du 7 octobre 2023 ont ainsi démontré à quel point l’antisémitisme reste tapi dans l’ombre. Il resurgit mécaniquement, nourri des ressorts de la haine, de la jalousie, de la bêtise humaine et de l’ignorance. Plus grave encore, il est alimenté par certains, qui occupent pourtant des fonctions publiques de premier plan, uniquement à des fins partisanes et électoralistes. C’est une plaie insupportable et un risque majeur pour notre République. Comme le notait à juste titre Frantz Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » Au cours de la cérémonie de commémoration de Sainte-Geneviève-des-Bois, les lauréats du jury Halimi, présents aux côtés de la présidente Émilie Frèche, démontrèrent tout l’intérêt et la force du travail collectif mené sur la question de l’antisémitisme au travers du prisme de l’histoire de ce drame mortel ou encore de la Shoah. Que ces élèves soient en classe de troisième, de terminale en lycée technologique ou encore issus du milieu universitaire, leur travail, leur réflexion, quelle que soit leur histoire, leur statut social, leur religion, leur ont permis collectivement, au cours de leurs échanges, de dépasser leurs préjugés et les vérités imposées, notamment sur les réseaux sociaux. Une élève de la classe de troisième, lauréate, concluait par la phrase suivante : « Si nos idées, nos religions peuvent nous éloigner les uns des autres, le savoir doit nous réunir ! » S’il y a un endroit, monsieur le ministre, vous le savez bien, qui incarne la transmission des connaissances, la réflexion et le savoir, c’est bien le monde de l’enseignement supérieur, en particulier les universités. Il a donc été particulièrement choquant de constater l’explosion des actes d’antisémitisme au sein de l’enseignement supérieur ces derniers mois. Le hasard du calendrier permet aujourd’hui l’examen de cette proposition de loi, une semaine après la tenue des Assises de lutte contre l’antisémitisme, que vous avez relancées, madame la ministre, en présence d’Élisabeth Borne. L’inscription de cette proposition de loi à notre ordre du jour arrive donc fort à propos. Je tiens d’ailleurs, au nom de mon groupe et à titre personnel, à remercier les deux rapporteurs qui ont, dans la foulée de leur mission flash, travaillé sur cette proposition de loi. Ils l’ont fait en auditionnant toutes celles et tous ceux qui avaient été entendus au cours de ladite mission. Ils ont pris le temps nécessaire pour que les débats et les échanges puissent être libres et non faussés, en annonçant au préalable que le texte discuté serait amendable, si nécessaire. Conformément à leurs engagements, ce texte fut bien amendé, en tenant compte des différentes contributions ou remarques qui ont été formulées. Merci, une fois encore, pour cette démarche exemplaire, menée en toute transparence et sans tabous. Cette atmosphère constructive et objective a permis notamment de retisser un lien de confiance avec des chefs d’établissement universitaire qui, malgré leur engagement quotidien, avaient le sentiment d’avoir été injustement accusés, a minima de passivité. Le texte, réduit volontairement à trois articles, s’appuie en toile de fond sur les onze recommandations adoptées à l’unanimité en conclusion de la mission flash. Il vise à mettre à disposition des chefs d’établissement un arsenal législatif comprenant la formation à la lutte contre – article 1er –, la prévention, la détection et le signalement des actes antisémites – article 2 – et les procédures disciplinaires Lors des auditions, les chefs d’établissement d’enseignement supérieur ont confirmé l’intérêt d’un tel texte, même s’il ne saurait constituer en soi une solution exclusive. Cette proposition de loi conforte les actions menées dans de nombreux établissements depuis le début de l’année 2024 et accompagne les actions impulsées par les ministres successifs, de Sylvie Retailleau à vous-même, monsieur le ministre, avec comme seul mot d’ordre : tolérance zéro pour les faits d’antisémitisme, comme vous l’avez rappelé ce matin, sur l’antenne de Radio J. Je pense notamment à l’application Dialogue, mise en place par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour laquelle l’université Paris-Saclay était pilote en 2024. Nous aimerions, monsieur le ministre, avoir des informations quant à sa pérennité et à son déploiement. Je formulerai un seul bémol : nous regrettons que les amendements visant à étendre la sensibilisation et la formation à l’ensemble du personnel aient été déclarés irrecevables au titre de l’article 40 de la Constitution, sous le seul angle des considérations financières. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. On ne peut partager la conviction que la formation est la pierre angulaire de la lutte contre l’antisémitisme et ne pas se donner les moyens de la mettre en œuvre. Nous souhaitions vous alerter, madame la ministre, monsieur le ministre, car nous espérons que ces propositions pourront être reprises par le Gouvernement dans la suite de la navette. Malgré cette réserve majeure, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, que je représente, votera cette proposition de loi et espère que le Sénat s’honorera de l’adopter à l’unanimité. sur les travées des groupes SER et M. Aymeric Durox. collègues, c’est avec les yeux grands ouverts sur la triste réalité de l’antisémitisme qui gangrène nombre de nos universités, et avec l’esprit de responsabilité qui nous anime tous, que nous entamons ce débat. Celui-ci est tout d’abord attendu par les étudiants de confession juive. Selon une enquête Ifop de septembre 2023, 91 % d’entre eux ont déjà eu à subir un acte d’antisémitisme dans leur faculté. Le rapport élaboré par nos collègues illustre bien cette triste vérité en montrant que les actes et propos antisémites recensés par France Universités ont doublé depuis le 7 octobre 2023. Bousculades répétées dans les couloirs, changements de place dans les amphithéâtres et salles de cours, blagues antisémites, intimidations et même parfois violences physiques : nous ne sommes clairement plus dans le sentiment, l’anecdotique ou le résiduel, mais bien dans une nécessité urgente d’agir. Le travail préparatoire à ce texte a mis en lumière de nombreux points inquiétants, voire alarmants : les présidents d’université disent qu’il est « difficile de distinguer pour eux entre la critique politique légitime du gouvernement israélien et des déclarations antisémites » ; la mission flash conclut que « nombre d’étudiants n’ont pas intégré les principes de l’enseignement moral et civique du primaire et du secondaire à leur entrée dans le supérieur » ; l’extrême gauche, pour des raisons bassement électoralistes, organise des mobilisations et des blocages et essentialise le débat, ce qui contribue à renforcer l’amalgame entre la politique de l’État d’Israël et nos compatriotes juifs. Plus ignominieux encore : les affiches réclamant la libération des otages, notamment des femmes et des enfants, ont été éhontément arrachées de la plupart des facultés. J’espère que les auteurs de ces actes ont ressenti un peu de honte et de dégoût pour eux-mêmes en apprenant cette semaine que Kfir Bibas, 9 mois, son frère Ariel, 4 ans, et leur mère sont morts, assassinés par le Hamas. Face à tout cela, il est de notre responsabilité d’imposer les lois de la République à l’ensemble de notre enseignement supérieur pour protéger nos étudiants et leur permettre d’étudier sereinement. L’autonomie des universités, ce n’est pas le séparatisme. La liberté d’expression et d’opinion ne rime pas avec le racisme et l’antisémitisme. La mission de nos universités est de sévir quand cela est nécessaire. Notre mission est de délivrer les outils législatifs pour nous permettre d’atteindre ces objectifs. C’est ce à quoi cette proposition de loi vise à répondre en déployant un certain nombre de mesures, sur lesquelles je ne reviendrai pas, par souci de concision. Vous l’avez compris, mes chers collègues, s’il est bien regrettable d’avoir encore besoin de légiférer sur l’antisémitisme dans notre pays en 2025, force est de reconnaître que c’est absolument nécessaire face aux relents les plus ignobles. C’est la raison pour laquelle les sénateurs du Rassemblement national voteront ce texte. Mme Samantha Cazebonne. collègues, le texte que nous examinons aujourd’hui est important. Depuis plus d’un an, c’est-à-dire depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023, notre pays connaît une nouvelle vague d’actes antisémites, particulièrement visibles dans l’enseignement supérieur. La proposition de loi de nos collègues Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire découle, comme vous le savez, du travail sénatorial réalisé l’année dernière sous leur La mission d’information a permis de mettre des mots, à défaut de chiffres, sur la montée de l’antisémitisme dans les universités. Elle nous a conduits à réaffirmer l’urgence de les doter de moyens nouveaux pour leur permettre de lutter plus efficacement contre ce fléau. Il nous faut prendre collectivement conscience de la gravité de la situation : en 2024, le ministère de l’intérieur comptabilisait 1 570 plaintes pour des actes antisémites, contre 436 en 2022. Nous le savons, ces chiffres sont très probablement sous-estimés : les actes antisémites sont peu déclarés et les dispositifs de signalement ne sont pas assez performants. J’en veux pour preuve le fait que neuf étudiants juifs sur dix se déclarent victimes d’actes antisémites. Nous devons écouter ce qu’ils nous disent. Il était nécessaire d’avancer sur cette question. Nos étudiants doivent pouvoir se sentir en sécurité à l’université. Cette proposition de loi vise à donner aux établissements d’enseignement supérieur de nouveaux outils pour les protéger, sans toutefois porter atteinte à l’indépendance des établissements. Ce texte constitue en ce sens une avancée salutaire. En tant qu’éducatrice, je me félicite de la mise en place, à l’article 1er, d’une formation à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme dans les établissements scolaires et d’enseignement supérieur. À ce titre, la formation des enseignants et des personnels d’éducation apparaît indispensable. Ils ont longtemps été trop peu accompagnés, alors même qu’ils sont en première ligne. Le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants soutient également le choix fait à l’article 2 de confier aux présidents d’université, sur la proposition du conseil d’administration et du conseil académique, l’installation d’une mission « égalité et diversité », chargée de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, les discriminations, les violences et la haine. Voilà qui permettra de clarifier les obligations et de renforcer l’action des établissements en la matière, sans écraser les mesures déjà mises en place. Je pense, en particulier, aux violences sexuelles et sexistes. La systématisation du signalement des actes antisémites par les présidents des établissements et leurs personnels devrait, en outre, pallier la difficile identification des actes antisémites ainsi que des victimes, qui, trop souvent, n’ont d’autre option que de se taire. Le dernier article vise à étendre les compétences des instances disciplinaires. La rédaction initiale, qui prévoyait de renforcer les pouvoirs d’investigation des présidents d’université avait, à juste titre, soulevé des interrogations sur sa conformité au principe de protection des données personnelles. Nous nous réjouissons que la commission ait souhaité écarter ce risque avant l’examen du texte en Pour conclure, je tiens de nouveau à remercier les auteurs de ce texte important. Le groupe RDPI votera bien évidemment cette proposition de loi, afin de protéger davantage nos étudiants, de garantir que l’enseignement supérieur soit bien un lieu d’ouverture, de débats et de lumières et de s’assurer que chaque étudiant puisse apprendre et grandir intellectuellement dans un espace sûr. Ne baissons pas les bras face à M. Max Brisson. collègues, au XIXe siècle, la France fut érigée en modèle pour les juifs d’Europe centrale et orientale, comme en témoignait l’expression yiddish : « heureux comme un juif en France ». Il est vrai que la France fut pionnière en Europe en matière d’émancipation des juifs vivant sur son territoire, lesquels avaient, depuis le Moyen-Âge, déjà tant apporté à l’édifice du génie français. C’est dans cette longue histoire que s’inscrit, depuis le XVIIIe siècle, le lien particulier qui s’est noué entre France, République et judaïsme français, qui se sont nourris et enrichis l’un et l’autre. Aujourd’hui, cette exception française est malmenée au nom d’un relativisme venu d’outre-Atlantique, qui ne cesse de remettre en cause notre universalisme républicain. Elle est malmenée au nom de motivations et de ressorts nouveaux, qui ont, sinon supplanté, du moins dépassé un antisémitisme ancien, structurel et plongeant ses racines dans la longue histoire de notre pays. Sur ce point, ce n’est pas l’audition, en avril dernier, de Guillaume Gellé, président de France Universités, et d’Isabelle de Mecquenem, membre du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République, qui risquait de nous rassurer, tant elle a donné l’impression d’un déni absolu de ces nouvelles natures de l’antisémitisme. Je sais que le dialogue avec France Universités a été renoué depuis, et je m’en réjouis. Oui, mes chers collègues, il y a une spécificité intrinsèque à l’antisémitisme. Et si rencontrer l’antisémitisme n’est pas nouveau dans notre vieux pays, nous devons mettre des mots sur les actes. Aujourd’hui, il existe un lien entre wokisme, islamisme et antisémitisme, qui ne trouve pas ses racines dans les profondeurs des temps. C’est une nouveauté à laquelle notre République doit faire face. Les chiffres parlent d’eux-mêmes ; ils font froid dans le dos : 91 % des étudiants juifs se disent victimes d’actes antisémites, craignent d’aller à l’université, sont constamment sur le qui-vive et vont parfois jusqu’à s’interroger sur leur place dans la Nation. Il est temps de réagir fermement pour enrayer cet insupportable engrenage auquel concourent malheureusement des forces politiques qui se sont affranchies de toute décence, qui foulent aux pieds chaque jour les principes républicains et qui font régner la terreur sur certains campus. C’est cet engrenage-là qu’il nous faut Voilà ce qui doit nous animer à l’occasion de l’examen de cette utile proposition de loi, dont je tiens à saluer les auteurs. Cher Pierre-Antoine Levi, cher Bernard Fialaire, comme vous, je suis convaincu qu’il est indispensable de détecter systématiquement les actes antisémites. Tel n’est pas le cas Comme vous, j’ai été interpellé par l’impuissance des autorités universitaires : c’est Comme vous, j’ai ressenti la paralysie de la discipline universitaire, renvoyant trop souvent vers les instances judiciaires sans aucune sanction disciplinaire interne : c’est inacceptable. Comme vous, j’ai trop souvent entendu ce discours dominant, qui ne cesse de prôner la culture de l’excuse permanente. S’il est déjà difficile de le supporter sur les sujets quotidiens, cela devient indécent dès lors qu’il est question Nous avons une Constitution et des lois. Elles sont faites pour être appliquées et non pour être sans cesse remises en cause au nom d’un relativisme ambiant et d’une repentance Je rejoins donc la proposition incitant à poursuivre et à sanctionner systématiquement les auteurs d’actes J’approuve le renforcement des relations entre établissements et parquets. Cependant, je souhaite que ces mesures aillent de pair avec l’adaptation de la procédure disciplinaire pour rendre aux établissements le pouvoir de la sanction et leur redonner une autorité effective. Je salue à ce titre l’amendement du Gouvernement, qui tend à proposer une nouvelle définition des motifs pouvant justifier des poursuites disciplinaires devant les sections compétentes. Je salue aussi l’amendement de notre collègue Stéphane Piednoir, qui vise à créer une section disciplinaire commune aux établissements d’une région académique. J’y vois la garantie d’un examen serein des dossiers les plus Cette proposition de loi ne peut être que la première pierre d’une action plus globale et forte, pour la mise en œuvre de laquelle nous avons besoin de vous, monsieur le ministre. Sachez que, pour la construire, vous nous trouverez toujours à vos côtés. Nous serons vos premiers soutiens et les premiers fers de lance pour mener à bien la lutte implacable contre l’antisémitisme, qui n’est autre que le pire des cancers pour notre République. Et pour elle, nous le vaincrons ! (Applaudissements Républicains et sur des travées du groupe UC. Fialaire applaudit également.) Mme Laure Darcos. collègues, quatre-vingts ans après la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, où près de 1 million de juifs ont été exterminés, nous allons débattre, dans cet hémicycle, d’un texte inscrivant la lutte contre l’antisémitisme parmi les priorités de notre nation. Comment en sommes-nous arrivés à devoir lutter, en 2025, contre les résurgences d’un passé qui fait honte à l’humanité ? Je garde en mémoire cette phrase prononcée par Winston Churchill à la BBC, en août 1941, lorsqu’il apprit les premiers crimes perpétrés contre les juifs par les unités mobiles d’extermination allemandes en territoire soviétique : « Nous sommes en présence d’un crime sans nom. » Cette tragédie s’est malheureusement reproduite le 7 octobre 2023, quand un mouvement islamiste, le Hamas, a perpétré en Israël un pogrom épouvantable, considéré comme la pire agression à l’encontre du peuple juif depuis la Seconde Guerre mondiale. J’ai une pensée émue pour les otages juifs encore retenus à Gaza et pour ceux qui n’en sont pas revenus vivants. C’est avec beaucoup d’émotion que je rends hommage à la famille Bibas. La décision de l’État hébreu de traquer cette organisation terroriste sur le territoire des Gazaouis, qui ont été, bien malgré eux, transformés en boucliers humains, n’a pas tardé à déchaîner les plus vils instincts chez nous. Des cités communautarisées aux amphithéâtres de nos universités chauffés à blanc par des étudiants fanatisés d’extrême gauche, le diable a resurgi. Nous avons tous ici en mémoire les images de l’occupation de Sciences Po, au printemps dernier, par des militants se prétendant antisionistes. La présence régulière sur place de députés de La France insoumise (LFI) démontrait bien l’instrumentalisation des événements par ce parti qui en a fait son fonds de commerce. Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que l’antisionisme de la gauche radicale n’était qu’une façade masquant une réalité qui lui est consubstantielle. Depuis le massacre perpétré le 7 octobre 2023, notre pays fait face à une véritable explosion de l’antisémitisme, en particulier dans l’enseignement Agressions physiques, harcèlement, messages insultants sur les réseaux sociaux, refus d’accueillir des étudiants juifs dans des groupes de travail ou de les côtoyer dans les amphithéâtres, bousculades dans les couloirs… La réalité est glaçante. Neuf étudiants de confession juive sur dix ont déjà été confrontés à un acte Quand l’idéologie l’emporte sur le débat d’idées et que l’extrême gauche étudiante impose une forme de terreur physique et psychologique dans l’enceinte des universités, sous couvert de combat en faveur de la Palestine – territoire qu’une députée LFI a été incapable de situer sur une carte ! –, il est plus que nécessaire d’agir. Dans ce contexte délétère, notre commission a décidé de créer une mission d’information chargée d’identifier les moyens d’endiguer la diffusion de l’antisémitisme à l’université. J’ai un souvenir ému des témoignages que nous ont rapportés les représentants de la communauté juive à l’occasion d’une table ronde sur cette haine quotidienne dans nos prétendus hauts lieux de la connaissance. Nos collègues Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire, rapporteurs de la mission d’information, sont à l’origine de la présente proposition de loi. Je tiens à saluer leur remarquable travail d’analyse et la qualité des mesures législatives qu’ils préconisent. Celles-ci visent à mieux détecter et signaler les actes antisémites, aujourd’hui largement sous-évalués. Elles doivent également avoir pour effet de mobiliser les équipes dirigeantes, de mieux définir les obligations incombant aux établissements et de sécuriser juridiquement les procédures disciplinaires. À mes yeux, il est très important d’agir dès l’école primaire, qui a la responsabilité particulière de former les jeunes, de déconstruire les préjugés et les stéréotypes et de rappeler la nécessité de respecter les valeurs républicaines. Les enseignements sur la laïcité et les faits religieux sont des enjeux primordiaux. Or nous savons que, depuis quelques années, ces savoirs ne sont plus transmis dans des conditions sereines. Les assassinats des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard sont malheureusement la preuve qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir en matière de vivre ensemble et de respect de la diversité des opinions et des racines religieuses. Méconnaître l’autre engendre la violence. L’ambition de cette proposition de loi est de sensibiliser les jeunes à la lutte contre l’antisémitisme tout au long de leur parcours éducatif. Notre commission a très légitimement étendu cette obligation de formation à tous les publics adultes œuvrant dans la sphère universitaire, notamment les élus étudiants, les référents « racisme et antisémitisme », les personnes assurant le recueil des signalements et les membres des sections disciplinaires des usagers et des enseignants-chercheurs. Par ailleurs, la généralisation à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur de missions « égalité et diversité », dotées d’un référent dédié, donnera une assise solide aux actions de prévention et de signalement. L’anonymat des victimes et des témoins sera assuré, ce qui permettra de rendre le dispositif pleinement Enfin, la procédure disciplinaire sera rénovée afin d’inclure les actes antisémites parmi les motifs susceptibles de déclencher une réponse circonstanciée des instances Face au déferlement de haine dans nos universités, le temps est à l’action. Dès lors, l’ensemble du groupe Les Indépendants – République et Territoires soutiendra ce texte avec conviction. Pour autant, nous veillerons à ce que les mesures de cette proposition de loi soient pleinement et efficacement appliquées, car, ne nous méprenons pas, de nombreux dispositifs existent déjà dans la loi française et le principal enjeu reste, encore et toujours, leur mise en œuvre. Républicains, UC et RDSE.) collègues, il est consternant et inquiétant qu’en 2025 notre assemblée doive encore légiférer pour lutter contre l’antisémitisme et le racisme. Nos parents et grands-parents ont combattu ces idéologies mortifères, nos institutions ont été bâties sur le rejet de toute forme de discrimination, notre République s’est construite sur les valeurs d’égalité et de fraternité. Et pourtant, malgré des plans successifs et la mobilisation constante des pouvoirs publics et de nombre d’acteurs, ces fléaux persistent. Alors que nous disposons d’un arsenal juridique qui devrait nous prémunir contre de telles dérives, la haine trouve encore des espaces pour s’exprimer, notamment dans nos établissements d’enseignement supérieur. Si des dispositifs de détection et de sanction existent dans la plupart des universités, force est de constater qu’ils ne suffisent pas ou plus à endiguer des phénomènes qui trouvent leur source à l’extérieur de leurs murs. Il est insupportable que des étudiants ne puissent pas poursuivre leur formation dans de bonnes conditions en raison de leur origine, de leur confession ou de leur appartenance, réelle ou supposée, à un groupe. Il est tout aussi inacceptable que des professeurs ne puissent exercer sereinement leur mission d’enseignement et que des événements universitaires soient perturbés ou annulés en raison de menaces ou d’intimidations. Ces incidents répétés portent atteinte non seulement à la dignité des personnes visées, mais aussi au bon fonctionnement de l’institution universitaire, qui doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un sanctuaire de la pensée critique, un rempart contre l’obscurantisme. La mission première de l’université est d’être un lieu d’exigence intellectuelle, de production et de transmission du savoir, un lieu d’émancipation. Cette proposition de loi n’a donc nullement pour objectif d’établir une quelconque hiérarchie entre les différentes formes de haine et de discrimination qui minent notre société. Son but est d’identifier précisément ces phénomènes et de les nommer pour mieux les combattre. Qu’il s’agisse d’antisémitisme, de racisme, d’homophobie ou de toute autre forme de discrimination, ces manifestations de violence et de haine sont intolérables. Elles doivent être combattues avec la même détermination, car c’est bien le même poison qui est à l’œuvre. Notre responsabilité est donc de former des esprits capables de déconstruire ces narratifs toxiques. Dans ce cadre, la prévention ne peut se résumer à des mécanismes de signalement. Elle exige une approche globale et coordonnée, dont la formation constitue le pilier central. Elle doit s’inscrire dans un continuum éducatif, de l’école primaire à l’université. Mes chers collègues, cette proposition de loi est une étape ; nous espérons qu’elle sera la dernière. Si des dispositifs existent et si cette proposition de loi vient utilement les compléter, ne relâchons pas notre vigilance. La lutte contre l’antisémitisme, le racisme et toutes les formes de violence et de haine exige une mobilisation constante de l’ensemble de la communauté nationale, afin que nous n’ayons plus à légiférer sur ces sujets. Le groupe RDSE votera en faveur de cette proposition de loi. sur les travées des groupes RDSE et RDPI, ainsi que sur des travées du groupe UC.) président. M. le président Laurent Lafon, renonce à son temps de parole pour permettre au texte d’être voté avant le terme du délai imparti. Je l’en remercie. La parole est à M. Stéphane Piednoir. collègues, au milieu des discriminations de toutes sortes, magma révélateur de la noirceur de l’âme humaine, l’antisémitisme tient une place singulière, en raison de sa dimension historique bien sûr, mais de manière renouvelée depuis les attentats du 7 octobre 2023. J’ai une pensée pour les otages encore retenus dans la bande de Gaza, pour la famille Bibas et pour toutes les victimes du Hamas, coupable d’une barbarie qui ne sera ni pardonnée ni La sensibilité du sujet en France, mais aussi sur la scène internationale, est palpable. Sous couvert de positionnements politiques ou idéologiques, le débat s’embrase alors que le combat contre l’antisémitisme ne peut justement être un sujet de débat. La France reste et restera attachée à l’universalité des droits de l’homme. Les universités ne sont pas des citadelles, elles sont partie intégrante de notre société, qui doit faire face – faire front, même ! – au péril séculaire de l’antisémitisme. Depuis le 7 octobre 2023, le nombre d’actes de cette nature a doublé dans nos établissements d’enseignement supérieur. Nous ne pouvons tolérer l’intolérable : c’est un combat de tous les instants. Alors que les dispositifs de lutte actuellement en place sont insuffisants, ce texte vise à répondre au besoin impératif de protection face à la résurgence alarmante des actes antisémites au sein de nos établissements d’enseignement supérieur. C’est tout l’enjeu de la mission menée par mes collègues Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire. Je salue la qualité de leur travail et l’importance des auditions qui ont été menées. La tâche n’est pas aisée et, à l’instar de ce qui a été fait par le passé pour d’autres formes de discriminations, disposer d’un référent bien identifié peut faciliter la dénonciation. Certes, ce combat a des spécificités. Il n’est cependant pas isolé. Il doit s’appuyer sur une mécanique commune de lutte contre la haine et les violences, qui s’expriment trop Rappelons que l’antisémitisme n’est pas une opinion : c’est un délit. La liberté académique a parfois bon dos. Elle se heurte au droit, et c’est heureux. Je veux souligner le courage de s’opposer à des conférences animées par ceux qui alimentent l’antisémitisme dans notre pays, qui prennent ouvertement des positions antijuives et qui se placent dans le prolongement des trop fréquents débordements au sein de Sciences Po. Ne laissons pas la gangrène antisémite s’instiller profondément, comme jadis, dans le corps de notre Dès lors, il relève de la responsabilité des chefs d’établissement et des présidents d’université de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de ceux qui sont coupables d’actes antisémites. Je plaide pour une fermeté absolue en la matière. À ce titre, je vous proposerai un amendement visant à prendre des dispositions plus opérationnelles. En outre, il relève de notre responsabilité de garantir à tous les étudiants et personnels un environnement d’étude propice à l’élévation intellectuelle, sans distinction relative à l’origine ou à la religion, dans ces hauts lieux de formation, de recherche et de diffusion des connaissances. À l’évidence, cette proposition de loi ne résoudra pas tout, mais il est de notre devoir de lui donner une issue favorable. (Applaudissements Républicains, UC, RDSE, RDPI et Nous passons à la discussion du texte de la commission. proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur Formation à la lutte contre l’antisémitisme dans les établissements d’enseignement n° 6, présenté par M. Ros, Mme Monier, M. Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, M. Ziane et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : l’intitulé de cette division Après le mot : insérer les mots : le racisme et La parole est à M. David Ros. Ros. Je serai bref, car le temps est compté. Bernard Fialaire a rappelé que le travail allait bien au-delà de l’antisémitisme et qu’il s’étendait au racisme et aux différentes luttes contre les discriminations. Aussi, cet amendement vise simplement à introduire davantage de cohérence dans l’intitulé du chapitre Ier de la proposition de loi. Tel sera également l’objet de mon dernier amendement sur l’intitulé de la L’adoption de ces amendements n’aurait aucune incidence sur la nature du texte. Comme Pierre Ouzoulias l’a excellemment dit, l’antisémitisme n’est pas un racisme comme les autres. Nous avons décidé de préciser spécifiquement dans l’intitulé de ce chapitre que son objet est la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Nous souhaitons le conserver en l’état : avis Le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat. l’amendement n° 6. Le code de l’éducation est 1° Après la quatrième phrase de l’article L. 121-1, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Ils assurent une formation à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, les discriminations, les violences et la haine. » ; 2° (nouveau) Au début du 3° de l’article L. 123-2, les mots : « À la lutte contre les discriminations » sont remplacés par les mots : « À la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, les discriminations, les violences et la haine » ; 3° À la deuxième phrase du neuvième alinéa de l’article L. 721-2, les mots : « contre les discriminations » sont remplacés par les mots : « contre 4° (nouveau) Le chapitre Ier du titre VI du livre VII de la troisième partie est complété par un article L. 761-2 établissements d’enseignement supérieur assurent une formation à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, les discriminations, les violences et la haine. » ; L’article L. 811-3-1 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ils bénéficient à ce titre d’une formation à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, les discriminations, les violences et la haine. » l’article 1er. Prévention, détection et signalement des actes antisémites survenant dans l’enseignement I. – Le code de l’éducation est ainsi modifié : a) Le 10° est « 10° Il installe, sur proposition conjointe du conseil d’administration et du conseil académique, une mission “égalité et diversité” chargée de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et de la prévention et du traitement des actes de violence, de discrimination et de haine ; » 2° La section 4 du chapitre IX du titre Ier du livre VII de la troisième partie est ainsi rétablie : contre les actes de discrimination et de violence établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel créent en leur sein une mission “égalité et diversité” chargée de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, les discriminations, les violences et la haine. « Ils veillent à ce que la mission “égalité et diversité” dispose des moyens humains et financiers nécessaires à son fonctionnement. « Ils désignent en son sein un référent qualifié dédié à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et chargé de la prévention, de la détection et du traitement des actes racistes et antisémites. « Les modalités d’application du présent article sont fixées par décret. missions “égalité et diversité” assurent le fonctionnement d’un dispositif de signalement des actes d’antisémitisme, de racisme, de discrimination, de violence et de haine garantissant l’anonymat des victimes et des témoins. Les signalements sont recueillis par des personnes disposant d’une qualification, d’une formation ou d’une expertise adéquate. Ils sont transmis au président de l’université et font l’objet d’un traitement statistique. « Tout membre du personnel ayant connaissance d’un acte d’antisémitisme, de racisme, de discrimination, de violence ou de haine survenu dans l’établissement ou affectant son fonctionnement le signale sans délai au moyen du dispositif mentionné au premier alinéa. » II. – Les modalités conséquences financières résultant pour l’État du présent article sont compensées, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. n° 13, présenté par MM. Levi et Fialaire, au nom de la I. Alinéa 8 Rédiger ainsi cet alinéa : Lutte contre les actes II. Alinéa 12 Supprimer cet alinéa. Il s’agit d’un amendement rédactionnel. Avis favorable. l’amendement n° 13. n° 3 rectifié, présenté par Mmes Ollivier, de Marco et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé : Après l’alinéa 14 Insérer un alinéa ainsi « Art. L. 719-…. - Les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel assurent la diffusion auprès des étudiants, des enseignants-chercheurs, des enseignants, des chercheurs et des membres du personnel d’une information claire et accessible sur l’existence de la mission “égalité et diversité” et du référent mentionnés à l’article L. 719-10, et sur le fonctionnement du dispositif de signalements des actes haine mentionné à l’article L. 719-11. Cette information précise la possibilité pour les victimes et les témoins de bénéficier de l’anonymat. » La parole est à Mme Mathilde Ollivier. Ollivier. Par cet amendement, nous proposons que les établissements fournissent aux étudiants, aux enseignants et aux membres du personnel une information sur l’existence des dispositifs de lutte contre l’antisémitisme. Cet amendement vise à instaurer le principe d’une information claire et accessible de l’ensemble de la communauté universitaire sur la mission « égalité et diversité », le référent « racisme et antisémitisme » et le dispositif de signalement anonyme. À première vue, il ne nous avait pas semblé utile d’inscrire cette obligation dans le texte. Néanmoins, nous partageons l’objectif des auteurs de cet amendement : avis favorable. Le Gouvernement partage également l’objectif des auteurs de cet amendement. Toutefois, il s’agit d’un dispositif réglementaire, raison pour laquelle je demande le retrait de cet amendement ; à défaut, je me verrai contraint d’émettre un avis défavorable. président. Madame Ollivier, Ollivier. Je le maintiens, monsieur le n° 12, présenté par MM. Levi et Fialaire, au nom de la Insérer deux alinéas ainsi …° Le second alinéa du V de l’article L. 841-5 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il fixe également la fraction du produit de la contribution affectée au fonctionnement de la mission mentionnée à l’article L. 719-10 et du dispositif mentionné à La parole est à M. Pierre-Antoine Levi. Il s’agit d’un amendement d’appel, car il faut bien parler des financements. Nous le retirons, monsieur le président – mais l’appel est lancé ! n° 12 est retiré. Je mets aux voix l’article 2, modifié. 2 est adopté.) Procédure disciplinaire L’article L. 712-6-2 est ainsi modifié : a) Après la troisième phrase du dernier alinéa est insérée une phrase ainsi rédigée : « Il précise les modalités de formation des membres de la section disciplinaire à la lutte contre la haine. » ; b) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : « En cas de violence ou de faits d’antisémitisme, de racisme, de discrimination ou d’incitation à la haine, tout personne s’estimant lésée par les agissements de l’enseignant-chercheur ou de l’enseignant poursuivi et s’étant fait connaître est informée de l’engagement de poursuites disciplinaires, de leur déroulement et de leur issue selon des modalités précisées par décret en Conseil d’État. » ; 2° (nouveau) Le second alinéa de l’article L. 811-5 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il précise également les modalités de formation de ses membres à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les violences, les discriminations et la haine. » ; a) Au début, il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : « Le conseil académique constitué en section disciplinaire est compétent pour la poursuite des actes de fraude, des faits de violence, d’antisémitisme, de racisme, de discrimination, d’incitation à la haine et de tout fait de nature à porter atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l’établissement. En cas de faits de violence, d’antisémitisme, de racisme, de discrimination ou d’incitation à la haine, toute personne s’estimant lésée par les agissements de l’usager poursuivi et s’étant fait connaître est informée de l’engagement de poursuites disciplinaires, de leur déroulement et de leur issue selon des modalités précisées par décret en Conseil « Un décret en Conseil d’État précise les pouvoirs d’investigation dont dispose le président pour l’établissement des faits susceptibles d’être portés à la connaissance du conseil académique constitué en section disciplinaire. » n° 1 rectifié, présenté par M. Piednoir, est Après l’alinéa 6 Insérer cinq alinéas ainsi …° Après l’article L. 811-5, il est inséré un article L. 811-5-… ainsi « Art. L. 811-5-…. – Dans chaque région académique, une section disciplinaire commune aux établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel est créée par le recteur de région académique. « Elle est présidée par un membre de la juridiction administrative. Elle comprend des représentants de l’administration des établissements, des représentants du personnel enseignant et des représentants des « Elle peut être saisie par l’autorité compétente pour engager les poursuites disciplinaires à l’égard des usagers d’un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel de la région académique. Elle exerce alors, en lieu et place de la section disciplinaire prévue à l’article L. 811-5, le pouvoir disciplinaire à l’égard des usagers. d’État détermine les modalités d’application du présent article. Il précise notamment la composition de la section disciplinaire commune, qui respecte la parité entre les hommes et les femmes, les modalités de désignation de ses membres et ses règles de fonctionnement. » ; Piednoir. Permettez-moi de prendre quelques instants pour présenter cet amendement important. Il concerne les sections disciplinaires des établissements, qui rencontrent certaines difficultés à se saisir des actes antisémites. Par cet amendement, je propose l’instauration d’une autorité compétente pour engager des poursuites disciplinaires à l’égard des usagers d’une université. Cette instance serait placée sous l’autorité d’un magistrat professionnel. Cela permettrait aussi un dépaysement à l’échelle académique sur saisine du directeur de Il y aurait donc un double intérêt à constituer cette nouvelle commission disciplinaire. En effet, elle allégerait à la fois en nombre et en charge les commissions disciplinaires des établissements, qui peinent à se saisir complètement de ces Les modalités de constitution et de réunion de cette nouvelle instance seraient fixées par décret. Cet amendement nous paraît très intéressant, car il apporte une réponse aux limites de la procédure disciplinaire que nous avons identifiées au cours de nos travaux, notamment l’inflation du nombre de dossiers, le changement de nature des faits examinés, le faible succès du dépaysement et la fragilité des procédures. Pour y répondre, cet amendement reprend des pistes que nous avons identifiées dans notre rapport. Il tend à proposer une externalisation et une professionnalisation de la procédure disciplinaire sous la forme d’une faculté donnée aux présidents L’avis est donc favorable. Le Gouvernement émet un avis favorable. l’amendement n° 1 rectifié. amendements et d’un sous-amendement faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 11, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : Alinéas 8 et 9 Remplacer ces alinéas par neuf alinéas ainsi rédigés : a) Au début, sont ajoutés huit « Sont passibles d’une sanction disciplinaire tous faits constitutifs d’une faute disciplinaire, et notamment : « a) La méconnaissance des dispositions législatives et réglementaires ou du règlement intérieur de l’établissement ; « b) Les actes de fraude ou de tentatives de fraude ; « c) Les faits de violence ou de « d) Les actes antisémites, racistes, discriminatoires ou d’incitation à la haine ou à la « e) Les faits susceptibles de porter atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement de l’établissement ou au bon déroulement des activités qui y sont organisées. « Les faits commis en dehors de l’établissement sont passibles d’une sanction disciplinaire lorsqu’ils présentent un lien suffisant avec l’établissement ou les activités qu’il organise. « Pour les faits relevant du c) et du d), toute personne victime des agissements de l’usager poursuivi et La parole est à M. le ministre. Il s’agit pour le Gouvernement d’appréhender de façon objective l’ensemble des comportements potentiellement fautifs et susceptibles d’être traités par les commissions disciplinaires. Cet amendement vise à dresser une liste de l’ensemble des comportements fautifs, en intégrant, bien évidemment, les actes antisémites de manière explicite. président. Le sous-amendement n° 15, présenté par Mmes Ollivier, de Marco et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi Amendement n° 11, alinéa 5 Supprimer les mots : des dispositions législatives et réglementaires ou Ollivier. Nous avons déposé ce sous-amendement peu avant le début de la séance, afin de supprimer la possibilité pour les établissements de l’enseignement supérieur de lancer des poursuites judiciaires pour toute atteinte aux dispositions nationales de nature législative ou réglementaire. Ce point est particulièrement important à nos yeux. Nous constatons, ces derniers temps, une tendance inquiétante à la para-judiciarisation dans les commissions disciplinaires. Aussi cette partie de votre amendement nous pose-t-elle problème, monsieur le ministre. n° 4, présenté par Mmes Ollivier, de Marco et les Alinéa 9, première phrase Remplacer les mots : , au bon fonctionnement ou à la réputation de l’établissement par les mots : et au bon fonctionnement de Ollivier. Il est défendu. n° 9, présenté par M. Ros, Mme Monier, ou au bon fonctionnement de Ros. Cet amendement tomberait en cas d’adoption de l’amendement n° 11, sous-amendé. L’amendement n° 11 du Gouvernement a pour objet une réécriture globale des motifs de saisine de la section disciplinaire de l’article 3. Il vise à proposer une liste non exhaustive des faits constitutifs d’une faute disciplinaire. Cette rédaction présente selon nous plusieurs Elle reprend en effet la mention explicite des faits d’antisémitisme, de racisme, de discrimination ou d’incitation à la haine ou à la violence que nous avons adoptée en commission. Elle supprime la notion d’atteinte à la réputation de l’établissement, ce qui correspond à l’objet des amendements nos 4 et 9 de Mme Ollivier et de M. Ros. Elle introduit par ailleurs plusieurs précisions qui pourraient donner des outils supplémentaires aux présidents d’établissement afin de répondre aux faits de violence et de haine, en visant le respect du règlement intérieur de l’établissement, les atteintes portées au bon déroulement des activités qui y sont organisées, ainsi que les faits survenus à l’extérieur de l’établissement, mais présentant un lien avec la vie universitaire. Il était important de le souligner. Enfin, l’alinéa relatif à l’information des victimes est réécrit pour en assurer la cohérence avec ces Pour l’ensemble de ces raisons, la commission émet un avis favorable sur l’amendement n° 11 et un avis défavorable sur le sous-amendement n° 15 ainsi que sur les amendements nos 4 et 9, dont les objets seraient satisfaits par l’adoption de l’amendement du Gouvernement. Pillefer. Très bien ! Le Gouvernement émet un avis défavorable sur le sous-amendement n° 15 et sur les amendements nos 4 et 9. M. Stéphane Piednoir, pour explication de vote. Piednoir. L’amendement n° 11 du Gouvernement soulève une légère difficulté – certains diront que je pinaille… Je ne suis pas un expert en droit, même si je sais désormais que cela n’empêche pas d’accéder aux plus hautes responsabilités dans notre pays ! (Sourires.) Cependant, j’ai toujours entendu qu’il valait mieux éviter d’utiliser des adverbes dans la rédaction des textes. J’ai donc une réserve quant à l’inscription du terme « notamment » concernant la liste des faits passibles de sanctions disciplinaires. Je ne sais pas s’il est encore temps de modifier cet amendement. S’il y a une liste, elle doit être exhaustive, pour que nous nous y tenions. Autrement, la présence de cet adverbe dans le texte donnera forcément lieu à des contentieux. L’utilisation de cet adverbe permet d’ouvrir le champ afin que les présidents d’universités puissent se saisir de sujets plus larges que ceux qui sont actuellement évoqués. M. David Ros, pour explication de vote. Ros. Je me félicite de l’abandon du terme « réputation », dans l’amendement n° 11. Toutefois, lorsque j’ai proposé un amendement visant à assurer une forme de cohérence au dispositif, comme l’a fait précisément M. Piednoir, le rapporteur m’a répondu que cette proposition de loi était spécifiquement consacrée à la lutte contre l’antisémitisme. Or certains des faits passibles de sanction évoqués par le ministre, dont je comprends bien la démarche, n’ont pas forcément de lien avec On ne peut pas faire tout et son contraire : le groupe socialiste s’abstiendra donc sur l’amendement, dont l’objet dépasse le cadre du travail mené sur ce texte. Mme Mathilde Ollivier, pour explication de vote. Ollivier. Je veux revenir sur les raisons qui nous ont poussés à déposer ce sous-amendement. Plusieurs présidents d’université nous ont indiqué que, lorsqu’une procédure judiciaire était lancée parallèlement à une procédure disciplinaire, la seconde pouvait affaiblir la première. En effet, les étudiants sont de plus en plus fréquemment accompagnés par un avocat lors la procédure disciplinaire, dont la conduite est parfois un peu moins rigoureuse que celle des procédures judiciaires. M. le président de la commission. de la communication et du sport. J’entends certaines réserves sur l’amendement n° 11. Cependant, pour compléter le texte élaboré par MM. Levi et Fialaire, il me semble nécessaire de l’adopter. En effet, la dimension disciplinaire apporte du crédit à la démarche de cette proposition de loi. On est d’accord ! de la commission de la culture. Je comprends les arguments que vous soulevez sur la dimension juridique. La navette permettra peut-être d’apporter des précisions. Toutefois, il serait dommage que le Sénat n’intègre pas de pan disciplinaire dans le texte Tout à fait ! Je mets aux voix le sous-amendement n° 15. (Le sous-amendement les amendements nos 4 et 9 n’ont plus d’objet. Je mets aux voix l’article 3, modifié. 3 est adopté.) Application outre-mer (Division nouvelle) 1° Le tableau du second alinéa du I de l’article L. 165-1 est ainsi a) La treizième ligne est ainsi rédigée : L. 121-1 Résultant de la loi n° … du … relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur b) La vingt-sixième ligne est ainsi rédigée : L. 123-2 2° Les articles L. 166-1 et L. 167-1 sont ainsi modifiés : a) Le tableau du second alinéa du I est ainsi modifié : – la huitième ligne est ainsi rédigée : – la douzième ligne est Résultant de la loi n° du relative à b) Le troisième alinéa du 5° du II est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ils assurent une formation à la violences et la haine. » 3° Le tableau du second alinéa du I de l’article L. 775-1 est ainsi est remplacée par deux lignes ainsi rédigées : L. 712-2 L. 712-3 Résultant de la loi n° … 2020-1674 du b) Après la quarante-troisième ligne, est insérée une ligne ainsi L. 719-10 et L. 719-11 4° Le tableau du second alinéa du I des articles L. 776-1 et L. 777-1 est ainsi Résultant de la loi n° 2020-1674 du quarante-cinquième ligne, est insérée une ligne ainsi 5° La huitième ligne du tableau du second alinéa du I des articles L. 855-1, L. 856-1 et L. 857-1 est remplacée par deux lignes ainsi L. 811-6 L. 821-1 à L. 821-4 Résultant de l’ordonnance n° 2000-549 du 15 juin 2000 n° 14, présenté par MM. Levi et Fialaire, au nom de la I. - Après l’alinéa 16 …) La seizième ligne est ainsi II. - Après l’alinéa 18 Insérer quatre alinéas ainsi …) La quarante-huitième ligne …) Après la quatre-vingtième ligne est insérée une ligne ainsi III. - Après l’alinéa 21 c) La cinquantième ligne est ainsi IV. - Après l’alinéa 23 Insérer sept alinéas ainsi quatre-vingt-unième ligne est insérée une ligne ainsi …° Le tableau du second alinéa du I des articles L. 855-1, L. 856-1 et L. 857-1 est ainsi modifié : …) La cinquième ligne est ainsi …) La septième ligne est ainsi Cet amendement concerne l’application en outre-mer des dispositions adoptées en commission. Avis favorable, monsieur le président. l’amendement n° 14. l’article 4, modifié. président. Je suis saisi de deux n° 5, présenté par M. Ros, Mme Monier, Ros. Un seul mot : cohérence ! (Sourires.) n° 2, présenté par Mmes Ollivier, de Marco et les et le racisme Ollivier. Défendu ! Avis défavorable, pour les raisons que j’ai déjà Avis de sagesse. l’amendement n° 5. l’amendement n° 2. Mme Sabine Drexler, pour explication de vote. L’université et les grandes écoles sont censées être des lieux de débat éclairé, de respect mutuel et de promotion des valeurs républicaines. Aujourd’hui, les tensions internationales, et notamment le conflit israélo-palestinien, sont importées sur nos campus. Ce qui devrait être une bonne occasion de débattre est instrumentalisé et sert de prétexte à la propagation de discours et d’actes antisémites. À cela s’ajoute l’influence croissante d’idéologies raciales portées par certains mouvements d’extrême droite, d’extrême gauche ou islamistes, dont les systèmes de valeurs alimentent une vision du monde où la haine de l’autre est légitimée et où l’antisémitisme est plus ou moins subtilement sous-entendu, quand il n’est pas ouvertement Si les principes mêmes de notre démocratie sont en danger dans des lieux de formation des futures élites, on peut se demander ce qu’il en sera demain dans nos institutions, nos entreprises et nos médias si les étudiants et les futurs décideurs évoluent et étudient, comme aujourd’hui, dans une ambiance d’exclusion et de haine. Qu’en sera-t-il si une partie d’entre eux, nourris par cette idéologie antisémite, devaient accéder au pouvoir ? Quelle justice sera-t-elle rendue si les magistrats de demain apprennent à fermer les yeux et à banaliser certaines formes de Quel type de médias aurons-nous si les journalistes sont formés, comme aujourd’hui, dans un climat où la désinformation et le complotisme prospèrent ? L’antisémitisme a toujours été un indicateur majeur des dysfonctionnements sociaux et politiques. Il impose une réponse collective et déterminée, comme celle que nous donnons au travers de ce texte, faute de quoi ce qui est toléré aujourd’hui sera notre quotidien demain. J’ajouterai quatre mots : unanimité, bravo, mais Buis applaudit.) M. Pierre Ouzoulias, pour explication de vote. On combat l’antisémitisme par la connaissance. Or, aujourd’hui, les études sur le judaïsme sont malheureusement en pleine déshérence. Monsieur le ministre, vous devez lancer un plan national ! Six thèses seulement sont actuellement consacrées au judaïsme, alors qu’il y en avait vingt voilà cinq ou six ans. Nous comptons sur vous pour relancer les études sur le judaïsme. Je mets aux voix dans le texte de la commission, modifié, l’ensemble de la proposition de loi relative à la lutte contre (Le scrutin a présidence, le résultat du scrutin n° 210 : La proposition de loi étant désormais adoptée, nous avons tout le temps pour prendre la parole ! Je voudrais, tout d’abord, remercier sincèrement le président Lafon, car les six minutes de prise de parole auxquelles il a renoncé nous ont permis de voter ce texte en temps et en heure. Je veux, ensuite, remercier l’ensemble des groupes, qui ont joué le jeu ; même si nous n’avons pas disposé d’autant de temps que nous l’aurions souhaité, notre objectif, c’est-à-dire le vote de cette proposition de loi, est rempli – je parle également au nom de mon collègue Bernard Fialaire, qui a dû quitter l’hémicycle, car il était attendu à l’université. Ce premier pas au Sénat permettra, je l’espère, à la réflexion de continuer de progresser, puis à ce texte, qui est très attendu par les étudiants, mais aussi par les présidents d’université, d’être voté à l’Assemblée nationale afin d’être appliqué dès la rentrée universitaire 2025-2026. Je vous remercie également, madame, monsieur les ministres, pour votre soutien, car il est très important. Nous comptons sur vous pour que ce texte soit inscrit au plus vite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. de la commission de la culture. J’ai appris aujourd’hui qu’il était parfois utile de se taire ! Je tiens à remercier chacun d’entre vous et à saluer le Sénat dans sa globalité. Ayant été alertés par un certain nombre de personnes de cette montée de l’antisémitisme que vous avez, les uns et les autres, très bien décrite, nous avions décidé aux mois d’avril et de mai, l’année dernière, lors de la conférence des présidents, de lancer rapidement une mission flash sur Cette année, en cette fin du mois de février, ce travail a abouti, après la présentation d’un rapport que vous avez qualifié à juste titre, mes chers collègues, de rapport objectif complet. La proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur a donc été adoptée. Je veux remercier les deux rapporteurs et auteurs du texte, qui ont travaillé main dans la main, conjointement. Leurs visions, qui étaient quelque peu différentes au départ, ont rapidement convergé et ils nous ont tous entraînés avec eux lors de l’élaboration de ce texte. Pierre Ouzoulias a eu tout à fait raison de dire que ce texte était un message que nous adressions aux étudiants et aux enseignants juifs, bien entendu, mais aussi au-delà. Dans ce message, nous disons vouloir que l’enseignement supérieur français soit un enseignement dans lequel chacun a sa place et au sein duquel il n’existe pas de phénomènes d’essentialisation ou d’ostracisme liés à une religion ou à une origine. Ce message que nous envoyons est d’autant plus important que nous l’avons voté à l’unanimité et que nous avons bénéficié du soutien, fort et réel, du Gouvernement, représenté par deux ministres qui ont présenté des amendements visant à compléter très utilement le texte. Pour autant, cette proposition de loi constitue non pas seulement un message, mais aussi une série d’outils en termes de sensibilisation, de sanctions et de qualification des actes qu’il était nécessaire d’inscrire dans notre droit. C’est la raison pour laquelle ce texte est utile et doit poursuivre son parcours Je me tourne donc vers le Gouvernement : nous avons besoin de vous, madame, monsieur les ministres, pour obtenir l’inscription de ce texte, dans un délai qui soit le plus rapide possible, à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Il pourra ainsi, comme l’a dit fort justement Pierre-Antoine Levi, entrer en application dès la prochaine rentrée universitaire. Merci à chacun d’entre vous pour cette belle unanimité et ce message envoyé par le Sénat ! Monsieur le président, messieurs les rapporteurs, monsieur le président Lafon, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à vous remercier pour la qualité de ce débat et l’issue de ce Vous pouvez compter sur mon engagement total, ainsi que sur celui d’Aurore Bergé et de l’ensemble du Gouvernement, pour lutter au quotidien contre l’antisémitisme. Encore une fois, je vous remercie ! Mises au M. Bernard Buis. Buis. Lors du scrutin public n° 207 de ce jour portant sur les amendements identiques tendant à supprimer l’article unique de la proposition de loi visant à réside de façon irrégulière sur le territoire, M. Georges Patient souhaitait voter pour. Lors du scrutin public n° 208 portant sur l’article unique de ladite proposition de loi, et lors du scrutin public n° 209 portant sur l’ensemble dudit texte, il souhaitait voter M. David Ros. Ros. Lors du scrutin n° 192 de la séance du 12 février 2025 portant sur l’amendement tendant à insérer un article additionnel après l’article 18 du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, M. Olivier Jacquin souhaitait voter ces mises au point, mes chers collègues. Elles figureront dans l’analyse politique des scrutins. collègues, par lettre en date de ce jour, le Gouvernement demande l’inscription à l’ordre du jour du mardi 4 mars d’une déclaration, en application de l’article 50-1 de la Constitution, portant sur la situation en Ukraine et la sécurité en Ce débat pourrait avoir lieu à seize heures trente. Nous pourrions prévoir que les orateurs des groupes, à raison d’un orateur par groupe, interviennent selon l’ordre décroissant de leur effectif, avec les temps de parole suivants : 14 minutes pour le groupe Les Républicains ; 12 minutes pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain ; 10 minutes pour le groupe Union Centriste ; 8 minutes pour les autres groupes ; 3 minutes pour un sénateur non-inscrit. Le délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat pourrait être fixé au lundi 3 mars à quinze Il n’y a pas d’opposition ?… Il en est ainsi décidé. alimentaire et agricole définitive des conclusions modifiées d’une commission mixte paritaire sur un projet de loi appelle l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 356, rapport n° 355). La parole est à M. Franck Menonville, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire. pour le Sénat de la commission mixte paritaire. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, à moins de quarante-huit heures de l’ouverture du salon international de l’agriculture, nous nous apprêtons à conclure de la meilleure des manières qui soit, je l’espère, une très longue et dense séquence agricole, dont ce projet de loi d’orientation est le point d’orgue. En cet instant, je tiens à remercier les nombreuses personnes qui se sont investies sur ce texte et naturellement, en premier lieu, mon corapporteur Laurent Duplomb, avec lequel nous n’avons eu de cesse d’œuvrer pour enrichir ce projet de loi, allant même jusqu’à déposer un second texte complémentaire, qui sera débattu début avril par nos collègues députés. Depuis des mois, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour enrichir et faire aboutir ce projet de loi au service de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain. Je tiens également à remercier la présidente de notre commission des affaires économiques, Dominique Estrosi Sassone, dont la confiance et le soutien aux rapporteurs que nous sommes ont toujours été sans faille, jusque dans les moments les plus décisifs de nos discussions. Mes remerciements vont également à Marc Fesneau, qui a pris l’initiative de ce texte, et à vous-même, madame la ministre, dont je tiens à saluer le courage politique et l’obstination à faire aboutir une loi dont l’avenir était – il faut bien le dire – incertain au sortir de la Romagny. Très bien ! Nos échanges ont toujours été francs et constructifs. Nous n’oublions pas non plus le soutien décisif que vous avez apporté à notre proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, particulièrement attendue par le monde agricole, sur laquelle le Gouvernement a déclenché la procédure accélérée et qui sera examinée le 7 avril prochain à l’Assemblée nationale. Je souhaite enfin remercier les rapporteurs du projet de loi à l’Assemblée nationale, Éric Girardin et Pascal Lavergne, dont les mandats ont pris fin en juin 2024, ainsi que Nicole Le Peih et Pascal Lecamp, avec lesquels nous avons eu des échanges marqués par l’écoute mutuelle et la volonté claire d’aboutir à un texte qui soit à la fois ambitieux et de compromis. Le projet de loi que nous soumettons à votre vote, mes chers collègues, reflète cet état d’esprit. Il conserve l’essentiel des apports de fond issus des travaux du Sénat, qui sont en réalité convergents avec ceux de nos collègues députés. C’est d’ailleurs ce qui explique la très large approbation des conclusions de la commission mixte paritaire, hier soir, à l’Assemblée nationale. À l’article 1er, dont nous avons tant débattu au sein de cet hémicycle, je retiendrai l’intérêt général majeur s’attachant à l’agriculture et son inclusion décisive à l’article 410-1 du code pénal relatif aux intérêts fondamentaux de la Nation, ou encore la création d’un indispensable principe de non-régression de la souveraineté alimentaire. L’orientation résolument entrepreneuriale des articles relatifs à l’enseignement agricole a été Nous avons accepté, en matière d’installation, d’en revenir à la dénomination « France Services agriculture » pour le guichet unique ; vous nous aviez en effet expliqué, madame la ministre, combien vous y étiez attachée. Nous avons aussi conservé les avancées que sont l’aide au passage de relais ou encore le droit à l’essai d’association dans sa version issue des travaux du Sénat. Vous retrouverez en outre, mes chers collègues, nombre de vos apports à ce texte : le principe « pas d’interdiction sans solution », porté par Daniel Gremillet et Yves Bleunven ; la facilitation de construction des bâtiments agricoles pour les communes insulaires métropolitaines, défendue par Annick Billon ; l’exclusion de ces bâtiments du zéro artificialisation nette (ZAN), souhaitée par le rapporteur pour avis Jean-Claude Anglars ; ou encore la création d’un représentant indépendant de l’enseignement agricole, que nous avons voulue de concert avec le rapporteur pour avis Christian Bruyen. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, soyons fiers de ce travail accompli collectivement. Je vous invite, à la suite du large soutien exprimé hier soir par nos collègues députés, à dire un oui franc et massif à l’avenir de notre agriculture et à voter ce projet de loi d’orientation agricole dans la rédaction issue des travaux de la commission mixte paritaire. Nos agriculteurs vous diront merci ! Mme la ministre. et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le président, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, « on marche sur la tête », voilà le message que nous faisait parvenir le monde paysan il y a maintenant plus d’un an, lorsqu’à l’occasion d’un mouvement de protestation d’ampleur, historique par sa résonance en Europe, les panneaux des villages de tout le pays étaient retournés. Nos agriculteurs nous criaient par ce biais leur ras-le-bol d’une politique jugée trop hors-sol, définie trop loin d’eux, trop en décalage avec la réalité de leurs besoins quotidiens. Pour y répondre, mon prédécesseur Marc Fesneau, dont je tiens à saluer ici le travail, formulait un lot de promesses que nous sommes parvenus, malgré les obstacles et les crises, à faire progressivement aboutir. Le sort de la dernière d’entre elles, mesdames, messieurs les sénateurs, est aujourd’hui entre vos mains. Aussi, je vous engage tous très vivement à voter ce projet de loi d’orientation agricole, qui doit enrayer pour de bon la tendance au vieillissement de notre population agricole, favoriser le renouvellement de nos générations d’agriculteurs et assurer notre souveraineté Je vous y engage d’autant plus que ce texte est une œuvre collective, qui témoigne, dans la situation de fragmentation politique que nous connaissons, de la capacité de notre nation à s’unir autour de son agriculture. Je tiens à remercier l’ensemble des rapporteurs. Par leur travail acharné et leur pugnacité, ils ont su donner à ce texte une dimension démultipliée. Je pense, bien sûr, aux députés Nicole Le Peih, Pascal Lavergne, Éric Girardin et Pascal Lecamp, et aux sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville, que je salue plus particulièrement puisque je suis dans les murs du Sénat. Je remercie également les présidents de commission, Mmes Aurélie Trouvé et Dominique Estrosi Sassone, ainsi que tous les négociateurs de la commission mixte paritaire, les administrateurs des deux chambres et les équipes de mon ministère, dont la volonté et l’engagement ont permis d’aboutir à une position de compromis ambitieuse et responsable. Mesdames, messieurs les sénateurs, à seulement deux jours de l’ouverture du salon de l’agriculture, notre agriculture, notre pêche et notre forêt se verront consacrer dans la loi le caractère d’intérêt général majeur de la Nation. L’objectif est clair : accroître substantiellement le potentiel agricole de notre pays afin de nous débarrasser des dépendances La méthode, elle aussi, est claire : il s’agit de faire confiance aux filières, qui définiront, dans le cadre des conférences de la souveraineté alimentaire, des objectifs de reconquête à dix ans. Ces objectifs seront atteints avec le concours des agriculteurs de demain, qui bénéficieront d’un enseignement agricole régénéré formant 30 % d’apprenants supplémentaires d’ici à 2030. Pour ce faire, une sixième mission viendra compléter l’actuel cadre de notre enseignement agricole, afin de former notre relève aux grands défis des transitions climatiques et environnementales et du renouvellement des Un effort accru de sensibilisation des plus jeunes aux métiers du vivant, avec le programme national de découverte des métiers et la création du bachelor agro, viendra renforcer cette Ce ferme appui de l’État au renouvellement des générations se traduit également par une action massive en faveur de l’installation et de la transmission. Un accompagnement structuré sera mis en place, d’une part, par la création du réseau France Services agriculture, qui permettra demain d’accueillir toute personne souhaitant s’engager dans une activité agricole ou transmettre, que son ambition soit d’être salarié ou chef d’exploitation, que son projet soit abouti ou non, et, d’autre part, par la mise en place du diagnostic modulaire. Ce dernier constituera une source d’information précieuse et attendue par la profession, pour que les meilleures décisions soient prises en matière de viabilité économique, sociale et environnementale des exploitations. Les personnes qui veulent préparer leur projet d’exercice en commun de l’activité agricole auront également l’occasion de découvrir l’essai Mesdames, messieurs les sénateurs, la volonté de renouveler les générations nous a aussi imposé de renforcer l’attractivité du métier d’agriculteur. Pour ce faire, ce projet de loi permet une dépénalisation des atteintes non intentionnelles – et strictement celles-ci – à l’environnement et abaisse les délais de traitement des recours contentieux menés à l’encontre des ouvrages agricoles et hydrauliques. Il s’agit là d’un gage de sérénité pour le monde paysan qui, je le répète, se traduit non par une modification des règles de fond, mais par une accélération de la procédure. Par ailleurs, nous abaissons substantiellement les contraintes pesant sur nos exploitants au travers de la création d’un régime unique de la haie, qui permettra de sécuriser les travaux et d’inciter à la plantation. Enfin, nos éleveurs verront leurs troupeaux mieux protégés de la prédation lupine par la facilitation des tirs de défense et par la sécurisation juridique de l’utilisation des chiens de berger patous. Pour conclure, mesdames, messieurs les sénateurs – et j’insiste tout particulièrement sur ce sujet qui me tient à cœur –, la place des femmes en agriculture sera renforcée et revalorisée grâce à ce projet de loi. L’amélioration de leur statut figurera désormais explicitement dans les objectifs de notre politique agricole afin que notre nation reconnaisse le rôle essentiel qu’elles jouent, et ont encore à jouer, dans le renouvellement des générations. L’accès au statut de chef d’exploitation sera facilité au travers d’une stratégie visant à lever les freins à l’installation ; le réseau France Service Agriculture veillera à ce que les agricultrices puissent bénéficier de toutes les commodités à cet effet. Pour résumer, mesdames, messieurs les sénateurs, en votant ce texte, nous réancrons les deux pieds de la France dans le socle le plus solide et le plus fidèle de toutes les civilisations humaines, Le cadre est désormais posé pour la reconquête de notre souveraineté alimentaire et la parole de l’État est tenue. Mon seul mot d’ordre est désormais : merci de voter ce projet de loi ! président. Nous passons à la discussion du texte élaboré par la commission mixte paritaire. Je rappelle que, en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, le Sénat examinant après l’Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, il se prononce par un seul vote sur l’ensemble du texte en ne retenant que les amendements présentés ou acceptés par le Je donne lecture du texte élaboré par la commission mixte paritaire. de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture TITRE Ier RECONQUÉRIR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DE LA FRANCE POUR LA DÉFENSE DE SES INTÉRÊTS I. – Le livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime est ainsi 1° Au début, il est ajouté un article L. 1 A ainsi rédigé : protection, la valorisation et le développement de l’agriculture et de la pêche sont d’intérêt général majeur en tant qu’ils garantissent la souveraineté alimentaire de la Nation. Ils constituent un intérêt fondamental de la Nation en tant qu’éléments essentiels de son potentiel économique. « La souveraineté alimentaire s’entend comme le maintien et le développement des capacités de la Nation à produire, à transformer et à distribuer les produits agricoles et alimentaires nécessaires à l’accès de l’ensemble de la population à une alimentation saine, et le soutien des capacités exportatrices contribuant à la sécurité alimentaire mondiale. « L’agriculture au sens du présent livre, qui s’entend des activités réputées agricoles en application de l’article L. 311-1, comprend notamment l’élevage, l’aquaculture, le pastoralisme, la viticulture, les semences, l’horticulture, l’apiculture et la aa) Au début, il est ajouté un I A ainsi rédigé : politique en faveur de la souveraineté alimentaire mentionnée à l’article L. 1 A a pour priorités : la pérennité et l’attractivité de l’agriculture ainsi que le renouvellement de ses générations d’actifs, en facilitant l’installation, la transmission et la reprise dans le cadre de la politique de l’alimentation, la sécurité alimentaire et sanitaire de la Nation ; un haut niveau de compétitivité de l’agriculture ; « 3° De soutenir la recherche et l’innovation notamment pour favoriser les transitions climatique et environnementale de l’agriculture ; la juste rémunération des actifs en agriculture. « Les normes réglementaires en matière d’agriculture ne peuvent aller au-delà des exigences minimales des normes européennes, sauf lorsqu’elles sont spécialement motivées et évaluées avant leur adoption, et dès lors qu’elles ne sont pas susceptibles d’engendrer une situation de concurrence déloyale. « La France tire le plein parti des règles européennes en matière d’agriculture, en particulier dans le cadre de la politique agricole commune. » ; a) Le I est ainsi priorités mentionnées au I A se traduisent par des politiques ayant pour finalités : « 1° De sauvegarder et, pour les filières les plus à risque, de reconquérir la souveraineté alimentaire de la France, en maintenant et développant ses systèmes de production et ses filières nationales de production, de transformation et de distribution ainsi que leur valeur ajoutée, en alliant performance économique, sociale, sanitaire et environnementale et en protégeant les agriculteurs de la concurrence déloyale de produits importés issus de systèmes de production ne respectant pas les normes imposées par la réglementation européenne ; « 2° De garantir une sécurité alimentaire permettant l’accès de l’ensemble de la population à une alimentation suffisante, saine, sûre, diversifiée et nutritive, tout au long de l’année, et de concourir à la lutte contre la précarité alimentaire définie à l’article L. 266-1 du code de l’action sociale et des familles ; la compétitivité et la coopération agricoles sur le plan international, de soutenir les capacités exportatrices contribuant à la sécurité alimentaire mondiale, de maîtriser et réduire les dépendances aux importations dans les filières stratégiques pour la souveraineté alimentaire, de sécuriser les approvisionnements alimentaires du pays, en privilégiant l’approvisionnement national, dans le respect des règles du marché intérieur de l’Union européenne et des engagements internationaux ; « 4° De veiller, dans tout accord de libre-échange, au respect du principe de réciprocité et à une exigence de conditions de production comparables pour ce qui concerne l’accès au marché ainsi qu’à un degré élevé d’exigence dans la coopération en matière de normes sociales, environnementales, sanitaires et relatives au bien-être animal, en vue d’une protection toujours plus forte des consommateurs et d’une préservation des modèles et des filières agricoles français et répondre à l’accroissement démographique, en rééquilibrant les termes des échanges entre pays dans un cadre européen et de coopération internationale fondé sur le respect du principe de souveraineté alimentaire permettant un développement durable et équitable, en contribuant à la lutte contre la faim dans le monde et en soutenant l’émergence et la consolidation de l’autonomie alimentaire dans le monde ; « 6° De rechercher des solutions techniques et scientifiques utiles aux transitions climatique et environnementales et d’accompagner les agriculteurs pour surmonter de façon résiliente les crises de toute nature susceptibles de porter atteinte aux capacités de production et à l’approvisionnement alimentaire nationaux ; reconnaître et mieux valoriser les externalités positives de l’agriculture, notamment en matière de services environnementaux et d’aménagement du territoire ; « 7° bis De préserver et de développer les réseaux d’irrigation nécessaires à une gestion durable de la production et des surfaces « 8° De favoriser l’installation économiquement viable d’exploitations agricoles en agriculture biologique, au sens de l’article L. 641-13 du présent code, en veillant à l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché national, et pour atteindre les objectifs inscrits dans le programme national sur l’ambition en agriculture biologique, de manière notamment à ce que l’agriculture biologique représente 21 % de la surface agricole utile cultivée au 1er janvier 2030 ; préserver la surface agricole utile ; « 9° bis De promouvoir l’autonomie de l’Union européenne et de la France en protéines, en fixant un objectif national de surface agricole utile cultivée en légumineuses de 10 % d’ici au 1er janvier 2030 et d’atteinte de l’autonomie protéique nationale en 2050 ; « 10° De concourir aux transitions énergétique et climatique, en contribuant aux économies d’énergie et au développement des matériaux décarbonés et des énergies renouvelables ainsi qu’à l’indépendance énergétique de la Nation, notamment par la valorisation optimale et durable des sous-produits d’origine agricole et agroalimentaire dans une perspective d’économie circulaire et de retour de la valeur aux agriculteurs ; « 11° De soutenir la recherche, l’innovation et le développement, notamment dans les domaines de la préservation de la santé des sols, des semences, des nouvelles techniques génomiques, de la sélection variétale, des fertilisants agricoles, de la production de biomasse, y compris sylvicole, des solutions fondées sur la nature et la réduction des dépendances à l’égard des intrants de toute nature ; « 11° bis De maintenir un haut niveau de protection des cultures, en soutenant la recherche en faveur des solutions apportées aux agriculteurs, économiquement viables, techniquement efficaces et compatibles avec le développement durable, afin de diminuer l’usage des produits phytopharmaceutiques et, à défaut de telles solutions, en s’abstenant d’interdire les usages de produits phytopharmaceutiques autorisés par l’Union définir des dispositifs de prévention et de gestion des risques ; « 13° De participer au développement des territoires de façon équilibrée et durable, concourant notamment à la qualité des services à la population, en prenant en compte les situations spécifiques à chaque région, notamment des zones dites “intermédiaires” et des zones de montagne, d’encourager l’ancrage territorial de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, y compris par la promotion de circuits courts, et de favoriser la diversité des produits par le développement des productions sous des signes d’identification de la qualité et de l’origine ; « 14° De veiller à une juste rémunération des exploitants, salariés et non-salariés des secteurs agricole et agroalimentaire ainsi qu’à leurs conditions de travail, leur protection sociale et leur qualité de vie, de préserver un modèle d’exploitation agricole familiale, de rechercher l’équilibre des relations commerciales, notamment par un meilleur partage de la valeur ajoutée, et de contribuer à l’organisation collective des acteurs ; reconnaître et de valoriser le rôle des femmes en agriculture en veillant à ce qu’elles puissent exercer sous un statut adapté à leur situation et soient informées et accompagnées dans le choix des modes d’exercice de leur profession, en bénéficiant d’un accès facilité au statut de chef d’exploitation, à la formation continue, à une rémunération équitable, et à une protection et une action sociales aux règles adaptées pour tenir pleinement compte des spécificités des métiers et des contraintes des femmes chefs d’exploitations et salariées agricoles, notamment par la prise en compte de leurs parcours professionnels pour améliorer le calcul des droits à retraite ; « 16° De contribuer à la protection de la santé publique et de la santé des agriculteurs et des salariés du secteur agricole, en assurant le développement de la prévention sanitaire des actifs agricoles, de veiller au bien-être et à la santé des animaux, à la santé des végétaux et à la prévention des zoonoses en prenant en compte l’approche “une seule santé” ; le maintien de l’élevage et de l’agropastoralisme en France et de lutter contre la décapitalisation, par un plan stratégique dédié, déterminant notamment les objectifs de production, en assurant l’approvisionnement en protéines animales des Français et en maintenant l’ensemble des fonctionnalités environnementales, sociales, économiques et territoriales de l’élevage, ainsi que ses complémentarités agronomiques avec les productions « 18° De promouvoir la souveraineté en fruits et légumes par un plan stratégique « 19° De favoriser l’acquisition pendant l’enfance et l’adolescence d’une culture générale de l’alimentation et de l’agriculture, en soulignant les enjeux culturels, environnementaux, économiques et de santé publique des choix alimentaires ; « 20° De promouvoir l’information des consommateurs quant aux lieux et aux modes de production et de transformation des produits agricoles et « 21° De veiller à mettre en œuvre une fiscalité compatible avec l’objectif d’amélioration du potentiel productif agricole. « La politique d’aménagement rural définie à l’article L. 111-2 et les dispositions particulières aux professions agricoles en matière de protection sociale et de droit du travail prévues au livre VII contribuent à ces d) À la première phrase des V et VI et au VII, les mots : « l’agriculture et de l’alimentation » sont remplacés par les mots : « la souveraineté code rural et de la pêche maritime est complété par un article L. 611-1-1 ainsi rédigé : “Conférences de la souveraineté alimentaire”, réunissant les représentants des filières siégeant dans les conseils spécialisés mentionnés à l’article L. 621-5 et des organisations interprofessionnelles reconnues mentionnées à l’article L. 632-1, sont organisées en 2026 sous l’égide de l’Établissement national des produits de l’agriculture et de la mer (FranceAgriMer) mentionné à l’article L. 621-1. national des produits de l’agriculture et de la mer accompagne les interprofessions et les filières afin qu’elles définissent une stratégie assortie d’objectifs, notamment de production, à horizon de dix ans, en vue de l’amélioration de la souveraineté alimentaire de la Nation, ou tout du moins d’assurer sa « Ces travaux font l’objet d’une synthèse présentée lors d’une “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire”, présidée par le ministre chargé de l’agriculture. Cette synthèse est accessible au public. Elle est actualisée au moins une fois tous les dix ans. « Chaque année, la mer publie un rapport sur le niveau de réalisation des objectifs figurant dans la synthèse mentionnée au troisième alinéa du présent article. Ce rapport est public et remis au Parlement. « Chaque stratégie par filière fait l’objet d’un rapport à mi-parcours. Ce rapport analyse les éventuelles raisons de l’écart aux objectifs déterminés dans la stratégie de la filière et formule des recommandations. Ces documents sont remis au ministre chargé de l’agriculture. Une synthèse, produite par l’Établissement national de produits de l’agriculture et de la mer, est remise au Parlement. Elle comporte une annexe spécifique relative aux filières des collectivités régies par les articles 73 et 74 de la Constitution ainsi que de la Nouvelle-Calédonie. « Le ministre chargé de l’agriculture peut convoquer une nouvelle “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire”, notamment s’il constate des écarts significatifs à la trajectoire dans plusieurs II. – Au début du livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime, sont ajoutés des articles L. 1 A et L. 1 B ainsi politiques publiques et les règlements ayant une incidence sur l’agriculture, au sens de l’article L. 1 A, et la pêche s’inspirent du principe de non-régression de la souveraineté alimentaire selon lequel la protection du potentiel agricole de la Nation ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du Le deuxième alinéa de l’article L. 121-10 du code de l’urbanisme est complété par une phrase ainsi rédigée : « Cette restriction ne s’applique pas aux communes insulaires À l’article 410-1 du code pénal, après le mot : « économique », sont insérés les mots : « , notamment agricole, ». se donne pour objectif, dès 2025, de porter au sein du Conseil de l’Union européenne une proposition de révision du règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, modifiant les règlements (CE) n° 1924/2006 et (CE) n° 1925/2006 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant la directive 87/250/CEE de la Commission, la directive 90/496/CEE du Conseil, la directive 1999/10/CE de la Commission, la directive 2000/13/CE du Parlement européen et du Conseil, les directives 2002/67/CE et 2008/5/CE de la Commission et le règlement (CE) n° 608/2004 de la Commission dit « INCO » (Information du consommateur), concourant au renforcement de la souveraineté alimentaire de la France et à l’adaptation au changement climatique ainsi qu’à son atténuation par une information plus complète des consommateurs sur les conséquences de leurs achats. À cette fin, l’État se donne pour objectif d’élaborer, en concertation avec les parties prenantes économiques et associatives, une proposition globale cohérente visant à renforcer les obligations de transparence qui comprend notamment : 1° Un affichage obligatoire, lisible et clair de l’origine des denrées alimentaires sous la forme d’un symbole graphique en face avant des emballages indiquant le principal pays de provenance, la part des matières premières provenant de l’Union européenne et la part d’origine nationale, ainsi que le pays de transformation finale du produit ; 2° Un affichage lisible et clair des méthodes de production interdites ou restreintes au sein de l’Union européenne en face avant des emballages des denrées alimentaires importées de pays tiers, lorsque de telles méthodes ont été utilisées pour produire lesdites denrées. Ces méthodes s’entendent notamment des pratiques relatives au droit du travail ou au bien-être animal ou du recours aux produits 3° Une mise en avant plus claire et lisible des produits sous signes d’identification de la qualité et de l’origine, par un affichage distinct en face avant des emballages des denrées alimentaires et par une restriction de l’usage du terme « label » aux seuls produits bénéficiant du label rouge ; 4° (nouveau) Un renforcement de l’information publique sur la politique de contrôle des risques sanitaires et environnementaux liés aux denrées alimentaires importées de pays tiers, précisant le nombre de contrôles, notamment de contrôles aléatoires, ainsi que les effectifs dédiés à ces contrôles et les suites qui leur sont données. TITRE II FORMER ET METTRE L’INNOVATION AU SERVICE DU RENOUVELLEMENT DES GÉNÉRATIONS ET DES TRANSITIONS EN Chapitre Ier Objectifs programmatiques en matière d’orientation, de formation, de recherche et I. – Les politiques d’orientation et de formation aux métiers de l’agriculture contribuent à la politique d’installation des nouveaux agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles définie au IV de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime afin d’assurer le renouvellement des générations et la progression du nombre d’actifs dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture. Les politiques publiques de l’éducation, de la recherche, de l’innovation et de l’insertion professionnelle y concourent, en cohérence avec les spécificités des territoires. Elles visent avant 2030 à : 1° Augmenter de 30 % par rapport à 2022 le nombre d’apprenants dans les formations de l’enseignement agricole technique qui préparent aux métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire ; 2° Augmenter de 75 % par rapport à 2017 le nombre de vétérinaires formés en 3° Augmenter de 30 % par rapport à 2017 le nombre d’ingénieurs agronomes 1er juillet 2027, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport d’étape sur la réalisation des objectifs figurant aux 1° à 3°. Il précise la stratégie mise en œuvre pour atteindre les objectifs en 2030 et les éventuelles mesures correctives mises en place s’il est constaté que la trajectoire d’augmentation est manifestement en deçà des II. – À ces fins, l’État, les régions et les autres collectivités territoriales intéressées conduisent des politiques publiques appropriées et adaptées à chaque territoire pour permettre, à l’horizon 2030 : significativement le nombre de personnes formées aux métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire et aux métiers de la formation et du conseil qui accompagnent les actifs dans ces secteurs, y compris les personnes en situation de handicap dans le cadre de leurs différents parcours de scolarisation ; 1° bis De poursuivre l’accroissement du nombre de femmes dans les formations qui préparent aux métiers de l’agriculture et de significativement le niveau de diplôme moyen des nouveaux actifs des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, en accroissant leurs compétences entrepreneuriales et de gestion d’entreprise, de management, de numérique, ainsi qu’en renforçant leur socle de connaissances dans les domaines des techniques agronomiques, zootechniques, relatives aux transitions climatique et environnementale et à l’agriculture biologique ; significativement le nombre des actifs de ces secteurs bénéficiant d’une formation tout au long de la vie, et particulièrement des agricultrices, afin notamment d’améliorer leurs compétences en particulier dans les domaines mentionnés au 2° ; l’effort de recherche, d’innovation et de diffusion des connaissances dans les champs thématiques stratégiques qui concourent à la préservation de la souveraineté alimentaire et à l’identification de solutions techniques et scientifiques relatives aux transitions climatique et environnementale, en réponse aux besoins des agriculteurs, en lien avec les diagnostics modulaires, les filières et les instituts techniques, et d’en accélérer le transfert vers les structures de formation et de conseil, en particulier dans la perspective des projets d’installation ou de développement des exploitations 5° De développer des collaborations entre la recherche publique et les entreprises, orientées vers les besoins mentionnés au 4° ; 6° De renforcer la promotion et l’accès à la validation des acquis de l’expérience dans les secteurs agricole et agroalimentaire, en vue d’accroître significativement le nombre d’actifs bénéficiant de ce service public pour obtenir tout ou partie d’un diplôme, en reconnaissant leurs acquis professionnels et leur expérience, pour faire valoir leur ancienneté en cas de reconversion, en portant une attention particulière aux agricultrices arrivant au terme des cinq années du statut de conjoint collaborateur défini à l’article L. 321-5 du code rural et de la pêche 7° De sécuriser ou, en fonction de l’évolution du nombre d’apprenants, d’accroître, les moyens financiers et d’investissement des établissements mentionnés aux articles L. 811-8, L. 813-8 et L. 813-9 du même code. Les politiques publiques conduites par territoriales intéressées s’appuient sur un schéma de communication pluriannuel axé sur la valorisation de l’enseignement agricole et le renforcement des effectifs d’élèves et et les régions établissent un programme national d’orientation et de découverte des métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, des métiers de vétérinaire et d’assistant vétérinaire et des autres métiers du vivant, en associant les établissements d’enseignement technique agricole publics et privés et les professionnels concernés. Les autres collectivités territoriales intéressées ainsi que les établissements d’enseignement supérieur agricole publics et privés peuvent y participer à leur demande. Ce programme vise à rendre ces métiers plus attractifs. Il poursuit également l’objectif d’accueillir davantage de femmes dans les différentes voies de formation à ces métiers, notamment Le programme national comporte : 1° Pour tous les élèves des écoles élémentaires, des actions de découverte de l’agriculture et de sensibilisation aux enjeux de la souveraineté alimentaire et du changement climatique. Dès l’école primaire, des actions d’information et de découverte de l’agriculture et des modes de production agricole permettent de sensibiliser les élèves à la réalité du monde agricole et de leur transmettre des connaissances et des savoirs relatifs à la nature, à la culture, à une nutrition saine et à la nécessité de protéger la souveraineté alimentaire et 2° Pour tous les élèves de collège et de seconde, des actions d’information sur les métiers du vivant et les formations qui y préparent ainsi que, pour les élèves intéressés, des stages de découverte de ces métiers ; 2° bis Pour les maîtres de stage et d’apprentissage, des actions de sensibilisation à l’embauche de femmes ; 3° Un volet de promotion des métiers du vivant et des formations qui y préparent, spécifiquement ceux en manque de main-d’œuvre, et, le cas échéant et sur une base expérimentale, s’appuyant sur le service public audiovisuel et les réseaux sociaux. À compter du 1er septembre 2025, un dispositif de communication est mis en place en vue d’informer l’ensemble des professionnels de l’enseignement et de l’éducation travaillant dans les établissements élémentaires et secondaires, du secteur public comme du secteur privé, et de les sensibiliser aux formations ainsi qu’aux métiers du vivant, de l’agriculture, de l’élevage, de l’apiculture, de l’aquaculture et de la viticulture, de la forêt, des services et de l’animation du territoire pouvant être proposés par les établissements d’enseignement technique agricole et par les établissements de formation secondaire, d’enseignement supérieur court et d’enseignement supérieur long. L’État et les régions mettent en œuvre un programme national triennal de formation accélérée pour l’acquisition de compétences en matière d’agronomie, de zootechnie et de solutions techniques et scientifiques innovantes relatives aux transitions climatique et environnementale à destination des professionnels de l’enseignement, de la formation, du conseil et de l’administration travaillant dans le secteur de l’agriculture. En matière de recherche, d’innovation et de transfert, l’État soutient la mise en œuvre de plans prioritaires pluriannuels de transition et de souveraineté, dans le cadre des missions du développement agricole défini à l’article L. 820-1 du code rural et de la pêche maritime, et d’expérimentations ayant pour objectif d’élaborer des solutions innovantes, y compris par la reconception des systèmes de production, et d’accompagner la diffusion de ces solutions à l’échelle des filières et des territoires. Il s’appuie notamment sur les travaux scientifiques menés par les établissements publics placés sous sa tutelle comme l’Office français de la biodiversité, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ou l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Afin d’assurer la déclinaison à l’échelon départemental des dispositions du présent article qui impliquent une mobilisation des établissements d’enseignement technique agricole publics et privés liés à l’État par un contrat, l’État prend les mesures permettant de désigner, pour chaque département, un représentant de ces établissements qui doit être issu du secteur public. Ce représentant assure les liens nécessaires avec les partenaires concernés à l’échelon départemental, en particulier les services de l’éducation nationale et les collectivités Après le 3° du II de l’article L. 120-1 du code du service national, il est inséré un 4° ainsi rédigé : « 4° Un volontariat agricole d’une durée de six mois maximum, ouvert aux personnes âgées de dix-huit à trente-cinq ans, auprès des organisations professionnelles agricoles, des collectivités territoriales, des acteurs du développement agricole et rural mentionnés à l’article L. 820-2 du code rural et de la pêche maritime, et des entreprises mentionnées à l’article 2 de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, agréées dans les conditions prévues à la section 6 du chapitre II du présent titre. Le volontariat agricole comprend des activités relatives au lien entre agriculture et territoire, un temps d’immersion dans une ou plusieurs exploitations agricoles et un temps de découverte ou de formation dans un ou plusieurs établissements d’enseignement agricole, dans les conditions déterminées par l’organisme d’accueil du volontaire. » 2 bis A et 2 ter Chapitre II Mesures en faveur de l’orientation, de la formation, de la recherche et de l’innovation Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : 1° A Après l’article L. 810-2, il est inséré un article L. 810-3 ainsi rédigé : chaque département, un délégué de l’enseignement agricole est nommé par décret du ministre chargé de l’agriculture afin de renforcer la coopération avec les services départementaux de l’éducation nationale. « En association avec les établissements mentionnés au présent titre Ier, il participe à la promotion des métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires auprès des établissements d’enseignement scolaire, des conseillers d’orientation-psychologues et des centres mentionnés à l’article L. 313-4 du code de l’éducation. » ; est ainsi rédigé : et la formation professionnelle publics aux métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la nature et des territoires constituent une composante du service public de l’éducation. Ils relèvent du ministre chargé de « Ils sont dispensés dans le respect des principes généraux de l’éducation mentionnés au livre Ier du code de l’éducation. « Ils ont pour objet d’assurer, en associant les professionnels concernés, une formation générale et une formation technologique et professionnelle aux métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la nature, de l’aquaculture, du paysage ainsi que de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles et à d’autres métiers dans les domaines des services, du développement et de l’animation des territoires ainsi que de la gestion de l’eau et de l’environnement. « Ils répondent aux enjeux de souveraineté alimentaire, de renouvellement des générations d’actifs en agriculture, de développement, de structuration et de compétitivité des filières de production et de transformation agricole alliant performance économique, sociale, sanitaire et environnementale, de promotion de la diversité des systèmes de production agricole, de recherche de solutions techniques et scientifiques en matière de transitions climatique et environnementale et de sensibilisation au bien-être animal. Ils veillent à la transmission de connaissances et de compétences éprouvées, anciennes ou innovantes, relatives à l’ensemble des filières agricoles françaises. Ils contribuent à sensibiliser la population dans ces domaines et à faire découvrir aux enfants l’agriculture et l’alimentation saine et diversifiée. « Les établissements dispensant cet enseignement et cette formation professionnelle remplissent les missions suivantes : « 1° Ils assurent une formation générale, technologique et professionnelle, initiale et « 2° Ils contribuent à l’insertion scolaire, sociale et professionnelle des jeunes et à l’insertion sociale et professionnelle des adultes, en participant à leur orientation ; « 3° Ils contribuent au développement, à l’expérimentation et à l’innovation agricoles et agroalimentaires ; « 4° Ils contribuent à l’animation et au développement des territoires ; « 5° Ils participent à des actions de coopération internationale, en favorisant les échanges et l’accueil d’élèves, d’apprentis, d’étudiants, de stagiaires et de personnels ; « 6° Ils mettent en œuvre toute action visant à répondre durablement aux besoins d’emplois nécessaires pour assurer la souveraineté alimentaire et assurent le développement des connaissances et des compétences en matière de transitions climatique et environnementale. « Les régions sont associées à la mise en œuvre de l’ensemble de ces 1° bis Après le mot : « entreprises », la fin du premier alinéa de l’article L. 811-5 est ainsi rédigée : « dans les domaines des métiers mentionnés à 1° ter Le 3° du I de l’article L. 811-8 est ainsi modifié : a) Après le mot : « agricoles », sont insérés les mots : « qui constituent des centres à vocation b) Après les mots : « à l’expérimentation », sont insérés les mots : « , au 1° quater Après le même 3°, il est inséré un alinéa ainsi « Il propose, en lien avec les partenaires du territoire, des dispositifs permettant à des porteurs de projet d’installation en agriculture de disposer d’un cadre et d’un accompagnement pour le test d’activité en 1° quinquies Après ledit 3°, sont insérés deux alinéas ainsi « Les exploitations agricoles mentionnées au 3° peuvent bénéficier des aides de toute nature, ainsi que des avantages prévus par le code général des impôts, le code de la sécurité sociale et le livre VII du code rural et de la pêche maritime, dont bénéficient les entreprises agricoles. « Les ateliers technologiques mentionnés au 3° du présent article peuvent bénéficier des aides de toute nature, ainsi que des avantages prévus par le code général des impôts, le code de la sécurité sociale et le livre VII du code rural et de la pêche maritime, dont bénéficient les établissements d’enseignement et de formation professionnelle agricoles privés dont l’association ou l’organisme responsable a passé un contrat avec l’État participent au service public de l’éducation et, à ce titre, contribuent à atteindre les objectifs définis aux troisième et quatrième alinéas de l’article L. 811-1 ainsi qu’à assurer les missions mentionnées aux 1° à 6° du même article L. 811-1, sans que la mise en œuvre de la formation professionnelle continue ou par l’apprentissage relève de ce contrat. Ils relèvent du ministre chargé de l’agriculture. peuvent disposer d’un ou de plusieurs ateliers technologiques ou d’une ou de plusieurs exploitations agricoles ou aquacoles qui constituent des centres à vocation pédagogique, qui assurent l’adaptation et la formation aux pratiques professionnelles et qui contribuent à la démonstration, à l’expérimentation, au développement et à la diffusion des techniques nouvelles, en cohérence avec les orientations des politiques publiques pour « Les articles L. 111-1, L. 111-2, L. 111-3, L. 111-6, L. 112-1, L. 112-2, L. 121-1 à L. 121-4, L. 121-5, L. 121-6, L. 122-1-1 à L. 122-5, L. 131-1 et L. 131-1-1 du code de l’éducation leur sont applicables. » ; 2° bis Avant le dernier alinéa de l’article L. 813-8, il est inséré un « Les personnels enseignants et de documentation mentionnés au deuxième alinéa du présent article bénéficient des dispositions applicables aux personnels mentionnés à l’article L. 811-4 en matière de rupture conventionnelle. » ; 3° La cinquième ligne du tableau du second alinéa de l’article L. 843-2 est ainsi L. 811-1 du … d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le I. – Le livre VIII du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : a) Au premier alinéa, les mots : « des enseignants-chercheurs, enseignants et usagers » sont remplacés par les mots : « des enseignants-chercheurs et enseignants » ; b) Le dernier alinéa est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés : « La récusation d’un membre d’une section disciplinaire peut être prononcée s’il existe une raison objective de mettre en doute son impartialité. L’examen des poursuites peut être attribué à la section disciplinaire d’un autre établissement s’il existe une raison objective de mettre en doute l’impartialité de la section. La demande de récusation ou de renvoi à une autre section disciplinaire peut être formée par la personne poursuivie, par le directeur de l’établissement ou par le ministre chargé de « En cas de renvoi des poursuites devant la section disciplinaire d’un autre établissement, l’établissement d’origine prend en charge, s’il y a lieu, les frais de transport et d’hébergement des témoins convoqués par le président de la section disciplinaire, dans les conditions prévues pour les déplacements temporaires des personnels civils de l’État. d’État précise la composition, les modalités de désignation des membres et le fonctionnement de la section disciplinaire. Il fixe les conditions selon lesquelles le conseil d’administration complète la composition de la section disciplinaire lorsque le nombre de représentants élus des enseignants-chercheurs et enseignants ne permet pas la constitution des différentes formations de jugement et désigne le membre de chacun des corps ou catégories de personnels non titulaires qui ne sont pas représentés au sein de la section disciplinaire. Il détermine également les conditions dans lesquelles la récusation d’un membre d’une section disciplinaire ou l’attribution de l’examen des poursuites à la section disciplinaire d’un autre établissement sont décidées. Certaines sections peuvent être communes à plusieurs 2° La section 1 du chapitre II est complétée par un article L. 812-7 ainsi rétabli : ministre chargé de l’agriculture peut prononcer la suspension d’un membre du personnel de l’enseignement supérieur agricole public pour une durée qui n’excède pas un an, sans privation de a) À la fin du premier alinéa, les mots : « , enseignants et usagers de ces établissements » sont remplacés par les mots : « et enseignants de ces établissements » ; b) Les quatrième à dernier alinéas sont remplacés par six alinéas ainsi « Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire statuant en matière disciplinaire est présidé par un conseiller d’État désigné par le vice-président du Conseil d’État. « Hormis son président, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire statuant en matière disciplinaire ne comprend que des enseignants-chercheurs et des enseignants d’un rang égal ou supérieur à celui de la personne faisant l’objet d’une procédure disciplinaire devant lui. « Le président du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, désigne pour chaque affaire les membres appelés à former une commission d’instruction. La fonction de rapporteur de cette commission peut être confiée par le président à un magistrat des juridictions administratives ou financières extérieur à la formation disciplinaire. « Le rapporteur de la commission d’instruction n’a pas voix délibérative au sein de la formation de jugement. d’un membre du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire peut être prononcée s’il existe une raison objective de mettre en doute son impartialité. La demande de récusation est formée par la personne poursuivie, par le directeur de l’établissement, par le directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt ou par le ministre chargé de l’agriculture. « La composition, les modalités de désignation et de récusation des membres du Conseil et son fonctionnement sont fixés par décret en Conseil II. – Le I entre en vigueur le 1er janvier 2026. Les articles L. 812-5 et L. 814-4 du code rural et de la pêche maritime, dans leur rédaction antérieure au présent article, demeurent 1° Aux procédures en cours à cette date devant le conseil d’administration de l’établissement constitué en section disciplinaire ; 2° Aux appels formés devant le Conseil national de l’enseignement supérieur agricole, agroalimentaire et vétérinaire contre les décisions prises avant cette date par le conseil d’administration de l’établissement constitué en section disciplinaire. La validité des dispositions réglementaires relatives à la procédure devant le conseil d’administration de l’établissement constitué en section disciplinaire et à sa composition, ainsi que celles relatives à la procédure devant le Conseil national de l’enseignement supérieur agricole, agroalimentaire et vétérinaire et à sa composition, est maintenue pour l’application du présent article. L’article L. 800-1 du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : 1° Au premier alinéa, les mots : « l’agro-écologie » sont remplacés par les mots : « les outils scientifiques et techniques utiles aux transitions climatique et 2° Au deuxième alinéa, les mots : « de l’agro-écologie » sont remplacés par les mots : « d’outils scientifiques et techniques utiles aux transitions climatique et environnementale ». a) Au deuxième alinéa, les mots : « des centres de formation professionnelle et de promotion agricoles créés par le ministère de l’agriculture dans des conditions fixées par décret, » sont remplacés par les mots : « les centres de formation mentionnés aux 2° et 2° bis du I de b) Au dernier alinéa, les mots : « centres de formation professionnelle et de promotion agricoles publics » sont remplacés par les mots : « centres de formation publics mentionnés aux 2° 2° Le I de l’article L. 811-8 est ainsi modifié : a) Au 2°, les mots : « et de promotion agricoles » sont remplacés par le mot : « continue » ; b) Après le même 2°, il est inséré un 2° bis « 2° bis Un ou plusieurs centres de formation professionnelle continue et d’apprentissage qui dispensent les formations mentionnées au présent chapitre ; » c) Au sixième alinéa, la référence : « 2° » est remplacée par les références : d) Au septième alinéa, les mots : « professionnelle et de promotion agricoles ou dans les centres de formation d’apprentis mentionnés au 2° » sont remplacés par les mots : « mentionnés aux 2° l’article L. 813-8 du code rural et de la pêche maritime 1° À la fin de la première phrase, les mots : « détenir les titres et présenter les qualifications comparables à ceux requis dans l’enseignement agricole public » sont remplacés par les mots : « justifier des qualifications et de l’expérience professionnelle prévues par voie 2° La deuxième phrase est I. – Le I de l’article L. 214-13 du code de l’éducation est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Pour l’enseignement agricole, une analyse des besoins de consolidation ou d’ouverture de sections de formation professionnelle initiale sous statut scolaire dans l’enseignement agricole est réalisée avant l’adoption du contrat de plan régional. Si cette analyse révèle l’existence de tels besoins, le contrat de plan régional fixe des objectifs d’accroissement du nombre de personnes formées dans les secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et du II. – Le livre VIII l’article L. 811-8, il est inséré un article L. 811-8-1 ainsi rédigé : le contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelles prévu à l’article L. 214-12 du code de l’éducation fixe des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans les conditions prévues au dernier alinéa du I de l’article L. 214-13 du même code, soit en prévoyant d’augmenter le nombre d’élèves accueillis dans une section, soit en prévoyant d’ouvrir de nouvelles sections de formation professionnelle initiale sous statut scolaire, un contrat territorial est conclu pour chaque établissement concerné, dans le respect des conventions prévues au IV du même article L. 214-13, entre l’établissement, l’autorité administrative de l’État compétente en matière d’enseignement technique agricole et en matière d’enseignement général, la région et les représentants locaux des branches professionnelles. Les autres collectivités territoriales intéressées peuvent y participer à leur demande. « Ce contrat définit un plan d’action pluriannuel et prévoit les engagements des différentes parties. Dans ce cadre, l’État pourvoit aux emplois de personnels d’enseignement et de documentation. » ; 2° Au premier alinéa de l’article L. 811-9, le mot : « précédent » est remplacé par la référence : « L. 811-8 » ; l’article L. 813-3, il est inséré un article L. 813-3-1 ainsi rédigé : peut être conclu, dans le respect des conventions prévues au IV du même article L. 214-13, entre un établissement concerné mentionné à l’article L. 813-1 du présent code, l’autorité administrative de l’État compétente en matière d’enseignement technique agricole et en matière d’enseignement général et les représentants locaux des branches professionnelles ainsi, le cas échéant, que la région. Les autres collectivités territoriales intéressées peuvent y participer à leur demande. plan d’action pluriannuel et prévoit le rôle des différentes parties ainsi que les engagements de l’État en termes de moyens. » Le titre Ier du livre VIII du code rural et de la pêche maritime est ainsi établissements publics d’enseignement supérieur agricole peuvent passer des conventions de coopération avec des établissements d’enseignement supérieur privés relevant du ministre chargé de l’agriculture mentionnés à l’article L. 813-10, en vue de la formation initiale et continue d’ingénieurs, de paysagistes, de vétérinaires ou de cadres dans les conditions prévues à 1° La section 3 du chapitre II est complétée par un article L. 812-12 établissements publics d’enseignement supérieur agricole et les professionnel peuvent être accrédités, conjointement avec un ou plusieurs établissements mentionnés aux articles L. 811-8, L. 813-8 ou L. 813-9 assurant une formation de technicien supérieur agricole, pour dispenser des formations de l’enseignement supérieur conduisant à un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, reconnu comme une licence en sciences et techniques de l’agronomie du système licence-master-doctorat, et ayant un objectif d’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Ce diplôme est dénommé “Bachelor Agro”. « Le diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, par son adossement à la recherche et ses interactions avec les acteurs professionnels, apporte les compétences notamment en matière de management, d’entrepreneuriat agricole ou de conduite des productions et des transitions de l’agriculture ou de la forêt dans un contexte de changement climatique, de génie de la robotique et du numérique agricoles, de génie de la bioéconomie, de la décarbonation et de l’énergétique agricoles ou de génie de l’eau en « Par dérogation à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 812-1, l’accréditation est délivrée par arrêté du ministre chargé de l’agriculture, sur avis conforme du ministre chargé de l’enseignement supérieur pour l’accréditation des établissements relevant de ce dernier. Le ministre chargé de l’agriculture veille à ce que le maillage territorial des établissements dispensant des formations de l’enseignement supérieur conduisant à un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie apporte une réponse de proximité aux besoins en matière de 2° À la fin de la première phrase du premier alinéa de l’article L. 813-2, les mots : « la dernière année de formation de techniciens supérieurs » sont remplacés par les mots : « l’enseignement supérieur inclus » ; 3° La section 2 du chapitre III est complétée par un article L. 813-12 établissements d’enseignement supérieur privés à but non lucratif relevant de l’article L. 813-10 et reconnus d’intérêt général en application de l’article L. 732-1 du code de l’éducation peuvent être accrédités par le ministre chargé de l’agriculture, conjointement avec un ou plusieurs établissements mentionnés aux articles L. 811-8, L. 813-8 ou L. 813-9 du présent code assurant une formation de technicien supérieur agricole, pour dispenser des formations de l’enseignement supérieur conduisant à un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, reconnu comme une licence en sciences et techniques de l’agronomie du système licence-master-doctorat, et ayant un objectif d’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, défini à l’article L. 812-12, sous réserve de la validation des conditions et des modalités de contrôle des connaissances et des aptitudes des étudiants, des apprentis ou des stagiaires par le ministre chargé de l’agriculture, qui délivre le diplôme. d’enseignement supérieur privés mentionnés au premier alinéa du présent article peuvent également dispenser le diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, dans le cadre d’une convention de coopération conclue en application de l’article L. 812-4 avec un établissement public d’enseignement supérieur agricole accrédité et habilité dans les conditions prévues à l’article L. 812-12. Cette convention prévoit les modalités de contrôle des connaissances et des aptitudes nécessaires à l’obtention de ce diplôme national par les étudiants, les apprentis ou les stagiaires. » a) Les troisième et dernière phrases du premier alinéa sont ainsi rédigées : « Il est également consulté sur les missions confiées aux établissements d’enseignement supérieur privés relevant du ministre de l’agriculture mentionnés à l’article L. 813-10. La composition, les attributions et les modalités de désignation des représentants des personnels, étudiants et apprentis des établissements publics et des établissements privés ainsi que les modalités de fonctionnement de ce conseil sont fixées par deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Il formule toute proposition sur les questions d’intérêt national dans les domaines de agroalimentaire et vétérinaire. Il peut être saisi de toute question par le ministre chargé de l’agriculture. » ; l’article L. 814-4, les mots : « relevant du ministre chargé de l’agriculture » sont remplacés par les mots : « agricole publics ». Le livre VIII du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : a) Le premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il accompagne le déploiement d’outils scientifiques et techniques utiles aux transitions climatique et environnementale et vise au renforcement de la souveraineté alimentaire. » ; b) Avant le dernier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Ces actions de développement peuvent être regroupées dans des plans prioritaires pluriannuels de transitions climatique et environnementale et de souveraineté agricole et agroalimentaire. Ces plans sont élaborés de manière collective en vue de proposer des solutions innovantes à des problèmes identifiés et besoins exprimés notamment par les filières agricoles, y compris par la transformation des systèmes de production, et d’en accompagner le déploiement à l’échelle de ces filières et des a) La deuxième occurrence du mot : « agricole » est remplacée par les mots : « supérieur agricole publics et privés, les établissements d’enseignement technique agricole publics et d’enseignement technique agricole publics et privés bénéficient, pour l’exécution de leurs missions, de l’appui des autres organismes mentionnés au premier alinéa du présent article, dans des conditions définies par un arrêté du ministre chargé de l’agriculture labellisant les catégories d’experts scientifiques et professionnels habilitées à y intervenir. Le conseil d’administration de ces établissements est régulièrement tenu informé de ces 3° Le premier alinéa de l’article L. 830-1 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Elle apporte un appui à l’enseignement technique agricole public et privé. » Le titre IV du livre II du est complété par un III ainsi rédigé : commission des actes vétérinaires réalisés dans les conditions fixées aux 14° et 15° de l’article L. 243-3 est constituée au sein du conseil national de l’ordre des vétérinaires. Elle est notamment consultée sur les demandes d’habilitation des centres de formation. Ses conditions d’organisation et de fonctionnement sont fixées par voie réglementaire. » ; est complété par des 14° et 15° ainsi « 14° Les personnes, inscrites sur une liste tenue par l’ordre des vétérinaires, qui sont salariées d’un vétérinaire ou d’une société de vétérinaires habilités à exercer ou employées par une école vétérinaire française et qui pratiquent dans un établissement vétérinaire, sous la responsabilité d’au moins un vétérinaire présent dans cet établissement, les actes figurant sur une liste définie par arrêté du ministre chargé de l’agriculture et pour lesquels elles justifient de compétences certifiées par le conseil national de l’ordre des vétérinaires. Cette certification est délivrée aux personnes qui ont suivi une formation adaptée dans une école vétérinaire ou dans un centre de formation habilité par le ministre chargé de l’agriculture, sur proposition de la commission mentionnée au III de l’article L. 242-3-1, ainsi qu’aux ressortissants d’un État membre de l’Union européenne ou d’un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen qui remplissent les conditions requises pour bénéficier de la reconnaissance automatique de leurs qualifications professionnelles. Les modalités d’application du présent 14° sont définies par décret en Conseil d’État. Ce décret distingue au moins deux niveaux de délégation associés à des niveaux de formation distincts ; élèves régulièrement inscrits dans des écoles vétérinaires qui ne remplissent pas les conditions prévues à l’article L. 241-6 pour être assistant vétérinaire mais qui ont atteint un niveau d’études défini par arrêté du ministre chargé de l’agriculture, qui sont salariés d’un vétérinaire ou d’une société de vétérinaires habilités à exercer et qui pratiquent dans un établissement vétérinaire, dans le respect de l’obligation d’assiduité scolaire et sous la responsabilité d’au moins un vétérinaire présent dans l’établissement, les actes figurant sur une liste définie par arrêté du ministre chargé de 3° Le chapitre III est complété par un article L. 243-5 ainsi établissement préparant aux épreuves d’évaluation des compétences prévues au 12° de l’article L. 243-3 est tenu de déclarer cette activité au ministre chargé de l’agriculture et au conseil national de l’ordre des vétérinaires. Pour chaque établissement, le conseil national de l’ordre des vétérinaires tient à jour et publie les indicateurs de réussite des candidats à ces épreuves d’évaluation des compétences. « Un arrêté du ministre chargé de l’agriculture définit un référentiel de formation précisant les conditions d’accès aux établissements mentionnés au premier alinéa du présent article, ainsi que les objectifs, la durée, le contenu et l’organisation des formations qu’ils proposent. « Les conditions d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’État. » Le chapitre V du titre Ier du livre VIII du code rural et de la pêche maritime est complété par une section 4 ainsi particulières relatives aux études vétérinaires cours de la dernière année des études vétérinaires, les écoles vétérinaires organisent une offre de stages comprenant des mises en situation professionnelle de soins aux animaux d’élevage, sous un régime d’autonomie supervisée et sous l’autorité médicale d’un vétérinaire ou d’une société d’exercice vétérinaire inscrit au tableau de l’ordre des vétérinaires, labellisé par une commission associant l’État et notamment des représentants de l’ordre, de la profession et des écoles vétérinaires. « Les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent être associés à l’élaboration de l’offre de stages pour les étudiants se destinant à la profession de vétérinaire et à leur financement dans le cadre des aides mentionnées à l’article L. 1511-9 du code général des collectivités territoriales. d’application du présent article sont fixées par voie TITRE III FAVORISER L’INSTALLATION DES AGRICULTEURS AINSI QUE LA TRANSMISSION DES EXPLOITATIONS ET AMÉLIORER LES CONDITIONS D’EXERCICE DE LA PROFESSION D’AGRICULTEUR Orientations programmatiques en matière d’installation des agriculteurs et de transmission des de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime politique d’installation et de transmission en agriculture a pour objectif de contribuer à la souveraineté alimentaire définie à l’article L. 1 A et aux transitions climatique et environnementale en agriculture, en favorisant le renouvellement des générations d’actifs en agriculture. Elle se traduit par les actions ayant pour finalités : « 1° De communiquer sur l’enjeu stratégique du renouvellement des générations en agriculture, de faire connaître les métiers de ce secteur et de susciter des vocations agricoles, notamment auprès du public scolaire et parmi les personnes en reconversion professionnelle ou en recherche « 2° De former à la diversité des métiers de l’agriculture, de la forêt et de l’aquaculture tant comme chef d’exploitation que comme salarié agricole, aux métiers de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles ainsi qu’aux métiers qui leur sont liés ; « 3° De proposer un accueil, une orientation et un accompagnement personnalisés, pluralistes et coordonnés à l’ensemble des personnes projetant de cesser leur activité et des personnes ayant un projet d’installation, issues ou non du milieu agricole, via le réseau France services agriculture, et de les mettre en relation en vue de la reprise d’exploitations agricoles, y compris via le dispositif de l’“aide relais” ; les formes d’installation collective et les formes d’installation progressive, notamment dans le cadre d’un essai d’association, permettant de se préparer in situ aux responsabilités de chef d’exploitation et de favoriser l’individualisation des parcours à la reprise d’exploitations et de permettre un accès équitable aux biens fonciers agricoles par la transparence du marché foncier, une fiscalité adaptée, des prêts garantis, des outils de portage et des “garanties fermage” ; « 6° De maintenir l’investissement dans les exploitations des personnes projetant de cesser leur activité et de fournir aux personnes ayant un projet d’installation des informations claires et objectives sur l’état des exploitations transmises, notamment via un “diagnostic modulaire de l’exploitation agricole” ; en priorité l’installation en agriculture vers des systèmes de production diversifiés, contribuant à la souveraineté alimentaire, économiquement viables, vivables pour les agriculteurs et résilients face aux conséquences du changement climatique ; « 8° De maintenir un nombre d’exploitants agricoles suffisant sur l’ensemble du territoire pour répondre aux enjeux d’aménagement du territoire, d’accessibilité, d’entretien des paysages, de biodiversité et de gestion foncière, notamment en facilitant l’accès des femmes au statut de chef d’exploitation. « La mise en œuvre de cette politique d’aide à l’installation et à la transmission s’appuie sur une instance nationale et des instances régionales de concertation réunissant l’État, les régions et les autres partenaires concernés. » I. – Afin de répondre aux enjeux de la souveraineté alimentaire et des transitions climatique et environnementale dans l’agriculture et d’assurer le renouvellement des générations d’actifs, les politiques publiques mises en œuvre de 2025 à 2035 favorisent la création, l’adaptation et la transmission des exploitations agricoles et le développement des pratiques concourant à ces transitions, dont l’agriculture biologique, tout en prenant en compte les attentes sociales et professionnelles des personnes qui souhaitent s’engager dans les métiers de l’agriculture et de l’alimentation et la diversité des profils concernés. La France se fixe comme objectif de compter au moins 400 000 exploitations agricoles et 500 000 exploitants agricoles au terme de la période de programmation mentionnée au premier alinéa du présent I. Les schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles, dans leurs déclinaisons territoriales et de filières, s’inscrivent en cohérence avec cet objectif. Celui-ci fait l’objet d’une déclinaison spécifique pour chacune des collectivités relevant des articles 73 et 74 de la Constitution, en prenant en considération les tendances, les dynamiques et les géographies propres à chacune. Pour atteindre cette cible, l’État se donne comme objectif de contrôler les phénomènes d’agrandissement par la régulation de l’ensemble des marchés fonciers afin de permettre le renouvellement des générations en agriculture. La réalisation de cet objectif suppose de préserver les terres agricoles, de rendre le foncier accessible aux candidats à l’installation et de faciliter la transmission des exploitations agricoles. À cette fin, une réforme de l’ensemble des instruments juridiques et financiers doit permettre à la politique foncière de s’adapter aux enjeux contemporains. Les politiques mentionnées au présent I ont pour objectif d’assurer la présence sur l’ensemble du territoire national d’un nombre suffisant d’exploitants et d’emplois agricoles pour permettre de consolider, de renforcer et d’adapter aux nouvelles conditions climatiques la capacité de production agricole et alimentaire de la France. Elles sont mises en œuvre dans le respect de l’objectif inscrit au 3° du I de l’article L. 1 du code rural et de la pêche À cet effet, l’État propose un accueil et une orientation ainsi qu’un accompagnement personnalisé, coordonné et pluraliste aux personnes qui souhaitent s’engager dans une activité agricole ou qui projettent de cesser leur activité et de transmettre leur exploitation, en mobilisant le réseau France services agriculture mentionné à l’article L. 330-4 du code rural et de la pêche maritime. La gouvernance et la mise en œuvre du dispositif associent l’État et les régions. II. – Afin de favoriser l’installation de nouveaux exploitants agricoles et l’adaptation des exploitations agricoles au changement climatique, l’État se donne comme objectif, aux côtés des collectivités territoriales volontaires, d’accroître progressivement la mobilisation de fonds publics et de fonds publics associés à des fonds privés au soutien du portage des biens fonciers agricoles, d’une part, et des investissements nécessaires aux transitions climatique et environnementale, d’autre part, en s’appuyant sur les banques publiques du groupe Caisse des dépôts et consignations mentionné à l’article L. 518-2 du code monétaire et financier. III. – Afin de garantir le renouvellement des générations d’exploitants agricoles et de pérenniser le modèle d’exploitation familiale, l’État se donne comme objectif de mener, en vue de son application dès 2025, une réforme de la fiscalité applicable à l’installation d’exploitants et à la transmission des biens agricoles, notamment des biens fonciers agricoles. Il veille notamment à subordonner les régimes spéciaux et d’exonération à des engagements de conservation des biens transmis pour une longue durée. Cette réforme des dispositifs fiscaux vise également à rendre attractives, pour les propriétaires de parcelles attenantes à des bâtiments d’exploitation, la vente ou la location aux exploitants agricoles acheteurs ou preneurs desdites parcelles. de garantir le renouvellement des générations d’exploitants agricoles et de pérenniser le modèle d’exploitation familiale, l’État se donne comme objectif d’assurer, en vue de son application dès 2025, la transparence des cessions d’usufruit ou de nue-propriété. Il veille notamment à ce que les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural soient informées de la durée et du sort de l’usufruit, notamment de sa destination et de son mode d’exploitation, des pouvoirs des titulaires des droits, de l’intérêt ou de la réalité économique de l’opération ainsi que de la méthode de valorisation retenue et de la ventilation du prix ou de la valeur effectuée pour chacun des droits démembrés. L’État veille également à ce que les d’établissement rural puissent demander au tribunal judiciaire d’annuler une cession de droits démembrés si elles estiment, au vu notamment du montage juridique, de la valeur des droits et de la réalité économique de l’opération, que cette cession aurait dû leur être notifiée en tant que cession en pleine de favoriser l’installation des femmes en agriculture, l’État se donne comme objectif de bâtir une stratégie pour lever les obstacles multifactoriels que rencontrent les femmes ayant un projet d’installation. L’État et les régions visent à faciliter l’accès des femmes aux aides à l’installation. Le réseau mentionné au dernier alinéa du I du présent article porte une attention particulière à l’accueil, à l’orientation et à l’accompagnement des femmes vers les métiers de l’agriculture. IV. – Afin de prendre en compte les attentes sociales et professionnelles des personnes ayant un projet d’installation, l’État se donne comme objectif de bâtir une stratégie pour encourager le développement des services de remplacement permettant d’assurer la continuité du fonctionnement des exploitations agricoles lorsque les exploitants s’en absentent, notamment pour des motifs professionnels liés à la formation ou à l’activité syndicale ou pour des raisons personnelles, familiales, dont la garde d’enfant malade, ou de santé. Une attention particulière est apportée à l’information et à la promotion des droits au service de remplacement des personnes bénéficiant du congé de maternité et à l’accès au service de remplacement pour la prévention de l’épuisement professionnel, la formation et en cas d’arrêt maladie, en particulier pour les exploitants en situation de fragilité économique. d’assurer la continuité opérationnelle de l’exploitation en cas de départ précipité de l’exploitant, l’État se donne comme objectif d’accompagner financièrement les services de remplacement dans les missions urgentes de soutien et de maintien des exploitations agricoles en difficulté. V. – Afin de garantir la souveraineté alimentaire française, l’État se donne comme objectif de bâtir une stratégie de lutte contre la concentration excessive des terres et leur accaparement, notamment lorsque ceux-ci résultent d’investissements étrangers en France. VI. – Afin de prendre en compte l’évolution des attentes sociales et professionnelles de toutes les personnes travaillant en agriculture, aussi bien les salariés que les agriculteurs, l’État se donne comme objectif de bâtir un plan d’accompagnement au développement des groupements d’employeurs agricoles et ruraux à vocation de temps partagé, afin de favoriser l’intégration de nouveaux profils de salariés dans les métiers de l’agriculture et de contribuer à améliorer les conditions de travail et la qualité de vie des agriculteurs comme des salariés. L’État se donne pour objectif de mettre en place, dès 2026, une aide au passage de relais pouvant être allouée aux chefs d’exploitation agricole âgés de cinquante-neuf ans au moins ayant exercé cette activité à titre principal pendant une durée suffisante, s’ils cessent définitivement leur activité agricole et rendent leurs terres et les bâtiments d’exploitation disponibles pour une installation Cette aide au passage de relais est servie à l’intéressé jusqu’à l’âge légal de la retraite. Pendant toute la durée de versement de l’aide au passage de relais, les chefs d’exploitation, leurs aides familiaux et conjoints collaborateurs ont droit, sans contrepartie de cotisations, aux prestations en nature de l’assurance maladie et maternité du régime agricole de protection sociale dont ils La durée pendant laquelle ces personnes ont perçu l’aide au passage de relais est comptée, sans contrepartie de cotisations, comme une période d’assurance pour le calcul des avantages de vieillesse du régime agricole dont elles Cette allocation n’est pas cumulable avec la perception d’un avantage de retraite d’un régime de base. I. – Au plus tard en 2026, l’État se donne pour objectif, en coordination avec les régions, d’accompagner la création et de promouvoir la mise en œuvre d’un diagnostic modulaire de l’exploitation agricole. Les diagnostics sont destinés à fournir des informations utiles aux exploitants agricoles pour les orienter et les accompagner lors des différentes étapes de leur projet. Ils sont notamment mobilisés lors de la cession d’une exploitation agricole et lors de l’installation d’un nouvel exploitant agricole dans le cadre de l’accompagnement par le réseau France services agriculture. Ils permettent de renforcer la viabilité économique, environnementale et sociale et le caractère vivable des projets d’installation et de cession d’exploitations agricoles. Ils sont réalisés à la demande des agriculteurs et ne peuvent leur être imposés ni restreindre le bénéfice de certaines aides publiques. II. – Ces diagnostics sont composés des modules fournissant des informations relatives : 1° Aux débouchés et à la volatilité du marché dans la spécialisation envisagée ainsi qu’au degré de diversification et au potentiel de restructuration ou de réorientation du projet ; 2° À la résilience et à la capacité d’adaptation du projet à l’horizon 2050 au regard d’un « stress test climatique » ; 3° À la disponibilité et à la modernité des agroéquipements et des bâtiments agricoles ainsi qu’à la performance agronomique des sols de l’exploitation et à la stratégie de maîtrise des coûts de production, en particulier en matière de main-d’œuvre, de machines agricoles et d’intrants ; 4° À l’organisation du travail sur et en dehors de l’exploitation et à ses conséquences sur la vie familiale de l’exploitant ainsi qu’à la bonne insertion du projet dans l’écosystème productif et social local ; 5° Aux éventuels besoins de formation de l’exploitant agricole dans la spécialisation choisie ou en matière de compétences de gestion et entrepreneuriales ou s’agissant des outils d’adaptation au changement climatique ; 6° À l’utilisation efficace, économe et durable des ressources et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Un diagnostic comporte au moins deux modules, dont celui fournissant les informations mentionnées au 2° du présent II. informations recueillies lors des diagnostics sont utilisées dans le cadre d’un conseil stratégique global destiné à améliorer la viabilité économique, environnementale et sociale ainsi que le caractère vivable du projet agricole. III. – Les informations sans caractère personnel collectées dans le cadre des diagnostics peuvent, après accord de la personne concernée, être transmises au point d’accueil départemental unique, qui peut les mobiliser à des fins d’orientation et d’accompagnement de toute personne ayant un projet d’installation. Les données collectées, traitées et stockées dans le cadre du dispositif de diagnostic modulaire ne peuvent faire l’objet d’un usage privé lucratif. L’État veille à limiter leur usage au bénéfice de l’intérêt général et de celui de l’exploitant agricole uniquement. élabore un cahier des charges en concertation avec les régions pour concilier les objectifs d’homogénéité et d’adaptation aux spécificités des territoires des diagnostics. Mesures en matière d’installation des agriculteurs et de transmission des exploitations Le chapitre préliminaire du titre III du livre III du code rural et de la pêche maritime est complété par un article L. 330-11 ainsi réalise une analyse prospective des évolutions et des dynamiques de marché sur un horizon de dix ans, actualisée tous les trois ans, pour présenter aux acteurs de la politique de formation et d’installation les contraintes pesant sur l’offre et la demande de produits agricoles et alimentaires, au regard notamment de l’adaptation au changement climatique, et les informer dès à présent : l’amont, des évolutions observées et anticipées des aptitudes productives liées aux déterminants des coûts de production, y compris aux variables environnementales et sanitaires par l’aval, des évolutions observées et anticipées de la consommation liées aux tendances démographiques et culturelles ainsi qu’aux risques réglementaires, fiscaux et de nature géopolitique pouvant priver de certains débouchés. « Une déclinaison régionale de cette analyse est réalisée. « Cette analyse est rendue accessible au public. Elle est mobilisable par les conseillers du réseau France services agriculture mentionné à l’article L. 330-4 pour orienter les candidats à l’installation qui le souhaitent vers les spécialisations les plus prometteuses au regard de ce que seront ces évolutions et I. – Le code rural et de 1° Le chapitre préliminaire du titre III du livre III est ainsi est ainsi rétabli : chaque département, le réseau France services agriculture est constitué du point d’accueil départemental unique pour la transmission des exploitations et l’installation des agriculteurs mentionné au 4° de l’article L. 511-4, des structures de conseil et d’accompagnement agréées en application de l’article L. 330-7 et des établissements locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles. « Le réseau mentionné au premier alinéa du présent I propose un service d’accueil et d’orientation à toute personne souhaitant s’engager dans une activité agricole ou envisageant de transmettre son exploitation agricole. Il propose un service de conseil et d’accompagnement à toute personne ayant un projet d’installation en agriculture ou de transmission de son activité agricole, dans les conditions prévues aux articles L. 330-5 à « Cet accueil et cet accompagnement peuvent notamment se faire par des visites sur les exploitations agricoles d’exploitants identifiés comme souhaitant cesser leur activité, après accord de ces derniers, afin de concilier activité agricole et projet de transmission. personne accueillie par le réseau est enregistrée par le point d’accueil dans un répertoire départemental unique destiné à faciliter les mises en relation entre les cédants et les repreneurs ainsi que le suivi des installations et des transmissions. « Un décret, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, établit les conditions d’enregistrement dans le répertoire et les conditions d’accès aux informations qu’il contient. « Détenues par les conseillers du point d’accueil départemental unique mentionné au I, ces informations sont mises gratuitement à la disposition des personnes accueillies par le réseau France services agriculture lorsque la personne ayant transmis l’information y consent. conditions dans lesquelles l’autorité administrative contrôle le respect des règles mentionnées aux articles L. 330-5 à L. 330-8 par les membres du réseau mentionné au I du présent article sont déterminées par voie ans avant qu’un exploitant agricole du département atteigne l’âge légal de départ à la retraite, le point d’accueil départemental unique lui propose de lui transmettre, dans les meilleurs délais, les caractéristiques de son exploitation, son éventuel projet de cession et de lui indiquer s’il a identifié un repreneur potentiel. « Le point d’accueil renouvelle chaque année sa proposition à l’exploitant agricole qui n’a pas déjà transmis les informations mentionnées au premier alinéa du présent article. « Les courriers envoyés par le point départemental unique en application des deux premiers alinéas du présent article répondent à un cahier des charges national défini par Chambres d’agriculture France et rappellent l’intérêt de préparer suffisamment à l’avance la transmission d’une exploitation. Ils présentent les outils existants d’estimation de la valeur d’une exploitation, les avantages liés à l’inscription au répertoire départemental unique et proposent un rendez-vous avec un référent unique au sein du point d’accueil. sollicite les exploitants agricoles sur la base d’informations transmises régulièrement par les services et les organismes chargés de gérer les retraites dans les conditions mentionnées au premier alinéa de l’article L. 114-9 du code des relations entre le public et l’administration. « Les informations recueillies par le point d’accueil départemental unique sont enregistrées dans le répertoire départemental unique mentionné au II de l’article L. 330-4 du présent code. » ; c) Sont ajoutés des articles L. 330-6 à L. 330-8 ainsi rédigés : personne ayant pour projet d’exercer une activité agricole au sens de l’article L. 311-1 ou de céder une exploitation agricole peut prendre contact avec le point d’accueil départemental oriente la personne ayant un projet vers des structures de conseil et d’accompagnement agréées par l’État dans les conditions prévues à l’article L. 330-7. Il présente de manière exhaustive les structures de conseil et d’accompagnement aux personnes qu’il oriente. Il veille à l’équité entre ces dernières et au respect du pluralisme. Il satisfait à une obligation de neutralité dans la présentation de l’offre de ces structures. organise, dans le respect du pluralisme, un temps collectif d’échange entre les personnes ayant un projet d’installation, en favorisant la rencontre de personnes envisageant des orientations technico-économiques différentes. structures de conseil et d’accompagnement sont agréées par l’autorité administrative compétente de l’État sous réserve de remplir les conditions prévues par un cahier des charges. « Ce cahier des charges « 1° Des règles nationales définies par décret après avis d’une instance nationale de concertation sur la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles, comprenant des représentants de l’État, des régions et des autres personnes intéressées par cette politique ; « 2° Des règles propres à chaque région, définies par l’autorité administrative compétente après avis d’une instance régionale de concertation comprenant des représentants des mêmes « Il précise notamment, en tenant compte de la diversité des projets à accompagner, les compétences, les modalités de préservation du secret des affaires et les modalités de la coordination des services rendus par ces structures au sein du réseau mentionné à « Les structures de conseil et d’accompagnement sont agréées pour les missions mentionnées au deuxième alinéa du I de l’article L. 330-8 ou pour l’une d’entre elles « Les conditions de délivrance et de retrait de l’agrément sont précisées par décret en Conseil d’État. structures de conseil et d’accompagnement facilitent les mises en relation entre les personnes ayant un projet d’installation et celles souhaitant céder leur exploitation agricole, en s’appuyant sur les données du répertoire départemental unique mentionné au II de l’article L. 330-4. « Elles fournissent aux personnes ayant un projet d’installation un conseil ou un accompagnement pour assurer la viabilité économique, environnementale et sociale de leur projet, notamment au regard du changement climatique. Elles proposent aux personnes souhaitant céder leur exploitation agricole un parcours spécifique d’accompagnement à la transmission. d’accompagnement peuvent notamment orienter les personnes ayant un projet vers des prestataires de services compétents, en veillant à respecter le pluralisme et l’équité entre eux. « La structure de conseil et d’accompagnement choisie par la personne ayant un projet d’installation ou de transmission réalise un état des lieux des compétences et, si elle l’estime nécessaire au regard de cet état des lieux, conçoit, sur la base d’une méthodologie commune, et propose un parcours de formation pour lui permettre d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à la mise en œuvre de son projet professionnel. « Dans chaque département, cette méthodologie commune est établie par l’autorité administrative de l’État compétente en matière d’enseignement agricole, conjointement avec les partenaires du réseau mentionnés à l’article L. 330-4. Elle en supervise l’application. « Pour suivre une formation recommandée dans le parcours de formation, le porteur de projet choisit librement l’organisme de formation, public ou privé, auquel il fait d’accompagnement transmettent les informations relatives aux personnes qu’elles conseillent et accompagnent au point d’accueil départemental unique, afin que ce dernier tienne à jour le répertoire départemental unique mentionné au II de les conditions prévues par les dispositions qui leur sont applicables et sans créer d’obligations administratives supplémentaires, le bénéfice de certaines aides publiques accompagnant l’installation peut être subordonné à la condition d’avoir bénéficié du conseil ou de l’accompagnement et, le cas échéant, d’avoir suivi la formation mentionnés au I du présent article. » ; 2° La première phrase du 4° de l’article L. 511-4 est remplacée par deux phrases ainsi rédigées : « Assure, selon des modalités définies par décret, une mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles pour le compte de l’État et des autorités chargées de la gestion des aides à l’installation qui le souhaitent, notamment en mettant en place un point d’accueil départemental unique chargé de l’accueil initial, de l’information, de l’orientation et du suivi des actifs et des futurs actifs agricoles. Dans le cadre de cette mission, elle satisfait à une obligation de neutralité dans l’information et l’orientation de tous les actifs et futurs actifs est complété par un 3° ainsi rédigé : « 3° Elle assure le suivi de la mise en œuvre de la mission de service public mentionnée au 4° de l’article L. 511-4 et en rend compte au représentant de l’État dans la région et à l’instance régionale de concertation de la politique de l’installation et de la transmission mentionnée au 2° de a) Au sixième alinéa, après les mots : « de l’installation », sont insérés les mots : « et de la transmission » et, après le mot : « notamment », sont insérés les mots : « à l’aide du répertoire départemental unique mentionné au II de b) Après le même sixième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « – il contribue à assurer la promotion de la mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission en agriculture mentionnée au 4° de 5° Au second alinéa de l’article L. 741-10, les mots : « de la politique d’installation prévue à l’article L. 330-1 et auquel est subordonné le bénéfice des aides de l’État à l’installation en agriculture » sont remplacés par les mots : « d’une proposition de formation établie dans les conditions prévues au quatrième alinéa du I de II. – Le présent article entre en vigueur dans les conditions suivantes : 1° La situation des exploitants agricoles qui, au 1er janvier 2026, se trouvent à deux ans au plus de l’âge requis pour bénéficier des droits à la retraite demeure régie par l’article L. 330-5 du code rural et de la pêche maritime dans sa rédaction antérieure à la présente loi ; 2° Les personnes ayant un projet d’installation ou de transmission peuvent demander à bénéficier du service mentionné à l’article L. 330-6 du même code à compter du II. – Le second alinéa de l’article L. 718-2-3 du code rural et de la pêche maritime est remplacé par deux alinéas ainsi « Les dépenses de formation engagées par le candidat à la création ou à la reprise d’une exploitation agricole sont éligibles en tout ou partie au financement du fonds d’assurance de formation des non-salariés agricoles selon les critères définis par le conseil d’administration du fonds. « Le fonds d’assurance de formation des non-salariés agricoles peut abonder le compte professionnel de formation du candidat à la création ou à la reprise d’une exploitation agricole. » Le livre III du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : préliminaire du titre III est complété par des articles L. 330-9 et L. 330-10 ainsi rédigés : de préparer son projet d’exercice en commun de l’activité agricole, toute personne physique majeure peut effectuer un essai « L’essai s’entend d’une période d’un an, renouvelable une fois, au cours de laquelle cette personne, qu’elle ait ou non déjà la qualité de chef d’exploitation, expérimente un projet d’exploitation en commun dans une société à objet principalement agricole ou avec un ou plusieurs autres exploitants agricoles. « Sauf lorsque l’essai est effectué par un aide familial, la personne à l’essai est liée à la société ou aux exploitants par un contrat de travail, d’apprentissage, de stage ou, lorsqu’elle a la qualité de chef d’exploitation, par un contrat d’entraide au sens du présent code. « L’essai n’est pas considéré comme une installation au sens du présent code. préjudice du contrat liant la personne à l’essai et la société ou les exploitants, l’essai est formalisé dans une convention écrite conclue à titre gratuit, dont le modèle est établi par arrêté du ministre chargé de l’agriculture. « Cette convention précise les conditions de réalisation de l’essai, en prévoyant notamment un accompagnement relationnel par une personne « Elle ne peut prévoir pour la personne à l’essai ni détention de parts sociales, ni participation aux bénéfices, ni contribution aux pertes. Elle ne forme pas un contrat de société. « Elle est conclue pour une durée d’un an, renouvelable une fois. Elle peut être résiliée à tout moment et sans indemnité par l’une ou l’autre des parties. réseau mentionné à l’article L. 330-4 informe les personnes souhaitant effectuer un essai agricole. conditions d’application du présent article peuvent être précisées par voie réglementaire. salarié qui souhaite participer à l’activité d’une exploitation agricole dans les conditions prévues à l’article L. 330-9 peut solliciter le congé mentionné au 1° de l’article L. 3142-105 du code du travail, dans les conditions prévues à la section 3 du chapitre II du titre IV du livre Ier de la troisième partie du même code, sous réserve des dispositions suivantes. « Par dérogation aux articles L. 3142-117 et L. 3142-119 dudit code, la durée du congé prévu au présent article est d’un an. Elle peut être prolongée au plus d’un an. » ; Le titre II du livre III du 1° A Au début, il est ajouté un article L. 320-1 ainsi rédigé : sociétés mentionnées aux chapitres II, III, IV et VII du présent titre peuvent, sans perdre leur caractère civil, compléter les activités mentionnées à l’article L. 311-1 par des activités accessoires de nature commerciale et présentant un lien avec l’activité agricole. Les recettes tirées de ces activités accessoires ne peuvent excéder ni 20 000 €, ni 40 % des recettes annuelles tirées de l’activité agricole. Pour les groupements mentionnés au chapitre III, le plafond de 20 000 € est multiplié par le nombre d’associés que compte le groupement. » ; Le quatrième alinéa de l’article L. 323-2 du code rural et de la pêche maritime est complété par les mots : « , à l’exception des activités de vente de la production du groupement exercées dans un magasin de producteurs défini à l’article L. 611-8 et dans les conditions prévues au troisième alinéa de l’article L. 323-7 ». II. – Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Elles donnent droit à un intérêt dont les statuts peuvent fixer le taux à deux points au-dessus de celui des parts sociales d’activité. » ; 2° À la fin du e de l’article L. 524-2-1, les mots : « d’au moins 10 % des excédents annuels disponibles à l’issue des délibérations précédentes » sont supprimés. TITRE IV SÉCURISER, SIMPLIFIER ET FACILITER L’EXERCICE DES ACTIVITÉS AGRICOLES III. – Le code de l’environnement est ainsi modifié : l’article L. 171-7-1, il est inséré un article L. 171-7-2 ainsi rédigé : cas d’atteinte à la conservation d’espèces animales non domestiques, d’espèces végétales non cultivées ou d’habitats naturels en violation des interdictions prévues à l’article L. 411-1 ou des prescriptions prévues par les règlements ou par les décisions individuelles pris en application de l’article L. 411-2, lorsque cette atteinte est le fait d’une personne physique et qu’elle n’a pas été commise de manière intentionnelle ou par négligence grave au sens de l’article L. 415-3, l’amende dont l’autorité administrative compétente peut ordonner le paiement en application de l’article L. 171-7 ne peut excéder 450 €. « Hors cas de récidive, la personne responsable de l’atteinte se voit proposer, à la place du paiement de cette amende, le suivi d’un stage de sensibilisation aux enjeux de protection de l’environnement, notamment à la reconnaissance et à la protection des espaces et habitats. L’acquittement de cette amende ne peut être exigé en cas de suivi intégral du stage. « En cas de récidive dans un délai de cinq ans, le montant de l’amende mentionnée au premier alinéa du présent article est porté à 1° bis À l’article L. 171-11, après la référence : « L. 171-7 », sont insérées les références : « , L. 171-7-2, a) Au premier alinéa du 1°, après le mot : « fait », sont insérés les mots : « commis de manière intentionnelle ou par négligence grave » ; le d du même 1°, sont insérés deux « Sont réputés n’avoir pas été commis de manière intentionnelle les faits répondant à l’exécution d’une obligation légale ou réglementaire ou à des prescriptions prévues par une autorisation administrative. « Sont également réputés n’avoir pas été commis de manière intentionnelle les faits prévus aux a à c correspondant à l’exercice des activités prévues par des documents de gestion mentionnés à l’article L. 122-3 du code forestier dans des conditions qui comprennent la mise en œuvre de mesures pour éviter ou pour réduire les atteintes portées aux espèces protégées et à leurs habitats, présentant des garanties d’effectivité telles qu’elles permettent de diminuer le risque pour les espèces au point que ce risque apparaisse comme n’étant pas suffisamment caractérisé. » ; dernier alinéa dudit 1°, après la référence : « d », sont insérés les mots : « du présent 1° » ; après la référence : « L. 411-6 », sont insérés les mots : « du présent d) Avant le dernier administrative peut, tant que l’action publique n’a pas été mise en mouvement, transiger avec les personnes physiques et les personnes morales sur la poursuite des délits mentionnés au 1°, dans les conditions prévues au deuxième alinéa du I et aux III à V de Le code de l’environnement est article L. 171-7-3 ainsi rédigé : cas de mise en place, de participation à la mise en place ou d’exploitation d’une installation d’élevage sans la déclaration mentionnée à l’article L. 512-8 ou sans l’enregistrement mentionné à l’article L. 512-7, lorsque l’installation relève de l’un ou l’autre de ces régimes de la déclaration ou de l’enregistrement par suite d’une modification de sa consistance et fonctionnait légalement jusqu’alors, selon le cas, sans déclaration ou au bénéfice seulement de celle-ci, et à la condition que, selon le cas, l’installation ne dépasse pas le seuil d’application du régime de la déclaration ou de l’enregistrement de plus de 15 %, l’amende dont l’autorité administrative compétente peut ordonner le paiement en application de l’article L. 171-7 ne peut excéder l’article L. 173-1 est complété par deux alinéas ainsi rédigés : « Toutefois, ne sont pas punissables les faits mentionnés aux 1° à 4° du présent I sans l’enregistrement mentionné à l’article L. 512-7, dans le cas d’une installation d’élevage, lorsque l’installation pour laquelle cet enregistrement est requis en relève par suite d’une modification de sa consistance et fonctionnait légalement jusqu’alors au bénéfice de la déclaration prévue à l’article L. 512-8, à la condition que l’installation ne dépasse pas le seuil d’application du régime de l’enregistrement de plus de 15 %. « En outre, ne peuvent faire l’objet d’aucune sanction pénale les faits mentionnés aux 1° à 4° du présent I sans la déclaration mentionnée à l’article L. 512-8, lorsque l’installation pour laquelle cette déclaration est requise en relève par suite d’une modification de sa consistance et fonctionnait légalement jusqu’alors sans déclaration, à la condition que l’installation ne dépasse pas le seuil d’application du régime de la déclaration de plus de La section 1 du chapitre II du titre II du livre Ier du code forestier est complétée par un article L. 121-6-1 ainsi travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation sont considérés comme indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à la fourniture de produits en bois destinés à tous les usages. À ce titre, les activités suivantes sont reconnues d’intérêt général et sécurisées juridiquement tout au long de l’année, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le respect du présent code et des instructions figurant dans les documents de gestion ou les autorisations légales de coupe ou les demandes de « 1° Les travaux de préparation au boisement ou reboisement ; « 2° Les travaux de plantation et d’entretien sylvicole ; « 3° Les travaux d’exploitation forestière, incluant la récolte des bois destinés aux filières industrielles et énergétiques ; « 4° Les travaux de prévention des risques ; débroussaillements et obligations légales de interventions visant à prévenir les incendies de forêt ; stabilisation et la restauration des sols de pentes ; « 8° La mobilisation des bois présentant des dépérissements sanitaires ; « 9° Les entretiens des abords des réseaux routiers, ferrés, électriques ou « 10° Les travaux de prévention des aléas climatiques. « Ces travaux contribuent directement à : résilience des forêts françaises face aux risques climatiques et biologiques et au renouvellement forestier ; prévention des risques pour les personnes, les biens et les « c) La transition écologique de l’économie française en favorisant l’utilisation de matériaux renouvelables et bas carbone ; de la balance commerciale en réduisant les importations de bois et en renforçant la souveraineté forestière. » 13 bis A et 13 bis B L’article 199 de la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques 1° Les mots : « marché d’intérêt national de Paris-Rungis » sont remplacés par les mots : « marché d’intérêt national de la région « 2049 » est remplacée par l’année : 3° Sont ajoutés deux « Cette société, faisant l’objet d’un contrôle de l’État, aménage et gère les installations existantes et réalise les investissements nécessaires à la bonne marche de sa mission dans une logique d’aménagement du territoire, de souveraineté alimentaire, d’amélioration de la qualité environnementale et de sécurité alimentaire, notamment dans un contexte de hausse de la population, conformément aux objectifs définis à l’article L. 761-1 du code de commerce. « Au plus tard un an après la promulgation de la loi n° … du … d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture, l’État définit dans un cahier des charges, approuvé par décret, notamment la nature et le volume des investissements mentionnés au deuxième alinéa du présent article, les modalités du contrôle de l’État et les conditions dans lesquelles les biens affectés au service public retournent dans le patrimoine de l’État à l’échéance de cette mission. » Le chapitre III du titre II du livre Ier du code des relations entre le public et l’administration est complété par un article L. 123-3 d’un contrôle opéré dans une exploitation agricole, la bonne foi de l’exploitant est présumée. « Les procédures alternatives aux poursuites définies à l’article 41-1 du code de procédure pénale sont priorisées. « Lorsqu’il est constaté un manquement reposant sur une norme qui entre en contradiction avec une autre norme, l’exploitation agricole ne peut être L’État se donne pour objectif, dans un délai de trente mois à compter de la publication de la présente loi, en coordination avec les professionnels des filières concernées et l’établissement mentionné à l’article L. 513-1 du code rural et de la pêche maritime, de dématérialiser les documents d’accompagnement des bovins et de mettre en place une plateforme permettant l’accès à ces informations à l’ensemble des opérateurs ayants droit intéressés, aux fins et dans les conditions définies à l’article L. 212-2 du même code, et dispensant les opérateurs de les conserver sous format papier. Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’étape détaillant notamment l’état d’avancement des travaux de dématérialisation des documents d’identification et d’accompagnement des bovins ainsi que les modalités de gestion et de financement du système cible. 1° Le chapitre II du titre Ier du livre IV est complété par une section 4 ainsi rédigée : protection et la gestion durable des haies disposition spéciale, une haie est une unité linéaire de végétation, autre que des cultures, d’une largeur maximale de vingt mètres et qui comprend au moins deux éléments parmi les trois suivants : « Sont régies par la présente section les haies, à l’exclusion des allées d’arbres et des alignements d’arbres au sens de l’article L. 350-3, qu’ils bordent ou non des voies ouvertes ou non à la circulation publique, et à l’exclusion des haies implantées en bordure de bâtiments ou sur une place, qui constituent l’enceinte d’un jardin ou d’un parc attenants à une habitation ou qui se situent à l’intérieur de cette « Est également exclue la chaussée de toute voie cadastrée sous l’appellation “chemin rural”. valeur des haies est reconnue pour les services écosystémiques qu’elles rendent. « Les interventions sur les haies visent un objectif de gestion durable définie comme permettant le maintien de leur multifonctionnalité agronomique, écologique et paysagère dans l’espace et dans le temps. « Les haies peuvent faire l’objet de travaux d’entretien usuels tenant compte de leur caractère dynamique dans le temps et dans l’espace et permettant la valorisation économique de ses produits, notamment la biomasse. « Les travaux nécessaires à la préservation du gabarit de sécurité des infrastructures linéaires ne sont pas assimilables à la destruction d’une haie. « Les gestionnaires de voirie, d’infrastructures ferroviaires, d’infrastructures de communications électroniques ou de réseaux de distribution publique d’électricité mettent en œuvre un plan d’action pour atteindre l’objectif de gestion durable des haies. projet de destruction d’une haie mentionnée à l’article L. 412-21 est soumis à déclaration unique « Dans le cas où la destruction de la haie est soumise à déclaration en application d’une ou de plusieurs des législations mentionnées à l’article L. 412-24, la déclaration unique en tient lieu. Le projet est apprécié au regard des critères et des règles prévus par ces législations. « Dans un délai fixé par décret en Conseil d’État ne pouvant excéder quatre mois à compter de la date de réception de la déclaration, l’autorité administrative peut s’opposer à la destruction projetée. Les travaux ne peuvent commencer avant l’expiration de ce délai. Le silence ou l’absence d’opposition de l’administration vaut absence d’opposition au titre des législations applicables au projet. fait de détruire une haie, lorsque cette destruction requiert l’absence d’opposition à la déclaration unique prévue au I du présent article, sans avoir obtenu cette absence d’opposition ou en violation d’une mesure de retrait de cette absence d’opposition est puni de l’amende prévue pour les contraventions de deuxième classe. un délai fixé par décret en Conseil d’État ne pouvant excéder quatre mois, l’autorité administrative compétente peut indiquer à l’auteur de la déclaration que la mise en œuvre de son projet est subordonnée à l’obtention d’une autorisation unique, lorsqu’une des législations mentionnées à l’article L. 412-24 soumet la destruction de la haie concernée à une autorisation préalable. « Elle l’informe que sa déclaration est regardée comme une demande d’autorisation unique, lui demande, le cas échéant, la transmission des éléments complémentaires nécessaires à l’instruction de cette demande et lui indique le délai dans lequel la décision est prise. Les travaux ne peuvent commencer avant la délivrance de cette autorisation unique. « L’autorisation unique tient lieu des déclarations, des absences d’opposition, des dérogations et des autorisations mentionnées au même « La demande d’autorisation est appréciée au regard des critères et des règles propres aux législations mentionnées audit article L. 412-24 qui lui sont applicables. La décision d’autorisation est soumise à participation du public selon les modalités prévues à l’article L. 123-19 lorsqu’elle a une incidence directe et significative sur « Les règles de procédure et de consultation applicables à l’autorisation unique se substituent aux règles de procédure et de consultation prévues par le présent code et les autres législations pour la délivrance des décisions mentionnées à l’autorisation unique prévue au I, sans avoir obtenu cette autorisation unique ou en violation d’une mesure de retrait de cette autorisation unique est puni de l’amende prévue pour les contraventions de quatrième classe. déclarations, les absences d’opposition, les dérogations et les autorisations au titre des législations applicables au projet de destruction d’une haie mentionnées aux deux derniers alinéas du I de l’article L. 412-22 et au troisième alinéa du I de l’article L. 412-23 sont les dérogation aux interdictions édictées pour la conservation de sites d’intérêt géologique, d’habitats naturels, d’espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées et de leurs habitats en application des 4° et 7° du I de l’article L. 411-2 ; d’opposition au titre du régime d’évaluation des incidences Natura 2000 en application du VI de ou l’absence d’opposition à une déclaration de travaux de consolidation ou de protection des berges comportant une destruction de la ripisylve, en application de l’article L. 214-3 ; spéciale de modifier l’état ou l’aspect de territoires classés en réserve naturelle ou en instance de classement, en application des articles L. 332-6 ou L. 332-9, lorsqu’elle est délivrée par l’État ou lorsque l’accord de l’autorité compétente a été recueilli ; spéciale de modifier l’état des lieux ou l’aspect d’un site classé ou en instance de classement en application des articles L. 341-7 et L. 341-10 ; ou l’absence d’opposition à une déclaration de travaux dans le périmètre de protection d’une source d’eau minérale naturelle déclarée d’intérêt public, en application de l’article L. 1322-4 du code de la santé délivrée en application de l’article L. 1321-2 du même code pour la protection des haies dans le cadre des périmètres de captage d’eau potable ; de destruction d’une haie bénéficiant de la protection prévue à l’article L. 126-3 du code rural et de la pêche maritime ; d’opposition à une déclaration préalable prévue, en application de l’article L. 421-4 du code de l’urbanisme, pour les travaux portant sur des éléments classés en application de l’article L. 113-1 du même code ou identifiés comme présentant un intérêt en application des articles L. 111-22, L. 151-19 et L. 151-23 dudit code lorsque la décision sur cette déclaration préalable est prise au nom de l’État ou lorsque l’accord de l’autorité compétente a été recueilli ; d’opposition à une déclaration préalable ou l’autorisation prévue dans le cadre d’un régime d’aide publique en cas de destruction de haie, notamment au titre de la mise en œuvre des bonnes conditions agricoles et environnementales, à laquelle est subordonné le paiement des aides de la politique agricole spéciale des travaux aux abords des monuments historiques en application de l’article L. 621-32 du code du patrimoine ; spéciale des travaux dans le périmètre des sites patrimoniaux remarquables en application de l’article L. 632-1 du même déclaration préalable des travaux sur les sites inscrits, en application du dernier alinéa de l’article L. 341-1 du présent code. « Le présent article ne s’applique pas dans les cas, prévus à l’article L. 425-1 du code de l’urbanisme, où un permis de construire, de démolir ou d’aménager ou une décision prise sur une déclaration préalable, autre que celles mentionnées au 9° du présent article, tient lieu de l’une des décisions énumérées au présent article. destruction de haie est subordonnée à des mesures de compensation par replantation d’un linéaire au moins égal à celui détruit, réalisées dans les conditions prévues à administrative compétente peut fixer toute autre prescription nécessaire au respect des intérêts protégés par les législations mentionnées à l’article L. 412-24. « Elle informe le demandeur de la possibilité de solliciter un conseil avant les opérations de destruction et de replantation, et lui propose une liste d’organismes agréés compétents. décret en Conseil d’État détermine les conditions d’application de la présente section. Il précise modalités et les conditions de la déclaration unique prévue à l’article L. 412-22 et de l’autorisation unique prévue à l’article L. 412-23 ; « 2° Les conditions dans lesquelles la destruction d’une haie fait l’objet des mesures de compensation mentionnées au premier alinéa de l’article L. 412-25. Il prévoit une application territorialisée des mesures de compensation ; « 3° Les conditions dans lesquelles il peut être procédé à la destruction de haie pour assurer la sécurité publique ainsi que, en cas d’urgence, l’intégrité des réseaux et des infrastructures de transport ou pour assurer une obligation légale ou réglementaire, dans le respect de l’article 16 de la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. chaque département, en s’appuyant sur les données publiques disponibles, en particulier celles de l’Observatoire de la haie, et après consultation des organisations représentatives agricoles et des associations représentatives d’élus locaux ainsi que des représentants des gestionnaires d’infrastructures de réseaux et d’une association de protection de l’environnement, l’autorité administrative compétente prend un arrêté qui établit pour le département : période d’interdiction de travaux sur les haies, en tenant compte des périodes sensibles pour les espèces à enjeux locaux au regard des périodes de nidification ainsi que des spécificités et conditions climatiques et pédologiques du département ; « 2° Un coefficient de compensation en cas de destruction de haie, en application du 2° de l’article L. 412-26. Ce coefficient tient compte, notamment, de la densité de haie dans le département, de la dynamique historique de destruction ou de progression du linéaire de haie et de la valeur écologique des haies détruites en fonction d’une typologie de haies définie par un arrêté des ministres chargés de l’environnement et de l’agriculture ; « 3° Une liste des pratiques locales usuelles présumées répondre, de manière constante sur le territoire du département, à la notion de travaux d’entretien usuels de la haie. titre informatif, l’autorité administrative compétente dans le département met à la disposition du public, en ligne, une cartographie régulièrement mise à jour des protections législatives ou réglementaires applicables aux haies, à une échelle géographique fine. l’article L. 181-2 est complété par un 19° d’opposition à la déclaration ou à l’autorisation unique de destruction de haies prévues aux articles L. 412-22 et L. 412-23 du présent code. » ; 3° Le II de l’article L. 181-3 est complété par un 14° « 14° Le respect des conditions de non-opposition à la déclaration unique ou de délivrance de l’autorisation unique préalables à la destruction de haies prévues aux articles L. 412-22 et L. 412-23 du présent code, lorsque l’autorisation environnementale tient lieu de cette déclaration ou de cette autorisation. » ; III. – La cartographie des protections législatives et réglementaires applicables à la haie dans chaque département mentionné au I de l’article L. 412-28 du code de l’environnement est réalisée dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi. alinéa du II de l’article L. 1 est ainsi « préservation », sont insérés les mots : « , de la gestion durable » ; b) Sont ajoutés les mots : « , afin de tendre, à compter du 1er janvier 2030, par rapport au 1er janvier 2024, à une augmentation nette du linéaire de haies de 50 000 kilomètres, à un linéaire de haies en gestion durable, au sens de l’article L. 611-9, de 100 000 kilomètres, et à compter du 1er janvier 2048, à un linéaire de haies de 500 000 kilomètres, géré durablement, sur l’ensemble du territoire métropolitain et c) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Il veille à la promotion de la valorisation économique des haies gérées 2° Le premier alinéa de l’article L. 4 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Les documents de programmation stratégique nationale prévus par le droit de l’Union européenne et élaborés en vue de la mise en œuvre de la politique agricole commune sont compatibles et contribuent à tendre vers les objectifs prévus par la stratégie définie à l’article L. 126-6 du présent code. » ; 3° Le chapitre VI du titre II du livre Ier est complété par une section 3 ainsi rédigée : nationale pour la gestion durable et la reconquête de la haie stratégie nationale pour la gestion durable et la reconquête de la haie définit les orientations à suivre pour conduire la politique de gestion et de développement durables du linéaire de haies sur le « Cette stratégie définit une trajectoire chiffrée et un plan national d’actions afin de tendre vers les objectifs mentionnés à l’avant-dernier alinéa du II de l’article L. 1. « Le plan national d’actions définit des objectifs chiffrés en termes de plantations et des mesures en faveur du développement de la reconstitution de haies par régénération naturelle. « Il définit également les mesures permettant d’atteindre une mobilisation, en 2030, de 500 000 tonnes de matière sèche par an issues de haies gérées durablement au sens de l’article L. 611-9, et d’atteindre en 2050, sur le total de la biomasse mobilisée issue de haies, 70 % de matière sèche issue de haies gérées durablement au sens du même article L. 611-9, en articulation avec la stratégie mentionnée à l’article L. 211-8 du code de « Il établit un inventaire des pratiques de gestion des haies favorisant leur bon état écologique ainsi que la liste des financements publics et des mesures destinés à la recherche, à la formation et au soutien des acteurs publics et privés, en particulier des exploitations agricoles, en vue d’atteindre les objectifs mentionnés au présent I et notamment le développement de la gestion durable des haies au sens de l’article L. 611-9 du présent code. d’actions est doté d’une instance de concertation et de suivi. Cette instance comprend notamment des représentants des filières et des organisations professionnelles concernées, des organismes publics intéressés, des représentants des collectivités territoriales et de leurs groupements, des associations nationales de protection de l’environnement agréées, l’ensemble des organisations syndicales représentatives, des organismes nationaux à vocation agricole et rurale au sens des articles L. 820-2 et L. 820-3, des organismes de formation et de recherche compétents et des associations nationales de défense des consommateurs agréées. Elle est présidée par les ministres chargés de l’agriculture et de l’environnement. « Cette stratégie est actualisée au moins tous les six ans. décret en Conseil d’État fixe les modalités d’application de la stratégie définie au I, ainsi que la composition de l’instance de concertation et de suivi du plan national d’actions mentionnée au même I. plan national d’actions mentionné audit I s’appuie sur un observatoire de la haie qui permet de collecter des données quantitatives et qualitatives pour suivre et évaluer les politiques publiques déployées sur le territoire national et rend disponibles gratuitement, au format numérique, une agrégation et un suivi, jusqu’à l’échelle de la commune, des données de cartographie des haies et de leur implantation, du déploiement de la gestion durable des haies, au sens de l’article L. 611-9, et de mobilisation de la biomasse issue de cette gestion durable. » ; chapitre Ier du titre Ier du livre VI est complété par un article L. 611-9 ainsi gestionnaires de haies peuvent faire l’objet d’une certification garantissant la gestion durable des haies sur la totalité de « Cette certification garantit des pratiques de gestion des haies permettant leur pérennité, un niveau d’emprise au sol minimal, un niveau élevé de services écosystémiques rendus par chaque type de haie au moyen de pratiques de coupe et de mise en défens garantissant la reprise végétale de la haie, et d’itinéraires techniques assurant sa régénération, l’équilibre du prélèvement de biomasse, la protection de la biodiversité et excluant les pratiques « La certification permet d’atteindre le bon état écologique de la haie, défini par des étages de végétation ou un potentiel de végétation continus, une emprise au sol de la haie, des fonctions écosystémiques permettant la régénération de la haie, une biodiversité riche, une protection contre le ruissellement et l’érosion des sols, un stockage du carbone et une production de biomasse renouvelable. « La certification prévoit un cahier des charges national incluant des critères et prescriptions adaptés aux différents contextes pédoclimatiques. distributeurs de bois peuvent faire l’objet d’une certification garantissant que le bois distribué est issu en totalité de haies certifiées au sens du I, avec une empreinte carbone et environnementale liée au transport limitée, un nombre d’intermédiaires réduit, une juste rémunération du gestionnaire de haie et une traçabilité complète sur l’origine du bois pour le consommateur final. certifications publiques ou privées de gestion durable de la haie et de distribution durable de bois issu de haies gérées durablement qui satisfont les conditions énumérées aux I et II peuvent être reconnues, pour une durée renouvelable de six ans, par arrêté conjoint des ministres chargés de l’agriculture et de l’environnement. » du code de l’environnement est ainsi modifié : 1° À la première phrase du premier alinéa, après le mot : « bois », sont insérés les mots : « , la stratégie nationale pour la gestion durable et la reconquête de la haie » ; 2° Le deuxième alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « En fonction de la disponibilité de biomasse issue de haies existant sur le territoire, ce schéma inclut, pour les chaufferies collectives dont les personnes morales publiques et privées sont chargées, des trajectoires chiffrées d’augmentation progressive d’approvisionnement en bois distribué durablement et issu de haies gérées durablement, faisant l’objet à ce titre d’une certification reconnue dans les conditions prévues au III de l’article L. 611-9 du code rural et de la pêche maritime. » ; 3° Après le mot : « biomasse », le troisième alinéa est complété par les mots : « et de l’Observatoire de la haie ». III. – Le II est applicable lors de la prochaine révision du schéma régional biomasse dans les conditions prévues à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 222-3-1 du code de l’article L. 214-14 du code forestier, les mots : « et 4° » sont remplacés par les mots : Au 3° du I de l’article L. 341-2 du code forestier, le mot : « trente » est remplacé par le mot : Avant le dernier alinéa de l’article L. 101-2-1 du code de l’urbanisme, il est inséré un c ainsi rédigé : dérogation au a, non artificialisée une surface occupée par des constructions, ouvrages, installations ou aménagements nécessaires à l’exploitation I. – La section 3 du chapitre Ier du titre V du livre Ier du code de l’urbanisme est ainsi modifiée : l’article L. 151-6-2, il est inséré un article L. 151-6-3 ainsi rédigé : orientations d’aménagement et de programmation définissent, en cohérence avec le projet d’aménagement et de développement durables, les conditions dans lesquelles les projets de construction et d’aménagement situés en limite d’un espace agricole, quel que soit son classement, intègrent un espace de transition végétalisé non artificialisé entre les espaces agricoles et les espaces urbanisés au sein de la zone urbaine ou à urbaniser, à la charge de l’aménageur. L’espace de transition végétalisé est situé en dehors des zones dévolues à l’agriculture. Il peut exceptionnellement être dérogé à cette mesure après avis conforme de la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers prévue à l’article L. 112-1-1 du code rural et de la pêche maritime. Ces espaces de transition végétalisés sont soumis aux obligations définies au III de l’article L. 253-8 du même 2° Le 7° du I de l’article L. 151-7 est abrogé. I. – Le titre VII du livre VII du code de justice administrative est complété par un chapitre XV ainsi rédigé : contentieux de certaines décisions en matière agricole présent chapitre est applicable aux litiges relatifs aux projets mentionnés au II pour ce qui concerne les décisions mentionnées au III. présent chapitre s’applique aux projets qui nécessitent : installations, des ouvrages, des travaux ou des activités soumis à l’article L. 214-1 du code de l’environnement au titre des ouvrages de stockage d’eau ou des prélèvements sur les eaux superficielles ou souterraines, à l’exclusion des ouvrages destinés à permettre un prélèvement sur les eaux souterraines, à la condition que ces projets poursuivent à titre principal une finalité agricole, qu’elle soit culturale, sylvicole, aquacole ou d’élevage ; installation soumise à l’article L. 511-1 du même code et destinée à l’élevage de bovins, de porcs, de lapins, de volailles et de gibiers à plumes ainsi qu’aux couvoirs et à la pisciculture. les projets mentionnés au II du présent article, le présent chapitre s’applique aux décisions individuelles suivantes : environnementale prévue à l’article L. 181-1 du code de l’environnement ; d’opposition aux installations, aux ouvrages, aux travaux et aux activités mentionnés au II de l’article L. 214-3 du même code ou l’arrêté de prescriptions particulières applicable à l’installation, à l’ouvrage, au travail ou à l’activité faisant l’objet de la déclaration ; dérogation prévue au 4° du I de l’article L. 411-2 dudit code ; l’article L. 414-4 du même code ; récépissé de déclaration ou l’enregistrement d’installations mentionnées aux articles L. 512-7 ou L. 512-8 du même code ; de défrichement prévue aux articles L. 214-13, L. 341-3, L. 372-4, L. 374-1 et L. 375-4 du code forestier ; autorisations prévues aux articles L. 621-32 ou L. 632-1 du code du patrimoine ; prescriptions archéologiques prises en application du 1° de l’article L. 522-1 du même code ; décision de non-opposition à une déclaration préalable ou le permis de construire, d’aménager ou de démolir prévus au livre IV du code de l’urbanisme ; décisions relatives à la prorogation ou au transfert à un autre pétitionnaire ou exploitant d’une décision mentionnée au présent article ; décisions modifiant ou complétant les prescriptions des décisions mentionnées au présent article. juge administratif qui, saisi d’un litige régi par le présent chapitre, estime, après avoir constaté que les autres moyens ne sont pas fondés : vice n’affecte qu’une phase de l’instruction de la demande donnant lieu à l’une des décisions mentionnées à l’article L. 77-15-1 ou qu’une partie de cette décision, limite à cette phase ou à cette partie la portée de l’annulation qu’il prononce et demande à l’autorité administrative compétente de reprendre l’instruction à la phase ou sur la partie qui est entachée vice entraînant l’illégalité d’une de ces décisions est susceptible d’être régularisé, sursoit à statuer, après avoir invité les parties à présenter leurs observations, jusqu’à l’expiration du délai qu’il fixe pour cette régularisation. Si une mesure de régularisation est notifiée dans ce délai au juge, celui-ci statue après avoir invité les parties à présenter leurs « Le refus du juge de faire droit à une demande d’annulation partielle ou de sursis à statuer est motivé. « II. – En cas d’annulation ou de sursis à statuer affectant, dans un litige régi par le présent chapitre, une partie seulement de la décision attaquée, le juge détermine s’il y a lieu de suspendre l’exécution des parties de la décision non préjudice des articles L. 122-2, L. 122-11, L. 123-1-B et L. 123-16 du code de l’environnement, un recours dirigé contre une des décisions mentionnées à l’article L. 77-15-1 du présent code ne peut être assorti d’une requête en référé suspension que jusqu’à l’expiration du délai fixé pour la cristallisation des moyens soulevés devant le juge saisi en premier « La condition d’urgence prévue à l’article L. 521-1 est présumée « Le juge des référés statue sur le recours dans un délai d’un mois. préjudice de dispositions particulières figurant dans d’autres textes, lorsque la juridiction administrative est saisie d’un litige régi par le présent chapitre, la durée de validité de l’autorisation accordée, le cas échéant, par la décision attaquée ainsi que celle des autres autorisations mentionnées à l’article L. 77-15-1 qui sont nécessaires à la réalisation du projet sont suspendues jusqu’à la notification au bénéficiaire de l’autorisation attaquée de la décision juridictionnelle irrévocable au fond. » II. – Le I du présent article s’applique aux décisions administratives prises à compter du 1er septembre 2025. Après le II bis de l’article L. 214-3 du code de l’environnement, il est inséré un II ter ainsi rédigé : principe de non-régression défini au 9° du II de l’article L. 110-1 ne s’oppose pas, en ce qui concerne les retenues collinaires, à la modification de la nomenclature mentionnée à l’article L. 214-2. « Dans un délai de quatre mois, l’autorité administrative peut solliciter la communication de mesures de compensation si l’opération projetée porte gravement atteinte aux intérêts mentionnés à l’article L. 211-1. Lorsque des mesures de compensation sont communiquées, l’autorité administrative dispose d’un délai de deux mois pour s’opposer à l’opération projetée dès lors que celle-ci porte une atteinte d’une gravité telle qu’aucune mesure de compensation n’apparaît suffisante. Les travaux ne peuvent commencer avant l’expiration de ce du II de l’article L. 122-3 du code de l’environnement est complété par un alinéa ainsi « Pour les ouvrages de production d’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent jusqu’au poste HTA/BT inclus, les ouvrages de solaire installés au sol jusqu’au poste HTA/BT inclus, les ouvrages de stockage d’électricité jusqu’au poste HTA/BT inclus et les transformateurs d’antenne-relais de radiotéléphonie mobile, l’étude d’impact comprend également un repérage des établissements d’élevage et de leurs installations situées dans un certain périmètre autour de l’aménagement mentionné au présent alinéa. » I. – Le principe de non-régression défini au 9° du II de l’article L. 110-1 du code de l’environnement ne s’oppose pas, en ce qui concerne les chiens de protection de troupeau, à la modification de la nomenclature mentionnée à l’article L. 511-2 du même code. II. – La section 2 du chapitre II du titre II du livre II du code pénal est ainsi modifiée : a) Au début, est ajoutée la mention : « I. – » ; b) Il est ajouté un II ainsi rédigé : de maladresse, d’imprudence, d’inattention, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement est présumée lorsque l’animal est, au moment des faits, en action de protection d’un troupeau et a été identifié en application de l’article L. 212-10 du code rural et de la pêche maritime. « La présomption prévue au premier alinéa du présent II n’est propriétaire ou au détenteur du chien qui s’est conformé, le cas échéant, aux mesures prévues au premier alinéa du I de l’article L. 211-11 du code rural et de la pêche maritime, au premier alinéa de l’article L. 211-14-1 du même code, aux premier à troisième alinéas de l’article L. 211-14-2 dudit code, ainsi qu’aux 1°, 2° et 7° de l’article L. 2212-2 et à l’article L. 2215-1 du code général des collectivités territoriales ; Qu’au maire de la commune sur le territoire de laquelle les faits se sont produits s’il a demandé au propriétaire ou au détenteur du chien incriminé la mise en œuvre de mesures prévues à l’article L. 211-11 du code rural et de la pêche maritime ou la réalisation d’une évaluation comportementale du chien prévue à l’article L. 211-14-1 du même III. – Le refus de renouvellement de convention de mise à disposition d’une parcelle en vue de l’allouer au pâturage est motivé. Le recours d’un éleveur à un ou plusieurs chiens afin de protéger son troupeau ne peut être invoqué comme motif, par une collectivité territoriale ou un particulier, à l’appui d’un refus de renouvellement de convention mentionné au premier alinéa du présent III. IV. – Dans le cadre de la gestion des risques de la prédation sur les troupeaux, compte tenu de l’absence de moyens de prévention efficaces disponibles, des tirs de loups peuvent être autorisés pour la protection des troupeaux de bovins, équins et asins, sous réserve de l’engagement de démarches en matière de réduction de la vulnérabilité de ces troupeaux par les éleveurs. Un arrêté conjoint des ministres chargés de l’agriculture et de l’écologie définit les conditions dans lesquelles les élevages concernés peuvent bénéficier de telles autorisations de tirs, notamment les démarches pouvant être engagées en matière de réduction de la vulnérabilité des troupeaux. s’oppose pas, en ce qui concerne les produits et sous-produits lainiers, matières fertilisantes et amendements issus de la transformation de produits lainiers bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché dès lors que leur procédé de fabrication satisfait à l’évaluation préalable prévue à l’article L. 255-7 du code rural et de la pêche maritime. II. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, les mesures relevant du domaine de la loi nécessaires pour adapter le régime concernant, en matière d’aquaculture, en raison de leur classement dans la nomenclature mentionnée au I du présent article ou dans la nomenclature prévue à l’article L. 214-2 du code de l’environnement, les installations mentionnées à l’article L. 511-1 du même code ainsi que les installations, ouvrages, travaux ou activités mentionnés à l’article L. 214-1 dudit code. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de quatre mois à compter de la publication de l’ordonnance. le II bis de l’article L. 214-3, il est présent article ne s’applique pas aux 2° À la première phrase de l’article L. 431-6, les mots : « du titre Ier du livre II et » sont 3° Le second alinéa de l’article L. 512-8 est complété par deux phrases ainsi rédigées : « Pour les piscicultures, la déclaration inclut également les installations, ouvrages, travaux et activités relevant de l’article L. 214-1 projetés par le pétitionnaire que leur connexité rend nécessaires à l’installation classée ou dont la proximité est de nature à en modifier notablement les dangers ou inconvénients. La déclaration vaut application des articles L. 214-3 à IV. – Le principe de s’oppose pas, en ce qui concerne les piscicultures, à la modification de la nomenclature mentionnée à l’article L. 511-2 du même code ainsi que de celle mentionnée à l’article L. 214-2 dudit code. Le chapitre Ier du titre III du livre IV du code de l’environnement est ainsi est complété par deux alinéas ainsi rédigés : « Constitue un étang piscicole tout plan d’eau naturel ou artificiel relié aux milieux aquatiques utilisé pour une activité d’aquaculture et toute autre activité liée à l’étang lui-même. « Les dispositions relatives aux étangs piscicoles s’appliquent également aux installations de transformation et de commercialisation situées à leurs abords immédiats et nécessaires à leur exploitation. » ; 2° La section 3 est complétée par un article L. 431-9 ainsi étangs piscicoles génèrent des services écosystémiques et des valeurs d’usage. En plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et de leur contribution à la souveraineté alimentaire, ils constituent une source d’aménités et, à ce titre, font l’objet d’un soutien spécifique. Un arrêté du ministre chargé de l’agriculture fixe les conditions d’application du présent Le paragraphe 2 de la sous-section 1 de la section 2 du chapitre IV du titre II du livre II de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales est complété par des articles L. 2224-7-8 et L. 2224-7-9 ainsi rédigés : les conditions prévues aux articles L. 2422-5 à L. 2422-11 du code de la commande publique, le département peut recevoir un mandat de maîtrise d’ouvrage, conclu à titre gratuit, en vue de la production, du transport et du stockage d’eau destinée à la consommation humaine ou en vue de l’approvisionnement en eau, au sens du 3° du I de l’article L. 211-7 du code de l’environnement, confié par l’établissement public de coopération intercommunale ou le syndicat mixte compétent. syndicat mixte, régi par les articles L. 5721-1 à L. 5721-9, constitué exclusivement d’un ou de plusieurs groupements de collectivités mentionnés aux articles L. 5210-1-1 A et L. 5711-1 compétents en matière de production, de transport et de stockage d’eau destinée à la consommation humaine et d’un ou de plusieurs départements limitrophes, peut exercer tout ou partie de ces compétences. » du code du travail est ainsi modifié : 1° Au 2°, les mots : « soit des activités agricoles mentionnées aux 1° à 4° de l’article L. 722-1 et au 2° de l’article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime, » sont supprimés ; 2° Au 3°, le mot : « trois » est supprimé ; 3° Il est ajouté un « Pour les activités agricoles mentionnées aux 1° à 4° de l’article L. 722-1 et au 2° de l’article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime, sont représentatives au niveau national et multiprofessionnel les organisations professionnelles qui satisfont aux critères mentionnés à l’article L. 501-1 du même code. » livre V du code rural et de la pêche maritime, il est ajouté un titre préliminaire ainsi rédigé : AU NIVEAU NATIONAL ET MULTIPROFESSIONNEL le secteur agricole, sont représentatives au niveau national et multiprofessionnel les organisations professionnelles d’employeurs qui ne relèvent pas du champ couvert par les organisations professionnelles d’employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel, au sens de l’article L. 2152-4 du code du relèvent des activités agricoles mentionnées aux 1° à 4° de l’article L. 722-1 et au 2° de l’article L. 722-20 du présent code ; « 2° Qui remplissent les conditions prévues aux 1° et 4° de l’article L. 2152-2 du code du travail ; adhèrent au moins quinze organisations relevant du champ des activités mentionnées au 1° du présent article ; « 4° Et qui sont représentatives dans au moins une des branches agricoles relevant des activités agricoles mentionnées au même 1°. » – au premier alinéa, après le mot : « représentatives », sont insérés les mots : « au niveau – à la première phrase du 3°, les mots : « commissions paritaires » sont remplacés par les mots : « comités sociaux et économiques » ; – à la fin de la seconde phrase du même 3°, les mots : « du renouvellement des commissions paritaires d’établissements » sont remplacés par les mots : « de la mise en place ou du renouvellement des comités sociaux et économiques des – les cinquième à huitième alinéas sont supprimés ; – au dernier alinéa, les mots : « commissions paritaires » sont remplacés par les mots : « comités sociaux et b) Le II est ainsi – au deuxième alinéa, les mots : « à la commission paritaire » sont remplacés par les mots : « au comité social et économique » ; – les dixième à treizième alinéas sont supprimés ; – au dix-huitième alinéa, les trois occurrences du mot : « entreprise » sont remplacées par le mot : – aux dix-neuvième et vingt et unième alinéas, les mots : « l’entreprise » sont remplacés par les mots : « l’établissement » ; 2° Au premier alinéa et à la première phrase des deuxième et quatrième alinéas de l’article L. 514-3-2, les mots : « délégué du personnel » sont remplacés par les mots : « représentant du personnel au comité social et économique ». L’article L. 513-2 du 1° Le 3° est ainsi a) Le début de la première phrase est ainsi rédigé : « Il détermine et gère les projets… (le reste sans b) La seconde phrase est ainsi rédigée : « Les dépenses relatives aux projets de portée nationale et les modalités de répartition de ces charges obligatoires entre les établissements du réseau sont adoptées par délibération de Chambres d’agriculture 2° Au 4°, le mot : « développe » est remplacé par le mot : « définit » ; 3° Le 7° est ainsi « 7° Il adopte des normes d’intervention pour les établissements du réseau et s’assure du respect de ces normes ; » 4° Après le mot : « audités », la fin de la dernière phrase du 8° est supprimée. Dans un délai de six mois à Parlement un rapport qui étudie les possibilités d’évolution de la réglementation en vigueur concernant la dispense de travail pour un associé d’un groupement agricole d’exploitation en commun qui se trouve dans l’impossibilité de travailler en raison de son état de santé. Ce rapport procède à l’expertise des travaux réglementaires nécessaires, en concertation avec les représentants professionnels, pour faire évoluer la durée de cette dispense de travail, notamment au regard des règles actuelles de l’assurance maladie concernant les affections de longue durée. Le III de l’article 73 A du code général des impôts, dans sa rédaction résultant de l’article 66 de la loi n° … du … de finances pour 2025, est ainsi provision prévue au I peut être pratiquée au titre des exercices clos à compter du 1er janvier 2024 et jusqu’au 31 décembre 2027. bénéfice de la provision prévue au I est exclusif du bénéfice de la déduction prévue à l’article 70 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024. » Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à procéder par voie d’ordonnance à la révision et à l’actualisation des dispositions relevant du domaine de la loi particulières à l’outre-mer en vigueur à la date de publication de l’ordonnance, dans le titre IV du livre VIII du code rural et de la pêche maritime, en vue : 1° De remédier aux éventuelles erreurs ou insuffisances de codification, en incluant les dispositions relevant du domaine de la loi qui n’ont pas été codifiées et en adaptant le plan et la rédaction des dispositions 2° D’abroger les dispositions obsolètes, inadaptées ou devenues sans objet ; 3° D’adapter, le cas échéant, ces dispositions à l’évolution des caractéristiques et des contraintes particulières des collectivités régies par l’article 73 de la 4° D’étendre, le cas échéant dans le respect des règles de partage des compétences prévues par la loi organique, l’application de ces dispositions, selon le cas, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et dans les îles Wallis et Futuna, avec les adaptations nécessaires, et de procéder, si nécessaire, à l’adaptation des dispositions déjà applicables dans ces 5° De répartir dans des divisions les articles relevant respectivement de la compétence de l’État, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française, en procédant à une nouvelle numérotation de ces 6° De mettre les autres codes et lois qui mentionnent ces dispositions en cohérence avec la nouvelle rédaction adoptée. L’ordonnance mentionnée au premier alinéa est prise dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à à prendre par voie d’ordonnances, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, les mesures relevant du domaine de la loi visant à assurer la cohérence des textes avec les dispositions de la présente loi et à abroger les dispositions devenues sans objet. compter de la publication de chaque ordonnance. 23 et 24 président. Nous allons maintenant examiner les amendements déposés par le Gouvernement. n° 6, présenté par le Gouvernement, est ainsi À l’alinéa 3, substituer aux mots : « décret du » le mot : La parole est à Mme la ministre. Il s’agit d’un amendement purement rédactionnel. n° 1, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 18, insérer l’alinéa suivant : « 1° ter A Au dernier alinéa du même article L. 811-5, la référence : « 2° » est remplacée par la référence : « 4° » ; » Il s’agit également d’un amendement rédactionnel. n° 8, présenté par le Gouvernement, est ainsi À l’alinéa 29, supprimer les mots : « ou aquacoles ». L’aquaculture étant comprise dans le champ des activités agricoles, il est inutile de préciser que les établissements peuvent disposer d’exploitations aquacoles dès lors qu’ils peuvent disposer d’exploitations agricoles. Cet amendement rédactionnel vise à ce que la définition soit exactement identique qu’il s’agisse d’établissements publics ou d’établissements privés. n° 7, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 30, insérer les deux alinéas suivants : mentionnées au présent article peuvent bénéficier des aides de toute nature, ainsi que des avantages prévus par le code général des impôts, le code de la sécurité sociale et le livre VII du code rural et de la pêche maritime, dont bénéficient les entreprises agricoles. mentionnés au présent article peuvent bénéficier des aides bénéficient les entreprises. » Comme cela a été prévu au Sénat pour les exploitations agricoles des établissements publics agricoles, cet amendement tend à ce que les exploitations des établissements privés puissent bénéficier des mêmes aides que les entreprises ou exploitations Il s’agit donc de faire en sorte que la nouvelle disposition s’applique aussi bien aux exploitations agricoles des établissements publics qu’à celles des établissements n° 2, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 32 insérer les trois alinéas ainsi rédigés : « 2° ter Aux articles L. 841-6 et L. 843-3, les mots : « septième alinéa » sont remplacés par les mots : « onzième alinéa du I » ; « 2° quater La neuvième ligne du tableau du second alinéa de l’article L. 843-2 est ainsi rédigée : (onzième alinéa) Résultant de la loi n° du des générations en agriculture. Il s’agit d’un amendement de coordination juridique. 5 bis n° 3, présenté par le Gouvernement, est ainsi Compléter cet article par les quatre « II. – L’article L. 238-2 du code de l’éducation est ainsi L’avant-dernière phrase et la dernière phrase du deuxième alinéa sont ainsi rédigées : « Il est également consulté sur les missions confiées aux établissements d’enseignement supérieur privés relevant du ministre de l’agriculture mentionnés à l’article L. 813-10. La composition, les attributions et les modalités de désignation des représentants des personnels, étudiants et apprentis des établissements publics et des établissements privés ainsi que les modalités de fonctionnement de ce conseil sont fixées par décret. » « b) Après le troisième alinéa il est inséré un alinéa ainsi question par le ministre chargé de l’agriculture. » n° 4, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 35, insérer l’alinéa suivant : L’article L. 371-12 est abrogé ; » Il s’agit également d’un amendement de coordination juridique. 14 bis A n° 5, présenté par le Gouvernement, est ainsi À la deuxième phrase de l’alinéa 15, substituer aux mots : « des articles L. 820-2 et les mots : « de l’article Cet amendement vise à corriger une erreur de référence juridique. n° 9, présenté par le Gouvernement, est ainsi À l’alinéa 8, « six mois » « douze mois ». L’article 21 du projet de loi habilite le Gouvernement à prendre par voie d’ordonnance les mesures relevant du domaine de la loi visant à réviser et à actualiser les dispositions du code rural et de la pêche maritime en matière d’enseignement agricole en Le Gouvernement partage la conviction qu’il est nécessaire d’aller vite au regard de l’ampleur des modifications apportées au code précité, notamment par le présent projet de loi, mais le délai de six mois apparaît trop court. Il est en effet nécessaire, dans un premier temps, de recenser les dispositions à mettre en cohérence et, dans un second temps, celles qui sont devenues sans objet, puis de prendre une ordonnance. Nous vous proposons donc, pour des raisons de faisabilité, de porter le délai d’habilitation de six à douze mois. de la commission sur ces amendements ? Il est favorable sur l’ensemble de ces amendements. président. Le vote est voix, dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par les amendements du Gouvernement, l’ensemble du projet de loi, je vais donner la parole, pour explication de vote, à un représentant par groupe. La parole est à M. Yannick Jadot, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. Monsieur le président, madame la ministre, il faut le reconnaître, mes chers collègues de la majorité sénatoriale, votre victoire est totale, sans aucun compromis, sans aucune nuance, et avec une complaisance coupable du Gouvernement. Mais la fête risque d’être courte et les lendemains sombres. Car, si votre victoire sert les intérêts d’une minorité d’agriculteurs – toujours les mêmes : les plus puissants –, si elle sert les intérêts de l’agro-industrie et de l’agrochimie, elle se fait au détriment de tous les autres. Au détriment de la majorité des agricultrices et des agriculteurs qui expriment chaque jour leur colère et le mal-être qu’ils vivent face à la précarité de revenus trop souvent indignes, face à l’isolement et à l’épuisement, face à une bureaucratie parfois absurde et face à une nature et à un climat qui sont aujourd’hui malades. Cette loi est en fait une loi du déni. Un déni de la nature, d’abord : ignorer les conséquences parfois lourdes de l’agriculture sur la biodiversité, les sols, l’eau, le climat et la santé est irresponsable. Les agriculteurs en sont les premières victimes. Rabaisser les vérités scientifiques à de l’idéologie ou à des opinions parmi d’autres n’aurait jamais dû animer nos débats. Acter les faits, ce n’est ni insulter ni culpabiliser tous les agriculteurs : c’est nous rendre collectivement responsables ! En remettant systématiquement en cause le travail de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et de l’Office français de la biodiversité (OFB), vous vous êtes enfermés dans une forme d’obscurantisme qui nous éloigne des réponses et des transitions nécessaires. Deux administrateurs de l’Anses démontrent dans le journal Le Monde du jour que l’usine à gaz instaurée par cette loi pour subordonner de fait les avis de l’Anses aux intérêts économiques de certains… Ce n’est pas dans ce texte ! Jadot. … rappelle celle qui avait été installée en son temps sur l’amiante et qui a retardé les interdictions indispensables, malgré la catastrophe sanitaire annoncée. Votre principe « pas d’interdiction sans solution », en ignorant de fait nombre d’alternatives qui reposent parfois sur des changements de pratiques, nous rappelle le même argument invoqué par les planteurs de bananes pour retarder sans cesse la fin de l’utilisation du chlordécone dans les Antilles – là encore, malgré la catastrophe sanitaire annoncée et connue. Alors que partout les scientifiques alertent sur l’explosion des cancers, en particulier chez les jeunes, chacune, chacun ici devra un jour rendre des comptes. Un déni de la société et de ses attentes, ensuite : le contrat entre l’agriculture et la société repose sur la reconnaissance et le respect de ce métier si essentiel et pourtant si difficile d’agriculteur, en qui nous plaçons notre C’est pourquoi personne dans notre pays n’a remis jusqu’à présent en cause le financement public de l’agriculture, qui représente 200 euros en moyenne par Français et par an. Mais nos concitoyens attendent en retour une agriculture nourricière, une alimentation de qualité, le respect de l’environnement, la protection de la santé et des paysans nombreuses et nombreux dans nos campagnes ; et certainement pas une zone de non-droit et d’impunité, lorsqu’il s’agit d’atteintes à l’environnement. La confiance est fragile ; cette loi Un déni, enfin, de la principale revendication du monde agricole : le revenu. S’il y a bien un scandale auquel vous ne vous êtes pas attaqués, c’est celui du rapport brutal, déséquilibré, qui lie les agriculteurs à l’agro-industrie et à l’agroalimentaire. Rien n’est prévu malgré les marges et le pouvoir de ces acteurs trop puissants qui écrasent nos paysans ; rien pour garantir des prix rémunérateurs et des revenus dignes. Mes chers collègues, en ce triste jour, nous, écologistes, gardons pourtant espoir. Parce que, sur le terrain – et toutes les enquêtes le confirment –, les agriculteurs prennent bien plus au sérieux qu’ici les enjeux environnementaux et les attentes de la société, la nécessité de la transition si elle est justement et efficacement accompagnée. Ils sont bien plus lucides qu’ici sur le combat à mener face à l’industrie et à la grande distribution pour obtenir des revenus dignes. Les jeunes, particulièrement, qui veulent reprendre ou s’installer et qui sont si mal traités par cette loi, sont lucides. Pour eux, la souveraineté agricole et alimentaire, ce ne seront jamais des fermes usines alimentées par du soja brésilien qui détruit l’Amazonie et le climat pour que soit vendue de la viande de l’autre côté de la planète. Pour eux, l’agroécologie est non pas un gros mot, que vous avez voulu rayer du texte de cette loi, ou une idéologie, mais la seule option sérieuse, raisonnée et responsable pour le métier qu’ils envisagent. Nous leur devons une autre loi. C’est pourquoi le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires votera évidemment contre ce texte. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.) de Marco. Bravo ! Où avez-vous vu qu’il était question de l’Anses ? Vous vous trompez de texte ! Jadot. J’ai bien écouté les débats ! M. Jean-Claude Tissot, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la crise agricole qui s’est exprimée pendant le printemps 2024 nous oblige, car personne ici ne peut nier cette crise multidimensionnelle. La crise est d’abord sanitaire et environnementale, avec la résurgence d’épidémies, autrefois tropicales, mais désormais hexagonales. Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus visibles, et elles mettent sous pression les facteurs de Le malaise agricole est aussi l’expression d’une crise de renouvellement des générations, comme nous l’avons dit à plusieurs reprises durant les débats. Alors que le déficit en actifs agricoles est déjà marqué, et que les départs à la retraite seront loin d’être tous remplacés, l’avenir est inquiétant. N’oublions pas, en effet, qu’il n’existe pas de pays sans paysans. Enfin, et surtout, la crise agricole est économique. C’est un constat sans appel. La revendication principale des paysans est de vivre dignement du travail qu’ils fournissent. Au terme de l’examen du texte, quelle réponse allons-nous fournir à cette crise multidimensionnelle ? Les paysans attendaient des mesures fortes ; ils n’auront qu’une loi bavarde, programmatique, qui n’apporte pas de réponse à la hauteur de leurs revendications. Alors, oui, je ne nie pas que quelques dispositions pourraient aller dans le bon sens. Je pense au guichet unique départemental, même si son rôle et ses contours demeurent incertains et flous. Le nouveau diplôme n’est pas non plus une mauvaise idée en soi, mais son impact réel interroge. Quant au diagnostic modulaire, il aurait pu être utile, mais il restera facultatif et tourné vers la En revanche, je déplore l’absence d’avancées sur des thématiques pourtant centrales qui permettraient de répondre directement au malaise agricole. Rien en faveur d’un meilleur revenu des agriculteurs ; rien en faveur d’un rééquilibrage des relations commerciales ; rien pour réguler le foncier agricole ; et rien pour réformer notre système d’aides qui reste orienté vers le productivisme. L’occasion manquée est terrible. Avec cette loi d’orientation, on n’avance pas ; pire, on recule ! Je déplore cette logique libérale d’allégement des règles environnementales, dans la continuité des nombreuses mesures de simplification annoncées et mises en œuvre depuis 2022. On recule avec le principe de « non-régression de la souveraineté alimentaire », dont l’adéquation avec nos engagements environnementaux interpelle. On recule aussi avec le refus d’interdire les produits phytos dès lors qu’ils sont autorisés par l’Union européenne : c’est la porte ouverte à la réautorisation des néonicotinoïdes. On recule avec l’abaissement démesuré des sanctions applicables à la destruction illicite d’espèces, d’habitats naturels ou de sites protégés. On recule avec l’introduction du principe de présomption de non-intentionnalité des infractions et avec la dépénalisation de certaines d’entre elles. On recule, enfin, avec l’accélération des recours contre les projets d’ouvrage hydraulique agricole, ou Nous vous rejoignons sur un point : l’agriculture française doit rester compétitive et permettre à ses filières d’exporter. En un mot : rester d’excellence. Non, nous ne sommes pas ceux qui voudraient faire « tomber » l’agriculture française, la réduire à néant. Mais, si nous voulons conserver une agriculture d’excellence, nous devons amorcer un virage agroécologique indispensable à sa survie, alliant performance économique, environnementale et sociale. Pour cela, nous désirons que soient défendus tous les agriculteurs dans leur diversité, en promouvant l’ensemble des modes de production et en préconisant un plus grand pluralisme dans les instances agricoles. Nous désirons que soit mise en œuvre une loi de régulation foncière qui lutte contre les agrandissements incontrôlés, l’accaparement et la financiarisation de nos Nous désirons que soit engagée une grande réforme des aides de la politique agricole commune (PAC), comme je l’ai dit à plusieurs reprises, au travers de notre plan stratégique national (PSN), afin d’en finir avec le modèle dominant des aides à l’hectare. Nous désirons que soient reconnus le rôle majeur des opérateurs de l’État et les travaux scientifiques de l’OFB, de l’Anses ou de l’Inrae. Nous désirons que soient supprimés tous les dispositifs constituant des reculs environnementaux inacceptables dans le présent projet de loi. Je vous le dis, mes chers collègues qui allez voter ce texte, vous porterez désormais une responsabilité : celle de ne pas avoir engagé l’agriculture sur la voie de sa survie, en proposant un modèle alliant compétitivité, productivité et respect des paysans, des consommateurs et de l’environnement. Le groupe socialiste n’a pas d’autre choix que de voter contre ce texte. Mme Laure Darcos, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous y sommes ! Certes, in extremis, à deux jours de l’ouverture du salon de l’agriculture, mais la chimère qu’était le projet de loi d’orientation agricole est enfin devenue réalité ! Ce texte est-il à la hauteur des attentes qui ont motivé son élaboration ? Présentée en réponse à la colère du monde agricole, exténué par la hausse des coûts de production, la baisse de compétitivité, la multiplication et la complexification des normes et des procédures administratives, et l’inquiétude face au renouvellement des générations d’actifs agricoles, cette loi d’orientation avait l’ambition de donner un cap clair permettant d’atteindre la souveraineté alimentaire. Ce cap, qui doit nous permettre de faire face à l’avenir, a-t-il été trouvé ? Nous permettra-t-il de nous adapter aux enjeux à venir, notamment dans le nouveau contexte international qui se dessine ? Simplification et pragmatisme : voilà la méthode qui a été définie et le cap que nous devons suivre. L’agriculture est stratégique, nous devons la soutenir. Nous nous réjouissons que la version du Sénat ait été essentiellement reprise. Nos échanges ont été longs, tendus parfois, mais ils nous ont permis d’aboutir à une proposition, certes incomplète, mais qui tend à apporter plus de souplesse aux agriculteurs. Certaines dispositions de ce texte, toutefois, semblent échapper à cette logique de simplification, ce qui laisse notre groupe quelque peu perplexe. Nous étions les seuls à nous abstenir sur la proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie. Ses dispositions, réintégrées à l’article 14 d’une loi visant à limiter la multiplication et la complexification des normes, nous interrogent. Nous resterons très attentifs quant à son application et aux remontées de terrain. Nous pouvons également regretter que les dispositions sur les compétences « eau » et « assainissement » n’aient pas été retenues en commission mixte paritaire. Toutefois, et c’est le point essentiel, il est fort heureux que la chambre des collectivités ait pu de nouveau témoigner, lors de la discussion, ici en séance, de son attachement à ce sujet essentiel. Je souhaitais également revenir sur un point. Toutes ces mesures de simplification doivent permettre de favoriser la transmission et l’installation. Pour cela, il faut de la rentabilité économique pour nos exploitations, non pas dans une démarche productiviste, comme cela a été dit, mais parce que sans rentabilité il n’y aura ni transmission ni installation. Les débats qui se sont tenus sur la suppression de la notion de viabilité économique nous étonnent Qui souhaiterait s’installer et reprendre une exploitation qui ne serait pas viable économiquement ? Diriez-vous la même chose à des artisans, à des commerçants ou à des responsables de PME ? L’objectif d’un exploitant est bien évidemment de vivre de son métier. Madame la ministre, nous l’avons rappelé, ce texte n’est pas le vôtre. Vous avez hérité du projet de Marc Fesneau, avec un périmètre très restreint. Nous vous remercions pour votre engagement ; nous avons ici tout donné pour essayer de l’enrichir autant que possible. Je tenais également à vous remercier de votre capacité à tenir vos engagements. Mon collègue Vincent Louault, qui aurait dû être à ma place aujourd’hui et que je vous prie d’excuser, a en ce moment même des échanges avec vos services et ceux du ministère de la transition écologique sur les zones humides, comme vous le lui aviez proposé. Finalement, nous pourrions presque regretter que ce texte tant attendu ait été discuté si vite tant les sujets restent nombreux : l’urgence à alléger les surtranspositions, la question de la rémunération ou encore l’innovation. Mais ce n’est qu’une première étape. La prochaine sera la discussion, par l’Assemblée nationale, de la proposition de loi visant à lever les contraintes au métier d’agriculteur. Ces deux textes sont les deux jambes d’un même corps. Ils sont nécessaires pour apporter des solutions concrètes aux difficultés rencontrées par les agriculteurs. Pour conclure, nous pouvons nous réjouir que les débats de ces dernières semaines aient permis de réaffirmer que l’agriculture est « stratégique » pour la souveraineté de la Nation. Cette qualité appelle une nouvelle méthode, axée sur la simplification et le pragmatisme. Nous avons tâché de l’employer ici. Il est nécessaire désormais de l’appliquer à l’industrie, à l’énergie ou à nos PME, autres secteurs essentiels de notre économie. Vous l’aurez compris, notre groupe votera unanimement ce M. Jean-Claude Anglars, pour le groupe Les Républicains. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, presque un an après le dépôt du projet de loi d’orientation agricole sur le bureau de l’Assemblée nationale, nous achevons aujourd’hui l’examen d’un texte au parcours chaotique, quelques jours avant l’ouverture du salon de Depuis un an, il n’aura échappé à personne que la colère agricole a connu plusieurs épisodes. L’exaspération face à la complexité et à la profusion des normes est constante. Les agriculteurs attendent de la clarification, et c’est la volonté du Sénat d’y répondre, en élaborant un texte complémentaire à la loi d’orientation agricole, à savoir la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Au terme du processus législatif, la loi d’orientation agricole a été considérablement améliorée et clarifiée. Le travail réalisé par la commission des affaires économiques, principalement, et les commissions du développement durable et de la culture y a contribué. Je salue le travail des rapporteurs Laurent Duplomb et Franck Menonville. Durant l’examen du projet de loi et les dix jours de débats, il a été nécessaire de défendre la vision que nous en avions et ses objectifs, qui sont les suivants : garantir notre souveraineté agricole ; promouvoir une agriculture qui soit compétitive et durable sur l’ensemble du territoire, et capable de produire une alimentation saine, conformément au principe de souveraineté alimentaire. Nous défendons plus que tout la nécessité de faire confiance aux agriculteurs, à ces femmes et à ces hommes qui donnent tout à leur métier pour nous nourrir, et qui le font avec passion, consciencieusement. La version finale, issue de la commission mixte paritaire, est satisfaisante. L’accord trouvé avec les députés conserve de nombreux apports du Sénat. N’attendons toutefois pas du projet de loi qu’il résolve tous les problèmes. Nous savons que ce texte d’orientation est aussi un texte de circonstance et de nécessité. Il aborde des sujets parfois plus urgents que structurants pour l’agriculture. Certains pourront lui reprocher un caractère parfois hétéroclite, mais je soulignerais, à l’inverse, qu’il apporte une vision cohérente, soutenue par des objectifs communs, déclinés dans des solutions pragmatiques. Parmi les réponses ambitieuses et utiles, je mentionnerai notamment : l’inscription de la souveraineté alimentaire comme intérêt fondamental de la Nation, et le principe de non-régression de cette souveraineté ; la création de dispositifs permettant réellement de faciliter l’installation des agriculteurs – droit à l’essai en agriculture, aide au passage de relais ou encore volontariat agricole – ; l’atténuation des sanctions environnementales en l’absence d’intention de commettre un délit, ce qui vise à garantir la présomption de bonne foi des agriculteurs lors des contrôles et à exclure les sanctions en cas de normes contradictoires ; et, enfin, la simplification de l’article sur les haies. Mes chers collègues, je pourrais encore citer d’autres points de l’accord de commission mixte paritaire sur lesquels le Sénat a été entendu. Vous me permettrez d’en mentionner deux qui sont, selon moi, particulièrement importants et qui marquent l’aboutissement d’un travail législatif commencé il y a deux ans. Il s’agit, d’abord, de l’adoption définitive de l’exclusion des bâtiments agricoles du « zéro artificialisation nette » (ZAN), à la suite de l’amendement que j’ai déposé et qui a été largement soutenu ici. L’avenir de l’agriculture exige de ne pas mettre en concurrence les bâtiments agricoles nécessaires à l’élevage avec la construction de nouvelles Désormais, contrairement à ce que voulait imposer la loi Climat et Résilience, et tout en respectant l’objectif de sobriété foncière, les constructions ou aménagements nécessaires à l’activité agricole ne seront pas considérés comme artificialisés après 2031. C’est un changement majeur pour l’aménagement de l’espace, notamment en zone rurale, qui rassure les agriculteurs et les élus ruraux. Il s’agit, ensuite, de l’autorisation des procédés de valorisation des produits lainiers sous forme L’amendement, soutenu par le président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, que j’ai déposé et qui a été adopté permettra aux éleveurs de tirer un revenu complémentaire de la vente des produits de la tonte et de créer une filière de transformation nationale de fertilisants organiques. Cette méthode était jusqu’alors interdite en France du fait d’une application trop restrictive du droit européen, alors que de tels procédés étaient autorisés en Allemagne, en Italie ou en Espagne. Je sais que les éleveurs concernés attendaient ce déblocage ; ce texte l’a fait. Pour terminer, je me félicite bien sûr des avancées contenues dans l’ensemble des textes votés au Sénat sur l’agriculture en ce début d’année. Mais les enjeux sont encore devant nous : avec la proposition de loi Trace (trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux), qui arrive dans quelques jours, et, surtout, l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne, sur lequel nous devons rester vigilants et déterminés – et vous l’êtes, madame la ministre –, afin de ne pas introduire une concurrence déloyale pour nos agriculteurs. Le groupe Les Républicains votera avec satisfaction le texte de la commission mixte paritaire et espère une promulgation rapide de cette loi tant attendue. Nous comptons sur vous, madame la ministre, pour une entrée en application rapide et conforme à nos ambitions. rapporteur applaudit également.) M. Bernard Buis, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. après un marathon budgétaire historique, nous voici désormais face à la dernière épreuve d’un pentathlon agricole Deux jours seulement après avoir voté le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture, nous avons cet après-midi l’occasion de mettre un terme, enfin, à son parcours législatif exceptionnellement long. À mon tour, je souhaite aujourd’hui féliciter les rapporteurs des deux assemblées – Pascal Lecamp, Nicole Le Peih, Franck Menonville et Laurent Duplomb –, qui ont préparé la commission mixte paritaire dans un délai très restreint avec l’ensemble des services. Ce gain de temps non négligeable a permis d’aboutir à une commission mixte paritaire conclusive dans la nuit de mardi dernier, et d’adopter aujourd’hui définitivement le projet de loi avant le lancement du salon de l’agriculture. De quoi nous permettre, mes chers collègues, d’échanger avec les professions agricoles pour leur expliquer en détail les mesures contenues dans le texte, sans oublier les autres initiatives parlementaires que nous avons examinées ces dernières À ce propos, sans vouloir répéter notre explication de vote et les raisons motivant le groupe RDPI à se prononcer en faveur du texte, permettez-moi néanmoins de saluer une nouvelle fois quelques grandes avancées que contient ce projet de loi. Dans un premier temps, je dois dire que je suis satisfait par nos travaux relatifs à l’évolution du cadre juridique applicable à la haie. Je suis également très heureux que l’article 14 bis A ait été préservé lors de la commission mixte paritaire. Cet article, créé par un amendement transpartisan que j’avais défendu avec mon collègue Daniel Salmon, permet d’insérer dans le texte sa proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie, que nous avions adoptée à l’unanimité le 30 janvier dernier. Là aussi, c’est une prouesse d’aller aussi vite ! Par ailleurs, je tiens également à saluer la création du bachelor agro et la mise en place du réseau France Services agriculture, ainsi que l’affirmation du précepte « pas d’interdiction sans solution ». Ces mesures prometteuses permettront, j’en suis convaincu, d’agir pour faciliter le renouvellement des générations en agriculture. Enfin, je tiens également à mentionner la création d’un droit à l’erreur pour les agriculteurs, qui permet d’inscrire dans la loi la présomption de bonne foi d’un exploitant lors d’un contrôle administratif. Nous n’avons cessé de l’entendre depuis plus d’un an : les agriculteurs ont besoin de simplification et de bienveillance de la part de l’État. Ce sera chose faite avec ce Mes chers collègues, il est maintenant urgent d’adopter le projet de loi, et indispensable que les décrets d’application soient pris dans les plus brefs délais. Madame la ministre, je compte sur vous pour qu’ensemble nous puissions renouer le lien de confiance avec les agricultrices et les agriculteurs, qui font la fierté de notre pays ! Carrère et Anne-Sophie Patru applaudissent.) M. Henri Cabanel, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements Patru applaudit également.) Monsieur le président, mes chers collègues, ici même, il y a deux jours, vous avez conclu votre propos, madame la ministre, en déclarant que « vous ne voudriez pas commencer le salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus ». Si je loue votre travail et votre recherche de compromis, force est de constater que le seul engagement en passe d’être complètement tenu est que le projet de loi soit voté dans les temps. En effet, ce texte ne répond pas complètement aux attentes des agriculteurs. Il fait craindre un retour en arrière en matière environnementale qui pourrait s’avérer préjudiciable, voire irréversible, tant l’agriculture est l’un des secteurs d’activité les plus sensibles à l’évolution du climat et les plus dépendants du fonctionnement des écosystèmes. Pour autant, dans ce texte à forte tendance programmatique, la sémantique a son importance. Je me réjouis de voir le compromis parlementaire réintégrer la notion de « transitions climatique et environnementale », en lieu et place « d’adaptation », même si le terme d’agroécologie reste écarté de cette loi, alors qu’il était l’une des priorités de la loi d’avenir agricole – c’est bien dommage. Il nous faut pourtant donner les moyens à nos agriculteurs de s’adapter, car – faut-il le rappeler – contre la nature, on ne lutte pas. Je me satisfais aussi de l’objectif rétabli en commission mixte paritaire de porter la part de l’agriculture biologique à 21 % de notre surface agricole utile au 1er janvier 2030. Le Sénat, en le supprimant initialement, avait envoyé un très mauvais signal à la filière bio, qui, je le rappelle, réunit 50 % des agriculteurs qui souhaitent s’installer. Au rang des autres satisfactions apportées par la commission mixte paritaire, la dépénalisation de certaines atteintes non intentionnelles à l’environnement est désormais circonscrite au champ agricole. Ce dispositif me paraît plus proportionné et équilibré puisqu’il permet de conjuguer le principe de non-régression environnemental et un allégement du poids des normes qui pèsent sur nos agriculteurs. Je comprends les craintes de ceux de nos collègues qui s’opposent à ce texte, mais nous devons changer de paradigme et faire davantage confiance aux agriculteurs plutôt que d’être, par défaut, suspicieux. Par ailleurs, France installations-transmissions laisse désormais sa place à France Services agriculture, et c’est pour le mieux. La pertinence et la lisibilité du parcours d’installation et de transmission des exploitations agricoles se trouvent ainsi renforcées par cette dénomination plus logique du guichet unique, tout en ouvrant la porte à d’autres prérogatives qui pourraient lui être confiées à l’avenir. Néanmoins, la commission mixte paritaire est revenue sur la gratuité du diagnostic modulaire permettant de renforcer la viabilité économique, sociale et environnementale des projets d’installation et de cession des exploitations agricoles. Je vous avais fait part de ma crainte quant à la logique incitative poussée à l’excès dans le cadre de ces diagnostics, puisqu’ils sont réalisés sur la base du volontariat ; or le retrait de leur gratuité ne fait que rendre encore plus hypothétique leur réalisation. Une évaluation de leur recours, et par conséquent de leur efficacité, me semblera nécessaire dans les années à venir afin qu’ils coïncident davantage avec les objectifs et les attentes des agriculteurs. Enfin, je me répète, mais j’estime qu’un texte renforçant notre souveraineté alimentaire qui ne traite pas de l’accès au foncier agricole est une anomalie, même si nous allons débattre prochainement du revenu, un sujet lui aussi absent du Déjà, en 2021, lors de l’adoption de la proposition de loi portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires, le Sénat avait regretté que le Gouvernement n’ait pas tenu l’engagement de déposer une grande loi foncière, pourtant promise depuis le début du quinquennat. Quatre ans plus tard, le constat reste le même ; les outils de régulation sont toujours fragiles et conduisent, directement ou indirectement, à l’éviction des agriculteurs exploitants eux-mêmes et à un appauvrissement collectif. Je compte sur vous, madame la ministre, pour travailler en profondeur sur ce sujet et présenter un projet de loi répondant au défi du renouvellement des générations et à la préservation de notre souveraineté alimentaire. Pour l’ensemble des raisons invoquées précédemment, si je ne peux raisonnablement pas voter contre ce projet de loi, je ne peux pas non plus m’abstenir tant les enjeux et les attentes du monde agricole sont forts. Ces dernières nous obligent et nous Certes incomplet et perfectible, ce texte, tel qu’il est issu de la commission mixte paritaire, porte un compromis recevable qui m’amène, ainsi qu’une majorité de membres du groupe du RDSE, à voter en sa faveur. Mme Marie-Lise Housseau, pour le groupe Union Centriste. sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.) arrivons au terme de l’examen de ce projet de loi d’orientation, neuf mois après son adoption en première lecture à l’Assemblée nationale, en tenant ainsi les engagements pris par le gouvernement de l’époque face à l’immense détresse et aux attentes de la profession agricole. Malgré la dissolution, la censure et l’instabilité politique ambiante, ce projet de loi a pu aboutir, et je salue le travail mené par la commission mixte paritaire et le dévouement des rapporteurs. Je tiens également à saluer l’implication des sénateurs, tous bords confondus, dans des débats parfois houleux, mais ô combien passionnés qui reflètent l’importance et l’attachement que nous portons tous à ce volet de l’économie qui nourrit l’humanité et aux hommes et aux femmes qui y travaillent au quotidien. À ce titre, je souhaite exprimer la satisfaction qui est la nôtre de voir cette loi aboutir, dans une version proche de celle que nous avions défendue ici, au Sénat. Cette loi résoudra-t-elle tous les défis que doit relever l’agriculture ? Assurément, non. Les agriculteurs sont en première ligne dans la défense de la qualité de notre alimentation et de notre autonomie collective ainsi que dans la préservation de notre environnement. Notre principal défi est de leur permettre de vivre dignement de leur métier. Or cette question du juste prix, au cœur d’une énième loi Égalim, demeure entière. Cette loi marque-t-elle pour autant une avancée ? C’est indéniable, car elle apporte quelques réponses. Le présent texte consacre la souveraineté alimentaire en lui accordant le statut d’« intérêt fondamental de la Nation ». Alors que le libre-échange semble céder la place à un protectionnisme revendiqué et que des bruits de bottes se font entendre de façon de plus en plus pressante, il me semble nécessaire d’anticiper et d’avoir l’exigence de renforcer notre souveraineté et notre autonomie alimentaires. À la suite des travaux de la commission mixte paritaire, le législateur reconnaît qu’il est nécessaire de favoriser les transitions climatique et environnementale et fixe un objectif chiffré de surfaces cultivées en bio, affirmant ainsi tout leur intérêt. Je m’en réjouis. Le présent texte contribue à répondre à la crise des vocations agricoles et au défi du renouvellement des générations. Il crée le guichet unique France Services agriculture et apporte des propositions en matière de formation, afin de rendre le métier plus attractif tout en sensibilisant aux enjeux de protection de l’environnement. Enfin, le projet de loi vise à diminuer la pression coercitive et punitive qui pèse sur l’agriculteur, lequel ne peut plus servir de bouc émissaire. Il a trop longtemps subi des exigences toujours plus lourdes, faisant de lui autant un Atlas portant le poids de nos politiques environnementales et sanitaires sur ses épaules qu’un Sisyphe condamné à toujours plus de vertus sans que ses travaux soient reconnus à leur juste valeur. Il était temps de rééquilibrer les choses pour rassurer des agriculteurs majoritairement de bonne foi, sans pour autant cautionner Romagny. Exactement ! Housseau. Autre point positif, ce projet de loi intègre le dispositif d’une proposition de loi déposée par notre collègue Anne-Sophie Romagny, obligeant les aménageurs à assurer la création de zones de non-traitement en cas de projet de construction en limite des champs agricoles. Pour une fois, c’est une façon de ne pas mettre toutes les obligations à la charge des agriculteurs. Romagny. Merci ! Housseau. Ce texte ouvre donc un nouveau contrat social, où l’agriculture est mieux reconnue, la formation renforcée, l’installation-transmission facilitée, les contraintes allégées. Il ne réglera pas tout, mais il constitue une première marche que l’Europe semble d’ailleurs vouloir prolonger, comme en témoignent les annonces d’hier au sujet de la réciprocité des normes pour les produits importés. Le groupe Union Centriste restera vigilant, engagé et à l’écoute du monde agricole. Aussi, nous voterons bien sûr les conclusions de la commission mixte paritaire. M. Gérard Lahellec, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. l’élan populaire suscité chaque année par le salon de l’agriculture risque vraisemblablement de supplanter assez vite les suites discrètes de cette petite LOA. On nous avait promis une grande loi, mais, en réalité, la montagne accouche d’une souris. Nous ne devons pas perdre de vue la crise structurelle que traverse l’agriculture. Ce qui nous frappe, c’est que le présent texte, qui devrait être le fruit d’un compromis entre députés et sénateurs, s’aligne presque totalement sur celui du Sénat. Ainsi, le rôle de la commission mixte paritaire tend à changer de nature : sur un total de 925 parlementaires, ce sont donc onze d’entre nous, aussi honorables soient-ils, c’est-à-dire 1,19 % de la représentation nationale, qui déterminent le texte que nous sommes amenés à voter. Romagny. C’est le principe ! Lahellec. Certes, la procédure est parfaitement légale,… Lefèvre. Ah ! Lahellec. … mais le texte souffre d’une moindre légitimité. Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude. En outre, le projet de loi s’aligne plus sur les objectifs d’une récente proposition de loi d’initiative sénatoriale dite de simplification des normes qu’il ne constitue une véritable loi d’orientation agricole. Nous avons pourtant besoin d’une grande loi d’orientation pour soutenir le développement durable de notre agriculture, garantir des productions suffisantes pour nourrir l’humanité et assurer le renouvellement des générations. Aujourd’hui, on compte moins de 400 000 exploitations en France, et la moitié des agriculteurs et agricultrices accéderont à la retraite dans les dix années à venir. Chaque jour, deux paysans se suicident, tandis que les grands actionnaires de l’industrie agroalimentaire captent la moitié de la valeur ajoutée, après paiement des salaires et des impôts de production. C’est la preuve que, nonobstant les lois Égalim, la valeur ajoutée va plus vers l’aval, c’est-à-dire vers la distribution et la consommation, que vers la ferme, qui est pourtant sa source de production. Ce système a sans cesse exigé d’abaisser la part de l’alimentation dans le budget des ménages, renforçant en permanence la pression sur les prix à la production. Ce système enserre le travailleur paysan dans un étau, réduisant son rôle à celui d’un extracteur de minerai, conduisant à considérer la matière première agricole comme une marchandise échangeable sur le grand marché mondial, et non comme un bien commun. Toutes les filières sont touchées, à des degrés divers. Dans mon seul département des Côtes-d’Armor, entre 2021 et 2023, nous avons perdu plus de dix millions de litres de production laitière. Et il n’est absolument pas impossible que, dès 2027, nous devions importer du lait en France. Plutôt que de remettre en cause ce système, on nous parle de normes. Il est vrai qu’il y a souvent trop de paperasserie, de tracasseries et d’injonctions contradictoires, mais ce ne sont pas elles qui contribuent à diminuer le revenu paysan. Parlons-en, des normes ! Lorsqu’elles auront disparu, nous n’aurons plus d’argument pour nous opposer aux traités de libre-échange ou pour défendre nos appellations d’origine protégée (AOP). De plus, il persiste une grande absente dans le présent texte : la question du foncier agricole. Cette question est certes complexe, mais en nous privant de l’aborder, nous prenons le risque d’une privatisation des terres, dont le propriétaire ne sera plus Enfin, on relève la grande faiblesse du texte au sujet de la pêche, activité indispensable à notre souveraineté alimentaire qui elle aussi a besoin d’être soutenue. Pour conclure, il y a plusieurs sortes de lois d’orientation. Avec celle-ci, il nous est proposé de continuer de faire comme avant, mais en allant plus vite : manière, au fond, de continuer à marcher sur la tête. Pour cette raison, nous confirmons notre opposition à cette loi d’orientation agricole. sur les travées des groupes GEST et président. Conformément à l’article 42, alinéa 12, du règlement, je mets aux voix, dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par les amendements du Gouvernement, l’ensemble du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en J’ai été saisi de deux demandes de scrutin public émanant, l’une, de la commission des affaires économiques et, l’autre, du groupe présidence, le résultat du scrutin n° 211 : Le Sénat a adopté définitivement. Darcos et Cabanel applaudissent également.) Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 4 mars 2025 : À seize heures trente : Déclaration du Gouvernement, suivie d’un débat, en application de l’article 50-1 de la Constitution, portant sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe. À dix-huit heures trente : Débat sur les accords franco-algériens dans le domaine de l’immigration et de la circulation des personnes. À vingt et une heures trente : Proposition de loi relative à la consultation du Parlement sur la nomination de membres français dans certaines institutions européennes, présentée par M. Jean-François Rapin (texte de la commission n° 358, Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée à dix-sept heures dix.) Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de Mme Sylvie Robert M. Guy Benarroche, Mme Marie-Pierre Richer. 1. Procès-verbal 2. Communication relative à une commission mixte paritaire 3. Souveraineté alimentaire et agricole. – Suite de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission n° 903 de la commission. – Adoption. Adoption de l’article modifié. n° 340 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendements identiques nos 341 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 559 de M. Daniel Salmon. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 830 du Gouvernement. – Rejet. Amendement n° 900 rectifié de la commission. – Adoption. l’article 3 bis n° 829 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 960 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 431 rectifié ter de M. Serge Mérillou. – Rejet. identiques nos 342 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 460 de Mme Ghislaine Senée. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 343 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Adoption de l’article. identiques nos 344 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 540 rectifié de M. Philippe Grosvalet. – Rejet des deux amendements. nos 345 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 476 de M. Daniel Salmon. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 503 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Amendement n° 92 rectifié de M. Henri Cabanel. – Retrait. Amendement n° 477 de M. Daniel Salmon. – Rejet. Amendement n° 478 de Amendement n° 521 de M. Bernard Buis. – Retrait. Amendement n° 504 de Amendement n° 346 nos 347 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 479 de M. Daniel Salmon. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 348 Amendement n° 895 de la commission. – Adoption. n° 871 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement n° 12 rectifié bis de M. Sebastien Pla. – Amendement n° 351 Amendement n° 350 Amendement n° 832 du Amendement n° 901 de la Amendement n° 546 rectifié bis de M. Arnaud Bazin. – Rejet. Amendement n° 349 Amendement n° 352 Amendement n° 353 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Amendement n° 22 de Mme Frédérique Espagnac. – Non soutenu. Amendement n° 354 Amendement n° 505 de n° 355 rectifié ter de M. Jean-Claude nos 547 rectifié bis de M. Arnaud Bazin, 834 du Gouvernement et 902 de la commission. – Adoption des trois n° 581 rectifié de M. Christian Bilhac. – n° 833 du Gouvernement. – Adoption. l’article 7 bis A n° 432 rectifié ter de M. Serge Mérillou. – Rejet. n° 356 rectifié ter de M. Jean-Claude nos 58 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 184 rectifié ter de M. Fabien Genet, 208 rectifié de M. Henri Cabanel, 272 rectifié ter de M. Yves Bleunven et 636 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette. – Rejet des cinq amendements. nos 57 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 183 rectifié ter de M. Fabien Genet, 207 rectifié de M. Henri Cabanel, 635 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 731 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Amendement n° 246 rectifié ter de Mme Brigitte Devésa. – Amendement n° 835 du Amendement n° 287 Amendement n° 957 de la Amendement n° 572 de Amendement n° 921 de la Amendement n° 571 de nos 56 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 165 rectifié bis de Mme Laure Darcos, 182 rectifié ter de M. Fabien Genet, 206 rectifié de M. Jean-Yves Roux, 634 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 735 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Retrait des amendements nos 56 rectifié, 165 rectifié bis et 182 rectifié ter ; rejet des amendements nos 206 rectifié et 735 rectifié, l’amendement n° 634 rectifié bis n’étant pas soutenu. Amendement n° 725 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Retrait. Amendement n° 730 Amendement n° 726 Amendement n° 754 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet. Amendement n° 576 de Amendement n° 357 Amendement n° 838 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 573 de Amendement n° 733 Amendement n° 358 Amendement n° 574 de Amendement n° 110 rectifié de M. Jean-Yves Roux. – Retrait. Amendement n° 141 rectifié quater de M. Michel Canévet. – Amendement n° 917 de la Amendement n° 489 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. Amendement n° 359 Amendement n° 360 Amendement n° 361 Amendement n° 918 de la Amendement n° 836 du Amendement n° 919 de la Amendement n° 920 de la Amendement n° 739 de M. Gérard Lahellec. – Retrait. Amendement n° 162 rectifié bis de M. Hervé Gillé. – Amendement n° 104 Amendement n° 95 Amendement n° 102 rectifié de M. Henri Cabanel. – Rejet. Amendement n° 103 nos 59 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 166 rectifié ter de Mme Laure Darcos, 243 rectifié ter de Mme Brigitte Devésa, 273 rectifié ter de M. Yves Bleunven, 637 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette, 661 de M. François Bonneau et 745 de M. Gérard Lahellec. – Adoption des amendements nos 59 rectifié bis, 166 rectifié ter, 243 rectifié ter, 273 rectifié ter et 745, les amendements nos 637 rectifié bis et 661 n’étant pas Amendement n° 670 rectifié ter de Mme Annick Billon. – Adoption. nos 256 rectifié ter de M. Yves Bleunven et 539 rectifié ter de Mme Anne-Sophie Romagny. – Adoption des deux amendements. Amendement n° 433 rectifié ter de Mme Frédérique Espagnac. – Rejet. Amendement n° 627 rectifié bis de M. Lucien Stanzione. – Rejet. Après l’article n° 161 rectifié bis de M. Hervé Gillé. – Rejet. Amendement n° 362 rectifié ter de M. Sebastien Pla. – Rejet. n° 837 du Gouvernement. – Rejet. Amendement n° 922 de la Article 8 bis n° 363 rectifié ter de M. Jean-Claude Amendement n° 364 L’article demeure supprimé. Article 9 nos 60 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 186 rectifié ter de M. Fabien Genet, 209 rectifié de M. Jean-Yves Roux, 638 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 764 rectifié de Mme Cécile Cukierman. – Retrait des amendements nos 60 rectifié, 186 rectifié ter et 209 rectifié ; rejet de l’amendement n° 764 rectifié, l’amendement n° 638 nos 171 rectifié de Mme Laure Darcos et 286 rectifié ter de Mme Brigitte Devésa. – Retrait des deux amendements. Amendement n° 480 de 4. Demande de retour à la procédure normale pour l’examen d’un projet de loi 5. Modification de l’ordre du jour 6. Communication Suspension et reprise de la séance DE Mme Sylvie Vermeillet 7. Souveraineté alimentaire et 9 (suite) n° 840 du Gouvernement et sous-amendement n° 925 de la commission. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement Amendement n° 373 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Devenu sans objet. Amendement n° 448 rectifié de Mme Nicole Bonnefoy. – Rejet. nos 63 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 189 rectifié ter de M. Fabien Genet, 211 rectifié de M. Henri Cabanel, 233 rectifié bis de Mme Marie-Lise Housseau, 641 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 746 rectifié bis de M. Gérard Lahellec. – Retrait des amendements nos 63 rectifié, 189 rectifié ter, 211 rectifié et 233 rectifié bis et 746 rectifié bis, l’amendement n° 641 rectifié bis n’étant pas soutenu. Amendement n° 924 de la Amendement n° 368 Amendement n° 747 Amendement n° 369 Amendement n° 370 Amendement n° 96 Amendement n° 371 Amendement n° 923 de la Amendement n° 628 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Rejet. Amendement n° 841 du nos 926 rectifié de la commission et 961 du Gouvernement. – Adoption des deux amendements. Amendement n° 839 du Amendement n° 247 Amendement n° 131 Amendement n° 366 nos 61 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi et 639 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette. – Retrait de l’amendement n° 61 rectifié, l’amendement n° 639 rectifié bis n’étant pas soutenu. Amendement n° 100 Amendement n° 367 Amendement n° 28 de Mme Frédérique Amendement n° 742 Amendement n° 756 Amendement n° 372 Amendement n° 927 de la Amendement n° 757 de M. Gérard Lahellec. – Adoption. M. Rémy Pointereau Adoption de l’article modifié. n° 434 rectifié quater de Mme Nicole Bonnefoy. – Rejet. n° 694 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. Amendement n° 374 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et sous-amendement n° 935 de la commission. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement modifié. Amendement n° 842 du Gouvernement et sous-amendement n° 936 de la commission. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement modifié. nos 65 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 191 rectifié ter de M. Fabien Genet, 213 rectifié de M. Henri Cabanel, 235 rectifié bis de Mme Marie-Lise Housseau, 248 rectifié quater de Mme Brigitte Devésa et 643 rectifié ter de M. Pierre Jean Rochette. – Retrait des six amendements. Amendement n° 375 Amendement n° 376 l’article 9 bis n° 78 rectifié de M. Henri Cabanel. – Amendement n° 222 rectifié bis de M. Alain Duffourg. – Retrait. Article 10 nos 66 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 192 rectifié ter de M. Fabien Genet, 236 rectifié bis de Mme Marie-Lise Housseau, 214 rectifié de M. Henri Cabanel, 249 rectifié quater de Mme Brigitte Devésa et 644 rectifié ter de M. Pierre Jean Rochette. – Retrait des six amendements. Amendement n° 844 du nos 68 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 194 rectifié ter de M. Fabien Genet, 275 rectifié ter de M. Yves Bleunven et 646 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette. – Rejet des quatre amendements. Amendement n° 929 de la Amendement n° 930 de la nos 279 rectifié bis de M. Yves Bleunven, 456 rectifié ter de M. Stéphane Demilly, 515 rectifié bis de Mme Patricia Schillinger et 782 rectifié de Mme Béatrice Gosselin. – Devenus sans objet. Amendement n° 931 de la Amendement n° 771 rectifié bis de M. Hugues Saury. – Devenu sans Amendement n° 484 de Amendement n° 133 nos 172 rectifié de Mme Laure Darcos et 645 nos 278 de M. Yves Bleunven et 524 de M. Bernard Buis. – Retrait des deux amendements. nos 67 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 193 rectifié ter de M. Fabien Genet, 215 rectifié de M. Henri Cabanel, 237 rectifié bis de Mme Marie-Lise Housseau, 274 rectifié ter de M. Yves Bleunven, 455 rectifié ter de M. Stéphane Demilly, 770 rectifié ter de M. Hugues Saury et 781 rectifié bis de Mme Béatrice Gosselin. – Retrait des amendements nos 67 rectifié bis, 193 rectifié ter, 215 rectifié, 237 rectifié bis, 274 rectifié ter, 770 rectifié ter et 781 rectifié bis, l’amendement n° 455 rectifié ter n’étant pas soutenu. Amendement n° 928 de la Amendement n° 377 rectifié quater de M. Jean-Claude Tissot. – Devenu Amendement n° 684 de Amendement n° 749 rectifié ter de M. Gérard Lahellec. – Amendement n° 750 de Amendement n° 379 nos 69 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 195 rectifié ter de M. Fabien Genet et 276 rectifié ter de M. Yves Bleunven. – Retrait des trois nos 216 rectifié de M. Henri Cabanel et 751 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Retrait des deux Amendement n° 93 Amendement n° 595 rectifié bis de Mme Kristina Pluchet. – Retrait. Amendement n° 932 de la Amendement n° 238 rectifié bis de Mme Marie-Lise Housseau. – Amendement n° 933 de la Amendement n° 435 Amendement n° 224 rectifié bis de M. Alain Duffourg. – Rejet. Amendement n° 607 rectifié bis de Mme Kristina Pluchet. – Amendement n° 608 Amendement n° 23 de Mme Frédérique Amendement n° 486 de Amendement n° 380 Amendement n° 101 Amendement n° 223 Amendement n° 759 rectifié bis de M. Gérard Lahellec. – Renvoi de la suite de la discussion. 8. Ordre du compte rendu intégral Présidence de Mme Sylvie Robert présidente. La séance est (La séance est ouverte à seize heures.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves présidente. J’informe le Sénat que la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’urgence pour Mayotte est parvenue à l’adoption d’un texte commun. alimentaire et agricole de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission présidente. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (projet n° 639 [2023-2024], texte de la commission n° 251, rapport n° 250, avis nos 184 et Dans la discussion des articles, nous sommes parvenus à l’article 3 bis A. FORMER ET METTRE L’INNOVATION AU SERVICE DU RENOUVELLEMENT DES GÉNÉRATIONS ET DES TRANSITIONS EN Mesures en faveur de l’orientation, de la formation, de la recherche et de l’innovation I. – Le livre VIII du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : est ainsi modifié : a) Au premier alinéa, les mots : « des enseignants-chercheurs, enseignants et usagers » sont remplacés par les mots : « des enseignants-chercheurs et enseignants » ; b) Le dernier alinéa est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés : « La récusation d’un membre d’une section disciplinaire peut être prononcée s’il existe une raison objective de mettre en doute son impartialité. L’examen des poursuites peut être attribué à la section disciplinaire d’un autre établissement s’il existe une raison objective de mettre en doute l’impartialité de la section. La demande de récusation ou de renvoi à une autre section disciplinaire peut être formée par la personne poursuivie, par le directeur de l’établissement ou par le ministre chargé de « En cas de renvoi des poursuites devant la section disciplinaire d’un autre établissement, l’établissement d’origine prend en charge, s’il y a lieu, les frais de transport et d’hébergement des témoins convoqués par le président de la section disciplinaire, dans les conditions prévues pour les déplacements temporaires des personnels civils de l’État. « Un décret en Conseil d’État précise la composition, les modalités de désignation des membres et le fonctionnement de la section disciplinaire. Il fixe les conditions selon lesquelles le conseil d’administration complète la composition de la section disciplinaire lorsque le nombre de représentants élus des enseignants-chercheurs et enseignants ne permet pas la constitution des différentes formations de jugement et désigne le membre de chacun des corps ou catégories de personnels non titulaires qui ne sont pas représentés au sein de la section disciplinaire. Il détermine également les conditions dans lesquelles la récusation d’un membre d’une section disciplinaire ou l’attribution de l’examen des poursuites à la section disciplinaire d’un autre établissement sont décidées. Certaines sections peuvent être communes à plusieurs 2° La section 1 du chapitre II du livre VIII est complétée par un article L. 812-7 ainsi rétabli : ministre chargé de l’agriculture peut prononcer la suspension d’un membre du personnel de l’enseignement supérieur agricole public pour une durée qui n’excède pas un an, sans privation de a) À la fin du premier alinéa, les mots : « , enseignants et usagers de ces établissements. » sont remplacés par les mots : « et enseignants de ces établissements » ; b) Les quatrième à sixième alinéas sont remplacés par six alinéas ainsi « Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire statuant en matière disciplinaire est présidé par un conseiller d’État désigné par le vice-président du Conseil d’État. « Hormis son président, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire statuant en matière disciplinaire ne comprend que des enseignants-chercheurs et des enseignants d’un rang égal ou supérieur à celui de la personne faisant l’objet d’une procédure disciplinaire devant lui. « Le président du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, désigne pour chaque affaire les membres appelés à former une commission d’instruction. La fonction de rapporteur de cette commission peut être confiée par le président à un magistrat des juridictions administrative ou financière extérieur à la formation disciplinaire. « Le rapporteur de la commission d’instruction n’a pas voix délibérative au sein de la formation de jugement. membre du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire peut être prononcée s’il existe une raison objective de mettre en doute son impartialité. La demande de récusation est formée par la personne poursuivie, par le directeur de l’établissement, par le directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt ou par le ministre chargé de l’agriculture. « La composition, les modalités de désignation et de récusation des membres du Conseil et son fonctionnement sont fixés par décret en Conseil et 2° du I entrent en vigueur le 1er janvier 2026. Les recours formés avant cette date contre les sanctions disciplinaires prononcées par les conseils d’administration des établissements d’enseignement supérieur agricole publics constitués en section disciplinaire devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche disciplinaire sont régis par les dispositions abrogées ou supprimées par cet article. La validité des dispositions réglementaires nécessaires à l’instruction de ces recours est maintenue pour l’application du présent article. » présidente. L’amendement n° 903, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : Remplacer cet alinéa par un paragraphe ainsi rédigé : II. – Le I du présent article entre en vigueur le 1er janvier 2026. Les articles L. 812-5 et L. 814-4 du code rural et de la pêche maritime, dans leur rédaction antérieure au présent article, demeurent applicables : 1° Aux procédures en cours à cette date devant le conseil d’administration de l’établissement constitué en section disciplinaire ; 2° Aux appels formés devant le Conseil national de l’enseignement supérieur agricole, agroalimentaire et vétérinaire contre les décisions prises avant cette date par le conseil d’administration de l’établissement constitué en section disciplinaire. La validité des dispositions réglementaires relatives à la procédure devant le conseil d’administration de l’établissement constitué en section disciplinaire et à sa composition, ainsi que celles relatives à la procédure devant le Conseil national de l’enseignement supérieur agricole, agroalimentaire et vétérinaire et à sa composition, est maintenue pour l’application du présent La parole est à M. le rapporteur. de la commission des affaires économiques. Il s’agit d’un amendement de consolidation du dispositif adopté en commission sur l’initiative du rapporteur pour avis de la commission de la culture. Cet amendement vise à préciser que les dispositions antérieures seront maintenues pour les procédures disciplinaires en cours, afin d’éviter les difficultés juridiques. L’objectif est d’assurer la transition. présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ? ministre de et de la souveraineté alimentaire. Le Gouvernement est favorable à cette proposition de sécurisation juridique, qui nous permettra de mieux lutter contre les faits de harcèlement ou de violences sexistes et présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 903. est adopté.) l’article 3 bis A, modifié. 3 bis A est adopté.) L’article L. 800-1 du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : 1° Au premier alinéa, les mots : « l’agro-écologie » sont remplacés par les mots : « des outils scientifiques et techniques d’adaptation au changement climatique » ; 2° (nouveau) Au deuxième alinéa, les mots : « de l’agro-écologie » sont remplacés par les mots : « d’outils scientifiques et techniques d’adaptation au changement climatique ». n° 340 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Supprimer cet article. La parole est à M. Jean-Claude Tissot. Tissot. Cet amendement a pour objet de supprimer l’article 3 bis, dans sa version votée en commission au Sénat sur l’initiative des rapporteurs. Initialement, cet article visait à ajouter explicitement la promotion de la haie et de l’agroforesterie dans les missions des établissements d’enseignement, de formation professionnelle ou encore de recherche agronomique et vétérinaire. Les rapporteurs ont estimé cet article superfétatoire et ont décidé de le supprimer, tout en profitant de cette occasion pour poursuivre leur croisade contre le terme « agroécologie » – on ne change pas… Ainsi, le nouvel article 3 bis modifie l’article L. 800-1 du code rural et de la pêche maritime sur les missions de ces établissements afin de faire disparaître la notion d’« agroécologie » au profit des « outils scientifiques et techniques d’adaptation au changement Vous l’aurez compris, mes chers collègues, nous sommes bien évidemment opposés à cette nouvelle attaque contre Les rapporteurs estiment que le terme « agroécologie » est trop flou, voire fourre-tout. Qu’ils nous expliquent en quoi les termes « outils scientifiques et techniques » leur apparaissent plus clairs et lisibles pour les agriculteurs et le grand public ! Nous proposons la suppression de cet article, qui n’apportera absolument rien au monde agricole, si ce n’est de la de la commission ? Conformément à la position prise au sein de la commission des affaires économiques, nous émettons un avis défavorable sur cet Avis défavorable, puisque nous sommes attachés à la formulation « outils scientifiques et techniques relatifs aux transitions climatique et environnementale ». l’amendement n° 340 rectifié ter. pas adopté.) présidente. Je suis saisie de deux amendements identiques. L’amendement n° 341 rectifié ter est présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 559 est présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. Ces deux amendements sont ainsi libellés : Rédiger ainsi cet article : Au premier alinéa de l’article L. 800-1 du code rural et de la pêche maritime, après les mots : « agro-écologie », sont insérés les mots : « , par la promotion de la haie et de La parole est à M. Lucien Stanzione, pour présenter l’amendement n° 341 rectifié ter. Stanzione. Cet amendement est un amendement de repli par rapport à la proposition de suppression de l’article que nous venons de présenter. Il s’agit de rétablir la version issue des travaux de l’Assemblée nationale, qui modifiait l’article L. 800-1 du code rural et de la pêche maritime, relatif à la formation agricole, afin d’introduire l’enseignement de l’agroforesterie et la promotion de la haie dans le cadre de cette formation. Nous venons d’examiner et d’adopter à l’unanimité la proposition de loi de notre collègue Daniel Salmon sur la haie – c’était il y a quelques jours. Nous estimons que la suppression de la référence introduite par nos collègues députés vient brouiller le message envoyé à cette occasion par le Sénat. présidente. La parole est à M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 559. Salmon. Cet amendement tend à revenir à la rédaction issue de l’Assemblée nationale à l’article 3 bis, qui a introduit l’enseignement de l’agroforesterie et les enjeux et avantages liés à la haie dans le cadre de la formation agricole. L’enseignement est un puissant levier pour former les nouvelles générations et le public en reconversion à l’intérêt des haies et à leur gestion durable et les inciter à les préserver. Or cette mention a été remplacée, en commission, par la formulation « des outils scientifiques et techniques d’adaptation au changement climatique ». Je pense que cette rédaction n’est pas anodine. Pour notre part, nous estimons que les solutions les plus vertueuses se trouvent non pas dans le technosolutionnisme, mais bien dans des infrastructures naturelles et une attention au sol et à l’air. L’avis de la commission est défavorable. Comme nous l’avons évoqué précédemment, nous avons fait évoluer la rédaction de l’article L. 800-1 du code, privilégiant la rédaction climatique », qui nous paraît plus pragmatique et orientée sur le service rendu aux agriculteurs. Je vous propose, messieurs les sénateurs, de retirer vos amendements, au profit de l’amendement n° 830, que je vais présenter dans un instant et qui vise à retenir la formulation « transitions Celle-ci inclut la promotion de la haie et de l’agroforesterie, sur laquelle j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer. Je pense que l’agroforesterie est une idée tout à fait intéressante : en ces temps de changement climatique, faire paître les bêtes à l’ombre des arbres est une piste à creuser. présidente. Monsieur Salmon, l’amendement n° 559 est-il maintenu ? Salmon. Madame la ministre, votre amendement procède d’une vision plutôt moins restrictive que celle qui a été proposée par la commission. Cependant, son dispositif reste en deçà de ce que nous attendons par le rétablissement de la version de l’Assemblée nationale. En conséquence, nous maintenons notre amendement, et nous abstiendrons sur le vôtre. présidente. Monsieur Stanzione, l’amendement n° 341 rectifié ter est-il Stanzione. Oui, madame la présidente. Je mets aux voix les amendements identiques nos 341 rectifié ter et 559. (Les amendements ne sont pas adoptés.) n° 830, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 2 et 3 Remplacer les mots : d’adaptation au changement climatique par les mots : relatives aux transitions climatique et Cet amendement a été précédemment Quel est l’avis de la commission ? Sans être totalement défavorables à cet amendement sur le fond, nous sommes défavorables à sa rédaction. De fait, nous allons présenter un amendement qui vise à faire évoluer la rédaction comme nous l’avons fait la semaine dernière, en y insérant la notion d’adaptation climatique et environnementale. Au demeurant, peut-être aurait-il été plus opportun que nous déposions un sous-amendement… l’amendement n° 830 rectifié. n° 900 rectifié, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi Alinéas 2 et 3 au changement climatique climatique et environnementale Cet amendement a déjà été défendu. Quel est l’avis du Gouvernement ? Je ne rouvrirai pas le débat. Préférant le terme « transition » à celui d’« adaptation », nous émettons un avis défavorable sur cet amendement. M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. On continue clairement de faire la chasse au mot « transition ». Il ne fait pas de doute qu’il nous invite au changement ! On voit bien que nous avons affaire ici à des tenants du jusqu’au-boutisme technologique, qui, estimant que tout ce que nous avons fait jusqu’à présent fonctionne plutôt bien, invitent à appuyer encore un peu sur l’accélérateur. Pour notre part, nous estimons qu’il y a une transition agroécologique à mener. Nous voterons donc bien entendu contre cet amendement. l’amendement n° 900 rectifié. l’article 3 bis, modifié. 3 bis est adopté.) n° 829, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’article 3 bis Insérer un article additionnel ainsi Le code rural et de la pêche maritime L. 718-2-2 est ainsi modifié : a) Au deuxième alinéa, les mots : « des centres de formation professionnelle et de promotion agricoles créés par le ministère de l’agriculture dans des conditions fixées par décret » sont remplacés par les mots : « les centres de formation mentionnés aux 2° et 2° bis du I de b) Au dernier alinéa, les mots : « centres de formation professionnelle et de promotion agricoles publics » sont remplacés par les mots : « centres de formation publics mentionnés aux 2° et 2° bis du I de l’article L. 811-8 » ; 2° L’article L. 811-8 est ainsi modifié : a) Au 2° du I, les mots : « et de promotion agricoles » sont remplacés par le mot : « continue » ; b) Après le 2° du I, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « 2° bis Un ou plusieurs centres de formation professionnelle continue et d’apprentissage qui dispensent les formations mentionnées au présent chapitre ; » ; c) Au sixième alinéa, les mots : « aux 2° » sont remplacés par les mots : « aux 2°, 2° bis » ; d) Au septième alinéa, les mots : « centres de formation professionnelle et de promotion agricoles ou dans les centres de formation d’apprentis mentionnés au 2° » sont remplacés par les mots : « centres de formation mentionnés aux 2° et 2° bis ». La parole est à Mme la ministre. Cet amendement est attendu par beaucoup de chefs d’établissement. Il tend à mettre sous le même pilotage la formation continue et la formation par apprentissage. Ce serait une vraie mesure de simplification, dont l’application serait, de surcroît, laissée à l’appréciation des chefs d’établissement : ce n’est pas une obligation ; c’est une possibilité. Il s’agit d’une mesure de simplification, reposant sur le volontariat, qui va complètement dans le sens que nous appelons de nos Je suis vraiment très favorable à une telle l’amendement n° 829. présidente. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 3 bis. n° 960, présenté par le Gouvernement, est ainsi Insérer un article additionnel Le premier alinéa de l’article L. 813-8 du code rural et de la pêche maritime est ainsi 1° À la première phrase, les mots : « détenir les titres et présenter les qualifications comparables à ceux requis dans l’enseignement agricole public » sont remplacés par les mots : « justifier des qualifications et de l’expérience professionnelle prévues par voie réglementaire » ; 2° La deuxième phrase est Il s’agit là aussi d’une mesure de simplification administrative, consistant à renvoyer le contrôle des qualifications du chef d’établissement par l’autorité administrative à des dispositions réglementaires. l’amendement n° 960. n° 431 rectifié ter, présenté par MM. Mérillou, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur l’efficacité du plan “Enseigner à Produire Autrement”. Ce rapport évalue si l’enseignement des pratiques agroécologiques officiellement introduit par ce plan s’est révélé jusqu’à présent satisfaisant, en termes de volume horaire et de notions et pratiques traitées. L’objectif de ce rapport est donc d’étudier si ce plan permet effectivement de sensibiliser et former les élèves aux méthodes agroécologiques via différents aspects, notamment agronomiques, écologiques et relatifs au modèle économique des exploitations. Tissot. Cet amendement a été déposé par notre collègue Serge Mérillou. Former les agriculteurs de demain à des pratiques plus durables est un enjeu essentiel pour l’avenir de notre agriculture. En la matière, le plan « Enseigner à produire autrement » a posé des bases importantes, mais son efficacité reste à parfaire. C’est pourquoi nous demandons un rapport d’évaluation sur l’intégration de nouvelles pratiques dans l’enseignement agricole, dont des pratiques agroécologiques. Sur le terrain, nous constatons que les élèves peinent parfois à s’approprier pleinement ces notions, alors qu’elles pourraient leur être utiles pour adapter leurs pratiques aux changements climatiques, par exemple. La transition agricole ne peut réussir sans la formation des futurs exploitants. Il est donc indispensable de permettre aux élèves d’être formés à ces pratiques. Aujourd’hui, certains le souhaitent, sans en avoir la possibilité. En Dordogne, où nos territoires sont une richesse à préserver, nous savons que l’avenir de l’agriculture passe par un enseignement ancré dans la réalité. Évaluons ce qui a été fait pour mieux préparer demain ! Avis défavorable. Monsieur le sénateur, cette évaluation existe déjà, dans le cadre de l’évaluation des politiques publiques. Rien n’empêche que vous auditionniez nos services à ce sujet si vous souhaitez en savoir davantage, mais les évaluations sont constantes. Dès lors, le Gouvernement sollicite le retrait de l’amendement, faute de quoi il émettra un avis défavorable. présidente. Monsieur Tissot, l’amendement n° 431 rectifié ter est-il Tissot. Oui, madame la présidente. présidente. Je le mets aux voix. I. – Le I de l’article L. 214-13 du code de l’éducation est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Pour l’enseignement agricole, une analyse des besoins de consolidation ou d’ouverture de sections de formation professionnelle initiale sous statut scolaire dans l’enseignement agricole est réalisée avant l’adoption du contrat de plan régional. Si cette analyse révèle l’existence de tels besoins, le contrat de plan régional fixe des objectifs d’accroissement du nombre de personnes formées dans les secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et du modifié) Le livre VIII du code rural et de la pêche maritime l’article L. 811-8, il est inséré un article L. 811-8-1 ainsi rédigé : le contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelles prévu à l’article L. 214-12 du code de l’éducation fixe des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans les conditions prévues au dernier alinéa du I de l’article L. 214-13 du même code, soit en prévoyant d’augmenter le nombre d’élèves accueillis dans une section, soit en prévoyant d’ouvrir de nouvelles sections de formation professionnelle initiale sous statut scolaire, un contrat territorial est conclu pour chaque établissement concerné, dans le respect des conventions prévues au IV du même article L. 214-13, entre l’établissement, l’autorité administrative de l’État compétente en matière d’enseignement technique agricole et en matière d’enseignement général, la région et les représentants locaux des branches professionnelles. Les autres collectivités territoriales intéressées peuvent y participer à leur demande. « Ce contrat définit un plan d’action pluriannuel et prévoit les engagements des différentes parties. Dans ce cadre, l’État pourvoit aux emplois de personnels d’enseignement et de documentation. » ; 2° Au premier alinéa de l’article L. 811-9, le mot : « précédent » est remplacé par la référence : « L. 811-8 » ; l’article L. 813-3, il est inséré un article L. 813-3-1 ainsi rédigé : peut être conclu, dans le respect des conventions prévues au IV du même article L. 214-13, entre un établissement concerné mentionné à l’article L. 813-1 du présent code, l’autorité administrative de l’État compétente en matière d’enseignement technique agricole et en matière d’enseignement général et les représentants locaux des branches professionnelles ainsi, le cas échéant, que la région. Les autres collectivités territoriales intéressées peuvent y participer à leur demande. plan d’action pluriannuel et prévoit le rôle des différentes parties ainsi que les engagements de l’État en termes de moyens. » L’amendement n° 342 rectifié ter est présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Monier et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, MM. Jacquin, Kerrouche, Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, L’amendement n° 460 est présenté par Mme Senée, M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Souyris et M. Vogel. Alinéa 2, seconde phrase Supprimer les mots : Si cette analyse révèle l’existence de tels besoins, présenter l’amendement n° 342 rectifié ter. Stanzione. Cet amendement vise à préciser l’alinéa 2 de l’article 4, qui prévoit d’intégrer dans les contrats de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelles (CPRDFOP) une analyse des besoins en matière d’emplois agricoles, suivie, si celle-ci révèle effectivement des besoins, de l’inscription d’objectifs d’accroissement du nombre de personnes formées. L’étude d’impact rappelle que l’objectif fixé, à terme, est de former 25 000 personnes dans le secteur agricole par an, contre 18 000 aujourd’hui. Par ailleurs, considérant que seuls deux départs à la retraite sur trois sont remplacés en agriculture, et tenant compte des objectifs chiffrés que nous nous sommes fixés à l’article 2 en termes d’augmentation du nombre d’apprenants, il semble peu probable qu’il n’existe pas de besoins dans nos territoires dans les années qui viennent. Le présent amendement a donc pour objet de prévoir que le contrat de plan régional fixe automatiquement des objectifs d’accroissement du nombre de personnes formées et, en conséquence, de supprimer les termes « si cette analyse révèle l’existence de tels besoins ». Dans le contexte que nous connaissons, il serait en effet curieux que, demain, de tels contrats définissent des objectifs à la Mme Ghislaine Senée, pour présenter l’amendement Senée. Nous savons qu’il y a des besoins. Ne programmons pas de nouvelles études, alors même que, la semaine dernière, nous parlions encore ici même de Actons le fait que le besoin n’est pas hypothétique et qu’il est réellement nécessaire d’augmenter l’objectif de 30 % par rapport à 2022, année de Cette modification apporterait de la rigidité, notamment sur les Il est vraiment important d’adapter en fonction des besoins. Dans certaines formations, les besoins seront à la hausse, mais ils seront peut-être stables dans d’autres filières. Nous préférons une analyse et une adaptation territoriales en fonction des besoins à une généralisation des objectifs, parfois déconnectés des besoins. Nous émettons un avis défavorable sur ces amendements. Premièrement, je pense que l’on ne peut pas échapper à une logique d’adéquation entre l’offre et le besoin. Deuxièmement, la politique du Gouvernement en matière de formation est équilibrée, avec une dimension adéquationniste, dont nous revendiquons la pertinence, mais aussi une politique de l’offre qui n’est pas totalement corrélée à l’adéquation. C’est dans cet équilibre qu’il faut, à mon sens, rechercher la solution, plutôt qu’en rejetant l’une ou l’autre a priori. Pour ces deux raisons, l’avis du Gouvernement est amendements identiques nos 342 rectifié ter et 460. n° 343 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Monier et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin, Kerrouche, Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi Après l’alinéa 6 Insérer un alinéa ainsi « Ce contrat fait l’objet d’une évaluation tous les deux ans devant le Parlement, auprès des commissions compétentes en matière La parole est à Mme Viviane Artigalas. Artigalas. L’objet de cet amendement est de prévoir une évaluation de la mise en œuvre du nouveau contrat territorial de consolidation ou de création de formation, prévu à l’article L. 811-8-1. Cette évaluation aurait lieu tous les deux ans devant le Parlement et permettrait de s’assurer du bon suivi de l’application de la loi et de l’action effective des différentes parties prenantes pour atteindre les objectifs fixés en termes d’accroissement du nombre de personnes formées. Nous pensons, d’une part, qu’il est toujours utile de s’assurer que les dispositifs votés au Parlement sont bien mis en œuvre et dans le respect de l’esprit de la loi et, d’autre part, que les expériences que nous tirerons de l’application de ces contrats dans les régions méritent d’être portées à la connaissance du législateur, en vue d’en améliorer éventuellement le cadre si des difficultés ou des obstacles venaient à être identifiés. L’échelle de l’établissement n’est sans doute pas la plus opportune. En outre, je pense que votre amendement est déjà satisfait en matière d’évaluation par le contrôle que nous avons prévu à l’article 2, qui permettra d’atteindre les objectifs d’augmentation du nombre d’apprenants. D’abord, objectivement, l’évaluation existe déjà, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) évaluant les politiques publiques tous les trois ans. Ses rapports sont rendus publics : ils peuvent être consultés par tout un chacun, dont les parlementaires. Ensuite, ce nouveau dispositif serait un élément de complexité supplémentaire, là où nous voulons de la Enfin, la mise en place de ces contrats s’appuie sur un principe de confiance entre les acteurs, qui sont, en premier lieu, l’établissement, les autorités académiques, les professionnels et les collectivités concernées. Je propose donc que nous leur fassions confiance. Je considère qu’il est trop complexe d’instaurer un nouveau processus d’évaluation par contrat. L’avis du Gouvernement est défavorable. l’amendement n° 343 rectifié ter. 4 est adopté.) Le titre Ier du livre VIII du code rural et de la pêche maritime est ainsi est ainsi rédigé : établissements publics d’enseignement supérieur agricole peuvent passer des conventions de coopération avec des établissements d’enseignement supérieur privés relevant du ministre chargé de l’agriculture mentionnés à l’article L. 813-10, en vue de la formation initiale et de la formation continue d’ingénieurs, de paysagistes, de vétérinaires ou de cadres dans les conditions prévues à 1° La section 3 du chapitre II est complétée par un article L. 812-12 établissements publics d’enseignement supérieur agricole et les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel peuvent être accrédités, conjointement avec un ou plusieurs établissements mentionnés aux articles L. 811-8, L. 813-8 ou L. 813-9 assurant une formation de technicien supérieur agricole, pour dispenser des formations de l’enseignement supérieur conduisant à un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, reconnu comme une licence en sciences et techniques de l’agronomie du système licence-master-doctorat, et ayant un objectif d’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Ce diplôme est dénommé “Bachelor Agro”. « Le diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, par son adossement à la recherche et ses interactions avec les acteurs professionnels, apporte les compétences notamment en matière de management, d’entrepreneuriat agricole ou de conduite des productions et des transitions de l’agriculture ou de la forêt dans un contexte de changement climatique, de génie de la robotique et du numérique agricoles, de génie de la bioéconomie, de la décarbonation et de l’énergétique agricoles ou de génie de l’eau en « Par dérogation à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 812-1, l’accréditation est délivrée par arrêté du ministre chargé de l’agriculture, sur avis conforme du ministre chargé de l’enseignement supérieur pour l’accréditation des établissements relevant de ce dernier. Le ministre chargé de l’agriculture veille à ce que le maillage territorial des établissements dispensant des formations de l’enseignement supérieur conduisant à un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie apporte une réponse de proximité aux besoins en matière de 2° À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 813-2, les mots : « la dernière année de formation de techniciens supérieurs » sont remplacés par les mots : « l’enseignement supérieur inclus » ; 3° La section 2 du chapitre III est complétée par un article L. 813-12 établissements d’enseignement supérieur privés à but non lucratif relevant de l’article L. 813-10 du présent code et reconnus d’intérêt général en application de l’article L. 732-1 du code de l’éducation peuvent être accrédités par le ministre chargé de l’agriculture, conjointement avec un ou plusieurs établissements mentionnés aux articles L. 811-8, L. 813-8 ou L. 813-9 du présent code assurant une formation de technicien supérieur agricole, pour dispenser des formations de l’enseignement supérieur conduisant à un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, reconnu comme une licence en sciences et techniques de l’agronomie du système licence-master-doctorat, et ayant un objectif d’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, défini à l’article L. 812-12, sous réserve de la validation des conditions et des modalités de contrôle des connaissances et des aptitudes des étudiants, des apprentis ou des stagiaires par le ministre chargé de l’agriculture, qui délivre le diplôme. « Les établissements d’enseignement supérieur privés mentionnés au premier alinéa du présent article peuvent également dispenser le diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, dans le cadre d’une convention de coopération conclue en application de l’article L. 812-4 du présent code avec un établissement public d’enseignement supérieur agricole accrédité et habilité dans les conditions fixées à l’article L. 812-12, qui prévoit les modalités de contrôle des connaissances et des aptitudes nécessaires à l’obtention de ce diplôme national par les étudiants, les apprentis ou les stagiaires. » L’amendement n° 344 rectifié ter L’amendement n° 540 rectifié est présenté par MM. Grosvalet, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Fialaire et Gold, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et Alinéa 5, première phrase Compléter cette phrase par les , avec une adaptation particulière aux enjeux de la transition écologique et de la décarbonation des pratiques agricoles La parole est à M. Jean-Claude Tissot, pour présenter l’amendement n° 344 rectifié ter. Tissot. Cet amendement vise à préciser le nouvel article L. 812-12, qui précise les contours de la création du nouveau diplôme national du premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, anciennement « bachelor agro ». Ce diplôme se voit fixer un objectif général « d’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire ». Dans le texte issu de l’Assemblée nationale, il était précisé que, dans le cadre de cet objectif général, il devait accorder une adaptation particulière aux pratiques agricoles. Cette précision a malheureusement, comme beaucoup d’autres, été supprimée en commission par les rapporteurs. Pourtant, elle nous semble essentielle, à l’heure où nous subissons de plein fouet les effets du réchauffement climatique et où il est plus que jamais nécessaire de modifier nos modes de production. Les rapporteurs indiquent, dans leur rapport, que cette finalité de transition demeure dans les termes l’agriculture et de l’agroalimentaire ». Nous ne sommes pas du tout d’accord, et nous estimons que, parfois, il vaut mieux dire et écrire clairement les choses que de partir du principe qu’elles sont vraiment comprises de la même manière par tout le monde, particulièrement quand il est question de transition écologique. Le présent amendement tend donc à réintroduire cette précision indispensable sur les finalités du nouveau diplôme créé à l’article 5. M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 540 Cabanel. Il est défendu, madame la présidente. Nous souhaitons en rester à la rédaction proposée par la commission des affaires économiques et notamment ne pas entrer dans le détail précis de l’ensemble des objectifs. Il faut bien évidemment mettre l’accent avant tout sur l’insertion professionnelle, qui est l’objectif même de ce Le Gouvernement est défavorable à cet amendement, qui, en réalité, est déjà satisfait. En effet, l’alinéa 6 de l’article mentionne les « transitions de l’agriculture ou de la forêt dans un changement de contexte climatique ». Je pense que l’idée y est et que votre proposition est, à cet égard, amendements identiques nos 344 rectifié ter et 540 quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° 345 rectifié ter L’amendement n° 476 est présenté par G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et Alinéa 5, seconde phrase Supprimer cette phrase. présenter l’amendement n° 345 rectifié ter. Stanzione. Cet amendement a pour objet de supprimer la dénomination « bachelor agro » du Ce sujet a fait l’objet de longs débats à l’Assemblée nationale et les députés sont, à une large majorité, tombés d’accord pour le supprimer. Ils ont ainsi considéré que le terme de bachelor était trop vague, recouvrait des réalités différentes et ne s’insérait pas dans le dispositif harmonisé de l’Union européenne, fondé sur le triptyque licence-master-doctorat. De plus, beaucoup ont estimé – et nous partageons leur point de vue – qu’il était préférable d’éviter de recourir à un anglicisme dans la loi. Nous estimons, par ailleurs, que le terme de bachelor peut induire en erreur, en faisant référence tantôt au niveau bac+2, tantôt au niveau bac+4. Finalement, même si cet argument ne fait pas nécessairement autorité dans nos débats, nous rappelons que le Conseil d’État a lui-même préconisé de supprimer cette appellation. Notre amendement s’inscrit dans cette logique et vise à ce que nous en restions à une dénomination moins sujette à interprétation. M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 476. Salmon. Nous voulons nous aussi supprimer le terme bachelor. Aujourd’hui, si l’on fait un état des lieux, on trouve un BTS, qui est un diplôme reconnu, ainsi que le brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA), qui est une formation courte. La seule remarque négative qui est adressée à ce brevet, c’est de ne pas comprendre assez de formations pratiques, mais le bachelor ne va en aucun cas combler ce manque. Par ailleurs, on sait que le terme bachelor ajoute de la confusion quant au statut de ce nouveau diplôme. Il semble avant tout répondre à un enjeu de communication. Rien ne permet de justifier cette appellation, puisque ce diplôme doit s’inscrire dans le système licence-master-doctorat. Ce système a l’avantage d’être clair. Il est mis en place de manière quasi généralisée dans l’enseignement supérieur et permet une harmonisation au niveau Le choix du terme bachelor – sans qu’il soit doté de moyens – n’est donc pas adéquat et risque de poser de nombreux problèmes à l’enseignement public et de profiter, en toute logique, à l’enseignement privé. Mais c’est peut-être le but… De plus, ce niveau de diplôme ne s’adresse pas à des publics en reconversion ni à des personnes qui ne seraient pas issues du milieu agricole, alors qu’il s’agit des vrais publics Ce n’est pas ainsi que l’on honorera l’engagement d’aller vers un renouvellement des générations en agriculture. n° 503, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi 1° Remplacer les mots : “Bachelor Agro” Licence en sciences et techniques de l’agronomie qui est porté par les programmes 142 Enseignement supérieur et recherche agricoles et 143 - Enseignement technique agricole 2° Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : La formation est conçue pour être proposée en formation initiale, sous statut d’étudiant ou en alternance, et en formation continue. La parole est à M. Gérard Lahellec. Lahellec. Avec la multiplication des organismes de formation, l’utilité du terme bachelor pour évaluer des reconnaissances de niveau peut être très variable et très aléatoire. Si l’on y ajoute le caractère intéressé de certains vendeurs de connaissances ou de savoirs, nous sommes dans une situation d’incertitude dans la reconnaissance du diplôme. Dès lors, nous proposons la suppression de la mention bachelor et, à la place, la création d’un diplôme dont la dénomination constituerait une référence plus rationnelle. n° 92 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Bachelor Agro Bachelor Science Agro La parole est à M. Henri Cabanel. Cabanel. Je retire l’amendement, madame la présidente. n° 92 rectifié est retiré. Pour ce qui concerne les deux amendements identiques nos 345 rectifié ter et 476, nous avons déjà débattu de l’appellation en commission des affaires économiques. À l’issue du travail que nous avons réalisé, Christian Bruyen, pour la commission de la culture, Laurent Duplomb et moi-même avons décidé de maintenir et de promouvoir cette dénomination de bachelor agro, pour différencier cette formation des très nombreuses licences professionnelles existantes, qui manquent de lisibilité et de visibilité. En outre, c’est une appellation qui est attractive, et qui n’est pas absente de notre droit, puisqu’il y a des bachelors universitaires de technologie. Surtout, il ne faut pas parler simplement de bachelor quand on parle de bachelor agro. Ce n’est pas qu’un bachelor ! Ce que nous souhaitons, c’est voir naître ce diplôme de niveau bac+3, qui devra porter des ambitions en matière entrepreneuriale, en matière de formation et d’insertion professionnelle, et qui sera à équidistance du BTS bien connu et des diplômes d’écoles d’ingénieurs, qui offrent, elles aussi, des cursus d’excellence. L’avis de la commission est donc défavorable sur ces deux amendements. J’émets également un avis défavorable sur l’amendement n° 503. Contrairement à ce que l’on croit, le terme bachelor n’est pas anglo-saxon, mais bien français. Selon l’Académie française, le mot « bachelette » définissait une jeune fille, et « bachelier », un jeune homme à marier. De ces termes découlaient les variantes « bacheler » et « bachelor ». Ce sont donc les Anglais qui nous ont emprunté ce mot ! Nous pouvons ainsi clore le débat sur la dimension étymologique de cette appellation. Par ailleurs, le bachelor agro est un diplôme universitaire de niveau équivalent à celui de la licence. Il n’y a donc pas lieu d’introduire une distinction – voire une discrimination – à l’égard de cette formation. L’avis du Gouvernement est donc totalement défavorable sur l’ensemble de ces amendements. M. Christian Bruyen, pour explication de vote. Bruyen. Comme je l’indiquais dans la discussion générale, nous devrions nous interroger sur la dénomination du diplôme national de fin de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie prévu par l’article 5. Soyons prudents. Il est vrai que ce diplôme permettra de gagner en lisibilité par rapport aux 176 licences professionnelles existantes. Pour autant, évitons, au motif de renforcer l’attractivité d’un diplôme, d’ouvrir grand la porte à des organismes privés lucratifs dont la finalité pourrait être assez éloignée de l’ambition de former de jeunes apprenants – il en existe ! Certes, ce diplôme permettra de sortir d’un maillage territorial qui dépend des universités et du ministère de l’enseignement supérieur. Certes, ce sera un diplôme du ministère de l’agriculture, qui aura donc la main sur le cahier des charges des Cette évolution a énormément de sens. Pourtant, cela n’empêchera pas forcément des officines privées de jouer sur la confusion entre titres et diplômes, comme elles le font déjà dans bien d’autres filières de l’enseignement supérieur. Ces formations portent le nom de bachelor, sur la base des titres enregistrés au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), sans pour autant déboucher sur une qualification ou une reconnaissance. Pour autant, je comprends la volonté de trouver une appellation qui parle à la jeune génération. C’est d’ailleurs essentiel ! Aussi, je suivrai l’avis de la commission des affaires économiques. Cependant, madame la ministre, je ne peux que vous encourager à la vigilance. Vous le savez, le ministère de l’enseignement supérieur réfléchit à un label pour mesurer la qualité de la formation permettant aux étudiants et aux familles de s’y retrouver entre diplômes et titres. À mon sens, vous gagneriez à vous associer à cette démarche au travers d’une collaboration sans subordination. amendements identiques nos 345 rectifié ter et 476. n° 477, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Après l’alinéa 5 premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie concourt aux objectifs de renouvellement des générations et d’augmentation du niveau de diplôme des nouveaux actifs des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Il est adapté à la formation des publics non issus du milieu agricole ou en reconversion. La parole est à M. Daniel Salmon. Salmon. Rappelons tout d’abord que l’on dit souvent que l’anglais est le français le plus mal parlé au monde, puisque 40 % à 60 % des mots de cette langue proviennent en réalité de la nôtre – mais c’est souvent par la petite porte qu’ils nous reviennent ! La question, cependant, porte surtout sur l’intérêt d’inscrire le bachelor agro au sein du parcours licence-master-doctorat. Pourquoi réintroduire une forme de différenciation quand nous cherchons plutôt l’unité ? Quant à cet amendement, il vise à préciser que le diplôme prévu à l’article 5 doit être adapté à l’enjeu de renouvellement des générations en agriculture, et donc être conçu pour attirer et former efficacement des étudiants qui ne sont pas issus du milieu agricole et des publics en L’appellation bachelor agro risque d’attirer principalement des personnes qui ont déjà un projet dans ce domaine, tout en laissant de côté celles qui sont en reconversion sans être issues du milieu agricole, et qui recherchent des formations courtes. En effet, ce public n’a pas forcément trois années à consacrer à une nouvelle formation… Tel qu’il est défini par l’article 5, ce nouveau diplôme de premier cycle ne semble pas suffisamment orienté vers les publics qui ne sont pas déjà engagés dans la voie agricole. Partant du constat qu’il est nécessaire d’attirer davantage de personnes non issues du milieu agricole vers l’enseignement agricole pour répondre au manque de renouvellement des générations, il convient de préciser que le diplôme doit être conçu et mis en œuvre par les établissements de manière à former ces publics prioritaires. L’article 5 fait de l’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture l’objectif du bachelor agro, au-delà même de son appellation. Les enjeux relatifs à l’installation et au renouvellement des générations sont donc bien inclus. Pour faire de ce diplôme un véritable levier d’insertion professionnelle, le principal défi sera d’en assurer la promotion sur les territoires. Cela relèvera d’ailleurs de notre travail, dans nos départements respectifs, en veillant à la bonne répartition des classes de bachelor lorsque celles-ci verront le L’avis est donc défavorable. Le bachelor agro, tel qu’il a été conçu et qu’il sera déployé, répond très précisément à l’objet de votre amendement. Tous les publics sont bien concernés, qu’ils soient apprentis issus de la voie scolaire ou titulaires d’un diplôme équivalent. Ainsi, un titulaire d’un diplôme universitaire de technologie (DUT) en génie industriel et maintenance pourra parfaitement suivre le bachelor agro en troisième année. Votre amendement est ainsi supposé répondre à un problème d’exclusion de certains publics, qui, en réalité, ne se pose pas. L’avis est donc défavorable. l’amendement n° 477. n° 478, présenté par MM. Salmon et Gontard, 1° Supprimer les mots : et ses interactions avec les acteurs et le mot : 2° Remplacer la première occurrence du mot : par le signe : 3° Après le mot : insérer les mots : agroécologiques et climatiques 4° Remplacer les mots : dans un contexte de changement climatique, de génie de la robotique et du numérique agricoles, de génie de la bioéconomie, de la décarbonation et de , en intégrant dans les référentiels de formation des modules d’enseignement spécifiques et obligatoires liés à l’agriculture biologique, à laquelle un volume d’heures minimum est spécifiquement consacré. Salmon. Nous connaissons la foi dans le génie, en particulier technologique, partagée par les rapporteurs et l’ensemble de ceux qui ont présidé à l’élaboration de la loi d’orientation agricole (LOA). Le texte promeut ainsi le génie robotique et le génie numérique agricole. Pourtant, ce ne sont pas ces génies-là qui nous permettront de répondre aux défis de demain. Nous préférons intégrer des référentiels de formation et des modules d’enseignement spécifiques et obligatoires liés à l’agriculture biologique, avec un volume minimal d’heures qui y seront consacrées. La véritable souveraineté passera par l’agriculture biologique et la transition agroécologique, et certainement pas par davantage de technicité. Cela ne saurait que nous rendre plus dépendants encore à l’avenir… L’avis est défavorable. La mention que vous proposez d’ajouter me paraît superflue. Les formations comportent une dimension généraliste ainsi que plusieurs modules de formation, auxquels est naturellement intégrée la question de la transition climatique et environnementale. En outre, les fermes pédagogiques associées aux établissements sont à la pointe des pratiques adaptées au changement climatique, comme l’agriculture biologique, raisonnée ou économe en eau. Ainsi, votre amendement est satisfait. J’émets donc un avis défavorable. l’amendement n° 478. n° 521, présenté par MM. Buis, Buval et Patriat, Mmes Havet, Phinera-Horth, Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, MM. Patient et Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est Après les mots : de la forêt adaptées aux spécificités hexagonales et des territoires d’Outre-Mer La parole est à M. Bernard Buis. Buis. Cet amendement vise à adapter le contenu des enseignements du bachelor agro aux réalités des territoires ultramarins, qui présentent des conditions agricoles spécifiques. Ceux-ci sont notamment caractérisés par une forte diversité biologique, avec des cultures stratégiques comme la canne à sucre, la banane ou la vanille. Ces territoires sont en outre confrontés à des défis liés aux maladies tropicales et aux risques climatiques. La formation reste aujourd’hui trop centrée sur les modèles métropolitains. Or il est essentiel de former des professionnels compétents et polyvalents capables de s’adapter à ces territoires pour développer une agriculture résiliente, favoriser l’innovation agroécologique et renforcer l’autonomie et la souveraineté alimentaires des outre-mer. Cet amendement est un levier concret pour répondre aux enjeux agricoles ultramarins. Je vous invite donc à le soutenir. Je ne suis pas tout à fait certain qu’il soit opportun d’inscrire une telle mention dans cet article. Néanmoins, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. Ce terrain est déjà largement investi. Tous les territoires d’outre-mer offrent des formations spécifiques à l’agronomie tropicale. De plus, il existe un centre de référence à Montpellier, dont les compétences sont amplement reconnues. Je demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, l’avis serait défavorable. Monsieur Buis, l’amendement n° 521 est-il maintenu ? Buis. Non, je le retire, madame la n° 521 est retiré. n° 504, présenté par Mme Corbière Naminzo, I. – Alinéa 7, première phrase Après le mot : et est délivrée prioritairement aux établissements mentionnés à « L’État se fixe pour objectif de développer prioritairement au sein des établissements publics d’enseignement agricole mentionnés au même article L. 811-8 les formations délivrant un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de La parole est à Mme Gérard Lahellec. Lahellec. Cet amendement de repli vise à introduire l’objectif de développer prioritairement au sein des établissements publics les formations délivrant un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie. L’investissement dans l’enseignement public est selon nous l’une des conditions du renouvellement des générations. Par conséquent, il ne nous paraît pas aberrant de fixer une ambition publique pour nos formations. Bien entendu, outre une juste répartition territoriale de ces formations, nous devrons tendre vers un équilibre entre l’enseignement public et privé. Pour autant, nous ne pouvons pas exclure l’enseignement privé des établissements délivrant ce diplôme. En France, l’une des spécificités de l’enseignement agricole est que près de 70 % des élèves sont scolarisés dans un établissement privé sous contrat relevant du Conseil national de l’enseignement agricole privé (CNEAP), de l’Union nationale rurale d’éducation et de promotion (UNREP) et des maisons familiales rurales (MFR). L’avis de la commission est donc défavorable. Même avis. Bruyen. Plusieurs amendements visent à restreindre la possibilité pour les établissements agricoles d’enseignement supérieur privé de proposer ce nouveau diplôme de niveau bac+3. Les établissements privés sous contrat accueillent plus de 40 % des effectifs de l’enseignement supérieur agricole. Ce sont des partenaires historiques. Ne soyons pas à l’origine d’un conflit renforcé entre établissements publics et privés, alors que ces derniers sont très souvent qualifiés de pépites en matière d’enseignement agricole – n’est-ce pas, madame la ministre ? C’est tout simplement une réalité, notamment parce que ces deux voies de formation sont complémentaires plus que L’objectif ambitieux, mais nécessaire, de 30 % d’ingénieurs supplémentaires en 2030 par rapport à 2017 ne pourra être atteint si nous restreignons les capacités d’accueil en formation. Par ailleurs, même si cela a davantage à voir avec les amendements nos 347 rectifié ter et 479, je veux évoquer la possibilité d’accréditer les établissements privés pour délivrer ce diplôme. Aujourd’hui, ces établissements ont beaucoup de mal à conventionner avec les universités pour les licences professionnelles. En effet, on ne peut pas forcer un établissement public à signer un accord de coopération de ce type. Nous devons nous montrer vigilants, j’en conviens, mais la délivrance de cette accréditation ira de pair avec une obligation de qualité des formations dispensées par les établissements privés sous contrat, à la différence des officines que j’évoquais tout à l’heure. Ceux-ci seront tenus par le cahier des charges du ministère de l’agriculture dans des conditions identiques à celles que respectent les établissements publics. C’est la raison pour laquelle je ne voterai pas ces Gruny. Très bien ! l’amendement n° 504. L’amendement n° 346 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Monier et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, Alinéa 7, seconde phrase Le ministre chargé de l’agriculture veille Les ministres chargés de l’agriculture et de l’enseignement supérieur veillent Artigalas. Cet amendement vise à préciser l’alinéa 7, qui prévoit actuellement que « l’accréditation est délivrée par arrêté du ministre chargé de l’agriculture, sur avis conforme du ministre chargé de l’enseignement supérieur pour l’accréditation des établissements relevant de ce Or, d’après la seconde phrase de cet alinéa, seul le ministre chargé de l’agriculture se voit confier le soin de veiller à un maillage adapté et efficace des établissements délivrant ce diplôme sur le territoire. Nous proposons donc, par souci de cohérence, que le ministre chargé de l’enseignement supérieur veille également à ce maillage territorial pour les établissements qui relèvent de son champ. Nous souhaitons que le ministère de l’agriculture pilote le maillage territorial des formations délivrant le bachelor agro, comme c’est le cas pour l’ensemble des diplômes d’enseignement agricole. La commission émet donc un avis défavorable. Le ministre de l’enseignement supérieur est associé à la conception de la carte du bachelor agro. Le ministre chargé de l’agriculture veille ensuite à ce que l’application de cette disposition soit effective. Je ne suis pas certaine de la plus-value que pourrait apporter le ministre de l’enseignement supérieur en la matière, celui-ci étant déjà associé au travail en amont. Je vous invite donc à retirer votre amendement. présidente. Madame Artigalas, l’amendement n° 346 rectifié ter est-il Artigalas. Oui, je le maintiens, l’amendement n° 346 rectifié ter. L’amendement n° 347 rectifié ter L’amendement n° 479 est présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. Alinéas 9 à 11 Supprimer ces alinéas. présenter l’amendement n° 347 rectifié ter. supprimer les alinéas 9 à 11 de l’article 5, concernant spécifiquement les établissements d’enseignement supérieur privés à but non lucratif. À l’Assemblée nationale, les rapporteurs ont fait adopter un amendement créant un article L. 813-12 au sein du code rural et de la pêche maritime, permettant au ministre de l’agriculture d’accréditer les établissements d’enseignement supérieur agricole privés pour dispenser directement le nouveau diplôme créé par l’article 5, et non plus seulement dans le cadre d’une convention, comme pour l’enseignement technique privé agricole. Nous ne sommes pas favorables à ce régime dérogatoire qui risque de nuire à la reconnaissance du caractère national de ce futur diplôme. Celui-ci risque de tomber majoritairement dans les mains du privé, alors que les licences professionnelles actuellement délivrées par les établissements de l’enseignement agricole le sont dans le cadre du droit commun, après évaluation par le ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. L’objet du présent amendement est donc de revenir sur ces dispositions. M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 479. Salmon. Nous proposons également de supprimer les dispositions relatives à l’inscription dans la loi de la reconnaissance du diplôme prévu à l’article 5 pour les établissements d’enseignement privé. Il s’agit ici de revenir à l’écriture initiale du projet de loi, qui nous semble bien meilleure. Cette reconnaissance possible par le seul ministre chargé de l’agriculture ouvre la voie à une concurrence non maîtrisée, parfois déloyale, vis-à-vis du service public d’enseignement supérieur. La mise en place de ce diplôme dans les établissements publics et sa coordination avec les cursus de formation existants nécessitera inévitablement des moyens supplémentaires, qui se jaugeront en milliers de postes. J’espère que ceux-ci seront bien prévus pour que le public puisse, à jeu égal, concurrencer le privé. En effet, l’enseignement soulève aussi des enjeux d’aménagement du territoire et d’équité entre l’offre publique et privée. Un véritable choix doit être n° 348 rectifié ter, présenté par Remplacer la première occurrence des par le ministre chargé de par les ministres chargés de l’agriculture et de l’enseignement supérieur La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à la proposition de suppression des alinéas 9 à 11. Nous souhaitons que le régime dérogatoire visant à permettre aux établissements privés d’être accrédités pour délivrer le nouveau diplôme dépende de la décision conjointe des ministres chargés de l’agriculture et de l’enseignement supérieur. n° 895, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Remplacer le mot : , qui . Cette convention La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 895 et donner l’avis de la commission sur les amendements nos 347 rectifié ter, 479 et 348 rectifié ter. L’amendement n° 895 est un amendement rédactionnel. Les amendements nos 347 rectifié ter et 479 visent à revenir sur un apport fondamental des députés de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, qui promeut la pleine association des établissements privés sous contrat au développement du bachelor agro. Je ne suis pas favorable à la suppression de ces alinéas, comme je l’ai déjà indiqué. Je suis également défavorable à l’amendement n° 348 rectifié ter. Ce diplôme a précisément vocation à être piloté par le ministère de l’agriculture, comme cela a déjà été souligné. Pourquoi vouloir dessaisir en partie le ministère de la compétence d’accréditation ? Les auteurs des trois premiers amendements souhaitent supprimer la possibilité d’accréditation des établissements privés de l’enseignement supérieur agricole. Cette disposition a pourtant été introduite par un homme dont le nom doit résonner sur vos travées, mesdames, messieurs les sénateurs : je parle de Michel Rocard ! C’est lui, en effet, qui a souhaité donner aux établissements privés d’enseignement supérieur agricole la possibilité de délivrer des formations au travers de contrats. Il y a là un détournement, pour des raisons que je comprends mal, de cette disposition qui ne fait débat nulle part, en particulier dans les territoires où ces établissements sont implantés ! L’un de vos collègues députés, Dominique Potier, a rappelé à quel point ceux-ci étaient appréciés. Je pense en particulier à l’institut supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire Rhône-Alpes (Isara) à Lyon, à l’école d’ingénieurs de Purpan, à l’institut supérieur d’agriculture (ISA) Junia à Lille, à l’école supérieure des agricultures (ESA) à Angers ou encore à l’école supérieure du bois (ESB). Si ces établissements sont aussi appréciés, c’est parce qu’ils sont très performants. Je ne vois donc pas la moindre raison, si ce n’est un positionnement d’ordre idéologique, qui motiverait cette demande de Stanzione le nie.) Estrosi Sassone, de la commission des affaires économiques. Eh oui ! Autrement, monsieur le sénateur, comment expliquer cette volonté de revenir sur la possibilité d’accréditer des établissements qui sont performants et tout à fait habilités à délivrer ces formations ? L’avis est donc – très – défavorable sur ces amendements identiques. Enfin, j’émets un avis favorable sur l’amendement rédactionnel du rapporteur. amendements identiques nos 347 rectifié ter et 479. l’amendement n° 348 rectifié ter. l’amendement n° 895. l’article 5, modifié. n° 871, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’article 5 a) La troisième phrase du premier alinéa est remplacée par deux phrases ainsi rédigées : « Il est également consulté sur les missions confiées aux établissements d’enseignement supérieur privés relevant du ministre de l’agriculture mentionnés à l’article L. 813-10. La composition, les attributions, et les modalités de désignation des représentants des personnels, étudiants et apprentis des établissements publics et des établissements privés ainsi que les modalités de fonctionnement de ce conseil sont fixées par décret. » ; b) Après le deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Il formule toute proposition sur les questions d’intérêt national dans les domaines de agroalimentaire et vétérinaire. Il peut être saisi de toute question par le ministre chargé de l’agriculture. » ; l’article L. 814-4, les mots : « établissements d’enseignement supérieur relevant du ministre chargé de l’agriculture » sont remplacés par les mots : « établissements d’enseignement supérieur agricole publics ». Le cas du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire (Cneseraav) a déjà été évoqué à l’occasion d’un précédent article. Aucune véritable raison n’explique que l’enseignement privé en soit exclu. Nous souhaitons déplacer cet article, à caractère normatif, hors du chapitre programmatique dans lequel il est actuellement inscrit. Avis favorable. l’amendement n° 871. projet de loi, après l’article 5. Le livre VIII du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : a) Le premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il accompagne le déploiement d’outils scientifiques et techniques d’adaptation au changement climatique et vise au renforcement de la souveraineté alimentaire. » ; b) Avant le dernier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Ces actions de développement peuvent être regroupées dans des plans prioritaires pluriannuels d’adaptation au changement climatique et de souveraineté agricole et agroalimentaire. Ces plans sont élaborés de manière collective, en vue de proposer des solutions innovantes à des problèmes identifiés et besoins exprimés par les filières agricoles, y compris par la transformation des systèmes de production, et d’en accompagner le déploiement à l’échelle de ces filières et des a) La deuxième occurrence du mot : « agricole » est remplacée par les mots : « supérieur agricole publics et privés, les établissements d’enseignement technique agricole publics et b) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : d’enseignement technique agricole publics et privés bénéficient, pour l’exécution de leurs missions, de l’appui des autres organismes mentionnés au premier alinéa du présent article, dans des conditions définies par un arrêté du ministre chargé de l’agriculture labellisant les catégories d’experts scientifiques et professionnels habilitées à y intervenir. Le conseil d’administration de ces établissements est régulièrement tenu informé de ces 3° Le premier alinéa de l’article L. 830-1 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Elle apporte un appui à l’enseignement technique agricole public et privé. » présidente. Je suis saisie de six amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 12 rectifié bis, présenté par MM. Pla, Mérillou, Michau, Stanzione et Gillé, Mme Bélim, M. Bourgi, Mmes Conway-Mouret, Espagnac, G. Jourda et Monier et M. M. Weber, est ainsi Rédiger ainsi cet alinéa : a) Le premier alinéa est accompagne les transitions agroécologique et climatique par la mise en œuvre de pratiques agricoles territorialisées et le concours à la promotion de la diversité des systèmes de production et vise au renforcement de la résilience alimentaire. » ; seconde phrase afin de contribuer à la préservation des fonctions écologiques des agro-écosystèmes Stanzione. Les plans prioritaires pluriannuels de transition agroécologique et climatique et de souveraineté supposent une accélération en matière de conception de systèmes de production intégrés. C’est ainsi seulement que nous pourrons replacer l’agriculture au cœur des stratégies territoriales avec un ancrage fort sur la préservation du vivant, la réduction de la vulnérabilité et la protection des fonctions écologiques des agroécosystèmes, à des fins À rebours d’une vision qui oppose environnement et agriculture, cette rédaction tend à renforcer le rôle de L’objet du présent amendement est ainsi de rappeler que l’agriculture française remplit aussi des fonctions agroécologiques et participe, sinon à la souveraineté alimentaire, à la résilience de notre nation, en raison du lien étroit qu’elle entretient avec les territoires. n° 351 rectifié ter, présenté par I. – Alinéa 3 Insérer les mots : les transitions agroécologiques, II. Alinéa 5, première phrase de transition agroécologique, Artigalas. Madame la présidente, si vous me le permettez, je défendrai en même temps l’amendement n° 350 rectifié ter, ces deux amendements ayant le même objet. n° 350 rectifié ter, présenté par le déploiement d’outils scientifiques et techniques d’adaptation au changement les transitions agroécologique et II. - Alinéa 5, première d’adaptation au changement de transition agroécologique et Veuillez poursuivre, ma chère collègue. Artigalas. L’article 6 vise à compléter les articles L. 820-1 et L. 820-2 du code rural et de la pêche maritime relatifs au développement agricole en matière d’enseignement, de formation et de recherche. Dans le texte initial, cet article fixait un nouvel objectif au développement agricole, en précisant que celui-ci « accompagne les transitions agroécologique et climatique et vise au renforcement de la souveraineté alimentaire ». Malheureusement, en commission, les rapporteurs ont supprimé l’expression de « transitions agroécologique et climatique », remplacée par « le déploiement d’outils scientifiques et techniques d’adaptation au changement Par ailleurs, le texte issu de l’Assemblée nationale prévoyait la possibilité de créer « des plans prioritaires pluriannuels de transition agroécologique et climatique et de souveraineté ». En commission, les rapporteurs ont remplacé le terme de « transition » par celui Comme nous l’avons déjà indiqué, le terme d’adaptation reflète une position passive alors que celui de transition nous semble plus dynamique, et plus à même de regrouper des actions visant à limiter, et non seulement à subir, le changement L’amendement n° 350 rectifié ter tend donc à revenir sur ces deux modifications opérées en L’amendement n° 351 rectifié ter est un amendement de repli, qui vise à conserver la rédaction souhaitée par les rapporteurs aux alinéas 3 et 5, mais en réintégrant la notion de transition agroécologique. n° 832, présenté par le Gouvernement, est ainsi I. Alinéa 3 relatifs aux transitions climatique et II. Alinéa 5, première de transitions climatique et Nous avons déjà eu ce débat, aussi je serai brève. Vous le savez, la formulation que nous souhaitons retenir est « transition climatique et environnementale ». Pour éviter de perdre du temps, je me contenterai d’indiquer que les prochains amendements en ce sens ont déjà été défendus. Je me suis déjà longuement exprimée sur la nécessité de conserver cette formulation. Nous y reviendrons sans doute en examinant d’autres amendements. n° 901, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéas 3 et 5 Cet amendement vise à corriger l’amendement du Gouvernement en remplaçant le terme de « transition » par la formulation « adaptation climatique et environnementale ». n° 546 rectifié bis, présenté par MM. Bazin et Somon, Mmes Bellurot et Belrhiti, MM. Pernot et Sol, Mmes Dumas, Josende et Billon, MM. Klinger, Chatillon et P. Vidal, Mme Lassarade, MM. Bouchet et Milon, Mmes Perrot, Imbert et Romagny, M. Belin, Mme Goy-Chavent et M. Gremillet, est ainsi libellé : Compléter cet alinéa par les et vise au renforcement de la souveraineté alimentaire, en particulier par le développement de la production de protéines végétales La parole est à M. Laurent Somon. Somon. Il est défendu. L’amendement n° 12 rectifié bis vise à réintroduire explicitement l’accompagnement à la transition agroécologique comme l’un des objectifs relevant du développement agricole. J’y suis défavorable. La commission émet également un avis défavorable sur les amendements nos 351 rectifié ter et 350 rectifié ter, qui sont des propositions de repli. L’avis est défavorable sur l’amendement n° 832, au profit de l’amendement de la commission, ainsi que sur l’amendement n° 546 rectifié bis. Je demande le retrait des amendements nos 12 rectifié bis, 351 rectifié ter, 350 rectifié ter, 901 et 546 rectifié bis au profit de l’amendement du Gouvernement. À défaut, l’avis serait défavorable. l’amendement n° 12 rectifié bis. l’amendement n° 351 rectifié ter. l’amendement n° 350 rectifié ter. l’amendement n° 832. l’amendement n° 901. l’amendement n° 546 rectifié bis. n° 349 rectifié ter, présenté par Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : Il encourage la diversification des produits et la déspécialisation des exploitations. compléter l’article L. 820-1 du code rural et de la pêche maritime en précisant que le développement agricole, dont cet article définit les missions, doit encourager la diversification des produits et la déspécialisation des exploitations agricoles. L’hyperspécialisation des exploitations a clairement montré ses limites, particulièrement à l’aune des aléas climatiques et sanitaires ainsi que des effets du changement climatique. À l’inverse, la diversification améliore la résilience d’une exploitation, favorise son autonomie, préserve davantage le revenu des agriculteurs et aide au développement de projets en lien avec les territoires. Elle permet également de protéger la biodiversité et assure une réelle complémentarité de production, notamment entre l’élevage et la production céréalière, en ramenant de la matière organique dans les Le présent amendement tend donc à introduire la notion de déspécialisation parmi les objectifs du développement Ce sujet complexe ne peut être généralisé à toutes les filières ni à tous les territoires. La notion de déspécialisation des exploitations ne me semble ainsi pas devoir constituer un objectif en soi. Plus tard dans le débat, notamment à l’article 9, nous défendrons un outil destiné à accompagner les projets agricoles et les agriculteurs dans la construction d’une dynamique d’exploitation durable, vivable et rentable sur le plan économique : le diagnostic modulaire. Monsieur le sénateur, votre amendement tend à poser une question intéressante en introduisant la notion de déspécialisation dans les objectifs de développement agricole. Pour autant, il ne me paraît pas judicieux d’en faire une loi universelle. Je connais bien certains territoires spécialisés, comme ma circonscription. Celle-ci accueille surtout de l’élevage bovin pour la production de lait à comté, avec peu de diversification, hormis un peu de maraîchage et de production de spiritueux. Cette spécialisation est inscrite dans notre histoire, elle est rémunératrice et utile au revenu des éleveurs. Poser le principe d’une déspécialisation sur ce territoire n’aurait pas grand sens en ce moment. Je suis convaincue que les agriculteurs n’attendent pas des injonctions de diversification. Lorsque c’est nécessaire, ils en prennent eux-mêmes l’initiative. Les conférences sur la souveraineté alimentaire, qui fixeront des objectifs par filière en déficit, pourront d’ailleurs les y inciter. Je préfère quant à moi le terme de « diversification », qui est positif, à celui de « déspécialisation », qui sonne comme la correction d’une faute. Or, la spécialisation n’en est pas une en soi. Tissot. Pourquoi donc voyez-vous cela Parler de déspécialisation revient à enlever quelque chose, tandis que la diversification ajoute quelque chose. La nuance est sensible, au-delà des considérations sémantiques. Quoi qu’il en soit, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement. M. Jean-Claude Tissot, pour explication de vote. Tissot. Madame la ministre, je ne veux pas jouer sur les mots, vous avez raison. Il est évident qu’il ne faut pas toucher au système que vous décrivez : une polyculture-élevage qui fonctionne bien, en amendant les sols grâce aux effluents d’élevage. L’idée de notre amendement est différente. Celui-ci concerne des terres aujourd’hui complètement appauvries en matière organique,… Vous parlez des terres en agriculture biologique ? Tissot. … sur lesquelles nous proposons de réintroduire de l’élevage. Cela concerne des parcelles jusqu’à présent consacrées aux grandes cultures céréalières, par exemple. Notre objectif n’est absolument pas de casser un système qui marche pour en imposer un autre. l’amendement n° 349 rectifié ter. n° 352 rectifié ter, présenté par Après l’alinéa 3 …) Le troisième alinéa est complété par les mots : « et de l’agriculture préciser que le développement agricole doit encourager les systèmes associant performances économiques, sociales, environnementales – donc le développement durable –, et en particulier ceux qui relèvent de l’agriculture biologique. Je souscris tout à fait au début de votre propos. L’agriculture biologique a toute sa place dans le développement agricole, mais au même titre que l’ensemble des autres modèles agricoles durables et respectueux de l’environnement, que pratiquent l’ensemble des agriculteurs de France. C’est pourquoi j’émets un avis l’amendement n° 352 rectifié ter. n° 353 rectifié ter, présenté par apporter une précision à la rédaction de l’alinéa 5 de cet article, introduite par les rapporteurs en Cet alinéa prévoit actuellement que le contenu des plans prioritaires pluriannuels doit proposer « des solutions par les filières agricoles ». Une telle rédaction pourrait laisser penser que seuls les problèmes et les besoins exprimés par les filières agricoles pourraient se traduire dans ces plans. Notre amendement tend à revenir sur cette tournure restrictive et à ne pas en faire une condition exclusive. Certains problèmes ou besoins peuvent ainsi être identifiés par d’autres acteurs que les filières agricoles, notamment issus du milieu scientifique, pour répondre à des problématiques environnementales, de sécurité ou de santé. Nous proposons donc une rédaction plus adaptée, permettant une plus grande souplesse concernant le contenu de ces futurs plans, en indiquant que les besoins et les problèmes peuvent notamment, mais pas exclusivement, émaner des filières agricoles. J’émets un avis favorable sur cet amendement, lequel apporte une précision rédactionnelle bienvenue qui ouvre le champ d’action des plans prioritaires pluriannuels d’adaptation au changement climatique et de souveraineté agricole et agroalimentaire. l’amendement n° 353 rectifié ter. n° 22 n’est pas soutenu. L’amendement n° 354 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et …) À la dernière phrase du dernier alinéa, les mots : « est régulièrement évaluée » sont remplacés par les mots : « fait l’objet d’une évaluation régulière devant le Parlement, devant les commissions compétentes en matière d’agriculture, au moins tous les trois ans » ; préciser l’article L. 820-1 du code rural, qui prévoit que la politique de développement agricole est régulièrement évaluée. Nous souhaitons préciser le cadre de cette évaluation en indiquant que celle-ci doit se dérouler au moins tous les trois ans, devant les commissions parlementaires compétentes en matière Cette disposition ne nous semble pas opportune ; il revient aux deux chambres et à leurs commissions de se saisir de ce sujet, qui pourrait faire l’objet d’une mission d’information plutôt que d’être ainsi inscrit dans la loi. Je demande donc le retrait de cet amendement ; à Il n’y a pas de dispositif qui soit plus évalué que le Casdar (compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural ») ; il ne me semble pas nécessaire d’en rajouter. l’amendement n° 354 rectifié ter. n° 505, présenté par Mme Corbière Naminzo, Compléter cet article par un …° La deuxième phrase du deuxième alinéa de l’article L. 830-1 est supprimée. Lahellec. Cet amendement vise à empêcher que les entreprises de production agricole ou agroalimentaire puissent être reconnues comme contributrices à des missions de recherche agronomique et vétérinaire. En effet, l’absence totale de tutelle ministérielle sur ces entreprises ne permet aucune garantie quant à leur impartialité, leur éthique et l’influence qu’elles peuvent déployer en matière de représentation Il me semble au contraire important que les entreprises puissent contribuer à la recherche. Il est heureux que la recherche soit aussi effectuée par des organismes privés, qui sont tout à fait utiles et complémentaires à la recherche publique. Avis très défavorable. l’amendement n° 505. l’article 6, modifié. Le titre IV du livre II du code est complété par un III ainsi rédigé : commission des actes vétérinaires réalisés dans les conditions fixées aux 14° et 15° de l’article L. 243-3 est constituée au sein du conseil national de l’ordre des vétérinaires. Elle est notamment consultée sur les demandes d’habilitation des centres de formation. Ses conditions d’organisation et de fonctionnement sont fixées par voie réglementaire. » ; est complété par des 14° et 15° ainsi « 14° Les personnes, inscrites sur une liste tenue par l’ordre des vétérinaires, qui sont salariées d’un vétérinaire ou d’une société de vétérinaires habilités à exercer ou employées par une école vétérinaire française et qui pratiquent dans un établissement vétérinaire, sous la responsabilité d’au moins un vétérinaire présent dans cet établissement, les actes figurant sur une liste définie par arrêté du ministre chargé de l’agriculture et pour lesquels elles justifient de compétences certifiées par le conseil national de l’ordre des vétérinaires. Cette certification est délivrée aux personnes qui ont suivi une formation adaptée dans une école vétérinaire ou dans un centre de formation habilité par le ministre chargé de l’agriculture, sur proposition de la commission mentionnée au III de l’article L. 242-3-1, ainsi qu’aux ressortissants d’un État membre de l’Union européenne ou d’un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen qui remplissent les conditions requises pour bénéficier de la reconnaissance automatique de leurs qualifications professionnelles. Les modalités d’application du présent 14° sont définies par décret en Conseil d’État ; élèves régulièrement inscrits dans des écoles vétérinaires qui ne remplissent pas les conditions prévues à l’article L. 241-6 pour être assistant vétérinaire, mais qui ont atteint un niveau d’études défini par arrêté du ministre chargé de l’agriculture, qui sont salariés d’un vétérinaire ou d’une société de vétérinaires habilités à exercer et qui pratiquent dans un établissement vétérinaire, dans le respect de l’obligation d’assiduité scolaire et sous la responsabilité d’au moins un vétérinaire présent dans l’établissement, des actes figurant sur une liste définie par arrêté du ministre chargé de 3° Le chapitre III est complété par un article L. 243-5 ainsi établissement préparant aux épreuves d’évaluation des compétences prévues au 12° de l’article L. 243-3 est tenu de déclarer cette activité au ministre chargé de l’agriculture et au conseil national de l’ordre des vétérinaires. Pour chaque établissement, le conseil national de l’ordre des vétérinaires tient à jour et publie les indicateurs de réussite des candidats à ces épreuves d’évaluation des compétences. « Un arrêté du ministre chargé de l’agriculture définit un référentiel de formation précisant les conditions d’accès aux établissements mentionnés au premier alinéa, ainsi que les objectifs, la durée, le contenu et l’organisation des formations qu’ils proposent. « Les conditions d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’État. Ce décret distingue au moins deux niveaux de délégation associés à des niveaux de formation n° 355 rectifié ter, présenté par Alinéa 3, dernière phrase en veillant à la représentation des organismes de formation agréés par la branche cabinets et cliniques vétérinaires Artigalas. Cet amendement tend à préciser la composition de la future commission des actes vétérinaires créée à l’alinéa 3 de l’article 7, dont les conditions d’organisation et de fonctionnement sont actuellement renvoyées au domaine réglementaire. Il vise à garantir la représentation des organismes de formation agréés par la branche des cabinets et cliniques vétérinaires au sein de cette commission. Nous nous assurerons ainsi de la qualité et de la lisibilité de l’offre de formation. de la commission des affaires économiques. La composition de cette commission est déterminée par l’ordre des vétérinaires, en concertation avec le ministère. Il n’y a pas lieu de modifier un dispositif qui a fait ses preuves jusqu’à Cette précision ne relève pas du domaine de la loi. Lors de la séance publique à l’Assemblée nationale, M. Marc Fesneau, alors ministre de l’agriculture, s’était engagé à ce que ce point soit prévu par la réglementation ; je renouvelle cet engagement devant la Haute l’amendement n° 355 rectifié ter. trois amendements identiques. L’amendement n° 547 rectifié bis est présenté par MM. Bazin et Somon, Mmes Bellurot et Belrhiti, MM. Pernot et Sol, Mmes Dumas, Josende et Billon, MM. Klinger, Chatillon et P. Vidal, Mme Lassarade, MM. Bouchet et Milon, Mme Guidez, M. Courtial, Mmes Perrot et Imbert, M. Belin, Mme Goy-Chavent et M. Gremillet. L’amendement n° 834 est présenté par le Gouvernement. L’amendement n° 902 est présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires Ces trois amendements sont ainsi libellés : I. - Alinéa 5 Ce décret distingue au moins deux niveaux de délégation associés à des niveaux de formation II. - Alinéa 10, seconde phrase La parole est à M. Laurent Somon, pour présenter l’amendement n° 547 rectifié bis. Somon. Cet amendement vise à imputer les deux niveaux de délégation d’actes vétérinaires prévus pour les auxiliaires spécialisés vétérinaires et les étudiants vétérinaires, à la suite de l’adoption de l’amendement COM-375, à l’article pertinent, c’est-à-dire à l’article L. 243-3 du code rural et de la pêche maritime, visé à l’alinéa 5, et non à l’article à L. 243-5, visé à l’alinéa 10, lequel concerne les actes Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 834. Il est défendu. M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 902. amendements identiques nos 547 rectifié bis, 834 et (Les amendements sont l’article 7, modifié. n° 581 rectifié, présenté par MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est Après l’article 7 Afin de favoriser l’installation en zone rurale de vétérinaires diplômés d’État, le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport évaluant la possibilité de créer un cursus en école nationale vétérinaire spécialisé en animaux de rente dès la première année d’études supérieures. Cabanel. Cet amendement de notre collègue Christian Bilhac tend à répondre à un enjeu crucial pour l’avenir de l’élevage en France : la présence et la répartition des vétérinaires, en particulier des praticiens spécialisés dans les animaux de rente. La situation est alarmante : le nombre de vétérinaires soignant ces animaux diminue de manière significative, ce qui entraîne un éloignement croissant des zones d’intervention des praticiens. Alors qu’il y avait autrefois un vétérinaire pour chaque secteur géographique, il est désormais courant pour ces derniers d’être contraints de couvrir un rayon de 50 à 80 kilomètres, ce qui nuit à la qualité des soins dispensés aux animaux et aggrave la situation dans des territoires déjà fragilisés. Le rôle des vétérinaires est fondamental, notamment pour répondre aux exigences sanitaires des exploitations agricoles ainsi que pour assurer une surveillance rigoureuse dans un contexte normatif de plus en plus exigeant. Des dispositifs ont été mis en place pour encourager l’installation de vétérinaires dans les zones rurales, mais ils peinent à donner des résultats. C’est pourquoi cet amendement vise à demander au Gouvernement un rapport évaluant la nécessité de créer un cursus spécifique en école vétérinaire centré sur les animaux de rente dès la première année d’études La commission souhaite entendre l’avis du Gouvernement. Premièrement, nous sommes hostiles au principe de la spécialisation de la formation vétérinaire. Il est en effet très difficile d’assurer l’équilibre économique d’une activité uniquement dédiée aux animaux de rente et il est donc nécessaire, au sein d’un cabinet pluriprofessionnel, d’équilibrer l’activité des uns et des autres. Deuxièmement, cette proposition contrevient à la réglementation de l’Union européenne. Une école vétérinaire qui serait consacrée uniquement aux animaux de rente et d’élevage ne pourrait jamais être accréditée au regard du standard de qualité requis, car elle serait contraire à cette réglementation conventionnelle. l’amendement n° 581 rectifié. Le chapitre V du titre Ier du livre VIII du code rural et de la pêche maritime est complété par une section 4 ainsi particulières relatives aux études vétérinaires cours de la dernière année des études vétérinaires, les écoles vétérinaires françaises organisent une offre de stages comprenant des mises en situation professionnelle de soins aux animaux d’élevage, sous un régime d’autonomie supervisée et sous l’autorité médicale d’un vétérinaire ou d’une société d’exercice vétérinaire inscrit au tableau de l’ordre des vétérinaires, labellisé par une commission associant l’État et notamment des représentants de l’ordre, de la profession et des écoles vétérinaires. « Les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent être associés à l’élaboration de l’offre de stages pour les étudiants se destinant à la profession de vétérinaire et à leur financement dans le cadre des aides mentionnées à l’article L. 1511-9 du code général des collectivités territoriales. » n° 833, présenté par le Gouvernement, est ainsi d’application du présent article sont fixées par voie Cet amendement tend à ce que les conditions d’application de l’article soient fixées par voie réglementaire et non l’amendement n° 833. l’article 7 bis A, modifié. bis A est adopté.) n° 432 rectifié ter, présenté par Dans un délai de 12 mois à Parlement un rapport évaluant les conséquences sur l’exercice de la profession vétérinaire de la concentration des établissements vétérinaires dans le cadre de restructurations de cliniques par regroupements et par rachats-fermetures, ainsi que l’impact de ces regroupements sur l’offre de soins vétérinaires aux actifs agricoles. Ce rapport proposera des mesures permettant de garantir celle-ci partout sur le territoire. Tissot. La profession vétérinaire est en pleine mutation. Depuis 2019, la concentration des cliniques en milieu urbain s’accélère sous l’effet d’un marché en croissance. Parallèlement, un vétérinaire sur cinq exerce au sein de grands groupes et les six principaux acteurs du secteur détiennent déjà 15 % des Ce double phénomène d’urbanisation et de financiarisation n’est pas anodin. Nous avons constaté, dans le domaine de la biologie médicale, les effets d’une concentration excessive : hausse des coûts, baisse de la qualité de service et fragilisation du maillage territorial. Or, en milieu rural, nos éleveurs dépendent d’un accès rapide et abordable aux soins Notre amendement vise ainsi à obtenir un état des lieux précis de cette financiarisation afin d’en anticiper les conséquences et d’identifier des réponses adaptées. Nous devons préserver et garantir une offre de soins accessible sur tout le territoire, en particulier pour nos agriculteurs, en favorisant l’implantation de vétérinaires ruraux ou de vétérinaires mixtes. La situation actuelle est plus favorable que cela : Mme la ministre vient d’ouvrir les Assises du sanitaire animal, qui permettront de traiter le sujet dans son entièreté, depuis les vétérinaires jusqu’à la politique sanitaire elle-même. Il y aura beaucoup à dire ! Nous avons d’ailleurs abordé cette question et nous avons formulé quelques conclusions à ce sujet. l’amendement n° 432 rectifié ter est-il Tissot. Oui, madame la présidente, car il a été déposé par mon collègue Serge Mérillou. l’amendement n° 432 rectifié ter. FAVORISER L’INSTALLATION DES AGRICULTEURS AINSI QUE LA TRANSMISSION DES EXPLOITATIONS ET AMÉLIORER LES CONDITIONS D’EXERCICE DE LA PROFESSION D’AGRICULTEUR Chapitre Ier Orientations programmatiques en matière d’installation des agriculteurs et de transmission des de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime politique d’installation et de transmission en agriculture, répondant à la priorité figurant au 1° du I A, se traduit par les actions ayant pour finalité : « 1° De communiquer sur l’enjeu stratégique du renouvellement des générations en agriculture, de faire connaître les métiers de ce secteur et de susciter des vocations agricoles, notamment dans le public scolaire et parmi les personnes en reconversion professionnelle ou en recherche « 2° De former à la diversité des métiers de l’agriculture, de la forêt et de l’aquaculture tant comme chef d’exploitation que comme salarié agricole, aux métiers de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, ainsi qu’aux métiers qui leur sont liés ; « 3° De proposer un accueil, une orientation et un accompagnement personnalisés, pluralistes et coordonnés à l’ensemble des personnes projetant de cesser leur activité et des personnes ayant un projet d’installation, issues ou non du milieu agricole, via le réseau France installations-transmissions, et de les mettre en relation en vue de la reprise d’exploitations agricoles, y compris via le dispositif de l’“aide relais” ; les formes d’installation collective et les formes d’installation progressive, notamment dans le cadre de l’“essai d’association”, permettant de se préparer in situ aux responsabilités de chef d’exploitation, et de favoriser l’individualisation des parcours professionnels ; à la reprise d’exploitations et de permettre un accès équitable aux biens fonciers agricoles par la transparence du marché foncier, une fiscalité adaptée, des prêts garantis, des outils de portage et des “garanties fermage” ; « 6° De maintenir l’investissement dans les exploitations des personnes projetant de cesser leur activité et de fournir aux personnes ayant un projet d’installation des informations claires et objectives sur l’état des exploitations transmises, notamment via un “diagnostic de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles” qui s’y déploient ; en priorité l’installation en agriculture vers des systèmes de production diversifiés, contribuant à la souveraineté alimentaire, économiquement viables, vivables pour les agriculteurs, et résilients face aux conséquences du changement climatique ; « 8° De maintenir un nombre d’exploitants agricoles suffisant sur l’ensemble du territoire pour répondre aux enjeux d’aménagement du territoire, d’accessibilité, d’entretien des paysages, de biodiversité et de gestion foncière. « La mise en œuvre de cette politique d’aide à l’installation et à la transmission s’appuie sur une instance nationale et des instances régionales de concertation réunissant l’État, les régions et les autres partenaires concernés. » I. – Afin de répondre aux enjeux de la souveraineté alimentaire et des transitions agroécologique et climatique dans l’agriculture et d’assurer le renouvellement des générations d’actifs, les politiques publiques mises en œuvre de 2025 à 2035 favorisent la création, l’adaptation et la transmission des exploitations agricoles et le développement des pratiques agroécologiques, dont l’agriculture biologique, tout en prenant en compte les attentes sociales et professionnelles des personnes qui souhaitent s’engager dans les métiers de l’agriculture et de l’alimentation et la diversité des profils La France se fixe comme objectif de compter au moins 400 000 exploitations agricoles et 500 000 exploitants agricoles au terme de la période de programmation mentionnée au premier alinéa. Les schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles, dans leurs déclinaisons territoriales et de filières, s’inscrivent en cohérence avec cet objectif. Celui-ci fait l’objet d’une déclinaison spécifique pour chacune des collectivités relevant des articles 73 et 74 de la Constitution, prenant en considération les tendances, les dynamiques et les géographies propres à chacune. Pour atteindre cette cible, l’État se fixe pour objectif de contrôler les phénomènes d’agrandissement par la régulation de l’ensemble des marchés fonciers afin de permettre le renouvellement des générations en agriculture. La réalisation de cet objectif suppose de préserver les terres agricoles, de rendre le foncier accessible aux candidats à l’installation et de faciliter la transmission des exploitations agricoles. À cette fin, une réforme de l’ensemble des instruments juridiques et financiers doit permettre à la politique foncière de s’adapter aux enjeux contemporains. Les politiques mentionnées au présent I ont pour objectif d’assurer la présence sur l’ensemble du territoire national d’un nombre suffisant d’exploitants et d’emplois agricoles pour permettre de consolider, de renforcer et d’adapter aux nouvelles conditions climatiques la capacité de production agricole et alimentaire de la France. Elles sont mises en œuvre dans le respect de l’objectif inscrit au 3° du I de l’article L. 1 du code rural et de la pêche À cet effet, l’État propose un accueil et une orientation ainsi qu’un accompagnement personnalisé, coordonné et pluraliste aux personnes qui souhaitent s’engager dans une activité agricole ou qui projettent de cesser leur activité et de transmettre leur exploitation, en mobilisant le réseau “France services agriculture” créé par la présente loi. La gouvernance et la mise en œuvre du dispositif associent l’État et les régions. II. – Afin de favoriser l’installation de nouveaux exploitants agricoles et l’adaptation des exploitations agricoles au changement climatique, l’État se donne comme objectif, aux côtés des collectivités territoriales volontaires, d’accroître progressivement la mobilisation de fonds publics au soutien du portage des biens fonciers agricoles, d’une part, et des investissements nécessaires à la transition agroécologique, d’autre part, en s’appuyant sur les banques publiques du groupe Caisse des dépôts et consignations mentionné à l’article L. 518-2 du code monétaire et financier. Dans ce cadre, l’État met en place des dispositifs fiscaux visant à rendre attractives pour les propriétaires de parcelles attenantes à des bâtiments d’exploitation la vente ou la location aux exploitants agricoles acheteurs ou preneurs desdites parcelles. modifié) Afin de garantir le renouvellement des générations d’exploitants agricoles et de pérenniser le modèle d’exploitation familiale, l’État se donne comme objectif de mener, en vue de son application dès 2025, une réforme de la fiscalité applicable à l’installation d’exploitants et à la transmission des biens agricoles, notamment des biens fonciers agricoles. Il veille notamment à subordonner les régimes spéciaux et d’exonération à des engagements de conservation des biens transmis pour une longue durée. d’exploitation familiale, l’État se donne comme objectif d’assurer, en vue de son application dès 2025, la transparence des cessions d’usufruit ou de nue-propriété. Il veille notamment à ce que les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural soient informées de la durée et du sort de l’usufruit, notamment de sa destination et de son mode d’exploitation, des pouvoirs des titulaires des droits, de l’intérêt ou de la réalité économique de l’opération ainsi que de la méthode de valorisation retenue et de la ventilation du prix ou de la valeur effectuée pour chacun des droits démembrés. L’État veille également à ce que les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural puissent demander au tribunal judiciaire d’annuler une cession de droits démembrés si elles estiment, au vu notamment du montage juridique, de la valeur des droits et de la réalité économique de l’opération, que cette cession aurait dû leur être notifiée en tant que cession en pleine IV. – Afin de prendre en compte les attentes sociales et professionnelles des personnes ayant un projet d’installation, l’État se donne comme objectif de bâtir une stratégie pour encourager le développement des services de remplacement permettant d’assurer la continuité du fonctionnement des exploitations agricoles et des entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers lorsque les exploitants s’en absentent, notamment pour des motifs professionnels liés à la formation ou à l’activité syndicale ou pour des raisons personnelles, familiales ou de santé. Une attention particulière est apportée à l’information et à la promotion des droits au service de remplacement des personnes bénéficiant du congé de maternité et à l’accès au service de remplacement pour la prévention de l’épuisement professionnel, la formation et en cas d’arrêt maladie, en particulier pour les exploitants en situation de fragilité économique. d’assurer la continuité opérationnelle de l’exploitation en cas de départ précipité de l’exploitant, l’État s’engage à accompagner financièrement les services de remplacement dans les missions urgentes de soutien et de maintien des exploitations agricoles en difficulté. modifié) Afin de garantir la souveraineté alimentaire française, l’État se donne comme objectif de bâtir une stratégie de lutte contre la concentration excessive des terres et leur accaparement, notamment lorsque ceux-ci résultent d’investissements étrangers en France. M. Guillaume Gontard, sur l’article. Permettez-moi d’aborder un sujet qui est malheureusement quelque peu absent de nos débats, alors que nous cherchons collectivement des réponses à la perte d’attractivité des métiers agricoles : l’adaptation des métiers agricoles au handicap, que celui-ci précède l’installation ou qu’il survienne à cause d’un accident du travail. Le manque de moyens et d’outils pour soutenir nos agriculteurs en situation de handicap représente une limite supplémentaire à la pérennisation de notre modèle agricole. Je suis intervenu en novembre dernier au colloque Agriculture, handicap et autisme organisé par la chambre d’agriculture de l’Isère et l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées Plusieurs moyens de compensation permettant d’adapter les postes et les situations de travail aux différents handicaps existent et doivent être sauvegardés, voire développés : aménagements facilitant le nourrissage ou la traite des animaux, outils permettant la conduite des engins agricoles, facilitation des déplacements sur l’exploitation et au-delà. Tout cela dessine, au fond, une mécanisation qui va dans le bon sens. Pour autant, les freins à l’accès effectif à ces dispositifs et à leur pérennité sont encore nombreux. Pour illustrer mon propos, je vous livre le témoignage d’un jeune agriculteur, Denis Mabille, rencontré par notre collègue députée Marie Pochon dans la Drôme. À la suite d’un accident du travail survenu le 8 octobre 2023, celui-ci a eu les deux membres inférieurs sectionnés. Après cinq opérations et des mois de rééducation, il a finalement pu envisager de pratiquer de nouveau son métier à la fin de sa rééducation, en avril 2024. Cependant, un frein majeur limite la reprise de son activité : le manque d’aides financières. En effet, 30 euros par jour ne sont évidemment pas suffisants pour employer un salarié et encore moins pour financer l’adaptation de sa ferme à son handicap. Pis, les délais administratifs empêchent le déblocage de cette aide depuis plusieurs mois, lui interdisant de reprendre son activité. Malheureusement, cet exemple n’est pas un cas isolé. Il nous faut donc penser l’accompagnement, comme l’adaptation des fermes, pour garantir un modèle agricole pérenne, tout en continuant à lutter contre l’exclusion des personnes handicapées. n° 356 rectifié ter, présenté par « IV. – La politique d’installation et de transmission en agriculture, répondant à la priorité figurant au 1° du I A, oriente en priorité l’installation en agriculture vers des secteurs stratégiques pour la souveraineté agricole et alimentaire et les transitions écologique et climatique, adaptés aux enjeux de chaque territoire, et vers des systèmes de production diversifiés et viables humainement, économiquement et écologiquement, au moyen d’actions ayant pour reprendre un alinéa du texte de l’Assemblée nationale qui a été supprimé par la commission des affaires économiques du Il tend à préciser que la politique d’installation et de transmission en agriculture a prioritairement pour objectifs une meilleure souveraineté alimentaire et la recherche d’une transition écologique et climatique. En supprimant cet alinéa, les rapporteurs ont souhaité simplifier le texte. Nous pouvons partager cette volonté, mais à trop simplifier, nous risquons de perdre l’essentiel. Nous entendons ainsi rappeler que deux objectifs principaux doivent guider la politique d’installation. Le premier, que nous partageons tous, est une meilleure souveraineté alimentaire, c’est-à-dire la capacité à assurer un accès à une nourriture saine et diversifiée à l’ensemble de la Le second, tout aussi indispensable, est la mise en œuvre de la transition écologique. À quoi bon, en effet, installer des paysans qui ne pourront pas tirer le meilleur de leurs terres en raison du changement climatique ? La menace peut sembler lointaine aux yeux de certains de nos collègues, nous l’avons bien compris, mais nous devons dès à présent adapter nos modes de production. Nous souhaitons donc réintégrer l’alinéa Sur le fond, nous souscrivons aux objectifs avancés par les auteurs de cet Néanmoins, nous avons fait le choix de simplifier l’écriture et la rédaction du texte, en particulier s’agissant des dispositions relatives à l’installation et à la transmission, qui ont vocation à s’intégrer dans l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime. Il s’agissait pour nous de limiter autant que possible le caractère trop peu opérant de ce type d’article. En revanche, les objectifs généraux de la politique de souveraineté alimentaire sont d’ores et déjà définis à l’article 1er du projet de loi, sur lequel notre collègue Laurent Duplomb était rapporteur. Il nous semble donc superflu de les mentionner de nouveau ici. l’amendement n° 356 rectifié ter. seize amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les cinq premiers sont identiques. L’amendement n° 58 rectifié bis est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Provôté, MM. Khalifé, Dhersin, Laugier, Burgoa, Médevielle et L. Vogel, Mmes Sollogoub et Patru, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly, V. Louault, Laménie, H. Leroy et Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier et Canayer et M. Ravier. L’amendement n° 184 rectifié ter est présenté par MM. Genet et Pernot, Mmes Belrhiti et Micouleau, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet et Paul, Mmes P. Martin, Joseph et Bellurot, MM. Longeot et Sido et Mme Josende. L’amendement n° 208 rectifié est présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et MM. Roux et Ruel. L’amendement n° 272 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mmes Jacquemet et Perrot et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 636 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, A. Marc et Capus, Mme Bourcier, MM. Brault, Grand, Wattebled et Chasseing et Ces cinq amendements I. – Alinéa 5 France installations-transmissions France agriculture formation installation 2° Compléter cet alinéa par les mots : ou encore du droit à l’essai ou tout autre dispositif permettant la mise en relation Supprimer cet alinéa. M. Khalifé Khalifé, pour présenter l’amendement n° 58 rectifié bis. Khalifé. Il est défendu. M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 184 Genet. Cet amendement a un double objectif. En premier lieu, il vise à modifier le nom du réseau France installations-transmissions : France agriculture formation installation transmission nous semble en effet plus explicite. En second lieu, le droit à l’essai, en tant que dispositif permettant de tester la qualité des rapports entre associés dans le cas d’une mise en relation entre agriculteurs ou porteurs de projet, s’inscrit dans une dynamique globale, au même titre que l’aide au passage de relais. Afin de simplifier et de mieux faire comprendre les enjeux de ces dispositifs, il nous paraît judicieux de les énoncer dans le même alinéa. M. Michel Masset, pour présenter l’amendement n° 208 Masset. Il est défendu. M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 272 Bleunven. Il est défendu. M. Dany Wattebled, pour présenter l’amendement n° 636 rectifié bis. Wattebled. Il est défendu. présidente. Les cinq amendements suivants sont également identiques. L’amendement n° 57 rectifié est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Courtial, Canévet, S. Demilly et V. Louault, Mme Saint-Pé, MM. Bacci, Laménie, H. Leroy et Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier et Canayer et MM. Ravier et Bleunven. L’amendement n° 183 rectifié ter Borchio Fontimp, Joseph et Bellurot, MM. Longeot et Sido et L’amendement n° 207 rectifié est Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire et Gold, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 635 rectifié bis Mme Bourcier et MM. Brault, Grand, Wattebled et Chasseing. L’amendement n° 731 rectifié est présenté par M. Lahellec, Mmes Cukierman et Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. France services agriculture La parole est à M. Khalifé Khalifé, pour présenter l’amendement n° 57 rectifié. M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 183 Genet. Il s’agit toujours de modifier le nom du réseau mis en place par cet article, cette fois-ci à l’alinéa 16. M. Michel Masset, pour présenter l’amendement n° 207 M. Dany Wattebled, pour présenter l’amendement n° 635 M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 731 rectifié. Lahellec. Il est défendu. n° 246 rectifié ter, présenté par Mme Devésa, MM. Le Rudulier, Courtial et Chevalier, Mme Saint-Pé et MM. Longeot et Levi, est ainsi France agriculture formation installations La parole est à Mme Brigitte Devésa. Devésa. Il est défendu. n° 835, présenté par le Gouvernement, est ainsi La défense de cet amendement vaudra pour tous les autres qui concerneront ce sujet. Nous sommes attachés à la dénomination France Services agriculture, qui est employée depuis déjà deux ans ; nous en discutons avec les branches professionnelles, à l’Assemblée nationale, vous avez vous-mêmes examiné cette mesure en commission des affaires économiques sous ce nom. France Services est un dispositif que les Français connaissent désormais et qui fonctionne bien ; lui accoler la notion d’agriculture me semble donc utile. Bien entendu, ce réseau sera dédié à la transmission et à l’installation, tous les professionnels le savent. La dénomination France installations-transmissions me semble ainsi moins-disante. On comprend tout de même mieux de quoi il est question ! Non, car les agriculteurs connaissent très bien ce dispositif. De toutes les réunions que nous avons tenues avec eux, il ressort que ceux-ci savent pertinemment que le dispositif France Services agriculture sera véritablement dédié à la transmission et à France Service est une vraie marque, qui marche bien ; elle constitue donc un atout pour l’agriculture. C’est la raison pour laquelle nous préconisons de conserver cette dénomination. n° 287 rectifié ter, présenté par Mme Devésa, MM. Le Rudulier et Courtial, Mme Romagny et M. Levi, est ainsi libellé : , ou encore du droit à l’essai ou tout autre dispositif permettant la mise en relation n° 957, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de l’“essai du droit à l’essai Il s’agit d’un amendement de coordination. n° 572, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : après le mot : et les autres formes de test d’activités agricoles Salmon. Cet amendement vise à élargir la panoplie des dispositifs reconnus comme pertinents pour soutenir l’installation progressive ou collective à l’ensemble des formes de tests d’activités agricoles, dont le droit à Améliorer le soutien à l’installation et à la transmission implique de permettre le déploiement de tous les outils permettant d’accompagner les projets agricoles dans leur Concernant le soutien à l’installation progressive, les dispositifs de test d’activité agricole permettent de mettre à l’épreuve des projets de création d’activité agricole dans un cadre limitant la prise de risque, tout en bénéficiant de l’accompagnement d’un réseau professionnel d’agriculteurs et d’associations. L’objectif est d’évaluer son projet et ses compétences, ainsi que ses capacités, dans le but de décider de la poursuite, de l’ajustement ou de l’abandon du projet. Un tel outil semble donc indispensable. Le droit à l’essai constitue une modalité de test d’activité parmi d’autres, dédiée à l’accueil de nouveaux associés dans une structure déjà existante et au regroupement de deux exploitations ou plus. S’il est très utile, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un cadre juridique et pratique restrictif, qui ne répond pas à la diversité des projets portés par les futurs agriculteurs. L’article 10 bis instaure ledit droit à l’essai et sa rédaction nous semble donc nécessiter de reconnaître, à l’article 8 du code rural et de la pêche maritime, la diversité des formes d’expérimentation de la pratique agricole, dont les tests constituent une modalité. n° 921, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom “France services agriculture” créé par créé par l’article 10 de Il s’agit encore d’un amendement de coordination. Les amendements identiques nos 58 rectifié bis, 184 rectifié ter, 208 rectifié, 272 rectifié ter et 636 rectifié bis visent, à la suite de discussions conduites notamment avec le syndicat des Jeunes agriculteurs, à ajouter la mention « agriculture formation » à la dénomination « France installations-transmissions ». Je propose de nous en tenir à la rédaction retenue par la commission des affaires économiques. L’avis est donc défavorable sur ces Les amendements identiques nos 57 rectifié, 183 rectifié ter, 207 rectifié, 635 rectifié bis et 731 rectifié sont des amendements de repli par rapport aux précédents, et ne visent qu’à changer le nom du guichet unique. La commission émet également un avis défavorable sur ces amendements. L’amendement n° 246 rectifié ter vise à procéder à la même modification, mais sur le seul alinéa 5. La commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. L’amendement n° 835 du Gouvernement vise à rétablir l’appellation « France Services agriculture ». Madame la ministre, il y a là un véritable débat. Pourquoi la commission a-t-elle souhaité ne pas maintenir cette dénomination ? France Services est une organisation reconnue, tant dans les territoires qu’à l’échelon national. Mais il s’agit d’un guichet multiservices, qui permet notamment l’accès aux services publics dans les territoires. La dénomination proposée par le Gouvernement n’explicite pas suffisamment l’enjeu même de ce guichet unique, qui n’est pas de permettre d’accéder à des services généralistes, mais qui vise à accompagner des cédants dans les démarches de transmission de leur exploitation et à aider les jeunes porteurs de projet souhaitant s’installer comme La commission a ainsi choisi de baptiser ce guichet unique « France installations-transmissions », pour que sa fonction soit très claire et parfaitement identifiée. L’amendement n° 287 rectifié ter de Mme Devésa vise à introduire la notion de « droit à l’essai » à l’alinéa 5 de l’article 8, alors que la notion figure déjà à l’alinéa 6. La commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. L’amendement de coordination n° 957 de la commission vise justement à introduire explicitement cette notion à Enfin, l’amendement n° 572 vise à ajouter au droit à l’essai toutes « les autres formes de test d’activités agricoles ». Cette précision me semble superfétatoire, et la commission émet un avis défavorable sur cet amendement. M. le rapporteur. Il est si vrai que l’appellation « France Services agriculture » parle à tout le monde, contrairement à « France installations-transmissions », que je me suis amusé à faire une petite expérience. J’ai donc envoyé un SMS à mon épouse. Vous citez toujours votre épouse ! Lorsque je lui ai demandé si elle savait ce qu’était « France Services agriculture », elle m’a répondu qu’elle l’ignorait. Lorsque je l’ai interrogée sur « France installations-transmissions », en revanche, elle m’a dit que cela concernait l’installation des jeunes et la transmission des exploitations. Cabanel. Alors là… ! Karoutchi. Si Mme Duplomb l’a dit… (Rires.) Somon. Qui dirige à la maison ? (Nouveaux rires.) Madame la ministre, il est possible que nous acceptions d’évoluer sur ce point lors de la commission mixte paritaire et d’ajouter la mention « en agriculture » pour que la formule ne soit pas trop générique. Nous arriverons peut-être à trouver un et applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.) Devésa. Exactement ! Madame la ministre, je vous donne raison sur la perception générale de France Services. Même si je ne partage pas votre proposition de dénomination du guichet unique, nous pourrions réfléchir à la manière de labelliser la qualité des services et la simplification de leur accès pour les agriculteurs, en intégrant ce guichet dans une démarche de certification France Services. Monsieur Duplomb, Mme Duplomb est-elle d’accord pour être ainsi instrumentalisée par son mari ? Je ne crois pas ! (Rires.) Karoutchi. Qui nous prouve d’ailleurs que c’est bien Mme Duplomb qui a répondu ? (Nouveaux Monsieur le rapporteur, je vous rejoins, l’appellation « France Services agriculture » a une dimension généraliste. À la restreindre, on obère ce que pourrait devenir ce guichet unique, alors même que ses possibilités d’extension sont intéressantes. Ce n’est pas faux ! Ceux qui fréquentent les agriculteurs connaissent leur niveau d’information et savent qu’ils se sont totalement approprié le nom du dispositif, qui, encore une fois, est une marque. Ne sous-estimons pas l’importance et le pouvoir de cette marque ! En outre, si demain l’on voulait enrichir France Services agriculture de nouveaux services, une telle dénomination pourrait s’avérer intéressante. Brisons là, je n’en dirai pas davantage. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur tous les amendements faisant l’objet de cette discussion commune, à l’exception de l’amendement n° 957 de la commission, sur lequel l’avis est favorable. Salmon. Monsieur le rapporteur, il me semble qu’ajouter au droit à l’essai la mention d’« autres formes de test d’activités agricoles » n’est pas une précision superfétatoire. L’essai, c’est une chose. On peut le mener dans des associations, notamment dans des groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), pour voir si les agriculteurs s’entendent correctement et si les pratiques agricoles fonctionnent. Le test, c’est autre chose. Il permet d’évaluer en toute indépendance la pratique de l’agriculteur qui veut s’installer. J’ai cru voir que le Gouvernement avait déposé plus loin un amendement qui va dans le même sens. Loin d’être superfétatoire, la mention me semble essentielle pour donner aux projets toutes les chances d’aboutir. Quand on n’est pas issu du milieu agricole, même avec les meilleures idées du monde, on peut être confronté à de nombreuses difficultés. Il faut bénéficier d’une certaine protection pour définir au mieux son projet. amendements identiques nos 58 rectifié bis, 184 636 rectifié bis. amendements identiques nos 57 rectifié, 183 rectifié ter, 207 rectifié, 635 rectifié bis et 731 rectifié. l’amendement n° 246 rectifié ter. l’amendement n° 835. l’amendement n° 287 rectifié ter. l’amendement n° 957. l’amendement n° 572. l’amendement n° 921. n° 571, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et L’accompagnement personnalisé s’adapte aux besoins des personnes dès la phase d’émergence de leur projet ; préciser le champ d’intervention du futur guichet France installations-transmissions. Nous proposons que, dans le cadre de leur parcours, les projets fassent l’objet d’un accompagnement spécifique dès leur phase d’émergence. De nombreux rapports du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, de la Cour des comptes ou du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ont mis en avant l’importance des besoins d’accompagnement dès cette phase, notamment pour les professionnels non issus du milieu agricole, qui sont aujourd’hui majoritaires parmi ceux qui s’installent. Lors des concertations et des débats qui se tiennent depuis 2023 sur le projet de loi, l’intégration de la phase d’émergence des projets a été maintes fois soulignée et reconnue comme nécessaire. Alors que le projet de loi fixe le cadrage général du futur France installations-transmissions, il semble indispensable de préciser qu’au niveau national l’accompagnement intégrera systématiquement la phase d’émergence des projets. Puisqu’il est question de sémantique dans nos débats, je reviens sur l’emploi, dans cet article puis à trois reprises dans l’article 9, du mot « vivabilité ». J’ai cherché dans le dictionnaire, mais ce mot n’apparaît presque que dans les travaux de l’Institut de l’élevage (Idele). Son emploi est donc pour le moins restreint, et un éclairage serait le bienvenu. Messieurs les rapporteurs, quelle différence faites-vous entre viabilité et vivabilité ? Ne serait-il pas bon que les exploitations soient non seulement viables, mais également vivables ? L’amendement est satisfait par l’article 10. Je le conçois, la rédaction de la commission des affaires économiques a pu sembler restrictive en ce qui concerne l’accueil des publics. Toutefois, ainsi que nous l’avons exposé lors de la discussion générale, l’accueil en deux étapes que nous proposons est de nature à répondre à votre préoccupation, mon cher La commission demande donc le retrait de cet amendement ; l’amendement n° 571. amendements identiques. L’amendement n° 56 rectifié est Médevielle et L. Vogel, Mmes Sollogoub et Patru, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly et V. Louault, Mme Saint-Pé, MM. Laménie et H. Leroy, Mme Jacquemet, M. Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier, Canayer et Paoli-Gagin et L’amendement n° 165 rectifié bis est présenté par Mmes L. Darcos et Bourcier et MM. Brault, Capus, Chasseing, Chevalier et Wattebled. L’amendement n° 182 rectifié ter est présenté par MM. Genet, Pernot et Belin, Mme Micouleau, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet et Paul, Mmes P. Martin, L’amendement n° 206 rectifié est présenté par MM. Roux, Cabanel et Bilhac, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset et Mme Pantel. L’amendement n° 634 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, A. Marc et Grand et L’amendement n° 735 rectifié est présenté par M. Lahellec, Mmes Varaillas et Cukierman, Ces six amendements sont ainsi libellés : de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles modulaire de l’exploitation agricole présenter l’amendement n° 56 rectifié. Khalifé. Il est défendu, Mme Laure Darcos, pour présenter l’amendement n° 165 Darcos. Par cet amendement, nous proposons de substituer un « diagnostic modulaire de l’exploitation agricole » au « diagnostic de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles » actuellement prévu. Le but est de permettre une analyse complète et objective de la situation d’une exploitation, dans toutes ses dimensions – agricole, économique, sociale et environnementale –, en vue de faciliter sa transmission et l’installation d’un repreneur. M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 182 Genet. Madame la présidente, cet amendement identique ne pourrait être mieux défendu. M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 206 Cabanel. Il est également n° 634 rectifié bis n’est pas soutenu. La parole est à M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 735 rectifié. Lahellec. Il est défendu, madame Le point sera débattu à l’article 9, à l’occasion de l’examen d’un amendement déposé par Laurent Duplomb qui vise à définir le diagnostic de viabilité et de vivabilité en y ajoutant un sixième module. À ce stade, mes chers collègues, je vous propose de soutenir la rédaction retenue par la commission. Concernant les notions de viabilité et de vivabilité, la première a selon moi une connotation économique et désigne le maintien dans le temps des exploitations, tandis que la seconde englobe l’aspect humain, les conditions de travail, notamment l’intégration sociale – un sujet qui doit nous Laurent Duplomb prend souvent l’exemple de son beau département. Dans la Meuse, département tout aussi beau au cœur de la Lorraine, on constate une diminution du nombre des troupeaux et des exploitations laitières. Je me risquerai à dire que cette baisse est due non pas à des questions économiques ou de revenus, mais aux conditions de travail et à la vivabilité des exploitations. Salmon opine.) L’enjeu est donc primordial. Le Gouvernement émet un avis favorable sur ces amendements identiques, parce qu’ils tendent à reprendre la formule de « diagnostic modulaire » retenue par l’Assemblée La modularité du diagnostic est importante. Du reste, elle ne fait pas débat auprès des rapporteurs. au banc de la commission.) Je trouve intéressante la formulation retenue par l’Assemblée nationale. Pour trouver une convergence que nous n’avons pas encore atteinte, nous ferons ultérieurement des propositions sémantiques. En attendant ces débats, le Gouvernement émet un avis favorable sur ces amendements. Je souhaite apporter quelques précisions. Au cours de l’examen de ce texte, nous avons réécrit certains articles pour bien séparer les éléments. Sur l’article 1er, relatif à la souveraineté, nous avons très majoritairement accepté de supprimer les dispositions relatives à l’installation et à la transmission pour les inscrire à l’article 8, dont nous débattons, et de faire figurer les mesures relatives au diagnostic à Dans la première version du texte de la commission, le diagnostic n’était pas modulaire. Nous avons corrigé ce point, en lien avec les représentants du syndicat des Jeunes agriculteurs. Madame Darcos, votre proposition sera satisfaite à l’article 9, puisque le diagnostic y est défini comme modulaire. Ce diagnostic est composé de six modules, et un jeune agriculteur qui s’installe devra réaliser au moins deux d’entre eux, dont obligatoirement celui du stress test climatique. La commission demande le retrait de ces amendements, car ils n’ont pas de rapport avec l’article 8, qui traite uniquement de l’installation et de la transmission. Nous rediscuterons de ce sujet à l’article 9. présidente. Madame Darcos, l’amendement n° 165 rectifié bis est-il Darcos. Si je suis très sensible à l’avis favorable de Mme la ministre, je fais confiance aux rapporteurs pour que cette formule soit bien inscrite à l’article 9. Nous sommes tous concernés, dans nos départements, par ces problèmes de transmission ; il faut que nous « retrouvions nos petits » dans ce projet de loi… Je retire donc mon amendement, madame la présidente. n° 165 rectifié bis est retiré. Monsieur Genet, l’amendement n° 182 rectifié ter est-il maintenu ? Genet. Non, je le retire, madame la n° 182 rectifié ter est retiré. Monsieur Khalifé, l’amendement n° 56 rectifié est-il maintenu ? Khalifé. Non, je le retire également, madame la présidente. n° 56 rectifié est retiré. Monsieur Cabanel, l’amendement n° 206 Cabanel. Oui, je le maintiens, madame présidente. Monsieur Lahellec, l’amendement n° 735 rectifié bis est-il Lahellec. Je le maintiens présidente. Je mets donc aux voix les amendements identiques nos 206 rectifié et 735 n° 725 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : Rédiger ainsi la fin de cet stratégiques pour la souveraineté alimentaire et les transitions écologique et climatique, adaptés aux enjeux de chaque territoire, dans une logique de diversification, et notamment vers l’agroécologie et l’agriculture biologique ; Lahellec. Avec votre permission, madame la présidente, je défendrai nos trois amendements suivants en même temps que celui-ci. présidente. Je vous en prie, mon cher collègue. Lahellec. L’amendement n° 725 rectifié vise à encourager la diversification des productions, en s’assurant qu’aucun type d’agriculture n’est exclu des orientations retenues. L’amendement n° 730 rectifié tend à traiter une question qui n’est pas abordée dans ce projet de loi d’orientation agricole, à savoir la question foncière. L’objectif est d’assurer une pleine transparence au sujet du foncier. Je le sais, les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) sont totalement disposées à contribuer à un tel exercice. L’amendement n° 726 rectifié et l’amendement n° 754 rectifié, lequel est de repli, visent quant à eux à préciser que l’objectif que nous nous fixons est bien d’éviter la régression de la population agricole. de la commission sur l’amendement n° 725 rectifié ? Mes chers collègues, permettez-moi de lire l’alinéa 9 de l’article 8 issu des travaux de la commission des affaires économiques. L’objectif mentionné est bien « d’orienter en priorité l’installation en agriculture vers des systèmes de production diversifiés, contribuant à la souveraineté alimentaire, économiquement viables, vivables pour les agriculteurs, et résilients face aux conséquences du Mon cher collègue, vous souhaitez préciser que la politique d’installation est dirigée en priorité vers l’agroécologie et l’agriculture biologique. Bien évidemment, ces types d’agriculture sont intégrés dans l’agriculture souveraine, économiquement viable et vivable, et résiliente face au changement climatique, visée par la rédaction de la commission. Monsieur le sénateur, relisez l’article 8, vous verrez que votre demande est satisfaite : l’agroécologie et l’agriculture biologique y sont intégrées. Le Gouvernement demande également le retrait de cet l’amendement n° 725 rectifié est-il maintenu ? Lahellec. Non, je le retire, madame la n° 725 rectifié est retiré. n° 730, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Après l’alinéa 9 « …° D’assurer un accès au foncier agricole dans des conditions transparentes et équitables ainsi qu’aux financements nécessaires au renouvellement des générations en agriculture ; Cet amendement a été défendu. La nécessité de mener une politique en faveur de l’installation en passant par des actions touchant le foncier agricole est déjà mentionnée à l’alinéa 7, qui vise à « permettre un accès équitable aux biens fonciers agricoles par la transparence du marché foncier ». L’amendement étant satisfait, la commission en demande le retrait ; à défaut, l’avis sera Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer l’absence de dimension foncière de cette proposition de loi, que vous déplorez de nouveau, monsieur le sénateur. L’accès à l’eau et l’accès à la terre sont les fondamentaux des activités agricoles, mais le présent texte n’a pas vocation à traiter la question foncière. Celle-ci est suffisamment large et complexe pour qu’on lui consacre une loi tout entière. (Marques de satisfaction sur les travées du groupe SER.) l’amendement n° 730 rectifié est-il maintenu ? Lahellec. Compte tenu de l’annonce d’un débat entièrement consacré à la question foncière que vient de faire Mme la ministre, je le retire, n° 730 rectifié est retiré. Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 726 rectifié, présenté par M. Lahellec, De maintenir un nombre d’exploitants agricoles suffisant D’assurer la progression du nombre d’actifs et d’exploitations agricoles la présence sur l’ensemble du territoire national d’un nombre suffisant d’exploitants et la progression du nombre d’actifs et n° 754 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain De maintenir un nombre d’exploitants agricoles suffisant De garantir la non-régression du nombre d’exploitants et d’actifs agricoles sur le territoire à la date de la publication de la présente loi Cet amendement a également été défendu. L’amendement n° 576, présenté par et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est assurer la présence sur l’ensemble du territoire national d’ par le mot : 2° Supprimer les mots : et d’emplois reformuler l’alinéa 15 pour mieux affirmer l’objectif de soutenir l’installation d’agriculteurs. La formulation actuelle n’est pas assez précise, car elle ne distingue pas, au sein de la population active, les actifs salariés des exploitants agricoles. Or, en l’absence de cadrage, le développement du salariat agricole, caractéristique de la concentration tant des exploitations que du foncier, se fait au détriment de celui d’exploitations agricoles nombreuses, viables et vivables, qui contribuent plus volontiers à la souveraineté alimentaire des territoires et à la transition écologique du secteur. Par ailleurs, le simple remplacement des agriculteurs en activité est insuffisant. La réorganisation des systèmes et des modes de production nécessite de donner l’impulsion à une dynamique d’accroissement du nombre d’agriculteurs et Remplacer une population d’entrepreneurs ou d’agriculteurs par des salariés agricoles, cela revient à changer tout notre modèle agricole. L’amendement n° 726 rectifié tend à prévoir que la politique d’installation et de transmission ait pour but non seulement de maintenir un nombre suffisant d’exploitants, comme il est proposé dans la proposition de loi, mais aussi de faire progresser le nombre d’agriculteurs dans notre pays. Bien évidemment, nous souscrivons tous à un tel objectif, très ambitieux, mais il faudrait que le nombre de candidats et d’exploitations agricoles à transmettre soit plus important, et nous ne souhaitons pas ajouter des objectifs supplémentaires en la matière. Nous souhaitons faciliter, accompagner, simplifier les procédures et rendre le métier attractif ; le reste suivra. L’amendement n° 754 rectifié relève de la même philosophie. Par l’amendement n° 576, Daniel Salmon propose de reformuler l’objectif des politiques d’installation et de transmission figurant à l’alinéa 15. Il préfère parler de l’installation des exploitants plutôt que de leur présence sur l’ensemble du territoire national, et souhaite retirer la référence aux emplois agricoles, en privilégiant l’activité agricole exercée par des exploitants plutôt que par des salariés. Bien évidemment, il nous faut augmenter au maximum le nombre d’actifs agricoles, c’est-à-dire majoritairement des chefs d’exploitation. Mais pour atteindre cet objectif, le nombre d’exploitations ayant recours au salariat doit aussi augmenter. La commission émet donc un avis défavorable sur ces trois amendements. L’amendement n° 726 rectifié vise à rappeler que la finalité de la politique d’installation doit être d’assurer la progression du nombre d’actifs et d’exploitations agricoles. Il est en effet très important de maintenir, à la fois, l’emploi agricole et le nombre d’exploitations, sans rechercher systématiquement L’alinéa 13 de l’article 8 fixe d’ores et déjà l’objectif, à l’horizon 2035, de 400 000 exploitations agricoles et 500 000 exploitants agricoles. Les ambitions sont donc chiffrées. Je demande le retrait de cet amendement, à défaut, l’avis serait défavorable. Les amendements nos 754 rectifié et 576 visent à garantir la non-régression du nombre d’exploitants et d’actifs agricoles. Si l’on peut se fixer des objectifs, prévoir une telle garantie me paraît périlleux, et possiblement irréalisable. Une telle exigence me semble inappropriée. J’émets donc un avis défavorable sur ces deux Lahellec. Je retire l’amendement n° 726 rectifié, madame la présidente. n° 726 rectifié est retiré. La parole est à M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. Nous insistons sur ce point, car un glissement a lieu : la France a encore perdu 100 000 exploitations au cours des dix dernières années, au profit d’un mouvement de concentration. Selon nous, ce projet de loi ne favorise pas l’installation de véritables exploitants agricoles. Le risque est qu’à l’avenir les fermes soient toujours plus grandes et emploient toujours plus de salariés agricoles. Peut-être l’étape suivante sera-t-elle l’installation de sociétés ? Le phénomène d’agro-industrialisation s’observe déjà depuis des décennies. Nous n’inventons rien : les chiffres sont là ! Si nous mettons l’accent sur le nombre d’exploitations, question qui nous paraît essentielle, nous voulons aussi mettre l’accent sur la notion d’agroécologie. D’après la commission, celle-ci figure dans le texte au travers de celles de diversification et de souveraineté. Il est vrai que l’agroécologie fait bien partie de ce mécanisme global. Mais M. le rapporteur disait que tous les systèmes étaient vertueux, durables et respectueux de l’environnement… Si tel était le cas, je ne défendrais pas tous ces amendements ! J’affirme que tous les systèmes ne sont pas durables et respectueux de l’environnement. L’érosion des sols et l’effondrement de la biodiversité, qui existent bel et bien, altéreront notre souveraineté. Aussi, il importe d’inscrire le terme d’agroécologie, qui recouvre une transition indispensable si nous ne voulons pas, demain, faire face à des problématiques sanitaires d’égale importance au scandale de l’amiante. l’amendement n° 754 rectifié. l’amendement n° 576. n° 357 rectifié ter, présenté par préciser que l’objectif de maintenir un nombre suffisant d’exploitations agricoles sur l’ensemble du territoire doit permettre de répondre aux enjeux de transition agroécologique. Nous poursuivons ici notre quête de réintroduction de cette notion, sabordée par les rapporteurs dans la rédaction issue de la commission des affaires économiques. Le virage agroécologique n’est pas une lubie. En outre, le besoin d’y procéder à court terme, que certains dans cet hémicycle réfutent, devient une absolue nécessité à long terme, qui est l’horizon de toute politique d’installation et de transmission. Par conséquent, nous souhaitons que cet objectif soit inscrit parmi les autres enjeux, non moins indispensables, figurant à Comme je l’ai montré en relisant l’article, l’agroécologie y figure implicitement. L’enjeu d’une transition en ce sens est même mentionné explicitement, par deux fois, à l’alinéa 12. La commission émet donc un avis défavorable sur cet l’amendement n° 357 rectifié ter. n° 838, présenté par le Gouvernement, est ainsi , notamment en facilitant l’accès des femmes au statut de cheffe d’exploitation. Insérer un paragraphe ainsi …. – Afin de favoriser l’installation des femmes en agriculture, l’État se donne comme objectif de bâtir une stratégie pour lever les obstacles multifactoriels que rencontrent les femmes ayant un projet d’installation. L’État et les régions visent à faciliter l’accès des femmes aux aides à l’installation. Le réseau mentionné au dernier alinéa du I de l’article 8 porte une attention particulière à l’accueil, l’orientation et l’accompagnement des femmes vers les métiers de l’agriculture. Cet amendement a pour objet d’introduire des dispositions programmatiques permettant de promouvoir l’installation des femmes en agriculture. M’étant suffisamment exprimée sur le sujet, je n’y insisterai pas. Vous marquez fortement de votre empreinte ce projet de loi, madame la ministre, en reprenant à votre compte un tel enjeu. La commission émet un avis très favorable sur cet l’amendement n° 838. trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 573, présenté par G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Rédiger ainsi cet alinéa « La mise en œuvre de cette politique d’aide à l’installation et à la transmission s’appuie sur une gouvernance pluraliste à travers une instance nationale, des instances régionales de pilotage réunissant l’État, les régions et les autres partenaires concernés, notamment l’ensemble des partenaires impliqués dans les parcours à l’installation. En plus de l’État et des régions, ces instances sont composées de huit collèges représentatifs des structures d’accompagnement de l’installation et de la transmission, des syndicats de chefs d’exploitations agricoles, des syndicats de salariés de l’agriculture et de l’agroalimentaire, des syndicats de l’enseignement professionnel agricole, des associations de consommateurs, des associations environnementales, des institutions et des collectivités locales compléter les dispositions de l’alinéa 11 de Premièrement, nous proposons de faire évoluer la mission des instances concernées, de la concertation au pilotage, afin de leur donner, aux côtés de l’État et des régions, un rôle plus important dans la conduite et le suivi des politiques mises en place pour aider à l’installation et à la transmission. De fait, trop de candidats abandonnent en cours de route : 20 000 personnes se présentent chaque année dans les points accueil installation (PAI), pour 13 000 projets conclus. Il n’est plus possible de s’en satisfaire au vu du nombre d’installations qui seront nécessaires demain. Cette gouvernance renouvelée doit, d’une part, poser les bases d’une meilleure coordination du fait de la diversité des acteurs impliqués dans la réussite de ces politiques et, d’autre part, mieux valoriser l’expérience du terrain. Elle est un gage d’efficacité, compte tenu de la pluralité des projets et des personnes à accompagner. Deuxièmement, le pluralisme, que nous proposons de conforter, a vocation à s’illustrer dans la composition des instances associées à la gouvernance que sont le comité national de l’installation et de la transmission (Cnit) et les comités régionaux de l’installation et de la transmission (Crit). Cet amendement tend à fixer un cadre impliquant l’État, les régions et huit collèges représentatifs des autres partenaires Troisièmement, notre amendement a pour objet de préciser que l’ensemble des partenaires impliqués dans les parcours à l’installation en agriculture prennent part aux instances de concertation, à toutes les échelles. En effet, la formulation actuelle ne semble pas suffisamment précise pour que cette implication soit garantie sur l’ensemble des territoires. Pourtant, la participation des divers acteurs de l’accompagnement et du soutien à l’installation et à la transmission est un élément clé de la réforme du parcours n° 733 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mmes Varaillas et Margaté, M. Gay et les membres du groupe 1° Après le mot : une gouvernance pluraliste à travers 2° Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : En plus de l’État et des régions, ces instances sont composées de huit collèges représentatifs des structures d’accompagnement de l’installation et de la transmission, des syndicats de chefs d’exploitations agricoles, des syndicats de salariés de l’agriculture et de l’agroalimentaire, des syndicats de l’enseignement professionnel agricole, des associations de consommateurs, des associations environnementales, des institutions et des collectivités locales concernées. instaurer une gouvernance pluraliste de la politique d’installation et de transmission. Il est ainsi proposé de fixer un cadre impliquant l’État, les régions et huit collèges représentatifs de la diversité des autres acteurs concernés. n° 358 rectifié ter, présenté par La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy. Redon-Sarrazy. Cet amendement vise à préciser la rédaction de l’alinéa 11. En effet, celui-ci dispose simplement que les instances de mise en œuvre de la politique d’aide à l’installation et à la transmission réunissent l’État, les régions et les autres partenaires concernés. Nous souhaitons que soient ajoutés explicitement les termes « gouvernance pluraliste ». Nous nous méfions de l’implicite : ce qui n’est pas dit n’existe pas Nous partageons tout à fait le besoin de représentation des acteurs présents, transcrit dans la rédaction actuelle. Il conviendrait toutefois de préciser que la gouvernance est conjointe. En effet, sans pluralisme, nous disposerions d’un point de vue biaisé qui ne représente pas la population agricole dans toute sa diversité. Ce serait problématique dans le cadre de la politique d’installation et de transmission ! Les amendements nos 573 et 733 rectifié rigidifient la gouvernance de la politique d’installation et n’apportent rien : des structures telles que les Crit sont déjà ouvertes et participatives, et leur gouvernance permet un large tour de table. La commission émet un avis défavorable sur ces deux Puisque la gouvernance est déjà pluraliste, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur l’amendement n° 358 rectifié ter. À titre personnel, je ne considère pas que l’ajout proposé soit D’une part, ces précisions relatives à la composition des instances sont d’ordre réglementaire et non législatif. D’autre part, l’idée même de pluralité, donc de pluralisme, est induite par l’association de l’État, des régions et des autres partenaires concernés. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces l’amendement n° 573. l’amendement n° 733 rectifié. l’amendement n° 358 rectifié ter. n° 574, présenté par MM. Salmon et Gontard, Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi Après l’alinéa 11 insérer un alinéa ainsi « Ces instances établissent à leur échelle des objectifs annuels chiffrés d’installations d’exploitants agricoles. » Salmon. Cette proposition de loi d’orientation nous offre l’occasion de revoir l’organisation et le rôle des instances de gouvernance associées à la politique d’installation et de transmission, d’en affirmer l’utilité, et de favoriser la mise en place d’une structure de dialogue constructif et inclusif entre acteurs. Tel est l’objet de cet Le cadre du déploiement et du pilotage des politiques d’installation et de transmission doit être contenu dans la loi. À ce titre, les missions des instances de concertation, définies au IV de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime, devraient être précisées et inclure celle d’établir les objectifs appropriés à l’échelle de leur territoire. Pour réaliser nos ambitions en termes de nombre d’exploitations et d’exploitants d’ici à 2035, il est nécessaire de mobiliser chacun des échelons territoriaux. Il faut inviter leurs représentants à discuter et à formuler précisément des objectifs réalistes, en s’assurant que les conditions sont réunies pour les atteindre. Les instances de concertation existant aux échelles nationale et régionale sont les lieux adaptés pour le faire. Les dispositions proposées ne nous semblent pas nécessaires. Pour autant, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. Je suis un peu dubitative, monsieur le sénateur Salmon. Lorsque les politiques publiques fixent des objectifs chiffrés qui pourraient ne pas être atteints, on crie aussitôt à l’échec et on veut les remettre en cause… Or il ne s’agit pas d’une science exacte ! De la même façon, des circonstances peuvent accélérer ou freiner le processus d’installation, sans que les instances décisionnaires aient nécessairement la main en la Ce projet de loi fixe déjà des objectifs à un horizon de moyen terme, soit dix ans. Il y a fort à parier que des évaluations seront menées régulièrement durant ce laps de temps pour vérifier si nous sommes ou non dans une bonne dynamique. Obliger les instances de concertation à y procéder ne me semble pas Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet Salmon. Il me semble important de fixer une trajectoire. Certes, des objectifs sont inscrits dans le projet de loi, mais il faut prévoir des évaluations par étapes pour vérifier régulièrement si nous respectons nos engagements. Si tel n’était pas le cas, nous pourrions ainsi analyser les causes de l’écart afin d’apporter une correction. Il est ici question non pas de s’astreindre à des objectifs inatteignables, mais de se donner les moyens d’atteindre des objectifs à notre portée. l’amendement n° 574. n° 110 rectifié, présenté par MM. Roux, Bilhac et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset et Mme Pantel, est ainsi Les agriculteurs de la filière biologique bénéficient du concours de l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique. Cabanel. Cet amendement, proposé par notre collègue Jean-Yves Roux, vise à rappeler qu’il existe une place pour la diversité des profils agricoles. Ce pluralisme est notamment garanti par l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, dite Agence Bio, acteur essentiel de la structuration, de la représentation, du suivi et de la promotion de la filière. Le label officiel Agriculture biologique est installé depuis quarante ans dans le paysage agricole et alimentaire de nos concitoyens. Alors que le secteur en question a traversé une période d’importantes difficultés économiques qui a duré trois ans et qu’il concerne un quart des nouveaux installés, il paraît indispensable d’en conforter les acteurs, en particulier l’Agence Bio, dont il convient d’affermir le rôle auprès des jeunes agriculteurs. À cette fin, inscrivons le nom et le rôle de cet organisme dans la loi ! Cette structure assure trois missions spécifiques et difficilement transférables : elle agit comme un observatoire du marché ; elle assure la communication et la pédagogie à destination du public ; elle structure les filières au travers du fonds Avenir Bio, doté de 18 millions d’euros. Cet amendement a pour objet de conférer à l’Agence Bio une existence légale. La question des agences sera abordée au cours de nos travaux sur l’initiative du président Darnaud, au nom du groupe Les Républicains. Notre pays compte plusieurs centaines de ces structures, dont nous devrons analyser la pertinence et l’efficacité en menant un travail d’investigation qui n’est pas l’objet du présent texte. L’Agence Bio est mentionnée dans la seule partie réglementaire du code rural et de la pêche maritime. Nous nous pencherons sur sa budgétisation lors du débat d’ensemble. Mme la ministre pourra compléter mon propos, car elle s’est clairement prononcée sur le sujet. La commission émet un avis défavorable sur cet J’ajouterai aux arguments énoncés par M. le rapporteur que, si nous inscrivions l’Agence Bio dans la loi, il faudrait citer aussi l’ensemble des organismes chargés de défendre l’agriculture biologique. Louault opine.) Ne commençons pas une énumération qui n’est pas du ressort de la loi ! Par ailleurs, le ministère a maintenu l’existence de cette agence et lui accordera cette année des fonds importants pour mener une communication visant à dynamiser la demande de produits bio. En effet, celle-ci est faible à l’heure actuelle, ce qui est l’une des grandes difficultés du secteur. Cabanel. Je le retire, madame la n° 110 rectifié est retiré. n° 141 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet et Billon, MM. Duffourg, S. Demilly et Folliot, Mme Romagny, MM. Levi, Longeot et Bleunven et Mme Herzog, est ainsi libellé : Après l’alinéa 13 La France se fixe également comme objectif d’accroître de 10 % les installations aquacoles lors de la période de programmation mentionnée au premier alinéa. La parole est à M. Yves Bleunven. Bleunven. L’article 8 a pour objet d’établir une programmation, pour la période 2025-2035, des politiques publiques d’installation et de transmission des exploitations agricoles, en lien avec le réseau prévu à l’article 10 du projet de loi. Toutefois, il n’inclut pas l’enjeu de l’aquaculture et de son développement. Le présent amendement, proposé par Michel Canévet et dont je suis signataire, vise donc à fixer un objectif en la matière : accroître de 10 % les installations aquacoles lors de la période de programmation 2025-2035. Cette ambition compléterait celle qui a été formulée pour les exploitations agricoles. La filière aquacole rencontre un certain nombre de difficultés : freins administratifs et politiques pour l’installation et le renouvellement des sites, balance commerciale déficitaire. J’ai eu l’occasion de m’exprimer sur ce dernier point il y a quelques jours. Qualifiée de secteur à haut potentiel pour la souveraineté alimentaire française, l’aquaculture s’appuie sur des savoir-faire d’exception et sur une géographie propice. Elle relève de véritables défis pour élever les poissons essentiels à un régime alimentaire sain. Développer l’aquaculture doit donc faire partie de nos Je partage complètement votre ambition, mon cher collègue, d’autant que notre balance commerciale dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture est extrêmement dégradée. Avec Laurent Duplomb, nous avons voulu repositionner à sa juste place la filière en la mentionnant aux articles 1er et 2 du projet de loi. Pour autant, je ne souhaite pas que nous fixions des objectifs chiffrés, car cela reviendrait à s’enfermer dans un cadre réglementaire trop rigide. Au-delà de l’ambition programmatique contenue dans le présent texte, il conviendrait de donner aux porteurs de projet les moyens de s’installer et de reprendre des exploitations. Le terme « aquaculture » figure en tête de ce projet de loi, à l’article 1er ; cette activité est donc parfaitement reconnue. Je ne suis pas favorable à cet amendement, car si nous commençons à faire une liste, il faudra la Cela étant, je tiens à m’exprimer sur ce sujet. J’ai été conviée, il y a peu, à une remise de prix organisée par l’association nationale des industries agroalimentaires (Ania). L’une des récompenses a été accordée à une entreprise d’aquaculture qui promeut un produit magnifique. À cette occasion, le dirigeant de cette société m’a invitée à faire servir lors des réceptions ministérielles non plus du saumon étranger, mais de la truite fumée française élevée, comme dans sa structure, dans des conditions respectueuses de l’environnement. Mais peut-être existe-t-il aussi du saumon fumé français… Artigalas et Gillé. De la truite ! Aussi, lorsque nous faisons des achats ou organisons des réceptions, soutenons la filière aquacole française, qui est de grande Somon. Absolument ! Salmon. Je vois sourire mon collègue Somon… Il frétille même ! La filière mérite d’être soutenue à condition, comme l’indiquait Mme la ministre – je suis d’accord avec elle –, de respecter l’environnement. Il faut se montrer très vigilant sur ce point. En effet, si certaines fermes aquacoles fonctionnent très bien, des projets ont toutefois sombré dans le gigantisme en Bretagne ; M. Bleunven est certainement au courant. Là où les eaux de surface sont déjà dégradées, il faut veiller à ne pas amoindrir encore leur Je soutiens l’aquaculture, et je voterai pour cette raison en faveur de cet amendement. Mais il nous faut rester vigilants quant aux conditions de production. présidente. Monsieur Bleunven, l’amendement n° 141 rectifié quater est-il Bleunven. En effet, madame la l’amendement n° 141 rectifié quater. n° 917, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 14, première phrase fixe pour donne comme Cet amendement rédactionnel vise à rassurer Mme la ministre : nous envisageons les objectifs de la réforme de manière explicitement programmatique. l’amendement n° 917. n° 489, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Alinéa 14, deuxième phrase , notamment en fixant une limite de la surface agricole utile qui peut être détenue, directement ou indirectement, quel que soit le mode de contrôle, par une personne physique La parole est à M. Guillaume Gontard. Gontard. Cet amendement a été rédigé en concertation avec Terre de Liens et l’association pour contribuer à l’amélioration de la gouvernance de la terre, de l’eau et des ressources naturelles (Agter). Il s’agit de revenir au point central du débat sur l’installation et la transmission : l’agrandissement et l’accaparement. Comment éviter les disparitions de fermes ? Comment préserver l’accès à un foncier abordable pour celles et ceux qui veulent s’installer ? En dépit de son titre, le projet de loi répond fort peu à cette problématique. Cet amendement a pour objet de poser un principe aussi simple que fort : le plafonnement de la surface agricole utile détenue par une personne physique. Aucune autre solution ne permettra de lutter efficacement contre l’agrandissement déraisonnable des fermes, voire contre l’accaparement des terres. Je rappelle que sur le million d’hectares qui changent de main tous les ans, moins de la moitié sont destinés à des installations. Les terres restantes sont utilisées pour l’agrandissement d’exploitations existantes. Ainsi, en cinquante ans, la surface moyenne des fermes a augmenté de 50 hectares, avec pour résultat la spécialisation d’établissements toujours plus grands et fortement mécanisés. Hors de portée financièrement, ceux-ci correspondent trop rarement aux projets d’installation et aux demandes de la société. Le résultat est assez dramatique pour nos campagnes : les communes se dépeuplent ou se dévitalisent. Une fois le seuil défini, ainsi que d’indispensables dérogations, le contrôle de ce plafond se ferait à l’occasion de toute acquisition ou location de nouvelles terres à exploiter, ou de toute acquisition de nouvelles parts sociales de société agricole. S’agissant des personnes ou sociétés qui dépasseraient déjà ce seuil, tout départ à la retraite, toute transmission, toute cessation d’activité ou tout transfert de parts sociales de société bénéficiant de droits d’usage agricole les mettrait dans l’obligation de revendre sur les marchés fonciers les hectares disponibles au-delà du plafond. Il est urgent d’agir en ce sens en préparant une grande loi sur l’accès au foncier, une thématique, hélas ! absente de ce texte. Sans vouloir être excessif, je suis très défavorable à cet amendement. Vous prenez le problème dans le mauvais sens. Ce qu’il faut faire, c’est faciliter l’accès au foncier et la transmission des exploitations entre cédant et repreneur. Ce projet de loi vise cet objectif, mais il ne saurait être question de plafonner le nombre d’hectares par actif : pour quelles productions ? Pour quels Il n’y a pas deux terroirs qui ont la même capacité de production : songez aux différences entre le terroir de Mme la ministre, celui du lait à comté, et les zones intermédiaires comme la mienne. À cet égard, mon cher collègue, la disposition que vous proposez n’est pas vraiment Par ailleurs – nous l’assumons –, ce texte ne porte pas stricto sensu sur la question foncière, qui mérite, Mme la ministre l’a dit tout à l’heure, une réflexion beaucoup plus approfondie. Notre fil conducteur, en l’espèce, c’est celui de la facilitation, de la simplification et des incitations, que nous préférons aux contraintes. On peut se faire plaisir en fixant ce genre d’objectifs, mon cher collègue, mais, je le répète, cela ne me semble pas J’ajoute un point aux raisons qui viennent d’être invoquées par le rapporteur : vous le savez, la régulation de l’accès au foncier a été l’objet de la loi dite Sempastous du 23 décembre 2021 portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires, entrée en vigueur en avril 2023. Il est un peu tôt pour tirer des enseignements de son application. Je vous propose d’attendre la remise au Parlement du rapport relatif à la mise en œuvre de cette loi, à laquelle le Gouvernement devrait pourvoir dans les prochains mois. Salmon. On voit bien, en effet, quel est le fil conducteur de ce projet de loi ! Il s’agit d’un vieux slogan : « Il est interdit d’interdire ». Soit on se donne les moyens d’assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs, soit on laisse filer… Mais en laissant filer, on accepte que la tendance à l’agrandissement continu des exploitations se poursuive. La loi Sempastous a fixé des seuils d’agrandissement significatifs qui peuvent aller, en Centre-Val de Loire, par exemple, jusqu’à 275 hectares pour une personne ou 550 hectares pour un couple, soit des tailles d’exploitation qui sont déjà plus que considérables. Il faut bien finir par poser la question : laisse-t-on filer ? Accepte-t-on que les seuils puissent être fixés à 1 000 ou à 2 000 hectares, et pourquoi pas à 3 000 hectares ? Ou bien se donne-t-on des garanties en Soit on veut le maintien d’une agriculture familiale et paysanne dans ce pays, soit, et il faut le dire clairement, on va vers un modèle qui est celui des sociétés par actions, donc du salariat agricole – car de telles sociétés fonctionnent en employant énormément de salariés agricoles –, auquel cas on tire un trait à plus ou moins brève échéance sur l’exploitation agricole tenue par des entrepreneurs individuels. l’amendement n° 489. n° 359 rectifié ter, présenté par Alinéa 14, dernière phrase d’ici à 2027, La parole est à M. Hervé Gillé. Gillé. Cet amendement vise à préciser le principe de la réforme des instruments juridiques et financiers destinés à permettre une politique foncière rénovée et adaptée aux enjeux, réforme posée à l’alinéa 13 de l’article 8. Nous souhaitons profiter de la présentation de cet amendement pour rappeler combien nous regrettons l’absence de mesures sur le foncier dans ce projet de loi. Comment peut-on concevoir une loi programmatique qui n’aborde pas cette thématique en profondeur ? Il s’agit pourtant d’un élément indispensable à l’installation. Nous ne pourrons faire l’économie d’une grande loi foncière. En vingt-cinq ans, le prix des terres agricoles a doublé ; la taille moyenne des exploitations a augmenté de 30 % ; la spéculation explose. Il n’y aura pas de renouvellement des générations efficient tant que nous ne mettrons pas un terme à la spéculation foncière et à l’accaparement des terres, qui conduisent à une concentration toujours plus grande desdites terres entre les mains de quelques-uns. À défaut de calendrier, nous devons nous contenter de belles paroles, dont ce texte est décidément coutumier. Il s’agit donc, par cet amendement, de préciser que la réforme esquissée, qui est tout à fait nécessaire, doit être menée avant 2027. Pouvez-vous, madame la ministre, vous y Avis défavorable : l’objet de ce texte n’est pas le Cela étant, il y a bien, en ce domaine, un enjeu auquel nous sommes particulièrement attentifs – nous y avons insisté, avec Laurent Duplomb, dans divers rapports faits au nom de la commission des affaires économiques –, à savoir la nécessité de réformer la fiscalité pour la rendre plus favorable aux jeunes agriculteurs et à l’aide à Quoi qu’il en soit, quand on parle de prix du foncier, il faut se montrer très prudent. En effet, celui-ci est en France beaucoup moins élevé que chez nos voisins européens, et en tout cas que chez nos voisins du nord et de l’est – Belges, Luxembourgeois, Allemands et Hollandais. Gontard. C’est bien pour cela qu’il faut agir ! M. Hervé Gillé, pour explication de vote. Gillé. Madame la ministre, nous demandons simplement un engagement gouvernemental d’ici à l’échéance de 2027. En émettant un avis défavorable sur cet amendement, vous balayez la question que nous soulevons : cela veut dire que vous n’êtes pas favorable à ce que soit élaborée une grande loi sur le foncier d’ici à 2027 ! de la commission des affaires économiques. Non ! C’est clair. Gillé. Cette loi, nous l’attendons depuis des années. Le rapporteur indique que le prix des terres est moins important ici qu’ailleurs… Précisément, voilà ce qui rend l’achat de terres beaucoup plus attractif, ce qui nourrit des tensions croissantes ! Il faut donc mettre en place un périmètre de protection. Si je comprends bien, madame la ministre, vous refusez de prendre l’engagement de présenter une loi foncière d’ici Mme la ministre. Monsieur le sénateur, ne tirez pas de conclusions hâtives d’un avis défavorable. À ce stade, je ne peux tout simplement pas prendre l’engagement de présenter une loi foncière. Il ne suffit pas d’un claquement de doigts pour résoudre le problème de l’accès au foncier ! Si vous vous satisfaisiez d’un simple engagement pris au banc par la ministre, qui se contenterait de vous donner raison et de dire : « je m’engage », ce ne serait pas très sérieux… Karoutchi opine.) Quand on s’engage, cela veut dire que l’on a déjà une idée un peu précise de ce que l’on va faire, du contour de la loi que l’on imagine ; cela signifie, donc, que l’on a pris contact avec les organisations professionnelles, que l’on a vraiment travaillé le sujet. J’ai répondu à votre question en évoquant la loi Sempastous, dispositif foncier dont il faut faire l’évaluation avant de s’engager dans l’élaboration d’un nouveau texte. Ne tirez donc de l’avis que j’ai émis sur votre amendement aucune conclusion quant à un éventuel désintérêt de ma part à l’égard de la question foncière : on ne saurait me soupçonner de ne pas la considérer comme fondamentale. l’amendement n° 359 rectifié ter. n° 360 rectifié ter, présenté par notamment par la mise en œuvre de politiques d’aides différenciées selon la taille des exploitations afin de préserver le modèle d’exploitation à préciser que la réforme foncière évoquée à l’alinéa 14 doit être impérativement subordonnée à l’objectif consistant à pérenniser notre modèle d’agriculture familiale et à encourager les exploitations à taille humaine. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : en vingt-cinq ans, la taille moyenne des exploitations a augmenté de 30 %. La course au gigantisme doit cesser ! Nous devons, au contraire, promouvoir une agriculture à taille humaine, car celle-ci est la seule qui permet tout à la fois d’assurer la souveraineté alimentaire, de garantir une alimentation sûre et saine, d’améliorer les moyens d’existence, de mieux gérer les ressources naturelles et de protéger l’environnement. Le Cese affirme que les agricultures familiales jouent un rôle central pour ce qui est de maintenir et de créer des emplois, contrairement aux agricultures de firme qui remplacent le travail par du capital, et très souvent, in fine, par de l’emploi Pour encourager les exploitations familiales à taille humaine, une seule solution efficace : revoir le mode d’attribution des aides de la politique agricole commune (PAC). Vous en avez tout à fait les moyens, madame la ministre, via le plan stratégique national Je me permets de rappeler une nouvelle fois que 25 % des agriculteurs captent les deux tiers des aides européennes à l’échelle française. Cette concentration absurde nuit au développement d’une agriculture raisonnée. Nous souhaitons que des paysans puissent de nouveau s’installer ? Donnons-leur les moyens de le faire ! Nous défendons une agriculture variée, diversifiée, présente sur l’ensemble du territoire, durable, viable, mais aussi – évidemment – compétitive. Or, mon cher collègue, le genre de dispositif que vous proposez revient à faire abstraction de la diversité des territoires, et notamment de la diversité des handicaps naturels – zones de montagne, zones intermédiaires, etc. Le débat est très complexe : il ne saurait se résumer à l’instauration de soutiens différenciés par taille d’exploitation. J’ajoute que, pour ce qui est de traiter une telle question, le véhicule législatif choisi n’est pas le bon. Avis défavorable également, pour plusieurs raisons. Premièrement, nous avons et vous avez, par l’adoption à l’article 1er d’un amendement du Gouvernement, réaffirmé l’attachement de la France à une politique agricole faisant la part belle au modèle familial. Oui, cet attachement, nous l’avons clairement énoncé dans les articles principiels du projet de loi. Que signifie une agriculture « familiale » ? Cela veut dire des exploitations de taille restreinte ; ça veut dire ce que ça veut dire ! Entendons-nous : le terme « familial » employé en ce sens inclut les « hors cadre familial » et les « non issus du milieu agricole ». Deuxièmement, dans le cadre des discussions en cours concernant la prochaine PAC, un certain nombre d’orientations ont été données. Parmi ces orientations, je citerai tout d’abord, sans hiérarchie aucune, l’importance accordée au dynamisme de la vie rurale, donc au maintien d’un nombre suffisant d’exploitants et d’exploitations. Je citerai ensuite la défense du revenu des agriculteurs – c’est tout l’objet, vous le savez, du premier pilier de la PAC, qui est fondamental. L’attachement à l’aide organisée en deux piliers est donc réaffirmé. Je citerai enfin la mise en avant de la notion de simplification, les aides PAC étant souvent compliquées Voilà quelques-uns des fondamentaux de la future PAC. En tout état de cause, monsieur le sénateur, vous avez raison sur un point : le PSN doit promouvoir ces orientations, lesquelles, du reste, ne sont pas disjointes de celles qui sont exprimées dans ce projet de loi. Nous voulons bel et bien fixer des objectifs en nombre d’exploitations et en nombre d’exploitants. Vous avez pu également examiner et adopter, dans le cadre du présent texte, des dispositions visant à limiter l’agrandissement. Le projet de loi dont nous débattons contient donc d’ores et déjà beaucoup de mesures qui, me semble-t-il, répondent à l’objectif qui est le vôtre. M. Christian Redon-Sarrazy, pour explication de vote. Redon-Sarrazy. Nous pourrions presque tomber d’accord, madame la ministre, et je prends acte de vos déclarations. Mais ce que nous proposons, ce sont des mesures plus concrètes, allant jusqu’à la différenciation. Quant au PSN, il s’agit sans doute du bon outil. Nous souhaitons simplement qu’il n’en aille pas du prochain plan stratégique national comme du précédent, que nous avons découvert très tardivement, sans que la moindre occasion nous soit offerte de faire valoir un certain nombre de points à propos desquels nous partageons vos orientations, madame la ministre, mais que nous aimerions voir traduits concrètement dans la loi. Il arrive en effet que les bons mots soient prononcés, mais que cela ne débouche pas sur les mesures dont nous souhaitons la mise en œuvre. Salmon. En effet, on ne peut qu’être d’accord avec ce que nous disent M. le rapporteur et Mme la ministre des exploitations familiales paysannes. Mais, dans les faits, que va-t-il se passer ? On le sait très bien ! Les aides de la PAC demeurent des aides à l’hectare. Ainsi certains exploitants détenant plusieurs centaines d’hectares touchent-ils des aides plus que considérables. En maintenant ces politiques-là, on continue de favoriser C’est l’agriculture extensive qui touche le plus d’aides : certains éleveurs d’alpage touchent des centaines de milliers d’euros d’aides PAC… Salmon. Madame la ministre, vous l’avez dit, tel n’est pas aujourd’hui le but de la politique agricole. Peut-être fera-t-on évoluer en conséquence le prochain plan stratégique national ? Puisque l’on ne veut pas plafonner le nombre d’hectares, on pourrait plafonner les aides et les différencier en fonction de la taille de l’exploitation. Voilà ce qui est demandé par mes collègues socialistes, dont nous soutenons bien entendu l’amendement. l’amendement n° 360 rectifié ter. n° 361 rectifié ter, présenté par à toute personne qui exerce une activité agricole revenir sur la suppression, opérée en commission des affaires économiques du Sénat, de la disposition prévoyant l’accueil et l’orientation par l’État de toute personne exerçant une activité agricole. Revenons quelques instants sur l’objectif initial de ce guichet unique, quel que soit son nom – il faut demander à « France Services agriculture » ou « France installations-transmissions ». N’est-il pas de favoriser l’installation et la transmission ? N’est-il pas de mieux accompagner les nouveaux paysans ? Ceux-ci sont relativement rares : seuls deux départs sur trois seront remplacés. L’étude d’impact associée au projet de loi indique que ce déficit d’actifs agricoles est particulièrement marqué, 70 000 postes étant à pourvoir. L’agriculture française est en quête d’actifs ! Malgré ces alertes, les rapporteurs ont choisi de restreindre le dispositif d’accompagnement du guichet unique en le concentrant sur les seules personnes ayant un projet d’installation ou de cession ; nous le regrettons vivement. Bien sûr, ces personnes devront être prioritairement accompagnées là où il s’agit de concrétiser le renouvellement – nous sommes bien d’accord. Il n’en reste pas moins qu’il nous semble regrettable, même d’un point de vue symbolique, de fermer ainsi la porte à tout autre actif agricole ; en effet, d’autres personnes que celles qui projettent de cesser leur activité ou de transmettre leur exploitation peuvent avoir besoin d’informations, et d’être reçues dans la perspective d’un projet futur. Le présent amendement vise donc à rétablir la rédaction de l’Assemblée nationale, qui ouvrait l’accueil et l’orientation visés à l’alinéa 16 à toute personne exerçant une activité agricole. Mon cher collègue, je fais amende honorable si ma rédaction a pu paraître trop restrictive. À ce propos, et comme je l’ai dit tout à l’heure, je proposerai, à l’article 10, une rédaction qui, me semble-t-il, peut faire consensus. Un accompagnement à deux niveaux est prévu. D’une part, un accompagnement conçu comme le plus large possible sera destiné à ceux que le syndicat des Jeunes agriculteurs nomme les « porteurs d’idées », c’est-à-dire des jeunes et des moins jeunes qui se posent des questions, qui s’intéressent à l’agriculture, mais dont le projet n’est pas encore tout à fait mûr – il s’agit par cet accueil de les aider, précisément, à approfondir leur projet. D’autre part, un autre outil d’accompagnement sera proposé, à visée plus opérationnelle. Cette question sera traitée à l’article 10. C’est pourquoi je demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable. l’amendement n° 361 rectifié ter est-il Tissot. À titre très exceptionnel, madame la présidente, et parce que je crois volontiers à la sincérité du rapporteur, je retire mon amendement. Mais que chacun soit rassuré : nous serons très attentifs lorsque l’article 10 sera appelé en discussion ! n° 361 rectifié ter est retiré. L’amendement n° 918, présenté par économiques, est ainsi libellé : Alinéa 17, première phrase et privés Cet amendement de précision vise à ne pas restreindre inutilement les sources de financement du portage des biens fonciers. L’alinéa que nous souhaitons compléter est plein de bonnes intentions, mais il ne faut oublier aucune source de financement : la mobilisation de fonds privés est également envisageable. Cette précision n’est peut-être pas strictement Cet amendement, qui n’est pas rédactionnel de mon point de vue, mérite quelques minutes de débats et d’explications. Vous le savez, à l’Assemblée nationale, un article du projet de loi a fait contre lui la quasi-unanimité : l’article 12 dédié à la promotion des groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAI). Tous les groupes politiques, ou presque, ont voté sa suppression, et, avec les députés de toutes obédiences, libéraux ou non, nous avons considéré qu’en effet il existait un risque de financiarisation des terres. Votre amendement, monsieur le rapporteur, vise à ouvrir aux fonds privés, et non pas seulement aux fonds publics, le portage des biens fonciers agricoles. Tout dépend de ce que l’on entend par « fonds privés ». À cet égard, monsieur le rapporteur, j’aurais besoin, avant d’émettre l’avis du Gouvernement, que vous précisiez les choses. Que dit l’alinéa 17 ? « Afin de favoriser l’installation de nouveaux exploitants agricoles et l’adaptation des exploitations agricoles au changement climatique, l’État se donne comme objectif, aux côtés des collectivités territoriales volontaires, d’accroître progressivement la mobilisation de fonds publics au soutien du portage des biens fonciers agricoles… » Vous proposez qu’à la mention de fonds publics soit ajoutée celle de fonds Avez-vous en vue des fonds « public-privé », auquel cas j’émettrais un avis favorable sur cet amendement, car ledit portage continuerait de se faire obligatoirement sous la tutelle de l’État ? Ou faut-il lire dans cet ajout une ouverture non régulée au privé, auquel cas on retomberait sur les GFAI, qui ont fait l’objet à l’Assemblée nationale d’une opposition assez unanime ? J’ai besoin d’une telle précision. Aujourd’hui, des fonds sont d’ores et déjà mobilisables. En abondant le fonds Entrepreneurs du vivant, par exemple, l’État engage des fonds publics, aux côtés d’investisseurs privés, dans le portage de l’investissement ; nous y sommes favorables. S’il est question d’une privatisation totale du portage du foncier, en revanche, il faut y mettre des freins : à défaut, on risque de voir s’accélérer les phénomènes dénoncés par un certain nombre de sénateurs. Tel est complètement mon état d’esprit : croiser le public et le privé en jouant sur leur complémentarité. Je prends quelques exemples, dont certains plairont sans doute à M. Salmon : Terres de liens draine des financements spécifiques vers l’agriculture. Je pense aussi à l’action des Safer dans la recherche d’apporteurs de capitaux, ou encore – cela s’est fait, notamment, dans ma région – à la constitution de consortiums entre une certaine banque bien connue du monde agricole et telle ou telle collectivité territoriale. Cela dit, je suis tout à fait favorable à ce que nous précisions cette rédaction. présidente. Quel est donc l’avis du Gouvernement ? Je remercie M. le rapporteur pour la précision de sa réponse. Dans la perspective de la commission mixte paritaire, nous pourrons, si nécessaire, réfléchir à introduire à cet alinéa une précision rédactionnelle. Redon-Sarrazy. Mme la ministre l’a dit à sa façon : à ce stade, et dans le doute, il me paraît plus prudent de ne pas s’engager sur une telle voie et de faire confiance à la commission mixte paritaire en la laissant, le cas échéant, intervenir sur ce sujet. Inscrire dans la loi la mention des fonds « publics et privés », c’est bel et bien ouvrir la porte… Salmon. Si nous ouvrons cette porte, c’est bel et bien la boîte de Pandore que nous ouvrirons ! Si l’on décide, à cet alinéa, d’ajouter le mot « privés », il faut l’assortir de ces autres mots : « à but non lucratif ». Il n’y aura pas beaucoup de candidats… Salmon. Alors nous aurions une vision un peu plus claire de l’affaire. En tout cas, là où il y a mobilisation de fonds privés, il y a le plus souvent recherche de Si nous ne précisons pas d’emblée que les fonds ainsi mobilisés excluent toute espèce de spéculation et de recherche de rente, alors nous irons droit à ce qui était l’objet de l’article 12, à savoir les GFAI. Plutôt que d’attendre que la commission mixte paritaire tranche dans un sens ou dans un autre, le groupe GEST votera contre Mme Vanina Paoli-Gagin, pour explication de vote. Paoli-Gagin. Mes chers collègues, je vous rappelle qu’en octobre 2023 la majorité sénatoriale a voté en faveur d’une proposition de loi dont j’étais l’auteur, avec plusieurs de mes collègues du groupe Les Indépendants, visant à associer les épargnants à la transmission des exploitations agricoles françaises. Ce texte créait, précisément, les GFAI. Je ne comprends donc pas ce Il s’agissait de drainer une partie de l’épargne publique des Français pour soutenir leur agriculture. Cette proposition de loi avait été élaborée après la visite d’un certain nombre de lycées agricoles : nous avions constaté en effet que la majorité des lycéens venaient de familles qui n’étaient pas des familles d’agriculteurs et qu’ils ne disposaient donc pas « au berceau », si j’ose dire, d’un patrimoine foncier agricole. Je comprends mal ces nouvelles postures, mes chers collègues : l’objet de la proposition de loi à laquelle j’ai fait référence, qui avait été reprise à l’article 12 du présent projet de loi, n’était pas du tout de promouvoir la « main invisible » de je ne sais quel « marché spéculatif ». Voilà la précision que je souhaitais apporter. M. Vincent Louault, pour explication de vote. Louault. J’ai failli déposer un amendement de suppression de cet alinéa. Pourquoi ? Parce qu’il est conçu pour permettre aux collectivités de racheter des terres avec de l’argent public, qui est précieux. Je vous rappelle, mes chers collègues, qu’en ce moment nous faisons tous les fonds de tiroir pour tâcher de limiter la dépense En fait d’achat de terres, et sous prétexte de protection – protection de l’eau, du littoral, des parcs naturels régionaux, et j’en passe –, on pousse l’agriculture vers la sortie, via des cahiers des charges qui sont exclusivement dictés par certains groupes politiques ; et tout cela se fait à grand renfort d’argent public. En permanence, on oppose le privé, forcément « méchant », au public, forcément « bon », car capable de répondre aux attentes sociétales poussées par certains. Tissot. Personne n’a dit Louault. Je ne suis pas M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Je suis assez d’accord avec les arguments de Mme la ministre : il faut être extrêmement prudent. Je suis donc vraiment favorable au rejet de cet amendement tel qu’il est rédigé, car il y va bien d’une augmentation de la participation du privé dans le portage des biens fonciers agricoles. Cela a été dit – le mouvement Terres de liens a été cité –, divers financements sont d’ores et déjà mobilisables, tant publics que privés, en tout cas associatifs, à condition qu’ils soient subordonnés à l’intérêt général. C’est déjà possible ! L’adoption de cet amendement reviendrait, je le répète, à accroître la part du privé en ce domaine, ce qui soulève toutes les questions qui ont été très bien posées par mes collègues avant moi. Il est donc beaucoup plus sage de ne pas le voter, d’autant que – cela a été dit – le Parlement aura l’occasion de revenir sur cette question et d’y retravailler. Par définition, le public est plutôt guidé par l’intérêt général : il y a donc une petite différence avec le privé – c’est la base, mes chers l’amendement n° 918. L’amendement n° 836, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : I. – Alinéa 17, II. – Alinéa 21 Cet amendement vise à supprimer des dispositions d’ordre budgétaire et fiscal qui n’ont pas lieu d’être dans un tel texte, et doivent être débattues dans le cadre de l’annualité budgétaire. n° 919, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 17, seconde phrase se donne pour objectif de mettre Il s’agit d’un amendement rédactionnel, madame la n° 920, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom s’engage à se donne comme objectif d’ Il est rédactionnel également. de la commission sur l’amendement n° 836 ? Cet amendement du Gouvernement sera satisfait par l’adoption des deux amendements de la commission : avis défavorable. du Gouvernement sur les amendements nos 919 et 920 ? Avis favorable sur l’amendement n° 919 ; avis défavorable sur l’amendement n° 920. l’amendement n° 836. l’amendement n° 919. l’amendement n° 920. n° 739, présenté par MM. Lahellec et Gay, I. – Dans ce cadre, l’État met en place des dispositifs de soutien, notamment financiers, en faveur des agriculteurs visant à favoriser l’usage d’amendements organiques issus de l’économie circulaire sur les sols. II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe …. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. Lahellec. Il s’agit, par cet amendement, d’encourager le recours aux engrais organiques. Il existe aujourd’hui des process nouveaux de développement et de conditionnement de ces engrais. Leur usage permettrait de limiter le recours aux engrais minéraux, notamment l’azote et le nitrate. Notre collègue soulève une question extrêmement importante, qui concerne à la fois la dépendance de notre agriculture et sa compétitivité au travers de la volatilité des prix de certains Néanmoins, cet amendement n’a pas sa place dans ce texte. J’en demande donc le retrait, même si le sujet est bien évidemment stratégique. l’amendement n° 739 est-il maintenu ? présidente, car je ne souhaite pas être hors sujet. n° 739 est retiré. L’amendement n° 162 rectifié bis, présenté par M. Gillé, Mme Blatrix Contat, M. M. Weber, Mme Bélim, MM. Pla, Mérillou et Omar Oili, Mme Poumirol, M. Michau, Mmes Conway-Mouret et S. Robert, MM. Lurel, Ros, P. Joly et Bourgi et Mme Espagnac, est ainsi I. – Alinéa 17 agriculteurs visant à maintenir l’équilibre économique des exploitations ou à favoriser leur adaptation quand elles sont concernées par l’application d’un programme d’actions tel que prévu au 7° de l’article L. 211-3 du code de l’environnement. II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : Gillé. Le préfet peut, dans les aires d’alimentation des captages, définir des programmes d’actions limitant certaines occupations des sols et l’usage d’intrants, notamment pour les agriculteurs. L’adaptation nécessaire des exploitations, voire l’impossibilité d’exploiter, engendre nécessairement des coûts pour les exploitants agricoles. Au regard du service environnemental rendu, il apparaît nécessaire de prévoir un dispositif de soutien pour les agriculteurs afin de maintenir l’équilibre économique des exploitations ou de favoriser leur adaptation quand elles sont concernées par de tels programmes d’actions. Cet amendement a été travaillé avec l’association Amorce. Il s’agit là aussi d’un sujet important, qui concerne un certain nombre d’exploitations, notamment quand elles sont situées dans des périmètres à contraintes : captage d’eau potable ou autres. Les auteurs de l’amendement proposent que l’État compense les surcoûts et les pertes liés aux mesures de restrictions, notamment pour les jeunes agriculteurs. Comme pour l’amendement précédent, je considère que cette mesure n’a pas vraiment sa place à La protection des aires d’alimentation de captage constitue un enjeu et un défi majeur, mais des outils existent déjà. Laissez-moi vous en rappeler quelques-uns. Les mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) de la politique agricole commune sont le premier outil qui permet de mobiliser des fonds européens. Les agences de l’eau ont déployé des paiements pour services environnementaux (PSE), qui sont plébiscités par les collectivités. Par ailleurs, des mesures d’aide à l’investissement sont mises en place par certaines régions dans le cadre de leurs compétences via la gestion du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), mais aussi par l’État via les agences de l’eau dans le cadre de leurs programmes d’action. Il est enfin possible de faire des échanges de foncier, notamment avec l’appui de la Safer. Tous ces dispositifs concourent à la protection des aires de captage d’eau potable. C’est pourquoi j’émets un avis Gillé. Cet amendement ayant été jugé recevable, je n’ai aucune raison de le retirer. Madame la ministre, vous avez cité les Maec, qui – pour mémoire – sont financées par les agences de l’eau : le budget de ces dernières est donc de facto obéré par la contractualisation Quoi qu’il en soit, il s’agit ici de s’appuyer sur une maîtrise d’ouvrage. Nous proposons que cela se fasse par le biais d’une initiative préfectorale et non par celui de la collectivité, afin de donner la main à l’État. Or, dans ce cas de figure, madame la ministre, les mesures que vous avez citées ne peuvent pas s’appliquer. l’amendement n° 162 rectifié bis. n° 104 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mmes M. Carrère et Conte Jaubert, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Compléter cet alinéa par quatre phrases ainsi rédigées : Les mesures fiscales doivent libérer la transmission du foncier agricole loué par bail à long terme. Elles sont conditionnées à des engagements de conservation des biens par les bénéficiaires de la transmission ou par leurs ayants-droits. Les mesures fiscales doivent inciter les générations dotées de patrimoine à le transmettre de leur vivant afin d’assurer une meilleure circulation des richesses au profit des jeunes générations, notamment en augmentant l’abattement relatif aux transmissions en ligne directe. Les mesures fiscales doivent lever les freins aux échanges de biens ruraux afin d’inciter à une organisation rationnelle, rentable et durable des exploitations morcelées. Cabanel. Il est relevé très justement dans l’exposé des motifs de ce projet de loi que « le renouvellement des générations constitue le second défi immédiat pour notre souveraineté alimentaire et Son titre III, « Favoriser l’installation des agriculteurs ainsi que la transmission des exploitations et améliorer les conditions d’exercice de la profession d’agriculteur », vise à prévoir des orientations programmatiques se rapportant à l’accompagnement de ces opérations d’installation et de transmission. Cependant, la dimension fiscale, dont l’impact ne peut être nié, n’est pas abordée. Les orientations sont partielles, au risque d’être insuffisantes. Une loi d’orientation agricole ambitieuse et cohérente ne peut faire l’impasse sur la fiscalité, et doit a minima fixer les orientations dans le cadre desquelles le prochain projet de loi de finances sera débattu. À l’Assemblée nationale, le texte a été complété par des dispositions visant à donner une orientation à court terme et à prévoir une réforme de la fiscalité applicable à la transmission des biens agricoles, notamment du foncier. Cet amendement vise à conforter et à compléter le périmètre de ces orientations. L’alinéa 18 se bornait à prévoir que des mesures fiscales soient prises. À ce stade, nous ne pouvons pas aller plus loin. Nous sommes animés de la même volonté et de la même ambition que vous, mais attendons le prochain projet de loi de finances. Tout au long de nos débats, nous avons insisté sur l’incitation et la facilitation plutôt que sur les contraintes. Monsieur le sénateur Cabanel, vous appelez à une réforme de la fiscalité pour favoriser la transmission du foncier agricole loué et pour améliorer l’accès au foncier. Le CGAAER a récemment remis un rapport très complet sur l’évolution souhaitable de la fiscalité pour inciter à la reprise d’exploitation et à la transmission. Considérant que les actuels outils fiscaux ne favorisent pas suffisamment la transmission – on a beaucoup parlé d’installation et on a développé des outils budgétaires en ce sens, mais il convient à présent de travailler davantage sur la transmission –, le CGAAER a formulé un certain nombre de Ces préconisations, qui m’ont été présentées ainsi qu’au syndicat des Jeunes agriculteurs, appellent incontestablement à une réflexion partagée. Il convient d’établir dans quelle mesure les outils qui existent sont pertinents. Favorisent-ils véritablement la transmission ? Méritent-ils d’être revisités ? Ce travail est devant Au travers de cet amendement, vous soulevez une question incontestablement pertinente, mais il importe d’étudier les propositions avancées par le CGAAER. Je vous demande donc de bien vouloir le retirer ; à défaut, j’émettrai un avis présidente. Monsieur Cabanel, l’amendement n° 104 rectifié est-il maintenu ? Cabanel. Je remercie Mme la ministre de ses explications et j’accepte de retirer mon amendement, n° 104 rectifié est retiré. L’amendement n° 95 rectifié, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Après l’alinéa 19 …. – Afin de mettre en œuvre toute action visant à répondre durablement aux besoins d’emplois nécessaires assurant la souveraineté alimentaire et le développement des connaissances et des compétences en matière de transitions agroécologique et climatique, et visant à garantir la durabilité des systèmes agricoles, l’État se donne comme objectif d’assurer, en vue de son application dès 2025, la sixième mission assignée à l’enseignement agricole technique public et privé sous contrat avec l’État telle qu’elle est définie au 6° de l’article L. 811-1 du code rural et de la pêche maritime. Cabanel. Cet amendement vise à prévoir que le Gouvernement s’engage à créditer dans le prochain projet de loi de finances les moyens nécessaires à la mise en place de la sixième et nouvelle mission de l’enseignement et de la formation professionnelle aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires. Cette sixième mission, je le rappelle, marque la reconnaissance du rôle majeur de l’enseignement agricole en matière de réponse aux enjeux du renouvellement des générations d’actifs agricoles et des transitions écologique et climatique en agriculture, en lui confiant le soin, notamment par l’intermédiaire des établissements présents sur l’ensemble du territoire national, de mettre en œuvre toute action répondant durablement aux besoins en emplois, et de garantir le développement des connaissances et compétences en matière de transitions écologique et climatique. Cette nouvelle mission, qui tend à l’adoption de toutes les mesures et de tous les plans d’action utiles à l’échelle nationale ou territoriale, doit par conséquent recevoir les crédits nécessaires à son application. Nous avons voté la sixième mission, nous sommes donc favorables à sa mise en place. J’aimerais entendre l’avis du Gouvernement. Mme la ministre peut-elle nous éclairer sur la temporalité prévue pour atteindre cet objectif ? L’instauration de cette sixième mission de l’enseignement agricole suppose naturellement de prévoir les moyens afférents à sa mise en œuvre. Je rappelle d’ailleurs le caractère profondément innovant de cette mesure. Traditionnellement, l’enseignement agricole comportait cinq missions. L’instauration d’une sixième mission dédiée à l’enseignement des pratiques agronomiques pour répondre aux enjeux des transitions environnementale et climatique est véritablement une innovation. L’État ne s’engagera pas aussi fermement dans cette direction sans y affecter les moyens nécessaires. défaut j’y serai défavorable. l’amendement n° 95 rectifié est-il maintenu ? Cabanel. Non, je le retire, madame la n° 95 rectifié est retiré. L’amendement n° 102 rectifié, …. - Afin de favoriser l’installation d’exploitations agricoles participant au développement des pratiques agroécologiques, l’État se donne comme objectif de mener, en vue de son application dès 2025, une réforme de la fiscalité applicable aux aides à l’installation dont bénéficient les exploitants agricoles en cas de pratiques agroécologiques. Cabanel. Dans le cadre des différents principes énoncés auxquels la politique publique mise en œuvre de 2025 à 2035 devra répondre en matière d’installation des agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles, cet amendement vise à inscrire dans la loi que l’État s’engage à court terme à mettre en place une réforme de la fiscalité applicable aux aides à l’installation dont bénéficient les exploitations agricoles en cas de pratique agroécologique. Je rappelle que la période charnière qu’est l’installation en agriculture est l’un des moments propices aux transitions agroécologique et climatique. Il ne me semble pas utile d’entrer dans un tel niveau de précision, même si nous sommes favorables à l’idée de conduire une réflexion pour réformer la fiscalité applicable à la transmission. Concernant l’agriculture biologique, un certain nombre de dispositifs existent déjà, notamment le crédit impôt haute valeur environnementale (HVE), qui a été maintenu dans le dernier projet de loi de finances. l’amendement n° 102 rectifié. n° 103 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : …. - Afin de garantir le renouvellement des générations d’exploitants agricoles et de pérenniser le modèle d’exploitation familiale, l’État se donne comme objectif de mener, en vue de son application dès 2025, une réforme de la fiscalité applicable à la taxe foncière sur les propriétés non bâties. différents principes énoncés auxquels les politiques publiques mises en œuvre de 2026 à 2030 devront répondre en exploitations agricoles, cet amendement vise à ce que le Gouvernement se une réforme de la fiscalité relative à la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB), notamment afin d’aider au renouvellement des générations d’exploitants agricoles et de pérenniser le modèle d’exploitation familiale. Dans un contexte d’attribution des biens immobiliers et de hausse des prix du foncier, le maintien de surfaces agricoles utiles non cultivées dans le temps concourt aux difficultés d’accès au foncier agricole pour les porteurs de projet. Afin de libérer du foncier agricole utile, et ainsi de faciliter la politique d’installation des agriculteurs et de transmission des exploitations, cet amendement vise à faire en sorte que l’État se donne pour objectifs de réformer la fiscalité applicable à la taxe foncière sur les propriétés non bâties dans le cas spécifique des surfaces agricoles utiles non cultivées. Une hausse de cette taxe permettrait la remise supplémentaire de surfaces agricoles utiles sur le marché foncier, contribuerait à la baisse des prix et faciliterait ainsi l’accès aux porteurs de projet. L’optimisation de notre surface agricole utile participe au renforcement de notre souveraineté agricole et alimentaire. Comme je l’ai déjà souligné, la commission s’est bornée à prévoir la mise en place de mesures fiscales sans entrer davantage dans le détail, ce projet de loi n’étant ni un texte fiscal ni un projet de loi de finances. M. Henri Cabanel, pour explication de vote. Cabanel. La déprise agricole dans le département de l’Hérault, comme dans d’autres, notamment sur le littoral, pose problème. Il me paraît donc utile d’inciter les propriétaires des terres non cultivées à les exploiter ou à les nettoyer afin d’éviter que certains milieux se ferment, laissant ainsi la place aux incendies. Vous évoquez un sujet très sérieux. Qui dit déprise et arrachage dit en effet embroussaillement, voire pire en cas de déprise sans arrachage puisque cela favorise le développement de maladies phytosanitaires. Quoi qu’il en soit, ces difficultés ne se régleront pas uniquement grâce à la TFPNB. Cabanel. Si on double la TFPNB, le propriétaire sera obligé d’agir ! Certes, mais la réponse fiscale n’est pas une solution, d’autant que les exploitants agricoles souhaitent plutôt aller vers un affaiblissement de cette taxe. Comme vous le savez, il y a eu des réfactions de TFPNB à hauteur de 30 %… Cabanel. Pour les terres cultivées ! Or je parle des terres non cultivées… C’est vrai, mais je me méfie de la réponse fiscale. Le problème que vous évoquez est bien réel en cas de déprise. Il faut donc faire quelque chose. Les enjeux sont à la fois sanitaires et Cabanel. Il existe aussi un risque de Tout à fait, mais je ne suis pas certaine qu’une réforme fiscale soit la solution. C’est une question qui mérite réflexion et discussion. l’amendement n° 103 rectifié. sept amendements identiques. n° 59 rectifié bis est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Provôté, MM. Khalifé, Dhersin, Laugier, Burgoa, Médevielle et L. Vogel, Mmes Sollogoub et Patru, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly, V. Louault, Bacci, Laménie et H. Leroy, Mmes Romagny et Jacquemet, M. Bonhomme, Mme Billon, M. Klinger, Mmes M. Mercier, Canayer et Paoli-Gagin et M. Ravier. L’amendement n° 166 rectifié ter est présenté par Mme L. Darcos et MM. Brault, Capus, Chevalier et Wattebled. L’amendement n° 243 rectifié ter est présenté par Mme Devésa et M. Le Rudulier. L’amendement n° 273 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mme Perrot et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 637 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, A. Marc, Grand et Chasseing et L’amendement n° 661 est présenté par L’amendement n° 745 est présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Ces sept amendements sont ainsi libellés : Alinéa 20, première phrase et des entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers présenter l’amendement n° 59 rectifié bis. Khalifé. Cet amendement proposé par mon collègue Pierre-Antoine Levi vise à supprimer les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers du champ de mission des services de remplacement. Il est nécessaire de réserver ce service aux chefs d’exploitation agricole, auxquels il est destiné. Mme Laure Darcos, pour présenter l’amendement 166 rectifié Darcos. Il est défendu. Mme Brigitte Devésa, pour présenter l’amendement n° 243 rectifié ter. M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 273 présidente. Les amendements nos 637 rectifié bis et 661 ne sont pas soutenus. présenter l’amendement n° 745. Ces amendements visent à corriger une erreur qui s’est glissée à l’alinéa 20. Comme Daniel Gremillet l’a souligné en commission, les services de remplacement subissent déjà des tensions de recrutement : il ne faudrait pas en amendements identiques nos 59 rectifié bis, 166 rectifié ter, 243 rectifié ter, 273 rectifié ter et 745. n° 670 rectifié ter, présenté par Mme Billon, MM. Canévet, Longeot, Lafon, Bleunven, Duffourg et Courtial, Mme Saint-Pé, M. J.M. Arnaud, Mmes Perrot, Romagny et Jacquemet, M. Levi et Mmes de La Provôté, Gacquerre et Herzog, est ainsi libellé : dont la garde d’enfant malade Bleunven. Cet amendement, proposé par Annick Billon, a été rédigé sur la base de deux recommandations formulées par la délégation aux droits des femmes du Sénat. La première, issue du rapport Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l’égalité, publié en 2021, tend à « adapter l’offre du service de remplacement […] en prévoyant notamment une plus grande souplesse ». La deuxième, issue du rapport Femmes et agriculture : pour l’égalité dans les territoires, publié en 2017, vise concrètement à étendre le dispositif de remplacement aux cas de garde d’enfants malades. La délégation a mis en avant que le nombre de femmes à la tête d’une exploitation agricole stagnait, depuis dix ans environ, autour de 25 % des exploitations. Si l’allongement du congé maternité et les possibilités de recours aux services de remplacement sont à saluer, force est de constater que les attentes par rapport auxdits services ne sont pas toujours satisfaites. Une adaptation de l’offre des services de remplacement devrait être de nature à favoriser une meilleure articulation des temps de vie des agricultrices, entre vie professionnelle et vie personnelle. Cet amendement vise donc à préciser que l’État doit intégrer la garde d’enfants malades au sein de la stratégie de ces services. Mes chers collègues, je vous propose d’appeler Mme Duplomb pour lui demander son avis ! Cet amendement vise à reprendre explicitement deux recommandations de la délégation aux droits des femmes du Sénat, qui a travaillé sur l’enjeu du développement de l’activité féminine en agriculture. Même s’il est satisfait en tout ou partie par un certain nombre de dispositions du projet de loi, j’émets néanmoins un avis favorable. L’alinéa 20 de l’article 8 satisfait déjà la demande exprimée par Mme la sénatrice Billon puisqu’il dispose que « l’État se donne comme objectif de bâtir de santé ». Néanmoins, prenant acte du fait que cette proposition d’amendement provient de la délégation aux droits des femmes du Sénat, j’émets également un avis favorable par respect pour cette noble instance. l’amendement n° 670 rectifié ter. L’amendement n° 256 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mme Billon, M. Chasseing, Mmes Gacquerre et Jacquemet, M. Levi, Mme Saint-Pé et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 539 rectifié ter est présenté par Mme Romagny, MM. Cambier, J.P. Vogel, Khalifé, Laugier, Médevielle, Laménie, Courtial et S. Demilly, Mme Joseph, MM. Bruyen et Chevalier, Mme Vermeillet, MM. Wattebled et Genet, Mmes de La Provôté et Paoli-Gagin et MM. Rochette et Lemoyne. Ces deux amendements sont ainsi libellés : ….. - Afin de prendre en compte l’évolution des attentes sociales et professionnelles de toutes les personnes travaillant en agriculture, aussi bien salariés qu’agriculteurs, l’État se donne comme objectif de bâtir un plan d’accompagnement au développement des groupements d’employeurs agricoles et ruraux à vocation de temps partagé, afin de favoriser l’intégration de nouveaux profils de salariés dans les métiers de l’agriculture et de contribuer à améliorer les conditions de travail et la qualité de vie des agriculteurs, comme des salariés. La parole est à M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 256 rectifié ter. Bleunven. Les groupements d’employeurs (GE) ont pour vocation depuis leur origine de mutualiser des besoins de main-d’œuvre et des ressources salariées, par un principe de mise à disposition de salariés du groupement auprès des entreprises utilisatrices adhérentes en structurant des emplois stables et à temps choisi via un employeur unique, le GE. En secteur agricole, les groupements d’employeurs agricoles et ruraux connaissent un développement important ces dix dernières années et représentent aujourd’hui 30 000 équivalents temps plein (ETP) salariés. Les GE agricoles interviennent à 90 % auprès de TPE-PME et permettent à des exploitations agricoles d’accéder à une fonction d’employeur qui serait inenvisageable sans cet outil. Les GE contribuent ainsi à l’amélioration de l’organisation du travail en exploitation et à la qualité de vie des exploitants, car ceux-ci sont sécurisés dans les recrutements et soutenus dans la gestion de la relation d’emploi, tout en étant déchargés des tâches administratives afférentes. Ils peuvent également bénéficier de l’effet réseau – développement d’un marché interne au groupement – et de relations de proximité avec les acteurs socio-économiques du territoire. n° 539 rectifié ter. amendements identiques nos 256 rectifié ter et 539 n° 433 rectifié ter, présenté par Mme Espagnac, MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kanner, Mmes Bélim et Bonnefoy, MM. Jacquin et Kerrouche, Compléter cet article par un d’encourager tradition, innovation et impact bénéfique sur les écosystèmes, l’inclusion sociale et les économies locales ainsi que la préservation et la promotion du patrimoine culinaire et culturel français, l’État se donne comme objectif de soutenir les modèles agricoles spécifiques comme le pastoralisme. préciser la rédaction de l’article 8 relatif à la politique d’installation et de transmission en agriculture. Il tend à assigner à l’État l’objectif de soutenir les modèles agricoles spécifiques, comme le pastoralisme, dans le cadre de ses politiques. Il s’agit ici de préserver et d’encourager les traditions, de défendre les économies locales et de promouvoir notre patrimoine culinaire et culturel. Avis de sagesse. Cet amendement est satisfait : la mention du pastoralisme, reconnu d’intérêt général comme activité de base de la vie montagnarde et comme gestionnaire central de l’espace montagnard, figure déjà dans le code rural et de la pêche maritime. Il ne me semble donc pas nécessaire d’en faire état ici. Je demande le retrait de cet amendement. l’amendement n° 433 rectifié ter est-il l’amendement n° 433 rectifié ter. C’est désolant… n° 627 rectifié bis, présenté par MM. Stanzione et P. Joly, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et Michau, est ainsi libellé : se donne pour objectifs, dès 2025, de mieux encadrer la prestation de service dans l’agriculture pour sécuriser les emplois agricoles. Le ministre prend par voie réglementaire les dispositions nécessaires pour corriger les deux points suivants : - la loi n’autorise pas la présence du propriétaire ou de son tractoriste lorsque les vendanges sont sous-traitées. Leur présence est pourtant indispensable dans nombre de cas complexes, du fait de la topographie ou tout autre aspects inconnus des prestataires et difficilement anticipables. - le prêt de matériel aussi est interdit, notamment de tracteur ou tout autre matériel spécifique. Or le prestataire n’est pas toujours en possession de l’ensemble du matériel, ou en quantité nécessaire, qui plus est lorsque ces outils répondent à des cahiers des charges spécifiques (exemple de certaines actions de travail du sol en agriculture biologique). En outre, une simplification réglementaire en ce qui concerne l’obligation actuelle du contrôle des identités des salariés que le prestataire envoie. Nous demandons que cette responsabilité n’incombe qu’au prestataire lui-même, qui doit y souscrire, et libère totalement l’exploitation elle-même, dans un esprit de confiance envers ledit prévoir une simplification réglementaire en ce qui concerne l’obligation actuelle du contrôle des identités des salariés que le prestataire envoie. Nous demandons que cette responsabilité n’incombe qu’au prestataire lui-même, qui doit y souscrire, et libère totalement l’exploitation, dans un esprit de confiance envers ledit prestataire. La commission souhaite connaître l’avis du Gouvernement. l’amendement n° 627 rectifié bis. l’article 8, modifié. 8 est adopté.) l’article 8 n° 161 rectifié bis, présenté par MM. Gillé, Mérillou, Pla et Bourgi, Mme Bélim, MM. Omar Oili, Ros et Lurel, Mme Conway-Mouret, M. Michau et Mmes Poumirol et Espagnac, est ainsi libellé : Après l’article 8 chapitre 1er du titre IV du livre VII est complétée par un article 741-… ainsi considérés comme une rémunération, au sens de l’article L. 741-10, pour leur montant excédant 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes versées en compte courant, les revenus détenus en pleine propriété ou en usufruit par les personnes mentionnées aux 8° et 9° de l’article L. 722-20, lorsque ces revenus sont générés par des sociétés par actions simplifiées de plus de trois salariés. « 1° Les revenus de capitaux mobiliers définis aux articles 108 à 115 du code général des impôts, perçus par ces personnes, leur conjoint, partenaire de PACS, ou enfants mineurs non émancipés, ainsi que les revenus mentionnés au 4° de l’article 124 du même code ; « 2° En cas d’exploitation sous la forme d’une société passible de l’impôt sur le revenu, la part des revenus soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices agricoles, ainsi que la part des revenus provenant des activités agricoles mentionnées à l’article L. 722-1, soumis à industriels et commerciaux ou des bénéfices non commerciaux. d’État précisera la nature des apports retenus pour la détermination du capital social, ainsi que les modalités de prise en compte des sommes versées en compte courant. « II. – Le I s’applique aux cotisations et contributions sociales dues au titre des revenus perçus à compter du 1er janvier 2° Le second alinéa du I de l’article L. 732-39 est complété par les mots : « ou une activité assimilée salariée agricole mentionnée dans les arrêtés départementaux mentionnés à l’article L. 722-5-1 et exercée en tant que président ou dirigeant assimilé salarié d’une société par actions simplifiées de plus de trois salariés, ou en tant que gérant minoritaire ou égalitaire d’une société à responsabilité limitée mentionnée au 8° de l’article L. 722-20. » ; 3° La première phrase du premier alinéa de l’article L. 722-23 est complété par les mots : « , y compris les personnes l’article L. 722-20, exerçant dans une société par actions simplifiées de plus de trois salariés. » Gillé. Cet amendement, travaillé avec la Mutualité sociale agricole (MSA), vise à corriger une distorsion importante dans le secteur agricole, particulièrement dans les activités forestières. Aujourd’hui, il existe une inégalité flagrante en matière de prélèvements sociaux entre les dividendes perçus par les dirigeants de sociétés agricoles sous forme de société par actions simplifiée (SAS) ou de sociétés anonymes (SA) et ceux qui sont perçus par les exploitants agricoles traditionnels. Cela crée une situation déséquilibrée et pénalise les agriculteurs, notamment ceux qui exercent des activités de transmission d’exploitation, en particulier dans le cadre de la transmission familiale des terres. L’absence d’équité dans le traitement des dividendes nuit à la compétitivité des exploitations agricoles traditionnelles face à des sociétés plus grandes, qui peuvent se permettre des stratégies d’optimisation fiscale. Cet amendement cible spécifiquement les sociétés agricoles de plus de trois salariés afin de ne pas pénaliser les petites exploitations, souvent fragilisées. Il s’agit de garantir une concurrence plus juste et une régulation plus équitable, tout en facilitant la transmission et la pérennité des exploitations familiales. Cet amendement risque de créer un effet de seuil entre les sociétés de plus de trois salariés et les autres. Cette question mérite en outre une étude d’impact pour bien en analyser toutes les dimensions. Assujettir à cotisations sociales les dividendes perçus par les dirigeants d’une société par actions simplifiée créerait une inégalité de traitement injustifiée par rapport aux autres secteurs économiques, si nous réservions cette mesure au seul secteur agricole. L’avis est donc également défavorable. Louault. Je peux comprendre que la MSA veuille prélever des cotisations sur des entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés… Mais dans le même temps, on souhaite que le statut économique des agriculteurs se professionnalise et que ceux-ci optent davantage pour le statut de Or, dans une société civile, l’ensemble des revenus est pris en compte pour déterminer l’assiette de cotisation sociale, et vous ne payez que sur votre rémunération réelle et non sur la capitalisation tant que vous ne distribuez pas certaines sommes ou que vous ne revendez pas le bien. C’est donc différent d’une société soumise à l’impôt sur les sociétés. l’amendement n° 161 rectifié bis. n° 362 rectifié ter, présenté par MM. Pla, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Avant le 31 décembre 2025, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant l’opportunité du financement par l’État via la Banque des territoires d’un programme spécifique de soutien au microcrédit féminin en agriculture afin de renforcer l’accès au prêt bancaire des femmes agricultrices et d’un cautionnement de l’État via cette même banque pour toute souscription de crédit auprès d’un organisme bancaire privé dans la limite de 150 000 euros par exploitante agricole exerçant en nom propre. évaluer les conditions de mise en œuvre d’un microcrédit garanti par l’État en faveur de femmes souhaitant s’installer En effet, les femmes sont de plus en plus nombreuses à embrasser ce métier comme seconde carrière. On ne peut que s’en féliciter. Toutefois, l’accès aux moyens de production, condition nécessaire à l’installation, demeure complexe pour les femmes non héritières. Le manque de ressources propres, que ce soit en foncier ou en bâti, ou d’appui solide s’ajoute à la défiance des organismes prêteurs et des bailleurs potentiels. Dans ce secteur, les prêts bancaires sont plus modiques pour les femmes que pour les hommes. Le recours à d’autres structures financières, comme les coopératives ou les abattoirs, accroît leur taux d’endettement au démarrage de l’activité. Il en découle des écarts en termes de durée de prêts : en moyenne, vingt-cinq ans pour les femmes et dix ans pour les hommes. Ces éléments conjugués font que les femmes sont contraintes de se reporter vers de plus petites unités de production – celles-ci sont en moyenne inférieures de 40 %. Il nous semble pertinent, à la lumière de ces constats, de mieux accompagner les agricultrices via un microcrédit garanti par l’État. Il ne faut pas mélanger deux sujets différents : l’installation des agricultrices et le microcrédit. Il est important de faciliter l’accès au foncier et au financement pour que davantage d’agricultrices s’installent – Mme la ministre a d’ailleurs proposé plusieurs dispositifs en la matière –, mais pourquoi cibler le microcrédit, qui est une piste de financement intéressante pour certains projets, uniquement sur les femmes ? La commission demande le retrait de cet amendement. À défaut, l’avis sera défavorable. Je ne suis pas du tout favorable à cet amendement qui a quelque chose d’un peu désobligeant : aux femmes le microcrédit, c’est-à-dire les petits projets… Au contraire, je défends plutôt l’accès des femmes à la chefferie d’exploitation et au foncier. Elles doivent elles aussi pouvoir prendre des responsabilités ! Très bien ! Par ailleurs, si le microcrédit est utile, pourquoi le réserver aux femmes ? Je n’en vois pas vraiment la pertinence. Il y a là, me semble-t-il, une vision un peu Artigalas proteste.) Je ne dis pas du tout cela de façon dépréciative pour le tiers-monde tant le microcrédit s’est révélé très utile pour les femmes dans certains pays en voie de développement, mais cela ne correspond pas à l’image que je me fais des femmes en agriculture dans notre pays. l’amendement n° 362 rectifié ter. L’État se donne pour objectif de mettre en place, dès 2025, une aide au passage de relais, pouvant être allouée aux chefs d’exploitation agricole âgés de cinquante-neuf ans au moins ayant exercé cette activité à titre principal pendant une durée fixée par décret, s’ils cessent définitivement leur activité agricole et rendent leurs terres et les bâtiments d’exploitation disponibles pour une installation aidée ou la consolidation d’une installation aidée. Cette aide au passage de relais est servie à l’intéressé jusqu’à l’âge légal de la retraite. Pendant toute la durée de versement de l’aide au passage de relais, les chefs d’exploitation et les personnes mentionnées aux 2° et 4° de l’article L. 722-10 du code rural et de la pêche maritime, ont droit, sans contrepartie de cotisations, aux prestations en nature de l’assurance maladie et maternité du régime agricole de protection sociale dont ils relèvent. La durée pendant laquelle les personnes mentionnées au troisième alinéa ont perçu l’aide au passage de relais est comptée, sans contrepartie de cotisations, comme période d’assurance pour le calcul des avantages de vieillesse du régime agricole dont elles relèvent. Un décret fixe le montant de cette aide au passage de relais et ses conditions d’attribution, notamment les conditions de reprise des terres libérées. Cette allocation n’est pas cumulable avec la perception d’un avantage de retraite d’un régime de base. Les incompatibilités entre le bénéfice de l’aide au passage de relais et les autres aides ayant pu être attribuées à l’exploitation sont précisées par décret. deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 837, présenté par le par l’année : aidée ou la consolidation d’une installation aidée L’aide au passage de relais nous paraît évidemment utile, mais l’élaboration d’un tel dispositif, prévue dans ce nouvel article 8 bis A, nécessite la conduite d’une expertise technique préalable que mènera une mission Dès lors, le Gouvernement propose avec cet amendement de reporter la réalisation de l’objectif de 2025 à 2026, d’alléger le cadre fixé par la rédaction actuelle de cet article et de conditionner le bénéfice de ce dispositif au seul cas de transmission de l’exploitation pour une nouvelle installation. Cette condition a toujours été mise en avant par les professionnels ; je souhaite donc la maintenir. n° 922, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Remplacer l’année : La commission a voulu, de manière consensuelle, fixer l’objectif de mettre en place une aide au passage de relais, ce qui ne préjuge pas, madame la ministre, de l’architecture globale du dispositif. Cet amendement vise simplement à repousser d’un an sa mise en œuvre pour en prévoir les modalités opérationnelles dans le cadre du prochain projet de loi de finances. Un tel instrument est particulièrement important pour des agriculteurs qui rencontrent des difficultés ou qui souhaitent sortir du métier dans de bonnes conditions, tout en fournissant une opportunité pour des jeunes de s’installer. de la commission sur l’amendement n° 837 ? Défavorable, au profit de l’amendement de la commission. du Gouvernement sur l’amendement n° 922 ? Même avis, mais de manière inversée : défavorable, au profit de l’amendement du Gouvernement. l’amendement n° 837. l’amendement n° 922. l’article 8 bis A, modifié. 8 bis A est adopté.) n° 363 rectifié ter, présenté par Rétablir cet article dans la rédaction suivante : Afin de favoriser l’installation d’exploitations agricoles participant au développement des pratiques agroécologiques, l’État se donne comme objectif, avant le 1er janvier 2030, que la surface agricole utile cultivée en agriculture biologique, au sens de l’article L. 641-13 du code rural et de la pêche maritime, atteigne 21 % et que celle cultivée en légumineuses atteigne Gillé. Madame la présidente, vous pourrez considérer que j’aurai présenté en même temps l’amendement n° 364 rectifié ter. Ces amendements visent à aborder une nouvelle fois la question des objectifs que nous nous fixons en matière d’agriculture biologique. Ces objectifs – faut-il le rappeler ? – ont été supprimés en commission sur l’initiative des rapporteurs. Nous avons déjà eu longuement ce débat lors de l’examen de l’article 1er et nous connaissons désormais les positions de chacun. Nous réaffirmons une nouvelle fois que la loi permet de se fixer des objectifs et des caps à atteindre. L’objectif de 21 % de surfaces cultivées en bio sera peut-être difficile, voire très difficile, à atteindre – notre collègue Laurent Duplomb aime le rappeler… –, mais il en sera de même pour l’objectif de 10 % en légumineuses et, dans ce cas, vous ne rechignez pas, messieurs les rapporteurs, à l’inscrire dans la loi ! Vous estimez que l’alinéa 28 de l’article 1er satisfait nos demandes sur l’agriculture biologique. Or, nous le redisons, ce n’est pas le cas : d’une part, il ne comporte aucun objectif chiffré ; d’autre part, vous avez, malgré nos amendements, maintenu à cet alinéa le fait qu’il faille soutenir uniquement les exploitations économiquement viables. Pourquoi cette condition de viabilité, qui pourrait prêter à de larges interprétations, est-elle inscrite dans la loi uniquement pour le bio ? Assumeriez-vous de faire de même pour l’agriculture conventionnelle, par exemple pour la filière viticole qui pâtît d’un marché moribond, d’une consommation tendancielle en baisse et d’une culture qui souffre particulièrement de la sécheresse et des aléas climatiques et sanitaires ? Nous réaffirmons notre volonté d’inscrire dans la loi des objectifs chiffrés pour l’agriculture bio au même titre que pour la filière légumineuse. C’est l’objet de ces deux amendements qui proposent de réintroduire l’article 8 bis du projet de loi. n° 364 rectifié ter, présenté par atteigne 21 %. Comme cela a été indiqué, l’agriculture biologique figure dans l’article programmatique de ce texte, à savoir l’article 1er, mais nous ne souhaitons pas fixer d’objectif chiffré. Ce n’est pas du tout parce que nous souhaiterions être en deçà des propositions qui sont faites. Il s’agit simplement de prendre en compte la réalité économique. Par exemple, le marché du vin bio, notamment celui du Languedoc, est porteur en ce moment ; il y a donc des conversions. Ce n’est pas le cas dans d’autres filières, par exemple pour le lait. C’est pour cette raison que nous ne souhaitons pas nous enfermer dans des objectifs que nous ne pourrions pas atteindre. Ce serait une illusion ! Nous devons plutôt nous donner les moyens d’accompagner les filières et de favoriser la consommation de produits bio français – cela serait également bénéfique pour notre balance commerciale. C’est pourquoi la commission est défavorable à ces amendements. Le Gouvernement avait déposé un amendement pour restaurer un objectif de 21 % de surfaces agricoles utiles cultivées en agriculture biologique. Cet amendement, qui a été rejeté par le Sénat, visait à modifier l’article 1er et n’était pas normatif, contrairement à ces deux amendements. Cette différence explique que le Gouvernement ne peut pas être favorable aux présents amendements. Gillé. Madame la ministre, monsieur le rapporteur, convenez que vous envoyez un bien mauvais signal ! de la commission des affaires économiques. Mais non ! Gillé. C’est justement parce que le marché n’est pas suffisant aujourd’hui qu’il faut nous donner les moyens de promouvoir la filière bio dans le cadre d’objectifs plus généraux. Ne pas rétablir cet article et un objectif chiffré envoie un mauvais signal, je le redis, aux acteurs de la filière. Salmon. Nous ne pouvons pas laisser le marché faire la politique agricole française ! Nous savons d’ailleurs pertinemment que notre système agricole fonctionne déjà, pour une bonne part, en dehors des règles de marché. L’agriculture biologique est le système le plus abouti pour la transition agroécologique. Il doit être soutenu, car ce n’est pas un système lambda : il assure notre souveraineté et la durabilité de la production nationale. Cela justifie d’avoir des ambitions, lesquelles se traduisent par des chiffres qu’il est temps d’inscrire dans la loi. Nous avons déjà beaucoup tergiversé… Il faut redonner un signal fort à l’agriculture biologique, car elle est vertueuse : c’est la seule à même de répondre aux défis de demain, ceux du réchauffement climatique et de la biodiversité, qui sont d’ailleurs étrangement absents de ce projet de loi. Nous devons donc dire aux acteurs de cette filière que l’on ne va pas les laisser tomber et que nous nous engageons à fixer une trajectoire. Votre position est d’autant plus étrange que cette mesure peut aussi répondre à l’un des objectifs principaux de ce texte : le renouvellement des générations. En agriculture biologique, les installations sont beaucoup plus nombreuses et une exploitation occupe moins d’hectares. C’est donc un modèle très L’intitulé de ce projet de loi parle d’orientation : sachons orienter correctement ! M. Daniel Gremillet, pour explication de vote. Gremillet. Je veux remercier notre rapporteur et la ministre de leur prise de position, parce que le débat n’est pas là. Vouloir fixer un objectif chiffré n’a pas de sens ! On pourrait très bien atteindre demain 30 % ou 40 % de bio : pourquoi se limiter ? Aujourd’hui, ce marché est en baisse et les débouchés ne sont pas toujours suffisants pour écouler certaines productions bio, mais ce n’est pas pour autant que les agriculteurs reviennent en arrière. Afficher un objectif serait mentir aux agriculteurs, parce que nous ne sommes pas certains des débouchés et de la valorisation de leurs produits. Le bio a bien sa place dans l’agriculture, mais contrairement à Daniel Salmon, je pense que d’autres modalités de production peuvent apporter des réponses aux défis climatiques – il n’y a pas que le bio ! Je suis d’ailleurs certain que l’agriculture sera une nouvelle fois au rendez-vous de tous ces défis. Je soutiens donc pleinement la position de la commission et de la ministre, parce que nous pouvons aller bien au-delà de l’objectif qui est proposé. l’amendement n° 363 rectifié ter. l’amendement n° 364 rectifié ter. l’article 8 bis demeure supprimé. I. – Au plus tard en 2025, l’État se donne pour objectif, en coordination avec les régions, d’accompagner la création et de promouvoir la mise en œuvre de diagnostics de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles. Les diagnostics sont destinés à fournir des informations utiles aux exploitants agricoles pour les orienter et les accompagner lors des différentes étapes de leur projet. Ils sont réalisés à la demande des agriculteurs et ne peuvent leur être imposés ni restreindre le bénéfice de certaines aides publiques. II. – Ces diagnostics fournissent des informations relatives : 1° Aux débouchés et à la volatilité du marché dans la spécialisation envisagée ainsi qu’au degré de diversification et au potentiel de restructuration ou de réorientation du projet ; 2° À la résilience et à la capacité d’adaptation du projet à horizon 2050 au regard d’un « stress test aléas 3° À la disponibilité et à la modernité des agroéquipements et des bâtiments agricoles ainsi qu’à la performance agronomique des sols de l’exploitation, et à la stratégie de maîtrise des coûts de production, en particulier en matière de main-d’œuvre, de machines agricoles et d’intrants ; 4° (nouveau) À l’organisation du travail sur et en dehors de l’exploitation et à ses conséquences sur la santé et la vie familiale de l’exploitant, ainsi qu’à la bonne insertion du projet dans l’écosystème productif et social local ; 5° (nouveau) Aux éventuels besoins de formation de l’exploitant agricole dans la spécialisation choisie ou en matière de compétences de gestion et entrepreneuriales ou s’agissant des outils d’adaptation au changement climatique. III. – Les diagnostics de viabilité économique et de vivabilité sont financés intégralement par l’État lors de périodes clés d’un projet agricole lorsqu’ils sont réalisés par une structure de conseil et d’accompagnement dans le cadre du réseau France installations-transmissions mentionné au I de l’article L. 330-4 du code rural et de la pêche maritime. Ces périodes clés s’entendent : 1° (nouveau) Des trois dernières années de l’activité d’un exploitant agricole, dès lors que celui-ci a transmis les informations demandées au premier alinéa de l’article L. 330-5 du même 2° (nouveau) Des trois premières années de l’activité d’un exploitant agricole nouvellement installé et de l’année précédant une installation. Les informations génériques collectées par le diagnostic peuvent, après accord de la personne concernée, être transmises au point d’accueil départemental unique, qui peut les mobiliser à des fins d’orientation et d’accompagnement de toute personne ayant un projet élabore un cahier des charges en concertation avec les régions pour concilier l’homogénéité et l’adaptation aux spécificités des territoires des diagnostics de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles. Il agrée ceux éligibles à un financement public intégral pour assurer leur huit amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 60 rectifié est Mmes Romagny et Jacquemet, M. Bonhomme, Mme Billon, L’amendement n° 186 rectifié ter Micouleau, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet et Paul, Mmes P. Martin, Joseph et Bellurot, MM. Perrin, Rietmann, Longeot et Sido et Mme Josende. L’amendement n° 209 rectifié est présenté par MM. Roux, Bilhac et Cabanel, Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset et Mme Pantel. L’amendement n° 638 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, A. Marc et Capus, L’amendement n° 764 rectifié est présenté par Mme Cukierman, M. Lahellec, Ces cinq amendements sont ainsi libellés : I. – Au plus tard en 2026, l’État se donne pour objectif, en coordination avec les œuvre d’un diagnostic modulaire de l’exploitation agricole. Il s’appuie sur le réseau « France agriculture formation installation transmission » prévu au dernier alinéa du I de l’article 8 pour accompagner les exploitants agricoles et les personnes ayant un projet d’installation pour la réalisation et l’exploitation de ce diagnostic. Le diagnostic modulaire est destiné orienter et les accompagner lors des différentes étapes de la vie de l’exploitation. Il est notamment mobilisé lors de la cession d’une exploitation agricole et lors de l’installation d’un nouvel exploitant agricole. II. – Le diagnostic de l’exploitation agricole permet de faciliter la transmission des exploitations ou l’installation de nouveaux exploitants agricoles. Il permet de renforcer la viabilité économique, environnementale et sociale des projets d’installation et de cession d’exploitations Il est notamment composé des modules suivants, qui peuvent être mobilisés indépendamment les uns des 1° Un module de « stress-test climatique », qui permet d’évaluer la résilience du projet d’installation ou de transmission face aux conséquences du changement climatique, estimée au regard de la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique et de sa capacité à contribuer à l’atténuation de celui-ci, notamment par la mise en place de pratiques agroécologiques ; 2° Un module d’analyse économique de l’exploitation à transmettre ou du projet d’installation au regard des productions concernées par le projet et de leurs débouchés, des capacités de diversification de l’exploitation et de ses capacités de restructuration ainsi que de la stratégie de maîtrise des coûts, notamment de ceux liés à la mécanisation ; 3° Un module consacré à l’aspect social du projet, afin de prendre en compte les conditions de travail sur l’exploitation, notamment en matière de santé, de sécurité ainsi que de gestion du travail et des ressources humaines. III. – Le Gouvernement élabore un cadre pour la conception et la mise en œuvre des modules mentionnés au II du présent article et de tout autre module utile à l’atteinte des objectifs mentionnés au I, notamment un module relatif à la valeur de reprise des exploitations agricoles à céder. Il veille au déploiement homogène des diagnostics dans le réseau « France agriculture formation présenter l’amendement n° 60 rectifié. proposé par Pierre-Antoine Levi vise à réécrire intégralement l’article 9 afin de préciser, avec davantage de clarté, les principes, les objectifs et le fonctionnement du diagnostic modulaire qui sera mis en œuvre d’ici à 2026. Ce diagnostic modulaire, destiné à fournir les informations utiles aux exploitants agricoles pour les orienter et les accompagner dans les différentes étapes de la vie de l’exploitation, serait composé de trois modules essentiels : stress test climatique, analyse économique et aspect social du projet. M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 186 Genet. Défendu, madame la M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 209 Cabanel. Défendu ! n° 638 rectifié bis n’est pas soutenu. présenter l’amendement n° 764 rectifié. présidente. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 171 rectifié est présenté par Mme L. Darcos, MM. Brault, Capus, Chasseing, Chevalier et V. Louault, Mme Paoli-Gagin et L’amendement n° 286 rectifié ter est présenté par Mme Devésa, MM. Le Rudulier et Courtial, Mme Saint-Pé et M. Levi. I. – Au plus tard en 2026, l’État se donne pour objectif, en coordination avec les régions, d’accompagner la création et de promouvoir la mise en œuvre d’un diagnostic modulaire de l’exploitation agricole. Il s’appuie sur le réseau « France Services agriculture » prévu au dernier alinéa du I de l’article 8 de la présente loi pour accompagner les exploitants agricoles et les personnes ayant un projet d’installation aux fins de réaliser et d’exploiter ce diagnostic. Le diagnostic modulaire de l’exploitation agricole est destiné à fournir des informations utiles aux exploitants agricoles pour les orienter et les accompagner lors des différentes étapes de la vie de l’exploitation. Il est notamment mobilisé lors de la cession d’une exploitation agricole et de l’installation d’un nouvel exploitant agricole. suivants, qui peuvent être réalisés indépendamment les uns des autres : « stress test climatique », permettant d’évaluer la stratégie de maîtrise des coûts, notamment ceux liés mentionnés au II du présent article et de tout autre module utile à l’atteinte des objectifs mentionnés au I, notamment un module relatif à la valeur de reprise des exploitations agricoles à céder. Il veille au déploiement homogène des diagnostics dans le réseau prévu au dernier alinéa du I de l’article 8 de la présente loi. La parole est à Mme Laure Darcos, pour présenter l’amendement n° 171 rectifié. Darcos. Défendu ! n° 286 rectifié ter. Devésa. Défendu ! n° 480, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet les régions, d’assurer la mise en œuvre d’un diagnostic modulaire de l’exploitation agricole à l’occasion de sa cession ou de l’installation d’un nouvel exploitant agricole. Réalisé à la demande des agriculteurs, il est destiné l’exploitation. Ce diagnostic ne peut être rendu obligatoire pour les exploitants ni restreindre le bénéfice de certaines aides Il peut s’appuyer sur le réseau « France installations-transmissions » prévu au dernier alinéa du I de l’article 8 pour accompagner les exploitants agricoles et les personnes ayant un projet d’installation pour réalisation et l’exploitation de ce diagnostic. Dans le respect du pluralisme, il est cohérent avec les dispositifs existants développés par les acteurs de l’accompagnement agricole qui concourent au même objectif, en particulier avec les dispositifs développés par les organismes nationaux à vocation agricole au sens des articles L. 820-2 et L. 820-3 du code rural et de la pêche maritime. Ce dispositif est associé à un accompagnement humain et technique dans la durée, pour les exploitants agricoles concernés, dans une logique d’évolution des pratiques et d’adaptation au projet porté par le candidat à l’installation ou par l’exploitant agricole nouvellement II. – Le diagnostic modulaire comprend : 1° Un module environnemental qui permet d’évaluer la résilience du projet d’installation ou de transmission face aux conséquences du changement climatique, notamment par la mise en place de pratiques agroécologiques, et les impacts du projet d’installation en termes de climat, de préservation de la biodiversité, de la ressource en eau et du bien-être animal ; 2° Un module consacré à l’évaluation des principaux déterminants de la qualité et de la santé des sols, qui a pour objet de fournir une information claire et transparente sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols de l’exploitation ; 3 Un module consacré à l’aspect social du projet, afin de prendre en compte les conditions de travail sur l’exploitation, en matière de santé, de sécurité, de développement des compétences, ainsi que de gestion du travail et des ressources humaines, pour les non-salariés et les salariés agricoles, avec une attention particulière aux conditions de travail des travailleurs saisonniers lorsque l’exploitation est concernée ; 4° Un module d’analyse de leurs débouchés, des capacités de diversification des productions et de celles de restructuration de l’exploitation, ainsi que de la stratégie de maîtrise des coûts, en particulier de ceux liés à la mécanisation et aux intrants ; 5° Un module sur l’autonomie décisionnelle, technique et économique de 6° Un module sur les relations de l’exploitation avec son territoire, qui prend en particulier en compte les projets alimentaires territoriaux définis à l’article L. 111-2-2 du code rural et de la pêche maritime et les projets d’aménagement et de développement durables définis à l’article L. 151-5 du même code. III. – Le diagnostic modulaire est financé intégralement par l’État lors de périodes clés d’un projet agricole lorsqu’ils sont réalisés par une structure de conseil et d’accompagnement dans le cadre du réseau France installations-transmissions mentionné au I de l’article L. 330-4 du code rural et de la pêche maritime ou par les organismes nationaux à vocation agricole au sens des articles L. 820-2 et L. 820-3 du même code. Ces périodes clés 1° Des cinq dernières années de l’activité d’un exploitant agricole, dès lors que celui-ci a transmis les informations demandées au premier alinéa de l’article L. 330-5 dudit code ; 2° Des trois premières années de l’activité d’un exploitant agricole nouvellement installé et de l’année précédant une collectées à l’occasion du diagnostic peuvent, après accord de la personne concernée, être transmises aux structures agréées, qui peuvent les mobiliser à des fins d’orientation et d’accompagnement de toute personne qui souhaite s’engager dans un projet d’installation. élabore un cahier des charges en concertation avec les régions et avec les acteurs mentionnés à l’article L. 820-2 du code rural et de la pêche maritime pour concilier l’homogénéité et l’adaptation aux spécificités des territoires du diagnostic modulaire. Il agrée ceux éligibles à un financement public intégral pour assurer leur qualité. conserver certains apports de l’article réécrit par la commission des affaires économiques sur l’initiative des rapporteurs, afin de consacrer le caractère facultatif du diagnostic et sa prise en charge intégrale par l’État dans une logique strictement incitative vis-à-vis des cédants et des nouveaux Cependant, la rédaction de la commission restreint fortement l’aspect environnemental du diagnostic pour l’orienter vers la recherche du développement économique de l’exploitation. Nous proposons de prévoir, dans le diagnostic, une évaluation globale de la résilience et de l’impact environnemental de l’exploitation, ainsi qu’une évaluation plus complète de la santé des sols. Même si l’on a beaucoup parlé d’agriculture hors-sol, les sols sont, en tant que substrat, un élément fondamental pour l’agriculture, en particulier en termes de fertilité. Ils se doivent donc d’être analysés de fond en comble pour se projeter dans l’avenir et voir si leurs caractéristiques sont adaptées pour répondre aux défis climatiques de demain. Nous demandons d’élargir le diagnostic par rapport à la version issue des travaux de la commission afin de revenir à une version plus proche de celle de l’Assemblée nationale. S’agissant des amendements identiques nos 60 rectifié, 186 rectifié ter, 209 rectifié et 764 rectifié, ils tendent à rétablir la rédaction de Celle-ci avait prévu, dans le diagnostic, trois modules ; nous en avons mis cinq et le Gouvernement en proposera un sixième sur la stratégie concernant la diminution des produits phytosanitaires, proposition à laquelle la commission est favorable. En outre, un de nos amendements visera à réaffirmer le caractère modulaire du diagnostic. Ces six modules reprennent en grande partie, pour ne pas dire entièrement, la substance de la rédaction de l’Assemblée nationale, mais dans une optique plus économique, sociale et technique : c’est pourquoi nous avons choisi l’appellation « diagnostic de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles ». Parmi ces modules, nous avons inséré, comme à l’Assemblée nationale, un « stress test aléas climatiques ». L’agriculteur qui choisit de demander un diagnostic devra obligatoirement choisir au minimum deux des modules qui sont définis, dont ce stress test aléas climatiques. J’ajoute que nous avons prévu que ces diagnostics seraient gratuits pour les C’est pourquoi il me semble que ces amendements identiques sont satisfaits par la rédaction de la commission combinée avec les amendements que nous allons accepter. J’en demande donc le Les amendements identiques nos 171 rectifié et 286 rectifié ter vont dans le même sens que les précédents, en dénommant différemment le guichet unique qui sera mis en place. J’en demande donc également le retrait. S’agissant de l’amendement n° 480 présenté par M. Salmon, nous y sommes défavorables : nous assumons d’avoir rendu le diagnostic plus économique qu’environnemental, même si les modules font une part non négligeable à ces derniers sujets, notamment le changement climatique. Nous mettons l’accent sur la « vivabilité » du projet. J’apprécie la démarche des auteurs de ces amendements visant à restaurer le travail des députés – je l’étais au moment de l’examen du texte par Néanmoins, je demande le retrait de ces amendements au profit de ceux de la commission et du Gouvernement, qui seront présentés ultérieurement. L’amendement n° 840 vise ainsi à rétablir des notions importantes qui figuraient dans la version de l’Assemblée nationale, notamment le fait que les diagnostics sont mobilisés lors de la cession d’une exploitation et lors de l’installation d’un nouvel exploitant, et qu’ils permettent de renforcer la viabilité économique, environnementale et sociale des projets d’installation et de cession d’exploitations agricoles. L’amendement n° 841 vise à ajouter un module relatif à l’utilisation efficace, économique et durable des ressources et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. En outre, l’amendement n° 924 de la commission rétablit la notion de modularité. Cette nouvelle rédaction nous permettra in fine de trouver un équilibre entre l’Assemblée nationale et la commission des affaires économiques du Sénat. présidente. Monsieur Khalifé, l’amendement n° 60 rectifié est-il Khalifé. Non, je le retire, Genet. Je fais de même pour mon amendement, madame la présidente. Cabanel. Moi aussi ! identiques nos 60 rectifié, 186 rectifié ter et 209 rectifié sont retirés. Monsieur Lahellec, l’amendement n° 764 Lahellec. Oui, madame la l’amendement n° 764 rectifié. l’amendement n° 171 rectifié est-il maintenu ? Darcos. Non, je le retire, madame la Devésa. Je retire aussi mon identiques nos 171 rectifié et 286 rectifié ter sont retirés. Je mets aux voix l’amendement n° 480. Mme la présidente de la commission. de la commission des affaires économiques. J’informe les membres de la commission des affaires économiques que nous allons nous réunir maintenant pour examiner des amendements déposés par le Enfin, sachez que, depuis le début de cette séance, nous avons examiné 126 amendements : continuons ! et sourires sur différentes travées.) de retour à la procédure normale pour l’examen d’un projet de loi présidente. Par lettre en date du 7 février, Mme Cécile Cukierman, présidente du groupe Communiste Républicain Citoyen Écologiste – Kanaky, a demandé que le projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981, inscrit à l’ordre du jour du mercredi 12 février soit examiné selon la procédure normale. Acte est donné de cette demande. présidente. Par lettre en date de ce jour, le Gouvernement a demandé le report de l’examen du projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981, au jeudi 13 février après-midi. En conséquence, nous pourrions prévoir pour ce texte un temps de 45 minutes pour les orateurs des groupes et fixer le délai limite pour les inscriptions de parole au mercredi 12 février à quinze heures. Il n’y a pas d’opposition ?… Il en est ainsi décidé. Le Gouvernement a également demandé le report au jeudi 13 février, l’après-midi, de la lecture des conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique, inscrite à l’ordre du jour du 13 février matin. Nous pourrions par conséquent débuter la séance de ce jeudi à onze heures trente. Y a-t-il des observations ?… un texte sur les dispositions restant en discussion de la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole est parvenue à l’adoption d’un texte commun. Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente. La séance est suspendue. séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE Mme Sylvie présidente. Nous reprenons la discussion du projet de loi d’orientation pour la souveraineté Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein de l’article 9, à l’amendement n° 840. deux amendements et d’un sous-amendement faisant l’objet L’amendement n° 840, présenté par le 2° Après la deuxième phrase Insérer trois phrases ainsi Ils sont notamment mobilisés lors de la cession d’une exploitation agricole et lors de l’installation d’un nouvel exploitant agricole. À cette fin, ils s’appuient sur le réseau « France Services agriculture » prévu au dernier alinéa du I de l’article 8. Ils permettent de renforcer la viabilité économique, environnementale et sociale des et de la souveraineté alimentaire. Cet amendement du Gouvernement permet de réintroduire les notions importantes figurant dans la version issue de l’Assemblée nationale. Premièrement, il convient de préciser que les diagnostics s’appuient sur le réseau France Services agriculture, qui aura pour mission d’accompagner les exploitants agricoles et les personnes ayant un projet d’installation dans la réalisation et l’exploitation de ce Deuxièmement, nous entendons inscrire dans le texte que ces diagnostics seront mobilisés « lors de la cession nouvel exploitant agricole ». Enfin, nous proposons de préciser que les diagnostics « permettent de renforcer la viabilité économique, environnementale et sociale des projets d’installation et de cession d’exploitations agricoles ». Par ailleurs, nous proposons de modifier l’année d’entrée en vigueur du dispositif, en la reportant de 2025, année déjà entamée, à 2026, ce qui paraît plus réaliste et plus raisonnable. présidente. Le sous-amendement n° 925, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Amendement n° 840, « France services agriculture » prévu de la commission des affaires économiques. Ce sous-amendement vise à supprimer du dispositif proposé la dénomination « France Services agriculture », et ce par cohérence, puisque nous l’avons fait à plusieurs reprises dans le texte du projet de loi. n° 373 rectifié ter, présenté par Alinéa 1, après la deuxième phrase Insérer une phrase ainsi la cession d’une exploitation agricole, lors de l’installation d’un nouvel exploitant agricole ou de reconversion en agriculture préciser les contours de l’article 9 et, plus particulièrement, les cas dans lesquels les diagnostics peuvent être Nous souhaitons inscrire dans le texte qu’ils peuvent l’être notamment, mais non exclusivement, lors de la cession d’une exploitation agricole, lors de l’installation d’un nouvel exploitant agricole, ou encore lors de la reconversion d’une exploitation vers l’agriculture biologique. On prendrait ainsi en considération la situation des exploitants agricoles qui veulent s’installer ou se reconvertir en agrobiologie, mais qui sont victimes de sols pollués, ce qui les empêche d’y parvenir. Le diagnostic défini au présent article a justement pour objectif d’accompagner les exploitants agricoles dans leurs projets d’installation ou lors des différentes étapes de leur vie et de leur exploitation. Il pourrait donc constituer un outil extrêmement utile dans ces situations. Madame la ministre, nous avions déjà abordé ce point lors de l’examen de l’article 1er. Vous nous aviez indiqué alors qu’une mission serait lancée sur ce sujet spécifique dans les prochaines semaines. C’est une bonne nouvelle, mais nous sommes justement en train d’élaborer une loi de programmation. Ne pas aborder le sujet à cette occasion constituerait pour nous une occasion manquée. C’est pourquoi nous réitérons notre souhait que cette problématique soit d’ores et déjà prise en considération dans le présent projet de loi. Il est défavorable sur l’amendement n° 373 rectifié ter. Quant à l’amendement n° 840 du Gouvernement, nous y sommes favorables sous réserve de l’adoption de notre sous-amendement n° 925. J’ai bien compris que, si le sous-amendement de la commission était rejeté, notre amendement risquerait de passer à la trappe… Dès lors, afin de protéger celui-ci, nous consentons à donner un avis favorable sur l’adoption du sous-amendement. Sur le fond, nous allons réfléchir à la dénomination, entre notre choix de « France Services agriculture » et celle que la commission préfère : « France Le Gouvernement est en revanche défavorable à l’amendement n° 373 rectifié ter de M. Tissot. En mentionnant l’installation et la cession, on englobe naturellement, me semble-t-il, les exploitations en agriculture biologique au même titre que les autres. présidente. Je mets aux voix le sous-amendement n° 925. (Le sous-amendement est l’amendement n° 840, modifié. l’amendement n° 373 rectifié ter n’a plus d’objet. Je suis saisie de vingt et un amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 448 rectifié, présenté par Mme Bonnefoy, MM. M. Weber, Bourgi, Temal, Ros et Pla, Mmes Le Houerou et Bélim, MM. Gillé et Fichet, Mme Monier, M. Devinaz, Mmes Conway-Mouret et Poumirol et MM. Darras et Chantrel, est ainsi 8 et 12 des sols et des exploitations 1° Supprimer le mot : 2° Remplacer les deux occurrences du mot : La parole est à M. Michaël Weber. Weber. Cet amendement vise à modifier à la marge l’article 9, qui crée un diagnostic de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles. La rédaction initiale du Gouvernement était déjà timide, mais celle retenue par la commission enterre – au sens littéral, si je puis dire… – l’idée d’un diagnostic de la santé des sols. Nous avions eu ce débat lors de l’examen de la proposition de loi visant à préserver des sols vivants, que notre groupe avait défendue en février dernier dans cet hémicycle, sur l’initiative de Nicole Bonnefoy. La droite sénatoriale confirme aujourd’hui son entêtement à faire le minimum minimorum en matière d’amélioration de la santé des sols. En l’occurrence, cet article fixe pour objectif la réalisation, à la charge de l’État, d’un diagnostic dont les contours sont extrêmement flous. À défaut de réécrire complètement l’article, cet amendement de repli vise à en aménager la rédaction pour recentrer le diagnostic et le faire s’intéresser à la « durabilité » de l’exploitation, vocable plus compréhensible que « vivabilité » et qui permettrait de renforcer l’objectif de transformation assigné à ces futurs diagnostics. Ceux-ci doivent constituer l’occasion de repenser l’exploitation sur une longue période. Dans le même esprit, en insistant sur la résilience des sols, nous invitons à prendre conscience que le sort des exploitations est indissociable de la préservation de la santé des sols. Vous l’avez reconnu vous-mêmes, mes chers collègues, en adoptant à l’article 1er l’amendement n° 310 rectifié ter de mon collègue Jean-Claude Tissot. La dégradation des sols est une certitude, et ce n’est pas une mince affaire. Face à cet enjeu, la formation de nos agriculteurs est essentielle. C’est la raison pour laquelle nous proposons, par cet amendement, que l’exploitant soit informé de manière globale sur ses besoins pour s’adapter au changement présidente. Les six amendements L’amendement n° 63 rectifié est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Provôté, MM. Khalifé, Dhersin, Laugier, Burgoa, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly, V. Louault, Laménie, H. Leroy et Bonhomme, Mme Billon, M. Klinger, Mmes M. Mercier, Canayer et Paoli-Gagin et MM. Ravier et L’amendement n° 189 rectifié ter Mmes P. Martin, Joseph et Bellurot, MM. Longeot et Sido et L’amendement n° 211 rectifié est L’amendement n° 233 rectifié bis est présenté par Mmes Housseau, Guidez et Saint-Pé, M. Duffourg et Mme Doineau. L’amendement n° 641 rectifié bis L’amendement n° 746 rectifié bis est présenté par M. Lahellec, Mmes Cukierman et Varaillas, Alinéas 2 à 7 Remplacer ces alinéas par un « stress test climatique », qui permet d’évaluer présenter l’amendement n° 63 rectifié. Khalifé. Au vu des explications que nous avons obtenues précédemment, je retire l’amendement, n° 63 rectifié est retiré. La parole est à M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 189 rectifié ter. Genet. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à l’amendement n° 186 rectifié ter que j’avais défendu tout à l’heure. Au regard des explications très limpides et convaincantes que nous avait alors apportées le rapporteur et du débat que nous avons eu à cette occasion, je retire également cet amendement-ci. n° 189 rectifié ter est retiré. La parole est à M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 211 rectifié. Cabanel. Je le retire aussi, madame la n° 211 rectifié est retiré. La parole est à Mme Marie-Lise Housseau, pour présenter l’amendement n° 233 Housseau. Je retire également le mien, madame la présidente. n° 233 rectifié bis est retiré. L’amendement n° 641 rectifié bis n’est pas soutenu. présenter l’amendement n° 746 Lahellec. Cet amendement, issu d’une proposition du syndicat des Jeunes agriculteurs, vise à clarifier le diagnostic de l’exploitation agricole défini au présent article. Nous proposons que ce diagnostic comprenne trois modules. Je tiens à redire que la prise en considération des conditions de travail est, elle aussi, primordiale si l’on veut permettre le renouvellement des générations. n° 924, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom I. – Alinéa 2 constituent des modules fournissant II. – Après Ces modules peuvent être mobilisés indépendamment les uns des autres à condition qu’au moins deux d’entre eux le soient à chaque occurrence, dont en tout état de cause celui fournissant les informations mentionnées au 2°. L’objet de cet amendement est extrêmement simple : il s’agit de rendre les six modules composant le diagnostic indépendants les uns des autres. Le jeune agriculteur aura ainsi le choix de ceux qu’il mobilisera, étant entendu qu’il devra en retenir au moins deux, dont le stress test aléas climatiques. n° 368 rectifié ter, présenté par et de déspécialisation La parole est à M. Simon Uzenat. Uzenat. Cet amendement vise à préciser le contenu des informations qui devront figurer dans les diagnostics créés par cet article. Outre le potentiel de restructuration, ces diagnostics devraient également mesurer le potentiel de déspécialisation de l’exploitation, afin d’encourager l’agriculteur dans cette voie si cela est possible. On favoriserait ainsi sa résilience et son En effet, la notion de diversification, qui figure dans la rédaction actuelle de l’alinéa 3, pourrait être comprise aussi bien comme le maintien de l’existant que comme l’ajout de nouvelles productions ou de nouvelles sources de revenus. Pour notre part, nous préconisons, dans certains cas, une véritable déspécialisation, qui s’entendrait comme une modification de la structuration existante de l’exploitation. Vous l’aurez compris, il importe selon nous de promouvoir la diversification des cultures afin de renforcer la résilience des exploitations. Quand celles-ci dépendent d’une source unique de production, elles sont beaucoup plus exposées aux aléas climatiques, sanitaires et économiques, ce qui les fragilise. n° 747 rectifié, présenté par M. Lahellec, mots et une phrase ainsi rédigée : permettant aux cédants et aux porteurs de projet d’envisager de nouvelles orientations et productions potentielles sur une exploitation. Ces reconceptions de système doivent également contribuer à une transition vers des pratiques agroécologiques, dont l’agriculture biologique, plus respectueuses de l’environnement et adaptées aux évolutions climatiques ; aboutir à une meilleure adéquation entre l’offre d’exploitation et les projets portés par certains repreneurs. À cette fin, on inclurait dans le rapport de diagnostic des informations relatives à la reconception de systèmes mieux adaptés aux n° 369 rectifié ter, présenté par qui permet notamment d’évaluer en place de pratiques agroécologiques Tissot. Par cet amendement, nous proposons de compléter l’alinéa 4 de l’article 9 de manière à clarifier l’objectif qui serait assigné au stress test aléas climatiques qui y est prévu, en nous inspirant de la rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale, qui nous semble meilleure que celle de notre Il s’agit de bien préciser dans la loi que ce test vise avant tout à faire face aux conséquences du changement climatique et à mesurer la capacité du projet d’exploitation de participer à son atténuation. Il convient, plutôt que de rester passifs face au réchauffement climatique, d’adopter une approche dynamique en se fixant comme objectif de tenter d’en atténuer les effets. Telle est la position que nous défendons depuis le début de l’examen de ce texte et que nous souhaitons voir inspirer les futurs diagnostics. n° 370 rectifié ter, présenté par qui permet d’évaluer la résilience du projet d’installation ou de transmission face aux conséquences du changement climatique, estimée notamment au regard de sa capacité d’avoir un accès à l’eau adaptée à ses besoins Weber. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à celui que vient de présenter Jean-Claude Tissot. Il vise, lui aussi, à préciser les contours du stress test aléas climatiques prévu à l’alinéa 4, mais de manière plus sobre. Nous pouvons en effet admettre qu’il puisse ne pas sembler pertinent de décrire dans la loi l’ensemble des objectifs de ce futur test. La question de l’eau joue toutefois un rôle si prépondérant dans la détermination de la viabilité d’une exploitation qu’il nous paraît indispensable de prévoir explicitement qu’elle sera prise en considération. n° 96 rectifié, présenté par MM. Cabanel, Bilhac, Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Après l’alinéa 4 l’état des sols des parcelles de l’exploitation, en particulier sur la matière organique présente ; Cabanel. Par cet amendement, nous entendons consolider la portée des diagnostics modulaires créés au présent article. En ce sens, nous proposons que ces diagnostics comportent des informations relatives à l’état des sols des parcelles de l’exploitation et, en particulier, à la matière organique présente. Rappelons que ce diagnostic, dans la rédaction initialement soumise par le Gouvernement à l’Assemblée nationale, avant qu’elle ne soit modifiée au fil de la navette parlementaire, comprenait un module d’évaluation de la qualité et de la santé des sols de l’exploitation. La santé des sols est un maillon indispensable à la production de la biomasse alimentaire et non alimentaire, mais aussi à la conservation de la biodiversité, au contrôle des maladies et des ravageurs, de l’érosion, et de la qualité et de la quantité de l’eau, à la régulation du climat, à l’atténuation de la pollution et, enfin, à la préservation de la valeur patrimoniale et culturelle du paysage. Une évaluation ayant pour objet de fournir une information claire et transparente sur l’état des sols permettra ainsi à l’exploitant cédant de donner au porteur de projet des estimations claires du potentiel économique de son exploitation. n° 371 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Bonnefoy et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione, Kanner et M. Weber, Mmes Bélim et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est l’évaluation des principaux déterminants de la qualité et de la santé des sols des parcelles de l’exploitation, ayant pour objet de fournir une information claire et transparence sur l’état des sols, en particulier sur la matière organique présente ; réintroduire, dans le cadre des diagnostics définis au présent article, une évaluation spécifique de la qualité et de la santé des sols, sujet que nous avons déjà évoqué à de nombreuses reprises. L’engagement en faveur de la préservation de la santé des sols est une position constante du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain depuis le début de l’examen de ce texte, mais aussi depuis plusieurs années, comme nous l’avons démontré notamment en soumettant à notre assemblée, en février 2024, une proposition de loi en ce sens, texte qui posait déjà les bases d’un diagnostic de performance écologique des sols. Lors des débats sur l’article 1er du présent texte, mercredi dernier, vous aviez reconnu, madame la ministre, que la question des sols était « un impensé » de nos politiques agricoles. Nous souscrivions alors à ce propos et nous restons sur cette même ligne. Par ailleurs, à ce même moment de notre débat, M. le rapporteur Laurent Duplomb, en émettant un avis favorable sur notre amendement n° 310 rectifié ter, dont l’objet était aussi la santé des sols, avait indiqué qu’il serait même prêt à rendre obligatoire ce diagnostic Je n’ai pas dit cela ! Uzenat. Nous sommes donc sereins : nous espérons que le rapporteur comme la ministre émettront un avis favorable sur cet amendement-ci, de manière à aller dans le sens d’une meilleure préservation de nos sols, dans l’intérêt même de nos agriculteurs. n° 923, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom santé et la Il s’agit d’un amendement rédactionnel. n° 628 rectifié ter, présenté par M. M. Weber, Mme Bonnefoy, MM. Gillé, Mérillou, Pla, Bourgi, Fichet, Ros, Lurel et Devinaz, Mme Linkenheld, M. Chaillou, Mme Poumirol, M. Chantrel et Mme Monier, est Après l’alinéa 7 « …° Aux enjeux biodiversité de l’exploitation, en particulier la présence d’habitats et d’espèces d’intérêt communautaire et patrimonial, de prairies naturelles, de haies, et d’autres éléments favorables à la biodiversité. intégrer au diagnostic des projets d’exploitation agricole des informations sur les enjeux de biodiversité sur l’exploitation. Le diagnostic doit être l’occasion de référencer et de cartographier les espèces animales et végétales protégées présentes sur l’exploitation, afin d’éviter tout risque de destruction accidentelle, qui exposerait l’exploitant à des sanctions. Éléments favorables à la biodiversité, les fameuses infrastructures agroécologiques constitutives de notre patrimoine naturel et paysager, les prairies, les mares et les haies, doivent être intégrées au projet d’installation. Elles sont souvent menacées au moment de la transmission alors qu’elles constituent un atout pour la résilience de l’exploitation face au changement Mener ainsi en amont ce travail de cartographie des espèces protégées permettrait de diminuer le nombre de destructions accidentelles et d’éviter l’imbroglio de l’article 13, dont nous débattrons bientôt. n° 841, présenté par le Gouvernement, est ainsi …° À l’utilisation efficace, économe et durable des ressources et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Cet amendement a pour objet de compléter les informations recueillies dans le cadre de ces diagnostics, ce qui devrait satisfaire tous ceux qui ambitionnent d’améliorer le diagnostic des sols. D’une part, nous proposons que l’on fasse le point sur les conditions de gestion des ressources naturelles que sont l’eau et les sols, en vue de leur utilisation efficace, économe et durable. Il est important de préserver le capital indispensable que constituent ces ressources pour le projet de toute exploitation agricole. D’autre part, il convient de tenir compte du contexte pédoclimatique de l’exploitation et des pratiques culturales, de mettre une connaissance agronomique au service de la protection des cultures et d’apporter des informations sur l’utilisation la plus appropriée des produits phytosanitaires. Il me semble, mesdames, messieurs les sénateurs, que le présent amendement tend à reprendre les principaux points de vigilance qui ont inspiré vos propres amendements ; je vous inviterai donc à leur préférer celui-ci. L’amendement n° 926 rectifié est présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission L’amendement n° 961 est présenté par informations recueillies par les diagnostics sont utilisées dans le cadre d’un conseil stratégique global destiné à améliorer la viabilité économique, environnementale et sociale de La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 926 rectifié. Comme en témoignent nos deux amendements identiques, la commission et le Gouvernement sont sur la même longueur d’onde pour ce qui concerne le conseil stratégique offert à l’exploitant. Je laisse à Mme la ministre le soin de le présenter plus précisément. Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 961. Cet amendement, comme celui de la commission, vise à prévoir une articulation entre les diagnostics et le conseil stratégique global, qui reste facultatif. Ce conseil sert à formaliser les actions à mettre en œuvre sur plusieurs années, ainsi que les conclusions des diagnostics, ce qui manquait jusqu’alors dans le dispositif. Le vocable de « conseil stratégique global » ne relevait pas, à l’origine, de cet article programmatique ; il a été proposé dans le cadre de l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur de MM. Duplomb et Menonville. C’est pourquoi le présent amendement tend à reprendre, à des fins de coordination, les termes qui figurent, à ce stade de la navette, à l’article 1er de ladite proposition de loi au sujet de ce conseil stratégique global. n° 839, présenté par le Gouvernement, est ainsi Au début de l’alinéa, insérer la référence : Cet amendement vise à supprimer du texte les dispositions instaurant une gratuité des diagnostics ou, en tout cas, garantissant leur financement par l’État. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer, nous ne voulons pas voir figurer dans ce texte de loi programmatique des éléments budgétaires et financiers qui relèvent des lois de finances en vertu du principe d’annualité Le coût d’un diagnostic est évalué entre 3 000 et 4 000 euros. Imaginez la charge totale qui en résulterait pour l’État ! Il ne me paraît pas raisonnable de prendre un engagement à ce stade, sans appréciation de la réalité de ce que ces dispositions impliqueraient pour Voilà pourquoi, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous invite à revenir sur le choix de vos rapporteurs de faire financer ces diagnostics par l’État. n° 247 rectifié ter, présenté par Devésa. Nous avons eu un très large débat sur ce sujet tout à l’heure, lors de l’examen de l’article 8. Par cet amendement, je propose d’ajouter le mot « agriculture » à la dénomination du réseau d’aide aux installations et aux transmissions, mais je m’en remettrai évidemment à la sagesse de nos rapporteurs et de la ministre… Les amendements sur lesquels nous avons à nous prononcer peuvent être répartis en plusieurs groupes, indépendamment de l’ordre dans lequel ils ont été présentés. Le premier contient l’amendement n° 746 rectifié bis, présenté par M. Lahellec, qui vise à revenir à la conception initiale du diagnostic, organisé autour de trois modules. Les auteurs de quatre amendements identiques à celui-ci ont consenti à les retirer au vu des explications que j’ai apportées sur ce sujet. Celui-ci n’ayant pas été retiré, l’avis de la commission est défavorable. Je veux me prononcer ensuite sur l’amendement n° 839, par lequel le Gouvernement demande de revenir sur la gratuité des diagnostics. Nous ne pouvons qu’être défavorables à cet amendement. En effet, nous avons choisi, dans ce texte, de favoriser la liberté d’entreprendre ; ainsi, nous avons voulu laisser aux jeunes agriculteurs la faculté de décider s’ils veulent ou non avoir recours à ce diagnostic. Cela étant posé, le meilleur moyen de les inciter à le faire est de rendre celui-ci gratuit. Nous sommes prêts à évoluer sur ce point en commission mixte paritaire, madame la ministre : nous pourrions ainsi consentir à un financement du dispositif assuré non plus, ou non plus seulement, par l’État, mais par des collectivités, en particulier les régions, qui assurent déjà un financement assez important de dispositifs en faveur de l’installation tels que la dotation jeunes agriculteurs (DJA). J’en viens à un groupe de huit amendements visant à modifier le contenu ou les objectifs des diagnostics dont la commission demande le retrait, pour les raisons que je vais brièvement exposer pour chacun d’entre eux. L’amendement n° 448 rectifié vise à faire figurer la préservation de la santé des sols parmi les objectifs du diagnostic ; or cette demande est déjà satisfaite. Les auteurs de l’amendement n° 368 rectifié ter souhaitent pour leur part assigner à ce diagnostic un objectif de déspécialisation des exploitations, ce qui me semble hors de propos et partiellement satisfait par l’inscription dans le texte des termes « potentiel de restructuration ou de réorientation du projet ». L’amendement n° 747 rectifié vise à intégrer au diagnostic un module de reconception des systèmes d’exploitation, ce qui me semble déjà satisfait par les informations relatives au degré de diversification. Les amendements nos 369 rectifié ter et 370 rectifié ter, quant à eux, visent à préciser les objectifs du « stress test aléas climatiques ». Il me semble inopportun que le législateur définisse par avance les usages qui seront faits du diagnostic, d’autant que, comme l’a relevé Mme la ministre, celui-ci sera suivi du conseil stratégique global. Comme chez le médecin, c’est après le diagnostic, à la fin de la consultation, que vient l’ordonnance ! L’amendement n° 96 rectifié de M. Cabanel nous paraît satisfait, car nous proposons d’ores et déjà de fournir des informations relatives à la performance agronomique des sols. L’argument vaut également pour l’amendement n° 371 rectifié ter. Enfin, l’amendement n° 628 rectifié ter vise à intégrer au diagnostic des informations relatives à la biodiversité. Il me semble que ce n’est pas au présent article qu’il convient de régler les problèmes liés à l’atlas de la biodiversité ou à la cartographie des espèces protégées. Pour l’ensemble de ces amendements, s’ils ne sont pas retirés, l’avis de la commission sera défavorable. Nous sommes en revanche favorables à l’amendement n° 841 du Gouvernement, qui vise à inclure un sixième module dans le diagnostic ; je l’avais déjà évoqué lors de la discussion des premiers amendements examinés à cet article. Enfin, j’ai cru comprendre que Mme Devésa accepterait de retirer l’amendement n° 247 rectifié ter, dont l’objet est purement sémantique ; cela m’épargnerait de devoir émettre un avis défavorable… L’amendement n° 448 rectifié ter, tout d’abord, reçoit du Gouvernement un avis défavorable. M. Weber l’a justifié en invoquant la résilience des sols et la nécessaire formation à la notion de durabilité. Il nous semble que le nouveau module, relatif à « l’utilisation produits phytopharmaceutiques », que le Gouvernement propose d’inclure dans le diagnostic par l’amendement n° 841 permettra de satisfaire cette demande, ainsi que le module de stress test aléas climatiques. Nous demandons à M. Lahellec de bien vouloir retirer l’amendement n° 746 rectifié bis, comme MM. Khalifé, Genet et Cabanel et Mme Housseau l’ont fait pour leurs amendements identiques, au profit de la rédaction de la commission, telle que modifiée par les amendements du Gouvernement. En effet, par rapport à la rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale, celle de la commission introduit des éléments intéressants, tels que la « modernité des agroéquipements et des bâtiments agricoles », « la performance agronomique des sols de l’exploitation », ou encore « la stratégie de maîtrise des coûts de production » ; tous ces ajouts me paraissent utiles. Concernant l’amendement n° 924 de la commission, nous sommes d’accord avec la proposition qui est faite d’imposer, en cas de recours au diagnostic, la réalisation d’au moins deux modules, dont le stress test aléas climatiques. L’avis du Gouvernement est donc favorable. Les amendements nos 368 rectifié ter et 747 rectifié ont pour objet la déspécialisation des exploitations. Nous avons déjà eu l’occasion de nous exprimer sur ce point. L’avis du Gouvernement est donc défavorable sur ces deux amendements. Il est également défavorable sur les amendements nos 369 rectifié ter et 370 rectifié ter, qui visent tous deux à préciser le contenu du module de « stress test aléas climatiques ». En effet, il ne nous semble pas opportun de définir dans la loi le contenu de ce test. Pour ce qui est de l’amendement n° 96 rectifié, nous estimons que l’adoption de l’amendement n° 841 du Gouvernement satisfera votre demande, monsieur le sénateur Cabanel, ainsi que celle formulée par M. Tissot au travers de son amendement n° 371 rectifié ter. L’avis du Gouvernement est donc défavorable sur ces deux amendements. J’en viens à l’amendement n° 923 de M. le rapporteur. J’avoue que je ne partage pas totalement son avis sur le caractère rédactionnel de cet amendement… En effet, cet amendement vise à supprimer à l’alinéa 6 la référence aux conséquences sur la santé et la vie familiale de l’exploitant de « l’organisation du travail sur et en dehors de Je pense pour ma part que cet élément a toute sa pertinence, sachant que les exploitants agricoles ont un risque de suicide 43 % plus élevé que le reste de la population. Pour moi, la santé inclut la santé physique, mais aussi la santé morale. Lorsqu’une personne s’apprête à reprendre une exploitation, il est important qu’elle connaisse bien ce que cela suppose d’engagement, pour elle et sa famille. Le mot « santé » est donc à prendre dans son acception la plus large, rejoignant ainsi le concept de C’est ce que j’allais vous répondre, madame la ministre. Je ne condamne pas cette idée, que je trouve intéressante et juste, je suis juste réservée sur la création de ce néologisme. Les questions que doit se poser le candidat peuvent se formuler ainsi : est-ce que c’est vivable pour moi de reprendre une exploitation ? Est-ce que je vais pouvoir en vivre, tant économiquement que personnellement ? J’émets donc un avis défavorable sur cet amendement, car je préférerais que nous conservions la référence à la santé. De même, j’émets un avis défavorable sur l’amendement n° 628 rectifié ter, qui porte sur le contenu du stress test. Bien entendu, j’émets un avis favorable sur l’amendement n° 926 rectifié, identique à l’amendement n° 961 du Gouvernement, qui porte sur le lien entre le diagnostic et le conseil stratégique global. Je tiens à apporter une précision à la suite de ce que vient de dire Mme la ministre. Ce n’est pas parce que nous souhaitons supprimer le mot « santé » que nous nions la problématique de la santé pour les agriculteurs. Je pense que vous avez répondu vous-même à votre objection. La viabilité est fondée sur des critères économiques ; la vivabilité sur des critères extrinsèques, à savoir tout ce qui peut conduire un agriculteur à se sentir bien ou mal dans sa peau. Le concept de « vivabilité » englobe la santé, mais aussi une multitude d’autres paramètres : en particulier les condamnations à charge ; l’agri-bashing ; les difficultés administratives ; les contrôles. D’ailleurs, votre collègue ministre de l’écologie l’a dit, quand un agriculteur est pénalement poursuivi pour un acte banal, pour une agression peu importante de l’environnement, il le vit très mal. Cela ne favorise pas la vivabilité de son métier. Vous avez compris, madame la ministre, que je souhaite simplement englober la santé dans la vivabilité. Je demande donc à mes collègues de suivre la commission en votant l’amendement rédactionnel n° 923. Salmon. Il est difficile d’expliquer ses votes sur un aussi long tunnel d’amendements en discussion commune, qui portent sur un large éventail de sujets agricoles. Je reviendrai simplement sur deux sujets, à commencer par le sol. À cet égard, je soutiendrai l’amendement n° 448 rectifié de ma collègue Nicole Bonnefoy. Le sol a été un impensé de l’agriculture conventionnelle durant plusieurs décennies. Aujourd’hui, les recherches nous montrent que le sol est d’une grande importance : il s’agit d’une ressource non renouvelable, puisqu’il faut entre un siècle et mille ans pour en produire un centimètre. Il est donc essentiel de le préserver, ainsi que la vie qu’il renferme. Ensuite, l’amendement n° 841 du Gouvernement vise à intégrer dans le diagnostic des informations relatives à « l’utilisation efficace, économe et durable des ressources et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques ». Cet ajout me laisse dubitatif : l’utilisation des produits phytopharmaceutiques doit-elle être durable ? Selon moi, cet amendement n’a pas beaucoup de sens et ne donne aucune visibilité sur ce qui va se passer. Nous voterons contre. Louault. Je vous rappelle que si les agriculteurs ont manifesté pendant un an, ce n’est pas pour récolter en plus un diagnostic de sol, un diagnostic de biodiversité, un atlas de biodiversité. C’est de l’autoallumage Madame la ministre, le diagnostic et son paiement par l’État font débat. Le nombre d’installations se situe aux alentours de 14 000 par an : 14 000 multiplié par 3 000 euros, cela fait 42 millions d’euros, sachant que le budget des chambres d’agriculture, constitué de taxes prélevées aux agriculteurs, s’élève à 800 millions d’euros par an. Maintenant que vous avez créé ce diagnostic, assumez-le ! Et prions pour que seuls 5 % ou 10 % des agriculteurs choisissent de le faire afin que cela ne coûte pas un « pognon de dingue » à l’État. Encore une fois, loin de toute simplification, nous assistons une fois de plus à de l’autoallumage législatif et administratif. Et en plus, à la fin, l’agriculteur devra payer son diagnostic. Les bras m’en tombent ! Mes chers collègues, je ne suis pas conseiller régional, mais si tel était le cas, je n’aimerais pas que l’État vienne faire les poches de mon conseil régional avec la complicité du Sénat ! Cabanel. Si en plus d’être facultatif, le diagnostic est payant pour l’agriculteur, personne n’en fera. On se paie de mots avec cette mesure. J’espère qu’une solution sera trouvée en commission mixte paritaire, sinon l’article 9 restera lettre morte. J’insisterai à présent sur la qualité des sols, car elle est très importante. Je retire d’ailleurs mon amendement n° 96 rectifié, car j’ai bien entendu les explications du rapporteur sur la qualité agronomique des sols. Dans mon département, qui est très sec comparé à d’autres, 20 % de la surface est actuellement irriguée, 80 % ne l’est pas. Avoir des sols de bonne qualité, chargés en matière organique, permet d’avoir une meilleure perméabilité et d’éviter l’évapotranspiration. Une chose est sûre, les exploitants qui manquent d’eau bénéficieront de la restructuration des sols pour mieux s’adapter à la sécheresse. L’amendement n° 96 rectifié est retiré. La parole est à M. Michaël Weber, pour explication de vote. Weber. L’an dernier, nous avons examiné la proposition de loi de Nicole Bonnefoy visant à préserver des sols vivants. J’ai découvert à cette occasion que, contrairement à ce que mon collègue Louault dit, beaucoup d’agriculteurs sont très favorables à ce diagnostic Il existe des situations particulières, il arrive que l’on fasse de mauvaises découvertes ou au contraire qu’un sol s’améliore. Il est bien normal que l’agriculteur, qui vit de ce que les sols peuvent produire, s’intéresse à la qualité du sol et soit favorable à un diagnostic. Ensuite vient la question du coût. Si nous voulons encourager une démarche volontaire, il faut que l’État puisse l’accompagner en finançant le diagnostic. Je suis persuadé que beaucoup d’agriculteurs seront alors intéressés et se saisiront de cette occasion pour montrer l’évolution de leurs pratiques Pour que tout le monde comprenne bien, j’ajouterai un élément. Ce diagnostic est facultatif, non obligatoire. Il ne coûtera donc pas le montant qu’a évalué M. Louault en multipliant le nombre d’installations par le coût d’un diagnostic puisque, je le répète, il est facultatif. Cependant, je rejoins Henri Cabanel : si nous voulons qu’un maximum d’agriculteurs réalise un tel diagnostic, il faut le rendre accessible à un public important et très ciblé. Je vous rappelle que ce diagnostic modulaire, tel qu’il a été conçu par le Sénat, serait gratuit pour un agriculteur en fin de carrière, trois ans avant la cession de son exploitation, à condition d’être inscrit dans le répertoire de la MSA pour faire connaître sa cessation Avec la gratuité, on substituerait la carotte au bâton. Dans le texte initial du Gouvernement, qui n’est pas le texte de la ministre aujourd’hui, ce diagnostic était obligatoire. L’agriculteur en fin de carrière qui ne se déclarait pas en cessation d’activité ne pouvait pas toucher sa retraite. Nous étions là très loin de l’esprit de liberté que nous voulons insuffler dans ce texte. Nous avons évolué depuis. Le diagnostic serait également possible et gratuit pour les jeunes, second public ciblé, qui s’interrogent sur la localisation de leur exploitation un an avant leur installation, et ce jusqu’à trois ans après le début de leur activité. En résumé, ils bénéficieraient d’une photographie à l’instant t de l’exploitation, qui leur permettrait ensuite de chercher un conseil stratégique, qui, lui, serait payant, afin d’adapter, si besoin, leurs pratiques. J’y insiste, le diagnostic est facultatif, et non pas obligatoire. Pour que les agriculteurs soient incités à le faire, il serait gratuit. Le conseil stratégique par les conseillers des chambres d’agriculture ou d’autres organismes fournissant des prestations rémunérées resterait payant, bien entendu. Mes chers collègues, je tenais à ce que vous ayez tous ces éléments en tête afin de pouvoir vous prononcer en toute connaissance de cause. présidente. Monsieur Louault, je vous redonne la parole pour explication de vote sur un amendement autre que celui sur lequel vous vous êtes déjà exprimé. Louault. J’ai le choix ! (Nouveaux sourires.) Le 20 novembre dernier, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) a rendu publique une étude sur les sols financée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et d’autres organismes, le but étant d’établir des critères globaux d’appréciation des sols. Aujourd’hui, la politique agricole commune est assortie de plus de 200 articles de conditionnalité et les prélèvements de sols sont obligatoires pour les agriculteurs. Tissot. Ce n’est pas un Louault. Certes, mais les analyses de sols, telles qu’elles sont faites aujourd’hui par une dizaine de prestataires en France, prennent en compte de nombreux critères. En croisant ces données avec celles de l’Inrae, on pourrait s’approcher d’un diagnostic. Les agriculteurs paient déjà tous les ans des analyses physico-chimiques des sols de leur exploitation agricole, au moins quatre par an. Je ferai quelques remarques sur l’appui de l’État et, éventuellement, celui des régions. Permettez-moi de vous lire le début de l’article 9 : « L’État se donne pour objectif, en coordination avec les régions, d’accompagner la création et de promouvoir la mise en œuvre de diagnostics L’État et la région sont cités, mais les modalités de cet appui ne sont pas définies. Reste à savoir comment l’État peut intervenir dans le cadre de l’annualité budgétaire. Il en va de même pour les régions, sachant que nous ne pouvons pas décréter à leur place le contenu de leurs politiques publiques ni leur imposer de financer un Par ailleurs, si ce diagnostic a un coût, il est vrai, de quelques milliers d’euros, il faut bien voir que son champ d’exploration permet au repreneur d’évaluer justement le bien qu’il souhaite reprendre : la valeur du matériel et des bâtiments agricoles, la performance agronomique des sols, la stratégie de maîtrise des coûts de production. Les quelques milliers d’euros qu’il consentira pour faire réaliser ce diagnostic lui permettront d’apprécier à leur juste valeur les biens qu’il va acquérir et de discuter de leur prix d’achat. Ce coût pourra de surcroît être déduit du prix de reprise Il ne faut donc pas se focaliser sur les millions d’euros que ces diagnostics coûteraient chaque année à l’État ou à la région. Je pense que les jeunes qui reprendraient une exploitation en se passant délibérément d’un diagnostic coûtant quelques milliers d’euros se pénaliseraient en réalité. Tissot. Madame la ministre, vous êtes très convaincante sur la nécessité de ce diagnostic. Mais s’il est si important, il faut le rendre obligatoire et le financer. Sinon, il restera marginal. M. Rémy Pointereau, pour explication de vote. Pointereau. Je ne comprends pas bien cet article. Alors que nous avons récemment voté une proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, cet article vient justement en rajouter ! Créer ce diagnostic, c’est méconnaître la manière dont les choses se passent dans les exploitations. Quand un jeune reprend une exploitation, il connaît exactement la qualité et la santé des Tissot. Absolument pas, c’est bien le problème ! Pointereau. Arrêtez, vous n’allez pas m’apprendre mon métier ! (Protestations sur les travées des groupes SER et GEST.) Je sais comment ça se passe. Montaugé. Vous n’y connaissez rien ! Pointereau. Il ne sert absolument à rien de faire un diagnostic qui va coûter de l’argent, que ce soit à la région ou à l’État. In fine, s’il est facultatif, à quoi va-t-il servir ? Franchement, nous sommes en train de couper les cheveux en quatre pour créer une énième usine à gaz, je le pense sincèrement, qui ne favorisera pas l’installation Quelqu’un qui veut cesser son activité sait à qui il va céder son exploitation, soit à un membre de sa famille, soit à des voisins qui veulent s’agrandir. On sait comment cela se passe. A-t-on besoin d’ajouter encore des contraintes, alors que, je le répète, nous venons de voter une proposition de loi visant justement à les lever ? Je ne voterai pas un article pareil ! Louault. Bravo ! M. Daniel Salmon, pour explication de vote sur un autre amendement que celui sur lequel il est déjà intervenu. Salmon. Mon explication de vote portera en effet sur un autre amendement… Ce diagnostic est fondamental Pointereau proteste.) Nous ne vivons plus aujourd’hui dans le même monde qu’il y a vingt ou trente ans. On se tue à le répéter : désormais, 40 % à 50 % des personnes qui veulent s’installer ne sont pas issues du milieu agricole. C’est pourquoi il importe qu’elles aient une connaissance la plus pertinente, la plus fouillée possible de ce qu’elles vont acquérir ou louer. Quand vous achetez une voiture, vous faites un contrôle technique pour avoir un minimum d’informations. S’installer ou reprendre une exploitation vous engage pour la vie, bien plus que d’acheter une voiture. Le diagnostic doit donc être le plus exhaustif possible et porter sur les machines, les bâtiments et – c’est le plus important – les sols. Comme mes collègues socialistes, je penche pour un diagnostic obligatoire, à condition que l’analyse soit pluraliste. Je me méfie des autorités qui pourraient avoir une vision un peu étriquée, comme on l’a vu bien souvent. Mes chers collègues, un diagnostic, c’est Monsieur Pointereau, avec beaucoup de respect, je vous rappelle que nous sommes passés d’un diagnostic obligatoire et payant dans le texte initial du Gouvernement à un diagnostic facultatif et gratuit aujourd’hui. Pointereau. Mais il deviendra Le jeune peut choisir de faire réaliser un diagnostic ou de ne pas en faire. Il a le choix entre six modules, ce qui lui offre un choix assez large. Il peut ainsi demander un stress test, par exemple, ce qui ne me paraît pas anodin. Quand un agriculteur s’installe, c’est pour de nombreuses années. Il se demande non pas s’il lui sera possible de faire pousser quelque chose dans quelques années, mais s’il faudra adapter les périodes de culture. Je peux vous dire que chez moi, on ne cultivait pas autrefois autant de dérobés en automne qu’aujourd’hui. De nombreux éléments peuvent évoluer. Je ne vois pas en quoi il serait condamnable d’inciter les jeunes à réfléchir à leur installation en se fondant sur un diagnostic, dans la mesure où ce dernier ne sera pas obligatoire. Il n’y a ni stigmatisation ni obligation : faire réaliser un diagnostic est un choix. Enfin, comme l’a rappelé M. Salmon, certains candidats s’installent sur des exploitations qu’ils ne connaissent pas, parce qu’ils l’ont reprise hors du cadre successoral. En pareille circonstance, il n’est pas inutile de bénéficier d’un diagnostic. Cela peut permettre des évolutions positives. Cela étant, chacun est libre de son vote et je respecte le vôtre, monsieur Pointereau, même si je souhaiterais que vous suiviez plutôt l’avis du rapporteur. M. Michaël Weber, pour explication de vote. Weber. C’est extraordinaire : on réalise des estimations du matériel et des bâtiments en cas de changement d’exploitant, mais rien n’est prévu concernant le plus important, à savoir les sols. Un diagnostic a minima me paraît pourtant essentiel pour savoir ce qu’ils peuvent réellement donner en fonction du projet agricole qui est défendu. Enfin, je goûte avec beaucoup de plaisir l’aveu que vous venez de faire, monsieur Pointereau : je pensais que nous examinions un projet de loi pour la souveraineté alimentaire et agricole ; or j’apprends que ce texte vise à lever les contraintes pour les Somon. Quelle interprétation Ce n’est pas parce que ce diagnostic est facultatif que, premièrement, personne ne s’en saisira et que, deuxièmement, il est inutile. Lorsqu’un salarié, par exemple, est sur le point de reprendre l’exploitation dans laquelle il travaille, il n’a pas besoin d’une évaluation précise, il connaît bien l’exploitation puisqu’il y travaille et la fait fonctionner. Ayant cette connaissance intime de l’exploitation, il ne recourra pas au En revanche, pour un jeune qui ne connaît pas l’exploitation, qui n’est pas de la région ou qui n’est pas issu du monde agricole – de plus en plus de jeunes n’étant pas issus du milieu agricole reprennent des exploitations –, le diagnostic sera extrêmement précieux. Je vous redis enfin que le financement intégral de ce diagnostic par l’État n’est pas possible. Nous ne pouvons pas décider aujourd’hui, ici, au Sénat, de gager cette mesure sans connaître exactement le périmètre à financer. Ce n’est pas parce que le diagnostic sera payant que les repreneurs n’y auront pas recours. Peut-être que la région participera au financement de ce diagnostic, mais on ne peut pas décréter l’engagement financier d’une collectivité locale, pas plus que celui de l’État, avant même d’avoir évalué dans une étude d’impact le coût qu’une mesure représente et sa faisabilité financière. Je vous alerte sur ce point, mesdames, messieurs les Gremillet. Il ne faut pas prendre ce sujet à la légère. Il y a vingt ou trente ans, et même il y a un siècle, les paysans connaissaient leur territoire et savaient très bien quel coin était bon, quel coin ne l’était pas. Il ne faut pas dire le contraire. Nous avons toujours évolué en fonction du savoir du moment. Le diagnostic me va très bien dès lors qu’il n’est pas obligatoire, mais attention aux dérives qu’il pourrait très vite entraîner. Je pense aux aménagements fonciers : jusqu’à présent, ce sont les propriétaires, avec le maire, les agriculteurs, les fermiers qui font le finage d’un territoire et déterminent sa richesse. Et ils ne se trompent pas beaucoup, ils n’ont pas besoin d’une étude extérieure. Les paysans procèdent champ par champ. Si l’on inscrit le diagnostic dans le projet de loi, même s’il n’est que facultatif, je crains que les banquiers, eux, ne le rendent obligatoire pour consentir un prêt dans de bonnes C’est ainsi qu’on peut passer d’un dispositif généreux, laissé au libre choix des agriculteurs, à un dispositif obligatoire et coûteux pour eux, alors que, je le répète, les agriculteurs connaissent très bien leur territoire. Ils savent très bien où se trouvent les bonnes terres, celles qui sont inondables, etc. Comme l’a dit le rapporteur, ils connaissent aussi le champ des possibles, c’est-à-dire ce qui était possible il y a trente ans, mais l’est moins aujourd’hui ou l’est mieux sur d’autres terres. C’est comme ça dans la vraie vie ! l’amendement n° 448 rectifié. n° 746 rectifié bis, madame la présidente. n° 746 rectifié bis est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 924. l’amendement n° 368 rectifié ter. l’amendement n° 747 rectifié. l’amendement n° 369 rectifié ter. l’amendement n° 370 rectifié ter. l’amendement n° 371 rectifié ter. l’amendement n° 923. l’amendement n° 628 rectifié ter. l’amendement n° 841. amendements identiques nos 926 rectifié et 961. l’amendement n° 839. présidente. Madame Devésa, l’amendement n° 247 rectifié ter est-il Devésa. Non, je le retire, madame n° 247 rectifié ter est retiré. n° 131 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet et Billon, MM. Duffourg et S. Demilly, Mme Saint-Pé, M. Folliot, Mme Romagny, MM. Levi, Longeot et Bleunven et Mme Herzog, est ainsi projets agricoles et aquacoles Bleunven. Cet amendement de Michel Canévet vise à étendre le diagnostic modulaire aux exploitations Elle s’en remet à la sagesse du Sénat. J’ai déjà dit tout l’intérêt que je portais à ce type d’agriculture. Mais distinguer l’aquaculture dans le diagnostic modulaire reviendrait à ouvrir une liste qui risquerait d’être sans fin : pourquoi l’aquaculture, en effet, et pas d’autres modes de culture ? Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur l’amendement n° 131 rectifié quater. n° 366 rectifié ter, présenté par Alinéa 1, première phrase dans un contexte d’adaptation au changement climatique et de recherche d’atténuation de celui-ci. La parole est à M. Franck Montaugé. Montaugé. Cet amendement vise à préciser le cadre des diagnostics prévus dans cet article. Pour notre groupe, ces diagnostics ne doivent pas uniquement répondre à des préoccupations économiques, même si celles-ci ont leur importance et doivent être prises en compte. Ils doivent également préparer les agriculteurs aux nombreux défis auxquels ceux-ci font face, dont le changement climatique. Ils devraient donc leur fournir des informations précises pour leur permettre non seulement de s’adapter, mais aussi de participer à l’atténuation du changement climatique dans la mesure de leurs moyens – et en étant aidés pour le faire. Il est défavorable. Même avis : cet amendement est satisfait par l’adoption des amendements précédents du Gouvernement et de la commission, qui tendent à prévoir que les diagnostics ont pour objectif l’adaptation au changement climatique et son atténuation. l’amendement n° 366 rectifié ter. L’amendement n° 61 rectifié est Bonhomme, Mme Billon, M. Klinger, Mmes M. Mercier, Canayer et Paoli-Gagin et MM. Ravier et Bleunven. L’amendement n° 639 rectifié bis Alinéa 1, dernière phrase présenter l’amendement n° 61 rectifié. Khalifé. Je retire cet amendement, car nous avons suffisamment débattu de ce sujet. n° 61 rectifié est retiré. n’est pas soutenu. L’amendement n° 100 rectifié, des agriculteurs , ne peuvent être mobilisés indépendamment les uns des autres, La parole est à M. André Guiol. Guiol. Cet amendement vise à prévoir la réalisation des diagnostics de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles au moment de l’installation-transmission. La pertinence de ces diagnostics serait réduite si seuls certains modules, et pas d’autres, étaient réalisés par les nouveaux agriculteurs. À titre d’exemple, la rentabilité économique d’une exploitation agricole pourrait être bonne à l’instant t, selon le diagnostic de viabilité économique, mais sa viabilité économique pourrait être fragile à moyen terme, selon le diagnostic de vivabilité des projets Si certains modules sont réalisés et pas d’autres, les nouveaux agriculteurs n’auront pas une vision complète de leur exploitation agricole. Ils ne disposeront pas de l’ensemble des informations nécessaires et indispensables leur permettant de choisir le modèle agricole le plus viable d’un point de vue social, économique et environnemental. n° 367 rectifié ter, présenté par 1° Dernière phrase ni restreindre le bénéfice de certaines aides publiques L’État peut déterminer les conditions dans lesquelles leur réalisation conditionne le bénéfice de certaines aides publiques. rendre attractive la réalisation du diagnostic prévu dans cet article, conformément à l’esprit initial du projet de loi, beaucoup plus volontaire en la matière. La réalisation du diagnostic doit pouvoir conditionner l’octroi de certaines aides publiques, de manière responsable, adaptée et proportionnée, bien sûr. Nous proposons donc un compromis : au lieu de rendre la conditionnalité des aides obligatoire, comme le prévoit le texte, nous suggérons de simplement laisser cette possibilité ouverte pour certaines d’entre elles. Il appartiendrait ensuite au Gouvernement de déterminer les conditions dans lesquelles ces aides pourraient être Dans le cadre de notre dialogue et dans l’objectif d’améliorer le texte, cette proposition mesurée nous semble être dans l’intérêt même du monde agricole. de la commission sur les deux amendements restant en discussion ? La commission demande le retrait de l’amendement n° 100 rectifié ; à défaut, elle émettra un avis défavorable. Rien n’empêche en effet un jeune de mobiliser les six modules ! Rendre les choses obligatoires serait contradictoire avec nos votes précédents. L’amendement n° 367 rectifié ter vise à rétablir partiellement la conditionnalité des aides. Cela reviendrait à lier les aides dont l’agriculteur peut bénéficier à la réalisation du diagnostic : pas de diagnostic, pas d’aides – ou une aide à proportion de la réalisation du diagnostic. Ce n’est pas ce que nous voulons. Si cet amendement était adopté, les sénateurs Gremillet et Pointereau ne seraient pas contents… Louault. Louault non plus ! La commission émet donc un avis défavorable sur cet amendement Le Gouvernement émet également un avis défavorable sur l’amendement n° 100 rectifié, qui vise à supprimer la modularité. Celle-ci relève de la liberté du repreneur, qui peut apprécier la nécessité de réaliser un ou plusieurs modules du diagnostic. porte sur la conditionnalité des aides. Nul n’est obligé de recourir à ces aides, des bonifications incitatives peuvent être instaurées. C’est le principe de la conditionnalité. Ainsi, les régions aident tout type d’installation, pour tout type d’agriculture. Rien ne les empêche d’inciter à la réalisation d’un diagnostic en accordant une aide complémentaire. C’est un exemple, je ne sais pas si elles le feront, mais les aides publiques ne peuvent pas être restreintes au motif que le repreneur n’aurait pas sollicité un diagnostic. cet amendement également. M. Simon Uzenat, pour explication de vote. Uzenat. Je vous avoue que je n’ai pas bien compris vos propos, madame la ministre. J’ai d’abord cru que vous alliez émettre un avis favorable ou au moins vous en remettre à la sagesse du Sénat. Vous sembliez en effet reconnaître que nous proposions une mesure proportionnée. Permettez-moi de relire le dispositif de l’amendement : « L’État peut déterminer les conditions dans lesquelles leur réalisation conditionne le bénéfice de certaines aides publiques ». J’insiste sur les termes « peut déterminer » : l’État ne serait donc pas obligé de déterminer ces De même, monsieur le rapporteur, vous avez laissé entendre que nous voulions instaurer une forme de conditionnalité automatique. Nous voulons simplement donner à l’État la faculté de conditionner le bénéfice de certaines aides publiques, pas de toutes. Vous avez évoqué la logique de bonification, madame la ministre. On peut l’envisager de différentes façons, mais cette mesure nous semble tout à fait proportionnée. Elle va d’ailleurs dans le sens, comme vous l’avez rappelé, de ce que les régions mettent en œuvre dans leurs territoires. l’amendement n° 100 rectifié est-il maintenu ? n° 100 est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 367 n° 28 n’est pas soutenu. L’amendement n° 742 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, rédigé : Il s’appuie sur les diagnostics élaborés dans le cadre des projets d’aménagement et de développement durable tels que définis à l’article L. 151-5 du code de l’urbanisme ainsi que sur les synergies possibles avec les projets alimentaires territoriaux définis à l’article L. 111-2-2 du code rural et de la pêche maritime. garantir l’articulation du diagnostic modulaire introduit dans cet article avec les projets d’aménagement et de développement durables (PADD) et les projets alimentaires territoriaux (PAT). La résilience de nos systèmes alimentaires et agricoles nécessite de penser de manière territorialisée les enjeux de diversification et de déspécialisation. Pour soutenir cette démarche, plusieurs collectivités territoriales ont déjà déployé des outils de prospective afin de fixer des objectifs de transformation ou investi dans des outils de diagnostic partenarial. Les diagnostics prévus dans le présent texte gagneraient à tirer profit des outils déjà l’amendement n° 742 rectifié. n° 756 rectifié, présenté par M. Lahellec, L’État et les collectivités territoriales veillent à garantir l’intégrité et l’objectivité des diagnostics réalisés. Pour ce faire une distinction claire est maintenue entre les entités réalisant les diagnostics et celles mettant en œuvre les recommandations issues de ces diagnostics. Aucune entité responsable de la réalisation des diagnostics ne peut participer à l’exécution opérationnelle des recommandations du diagnostic pour l’exploitation concernée, assurant ainsi une indépendance totale entre l’évaluation et l’application des mesures renforcer la fiabilité des diagnostics de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles proposés dans cet article. En effet, pour des raisons éthiques évidentes, les entités qui réalisent les diagnostics d’évaluation ne peuvent pas être les mêmes que les entités responsables de la mise en œuvre des recommandations résultant de ces évaluations. Nous souhaitons donc inscrire dans le projet de loi une séparation entre les deux activités. l’amendement n° 756 rectifié. n° 372 rectifié ter, présenté par Après l’alinéa 10 Ces diagnostics peuvent faire l’objet d’actualisations périodiques à la demande de l’exploitant agricole afin de l’accompagner lors des différentes étapes de la vie de l’exploitation. En l’absence d’actualisations, ces diagnostics ne peuvent être valables pour une période supérieure à 15 ans. Redon-Sarrazy. L’objectif de cet amendement est double. D’une part, il tend à ouvrir la possibilité, pour un exploitant agricole, de demander une actualisation de tout ou partie de son diagnostic, afin d’être accompagné lors des différentes étapes de la vie de son exploitation. D’autre part, il vise à prévoir que la durée de validité d’un diagnostic ne puisse excéder quinze ans en l’absence Nous sommes prêts à rediscuter des modalités proposées si nous pouvons trouver une issue. Mais il nous semble curieux qu’un diagnostic puisse être valable et opposable pendant des années sans faire l’objet d’une réactualisation. Nous savons tous que certains aléas climatiques, qu’il s’agisse de sécheresses récurrentes, d’inondations massives ou d’autres évolutions dont on ne connaît peut-être pas aujourd’hui les périmètres exacts, peuvent totalement modifier la nature et la performance agronomique des Tel qu’il est actuellement rédigé, cet article prévoit, par exemple, que ces diagnostics pourront être transmis au point d’accueil départemental unique : c’est bien qu’ils ont vocation à circuler. De plus, si ces diagnostics venaient à être un succès, peut-être qu’ils évolueront ou seront utilisés plus largement dans les années à venir. Nous nous étonnons donc que cet article ne prévoie aucune durée de validité des diagnostics. l’amendement n° 372 rectifié ter. n° 927, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom génériques collectées par le diagnostic sans caractère personnel collectées dans le cadre des diagnostics Le Gouvernement a émis un avis favorable sur cet amendement, qui n’est pas tout à fait rédactionnel puisqu’il vise à protéger la confidentialité des données recueillies. l’amendement n° 927. n° 757, présenté par MM. Lahellec et Gay, Les données collectées, traitées et stockées dans le cadre du dispositif de diagnostic modulaire ne peuvent être appropriées pour un usage privé lucratif. L’État veille à limiter leur usage au bénéfice de l’intérêt général et de celui de l’exploitant uniquement. prévenir l’appropriation privée et lucrative des données agronomiques et environnementales collectées dans le cadre du diagnostic des exploitations agricoles proposé par le présent article. Protéger les données, c’est aussi protéger les propriétés, notamment les plus petites. La commission souhaite connaître l’avis du Gouvernement sur cet Je comprends la motivation des auteurs de cet amendement. Les données doivent être protégées d’un usage commercial, en effet. D’abord elles sont la propriété du demandeur du diagnostic. Puis, si leur propriétaire veut améliorer la performance de son exploitation, libre à lui d’avoir recours à des acteurs privés pour l’aider. Mais que les données collectées puissent être mises à disposition d’un acteur privé ne me semble pas acceptable. Le Gouvernement émet donc un avis favorable sur cet présidente. Quel est à présent l’avis de la commission ? La commission émet également un avis favorable sur cet amendement. l’amendement n° 757. M. Rémy Pointereau, pour explication de vote sur l’article. Je répète que le diagnostic n’est pas la bonne solution. C’est non pas le diagnostic qui aidera les jeunes qui s’installent hors cadre familial, mais l’accompagnement. Rejoindre un groupement d’études et de développement agricole (Geda) ou un centre d’études techniques agricoles (Ceta), voilà qui est utile pour appréhender l’exploitation, connaître les sols, savoir comment procéder. Mais le diagnostic, franchement… Tissot. C’est un outil ! Pointereau. Cela me rappelle celui qui est obligatoire pour le service public d’assainissement non collectif (Spanc). Il coûte 150 euros, et que se passe-t-il après ? Rien ! Il ne fait pas avancer les choses. La meilleure façon d’accompagner les jeunes, c’est de leur faire faire chaque année un tour de plaine avec un technicien qui leur indique où mettre de l’engrais, où implanter telle ou telle culture. Salmon. Un diagnostic, en somme ! Pointereau. Le diagnostic coûtera très cher à la région, puisque c’est peut-être elle qui le financera, et ne constitue pas une solution. l’article 9, modifié. 9 est adopté.) l’article 9 n° 434 rectifié quater, présenté par Mme Bonnefoy, MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kanner, Mmes Bélim et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Après l’article 9 À compter du 1er janvier 2026, en cas de cession d’un immeuble non bâti, un diagnostic de l’état des sols, fourni par le vendeur ou le cessionnaire, est annexé à la promesse de vente ou, à défaut de promesse, à l’acte authentique de vente. En cas de vente publique, le diagnostic de l’état des sols est annexé au cahier des charges. Ce diagnostic détermine l’état physique, chimique et biologique du sol ainsi que sa capacité à générer les services écosystémiques, en tenant compte des différents types de sols et des usages des terres. Le diagnostic est accompagné de recommandations dans l’exploitation de l’immeuble afin de préserver et d’améliorer les fonctions écologiques du sol. Un décret fixe le seuil de surface à partir duquel le diagnostic de l’état des sols est fourni, détermine le référentiel pédologique utilisé ainsi que l’échelle permettant d’évaluer les fonctions écologiques et les services écosystémiques. Weber. Pour remédier aux fragilités de l’article 9, cet amendement a pour objet de proposer une mesure structurante pour l’agriculture et son avenir : la création d’un diagnostic de l’état des sols en cas de Bien que restreinte, cette mesure pourrait constituer la première pierre d’une politique publique pour améliorer la santé des sols. En effet, mêler la valeur foncière au passif cultural du sol est le seul et véritable levier de transformation des pratiques. Combien d’agriculteurs ou de maraîchers bio se sont retrouvés après achat devant une terre dégradée par des pratiques peu vertueuses ? Il est désormais impérieux d’améliorer la connaissance de nos sols. Leur santé ne peut être considérée indéfiniment comme un objectif lointain. En agissant dès maintenant pour leur connaissance et en établissant un lien clair entre leur état et leur valeur foncière, nous assurons l’avenir de nos exploitations et leur soutenabilité. Nous disposons désormais de toutes les études nécessaires pour identifier les bons indicateurs d’évaluation des services que nous rendent les sols. Je pense notamment au rapport de l’Inrae intitulé Préserver la qualité des sols : vers un référentiel d’indicateurs, ou Indiquasols. Pour couvrir l’ensemble du couvert pédologique, tous les sols seront concernés par le diagnostic devant être fourni lors de la cession. Ces informations seront très utiles et permettront d’estimer réellement la viabilité du projet agricole et d’améliorer l’usage des sols, car il sera accompagné de recommandations pour optimiser leurs fonctions écologiques. Cet article additionnel serait donc un véritable outil pour instaurer une gestion durable des sols. Encadré par un décret, le diagnostic de l’état des sols d’aller au-delà de la simple incantation et d’engager notre agriculture sur la voie d’une écologie intensive. Il est défavorable. Cet amendement est satisfait par le troisième module du diagnostic. Le Gouvernement est également défavorable à cet amendement. Nous avons eu ce débat à l’Assemblée nationale et celle-ci a renoncé au caractère obligatoire du diagnostic des sols. Le diagnostic modulaire répond déjà à votre préoccupation, monsieur le sénateur : les agriculteurs bio que vous évoquez pourront l’utiliser pour évaluer la qualité des sols et choisir de reprendre ou non l’exploitation, en l’amendement n° 434 rectifié quater. Chapitre II Mesures en matière Le chapitre préliminaire du titre III du livre III du code rural et de la pêche maritime est complété par un article L. 330-10 ainsi établit une cartographie des opportunités et risques de marché à horizon 20 ans, actualisée tous les 5 ans, pour présenter aux acteurs de la politique de formation et d’installation les contraintes pesant sur l’offre et la demande de produits agricoles et alimentaires, et les informer dès à présent : l’amont, des évolutions observées et anticipées des aptitudes productives liées aux déterminants des coûts de production, y compris aux variables environnementales et sanitaires par l’aval, des évolutions observées et anticipées de la consommation liées aux tendances démographiques et culturelles ainsi qu’aux risques réglementaires, fiscaux et de nature géopolitique pouvant priver de certains débouchés. « Une déclinaison régionale de cette cartographie est réalisée. « Cette cartographie est rendue accessible au public et mobilisable par les conseillers du réseau France installations-transmissions mentionné à l’article L. 330-4 pour orienter les candidats à l’installation qui le souhaitent vers les spécialisations les plus prometteuses au regard de ce que seront ces opportunités et risques de marché à horizon 20 ans, et ainsi maximiser leur rentabilité économique. » n° 694, présenté par MM. Gontard et Salmon, complété par un article L. 330-10 ainsi rédigé : – En lien avec le plan national d’adaptation au changement climatique et la stratégie nationale bas-carbone définie à l’article L. 222-1 B du code de l’environnement, l’État établit une cartographie des évolutions anticipées du changement climatique à horizon de 20 ans, actualisée tous les 5 ans, pour présenter aux acteurs de la politique de formation et d’installation les contraintes pesant sur la production agricole, comme aux acteurs publics et privés de la gestion forestière les contraintes pesant sur les forêts françaises et les informer dès à présent : aptitudes productives liées aux déterminants environnementaux - en particulier, la qualité des sols, la pluviométrie et la disponibilité de la ressource en eau, l’évolution de la fréquence et de l’intensité des épisodes de sécheresse, de canicule et de gel, l’ensoleillement - et sanitaires par région ; l’aval, des évolutions observées et anticipées des habitudes alimentaires et de la consommation de matériaux biosourcées liées aux tendances démographiques, culturelles comme aux besoins nutritionnels et sanitaires. « Cette cartographie est rendue accessible au public et mobilisable par les agents de l’Office national des forêts et par les conseillers du réseau France installations-transmissions mentionné à l’article L. 330-4 pour orienter les candidats à l’acquisition forestière ou l’installation agricole qui le souhaitent. » Gontard. Cet article, ajouté en commission, prévoit, de manière légitime, la planification de la production agricole à un horizon de vingt ans. Pour ce faire, il mobilise une part considérable de l’intelligence collective publique et nombre d’administrations. C’est ce qu’aurait dû être le Haut-Commissariat au plan. Nous ne pouvons qu’approuver un tel effort d’anticipation. Ce siècle l’exige plus qu’aucun autre. Cependant, nous regrettons que l’article soit consacré à la seule évaluation des opportunités de marché et qu’il ne mentionne pas – c’est un peu curieux –, l’éléphant au milieu de la pièce, notamment l’adaptation au changement climatique. Cet amendement a donc pour objet de donner une dimension supplémentaire à cet article en élargissant son objet à toute la réflexion sur l’adaptation au changement climatique, en insistant notamment sur l’évolution anticipée des déterminants environnementaux, en particulier la qualité des sols, la pluviométrie et la disponibilité de la ressource en eau, l’évolution de la fréquence et de l’intensité des épisodes de sécheresse, de canicule et de gel, et l’ensoleillement par région. En outre, il vise à inscrire cet important travail dans le cadre des autres travaux de planification engagés par l’État : le plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) et la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Naturellement, cela permettra aussi l’évaluation des opportunités de marché chères à nos rapporteurs. de la commission des affaires économiques. Je me réjouis que vous approuviez l’introduction dans le texte de cet article 9 bis par la commission. Nous avons souhaité insérer dans le texte une analyse territorialisée des opportunités macro offertes par l’agriculture, afin que les agriculteurs puissent fonder leurs projets sur cette cartographie – que nous sommes d’accord, madame la ministre, pour définir plutôt comme une analyse. Celle-ci comportera bien les éléments figurant dans cet amendement, même si notre rédaction est différente : opportunités de marché, opportunités économiques, mais aussi variables de production et variables climatiques. l’amendement n° 694. n° 374 rectifié ter, présenté par au regard notamment de l’adaptation au changement climatique et la nécessité de contribuer à son préciser la rédaction de ce nouvel article 9 bis, introduit en commission. Celui-ci prévoit la réalisation d’une cartographie des opportunités et des risques de marché à un horizon de vingt ans à destination des acteurs de la politique de formation et d’installation. Une telle cartographie peut être intéressante, voire utile, car elle permettra de bien sensibiliser nos formateurs aux opportunités et aux défis actuels et à venir. Ceux-ci peuvent participer à l’amélioration de la formation et de l’information de nos futurs agriculteurs. Toutefois, une fois de plus, la finalité de cette cartographie est exclusivement économique, comme on le voit bien aux alinéas 3 et 4 de l’article. Si nous devons nous projeter à un horizon de vingt ans pour déterminer les risques et les contraintes pesant sur une exploitation, une filière ou un secteur, il est évident que la dimension environnementale et la nécessaire adaptation au changement climatique doivent être prises en compte. Tel est l’objet du présent amendement. n° 935, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Amendement n° 374, alinéa 5 supprimer la fin de cet alinéa. Ce sous-amendement tend à supprimer les mots « et la nécessité de contribuer à son atténuation », afin de rendre le texte de cet amendement compatible avec la position de la commission sur l’adaptation au changement climatique, que nous avons déjà longuement expliquée, Laurent Duplomb et moi-même. La commission émettra un avis favorable sur cet amendement si le sous-amendement de la commission était adopté. du Gouvernement sur cet amendement et sur ce sous-amendement ? La commission émet un avis défavorable. Salmon. Une fois de plus, le rapporteur souhaite mettre sa patte au texte, ici en supprimant la référence à l’atténuation du changement climatique. C’est tout de même assez surréaliste alors que nous savons désormais que chaque dixième de degré, chaque centième de degré compte et que nous ignorons totalement comment nous pourrons nous adapter à une France où il fera 2,5, 3 ou 4 degrés Celsius de plus. On s’adaptera, c’est tout ! Salmon. Écrire qu’il faut simplement s’adapter, ce n’est pas responsable. Les agriculteurs ont, comme tous les autres citoyens dans tous les autres secteurs d’activité, l’obligation d’essayer d’atténuer le réchauffement climatique. Ils peuvent y contribuer, car nous savons parfaitement que les pratiques agricoles émettent plus ou moins de gaz à effet de serre, que les sols, les haies peuvent stocker du carbone… Un ensemble de choses peuvent contribuer à atténuer le réchauffement climatique. Pour moi, il est réellement impensable de rayer d’un trait de plume cette tentative d’atténuation du réchauffement climatique. Monsieur le sénateur Salmon, personne ne disconvient qu’il faille s’adapter au changement climatique et tenter de l’atténuer. Salmon. Ah ? Ce n’est pas la question. Simplement, compléter une cartographie « au regard de l’atténuation du changement climatique » sur vingt ans, concrètement, je ne sais pas ce que cela signifie. S’il y a un géographe, un cartographe dans cette assemblée, qu’il nous explique exactement en quoi cela consiste ! Pour ma part, je ne le sais C’est pourquoi le Gouvernement a déposé un amendement de reformulation. Si vous adoptez une rédaction prévoyant une cartographie « au regard de l’atténuation du changement climatique » à vingt ans, je souhaite bon courage aux cartographes ! Louault. Déjà que l’État n’arrive pas à élaborer une stratégie ou une prospective… Alors, une cartographie à vingt ans pour l’agriculture ? Comme dirait ma fille : mort de rire ! sous-amendement n° 935. l’amendement n° 374 rectifié ter, modifié. sept amendements et d’un sous-amendement faisant l’objet n° 842, présenté par le Gouvernement, est ainsi I. – Alinéa 2 1° Remplacer les mots : établit une cartographie des opportunités et risques réalise une analyse prospective des évolutions et dynamiques 2° Remplacer le nombre : par le nombre : et le chiffre : par le chiffre : II. – Alinéa 6 rendue accessible au public et 2° Remplacer les mots : et les mots : opportunités et risques de marché à horizon 20 ans, et ainsi maximiser leur rentabilité Cet amendement vise à supprimer la « cartographie des opportunités et risques de marché » et à la remplacer par une « analyse prospective des évolutions et dynamiques », ce qui nous semble beaucoup plus réaliste. Nous proposons que cette analyse soit établie à un horizon de dix ans, afin de nous aligner sur la même temporalité que les conférences de la souveraineté alimentaire. Vingt ans, c’est tout de même assez long, d’autant que le changement climatique peut être rapide ; nous le voyons aujourd’hui. Dix ans, cela nous paraît plus raisonnable en matière de prospective. La cartographie serait abandonnée au profit d’analyses fondées sur un certain nombre de données climatiques, météorologiques, de rendement, etc. n° 936, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Amendement n° 842 2° Alinéas 18 à 21 Ce sous-amendement vise à garantir que l’analyse prospective des évolutions et dynamiques de marché appelée à remplacer la cartographie des opportunités et risques de marché puisse être rendue publique. Cette analyse serait non seulement utile aux conseillers du réseau France installations-transmissions, mais elle pourrait également nourrir avantageusement les réflexions des filières et les discussions au sein du monde agricole. C’est précisément l’objet d’un tel outil, qui doit bénéficier aux filières, aux conseillers du réseau France installations-transmissions et aux agriculteurs L’amendement n° 65 rectifié est L’amendement n° 191 rectifié ter L’amendement n° 213 rectifié est Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 235 rectifié bis L’amendement n° 248 rectifié quater est présenté par Mme Devésa et MM. Le Rudulier et Chevalier. L’amendement n° 643 rectifié ter Mme Bourcier, MM. Brault, Grand, Wattebled et Chasseing, Mme Herzog et M. Gremillet. La parole est à M. Pierre-Antoine Levi, pour présenter l’amendement n° 65 rectifié. Levi. Cet amendement de cohérence vise à harmoniser la dénomination du réseau. La dénomination France installations-transmissions ne reflète pas pleinement l’ambition et les missions définies dans le texte. En optant pour « France agriculture formation installation transmission », nous clarifierons le périmètre d’action du réseau. Une telle dénomination souligne notamment l’importance de la formation, qui est au cœur du dispositif, et permet de préciser que le réseau accompagne spécifiquement le secteur agricole. Je vous invite donc, mes chers collègues, à adopter cet amendement de clarification, qui renforcera la lisibilité de la mesure. M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 191 Genet. Notre collègue Levi a très bien défendu cet amendement. Cet après-midi, nous avons eu un débat sémantique passionnant et hésité entre « France Services agriculture » (FSA), « France installations-transmissions » (FIT) ou encore « France agriculture formation installation transmission » (Fafit). Après consultation de son épouse, M. le rapporteur Duplomb était partant pour « France agriculture installation transmission », mais l’acronyme risquait de se prononcer comme le mot « faillite » ! Je pense donc qu’il est plus sage d’en rester à ce que le Sénat a décidé tout à l’heure. Par conséquent, je retire mon amendement. n° 191 rectifié ter est retiré. La parole est à Mme Mireille Jouve, pour présenter l’amendement n° 213 rectifié. Jouve. Cet amendement est défendu. Mme Marie-Lise Housseau, pour présenter l’amendement n° 235 rectifié bis. Housseau. Je retire cet amendement. n° 235 rectifié bis est retiré. La parole est à Mme Brigitte Devésa, pour présenter l’amendement n° 248 rectifié quater. Devésa. Je le retire également ; je pense que tout a été dit. n° 248 rectifié quater est retiré. La parole est à M. Pierre Jean Rochette, pour présenter l’amendement n° 643 rectifié ter. Jean Rochette. Défendu. La commission sollicite le retrait des amendements identiques nos 65 rectifié, 213 rectifié et 643 rectifié Nous avons débattu lors de l’examen de l’article 8 cet après-midi du nom de ce réseau et décidé de retenir l’appellation « France installations-transmissions ». Je suggère d’en rester Nous nous réjouissons que vous souhaitiez retenir les termes « analyse prospective des évolutions et dynamiques », auxquels vous avez ajouté « de marché ». Cela nous convient. En revanche, je suis plus dubitative sur la possibilité de rendre publics les éléments qui figureront dans cette analyse. Vous le savez, en matière économique, les changements sont assez rapides. La communication d’éléments sans médiation, sans explication, sans outil de compréhension pourrait avoir pour effet d’induire le public en erreur. Il me paraît plus sérieux et prudent que de tels éléments soient médiatisés par les professionnels de l’installation, comme les chambres d’agriculture. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur le sous-amendement de la commission, pour les raisons que je viens d’indiquer, ainsi que sur les autres amendements en discussion commune, le débat ayant déjà eu lieu sur l’appellation du réseau prévu à l’article 8. Gontard. Madame la ministre, l’argument selon lequel une cartographie sur vingt ans ne permettrait pas d’agir en faveur de l’atténuation du changement climatique me laisse un peu sceptique. Je pense que des cartes permettent de réfléchir et d’agir ; j’ai de nombreux exemples en tête. Si nous pouvons prévoir ce que seront les cultures, nous pouvons anticiper ce que sera le modèle agricole à un horizon de vingt ans. C’est évidemment une manière de contribuer à l’atténuation du changement climatique. Madame la ministre, votre idée de remplacer la cartographie par une analyse prospective est plutôt intéressante. Mais, précisément, je ne comprends pas bien la logique qui est la vôtre. La réflexion ne peut pas porter que sur le modèle économique ; elle doit inclure l’analyse des effets à dix ans ou vingt ans de nos choix sur l’atténuation du changement climatique. Pourquoi refusez-vous absolument d’intégrer cette dimension dans les politiques agricoles ? Louault. Une analyse prospective plutôt qu’une cartographie ? C’est mieux ! Un horizon à dix ans plutôt qu’à vingt ans ? C’est mieux ! Sur la réactualisation tous les cinq ans, que dire ? Le pire est que ce soit laissé à la discrétion des points d’installation et des chambres d’agriculture. Mais c’est parce que vous ne voulez pas assumer ce que les fins limiers de la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) feront comme analyse prospective. Sur ce point, je vous comprends ! sur les travées du groupe INDEP.) J’ai en effet de sérieux doutes quant à leur capacité à faire une analyse prospective qui soit affichable publiquement ; je les connais De toute manière, vous avez fait adopter une disposition prévoyant de faire réaliser la prospective par FranceAgriMer et les acteurs des filières. Il faudra donc désormais s’adresser à FranceAgriMer pour connaître la stratégie des filières. M. Pierre-Antoine Levi, pour explication de vote. Levi. Au vu des explications très claires du sénateur Genet, je retire mon amendement. n° 65 rectifié est retiré. Je mets aux voix le sous-amendement n° 936. l’amendement n° 842, modifié. l’amendement n° 213 rectifié est-il maintenu ? n° 213 rectifié est retiré. Qu’en est-il de l’amendement n° 643 rectifié ter, monsieur Rochette ? Jean Rochette. Je le retire également, un peu à contrecœur, madame la présidente. n° 643 rectifié ter est retiré. n° 375 rectifié ter, présenté par , ainsi que des pratiques agricoles existantes permettant de participer aux transitions écologique et Montaugé. Nous proposons de compléter l’alinéa 3 en précisant que la cartographie doit inclure une information sur les pratiques agricoles existantes permettant de participer aux transitions écologique et climatique. Ne faisons pas l’impasse sur les conséquences du changement climatique, qui modifieront inévitablement nos modes de production, mais également nos habitudes de consommation, donc la structuration des marchés. L’analyse prospective doit être un outil de connaissances, d’aide à la prise de décision, d’accompagnement, d’adaptation aux futurs marchés, afin de permettre aux agriculteurs et aux filières de saisir des opportunités et d’intégrer un certain nombre de variables, dont le climat. Mais ce n’est pas un outil d’atténuation du changement climatique, même si les évolutions climatiques feront évidemment partie des variables. Elles auront logiquement des conséquences sur les choix qui seront effectués en termes de cultures, d’assolement et de filières. l’amendement n° 375 rectifié ter. n° 376 rectifié ter, présenté par , tout en participant à la nécessaire transition agroécologique de notre modèle agricole. Uzenat. Dans la continuité de nos amendements précédents, nous proposons d’intégrer la participation à la nécessaire transition agroécologique dans les finalités de l’analyse. Tel qu’il est actuellement rédigé, l’alinéa 6 met principalement en avant la dimension économique. Il y est ainsi fait référence à l’objectif de « maximiser » la « rentabilité économique » des futurs Nous pensons qu’il convient de mentionner également la nécessaire participation à une agriculture plus résiliente, donc à la transition agroécologique de notre modèle agricole. Cela répond, là encore, à la volonté de très nombreux Avis défavorable, pour les raisons que j’ai exposées J’émets un avis défavorable également. Je pense qu’une manière d’améliorer la rentabilité économique est précisément de travailler aux transitions climatique et environnementale. L’autonomie fourragère, c’est bon à la fois pour le climat et pour l’équilibre économique de l’exploitation concernée. Idem s’agissant de la diminution des intrants. Salmon. C’est bien ce que nous Or la formulation de l’amendement laisse supposer, me semble-t-il, que les deux objectifs s’opposent. Je le redis, opposer agriculture et environnement nous conduit dans l’impasse. Tissot. Nous ne les opposons pas ! Uzenat. Madame la ministre, nous n’opposons pas agriculture et environnement. Si tel était le cas, nous aurions demandé la suppression de la référence à la rentabilité économique. Or nous ne l’avons pas fait, parce que nous trouvons normal qu’elle figure dans le texte : la rentabilité économique est évidemment l’un des déterminants dans la réflexion des agriculteurs. Nous souhaitons simplement que la transition agroécologique soit également mentionnée. Ainsi que vous l’avez brillamment démontré, les deux vont de pair. Et cela va mieux en l’écrivant. Nous nous attendions donc à un avis favorable de votre part, puisque vous venez vous-même de prouver par vos propos l’intérêt d’adopter cet amendement. Nous espérons que la Haute Assemblée aura la sagesse de le voter. l’amendement n° 376 rectifié ter. l’article 9 bis, modifié. 9 bis est adopté.) n° 78 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Fialaire et Gold, 1° L’article L. 254-1 est a) Au 3° du II, les mots : « prévu aux articles L. 254-6-2 et L. 254-6-3 » sont remplacés par les mots : « à l’utilisation des produits b) Le VI est ainsi modifié : – à la fin de la première phrase, les mots : « incompatible avec celui des activités mentionnées aux 1° ou 2° du II ou au IV » sont remplacés par les mots : « interdit aux producteurs au sens du 11 de l’article 3 du règlement (CE) n° 1107/2009 du 21 octobre 2009, sauf lorsque la production concerne des produits de biocontrôle figurant sur la liste mentionnée à l’article L. 253-5 du présent code, des produits composés uniquement de substances de base au sens de l’article 23 du règlement (CE) n° 1107/2009 ou de produits à faible risque au sens de l’article 47 du même règlement (CE) n° 1107/2009 et des produits dont l’usage est autorisé dans le cadre de l’agriculture – la seconde phrase est 2° L’article L. 254-1-1 est a) Le I est ainsi modifié : – à la fin du 1°, les mots : « mentionnée aux 1° ou 2° du même II ou au IV du même article » sont remplacés par les mots : « de producteur au sens du 11 de l’article 3 du règlement (CE) n° 1107/2009 du 21 octobre 2009 » ; – au 2°, les mots : « mentionnée aux 1° ou 2° du II ou au IV de l’article L. 254-1 » sont remplacés par les mots : « de producteur au sens du 11 de l’article 3 du règlement (CE) n° 1107/2009 » et, à la fin, les mots : « de ce II » sont remplacés par les mots : « du II de l’article L. 254-1 » ; – au 3°, les mots : « mentionnée, d’une part, au 3° du II de l’article L. 254-1 et, d’autre part, aux 1° ou 2° du même II ou au IV du même article » sont remplacés par les mots : « , d’une part, mentionnée au 3° du II de l’article L. 254-1 et, d’autre part, de producteur au sens du 11 de l’article 3 du règlement (CE) b) Le II est ainsi modifié : de l’article 3 du règlement (CE) « mentionnée aux 1° ou 2° du II ou au IV de l’article L. 254-1 » sont 3° L’article L. 254-1-2 a) Le premier alinéa est ainsi – les mots : « mentionnée aux 1° ou 2° du même II ou au IV du même article » sont remplacés par les « mentionnée aux 1° ou 2° de ce II ou à ce IV de ce même article » sont remplacés par les mots : « de producteur au sens du même – à la fin, les mots : b) Le second alinéa est 4° L’article L. 254-1-3 a) À la fin du I, les mots : « mentionnée aux 1° ou 2° du même II ou au IV de ce même article » sont remplacés par les b) À la fin du II, les mots : « les activités mentionnées aux 1° article » sont remplacés par les mots : « une activité de producteur au sens du 11 de l’article 3 du règlement (CE) n° 1107/2009 » ; 5° Au cinquième alinéa du I de l’article L. 254-2, les mots : « aux 1° et 2° du II de l’article L. 254-1 » sont remplacés par les mots : « au 1° du II de 6° Les articles L. 254-6-2 et L. 254-6-3 sont abrogés ; 7° L’article L. 254-6-4 – la première phrase est remplacée par quatre phrases ainsi rédigées : « I. – Le conseil mentionné au 3° du II de l’article L. 254-1 couvre toute recommandation d’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Il est formalisé par écrit. La prestation est effectuée à titre onéreux. Il s’inscrit dans un objectif de réduction de l’usage et des impacts des produits phytopharmaceutiques et respecte les principes généraux de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures mentionnée à – à la deuxième phrase, les mots : « ils privilégient » sont remplacés par les mots : « il privilégie » et les mots : « ils recommandent » sont remplacés par les mots : « il recommande » ; – au début de la troisième phrase, les mots : « Ils promeuvent » sont remplacés par les mots : « Il promeut » ; – au début de la dernière phrase, les mots : « Ils tiennent » sont remplacés par les mots : « Il tient » ; b) Il est ajouté un alinéa ainsi « II. – Le conseil stratégique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques établit un plan d’action pluriannuel pour la protection des cultures de l’exploitation agricole qui s’inscrit dans les objectifs du plan d’action national mentionné à l’article L. 253-6. Il est fondé sur un diagnostic prenant en compte les spécificités de l’exploitation. Les exigences concernant la prévention des conflits d’intérêts pour la délivrance du conseil stratégique par le détenteur d’un agrément au titre des activités mentionnées au 1° du II de l’article L. 254-1 sont déterminées par 8° L’article L. 254-7-1 est a) Au premier alinéa, les mots : « , et notamment la désignation de l’autorité administrative, les conditions de délivrance, de renouvellement, de suspension, de modulation et de retrait des agréments, des certificats ainsi que des habilitations des organismes » sont b) Le second alinéa est ainsi – à la première phrase, après le mot : « prévoit », il est inséré le mot : « notamment » ; – la dernière phrase est ainsi rédigée : « Il précise les modalités de délivrance du conseil mentionné au 3° du II de 9° L’article L. 254-10-1 a) À la fin de la première phrase du premier alinéa du I, les mots : « auprès desquelles la redevance pour pollutions diffuses est exigible, mentionnées au IV de l’article L. 213-10-8 du code de l’environnement » sont remplacés par les mots : « exerçant les activités mentionnées au 1° du II de l’article L. 254-1 » ; b) Au début du premier alinéa du II, les mots : « L’autorité administrative notifie à chaque obligé pour les périodes du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2020 et du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021, puis, à compter du 1er janvier 2022, pour chaque période successive d’une durée fixée par décret en Conseil d’État, dans la limite de quatre ans » sont remplacés par les mots : « L’autorité administrative notifie à chaque obligé, pour chaque période 10° Au premier alinéa du I de l’article L. 254-12, le nombre : « 15 000 » est remplacé par le nombre : 11° Avant le titre Ier du livre V, il est inséré un titre préliminaire ainsi rédigé : « TITRE PRÉLIMINAIRE « DU CONSEIL STRATÉGIQUE « Art. L. 500-1. – I. – Les exploitants agricoles peuvent bénéficier d’un conseil stratégique global, formalisé par écrit, fourni par des conseillers compétents en agronomie, en protection des végétaux, en utilisation efficace, économe et durable des ressources ou en stratégie de valorisation et de filière, afin d’améliorer la viabilité économique, environnementale et sociale de leur exploitation. « Le conseil stratégique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques mentionné à l’article L. 254-6-4 constitue un volet de ce conseil stratégique global. « II. – Un décret définit les exigences relatives à l’exercice de la fonction de conseiller mentionnée au I, notamment en matière de Cabanel. Nous proposons d’insérer dans le présent texte l’article 1er de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, que le Sénat a adoptée le 27 janvier Il s’agit, je le rappelle, de maintenir une séparation organisationnelle des activités de vente et de conseil en matière de produits phytosanitaires pour les distributeurs, ainsi qu’une séparation organisationnelle et capitalistique pour les fabricants de tels produits. En effet, l’expérience montre que le dispositif de séparation de la vente et du conseil est très complexe et qu’il fait l’objet de contournements sur le terrain. Pour autant, une abrogation totale de toutes les obligations qui s’appliquerait sans contrepartie n’est pas envisageable, notamment afin de se prémunir des conflits d’intérêts et de continuer à encourager le développement de l’activité de conseil en protection intégrée des cultures auprès des Cet amendement tend donc à aménager le rétablissement de la possibilité pour un distributeur de produits phytopharmaceutiques d’exercer une activité de conseil en conservant les certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques et en prévoyant des règles de prévention de conflits Il vise aussi à supprimer la notion de conseil spécifique et à permettre aux distributeurs de produits phytopharmaceutiques de réaliser une activité de conseil stratégique. Pour la réalisation du conseil, cette faculté sera conditionnée au respect d’exigences pour prévenir des conflits d’intérêts, à préciser par décret. n° 222 rectifié bis, présenté par MM. Duffourg, Henno et Courtial, Mmes Lopez et Romagny et MM. Bleunven et Hingray, est ainsi libellé : L’article L. 254-1-2 du code rural et de la pêche maritime est abrogé. La commission sollicite le retrait de ces deux amendements. Nous n’y sommes évidemment pas défavorables sur le fond, puisque nous avons défendu par ailleurs les dispositions qu’ils visent à Nous avons ainsi soutenu votre proposition de revenir sur la séparation des activités de vente et de conseil, monsieur Cabanel, lors de l’examen de la proposition de loi que j’ai déposée avec notre collègue Laurent Duplomb. De même, nous avons soutenu aujourd’hui un dispositif similaire à celui qui est envisagé par les auteurs de l’amendement n° 222 rectifié bis lors de la réunion de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole, dont le Sénat examinera les conclusions jeudi matin. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces deux amendements. Laissons la proposition de loi sénatoriale cheminer dans la navette parlementaire. Il ne me paraît pas opportun d’intégrer ses dispositions dans le présent texte. l’amendement n° 78 rectifié est-il maintenu ? Cabanel. Non, madame la présidente, je le retire afin de laisser le texte que nous avons adopté suivre la navette parlementaire. Mais, encore une fois, le système ne fonctionne pas en pratique. Il y a moins d’activités de conseil sur le terrain ; c’est un fait. Avant même l’adoption de la loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (Égalim), qui a séparé les activités, les distributeurs s’étaient préparés et faisaient déjà du conseil. La loi que nous avons votée les a complètement déstabilisés. Résultat des courses : il y a moins d’activités de conseil sur le terrain. n° 78 rectifié est retiré. Qu’en est-il de l’amendement n° 222 rectifié bis, monsieur Bleunven ? Bleunven. Je le retire également, n° 222 rectifié bis est retiré. I. – Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : 1° Le chapitre préliminaire du titre III du livre III est ainsi est ainsi rétabli : chaque département, le réseau France installations-transmissions est constitué du point d’accueil départemental unique pour la transmission des exploitations et l’installation des agriculteurs mentionné au 4° de l’article L. 511-4, des structures de conseil et d’accompagnement agréées en application de l’article L. 330-7 et des établissements locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles. « Le réseau mentionné au premier alinéa du présent I propose un service d’accueil et d’orientation à toute personne ayant un projet d’installation ou souhaitant céder son exploitation agricole ainsi qu’à l’éventuel conjoint de cette personne et aux salariés agricoles et des industries agroalimentaires dans les cinq premières années de leur activité dans le secteur agricole ou agroalimentaire. Il propose un service de conseil et d’accompagnement à toute personne qui souhaite s’engager dans une activité agricole ou qui projette de cesser son activité agricole, dans les conditions prévues aux articles L. 330-5 à L. 330-8. personne accueillie par le réseau est enregistrée par le point d’accueil dans un répertoire départemental unique destiné à faciliter les mises en relation entre les cédants et les repreneurs ainsi que le suivi des installations et des transmissions. « Un décret, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, établit les conditions d’enregistrement dans le répertoire et les conditions d’accès aux informations qu’il contient. « Détenues par les conseillers du réseau mentionné au I, ces informations sont mises gratuitement à disposition des usagers du réseau France installations-transmissions, notamment sur une plateforme en ligne, dès lors que la personne ayant transmis l’information, demandant un accompagnement plus actif, y consent. « À des fins de suivi et de pilotage de la performance du réseau, une base nationale est constituée par l’établissement public mentionné à l’article L. 513-1, compilant les données de ces répertoires départementaux uniques. » conditions dans lesquelles l’autorité administrative contrôle le respect des règles mentionnées aux articles L. 330-5 à L. 330-8 par les membres du réseau mentionné au I du présent article sont prévues par voie ans avant que les exploitants agricoles du département atteignent l’âge légal de départ à la retraite, le point d’accueil départemental unique les invite à lui transmettre, dans les meilleurs délais, les caractéristiques de leur exploitation, leur éventuel projet de cession et à lui indiquer s’ils ont identifié un repreneur potentiel. « Sur la base d’informations transmises régulièrement par les services et les organismes chargés de gérer les retraites dans les conditions fixées au premier alinéa de l’article L. 114-9 du code des relations entre le public et l’administration, trois ans avant l’âge estimé de départ effectif à la retraite, le point d’accueil relance les exploitants agricoles qui n’auraient pas déjà transmis les informations mentionnées au premier alinéa du présent article. « Les courriers envoyés par le point départemental unique en application des premier et deuxième alinéas du présent article répondent à un cahier des charges national défini par Chambres d’agriculture France et rappellent l’intérêt de préparer suffisamment à l’avance la transmission de son exploitation. Ils présentent les outils existants d’estimation de la valeur d’une exploitation, les primes existantes en cas d’inscription au répertoire départemental unique et proposent un rendez-vous avec un référent unique au sein du point d’accueil. « Ces informations sont enregistrées dans le répertoire départemental unique mentionné au II de l’article L. 330-4. c) Sont ajoutés des articles L. 330-6 à L. 330-8 ainsi rédigés : personne ayant pour projet d’exercer une activité agricole au sens de l’article L. 311-1 ou de céder une exploitation agricole prend contact avec le point d’accueil départemental unique. « Le point d’accueil oriente la personne ayant un projet vers des structures de conseil et d’accompagnement agréées par l’État dans les conditions prévues à l’article L. 330-7. Il présente aux personnes qu’il oriente, de manière exhaustive, les structures de conseil et d’accompagnement. Il veille à l’équité entre ces dernières et au respect du pluralisme. Il doit satisfaire à une obligation de neutralité dans la présentation de l’offre de ces structures. organise, dans le respect du pluralisme, un temps collectif d’échange entre les personnes ayant un projet d’installation, en favorisant la rencontre de personnes envisageant des orientations technico-économiques différentes. structures de conseil et d’accompagnement sont agréées par l’autorité administrative compétente de l’État sous réserve de remplir les conditions prévues par un cahier des charges. « Ce cahier des charges « 1° Des règles nationales définies par décret après avis d’une instance nationale de concertation sur la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles, comprenant des représentants de l’État, des régions et des autres acteurs intéressés par cette politique ; « 2° Des règles propres à chaque région, définies par l’autorité administrative compétente après avis d’une instance régionale de concertation comprenant des représentants des mêmes « Il précise notamment, en tenant compte de la diversité des projets à accompagner, les compétences, les modalités de préservation du secret des affaires et les modalités de la coordination des services rendus par ces structures au sein du réseau mentionné à « Les structures de conseil et d’accompagnement sont agréées pour les missions mentionnées au deuxième alinéa du I de l’article L. 330-8 ou pour l’une d’entre elles « Les conditions de délivrance et de retrait de l’agrément sont précisées par décret en Conseil d’État. structures de conseil et d’accompagnement facilitent les mises en relation entre les personnes ayant un projet d’installation et celles souhaitant céder leur exploitation agricole, en s’appuyant sur les données du répertoire départemental unique mentionné au II de l’article L. 330-4. « Elles fournissent aux personnes ayant un projet d’installation un conseil ou un accompagnement pour assurer la viabilité économique, environnementale et sociale de leur projet, notamment au regard du changement climatique. Elles proposent aux personnes souhaitant céder leur exploitation agricole un parcours spécifique d’accompagnement à la transmission. d’accompagnement peuvent notamment orienter les personnes ayant un projet vers des prestataires de services compétents, en veillant à respecter le pluralisme et l’équité entre eux. « La structure de conseil et d’accompagnement choisie par la personne ayant un projet d’installation ou de transmission réalise un état des lieux des compétences et, si elle l’estime nécessaire au regard de cet état des lieux, conçoit, sur la base d’une méthodologie commune, et propose un parcours de formation pour lui permettre d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à la mise en œuvre de son projet professionnel. « Dans chaque département, cette méthodologie commune est établie par l’autorité administrative de l’État compétente en matière d’enseignement agricole, conjointement avec les partenaires du réseau mentionnés à l’article L. 330-4. Elle en supervise l’application. « Pour suivre une formation recommandée dans le parcours de formation, le porteur de projet choisit librement l’organisme de formation, public ou privé, auquel il fait d’accompagnement transmettent les informations relatives aux personnes qu’elles conseillent et accompagnent au point d’accueil départemental unique, afin que ce dernier tienne à jour le répertoire départemental unique mentionné au II de les conditions prévues par les dispositions qui leur sont applicables et sans créer d’obligations administratives supplémentaires, le bénéfice de certaines aides publiques accompagnant l’installation ou la transmission peut être subordonné à la condition d’avoir bénéficié du conseil ou de l’accompagnement et, le cas échéant, d’avoir suivi la formation mentionnés au I du présent article. » ; 2° La première phrase du 4° de l’article L. 511-4 est remplacée par deux phrases ainsi rédigées : « Assure, selon des modalités définies par décret, une mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles pour le compte de l’État et des autorités chargées de la gestion des aides à l’installation qui le souhaitent, notamment en mettant en place un point d’accueil départemental unique chargé de l’accueil initial, de l’information, de l’orientation et du suivi des actifs et des futurs actifs agricoles. Dans le cadre de cette mission, elle satisfait à une obligation de neutralité dans l’information et l’orientation de tous les actifs et les futurs actifs La dernière phrase du 4° de l’article L. 511-4 est ainsi rédigée : « En Corse, cette mission est confiée à l’établissement mentionné à l’article L. 112-11, à l’exception de la mise en place du point d’accueil départemental unique et du volet transmission qui sont confiés à la chambre départementale est complété par un 3° ainsi rédigé : « 3° Elle assure le suivi de la mise en œuvre de la mission de service public mentionnée au 4° de l’article L. 511-4 et en rend compte au représentant de l’État dans la région et à l’instance régionale de concertation de la politique de l’installation et de la transmission mentionnée au 2° de sixième alinéa, après les mots : « de l’installation », sont insérés les mots : « et de la transmission », et après le mot : « notamment » sont insérés les mots : « à l’aide du répertoire départemental unique mentionné au II de le sixième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « – il assure la promotion de la mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission en agriculture mentionnée au 4° de 5° Au second alinéa de l’article L. 741-10, les mots : « de la politique d’installation prévue à l’article L. 330-1 et auquel est subordonné le bénéfice des aides de l’État à l’installation en agriculture » sont remplacés par les mots : « d’une proposition de formation établie dans les conditions prévues au quatrième alinéa du I de II. – Le présent article entre en vigueur dans les conditions suivantes : 1° La situation des exploitants agricoles qui, au 1er janvier 2026, se trouvent à deux ans au plus de l’âge requis pour bénéficier des droits à la retraite demeure régie par l’article L. 330-5 du code rural et de la pêche maritime dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la présente loi ; 2° Les personnes ayant un projet d’installation ou de transmission peuvent demander à bénéficier du service mentionné à l’article L. 330-6 du même code à compter du dix-neuf amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les six premiers sont identiques. L’amendement n° 66 rectifié est L’amendement n° 192 rectifié ter L’amendement n° 214 rectifié est L’amendement n° 236 rectifié bis L’amendement n° 249 rectifié L’amendement n° 644 rectifié ter Alinéas 4 et 8 présenter l’amendement n° 66 rectifié. Levi. Je le retire, madame la n° 66 rectifié est retiré. l’amendement n° 192 rectifié ter. Genet. Sensible aux arguments de mon collègue Levi, je retire également mon amendement ! n° 192 rectifié ter est retiré. La parole est à M. André Guiol, pour présenter l’amendement n° 214 rectifié. Guiol. À l’instar des deux amendements précédents, qui, certes, viennent d’être retirés, cet amendement vise, dans un souci de clarté, à rebaptiser le réseau France installations-transmissions en optant pour la dénomination suivante : France agriculture formation installation n° 236 rectifié bis. Housseau. Il est retiré, madame n° 236 rectifié bis est retiré. présenter l’amendement n° 249 rectifié quater. Devésa. Il est retiré n° 249 rectifié quater est retiré. présenter l’amendement n° 644 rectifié ter. Jean Rochette. Il est défendu. n° 844, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 4 Nous avons déjà eu le débat sur la dénomination France Services agriculture, laquelle, vous en conviendrez, est remarquable de simplicité et de concision. présidente. Les quatre amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 68 rectifié bis L’amendement n° 194 rectifié ter Joseph et Bellurot, MM. Rietmann, Perrin, Longeot et Sido et L’amendement n° 275 rectifié ter L’amendement n° 646 rectifié bis Ces quatre amendements Alinéa 8 présenter l’amendement n° 68 rectifié bis. Levi. Cet amendement vise à supprimer l’alinéa 8 de l’article 10, qui prévoit la mise à disposition publique des données des cédants et des repreneurs. Une telle disposition, qui peut sembler vertueuse en apparence, risque en réalité d’être contre-productive. Nous constatons déjà une forte réticence des cédants à partager les informations sensibles concernant la transmission de leur exploitation. Rendre ces données accessibles à tous ne ferait qu’accroître leur réticence. La transmission d’une exploitation est une démarche personnelle qui nécessite discrétion et accompagnement individualisé. Une transparence excessive risquerait de fragiliser l’efficacité du nouveau dispositif. Je vous invite donc à adopter cet amendement. M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 194 Genet. Il est défendu ! M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 275 Bleunven. Il est défendu M. Pierre Jean Rochette, pour présenter l’amendement n° 646 rectifié bis. n° 929, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom point d’accueil départemental Cet amendement découle d’échanges avec un certain nombre d’entre vous, ainsi qu’avec les chambres d’agriculture et les représentants des jeunes agriculteurs ces derniers jours. Il vise à mieux encadrer la mise à disposition des informations, en prévoyant que seuls les conseillers du point d’accueil départemental unique y auront accès et à exclure toutes les structures de conseil et d’accompagnement. Il ne faut pas prévoir une catégorie trop large : les informations seraient ouvertes au tout-venant, notamment à des structures de conseil. Il était également envisagé que les informations puissent être communiquées, directement ou indirectement, aux Safer. Pour notre part, nous souhaitons que le cédant venant à ce guichet ait la certitude d’y trouver un conseil et un accompagnement neutre et de garder la maîtrise des informations qui seront communiquées. À défaut, le dispositif risque de se révéler dissuasif, ce qui serait contre-productif. n° 930, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom , notamment sur une plateforme en ligne, Il s’agit d’un amendement de précision sur les modalités de mise à disposition des informations relatives aux cédants. n° 279 rectifié bis est présenté par M. Bleunven, Mmes Billon et Jacquemet et MM. Levi et Kern. L’amendement n° 456 rectifié ter est présenté par MM. S. Demilly, Longeot, Bonneau et L. Vogel, Mme Patru, MM. Courtial, Khalifé, J.M. Arnaud, Brault, Chevalier, Laménie et Klinger, Mme Romagny, M. Pillefer, Mmes de La Provôté et Gacquerre et M. Hingray. L’amendement n° 515 rectifié bis est présenté par Mme Schillinger, M. Fouassin, Mme Ramia et M. Buis. L’amendement n° 782 rectifié est présenté par Mmes Gosselin, Belrhiti, Dumont et Ventalon, MM. Brisson, Bonhomme, Panunzi et Burgoa, Mme Muller-Bronn, MM. P. Vidal et Reynaud, Mmes Canayer, P. Martin, Di Folco et Josende et M. H. Leroy. I. – Alinéa 8 notamment sur une plateforme en ligne via un outil dont les caractéristiques seront précisées par décret II. – Alinéa 9 compilant les données de ces répertoires départementaux uniques est constituée. Les modalités de la constitution de ce réseau seront précisées par décret. » présenter l’amendement n° 279 rectifié bis. Bleunven. Défendu. n° 456 rectifié ter. Khalifé. Défendu. M. Bernard Buis, pour présenter l’amendement n° 515 Buis. Défendu. Mme Béatrice Gosselin, pour présenter l’amendement n° 782 rectifié. Gosselin. Défendu. n° 931, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 9 Par cet amendement, nous proposons carrément de supprimer la base nationale compilant les données des répertoires départementaux Nous avions introduit l’alinéa 9 en commission en pensant qu’une telle base donnerait simplement une assise législative à un outil déjà existant et que cela ne constituerait pas une nouvelle charge. Mais les chambres d’agriculture nous ont indiqué que ce n’était pas le cas. Je propose donc de supprimer cet alinéa. n° 771 rectifié bis, présenté par M. Saury, Mmes P. Martin et Belrhiti, MM. Burgoa, Klinger, Brisson, Lefèvre, D. Laurent et Courtial, Mmes Imbert, Josende et Perrot, MM. H. Leroy et Allizard, Mme Ventalon, MM. Belin, Somon et Levi, Mme Bellurot et MM. Cuypers et Gremillet, est ainsi « À des fins de suivi et de pilotage de la performance du réseau, une base nationale compilant les données de ces répertoires départementaux uniques est constituée. Les modalités de la constitution de ce réseau seront précisées par décret. » La parole est à M. Laurent Burgoa. Burgoa. Défendu. de la commission sur les amendements restant en discussion ? Je pense qu’une large majorité s’est prononcée en faveur de la dénomination « France installations-transmissions ». J’émets donc un avis défavorable sur les amendements identiques nos 214 rectifié et 644 rectifié ter, ainsi que sur l’amendement n° 844, présenté par le Gouvernement. L’avis est également défavorable sur les quatre amendements identiques visant à supprimer l’alinéa 8, qui détaille les modalités de mise à disposition des informations. Dans la même logique, je sollicite le retrait des amendements identiques nos 279 rectifié bis, 456 rectifié bis, 515 rectifié bis et 782 rectifié, tendant à préciser les modalités de mise à disposition des données, au profit de nos amendements nos 929 et 930. Enfin, l’adoption de notre amendement n° 931, qui vise à supprimer la base nationale de données, ferait tomber l’amendement n° 771 rectifié bis. Le Gouvernement émet un avis favorable sur les trois amendements présentés par la commission. Le premier vise à restreindre aux seuls conseillers du point d’accueil départemental unique le champ des personnes pouvant accéder aux informations relatives aux cédants et aux repreneurs. Le deuxième a pour objet de supprimer la référence à la mise à disposition des informations sur une plateforme en ligne, une telle mesure relevant du niveau réglementaire, voire infraréglementaire. Et le troisième tend à revenir sur la constitution d’une base nationale compilant les données des répertoires départementaux uniques, cette mesure ne relevant pas davantage du domaine de la loi. En revanche, l’avis est défavorable sur l’ensemble des autres amendements en discussion commune. Louault. Le sujet est important. Je remercie la commission et le Gouvernement d’avoir décidé de revenir à ce qui figurait initialement dans le code rural et de la pêche maritime. Cela va nous éviter une belle usine à gaz ! Nous aurions été la seule profession soumise à l’obligation de déclarer dans un registre qu’une ferme serait – peut-être ! – vendue dans cinq ans. Bonjour la bureaucratie ! Nous avons aujourd’hui des petits malins – je parle, vous l’aurez compris, des centres de gestion – qui gardent pour eux les dossiers d’installation les plus faciles et qui laissent les plus complexes aux chambres d’agriculture, celles-ci étant évidemment ensuite taxées d’incompétence ou Il est donc normal qu’elles reçoivent, en tant que services publics, une information meilleure, qualifiée et ayant vocation à rester confidentielle. Quant aux centres de gestion, qui sont tenus par des associations, dirigées elles-mêmes par des conseils d’administration composés d’agriculteurs, qu’ils commencent par faire de la gestion et ce que l’on attend d’eux en tant que centres de gestion dignes de ce nom, avant de vouloir faire tout un tas d’autres choses qui ne servent à rien ! l’amendement n° 214 rectifié est-il maintenu ? n° 214 rectifié est retiré. Monsieur Jean Rochette, l’amendement n° 644 Jean Rochette. Non, je le retire, n° 644 rectifié ter est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 844. amendements identiques nos 68 rectifié bis, 194 rectifié ter, 275 rectifié ter et 646 rectifié l’amendement n° 929. l’amendement n° 930. les amendements nos 279 rectifié bis, 456 rectifié ter, 515 rectifié bis et 782 rectifié n’ont plus d’objet. Je mets aux voix l’amendement n° 931. l’amendement n° 771 rectifié bis n’a plus L’amendement n° 484, présenté par et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et 1° Après le mot : , dont des établissements locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles, et des établissements locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles intégrer les établissements locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles aux structures de conseil et Le projet de loi initial, à la suite des concertations qui ont précédé sa rédaction, prévoyait leur présence dans le réseau France Services agriculture en tant que structures de conseil et d’accompagnement. Dans la version actuelle du texte, les établissements locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles sont certes associés au réseau France installations-transmissions, mais ils ne font pas partie des structures de conseil et d’accompagnement. Ces établissements ont pourtant toute légitimité pour en faire partie. Les centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA), qui les constituent principalement, leur permettent pleinement de remplir un rôle Leur participation, à ce titre, permettrait d’assurer une présence du dispositif sur l’ensemble du territoire et garantirait son pluralisme et sa neutralité, qui sont si La commission émet un avis défavorable sur cet amendement. Les établissements d’enseignement et de formation professionnelle agricoles font tout à fait partie de l’organisation définie dans ce texte : le réseau France Ce réseau est constitué de trois niveaux : le guichet unique, le point d’accueil, que nous avons déjà évoqué ; les structures de conseil et d’accompagnement, qui seront mises en place dans un second temps ; et enfin les établissements d’enseignement et de formation agricoles. Ces derniers ont vocation, en plus d’exercer leurs missions de formation et d’enseignement, à devenir en quelque sorte des tiers de confiance. Tel est l’esprit du texte, que nous soutenons. C’est pourquoi nous n’avons pas souhaité les intégrer parmi les structures de conseil, même si ces établissements sont parties prenantes à part entière du dispositif dans son ensemble. l’amendement n° 484. n° 133 rectifié quater, présenté par et S. Demilly, Mme Saint-Pé, M. Folliot, Mme Romagny et MM. Levi, Longeot et Bleunven, est ainsi libellé : Ce réseau assure également le suivi de la transmission des établissements aquacoles. La parole est à M. Pierre-Antoine Levi. Levi. L’article 10 vise à créer le réseau France installations-transmissions pour les exploitations agricoles. Celui-ci serait composé, dans chaque département, d’un guichet unique mis en place au sein des chambres d’agriculture – c’est le premier niveau –, et d’un réseau départemental de structures d’accompagnement – c’est le second niveau. Le point d’accueil orientera les porteurs de projets d’installation ou de cession d’exploitation vers ces structures. Cet amendement vise à étendre le champ d’intervention du réseau France installations-transmissions au suivi de la transmission des établissements aquacoles. l’amendement n° 133 rectifié quater. quatorze amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 172 rectifié est présenté par Mmes L. Darcos et Bourcier, MM. Brault, Capus, V. Louault, Chasseing et Chevalier, Mme Paoli-Gagin et L’amendement n° 645 rectifié ter est présenté par MM. Rochette, A. Marc et Grand, Mme Herzog et MM. Gremillet et Levi. Remplacer cet alinéa par trois alinéas ainsi rédigés : « Le réseau mentionné au premier alinéa du présent I propose : « 1° Un service d’accueil, d’information et d’orientation à destination de toute personne ayant un projet d’installation ou souhaitant céder son entreprise agricole ; « 2° Un service d’accueil, d’information et d’orientation personnalisé dès le début de l’activité et tout au long de la carrière de l’exploitant agricole, afin de l’accompagner durant les premières années d’activité, le sensibiliser à la préparation de la transmission et lui apporter des conseils sur les démarches à entreprendre pour faciliter la cession ou la reprise de son exploitation. présenter l’amendement n° 172 rectifié. Darcos. Cet amendement vise à préciser la nature des publics accueillis par le réseau France installations-transmissions, ainsi que les prestations susceptibles d’être délivrées. L’objectif est de faire en sorte que l’exploitant puisse transmettre son entreprise de manière fluide et de faciliter l’installation du porteur de projet. n° 645 rectifié ter. Jean Rochette. Il est défendu, L’amendement n° 278 est présenté par L’amendement n° 524 est présenté par MM. Buis, Lemoyne, Buval et Patriat, Mmes Havet, Phinera-Horth, Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Iacovelli, Kulimoetoke et Lévrier, Mme Nadille, MM. Patient et Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. Ces deux amendements sont « 1° Un service d’accueil, d’information et d’orientation à toute personne qui souhaite s’engager dans une activité agricole ou qui souhaite transmettre son entreprise agricole ; « 2° Un service d’accueil, d’information et d’orientation proposé dès le début de l’activité et tout au long de la carrière de l’agriculteur, afin de l’accompagner les premières années de l’activité, de le sensibiliser à la préparation de la transmission et de lui apporter des conseils sur les démarches à entreprendre pour faciliter la cession ou la reprise de son exploitation. présenter l’amendement n° 278. M. Bernard Buis, pour présenter l’amendement n° 524. Buis. Il est défendu. présidente. Les huit amendements L’amendement n° 67 rectifié bis Courtial, Canévet, V. Louault, Laménie, H. Leroy et Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier, Canayer et Paoli-Gagin et M. Ravier. L’amendement n° 193 rectifié ter Micouleau, MM. D. Laurent, Bouchet et Paul, Mmes P. Martin, Joseph et Bellurot, MM. Longeot et Sido et Mme Josende. L’amendement n° 215 rectifié est L’amendement n° 237 rectifié bis est présenté par Mmes Housseau et Guidez, M. Duffourg et L’amendement n° 274 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mme Jacquemet et MM. de L’amendement n° 455 rectifié ter est présenté par MM. S. Demilly, Bonneau, J.M. Arnaud, Brault et Chasseing, Mme Romagny et MM. Pillefer et Hingray. L’amendement n° 770 rectifié ter est présenté par MM. Saury et Lefèvre, Mmes Imbert et Perrot, M. Allizard, Mme Ventalon et MM. Belin, Somon, Cuypers et Gremillet. L’amendement n° 781 rectifié bis est présenté par Mmes Gosselin et Dumont, M. Panunzi, Mme Muller-Bronn, M. P. Vidal et Mme Di Folco. Ces huit amendements sont ainsi libellés : Remplacer cette phrase par trois de toute personne qui souhaite s’engager dans une activité agricole ou qui souhaite transmettre son entreprise agricole ; premières années d’activité, de le sensibiliser à la préparation de la transmission et de lui apporter des conseils sur les démarches à entreprendre pour faciliter la cession ou la reprise de son exploitation. présenter l’amendement n° 67 rectifié bis. préciser et à structurer les missions du réseau France installations-transmissions, en distinguant deux services essentiels. Le réseau fournirait ainsi, d’une part, un service d’accueil à toutes les personnes qui souhaitent s’engager dans l’agriculture ou transmettre leur exploitation, et, d’autre part, un accompagnement continu tout au long de la carrière de Cette structuration vise à répondre à un constat alarmant. L’âge moyen des agriculteurs est de 51,4 ans et les transmissions familiales se raréfient. Il est donc crucial d’anticiper la transmission dès le début de son activité et de ne plus attendre la fin de sa carrière pour y réfléchir dans l’urgence. L’amendement vise également à recentrer le dispositif sur son cœur de cible en excluant certains publics, pour lesquels un rendez-vous systématique au cours des cinq premières années d’activité ne serait pas pertinent. cet amendement, qui tend à renforcer l’efficacité de ce dispositif essentiel pour le renouvellement des générations en M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 193 Genet. Il est défendu. M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 215 Cabanel. Il est défendu. n° 237 rectifié bis. Housseau. Il est défendu. M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 274 n° 455 rectifié ter n’est pas soutenu. La parole est à Mme Anne Ventalon, pour présenter l’amendement n° 770 rectifié ter. Ventalon. Il est défendu. n° 781 rectifié bis. Gosselin. Il est défendu. n° 928, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom 1° Première phrase - Remplacer les mots : ayant un projet d’installation ou souhaitant céder souhaitant s’engager dans une activité agricole ou souhaitant transmettre - Après la première supprimer la fin de cette phrase. 2° Seconde phrase qui souhaite s’engager dans une activité agricole ou qui projette de cesser ayant un projet d’installation en agriculture ou de transmission de La parole est à M. le Madame la présidente, si vous me le permettez, je présenterai, dans un souci de clarté, mon amendement en même temps que je donnerai les avis de la commission sur les amendements en discussion commune. n° 377 rectifié quater, présenté par souhaitant céder son exploitation qui exerce une activité agricole ou qui souhaite s’engager dans une activité revenir sur la rédaction de l’alinéa 5 adoptée en commission, qui concerne les profils des personnes pouvant s’adresser au réseau France installations-transmissions. Nous regrettons que les rapporteurs aient fait le choix de restreindre l’accès au guichet unique à deux catégories de publics : les candidats à l’installation, d’une part, et les cédants, d’autre part. Ils indiquent, dans leur rapport, que « la possibilité pour les “actifs agricoles” en général […]de se présenter au guichet unique ne serait pas souhaitable, pour éviter un afflux de demandes ingérables et des doublons avec d’autres missions des chambres départementales Si les candidats à l’installation et les cédants semblent, en effet, les plus concernés par ce dispositif, nous pensons toutefois qu’il faut laisser ouvert l’accès à ce guichet à toute personne qui exerce une activité agricole ou qui souhaite s’engager dans une telle activité. Si nous voulons réellement que ce guichet unique devienne une référence et que l’idée de le consulter devienne un automatisme pour les agriculteurs, il faut qu’il demeure ouvert à M. le rapporteur pour présenter l’amendement n° 928 et pour donner l’avis de la commission sur les autres amendements en discussion commune. Treize amendements en discussion commune concernent la définition du public pouvant accéder au guichet unique d’accueil. Ils visent tous à modifier la rédaction issue des travaux de la commission, afin d’ouvrir plus largement l’accueil à tous les porteurs de À l’issue des échanges que j’ai eus avec un certain nombre d’entre vous, mes chers collègues, mais également avec des représentants des chambres d’agriculture, des jeunes agriculteurs, et bien évidemment aussi avec Mme la ministre, je vous propose d’adopter un amendement qui est conforme, me semble-t-il, à notre philosophie. Il s’agit d’ouvrir l’accueil, plus largement que cela n’était le cas dans le texte de la commission, aux porteurs d’idées, aux jeunes qui ont envie de s’engager dans une activité agricole, même si leur projet d’installation n’est peut-être pas encore très précis. Nous proposons aussi que, dans un second temps, l’accompagnement soit réservé à ceux qui ont un projet plus mûr, et non plus de simples idées. J’émets donc un avis défavorable sur les autres amendements en discussion commune. Ils seraient en grande partie satisfaits si l’amendement de la commission était adopté. De même, l’amendement n° 377 rectifié quater deviendrait sans objet. L’amendement du rapporteur vise à préciser la nature du public éligible à un conseil et à un accompagnement. Il nous semble que la définition proposée – les personnes « souhaitant s’engager dans une activité agricole ou souhaitant transmettre » une exploitation –, correspond très précisément à la fonction et à la vocation de France Services agriculture. C’est la raison pour laquelle j’émets un avis favorable sur cet amendement et je demande le retrait des autres amendements au profit de ce dernier ; à défaut, l’avis sera Darcos. Je retire l’amendement n° 172 rectifié, madame la présidente. Jean Rochette. Et moi l’amendement n° 645 rectifié ter. identiques nos 172 rectifié et 645 rectifié Bleunven. Je retire l’amendement Buis. Et moi l’amendement n° 524, madame la présidente. identiques nos 278 et 524 sont retirés. Levi. Je retire l’amendement n° 67 rectifié bis, madame la présidente. Genet. Et moi l’amendement n° 193 rectifié ter. Cabanel. Je retire l’amendement n° 215 rectifié. Housseau. L’amendement n° 237 rectifié bis est également retiré. Bleunven. L’amendement n° 274 rectifié ter également, madame la Ventalon. Et l’amendement n° 770 rectifié ter. Gosselin. Je retire également l’amendement n° 781 rectifié bis. identiques nos 67 rectifié bis, 193 rectifié ter, 215 rectifié, 237 rectifié bis, 274 rectifié ter, 770 rectifié ter et 781 rectifié bis sont Je mets aux voix l’amendement n° 928. l’amendement n° 377 rectifié quater n’a plus n° 684, présenté par MM. Gontard et Salmon, « Il s’articule avec les autres outils déployés sur le territoire, notamment ceux élaborés dans le cadre des projets alimentaires territoriaux définis à l’article L. 111-2-2 du code rural et de la Gontard. Cet amendement préparé en concertation avec les associations France urbaine et AgriParis Seine vise à articuler le réseau France Services agriculture avec les outils déployés dans le cadre des projets alimentaires territoriaux. Ces derniers sont mis en œuvre à l’échelle territoriale, en fonction des spécificités des territoires. Il nous paraissait donc assez naturel de faire en sorte que le réseau France Services agriculture puisse s’appuyer sur les outils spécifiques déployés dans le cadre des projets alimentaires l’amendement n° 684. n° 749 rectifié ter, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et « Cet accueil peut notamment se faire par des visites sur les exploitations agricoles d’exploitants identifiés comme souhaitant cesser leur activité, après accord de ces derniers, afin de concilier activité agricole et projet de Lahellec. L’article 10 prévoit la mise en place d’un point d’accueil départemental unique pour la transmission des exploitations et l’installation des agriculteurs. Nous souhaitons que cet accueil puisse notamment « se faire par des visites sur les exploitations agricoles d’exploitants identifiés comme souhaitant cesser leur activité, après accord de ces derniers, afin de concilier activités agricoles et projets de transmission ». Je m’inspire de la situation de mon département. Certaines exploitations seront probablement distantes de plus de 100 kilomètres du point d’accueil. Il sera donc difficile, par définition, aux candidats de s’y rendre et, a fortiori, de s’y rendre plusieurs fois. En outre, la transmission des exploitations n’est pas seulement une affaire de paperasse – passez-moi l’expression –, réglée à la va-vite : elle nécessite au contraire d’effectuer un état des lieux qualitatif et une visite sur le terrain. L’objet de cet amendement est de faciliter ces démarches. En commission, j’avais indiqué que j’émettrais un avis favorable si l’amendement était rectifié afin de préciser que la visite ne peut avoir lieu sans l’accord du cédant. Les auteurs de l’amendement l’ont rectifié en ce sens. J’émets donc un avis favorable. Je ne suis pas certaine que cette disposition relève du niveau La réalisation de cette visite me semble subordonnée à plusieurs conditions. D’abord, comme l’a dit le rapporteur, le cédant doit être d’accord. Ensuite, il convient aussi que le personnel chargé de la visite, qui dépend d’une structure, en l’espèce la chambre d’agriculture, soit en mesure de l’effectuer : il faut que la structure dispose des ressources humaines nécessaires. Ces éléments relèvent des modalités d’organisation pratique et de la définition des missions des conseillers des structures de conseil et d’accompagnement. Or celles-ci sont, en réalité, définies dans un cahier des charges national et adaptées au niveau régional ; elles ne relèvent pas du domaine législatif. l’amendement n° 749 rectifié ter. n° 750, présenté par MM. Lahellec et Gay, Après l’alinéa 8 communiquées à la société d’aménagement foncier et d’établissement rural qui les met immédiatement à disposition du public. Lahellec. Les déclarations d’intention de cessation d’activité doivent être connues de tous ceux qui souhaitent s’installer ou agrandir leur exploitation. L’observatoire national opérationnel des marchés fonciers ruraux doit être destinataire de ces informations. J’ai déjà eu l’occasion d’indiquer quelle était la philosophie de la commission en la matière. Avec Laurent Duplomb, nous souhaitons privilégier l’incitation, l’accompagnement, l’appui et le conseil qualitatifs. Le cédant doit avoir la certitude que les informations qu’il fournit resteront confidentielles. Leur diffusion doit être subordonnée à son accord. Si tel n’est pas le cas, les cédants ne s’adresseront pas au guichet unique, afin d’éviter que les informations relatives à leur cessation d’activité ou à la cession de leur d’exploitation ne soient rendues publiques. Ce n’est pas souhaitable. Le Gouvernement émet également un avis défavorable sur cet La protection des données contenues dans le répertoire départemental unique constitue un enjeu majeur. Un décret en Conseil d’État, après consultation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), sera nécessaire pour constituer ce répertoire. Il est donc inopportun, voire inadapté, de prévoir dans le projet de loi la possibilité de communiquer ces données à la Safer et au public. Lahellec. Je retire cet amendement, n° 750 est retiré. Je suis saisie de treize amendements faisant l’objet n° 379 rectifié ter, présenté par I. - Alinéas 12 à 14 impossibilité, cinq ans au moins avant leur départ en retraite, les exploitants agricoles indiquent au point d’accueil départemental unique les caractéristiques de leur exploitation agricole, leur projet de cession, s’il existe, et s’ils ont ou non identifié un repreneur potentiel. II. - Après départemental unique informe chaque exploitant agricole de l’obligation prévue au premier alinéa du présent article six ans avant qu’il n’atteigne l’âge requis pour bénéficier de la retraite, sur la base d’informations transmises régulièrement par les services et les organismes chargés de gérer les retraites. Cette transmission s’effectue dans les conditions fixées par le décret prévu au premier alinéa de l’article L. 114-9 du code des relations entre le public et l’administration. » ; Uzenat. Nous proposons, par cet amendement, de récrire les alinéas 12 à 14 qui concernent la transmission des informations au guichet unique en cas de départ à la retraite. Dans la rédaction issue de l’Assemblée nationale, cette transmission d’informations était obligatoire cinq ans avant le départ à la retraite, « sauf impossibilité ». Nous avons bien pris connaissance des arguments des rapporteurs sur la portée de cette mention : ils ont raison, celle-ci n’est pas opérante. Toutefois, nous estimons que la rédaction adoptée par la commission est encore plus moins-disante et encore moins contraignante. Elle se borne ainsi à prévoir que le point d’accueil départemental unique « invite [les cédants] à lui transmettre » les informations. Autant ne rien écrire dans la Certains seront peut-être favorables à cette rédaction, mais, pour notre part, nous préférons acter le principe d’une obligation de transmission d’informations, même si celle-ci est assortie d’une dérogation, plutôt que d’y renoncer d’emblée. C’est pourquoi nous proposons de rétablir la rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale. présidente. Les trois amendements L’amendement n° 69 rectifié bis L’amendement n° 195 rectifié ter Borchio Fontimp, Joseph et Bellurot, MM. Rietmann, Perrin, Longeot, Gremillet et Sido et Mme Josende. L’amendement n° 276 rectifié ter Ces trois amendements Alinéas 12, 13 et 14 Rédiger ainsi ces alinéas : Le réseau France installations-transmissions informe chaque exploitant agricole six ans avant qu’il n’atteigne l’âge requis pour bénéficier de la retraite, sur la base d’informations transmises régulièrement par les services et les organismes chargés de gérer les retraites. Cette transmission s’effectue dans les conditions fixées par le décret prévu au premier alinéa de l’article L. 114-9 du code des relations entre le public et l’administration. » – Cinq ans avant que les exploitants agricoles du département atteignent l’âge légal de départ à la retraite, le point d’accueil départemental unique les invite à lui transmettre, dans les meilleurs délais, les caractéristiques de leur exploitation, leur éventuel projet de cession et à lui indiquer s’ils ont identifié un repreneur potentiel. « Les courriers envoyés par le point départemental unique en application de l’alinéa précédent répondent au cahier des charges défini par les instances de gouvernance national et régional de France installations-transmissions et rappellent l’intérêt de préparer suffisamment à l’avance la transmission de son exploitation. Ils présentent les outils existants d’estimation de la valeur d’une exploitation, les primes existantes en cas d’inscription au répertoire départemental unique et proposent un rendez-vous avec un référent unique au sein du point présenter l’amendement n° 69 rectifié bis. Levi. Il est défendu. M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 195 Genet. Cet amendement est identique à celui que mon collègue Levi a eu la délicatesse de défendre de façon très brève, ce qui me permettra d’en dire quelques mots. Nous souhaitons rédiger différemment les alinéas 12, 13 et 14 de cet article 10. Cet amendement vise ainsi à clarifier et à structurer la procédure de transmission des exploitations agricoles, afin de renforcer l’accompagnement des exploitants agricoles et d’encourager les cédants à faire preuve d’anticipation, car celle-ci est essentielle. Les cédants seraient ainsi informés six ans avant l’âge légal de départ à la retraite, tandis que les démarches seraient centralisées au sein du point d’accueil départemental unique. Cet amendement, s’il est adopté, garantira ainsi une meilleure préparation de la transmission. M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 276 Bleunven. Il a été très bien défendu ! L’amendement n° 216 rectifié est L’amendement n° 751 rectifié est Alinéas 12, 13 et 14 « Art. L. 330-5. – Le point d’accueil départemental unique, sur la base fixées au premier alinéa de l’article L. 114-9 du code des relations entre le public et l’administration, informe les exploitants agricoles du département six ans avant qu’ils atteignent l’âge légal de départ à la retraite, de l’obligation de lui transmettre, dans les meilleurs délais, les caractéristiques de leur exploitation, leur éventuel projet de cession et à lui indiquer s’ils ont identifié un repreneur « Cinq ans avant le point départemental unique en application du premier alinéa répondent au cahier des charges défini par les instances de gouvernance nationale et régionale de France installations-transmissions référent unique au sein du point d’accueil. » présenter l’amendement n° 216 rectifié. n° 216 rectifié est retiré. présenter l’amendement n° 751 rectifié. mieux préparer les transmissions, en donnant au point d’accueil départemental unique la mission d’informer les cédants six ans avant leur âge légal de départ à la retraite et de centraliser les démarches. Ils auraient ainsi une parfaite connaissance de la situation. n° 93 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : La parole est à Mme Mireille Jouve. Jouve. Cet amendement tend à réduire à trois ans, et non plus à cinq ans, le délai accordé aux exploitants agricoles ayant un projet de cession pour informer le point d’accueil départemental unique sur les caractéristiques de leur exploitation agricole, leur projet de cession et le nom de leur repreneur potentiel. En effet, imposer un délai de cinq ans pour une telle déclaration, comme cela est prévu dans le texte issu des travaux de la commission des affaires économiques, revient à supposer qu’un exploitant agricole ait connaissance, au moins cinq ans avant, de la date de son départ à la retraite. Or, dans les faits, cette décision se prend dans un temps plus restreint. Elle peut notamment être provoquée par un contexte économique défavorable. n° 595 rectifié bis, présenté par Mme Pluchet, MM. Bouchet et Dhersin, Mmes Belrhiti, Guidez et Valente Le Hir, MM. Khalifé, Brisson, Lefèvre, de Legge, C. Vial, Reynaud et P. Vidal, Mmes Lassarade, Borchio Fontimp, Joseph et Josende, MM. Klinger, E. Blanc et Naturel, Mme Billon, MM. Pointereau et Somon, Mmes Bellurot et Aeschlimann et M. Cuypers, est ainsi libellé : les informe du dispositif facultatif d’accompagnement qu’il propose et et après le mot : , s’ils le souhaitent dans les mêmes conditions Somon. Notre collègue Kristina Pluchet, attachée au caractère facultatif du dispositif France installations-transmissions, souhaite préciser la rédaction actuelle. La participation à ce mécanisme ne saurait en effet reposer sur une ambiguïté : elle doit correspondre à un engagement gagnant-gagnant d’accompagnement et non pas être coercitive. Cet amendement vise donc à préciser que la libre disposition des exploitants doit demeurer la règle et que l’engagement dans le dispositif France installations-transmissions n’est qu’une simple faculté qui leur est offerte, de manière clairement explicitée. C’est pourquoi Kristina Pluchet propose que, lors de la première sollicitation, à cinq ans de la retraite, l’exploitant soit explicitement informé, en sus du contenu de l’accompagnement proposé, de son caractère facultatif et des délais afférents. Cette information serait réitérée lors de la seconde sollicitation, trois ans avant la retraite. n° 932, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom les invite à leur propose de 2° Remplacer la troisième occurrence du mot : Cet amendement rédactionnel vise à remplacer à l’alinéa 12 les mots : « les invite à » par les mots : « leur propose de », afin de lever toute ambiguïté quant au caractère facultatif du n° 238 rectifié bis, présenté par Mme Housseau, M. Levi, Mmes Guidez, Billon et Saint-Pé, M. Duffourg et Mmes Doineau et Romagny, est ainsi libellé : I. – Alinéa 13 « Le réseau France installations-transmissions informe chaque exploitant agricole six ans avant qu’il n’atteigne l’âge requis pour bénéficier de la retraite, sur la base d’informations transmises régulièrement par les services et les organismes chargés de gérer les retraites. Cette transmission s’effectue dans les conditions fixées par le décret prévu au premier alinéa de l’article L. 114-9 du code des relations entre le public et II. – Alinéa 14, Rédiger ainsi cette phrase : précédent répondent au cahier des charges défini par les instances de gouvernance nationale et régionale de France préparer suffisamment à l’avance la transmission de son La parole est à Mme Marie-Lise Housseau. Housseau. Il s’agit d’anticiper davantage et d’informer le futur cédant six ans avant son départ à la retraite. n° 933, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom , trois ans avant l’âge estimé du départ effectif de départ effectif à la retraite relance les renouvelle chaque année sa proposition aux Cet amendement vise à préciser que les exploitants font l’objet d’une relance chaque année, cinq ans avant l’âge légal de départ à la retraite, sur l’opportunité de s’inscrire au guichet unique. À l’issue des travaux que nous avons menés et de nos auditions, il nous apparaît que ce délai de cinq ans est suffisant pour mettre en œuvre un accompagnement de qualité des futurs cédants. Nous ne souhaitons pas rendre ce dispositif obligatoire. Le Conseil d’État a d’ailleurs estimé que cela constituerait une atteinte à la liberté d’entreprendre. Nous voulons créer un mécanisme attractif, qui offre un service de qualité. Tout le réseau doit être responsabilisé et mobilisé cinq ans avant le départ à la retraite. Une relance annuelle permettra de sensibiliser les cédants. n° 435 rectifié ter, présenté par MM. Pla, À cette fin, il prend également contact avec le groupement coopératif agricole concerné. Redon-Sarrazy. Cet amendement, déposé sur l’initiative de mon collègue Sebastien Pla, vise à associer le mouvement coopératif agricole à la détection des exploitations sans repreneur. D’ici à 2030, près de 50 % des agriculteurs auront l’âge de partir à la retraite. Rapprocher des agriculteurs sans successeur et des apprenants porteurs d’un projet d’installation agricole après leurs études est au cœur des enjeux de renouvellement. Cette mise en relation entre les cédants et les repreneurs éventuels peut aussi être effectuée par le mouvement coopératif agricole, qui demeure le grand oublié de ce projet de loi, alors qu’il concerne près de trois agriculteurs sur quatre. Ce dernier peut, grâce à sa proximité avec le terrain et à son expertise, participer à l’identification des exploitations sans successeur, tout en s’assurant que celles-ci sont économiquement viables. Il peut aussi accompagner des producteurs prêts à former des jeunes et à leur céder leur structure dans les six ans. En redonnant au mouvement coopératif sa place dans le processus de transmission, on reconnaîtrait sa capacité à assurer la continuité des exploitations. L’objet de cet amendement est donc d’associer le mouvement coopératif agricole au dispositif, ainsi que le préconisaient déjà les députés Stéphane Travert et Fabien Di Filippo, dans leur rapport d’information Le secteur coopératif dans le domaine agricole. n° 224 rectifié bis, présenté par MM. Duffourg et Henno, Mmes Saint-Pé et Romagny, M. Courtial, Mmes Gacquerre et Paoli-Gagin et MM. Bleunven et Hingray, est ainsi libellé : Après l’alinéa 15 disposition du public. » présidente. Madame la ministre, mes chers collègues, il est minuit. Je vous propose, en accord avec le Gouvernement et la commission, de prolonger la séance jusqu’à zéro heure trente, afin de poursuivre plus avant l’examen de ce Quel est l’avis de la commission sur ces amendements en discussion commune ? L’amendement n° 379 rectifié ter du groupe socialiste vise à rétablir l’obligation pour les cédants de faire connaître leur projet de cession. Je l’ai dit, je n’y suis pas favorable, car une telle obligation pourrait être À titre d’exemple, alors que la diffusion des déclarations d’intention de cessation d’activité agricole (Dicaa) était obligatoire, le retour des cédants a culminé, au mieux, à 25 % ! On voit donc bien que ce n’est pas par ce levier que l’on jouera sur la motivation des cédants. Je sollicite le retrait des amendements identiques nos 69 rectifié bis, 195 rectifié ter et 276 rectifié ter ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable. De même, je prie les auteurs des amendements nos 751 rectifié, 93 rectifié et 238 rectifié bis, qui ont trait à la dimension temporelle, de bien vouloir les retirer. Plutôt que trois ou six ans, nous proposons cinq ans, ainsi qu’une relance annuelle de l’agriculteur. Je sollicite également le retrait de l’amendement n° 595 rectifié bis de Mme Pluchet, au profit de nos amendements n° 932 et, surtout, n° 933. L’amendement n° 435 rectifié ter du groupe socialiste tend à associer les coopératives. J’avoue que cette idée me semble présenter un certain intérêt, notamment dans le domaine viticole. Je me rallierai peut-être à votre analyse et à votre avis à son sujet, madame la ministre. Enfin, je suis défavorable à l’amendement n° 224 rectifié bis, qui vise à transmettre les informations aux Safer – nous en avons débattu Certains amendements tendent à prévoir d’inviter les exploitants agricoles à transmettre les caractéristiques de leur exploitation et leur éventuel projet de cession six ans avant l’âge légal de départ à la retraite. Certains tendent à réduire ce délai à trois ans, au lieu de cinq ans, d’autres à rendre la déclaration obligatoire, d’autres, enfin, à préserver la liberté des agriculteurs en la On voit bien que ce qui est recherché, c’est l’efficacité du dispositif, qu’il faudra peut-être revoir, l’expérience nous le dira. Pour ma part, je pense qu’il faut garder le caractère facultatif du dispositif, l’acte de vente ne pouvant pas être contraint. Il faut laisser aux cédants la liberté d’en informer ou non le point d’accueil départemental. Par ailleurs, je préconise de conserver la durée de cinq ans, qui me paraît un bon étiage. Je pense que l’information des coopératives sur l’existence d’exploitations sans repreneur peut se faire à l’usage. Si le point d’accueil départemental en est informé, il peut être prospectif et se tourner éventuellement vers les coopératives. Cependant, la coopérative ne constituera pas forcément une solution pour une exploitation sans repreneur, si celle-ci rencontre une difficulté particulière ou manque L’inscription de cette information dans le projet de loi me semble d’une trop grande précision : la loi a une vocation générale, on ne peut y faire référence à des situations aussi particulières. Je suis favorable à l’amendement n° 933 de M. le rapporteur, qui vise à prévoir une relance de l’agriculteur tous les ans, cela me semble être une bonne idée. Je m’en remets à la sagesse du Sénat sur l’amendement n° 932, car, entre « propose » et « invite », je ne suis pas loin de penser qu’il n’y a guère plus que l’épaisseur du trait… Une proposition, c’est plus qu’une invitation ! Gremillet. Je soutiens totalement les deux amendements de nos rapporteurs, surtout l’amendement n° 933, et je remercie Mme la ministre de ses propos. En écoutant les orateurs défendre leurs amendements, je m’interrogeais : combien d’entrepreneurs gérant leur entreprise, avec les risques que cela comporte, sont-ils obligés de déclarer tous les éléments la concernant cinq ou six ans avant leur départ à la retraite ? Je soutiens complètement les deux amendements du rapporteur, notamment le n° 933 – j’y insiste – qui tend à prévoir une information de l’agriculteur chaque année. Le risque, sinon, est d’être Louault approuve.) Je trouvais que l’on s’égarait… De fait, tout le monde ne prend pas sa retraite le jour où il y a droit ! C’est vrai dans bon nombre de sociétés. Certains agriculteurs prolongent ainsi leur activité pour permettre à un jeune de s’installer et travaillent deux ou trois ans de plus, le temps que cela soit possible. La vie est plus compliquée, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est très belle ! Nous faisons bien en procédant de cette manière. Louault. C’est un sujet d’importance, madame la ministre. Je suis moi aussi très heureux que l’on revienne un peu à la raison au fur et à mesure de l’examen des amendements. Si le législateur a inscrit dans le code rural l’obligation pour l’agriculteur de déclarer qu’il allait prendre sa retraite, c’est bien évidemment parce que la Cnil s’opposera à la transmission de cette information par la MSA. La MSA devra d’abord écrire à l’ayant droit pour lui demander s’il l’autorise à communiquer son nom, qui est une donnée nominative, à France installations-transmissions. Voilà comment cela se passe quand on travaille avec la Cnil ! C’est d’ailleurs pour cela que c’est très compliqué de simplifier dans notre Pour ma part, j’ai travaillé avec la Cnil sur le revenu de solidarité active (RSA). Le travail avec la Cnil est très codifié. Son rôle est de garantir qu’aucun tri n’est effectué entre individus en fonction d’un certain nombre de Il n’en demeure pas moins que cette déclaration de cessation d’activité sera très difficile à appliquer, sachant en outre que, après toutes les réformes qui se sont succédé, la retraite est un horizon qui s’éloigne à mesure que l’on pense s’en approcher. Certains pays ont inscrit dans leur Constitution la liberté de prendre sa retraite quand on le souhaite. Je pense notamment au Canada, qui a supprimé dans la sienne toute référence à la retraite. On y est libre de travailler jusqu’à 70 ou 72 ans ! À cet égard, j’ai une pensée pour mon père, qui soigne encore ses vaches parce qu’il n’a pas envie de prendre sa retraite ! M. Gérard Lahellec, pour explication de vote. Lahellec. Nous partageons évidemment l’objectif recherché, à savoir l’efficacité. À cet égard, le délai de cinq ans que proposent les rapporteurs me semble d’une grande sagesse. Je ne m’accrocherai pas à ma proposition d’un délai de six ans. Je retire donc l’amendement n° 751 n° 751 rectifié est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 379 présidente. Monsieur Levi, l’amendement n° 69 rectifié bis est-il Levi. Non, je le retire, madame la n° 69 rectifié bis est retiré. Genet. Je retire l’amendement n° 195 rectifié ter, madame la présidente. Bleunven. Et moi l’amendement n° 276 rectifié ter. n° 93 rectifié, madame la présidente. Somon. Et moi l’amendement n° 595 rectifié bis, madame la présidente. nos 195 rectifié ter, 276 rectifié ter, 93 rectifié et 595 rectifié bis sont retirés. Je mets aux voix l’amendement n° 932. présidente. Madame Housseau, l’amendement n° 238 rectifié bis est-il Housseau. Non, je le retire, madame la n° 238 rectifié bis est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 933. l’amendement n° 435 rectifié ter. l’amendement n° 224 rectifié bis. n° 607 rectifié bis, présenté par Valente Le Hir, MM. Khalifé, Brisson, Lefèvre et de Legge, Mme Lassarade, MM. C. Vial, Reynaud et P. Vidal, Mmes Borchio Fontimp, Joseph et Josende, MM. Klinger, J.B. Blanc et Naturel, Mme Billon, MM. Pointereau et Somon, Mme Aeschlimann et M. Cuypers, est ainsi libellé : Alinéa 17 Remplacer le mot peut prendre Somon. Cet amendement de Mme Pluchet vise à préciser à l’alinéa 17 de l’article 10 le caractère facultatif du dispositif France installations-transmissions – « FIT » et pas (Sourires.) –, en remplaçant le mot : « prend » par les mots : « peut prendre ». l’amendement n° 607 rectifié bis. n° 608 rectifié bis, présenté par , qui les informe du dispositif facultatif qu’il propose Somon. Encore un excellent amendement de ma collègue Kristina Pluchet ! L’alinéa 17 de l’article prévoit : « Toute personne ayant pour projet d’exercer une activité agricole au sens de l’article L. 311-1 ou de céder une exploitation agricole prend contact avec le point d’accueil départemental Cet amendement de repli par rapport à celui que nous venons d’adopter visait à prévoir, dans l’hypothèse où ce dernier n’aurait pas été adopté, que le point d’accueil informe les agriculteurs sur le dispositif facultatif qu’il propose. Cet amendement étant satisfait par l’adoption de l’amendement précédent, la commission en demande le retrait. Même avis : retrait. présidente. Monsieur Somon, l’amendement n° 608 rectifié bis est-il Somon. Non, je le retire, madame la n° 608 rectifié bis est retiré. L’amendement n° 23 n’est pas soutenu. n° 486, présenté par MM. Salmon et Gontard, Alinéa 24 et des personnes préciser que le cahier des charges applicable aux structures de conseil et d’accompagnement membres du réseau France installations-transmissions doit tenir compte non seulement de la diversité des projets à accompagner, mais aussi des profils des personnes qui les portent. Si le Gouvernement reconnaît le besoin de tenir compte de la diversité des profils, il convient de le préciser ici pour assurer que ces structures en tiendront compte également, au même titre que de la diversité des projets. Les dynamiques d’installation agricole sont désormais caractérisées par une diversité de profils, en termes d’âge et de trajectoire professionnelle. En outre, les personnes qui s’installent ne sont pas toujours issues du milieu Cette diversité induit des besoins d’accompagnement différents et nécessite de pouvoir mobiliser une large panoplie d’approches et de dispositifs. Je considère que cet amendement est satisfait. Ce guichet unique sera porté par les chambres d’agriculture, établissements publics dont les membres sont élus au suffrage universel – sujet bien évidemment d’actualité –, qui assureront également l’accompagnement et le conseil. La philosophie du guichet unique est d’accueillir les publics les plus larges et les projets dans leur diversité, puis, dans un second temps, de personnaliser et d’affiner l’accompagnement et le conseil, avec ce tiers que j’évoquais tout à l’heure, à savoir l’enseignement agricole. Même avis : défavorable. l’amendement n° 486. n° 380 rectifié ter, présenté par Alinéa 28, première phrase et pour proposer des pratiques privilégiant l’agroécologie compléter l’alinéa 28 de l’article 10, qui définit certaines missions des structures de conseil et d’accompagnement qui feront partie intégrante du réseau France Ces structures agréées, qui fourniront conseil et accompagnement aux porteurs de projet, devront notamment proposer des pratiques privilégiant l’agroécologie pour assurer la viabilité économique, environnementale et sociale de l’exploitation, en cohérence avec l’objectif général du projet de loi. Mes chers collègues, vous l’aurez compris, nous faisons du virage agroécologique de notre agriculture une priorité. Il faut évidemment attirer plus particulièrement l’attention des personnes ayant un projet d’installation sur n° 101 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Alinéa 28, après la Elles fournissent aux personnes souhaitant s’installer des conseils pour favoriser l’adoption de pratiques Cabanel. Cet amendement tend à renforcer l’accompagnement des nouveaux agriculteurs en intégrant un volet de conseil en agroécologie dans le parcours de France Cette mesure permettra d’encourager les futurs exploitants à adopter des techniques agroécologiques, dont les bénéfices sont multiples pour notre souveraineté alimentaire et la résilience de nos installations. La nouvelle donne climatique expose directement les agriculteurs à des pressions inédites, qui mettent sous tension leurs pratiques et leur activité. Les effets du changement climatique sur l’élevage et les récoltes sont d’ores et déjà une réalité dans les territoires, ainsi que l’illustrent les études agronomiques portées notamment par l’Inrae. Il est stérile d’opposer agriculture et environnement. Au contraire, cet amendement vise à promouvoir l’objectif d’une agriculture économiquement et écologiquement viable, rémunératrice, diversifiée, durable, répartie sur l’ensemble des territoires et capable de produire une alimentation saine, sûre, nutritive et accessible à tous, conformément au principe de la souveraineté alimentaire. Par ailleurs, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) estime que les pertes de récoltes liées aux sécheresses et aux canicules auraient triplé ces cinquante dernières années en Europe et que l’agroécologie se révèle l’une des meilleures méthodes pour s’adapter à ces changements climatiques. Nous n’opposons pas agriculture et environnement. Aux termes de la première phrase de l’alinéa 28 issu du texte de la commission, les structures de conseil et d’accompagnement « fournissent aux personnes ayant un projet d’installation un conseil ou un accompagnement pour assurer la viabilité économique, environnementale et sociale de leur projet, notamment au regard du changement climatique ». Je pense que tout est l’amendement n° 380 rectifié ter. l’amendement n° 101 rectifié. n° 223 rectifié bis, présenté par MM. Duffourg et Henno, Mmes Saint-Pé et Paoli-Gagin et Elles informent les candidats à l’installation du schéma directeur régional des exploitations agricoles et veillent à ce que le projet d’installation s’inscrive dans les priorités dudit schéma. Bleunven. Cet amendement de notre collègue Duffourg tend à prévoir que l’accompagnement des cédants et des candidats à l’installation et à un agrandissement mesuré devront tenir compte des critères de priorité des schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles (SDREA). Les structures agréées par l’État doivent informer les candidats de ces critères et n’accompagner que des projets conformes. L’information des porteurs de projet d’installation sur la réglementation, notamment sur l’obligation de respecter le schéma directeur régional des exploitations agricoles, fera évidemment partie des missions des conseillers. Cet amendement est donc satisfait d’un point de vue opérationnel et n’a pas vocation à figurer dans le projet de loi. J’en sollicite donc le retrait ; à défaut, l’amendement n° 223 rectifié bis est-il Bleunven. Non, je le retire, madame la n° 223 rectifié bis est retiré. n° 759 rectifié bis, présenté par Elles s’assurent que les personnes fournissant ces conseils représentent une diversité de profils permettant aux porteurs de projet d’installation d’avoir une vision complète des pratiques agricoles qu’elles peuvent déployer. Lahellec. Les points accueil installation (PAI) et les centres d’élaboration des plans de professionnalisation personnalisés (PPP) doivent être représentatifs de la diversité des profils des conseillers chargés de l’accompagnement des nouveaux agriculteurs. Il faut donc veiller à ce que les conseillers présents dans les organismes qui constitueront France installations-transmissions aient des profils variés et que leur formation permette d’accompagner tous les projets agricoles, y compris ceux qui sont tournés vers les pratiques agroécologiques. Tel est l’objet de cet amendement. Je pense que cet amendement est déjà très largement satisfait. Retraçons brièvement la genèse du guichet unique : il est précisément né du constat que le parcours d’installation des chambres d’agriculture est aujourd’hui trop centré sur les profils classiques issus du monde agricole et qu’il faut bien évidemment faire une plus grande place aux installations hors du cadre familial et aux agriculteurs n’étant pas issu du milieu agricole, mais aussi tenir compte de la féminisation du public, ainsi que vous l’avez défendu, madame la ministre. Nous avons ouvert l’accueil de ce guichet unique à tous les porteurs d’idées et nous avons renommé ce guichet « France installations-transmissions », au pluriel, pour souligner qu’il y a non pas un seul modèle, mais, au contraire, une coexistence de nombreux modèles. Nous considérons également que cet amendement est satisfait. Le cahier des charges pour l’agrément des structures de conseil et d’accompagnement au sein du réseau France Services Agriculture précise les compétences des conseillers pour tenir compte de la diversité des projets et donc de celle des personnes à accompagner. Nous avons évoqué aujourd’hui les agriculteurs issus du cadre familial, ceux qui n’en sont pas issus, puis ceux qui ne viennent pas du milieu agricole, ce qui témoigne bien d’un élargissement de la diversité des publics ! Les structures de conseil s’adapteront naturellement à cette diversité. En conséquence, le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement. À défaut, il émettra un avis défavorable. l’amendement n° 759 rectifié bis est-il présidente. Mes chers collègues, nous avons examiné 236 amendements au cours de la journée. Il en reste 278 à examiner sur ce texte. La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance. Ordre du présidente. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, mardi 11 février 2025 : À neuf heures trente : Questions orales. À quatorze heures trente et le soir : Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 251, 2024-2025). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée le mardi 11 février 2025, à zéro heure Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Gérard Larcher Mme Alexandra Borchio Fontimp, Mme Véronique 1. Procès-verbal 2. Salutations à une délégation parlementaire ukrainienne 3. Questions d’actualité au Gouvernement internationale (i) Patriat ; M. François Bayrou, Premier internationale (ii) Malhuret ; M. François Bayrou, Premier du dérèglement climatique sur le littoral côtier Jouve ; Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. de débat au parlement sur la situation de l’ukraine Vayssouze-Faure ; M. François Bayrou, Premier ministre ; M. Jean-Marc démocratique et institutionnelle en france Brossat ; M. Patrick Mignola, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. Sollogoub ; M. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères. du secrétaire général à la planification écologique et reculs du gouvernement en la matière Fernique ; Mme Agnès Pannier-Runacher, forêt, de la mer et de la pêche ; M. Jacques du mode de scrutin pour les élections municipales à paris, lyon et Darnaud ; M. François Bayrou, Premier ministre ; M. Mathieu Darnaud. à l’ukraine Perrin ; M. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères ; M. Cédric financier du système des retraites Lubin ; Mme Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du travail et de l’emploi ; Mme Monique de la viticulture Lassarade ; Mme Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire ; Mme Florence tarifaire sur l’eau Bleunven ; M. Éric Lombard, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et de mise en œuvre du fonds territorial climat Lavarde ; Mme Agnès Pannier-Runacher, forêt, de la mer et de la pêche ; Mme Christine Tissot ; Mme Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire ; M. Jean-Claude du commerce en ligne de produits textiles Valente Le Hir ; Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l’économie sociale et solidaire. de l’amyotrophie spinale Guidez ; M. Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins. Suspension et reprise de la séance DE M. Dominique Théophile 4. Mise au point au sujet d’un vote 5. Communication d’avis sur deux projets de nomination 6. Communication relative à une commission mixte paritaire 7. Modification de l’ordre du jour 8. Candidatures à une commission d’enquête 9. Candidatures à une éventuelle commission mixte paritaire 10. Indexation des salaires sur l’inflation. – Rejet d’une proposition de loi Apourceau-Poly, auteure de la proposition de loi Silvani, rapporteure de la commission des affaires sociales Panosyan-Bouvet, ministre chargée du travail et de l’emploi Poncet Monge Clôture de la discussion générale. Silvani, rapporteure M. Fabien Gay DE M. Pierre Ouzoulias Panosyan-Bouvet, ministre Rejet, par scrutin public n° 200, de l’article. n° 201, de l’article. Rejet, par scrutin public n° 202, de l’article. n° 1 rectifié de Mme Audrey Bélim. – Rejet par scrutin public n° 203. M. Ian Brossat n° 204, de l’article, entraînant le rejet de l’article 5. Tous ses articles ayant été rejetés, la proposition de loi n’est pas adoptée. Mme Silvana Silvani, rapporteure Mouiller, président de la commission des affaires sociales 11. Conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques. – Rejet d’une proposition de résolution Savoldelli, auteur de la proposition de résolution de la proposition de résolution Vote sur Rejet, par scrutin public n° 205, de la proposition de 12. Mise au point au sujet d’un vote 13. Communication d’un avis sur un projet de nomination 14. Modifications 15. Ordre du de membres d’une commission d’enquête de membres d’une éventuelle commission mixte paritaire compte rendu intégral Présidence de M. Gérard Borchio Fontimp, président. La séance est (La séance est ouverte à quinze heures.) président. Le compte rendu analytique de la précédente séance a été Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves président. Monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, j’ai le plaisir de saluer, dans la tribune d’honneur, une délégation de députés ukrainiens, conduite par Mme Liudmyla Buimister, présidente du groupe d’amitié Ukraine-France de la Rada. sénateurs, ainsi que ministres, se lèvent et applaudissent longuement.) Elle est accompagnée par notre collègue Nadia Sollogoub, présidente du groupe d’amitié France-Ukraine, dont je tiens à saluer le travail remarquable. La délégation s’est entretenue aujourd’hui avec Jean-François Rapin, président de la commission des affaires européennes, et avec Cédric Perrin, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Alors que les combats se poursuivent à l’est et au sud-est de l’Ukraine, et que la Russie conduit des attaques brutales contre des infrastructures civiles, la France continue de condamner cette guerre d’agression comme elle l’a fait dès la première Sa solidarité avec l’Ukraine est inébranlable ; de même que son soutien politique, humanitaire et militaire. Nous tenons à l’affirmer avec force : il ne peut y avoir de négociations sans la participation de l’Ukraine et sans l’Union européenne, car il y va de la sécurité collective du continent européen tout entier. (Vifs applaudissements.) Le Sénat apporte lui-même un soutien parlementaire actif. En témoignent les trois résolutions adoptées en 2022 et en 2023 : la première, condamnant la guerre d’agression russe ; la deuxième, reconnaissant le génocide ukrainien de 1932-1933 ; la troisième dénonçant les déportations d’enfants ukrainiens par la Russie. L’année 2025 marquera le dixième anniversaire de notre coopération avec la Rada. Cette coopération se développe aujourd’hui en particulier dans la perspective de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Cet avenir en commun, nous y croyons, car lui seul ouvre l’horizon de paix durable et juste que nous appelons de nos vœux. Mes chers collègues, en votre nom à tous, j’assure de nouveau nos amis ukrainiens du soutien du Sénat de la République française dans leur combat pour la liberté et la souveraineté de leur pays. président. L’ordre du jour appelle les réponses à des questions d’actualité au Je vous rappelle que la séance est retransmise en direct sur Public Sénat et sur notre site internet. Au nom du bureau du Sénat, j’appelle chacun de vous, mes chers collègues, à observer au cours de nos échanges l’une des valeurs essentielles du Sénat : le respect, qu’il s’agisse du respect des uns et des autres ou de celui du temps de parole. situation internationale (i) président. La parole est à M. François Patriat, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. sur les travées du groupe Patriat. Monsieur le président, nous nous joignons bien entendu à vos propos à l’égard de nos amis ukrainiens, à qui nous apportons notre entier soutien. Monsieur le Premier ministre, les États-Unis sont-ils toujours nos alliés ? Pendant que la loi du plus fort tente de s’imposer, notre continent fait face à une menace existentielle. Alors que l’Europe se doit de garantir la paix à ses frontières, elle peine, aujourd’hui, à exister dans la résolution de la guerre. L’Europe que nous avons bâtie depuis soixante-quinze ans est à la croisée des chemins. Depuis la fin de la guerre froide, jamais notre continent n’a été, à ce point, mis à l’épreuve par des éléments exogènes et endogènes qui le percutent dans ses fondamentaux historiques. Nous faisons face à la fin d’une époque où tout ce que nous considérions comme acquis est désormais réexaminé, révisé, voire renversé. Le dernier fait en date est la position américaine sur la guerre menée par la Russie en Ukraine, le président américain ayant affirmé hier que le président Zelensky aurait pu éviter le Par son revirement stratégique, le président Trump a acté un renversement d’alliance en prenant le parti d’ouvrir des négociations bilatérales avec la Russie mettant de côté les Européens, mais aussi les premiers concernés : les En souhaitant imposer à l’Ukraine une paix non concertée pour une guerre qu’elle n’a pas provoquée, les États-Unis renforcent la position impérialiste de Poutine qui menace désormais toute l’Europe. Notre continent ne peut plus compter sur son allié américain. Face au risque existentiel qui pèse sur lui, nous devons désormais assurer nous-mêmes notre sécurité. Je salue ainsi toutes les initiatives prises depuis 2017 par le Président de la République pour promouvoir un réarmement européen et créer une véritable défense européenne. Le sommet de Paris en est une étape cruciale et décisive. Notre protection n’a pas de prix et passera par un effort inédit pour notre défense dans l’Union européenne. Monsieur le Premier ministre, face à la désunion internationale orchestrée par M. Trump et aux volontés impérialistes de M. Poutine sur notre continent, comment la France et l’Europe peuvent-elles encore incarner la défense des valeurs démocratiques et le respect du droit international ? M. le Premier ministre. ministre. Mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais tout d’abord me joindre aux applaudissements qui ont exprimé si longuement et avec ferveur l’adhésion des parlementaires français, particulièrement du Sénat, au soutien à l’Ukraine à un moment où ce pays est si profondément agressé, physiquement et historiquement. Ce que vous avez noté, monsieur le président Patriat, n’est que la suite de cette séquence qui s’est ouverte il y a maintenant trois ans par l’agression délibérée et absolument injustifiée de la Russie de Poutine contre l’Ukraine. Cette date a marqué un renversement du monde. Depuis la fin de la dernière guerre mondiale, nous vivions avec l’idée – certains diraient peut-être l’illusion – que la planète serait désormais régie par le droit, qu’aucun des grands pays ne s’attaquerait à la stabilité des frontières et qu’une loi internationale permettrait à chacun de poursuivre son développement, dans la perspective d’un avenir stabilisé. C’est cette certitude qui a été renversée par Poutine, à qui se sont jointes un certain nombre d’autres très grandes voix internationales, dont, hélas ! celle du quarante-septième président des États-Unis, élu dans les circonstances que l’on sait et sur un discours qu’on a entendu… Il y a là une double inquiétude et, plus qu’une inquiétude, un double sentiment de désarroi. L’Ukraine semble abandonnée par le principal pays membre de l’Otan, qui s’était pourtant engagé à défendre le droit. Or il a ouvert le dialogue avec l’agresseur contre les agressés, pour se partager la zone – semble-t-il – au détriment des victimes. Il est vrai que l’Europe a vécu elle aussi dans cette Notons que La France a été, depuis le général de Gaulle, sur une ligne qu’elle a constamment défendue : celle de notre autonomie dans l’équilibre du monde. Beaucoup de dirigeants français, au travers du temps, ont soutenu l’idée que c’était de nous que dépendaient, au bout du compte, notre liberté et notre indépendance. Ce moment historique et ce basculement du monde que nous sommes en train de vivre invitent à deux résolutions. La première, c’est que nous avons à construire cette Europe que nous avons à peine esquissée, ce qui demandera beaucoup d’efforts. La deuxième, soyons-en certains, c’est que la France est le pays qui porte la première responsabilité dans une Europe qui se cherche, comme elle l’a d’ailleurs fait depuis toujours. C’est donc de sa vitalité, de sa prospérité et de son unité que dépendent en partie l’avenir de l’Europe et l’avenir de l’Ukraine, que nous aimons. sur les travées des groupes UC et situation internationale (ii) M. Claude Malhuret, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. Monsieur le Premier ministre, vous venez de parler d’un basculement du monde : vous avez raison ! L’Europe est en guerre, elle est seule et elle est divisée. Ce que quelques-uns d’entre nous répètent depuis trois ans en prêchant dans le désert apparaît brusquement comme une évidence. Mercredi dernier, un simple coup de fil entre Trump et Poutine a transformé l’Europe en paillasson et l’Ukraine en otage d’un pacte honteux. Le soi-disant maître de l’art du deal et ses copains du golf de Mar-a-Lago, maquillés en diplomates, négocient seuls en cédant d’emblée aux buts de guerre de leur adversaire. Les rodomontades de la paix par la force ont fait place à la pantalonnade de la paix par la reddition. Celui qui, paraît-il, postule au prix Nobel de la paix est déjà assuré d’obtenir celui de la trahison et, depuis hier, celui de la provocation en accusant Zelensky d’avoir déclenché la guerre ! À Munich, son numéro deux, le génie des Appalaches, qui a soutenu l’assaut du Capitole, a osé nous donner des leçons de démocratie. Les Européens ont répondu : « Rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine et rien sur l’Europe sans l’Europe. » Ce sont de belles paroles, mais comment les traduire en actes ? Depuis des décennies l’Europe n’a cessé de reporter la construction de sa propre défense, malgré les alertes de la France, comme vous l’avez souligné, monsieur le Premier ministre. En juin 2022, le Président de la République a annoncé « l’entrée de la France et de l’Europe en économie de guerre ». Nous n’avons, à ce jour, pas fait le moindre pas dans cette direction. La réunion de l’Élysée avant-hier n’a pas fait l’objet d’un communiqué pour ne pas étaler les divisions. Que la guerre se prolonge ou que l’Ukraine ait besoin de garanties, les Européens seront seuls demain pour consentir l’effort, en matériel, en argent et en troupes. C’est en urgence, faute de l’avoir fait avant, que l’Europe doit investir massivement dans sa défense, utiliser les avoirs russes gelés, unir ses marchés de capitaux, sortir les dépenses militaires des critères de Maastricht. Ma question est simple : la guerre se rapproche et nos alliés s’éloignent, quel est le plan ? sur les travées des groupes INDEP et UC, ainsi que sur des travées du groupe RDSE.) ministre. Monsieur le président Malhuret, vous l’avez rappelé, la France a été constamment non pas seulement à l’avant-garde, mais souvent seule, notamment au cours de la dernière décennie, à porter l’idéal d’une Europe qui s’unirait pour exister. Nous serons seuls, mais la question la plus fondamentale est : serons-nous nous-mêmes ? Accepterons-nous l’Europe ? Choisirons-nous d’exister ? L’interrogation to be or not to be n’aura jamais été aussi actuelle qu’aujourd’hui. Vous me demandez que faire, quel est le plan ? Celui-ci, selon moi, repose en partie sur la volonté politique et sur le souhait de construire une défense qui ne dépende pas des autres, quels que soient ces autres. Nul n’ignore ce que suppose technologiquement et numériquement une telle affirmation. C’est le premier point. Par ailleurs, et c’est le deuxième point, l’Europe sera-t-elle forte, en particulier économiquement ? Je ne crois pas que l’on puisse s’en tenir à une situation aussi déséquilibrée, avec toute la croissance de l’autre côté de l’Atlantique, grâce à un puissant soutien de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), et toute la stagnation chez nous, où la Banque centrale européenne (BCE) fait preuve d’une prudente réserve. Voilà la réalité devant laquelle nous sommes tous placés. La question se pose, comme vous l’avez rappelé, pour les investissements militaires, mais elle vaut également pour l’ensemble de notre économie. Force est de constater que les États-Unis ont depuis longtemps organisé la captation, ajoutant une puissance monétaire sans comparaison à une capacité de croissance entièrement soutenue technologiquement, industriellement et Le moment vient, les jours approchent, peut-être les minutes, où nous devrons, en citoyens responsables, répondre à ces questions purement et simplement existentielles. sur les travées des groupes UC, RDPI, et INDEP.) conséquences du dérèglement climatique sur le littoral côtier Mme Mireille Jouve, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. Ma question s’adresse à Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la Madame la ministre, qu’il s’agisse du rapport récent de la Cour des comptes relatif à l’aménagement du littoral méditerranéen ou d’articles dans la presse scientifique ou grand public, les alertes sur les conséquences du dérèglement climatique pour nos 20 000 kilomètres de côtes sont nombreuses. Si la tendance – avec la bourrasque Trump et la montée des populismes – est de les nier, les villes côtières du nord au sud de l’Hexagone les subissent Risques accrus d’inondation temporaire des zones basses du littoral en cas de tempête, salinisation des nappes phréatiques et des fleuves, altération de certaines infrastructures et destruction d’immeubles, recul du trait de côte, submersion des terres agricoles, atteintes à la biodiversité des parcs naturels : ces bouleversements sont connus. Devons-nous faire « comme si » ? Devons-nous ignorer ces avertissements ? Il n’est plus temps de procrastiner. Il n’est plus question d’éviter les décisions par peur de leurs effets, car demain ce sera trop tard et trop J’associe à ma question Jean-Marc Ruel et Philippe Grosvalet, tous deux concernés, le premier avec la disparation sous les eaux du village de Miquelon où l’on organise déjà le relogement des habitants, le second avec 18 500 logements menacés par l’érosion d’ici à 2100, pour une valeur de 4,3 milliards d’euros en Loire-Atlantique. Le littoral méditerranéen n’est pas épargné. Le parc naturel régional de Camargue pourrait perdre une surface de terres équivalente à quatre fois la superficie de Selon François Sabatier, maître de conférences, la ville des Saintes-Maries-de-la-Mer subit « des reculs du trait de côte de 1 à 5 mètres par an, l’eau a englouti les épis, franchi la digue et fait disparaître la majeure partie de la plage au Grand Radeau ». Ma question est simple : quels moyens comptez-vous mobiliser pour les stratégies et les actions de prévention, ainsi que pour le financement des défis que la France aura à relever ? Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Madame la sénatrice Jouve, que ce soit en Camargue ou ailleurs, le recul du trait de côte et la montée du niveau de la mer sont des enjeux majeurs qui n’épargnent aucune de nos régions côtières. Le constat est clair : en cinquante ans, près de 30 kilomètres carrés de surface ont déjà disparu. Cependant, le recul du trait de côte est un phénomène progressif et anticipable. Vous avez raison, plutôt que de fermer les yeux, il serait urgent d’agir, d’anticiper et de revoir nos politiques d’aménagement du territoire. Les élus l’ont d’ailleurs bien compris. Ils se sont mobilisés, notamment dans le cadre du Comité national du trait de côte, instance au sein duquel ils sont particulièrement actifs et défendent des propositions intéressantes. Je publierai au début du mois de mars prochain le plan national d’adaptation au changement climatique. L’adaptation de nos zones littorales sera l’une de mes priorités. Idem pour les zones montagnardes et les communes forestières. Il s’agit de trois risques très concrets sur lesquels les élus travaillent aujourd’hui, au niveau local ou régional, et pour lesquels des solutions existent. Vous m’interrogez sur les moyens dont nous disposons. Eh bien, je vous répondrai que le projet de loi de finances nous donne justement des moyens. Je pense d’abord au fond vert ; avec mon collègue François Rebsamen, j’envisage de consacrer 200 millions d’euros au sein de cette enveloppe spécifiquement à l’adaptation au changement climatique. Vous avez aussi voté une augmentation des crédits consacrés à la gestion des risques au titre du fonds Barnier de 330 millions d’euros, soit 100 millions de plus que l’année dernière. Ces deux enveloppes seront donc mobilisées. Mais nous devons aussi mettre en place un financement pérenne du suivi des politiques du trait de côte, conformément à la demande des élus locaux. Lors de l’examen du budget, vous avez d’ailleurs milité en faveur de la mise en place d’un seul dispositif pour la submersion marine et pour la gestion du trait de côte. Je m’y engage. Nous pourrions peut-être y travailler en mobilisant les ressources fiscales locales, comme beaucoup d’élus locaux le proposent. (Applaudissements sur des travées du groupe Vallet. Et le fonds érosion ? demande de débat au parlement sur la situation de l’ukraine M. Jean-Marc Vayssouze-Faure, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.) Vayssouze-Faure. Monsieur le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, trois ans de guerre en Ukraine, trois ans d’agression injustifiée, de massacres de populations civiles, de déplacements d’enfants, côté russe. Trois ans de résistance héroïque, de courage inouï déployé par tout un peuple derrière le président Volodymyr Zelensky, du côté ukrainien. Mais, aujourd’hui, nous sommes face à un tournant. Insidieusement, le doute s’est installé, la mobilisation s’est essoufflée et nos alertes sont restées lettre morte. Déjà, en 2023, notre délégation sénatoriale appelait, au retour d’un déplacement en Ukraine, à agir plus vite, plus fort pour que le pays gagne la guerre. Trop longtemps, nous avons cru que les États-Unis seraient éternellement de notre côté. Vous-même, le 13 novembre dernier, déclariez en réponse à une question de notre collègue Claude Malhuret que Donald Trump était « trop avisé pour abandonner les Ukrainiens en rase campagne ». La conférence de Munich nous place devant une exigence de lucidité : la démocratie américaine reste notre alliée, mais l’administration Trump est désormais un adversaire qui s’en prend à nos valeurs et qui entend décider de l’avenir de l’Ukraine en tête-à-tête avec Poutine. Poumirol. Très bien ! Vayssouze-Faure. Avant même que les négociations aient débuté, le président américain semble avoir déjà tout lâché. Quelles garanties avons-nous que nos positions seront respectées ? Monsieur le ministre, quelle est la stratégie de la France dans le dénouement de ce conflit ? Pouvez-vous nous confirmer, comme vient de l’indiquer la porte-parole du Gouvernement, à la suite de la proposition formulée hier à l’Assemblée nationale par nos collègues socialistes, à laquelle nous nous sommes associés, qu’un débat suivi d’un vote se tiendra au mois de mars, en application de l’article 50-1 de la Constitution ? sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées des groupes CRCE-K et INDEP.) ministre. Monsieur le sénateur, je vous confirme que le Gouvernement organisera un débat en vertu de l’article 50-1 de la Constitution pour que nous examinions ensemble les données de la situation en gestation depuis des mois et des années, après les récentes prises de position de l’administration américaine. Je fais comme vous la différence entre le peuple américain, qui est un allié, et l’administration américaine qui, au grand désarroi de beaucoup, semble aujourd’hui prendre ses distances avec les positions fondamentales que les États-Unis ont défendues depuis leur engagement dans la Seconde Guerre mondiale. Premièrement, au niveau diplomatique, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères s’en est expliqué souvent devant vous, il s’agit de réunir les énergies européennes et de déployer un plan européen, y compris en matière de financement, afin de nous défendre. Deuxièmement, il convient aussi de se mobiliser au niveau national. Il n’y aura pas de position européenne à la hauteur de nos espérances si la France, elle-même, ne réussit pas à résoudre ses problèmes et à retrouver l’élan qui devrait être le sien pour affronter des crises aussi graves. Je vous propose donc d’examiner cette double nécessité, européenne et nationale, dans le courant du mois de mars. Je m’en suis entretenu avec à peu près tous les présidents de groupe présents dans cet hémicycle. Tous ont défendu cette position. Je vous confirme donc bien volontiers que ce sera le choix du Gouvernement. sur des travées des groupes RDPI, INDEP et RDSE.) M. Jean-Marc Vayssouze-Faure, pour la réplique. Vayssouze-Faure. Monsieur le Premier ministre, je vous remercie de votre réponse. Vous avez ici, en face de vous, des démocrates qui feront bloc dans l’intérêt du pays. Les grands principes, les incantations et les sommets, nous les partageons, mais cela ne suffit plus : il faut cesser de subir et agir ! Demain, vous et le Président de la République aurez besoin de convaincre la Nation tout entière afin qu’elle consente aux efforts nécessaires pour défendre l’Ukraine, pour garantir notre sécurité et pour préserver notre modèle démocratique. (Vifs applaudissements sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées du groupe Barros applaudit également.) Rossignol. Très bien ! crise démocratique et institutionnelle en france M. Ian Brossat, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Brossat. Monsieur le Premier ministre, ce matin même, au Sénat, nous auditionnions les candidats au Conseil constitutionnel. Leur nomination n’a évidemment rien d’anodin, car il ne s’agit pas de n’importe quelle institution. Il s’agit d’une des institutions les plus importantes de notre République, l’institution garante de la constitutionnalité des Le premier candidat que nous avons auditionné, Philippe Bas, a suscité un large consensus. (Applaudissements sur des travées. – sur des travées du groupe Les Républicains.) Je le dis d’autant plus librement qu’il n’est pas issu de nos rangs – je crois que cela vient de se voir. (Sourires.) Le deuxième candidat, Richard Ferrand, n’a pas suscité – c’est le moins qu’on puisse dire – le même enthousiasme, au point d’être rejeté par une majorité de commissaires aux lois tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. Il n’échappe finalement au couperet des trois cinquièmes qu’à une voix près, grâce à l’abstention bienveillante et complice des députés du Rassemblement national. (Huées sur des travées du groupe Les Républicains.) Ma question est double. Quel deal caché, quel accord de couloir, quel marchandage d’arrière-cuisine a donc été conclu pour aboutir à l’abstention de l’extrême droite ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que l’une des premières audiences que Richard Ferrand pourrait présider concerne une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) relative à l’exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité d’un élu. Or il se trouve, comme par hasard, que c’est l’un des enjeux du procès pénal de Mme Le Pen ! Une seconde question en découle. Ne pensez-vous pas précisément, au vu des conditions chaotiques de cette nomination, qu’il serait sage que le Président de la République procède à une autre désignation, qui échappe à tout soupçon, pour présider le Conseil constitutionnel ? (Applaudissements prolongés sur les travées des groupes Les Républicains, GEST, SER, CRCE-K et sur des travées du groupe UC.) M. le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, pendant un instant, j’ai cru être l’objet de vos applaudissements ! Je veux à mon tour, dans le sillage du sénateur Brossat, saluer la désignation du sénateur Bas au Conseil constitutionnel, que vous pouvez applaudir une fois encore si vous le souhaitez. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Karoutchi. C’est un bon délégué. Monsieur le sénateur Ian Brossat, si je ne partage pas l’ensemble de vos propos, il est un élément sur lequel nous nous rejoignons : il s’agit de l’importance du rôle du Conseil constitutionnel… (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Paccaud. Et de sa crédibilité et de son indépendance ! délégué. … dans la vérification de la conformité et de la constitutionnalité des lois, et du respect des règles, auquel, mesdames, messieurs les sénateurs, vous êtes tous attachés. En l’occurrence, il existe une règle de désignation des membres du Conseil constitutionnel, qui s’impose autant à M. le président du Sénat qu’à Mme la présidente de l’Assemblée nationale ou à M. le Président de la République. Selon cette règle, la candidature que chacun d’entre eux présente est validée si et seulement si elle n’est pas rejetée par une majorité de trois cinquièmes des suffrages exprimés. (Protestations sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) En tant que premiers défenseurs de nos institutions, vous reconnaîtrez facilement que chacun doit se plier à cette procédure. À ce titre, je ne doute pas que le Conseil constitutionnel saura, dès demain, s’assurer à vos côtés du bon respect des règles de nos institutions. Républicains. – Applaudissements sur des travées des groupes UC et RDPI.) sénateur du groupe CRCE-K. Quelle défense européenne Mme Nadia Sollogoub, pour le groupe Union Centriste. sur les travées du groupe UC.) Ma question s’adresse à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Monsieur le ministre, « La sécurité de l’Europe est à un tournant. » Ces mots ont été prononcés par la présidente de la Commission européenne, à la suite de la conférence de Munich qui a eu lieu dimanche dernier. Munich, tout un symbole, a été un électrochoc pour l’Europe… À Munich, nous avons ouvert les yeux. Nous nous sommes enfin réveillés pour constater que le monde d’après 1945 n’était plus. La relation transatlantique a fait long feu. Les États-Unis ne veulent plus assurer la sécurité européenne. Notre continent est livré à lui-même. Il peut éventuellement compter sur l’aide de l’Amérique en fonction de ses intérêts, mais pas davantage… Or l’addition de nos armées nationales n’est pas un ensemble homogène ni suffisant face à un envahisseur qui, déjà, a franchi les frontières de l’Ukraine. L’économie de la France n’est pas structurée pour affronter la guerre. Telle est la réalité de notre sécurité. Face à cette situation, deux voies s’offrent à nous : poursuivre dans la division et disparaître, ou bien nous doter d’une véritable armée européenne, garante de notre paix. Rêve des pères fondateurs de l’Europe, le projet de défense commune s’est toujours heurté aux veto nationaux. La France, en 1954, refusa la Communauté européenne de défense (CED), tandis que, après l’effondrement soviétique, les pays de l’Est préférèrent le parapluie américain à une hypothétique armée du continent. Mais, à cause de Donald Trump, les choses pourraient avoir véritablement changé, dans la douleur et la nécessité. Aussi, monsieur le ministre, la sécurité de l’Europe est-elle vraiment à un tournant ? Si oui, sur quels moyens industriels, humains et budgétaires pourrait-on compter, pour mettre en place une véritable défense européenne ? Peut-on maintenant y croire ? Votre réponse est attendue par la représentation nationale comme par nos collègues de la Rada d’Ukraine, que les dernières déclarations américaines plongent dans une profonde sidération et une immense inquiétude. sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.) M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères. et des affaires étrangères. Monsieur le président, je me joins aux félicitations que vous avez adressées à Nadia Sollogoub pour le travail qu’elle a mené sans relâche afin de cultiver et d’entretenir les liens entre la France et l’Ukraine. Madame la sénatrice, le Premier ministre l’a dit : l’Europe fait face à une menace existentielle. Comment en sommes-nous arrivés là ? Lorsque la première guerre contre le Donbass et la Crimée a été lancée il y a dix ans, sans doute avons-nous fait preuve de faiblesse en acceptant un cessez-le-feu fragile, que la Russie a violé par vingt fois avant de lancer son invasion à grande échelle de l’Ukraine. Entre-temps, les États-Unis ont changé d’orientation stratégique et ont décidé de laisser l’Europe assumer seule la charge de sa sécurité et de sa Aujourd’hui, l’Ukraine joue le rôle de sentinelle de l’Europe et ce sont les Ukrainiens qui tiennent la première ligne de défense de notre continent. Heureusement, la France a pris un peu d’avance. Grâce aux dernières lois de programmation militaire qui ont été adoptées et dont les objectifs ont été tenus, les moyens consacrés à la défense nationale auront bientôt Cependant, certains de nos partenaires européens sont en retard. C’est la raison pour laquelle le Président de la République a convié certains d’entre eux à Paris lundi et aujourd’hui encore. Sa volonté n’était pas seulement d’appeler à un réveil européen, mais aussi d’exiger de la Commission européenne qu’elle relâche certaines des contraintes budgétaires qui empêchent les États membres de faire les efforts nécessaires. Ce réveil des dirigeants européens est une bonne chose, certes. Mais rien ne sera possible sans un réveil des peuples et de leurs représentants. Aussi, je vous invite à vous saisir du débat qui se tiendra dans les deux chambres sur le fondement de l’article 50-1 de la Constitution, annoncé par le Premier ministre. En effet, ce n’est que par un réarmement moral embarquant toute la Nation que nous parviendrons à dissuader la menace en lui opposant la force plutôt que la faiblesse. sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et UC.) démission du secrétaire général à la planification écologique et reculs du gouvernement en la matière M. Jacques Fernique, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. Existe-t-il, au sein du Gouvernement, une volonté commune pour Cette question, madame la ministre de la transition écologique, nous est imposée par la démission du secrétaire général à la planification écologique (SGPE), Antoine Cette démission apparaît comme le symbole d’un recul net et d’un renoncement à porter au plus haut niveau la planification écologique. Monsieur le Premier ministre, vous êtes vous-même directement chargé de la planification écologique. Mais, pas plus que vos deux prédécesseurs, vous ne laissez entrevoir la dynamique politique de cette mission… Pour l’écologie, aujourd’hui, c’est le backlash, le retour de bâton ! L’ambition affichée était bien là il y a trois ans. Le slogan faisait office de promesse : « France Nation verte : agir, mobiliser, accélérer ». Agir ? Mais comment agir, quand les moyens d’action ont été les premiers sacrifiés aux contraintes budgétaires, tant pour la rénovation thermique que pour la décarbonation des Mobiliser ? Mais comment mobiliser, quand la démarche n’est plus incarnée dans la continuité à Matignon ni dans Comment mobiliser, quand on laisse monter les velléités de saborder l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’Agence Bio (Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique), ou l’OFB (Office français de la biodiversité) ? Comment mobiliser, quand l’objectif de réduction de moitié de l’artificialisation des sols pourrait disparaître (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) et quand sont dépénalisées des destructions environnementales ? Accélérer ? En est-il encore question, alors que, au plus haut niveau, la consigne est à la pause environnementale et que votre gouvernement participe au freinage du Pacte vert pour Madame la ministre, quand cessera cette chronique d’un naufrage annoncé ? sur les travées du groupe GEST et sur des travées du groupe SER.) mer et de la pêche. Monsieur le sénateur Fernique, je me félicite que vous vous inquiétiez du départ du secrétaire général à la planification écologique. En effet, en 2022, vous vous étiez montré plus que dubitatif face à la création du SGPE et à son rattachement direct à la Première ministre de l’époque, Mme Élisabeth Borne. Jadot. C’est encore la faute aux C’était pourtant une première en France, mais aussi en Europe et, plus largement, dans le monde. Aussi, je prends votre question comme un témoignage, certes tardif, mais vibrant, en faveur de ce choix politique, dont nous entendons poursuivre la mise en œuvre. C’est bien la preuve du succès du secrétariat général à la planification écologique et des politiques que nous avons promues. Je veux donc vous rassurer : le SGPE est là et continuera à travailler. Depuis près de trois ans, cette instance nous a permis de construire des trajectoires solides de décarbonation, secteur par secteur, levier par levier, sous l’égide des Premiers ministres successifs. Ces travaux nous ont permis de territorialiser ces actions au sein de chaque région. Cette méthode a montré des résultats. Depuis la création du secrétariat général à la planification écologique, nos émissions de gaz à effet de serre ont diminué de plus de 10 %, soit deux fois plus qu’au cours du quinquennat 2012-2017. Je souhaite que cette méthode se poursuive au plus près du terrain. Au début du mois de mars, je publierai le plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) et présenterai les chantiers entamés avec les élus du littoral, de la montagne et des communes forestières, ainsi que d’autres actions Vous le savez, je dispose d’un budget inédit pour mettre en œuvre ces actions,… Jadot. Il est en effet … ce qui montre bien que lorsqu’une priorité politique s’impose, nous pouvons débloquer des crédits. C’est ce que nous avons fait pour l’adaptation au changement climatique. Dans les mois qui suivront, il en sera de même avec la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) que mes collègues François Rebsamen et Marc Ferracci travailleront à mettre en œuvre. Patriat. Très bien ! Néanmoins, vous avez raison : de mauvais vents soufflent aujourd’hui sur l’écologie. Je compte donc sur chacun dans cet hémicycle pour choisir les bons combats. Patriat applaudit.) M. Jacques Fernique, pour la réplique. Puisque vous le dites, tout va très bien, madame la ministre, tout va très bien, tout va très bien ! Nous ne déplorons qu’un tout petit rien ! Faisons donc semblant que tout se planifie au mieux, que l’écologie est sur les bons rails et que la détermination gouvernementale est plus forte que jamais ! Mais quelle sera la suite de cette chronique ? Encore une nouvelle démission ? sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE-K.) réforme du mode de scrutin pour les élections municipales à paris, lyon et marseille M. Mathieu Darnaud, pour le groupe Les Républicains. Républicains et sur des travées du groupe UC.) Darnaud. Monsieur le Premier ministre, Paris, Lyon, Marseille : les trois principales villes de France ont en commun un mode de scrutin spécifique aux élections municipales, et cela depuis près de quarante ans. S’il convient sans doute aujourd’hui d’entamer une réflexion sur le sujet, la précipitation qui semble dicter l’action du Gouvernement nous interroge. Tout d’abord, vous avez souhaité engager la procédure accélérée sur une proposition de loi visant à réformer le mode d’élection dans ces trois villes et inscrire ce texte à l’ordre du jour de l’Assemblée Or permettez-moi de vous rappeler que l’article 24 de la Constitution dispose que c’est le Sénat qui représente les collectivités territoriales. sur les travées des groupes Les Républicains, INDEP, GEST, SER et CRCE-K.) À ce titre, il aurait pu nous revenir d’examiner prioritairement un tel texte. Ensuite, et c’est plus important encore, une question aussi essentielle mériterait selon moi une véritable étude Cukierman. Eh oui ! Darnaud. Nous avons ici même, à plusieurs reprises, évoqué les difficultés que pose ce mode de scrutin et les évolutions qu’il nécessite. Cependant, une étude d’impact est nécessaire. Enfin, monsieur le Premier ministre, dans un temps politique parfois agité, alors que les élus de France réclament de la stabilité, est-il bien sage de modifier un mode de scrutin moins d’un an avant les élections municipales ? et applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, GEST, SER et CRCE-K.) ministre. Monsieur le président Darnaud, comme vous l’avez dit, il s’agit d’une proposition de loi. Lorsque j’ai pris mes fonctions, j’ai annoncé que je ferai tout mon possible pour que le Parlement retrouve sa faculté d’initiative dans l’examen des textes… Cukierman. Ce n’est pas cela, l’initiative parlementaire ! ministre. … et que je ne forcerai jamais son sentiment. Les modes de scrutin en vigueur à Paris, Lyon et Marseille sont discutés depuis des années, voire des décennies ! Et cela fait tout aussi longtemps que des élus réclament leur J’entends encore Philippe Séguin expliquer que ce mode de scrutin permettait à une liste minoritaire sur la commune de l’emporter au conseil municipal ! sur des travées du groupe Les Républicains.) J’aperçois d’ailleurs nombre d’acquiescements sur les travées du groupe que vous présidez… (Pas du Je vois encore l’ancien maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, déposer ici même une proposition de loi visant à modifier ce mode de scrutin. Harribey. C’était au siècle dernier ! ministre. Alors que la ville de Lyon est concernée par ce mode de scrutin, elle compte pourtant moins d’habitants que Toulouse. Or les règles du scrutin diffèrent dans ces deux villes ! Dans quel esprit le Gouvernement propose-t-il d’examiner ce texte ? Il n’est pas question d’amoindrir le rôle des arrondissements dans les villes en question. (Protestations sur des travées des groupes Les Républicains, CRCE-K, SER et GEST.) Jomier. C’est faux ! ministre. Au contraire, toutes les garanties devront être recherchées. Cependant, il n’est pas normal, si le rôle du maire d’arrondissement est important, que l’on ne puisse pas l’élire indépendamment du maire de la ville. Si le maire de la commune et le maire d’arrondissement sont deux personnes distinctes, alors les électeurs doivent pouvoir choisir l’un et l’autre, en fonction, par exemple, de leur personnalité respective, sans qu’ils appartiennent nécessairement à la même liste. Cukierman proteste.) À Paris, par exemple, si vous mettez des noms sur les portraits-robots que j’esquisse, des préférences multiples pourraient apparaître ! C’est le seul objet de ce texte : rendre aux citoyens le droit de choisir leurs élus arrondissement par arrondissement, et commune par commune ! Jomier. C’est déjà le ministre. Cela fera l’objet de discussions avec les auteurs de la proposition de loi, puis d’un examen, sur lequel seul le Parlement sera souverain – pas le Gouvernement ! Je n’imagine pas qu’un texte puisse être adopté sur ce sujet sans qu’un accord soit trouvé entre l’Assemblée nationale et le Sénat. (Applaudissements M. Mathieu Darnaud, pour la réplique. vous trouverez toujours parmi nous des sénateurs prêts à acquiescer dès lors que vous citez les noms de Philippe Séguin ou de Jean-Claude Gaudin ! (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.) Cependant, je veux insister sur la nécessité qu’un texte de cette nature épouse les aspirations profondes des Parisiens, des Lyonnais et des Marseillais ! C’est là même son intérêt. Si nous vous remercions de prêter une attention particulière au sort qui sera réservé à ce texte au Sénat, nous le redisons avec force : il est indispensable de prendre le temps d’une juste expertise sur un sujet démocratique d’une telle importance. (Applaudissements Républicains, GEST, SER, et CRCE-K.) soutien à l’ukraine M. Cédric Perrin, pour le groupe Les Républicains. Monsieur le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, nous vivons des journées historiques. Nous assistons à l’effondrement de toute l’architecture de sécurité sur laquelle nous nous sommes reposés depuis la fin de la guerre froide. Éprouvées par les deux guerres mondiales, les générations qui nous ont précédés ont consenti des efforts énormes pour que plus jamais le destin de notre pays n’échappe aux Français. Cette souveraineté retrouvée, nous la devons bien sûr au général de Gaulle. Il savait que l’indépendance nationale reposait sur un socle irréductible de puissance militaire, exprimé en particulier par la maîtrise souveraine de l’arme atomique. Toutefois, en nous abandonnant aux douces illusions des dividendes de la paix, nous avons oublié les dures leçons que l’Histoire avait enseignées à nos aînés. Nous en payons le prix aujourd’hui. Russes et Américains entendent décider du sort de l’Europe sans les Européens, et peut-être renverser les alliances. Les masques sont tombés et une partie cynique est engagée. Les Européens sont désemparés devant la fuite en avant brutale et inconsidérée de l’allié américain. C’est pourquoi le temps nous est compté pour réagir. Monsieur le ministre, que comptez-vous dire à nos voisins européens dans les jours à venir pour nous remettre au centre du jeu et opposer un front résolu à l’appétit américain et à la voracité russe ? Que comptez-vous dire aux Français pour sonner l’heure de l’indispensable sursaut qu’appelle la gravité de la situation ? et des affaires étrangères. Monsieur le président Cédric Perrin, vous avez raison, nous avons vécu dans une forme En 1955, il y a soixante-dix ans, nous consacrions 6 % de notre richesse nationale à nos dépenses militaires. Ces dernières années, nous sommes parvenus à faire remonter ce niveau à environ 2 %, ce qui est évidemment insuffisant. Or la guerre se joue à proximité de nos frontières. Lorsque nous nous sommes rendus en Ukraine, nous avons constaté ensemble les ravages de la guerre. Nous les avons vus sur les corps mutilés des soldats revenus du front. Nous les avons vus dans les esprits des enfants déportés, arrachés à leurs familles, rééduqués dans des camps russes ou biélorusses. Nous les avons vus à Soumy, tout près de la ligne de front, où nous avons pu échanger avec les soldats qui menaient courageusement la contre-offensive sur la région de Koursk. Nous sommes rentrés avec plusieurs convictions. Tout d’abord, nous avons conclu que le soutien de la France à l’Ukraine avait été décisif pendant ces trois années. Ensuite, nous savons désormais que la menace est proche, imminente et grave. Enfin, nous avons pris conscience qu’un indispensable sursaut est nécessaire de la part des Françaises et des Français si nous voulons faire face. « Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde. » Vous avez cité le général de Gaulle : permettez-moi de le citer à mon tour. Dans ce moment historique pour le continent européen, c’est la France qui peut montrer la voie. Le monde connaît un moment de profonde fragmentation, qui ne suit pas une ligne de fracture géographique entre le Nord et le Sud ou entre l’Est et l’Ouest, mais qui départage les partisans de la violence et les défenseurs du droit. Montrons donc que nous pouvons opposer la force et la résistance au réveil de ces empires pour ne pas laisser la Russie et les autres l’emporter, avec, dans leur sillage, tout ce que nous avons passionnément bâti depuis la Seconde Guerre mondiale. Le débat annoncé par le Premier ministre, sur le fondement de l’article 50-1 de la Constitution, sera l’occasion de la pleine appropriation par le peuple français, au travers de ses représentants, de ces sujets graves. M. Cédric Perrin, pour la réplique. Monsieur le ministre, j’étais présent avec vous sur le front en Ukraine. Cette expérience a marqué ma vie, comme la vôtre, je le Ce qui se joue actuellement dépasse le sort de la malheureuse Ukraine, dont nous accueillons aujourd’hui plusieurs membres de la Rada. Nos choix collectifs dans les semaines qui viennent engageront l’avenir de tous les enfants européens. Alors, ne laissons pas l’Histoire s’écrire sans nous et, surtout, ne laissons pas l’Histoire s’écrire contre nous ! Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et état financier du système des Mme Monique Lubin, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.) Monsieur le Premier ministre, dans quelques heures, la Cour des comptes vous remettra le diagnostic que vous avez commandé sur la situation des comptes de notre système de retraite. J’en profite pour rappeler que le Conseil d’orientation des retraites (COR), qui a été créé pour cela, aurait très bien pu remplir cette mission… Lors de votre première déclaration devant le Sénat, vous étiez revenu sur votre théorie du prétendu déficit caché. Rappelons que cette théorie n’a pas été reprise par le Conseil d’orientation des retraites et qu’elle est rejetée par la quasi-totalité des économistes. Le président de notre groupe vous avait d’ailleurs interrogé sur ce point, mais vous ne lui aviez pas répondu. Monsieur le Premier ministre, en confiant cette mission à la Cour des comptes, espériez-vous voir votre théorie reprise ? Votre objectif était-il d’orienter les travaux des partenaires sociaux à partir de ce constat quelque peu fallacieux ? Mme la ministre chargée du travail et de l’emploi. auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargée du travail et de Madame la sénatrice, comme l’a souhaité le Premier ministre, le travail sur la réforme des retraites s’articule en trois temps. Tout d’abord, le temps de l’expertise de la Cour des comptes est sur le point de s’achever. Suivra, très prochainement, le temps social, qui permettra à nos partenaires sociaux de négocier sur la soutenabilité de ce régime de retraite. Celui-ci représente un bien commun puisqu’il est l’épargne de ceux qui n’en ont pas. Ce sera également l’occasion de corriger certaines injustices de la réforme. Je pense en particulier à la prise en compte de la pénibilité au travail et à la situation des femmes. Viendra enfin le temps politique, comme l’a rappelé ici même le Premier ministre, puisque le débat aura lieu dans les deux assemblées. Concernant le constat dressé par la Cour des comptes qui sera rendu public demain, l’intérêt est d’abord de se pencher sur l’effort collectif de la Nation tout entière pour le financement de la retraite, dans le secteur privé comme dans le secteur Il est primordial de mesurer l’effort réalisé en vue de constituer ce bien commun. Différentes pistes de soutenabilité financière seront ensuite dressées en fonction des hypothèses de croissance économique, de productivité et d’emploi, qu’il est très important de prendre en compte. Cette démarche aura donc lieu en trois temps. Nous pouvons nous féliciter qu’un sujet aussi important que le devenir de notre régime de retraite par répartition soit aujourd’hui confié aux partenaires sociaux pour en corriger la trajectoire financière et certaines de ses injustices. ministre. Très bien ! Mme Monique Lubin, pour la réplique. Madame la ministre, je n’ai toujours aucune réponse sur ce fameux déficit caché. Je ne m’attendais pas réellement à en recevoir une ! Je rappelle les trois principes qui nous tiennent à cœur sur le sujet. Premièrement, nous voulons que cette notion disparaisse définitivement du débat, parce qu’elle est particulièrement trompeuse et, je le répète, fallacieuse. Elle remettrait en question le financement de la retraite des fonctionnaires. Or cela poserait un sacré problème ! Deuxièmement, nous souhaitons que les partenaires sociaux puissent travailler dans un climat de sérénité. C’est la raison pour laquelle le constat préalable d’un déficit caché doit absolument être écarté ! Troisièmement, une fois que les partenaires sociaux auront travaillé, nous demanderons instamment le retour du débat au Parlement. (Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) situation de la viticulture Mme Florence Lassarade, pour le groupe Les Républicains. Madame la ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, la loi Égalim vise à garantir une meilleure rémunération des viticulteurs en imposant des prix reflétant les coûts de production et en instaurant des indicateurs de prix pour encadrer les négociations. Pourtant, dans le secteur viticole, son application se heurte à plusieurs obstacles. D’une part, l’absence d’indicateurs de prix spécifiques au vin empêche une évaluation objective des coûts de production, compliquant la fixation de prix justes. D’autre part, la renégociation obligatoire des contrats entraîne une charge administrative supplémentaire et génère des tensions commerciales. En parallèle, les viticulteurs sont également confrontés à un manque de transparence sur les marges et à une complexité législative croissante, qui freinent l’efficacité de la loi Égalim. À cette complexité s’ajoutent des inquiétudes économiques liées à la situation internationale. En effet, la réélection de Donald Trump ravive les craintes d’un retour des taxes douanières sur les vins français et le cognac, ce qui pourrait affecter leur compétitivité sur le marché américain et fragiliser encore davantage la filière. Mes collègues Daniel Laurent et Corinne Imbert, sénateurs de Charente-Maritime, partagent mes préoccupations. Face à ces défis, les viticulteurs envisagent la création d’une organisation de producteurs pour mieux structurer la filière et renforcer leur poids dans les négociations afin de stabiliser le marché. Cette initiative nécessite des adaptations Madame la ministre, dans ce contexte, quelles actions concrètes les pouvoirs publics peuvent-ils mettre en place pour assurer une application plus efficace de la loi Égalim dans le secteur viticole et protéger les viticulteurs français face aux tensions commerciales internationales ? Envisagez-vous de les aider à créer une organisation de producteurs ? Mme la ministre de l’agriculture et de la souveraineté et de la souveraineté alimentaire. Madame la sénatrice Florence Lassarade, qu’il s’agisse de contractualisation écrite obligatoire ou d’un taux de contractualisation élevé, il est important de rappeler que la filière vitivinicole est soumise aux dispositions de la loi Égalim et qu’elle souhaite le demeurer. Par ailleurs, vous vous faites l’écho des difficultés, que je connais, de cette filière, lesquelles sont liées à la situation spécifique de premier acheteur. Le premier acheteur est souvent le négociant, qui ne contractualise pas toujours et n’est donc pas tenu de respecter les indicateurs liés aux matières premières prévus dans la Autre particularité de cette filière, le vin étant stockable, il peut exister un écart important de coûts d’une année sur l’autre. En conséquence, des transactions se font à des prix très bas et les productions se retrouvent dévalorisées, même quand elles sont sous signe d’identification de la qualité et de l’origine (Siqo). Pour remédier à cette situation, deux priorités s’imposent, qui pourraient être incluses dans le futur projet de loi Égalim que ma collègue Véronique Louwagie et moi-même allons bientôt présenter au Parlement. En premier lieu, nous devons accomplir un travail sur Vous avez eu raison de dire que l’organisation de producteurs (OP) était fondamentale, car elle permettra une meilleure consolidation de l’amont agricole grâce à des contrats-cadres et à des contrats de filière. En second lieu, un travail s’impose sur les indicateurs, qui sont aujourd’hui beaucoup trop nombreux et hiérarchisés. Le rôle des interprofessions est ici absolument capital. Je tiens à saluer le travail accompli par les sénateurs Anne-Catherine Loisier et Daniel Gremillet, qui nous ont remis les conclusions de leur rapport d’information sur le suivi des lois Égalim, sur la base desquelles nous travaillerons à ce futur projet de loi. Le sujet que vous abordez, madame la sénatrice, a également une résonance au niveau européen, avec la révision du règlement portant organisation commune des marchés des produits agricoles, dit règlement OCM. président. Il faut conclure ! Sur ce texte, la France a une voix qui porte. sur des travées du groupe Les Mme Florence Lassarade, pour la réplique. Madame la ministre, les viticulteurs girondins vous attendent sur le terrain. D’autres secteurs très impactés, comme les Côtes du Rhône ou le Languedoc, ont besoin de mesures structurantes. Il faut véritablement mettre en pratique ces évolutions de la loi Égalim : nous demandons du concret ! bouclier tarifaire sur l’eau M. Yves Bleunven, pour le groupe Union Centriste. Bleunven. Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Nos industriels ont eu une nouvelle mauvaise surprise en ce début d’année lorsqu’ils ont découvert leur facture Les industriels du secteur agroalimentaire sont concernés au premier plan par cette hausse, du fait de leur consommation importante d’eau potable : ce secteur accuse une augmentation des coûts de près de 250 % ! Le bassin Loire-Bretagne est particulièrement touché. Par exemple, une entreprise d’abattage d’un département voisin du mien a vu sa redevance passer de 7 000 à 200 000 euros. Et je ne parle pas de l’augmentation intrinsèque du prix de l’eau… Si certaines augmentations ont été actées au sein des différents collèges des agences de l’eau, d’autres, liées à un changement de règle, ont véritablement suscité l’incompréhension de nos acteurs En effet, un certain nombre de secteurs, dont l’agroalimentaire, bénéficiaient d’une assiette plafonnée de la redevance à 6 000 mètres cubes d’eau par an. Les services de l’État ont, semble-t-il, supprimé ce plafond. Il apparaît inconcevable que cette mesure soit prise sans concertation et sans étude d’impact, alors qu’elle a des conséquences majeures pour de nombreuses entreprises dans nos Au-delà de la méthode, on ne peut pas concevoir de telles augmentations quand on connaît le manque criant de compétitivité de nos entreprises. Celles-ci ne pourront pas absorber cette brutale hausse de coût, alors qu’elles sont déjà engagées dans des phases d’investissement pour réduire et réutiliser l’eau traitée, suivant en cela la stratégie de réutilisation des eaux usées traitées, la fameuse REUT. Rappelons qu’elles font face, en parallèle, à de fortes hausses de leurs prix de revient, déjà très difficiles à Monsieur le ministre, allez-vous mettre en place en urgence un bouclier tarifaire ? M. le ministre de l’économie, des finances et de la des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Monsieur le sénateur Yves Bleunven, vous m’alertez sur l’effet cumulé de la réforme des redevances des agences de l’eau et des tarifs votés par les instances des agences pour financer le plan eau. Avant d’évoquer la situation des industriels, notamment ceux de l’agroalimentaire, je veux rappeler que cette réforme a été votée à la fin de 2023 et qu’elle figure dans la loi de finances pour 2024. Son objectif est d’inciter à la sobriété des usages de l’eau, d’optimiser la disponibilité des ressources et de préserver la qualité de l’eau. Entrée en vigueur le 1er janvier 2025, elle instaure trois nouvelles redevances à la place des anciennes redevances sur la consommation d’eau potable, la performance des réseaux d’eau et la performance des systèmes d’assainissement collectifs. Le but de cette réforme est d’équilibrer la contribution des différentes catégories d’usagers au financement des politiques de l’eau, de renforcer le signal prix et d’améliorer la lisibilité de la fiscalité. L’effort demandé aux usagers, qui est effectivement important, vise à gérer une ressource que la transformation du climat rend plus rare et plus difficile d’accès. Il participe de l’adaptation de notre société au changement climatique. Cet effort se répartit entre 8 000 entreprises, que nous accompagnerons de façon ciblée. Comme vous l’avez souligné à juste titre, l’impact est considérable pour certaines entreprises. Nous travaillons donc avec les ministres concernés à la mise en place d’un bouclier tarifaire qui permettra de les protéger de ces augmentations, et nous profiterons de la période de transition pour demander aux agences de l’eau d’étudier cette question avec Enfin, vous nous alertez légitimement sur la situation particulière des industries agroalimentaires, qui sont encore plus que d’autres soumises au stress hydrique. Un plan de sobriété hydrique de la filière agroalimentaire a été publié en février 2024. C’est notre boussole, et je puis vous dire qu’en s’appuyant sur ce plan le Gouvernement accompagnera l’ensemble des entreprises, et en particulier celles qui sont touchées par ces augmentations. modalités de mise en œuvre du fonds territorial climat Mme Christine Lavarde, pour le groupe Les Républicains. Madame la ministre de la transition écologique, vous le savez, depuis que je siège dans cet hémicycle, j’essaie de rendre la fiscalité plus lisible, d’accompagner l’adaptation de notre économie et de notre société aux changements climatiques et surtout de rendre l’action publique plus efficace, plus efficiente et donc plus simple. C’est pourquoi j’avais plaidé en 2017 – c’était le premier amendement que je défendais au Sénat – en faveur de l’affectation d’une partie de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) aux collectivités locales, de manière à donner du sens à cette fiscalité et à ne pas en faire une simple fiscalité de rendement. L’année dernière, en tant que rapporteur spécial de la commission des finances, j’ai proposé la création d’un fonds climat territorial, qui devait permettre un financement simple des plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) et de sortir de la logique de guichet des appels à projets et des appels à manifestation d’intérêt. Nous avons récidivé en 2025 et cette disposition perdure au-delà de la commission mixte paritaire. Je me suis donc munie du texte de l’amendement, que je me permets de citer : « Par rapport au projet de loi de finances initiale, cette proposition inclut la création d’un fonds territorial climat de 200 millions d’euros – j’insiste sur ce chiffre ! – en autorisations d’engagement (AE) et en crédits de paiement (CP) compris dans l’enveloppe budgétaire prévue au titre du programme 380. La création de ce fonds n’a donc aucune conséquence sur le solde de la mission. » Ma question est simple : quand allez-vous créer ce fonds climat territorial à hauteur de 200 millions d’euros, et selon quelles modalités ? Car si j’en crois Les Échos, vous devez promulguer le texte réglementaire, avec M. Rebsamen, d’ici à la fin du mois. Républicains et GEST.) (Exclamations sur des travées du mer et de la pêche. Madame la sénatrice Lavarde, vous m’interrogez sur les suites données à la volonté de nombreux sénateurs, siégeant sur diverses travées – de ce point de vue, tout le monde a très bien travaillé, de manière partisane –, de créer en 2025 une enveloppe budgétaire dédiée au financement des PCAET des L’idée était la suivante : dès lors que les intercommunalités ont travaillé sur des projets, ceux-ci sont considérés comme validés, et elles n’ont donc pas à en justifier de nouveau dans un appel à projets. Je vous remercie, madame la sénatrice, d’avoir défendu avec beaucoup de détermination cette proposition en tant que rapporteur spécial. J’ai le plaisir de vous annoncer qu’en 2025, pour la première fois, et comme je m’y étais engagée au Sénat lors de l’examen du projet de loi de finances, une enveloppe de crédits de l’État sera dédiée spécifiquement à ce financement. Lavarde. De combien ? Concrètement, dès ce début de gestion budgétaire – mais peut-être serez-vous un peu déçue –, 100 millions d’euros sont consacrés au programme 380 « Fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires », dit fonds vert, lesquels sont répartis entre les intercommunalités ayant signé un PCAET, sans que celles-ci aient à déposer de dossier de candidature auprès des services préfectoraux – c’est aussi le cas pour les autres mesures du fonds vert. L’attribution se fait donc de manière directe. Il s’agit d’un pacte de confiance avec les collectivités qui se sont engagées dans cette démarche. Bien entendu, ces intercommunalités peuvent déposer d’autres dossiers. L’enveloppe de 100 millions d’euros n’est pas exclusive de l’accès à d’autres financements. Simplement, les projets qu’elles souhaitent sélectionner sont accélérés. Vous le savez, le fonds vert a permis de participer en 2024 au financement de plus de 1 300 projets inscrits dans des PCAET, soit 15 % de l’ensemble des projets relevant de ce fonds qui ont été acceptés durant cette même année. Par ailleurs, les moyens du fonds vert ont été recentrés en 2025, avec 1,15 milliard d’euros contre 1,6 milliard d’euros de crédits consommés l’année dernière. Il nous faut couvrir, avec cette enveloppe resserrée, de nombreuses priorités. Vous pouvez compter sur moi pour préserver cette enveloppe de 100 millions d’euros, au-delà des autres priorités. Mme Christine Lavarde, pour la réplique. Je vous remercie, madame la ministre, de m’avoir dit tout ce que je savais déjà, sans répondre du tout à ma question ! (Rires et applaudissements Je viens de citer les termes de l’amendement tel qu’il a été adopté par la commission mixte paritaire, puis voté dans chacune des deux chambres, et vous me dites que vous n’allez pas suivre le Parlement, lequel a décidé de manière souveraine la création d’une enveloppe de 200 millions d’euros… Cela pose question quant à notre travail de parlementaires ! Par ailleurs, j’ai fait un petit peu d’archéologie et je suis allée chercher ce qui avait été voté dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024 : l’amendement n° II-788, examiné en deuxième partie, visait à flécher 250 millions d’euros vers le fonds climat territorial, et les conditions devaient être déterminées au cours du premier semestre 2024. Tout cela écrit noir sur blanc dans l’exposé des motifs ! Husson. Et il ne s’est rien Lavarde. Cela fait deux fois que le Parlement vote de manière souveraine et que le Gouvernement ne suit pas ce vote. Je ne comprends pas : je croyais que le fonds vert devait sceller un pacte de confiance avec les collectivités ; or c’est tout l’inverse que vous faites ! et vifs applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – Applaudissements sur des travées des groupes SER, crise agricole M. Jean-Claude Tissot, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Madame la ministre, le début de l’année 2025 est marqué, concernant l’agriculture, par un moment parlementaire intense. Outre la mission budgétaire « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », nous avons examiné la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, la proposition de loi relative à l’exercice de la démocratie agricole et le projet de loi d’orientation agricole. Nous avons d’ailleurs bien compris que ce dernier texte était votre laissez-passer pour le salon de l’agriculture… Une loi d’orientation agricole n’est pas censée satisfaire l’enjeu éphémère d’un salon. Au contraire, elle doit répondre à l’intérêt général pour les décennies à venir ! Cette prolifération de textes supposés répondre à la colère du printemps 2024 met en lumière votre erreur de lecture. Car de cette mobilisation est ressorti le constat sans appel d’une crise économique, avec des paysans malmenés par une guerre des prix dans laquelle ils sont toujours cantonnés au rôle de La revendication principale des paysans était, et elle est toujours, de pouvoir vivre dignement de leur travail. Au terme de ce marathon législatif, pouvez-vous nous dire ce qui apportera concrètement du revenu dans les fermes ? La réalité, c’est que vous vous êtes servi de la frustration du monde agricole pour faire adopter des textes bénéfiques à la seule agro-industrie. Vous avez utilisé la colère des paysans pour satisfaire les intérêts d’une agriculture chimiquement intensive, productiviste et Ce ne sont pas les régressions environnementales et sanitaires qui produiront du revenu pour les paysans. Céder aux lobbies agro-industriels est à l’opposé de ce dont les agriculteurs ont Je vous le demande sincèrement, quand et comment allez-vous engager une modification du plan stratégique national (PSN) pour mieux répartir les aides de la politique agricole commune (PAC) ? Quels moyens mettrez-vous à disposition des agriculteurs pour qu’ils puissent percevoir un revenu décent, et quand le Entre nous, madame la ministre, souhaitez-vous vraiment dessiner un nouveau modèle agricole pour faire face aux enjeux multiples qui s’ouvrent devant nous ? (Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST, ainsi que sur des travées du groupe CRCE-K.) Linkenheld. Tissot, ministre de et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur, la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’orientation agricole qui vient de se réunir a été conclusive. Républicains.) Je vous rappelle que ce texte avait été examiné à l’Assemblée nationale voilà plusieurs mois, avant que le Sénat n’en débatte la semaine dernière et que la navette parlementaire ne se déroule, le plus normalement possible. Il s’agissait pour moi d’honorer un engagement et non pas de me saisir, avec ce projet de loi, d’une quelconque opportunité me permettant d’obtenir un blanc-seing au salon de l’agriculture. Ce texte s’inscrivait dans la continuité du travail parlementaire ! L’image que vous donnez des prétendus lobbies productivistes est naturellement une caricature. Dois-je vous rappeler que la fonction première de nos agriculteurs, la plus noble et la plus essentielle qui soit, est de nourrir la population ? Républicains, UC, et RDPI.) Je renie totalement ce terme de productivisme ! Il faut réhabiliter l’acte de produire, qui est un acte noble et profondément utile. Et placer l’agriculture au rang d’intérêt majeur de la Nation revient à rendre justice aux agriculteurs, qui travaillent dur pour nous nourrir. (Mêmes mouvements.) Vous me tenez rigueur de mon activisme parlementaire. Mais plus on parle d’agriculture dans les enceintes parlementaires et plus je suis heureuse, car cela signifie que la question agricole est au cœur de l’actualité, ce qui est en effet le cas ! Vous m’avez interrogée sur la question du revenu des agriculteurs. Ce revenu est composé de trois éléments : des allégements de charges à hauteur d’un demi-milliard d’euros que le Gouvernement, sous l’autorité de M. le Premier ministre, a inscrits dans le dernier projet de budget ; l’accès aux moyens de production, soit la terre, l’eau et les moyens de protection des cultures ; enfin,… prix qui soient rémunérateurs. Ma collègue Véronique Louwagie et moi-même allons travailler sur ce dernier point, qui relève du projet de loi Égalim. M. Jean-Claude Tissot, pour la réplique. Je vous entends, madame la ministre. Mais pour que la commission mixte paritaire soit conclusive, hier, vous l’avez fait passer au forceps ! (On opine sur les travées des groupes SER et GEST.) Nous avons travaillé n’importe comment, avec des textes qui sont arrivés sur la table sans que nous puissions en débattre ; mais c’est un autre La mission première d’un paysan, d’un agriculteur, est bien évidemment de nourrir les gens. J’ai exercé ce métier pendant trente ans, je sais de quoi je parle ! Tissot. Vous avez eu raison de le souligner très clairement, madame la ministre, leur mission première est de nourrir les gens, et non pas de les empoisonner ! développement du commerce en ligne de produits textiles Mme Sylvie Valente Le Hir, pour le groupe Les Républicains. Valente Le Hir. Madame la ministre, le commerce en ligne connaît de profonds bouleversements depuis l’apparition de nouvelles enseignes asiatiques, telles que Shein et Temu. Une étude vient de révéler que ces enseignes s’étaient imposées comme celles où les Français avaient dépensé le plus en 2024. Le poids de ces acteurs est de plus en plus visible au sein de notre économie, puisqu’ils représentent 22 % des colis traités, selon le PDG de La Poste, Philippe Wahl. Face à cette montée en puissance, nombreux sont les professionnels du secteur textile, en grande difficulté, à demander la mise en place d’une régulation. Avec 50 000 salariés, contre 600 000 en 1990, nous assistons à une véritable hécatombe. De la désertification de nos centres-villes à la perte de savoir-faire historiques et traditionnels, les conséquences économiques deviennent également sociales et environnementales. Des filières de seconde main sont submergées par des vêtements non recyclables en raison de leur piètre qualité. Des plateformes dites sociales sur lesquelles règnent de nouvelles icônes de la mode via les influenceurs, rendent « addicts » les consommateurs, à commencer par les plus jeunes. Face à ces constats, nous demeurons spectateurs et ne réagissons pas. Qu’attendons-nous ? En tant que rapporteure au Sénat d’une proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, adoptée il y a bientôt un an à l’Assemblée nationale, je vous le dis, madame la ministre : il est plus que temps de passer aux actes. Bonnefoy et Raymonde Poncet Monge applaudissent.) C’est pourquoi, malgré le retrait de l’ordre du jour de ce texte, qui devait être examiné le 26 mars prochain, le Sénat est prêt à agir. Quelle est votre position ? Soutenez-vous cette démarche de préservation et de souveraineté Républicains et GEST. – Applaudissements sur des travées du groupe UC.) Mme la ministre déléguée chargée du commerce, de déléguée auprès du ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du commerce, de des petites et moyennes entreprises et de sociale et solidaire. Madame la sénatrice Valente Le Hir, la proposition de loi relative à la fast fashion n’a pas été retirée : son inscription à l’ordre du jour du Sénat a été décalée. Le Gouvernement espère qu’elle sera examinée avant l’été et que des mesures renforcées y figureront. Notre objectif est clair. Agnès Pannier-Runacher et moi-même travaillons sur cette proposition de loi afin de la rendre plus robuste et d’éviter les effets de bord qui pourraient pénaliser nos entreprises, ce que vous ne souhaitez évidemment pas. Nous faisons en sorte, également, de nous assurer que ce texte cible bien toutes les plateformes dont vous avez fait état, sans créer Le constat que vous faites, nous le partageons. Nous devons prendre en compte les profonds bouleversements qu’entraîne l’e-commerce, et notamment ses impacts sur l’emploi, l’économie, nos commerces et notre modèle social. Il nous faut relever un certain nombre de défis en matière environnementale, sociale, économique. Ces entreprises ont en effet réussi à capter une grande part du marché via le modèle de fast fashion qu’ils ont développé : un grand nombre d’articles sont proposés à la commercialisation – jusqu’à 7 000 nouveaux modèles par jour –, à des prix très bas. Ce modèle, qui met en difficulté nos entreprises et nos emplois, pose une problématique importante en termes de recyclage du textile, comme vous l’avez souligné. Jadot. Et avec Castaner… déléguée. De façon plus large, ce modèle d’entreprise ne respecte pas les normes et les règles auxquelles se conforment nos entreprises. Nous devons donc agir et nous sommes prêts à le faire. Le Gouvernement est parfaitement clair sur cette question. Nous défendons des règles d’affichage environnemental beaucoup plus strictes dans le secteur du textile. déléguée. Nous souhaitons aussi instaurer une réglementation plus stricte en matière d’écoconception des produits et de gestion des déchets. Vous le voyez, madame la sénatrice, le Gouvernement est totalement engagé sur ce dossier. dépistage de l’amyotrophie Mme Jocelyne Guidez, pour le groupe Union Centriste. Monsieur le ministre de la santé, le 28 février prochain aura lieu la Journée internationale des maladies rares (JIMR). À cette occasion, Élisabeth Doineau et moi-même souhaitions attirer votre attention sur un enjeu majeur de santé publique : la généralisation du dépistage néonatal de l’amyotrophie spinale (SMA), première cause génétique de mortalité infantile en France. Chaque année, 100 à 120 nouveau-nés sont atteints de cette maladie neuromusculaire rare, qui entraîne une faiblesse musculaire progressive et, dans sa forme la plus sévère, un décès avant l’âge de 2 ans. Pourtant, ces dernières années, des avancées thérapeutiques majeures ont permis de stopper l’évolution de la maladie. Un dépistage néonatal simple et efficace existe. Un test qPCR, réalisé à partir d’une goutte de sang prélevé à la naissance, permet d’identifier les nouveau-nés atteints dès leur premier jour de vie. Ce dépistage est déjà pratiqué avec succès dans plusieurs pays européens, et a été expérimenté dans les régions Grand Est et Nouvelle-Aquitaine depuis 2022. Sur la base de ces résultats, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis favorable en juillet 2024, recommandant l’intégration immédiate de la SMA dans le programme national de dépistage néonatal. Elle souligne dans son rapport la nécessité d’un diagnostic avant 30 jours de vie, afin d’assurer un traitement précoce et d’éviter des séquelles irréversibles. Pourtant, huit mois après cet avis, aucune décision n’a été prise, et nous constatons avec inquiétude que cette généralisation tarde à se concrétiser, alors que des nourrissons continuent de mourir faute de dépistage précoce. Cette préoccupation doit être d’autant plus prioritaire que le taux de mortalité infantile en France a dépassé en 2024, pour la première fois en vingt ans, le chiffre de 4 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Nous sommes ainsi redescendus de la troisième à la vingtième place des pays européens. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous assurer du déploiement rapide et homogène de ce dépistage, et selon quel calendrier, afin de donner à chaque enfant atteint par cette maladie les meilleures chances de survie et de développement ? M. le ministre chargé de la santé et de l’accès aux et des familles, chargé de la santé et de aux soins. Madame la sénatrice, la question que vous posez est très importante, puisque les maladies rares touchent 3 millions de nos concitoyens. Le dépistage est le meilleur vecteur de prévention, et nous avons la chance de pouvoir dépister 13 maladies Nous annoncerons dès la semaine prochaine que trois nouvelles maladies – l’amyotrophie spinale, le déficit en acyl-coenzyme A déshydrogénase des acides gras à chaîne moyenne (MCAD), ainsi qu’une maladie liée à des déficits immunitaires complexes – pourront désormais être dépistées le plus précocement possible, dans les premiers jours de vie des enfants, sous certaines modalités d’application, ce qui permettra de lutter contre cette mortalité Ainsi, chaque année, 120 à 130 enfants chez lesquels une amyotrophie spinale aura été dépistée bénéficieront d’un traitement de thérapie génique qui leur évitera de subir un handicap. Ce dispositif est vertueux. Je rappelle que nous disposons d’une loi de financement de la sécurité sociale seulement depuis lundi, et qu’hier soir, avec ma collègue Amélie de Montchalin, nous avons prévu tous les moyens nécessaires permettant d’assurer ces actes de prévention qui sauvent des vies, diminuent la mortalité, évitent d’entrer dans le handicap et de subir des pathologies lourdes, et qui permettent donc à notre système de santé de faire des économies. Nous allons donc mettre en place ce dispositif le plus rapidement possible dans l’ensemble des centres de néonatologie, pour que nos enfants puissent en bénéficier. sur des travées des groupes Les Républicains et UC.) président. Nous en avons terminé avec les questions d’actualité au Gouvernement. Notre prochaine séance de questions au Gouvernement aura lieu le mercredi 5 mars, à quinze heures. La séance est suspendue. séance, suspendue à seize heures vingt-cinq, est reprise à seize heures trente-cinq, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE M. Dominique Mise au Mme Brigitte Devésa. Devésa. Lors du scrutin public n° 196 sur l’ensemble du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture, M. Hervé Marseille souhaitait voter pour. président. Acte est donné de cette mise au point, ma chère collègue. Elle figurera dans l’analyse politique du scrutin concerné. président. Conformément aux dispositions du cinquième alinéa de l’article 13 et à celles de l’article 56 de la Constitution, la commission des lois a fait connaître qu’elle a émis, lors de sa réunion de ce jour, un avis favorable sur la nomination de M. Philippe Bas – trente-six voix pour, deux voix contre – et un avis défavorable sur celle de M. Richard Ferrand – quatorze voix pour, vingt-six voix contre – aux fonctions de membres du Conseil constitutionnel. président. J’informe le Sénat que la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture est parvenue à l’adoption d’un texte commun. président. Mes chers collègues, par lettre en date de ce jour, le Gouvernement sollicite du Sénat l’inscription à l’ordre du jour du jeudi 20 février de la lecture des conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture. Nous pourrions inscrire l’examen de ces conclusions à l’issue de l’espace réservé au groupe Union Centriste. Le délai limite d’inscription des orateurs des groupes serait fixé demain à 11 heures. Y a-t-il des observations ?… Il en est ainsi décidé. appelle la désignation des dix-neuf membres de la commission d’enquête sur la libre administration des collectivités territoriales, privées progressivement de leurs recettes propres, et sur les leviers à mobiliser demain face aux défis de l’investissement dans la transition écologique et les services publics de proximité. En application de l’article 8 ter, alinéa 5 de notre règlement, les listes des candidats présentés par les groupes ont été publiées. Ces candidatures seront ratifiées si la présidence ne reçoit pas d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement. Sénat que des candidatures pour siéger au sein de l’éventuelle commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion de la proposition de loi relative au renforcement de la sûreté dans les transports ont été publiées. des salaires sur l’inflation d’une proposition de loi appelle la discussion, sur la demande du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, de la proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation, présentée par Mmes Cathy Apourceau-Poly, Silvana Silvani, Céline Brulin et plusieurs de leurs collègues (proposition n° 208, résultat des travaux n° 338, rapport n° 337). président. Dans la discussion générale, la parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, auteure de la proposition de loi. (Applaudissements sur les travées du Lubin et Frédérique Puissat applaudissent également.) de la proposition de loi. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ces dernières années, sous les coups de l’inflation et en l’absence d’une véritable politique salariale, la France s’est smicardisée. Alors qu’en 2021 12 % des travailleurs étaient payés au Smic, ils sont aujourd’hui 17,3 %. La France compte ainsi, en ce début d’année, 3,1 millions de salariés payés au Smic, 58 % d’entre eux étant des femmes travaillant dans des secteurs économiques essentiels. Ces salariés sont aides à domiciles, ouvriers d’usine, employés dans les services, aides-éducateurs, livreurs, ouvriers artisanaux, et j’en passe. Nous les rencontrons régulièrement : ils nous disent qu’ils ne peuvent plus boucler leurs fins de mois et que ces fins de mois arrivent de plus en plus Je pense aussi à celles et ceux qui sont obligés de cumuler deux emplois simplement pour payer les factures, financer les études supérieures de leurs enfants ou permettre à ceux-ci de ne pas connaître la précarité alimentaire. Ils viennent me voir avec leurs factures d’essence et d’électricité et me disent qu’à la fin du mois le caddie est de plus en plus vide. Est-il normal que, dans ce pays, en 2025, des travailleurs qui vont au turbin chaque matin soient obligés de s’adresser aux associations caritatives pour manger et nourrir leur famille ? Il y a longtemps que beaucoup d’entre eux ne prennent plus de vacances et que la seule sortie se résume à un après-midi dans un parc. Que l’on se comprenne bien, je ne verse pas dans le misérabilisme. Je dresse simplement un constat. De nombreux travailleurs, qui chaque matin se lèvent pour se rendre au bureau, à l’usine ou ailleurs, n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Telle n’est pas la conception que nous nous faisons du travail. Le travail doit payer, il doit être justement rémunéré. Ni misérabilisme ni démagogie ! C’est d’abord et avant tout une question de justice et de respect du travail et des travailleurs. Les salariés de ce pays sont dignes et fiers de ce qu’ils produisent, mais, dans le même temps, ils passent sous les fourches de l’inflation. Cela ne peut plus durer. Oui, les travailleurs pauvres existent, car le travail ne paie plus ! Il est grand temps que les choses changent, c’est une question de justice sociale. C’est dans cette logique que nous avons déposé cette proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation. Alors que le Smic est indexé sur l’inflation, à l’instar des pensions de retraite et des prestations sociales, les salaires, eux, ne le sont pas ! Les conséquences sont sans appel : on constate un véritable décrochage des salaires et une perte considérable de pouvoir d’achat des travailleurs. En 2024, les salaires ont progressé de 2,7 % en moyenne soit 0,7 point de plus que l’inflation. Pour autant, cette hausse ne compense pas – loin de là ! – les pertes cumulées en 2022 et en 2023, estimées à 2,4 %. Et je n’évoque même pas les importantes disparités entre les différents secteurs d’activité : je pense notamment au commerce, où les employés ont tout particulièrement souffert de la situation. Dans l’industrie, les salaires sont historiquement plus élevés que dans le tertiaire, non pas par bonté, mais parce que la valeur produite par les bras des travailleurs rapporte beaucoup plus d’argent. Cependant, la donne a changé ces dernières années : le décrochage des salaires touche même ces salariés de l’industrie. Je pense aux ouvriers de l’automobile, qui n’espèrent même plus se payer une des voitures qu’ils fabriquent – et je ne parle pas de Maserati ou de Porsche ! Enfin, ce décrochage concerne toutes les catégories socioprofessionnelles. En effet, les cadres ont eux aussi connu une diminution de 2,8 % de leur pouvoir d’achat. La situation n’est pas plus rose dans la fonction publique, bien au contraire ! Depuis la fin de l’indexation du point d’indice sur l’inflation en 1983, le pouvoir d’achat des fonctionnaires est en chute libre. C’est bien simple : puisque le Smic est le seul salaire à être revalorisé en tenant compte de l’inflation, on assiste à un rattrapage par le bas des échelles de salaire, donc à un tassement des rémunérations autour de ce qui ne devait à l’origine être qu’un minimum. La situation est telle que de nombreux fonctionnaires de catégorie C perçoivent une prime de rattrapage du Smic et que le recrutement dans des secteurs comme la santé, la protection de l’enfance ou l’enseignement devient de plus en plus difficile en raison du manque d’attractivité de ces métiers. Notre pays connaît une explosion de la pauvreté, sensiblement des travailleurs pauvres. Près d’un tiers des personnes pauvres ont un emploi : 19 % de salariés et 12 % D’un côté, les travailleurs perdent du pouvoir d’achat, de l’autre, les entreprises du CAC 40 ont réalisé en 2023 pas moins de 144 milliards d’euros de En 2023, le salaire annuel moyen des patrons du CAC 40 était de 7,1 millions d’euros, soit une augmentation de 6 %, quand les salaires progressent seulement de 4,5 %. Pourtant ce sont les salariés qui produisent la richesse dans les entreprises ! L’écart entre les rémunérations des salariés et des patrons du CAC 40 n’en finit pas de se creuser depuis dix ans. Cette situation est insupportable pour des millions de nos concitoyens. Disons-le tout net, l’inflation est non pas conjoncturelle, mais structurelle : son ampleur impose donc des mesures elles aussi structurelles. Même si l’inflation a diminué en 2024 pour s’établir à 2,5 %, après avoir été de 5,2 % en 2022 et de 4,9 % en 2023, elle devrait être de 1,5 % cette année, selon l’estimation de la Banque de France. Pour nous, il y a donc urgence à indexer les salaires sur l’inflation, car cela permettra de garantir les revenus des travailleurs face à la hausse des prix. Ce mécanisme d’échelle mobile des salaires, protecteur et efficace, a déjà existé en France en 1952 et a été abandonné en 1983 au moment du tournant de la rigueur. La suppression de ce mécanisme a eu des conséquences désastreuses pour l’économie française. De 1983 à 1989, la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté de dix points. L’indexation des salaires sur l’inflation permet au contraire de rehausser la part des salaires dans la valeur ajoutée et de donner de la visibilité aux ménages pour se projeter. Sur ce point, nous serons tous d’accord : les travailleurs utilisent cet argent dans l’économie réelle, ils font vivre l’économie du pays. Ils ne sont pas de ceux qui spéculent ou vont cacher leur épargne à l’étranger. Cette mesure serait donc bonne non seulement pour les individus, mais aussi pour tout le pays et son économie. Par ce tassement des revenus, on arrive à une situation où la part des dépenses incompressibles dans le revenu des ménages représente de plus en plus souvent la totalité du revenu disponible. C’est ce que dénonçaient les « gilets jaunes » : l’appauvrissement dû au travail, indépendamment des qualifications et des secteurs. La classe moyenne tend à s’effacer. Dans une économie qui se veut de consommation, la croissance elle-même est freinée par la concentration des richesses entre quelques mains : c’est ce que nous, communistes, appelons la concentration du capital, laquelle mène à la baisse tendancielle du taux de profit, in fine à la crise systémique du système économique. En commission, certains ont exprimé des craintes pour notre économie, avec le risque que l’indexation entraîne une boucle prix-salaires qui mettrait à genoux les petites entreprises. Je vous propose un petit voyage chez nos voisins européens dans lesquels les entreprises se portent à merveille et où il n’y a pas de spirale inflationniste. Je vous laisse le choix de la destination : Belgique, Luxembourg, Chypre ou Malte. Il faut le dire : les salaires et les prix, c’est une chose, mais n’oublions pas les profits, ils ne sont pas incompressibles… Cette prétendue boucle inflationniste fait peur, car vous refusez de mettre les profits dans la balance et dans la discussion. Je rappelle enfin que l’indexation des salaires est une revendication très majoritairement soutenue par les Français, puisque 87 % d’entre eux y sont favorables. Notre texte prévoit non pas d’augmenter les salaires dans les entreprises, mais seulement de rattraper l’inflation pour stopper la perte continue de pouvoir d’achat des salariés, dans le privé comme dans le public. Le rétablissement de l’échelle mobile des salaires permettra de renforcer les négociations de branches dans les entreprises. Aujourd’hui, le fameux « coût du travail », si cher à nos collègues de la majorité, est inférieur en France à celui de l’Allemagne : 8,51 euros de l’heure, contre 12 euros outre-Rhin. Pour notre part, nous réfutons l’idée que le travail soit un coût. Si l’on regarde l’ensemble des salaires, nous avons, à qualifications et emplois égaux, des niveaux de salaire inférieurs aux pays frontaliers situés au nord et à l’est. Enfin, de trop faibles rémunérations peuvent avoir des conséquences sur la productivité. Comment être productif quand l’idée même de nourrir vos gosses convenablement ne cesse de vous trotter dans la tête ? Nous avons en France un problème non pas de coût du travail, mais de trop faible rémunération du travail. Au travers de cette proposition de loi, nous réclamons tout simplement que le travail soit reconnu, qu’il paie et qu’il soit indexé sur l’inflation pour permettre aux salariés de vivre dignement. J’attends avec impatience les arguments du Gouvernement contre cette aspiration de justice sociale qui gagne du terrain dans notre pays. Je termine en remerciant notre collègue rapporteure Silvana Silvani du travail qu’elle a accompli sur cette proposition de loi. (Applaudissements sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Mme la rapporteure. (Applaudissements Poumirol applaudit également.) de la commission des affaires sociales. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de loi de notre collègue Cathy Apourceau-Poly et des membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky vise à mettre en place une indexation des salaires et du point d’indice des fonctionnaires sur l’inflation. Ce texte intervient à la suite du contexte inflationniste survenu en 2022 et 2023 et de la précarisation importante des salariés du secteur privé qui s’est ensuivie. L’évolution de l’indice des prix a en effet été supérieure à celle du salaire moyen annuel par tête, aboutissant à une chute du salaire net moyen de 1 % en 2022. La diminution du pouvoir d’achat n’a toutefois pas été Dans le même temps, si les revalorisations automatiques du Smic ont protégé le pouvoir d’achat des salariés aux rémunérations les plus faibles, les négociations salariales n’ont pas permis d’éviter le tassement des grilles salariales. La part de salariés rémunérés au niveau du Smic a ainsi atteint le pic historique de 17,3 % en 2023. En outre, un certain nombre de branches se retrouvent en état de non-conformité au regard du Smic, alors même qu’il s’agit d’une obligation légale. Dans la fonction publique, le constat est encore plus frappant. L’augmentation du point d’indice a été quasi annuelle jusqu’en 2010, date à laquelle les gouvernements successifs ont maintenu le gel de sa valeur durant de longues périodes. Dès lors, la perte de pouvoir d’achat pour les agents publics est patente : selon l’Insee, entre 2012 et 2022, le salaire net moyen des fonctionnaires a augmenté de 1,4 %, quand celui des salariés a crû de 4 % et l’inflation, La proposition de loi discutée aujourd’hui entend répondre aux problèmes que je viens d’exposer. L’article 1er prévoit une indexation annuelle des salaires du secteur privé sur le taux prévisionnel d’inflation et, par cohérence, met fin à l’interdiction des clauses conventionnelles d’indexation. En parallèle, l’article 2 indexe la valeur du point d’indice de la fonction publique sur l’inflation prévisionnelle. Le coût de cette mesure pour les finances publiques a été relevé en commission, mais je rappelle que les mesures dites catégorielles, qui cherchent à pallier le gel du point d’indice, ont représenté une dépense de près de 3,5 milliards d’euros en 2024. L’article 3 impose la tenue annuelle de négociations sur les salaires au sein des branches professionnelles et précise qu’aucun salaire minimal de branche ne doit être fixé en dessous du Smic. Enfin, l’article 4 incite les employeurs à augmenter les salaires à la mesure de l’inflation en réduisant, dans le cas contraire, les allégements généraux de cotisations patronales dont ils bénéficient. Les auditions menées ont éclairé le débat en commission et permettent notamment de répondre à quelques arguments avancés contre l’indexation des salaires. Premier risque brandi, la boucle prix-salaires fait désormais figure d’antienne. Ce risque était déjà pointé pendant l’examen parlementaire de la loi du 18 juillet 1952 relative à la variation du salaire minimum national interprofessionnel garanti en fonction du coût de la vie… De même, contre-vérité historique, il est souvent dit que l’indexation des salaires a été abrogée en 1982 pour mettre fin à une spirale inflationniste. En réalité, l’échelle mobile des salaires n’a jamais été mise en place en France et n’a donc pas pu nourrir l’inflation. De plus, les exemples étrangers nous enseignent que cette objection ne résiste pas à l’épreuve des faits. Les mécanismes d’indexation en Belgique ou au Luxembourg ne créent nullement de spirale prix-salaires, quand bien même ils existent depuis respectivement 1919 et 1921. La désinflation en Belgique a eu lieu comme en France à partir de 2023 sans qu’aucun phénomène d’emballement se produise. C’est là un point qui me semble essentiel ; les contempteurs de cette mesure y voient, au choix, un anachronisme malvenu ou une dangereuse utopie. Pourtant, aux frontières de mon département, au Luxembourg, une indexation automatique et générale des rémunérations est enclenchée chaque fois que l’indice des prix à la consommation nationale franchit le seuil de 2,5 %. De même, en Belgique, des commissions paritaires pilotent, pour chacun de leurs secteurs d’activité, le mécanisme d’indexation qu’elles ont choisi. L’indexation des salaires est donc pratiquée aujourd’hui chez nos voisins européens et permet d’obtenir des résultats probants. La Belgique est le pays de l’Union européenne où le salaire réel moyen a le plus progressé en 2023, alors même qu’il avait déjà moins diminué que la moyenne de la zone euro en 2022. Un autre point, souvent avancé, concerne le risque que l’indexation représenterait pour les entreprises. Il faut souligner que, certes, l’indexation des salaires représente un coût pour les entreprises, mais qu’elle favorise également la consommation des travailleurs et soutient donc la croissance. Sans revenir plus amplement sur l’exemple belge, il nous a été rapporté que l’indexation des salaires y est défendue par les représentants des petites et moyennes entreprises. Plus généralement, les administrations françaises ont considéré qu’une telle indexation était contre nature, presque étrangère à la culture juridique de notre pays, donc nuisible au fonctionnement de l’économie. Tout est affaire de perspective en la matière. Faut-il rappeler que 17 millions de retraités et près de 13 millions de bénéficiaires de prestations sociales voient leurs prestations revalorisées chaque année au niveau de l’inflation ? Face à ce constat, je m’étonne que la question soit balayée sans plus de réflexion pour les 27 millions d’actifs qui travaillent, mais voient leur pouvoir d’achat moins bien protégé. Enfin, dernier de ses maux, l’indexation des salaires nuirait au dialogue social et déposséderait les partenaires sociaux d’une prérogative qui leur est propre. Là encore, prenons le contre-pied et déplorons que le dialogue social se limite trop souvent à une course contre l’inflation. Les sujets de dialogue social, que ce soit au niveau de la branche ou de l’entreprise, ne manquent pas : formation professionnelle, partage de la valeur, égalité femmes-hommes, sécurité et santé au travail. L’indexation des salaires permettrait ainsi aux partenaires sociaux de mettre à profit ce temps économisé. Pour finir, il faut insister une nouvelle fois sur la logique de l’indexation, qui ne doit pas faire l’objet d’un contresens. Voir son salaire indexé sur l’inflation ne conduit pas à un gain pour le salarié, mais garantit simplement le maintien de son pouvoir d’achat. C’est donc une mesure minimale qui ne peut être qualifiée d’« augmentation salariale ». L’indexation des salaires me semble donc répondre aux attentes des salariés et les prémunir de toute dégradation de leur salaire réel si une nouvelle flambée inflationniste devait se produire. Notre économie mondialisée est vulnérable aux chocs qu’elle subit. Un nouveau renchérissement des coûts des matières premières, une désorganisation des chaînes de production ou du transport mondial, ou encore une hausse des droits de douane – même de nos partenaires économiques… – ne sont pas à exclure dans un avenir proche. À titre personnel, vous l’aurez compris, mes chers collègues, je suis favorable à l’adoption de la proposition de loi. La commission des affaires sociales ne l’a toutefois pas adoptée, sa majorité ayant pointé le risque d’administration des salaires, le coût pour les finances publiques et les craintes d’une déstabilisation de l’économie. C’est donc le texte initial qui sera examiné cet après-midi. Mme la ministre. Monsieur le président, madame la rapporteure, mesdames, messieurs les sénateurs, vous posez la question importante du pouvoir d’achat des travailleurs de notre pays. Après deux années noires, l’inflation est repassée depuis le mois de décembre 2024 sous les 2 % en glissement annuel, notamment grâce à l’action résolue des pouvoirs publics français et européens. Pour autant, ce n’est pas parce que nous avons fait rentrer le diable inflationniste dans sa boîte que la question ne se pose plus ! L’indexation générale des salaires sur l’inflation ou l’instauration d’une échelle mobile figurent parmi les revendications de plusieurs syndicats salariés, ainsi que Mme la rapporteure l’a rappelé. Je suis donc doublement attentive à la proposition de loi que nous examinons. Face à une hausse des prix provoquée par des chocs externes, comme celle que nous avons connue à partir de l’automne 2021, les pouvoirs publics doivent agir de deux manières : réduire l’inflation et protéger certains Toutefois, face à l’inflation, notamment quand le choc est externe, il n’y a pas de solution magique : quelqu’un doit payer la facture. Les mesures de protection consistent alors souvent à répartir les pertes dans l’économie et la société française. Qui doit payer l’inflation : les salariés, les entreprises, les contribuables, les créanciers ? Nous pourrions être tentés par l’indexation générale des salaires sur l’inflation. Comme on l’entend parfois, cette solution permettrait de transférer le coût de l’inflation vers les employeurs qui imputeraient leurs pertes sur leurs marges ou les répercuteraient sur leurs prix, donc sur les consommateurs. Dans ce cas, le prix à payer serait double. Il y aurait un effet négatif sur l’activité et l’emploi, d’une part, et un effet sur les prix qui viendrait alimenter en retour les tensions inflationnistes, d’autre part. Par le passé, nous avons connu la boucle prix-salaires, les salaires courant après les prix et alimentant l’inflation en retour. Les choix faits dans les années 1980 par des gouvernements socialistes ont permis de sortir la France de la spirale de l’inflation, à l’aide de dévaluations. Inflation et dévaluation marchaient alors ensemble, et je ne suis pas certaine qu’il faille regretter l’une ou l’autre. Si, depuis 1983, l’indexation générale des salaires sur l’inflation est écartée, nous disposons d’un outil puissant pour protéger les plus faibles rémunérations : le Smic. En effet, lui bénéficie de règles d’indexation précises sur la base de l’inflation et de l’évolution du salaire horaire de base des ouvriers et employés. Depuis le mois d’octobre 2021, il y a eu huit hausses du Smic, pour une augmentation totale de son montant de 12,4 %. Au début de 2025, on estime que la dernière hausse du Smic a directement bénéficié à près de 14,5 % des salariés du privé. Notre législation actuelle repose sur un compromis entre la volonté de protéger les bas salaires de l’inflation et les impératifs de ne pas alimenter en retour l’inflation par les salaires ou de ne pas faire payer de manière uniforme l’intégralité de la note aux entreprises ou aux consommateurs. L’indexation du Smic envoie un signal aux partenaires sociaux. Elle constitue un levier pour les représentants des salariés dans le cadre des négociations annuelles obligatoires sur les rémunérations, qui ont été au rendez-vous au niveau tant des entreprises que des branches. Après deux années de baisse en 2022 et 2023, les salaires réels sont repartis à la hausse. Madame la rapporteure, je vous invite à regarder la dernière note de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), qui montre qu’au quatrième trimestre de 2024 les salaires réels sur un an ont augmenté. Le salaire horaire de base des ouvriers et des employés augmente de 1,7 point, tandis que le salaire moyen de base augmente de 1,6 point, une fois les effets de l’inflation L’ajustement des salaires en haut de la grille prend un peu de temps et demande de la volonté. En période de forte inflation, on observe immédiatement après une revalorisation du Smic un tassement temporaire de l’éventail des salaires que vous avez rappelé, madame la rapporteure. En effet, le coefficient minimal rattrape rapidement les coefficients immédiatement supérieurs, qui progressent moins vite. Toutefois, c’est le rôle des partenaires sociaux que d’y remédier dans le cadre du dialogue social à l’échelle des branches et des négociations obligatoires en matière de rémunération. Cela implique également de la volonté politique pour accompagner les branches. Depuis le mois d’octobre, je mène ce travail auprès des branches dont les grilles de salaires sont structurellement non conformes – je pense en particulier à cinq d’entre elles. La loi pour le plein emploi a renforcé les obligations des branches et réduit les délais. Pas plus tard que vendredi dernier, l’une de ces cinq branches professionnelles structurellement en situation de non-conformité, celle du caoutchouc, s’est remise en Gay. Waouh… En outre, les services de l’État ont aussi beaucoup réduit le délai d’extension des accords salariaux. En définitive, notre législation reposant sur l’indexation du Smic sur l’inflation me semble plus attractive que la législation belge que les auteurs de la proposition de loi donnent en exemple. En effet, elle préserve le rôle du dialogue social. Madame la rapporteure, vous avez oublié de rappeler que, si les salariés belges sont protégés par des clauses d’indexation, les hausses de salaire sont également plafonnées, afin que l’évolution salariale en Belgique ne diverge pas des économies voisines, celles de la France, des Pays-Bas et de l’Allemagne, dans le but de maintenir la compétitivité de l’économie belge. S’inspirer du système belge dont vous faites la promotion, madame la rapporteure, reviendrait d’abord à mettre fin à la négociation salariale collective telle que nous la concevons. Cela reviendrait aussi à fixer un plafond des hausses de salaire dans les négociations au sein des entreprises. Pour mémoire, dans les années 1980, avec les lois Auroux, les gouvernements socialistes ont rendu obligatoire la négociation annuelle sur les salaires. De plus, durant une décennie d’inflation très modérée comme 2010-2019, le salaire moyen par tête a progressé de 0,7 % par an en plus de Nous partageons tous l’objectif que le travail paie plus et mieux, mais l’indexation générale des salaires ne permet pas de répondre à cette problématique. Dans le temps imparti à l’examen de cette proposition de loi, nous ne pourrons malheureusement pas traiter des questions de fond comme le temps partiel subi, qui reste la principale source de pauvreté laborieuse et concerne à 80 % des femmes. Pour les salariés français, l’enjeu est non pas d’être automatiquement protégés contre l’inflation, mais bien d’augmenter la productivité aujourd’hui en panne, afin de redistribuer et de stimuler les revenus. Il faut également prendre en compte les effets du coin sociofiscal et du financement de la protection sociale. Rappelons-le, le travail finance aujourd’hui 55 % de la protection sociale, voire 65 % si l’on prend en compte la contribution sociale généralisée (CSG) assise sur les salaires. Cela pénalise le coût du travail, mais également le salaire net que touche le travailleur à la fin du mois. Il faudrait peut-être aborder tous ces Pour toutes ces raisons, le Gouvernement ne soutiendra pas l’adoption de cette proposition de loi. Apourceau-Poly. On avait bien Mme Nicole Duranton. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, certains sujets reviennent de manière cyclique dans le débat public et l’on ne s’étonne plus de les voir inscrits à l’ordre du jour de nos travaux. La proposition de loi qui nous réunit aujourd’hui, sur l’initiative du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, en fait évidemment partie. L’indexation des salaires sur l’inflation qui est proposée est incontestablement une idée populaire chez les Françaises et les Français, comme en témoigne un récent Cette idée, qui a bénéficié d’un surcroît de visibilité en 2022 et en 2023 en raison de la forte hausse des prix à la consommation dans un contexte de reprise économique et de tensions sur le marché de l’énergie, n’est bien sûr pas nouvelle. Dès 1952, l’indexation du salaire minimum interprofessionnel garanti, le Smig, autorise l’introduction de clauses visant le même objectif dans les conventions de branche Censurées une première fois en 1959, ces clauses ne disparaissent définitivement qu’en 1982 lors du tournant de la rigueur, laissant dans les mémoires le souvenir erroné d’une échelle mobile des salaires dans les entreprises. La Belgique et certains pays européens se sont par ailleurs dotés de dispositions similaires, sous des formes variées, mais qui demeurent difficilement transposables dans une économie comme la La proposition d’indexer les salaires sur l’inflation ne résiste pas à l’analyse. Premier risque identifié, celui d’une spirale prix-salaires difficile à contrôler, provoquée par la hausse mécanique des coûts de production pour les entreprises et par sa répercussion sur les prix des biens et des services qu’elles proposent. C’est bien cette spirale qui a conduit le gouvernement Mauroy à y mettre fin en 1982, alors que l’inflation frôlait la barre des 20 %. Second risque identifié, celui de la capacité des entreprises, notamment des plus petites, à absorber les hausses de salaire et à ajuster leurs coûts en cas de baisse de l’activité. Il est évident que les entreprises n’ont aujourd’hui pas la trésorerie nécessaire pour y faire face. Les risques en matière d’emploi sont réels. La hausse mécanique des salaires aurait en outre une incidence directe sur la compétitivité des entreprises françaises à l’étranger, pénalisant nos exportations et déséquilibrant un peu plus notre balance commerciale. En outre, l’augmentation minimale de la valeur du point d’indice dans la fonction publique selon l’évolution de l’inflation que vous proposez par ailleurs aurait un impact direct sur les finances publiques. Si la hausse du coût du travail dans le secteur privé devait être supportée tant bien que mal par les entreprises, l’indexation du point d’indice dans la fonction publique aurait un coût de plusieurs milliards d’euros par an, qui serait insoutenable dans le contexte que nous connaissons. Alors que nous devons poursuivre nos efforts pour faire des économies et réduire notre déficit public, nous ne pouvons pas envisager des dépenses aussi importantes. Quant au dialogue social, il fonctionne dans notre pays. Ne l’affaiblissons pas ! Votre proposition, qui consiste à introduire une revalorisation automatique et aveugle des salaires, reviendrait en effet à nier le rôle des partenaires sociaux en matière d’évolution salariale, madame la sénatrice. Enfin, vous proposez de conditionner le montant des exonérations patronales dont bénéficient les entreprises en fonction de l’augmentation annuelle des salaires. Nous nous y opposons logiquement, comme nous nous sommes opposés à une hausse du coût du travail pour les bas salaires lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, en raison de ses conséquences prévisibles sur l’emploi. N’ajoutons pas de la complexité à la complexité, en rendant tout simplement illisible notre politique de soutien à l’emploi. In fine, bien que nous partagions l’intention du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky de protéger le pouvoir d’achat des salariés et des agents de la fonction publique, cette proposition de loi comporte des risques considérables pour notre économie. Nous ne pouvons les ignorer et il ne nous semble pas justifié de les prendre. Cherchons des solutions plus adaptées pour soutenir le pouvoir d’achat, mais en nous assurant qu’elles n’aient pas d’incidence sur la compétitivité de nos entreprises et l’équilibre de nos finances publiques. Pour l’ensemble de ces raisons, le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants votera contre cette proposition de loi. M. Christian Bilhac. sur les travées du Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous examinons la proposition de loi du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky visant à indexer les salaires Motivée par la forte dégradation du pouvoir d’achat des Français, cette proposition de loi pose deux questions : celle de la préservation de leur niveau de vie, d’une part, celle de la valeur du travail et des salaires, d’autre Sur le terrain, de plus en plus d’offres d’emploi ne trouvent pas preneur, compte tenu du faible niveau de la rémunération proposée. En France, le travail n’est plus Les détracteurs de l’indexation des salaires sur l’inflation craignent un effet de spirale inflationniste et redoutent une hausse des coûts de production assortie de la baisse de la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME), des très petites entreprises (TPE), des commerces et de l’artisanat, eux aussi soumis à une concurrence souvent déloyale. Pourtant, les Français que je rencontre me disent tous la même chose : pour 100 euros dépensés aujourd’hui dans un supermarché, le contenu du caddie se réduit comme peau de chagrin depuis quelques années. Depuis trois ans, le pouvoir d’achat des Français s’érode sous l’effet de l’inflation. La hausse des prix pèse chaque mois davantage sur les porte-monnaies, sans que les salaires évoluent à la même vitesse. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai déposé en 2023 une proposition de loi visant à indexer les salaires et les traitements de la fonction publique sur l’inflation pour soutenir le pouvoir d’achat des Français. À l’époque, on m’a évidemment dit que son adoption aggraverait le déficit de l’État. Je m’aperçois que ma proposition de loi n’a pas été adoptée, mais que le déficit ne s’est pas amélioré pour Si le rythme de la hausse des prix ralentit, je rappelle que l’inflation a été de 5,2 % en 2022, de 4,9 % en 2023 et de 1,5 % en 2024. L’effet cumulatif est douloureux pour les Françaises et les Dans ce contexte, on assiste à la paupérisation de nos concitoyens qui se lèvent le matin pour travailler. Alors que la Banque de France dénombre 600 000 personnes en surendettement en 2024, il est urgent d’envisager tous les leviers disponibles pour garantir la dignité de chacun, sans que les salaires servent de variable Indexer les salaires sur l’inflation garantirait aux salariés que leurs efforts au travail ne sont pas dévalorisés. Cela a déjà été indiqué, en Belgique ou au Luxembourg, les salaires sont indexés sur l’inflation, mais il n’y a pas pour autant de spirale inflationniste ou d’emballement économique. Comme souvent, les avis des membres du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen sont partagés. Pour ma part, je voterai en faveur de la proposition de loi, quand d’autres s’abstiendront. Cette proposition de loi me semble assez raisonnable. Au vu du niveau actuel de l’inflation, elle pourrait entrer en vigueur sans pénaliser l’économie de notre pays. sur les travées des groupes RDSE et CRCE-K, ainsi que sur des travées du groupe SER.) travées du groupe Les Républicains.) déjà inquiets pour leur pouvoir d’achat, les Français s’inquiètent de voir le travail ne pas payer assez. Ils ont raison, tant l’inflation est revenue peser sur leur quotidien, depuis 2022. Il est donc de notre responsabilité collective de répondre à ces préoccupations avec pragmatisme et efficacité, sans pour autant renoncer aux principes d’équilibre économique et de justice sociale. C’est pourquoi je tiens à remercier ma collègue Cathy Apourceau-Poly, la rapporteure Silvana Silvani et le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky de nous permettre de débattre de l’indexation des salaires sur l’inflation, question que beaucoup de Français se posent Néanmoins, je crois que cette proposition de loi, qui peut sembler pertinente, est alarmante, pour deux raisons. En premier lieu, son adoption pourrait produire des effets inverses à ceux qu’elle prétend défendre. En second lieu, elle est incomplète. Dans des pays comme le Luxembourg, Malte, Chypre ou la Belgique, s’il existe un mécanisme d’indexation des salaires sur l’inflation, celui-ci est accompagné de garde-fous permettant d’éviter les effets négatifs évidents qui lui sont En Belgique, par exemple, des plafonds empêchent ainsi une dérive incontrôlée des salaires et de l’inflation. La loi belge prévoit également des périodes de gel en cas de risque économique majeur. Dans la proposition de loi qui nous est soumise, aucune de ces précautions n’a été envisagée. Le mécanisme proposé, rigide et généralisé, ne prend en compte ni la diversité des secteurs économiques, ni l’état de nos finances publiques, ni la nécessité d’éviter une spirale Je m’étonne d’ailleurs qu’alors que nous répétons sans cesse qu’il faut respecter les partenaires sociaux et éviter que la loi vienne tout organiser il soit ainsi proposé de porter atteinte au dialogue social, de légiférer de manière stricte et d’imposer l’indexation. Depuis les années 1950, la loi interdit les clauses d’indexation des salaires sur le niveau général des prix, cette interdiction ayant été confirmée en 1982 par le gouvernement Mauroy. Le salaire est avant tout un élément de négociation entre employeurs et employés. La loi et l’État n’ont pas vocation à fixer directement l’évolution des rémunérations dans l’ensemble de l’économie. Certes, il existe un salaire minimum fixé par la loi, le Smic, qui bénéficie d’une revalorisation automatique selon des critères objectifs. Généraliser un tel mécanisme à l’ensemble des salaires reviendrait à nier les réalités propres à chaque secteur, à chaque entreprise et à chaque branche professionnelle. De plus, l’indexation des salaires sur l’inflation désinciterait fortement la négociation collective. Si les salaires sont automatiquement revus à la hausse, quel rôle pourraient jouer les syndicats et les employeurs pour adapter les rémunérations aux réalités économiques et sociales ? Brulin. Ils pourraient faire beaucoup de choses ! Devésa. Cette proposition excessivement rigide empêcherait la flexibilité nécessaire dans un monde économique en perpétuelle évolution. La concertation et le dialogue doivent prévaloir par rapport à ce dispositif rigide qui ne tient pas compte de la diversité des situations économiques et Que faire pour le pouvoir d’achat des Français et pour les salaires, me demanderez-vous ? Nous disons la même chose à droite et au centre. Vous nous le reprochez, mais, dans une vision libérale, je l’avoue,… Apourceau-Poly. Elle Devésa. … nous essayons en permanence de garantir que l’État ne s’attaque pas au pouvoir d’achat et ne ponctionne pas les salaires par les charges. En effet, entre le brut et le net, les entreprises et les salariés perdent ce qui est prélevé par l’État, pour l’impôt et pour les charges. Par exemple, l’augmentation de la TVA prévue dans le budget pour 2025 affectera directement le coût de la vie, donc réduira encore davantage le pouvoir d’achat des ménages. Après avoir augmenté la pression fiscale, l’on voudrait maintenant contraindre les entreprises à compenser les effets de ces décisions en les forçant à augmenter les salaires ? Cela ne serait ni cohérent ni juste – d’ailleurs les entreprises ne le feraient pas ! Cela reviendrait à condamner les entreprises à une double peine, alors qu’elles sont déjà confrontées à des charges lourdes, à des réglementations de plus en plus complexes et à un environnement économique incertain. Nous vivons dans un monde ouvert, dans une économie mondialisée et dans l’Union européenne. L’indexation des salaires ne pourrait être décidée qu’à l’échelon européen, certainement pas à celui des Si je parle de double peine pour les entreprises, je pourrais également le faire pour les Français, car, même si la proposition d’indexation des salaires sur l’inflation paraît intéressante, on n’en présente pas toutes les D’abord, les dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales et des services de l’État augmenteraient, alourdissant les finances publiques. Il y aurait donc une augmentation tant de la dette que des impôts, une double hausse à laquelle les Français sont résolument opposés. Ensuite, les cotisations et les pensions versées aux retraitées du secteur public augmenteraient mécaniquement, aggravant le déséquilibre des régimes de retraite, ce dont les Français ne veulent pas non plus. Enfin, sans même parler du risque vicieux d’une alimentation de la hausse des prix à la consommation par la hausse des salaires, les Français dont les revenus reposent davantage sur les primes et les indemnités que sur une rémunération calculée sur le point d’indice seraient désavantagés. Chers collègues, soyons responsables vis-à-vis des salariés, en leur garantissant un pouvoir d’achat décent et une participation équitable à la richesse produite. Soyons responsables vis-à-vis des entreprises, en ne leur imposant pas une charge qui pourrait menacer l’emploi. Soyons responsables vis-à-vis de nos finances publiques, en veillant à ne pas creuser des déficits qui pèseraient demain sur les générations futures. Pour toutes ces raisons, le groupe Union Centriste soutiendra le vote de la commission des affaires sociales du Sénat, qui, dans sa sagesse, a rejeté le présent texte. sur des travées des groupes UC et Les Républicains.) Mme Céline Brulin. permettez-moi tout d’abord de saluer l’excellent travail de notre rapporteure Silvana Silvani. sur des travées du groupe SER.) Il montre clairement le décrochage qu’ont subi les salaires en France, et son accélération ces dix dernières années. Deux chiffres illustrent ce constat : entre 2012 et 2022, le salaire réel des salariés a reculé de 10 % et celui des fonctionnaires de 12,5 %. Pourtant, dans le contexte international que tous les orateurs précédents ont évoqué, les entreprises ont maintenu leurs marges à un taux historiquement élevé, notamment en relevant leurs prix. Indexer les salaires sur l’inflation est donc une question de justice sociale. C’est aussi une mesure indispensable pour éviter que des professions ne décrochent, elles aussi, en matière d’attractivité. Je pense par exemple aux enseignants, pour lesquels de plus en plus de places ouvertes aux concours de recrutement ne sont pas pourvues. Dans les années 1980, un enseignant en début de carrière gagnait 2,2 fois le Smic ; quarante ans plus tard, un professeur débutant gagne 1,2 fois le Smic. La déconnexion du point d’indice et de l’inflation en 1983 puis le gel de ce point d’indice durant plus d’une décennie ont eu un effet direct sur la crise de recrutement que nous connaissons aujourd’hui. Voilà pourquoi il nous semble nécessaire de doter notre économie d’un mécanisme à même de maintenir le pouvoir d’achat de nos concitoyens. On entend souvent, comme cela vient d’être avancé, qu’un tel mécanisme entraînerait une boucle inflationniste. Pourtant, une étude du Fonds monétaire international – je n’évoque pas Le Capital de Karl Marx ! –, qui se fonde sur l’analyse de la vie économique dans différents pays pendant soixante ans, montre que cette fameuse boucle prix-salaires n’existe pas et qu’il s’agit d’un mythe. J’entends les inquiétudes concernant le sort des petites entreprises. Sachez que nous y sommes extrêmement attentifs. D’ailleurs, notre proposition de loi vise à maintenir les exonérations de cotisations pour les petites entreprises qui indexeraient les salaires sur l’inflation. Lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, nous avons débattu de la nécessité de conditionner les exonérations de cotisations à des choix vertueux dans les entreprises. Ce texte en fournit un nouvel exemple. D’ailleurs, les TPE et PME belges ou luxembourgeoises ne se plaignent pas de l’indexation des salaires sur l’inflation. En effet, le plus souvent, leur vitalité et leur compétitivité sont dues à leurs carnets de commandes, ces mêmes carnets de commandes qui ont l’assurance d’être remplis par un pouvoir d’achat garanti. À l’inverse, aujourd’hui, nous constatons que les salariés se privent, remettent à plus tard ou abandonnent des projets, ce qui a évidemment un impact sur l’activité de nos entreprises. Enfin, au moment où beaucoup de salariés ont du mal à joindre les deux bouts, à faire face à l’inflation qui galope peut-être un peu moins vite qu’il y a quelques mois, mais qui est toujours bien réelle, comment justifier que les retraites ou les prestations sociales soient indexées sur l’inflation, mais pas les salaires des actifs ? Certains ont voulu répondre à cette question en désindexant les retraites de l’inflation. On sait ce qu’il est advenu de cette sinistre proposition. Nous, nous y répondons en proposant au contraire d’indexer les salaires sur l’inflation. Le travail n’est pas seulement une valeur à convoquer dans les discours : c’est une activité productive, d’ailleurs la seule qui produit de la richesse. Il n’est pas incongru que les salariés demandent à vivre dignement de leur travail, voire qu’ils revendiquent une part plus importante de la richesse qu’ils créent que celle qui leur revient aujourd’hui. Il y va du respect des travailleurs, de la justice sociale et aussi de la pérennité de notre pacte social. groupe CRCE-K, ainsi que sur des travées des groupes SER Mme Raymonde Poncet Monge. groupe GEST. après plusieurs pics inflationnistes ressurgit l’exigence d’un retour à l’indexation des salaires, dispositif qui a existé en France jusqu’au tournant de la rigueur. Dans les pays où cette indexation persiste, comme en Belgique, les salaires réels ont été préservés sans que l’inflation s’emballe. Au mois de mai 2024, l’indice des prix à la consommation harmonisé calculé par Eurostat y était de 3,1, contre 3,5 en Allemagne. Cette absence d’emballement met à mal l’un des arguments de l’offensive idéologique contre l’échelle mobile des salaires, qui suit d’ailleurs le schéma en trois axiomes qu’Albert O. Hirschman a identifié dans son livre Deux Siècles de rhétorique réactionnaire : l’effet pervers, l’inanité et la mise en péril. Le premier axiome est l’effet pervers, c’est-à-dire prétendre que tout dispositif proposé par les forces progressistes aboutirait à son résultat opposé : l’échelle mobile des salaires, loin d’être une réponse à l’inflation, en serait le principal moteur du fait d’une boucle prix-salaires. Non seulement cette thèse ne se vérifie ni en Belgique ni au Luxembourg, mais, comme l’a documenté le FMI dans une étude sur vingt-deux épisodes inflationnistes au cours des cinquante dernières années, seuls trois d’entre eux étaient imputables à cette boucle. La boucle prix-salaires ne se déclenche que dans des circonstances précises, qui ne sont pas réunies dans notre pays et en Europe. En effet, la boucle inflationniste en France a été causée non pas par les salaires, mais par l’augmentation des taux de marge. Ceux-ci ont alimenté la véritable boucle : la boucle prix-profits. De fait, en 2023, le taux de marge des entreprises françaises a atteint plus de 33 %, poussé par l’énergie et par l’agroalimentaire. Ce dernier secteur a même enregistré un taux de surmarge historique de 48,5 % ! Ces taux de surmarge consolident quarante ans de baisse de la part des salaires dans le partage de la valeur, qui a suivi la fin de l’échelle mobile des salaires. Par conséquent, refuser aux salaires de suivre a minima l’inflation s’explique non par la crainte d’une boucle prix-salaires, mais par un consentement donné à la sécurisation, voire à l’augmentation des taux de marge et à la défense d’une économie de captation des richesses par le capital au détriment des travailleurs. Le deuxième axiome est l’inanité : une indexation serait inutile, puisque, comme vous l’avez indiqué, madame la ministre, les salaires rattraperaient à la fin l’inflation. À la fin ? Il faudrait donc que les travailleurs consentent pendant des mois, voire pour toujours, à une baisse de leur pouvoir d’achat pour préserver les taux de marge ! De fait, les salaires réels ont baissé, augmentant les inégalités. Cet argument est en contradiction avec le précédent : si le rattrapage des salaires suit l’inflation, comment expliquer l’absence de la fameuse boucle ? Le troisième axiome est la mise en péril : l’indexation des salaires ferait courir un danger à la négociation collective. Pourtant, c’est le contraire ! Emboliser des négociations collectives qui visent à éviter le tassement délétère des salaires ou des minima quand ceux-ci ne sont pas indexés reviendrait à appauvrir le dialogue social et à le conflictualiser. Bien plus, cela permet aux entreprises, pour éviter une perte de pouvoir d’achat chez leurs salariés, de se tourner vers des compléments de salaires, non pérennes, qui creusent en outre le déficit de notre sécurité sociale au point de représenter 19 milliards d’euros de perte de ressources. Ces arguments rhétoriques, véritables invariants de l’idéologie réactionnaire, nous détournent du véritable facteur d’inflation, à savoir la dépendance, que le dérèglement climatique accroîtra, de l’économie européenne à des chaînes mondiales d’approvisionnement. Cette situation plaide en faveur d’une transition écologique nous redonnant autonomie et souveraineté en matière d’énergie et d’agriculture. Nous voterons donc cette proposition de loi du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky pour plus de justice sociale et écologique. sur les travées des groupes GEST Le Houerou et Émilienne Poumirol applaudissent également.) Mme Monique Lubin. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain remercie la sénatrice Cathy Apourceau-Poly et le groupe CRCE-K d’avoir déposé la proposition de loi que nous examinons aujourd’hui. Ce texte, qui vise à indexer les salaires sur l’inflation, a, en effet, le grand mérite de braquer les projecteurs sur une problématique qui n’a, à ce jour, pas trouvé de réponse satisfaisante : garantir l’évolution des salaires en général et plus particulièrement en période de forte inflation, comme celle que nous venons de traverser. Ne soyons pas naïfs : si beaucoup d’entreprises, notamment les plus grandes, ont, à cette occasion, augmenté les salaires de leurs employés, ce n’est pas le cas de toutes, loin de là ! Lors de telles périodes, les entreprises subissent, impuissantes, l’augmentation des coûts de production liés à ceux de l’énergie et des matières premières. Un certain nombre d’entre elles considèrent alors qu’il leur est impossible d’augmenter les salaires, car cette hausse contribuerait à ronger encore un peu plus leurs marges. Toutefois, les salariés sont frappés de plein fouet, eux aussi, par les conséquences de l’inflation sur leur vie quotidienne. À ce titre, il n’est pas envisageable de considérer que les salaires – leurs salaires ! – ne soient qu’une variable d’ajustement sur laquelle l’entreprise peut jouer, par opposition aux autres coûts de production sur lesquels elle ne pourrait pas agir. Je rappelle que, ces dernières années, les gouvernements ont choisi de faire preuve dans leurs politiques économiques d’une foi inébranlable en la bonne volonté des entreprises pour assurer un partage de la valeur équitable. Nous constatons que le compte n’y est pas ! De fait, au mois d’avril 2024, Michelin a lancé une campagne de communication pour annoncer qu’un « salaire décent » serait proposé à tous les employés travaillant sur ses différents sites de production. Cette démarche vient tout droit de la tradition du paternalisme social. La démocratie sociale doit s’émanciper d’un tel type de gouvernance ! Par ailleurs, cet engagement de Michelin ne protégeait visiblement pas ses effectifs des plans sociaux… Un dispositif universel, garanti par l’État et permettant d’assurer la protection du pouvoir d’achat des salariés, est souhaitable. Pour cette raison, l’article 1er de cette proposition de loi nous intéresse particulièrement. Il pose de fait le principe de l’indexation annuelle des salaires du secteur privé sur le taux prévisionnel d’inflation. La Belgique a plus spécifiquement inspiré ce mécanisme proposé par nos collègues du CRCE-K. Nos voisins ont ainsi pu développer un système d’indexation, certes, qui est très complexe, car différencié en fonction des branches et des entreprises, mais qui a l’avantage d’être un véritable amortisseur social. Très efficace, il préserve les revenus salariés en cas d’inflation. L’expérience belge a, par ailleurs, pu faire la démonstration du fait qu’un tel dispositif n’entraînait pas en soi l’enclenchement d’une boucle prix-salaires. Ce dernier point est particulièrement important, puisqu’il constitue l’un des arguments régulièrement avancés pour discréditer la possibilité d’indexer l’évolution des salaires sur celle des prix. Cette proposition de loi contient, en outre, des mesures permettant l’évolution du traitement des fonctionnaires. À l’article 2, elle tend à instaurer, en effet, l’indexation de la valeur du point d’indice de la fonction publique sur l’évolution du taux prévisionnel de l’indice des prix à la consommation des ménages. Cette disposition est particulièrement bienvenue, car elle signale le refus d’envisager l’emploi public sous l’unique prisme des déficits publics. Il est ainsi affirmé que les agents sont des employés comme les autres. La question de leur pouvoir d’achat n’est ni moins pressante ni moins légitime que celle du pouvoir d’achat des salariés du privé. L’État, qui est un mauvais employeur, nous le savons, a pourtant pris de longue date l’habitude de maltraiter ses agents en la matière, à tel point que les revalorisations intervenues ces dernières années dans les différentes fonctions publiques ont été impuissantes à mettre fin au décrochage des salaires entre privé et public. Des chiffres publiés par l’Insee au mois de décembre 2024, issus des séries longues sur les salaires dans le secteur privé et dans la fonction publique, mettent ainsi en évidence que « le pouvoir d’achat du salaire net moyen a progressé de 4,0 % dans le secteur privé et de 1,4 % dans la fonction publique entre 2012 et 2022 ». Le journal Alternatives économiques, reprenant également des chiffres de l’Insee parus au mois de septembre 2024, souligne ainsi que, si, en 2022, année marquée par une inflation à 5,2 %, les agents de la fonction publique d’État ont vu leur salaire augmenter de 2,9 % par rapport à 2021, « “le salaire net moyen en euros constants se replie nettement”, de – En imposant la tenue annuelle de négociations sur les salaires à l’échelle des branches professionnelles, l’article 3, semble, lui aussi, très pertinent et en cohérence avec les préoccupations du groupe SER. Pour mémoire, nous avons fait la démonstration, au travers de nos amendements, de nos propositions de loi et de nos résolutions, de notre souci en la matière. Je pense à la proposition de résolution en application de l’article 34-1 de la Constitution, pour un Grenelle des salaires en France, texte qui a été déposé en 2022 par Thierry Cozic au nom du groupe SER. Je pense également à la profonde opposition qui fut la nôtre au choix de l’exécutif d’imposer aux syndicats puis aux parlementaires de travailler en 2023 non pas sur la question des salaires, mais sur tous les autres dispositifs de partage de la valeur. Nous avons beaucoup insisté, à l’époque, sur le fait qu’il s’agissait pour la majorité d’alors de grignoter à bas bruit le salaire socialisé. Par ailleurs, « l’objectif d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes », qui doit avoir toute sa place dans les négociations annuelles sur les salaires, est réaffirmé à l’article 3. Il y est aussi précisé qu’« aucun minimum de branche ne [doit être] fixé en dessous du salaire minimum de croissance ». Nous soutenons pleinement ces mesures. Indépendamment des dispositions portées par le groupe CRCE-K, nous devons nous pencher sur d’autres enjeux pour répondre aux problématiques soulevées par ce texte. Quelle est notre définition de la valeur travail ? Comment améliorer le partage des fruits de ce dernier ? Comment protéger le pouvoir d’achat des salariés dans les très petites entreprises ? Repenser les modalités des négociations annuelles obligatoires s’impose, par Si toutes les questions autour du travail relèvent, à mon sens, d’un projet de loi qui ne viendra probablement pas de ce gouvernement, l’auteure de cette proposition de loi ouvre des pistes à explorer et lance un débat que nous espérons fécond. Le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain votera donc en faveur de ce texte. (Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Mme Marie-Claude Lermytte. sur les travées du groupe INDEP, ainsi que sur des travées du groupe Les Devésa applaudit également.) Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, des propositions variées provenant de la gauche en 1983, j’en retiens deux. La première était mauvaise : instaurer l’âge de la retraite à 60 ans, à l’heure où la réalité démographique s’imposait déjà en France et en Europe. Lubin. Voilà qui commence Lermytte. La seconde était bonne : arrêter d’indexer les salaires sur l’inflation. Confrontée à la réalité, la gauche a fait le choix qui s’imposait. (Exclamations amusées sur les travées des groupes Les Républicains Souvenons-nous : la loi du 18 juillet 1952, dite loi Pinay, indexait le salaire minimum sur l’inflation. De fait, certaines conventions collectives ont appliqué ce principe. Nous étions sous la IVe République : le contexte était bien différent, du fait d’une inflation à deux chiffres. La mesure d’indexation était accompagnée d’un dispositif de blocage Il y a quarante ans, après un accord pour le moins infructueux entre les socialistes et le parti communiste français, et une succession de mesures dispendieuses et dénuées de tout sens des réalités, le mur des faits s’est érigé. Même François Mitterrand n’a pu l’éviter ! Dans le cadre de la politique d’austérité qui s’est imposée, en 1983, après un retour de tensions inflationnistes, désormais accrues, la gauche a interdit cette fois les clauses permettant l’indexation des salaires sur l’inflation, à l’exception du Smic. Le gouvernement d’alors a accepté la logique selon laquelle un mécanisme d’indexation des salaires augmente les coûts de production, lesquels augmentent les prix de vente des biens et des services, lesquels entraînent une hausse des salaires. C’est ce que l’on appelle la spirale inflationniste ! La décision a été salutaire : entre 1982 et 1985, l’inflation a diminué, passant de presque 12 % à moins de 6 %. Quarante ans plus tard, par la proposition de loi qu’il a déposée, le groupe CRCE-K affirme à présent que l’idée était bonne et souhaite revenir en arrière. On se trompe ! Il ne faut pas oublier que toutes les entreprises de France ne font pas partie du CAC 40 et que tous les employeurs ne sont pas des Apourceau-Poly. Justement ! Lermytte. Les quelque 158 000 PME de France emploient 4,3 millions de salariés et créent près d’un quart de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises. Combien d’entre elles seraient économiquement capables de faire face à l’obligation d’indexer les salaires sur l’inflation ? De plus, nous pensons évidemment aux collectivités territoriales, dont personne, surtout au Sénat, n’ignore les difficultés. Les départements doivent déjà faire des choix difficiles pour assurer l’intégralité de leurs missions, d’autant que nous connaissons les écueils du Ségur de la Faut-il leur en imposer de nouveaux ? Chacun devine les bonnes intentions derrière ce texte. Nous les partageons tous, bien sûr ! Savoldelli. Ah ! Lermytte. Améliorer le pouvoir d’achat des Français, qui pourrait être contre ? Nous devons tout faire pour que l’ensemble de nos concitoyens vivent dignement de leur travail. Pour autant, imposer une telle mesure aux entreprises alourdirait les contraintes, déjà nombreuses, et réduirait les embauches. C’est inévitable. Par ailleurs, le contexte actuel ne s’y prête guère, le nombre de demandeurs d’emploi ayant augmenté de 3,9 % au quatrième trimestre 2024, la plus forte hausse en dix ans, hors période covid. Dans leur rapport d’information sur les négociations salariales, nos collègues Frédérique Puissat et Corinne Bourcier proposent de continuer de réformer le système des allégements de cotisations patronales pour limiter les effets de seuil ou encore de poursuivre le développement du partage de la valeur en entreprise. Ce sont là bon sens et réalité sans Poumirol proteste.) Indexer les salaires sur l’inflation risquerait de mettre en péril le dialogue social et pourrait nuire à la qualité du travail des partenaires sociaux. Les augmentations ne peuvent passer que par l’amélioration de la compétitivité et de la productivité des entreprises, en respectant et en renforçant le dialogue social. Par conséquent, le groupe Les Indépendants – République et Territoires ne soutiendra pas ce texte. Mme Frédérique Puissat. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, par la proposition de loi qu’elle présente, Cathy Apourceau-Poly aborde un sujet qui nous concerne tous : le pouvoir d’achat. Celui-ci demeure l’une des priorités fondamentales des Français. D’abord, ma chère collègue, vous faites état dans l’exposé des motifs de cet effet ciseaux que nous connaissons bien : les salaires sont bas et les coûts contraints – alimentation, transport, logement – augmentent, notamment ces dernières années. Cette situation fait que bon nombre de Français qui travaillent connaissent de véritables difficultés, ils ont le sentiment de ne plus y arriver. Ensuite, vous mentionnez le processus dit de smicardisation, évoquant à ce titre ce que vous appelez l’« absence d’une véritable politique salariale ». Néanmoins, le phénomène en question renvoie au coût du travail en France et, pour utiliser les termes du rapport d’Antoine Bozio et d’Étienne Wasmer, à « trente ans de politique de réduction des cotisations employeur ». En effet, durant ces trente ans, de 1993 à 2024, se sont succédé plusieurs gouvernements et plusieurs Présidents de la République, de toutes sensibilités politiques, qui ont adopté une stratégie combinant des taux importants de cotisations sociales, un salaire minimum relativement élevé et des réductions de cotisations employeur. Enfin, vous évoquez « une inflation qui ampute le pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés ». Vous prenez l’exemple des répercussions de la hausse des prix sur les salariés, y compris dans la fonction publique, pour aboutir à l’objet de votre proposition de loi : « l’urgence d’indexer les salaires sur l’inflation ». Nous partageons bon nombre de vos constats. Je pense à ceux qui sont liés à la précarité ou au sentiment de précarité de bon nombre de ménages, situation qui a conduit la commission des affaires sociales à s’emparer du sujet au travers d’une mission d’information sur les négociations salariales, conduite par Corinne Bourcier et par moi-même, au mois de juin 2024. Je pense également aux constats liés aux exonérations, enjeux dont nous avons débattu dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale, plus singulièrement de son article 6. Pourtant, le groupe Les Républicains n’aboutit pas aux mêmes solutions que celles que vous proposez dans cette proposition de loi. Premièrement, je rappelle que, en France, les salaires se décident librement entre le salarié et l’employeur, au travers du contrat de travail et dans le respect du Smic, des grilles salariales d’entreprise, ainsi que des grilles conventionnelles de branche fixées par le dialogue social. Notre logique politique est et reste de laisser les partenaires sociaux négocier entre eux et de ne surtout pas encourager l’État à administrer les salaires. Pour répondre à l’inflation de ces dernières années, qu’elle soit conjoncturelle ou structurelle, une première tentation consisterait à vouloir indexer les salaires, notamment les salaires minima hiérarchiques, sur le Smic. Cette idée semble séduisante, mais nous pensons que, en matière de négociation collective, il faut parfois faire des choix. Pourtant, l’indexation des pieds de grilles ou d’autres niveaux de rémunération risquerait d’escamoter le dialogue social et, singulièrement sur les bas salaires, de renforcer le tassement des grilles de rémunération en n’agissant que sur les échelons rattrapés par ce seuil. Deuxièmement, je rappelle – vous l’avez évoqué – que l’indexation des salaires sur les prix a déjà existé en France entre 1952 et 1983. Pourquoi a-t-on modifié le système à cette date ? Le gouvernement socialiste dirigé par Pierre Mauroy, au nom de la lutte contre l’inflation, a fait le choix de la désindexation. L’indexation automatique des salaires sur les prix ne semblait plus concluante et l’exécutif s’était rendu compte que ce mécanisme provoquait l’inverse de ce qui était souhaité. En effet, l’indexation entraînait en réalité une hausse des prix, phénomène appelé à l’époque spirale prix-salaires. J’ai bien noté, madame le rapporteur, que notre interprétation historique divergeait sur ce point. Troisièmement, je rappelle que, dans les autres pays d’Europe, seuls les travailleurs de la Belgique, de Chypre, de Malte et du Grand-Duché du Luxembourg bénéficient encore de l’indexation automatique des salaires : la grande majorité des États ne s’inscrivent pas dans cette logique économique. Même si j’ai bien noté, chère Cathy Apourceau-Poly, que vous nous encouragiez à voyager, reconnaissons que le champ des destinations reste relativement limité en Europe ! Quatrièmement, les entreprises – il faut le souligner, notamment en faisant référence à la note de la Dares que vous avez citée, madame la ministre – ont procédé à des augmentations ces dernières années. En effet, les salaires ont été revalorisés de 4,6 % en 2023 et de 3,5 % en 2024. Une étude récente sur les 630 accords déjà conclus pour 2025 dans le cadre des négociations annuelles obligatoires relève qu’au mois de janvier 2025 les hausses atteindraient 2,27 % sur un an. Les enveloppes sont donc peut-être en baisse cette année, en lien avec le ralentissement de l’inflation, mais elles sont en moyenne supérieures à celle-ci. Les employeurs sont lucides sur leur besoin de rester attractifs. Madame la sénatrice, vous appliquez le principe de l’indexation à la fonction publique. Aussi, vous prévoyez une compensation passant par une majoration de la dotation globale de fonctionnement (DGF). Cette mesure revient à méconnaître – il nous semble – les difficultés que nous rencontrons et, au-delà, à méconnaître nos dernières semaines de discussion, notamment sur les enjeux liés à l’augmentation ou à la baisse de cette enveloppe. Cinquièmement, sur le conditionnement des réductions de cotisations patronales sur les bas salaires au respect de l’augmentation annuelle des salaires a minima au niveau de l’inflation constatée, nous avons vu, notamment dans l’article 6 du projet de loi de financement de la sécurité sociale, combien le débat était délicat et nécessitait une discussion branche par branche. Pour autant, personne n’est opposé à une discussion. Celle-ci ne passera certainement pas par un texte descendant, imposant des solutions non négociées aux branches. Sixièmement, tordons le cou à une idée partagée par tous, y compris par plusieurs gouvernements, même si j’ai bien noté, madame la ministre, votre singularité en la matière. Grâce à l’action des partenaires sociaux, notre cadre juridique est resté adapté dans la période d’inflation soutenue que nous avons connue, même si – je tiens à en parler – des branches sont en non-conformité. Le sérieux travail d’enquête que ma collègue Corinne Bourcier et moi avons mené nous a permis de constater que les enseignements tirés des informations transmises par la direction générale du travail (DGT) comme de nos auditions étaient bien différents du réquisitoire à l’origine de la proposition de loi, voire des positions continues des différents En effet, au mois de décembre 2023, seulement six branches professionnelles – vous en avez évoqué cinq, madame la ministre – étaient encore identifiées par le Gouvernement comme non conformes depuis plus d’un an. Au mois de mars 2024, trois d’entre elles avaient déjà retrouvé des salaires minima hiérarchiques (SMH) supérieurs au Smic pour tous les niveaux de classification. Sur les trois branches restantes, à savoir cafétérias, institutions de retraite complémentaire et foyers de jeunes travailleurs – le caoutchouc n’en fait pas partie –, qui ne représentent plus que 48 000 salariés sur les 13 millions que comporte le secteur privé hors agriculture, aucune situation présentée ne rendait compte d’un dialogue social moribond ou impuissant à la négociation salariale. Nous pouvons donc remercier les branches du travail qui est fait, laborieux et constant. Pour toutes ces raisons, le groupe Les Républicains rejettera cette proposition de loi. Pour les négociations salariales et les enjeux de pouvoir d’achat des salariés ou des fonctionnaires, il renvoie aux propositions formulées dans le cadre des travaux menés par la mission d’information sur les négociations salariales au mois de juin 2024. Pour autant, nous remercions Cathy Apourceau-Poly et le rapporteur Silvana Silvani d’avoir mis en avant le débat du pouvoir d’achat et des salaires. Même si chacun propose des solutions différentes, cette question reste un défi majeur et quotidien de notre engagement parlementaire. président. La discussion générale est close. La commission n’ayant pas élaboré de texte, nous passons à la discussion des articles de la proposition de loi de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation I. – Les salaires du secteur privé augmentent annuellement au minimum en fonction du taux prévisionnel d’évolution de la moyenne annuelle de l’indice des prix à la consommation des ménages, hors tabac, annexé au projet de loi de finances de l’année de versement, arrondi au demi-entier supérieur. du code du travail est abrogé. du code monétaire et financier est complété par une phrase ainsi rédigée : « Sont également autorisées, dans les conventions ou accords collectifs de travail, les clauses comportant des indexations sur le salaire minimum de croissance, sur le niveau général des prix ou des salaires ou sur les prix des biens, produits ou services en vue de la fixation et de la révision des salaires prévus par ces conventions ou accords. » Mme la rapporteure. Sur l’article 1er, je tiens à souligner un point qui me semble essentiel et qui a peut-être été abordé un peu vite lors de la discussion générale. Outre l’indexation automatique des salaires qui y est proposée, cet article a pour objet d’abroger, par cohérence, l’interdiction des clauses d’indexation des conventions collectives qui existe dans le droit en À la lumière de nos travaux, cette interdiction ne cesse de me surprendre. Pourquoi le législateur tient-il à empêcher tout accord validement conclu entre syndicats et patronat en la matière ? Le Sénat, qui se distingue et qui s’honore traditionnellement par sa défense du paritarisme – les différents orateurs l’ont rappelé –, trouverait là une occasion de marquer sa confiance envers les partenaires sociaux. Mme Marianne Margaté, sur l’article. L’article 1er a pour objet une indexation annuelle des salaires du secteur privé sur le taux prévisionnel d’inflation. Il vise, en outre, à mettre fin à l’interdiction contenue dans le code du travail des clauses conventionnelles comportant une indexation automatique des salaires sur le Smic. L’indexation des salaires est un mécanisme permettant d’éviter que le niveau de vie des salariés chute quand les prix augmentent. Nous proposons, pour notre part, de lier cette rémunération à l’évolution du coût de la vie. Il est évident que le choix de l’indice est déterminant dans ce calcul. Nous avons pris comme référence celui de l’Insee, car il fait autorité, malgré les critiques qu’il y aurait à faire à son encontre. Par exemple, l’Insee ne tient pas compte des dépenses liées au logement ou à la santé alors même que ces deux postes pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages. L’inflation moyenne calculée est donc en décalage avec ce que ressentent nos concitoyens. Ainsi, au mois de février 2023, l’Insee l’a chiffrée à 7,7 %, tandis que le prix de plusieurs denrées de première nécessité avait explosé au cours de la même période : plus de 20 % pour les pâtes, 30 % pour la viande surgelée, 17 % pour les légumes frais ou encore 16 % pour l’énergie. Actuellement, en l’absence d’indexation des salaires sur un indice des prix, les travailleurs et les fonctionnaires perdent chaque mois du pouvoir d’achat. Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, nous vous invitons à voter l’article 1er. M. Fabien Gay, sur l’article. Nous vous avons écoutés attentivement, mes chers collègues. Vous n’êtes pas en faveur de notre proposition de loi. Canévet. Non ! Gay. C’est le jeu ! En revanche, vous niez une réalité : il existe bien un problème de salaires en France. Pourtant, vous ne proposez aucune solution pour le régler. Madame la ministre, nous ne parlons pas de pouvoir d’achat, nous posons la question du salaire, qu’il soit net, brut ou super brut ! À un moment donné, il faudra donc se pencher sur les 88 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales et patronales. Nous devrons tout mettre sur la table ! À nos propositions, vous objectez que le Smic a connu huit hausses. Dont acte. Reste que les salaires augmentent moins vite que les dividendes. Le constat ne provient pas du groupe CRCE-K : toutes les études le démontrent ! Certes, entre 2011 et 2021, les salaires ont augmenté de 22 %, mais, dans le même temps, les dividendes ont explosé : +57 % ! La hausse a donc été deux fois plus rapide pour ces derniers en dix ans et même quatorze fois depuis 2020 ! Pour le dire autrement, depuis la crise inflationniste, les salariés trinquent pendant que les actionnaires continuent à se goinfrer de dividendes ! Si vous ne voulez pas indexer les salaires sur les prix, que voulez-vous faire ? Maintenir le système existant ? Je vous ai bien écoutée, madame la ministre : si la branche caoutchouc a rehaussé sa grille pour la faire passer au-dessus du Smic – c’est très bien –, 94 branches sur 171 continuent en France à faire commencer leurs salaires en dessous de ce seuil. Voilà la réalité ! Il faudra donc passer par une augmentation généralisée des salaires pour que l’ensemble des travailleurs et des travailleuses vivent dignement du fruit de leur travail. Poncet Monge et Tissot applaudissent également.) M. Yannick Jadot, sur l’article. L’initiative du groupe CRCE-K est très bonne, car la question générale du pouvoir d’achat est devenue éminemment politique. Donald Trump a gagné aux États-Unis en raison non pas simplement de ses délires fascistes repris par un certain nombre d’électrices et d’électeurs, mais aussi du choc C’est vrai. Jadot. En ne voyant pas qu’il faut absolument rassurer les salariés sur le niveau de leur pouvoir d’achat et de leur salaire, vous passez à côté de quelque chose d’extrêmement important, madame la ministre, y compris J’entends les références à la spirale inflationniste des années 1980. Toutefois, à l’époque, la Banque centrale européenne (BCE) n’existait pas et la compétitivité se jouait notamment à coups de À présent, nous sommes dans un autre monde : la politique monétaire y a pour objectif principal de limiter la hausse des Nous sommes dans un monde de plus en plus instable, où les chocs inflationnistes viennent percuter les salariés de l’ensemble des pays. C’est pour cette raison que la proposition communiste fait sens : il s’agit de protéger les salariés de ces chocs liés à l’instabilité croissante du monde. C’est cela qui compte. Sur le pouvoir d’achat, nous faisons des propositions et vous, madame la ministre, vous rejetez l’encadrement des loyers, vous rejetez l’augmentation des financements pour la construction de logements, qu’ils soient sociaux ou autres, vous rejetez toute une série de mesures qui permettent d’augmenter le pouvoir de vivre de nos concitoyennes et de nos concitoyens. De fait, toutes les études montrent un décrochage des salaires par rapport à l’inflation. J’insiste : nous ne sommes pas dans la situation des années 1980. Dans cet autre monde, profondément instable, les chocs inflationnistes font arriver l’extrême droite au pouvoir. M. Daniel Chasseing, sur l’article. Chasseing. Il n’y a pas très longtemps, une motion de censure a provoqué un arrêt des embauches et de l’investissement. Sept syndicats sur huit souhaitaient qu’il n’y en ait pas de deuxième ; fort heureusement, ils ont été exaucés. Un budget de compromis a été adopté ; il permettra, nous l’espérons, une reprise des investissements qui étaient gelés. Le Smic a augmenté, atteignant 1 426 euros brut mensuels en 2024, contre 1 218 euros brut en 2020. Il est vrai que la part de salariés au Smic est passée de 12 % à 27 %. Cela représente 3 millions de salariés. C’est ce qui a motivé le dépôt de cette proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation. Les 140 milliards d’euros de profits des multinationales, auxquels vous faites référence, sont essentiellement réalisés hors de France. De même, il est faux de dire que les entreprises « se goinfrent de dividendes ». Nos très petites entreprises (TPE) et nos petites et moyennes entreprises (PME) se développent, créent de l’emploi et font participer leurs salariés en cas de hausse des bénéfices. Nous voulons comme vous que les salaires augmentent. Mmes El Khomri et Pénicaud, en aménageant le code du travail, ont incité au dialogue dans l’entreprise. Je souhaite que le Gouvernement continue la politique de l’offre, afin de renforcer notre compétitivité et de permettre la hausse des salaires. Le dispositif que vous proposez d’instituer a été supprimé en 1983, afin, précisément, de ne pas nuire à cette compétitivité. Nous devons donc continuer la politique de l’offre pour avoir des TPE compétitives, avec des carnets de commandes bien remplis, et permettre aux entreprises de créer de la richesse. Maintenons nos acquis sociaux, investissons et augmentons les salaires, afin que nos salariés puissent vivre dignement des fruits de leur travail. Mme Monique Lubin, sur l’article. Lubin. J’écoute mes collègues et je suis toujours très étonnée : tout le monde partage les objectifs d’amélioration et de préservation du pouvoir d’achat, mais aucune solution ne convient jamais ! Ainsi que je l’ai rappelé en commission et lors de la discussion générale, si le Smic est protégé, les salaires au-dessus du Smic ne le sont absolument pas ! Un grand nombre d’entreprises, notamment de PME, n’augmentent pas les salaires. Même en période de forte inflation, certaines ne les ont jamais augmentés ou l’ont fait seulement au bout de deux ou trois ans, et de moitié par rapport à la hausse des prix ! Des salariés qui perdent en pouvoir d’achat, cela existe, mes chers collègues ! Je suis très surprise que l’on puisse ainsi faire abstraction de la situation des salariés et de la question de la rémunération du travail, et ce toujours en avançant les mêmes arguments : « Il faut préserver nos PME et nos entreprises. » Tout cela, c’est évidemment très important, mais il n’y a pas d’entreprise sans salariés. D’ailleurs, mais c’est un autre débat, certaines d’entre elles feraient peut-être bien de s’interroger sur les causes de leurs difficultés à recruter. Je suis tout de même un peu consternée de constater que, pour nombre d’entre vous, la situation des salariés est un enjeu très secondaire. Par ailleurs, j’ai trouvé certaines interventions pour le moins jusqu’au-boutistes. Je me suis même demandé si une pluie de sauterelles ne s’abattrait pas sur les entreprises en cas d’adoption de cette proposition de loi ! Ouzoulias remplace Théophile au fauteuil de la présidence.) M. Christian Bilhac, sur l’article. Bilhac. Cette proposition de loi part de bonnes intentions, mais on ne se rend pas compte à quel point elle est Elle va créer de l’inflation. Je rappelle que, en des temps pas si lointains, nous étions à 5 % d’inflation et il n’y avait pas d’indexation des salaires sur les prix. Poncet Monge. C’est Bilhac. Elle va faire augmenter le chômage. Regardons la courbe du chômage : la situation n’est pas brillante, même sans indexation des salaires sur les prix. Elle va entraîner une dégradation des comptes publics. Une chance que nous n’ayons pas l’indexation des salaires sur les prix, car on ne peut pas vraiment dire que la situation de nos finances publiques soit satisfaisante. Elle va réduire la compétitivité de la France. Au regard des chiffres de notre balance commerciale, je n’ai pas le sentiment que la compétitivité soit extraordinaire aujourd’hui. Gay. C’est la politique de Bilhac. Elle va provoquer des faillites d’entreprises. Là encore, au vu du nombre de faillites de ces derniers mois, qu’est-ce que ce serait si cette loi s’appliquait déjà ! Mme Raymonde Poncet Monge, sur l’article. Poncet Monge. Votre amour pour les négociations de branche et les accords entre partenaires sociaux est touchant ! (Sourires Il ne faut pas, dites-vous, que tout soit administré. Pourtant, nous sommes déjà administrés aujourd’hui ! Un accord collectif de branche ne peut pas protéger sa grille de qualification et de classification grâce à une indexation sur le Smic. J’ai moi-même fait une négociation de branche. Nous avions élaboré de belles grilles de classification – cela consiste tout simplement à opérer un classement entre qualifications –, mais, du fait du Smic, cette construction est détruite. Nous avions donc proposé un dispositif permettant de protéger l’écart entre deux qualifications, en référence au Smic. C’est interdit. C’est bien la preuve que vous administrez ! L’article 1er tend à remédier à cette situation, en permettant à des branches de s’aligner sur le Smic. Je termine en revenant sur l’argument du coût. Je rappelle que nous avons dépensé 50 milliards d’euros pour le bouclier énergétique, afin de protéger les ménages face à ce choc exogène. Jadot renchérit.) Si les salaires avaient suivi, comme en Belgique, cela n’aurait pas coûté plus et l’État n’aurait pas eu à le prendre en charge. De toute manière, nous ne faisons que suivre des prix. M. Michel Canévet, sur l’article. Canévet. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je veux d’abord remercier le groupe CRCE-K d’avoir pris l’initiative d’un débat sur ce sujet important, dont il est nécessaire que nous puissions discuter. Je suis de ceux qui pensent que l’économie ne doit pas être trop administrée. (Exclamations sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Il faut au contraire laisser beaucoup d’initiative et de liberté aux acteurs économiques pour qu’ils puissent s’organiser au mieux, en tenant compte des spécificités de chaque métier. Poncet Monge. Il n’y a pas de Canévet. Cela ne signifie pas, comme j’ai pu l’entendre tout à l’heure, que la situation des salariés serait un enjeu secondaire à nos yeux. Pour nous, les salariés sont une vraie richesse pour les entreprises. Pour autant, imposer des charges aux entreprises par des revalorisations automatiques de salaires ne peut pas être une fin en soi. D’aucuns ont évoqué les allégements de charges. Ceux-ci sont nécessaires, car les charges sociales… Jadot. Les cotisations sociales ! malheureusement trop élevées dans notre pays. Nous voudrions baisser les charges sociales,… afin de permettre aux chefs d’entreprise de revaloriser les salaires sans que cela leur coûte le double ! Il faut donc diminuer les charges sociales… Canévet. … et trouver un autre mode de protection du financement de la protection sociale. Alourdir sans cesse les charges… Jadot. Les cotisations ! les salaires altère la compétitivité des entreprises, en particulier à l’international. C’est d’ailleurs ce qui crée des problèmes de pouvoir d’achat : le prix des produits est tellement élevé que les salariés en subissent les L’adoption de ce texte créerait une spirale inflationniste au lieu d’améliorer la situation des salariés. Enfin, n’oublions pas que la France reste l’un des pays où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés au monde. Nous faisons déjà beaucoup en matière de redistribution. Cela devrait vous satisfaire. Mme Céline Brulin, sur l’article. Brulin. Cela me fait sourire d’entendre que cette proposition de loi relèverait d’une « économie administrée ». Ainsi que Mme la rapporteure et d’autres collègues après elle l’ont rappelé, le Luxembourg figure parmi les pays qui ont opté pour l’indexation des salaires sur l’inflation. Je ne crois pas que l’on puisse parler d’économie administrée le concernant. De notre point de vue, ce serait plutôt un paradis fiscal. Par ailleurs, et cela a été souligné, si les branches souhaitaient mettre en place une telle mesure par le dialogue social, elles en seraient empêchées. C’est tout de même un D’aucuns se sont interrogés : « Que feront les partenaires sociaux s’ils ne peuvent plus discuter de l’indexation des salaires sur l’inflation ? Ils risquent de s’ennuyer. » Honnêtement, il reste beaucoup de sujets dont les partenaires sociaux pourraient utilement se saisir. Songeons par exemple au nombre de plans de licenciement qu’il y a aujourd’hui dans notre pays et à tous les projets industriels dont les salariés sont porteurs. Voilà qui aiderait notre économie ! Enfin, les « charges » que vous évoquez, cher collègue, sont en réalité des cotisations Poumirol. Exactement ! Poncet Monge. Voilà ! Canévet. Non ! Ce sont des Brulin. … et, précisément, du salaire différé. Non seulement vous refusez d’indexer les salaires sur l’inflation galopante, mais, en plus, vous voulez même retirer aux salariés une part du salaire qui leur revient sous forme de cotisations Je trouve que ce débat a le mérite de la clarté : les outrances ne sont pas toujours du côté que l’on croit ! groupes CRCE-K et GEST.) Je souhaite une nouvelle fois remercier le groupe CRCE-K d’avoir pris l’initiative de ce débat, qui a le mérite de mettre en lumière des différences fondamentales de points de vue sur la question des salaires dans notre pays. Vous avez évoqué le FMI, dont Le Capital de Karl Marx n’est en effet probablement pas la source d’inspiration première. Vous faites référence, je pense, à une note du mois d’octobre 2022, dont je rappelle les termes : « Dans tous les cas, les salaires réels tendent, dans un premier temps, à diminuer alors que l’inflation dépasse la hausse des salaires, ce qui contribue à compenser une partie des chocs sur les coûts qui ont alimenté l’inflation, et à lutter contre la spirale prix-salaires. » Il aurait fallu poursuivre : « En revanche, si les chocs inflationnistes commencent à venir du marché du travail lui-même, sous forme par exemple d’une augmentation marquée et inattendue de l’indexation des salaires, ils pourraient modérer les effets du recul des salaires réels, et faire augmenter les salaires et l’inflation plus longtemps. » La spirale prix-salaires existe donc bien et elle constitue un risque dans une économie comme l’économie française. Monsieur Gay, vous avez abordé la différence entre le super brut, le brut et le net. Parlons-en ! Au sein de l’Union européenne et, probablement, de tous les pays industrialisés, c’est la France qui se distingue par l’écart du coin sociofiscal le plus important, avec, de ce fait, un coût du travail très élevé pour l’employeur et un salaire net structurellement bas. Je pourrais également évoquer le décrochage du PIB par habitant de la France depuis vingt-cinq ans. Au début des années 2000, nous étions au même niveau que les États-Unis. Je vous invite à consulter l’étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du mois de janvier 2025 comparant les structures de financement des protections sociales en Europe. Vous le constaterez, c’est en France que les cotisations salariales et employeurs sont les plus élevées dans le financement de la protection sociale. Poncet Monge et Émilienne Poumirol protestent.) Gay. C’est la sécurité Certes, j’entends les arguments sur le « salaire mutualisé » ou le « salaire différé » ; Mme Poncet Monge y faisait référence. Reste que, entre la mutualisation et ce qui est versé sur le compte en banque à la fin du mois, je pense que la préférence des salariés va plutôt à ce dernier. Cela pose le problème de la marge de manœuvre salariale. Enfin, dans vos comparaisons avec le Luxembourg ou la Belgique, vous ne retenez à chaque fois que les seuls aspects allant dans votre sens. En Belgique, certes, l’indexation est automatique, mais elle est plafonnée à un certain point. Au Luxembourg, l’indexation n’existe que quand l’inflation est supérieure à 2,5 %, mais ce n’est que 2,5 %. Or, depuis ces dernières années, l’augmentation moyenne des salaires dans notre pays, dans un contexte de choc inflationniste, a été supérieure à 2,5 %. Au demeurant, comme cela a été souligné, si les exemples d’indexation, avec des encadrements que vous ne mentionnez d’ailleurs pas toujours, avaient été tellement probants, le dispositif aurait été beaucoup plus généralisé au sein de l’Union européenne. La spirale prix-salaires existe. La question du dialogue social existe également. En Belgique et au Luxembourg, il y a de vrais Encore une fois, regardez les chiffres des dernières années. En 2024, les salaires réels ont augmenté à un rythme entre 1,5 point et 1,6 point supérieur à celui de l’inflation. président. Je mets aux voix J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a lieu.) président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 200 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat n’a pas adopté. La valeur du point d’indice de la fonction publique augmente annuellement au minimum en fonction du taux Mme Michelle Gréaume, sur l’article. L’article 2 vise à mettre en place un mécanisme d’indexation de la valeur du point d’indice de la fonction publique. Dans la fonction publique, le décrochage de la valeur du point d’indice par rapport à l’inflation a entraîné en vingt ans une perte de 25 % de pouvoir d’achat pour les Cette perte a des conséquences directes sur l’attractivité des métiers de la fonction publique. Nous le voyons régulièrement : qu’il s’agisse de l’armée ou d’autres services, il y a des difficultés de recrutement, beaucoup préférant aller dans le privé. Le sujet est donc vraiment d’actualité. Selon la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), un niveau de salaire attractif fait partie des motivations d’un tiers des candidats aux concours de la fonction publique. La rémunération des personnes qui travaillent en faveur de l’intérêt général n’est pas anodine. Je pense par exemple à nos secrétaires de mairie, dont nous avons obtenu la revalorisation en catégorie B, mais dont le salaire moyen est de 1 850 euros net. Depuis la crise de la covid-19, elles ont perdu en moyenne en quatre ans 169 euros par mois en salaire réel. Vous le voyez, c’est concret : 169 euros de moins en fin de mois ! Dans un contexte où l’État est confronté à un phénomène de fuite des cadres de la fonction publique vers le secteur privé, notamment pour des raisons d’attractivité financière, il est plus que temps d’indexer le point d’indice des fonctionnaires. Cela profiterait aux agents en bas comme à celles et ceux en haut de l’échelle. présidence, le résultat du scrutin n° 201 : Les organisations liées par une convention de branche ou, à défaut, par des accords professionnels, se réunissent, au moins une fois par an, pour négocier sur le niveau des salaires. Ces négociations prennent en compte l’objectif d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Elles s’assurent qu’aucun minimum de branche ne soit fixé en dessous du salaire minimum de croissance, hors primes versées par l’employeur. Jadot. Madame la ministre, vous avez eu raison de rappeler que toute comparaison n’était pas forcément raison, même si l’on nous renvoie en permanence dans le débat public au niveau des prélèvements et des cotisations sociales pour suggérer que la France serait un quasi-pays sous-développé au regard de son modèle social. Le fait est qu’il y a aujourd’hui une boucle inflation-extrême droite. Les électeurs de l’extrême droite sont ceux qui ont la perception de l’inflation la plus déconnectée de la réalité. Ils imaginent souvent le niveau d’inflation deux à trois fois supérieur à ce qu’il est réellement. Nous devons casser cette boucle. C’est cela, J’entends les comparaisons avec d’autres pays. Mais excusez-moi : en Belgique, c’est le Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA) qui gouverne ! Moi, je n’ai pas envie d’être gouverné par l’équivalent du N-VA ou par un autre parti d’extrême droite en France. Nous sommes dans une Union européenne dont les politiques monétaires sont conçues pour tuer l’inflation, parfois même de manière excessive, car cela a pour effet de tuer aussi l’activité économique. Le véritable enjeu aujourd’hui est donc de rassurer les salariés sur leur pouvoir d’achat, de faire disparaître cette trouille et cette insécurité individuelle et collective. L’une des premières motivations du vote pour l’extrême droite est précisément notre incapacité collective à les protéger des chocs inflationnistes qu’ils voient venir de Je trouve la proposition de loi du groupe CRCE-K intéressante, car, en protégeant les salariés, nous cassons la spirale inflation-extrême droite. Monsieur le sénateur Jadot, je n’ai pas répondu à l’une de vos remarques très intéressante et très pertinente sur le vote Trump aux États-Unis. L’élection présidentielle américaine s’est aussi jouée sur l’incapacité de l’administration Biden à fléchir l’inflation et à en protéger, notamment, les travailleurs et les cols-bleus. Je souhaite simplement rappeler deux éléments. D’une part, regardons les chiffres. Certes, j’entends vos propos sur la différence entre perception et réalité. En France, le rythme de l’inflation a été moins fort que dans d’autres pays européens, précisément parce que – d’ailleurs, nous le payons aujourd’hui en termes de finances publiques – la puissance publique a voulu absorber une partie du choc énergétique externe. Jadot. Cela coûte extrêmement cher ! Oui, mais cela a été, pour partie, absorbé, notamment sur la facture énergétique. D’autre part, si nous n’avions pas ce système de redistribution grâce au coin sociofiscal – je ne le critique pas, je souligne simplement que son poids est important –, la différence entre les salaires les plus bas et les salaires les plus hauts serait de dix-sept ; après redistribution, elle est de trois. Je pense donc que l’enjeu aujourd’hui est de trouver le bon équilibre entre progression des salaires et protection. Il y a, me semble-t-il, des pays qui réussissent mieux que nous à concilier compétitivité des entreprises et cohésion sociale. Les chiffres le montrent : certes, la boucle inflation-extrême droite existe, mais la boucle inflation-salaires ne serait, à mon avis, bonne pour personne non plus. l’article 3. conditions fixées par l’article 56 du règlement. présidence, le résultat du scrutin n° 202 : président. L’amendement n° 1 rectifié, présenté par Mmes Bélim, Lubin et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Mmes Poumirol, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi l’article 3 Insérer un article additionnel ainsi L’article L. 2222-1 du code du travail est complété par un alinéa ainsi « Une convention ou un accord collectif de travail sur le niveau des salaires et négocié localement peut prévoir, dans le délai prévu à l’alinéa précédent, l’entrée en vigueur anticipée dans un des territoires d’outre-mer cités à l’avant-dernier alinéa d’une convention ou d’un accord collectif de travail sur le niveau des salaires et dont le champ d’application est La parole est à Mme Marion Canalès. Canalès. Par cet amendement, nous ne proposons pas une grande révolution. Afin de mieux concilier l’adaptation des accords collectifs nationaux aux contextes locaux et aux attentes légitimes des salariés ultramarins, le législateur a inscrit en 2016 un délai de six mois avant l’entrée en vigueur des dispositifs, permettant ainsi aux partenaires sociaux de s’accorder. Malheureusement, la rédaction rigide actuelle empêche tout accord local de s’appliquer avant ce délai, faisant régulièrement perdre deux mois, trois mois, voire cinq mois en cas d’accord rapide. Cet amendement de bon sens de ma collègue Audrey Bélim vise donc à préciser que les accords sur les salaires négociés en outre-mer peuvent entrer en vigueur avant le délai de six mois prévu par le code du travail. Ce n’est peut-être pas la panacée pour les travailleurs pauvres, dont nous parlons depuis le début de ce débat. Toutefois, pour quelques centaines de milliers de compatriotes ultramarins, comme à La Réunion, le surcoût de l’alimentation est de 40 %, et les loyers constatés sont souvent les mêmes que ceux des grandes métropoles de l’Hexagone, alors que le taux de pauvreté est de près de 40 %. Nous souhaitons donc que les salariés puissent voir leur salaire augmenter de 10euros, 20 euros ou 30 euros deux mois, trois mois ou quatre mois plus tôt. Aujourd’hui, ce n’est pas possible, en raison d’une rédaction un peu trop rigide. L’adoption de cet amendement ne devrait porter préjudice à personne. président. Quel est l’avis de la commission ? Les conventions et accords collectifs de travail nationaux ne s’appliquent dans les outre-mer que six mois après leur entrée en vigueur. Ce délai doit permettre aux partenaires sociaux de négocier les adaptations nécessaires au contexte local. Cet amendement a pour objet d’anticiper l’entrée en vigueur des accords salariaux en outre-mer. En cohérence avec sa position globale sur la proposition de loi, la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement. À titre personnel, j’estime que la précision souhaitée par les auteurs de l’amendement est utile pour protéger le salaire des travailleurs ultramarins. En effet, il est dommage qu’en cas de conclusion d’un accord local l’ensemble du dispositif ne puisse pas s’appliquer avant le délai de rigueur de six mois. du Gouvernement ? Nous partageons la préoccupation qui a été exprimée. Toutefois, cette demande est juridiquement satisfaite par les dispositions du code du travail qui organisent des modalités spécifiques de négociation en outre-mer, même si nous devons faire mieux connaître cette possibilité. En outre, des travaux, menés par la direction générale du travail de mon ministère avec les partenaires sociaux, sont en cours pour préciser les modalités opérationnelles de mise en œuvre de ces dispositions et outiller les acteurs locaux. C’est pourquoi le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement. Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour explication de vote. Corbière Naminzo. Cet amendement est important, parce que ses auteurs proposent une mesure qui est juste et qui s’ajuste à la réalité locale. Les populations des outre-mer subissent déjà des injustices sociales, que nous rappelons régulièrement dans cet hémicycle, ainsi que l’héritage colonial de la vie chère. Il est impératif de mettre en œuvre le plus tôt possible les mesures qui s’imposent. Ce texte constitue une réponse à la pauvreté qui touche encore plus durement les outre-mer. À La Réunion, le taux de pauvreté atteint 36 %, soit 2,5 fois plus qu’en métropole, et un enfant sur deux grandit dans un foyer pauvre. Le chômage est de 32 % pour les 15-29 ans, contre 13 % dans La pauvreté touche également durement les salariés, si bien qu’augmenter les salaires et les indexer sur l’inflation prend tout son sens pour redonner de la dignité dans le travail. Le travail doit être payé à sa juste valeur pour tous les Français, de métropole comme d’outre-mer. Dans un contexte de crise du logement, le montant des loyers à La Réunion est similaire à celui des grandes villes de Outre la pauvreté monétaire, il existe une pauvreté de privation : 53 % des Réunionnais vivent une situation de privation. L’adoption de cet amendement permettrait aux Ultramarins de mieux vivre de leur travail, et cela plus rapidement. Il s’agit de ne pas respecter obligatoirement le délai de six mois, quand celui-ci n’est pas nécessaire, et d’agir rapidement pour que les salaires soient revalorisés. C’est pourquoi, mes chers collègues, je vous demande d’adopter massivement cet amendement. Mme Frédérique Puissat, pour explication de vote. Puissat. La commission des affaires sociales a émis un avis défavorable sur cet amendement, non pas tant sur le fond que parce que nous ne sommes pas favorables au texte qu’il vise à modifier. Cependant, cette disposition peut tout à fait trouver sa place dans d’autres textes de loi, par exemple dans la proposition de loi visant à lutter contre la vie chère en renforçant le droit de la concurrence et de la régulation économique outre-mer, que nous examinerons bientôt. J’invite nos collègues à redéposer cet amendement dans le cadre de ce texte ; il sera étudié de façon plus appropriée. l’amendement n° 1 rectifié. Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement. présidence, le résultat du scrutin n° 203 : Le I de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale est complété par deux alinéas ainsi rédigés : « La réduction dont bénéficie chaque employeur est minorée en fonction de l’augmentation annuelle des salaires, au minimum selon le taux « Un décret précise les modalités de calcul de la minoration de la réduction dégressive des cotisations patronales. » collègues, je vais mettre aux voix l’article 4. Si cet article n’était pas adopté, je considérerais que le vote est le même pour l’article 5, qui deviendrait sans objet. Il n’y aurait par ailleurs plus lieu de mettre aux voix l’ensemble de la proposition de loi, puisque tous les articles qui la composent auraient été successivement supprimés par le Il n’y aurait donc pas d’explications de vote sur Dans ces conditions, quelqu’un demande-t-il la parole pour expliquer son vote sur l’article 4 ? La parole est à M. Ian Brossat, pour explication de vote sur l’article. Brossat. Je voudrais formuler deux remarques sur l’ensemble de la discussion que nous menons depuis tout à l’heure sur cette proposition de loi. Premièrement, on parle dans cette enceinte – enfin ! – de salaires, de travail, de rémunération, de dignité au travail. Cela change et cela fait du bien ! On ne peut pas dire que ce soit particulièrement fréquent… Quand je lis notre ordre du jour pour les semaines à venir, je vois un débat sur les relations entre la France et l’Algérie, une proposition de loi sur le mariage des personnes sans papiers, un texte sur l’allongement de la durée de rétention en centre de rétention administrative (CRA)… Cela fait donc du bien de parler salaires ! Il se trouve, par ailleurs, que c’est la première préoccupation des Français, donc cela tombe bien… Par conséquent, on peut saluer l’initiative des camarades du groupe communiste – j’en fais partie (Rires.) –, qui ont permis que ce sujet soit enfin inscrit à l’ordre du jour de la Haute Deuxièmement, on nous dit qu’il est très bien de parler de ce sujet, mais que nos propositions ne sont pas les bonnes… Dans ce cas, nous attendons les propositions de rechange ! Et là, qu’est-ce que l’on entend ? Qu’il faudrait mettre en place une politique de l’offre… Celle-là même, pro-business et pro-entreprises, qui a été mise en œuvre depuis sept ans, qui a abouti au résultat que nous connaissons, à savoir des salaires ne permettant pas aux gens de vivre de leur travail, et qui n’a pas empêché que 300 plans de licenciements menacent aujourd’hui de mettre sur le carreau Je veux bien que l’on fasse l’éloge de la politique de l’offre, mais, manifestement, ce n’est pas cette politique-là qui permet aux salariés de vivre de leur travail. Voilà pourquoi cette proposition de loi méritait d’être votée ! (Applaudissements groupe CRCE-K, ainsi que sur des du groupe SER.) Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote sur l’article. Je souscris pleinement aux propos de Ian Brossat, mais je veux revenir, madame la ministre, sur ce que vous avez indiqué à propos de la fameuse boucle prix-salaires. Vous avez cité des phrases du FMI, que nous aurions cachées, mais que signifient-elles vraiment ? Que les salaires doivent prendre du retard sur l’inflation pour éviter la boucle prix-salaires, mais qu’ils doivent ensuite rattraper ce retard. Je rappelle d’ailleurs que cette proposition de loi vise à maintenir ou à protéger le pouvoir d’achat. Il ne s’agit pas de l’augmenter ! Nous en revenons ici au lien avec l’extrême droite dont nous avons parlé tout à l’heure. Durant la discussion générale, je pointais du doigt une certaine contradiction, parce que l’on ne peut pas parler en même temps d’effet pervers et d’inanité. Vous affirmez que, en fin de compte, les salaires suivent, mais avec un certain retard qui permettrait selon vous d’éviter la boucle prix-salaires. Mais cela signifie que c’est le salarié qui doit absorber entièrement les chocs, et surtout pas l’entreprise. Les salaires peuvent être affectés, mais il ne faut toucher en aucune façon aux taux de marge ! C’est avec ce genre de logique que l’on retrouve tant de gens aux Restos du Cœur… Les taux de marge des entreprises devraient aussi prendre leur part. Vous avez également évoqué les partenaires sociaux. Mais pourquoi sont-ils favorables à l’indexation ? Parce qu’ils veulent préserver les grilles de classification, qui sont au cœur des négociations de branches et que la non-indexation Tout à fait ! Poncet Monge. Vous appelez cela le tassement, mais pour les organisations syndicales, c’est une lente destruction des grilles de classification. Aussi, pour les préserver, Mme Frédérique Puissat, pour explication de vote sur Je voudrais revenir sur certains propos laissant entendre que, sur la question du pouvoir d’achat, nous serions restés les bras ballants. Mes chers collègues, nous vous avons remerciés de ce débat, car il est vrai que ce sujet est important pour les Français, mais nous ne sommes pas d’accord avec la proposition que vous formulez. Ce n’est pas pour autant que nous ne proposons rien : Corinne Bourcier et moi-même avons publié un rapport d’information, au nom de la commission des affaires sociales – je veux en remercier son président –, intitulé Négociations salariales et smicardisation : faux débat, vrai problème, dans lequel nous formulions quinze propositions. Ces propositions sont certes techniques, mais elles sont importantes et elles répondent à nombre d’attentes des salariés – d’ailleurs, elles deviendront peut-être une proposition de loi. Ce rapport a été publié en juin 2024, au moment de la dissolution, et nous n’avons peut-être pas parlé assez fort pour nous faire entendre, mais nous avons bien travaillé sur la question du pouvoir d’achat. Je le redis, nous avons formulé des propositions, mais il est vrai que nous n’avons pas la même vision des choses. Mme Monique Lubin, pour explication de vote sur l’article. En conclusion des interventions de mon groupe, je veux insister sur un point : nous ne devrions pas, comme je l’entends trop souvent, opposer entreprise et salarié. Il n’y a pas d’entreprise, même petite, sans salarié. Puissat. Et pas de salarié sans Lubin. Je n’ai pas bien entendu votre interruption, chère collègue : j’imagine que vous avez dit qu’il n’y avait pas d’entreprise sans patron. Les Républicains.) Mais quand les entreprises tournent bien, les patrons savent se rémunérer… La première richesse d’une entreprise, ce sont ses salariés. Et, je le redis, il n’y a pas d’entreprise sans Devésa. Et pas de salarié sans entreprise ! Lubin. Les salariés doivent être parties prenantes de la vie de leur entreprise. Ils doivent être protégés en premier. public émanant du groupe Les Républicains. présidence, le résultat du scrutin n° 204 : Il en est donc de même de l’article 5. Mes chers collègues, les articles de la proposition de loi ayant été successivement rejetés, un vote sur l’ensemble n’est pas nécessaire, puisqu’il n’y a plus de texte. En conséquence, la proposition de loi n’est pas La parole est à Mme la rapporteure. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, il était intéressant que ce débat ait eu lieu. Il a montré, s’il en était besoin, que nous avions à tout le moins des différends. Je souhaite donc vous remercier tous de vos contributions. Je veux également remercier particulièrement le secrétariat de la commission des affaires sociales, qui a fourni un remarquable travail. Nous nous sommes, disons-le ainsi, M. le président de la commission. de la commission des affaires sociales. Je m’associe aux remerciements qui viennent d’être formulés, avec une pensée particulière pour Cathy Apourceau-Poly, qui est à l’origine de cette proposition de loi. Comme cela a été dit, la commission des affaires sociales aborde dans ses travaux les sujets du pouvoir d’achat et des salaires. J’invite tout un chacun à lire nos rapports ! Madame la ministre, vous pourriez même vous inspirer de nos propositions. Au-delà de nos différences de points de vue, il est évident que le Gouvernement devra s’emparer de ces questions. Dans les semaines et les mois qui viennent, à l’issue de cette période budgétaire, nous devrons traiter de problèmes éminemment sociaux, comme le pouvoir d’achat, la rémunération, les retraites, etc. Sur tous ces sujets, qui seront à mon avis tout à fait d’actualité, le Sénat a des propositions à formuler. de travail des travailleurs des plateformes numériques d’une proposition de résolution appelle, à la demande du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, l’examen de la proposition de résolution, en application de l’article 34-1 de la Constitution, tendant à l’application en droit français de la directive européenne relative à l’amélioration des conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques, présentée par M. Pascal Savoldelli et plusieurs de ses collègues (proposition n° 548 rectifiée [2023-2024]). générale, la parole est à M. Pascal Savoldelli, auteur de la proposition de résolution. de la proposition de résolution. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, Barbara, auxiliaire de vie, ne travaille plus depuis son accident en 2023. Envoyée par Pôle emploi vers la plateforme Click & Care, elle pensait être en intérim, jusqu’au jour où, en protégeant une patiente d’une chute, elle s’est blessée grièvement : rotule fissurée, opération, douleurs persistantes. Quand elle a demandé la reconnaissance de son accident du travail, la réponse a été brutale : « Vous êtes autoentrepreneuse, nous ne salarions personne. » Plannings imposés, missions assignées… Tout indiquait pourtant une relation de subordination. Aujourd’hui, sans droits ni protection, cette femme est abandonnée. Ce témoignage n’est pas isolé. Des centaines de milliers de travailleurs de plateformes vivent cette précarité imposée sous couvert d’indépendance fictive. Cantonnée dans un premier temps aux taxis et à l’hôtellerie, la plateformisation s’est infiltrée dans tous les secteurs, du dépannage au service à la personne. Même le droit, réputé intouchable, est affecté. Progressivement, ce modèle gangrène notre économie, détricote le droit du travail, sape la protection sociale et précarise toujours plus de travailleuses et de travailleurs. Ce qui relie ces milliers de travailleurs, c’est non pas l’indépendance qu’on leur promet, mais la précarité qu’on leur impose. Revenu instable, protection sociale inexistante, peur constante de perdre leur activité. Ils ne négocient pas leurs contrats, ils les subissent, sans voix ni recours face aux décisions d’un employeur masqué derrière une interface. Un clic, et ils sont « déconnectés », effacés d’un marché qui les exploite. On nous vante l’autonomie. Mais comment l’être quand une intelligence artificielle surveille, contrôle et décide de tout, sauf de leur dignité ? L’indépendance, c’est choisir, négocier, refuser. Or ces travailleurs n’ont que l’illusion du choix. Aujourd’hui, 28 millions de travailleurs dépendent en Europe des plateformes. Demain, ils pourraient être 43 millions ! En France, ils sont déjà plus de 600 000, et bien plus encore si l’on compte celles et ceux qui échappent aux statistiques. Derrière ces chiffres, il y a des visages, des vies et une réalité sociale. La révolution numérique a bouleversé le monde du travail à une vitesse vertigineuse. Elle a été orientée vers un modèle économique inédit : celui des plateformes, qui redéfinissent la relation entre travailleurs, clients et entreprises. Ces plateformes numériques recouvrent des réalités diverses. Certaines, comme les plateformes d’intermédiation, se limitent à une simple mise en relation des particuliers, sans interférer. Les plateformes de travail, en revanche, vont bien au-delà. Elles exploitent la force de travail pour accomplir des tâches spécifiques, dirigeant et contrôlant les travailleurs sans reconnaître leur lien de subordination. Elles les placent dans une situation de dépendance économique, leur imposant des conditions de travail qui échappent à tout cadre de protection. Sur le papier, c’est une promesse alléchante : travailler librement, en un clic, à la demande. Dans la réalité, c’est une mise sous tutelle algorithmique, une dépendance totale à des applications qui distribuent le travail au gré de leur logique Nous assistons à une mutation profonde du salariat, où la relation de subordination ne disparaît pas, mais change de visage. Moins visible, plus insidieuse, elle prive des millions de travailleurs des droits les plus fondamentaux. Face à cela, nous devons choisir : laisser faire ou Le 23 octobre 2024, l’Union européenne a pris ses responsabilités, en promulguant une directive pour mieux protéger ces travailleurs, leur reconnaître des droits et encadrer ces plateformes. Cette directive, qui devra être transposée d’ici à deux ans, impose à chacun des vingt-sept États membres d’instaurer un système de présomption de salariat dans sa législation nationale. L’un des progrès majeurs réside dans le renversement de la charge de la preuve : désormais, c’est à la plateforme de prouver qu’elle n’entretient pas de lien de subordination avec ses travailleurs – c’est un changement Cette directive impose aussi un contrôle accru du management algorithmique, interdisant à la plateforme de manipuler à sa guise ses algorithmes, tout en garantissant le droit à recevoir une explication quant à leur fonctionnement. Aussi, pourquoi devons-nous absolument adopter cette proposition de résolution, qui appelle à une application immédiate de cette directive en droit français, sans attendre deux années supplémentaires et de la manière la plus ambitieuse possible ? Parce que, en dépit de ces avancées, la France, lors des discussions, avait pris une position isolée, votant contre ce texte, seule contre tous, cherchant à imposer à tout prix une dérogation « à la française »… Plutôt que de reconnaître enfin le lien de subordination qui lie les travailleurs aux plateformes, le gouvernement de M. Attal a préféré se réfugier derrière l’illusion de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe). Présentée comme un outil de dialogue social, cette instance n’est en réalité qu’un cache-misère destiné à maintenir l’ambiguïté du statut des travailleurs. Elle leur accorde quelques concessions, tout en les maintenant dans la précarité. Une tromperie, dénoncée par de nombreux experts et juristes, qui ne résout en rien la question fondamentale : ces travailleurs ne sont pas indépendants ; ils sont subordonnés et ils doivent être reconnus comme tels. Comment l’Arpe a-t-elle récemment répondu à la détresse des livreurs Uber ? Par une augmentation de 10 centimes sur le prix minimum de la course… Vous m’avez bien entendu, mes chers collègues : 10 centimes ! Voilà le mépris dans lequel on tient ces travailleurs qui, sous la pluie ou en pleine canicule, assurent les livraisons. Voilà la grande avancée sociale que le Gouvernement ose mettre en avant pour justifier son refus de la directive européenne. Différents gouvernements ont ainsi choisi de soutenir les intérêts des plateformes, au détriment de ceux qui, lors de l’épidémie de la covid-19, étaient applaudis, au détriment de ceux qui, chaque jour, permettent aux plus isolés d’avoir accès aux services essentiels. Ces travailleurs méritent bien plus que des remerciements ou des promesses vides. Ils méritent des droits. Le choix politique d’Emmanuel Macron est lourd de conséquences : maintenir un système injuste et précaire, alors que tous les partis, de la gauche au centre droit, ont défendu un cadre juridique garantissant des droits essentiels à ces travailleurs. Malgré des approches économiques différentes – nous les avons constatées lors du débat précédent –, toutes les sensibilités politiques s’accordent sur l’urgence d’assurer à ces travailleurs protection et droits. Il est temps d’être cohérent, comme l’ont été les députés de toutes sensibilités politiques en défendant la directive au Parlement européen. Notre proposition de résolution ne fait que refléter les conclusions unanimes – je dis bien unanimes – de la mission d’information du Sénat de 2021, présidée par Martine Berthet, sur l’ubérisation de la société. En 2021, nous étions unanimes pour étendre aux travailleurs des plateformes les garanties des salariés en matière de sécurité au travail – proposition n° 2. En 2021, nous soutenions unanimement leur droit à un document clair et détaillé sur les logiques de fonctionnement des algorithmes – proposition n° 11. En 2021, nous approuvions à l’unanimité l’extension des compétences de l’inspection du travail pour contrôler les plateformes. La directive européenne ne propose ni plus ni moins. Tous les groupes du Sénat, sans exception, ont contribué à formuler ces recommandations et les ont approuvées. Quatre ans plus tard, nous avons enfin l’occasion de les mettre en œuvre. L’application de cette directive ne protégera pas seulement les travailleurs des plateformes. Son adoption permettra aussi de rétablir les conditions d’une concurrence véritablement libre et non faussée. Face à ces multinationales qui se jouent des lois et échappent à leurs obligations tout en profitant des infrastructures publiques, les entreprises traditionnelles, elles, sont lourdement pénalisées. Comment un artisan ou une PME pourrait-il rivaliser avec ces géants qui tordent les règles à leur avantage, écrasant le coût du travail ? Ces plateformes n’ont pas seulement capté un marché : elles ont imposé un modèle destructeur, rendant obsolètes les structures respectueuses du droit du travail et précipitant la disparition de nombreux emplois. Voilà le véritable danger de la plateformisation sans encadrement : elle ne laisse place à aucun autre modèle. Pis, elle verrouille l’accès au marché pour ceux qui voudraient entreprendre autrement, en respectant le salariat et les droits des Ce système est un piège pour les travailleurs, un poison pour les petites entreprises et l’artisanat, une menace pour notre modèle social et notre pacte fiscal. Il repose sur un dumping généralisé : dumping social, en exploitant une main-d’œuvre sans protection ; dumping fiscal, en échappant aux contributions qui financent notre protection sociale. Selon l’Urssaf, le travail dissimulé coûte à la sécurité sociale au moins 6 milliards d’euros par an. Pourtant, plutôt que de cibler les vrais fraudeurs, le président a préféré accuser les travailleurs précaires. Ce ne sont pas eux qui saignent notre système. Ce sont les plateformes qui exploitent la main-d’œuvre tout en échappant largement à l’impôt. Pis, l’ubérisation touche désormais les services à la personne, instaurant un modèle dans lequel l’État, via des exonérations fiscales, subventionne indirectement la précarité. Pendant que ces multinationales accumulent les profits, notre protection sociale s’effondre sous le poids des contournements qu’elles mettent en place. Il est temps d’agir. En 2020, un arrêt de la Cour de cassation reconnaissait pour la première fois l’existence d’un lien de subordination entre un chauffeur Uber et la plateforme. Depuis lors, les décisions de justice s’accumulent. Deliveroo, Stuart, Uber… Tous ont été condamnés pour travail dissimulé. Chaque condamnation confirme l’essoufflement de ce modèle. Appliquer rapidement la directive européenne, c’est donner à notre système juridique les moyens de faire respecter le droit, alléger la charge des tribunaux, réduire l’insécurité juridique et garantir aux entreprises un cadre stable et équitable, où la concurrence se joue non pas sur la casse sociale, mais sur l’innovation et la qualité du service. Mes chers collègues, je vous interroge : face à l’urgence, pourquoi attendre ? sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) M. Michel Masset. Masset. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je remercie chaleureusement nos collègues du groupe communiste d’avoir mis à l’ordre du jour ce texte relatif à l’amélioration des conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques. On estime que notre pays compte 600 000 travailleurs rattachés à l’utilisation de plateformes numériques, soit à peu près 2 % de l’emploi en France. C’est le triple d’il y a sept ans. On a tendance à résumer cette activité aux chauffeurs VTC ou aux livreurs à vélo, mais en réalité ce phénomène touche des métiers variés, jusqu’aux exploitations agricoles, sans oublier les professionnels de santé ou du droit… À l’échelle européenne, les travailleurs des plateformes sont 28 millions. La directive européenne du 23 octobre dernier marque un pas important dans la reconnaissance des droits des travailleurs, car elle instaure une présomption légale d’emploi et impose à la plateforme de démontrer la non-subordination de la relation de travail. Cette évolution est la bienvenue, car elle répond à une faille juridique persistante, qui donne lieu à une gestion algorithmique et déshumanisée des travailleurs. Comme le disent très bien les auteurs de l’exposé des motifs de la proposition de résolution, la directive européenne rétablit une égalité entre l’ensemble des travailleurs, une égalité des droits En l’état actuel du droit, ces travailleurs, considérés comme indépendants du fait de leur statut d’autoentrepreneur, ne bénéficient pas de droits au chômage, ils ne sont pas couverts en cas d’accidents du travail et, à terme, ils ne pourront pas accéder à une retraite digne. Cette situation constitue un véritable danger pour les travailleurs eux-mêmes, mais également un cheval de Troie pour notre sécurité sociale, en normalisant un salariat sans cotisations. La transposition dans les meilleurs délais de la directive en droit français nous paraît donc tout à fait justifiée pour enrayer la précarisation à l’œuvre. La réglementation et la transparence des algorithmes sont des enjeux essentiels pour l’information des travailleurs et le respect de leurs données personnelles. Cette directive permet en réalité le retour de l’humain dans la relation de travail. Nos plus hautes juridictions ont confirmé que la requalification en travailleur salarié était pleinement légitime et devait être facilitée pour des catégories entières de travailleurs de plateforme. Le compromis européen permet aujourd’hui de réunir les deux bouts de la problématique de l’économie collaborative, à savoir protéger les travailleurs sans enrayer le dynamisme de cette économie numérique. Espérons que nous mettrons moins de temps à réagir pour encadrer le secteur de l’intelligence artificielle. La « destruction créatrice » chère aux schumpétériens doit être anticipée, pour que nous ne nous retrouvions pas dans le même étau et à la merci de firmes sans adresse jouant sur nos vides juridiques. La balle est désormais dans le camp du Gouvernement, à qui j’enjoins, avec nos collègues, de transposer cette directive sociale, qui posera un cadre attendu tant par les entreprises que par les citoyens. On parle souvent dans cet hémicycle de surtransposition pour critiquer un certain penchant parlementaire à voter des normes plus contraignantes que celles de nos voisins. Évitons également de nous mettre en situation de sous-transposition dans ce domaine majeur. Le groupe RDSE votera donc à l’unanimité ce texte de bon sens. sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées des groupes SER, GEST et CRCE-K.) Puissat applaudit également.) Devésa. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de résolution présentée par notre collègue Pascal Savoldelli appelle à une transposition rapide de la directive européenne relative à l’amélioration des conditions de travail dans le cadre du travail via une plateforme. Cette directive va dans le bon sens, car elle apporte de réelles avancées pour les droits des travailleurs. En effet, elle introduit une présomption de relation de travail, qui est déclenchée dès que des faits indiquent la présence d’un contrôle et d’une direction, à l’opposé de la définition du travail indépendant. Cette avancée, conforme au droit national et aux conventions collectives, tient compte de la jurisprudence européenne en la matière. Cette directive oblige les États membres à établir une présomption légale réfutable d’emploi au niveau national, afin de corriger le déséquilibre de pouvoir entre la plateforme de travail numérique et la personne effectuant le travail via cette plateforme. La charge de la preuve incombe à cette dernière, ce qui signifie que c’est à elle de prouver que la relation contractuelle n’est pas une relation de travail subordonné. Les nouvelles règles garantissent également qu’une personne effectuant un travail via une plateforme ne peut pas être licenciée ou renvoyée sur la base d’une décision prise par un algorithme ou un système de prise de décision automatisée. Au lieu de cela, les plateformes doivent assurer une surveillance humaine sur les décisions importantes, qui affectent directement les personnes effectuant un travail grâce à Dans le domaine de la protection des travailleurs, il sera interdit aux plateformes de travail numériques de traiter certains types de données personnelles, comme les données relatives à l’état émotionnel ou psychologique de quelqu’un et les croyances personnelles. Une analyse de la Commission européenne datant de 2021 a révélé qu’il existait plus de 500 plateformes de travail numériques actives et que le secteur employait plus de 28 millions de personnes, un chiffre qui pourrait atteindre les 43 millions cette année. C’est donc une augmentation significative ! Ces plateformes existent dans différents secteurs économiques, que ce soit grâce à la localisation, avec les services de chauffeurs ou de livraison de nourriture, ou en ligne, avec des services d’encodage de données et de traduction. Si la plupart des travailleurs des plateformes sont officiellement des indépendants, environ 5,5 millions de personnes pourraient être classées à tort dans cette catégorie. C’est donc une part importante des travailleurs du numérique qui pourraient ainsi bénéficier de nouveaux droits. La directive européenne en elle-même ne pose pas de difficultés à notre groupe. D’ailleurs, elle a été adoptée très largement par un grand nombre de groupes politiques du Parlement européen. Ces évolutions législatives seront bienvenues et nous ne les remettons absolument pas en cause. Toutefois, nous avons des divergences avec la proposition de résolution de notre collègue Pascal Savoldelli, dont je salue malgré tout le travail. J’ai aussi une pensée pour notre ancienne collègue Catherine Fournier, qui s’était beaucoup investie sur le sujet. Vous appelez, cher collègue Savoldelli, à une transposition rapide en droit français de cette directive. Toutefois, nous avons jusqu’à novembre 2026 pour opérer cette transposition. Si un tel délai a été prévu, c’est bien parce qu’il est apparu nécessaire aux négociateurs de ce J’ai énuméré voilà quelques instants les différents apports de cette directive. Elle implique de nouveaux droits qui nous imposent d’adapter notre réglementation. N’agissons pas avec précipitation. La mise en œuvre de cette directive nécessitera vraisemblablement un travail de requalification pour nombre de travailleurs, ce qui n’est pas neutre non plus pour les plateformes. Chacun devra donc anticiper les évolutions législatives à venir. C’est la raison d’être de ces délais de transposition. Par ailleurs, votre proposition de résolution rend nécessaire le recrutement massif d’inspecteurs du travail. Nous avons achevé voilà quelques jours l’examen du PLF et du PLFSS. Chacun a pu prendre conscience des différents efforts budgétaires que notre pays doit faire. Je ne pense donc pas que nous puissions supporter une telle augmentation de ces effectifs dans la période que nous traversons. Aussi, vous l’aurez compris, notre groupe ne votera pas cette proposition de résolution. M. Alexandre Basquin. Basquin. « Nous sommes les nouveaux esclaves d’aujourd’hui. » « C’est un algorithme qui décide pour nous. » Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ces témoignages de chauffeurs Uber d’Armentières, dans le Nord, publiés dans le journal La Voix du Nord en 2023, montrent à quel point le statut des travailleurs des plateformes numériques est fragile, précaire et absolument pas protecteur. En 2023, selon la Dares, ce sont 600 000 travailleurs indépendants qui ont utilisé une plateforme numérique en France au titre de leur emploi principal. Un nombre qui a été multiplié par trois en six ans. Cette situation ne concerne pas uniquement les chauffeurs Uber : il y a aussi les secteurs de l’hôtellerie, des services à la personne, des services de dépannage, et j’en passe. Cette nouvelle organisation du travail, fondée essentiellement sur le management algorithmique, impose toujours plus de flexibilité, une fragmentation des tâches et une pression forte pour produire plus rapidement. Le seul objectif des plateformes est la rentabilité ! La rentabilité à tout prix, et à tous les prix. Les premières victimes sont les travailleurs eux-mêmes. Il s’agit de ne pas mésestimer leur souffrance au travail, car oui, souffrance il y a. Ce capitalisme de plateforme est pervers, insidieux, sans scrupule et sans honte. Il contient bien trop de zones grises, notamment en ce qui concerne les conditions de travail. Il pousse les travailleurs dans une forme de subordination et de dépendance extrême. Il les isole, avec une délégation quasi totale aux algorithmes des prises de Rappelons tout de même que, en France, c’est bien Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, qui a ouvert grand les portes à ces nouvelles organisations. Après un intense travail de lobbying et d’influence du groupe américain, il a facilité l’installation d’Uber en France, avec son lot de dérégulations, comme l’a révélé l’affaire des Uber Files. Ces dérégulations poussent des centaines de milliers de travailleurs dans la plus grande des précarités, sous le seul diktat du profit. D’ailleurs, et pour ne prendre que cet exemple, on constate une véritable prédation d’Uber sur le travail de ses chauffeurs. Uber dont la capitalisation boursière a dépassé les 150 milliards de dollars… Dans le même temps, les travailleurs, eux, doivent payer la totalité de leurs cotisations de retraite, de chômage et de maladie. Cette situation inique doit évoluer pour le bien de ces C’est d’autant plus nécessaire quand on sait qu’ils travaillent également la nuit, les week-ends et les jours fériés pour subvenir à leurs besoins, au détriment de leur vie privée et familiale, sans parler de la pénibilité physique et du stress au travail. Les promesses d’autonomie et d’enrichissement n’ont pas été tenues. Dans ces conditions, nous comprenons et soutenons les actions collectives des travailleurs pour contraindre les plateformes numériques à les embaucher comme salariés. Un cadre clair doit être adopté. Il s’agit ni plus ni moins de leur donner une protection identique à celle des salariés traditionnels. En 2024, un accord a été trouvé au sein des institutions européennes sur une directive plus favorable aux travailleurs des plateformes : ces derniers pourront désormais contester leur statut d’indépendant et demander plus facilement à être requalifiés en salariés. Nous sommes ici face à un enjeu hautement politique et profondément social ! Aujourd’hui, madame la ministre, le Gouvernement se grandirait en acceptant de transposer cette directive. Au contraire, s’il refuse, il se rendra complice et même coupable du maintien de ces travailleurs dans la plus grande précarité. Mes chers collègues, cette proposition de résolution en appelle à notre responsabilité collective. C’est pourquoi je vous invite, dans notre grande et belle diversité, à la soutenir. N’oublions pas que, derrière ces textes, il y a des femmes, des hommes, bref, de l’humain. groupes CRCE-K et SER.) Mme Mathilde Ollivier. Ollivier. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de résolution que nous examinons aujourd’hui arrive à un moment particulièrement important. Le 24 avril 2024, le Parlement européen a adopté une directive historique sur les droits des travailleurs des plateformes, soutenue par un large spectre politique. La question posée aujourd’hui est simple : comment allons-nous transposer ce texte ? Mark MacGann, ancien dirigeant d’Uber devenu lanceur d’alerte, pointait récemment devant l’Assemblée nationale un paradoxe particulièrement saisissant : comment la France, pays de la sécurité sociale, du Smic, des congés payés et de la couverture maladie universelle (CMU) peut-elle aujourd’hui être en première ligne pour vider de son sens cette directive européenne ? Les chiffres sont accablants : 55 % des travailleurs de plateformes gagnent moins que le salaire minimum horaire net du pays où ils exercent et 41 % de leur temps de travail ne sont même pas rémunérés. Ils doivent financer eux-mêmes leurs propres outils de travail – vélo, téléphone, voiture, assurance –, sans accès à l’assurance chômage ni à la couverture des accidents du travail. Les tribunaux ne s’y sont pas trompés. De la Cour de cassation reconnaissant le lien de subordination avec Uber en 2020 jusqu’au conseil de prud’hommes de Lyon en 2023, en passant par la condamnation de Deliveroo en 2022, la justice, quand elle est saisie, confirme systématiquement la réalité de la subordination. Cependant, ces procédures s’éternisent – plus de 17 mois en moyenne ! –, et engorgent les tribunaux. La directive européenne offre une réponse équilibrée. Elle harmonise les règles, tout en respectant la diversité des plateformes. Elle offre des garanties minimales essentielles, sans remettre en cause les bienfaits économiques Elle est aussi bienvenue pour les finances publiques : la Commission européenne estime que sa mise en œuvre permettrait à la France de percevoir entre 328 millions d’euros et 780 millions d’euros de recettes annuelles supplémentaires. À l’heure où l’effort budgétaire est érigé en priorité nationale, comment ne pas soutenir sans délai cette proposition de bon sens ? Notre groupe soutient donc cette proposition de résolution, qui appelle à une transposition ambitieuse, avec des mesures concrètes : l’établissement d’une présomption de salariat pour les travailleurs soumis au contrôle des plateformes ; le renforcement significatif des moyens de l’inspection du travail ; une véritable régulation des données personnelles et une transparence totale des systèmes de surveillance automatisés ; la mise en place de procédures de recours effectives ; une protection réelle contre les Comment peut-il encore en être autrement ? L’enjeu est considérable. Aujourd’hui, ce sont 28,3 millions de travailleurs européens qui sont concernés – un chiffre qui pourrait atteindre 43 millions en 2025. L’enjeu est aussi fiscal : comment accepter que ces plateformes, certes déficitaires, mais soutenues par d’importants fonds d’investissement, s’affranchissent du financement de notre protection sociale ? Nous ne pouvons laisser ces entités malmener nos économies, nos travailleurs, nos recettes fiscales et plus encore. Dans un contexte de dette publique préoccupante, ces pratiques d’évasion fiscale menacent non seulement le financement de nos services publics, mais aussi la pérennité même de notre modèle social et du modèle européen. Il s’agit non pas simplement d’encadrer un nouveau modèle économique, mais de faire respecter en France et dans l’Union nos principes fondamentaux de protection sociale et de justice fiscale. Nous en avons grand besoin. Le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires votera cette proposition de résolution. sur les travées des groupes GEST et CRCE-K, ainsi que sur des travées du groupe SER.) Lubin. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je salue au nom du groupe socialiste l’initiative de Pascal Savoldelli et du groupe CRCE-K ayant conduit à l’inscription à notre ordre du jour de cette proposition de résolution tendant à l’application en droit français de la directive européenne relative à l’amélioration des conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques. Nous nous réjouissons d’autant plus de cette initiative que notre groupe, grâce à Olivier Jacquin, avait déposé en octobre 2024 une proposition de résolution soutenant l’amélioration des conditions de travail des travailleurs de plateformes, notamment par la transposition de la directive européenne dont il est question aujourd’hui. Nous le savons tous, cette directive est moins-disante que ce qu’elle aurait dû être. À ce titre, nous ne pouvons que déplorer l’activisme à Bruxelles du Président de la République, qui a permis en décembre 2021 d’édulcorer la proposition initiale de la Commission européenne. Toutefois, cette directive a le mérite d’exister : il faut la transposer rapidement en droit français, voire la surtransposer. En France, selon la Dares, les emplois de plateforme représentaient en 2023 l’activité principale de 2 % des travailleurs. La jurisprudence a déjà ouvert dans notre pays la voie à une requalification de certains travailleurs des plateformes. Le 4 mars 2020, la Cour de cassation a ainsi confirmé la requalification en contrat de travail de l’activité d’un chauffeur de véhicule de transport avec chauffeur (VTC) employé par Le 6 juillet 2022, la Cour d’appel de Paris a condamné Deliveroo France pour travail dissimulé et harcèlement moral en raison de ses pratiques managériales. La directive qui est l’objet de la présente résolution prend acte de cette réalité. Elle a pour objet d’améliorer les conditions de travail et la protection des données à caractère personnel dans le cadre du travail via une Elle définit tout d’abord des notions clés, telles que « travailleurs de plateformes » ou « plateforme de travail numérique ». Elle établit ensuite une présomption légale de relation de travail avec une charge de la preuve qui repose désormais sur la plateforme. Elle est encore marquée par une volonté d’apporter plus de transparence dans l’utilisation des algorithmes par les plateformes de travail. Elle tend enfin à imposer aux plateformes-employeurs les mêmes responsabilités en matière de santé et de sécurité au travail qu'à tout autre employeur. Parmi les lacunes de ce texte, je relève la marge très importante laissée aux États dans les modalités de mise en œuvre de ses dispositions, notamment en ce qui concerne la structuration de la présomption de salariat. C’est une source d’inquiétude, bien que la directive impose de s’appuyer sur les définitions nationales du salariat et de la subordination. Nous nous inscrivons donc pleinement dans la démarche du groupe CRCE-K et nous voterons la présente proposition de résolution. Au-delà des impératifs de délai, nous ajoutons qu’il faut aussi impérativement surtranscrire la directive. Lermytte. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, notre économie et nos emplois se sont grandement transformés ces dix dernières années. Transports par VTC, livraisons à domicile, petits travaux et services à la personne ne sont que quelques exemples de secteurs qui ont connu une évolution notable. Nous nous sommes habitués à voir ces nouveaux travailleurs dans l’espace public. Les travailleurs des plateformes numériques occupent pour la plupart leur emploi en tant qu’indépendants, à temps partiel ou à temps complet, comme seul emploi ou comme emploi complémentaire. Savoldelli. C’est le paradis ! (Sourires Lermytte. Leur statut varie en effet, mais nous nous concentrons aujourd’hui sur ceux qui n’ont pas le statut de salarié. Certains de ces travailleurs sont particulièrement attachés à leur statut de non-salarié, car celui-ci leur offre plus de liberté et d’indépendance et leur permet d’arrondir leurs fins de mois avec quelques heures de travail. Savoldelli. Ah oui ? J’aimerais bien les rencontrer… Lermytte. Les autres sont bien souvent des salariés déguisés des plateformes numériques, il faut bien le reconnaître. La justice française a essayé d’endiguer le phénomène des faux indépendants en requalifiant certains contrats, mais, face à l’ampleur du phénomène, il fallait que le droit change. C’est justement l’objet de cette directive européenne. Elle met en place de nouvelles règles pour mettre fin au faux travail indépendant. C’est là la principale avancée de ce texte. Par ailleurs, elle impose que les plateformes ne puissent plus traiter certains types de données personnelles et que les employés ne puissent plus être licenciés sur la base d’une décision prise par un algorithme. Savoldelli. On ne peut pas être licencié quand on n’a pas de contrat de travail ! Lermytte. Nous avons deux ans pour transposer cette directive, mes chers collègues. Aussi, je vous invite à observer la plus grande prudence. Légiférer en premier, c’est souvent servir de fusible et être très vite rattrapé, puis dépassé. Les plateformes se sont toujours adaptées très vite aux normes en vigueur. C’est le propre de l’ubérisation. L’Espagne a légiféré en premier avec sa fameuse loi Riders, adoptée en 2021, qui a imposé une présomption d’emploi aux plateformes. Quelles en ont été les conséquences ? Une partie des riders espagnols, c’est-à-dire des coursiers à vélo, ont été salariés. Une autre partie a perdu son emploi en raison, notamment, de la décision de Deliveroo de quitter le marché espagnol. D’autres entreprises, comme Uber Eats, ont choisi de sous-traiter en embauchant des livreurs via des sociétés intermédiaires, c’est-à-dire de contourner la loi. Enfin, de nombreux riders espagnols, après avoir été salariés, ont tenté de redevenir indépendants, déçus par le salariat qui entraîne une imposition des revenus, donc une baisse du net disponible, et la fin de la liberté dans l’organisation du travail. Précurseurs, les Espagnols ont connu les avantages, mais aussi les inconvénients de leurs décisions. En France, nous avons choisi d’agir en Européens, c’est-à-dire d’harmoniser les pratiques, pour que la norme soit la même partout. Nous attendions donc cette directive et nous aurons à la transposer dans le délai imparti, en observant ce que font nos voisins pour nous en inspirer. Il nous faudra évidemment laisser derrière nous cette mauvaise habitude française de surtransposer les directives Nous devrons avoir à l’esprit que la transposition de cette directive sans déstabiliser un modèle économique qui concerne des milliers d’emplois en France sera un exercice périlleux. La fragilisation de cette économie touchera tout d’abord les travailleurs eux-mêmes, puis les consommateurs, pour qui les prix pourraient augmenter. Sur un tel sujet, la plupart des groupes de cet hémicycle pourraient être au diapason, mais votre proposition de résolution nous indique le contraire. Mes chers collègues, vous l’aurez compris, les sénateurs du groupe Les Indépendants ne s’associeront pas à cette proposition de résolution. Savoldelli. On avait compris ! Puissat. Monsieur le président, madame la ministre, cher Pascal Savoldelli, auteur de cette proposition de résolution, la proposition de résolution qui nous est présentée aborde un sujet qui a souvent mobilisé le législateur, en France comme dans d’autres pays : les conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques. J’en profite pour remercier Brigitte Devésa d’avoir cité Catherine Fournier, avec laquelle j’avais réalisé un rapport sur le sujet voilà quelques années. Nous ne l’oublions pas. Monsieur Savoldelli, évoquant dans votre exposé des motifs la nature de la directive, issue d’un accord conclu entre le Parlement et le Conseil de l’Europe le 8 février dernier et qui vise à améliorer les droits des 28 millions de travailleurs des plateformes numériques de l’Union européenne, vous parlez d’un « compromis équilibré ». Nous aurons l’occasion d’en discuter. Quoi qu’il en soit, convenons que le développement des plateformes soulève principalement deux problèmes : le statut de leurs travailleurs, qui ont des profils divers, et les modèles des plateformes, qui sont tout aussi divers. Enfin, dans un marché concurrentiel, convenons qu’il faut se poser la question de l’échelon pertinent pour aborder ces sujets. Vous soulignez que « ce nouveau modèle économique permet aux plateformes de s’affranchir du financement de la protection sociale », brossant un tableau quelque peu obscur des conditions de travail de ces travailleurs indépendants et évoquant la nécessité de stabiliser les processus, afin de désembouteiller les juridictions. Fort de cette analyse, vous demandez au Gouvernement de transposer en urgence et de façon « ambitieuse » la Si nous pouvons partager certains de vos constats, notamment la nécessité de sécuriser les dispositifs concernés et la pertinence de l’échelon européen, notre groupe est en désaccord avec vous sur plusieurs points. En ce qui concerne tout d’abord les conditions de travail des salariés de cette forme de travail intermédié, nous considérons, et sans doute y a-t-il là une divergence d’approche entre nous, que l’émergence des plateformes numériques peut être une chance. Elle a offert à de nombreux travailleurs parfois éloignés du marché du travail la possibilité d’exercer une activité professionnelle. Elle a également permis à des salariés de compléter leur temps de travail et d’améliorer leur pouvoir d’achat. Même si elle n’est pas parfaite, cette forme de travail indépendant doit donc être encouragée en raison du potentiel d’emplois qu’elle Pour autant, nous sommes d’accord, cette forme d’activité peut être source de précarité sociale pour les « travailleurs concernés ». J’insiste sur cette expression, car je tiens à distinguer ces travailleurs des personnes qui sous-louent des comptes et dont l’activité peut s’apparenter à un travail dissimulé ou illégal condamnable. C’est aussi malheureusement ce dont souffrent ces modèles. Notre groupe avait d’ailleurs proposé de supprimer les possibilités de sous-location de comptes. Pour les « salariés réels », la possible précarité sociale est à relier, j’y insiste, aux lacunes de la protection sociale de tous les travailleurs indépendants, notamment des autoentrepreneurs, qui ne sont pas obligatoirement couverts contre les accidents du travail, qui ne disposent pas d’une véritable assurance contre le risque de chômage et qui, souvent, ne cotisent pas aux caisses de retraite. C’est à travers ce prisme des travailleurs indépendants, qui est plus large que celui des travailleurs des plateformes, que la majorité du Sénat a travaillé dès 2016, puis en 2019 et en 2021, pour aboutir à la création de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi. Vous en avez d’ailleurs parlé, mon cher collègue, en faisant un constat quelque peu sévère, que Mme la ministre pourra peut-être contester après moi. Il ne s’est pas seulement agi des « 10 centimes d’euros » que vous avez évoqués, monsieur Savoldelli. Onze accords ont été conclus depuis 2022 et d’autres accords devraient être trouvés dans le cadre du cycle 2024 entre les représentants des plateformes et ceux des « salariés », ou en tout cas des Savoldelli. Ce ne sont pas des Puissat. J’ai bien précisé que je mettais le terme entre guillemets. Nous ne partageons donc pas la tonalité catastrophiste de votre exposé des motifs. En ce qui concerne la directive européenne, dont votre résolution demande la transposition, elle permettrait de franchir une étape importante en fixant une présomption légale de salariat. La charge de la preuve serait inversée par rapport au droit existant en France. Aujourd’hui, notre groupe s’interroge sur l’opportunité d’une résolution ayant pour objet de transposer cette directive européenne « au plus vite, sans attendre le délai de deux années, et de la façon la plus ambitieuse ». En effet, cela revient à faire l’impasse sur le dialogue social qui est nécessaire pour définir, notamment, les critères caractérisant un contrat de salarié. Madame Ollivier, ce délai de deux ans nous permettra également de mesurer au mieux l’impact financier de la transposition. Par conséquent, le groupe Les Républicains est défavorable à l’adoption de cette résolution. Nous vous donnons rendez-vous le 2 décembre 2026 pour la mise en œuvre de cette directive européenne. M. Xavier Iacovelli. Iacovelli. Monsieur le président, madame la ministre, mon cher collègue Pascal Savoldelli, mes chers collègues, le 14 octobre dernier, le Conseil de l’Union européenne a approuvé la directive relative aux travailleurs des Le compromis trouvé par les États membres, au terme de plusieurs années de négociations, marque une avancée réelle pour les droits des travailleurs qui y ont recours. La proposition de résolution déposée par le groupe CRCE-K, que nous examinons aujourd’hui, nous donne, pour la première fois, l’occasion de le reconnaître et de le saluer. Alors que le nombre des travailleurs des plateformes ne cesse de croître dans l’Union européenne – ils seraient 43 millions cette année –, les Vingt-Sept se devaient d’harmoniser les règles en vigueur au sein des États membres. C’est chose faite, même si le travail de transposition ne fait que commencer dans l’ensemble des pays de l’Union. La directive adoptée fixe ainsi pour la première fois des règles de gestion algorithmique, en garantissant davantage de transparence en matière de surveillance ou de protection des données personnelles et en interdisant les décisions automatiques. Elle rééquilibre par ailleurs le pouvoir de négociation des travailleurs en instituant une obligation légale de présomption de salariat, inversant la charge de la preuve aujourd’hui en vigueur. Elle devrait permettre un recul des abus et une plus grande sécurisation du statut d’emploi pour chaque travailleur, avec plus de droits sociaux, sans limiter pour autant les avantages et les possibilités que le travail sur plateforme peut offrir. Au cours de ces négociations, la France a maintenu une position constante. Elle n’a eu de cesse de dire que, au-delà de cette directive, les avancées les plus significatives seraient obtenues par le dialogue social entre les plateformes et les représentants des Nous le réaffirmons avec force, ce dialogue fonctionne. Il a permis d’obtenir des avancées concrètes ces dernières années. Je pense au revenu minimal par course, à l’évolution des modalités de rupture ou à la liberté de choix des courses. J’en viens au texte qui nous réunit Entendons-nous bien, si notre groupe se félicite de l’adoption de cette directive, nous ne pourrons malheureusement pas soutenir la proposition de résolution portée par nos collègues du groupe CRCE-K. Principal objet de désaccord entre nous, vous proposez de transposer « sans attendre » et « de la façon la plus ambitieuse » la directive européenne sur les travailleurs des plateformes, faisant courir le risque d’une transposition hâtive, voire d’une surtransposition, une pratique dont nous sommes coutumiers en France. Un dialogue a été amorcé par les États membres, afin de sécuriser l’interprétation à donner à ses dispositions. Au vu de la complexité de la directive, un travail précipité présenterait un risque en matière tant de sécurité juridique que de cohérence avec les orientations Savoldelli proteste.) Il ne laisserait en outre pas le temps de mener les concertations nécessaires avec l’ensemble des parties prenantes, notamment sur le sujet de la protection des données personnelles. Le délai fixé pour transposer la directive dans le droit national est de deux ans. Ce n’est pas un hasard. Laissons donc au Gouvernement, comme au Parlement, le temps de travailler. À ce titre, l’exemple espagnol que vous citez doit être considéré avec précaution. La loi Riders créant une présomption de salariat est en effet loin d’avoir atteint ses objectifs en raison de trop nombreux effets de bord. Il nous semble qu’un travail commun avec les États membres pour garantir des interprétations cohérentes du texte permettrait d’arriver à un résultat plus abouti. Pour ce qui concerne la possibilité d’édicter dans la loi des critères de subordination et de créer une aide juridictionnelle au profit des travailleurs, ainsi que vous le proposez, je rappellerai deux choses. En premier lieu, il est déjà possible pour un travailleur d’agir en justice pour demander au juge de requalifier son contrat commercial en contrat de travail. La justice a ainsi procédé à de nombreuses requalifications ces dernières années, lorsqu’elle a constaté un lien de subordination. En second lieu, les travailleurs indépendants peuvent d’ores et déjà recourir à l’aide juridictionnelle de droit commun. Je ne vois pas pourquoi l’on devrait déroger au droit commun en la matière. Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, tout en vous remerciant une nouvelle fois d’avoir soumis au débat ce sujet très important, je suis au regret de vous confirmer – vous l’aurez déjà compris – que le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants ne soutiendra pas cette proposition de résolution. M. Olivier Jacquin. Jacquin. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le combat contre le travail qui rend pauvre est au cœur de la matrice des socialistes et, plus généralement, de la gauche, en France, en Europe et dans le monde Alors que, depuis cent cinquante ans, le mouvement social n’a eu de cesse de s’organiser pour donner des droits à ceux qui n’en ont pas et des protections à ceux qui en sont dépourvus face au capitalisme vorace, voilà que le libéralisme profite d’une nouvelle révolution pour mettre à mal notre État social. Oui, la plateformisation du travail, avec la boîte noire algorithmique qu’elle porte au cœur de sa matrice, est un cheval de Troie contre notre modèle social français et européen ! Oui, la bataille pour la requalification des livreurs à vélo et des chauffeurs de VTC est un combat sociétal, plutôt que sectoriel ; il est un énième arbre cachant la forêt de la précarité et de l’exploitation des plus fragiles. Cette proposition de résolution s’inscrit dans la longue liste des initiatives, françaises et européennes, de gauche, visant à reconnaître, voire à conquérir, des droits sociaux pour les travailleurs qui en ont le plus besoin. Madame la ministre, votre politique de protection des plateformes, plutôt que de leurs travailleurs, qui est menée depuis bientôt huit ans, doit cesser ! Alors que, depuis la crise sanitaire et les confinements, les habitants des grandes villes, ainsi que, de plus en plus, ceux des villes moyennes, utilisent à l’excès les plateformes de livraison de repas, la requalification de ces travailleurs, que l’on disait alors « de deuxième ligne », s’impose. Madame la ministre, la directive européenne issue des efforts de Nicolas Schmit doit être appliquée dans sa version la mieux-disante. Les plateformes doivent être transparentes dans leur fonctionnement et leurs relations avec les travailleurs, en commençant par les algorithmes qu’elles utilisent. Nous voterons bien sûr ce texte de nos collègues communistes, mais nous posons déjà les jalons de la suite du combat. Madame la ministre, pourquoi continuez-vous d’entretenir l’Arpe ? Ce pseudo-dialogue social n’a aucun sens et ne peut être la solution ! Nous n’avons eu de cesse de le dire lors des débats sur les fameuses ordonnances Mettling, et les chauffeurs de VTC l’ont également exprimé par leur vote. Madame la ministre, il est temps de lutter contre l’exploitation des plus précaires qui sévit aujourd’hui. Nous ne sommes plus au temps des étudiants qui faisaient des livraisons à vélo pour compléter leurs fins de mois. De sous-compte en faux contrat, ce sont des milliers de travailleurs sans papiers qui sont aujourd’hui esclaves de nos applications. Donnez donc à l’Urssaf et à l’inspection du travail les moyens de contrôler efficacement les plateformes, et régularisez les Madame la ministre, alors que la France reste un phare pour les droits des travailleurs et des plus fragiles dans le monde, elle ne peut continuer à être l’Eldorado du capitalisme de plateforme, qui met à mal cent cinquante ans de progrès social. Il faut reprendre le flambeau de la conquête des droits sociaux et de la protection des plus sur les travées des groupes SER et M. Cyril Pellevat. Pellevat. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le 24 avril dernier, le Parlement européen a adopté une directive renforçant les droits de travailleurs des plateformes numériques. L’adoption d’une réglementation était nécessaire, afin de limiter certains abus qui avaient vu le jour à la suite de l’émergence des nouvelles pratiques de travail liées à l’ubérisation. Il convenait donc de protéger les travailleurs indépendants face à des conditions de travail pouvant parfois s’apparenter à des contrats de travail déguisés, tout en évitant d’oblitérer la compétitivité des entreprises. Plusieurs décisions de justice ont en effet constaté l’existence d’un lien de subordination entre le travailleur et la plateforme, ce qui peut entraîner la requalification de la relation en contrat de travail ou aboutir à une condamnation pour travail Pour cette meilleure protection, plusieurs mesures faisant l’unanimité ont été adoptées à l’échelon européen. La directive déjà évoquée permet ainsi de mieux réglementer les systèmes de surveillance algorithmiques. Les travailleurs des plateformes devront être dûment informés de l’utilisation de systèmes de surveillance ou de prises de décision automatisées en ce qui concerne leur recrutement, leurs conditions de travail ou encore leur rémunération. De même, une personne effectuant un travail via une plateforme ne pourra plus perdre son job sur la base d’une décision prise par un algorithme. Ainsi, les plateformes devront assurer une surveillance humaine des décisions importantes, celles qui affectent directement les personnes effectuant un travail via une plateforme. Cette directive renforce également la protection des données personnelles des travailleurs, puisque les systèmes de surveillance ou de prise de décision automatisés seront interdits aux fins de traitement de certaines données à caractère personnel, notamment les données biométriques ou celles qui concernent l’état émotionnel ou psychologique du travailleur. Enfin, et c’est le point sur lequel il a été le plus difficile de trouver un accord entre les États membres, la directive tend à créer une présomption de relation de travail, par opposition au travail indépendant. Cette présomption s’appliquerait dès que des faits indiquent la présence d’un contrôle et d’une direction, conformément au droit national et aux conventions collectives, et en tenant compte de la jurisprudence européenne. Les États membres devront établir cette présomption légale d’emploi à l’échelle nationale, afin de corriger le déséquilibre de pouvoir entre la via la plateforme. La présomption sera certes réfutable, mais la charge de la preuve incombera à la plateforme : celle-ci devra prouver que la relation contractuelle n’est pas une relation de travail. Cette mesure a fait l’objet d’un clivage entre, d’un côté, l’Espagne et la Belgique, qui voulaient un texte particulièrement ambitieux, et, de l’autre, les États de l’Europe du Nord, ainsi que la France, qui souhaitaient davantage miser sur la négociation collective. Force est de constater que c’est bel et bien la première solution qui a été retenue et que, en vertu du droit européen, la France sera obligée de l’appliquer. La transposition de la directive devra donc intervenir d’ici au mois de décembre 2026, soit dans moins d’un an. Au regard de la complexité du sujet en question, qui devra s’insérer au sein de notre droit du travail, dont nous savons qu’il est déjà bien fourni, ce délai apparaît assez court. Je ne doute pas que les services du ministère du travail sont d’ores et déjà à l’œuvre pour assurer une transposition cohérente. Aussi, l’objet de cette proposition de résolution, à savoir un appel à une transposition rapide de la directive, me paraît, ainsi qu’au groupe Les Républicains, inopportun. Les délais sont déjà extrêmement contraints et si, à l’instar des auteurs de la proposition de résolution, nous souhaitons une mise en œuvre ambitieuse de la directive, il convient de laisser du temps au temps. Une transposition précipitée ne pourrait en effet avoir que des effets délétères, pour les travailleurs comme pour les entreprises françaises qui s’inscrivent dans le modèle des plateformes Le Parlement aura éventuellement son mot à dire lorsque le projet de loi de transposition sera déposé, s’il le juge opportun. Dans l’attente, comme les autres membres de mon groupe, je voterai contre cette proposition de résolution, dont l’objectif peut sembler positif à première vue, mais qui, en réalité, n’encourage pas réellement une transposition effective de la directive. (Applaudissements Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je veux avant tout remercier les sénateurs du groupe CRCE-K, en particulier M. Pascal Savoldelli, d’avoir fait inscrire cette proposition de résolution à l’ordre du jour de votre assemblée. Oui, les travailleurs des plateformes méritent d’être protégés ; ils doivent l’être, que ce soit par la loi ou par des dispositions conventionnelles. C’est un sujet qui m’est personnellement cher. En tant que députée de Paris, en 2023, j’avais d’ailleurs rencontré l’un des avocats des livreurs en grève d’une des plateformes qui a été mentionnée, cet avocat travaillant dans ma circonscription. Savoldelli. Vous avez aussi été la conseillère de Macron dans ses discussions avec Comme vous, je pense que la directive 2024/2831 constitue une avancée importante sur deux plans. Il faut d’ailleurs se féliciter que, en quelques mois, l’Union européenne ait pu adopter deux directives de progrès : celle dont nous discutons, mais aussi la directive relative à la transparence des différences de rémunération entre hommes et femmes, deux textes dont nous devrons naturellement délibérer et qu’il nous faudra transposer d’ici au Face au développement de nouvelles formes économiques, le Gouvernement est attentif à tenir un double équilibre. D’un côté, nous devons permettre le développement des plateformes qui, en répondant à des besoins nouveaux, du côté tant des consommateurs que des travailleurs, participent à la création de valeur et d’emplois ; de l’autre, il importe de bâtir une régulation sociale protectrice pour les travailleurs, dans la mesure où leurs relations avec les plateformes peuvent être déséquilibrées. Ce déséquilibre peut être particulièrement marqué en matière d’accès aux droits – je pense à la santé, aux accidents du travail, ou à la prévoyance –, d’autant que, comme cela a été souligné, ces travailleurs travaillent souvent de manière isolée et éprouvent par conséquent des difficultés à se rassembler pour défendre leurs droits. La législation française s’est donc adaptée pour renforcer les obligations et les responsabilités sociales des plateformes vis-à-vis des travailleurs indépendants. Nous avons fait émerger un cadre de négociation collective spécifique, avec la création en 2021 de l’Autorité de régulation des plateformes électroniques. Ce dialogue est parfois difficile, en particulier en raison de l’asymétrie qui existe entre les acteurs, mais il a produit des résultats qui sont déjà concrets ; ce n’est donc pas tout à fait un cache-misère, comme j’ai pu l’entendre dire ici et là. Au total, neuf accords ont été conclus ces dernières années. Ces accords, ce ne sont pas les plateformes qui les édictent : ils sont conclus par les partenaires sociaux. Il y en a eu cinq dans le secteur des VTC, sur le prix de la course, la méthode, la transparence, les revenus et le libre choix, et quatre dans le secteur de la livraison, sur les ruptures de contrat, les revenus, la méthode et les Je me dois aussi de rappeler que le droit en vigueur permet déjà au juge de requalifier une relation commerciale en contrat de travail, comme cela a été rappelé par un certain nombre d’orateurs. Depuis mars 2020, la Cour de cassation a ainsi pu rendre une série de décisions très importantes en faveur de requalifications significatives. Parallèlement, en matière pénale, le juge a pu prononcer plusieurs condamnations pour travail La directive dont nous débattons a été publiée, il faut tout de même le rappeler, le 11 novembre 2024, soit il y a trois mois seulement. Nous nous rejoindrons sur un point : ce texte est très ambitieux. Il mérite donc que nous prenions collectivement le temps, notamment avec les partenaires sociaux, d’en analyser la portée. Des travaux techniques sont d’ailleurs toujours en cours à Bruxelles, où la Commission européenne anime des groupes de travail pour éclaircir certains points. Je pense notamment aux dispositions relatives à la gestion algorithmique, qui imposent aux plateformes des obligations pour l’usage qu’elles font des systèmes automatisés de surveillance et de prise de décision dans leurs relations commerciales avec les travailleurs. Ces dispositions nouvelles constituent un ensemble de règles spéciales par rapport au règlement général sur la protection des données (RGPD), au code du travail, ou encore à la loi Informatique et Libertés. L’effet qu’aura leur transposition sur notre droit nécessite donc un travail approfondi. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’aucun pays de l’Union européenne n’ait encore transposé cette directive : tout cela mérite un peu de temps. Les auteurs de la proposition de résolution demandent au Gouvernement de transposer rapidement, dès maintenant, mais ce travail va prendre quelques mois. Ce temps sera nécessaire et utile. Le Gouvernement a mis en action un travail interministériel pour instruire l’ensemble des questions techniques, notamment celles qui portent sur le management algorithmique, question beaucoup plus complexe qu’on ne le croit. Nous souhaitons engager sur cette base des concertations approfondies avec les partenaires sociaux, pour évaluer l’impact de ces dispositions sur le secteur économique concerné et assurer une transposition aussi optimale qu’adaptée au modèle français, fondé sur le dialogue social. Comme cela a été souligné par un certain nombre d’orateurs, la réalité économique des plateformes dépasse désormais les secteurs du transport de personnes et de la livraison. Nous devons donc identifier, ensemble, nos interlocuteurs dans l’ensemble des secteurs concernés. Notre objectif est de commencer des consultations formelles à partir de mai ou juin 2025. Le Parlement sera évidemment saisi, bien en amont de l’échéance du 2 décembre 2026, car je connais l’engagement des parlementaires sur cette question. Vous pouvez ainsi constater que, en tant que ministre du travail, je souhaite transposer cette directive européenne dans le temps imparti, en menant toutes les concertations nécessaires. Quant à ce que vous nous proposez, mesdames, messieurs les sénateurs, à savoir une transposition express qui serait forcément une surtransposition, je ne saurais malheureusement vous suivre dans cette voie. Dès lors, pour toutes les raisons que j’ai exposées, j’invite votre assemblée à rejeter cette Nous allons procéder au vote sur la proposition de de résolution tendant à l’application en droit français de la directive européenne relative à l’amélioration des conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques Le Sénat, Vu l’article 34-1 de la Vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), notamment son article 101, Vu le traité sur l’Union Vu l’article 31 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne du 26 octobre 2012 (2012/C 326/02), Vu la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à l’amélioration des conditions de travail dans le cadre du travail via une plateforme COM (2021) 762 final, Vu la résolution 2019/2186 (INI) du Parlement européen du 16 septembre 2021 sur des conditions de travail, des droits et une protection sociale justes pour les travailleurs de plateformes – nouvelles formes d’emplois liés au développement Vu le vote du Parlement européen du 2 février 2023 en faveur de la décision d’engager des négociations interinstitutionnelles sur la proposition de directive du Vu le rapport (A9-0301/2022) adopté le 12 décembre 2022 par la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen sur la proposition de directive du Vu les discussions au sein du Conseil ou de ses instances préparatoires qui ont eu lieu entre le 10 décembre 2021 et le 12 juin 2023, Vu le document intitulé « FR comments on the provisional agreement rejected at Coreper of 22 December 2023 », Vu le rapport de la Commission européenne sur le « Travail à la demande » du Vu le rapport du Parlement européen sur les « Travailleurs des plateformes : défi et opportunité pour le marché du travail » du Vu l’avis du Comité économique et social européen sur « Le travail dans l’économie collaborative : aspects économiques et sociaux », émis le 25 janvier 2016, économique et social européen sur « Le rôle des plates-formes numériques dans la transformation du travail », émis le 25 septembre 2020, Vu le rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) intitulé « Travailler à l’ère de la plateforme : Rapport sur l’emploi dans l’économie des plateformes » publié en 2018, Vu le rapport d’information du Sénat n° 867 (2020-2021) de M. Pascal Savoldelli, fait au nom de la mission d’information sur l’ubérisation de la société, intitulé « Plateformisation du travail : agir contre la dépendance économique et sociale » déposée le 29 septembre 2021, Sénat n° 27 (2022-2023) de Mmes Pascale Gruny et Laurence Harribey, fait au nom de la commission des affaires européennes, intitulé « Travailleurs de plateformes : pour un cadre européen protecteur et adapté » déposé le Vu le rapport de la commission d’enquête relative aux révélations des Uber Files : l’ubérisation, son lobbying et ses conséquences, de Mme Danielle Simonnet, n° 1521 (16e législature), adopté le Vu l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) rendu le 20 décembre 2017 dans l’affaire C-434/15 affirmant que le service UberPop était un service de transport et non un service de la société de l’information, Vu l’arrêt « Bardou » de la chambre civile de la Cour de cassation du 6 juillet 1931 posant le lien de subordination comme critère à la reconnaissance de l’existence d’un contrat de travail, Vu les arrêts de la chambre sociale de la Cour de cassation sur les pourvois n° 17-20.079 du 28 novembre 2018 (Take Eat Easy) et n° 19-13.316 du 4 mars 2020 (Uber), Vu le jugement du tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire Deliveroo du 19 avril 2022 (n° 20/0714) infligeant à Deliveroo France une amende de 375 000 euros pour « travail dissimulé », Vu le jugement du conseil des prud’hommes de Lyon du 20 janvier 2023 condamnant la société Uber à requalifier les contrats de partenariat de 139 chauffeurs en contrats de travail et à leur verser 17 millions d’euros, Vu les observations définitives de la Cour des comptes relatives aux conseils de prud’hommes en date de Vu la décision du tribunal aux Pays-Bas dans l’affaire Rider X (Pays-Bas, 2018) statuant en faveur d’un livreur de repas à vélo et affirmant qu’il était un employé plutôt qu’un entrepreneur Vu la décision du tribunal espagnol dans l’affaire Glovo (Espagne, 2019) ayant requalifié le contrat d’un livreur de Glovo en contrat de travail et reconnu ainsi son statut Vu la décision du Parquet de Milan du 24 février 2021 enjoignant à plusieurs plateformes de procéder à la « requalification contractuelle » de leurs relations avec leurs 60 000 chauffeurs en Vu la décision du tribunal du district d’Amsterdam du 13 septembre 2021 affirmant que « la relation juridique entre Uber et ces chauffeurs répond à toutes les caractéristiques d’un contrat de Considérant que les 28,3 millions de travailleurs des plateformes européens représentent autant que les emplois du secteur de l’industrie manufacturière et qu’ils sont amenés à croître de façon exponentielle pour atteindre 43 millions en 2025 ; Considérant que ce serait près de 5 millions d’indépendants européens (19 % du total) qui devraient être requalifiés ; Considérant que le niveau de précarisation menace les systèmes de protection sociale des États-membres de l’Union européenne, si bien que 55 % gagnent moins que le salaire minimum horaire net du pays où ils ou elles travaillent et que 41 % du temps consacré au travail via une plateforme n’est pas rémunéré ; Considérant les carences du modèle d’organisation et de représentation des travailleuses et travailleurs des plateformes numériques de travail du fait de l’hétérogénéité de leurs tâches et de leur Considérant les excès et le dévoiement du statut d’autoentrepreneur, notamment en période de crise économique ; Considérant les situations de concurrence déloyale qui menacent des pans entiers de certains secteurs économiques traditionnels ; Considérant l’évolution du cadre législatif espagnol supprimant la présomption d’indépendance au profit d’une présomption de salariat avec une reconnaissance de la place centrale de l’algorithme et de la responsabilité sociale des plateformes numériques de travail ; Considérant que les décisions de justice convergent vers la requalification et la reconnaissance de la Considérant que la multiplication des contentieux de ces travailleurs et travailleuses engorge les tribunaux et allonge significativement les délais subis par les justiciables ; Appelle le Gouvernement à transposer, au plus vite, sans attendre le délai de deux années et de la façon la plus ambitieuse, les dispositions de la directive sur les travailleurs des plateformes numériques, y compris quand ceux-ci sont dans une relation contractuelle avec des intermédiaires, au sens de l’article 3 de la directive ; Invite le Gouvernement à prendre des mesures de contrôle importantes pour permettre une détermination correcte du statut professionnel, le cas échéant, via l’édiction dans la loi de critères de subordination adossés à la présomption légale de salariat pour toutes et tous les travailleurs de plateformes en proie à un contrôle et une Encourage la mise en place de procédures simples et lisibles en faveur de la reconnaissance d’une présomption légale aux travailleuses et aux travailleurs afin de les requalifier, y compris pour satisfaire des enjeux fiscaux et sociaux ; Estime impératif le renforcement des moyens de l’inspection du travail par le recrutement d’un nombre significatif d’agents de contrôle à même, notamment, d’engager les procédures appropriées à la suite d’un contrôle pour caractériser en droit la présomption de salariat afin de rendre effectifs les articles 4 et 5 de la Salue la mise en place d’une véritable régulation applicable aux données personnelles des travailleuses et des travailleurs des plateformes ; Encourage la mise à la disposition, prévue à l’article 9 de la directive, des systèmes de surveillance ou de prise de décision automatisés des travailleurs, de leurs représentants et des agences de contrôles, seule à même d’ouvrir la boîte noire que constitue la subordination S’inquiète qu’il appartienne aux plateformes numériques d’évaluer les risques des systèmes de surveillance ou de prise de décision automatisés et de prendre des mesures protectrices alors que des institutions publiques de contrôle paraissaient toutes indiquées pour le faire ; Regrette la place qui est laissée aux représentants des travailleurs alors que le dialogue social est erratique, dysfonctionnel et que la représentativité de la diversité des métiers n’est pas garantie au sein de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi Invite le gouvernement à prévoir des procédures de recours et des mesures de sanction en cas de rétention d’information de la part des plateformes numériques, prévues à l’article 17 de la Souhaite que des dispositions contraignantes soient prises pour garantir la possibilité pour les travailleurs de se contacter, le cas échéant pour s’organiser et faire valoir leurs droits, de façon sécurisée et sans surveillance, conformément aux exigences de l’article 20 de la Invite le Gouvernement à donner toute latitude aux juridictions nationales pour l’accès à des informations confidentielles lorsqu’elles font office de preuve ; Encourage la mise en place d’une aide juridictionnelle pour les travailleuses et travailleurs de plateformes engagés dans un contentieux en faveur de la reconnaissance de leur statut de salarié ; prévoir des dispositions fermes contre les représailles, sur fond de discrimination pouvant aller jusqu’au licenciement, qui pourraient être intentées contre les travailleurs des plateformes engagés dans une procédure, contentieuse ou non, visant au respect de leurs Souhaite une coopération renforcée entre les autorités compétentes et les juridictions nationales des États membres pour faire respecter les dispositions de la Insiste sur la possibilité conférée aux États membres, en vertu de l’article 26 de la directive, « d’appliquer ou d’instaurer des dispositions législatives, réglementaires ou administratives plus favorables aux travailleurs des plateformes, ou de favoriser ou de permettre l’application de conventions collectives qui sont plus favorables aux travailleurs des plateformes, conformément aux objectifs de la présente sur l’ensemble collègues, je rappelle que la conférence des présidents a décidé que les interventions des orateurs valaient explication de Je mets aux voix la proposition de résolution. (Le scrutin a présidence, le résultat du scrutin n° 205 : Mme Ghislaine Senée. Senée. Lors du scrutin public n° 200 sur l’article 1er de la proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation, mon collègue Grégory Blanc souhaitait s’abstenir. l’analyse politique du scrutin. président. En application du cinquième alinéa de l’article 13 de la Constitution, ainsi que de la loi organique et de la loi ordinaire du 23 juillet 2010 prises pour son application, la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport a émis un avis favorable, par vingt voix pour et aucune voix contre, à la nomination de Mme Coralie Chevallier à la présidence du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement collègues, par lettre en date de ce jour, le Gouvernement a demandé l’inscription à l’ordre du jour du mercredi 12 mars de trois conventions internationales, qui seraient examinées selon la procédure d’examen simplifiée. Acte est donné de cette demande. Nous pourrions en conséquence fixer le délai limite de demande de retour à la procédure normale pour l’examen de ces conventions au lundi 10 mars à quinze heures. Par ailleurs, par lettre en date de ce jour, M. François Patriat, président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, demande l’inscription à l’ordre du jour de l’espace réservé à ce groupe, le mercredi 9 avril, de la proposition de loi relative à la reconnaissance de la responsabilité de l’État et à l’indemnisation des victimes du chlordécone, ainsi que de la proposition de loi visant à améliorer le traitement des maladies affectant les cultures végétales à l’aide d’aéronefs Nous pourrions prévoir une discussion générale de quarante-cinq minutes pour chacun de ces textes et fixer le délai limite de dépôt d’amendements en séance publique respectivement au lundi 7 avril à douze heures, pour le premier, et au jeudi 3 avril à douze heures, pour le second. Le délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes dans la discussion générale pourrait enfin être fixé, pour chacun de ces textes, au mardi 8 avril à quinze Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à demain, jeudi De dix heures trente à treize heures et de quatorze heures trente à seize heures : (Ordre du jour réservé au groupe UC) Proposition de loi visant à interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire, présentée par M. Stéphane Demilly et plusieurs de ses collègues (texte n° 190 rectifié, 2023-2024) ; Proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, présentée par MM. Pierre-Antoine Levi, Bernard Fialaire et plusieurs de leurs collègues (procédure accélérée ; texte de la commission n° 336, À l’issue de l’espace réservé au groupe UC et au plus tard à seize heures : Conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 356, 2024-2025). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée à dix-neuf heures cinquante.) nomination de membres d’une commission d’enquête Aucune opposition ne s’étant manifestée dans le délai d’une heure prévu par l’article 8 du règlement, la liste des candidatures préalablement publiée est ratifiée. d’enquête sur la libre administration des collectivités territoriales, privées progressivement de leurs recettes propres, et sur les leviers à mobiliser demain face aux défis de l’investissement dans la transition écologique et les services publics de proximité (dix-neuf MM. Pascal Allizard, Jean-Baptiste Blanc, Mme Isabelle Briquet, MM. Bernard Buis, Rémi Cardon, Cédric Chevalier, Mme Brigitte Devésa, M. Thomas Dossus, Mme Corinne Féret, MM. Olivier Henno, Jean-Raymond Hugonet, Mmes Brigitte Hybert, Corinne Imbert, MM. Ahmed Laouedj, Bernard Pillefer, Christian Redon-Sarrazy, Jean Sol, Laurent Somon et Mme Marie-Claude d’une éventuelle commission mixte paritaire La liste des candidats désignés par la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale pour faire partie de l’éventuelle commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion de la proposition de loi relative au renforcement de la sûreté dans les transports a été publiée conformément à l’article 8 quater du par l’article 8 quater du règlement, cette liste est ratifiée. Les représentants du Sénat à cette éventuelle commission mixte paritaire sont : Mmes Muriel Jourda, Nadine Bellurot, Catherine Di Folco, Isabelle Florennes, M. Christophe Chaillou, Mme Marie-Pierre de La Gontrie et M. Teva Rohfritsch ; Mme Françoise Dumont, Lauriane Josende, MM. Hervé Marseille, Jérôme Durain, Mme Cécile Cukierman, MM. Pierre Jean Rochette, Michel Masset. Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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https://www.senat.fr/seances/s202502/s20250218/s20250218_mono.html
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de Mme Sylvie Vermeillet M. François Bonhomme, Mme Catherine Conconne. 1. Procès-verbal 2. Questions de loups en haute-marne n° 287 de M. Bruno Sido. – Mme Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire ; M. Bruno Sido. préoccupante des services d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières n° 093 de M. Stéphane Le Rudulier. – Mme Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. « breizhmer » et loi égalim n° 310 de M. Simon Uzenat. – Mme Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. renforcement de la filière aluminium en france n° 286 de M. Bruno Rojouan. – Mme Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique. conséquences de la modification du régime fiscal des chambres d’hôtes n° 211 de M. Olivier Paccaud. – Mme Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence d’harmonisation de la taxe d’enlèvement des ordures n° 293 de Mme Agnès Canayer. – Mme Clara artificielle et du numérique ; Mme Agnès Canayer. lutte contre les rodéos motorisés dans la commune de compiègne n° 245 de M. Édouard Courtial. – Mme Clara dispositif de cessation anticipée lié à l’exposition à n° 302 de M. André Guiol. – Mme Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants. augmentation des attaques au couteau n° 316 de Mme Agnès Evren. – Mme Clara artificielle et du numérique ; Mme Agnès Evren. niveau de pollution résultant de l’exploitation militaire du site du commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives de n° 255 de Mme Anne-Sophie Romagny. – Mme Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants. de la procédure de l’amende forfaitaire aux contraventions pour non-respect d’un arrêté de police du maire n° 260 de M. Michel Savin. – Mme Patricia et des anciens combattants ; M. Michel Savin. transparence sur le meurtre d’un jeune homme au centre pénitentiaire de n° 266 de Mme Valérie Boyer. – Mme Patricia bornage du détachement des personnels de l’éducation nationale dans le réseau d’enseignement français à l’étranger n° 250 de M. Yan Chantrel. – M. Philippe Baptiste, ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche ; M. Yan Chantrel. contrats animateurs et accompagnants d’élève en situation de handicap n° 241 de Mme Pauline Martin. – M. Philippe recherche ; Mme Pauline Martin. accompagnant des élèves en situation de handicap n° 284 de Mme Sonia de La Provôté. – M. Philippe Baptiste, ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. convention liant les médecins de montagne à l’assurance maladie et absence de reconnaissance financière des actes spécifiques aux urgences en milieu montagnard n° 247 de Mme Sylviane Noël. – M. Philippe stratégie pour l’avenir du cambrésis 2027 n° 301 de M. Guislain Cambier. – Mme Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la ruralité ; M. Guislain Cambier. réalisation de l’opération « 1 000 cafés » n° 268 de Mme Else Joseph. – Mme Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la ruralité ; Mme Else Joseph. dérégulé de la sous-location n° 020 de M. Jean-Michel Arnaud. – la ruralité ; M. Jean-Michel Arnaud. occupation de la gaîté lyrique par des jeunes en attente de recours n° 315 de M. Rémi Féraud. – la ruralité ; M. Rémi Féraud. soutien à la mytiliculture et lutte contre la prédation n° 306 de Mme Sylvie Robert. – la ruralité ; Mme Sylvie Robert. chasse de gibiers d’eau et conséquence des recommandations européennes n° 307 de M. Mickaël Vallet. – la ruralité ; M. Mickaël Vallet. traitement et recyclage des cartouches et bonbonnes de protoxyde d’azote Question n° 267 de Mme Michelle Gréaume. – Mme Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la ruralité. Suspension et reprise de la séance DE M. Gérard Larcher 3. Souveraineté alimentaire et agricole. – Suite de la discussion en procédure accélérée et adoption d’un projet de loi dans le texte de la commission modifié sur l’ensemble M. Bernard Buis M. Henri Cabanel M. Daniel Salmon Adoption, par scrutin public solennel n° 196, du projet de loi dans le texte de la commission, modifié. Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté DE Mme Sylvie Robert 4. Mise au point au sujet de votes 5. Candidatures à une commission mixte paritaire et à une commission 6. Principe de laïcité dans le sport. – Adoption d’une proposition de loi dans le texte de M. Michel Savin, auteur de la proposition de loi Piednoir, rapporteur de la commission de la culture Buffet, ministre auprès du ministre d’État, ministre de M. Claude Kern Clôture de la discussion générale. DE M. Dominique Théophile Amendements identiques nos 4 de Mme Sylvie Robert, 9 de Mme Mathilde Ollivier et 28 rectifié quinquies de M. Pierre Ouzoulias. – . au règlement identiques nos 4 de Mme Sylvie Robert, 9 de Mme Mathilde Ollivier et 28 rectifié quinquies de M. Pierre Ouzoulias (suite). – Rejet, par scrutin public n° 197, des trois amendements. Amendement n° 17 de M. Thomas Dossus. – Rejet. Amendement n° 23 de Mme Samantha Cazebonne. – Rejet. Amendement n° 31 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 29 de la commission. – Adoption. Amendement n° 8 rectifié ter de M. Pierre-Antoine Levi. – rectifié quater de M. Pierre-Antoine Levi. – Amendement n° 22 rectifié quater de Mme Else Joseph. – Adoption. Amendement n° 11 de Mme Mathilde Ollivier. – Rejet. Amendement n° 10 de Adoption, par scrutin public n° 198, de l’article modifié. n° 27 rectifié quinquies de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Article 2 identiques nos 2 rectifié ter de M. Bernard Fialaire, 5 de Mme Sylvie Robert, 12 de Mme Mathilde Ollivier, 19 rectifié de Mme Samantha Cazebonne et 25 rectifié quater de M. Pierre Ouzoulias. – Rejet des cinq amendements. Amendement n° 30 de la Adoption de l’article modifié. identiques nos 6 de Mme Sylvie Robert, 13 de Mme Mathilde Ollivier et 20 rectifié de Mme Samantha Cazebonne. – Rejet des trois amendements. Amendement n° 14 de Adoption de l’article. identiques nos 3 rectifié ter de M. Bernard Fialaire, 7 de Mme Sylvie Robert, 16 de Mme Mathilde Ollivier, 21 rectifié de Mme Samantha Cazebonne et 26 rectifié quater Amendement n° 15 rectifié de Mme Mathilde Ollivier. – Rejet. Amendement n° 32 du Après l’article n° 1 rectifié de Mme Alexandra Borchio Fontimp. – Retrait. M. Max Brisson Corbière Naminzo M. Laurent Lafon, président de la commission de la culture Adoption, par scrutin public n° 199, de la proposition de loi dans le texte de la commission , modifié. 7. Mises au point au sujet de votes 8. Ordre du de membres d’une commission mixte paritaire d’un membre d’une commission d’enquête compte rendu intégral Présidence de Mme Sylvie Vermeillet présidente. La séance est (La séance est ouverte à onze heures.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves présidente. L’ordre du jour appelle les réponses à des questions orales. attaques de loups en haute-marne présidente. La parole est à M. Bruno Sido, auteur de la question n° 287, adressée à Mme la ministre de l’agriculture et de la souveraineté Sido. Madame la ministre, j’appelle votre attention sur la recrudescence des attaques de loups dans le département de la Haute-Marne. Le loup est dans la bergerie, si je puis dire. Il y a urgence, chaque jour la situation devient de plus en plus dramatique : depuis novembre 2024, soixante-dix-sept bêtes ont été tuées, dont cinquante-quatre en 2025, et vingt-sept Les attaques se multiplient à un rythme alarmant. Les loups prolifèrent sans contrôle. Sans prédateur naturel, la pression sur les troupeaux ne cesse d’augmenter. Les conséquences sont catastrophiques : les ovins sont stressés, l’agnelage est menacé et la filière est en grand danger. Les éleveurs n’en peuvent plus. Excédés, désespérés, ils assistent impuissants à ces attaques répétées et font face à une administration qui reste sourde à leur détresse. Certains, à bout de forces, vont jusqu’à vendre leurs troupeaux. Les moyens de protection engagés par l’État se révèlent largement insuffisants : les filets de protection, censés dissuader les loups, sont contournés ; les chiens de protection et les tirs de défense, très encadrés, ne suffisent pas. Les loups attaquent toujours. Ce n’est plus tenable. L’avenir de l’élevage ovin dans le département est en péril. Les agriculteurs veulent simplement pouvoir vivre de leur travail et exercer leur métier dans des conditions sereines. Aussi, madame la ministre, quels moyens concrets l’État compte-t-il mettre en place ? Quels engagements budgétaires et quelles actions durables le Gouvernement envisage-t-il pour protéger la filière ovine en Haute-Marne ? Mme la ministre. ministre de et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur Bruno Sido, la prédation du loup est un sujet très difficile et je connais le désarroi de nos éleveurs. Élue moi-même d’un territoire très touché, je suis résolue à agir de manière déterminée en la matière. Tout d’abord, je rappelle l’adoption du nouveau plan national d’action loup, qui, pour la première fois, traduit une réelle ambition de protection des activités d’élevage aujourd’hui menacées. Les chiffres sont terribles : la prédation lupine, c’est plus de 4 000 constats d’attaque par an et plus de 12 000 animaux tués. Il nous faut donc réagir. En 2024, mon ministère a engagé 41 millions d’euros pour soutenir les éleveurs. Nous poursuivrons cet effort en 2025, malgré les difficultés budgétaires. En ce qui concerne les réparations, la prise en compte des dommages indirects est notre objectif. Nous avons donc anticipé une augmentation d’environ 50 % des indemnisations dans le budget 2025, pour un total de 9 millions d’euros. Pour les troupeaux non protégeables, le travail se poursuit pour faciliter in fine la délivrance des autorisations de tirs de défense et permettre les indemnisations. J’ai pris, la semaine dernière, un arrêté allant en ce sens. L’article 16 du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PJLOA), en cours de discussion, viendra renforcer la sécurité juridique de ces dispositions. Par ailleurs, vous savez que je me suis engagée de toutes mes forces, sans tergiverser, dans le combat européen du déclassement du loup pour permettre enfin de passer d’une logique de défense à une logique de régulation de la population. Soyons clairs, monsieur le sénateur, l’indemnisation ne résout pas tout : nous souhaitons qu’il y ait moins de prédation. Enfin, en ce qui concerne plus particulièrement votre département de la Haute-Marne, les attaques sont le fait d’un loup solitaire bien identifié. Mon cabinet a pris l’attache du préfet coordonnateur du plan national d’actions sur le loup, qui connaît bien votre département. À ma demande, une brigade de l’Office français de la biodiversité (OFB) sera dépêchée sur place dès la semaine prochaine pour tenter de prélever ce loup, qui n’a causé que trop de dégâts. M. Bruno Sido, pour la réplique. Sido. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre. Je regrette tout de même que l’administration ait tendance à minimiser le nombre d’attaques. Par ailleurs, pour poser des filets de protection, les éleveurs demandent des moyens financiers d’urgence – ils comptent sur vous ! Enfin, sachez que deux jeunes éleveurs, qui travaillent dans le secteur où attaque le loup, sont aujourd’hui suivis par la cellule psychologique de la Mutualité sociale agricole (MSA). situation préoccupante des services d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières M. Stéphane Le Rudulier, auteur de la question n° 093, adressée à Mme la ministre de l’agriculture et de la Le Rudulier. Madame la ministre, je souhaite vous alerter sur la situation très préoccupante des services d’inspection vétérinaire et phytosanitaire affectés aux frontières, tout particulièrement au port de Fos-sur-Mer. Comme vous le savez, ces services jouent un rôle vital dans la surveillance sanitaire des importations animales et végétales. Ils garantissent la sécurité des consommateurs, ainsi que la protection des filières agricoles et agroalimentaires françaises. Or, depuis plusieurs années, les professionnels du secteur signalent des dysfonctionnements notables. Ces difficultés, dues en partie à un manque d’effectifs, ont un impact sur l’efficacité des contrôles sanitaires, retardent fortement les importations et affectent in fine la compétitivité des entreprises françaises. La situation est particulièrement catastrophique sur le port de Fos-sur-Mer, où des emplois locaux sont menacés. Madame la ministre, il est vital de maintenir la chaîne d’approvisionnement, tout comme le haut niveau de service, afin d’enrayer le phénomène grandissant de report des trafics vers d’autres ports européens, notamment celui de Barcelone. Face à ce constat des plus alarmants, je souhaiterais connaître les mesures concrètes que le Gouvernement envisage de mettre en œuvre pour renforcer les moyens humains et matériels des services vétérinaires, améliorer leur fonctionnement et ainsi garantir la compétitivité des ports français. Je m’interroge également sur les perspectives envisageables à court terme pour résoudre les difficultés rencontrées par les opérateurs économiques concernés sur le port de Fos-sur-Mer. et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur Stéphane Le Rudulier, le Gouvernement partage pleinement vos préoccupations : le bouclier sanitaire aux frontières est très important pour garantir la compétitivité des ports Notre objectif est bien de limiter le temps d’attente des marchandises dans les postes de contrôle frontaliers (PCF) du service (Sivep) du ministère, tout en garantissant un niveau élevé de sécurité sanitaire pour les consommateurs et pour les filières agricoles et agroalimentaires de l’Union européenne. C’est dans cette perspective que, chaque année, les moyens mis à disposition de chaque poste de contrôle frontalier sont revus au regard des flux réels contrôlés dans les douze derniers mois : il s’agit d’adapter les effectifs présents à la réalité des opérations de contrôle. J’insiste sur les contrôles qui ne peuvent être réalisés que par des vétérinaires, ce qui peut être particulièrement gênant en cas de vacance de poste. Pour éviter ces carences, un décret en Conseil d’État encadre notamment, depuis 2019, le recrutement de vétérinaires de nationalité En outre, un dispositif de recrutement d’agents en contrat à durée indéterminée, dès le premier contrat, a été mis en place depuis 2023 pour renforcer l’attractivité de ces services. Concernant plus précisément le poste de contrôle frontalier de Fos-sur-Mer, un dispositif adapté de soutien a été déployé afin de faciliter la réorganisation des opérations sur place et le recours à d’autres PCF, grâce à la dématérialisation des procédures de contrôle sanitaire et phytosanitaire. En seulement quelques jours, le retard ponctuel qui avait été constaté a pu être rattrapé. Ce dispositif pourra être déployé de nouveau en cas de difficulté à Fos-sur-Mer et sur d’autres sites. En outre, une dotation supplémentaire est prévue cette année pour le port de Fos-sur-Mer au titre de la loi de finances Vous le voyez, monsieur le sénateur, les services de l’État sont pleinement mobilisés pour assurer la fluidité des opérations de contrôle sanitaire et phytosanitaire à label « breizhmer » et loi égalim M. Simon Uzenat, auteur de la question n° 310, adressée Uzenat. Madame la ministre, l’article 24 de la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (Égalim) a fixé un objectif d’au moins 50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de produits bio, dans la restauration collective publique à partir du 1er janvier 2022. En application de l’article L. 230-5-1 du code rural et de la pêche maritime, introduit par l’article 24 précité, le décret du 23 avril 2019 relatif à la composition des repas servis dans les restaurants collectifs précise la liste des signes d’identification de la qualité et de l’origine, les fameux Siqo, et des mentions valorisantes entrant dans le décompte de l’objectif de 50 %. Il s’agit notamment des produits issus de l’agriculture biologique ou en conversion, des produits bénéficiant d’autres signes ou mentions figurant à l’article L. 640-2 du même code, qui sont définis par décret, ou encore des produits issus du commerce équitable ou bénéficiant de l’écolabel « pêche C’est dans ce contexte que la région Bretagne soutient la mise en place du label marque « Breizhmer », avec l’ambition qu’il soit reconnu comme « Siqo Égalim », mais les pouvoirs publics ne peuvent favoriser un label privé plutôt qu’un autre. En outre, ils ne peuvent autoriser les acheteurs publics à intégrer unilatéralement de nouveaux labels dans cette liste. Pour autant, les acheteurs qui exigent des produits bénéficiant du label « pêche durable » sont dans l’obligation, conformément au code de la commande publique, de prendre également en considération les produits équivalents, c’est-à-dire les autres produits apportant les mêmes garanties. L’appréciation de cette équivalence est laissée au jugement de l’acheteur, lequel peut considérer qu’un faisceau d’indices existe, conformément à l’article R. 2111-15 du code de la commande publique. Concernant l’appréciation de l’équivalence, aux termes de l’article 24 de la loi Égalim, les acheteurs doivent être guidés par la satisfaction des exigences des labels concernés, ce qui ouvre la voie à une approche multi-labels. Madame la ministre, le Gouvernement prévoit-il de modifier le décret du 23 avril 2019 pour reconnaître d’autres labels ? L’approche multi-labels pour apprécier l’équivalence peut-elle être considérée comme la procédure idoine à mettre en œuvre par les acheteurs ? Quelle position l’acheteur doit-il adopter pour que cette reconnaissance soit ensuite juridiquement opposable ? et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur Simon Uzenat, il existe aujourd’hui cinq signes d’identification de la qualité et de l’origine, communément appelés les Siqo : l’appellation d’origine protégée ou contrôlée (AOP-AOC) ; l’indication géographique protégée (IGP) ; le label rouge (LR) ; la spécialité traditionnelle garantie (STG) ; l’agriculture biologique (AB). Ces signes répondent tous à une définition précise et appellent au respect strict d’un cahier des charges transparent et contrôlé. Ils apportent donc des garanties aux Ainsi, les Siqo ne se limitent pas à un engagement ponctuel ou à la signature d’une charte. Les produits relevant de ces labels font l’objet de contrôles réguliers par des organismes de défense et de gestion pour garantir leur conformité continue au cahier des charges. C’est d’ailleurs le message de la campagne de communication lancée par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) en novembre dernier. La loi Égalim de 2018, comme vous le soulignez, a introduit l’obligation d’atteindre 50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de bio, en restauration collective. Les produits durables et de qualité entrant dans le décompte des 50 % doivent répondre à l’un des onze critères précisés à l’article L. 230-5-1 du code rural et de la pêche maritime. La volonté du Gouvernement est bien d’assurer la souveraineté alimentaire, notamment dans un objectif de soutien de l’économie agricole des territoires, de réduction de l’impact environnemental des filières et de sécurisation des approvisionnements en produits vivriers. C’est pourquoi l’utilisation combinée de certains critères permet, dans le cadre de marchés publics ou d’appels d’offres, la sélection de produits locaux, y compris hors Siqo. Ainsi, des labels privés peuvent facilement être sélectionnés. C’est notamment le cas de Néanmoins, vous en conviendrez, cette liste est déjà à la fois exhaustive et souple, ce qui permet de prendre en compte certaines équivalences. Le Gouvernement n’envisage donc pas de révision des critères à ce stade. J’ajoute que plus l’on multiplie les labels, moins la lisibilité est grande pour le consommateur. Je ne suis pas mue par une sorte de réflexe de protection des Siqo : simplement, trop de labels peut tuer le label. renforcement de la filière aluminium en france M. Bruno Rojouan, auteur de la question n° 286, adressée à M. le ministre auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l’industrie et de l’énergie. Rojouan. De nombreuses industries font face à des difficultés structurelles qui les mettent en péril. À titre d’exemple, l’entreprise de la filière aluminium Sadillek, située à Montmarault, dans le département de l’Allier, illustre ces défis. Spécialisé dans l’affinage de l’aluminium, cet acteur de l’économie locale doit pourtant surmonter des obstacles majeurs. Tout d’abord, il y a le recyclage. Bien que Sadillek contribue activement à la transformation des déchets d’aluminium, la France manque d’une politique ambitieuse avec des infrastructures adaptées pour soutenir et retenir ces déchets sur le territoire. Chaque année, nous exportons plus de 500 000 tonnes de déchets d’aluminium non traités, privant nos affineurs de matières premières pour leur activité. Cette fuite des ressources limite directement la capacité de nos industriels à augmenter leur production et contribue à notre dépendance aux importations de métal. Ensuite, il y a la compétitivité énergétique. L’affinage de l’aluminium est une activité très énergivore, avec des coûts d’énergie parmi les plus élevés en Europe. Ces charges pèsent lourdement sur les marges des entreprises et réduisent leur compétitivité, particulièrement face à des concurrents étrangers soutenus par des politiques énergétiques avantageuses, comme en Chine. Ces difficultés conjuguées à une concurrence internationale intense et aux tensions géopolitiques mettent à mal l’ensemble de la filière aluminium française, pourtant stratégique. Avec plus de 10 000 emplois directs et un rôle clé dans des secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile, cette filière est indispensable. Madame la ministre, quelles initiatives concrètes le Gouvernement entend-il prendre pour garantir la compétitivité de notre industrie aluminium et renforcer notre souveraineté ? Mme la ministre déléguée. déléguée auprès du ministre de chargée de artificielle et du numérique. Monsieur le sénateur Bruno Rojouan, vous attirez notre attention sur les défis que traverse la filière aluminium en France, et notamment l’entreprise Sadillek, présente dans votre circonscription. La position de la France depuis plusieurs années est constante : l’aluminium est considéré comme un métal stratégique. En effet, il joue un rôle clé dans la transition énergétique, étant notamment indispensable pour la mobilité électrique. C’est pourquoi la France a défendu au niveau européen la définition de dix-sept métaux stratégiques en y incluant l’aluminium. Nous pouvons d’ailleurs être fiers et de la filière française, qui représente 10 % de la production européenne, et de compter sur notre territoire le premier site européen d’aluminium primaire : Aluminium Dunkerque. La politique française de soutien à la filière a permis de développer ses capacités de production sur le territoire national, ce qui devrait permettre de couvrir 70 % de nos besoins actuels dès 2025. En conséquence, nous avons divisé par deux les importations de billettes d’aluminium depuis 2020 et avons pu ouvrir de nouvelles usines, par exemple l’usine de recyclage de Constellium à Neuf-Brisach, construite avec le soutien de France Relance et inaugurée en 2024, pour une capacité supplémentaire de 130 000 tonnes par an. Sur ce point précis du recyclage, nous devons, autant que possible, recycler les déchets à proximité de l’endroit où ils sont produits tant pour réindustrialiser la France que pour décarboner son industrie. L’Union européenne a d’ailleurs adopté en 2024 un règlement fixant des règles plus strictes pour le transfert de déchets, en particulier vers des pays hors OCDE. Ensuite, concernant la concurrence internationale accrue qui pèse sur cette filière, les droits de douane de 25 % annoncés par Donald Trump sonnent comme une alarme. La France plaide, comment elle l’avait fait lorsque des mesures similaires avaient été prises en 2018, pour un message de fermeté en matière de politique commerciale. L’Union européenne doit se départir de toute naïveté pour protéger son industrie. Enfin, comme vous le soulignez, le prix de l’électricité est un élément absolument fondamental de notre compétitivité. C’est pourquoi les ministres de l’économie, Éric Lombard, et de l’industrie, Marc Ferracci, travaillent avec EDF pour que le parc nucléaire permette à notre industrie de bénéficier de contrats compétitifs sur le long terme. Monsieur le sénateur, soyez assuré que le Gouvernement fait de la souveraineté industrielle une priorité. conséquences de la modification du régime fiscal des chambres d’hôtes M. Olivier Paccaud, auteur de la question n° 211, adressée à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du tourisme. Paccaud. Madame la ministre, je vais vous parler non pas d’intelligence artificielle ou de numérique, mais de chambres d’hôtes… La récente loi adoptée définitivement par l’Assemblée nationale le 7 novembre 2024 vise à répondre à un besoin légitime de régulation du marché locatif des logements. Toutefois, en modifiant le régime fiscal des chambres d’hôtes pour les assimiler aux meublés de tourisme, cette loi porte un coup sévère à une activité essentielle à l’attractivité et au dynamisme économique de nos territoires, notamment dans la ruralité. Contrairement aux meublés de tourisme, les chambres d’hôtes proposent des nuits uniquement avec des services associés, tels que le petit-déjeuner, le ménage ou encore le linge de maison. Il s’agit d’une activité proche de la para-hôtellerie, encadrée par des règles strictes, et n’ayant aucune incidence sur le parc immobilier résidentiel. Or, en alignant leur régime fiscal sur celui des meublés de tourisme, avec une réduction drastique de l’abattement fiscal à 50 % pour les chambres d’hôtes, contre 71 % précédemment, et une baisse significative du seuil de revenus à 77 700 euros, contre 188 700 euros auparavant, cette réforme menace la viabilité économique de nombreux exploitants. Cette activité procure des revenus limités, malgré une implication quotidienne importante et des horaires étendus, nécessaires pour maintenir le confort et la satisfaction d’une clientèle qui contribue aussi à l’attractivité touristique et économique de nos régions. Les exploitants de ces hébergements, souvent investis en milieu rural et engagés dans la réhabilitation de bâtiments anciens, jouent un rôle clé dans le soutien de l’économie locale et du tourisme de passage. Madame la ministre, cet alignement fiscal pourrait-il être revu pour tenir compte des spécificités des chambres d’hôtes, dont le fonctionnement et les retombées sont radicalement différents de ceux des meublés de tourisme ? Ce ne serait que justice ! Il peut arriver que le Gouvernement et le Parlement se trompent, c’est alors une erreur. Si celle-ci n’est pas corrigée, cela devient une faute inexcusable : Errare humanum est, perseverare artificielle et du numérique. Monsieur le sénateur Olivier Paccaud, l’article 7 de la loi visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale modifie en effet le régime micro-BIC prévu à l’article 50-0 du code général des impôts (CGI). Conformément au 2° du 1. de cet article 50-0, modifié par le texte résultant des travaux de la commission mixte paritaire, la location de chambres d’hôtes relève désormais du régime micro-BIC dans la limite de 77 700 euros de chiffre d’affaires, avec un abattement Ce seuil est très supérieur à celui des locations meublées de tourisme non classées, qui a été abaissé à 15 000 euros, avec un abattement de Le législateur a souhaité maintenir un abattement différencié au bénéfice des meublés classés de tourisme et des chambres d’hôtes, incitant les propriétaires à se tourner vers un bien classé plutôt que vers des locations meublées de tourisme non classées. À cet égard, un seuil de 77 700 euros de chiffre d’affaires a paru au législateur suffisamment élevé pour tenir compte de la situation des petits propriétaires de chambres d’hôtes recherchant un revenu d’appoint. Par ailleurs, les propriétaires qui supportent des charges d’un montant supérieur à l’abattement de 50 % conservent la possibilité d’opter pour le régime réel, c’est-à-dire la déduction du montant réel des frais et charges. En effet, le régime micro-BIC est un régime d’imposition simplifié qui ne revêt aucun caractère incitatif et qui n’a donc pas pour vocation à offrir aux propriétaires une réduction de leur base imposable déconnectée des charges qu’ils supportent effectivement. Enfin, je vous précise que les nouvelles dispositions de l’article 50-0 du CGI, qui s’appliquent de plein droit aux revenus perçus à compter du 1er janvier 2025, n’appellent aucun décret pour leur application. conditions d’harmonisation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères Mme Agnès Canayer, auteur de la question n° 293, adressée à Mme la ministre auprès du ministre de numérique, chargée des comptes publics. Canayer. Madame la ministre, la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) impose aux intercommunalités d’harmoniser leur taux de taxe d’enlèvement des ordures ménagères (Teom) dans un délai de dix ans à partir de leur création. En Seine-Maritime, la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole a été créée le 1er janvier 2019 et s’est engagée dans cette procédure. En octobre 2023, par délibération, elle a mis en place le lissage des taux de Teom sur une durée de quatre années, avec des zones correspondant à des niveaux de service différents, afin d’arriver à une harmonisation totale Cependant, certaines communes, qui trouvent cette harmonisation trop rapide, ont une interprétation différente : elles estiment qu’il est possible d’adopter des durées de lissage différentes selon les communes et, surtout, jugent que le point de départ du délai de dix ans doit être la date de la délibération et non celle de la création de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Avec mes collègues parlementaires, nous avions interrogé à plusieurs reprises le ministre de l’économie et des finances, afin qu’il clarifie la situation. Nous sommes toujours sans réponse à ce jour. Aussi, madame la ministre, je vous pose deux questions, qui exigent des réponses claires. Premièrement, peut-on appliquer des durées de lissage différentes en fonction des communes et, si oui, sur la base de quels Deuxièmement, ce délai de dix ans court-il à compter de la création de l’EPCI ou du vote de la artificielle et du numérique. Madame la sénatrice Agnès Canayer, un établissement public de coopération intercommunale ayant mis en place une taxe d’enlèvement des ordures ménagères doit, en principe, voter un taux unique sur l’ensemble de son territoire. Toutefois, il peut créer des zones de perception sur lesquelles sont appliqués des taux différents en vue de proportionner le montant de la taxe à l’importance du service rendu, c’est-à-dire des conditions de réalisation du service et de son En l’occurrence, les zones créées par la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole doivent être justifiées au regard des éléments liés à la réalisation du service rendu et ne peuvent simplement correspondre aux différences de taux entre les communes avant fusion. Par ailleurs, lorsque des EPCI fusionnent, des règles particulières peuvent s’appliquer. Tout d’abord, lorsqu’un nouvel EPCI, issu d’une fusion, décide de ne pas délibérer immédiatement pour instituer la Teom, comme ce fut le cas pour Le Havre Seine Métropole en 2019, ce sont les délibérations antérieures qui continuent de s’appliquer. Ce régime prend fin dès que le nouvel EPCI institue la taxe d’enlèvement des ordures ménagères sur l’ensemble de son territoire. Ainsi, Le Havre Seine Métropole l’ayant instituée en 2023, pour une première application en 2024, il a été mis fin au même moment aux délibérations Un dispositif d’unification progressive des taux d’une durée maximale de dix ans est alors applicable, sous réserve que des mécanismes différents de financement du service d’enlèvement et de traitement des déchets ménagers préexistent au sein du groupement ou que l’unification des taux au sein de l’EPCI conduise à des hausses de cotisations pour les Ainsi, dans le cas du Havre Seine Métropole, le conseil délibérant a décidé de lisser les taux sur une période de quatre ans à compter de 2024. Durant cette période, l’intercommunalité détermine librement les modalités de l’harmonisation progressive des taux sous réserve de parvenir, à l’issue de la période de lissage, au taux cible de Teom dans chacune des zones qu’elle a définies. Cette période pourra être prolongée sur délibération de l’EPCI, sans que la durée totale de lissage puisse excéder dix ans. Mme Agnès Canayer, pour la réplique. Canayer. Madame la ministre, je vous remercie pour ces éclairages. lutte contre les rodéos motorisés dans la commune de compiègne M. Édouard Courtial, auteur de la question n° 245, adressée à M. le ministre d’État, ministre de Courtial. Madame la ministre, l’engagement du Gouvernement au service de la sécurité quotidienne des Français n’est plus à démontrer. Je salue en particulier l’action de Bruno Retailleau à cet égard. Savin. Très bien ! Courtial. Il me semble toutefois qu’il existe un domaine dans lequel le Gouvernement pourrait agir avec davantage de volontarisme pour améliorer encore la sécurité de nos concitoyens. Il s’agit du phénomène des rodéos motorisés, véritable fléau qui touche de manière croissante nos villes et même nos villages. Les rodéos urbains peuvent être à l’origine de drames ; le département de l’Oise ne le sait que trop bien. Pour lutter contre ce fléau, la commune de Compiègne s’est démarquée en renforçant les effectifs de la police municipale et en intensifiant la vidéoprotection. Elle a ainsi récupéré depuis 2020 plus d’une cinquantaine de deux-roues, souvent abandonnés par leurs propriétaires dans leur Malheureusement, madame la ministre, ces efforts pour mettre fin à de telles atteintes à la tranquillité publique ne sauraient être efficaces sans un appui et un accompagnement adéquats de l’État. Le maire de Compiègne, Philippe Marini, n’a pas de baguette magique. Plus que jamais, il a besoin du soutien du Pour aller plus loin, la commune de Compiègne se propose d’être ville expérimentale en matière d’utilisation des drones par la police municipale, ainsi que de recours au spray et au paintball de peinture codée. Puisque ces expériences ne peuvent avoir lieu sans réquisition du procureur de la République, je ne peux qu’appuyer la demande du maire de Compiègne, M. Marini, et vous demander d’y répondre favorablement. Je suis intimement convaincu que la mise en œuvre de ces mesures permettrait d’améliorer l’efficacité des agents de la police municipale et donc de garantir la sécurité des Compiégnois. Surtout, en répondant favorablement à cette demande d’expérimentation locale, vous permettrez aux élus locaux de se doter à terme de clés pour améliorer la protection de nos concitoyens sur l’ensemble du territoire. Madame la ministre, nous avons un choix à faire : laisser les maires seuls face à ce fléau ou leur donner enfin les moyens d’agir. Quelles mesures concrètes l’État compte-t-il mettre en place pour appuyer les communes dans cette lutte ? artificielle et du numérique. Monsieur le sénateur Édouard Courtial, les rodéos motorisés sont des pratiques illégales qui troublent gravement l’ordre public et engendrent un sentiment d’insécurité dans certaines communes ou certains quartiers. Ces comportements inconsidérés, aux conséquences parfois dramatiques – j’ai à cet instant une pensée pour Kamilya, cette fillette décédée à Vallauris en août dernier, victime d’un motard inconscient –, requièrent toute la mobilisation des services de l’État et des La lutte contre ce fléau s’intègre aux stratégies de partenariat et de réappropriation de la voie publique, qui sont au cœur de la restauration de la sécurité du quotidien. C’est le cas notamment à Compiègne, où les policiers agissent en prévention et de manière dissuasive par les opérations de voie publique que vous avez rappelées : quatorze opérations anti-rodéos y ont été organisées par la police nationale en 2024. En partenariat avec les bailleurs, un travail est également mené pour identifier les lieux de stockage des engins. Enfin, des procédures judiciaires sont engagées, chaque fois que des éléments le permettent, avec l’aide du système de vidéoprotection de la ville. À ce propos, des investissements ont été consentis pour assurer la montée en puissance de la vidéoprotection et de la police municipale ; s’y ajoute la mise en place par le maire de Compiègne, Philippe Marini, du dispositif « Stop rodéos » à partir de 2020. L’exemple de Compiègne doit inspirer d’autres villes, qui doivent s’impliquer plus et mieux dans cette lutte. Même si le phénomène est loin d’être éradiqué, des résultats sont obtenus. En 2024, à Compiègne, la police nationale a procédé à six interpellations et engagé sept procédures judiciaires. Dans tout le département de l’Oise, dix-huit opérations anti-rodéos ont été organisées en 2024 par la police nationale ; elles ont abouti à dix-sept interpellations et à l’engagement de vingt-trois procédures judiciaires. De son côté, la gendarmerie concentre son action sur les lieux – chemins régulièrement fréquentés, stations essence où se réapprovisionnent les conducteurs de deux-roues – et les moments – mercredis et week-ends – propices aux rodéos. Cette action ciblée a permis de saisir vingt-six engins en 2024. Vous avez mentionné l’emploi de sprays de produits de marquage codés (PMC). Cette approche a été expérimentée entre 2021 et 2023, notamment dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre, pour identifier les auteurs de dégradations. Cependant, s’étant révélée peu conclusive, elle a été abandonnée. Appliqué aux rodéos urbains, en dehors des cas de flagrance, ce dispositif ne constituerait pas une preuve suffisante. Le Beauvau des polices municipales mené par le ministre François-Noël Buffet offrira l’occasion de nous interroger de nouveau sur ces différents sujets. Le Gouvernement est fermement engagé pour offrir aux policiers municipaux les moyens d’agir efficacement pour répondre aux attentes croissantes des Français, dans le respect des principes constitutionnels et des prérogatives de l’autorité judiciaire. dispositif de cessation anticipée lié à l’exposition à l’amiante M. André Guiol, auteur de la question n° 302, adressée à M. le ministre des armées. Guiol. Ma question s’adresse en premier lieu à M. le ministre des armées, Sébastien Lecornu, que vous représentez ici aujourd’hui, madame la ministre, mais le sujet évoqué semble prendre une tournure Cette question concerne tous les agents qui ont été exposés à l’amiante durant leur vie professionnelle ; je leur avais déjà consacré une première question orale, le 5 décembre 2023. Ces expositions effectives à l’amiante font peser des risques sur la santé des personnes qui en sont victimes. En conséquence, celles-ci bénéficient du dispositif de cessation anticipée d’activité professionnelle et peuvent percevoir l’allocation spécifique de cessation anticipée d’activité (Ascaa). L’évolution statutaire de certains établissements du ministère des armées et les différents détachements, mises à disposition, mises en disponibilité et mises hors cadre qui se sont ensuivis, ont créé au fil du temps des injustices quant à l’ouverture de ces droits. Ces injustices ont été partiellement corrigées, pour les anciens ouvriers d’État, par la parution d’un décret rectificatif spécifique. Toutefois, il reste encore un certain nombre de personnels sous statut, fonctionnaires ou contractuels, comme les techniciens supérieurs d’études et de fabrications (TSEF) ou les ingénieurs et cadres technico-commerciaux (ICT), qui ne relèvent plus du ministère des armées, mais restent victimes de cette injustice. Je sais que le ministère travaille à une extension du dispositif qui bénéficierait aux personnes subissant cette injustice depuis maintenant des années, mais elle semble se heurter à un référentiel réglementaire interministériel. Mais pourquoi cette extension du dispositif aux anciens fonctionnaires et agents contractuels nécessiterait-elle de modifier l’article 146 de la loi de finances pour 2016, comme il m’a été précisé en réponse à ma première question orale, alors que les ouvriers de l’État ont pu bénéficier d’une telle correction grâce au décret n° 2022-920 du 21 juin 2022, donc sans une telle modification Dans ces conditions, quand pensez-vous, madame la ministre, être en mesure de faire paraître un ultime décret correctif qui bénéficierait à l’ensemble du personnel de votre ministère, quels que soient leur statut d’origine et leur parcours déléguée auprès du ministre des armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants. Monsieur le sénateur André Guiol, je vous remercie de votre question, qui me permet de rappeler que les fonctionnaires, les agents contractuels et les ouvriers de l’État du ministère des armées bénéficient de la cessation anticipée d’activité quand leurs fonctions professionnelles les ont exposés à l’amiante. Comme vous le savez, par une décision du 10 juin 2020, le Conseil d’État a étendu ce dispositif aux anciens ouvriers de l’État qui n’étaient plus agents publics quand ils ont fait leur demande. Cette décision du Conseil d’État a conduit à une modification de la réglementation Depuis cette date, il existe donc bien une différence selon le statut des personnes concernées. Les anciens ouvriers de l’État peuvent bénéficier de l’allocation spécifique de cessation anticipée d’activité au titre de l’amiante. Mais tel n’est pas encore le cas des anciens fonctionnaires et des anciens contractuels de droit public qui ne possèdent plus la qualité d’agent public au moment de leur demande. C’est la situation des anciens ingénieurs et cadres technico-commerciaux que vous avez cités. Le ministre des armées est extrêmement attaché à réparer cette inégalité. Il s’est donc fortement mobilisé pour que la réglementation évolue en faveur des anciens fonctionnaires et contractuels. Une disposition législative étant nécessaire, elle a été inscrite dans la loi de finances initiale Je vous confirme que l’ensemble des ministères concernés travaillent de concert pour préparer le décret d’application afférent, indispensable pour rendre opératoire le dispositif. Il sera publié très prochainement pour qu’enfin tous les agents et les anciens agents qui ont été exposés à l’amiante au cours de leur carrière publique puissent bénéficier de la reconnaissance qui leur est due. augmentation des attaques au couteau Mme Agnès Evren, auteure de la question n° 316, Evren. Madame la ministre, depuis plusieurs mois, la France enchaîne les tragédies : Thomas à Crépol, Matisse à Châteauroux, et maintenant Philippine, Élias et Louise à Paris, tous ces jeunes ont eu leur vie arrachée à coups de couteau par des barbares. Les coupables doivent être sévèrement punis et les élus doivent tourner la page d’un déni inadmissible. Le dernier rapport disponible de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) dénombrait, en 2020, 120 attaques au couteau par jour en France. Je répète : 120 attaques au couteau par jour ! À ce niveau, ce sont non plus des faits divers, mais bel et bien des faits de société qui touchent nos enfants. Élue à Paris, dans le XVe arrondissement, je constate que notre ville fait face à une explosion de la violence. Coup sur coup, nous avons vécu trois meurtres sanglants en quelques semaines. En 2024, le nombre de meurtres a augmenté de 36 % à Paris ; celui des tentatives de meurtre, de 33 %. Pourtant, Mme Hidalgo vit toujours dans sa bulle, déconnectée du réel. Les attaques au couteau se multiplient, mais quelle est sa réponse, à part le déni ? Arme-t-elle sa police municipale ? Non ! Massifie-t-elle le recours aux caméras et aux systèmes de vidéoprotection ? Non ! La réponse d’Anne Hidalgo et de la gauche parisienne est de distribuer des dépliants intitulés : « Porter un couteau, c’est se mettre en danger, pas se protéger » ! Comment peut-on vivre dans un tel déni ? Le déni entraîne l’inaction, et l’inaction engendre l’impunité. Cette dernière est si insupportable que 10 000 familles quittent chaque année Paris, notamment parce que certains quartiers sont devenus des coupe-gorge. Ma question est donc très simple, madame la ministre : quelle est la feuille de route du Gouvernement pour lutter contre les attaques au couteau ? artificielle et du numérique. En préambule, je tiens à exprimer ma compassion profonde pour Thomas, Matisse, Philippe, Élias et Louise, ainsi que pour leurs familles. Les attaques commises au moyen d’une arme blanche ou de toute autre arme témoignent d’une violence qui atteint un niveau alarmant, d’un ensauvagement qui questionne profondément notre modèle de société et sa cohésion. Nous avons besoin d’un continuum de sécurité. Au-delà des attaques dues au terrorisme ou liées à des pathologies psychiatriques, la prégnance du phénomène sur le territoire national commande d’y consacrer tous les moyens nécessaires pour y faire face. Mais l’aisance à se procurer un couteau et à le dissimuler rend très difficile la détection de ces armes par les forces de sécurité intérieure. Parmi les réponses à la violence par arme blanche, on trouve d’abord, bien sûr, l’action des forces de sécurité intérieure, qui prennent toute leur part à ce combat. Le ministère de l’intérieur est particulièrement engagé pour une présence visible, rassurante et dissuasive de leurs agents sur la voie publique et dans les transports en commun, pour rassurer nos La réponse est aussi interministérielle. Comme vous le savez, dans sa circulaire du 19 novembre dernier, le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a demandé aux préfets d’élaborer des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien. Plus de liberté d’action pour plus de résultats, voilà quel doit être le leitmotiv de ces plans mobilisant l’ensemble des acteurs du continuum de sécurité. Lutter contre les violences à l’arme blanche passe aussi, naturellement, par une réponse pénale à la fois efficace et sévère ; le garde des sceaux s’y emploie. Dès le premier écart grave, dès qu’il y a une menace, dès qu’il y a une gravité dans l’infraction, alors il doit y avoir une sanction. Ma collègue ministre de l’éducation nationale a par ailleurs annoncé la systématisation du passage en conseil de discipline des élèves en possession d’une arme blanche. Un signalement au parquet sera aussi effectué. Tout cela confirme notre volonté d’agir. En ce qui concerne la question des statistiques, le phénomène n’est pas simple à quantifier. Je peux cependant vous indiquer qu’au sein de l’agglomération parisienne, les vols commis avec arme blanche ont reculé de 22 % entre 2023 Boyer. Tout va bien ! déléguée. Je tiens enfin à souligner le rôle que peuvent jouer les systèmes de vidéoprotection pour une intervention rapide et une prompte interpellation des auteurs de ces actes. Ce fut notamment le cas pour l’assassin de la jeune Louise. Madame la sénatrice, je peux vous assurer que nos policiers et nos gendarmes continueront d’agir sans relâche sur le terrain pour garantir la sécurité de tous les Français. Mes collègues Bruno Retailleau et François-Noël Buffet sont pleinement mobilisés à cette fin. Mme Agnès Evren, pour la réplique. Evren. Madame la ministre, j’insistais dans ma question sur le fait que le déni n’est plus acceptable. Je le redis, il ne s’agit pas de simples faits divers : ce sont des faits de société ! On aimerait entendre, au moins dans la tonalité de vos propos, une véritable détermination à ce que plus jamais un enfant ne meure sous les coups de couteau de barbares et de voyous ! sur les travées du groupe niveau de pollution résultant de l’exploitation militaire du site du commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives de moronvilliers Mme Anne-Sophie Romagny, auteure de la question n° 255, adressée à M. le ministre des armées. Romagny. Madame la ministre, durant plusieurs dizaines d’années, le Commissariat à l’énergie atomique, devenu Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), a exploité un site d’essais militaires et d’activité détonique à Moronvilliers, dans le département de la Marne. Ce site a refait parler de lui à la fin de 2024, avec la diffusion du documentaire intitulé Le Polygone, un secret d’État. La population continue de s’interroger quant aux niveaux de pollution et de contamination radioactives des sols et des nappes phréatiques. Ces questions sont légitimes et finissent par se transformer en suspicions, surtout lorsque l’on observe une sorte d’omerta autour du sujet. En effet, faute d’informations précises sur d’éventuelles pollutions au plutonium, à l’uranium ou à d’autres matières dangereuses, les élus locaux sont totalement incapables de répondre aux inquiétudes des habitants. Un suivi hydrogéologique est pratiqué depuis 2023, mais uniquement sur la zone périphérique du site. L’État ne peut donc pas garantir l’absence de pollutions. Les nappes phréatiques voisines alimentent en eau potable la population de la majeure partie de l’agglomération de Reims ; il est donc impératif de connaître l’état sanitaire des sols et du De plus, l’État n’a jamais évoqué l’opportunité d’une dépollution du site, privilégiant le scénario du silence et du déni, alors que le site est fermé depuis douze ans. Les élus locaux avancent pourtant la possibilité de développer des projets sur le site de Moronvilliers afin de financer sa dépollution. Il s’agirait d’installations d’énergies renouvelables permettant une exploitation durable de ce grand espace. Puisque celui-ci est disponible, privilégions le recyclage d’une friche militaire à la consommation d’espaces agricoles. Je vous serais donc reconnaissante, madame la ministre, de me dire de quelle manière le Gouvernement entend rendre publiques des informations transparentes sur le niveau de pollution du site CEA de Moronvilliers et s’il entend entreprendre rapidement sa dépollution. de la mémoire et des anciens combattants. Madame la sénatrice Anne-Sophie Romagny, je veux être claire : le site en question n’a jamais vu la réalisation d’essais ni d’expérimentations nucléaires. De 1957 à 2013, le CEA n’a fait qu’y réaliser des expériences de détonique pour observer la mécanique des explosions. Ces expériences se sont révélées utiles à la mise au point des armes de la dissuasion française, mais il ne s’agissait aucunement de réactions de fission ou de fusion nucléaire. Le CEA a cessé ses expériences sur le site de Moronvilliers dès 2013. Le site est alors entré dans une phase de remise en état général, sous le contrôle du délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense (DSND), de manière qu’il n’y ait aucun impact sur la population ou sur l’environnement, à court comme à long terme. Des simulations sont réalisées sur cinq cents ans. Les travaux engagés sont compatibles avec les usages envisagés de cette friche industrielle ; ils se poursuivront durant les trois prochaines décennies. Des bâtiments situés au nord du site ont d’ailleurs déjà été entièrement déconstruits entre 2014 et 2020. Des dispositifs sont mis en place sur le site pour garantir le respect de l’environnement. Ses abords font en outre l’objet d’un programme de surveillance de l’environnement. Le suivi hydrogéologique instauré en 2023 sur la zone périphérique du site fait apparaître des concentrations en uranium dans les eaux prélevées quarante fois inférieures à la valeur maximale réglementaire française pour les eaux destinées à la consommation humaine. Tout ce travail est fait en transparence, avec les élus locaux. Une commission locale d’information a été créée le 3 février 2017. Elle se réunit annuellement sous la présidence du sous-préfet de Reims et rassemble les élus Les résultats des mesures effectuées dans les exutoires naturels et les eaux superficielles sont transmis par courrier à la fois à la préfecture de la Marne et à l’ensemble des maires concernés. Vous le voyez, madame la sénatrice, le Gouvernement est pleinement mobilisé, comme vous le demandez, pour assurer la transparence des informations et le suivi rigoureux de la situation environnementale du site. Tous les efforts nécessaires sont entrepris pour garantir la sécurité des populations et la préservation de élargissement de la procédure de l’amende forfaitaire aux contraventions pour non-respect d’un arrêté de police du maire M. Michel Savin, auteur de la question n° 260, adressée à M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la Savin. Madame la ministre, alors que l’intelligence artificielle fait la une des journaux, nos maires et nos policiers municipaux sont bloqués à l’âge du papier quand il s’agit de dresser des contraventions locales. Quel est le responsable de cette situation absurde ? Notre code de procédure pénale, qui n’a pas fait sa mise à jour « 2.0 ». Nos lois et règlements interdisent en effet d’avoir recours à une procédure informatisée pour des infractions à des arrêtés municipaux pris au titre des pouvoirs de police du maire. Nous prônons tous ici l’efficacité du service public. Dès lors, comment peut-on accepter que nos élus locaux et nos policiers municipaux perdent un temps précieux à rédiger à la main des PV et les rapports qui les accompagnent ? Mais ce n’est pas tout ! Le même code impose que ces contraventions soient adressées à l’officier du ministère public pour qu’il apprécie l’opportunité des poursuites. Dans la pratique, ce dernier est débordé et finit généralement par les classer sans suite. Les conséquences sont bien réelles : perte de motivation de nos agents et de nos élus municipaux ; perte de confiance de nos concitoyens dans leurs institutions ; enfin, renforcement du sentiment d’impunité des fauteurs de troubles, ce qui peut les amener à récidiver ou à commettre des infractions plus graves. Il existe une solution simple à ce problème : élargir à ce type d’infractions la procédure de l’amende forfaitaire. Madame la ministre, le Gouvernement compte-t-il s’y atteler ? Michel Savin, le garde des sceaux m’a chargée de vous assurer que le ministère de la justice est mobilisé aux côtés des élus dans la lutte contre les infractions du quotidien, notamment la violation des arrêtés de police des maires. Cette violation est réprimée par l’article R. 610-5 du code pénal. L’article R. 48-1 du code de procédure pénale, quant à lui, dresse une liste des contraventions des quatre premières classes pour lesquelles l’action publique peut être éteinte par le paiement d’une amende forfaitaire. Cette liste ne comprend pas l’ensemble des infractions constituées par la violation des arrêtés de police du maire. En effet, ces infractions sont susceptibles d’être constituées dans des hypothèses extrêmement variées. Elles ne sauraient d’ailleurs être facilement traitées dans les bases informatiques du ministère de la justice. En outre, une telle forfaitisation n’apparaît pas nécessaire pour assurer une répression efficace en la matière. Ainsi, depuis l’entrée en vigueur du décret du 15 février 2022, le non-respect des arrêtés de police du maire est constitutif d’une contravention de deuxième classe et non plus simplement d’une contravention de première classe. Les agents de police municipale peuvent en pratique constater les contraventions relevant de l’article R. 610-5 du code pénal en utilisant des imprimés simplifiés, sans devoir dresser un procès-verbal selon les formes habituelles. En outre, l’article R. 610-5 du code pénal ne s’applique que lorsque la violation de l’arrêté n’emporte pas une autre infraction caractérisée dans le droit pénal, auquel cas s’appliquent, le plus souvent, des sanctions plus sévères et forfaitisées. À ce titre, le décret du 15 février 2022 dispose que sont désormais punis de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe plusieurs faits, tels que le non-respect des dispositions relatives à la libre circulation sur la voie publique, l’ouverture sans motif légitime d’un point d’eau incendie ayant pour effet d’entraîner un écoulement d’eau, mais aussi la violation des décrets et arrêtés de police qui réglementent la consommation d’alcool ou la présence et la circulation des personnes en certains lieux et à certaines heures. Le même décret a par ailleurs étendu à l’ensemble de ces nouvelles contraventions la procédure de l’amende forfaitaire. M. Michel Savin, pour la réplique. Savin. Madame la ministre, comprenez bien qu’aujourd’hui les maires et les policiers municipaux ont besoin de précisions sur tous ces sujets. Il n’est pas normal que, lorsqu’un policier municipal ou un maire dresse un PV, celui-ci ne soit pas suivi d’effet. Cette situation engendre un sentiment d’impunité qui crée des tensions dans nos communes et nos quartiers. Il est donc urgent de clarifier les choses. Vous nous dites que le Gouvernement est mobilisé aux côtés des élus ; je veux bien l’entendre. Il faut que les choses soient bien claires et que les élus puissent, demain, assumer leurs fonctions en toute sérénité. transparence sur le meurtre d’un jeune homme au centre pénitentiaire de marseille-les-baumettes Mme Valérie Boyer, auteure de la question n° 266, adressée à M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. Boyer. Madame la ministre, le 21 septembre 2024, Robin Cotta, 22 ans, tente d’obtenir de la codéine dans une pharmacie, muni d’une fausse ordonnance. Arrêté dans la foulée, il est incarcéré à la prison des Baumettes, à Marseille. Le 1er octobre, le jeune homme écrit à ses parents ; il reste optimiste sur la suite de cette affaire. Malheureusement, trois jours après, Robin est transféré dans une autre cellule et son enfer débute. Selon un document relaté par la presse, il a exprimé, à plusieurs reprises, ses craintes à l’encontre de son codétenu. En effet, il a lancé l’alerte trois fois par lettre, sans compter les appels à l’interphone. Arrive alors la soirée du 9 octobre, où le bruit d’une violence inouïe retentit dans la cellule. Son bourreau s’est servi d’un bol cassé pour le tuer, jusqu’à pratiquement le décapiter. Il lui a écrasé le visage. Comble de l’horreur, le meurtrier indique également avoir manipulé le corps de sa victime pour accélérer l’hémorragie. Ses parents ont appris les circonstances de la mort de Robin dans la presse. Je veux leur témoigner toute ma compassion. Au-delà de sa famille, je crois que les Français attendent des réponses. Nous sommes tous dans la stupeur, le chagrin et Aussi, madame la ministre, même si je devine que vous allez me répondre qu’il ne vous appartient pas de commenter une affaire en cours, je vous demande de faire preuve de transparence sur ce drame. Alors que nous venons d’apprendre que des activités ludiques sont organisées dans certaines prisons, avec des séances de massage gratuites, alors que le frère d’un des tueurs du Bataclan, pourtant fiché S, se balade tranquillement à Lure, parce qu’il y est seulement assigné à résidence, alors qu’en janvier, dans les Yvelines, un individu condamné pour le viol de sa nièce mineure a été remis en liberté faute de date disponible pour son procès, bref – la liste est trop longue, hélas ! –, alors que bien des personnes dangereuses sont en liberté, pourquoi ce jeune homme, qui n’était pas dangereux, qui n’avait pas de casier judiciaire, qui avait un travail a-t-il été rapidement incarcéré ? Au minimum, madame la ministre, veuillez répondre à cette question ! D’autres solutions n’auraient-elles pas pu être envisagées, qui auraient garanti sa sécurité et sa survie ? Pourquoi a-t-il été placé dans la même cellule qu’un détenu réputé pour être ultra-violent ? Qui est son bourreau ? Quelles étaient ses motivations ? Pouvons-nous retenir une motivation raciste pour le crime ? Enfin, pourquoi les alertes de ce jeune homme n’ont-elles jamais été prises en considération ? Faut-il avoir des relations pour être protégé en prison ? Valérie Boyer, je vous prie d’abord d’excuser l’absence du ministre de la justice. Je voudrais, comme vous, compatir à la douleur de cette famille, pour laquelle j’ai évidemment une pensée. Dans cette affaire, la justice et l’inspection générale de la justice ont été saisies dès la commission des faits. Les deux procédures, judiciaire et administrative, sont toujours en cours. Dès lors, vous le savez bien, je ne peux pas m’exprimer sur l’affaire. Lorsque les conclusions de ces procédures seront rendues, M. le garde des sceaux Gérald Darmanin en tirera toutes les conséquences et prendra, le cas échéant, les mesures qui s’imposent pour qu’un tel drame ne se reproduise pas. Boyer. C’est trop facile ! déléguée. Je ne peux pas vous répondre autre chose ; vous avez suffisamment d’expérience pour le savoir. Boyer. Pourquoi était-il en prison ? Vous pourriez au moins me répondre là-dessus ! bornage du détachement des personnels de l’éducation nationale dans le réseau d’enseignement français à l’étranger M. Yan Chantrel, auteur de la question n° 250, adressée à Mme la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Chantrel. Monsieur le ministre, ma question porte sur les enseignants détachés dans le réseau des établissements d’enseignement français à Depuis le 1er septembre 2019, ces enseignants ne peuvent plus être maintenus dans leur détachement au-delà de six années scolaires consécutives – cette durée peut, par dérogation exceptionnelle, être allongée à neuf années scolaires consécutives. Pour nombre de fonctionnaires de l’éducation nationale qui ont obtenu un nouveau poste à l’étranger en 2019, la période de détachement va donc arriver à terme à la rentrée prochaine. Cette mesure avait été prise pour encourager la mobilité et offrir au plus grand nombre d’enseignants possible la possibilité d’une expérience à l’étranger, mais elle perd largement son sens aujourd’hui, alors que l’éducation nationale fait face à une crise de recrutement et que les rectorats découragent les détachements à l’étranger afin de limiter les pénuries de personnel dans De surcroît, les réseaux de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) font face, eux aussi, à de grandes difficultés de recrutement, ce qui remet en cause la continuité et la qualité de l’enseignement dispensé par les établissements de l’AEFE. D’ailleurs, dans mon rapport sur la francophonie, j’ai pu constater que cette pénurie mondiale d’enseignement du français et en français affaiblit le rayonnement international de notre pays et de notre langue. Je demande donc au Gouvernement de revenir sur cette limitation à six ans du détachement, au profit des reconductions tacites qui prévalaient auparavant. Ainsi, tous les enseignants détachés qui le souhaitent pourront continuer de soutenir notre réseau d’établissements français à l’étranger. Pour ce faire, ils doivent avoir la possibilité de poursuivre leur M. le ministre. auprès de la ministre nationale, de supérieur et de la recherche, chargé de supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur Chantrel, je vous remercie de votre question et vous prie avant tout de bien vouloir excuser l’absence de Mme la ministre d’État Élisabeth Borne, qui m’a chargé de vous répondre. La rentrée 2025 marquera le retour des premiers enseignants ayant atteint la durée maximale de six ans de détachement à l’étranger, conformément au cadre fixé en 2019. L’objectif de ce dernier est clair : permettre à un maximum d’enseignants de vivre une expérience internationale, tout en garantissant un renouvellement équilibré des Après ces six années, un retour à un poste en France, pour trois ans au moins, est requis avant de pouvoir repartir. Une prolongation jusqu’à neuf ans de la durée maximale de détachement à l’étranger est toutefois possible en cas de circonstances exceptionnelles, notamment pour les fins de carrière ou les zones en tension. Nous suivons ces retours avec attention, mais leur ampleur reste limitée à ce stade : environ 170 enseignants sont concernés dans les deux degrés, dont 5 seulement pour l’AEFE, sur une cohorte initiale de plus de 800. Surtout, cette règle n’a pas entamé l’attractivité du réseau. Les chiffres le montrent : dans le premier degré, le nombre d’enseignants détachés se maintient autour de 3 330 ces dernières années. Dans le second degré, ce chiffre est en hausse avec 4 946 enseignants détachés en 2024, contre 4 442 en 2023 et 4 263 en 2022. La légère baisse observée en 2022 était due à un gel temporaire des recrutements par l’AEFE. Un bilan global sera mené après la rentrée 2025, en lien avec tous les acteurs concernés. D’ici là, un plan d’accompagnement a été lancé à la fin de 2024, incluant un « guide du retour » et la formation des conseillers en ressources humaines aux enjeux auxquels sont confrontés les enseignants qui rentrent en France. M. Yan Chantrel, pour la réplique. Chantrel. Monsieur le ministre, je me tiens bien évidemment à votre disposition pour échanger plus en détail sur ce sujet et faire, au cours de cette année, le bilan de la réforme des détachements. contrats animateurs et accompagnants d’élève en situation de handicap Mme Pauline Martin, auteure de la question n° 241, transmise Martin. Monsieur le ministre, au-delà de la notion d’école inclusive, qui tend à pallier le déficit d’établissements plus adaptés, nous constatons, malgré les annonces d’ouvertures de postes, que le recrutement des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) suscite de vraies difficultés. Ces postes sont en effet peu attractifs, notamment parce qu’ils sont rarement offerts à temps complet. De la même manière, les communes peinent à trouver des animateurs pour leurs centres de loisirs. Je vous propose donc, monsieur le ministre, de permettre, par la mise en commun des fichiers pertinents entre les autorités compétentes, la création d’un système de vases communicants aux termes duquel les animateurs pourraient exercer sur le temps scolaire et les AESH intervenir sur le temps périscolaire. Le département du Loiret s’est d’ores et déjà porté volontaire pour être le lieu de l’expérimentation d’un module de formation agile et efficace – j’insiste sur ces deux termes – afin de permettre aux animateurs d’exercer comme AESH. Connaissant la célérité des autorités gouvernementales, j’ai déjà pris le soin de solliciter en ce sens le recteur et le directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen). Ceux-ci, sous réserve de votre accord, sont prêts à relever ce défi. Bref, du pragmatisme et de l’efficacité viennent du terrain pour répondre à un besoin criant ! Comme il me reste un peu de temps, je profite de votre présence, monsieur le ministre, pour réitérer une question à laquelle Mme la ministre Borne avait omis de répondre la semaine dernière lors de son audition par notre commission de la culture. Je suis régulièrement sollicitée par le réseau Espérance banlieues, qui a déposé des dossiers de reconnaissance pour être associé à l’éducation nationale. Vos prédécesseurs les y avaient d’ailleurs encouragés. Pouvez-vous me dire où nous en sommes ? supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice Martin, vous évoquez un enjeu central : la formation des accompagnants d’élèves en situation de handicap et leur complémentarité avec les enseignants. Dès leur prise de poste, les AESH bénéficient d’une formation obligatoire de soixante heures. Des formations départementales et académiques sont accessibles sur tout le territoire, avec des modules nationaux consacrés à leur métier ou partagés avec les professeurs. Depuis 2021, vingt-cinq heures de formation initiale des professeurs sont par ailleurs consacrées à l’école inclusive. Deux plateformes nationales, dénommées « M@gistère » et « Cap école inclusive », proposent des formations en libre accès pour les enseignants et les AESH. En parallèle, ces derniers peuvent compter sur l’accompagnement des professeurs ressources du service de l’école inclusive et des conseillers pédagogiques des Dans le cadre de la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement, un professeur ressource sera affecté dans chaque département d’ici à 2027, en complément des spécialistes de l’autisme déjà déployés. Depuis la rentrée 2024, nous expérimentons les pôles d’appui à la scolarité (PAS) dans quatre départements. Ces pôles, qui associent éducation nationale et secteur médico-social, interviennent dès le plus jeune âge et sur tous les temps de l’enfant : scolaire, périscolaire, Dès 2025, plus de 200 PAS supplémentaires seront implantés pour mieux répondre aux besoins des familles. Nous avançons avec une forte ambition : offrir à chaque enfant de France un accompagnement à la hauteur de ses besoins. Mme Pauline Martin, pour la réplique. Martin. Monsieur le ministre, vous n’avez pas répondu à ma question : pouvons-nous faire une expérimentation avec nos animateurs de centres de loisirs ? personnel accompagnant des élèves en situation de handicap Mme Sonia de La Provôté, auteure de la question n° 284, adressée à Mme la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement de La Provôté. Monsieur le ministre, depuis la loi du 27 mai 2024, l’État est désormais compétent pour la prise en charge financière des accompagnants d’élèves en situation de handicap durant la pause méridienne. C’est au rectorat qu’il appartient de définir les modalités de cet accompagnement humain. Cette loi répond à un besoin évident de solidarité nationale à l’égard des familles. Néanmoins, sa mise en œuvre est source de gros problèmes au quotidien dans les écoles. Plusieurs communes du Calvados sont confrontées à ces difficultés, par exemple Verson, qui l’a été récemment. En effet, depuis la rentrée, la mairie a dû pallier l’absence de mise en place du dispositif dans l’une de ses écoles, alors que celle-ci accueille une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) et que certains élèves disposent de notifications de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) leur ouvrant droit à un encadrement spécifique durant la pause Il aura fallu trois mois pour que cette prise en charge soit effective. Sans aucune nouvelle des services de l’État, la commune avait recruté à la rentrée un agent périscolaire pour assurer l’accompagnement de trois enfants jusqu’au mois de décembre, pour un coût de près de 3 000 euros. Finalement, après avoir prévenu tardivement la mairie, le 18 novembre 2024, l’éducation nationale a affecté une personne dans l’école, mais elle n’est présente le midi que de onze heures cinquante à douze heures quarante. Son temps de présence ne couvre donc pas l’intégralité de la pause méridienne, qui, elle, s’étend de onze heures trente à treize heures trente ! La mairie de Verson est, de ce fait, contrainte d’avoir recours à un agent périscolaire pour couvrir le reste du temps. Mais à quel coût ? Et pour combien de temps ? Monsieur le ministre, cette situation est trop complexe à gérer pour les communes, qui plus est dans un contexte budgétaire contraint. Le décalage entre la rentrée scolaire, la prise de décision et sa mise en œuvre est inacceptable. Les enfants, eux, ont un réel besoin, essentiel, d’un accompagnement, et ce dès la rentrée. Ils ne peuvent en être privés faute de moyens alloués par l’éducation nationale. Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre pour pallier les carences de l’éducation nationale et compenser la prise en charge par les communes ? Comment l’État compte-t-il assurer pleinement sa mission d’inclusion auprès des élèves, et ce, c’est évident, dès la rentrée scolaire ? supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice de La Provôté, la loi Vial, en vigueur depuis la rentrée 2024, marque une avancée majeure : l’État est désormais tenu de prendre en charge l’accompagnement humain des élèves en situation de handicap durant la pause méridienne. L’un des enjeux clés de cette obligation repose sur la manière dont est déterminé le besoin d’accompagnement des élèves durant ce temps spécifique. C’est l’État, et plus précisément le recteur d’académie, accompagné de son directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen), qui décide du principe et des modalités de cet accompagnement. Pour cela, nous nous appuyons sur une analyse fine des besoins de chaque élève, en prenant en compte les recommandations des MDPH et l’expertise des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) ou des pôles d’appui à la scolarité. À la question portant sur la convention et sa mise en œuvre, nous avons apporté des réponses concrètes. Un décret a été présenté le 21 janvier 2025 pour simplifier l’accompagnement durant la pause méridienne. Il clarifie un point essentiel : l’État assume pleinement ses responsabilités d’employeur, y compris sur ce temps. Enfin, nous avons fait le choix d’un déploiement renforcé des pôles d’appui à la scolarité pour apporter aux familles des réponses rapides et adaptées : premièrement, des aménagements pédagogiques et éducatifs adaptés ; deuxièmement, la mise à disposition de matériel pédagogique spécifique ; troisièmement, un accompagnement renforcé par des professionnels de l’éducation nationale et du secteur médico-social. Notre objectif est simple : garantir à chaque élève les meilleures solutions, sans que les familles aient à naviguer seules dans des démarches administratives complexes. Madame la sénatrice, soyez assurée de notre engagement à faire de l’école inclusive une réalité. convention liant les médecins de montagne à l’assurance maladie et absence de reconnaissance financière des actes spécifiques aux urgences en milieu montagnard Mme Sylviane Noël, auteure de la question n° 247, adressée à M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l’accès aux soins. Noël. Monsieur le ministre, fort de ses nombreuses stations de montagne de renommée internationale, le département de la Haute-Savoie accueille chaque année des millions de visiteurs, dont la pratique sportive engendre entre 120 000 et 140 000 traumatismes par an, dont une grande part est prise en charge par les médecins de montagne. Ces cas de traumatologie sont souvent graves et nécessitent une réactivité et une technicité qui se passeraient d’obstacles administratifs et financiers. Or la nouvelle convention signée avec la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) impose notamment aux médecins de montagne un recours systématique au centre 15 pour administrer des antalgiques intraveineux comme la morphine. Par ailleurs, l’acte visant la prise en charge d’une urgence traumatique, neurologique, respiratoire ou cardiaque ne peut être coté que si le patient est adressé ensuite aux Pour nos médecins de montagne, cette mesure est inadaptée aux réalités de terrain où, en cas de fracture ou de luxation sévère, chaque minute compte. Ces délais supplémentaires mettent directement en danger la vie des patients. En outre, les actes d’urgence et de traumatologie, pourtant essentiels, ne sont pas valorisés à la hauteur des coûts spécifiques qu’ils engendrent en zone de montagne. Ce problème a été aggravé par la modification des majorations MN, MM, et des modalités d’application des cotations de week-end et de garde de type F et CRD, applicables depuis le 22 décembre 2024. Ces majorations, désormais limitées aux seules consultations régulées par le 15 ou aux urgences vitales, entraînent une perte de rémunération significative pour les médecins, qui, durant toute la saison et au-delà, sont mobilisés la nuit, le week-end et les jours fériés. Ces contraintes menacent directement la pérennité de l’offre de soins en Haute-Savoie, où les coûts d’exercice en montagne sont bien supérieurs à ceux que l’on rencontre en milieu urbain. En outre, il ne faut pas oublier la forte attractivité de la Suisse voisine pour ces personnels. S’il n’est pas procédé rapidement à des ajustements, les fermetures de cabinet risquent de se multiplier, d’aggraver la désertification médicale et de reporter la charge sur des hôpitaux déjà bien saturés. Je souhaite donc connaître les mesures concrètes envisagées par le Gouvernement pour alléger ces contraintes et garantir aux médecins de montagne une rémunération adaptée à leurs conditions d’exercice. supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice Noël, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser l’absence ce matin du ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins, qui m’a demandé de vous répondre. La convention médicale signée en juin 2024 résulte de discussions riches entre l’assurance maladie et les représentants des médecins libéraux, l’objectif premier étant d’améliorer l’accès aux soins. Les soins non programmés ont fait l’objet d’une réorganisation, laquelle était nécessaire, pour éviter les dérives tarifaires et pour préserver les ressources médicales dans nos territoires. Désormais, la régulation par le service d’accès aux soins et la permanence des soins ambulatoires permet de mieux mobiliser les ressources là où elles sont indispensables. La convention rappelle ainsi que les cotations d’urgence non régulées doivent rester exceptionnelles et être réservées aux cas justifiant une hospitalisation. Afin d’accompagner cette transition sans déstabiliser les acteurs, le ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins a demandé à l’assurance maladie et aux agences régionales de santé de privilégier la pédagogie. En ce qui concerne les cabinets de montage, le ministre est particulièrement attentif à leurs spécificités. Depuis 2015, le dispositif de labellisation en Auvergne-Rhône-Alpes a permis de financer cinquante-quatre cabinets pour un peu plus de 2 millions d’euros. De plus, la nomenclature prévoit déjà un supplément pour les examens radiologiques effectués en montagne. Enfin, l’article 15 bis de la loi de financement de la sécurité sociale permettra de labelliser les centres de soins non programmés. Cela pourrait concerner les cabinets de J’espère vous avoir convaincue, madame la sénatrice, de la pertinence des mesures qui ont été prises et de l’engagement du Gouvernement à garantir un accès aux soins adapté aux réalités territoriales. stratégie pour l’avenir du M. Guislain Cambier, auteur de la question n° 301, adressée à M. le ministre de l’aménagement du territoire et de la Cambier. Madame la ministre, ma question s’adresse à M. Rebsamen, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation. Quelle belle mission que celle qui consiste à aménager le territoire, à permettre à chacun de construire son développement, tout en assurant la cohérence et la cohésion de la Nation ! Belle gageure ! Pour ce faire, les gouvernements ont mis en place des dispositifs perlés, à l’instar, dernièrement, des pactes territoriaux, qui fonctionnent plus ou moins. Dans le département du Nord, l’engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM) panse les plaies dudit bassin. Le pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT) vise à combler les retards de l’Avesnois. Un arrondissement, lui, est laissé seul : le Cambrésis. Pourtant, ses indicateurs sont dans le rouge : le taux de chômage y atteint près de 18 % ; le taux de fécondité des femmes de plus de 12 ans est deux fois et demie plus important qu’à l’échelon national ; un enfant sur cinq est atteint de troubles du langage. Et je n’évoquerai même pas les violences intrafamiliales, l’accès très déficitaire aux soins ou les questions de mobilité. Face à une telle situation et à ce déferlement d’indicateurs, les élus ont élaboré, avec l’État et le département, une stratégie pour l’avenir du Cambrésis 2027. Le préfet Lalande l’a cosignée en 2019. Depuis : rien ! Ma question est donc simple, madame la ministre : allez-vous honorer la parole de l’État ? Allez-vous permettre au Cambrésis d’accéder à un développement équitable et équilibré ? du territoire et de la décentralisation, chargée de la ruralité. Monsieur le sénateur, cher Guylain Cambier, je vous prie de bien vouloir excuser l’absence de François Rebsamen, qui ne pouvait pas être présent ce matin. Pour ma part, je suis très heureuse d’être ici aujourd’hui pour vous présenter l’action de l’État dans votre département – elle n’est peut-être pas assez visible –, plus particulièrement dans le Cambrésis, partie de votre territoire que vous défendez avec beaucoup d’énergie. L’État n’est pas resté inactif puisque plus de 1 000 emplois ont déjà été créés. Il a financé une démarche d’ingénierie pour identifier des projets industriels. C’est ainsi que quatorze entreprises du secteur agroalimentaire et du développement numérique ont été accompagnées et ont bénéficié d’une enveloppe de 3 millions d’euros. Des sites sont implantés et sont suivis attentivement par l’État. Je pense aux nouveaux projets e-Valley sur les friches de l’ancienne base aérienne de L’État accompagne aussi les personnes éloignées de l’emploi : 600 000 euros ont été octroyés pour faciliter l’accès à l’emploi. Je pense aussi au programme France Ruralités : six communes rurales bénéficient du programme Villages d’avenir. Enfin, l’État intensifie aussi dans le Cambrésis, comme partout, ses efforts dans la lutte contre les violences intrafamiliales en augmentant les moyens qui y sont consacrés. Il a ainsi créé en janvier 2024 un troisième poste d’intervenante sociale pour permettre une prise en charge complète des victimes. L’État, monsieur le sénateur, et je sais que vous n’en doutez pas, est pleinement mobilisé, en lien étroit avec les collectivités locales, pour le développement du Cambrésis. Comme l’a dit le Premier ministre, chaque territoire doit avoir une espérance et chaque citoyen une chance. M. Guislain Cambier, pour la réplique. Cambier. En effet, un certain nombre de mesures ont été mises en place, et le territoire vous en remercie. Pour autant, des mesures coordonnées sont nécessaires. À cet égard, la stratégie pour l’avenir du Cambrésis présentait l’avantage de réunir l’État et l’ensemble des acteurs et des élus du département pour porter un projet à long terme, projet qui n’a pas encore vu le jour. Des élus avaient pris des engagements, qu’ils n’ont pas pu tenir en raison des aléas électoraux. Or nous avons besoin d’une visibilité à long terme, comme c’est le cas dans l’Avesnois, dans le bassin minier ou autour du Valenciennois. Ce serait bien de construire une stratégie tous ensemble. Nous ne demandons pas mieux, dans le Cambrésis, que de travailler avec vous, madame la ministre. réalisation de l’opération Mme Else Joseph, auteure de la question n° 268, adressée l’aménagement du territoire et de la décentralisation, chargée de la ruralité. Joseph. Madame la ministre, en 2019, l’opération « 1000 cafés » avait été annoncée pour revitaliser nos villages, cette initiative privée bénéficiant d’un soutien public. Le but était de recréer du lien, de la sociabilité, en mobilisant et en impliquant nos villages. Cette belle opération visait à redonner de l’âme à nos petites communes autour d’un café. Cinq ans plus tard, le bilan est plus que mitigé, en particulier dans le département des Ardennes. Sur les 1 000 cafés prévus à l’échelon national, 200 s’inscriraient dans le réseau, mais seulement 80 cafés auraient en réalité vu le jour depuis le lancement de cette opération, qui se voulait ambitieuse, mais aussi participative puisqu’elle devait impliquer tout le monde, à commencer par nos La déception n’est pas que d’ordre statistique ou comptable. Si, dans certaines situations, des projets n’ont pu aboutir, dans d’autres cas, des communes se sont heurtées à des retraits soudains et inopinés de la part d’opérateurs pas toujours scrupuleux, voire à des pressions injustifiées sur les gérants. C’est le cas dans trois communes de mon département. Alors qu’elles avaient financé, soutenu et facilité ces projets en utilisant tous les instruments disponibles qu’une commune peut mettre en œuvre, elles se heurtent à des retraits sauvages de la part de gérants sans scrupules, qui n’ont parfois investi aucun euro préalablement. De ces cafés promis, elles ne voient, si je puis dire, ni la couleur ni l’odeur. Elles font face ensuite à des difficultés financières. Madame la ministre, comment aider ces communes qui ont été victimes de démarches aux limites de la malveillance, pour ne pas dire de la malhonnêteté dans certains cas ? Comment les aider à poursuivre des projets dans lesquels elles se sont tant impliquées et pour lesquels elles ont beaucoup donné ? Comment garantir un objectif qui réside dans le nom même de l’opération : « 1 000 Je ne voudrais pas conclure comme on l’a fait à propos de Louis XV : « France, ton café fout le ruralité. Madame la sénatrice, chère Else Joseph, votre question est importante parce qu’elle traite de la revitalisation de nos centres-bourgs. On sait qu’un espace ouvert, chaleureux, tel un café, est un lieu de rencontre et de lien social, pour lequel de nombreuses communes déploient des efforts considérables. J’ai reçu il n’y a pas très longtemps la présidente du programme « 1 000 cafés » et j’ai participé ici aux travaux de cette association. D’autres initiatives ont été prises par ailleurs. Ce que l’on sait, c’est qu’il est très difficile de réintroduire des cafés et des commerces de manière générale dans les centres-bourgs parce qu’il faut trouver un modèle économique. Personne ne tient un café ou un bar s’il n’est pas possible d’en vivre. Des cafés associatifs se développent et proposent des activités annexes, comme de la musique ou de la lecture. Il s’agit d’un modèle citoyen très engagé. L’État, je vous assure, est réellement très attentif à l’ensemble de ces initiatives. Nous avons en effet mis en œuvre un programme pour les soutenir. Nous avons ainsi permis, avec un soutien fort de l’État, la réouverture de L’exercice est toujours difficile et particulier parce que les projets sont tous différents. Pour ma part, je suis prête, madame la sénatrice, à vous accueillir pour discuter avec vous de la situation particulière que vous évoquez. Mme Else Joseph, pour la réplique. Joseph. Je vous remercie, madame la ministre, de ces éléments. Je connais votre engagement en faveur du commerce rural. Ma question visait aussi à rassurer nos acteurs locaux parce que cette association est soutenue par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et par le fonds de soutien au commerce rural. J’attends donc une surveillance vigilante de l’usage qui est fait de cet argent public. développement dérégulé de la sous-location M. Jean-Michel Arnaud, auteur de la question n° 020, chargée du logement. Arnaud. Madame la ministre, depuis quelques années, des entreprises proposent des services de sous-location et de conciergerie aux propriétaires de biens immobiliers. En contrepartie d’un loyer mensuel, trimestriel ou semestriel, assuré et stable, ces entreprises réalisent des prestations de sous-location de courte et moyenne durée. Souvent proposées via des plateformes en ligne, ces offres s’adressent, en majorité, à une clientèle Ce nouveau procédé réduit mécaniquement l’offre de logements permanents disponibles pour la population locale. Alors que la France pâtit d’un fort manque de logements, cette situation négative ne fait qu’accentuer le déséquilibre entre l’offre et la demande. Il convient de noter également que ces contrats de sous-location sont moins encadrés d’un point de vue juridique pour les sous-locataires, qui ne bénéficient pas des mêmes garanties que les locataires. En outre, la sous-location ne relève pas d’un régime fiscal plus avantageux que la location. Ce développement dérégulé de la sous-location participe de facto à une sorte d’ubérisation de la gestion locative dans ce pays. Par exemple, dans le Briançonnais, dans mon département, les prix du logement empêchent les locaux et les travailleurs saisonniers de se loger. Je parle non pas d’acquisition foncière, mais simplement de location. À ce problème de sous-location s’ajoutent les interdictions de location qui découlent du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE). Madame la ministre, face au manque drastique de logements, comptez-vous assouplir les dispositions de la loi du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets ? Comment comptez-vous encadrer les nouveaux procédés de sous-location ? ruralité. Monsieur le sénateur, cher Jean-Michel Arnaud, je vous prie de bien vouloir excuser l’absence de Valérie Létard ce matin, dont vous connaissez l’attention particulièrement vive et soutenue qu’elle porte à la question du logement. La question que vous posez est importante, elle concerne de nombreux territoires, tout particulièrement le vôtre. Des choses ont bougé : la loi du 19 novembre 2024 visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale, portée par la députée Anaïg Le Meur et soutenue par le gouvernement d’alors, a prévu de nouveaux outils pour préserver les résidences principales et éviter la distorsion du marché que vous évoquez. La procédure de déclaration et d’enregistrement en mairie est aujourd’hui généralisée. Les fausses déclarations et le non-respect par la plateforme d’une injonction de retrait d’une annonce frauduleuse sont aujourd’hui assez lourdement Les communes peuvent aussi définir des quotas d’autorisations de meublés touristiques et délimiter dans leur plan d’urbanisme des secteurs réservés à la construction de résidences principales. Elles peuvent aussi limiter à quatre-vingt-dix jours par an la durée de location de résidences au lieu de cent vingt jours auparavant et prévoir une sanction en cas de Enfin, le régime fiscal des meublés touristiques a été rapproché de celui de la location nue. Ces premiers éléments sont, je pense, de nature à répondre, sans doute partiellement me direz-vous, à la situation que vous décrivez. L’accès au logement pour les habitants d’un territoire est un enjeu extrêmement fort partout, particulièrement dans votre région. Les travailleurs, notamment les travailleurs saisonniers, n’arrivent pas à se loger, ce qui fragilise l’économie de leur territoire. M. Jean-Michel Arnaud, pour la réplique. Arnaud. Je vous remercie de cet éclairage, madame la ministre, et de vos précisions sur les nouvelles dispositions législatives en vigueur depuis quelques mois. Je déplore l’ubérisation du mode locatif par des sociétés qui font des propositions à des propriétaires puis louent, selon une méthode qui s’apparente à du « saucissonnage », les différents biens dont elles ont la responsabilité. Cela dénature complètement le paysage locatif. Je souhaite que nous puissions rediscuter de ce sujet, qui pose de véritables problèmes, notamment en zone urbaine, mais aussi dans les endroits qui connaissent une forte pression touristique, comme la montagne. occupation de la gaîté lyrique par des jeunes en attente de recours M. Rémi Féraud, auteur de la question n° 315, Féraud. Madame la ministre, j’attire votre attention sur la situation très préoccupante que constitue l’occupation de la Gaîté Lyrique à Paris par plusieurs centaines de jeunes qui n’ont pas été reconnus mineurs et qui contestent cette décision auprès du juge des enfants. Cette occupation d’un lieu culturel dure depuis maintenant plus de deux mois. Il faut absolument sortir de cette impasse. La situation devient d’autant plus alarmante que nous constatons l’impuissance des pouvoirs publics à faire face à une détresse bien réelle et l’absence d’actions concrètes de l’État, dont la responsabilité est d’apporter une réponse. Actuellement, à Paris, plus de 9 000 jeunes sont évalués chaque année ; ils n’étaient que 1 300 il y a dix ans. Cette situation se rencontre dans bien d’autres départements. Les jeunes qui sont reconnus mineurs sont évidemment pris en charge par la Ville de Paris au titre de la protection de l’enfance, mais les autres se retrouvent à la rue la plupart du temps, sans ressource ni perspective. La Ville de Paris ne peut pas remplir seule une mission dont la responsabilité incombe à l’État, mais elle est prête à l’accompagner comme elle l’a toujours fait. Avec plusieurs sénatrices et sénateurs de Paris, nous avons d’ailleurs écrit au Premier ministre il y a quelques semaines à ce sujet, mais nous n’avons pas obtenu de réponse pour l’instant. J’aimerais donc connaître, madame la ministre, les moyens qui vont être déployés par l’État, je l’espère, pour que les jeunes qui occupent la Gaîté Lyrique puissent être rapidement pris en charge et hébergés de façon digne et pérenne. Par ailleurs, comment comptez-vous assurer, dans notre droit, une meilleure protection de ces jeunes, le temps que la justice se prononce sur leur minorité ? ruralité. Monsieur le sénateur Rémi Féraud, votre question est importante. Elle est à la fois très sensible et très délicate, mais elle s’inscrit dans un ensemble un peu plus large, à savoir l’accueil des étrangers de manière L’État est très engagé et très actif en matière d’hébergement. Ainsi, les capacités d’hébergement ont été augmentées de 40 % ces six dernières années en Île-de-France. Au total, 120 000 places sont mobilisées chaque jour dans la région, dont 46 800 rien qu’à Paris. Cela représente en dépenses pour l’État, monsieur le sénateur, pour la seule Île-de-France, un budget de 1,6 milliard d’euros. L’État est donc particulièrement et pleinement engagé ; il ne fait pas preuve d’attentisme. Pour les jeunes migrants évalués majeurs, mais qui ont déposé des recours, l’État a déployé les moyens nécessaires. Le tribunal administratif vient d’ordonner leur expulsion de la Gaîté Lyrique. Nous sommes dans un État de droit, les procédures doivent être respectées. La préfecture de Paris et d’Île-de-France a prévu l’orientation de ces personnes vers des places d’hébergement en région. J’ai rappelé leur importance. Ces jeunes majeurs bénéficieront d’un hébergement jusqu’à la date de jugement de leur recours. Si ce recours n’est pas favorable, ces personnes seront alors en situation irrégulière et devront, conformément à la loi, quitter le Pour accompagner la collectivité de Paris dans sa mission de prise en charge, l’État a répondu très présent. En novembre 2024, la préfecture de police a signé avec la Ville de Paris une convention pour l’appui à l’évaluation de la situation, aux fins de garantir la protection de l’enfance et de lutter contre l’entrée et le séjour irrégulier des étrangers. présidente. Il faut conclure. déléguée. Depuis le 6 décembre, l’État contribue à hauteur de 500 euros par jeune au titre de l’évaluation sociale et de 90 euros par jour et par personne pour la mise à l’abri. M. Rémi Féraud, pour la réplique. Féraud. Madame la ministre, oui, ces jeunes ont déposé un recours et le tribunal administratif a ordonné leur expulsion, mais une expulsion ne peut avoir lieu sans une solution d’hébergement. Pour la Gaîté Lyrique, aujourd’hui, il y a urgence. soutien à la mytiliculture et lutte contre la prédation Mme Sylvie Robert, auteure de la question n° 306, adressée à Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Robert. Madame la ministre, j’associe à ma question mon collègue député Jean-Luc Bourgeaux, particulièrement concerné dans sa circonscription par le problème que je soulève. En Bretagne, les mytiliculteurs font face à des difficultés croissantes liées à l’augmentation de la prédation. Les oiseaux, les daurades et les araignées de mer s’attaquent aux moules dans les baies mytilicoles bretonnes. Si les Côtes-d’Armor sont particulièrement touchées, le phénomène commence à prendre de l’ampleur dans mon département, l’Ille-et-Vilaine. Cette prédation déstabilise toute la filière et risque, à court terme, de mettre en danger la pérennité des entreprises. À titre d’exemple, pour la période 2024-2025, les pertes de quinze exploitations mytilicoles installées sur le territoire de Dinan sont estimées à plus de 4 millions Or les moyens de lutte contre cette prédation présentent des limites et ne sont donc pas pleinement efficaces. Le cadre réglementaire apparaît inadapté aujourd’hui, dans la mesure où la mytiliculture ne dispose d’aucun instrument, hors pêches expérimentales, pour réguler les espèces Autrement dit, les entreprises de la filière sont doublement pénalisées financièrement : d’une part, leur production baisse ; d’autre part, leurs charges augmentent, étant donné qu’elles essaient de limiter la prédation. Certes, l’Union européenne, la région Bretagne et les collectivités territoriales apportent des aides, mais elles ne peuvent être débloquées que pour des opérations collectives et ne couvrent aucunement l’ensemble des dépenses engagées par les producteurs. C’est pourquoi, madame la ministre, le Gouvernement doit réagir avant le mois d’avril, qui marque le début de la période de prédation par l’araignée de mer. Allez-vous faire évoluer d’ici là le cadre réglementaire en vue d’autoriser les effarouchements dans les concessions de cultures marines et d’avancer sur le statut de prédateur ? Allez-vous également prévoir un volet assurantiel afin que l’État améliore son soutien à la filière mytilicultrice et aille au-delà des aides dites de minimis, qui n’ont toujours pas été perçues par les acteurs ? ruralité. Madame la sénatrice Sylvie Robert, la question que vous posez est essentielle dans les territoires de mytiliculture et d’ostréiculture, en particulier en Bretagne. Des espèces invasives, souvent prédatrices, s’en prennent ainsi aux cultures, ce qui a des effets économiques. La destruction des naissains comme celle des moules adultes est en effet susceptible d’obérer la pérennité des entreprises et de fragiliser leur santé économique. Un certain nombre d’outils existent, comme le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (Feampa). Il permet de financer l’équipement matériel pour lutter contre les prédations et contribue au fonds de mutualisation aquacole. Un dispositif de garantie est également prévu en cas de contractualisation avec une compagnie assurantielle privée, pour répondre à votre question sur l’assurance. Ce fonds de mutualisation doit être constitué par les professionnels, qui ont la main sur sa structuration et sur son fonctionnement, ainsi que sur la définition des risques à couvrir. L’État se tient prêt à apporter tout le soutien nécessaire à l’établissement de ce fonds. Ma collègue Agnès Pannier-Runacher, qui est chargée de la pêche, est extrêmement attentive à ce sujet. Ce fonds comporte des enveloppes consacrées à l’acquisition des connaissances. Nous devons mieux étudier ces espèces, en effet, car leur comportement a profondément évolué et continue d’évoluer. Enfin, dans ce cadre, nous allons tirer les enseignements du projet Spider : cet acronyme ne dérive certes pas du nom propre Spiderman, mais signifie « suivi des populations d’araignées de mer dans le golfe normand-breton et identification et développement de solutions pour limiter l’effet de la prédation en mytiliculture ». Il sera conduit par le comité régional de la conchyliculture de Bretagne nord, en partenariat avec l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). déléguée. Ce projet est doté de 1,4 million d’euros. Il a commencé en 2024 par une campagne de marquage des Mme Sylvie Robert, pour la réplique. Robert. Madame la ministre, je vous parlais du cadre réglementaire, qui est inadapté. Il serait assez simple de le faire évoluer rapidement. chasse de gibiers d’eau et conséquence des recommandations européennes M. Mickaël Vallet, auteur de la question n° 307, adressée à Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Vallet. Madame la ministre, à la fin de l’année dernière, le petit monde de la chasse au gibier d’eau a vécu un moment de stress et de sidération en découvrant les recommandations – assez inattendues – de la Commission européenne visant à instaurer des moratoires de chasse ou des réductions significatives des prélèvements pour certaines espèces d’anatidés comme le canard souchet, le canard pilet, le canard siffleur et le fuligule milouin. Quelle est la position du Gouvernement sur ces annonces européennes ? Ces recommandations, dont plusieurs acteurs de terrain considèrent qu’elles sont fondées sur des données partielles ou biaisées, suscitent des interrogations. D’abord, leur objectivité est contestable. En effet, les estimations actuelles des populations d’oiseaux migrateurs reposent en grande partie sur des données géographiques restreintes, excluant notamment des zones essentielles comme la Sibérie, qui constitue un habitat majeur pour ces espèces. Les chasses au gibier d’eau réalisées dans le cadre de plans de gestion adaptative sont un levier de préservation des espèces, contribuant à une collecte précieuse de données pour affiner notre connaissance des dynamiques Quelles démarches le Gouvernement entend-il engager auprès des instances européennes pour garantir la fiabilité et l’exhaustivité des données prises en compte dans les décisions de gestion des espèces migratrices ? Vous devez défendre la mise en œuvre d’une gestion adaptative reposant sur des partenariats solides avec les acteurs locaux, afin de limiter les impacts sociaux et culturels que pourraient engendrer des moratoires ou des restrictions décidées dans l’urgence et sur la base de données non partagées. Évidemment, madame la ministre, le ministère de la transition écologique a été interrogé, afin qu’il donne des indications sur ses intentions en la matière. Si je vous pose cette question ce matin, c’est parce que, pour l’instant, tout cela nous semble encore un peu confus. ruralité. Monsieur le sénateur Mickaël Vallet, votre question porte sur les recommandations de la Commission européenne relatives à la gestion adaptée du gibier d’eau, ou des anatidés, pour employer le terme scientifique. Mme Pannier-Runacher, qui est chargée de ce dossier, est tout à fait consciente de l’impact socio-économique, mais aussi culturel, de ces recommandations. La position géographique de la France lui confère un rôle central, puisqu’elle sert de halte de migration pour de nombreuses espèces, dont certaines sont très vulnérables. La préservation des écosystèmes de migration est fondamentale pour la conservation de ces espèces. Le ministère suit de près la dynamique des populations. Le bilan de comptage issu du programme Wetlands, que vous connaissez, est plutôt encourageant puisqu’il révèle une certaine stabilité. La Commission européenne a formulé des recommandations pour favoriser la conservation de ces espèces. Le ministère examine actuellement les mesures que la France pourrait mettre en place pour y répondre. Le Gouvernement plaide pour une prise en compte rigoureuse des données scientifiques disponibles, en particulier de celles qui sont fournies par le terrain sur la population. Il est également attentif aux impacts sociaux et culturels que vous évoquez. Bref, le Gouvernement souhaite défendre une approche équilibrée et concertée de la chasse, ce qui nécessite de garantir la conservation des espèces tout en permettant une pratique durable et responsable des activités de M. Mickaël Vallet, pour la réplique. Vallet. Je ne suis pas vraiment éclairé par votre réponse, madame la ministre. Je vais vous le dire clairement : si les recommandations de l’Union européenne sont intégralement suivies, c’est la fin de la chasse au gibier d’eau en France. Et je ne suis pas alarmiste de nature. Nous veillerons très attentivement à ce que cette question ne fasse pas l’objet, dans un panier de négociations européennes plus globales, d’un échange sur un sujet qui n’aurait rien à voir. Comptez sur moi pour vous reposer la question dans quelques mois ! traitement et recyclage des cartouches et bonbonnes de protoxyde d’azote Mme Michelle Gréaume, auteure de la question n° 267, Gréaume. Madame la ministre, le protoxyde d’azote, deuxième drogue la plus consommée par les jeunes en France, est devenu un véritable fléau sanitaire et environnemental. Nous débattrons de l’aspect sanitaire lors de l’examen de plusieurs propositions de loi visant à renforcer la lutte contre les usages détournés du protoxyde d’azote. Moins connu, le fléau environnemental que constitue le traitement des cartouches et bonbonnes mérite toute notre attention. Ces contenants sont dangereux, car ils peuvent exploser. Ils doivent donc être pris en charge par des entreprises spécialisées dans leur recyclage, et celles-ci sont peu nombreuses. Cela occasionne des dépenses considérables pour les collectivités territoriales et autres organismes chargés du service public de gestion des déchets. Par ailleurs, lorsqu’ils sont jetés dans les sacs d’ordures ménagères, voire dans les espaces publics, les contenants arrivent dans les centres de valorisation énergétique sans avoir été entièrement vidés de leur contenu. Ils explosent sous l’effet des hautes températures, ce qui cause de sérieux dégâts aux installations. Par exemple, les trois centres de valorisation énergétique du syndicat inter-arrondissement de valorisation et d’élimination des déchets (Siaved), situé dans le département du Nord, indiquent subir chaque semaine des explosions. Celles-ci détériorent les fours et mettent en danger le personnel. Cela entraîne des coûts élevés liés à la réparation et aux arrêts des lignes de traitement, et impacte les capacités d’élimination et de valorisation des déchets ainsi que la production de chauffage et d’électricité. La prévention sur les dangers de l’inhalation du protoxyde d’azote et les restrictions à la vente de cartouches doivent incontestablement être renforcées. En parallèle, d’autres dispositions sont nécessaires pour réduire l’impact environnemental et financier du traitement des cartouches. Plusieurs solutions sont envisageables. Une première consisterait à obtenir des industriels la modification des valves d’étanchéité des contenants afin de prévenir toute explosion. La deuxième serait d’instaurer une écocontribution sur les cartouches et bonbonnes, comme cela se fait pour d’autres types de déchets qui présentent des risques sanitaires et environnementaux élevés. La création d’une filière à responsabilité élargie des producteurs (REP) pourrait enfin être étudiée, afin que les structures publiques, et donc les contribuables, n’aient plus à supporter financièrement les coûts de traitement de ces déchets. Madame la ministre, ces propositions sont-elles étudiées ? Que compte faire le Gouvernement pour mettre fin à ce fléau environnemental ? ruralité. Madame la sénatrice Michelle Gréaume, ce sujet préoccupe beaucoup le ministère, tout comme l’ensemble de nos concitoyens. L’usage du protoxyde d’azote aboutit à la multiplication des contenants que vous évoquez dans les installations de traitement de déchets, lesquelles ne sont pas adaptées pour ce type de produit. Cela provoque des dégâts matériels coûteux. Ce problème se pose partout en Europe. Je sais que vous connaissez bien le sujet et, comme vous l’avez indiqué, plusieurs propositions de loi visant à restreindre la vente de ce produit ou à prévenir les risques associés à son usage sont en cours d’examen à l’Assemblée nationale et au Sénat. Par amendement à deux de ces textes, une disposition a été proposée visant à intégrer les bouteilles et les cartouches de protoxyde d’azote à la filière REP existante pour les déchets de produits chimiques pouvant présenter des risques spécifiques. Cette proposition nous semble pertinente, car il vaut mieux intégrer ces bouteilles et cartouches à une filière existante que d’en créer une nouvelle. Par ailleurs, la mise en place d’une soupape de sécurité sur les bouteilles est une idée intéressante. Sa mise en œuvre requiert toutefois de modifier la réglementation internationale relative aux équipements sous pression transportables. La France participe aux travaux qui sont menés sur le sujet, mais l’adoption d’une telle mesure sera conditionnée au recueil d’un avis favorable de la majorité des pays signataires. En tout cas, je vous assure que ma collègue Agnès Pannier-Runacher est très attentive à cette question importante. présidente. Nous en avons terminé avec les réponses à des questions orales. Mes chers collègues, l’ordre du jour de ce matin étant épuisé, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente. La séance est suspendue. séance, suspendue à douze heures quarante, est reprise à quatorze heures trente, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE M. Gérard président. La séance est alimentaire et agricole de la discussion en procédure accélérée et adoption d’un projet de loi dans le texte de la commission modifié président. L’ordre du jour appelle les explications de vote des groupes et le vote par scrutin public solennel sur le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (projet n° 639 [2023-2024], texte de la commission n° 251, rapport n° 250, avis nos 184 et 187). Mes chers collègues, je vous rappelle que ce scrutin s’effectuera depuis les terminaux de vote. Je vous invite donc à vous assurer que vous disposez bien de votre carte de vote et à vérifier que celle-ci fonctionne correctement en l’insérant dans votre terminal de vote. En cas de difficulté, les huissiers sont à votre disposition. Avant de passer au vote, je vais donner la parole à ceux de nos collègues qui ont été inscrits pour expliquer leur vote. J’indique au Sénat que, compte tenu de l’organisation du débat décidée par la conférence des présidents, chacun des groupes dispose de sept minutes pour ces explications de vote, à raison d’un orateur par groupe, l’orateur de la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe disposant de trois minutes. président. La parole est à M. Vincent Louault, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. sur les travées du Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, de ce projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, les agriculteurs n’attendent – hélas ! – plus grand-chose aujourd’hui. Il s’articulait pourtant autour de plusieurs enjeux cruciaux pour l’avenir de notre agriculture. Je pense évidemment à la souveraineté agricole et alimentaire ou aux notions d’intérêt général majeur, d’intérêt fondamental de la Nation ou encore de compétitivité. Y figurent aussi les enjeux liés à l’adaptation climatique et environnementale et aux politiques à mettre en œuvre pour une formation toujours plus adaptée et pour faciliter le plus possible les transmissions et la pérennité des exploitations. Je pense enfin à l’urgence d’alléger les contraintes et autres surtranspositions qui pèsent toujours plus au quotidien sur le secteur agricole. Hélas ! force est de reconnaître qu’au milieu de ces priorités, de nombreuses mesures pourtant essentielles n’ont pas été portées, par manque de courage. Aussi les agriculteurs n’attendent-ils plus rien aujourd’hui de ce texte qui a perdu toute ambition. Ce qu’on nous promettait comme devant être une grande loi d’orientation a été réduit comme peau de chagrin dans des périmètres mal définis, par ceux-là mêmes qui avaient invité l’année dernière les Soulèvements de la Terre au Salon international de l’agriculture. Madame la ministre, vous n’êtes pas responsable de la situation : vous avez fait le job, dans la continuité des travaux parlementaires qui ont débuté il y a presque un an. Parmi les notions qui me paraissaient essentielles figurent les principes d’intérêt général et d’intérêt fondamental de la Nation, qui permettent de rétablir l’équilibre dans la hiérarchie des normes, afin de cesser d’opposer agriculture et environnement et d’éviter que les dispositions environnementales ne soient utilisées uniquement à des fins de blocage de tout projet. Il est temps, en effet, de retrouver du pragmatisme dans notre pays. Comme la Charte de l’environnement primera toujours, il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur une prétendue volonté des vilains législateurs, des vilains sénateurs, de faire de la régression environnementale un but. Je me suis battu pour que prévale la notion d’intérêt général majeur, pour que l’on ait le courage de définir des notions essentielles qui portent trop souvent à confusion et qui ont toute leur place dans la loi, comme la souveraineté agricole, la sécurité alimentaire ou encore la sécurité sanitaire alimentaire. J’ai échoué. Nous n’avons pas pu nous résoudre, au sein de mon groupe parlementaire, à voter des dispositifs qui complexifient tout, notamment sur la haie. C’est un symptôme de notre incapacité à gérer les irritants des agriculteurs. Je ne vais pas revenir sur les débats que nous avons eus en séance, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que la commission mixte paritaire a du pain sur la planche. Un exemple, madame la ministre : transformer des milliers de kilomètres de bords de rivière en haies, ce n’est pas acceptable. On nous a imposé de légiférer sur des sujets accessoires comme la haie, le chien et même la laine. Cela peut sembler judicieux à certains, qui vivent bien loin de nos campagnes. Mais les agriculteurs ont suffisamment d’expérience et de bon sens, tout de même, pour gérer ces domaines avec pragmatisme. Ce projet de loi ne sera qu’une étape. De toute façon, le coup était déjà parti, alors soyons positifs ! J’aime à rêver, madame la ministre, qu’il s’agit d’un nouveau départ pour l’agriculture, d’un changement d’air pour une ambition de souveraineté et de protection de l’environnement. Oui, un nouveau départ, face à une volonté clairement décroissante, poussée par de pseudo-attentes inventées de toutes pièces par ceux qui attaquent la France. Je l’ai déjà dit lors de la discussion générale sur la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, déposée par MM. Duplomb et Menonville – je les en remercie – : l’agriculture porte aussi l’espoir d’un changement de méthode plus large qui sera valable pour l’énergie, pour l’industrie et pour nos PME. Si nous échouons à rectifier des trajectoires au mieux trop ambitieuses, au pire mensongères, pour l’agriculture, rien ne bougera jamais non plus dans les autres secteurs. Cette période que nous vivons, avec la loi du plus fort qu’on tente de nous imposer en France et en Europe, devrait pourtant nous réveiller tous. Il est urgent d’inscrire la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. À mes collègues députés qui nous écoutent, je souhaite dire que l’ambition, ce n’est pas la régression environnementale : l’ambition, c’est un équilibre retrouvé ; l’ambition, c’est notre souveraineté ; l’ambition, c’est – et nous le prouvons au Sénat – le courage. La régression, ce sont les marchands de peur ; la régression, c’est la décroissance ; la régression, c’est de ne pas croire en la Votons et faisons en sorte, ce soir, que la CMP soit conclusive. Nous prouverons ainsi que les seuls à aimer la France, ce sont ceux qui ont du courage. (Murmures désapprobateurs sur les travées des groupes SER, CRCE-K et Pour conclure, je souhaite vous remercier sincèrement, madame la ministre, de votre investissement sur ce projet de loi, dont vous n’êtes pas l’auteure. Merci de votre écoute, de votre ténacité, et de votre art de ramener du bon sens. Je sais que la période est difficile, face à une administration qui a bien compris que les ministres ont une durée de vie très limitée ! Continuons, accélérons les réformes, retrouvons notre souveraineté sur tous les sujets ! Tel est l’enjeu. sur les travées du groupe INDEP et sur des travées des groupes UC et M. Laurent Duplomb, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du Menonville, rapporteur, applaudit également.) Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, Jules Romains, originaire de Saint-Julien-Chapteuil, en Haute-Loire, écrivait ceci en 2019 (Rires.)… Karoutchi. Mémoires Duplomb. … en 1919 ! « Je suis né de petites gens « Gagnant peu pour beaucoup de « Mes aïeux ont tiré de « Plus de blé qu’ils n’ont eu de pain. » Ces quelques mots en disent long sur l’histoire des paysans et sur les difficultés rencontrées pendant des siècles pour se nourrir. Nos sociétés modernes ont peu à peu oublié le lien indissociable entre produire sa nourriture, se nourrir et vivre dignement. Les agriculteurs des temps modernes auraient-ils tellement réussi que la peur de manquer ait totalement disparu ? Cette peur a parcouru les siècles, pourtant, de famines en disettes, de jacqueries en révolutions. La France a connu plus de périodes troublées par ce manque que de périodes de stabilité alimentaire, comme celle que nous vivons. Faut-il rappeler que, dans les années 1870, après la défaite de Sedan et la Commune, les Parisiens ont été contraints de manger les éléphants du zoo de Vincennes ? Faut-il rappeler que les tickets de rationnement ne sont vieux que de quatre-vingts ans ? Faut-il encore rappeler que Rome, à la fin de l’empire, stockait sept années de consommation ! Certes, la nature humaine est ainsi faite que l’on oublie vite, et même que l’on arrive à se persuader que cela n’est plus possible. Comme si ce que nous avons « gagné », nous l’avions « gagné » pour toujours ! Nous n’aurions plus besoin d’avoir peur, plus besoin de nous poser des questions sur notre capacité à produire notre alimentation. Nous pourrions même nous dire que nous ne risquons plus rien et que l’on pourrait se passer de produire. Comme dans la fable de La Fontaine, finalement, nous pourrions chanter comme la cigale, en nous moquant éperdument de la Depuis quelques années, sous la pression d’une idéologie de la décroissance, on en viendrait même à condamner l’acte de production agricole, en le stigmatisant comme une atteinte à l’environnement et en faisant des paysans des assassins de la nature. Après des siècles d’asservissement aux seigneurs par les corvées, la taille, le cens ou encore le champart,… Sido. Et la gabelle ! Duplomb. … après avoir été la chair à canon de multiples guerres, en 1914-1918 on fit, comme avait dit Gambetta, chausser les sabots de la République aux paysans en leur donnant le droit d’être propriétaires, et en couvrant ensuite les monuments aux morts de nos villages des listes interminables de leurs noms… Nous aurions pu naïvement penser qu’après avoir modelé à la sueur de leur front les paysages d’une France aux multiples visages que nous admirons tous les jours lors de nos déplacements, les agriculteurs avaient gagné la confiance, leur liberté… Nous aurions pu naïvement penser que la transmission de multiples savoirs de génération en génération leur donnait enfin la légitimité. Eh bien non ! Chassez le naturel, il revient au galop ! Contraindre, empêcher, entraver sont les nouveaux maux de nos paysans, qui subissent normes, règles, surtranspositions. Tant de paradoxes, de mesures parfois contradictoires, d’injonctions leur font perdre la tête ! Ils ont l’impression que l’on marche sur la tête, tant le bon sens paysan est attaqué. Comment leur dire qu’ils ne peuvent plus avoir les moyens de produire, car on les leur interdit, et que, dans le même temps, on laisse entrer des produits importés de pays voisins utilisant, eux, ces moyens interdits ? Comment ne pas les blesser au plus profond d’eux-mêmes quand on leur dit qu’ils sont productivistes et que l’agriculture française est industrielle ? Ils vivent tout autre chose sur leurs exploitations familiales, dont les modes de production sont aux antipodes de ceux des produits que nous laissons entrer par nos accords de libre-échange : les exploitations françaises comptent en moyenne soixante vaches, quand la viande que nous laissons entrer du Canada est produite dans des feedlots de 30 000 bovins. Qui peut raisonnablement comprendre cela ? Votre projet de loi d’orientation, madame la ministre, permet de poser un nouveau regard, d’offrir une nouvelle perspective, je l’espère. Il fixe un nouveau cap à l’agriculture française. Après avoir trop voulu concentrer les politiques publiques sur la montée en gamme, par dogmatisme, et comme un enfant gâté qui oublierait le passé et qui arriverait à se convaincre de ses propres forfaitures, nous allons enfin ériger la souveraineté alimentaire en intérêt fondamental de la Nation et veiller à ce qu’elle ne régresse plus. Oui, la souveraineté alimentaire est le seul moyen de nourrir son peuple sans avoir à recourir massivement aux importations – et en prenant bien soin de nourrir toutes les bouches, tant de ceux qui ont les moyens que de ceux, les plus pauvres, qui sont obligés d’arbitrer entre leurs achats. En 2018, la durée moyenne pendant laquelle les Français ne consommaient que des produits importés était d’un jour ; aujourd’hui, elle est de trois jours. Il est grand temps de réagir et de reprendre notre destin en main. Il nous faut stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles qui nous mènent sur le chemin du déclin ! (Exclamations sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K.) La balance commerciale française, vins et spiritueux compris, a encore chuté de 1,6 milliard d’euros cette année. Il ne restera bientôt plus rien de cet excédent. Ce fleuron de l’économie française exporte non seulement une simple denrée alimentaire, mais aussi une histoire de paysans, un savoir-faire mondialement reconnu, un terroir et le labeur de tous ceux qui cultivent et élèvent avec une passion sans pareille. Ces mauvais résultats nous obligent. Nous ne pouvons plus regarder passivement décliner la France agricole, car c’est notre histoire que nous injurions ; c’est notre patrimoine que nous dilapidons ; c’est notre survie que nous condamnons en laissant notre agriculture s’amenuiser, avec le risque de la voir Cet après-midi, je veux avoir une pensée toute particulière pour les producteurs de noisettes, de kiwis, de cerises, de pommes, de poires, de bananes, d’endives, de betteraves, de pommes de terre, mais aussi pour les éleveurs de porcs et de volailles. Les Républicains. – Exclamations ironiques sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Et la liste n’est pas exhaustive, tant le problème est grand ! Alors – c’est vrai –, pour reprendre la rhétorique de certains, changeons de modèle ! Oui, mais changeons de modèle de pensée ! Rappelez-vous la phrase de Jean-Jacques Rousseau : « L’agriculture est le premier métier de l’homme : c’est le plus honnête, le plus utile et, par conséquent, le plus noble qu’il puisse exercer. » (Applaudissements nourris sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi banc des commissions. – Exclamations sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) M. Bernard Buis, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. Buis. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ce projet de loi aura traversé toutes les saisons. Présenté au printemps dernier en Conseil des ministres, il a ensuite subi la sécheresse législative de l’été 2024, avant d’être laissé en jachère pendant un automne très instable. Ce parcours exceptionnellement long est sur le point de s’achever, à la fin d’un hiver particulièrement fertile pour les sujets agricoles dans notre hémicycle. Après six journées de débats passionnants, intenses, mais, dans l’ensemble, respectueux des convictions de chacune et de chacun, le temps est venu de se prononcer sur ce texte très attendu. Afin de ne pas faire durer le suspense, je vous indique que le groupe RDPI votera sans hésitation en faveur de ce projet de loi, pour trois raisons notamment. D’abord, ce texte apporte des solutions adaptées aux défis du renouvellement des générations. Ensuite, il érige la souveraineté alimentaire au rang d’intérêt fondamental de la Nation. Enfin, nos débats ont permis d’introduire des mesures essentielles à nos yeux, notamment en matière de haie. D’abord, je considère que ce texte est utile pour le renouvellement des générations en agriculture, problématique à laquelle il apporte des solutions concrètes. Je pense ainsi à la mise en place du contrat territorial de consolidation ou de création de formation, qui permettra d’augmenter le nombre de jeunes formés par la voie initiale scolaire dans les établissements de l’enseignement agricole technique. J’ai également en tête l’article 5 du projet de loi, qui prévoit la création du bachelor agro, un diplôme qui sera reconnu au niveau bac+3. De plus, la mise en place du réseau France installations-transmissions, ou France Services agriculture, est prometteuse et sera – j’en suis sûr – un des éléments essentiels de ce texte, que les agriculteurs apprécieront au moment d’acquérir ou de céder leur Grâce à ce nouveau guichet départemental unique, l’État doit offrir un nouveau service public accessible de qualité avec l’appui des chambres d’agriculture. N’oublions pas le dispositif d’aide au passage de relais créé au Sénat : une aide transitoire de 1 100 euros par mois pendant une durée maximale de cinq ans avec prise en charge des cotisations sociales maladie et retraite de l’exploitant et des membres de sa famille qui participent aux travaux. Pour renouveler les générations, nous devons également donner un coup de pouce financier aux retraités de demain. Avec cet engagement, ce nouveau réseau, le bachelor agro et le contrat territorial, nous semons des graines qui germeront rapidement dans l’intérêt du renouvellement des générations. Ensuite, nous voterons aussi en faveur de ce texte, parce qu’il protège bien plus qu’auparavant la notion de Des premiers accords de libre-échange aux négociations avec le Mercosur, en passant par la pandémie de covid-19, nous avons toutes et tous constaté l’importance de la notion de souveraineté, qui plus est lorsqu’il s’agit de nourrir la France. Mais force est de le constater, face aux enjeux de transition liés à l’environnement, le monde agricole a parfois le sentiment d’être relégué au second plan, alors que, dans le même temps, nous voulons que l’agriculture soit une fierté Il est donc nécessaire d’encadrer juridiquement le sujet, non pas pour placer l’agriculture au-dessus de l’environnement, mais pour mieux équilibrer la balance. Nous atteignons, je pense, une forme d’équilibre, puisque nos débats ont penché en faveur d’une souveraineté alimentaire érigée au rang d’intérêt fondamental de la Nation, avec un principe de non-régression. Enfin, nous voterons ce projet de loi, parce que nos débats en séance ont permis d’introduire des mesures Je veux bien évidemment aborder l’évolution du cadre juridique applicable à la haie. Nous avons, je crois, retenu une définition équilibrée. J’ajoute que l’adoption de mon amendement permettra d’exclure de ce qui relève d’une destruction de haies la chaussée de toute voie cadastrée sous l’appellation « chemin rural ». En l’absence d’une telle précision, la rédaction de l’article 14 risque de constituer un obstacle majeur à la réouverture des chemins ruraux, en imposant, d’une part, le respect d’une procédure qui, à la base, n’est pas prévue pour ce cas et, d’autre part, la compensation du linéaire détruit par les communes, ce qui sera très difficile. L’article 14 bis A, qui permet d’insérer la proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie – ce texte de notre collègue Daniel Salmon a été voté, je le rappelle, à l’unanimité par notre assemblée –, a été ajouté dans le texte à la suite de l’adoption d’un amendement que j’avais déposé. J’espère qu’il sera préservé lors de la commission mixte paritaire. Telles sont les principales raisons qui poussent notre groupe à se prononcer en faveur de l’adoption de ce projet de loi. Nous savons d’avance que ce texte seul ne réglera pas l’ensemble des problèmes rencontrés par nos agriculteurs. Néanmoins, il permettra de poser des fondations solides au sursaut patriote agricole que je souhaite pour notre pays et sera complété, je l’espère, par d’autres textes pour en combler les angles morts. Je fais ici référence au revenu des agriculteurs ou au sujet du foncier. Mes chers collègues, vous le savez, dans quatre jours, le Salon international de l’agriculture sera lancé. Si l’adoption définitive du texte avant ce lancement reste incertaine, ce qui, en revanche, est sûr et certain, c’est que j’agirai autant que possible pour que la commission mixte paritaire puisse être conclusive. Saisissons dès cet après-midi l’occasion de retisser ensemble le lien de confiance avec celles et ceux qui font de l’agriculture une fierté française et faisons en sorte que ce texte soit adopté le plus rapidement possible. sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes RDSE, UC et Les Républicains.) M. Henri Cabanel, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. Cabanel. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, après de multiples retards, la grande loi agricole promise au mois d’avril 2022 par Emmanuel Macron, lors de sa campagne présidentielle, est enfin sur le point de voir le jour. Néanmoins, l’adjectif « grande » est de trop : entre les intentions de départ et le texte présenté aujourd’hui, le contexte et son contenu ont radicalement changé. Pourtant, nous partons du même constat : le déclin de la puissance agricole française. L’enjeu derrière cela, c’est la sauvegarde de notre souveraineté alimentaire et du revenu des agriculteurs. Si l’intention initiale – moderniser notre modèle de production pour regagner en compétitivité – demeure, la nette atténuation de l’ambition écologique invite à la plus grande vigilance. Force est de le constater, à coup de « pragmatisme » et d’ambition en matière de compétitivité, le texte qui nous est présenté aujourd’hui s’est éloigné d’un de ses objectifs initiaux : rebâtir la souveraineté alimentaire de la France en répondant notamment au défi du changement climatique. L’agriculture est pourtant l’un des secteurs d’activité les plus sensibles à l’évolution du climat et les plus dépendants du fonctionnement des écosystèmes. L’objectif d’une agriculture économiquement et écologiquement viable, rémunératrice, diversifiée, durable et répartie sur l’ensemble du territoire doit prédominer et servir de mise en garde contre la stérilité de l’opposition entre agriculture et environnement. Or je n’ai pu que constater et déplorer au cours des débats la crispation de certains lorsqu’il était question de transition vers une agroécologie et d’adaptation au changement Au-delà de ces constats, plusieurs interrogations me viennent à l’esprit. J’espère qu’elles trouveront une réponse équilibrée dans la commission mixte paritaire. D’abord, le diagnostic de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles, désormais beaucoup plus économique qu’environnementale, avec ses six modules mobilisables indépendamment les uns des autres, n’est plus obligatoire. Certes, ces derniers seraient gratuits en cas de mobilisation lors de périodes clés d’un projet agricole, c’est-à-dire en début ou en fin de parcours. Néanmoins, leur réalisation sur la base du volontariat, mettant par conséquent fin à l’obligation de leur réalisation, me pose question. La logique incitative visée par le texte peut ne pas être suffisante ; elle nous plonge dans une certaine opacité. Seul un engagement contraint permettrait de répondre aux conditions d’installation viables dans le temps, notamment du point de vue de la performance agronomique des sols de Je le rappelle, en soixante ans, nos sols ont perdu 80 % de leur matière organique et entre 70 % et 90 % de leur population bactérienne et fongique. Leur tassement s’est irrémédiablement accentué. Installer des jeunes sur des sols qui ne fonctionnent pas dans un système figé et de plus en plus intégré dans la chaîne de distribution est une erreur. Et le faire en connaissance de cause est, à mon avis, irresponsable. Je regrette le rejet en séance publique de l’attribution d’une septième mission à l’enseignement agricole. Il était envisagé d’intégrer au programme de la formation initiale et continue agricole des modules sur les tâches administratives auxquelles les agriculteurs feront face dans leur carrière. Je le rappelle, 20 % à 25 % du temps de travail d’un agriculteur est consacré à des tâches administratives. Certains lycées agricoles de mon département ont relevé un tel manque. Cet enjeu doit être désormais une nécessité de la formation agricole. Or l’État ne joue pas encore pleinement son rôle et se doit de mettre en œuvre une vraie politique publique en matière d’accompagnement et de sensibilisation aux réalités du métier d’agriculteur. Celles-ci sont encore trop floues pour les principaux concernés, et elles le sont encore plus aux yeux de nos concitoyens. Faire de notre agriculture une grande cause nationale n’est pas une incantation. Ou bien estimez-vous que la santé mentale des jeunes aussi relève du superfétatoire ? Recréer un lien entre l’urbain et le rural, le citoyen et l’agriculteur, le travailleur de la terre et le jardinier du dimanche, pour sensibiliser chacun sur les atouts de notre agriculture, au-delà de nous nourrir et de maintenir nos paysages, est une nécessité, ne serait-ce que pour susciter de nouvelles vocations. À ce titre, si ce texte cherche à apporter plusieurs réponses au défi du renouvellement des générations, que ce soit en fixant des objectifs ambitieux en matière de hausse du nombre d’élèves de l’enseignement agricole, notamment par une meilleure visibilité et attractivité de ses filières, ou en renforçant la pertinence de la lisibilité du parcours d’installation et de transmission des exploitations agricoles par la mise en place d’un guichet unique, une absence se fait remarquer : celle de l’accès au foncier agricole. Aucune disposition concrète ne permet de libérer du foncier agricole utile, afin de faciliter la politique d’installation des agriculteurs et de transmission des exploitations. Madame la ministre, vous vous êtes engagée pendant le débat sur un projet de loi. Mais ne pensez-vous pas qu’un travail en amont serait nécessaire ? Je pense par exemple à une mission sur le foncier agricole. Pourtant, ce projet de loi s’attache à dessiner un cap clair pour l’agriculture française, fondé sur une triple ambition : consacrer le principe de souveraineté alimentaire, créer des conditions d’installation viables dans le temps et passer de réflexes de suradministration et de sanctions à une dynamique d’information et d’incitations. La dépénalisation de certaines atteintes environnementales en l’absence de négligence grave ou d’intentionnalité m’interroge aussi, même si je reconnais une volonté de simplification. J’attends de la commission mixte paritaire qu’elle retienne un dispositif plus proportionné et consensuel, qui combinerait respect du principe de non-régression environnementale et allégement du poids des normes qui pèsent sur les agriculteurs. L’équilibre consistant à faire coïncider les objectifs de souveraineté, de simplification normative et de compétitivité où l’enjeu climatique et la préservation de la biodiversité seraient centraux ne me semble pas respecté dans ce texte, et ce malgré vos efforts, dont je vous remercie, madame la ministre. En dépit des quelques motifs de satisfaction, faisons attention à ne pas cumuler les retards en matière de transition vers une agroécologie, alors que la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » du projet de loi de finances, en plus d’avoir été de nouveau amputée de 200 millions d’euros en commission mixte paritaire, nous a déjà prouvé que la planification écologique était la variable d’ajustement. C’est désormais à la commission mixte paritaire – vous l’avez compris, nous y tenons beaucoup – de trouver un équilibre satisfaisant pour avancer vers un modèle d’agriculture protecteur de l’environnement et plus résilient en attendant d’être plus rémunérateur. Dans leur diversité, une majorité de membres de mon groupe s’abstiendront en attendant les conclusions de la commission mixte paritaire. (Applaudissements sur les travées des groupes RDSE et GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER.) M. Patrick Chauvet, pour le groupe Union Centriste. sur les travées du groupe UC.) Chauvet. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous votons aujourd’hui un projet de loi important, aboutissement de plusieurs mois de discussions pour l’avenir de notre agriculture. Ce texte s’inscrit dans un contexte où les attentes des agriculteurs sont plus que pressantes, à quelques jours du salon de l’agriculture, qui débutera à la fin de cette semaine. Il est essentiel de se rappeler que, derrière chaque chiffre et chaque mesure dont nous avons débattu dans cet hémicycle, il y a des femmes et des hommes qui consacrent leur vie à nourrir notre pays. Ces travailleurs de la terre sont autant d’individualités avec leurs aspirations, leurs frustrations et leurs espoirs. Un des slogans les plus entendus en 2024 a, à lui seul, illustré le profond malaise des agriculteurs : « On marche sur la tête. » Ce cri de désespoir, accompagné d’une opération de retournement de panneaux de communes, a perduré cet hiver sur fond de négociations commerciales avec le Ce slogan suffit à résumer et à dénoncer les injonctions contradictoires adressées à l’agriculture. Les agriculteurs expriment ainsi une quête unanime de reconnaissance, qui se traduit sur le terrain des politiques publiques par une demande de cohérence. Car de telles contradictions sont insupportables pour eux. Il leur est souvent demandé de respecter des normes strictes. Mais une telle exigence se heurte à une paradoxale tolérance appliquée aux produits importés. Comment demander à nos agriculteurs de produire de manière exemplaire tout en laissant d’autres producteurs étrangers les concurrencer dans des conditions moins contraignantes ? Nous donnons les moyens à d’autres de produire, mais non pas à nos propres agriculteurs, et ce sans garantir une homogénéisation des normes de production à l’intérieur du marché unique ou au sein des accords commerciaux. Les agriculteurs souffrent ainsi d’une suradministration toujours plus importante et passent en moyenne neuf heures par semaine à effectuer des tâches administratives. Par ailleurs, ils aspirent à une concurrence « à armes égales ». Face à un marché mondial ouvert, ils demandent une harmonisation des normes entre les États européens et une « exception agricole européenne » vis-à-vis des pays tiers qui ne respectent pas nos standards afin de rester compétitifs. À leur niveau, les réglementations françaises aggravent parfois ces inégalités de concurrence. Ainsi, 37 % des agriculteurs évoquent un « abandon » et un « système à bout ». Cela témoigne du désespoir face à un échelon national qui semble se retourner contre eux au lieu de les soutenir. Ce texte ne doit rien au hasard. Il s’inscrit dans un contexte particulier : celui d’une agriculture en difficulté, dont les maux ont été identifiés bien en un amont par les nombreux travaux menés par le Sénat ces dernières années. En effet, dès 2022, la commission des affaires économiques alertait sur le décrochage de la ferme France. Cette situation, pourtant déjà préoccupante, s’est alors aggravée. En témoigne la diminution de l’excédent commercial agroalimentaire de la France, qui est passé de 12 milliards d’euros à 4,9 milliards d’euros entre 2011 et 2024. Ce qui manque particulièrement dans ce texte, c’est un véritable volet économique adapté aux enjeux de compétitivité du secteur. Bien que l’aspect environnemental soit primordial, il ne faut pas oublier que le développement durable de l’agriculture repose sur un triptyque équilibré entre l’humain, l’économique et l’environnement. C’est là la différence des visions qui se sont confrontées dans cet hémicycle. Or, aujourd’hui, ce texte semble accorder une place prépondérante au pilier environnemental en négligeant les autres Poncet Monge ironise.) Si l’agriculture durable doit intégrer des normes écologiques, elle doit également offrir aux agriculteurs les moyens de vivre dignement de leur métier, avec des revenus stables et des perspectives économiques claires pour les générations futures. Néanmoins, ce projet de loi, mes chers collègues, n’est pas sans avancées. Il contient plusieurs éléments qui vont dans la bonne direction pour soutenir les agriculteurs. Je retiens notamment une philosophie d’expérimentation intéressante, avec, par exemple, l’article 10 bis, qui instaure un droit à l’essai et permet aux agriculteurs d’expérimenter de nouvelles pratiques sans crainte des sanctions en cas d’échec. Je pense également à l’article 13 bis, qui introduit un droit à l’erreur permettant de prendre en compte les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de nouvelles normes sans pénaliser les agriculteurs de bonne foi cherchant simplement à s’y conformer. Faisons confiance à nos agriculteurs et laissons-les innover dans leurs pratiques ! Par ailleurs, ce texte contient également des mesures de bon sens, ce bon sens auquel nous n’avions de cesse de nous référer pendant nos débats. Je pense par exemple à l’article 10 bis A, facilitant les interactions entre Vivea et le compte personnel de formation (CPF), permettant aux agriculteurs d’accéder plus facilement à des formations adaptées à leurs besoins, notamment dans leurs projets l’article 3 ter, favorisant les collaborations entre centres d’apprentissage et centres de formation continue, ou à l’article 11, qui soutient la création de groupements d’employeurs. Ces mesures pragmatiques permettent d’alléger les charges administratives des exploitations et d’en améliorer la gestion des ressources humaines. Enfin, les articles 1er, 2 et 8 encouragent l’installation des femmes dans l’agriculture. Loin d’être anecdotiques, ce sont de réelles avancées pour féminiser notre agriculture quand on sait que les agricultrices sont 100 000 aujourd’hui contre un million à la fin des Pour autant, à la suite de l’examen sénatorial du projet de loi, on constate un effet de rattrapage. En effet, ce texte gouvernemental est utilisé comme véhicule législatif balai pour y intégrer diverses propositions de loi, qu’il s’agisse d’eau et d’assainissement, de gestion de haies, de santé des sols, etc. Ce n’est pas une pratique nouvelle, mais cela reflète le fait que, dans un contexte politique incertain, un gouvernement légifère a minima par propositions de loi et que des parlementaires cherchent à tordre le bras de l’article 45 de la Constitution pour faire avancer au plus vite leurs initiatives législatives. Cela a pour conséquences d’alourdir les textes et de rendre leurs lignes directrices moins lisibles, donc moins intelligibles. Cependant, certains points de ce texte nécessitent des D’une part, ce projet de loi est censé donner une impulsion pour l’installation et la transmission des exploitations agricoles pour les dix prochaines années. Or l’on voit déjà poindre des débats complémentaires sur le foncier et les revenus agricoles. Ces débats sont pourtant au fondement de l’équilibre des agriculteurs et de leurs exploitations. D’autre part, l’examen s’est parfois concentré sur des points sémantiques ou très indirectement liés à la souveraineté alimentaire, qu’il s’agisse de l’article 10, relatif au nom du futur guichet unique, ou de l’article 14, à propos du cadre législatif portant sur les haies. Cela interroge à la fois sur les irritants parfois absurdes, mais également sur l’inflation normative. Mes chers collègues, malgré des points d’amélioration, ce projet de loi représente un pas en avant pour l’agriculture française. Il permet de lever des obstacles bien identifiés et d’offrir de nouvelles marges de manœuvre aux agriculteurs, afin que ces derniers puissent rivaliser sur un pied d’égalité avec leurs voisins européens et mondiaux. La version sénatoriale de cette loi repose sur de nombreux travaux législatifs de notre chambre et s’inscrit en complémentarité avec les propositions de loi de nos collègues Franck Menonville et Laurent Duplomb. Jadot fait signe que le temps de parole de est écoulé.) Le groupe Union Centriste votera donc pour ce texte et souhaite que la commission mixte paritaire puisse être conclusive. (Applaudissements sur les travées des groupes UC et M. Gérard Lahellec, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Lahellec. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, les hasards du calendrier ont voulu que nos débats au Sénat se rapportant à l’agriculture coïncident avec les élections aux chambres Dans le strict respect d’un scrutin qui appartient en propre aux agriculteurs et aux salariés agricoles eux-mêmes, et sans faire dire au scrutin autre chose que ce qu’il signifie, on peut noter que la colère continue à s’exprimer dans le monde paysan. Et c’est normal, car, en l’occurrence, le revenu n’est jamais garanti d’avance, en raison de l’incertitude permanente qui plane sur l’avenir des filières et sur la fixation des prix agricoles. Ces derniers ont été anormalement bas depuis deux ans dans presque toutes les filières de production. Au demeurant, il ne faut pas s’étonner que le fait que des exploitations céréalières de plusieurs centaines d’hectares perçoivent à ce titre beaucoup d’aides à l’hectare du budget de la politique agricole commune accentue la colère de beaucoup de paysans vivant sur des exploitations de moindre superficie que la moyenne nationale. (Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains.) La loi d’orientation agricole aurait pu constituer la bonne occasion pour fixer un certain nombre d’objectifs, infléchir un certain nombre d’orientations et se donner ainsi les moyens d’œuvrer dans le sens du développement durable de notre agriculture. Il n’en est rien ; bien au contraire ! Les principales dispositions retenues dans ce texte consistent à considérer que la planche de salut de notre agriculture résiderait dans une recherche de compétitivité à tout prix, permettant une intensification de la productivité en s’affranchissant d’un certain nombre de contraintes réglementaires et même de préconisations scientifiques. Cela a pour effet d’alimenter une dualité entre la société et les Certes, les excès de paperasserie et les lourdeurs administratives exaspèrent les agriculteurs, et l’on peut comprendre leur agacement. Il convient donc de lever de telles lourdeurs. Mais cela ne doit en aucun cas servir de prétexte pour en rabattre sur un certain nombre de prescriptions. Sachons toujours nous rappeler que les labellisations et autres appellations d’origine protégée (AOP) obéissent aussi à des normes. Cukierman. Exactement ! Lahellec. Et celles-ci nous sont bien utiles pour valoriser les productions de nos territoires. sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Nous avons également relevé que, pour répondre à ces objectifs d’intensification des productivités, les options retenues tendent à mettre à mal les potentialités que recèdent l’agroécologie, l’agriculture biologique et l’enseignement de ces disciplines. Sido. Pipeau ! Lahellec. En outre, ces orientations créent un clivage tendant à opposer agriculture et écologie. Certes, l’agriculture de production est une activité humaine indispensable à la survie de l’humanité. Mais, pour continuer à assurer cette mission, il est indispensable de se remettre en question. Le modèle de développement à promouvoir ne peut, par exemple, pas être celui de l’industrialisation de l’engraissement des bovins, comme on le pratique par exemple au Texas, avec des unités de 75 000 têtes auxquelles on fait gagner un kilo par jour ! Et il y a tous les sujets dont le présent projet de loi ne parle pas. Nos débats ont mis en lumière un accord assez large autour de l’idée que la mondialisation des prix pour les tirer toujours vers le niveau le plus bas est une aberration. Et à défaut de pouvoir remettre en cause d’emblée l’intégration de l’agriculture dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il eût été pertinent de commencer à travailler sur de nouveaux mécanismes de régulation. Nous convergeons aussi sur le constat des limites des lois pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (Égalim), qui ne suffisent pas pour assurer un meilleur retour de la valeur ajoutée à la ferme. La mère des lois en matière de commercialisation reste la loi du 4 août 2008 de modernisation de En matière d’installation et de renouvellement des générations, l’accès au foncier et sa gestion représentent une question essentielle. Or cette dimension n’est même pas abordée dans le texte. Je terminerai en exprimant deux regrets. Premièrement, la thématique de la pêche n’est que très peu évoquée. Et nous sommes ici de nombreux parlementaires bretons à avoir pointé l’impérieuse nécessité de soutenir cette activité. Brisson. Pas seulement bretons ! Lahellec. Les collectivités de Bretagne y sont disposées. Il ne fallait pas nous opposer l’article 40 de la Constitution, comme cela a été le cas. Deuxièmement, la place consacrée à l’élevage est trop faible. Un proverbe breton, dont je vous ferai part en français,… Chevrollier. Merci ! ceci : « La terre est faite pour être entre les pattes des animaux ! » Nous sommes en effet dans des régions Si la société a perdu un peu confiance dans l’industrie agroalimentaire, nos concitoyens croient encore à la sincérité des éleveurs, qui travaillent au contact de la nature. C’est là aussi un élément de motivation pour façonner nos paysages, nos haies, nos talus, nos bocages. En bref, les insuffisances rappelées sommairement à l’instant nous conduisent à nous opposer à ce projet de loi. sur les travées des groupes CRCE-K et GEST, ainsi que sur des travées du groupe Grosvalet applaudit également.) M. Daniel Salmon, pour le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, permettez-moi, dans un premier temps, de déplorer le calendrier du travail parlementaire, soudainement accéléré, qui ne permet pas l’examen final de ce texte dans de bonnes conditions. présidente de la commission Cela constitue un véritable passage en force, uniquement destiné à ce que le Président de la République puisse tirer avantage de quelques effets d’annonce au salon de l’agriculture. groupe Les Républicains.) C’est regrettable ! Pourtant, les attentes sont fortes et le constat est clair : population agricole et biodiversité s’effondrent en même temps. La crise agricole est structurelle, elle révèle les limites d’un modèle insoutenable. C’est votre bilan ! Ce projet de loi aurait dû être le texte d’une refonte de notre modèle vers la transition agroécologique, une transition indispensable pour assurer un accompagnement des agriculteurs face aux défis immenses qu’entraînent le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la chute sans fin du nombre Mais ce texte s’emploie à détourner la colère des agriculteurs des véritables responsables. Il aboutira sans nul doute à un échec, car il ne répond pas aux vrais problèmes de la filière. Il ne répond aucunement à la question centrale des prix, qui devraient être rémunérateurs, alors que dans cette profession on peut travailler soixante-dix heures par semaine pour gagner moins d’un Smic. Il ne relève ni le défi de l’accès au foncier et de l’accaparement des terres ni celui, pourtant majeur, de l’élevage, qui est fragilisé. Il renvoie ces sujets fondamentaux à de futures lois. Il ne répond pas non plus à l’aggravation des inégalités entre les mondes agricoles, où il n’y a pas grand-chose de commun entre les grands céréaliers exportateurs, qui captent la majorité des aides publiques de la PAC, et les petites exploitations en polyculture, élevage ou maraîchage, qui nourrissent nos territoires, entretiennent les paysages et se partagent ce qu’il reste des aides. En refusant de donner un cap vers la transition, en refusant le pluralisme, vous renforcez en vérité l’évolution vers l’agro-industrie et vous nous menez à une impasse. En effectuant une lecture fallacieuse des données agricoles, en niant les faits scientifiques, vous prenez une lourde Concernant l’examen du texte en séance publique, nous déplorons l’absence manifeste de volonté de compromis pendant ces six jours de débats. Aucun apport réellement structurant venant de la gauche n’a été adopté. C’est assez rare que les propositions des groupes d’opposition soient aussi peu considérées et nous le regrettons. Quasiment tous nos amendements ont été rejetés, qu’il s’agisse de mieux réguler le foncier – sujet mis à la trappe par le couperet arbitraire de l’article 45 de la Constitution –, de mieux former les agriculteurs de demain, notamment sur les enjeux de transition agroécologique, d’assurer un vrai soutien à la bio, de garantir au secteur une gouvernance pluraliste et plus démocratique, d’améliorer les revenus ou de relocaliser Une seule éclaircie : l’intégration de la proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie, adoptée à l’unanimité. sur les travées du groupe GEST et sur des travées du groupe SER.) Concernant l’article 1er, votre définition de la souveraineté alimentaire ne se fait que sous le prisme de la compétitivité. Une souveraineté biaisée qui, en renforçant une volonté exportatrice, ne respecte pas la souveraineté des autres pays. Une souveraineté en trompe-l’œil, car sous dépendance aux importations, que ce soit pour les engrais – azote, phosphate, potasse –, le soja ou, demain, les Toutes les références et tous les objectifs relatifs à l’agroécologie et à la bio ont été supprimés, tant dans les orientations des politiques publiques que dans les objectifs de la formation et de l’enseignement professionnel Ce texte ignore donc les grands défis du L’agriculture doit faire sa mue pour s’inscrire dans la stratégie nationale bas-carbone. Elle émet 19 % des gaz à effet de serre et doit prendre sa part dans les impératifs de réduction. Rien dans ce texte ne traduit cette ambition. Plutôt que d’agir, vous propagez la défiance envers les agences de l’État, dont l’expertise scientifique et l’indépendance sont fondamentales en ces temps troublés. Je pense bien sûr à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dont le rôle et l’expertise sont méprisés dans ce Inscrire le principe « pas d’interdiction sans solution » pour les pesticides est une attaque délibérée contre la biodiversité et la santé humaine. Ce dispositif ne devrait d’ailleurs pas tenir devant le Conseil Concernant l’enseignement, enjeu central pour assurer le renouvellement, le cap n’est pas le bon et les moyens ne sont pas au rendez-vous. Le bachelor agro que vous souhaitez axer sur les compétences managériales et entrepreneuriales pour formater de futurs agriculteurs à une vision concurrentielle et productiviste est un entonnoir vers l’endettement et l’agrandissement. La création et la reprise d’activités agricoles sont pourtant de formidables opportunités pour engager la transition du secteur, mais le texte ne fait l’objet d’aucune mesure concrète pour soutenir la dynamique actuelle des installations, d’abord agroécologiques, car en cohérence avec les attentes d’une majorité de futurs agriculteurs. La priorité aurait dû être d’établir un véritable pluralisme au sein du futur réseau France installations-transmissions et dans la composition des instances associées à sa gouvernance. Mais vous êtes restés sourds à cette Il en est de même pour le diagnostic modulaire, un outil initialement consacré à la transition : vous l’avez dévoyé, puisqu’il est désormais centré sur le modèle économique des exploitations, mettant de côté les aspects sociaux et environnementaux. Sur l’article 13, nous sommes toujours sidérés par ce qui constitue l’une des pires régressions en matière de droit de l’environnement de ces dernières années. En allant vers une véritable dépénalisation de la destruction d’espèces protégées – qui plus est, la rédaction choisie ne concerne pas seulement le secteur agricole ! –, le texte issu du Sénat est contraire à la directive européenne sur la protection de l’environnement. Les plus hautes instances juridiques censureront vraisemblablement ce dispositif. Comptez sur notre vigilance et notre mobilisation ! À l’article 15, c’est la concertation et le débat qui sont amputés pour mieux industrialiser le monde agricole. Avec ce texte, nous sommes à contresens de l’Histoire et de l’urgence écologique, mais en phase avec le plan social en cours. C’est pourquoi le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires votera résolument contre. Non, les décisions politiques ne peuvent pas être influencées par les voix les plus bruyantes ou les intérêts d’une minorité au mépris du pluralisme et de la démocratie. Face aux réalités climatiques, sanitaires et environnementales, nous continuerons de défendre l’intérêt général et des réponses structurelles pour la rémunération des paysans et la préservation de notre capacité à produire demain sur des sols vivants. sur des travées du groupe GEST. – Applaudissements Poncet Monge. Bravo ! M. Jean-Claude Tissot, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER et sur des travées du groupe GEST.) Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous voilà au bout, ou presque, du parcours législatif tumultueux du projet de loi d’orientation agricole. Après de longs mois d’attente, six jours de séance, trente-cinq heures de débats et environ huit cents amendements examinés, quel est le résultat ? Nous avions reçu de l’Assemblée nationale un projet bavard et imparfait, n’apportant guère de réponses concrètes au malaise agricole. ministre fait la moue.) Si, madame la ministre ! Comme nous pouvions le prévoir, et dans une connivence permanente avec le Gouvernement Duplomb, rapporteur, les rapporteurs ont donné une connotation encore plus économique et libérale au projet de loi. Nous allons donc sortir du Sénat avec une loi-fleuve, floue, dangereuse pour l’environnement et qui met en avant une certaine idée de l’agriculture, dépassée depuis longtemps. D’ailleurs, ne devrait-on pas parler plutôt de « loi d’orientation pour une agriculture productiviste » ou encore de « loi d’orientation pour une agriculture passéiste » ? Vous avez, messieurs les rapporteurs, madame la ministre, modelé un texte parfaitement comme vous le souhaitiez à coups de dogmes pro-industrie agroalimentaire et anti-environnement. Monsieur le rapporteur Laurent Duplomb, vous avez indiqué que ce texte ne serait pas le Grand Soir de l’agriculture. Nous voilà d’accord ! sur les travées du groupe SER.) À travers ce texte, vous perpétuez la trajectoire agro-industrielle de l’agriculture, tournée vers le gigantisme, l’accaparement des terres, le productivisme à tout va. Nous soutenons deux modèles qui s’opposent frontalement et je ne vois même pas où nos positions pourraient se de la commission des affaires économiques. Ça, c’est Tissot. Finalement, au terme de débats à sens unique, ni la crise sanitaire, ni la crise environnementale, ni la crise économique, ni – surtout ! – la crise du renouvellement des générations ne se voient proposer de réponses à la hauteur. Et au bout du compte, ce seront les paysans qui paieront la note – comme toujours ! Après le moment agricole que nous avons traversé et à quelques jours de l’ouverture du salon de l’agriculture, je le confesse, je suis très inquiet. Je suis inquiet pour l’avenir de notre agriculture de manière générale. de La Gontrie réclame que en silence.) Qui peut croire que le modèle hyperproductiviste, avec la crise perpétuelle dont il est la source, est attractif pour de jeunes actifs agricoles ? Le modèle consacre un entre-soi d’exploitations gigantesques et intransmissibles. On peut nous accuser de grossir le trait, mais regardez où nous en sommes aujourd’hui. C’est ce modèle, votre modèle, qui nous a conduits ici ! sur les travées du groupe SER.) Le prolonger, c’est à la fois ne rien résoudre pour aujourd’hui et aggraver la crise pour À commencer par la question de la transmission. Bien sûr, votre projet de guichet France installations-transmissions n’est pas une mauvaise idée en soi, madame la ministre, mais ce n’est qu’un pansement sur une jambe de bois. Il ne sera pleinement utile que lorsque nous nous engagerons sur la voie d’exploitations à taille humaine. Je suis aussi inquiet pour les agriculteurs et pour leur santé. Dans la continuité des débats tenus ici ces dernières semaines, le texte revient sur l’interdiction des produits phytosanitaires, en la conditionnant à des « solutions économiquement viables et techniquement efficaces ». On notera d’abord le flou juridique de ces notions. Surtout, nous sommes en présence d’un cas d’école, car dans le même temps, vous refusez les alternatives ! Pendant dix ans ! Tissot. Le schéma est le suivant : on interdit seulement si on a des alternatives, mais comme vous ne voulez pas ces alternatives, on autorise ! Encore une fois, sous couvert d’arguments économiques et productivistes, la santé des paysans est reléguée au second plan. C’est particulièrement Il y a quelques jours, une tribune signée par plus de mille cinq cents professionnels de divers horizons nous appelait, en faisant un parallèle avec les pesticides, à ne pas refaire la même erreur que sur l’amiante. Le sens de l’Histoire n’est pas à l’assouplissement des règles encadrant les pesticides. Le sens de la gauche, c’est d’interdire à tout va ! Tissot. L’objectif est de se débarrasser des pesticides, certes progressivement, mais Et ce n’est pas seulement la santé des paysans que nous devons protéger. Que direz-vous à vos petits-enfants lorsqu’ils développeront des cancers ou qu’ils apprendront leur infertilité ? Voilà les questions que nous devons nous poser ! (Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST et sur des travées du groupe CRCE-K.) Et s’ils crèvent de faim ? Tissot. Je suis évidemment inquiet pour notre environnement. La tendance, que l’on observe depuis quelques semaines, visant à simplifier ou alléger le droit de l’environnement, voire à y déroger, est alarmante. Ce texte s’inscrit pleinement dans ce mouvement d’ensemble. Les offensives contre l’agroécologie relèvent d’une bataille idéologique des rapporteurs : aucune mention du terme dans l’article 1er – pourtant bavard… – et trois mentions seulement dans l’ensemble du On a tout enlevé ! (Rires au banc des commissions.) Tissot. Dans le même ordre d’idées, je déplore la suppression des objectifs de surface agricole utile en agriculture biologique. Il s’agit d’un énième signal terriblement décevant. Tout au long du texte sont introduits de grands concepts incantatoires qui, au mieux, seront simplement déclaratifs, au pire, constitueront des appuis législatifs pour déroger au respect d’engagements environnementaux. Les articles 13 et 15 – le premier allège le régime de répression des atteintes à la biodiversité, le second accélère les contentieux contre les mégabassines et les fermes gigantesques – sont les deux exemples les plus marquants de ces reculs environnementaux. Je le dis sans concession : ils sont Je suis également inquiet, à un niveau plus global, de la tournure des débats. Outre le fait que nous soutenons deux modèles qui s’opposent, je m’interroge sur le passage en force de certaines dispositions controversées. Le Conseil d’État a par exemple relevé que les notions d’intérêt fondamental de la Nation, d’intérêt général majeur et de non-régression de la souveraineté alimentaire étaient juridiquement floues et donc potentiellement dangereuses. de La Gontrie réclame de nouveau le silence.) Il a également indiqué que l’article 15 présentait des risques d’inconstitutionnalité. Sur ce même article, la Défenseure des droits a considéré qu’il restreignait « de manière disproportionnée le droit au recours des opposants ». Vous avez fait fi de ces avis, messieurs les rapporteurs, comme vous avez fait fi de la science et des avis de l’Anses et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Le texte visait initialement à assurer le renouvellement des générations et à engager l’agriculture sur le chemin des dix prochaines années. En réalité, vous avez profité du contexte pour inclure dans ce projet de loi un panel de mesures érigeant l’agriculture productiviste comme seule et unique méthode, ainsi qu’une succession de reculs environnementaux. De notre côté, à compétitivité et productivité, nous ajoutons revenu agricole juste et respect de l’environnement. Tout cela doit aller de pair ! Le seul modèle viable est celui d’une agriculture raisonnée et à taille humaine, respectueuse des agriculteurs, des consommateurs, de la faune, de la flore et des sols. Pour cela, nous devons en premier lieu assurer aux agriculteurs un revenu juste et rémunérateur. Nous le répéterons jusqu’à ce que nous soyons entendus : nous souhaitons un revenu agricole digne et garanti ! Assurer un revenu juste passe également par une refonte de la PAC pour mettre fin aux inégalités qu’elle entretient de par son mode de distribution. La question du foncier doit également être abordée au regard de la spéculation et du phénomène d’accaparement des terres. Nous devons réguler ! Sans de réelles avancées sur ces thématiques, nous ne redonnerons pas envie et espoir aux générations futures de s’investir dans ce beau métier de paysan. Ces avancées doivent se faire sans renoncer à nos ambitions environnementales et de transition agroécologique. Car il ne faut pas oublier que, sans des sols vivants, nous n’avons pas de président. Il faut penser à conclure. (Protestations sur les travées des groupes SER et GEST.) Poncet Monge. Et tout à l’heure, alors ? Tissot. Mettre en place un tel modèle n’est évidemment pas simple, j’en conviens, mais c’est bien la seule direction viable pour notre avenir et celui de nos enfants. (Marques sur les travées du groupe Les Républicains.) président. Il faut conclure ! Tissot. Nous, sénateurs socialistes, nous ne pouvons pas faire autrement que de voter contre ce texte qui est à des années-lumière de proposer des solutions concrètes aux agriculteurs ! sur des travées du groupe SER. – Vifs applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST. – Applaudissements sur des travées du groupe de La Gontrie et Laurence Harribey félicitent quand celui-ci regagne sa place.) M. Joshua Hochart, pour la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe. après des années d’inaction et d’indifférence face aux souffrances du monde agricole, nous nous réjouissons que cela bouge enfin. La version sénatoriale de ce projet de loi apporte des avancées que nous ne pouvons ignorer. Tout d’abord, nous sommes ravis de voir que sont reprises certaines des propositions que nous portons depuis longtemps sur des travées du groupe SER.), comme la priorité aux agriculteurs français, la protection contre la concurrence déloyale ou la lutte contre la surréglementation et l’inflation normative, ce qui marque, pour la première fois depuis bien trop longtemps, une prise de Le Rassemblement national et Marine Le Pen l’ont toujours affirmé : la souveraineté alimentaire doit être une priorité nationale. Cukierman. On ne vous a pas Hochart. Il était urgent que l’État cesse d’abandonner ceux qui nous nourrissent. Nos agriculteurs n’en peuvent plus. Ils subissent depuis des décennies des politiques qui les étranglent : fiscalité accablante, normes absurdes, distorsions de concurrence insupportables avec des importations qui ne respectent pas nos standards. Pendant que nos paysans se battaient pour survivre, l’État les a trop souvent laissés seuls, prisonniers d’un système qui ne les protège pas. Ce texte apporte enfin une réponse, mais reconnaissons-le : ce n’est qu’un début. Ce projet de loi contient des mesures positives. Il amorce une simplification de certaines normes, un allégement partiel des charges et une meilleure prise en compte des contraintes de nos agriculteurs face à la concurrence étrangère. Il prévoit aussi des dispositifs pour mieux structurer les filières et renforcer notre souveraineté alimentaire. Ces avancées vont dans le bon sens, mais elles restent trop limitées pour répondre à l’urgence de la situation. Car la réalité est que ce texte ne s’attaque toujours pas aux racines du problème. Les charges qui pèsent sur nos exploitants restent trop lourdes et les distorsions de concurrence persistent. Nous aurions voulu voir des mécanismes plus contraignants pour interdire l’importation de produits qui ne respectent pas nos normes. Nous aurions voulu une refonte plus ambitieuse de la fiscalité agricole afin de garantir un modèle économique viable à long terme. Nous aurions voulu un cadre plus protecteur pour garantir une juste rémunération aux producteurs. Cukierman. Et vos amis de la Coordination rurale ? Hochart. Sur tous ces points, ce projet reste encore en deçà des attentes. Nous voterons ce texte, parce qu’il amorce un changement et qu’il serait irresponsable de rejeter ces avancées, aussi partielles soient-elles. Mais nous le faisons avec lucidité : ce vote n’est pas un aboutissement, c’est un point de départ. Chers collègues de la majorité, vous avez retravaillé ce texte venu de l’Assemblée nationale qui, gangrenée par la gauche et l’extrême gauche (Exclamations amusées SER.), l’avait largement modifié, voire détruit. Vous l’avez rendu acceptable ; c’est pour cette raison que nous lui apporterons notre soutien. Mais nous savons d’ores et déjà que nous allons vers la réunion d’une commission mixte paritaire et je veux m’adresser aux membres de cette commission : assumez vos responsabilités, faites en sorte que le texte issu de la CMP soit acceptable pour nos agriculteurs afin qu’ils se sentent enfin écoutés et que leur quotidien s’améliore Nous serons là pour rappeler au Gouvernement ses Cukierman. Nous aussi ! Hochart. … pour veiller à ce que cette première avancée soit non pas un simple effet d’annonce, mais le début d’un véritable renouveau pour notre agriculture. La France ne peut pas être forte et souveraine sans ses paysans. Nous ne laisserons pas leur détresse être de nouveau Szczurek, Stéphane Ravier et Alain Duffourg ainsi que Lopez applaudissent.) président. Mes chers collègues, il va être procédé, dans les conditions prévues par l’article 56 du règlement, au scrutin public solennel sur l’ensemble du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Le scrutin sera ouvert dans quelques instants. Je vous invite à insérer votre carte de vote dans le terminal et à l’y laisser jusqu’au vote. Si vous disposez d’une délégation de vote, le nom du sénateur pour lequel vous devez voter s’affiche automatiquement sur le terminal en dessous de votre nom. Vous pouvez alors voter pour vous et pour le délégant en sélectionnant le nom correspondant, puis en choisissant une position de vote. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a lieu.) président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 196 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat a adopté. Les Républicains et sur des travées du groupe INDEP.) La parole est à Mme la ministre. et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je veux tout d’abord remercier le Sénat d’avoir adopté ce texte, honorant ainsi un engagement pris auprès des agriculteurs il y a près d’un an. Je voudrais remercier chacun d’entre vous d’avoir participé aux débats, particulièrement la présidente de la commission des affaires économiques, Dominique Estrosi Sassone, et les deux rapporteurs, Franck Menonville et Laurent Duplomb. Nos débats ont été riches et intéressants ; chacun, où qu’il siège sur ces travées, a affirmé clairement ses positions, souvent au détriment de celles du Gouvernement… (Sourires.) Ainsi va la vie parlementaire ! Il nous faut respecter le Parlement et c’est ce que nous avons fait. Je veux également avoir une pensée pour les députés qui ont travaillé sur ce texte – j’en faisais partie – et pour le ministre de l’agriculture qui en est à l’origine, Marc Fesneau. Je crois que cette loi nous place sur le chemin du réarmement de notre puissance alimentaire, un sujet hautement régalien, et qu’elle est loin des caricatures que j’ai parfois entendues durant ces explications de vote. (Exclamations sur les travées des Je voudrais en rappeler quelques points essentiels : notre agriculture élevée au rang d’intérêt général majeur et notre potentiel agricole au rang d’intérêt fondamental pour la Nation ; les conférences de la souveraineté alimentaire ; la place des femmes en agriculture ; la régénération de l’enseignement agricole ; le diagnostic modulaire pour l’installation ; le droit à l’essai ; le guichet unique pour accueillir tout projet d’activité agricole ; la dépénalisation des atteintes involontaires et non définitives à l’environnement (Vives protestations sur les travées du groupe GEST.),… Dossus. Une honte ! … un dispositif qui existait dans le texte issu de l’Assemblée nationale et que vous avez souhaité prolonger ; l’importance de la haie. À ce propos, je voudrais d’ailleurs dire à M. Salmon que 20 millions d’euros supplémentaires seront affectés à la replantation de haies. Salmon. Bravo ! Vous le voyez, nous ne sommes évidemment pas indifférents à la cause de l’environnement et, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire pendant nos débats, opposer agriculture et environnement est une impasse ! Vous ne m’entendrez jamais exprimer un tel point de vue. sur les travées des groupes Les Républicains et INDEP ainsi que sur des travées des groupes UC et RDSE.) Il appartient maintenant aux rapporteurs et aux membres de la commission mixte paritaire de se mettre d’accord. Cette commission aura lieu ce soir et j’espère qu’elle aboutira avant minuit – pensons à Cendrillon ! Je ne voudrais pas, mesdames, messieurs les sénateurs, commencer le salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus. Vallet. On avait bien compris… Je compte sur les parlementaires et leur sagesse pour pouvoir dire aux agriculteurs que cette loi les prend en considération et qu’elle les reconnaît dans leur rôle, qui est fondamental. Les Républicains et INDEP ainsi que sur des travées du groupe président. Je veux à mon tour remercier la présidente de la commission des affaires économiques et les rapporteurs, qui ont écouté tout le monde et se sont engagés pleinement. sur des travées des groupes Les Républicains, UC et INDEP.) Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. séance, suspendue à quinze heures quarante-cinq, est reprise à quinze heures cinquante, sous la présidence de Mise au Mme Marie-Carole Ciuntu. Ciuntu. Lors du scrutin public n° 191 sur l’article 13 du projet de loi renouvellement des générations en agriculture, ma collègue Marie-Do Aeschlimann et moi-même aurions souhaité nous abstenir. Lors du scrutin public n° 196 sur l’ensemble de ce projet de loi, Alain Chatillon souhaitait voter pour. présidente. Acte est donné de cette mise au point. Elle figurera dans l’analyse politique des scrutins concernés. présidente. J’informe le Sénat que des candidatures ont été publiées pour siéger au sein de la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du agricole et le renouvellement des générations en agriculture ainsi qu’à la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille et les responsabilités des pouvoirs publics dans les défaillances du contrôle de leurs activités et la gestion des risques économiques, patrimoniaux, fiscaux, écologiques et sanitaires associés. Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement. de laïcité dans le sport d’une proposition de loi dans le texte de la commission modifié appelle, à la demande du groupe Les Républicains, la discussion de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport, présentée par M. Michel Savin et plusieurs de ses collègues (proposition n° 376 [2023-2024], texte de la commission n° 668 [2023-2024], rapport n° 667 et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.) présidente. Dans la discussion générale, la parole est à M. Michel Savin, auteur de la proposition de loi. de la proposition de loi. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je tiens tout d’abord à remercier les membres du groupe Les Républicains et son président, Mathieu Darnaud, d’avoir inscrit cette proposition de loi à l’ordre du jour. Je remercie également et félicite Stéphane Piednoir, notre rapporteur, de la qualité de son travail et de la bonne tenue des auditions qu’il a menées sur ce texte. L’actualité ne nous le rappelle, hélas ! que trop régulièrement : la conception française de la laïcité doit être protégée sans relâche contre ceux qui voudraient faire vaciller les valeurs de la République. Après nos écoles, ce sont maintenant nos enceintes sportives qui assistent, impuissantes, aux tentations communautaristes. Je fais ainsi miens les propos du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui déclarait récemment que, pour lutter contre l’islamisme des Frères musulmans et leur entrisme, il fallait étendre le champ de la laïcité à d’autres espaces publics, par exemple aux compétitions sportives. Si la laïcité garantit la liberté de conscience et la liberté religieuse de chacun, elle pose un cadre à l’exercice desdites libertés : ne pas troubler l’ordre public. Ce postulat fondamental n’étant pas toujours respecté, les acteurs du sport s’accordent sur la nécessité et l’urgence de renforcer certains dispositifs, afin d’assurer à tous une pratique sereine et pacifiée. Concernant l’exercice du sport, depuis de nombreuses années, différents rapports et enquêtes se succèdent pour souligner la fragilité du sport face à la radicalisation et aux dérives contraires aux principes de la République. Pour ma part, j’ai la certitude que les valeurs de dépassement de soi, d’intégration et d’universalité inhérentes au sport permettront d’étendre son accès à tous, quelles que soient l’origine, la religion ou les convictions politiques. Ollivier. C’est le Savin. Ces valeurs essentielles sont autant d’obstacles aux objectifs des architectes du séparatisme religieux et du prosélytisme. Il s’agit, pour ces derniers, de grignoter méticuleusement du terrain et d’éprouver en permanence les limites de nos principes républicains. D’aucuns préfèrent se réfugier derrière l’idée selon laquelle ces faits demeurent marginaux. À ceux qui prônent la complaisance face à un phénomène apparemment secondaire, je répondrai d’abord qu’un peu, c’est déjà trop. Surtout, c’est la progression rampante de ce phénomène qui suscite l’inquiétude d’un nombre croissant d’acteurs des milieux sportifs. Deux exemples parmi tant d’autres me viennent ainsi à l’esprit. Le premier est celui d’une fédération française d’art martial, qui a fait remonter des situations préoccupantes de clubs où l’on demande que les filles soient voilées et pratiquent avec un entraîneur féminin, sans aucun contact visuel avec les garçons. Le second est celui d’un match de basket féminin, dans le Tarn, annulé le 6 octobre 2024 en raison de la présence d’une joueuse voilée. Or, s’il est le plus médiatisé, l’exemple des « hijabeuses » n’est que le reflet de revendications qui prolifèrent. Nous le constatons : une question se pose actuellement au sujet du port du voile, qui n’est pas explicitement interdit. Il ouvre cependant la porte à l’émergence de clubs sportifs communautaires promouvant ouvertement le port de signes religieux. Dépassés par les pressions et les menaces dont ils sont l’objet, les dirigeants sportifs, les responsables associatifs et les élus locaux pâtissent d’un flou juridique. Celui-ci nourrit confusion et velléités séparatistes en laissant la place aux interprétations divergentes. Notre mobilisation doit être totale pour assurer leur protection. Ainsi, la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République a permis d’apporter quelques réponses en la matière. Plusieurs propositions émanant du Sénat ont été adoptées et maintenues dans le texte définitif. Cependant, il est regrettable que tous les moyens n’aient pas été mis en œuvre afin d’assurer la neutralité dans la pratique sportive, ce qui provoque régulièrement des incidents ou des dérives. Comme cela nous a été rappelé lors des auditions du rapporteur, certaines fédérations, confrontées à de telles problématiques, se retrouvent démunies face à l’absence de normes strictes et générales édictées par l’État. Si chacun peut, au quotidien et dans le cadre de sa sphère privée, librement pratiquer sa religion, sur un terrain de sport et lors des compétitions, c’est la neutralité qui s’impose. Dossus. C’est faux ! Le Conseil d’État a reconnu aux fédérations sportives délégataires d’un service public la faculté d’interdire, au sein de leurs statuts, les signes religieux ostensibles sur le lieu et pendant la durée des matchs, afin de prévenir tout affrontement ou toute confrontation sans lien avec le sport. Force est de constater que cela ne suffit plus ! Il est donc temps de sanctuariser le domaine sportif, où la neutralité s’impose, et de réaffirmer haut et fort que la République prime la loi religieuse. Il faut donner un vrai soutien législatif aux fédérations. À ceux qui prétendent que ce texte empêcherait certaines femmes de pratiquer une activité sportive, je réponds que les interdictions inscrites dans cette proposition de loi sont strictement limitées aux compétitions sportives organisées par une fédération sportive ayant une délégation de service public. Ces rencontres officielles sont également des moments de représentation pour un club, une ville, un territoire. Ce texte n’a donc pas de répercussions sur la pratique du quotidien. Ollivier. Bien sûr que si ! Dossus renchérit.) Savin. Cette proposition de loi vise également à donner des moyens législatifs aux élus locaux pour que les équipements sportifs ne soient pas détournés de leur destination. Le service central de renseignement territorial surveille le monde sportif amateur français, où des événements inquiétants se produisent. Une note relève ainsi des prières sur des terrains de football à Perpignan, le rejet de la mixité dans certains clubs de sport, des pressions exercées sur les encadrants et des éducateurs fichés comme salafistes utilisant des tapis de prière dans les gymnases. Le phénomène découle, selon les auteurs de cette note, d’un repli communautaire observé dans plusieurs quartiers où les fondamentalistes religieux ciblent les jeunes, mêlant sport et pratique religieuse. En particulier, ils transforment les vestiaires et les gymnases en salle de prière. Autre exemple : en novembre dernier, la préfecture de l’Hérault a demandé à la Fédération française de football d’adopter des mesures de suspension à titre conservatoire à l’encontre d’un club en raison de la tenue de rituels de prière accompagnés de musique religieuse, diffusée par les joueurs dans les vestiaires lors de l’avant-match. Il apparaît en effet anormal que ces équipements fassent l’objet d’une telle double utilisation. Pratique religieuse ou pratique sportive : il faut Ollivier. Mais non ! Savin. Les prières au sein des équipements sportifs pendant les entraînements et les compétitions sont incompatibles avec la neutralité exigée par l’État dans le sport. Enfin, il convient également de prévoir dans la loi l’application de la laïcité dans les règlements des piscines. En effet, le non-respect des règles communes rompt la promesse d’égalité entre les usagers et peut porter atteinte au bon fonctionnement du service public qu’est une piscine municipale. Si certaines actions militantes appellent les femmes à exprimer leurs convictions religieuses au sein des piscines et des espaces de baignade publics, cette vision de la femme et de la liberté d’expression n’est pas celle que reconnaît et promeut la République française. Nous le voyons : ces actions sont délibérément provocatrices. Elles ne visent qu’à diviser, à polariser les opinions et à obliger chacun à prendre parti dans un conflit aux antipodes de la pratique sportive. Ollivier. Cela, c’est vous qui le faites ! Savin. Face à ces dérives, il est urgent de porter une réglementation claire et ambitieuse dans la loi. Il n’est en effet satisfaisant pour personne que ces questions liées à la pratique religieuse fassent l’objet d’interprétations juridiques différentes selon les lieux et les territoires. Ainsi, il est incompréhensible que le port du burkini soit interdit à Grenoble, mais autorisé à Rennes. L’absence de cadre législatif paralyse la prise de décision, expose les fédérations et limite les moyens de contrôle et les possibilités de sanction du non-respect de la neutralité dans le Ce texte traduit donc l’ambition de nous doter des instruments désormais nécessaires pour lutter contre le communautarisme et le prosélytisme, opérant un juste équilibre entre préservation des libertés individuelles et respect des principes qui unissent la République. Pour défendre les valeurs du sport au quotidien, il faut mener sans faiblesse et sans ambiguïté la lutte contre toute tentative de propagande religieuse ou politique, toute forme de radicalisation religieuse ou de repli communautaire. Pour conclure, je le redis : ce texte n’a pas pour objet de combattre une religion elle entend combattre une idéologie politique qui défigure une religion, divise les individus et déchire une société. Tel est l’objet de ma proposition de loi, que je vous invite à adopter. travées du groupe Chasseing et Stéphane Ravier applaudissent également.) M. le rapporteur. de la commission de la culture, de de la communication et du sport. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de loi de notre collègue Michel Savin traite d’un sujet essentiel : la laïcité, l’un des fondements de notre République, inscrite à l’article premier de notre Constitution. La laïcité repose sur un équilibre entre la liberté de conscience dans la sphère privée et la neutralité dans la sphère publique. C’est ce modèle, si singulier à la France, que nous devons préserver, en particulier dans le domaine du sport. En effet, ce dernier est un espace de socialisation et de transmission des valeurs républicaines, un vecteur de l’apprentissage de la citoyenneté au même titre que Ouvrons les yeux ! Alors que 58 % des licenciés sont âgés de moins de 20 ans, 6,3 millions d’entre eux ayant entre 1 et 13 ans, le sport joue un rôle central dans l’éducation au respect des règles communes et à l’égalité. Les valeurs fondamentales du sport sont des valeurs citoyennes. Les seules règles et les seules différences admissibles sur le terrain sont ainsi celles qu’induit le sport lui-même. Nulle stigmatisation ne doit être permise. En particulier, les revendications politiques ou religieuses n’ont pas leur place dans le sport, comme le rappelle le 2 de la règle 50 de la Charte olympique : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique. » Les atteintes à la laïcité dans le sport ne sont pas un phénomène récent, mais elles ont trop longtemps été minimisées, occultées, voire encouragées. Nous ne devons plus renoncer à traiter ce sujet, sans quoi nous risquons le développement rampant d’un communautarisme contraire à nos Dès 2003, le rapport de Bernard Stasi sur l’application du principe de laïcité dans la République signalait l’émergence d’équipes qualifiées de « communautaires ». Son auteur regrettait, en outre, le recul de la pratique sportive féminine dans certains quartiers – déjà à l’époque ! Nous ne pouvons plus accepter cette seule alternative : se soumettre à la nouvelle règle érigée par quelques-uns ou s’exclure et laisser le champ libre au communautarisme. L’émergence de cette problématique à l’école, à fin des années 1980, constitue un précédent. Or il aura fallu attendre quinze ans pour apporter une réponse claire, avec la loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Qualifiée d’inopportune et d’inapplicable à l’époque, cette loi ne souffre plus, aujourd’hui, aucune Pour paraphraser Jean Zay, selon qui « les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas », le sport doit rester la citadelle imprenable sur laquelle les attaques à la laïcité se fracassent. Ainsi, il est le nouveau terrain d’expression de ce que nous appelons aujourd’hui le « séparatisme ». Ce phénomène est désormais largement documenté par plusieurs rapports parlementaires récents, notamment celui de la commission d’enquête du Sénat de 2020 sur la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre. Les atteintes à la laïcité prennent des formes variées et ne sont évidemment pas toutes de même nature. Cependant, elles font l’objet d’un constat partagé par de nombreux acteurs, témoins de la progression inquiétante de comportements remettant en cause le vivre-ensemble et l’universalité du sport. Ces atteintes sont, certes, difficiles à quantifier au sein des 360 000 associations sportives, mais quelques chiffres permettent néanmoins d’illustrer le phénomène. Ainsi, en cinq ans, 592 alertes ont été rapportées aux cellules de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (Clir). Par ailleurs, en 2021, Roxana Maracineanu, alors ministre déléguée chargée des sports, déclarait que 127 associations sportives avaient été identifiées comme étant en relation avec une mouvance séparatiste. Parmi elles, 29 étaient tenues par l’islam radical. Pourtant, seulement cinq de ces clubs ont été fermés, ce qui en laisserait 122 ouverts, voire plus encore. Cela représente potentiellement 11 000 sportifs pratiquant dans des clubs en lien avec la mouvance séparatiste. Qui peut, aujourd’hui, s’accommoder d’un tel constat ? Outre ces données, de nombreux témoignages de terrain font état d’évolutions préoccupantes : extension du port du voile, prières collectives dans les vestiaires et sur les terrains, demandes de modification de l’horaire des matchs, rejet de la mixité, ou encore refus de saluer l’adversaire. Les disciplines les plus touchées sont le football, les sports de combat, le tir à l’arc et la musculation. Ces phénomènes sont difficilement quantifiables, mais les occulter serait désormais une faute. Nous ne pouvons pas, en tant qu’élus, rester indifférents aux multiples alertes qui nous sont adressées, lesquelles témoignent d’une érosion progressive du lien social. Dans ce contexte, la proposition de loi de notre collègue Michel Savin est bienvenue. En effet, les outils existants sont insuffisants. Tout d’abord, le contrat d’engagement républicain (CER), introduit par la loi du 24 août 2021, est intéressant, mais trop peu mobilisé. Loin d’être un véritable engagement, il est perçu dans les faits comme une simple formalité administrative, sans véritable portée contraignante, si bien qu’un seul retrait d’agrément a été effectué au titre du non-respect du CER. Les services de l’État, notamment les préfectures et les services déconcentrés du ministère chargé des sports, manquent de moyens pour mettre en œuvre efficacement des contrôles, malgré une prise de conscience récente. Ainsi, en 2022-2023, seulement cent contrôles ont été effectués par le ministère sur la thématique de la laïcité, ayant permis d’identifier six cas de séparatisme. C’est peu, mais déjà trop ! Comme vous le savez, les services du ministère chargé des sports ont subi de fortes réductions d’effectifs au cours des dernières années. Ainsi, en son sein, 220 emplois sont aujourd’hui consacrés au contrôle des établissements d’activités physiques et sportives, toutes problématiques confondues – hygiène, sécurité, assurance, etc. Un faible nombre au regard de la quantité d’établissements à contrôler et de problématiques soulevées. La jurisprudence a validé des extensions ciblées du principe de neutralité, désormais opposable dans certains cas aux usagers du service public pour permettre son bon fonctionnement, prévenir toute confrontation sans lien avec le sport et garantir l’égalité de traitement des usagers. Ainsi, le Conseil d’État a validé cette approche en confirmant, dans sa décision du 29 juin 2023, l’interdiction par la Fédération française de football de « tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale » lors des compétitions. Le Conseil d’État affirme en outre, dans cette même décision, que des limitations à la liberté des licenciés sont possibles « si cela est nécessaire au bon fonctionnement du service public ou à la protection des droits et libertés d’autrui ». Il y rappelle enfin l’obligation de neutralité des personnes sélectionnées dans les équipes de France, obligation réaffirmée en 2023 par la nouvelle ministre des sports, Mme Oudéa-Castéra, dans la perspective des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Par ailleurs, dans une ordonnance du 21 juin 2022, le Conseil d’État a validé la suspension par le représentant de l’État du règlement intérieur des piscines de la ville de Grenoble, qui autorisait alors le port du burkini. Ces décisions ont encouragé plusieurs fédérations à adopter des règlements interdisant le port ostensible de signes religieux ou politiques en compétition, notamment les fédérations françaises de football, de basketball et de volleyball. D’autres n’ont pas encore statué, mais des pressions s’exercent sur elles. Il est donc temps de fixer un cadre juridique commun qui protège l’ensemble des fédérations sportives. La cohérence globale du message que le législateur doit émettre est essentielle pour mettre fin à la confusion largement exploitée par ceux qui veulent détruire notre modèle Ainsi, soixante-dix clubs franciliens de basket ont adressé l’an dernier une pétition à la Fédération française de basketball à la suite de l’interdiction, par celle-ci, du « port de tout équipement à connotation religieuse ou politique ». Des campagnes sont également relayées sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, en effet, si les fédérations sportives ont la faculté de mettre en place des limitations, elles n’en ont pas l’obligation, ce qui crée la confusion. Rien ne peut justifier qu’un principe aussi fondamental que celui de la laïcité s’applique différemment d’une discipline à l’autre. Je vous propose donc d’adopter la proposition de loi de Michel Savin, telle que la commission l’a modifiée. Il s’agit tout d’abord, avec l’article 1er, d’empêcher le port de signes religieux ou politiques ostensibles dans les compétitions sportives. Le Sénat a déjà adopté une telle disposition à deux reprises, en 2021 puis en 2022. Ensuite, le texte prévoit l’interdiction de tout exercice d’un culte dans les locaux mis à disposition par les collectivités territoriales en vue d’une pratique sportive, afin de ne pas dévoyer leur usage. Enfin, il a pour objet de faire respecter les mêmes principes de neutralité et de laïcité dans les piscines et les espaces de baignade artificiels publics. En commission, nous avons complété le texte afin de permettre la réalisation d’enquêtes administratives préalables à la délivrance de la carte professionnelle d’éducateur sportif. Des procédures similaires existent déjà dans d’autres domaines. présidente. Veuillez conclure, monsieur le rapporteur. En conclusion, cette proposition de loi vise à combler un vide juridique et à apporter une réponse adaptée, sans stigmatiser ni exclure, mais en rappelant, au contraire, que le sport est un espace d’unité et d’universalité. M. le ministre. (Applaudissements sur les travées du groupe Laugier applaudit également.) auprès du ministre Madame la présidente, monsieur le président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser l’absence de ma collègue Marie Barsacq, ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative, dont je me ferai le porte-parole. L’été dernier, notre pays a accueilli les trente-troisièmes Jeux de l’ère moderne. Le succès des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris a transcendé tous les courants de pensée, les identités singulières et les particularismes. Nous avons su faire nation. Pendant un mois, la France a accueilli sur ses terrains et dans ses salles de sport près de 15 000 athlètes venus du monde entier pour faire vivre les valeurs d’effort et de travail, de dépassement de soi et d’abnégation, mais aussi de solidarité, de fraternité et d’entraide. Le monde entier a pu suivre les exploits des sportifs et vibrer au son des hymnes nationaux. Nous avons partagé la joie des gagnants, mais aussi, car telle est la loi du sport, les larmes des perdants, pris dans l’élan d’une même passion, d’une même émotion, par-delà les différences. Le sport est beau quand il nous unit, quand il nous réunit. Pendant ces jeux Olympiques et Paralympiques, les drapeaux étaient peut-être différents, mais c’est une même humanité qui a été célébrée. Les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris nous ont rappelés à cette vérité. Au moment d’entamer l’examen de la proposition de loi du sénateur Michel Savin visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport, je souhaite que nous gardions cette vérité à l’esprit. Les salles et les terrains de sport ne peuvent en aucun cas devenir de nouveaux espaces d’expression du séparatisme. Il nous faut réaffirmer notre conviction absolue que le sport doit rester un domaine de partage et de fraternité, et qu’il ne doit en aucun cas devenir le nouveau terrain de conquêtes passant par l’affirmation d’une différence religieuse. Depuis les conclusions de la commission d’enquête sur la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre présidée par Nathalie Delattre, qui était alors sénatrice, et rapportée par Jacqueline Eustache-Brinio, nous savons qu’un nombre croissant d’associations et de clubs sportifs sont désormais le lieu d’un prosélytisme islamiste radical et de manifestations identitaires et religieuses. Entre 2019 et 2024, 761 établissements d’activités physiques et sportives – 228 en 2023 et 183 en 2024 – ont été contrôlés en lien avec des signaux faibles de séparatisme. Ces nombreux contrôles ont abouti à la fermeture d’un peu plus d’une dizaine d’établissements. En tout état de cause, ce prosélytisme et ce communautarisme sont d’autant plus difficiles à combattre qu’ils sont sournois et se parent parfois d’un discours se réclamant des droits fondamentaux et des libertés individuelles pour faire progresser un agenda séparatiste. Tel était bien l’objectif véritable des « hijabeuses » lorsqu’elles ont brandi le principe de non-discrimination pour s’affranchir des règles communes. C’est d’ailleurs le principe même de l’entrisme : faire reculer, étape par étape, petit à petit, les garde-fous de l’universalisme pour installer peu à peu une société communautarisée et divisée, une société dont nous ne voulons pas. Ce n’est ni notre tradition ni notre histoire. Nos convictions républicaines sont solides. L’entrisme menaçant partout notre cohésion nationale, c’est partout qu’il nous faut le combattre. Dans le sport comme dans d’autres domaines, la laïcité est un combat essentiel qui doit être mené partout et tout le temps. Depuis quelques années, nous avons d’ailleurs renforcé notre arsenal législatif, nous dotant d’instruments utiles pour défendre partout les valeurs de notre République. Le vote de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République a constitué un moment important de cette stratégie qui se veut globale. Ce texte a tout d’abord permis au ministère des sports d’améliorer les capacités de détection par les services déconcentrés de l’État des signaux faibles du séparatisme, grâce notamment au déploiement de ciblages pertinents et d’un outil de contrôle adapté. En deux ans, cinquante-six agents supplémentaires ont été affectés à la lutte contre le séparatisme et contre les violences. Cette loi a également permis la mise en place d’un réseau opérationnel s’appuyant sur des référents formés. En étroite relation avec les différentes fédérations, ces derniers exercent un rôle pivot dans la lutte contre le séparatisme. Ce texte a enfin permis de faire du contrat de délégation un levier de lutte contre le séparatisme. Comme M. Savin l’a rappelé à juste titre, en encourageant les fédérations à se doter d’un référent prévention de la radicalisation, le ministère des sports accompagne et incite les fédérations à s’engager plus activement dans cette lutte. La présente proposition de loi, que le Gouvernement soutient avec force, est une pierre opportunément ajoutée à l’édifice qu’ensemble nous construisons depuis des années contre toutes les formes de séparatisme. Le Gouvernement vous propose d’y apporter quelques modifications rédactionnelles afin de rendre les articles 1er et 3 les plus opérationnels possible. À l’article 1er, l’amendement n° 31 vise à préciser que l’interdiction du port de tout signe religieux ostentatoire s’applique aux compétitions sportives organisées par les fédérations délégataires de service public. C’est en effet au nom du service public que le principe de laïcité s’impose. À l’article 3, qui codifie la décision du 21 juin 2022 rendue par le Conseil d’État concernant l’autorisation, par la ville de Grenoble, d’autoriser dans ses piscines le port de tenues non près du corps, c’est-à-dire du burkini, le Gouvernement propose, par l’amendement n° 32, une rédaction plus conforme à l’esprit et à la lettre de la décision de cette juridiction, et, partant, à nos principes Mesdames, messieurs les sénateurs, le sport est un formidable levier d’émancipation et de développement de chacun. Les valeurs d’émancipation, d’intégration et d’inclusion qu’il porte sont une richesse qu’il nous revient de préserver avec fermeté. Ces valeurs ne peuvent toutefois être transmises que dans un environnement serein, préservé de tout entrisme religieux et libre de toute barrière communautaire. C’est pour cela que nous devons défendre à tout prix le principe de laïcité, sur lequel se fonde notre fraternité civique. La proposition de loi de M. Michel Savin répond – je le crois – à cette exigence. Sous réserve de l’adoption des amendements susvisés, le Gouvernement que j’ai l’honneur de représenter est donc tout à fait favorable à son adoption. Vanlerenberghe et Claude Kern applaudissent également.) M. Jacques Grosperrin. Grosperrin. « Les clubs sportifs et les associations peuvent être des endroits de prosélytisme. On a reçu des signalements et, pour moi, c’est une grande inquiétude. » Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, c’est en ces termes que, le 26 janvier 2016, notre collègue Patrick Kanner, alors ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, s’exprimait dans une interview accordée au journal Libération. (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.) Brisson. Belle Grosperrin. Sa position était du reste identique à celle de tous les ministres chargés des sports depuis plusieurs décennies. Il ajoutait même : « Ma position est très claire, pas de religion dans les clubs et l’État ne reconnaîtra pas et ne versera pas un centime à ceux qui sortent du cadre. » Kanner secoue la tête.) Depuis lors, le « en même temps » présidentiel est passé par là. Le 17 juillet 2020, Roxana Maracineanu, alors ministre déléguée chargée des sports, déclarait devant la commission d’enquête menée par nos collègues Nathalie Delattre et Jacqueline Eustache-Brinio, lors d’une audition dont le compte rendu a été annexé au rapport : « Le sport que je défends est un sport inclusif, où tout le monde a sa place, où chacun arrive comme il Cette vision, inspirée d’un célèbre slogan publicitaire – « Venez comme vous êtes » –, interroge sur l’application du principe de laïcité dans le cadre sportif. Le premier alinéa de l’article premier de la Constitution de 1958 dispose que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». La laïcité est l’un des principes cardinaux de notre République. Bien qu’inscrit dans le marbre de la Constitution, celui-ci fait l’objet d’attaques incessantes. Il nous faut donc le protéger vigilamment, y compris dans le cadre de la pratique sportive, qui n’échappe pas à ces coups de boutoir. Face à cette évolution, le groupe Les Républicains a toujours plaidé pour un débat clair sur la place des religions dans le sport. La proposition de loi de notre collègue Michel Savin nous en donne l’occasion, mes chers collègues. Les auditions menées en vue de l’excellent rapport de Stéphane Piednoir ont confirmé la nécessité de donner aux acteurs du sport et aux collectivités locales un cadre juridique précis garantissant la neutralité des compétitions sportives. Le sport est un moyen et une voie d’émancipation et de partage. Il remplit une fonction sociale forte. Notre responsabilité collective est de sécuriser le sport, cet espace partagé de dépassement et d’éducation aux valeurs de la République, en appliquant des règles communes de pratique. Nous ne pouvons pas accepter que s’immisçant dans des lieux de pratique sportive, le fait religieux fragilise nos principes Est-il acceptable que de jeunes filles portent des signes religieux dans des compétitions sportives organisées par les fédérations de lutte ou de handball, par exemple, alors qu’elles pratiquent la même activité au collège ou au lycée sans signe religieux ? J’estime que non. Peut-on se contenter de constater que les infrastructures sportives mises à la disposition des clubs par les collectivités locales soient transformées en lieux de prière ? La réponse est encore non. Pouvons-nous accepter que, durant certaines plages horaires, nos piscines municipales soient privatisées pour répondre à des exigences religieuses ? Non ! Pouvons-nous, enfin, imaginer un seul instant une rencontre sportive entre deux équipes dont chaque joueur arborerait son propre signe idéologique, politique ou religieux ? Non, et encore non ! Lorsqu’on pratique une discipline sportive, les convictions religieuses ou politiques individuelles doivent s’effacer au profit de la neutralité. Tel est le point fondamental de cette proposition de loi, qui vise à rappeler le sens du sport en France. Certaines fédérations françaises – de football, de basketball ou plus récemment de rugby – ont réaffirmé l’importance du respect d’une neutralité religieuse et politique lors des événements sportifs. L’absence d’une réglementation uniforme s’appliquant à toutes les fédérations agréées par le ministère des sports emporte toutefois des incohérences. Grosperrin. Cette proposition de loi harmonise donc les règles s’appliquant à la pratique sportive, dans le respect des principes de la République. En élargissant l’interdiction du port de signes ostentatoires à caractère religieux ou politique lors de toutes les compétitions organisées sous l’égide des fédérations agréées, l’article 1er de cette proposition de loi contribuera au bon fonctionnement du service public tout en prévenant les atteintes à l’ordre public. Les collectivités territoriales étant parfois soumises aux pressions religieuses, elles doivent également être protégées. L’article 2 sanctuarise donc les équipements sportifs publics, qui devront être exclusivement réservés à la pratique du sport, sans que ce principe puisse faire l’objet d’interprétations susceptibles de fragiliser les règles de la République. En tant que sénateur, mais aussi en tant que professeur de judo, je me réjouis que cette proposition de loi permette la mise en place d’enquêtes administratives destinées à vérifier que le comportement des éducateurs sportifs n’est pas incompatible avec l’exercice de leurs fonctions. Il est essentiel d’empêcher ces professionnels, dont certains font l’objet d’un suivi par les services de renseignement, d’utiliser le sport comme un vecteur de prosélytisme auprès de nos enfants et de nos jeunes. Enfin, l’article 3 apporte une réponse législative à la compromission, ou peut-être seulement à la faiblesse de certains élus face à l’islamisme radical, en imposant l’inscription, dans les règlements intérieurs des espaces de baignade, de l’interdiction de tenues aquatiques à caractère religieux. Le fait qu’un maire autorise le port d’une tenue à caractère religieux dans une piscine municipale constitue une rupture manifeste de l’égalité de traitement des usagers, susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public et, par l’attribution d’horaires réservés aux pratiquants concernés, de nuire au bon fonctionnement du service public. La proposition de loi de notre excellent collègue Michel Savin est indispensable pour garantir une neutralité du sport et pour préserver nos valeurs républicaines. Elle protège les sportifs, les collectivités territoriales, les élus, les fédérations, les associations de toute forme de prosélytisme idéologique ou Je vous invite donc à soutenir ce texte, afin de préserver l’esprit du sport dans notre pays et de réaffirmer son rôle dans l’éducation aux valeurs de la République, mes chers collègues. Faisons des terrains de sport des terrains non pas de division, mais de partage, où l’on se fait remarquer, non pas par ses différences vestimentaires, mais par son talent et par ses performances. (Applaudissements sur les Kern applaudit également.) Mme Samantha Cazebonne. Cazebonne. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous débattons aujourd’hui d’une proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le domaine du sport. Notre groupe se satisfait de la tenue de ce débat. Nous sommes en effet conscients des dérives existant actuellement dans le monde du sport. Si nous sommes donc favorables à une évolution législative en la matière, nous émettons quelques réserves sur la rédaction actuelle de ce texte. Notre système républicain repose sur un principe de laïcité qui garantit à chacun la liberté de conscience, dont découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l’ordre public. En tant qu’espaces d’expression collective, les lieux de pratique sportive doivent respecter ces principes et se soumettre aux règles qui assurent une certaine neutralité, en particulier lorsque des mineurs – nos enfants – sont concernés. Si je souscris à la nécessaire et stricte application de ce principe, j’estime que le respect de la laïcité doit être, non pas une source d’exclusion, mais au contraire la garantie de l’épanouissement collectif de chacun dans une pratique sportive. Cela étant dit, je tiens à souligner que, dans sa rédaction actuelle, l’article 1er présente un risque d’inconstitutionnalité du fait de la portée générale de l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires, sans démonstration du risque d’un trouble à l’ordre public. Le principe de neutralité ne s’appliquant qu’aux activités sportives organisées par les collectivités publiques ou les fédérations sportives agréées chargées d’une mission de service public, le champ du dispositif paraît de plus trop vaste. Je proposerai donc, au nom du groupe RDPI, un amendement tendant à rédiger l’article 1er de manière à éviter ce risque d’inconstitutionnalité. La rédaction proposée reprend la jurisprudence établie par le Conseil d’État dans sa décision du 29 juin 2023, confirmant la possibilité, pour la Fédération française de football, de prévoir dans ses statuts, dans le cadre de sa délégation de service public et pour le bon déroulement des compétitions et manifestations qu’elle organise ou autorise, l’interdiction du port de signes ou de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse dans l’enceinte des matchs et pour leur seule Le cadre s’appliquant aux mineurs diffère toutefois. Au même titre que l’école, le sport initie en effet nos enfants à la coopération et au respect des règles communes. Il est un facteur d’intégration, de mixité sociale et de renforcement de la cohésion nationale. Au nom de mon groupe, je proposerai donc de circonscrire l’application du dispositif proposé par cette proposition de loi en son article 1er aux seuls mineurs. Que ce soit dans le cadre de la pratique d’un sport ou au sein de notre école républicaine, nos enfants ne doivent pas être influencés avant leur majorité. Le respect de la laïcité dans le sport doit permettre aux enfants mineurs de grandir, d’évoluer et de s’épanouir dans un environnement neutre. Il paraît difficilement concevable que la pratique d’un même sport soit encadrée par des règles différentes selon qu’elle s’effectue dans le cadre des cours d’éducation physique et sportive (EPS) dispensés par l’école ou dans un club sportif, d’autant que le complexe sportif, l’encadrant et les élèves peuvent être les mêmes. Par notre proposition, nous vous invitons à retenir une position équilibrée permettant de protéger les mineurs et d’harmoniser les règles. La codification de la jurisprudence existante écarte par ailleurs tout risque Mon groupe défendra également des amendements de suppression des articles 2, 2 bis et 3, ces derniers étant satisfaits par le droit actuel. Une fois amendé comme nous l’espérons, ce texte constituera un levier de protection des droits de chacun dans le respect d’un cadre républicain, mes chers collègues. Il permettra aux jeunes de grandir et d’évoluer dans un environnement sportif respectueux et libre de toute pression religieuse. Étant favorable à une évolution de la loi qui encadre le champ d’application de l’interdiction du port de signes religieux, le groupe RDPI soutiendra ce texte, sous réserve de l’adoption des amendements susvisés. À défaut, une large majorité des membres de notre groupe s’abstiendra. M. Bernard Fialaire. Fialaire. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le groupe RDSE, par son histoire et sa philosophie, se réjouit toujours de l’attention portée à la laïcité. Il faut reconnaître que nous avons trop souvent négligé cette dernière. André Comte-Sponville définit la laïcité comme « une volonté : celle de vivre ensemble, pacifiquement et librement, quelle que soit la religion ou l’irréligion des uns et des La proposition de loi de notre collègue Michel Savin vise à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport. La pratique sportive – il n’est plus nécessaire de le démontrer – est une source d’épanouissement et un vecteur d’apprentissage des valeurs de respect et de fraternité. Elle doit être encouragée pour tous. Que doit être la laïcité dans le sport ? Avant tout, le respect de celui qui croit et de celui qui ne croit pas. Cette proposition de loi a un objectif essentiel, celui de protéger la laïcité. Dans sa rédaction actuelle, elle risque toutefois de restreindre indûment certaines libertés individuelles. La laïcité – rappelons-le – est la garantie de la liberté de conscience, de l’égalité devant la loi des croyants et des non-croyants et de la neutralité de l’État vis-à-vis des cultes. Afin de préserver chacun de ces principes, notre mot d’ordre doit être l’équilibre, mes chers collègues. L’article 1er de ce texte généralise l’interdiction, déjà prévue par certaines fédérations, du port de signes religieux ostensibles durant les compétitions. Je crois qu’il faut faire confiance aux fédérations sportives et leur laisser le soin de prendre une telle mesure si elles l’estiment nécessaire. Il me paraît en revanche pertinent de poser cette interdiction pour les mineurs. Comme l’a fait valoir notre collègue au nom du groupe RDPI, il paraît en effet opportun d’appliquer dans le sport le modèle qui prévaut à L’article 2 interdit les prières collectives dans les locaux mis à disposition par les collectivités territoriales en vue d’une pratique sportive. En vertu de ses pouvoirs de police, le maire peut déjà autoriser ou interdire un rassemblement religieux dans un lieu public si ce rassemblement contrevient à la tranquillité, la salubrité, la sécurité ou le bon ordre public. Il ne paraît donc pas nécessaire d’adopter cette disposition. Je proposerai donc, avec mes collègues du groupe RDSE, un amendement visant à supprimer cet article. L’article 3 impose le respect des principes de neutralité et de laïcité dans les piscines et les espaces de baignade artificiels publics, notamment par l’interdiction du port de tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse. Si la loi prohibe le port d’une tenue ou d’un signe manifestant une appartenance religieuse ou politique par les agents du service public au nom du principe de neutralité, une telle interdiction ne peut s’appliquer aux usagers visés, dont la laïcité garantit la liberté de conscience. Nous proposerons donc un amendement de suppression de cette disposition. Plusieurs rapports parlementaires ayant souligné que le sport peut se révéler un terreau de séparatisme, il paraît opportun de conditionner la délivrance de la carte professionnelle d’éducateur sportif à la réalisation préalable d’une enquête administrative. Ces éducateurs contribuent en effet à former les esprits des jeunes, au même titre que les enseignants. Un tel contrôle paraît donc légitime. Cette proposition de loi vise à protéger le sport, vecteur d’apprentissage de la citoyenneté, des atteintes à la laïcité. Des acteurs de terrain évoquent l’accroissement du nombre de telles atteintes, qui relèveraient d’un repli communautaire. N’oublions pas toutefois que la mise à l’écart sociale est bien souvent le terreau de ce dernier. étonne.) Il nous faut donc analyser les causes du repli communautaire et trouver les moyens de l’empêcher. En tout état de cause, gardons-nous de dévoyer le principe de laïcité, mes chers collègues. Celui-ci protège sans exclure ni stigmatiser. Pour toutes ces raisons, et tout en reconnaissant l’existence des difficultés qu’il soulève, le groupe RDSE ne peut voter le texte qui nous est proposé. sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées des groupes RDPI et SER.) M. Claude Kern. Kern. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le texte dont il nous est enfin permis de discuter aujourd’hui va dans le bon sens. Je salue l’excellent travail de son auteur, Michel Savin, ainsi que celui, non moins excellent, de notre rapporteur Stéphane Piednoir. La laïcité est l’un des piliers de notre République. Elle garantit la neutralité de l’État et assure l’égalité de tous les citoyens, quelles que soient leurs croyances. Garantir l’égalité de traitement des usagers dans l’espace sportif est essentiel pour préserver la cohésion sociale et éviter toute forme de discrimination. Le ministère des sports indique que plusieurs des 3 449 contrôles effectués en 2022 ont révélé des signes de séparatisme et de radicalisation nécessitant des mesures correctives. Ces données illustrent la réalité et l’ampleur des défis que nous devons relever, mes chers Il faut bien comprendre que la laïcité vise non pas à exclure, mais à protéger. Bonfanti-Dossat. Très bien ! Kern. Elle garantit que chacun puisse pratiquer son sport librement, sans subir de pression religieuse ou communautaire. Trop souvent, notamment chez les jeunes, laïcité rime avec interdiction. Telle n’est pas la définition de la La proposition de loi visant à protéger l’école de la République et les personnels qui y travaillent du président Laurent Lafon, que nous examinerons après la suspension des vacances, vise notamment à répondre aux difficultés rencontrées dans l’enseignement du principe de laïcité. En tout état de cause, le sport doit rester un lieu de rencontre et de partage, au-delà des différences individuelles. Force est pourtant de constater que nous ne sommes plus en mesure de compter les atteintes à notre principe de laïcité. Les incidents observés, notamment les annulations de match, montrent la nécessité de règles claires et uniformes pour préserver la paix sociale et l’union nationale. Certains promoteurs d’une vision radicale et politique de la religion tentent du reste d’imposer des pratiques incompatibles avec notre société. Cette proposition de loi permettra de sécuriser le respect du principe de laïcité lors des manifestations sportives. L’interdiction du port ostensible de signes et de tenues à caractère religieux lors des compétitions sportives est une bonne chose. Elle étend le cadre législatif fixé par le code de l’éducation et s’inscrit dans la continuité de la décision rendue par le Conseil d’État le 29 juin 2023, qui donne aux fédérations sportives la possibilité de prendre des mesures limitant la liberté d’expression et de conviction afin de garantir « le bon fonctionnement du service public [et] la protection des droits et libertés d’autrui ». Nous ne comptons plus les incidents qui se sont déroulés dans des stades à cause du port de tenues ou de signes religieux. Plusieurs fédérations, notamment la Fédération française de football et la Fédération française de basketball, ont pris des mesures. Le présent texte permettra d’uniformiser l’application de ce principe d’interdiction, qui n’est aujourd’hui qu’une possibilité offerte aux fédérations, pour l’ensemble des compétitions de l’ensemble des fédérations. Le caractère optionnel de cette interdiction emporte du reste un risque d’interprétation, celle-ci pouvant différer en fonction des fédérations. Un autre apport de ce texte tient à l’interdiction d’organiser des prières collectives ou toute forme de pratique religieuse dans les locaux mis à disposition par les collectivités territoriales en vue d’une pratique sportive. Cette mesure va dans le bon sens, car elle permettra à chacun de pratiquer un sport, quelle que soit son appartenance religieuse. Le principe de laïcité doit s’appliquer dans les locaux publics. Grâce à une modification adoptée sur l’initiative de Stéphane Piednoir, le texte précise désormais que les locaux attenants à l’équipement sportif considéré sont également concernés. Une telle disposition permettra d’éviter d’éventuels contournements pouvant exacerber les divisions communautaires. Il est également opportun que le préfet puisse suspendre l’agrément d’une association sportive qui se soustrairait à ces nouvelles obligations. Chacun doit en effet se plier au principe de laïcité et respecter les croyances d’autrui. Un autre apport de ce texte, et non des moindres, est l’interdiction du port de tenues à caractère religieux dans les piscines et espaces de baignade. Cette mesure de clarification contribuera à sécuriser l’action des maires, qui, comme pour de nombreux autres sujets, se trouvent en première ligne. Le principe d’interdiction des tenues à caractère religieux – par conséquent du burkini – dans les piscines municipales permettra en effet d’éviter tout conflit entre les usagers et tout trouble à l’ordre public. Le port de vêtements religieux dans les piscines municipales ne respecte pas davantage le principe de laïcité : la décision prise par le maire de Grenoble en est l’illustration. Il ne faut d’ailleurs pas se cacher derrière un éventuel trouble à la salubrité publique ou derrière un motif d’hygiène pour interdire le port des vêtements religieux : nous n’avons pas besoin de prétexte. Nous sommes dans une République laïque. C’est ce principe qui doit Enfin, je salue le travail accompli par Stéphane Piednoir pour mieux contrôler la délivrance de la carte professionnelle d’éducateur sportif. Grâce aux dispositions introduites sur son initiative dans le présent texte, les individus fichés au titre de la prévention de la radicalisation ne pourront disposer de cette carte. Cette mesure mérite d’être saluée, car elle répond parfaitement à la philosophie du présent texte. Vous l’aurez compris : les élus du groupe Union Centriste voteront cette proposition de loi de notre collègue Michel Savin. travées des groupes UC et Les Républicains.) M. Pierre Ouzoulias. sur des travées du Szpiner applaudit également.) Ouzoulias. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la Charte olympique du Comité international olympique (CIO), dans sa version en vigueur au 30 janvier 2025, reconnaît comme principes fondamentaux de l’olympisme le droit de pratiquer un sport sans discrimination, la neutralité politique des compétitions et la liberté d’expression de leurs participants. En outre, sa règle 50.2 stipule : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique. » Cette interdiction est la condition d’observation des principes fondamentaux cités à l’instant. C’est parce que les compétitions sont neutres que leurs participants ne subissent aucune discrimination et que leur liberté d’expression est Une telle logique n’est pas sans rappeler celle de la laïcité française, qui garantit la liberté de conscience des individus en exigeant de l’État qu’il ne reconnaisse aucun culte. La neutralité est une condition de cette liberté. Certes, la loi de 1905 ne l’impose pas aux usagers des services publics, seuls leurs agents y sont soumis, mais l’athlète qui participe à une compétition n’est pas un simple usager. L’essence de l’éthique olympique est d’organiser des compétitions entre des athlètes placés sur un pied d’égalité. Ces derniers ne confrontent que leur force, leur adresse, leur intelligence et leur esprit d’équipe, en dehors de toute autre considération étrangère au sport. Savin acquiesce.) En cela, l’olympisme organise un espace universel par une langue commune fondée sur les seules règles Alors que, partout sur la planète, l’universalisme est battu en brèche par les particularismes religieux, les revendications identitaires ou politiques, il appartient à la France de le protéger, parce qu’elle a activement participé à la construction de l’olympisme depuis son premier congrès, tenu à la Sorbonne Il nous appartient de surcroît de défendre l’esprit de la lex olympica contre les instances chargées de l’appliquer : je regrette vivement que le CIO et certaines fédérations internationales aient accepté des transgressions de la règle commune pour satisfaire des États qui interdisent aux femmes de choisir librement ce qu’elles doivent porter. Ces violations de la Charte olympique fragilisent le combat des femmes qui s’en réclament pour se défendre. Savin. C’est vrai ! Ouzoulias. Mes chers collègues, quelle est la liberté d’une athlète iranienne de ne pas porter une tenue religieuse, si l’application du principe de neutralité olympique est laissée à la seule appréciation des Les Républicains et UC.) Permettez-moi de saluer le courage et la volonté d’émancipation de la Marocaine Nawal El Moutawakel, médaillée d’or en 1984,… Brisson. Très bien ! l’Algérienne Hassiba Boulmerka, médaillée d’or en 1992, et de la Tunisienne Habiba Ghribi, médaillée d’or en 2012. Toutes trois ont refusé la tenue religieuse que les hommes voulaient leur imposer. et applaudissements sur des travées des groupes Les Républicains, UC Wattebled applaudit également.) Pour défendre leur liberté, il nous faut défendre la Charte olympique. L’introduction dans le droit français de l’obligation de neutralité pour les compétitions, telle qu’elle est édictée par l’article 50.2 de la Charte olympique, aurait été une façon de la promouvoir au sein des instances internationales. Cela aurait aussi permis de protéger les fédérations françaises qui l’ont reprise dans leur règlement et qui sont aujourd’hui soumises aux pressions de ceux pour qui l’impératif religieux doit primer la loi commune. Je regrette donc que la rédaction de l’article 1er du présent texte ne s’en éloigne, en ne retenant que « le port de signes ou de tenues », alors que la Charte olympique proscrit les « démonstrations », ce qui inclut les gestes, par exemple les saluts nazis. De manière plus générale, cette proposition de loi a heureusement suscité une réflexion utile quant à la nécessité de préciser la nature des missions de service public confiées par l’État aux fédérations sportives. Parce qu’elles accueillent de nombreux mineurs, les fédérations participent au service public pour l’éducation de la jeunesse par le sport. Cette mission leur était explicitement reconnue par l’article 16 de la loi du 16 juillet 1984 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives. Elle n’est plus mentionnée dans les articles L. 131-8 et L. 131-9 du code du sport, dans leur rédaction issue de la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France. C’est très regrettable. Auditionnés devant notre commission, les représentants de plusieurs fédérations sportives ont émis le souhait qu’une loi-cadre précise la nature et les modalités de mise en œuvre des missions de service public que l’État confie à ces structures. président de la commission le confirme.) Monsieur le ministre, il vous appartiendra de lancer cette réflexion pour que l’héritage des jeux Olympiques soit non seulement matériel, mais aussi moral et travées des groupes Les Républicains, UC, du RDSE, RDPI Jourda applaudit également.) Mme Mathilde Ollivier. Ollivier. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la laïcité s’est imposée avec la loi de 1905, au terme d’un long processus remontant à la Révolution française, marqué par l’affirmation des libertés de conscience et d’expression. « La démocratie, disait Jean Jaurès, n’est autre chose que l’égalité des droits. Or il n’y a pas égalité des droits si l’attachement de tel ou tel citoyen à telle ou telle croyance, à telle ou telle religion, est pour lui une cause de privilège ou une cause de disgrâce. » Aujourd’hui, la laïcité est souvent mal comprise, mal définie ou instrumentalisée, notamment par une partie de la classe politique. Elle est surtout devenue le terreau d’un confusionnisme ambiant et permanent. Monsieur Savin, vous nous en avez donné un bon exemple au début de cette discussion générale, en nous parlant de la neutralité du sport, censée être garantie par la loi : je ne sais pas à quoi vous faisiez référence. Chers collègues, vous invoquez et convoquez la laïcité, mais votre texte attaque ses principes mêmes. Avec cette proposition de loi, vous en êtes non pas les protecteurs, mais les fossoyeurs. de la commission de la culture. Oh là là… Ollivier. Ce texte va à rebours, non seulement de l’histoire de France, mais encore de l’histoire de cette idée. La laïcité est une boussole. C’est un pilier de notre République. Grâce à elle, la liberté de conscience est garantie et la pratique religieuse de chacun est assurée en toute Aujourd’hui, personne n’est dupe. D’ailleurs, votre exposé des motifs est bien clair : vous visez directement, frontalement et lâchement, des femmes de confession musulmane de notre pays. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Voilà la réalité : nous examinons un texte cherchant à exclure les musulmans. Szpiner. C’est honteux de dire Ollivier. La loi de 1905 paraît d’une clarté et d’une modernité absolues : la neutralité concerne les agents du service et non les usagers. Il convient de le souligner. Or nous nous inquiétons d’une distorsion progressive de cette loi sous l’effet de polémiques Et que faites-vous de l’école ? Ollivier. Les exceptions législatives ne sauraient légitimer des atteintes toujours plus graves aux libertés individuelles, notamment à la liberté de Les femmes que vous visez n’exercent pas une activité de service public. Elles veulent simplement pratiquer un sport, et vous les excluez, vous les stigmatisez, vous les méprisez. D’ailleurs, à aucun moment vous ne les avez conviées à vos auditions : vous n’avez même pas eu la décence de laisser la parole aux premières concernées. Vous décidez de les invisibiliser dans le domaine du sport. Qu’en sera-t-il demain ? Ferez-vous de même lors des sorties scolaires, à l’université ou encore au travail ? Jusqu’où irez-vous ? Pour ma part, je vais profiter des quelques minutes dont je dispose pour vous parler d’elles, en vous livrant quelques-uns de leurs Founé : « J’étais prise au piège entre ma passion [pour le football] et quelque chose qui constitue une très grande partie de mon identité. C’est comme si on avait essayé de me demander de choisir entre les deux. » Hélène : « Je suis allée à des matchs, parfois j’ai décidé de ne pas y aller parce que c’était trop difficile et je n’avais pas la force d’encourager mes coéquipières. Paccaud manifeste sa circonspection.) Cela change la manière dont je m’entraîne, car je vais aux entraînements pour m’amuser maintenant, mais aussi pour progresser individuellement ; et c’est dur de progresser individuellement si on ne peut pas jouer pendant les matchs, c’est dur de rester motivée sans les matchs. « Je suis une joueuse compétitive, je ne vais pas mentir. Je l’ai toujours été, depuis l’âge de 5 ans. Donc c’est un élément essentiel de votre passion dont on vous prive, même physiquement, parce que les entraînements sont souvent moins intenses que les matchs. Mentalement, c’est difficile aussi, parce qu’on se sent vraiment exclue. Tout le monde sait pourquoi vous ne jouez pas ; surtout si vous allez vers le banc et que l’arbitre vous dit d’aller dans les gradins, tout le monde vous voit aller du banc aux gradins. » Savin. Rien ne l’empêche de Ollivier. « Pour le reste du monde, c’est juste une question de ne pas pouvoir jouer, mais pour vous c’est une marche de la honte. » Assma : « Ça m’impacte beaucoup. Mais je veux continuer à me battre, vraiment. Je veux continuer à me battre, parce que par exemple ce sport, le volleyball, ça m’a beaucoup, beaucoup aidée dans le rapport au corps que j’avais. On dit souvent : “le sport, c’est un vecteur Ravier. Le voile aussi, c’est bien connu ! Ollivier. « Ça nous permet de nous émanciper de nos conditions sociales. Et on rencontre des personnes qu’on n’aurait jamais rencontrées dans la vie de tous les jours. » Chers collègues, alors même que le sport a vocation à rassembler, vous nous proposez aujourd’hui un sport qui exclurait. Le sport est le terrain de la solidarité et de la cohésion : nous refusons qu’il devienne celui de la discrimination. Savin. Eh bien… Ollivier. Le 28 octobre dernier, trois rapporteurs spéciaux de l’ONU et le groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles ont d’ailleurs estimé que l’interdiction du couvre-chef, y compris au niveau amateur, était « disproportionnée et discriminatoire ». Ce n’est pas l’avis du Conseil d’État… Ollivier. Ces mesures enfreignent en effet le droit de manifester librement son identité, sa religion ou croyance en privé et en public, et de prendre part à la vie Nous devrions porter haut et fort l’héritage des récents jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris : faire de la pratique sportive la priorité de nos politiques publiques. Ollivier. Or, à l’inverse, le Gouvernement nous laisse en héritage une baisse exponentielle des crédits budgétaires et la droite sénatoriale veut restreindre la pratique du sport… Savin. Non ! excluant les femmes de confession musulmane. Brisson. C’est faux ! Grosperrin. Vous caricaturez ! Ollivier. Donc, non, nous ne voterons pas cette proposition de loi. Ziane applaudit également.) M. Patrick Kanner. Kanner. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la question qui nous réunit cet après-midi dépasse largement le cadre du sport, chacun l’aura bien compris. Elle engage un principe fondateur de notre République : la laïcité. C’est sûrement ce qui explique la présence au banc du Gouvernement de M. le ministre auprès du ministre de l’intérieur, chargé des cultes, en lieu et place de Mme la ministre des sports, alors que la proposition de loi de M. Savin porte sur le code du sport… Au fond, quelle laïcité voulons-nous ? Une laïcité éclairée, qui protège la liberté de conscience et la neutralité de l’État, ou une laïcité instrumentalisée à des fins identitaires et partisanes ? Mes chers collègues, ce débat n’est pas qu’une affaire de règlements ou de codes. Il met en jeu notre pacte républicain et la manière dont nous concevons le vivre ensemble. La laïcité n’est pas une arme, c’est une source d’équilibre. Elle repose sur une architecture subtile, que nous devons protéger. Elle n’impose pas le silence aux convictions personnelles : elle empêche simplement qu’une croyance ne domine les autres dans l’espace public, sous l’effet d’une démarche prosélyte. Vouloir, par cette proposition de loi d’interdiction, faire de la laïcité un outil d’exclusion, c’est travestir son essence. User d’elle comme d’un prétexte pour dicter aux individus ce qu’ils doivent être, c’est détourner un principe de notre République au profit d’une lecture restrictive de cette notion. Oui, notre conception de la laïcité diffère de la vôtre. Nous ne saurions en aucun cas vous suivre dans la course effrénée, véritable course à l’échalote, dans laquelle vous vous êtes lancés avec l’extrême droite française… (Exclamations sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Eustache-Brinio. Pas ça, monsieur Kanner. … et nous Grosperrin. On l’attendait, Kanner. Oui, monsieur Grosperrin ; et vous avez cité une de mes anciennes interventions : je vous répondrai plus tard à ce propos. Ce sera intéressant… Kanner. Alors que les intentions de vote en faveur de l’extrême droite sont à leur plus haut niveau dans notre pays, vous ne faites que nourrir les confusions, les approximations et les stéréotypes en mettant ce principe fondateur au service de votre récit antimusulman. Certains n’hésiteront pas à nous cataloguer parmi les naïfs ou les laxistes. Szpiner. Oui ! Kanner. Je leur réponds par avance, avec fermeté et sans ambiguïté. J’étais ministre des sports à l’époque des attentats de 2015 et de 2016… Ravier. Et vous vous en vantez, en Kanner. … et nul ne saurait taxer devant moi la gauche républicaine de laxisme. Le groupe socialiste, que j’ai l’honneur de présider, n’a, sur ce point, de leçons à recevoir de personne. (Exclamations sur les travées du Je suis un « laïc » de la première heure… Ravier. Et vous faites alliance présidente. Monsieur Ravier, laissez parler M. Kanner ! Kanner. Mais être un partisan de la laïcité ne signifie pas être fermé à l’expression de toute croyance, à toutes les religions quelles qu’elles soient ou encore à une religion en particulier, comme c’est le cas en l’occurrence, ainsi que l’exposé des motifs du présent texte le laisse comprendre. Sous couvert de défendre la laïcité, vous tournez le dos à Aristide Briand, dont Gérard Larcher convoque souvent la mémoire. Briand affirmait : « La loi protège la foi, à condition que la foi ne veuille par faire la loi. » (Exclamations et vifs applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) présidente. Mes chers collègues, c’est M. Kanner qui a la parole… Kanner. Dans cet esprit, je me permets de vous rappeler que les garanties constitutionnelles interdisent non seulement de cibler une religion plus qu’une autre, mais aussi de porter une atteinte excessive et disproportionnée aux libertés individuelles. Force est de constater que, depuis plusieurs années, la droite ne cesse d’interroger notre manière de vivre ensemble. Alors, reprenons le débat. Confrontons votre vision étriquée de la laïcité à la nôtre : celle d’une laïcité qui ne construit pas des murs, mais qui ouvre des ponts sans angélisme ni amalgame. Pourquoi nous opposons-nous au présent texte ? Premièrement, cette proposition de loi est redondante. Grâce à une jurisprudence déjà rappelée à plusieurs reprises au cours de cette discussion, les fédérations sportives délégataires disposent déjà du pouvoir nécessaire pour réglementer ces questions de manière équilibrée et réfléchie. À ce titre, le mouvement sportif n’est d’ailleurs pas demandeur d’une nouvelle loi. Grosperrin. Si ! Kanner. En parallèle, ce texte porte atteinte au principe de libre administration des collectivités territoriales. En interdisant de manière générale l’utilisation d’un équipement sportif comme salle de prière, il va à l’encontre de la jurisprudence du Conseil d’État et de l’esprit même de la loi de 1905, qui autorisent sous condition la mise à disposition temporaire de locaux communaux à des associations cultuelles. Vous le savez bien. Nous prenons acte de l’amendement de M. le rapporteur visant à élargir le champ de la mesure à l’ensemble des cultes ; mais l’intention initiale reste inchangée. Pourquoi prévoir une dérogation pour des fêtes paroissiales ou des réunions catholiques tout en interdisant clairement la prière musulmane ? Loin d’assurer une laïcité équilibrée, cette différence de traitement crée une inégalité flagrante. Elle nourrit un climat de suspicion envers une partie de nos concitoyens. Deuxièmement, cette proposition de loi est discriminatoire. En ciblant spécifiquement les signes religieux, notamment le voile, elle marginalise en particulier nos concitoyennes musulmanes, trop souvent au centre des polémiques relatives à l’identité. De telles interdictions entraîneront à coup sûr une exclusion sociale dévastatrice pour ces femmes, pour qui le sport est un canal essentiel de sociabilité, d’intégration et de bien-être physique et mental. (Protestations sur les travées du De telles dispositions – cela ne fait aucun doute – auront pour seul résultat de condamner ces sportives à l’isolement. Peut-être même les pousseront-elles au Grosperrin. Mais non ! Kanner. Cette proposition de loi interdit, lors des compétitions, « le port de tout signe ou tenue manifestant [clairement] une appartenance politique ou religieuse ». Dès lors, je m’interroge : la majorité sénatoriale entend-elle aussi interdire les campagnes contre l’homophobie, qui se manifestent parfois par le port d’un autocollant sur le maillot pendant les matchs ? Belrhiti. Ce n’est pas Kanner. Voyez, chers collègues de droite, à quoi vos amalgames pourraient mener… Troisièmement, cette proposition de loi est potentiellement liberticide. Elle permet de restreindre les libertés individuelles sans fournir de justification suffisante, pavant ainsi la voie à des interprétations dangereuses, car extrêmes, de la laïcité. Le Conseil d’État lui-même a souligné que de telles mesures généralisatrices n’étaient ni nécessaires, ni adaptées, ni proportionnées. Cette proposition de loi constitue une violation flagrante des engagements internationaux de la France en matière de droits humains. Elle va à l’encontre de tout ce que notre République représente. Afin de préserver l’attractivité de la France pour l’accueil d’événements sportifs internationaux, cette nouvelle réglementation, si elle était adoptée, ne s’appliquerait pas aux compétitions inscrites au calendrier des fédérations internationales. Bref, les auteurs de cette proposition de loi semblent à l’aise avec l’idée d’exclure certains compétiteurs français d’événements nationaux tout en accueillant sans réserve, au nom de l’attractivité, des athlètes internationaux qui ne respecteraient ni la lettre ni l’esprit des lois françaises. Cherchez l’erreur ! Enfin, le non-respect de ces nouvelles obligations serait passible de sanction. Mais de quels moyens l’administration dispose-t-elle réellement pour contrôler leur mise en œuvre, à l’heure de l’austérité budgétaire ? Sur ce point, je suis d’accord avec les auteurs de ce texte : l’administration – je pense notamment au ministère des sports – manque de moyens pour constater d’éventuelles dérives sur le terrain. En la matière, on ne peut que regretter l’absence de mesures de prévention, via le renforcement du rôle des éducateurs sportifs, prépondérant auprès des jeunes. Nous sommes d’ailleurs favorables à l’article 4, permettant de passer au crible le recrutement de ces éducateurs, comme c’est déjà le cas dans les centres de loisirs sans hébergement (CLSH) et les colonies de vacances. Cette proposition de loi, qui n’a fait l’objet ni d’une étude d’impact ni d’un avis du Conseil d’État, suit une approche uniquement répressive. À l’évidence, ses auteurs ne se soucient pas de l’effectivité de son contenu. Que cherchons-nous, somme toute, à protéger ? Tout simplement le sport, dans son essence la plus pure. Vecteur d’intégration et de cohésion sociale, le sport est un domaine où les différences de foi, de couleur ou de conviction s’effacent devant le mérite, l’effort et le respect mutuel. C’est précisément ce que nous voulons ! Kanner. En tant que législateurs, nous devons à tout prix préserver cette essence. Nous devons éviter le piège du tout-interdiction, qui vire très vite au À nos yeux, le respect de l’égale dignité de chacun nous impose de considérer les personnes pour ce qu’elles sont et non pour ce qu’elles devraient être. C’est le signe de la pluriculturalité de notre société, une société où unité ne rime pas systématiquement avec uniformité. Mes chers collègues, nous croyons en une laïcité qui protège, qui inclut, qui éduque et qui rassemble. La laïcité doit être un bouclier, non une épée dirigée contre une partie de nos concitoyens. Au nom de ce principe, au nom des valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité, les élus de mon groupe voteront contre cette proposition de loi. sur des travées des groupes SER Brisson. La gauche a bien M. Stéphane Ravier. Ravier. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, quand Karim Benzema et de nombreux autres footballeurs professionnels français « aiment » le post Instagram d’une célébrité tchétchène célébrant la décapitation de Samuel Paty, c’est qu’il y a une emprise islamiste au plus haut sommet du sport français. La défaite du football français, qui avait commencé par des accommodements raisonnables sur les repas halal des joueurs, finit avec l’apologie du Voilà où mène notre lâcheté face à la pernicieuse politique des petits pas menée par les Frères musulmans, accompagnée des grands pas de la gauche… La soumission islamiste commence toujours par la victimisation. Elle se poursuit par la revendication, puis elle s’impose par l’intimidation. Aujourd’hui, les islamistes prennent les tenues féminines spécifiques comme nouvel étendard de conquête. Comme au judo, ils se servent de notre force pour nous renverser. Ils se servent de nos principes juridiques – le « droit à la non-discrimination » et à « l’inclusion » – pour en retourner le sens premier et renverser notre identité française. Mais ils ne s’arrêtent pas là. En 2025, en France, des clubs de football professionnels se soumettent à la charia, en diffusant des photos de leurs joueurs masculins genoux floutés, selon les codes de la pudeur islamique. Même si la loi le leur défendait, nous ne réglerions pas le problème de fond : l’islamisme gangrène l’esprit d’une grande partie des jeunes musulmans de France, et nous ne parlons pas seulement des plus précaires d’entre Le voile n’est qu’un prétexte : les islamistes n’ont aucune limite. Leur objectif est de nous asservir à leur code religieux, qui, rappelons-le, est aussi un code civil. Aujourd’hui, le législateur français doit faire barrage pour protéger les présidents de fédération sportive, les présidents de club et les 16,5 millions de nos compatriotes licenciés d’une fédération sportive, pris en otages par un entrisme islamiste victimaire, organisé et menaçant. Poumirol manifeste son exaspération.) La parenthèse enchantée des jeux Olympiques et Paralympiques cache les petits maîtres chanteurs de l’islamisme, qui marquent leur terrain au quotidien dans les clubs de banlieue ou de province. Certains arbitres isolés sur une pelouse doivent renoncer à appliquer le règlement de leur fédération sportive quant au port du voile, tout simplement pour sauver leur peau… Mais ces agents islamistes ne prospèrent que sur les ruines laissées par les déconstructeurs. Nous avons tous en tête le soutien du maire islamo-écolo-collabo de Grenoble groupe GEST.), jamais en retard d’une régression, qui a soutenu l’association des « hijabeuses » comme il voudrait imposer des créneaux pour les burkinis dans ses piscines Ces élus prennent pour mot d’ordre « vivre le sport ensemble » ; mais ils font advenir l’apartheid, la discrimination à l’égard des femmes et le Même les plus hautes institutions ont capitulé. Grosvalet. L’art de la Ravier. En effet, la sentence « la liberté est dans le hijab » ne vient pas de Téhéran, mais d’une campagne de promotion concoctée par le Conseil de l’Europe à Bruxelles. Face à cela, face à ces collabos, la France ne doit rien céder. Inscrire dans la loi le principe de l’interdiction du port du voile lors des compétitions sportives est un minimum. Faire appliquer cette règle en tout point de notre territoire est un impératif. Assécher le courant de ces revendications dangereuses en luttant contre l’hydre islamiste… de Marco. Ça suffit ! Grosvalet. C’est fini ! Ravier. … et en stoppant l’immigration… présidente. Merci de conclure, cher collègue ! Ravier. … est un préalable urgent ! M. Dany Wattebled. Wattebled. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous examinons cet après-midi un texte majeur, qu’il s’agisse des valeurs de la République ou de la lutte contre le communautarisme. Face à la multiplication des phénomènes de repli communautaire dans le sport, aucun renoncement n’est acceptable. Il est de notre devoir d’agir en responsabilité. Il y a déjà plus de vingt ans, le rapport de la commission Bernard Stasi sur l’application de la laïcité alertait quant à la formation d’équipes « communautaires » et quant au déclin de la pratique sportive féminine. Il y a déjà près de dix ans, une note du service central du renseignement territorial (SCRT, devenu la direction nationale du renseignement territorial) dévoilait que, dans certaines salles de sport comme dans certaines équipes sportives, le recrutement s’exerçait principalement au sein de communautés religieuses. Depuis plusieurs années, des affaires judiciaires et médiatiques éclatent régulièrement, venant illustrer ces phénomènes. Que ce soit à Sète, où un club de sport s’est vu retirer son agrément pour pratiques communautaires, ou bien à Grenoble, où le conseil municipal a autorisé le burkini dans les piscines publiques, les fédérations sportives sont confrontées à des revendications communautaires croissantes. Face à cela, le renoncement n’est pas une option. En 2021, la loi confortant le respect des principes de la République a institué le contrat d’engagement républicain. En vertu du même texte, une association méconnaissant ce contrat peut se voir retirer son agrément. Cette faculté n’est pas suffisamment utilisée aujourd’hui. Le 29 juin 2023, le Conseil d’État a jugé conforme à la loi la décision des fédérations de football d’interdire le port de signes religieux. Le ministère des sports a généralisé cette interdiction pour les athlètes français participant aux jeux Olympiques. Il y a trois ans, j’ai moi-même présenté une proposition de loi pour interdire clairement les signes religieux dans la pratique sportive. Ce texte suivait peu ou prou la même logique que la loi de 2004 sur le port de signes religieux ostensibles à l’école. Il consacrait le respect du principe de laïcité dans le sport et l’interdiction des tenues et signes religieux dans tout équipement sportif. Cette levée de boucliers doit se poursuivre et s’intensifier, car le repli communautaire et le séparatisme n’auront jamais leur place dans le sport. Fondateur des jeux Olympiques modernes, Pierre de Coubertin disait du sport qu’il faisait « partie du patrimoine de tout homme et de toute femme », et que rien ne pourrait jamais « compenser son absence ». Le sport a le pouvoir de rassembler des Français de toutes origines sociales, culturelles et territoriales. Il est, en ce sens, un puissant vecteur d’intégration et de cohésion. Les fédérations sportives jouent un rôle clé dans le quotidien de nombre de nos concitoyens. Elles concourent largement à l’émancipation des générations futures. Plus de 6,3 millions de jeunes sont inscrits dans ces fédérations. Si, aujourd’hui, l’État ne dispose pas de moyens suffisants pour faire face au risque croissant de séparatisme dans le sport, cette proposition de loi n’en contient pas moins des mesures concrètes. À ce titre, l’interdiction du port de signes religieux ostensibles lors des compétitions sportives, édictée à l’article 1er, est essentielle. Parmi les phénomènes de repli communautaire, l’un des plus récurrents et des plus largement rejetés par la société française est évidemment le port de signes religieux visibles. Il en va de même de l’interdiction des prières collectives dans les locaux mis à disposition par les collectivités territoriales en vue d’une pratique sportive, ainsi que du respect des principes de laïcité et de neutralité dans les piscines publiques, conformément aux articles 2 et 3. Le présent texte permet également la réalisation d’enquêtes administratives préalables à la délivrance de la carte professionnelle d’éducateur sportif. Cette disposition est d’autant plus urgente que, en l’état actuel du droit, un individu fiché au titre de la prévention de la radicalisation à caractère terroriste peut tout de même se voir délivrer une carte professionnelle d’éducateur sportif. Le droit français présente aujourd’hui des insuffisances : les mesures qui figurent dans ce texte sont donc nécessaires. Certains sénateurs présents dans cet hémicycle voient dans la présente proposition de loi un texte d’exclusion, antiféministe, un texte qui, s’il était adopté, empêcherait la pratique sportive des femmes. Ce n’est ni plus ni moins qu’un renoncement. Cette posture revient à admettre dans le sport la discrimination de genre que certaines religions imposent aux femmes et à nier que le port de vêtements religieux peut représenter une pression pour les autres femmes de même confession. En quoi le fait d’autoriser le port du voile lors d’activités sportives permettrait-il d’émanciper, d’intégrer et d’assimiler de jeunes femmes ? Paccaud. En rien ! Brisson. Exactement ! Wattebled. On ne répond pas aux prédicateurs et à ceux qui dévoient le sport pour y faire du prosélytisme par le renoncement. Or refuser de faire respecter la laïcité dans le sport, au motif que cela éloignerait certaines femmes, c’est, je le répète, un renoncement ! La meilleure façon de défendre les femmes, le sport et la laïcité, c’est de respecter nous-mêmes nos propres valeurs, d’être fidèles à nos principes et de refuser toute compromission. C’est pourquoi le groupe Les Indépendants soutient les objectifs de cette proposition de loi. Oui, la laïcité doit être protégée dans le sport ! sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains, ainsi banc des commissions.) Mme Jacqueline Eustache-Brinio. Eustache-Brinio. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, pourquoi est-il urgent de légiférer pour assurer le respect du principe de laïcité dans le sport, et ce dans un pays dont la Constitution dispose clairement, dans son article premier, qu’il « est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » ? Pourquoi de si nombreux sénateurs ont-ils cosigné la proposition de loi de notre collègue Michel Savin et voulu réaffirmer un principe fondateur de notre société ? Selon moi, c’est tout d’abord parce que les précédents gouvernements n’ont pas voulu, en leur temps, conserver les mesures qu’avait adoptées le Sénat en la matière ; c’est aussi parce qu’il appartient au ministre chargé des sports – c’est son rôle – de convaincre toutes les fédérations d’adhérer au principe de Le sport, comme l’école, doit être absolument sanctuarisé et préservé de tout entrisme religieux. Gabriel Attal, lors de son passage au ministère de l’éducation nationale, avait tenu un discours ferme vis-à-vis de l’entrisme religieux à l’école. Nous demandons à Mme la ministre des sports de faire preuve de la même fermeté au sein de son Le voile, l’abaya, le qamis, le burkini ne sont pas des vêtements culturels, ce sont des étendards politiques qui s’immiscent dans notre société et, tout particulièrement, dans le sport. Le port de ces vêtements trouve sa source dans des normes imposées par l’islam le plus rigoriste, lequel souhaite instituer – ne l’oublions pas – une communauté islamique mondiale, l’oumma. Le port de l’abaya par de plus en plus de petites filles en est un exemple effrayant qui, en France comme ailleurs, contribue à un véritable apartheid sexuel. Paccaud. Tout à fait. Eustache-Brinio. N’oublions pas qu’en Iran le premier geste politique des mollahs, à leur arrivée au pouvoir en 1979, a consisté à voiler les femmes et à les rendre invisibles, alors que ce pays était jusqu’alors très moderne et à l’avant-garde du féminisme. N’oublions pas non plus que le pays qui a imposé au monde entier la première athlète voilée – c’était lors des jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 –, la tireuse à la carabine Lida Fariman, est également l’Iran, qui a ainsi foulé aux pieds l’article 50 de la Charte olympique. C’est dans ce même pays que des femmes meurent aujourd’hui, parce qu’elles refusent de porter ce voile qui étouffe leur cri : « Femme, Vie, Le sport fait fi de la religion, du milieu social, de la couleur de peau et permet de se réunir sous un même maillot, avec un même objectif : gagner, battre l’adversaire. Cette saine émulation est une chance, en particulier pour la jeunesse. Sachons absolument la préserver, tout comme il faut rappeler que les équipements sportifs ne sont pas destinés à se transformer en lieux de culte. Ravier. Bravo ! Eustache-Brinio. Une fois n’est pas coutume, je vais citer le Président de la République, qui, dans son discours des Mureaux en octobre 2020, avait déclaré : « Ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste. C’est un projet conscient, théorisé, politico-religieux, qui se concrétise par des écarts répétés avec les valeurs de la République, […] dont les manifestations sont […] le développement de pratiques sportives, culturelles communautarisées qui sont le prétexte pour l’enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République. C’est l’endoctrinement et par celui-ci, la négation de nos principes, l’égalité entre les femmes et les hommes, la dignité humaine. » Plus de quatre ans après ces belles paroles, où en sommes-nous des objectifs concrets ainsi définis ? Nulle part ! Je dirais même que la situation a empiré… L’opposition des précédents gouvernements à la quasi-totalité des amendements que nous avions défendus dans le cadre de l’examen du projet de loi confortant le respect des principes de la République – un temps appelé « projet de loi Séparatisme » –, lesquels amendements avaient alors été qualifiés d’amendements « textiles » par un ministre dont je ne citerai pas le nom, ou aux amendements déposés sur la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France est un exemple concret de ce manque d’engagement et de clarté. Pour conserver ses vertus émancipatrices et libératrices, pour les jeunes et les moins jeunes, le sport doit se pratiquer sans entrave religieuse. Aucun enfant, aucun adolescent ne doit subir l’hydre islamiste – je reprends l’expression utilisée par le président Macron en 2019 – ni au sein de son établissement scolaire ni au cours de ses activités sportives, lieux où doit s’appliquer, plus que nulle part ailleurs, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », à laquelle j’ajouterais « Unité ». L’adoption de la présente proposition de loi permettra au Gouvernement et au Parlement d’envoyer un message fort, un signal de fermeté. Oui, j’assume mes propos : entre le hijab ou le burkini, d’une part, et le sport, d’autre part, il faut Aujourd’hui, notre rôle est d’affirmer que la neutralité dans le sport répond à une impérieuse nécessité. Ne soyons pas dupes, ne nous voilons pas la face, le sport fait partie des vecteurs de l’entrisme islamiste, vecteur déjà préconisé par le fondateur des Frères musulmans, Hassan el-Benna, décédé en 1949, dont je rapporte ici les propos : « Nous ne sommes pas un groupe sportif, même si le sport est un moyen pour nous. » Monsieur le ministre, mes chers collègues, comme l’écrivait Pierre de Coubertin, il est temps, dans le domaine du sport comme dans tous les autres, de « voir loin, parler franc, agir ferme » ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et au banc des Théophile remplace Robert au fauteuil de la présidence.) président. La discussion générale est close. Nous passons à l’examen du texte de la commission. de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport La section 1 du chapitre Ier du titre III du livre Ier du code du sport est complétée par un article L. 131-7-1 ainsi des compétitions départementales, régionales et nationales organisées par les fédérations sportives agréées, leurs organes déconcentrés, leurs ligues professionnelles et leurs associations affiliées, le port de tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse est M. Olivier Paccaud, sur l’article. « L’important, c’est de participer » ; nous connaissons tous cette phrase attribuée, peut-être à tort, à Pierre de Coubertin. Mais l’essence même du sport, aujourd’hui comme demain, et si nous y veillons, réside dans sa capacité à rassembler, à unir autour d’une même passion des femmes et des hommes venus d’horizons variés. Dans une société de plus en plus archipélisée, bunkérisée, « escargotisée », le rectangle vert, le stade et le vestiaire sont parmi les derniers espaces de mixité sociale. Combien de membres d’une même association sportive, issus néanmoins de milieux différents, ne se seraient peut-être jamais rencontrés sans le sport ? Quand on porte le même maillot, les chaînes religieuses, les a priori de classe, les stigmates des quartiers s’effacent. Oui, sous un même maillot, plus de barrières, que des coéquipiers ! Quand on joue ensemble, quand on souffre ensemble, quand on gagne et qu’on perd ensemble, on apprend à se connaître, à s’apprécier, à se comprendre. Le vestiaire peut être cet endroit où tombent les préjugés et où naît la fraternité. Faire partie d’une équipe est un formidable moyen d’intégration et de cohésion sociale. Les clubs sportifs demeurent d’incomparables lieux d’échanges, d’amitié, de générosité, où la formule latine mens sana in corpore sano – « un esprit sain dans un corps sain » – prend tout son sens pour le bien de Le sport ne divise pas, il rassemble. Quand l’essentiel, c’est l’équipe, les différences s’estompent. Que la religion reste donc aux portes du stade et du gymnase, il y a assez de facteurs de division dans notre société ! sur les travées du groupe Les M. Jean-Jacques Lozach, sur l’article. Lozach. Nous entendons, nous aussi, être les avocats intransigeants de la laïcité et des valeurs républicaines, et nous entendons défendre cette position dans tous les domaines de la vie publique et non simplement dans le sport. Car on pourrait très bien légiférer demain sur d’autres secteurs de la vie associative que le secteur sportif. Pour ce qui est du constat, un certain nombre de chiffres ont été cités : je pense notamment aux 120 clubs régulièrement évoqués, essentiellement d’ailleurs dans le football et les sports de combat. Bien évidemment, il s’agit de 120 clubs de trop – je ne dis donc pas qu’il n’y a pas ici ou là quelques problèmes –, mais il convient tout de même de relativiser les chiffres. Après tout, ces 120 clubs ne représentent que 0,08 % des 160 000 clubs sportifs recensés en France. Je rappelle aussi que les signalements enregistrés ne donnent pratiquement jamais lieu à la fermeture des établissements concernés ; le risque est donc proche de zéro… En revanche, ce qui, à l’évidence, pose problème, c’est la mise en œuvre de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République et, en particulier, l’application du contrat d’engagement républicain. Les difficultés sont notamment d’ordre financier pour les ministères concernés, en particulier les services du ministère des sports et ceux du ministère de l’intérieur. Je note tout de même que le mouvement sportif en général, que ce soit le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui est la structure faîtière de ce mouvement, ou les fédérations sportives, qui sont pourtant promptes à nous saisir dès la moindre difficulté, n’est pas demandeur d’un nouveau texte de loi. Les clubs concernés sont justement en train de s’emparer de ce contrat d’engagement républicain, et il me semble qu’il aurait été plus judicieux – je parle au conditionnel, puisqu’il n’y a pas eu d’étude d’impact sur la présente proposition de loi – d’attendre une véritable évaluation de la loi du 24 août 2021 que de chercher à la compléter. président. Je suis saisi de trois amendements identiques. L’amendement n° 4 est présenté par Mme S. Robert, M. Kanner, Mmes Monier et Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, MM. Lozach, Ros, Ziane et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 9 est présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée et Souyris. L’amendement n° 28 rectifié quinquies est présenté par MM. Ouzoulias et Bacchi, Mme Apourceau-Poly, MM. Barros et Corbisez, Mme Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, M. Lahellec et Mmes Silvani et Ces trois amendements sont ainsi Supprimer cet article. La parole est à Mme Sylvie Robert, pour présenter l’amendement n° 4. Robert. Notre amendement vise à supprimer l’article 1er. En effet, il convient selon nous de préserver le droit en vigueur, qui garantit le respect du principe de laïcité au sein du mouvement sportif, en faisant une distinction entre les usagers et les agents du service public et assimilés et en appréhendant les risques pour l’ordre public ou de nature sanitaire, tout en tenant compte – j’y insiste – de la proportionnalité de la réponse apportée entre ces différents risques et le respect des libertés constitutionnelles d’expression, de pensée et d’exercice de sa religion. La loi de 1905 et la jurisprudence du Conseil d’État sont extrêmement claires. La dérogation introduite par la loi de 2004 pour les élèves de notre pays, catégorie d’usagers particulière, extrêmement influençables du fait de leur âge, est amplement suffisante. Nous le savons bien, mes chers collègues, une fois de plus, vous visez une religion et le port du voile. L’application de votre dispositif aurait pour effet d’exclure encore davantage une certaine catégorie de la population, d’empêcher aussi de nombreuses jeunes filles – il faut le dire – de pratiquer le sport de haut niveau, pourtant facteur essentiel d’intégration, car le sport a aussi cette fonction. Enfin, il relève non pas du législateur, mais du pouvoir réglementaire des fédérations, dans le cadre de l’exercice de leur mission de service public, d’édicter de telles interdictions du port de signes manifestant ostensiblement une appartenance. Certaines associations l’ont déjà fait, cela a été dit. Mme Mathilde Ollivier, pour présenter l’amendement Ollivier. Cet amendement tend, tout comme le précédent, à supprimer Le groupe écologiste s’oppose en effet à l’interdiction générale et absolue du port de signes religieux pour l’ensemble des pratiquants de compétitions sportives, principalement au niveau amateur. Nous défendons encore et toujours une vision fidèle aux principes fondamentaux de notre République et, plus particulièrement, à l’esprit de la loi de 1905. Cette loi, qui régit la séparation des Églises et de l’État, impose un principe de neutralité aux agents du service public et non à ses usagers. Il s’agit d’un principe constant et clair, confirmé à maintes reprises par le juge administratif. En réalité, l’interdiction absolue du port de signes religieux dans le sport ne résoudrait aucun problème ; elle en créerait même de nouveaux. Elle alimenterait la stigmatisation et les tensions au lieu de favoriser un climat de respect et de tolérance. Le sport ne doit pas exclure. Fidèles à notre engagement en faveur des libertés individuelles et du vivre ensemble, nous demandons la suppression de cet article. Avec ce texte, mes chers collègues, vous ne faites pas en sorte que le principe de laïcité s’applique, vous y ajoutez des M. Pierre Ouzoulias, pour présenter l’amendement n° 28 rectifié quinquies. Ouzoulias. À ce stade du débat, j’aimerais rendre hommage à Marie-George Buffet et au travail exemplaire que celle-ci a accompli dans ce domaine. En tant que ministre des sports, elle avait coutume d’employer une formule forte : le sport était, selon elle, le lieu d’apprentissage de « la » règle unique, règle à laquelle on ne pouvait pas déroger, pour quelque motif que ce soit. Comme je l’ai dit lors de mon intervention en discussion générale, nous ne sommes pas satisfaits de la rédaction actuelle de cet article 1er. En effet, en l’état il s’agit de rien de moins que d’une transposition de la loi de 2004, qui s’applique aux lieux d’enseignement, mais qui, à notre avis, ne correspond pas tout à fait à la pratique En effet, les signes et les tenues ne sont pas les seuls à poser problème : il y a aussi les gestes, les démonstrations qui, eux, ne sont pas visés par le dispositif de cet article. J’ai en tête, bien entendu, l’exemple d’un joueur de football – je suis désolé que cela tombe toujours sur le même sport, mais dans le mien,… de la commission de la culture. Il est rugbyman ! Ouzoulias. … il y a moins de problèmes. Il s’agit d’un joueur de l’équipe nationale turque qui, après avoir célébré son but sur le terrain en faisant référence aux « Loups gris », l’extrême droite turque, a été suspendu deux matchs. C’était une décision juste ; il fallait le faire et je regrette que l’article 1er ne nous permette pas d’en faire autant. Il existe évidemment d’autres signes à proscrire : d’abord, les signes nazis, dont on constate malheureusement une recrudescence ; ensuite, je suis désolé de vous le dire, mes chers collègues porte son regard vers la partie droite de mais je pense aussi, même si je ne les mets pas au même niveau, aux signes de croix que font certains joueurs en entrant sur la pelouse, lesquels n’ont pas non plus lieu d’être, à mon sens, sur un Je vise, et c’est probablement ce qui nous distingue les uns des autres, toutes les expressions religieuses, quelles qu’elles soient, d’où qu’elles viennent. C’est la raison pour laquelle nous sommes opposés à la rédaction actuelle de cet article, même si je garde l’espoir que nous puissions y revenir président. Quel est l’avis de la commission ? La commission est défavorable à ces trois amendements identiques de suppression de l’article 1er. J’ajoute, et je le dis une bonne fois pour toutes, qu’elle sera évidemment défavorable à l’ensemble des amendements de suppression des articles de cette proposition de loi, puisque leur adoption reviendrait à « écraser » des dispositions qui ont été mûrement réfléchies et travaillées. Je tiens par ailleurs à opposer plusieurs arguments aux intervenants que nous venons d’entendre. Pourquoi mettre sur le même plan le sport et l’école ? C’est parce que toutes les auditions que nous avons menées confirment que ce sont les deux vecteurs principaux de séparatisme. Madame Ollivier, j’étais enseignant en 2004, au moment du vote de la loi encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues religieux dans les établissements scolaires. J’ai entendu exactement les mêmes arguments que ceux que vous avez avancés,… Brisson. Très juste ! … à savoir que ce type de mesures allait poser plus de problèmes qu’il n’en résoudrait ! Corbière Naminzo. C’est le À l’époque, on fermait les yeux sur un phénomène qui n’en était qu’à ses débuts ; il fallait prendre le taureau par les cornes, et c’est ce que le gouvernement d’alors a fait. Marie-George Buffet a été auditionnée dans le cadre de nos travaux. À cette occasion, elle s’est dite très favorable à la présente proposition de loi. Elle ne l’aurait peut-être pas été en 1997, à l’époque où elle est devenue ministre des sports, mais elle s’est forgé une conviction depuis lors en examinant un certain nombre de cas concrets. Je précise que j’évoque une audition qui s’est déroulée voilà quelque temps déjà, puisque, je vous le rappelle, nous devions examiner ce texte il y a huit mois. En ce qui concerne la différence entre usagers et agents du service public, j’indique que le sujet a été tranché en 2004 pour les écoles, puisque, les concernant, on met sur le même plan les mineurs et les majeurs. En effet, quand le principe de laïcité s’applique dans un lycée, il concerne en effet essentiellement des mineurs, mais également quelques majeurs : je pense notamment à une partie des lycéens de terminale, aux élèves de BTS (brevet de technicien supérieur) ou aux élèves des classes préparatoires, qui ont souvent atteint leur Le principe de neutralité s’applique donc à l’ensemble de la population susceptible d’être exposée à des problèmes de séparatisme au sein d’une classe, au sein d’un établissement. C’est ainsi que le débat a été tranché en 2004 ; il l’a été difficilement, mais il l’a été. Pourquoi les associations sportives ? Nous aborderons ce débat tout à l’heure à l’occasion de l’examen de l’un de vos amendements. C’est simple : les fédérations sont délégataires d’une mission de service public. C’est à ce titre que l’on est en droit de leur imposer les mêmes exigences que celles qui s’imposent à l’école de la République. Voilà pourquoi nous mettons les fédérations sportives au même niveau que les écoles. Imaginez qu’en 2004 nous ayons décidé qu’une simple possibilité d’interdire le port du voile serait accordée aux écoles : croyez-vous que cela aurait été satisfaisant ? Non, nous avons préféré basculer vers une obligation générale, car il fallait une harmonisation. Contrairement à ce que j’ai entendu, notre initiative législative répond à la demande de nombreuses fédérations sportives : lors de son audition par la commission, le président du CNOSF nous a ainsi demandé de lui fournir des instruments juridiques pour harmoniser les pratiques et de lui offrir enfin la possibilité de présenter une position cohérente à l’ensemble des fédérations sportives de notre pays. du Gouvernement ? Nous soutenons le principe de l’article 1er. Je rappelle par ailleurs que le Conseil d’État a estimé que les fédérations sportives étaient chargées d’assurer le bon fonctionnement du service public, dont la gestion leur est confiée, et peuvent à ce titre imposer à leurs joueurs une obligation de neutralité des tenues lors des compétitions et manifestations sportives. Enfin, comme le rapporteur vient de le dire, cet article vise à répondre à une demande des fédérations elles-mêmes, qui, à la suite des décisions du Conseil d’État, ont appelé de leurs vœux une harmonisation et une clarification du droit, afin de pouvoir agir dans un cadre juridique pleinement sécurisé – on le comprend bien – et dans un cadre législatif parfaitement clair, ce qui nous paraît évident. Telles sont les raisons pour lesquelles nous sommes favorables à l’article 1er et demandons le retrait des trois amendements identiques nos 4, 9 et 28 rectifié quinquies au profit de l’amendement n° 31 du Gouvernement. À défaut, nous y serons défavorables. M. Alexandre Ouizille, pour explication de vote. Ouizille. Je prends la parole pour soutenir l’amendement de suppression de ma collègue Sylvie Robert. À quelles conditions aurions-nous pu vous suivre, mes chers collègues de droite ? Cela aurait été envisageable si vous aviez cherché à appliquer avec force l’article 31 de la loi de 1905, qui vise à lutter contre les pressions. Ça, c’est dans la loi de 1905 ! Cela aurait été également concevable si vous aviez tenu compte de ce qu’a révélé l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR), laquelle cite un certain nombre de cas de figure dans lesquels une telle pression s’exerce dans les clubs. En revanche, nous ne pouvons pas vous suivre lorsque vous remettez en cause les principes issus de la loi de 1905. Paccaud. Et que faites-vous des pressions, alors ? Ouizille. Or c’est bien le cas avec cette proposition de loi, qui a quelque chose de véritablement Vous avez choisi de vous placer sur le terrain de la liberté de conscience, mais vous êtes en train de tout Paccaud. Pas du tout ! Ouizille. Il ne faut pas confondre neutralité de l’État, qu’il faut distinguer de la neutralité de l’espace public – c’est une méprise que j’ai entendue tout à l’heure de la bouche d’un orateur s’exprimant à la tribune –, et liberté de conscience, principe sur lequel repose cet article 1er. En mélangeant tout, vous mettez ces principes en danger. Je souhaite également revenir sur la loi de 2004, évoquée à plusieurs reprises. Je vous rappelle que cette loi a été prise sur le fondement de la liberté de conscience, non pas pour neutraliser l’école, mais pour protéger la liberté de conscience de jeunes esprits en formation. C’est uniquement sur ce fondement que cette loi a été élaborée et votée ! Or le champ de l’article 1er n’est pas circonscrit aux jeunes esprits en formation ; il concerne absolument tout le monde ! Paccaud. Et c’est tant Ouizille. Vous vous inscrivez ainsi dans une logique où la liberté de conscience des adultes, laquelle justifie que le voile ne soit pas interdit à l’université et que l’on ne neutralise pas progressivement l’intégralité de l’espace public, est également visée. Dans ces conditions, pourquoi s’arrêter au sport ? Pourquoi ne pas étendre cette règle aux manifestations culturelles ou à la rue comme le propose Mme Le Pen ? Ravier. Bonne idée ! Ouizille. Vous vous engagez là dans une voie, qui n’est plus celle de la laïcité de 1905. Nous nous devons de vous le rappeler ! Lutter contre la pression tous les jours, oui, aucun problème. Faire ce que vous êtes en train de faire, en revanche, est dangereux pour la République ! sur des travées groupe SER et sur les travées du groupe GEST. – Protestations sur les travées du groupe M. Akli Mellouli, pour explication de vote. Mellouli. Je perçois ce qui m’apparaît comme une confusion : en effet, le texte dont nous discutons concerne tout sauf la laïcité. La loi de 1905 énonce des choses simples, en particulier la règle selon laquelle la loi protège la foi tant que la foi ne fait pas la loi. En l’occurrence, vous voulez interdire toute tenue qui ne serait pas neutre : est-ce à dire que les sportifs devront tous jouer en blanc ou en noir ? Parce que les couleurs des clubs sont loin d’être neutres, elles correspondent toujours à un choix. Quitte à donner dans l’absurde, autant imaginer tout et son contraire… (Exclamations sur des Mes chers collègues, il faut savoir raison garder : légiférer, pourquoi pas, mais pas au nom de principes fallacieux. La laïcité, cela a été rappelé lorsqu’on a invoqué la loi de 1905, vise à lutter contre le prosélytisme. Or, en l’occurrence, il n’y a aucun prosélytisme dans le sport. Paccaud. Si, justement ! Mellouli. Vous avez souligné que les fédérations sportives vous avaient interpellés à ce sujet. Moi, j’ai eu l’occasion de lire les pétitions de certains acteurs sportifs ou de fédérations, qui disent l’inverse. On ne peut donc pas vous suivre sur ce terrain : il est mouvant et ouvre la porte à un certain nombre de dérives qui n’honorent ni la République ni le principe d’égalité. En 1905, alors que la question des tenues vestimentaires était soulevée, le débat a été tranché. Jaurès et Briand ont très bien expliqué que, dans l’espace public, on pouvait parfaitement mettre en avant sa pratique religieuse. La laïcité n’est pas le déni de la religion ; c’est le respect des uns et des autres et le ciment du vivre ensemble. Dès lors que l’on utilise celle-ci pour stigmatiser des individus, elle perd cette fonction et est dénaturée. Dossus applaudit.) Mme Mathilde Ollivier, pour explication de vote. Ollivier. Je veux revenir sur un point spécifique, le caractère ostentatoire des signes et tenues à interdire. Pourriez-vous, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, définir précisément ce que vous considérez comme Dans l’histoire, le sport et la religion ont toujours cohabité : à Auxerre, par exemple, l’abbé Deschamps a laissé son nom au stade de football de la ville. Les couleurs bleue et blanche du maillot de l’équipe font également référence à la patronne du club, Marie. Votre loi interdira-t-elle demain le maillot de ce club ? Ravier. Arrêtons avec la haine de Ollivier. Après la mort de George Floyd et le mouvement Black Lives Matter – « les vies des Noirs comptent » –, de nombreux joueurs ont posé un genou au sol pour exprimer leur soutien aux luttes contre les Ravier. C’est caricatural ! Ollivier. Ces joueurs ont fait passer un message positif aux jeunes et aux moins jeunes : il faut lutter ensemble contre les discriminations. Alors, que répondez-vous à cela, vous qui mettez en avant le principe de neutralité au travers de cet article ? (Applaudissements M. Max Brisson, pour explication de vote. Brisson. J’interviens pour apporter un peu de diversité aux points de vue exprimés et faire en sorte que la partie droite de l’hémicycle puisse de nouveau prendre la parole sur ce texte. Personnellement, j’aimerais bien que l’on sache raison garder. Mais on a tout de même entendu certains dire que nous mettions la République en danger avec ce texte ! Mellouli. Oui, vous mettez en danger les valeurs de la République ! Brisson. En affirmant de telles choses, pensez-vous vraiment raison garder ? groupe GEST.) Je souhaite rappeler deux ou trois choses simples. D’abord, nous ne cherchons pas à stigmatiser telle ou telle religion ; nous cherchons à rappeler des principes. Mellouli. Si vous le dites, cela doit être vrai… Brisson. Ensuite, je pense aussi, à l’occasion de ce débat, à toutes les jeunes filles qui essaient de lutter contre une sorte de mainmise, de soumission. Mellouli. Justement, laissez-les faire du sport ! Brisson. Il faut penser à elles ! Il faut aussi qu’on les aide ! Nous sommes pour que la puissance publique aide ces jeunes filles, comme l’a d’ailleurs très bien rappelé Pierre Ouzoulias tout à l’heure. À cet égard, j’estime que la législation doit évoluer pour s’adapter au temps présent. Je veux bien que l’on parle de la loi de 1905, mais l’époque a changé. (Exclamations sur les travées des groupes GEST et SER.) C’est d’ailleurs ce qui nous distingue : moi, je préfère être du côté de ceux qui protègent les jeunes filles qui veulent rester émancipées ; en cela même, je suis du côté de ceux qui sont restés fidèles à l’idéal de ceux qui ont combattu pour la laïcité. Dossus. Cela n’a rien à voir avec le texte ! Brisson. Car, aujourd’hui, ceux qui sont fidèles à cet idéal, ce sont les jeunes filles qui refusent de se soumettre à certains diktats imposés par leur milieu, qui sont de nature religieuse. Jean Rochette. Absolument ! Brisson. Nous sommes plus fidèles aux grands principes des pères fondateurs de la laïcité que vous ne l’êtes aujourd’hui sur les travées de gauche. Les Républicains. – Protestations sur les Dossus. Ce n’est pas vous qui parliez de liberté de conscience ? Brisson. Quant au sport, j’ai toujours pensé qu’il constituait, comme l’école, un espace imposant une neutralité particulière. J’aurai donc quelque fierté, si la proposition de loi de Michel Savin est votée et si, désormais, le sport est, comme l’école, le lieu d’une laïcité singulière. (Vifs M. Adel Ziane, pour explication de vote. Ziane. Il me semble que l’on touche là au cœur de ce débat. J’ai entendu l’une de nos collègues dire à la tribune qu’il ne s’agissait, au travers de ce texte, de stigmatiser personne. Or, à écouter les échanges qui ont lieu depuis quelques instants, on se rend compte que les jeunes filles dont on parle seront amenées, à cause de ce texte, à sortir de l’espace public. Peut-être n’était-ce pas le but, mais leur exclusion constitue l’un des dommages collatéraux de ce texte. Et j’en parle en connaissance de cause. L’un des points qui m’ont le plus interpellé dans le cadre des travaux qu’a conduits la commission, c’est la manière dont les éducateurs ont été traités. En effet, ces acteurs majeurs de la prévention n’ont pas été auditionnés ; or ils ne font pas remonter de difficultés insurmontables depuis le terrain… La deuxième personnalité morale, si je puis dire, que nous aurions pu entendre, ce sont les pratiquantes elles-mêmes. Qu’attendent-elles lorsqu’elles se rendent sur un terrain, pratiquent une activité sportive dans un club de football – je pense par exemple au département dont je suis élu, la Seine-Saint-Denis – ou de rugby ? Elles veulent pouvoir fréquenter des lieux de socialisation : elles y échangent, elles y travaillent, elles y discutent, elles s’y forment, tout en participant à des matchs. Ce texte sur la laïcité fera finalement d’elles les victimes de dommages collatéraux, qui devront sortir de l’espace public. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) C’est en tout cas ainsi, mes chers collègues, que cela est interprété dans un grand nombre de clubs ! Darnaud. L’interprétation, ce n’est pas la réalité ! Ziane. Peut-être serait-il nécessaire d’apporter une interprétation différente des Enfin, et ce sera mon dernier point, nous ne versons pas dans l’angélisme lorsque nous évoquons les remontées du terrain. La principale difficulté à laquelle nous sommes confrontés est de trouver l’équilibre qui nous permet, au travers de la laïcité, de faire cohabiter des populations, des individus qui ont envie de trouver des espaces communs au sein de l’espace public ou dans les lieux sportifs pour vivre ensemble. M. Pierre Jean Rochette, pour explication de vote. Jean Rochette. Ce débat est très intéressant. Le sport, c’est avant tout l’égalité. Je n’ai pas été un grand sportif – peut-être que cela se voit (Sourires.) –, mais j’ai tout de même pratiqué le rugby pendant quelques années. J’avais d’abord pratiqué le football, mais on m’a redirigé vers le rugby en me disant que ce serait plus adapté. (Nouveaux sourires.) On ne saurait faire croire que les choses n’ont pas changé durant les vingt à trente dernières années, car c’est complètement faux. On a l’impression, en entendant certaines interventions, qu’il n’y aurait pas de prosélytisme, que tout cela serait pure invention ; je le répète, c’est faux ! Et cela existe aussi dans les clubs de sport ! sur des travées du groupe Les Ce qui faisait la vraie force du sport, c’est que nous étions tous logés à la même enseigne : nous prenions tous notre douche ensemble, nous étions tous à égalité, les riches, les pauvres, les intelligents et les benêts ! Grosperrin. C’est cela ! Jean Rochette. Les principes religieux ont cassé cela. Des phénomènes d’ostracisation existent désormais, jusque dans le sport, à l’encontre des personnes n’appartenant pas à la mouvance dominante. Refuser de voir cela, c’est se voiler la face sur l’état de notre pays. Toute considération politique exclue, afin de ne pas pervertir le débat, il faut regarder les choses telles qu’elles sont, regarder la réalité des faits, et parler avec les dirigeants associatifs et les éducateurs du monde sportif, qui sont confrontés au quotidien à ces sujets. Or ils ne nous disent pas qu’il n’y a pas de problème ! Ce n’est pas vrai ! Il convient de dépassionner le débat et de porter sur les faits un regard sincère, en n’occultant pas la réalité ni la vérité. Or la vérité, c’est qu’il y a un problème et que la laïcité n’est plus respectée dans le sport. Je suis d’accord avec les interventions de mes collègues siégeant à la droite de cet hémicycle. travées des groupes INDEP et Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.) M. Jean-Jacques Lozach, pour explication de vote. Lozach. Cet article ne concerne que certains types de compétitions sportives. Or il y a un paradoxe, pour ne pas dire une carence, car les compétitions qui remportent aujourd’hui le plus grand succès et qui comptent le plus grand nombre de participants échappent au périmètre de l’article, car elles sont organisées non pas par les fédérations sportives, mais par des entreprises privées. Il s’agit d’un manque évident du texte. En outre, je suis gêné par la tournure que prend ce débat et qui semble devoir durer, car elle néglige le principal apport du sport à notre vie sociale, à savoir sa capacité à intégrer, à insérer des populations très diverses. Je tenais à le rappeler, ne serait-ce que pour contrebalancer les propos qui occultent cet aspect très positif de la pratique sportive. Mme Jacqueline Eustache-Brinio, pour explication de vote. Eustache-Brinio. Permettez-moi de rappeler que lorsque la loi de 1905 a été adoptée, les catholiques n’étaient pas spécialement ravis… Ouzoulias. Pour le moins ! Eustache-Brinio. Pour autant, ils se sont adaptés, ils n’ont pas contesté, ils sont rentrés dans le rang et ils n’ont pas fait la révolution ! (Exclamations ironiques sur les travées des groupes CRCE-K et GEST.) Comme cela vient d’être dit, nous assistons à une remise en cause des règles communes. Or la France ne peut fonctionner sans règles communes ! Il ne s’agit aucunement, comme le prétend notre collègue de Seine-Saint-Denis, de stigmatiser de jeunes filles ! La vie est faite de choix et le refus des règles communes en est un. Si l’on n’accepte pas la règle commune, on assume son La France de 2025 n’est ni la France de 2004 ni la France des années 1980, c’est une France qui subit de toute part une forme d’entrisme, qui sépare et qui clive. Jadot. Oh là là ! Eustache-Brinio. C’est vrai, il y a dans ce débat un clivage droite-gauche, mais il fut un temps où j’avais des potes de gauche qui soutenaient la laïcité. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus, peut-être sont-ils morts… Ouzoulias. Nous sommes là ! Eustache-Brinio. Où sont passés les grands « laïcs » de gauche, qui soutenaient la laïcité ? Désormais, la gauche défend une laïcité « ouverte », « adaptée » et que sais-je encore… Non ! La laïcité ne supporte aucun adjectif ! La laïcité est une, unique, et doit être respectée partout sur le territoire. Ouzoulias. Même en Eustache-Brinio. Quand on fait des choix différents, on les assume ! Et ce n’est stigmatiser personne que de dire cela ! Nous disons seulement : « Assumez vos choix, assumez vos modes de vie, mais pas sur le dos de l’unité de la France, pas contre la La laïcité est une chance énorme pour notre pays, parce qu’elle permet à des gens de toutes origines, de toutes couleurs de peau… Mellouli. Quel rapport ? Eustache-Brinio. … et de toutes religions de vivre ensemble, en dehors des règles religieuses. Dossus. Pour l’instant ! Eustache-Brinio. La laïcité est une chance pour tous les jeunes Français, pour toutes les femmes françaises et j’ai une pensée pour les femmes qui luttent et prennent des coups tous les jours dans les quartiers, parce qu’elles ne veulent pas subir ces pressions islamistes ! sur les travées des groupes Les Républicains et INDEP.) Mellouli. Pas que dans les M. Bernard Fialaire, pour explication de vote. Fialaire. Je me réjouis que tout le monde dans cet hémicycle défende la laïcité, à droite comme à gauche. C’est intéressant… Eustache-Brinio. Ce n’est pas la Fialaire. Je ne sais pas si ce n’est pas la même, puisqu’il ne faut pas lui accoler d’adjectif, justement. Pour ma part, je n’aime pas tellement les adjectifs ou les adverbes : si une femme me dit « Je t’aime », je sais ce que cela veut dire ; si elle me dit « Je t’aime bien », je prépare mes valises… (Sourires.) Je ne condamne pas la loi de 1905. Certes, elle a été mal vécue par les catholiques, mais elle n’empêchait pas les curés de jouer au foot ou au basket en soutane, que je sache ! Nous avons tous de telles images en tête. Le problème est ailleurs. Comme l’a dit Pierre Jean Rochette, les choses ont changé depuis une quarantaine d’années. Elles ont changé parce que nous avons sûrement été trop laxistes – et nous en sommes tous en partie responsables – avec certaines expressions de la religion. Toutefois, prenons garde à ne pas nous tromper d’armes : dévoyer la laïcité pour en faire un outil de coercition et de sanction reviendrait à braquer contre cette notion toute une partie de la population Eustache-Brinio proteste.), qui perçoit la laïcité non plus comme une protection, mais comme une contrainte difficilement supportable. Comme le sait M. le ministre, nous ne devons modifier la loi que d’une main tremblante, afin de ne stigmatiser personne et ne pas dévoyer la laïcité, car ce principe mérite toujours d’être défendu. Kanner applaudit.) M. Pierre Ouzoulias, pour explication de vote. Ouzoulias. Madame Eustache-Brinio, de grands « laïcs » de gauche, il en reste,… Paccaud. Vous ! Ouzoulias. … mais vous ne voulez pas les entendre. sur des travées du groupe Les Républicains.) J’ai défendu de nombreux amendements dans cet hémicycle pour que la loi de 1905 s’applique sur la totalité du territoire, y compris l’Alsace-Moselle, la Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, Tahiti, j’en passe et des meilleurs… sur des travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Vous les avez toujours rejetés ! Autrement dit, vous dites considérer la laïcité comme un principe supérieur, mais vous acceptez des dérogations, ce qui est à mon sens inadmissible. Ce que j’entends aujourd’hui m’encourage à déposer un nouveau texte pour abroger le Concordat et le régime particulier de la Guyane. Madame Eustache-Brinio, je vous ai entendue et je vous Buis applaudit.) M. Michel Savin, pour explication de vote. Savin. Je souhaite rappeler l’objet de l’article 1er. Certains assurent qu’il faut relativiser les témoignages de terrain des fédérations et des dirigeants de clubs ; l’objet de cet article est bien d’affirmer que la religion n’est pas au-dessus des lois de la République. Eustache-Brinio. Très bien ! Savin. Si une femme veut porter un signe religieux lors d’une compétition sportive, c’est qu’elle met la religion au-dessus de ces règles. Jadot. Sérieusement ? Ouizille. Quelles règles ? Savin. L’objectif du sport est de n’exposer ni son appartenance religieuse, ni son appartenance politique, ni son appartenance syndicale ! Le seul maillot que l’on porte est celui d’un club, qui représente un territoire ou une ville et non une quelconque appartenance politique ou religieuse ! L’objet de cet article est de protéger cet espace, dans la pratique, sur le terrain. Nul besoin d’aller chercher des arguments fallacieux : si certaines veulent mettre leur religion au-dessus du sport et de la loi, nous n’avons pas la même conception de la Eustache-Brinio. Elles assument leur M. Olivier Paccaud, pour explication de vote. Paccaud. Nous assistons à la manifestation d’un bon vieux clivage droite-gauche… Dossus. Extrême droite, Paccaud. À gauche, vous considérez que cette loi est mauvaise, car elle exclurait, notamment, des jeunes filles qui portent un voile, mais aussi, cela pourrait arriver, des jeunes gens qui portent une croix ! Notre histoire récente nous offre un parallèle, un précédent, une « jurisprudence », en quelque sorte : je parle de l’affaire du foulard dans les écoles. Souvenez-vous, cher collègue Ouizille, cela s’est passé dans le bassin creillois, à la fin des années 1980 ! On a mis plus de dix ans pour légiférer et, lorsque l’on a commencé à le faire, on entendait exactement les mêmes choses de la part de la gauche : cela exclurait les jeunes filles, qui ne viendraient plus au Puis il y a eu la loi de 2004. Kanner. Nous l’avons Paccaud. Les jeunes filles ont-elles quitté le collège ? Non, et heureusement ! Eustache-Brinio. Elles sont toutes allées à l’école ! Robert. C’est obligatoire ! Paccaud. Et elles y sont intégrées, et cela se passe très bien, notamment à Creil, cher ami Ouizille ! L’habit fait le moine, mes chers collègues ! Et l’abaya fait… la nonne ! Républicains. – Exclamations sur les travées des Ravier. … fait Cukierman. Je sais qu’il y a une crise des vocations, mais quand même ! Paccaud. C’est une exagération, soit. Certains ont parlé de pression, mais la pression était au sein de l’école lorsque de jeunes filles y portaient le voile, et elle est actuellement sur les terrains lorsque certains pratiquent une forme d’exhibition cultuelle. Cette proposition de loi permettra tout simplement de dépassionner le débat et même de le faire disparaître : vous verrez, il fera pschitt ! Bonfanti-Dossat applaudit.) Eustache-Brinio. Bravo ! Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour explication de vote. Corbière Naminzo. Au regard de la teneur du débat, j’ai une question à poser à nos collègues de la majorité sénatoriale : considérez-vous que la laïcité soit en danger dans des territoires comme La Corbière Naminzo. Chez nous, la République n’est pas en danger. Nous vivons ensemble, toutes communautés confondues, dans le respect des lois de la République. Cela ne pose aucune difficulté. La laïcité ne saurait être brandie comme un épouvantail dans le simple espoir de régler un problème de radicalisation. Toutes vos bonnes intentions ne peuvent qu’abîmer le vivre ensemble qui prévaut à la Réunion et qui fait figure d’exemple à l’international. Chez nous, la police municipale assure la sécurité lors des processions qui ont lieu dans la rue lors du Vendredi saint. groupe Les Républicains.) Laugier. Rien à voir ! Corbière Naminzo. Cela a tout à voir ! Chez nous, les grandes messes, la marche sur le feu, les processions hindoues, la prière de rupture du jeûne à la fin du ramadan ou la danse du dragon pour le nouvel an chinois ont lieu sur la voie publique ou sur des terrains de sport, avec le soutien des autorités. Voilà la réalité ! Brisson. Pas dans le sport ! Eustache-Brinio. Quel est le Corbière Naminzo. Toutes les communautés sont invitées à participer, à partager, à échanger : c’est de cette manière que nous créons les conditions du vivre ensemble ! Ceux qui sont venus à La Réunion peuvent en attester. Ce genre de texte ne favorise en rien la cohésion président. Veuillez conclure, ma chère collègue. Corbière Naminzo. Dernière question (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains destinées à indiquer a épuisé son temps de parole.) :… président. C’est Corbière Naminzo. … comment croyez-vous qu’un tel texte puisse être appliqué dans un territoire comme Mayotte ? Mme Cécile Cukierman, pour explication de vote. Cukierman. Nous pouvons bien sûr débattre du sens de la laïcité, mais, avant toute chose, je tiens à rassurer mes collègues de la majorité sénatoriale : oui, il existe encore de nombreuses personnalités de gauche qui la défendent, et qui sont même parfois intransigeantes ! Vous savez d’ailleurs les juger comme telles, ainsi qu’en témoignent vos réactions aux propos qui viennent d’être tenus. Ensuite, nous ne sommes pas naïfs, personne n’est dupe à cet égard : par cette proposition de loi, vous souhaitez percuter un débat de société, ce qui se traduit dans l’avis et les analyses des groupes politiques. Ainsi, les votes du groupe CRCE-K sur l’ensemble du texte refléteront la manière donc chacun de ses membres perçoit celui-ci, au regard de la situation qu’il vit dans son territoire. Je le dis donc en toute tranquillité : il n’y a pas les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Toutefois, en entendant certains arguments, je me dis que, parfois, il n’y a pas pires fossoyeurs que les défenseurs d’un Chacun évoque la question du port du voile par les femmes musulmanes, si visible et parfois si choquant ; je le dis clairement, car je ne fais pas partie de ceux qui pensent que le port du voile soit une nouvelle liberté pour les femmes. Nous parlons aussi beaucoup du football, mais cela concerne en réalité de nombreux sports collectifs. Or tout ce qui se passe dans les vestiaires, notamment le rapport à la nudité des plus jeunes, qui procède d’une véritable emprise religieuse, n’est pas du tout traité par cette proposition de loi, parce que ce n’est pas visible. Pourtant, cela fait aussi partie du problème. Aussi – et je le dis sans offense à l’égard de l’auteur du texte –, faisons attention, au-delà de ce qui se voit, aux effets d’annonce ou à la stigmatisation de certaines jeunes femmes, qui n’est pas le sujet ici. Il y a, plus largement, un débat de fond : comment continuer de faire société par le sport ? M. Yannick Jadot, pour explication de vote. Jadot. Vous vous demandez, mes chers collègues, si des personnes de gauche défendent encore la laïcité. Permettez-moi de vous le rappeler, c’est la gauche qui a construit la laïcité dans ce pays ; ce n’est pas la droite ! La gauche l’a construite et la gauche la défend ! Eustache-Brinio. Vous êtes en train de l’abolir ! Jadot. Plutôt que de lire Gilles Kepel, vous feriez mieux de lire Patrick Weil. Sur la question de la laïcité, je ne connais pas un chercheur aussi sérieux et intelligent que lui. Lisez ou relisez-le et voyez à quel point il met l’accent sur le combat contre le prosélytisme. Voilà un combat qui doit nous rassembler ! Vous êtes en train de stigmatiser une religion. Ceux d’entre vous qui regardent la Ligue des champions de football ont peut-être vu le clip de l’Union des associations européennes de football (UEFA) qui est diffusé avant les matchs. Il commence sur l’image d’une joueuse en hijab, pour mettre en valeur la diversité. Vous êtes donc en réaction par rapport au débat européen, vous êtes réactionnaires ! Ravier. Il est temps de Jadot. Par ailleurs, je n’ai pas entendu un mot sur le fait que nombre de joueurs de football se signent en entrant sur le terrain ! Cela ne vous gêne pas lorsque la moitié des footballeurs brésiliens prient Dieu pendant dix minutes avant de fouler la pelouse ! Je vous invite également à lire le bouquin du spécialiste de l’islam Franck Frégosi, qui déclare dans un entretien paru dans la presse : « Réduire la question de l’islam – puisque c’est votre obsession, mes chers collègues – à un phénomène d’islamisme ou d’islamisation est très mal à propos. Il n’y a pas, je le redis, une volonté de conquête de l’espace. » Eustache-Brinio. Si ! Jadot. « Il ne faut pas confondre la visibilité du fait musulman avec une France qui serait en voie d’islamisation. » Alors, gardez pour vous vos fantasmes ; nous, nous gardons la laïcité ! GEST. – Protestations sur des travées du groupe Les Paccaud. Quelle M. Stéphane Ravier, pour explication de vote. Ravier. Je me pose une question : pourquoi la gauche est-elle si prompte à se mobiliser et à nous demander de nous mobiliser tous pour soutenir les femmes iraniennes ou afghanes souhaitant se libérer du voile, alors qu’elle est tout aussi prompte à se mobiliser pour imposer le voile aux femmes en France, dans le sport et en dehors ? (Protestations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST. – Marques Jadot. Vous êtes d’accord avec cela, à droite ? Ravier. Pourquoi la gauche, qui est si prompte à défendre les libertés des femmes en général, se mobilise-t-elle autant pour priver les femmes de la liberté de ne pas porter le voile, notamment dans le sport ? (Les protestations se poursuivent sur les mêmes travées.) Mellouli. Personne ne veut les en Ravier. Je vois deux raisons. La première, c’est qu’elle participe à la course à l’échalote avec M. Mélenchon et ses amis : de nombreux élus de gauche sont élus dans des circonscriptions où la pression électorale arabo-musulmane est très forte. Il convient, si j’ose dire, de caresser cet électorat dans le sens du poil ! La deuxième, c’est que voter cette proposition de loi, donc reconnaître la réalité de l’offensive islamiste – le fait qu’une partie de la population éprouve un attachement premier à la religion plutôt qu’à nos valeurs républicaines françaises – reviendrait à reconnaître l’échec flagrant de la politique d’immigration ! Car l’offensive islamiste n’est que la conséquence d’une politique d’immigration massive, incontrôlée, qui conduit une partie de la jeunesse de France à se reconnaître davantage dans la religion musulmane que dans notre modèle républicain ! (Protestations sur des travées du M. Patrick Kanner, pour explication de vote. Kanner. Monsieur Ravier, nous défendons les femmes musulmanes afghanes, parce que nous combattons les Ravier. Parce qu’elles sont président. S’il vous plaît, mon cher collègue ! Kanner. Restez calme, monsieur Ravier, ou bien allez à Washington voir M. Trump… Nous défendons les femmes afghanes et iraniennes de confession musulmane parce que nous combattons les régimes totalitaires et parce qu’on leur impose… Ravier. Et l’islamisme, ce n’est pas un mouvement totalitaire ? Kanner. Taisez-vous et calmez-vous, monsieur Ravier ; ou bien prenez-vous un petit cachet de Ravier. L’islamisme est-il, oui ou non, un mouvement totalitaire ? Kanner. Ici, nous sommes dans un pays de liberté. Les femmes de confession musulmane portent le voile ou non, selon leurs desiderata. Paccaud. Et la pression des quartiers, de la famille ? Kanner. Elles peuvent être influencées, c’est vrai, donc il faut combattre la pression qui peut peser sur elles. Or vous voulez interdire l’accès de ces femmes, qu’elles soient libres ou sous pression, aux clubs. En effet, vous parlez seulement de compétition dans ce texte, mais pourquoi ne pas évoquer les entraînements ? Pourquoi limiter votre interdiction aux compétitions ? Il faut aller au bout de la logique ! De même, pourquoi ne pas interdire le voile dans les clubs associatifs de théâtre, d’art ou de musique ? sur les travées du groupe Les Républicains.) Votre logique, si elle est poussée jusqu’au bout, conduira à de véritables Grosperrin. Confusion ! Kanner. Par ailleurs, monsieur Grosperrin, vous m’avez interpellé, de manière facétieuse, lors de votre propos en discussion générale ; je tiens à vous dire, mon cher collègue, que j’ai été le premier ministre des sports à avoir retiré leur agrément à des clubs qui étaient sous la menace de mouvances salafistes. Grosperrin. C’est ce que j’ai dit ! Kanner. Simplement, je ne fais pas de confusion : ce n’est pas parce qu’une, deux, trois, dix ou vingt femmes portent le voile au sein d’un club que celui-ci est soumis à une menace salafiste. Il revient aux services de l’État de vérifier ce qui se passe réellement dans ce club. Je regrette donc, comme chacun d’entre nous, que l’État n’ait pas les moyens de rendre ce genre de contrôles systématiques dans les clubs Enfin – pardon de dépasser un peu mon temps de parole, monsieur le président –,… président. Oui, veuillez conclure, mon cher collègue. Kanner. … je tiens à rappeler, pour éviter toute confusion, que les socialistes, tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale, ont voté la loi de 2004. (Applaudissements sur des travées du groupe SER.) Paccaud. C’était la loi de Jacques Chirac ! Ouizille et Adel Ziane. Et alors ? Mme Catherine Belrhiti, pour explication de vote. Belrhiti. Monsieur Ouzoulias, je tiens à vous signaler, avec tout le respect que je vous dois, que le Concordat, applicable en Alsace-Moselle, n’est pas une dérogation ; il est inscrit dans la loi. Que ce soit dit une fois pour toutes ! Ouzoulias. Je vous expliquerai ! Brisson et Olivier Paccaud. Il a déjà pris la parole pour explication de vote ! président. M. Ouizille a pris la parole sur l’article sur les travées du groupe Les Républicains.), il prend maintenant la parole sur l’amendement. (Les protestations Brisson. Ce n’est pas Paccaud. Rappel au plaît, mes chers collègues ! Ouizille. J’avais demandé la parole sur l’article, mais je n’ai pas été entendu. Brisson. C’est trop facile ! Ouizille. Ce n’est pas trop facile, c’est la règle ! Pour poursuivre dans le sillage des propos de M. Kanner, nous sommes très clairs… (Brouhaha sur les travées du groupe collègues, je préside la séance, veuillez écouter M. Ouizille ! (Les protestations sur les travées du groupe Les Républicains continuent.) Jadot. Calmez-vous, les insoumis ! Brisson. Il n’y a pas de régime dérogatoire ! Ouizille. Je le répète, j’ai demandé une prise de parole sur l’article qui ne m’a pas été accordée… président. Cela suffit ! Monsieur Ouizille, votre temps de parole est en train de s’écouler, veuillez poursuivre ! Paccaud. Il y a un régime Ouizille. Il n’y a pas de régime dérogatoire, monsieur Paccaud, ne vous inquiétez pas ! (Exclamations sur les Vous allez seulement souffrir deux minutes, cela ne remettra pas en cause tout ce que vous pensez, ne craignez rien ! Paccaud. La règle est la même pour tous ! Ouizille. Le président m’a autorisé à parler ; il a la police de la séance ! (Le brouhaha Grosperrin. C’est bientôt la fin de votre temps de parole, dépêchez-vous ! Ouizille. Si vous me permettez de Je dis les choses simplement : comme l’a affirmé Patrick Kanner, il convient de lutter contre les pressions que peuvent subir les femmes musulmanes. Je ne vous laisserai pas nous caricaturer ; nous sommes intraitables sur cette question ! En revanche, de notre côté, nous nous devons de vous rappeler à vos obligations laïques et à l’équilibre de la loi de 1905. Brisson. Respectez le règlement avant de donner des leçons ! Ouizille. Nous avons la conviction… (Les protestations sur les travées du groupe Les Républicains persistent.) Vous pourriez tout de même faire preuve d’un minimum de respect ! (Vives protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Lorsque vous parlez, je vous écoute ! Paccaud. Commencez par respecter les Ouizille. Ce n’est pas moi qui fixe les règles. Brisson. Votre temps de parole est Belrhiti et Paccaud. Pas de temps supplémentaire, monsieur le président ! président. Il faut conclure, monsieur Ouizille ! Ouizille. Au travers de cette loi, en créant de l’injustice… président. Vous avez épuisé votre temps de parole ! La parole est à Mme Frédérique Puissat. Puissat. Monsieur le président, conformément au règlement, je demande une suspension de séance, même si le temps avance, afin de permettre à chacun de reprendre ses esprits et de poursuivre l’examen de ce texte en bonne intelligence, dans le respect de chacun. collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. séance, suspendue à dix-huit heures quinze, est reprise à dix-huit heures vingt.) La parole est à M. Pascal Savoldelli, pour explication de vote. Savoldelli. Pour ma part, j’étais déjà apaisé et respectueux du débat avant la suspension de séance… Je vais exposer mon point de vue sur ce texte. J’ai examiné ses articles et les amendements qui avaient été déposés. Je me suis demandé : où y a-t-il une entrave démocratique dans la pratique sportive, la pratique sociale la plus importante dans notre pays ? Qu’est-ce qui entrave la démocratie sportive ? Qu’est-ce qui entrave la cohésion nationale ? Qu’est-ce qui entrave le vivre ensemble ? Si je me suis posé ces questions, c’est parce que je suis très attaché à la doctrine de l’intégration, qui traduit selon moi un principe républicain exceptionnel. En revanche, les auteurs de cette proposition de loi doivent tenir compte du débat politique auquel elle donne lieu, et je ne doute pas qu’ils le fassent. Or l’intervention de notre collègue Ravier a tout de même jeté un éclairage particulier sur ce débat politique, en montrant que ce texte est sous-tendu par une doctrine d’assimilation. Je ne crois pas que cela corresponde aux principes et aux valeurs de la République française, je pense au contraire que nous devons nous rassembler autour d’une doctrine d’intégration. Je connais le sport pour en avoir fait comme tout citoyen, et pour l’avoir abordé au travers de mes responsabilités électives : c’est un facteur de cohésion, de socialisation et d’émancipation. C’est la raison pour laquelle nous devons veiller à nous en tenir à une doctrine d’intégration et non d’assimilation. Nous n’avons pas tous les mêmes pratiques culturelles ; c’est comme ça ! Eustache-Brinio. Non, ce n’est pas comme ça ! Savoldelli. Et dans le sport aussi, c’est comme ça. D’ailleurs, cela ne se limite pas à la seule question du port du voile. Il y a d’autres différences qui se manifestent dans le sport, je le sais bien, moi qui suis un môme de la banlieue. Il n’y avait pas que la religion, nous avions tous notre identité culturelle. Le sport a été un facteur de savoir, d’appropriation de connaissances et de socialisation. Je m’opposerai donc avec force à tout ce qui en débordera et tendra à favoriser une doctrine d’assimilation. M. Laurent Somon, pour un rappel au règlement. Somon. Mon rappel au règlement s’appuie sur l’article 36 du règlement. Je souhaite, monsieur le président, que l’on fasse respecter les temps de parole de chacun et que vous n’accordiez aucun dépassement, afin que les débats soient plus sereins. En outre, quand les débats s’allongent et que les avis pour et contre ont été exprimés – dans le calme –, il faudrait, en vertu de l’article 38 du règlement, limiter le nombre d’interventions, afin d’éviter que les débats ne s’éternisent. M. Patrick Kanner, pour un rappel au règlement. Kanner. Mon rappel au règlement se fonde sur l’article 35 bis de notre règlement, qui a trait à la sincérité de nos débats. Il semblerait – je dis bien : il semblerait – que l’un de nos collègues, qui n’est plus présent dans l’hémicycle, mais qui siège habituellement sur la « montagne » désigne les fauteuils des sénateurs à aucun groupe.), aurait utilisé une injure pendant mon intervention, me traitant de « collabo ». Dossus. C’est vrai ! Kanner. J’ai demandé aux fonctionnaires des comptes rendus, ici présents, s’ils pouvaient le confirmer : ils n’ont pas entendu M. Ravier prononcer cette expression, mais ceux de nos collègues qui siègent près de lui l’auraient entendue. Je souhaite donc que l’on procède à une vérification, car il ne s’agit pas de n’importe quel terme – le fait que M. Ravier l’utilise à mon égard, c’est d’ailleurs un peu le monde à l’envers, mais soit… – et, si le fait est vérifié, je me réserve le droit de saisir la présidence pour insulte à l’égard d’un collègue en séance. Acte vous est donné de ces rappels au règlement, mes chers président. Nous reprenons les explications de vote sur les amendements de suppression de La parole est à M. Thomas Dossus, pour explication de vote. Dossus. Je veux répondre aux bêtises racistes proférées par M. Ravier. Oui, nous défendons la liberté des femmes afghanes et iraniennes. Oui, nous sommes favorables à ce qu’on leur accorde le droit d’asile pour fuir le régime des talibans. Nous rappelons d’ailleurs que l’une des premières décisions de ce régime a été d’interdire la pratique du sport aux femmes, voilées ou non, d’ailleurs. Il me semble que cette proposition de loi s’inscrit aussi dans une forme de discrimination à l’égard des femmes, alors que la France s’est honorée d’accueillir, pendant les jeux Olympiques et Paralympiques, une délégation de femmes afghanes réfugiées, qui ont pu participer aux épreuves sous la bannière des athlètes réfugiés. Mes chers collègues, vous dites que ce texte ne discrimine personne. Pourtant, les femmes qui veulent pratiquer leur sport et participer à des compétitions en étant voilées se sentent bien discriminées par les mesures qu’il comporte, notamment par son article 1er. Nous le savons, le rapporteur et la commission n’ont entendu en audition aucune de ces équipes, aucune des femmes qui se sont rassemblées dans différents collectifs. Il est donc clair que vous n’avez que faire des premières concernées. Quelle conception du sport défendez-vous lorsque vous voulez mettre à la porte des stades une partie de ces pratiquantes ? On sait en tout cas quelle conception de la société vous défendez, c’est celle qu’a révélée le sénateur Ravier : vous ne reconnaissez pas le fait que, dans ce pays, il existe des Français musulmans et que cela fait partie des missions de notre pays d’assimiler tout le monde, quelle que soit sa religion. Vous proposez donc, encore une fois, une loi de discrimination. M. Laurent Burgoa, pour explication de vote. Burgoa. Pour faire suite au rappel au règlement de M. Kanner, je souhaite confirmer que la personne en question a bien prononcé le terme qui a été rapporté. Étant personnellement touché, je préfère résister plutôt que collaborer. Aussi, monsieur Kanner, je vous confirme que notre collègue a bien tenu ce propos à votre égard. sur des travées des groupes SER et M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Je m’étonne que nos collègues qui siègent à la droite de l’hémicycle soient agités au point qu’il y ait besoin d’une suspension de séance pour rétablir le calme. Mes chers collègues, c’est votre texte que nous examinons, mais, en réalité, vous semblez très peu à l’aise avec les dispositions qu’il prévoit. Brisson. Nous sommes très à Gontard. Je m’étonne Brisson. Assez de provocations ! Gontard. Vous ne cessez de m’interrompre et je ne peux pas parler. Nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale, je pense que nous pouvons dialoguer et nous Brisson. Ce n’est pas un dialogue, vous nous insultez ! Gontard. Je me suis demandé à quoi servait ce texte, quelle était sa finalité. Mes collègues l’ont rappelé, nous sommes tous républicains. Certains d’entre nous appartiennent d’ailleurs à un groupe politique dont c’est le nom ; je ne sais pas pourquoi, peut-être ressentent-ils le besoin de le porter… Brisson. Cela suffit ! C’est un scandale, c’est honteux ! Gontard. En tout cas, nous sommes tous Or la République est laïque, de sorte que nous disposons des éléments nécessaires pour garantir cette En revanche, ce qui vous gêne, c’est que la laïcité, c’est la liberté : la loi de 1905 est un véritable texte de liberté. Brisson. Les amis de Mélenchon nous donnent des leçons… Gontard. Ce que vous cherchez à établir par vos petites approches, sous couvert d’une prétendue neutralité, c’est une interdiction pure et simple. Vous suivez ainsi une doctrine qui impose de revenir sur nos principes républicains, notamment celui de la laïcité. C’est donc vous qui avez un problème avec nos valeurs républicaines et avec le principe de Brisson. Mais non, c’est Gontard. Vous voulez parler de neutralité ? Soit, alors, allons jusqu’au bout ! Soyons neutres et parlons aussi de la publicité ! Du financement des grands clubs ! Quand un de nos grands clubs est financé par un État qui ne respecte pas les droits humains, cela soulève des questions… Cela n’a rien à voir ! Restons dans le cadre du texte ! Belrhiti. Rien à voir ! Gontard. Or je ne vois rien sur ce sujet dans le texte. Mes chers collègues, soyez logiques avec Brisson. Et vous, moins président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 4, 9 et 28 rectifié J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains. Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. (Le scrutin a présidence, le résultat du scrutin n° 197 : Le Sénat n’a pas adopté. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 17, présenté par M. Dossus, Mme Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Fernique et Gontard, Mme Guhl, M. Jadot, Mme de Marco, M. Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Rédiger ainsi cet article : L’article L. 100-1 du code du sport est ainsi modifié : 1° Au cinquième alinéa, après le mot : « sportives », sont insérés les mots : « ainsi qu’aux compétitions départementales, régionales et nationales associations affiliées » ; 2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : « Le fait de porter atteinte à l’exercice des droits prévus au précédent alinéa est puni des peines prévues à l’article L. 225-2 du code pénal. » La parole est à M. Thomas Dossus. L’article 1er s’inscrit en rupture totale avec les principes fondamentaux de la loi de 1905. Loin de garantir une hypothétique neutralité du sport, il vise à désigner une catégorie de citoyennes, les musulmanes, comme indésirables sur les terrains de compétition. Il instrumentalise la laïcité pour en faire un outil de discrimination, alors que ce principe est au contraire une garantie de liberté. La loi de 1905 ne régit en rien la police des vêtements. L’article L. 100-1 du code du sport garantit un accès libre et sans discrimination aux pratiques sportives. La Constitution proclame l’égalité de tous devant la loi, sans distinction d’origine ou de religion, et la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (dite convention européenne des droits de l’homme, CEDH) protège la liberté de conscience tout en prohibant toute forme de discrimination. Ce texte va donc à l’encontre de nos principes fondamentaux. Au-delà du droit, pensons aux conséquences concrètes, puisque ce texte ne protégera personne ni ne réglera aucun problème. En revanche, il privera certaines femmes de l’accès au sport de haut niveau, les empêchant de concourir sous le prétexte de leur tenue vestimentaire. Or le sport n’est pas seulement un loisir, c’est aussi un vecteur d’émancipation, d’inclusion et d’égalité. En exclure une catégorie de personnes au nom de la laïcité est une absurdité, une injustice et un dévoiement. C’est pourquoi nous proposons, par cet amendement, d’inverser la logique de ce texte, en réaffirmant clairement que l’accès aux pratiques sportives et aux compétitions doit être garanti à toutes et à tous sans discrimination. Nous établissons donc un délit d’entrave à l’accès au sport, sanctionné par les peines habituelles pour discrimination, afin d’empêcher toute exclusion arbitraire et de garantir l’effectivité du droit de chacun à pratiquer librement le sport. président. L’amendement n° 23, présenté par Mme Cazebonne, MM. Patriat, Lévrier, Kulimoetoke, Buis et Buval, Mme Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli et Lemoyne, Mme Nadille, M. Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi libellé : chapitre Ier du titre III du livre Ier du code du sport est complétée par un article L. 131-7-… ainsi rédigé : fédération sportive délégataire pour l’organisation et le fonctionnement d’un service public peut inscrire, dans son règlement intérieur, des dispositions instaurant le principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des licenciés si ces restrictions sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement du service public qui lui a été confié et si elles sont proportionnées au but pour les mineurs et lors des compétitions départementales, régionales et nationales organisées par les fédérations sportives agréées, leurs organes déconcentrés, leurs ligues professionnelles et leurs associations affiliées, le port de tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse est La parole est à Mme Samantha Cazebonne. Cazebonne. Cet amendement de réécriture a un double objet. Le premier est de corriger le risque d’inconstitutionnalité de l’article, du fait de sa portée générale sans que soit démontré le risque de trouble à l’ordre public. Nous proposons donc de codifier l’équilibre dégagé par le Conseil d’État dans son arrêt du 29 juin 2023. Le second est de protéger nos enfants. En France, 6,3 millions d’enfants de moins de 13 ans sont licenciés d’une fédération sportive et 58 % des sportifs licenciés ont moins de 20 ans. Au même titre que l’école, le sport initie nos enfants à la coopération et au respect de la règle commune. Il est un facteur d’intégration, de mixité sociale et de renforcement de la cohésion nationale. Cet amendement vise donc à prévoir une interdiction du port de tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse également pour les mineurs. En effet, nos enfants, sur le modèle de notre école républicaine, ne doivent pas être influencés dans leurs choix avant leur majorité. L’amendement n° 17 vise à réécrire entièrement l’article 1er. De plus, il a pour objet de renforcer la lutte contre les discriminations, qui est déjà prévue dans les différents codes applicables. Enfin, que l’on défende une laïcité « étriquée » ou « éclairée » pour reprendre des adjectifs utilisés précédemment, le sujet des discriminations n’est pas en lien avec le texte que nous examinons aujourd’hui. Pour toutes ces raisons, la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement. Quant à l’amendement n° 23, il a pour objet la protection des mineurs. Cette question a suscité un débat en commission, comme elle l’avait fait aussi lors de l’examen de la loi de 2004. Il avait été considéré, à l’époque, que la mesure concernait l’ensemble d’une communauté, à l’intérieur d’un établissement scolaire. Or il est vrai qu’il en va de même ici : à l’intérieur d’un « rectangle vert » ou d’une enceinte sportive, il y a des mineurs et des majeurs, et l’idée des auteurs de cet amendement est de viser l’intégralité de ceux qui pratiquent le même sport, au même moment. Toutefois, malgré tout l’intérêt que présente cette disposition pour la protection des mineurs, la commission a également émis un avis défavorable à son sujet. Avis défavorable sur les deux amendements. Je précise que le Gouvernement proposera de modifier l’article 1er au moyen de l’amendement n° 31, afin de trouver un équilibre consistant à ne viser que les fédérations sportives qui exercent une délégation de service public. L’article sera ainsi parfaitement cadré, dans la droite ligne de ce qu’a fait le Conseil d’État dans sa président. Je mets aux voix l’amendement n° 17. pas adopté.) l’amendement n° 23. n° 31, présenté par le Gouvernement, est ainsi Remplacer les mots : par les mots : et la référence : par la référence : Remplacer la référence : et le mot : par le mot : La parole est à M. le ministre. Cet amendement vise à préciser que l’interdiction du port de de service public, car c’est bien au nom du service public que ce Mes chers collègues, laissez-moi vous donner quelques précisions sur le champ d’application de cet amendement. Il vise à restreindre l’application de l’article 1er aux seules fédérations délégataires de service public plutôt qu’à l’ensemble des fédérations agréées. Je vous rappelle qu’il y a 118 fédérations agréées, dont 86 sont délégataires. Le ministère confie à ces fédérations délégataires un monopole pour l’organisation des compétitions sportives donnant lieu à des délivrances de titres internationaux, nationaux, régionaux ou départementaux. L’octroi d’une telle délégation est subordonné à la conclusion d’un contrat de délégation avec Nous souhaitions étendre le dispositif à l’ensemble des fédérations agréées, mais la restriction du champ, telle qu’elle est proposée ici, ne nous semble pas contradictoire avec l’intention des auteurs de cette proposition de loi, Michel Savin et ses collègues. Je précise que nous avons reçu tardivement cet amendement du Gouvernement, de sorte que la commission n’a pas pu l’examiner. C’est donc à titre personnel que j’émets un avis favorable à son sujet. Kanner. J’écouterai avec attention ce qu’auront à dire nos collègues qui siègent de l’autre côté de l’hémicycle sur la restriction formelle que le Gouvernement propose d’introduire par cet amendement. En tout état de cause, si cet amendement tend à atténuer quelque peu la portée du texte, il ne change rien au fond. Certes, seules les fédérations délégataires d’une mission de service public, et non toutes les fédérations agréées, devront, comme leurs organes déconcentrés, les ligues et les clubs, interdire le port ostensible de signes religieux et politiques durant les compétitions départementales, régionales et nationales. Néanmoins, le texte, même ainsi limité, restera en contradiction avec notre conception de la laïcité dans le sport. Nous ne voterons pas l’amendement du Gouvernement. Savin. L’amendement du Gouvernement vise indéniablement à restreindre le périmètre de la mesure. Toutefois, monsieur le ministre, ne soyons pas naïfs. Les fédérations qui seront exclues du dispositif sont également confrontées au phénomène que nous entendons traiter via cette proposition de loi. Je pense notamment aux fédérations nouvelles, celles de certains sports de combat : on voit bien que le port de signes religieux y est présent. Je suivrai la position du rapporteur et je voterai cet amendement, mais je tiens quand même à inciter le Gouvernement à se montrer attentif aux fédérations qui ne sont pas délégataires. Elles comptent de nombreux adhérents, en particulier des jeunes, qui pratiquent ces nouveaux sports de combat, donc il faut être vigilant et organiser un suivi aussi adapté que possible. En effet, il ne faudrait pas que, en excluant ces fédérations des obligations prévues dans ce texte, nous favorisions un transfert d’athlètes, qui abandonneraient leur fédération d’origine, où ils se sentiraient pénalisés ou mal à l’aise, pour rejoindre celles qui auraient toute liberté. Brisson. Je comprends l’appel à la vigilance de Michel Savin, mais je trouve l’amendement du Gouvernement intéressant. Remontons le temps pour faire un peu d’histoire. La laïcité, c’est d’abord la neutralité des agents du service public. C’est ainsi qu’ont été construits, dans un premier temps, les principes de laïcité et de neutralité de l’État. Dans un deuxième temps, il a été prévu qu’il y aurait une laïcité singulière, à l’école, et l’on a demandé aux usagers, les élèves, d’être eux aussi dans la neutralité. L’amendement du Gouvernement a pour objet de restreindre la mesure aux fédérations qui ont une délégation de service public. Il permet donc d’avancer, sur la question du rapport entre service public et neutralité. Le pas que propose le Gouvernement participe d’une approche pragmatique du sujet, tenant compte des réalités et s’inscrivant dans une histoire, celle de la construction de la spécificité de notre laïcité. Il m’arrive très souvent de rappeler à ceux qui pourraient l’oublier que, à l’école, la laïcité est singulière : elle n’est pas la même que celle que l’on retrouve dans d’autres services publics. De la même manière, la conception que nous avons du sport peut également nous conduire à construire, peu à peu, une démarche singulière en matière de laïcité dans ce L’amendement du Gouvernement marque donc une étape importante. Il vise un champ plus restreint que celui que prévoyait le texte de Michel Savin, mais en le définissant autour de la notion de service public, ce que je trouve intéressant. En effet, la délégation par l’État à certaines fédérations de la politique publique du sport nécessite que ce texte s’applique, parce que l’enceinte du sport doit être C’est un pas intéressant que le Gouvernement propose et je souhaite que mes collègues votent cet amendement. En effet, les associations affiliées ne relèveront pas toutes de la disposition que nous proposons de modifier par cet amendement. Néanmoins, il y a dans ce champ de nombreuses associations à caractère confessionnel et de toutes natures. En outre, monsieur Savin, nous ne sommes pas démunis d’outils juridiques nous permettant d’agir à l’encontre d’associations qui ne relèvent pas du service public, mais qui ont des comportements séparatistes. Nous sommes capables de les poursuivre. Le dispositif doit être équilibré et l’objectif est de respecter les conditions fixées par le Conseil d’État, de façon à ne pas fragiliser le texte. M. le président de la commission. de la communication et du sport. Même si l’amendement du Gouvernement nous est parvenu de manière tardive, il est utile. Si nous l’avions examiné plus tôt dans le débat, un certain nombre d’interventions n’auraient pas eu lieu. Via cet amendement, le Gouvernement nous offre l’occasion de recentrer la problématique sur les fédérations qui sont liées à l’État dans le cadre d’une délégation de service public. En effet, c’est bien cette notion, le service public, qui justifie, entre autres motifs, la nécessité de légiférer. Je soutiens donc pleinement cet Michel Savin a raison d’attirer notre attention sur les autres pratiques sportives, qui ne seront pas concernées. Toutefois, le cœur du problème est peut-être non pas le dispositif législatif que nous essayons de faire appliquer, mais le fait que ces pratiques sont hors du champ des délégations de service public organisées par le ministère des sports. Il sera donc nécessaire que le ministère travaille à mieux les intégrer. Ouizille. Je trouve intéressant que M. le ministre ait dit, voilà quelques instants, que nous avions d’autres moyens pour agir dans certains cas. C’est tout simplement l’objet de l’article 31 de la loi de 1905, dont nous avons déjà parlé, qui permet de combattre la pression. Mes chers collègues, j’aimerais vous convaincre que ce texte ira à l’encontre des effets que vous recherchez. En choisissant de modifier l’équilibre de la loi de 1905 et en portant atteinte à la liberté de conscience dans le champ du sport – encore une fois, l’école est à part, car ce qui a été décidé la concernant se fondait sur la défense de la liberté de conscience –, à quoi allez-vous aboutir ? Nous verrons des gens s’entraîner ensemble la semaine, mais seuls certains d’entre eux pourront participer à la compétition le week-end, les autres restant à l’écart. Vous allez entraîner des vexations, de la frustration et vous allez en réalité tomber dans la mâchoire que les islamistes veulent refermer sur nous. Ces mécanismes sont très bien décrits par Hugo Micheron dans La Colère et l’oubli, qui analyse bien les années que nous sommes en train de vivre. Avec ce type de mesures, vous donnerez un « grip », un moyen aux islamistes pour combattre nos principes. Je le répète, les effets de votre loi seront à l’opposé de ceux que vous recherchez. Mes chers collègues, je vous demande encore une fois d’en revenir à la laïcité, ce vieux principe clair et sain, si nous voulons garder une chance que ce pays et cette République fonctionnent correctement. l’amendement n° 31. est adopté.) n° 29, présenté par M. Piednoir, au nom de la commission, est ainsi libellé : Compléter cet alinéa par les aux acteurs de ces compétitions La parole est à M. le rapporteur. Il s’agit de préciser que l’article 1er, qui prohibe le port des signes religieux ou politiques lors des compétitions sportives, s’applique aux acteurs de ces compétitions. Cette précision nous a été demandée lors de l’examen en commission. Lozach. Nous sommes toujours en manque de précisions. Les acteurs des compétitions, qui sont-ils ? Les acteurs du sport, eux, sont définis au livre II du code du sport, mais les arbitres sont-ils concernés, par exemple, par l’interdiction du port des signes religieux ? Républicains.) Quid des remplaçants sur le banc de touche ? Et les entraîneurs ? sur les mêmes travées.) Il me semble que cet article est assez imprécis. M. Lozach, qui connaît bien le monde du sport, a donné les réponses dans ses questions. En effet, les trois catégories que vous venez de citer font partie des acteurs du monde du sport qui sont concernés, l’amendement visant surtout à préciser que les spectateurs ne le sont pas. l’amendement n° 29. n° 8 rectifié ter, présenté par MM. Levi, Savin, Kern, Karoutchi et Bonhomme, Mme Herzog, M. Reynaud, Mmes de La Provôté, Borchio Fontimp et Billon, MM. Henno, Laugier et Canévet, Mmes Gacquerre et Belrhiti, M. Paccaud, Mme Loisier, MM. Chasseing, Capo-Canellas, Chatillon et Cambier, Mme Josende, M. Klinger, Mme Muller-Bronn, M. H. Leroy, Mme Evren, M. Burgoa, Mmes Eustache-Brinio et Ventalon, M. Belin, Mme Drexler, M. Milon et Mmes Goy-Chavent et Lermytte, est ainsi libellé : Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé : « Le fait de contrevenir au premier alinéa est sanctionné dans les conditions prévues par le règlement disciplinaire de chaque fédération sportive agréée et de chaque ligue professionnelle. » La parole est à M. Pierre-Antoine Levi. Levi. Cet amendement vise à renforcer l’effectivité du principe de laïcité dans le sport, qui est au cœur de cette proposition de loi. Le constat est simple. Aujourd’hui, de nombreuses fédérations sportives disposent déjà dans leur règlement de sanctions disciplinaires en cas de non-respect du principe de laïcité. C’est notamment le cas de la fédération française de football. Nous proposons de généraliser et d’harmoniser cette pratique en prévoyant explicitement que toute violation du principe de laïcité sera sanctionnée selon les règles disciplinaires propres à chaque fédération agréée et à chaque ligue professionnelle. Il s’agit non pas de créer de nouvelles sanctions, mais bien de donner une base légale claire aux dispositifs existants tout en respectant l’autonomie des fédérations dans la définition de leur échelle de sanctions. Cette approche pragmatique permettra de garantir que le sport, vecteur essentiel de cohésion sociale dans notre République, demeure cet espace de neutralité et de fraternité où chacun peut se retrouver, quelles que soient ses convictions. Cet amendement est lui aussi le fruit de nos débats en commission, ce qui, au passage, prouve l’utilité de ces derniers. Toute création d’une mesure d’interdiction entraîne la question du contrôle de son application et de la sanction éventuelle en cas de J’avais d’abord envisagé une sanction de type amende contraventionnelle classique. Après des échanges en commission, nous sommes convenus que ce n’était peut-être pas le meilleur moyen de faire passer le message que nous souhaitions promouvoir. Nous nous sommes alors promis de tous y réfléchir de notre Par cet amendement, Pierre-Antoine Levi nous propose une mesure d’ordre disciplinaire, relevant de chaque fédération, qui a la liberté de définir dans son règlement la façon dont elle entend sanctionner l’auteur de l’infraction. Avis favorable. Monsieur Levi, de prime abord, j’étais tenté d’émettre un avis de sagesse, mais je vais finalement donner un avis favorable si, et seulement si, vous rectifiez votre amendement pour substituer la mention « délégataire de service public » au mot « agréée », en coordination avec la rédaction de l’amendement n° 31 du Gouvernement. président. Monsieur Levi, acceptez-vous de rectifier votre amendement dans ce sens ? Levi. Si le rapporteur accepte cette rectification, c’est bien volontiers que je souscris à cette demande. Avis favorable ! président. Je suis donc saisi d’un amendement n° 8 rectifié quater, présenté par MM. Levi, Savin, Kern, Karoutchi et Bonhomme, Mme Herzog, M. Reynaud, Mmes de La Provôté, Borchio Fontimp et Billon, MM. Henno, Laugier et Canévet, Mmes Gacquerre et Belrhiti, M. Paccaud, Mme Loisier, MM. Chasseing, Capo-Canellas, Chatillon et Cambier, Mme Josende, M. Klinger, Mme Muller-Bronn, M. H. Leroy, Mme Evren, M. Burgoa, Mmes Eustache-Brinio et Ventalon, M. Belin, Mme Drexler, M. Milon et Mmes Goy-Chavent et Lermytte, et ainsi libellé : Compléter cet article par un délégataire de service public et de chaque ligue Je le mets aux voix. n° 22 rectifié quater, présenté par Mme Joseph, MM. Savin, Panunzi, Paccaud et Burgoa, Mme Ventalon, MM. Reichardt, Mizzon et E. Blanc, Mmes Gruny, Demas, Muller-Bronn et Guidez, M. P. Vidal, Mmes Eustache-Brinio, Di Folco et Billon, M. Houpert, Mmes Goy-Chavent et Valente Le Hir, MM. Saury et Dumoulin, Mme Belrhiti, M. Kern, Mmes Dumont, Deseyne et M. Mercier, MM. Rietmann et Perrin, Mme Josende, M. Brisson, Mmes Lassarade, Evren, Bellurot et Schalck, MM. P. Martin, Grosperrin, Genet, Belin, Lefèvre, Gueret, Sido et Courtial et Mmes Pluchet, Imbert et Berthet, est ainsi libellé : « Le port de signes ou tenues manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse est interdit aux personnes sélectionnées en équipe de France par une fédération sportive délégataire du service La parole est à Mme Else Joseph. Joseph. Les grandes manifestations sportives témoignent depuis toujours du rôle central du sport comme vecteur de cohésion sociale. Elles constituent un précieux moment d’unité nationale et ne sauraient être ternies par des considérations politiques ou religieuses. Étrenner le maillot français, c’est porter ses valeurs ! La loi confie l’exécution d’un service public aux fédérations sportives, tenues d’assurer l’égalité des usagers et de veiller au respect des principes de laïcité et de neutralité. Ces fédérations exercent un pouvoir de direction sur les sportifs arborant le maillot de l’équipe de France, qui participent dès lors à une mission de service public. À ce titre, ils doivent être soumis au principe de C’est ce que le Conseil d’État a expressément reconnu par un arrêt du 29 juin 2023. Lors des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le Gouvernement a également réaffirmé que la neutralité s’imposait à ces Aujourd’hui, si cette nécessité est assez communément admise, aucune loi n’impose clairement la neutralité aux personnes sélectionnées en équipe de France. C’est dans ce flou juridique que s’engouffrent les revendications communautaristes de celles et de ceux qui voudraient faire vaciller les valeurs de la République française. Par cet amendement, nous entendons inscrire dans le droit que le principe de neutralité s’applique aux personnes sélectionnées en équipe de France, afin de veiller au respect du principe de laïcité et de protéger les fédérations face aux tentatives de dévoiement communautaires. Les athlètes évoluant en équipe de France participent à l’exécution du service public confié à la fédération qui les a sélectionnés. C’est à ce titre qu’ils doivent respecter le principe de neutralité que vous Le Conseil d’État l’a d’ailleurs confirmé dans sa décision du 29 juin 2023. La ministre chargée des sports à l’époque des JOP de 2024, Amélie Oudéa-Castéra, a confirmé l’interdiction du port du voile pour les athlètes des équipes de France dans le cadre de ces jeux. Cet amendement s’inscrit en quelque sorte en concordance avec les propos de la ministre. Or l’article 1er de ce texte ne s’applique qu’aux compétitions départementales, régionales, voire nationales, c’est-à-dire au champ national stricto sensu, et non aux compétitions internationales. Votre proposition vient donc utilement compléter le dispositif envisagé par l’auteur de la proposition de loi, en étendant son application aux athlètes français sélectionnés par les fédérations délégataires de services publics. C’est pourquoi la commission a émis un avis favorable sur cet amendement. Je ne répéterai pas ce qui vient d’être expliqué de façon limpide par M. le rapporteur… M. Thomas Dossus, pour explication de vote. Dossus. Je m’interroge sur la portée de ce devoir de neutralité, auquel seraient astreints les sportifs français. Par exemple, l’un des plus grands attaquants que l’équipe de France de football ait connus, Olivier Giroud, a l’habitude de parler très franchement de sa foi et du rôle qu’a joué Jésus dans sa carrière sportive. Il a même fait tatouer sur son corps des messages religieux. Est-ce que, avec cette proposition de loi, l’équipe de France de football aurait dû se passer de cet immense talent, qui a tant contribué à son palmarès ces dernières années ? Je vous pose la question… (Exclamations sur les Paccaud. Il ne joue pas torse nu ! l’amendement n° 22 rectifié quater. n° 11, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée et Souyris, est ainsi libellé : paragraphe ainsi rédigé : du code du sport est complété par un alinéa ainsi « En prévision de l’adoption des statuts des fédérations, les membres des instances dirigeantes nationales et départementales sont formés aux notions de laïcité et de discrimination indirecte. » La parole est à Mme Mathilde Ollivier. Ollivier. Nous proposons une formation aux notions de laïcité et de discrimination pour les membres des instances dirigeantes nationales et départementales des fédérations sportives. Nous sommes attachés à la liberté des fédérations dans l’élaboration de leurs statuts et règlements. Toutefois, il est primordial que ces règles soient adoptées en parfaite connaissance du cadre juridique et des principes fondamentaux de notre République, notamment en matière de laïcité et de lutte contre les discriminations. Quand on voit qu’ici même la laïcité est dénaturée et instrumentalisée, alors s’impose la nécessité de clarifier l’application de ce principe dans le sport. Il est indispensable de former les instances dirigeantes, notamment en les sensibilisant aux discriminations, directes et indirectes. Comme pour les enseignants de l’éducation nationale, la formation des acteurs du mouvement sportif et du sport en général aux différentes dimensions de la laïcité est évidemment importante. Nos nombreux débats illustrent bien la complexité du Le renforcement des dispositifs de formation est donc indispensable à terme et j’écouterai avec attention la position du ministre à ce sujet. Cependant, je suis un peu réservé quant à la rédaction de l’amendement, qui vise à établir un lien entre la laïcité et la notion de discrimination indirecte, ce qui laisse entendre que l’application du principe de laïcité pourrait conduire à des formes insidieuses de discrimination. C’est quelque chose qui m’interpelle. Pour cette raison, malgré tout l’intérêt que je porte à une telle formation, la commission est défavorable à cet amendement. Madame la sénatrice Ollivier, je suis d’accord avec vous sur la nécessité de former les différents acteurs du monde du sport pour mieux appréhender le principe de laïcité. À cet égard, je me permets de vous rapporter les propos de Mme Marie Barsacq, qui m’a expliqué que le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative était pleinement mobilisé sur le sujet. Le guide sur le fait religieux dans le champ du sport, qui vise à accompagner les fédérations, a été actualisé et transmis à ces dernières. Il rappelle avec pédagogie, au travers de différentes mises en situation, le périmètre d’application du principe de laïcité. Les contrats de délégation des fédérations mentionnent expressément la lutte contre le séparatisme comme une priorité d’engagement à structurer autour des cadres d’État. Le déploiement de ces référents est en cours. Il revient aux fédérations et aux instances dirigeantes de mobiliser ces ressources. C’est la raison pour laquelle, avec la ministre des sports, nous considérons que cet amendement est satisfait. Aussi, je vous demande de le retirer, faute de quoi l’avis du Gouvernement sera Mellouli. Je pense que vous n’avez pas très bien compris le sens de l’amendement. En effet, la laïcité devient un outil de discrimination et de stigmatisation quand on l’applique incorrectement. On le voit bien dans ce débat. Or nous ne voulons pas que ce principe de la République soit bafoué. Déjà en 1905, lors des débats préparatoires à la loi, Jaurès et Briand, lorsque était évoqué le port de la soutane dans l’espace public, répliquaient que la laïcité ne s’occupait pas de tenues La laïcité doit demeurer un outil d’émancipation. Si elle est mal interprétée ou instrumentalisée comme un outil de stigmatisation ou de discrimination, elle n’est rien d’autre qu’une atteinte aux libertés. Pour notre part, nous souhaitons éviter qu’il soit porté atteinte et à la laïcité et à la liberté des sportifs. Ollivier. Je souhaite revenir sur l’interrogation du rapporteur au sujet du lien entre laïcité et discrimination indirecte. En échangeant avec un certain nombre d’acteurs et d’actrices, je me suis rendu compte que, lorsque des femmes, notamment de confession musulmane, se présentaient dans un club pour adhérer et devenir licenciées, elles se trouvaient confrontées à des dirigeants qui ne connaissaient pas bien le principe de laïcité. Certes, monsieur le ministre, il existe un guide. En théorie, les informations sont donc à disposition des dirigeants, mais l’utilisation qu’en font dans la pratique les instances dirigeantes de clubs ou les instances départementales et nationales n’est pas satisfaisante. Travailler sur cette formation, c’est justement lutter contre les discriminations dont sont victimes un certain nombre de femmes qui veulent faire du sport. Monsieur Savin, vous avez dit que celles-ci auraient toujours accès à une pratique de loisir et aux entraînements. En réalité, je crains que cette possibilité même ne leur soit refusée dans un certain nombre de clubs. l’amendement n° 11. n° 10, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, … – Dans un délai d’un an après la publication de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport tirant le bilan de son application. Le rapport étudie notamment l’impact de l’interdiction posée à l’article L. 131-7-1 du code du sport : 1° Sur l’accès des femmes aux activités sportives organisées par les fédérations agréées, leurs ligues professionnelles et leurs associations affiliées ; 2° Sur la santé physique et mentale des pratiquants concernés par cette interdiction et ne participant plus aux compétitions ; 3° Sur l’attractivité du service public du sport dont les fédérations agréées sont délégataires et le report éventuel des pratiquants vers des fédérations non agréées. Ollivier. Nous demandons que soit remis au Parlement un rapport évaluant les conséquences réelles de l’interdiction du port de signes religieux dans les compétitions sportives. Avant d’imposer une telle mesure, il est essentiel de penser aux premières personnes concernées, à savoir les femmes. En effet, cette interdiction, au-delà du fait qu’elle constitue un dévoiement de la laïcité, risque d’avoir des effets négatifs, notamment pour les femmes et les jeunes filles, qui rencontrent déjà de nombreuses difficultés pour accéder au sport. Les données sont sans appel : 49 % des femmes renoncent à la pratique sportive pour des raisons financières, 46 % en raison de contraintes familiales et 40 % à cause de charges domestiques. Face à ces inégalités persistantes, il est absurde d’ajouter une nouvelle barrière en interdisant à certaines femmes de pratiquer en raison de leur tenue vestimentaire. Quelques mois après les jeux Olympiques, je trouve particulièrement honteux de réduire ainsi la pratique du sport en France et de stigmatiser certains Évidemment, il conviendra de faire un bilan une fois que cette loi aura été adoptée par l’autre assemblée et appliquée un certain temps. Cependant, vous connaissez le sort qui est traditionnellement réservé aux demandes de rapport au Sénat. En outre, sur le fond, vous préjugez les conclusions de l’évaluation dans votre amendement ; finalement, je ne sais pas pourquoi vous demandez un rapport… Avis défavorable. Nous sommes tous attachés à la pratique sportive féminine. D’ailleurs, la dynamique du sport féminin a été relancée par les JOP. Les licences annuelles ont progressé l’an dernier plus vite chez les filles, avec une augmentation de plus de 6 %, que chez les garçons, et ce malgré les restrictions, d’ailleurs confirmées par le Conseil d’État, qui existaient déjà dans le règlement de certaines fédérations concernant le port des tenues religieuses. Ce n’est donc pas en revenant sur ces mesures que vous développerez la pratique sportive féminine. À mon sens, il importe de respecter plus que tout nos principes de laïcité. Contrairement à vous, madame la sénatrice, je ne crois pas que le service public doive y renoncer pour être attractif ; c’est une condition même du bon fonctionnement de nos services. Enfin, le Gouvernement considère, comme la commission, que le moment proposé est mal choisi pour demander un rapport. Il faudra attendre quelques années d’application pour faire une évaluation pertinente du texte. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° 10. l’article 1er, modifié. présidence, le résultat du scrutin n° 198 : Eustache-Brinio applaudit.) n° 27 rectifié quinquies, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi et Ouzoulias, Mme Apourceau-Poly, MM. Barros, Brossat et Corbisez, Mme Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, M. Lahellec, Mme Silvani, M. Xowie et Mme Varaillas, est ainsi Insérer un article additionnel ainsi Le Gouvernement remet un rapport au Parlement dans les dix-huit mois suivant la promulgation de la présente loi sur la pratique sportive des mineures féminines, fédération par fédération. Ce rapport fait apparaître les efforts mis en œuvre par les fédérations pour corriger les écarts de pratique sportive entre les femmes et les hommes. La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo. Corbière Naminzo. À l’heure où les femmes sont sous-représentées dans le sport, notre priorité devrait être de corriger cette inégalité et de favoriser l’accès des femmes au sport. Or cette proposition de loi pourrait justement avoir l’effet inverse. Elle risque en particulier d’exclure les femmes portant le voile de la pratique sportive. C’est une inquiétude qui est largement Les chiffres sont clairs : seulement 20 % des femmes, tous âges confondus, détiennent une licence dans un club sportif, contre plus de 38 % des hommes. Selon les chiffres de l’Insee, en 2024, un tiers des licences sportives sont détenues par les femmes et deux tiers par les hommes. L’arrêt du sport chez les adolescentes est par ailleurs un phénomène massif et préoccupant. Selon un rapport de l’Unesco de 2024, une fille sur deux arrête le sport à l’adolescence. Or cette sédentarité entraîne de lourdes conséquences sur leur santé physique et mentale. Puisque le sport a vocation à être un vecteur d’émancipation, d’intégration et de réussite pour les jeunes filles, nous proposons qu’un rapport soit remis au Parlement par le Gouvernement pour évaluer les effets de cette loi sur la pratique sportive des femmes et sur les inégalités entre les femmes et les hommes dans le sport. Cette demande de rapport subira le même sort que les autres : un avis défavorable de la commission. Je le répète, laissons le temps au texte de s’appliquer pour pouvoir l’évaluer utilement. l’amendement n° 27 rectifié quinquies. La section 1 du chapitre II du titre Ier du livre III du code du sport est complétée par un article L. 312-4-1 ainsi collectivité territoriale propriétaire d’un équipement sportif détermine les conditions d’utilisation de cet équipement et des locaux attenants. Leur utilisation pour la pratique sportive est exclusive de tout usage religieux, notamment comme salle de prière collective. « Le premier alinéa ne fait pas obstacle à ce qu’un équipement sportif soit mis temporairement à la disposition d’une association qui souhaite l’utiliser à des fins cultuelles, à condition que ladite mise à disposition ne soit pas effectuée dans des conditions président. Je suis saisi de cinq L’amendement n° 2 rectifié ter est présenté par M. Fialaire, Mme Jouve, MM. Laouedj, Bilhac, Masset, Cabanel, Gold et Grosvalet, Mmes Briante Guillemont et Pantel et MM. Ruel et Guiol. L’amendement n° 5 est présenté par Mme S. Robert, M. Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, MM. Lozach, Ros, Ziane et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 12 est présenté par L’amendement n° 19 rectifié est présenté par Mme Cazebonne, MM. Patriat, Lévrier, Kulimoetoke, Buis et Buval, Mme Duranton, M. Fouassin, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile, Mme Ramia et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. L’amendement n° 25 rectifié quater est présenté par MM. Ouzoulias et Bacchi, Mmes Corbière Naminzo et Apourceau-Poly, MM. Barros, Brossat et Corbisez, Mme Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, M. Lahellec, Mme Silvani, M. Xowie et Mme Varaillas. Ces cinq amendements sont ainsi libellés : La parole est à M. Bernard Fialaire, pour présenter l’amendement Fialaire. L’article 2 de cette proposition de loi prévoit que les collectivités territoriales, qui ont le pouvoir de fixer les règles d’utilisation des équipements sportifs, doivent y interdire toute pratique religieuse, sauf dans certains cas de mise à disposition temporaire. Nous considérons que cet article est déjà satisfait et c’est pourquoi nous proposons de le supprimer. Il empiète sur les compétences du maire, qui a déjà l’autorité nécessaire pour encadrer ou interdire un rassemblement religieux si celui-ci trouble l’ordre public, la tranquillité ou la sécurité publique. Autrement dit, cette disposition transgresse les pouvoirs de police du maire et risque même de créer une confusion juridique. Elle ouvre la porte à des interprétations floues et à des contentieux inutiles. Elle ajoute une contrainte excessive qui pourrait conduire à des décisions profondément discriminatoires. M. Jean-Jacques Lozach, pour présenter l’amendement Lozach. Le dispositif envisagé entre tout d’abord en conflit avec le principe de libre administration des collectivités territoriales. Il s’inscrit aussi en opposition avec l’esprit de la loi de 1905 et la jurisprudence du Conseil d’État, qui autorise la mise à disposition de locaux communaux au profit d’une association cultuelle, à condition qu’il ne soit pas transformé de façon exclusive et définitive, sans contrepartie financière, en édifice cultuel. Par ailleurs, nous prenons note de la volonté du rapporteur, par son amendement n° 30, d’améliorer la rédaction initiale de l’article 2 en appréhendant l’ensemble des cultes. En effet, en l’état, celle-ci est extrêmement stigmatisante envers une seule religion, avec la référence à la salle de prière collective. Ollivier. Cet article interdit l’usage exclusif d’un équipement sportif à des fins cultuelles, mais cet objectif est déjà pleinement garanti par la jurisprudence. Le Conseil d’État, de manière constante, rappelle que, si une collectivité peut ponctuellement autoriser l’utilisation d’un équipement public pour l’exercice d’un culte, elle ne peut en aucun cas en accorder l’usage exclusif ou pérenne. Cet article, inutile juridiquement, est très révélateur de l’esprit de cette proposition de loi : il s’agit de détourner le principe de laïcité à des fins politiques et surtout discriminatoires. Quel était l’intérêt d’inscrire « notamment comme salle de prière collective » dans cet article ? Nous demandons donc sa suppression. Mme Samantha Cazebonne, pour présenter l’amendement Cazebonne. Nous demandons également la suppression de cet article. Le droit actuel est suffisant pour préserver la neutralité des locaux de tout contournement, via notamment le déféré préfectoral, lorsque la collectivité elle-même ne respecte pas le principe de neutralité. De surcroît, des actions peuvent être mises en place dans le cadre du contrat d’engagement républicain. Lorsqu’une association signataire a détourné la destination d’un bien communal, la collectivité dispose de leviers contractuels prévus dans la convention de mise à disposition-location du bien pour faire respecter les engagements de l’association. Ouzoulias. À titre personnel, d’abord, je me demande vraiment si une mise à disposition gracieuse est conforme à l’article 2 de la loi de 1905, qui interdit le subventionnement des cultes. Ensuite, vous l’avez dit, mes chers collègues, dans son arrêt du 18 mars 2024, le Conseil d’État énonce que l’existence d’une libéralité dépend de la durée et des modalités d’utilisation du bien communal, de l’éventuel avantage consenti et, si nécessaire, des raisons d’intérêt général ayant motivé la décision commune. Cette rédaction est beaucoup plus précise que celle du texte de la commission. Celui-ci mentionne des « conditions préférentielles », ce qui est beaucoup trop vague et marque un recul par rapport à la jurisprudence. J’ajoute, pour notre collègue Claude Kern, que cet article ne vise que les associations. Or, en Alsace-Moselle, vous le savez, le culte est géré par des établissements publics approuve.), ce qui signifie que l’on y appliquerait le régime actuel des cultes de « la France de l’intérieur », comme vous l’appelez. Je m’en réjouirais, mais je ne pense pas que telle soit l’intention de l’auteur de la proposition de loi. Il me semble utile de mener une réflexion plus générale sur cet article. Une loi sur le sport n’est peut-être pas le véhicule législatif idéal pour traiter un sujet aussi difficile. Brisson. Belle défense du Concordat ! (Sourires.) Sans surprise, la commission a émis un avis défavorable sur ces amendements de suppression. Je m’étonne de la teneur des interventions successives. Soit vous n’avez pas la dernière version du texte issue des travaux de la commission, soit vous ne l’avez pas compris, soit vous avez le bon texte et vous l’avez bien compris, mais vous en faites une interprétation politicienne. Ouzoulias. Jamais ! Je rappelle les termes de l’article tel qu’il est issu des travaux de la commission : « La collectivité territoriale propriétaire d’un équipement sportif détermine les conditions d’utilisation de cet équipement et des locaux attenants. » C’est très précis et on voit très bien de quoi il s’agit. Savin. Bien sûr ! Je poursuis : « Leur utilisation pour la pratique sportive est exclusive de tout usage religieux, notamment comme salle de prière collective. » Pour ma part, je ne connais pas beaucoup de salles de prière qui ne soit pas collective. Il n’est nullement interdit à un maire, et c’est précisé à l’alinéa 3, de signer un contrat avec une association cultuelle pour qu’une activité ou une manifestation de type religieux se déroule dans un local communal, dès lors que celle-ci est clairement décrite dans le contrat. Il n’y a là aucune entrave à la libre administration des collectivités locales. En revanche, lorsque l’équipement sportif est confié à une association sportive pour y faire du sport, alors, selon nous, cet usage ne doit pas être dévoyé à des fins de Il n’y a donc pas dans notre texte d’entrave à l’exercice par les élus locaux de leurs prérogatives. Il ne s’oppose pas, monsieur Ouzoulias, à tel ou tel usage d’un local municipal pour des prières collectives. Simplement, nous ne voulons plus que des matchs de foot s’interrompent en pleine action pour qu’une prière ait lieu dans les vestiaires, voire sur le terrain. Mellouli. Ça n’existe pas, Bien sûr que si ! Nous ne voulons plus que, lorsqu’un équipement a été confié à une association pour y faire du sport, celle-ci y fasse autre chose. Manifestement, mes chers collègues, vous n’avez pas vécu la même expérience que moi lors de nos auditions. Je vous invite à relire les propos des personnes que nous avons entendues : elles nous relataient des faits très précis, ceux-là mêmes que je viens de rappeler. Nous avons des exemples de ces dérives. C’est bien pourquoi cette proposition de loi est pertinente et cet article a tout lieu d’être. Par conséquent, la commission a évidemment émis un avis défavorable sur ces amendements de suppression de l’article. Je veux faire, au nom du Gouvernement, plusieurs observations au sujet de ces cinq amendements de suppression de l’article 2. Tout d’abord, je rappelle que le Gouvernement reste évidemment mobilisé pour lutter contre toutes les stratégies de contournement des règles existantes, notamment celles qui sont relatives à l’utilisation des équipements. Je tiens aussi à rappeler que la loi du 24 août 2021 nous offre plusieurs outils. J’en citerai deux, sans entrer dans le détail, car tout le monde les connaît par cœur : le « déféré laïcité », qui permet au préfet d’agir, et le contrat d’engagement républicain, qui oblige les associations à respecter le caractère laïque de notre République. Au bénéfice de ces observations, le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée sur ces cinq Ouzoulias. On va changer un peu de religion, cela fera du bien… Je veux d’abord rappeler, mes chers collègues, que je suis particulièrement opposé à la présence de crèches dans les bâtiments publics, parce que je suis partisan d’une application stricte de la loi de 1905. Ensuite, je signale à votre attention l’existence de la Fédération sportive et culturelle de France ; cette association sportive chrétienne, qui se revendique comme telle, s’emploie à développer la pastorale par le sport. Elle dispose d’aumôniers, nommés par la Conférence des évêques de France ; or je suppose que, s’il y a des aumôniers, c’est pour qu’ils aillent jusque dans les vestiaires. Il faudrait donc, monsieur le rapporteur, que vous nous précisiez si, avec votre texte, les aumôniers ne pourront plus entrer dans les vestiaires. Pendant le match ! Ouzoulias. Voilà une précision fort utile ! Cela étant entendu, je pense qu’il faut faire attention à la rédaction que vous retenez. Pour ma part, je l’ai dit, je suis plutôt favorable à ce que l’on revienne, dans un autre texte relatif à l’application de la loi de 1905, sur les conditions dans lesquelles les bâtiments publics sont mis à la disposition des cultes. En revanche, il ne me paraît pas opportun d’aborder cette question fondamentale et complexe au détour d’un article d’une proposition de loi relative au sport. Fialaire. Je comprends l’avis de sagesse du Gouvernement. Monsieur le rapporteur, en tant que maire, j’ai été confronté à une association sportive censée faire du football en salle, mais qui interrompait ses matchs pour une prière. Nous leur avons dit que, s’il en était ainsi, le gymnase municipal ne serait plus mis à leur disposition, et les prières ont cessé. Ils ont alors pu revenir ; on avait tout de même un gardien pour surveiller… En tout cas, si ces phénomènes existent bien, on a déjà les moyens d’y mettre fin. Mais pas l’obligation ! Avec ce texte, ce serait obligatoire. Fialaire. À mon sens, il est de l’obligation du maire de faire respecter la laïcité. C’est pourquoi j’estime que cet article est superfétatoire. Robert. Comme toute la proposition de Savin. Je veux répéter ce que j’ai fait remarquer tout à l’heure dans la discussion générale : la direction nationale du renseignement territorial (DNRT, ex-service central de renseignement territorial), qui surveille le monde sportif amateur, a relevé des éléments inquiétants, tels que des prières sur des terrains de foot, ou des éducateurs fichés comme salafistes qui utilisent des tapis de prière dans les gymnases. Selon les auteurs de cette note, ce phénomène découle du repli communautaire observé dans plusieurs quartiers ; les fondamentalistes religieux y ciblent les jeunes en mêlant sport et pratique religieuse, notamment en transformant les vestiaires et gymnases en salles de prière. Ces phénomènes existent, on les observe aujourd’hui dans les équipements sportifs ! Je remercie le rapporteur d’avoir précisé les choses : rien dans ce texte n’empêchera un maire de mettre un équipement sportif municipal à la disposition d’un culte, pour une manifestation cultuelle. Ce texte servira à protéger le temps de la pratique sportive, afin que celle-ci ne soit pas dévoyée par la pratique religieuse. Peut-être des maires y veillent-ils déjà, mais d’autres ne le font pas ; il convient donc que la loi accompagne les maires pour leur donner un cadre juridique. M. Claude Kern, pour explication de vote. Kern. Je veux simplement apporter une réponse à notre collègue et ami Pierre Ouzoulias. Dans la mesure où les lieux de culte ne sont pas des lieux de pratique sportive, cet article ne remet pas en cause le Concordat. Ouzoulias. Ce n’est pas ce que amendements identiques nos 2 rectifié ter, 5, 12, 19 rectifié et 25 rectifié quater. (Les amendements ne sont pas adoptés.) n° 30, présenté par M. Piednoir, au nom de la Alinéa 2, seconde phrase Après le mot : rédiger ainsi la fin de cette exclut tout usage pour l’exercice d’un culte Nous avons eu des débats sur ce point en commission. Dans leur prolongation, nous proposons de remplacer le terme de « prière », qui n’est pas reconnu dans le droit français, par l’expression « exercice d’un culte » ; il s’agit donc, pour ainsi dire, d’un amendement rédactionnel. l’amendement n° 30. l’article 2, modifié. La deuxième phrase du sixième alinéa de l’article L. 121-4 du code du sport est complétée par les mots : « ou si l’association sportive se soustrait délibérément aux obligations prévues aux articles L. 131-7-1 et L. 312-4-1 ». L’amendement n° 6 est présenté par Mme S. Robert, M. Kanner, Mmes Monier et Brossel, L’amendement n° 13 est présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée et Souyris. L’amendement n° 20 rectifié est présenté par Mme Cazebonne, MM. Patriat, Kulimoetoke, Lévrier, Buis et Buval, Mme Duranton, M. Fouassin, présenter l’amendement n° 6. supprimer l’ajout, redondant, de nouvelles possibilités légales de retrait de l’agrément octroyé aux associations dans le cas où celles-ci, délibérément, n’auraient pas veillé à faire respecter les interdictions nouvelles figurant dans cette proposition de loi, à savoir les interdictions de port de signes et de tenues d’appartenance religieuse ou politique pendant les compétitions et d’utilisation comme salle de prière collective d’un local sportif. Le retrait d’agrément emporte évidemment celui de l’aide qu’elles peuvent recevoir de l’État une fois agréées par le préfet. Ce retrait d’agrément est déjà permis par notre droit en cas de non-respect du principe de laïcité, puisque cela contrevient au contrat d’engagement républicain que les clubs sportifs doivent signer préalablement à l’octroi de Permettez-moi à cette occasion de relever combien il est paradoxal que la droite sénatoriale, qui a bataillé – on se souvient de nos débats dans cet hémicycle – pour imposer la signature de ce contrat par toutes les associations sportives, jusqu’aux fédérations, et en faire une condition sine qua non de l’agrément, propose aujourd’hui une nouvelle voie législative de retrait de l’agrément de ces associations. De surcroît, il paraît pour le moins étrange que le présent article renvoie au dispositif de l’article 2, car on ne voit pas sur quel fondement un club sportif pourrait être tenu pour responsable de l’utilisation à des fins cultuelles d’un équipement sportif appartenant à la commune et non au club Ollivier. Je le considère comme défendu, monsieur le président. n° 20 rectifié. Cazebonne. La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République a instauré le contrat d’engagement républicain. Les associations sportives qui méconnaîtraient ce contrat peuvent déjà se voir infliger une suspension, voire un retrait, de leur agrément. Si le rapporteur de la présente proposition de loi pointe du doigt le faible nombre de suspensions prononcées depuis l’entrée en vigueur de ladite loi, la solution ne réside pas pour autant en la création d’une nouvelle règle. Il convient au contraire de faire monter en charge les outils existants, de mieux les faire connaître auprès des associations sportives et d’augmenter le nombre de contrôles. C’est pourquoi, par cet amendement, le groupe RDPI propose de supprimer cet article 2 bis, qui est déjà satisfait par le droit existant. Je ne comprends pas très bien l’argumentaire des auteurs de ces amendements ; il me semble que nous sommes d’accord. Différentes positions se sont exprimées sur le contrat d’engagement républicain, son extension et la force qu’on lui donne. Sur le terrain, il est plutôt ressenti comme une formalité administrative, mais peu importe, puisque nous mettons en place, au moyen de cet article, une sanction concrète du non-respect des dispositions de cette proposition de loi, sanction qui ne peut que renforcer le contrat d’engagement républicain. Par définition, le dispositif des deux premiers articles du présent texte ne peut pas être inclus dans le périmètre du contrat, puisque celui-ci a été défini antérieurement. Dès lors, si l’on veut renforcer la portée du contrat, comme vous semblez le souhaiter, il me paraît cohérent d’y intégrer les nouvelles dispositions que nous adoptons, au moyen de l’article 2 bis ; toujours dans cet esprit de cohérence, il conviendrait donc de retirer les amendements de suppression de cet article et de l’adopter. C’est pourquoi l’avis de la commission sur ces amendements identiques est évidemment défavorable. Sur ces trois amendements identiques, dans la logique des observations que j’ai exposées sur l’article précédent, et dans un souci de constance dans la « jurisprudence » du Gouvernement, nous nous en remettons de nouveau à la sagesse du Sénat. Mme Marie-Do Aeschlimann, pour explication de vote. Aeschlimann. Pour aller dans le sens des excellents propos de notre rapporteur, je veux souligner que, si le contrat d’engagement républicain a le mérite d’exister, il n’en est pas moins une simple formalité administrative, une ligne à cocher dans un formulaire Cerfa. Par ailleurs, il est vrai que les préfectures ne disposent pas d’assez de moyens pour contrôler le respect par les associations de ces différentes obligations. Renforcer les obligations en la matière n’est donc pas une mauvaise chose. Eustache-Brinio. Je veux seulement rappeler que Dominique Vérien et moi-même avons réalisé, en tant qu’anciennes rapporteures du projet de loi confortant le respect des principes de la République, une évaluation de l’application de ce texte ; M. le ministre s’en souvient, puisqu’il était alors président de notre commission des lois. À cette occasion, nous avons été les premières à souligner que le contrat d’engagement républicain ne servait quasiment à rien, puisque c’était juste un document à signer, sans aucun contrôle. On signe un papier sans trop savoir ce qu’il y a dedans, et tout le monde est content ! Nous avions donc bien pointé ce problème, M. le ministre peut en témoigner. J’estime donc qu’il est vraiment nécessaire aujourd’hui de renforcer un certain nombre de dispositifs. Gay. Cela ne sert à rien, alors allons plus loin encore ! amendements identiques nos 6, 13 et 20 rectifié. n° 14, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi Avant le mot : insérer les mots : si elle est coupable de discrimination au sens du deuxième alinéa de l’article 225-1 du code pénal, Ollivier. À l’inverse de l’article 2 bis, cet amendement a pour objet une mesure de justice et de cohérence : permettre le retrait de l’agrément d’une association lorsque celle-ci est reconnue coupable de discrimination au sens de l’article 225-1 du code Vous proposez, monsieur le rapporteur, qu’une association sportive perde son agrément si certains de ses membres portent un signe religieux ou politique en compétition, alors même que cela ne relève ni d’une infraction pénale ni d’une atteinte au bon fonctionnement du sport. En revanche, une association condamnée pour discrimination raciale, sexiste ou homophobe pourra continuer à bénéficier de son agrément et de ses aides publiques. Cette incohérence est inacceptable ! Comment justifier que l’expression d’une croyance religieuse soit plus sévèrement réprimée que des actes de discrimination avérés ? Plutôt que de stigmatiser, nous devons mettre la lutte contre les discriminations au cœur des priorités du monde Les pratiques discriminatoires sont déjà sanctionnées par le code pénal. La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable. Je profite de cette occasion pour apporter une précision sur les saluts nazis, qui ont été évoqués tout à l’heure. Ceux-ci constituent un appel à la haine ; à ce titre, s’ils n’entrent pas dans le champ de cette proposition de loi, ils sont condamnables pénalement, comme l’ensemble des pratiques discriminatoires. Madame la sénatrice, l’objet de votre amendement est d’ajouter, parmi les causes de retrait de l’agrément préfectoral, la commission d’une infraction de discrimination, comprise au sens des dispositions de l’article 225-1 du code Le Gouvernement est naturellement favorable à de tels retraits d’agrément, pour les personnes physiques comme morales qui ne respecteraient pas la loi. Cependant, comme l’a fait remarquer le rapporteur, cet amendement est satisfait. En effet, aux termes des dispositions de l’article L. 121-4 du code du sport, le préfet « suspend ou retire l’agrément si les activités ou les modalités selon lesquelles l’association sportive les poursuit méconnaissent le contrat d’engagement républicain qu’elle a souscrit ». Les choses sont donc claires. Je me permettrai aussi de rappeler que le contrat d’engagement républicain stipule bien que l’association s’engage à « respecter les principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de dignité de la personne humaine », ce qui est incompatible avec la commission d’infractions de discrimination, et à « s’abstenir de toute action portant atteinte à l’ordre public », ce qui est aussi incompatible avec la commission de toute infraction. Dans ces conditions, nous considérons que le droit positif suffit à satisfaire votre demande, madame la sénatrice. Nous vous invitons donc à retirer votre amendement ; à défaut, l’avis du Gouvernement sera défavorable. Jadot. Monsieur le ministre, il faudra m’expliquer pourquoi on continue d’entendre des chants homophobes dans les stades s’il s’agit d’un délit. Je n’ai pas vu un seul stade fermé sur ce fondement, je n’ai pas vu prononcer d’interdiction de présence du public, et ce même quand ces chants homophobes émanent d’associations de supporters reconnues par les clubs de football. l’amendement n° 14. La section 2 du chapitre II du complétée par un article L. 312-11-1 ainsi règlement d’utilisation d’une piscine ou d’une baignade artificielle publique à usage collectif garantit le respect des principes de neutralité des services publics et de laïcité. Il assure l’égalité de traitement des usagers. Il ne peut pas prévoir d’adaptation susceptible de nuire au bon fonctionnement du service ou de porter atteinte à l’ordre public. Il prohibe, en particulier, le port de tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse. » L’amendement n° 3 rectifié ter est présenté par M. Fialaire, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme M. Carrère, M. Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Gold, Grosvalet, Masset, Roux et Ruel, Mme Pantel et L’amendement n° 7 est présenté par L’amendement n° 16 est présenté par Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et L’amendement n° 21 rectifié est L’amendement n° 26 rectifié quater Ces cinq amendements sont ainsi libellés : présenter l’amendement n° 3 rectifié ter. Fialaire. L’article 3 vise à interdire le port de signes religieux visibles dans les piscines et les baignades artificielles publiques, ce qui créerait une confusion entre la neutralité du service public, qui concerne ses agents, et la liberté des usagers, qui peuvent exprimer leurs convictions tant que l’ordre public est respecté. Aujourd’hui, les autorités peuvent d’ailleurs déjà interdire une tenue pour des raisons d’hygiène ou de sécurité. De la sorte, cet article remet en cause l’équilibre de la loi de 1905, qui garantit à la fois la neutralité des institutions et la liberté de conscience des citoyens. Nous proposons donc d’adopter cet amendement de suppression de l’article 3, afin de préserver cet équilibre fondamental entre la neutralité des services publics et la liberté de conscience. Lozach. Nous proposons également la suppression de cet article. En effet, ce dispositif, d’ordre réglementaire, va à l’encontre du principe de libre administration des collectivités territoriales. De plus, sa portée va au-delà de la jurisprudence du Conseil d’État. La formulation de l’amendement reprend certes celle de la décision rendue par le Conseil d’État le 21 juin 2022, mais elle en accentue la portée. En effet, la rédaction retenue par la commission englobe le port de signes manifestant ostensiblement une appartenance politique et non pas seulement le port de signes religieux. Là encore, l’amalgame est peu compréhensible et ne répond à aucune logique juridique. Ollivier. Nous aurons rappelé les principes de la laïcité et de la neutralité religieuse au moins une cinquantaine de fois pendant cette séance… En défendant cet amendement, nous exprimons notre refus de l’imposition d’une interdiction généralisée des tenues et signes religieux dans les piscines municipales. Une telle mesure va à l’encontre du droit en vigueur, du principe de laïcité et de la libre administration des collectivités territoriales. Les principes de neutralité religieuse et de laïcité s’appliquent aux agents du service public et non à ses usagers. n° 21 rectifié. Cazebonne. Pour nous aussi, l’article 3 est satisfait par le droit existant. n° 26 rectifié quater. Ouzoulias. Pour ma part, je souhaite citer la décision prise le 21 juin 2022 par le Conseil d’État, parce qu’elle est extrêmement claire et très forte. Pardonnez-moi, mes chers collègues, si le passage que je vais vous lire vous paraît un peu long. Voici ce qu’écrit le Conseil d’État : « Lorsqu’il prend en compte pour l’organisation du service public les convictions religieuses de certains usagers, le gestionnaire de ce service ne peut procéder à des adaptations qui porteraient atteinte à l’ordre public ou qui nuiraient au bon fonctionnement du service, notamment en ce que, par leur caractère fortement dérogatoire par rapport aux règles de droit commun et sans réelle justification, elles rendraient plus difficile le respect de ces règles par les usagers ne bénéficiant pas de la dérogation ou se traduiraient par une rupture caractérisée de l’égalité de traitement des usagers. » Le style est bien celui de la juridiction administrative suprême, c’est un peu long, mais on trouve là des principes d’une grande force : le bon fonctionnement du service public, le respect des règles collectives, ou encore la rupture caractérisée de l’égalité de traitement des usagers. Ce que je regrette une nouvelle fois, monsieur le rapporteur, c’est que, dans la rédaction que vous avez retenue pour cet article, vous ne prenez pas en compte la totalité de ces critères. Il y en a un qui est oublié : le critère de respect des règles collectives. Je veux bien que, par la loi, on reprenne de façon presque intégrale la jurisprudence qui est en vigueur ; en revanche, ce qui est plus difficile à admettre, c’est que vous nous proposiez de placer cette disposition législative en dessous de la jurisprudence, ou plutôt de la rendre d’application plus délicate. C’est pour cette raison que, comme pour l’article 2, nous proposons la suppression du présent article. Il est défavorable, comme sur tous les amendements de suppression d’articles que nous avons examinés depuis le début de la discussion de ce texte. Clarifions bien les choses. L’article 3 impose le respect des principes de neutralité et de laïcité dans les piscines et les baignades artificielles publiques. Il se fonde, comme vient de le dire notre collègue, sur la jurisprudence définie par le Conseil d’État le 21 juin 2022, où s’exprime notamment un principe d’égalité de traitement des usagers, au-delà du principe d’égalité qui s’impose aux agents. D’après cette haute juridiction, il n’est pas possible de prévoir des dérogations aux règles communes qui soient telles qu’elles porteraient atteinte à l’ordre public, notamment parce qu’elles seraient de nature à rendre plus difficile le respect de ces règles par les autres usagers. C’est le principe même que nous avons évoqué tout au long de cette proposition de loi. Simplement dit, il ne faut pas de singularité au sein des espaces publics que sont les piscines ou les baignades artificielles publiques. Le Gouvernement demande le retrait de ces cinq amendements identiques au profit de l’amendement n° 32 du Gouvernement, par lequel nous proposons une réécriture du présent article. À défaut de ce retrait, l’avis sera défavorable. Afin de justifier cet avis, il convient que je présente par anticipation l’amendement n° 32. La rédaction que nous proposons pour l’article 3 est tout à fait respectueuse de l’équilibre constitutionnel entre la liberté de conscience, d’une part, et le bon fonctionnement du service public, d’autre La nécessité de cet équilibre a été rappelée par le Conseil d’État dans sa décision du 21 juin 2022, relative au règlement des piscines municipales de la ville de Grenoble. Le Conseil d’État a précisé à cette occasion que le gestionnaire d’un service public est tenu « de veiller au respect de la neutralité du service et notamment de l’égalité du traitement des usagers ». Autrement dit, la règle doit être la même pour tous. Il n’est pas possible de procéder à des adaptations pour un public particulier, notamment pour des raisons religieuses. Je rappelle que les dispositions de l’article premier de la Constitution interdisent en effet à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre les collectivités publiques et les particuliers, donc leurs usagers. Cet article, dans la rédaction que nous vous proposons d’adopter au travers de l’amendement n° 32, vise à codifier cette décision du Conseil d’État. C’est pourquoi nous vous invitons à retirer les présents amendements identiques à son profit. Mme Frédérique Puissat, pour explication de vote. Puissat. Nous avons entendu l’argument du Gouvernement et nous aurons l’occasion de débattre de son amendement n° 32, mais je veux à cet instant m’exprimer sur l’article 3, pour faire état de ce que nous vivons. Vous n’ignorez pas, mes chers collègues, ce qui s’est passé dans la ville de Grenoble : les articles de presse publiés à ce sujet ont défrayé la chronique, et M. le ministre en a encore parlé tout à l’heure. Un ancien maire de Grenoble, qui n’était pas de ma sensibilité politique, nous avait d’ailleurs demandé d’adopter une position très claire sur la question du règlement des piscines municipales. Il me semble que l’article 3 de cette proposition de loi répond parfaitement à cette attente. Grenoble et l’Isère dans son ensemble subissent de fortes tensions. Il est donc impératif que nous préservions cet article ; ainsi seulement nous pourrons faire baisser la tension à Grenoble, mais aussi au-delà. Je veux à cet égard remercier Michel Savin de s’être saisi de cet enjeu afin que nous puissions, au travers de ce texte législatif, résoudre ce réel problème auquel fait face le département de l’Isère. Eustache-Brinio. Pour être claire, on parle ici du burkini et pas d’autre chose. Je suis étonnée de ce débat ; de fait, depuis le début de l’examen de ce texte, on ne parle que des femmes, qu’il s’agisse du burkini, du voile ou du hijab. Mais pourquoi ne parle-t-on que des femmes ? Tout simplement, parce que celles-ci sont aujourd’hui l’outil majeur des islamistes dans le monde. Les islamistes se servent des femmes pour avancer ; personne n’en parle ici, personne ne veut l’admettre, mais c’est une réalité. On voit ce qui s’est passé à Grenoble, on sait qui est derrière ces événements, on connaît ces associations, qui étaient entre les mains du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dont je rappelle qu’il a été dissous. Or aujourd’hui, force est de constater, sauf à s’enfermer dans le déni, que les islamistes utilisent les femmes pour concrétiser leur volonté de construire l’oumma, cette communauté internationale. Pour ma part, je suis choquée que l’on ne parle pas de cela. Les hommes, eux, dans les piscines, ils font ce qu’ils veulent, sans problème : ces islamistes ne leur imposent aucune tenue particulière. On ne parle donc que des femmes. Alors, mes chers collègues, réfléchissons à ce que nous écrivons. Quant à moi, je pense que cet article est important et qu’il convient par conséquent de s’opposer à ces amendements de suppression. Gontard. Ce que vient de dire Mme Eustache-Brinio est extrêmement intéressant : ces propos démontrent parfaitement ce que vous pointez du doigt à travers ce texte. Oui, mes chers collègues, c’est vous qui stigmatisez les femmes ! (Protestations sur les Eustache-Brinio. Non, nous les Gontard. Je suis d’accord avec vous sur un point : depuis tout à l’heure, on ne parle que des Grosperrin. Parce que vous les avez Gontard. Mais que fait-on, je le demande une nouvelle fois, que fait-on dans la réalité pour que les piscines soient des zones de neutralité ? La situation de Grenoble vient d’être évoquée. Eh bien, il y a dans cette ville un règlement des piscines municipales, et il me semble que les choses ne se passent pas trop mal. Ce règlement – relisez-le, mes chers collègues ! – est assez simple, il me semble qu’il est identique à celui de Rennes. Il se concentre sur la nécessité d’une tenue sportive et sanitaire, un point c’est tout ; ce n’est pas plus compliqué que cela ! Il ne faut surtout pas stigmatiser telle ou telle religion. En outre, avec ce que vous proposez à cet article, on va vers une absurdité totale. Vous savez très bien qu’en interdisant tout signe religieux ostentatoire, on va interdire la piscine à un certain nombre de personnes, et pas forcément ceux que vous souhaitez exclure : ainsi, avec votre proposition, quelqu’un qui voudrait masquer un tatouage d’ordre religieux en portant une tenue qui le recouvrirait ne pourrait pas le faire ! Eustache-Brinio. N’importe Gontard. La solution est très simple : un règlement tel que celui que j’ai évoqué. Par ailleurs, on entend régulièrement, du côté droit de cet hémicycle, et récemment encore lors de l’examen du projet de loi d’orientation agricole, dire qu’il faut faire confiance aux élus, faire confiance aux maires ! Mais faites-leur confiance sur ce sujet aussi ! Ils ont adopté un règlement, ils peuvent y travailler encore. Vous avez invoqué le cas de Grenoble : quand le règlement n’allait pas dans le bon sens, eh bien, le Conseil d’État a remis très clairement les choses en ordre, ce dont je me satisfais tout à fait, et le règlement en vigueur aujourd’hui est parfait. Alors, mes chers collègues, en ajoutant de la polémique sur de la polémique, je ne sais pas à quoi vous jouez, sinon, comme on l’a vu tout à l’heure, à réveiller la bête immonde ! Ouzoulias. Je ne voudrais pas faire du juridisme facile, mais il faudrait tout de même, mes chers collègues, que vous lisiez la façon dont les juristes se sont emparés de la décision précitée du Conseil d’État, qui est tout à fait exceptionnelle. Les juristes nous expliquent que ce qui a motivé le Conseil d’État, ce n’est pas la loi de 1905, ce n’est pas la laïcité, c’est tout à fait autre chose : le respect des règles collectives et l’égalité de traitement des usagers du service public. Ce sont donc deux autres règles de droit qui s’imposent en l’occurrence, complètement en dehors de l’application de la loi de 1905. Monsieur le rapporteur, j’entends votre argument ; seulement, dans la rédaction que vous nous soumettez, on ne trouve pas le respect des règles collectives ; voilà ce qui me gêne. J’estime donc qu’il faut continuer de travailler sur ce sujet. J’approuverai volontiers une transposition législative de la décision du Conseil d’État du 21 juin 2022, mais elle doit être intégrale. Or, dans la version que vous nous proposez, il manque un certain nombre de points. Savin. Cet article vise à répondre à des événements qui se sont produits ou se produisent dans des piscines et d’autres équipements nautiques : des événements qui ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre,… Longeot. Exactement ! Savin. … des événements qui ont nécessité la sortie de l’ensemble des baigneurs, parce que la situation était difficilement Le maire de Grenoble demande à être soutenu par la loi, souhaite que celle-ci fixe un cadre. Certains maires seront en grandes difficultés pour adopter un règlement dans ce type de situation, car ils ne veulent pas aller au conflit, ce que l’on peut entendre. Aidons-les donc. Notre rôle en tant que législateurs est de poser un cadre, de préciser les règles applicables dans des lieux tels qu’une piscine ou un équipement nautique et d’indiquer que le port de signes religieux n’y est pas admis. Point. Cela permettra aux maires d’être en totale adéquation avec la loi. Aujourd’hui, je l’ai dit, l’intervention de forces de l’ordre est encore nécessaire dans certains cas. Il existe même des associations militantes qui essaient de fragiliser le cadre La loi doit définir un cadre. Tel est l’objet de cet article. Ollivier. Pierre Ouzoulias en a parlé, il faut bien comprendre la jurisprudence du Conseil d’État : le port du burkini porterait atteinte au bon fonctionnement des piscines en posant un problème d’hygiène. Ouzoulias acquiesce.) L’article 3 n’a pas trait au bon fonctionnement des piscines : il vise à étendre à un nouvel espace les exceptions au principe de laïcité et à restreindre la liberté de conscience. Il y a là encore une fois une confusion, que l’on voit aussi dans les fédérations sportives quand on parle de règlements, entre des questions de sécurité, de bon fonctionnement ou d’hygiène et les règles de neutralité applicables aux agents du service public, mais non aux usagers. amendements identiques nos 3 rectifié ter, 7, 16, 21 rectifié et 26 rectifié quater. n° 15 rectifié, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, ainsi cet article : I. – La section 2 du chapitre II du titre Ier du livre III du code du sport est complétée par un article L. 312-11-… ainsi artificielle publique à usage collectif assure le respect du principe de laïcité qui s’applique aux agents du service. « Les dispositions relatives à la réglementation de la tenue de bain des usagers ne peuvent avoir pour objet ou pour effet d’exclure certaines tenues de bain si elles ne portent pas atteinte à l’hygiène, à la sécurité, au fonctionnement du service ou aux droits des autres usagers. » du code général des collectivités territoriales est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Les mesures de police édictées par les maires de communes littorales en vue de réglementer l’accès à la plage et la pratique de la baignade ne peuvent avoir pour objet ou pour effet d’interdire l’accès aux plages aux personnes portant des tenues manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse si ces mesures ne sont pas justifiées par des risques avérés d’atteinte à la sécurité de la baignade, à l’hygiène, à la tranquillité et au bon accès au rivage, et par des circonstances de temps et de lieux. Les mesures doivent être adaptées, nécessaires et proportionnées aux seules nécessités de protection de l’ordre public. » Ollivier. Il s’agit de mettre un terme aux interdictions abusives de certaines tenues de bain dans les piscines municipales et sur les plages lorsqu’elles ne sont pas justifiées par des impératifs d’ordre public ou d’hygiène. Depuis plusieurs années, certaines municipalités cherchent à interdire le port de tenues de bain couvrantes, notamment le burkini, sans que cela repose sur des impératifs d’hygiène ou des motifs d’ordre public. Le Conseil d’État lui-même a rappelé en 2016 que ces interdictions portaient une atteinte grave aux libertés individuelles, en particulier à la liberté d’aller et venir, à la liberté de conscience et à la liberté individuelle. Nous faisons face ici à une dérive inquiétante : des décisions administratives visent directement une partie de la population non pas pour des raisons de sécurité ou de santé publique, mais pour des considérations politiques et Cet amendement a donc pour objet de poser un cadre clair : les interdictions de tenues de bain ne peuvent être fondées que sur des motifs d’ordre public ou des raisons Les auteurs de l’amendement proposent une nouvelle rédaction de l’article 3, qui limiterait la possibilité de réglementer les tenues de bain envisagée par l’auteur de la proposition de loi. Il vise ainsi à revenir sur la jurisprudence du Conseil d’État Nous préférons nous en tenir aux termes de l’ordonnance du Conseil d’État, fondés sur le respect de l’ordre public et de l’égalité de traitement des usagers. La commission émet donc un avis défavorable sur cet La première partie de l’amendement est satisfaite par les dispositions de l’article 3. En ce qui concerne l’encadrement des mesures de police pour l’accès aux plages et à la baignade, le juge administratif contrôle déjà strictement le respect des principes de nécessité et de proportionnalité. Sur ce point, la jurisprudence est d’ailleurs d’une clarté absolue : il suffit de se référer à l’arrêt du Conseil d’État du 17 juillet 2023, que l’on peut considérer comme un arrêt de principe. Le Gouvernement émet donc lui aussi un avis l’amendement n° 15 rectifié. n° 32, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 2 1° Première phrase des services publics du service public 2° Dernière phrase Rédiger ainsi cette phrase : Il prohibe notamment le port de signes ou de tenues susceptibles d’y contrevenir. Cet amendement a déjà été défendu. Quel est l’avis de la commission ? Le Gouvernement propose une formulation moins explicite que celle de Il s’agit d’interdire tout signe ou tenue susceptible de contrevenir au bon fonctionnement des piscines ou de porter atteinte à l’ordre public dans ces espaces. Il me semble que la loi doit trancher, pour avoir l’assurance que la même règle s’applique partout et, ainsi, éviter la multiplication des L’amendement n’ayant pas été examiné en commission, c’est à titre personnel que je m’en remets à la sagesse du Sénat. l’amendement n° 32. l’article 3, modifié. 3 est adopté.) l’article 3 n° 1 rectifié, présenté par Mmes Borchio Fontimp et Demas, M. H. Leroy, Mmes V. Boyer et Garnier, MM. Mouiller, Allizard et Belin, Mmes Bellurot et Belrhiti, MM. Bruyen, Chatillon et de Legge, Mmes Di Folco, Dumont, Evren et Gruny, M. Hugonet, Mmes Josende et Lavarde, M. Lefèvre, Mmes Lopez et P. Martin, M. Meignen, Mme Nédélec, MM. Paumier, Pellevat, Reichardt et Savin et Mme Valente Le Hir, est ainsi Insérer un article additionnel Après le II de l’article L. 212-9 du code du sport, il est inséré un « …. – En outre, nul ne peut enseigner, animer ou encadrer une activité physique ou sportive auprès des mineurs s’il est inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère parole est à Mme Patricia Demas. Demas. Cet amendement de ma collègue Alexandra Borchio Fontimp vise à renforcer les contraintes d’honorabilité qui pèsent sur les éducateurs sportifs, particulièrement lorsqu’ils sont au contact de mineurs. Au moment où l’actualité ne cesse de mettre en exergue la dangerosité de l’islam radical sur notre territoire national, il est urgent de protéger dans les clubs sportifs nos plus jeunes concitoyens d’un quelconque prosélytisme, contraire aux valeurs de la République et au principe de laïcité. Le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) présente l’avantage d’être ciblé sur la radicalisation islamiste. L’inscription de ces personnes dans ce fichier justifie qu’elles fassent l’objet d’une attention toute Par conséquent, il s’agit d’interdire à toute personne d’enseigner, d’animer ou d’encadrer une activité physique ou sportive auprès des mineurs si elle est inscrite dans le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste est un fichier de renseignement créé par un décret du 5 mars 2015, peu après les attentats de janvier 2015. Les données qu’il contient sont classifiées et ne sont partagées qu’avec les services de plusieurs ministères engagés dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation violente. Seuls les destinataires habilités peuvent accéder aux données contenues dans ce fichier. Le principe du FSPRT est celui d’un suivi opérationnel par les services. Ce suivi à caractère préventif peut être clôturé à tout moment. Il a par ailleurs vocation à rester discret. Les personnes qui y sont inscrites n’ont pas fait l’objet d’une condamnation, elles ne peuvent donc en aucun cas être privées de droits, y compris de la faculté de jouer un rôle d’éducateur auprès de jeunes enfants. Le seul objectif de ce fichier est la prévention. Néanmoins, la question soulevée par cet amendement est évidemment importante. Nous la traitons à l’article 4 introduit par la commission, qui reprend une proposition des députés Éric Diard et Éric Poulliat, dans un rapport d’information de 2019 sur les services publics face à la radicalisation. À l’article 4, nous envisageons de permettre la réalisation d’enquêtes administratives préalablement à la délivrance de la carte professionnelle d’éducateur sportif, comme c’est déjà le cas pour l’accès à certains emplois dans les domaines de la sécurité et de la souveraineté ou pour l’accès à des sites et événements particulièrement sensibles. L’enquête administrative doit permettre de détecter si la personne est habilitée à exercer son activité d’éducateur sportif auprès de jeunes enfants, mais, sans condamnation, il ne peut y avoir préalablement de privation de La commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable. Cet amendement sera satisfait par l’adoption de l’article 4. L’ensemble des contrôles qui sont préconisés préalablement à la délivrance de la carte professionnelle d’éducateur sportif seront effectués dans le cadre de l’enquête administrative, conformément aux dispositions de l’article L. 114-1 du code de la sécurité intérieure. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Mme Christine Lavarde, pour explication de vote. Lavarde. J’ai cosigné cet amendement, en me fondant sur mon expérience d’entraîneur fédéral. Je n’ai pas de carte professionnelle, mais j’ai obtenu un certain nombre de certifications qui m’autorisent à encadrer des groupes d’enfants tout en étant assurée par ma La loi visant à renforcer la protection des mineurs et l’honorabilité dans le sport, adoptée il y a quelques mois, prévoit la vérification du casier judiciaire des entraîneurs. Pour autant, par cet amendement, on vise des personnes qui ne sont pas couvertes par l’article 4, lequel ne concerne que les entraîneurs titulaires d’un diplôme d’État, et non les entraîneurs dits fédéraux, qui peuvent aussi s’occuper Peut-être faudrait-il compléter l’article 4, car un grand nombre de fédérations fonctionnent avec des bénévoles, des citoyens qui décident de s’engager dans les structures sportives. Madame Lavarde, la référence aux dispositions de l’article L. 114-1 permet d’avoir accès à l’ensemble des fichiers sans aucune difficulté. En revanche, le point particulier que vous soulevez mérite vérification. Nous profiterons de la navette parlementaire pour le faire : très honnêtement, je ne suis pas capable de vous donner une réponse précise ou exacte en cet instant. président. Madame Demas, l’amendement n° 1 rectifié est-il maintenu ? Demas. Dans l’attente de la navette parlementaire, je retire cet amendement, monsieur le président. n° 1 rectifié est retiré. Au premier alinéa du I de l’article L. 114-1 du code de la sécurité intérieure, après le mot : « courses », sont insérés les mots : « soit la délivrance de la carte professionnelle d’éducateur sportif, » – président. Avant de mettre aux voix l’ensemble de la proposition de loi, je donne la parole à Mme Sylvie Robert, pour explication de vote. Robert. Je regrette beaucoup la teneur de notre débat, même si je n’en suis pas surprise. Alors que notre société est déjà très polarisée, les sujets que nos collègues du groupe Les Républicains choisissent d’aborder ne font que fracturer, nourrir la division – on a vu combien nos débats se sont enflammés sur l’article 1er – et vont à l’encontre de notre vivre ensemble. Je le dis d’autant plus fortement que cette proposition de loi est la septième tentative de légiférer sur le voile. On a parlé des accompagnatrices scolaires. Souvenez-vous, nous avons aussi débattu du contrat d’engagement républicain. J’en déduis donc que cette proposition de loi a bien une visée politique. Elle instrumentalise la laïcité, tout simplement pour stigmatiser une religion, de façon cohérente avec tous les débats que nous avons eus ces dernières années. Chers collègues du groupe Les Républicains, pensez-vous véritablement que cette proposition de loi va régler les quelques problèmes observés et détectés par les fédérations ? Jean-Jacques Lozach l’a dit, le mouvement sportif n’est pas demandeur de ce texte. sur les travées du groupe Les Républicains.) Pensez-vous réellement que cette proposition de loi va régler tous ces cas ? Nous sommes loin d’avoir envisagé dans ce débat le sport comme un facteur d’intégration. Il aurait fallu prévoir d’accompagner, peut-être plus encore aujourd’hui, les éducateurs sportifs, mais aussi les collectivités qui rencontrent des problèmes. Ce n’est pas en dévoyant le concept de laïcité que nous avancerons sur un sujet aussi important dans notre sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Ouzoulias. Je me ferai la voix de la majorité du groupe CRCE-K. Vous l’avez entendu, nous l’avons dit à plusieurs reprises, nous regrettons vivement de ne pas avoir procédé à une transposition dans le droit français de la Charte olympique. C’est un texte qu’il faut défendre, alors qu’il est attaqué et qu’il va encore l’être. Je pense que cela aurait été l’honneur de la France, qui est tout de même la patrie de l’olympisme, d’affirmer de manière solennelle que nous tenons à la Charte olympique, notamment à son article 50.2, qui propose une définition nettement plus englobante. J’observe d’ailleurs que l’article 1er des statuts de la Fédération française de football est très proche de cet article de la Charte Les articles 3 et 4 cette proposition de loi posent selon nous des difficultés de principe, de droit, sur des sujets fondamentaux que l’on ne peut pas traiter lors d’un simple débat sur le sport : la mise à disposition des bâtiments publics pour les cultes et l’égalité de traitement des usagers dans les services publics, notamment le service public du sport. Il faut retravailler ces sujets. Par ailleurs, je demande de nouveau au Gouvernement – M. le ministre au banc voudra bien transmettre mon message à Mme la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative – de retravailler la question de la délégation de service public aux fédérations. Celles-ci ont besoin aujourd’hui d’un cadre beaucoup plus précis, elles nous le Nos débats ce soir ont bien montré qu’il y avait un clivage. Eustache-Brinio. Ah, ça… Dossus. Vous remettez une pièce dans la machine, là ! Brisson. Je le dis à nos collègues de gauche, maintenant que les débats se sont calmés : vous ne voulez pas voir la réalité en face ! Vous êtes dans le déni. Excusez-nous, mais, nous, nous entendons le milieu sportif, qui demande un certain nombre de précisions. Il attend que la loi l’épaule. Nous constatons aujourd’hui que, pour des raisons idéologiques, vous ne voulez pas voir que les choses ont évolué. Pour ma part, je remercie Michel Savin d’avoir proposé ce texte et je remercie le rapporteur Stéphane Piednoir de l’avoir amélioré. Ce texte est certainement imparfait, mais il a au moins le mérite d’aborder un problème que vous niez. Robert. Mais non ! Brisson. Ainsi, il cherche à apporter un certain nombre de réponses, qui peuvent encore être améliorées. Le cadre peut certainement être davantage travaillé, mais, je le répète, il faut apporter des réponses. Le mouvement sportif attend que nous fassions preuve de courage et que nous ne le laissions pas seul face aux situations qu’il doit Avec ce texte, nous avons avancé. Je pense franchement que, en le votant, nous sommes fidèles aux pères fondateurs de la laïcité, à ceux qui se sont battus pour elle. C’est vous qui êtes en train aujourd’hui d’oublier cet héritage. Dossus. C’est de l’usurpation et du dévoiement ! Brisson. Ce que je sais, c’est que les jeunes filles dont nous avons parlé tout au long de cette soirée, nous ne les stigmatisons pas,… Mellouli. Si ! Brisson. … nous cherchons au contraire à les protéger. Ce que je sais, c’est que depuis le XIXe siècle, dans tous les combats pour la laïcité, l’enjeu, ce sont toujours les jeunes filles. Je constate malheureusement que vous avez oublié le combat de ceux qui furent plutôt de votre bord politique, qui consista avant tout à protéger les jeunes femmes. Ce soir, c’est nous qui avons pensé à elles, c’est nous qui l’avons fait ! Corbière Naminzo. Cette proposition de loi va à l’encontre du droit européen et du droit international relatifs aux droits humains. Elle va à l’encontre de notre Constitution, qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle va à l’encontre du code du sport, qui garantit la liberté de pratiques sportives sans discrimination d’aucune sorte. Alors que le sport doit être un vecteur d’apprentissage de la citoyenneté, d’émancipation et de cohésion sociale, cette proposition de loi vient exclure de la pratique sportive des citoyens français. Elle risque en particulier d’éloigner les femmes portant le voile de la pratique sportive, alors que les femmes sont déjà plus éloignées du sport que les hommes. Cette proposition de loi est donc discriminatoire. Elle stigmatise non seulement la communauté musulmane, mais plus particulièrement les femmes musulmanes, ces femmes dont nous avons parlé tout l’après-midi, mais que nous n’avons pas pris le temps d’écouter, qui portent le voile et subissent des discriminations tout au long de leur vie. La liste de ces discriminations est longue : agressions verbales, agressions physiques, discriminations lors de la recherche d’un logement, discriminations lors des contrôles de police, discriminations dans le monde du travail, que ce soit lors de la recherche d’un emploi ou tout au long de la carrière professionnelle. Par ailleurs, comment comptez-vous appliquer cette loi dans les communes ou les départements majoritairement musulmans, par exemple Mayotte ? Voulez-vous en faire des zones de non-droit ? Les territoires où l’intégration et la cohésion sociale sont des réussites ne sont pas ceux où les communautés se sont montrées du doigt ou se sont tourné le dos. À La Réunion, je vous le redis, nous avons choisi le chemin du partage et de l’échange. Chez nous, la laïcité vit sans abîmer ni les identités ni les croyances. Nous refusons que la laïcité soit instrumentalisée par des lois aux relents de racisme et de sexisme. Ce n’est pas en participant à la stigmatisation d’une communauté que nous construirons une société apaisée et laïque ni que nous contribuerons à l’émancipation des citoyennes et des citoyens. Enfin, je tiens à vous dire que la voie assimilationniste n’est que le chemin de l’erreur. sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Mellouli. Si j’ai bien tout saisi, au-delà de tous les fantasmes, nous allons voter une loi pour essayer de protéger, d’intégrer et d’émanciper les jeunes femmes. Pour cela, on va commencer par les empêcher de se rendre dans des espaces de socialisation et d’émancipation, tout cela parce qu’elles portent un voile ou un signe religieux ostentatoire. J’ai du mal à comprendre ! Certains nous traitent d’idéologues. Avoir une idéologie n’est pas un défaut. C’est le dogmatisme qui pose problème. Peut-être sommes-nous des idéologues, mais nous avons pour notre part affaire à des dogmatiques qui s’enferment dans une vision fantasmée de la société. Où avez-vous vu que l’on arrête des matchs pour permettre aux joueurs d’aller prier ? Vous faites d’un fait divers ou d’un détail la réalité de notre pays. Bientôt, on adoptera dans ce pays une loi considérant qu’être musulman est un délit ! Est-ce la visibilité qui pose problème ? Si l’on veut aider les jeunes filles, si l’on veut qu’elles s’émancipent, il faut qu’elles aient le choix, qu’elles puissent pratiquer du sport dans l’espace public. Brisson. Vous avez capitulé ! Mellouli. Ce n’est pas en adoptant une position obscurantiste, en les enfermant ou en les empêchant d’avoir une parole que l’on y parviendra. C’est par la rencontre et l’échange avec l’autre qu’on se développe, qu’on s’émancipe, non en étant enfermé ou stigmatisé. Cette proposition de loi est tout sauf une loi sur la laïcité. C’est un texte xénophobe et raciste. Cela vous choque parce que c’est la Cette loi, je le répète, n’a rien à voir avec la laïcité. Des lois ont été votées sur la sécurité, sur d’autres sujets, mais, ici, vous détournez la laïcité, vous la galvaudez. C’est indigne ! Corbière Naminzo et Chantrel applaudissent également.) M. Jean-Raymond Hugonet, pour explication de vote. Hugonet. J’ai attentivement écouté les débats sur ce texte. D’une certaine façon, on avait malheureusement l’impression d’être à l’Assemblée nationale. groupe SER.), et c’est fort gênant. Sur ce sujet, j’avais prévu de prendre la parole en explication de vote sur l’ensemble. Depuis plus de soixante ans, en effet, je fréquente les vestiaires en tant que pratiquant, dirigeant, père aussi. Très honnêtement, mes chers collègues, comme l’a dit fort justement Max Brisson, nous ne pouvons que constater qu’il existe un clivage entre nous, mais respectons-nous. J’entends que nos avis sont radicalement différents : ce n’est pas une tare, c’est la démocratie. En revanche, je ne supporte pas les invectives et les attaques ad hominem. À l’évidence, nous n’avons pas les mêmes yeux, nous n’avons pas la même perception. Je pratique le football et j’adore ce sport qui a d’ailleurs été attaqué plusieurs fois ici. À cet égard, permettez-moi de rappeler ce qu’a déclaré Albert Camus en 1957 lorsqu’il a reçu le prix Nobel de littérature : « Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c’est au football que je le dois. » Aujourd’hui, il doit se retourner dans sa tombe. Mellouli. Pourquoi ? Hugonet. Il semble bien que nous ne vivions pas dans le même monde – vraiment pas ! Mellouli. Non ! Hugonet. Pour ma part, je vous engage à venir un week-end en Île-de-France assister à des manifestations sportives de football. Vous comprendrez pleinement le Mellouli. Je vis en Seine-Saint-Denis, quel est le problème ? Hugonet. Ce soir, je tiens à remercier solennellement Michel Savin et Stéphane Piednoir du travail qu’ils ont accompli et tous ceux qui ont œuvré à son amélioration. Cela a été dit, il n’est pas la panacée, nous sommes bien d’accord, mais il montre qu’il existe véritablement un problème, qu’il faut traiter, que l’on soit d’accord ou non. Je le répète, je ne supporte pas les invectives. Certes, nous pouvons avoir des avis différents, mais ne nions pas la Brisson. Soyons sport ! Mes chers collègues, je ne comptais pas prendre la parole, mais les propos de M. Brisson m’y Merci, cher Max Brisson, de ne pas nous donner de leçons de bienséance, de ne pas nous dire qui seraient les véritables laïques, qui n’en seraient plus aujourd’hui. C’est malvenu de la part d’un courant politique qui a injurié Briand et Jaurès, qui a refusé le grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale. Brisson. Je n’étais pas Kanner. Sans doute d’ailleurs ce courant politique pourrait-il demander, s’il était cohérent avec lui-même, qu’il n’y ait plus de soutanes et de crucifix sur les murs dans les écoles privées aujourd’hui, ces établissements remplissant une mission de service public. Il faut être cohérent jusqu’au bout ! Puisque ces établissements, qu’ils soient catholiques, protestants, juifs ou musulmans, remplissent une mission de service public, ils ne devraient accepter aucun signe religieux. C’est intéressant, non ? Brisson. Les masques tombent ! Kanner. Mes chers collègues, avec cette proposition de loi, vous défendez un dispositif de fracturation de la société. J’ai noté que, depuis 2017, le bloc central veillait à éviter tout débordement sur ce sujet. En revanche, monsieur le ministre, depuis l’arrivée de certains ministres au Gouvernement, j’ai constaté une évolution : on peut désormais, dans un texte comme celui-ci, aborder des sujets qui étaient jusqu’à présent absents du débat politique national. Dont acte. J’entends bien que la laïcité ne souffre aucun adjectif, mais je sens tout de même la main de M. Retailleau dans ce dossier. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Que cela vous plaise ou non, c’est la réalité ! Vous réglerez vos problèmes plus tard au sein de votre parti politique. Ce que je veux dire par là, et j’en termine, monsieur le président, c’est que nous vivons ce soir un événement historique. Je ne sais pas si cette proposition de loi est appelée à prospérer, mais, si tel était le cas, nous n’hésiterions pas pour notre part à saisir le Conseil constitutionnel, quel que soit son président, pour vérifier la conformité de ce texte, qui deviendrait une loi de la République, à la Constitution. Comptez sur nous ! sur les travées des groupes SER Mon engagement politique s’inspire aussi de nos illustres aînés, qui s’étaient engagés pour les valeurs de la République, garanties par le principe de laïcité. Je ne doute pas qu’ici, sur toutes les travées, à droite et à gauche, tout le monde souhaite défendre ce principe. Je vous mets simplement en garde, chers collègues : en matière de laïcité comme dans d’autres domaines, l’enfer peut être pavé de bonnes intentions. Nul doute qu’il existe aujourd’hui des comportements et des manipulations visant à opprimer les femmes et qu’il faut combattre. Attention, simplement, à ne pas dévoyer le principe de laïcité, qui est un principe de protection. Si on le détourne pour en faire une arme de discrimination ou un instrument de contrainte, on braque toute une partie de la population, notamment la jeunesse, qui voit la laïcité comme étant non plus protectrice, mais contraignante. Je salue les efforts du Gouvernement pour édulcorer, voire anesthésier certains articles par ses amendements. Pour autant, ce texte n’est pas à la hauteur de l’enjeu : il comporte des risques parce qu’il stigmatise et, surtout, parce qu’il dévoie véritablement le principe de laïcité, que nous défendons. groupes RDSE, GEST et SER.) D’aucuns ont évoqué les débordements qui ont émaillé l’examen de ce texte. À vous entendre, chers collègues, certains sujets ne pourraient même pas être débattus dans cet hémicycle. Je remercie pour ma part le groupe Les Républicains d’avoir accepté d’inscrire cette proposition de loi à l’ordre du jour de nos travaux. À force de ne pas parler de certains sujets, en effet, on laisse le champ ouvert… Eustache-Brinio. Exactement ! Mellouli. Mais on en parle sans Savin. … à des situations qui nous échappent complètement et sur lesquelles les personnes concernées nous interpellent : « Mais que font les politiques ? Ils sont incapables de mettre le sujet sur la table, de débattre et de prendre des décisions. » La réalité, c’est que ces problèmes se posent tous les J’entends dire qu’il faut faire un choix entre la religion et le sport. Non ! Sur un terrain de sport, il n’y a pas à choisir : seul le sport à sa place. Ce n’est la place ni de la religion, ni de la politique, ni du syndicalisme ! La religion reste en dehors de l’espace sportif et n’a rien à faire sur le terrain ou dans les vestiaires. Elle reste à l’extérieur, car elle relève de la sphère privée. Elle n’a rien à voir avec le sport. Je suis désolé, monsieur Lozach, mais je connais la position d’une grande partie des fédérations : elles demandent une harmonisation. Elles ont besoin d’un cadre juridique et politique. Certaines ont décidé d’interdire, d’autres d’autoriser, d’autres encore ne savent pas quoi faire… Le politique va-t-il courageusement se cacher derrière son petit doigt, mettre la poussière sous le tapis et attendre de voir ce qui se passe ? Si nous faisons cela, un phénomène que certains décrivent comme marginal prendra des proportions telles qu’il nous échappera complètement. Je remercie mes collègues des groupes Les Républicains et Union Centriste, ainsi que tous ceux qui ont voté les amendements. Je remercie aussi le rapporteur, qui a fait un excellent travail, et le Gouvernement, qui a soutenu une grande partie des articles qui composent ce texte. Bien sûr, cette proposition de loi va poursuivre son parcours à l’Assemblée nationale. J’espère qu’elle y sera prochainement inscrite à l’ordre du jour des travaux et qu’elle y sera encore enrichie. L’ancienne ministre des sports, Mme Oudéa-Castéra, a pris position, elle, au moment des jeux Olympiques et Paralympiques, pour interdire aux équipes de France le port de tout signe religieux. Je n’ai entendu personne manifester contre cette position, qui était souhaitée par l’ensemble des élus de notre pays. Merci encore, donc, à ceux qui soutiennent ce texte. J’espère qu’il sera adopté. de la commission de la culture. Je crois que, dans cet hémicycle, au travers de nos engagements personnels ou des formations politiques que nous représentons, nous sommes tous laïcs. Nous sommes tous profondément attachés à la loi de 1905 et à celle de 2004 et nous le revendiquons. Pourtant, dès que nous examinons un texte qui réinterroge la question de la laïcité, les débats sont vifs, animés, pour ne pas dire enflammés… En un sens, c’est une bonne chose, cela prouve qu’il y a matière à débattre. D’ailleurs, cela ne doit pas nous dissuader de nous réinterroger sur la laïcité aujourd’hui, au XXIe siècle, au contraire ! Si nous ne le faisons pas, d’autres le feront à notre place. Avec M. Buffet, alors qu’il était président de la commission des lois, j’ai mené une mission commune d’information sur le signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes. Notre travail ne portait pas spécifiquement sur le sport, mais sur l’école. Nous avons été frappés de constater que les nouvelles générations, y compris chez les enseignants, n’ont plus chevillés au corps les principes de la laïcité à la française, auxquels nous sommes tous attachés. Dans un certain nombre de domaines, nous devons nous réinterroger sur la laïcité ; sinon, nous perdrons la main. Si la question nous est posée aujourd’hui par cette proposition de loi déposée par Michel Savin, ce n’est pas un hasard. C’est parce que le sport a pris une grande place dans notre société. Il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre de jeunes adhérents, de constater l’effet concret du sport sur l’intégration ou de comprendre que les modèles sont désormais plus souvent des sportifs que des scientifiques ou des La question qui est posée aujourd’hui est donc tout à fait légitime. Je remercie Michel Savin et Stéphane Piednoir du travail qu’ils ont accompli. Je note du reste que le texte a beaucoup évolué au cours de nos débats, ce qui prouve que ces derniers étaient nécessaires. Brisson. Le travail a duré neuf de la commission de la culture. Ces neuf mois ont sans doute été nécessaires pour accoucher d’un texte qui, sans être totalement consensuel, poursuivra – je l’espère, pour ma part – son parcours à l’Assemblée nationale. En tout cas, nous faisons confiance au Gouvernement pour cela ! sur les travées des groupes UC et Les Républicains.) plus la parole ?… Je mets aux voix l’ensemble de la proposition de loi. J’ai été saisi de deux demandes de scrutin public émanant, l’une, du groupe Les Républicains et, l’autre, du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. conditions fixées par l’article 56 du règlement. présidence, le résultat du scrutin n° 199 : Mises au Cazebonne. Sur le scrutin public n° 198 portant sur l’article 1er de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport, Georges Patient souhaitait voter contre et non Mme Françoise Dumont. Dumont. Sur le scrutin public n° 196 portant sur l’ensemble du projet de loi renouvellement des générations en agriculture, mes collègues Micheline Jacques et Didier Mandelli souhaitaient voter pour. président. Acte est donné de ces mises au point, mes chères collègues. Elles figureront dans l’analyse politique des scrutins concernés. Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à demain, mercredi 19 février À quinze heures : Questions d’actualité au Gouvernement. À seize heures trente : Désignation des dix-neuf membres de la commission d’enquête sur la libre administration des collectivités territoriales, privées progressivement de leurs recettes propres, et sur les leviers à mobiliser demain face aux défis de l’investissement dans la transition écologique et les services publics de proximité. De seize heures trente à vingt heures trente : (Ordre du jour réservé au groupe CRCE-K) Proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation, présentée par Mmes Cathy Apourceau-Poly, Silvana Silvani, Céline Brulin et plusieurs de leurs collègues (texte n° 208, 2024-2025) ; Proposition de résolution en application de l’article 34-1 de la Constitution, tendant à l’application en droit français de la directive européenne relative à l’amélioration des conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques, présentée par M. Pascal Savoldelli et plusieurs de ses collègues (texte n° 548 rectifié, 2023-2024). président. Personne ne demande la La séance est levée. (La séance est levée à vingt heures vingt-cinq.) nomination de membres d’une commission mixte paritaire La liste des candidats désignés par la commission des affaires économiques pour faire partie de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’orientation pour la générations en agriculture a été publiée conformément à l’article 8 quater du Aucune opposition ne s’étant manifestée dans le délai d’une heure prévu par l’article 8 quater du règlement, cette liste est ratifiée. Les représentants du Sénat à cette commission mixte paritaire sont : Mme Dominique Estrosi Sassone, MM. Laurent Duplomb, Pierre Cuypers, Franck Menonville, Jean-Claude Tissot, Christian Redon-Sarrazy et Bernard Buis ; MM. Jean-Claude Anglars, Christian Bruyen, Yves Bleunven, Lucien Stanzione, Gérard Lahellec, Vincent Louault et Henri Cabanel. nomination d’un membre d’une commission Le groupe Les Républicains a présenté une candidature pour la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille et les responsabilités des pouvoirs publics dans les défaillances du contrôle de leurs activités et la gestion des risques économiques, patrimoniaux, fiscaux, écologiques et sanitaires par l’article 8 du règlement, cette candidature est ratifiée : M. Khalifé Khalifé est proclamé membre de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille et les responsabilités des pouvoirs publics dans les défaillances du contrôle de leurs activités et la gestion des risques économiques, patrimoniaux, fiscaux, écologiques et sanitaires associés, en remplacement de Mme Vivette Lopez, démissionnaire. Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Pierre Ouzoulias Mme Alexandra Borchio Fontimp, Mme Véronique 1. Procès-verbal 2. Mises au point au sujet de votes 3. Fonctionnement des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole. – Adoption définitive des conclusions d’une commission mixte paritaire sur une proposition de loi Estrosi Sassone, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte M. Patrick Mignola, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement élaboré par la commission mixte paritaire Vote sur M. Daniel Salmon M. Henri Cabanel Adoption définitive de la proposition de loi dans le texte de la commission mixte paritaire. 4. Urgence pour Mayotte – Adoption définitive des conclusions modifiées d’une commission mixte paritaire sur un projet de loi Jacques, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire Mignola, ministre délégué chargé des relations avec le Article 2 Amendement n° 1 du Gouvernement. – Réservé. M. Robert Wienie M. Saïd Omar Estrosi Sassone Adoption définitive du projet de loi dans le texte de la commission mixte paritaire, modifié. Suspension et reprise de la séance DE M. Loïc Hervé 5. Interdiction des dispositifs électroniques de vapotage à usage unique. – Adoption définitive des conclusions d’une commission mixte paritaire sur une proposition de loi Khalifé, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire M. Philippe Mouiller, président de la commission des affaires sociales 6. Convention sur la sécurité et la santé des travailleurs. – Adoption d’un projet de loi dans le texte de la commission M. Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué chargé de la francophonie et des partenariats internationaux M. Bruno Sido, rapporteur de la commission des affaires étrangères Mme Annie Le Soilihi, ministre délégué Clôture de la discussion générale. sur l’ensemble Adoption de l’article unique du projet de loi. 7. Ordre du compte rendu intégral Présidence de M. Pierre Ouzoulias Borchio Fontimp, président. La séance est (La séance est ouverte à dix heures trente.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves Mises au point au sujet de votes président. La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. Hier, lors du scrutin public n° 192 sur l’amendement n° 3 rectifié bis, présenté par M. Jean-Michel Arnaud, tendant à insérer un article additionnel après l’article 18 du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, j’ai été considéré comme m’étant abstenu alors que je souhaitais voter pour. M. Christian Redon-Sarrazy. Redon-Sarrazy. Lors de ce même scrutin n° 192, mes collègues Claude Raynal, Éric Kerrouche, Monique Lubin, Didier Marie, Émilienne Poumirol, Patrice Joly, Jean-Luc Fichet et Franck Montaugé ont été considérés comme s’étant abstenus alors qu’ils souhaitaient voter contre. Acte est donné de ces mises au point, mes chers collègues. Elles figureront dans l’analyse politique du scrutin. des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole L’ordre du jour appelle l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion de la proposition de loi visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole (texte de la commission n° 323, rapport n° 322). La parole est à Mme le rapporteur. Estrosi Sassone, pour le Sénat de la commission mixte paritaire. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, alors que nous venons tout juste d’achever l’examen du projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture, un « grand » texte, au moins par sa taille, dont le parcours législatif a duré une année entière, nous nous penchons ce matin sur une proposition de loi dont le périmètre est beaucoup plus restreint et dont la gestation a été beaucoup plus rapide. Déposée fin novembre 2025 par la députée Nicole Le Peih, avec le concours du ministère de l’agriculture, elle a été examinée en commission mixte paritaire ce lundi ; nous devons maintenant en voter les conclusions. Cette « petite » proposition de loi relative au fonctionnement des chambres d’agriculture et de la Mutualité sociale agricole (MSA) n’en reste pas moins cruciale pour « l’exercice de la démocratie agricole », pour reprendre l’intitulé initial du texte. Elle vise à répondre à une situation urgente : assurer la continuité du fonctionnement des caisses de mutualité sociale agricole et des chambres départementales d’agriculture, qui sont le cœur de notre démocratie agricole. Les bureaux des chambres d’agriculture doivent être constitués au plus tard le 5 mars. Or, en raison des incompatibilités prévues à l’article L. 254-1-2 du code rural et de la pêche maritime, il n’aurait plus été possible pour les associés-coopérateurs ou administrateurs de coopératives ayant choisi la vente de produits phytosanitaires plutôt que le conseil de siéger dans les bureaux des chambres départementales d’agriculture et au conseil d’administration de la tête de réseau Chambres d’agriculture France. Premier concerné, son président Sébastien Windsor nous avait alertés de longue date sur cette problématique qui risquait de restreindre le vivier des professionnels éligibles. L’article 1er de la présente proposition de loi vise donc à remédier à cette difficulté en prévoyant de remplacer une incompatibilité stricte par une règle de déport lors des délibérations relatives au conseil sur l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. C’était le cœur du texte. Il n’aura échappé à personne que les résultats de ces élections aux chambres d’agriculture, qui ont lieu tous les six ans, ont été proclamés en fin de semaine dernière. On constate, cette fois-ci, une stabilité de la participation – le niveau est exceptionnellement élevé pour des élections professionnelles –, mais aussi le basculement d’un certain nombre de chambres du duo constitué de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA) vers la Coordination rurale et un certain nombre de listes dissidentes, ainsi que vers la Confédération J’en retiens surtout que la démocratie agricole est bien vivante et que les listes minoritaires un jour peuvent devenir majoritaires un autre jour : eh oui, c’est aussi cela la Voilà pourquoi nous avons jugé inutile de maintenir dans le texte une demande de rapport, prévue par l’Assemblée nationale, sur l’opportunité d’introduire un mode de scrutin à la proportionnelle intégrale pour les élections aux chambres d’agriculture, au moment même où ces élections se Par ailleurs, en séance, un amendement de notre collègue Christian Redon-Sarrazy a rétabli la condition, supprimée à l’Assemblée nationale, d’être à jour de cotisations pour être éligible comme délégué ou administrateur d’une caisse de MSA. Ce rétablissement a semblé véritablement tomber sous le sens. L’article 2 donne déjà aux agriculteurs en difficulté financière la possibilité de s’exprimer, ce qui est bienvenu. Mais pour exercer des responsabilités au sein de cette institution, être en règle par rapport à elle est bien le minimum. C’est pourquoi je me félicite, monsieur le ministre, que la commission mixte paritaire, qui s’est réunie lundi à l’Assemblée nationale, ait entériné, à la quasi-unanimité, le texte voté par le Sénat. Ce résultat est le fruit du travail de notre rapporteur, Vincent Louault, que je salue, et de tous les sénateurs particulièrement investis sur les sujets agricoles depuis plusieurs mois, que je remercie de leur engagement. Pour conclure, il est clair que ce texte n’est qu’un premier pas. Je forme le vœu que les réformes plus substantielles proposées par le Sénat, dans le cadre du projet de loi renouvellement des générations en agriculture et de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, connaissent très prochainement le même sort que la présente proposition de loi. sur les travées des groupes Les Républicains et INDEP.) M. le ministre délégué. délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le président, madame le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, alors que les bureaux des chambres d’agriculture sont en voie de renouvellement à la suite des élections qui viennent de s’achever, la commission mixte paritaire est parvenue à trouver un accord sur la proposition de loi déposée par la députée Nicole Le Peih. C’est une excellente nouvelle pour nos élus agricoles ! Si elle est retenue par un impératif avec le Président de la République, Mme la ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire tenait, monsieur le sénateur Louault, à vous remercier personnellement d’avoir conduit ces travaux à leur Chevalier. Bravo ! délégué. Ce faisant, avec cette proposition de loi, nous acterons deux acquis démocratiques. Tout d’abord, vous permettez avec ce texte de ne plus exclure de la gouvernance des chambres les élus des coopératives. L’application rigide du principe de séparation entre la vente de produits phytosanitaires et le conseil était en effet déconnectée de la réalité du monde agricole. Nous acterons là un premier acquis démocratique essentiel. Le second acquis concerne les élections à la Mutualité sociale agricole. La proposition de loi sur laquelle vous vous exprimerez prévoit de réarrimer les plus précaires à l’exercice de la démocratie sociale, en octroyant le droit de vote à ceux qui en étaient jusque-là privés en raison du non-paiement de leur cotisation depuis plus de six mois. Ce progrès démocratique trouvera à s’appliquer dès les élections Mesdames, messieurs les sénateurs, grâce à votre texte, vous permettez de réadapter aussi les élections dans les chambres d’agriculture et à la MSA aux réalités Je parle d’abord des dispositions permettant de sécuriser sur le plan administratif les élections à la MSA des délégués dans les ex-cantons de la métropole de Lyon. Par ailleurs, et surtout, nous acterons le report d’un an des élections de la chambre d’agriculture de Mayotte. Le drame personnel et collectif que vivent les Mahorais ne nous permettait pas d’assurer la tenue des élections dans des conditions de sérénité suffisantes. Je compte donc sur votre responsabilité pour acter définitivement ce report. Enfin, mesdames, messieurs les sénateurs, en votant ce texte, nous actons des principes forts au cœur de la démocratie agricole. Je parle, bien sûr, des dispositions imposant la parité sur les listes pour les délégués cantonaux élus du deuxième collège du MSA en 2030. L’échéance de 2030 est un horizon ambitieux, compte tenu de l’inégale représentation des femmes et des hommes qui persiste aujourd’hui encore dans le secteur agricole, mais néanmoins réaliste. Votre texte apporte ainsi une pierre de plus à l’édifice de revalorisation de la place et du statut des femmes en agriculture, un engagement très cher à Mme la ministre de l’agriculture. Mesdames, messieurs les sénateurs, en votant cette proposition de loi, nous offrirons à nos agriculteurs une respiration démocratique essentielle dans la période difficile qu’ils traversent sur le plan économique et social. Je vous appelle donc, bien entendu, à adopter ce texte. sur les travées des groupes RDPI, INDEP et RDSE.) président. Nous passons à la discussion du texte élaboré par la commission mixte paritaire. Je rappelle que, en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, le Sénat examinant après l’Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, il se prononce par un seul vote sur l’ensemble du texte en ne retenant que les amendements présentés ou acceptés par le Je donne lecture du texte élaboré par la commission mixte paritaire. proposition de loi, visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : a) Le 1° est complété par un c ainsi rédigé : circonscriptions de la métropole de Lyon, hors commune de Lyon, constituent chacune une circonscription électorale ; le nombre de délégués cantonaux élus directement y est égal au nombre de droit commun de délégués éligibles dans un canton, selon les modalités prévues à b) Le 2° est 2° À la fin du premier alinéa de l’article L. 723-19, les mots : « et dont toutes les cotisations personnellement dues par elles et réclamées depuis six mois au moins ont été acquittées » sont supprimés ; est complété par les mots : « et s’ils ont acquitté toutes les cotisations dont le montant est supérieur à celui mentionné à l’article L. 133-3 du code de la sécurité sociale personnellement dues par eux et réclamées depuis six mois au moins » ; 4° Au premier alinéa de l’article L. 723-24, la référence : « L. 7, » est supprimée. président. Sur le texte élaboré par la commission mixte paritaire, je ne suis saisi d’aucun amendement. Le vote est réservé. président. Avant de mettre aux voix, dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, l’ensemble de la proposition de loi, je vais donner la parole, pour explication de vote, à un représentant par La parole est à M. Gérard Lahellec, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, c’est un exercice délicat que celui de légiférer ! En votant la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (Égalim) en 2018 et en prescrivant la séparation des activités de conseil et des activités de vente de produits phytopharmaceutiques, l’intention du législateur était de limiter l’usage de ces derniers. Lorsqu’il y a amalgame entre conseil et vente, le conseil peut vite devenir le moyen de doper la vente. La volonté du législateur était donc et demeure tout à fait louable. Mais ce faisant, le législateur n’avait sûrement pas perçu que les diverses coopératives agricoles, créées par les agriculteurs eux-mêmes pour défendre les productions à la ferme, et qui souvent vendent ces produits, seraient aussi concernées par cette disposition législative qui, de fait, allait empêcher ces agriculteurs de pouvoir être élus dans les organismes de direction d’un certain nombre d’institutions agricoles. Il convenait donc d’adapter la loi pour corriger cette injustice tout en assortissant cette adaptation d’un certain nombre de prescriptions ne remettant pas en cause les objectifs fixés par la loi Égalim de 2018. Après la commission mixte paritaire, il convient de considérer ce texte pour ce qu’il est, ni plus ni moins. Dans le même temps, il était opportun de tenir compte d’un certain nombre de réalités qui s’imposent à nous, notamment la situation à Mayotte après le passage du cyclone Les élections dans les chambres d’agriculture viennent d’avoir lieu. Les désignations dans un certain nombre d’instances nationales devant intervenir dans les prochaines semaines, il était urgent de légiférer. C’est ce qu’il nous est proposé de faire aujourd’hui. Enfin, nous nous félicitons que la lucidité ait prévalu s’agissant de l’intitulé de la présente proposition de loi, qui est désormais plus conforme à la modestie de ses dispositions. Le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky votera ce texte. M. Daniel Salmon, pour le groupe Écologiste - Solidarité et nous sommes réunis aujourd’hui pour entériner définitivement une proposition de loi peu ambitieuse concernant le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la Mutualité sociale agricole. Comme je l’ai souligné la semaine dernière, ce texte ne constitue nullement une réforme en profondeur de la démocratie agricole, laquelle est pourtant nécessaire. Il ne prévoit que des ajustements mineurs et n’aborde pas les véritables enjeux démocratiques qui s’imposent à nous. Je ne m’attarderai pas sur l’article 1er, qui constitue pour nous un recul inacceptable. En remettant en cause la séparation entre la vente et le conseil en matière de produits phytosanitaires et en permettant aux élus des coopératives agricoles de siéger dans les instances dirigeantes des chambres d’agriculture, cette proposition de loi brouille dangereusement les lignes. Sous prétexte d’un manque de candidats dans certaines régions, elle tend à favoriser un mélange des genres préoccupant. Plutôt que d’affaiblir les règles existantes, il aurait fallu s’attaquer aux véritables causes du problème : le manque d’attractivité de ces instances pour de nombreux agriculteurs et la nécessité de mettre en place un mode de scrutin plus représentatif. Il est donc impératif de repenser un système qui ne correspond plus aux attentes d’une partie significative de la profession, dont près de la moitié s’est abstenue lors des élections. Ce fonctionnement verrouillé empêche une prise en compte réelle des préoccupations de l’ensemble des acteurs du secteur, notamment celles des nouvelles générations d’agriculteurs, soucieuses de concilier production et respect de l’environnement. Car malgré ce que l’on peut entendre ici ou là, il s’agit bel et bien d’une attente de l’ensemble des agriculteurs. J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet à plusieurs reprises, l’enjeu central aujourd’hui demeure l’instauration d’un véritable pluralisme au sein des chambres d’agriculture. Les résultats des récentes élections de janvier 2025 l’ont démontré : malgré un affaiblissement de la coalition FNSEA-JA, le mode de scrutin lui permet de conserver 80 % des chambres en ayant recueilli moins de 50 % des suffrages. Plus grave, dans chaque chambre le pluralisme est quasi inexistant. Tant que ce système favorisera la majorité en place au détriment de l’expression d’autres sensibilités, malgré une diversité syndicale réelle, tant que le monde agricole ne pourra s’exprimer à travers un scrutin plus équitable, fondé sur la proportionnelle sans prime majoritaire excessive, le fonctionnement des chambres d’agriculture perdra en légitimité et en efficacité. Il était compréhensible de reporter ce débat en période électorale, mais désormais il ne peut plus être éludé. Les élections étant derrière nous, il est de notre responsabilité de repenser le cadre démocratique de nos chambres d’agriculture pour qu’il soit plus adapté aux défis actuels du secteur. Hier soir encore, les grandes orientations de notre agriculture pour la prochaine décennie ont été esquissées. Elles ne sont aucunement représentatives des attentes de la société, pas plus que de celles du monde agricole. D’autres sensibilités devraient pouvoir s’exprimer dans les chambres d’agriculture, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Il est désormais temps de réformer le mode de scrutin, de garantir un pluralisme effectif, de diversifier la composition des instances et d’assurer une répartition plus équitable des financements. C’est un chantier essentiel, auquel le Sénat doit pleinement contribuer. En l’état, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires votera ce texte. sur les travées du groupe M. Christian Redon-Sarrazy, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.) bien qu’essentiellement technique, la proposition de loi visant à d’agriculture et de la Mutualité sociale agricole nous aura néanmoins permis de mettre fin à quelques dysfonctionnements et d’engager des débats importants. Ceux-ci ne sont qu’un prélude à de plus amples réflexions, j’y reviendrai. Ce texte vise donc à apporter des corrections aux dispositions concernant les élections de la MSA, à acter le report des élections consulaires à Mayotte et à proroger le dispositif dérogatoire permettant le cumul au sein des chambres entre activités de conseil et activités de vente et de distribution de produits Le Sénat a voté cette proposition de loi à la quasi-unanimité. Quant à la commission mixte paritaire, elle a été rapidement conclusive – pour une fois ! –, preuve d’une relative entente sur toutes les travées de cet hémicycle. Six articles sur huit ayant été votés conformes au texte de l’Assemblée nationale, seuls deux articles restaient à discuter en commission mixte paritaire. À l’article 2, notre amendement visant à réintroduire la condition d’être à jour depuis au moins six mois de ses cotisations sociales pour être candidat aux élections de la MSA a été adopté en séance et conservé dans le texte final. Il nous paraissait en effet nécessaire de rétablir cette disposition supprimée par l’Assemblée nationale. Si les considérations techniques ont été aisément réglées, c’est que les véritables points clivants n’ont trouvé aucune traduction législative dans ce texte. Les questions essentielles soulevées par cette proposition de loi demeurent, pour l’heure, en suspens. Le manque de pluralisme au sein des instances agricoles n’a en effet pas été abordé frontalement dans cette proposition de loi. inséré à l’Assemblée nationale, prévoyait la remise par le Gouvernement au Parlement d’un rapport sur l’évolution des règles électives des représentants des chambres d’agriculture et sur l’introduction d’une représentation proportionnelle. Supprimé en commission, il restait à débattre en commission mixte paritaire ; il n’a finalement pas été réintroduit dans le texte final. Nous nous sommes abstenus sur cette proposition, car elle ne nous semblait pas pertinente. Ce dont le système de représentativité des instances agricoles a besoin, c’est d’une véritable réforme. Je rappelle, monsieur le ministre, que le ministère de l’agriculture s’est exprimé en faveur d’une réflexion sur cette question. Maintenant que le temps des élections dans les chambres d’agriculture est passé, nous espérons que cette proposition pourra se concrétiser. Les résultats des élections consulaires ont montré que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le mode de scrutin actuel ne favorise pas la stabilité. Au contraire, il permet des basculements ou des changements radicaux de gouvernance, rendant tout compromis impossible. Dans le contexte que nous avons connu ces derniers mois, cela doit susciter des interrogations. Nous attendons donc les propositions du Gouvernement sur ce sujet pour freiner cette dérive monopolistique inquiétante, qui n’a rien de démocratique. Je reviendrai également sur la question de la séparation entre l’activité de vente et l’activité de conseil pour les produits phytopharmaceutiques, qui occupait l’essentiel de l’article 1er. Nous n’avons formulé aucune opposition à la pérennisation du dispositif transitoire – le non-cumul des deux fonctions n’ayant, de fait, jamais été appliqué en dépit de l’adoption de la loi Égalim. Néanmoins, nous avions souhaité l’assortir de quelques garde-fous qui auraient a minima permis de renforcer l’application de la règle du déport, indispensable pour autoriser ce cumul. À ce jour, il n’existe en effet aucune sanction en cas de non-respect de cette obligation, ce qui est pour le moins surprenant et laisse libre cours à de potentielles dérives. Notre amendement visant à prévoir une contravention n’a pas été adopté, et nous le regrettons. Faut-il revoir totalement le système ? La question a été posée par les députés socialistes. Le débat reste donc ouvert, tout comme celui sur la représentativité des agriculteurs au sein des instances agricoles, qui est de loin le chantier le plus urgent à nos yeux. À l’issue de nos travaux, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain soutient la version du texte adoptée par la commission mixte paritaire. Nous voterons donc cette proposition de loi. M. Vincent Louault, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. sur les travées du groupe INDEP, ainsi que sur des travées du groupe UC. – de Nicolaÿ applaudit également.) Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je tiens à remercier la députée Nicole Le Peih de cette Je me réjouis qu’un accord ayant permis d’aboutir à ce texte commun ait été trouvé en commission mixte paritaire. De surcroît, je me félicite que ce soit la version du Sénat qui ait été retenue. Cette proposition de loi ne marquera peut-être pas la politique agricole française, comme une grande loi d’avenir ou d’orientation. Mais il n’en demeure pas moins qu’elle était utile et urgente. Elle a le mérite, une fois n’est pas coutume, de mettre tout le monde d’accord. Comme nous l’avons souligné à de multiples reprises, ce texte est essentiellement technique. Circonscrit au nécessaire, il permettra le bon déroulé des élections actuelles et à venir dans les chambres d’agriculture, à Mayotte, et dans les caisses de la MSA. À cet égard, il semble logique que la nécessité d’être à jour de sa cotisation à la MSA pour pouvoir se porter candidat – seule disposition restant en discussion lors de la commission mixte paritaire – ait été L’Assemblée nationale a adopté ce texte hier. Nous allons à présent l’adopter à notre tour. Dès lors, certaines adaptations pourraient entrer en vigueur avant la date butoir pour l’installation des nouveaux bureaux des chambres d’agriculture. Je pense notamment à l’article 1er, qui vise à permettre aux associés-coopérateurs et aux membres de coopératives vendant des produits phytopharmaceutiques de participer aux instances dirigeantes des chambres d’agriculture. Il est en effet absurde, d’un côté, de vouloir les exclure des instances dirigeantes et, de l’autre, de demander un fonctionnement plus démocratique aux chambres ! Cette rectification était nécessaire et urgente au vu du calendrier. Certes, la question de la séparation de la vente et du conseil est importante, et les divisions demeurent sur cette question. Mais force est de constater que le dispositif issu de la loi Égalim ne fonctionne pas. Nous ne demandons pas pour autant un retour en arrière. Ce n’est pas souhaitable ! Pour autant, il est impératif de retravailler ce mécanisme dans un futur texte. Encore une fois, ce n’est pas l’objet de cette proposition de loi. Je tiens, au passage, à saluer les agriculteurs qui se sont présentés aux élections et qui ont été élus. Je les remercie pour leur engagement en faveur du monde agricole. Les résultats sont contrastés et témoignent de la colère de certains. Quoi qu’il en soit, le fort taux de participation à cette élection est l’honneur de la profession agricole. Je suis très heureux que nous avancions enfin sur le agricole et le renouvellement des générations en agriculture que nous avons voté hier soir, un an après sa présentation. Ce texte répondra-t-il à toutes les attentes ? J’en doute fort, tant les inquiétudes persistent, que ce soit sur la simplification ou sur le millefeuille administratif. Je ne reviendrai pas sur la fameuse haie, ni sur les chiens et la laine. Demain, nous aurons à parler de recherche et d’innovation, de nouvelles techniques génomiques (NGT), d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, de revenus, etc. Aussi le texte qui nous est aujourd’hui soumis nous semble être une bouffée d’air. Nous le voterons ! sur les travées du groupe INDEP. rapporteur et Kern applaudissent Jean Rochette. Excellent ! M. Olivier Rietmann, pour le groupe Les Républicains. sur les travées du groupe Les alors que les chambres d’agriculture viennent d’être renouvelées, le Parlement est en passe d’adopter ce matin une proposition de loi attendue, qui devrait permettre de lever plusieurs contraintes techniques. Ce texte est voté dans un contexte particulier, après l’examen de plusieurs textes en faveur de l’agriculture. Nous avons ainsi examiné la proposition de loi de nos collègues Laurent Duplomb et Franck Menonville visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, la proposition de loi de notre collègue Daniel Salmon en faveur de la préservation et de la reconquête de la haie et le tant attendu projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, dont nous avons achevé l’examen hier soir. Le texte soumis au vote du Sénat ce matin a fait l’objet d’un accord en commission mixte paritaire lundi dernier. Je veux remercier à cet instant le travail de notre rapporteur, Vincent La proposition de loi permettra demain aux agriculteurs vendant des produits phytopharmaceutiques d’être également élus au bureau des chambres d’agriculture. Le texte vise à instaurer, en parallèle, une règle de déport lorsque les chambres procèdent à des travaux et délibérations concernant l’activité de conseil sur l’utilisation de ces produits. Cette évolution est une réelle avancée. Elle revient sur une incohérence de la loi Égalim. Le combat n’est qu’en partie gagné, et nous appelons une nouvelle fois à l’inscription rapide de la proposition de loi Duplomb-Menonville à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, afin de mettre un terme définitif à la séparation entre vente et conseil des produits phytopharmaceutiques. Cette mesure est cruciale pour enfin traiter les agriculteurs comme tous les autres acteurs économiques. Nous légiférons ce matin avec la conscience de l’urgence que commande la situation : urgence de la procédure, qui a conduit le Parlement à adopter cette proposition de loi en un temps record, avant le renouvellement du bureau des chambres d’agriculture ; urgence des attentes exprimées par les agriculteurs depuis plus d’un an, exaspérés par une réglementation qui désespère et qui contraint plus qu’elle ne libère ; urgence des réponses attendues de la part des pouvoirs publics, alors qu’un vote clairement contestataire s’est exprimé dans les urnes lors du renouvellement des chambres d’agriculture ; urgence, enfin, de ne plus faire dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit de simplifier. Les élus consulaires, qui sont au contact des difficultés du monde agricole, en sont conscients et nous demandent d’agir. De fait, le contraste est saisissant entre les beaux principes, souvent verbeux, du projet de loi d’orientation agricole et la concision efficace de la proposition de loi issue du Sénat visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur… Nous devons collectivement prendre la mesure de ces urgences. Monsieur le ministre, mes chers collègues, nous ne pouvons plus traiter l’agriculture avec cette forme de paternalisme condescendant que l’on a trop souvent entendue lors des récents débats ! L’agriculture ne peut plus être traitée à l’aune de son poids dans notre PIB. Elle conditionne notre indépendance et notre souveraineté alimentaire à l’avenir. Elle est l’un des meilleurs remèdes aux problèmes de compétitivité de notre pays et l’assurance de notre biodiversité et de nos paysages. N’oublions pas non plus que l’agriculture est un tissu économique vital pour l’équilibre et le développement de nos territoires. La France ne pourra pas tenir dans la compétition mondiale avec une économie uniquement fondée sur les services ! Le retour de la puissance française passe par la restauration de notre puissance agricole. Louault. Bravo ! Jean Rochette. Tout à fait ! Rietmann. Les membres du groupe Les Républicains voteront bien entendu le texte issu de l’accord en CMP. Ils veulent redire leur attachement à cette forme originale de démocratie agricole que sont les chambres d’agriculture et souhaitent un bon et fructueux mandat à tous les nouveaux élus consulaires. (Applaudissements Républicains, UC et INDEP.) Mme Nicole Duranton, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. sur les travées des groupes INDEP et Duranton. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous nous réunissons aujourd’hui pour examiner les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi relative à la démocratie agricole de notre collègue députée Nicole Le Peih. Ce texte, au-delà de ses aspects techniques, répond à des enjeux fondamentaux pour l’avenir de notre agriculture et, plus particulièrement, pour le fonctionnement de nos chambres Ces dernières jouent un rôle clé dans l’organisation et l’évolution du monde agricole. Elles constituent un véritable trait d’union entre l’État et les agriculteurs. Elles offrent un accompagnement essentiel, un cadre de dialogue structurant et sont une force de proposition pour l’avenir de notre modèle agricole. Elles rassemblent l’ensemble des acteurs du secteur : exploitants, propriétaires, salariés, organisations professionnelles, coopératives, syndicats et organismes Dès lors, il est primordial que les chambres d’agriculture puissent fonctionner de manière efficiente et adaptée aux défis actuels. Or nous constatons que certaines dispositions réglementaires ne correspondent plus aux réalités du terrain. Cette proposition de loi vise donc à moderniser et à clarifier leur gouvernance pour la rendre plus efficace, plus transparente et plus en phase avec les évolutions du secteur. Tout d’abord, ce texte corrige une incohérence issue de la séparation des activités de vente et de conseil en matière de produits phytosanitaires. Jusqu’à présent, la réglementation empêchait les administrateurs de coopératives agricoles de siéger au sein des bureaux des chambres d’agriculture, situation paradoxale qui privait ces instances de l’expertise et de la connaissance précieuse de ces acteurs majeurs du monde agricole. En rétablissant la possibilité pour eux d’y siéger, nous garantissons une gouvernance plus équilibrée et représentative de la diversité du secteur. Ensuite, ce texte introduit une disposition de bon sens, en rendant obligatoire l’adoption d’un règlement intérieur dans chaque chambre d’agriculture. Il s’agit d’un élément fondamental pour assurer une gestion transparente et démocratique du fonctionnement interne des chambres. Ce cadre garantira une plus grande stabilité et une meilleure lisibilité des pratiques au sein de ces institutions. Par ailleurs, la proposition de loi s’inscrit dans l’effort constant de simplification que le Sénat défend. Elle facilite notamment la participation des exploitants agricoles aux élections des délégués et des administrateurs de la Mutualité sociale agricole. Aujourd’hui, les agriculteurs débiteurs de cotisations depuis plus de six mois sont exclus du processus électoral, ce qui pose de nombreuses difficultés pratiques et juridiques : cela complique la constitution des listes électorales de la MSA, en excluant des exploitants parfois pour de simples raisons administratives. En levant cette restriction, nous garantissons une participation plus large et plus juste des agriculteurs à la gouvernance de leur système de protection Par ailleurs, ce texte sécurise l’organisation des élections des membres de la MSA pour 2025, en harmonisant les dates des différents scrutins, ce qui constitue une avancée bienvenue pour la lisibilité et l’organisation de ces échéances importantes. Enfin, le groupe RDPI se félicite que la commission mixte paritaire ait décidé de maintenir la suppression de l’article 1er ter, qui prévoyait la remise d’un énième rapport et ne prévoyait pas de mesures concrètes servant la démocratie agricole. En conclusion, mes chers collègues, cette proposition de loi est utile et attendue par le monde agricole. C’est pourquoi le groupe RDPI la votera. Kern applaudit.) M. Henri Cabanel, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. Louault applaudit également.) Cabanel. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, cette proposition de loi était attendue et devait être adoptée avant le 5 mars : le contrat est rempli. Les délais serrés et contraints n’auront eu pour conséquence qu’un petit couac lors de la réunion de la commission mixte paritaire, certains des députés titulaires, ainsi que leurs suppléants, ayant oublié de se présenter, ce qui est peu respectueux. Comme je l’ai rappelé lors de la discussion générale voilà quelques jours, ce texte est essentiellement Il s’attache seulement à faciliter le déroulement des élections au sein des chambres d’agriculture et de la Mutualité sociale agricole, en apportant des solutions pragmatiques et logiques aux problèmes qu’elles soulèvent. Aucune modification de la gouvernance des chambres d’agriculture n’est prévue ; aucune décision n’est prise concernant la séparation entre la vente et le conseil en matière de produits phytosanitaires. Ces sujets seront examinés plus Pourtant, les enjeux de pluralisme et de représentativité, qui ne sont pas évoqués ici, ont eu un écho important lors des élections au sein des chambres Les scrutins n’avaient pas encore été dépouillés lors de l’examen du texte en première lecture. On a constaté depuis une percée de la Coordination rurale. Son appel au vote dégagiste contre l’alliance ultramajoritaire entre la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs a su convaincre et s’est traduit par le basculement d’une quinzaine de chambres. Nous ne pouvons nier la réalité du terrain : trop d’exploitants se sentent oubliés et sous-représentés. Faut-il rappeler le taux de participation à ces élections pour s’en convaincre ? Il y a six ans, moins d’un agriculteur sur deux avait voté, et l’alliance FNSEA-JA s’était vu attribuer 97 chambres sur 101, alors qu’elle n’avait en réalité recueilli que 23 % des voix des agriculteurs, soit moins d’une voix sur quatre. Pourtant, le mode de scrutin a été simplifié et les modalités de vote simplifiées : les 2,2 millions d’électeurs, dont près de 400 000 chefs d’exploitation, mais aussi des retraités, des salariés ou des propriétaires fonciers, étaient appelés à élire leurs représentants par voie électronique ou postale. Le monde agricole a besoin de changement, et celui-ci doit passer par plus de transparence et de reconnaissance. La confiance dans les partis politiques comme dans les syndicats continue de reculer, s’établissant respectivement à seulement 16 % et 37 % selon le baromètre annuel de la confiance politique publié avant-hier par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Cette crise de légitimité politique et syndicale, couplée à un rejet grandissant des institutions nationales, est encore plus marquée dans le monde agricole. Il faut à tout le moins réfléchir à la question du mode de scrutin et à l’introduction de la proportionnelle. La Cour des comptes a d’ailleurs appelé, dans son rapport public de 2021, à une refonte du mode d’élection pour favoriser la pluralité Dans un rapport que j’avais présenté avec Françoise Férat, j’avais déjà mis le doigt sur le fort sentiment d’abandon des paysans, confrontés à des difficultés économiques croissantes et en quête d’une reconnaissance sociale méritée. Le décalage est criant entre la vocation de l’agriculteur – nourrir la population – et sa juste reconnaissance tant économique que sociale ou politique. Ce texte permet au moins de maintenir la règle du déport, rendue obligatoire depuis le 1er janvier 2021 dans les chambres d’agriculture et indispensable pour préserver les objectifs de prévention et de lutte contre les conflits Surtout, ce texte rétablit une égalité de traitement entre les agriculteurs en ouvrant le droit de candidater et de voter à tous les adhérents à la MSA en âge de voter, même s’ils ne sont pas à jour de leurs cotisations sociales. Cette limitation du droit de vote, en plus de ne pas être évidente ni conforme au principe d’égalité devant la loi, ainsi qu’à la règle de l’égalité du suffrage énoncée à l’article 3 de la Constitution, constituait une double peine pour des agriculteurs déjà confrontés à des difficultés sociales et économiques importantes. Même s’il n’aborde pas ces sujets importants, dont il faudra pourtant impérativement reparler pour tenir compte de l’inquiétude d’une grande majorité d’agriculteurs, ce texte répond à une situation d’urgence de manière juste et pragmatique. Les membres du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen voteront donc les conclusions de la commission mixte paritaire. (Applaudissements sur les travées des groupes RDSE et M. Yves Bleunven, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du Somon applaudissent également.) Bleunven. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, rarement avons-nous examiné autant de textes relatifs à l’agriculture que ces dernières semaines : mesures budgétaires, proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, projet de loi d’orientation agricole… Sans oublier les discussions à venir sur un futur texte Égalim ! La présente proposition de loi est le dernier texte de cette intense Rarement les questions agricoles ont été à ce point au premier plan de l’agenda législatif, et pour cause : notre souveraineté alimentaire est en danger et nous devions évidemment faire de cette question une priorité nationale. Au sortir des élections des chambres d’agriculture et à quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture comme des élections à la MSA, ce texte technique est important pour le nouveau cycle de démocratie agricole qui s’ouvre en 2025, dans un climat de contestations majeures. Son article 1er s’articule avec la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur dans « l’après » conseil stratégique en agriculture, actant les aménagements à la séparation entre les activités de vente et de conseil en matière de produits phytopharmaceutiques. Il s’agit d’une simplification bienvenue et d’une mesure de bon sens. De cette séquence, le groupe Union Centriste tire une conviction : l’urgence technique ne doit pas cacher l’urgence L’adoption de la motion de censure a retardé les travaux du Parlement, tout en suscitant un attentisme préjudiciable des acteurs économiques. Désormais, les urgences s’accumulent. À quelques semaines de la constitution des bureaux des chambres d’agriculture, ce texte arrive juste à temps et nous permettra de continuer à bénéficier de l’expertise de personnes ancrées dans l’écosystème dont s’est dotée notre agriculture depuis de nombreuses années. Une fois les urgences techniques traitées, il faut revenir à des débats politiques au long cours sur le rôle des chambres d’agriculture. Je pense aux débats que nous avons eus sur le rôle et le périmètre du guichet France Services Agriculture, notamment ces derniers jours, mais également sur l’après-conseil lors de nos discussions sur la proposition de loi visant la lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Je pense encore à ceux que nous aurons lorsqu’il s’agira de prolonger le cadre législatif de la loi Je n’oublie pas non plus la question du foncier, qui reste en suspens et sur laquelle nous allons devoir urgemment nous pencher au premier chef. La démocratie agricole est, je pense, une voie pour comprendre le malaise agricole et y répondre. À cet égard, les chambres d’agriculture et les caisses de la MSA sont des instances nécessaires, car elles sont proches des agriculteurs, dont elles connaissent le quotidien, les défis, mais également le malaise et, parfois, le mal-être. Pourtant, près de 30 % des agriculteurs ne se sentent proches d’aucune organisation syndicale, ce qui témoigne d’une crise de confiance plus large. Le malaise trouve sa source dans un paradoxe : alors que le nombre d’agriculteurs diminue, la question agricole devient l’affaire d’un nombre toujours croissant d’acteurs, qu’il s’agisse d’ONG, d’élus ou encore d’associations environnementales ou sanitaires. Nos éleveurs et nos producteurs reçoivent des injonctions contradictoires, qui deviennent inaudibles. Mes chers collègues, nous avons, nous aussi, notre part de responsabilité. J’en veux pour preuve les trop longs débats que nous avons eus, ces derniers jours, sur la hauteur, la largeur et la taille de la haie ou encore sur le bien-être des chiens de troupeaux. Il y a parfois de quoi se décourager, mais je veux rester optimiste. Il me semble que nous devrions prendre un peu de recul et nous montrer à la hauteur du défi que nous avons à relever et des attentes de nos agriculteurs, qui comptent encore sur nous. Oui, ce texte est technique, mais il est efficace. Et c’est vers l’efficacité que nous devons tendre. C’est pourquoi le groupe Union Centriste votera les conclusions de la commission mixte paritaire. (Applaudissements sur les travées des groupes UC, RDSE, RDPI et INDEP.) président. Conformément à l’article 42, alinéa 12, du règlement, je mets aux voix l’ensemble de la proposition de loi visant à adapter le de la mutualité sociale agricole dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire. (La proposition de loi est adoptée définitivement.) Chasseing. Je demande la parole, monsieur le président. président. Le règlement ne me permet pas de vous la donner après le vote du texte, mon cher pour Mayotte définitive des conclusions modifiées d’une commission mixte paritaire sur un projet de loi président. L’ordre du jour appelle l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’urgence pour Mayotte (texte de la commission n° 321, rapport n° 320). Florennes applaudit également.) président, monsieur le ministre, mes chers collègues, deux mois après le cyclone Chido, j’exprime de nouveau à mes compatriotes mahorais toute ma sympathie et toute ma solidarité dans l’épreuve qu’ils traversent. Pour eux, nous avions à cœur de faire aboutir le projet de loi d’urgence pour Mayotte et de nous atteler rapidement à la reconstruction de l’île. C’est cet esprit de responsabilité qui a présidé aux travaux de la commission mixte paritaire. Avec Isabelle Florennes, rapporteure pour avis de la commission des lois, et Christine Bonfanti-Dossat, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales, nous avons travaillé de concert au compromis trouvé lundi dernier, qui préserve la grande majorité des apports du Sénat. Nous pouvons nous en féliciter. En tant que chambre des territoires, nous avons eu pour boussole l’association étroite des élus mahorais à la reconstruction. À cet égard, je salue mes collègues sénateurs de Mayotte, Salama Ramia et Saïd Omar Oili. Je me réjouis que les acquis du Sénat s’agissant de la représentation des collectivités dans la gouvernance de l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte aient été conservés. Pour que la reconstruction soit acceptée de tous, il est essentiel d’assurer la coopération entre l’État, principal financeur, et les acteurs locaux. Je les ai tous rencontrés lors de mon déplacement à Mayotte à la fin du mois de janvier : ce sont eux qui détiennent les clés de la compréhension de leur territoire et de ses contraintes. La reconstruction doit être accompagnée d’un effort résolu contre le retour des bidonvilles. C’est pourquoi la CMP a maintenu l’encadrement de la vente de tôles, ainsi que l’habilitation du Gouvernement à légiférer par ordonnances pour adapter les règles de lutte contre l’habitat illégal. Le Sénat a entendu les inquiétudes des Mahorais concernant les constructions modulaires temporaires. Alors que l’Assemblée nationale avait supprimé la dispense d’autorisation d’urbanisme pour ces constructions, nous l’avons rétablie, en contrepartie d’un encadrement strict de leur usage, ciblé sur le logement temporaire des personnes venues en renfort, les bureaux et les salles de classe temporaires. Ces constructions ne pourront pas être implantées sans l’accord du maire. La CMP a entériné cette solution équilibrée et sécurisée. Au-delà des bidonvilles, il nous fallait tenir compte du fait que deux tiers des constructions à Mayotte ont été réalisés sans autorisation d’urbanisme. Retenant là encore un acquis du Sénat, la CMP a étendu le droit à la reconstruction à l’identique à l’ensemble des bâtiments en dur datant d’avant 2013. Enfin, afin de soutenir financièrement les ménages et les entreprises, les dispositifs introduits au cours de l’examen du texte au Sénat, comme le prêt à taux zéro pour la reconstruction des logements ainsi que l’exonération de taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) sur les déchets à Mayotte pendant deux ans, ont été préservés. En guise de compromis entre les deux chambres, le plafond de la réduction d’impôt pour les dons en faveur des victimes a quant à lui été ramené à 2 000 euros. Bien sûr, ce texte n’a pas la prétention de répondre à toutes les difficultés des Mahorais. Ces difficultés, nous les connaissons : un niveau de pauvreté inégalé, la prolifération de l’habitat informel, une insécurité alimentée par une immigration clandestine massive. Je crois donc essentiel de nous préparer d’ores et déjà à la prochaine étape : le projet de loi de programmation pour Mayotte annoncé par le ministre d’État, ministre des outre-mer. J’invite d’ailleurs le Gouvernement, pour l’enrichir, à s’appuyer sur les travaux de la délégation sénatoriale aux outre-mer, que j’ai l’honneur de présider. Ce texte d’urgence pour Mayotte, dont le volet économique est essentiel, n’est qu’un premier jalon de la reconstruction, qui se fera sur le temps long, mais il est indispensable pour poser les bases d’une reconstruction à la fois rapide, pérenne et concertée. Telles sont, mes chers collègues, les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte. J’espère que vous les approuverez très largement. (Applaudissements Républicains, UC et RDPI, ainsi que sur les travées des groupes GEST et SER.) Anglars. Bravo ! relations avec le Parlement. Monsieur le président, madame la présidente de la commission, madame la rapporteur, mesdames les rapporteurs pour avis, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous prie tout d’abord d’excuser l’absence aujourd’hui de M. le ministre d’État, ministre des outre-mer, Manuel Valls, retenu actuellement auprès du Président de la République pour une réunion sur la Nouvelle-Calédonie. Il y a quelques semaines, lorsqu’il présentait ce projet de loi d’urgence pour Mayotte devant la commission des affaires économiques de votre assemblée, il avait souhaité, plus largement, définir la méthode du Gouvernement, laquelle s’organise en trois temps : les urgences vitales, la reconstruction, la refondation. Sur le premier temps – la gestion de crise –, nous pouvons dire, avec lucidité, que nous nous dirigeons progressivement vers une sortie de la phase d’urgence vitale. Des difficultés persistent, mais l’accès à l’électricité ou à la nourriture s’est vraiment amélioré. L’objectif de rétablissement de l’électricité à 100 % au 31 janvier a été tenu. La rentrée scolaire s’est faite, dans des conditions difficiles certes, mais l’engagement des personnels éducatifs et des renforts de sécurité civile a permis de l’organiser. Dans le second degré, l’intégralité des établissements a rouvert. Dans le premier degré, seule une vingtaine d’écoles demeurent dans l’incapacité d’accueillir les élèves, mais des « tentes-écoles » ont été positionnées. En outre, 1 100 élèves ont pu être scolarisés hors de Mayotte, dont 400 à La Réunion. Par ailleurs, vous le savez, nous aménageons les épreuves de fin d’année et les remplaçons en grande partie par du contrôle continu. La reconstruction des écoles est une priorité. C’est pourquoi le projet de loi de finances pour 2025 prévoit 2,5 millions d’euros mobilisables immédiatement. L’objectif d’achever le traitement des déchets ménagers dans un mois reste un immense défi. Nous avons commencé des brûlages selon un mode opératoire préservant l’environnement et la santé. En matière d’accès aux soins, cinq dispensaires sur sept sont rouverts et si l’Élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale (Escrim) a dû être démonté comme prévu, un hôpital de campagne associatif a pris le relais. Ces avancées sont évidemment dues aux agents de l’État et, en premier lieu, au préfet François-Xavier Bieuville, aux volontaires et aux bénévoles mobilisés, mais, surtout, à l’engagement des Mahorais : la population, bien sûr, mais aussi les entrepreneurs, que l’État accompagne sans La circulaire sur le fonds de secours outre-mer, qui prévoit notamment 15 millions d’euros d’aides pour les agriculteurs, a été signée par l’ensemble des ministres Je tiens aussi à rendre hommage aux élus. Impliqués dans la gestion de la crise, ils seront incontournables dans la reconstruction et la refondation qui nous attendent. C’est pourquoi le ministre d’État a signé, lors de son dernier déplacement à Mayotte, avec le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Souf, une convention d’intention affirmant les grands principes devant guider la refondation : durcissement des règles contre l’immigration illégale, lutte contre les bidonvilles, développement des infrastructures, convergence économique et sociale. Nous nous éloignons donc progressivement de la phase Pour autant, tout reste à faire ! La gestion de crise passée, il nous faut reconstruire, puis refonder Mayotte. De nombreux défis sont devant nous. Sur la reconstruction – le deuxième temps que j’évoquais au début de mon propos –, nous franchissons aujourd’hui une étape décisive. Face au chaos, nous avions collectivement, dans le cadre de ce projet de loi, une responsabilité extrêmement forte. Le Parlement s’est hissé à la hauteur de cette responsabilité. D’abord, ce projet de loi a été adopté en première lecture à la quasi-unanimité de l’Assemblée nationale et à l’unanimité du Sénat. Ensuite, la commission mixte paritaire n’a eu aucun mal à trouver un accord utile et équilibré, et nous en remercions très sincèrement ses deux Sur le fond, des compromis féconds ont été trouvés par les deux chambres. Ainsi, à l’article 1er, la composition de l’établissement public de reconstruction a d’ores et déjà été précisée afin d’assurer une meilleure représentation des collectivités territoriales, notamment des intercommunalités ; à l’article 2, la prise en charge par l’État de la reconstruction des écoles se fera à la demande des communes concernées ; enfin, la dispense de toute formalité d’urbanisme pour les constructions démontables temporaires de l’article 3 a été davantage encadrée afin de limiter leurs utilisations possibles et de garantir clairement qu’elles ne deviendront pas pérennes. Outre ces modifications des articles initiaux, des mesures ont également été ajoutées au cours du débat parlementaire, sur des sujets fondamentaux pour nous. Plusieurs dispositifs de lutte contre les bidonvilles ont été intégrés, sur l’initiative ou avec le soutien du Gouvernement, comme l’extension du champ de l’ordonnance de l’article 4 ou l’encadrement de la vente de tôles aux particuliers à l’article 4 bis. L’article 13 bis AA permettra de garantir la participation des entreprises mahoraises à la reconstruction, puisqu’il prévoit la faculté de réserver jusqu’à 30 % du montant estimé d’un marché aux microentreprises, PME et artisans basés à Mayotte. L’article 17 bis AA, intégré au texte sur l’initiative du Gouvernement, met en place un prêt à taux zéro ouvert à toutes les familles mahoraises pour reconstruire leur maison, même lorsque leur habitation n’était pas assurée. Il permettra d’emprunter jusqu’à 50 000 euros, pour une durée maximale pouvant atteindre trente ans, avec un différé d’amortissement de cinq ans. Le Gouvernement s’engage à ce que ce prêt soit distribué le plus rapidement possible, avec les banques et Action Logement. Enfin, l’article 17 ter exonère le territoire de taxe générale sur les activités polluantes sur les déchets pendant deux ans. Tous ces ajouts témoignent de la richesse du débat La reconstruction nécessitera des engagements financiers considérables. La mission interinspections chargée d’évaluer les dégâts achève ses travaux. Le coût des destructions se situera entre 3 et 3,5 milliards d’euros. L’État sera au rendez-vous, en octroyant des aides directes et en mobilisant des fonds européens, et ce sur plusieurs années. Les assurances et l’Agence française de développement auront aussi un rôle à jouer. Et je l’ai dit, ce projet de loi garantit aussi la participation des entreprises mahoraises à la reconstruction de leur territoire. Le Gouvernement tout entier est mobilisé pour faciliter cette reconstruction. Le ministre d’État Manuel Valls et le ministre des armées, Sébastien Lecornu, ont décidé de créer un bataillon temporaire de reconstruction, doté de plusieurs compagnies de génie, d’infanterie, de commandement et de logistique. Ce sont entre 350 et 400 soldats qui iront ainsi s’installer à Ce projet de loi, que vous vous apprêtez à adopter définitivement, n’est qu’une première réponse, car, après le temps de l’urgence et celui de la reconstruction, viendra celui de la refondation. D’ici à quelques semaines, le ministre d’État, ministre des outre-mer, présentera un second texte : un projet de loi de programmation pour Mayotte visant à permettre le développement économique, éducatif et social du territoire sur de nouvelles bases. Il s’appuiera sur le plan stratégique que va élaborer le général Facon, préfigurateur de l’établissement public et, surtout, chef de la mission interministérielle de reconstruction de Mayotte installée auprès du ministre d’État. Celui-ci est de nouveau sur place, avec une partie de son équipe. Le Gouvernement sera notamment particulièrement attentif à ce que nous portions un véritable projet d’avenir, dirigé vers la jeunesse. Le régiment du service militaire adapté (RSMA) effectue déjà un travail remarquable. Des jeunes sont d’ores et déjà formés, dans ce cadre, aux métiers du raccordement à la fibre, par exemple. Si le cyclone a ravagé Mayotte, il a surtout révélé et exacerbé des calamités qui existaient déjà : un sous-développement des infrastructures économiques et des services publics, entretenu par deux fléaux qui rongent l’île depuis des années : l’habitat illégal et l’immigration clandestine. Dans le domaine de l’eau, par exemple, à défaut de changement structurel, nous reviendrons, au mieux, à la situation très insatisfaisante de l’avant-Chido. C’est pourquoi, parmi les priorités du plan Mayotte debout figurent la construction d’une deuxième usine de dessalement et l’accélération de la création d’une troisième retenue collinaire. Nous avançons sur ces deux projets. Nous devons être très attentifs, car le risque d’une nouvelle crise de l’eau, semblable à celle de 2023, existe bel et bien. En matière de reconstruction de logements, d’infrastructures, d’entreprises ou de services publics, la zone franche globale sera bien entendu bénéfique. Cependant, les maires et les entrepreneurs le disent tous : leurs projets sont empêchés par les bidonvilles. Soyons clairs : le Gouvernement ne laissera pas Mayotte redevenir une île-bidonville. Au-delà des mesures que comprend ce projet de loi, c’est sur le terrain que la lutte contre les bidonvilles prend tout son sens. Les décasages reprennent, c’est une bonne nouvelle. Il faut aussi s’attaquer très sérieusement à l’immigration illégale, qui pèse sur tous les aspects de la vie quotidienne de nos compatriotes, nourrit l’ultraviolence et alimente des réseaux de trafiquants d’êtres humains. Nous agissons déjà, et je salue les unités engagées dans cette lutte, sur terre et en mer. Je pense en particulier à la mise en œuvre de nouvelles capacités radar. Sébastien Lecornu a également annoncé que les soldats continueront d’assumer cette mission et que la présence militaire serait renforcée de manière pérenne dans cette région Toutefois, nous devrons aussi prendre des mesures fermes pour renforcer juridiquement nos moyens de lutte. Bruno Retailleau et Manuel Valls travaillent d’ores et déjà sur ce volet primordial du second projet de loi. Parmi les mesures envisagées figurent l’allongement de la durée de résidence régulière des parents pour permettre l’accès des enfants à la nationalité française, l’amélioration des outils pour lutter contre les reconnaissances frauduleuses de paternité ou l’encore l’extension de l’aide au retour volontaire des ressortissants africains dans leur pays d’origine. Nous devons porter le nombre d’éloignements de clandestins de 25 000 aujourd’hui à 35 000 demain. Cela suppose un rapport très ferme avec les autorités des Comores. Mesdames, messieurs les sénateurs, en adoptant ce projet de loi, vous prouverez aux Mahorais que la Nation est à leurs côtés ; que nous ne laisserons pas tomber Mayotte ; que nous ne lâcherons rien pour aider leur territoire à se relever. Vous prouverez aux Mahorais que nous ne transigerons sur rien pour reconstruire l’île sur des bases plus saines, pour changer son visage et, à travers elle, leur vie tout entière. sur les travées du groupe UC et au banc des commissions. Omar Oili applaudit également.) Je rappelle que, en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, le Sénat examinant après projet de loi, d’urgence pour mayotte Chapitre Ier Coordination de la reconstruction de Mayotte et reconstruction des écoles I. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par voie d’ordonnance, dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi ayant pour objet de transformer l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte en un établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte, en lien avec les ministères et leurs opérateurs, et de veiller à la livraison de l’ensemble des ouvrages et à la réalisation de l’ensemble des opérations d’aménagement conduites par des acteurs publics et privés nécessaires à la reconstruction. L’ordonnance définit : 1° A La dénomination de 1° Les règles relatives à l’organisation et à l’administration de l’établissement, de façon à garantir au sein de son conseil d’administration, présidé par le président du Conseil départemental de Mayotte, une représentation équilibrée de l’État et des collectivités territoriales de Mayotte. Le président de l’association des maires de Mayotte et au moins cinq représentants des communes et de leurs groupements sont membres du conseil d’administration dans des conditions reflétant les équilibres territoriaux de Mayotte. En cas de partage des voix au sein du conseil d’administration, un représentant de l’État a voix prépondérante ; 1° bis Les conditions dans lesquelles le conseil d’administration de l’établissement peut consulter le Comité de l’eau et de la biodiversité de Mayotte, la Commission d’urgence foncière de Mayotte ainsi que les acteurs économiques et sociaux, notamment le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte ; 2° Les missions de l’établissement et les conditions dans lesquelles ce dernier peut assurer la maîtrise d’ouvrage ou la maîtrise d’ouvrage déléguée de certains ouvrages, équipements ou infrastructures ou de certaines opérations d’aménagement, coordonner l’action de différents maîtres d’ouvrage et se substituer à un maître d’ouvrage en cas de défaillance grave de celui-ci. L’ordonnance prévoit la continuité des missions exercées par l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte et de l’ensemble de ses moyens, de son personnel, de ses droits et de ses obligations. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l’ordonnance. II. – À compter du 1er janvier 2026, l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte rend public, chaque année et de manière accessible, un rapport d’activité qui rend compte de la nature, du coût et des modalités de financement des opérations réalisées dans le cadre de ses missions. Ce rapport contient sous la forme d’une annexe le rapport prévu à l’article 1er bis. À compter du 1er janvier 2026, le Gouvernement remet chaque année au Parlement un rapport rendant compte : 1° De la planification et du budget prévisionnel des opérations prévues dans le cadre des travaux de reconstruction à Mayotte à la suite du cyclone Chido ; 2° Des différentes modalités de soutien au financement de la reconstruction mises en œuvre par l’État et par l’Union européenne en faveur des collectivités territoriales de Mayotte ; 3° De l’avancement de l’élaboration et de l’actualisation des plans de prévention des risques naturels prévisibles à Mayotte ; 4° De la mise à jour des données cadastrales en cohérence avec les opérations de reconstruction menées. Il procède à une analyse des besoins de Mayotte en termes d’infrastructures. À Mayotte, jusqu’au 31 décembre 2027, par dérogation à l’article L. 2121-30 du code général des collectivités territoriales et aux articles L. 212-1, L. 212-4 et L. 212-5 du code de l’éducation, l’État ou un de ses établissements publics désigné par le ministre chargé de l’éducation nationale peut assurer la construction, la reconstruction, la rénovation, la réhabilitation, l’extension, les grosses réparations et l’équipement des écoles publiques des communes désignées par arrêté du ministre chargé de l’éducation nationale au regard des dégâts subis par les écoles à la suite du cyclone Chido ou des événements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025, à la demande des communes concernées. Le service de l’État ou l’établissement public chargé de la mission définie au premier alinéa du présent article s’assure du respect de la réglementation, notamment en matière de prévention des risques naturels, d’hygiène, de santé, ainsi que du caractère adapté des équipements aux spécificités de la situation mahoraise. Il assure l’accès à plusieurs points d’eau potable et à un espace de restauration scolaire dans les nouvelles écoles ou les écoles faisant l’objet d’une reconstruction. Ces écoles sont conçues de façon à pouvoir intégrer un procédé de production d’énergies La construction d’une nouvelle école, son implantation et le nombre de classes, sont soumis à l’avis conforme de la commune. L’extension ou la reconstruction d’une école conduisant à l’ouverture d’une ou de plusieurs classes supplémentaires est également soumise à l’avis conforme de la commune. Dans la mesure nécessaire à la mission définie audit premier alinéa, les biens affectés aux écoles sont mis, de plein droit, à la disposition de l’État ou de l’établissement public précité, qui assume alors l’ensemble des droits et obligations du propriétaire. Il exerce en tant que de besoin les attributions du maître d’ouvrage définies à l’article L. 2421-1 du code de la commande publique. Toutefois, la commune conserve les droits et obligations résultant de contrats déjà conclus dans le champ défini au premier alinéa du présent article, sauf accord avec l’État ou l’établissement public pour que celui-ci se substitue à la collectivité. La collectivité territoriale propriétaire conserve la charge des emprunts qu’elle avait contractés au titre des biens mis à disposition en application du quatrième alinéa. L’échéancier de remboursement des emprunts souscrits par les collectivités territoriales de Mayotte auprès des établissements de crédit ou des sociétés de financement peut être renégocié. Les collectivités territoriales de Mayotte peuvent bénéficier de l’assistance des services ou des agences de l’État compétents pour mener ces négociations. Au 31 décembre 2027 au plus tard, l’État ou l’établissement public remet les biens à leurs propriétaires ou, pour les biens nouvellement construits, aux collectivités territoriales compétentes. Cette remise met fin à la mise à disposition prévue au cinquième alinéa et, le cas échéant, emporte transfert de la propriété des biens nouvellement construits et de l’ensemble des droits et obligations qui s’y attachent. Toutefois, l’État ou l’établissement public conserve les droits et obligations résultant des contrats qu’il a conclus, sauf si la commune accepte de se substituer à lui. Par dérogation à l’avant-dernier alinéa, si les opérations ne sont pas achevées au 31 décembre 2027, la commune et l’État ou l’établissement public peuvent, par convention, prolonger la mission définie au présent article. Adapter les règles d’urbanisme et de construction face à l’urgence à Mayotte Les constructions démontables et temporaires, implantées à Mayotte à compter du 14 décembre 2024 et jusqu’à l’expiration d’une durée de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, destinées à un usage de bureaux pour des services publics dont les locaux ont été détruits ou dégradés en raison des événements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025, correspondant à des classes démontables installées dans les établissements scolaires ou universitaires en vue de pallier les insuffisances temporaires de capacités d’accueil occasionnées par ces mêmes événements ou à un usage d’habitation pour des personnels séjournant temporairement à Mayotte dans le cadre d’une mission de soutien aux victimes ou d’une mission d’aide à la reconstruction, sont dispensées de toute formalité au titre du code de l’urbanisme. Par dérogation, ces constructions peuvent déroger aux dispositions du plan local d’urbanisme ou du document en tenant lieu, excepté celles relatives au zonage. Elles ne peuvent pas être implantées dans les zones où les constructions sont interdites en application des 1° et 2° du II de l’article L. 562-1 et de l’article L. 562-2 du code de l’environnement ou de l’article L. 174-5 du code minier, ou dans des secteurs d’habitat informel, au sens de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement. L’implantation de ces constructions est soumise à l’accord préalable du maire de la commune. À cette fin, le maître d’ouvrage transmet à ce dernier un dossier mentionnant la localisation, l’usage de la construction et la nature du projet. Une copie de ce dossier est transmise par le maire au représentant de l’État dans le Département de Mayotte, qui dispose d’un délai de huit jours pour indiquer si l’emplacement projeté est situé dans une des zones où les constructions sont interdites, mentionnées au deuxième alinéa du présent article, ou dans un secteur d’habitat informel. Le maire dispose d’un délai de trois jours après réception de l’avis du représentant de l’État dans le Département de Mayotte pour autoriser ou non l’implantation. Le silence gardé par le maire vaut refus. Au plus tard deux ans après la promulgation de la présente loi, les constructions mentionnées au premier alinéa sont démontées et le maître d’ouvrage est tenu de remettre les lieux dans leur état initial. Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre, par voie d’ordonnance, dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi destinée, pendant une durée limitée ne pouvant excéder deux ans, à modifier et à adapter les règles de construction et de lutte contre les locaux ou installations constituant un habitat informel au sens de 31 mai 1990 précitée pour mieux tenir compte des caractéristiques et des contraintes propres au territoire de Mayotte afin de faciliter et d’accélérer les opérations de reconstruction ou de réfection des constructions, aménagements et installations dégradés ou détruits en raison des 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025 ainsi que de renforcer l’évacuation et la démolition des locaux ou installations constituant un habitat informel. Dans la mesure nécessaire à l’atteinte de ces objectifs, cette ordonnance peut, notamment, modifier les adaptations applicables à Mayotte en ce qui concerne les règles techniques auxquelles sont soumis les constructions et les travaux qui y sont assimilés ainsi que les aménagements et prévoir de nouvelles adaptations de ces règles, à l’exclusion de celles prévues aux titres III et IV et aux chapitres Ier, III, V, VI, VII du titre V du livre Ier du code de la construction et de l’habitation ainsi que, pour les locaux à usage d’habitation, à l’exclusion de celles relatives aux obligations de recours aux énergies renouvelables. Les modifications ou adaptations des règles prévues au chapitre II du titre V du même livre Ier ne peuvent porter que sur l’obligation de prévoir une installation permettant de déterminer la quantité d’eau froide fournie à chaque local occupé à titre privatif ou à chaque partie privative d’un lot de copropriété ainsi qu’aux parties communes. Les modifications ou adaptations prévues par l’ordonnance favorisent la récupération, le stockage et le traitement des eaux de pluie. L’ordonnance peut aussi modifier les adaptations applicables à Mayotte en matière de lutte contre l’habitat informel. Elle peut s’appliquer aux constructions démontables et temporaires dispensées de toute formalité au titre du code de l’urbanisme mentionnées à l’article 3 de la présente loi. 31 décembre 2025, à Mayotte, la vente par une entreprise à un particulier de tôles pouvant servir de matériau de construction est subordonnée à la présentation d’un titre d’identité et d’un justificatif de domicile ou du récépissé mentionné au I de l’article 7 ainsi qu’à la signature d’une déclaration par laquelle l’acheteur s’engage à utiliser ces matériaux pour la reconstruction ou la réfection de son logement et à s’abstenir de toute revente à un tiers. II et III. – (Non Adapter les procédures d’urbanisme et d’aménagement aux enjeux de la reconstruction à Mayotte Le présent chapitre s’applique à la reconstruction ou à la réfection, à l’identique ou avec des adaptations ou des modifications, des constructions, des aménagements et des installations dégradés ou détruits à Mayotte en raison des événements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025. Il s’applique également, dans les mêmes conditions, aux constructions, aux installations et aux aménagements nouveaux nécessaires au fonctionnement des réseaux de télécommunications. Il ne s’applique pas aux locaux ou installations constituant un habitat informel, au sens de 31 mai 1990 précitée. Il s’applique aux déclarations prévues au I de l’article 7 de la présente loi et aux demandes d’autorisation d’urbanisme déposées dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi. I. – Par dérogation à l’article L. 111-15 du code de l’urbanisme, la reconstruction ou la réfection, à l’identique ou avec les adaptations ou les modifications prévues au présent article, des constructions, des aménagements et des installations dégradés ou détruits mentionnés à l’article 5 de la présente loi est autorisée, nonobstant toute disposition d’urbanisme contraire, y compris si la carte communale ou le plan local d’urbanisme en dispose autrement. La dérogation prévue au premier alinéa du présent I est subordonnée, pour les constructions achevées après le 1er janvier 2013, au fait que la construction faisant l’objet d’une reconstruction ou d’une réfection ait fait l’objet d’une autorisation d’urbanisme ou d’une décision de non-opposition à déclaration préalable. Elle ne s’applique pas aux bâtiments faisant l’objet d’un arrêté pris en application des articles L. 511-11 ou L. 511-19 du code de la construction et de l’habitation, sauf si les travaux projetés permettent de remédier à la situation ayant entraîné la prise dudit arrêté. II. – Les travaux nécessaires à la reconstruction ou à la réfection des constructions ou des installations peuvent comporter des adaptations ou des modifications de la construction ou de l’installation initiale, dans la limite d’une diminution ou d’une augmentation de 5 % de son gabarit initial. Lorsqu’elle est justifiée par un objectif d’intérêt général, notamment l’amélioration de la performance énergétique, de l’accessibilité ou de la sécurité de la construction ou de l’installation ou l’exercice d’une mission de service public ou par l’agrandissement ou la création de locaux d’habitation, cette diminution ou cette augmentation peut excéder 5 % du gabarit initial, dans la limite des modifications de la construction nécessaires à la réalisation des objectifs invoqués, sans toutefois pouvoir excéder 20 % du gabarit initial. Pour les constructions à destination d’habitation, la modification du gabarit ne peut excéder 5 % si les travaux ont pour effet de porter la surface totale de plancher de la construction à un niveau supérieur à 150 m², ou de conduire à la construction d’un étage supplémentaire sauf s’il s’agit du premier étage au-dessus du rez-de-chaussée. Ces adaptations et ces modifications ne peuvent avoir pour effet de modifier la destination ou la sous-destination initiale de la construction, excepté lorsque le changement de destination vise à créer des logements dans les secteurs où les règles d’urbanisme autorisent une telle destination. III. – Le droit à reconstruction ou à réfection prévu au I du présent article, que cette reconstruction ou cette réfection comporte ou non des modifications de la construction ou de l’installation initiale, s’exerce dans la limite des règles applicables en matière de risques naturels, technologiques ou miniers et, le cas échéant, sous réserve des prescriptions de sécurité, d’accessibilité ou de salubrité publique dont l’autorité compétente peut assortir l’autorisation d’urbanisme ou la décision de non-opposition à déclaration Par dérogation au cinquième alinéa de l’article L. 48 du code des postes et des communications électroniques, le délai minimal laissé aux propriétaires ou, en cas de copropriété, au syndicat représenté par le syndic pour présenter leurs observations sur les projets de mise en œuvre d’une servitude sur les propriétés privées situées à Mayotte est réduit à un mois à compter de la date à laquelle ils ont été informés des motifs qui justifient l’institution de la servitude et le choix de son emplacement. I. – À titre exceptionnel, par dérogation au premier alinéa de l’article L. 121-8 du code de l’urbanisme, l’implantation à Mayotte d’installations radioélectriques peut être autorisée en discontinuité avec les agglomérations et villages existants par le représentant de l’État dans le Département de Mayotte, après avis du président de l’établissement public de coopération intercommunale compétent en matière de plan local d’urbanisme ou, à défaut, du maire de la commune concernée, sous réserve des conditions cumulatives suivantes : 1° Être localisées à la distance la plus éloignée possible de la limite haute du rivage, compte tenu des difficultés techniques et de la configuration géographique des lieux, et, en tout état de cause, au-delà des espaces proches du rivage et d’une bande de cent mètres de la limite haute du rivage ; 2° Démontrer que la localisation de ces installations en discontinuité de l’urbanisation répond à une nécessité technique dûment justifiée ou à un besoin de fourniture au public d’un service mobile de communications électroniques ; 3° Démontrer que ces installations ne sont pas de nature à porter une atteinte significative à l’environnement, aux paysages ou aux sites et paysages remarquables au regard de la topographie du secteur et des infrastructures de Sur les installations mentionnées au premier alinéa du présent I, les opérateurs recourent à une solution de partage de site ou de pylône dans les conditions prévues par les autorisations d’utilisation des fréquences radioélectriques qui leur sont attribuées. Les autorités mentionnées au premier alinéa du présent I se prononcent dans un délai de quinze jours à compter de la transmission par le représentant de l’État du dossier de demande d’autorisation d’urbanisme portant sur l’implantation d’installations radioélectriques dans les conditions prévues par le présent article. À défaut, leur avis est réputé favorable. II. – Par dérogation au second alinéa de l’article 5 de la présente loi, le présent article est applicable jusqu’au I. – Pendant une durée de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, le premier alinéa du B du II de l’article L. 34-9-1 du code des postes et des communications électroniques n’est pas applicable à Mayotte pour toute reconstruction ou réfection, à l’identique ou avec les adaptations ou les modifications nécessaires, des installations radioélectriques dégradées ou détruites soumises à l’accord ou à l’avis de l’Agence nationale des à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 47 du code des postes et des communications électroniques et pour une période de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, l’autorité mentionnée au troisième alinéa du même article L. 47 se prononce dans un délai de deux semaines à compter de leur réception sur les demandes de permission de voirie ayant pour objet l’implantation à Mayotte à titre temporaire d’installations de communication électronique ou la réalisation des interventions nécessaires à la continuité du fonctionnement des services et des réseaux de communication électronique du territoire. Le silence gardé par l’autorité à l’expiration de ce délai vaut accord. Les permissions de voirie délivrées sur le fondement du présent article précisent que leur octroi est soumis à un régime dérogatoire. au deuxième alinéa de l’article L. 323-3 du code de l’énergie, pour la reconstruction ou la réfection, à l’identique ou avec des adaptations ou des modifications justifiées par un objectif d’intérêt général, des ouvrages des réseaux publics de transport ou de distribution d’électricité dégradés ou détruits à Mayotte, l’autorité administrative peut soumettre le projet à la procédure de participation du public par voie électronique en lieu et place de l’enquête publique ou de la consultation du public, sous réserve que les travaux envisagés ne donnent pas lieu à au quatrième alinéa de l’article L. 115-1 du code de la voirie routière, les travaux mentionnés au I du présent article peuvent être entrepris après un délai de quinze jours à compter du dépôt de la demande de travaux, sauf opposition dans ce délai du maire ou du représentant de l’État en charge de la voirie concernée. dérogation aux deuxième et troisième alinéas de l’article L. 323-11 du code de l’énergie, les avis sur l’exécution des travaux mentionnés au I du présent article des maires des communes ou des gestionnaires des domaines publics sur le territoire ou l’emprise desquels les ouvrages sont implantés sont réputés favorables s’ils ne sont pas rendus dans un délai de quinze jours. Ces avis ne sont pas requis lorsque ces travaux portent sur une reconstruction ou une réfection à l’identique, en urgence ou sur un branchement en basse tension. IV. – Le I est applicable à compter du 1er juillet 2025 et jusqu’à deux ans après la promulgation de la présente loi. Les II et III sont applicables pendant une durée de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi. à l’article L. 421-4 du code de l’urbanisme, la reconstruction ou la réfection à l’identique, sans modification ni adaptation, des constructions, des aménagements et des installations mentionnés au même article L. 421-4 qui remplissent les conditions fixées à l’article 5 de la présente loi, font l’objet uniquement d’une déclaration à la mairie de la commune dans laquelle les travaux sont envisagés. La déclaration mentionne l’emplacement du projet. Une copie de la déclaration est transmise par le maire au représentant de l’État à Mayotte, qui en accuse réception. Un récépissé de la déclaration est fourni au déclarant. la reconstruction ou la réfection de ces constructions, aménagements ou installations comporte des adaptations ou des modifications, même minimes, ou en cas de changement de destination, la demande d’autorisation d’urbanisme ou la déclaration préalable précise que le projet est soumis au régime dérogatoire prévu au présent chapitre. Le cas échéant, les adaptations et les modifications qu’il est envisagé d’apporter à la construction, à l’aménagement ou à l’installation initiale font l’objet d’une motivation spécifique dans la demande d’autorisation d’urbanisme. Lors du dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme, il est transmis au pétitionnaire un document d’information sur les travaux de la commission d’urgence foncière de Mayotte, l’invitant à vérifier la validité du titre de propriété des parcelles faisant l’objet de sa demande. compétente en matière d’autorisation d’urbanisme procède, dans les meilleurs délais et pendant toute la durée de l’instruction, à l’affichage en mairie et à la publication sur le site internet de la commune d’un avis de dépôt de demande de permis ou de déclaration préalable précisant les caractéristiques essentielles du projet. Le récépissé de dépôt de la demande est affiché sans délai sur le terrain, de manière visible de l’extérieur, pendant toute la durée de l’instruction, par les soins du demandeur. III. – Le délai d’instruction de la demande de permis de construire, d’aménager ou de démolir est d’un mois. Celui de la déclaration préalable est de quinze jours. IV. – Lorsque la décision relève de l’État, le maire transmet sans délai le dossier au représentant de l’État dans le compétente dispose d’un délai de huit jours ouvrés à compter de la réception du dossier pour notifier au demandeur, le cas échéant, que son dossier est incomplet, en lui indiquant les pièces et les informations manquantes. VI. – Lorsque la délivrance de l’autorisation d’urbanisme est subordonnée au recueil préalable de l’avis, de l’accord ou de l’autorisation d’un organisme ou d’une autorité administrative, l’autorité compétente lui transmet un exemplaire du dossier dans un délai de cinq jours à compter de sa réception. VII. – Les majorations ou les prolongations du délai d’instruction de la demande d’urbanisme découlant de l’application de règles de délivrance prévues par d’autres législations que celle de l’urbanisme sont limitées à quinze jours à compter de la réception du dossier par l’organisme ou l’autorité administrative concernés. La majoration ou la prolongation du délai d’instruction est notifiée sans délai au demandeur. VIII. – Lorsque la réalisation des travaux est subordonnée à une procédure préalable de participation du public selon les modalités prévues à l’article L. 123-19 du code de l’environnement, la majoration du délai d’instruction est limitée à quarante-cinq jours. IX. – Les avis, accords ou autorisations requis sont adressés à l’autorité compétente pour délivrer l’autorisation d’urbanisme dans un délai de quinze jours à compter de la réception du dossier. Nonobstant toute disposition contraire, le silence gardé passé ce délai vaut, selon le cas, avis favorable ou accord tacite. L’autorité compétente peut instruire conjointement les dossiers avec ses homologues d’autres collectivités territoriales métropolitaines ou ultramarines dans le cadre de conventions. Lorsque ces avis, accords ou autorisations sont émis par un organisme collégial, celui-ci statue dans un délai de quinze jours à compter de la réception du dossier et par tout moyen assurant l’identification des participants et le respect de la confidentialité des débats vis-à-vis des tiers, nonobstant toute disposition particulière le régissant. l’article L. 181-12 du code rural et de la pêche maritime, la reconstruction ou la réfection, à l’identique ou avec des adaptations ou des modifications, dans la limite d’une augmentation de 5 % de leur gabarit initial, des constructions, des aménagements ou des installations nécessaires à l’exploitation agricole et forestière ou au stockage et à l’entretien de matériel agricole ou liés à une exploitation agricole et destinés au commerce ou à la restauration, lorsque les produits commercialisés ou consommés sont majoritairement issus de l’exploitation, et ayant pour conséquence la réduction des surfaces agricoles et des surfaces forestières dans les communes disposant d’un document d’urbanisme ou entraînant la réduction des espaces non encore urbanisés dans une commune soumise au règlement national d’urbanisme est soumise à l’avis simple de la commission mentionnée à l’article L. 181-10 du même code. Sans préjudice du second alinéa de l’article L. 651-3 du code de l’environnement, lorsque la délivrance de l’autorisation d’urbanisme ou la décision de non-opposition à déclaration préalable nécessaire pour réaliser des travaux mentionnés à l’article 5 de la présente loi requiert une mise à la disposition du public du dossier en application du premier alinéa de l’article L. 651-3 du code de l’environnement, l’autorité compétente pour organiser ladite mise à disposition du public peut, le cas échéant, avec l’accord du ou des maires de la commune d’implantation, décider de substituer à cette mise à disposition la procédure de participation du public par voie électronique mentionnée à l’article L. 123-19 du même code. Le dossier soumis à la procédure de participation du public par voie électronique en vertu du I du même article L. 123-19 ou en application de l’alinéa précédent est mis en consultation sur un support papier, aux horaires d’ouverture dans la préfecture et la mairie de la commune d’implantation du projet s’agissant des décisions des autorités de l’État, y compris des autorités administratives indépendantes et des établissements publics de l’État, ou au siège de l’autorité et dans la mairie de la commune d’implantation du projet, s’agissant des décisions des autres autorités. Les observations et les propositions du public sont consignées dans un registre prévu à cet effet. Les opérations et les travaux de démolition ou de déblaiement ainsi que la mise en place des constructions ou des installations temporaires directement nécessaires à la conduite des travaux de reconstruction ou de réfection peuvent être engagés dès le dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme ou de la déclaration préalable. Le premier alinéa n’est pas applicable lorsque les opérations et les travaux portent sur un immeuble inscrit au titre des monuments historiques en application de l’article L. 621-25 du code du patrimoine. Garantir la maîtrise foncière et la disponibilité de matériaux pour la reconstruction Chapitre V Adaptations et dérogations temporaires en matière de commande publique I. – Peuvent être négociés sans publicité mais avec mise en concurrence préalable les marchés de travaux soumis au code de la commande publique qui sont nécessaires à la reconstruction ou à la réfection des équipements publics et des bâtiments affectés par le cyclone Chido survenu à Mayotte les 13 et 14 décembre 2024 ou par les événements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025 et qui répondent à un besoin dont la valeur estimée est inférieure à 2 millions d’euros hors taxes. Le premier alinéa est également applicable aux lots dont le montant est inférieur à un million d’euros hors taxes à la condition que le montant cumulé de ces lots n’excède pas 20 % de la valeur totale estimée de tous les lots. II. – Peuvent être négociés sans publicité ni mise en concurrence préalable les marchés de travaux, de fournitures et de services soumis au code de la commande publique qui sont nécessaires pour remédier aux conséquences du cyclone Chido et des événements climatiques mentionnés au I et qui répondent à un besoin dont la valeur estimée est inférieure à 100 000 euros hors taxes. Le premier alinéa du présent II est également applicable aux lots dont le montant est inférieur à 80 000 euros hors taxes pour les marchés de services et de fournitures et à 100 000 euros hors taxes pour les marchés de travaux à la condition que le montant cumulé de ces lots n’excède pas 20 % de la valeur totale estimée de tous les lots. III. – Les marchés publics mentionnés aux I et II font l’objet d’une publication numérique destinée à l’information du public, lors de leur lancement, d’une part, et lors de leur passation, d’autre part, sur les sites internet de la préfecture de Mayotte et de l’établissement public mentionné à l’article 1er de la présente loi. Ces publications demeurent accessibles au public pendant une durée de deux ans. Par dérogation aux articles L. 2113-10 et L. 2113-11 du code de la commande publique, les marchés publics nécessaires pour remédier aux conséquences du cyclone et des évènements climatiques mentionnés au I de l’article 11 de la présente loi peuvent faire l’objet d’un marché unique. I. – Les acheteurs peuvent confier à un opérateur économique une mission globale portant sur la conception, la construction ou l’aménagement des équipements publics et des bâtiments mentionnés au I de l’article 11, même si les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article L. 2171-2 du code de la commande publique ne sont pas remplies. peuvent réserver jusqu’à 30 % du montant estimé des marchés passés dans les conditions prévues aux articles 11 à 13, dont la valeur estimée hors taxe est inférieure aux seuils européens applicables aux marchés publics mentionnés dans l’avis annexé au code de la commande publique, aux micro-entreprises et aux petites et moyennes entreprises, au sens de l’article 51 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie, ainsi qu’aux artisans répondant aux critères prévus aux articles L. 111-1 et L. 111-2 du code de l’artisanat, dont le siège social était établi dans le Département de Mayotte le 13 décembre 2024. Les petites et moyennes entreprises et les artisans peuvent se grouper pour présenter une offre commune. soumissionnaires qui ne possèdent pas la qualité de microentreprise, de petite ou moyenne entreprise ou d’artisan, au sens du I du présent article, formalisent par un plan de sous-traitance le montant et les modalités de participation d’entreprises possédant cette qualité à l’exécution du marché auquel ils postulent. Le plan de sous-traitance comporte, pour chacune des entreprises concernées, les informations figurant dans la déclaration de sous-traitance. Lorsque les soumissionnaires ne prévoient pas de sous-traiter à des micro-entreprises, à des petites et moyennes entreprises ou à des artisans établis à Mayotte, le plan de sous-traitance se limite à en mentionner les motifs. Ces motifs peuvent tenir notamment à l’absence de micro-entreprises, de petites et moyennes entreprises ou d’artisans en activité dans le secteur concerné par les prestations du marché public ou en mesure de répondre aux exigences de ce dernier. Si le titulaire d’un marché passé dans les conditions fixées aux articles 11 à 13 n’est pas lui-même une micro-entreprise, une petite ou moyenne entreprise ou un artisan, la part minimale qu’il s’engage à confier, directement ou indirectement, à des micro-entreprises, à des petites et moyennes entreprises ou à des artisans mentionnés au I du présent article est fixée à 30 % du montant prévisionnel estimé du marché, sauf lorsque la structure économique du secteur concerné ne le permet pas. 13 bis A et 13 bis Les soumissionnaires à un marché public mentionné aux articles 11 à 13 de la présente loi fournissent à l’acheteur, si celui-ci en fait la demande, tous renseignements sur les éléments techniques et comptables de l’estimation du coût de revient des prestations qui font l’objet du marché. Les titulaires des marchés mentionnés aux articles 11 à 13 fournissent à l’acheteur, si celui-ci en fait la demande, tous renseignements sur les éléments techniques et comptables du coût de revient des prestations qui font l’objet du marché. mentionnés aux articles 11 à 13 ainsi que, dans des conditions fixées par voie réglementaire, les entreprises qui leur sont liées et leurs sous-traitants, ont l’obligation de permettre et de faciliter la vérification éventuelle sur pièces ou sur place par les agents de l’administration de l’exactitude des renseignements mentionnés aux deux premiers alinéas du présent Les articles 11 à 13 ter s’appliquent aux marchés pour lesquels une consultation est engagée ou un avis de publicité est envoyé à la publication à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi et pendant un délai de deux ans à compter de cette Faciliter les dons à destination de Mayotte Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent, entre le 14 décembre 2024 et le 17 mai 2025, verser des subventions à toute association ou fondation reconnue d’utilité publique s’engageant à utiliser ces fonds pour financer les secours d’urgence au profit des victimes du cyclone Chido, pour fournir gratuitement des repas ou des soins aux personnes en difficulté ou pour contribuer à favoriser leur logement, y compris par la reconstruction des locaux d’habitation rendus inhabitables, à l’exclusion des locaux édifiés sans droit ni titre et constituant un habitat informel au sens du deuxième alinéa de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement. leurs groupements peuvent également octroyer des financements à l’établissement public mentionné à I. – Le taux de la réduction d’impôt prévue au 1 de l’article 200 du code général des impôts est porté à 75 % pour les dons et les versements, y compris l’abandon exprès de revenus ou de produits, effectués entre le 14 décembre 2024 et le 17 mai 2025 au profit des organismes d’intérêt général mentionnés au même article 200 qui, dans le cadre de leur action dans le Département de Mayotte à la suite du passage du cyclone Chido ou par les évènements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025, fournissent gratuitement des repas ou des soins aux personnes en difficulté ou contribuent à favoriser leur logement, y compris par la reconstruction des locaux d’habitation rendus inhabitables, à l’exclusion des locaux édifiés sans droit ni titre et constituant un habitat informel au sens du deuxième alinéa de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 précitée. Au sens du présent article, n’entrent pas dans la catégorie des organismes mentionnés au premier alinéa les associations de financement électorales et les mandataires financiers mentionnés au 3 du même article 200. Ces versements sont retenus dans la limite de 2 000 euros par an. Il n’en est pas tenu compte pour l’application de la limite de 20 % du revenu imposable mentionnée au 1 du même article 200. IV. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. Mesures en faveur de la population 14 décembre 2024 au 30 juin 2025, les procédures de recouvrement forcé relatives aux créances dont sont redevables les personnes physiques et les personnes morales fiscalement domiciliées ou dont le siège social est situé dans le département de Mayotte et dont le recouvrement incombe aux comptables publics sont suspendues. Sont également suspendus, pour ces créances et jusqu’à la fin de cette période, les délais en cours à la date du 14 décembre 2024 ou commençant à courir à compter de cette date et prévus à peine de nullité, de caducité, de forclusion, de prescription, d’inopposabilité ou de déchéance d’un droit ou d’une action ainsi que les délais de réclamation et de recours. Cette période de suspension peut être prolongée par décret jusqu’au 31 décembre 2025, pour tout ou partie des redevables, en considération de leur situation économique et financière et, pour les entreprises, de leur appartenance à une même catégorie en fonction de leur taille ou de leur activité. Sont également suspendus, dans les mêmes conditions, les délais mentionnés aux articles 642 et 647 du code général des impôts. II. – La perte de recettes pour l’État résultant du premier alinéa du I est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. III. – La perte de recettes pour les collectivités territoriales résultant du premier alinéa du I est compensée à due concurrence par la majoration de la dotation globale de fonctionnement et, corrélativement pour l’État, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. recettes pour les organismes de sécurité sociale résultant du premier alinéa du I est compensée à due concurrence par la majoration de l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du établissements de crédit et les sociétés de financement mentionnés à l’article L. 511-1 du code monétaire et financier ainsi que les sociétés de tiers-financement mentionnées au 8 de l’article L. 511-6 du même code, imposés d’après leurs bénéfices réels et ayant leur siège dans un État membre de l’Union européenne ou dans un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt au titre des avances remboursables ne portant pas intérêt versées au cours de l’année d’imposition ou de l’exercice pour financer des travaux de reconstruction, de réhabilitation ou d’amélioration accessoires aux travaux de réhabilitation de logements situés dans le Département de Mayotte, achevés avant le 14 décembre 2024 et utilisés ou destinés à être utilisés en tant que résidence Les travaux mentionnés au présent A sont réalisés par des entreprises ou par l’emprunteur sous condition de recours à l’assistance d’un maître d’ouvrage délégué. Lorsque les travaux sont réalisés par l’emprunteur sous condition de recours à l’assistance d’un maître d’ouvrage délégué, seules les dépenses relatives aux matériaux de construction et au recours à l’assistance d’un maître d’ouvrage délégué sont retenues dans l’avance remboursable ne portant pas intérêt. B. – La nature des travaux mentionnés au A, leurs modalités de détermination ainsi que les modalités de recours à l’assistance d’un maître d’ouvrage délégué sont fixées par décret. Ce décret fixe également les critères d’éligibilité exigés des entreprises pour les travaux mentionnés au même A. Ces travaux ne sont pas cumulables avec les travaux mentionnés au 2 du I de l’article 244 quater U du code général des impôts. remboursable ne portant pas intérêt peut être consentie aux personnes mentionnées et dans les conditions prévues aux 1° et 2° du 3 du même I. D. – Le montant de l’avance remboursable ne portant pas intérêt ne peut excéder 50 000 € par logement. E. – Lorsque les travaux sont réalisés par une entreprise, l’emprunteur fournit à l’établissement de crédit, à la société de financement ou à la société de tiers-financement mentionné au A du présent I, à l’appui de sa demande d’avance remboursable ne portant pas intérêt, un descriptif et un devis détaillés des travaux envisagés. Lorsque les travaux sont réalisés par l’emprunteur, celui-ci fournit un descriptif des travaux envisagés et les factures correspondantes. Il transmet tous les éléments justifiant que les travaux ont été effectivement réalisés conformément aux documents précités et satisfont aux conditions prévues au présent article, dans un délai de trois ans à compter de l’octroi de l’avance par l’établissement de crédit, la société de financement ou la société de tiers-financement, sauf en cas de décès de l’emprunteur, d’accident de santé de ce dernier entraînant une interruption temporaire de travail d’au moins trois mois, d’état de catastrophe naturelle ou technologique, de contestation contentieuse de l’opération ou de force majeure, dans des conditions fixées par décret. F. – Il ne peut être accordé qu’une seule avance remboursable ne portant pas intérêt par logement. G. – La durée de remboursement de l’avance remboursable ne portant pas intérêt ne peut excéder deux cent quarante mois. Par dérogation au premier alinéa du présent G, la société mentionnée à l’article L. 313-19 du code de la construction et de l’habitation peut accorder une avance remboursable ne portant pas intérêt bénéficiant d’une première période avec différé de remboursement de soixante mois suivie d’une seconde période de remboursement d’une durée maximale de trois cents mois. Les mensualités sont nulles lors de la première période et constantes lors de la seconde période. La durée de la première période peut être réduite ou supprimée à la demande de l’emprunteur. Les conditions de remboursement de l’avance remboursable ne portant pas intérêt sont déterminées à la date d’émission de l’offre de à VI de l’article 244 quater U du code général des impôts s’appliquent au crédit d’impôt prévu au A du I du présent article dans les mêmes conditions et selon les mêmes modalités. crédit d’impôt prévu au présent article est imputé à hauteur d’un cinquième de son montant sur l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés dû par le contribuable au titre de l’année ou de l’exercice au cours de laquelle l’établissement de crédit, la société de financement ou la société de tiers-financement a versé des avances remboursables dans les conditions prévues au présent article et par fractions égales sur sociétés dû au titre des quatre années ou des quatre exercices suivants. Si la fraction du crédit d’impôt excède l’impôt dû au titre de chacune de ces années, l’excédent est restitué. B. – Si, pendant la durée de remboursement de l’avance et tant que celle-ci n’est pas intégralement remboursée, il apparaît que les conditions mentionnées au I pour l’octroi de l’avance remboursable n’ont pas été respectées, le crédit d’impôt est reversé par l’établissement de Par exception : 1° Si les travaux mentionnés au A du même I sont réalisés par une entreprise, lorsque le devis ou la facture mentionnant tout ou partie des travaux financés ne permettent pas de justifier les informations figurant dans le descriptif mentionné au E dudit I, l’entreprise réalisant ces travaux est redevable d’une amende égale à 10 % du montant des travaux non justifié. Cette amende ne peut excéder le montant du crédit d’impôt. Un décret fixe les modalités d’application du présent 1° ; 2° Lorsque la justification de la réalisation ou de l’éligibilité des travaux n’est pas apportée par le bénéficiaire de l’avance remboursable ne portant pas intérêt dans le délai prévu au même E, à l’exception des cas mentionnés au 1° du présent B, l’État exige de ce bénéficiaire le remboursement de l’avantage indûment perçu. Celui-ci ne peut excéder le montant du crédit d’impôt majoré de 25 %. Un décret définit les modalités de restitution de l’avantage indu par le bénéficiaire de l’avance remboursable ne portant pas C. – Si, pendant la pas intégralement remboursée, la condition relative à l’affectation du logement mentionnée au A du I n’est plus respectée, les fractions de crédit d’impôt restant à imputer ne peuvent plus être utilisées par l’établissement de crédit, la société de financement ou la société de tiers-financement. d’avance remboursable ne portant pas intérêt émise par ou la société de tiers-financement peut prévoir de rendre exigible cette avance auprès des bénéficiaires dans les cas mentionnés au premier alinéa du B et au C du présent III selon des modalités définies par décret. E. – En cas de remboursement anticipé de l’avance remboursable ne portant pas intérêt intervenant pendant la durée d’imputation du crédit d’impôt, les fractions de crédit d’impôt restant à imputer ne peuvent plus être utilisées par société mère mentionnée à l’article 223 A du code général des impôts est substituée aux sociétés du groupe pour l’imputation sur le montant de l’impôt sur les sociétés dont elle est redevable, au titre de chaque exercice, des crédits d’impôt dégagés par chaque société du groupe en application du présent article. Le III du présent article s’applique à la somme de ces crédits d’impôt. établissements de crédit, les sociétés de financement et les sociétés de tiers-financement qui octroient ou qui gèrent des avances remboursables ne portant pas intérêt prévues au A du I déclarent ces opérations à l’administration fiscale dans des conditions et des délais déterminés par décret et sous peine des sanctions prévues au 2 du IV de l’article 1736 du code général des VI. – Un décret fixe les modalités d’application du présent article, notamment les modalités de calcul du crédit d’impôt et de détermination du taux du crédit d’impôt ainsi que les caractéristiques financières et les conditions d’attribution de l’avance remboursable ne portant pas intérêt prévue au présent article. VII. – Le présent article s’applique aux offres de prêts ne portant pas intérêt émises à compter d’une date fixée par décret, et au plus tard du 1er avril 2025, et jusqu’au 31 décembre 2027. pénalités et les majorations prévues en cas de retard de paiement des impôts ne sont pas applicables au titre de la période allant du 14 décembre 2024 au 30 juin 2025 pour les impôts dont sont redevables les personnes physiques et les personnes morales fiscalement domiciliées ou dont le siège social est situé à Mayotte et dont la moitié au moins du chiffre d’affaires est réalisée à Mayotte. Cette période peut être prolongée par décret jusqu’au en fonction de leur taille et de leur activité. recettes pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la majoration de l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. recettes pour les collectivités territoriales est compensée à due concurrence par la majoration de la dotation globale de fonctionnement et, corrélativement pour l’État, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au au i du A du 1 de l’article 266 nonies du code des douanes, le tarif de la taxe mentionnée à l’article 266 sexies du même code applicable aux réceptions de déchets générés dans le Département de Mayotte est nul jusqu’au 31 décembre 2026. I. – Les employeurs et les travailleurs indépendants mentionnés au II de l’article 28-1 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte et à l’article 23-5 de l’ordonnance n° 2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte ainsi que les travailleurs indépendants relevant des secteurs agricole et maritime bénéficient de droit, jusqu’au 30 juin 2025, d’une suspension des obligations de paiement des cotisations et contributions sociales restant dues à la date du 14 décembre 2024 ainsi que de celles dues à compter de cette même date aux organismes de recouvrement des cotisations sociales au titre de l’activité exercée sur le territoire de ce département. Cette suspension est prolongée jusqu’au 31 décembre 2025 pour les redevables justifiant d’une baisse persistante à la date du 30 juin 2025 de leur chiffre d’affaires liée aux évènements climatiques survenus depuis le 13 décembre 2024 ou selon des critères économiques et financiers définis par décret et appréciés au regard de leur appartenance à une même catégorie en fonction de leur taille ou de leur activité. Sur le fondement des données relatives à la situation économique locale transmises par l’organisme mentionné à l’article L. 225-1 du code de la sécurité sociale, le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er octobre 2025, un rapport sur la situation économique et financière des principales catégories de Pendant la période prévue au premier alinéa du présent I, il est sursis aux poursuites pour le règlement des cotisations et contributions sociales dues par ces employeurs et ces travailleurs indépendants. Le sursis suspend les délais s’appliquant à la réalisation des actes en matière de recouvrement, de contrôle et de contentieux. Les pénalités et les majorations de retard ne sont pas applicables au titre de la même période. Les employeurs et les travailleurs indépendants sont considérés à jour de leurs obligations de paiement des cotisations et contributions sociales pour la période concernée par la suspension, sous réserve du respect de leurs obligations de déclaration. II. – Les cotisants mentionnés au I peuvent bénéficier de plans d’apurement conclus avec les organismes de recouvrement des cotisations sociales dont ils relèvent. Pour les employeurs, ces plans entrent en vigueur au plus tard le 1er avril 2026. Pour les travailleurs indépendants mentionnés au même I, ces plans entrent en vigueur au plus tard le 1er août 2026. Dans des conditions fixées par décret, ces dates peuvent être reportées jusqu’à douze mois, pour tenir compte de l’évolution de la situation économique locale. Le plan d’apurement peut être conclu pour une durée maximale de cinq ans. Peuvent faire l’objet d’un plan d’apurement l’ensemble des cotisations et contributions sociales restant dues aux organismes de recouvrement à la date de conclusion du plan, à la charge des employeurs et des travailleurs indépendants mentionnés audit I, ainsi que celles qui, étant à la charge des salariés, ont été constatées à la date de conclusion du plan et précomptées sans être reversées à ces mêmes organismes, à condition que ces plans prévoient en priorité leur règlement. Le cas échéant, le plan d’apurement tient compte des exonérations et des remises prévues en application du présent article. Les directeurs des organismes de recouvrement adressent des propositions de plan à l’ensemble des cotisants mentionnés au I. Ces propositions sont adressées avant le 1er mars 2026 pour les employeurs et avant le 1er juillet 2026 pour les travailleurs indépendants mentionnés au même I. À défaut d’opposition ou de demande d’aménagement par le cotisant dans un délai d’un mois, le plan est réputé accepté. Les employeurs ou les travailleurs indépendants mentionnés audit I peuvent également demander le bénéfice d’un plan d’apurement aux directeurs des organismes de recouvrement, avant le 1er mars 2026 pour les employeurs et avant le 1er juillet 2026 pour les travailleurs indépendants mentionnés au même I. Les pénalités et les majorations de retard dont sont redevables, du fait de leurs dettes de cotisations et contributions sociales, les cotisants qui concluent avec l’organisme de recouvrement dont ils relèvent un plan d’apurement dans les conditions mentionnées au présent II sont remises d’office à l’issue du plan, sous réserve du respect de celui-ci. III. – Pour les employeurs et les travailleurs indépendants mentionnés au I actifs sur le territoire du Département de Mayotte le 14 décembre 2024, le plan d’apurement prévu au II peut comporter un abandon total ou partiel des cotisations et contributions sociales dues par les employeurs pour la période comprise entre le 14 décembre 2024 et le 30 juin 2025 ou dues à titre personnel par les travailleurs indépendants mentionnés au même I au titre des exercices 2024 et 2025. Cet abandon est accordé aux employeurs et aux travailleurs indépendants mentionnés au I qui justifient d’une baisse de leur chiffre d’affaires au titre de leur activité réalisée sur le territoire et commensurable à l’abandon demandé, s’ils adressent une demande à l’organisme de recouvrement des cotisations dont ils relèvent, pour les employeurs, au plus tard le 31 janvier 2026 et, pour les travailleurs indépendants, au plus tard le 31 mai 2026. Les modalités d’appréciation de la réduction d’activité et les conditions d’octroi de cet abandon sont définies par décret. Le bénéfice de l’abandon de créances mentionné au présent III est subordonné au 1° Pour le cotisant, d’être à jour de ses obligations déclaratives ; 2° Pour l’employeur, de s’être au préalable acquitté de la part salariale des cotisations et contributions sociales restant dues ou, à défaut, de leur inclusion dans le plan d’apurement. IV. – Une entreprise ne peut bénéficier des dispositions prévues au présent article lorsqu’elle ou son dirigeant a été condamné en application des articles L. 8211-1, L. 8221-3 et L. 8221-5 du code du travail au cours des cinq années précédant le début de la période de suspension mentionnée au I du présent article. La condamnation de l’entreprise ou du chef d’entreprise pour les motifs mentionnés au premier alinéa du présent IV ou, après mise en demeure, le non-respect de l’échéancier du plan d’apurement ou le non-paiement des cotisations et contributions sociales dues après la signature de ce plan entraîne sa caducité. V. – La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la majoration de l’accise sur les tabacs prévue au Les demandeurs d’emploi résidant à Mayotte qui épuisent à compter du 1er décembre 2024 leurs droits à l’une des allocations mentionnées aux articles L. 5422-1, L. 5423-1, L. 5424-1 et L. 5424-25 du code du travail bénéficient, qu’ils remplissent ou non les conditions de l’ouverture d’une nouvelle période d’indemnisation, d’une prolongation de la durée pendant laquelle cette allocation leur est versée jusqu’au 31 mars 2025. Cette durée peut être prolongée par un décret pris après avis du conseil d’administration de l’organisme mentionné au premier alinéa de l’article L. 5427-1 du même code s’agissant des allocations prévues aux articles L. 5422-1 et L. 5424-25 dudit code, en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales, au plus tard jusqu’au 31 décembre 2025. Pour les travailleurs privés d’emploi entre le 1er décembre 2024 et le terme de la période de prolongation mentionnée au premier alinéa du présent article, la période de référence au cours de laquelle est recherchée la durée d’affiliation à l’assurance chômage requise pour l’ouverture d’une nouvelle période d’indemnisation au terme de cette prolongation est prolongée du nombre de jours compris entre le 1er décembre 2024 et le terme de cette période de prolongation. Est également prolongé, selon les mêmes modalités, le délai de douze mois courant à compter de la fin d’un contrat de travail et avant l’expiration duquel doit intervenir l’inscription comme demandeur d’emploi ou le dépôt de la demande d’allocation auprès de l’opérateur mentionné à l’article L. 5312-1 du code du travail ou de l’un des employeurs mentionnés à l’article L. 5424-1 du même code. I. – Sans préjudice du II, le bénéfice des droits et des prestations sociales versés aux assurés résidant à Mayotte et à leurs ayants droit est maintenu jusqu’au 30 juin 2025 lorsqu’il vient à expiration à compter du 14 décembre 2024, même en l’absence de demande de renouvellement, de souscription des déclarations requises ou de production des pièces justificatives nécessaires par son bénéficiaire. Cette période peut être prolongée par décret, pour tout ou partie des droits ou des prestations dus, en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales, au plus tard jusqu’au Le bénéfice de ces droits et de ces prestations sociales ainsi que les remboursements et les prises en charge des frais de santé peuvent être accordés au titre de la période mentionnée au premier alinéa du présent I même en l’absence de demande ou de production par leur potentiel bénéficiaire de certaines pièces nécessaires pour apprécier son éligibilité, lorsqu’il est dans l’impossibilité de les fournir ou que la caisse est dans l’incapacité de les traiter, à l’exception des pièces nécessaires pour justifier de son identité et des conditions relatives à la nationalité, à la régularité ou à l’ancienneté de son séjour. Le présent alinéa est applicable aux demandes en cours d’instruction le 14 décembre 2024 lorsque les pièces fournies à l’appui de ces demandes étaient incomplètes. Pendant la période mentionnée au premier alinéa du présent I, par dérogation au premier alinéa de l’article L. 822-4 du code de la construction et de l’habitation, le bénéfice des aides personnelles au logement versées par la caisse de sécurité sociale de Mayotte peut être accordé ou maintenu même si le local est loué ou sous-loué en partie à des tiers. L’aide personnelle au logement peut exceptionnellement être versée même en l’absence du respect des exigences mentionnées à l’article L. 822-9 et au 3° de l’article L. 861-5 du même code. Les actions en recouvrement des prestations sociales indues sont suspendues jusqu’au 30 juin 2025. Cette échéance peut être reportée par décret dans les conditions prévues à la seconde phrase du premier alinéa du présent I. Par dérogation aux articles L. 232-2, L. 232-12, L. 241-3, L. 241-6 et L. 245-2 du code de l’action sociale et des familles, les bénéficiaires des droits et prestations énumérés au 2 du présent A pour lesquels l’accord sur ces droits et prestations expire entre le 14 décembre 2024 et le 31 décembre 2025 ou a expiré avant le 14 décembre 2024, sans que la demande de renouvellement de ce droit ou de cette prestation ait pu faire l’objet, à cette date, d’une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées prévue à l’article L. 146-9 du code de l’action sociale et des familles, bénéficient d’une prolongation de douze mois au maximum de la durée de cet accord à compter de la date de son expiration ou à compter du 14 décembre 2024 s’il a expiré avant cette date, sauf en cas de décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées ou, le cas échéant, du président du conseil départemental rejetant la demande de renouvellement ou modifiant le droit au cours de cette période. Cette période peut être renouvelée par décret, pour tout ou partie des droits ou prestations dus, en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales. 2. Sont concernés les droits et prestations suivants : personnalisée d’autonomie prévue à l’article L. 232-1 du code de l’action sociale et des b) La carte « mobilité inclusion » prévue à l’article L. 241-3 du même code ; c) La prestation de compensation du handicap prévue à l’article L. 245-1 dudit code affectée aux charges mentionnées aux 1°, 4° et 5° de l’article L. 245-3 du même code ; d) Les allocations prévues aux articles 35 et 35-1 de l’ordonnance n° 2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 ; d’éducation de l’enfant handicapé et ses compléments prévus à l’article 10-1 de l’ordonnance 2002-149 du 7 février 2002 relative à l’extension et la généralisation des prestations familiales et à la protection sociale dans le Département de f) Tous les autres droits ou prestations mentionnés à l’article L. 241-6 du code de l’action sociale et des familles relevant de la compétence de la commission mentionnée à l’article L. 146-9 du 3. En l’absence de décision de la commission mentionnée à l’article L. 146-9 dudit code, les décisions fixant pour l’année scolaire 2024-2025 les orientations et les mesures propres à assurer l’insertion scolaire mentionnées au 1° du I de l’article L. 241-6 du même code sont reconduites pour l’année scolaire 2025-2026. bénéfice des droits et prestations mentionnés au A du présent II peut être accordé même en l’absence de demande ou de production par leur potentiel bénéficiaire des pièces nécessaires pour apprécier son éligibilité, lorsque celui-ci est dans l’impossibilité de les fournir ou que la maison départementale des personnes handicapées ou l’équipe médico-sociale est dans l’incapacité de les traiter, à l’exception du certificat médical. Le présent B est également applicable aux demandes en cours d’instruction le 14 décembre 2024 lorsque les pièces fournies à l’appui de ces demandes étaient incomplètes. Le présent article est applicable sans préjudice de l’exercice par les organismes de leurs prérogatives en matière de contrôle et de lutte contre les fraudes ainsi que de poursuite du recouvrement des indus portant sur des prestations obtenues frauduleusement. Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport sur les disparités persistantes entre les montants des prestations sociales versés à Mayotte et ceux versés dans l’hexagone et les autres départements d’outre-mer. Ce rapport évalue l’impact de ces écarts sur le niveau de vie des Mahorais et propose un calendrier concerté d’alignement des prestations sociales sur celles de l’hexagone. Dans un délai d’un mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un bilan exhaustif de la catastrophe, incluant le nombre de personnes décédées, disparues, blessées et amputées lors du passage du cyclone Chido survenu dans la nuit du 13 au président. Nous allons maintenant examiner l’amendement déposé par le Gouvernement. article 2 président. L’amendement n° 1, présenté par le Gouvernement, est ainsi la deuxième phrase de l’alinéa 7, substituer aux les mots : La parole est à M. le ministre délégué. délégué. Cet amendement rédactionnel vise à substituer, à la deuxième phrase de l’alinéa 7, aux mots « cinquième alinéa », les mots « quatrième alinéa ». Il s’agit d’un amendement de coordination. président. Quel est l’avis de la commission ? La commission émet un avis favorable. président. Le vote est voix l’ensemble du projet de loi dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par l’amendement du Gouvernement, je vais donner la parole, pour explication de vote, à un représentant par groupe. La parole est à Mme Isabelle Florennes, pour le groupe Union Centriste. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, il y a de cela un peu plus d’une semaine, le Sénat adoptait à l’unanimité le projet de loi d’urgence pour Mayotte. Je ne reviendrai pas en détail sur les dispositions prévues dans le texte. Celui-ci prévoit un certain nombre d’assouplissements et de dérogations, en matière, par exemple, de commande publique, avec un unique objectif : accélérer la reconstruction de Mayotte et soutenir, dans l’attente, la population, alors que l’archipel a été détruit, il y a deux mois, par le passage du cyclone Chido. Ce texte, nous le savons tous, ne permettra pas de résoudre l’ensemble des problématiques de l’archipel. Son ambition est plus modeste : il s’agit uniquement de répondre aux dégâts immédiats provoqués par le passage du cyclone. Je forme donc le vœu que le projet de loi de refondation de Mayotte, annoncé par le Premier ministre François Bayrou et, à l’instant, par le ministre délégué, soit présenté au plus vite au Parlement, tant les enjeux sont grands et tant l’attente de la population se fait vive. Nous sommes aujourd’hui réunis pour examiner le texte de compromis résultant des travaux de la commission mixte paritaire. Je considère qu’il est satisfaisant et qu’il conserve une grande partie des apports du Sénat, plus particulièrement en ce qui concerne les articles délégués à la commission des lois. En ce qui concerne ainsi l’article 2, je me réjouis du maintien du dispositif introduit par le Sénat, qui prévoit que l’État ne pourra procéder à la reconstruction des écoles publiques de l’archipel qu’à la demande des communes. Cet apport de la Haute Assemblée garantira sans aucun doute le respect du principe de libre administration des collectivités territoriales. Ce dispositif a été complété en commission mixte paritaire, toujours dans l’optique de mieux assurer le respect des libertés locales, afin d’imposer le recueil de l’avis conforme des communes avant la construction de nouvelles écoles ou l’ouverture de nouvelles classes, ce dont je me satisfais également. Sur les articles relatifs à la commande publique, je tiens d’abord à souligner le maintien dans un article unique, introduit sur l’initiative du Sénat, de l’ensemble des dispositions visant à favoriser les petites entreprises mahoraises lors de l’attribution des marchés publics destinés à reconstruire Mayotte. Ces dispositions seront sans aucun doute source de clarté pour les acteurs locaux. Je me réjouis par ailleurs du non-rétablissement des mesures visant à limiter le recours à la sous-traitance dans le cadre des marchés publics conclus pour reconstruire l’archipel, qui avaient été supprimées par le Sénat. Ces dispositions auraient en effet eu pour effet de pénaliser les petites entreprises mahoraises, voire de les évincer des marchés publics. Ces sociétés ont en effet souvent accès à la commande publique par le biais de la sous-traitance. J’en viens enfin à la réécriture des dispositions tendant à favoriser les très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME) mahoraises dans l’attribution des marchés publics. Je me félicite du maintien de la rédaction du Sénat, à une modification près, qui vise à éviter le recours au règlement et donc à gagner du temps, pour permettre une mise en œuvre plus rapide du dispositif. Les mesures portées par ce projet de loi sont indispensables pour enclencher rapidement la reconstruction de Mayotte, dont la population est encore aujourd’hui confrontée à une situation difficile. Le texte qui nous est proposé est un bon compromis. Les membres du groupe Union Centriste le voteront. Enfin, je remercie Mme le rapporteur Micheline Jacques, ainsi que l’ensemble des services de nos commissions, dont le travail intense, ces derniers jours, a permis de parvenir à un accord sur ce texte. (Applaudissements délégué. Très bien ! M. Robert Wienie Xowie, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Wienie Xowie. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en mai 2018, à Nouméa, le président Macron déclarait : « La France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie » – « sans les outre-mer », dirais-je plutôt ! En effet, les territoires ultramarins font la grandeur, la fierté et la puissance de la Malheureusement, deux mois après le cyclone Chido, à Mayotte, et dix mois après les émeutes en Nouvelle-Calédonie, la solidarité peine à se manifester et l’urgence est toujours Ce sont ainsi 90 % des Mahorais qui se retrouvent sans toiture en pleine saison cyclonique. La population manque de tout. Les besoins primaires et vitaux ne sont pas satisfaits. Après avoir assisté à la destruction de leurs logements, les Mahorais font aussi face à des difficultés d’accès à l’eau, à la nourriture, à l’énergie et aux soins. Nous ne pouvons abandonner ce territoire. Il faut agir vite et de façon durable. Au nom de tout mon groupe, je rends hommage à toutes les personnes ayant fait preuve de solidarité envers les Mahorais sinistrés. Nous exprimons toutes nos condoléances aux proches des victimes et notre soutien aux personnes touchées, ainsi qu’à tous ceux qui leur portent secours. Mes chers collègues, alors que nous nous apprêtons à voter un projet de loi pour la reconstruction de Mayotte, nous le savons, il faudra faire beaucoup mieux qu’avant Chido. Il ne suffira pas de mener des opérations de destruction et d’expulsion massive des bidonvilles, comme a pu le faire l’ancien ministre de l’intérieur ou encore – c’est malheureusement ce qui est proposé dans ce texte – de conditionner l’achat de tôles à la présentation d’une carte d’identité française. Pour reconstruire Mayotte de façon durable, il sera indispensable non seulement de reconstruire les habitats détruits, mais également de construire plusieurs centaines de milliers de logements pour les Mahorais qui peuplent ces bidonvilles. Il y va de la dignité et de la vie de ces personnes, qu’elles possèdent ou non des papiers. Ou la dignité humaine vaut pour tout le monde, ou elle ne vaut pour personne. Rappelons-le, à Mayotte, avant le cyclone, plus du tiers des logements étaient des habitats de fortune, majoritairement en tôle. Mayotte est le département le plus pauvre de France. Quelque 84 % des Mahorais vivent sous le seuil de pauvreté, tandis que le taux de chômage atteignait 37 % en 2023, soit un taux cinq fois plus élevé qu’à l’échelle nationale. L’île est considérée comme un territoire de seconde zone. Le Smic horaire brut n’y atteint que 8,98 euros, contre 11,88 euros dans le reste de la France. Les prestations sociales sont bien en deçà de celles qui sont versées dans l’Hexagone : le montant du RSA et celui de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) y sont ainsi deux fois moins élevés que dans le reste du pays. Les établissements scolaires n’étant pas adaptés aux besoins de la population, nombreux sont les élèves qui ont cours uniquement sur des demi-journées, par rotation. Les conséquences sur l’éducation d’une population âgée de moins de 20 ans à plus de 55 % sont graves. C’est pourtant là que se prépare l’avenir de Aussi, mes chers collègues, il revient au Sénat de ne pas tomber dans le piège de la division et de garantir à chacun la dignité. En tant que Kanak, je connais trop bien cette facilité que sont le mépris et l’ignorance depuis l’Hexagone. Mon peuple en a payé un lourd tribut. Ce drame horrible nous permet de reconstruire Mayotte sur des bases solides et plus égalitaires. Ne souillons pas cet espoir par de la xénophobie stérile. Soyons à la hauteur des enjeux de l’Histoire. Réparons le passé et préparons l’avenir. Mes chers collègues, malgré ces réserves, ces mises en garde et l’insuffisance de ce projet de loi, nous voterons ce texte. Oléti ! sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST, ainsi que sur des travées du groupe UC.) Mme Antoinette Guhl, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. « Vous êtes chez vous, la nuit, à la campagne. À quelques kilomètres de là éclate un cataclysme naturel, une catastrophe naturelle, soit l’incendie, soit l’inondation. « Des hommes sont là, des femmes sont là, des enfants sont là qui fuient à travers champs, demi-nus, tremblant déjà de froid, menacés par la faim. « Votre maison est peut-être déjà pleine, c’est possible, mais quand ils frappent à votre porte, vous la leur ouvrez et vous ne leur demandez pour cela ni leurs pièces d’état civil, ni leur casier judiciaire, ni leur certificat de « Il y a là un devoir d’humanité élémentaire, je dirais presque, si les mots n’avaient pas l’air de jurer ensemble, d’humanité animale. « Naturellement, ces malheureux ne pourront pas rester toujours là, c’est entendu. « Naturellement, il faudra trouver des solutions ayant un caractère de stabilité et de durée, mais enfin pour l’instant, en attendant qu’eux-mêmes ailleurs trouvent un gîte plus sûr et plus durable, comment allez-vous leur refuser l’asile d’une nuit ? » Ces mots ne sont pas de moi. Ils ont été prononcés par Léon Blum, le 26 novembre 1938, lors du banquet du congrès national de la Ligue internationale contre le racisme et Quel humanisme ! Monsieur le ministre, vous qui avez une haute opinion de la chose publique, de la République et de l’humanisme, pourquoi nous soumettez-vous un projet de loi qui en est Notre humanisme s’exprime au travers de notre manière de traiter l’autre. Je veux insister sur l’article 4 bis. Nous en avons longuement parlé dans cet hémicycle. Comment accepter de voter un texte qui conditionne l’achat de matériaux de construction, même s’il s’agit de tôles, à la présentation d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile ? Les registres d’identité et d’adresse ne font pas partie de notre identité écologiste. L’obligation de justifier d’une adresse pour construire ou reconstruire son habitat après un cyclone ne correspond ni à notre vision de l’égalité ni à notre conception de l’humanisme. Notre humanisme s’exprime également par la manière dont nous traitons nos enfants. À Mayotte, plus de la moitié des élèves suivent un enseignement en rotation et seulement deux jours par semaine. Quelle réponse apporte ce projet de loi ? Il ne prévoit rien pour garantir aux enfants un repas le midi, rien pour les plus de 6 000 enfants non scolarisés. Dans quelle ville, dans quel village de l’Hexagone une telle situation serait-elle acceptée ? Nulle part ! Mais à Mayotte, c’est La République, une et indivisible, peut donc se diviser. Vous faites ainsi de Mayotte un territoire où l’on déroge aux droits et aux valeurs d’égalité et de fraternité. Notre humanisme s’exprime aussi au travers de la protection du vivant et de notre biodiversité. Les outre-mer représentent 80 % de la biodiversité française. L’archipel de Mayotte est un patrimoine naturel d’exception, terrestre comme marin : avec 6 150 espèces, dont 385 sont protégées, ce territoire est un haut lieu de la biodiversité. Quelles mesures ce texte prévoit-il pour protéger cette richesse exceptionnelle qui est la nôtre ? Rien, ou si C’est normal, me direz-vous : ce texte est fait pour permettre la reconstruction. Oui, nous allons reconstruire, il le faut. Mais la reconstruction ne peut se faire au détriment de la protection du vivant, sans anticiper les aléas climatiques futurs ni intégrer un nouveau paradigme en matière d’impact énergétique et climatique. Alors nous nous sommes beaucoup questionnés. Allons-nous voter ce texte si imparfait, nous qui refusons profondément de cautionner un projet qui manque de cœur, d’humanité et de vision Nous le voterons malgré tout, pour vous donner les moyens de répondre à l’urgence. Cependant, nous attendons, avec exigence, un plan efficace pour les Mahorais, qui respecte nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. sur les travées des groupes GEST, SER, CRCE-K et RDSE.) Poncet Monge. Bravo ! M. Saïd Omar Oili, pour le groupe Socialiste, Écologiste et sur les travées du groupe SER. Phinera-Horth applaudit également.) nous sommes arrivés, près de deux mois après le cyclone Chido, à la fin du parcours parlementaire de ce projet de loi d’urgence, tant attendu par les Mahorais. Il faut relativiser le caractère urgent de ce texte alors que les contours de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte, bras armé de la reconstruction, seront délimités par voie d’ordonnance dans les trois mois suivant l’adoption du texte. Cependant, nous avons bien pris note de l’engagement du Gouvernement de mettre en œuvre une véritable concertation avec les élus sur le contenu de cette ordonnance stratégique pour la suite du redressement de notre archipel. Un proverbe de bon sens illustre l’importance de la gouvernance : un arbre planté de travers ne pousse jamais droit ! Nous relayons les avis unanimes des élus mahorais, qui exigent une concertation sur les textes qui définiront en grande partie les conditions de la gouvernance de la reconstruction de ce territoire meurtri par le cyclone Chido et la tempête tropicale Dikeledi. Les mesures concernant les acteurs économiques et sociaux sont très attendues par la population mahoraise. En effet, les crises Chido et Dikeledi ont traumatisé tout notre archipel, et le sentiment d’abandon est très largement répandu chez les Mahoraises et Mahorais. Afin d’éviter que le fossé entre l’Hexagone et notre archipel ne s’agrandisse, il faut impérativement que l’État tienne ses promesses. La population ne supporte plus les effets d’annonce sans lendemain et les plans qui s’accumulent sans suivi ni évaluation. La solidarité qui s’est exprimée dans notre pays au travers des dons des collectivités locales et des associations en faveur de Mayotte démontre l’attachement de la France à cet Au nom de mes compatriotes, je remercie tous mes collègues sénatrices et sénateurs qui ont organisé des actions et relayé les messages de solidarité des collectivités territoriales. (Applaudissements Jean Rochette. Merci ! Omar Oili. Je me rendrai dans quelques jours dans le département du Morbihan, accompagné de ma collègue Audrey Bélim, pour une soirée avec les associations mahoraises, sur l’initiative – excellente – de notre collègue Simon Uzenat. La semaine dernière, j’ai assisté au départ d’un conteneur de la ville de Saint-Denis pour Mayotte. L’ONG humanitaire Outre-mer-solidarités-catastrophes avait collecté des tonnes de produits essentiels pour la population mahoraise. Cette loi d’urgence est une première étape. Notre groupe votera ce texte, même s'il voulait des mesures plus fortes dans certains domaines. La discussion sur le fond de la reconstruction – je préfère pour ma part le terme « construction » – de Mayotte aura lieu lors de l’examen du projet de loi programmation. Il faudra aussi, très concrètement, que le budget alloué à cette construction soit clairement identifié. Comme cela a été le cas après le cyclone Hugo en Guadeloupe, il faudrait disposer d’un fonds interministériel regroupant toutes les interventions des différents ministères. Ce dispositif permettrait de suivre tous les financements affectés à la construction de Mayotte. De surcroît, les élus locaux et les parlementaires bénéficieraient d’éléments tangibles sur les moyens et d’une meilleure visibilité sur les réalisations concrètes. Enfin, nous serons très vigilants sur l’application des mesures prévues dans cette loi d’urgence. Nous ferons un point mensuel sur leur mise en œuvre et nous alerterons le Gouvernement sur les retards et les difficultés qui surviendraient. En effet, si nous voulons reconstruire, voire construire une relation de confiance entre la population mahoraise et les autorités, il est essentiel que les mesures que nous votons, surtout en urgence, se concrétisent sur le terrain. Nous resterons fidèles à la devise que tous les Mahorais connaissent et qui constitue un emblème de notre relation avec les autorités nationales : Ra Hachiri, en shimaoré ; nous sommes vigilants, en français. Enfin, je salue la présence dans nos tribunes de l’équipe de basket de Mayotte. Malgré les difficultés que traverse notre territoire, ces joueurs participeront aux huitièmes de finale de la Coupe de France. Quoi qu’il arrive, la vie continue toujours à Mayotte. Ra Hachiri, nous sommes vigilants ! M. Daniel Chasseing, pour le groupe Les Indépendants – avant d’en venir au projet de loi d’urgence pour Mayotte, je rappelle que les chambres d’agriculture ont été fondées en 1924… (Sourires.) Jean Rochette. Bravo ! Chasseing. … par une loi soutenue par Joseph Faure, premier sénateur paysan. Il était corrézien ! (Nouveaux Il y a trois jours, la CMP sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte parvenait à un accord. Notre vote, qui suit celui de l’Assemblée nationale hier, permettra l’adoption définitive de ce texte. Il faudra aller vite, car ce texte est très attendu. Surtout, les mesures qu’il contient sont indispensables et nécessaires, car la situation à Mayotte est effrayante. Nous parlons en effet de l’une des catastrophes naturelles les plus graves qu’a connues notre pays depuis près d’un siècle. On dénombre 39 morts et plus de 4 000 blessés. Les maisons de centaines de milliers de personnes ont été détruites, les entreprises et l’agriculture ravagées, l’hôpital, l’aéroport, les routes, la préfecture ou encore les établissements scolaires endommagés. De nouveau, nous tenons à adresser toutes nos pensées aux victimes du cyclone et à leurs familles. Reconstruire, vite et bien, c’est la priorité pour le territoire mahorais, qui doit se relever. L’île a déjà commencé à faire face à ce défi avec résilience et nous devons continuer de l’accompagner au mieux. Reconstruire vite, c’est tout l’objet de ce texte, qui instaure de nombreuses dérogations au droit commun en matière d’urbanisme. Elles permettront, notamment, de simplifier les procédures, de raccourcir certains délais et d’assouplir les règles des marchés publics. C’est indispensable pour avancer. Nous estimons par ailleurs que pour bien reconstruire, ce texte va dans le bon sens, les conclusions de la CMP reprenant les apports, nécessaires, du Sénat. Le projet de loi assure ainsi la représentation des maires dans le conseil d’administration du nouvel établissement public chargé de la coordination des travaux de reconstruction. Comme vous, madame le rapporteur, nous pensons que la réussite de la reconstruction passera par l’association étroite des élus locaux. Les propriétaires pourront en outre bénéficier d’un prêt à taux zéro pour réhabiliter leur logement, dans la limite de 50 000 euros. Par ailleurs, le texte conserve la faculté pour le Gouvernement d’agir par ordonnances afin de lutter contre les bidonvilles. C’est indispensable. Si l’on ne veut plus revoir les images désastreuses des ravages causés par le cyclone Chido, nous ne devons plus laisser 100 000 personnes vivre dans ces habitats de Ce texte n’oublie pas les plus précaires ni les entreprises. Tout doit être fait pour que la situation économique et sociale de l’archipel ne s’effondre pas de manière Vous avez cité des avancées, monsieur le ministre. Plusieurs mesures permettront en effet à de nombreuses personnes de bénéficier, temporairement, du renouvellement automatique de certaines prestations sociales et des allocations chômage jusqu’au 30 juin 2025. De plus, le recouvrement des cotisations et contributions sociales dues depuis le passage du cyclone par les entreprises et les travailleurs indépendants sera temporairement suspendu. Nous avons eu l’occasion de le dire, ce projet de loi est un texte d’urgence qui n’a pas vocation à régler les problèmes structurels de Mayotte, lesquels sont largement antérieurs au passage du cyclone. Ces difficultés sont aussi nombreuses que profondes : difficultés d’accès à l’eau et aux soins, chômage, pauvreté, immigration illégale massive… Prouvons aux Mahorais que nous les avons entendus et que nous allons enfin agir sur ces sujets qui rongent le territoire depuis trop J’entends souvent rappeler, à juste titre, que les outre-mer, c’est la France. Mayotte, c’est la France. Mais cette année, monsieur le ministre, mes chers collègues, au-delà des mots, il nous faudra agir, et vite, pour le prouver. Notre groupe votera évidemment ce texte. sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Mme Dominique Estrosi Sassone, pour le groupe Les Républicains. deux mois après le cataclysme qui a frappé Mayotte, nous arrivons aujourd’hui au terme de l’examen parlementaire de ce texte d’urgence et de reconstruction. Élaboré en quelques jours, puis présenté par le Gouvernement début janvier, ce projet de loi a été transmis le 22 janvier au Sénat, où nous avons tous eu à cœur de le faire aboutir le plus rapidement possible. Nous le devions à nos compatriotes mahorais. Je me réjouis donc que la commission mixte paritaire réunie lundi dernier sur le texte soit parvenue à un Je tiens très sincèrement à remercier les rapporteurs, Micheline Jacques, rapporteur au fond de la commission des affaires économiques, Christine Bonfanti-Dossat, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales, et Isabelle Florennes, rapporteure pour avis de la commission des lois, qui ont effectué un travail essentiel sur un texte technique, dans des délais très courts. Le compromis auquel elles sont parvenues avec l’Assemblée nationale préserve la plupart des acquis du Sénat, notamment l’association des acteurs locaux, chère à notre assemblée. Je tiens, à ce sujet, à souligner le travail accompli par Micheline Jacques, qui s’est rendue sur place, à Mayotte. Son expérience de terrain a été précieuse pour enrichir le texte, de même que celle de nos collègues sénateurs de Mayotte, que je salue, Salama Ramia et Saïd Omar Oili, dont je connais l’engagement pour ce territoire. Le Sénat a eu à cœur d’aller au-delà de la reprise des mesures issues des ordonnances de reconstruction qui ont suivi les émeutes urbaines de l’été 2023. Certaines dispositions ne pouvaient en effet pas s’appliquer de la même manière à Mayotte en matière d’urbanisme et de construction. Je rappelle en effet que deux tiers des constructions y ont été réalisés sans autorisation et que les habitations de fortune y représentent près d’un tiers du parc de logements. C’est également la raison pour laquelle nous saluons le fait que ce texte inclue dans le champ de l’habilitation du Gouvernement à légiférer par ordonnances des mesures pour favoriser la lutte contre l’habitat illégal à Mayotte, celui-ci étant, nous le savons tous, un véritable fléau. Face à un cyclone qui a dévasté les logements, les outils de production, les infrastructures et les services publics, le contexte économique particulièrement dégradé a justifié l’adoption de mesures de soutien financier aux ménages et aux entreprises. Le Gouvernement a notamment instauré un prêt à taux zéro ad hoc pour la reconstruction et la réhabilitation des logements, que nous avons naturellement conservé. En prenant en compte les spécificités du territoire mahorais, nous sommes parvenus à un texte opérationnel qui porte des mesures concrètes et adaptées aux réalités du terrain. Nous ne pouvons que nous en féliciter. Il faut maintenant entrer dans le temps long de la reconstruction. À cet égard, je salue l’annonce par M. le ministre d’État d’un projet de loi de programmation pour Mayotte dans les prochaines semaines. Au-delà du cyclone Chido, qui les a mis rudement à l’épreuve, les Mahorais font face à des difficultés structurelles que nous connaissons bien, au premier rang desquelles figure Le volet institutionnel et régalien de ce projet de loi de programmation sera sans doute essentiel. Pour autant, monsieur le ministre, je vous invite à ne pas négliger le volet économique. Des mesures pérennes et structurantes d’adaptation sont très attendues par les acteurs économiques locaux. Je pense notamment à la prise en compte des contraintes de l’insularité pour le développement de l’offre de logements abordables à Mayotte, structurellement insuffisante, ainsi qu’aux nécessaires mesures de soutien au tissu industriel et agricole local afin de favoriser le développement économique de l’archipel. Une délégation de la commission des affaires économiques se rendra à Mayotte à la fin du mois de mars. Ce déplacement est à notre sens essentiel pour préparer l’examen de ce texte au plus près du territoire, en concertation, bien sûr et toujours, avec les acteurs locaux. Mes chers collègues, en attendant ce second temps parlementaire, l’approbation large et sans ambiguïté de ce projet de loi d’urgence est nécessaire pour apporter le plus rapidement possible de premières réponses concrètes aux Mahorais. Pour toutes ces raisons, le groupe Les Républicains approuvera les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte. Républicains, RDSE et INDEP.) Mouiller. Bravo ! Mme Samantha Cazebonne, pour le groupe Rassemblement des démocrates, Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 14 décembre dernier, Mayotte a été frappée par le cyclone Chido, un événement d’une violence sans précédent dans ce département français de l’océan Indien. Ce drame humain et matériel a mis à l’épreuve notre capacité collective à répondre sans délai à l’urgence et à poser les bases d’une reconstruction durable de Mayotte. Face à l’ampleur de la catastrophe, il était de notre responsabilité de doter Mayotte d’un cadre législatif adapté à une reconstruction à la fois efficace et pérenne, respectueuse des réalités locales, des attentes des élus et de nos compatriotes mahorais. C’est dans cet esprit que députés et sénateurs ont travaillé au sein de cette commission mixte paritaire pour aboutir à un texte équilibré et pragmatique. Au-delà de l’urgence, ce projet de loi contient déjà des réponses aux défis auxquels Mayotte fait face. Je tiens à saluer l’engagement de l’ensemble des parlementaires, ainsi que les apports précieux de ma collègue de groupe, Salama Ramia, actuellement à Mayotte, qui a relayé les attentes et les inquiétudes des Mahoraises et des Mahorais avec force et Ce projet de loi repose sur plusieurs piliers essentiels. Il prévoit tout d’abord la création d’un établissement public dédié à la reconstruction qui garantit une mobilisation forte de l’État tout en associant étroitement les élus locaux et les acteurs économiques de Mayotte. Il prévoit ensuite des assouplissements réglementaires pour accélérer la reconstruction, notamment des dérogations en matière d’urbanisme, d’accès aux matériaux et de commande publique en faveur des entreprises locales. Ces mesures visent à éviter les lourdeurs administratives qui pourraient freiner la relance tout en préservant un cadre rigoureux et transparent. Ce texte ne se limite toutefois pas aux infrastructures, il apporte un soutien direct aux Mahorais sinistrés par la suspension des cotisations sociales, la prolongation des droits aux allocations et des dispositifs fiscaux adaptés. Nous savons que la reconstruction ne peut se faire sans un accompagnement fort des familles et des entreprises durement touchées par la catastrophe. Je veux ici souligner le travail de solidarité et de dialogue qui a marqué cette commission mixte paritaire. Plusieurs points ont suscité des débats nourris, notamment l’implantation des locaux de services publics ou encore l’inscription des aides sociales et fiscales dans le temps. Ces échanges ont enrichi le texte et ont permis d’aboutir à des décisions équilibrées prenant en compte les réalités du terrain tout en évitant les écueils d’une approche purement dogmatique. Mayotte ne saurait pourtant être condamnée à l’urgence permanente : ce texte ne constitue qu’une première pierre et doit s’articuler avec la loi de programmation Mayotte debout, laquelle est très attendue. Celle-ci devra aller encore plus loin et traiter en profondeur des problématiques structurelles : la régularisation foncière, l’accès à l’eau, l’éducation, au plus proche du quotidien de nos concitoyens mahorais. Mayotte n’a pas besoin d’une vision hors sol, il lui faut une politique ancrée dans ses réalités. La situation a atteint un point de saturation et nos décisions doivent être à la hauteur des défis. Mayotte n’est pas seule. C’est donc avec conviction que nous voterons ce texte, en ayant collectivement la volonté de reconstruire un territoire plus solide, plus juste et plus digne pour les Mahoraises et les Mahorais. M. Jean-Marc Ruel, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE. – après les mesures d’urgence prises au lendemain du cyclone Chido, l’adoption de ce projet de loi est une nouvelle étape décisive et très attendue par Mayotte et ses habitants. Le groupe du RDSE votera, comme lors du scrutin précédent, les conclusions de la commission mixte paritaire. Tout au long de la discussion parlementaire, le Sénat s’est assuré que ce texte serait le plus possible élaboré à partir des besoins des Mahorais, et pour cause : la copie initiale du Gouvernement ne nous paraissait pas répondre pleinement à cette exigence. L’approche technocratique et verticale qui était privilégiée dans un texte rédigé à la hâte risquait de viser à côté de l’essentiel : refonder durablement Mayotte. Pour atteindre cet objectif, les acteurs locaux doivent être dûment associés à cette refondation, sans quoi la prise en compte des intérêts des Mahorais ne saurait être pleinement garantie. La période de reconstruction qui s’ouvre doit aussi être l’occasion de repenser le dialogue entre la métropole et l’île. C’est en ce sens que la commission mixte paritaire a conservé dans son texte plusieurs mesures adoptées par le Sénat, afin que la reconstruction se fasse davantage en concertation avec les élus locaux. J’ai ainsi à l’esprit l’article 1er, qui renforce la représentation des collectivités locales dans la gouvernance du nouvel établissement public chargé de la reconstruction, dont la présidence est confiée par ailleurs au président du conseil départemental de La reconstruction de l’île prendra du temps, c’est certain, et elle sera complexe, tant Mayotte accumule des difficultés structurelles depuis de nombreuses années : désordre foncier, pauvreté endémique, chômage élevé, pour n’en citer que quelques-unes. Face à ce constat, le prolongement du dispositif relatif à la protection des entreprises et aux prestations sociales introduit par le Sénat est une réponse, certes temporaire, mais plébiscitée par les acteurs locaux. Sur la fiscalité, la discussion dans notre assemblée a permis d’introduire des dispositifs très attendus par les habitants, comme la création d’un prêt à taux zéro pour la reconstruction et l’extension de l’exonération de la taxe générale sur les activités polluantes à tous les Le texte issu de la commission mixte paritaire conserve l’équilibre trouvé au Sénat entre urgence et respect des libertés locales. Dans cet esprit, l’article 3, qui dispense d’autorisation d’urbanisme certaines constructions temporaires, a été réintroduit au Sénat dans une forme juridique plus sécurisée et son utilisation a été élargie aux écoles et aux bureaux administratifs. Ce faisant, le législateur apporte une réponse adaptée et proportionnée au besoin de reloger les habitants sinistrés et d’assurer la continuité des services publics. Monsieur le ministre, mes chers collègues, les débats que nous avons eus tout au long de l’examen de ce texte démontrent que la refondation de Mayotte doit reposer sur une discussion parlementaire exigeante. Le dialogue, l’écoute et l’association des acteurs mahorais sont les clés de réussite pour construire une voie de sortie apaisée pour l’île. Je forme le vœu, au nom du groupe du RDSE, que nous gardions cet esprit dans les prochains mois, lorsque nous débattrons de nouveau de l’avenir de Mayotte, en abordant un panel de sujets plus larges et plus sensibles. sur les travées des groupes RDSE, SER et RDPI.) aux voix l’ensemble du projet de loi d’urgence pour Mayotte dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par l’amendement précédemment adopté par le Sénat. (Le projet de loi est adopté définitivement.) – (Applaudissements.) président. Mes chers collègues, l’ordre du jour de ce matin étant épuisé, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente. La séance est suspendue. séance, suspendue à douze heures dix, est reprise à quatorze heures trente, sous la présidence de des dispositifs électroniques de vapotage à usage unique appelle la discussion des conclusions de la commission mixte paritaire discussion de la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique (texte de la commission n° 263, rapport n° 262). La parole est à M. le rapporteur. président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique a été votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale le 4 décembre 2023, puis au Sénat le 7 février 2024. La navette parlementaire, pourtant engagée dans le cadre d’une procédure accélérée, aura duré plus d’un an. Le 9 juin dernier, la dissolution de l’Assemblée nationale rendait en effet caducs les travaux d’une première commission mixte paritaire convoquée le 21 mars 2024. La lecture de ses conclusions a dû être différée, car il nous a fallu attendre l’avis de la Commission européenne, saisie sur le fondement de la directive sur les produits du tabac de 2014, rendu le 25 septembre 2024. Une nouvelle CMP, situation inédite pour un même texte sous la Ve République, a été convoquée le 23 janvier dernier. Si la Commission européenne n’a pas validé l’ensemble des dispositions qui lui étaient soumises, sa décision constitue une victoire dont nous pouvons collectivement nous féliciter. Nous l’avons emporté grâce à un argumentaire précis démontrant le caractère justifié, nécessaire et proportionné de l’interdiction des puffs. Ce succès permet désormais à la France de devenir le deuxième État européen, après la Belgique, à interdire la commercialisation de ces produits sur son territoire. La protection de la santé publique, particulièrement celle des jeunes, et la préservation de l’environnement ont constitué les enjeux de ce texte, qui nous invite à agir pour combattre la banalisation du tabagisme. Des données objectives plaident en faveur de l’entrée en vigueur de l’interdiction des puffs : alors même que la loi proscrit la vente aux mineurs, 15 % des adolescents âgés de 13 ans à 16 ans déclarent en avoir déjà consommé et, parmi eux, 47 % indiquent avoir commencé leur initiation à la nicotine par ce biais. La Commission européenne a d’ailleurs relevé l’augmentation alarmante du nombre de cigarettes électroniques jetables entrant sur le marché français : la part de ces seuls produits a connu une augmentation impressionnante en valeur d’environ 7 000 % entre 2017 et 2022 ! Nous avons également largement documenté les caractéristiques de ce marché, qui cible sans vergogne les jeunes à l’aide d’un marketing décomplexé et au mépris de la loi. Il est par ailleurs urgent de mettre un terme à l’amoncellement irresponsable de déchets polluants, dangereux, consommateurs de métaux rares et, comme si cela ne suffisait pas, presque impossibles à recycler. Sans doute avons-nous été trop ambitieux dans le dispositif que nous imaginions, puisque la Commission européenne a rejeté notre proposition d’élargir la définition de l’usage unique aux dispositifs à batterie non rechargeable. Les auditions menées nous avaient pourtant sensibilisés à l’inventivité des industriels pour créer de nouveaux produits et contourner le cadre législatif et réglementaire en vigueur. Sur ce point, la CMP du 23 janvier dernier a modifié le texte conformément à l’avis de la Commission pour en sécuriser les dispositions et prévenir tout contentieux. Face aux évolutions du marché du tabac et de ses dérivés, qui tendent à séduire de nouveaux consommateurs, nous devons demeurer vigilants pour adapter sans cesse notre arsenal juridique. C’est à cela que nous pouvons œuvrer avec ce texte. Par ailleurs, la révision de la directive européenne sur les produits du tabac constitue également un enjeu essentiel pour faire progresser la lutte contre le tabagisme. La France doit s’employer à peser sur les négociations en faveur d’une réglementation plus protectrice des usagers. Pour conclure, le texte soumis à votre examen est le fruit d’un travail de plusieurs mois, patiemment consolidé ; il traduit une profonde convergence de vues entre nos deux assemblées. C’est l’occasion pour moi de saluer notre collègue ancienne députée à l’origine de cette proposition de loi et la qualité de nos relations avec le rapporteur de l’Assemblée Je tiens à remercier l’ensemble des collègues qui ont contribué à ce travail, sans oublier les services de la commission. Ce texte est un acte fort qui permet de contribuer à l’objectif de parvenir à une première génération sans tabac. Je souhaite désormais qu’il puisse entrer en vigueur dans les meilleurs délais. M. le ministre délégué chargé des relations avec le relations avec le Parlement. Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires sociales, monsieur le rapporteur, dont je tiens à souligner l’éclectisme des qualités de législateur, de la mine de Saint-Avold aux puffs, je suis très heureux de vous retrouver aujourd’hui pour l’ultime étape du chemin parlementaire de ce texte visant à interdire les cigarettes électroniques jetables ou à usage unique, plus connues sous leur surnom de puffs. L’aboutissement de cette proposition de loi fait honneur au travail parlementaire dans ce qu’il a de meilleur. Je commencerai donc par saluer l’esprit transpartisan qui nous a conduits jusqu’ici, permettant l’adoption à l’unanimité de ce texte par l’Assemblée nationale en première lecture, puis de nouveau la semaine passée, et je l’espère ici encore dans quelques Preuve est faite que, dès lors qu’il s’agit de légiférer sur des produits ou des comportements qui nuisent à notre jeunesse, à notre santé, à notre environnement, nous savons nous retrouver au-delà des clivages pour avancer ensemble. Cette mobilisation collective n’a pas fléchi durant un processus législatif qui aura duré en tout plus de deux ans. C’est long, je le concède, mais il était notamment indispensable de passer par l’étape de la notification à la Commission européenne et de recueillir son feu vert pour assurer la sécurité juridique et l’applicabilité du texte. C’est chose faite depuis le 25 septembre dernier et l’on voit le bout du chemin, car après votre vote, la loi sera promulguée dans les prochaines semaines. Il s’agit d’une belle victoire et nous pouvons collectivement prendre quelques instants pour nous en réjouir et nous féliciter du travail accompli. Mesdames, messieurs les sénateurs, cette nouvelle loi est importante, car elle constitue une étape supplémentaire vers l’avènement d’une génération débarrassée du tabac, qui est un objectif central du programme national de lutte contre le tabac. C’est un ministre à la santé cardiaque précaire qui vous le dit, car il s’agit bien de cela : lutter contre les addictions, lutter contre le tabagisme, faire diminuer le chiffre terrible de 200 morts par jour causés par le tabac. Il y a encore peu de temps, ce combat ciblait exclusivement, ou presque, la cigarette, sur laquelle l’effet des années de politique publique volontariste a porté ses fruits puisque l’usage du tabac est aujourd’hui en nette baisse chez les jeunes. Ce désamour de la jeune génération pour la cigarette est très positif, mais les usages évoluent et les pratiques et les produits se sont multipliés, au premier rang desquels la puff, bon marché, accessible et prête à consommer. Elle cible les adolescents, lycéens et même collégiens, à grand renfort de marketing, notamment sur les réseaux sociaux. Or, comme l’a rappelé l’Académie nationale de médecine, il s’agit d’un piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents. Suivant le sens contraire de la cigarette, la puff a ainsi très vite gagné une popularité inquiétante jusque chez les très jeunes. Elle n’est pourtant ni un moindre mal ni un outil de sevrage : son taux de nicotine pouvant aller jusqu’à vingt milligrammes par millilitre ouvre la voie à une forte dépendance, ainsi que l’a souligné le Haut Conseil de la santé publique dans un avis relatif aux cigarettes électroniques de 2021. La puff crée également une accoutumance aux gestes de fumer. La même étude de l’Alliance contre le tabac (ACT) pointait que, parmi les adolescents l’ayant expérimenté, près de la moitié ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce dispositif et son effet passerelle. Certains pays nous ont précédés dans l’interdiction et je suis heureux que nous rejoignions désormais très prochainement nos voisins belges. De l’autre côté du globe, la Nouvelle-Zélande a également franchi le pas. L’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Irlande s’acheminent à leur tour vers sa proscription. Au-delà de l’aspect sanitaire, je tiens à souligner que la cigarette électronique jetable est un véritable fléau environnemental, en parfaite contradiction avec l’esprit de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire et toutes les initiatives visant à en finir avec la surconsommation de matières premières comme avec l’usage unique. Constituées de plastique, d’une batterie au lithium, de sels de nicotine contenant des traces de métaux lourds, les puffs produisent un nouveau déchet extrêmement complexe, mal collecté et difficilement recyclable. C’est sur ce double fondement que lesdites cigarettes électroniques à usage unique sont déjà interdites sur un territoire de la République, la Nouvelle-Calédonie, depuis Pour l’ensemble de ces raisons, le Gouvernement a toujours soutenu et continue de soutenir avec conviction l’interdiction de ces produits. Mesdames, messieurs les sénateurs, nous avons déjà dit combien nous nous réjouissions de cette première étape collective importante. Si celle-ci doit susciter notre enthousiasme quant à notre capacité à avancer efficacement sur ces sujets, nous ne devons pas pour autant baisser la garde : les industriels et les fabricants redoublent d’inventivité et d’imagination pour proposer toujours plus de nouveaux produits à un rythme soutenu. Nous ne devons pas nous laisser doubler. Nous croyons au principe de précaution face à cette valse de dispositifs novateurs. Parce que nous refusons de prendre le moindre risque, même potentiel, avec la santé de la population et de notre jeunesse, nous devons continuer d’avancer avec vous sur d’autres sujets, comme les sachets de nicotine ou le protoxyde d’azote. Sur ces sujets, un texte sera prochainement soumis au Sénat. C’est à nous, au Gouvernement, et à vous, parlementaires, de garder une longueur d’avance. Nous savons que nous pouvons compter sur vous, avec l’appui essentiel des associations, véritables vigies qui sont souvent les premières à nous alerter face à des phénomènes émergents. Nous les remercions de leur travail et de leur mobilisation sans faille. sur les travées des groupes UC et rapporteur applaudit également.) à usage unique I. – La troisième partie du code de la santé publique est ainsi modifiée : l’article L. 3513-5, il est inséré un article L. 3513-5-1 ainsi rédigé : interdites la détention en vue de la vente, de la distribution ou de l’offre à titre gratuit, la mise en vente, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit des dispositifs électroniques de vapotage mentionnés au 1° de l’article L. 3513-1, pré-remplis avec un liquide et ne pouvant être remplis à nouveau, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable. Cette interdiction ne s’applique pas aux cartouches. » ; a) Au premier alinéa, au début, les mots : « Les dispositifs électroniques de vapotage jetables, » sont supprimés et, après le mot : « recharge », sont insérés les mots : « des dispositifs électroniques de vapotage » ; b) Au deuxième alinéa, les mots : « de dispositifs électroniques de vapotage jetables, » sont supprimés et la première occurrence du mot : « les » est remplacée par le mot : « de » ; l’article L. 3513-15, les mots : « des dispositifs électroniques de vapotage jetables et » sont 4° Le chapitre III du titre Ier du livre V est complété par une section 3 intitulée : « Dispositions diverses » et comprenant l’article L. 3513-19 ; 5° Au premier alinéa des articles L. 3515-1 et L. 3515-2, les mots : « , L. 3513-5 et L. 3513-6 » sont remplacés par les mots : « et L. 3513-5 à 5° bis Après l’article L. 3515-2, il est inséré un article L. 3515-2-1 A ainsi rédigé : agents mentionnés à l’article L. 511-3 du code de la consommation sont habilités à rechercher et à constater les infractions aux articles L. 3513-4, L. 3513-5-1, L. 3513-7, L. 3513-8, L. 3513-9, L. 3513-15, L. 3513-16, L. 3513-17 et L. 3513-18 du présent code, ainsi qu’aux mesures réglementaires prises pour l’application de ces dispositions. « À cet effet, ils disposent des pouvoirs prévus au dernier alinéa du I de l’article L. 511-22 du code de la 6° Le I de l’article L. 3515-3 est ainsi modifié : a) Au premier alinéa, le mot : « punie » est remplacé par le mot : a bis) Au premier alinéa du 12°, les mots : « des dispositifs électroniques de vapotage jetables, » sont supprimés et, après le mot : « recharge », sont insérés les mots : « des dispositifs électroniques de vapotage » ; après la première occurrence du mot : « de », sont insérés les mots : « fabriquer, détenir en vue de la vente, de la distribution ou de l’offre à titre gratuit, mettre en vente, » et, après le mot : « vapotage », la fin est ainsi rédigée : « en méconnaissance de est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Les articles L. 3513-5-1, L. 3513-7, L. 3513-15, L. 3515-1 et L. 3515-3 sont applicables dans le territoire des îles Wallis et Futuna, dans leur rédaction résultant de la loi n° … du … visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique. » président. Sur les articles du texte élaboré par la commission mixte paritaire, je ne suis saisi La parole est à Mme Anne Souyris, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. sur les travées des groupes GEST et Souyris. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, « les adolescents d’aujourd’hui sont les consommateurs réguliers potentiels de demain et la très grande majorité des fumeurs commence à fumer à l’adolescence. » Ces mots, tirés d’un rapport de Philip Morris en 1981, illustrent bien les méthodes prédatrices de l’industrie du tabac et de la nicotine, qui ont pour but de fabriquer de nouvelles générations de fumeurs. Cette industrie n’a aucune limite et s’attaque ici à des collégiens, à nos propres enfants. Les puffs représentent bien plus qu’un simple gadget coloré, aux effluves de fraise Tagada, à exhiber à ses camarades de classe devant le collège. Ces dispositifs, issus d’une stratégie industrielle cynique, conçus pour attirer les jeunes avec leur saveur sucrée et leur design attrayant, sont une porte d’entrée vers l’addiction à la nicotine. Grâce à un marketing ciblé et des stratégies agressives, les industriels exploitent la vulnérabilité de nos adolescents pour créer une nouvelle génération de consommateurs dépendants. Les effets des puffs sur la santé sont alarmants : les substances toxiques qu’ils contiennent peuvent provoquer des cancers, des maladies cardiaques et pulmonaires. Ces produits créent une dépendance non seulement à la nicotine, mais aussi aux gestes de vapotage, entraînant ainsi une addiction comportementale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2022, plus de 13 % des adolescents avaient déjà utilisé une puff, tandis que près de la moitié des vapoteurs quotidiens sont devenus des fumeurs de tabac. Ainsi, alors que la vente de tabac diminue depuis plusieurs années, le vapotage connaît, lui, une hausse significative. Chez les adolescents, son usage quotidien a même triplé en seulement quelques années. Les géants du tabac, voyant leur marché traditionnel se réduire, ont trouvé dans ce dispositif leur cheval de Troie. Alors que l’objectif d’une génération sans tabac d’ici à 2032 était pourtant à portée de main, le nombre de fumeurs ayant baissé entre 2017 et 2022, l’usage des puffs est sur le point de renverser cette tendance. Au-delà des enjeux de santé publique, les puffs posent aussi un problème environnemental majeur. Produits avec des batteries au lithium, le plus souvent en Chine, ces dispositifs jetables ne sont pratiquement pas recyclables. Chaque semaine, des millions d’entre eux sont jetés, polluant nos sols et nos eaux avec des substances toxiques. Cette aberration écologique doit cesser. Les écologistes luttent depuis longtemps contre ces pratiques qu’on peut qualifier de meurtrières – eh oui ! La proposition de loi de ma collègue écologiste Francesca Pasquini, que je remercie et que je salue, vise à apporter une réponse concrète aux préoccupations des Français et des Françaises qui aspirent à un avenir plus sain et durable. Avec cette proposition de loi qui vise à protéger nos jeunes et notre environnement en interdisant ces dispositifs nocifs, grâce au travail transpartisan que M. Khalifé a justement souligné, nous ne laisserons pas notre jeunesse être sacrifiée sur l’autel du profit et du cynisme. J’espère que le vote unanime de cette proposition de loi marquera le début d’une nouvelle ère, lors de laquelle nous placerons toutes et tous les intérêts des citoyens, des citoyennes et de la planète au-dessus des profits réalisés au détriment de la santé et de l’environnement. Votons pour l’interdiction des puffs, montrons que le Sénat est à la hauteur des enjeux écologiques et sanitaires de notre époque. Votons pour que l’Europe entière nous suive et sauve nos enfants. (Applaudissements sur les travées des groupes GEST, SER et RDSE, ainsi que sur des travées UC et INDEP.) M. Jean-Luc Fichet, pour le groupe Socialiste, Écologiste et nous sommes aujourd’hui réunis dans l’hémicycle du Sénat pour examiner les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique. Mes chers collègues, permettez-moi de faire un rapide rappel du contexte dans lequel s’inscrit l’examen de cette proposition de loi. Ce texte, dont l’initiative a été prise par l’Assemblée nationale, est transpartisan. Je salue Mme Francesca Pasquini, auteure et corapporteure de la proposition de loi lors de la précédente législature. L’interdiction des puffs, très prisées par les jeunes, est une urgence sanitaire absolue. En 2022, parmi les 69 % d’étudiants qui déclaraient fumer, 34 % utilisaient des cigarettes électroniques, alors qu’ils n’étaient que 12 % en 2019. Selon les chiffres de l’Alliance contre le tabac, 15 % des 13-16 ans ont déjà utilisé une puff. Selon Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé respiratoire France, les puffs constituent une porte d’entrée dans l’addiction à la nicotine dans un premier temps, puis au tabac dans un second temps. Elles sont également responsables d’une dépendance comportementale à la gestuelle. La représentation nationale a véritablement fait œuvre utile en votant à l’unanimité l’interdiction des dispositifs de vapotage à usage unique, tant les risques qu’ils présentent pour la santé sont nombreux. La présence de nicotine y dépasse parfois les taux réglementés en France, augmentant les risques d’addiction, mais aussi les dangers pour le cerveau, notamment pour la mémoire ou la concentration. En plus d’être dangereuses pour la santé, les puffs sont également extrêmement toxiques pour l’environnement. Jetables, elles sont en plastique et contiennent une batterie au lithium non recyclable : c’est un contresens écologique. L’usage et la durée de vie du produit vont à l’encontre des actions et des mesures pour lutter contre le gaspillage, la surconsommation et le réchauffement climatique. J’y insiste, les industriels du tabac ont une très grande responsabilité dans l’initiation des adolescents à des produits très néfastes pour leur santé. Les géants du tabac multiplient le lobbying sur les produits dérivés du tabac à chauffer : quel cynisme ! Initier à leur insu des enfants à la consommation de nicotine et de tabac, c’est très grave ! Les différentes péripéties politiques affectant notre pays ont donné à la Commission européenne le temps de se prononcer sur notre nouvelle législation. L’interdiction des dispositifs de vapotage à usage unique doit en effet être conforme au droit européen. La Commission européenne a donné raison à la France, qui, après la Belgique, sera le deuxième État européen à interdire la vente des puffs sur son territoire. Cette décision est une victoire, mais la Commission ne nous a pas donné raison sur tous les points. Ainsi, comme l’a dit notre rapporteur, elle a restreint le champ de l’interdiction que nous avions prévue. Si la Commission européenne a approuvé l’interdiction dans notre pays de la fabrication, de la détention en vue de la vente, de la distribution ou de l’offre à titre gratuit de cigarettes électroniques jetables dès lors qu’elles sont commercialisées en France, l’interdiction ne s’applique pas aux cigarettes électroniques jetables destinées à être mises sur le marché en dehors de notre pays ou aux cigarettes électroniques pouvant être de nouveau remplies de liquide, mais disposant d’une batterie non rechargeable. Au regard de l’impératif de protection de la santé publique, je regrette ces restrictions. Le travail doit donc continuer pour protéger la santé de nos concitoyens. En revanche, j’approuve l’adoption par la commission mixte paritaire de la proposition de rédaction qui visait à étendre les compétences des agents de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à la constatation d’autres infractions pour l’ensemble des produits de vapotage : interdiction de toute propagande ou publicité, interdiction de certains additifs, interdiction d’ingrédients présentant un risque pour la santé humaine, non-respect de la teneur maximale en nicotine. Le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain approuve les conclusions de cette commission mixte paritaire. Ces premiers pas sont très importants pour la santé publique. Les modifications de ce texte se justifient par la nécessité d’avancer sur le sujet primordial de la santé des adolescents. Il faut que les industriels du tabac sachent que nous continuerons à dénoncer leurs pratiques et que nous prolongerons nos travaux auprès de la Commission européenne pour protéger la santé des Français. Le travail doit donc se poursuivre. Masset applaudit.) de la commission des affaires sociales. Très bien ! l’adoption de cette proposition de loi permettra de mettre fin à la véritable aberration que sont les puffs. Je salue à cet égard le travail du rapporteur, M. Khalifé. Il y a presque un an, le 7 février dernier, nous examinions cette proposition de loi qui vise à interdire les puffs, c’est-à-dire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique, et nous votions unanimement en sa faveur. Les puffs posent en effet trois problèmes majeurs à mon sens. Premièrement, le packaging et le marketing de ces produits ne laissent aucun doute sur le fait que les jeunes, voire les très jeunes constituent le public visé. Des produits contenant de la nicotine sont vendus exactement comme on vendrait des bonbons. Prix bas, emballages colorés, diversité des arômes sucrés, accessibilité dans les points de vente physiques et en ligne : les points communs entre les puffs et les bonbons sont flagrants. Il s’agit d’une bonne technique pour attirer de futurs consommateurs de cigarettes et inverser la tendance, alors que la consommation de tabac chez les jeunes a sensiblement diminué ces dernières années. La nicotine a un pouvoir hautement addictif, d’autant plus lorsqu’on y est exposé jeune. Or la moitié des jeunes ayant essayé les puffs déclare qu’il s’agissait là de leur première exposition à la nicotine. Deuxièmement, je rappelle que rien ne permet d’assurer aujourd’hui que les puffs et les cigarettes électroniques en général sont inoffensives pour la santé. Même si l’on suppose que les jeunes utilisateurs de puffs ne deviendront pas tous des fumeurs de cigarettes, on les laisse tout de même s’exposer à un produit considéré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme nocif et addictif. Enfin, vendre des cigarettes électroniques à usage unique semble parfaitement choquant quand on sait qu’il est impossible de les recycler et qu’elles contiennent notamment du lithium, du cuivre, du plomb et, bien sûr, du plastique. Pour ces diverses raisons, il était donc totalement légitime et logique de soutenir l’interdiction de ces produits. Toutefois, en plus du vote du Parlement, l’accord de la Commission européenne était nécessaire. C’est désormais chose faite, puisque celle-ci a donné son feu vert le 25 septembre dernier en estimant l’interdiction des puffs « justifiée, nécessaire, et proportionnée à l’objectif de protection de la santé publique ». On ne peut que regretter que cette interdiction ne s’applique qu’en France, alors que ce fléau est le même dans beaucoup de pays, notamment au Royaume-Uni, où 1,3 million de puffs sont jetées chaque semaine. J’espère que l’interdiction de ces produits sera applicable rapidement, en tout état de cause en 2025, ainsi que vous l’avez indiqué, monsieur le ministre. Je rappelle que la proposition de loi visant cette interdiction a été examinée pour la première fois par l’Assemblée nationale en novembre 2022. Mes chers collègues, je vous laisse faire un simple calcul et constater le temps particulièrement long qu’il aura fallu pour parvenir à cette interdiction. Pendant ce temps, de nouveaux produits à la nicotine ont été créés. Nous avons d’ailleurs évoqué l’interdiction des sachets de nicotine, aussi appelés « pouches », lors de l’examen du dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Nous aussi, nous devons aller plus vite sur ces sujets et revoir nos procédures et nos systèmes d’autorisations des produits nicotiniques. Encore une fois, beaucoup de ces produits ne sont rien d’autre qu’une porte d’entrée vers le tabagisme. Et le tabac, vous le savez, est la première cause évitable de mortalité prématurée dans notre pays : chaque année, 45 000 personnes décèdent en France d’un cancer lié au tabac. Le groupe Les Indépendants – République et Territoires votera bien sûr ce texte. sur les travées des groupes INDEP, RDSE et SER.) Mme Pascale Gruny, pour le groupe Les Républicains. nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique. Le texte soumis à notre examen est le fruit d’un travail de plusieurs mois. À cet égard, je tiens à saluer le travail remarquable et l’engagement du rapporteur Khalifé Il y a un an, notre assemblée se prononçait à l’unanimité en faveur de cette proposition de loi, considérant que ces produits représentent un risque très sérieux pour la santé des adolescents et pour l’environnement. Il est particulièrement urgent d’agir face aux nouvelles tendances dont font partie les produits de vapotage, car ceux-ci font courir des risques importants de dépendance à la nicotine. En 2023, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), dont l’une des rapporteurs était notre ancienne collègue Catherine Procaccia, identifiait une corrélation entre l’utilisation de cigarettes électroniques et l’entrée dans le tabagisme en raison du phénomène de dépendance au geste de vapotage, mais aussi de la présence de nicotine dans les puffs. Ainsi, 47 % des jeunes, soit près d’un sur deux, se sont initiés à la nicotine par les puffs. Les interdire est par conséquent un impératif de santé publique. Toutefois, en application du principe de libre circulation des marchandises, cette interdiction ne pouvait entrer en vigueur sans l’approbation de la Commission européenne. Le 25 septembre dernier, la Commission européenne a rendu sa décision sur ce texte. Son approbation ne porte que sur l’interdiction des cigarettes électroniques jetables destinées à être mises sur le marché français. Cette restriction a par conséquent conduit la commission mixte paritaire à supprimer du texte l’interdiction de la fabrication des puffs sur le territoire Si cette décision constitue bien une réelle avancée, puisque la France sera le deuxième État européen, après la Belgique, à interdire la commercialisation des puffs sur son territoire, il n’en demeure pas moins que nous restons au milieu du Je trouve regrettable que la Commission européenne ne soit pas allée au bout de la démarche. Certes, on ne pourra plus vendre de puffs en France, mais on pourra continuer à en fabriquer pour empoisonner les consommateurs en dehors de notre pays. Cela me pose un sérieux problème d’éthique ! La commission mixte paritaire a enrichi le texte d’une mesure visant à renforcer les contrôles des dispositifs de vapotage mis sur le marché. Il est ainsi prévu d’étendre la compétence des agents de la répression des fraudes à la recherche et au constat de diverses infractions liées aux dispositifs de vapotage, notamment le non-respect d’une teneur maximale en nicotine, de l’interdiction de certains additifs ou de la publicité en faveur de tous les produits du vapotage, y compris des puffs. Nous nous en Nous considérons que ce texte atteint un double objectif. D’une part, il permet de stopper la progression de l’usage des puffs qui fait peser un risque sérieux sur la santé de ses utilisateurs, particulièrement les jeunes. D’autre part, il met fin à l’impact environnemental majeur de ces nouveaux déchets, pratiquement impossibles à recycler, mais produits en quantité à partir de ressources naturelles rares. Le combat doit néanmoins continuer pour interdire toutes les innovations quasi quotidiennes qui encouragent les addictions. Je pense en particulier au PTC, pour « Pète ton crâne », dont l’effet sur la santé est extrêmement grave. Alors que notre boussole doit être d’empêcher à tout prix tout ce qui peut conduire les jeunes à se détruire, nous sommes souvent bien en retard par rapport aux fabricants. En attendant, pour l’ensemble des raisons mentionnées précédemment, nous voterons, bien sûr, les conclusions de la commission mixte paritaire. M. Dominique Théophile, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. sur les travées du groupe UC.) Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique, les puffs, trouve enfin aujourd’hui son Déposé en novembre 2022, adopté par l’Assemblée nationale en décembre 2023, puis par le Sénat en février 2024, ce texte transpartisan a fait l’objet, fait inédit, de deux commissions mixtes paritaires conclusives en mars 2024 et en janvier 2025. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier et le temps nécessaire pris par la Commission européenne pour rendre son avis expliquent en partie ces délais. Après les députés la semaine dernière, il nous appartient donc d’adopter définitivement ce texte. Il était temps ! Depuis leur apparition en France en 2021, les puffs connaissent en effet un succès croissant, en particulier chez les adolescents. Les chiffres dont nous disposons sont éloquents. Alors même que la consommation de tabac diminue chaque année, y compris dans cette classe d’âge, près de 15 % des adolescents âgés de 13 ans à 16 ans auraient ainsi déjà utilisé ces cigarettes électroniques jetables. Pis encore : la moitié d’entre eux aurait découvert la nicotine par ce biais. Il s’agit évidemment d’un fléau sanitaire, mais aussi environnemental. Il est donc heureux que le législateur s’en soit saisi. Goût raisin glacé, licorne, mojito, barbe à papa, choco-noisette, packaging agressif et coloré : le succès des puffs repose sur un marketing réfléchi qui ne laisse aucun doute sur les personnes visées. Les réseaux sociaux, TikTok et Instagram notamment, s’en font le relais malgré l’interdiction de la publicité en faveur des produits du vapotage. Leur succès doit aussi beaucoup à la facilité avec laquelle les adolescents parviennent à se procurer ces produits, sur internet comme dans de nombreux commerces. L’Académie nationale de médecine parle, à raison, de « piège […] sournois pour les enfants et les adolescents ». Si la cigarette électronique demeure moins dangereuse que la cigarette, son utilisation n’a de sens que si elle est utilisée comme substitut. Or les puffs constituent bien, pour les adolescents, un premier pas vers le tabagisme. Sanitaire, ce fléau est aussi environnemental. À la fin de l’année 2023, 5 millions de puffs étaient ainsi jetées chaque semaine au Royaume-Uni, le plus souvent avec les ordures ménagères. Ce non-sens environnemental imposait une réaction. Il était donc urgent que notre pays se dote d’un cadre juridique En interdisant les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique, la France deviendra le deuxième pays européen à se doter d’une telle législation, emboîtant ainsi le pas à la Belgique. Le texte que nous nous apprêtons à voter vise à pallier la faiblesse de la législation en vigueur en ajoutant à l’interdiction de vente des produits du vapotage aux mineurs celle de la vente de dispositifs de vapotage à usage unique. La compétence des agents de la direction répression des fraudes s’en trouve logiquement élargie. Notre groupe regrette évidemment que la définition retenue de ces dispositifs n’offre pas la souplesse voulue par le Sénat, laquelle aurait permis de cibler une plus large gamme de produits. Si ce texte constitue une avancée à l’aune du programme national de lutte contre le tabac, ses effets ne doivent pourtant pas être surestimés. Il est évident que les puffs ne disparaîtront pas du jour au lendemain des poches des adolescents, même si leur propagation sera limitée. À titre d’exemple, en Belgique, un mois après leur interdiction, 80 % des enseignes contrôlées ne respectaient pas la nouvelle législation, malgré les sanctions encourues. Monsieur le ministre, le chemin reste donc long pour bâtir la première génération sans tabac. Le groupe RDPI votera évidemment ce texte et vous invite, mes chers collègues, à faire de même. (Applaudissement au banc des M. Michel Masset, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et me réjouis de voir arriver devant la Haute Assemblée les conclusions de la commission mixte paritaire sur ce texte transpartisan. La proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique a fait l’objet d’un large consensus parmi les acteurs politiques et économiques. Son adoption nous permettra de faire un pas vers une société plus durable et responsable. Les dispositifs de vapotage à usage unique, souvent appelés puffs, représentent des défis sanitaires et environnementaux majeurs. Fabriqués en plastique et contenant des batteries, ces produits ne sont pas recyclables et contribuent à la pollution plastique, déjà alarmante. Leur usage unique aggrave cette situation, car chaque dispositif, après une utilisation brève, devient un déchet non Au-delà de leur impact environnemental, leur effet sur la santé publique doit nous alarmer. Avec leur design coloré et leurs saveurs variées, les puffs sont particulièrement attractives pour les jeunes. Elles sont souvent perçues à tort comme inoffensives, alors qu’elles contiennent des substances nocives, notamment la nicotine, qui peuvent entraîner une dépendance précoce. Le nombre de consommateurs de cigarette électroniques âgés de 17 ans a d’ailleurs triplé en cinq ans, la facilité d’achat et d’utilisation de ces cigarettes n’étant pas sans lien avec cette recrudescence. La puff est tellement ancrée dans les usages des jeunes qu’un tiers d’entre eux pensent, à tort, que la vente de ces produits leur est autorisée. Notre responsabilité est de développer des moyens préventifs et éducatifs en parallèle de cette proposition de loi. Je m’inscris en faux contre les discours alarmistes qui diabolisaient cette interdiction, en y voyant une attaque contre les offres alternatives à la cigarette classique. La puff n’est pas l’outil de sevrage tabagique privilégié par les fumeurs ou anciens fumeurs. En revanche, il est vrai que le vapotage sous d’autres formes constitue une pratique moins nocive que le tabagisme. Cette proposition de loi est un premier pas pour faire du vapotage uniquement le substitut nicotinique qu’il doit être. Il reste du chemin à parcourir pour préserver la santé des utilisateurs, en améliorant notamment la réglementation encadrant les liquides vaporisés utilisés dans les cigarettes électroniques, comme l’ont fait certains voisins Les liquides sans nicotine font l’objet d’une réglementation souvent insuffisante, alors même que leur utilisation dans le cadre d’un sevrage tabagique est douteuse. Les règles en matière de promotion et d’emballage sont encore trop souvent enfreintes, les contrôles et les amendes trop insuffisants. Enfin, nous devons également garder à l’esprit que les cigarettes électroniques ne sont apparues que récemment sur le marché. Malgré l’ampleur du phénomène, la recherche médicale n’a que tardivement produit des études sérieuses. Cela doit nous appeler à faire preuve d’une certaine vigilance dans nos arbitrages. Il est important de noter que la Commission européenne a récemment validé l’interdiction prévue dans la proposition de loi, la jugeant « justifiée, nécessaire et proportionnée à l’objectif de protection de la santé Cette décision envoie un signal rassurant aux États membres, les encourageant à adopter des politiques similaires. En la matière, je souligne le rôle moteur joué au sein de l’Union par la France et la Belgique, qui n’ont pas attendu de réglementation européenne pour agir. La commission mixte paritaire a travaillé avec diligence pour finaliser le consensus. Les conclusions auxquelles elle est parvenue reflètent notre engagement commun. Afin de s’assurer du respect de la décision de la Commission européenne, une précision a été apportée, afin de ne viser que les dispositifs préremplis avec un liquide et disposant d’une batterie non La commission mixte paritaire a également renforcé les possibilités de contrôle de la loi, mais les services concernés devront être dotés des moyens appropriés, ce qui fera l’objet d’une évaluation prochaine. En conclusion, mes chers collègues, le groupe du RDSE votera à l’unanimité cette proposition de loi. GEST, ainsi que sur les travées du groupe UC.) Mme Élisabeth Doineau, pour le groupe Union Centriste. sur les travées des groupes UC, RDSE et GEST.) remercie tout d’abord le rapporteur Khalifé Khalifé du travail qu’il effectue sur ce texte depuis plusieurs mois. Nous étions impatients de le voir aboutir. Étant le huitième orateur à m’exprimer sur ce texte, je vais avoir du mal à vous étonner, mes chers collègues, mais la pédagogie, c’est l’art de la Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France. L’un de nos collègues a avancé le chiffre de 45 000 morts par an, mais le nombre de décès prématurés imputables au tabac est en fait de 78 000 chaque année. C’est énorme ! Nous devons avoir ce chiffre en tête, car le tabac rend les fumeurs malades et nous prive de la vie de nombreux êtres chers. Le coût social du tabac, colossal, est évalué à 156 milliards d’euros, ainsi que Cathy Apourceau-Poly et moi-même l’avions indiqué dans un rapport d’information de la mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale. Il ne faut jamais le perdre de vue. La perspective d’une baisse importante de la prévalence du tabagisme au cours des prochaines décennies est aujourd’hui enfin envisageable, du fait de sa récente diminution parmi les lycéens. Cela a déjà été dit, entre 2011 et 2022, le nombre d’usagers quotidiens du tabac au lycée est passé de plus de 30 % à un peu plus de 6 %. Toutefois, cet élan d’optimisme doit être pondéré. De nouvelles pratiques de consommation se développent, comme l’usage de sachets de nicotine ou du protoxyde d’azote, sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir ici dans quelques semaines, après l’adoption il y a quelques années de la loi tendant à prévenir les usages dangereux du protoxyde d’azote, portée en particulier par notre ancienne collègue Valérie De plus, l’usage de la cigarette électronique a quasiment doublé chez les jeunes de 17 ans au cours des cinq dernières années. En 2022, près de 30 % d’entre eux utilisaient ces produits, tandis que près de 15 % des 13-16 ans avaient déjà expérimenté la puff. Près de la moitié d’entre eux déclarent avoir commencé leur initiation à la nicotine par ce biais. Il est donc de notre responsabilité d’agir, les puffs étant une porte d’entrée vers le tabagisme, ainsi que Khalifé Khalifé l’a indiqué. Ces dispositifs, faussement anodins, vendus en magasin, sont spécialement conçus pour séduire les adolescents : couleurs vives, saveurs fruitées et prix attractif. Résultat : 57 % des mineurs en ont déjà testé, malgré l’interdiction de leur vente aux moins de 18 ans. Or une seule puff équivaut à un paquet de cigarettes et contient jusqu’à 2 % de nicotine, substance hautement addictive, aux effets délétères sur le développement cérébral. Il ne faut pas non plus oublier les dommages sur ce plan. En adoptant cette interdiction, nous nous alignons sur les objectifs du programme national de lutte contre le tabac, qui vise une génération sans tabac d’ici à 2032. Je croise les doigts pour que nous atteignions cet objectif. Nous devons agir avec détermination pour éviter que ces produits ne compromettent les efforts engagés depuis plusieurs années. L’enjeu est aussi environnemental – certains de mes collègues viennent d’insister sur cet aspect. Chaque seconde, deux puffs sont jetées, ce qui contribue à la pollution plastique et à la dissémination du lithium, ce matériau toxique menaçant nos écosystèmes, d’une importance majeure dans la transition énergétique en cours. Interdire les cigarettes à usage unique est donc un geste fort pour notre planète. La lutte contre le tabagisme sous toutes ses formes doit continuer de nous mobiliser – Gouvernement, Parlement, société civile –, tant de nouveaux produits apparaissent régulièrement sur le marché. Je pense aux sachets de nicotine, que Geneviève Darrieussecq s’était engagée à interdire lorsqu’elle était ministre. J’espère que cette promesse sera suivie d’effet. Enfin, je salue l’approche transpartisane de la présente proposition de loi et l’unanimité qui nous réunit ce jour. Celle-ci doit se poursuivre avec de nouvelles mesures fortes pour protéger la santé de nos jeunes. Parmi les pistes possibles, je veux citer l’autorisation préalable à toute mise sur le marché de produits nicotiniques, la généralisation du paquet neutre à tous les produits du tabac et du vapotage ou encore le renforcement des contrôles concernant la vente aux mineurs. sur les travées des groupes UC, INDEP et GEST.) Mme Silvana Silvani, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et tiens tout d’abord à exprimer mes interrogations sur l’image du Parlement que renvoie l’examen de ce texte. Il nous a fallu attendre dix mois avant que ne soit convoquée la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique. Je n’ose croire que la décision de la réunir le 23 janvier dernier n’ait eu pour seul objectif de modifier l’équilibre de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances pour 2025… Ce serait une manœuvre visant à détourner les règles de fonctionnement du Parlement qui ferait bien peu de cas des enjeux politiques auxquels doit faire face notre pays ! Je veux ensuite rappeler que l’usage à trois reprises de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution ces derniers jours a privé les députés de l’examen d’un budget de 666 milliards d’euros. Considérer que le Parlement doit discuter de l’accessoire sans débattre de l’essentiel est extrêmement réducteur et problématique. Je formule ces constats sans dénigrer le moins du monde la proposition de loi que nous examinons aujourd’hui. Au contraire, je tiens à saluer l’engagement et la pugnacité de notre ancienne collègue députée écologiste Francesca Pasquini sur ce sujet. Le Gouvernement tient un double discours sur l’interdiction des puffs. Vous ne pouvez pas, monsieur le ministre, évoquer le danger pour la santé de nos jeunes que représentent ces produits et attendre près de trois ans pour que soit achevé l’examen de ce texte par le Parlement ! Le 7 février 2024, la ministre du travail, de la santé et des solidarités d’alors tenait les propos suivants devant le Sénat : « Il est particulièrement important d’agir résolument face aux nouvelles tendances, dont font partie les produits de vapotage. Ils posent des risques importants d’entrée dans la dépendance à la nicotine. « Je veux donc saluer ce texte, qui vise à l’interdiction des dispositifs électroniques de vapotage à usage unique. Le marketing de ces produits est conçu pour attirer les jeunes, avec ses couleurs, ses parfums et ses prix bas. « Nous voyons des dispositifs arriver sur le marché dont le contenu équivaut à dix-huit paquets de cigarettes. C’est un danger sanitaire pour les plus jeunes. Chez les 13-16 ans, on estime qu’un jeune sur dix a déjà essayé la “puff”. « La puff n’est pas un dispositif de sevrage. Son taux de nicotine pouvant aller jusqu’à 20 milligrammes par millilitre ouvre la voie à une forte dépendance. Elle apprend aussi le geste de fumer. Tous ces éléments facilitent l’effet passerelle vers le tabagisme. […] « Ce combat nécessite de l’engagement et de la ténacité, nous en avons ! […] « Soyez assurés que je mettrai toute mon énergie et toute celle de mon ministère au service de cet objectif. C’est un défi de santé publique, mais plus largement un défi sociétal. » Si ce discours avait été sincère, vous auriez pris un arrêté pour suspendre la vente des puffs dans l’ensemble des bureaux de tabac, d’autant que vous nous avez montré votre capacité et votre détermination à procéder ainsi sur d’autres sujets. Nous avons le sentiment que, grâce à vous, l’industrie du tabac a gagné de précieux mois pour réaliser des profits sur la santé de nos En conclusion, comme nous l’avons fait en première lecture, nous voterons en faveur de ce texte, même si nous continuons de déplorer le manque d’investissement financier et humain dans la prévention des addictions et dans la santé de nos jeunes. aux voix l’ensemble de la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique dans la (La proposition de loi est adoptée M. le président de la commission. de la commission des affaires sociales. Mes chers collègues, je vous remercie de ce vote unanime. Je salue tout particulièrement notre rapporteur, qui occupait pour la première fois de telles fonctions et qui a réalisé un travail remarquable. Dans le cadre de ses travaux, la commission des affaires sociales évoque souvent la prévention, laquelle nécessite un temps long – ce même temps long qu’a connu le parcours de ce texte. À présent, nous attendons avec impatience la traduction opérationnelle de notre vote. Hochart applaudit également.) sur la sécurité et la santé des travailleurs d’un projet de loi dans le texte de la commission appelle la discussion du projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981 (projet n° 688 [2023-2024], texte de la commission n° 287, rapport n° 286). La procédure accélérée a été engagée sur ce texte. président. Dans la discussion générale, la parole est à M. le ministre Mohamed Soilihi, délégué auprès du ministre de et des affaires étrangères, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux. Monsieur le président, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, je suis heureux de vous présenter aujourd’hui le projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981, de l’Organisation internationale du travail (OIT). La ratification de cette convention marquera notre volonté indéfectible de promouvoir les droits fondamentaux au travail, reconnus à l’échelon international et incarnés par l’OIT. Cette agence onusienne tripartite associe gouvernements et représentants des travailleurs et des employeurs. La France est l’un des dix membres permanents de son conseil d’administration et le deuxième pays au monde, sur les 187 États parties, en nombre de ratifications des conventions. Par la ratification de ce texte, nous renouvellerons notre reconnaissance à l’égard de l’action normative de cette organisation. Nous insisterons sur le principe de disposer d’un environnement de travail « sûr et salubre », l’accident du Rana Plaza au Bangladesh en 2013 ou la crise du covid-19 en ayant tragiquement rappelé toute l’importance. Il s’agira non plus seulement d’une question de réglementation, mais bien d’un droit fondamental et d’un principe universel. Ce texte, dont l’adoption par l’Organisation internationale du travail remonte à 1981, a, de fait, connu un regain d’intérêt au mois de juin 2022, date à laquelle la santé et la sécurité au travail ont été érigées au rang des principes et droits fondamentaux, au même titre que la liberté syndicale, l’élimination du travail forcé ou l’abolition du travail des enfants. La convention n° 155 étant la seule des dix conventions fondamentales de l’OIT qu’elle n’a pas encore ratifiée à ce jour, la France fera preuve d’exemplarité en s’y attelant aujourd’hui. Au-delà de ces grands principes, mesdames, messieurs les sénateurs, quels sont les objectifs concrets de la convention soumise à ratification ? Tout d’abord, je tiens à souligner que ce texte s’applique à toutes les branches d’activité, du secteur privé comme du secteur public, et à tous les travailleurs, même s’il prévoit des exclusions limitées. À ce titre, le Gouvernement n’a retenu que des réserves strictement nécessaires, compte tenu des règles applicables aux travailleurs concernés : elles portent sur l’exercice du droit de retrait pour le personnel des secteurs de la navigation maritime et de l’aviation civile, et pour les militaires et agents de la fonction publique chargés de missions de sécurité des biens et des personnes. Ensuite, la convention énumère les mesures que les États doivent prendre en matière de santé et sécurité au travail, comme la détermination de procédés de travail en fonction des risques et la procédure de déclaration des accidents du travail. Elle indique aussi les obligations des employeurs. Enfin, elle enjoint aux États membres de mettre en place un système de contrôle de l’application des lois et des prescriptions afin d’appliquer des sanctions en cas d’infraction à ces règles. De plus, elle tend à l’instauration d’un système d’inspection approprié et suffisant. Ce texte insiste sur la prévention. En la matière, elle met l’accent sur la participation des partenaires sociaux, en particulier par la consultation des travailleurs ou de leurs représentants. Je souligne d’abord l’importante œuvre d’expertise des services du ministère du travail, des autres départements ministériels concernés, en particulier ceux du ministère de l’action publique, de la fonction publique et de la simplification, pour s’assurer de la conformité de nos dispositifs nationaux aux exigences contenues dans la convention de l’OIT. Je salue également le travail rigoureux accompli par la direction des affaires juridiques, au sein du ministère de l’économie, et par la direction des Nations unies, des organisations internationales, des droits de l’homme et de la francophonie, au sein du ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elles ont procédé à toutes les études et consultations interministérielles nécessaires, avec le concours de la déléguée du Gouvernement auprès de l’OIT. Des consultations ont enfin été réalisées avec les partenaires sociaux – c’était un impératif –, qui ont plaidé pour une ratification rapide de cette norme. Monsieur le rapporteur, je vous remercie de la qualité de votre travail. Mesdames, messieurs les sénateurs, je connais l’attachement de la représentation nationale au fait que la France agisse dans un cadre multilatéral. Aussi, autoriser la ratification de cette convention permettra à notre pays de rester fidèle à son message universel de respect, de protection et de promotion des droits fondamentaux au travail. Je vous invite donc à la soutenir. sur les travées des groupes RDPI Masset. Très Bien ! M. le rapporteur. de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le projet de loi qui nous réunit aujourd’hui autorise la ratification de la convention n° 155 de l’Organisation internationale du travail, adoptée en 1981 et récemment reconnue par cette instance comme l’une de ses conventions fondamentales. Ce texte porte sur un enjeu essentiel : la sécurité et la santé des travailleurs. Permettez-moi tout d’abord de rappeler brièvement l’histoire et le rôle de l’OIT. Créée en 1919 dans le cadre du traité de Versailles, cette institution, unique par sa structure tripartite réunissant gouvernements, employeurs et travailleurs, assume depuis plus d’un siècle une mission fondamentale, celle de garantir un travail décent pour tous. La France, en tant que membre actif, a toujours soutenu les objectifs de cet organisme et a ratifié un grand nombre des conventions en émanant. Cette tradition d’engagement témoigne de notre attachement aux principes universels de justice sociale et de progrès économique équilibré. La convention n° 155 vise à établir un cadre général pour promouvoir des conditions de travail sûres et salubres. Elle engage les États membres à adopter des politiques nationales cohérentes et inclusives en matière de santé et de sécurité au travail. Au mois de juin 2022, elle a été élevée au rang de texte fondamental par l’OIT, marquant une reconnaissance internationale de l’importance des enjeux qu’elle En France, nous bénéficions d’un cadre législatif avancé en matière de santé et de sécurité au travail. Tandis que le code du travail impose aux employeurs une obligation générale de sécurité, des structures telles que les services de prévention et de santé au travail jouent un rôle clé dans la protection des travailleurs. Toutefois, malgré ces avancées, la ratification de la convention n° 155 représente une étape importante, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle consolidera nos dispositifs nationaux en les intégrant dans une perspective internationale. En harmonisant nos pratiques avec celles des autres États membres de l’OIT, la ratification renforcera notre capacité à relever des défis communs, tels que les risques psychosociaux, les répercussions des transitions numériques et écologiques, ou encore les crises sanitaires globales. Elle viendra également combler certaines lacunes de notre système actuel, notamment en matière de coordination entre acteurs et d’intégration des nouvelles technologies dans les pratiques de prévention. Ensuite, elle inscrira notre politique en matière de santé et de sécurité au travail dans un cadre de coopération internationale. De fait, il est notamment exigé par la convention n° 155 une coordination accrue entre les différents acteurs, qu’il s’agisse des employeurs, des syndicats ou des institutions publiques. Cette exigence fait écho aux efforts déployés en France. Je pense à ceux qui sont accomplis dans le cadre du plan Santé au travail 2021-2025, lequel vise à améliorer la prévention des accidents graves, à lutter contre les risques émergents et à adapter nos politiques aux évolutions économiques et sociales. Ce plan, une fois appuyé sur la convention, pourrait bénéficier d’une nouvelle impulsion afin que soient atteints ses objectifs ambitieux. En outre, la dimension préventive de cette convention mérite d’être soulignée. Est mis l’accent sur la nécessité d’évaluer les risques professionnels et de les éliminer à la source, démarche qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit de notre code du travail. Néanmoins, dans certaines entreprises, notamment les PME, et dans le secteur informel, cette exigence reste encore difficile à appliquer. Par cette convention, l’OIT apporte une réponse en favorisant une approche systématique et participative, impliquant activement les travailleurs dans la définition et la mise en œuvre des mesures de prévention. Enfin, cette ratification sera une opportunité pour renforcer la protection des salariés dans les PME et dans le secteur informel, où les ressources dédiées à la sécurité sont souvent limitées. Elle offrira un cadre pour uniformiser les pratiques et pour diffuser une culture de prévention, essentielle pour garantir des conditions de travail dignes et équitables. Par ailleurs, l’adoption de cette convention soutiendra nos efforts pour mieux répondre aux risques émergents tels que ceux qui sont liés au changement climatique ou à l’essor des nouvelles technologies. Ces enjeux, devenus centraux dans le monde du travail, nécessitent des solutions coordonnées et innovantes. À l’échelon international, la ratification de la convention n° 155 revêt une dimension stratégique. Ce faisant, la France réaffirmera son rôle de leader dans la promotion des droits fondamentaux au travail. Elle s’alignera sur les priorités de l’Union européenne en matière de santé et de sécurité au travail et contribuera à l’universalisation de normes protectrices pour tous les travailleurs. De plus, cette ratification confortera notre position au sein des instances internationales, en cohérence avec notre engagement historique en faveur des droits sociaux. Je vous rappelle, en outre, que cette convention date de 1981. Il est plus que temps de la ratifier ! À ce jour, quatre-vingt-deux États l’ont fait, dix-huit d’entre eux sont membres de l’Union européenne. Il suffisait de deux ratifications pour que le texte entre en vigueur. C’est donc chose faite ! Pour la France, ce sera le cas douze mois après l’enregistrement de la décision auprès de l’OIT. Je tiens également à souligner que cette convention n’est pas seulement un outil juridique, elle est aussi l’opportunité de renforcer notre crédibilité à l’échelle mondiale. Elle tendra à nous engager à actualiser régulièrement nos politiques et pratiques pour répondre aux mutations rapides du monde du travail. Des exemples récents, telle la crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19, montrent l’importance cruciale de disposer d’un cadre solide et adaptable pour protéger nos travailleurs. Mes chers collègues, compte tenu de ces éléments, la commission des affaires étrangères vous propose d’approuver ce texte qui constitue une avancée majeure pour la santé et la sécurité des travailleurs, dans notre pays comme à l’étranger. Il s’agit d’un engagement fort, cohérent avec nos valeurs et nos ambitions, ainsi que d’une contribution décisive à un monde du travail plus sûr et plus Adopter cette convention, c’est envoyer un message clair, celui d’une France qui continue à défendre les droits des travailleurs et à se placer à la pointe des enjeux de santé et de sécurité au travail. sur les travées des groupes Les Républicains, UC, RDSE et RDPI.) Mme Annie Le Houerou. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, au mois de juin 2022, la Conférence internationale du travail (CIT), que l’on présente souvent comme le Parlement international du travail, a décidé de reconnaître comme fondamentale la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs. Ériger en principe le droit à un « milieu de travail sûr et salubre » constitue une avancée majeure, saluée à juste titre par la Confédération syndicale internationale et par la Confédération européenne des syndicats. Ainsi, aux quatre catégories de principes et de droits déjà reconnus – la liberté syndicale et le droit de négociation collective, l’abolition du travail forcé, l’abolition du travail des enfants, l’élimination de la discrimination – vient s’ajouter une cinquième catégorie : la sécurité et la santé au travail. La convention n° 155 aurait dû être ratifiée en 1988, mais le Conseil d’État avait alors émis un avis défavorable. Sa reconnaissance comme convention fondamentale en 2022 par la CIT a relancé le processus. Certes, les conventions doivent être ratifiées par les États avant d’entrer en vigueur, mais, dans le cas d’une convention fondamentale, réputée d’application universelle, tous les États membres de l’Organisation internationale du travail ont l’obligation de la respecter, en l’absence même de Il n’en demeure pas moins que la ratification de cette convention par la France est un signal politique important. Notre pays est un membre actif de l’Organisation internationale du travail et dispose d’un siège permanent au sein de son conseil d’administration. Je souhaite insister sur les apports de ce texte. Premièrement, la convention souligne la nécessité de considérer la sécurité et la santé au travail comme une question d’intérêt national. Deuxièmement, elle définit les objectifs et les principes d’une politique nationale, mais aussi les actions requises tant à cette échelle que dans l’entreprise. Troisièmement, elle s’applique à toutes les branches d’activité, y compris la fonction publique, et vise à enjoindre aux États de définir, de mettre en application et de réexaminer périodiquement une politique nationale cohérente en matière de sécurité, de santé des travailleurs et de milieu de travail. Quatrièmement, elle prescrit aux États membres de mettre en place un système de contrôle approprié de l’application des lois ainsi que des prescriptions concernant la santé et la sécurité au travail. Cinquièmement, pour l’application de ces objectifs, elle établit des normes et des directives pour aider les gouvernements, les employeurs et les travailleurs à prévenir les accidents du travail, les maladies professionnelles et autres problèmes liés à la sécurité et à la santé au travail. Sixièmement, la convention n° 155 encourage la participation des travailleurs et de leurs représentants à la mise en œuvre de mesures de sécurité et de santé au travail. La France a-t-elle la volonté d’agir et se donne-t-elle vraiment les moyens de son ambition ? L’article 9 de la convention dispose que « le contrôle de l’application des lois et des prescriptions concernant la sécurité, l’hygiène et le milieu de travail devra être assuré par un système d’inspection approprié et suffisant ». Pourtant, selon la direction générale du travail, le nombre théorique d’inspecteurs du travail est de 2 000. Notre pays continue à supprimer des postes sans compenser les départs à la retraite, alors que le nombre de salariés du secteur privé ne cesse de croître. La situation est encore plus critique quand on prend en compte les effectifs réellement présents sur le terrain et non pas le nombre de postes théoriques. Si l’on rapporte le nombre d’inspecteurs du travail à celui des salariés, la France se place en deçà du ratio de l’Organisation internationale du travail, qui lui-même est insuffisant en pratique. Nous sommes confrontés à un problème de fond. La ratification de la convention ne peut pas nous exonérer de notre responsabilité lorsque les enquêtes de terrain nous apprennent qu’en moyenne, chaque jour, deux personnes meurent dans un accident dans le cadre de leur emploi, chiffre d’ailleurs sous-estimé, car il n’intègre ni les suicides ni les maladies. En la matière, la France est souvent présentée comme l’un des pires élèves européens. Je ne veux pas noircir le tableau, car ce constat s’explique par la reconnaissance presque systématique dans notre pays des malaises fatals comme accidents du travail, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Toutefois, comment douter que cette situation n’est pas le révélateur d’un problème systémique ? Voter pour faire de la sécurité et de la santé sur le lieu de travail un droit dans d’autres parties du monde sans appliquer les mêmes normes dans son propre pays constituerait une forme d’hypocrisie qui nuirait à la crédibilité du discours politique à l’échelle nationale et altérerait l’image de la France à l’étranger. En dépit des observations critiques que je viens de soulever, en particulier concernant la faiblesse chronique du corps de l’inspection du travail et la surcharge inévitable que subiront les agents chargés de l’inspection en matière de santé et sécurité au travail, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain votera en faveur du projet de loi de ratification pour plusieurs raisons. Si la France est l’un des dix membres permanents du conseil d’administration de l’OIT et le deuxième pays au monde en nombre de ratifications de conventions de cette organisation, la convention n° 155 est la seule des dix conventions fondamentales de l’organisme que la France n’a pas encore ratifiée à ce jour. Il faut combler cette lacune. Notre pays, qui promeut le développement comme le renforcement de la protection des droits attachés aux travailleurs dans les enceintes multilatérales, doit faire preuve d’exemplarité en agissant sur le territoire national, par une législation adaptée et protectrice, mais aussi partout dans le monde, par le biais de ses programmes de coopération internationale et de ses échanges commerciaux bilatéraux, régionaux et multilatéraux. La convention n° 155 s’inscrit parfaitement dans l’ensemble de la politique européenne en matière de santé et de sécurité au travail, fondée sur un nombre considérable de directives. À cet égard, nous plaidons pour que le droit français, qui est déjà conforme aux dispositions du présent texte sur le papier, s’applique réellement et au quotidien en matière de travail. sur les travées des groupes SER M. Dany Wattebled. en 1981, une convention sur la sécurité et la santé des travailleurs a été adoptée dans le cadre de l’Organisation internationale du travail. Le Gouvernement a déposé un projet de loi autorisant sa ratification, sur lequel nous nous apprêtons à voter. Les projets de loi de ratification sont, le plus souvent, discutés en séance publique selon la procédure d’examen simplifié, après avoir été débattus par la commission des affaires étrangères. La présidente du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky a demandé le retour à la procédure normale pour l’examen de ce texte afin de permettre aux groupes de s’exprimer sur le sujet. Cette convention vise à promouvoir des conditions de travail sûres et salubres. Dix-huit pays de l’Union européenne l’ont déjà ratifiée. En le faisant à notre tour, nous contribuerons à renforcer l’harmonisation de la réglementation des conditions de travail au sein de l’Union européenne. Il était temps que la France suive, même si notre code du travail impose non seulement une obligation générale de sécurité aux employeurs, mais aussi des structures de prévention et de santé qui assurent déjà un niveau élevé de protection des Faire bien ne doit pas nous empêcher de faire mieux. La France s’est ainsi dotée d’un plan national de santé au travail couvrant les années 2021 à 2025. Dans ce cadre, plusieurs initiatives sont prises pour améliorer la prévention des accidents graves. C’est l’occasion de rappeler que nous devons constamment adapter nos politiques aux évolutions de la société : les risques émergents doivent être couverts le plus tôt possible. Si la ratification de cette convention contribue à une meilleure prise en compte de la sécurité et de la santé au travail, il ne faut pas surestimer sa portée. Son application, comme celle de toutes les conventions internationales, dépend d’abord de l’interprétation et du bon vouloir des parties signataires. La France n’a pas attendu la ratification de cette convention pour assurer un haut niveau de protection aux travailleurs de notre pays. A contrario, des interrogations légitimes existent quant aux conditions de travail prévalant dans certains pays déjà Les conventions internationales sont un moyen de promouvoir des valeurs de progrès au bénéfice de tous. Pour ce qui est de la protection effective des individus, force est de constater que seules les démocraties libérales protègent effectivement les minorités et les droits individuels ; elles doivent continuer de le faire. Le progrès technologique ouvre de nouvelles perspectives s’agissant d’assurer la sécurité des travailleurs, de détecter les nouveaux risques et de participer à les parer. Le développement de l’intelligence artificielle, sujet important, s’annonce comme la prochaine révolution que connaîtront nos sociétés. Le monde du travail en sera très probablement bouleversé. Chaque crise contient des opportunités qu’il faut savoir saisir. Nous devons nous assurer que cette technologie est employée pour améliorer les conditions de travail, la sécurité et la productivité des individus. L’Organisation internationale du travail a produit quelques publications sur ce thème. Elle doit absolument approfondir le sujet afin de formuler des recommandations propres à renforcer la sécurité au travail. Attaché à la protection des individus, le groupe Les Indépendants votera pour la ratification de cette convention. Mme Pascale Gruny. Les Républicains et RDPI.) Gruny. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avec 129 conventions et 2 protocoles définitivement approuvés depuis son adhésion en 1919, la France peut s’enorgueillir d’être le deuxième membre de l’Organisation internationale du travail à avoir ratifié le plus d’instruments juridiques émanant de cette Ce faisant, notre pays se montre bien sûr fidèle à ses valeurs, mais aussi à ses intérêts bien compris, tant il est vrai que l’affermissement des normes internationales du travail relève d’un double impératif, à la fois économique et humain : impératif économique, d’une part, car, dans un contexte de compétition globalisée, où compte chaque élément de compétitivité, l’édiction de règles communes en matière de travail est un moyen de progresser peu à peu vers un cadre de concurrence qui soit, sinon loyal, en tout cas plus équitable ; impératif humain, d’autre part, car les conventions de l’OIT sont une déclinaison des droits de l’homme dans le monde du travail, où doivent trouver à s’appliquer aussi bien le pilier des droits économiques et sociaux que le pilier des droits civiques et politiques. Cependant, la consolidation de cette branche du droit international obéit à un processus souvent long et complexe, parfois erratique, et son application effective sur le terrain reste un sujet constant de préoccupation. C’est pourquoi il est essentiel, lorsque des jalons importants sont posés, qu’ils fassent l’objet d’un soutien politique fort, ce qui passe en premier lieu par l’acte de ratification. Notre pays n’est généralement pas le moins prompt dans ce domaine. Force est toutefois de constater qu’il aura pris tout son temps avec la convention sur la santé et la sécurité au travail qui nous est soumise aujourd’hui. En effet, près de quarante-cinq ans auront été nécessaires pour que ce texte trouve son chemin jusqu’à la représentation nationale. Permettez-moi de souligner que ce délai est naturellement beaucoup trop long, mais aussi qu’il peut donner le sentiment fâcheux d’une forme de désinvolture de la France lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre certains de ses engagements internationaux. Ce retard est d’autant plus surprenant qu’il ne provient pas d’une difficulté de fond. En effet, si la procédure de ratification initiale est tombée dans les limbes, c’est simplement parce que le Conseil d’État a demandé au Gouvernement de conduire des consultations permettant de définir les secteurs qui, en vertu des deux premiers articles de la convention, pouvaient être exclus de son champ d’application. C’était en 1988… Tout porte d’ailleurs à croire que le texte serait resté dans l’oubli si, en 2022, les droits qu’il protège n’avaient été élevés au rang de principes fondamentaux du droit international du travail. Sur ce fondement, les consultations demandées ont finalement pu être menées, aboutissant, pour d’évidentes raisons de sécurité, à une restriction du droit de retrait dans les armées, l’aéronautique et la navigation maritime. En conséquence, nous pouvons enfin nous pencher sur un texte porté au pinacle des normes internationales, qui figure désormais aux côtés des conventions proclamant la liberté d’association et le droit de négociation collective, l’élimination du travail forcé, l’abolition du travail des enfants et l’interdiction de la discrimination. Son importance symbolique est donc à l’évidence absolument considérable, ce qui contraste avec sa portée normative qui, dans notre pays, devrait être pour le moins En effet, à partir du moment où le droit à un environnement de travail « sûr et salubre » a été érigé en principe fondamental, les conventions qui sous-tendent ce droit sont elles aussi devenues fondamentales. Dès cet instant, elles sont devenues d’application universelle, tous les États membres de l’OIT étant tenus de les respecter, quand bien même ils ne les auraient pas ratifiées. Dans les faits, la convention n° 155 de l’OIT est donc directement opposable, en France, depuis le 10 juin 2022. Par ailleurs, notre régime de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles est déjà particulièrement étoffé. De nombreux textes européens se combinent ainsi aux législations nationales, y compris les plus récentes, aux conventions collectives et à l’action des pouvoirs publics pour bâtir un cadre global répondant très largement aux exigences de la convention. La ratification de cette convention représente cependant bien davantage qu’une simple formalité. Il y va, en premier lieu, de la crédibilité internationale de la France, laquelle s’appuie régulièrement sur les textes de l’OIT pour promouvoir ses idées en matière de protection des droits humains ou d’évolution du commerce Il s’agit, en second lieu, de renforcer encore, sur le territoire national, l’attention portée à ces questions essentielles. Si notre cadre est robuste, les pistes d’amélioration n’en restent pas moins nombreuses. D’ores et déjà, cette convention, même non ratifiée, a inspiré certaines évolutions de nos politiques publiques et de nos législations. Son approbation aujourd’hui pourrait donner un nouvel élan en la matière, ainsi qu’encourager une application encore plus fine des préceptes promus par ce texte majeur. Ceux-ci – je les cite pêle-mêle – font de la prévention un axe prioritaire de toute action, consacrent l’implication et l’association de toutes les parties prenantes, en particulier des travailleurs eux-mêmes, promeuvent la mise en place de systèmes d’évaluation et d’adaptation continues, mettent l’accent sur une coordination accrue, notamment entre autorités publiques et partenaires sociaux. Dès lors, ils nous invitent à revoir constamment et collectivement la pertinence de nos politiques et de nos pratiques, face à un monde du travail en proie à des transformations toujours plus rapides et plus profondes. Ils nous invitent, en somme, à faire toujours mieux, et c’est pourquoi le groupe Les Républicains soutiendra la ratification de cette convention, qui permettra à la France de rejoindre les quatre-vingt-trois États ayant déjà franchi cette étape. Mme Nicole Duranton. monsieur le ministre, mes chers collègues, adoptée en juin 1981 sous l’égide de l’Organisation internationale du travail, la travailleurs représente une avancée majeure pour le droit du travail. Depuis son entrée en vigueur en 1983, elle s’est imposée comme une référence essentielle en matière de protection des travailleurs à l’échelle Quarante ans plus tard, la France, figure de proue de la promotion des droits sociaux, doit ratifier ce texte fondateur. Membre permanent du conseil d’administration de l’OIT et deuxième pays au monde en matière de ratification de conventions internationales relatives au travail, la France doit ratifier cette convention et, par la même occasion, réaffirmer son engagement en faveur d’un monde du travail digne, sûr et respectueux des Cette convention n’est pas une simple déclaration d’intention : elle engage réellement les États signataires à mettre en place une politique nationale visant à garantir à chaque travailleur de préserver sa sécurité et sa santé au Elle s’inscrit d’ailleurs en parfaite cohérence avec l’évolution de la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail, l’OIT ayant ajouté en 2022 le droit à un « milieu de travail sûr et salubre » à la liste desdits principes et droits. Cette décision impose une réaction qui soit à la hauteur des enjeux. La ratification de cette convention ne constituerait en rien une révolution pour notre système juridique national. Bien au contraire, elle viendrait renforcer les dispositifs déjà en place, à l’instar du plan national de santé au travail qui fixe, tous les cinq ans, les grandes orientations en la matière. Elle ne pose pas davantage de problème d’articulation avec le droit européen. Au contraire, elle concrétise notamment le dixième des vingt principes du socle européen des droits sociaux adopté en 2017 lors du sommet de Göteborg, à savoir le droit à un « environnement de travail sain, sûr et adapté » pour les travailleurs. Toutefois, la ratification de la convention n° 155 ne saurait être qu’une simple formalité. Elle serait un symbole fort que notre pays adresserait à la communauté internationale. Face aux bouleversements du monde du travail, à l’essor des nouvelles technologies et au changement climatique, il est impératif de renforcer les dispositifs de protection des travailleurs. La crise sanitaire liée à l’épidémie de covid-19 nous a cruellement rappelé l’urgence d’un cadre juridique robuste, propre à anticiper et à prévenir les risques au travail. L’édification d’un tel cadre est d’autant plus urgente que les transitions écologique et technologique vont continuer de transformer des secteurs entiers de notre économie ; nous devons montrer que la France est au rendez-vous des défis qui s’imposent à elle. Au-delà de la protection des travailleurs, c’est aussi une question d’exemplarité : le modèle social français, envié et observé par de nombreux pays, doit rester un phare dans un climat de dérèglement des conditions de travail. Alors que certaines nations, comme les États-Unis, s’éloignent du modèle social promu par l’Union européenne et remettent en cause les acquis en matière de droits du travail, la France doit rester un exemple en matière de droits sociaux et de protection des travailleurs, deux priorités qui nous sont chères. En adoptant ce projet de loi autorisant la ratification de la travailleurs, nous franchirons une étape décisive dans la consolidation d’un droit du travail protecteur et moderne, à la hauteur des défis de notre siècle. Pour toutes ces raisons, le groupe RDPI votera en faveur de ce texte. M. Michel Masset. Masset. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la crise sanitaire du covid-19 a mis en lumière la nécessité de mieux protéger la santé des travailleurs et de renforcer la prévention des risques professionnels. Cette prise de conscience a conduit à des avancées concrètes, notamment à la loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail. Dans ce contexte, la ratification de la convention n° 155 de l’Organisation internationale du travail est la suite logique de nos travaux. Adoptée en 1981, cette convention établit une politique nationale de prévention des risques professionnels afin de garantir un environnement de travail « sûr et salubre » pour tous. En 2022, l’OIT l’a reconnue comme une convention fondamentale, la plaçant au même niveau que les textes protecteurs qu’elle a adoptés contre le travail forcé ou le travail des enfants. Pourtant, la France ne l’a toujours pas ratifiée. Pourquoi ce retard ? En 1988, le Conseil d’État a émis des réserves, notamment sur l’exercice du droit de retrait, estimant qu’il était nécessaire, avant toute ratification, de préciser quels secteurs d’activité pouvaient être exclus de ce droit. Depuis, notre cadre juridique a évolué. Le droit de retrait est désormais clairement défini à l’article L. 4131-1 du code du travail : en cas de « danger grave et imminent », un salarié peut cesser son activité sans subir de sanctions et, depuis 2010, sans en aviser au préalable l’employeur. De plus, l’article L. 4121-1 du même code impose aux employeurs une obligation générale de sécurité, en fixant des principes de prévention alignés sur ceux de la convention n° 155. Cette ratification est donc essentielle. Elle permettrait de renforcer la protection des travailleurs face aux nouveaux risques, qu’ils soient liés aux mutations technologiques, aux nouvelles formes d’emploi ou aux crises sanitaires et environnementales. Par ailleurs, la France a déjà ratifié la convention n° 187 de l’OIT, qui promeut une culture de prévention en matière de santé et de sécurité au travail et qui s’inscrit pleinement dans la continuité de la convention n° 155. Je salue nos collègues du groupe CRCE-K, qui, en demandant le retour à la procédure normale, ont permis d’engager ce débat. Ratifier cette convention, mes chers collègues, c’est affirmer notre engagement en faveur d’un travail digne et sécurisé et réaffirmer la santé et la sécurité au travail en tant que droits fondamentaux. Vous l’avez compris, le groupe du RDSE votera à l’unanimité cette ratification. sur les travées des groupes RDSE Mme Élisabeth Doineau. Doineau. Monsieur le président, je veux tout d’abord m’associer aux remerciements qu’a prononcés tout à l’heure le ministre à l’endroit de M. le rapporteur. Monsieur le rapporteur, merci de votre travail ! Je veux également remercier M. le ministre de son propos liminaire, ainsi que l’ensemble de mes collègues : sur le sujet qui nous occupe cet après-midi, nos expressions convergent, me Je veux ensuite, avant d’entrer dans le vif du sujet, faire un pas de côté. Il a été question du travail des enfants ; or nous avons l’honneur de siéger dans une assemblée qui compta parmi ses membres Victor Hugo, parlementaire émérite, ce qui nous donne avec lui une proximité dont nous pouvons nous vanter. Victor Hugo combattit le travail des enfants, s’opposant en cela à l’un de ses collègues parlementaires, Louis Jacques Thénard, qui était favorable à son maintien. On trouve une trace de cette opposition dans Les Misérables, où, vengeance littéraire oblige, « Thénard » devient « Thénardier », patronyme fictif du couple qui exploite la petite Cosette. Je remercie à cette occasion les agents du Sénat, qui savent si bien nous raconter la petite histoire dans la Voilà pour ce pas de côté : un petit bout d’histoire que vous connaissez tous, mes chers collègues, mais qui donne toute son épaisseur historique à la présente ratification. Doineau. J’en viens maintenant au projet de ratification que nous examinons aujourd’hui. La sécurité et la santé des travailleurs doivent être des priorités absolues – vous l’avez tous souligné, mes chers collègues – pour une société plus juste et plus équitable. Chaque jour, dans le monde, des millions de travailleurs continuent de risquer leur vie ou leur santé en accomplissant leur tâche. Aucun travailleur ne doit être exposé à des conditions de travail dangereuses ou insalubres. Il est donc de la responsabilité des employeurs de garantir la sécurité de leurs employés et il est de la responsabilité des parlements de construire à cet effet un cadre juridique adéquat. En France, nous disposons d’un cadre juridique robuste en matière de sécurité et de santé au travail – chacun l’a dit, le rapporteur notamment. Pour autant, il reste des marges de progression – chacun le sait également – et il faut toujours se remettre en question ! Dès lors, cette ratification changera-t-elle les choses sur notre territoire ? Certainement pas ! Il ne s’agit pas d’en attendre des mesures significatives. Il n’empêche que ratifier cette convention, c’est faire de la sécurité et de la santé des travailleurs une priorité nationale, partagée, je le précise, avec d’autres pays européens. Ce texte vise à protéger les travailleurs contre les risques professionnels et à promouvoir une meilleure gestion des risques. Son adoption renforcerait notre engagement à faire respecter ces principes tout en confirmant notre leadership L’intérêt de cette ratification est multiple. Elle représente d’abord un engagement à l’égard des normes internationales. L’OIT regroupe 187 États membres et cette convention, adoptée en 1981, reflète l’évolution des meilleures pratiques mondiales en matière de sécurité et de santé au travail. En la ratifiant, la France montre son alignement avec ces standards. Elle symbolise ensuite un engagement en faveur de la prévention et de l’amélioration des conditions de travail. La convention n° 155 incite les États à élaborer et à mettre en œuvre une politique nationale en ce domaine, à sensibiliser travailleurs et employeurs et à garantir des mécanismes de prévention efficaces. Notre cadre juridique sera de surcroît complété et renforcé par de nouveaux éléments. La convention prévoit la mise en place de politiques nationales de sécurité et de santé au travail. À nos garanties existantes, elle ajoute une ambition supplémentaire en imposant aux États de définir des stratégies globales et intégrées de prévention des risques professionnels. Elle met en avant la consultation des travailleurs, qui doivent être impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des mesures de sécurité et de santé au travail. Elle prévoit l’institution de mécanismes de formation et d’information des travailleurs, essentiels pour sensibiliser ces derniers aux risques inhérents à leur profession et pour favoriser les comportements préventifs. Nous disposons déjà des comités sociaux et économiques, mais cette ratification permettrait d’intensifier les efforts accomplis en ce domaine, notamment dans les secteurs les plus exposés – nous avons souvent l’occasion d’évoquer ce sujet lors de l’examen des projets de loi de financement de la sécurité sociale, au moment d’étudier le budget de la branche AT-MP (accidents du travail et maladies professionnelles). Il faudrait en faire un peu plus en matière de prévention – ce disant, je me tourne vers mes collègues de la commission des affaires sociales ici présents ! Enfin, la convention n° 155 impose la mise en place de mécanismes de contrôle et de suivi. L’inspection du travail contribue grandement à l’atteinte de cet objectif, mais cette ratification permettrait de renforcer les dispositifs en vigueur en vue de garantir une application uniforme des normes sur tout le territoire. Le groupe Union Centriste croit fermement en l’intérêt de cette ratification, qui s’inscrit dans sa volonté de promouvoir une politique de protection forte et équitable. La sécurité et la santé des travailleurs ne doivent jamais être une option : elles doivent être toujours une Cette ratification relève d’une démarche pragmatique : il s’agit non seulement de respecter des normes internationales, mais aussi de créer les conditions d’un dialogue constructif entre employeurs, travailleurs et pouvoirs publics. Assurer des conditions de travail sécurisées a des effets positifs sur la santé des travailleurs, mais également sur la compétitivité – ne l’oublions pas – et surtout sur la prospérité de notre économie. sur les travées du Mme Silvana Silvani. Écologiste – Kanaky a demandé le retour à la procédure normale pour l’examen du projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155, parce qu’elle concerne un enjeu essentiel et insuffisamment discuté selon nous : la Si l’on peut s’interroger sur l’utilité pour la France de ratifier une convention adoptée en 1981 et avec laquelle sa législation est – heureusement – en conformité, c’est qu’il s’agit pour la France d’une question d’engagement, celui de ratifier l’ensemble des conventions fondamentales de l’OIT. Cette ratification est donc essentiellement symbolique pour la France, mais elle permet d’adresser un signal aux autres États qui ne sont pas encore dotés d’une législation qui prévienne les accidents du travail et les maladies professionnelles et qui encourage la œuvre de mesures visant à garantir des milieux de travail sûrs et salubres. C’est finalement assez cocasse que, depuis 1981, les gouvernements successifs n’aient pas ratifié la convention n° 155 et que ce soit le président Macron qui le fasse, celui-là même qui a pris l’initiative de supprimer les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)… Depuis la disparition des CHSCT, la santé au travail est devenue un angle mort dans les stratégies des entreprises. Comme le confirme le rapport de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) de février 2024 La Santé au travail, grande perdante des ordonnances de 2017, l’attention portée aux questions de sécurité et de santé au travail par l’employeur et au sein des institutions représentatives du personnel (IRP) a diminué depuis 2021, tout comme s’est réduit le temps consacré à ce sujet avec la baisse du nombre de mandats et d’heures de délégation. Selon ce rapport, la disparition des CHSCT a affaibli significativement la capacité d’agir des élus en matière de sécurité et de santé au travail. Les entreprises n’agissent pas suffisamment pour garantir la sécurité des travailleuses et des travailleurs. J’évoquerai tout particulièrement la question de la santé au travail des femmes sur laquelle la délégation sénatoriale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes a rendu un excellent rapport d’information. Alors que, depuis 2001, le nombre d’accidents du travail diminue globalement, il progresse pour les femmes. Les activités de service – santé, action sociale, nettoyage, travail temporaire – comptabilisent le plus d’accidents du travail pour les femmes : on recense ainsi plus de 106 000 cas reconnus. Les entreprises doivent tout mettre en œuvre pour protéger leurs salariés, mais l’État doit fixer les règles et apporter les outils aux travailleurs pour les protéger. En conclusion, le groupe CRCE-K votera en faveur de la ratification de cette convention, tout en étant attentif à ce que le prochain plan national de santé au travail 2026-2030 soit à la hauteur des enjeux de prévention et de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles. M. Akli Mellouli. nous nous prononçons aujourd’hui sur un projet de loi de ratification de la convention n° 155 de l’Organisation internationale du travail. Ce texte affirme un principe fondamental : aucun travailleur ne devrait risquer sa vie ou sa santé en exerçant son métier. Comme le disait si justement Aimé Césaire, le travail doit être non pas un fardeau qui brise les corps et les esprits, mais un moyen d’émancipation et de dignité. Ainsi, en tant que législateurs, nous avons la responsabilité d’adopter des mesures qui garantissent à chacun un environnement de travail sûr, digne et protecteur. Cette convention engage les États à développer des politiques de prévention, à améliorer la formation et l’information des travailleurs et à garantir leur droit de se retirer d’une situation dangereuse. Elle constitue une avancée pour de nombreux pays et nous devons le saluer. Permettez-moi toutefois de le dire avec clarté : cette ratification, aussi nécessaire soit-elle, ne saurait suffire. Elle n’est pas à la hauteur des défis actuels, bien plus complexes qu’ils ne l’étaient il y a quarante ans lorsque ce texte a été adopté par l’OIT. Cette convention pose des principes essentiels, mais elle laisse trop de marges de manœuvre aux États et aux employeurs. Elle se limite à exiger que des « mesures nécessaires » soient prises sans définir précisément leur contenu ni imposer d’obligations claires et Pourtant, nous le savons tous, dans un monde où la rentabilité immédiate prime trop souvent sur la sécurité, l’absence de normes contraignantes affaiblit considérablement l’efficacité d’un tel texte. Sans contrôles rigoureux, sans sanctions dissuasives, sans moyens humains et financiers adéquats, ces engagements risquent de rester théoriques. L’un des aspects les plus préoccupants concerne le droit de retrait. La convention reconnaît qu’un travailleur doit pouvoir refuser d’exécuter une tâche dangereuse, mais elle ne prévoit pas de protection suffisante contre les licenciements abusifs qui peuvent suivre l’exercice de ce droit. Nous savons tous combien ce droit est fragile, particulièrement pour les travailleurs précaires, intérimaires, sous-traitants ou employés des plateformes numériques. Beaucoup d’entre eux n’osent pas signaler des dangers par peur de représailles, d’autant qu’ils savent qu’ils sont facilement remplaçables. Cette convention a été adoptée en 1981 dans un monde du travail bien différent de celui d’aujourd’hui et elle ne prend pas en compte plusieurs risques majeurs qui mettent de nos jours en danger la santé des travailleurs. Les risques psychosociaux sont absents du texte, alors que le stress, le burn-out, le harcèlement, brisent chaque année des milliers de vies. L’intensification du travail, la pression du rendement, l’hyperconnectivité rendent ces risques de plus en plus Les effets du changement climatique sur la santé des travailleurs ne sont pas pris en compte. Pourtant, les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes exposent les travailleurs du bâtiment et des travaux publics (BTP), de l’agriculture ou de la logistique à des risques accrus d’accidents ou de maladies graves. L’ubérisation bouleverse les conditions de travail et laisse des millions de travailleurs sans protection sociale, sans accès aux dispositifs de prévention des risques professionnels et sans syndicats pour les défendre. Nous voterons cette ratification, parce qu’elle constitue une avancée et envoie un signal clair quant à l’engagement de la France en faveur du droit à la sécurité Reste que nous devons aller bien au-delà. Ratifier un texte, c’est bien. Le traduire en actes concrets, c’est Pour cela, nous devons renforcer les moyens de l’inspection du travail, qui est aujourd’hui dramatiquement sous-dotée et ne peut assurer ses missions de contrôle avec Nous devons sanctionner sévèrement les employeurs qui mettent en danger la vie de leurs salariés, car il est inacceptable que la rentabilité prime la sécurité. Nous devons imposer des obligations claires aux grandes entreprises sur l’ensemble de leur chaîne de sous-traitance pour éviter que la précarité ne serve d’excuse à Nous devons inclure la santé mentale dans les politiques de prévention, car il n’y a pas de sécurité au travail sans prise en compte des souffrances psychologiques des travailleurs. Nous devons adapter notre législation aux nouvelles réalités du travail, en garantissant aux travailleurs indépendants des plateformes et aux précaires un véritable droit à la protection. Nous devons enfin défendre l’idée d’un socle commun de droits internationaux en matière de santé et de sécurité au travail plus ambitieux que cette convention. Mes chers collègues, ainsi que l’affirmait déjà Jean Jaurès, l’histoire du progrès social est celle des combats menés par les travailleurs pour arracher leur droit à la dignité. Notre responsabilité est d’être à leurs côtés. Ratifier ce texte doit être non un acte symbolique, mais un engagement responsable à bâtir un monde du travail où aucun salarié n’ait à choisir entre son emploi et sa santé. Ce combat, nous devons le mener avec détermination. sur les travées des groupes GEST, RDSE et RDPI.) délégué. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à vous remercier de votre participation à ce débat. Je veux adresser un merci tout particulier au groupe CRCE – K qui a permis qu’il ait lieu, ce qui a mis en lumière l’importance de ce texte. Je souhaite revenir sur les moyens alloués en matière de sécurité et de santé au travail, point qui a notamment été soulevé par Annie Le Houerou. Madame la sénatrice, vous savez que nous traversons un contexte difficile pour recruter des inspecteurs du travail. C’est d’ailleurs pour cela que le Gouvernement a mis en œuvre un vaste plan de recrutement, notamment par le détachement de fonctionnaires de catégorie A et une revalorisation salariale, engagée en 2022, visant à renforcer l’attractivité du corps. Ainsi, l’inspection du travail comptait 1 700 agents de contrôle en 2022. Elle en compte aujourd’hui 1 867 et près de 600 inspecteurs du travail ont pris ou prendront leur poste d’ici à 2026. Un autre élément que je voulais apporter dans ce débat – Nicole Duranton y a fait référence – est l’introduction des nouvelles technologies, en particulier l’intelligence artificielle. La France vient d’organiser un Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, mais diverses initiatives avaient déjà été lancées, notamment le projet LaborIA, qui vise à faire évoluer les pratiques des entreprises pour améliorer les conditions de travail, ou le projet qui vise à renforcer la prévention des accidents du travail. Voilà quelques exemples concrets de réponses déjà mises en place pour permettre à cette convention d’être pleinement effective. Nous sommes donc au-delà de l’effet symbolique qui a été mentionné. Je vous remercie une nouvelle fois, mesdames, messieurs les sénateurs, de vos contributions. président. La discussion générale est close. Nous passons à l’examen du texte de la commission. de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981 Est autorisée la ratification de la convention n° 155 de l’Organisation internationale du travail sur la sécurité et la santé des travailleurs, adoptée le 22 juin 1981 à Genève lors de la 67e session de la Conférence internationale du travail, et dont le texte est annexé à la présente loi. président. Je vais mettre aux voix l’article unique constituant l’ensemble du projet de loi. Le vote sur l’article vaudra vote sur l’ensemble du projet de loi. Personne ne demande la parole ?… Je mets aux voix, dans le texte de la commission, l’ensemble du projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au lundi 17 février 2025 : À quinze heures, le soir et la nuit : Nouvelle lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale (texte n° 341, La séance est levée. (La séance est levée à seize heures vingt.) Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Gérard Larcher Mme Nicole Bonnefoy, M. Fabien Genet. 1. Procès-verbal 2. Financement de la sécurité sociale pour 2025. – Adoption définitive en nouvelle lecture d’un projet de loi Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des de Montchalin, ministre chargée des comptes publics Doineau, rapporteure générale de la commission des affaires M. Olivier Henno Mme Annie Le Vautrin, ministre de Montchalin, ministre Clôture de la discussion générale. n° 35 de M. Christopher Szczurek. – Rejet. Amendement n° 8 de Mme Cathy Apourceau-Poly. – Rejet. Adoption de l’article. Première partie Article 1er Article 2 n° 37 rectifié de Mme Annie Le Houerou. – Amendement n° 9 de sur l’ensemble de la première partie Adoption de l’ensemble de la première partie du projet de loi. Deuxième partie DE M. Dominique Théophile Poncet Monge n° 38 de M. Jean-Luc Fichet. – Rejet. Articles 4 bis, 4 ter, 5, 5 bis A et 5 bis à 5 n° 36 de M. Christopher Szczurek. – Retrait. Amendement n° 10 de Amendement n° 11 de Mme Silvana Silvani. – Rejet. Amendement n° 12 de Amendement n° 57 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Amendement n° 59 de Amendement n° 58 de Amendement n° 13 de Amendement n° 39 de Mme Annie Le Houerou. – Rejet. n° 14 de Mme Silvana Silvani. – Rejet. identiques nos 15 de Mme Cathy Apourceau-Poly et 45 de Mme Annie Le Houerou. – Rejet des deux amendements. n° 42 de Mme Annie Le Houerou. – Rejet. et 7 bis (supprimés) Articles 8, 8 bis A, 8 bis et 8 ter – Adoption. à 8 quindecies (supprimés) n° 16 de Mme Céline Brulin. – Rejet. Amendement n° 1 rectifié bis de M. Michel Masset. – Retrait. Amendement n° 68 de Mme Anne Souyris. – Rejet. n° 17 de Mme Céline Brulin. – Rejet. et 9 bis C (supprimés) n° 51 de Mme Audrey Bélim. – Rejet. L’article demeure supprimé. et 9 ter D (supprimés) et 9 sexies (supprimés) 10 et 10 bis – Adoption. Article 11 14 et rapport annexé n° 49 de Mme Annie Le Houerou. – Rejet par scrutin public n° 193. Amendement n° 18 de Amendement n° 53 de Mme Céline Brulin. – Rejet. Amendement n° 50 de Mme Corinne Féret. – Rejet. Adoption de l’ensemble de l’article et du rapport Vote sur l’ensemble de la deuxième partie Adoption, par scrutin public n° 194, de l’ensemble de la deuxième partie du projet de loi. Troisième partie Imbert, rapporteure de la commission des affaires sociales pour l’assurance maladie Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux n° 69 de Mme Anne Souyris. – Rejet. Amendement n° 19 de Articles 15 bis A, 15 bis B, 15 bis et 15 quater – Adoption. n° 70 de Mme Anne Souyris. – Rejet. Article 16 bis A n° 20 de Mme Céline Brulin. – Rejet. Article 16 bis B identiques nos 21 de Mme Silvana Silvani et 71 de Mme Anne Souyris. – Rejet des deux amendements. Article 16 bis C identiques nos 22 de Mme Cathy Apourceau-Poly, 44 de Mme Émilienne Poumirol et 72 de Mme Anne Souyris. – Rejet des trois amendements. Article 16 bis D identiques nos 23 de Mme Cathy Apourceau-Poly, 43 de Mme Émilienne Poumirol et 73 de Mme Anne Souyris. – 16 bis F et 16 bis – Adoption. des travaux Mouiller, président de la commission des affaires sociales n° 24 de Mme Cathy Apourceau-Poly. – Rejet. Article 17 bis A n° 74 de Mme Anne Souyris. – Rejet. 17 bis C (supprimé) n° 75 de Mme Anne Souyris. – Rejet. Article 17 bis D n° 76 de Mme Mélanie Vogel. – Rejet. 17 septies, 17 octies et 18– Adoption. n° 25 de Mme Céline Brulin. – Rejet. Amendement n° 77 de Amendement n° 26 de Amendement n° 55 de M. Joshua Hochart. – Rejet. Articles 19 bis, 19 ter et 19 quater (nouveau) – Adoption. identiques nos 27 de Mme Céline Brulin et 78 de Articles 20 bis, 20 ter, 21 et 21 ter – Adoption. Mme Pascale Gruny, rapporteur de la commission des affaires sociales pour l’assurance n° 63 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Richer, rapporteure de la commission des affaires sociales pour les accidents du travail et les maladies professionnelles n° 28 de Mme Céline Brulin. – Rejet. n° 29 de Mme Silvana Silvani. – Rejet. n° 64 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. n° 56 de M. Joshua Hochart. – Rejet. n° 30 de Mme Céline Brulin. – Rejet. Article 27 n° 65 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Article 30 n° 66 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Article 31 n° 67 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Article 32 – Adoption. sur l’ensemble de la troisième partie Adoption de l’ensemble de la troisième partie du projet de loi. Adoption définitive, par scrutin public n° 195, du projet de loi. 3. Ordre du jour compte rendu intégral Présidence de M. Gérard président. La séance est (La séance est ouverte à quinze heures.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves de la sécurité sociale pour 2025 définitive en nouvelle lecture d’un projet de loi président. L’ordre du jour appelle la discussion en nouvelle lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution (projet n° 341, rapport n° 344). président. Dans la discussion générale, la parole est à Mme la ministre. ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens avant tout à saluer les membres de la commission des affaires sociales du Sénat, au premier rang desquels son président, Philippe Mouiller, sa rapporteure générale, Élisabeth Doineau, ainsi que les différents rapporteurs, pour la qualité du travail que nous avons pu Chacun de vous le sait dans cet hémicycle : le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 a suivi un parcours pour le moins inédit. Pour autant, cette situation a finalement contribué à développer une nouvelle capacité à échanger et à construire. Il vous appartient désormais de vous prononcer sur le texte adopté la semaine dernière par l’Assemblée nationale, dans les conditions que nous connaissons. Après la censure du précédent gouvernement, au mois de décembre dernier, l’Assemblée nationale a repris ses travaux à partir du texte que vous aviez initialement voté et qui – ce cas est suffisamment rare pour être souligné – avait fait l’objet d’une commission mixte paritaire conclusive. Vous aviez considérablement amélioré le texte initial. À cet égard, je tiens d’ailleurs à saluer celui qui était à l’époque rapporteur général de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Devenu depuis ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins, il a su travailler de concert avec vous, madame la rapporteure générale ; nous avons eu à cœur de conserver une part très substantielle des changements apportés par le Sénat. Mesdames, messieurs les sénateurs, la majorité des nouvelles dispositions que vous avez adoptées en première lecture figurent toujours, sinon dans la lettre, du moins dans l’esprit du présent texte. Ainsi, pour protéger la santé des Français, vous avez renforcé les taxes sur les sodas et les édulcorants. Pour améliorer la prise en charge des patients, vous avez souhaité que les professionnels et les établissements de santé soient fortement incités à utiliser le dossier médical partagé (DMP). À cet égard, nous conservons en particulier les dispositions que vous avez introduites par voie d’amendement sur l’initiative de Corinne Imbert, rapporteure de la commission des affaires sociales pour l’assurance maladie. Pour assurer la bonne organisation du système de santé, vous avez inscrit le principe de la responsabilisation des patients en cas de rendez-vous médical non honoré. Je souhaite que nous aboutissions rapidement sur ce dossier. Pour accompagner la perte d’autonomie, vous avez défendu un certain nombre de réformes clés. Je pense au maintien du taux de compensation de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et la prestation de compensation du handicap (PCH). Je pense aussi à l’expérimentation de la fusion des sections soins et dépendance en Ehpad, mesure essentielle pour l’adaptation de notre offre au virage démographique. Pour lutter contre la fraude, vous voulez renforcer la sécurisation de la carte Vitale en accélérant le déploiement de l’application électronique carte Vitale sécurisée. Je fais mienne cette volonté et je veillerai à sa mise en œuvre. Vous avez renforcé le contrôle du versement des pensions de retraite à l’étranger. Vous avez également interdit la délivrance d’arrêts de maladie par des plateformes numériques afin de limiter les arrêts de complaisance : en la matière, nous serons également vigilants. Pour accompagner les hôpitaux, Ehpad et collectivités territoriales, vous avez souhaité rendre plus progressive l’augmentation des cotisations employeur à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). C’est désormais acté. Pour protéger notre agriculture, vous avez renforcé et pérennisé le dispositif d’exonération de cotisations patronales lié à l’emploi des travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi (TO-DE), tout en l’étendant aux coopératives agricoles de fruits et légumes. Au titre des allégements généraux, vous avez proposé une réforme d’un rendement de 3 milliards d’euros. La commission mixte paritaire a quant à elle abouti à un compromis assurant un rendement de 1,6 milliard d’euros. Dans la situation économique actuelle, je suis évidemment, comme beaucoup d’entre vous, vigilante quant à l’évolution du coût du travail pour les entreprises. Dans cet esprit, nous proposons de conserver ce compromis. Pour financer la branche autonomie, vous vouliez instaurer sept heures de travail supplémentaires par an. Je comprends l’esprit de cette mesure : je l’ai d’ailleurs dit publiquement. Néanmoins, nous savons que le débat n’est pas encore mûr. À ce stade, nous ne reprendrons donc pas cette disposition, mais le financement pérenne de notre politique de l’autonomie reste un sujet majeur. Dans les meilleurs délais, et quoi qu’il en soit dès 2025, nous aurons incontestablement à travailler pour faire face aux conséquences du virage démographique. À l’issue des travaux de la commission mixte paritaire, le déficit des comptes sociaux pouvait être estimé à 18,3 milliards d’euros. C’était déjà La censure a rendu matériellement impossible l’application de certaines mesures d’économie que vous aviez Apourceau-Poly. Dites plutôt Les retraites ont ainsi été revalorisées au 1er janvier dernier à hauteur de 2,2 %. En résulte un coût supplémentaire de 2,5 milliards En outre, à la veille de la censure, l’abandon du ticket modérateur sur les médicaments a été acté, pour un coût de 500 millions d’euros. De même, d’autres mesures d’économie ou de freinage de la dépense, qui devaient entrer en vigueur au 1er janvier 2025, ont été décalées. Cette série d’impossibilités et de décalages a fatalement contribué à la dégradation du déficit des comptes sociaux. J’en prends à témoin Mme la ministre chargée des comptes publics. Depuis la formation du gouvernement de François Bayrou, dans un contexte politique particulier marqué par des divergences profondes, nous avons pourtant pu acter plusieurs Je remercie sincèrement les dix groupes politiques, Assemblée nationale et Sénat confondus, qui ont accepté de nous rencontrer pour bâtir ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Apourceau-Poly. Ah ! Nous avons pris en compte les priorités exprimées pour proposer un texte probablement imparfait – j’en ai conscience –, mais qui n’en a pas moins pour but de nous Nous avons décidé d’augmenter l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour donner davantage de moyens aux hôpitaux et aux Ehpad. L’Ondam pour 2025 sera en hausse de 3,4 %, soit 9 milliards d’euros supplémentaires par rapport L’Ondam hospitalier augmentera plus précisément de 3,8 %. Ainsi, 1 milliard d’euros seront mobilisés pour améliorer la situation financière des hôpitaux et, surtout, leur capacité à offrir les soins de qualité que nos concitoyens Cette hausse de l’Ondam permettra également de soutenir les Ehpad. Au total, 66 % de ces établissements étaient en déficit en 2023, contre 27 % en 2020. C’est un véritable signal d’alarme. La situation nous impose des réponses structurelles fortes, que nous devons chercher ensemble, dans une démarche transpartisane. À court terme, le fonds d’urgence voté par le Sénat sur l’initiative de Philippe Mouiller, président de la commission des affaires sociales, a été multiplié par trois, pour atteindre 300 millions d’euros. président de la commission le confirme.) Le déficit de la sécurité sociale s’est élevé à 18 milliards d’euros en 2024. Avec le présent texte, compte tenu des effets de la censure, des choix et des compromis que nous avons collectivement faits, il sera, cette année, de 22,1 milliards d’euros. En 2025, nous engagerons une marge supplémentaire de recrutement de 6 500 professionnels pour renforcer la prise en charge des personnes âgées. Nous devons mettre en œuvre une véritable mobilisation, tant avec France Travail qu’avec les régions, acteurs incontournables de la formation. C’est aussi un enjeu d’attractivité de ces métiers, attractivité que nous devons renforcer. Cette année, les dépenses de la branche autonomie atteindront 43 milliards d’euros, en hausse de plus de 2 milliards d’euros. Elles permettront d’accélérer le déploiement de 50 000 nouvelles solutions d’accompagnement pour la transformation des parcours de vie des personnes en situation de handicap. Le Président de la République l’a confirmé il y a maintenant deux semaines : l’année 2025 sera également celle du remboursement intégral des fauteuils roulants. Cette réforme était attendue par nos concitoyens. Nous sommes enfin en mesure de la concrétiser, au terme de concertations de qualité réunissant l’ensemble des partenaires. Je tiens à les en Enfin, rien ne serait possible sans l’engagement des aidants. Ces derniers bénéficieront de nouvelles places de répit : ils pourront ainsi accompagner leurs proches dans de meilleures conditions. De plus en plus de personnes âgées souhaitent rester à leur domicile ou vivre dans des résidences adaptées : nous devons répondre à ce souhait. En application de la loi portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l’autonomie, dite loi Bien Vieillir, le présent texte réserve une enveloppe financière de 100 millions d’euros au soutien à la mobilité de nos aides à domicile, qui consacrent une trop grande part de leurs revenus à leurs déplacements professionnels. Lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, nous avons pu mesurer le potentiel immense des nouvelles technologies pour transformer la santé. C’est incontestablement un atout majeur. Grâce aux données collectées et utilisées, nous pouvons désormais mieux anticiper les besoins, adapter l’offre de soins et fluidifier les parcours. Toutefois, il faut être clair : l’intelligence artificielle ne remplacera jamais l’engagement et le dévouement des soignants comme des proches. C’est un outil formidable, mais l’accompagnement humain, l’écoute et l’empathie, qui font la richesse des métiers du soin, restent bien sûr absolument prépondérants. À la veille des quatre-vingts ans de la sécurité sociale, nous devons plus que jamais adapter notre système pour qu’il reste un pilier de la justice et de la solidarité. Ses fondateurs, issus du Conseil national de la Résistance (CNR), avaient pris pour base le magnifique principe de la solidarité intergénérationnelle, financée par le travail. Ce trésor national, qui incarne l’ambition d’un modèle fondé sur la solidarité, fait face aujourd’hui à un défi inédit. Le virage démographique actuel met à l’épreuve la soutenabilité de notre système, alors même que nous devons le préserver et l’adapter aux enjeux de notre temps. Jacques Chirac disait : « Une société qui n’assure pas l’avenir de sa protection sociale en faisant à temps les réformes nécessaires se condamne à accepter Mesdames, messieurs les sénateurs, ce projet de loi de financement de la sécurité sociale est un texte de protection et de responsabilité. Il engage l’avenir de notre système de santé et de solidarité. Il traduit une ambition forte pour notre pays : assurer à chaque Français, du premier cri de la naissance aux derniers instants de la vie, l’accès à des soins de qualité, à des conditions de vie décentes, à une existence dans la dignité et le respect, tout en garantissant la soutenabilité de notre modèle social. Nous avons le devoir de relever ensemble ce défi, avec sérieux et engagement, pour les générations futures. Nous avons, en ce sens, une obligation morale : nous retrouver au plus vite dans une approche transpartisane. Nous le devons à ces visionnaires que furent les membres du CNR, dans leur combat pour la libération de la France. Soyons fidèles à leur souvenir. Notre responsabilité est de définir les conditions de la pérennité de notre modèle social. sur les travées des groupes Les Républicains et Chasseing applaudit également.) président. La parole est à Mme la ministre. auprès du ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des comptes publics. Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires sociales, madame la rapporteure générale, mesdames, messieurs les sénateurs, nous sommes le 17 février et nous n’avons toujours pas de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Chaque jour qui passe renforce l’incertitude pour les différents acteurs de notre système de santé et, plus largement, pour nos concitoyens. Tous cherchent, avec nous, à sortir le plus vite possible de cette période d’attente et d’instabilité. C’est pourquoi je forme le souhait que nos débats soient efficaces – je tâcherai moi-même d’y contribuer – et que le présent texte soit adopté au Sénat dans les mêmes termes qu’à l’Assemblée nationale. La loi de finances pour 2025 a été promulguée vendredi dernier. À présent, il nous faut disposer au plus vite d’une loi de financement de la sécurité sociale ; notre vie collective en dépend au quotidien. Un jour sans budget pour la sécurité sociale, ce sont, concrètement, des investissements hospitaliers qui ne peuvent pas être lancés, ce sont des places en établissements qui ne peuvent pas être créées,… Apourceau-Poly. La faute à de Montchalin, … ce sont de nouvelles recettes qui n’entrent pas dans les caisses, ce sont de nouveaux droits qui ne sont pas effectifs. Je citerai un exemple parmi beaucoup d’autres : l’ouverture d’un parcours de bilan et d’intervention précoce aux enfants dans leur septième année quand ils présentent un handicap, en particulier un trouble du neurodéveloppement – il s’agit notamment de l’autisme. Pour obtenir ce changement, nous attendons l’adoption du présent texte. Plus nous tardons, moins nous pouvons aider les enfants Le budget de la sécurité sociale, vous le savez, ce sont 666 milliards d’euros de dépenses pour le seul champ des régimes obligatoires de base – ce montant est en hausse de 3,7 % par rapport à 2024, ce qui représente 23 milliards d’euros supplémentaires – et près de 800 milliards d’euros de dépenses pour tout le champ des administrations de sécurité sociale. Cet effort en faveur de notre protection sociale est loin d’être anodin dans le contexte de nos finances publiques. Il l’est d’autant moins que le financement de notre sécurité sociale ne repose plus désormais sur les seules cotisations sociales, reflétant, dans notre nation, les solidarités intra et intergénérationnelles. Une part croissante du financement de la sécurité sociale vient en effet de sources fiscales telles que la contribution sociale généralisée (CSG) et de taxes Dans un rapport qu’elle doit remettre mercredi prochain, la Cour des comptes doit revenir sur le financement de nos retraites, qui – vous le savez également – ne repose plus qu’aux deux tiers sur des cotisations. Pour la branche maladie, la part des cotisations est désormais d’à peine un tiers. Entendons-nous bien : il était parfaitement légitime d’élargir l’assiette des ressources de notre protection sociale pour mieux répartir la charge et faire face aux nouveaux besoins. Les conditions sur lesquelles a été bâtie la sécurité sociale de 1945, il y a tout juste quatre-vingts ans – le système était alors financé par une population nombreuse, jeune et largement salariée –, ne sont plus celles dans lesquelles la protection sociale doit se déployer aujourd’hui et demain. Beaucoup de choses ont changé, que ce soit la structure démographique de notre société, le dynamisme de notre économie – la croissance est désormais moins forte – ou la structure du marché du travail, devenu plus fragmenté. C’est tout le sens des observations que Catherine Vautrin vient de formuler quant au virage démographique. Face à ce défi, vous pouvez compter sur notre plein Mesdames, messieurs les sénateurs, si je dresse ces constats, que certains pourront considérer comme des évidences, c’est parce que je souhaite vous faire part de ma préoccupation face à l’accroissement du déficit de la sécurité sociale. Celui-ci atteint des niveaux inédits depuis des décennies, exception faite des périodes de crise, sans qu’une trajectoire claire de retour à l’équilibre fasse pour le moment consensus. En outre, je tiens à souligner devant vous que le débat sur le financement de notre modèle social n’a rien de Je souhaite que nous nous posions collectivement quatre questions dans les prochains mois, pour dessiner ensemble une trajectoire de redressement crédible pour nos finances sociales. Premièrement, nos dépenses sont-elles suffisamment efficientes ? Nous avons le devoir d’examiner chaque euro déboursé, que ce soit pour les médicaments, les transports sanitaires ou encore la prise en charge des arrêts de travail. Des mesures en ce sens figurent déjà dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Deuxièmement, sommes-nous toujours collectivement d’accord pour consentir un tel niveau de dépenses de protection sociale ? N’y a-t-il pas des choix à opérer… Apourceau-Poly. En effet ! l’ensemble des prestations sociales que nous finançons ? Troisièmement, que pouvons-nous faire au sujet des recettes ? Certains choix passés, certainement justifiés par ailleurs, ont eu pour effet de réduire nos ressources. Il faut les identifier et, le cas échéant, les corriger. En ce sens, il me paraît nécessaire de passer en revue les niches sociales. À ce titre, nous avons déjà commencé à supprimer un certain nombre de dispositions cette année – je pense par exemple aux avantages en nature relatifs aux véhicules de fonction. Quatrièmement, devons-nous penser à de nouvelles recettes ? Devons-nous revoir la répartition entre impôts et cotisations ? Devons-nous envisager d’autres transferts, alors que ces derniers sont déjà massifs entre les différents Apourceau-Poly. Et les exonérations de cotisations ? Ce débat est légitime et il est d’ores et déjà engagé. Plusieurs parlementaires, sur toutes les travées du Sénat et tous les bancs de l’Assemblée nationale, ont appelé ces dernières semaines à en faire un grand chantier. Nous devons en effet mettre à jour ce contrat social que la Nation conclut avec elle-même. C’est un travail que nous devons mener ensemble, avec le Gouvernement tout entier. Je le répète : pour ma part, j’y suis prête. Nous avons un devoir de lucidité collective. D’ici à la fin de l’année, l’Acoss, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale devenue depuis Urssaf Caisse nationale, devra gérer une dette roulante croissante de près de 65 milliards d’euros, dont 40 milliards d’euros correspondront aux déficits accumulés sur les seuls exercices 2024 et 2025. rapporteure générale le confirme.) Je ne veux verser ni dans la défiance ni dans le fatalisme. Nous avons déjà su rétablir l’équilibre des comptes, avec rigueur et responsabilité, à la suite de la crise financière de 2010. C’est à une nouvelle trajectoire de rétablissement qu’il nous faut réfléchir désormais. En attendant, nous avons besoin d’une loi de financement de la sécurité sociale. Je tiens à remercier M. le président de la commission des affaires sociales Philippe Mouiller, Mme la rapporteure générale Élisabeth Doineau, les rapporteurs de branche et le rapporteur pour avis, ainsi que vous tous, mesdames, messieurs les sénateurs, de la qualité des travaux menés au cours des derniers mois. J’espère qu’ils permettront d’aboutir aujourd’hui à un vote conforme. sur les travées du groupe RDPI, banc des commissions.) Mme la rapporteure générale. sur des travées des groupes UC générale de la commission des affaires sociales. Monsieur le président, mesdames, monsieur les ministres, mes chers collègues, nous voilà réunis, en cette mi-février, pour examiner le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. L’année est déjà bien entamée : ce seul constat montre la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. En réalité, la discussion était d’emblée mal engagée, avec un texte déposé neuf jours après l’expiration du délai prévu par la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale, du fait de la constitution tardive du Gouvernement, puis avec le non-respect par l’Assemblée nationale de son délai constitutionnel de vingt Je ne reviendrai ni sur la censure du gouvernement Barnier, qui nous a privés d’une loi de financement de la sécurité sociale au 1er janvier dernier, ni sur l’adoption de la loi spéciale prévue par l’article 45 de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances, notamment pour autoriser la sécurité sociale à emprunter. Nous nous retrouvons à présent pour une nouvelle lecture, sans pouvoir véritablement modifier le présent texte. En effet, ses grands équilibres ne bougeront plus. D’ailleurs, à ce stade, seuls sont recevables les amendements ayant un lien direct avec une disposition en discussion. Depuis l’automne 2023, les perspectives des finances sociales n’ont cessé de se dégrader, le déficit prévisionnel atteignant des niveaux jusqu’alors inenvisageables hors période de crise. Force est de constater, comme je le suggère depuis un certain temps, que nous avons perdu le contrôle… La loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 était la première loi de financement de la sécurité sociale ne fixant pas, à moyen terme, d’objectif de réduction du déficit : ce dernier était censé augmenter encore et encore, pour atteindre 17,2 milliards d’euros en 2027. À l’époque, ce choix avait été très critiqué par la commission des affaires sociales du Sénat. Aujourd’hui, pourtant, nous serions presque heureux d’aboutir à un déficit de ce niveau en 2027 ! Milon. Oh oui ! générale de la commission des affaires sociales. Dans sa version initiale, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 conduisait, de même, à un déficit de 17,2 milliards d’euros en 2027 ; ensuite, il faut le dire, le déficit augmentait fortement, pour atteindre 19,9 milliards d’euros en 2028. Le texte adopté par le Sénat en première lecture améliorait la situation. Pour 2025, le déficit prévu était un peu moins élevé – il était de 15 milliards d’euros, au lieu de 16 milliards d’euros en vertu du texte présenté par le gouvernement Barnier. Surtout, jusqu’en 2028, il était à peu près stabilisé à son niveau de 2025. Le texte de la commission mixte paritaire, c’est-à-dire celui sur lequel le gouvernement Barnier a été censuré, impliquait un déficit nettement supérieur, non seulement à celui qui avait été prévu par le Sénat, mais aussi à celui auquel aurait conduit le texte Si l’on en était resté là, le déficit aurait dû atteindre 18,3 milliards d’euros en 2025 et 21,5 milliards d’euros en 2028. La nouvelle lecture à l’Assemblée nationale a conduit à une nouvelle dégradation du solde : la prévision de déficit est maintenant passée à 22,1 milliards d’euros en 2025 et à 24,1 milliards d’euros en 2028. Si, au fil des discussions, les perspectives de déficit de la sécurité sociale n’ont cessé de se dégrader, c’est parce que les mesures initiales visant à améliorer le solde ont progressivement été réduites ou supprimées sans être compensées. Au départ, le Gouvernement prévoyait un effort de 15 milliards d’euros, à peu près également répartis entre mesures réglementaires et législatives, d’une part, et entre mesures sur les recettes et mesures sur les dépenses, de l’autre. À l’arrivée, le montant a été réduit à 9 milliards d’euros, via des dispositions pour les deux tiers de nature réglementaire. Le rendement de la mesure sur les allégements généraux a été ramené de 4 milliards d’euros à 1,6 milliard d’euros – vous l’avez souligné, madame la ministre. Par ailleurs, la mesure relative à la revalorisation des retraites a été abandonnée. Dans le cas de la contribution de solidarité par le travail, j’espère que nous ne parlons pas d’abandon définitif. Toutefois, cette ressource ne figure pas dans le texte final. Le Sénat a tenu à compenser partiellement les réductions ou suppressions décidées. Sa principale mesure d’amélioration du solde est l’augmentation de la contribution patronale sur les attributions gratuites d’actions (AGA), qui devrait rapporter 500 millions d’euros. Apourceau-Poly. Heureusement que nous sommes là ! Élisabeth Doineau, générale de la commission des affaires sociales. Cette hausse a été votée sur l’initiative de nos collègues Cathy Apourceau-Poly et Raymonde Poncet Monge. Je rappelle qu’il s’agit là d’un simple retour au droit applicable il y a quelques années et d’un alignement sur la fiscalité des stock-options par ailleurs préconisé par la Cour des comptes. En parallèle, le Sénat a renforcé la fiscalité comportementale. Nos collègues députés l’avaient fait pour les boissons sucrées. Ce faisant, ils avaient suivi une recommandation figurant notamment dans le rapport d’information que Cathy Apourceau-Poly et moi-même avions rendu sur la fiscalité comportementale dans le domaine de la santé, au nom de la mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale Le Sénat y a ajouté une réforme de la fiscalité des jeux et une augmentation de la fiscalité du tabac, cette dernière mesure faisant partie des préconisations figurant dans le rapport d’information auquel je viens de faire référence. Chacune de ces trois dispositions devait rapporter 200 millions d’euros. La mesure sur le tabac n’a pas survécu à la commission mixte paritaire. Seules demeurent donc les deux autres, qui rapportent 400 millions d’euros au total. Parmi les mesures d’amélioration du solde adoptées par le Sénat, on peut aussi mentionner plusieurs dispositions défendues essentiellement par Corinne Imbert en tant que rapporteure de la branche maladie : la mesure relative aux médicaments biosimilaires, la consultation obligatoire du dossier médical partagé et diverses mesures de lutte contre la fraude. De même, grâce au Sénat, les acteurs de la sécurité sociale et les collectivités territoriales bénéficieront de plusieurs mesures de soutien. Tout d’abord, notre assemblée a obtenu la prorogation du fonds d’urgence pour les Ehpad, dont le montant, initialement fixé à 100 millions d’euros, a été triplé. Merci, madame la ministre, de l’avoir rappelé ! Ensuite, le Sénat a obtenu une réforme des concours de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) aux départements, laquelle permet de garantir un niveau de compensation des dépenses liées à la PCH et à l’APA au moins égal à celui qui a été consenti en 2024, pour un coût estimé à 200 millions d’euros. Enfin, dans le domaine réglementaire, le Sénat a obtenu l’étalement de trois à quatre ans de l’augmentation de douze points du taux de cotisation à la CNRACL, pour un coût de 500 millions d’euros Mes chers collègues, ce projet de loi de financement de la sécurité sociale a été déposé le 10 octobre dernier, soit il y a plus de quatre mois. En prenant pour base un déficit de 22,1 milliards d’euros en 2025 et de 24,1 milliards d’euros en 2028, voire plus, si l’on considère que certaines hypothèses sont excessivement optimistes, il n’est à l’évidence pas à la hauteur des enjeux. La Cour des comptes a publié jeudi dernier un rapport public thématique intitulé La Situation des finances publiques début 2025. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne nous félicite pas de nos récents travaux sur le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale… L’essentiel reste à faire ; vous l’avez d’ailleurs dit, mesdames les ministres. À titre personnel, je considère que nous devrions creuser la piste d’un recours accru au travail, donc d’une augmentation du PIB, ébauchée par le Sénat avec la contribution de solidarité par le travail. Selon une note du Trésor publiée au mois de septembre dernier sur le site du Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), l’alignement du taux d’emploi français sur le taux d’emploi allemand augmenterait ainsi nos recettes de protection sociale d’environ 15 milliards d’euros, notamment via les cotisations sociales et la CSG. Dans le même temps, il réduirait les dépenses de protection sociale d’environ 5 milliards Quoi qu’il en soit, les positions des uns et des autres sur ce projet de loi de financement de la sécurité sociale sont connues. Sur ce texte, nous n’avons de facto plus de marges d’évolution significatives, que ce soit juridiquement ou Par ailleurs, il est grand temps que la France se dote d’une loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Il faut évidemment agir davantage pour réduire le déficit : dans le cas contraire, nous laisserons aux générations futures une véritable bombe à retardement. Reste que ce travail ne pourra être mené qu’au titre des textes à venir. Mes chers collègues, pour ces raisons, la commission des affaires sociales a émis un avis défavorable sur l’ensemble des amendements en discussion et vous propose d’adopter conforme le texte qui nous est soumis. (Applaudissements sur les travées des groupes UC et Les Iacovelli applaudit également.) M. Daniel Chasseing. Chasseing. Monsieur le président, mesdames, monsieur les ministres, mes chers collègues, la situation de notre pays est très préoccupante, avec une dette s’élevant à 3 300 milliards d’euros. Ainsi, en 2025, 55 milliards d’euros seront consacrés au remboursement de ses intérêts. Nous devrons donc, à l’avenir, limiter les déficits, notamment pour la sécurité sociale, en évitant de financer la branche pour l’assurance maladie et notre système de retraite par un recours massif à l’emprunt, laissant la dette à nos enfants. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, tel qu’il était élaboré par le gouvernement Barnier, prévoyait un déficit de 16 milliards d’euros, alors que celui que nous allons voter atteint plus de 22 milliards d’euros. Cette hausse est principalement due à l’indexation de la totalité des retraites sur l’inflation au 1er janvier 2025, ainsi qu’à l’augmentation de Une nouvelle censure aurait été très grave pour notre pays. Un compromis était nécessaire. D’ailleurs, sept syndicats sur huit nous l’ont demandé, affirmant la nécessité de retrouver au plus vite la stabilité et de faire primer l’intérêt général. Selon eux, l’instabilité « fait peser sur nous le risque d’une crise économique aux conséquences sociales dramatiques ». De plus, M. le ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins nous avait indiqué en commission que, sans vote d’un budget de la sécurité sociale, chaque jour, 30 millions d’euros échappaient à toute mesure Parmi les mesures conservées dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, on retrouve, en matière de lutte contre la fraude, la sécurisation de la carte Vitale, le renforcement du contrôle du versement des retraites à l’étranger, le dossier médical partagé et un allégement des exonérations de cotisations patronales limité et conservé à 1,6 milliard d’euros. Cette dernière disposition est sage, étant donné que les entreprises ont besoin de compétitivité par rapport à celles des autres pays européens. Pour préserver la performance de nos PME, nous devons poursuivre la politique de l’offre. Je retiens également la formation de plus d’infirmiers, le calcul de la retraite des agriculteurs basé sur les 25 meilleures années, l’absence de hausse du ticket modérateur, l’amélioration de la prise en charge de la santé mentale ou encore la recherche de solutions aux pénuries de Ce budget comprend également des nouveautés, au nombre desquelles la hausse de l’Ondam hospitalier de 3,8 % au lieu de 3,2 %, soit un milliard d’euros de plus pour l’hôpital, qui en a besoin. Le fonds d’urgence pour les Ehpad a été rehaussé de 100 millions d’euros à 300 millions d’euros, ce qui est également bienvenu. Le taux de cotisation à la CNRACL augmente, lui, plus progressivement. Enfin, les dotations APA et PCH s’accroissent également. Le développement des soins palliatifs me semble tout à fait logique avant toute nouvelle loi sur ce sujet. Je note, enfin, l’indexation des retraites sur l’inflation au 1er janvier 2025, soit une hausse de 2,2 %. Rappelons que les retraites par répartition sont financées par les entreprises et les cotisants, ainsi que l’a prévu le CNR en 1945. Leur déficit atteindrait 15 milliards d’euros au cours des années 2030. Cependant, les prélèvements obligatoires, qui représentent déjà 47 % du PIB, ne sauraient être encore Si nous souhaitons répondre au défi du maintien du pouvoir d’achat des retraités, il conviendra donc de trouver des financements complémentaires, qu’ils soient assurantiels, issus de fonds de pension ou de la capitalisation – cela ne doit pas être un gros mot –, ou encore d’un relèvement de la CSG. Il est tout aussi nécessaire de renforcer le taux d’emploi des personnes âgées de 60 à 64 ans, qui est de 40 % en France, contre 70 % en Allemagne et dans les pays du nord de l’Europe. Bien sûr, tout cela doit faire l’objet d’une concertation avec les partenaires sociaux. Les mesures pourraient comprendre un départ anticipé dans le cas d’un travail pénible ou d’une carrière longue, mais également des incitations, des formations et une retraite progressive partielle. Ainsi, en théorie, un taux d’emploi de 70 % des personnes âgées de 60 à 64 ans représenterait plus d’un million de travailleurs supplémentaires, selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), avec des recettes importantes à la clé. Nous devons trouver ensemble une solution d’avenir. En effet, en 1980, le nombre des retraités était de 4 millions, avec trois cotisants pour un retraité ; en 2017, ce nombre atteignait 17 millions, avec 1,6 cotisant pour un retraité ; en 2040, il s’élèvera à 21 millions. De plus, depuis les années 1980, l’espérance de vie est passée de 70 ans pour les hommes et 79 ans pour les femmes à, respectivement, 79 ans et 86 ans. Nous devrons relever plusieurs autres défis dans les années à venir, qu’il s’agisse de la prise en charge de la maladie à l’hôpital et en ville et de celle du vieillissement et de la dépendance de nos aînés, au travers d’un renforcement des emplois dans les Ehpad et pour le maintien à domicile. L’effectif de la population âgée de 85 ans et plus doublera entre 2020 et 2040 et la dépendance continuera à augmenter : comme vous l’avez souligné, mesdames les ministres, cela suppose plus d’accompagnement. Ainsi, il est nécessaire d’avoir rapidement plus de trois emplois supplémentaires dans chacun de nos 7 500 Ehpad, soit 30 000 postes supplémentaires, sans oublier 10 000 emplois pour le domicile. Le coût de ces 40 000 emplois est estimé à 2,4 milliards d’euros par an, ce que financerait une journée de solidarité de sept heures. Je regrette que cette dernière n’ait pas été acceptée, car chaque employé français travaille 1 660 heures par an, contre 1 790 en moyenne en Europe. Espérons, pour l’avenir de notre pays, que nous ferons preuve ensemble de responsabilité et de sagesse afin de trouver des solutions visant à équilibrer la sécurité sociale sans aggraver davantage la dette. Nous devons, pour cela, tenir compte de la baisse de la natalité, de l’ordre de 20 % entre 2010 et 2024. Pour ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, la non-censure de l’Assemblée nationale est un point très positif et une marque de responsabilité, même si l’augmentation projetée des déficits est très Nous voterons ce texte. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi M. Philippe Mouiller. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et Monsieur le président, mesdames, monsieur les ministres, mes chers collègues, nous attendons légitimement beaucoup de notre protection sociale, qui fait partie de notre bien commun. Cependant, son financement n’a rien d’un miracle. C’est pour cette raison que l’un des objets du projet de loi de financement de la sécurité sociale est de maîtriser les déficits, garantissant la viabilité du modèle français. Je salue notre rapporteure générale et les rapporteurs de branche pour leur travail. Toutefois, force est de constater que, malgré l’engagement du Sénat, l’objectif n’est pas atteint. Ainsi, le texte adopté par la commission mixte paritaire prévoyait une situation plus dégradée que ce que proposait le Sénat, avec un déficit de 18,3 milliards d’euros en 2025, contre 22 milliards d’euros dans le texte que nous examinons en nouvelle lecture. Le décalage dans le temps et la situation politique l’expliquent largement, mais le débat sur les réformes reste Ainsi, comme le souligne la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS) dans son rapport d’octobre 2024, sans mesures législatives ou réglementaires nouvelles, le déficit serait d’environ 30 milliards d’euros en 2025. Un double constat s’impose donc à nous : d’une part, il est indispensable d’adopter ce texte, même s’il est imparfait, d’autre part, il est fondamental d’enrayer l’aggravation du déficit de la sécurité sociale, dès le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale, afin de ne pas mettre gravement en péril notre système de protection sociale. C’est pourquoi je souhaite évoquer la conférence de financement des retraites. En la matière, nous avons un devoir de maîtrise de nos dépenses qui, pour les retraites, sont estimées à 14 % du PIB, l’un des taux les plus élevés d’Europe. Nous faisons confiance aux partenaires sociaux pour proposer des solutions tendant à équilibrer la branche vieillesse, comme ils réussissent à le faire pour l’Agirc-Arcco (Association générale des institutions de retraite des cadres-Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) depuis des années. Souhaitons qu’ils y arrivent pour les retraites de base. Ma collègue Corinne Imbert s’exprimera plus particulièrement sur la branche assurance maladie, qui représente à elle seule 67 % du déficit de la sécurité sociale. Là encore, nous ne pouvons pas augmenter chaque année l’Ondam sans prévoir des mesures d’efficience. Des réformes structurelles devront donc être rapidement mises en œuvre, mais je sais, monsieur le ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins, que vous êtes mobilisé sur cette Même si ce projet de loi est imparfait, il conserve la logique que nous voulions lui insuffler : d’une part, des efforts partagés par tous, d’autre part, la préservation des emplois et de la qualité des services. À ce titre, je tiens à revenir sur la réforme des allégements généraux de cotisations patronales. Nous défendions des efforts pour les entreprises afin de mieux protéger les postes. De fait, la rédaction du Sénat n’avait aucune répercussion sur ces derniers. Finalement, c’est le texte de la commission mixte paritaire qui a été retenu, lui qui prévoit un rendement de 1,6 milliard d’euros. Nous aurons certainement à en débattre lors de l’examen du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale, étant entendu que le Sénat a proposé de créer un comité de suivi chargé notamment de l’évaluation de ces allégements. Par ailleurs, le rejet de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale accentuerait les difficultés de nombreux acteurs du secteur médico-social. Ainsi, les Ehpad seraient privés de l’abondement à hauteur de 300 millions d’euros du fonds d’urgence pour les établissements publics, privés à but non lucratif ou rattachés à une collectivité – l’ensemble de ces établissements sont en effet concernés. De leur côté, les départements ne bénéficieraient pas du soutien financier de 200 millions d’euros, prévu notamment pour soulager leur contribution au titre de l’APA et de la PCH. Nous devrons déterminer ensemble le juste niveau de ce soutien. En outre, sans ce texte, de nombreuses mesures très attendues, en particulier par les agriculteurs, ne pourraient entrer en vigueur. Je pense notamment à la pérennisation de l’exonération en faveur des travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi (TO-DE), à laquelle le Sénat a ajouté l’éligibilité des coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) et des coopératives agricoles de fruits et légumes. C’est également le cas du maintien des abattements pour les exploitants agricoles bénéficiant de revenus issus de la location de gîtes ruraux. N’oublions pas, enfin, l’accélération de la réforme du calcul des pensions des exploitants, basé dès 2026 sur les meilleures années de revenus pour les droits acquis avant 2016. Par ailleurs, le texte conserve les mesures introduites par le Sénat visant à renforcer la lutte contre la fraude, notamment sociale – ce point est, pour nous, essentiel. Je pense notamment à l’introduction d’une obligation pour les organismes de sécurité sociale constatant des fraudes aux arrêts de travail d’en informer les employeurs, afin de lutter contre le travail illégal. Contre le recours aux sociétés éphémères, nous avons également renforcé les obligations déclaratives de certains employeurs. Des mesures sont en outre prévues pour améliorer la communication entre les organismes de sécurité sociale et les services de l’état civil en cas de suspension du versement de la retraite d’un pensionné résidant à l’étranger. N’oublions pas, enfin, la généralisation, au 1er octobre 2025, de la carte Vitale sécurisée. Toutes ces décisions, nécessaires et utiles, ont été conservées : nous nous en félicitons. Par ailleurs, le Sénat avait soutenu l’initiative d’une contribution de solidarité par le travail. Il convient d’en rediscuter rapidement, notamment via une négociation avec les partenaires sociaux. Cela s’inscrit dans une nécessaire évolution du financement de l’autonomie. L’enjeu autour du travail est pour nous fondamental, tout comme est primordiale la réflexion sur de nouvelles sources de recettes. Lors de l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire, j’avais énoncé un certain nombre de principes auxquels nous étions attachés : la rigueur budgétaire, l’association de l’ensemble des acteurs au redressement des comptes du pays et la préservation de la qualité de nos services publics. Ces principes nous guideront, une fois ce budget adopté, afin de mettre en œuvre les réformes structurelles qui s’imposent. Sans cela, en effet, nous nous retrouverons de nouveau l’année prochaine face aux mêmes enjeux de recherches d’économies, avec des répercussions directes sur la qualité des prestations. Les réformes doivent donc être travaillées, en mobilisant le plus grand nombre d’acteurs, puis entérinées préalablement au prochain projet de loi de financement de la Compte tenu de ce contexte, mes chers collègues, et parce qu’il considère qu’il doit être adopté dans les plus brefs délais, le groupe Les Républicains votera ce texte sans modification, en gardant à l’esprit toutes les réflexions qui devront être menées rapidement. sur les travées du groupe Les Guidez applaudit également.) M. Xavier Iacovelli. sur les travées du collègues, nous nous réunissons aujourd’hui pour examiner, une nouvelle fois, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, au parcours législatif aussi chaotique Inédit, ce parcours l’a été tant par son commencement que son dénouement, tous deux marqués par des tensions, des blocages assumés et, en guise de conclusion, par une motion de censure aux allures de manœuvre politicienne irresponsable, mais pas sans Poumirol proteste.) Jomier. Mais bien sûr… Iacovelli. Nous voilà donc contraints de réexaminer un texte qui aurait dû être adopté au mois de décembre dernier. Oui, nous sommes contraints. En effet, si le Sénat est de nouveau saisi, ce n’est pas par manque de travail ou de sérieux de notre part. Le Houerou. À qui la faute ? Iacovelli. En effet, nous avons été, au milieu de ce désordre, un lieu de rationalité et de stabilité, mais aussi de responsabilité. Le Houerou. Pas tout à fait ! Apourceau-Poly. Vous êtes minoritaires ici ! Iacovelli. Les débats, malgré des désaccords, s’y sont tenus avec sérieux et dans le respect des institutions. En ce lieu, l’espoir d’une démocratie exigeante et constructive continue d’exister. Pourtant, une alliance contre nature entre la gauche et l’extrême droite… Lubin. Oh là là ! Iacovelli. … a préféré le chaos au débat, la posture à la construction ! (Marques sur les travées des groupes SER et CRCE-K.) Pierre après pierre, vote après vote, cette alliance contre nature a érigé un mur de mépris, fait d’irresponsabilité et de postures, qui éloigne chaque jour un peu plus nos concitoyens des décisions prises en leur nom. La conséquence, mes chers collègues, est que notre système social s’est trouvé plongé dans l’incertitude et le pays dans l’impasse. Le prix de cette irresponsabilité, ce sont 100 millions d’euros perdus chaque jour depuis le 1er janvier, autant d’argent qui ne finance ni nos hôpitaux, ni nos Ehpad, ni nos services sociaux. (Exclamations sur les travées du groupe CRCE-K, ainsi que sur des travées du groupe SER.) Ce sont ainsi 100 millions d’euros par jour que nous ne pouvons consacrer à nos soignants, à nos aînés et à nos familles ! Apourceau-Poly. Et les 49.3 ? Brulin renchérit.) Iacovelli. Aujourd’hui, les mêmes qui ont voté cette censure osent jouer les indignés face aux conséquences de leurs propres décisions. (Protestations sur les travées des groupes SER et GEST.) Il est temps de rétablir la vérité. Karoutchi. Rien que ça ! Somon et Francis Szpiner rient.) Jomier. Tout est permis ! Iacovelli. Que ceux qui prétendent défendre les services publics expliquent pourquoi, en pleine crise, ils ont privé nos hôpitaux et établissements médico-sociaux des fonds dont ils ont besoin ! Que ceux qui disent défendre le monde agricole justifient le report, du fait de leur vote, des mesures attendues par des milliers d’agriculteurs. (Nouvelles protestations sur les mêmes travées.) Lubin. C’est la foi du Iacovelli. Le Sénat, lui, a été à la hauteur. Ce texte n’est peut-être pas parfait. (Marques de surprise feinte sur les travées des groupes SER et CRCE-K.) Nous aurions tous souhaité aller plus loin. Je pense, pour ma part, à la question des maladies cardiovasculaires dues au surpoids et à l’obésité liés à la surutilisation du sucre dans l’agroalimentaire et les produits transformés. Pour notre part, nous assumons un budget qui tient compte des réalités économiques et tente, tant bien que mal, d’assurer la pérennité de notre modèle social. Il est urgent de l’adopter définitivement, et ce pour plusieurs raisons. Il prévoit une hausse de 3,8 % de l’Ondam hospitalier, soit 1 milliard d’euros supplémentaires pour nos établissements de santé. Lubin. Grâce à qui ? Poumirol. Heureusement que nous avons Poncet Monge renchérit.) Iacovelli. Il renforce le financement des Ehpad, avec une enveloppe portée à 300 millions Il maintient à hauteur de 200 millions d’euros la compensation versée aux départements pour leurs dépenses liées à l’allocation personnalisée d’autonomie et à la prestation de compensation du handicap. Il permet le recrutement de 6 500 accompagnements pour les personnes âgées dépendantes. Il conserve les aides allouées au service public de la petite enfance, ainsi que la réforme du complément de mode de garde pour soutenir les familles, notamment les familles monoparentales. Il préserve le dispositif de la loi du 27 mai 2009 pour le développement économique des outre-mer, dite Lodéom, garantissant un soutien aux entreprises et aux travailleurs des territoires ultramarins. Surtout, ce texte doit être adopté, parce qu’il est temps de sortir de cette période d’instabilité budgétaire qui affaiblit notre pays. Notre modèle social est malade. Le déficit de la sécurité sociale explose à 22 milliards d’euros. Il atteindrait même 30 milliards d’euros en l’absence d’un texte. Jomier. Belle gestion ! Poumirol. Depuis sept ans ! Lubin. Non, huit ! Iacovelli. Sommes-nous prêts à laisser ce modèle, autrefois fierté aux yeux du monde, s’effondrer sous le poids des déficits ? Nous devons regarder plus loin que l’année 2025, comme vous l’avez mentionné, madame la ministre. En effet, il est temps d’envisager une véritable réforme structurelle, une planification budgétaire pluriannuelle garantissant la soutenabilité de notre protection sociale. C’est une nécessité pour assurer une offre de soins stable et pérenne, qui ne dépende pas des aléas politiques. De même, il n’est plus possible de faire reposer sur le seul travail l’ensemble de notre modèle social. Le coût du travail est en effet trop élevé en France, alors que, dans le même temps, le net perçu par les salariés est encore plus faible. Poumirol. Que de poncifs… Iacovelli. Entendez bien, mes chers collègues : pour 100 euros brut, une entreprise en France doit verser 142 euros, contre 120 euros en Allemagne. De son côté, le salarié français ne touchera que 77,50 euros avant impôts, contre 80 euros pour son homologue allemand. Le Houerou. C’est cela, la protection sociale. Lubin. Il faut tout comparer ! Iacovelli. Notre coût du travail est l’un des plus élevés de l’OCDE. Dans les mois à venir, comme vous l’avez rappelé, madame la ministre, nous devrons donc mener une véritable réflexion sur le financement de notre modèle social, afin de trouver des ressources ne reposant pas seulement sur les travailleurs et les entreprises, c’est-à-dire sur le travail. Oui, l’équilibre budgétaire est une exigence. Cependant, la santé ne peut être une variable d’ajustement, non plus que l’emploi ou l’attractivité de notre pays. Alors que nous approchons des quatre-vingts ans de la sécurité sociale, nous avons un devoir de responsabilité. C’est pourquoi les membres du groupe RDPI espèrent que cette nouvelle lecture aboutira à un vote conforme. En effet, il convient de mettre un terme à cette situation, qui ne peut plus durer, et de permettre enfin aux Français de bénéficier des mesures qu’ils En conséquence, le groupe RDPI a pris ses responsabilités en ne déposant aucun amendement, même si certains de ses membres prendront la parole sur différents articles. Apourceau-Poly. Cela ne sert à Iacovelli. Il y va de la crédibilité de nos institutions et du bon fonctionnement de notre système de soins et de protection sociale. Alors, mes chers collègues, pour une fois, faisons preuve de responsabilité collective et votons ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. (Marques de consternation sur les travées des groupes SER et CRCE-K.) Mme Guylène Pantel. sur les travées du groupe rapporteure générale applaudit également.) collègues, nous entamons la nouvelle lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 après un parcours législatif pour le moins complexe – c’est un En effet, depuis des élections législatives de 2022 qui n’ont dégagé aucune majorité absolue au sein de l’Assemblée nationale, nous vivons une succession d’utilisations de l’alinéa 3 de l’article 49 de la Constitution et de motions de censure. La loi fondamentale du 4 octobre 1958 est donc particulièrement scrutée, afin de trouver des réponses à ces situations inédites. Ainsi, alors que la commission mixte paritaire avait abouti à un compromis à la fin du mois de novembre dernier, à la suite de l’adoption par les députés d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement de Michel Barnier, le texte a été considéré comme rejeté. Cela a amené le Parlement à adopter une loi spéciale prévue par l’article 45 de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances, notamment pour autoriser la sécurité sociale à emprunter. Depuis, l’Assemblée nationale a examiné le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 en nouvelle lecture, dans la version que le Sénat a adoptée en première lecture. Le gouvernement actuel ayant engagé sa responsabilité et la motion de censure déposée par une partie des membres du Nouveau Front populaire (NFP) n’ayant pas été adoptée, nous sommes donc aujourd’hui de nouveau amenés à nous exprimer sur le texte. Dans la version initiale du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, le gouvernement Barnier prévoyait un déficit de 16 milliards d’euros, que les travaux de notre assemblée ont réduit à 15 milliards d’euros, tandis que le compromis issu de la commission mixte paritaire a abouti à un montant de 18,3 milliards d’euros. Après la nouvelle lecture, il devrait finalement atteindre 22,1 milliards d’euros en 2025 et 24,1 milliards d’euros en 2028. Ces estimations nous font dire, à l’unanimité, que la copie n’est toujours pas satisfaisante. Ces trajectoires, très pessimistes, n’augurent rien de bon. Nous l’avons dit à plusieurs reprises dans cet hémicycle, cette situation n’est pas le fruit du hasard, puisqu’elle correspond à des choix politiques court-termistes, qui rognent substantiellement les recettes de la sécurité sociale depuis des années. À ce sujet, Mme la rapporteure générale a rappelé que la dynamique du déficit était inhabituelle. En effet, son augmentation spontanée moyenne, liée au décalage entre la croissance des recettes et des dépenses, était de 5 milliards d’euros par an. Pourtant, le déficit devrait croître de 10 milliards d’euros en 2025, en raison d’une hausse plus faible des recettes, à 2,3 %. En somme, entre la version initiale et la nouvelle lecture, le déficit projeté a augmenté de 6,1 milliards d’euros. Nous regrettons grandement la faiblesse des solutions envisagées pour enrayer ce dérapage, d’autant que ce constat est partagé. La réduction de certaines dépenses par le transfert de leur charge sur les malades n’est pas le chemin à choisir. Tout comme pour les enjeux environnementaux, les générations futures attendent de nous que nous soyons à la hauteur pour assurer la pérennité du système de protection sociale à la française. C’est pourquoi le groupe RDSE a plaidé pour dénicher de nouvelles ressources, notamment chez celles et ceux qui détiennent les richesses. Pour lui, dans ce contexte budgétaire très incertain, les aides publiques et les politiques d’exonération doivent être beaucoup plus conditionnés à des critères de justice sociale et territoriale. Au-delà de considérations, très importantes, sur la trajectoire budgétaire, le groupe RDSE salue néanmoins quelques évolutions au service de la santé de nos concitoyens, comme la revalorisation du fonds d’urgence pour les Ehpad, afin de faire face à leurs difficultés financières. C’est aussi le cas du rehaussement de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie, de l’ordre de 3,4 %, soit 1 milliard d’euros supplémentaires pour les établissements de santé, et des différentes mesures de fiscalité comportementale sur les boissons sucrées et les jeux d’argent et de hasard. Enfin, s’agissant de la soumission chimique, nous nous réjouissons du remboursement des tests et des analyses permettant de la détecter et de l’amélioration de la prise en charge psychologique des potentielles victimes, mesures chères à notre collègue Véronique En outre, plusieurs de nos amendements ont été retenus dans la version du texte que nous examinons en nouvelle lecture. Ils ont notamment pour objet l’extension aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de l’exonération de cotisations patronales pour l’emploi des aides à domicile dont bénéficient les centres intercommunaux d’action sociale (CIAS) ; l’expérimentation visant à permettre aux chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole d’opter pour des cotisations calculées à titre provisionnel sur la base d’une assiette fixée forfaitairement ; la prise en compte des effets de la concurrence frontalière dans le calcul du coefficient géographique. Je rappelle en conclusion que, les 4 et 19 octobre prochain, nous célébrerons les quatre-vingts ans de la sécurité sociale, pilier fondamental du pacte républicain qui soude la société française par une contribution solidaire selon ses moyens et un bénéfice selon ses besoins. Le groupe RDSE appelle à la réformer structurellement pour anticiper les défis majeurs auxquels nous devrons faire face, notamment ceux qui sont liés aux évolutions démographiques. Dans l’attente, nous défendrons nos propositions dans un esprit de responsabilité et nous nous prononcerons sur ce texte avec la liberté de vote qui nous caractérise. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi banc des Poncet Monge applaudit également.) M. Olivier Henno. sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains.) collègues, bien entendu, les membres du groupe Union Centriste souhaitent un vote conforme. En effet, il est primordial que notre pays soit doté d’une loi de financement de la sécurité sociale et qu’il en finisse avec une période budgétaire qui n’a que trop Je remercie d’emblée notre rapporteure générale et le président de notre commission des affaires sociales. Ils ont tenu le cap de la responsabilité dans cette période ô combien particulière. Ils en ont rappelé les étapes, je n’y reviens donc pas. Comme le disait ma grand-mère, c’est mieux que si c’était pire… (Sourires.) Cependant, en toute lucidité, nous ne pouvons considérer ce projet de loi de financement de la sécurité sociale comme satisfaisant. Après le vote des lois budgétaires, pour reprendre la formule de notre président, « on ne peut pas rester dans l’immobilisme », durer pour durer n’a pas de sens. Selon Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, la situation de nos finances publiques est entre le préoccupant et le grave – je pencherais plutôt vers ce dernier terme. Les deux dernières années ont été des années noires pour les finances publiques, mais aussi pour le budget de la sécurité Mes chers collègues, l’heure est à la gravité : la dépense sociale pèse lourd dans notre pays, très lourd. Pour mémoire, sur 1 000 euros de dépenses publiques, 570 euros sont consacrés à la dépense sociale, contre 65 euros pour ce qui relève du régalien – armée, sécurité, justice. En 2024, cette même dépense sociale a progressé de plus de 3,1 %, soit bien plus que la croissance nationale. Nous débattons souvent des retraites, dans notre pays, ce qui est logique, car leur montant représente 400 milliards d’euros. Cette somme équivaut peu ou prou à l’ensemble des dépenses de l’État, éducation, justice, santé, police et recherche réunies. Les retraites pèsent à elles seules près de 14 % du PIB, près du double de la moyenne des pays de l’OCDE et trois points de plus qu’en Allemagne. Le rapport de la Cour des comptes fait d’ailleurs état d’un déficit tendant vers les 10 milliards d’euros. Grâce à quoi ? Grâce à qui ? Grâce à la réforme des retraites et à la majorité sénatoriale, qui a pris ses responsabilités. Le travail de René-Paul Savary n’aura ainsi pas été vain, mes chers collègues. Je n’en dirai pas plus sur les retraites, car mon petit doigt me dit que nous aurons l’occasion d’en reparler… Je veux cependant exprimer la ligne rouge du groupe UC par rapport au débat à venir sur ce sujet. Nous n’accepterons pas une nouvelle fuite en avant au nom d’un prétendu consensus. Nous n’accepterons pas que ce consensus se fasse par une augmentation du déficit et de la dette publique. Il n’est pas possible de signer des chèques sur le dos des générations à venir. Il n’est plus possible d’émettre des chèques qui seront débités sur le compte de nos enfants et petits-enfants, a fortiori pour payer nos Que nous le voulions ou non, nous entrons dans un cycle d’efforts budgétaires, mes chers collègues. Nous devons tourner le dos à l’expansionnisme qui, engagé en réponse à la crise du covid-19, a prévalu ensuite pendant des années, par facilité, par manque de volonté et de lucidité politiques. J’en viens à la branche assurance maladie. Soyons lucides avant d’être courageux, mes chers collègues : c’est dans ce domaine que les efforts à venir seront les plus Comme vous le savez, sur 1 000 euros d’argent public dépensés, 570 euros le sont au titre des dépenses sociales, et parmi celles-ci, 248 euros vont aux retraites, dont le budget pèse à hauteur de 14 % de notre PIB, et 208 euros vont aux dépenses de santé, dont le total représente 12,5 % de notre PIB. Le déficit de la branche maladie dépasse, hélas ! les 15 milliards d’euros. L’expression « hors de contrôle » employée par notre rapporteure générale est donc particulièrement adaptée. Dans ce domaine également, il est temps de fixer quelques lignes rouges. En la matière, j’oserai avancer une proposition dont je sais qu’elle ne fait pas consensus. Il n’est plus possible qu’année après année l’Ondam s’établisse à un niveau bien supérieur à la croissance de notre pays, mes chers collègues. Une telle distorsion ne peut plus durer, car, au-delà de l’augmentation de notre dette sociale et de notre dette publique qu’elle emporte, cette situation risque de priver notre pays de la possibilité d’engager les investissements nécessaires pour le redressement de la croissance, mais aussi pour l’éducation, le régalien et même la transition écologique. La maîtrise de la dépense sociale est donc la seule voie possible pour sauver la sécurité sociale. Elle est indispensable à ce titre, mais également au regard des écarts sociaux entre les générations, que la justice impose de ne pas creuser. Sans intention de faire le procès de notre système social, je tiens enfin à souligner un paradoxe : nous dépensons beaucoup, et parfois mal, en matière sociale. Il suffit en effet d’ouvrir les yeux pour constater que la grande pauvreté continue de progresser de manière alarmante. En tant que rapporteur de la branche famille, je constate de plus que nous nous soucions si peu de l’avenir que nous acceptons que la famille soit le parent pauvre de notre système de protection sociale. Notre natalité est en berne pour de nombreuses raisons. L’excellent ouvrage intitulé Les Balançoires vides ose en pointer quelques-unes, notamment le peu d’aide dont disposent les jeunes couples pour faire garder les jeunes enfants, la grave crise que traversent les différents modes de garde, la faible attractivité des métiers de la petite enfance, la baisse du nombre d’assistantes maternelles du fait du non-remplacement des départs à la retraite ou encore la diminution du nombre de places en crèche. Pour réparer l’organisation des modes de garde – tout le monde en est d’accord –, 2 milliards d’euros seraient nécessaires, soit l’équivalent du montant capté sur la branche famille par la branche maladie au titre des indemnités journalières, alors que les indemnités journalières relèvent pourtant de la branche maladie. En somme, notre natalité s’effondre et nous regardons ailleurs. « Les comptes en désordre sont la marque des nations qui s’abandonnent. » Ainsi s’exprimait Pierre Mendès France, un autre bon auteur. L’heure est venue de reprendre en main nos dépenses sociales, mes chers collègues. Cela suppose de consentir des efforts et de faire des économies, mais aussi de créer davantage de richesses et, partant, d’augmenter le volume global d’heures travaillées. S’il est temps de tourner la page du « quoi qu’il en coûte », l’heure est également venue de rompre avec le « prélever plus » et le « travailler moins ». Avec le vote de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, une page budgétaire chaotique se refermera. La nouvelle page qui s’ouvrira demain doit être celle de la fin de la fuite en avant, celle des réformes structurelles, de la vérité et du courage politique. sur des travées du groupe Les Républicains, ainsi Mme Cathy Apourceau-Poly. sur les travées du groupe CRCE-K. Le Houerou et Émilienne Poumirol applaudissent également.) Monsieur le président, mesdames, monsieur les ministres, mes chers collègues, nous voilà arrivés au bout du tunnel qu’a constitué l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, après la dissolution de l’Assemblée nationale, un soir d’élection, et après les trois 49.3 activés par le gouvernement. Après la chute du gouvernement Barnier, vous aviez promis de rencontrer chaque groupe parlementaire pour trouver des compromis sur le financement de la sécurité sociale, madame la ministre. Nous regrettons la fin de non-recevoir que vous avez opposée à notre souhait de vous rencontrer, alors que nous avions confirmé notre disponibilité pour discuter avec vous sur des pistes de recettes ministres le démentent.) J’ai par-devers moi le mail dans lequel vous avez reporté notre rencontre, jamais reprogrammée ensuite, madame la ministre. Nous aurions pu être le onzième groupe reçu, mais il n’en a finalement rien été. Jomier. Très bien ! Apourceau-Poly. Rassurez-vous toutefois, nous avons des propositions à vous soumettre et nous savons Il ne suffit pas de citer Ambroise Croizat, comme vous l’avez fait à l’Assemblée nationale, pour devenir communiste, madame la ministre. Karoutchi. Heureusement ! Apourceau-Poly. La conscience de classe ne s’attrape pas à notre contact, n’ayez crainte ! (Exclamations amusées.) Oui, il faut un budget pour la sécurité sociale, mais pas à n’importe quel prix. Pour nous, le budget Bayrou n’est pas plus acceptable que le budget Barnier. Comme le précédent, il ne répond pas aux besoins de millions de Français qui n’ont plus de médecin traitant et qui attendent plusieurs mois un rendez-vous chez un La chute du gouvernement Barnier a fort heureusement permis l’indexation des pensions de retraite au 1er janvier dernier et l’abandon du déremboursement des consultations médicales. Le présent budget de la sécurité sociale pour 2025 demeure toutefois un très mauvais budget, qui aggravera les difficultés d’accès aux soins de nos concitoyens et qui dégradera davantage la situation des hôpitaux. Les augmentations de 3,3 % de l’Ondam et de 3,8 % de l’Ondam hospitalier permettront seulement d’assurer le maintien du budget pour 2024. Le milliard d’euros supplémentaires pour la santé que vous avez annoncé est en réalité un milliard d’économies en moins, madame la ministre. Le gouvernement Barnier prévoyait initialement d’économiser 3,9 milliards d’euros sur le budget des hôpitaux. Si l’on tient compte de l’évolution naturelle des dépenses de santé, qui sera de l’ordre de 4,7 milliards d’euros sans compter l’inflation, qui devrait s’établir à 1,5 % en 2025, c’est une économie de 2,9 milliards d’euros qui est demandée aux hôpitaux par le Gouvernement Bayrou. En réalité, le milliard d’euros supplémentaires correspond tout juste au coût de la hausse du taux de cotisation à la CNRACL décidée par le Gouvernement avec l’assentiment de la majorité sénatoriale. Je rappelle qu’en dépit de son étalement sur quatre ans la hausse du taux de cotisation à la CNRACL emportera chaque année un coût supplémentaire de 1 milliard d’euros pour les hôpitaux et de 1,3 milliard d’euros pour les collectivités territoriales, sans compensation de l’État. Alors que le déficit des hôpitaux explose et que les collectivités n’arrivent pas à boucler leur budget, il faudra donc consentir 2,3 milliards d’euros d’économie en 2025, 2026, 2027 et 2028. L’Assemblée des départements de France (ADF) vous demandait la compensation des dépenses de solidarité à l’euro près, madame la ministre. Ce ne sera pas le cas. Par ce budget, vous continuez de sous-financer nos hôpitaux et nos Ehpad. Avec la fameuse « taxe lapin », vous allez faire payer les malades qui n’honorent pas leurs rendez-vous. Vous réduisez le plafond des indemnités journalières et augmentez de 1 milliard d’euros la taxation des organismes d’assurance complémentaire de santé. Le journal La Tribune décrit parfaitement votre politique : « Les entreprises gagnantes, les hôpitaux en sursis. » Alors qu’elles bénéficient chaque année de 80 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales, en 2025, les entreprises bénéficieront en prime de 78,4 milliards d’euros d’aides publiques sans contrepartie, notamment en matière d’emploi. Je rappelle que, 80 milliards d’euros, c’est près de quatre fois le déficit de la sécurité sociale ! Le déficit prévisionnel de la sécurité sociale pour 2025, qui s’établit à 22 milliards d’euros, aurait pu être largement résorbé si vous en aviez eu la volonté politique. En réalité, le Gouvernement entretient ce déficit pour justifier les coupes budgétaires et les prestations en moins. En conclusion, je soulignerai la cohérence et la continuité des gouvernements Barnier et Bayrou, dépourvus de vision pour la sécurité sociale, incapables de répondre aux grands enjeux sanitaires et sociaux tels que le vieillissement démographique, les maladies chroniques et l’accueil de la petite enfance. Le groupe CRCE-K votera naturellement contre ce texte. groupe CRCE-K, ainsi que sur des travées du groupe SER.) Mme Anne Souyris. Anne Souyris. Monsieur le Les assurés ayant cotisé Toute l’année Se trouvèrent fort dépourvus Quand le déficit fut venu : Les dépenses sociales en hausse, Des recettes insuffisantes. Voilà la fable qui nous est contée dans cette séquence budgétaire. Telle la dispendieuse cigale, les prestations sociales versées aux assurés sont pointées du doigt : des médicaments surconsommés qu’il faudrait dérembourser, des retraités qui toucheraient une pension si importante qu’il ne faudrait pas l’indexer sur l’inflation, un système de santé qui dépenserait à tout-va, si bien qu’il faudrait le Est-ce à dire que l’injuste réforme des retraites de 2023 n’a pas permis de maîtriser les dépenses de la branche vieillesse ? Est-ce à dire que les dépenses d’assurance maladie sont incontrôlables ? Est-ce à dire que nous ne finançons pas la sécurité sociale en fonction des besoins de santé, dont nous savons pourtant qu’ils augmentent avec le vieillissement de la population, les vulnérabilités liées au changement climatique et l’explosion de la prévalence des maladies chroniques ? Loin d’avoir chanté toute l’année, les assurés ont travaillé et cotisé, quand la droite, fourmi de circonstances, promettait de réduire les droits sociaux, les pensions de retraite et le remboursement des soins. Nous nous y sommes opposés et nous continuerons de nous opposer aux mesures antisociales comme aux contrôles sur les dépenses sociales, ces derniers étant bien mal ciblés lorsqu’ils portent sur des personnes, alors que les entreprises sont responsables de 80 % des fraudes à la sécurité sociale. En vertu du principe fondateur de la sécurité sociale, « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins », le groupe GEST a proposé d’abonder le budget de la sécurité sociale de nouvelles recettes, de sorte que les revenus du capital contribuent de manière plus égalitaire au financement de la protection sociale, que les exonérations de cotisations sociales aux entreprises, dont le montant atteint 80 milliards d’euros alors que leur inefficacité a été démontrée, soit réexaminées, et que les industriels pollueurs, alcooliers, tabagistes et industriels du sucre caché, responsables de l’explosion du nombre de maladies chroniques, soient mis à contribution. Ces propositions ont été sèchement rejetées par le Gouvernement. Aucune des priorités en faveur desquelles nous avons plaidé n’a été retenue, ni même entendue, madame la ministre. C’est bien dommage – et d’abord pour nous ! –, car la sécurité sociale est le pilier de notre contrat républicain. Nous en voilà donc revenus à l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, ce texte qui a entraîné la première censure d’un gouvernement de la Ve République après l’enclenchement de l’article 49.3 de la Constitution, mes chers collègues. En ayant recours à l’article 49.3 en nouvelle lecture, le Gouvernement a fait le choix de la stabilité. C’est en effet une constante depuis 2022. À nos concitoyennes et nos concitoyens, qui, au mois de juillet dernier, ont invité le Parlement à trouver des compromis, le Gouvernement a répondu par un déni de démocratie. Des compromis étaient pourtant possibles. Nous proposions notamment une loi de programmation pluriannuelle pour la santé. Cette idée a été reprise par M. Bayrou de manière fugace, avant qu’elle ne soit écartée par M. Neuder, à l’instar de la loi de programmation sur le grand âge promise À défaut de nouvelles recettes, le déficit de la sécurité sociale poursuit sa folle course sous l’effet de l’augmentation en flèche des dépenses. Notre pays produit pourtant de la richesse, encore faudrait-il se donner la peine de la Rappelons-nous, mes chers collègues, que c’est face aux grandes crises que les grandes lois sociales ont été adoptées. Il en fut ainsi de l’impôt sur le revenu, à propos duquel Jaurès prononçait ces mots qu’il nous faut garder à l’esprit : « Dans une société où celui qui ne possède pas a tant de peine pour se défendre, tandis au contraire que celui qui possède de grands capitaux voit sa puissance se multiplier non pas en proportion de ces grands capitaux mais en progression de ces capitaux, l’impôt progressif vient corriger une sorte de progression automatique et terrible de la puissance croissante des grands Nous continuerons de nous battre pour la redistribution des richesses, pour que chacun et chacune soit mis à contribution selon ses moyens, pour que chacun et chacune soit soigné et reçoive des prestations selon ses besoins et pour enfin faire advenir une sécurité sociale du XXIe siècle, c’est-à-dire planifiée, fondée sur les besoins des assurés et écologique. Évidemment, nous ne voterons pas ce projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Le Houerou applaudit également.) Mme Annie Le Houerou. Le Houerou. Monsieur le nous voilà parvenus à la fin du long processus législatif que fut celui de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Présenté par le gouvernement Barnier, ce texte a été amendé par le Sénat sans avoir été examiné par l’Assemblée nationale en première lecture, puis examiné par une commission mixte paritaire dont les conclusions ont finalement été rejetées par l’Assemblée nationale, après l’engagement de la responsabilité du Premier ministre Barnier, dont le gouvernement est alors tombé. Nous voilà donc de nouveau réunis pour examiner la « version Bayrou » de ce texte. L’issue est connue : la majorité sénatoriale ayant pour objectif de voter ce texte conforme, l’opposition n’a aucun espoir de le faire évoluer dans les heures à venir. Ce projet de loi de financement de la sécurité sociale paie le prix de l’irresponsable dissolution décidée au mois de juillet dernier par le président Macron. Il paie aussi le prix de l’enclenchement du 49.3 par le Premier ministre Barnier, qui avait rejeté tout échange avec les groupes de gauche, préférant des négociations avec le Rassemblement national, qui n’a pourtant pas hésité, dès la première occasion, à voter une motion de censure, fût-elle présentée par la gauche. L’instabilité politique créée par le président Macron a coûté cher à notre économie. Elle a suscité dans le pays une vague d’incertitudes qui a freiné l’activité de nos entreprises et semé l’inquiétude chez nos concitoyens et au sein des collectivités locales, chacun redoutant la situation inédite d’une France sans budget. C’est dans cet esprit que certains groupes de gauche, dont les socialistes, ont demandé à être entendus par le Premier ministre Bayrou et son nouveau gouvernement afin de trouver les voies de l’adoption d’un budget. En acceptant de discuter avec le gouvernement Bayrou pour éviter une nouvelle censure, son objectif était d’obtenir des avancées significatives et concrètes pour le quotidien des Françaises et des Français, qui ont clairement exprimé dans les urnes leur souhait d’un changement de cap. Nous avons demandé la suspension de la réforme des retraites et l’ouverture d’une conférence de financement avec les partenaires sociaux. Cette conférence a été actée Les retraites ont quant à elle été indexées sur l’inflation au 1er janvier 2025, conformément à la règle que le gouvernement Barnier voulait annuler. Nous avons demandé une augmentation de l’Ondam à hauteur de 3 milliards d’euros, 500 millions d’euros étant destinés aux personnes âgées, ce que nous avons partiellement obtenu. Le Gouvernement est revenu sur le déremboursement des consultations médicales et des médicaments, mesures injustes qui faisaient notamment payer aux malades l’évolution des tarifs conventionnés avec les médecins. Nous demandions également la suppression de la hausse des taux de cotisation à la CNRACL, décidée sans concertation avec les collectivités et sans compensation dans les budgets des hôpitaux. Cette hausse a finalement été imposée par Je rappelle que le déficit de cette caisse s’explique pour partie par les transferts effectués entre caisses de retraite lorsque la CNRACL était excédentaire et pour partie par le remplacement de fonctionnaires par des contractuels qui cotisent au régime général, ce qui emporte à la fois une précarisation des agents publics et un déséquilibre des comptes de la CNRACL. En ce qui concerne la fonction publique, nous avons obtenu la suppression du passage d’un à trois du nombre de jours de carence pour les congés maladie. Si nous avons obtenu ces quelques avancées, il n’en demeure pas moins que la copie Bayrou aggrave le déficit de la sécurité sociale. Le Gouvernement a en effet refusé toutes nos propositions de recettes supplémentaires, celles-ci étant pourtant nécessaires pour retrouver un équilibre. Notre système de sécurité sociale ne tiendra pas dans la durée s’il n’est pas financé. En matière de recettes, la copie Bayrou est pire que la copie Barnier, et bien pire encore que celle du Sénat, qui reconnaissait à juste titre la nécessité de bouger les lignes concernant les allégements généraux de cotisations sociales. Ces derniers sont en effet accordés sans réserve, alors que leur inutilité en matière d’emploi et d’amélioration de la compétitivité de nos entreprises a été démontrée par de nombreux économistes, en particulier par Antoine Bozio et Étienne Wasmer dans leur rapport intitulé Les Politiques d’exonérations de cotisations sociales : une inflexion nécessaire. Le Sénat avait en conséquence prévu de réduire ces exonérations de 3,1 milliards d’euros. Ce montant a été ramené à 1,6 milliard d’euros dans la version que nous examinons aujourd’hui, mes chers collègues. Les politiques d’allégements promues par la Macronie ont aggravé le déficit de la sécurité sociale, passé de 5 milliards d’euros lors de la prise de fonction du président Macron à plus de 18 milliards d’euros à la fin de l’année 2024. Le déficit prévisionnel de la sécurité sociale pour 2025, plus important dans la version qui nous est proposée aujourd’hui que dans le texte initial, atteint le montant préoccupant de 23 milliards d’euros. Le Gouvernement assume de laisser filer le déficit, qui devrait atteindre le montant de 25 milliards d’euros en 2028. Il choisit de continuer à siphonner les ressources de notre modèle de sécurité sociale par les exonérations qu’il accorde et rejette systématiquement toutes les mesures qui permettraient de consolider les recettes nécessaires à son financement, y compris la fiscalité comportementale. D’autres solutions existent pourtant, certaines ayant du reste été adoptées par le Sénat. Parmi les nombreuses propositions du groupe socialiste, l’augmentation du taux de la contribution de solidarité pour l’autonomie (CSA), la taxe sur les superprofits des gestionnaires d’Ehpad à but lucratif, qui permettrait de financer la perte d’autonomie, ou encore l’augmentation du taux de cotisation d’accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) des entreprises ayant un taux de sinistralité élevé auraient permis de réduire le Si les négociations menées par les socialistes ont permis d’adoucir la note pour les assurés, le résultat est largement insuffisant. Les malades, les travailleurs et les retraités devront donc continuer de supporter la lourde charge des dépenses de sécurité sociale, alors que la finance, les très riches et les grandes entreprises cotées en bourse profitent de cadeaux fiscaux. Rappelons que les 370 ménages les plus aisés ne contribuent qu’à hauteur de 2 % de leur fortune aux finances publiques. Nous nous réjouissons de l’abandon de la journée de solidarité proposée par la majorité sénatoriale, qui envisageait de demander aux salariés de travailler un jour supplémentaire sans rémunération. Tout travail mérite juste salaire et juste cotisation à nos dépenses Nous contestons de même les mesures de M. Macron qui encouragent à l’octroi de primes temporaires exonérées de cotisations sociales plutôt qu’à une augmentation des salaires. Le résultat est que les revenus des ménages n’ont pas augmenté avec l’inflation et que le manque à gagner pour la sécurité sociale était estimé en 2023 à 19,3 milliards d’euros par la Cour des comptes. La protection sociale doit évoluer avec son temps, mais cela suppose des investissements. Le groupe SER se joint donc à tous les acteurs du secteur pour en appeler à une pluriannualisation des prévisions de dépenses et des investissements en matière de santé. La santé se pense en effet à l’aune d’une vie. La logique budgétaire annuelle est dommageable pour le secteur, pour les professionnels et pour l’innovation. Si le ministre Neuder a récemment montré des signes d’ouverture, j’estime qu’à défaut d’une loi de programmation une simple réflexion pluriannuelle n’est pas suffisante. Je considère également que le financement de la prévention doit être dissocié des dépenses de soins, car les premières contribueront à réduire les secondes. Le modèle financier des Ehpad doit par ailleurs être revu. Nous sommes toujours en attente de cette Arlésienne qu’est la loi sur le grand âge, seule à même de répondre aux enjeux de la transition démographique et d’assurer chacun du choix de son mode de vie. Cela suppose de renforcer les services à domicile, de valoriser les métiers concernés en généralisant la prime Ségur et de trouver les moyens de financer cette augmentation. La qualité de l’accompagnement et la formation doivent de même être au cœur d’un véritable service public de la petite enfance, en parallèle d’une réforme égalitaire du congé parental. Permettez-moi enfin, alors que nous faisons le bilan des vingt ans de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, de pointer les déficiences de notre système, mes chers collègues. La suppression des normes d’accessibilité emporte un réel recul des droits des personnes handicapées ou en perte d’autonomie. Elle pèse sur les dépenses de PCH qui pallient à titre individuel les insuffisances des aménagements collectifs dont l’implantation dans notre environnement commun aurait dû être pensée en amont. Nous nous opposons donc à la vision court-termiste Si notre pays a besoin d’un budget de la sécurité sociale, nous aurions préféré que ce texte fût plus équitable, qu’il contribue à améliorer l’accès aux soins pour tous et partout, ainsi que les prises en Nous regrettons d’être réunis, encore une fois aujourd’hui, autour d’un texte qui n’offre aucune perspective de pérennité à notre système de sécurité sociale, auquel nous sommes pourtant nombreux à être attachés, mes chers Le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain s’opposera donc à ce budget et il continuera à faire des propositions. La promesse républicaine que nous partageons repose en effet sur l’ambition d’assurer une protection sociale pour toutes et tous. Nous participerons avec enthousiasme aux travaux de la Mecss avec notre rapporteure générale Élisabeth Doineau. Nous y formulerons des propositions concrètes pour le financement de notre sécurité sociale, en nous inspirant notamment des préconisations formulées en 2022 par Mélanie Vogel dans le rapport d’information intitulé Construire la sécurité sociale écologique du XXIe siècle. Si nous voulons protéger notre système de sécurité sociale et préserver l’esprit du Conseil national de la Résistance qui a présidé à sa création, nous ne pouvons pas nous exonérer d’une réflexion sur son juste financement et sur la pertinence de chaque dépense de santé, mes chers collègues. La logique de notre système doit être inversée : il nous faut prévenir avant de guérir. sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées des groupes CRCE-K et GEST.) Mme Corinne Imbert. Imbert. Monsieur le président, mesdames, monsieur les ministres, mes chers collègues, quel périple ! Avouons que le long chemin parcouru par ce projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, trop inédit pour ne pas être évoqué, et hautement périlleux dans la mesure où ce texte brasse des milliards d’euros, n’a rien de beau ni de très bon. Alors que le déficit initialement prévu s’élevait à 18,3 milliards d’euros, le texte considéré comme adopté après le recours au 49.3 prévoit dorénavant un déficit d’un peu plus de 22 milliards d’euros. C’est, hélas ! une constante : chaque année, nous ne pouvons que déplorer que le déficit, qui s’établit cette année à un niveau record hors période de crise, provienne principalement de la branche maladie, comme nous nous inquiétons de son évolution pour les années suivantes et de l’augmentation de la dette. Les mesures décidées en nouvelle lecture par le Gouvernement, qui alloue 1 milliard d’euros supplémentaires à l’hôpital, font grimper l’objectif de dépenses de la branche maladie, à l’origine fixée à 260,8 milliards d’euros. Ce projet de loi de financement de la sécurité sociale entérine par-là la poursuite de la dégradation du solde de la branche maladie. Si le déficit de la branche maladie est en légère amélioration en 2025 par rapport au déficit estimé pour 2024, le solde de la branche se dégradera en effet de nouveau à partir de 2026 et jusqu’en 2028, où il atteindra 14,9 milliards d’euros. Ce texte comporte toutefois des mesures positives. Je remercie à ce titre les ministres de leur écoute. Je suis ravie que l’essentiel des apports du Sénat en première lecture ait été conservé : la fiscalité comportementale sur les boissons sucrées et édulcorées, ainsi que sur la publicité des jeux d’argent et de hasard, des mesures de lutte contre la fraude, diverses avancées en matière de lutte contre les pénuries de médicaments, l’utilisation du DMP par les professionnels de santé et même la « taxe lapin ». Cela est d’autant plus satisfaisant que, comme vous me l’avez confirmé devant notre commission, madame la ministre, « il n’y a pas de mesures réglementaires cachées » dans ce texte. Je me réjouis aussi de l’article introduit pour lutter contre la financiarisation de l’offre de soins, inspiré des propositions formulées à l’issue de la publication du rapport sénatorial d’information intitulé Financiarisation de l’offre de soins : vers une offre publique d’achat (OPA) sur la santé ?, que j’ai cosigné avec mes collègues Olivier Henno et Bernard La régulation des dépenses conduisant à une concentration des structures, elle ouvre une porte à la financiarisation de l’offre de soins. L’implication des partenaires conventionnels dans la protection de l’indépendance des professionnels de santé et le suivi de la répartition territoriale de l’offre de soins n’est que l’une des premières mesures que nous prenons pour lutter contre les effets de la financiarisation. J’espère que d’autres mesures suivront. À l’heure où la question de la pertinence des soins est posée, la préservation de l’indépendance des professionnels de santé est en effet un enjeu majeur. Si le texte contient des mesures d’économie nécessaires, son contenu reste toutefois insuffisant, compte tenu de la situation financière dégradée, mais aussi des attentes des Français en matière d’accès aux soins. Nous regrettons que ce texte demeure lacunaire quant à la réforme structurelle du financement de l’hôpital, pourtant tant attendue. La politique du sparadrap ne peut perdurer. Toutes les fédérations tirent le signal d’alarme à juste raison, puisque le déficit des hôpitaux devrait atteindre le niveau record de 3,5 milliards d’euros en fin d’année 2024. Alors que les établissements de santé sont confrontés à une forte détérioration de leur situation financière, le risque de sous-financement chronique de ces établissements devient une réalité. Prenons garde à ne pas créer les conditions d’une crise au sein de ces établissements, mesdames, monsieur les ministres. Je note également que l’examen de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 a été marqué par des changements de prévisions budgétaires qui ont semé le doute quant à la fiabilité des projections sur lesquelles l’exécutif s’appuie pour piloter l’Ondam et sur la capacité même de celui-ci à assurer ce pilotage – ce Gouvernement n’est pas le premier, tant s’en faut, à rencontrer de telles difficultés. L’Ondam devrait donc s’établir à 265,9 milliards d’euros, c’est-à-dire à un niveau supérieur de 2 milliards d’euros à la prévision initiale du Gouvernement et de 11 milliards d’euros au projet de loi initial pour 2024. Rien que cela ! Pour autant, nos concitoyens et les professionnels de santé ne sont pas satisfaits. Le respect de la trajectoire ambitieuse fixée jusqu’en 2028 exigera un pilotage resserré de l’Ondam. L’Ondam est-il seulement pilotable ? C’est l’éternelle question. Il faudra pour cela nous efforcer d’améliorer l’efficience de notre système de santé, en ville comme à l’hôpital. Une telle ambition nous renverra à notre sens des responsabilités. Non, mes chers collègues, comme c’est le cas depuis plusieurs années, les comptes cette année n’y sont pas, et ils n’y seront pas l’année prochaine si nous ne prenons pas nos responsabilités et ne retroussons pas nos manches pour dessiner des perspectives plus soutenables. Sans ces efforts qu’il nous revient d’engager collectivement, nous ne parviendrons pas à préparer notre système aux conséquences du vieillissement de la population et au développement des maladies chroniques. Alors que la situation nous invite urgemment à faire un grand pas en avant, la politique des petits pas prévaut pour l’heure. J’espère toutefois que ces petits pas seront suffisamment nombreux pour préserver notre système, qui se veut solidaire et protecteur. En tout état de cause, nous invitons le Gouvernement à travailler à une loi-cadre pluriannuelle, à laquelle le projet de loi de financement de la sécurité sociale s’adosserait chaque année. Celle-ci devrait faire toute sa place à la prévention et donner de la visibilité à tous les acteurs de notre système de santé. Un tel travail exige de faire des choix certes qui peuvent être difficiles à court terme, mais qui permettront de dessiner une trajectoire d’action à moyen et long termes. Le groupe Les Républicains l’appelle de ses vœux. Dans cette attente, je m’associe aux propos du président Mouiller quant à l’urgente nécessité d’adopter ce texte conforme. Je remercie enfin la rapporteure générale et mes collègues rapporteurs du travail qu’ils ont accompli sur ce projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 particulièrement sportif. M. Christopher Szczurek. Szczurek. Monsieur le président, mesdames, monsieur les ministres, mes chers collègues, nous voilà réunis pour débattre de nouveau du projet de loi de financement de la Nous en discutons dans un contexte désormais bien connu : nous le savons, et vous le savez, sitôt le texte adopté et transmis à l’Assemblée nationale, un 49.3 viendra entériner les orientations prises par le Gouvernement, qu’importent les votes et les débats dans notre chambre ! Alors que la situation politique est plus que jamais instable et les Français plus que jamais dégoûtés par les manœuvres d’appareil, le Sénat se distingue – je le déplore – par un soutien pléthorique à un gouvernement crypto-social-démocrate, au seul motif qu’il est « Retailleau-compatible ». Mes chers collègues, répétons-le, il s’agit d’une anomalie institutionnelle. Et, non, vous n’êtes pas revenus au pouvoir ! Notons à ce propos le soutien équivoque d’un parti socialiste qui, tout en essayant de faire oublier que sa survie électorale dépend de son degré de vassalisation à Mélenchon, tente de suivre la voie du juste milieu : faire passer ce budget sans soutenir nommément le Gouvernement. À ne pas faire de choix, on soutient toujours les pires… Quant à ce budget, que pouvons-nous en dire ? Le projet de loi de financement de la sécurité sociale que nous devons examiner entérine un déficit de 22 milliards d’euros. Comme l’a rappelé le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), ce texte ne nous laisse que peu de marges de manœuvre au moment même où le chômage et une énième vague de désindustrialisation percutent notre économique moribonde. Ce texte ne fait rien contre les totems et les tabous liés à cinquante ans de mauvaise gestion. Que prévoit-il contre les « profiteurs du haut » et les 20 milliards d’euros de fraudes aux cotisations sociales ? Rien ! Que met-il en œuvre contre les autres fraudes – je pense notamment aux cartes vitales surnuméraires, aux RSA de complaisance ou aux allocations non contributives distribuées aux étrangers ? Aucune mesure non La question n’est plus de savoir, mes chers collègues, s’il faut raboter ou optimiser les dépenses. Il importe désormais de renverser un système fiscal qui détruit nos capacités productives et empêche les Français de se projeter sereinement dans l’avenir. Quand mettra-t-on fin aux coûteuses et inutiles agences régionales de santé (ARS), structures technocratiques déconnectées de la réalité de l’hôpital et de la médecine de ville ? Quand reviendrons-nous sur la véritable préférence étrangère qui s’applique dans les faits, puisque 40 % des sommes versées au titre du minimum vieillesse le sont à des étrangers et qu’un demi-million de clandestins bénéficient de l’aide médicale de l’État (AME), dont le panier de soins est délirant ? Pendant ce temps, combien de Français renoncent à se soigner ou prennent peur d’aller à Poumirol. Trop ! Szczurek. Face à de tels défis, ce budget sera donc celui non pas de la rupture, mais bien de la continuité – du système comme de la faillite. Nous n’avons plus qu’à attendre un retour aux urnes, le plus rapide possible, pour mettre en œuvre ce grand mouvement de redressement et d’espérance que les Français réclament. Soyez certains que nous serons au rendez-vous ! évidemment à remercier chacun des intervenants, mais aussi à revenir brièvement sur quelques points. Madame la rapporteure générale, comme nombre d’orateurs sur les diverses travées de cet hémicycle, vous avez souligné l’importance du déficit. Vous avez eu raison de le faire, parce que celui-ci a atteint un niveau historiquement élevé, hors crise, de 22 milliards d’euros – il est absolument indispensable que chacun ait bien ce chiffre en tête. Monsieur le président Mouiller, vous avez souligné que 30 % de ce déficit étaient liés aux dépenses de retraites et 70 % aux dépenses d’assurance maladie. Une telle répartition doit nous interpeller ; elle montre qu’il faut engager une réflexion sur le volet maladie de la sécurité À cet égard, et je parle sous le contrôle du ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins, nous nous intéresserons bien évidemment à la question de la pluriannualité du cadre d’analyse, un sujet à part entière, qu’il convient de trancher. Madame Pantel, monsieur Iacovelli, vous avez vous aussi regretté l’ampleur du déficit, mais vous avez surtout mis l’accent sur l’idée que la sécurité sociale devait se concevoir comme un système à l’équilibre. À mon sens, c’est un enjeu absolument primordial. Le Premier ministre a lui-même pour habitude de dire que cette question pose un problème moral : en effet, si ces déficits ne sont pas résorbés, nous nous en débarrasserons sur nos enfants, ce qui n’est évidemment pas acceptable. Plusieurs orateurs ont parlé du taux d’activité dans notre pays et l’ont comparé à celui des autres pays d’Europe. Nous le savons tous, en France, le taux d’emploi, aussi bien des jeunes que des seniors, est inférieur à la moyenne européenne, ce qui constitue un problème tout à fait cardinal. Monsieur Henno, vous avez évoqué les enjeux liés à l’enfance. On ne peut pas, d’un côté, déplorer, la main sur le cœur, les problèmes de notre démographie – vous avez parlé d’une natalité qui s’effondre – et, de l’autre, regarder ailleurs. En effet, les naissances baissent, et cela pour des raisons certes médicales, mais aussi sociétales, parmi lesquelles les difficultés que connaissent certains Français pour se loger ou pour faire garder leurs enfants. Ce sont des problématiques éminemment interministérielles sur lesquelles nous devons travailler. Dans le même ordre d’idée, il nous faudra continuer à avancer sur le dossier de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et trouver des solutions pour ces 400 000 enfants, pour lesquels le moins que l’on puisse dire est que notre pays n’est pas au rendez-vous. Madame Apourceau-Poly, permettez-moi tout d’abord de rectifier certains des chiffres que vous avez cités : la hausse de cotisation à la CNRACL atteindra non pas 2,3 milliards d’euros, mais 1,7 milliard d’euros en 2025 ; l’Ondam progressera non pas de 3,3 %, mais de 3,4 % ; enfin, le Gouvernement prévoit une inflation non pas de 1,5 %, mais de Plus encore que les chiffres, je veux insister sur l’importance de l’augmentation de l’Ondam : on parle de 9 milliards d’euros de plus qu’en 2024, ce qui correspond donc à une nette hausse. J’ajoute que, par rapport à la version du texte élaboré par la commission mixte paritaire, le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit un milliard d’euros de plus pour les hôpitaux et 200 millions d’euros de plus pour accompagner les Ehpad, qui s’ajoutent aux 100 millions d’euros qui avaient été prévus initialement. Pour ce qui est de la « taxe lapin », deux lectures très différentes nous ont été proposées : la vôtre, madame Apourceau-Poly, d’une part ; et celle de Mme Imbert, de l’autre. Vous ne serez pas surprise si je vous dis, madame la sénatrice, que je me sens plus à l’aise avec celle de Mme Imbert,… Apourceau-Poly. Pas surprise du tout ! (Sourires.) … tout simplement parce que j’estime qu’il n’est pas normal de ne pas honorer un rendez-vous. On peut avoir un empêchement, mais on doit s’excuser. C’est de l’ordre du normal, d’autant qu’une consultation non honorée crée une perte de chances pour celui ou celle qui ne peut pas avoir de rendez-vous, ainsi qu’une forme de gaspillage. Nous avons besoin d’une responsabilisation des patients. Madame Le Houerou, puisque vous avez abordé la question des concertations avec les partenaires sociaux, je souhaite revenir sur trois acquis essentiels. Tout d’abord, je veux évoquer l’actualité du groupe de travail sur les retraites : nous attendons la remise, mercredi prochain, du rapport de la Cour des comptes ; plusieurs réunions auront lieu par la suite. Ensuite, j’y insiste, ce projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit une progression de l’Ondam. Enfin, troisième acquis, nous proposons une hausse de 100 millions d’euros à 300 millions d’euros du fonds d’urgence pour les Ehpad, une augmentation que j’ai déjà J’aurais pu évoquer bien d’autres sujets, comme celui du changement d’approche du Gouvernement sur la fiscalité des véhicules de fonction. On le voit, ce texte a fait l’objet d’évolutions significatives. Par ailleurs, certains orateurs ont signalé qu’ils attendaient toujours la loi Grand Âge. Ils ont raison, mais ce n’est pas l’Arlésienne : tout comme l’enfance, dont je parlais à l’instant, le grand âge est un sujet crucial, auquel il nous faudra réfléchir dans le cadre du grand virage démographique que nous vivons. Je sais qu’il y a, non seulement au sein de votre groupe, madame Le Houerou, mais aussi plus globalement au sein du groupe socialiste de l’Assemblée nationale et du parti socialiste, des spécialistes de cette question, que nous avons déjà reçus et avec lesquels j’ai bien l’intention de continuer à réfléchir. En effet, la transition démographique est, de mon point de vue, un sujet tout à fait transpartisan, sur lequel il doit être possible de trouver collectivement des solutions. Pour conclure, si l’on devait retenir quelques éléments clés, j’insisterais sur l’idée que l’on peut évidemment travailler ensemble sur la question démographique dans un cadre de nature pluriannuelle : nous offririons alors à nos concitoyens une véritable perspective, afin de préparer le pays à l’horizon de 2050. C’est un enjeu majeur, mesdames, messieurs les sénateurs. Au moment où je vous parle, le taux de fécondité des Françaises nés en 1990 s’établit à 0,86 enfant par femme… Certes, eu égard à leur horloge biologique, ces femmes peuvent espérer avoir d’autres enfants, mais on voit bien qu’il y a là un véritable enjeu pour notre pays. Démographie et taux d’emploi : telles sont les réponses les plus concrètes que nous pourrons apporter à nos concitoyens pour l’avenir, en fonction de la visibilité dont nous disposerons et de la vision que nous pourrons partager. générale de la commission des affaires sociales. Très Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, pour la bonne compréhension de tous, je veux rappeler un ou deux éléments simples. Cette année, en 2025, eu égard aux budgets qui vont être votés, les dépenses du petit périmètre de l’État, c’est-à-dire les dépenses des ministères, vont baisser de 2 % en valeur. Il s’agit d’un effort inédit, que je tiens à saluer ici. Si nous y intégrons l’ensemble des opérateurs, ainsi que les charges d’intérêt de la dette, la dépense publique de l’État et des administrations centrales augmentera de 0,6 % en volume cette année. Pour les collectivités locales et les administrations de sécurité sociale, cette hausse s’établira à respectivement 1,2 % et 1,6 %. Pourquoi est-ce que je rappelle ces chiffres ? C’est tout simplement pour vous montrer, mesdames, messieurs les sénateurs, alors que vous vous apprêtez à voter ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, que c’est le périmètre des dépenses sociales qui va connaître la plus forte augmentation. Je le redis : 1,6 % de hausse pour la sécurité sociale, contre 1,2 % pour les collectivités et 0,6 % pour l’État malgré la prise en compte des charges d’intérêt de la dette. Cela signifie que notre nation continue de fournir des efforts massifs pour sa protection sociale et sa Je me tourne désormais vers les sénatrices de gauche, notamment celles du groupe communiste : non, l’État n’organise pas le déficit de la sécurité sociale pour vous contraindre à accepter des baisses de dépenses ! Au contraire, les dépenses hospitalières continuent d’augmenter – elles s’accroîtront de 3,8 % en 2025. L’Ondam progresse également de 3,4 %. Au total, j’y insiste une nouvelle fois, les dépenses de l’ensemble du périmètre de la sécurité sociale sont en hausse de 1,6 % en volume. Aussi, je le redis, nous n’organisons pas le déficit. 80 milliards d’euros d’exonérations de cotisations En outre, vous le savez, une très grande partie des dépenses sociales sont désormais financées par des impôts, non par des cotisations. Prenons la TVA. La moitié du produit de cette taxe finance l’État, 20 % les collectivités et les 30 % restants la sphère sociale. Nous ne sommes donc pas en train de priver artificiellement la sécurité sociale de ressources. C’est tout l’inverse ! Depuis plusieurs années, la sphère sociale bénéficie de transferts massifs de l’État. Voilà les quelques chiffres et notions sur lesquels je souhaitais insister. Très franchement, les 22 milliards d’euros de déficit de la sécurité sociale sont non pas une construction comptable, mais le reflet d’une très forte hausse de nos Brulin. Et les recettes ? Quant aux recettes, elles excèdent nettement le seul produit des cotisations sociales. Il nous faut engager un débat plus global sur la manière dont nous voulons répartir l’effort entre les générations, entre les Français, entre les actifs et ceux qui ne travaillent plus et entre les sources de revenus. Chacun d’entre nous a appelé à une discussion dans un cadre pluriannuel. Tout ne se résoudra pas l’année prochaine, mais il faudra avancer avec lucidité et honnêteté. président. La discussion générale est close. Nous passons à la discussion des articles. projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 Les prévisions de dépenses, de recettes et de solde des administrations de sécurité sociale pour les années 2024 et 2025 s’établissent comme suit, au sens de la comptabilité nationale : points de produit intérieur brut) président. L’amendement n° 35, présenté par MM. Szczurek, Durox et Hochart, est ainsi libellé : cet article. La parole est à M. Christopher Szczurek. Szczurek. L’article liminaire expose les perspectives de recettes et de dépenses des administrations de sécurité sociale, qui reposent sur des prévisions économiques trop optimistes, voire irréalistes, avec pour seul objectif de rassurer les investisseurs, en l’occurrence les groupes propriétaires de notre dette. Or ces prévisions se sont révélées erronées pour l’année 2024, de même qu’elles l’ont été pour l’année 2023. Cet article ne peut en aucun cas être un support de discussion valable. Nous en demandons par conséquent la suppression. président. Quel est l’avis de la commission ? générale de la commission des affaires sociales. Lors de l’examen de ce texte en première lecture, la commission a déjà émis un avis défavorable sur un amendement similaire. Aussi, je m’interroge quand je vous vois le présenter et le défendre de nouveau à l’occasion de cette nouvelle lecture, cher collègue… Les motifs de notre opposition sont inchangés : tout d’abord, l’article liminaire est une disposition organique, ce qui en fait une obligation ; ensuite, je ne vois pas bien comment il serait possible de bâtir un budget, que ce soit pour la sécurité sociale, pour une collectivité ou même pour une association, sans disposer de prévisions. Or tel est l’objet même de cet article, qui regroupe les prévisions des dépenses, des recettes et des soldes de l’ensemble des administrations de sécurité sociale. Cet article liminaire est utile, pour ne pas dire indispensable. La commission émet donc un avis défavorable sur cet amendement de suppression. du Gouvernement ? Pour aller dans le même sens que Mme la rapporteure générale, je précise que l’article liminaire offre une vision globale de ce que nous connaissons du solde du régime obligatoire de sécurité sociale, du fonds de solidarité vieillesse (FSV), ainsi que des contributions affectées à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) et au régime de Il fournit donc une vision comptable intégrée à la fois de l’exercice 2024, pour le passé, donc, et de l’exercice 2025, pour ce qui concerne les prévisions. Même si la réalité ne nous plaît pas, il est nécessaire de la rendre tangible. Cet article liminaire ne révèle pas l’intensité du volontarisme de l’exécutif. Il se contente de décrire la situation. C’est pourquoi je suis défavorable à sa suppression. président. Je mets aux voix l’amendement n° 35. pas adopté.) n° 8, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : Alinéa 2, tableau, dernière 1° Troisième ligne Remplacer le nombre : par le nombre : 2° dernière ligne La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly. Apourceau-Poly. Lors de l’examen en première lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, nous avons regretté que, malgré son importance stratégique, notamment en matière de souveraineté sanitaire, nous n’ayons pas abordé la question de l’Établissement français du sang (EFS). Face à l’absence de financement durable pour l’activité de service public de la santé de l’EFS, il avait été décidé, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, d’acter le principe d’une subvention pérenne dans le cadre de l’assurance maladie. Celle-ci devait être discutée chaque année lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Alors que, en 2024, le Gouvernement avait fixé à 100 millions d’euros le montant de cette subvention, cette dernière n’est mentionnée nulle part dans le texte ni même dans les annexes du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Pourtant, elle est indispensable si l’on veut que l’ESF puisse assurer ses missions de service public, notamment en matière de transfusion sanguine, et si l’on veut réellement donner à cet établissement les moyens de réaliser ses ambitions et de mettre en place son plan Plasma. générale de la commission des affaires sociales. Chère collègue Cathy Apourceau-Poly, nous sommes unanimement d’accord pour que l’Établissement français du sang dispose des financements qui lui sont nécessaires. Chaque année, dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale, nous sommes nombreux ici à défendre cet établissement. Pour autant, il n’est pas judicieux de prévoir un tel abondement dans cet article. Ce n’est juridiquement pas souhaitable. Apourceau-Poly. Où doit-on voter cette disposition, alors ? générale de la commission des affaires sociales. C’est pourquoi j’avais émis en première lecture un avis défavorable sur un amendement analogue. Si nous partageons unanimement votre soutien à l’EFS, vous ne serez pas étonnée, ma chère collègue, que j’émette un avis défavorable sur cet amendement. Madame la sénatrice, le Gouvernement a préparé un plan de financement ambitieux pour l’EFS. Ainsi, à la page 59 de l’annexe 2 au présent texte, il est bien prévu que, en 2025, nous augmentions de 10 % la dotation à l’EFS, ce qui représente 110 millions d’euros supplémentaires. Il s’agit d’une hausse importante pour un établissement qui, comme vous l’avez dit, est essentiel au bon fonctionnement du système sanitaire. Je tiens ici à saluer Thibault Bazin, le rapporteur général de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, qui a défendu l’idée assez simple selon laquelle tous les opérateurs entrant dans le périmètre de la sécurité sociale devaient faire des efforts, à l’exception du seul Établissement français du J’ai en outre une bonne nouvelle à vous annoncer : les recettes d’activité de l’EFS dans le domaine de la délivrance des plasmas seront rehaussées d’environ 20 % en 2025 grâce à la hausse des tarifs de cession du plasma, lequel est, comme vous le savez, cédé au laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB). Enfin, je le répète, tous les Français sont évidemment appelés à soutenir l’Établissement français du sang via leurs dons. Je tiens à rappeler – je pense que cette position est partagée unanimement et de manière transpartisane – qu’il s’agit d’un geste citoyen essentiel. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable. l’amendement n° 8. l’article liminaire. liminaire est adopté.) DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES ET À L’ÉQUILIBRE GÉNÉRAL DE LA SÉCURITÉ SOCIALE POUR L’EXERCICE 2024 I. – Au titre de l’année 2024, sont rectifiés : 1° Les prévisions de recettes, les objectifs de dépenses et le tableau d’équilibre, par branche, de l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale ainsi qu’il suit : milliards d’euros) Accidents du travail et maladies professionnelles Toutes branches (hors transferts entre branches) Toutes branches (hors transferts entre branches) y compris Fonds de solidarité vieillesse 2° Les prévisions de recettes, les prévisions de dépenses et le tableau d’équilibre des organismes concourant au financement des régimes obligatoires de base de sécurité sociale ainsi qu’il suit : Fonds de solidarité vieillesse 3° Les prévisions des recettes affectées au Fonds de réserve pour les retraites, lesquelles demeurent nulles ; d’amortissement de la dette sociale par la Caisse d’amortissement de la dette sociale, qui est fixé à 15,99 milliards Mme Anne Souyris, sur l’article. Souyris. Depuis la crise de la covid-19, nous faisons chaque année le constat d’un déficit de la sécurité sociale. En 2024, celui-ci s’établirait à 18,2 milliards d’euros. Or il faut rappeler la réalité qui se trouve derrière ce chiffre et reconnaître que notre système de protection sociale n’est pas aussi déficitaire qu’on nous l’affirme. En effet, le solde des administrations de sécurité sociale est nul en 2024 et il est estimé à 0,2 % du PIB Rappelons que, en 2024, quelque 16 milliards d’euros ont été transférés à la Caisse d’amortissement de la dette sociale, notamment pour amortir la dette issue de la gestion de la crise de la covid-19, charge qui aurait dû être assumée par l’État. Si l’on se penche sur le détail des soldes des régimes obligatoires de sécurité sociale, on observe aussi un excédent de 900 millions d’euros pour la branche autonomie. Dès lors, comment expliquer que nos Ehpad soient dans une situation financière aussi catastrophique ? Pourquoi ne pas avoir mobilisé cet excédent pour soutenir les établissements concernés, comme nous le préconisions dans notre rapport d’information sur la situation des Ehpad ? La branche maladie concentre à elle seule un déficit de 15,3 milliards d’euros. Comment soutenir notre système de santé sans lui apporter des ressources supplémentaires, en particulier pour l’hôpital, qui va si mal ? Parce que les dépenses de la sécurité sociale augmentent plus rapidement que les recettes, nous devons réviser en profondeur les dispositifs d’exonération de cotisations sociales, qui coûtent très cher à notre modèle social et qui creusent le déficit de la sécurité sociale. C’est une question de est adopté.) Au titre de l’année 2024, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie de l’ensemble des régimes obligatoires de base ainsi que ses sous-objectifs sont rectifiés ainsi qu’il suit : Objectif de Dépenses de soins de ville Dépenses relatives aux établissements de Dépenses relatives aux établissements et services pour personnes âgées services pour personnes handicapées Dépenses relatives au fonds d’intervention régional et au soutien national à l’investissement Autres prises en charge Souyris. Les dépenses d’assurance maladie s’élevaient, en 2024, à 256,9 milliards d’euros, en hausse de 3,3 % par rapport à 2023. Deux constats s’imposent à cet égard. Tout d’abord, il est évident que ces dépenses continueront d’augmenter, alors que les besoins en santé de la population s’accroissent avec l’explosion des maladies chroniques. Pour mieux les prendre en compte, nous devrions adopter une approche « une seule santé » et mieux appréhender les conséquences sur la santé du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de la pollution de En conséquence, nous devrions faire reposer l’objectif national de dépenses d’assurance maladie sur les besoins de la population et identifier les recettes à mettre en regard, plutôt que de réfléchir à l’enveloppe quasi constante dont nous ne pouvons que constater le dépassement chaque année. Autrement dit, l’Ondam n’est plus adapté au pilotage des dépenses de santé. Il est temps de le reconstruire dans le cadre d’une loi de programmation pluriannuelle. Ensuite, comme le déplore la Fédération hospitalière de France (FHF), l’augmentation de 2,9 % de l’Ondam hospitalier, qui s’explique par une reprise de l’activité, ne permet pas de compenser le surcoût lié à l’inflation, estimé à 1,3 milliard d’euros par la FHF en 2023 et 2024. Globalement, le déficit des hôpitaux publics devait passer de 1,9 milliard d’euros à 3,5 milliards d’euros en 2024. J’y insiste, nous devons soutenir notre système hospitalier. Aussi, nous voterons les amendements de nos collègues socialistes et communistes en la matière. président. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 37 rectifié, présenté par Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Poumirol, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Alinéa 2, tableau, seconde colonne 1° Deuxième ligne Remplacer le montant : par le montant : 2° Troisième ligne La parole est à Mme Annie Le Houerou. Le Houerou. Cet amendement du groupe socialiste vise à rectifier le niveau du sous-objectif « Établissements de santé » au titre de l’exercice 2024, pour répondre aux besoins urgents de l’hôpital public. Un abondement complémentaire de l’Ondam hospitalier pour 2024 est nécessaire au titre de la couverture des surcoûts liés à une inflation particulièrement élevée en 2023 et 2024. Cette année encore, l’hôpital public souffre : partout en France, des services ferment. Ainsi, dans ma région, à Carhaix, les urgences sont fermées la nuit du fait du manque de personnel. Cette situation met en péril la santé des milliers d’habitants de ce territoire. L’hôpital le plus proche se situe à Brest, à une heure de route. À Lannion, nous avons appris il y a une semaine la fermeture du service de gastro-entérologie, faute de médecins et d’une organisation suffisante pour la prise en charge des patients. Régulièrement, des manifestations sont organisées et mobilisent une foule de personnes, notamment à Guingamp où la maternité est fermée, là encore faute de personnel. L’hôpital souffre : ces mobilisations montrent l’inquiétude de nos concitoyens, leur préoccupation vis-à-vis de la situation de nos hôpitaux publics, structures absolument indispensables au bien de tous. Bien qu’en fin d’année une enveloppe exceptionnelle, non reconductible, de 500 millions d’euros, dont 350 millions d’euros pour les établissements publics, ait été débloquée, celle-ci demeure largement insuffisante. De surcroît, ce financement a été décidé hors Ondam et n’est donc pas compris dans les dépenses reconductibles de cet Si le rythme de l’inflation s’est atténué durant l’année 2024, force est de constater qu’aucune désinflation n’a été observée en 2024, les prix restant à un niveau élevé pour ce qui est du matériel des Le déficit approchait 1,9 milliard d’euros en 2023 et il a dépassé les 2 milliards d’euros en 2024. Selon l’observatoire des prix de la FHF, l’hôpital est d’autant plus pénalisé qu’il existe une sous-évaluation de l’impact de l’inflation sur ces charges de fonctionnement, évaluée par la FHF à 1,3 milliard d’euros pour le seul hôpital public et à 1,8 milliard d’euros pour l’ensemble des établissements de santé. Nous demandons qu’un tel décalage soit n° 9, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, 2° Avant-dernière ligne La parole est à Mme Céline Brulin. Brulin. Cet amendement vise également à revaloriser l’Ondam, en particulier l’Ondam hospitalier, parce que, si le Gouvernement aime à communiquer sur son augmentation, comme vous venez de le faire, mesdames les ministres, on sait d’ores et déjà que cette hausse sera insuffisante. En effet, le budget des hôpitaux devra absorber la hausse des taux de cotisation de la CNRACL, qui représentera environ 1 milliard d’euros – il me semble que nous sommes d’accord sur ce chiffre, madame la ministre ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles acquiesce.) –, alors même que ces établissements sont déjà dans une situation financière extrêmement préoccupante, comme chacun le sait ici. Ainsi que notre collègue l’a rappelé à l’instant, ce déficit pourrait atteindre 3,5 milliards d’euros en 2024, notamment en raison de la non-compensation des effets de l’inflation, qui a des conséquences directes sur les investissements des établissements, mais aussi sur leurs dépenses de La FHF considère qu’il manquait 2,4 milliards d’euros aux hôpitaux en 2024 pour compenser les surcoûts liés aux mesures salariales, aux revalorisations du Ségur, à la hausse du point d’indice ou aux revalorisations liées au travail de nuit. Ces mesures ont été en très grande partie sous-compensées – cette sous-compensation atteindrait entre 10 % et 20 %, notamment pour les centres hospitaliers universitaires Notre amendement tend justement à combler ce manque. Enfin, je tiens à vous dire, mesdames les ministres, que l’attitude responsable dont vous vous prévalez n’est, à nos yeux, pas au rendez-vous : nous connaissons d’ores et déjà la situation dans laquelle ce projet de loi de financement de la sécurité sociale va mettre les hôpitaux ; on sait aussi que l’Ondam ne sera pas respecté et que les hôpitaux seront en plus grande difficulté encore. générale de la commission des affaires sociales. Permettez-moi tout d’abord de remercier nos trois collègues d’être intervenues pour rappeler les difficultés que rencontrent les établissements sanitaires. Il est possible de partager un certain nombre de vos constats, dans la mesure où nous les vivons nous aussi dans nos Cela étant, l’article 2 concerne l’Ondam pour 2024. Il est donc très compliqué de l’entériner ou de le contester aujourd’hui, ce que, je l’espère, vous admettrez bien volontiers, mes chères collègues. Je souhaite en outre rappeler que, en première lecture, la commission avait proposé de desserrer le sous-objectif relatif aux établissements de santé, pour alerter le Gouvernement sur le sujet. acquiesce.) Il s’agissait de 200 millions d’euros à l’époque : j’ai bien conscience que cette somme était insuffisante, mais il s’agissait d’éveiller les consciences sur ces difficultés. On peut le constater aujourd’hui, ces échanges ont amené le Gouvernement à revoir sa copie et à proposer 1 milliard d’euros de plus pour l’hôpital en 2025. Tout à fait ! Le Houerou. Ce n’est pas générale de la commission des affaires sociales. Il faut tout de même saluer cet effort, dans un contexte budgétaire qui, je le rappelle, est difficile. La commission émet donc un avis défavorable sur ces deux amendements. Le Gouvernement sera également défavorable à ces amendements, et cela pour deux raisons. Tout d’abord, comme cela vient d’être dit, il est question de l’Ondam 2024. Si nous vous suivions, nous chercherions à réparer des objectifs passés, alors que les déficits ont déjà été constatés… Le Houerou. Cela s’ajoute Je ne crois pas que cela changerait grand-chose à la situation, madame la Brulin. Cela se cumule ! Certes, les déficits se cumulent, mais, en l’occurrence, le cumul se fait au niveau du déficit pour 2024, qui est déjà observé. Votre mesure ne changerait donc pas grand-chose au déficit Par ailleurs, pour 2025, les moyens des établissements de santé connaissent une hausse de 3,8 %. Sur ces 3,8 %, on peut considérer que 3,1 points correspondent à de l’argent utile et que 0,7 point résulte de l’augmentation des taux de cotisation de la CNRACL. Une telle somme d’argent à dépenser est tout à fait significative, et je crois que nous devrions tous nous en féliciter. Par conséquent, je ne partage pas votre analyse sur ce point. Enfin, je rappelle que l’inflation a baissé de 1,8 % à 1,4 %, ce qui a suscité là encore une hausse des dépenses utiles. Brulin. Les prix continuent de Certes, mais moins que prévu, ce qui libère, à enveloppe constante, davantage de moyens. Apourceau-Poly. En définitive, cela revient au même ! Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote. Poncet Monge. Tout d’abord, je souhaiterais que l’on cesse de dire que les hôpitaux bénéficieront d’un milliard d’euros supplémentaires. Vous savez très bien, mesdames les ministres, que cet apport d’argent frais se limitera à 750 millions d’euros : les 250 millions d’euros restants ne font que découler de la hausse sur quatre années du taux des fameuses cotisations CNRACL et ne seront versés qu’en 2028. Il est important de revenir à 2024 pour mesurer la part que représentent non seulement la sous-compensation du Ségur, qui perdure d’année en année, mais aussi l’inflation. Il est tout de même utile d’analyser les causes de ce que nous En outre, le Gouvernement, malgré nos propositions, n’a jamais compensé la dépense exceptionnelle liée à la crise de la covid-19 par des recettes exceptionnelles, préférant ne rien faire. Or il n’est pas possible de financer sur les recettes ordinaires du budget de la sécurité sociale un choc comme la covid-19. Par conséquent, en réalité, les hôpitaux doivent aujourd’hui emprunter pour rembourser, plutôt que pour investir, ce qui est tout de même incroyable ! Vous ne pouvez pas raisonner en vous fondant sur une époque où l’équilibre du budget de la sécurité sociale a été rétabli en faisant évoluer l’Ondam, avec pour conséquence que nos hôpitaux se sont quasiment effondrés. Il faut tenir compte de la réalité des besoins et répondre à la demande de la Fédération hospitalière de France, en dotant les hôpitaux des crédits nécessaires à leur bon fonctionnement. Mme Corinne Féret, pour explication de vote. Féret. Je veux à mon tour insister sur la nécessité de voter cet amendement. Ma collègue Annie Le Houerou a décrit une situation problématique, très inquiétante, en Bretagne. Je pourrais en dire autant au sujet de mon département, le Calvados, où tous les établissements hospitaliers publics sont en très grande difficulté, qu’il s’agisse du CHU de Caen ou des centres hospitaliers de Lisieux, de Vire, de Bayeux, ou bien de celui de la Côte fleurie pour Honfleur et Deauville. Et, tous nos collègues dans cet hémicycle pourraient dresser le même constat dans leur département, comme vous l’avez dit d’ailleurs, madame la Nous contestons donc cette proposition d’augmentation de crédits, car nous la jugeons insuffisante. En effet, elle ne répond pas aux attentes et, surtout, aux besoins, de ces établissements hospitaliers publics. Nous ne sommes pas les seuls à le dire, du reste, puisque c’est également la position que défend la FHF. Madame la ministre, vous nous dites que la situation de 2025 ne sera pas celle de 2023 ou de 2024. Mais les déficits n’ont fait que s’accumuler au cours de ces dernières années, de sorte que la proposition que vous nous faites aujourd’hui nous semble insuffisante. l’amendement n° 37 rectifié. l’amendement n° 9. 2 est adopté.) l’ensemble de la première partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. (La première partie du projet de loi est adoptée.) SOCIALE POUR L’EXERCICE 2025 DISPOSITIONS RELATIVES AUX RECETTES, AU RECOUVREMENT ET À LA TRÉSORERIE I. – Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : Le 3° du I de l’article L. 722-5 est ainsi a) À la première phrase, les mots : « l’assiette forfaitaire, mentionnée à l’article L. 731-16, applicable à la cotisation d’assurance vieillesse prévue au 1° de l’article L. 731-42 » sont remplacés par les mots : « un montant minimal fixé par b) À la seconde phrase, les mots : « à l’assiette forfaitaire précitée minorée » sont remplacés par les mots : « au montant minimal précité 1° B (nouveau) Au second alinéa de l’article L. 722-6, les mots : « l’assiette forfaitaire, mentionnée à l’article L. 731-16, applicable à la cotisation d’assurance vieillesse prévue au 1° de l’article L. 731-42 minorée de 20 % » sont remplacés par les mots : « un montant minimal fixé par 1° Les deux dernières phrases de l’article L. 731-10 sont supprimées ; est ainsi modifié : a) Le signe : « , » est remplacé par le mot : b) Les mots : « et à l’assurance vieillesse » et les mots :« mentionnés au 1° de l’article L. 722-4 » sont supprimés ; À la première phrase du deuxième alinéa de l’article L. 731-16, la référence : « 1° » est remplacée par la référence : « 2° » ; 3° La première phrase du second alinéa de l’article L. 731-25 est ainsi a) Les mots : « fixé par décret » sont remplacés par les mots : « identique à celui de la cotisation mentionnée au 2° de l’article L. 241-6 du code de la sécurité sociale » ; b) Sont ajoutés les mots : « du présent code » ; est complété par une phrase ainsi rédigée : « Leur taux est fixé par décret. » ; 5° Les cinq derniers alinéas de l’article L. 731-42 sont remplacés par des 1° et 2° ainsi rédigés : « 1° Pour chaque chef d’exploitation ou d’entreprise, une cotisation calculée pour partie sur l’assiette déterminée en application des articles L. 731-15, L. 731-16 et L. 731-22, retenue dans la limite du plafond mentionné au premier alinéa de l’article L. 241-3 du code de la sécurité sociale, et pour partie sur la totalité de cette assiette. Cette cotisation ne peut être inférieure à un montant fixé par décret. « Les taux applicables à chacune de ces deux parties sont identiques à ceux déterminés en application de l’article L. 633-1 du même code ; « 2° Pour chaque personne mentionnée au 2° de l’article L. 722-10 du présent code, à partir de l’âge de seize ans, et pour chaque collaborateur d’exploitation ou d’entreprise mentionné à l’article L. 321-5, une cotisation calculée sur une assiette forfaitaire fixée par décret. « Le taux de cette cotisation est égal à la somme des taux de la cotisation mentionnée au 1° du présent article. » ; 6° Au premier alinéa de l’article L. 781-29, les mots : « des articles L. 722-16, L. 722-17, » sont remplacés par les mots : « de l’article », les mots : « relatives à l’assurance vieillesse » sont supprimés et, après le mot : « Saint-Martin », sont insérés les mots : « dans leur rédaction antérieure à la loi n° … du … de financement de la sécurité sociale pour 2025, » ; l’article L. 781-30, les mots : « ni l’article L. 731-42 en tant qu’il fixe les modalités de calcul des cotisations mentionnées audit article » sont Au 2° de l’article L. 781-32, après la référence : « L. 731-42 », sont insérés les mots : « , dans sa rédaction antérieure à la loi n° … du … de financement de la sécurité sociale pour 2025, » ; 8° À la première phrase des premier et second alinéas de l’article L. 781-36, après la référence : « L. 731-42 », sont insérés les mots : « , dans sa rédaction antérieure à la loi sociale pour 2025, ». 2° bis et 5° à 8° du I s’appliquent aux cotisations dues au titre des périodes courant à compter du 1er janvier 2026. et 1° B du même I entrent en vigueur le Par dérogation au second alinéa des 1° et 2° de l’article L. 731-42 du code rural et de la pêche maritime, pour les périodes courant du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2028, un décret fixe les taux des cotisations mentionnées au 1° du même article L. 731-42 dues par les chefs d’exploitation et d’entreprise agricole exerçant à titre secondaire et de celles mentionnées au 2° dudit article L. 731-42 de manière à résorber progressivement, chaque année, les écarts entre, d’une part, la somme des taux des cotisations d’assurance vieillesse de base applicables aux personnes concernées au 31 décembre 2025 et, d’autre part, les taux mentionnés au second alinéa des 1° et 2° du même article L. 731-42. M. Daniel Chasseing, sur l’article. Cet article prévoit une exonération des cotisations d’assurance vieillesse pour les médecins qui reprennent une activité dans les zones de désertification médicale et les zones sous-denses. L’intention est bonne, mais de nombreux médecins ont repris leur activité après la mise en œuvre de cette mesure en 2023, puis ont dû s’arrêter en 2024, quand on a mis fin à cette dernière alors qu’ils la croyaient pérenne. Par conséquent, madame la ministre, il serait nécessaire de pérenniser cette disposition, en menant naturellement une réflexion avec la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf). Mme Émilienne Poumirol, sur l’article. Poumirol. Je voudrais revenir sur le problème du cumul emploi-retraite pour les médecins, même si nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises. En effet, nous considérons qu’il n’est pas bon d’exonérer de cotisations sociales les médecins qui reprennent le travail. D’ailleurs, c’est la position que défend la Carmf, qui constate que cela crée un manque de cotisations. Nous préférerions grandement que les médecins qui reprennent un emploi à temps partiel – car ils doivent tout de même respecter un plafond de recettes – soient soumis à cotisations, mais que ces dernières leur ouvrent des droits nouveaux, ce qui est bien normal. Le dispositif serait ainsi bien plus équitable. Encore une fois, privilégier un système d’exonération n’est pas la bonne façon d’augmenter les recettes de la Théophile remplace Larcher au fauteuil de la présidence.) Mme Raymonde Poncet Monge, sur l’article. Poncet Monge. Je défends exactement la même ligne que ma collègue sur ce sujet. Je suis très étonnée d’entendre que certains médecins, ne sachant pas si cette exonération allait être maintenue, auraient préféré cesser leur activité. C’est faire vraiment peu de cas de l’engagement des médecins que de dire cela ! Soyons sérieux, on ne peut pas laisser entendre que les médecins n’auraient aucune autre motivation pour prolonger leur activité que ces exonérations de cotisations à l’assurance vieillesse ! Ce n’est pas leur faire honneur. Les salariés qui reprennent le travail en cumul emploi-retraite ont en effet la possibilité de faire valoir, pour une seule fois seulement, des droits contributifs complémentaires, issus de cette reprise d’activité. C’est là que réside la solution, et non pas dans l’exonération. Madame la ministre, mettez fin à l’attrition des recettes ! C’est ce que nous dénonçons quand parlons de la politique des caisses vides : en multipliant les exonérations, le Gouvernement a provoqué l’attrition des recettes des caisses de Depuis 2019, il a rétabli l’exonération des heures supplémentaires et complémentaires, ce qui a eu pour effet un manque de recettes de 10 milliards d’euros pour les caisses de retraite, d’autant que cette exonération n’a pas été compensée. Depuis 2019, cela a donc coûté 10 milliards d’euros à la branche vieillesse ! Milon proteste.) En réalité, la politique des caisses vides consiste pour le Gouvernement à faire des cadeaux. C’est évident pour ce qui est des heures supplémentaires, l’exonération ayant créé un effet d’aubaine à 100 % qui est documenté par nombre d’études. Le Gouvernement a donc fait un cadeau social pour rehausser le pouvoir d’achat, alors que les entreprises étaient à la peine. Pour notre part, nous disons non aux exonérations, mais oui à la réévaluation des droits contributifs ! l’article 3. 3 est adopté.) I. – Sous réserve que leur revenu professionnel non salarié annuel soit inférieur à un montant fixé par décret, les médecins exerçant leur activité dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins, au sens de l’article L. 1434-4 du code de la santé publique, classée par l’agence régionale de santé territorialement compétente comme une zone d’intervention prioritaire et remplissant les conditions prévues aux troisième à avant-dernier alinéas de l’article L. 643-6 du code de la sécurité sociale sont exonérés, au titre de leur activité professionnelle en qualité de médecin, des cotisations d’assurance vieillesse mentionnées aux articles L. 642-1, L. 644-1, L. 645-2 et L. 645-3 du même code dues sur les revenus perçus en 2025. et II sont uniquement applicables aux médecins ayant liquidé leurs pensions de vieillesse personnelles avant le premier jour du mois suivant la promulgation de la présente loi – I et II. – (Non le 1er octobre 2025, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant l’exonération de cotisations sociales mentionnée à l’article L. 741-16 du code rural et de la pêche maritime. Ce rapport évalue précisément le coût pour les finances sociales, l’impact économique sur les exploitations agricoles ainsi que l’efficacité sur l’emploi des travailleurs agricoles de ladite exonération. Le cas échéant, il formule des propositions pour en resserrer le n° 38, présenté par M. Fichet, Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, M. Jomier, Mmes Lubin, Poumirol, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : …. – Après le III de l’article L. 741-16 du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un paragraphe ainsi employeurs bénéficiant de cette exonération sont tenus de garantir aux travailleurs occasionnels un jour de repos hebdomadaire et de respecter un socle minimum de conditions de travail dignes, précisées par décret après avis de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail. Les organismes mentionnés à l’article L. 723-1 du présent code contrôlent le respect de ces exigences par les employeurs. Les employeurs ne satisfaisant pas auxdites exigences ne bénéficient pas des dispositions du présent article. » La parole est à Mme Monique Lubin. Lubin. Dans une logique de protection des travailleurs et de contrôle des finances publiques, cet amendement vise à conditionner au respect d’un socle minimal de conditions de travail dignes les aides versées au secteur agricole au titre du dispositif sur les travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi (TO-DE). Les saisonniers agricoles sont souvent embauchés pour faire face à des pics d’activité dans des secteurs peu ou non mécanisés. Dans de trop nombreux cas, leurs conditions de vie et de travail contreviennent aux stipulations de leur contrat. Un rapport parlementaire datant de 2015 cite ainsi un vaste contrôle portant sur 8 000 exploitations, à l’issue duquel il est apparu qu’aucun des dossiers examinés n’était pleinement conforme au code du travail. Or ces manquements peuvent entraîner des accidents graves, parfois mortels. En effet, entre 2015 et 2019, quelque 356 travailleurs agricoles ont perdu la vie à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle selon la Mutualité sociale agricole (MSA). En outre, pendant l’été 2023, pas moins de 6 travailleurs ont perdu la vie à cause des fortes chaleurs. Dans ce contexte, nous proposons de soumettre l’exonération des cotisations patronales applicables à l’emploi des travailleurs occasionnels au respect d’un socle minimal de règles du droit du travail, à l’octroi d’un jour de congé hebdomadaire et à la décence des conditions de générale de la commission des affaires sociales. Je veux tout d’abord répondre aux remarques de mes collègues sur le cumul emploi-retraite. En effet, leurs interventions sur ce sujet portaient sur l’article 3, qui ne le mentionne plus dans le cadre de cette nouvelle lecture. Cependant, j’ai longuement discuté avec Pascale Gruny de l’effet d’aubaine produit par le dispositif d’exonération et j’ai consulté le rapporteur général de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Il semble qu’un sous-amendement a été adopté qui vise à diminuer cet effet d’aubaine. Nous aurons certainement l’occasion d’en reparler, car il faudra, quoi qu’il en soit, procéder à une évaluation du Madame Lubin, vous aviez déjà défendu un amendement similaire en première lecture. Nous ne pouvons que souscrire à votre proposition de garantir des conditions dignes de travail, mais j’espère surtout que les entreprises respectent le droit en vigueur, tout simplement, de sorte qu’il ne me semble pas nécessaire de prévoir cette conditionnalité dans l’article. Certes, le dispositif est avantageux, mais nous savons combien la concurrence est rude pour les agriculteurs qui ont besoin de main-d’œuvre saisonnière. La commission a donc émis un avis défavorable sur cet auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargée du travail et de Le respect du droit du travail n’est pas une option. Il n’est pas possible d’en faire une condition pour octroyer des exonérations de cotisations dans le secteur agricole au titre du dispositif sur les TO-DE. Encore une fois, le respect du droit du travail est un principe fondamental. Le ministère a lancé un plan national d’action sur les conditions de travail. Nous avons également réuni le Conseil national d’orientation des conditions de travail (Cnoct), sous la présidence de Bernard Thibault et de Dominique Carlac’h, avec la participation de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), pour tirer les enseignements de la préparation des jeux Olympiques de Paris 2024 en matière de lutte contre l’accidentologie sur les chantiers. Par conséquent, je le redis, le respect du droit du travail est non négociable et ne peut pas conditionner l’octroi d’exonérations, comme vous le proposez. Mme Monique Lubin, pour explication de vote. Lubin. Madame la rapporteure générale, puisque vous dites espérer que les entreprises respectent le droit du travail, je vous répondrai que l’espoir fait Madame la ministre, vous me répondez que le respect du droit du travail est un principe intangible, inscrit dans la loi. Nous savons bien que vous n’êtes pas favorable aux exonérations et nous ne reviendrons pas sur ce point. Mais, de grâce, ne considérez pas que cette réponse suffise ! Bien évidemment, une grande partie des employeurs respecte le droit du travail, mais nous pourrions trouver dans chaque département des exemples d’employeurs qui ne le font pas. Des saisonniers étrangers vivent ainsi des situations inacceptables. Il arrive qu’ils ne soient pas logés correctement ou que leur employeur ne respecte pas l’obligation de leur accorder un jour de repos par semaine. De grâce, ne soyons pas naïfs et ne nous contentons pas de dire que le respect du droit du travail est un principe intangible. Madame la ministre, allez voir ce qui se passe sur le terrain ! Mme Émilienne Poumirol, pour explication de vote. Poumirol. Ma collègue Monique Lubin vient de dire exactement ce que je voulais exprimer. Je compléterai son intervention en soulignant l’importance du contrôle. En effet, a-t-on pu contrôler que les entreprises du secteur agricole qui, l’été dernier, ont fait travailler leurs employés le dimanche, sans leur accorder de journée de repos, négligeant ainsi le droit du travail, ont bien été privées Certes, le droit du travail est intangible et l’on doit s’y tenir, mais il faut aussi exercer les contrôles nécessaires. Il serait intéressant de savoir si tel est bien le cas. Poncet Monge. Nous en revenons toujours au problème du conditionnement, qu’il porte sur des critères écologiques ou sur des critères sociaux. Certes, il faut respecter le droit du travail, mais il faudrait aussi arrêter de déréguler. En effet, l’obligation du jour de repos est régulièrement remise en cause au nom de la flexibilité ou de la compétitivité des entreprises. Il faudrait donc commencer par stabiliser le droit de travail, voire par rétablir certaines régulations, et disposer d’inspecteurs du travail en nombre suffisant. Ensuite, tout ne repose pas sur le droit du travail. En l’occurrence, nous parlons de salariés agricoles qui sont morts à cause de la canicule sous l’effet du réchauffement climatique. Or le droit du travail ne prévoit pas de régulation en la matière, car il ne s’agit pas du secteur industriel où il existe une limite de température au-delà de laquelle le salarié peut faire valoir son droit de retrait. Pourtant, le réel évolue. L’évolution du climat, avec des températures de plus en plus élevées, a des conséquences sur les conditions de logement, donc de récupération, de ces salariés agricoles. Madame la ministre, vous savez parfaitement que les accidents du travail sont un sujet dont vous devez vous saisir et vous avez mentionné le plan d’action que vous venez de lancer. Certes, notre méthode pour mesurer l’accidentologie est différente de celle des autres pays d’Europe. Nonobstant ces différences, nous sommes le mauvais élève de l’Europe. Par conséquent, puisque nous avons une politique d’exonération très généreuse, qui représenterait un montant de 90 milliards d’euros, nous sommes en droit de prévoir des conditionnements ou des évaluations pour nous attaquer à des problèmes comme les accidents du travail et les maladies professionnelles, qui augmentent jusqu’à atteindre un niveau M. Daniel Chasseing, pour explication de vote. Chasseing. Je suis élu de la Corrèze, un département rural où il y a de nombreux pomiculteurs et quelques producteurs de myrtilles. Je suis tout à fait d’accord avec ce qu’ont dit mes collègues : le droit du travail doit aussi prendre en compte l’accueil et le logement des salariés. Toutefois, les situations que je connais ne sont pas du tout aussi catastrophiques que celles qui ont été décrites. Certes, il y a peut-être des améliorations à apporter, et il ne faudra pas nous dérober sur ce point, mais, globalement, les agriculteurs traitent normalement les saisonniers qu’ils accueillent. Mme Pascale Gruny, pour explication de vote. Gruny. Je voudrais répondre à ceux de nos collègues qui mettent en cause les agriculteurs. Certes, il y a des voyous partout, que ce soit chez les salariés ou chez les employeurs. En revanche, il me semble complètement déplacé de vouloir inscrire une telle mesure dans la loi, au travers d’un À vous entendre, chers collègues, on a l’impression que vous connaissez tous parfaitement le droit du travail. Mais l’avez-vous vraiment pratiqué ? sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Les conditions de sécurité, de santé et d’hygiène des travailleurs pèsent lourdement sur les employeurs. Et quand il y a un mort ou un blessé, les sanctions sont terribles, je puis vous l’assurer. Les contrôles sont essentiels, vous avez raison. Mais il faudrait que les inspecteurs élargissent leur champ de contrôle pour l’exercer là où il y a des problèmes plutôt que là où il n’y en a pas. Encore une fois, cessez de dire qu’il n’y a que des Lubin. Nous n’avons jamais dit Gruny. Je ne peux vous laisser incriminer les agriculteurs, comme vous venez de le faire. Poncet Monge proteste.) Je me suis rendue, comme tous les ans, auprès des vendangeurs de mon département, l’Aisne. Ils sont accueillis correctement et n’ont pas de problème. Au contraire, les employeurs essaient de leur donner les meilleures conditions de travail possible, ce qui n’est pas facile, car cela coûte cher, alors que l’activité de viticulture rapporte bien moins qu’auparavant. Par conséquent, nous voterons contre cet amendement. l’amendement n° 38. l’article 4. 4 est adopté.) Le V de l’article L. 741-16 du code rural et de la pêche maritime 1° Après le mot : « agricole », sont insérés les mots : « mentionnées au 1° du I de l’article 1451 du code général des 2° Les mots : « ne bénéficient pas » sont remplacés par le mot : « bénéficient ». – I. – Après la seconde occurrence du mot : « code », la fin du troisième alinéa du I de l’article L. 741-16 du code rural et de la pêche maritime est ainsi rédigée : « , aux activités mentionnées à l’avant-dernier alinéa du 1° du I de l’article 1451 du code général des impôts réalisées par les sociétés coopératives agricoles et par leurs unions et, lorsque ces tâches temporaires sont accomplies sous l’autorité d’un exploitant agricole et constituent le prolongement direct de l’acte de production, aux activités de transformation, de conditionnement et de commercialisation de produits agricoles. » – (Adopté.) I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié : 1° La seconde phrase de l’article L. 613-1 est complétée par les mots : « du présent code et à l’article L. 731-13 du code rural et de la pêche maritime » ; 2° Le II de l’article L. 621-3 est complété par les mots : du code rural et de la pêche maritime ». et II sont applicables aux cotisations et aux contributions dues au titre des périodes d’activité courant à compter du 1er janvier 2025. – 2° (nouveau) Après l’article L. 731-14, il est inséré un article L. 731-14-1 A ainsi rédigé : dérogation à l’article L. 731-14, les cotisations et les contributions de sécurité sociale dues au titre des activités de location de meublés de tourisme relevant du 1° de l’article L. 722-1 sont assises sur les bénéfices déterminés en application de l’article 50-0 du code général des impôts, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024 visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale. » présent article s’applique au calcul des cotisations et des contributions dues au titre des périodes courant à compter du II. – Le code de la 1° Au 1° du I de l’article L. 136-3, après la référence : « 40 », sont insérés les mots : « et 42 septies » ; 2° Le I de l’article L. 136-4 est ainsi modifié : premier alinéa du A, les mots : « à l’article 63 » sont remplacés par les mots : « au premier alinéa de l’article 34, à l’article 63 et à l’article 92 » ; a) Le même A est complété par un 3° ainsi rédigé : « 3° Les plus-values à court terme exonérées d’impôt sur le revenu en application des articles 151 septies et 238 quindecies du code général des b) Le premier alinéa du C est complété par les mots : « et à hauteur des rémunérations et des avantages personnels non déductibles des résultats de la société ou de la coexploitation qu’ils ont contributions dues par les travailleurs indépendants agricoles au titre des périodes courant à compter du 1er janvier 2026. – I. – Le II de l’article 28-1 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte est ainsi rédigé : l’application du présent titre, les revenus d’activité des travailleurs indépendants non agricoles sont ceux assujettis dans les conditions prévues à l’article L. 136-3 du code de la sécurité sociale. » II. – Au premier alinéa du I de l’article 26 de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024, les mots : « dix-huit mois » sont remplacés par les mots : « trois ans ». – Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant la mise en œuvre de l’article 18 de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale Ce rapport étudie l’opportunité d’aligner l’assiette des cotisations sociales sur celle de la contribution sociale généralisée, en évaluant l’incidence budgétaire pour les organismes de sécurité sociale et par cas-type d’assuré. – du III de l’article L. 241-10 du code de la sécurité sociale est complété par les mots : « ainsi que, lorsqu’ils ont pour objet exclusif l’action sociale, les syndicats mixtes mentionnés au premier alinéa de l’article L. 5711-1 du code général des collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale ». deuxième alinéa de l’article L. 120-19 du code du service national est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ces prestations sont exonérées de cotisations sociales d’origine légale ou du code de la sécurité sociale est ainsi modifié : 1° Le I est ainsi l’objet d’une réduction dégressive les cotisations à la charge de l’employeur dues au titre des assurances sociales et des allocations familiales, les cotisations dues au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles, à hauteur du taux fixé par l’arrêté mentionné à la seconde phrase du deuxième alinéa de l’article L. 241-5, les contributions mentionnées à l’article L. 813-4 du code de la construction et de l’habitation, les cotisations à la charge de l’employeur dues au titre des régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires mentionnés à l’article L. 921-4 du présent code ou créés par la loi, la contribution prévue à l’article L. 137-40 du présent code et les contributions à la charge de l’employeur dues au titre de l’assurance chômage prévues au 1° de l’article L. 5422-9 du code du travail, à hauteur d’un taux ne tenant pas compte de l’application des deuxième à dernier alinéas de l’article L. 5422-12 du même code. « Cette réduction s’applique aux revenus d’activité pris en compte pour la détermination de l’assiette des cotisations définie à l’article L. 242-1 du présent code, majorés le cas échéant du montant de la prime de partage de la valeur prévue à l’article 1er de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, qui sont inférieurs à un montant fixé par décret. Ce montant est compris entre le salaire minimum de croissance applicable au 1er janvier 2024 majoré de 60 % et le salaire minimum de croissance en vigueur majoré de À la première phrase du premier alinéa et au second alinéa du II, les mots : « tels qu’ils sont pris en compte pour la détermination de l’assiette des cotisations définie à l’article L. 242-1 » sont remplacés par les mots : « mentionnés au second alinéa du I du présent article » ; 2° Le III est ainsi la seconde phrase du premier alinéa, les mots : « tels qu’ils sont pris en compte pour la détermination de l’assiette des cotisations définie à l’article L. 242-1 » sont remplacés par les mots : « mentionnés au I » ; a) À la deuxième phrase du deuxième alinéa, après la référence : « III », sont insérés les mots : « , majorés le cas échéant du montant de la prime de partage de la valeur mentionné au I, » ; b) Après le mot : « lorsque », la fin de la seconde phrase du troisième alinéa est ainsi rédigée : « la rémunération mentionnée au quatrième alinéa du présent III atteint le montant fixé par le décret prévu au I. » ; c) La première phrase de l’avant-dernier alinéa est complétée par les mots : « , majorée le cas échéant du montant de la prime de partage de la valeur mentionnée au I du présent 3° À la fin du premier alinéa du VI, les mots : « à l’article L. 241-18 » sont remplacés par les mots : « aux articles L. 241-18 et II. – Le I est applicable aux cotisations et aux contributions dues au titre des périodes d’activité courant à compter du III. – Le code de la a) Au premier alinéa de l’article L. 241-2-1, les deux occurrences du nombre : « 2,5 » sont remplacées par le nombre : b) Au premier alinéa de l’article L. 241-6-1, les deux occurrences du nombre : « 3,5 » sont remplacées par le nombre : du II de l’article L. 131-7, les références : « L. 241-6-1, L. 241-13, » sont remplacées par les mots : « L. 241-13 et » ; a) Les articles L. 241-2-1 et L. 241-6-1 sont abrogés ; – à la seconde phrase du second alinéa du I, les deux occurrences du taux : « 60 % » sont remplacées par le taux : – à la première phrase du troisième alinéa du III, les mots : « à hauteur » sont remplacés par les mots : « dans la limite de la somme ». du III du présent article est applicable aux cotisations et aux contributions dues au titre des périodes d’emploi courant à compter du 1er janvier 2025. B. – Le 2° du même III est applicable aux cotisations et aux contributions dues au titre des périodes d’emploi courant à compter du compter de l’entrée en vigueur de la présente loi et jusqu’au 31 décembre 2029, un comité de suivi placé auprès du Premier ministre est chargé de l’évaluation des allégements généraux de cotisations sociales patronales et du suivi de la mise en œuvre de la réforme prévue au III du présent article. Présidé par une personnalité désignée par le Premier ministre, ce comité est composé de deux députés et de deux sénateurs et, à parts égales, de représentants des administrations compétentes et de représentants des organisations professionnelles d’employeurs et des organisations syndicales. Avant le dépôt des projets de loi de financement de la sécurité sociale pour les années 2026, 2027, 2028, 2029 et 2030, il présente, dans un rapport qui est rendu public, l’état des évaluations réalisées. Sa composition, ses missions et ses modalités de fonctionnement sont précisées par décret. Les membres du comité exercent leurs fonctions à titre gratuit. a) La première occurrence du mot : « sociales » est remplacée par les mots : « de sécurité sociale ou recouvrées dans les conditions prévues au présent « du ministre chargé de la sécurité sociale » sont remplacés par le mot : c) Les mots : « mentionnés aux articles L. 213-1, L. 225-1 et L. 752-4 » sont remplacés par les mots : « chargés du recouvrement » ; 2° Au II, après la première occurrence du mot : « articles », est insérée la référence : 3° Le III est ainsi des instructions et circulaires relatives à la législation applicable en matière de cotisations et de contributions de sécurité sociale et d’autres contributions recouvrées par les organismes mentionnés au I du présent article ou affectées à un organisme de sécurité sociale mentionné au II sont publiées au “Bulletin officiel de la sécurité sociale”, sur un site internet. » 1° Au I, après le mot : « exonérés », sont insérés les mots : « , dans les conditions définies au présent article, » et, à la fin, les mots : « les conditions définies au présent article » sont remplacés par les mots : « sa rédaction financement de la sécurité sociale pour 2025 » ; 2° La première phrase du A, du dernier alinéa du B et du C du III est complétée par les mots : « dans sa rédaction financement de la sécurité sociale pour 2025 ». la seconde phrase de l’article L. 741-1 du code rural et de la pêche maritime, les mots : « aux articles L. 241-6 et L. 241-6-1 » sont remplacés par les mots : « à l’article L. 241-6 » et la référence : « , L. 241-2-1 » est B. – Le A du présent IV ter A entre en vigueur le articles L. 241-2-1 et L. 241-6-1 du code de la sécurité sociale s’appliquent dans leur rédaction antérieure à la présente loi aux réductions dégressives de cotisations patronales spécifiques dont le bénéfice est cumulable avec les réductions prévues aux articles L. 241-2-1 et L. 241-6-1 du même code, dans leur rédaction antérieure à la présente loi, mais pas avec la réduction générale dégressive prévue à l’article L. 241-13 dudit V. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par voie d’ordonnance toute mesure relevant du domaine de la loi afin, dans le cas des réductions dégressives spécifiques mentionnées au IV quater du présent article : 1° De prévoir dans leur dispositif que, pour les salariés donnant droit à la réduction dégressive prévue à l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, les articles L. 241-2-1 et L. 241-6-1 du même code s’appliquent dans leur rédaction antérieure à la présente loi ; 2° De modifier leurs règles de calcul, afin de corriger les cas où, à compter du 1er janvier 2026, la somme de la réduction dégressive spécifique et de celles prévues aux articles L. 241-2-1 et L. 241-6-1 du code de la sécurité sociale dans leur rédaction antérieure à la présente loi devient moins favorable que la réduction dégressive prévue à l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale pour certains niveaux de revenu d’activité. Ces corrections ne peuvent avoir pour effet de rendre la réduction moins favorable pour d’autres niveaux de revenu d’activité. L’ordonnance est prise dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de cette Les allégements généraux de cotisations patronales ont coûté en 2023 près de 80 milliards d’euros, dont plus de 65 milliards d’euros à la sécurité sociale. Il s’agit d’une moindre recette pour la sécurité sociale de 17 milliards d’euros de plus par rapport à 2022, mais elle n’a pas eu que des effets négatifs. Le rapport Bozio-Wasmer a montré le risque de trappe à bas salaires entraîné par la réduction de cotisations sociales sur des salaires autour du Smic. Ainsi, nous avions accueilli avec joie la réforme des allégements généraux de cotisations portés par ce PLFSS. Quel dommage que les tenants de la politique de l’offre l’aient réduite significativement ! Surtout, si les baisses de cotisations sociales sur les bas salaires ont pu avoir des effets sur l’emploi, celles qui ont porté sur les salaires plus élevés n’ont pas encore fait la preuve de leur efficacité. Notre collègue Raymonde Poncet Monge vous proposera de supprimer l’exonération de cotisations au-delà de deux Smic, ce qui pourrait rapporter entre 6 milliards d’euros et 8 milliards d’euros à la sécurité sociale. L’aveuglement idéologique de ceux qui refusent cette réforme coûte très cher à notre modèle de protection sociale. Le cadeau social aux entreprises se fait au détriment de la sécurité sociale et, in fine, de l’emploi. Mme Corinne Féret, sur l’article. Féret. Si les filières les plus accidentogènes, dont celles du bâtiment et travaux publics (BTP), de la métallurgie et de la chimie, ont connu de nets progrès grâce à une action renforcée en faveur de la prévention et de la santé au travail, a contrario, les secteurs des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS), des hypermarchés ou même du stockage ont assisté à une détermination rapide de leur situation. L’indice de fréquence atteignait 50 % pour les activités des services médico-sociaux et l’aide à la personne, comme pour le BTP. La fréquence des accidents du travail est deux fois plus élevée dans le secteur de l’aide à domicile que dans le secteur du BTP. La durée moyenne des arrêts à la suite d’un accident est également deux à trois fois plus BTP, par manque de prévention et de mise à disposition des moyens nécessaires au bon déroulement de l’activité. Il est donc nécessaire de responsabiliser les entreprises qui ne protègent pas leurs travailleurs et la santé de ces derniers, car les conséquences à long terme sont très lourdes pour notre système de santé et de sécurité sociale. Pour protéger les travailleurs, notre groupe avait déposé un amendement qui a malheureusement été déclaré irrecevable. Son objet était de créer un prélèvement supplémentaire pour les entreprises à haute sinistralité, afin de financer la prise en charge par les employeurs et, surtout, d’inciter ces derniers à prendre les mesures C’est la qualité de vie de milliers d’hommes et de femmes qui est en jeu. En 2021, quelque 35 550 nouvelles incapacités permanentes, atteignant des personnes parfois très jeunes, ont été ainsi reconnues. Le rapport du 30 juin 2024 de la commission chargée de la sous-déclaration des accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) rappelle que la plupart des recommandations formulées au fil des années ne sont pas mises en place, comme la formation des professionnels de santé aux enjeux des AT-MP, l’amélioration de la traçabilité des sinistres et l’information des travailleurs au sujet de leurs droits. Mme Annie Le Houerou, sur l’article. Le Houerou. Je profite de l’examen de cet article pour introduire de nouveau le sujet des allégements généraux de cotisations sociales pour l’employeur accordés aux entreprises relevant d’une branche dont les salaires minimaux sont inférieurs au Smic. Avec les sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, j’ai présenté un amendement visant à calculer les allégements sur les salaires minimaux, et non plus sur le Smic, afin de compenser l’abrogation des mesures de report de l’âge légal et d’accélération prévue dans la réforme des retraites passée par 49.3 en avril 2023. Or cet amendement a été déclaré irrecevable au titre de l’article 45 de notre règlement. Cependant, il est nécessaire de nous emparer de ce sujet. En effet, de nombreuses branches professionnelles fixent par accord des minima salariaux inférieurs au Smic, écrasant par le bas l’échelle des rémunérations et limitant ainsi les évolutions salariales. Au 24 janvier 2025, à la suite de la revalorisation anticipée du Smic au 1er novembre 2024, 94 des 171 branches du régime général affichaient des salaires minimaux inférieurs au Smic. En 2024, seulement 5 branches affichaient des minima structurellement inférieurs au Smic. Nous noterons ici une amélioration, sachant qu’une vingtaine de branches agissaient ainsi auparavant. Cependant, cette mécanique reste problématique. En effet, elle autorise les employeurs à précariser les salariés, ces derniers ne touchant pas le salaire minimal légal. L’article 6 reprend le compromis issu du travail réalisé en commission mixte paritaire. Il porte la mesure d’économie sur les allégements de cotisations patronales à 1,6 milliard d’euros, contre 3 milliards d’euros dans la version du Sénat et 4 milliards d’euros dans celle que le gouvernement Barnier avait initialement proposée. Au total, les allégements au niveau du Smic sont maintenus à leur niveau actuel et les seuils minimaux des bandeaux famille et maladie, c’est-à-dire les allégements des cotisations d’allocations familiales et des cotisations maladie sont désormais fixés à 3,3 fois le Smic et 2,5 fois le Smic. Il est vrai que les allégements de cotisations patronales représentent un montant important. Mais n’oublions pas qu’ils ont permis la création de millions d’emplois. Le dispositif avait été mis en place dans le cadre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en 2013. Il n’avait pas immédiatement porté ses fruits, mais, une fois transformé en allégement de charges, il s’est révélé bénéfique pour nos très petites entreprises (TPE) et nos petites et moyennes entreprises (PME). Je le rappelle, le taux de chômage a augmenté au trimestre dernier et il faut donc être vigilant sur toute décision qui pourrait avoir des conséquences sur l’emploi. En effet, la compétition est rude entre les entreprises européennes. L’emploi est très important pour l’avenir des jeunes et pour la société. En outre, il garantit une hausse du nombre des cotisants qui permettra de dégager des recettes bénéficiant au maintien des acquis sociaux. Cet article nous paraît donc équilibré. Poncet Monge. Je voudrais revenir sur le mécanisme des allégements de cotisations et montrer l’effet pervers du dispositif. On dit toujours que l’allégement des cotisations sociales a pour effet de tasser les salaires. Mais si l’on réfléchit bien, le Smic suit l’inflation, de sorte que, à ce niveau, le salaire réel est maintenu. Pourquoi donc les salaires qui ne sont pas au niveau du Smic n’évoluent pas ? Cela résulte simplement du fait que le mécanisme d’exonération des cotisations fonctionne sur un effet multiplicateur du Smic. Autrement dit, les exonérations portent sur les salaires qui vont jusqu’à 1,6 fois le Smic, avec un bandeau maladie fixé à 2,5 fois le Smic et un bandeau famille fixé à 3,3 fois le Smic. Quand le Smic augmente, certains employeurs le déplorent au nom de la compétitivité de leur entreprise, alors que, en réalité, ils ne font que maintenir le salaire réel de leurs En revanche, ils sont nombreux à être très satisfaits de cette augmentation, car certains salariés qui n’étaient pas pris en compte dans le calcul des exonérations ou qui n’entraient pas dans le cadre des bandeaux se retrouvent happés par l’effet multiplicateur. Ce sera le cas notamment de ceux qui touchaient plus de 1,6 fois le Smic. L’entreprise gagne le jackpot ! Elle bénéficie d’exonérations sur le salaire de ces employés, alors que ce n’était pas le cas auparavant. L’effet d’aubaine est garanti. Cela explique que les employeurs ont tout intérêt à ne pas faire évoluer le salaire de leurs employés dont le niveau est aux bornes du Smic. Madame la ministre, puisque vous êtes favorable aux exonérations – on pourrait en discuter –, il faudrait que le dispositif soit forfaitaire. On éviterait ainsi que les employeurs préfèrent ne pas faire évoluer le salaire réel de certains de leurs salariés, en sachant qu’ils seront inclus dans le calcul des exonérations dès que le Smic augmentera. Tel est l’effet pervers du dispositif. Le seul mécanisme qui pourrait l’empêcher serait l’indexation de tous les salaires, c’est-à-dire l’échelle mobile, que nous voterons ici au Sénat mercredi prochain, je l’espère. n° 36, présenté par MM. Szczurek, Hochart et Durox, Supprimer cet article. Szczurek. Je le retire, monsieur le n° 36 est retiré. L’amendement n° 10, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Silvani et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi Après l’alinéa 4 Insérer sept alinéas ainsi « La réduction dont bénéficie chaque employeur peut être minorée en « 1° Du nombre de fins de contrat de travail, à l’exclusion des démissions ; « 2° De la nature des contrats de travail et de leur durée ; « 3° De la politique d’investissement de l’entreprise ; « 4° De l’impact de l’entreprise sur l’environnement ; « 5° De la taille de « Un décret précise les modalités de calcul de la minoration de la réduction dégressive de cotisations patronales. » ; Apourceau-Poly. Nous n’avons pas l’intention de refaire dans son intégralité le débat que nous avons mené en première lecture ; nous avons bien compris que la majorité sénatoriale souhaitait que ce texte soit adopté Permettez-nous malgré tout, mes chers collègues, de prendre le temps de discuter cet article 6, qui fait l’objet de nombreuses crispations au sein même de cet hémicycle. Initialement, le Gouvernement souhaitait réduire les exonérations patronales de 4 milliards d’euros. Toutefois, à la faveur d’une coalition des députés Renaissance, Horizons, Modem, LR et RN, la commission mixte paritaire a réduit l’effort des entreprises à 1,6 milliard d’euros. Il faut certainement y voir l’action du chef du Mouvement des entreprises de France (Medef), qui a crié à la suppression de milliers d’emplois et à la fermeture de centaines d’entreprises. Il est tout de même étrange de constater à quel point il est difficile de remettre en question les aides publiques aux entreprises : ces dernières ne sont-elles pas censées faire du profit grâce à la main invisible d’Adam Smith, et non grâce à celle de la sécurité sociale ? Toujours est-il que même le Medef pourrait être favorable à notre amendement, puisque celui-ci vise non pas à réduire les exonérations patronales, auxquelles vous êtes manifestement très attachés, mais seulement à demander des engagements vertueux en contrepartie. Nous proposons par exemple de conditionner l’octroi de ces 78,4 milliards d’euros d’aides à l’embauche de salariés en CDI ou à des engagements en faveur de l’environnement. collègue, je vous remercie de me donner l’occasion de rappeler tout le travail que nous avons réalisé en commission sur ces fameux allégements généraux, dont nous avons longuement débattu en première lecture. Il est en effet intéressant de réfléchir à une remise en cause de ces allégements, dont le montant approche les 80 milliards d’euros, 65 milliards d’euros étant assumés par la sécurité sociale malgré l’important déficit que celle-ci accuse. Je rappelle que le Sénat a initialement proposé de réduire ces exonérations de 3 milliards d’euros. Si nous nous sommes ensuite mis d’accord en commission mixte paritaire sur une économie de 1,6 milliard d’euros pour la sécurité sociale, il convient d’examiner cette décision à l’aune de la situation des entreprises, qui s’est dégradée depuis l’automne dernier. Cela ne nous empêche pas de réfléchir encore et toujours à la manière de revoir le système des allégements généraux. Ce sera le rôle, notamment, de la mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale, dont Raymonde Poncet Monge est membre. Madame Apourceau-Poly, nous avons déjà débattu de l’opportunité de conditionner ces allégements. La condition que vous proposez est une option envisageable parmi bien d’autres, mais, comme je l’ai souligné en première lecture, elle rendrait le dispositif moins lisible. À mon sens, il convient de revoir le principe même des allégements généraux ; des travaux à venir y pourvoiront. La commission émet donc un avis défavorable sur cet Madame la sénatrice, nous avons en effet constaté les limites de ces exonérations, notamment leur caractère inflationniste. Comme l’a dit Mme la rapporteure générale, ces exonérations représentent, avant l’adoption du PLFSS pour 2025, quelque 80 milliards d’euros. Ce montant a augmenté de 20 milliards d’euros en quelques années à cause de l’indexation de ces allégements sur l’inflation. Permettez-moi malgré tout de revenir sur la raison d’être des allégements généraux, car il ne s’agit pas de faire des cadeaux au patronat. Le coût du travail en France – c’est-à-dire le niveau des cotisations patronales – est parmi les plus élevés d’Europe, malgré ces exonérations : ce n’est pas moi qui le dis, c’est la Commission européenne ! Les sénateurs de la commission des affaires économiques du Sénat ont eu la chance d’entendre M. Menegaux, le président de Michelin, au cours d’une audition très remarquée. Celui-ci a montré la perte de compétitivité de la France en comparant le coût des emplois qualifiés en France, en Allemagne, au Canada ou en Thaïlande. Cela dit, je suis d’accord avec Mme la rapporteure : il nous faut repenser les exonérations patronales. De même, je partage le constat dressé par M. Henno lors de la discussion générale : notre protection sociale est anormalement assise sur le travail. Je comprends l’enjeu du salaire différé, mais les cotisations se répercutent directement sur le salaire net du travailleur et sur le salaire super-brut assumé par Il me semble important de livrer ces éléments à votre réflexion. Nous ne militons pas pour distribuer des chèques à tout va, mais il convient de s’interroger : les cotisations patronales sont très élevées par rapport aux autres pays de l’Union européenne – et je ne compare même pas avec les États-Unis ou la Corée du Sud ! Silvani. Encore heureux… En ce qui concerne votre amendement tendant à instaurer une forme de conditionnalité, nous sommes en désaccord, madame la sénatrice. De telles mesures ont certes été envisagées au début du parcours législatif de ce PLFSS, mais les arbitrages rendus en commission mixte paritaire en ont décidé autrement. Vous renvoyez à un décret le conditionnement des aides en fonction de l’impact environnemental des entreprises. Or le dispositif du bonus-malus qui a été instauré sur l’assurance chômage tient déjà compte de ce paramètre, a fortiori depuis le dernier accord national interprofessionnel (ANI) relatif à l’assurance chômage. Par ailleurs, votre amendement vise toutes les fins de contrats, « à l’exclusion des démissions », ce qui revient à prendre en compte les départs à la retraite. Autrement dit, vous pénalisez les entreprises comptant de nombreux salariés seniors, alors que le maintien dans l’emploi de ces derniers est une priorité que nous partageons tous. En effet, le taux d’activité des seniors en France reste faible par rapport aux standards européens. Pour toutes ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement. Apourceau-Poly. Nous n’en doutions pas ! Poncet Monge. On veut faire passer des options d’économie politique pour des lois naturelles… De fait, les exonérations, telles qu’elles ont été pensées en France, c’est-à-dire focalisées sur le Smic, ont défavorablement positionné la France en matière de compétitivité. Le bas et le moyen de gamme ont été privilégiés par rapport au haut de gamme. C’est d’ailleurs ce qui explique la création du CICE. Un réexamen de ces exonérations est nécessaire pour montrer le mauvais positionnement compétitif qu’elles ont fait prendre à la France. Il serait préférable d’aider les entreprises à investir dans l’innovation et la recherche, et pas seulement par le biais du crédit d’impôt recherche (CIR) – nous y reviendrons lors de l’examen du prochain budget. Il faut bien comprendre que cette politique publique est inefficace, d’autant qu’elle a dû être doublée de mécanismes de soutien au pouvoir d’achat à mesure que le nombre de travailleurs pauvre a augmenté. Or ce n’est pas l’objectif premier de la sécurité sociale. Il est grand temps de revenir sur les effets pour la compétitivité de trente ans de politique d’exonérations. Mme Céline Brulin, pour explication de vote. Brulin. Madame la ministre, vous expliquez qu’il faut soutenir la compétitivité des entreprises Il y aurait lieu d’organiser un grand débat sur ce que nous entendons par là, même si ce n’est ni le lieu ni le moment. En effet, certaines entreprises estiment qu’elles manquent de compétitivité dès lors qu’elles se trouvent dans un cycle un peu plus délicat qu’à l’accoutumée ou qu’elles jugent insuffisant leur taux de rentabilité… Par ailleurs, alors que les évolutions démographiques posent de nombreuses questions sur les retraites et le grand âge, dans la situation où se trouvent nos hôpitaux et nos Ehpad, est-ce à la sécurité sociale de soutenir la compétitivité de nos entreprises ? Je n’en suis vraiment pas sûre ! Vous avez l’air de considérer que la compétitivité des entreprises dépend exclusivement du coût du travail. Or dans le secteur de la chimie, par exemple, le coût de l’énergie est bien supérieur à celui du travail ! Au-delà de cet amendement, nous voudrions débattre du principe de la conditionnalité : n’est-il pas préférable de soutenir les entreprises vertueuses, qui favorisent l’emploi et, ce faisant, rapportent de nouvelles cotisations, c’est-à-dire de nouvelles ressources pour la protection Certes, les entreprises ne sont pas toutes des voyous, comme l’a dit tout à l’heure l’une de nos collègues. Mais rien n’empêche la puissance publique de soutenir stratégiquement des entreprises qui contribuent au bien commun, plutôt que d’autres qui ne le font pas : c’est le sens de l’amendement n° 10. n° 11, présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, Brulin et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Insérer deux alinéas ainsi bénéficie chaque employeur peut être minorée en fonction du respect de l’égalité salariale dans l’entreprise. La parole est à Mme Silvana Silvani. Silvani. Cet amendement de repli vise à conditionner les exonérations de cotisations sociales des entreprises au respect de l’égalité salariale. D’aucuns prétendront que le droit y pourvoit, mais, selon l’Insee, l’écart de salaire annuel entre les femmes et les hommes s’élevait à 23,5 % en 2022. Dans le secteur privé, le revenu annuel moyen des hommes est de 26 110 euros, contre 19 980 euros pour les femmes, soit un écart de 6 130 euros. Nous proposons de ne pas subventionner les entreprises qui ne respectent pas la loi de 1983 portant modification du code du travail et du code pénal en ce qui concerne l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, dite loi Roudy. L’État doit faire respecter ses propres lois. En maintenant les exonérations de cotisations, vous encouragez les entreprises à ne pas respecter le principe d’égalité générale de la commission des affaires sociales. l’amendement n° 11. n° 12, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, respect de l’obligation d’embauche de 6 % de travailleurs handicapés, mutilés de guerre et assimilés mentionnés à l’article L. 5212-13 du code du travail. également à conditionner l’octroi des exonérations de cotisations sociales. Il s’agit de réserver celles-ci aux entreprises embauchant au moins 6 % de travailleurs handicapés. Les vingt ans de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances ont mis en lumière le fait que les personnes handicapées ont un taux d’emploi bien inférieur à l’ensemble de la population et un taux de chômage presque double. C’est pourquoi il nous importe d’encourager les entreprises à modifier leurs pratiques en la Madame la rapporteure générale, vous êtes convenue tout à l’heure que conditionner les allégements n’était pas une si mauvaise idée, tout en craignant que cela ne rende le dispositif illisible. Voilà un critère parfaitement générale de la commission des affaires sociales. Employer un certain pourcentage de personnes handicapées est déjà une obligation pour les entreprises, même si nous voyons bien que certaines industries ont du mal à atteindre les objectifs fixés. Les entreprises faisant déjà des efforts pour respecter cette obligation, il ne semble pas souhaitable de les soumettre en plus à un tel conditionnement des aides. La commission a déjà émis un avis défavorable sur un amendement similaire en première lecture ; je n’irai donc pas plus avant dans ma démonstration. Madame Silvani, il en va de même pour l’amendement n° 11. Le sujet de l’égalité entre les hommes et les femmes est éminemment important, mais en ajoutant condition sur condition, nous rendrions le dispositif très peu lisible. Il faut chercher à atteindre l’égalité salariale, mais les allégements généraux ne sont peut-être pas le meilleur moyen d’y parvenir. La commission émet donc un avis défavorable. Même avis. l’esprit de ces amendements, dont les objectifs de justice sociale sont également bons pour la sécurité sociale. Madame Gruny, j’ai eu moi aussi une expérience professionnelle avant d’être sénatrice. Là où elle a été le plus fortement soutenue, c’est-à-dire dans les grandes entreprises comprenant un comité social et économique (CSE) et des organisations syndicales très actives, l’application de l’index de l’égalité professionnelle a conduit à des rattrapages de salaires sur plusieurs années, donc à davantage de recettes pour la sécurité sociale. Nous entendons constamment dire que, pour sauver notre modèle social, il faut augmenter le taux d’emploi. Or il est bien question de cela ici : il s’agit d’améliorer le taux d’emploi d’une partie de la population qui connaît un taux de chômage deux fois supérieur à son ensemble. De la même manière, j’en entends certains regretter que notre taux d’emploi des plus de 60 ans soit inférieur à celui de l’Allemagne. Avant d’augmenter la durée du travail, il convient de se demander pourquoi moins d’un ouvrier sur trois est encore en activité à 62 ans, et non au chômage ou en inaptitude. Car au bout du compte, c’est le sas de précarité que nous augmentons ! Seuls les cadres sont majoritairement encore en emploi à 62 ans ; les ouvriers et les employés n’y sont plus. Qu’il s’agisse des conditions de travail, de l’égalité hommes-femmes ou de l’inclusion des personnes en situation de handicap, il faut régler ces questions sociétales : c’est bon pour la société dans son ensemble, et c’est bon pour la sécurité sociale ! l’amendement n° 12. président. Je suis saisi de cinq L’amendement n° 57, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé : I. - Alinéa 15 II. - Alinéa 16 III. - Alinéa 19 Supprimer cet alinéa. La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge. Poncet Monge. Nous ne nous sommes pas engagés à voter ce texte conforme. Vous nous pardonnerez donc de défendre des amendements ! Celui-ci vise à limiter le champ d’application de l’allégement des bandeaux famille et maladie aux salaires inférieurs ou égaux à deux Smic. Les annexes du PLFSS évaluent le coût des exonérations de cotisations à 91,3 milliards d’euros, soit 3 points de PIB, dont 2,9 milliards d’euros ne sont pas compensés à la sécurité sociale par le budget de l’État – sans compter les 19 milliards d’euros qui font carrément l’objet d’une exemption ! Le bandeau maladie, qui concerne 89 % des salariés, représente une perte de recettes de 25 milliards d’euros et le bandeau famille, qui concerne 98 % des salariés, une perte de 9,6 milliards d’euros. Alors que l’objectif fixé par les critères européens reste de ramener le déficit de nos administrations publiques consolidées à 3 %, ces coûts pèsent lourdement sur l’ensemble de nos finances publiques. Or nous le savons, au-delà de deux Smic, ces exonérations n’ont d’effet ni sur l’emploi ni sur la compétitivité. En y mettant fin au-delà de ce seuil et en les recentrant sur les bas salaires – c’est-à-dire en revenant au dispositif initial –, nous réduirions la dépense de l’État. En outre, un rapport d’information de l’Assemblée nationale démontre que la réduction des cotisations familiales sur les salaires bénéficie surtout aux grandes entreprises. En effet, 270 grandes sociétés concentrent près du tiers des allégements sur les rémunérations comprises entre 2,5 Smic et 3,5 Smic. Il s’agit dès lors d’un effet d’aubaine emportant, comme je l’ai expliqué précédemment, un mécanisme multiplicateur absolument délétère pour les finances publiques. Cet amendement vise ainsi à mettre fin pour les grands groupes à un effet d’aubaine dont l’inefficacité pour l’emploi et la compétitivité est avérée et n° 59, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est ainsi libellé : I. – Alinéa 15 II. – Alinéa 16 III. – Alinéa 22 1° Remplacer le mot : par le mot : 2° Remplacer le taux : par le taux : Poncet Monge. Les dispositions de cet amendement ressemblent à celles du précédent, mais nous comptons bien dire encore et encore les mêmes choses dans les semaines à venir. Il s’agit ici de revenir à la version de l’article 6 qui avait été adoptée par le Sénat sur la proposition de Mme la rapporteure. Aussi, je ne doute pas de recueillir la majorité de vos suffrages, mes chers collègues ! Nous proposons de revenir à une baisse – somme toute modeste, par rapport au coût de 80 milliards d’euros de l’ensemble du dispositif – de 3 milliards d’euros des allégements généraux, soit environ le double de ce que prévoit la version actuelle du texte, tout en préservant les salaires autour du Smic. En effet, la smicardisation concernait encore 14,6 % des salariés en 2024, après qu’un pic historique de 17,3 % a été atteint en 2023. Ce phénomène résulte de la baisse, puis de la stagnation des salaires réels depuis 2017, et non du coin socialo-fiscal dont nous entendons tant parler, y compris lors des questions au Gouvernement. Ainsi, cet amendement vise à supprimer la réduction des allégements au niveau du Smic, comme nous l’avions décidé en première lecture, et à ramener la fin du bandeau maladie à 2,1 Smic, au lieu de 2,5 Smic selon le droit actuel et de 2,25 Smic selon la version actuelle du texte. n° 58, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, Remplacer le taux : Poncet Monge. L’article 6 du PLFSS prévoit, malgré la suppression de cette disposition à l’Assemblée nationale et au Sénat, le remplacement des points de sortie des bandeaux en 2026 par un lissage des allégements généraux, lequel a été amoindri en commission mixte paritaire. En effet, au lieu d’abaisser les points de sortie des bandeaux à 2,2 Smic pour le bandeau maladie et à 3,2 Smic pour le bandeau famille, la nouvelle mouture du texte les porte respectivement à 2,25 Smic et 3,3 Smic. Alors qu’il devait être de 4 milliards d’euros, l’effort de redressement pour nos recettes sociales n’est plus que de 1,6 milliard d’euros. C’est dérisoire, surtout en comparaison des gains potentiels d’une remise en cause des bandeaux au-delà de 2 Smic, que l’économiste Anne-Laure Delatte estime à 8 milliards d’euros. Au reste, Gilbert Cette et d’autres économistes libéraux sont également favorables à une telle mesure. Pourquoi un tel manque de courage, alors que l’on sait que les exonérations de cotisations n’ont quasiment aucun impact au-delà d’un certain seuil ? Selon une étude de 2019 du Conseil d’analyse économique, si les baisses de cotisations sociales sur les bas salaires ont pu avoir des effets sur l’emploi, elles n’en ont plus au-delà de 1,6 Smic. Même Antoine Bozio et Etienne Wasmer, des économistes mandatés par le Gouvernement, ne parviennent pas à démontrer un effet des exonérations de cotisations sur l’emploi au-delà d’un certain seuil. En somme, après avoir accordé des exonérations pour créer un million d’emplois, nous les maintenons pour ne pas détruire le million d’emplois qui n’a pas été créé ! (Sourires sur les travées des groupes GEST et n° 13, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, Apourceau-Poly. Cet amendement tend à maintenir les exonérations de cotisations patronales en deçà de deux Smic. En 2017, le montant total des exonérations patronales était de 38,7 milliards d’euros. Nous le savons, l’explosion des exonérations déséquilibre l’édifice de la sécurité sociale, qui repose sur le financement des salariés et des entreprises. Le rapport d’information des députés Marc Ferraci et Jérôme Guedj sur les exonérations patronales montre parfaitement l’inefficacité des exonérations au-delà de deux Smic. Selon ces derniers, l’efficacité des exonérations décroît au fur et à mesure que les salaires progressent. Ainsi, le déficit de la sécurité sociale, qui semble préoccuper nos collègues centristes et républicains, pourrait être résorbé par la réduction des exonérations en deçà de deux Smic. Pour autant, je ne doute pas que vous ne voterez pas notre amendement… n° 39, présenté par Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Le Houerou. L’article 6 du PLFSS fait l’objet de nombreux amendements, car il est très important. Chacun le sait, la sécurité sociale doit assumer une série de dépenses non financées, alors que ses recettes sont insuffisantes. Je pense aux mesures liées au Ségur de la santé, dont ne profitent toujours pas les aides à domicile, mais aussi au grand âge, aux difficultés des hôpitaux, etc. Pourtant, dès qu’il s’agit de remettre en question les exonérations de cotisations, un front se dresse, et il est bien souvent incarné par ceux qui n’hésitent pas à contester l’efficacité de la dépense publique… Or ces exonérations constituent bel et bien des dépenses fiscales, dont l’efficacité mérite d’être débattue : leur volume global avoisine les 80 milliards d’euros. Il s’agit d’une somme colossale, qui s’évapore chaque année sans qu’aucun bilan soit réellement établi sur ses effets sur l’emploi ou les salaires. Le Gouvernement a reculé sur cet article : il y a quatre mois, la majorité présidentielle comptait récupérer 4 milliards d’euros. Cette somme a été réduite à 3 milliards d’euros par le Sénat. Dans le texte issu du 49.3, elle n’est plus que de 1,6 milliard d’euros. Pendant ce temps, le déficit de la sécurité sociale s’aggrave, passant de 16 milliards d’euros selon la version initiale du PLFSS pour 2025 à 23 milliards d’euros selon sa version actuelle. Nous devons donc corriger cet article 6. À cet effet, nous proposons de fixer le point de sortie des exonérations sociales à 2 Smic et non à 3 Smic, ce qui ferait entrer des cotisations et réduirait mécaniquement le déficit de la sécurité sociale. C’est du bon sens ! Les auteurs du rapport Bozio-Wasmer ne disent d’ailleurs pas autre chose, si ce n’est qu’ils fixent le point de sortie à 2,5 Smic, estimant le manque à gagner pour la sécurité sociale à 6 milliards d’euros. Ce même rapport démontre l’inutilité des exonérations de cotisations au-delà de 1,6 Smic, que ce soit pour l’emploi ou pour la compétitivité. Enfin, vous écartez de fait la mise en place d’une forme de conditionnalité des allégements généraux, qui créerait pourtant des cercles vertueux pour les travailleurs et les Nous devons récupérer une partie des moyens injectés dans ces exonérations. Or ce que nous proposons représente bien peu, compte tenu de la somme globale que celles-ci générale de la commission des affaires sociales. Je vois que cet article suscite encore des réactions énergiques. Vous n’avez pas souhaité alléger le débat, mes chers collègues ; je m’attellerai donc à vous répondre Ces amendements visent tous à réduire les allégements généraux, selon des modalités différentes. L’amendement n° 57 a pour objet d’abaisser les seuils de sortie des bandeaux famille et maladie à 2 Smic en 2025, contre respectivement 3,3 Smic et 2,25 Smic dans la rédaction actuelle de l’article. Cela porterait le rendement de la mesure à environ 6 milliards d’euros, contre 4 milliards d’euros dans le texte initial, 3 milliards d’euros dans le texte du Sénat et 1,6 milliard d’euros dans le texte actuel. Chouette, alors ! Voilà apparemment un bon moyen de réduire le déficit de la sécurité sociale. Toutefois, comme je l’ai expliqué, la situation a évolué et l’ensemble des partis politiques a dû s’accorder sur un moyen d’atterrir. Celui-ci a été trouvé en fixant la baisse des allégements généraux à 1,6 milliard d’euros. Poumirol. Ils vous ont tordu le générale de la commission des affaires sociales. Nous pouvons bien sûr nous interroger sur le seuil fixé, dans un sens ou dans l’autre. Toutefois, si l’emploi dépend peu de son coût à partir de 2 Smic, il convient de s’en tenir à l’équilibre trouvé en commission mixte paritaire. Par ailleurs, cet amendement ne vise que l’année 2025. Or dans la perspective de créer un nouveau régime pérenne, prenons garde à ce qu’une fin subite des bandeaux à partir de 2 Smic n’incite pas les employeurs à maintenir les salaires en deçà de 2 Smic. Madame Poncet Monge, il pourrait s’agir d’un autre genre d’effet d’aubaine que celui que vous avez décrit. L’amendement n° 59 tend à revenir au barème des allégements généraux adopté par le Sénat en première lecture. Madame Poncet Monge, je vous remercie bien évidemment d’adhérer à la position de la commission des affaires sociales. (Sourires.) J’ai bien compris qu’il s’agissait d’un amendement de repli, et je ne doute pas de votre volonté de réduire le déficit de la sécurité sociale. L’amendement n° 58 vise à supprimer les allégements généraux au-delà de 2 Smic en 2025 et à partir de 2026. Il s’agit d’une proposition légèrement différente pour répondre au même constat, que je répète : l’emploi dépend peu de son coût à partir de 2 Smic. Pour l’année 2026 et les suivantes, le dispositif serait très proche de celui qui a été adopté par le Sénat en première lecture et qui fixait le point de sortie à 2,05 Smic. Cela permettrait au Gouvernement d’augmenter les recettes de 4 milliards d’euros, tout en maintenant inchangé par rapport au droit actuel le niveau des allégements pour les salaires autour du Smic. Il convient toutefois de s’en tenir à l’équilibre trouvé en commission mixte paritaire, qui résulte d’un arbitrage entre divers objectifs. Il vise à donner plus de poids que ne le faisait le texte du Sénat à la compétitivité de l’industrie et, surtout, à la réduction du risque de trappe à bas salaire. L’amendement n° 13 de Mme Apourceau-Poly a pour objet d’abaisser les seuils de sortie des bandeaux famille et maladie à 2 Smic en 2025. Chers collègues, vous connaissez mon avis : il est défavorable. Quant à l’amendement n° 39 présenté par Mme Le Houerou, qui tend à ramener la sortie du bandeau famille à 2,5 Smic en 2025, il n’est pas cohérent avec son objet, puisqu’il « vise à fixer le point de sortie des exonérations sociales en cible, après l’année 2025 de transition, à 2 Smic et non à 3 Smic, comme il était proposé par le Gouvernement ». Il convient de s’en tenir à l’accord trouvé en commission mixte paritaire. En tout état de cause, ces amendements nous ont permis de réviser les propositions qui avaient été formulées en première lecture ! Nous continuerons de réfléchir à ces allégements généraux. En effet, ils pourraient être une source de rendement possible, mais il faut aussi réduire le coût du travail, comme l’a rappelé Mme la ministre. Ce sera l’objet des travaux de la Mecss. La commission émet donc un avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements. Toutes ces propositions montrent en effet que le débat n’est pas J’ai apprécié les propos de Mme Poncet Monge sur les impacts au long cours, durant les trente dernières années, des allégements généraux, qui ont conduit à une structuration de l’économie française vers le bas et le moyen de gamme, au détriment de l’innovation. C’est aussi la conclusion d’une étude réalisée il y a quelques mois par l’institut Rexecode. Quoi qu’il en soit, je serai défavorable à ces amendements pour des raisons qui tiennent à l’équilibre d’ensemble du texte, d’autant que nos discussions interviennent dans un contexte économique dégradé. Je le rappelle, à la suite de licenciements pour motifs économiques, les inscriptions à France Travail ont augmenté de plus de 20 %. Ce n’est donc pas le moment de toucher plus que nécessaire au coût du travail dans notre pays. C’est le sens du compromis trouvé : ne pas s’attaquer aux bas salaires allant de 1 à 1,2 Smic et limiter l’impact sur les salaires plus élevés, car nos entreprises sont aussi confrontées à une importante concurrence, notamment outre-Rhin. Madame Poncet Monge, vous avez affirmé que la smicardisation s’expliquait par le fait que les salaires réels n’avaient pas augmenté. Ce n’est pas exact : la smicardisation est liée à l’inflation, qui a induit un tassement des salaires. Les entreprises ont suivi la hausse, à l’exception des cinq branches qui ont été mentionnées. Elles représentent 600 000 salariés et elles ont des problèmes structurels de négociation – je pourrai y revenir si vous le souhaitez. Si le mouvement s’est tassé et s’il n’y a pas eu de progressivité, ce n’est pas parce que les salaires n’ont pas augmenté. C’est uniquement en raison d’un mécanisme inflationniste. Enfin, je maintiens que, dans un contexte où nous avons le coût du travail le plus élevé d’Europe, ces exonérations, même si elles doivent être plus encadrées – je suis d’accord avec vous sur ce point –, ont tout de même un sens. Vous avez raison, la compétitivité des entreprises ne dépend pas que du coût du travail. Elle est aussi liée aux compétences, au prix de l’énergie, au foncier, à la simplicité de la réglementation – celle-ci n’est pas toujours notre point fort –, à la stabilité et à la lisibilité de la fiscalité. Bref, c’est un ensemble et un écosystème qui déterminent la compétitivité d’un Toutefois, le coût du travail reste un point important, qu’il convient de ne pas négliger. Dans un contexte où, malgré les exonérations, les cotisations patronales restent parmi les plus élevées, il s’agit d’un élément qui pose Enfin, M. Henno a soulevé un problème qu’il conviendra de traiter d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, le travail finance 55 % de la protection sociale, alors que cette dernière devient de plus en plus universelle, ce qui est une bonne chose, d’ailleurs. Elle est aussi tournée vers des prestations qui sont non contributives. Au Sénat comme à l’Assemblée nationale, il faudra que nous réfléchissions ensemble à un dégonflement du déficit grâce à une meilleure organisation, à une meilleure gouvernance et à une meilleure rationalisation de la dépense sociale, mais aussi grâce à une diversification des sources de financement. À trop faire peser la charge sur les actifs, nous risquons de décourager le travail dans notre pays. Pour toutes ces raisons, j’émets un avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements. Poncet Monge. Si tous les salaires étaient indexés sur l’inflation, y compris les plus élevés, il n’y aurait pas de tassement. Mercredi prochain, le groupe CRCE-K défendra une proposition de loi visant à rétablir l’échelle mobile. En Belgique ou au Luxembourg, où tous les salaires sont indexés, et pas uniquement l’équivalent du salaire minimum, il n’y a pas de tassement : c’est clair comme de l’eau de roche ! S’il existe un phénomène de tassement chez nous, c’est notamment parce que, aux bornes de 1,6 Smic, de 2,5 Smic ou de 3,5 Smic, les évolutions sont moindres. Ces catégories enregistrent donc des baisses réelles de salaires. C’est d’ailleurs un véritable effet d’aubaine pour les On peut discuter du coût du travail, madame la ministre, mais il existe aussi un coût du capital. Dans les branches qui aujourd’hui délocalisent, la part salaire n’est pas si importante : le coût du travail n’est pas le seul élément de moindre compétitivité. Vous citez l’Allemagne, mais je ne suis pas certaine que la différence soit aussi grande que vous voulez bien le dire, madame la ministre. Vous parlez du salaire net, mais voyons plutôt le salaire « socialisé » – je préfère cette expression à celle de salaire « différé ». Car c’est un élément de salaire : le salaire qu’il faut examiner, madame la ministre, c’est le salaire brut ! La part du PIB consacrée à la santé aux États-Unis est plus importante que chez nous. Pourtant le niveau de protection sociale n’y est pas aussi élevé qu’en France et le système de santé y est très inégalitaire. Dans certains pays, c’est le salaire net qui finance la protection sociale, comme les études supérieures. Mais chez nous, ces coûts sont socialisés : la sécurité sociale, c’est la socialisation de ces coûts. l’amendement n° 57. l’amendement n° 59. l’amendement n° 58. l’amendement n° 13. l’amendement n° 39. l’article 6. 6 est adopté.) présent article entre en vigueur le premier jour du mois suivant la publication de la présente loi – n° 14, présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, L’article 6 quater a été introduit en partant du principe qu’il lèverait les freins à l’emploi des personnes en situation de handicap. Nous souscrivons entièrement à cet objectif, mais la solution nous paraît contre-productive. Si des entreprises sont réticentes à embaucher des salariés en situation de handicap, car elles craignent de voir leur taux de cotisation accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) augmenter après la déclaration de maladie professionnelle liée à une exposition passée, proposer un mécanisme de mutualisation du coût du taux de cotisation remet en cause le principe de notre modèle de sécurité sociale selon lequel la cotisation est rattachée à chaque assuré social. C’est sur la base d’un principe similaire que la réforme des retraites a introduit un mécanisme de mutualisation du coût des maladies professionnelles dont l’effet est différé dans le temps pour les travailleurs seniors. Nous estimons qu’il faut laisser les organisations syndicales et patronales négocier sur la question dans le cadre du prochain ANI sur la santé au travail, plutôt que de remettre en cause le lien entre le niveau des accidents du travail et maladies professionnelles survenus dans l’entreprise et le taux de la cotisation due par celle-ci. Cet article aurait pour conséquence de démobiliser les employeurs sur la question de la prévention des risques professionnels, quand la priorité est précisément de conforter la prévention de ces risques et, plus généralement, de mettre l’accent sur la santé au travail. Telles sont les raisons pour lesquelles les auteurs de cet amendement souhaitent la suppression de générale de la commission des affaires sociales. Chers collègues, vous avez défendu tout à l’heure des amendements visant à conditionner les allégements généraux. Ici il s’agit des accidents du travail et maladies professionnelles. Or la mutualisation que vous évoquez comporte une part d’injustice, puisque les cotisations AT-MP pèseront plus fortement sur le dernier employeur. Or il s’agit parfois d’établissements et services d’accompagnement par le travail (Ésat), c’est-à-dire d’entreprises comptant un nombre important de personnes handicapées. La commission a soutenu les amendements à l’origine de cet article en première lecture au Sénat. Elle estime qu’il n’est pas acceptable que les entreprises les plus vertueuses dans l’emploi des travailleurs en situation de handicap soient pénalisées – c’est un point sur lequel nous devrions pourtant nous entendre. Je ne comprends donc pas très bien le sens de votre démonstration. Il me semble au contraire que notre objectif est le même, à savoir que les entreprises qui accueillent de façon généreuse les travailleurs handicapés ne doivent pas voir leur compétitivité diminuer. Je suis sûre que, en discutant, nous pourrions parvenir à nous mettre d’accord, mais en attendant j’émets un avis l’amendement n° 14. l’article 6 quater. 6 quater est adopté.) peut, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, permettre aux chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole d’opter pour que leurs cotisations soient calculées à titre provisionnel sur la base d’une assiette fixée forfaitairement, par dérogation à l’article L. 731-15 du code rural et de la pêche maritime. et III. – (Non modifiés) du code des transports est ainsi modifié : 1° Au premier alinéa, les mots : « , de la cotisation d’allocations familiales mentionnée à l’article L. 241-6 du code de la sécurité sociale et de la contribution à l’allocation d’assurance contre le risque de privation d’emploi mentionnée au 1° de l’article L. 5422-9 du code du travail dues par les employeurs, » sont supprimés ; 2° Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « En outre, les entreprises d’armement maritime mentionnées au premier alinéa peuvent être exonérées des cotisations d’allocations familiales prévues à l’article L. 241-6 du code de la sécurité sociale et des contributions à l’allocation d’assurance contre le risque de privation d’emploi dues par les employeurs prévues à l’article L. 5422-9 du code du travail pour les équipages qu’elles emploient à bord de navires câbliers ou de navires de service consacrés aux énergies marines renouvelables autres que de transport et à bord de navires de transport de passagers, au sens de la convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer, conclue à Londres le 3° Au deuxième alinéa, le mot : « premier » est remplacé par le mot : « deuxième » ; 4° À la première phrase du troisième alinéa, les mots : « au premier alinéa » sont remplacés par les mots : « aux deux premiers alinéas du présent article » ; alinéa est ainsi modifié : phrase, les mots : « au premier alinéa » sont remplacés par les mots : « aux deux premiers le mot : « troisième » est remplacé par le mot : « quatrième ». du code des transports est ainsi rédigé : deuxième alinéa de l’article L. 5553-11 n’est pas applicable à Wallis-et-Futuna. » IV. – Le présent article entre en vigueur le premier jour du mois suivant la publication de la présente loi et est applicable aux cotisations et aux contributions dues au titre des périodes d’activité courant à compter de la même date, à l’exception du I qui s’applique aux contrats d’apprentissage conclus à compter de la même date. Chasseing. L’article 7 vise à diminuer de 79 % à 50 % du Smic la part de la rémunération des apprentis exonérée de CSG et de CRDS. Par ailleurs, les subventions passeraient de 6 000 euros à Au vu des difficultés budgétaires, il faut certes diminuer les aides pour faire baisser le déficit. Je voterai donc cet article. Je rappelle néanmoins l’importance de l’apprentissage, défendu par le gouvernement d’Édouard Philippe et, surtout, par Mme Pénicaud, qui a été beaucoup contredite à l’époque. L’action menée pour le soutenir a été un grand succès, puisque nous sommes passés de 400 000 à 900 000 apprentis. J’espère que les nouvelles assiettes d’exonération et les nouvelles aides resteront malgré tout incitatrices pour les employeurs. Ces mesures pour l’apprentissage étaient tout à fait valorisantes pour les apprentis, mais aussi pour amendements identiques. L’amendement n° 15 est présenté par Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. L’amendement n° 45 est présenté par Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Poumirol, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. Ces deux amendements sont ainsi libellés : La parole est à Mme Cathy Apourceau-Poly, pour présenter l’amendement n° 15. Apourceau-Poly. Nous refusons que vous préleviez sur le dos des apprentis près de 300 millions d’euros, au détriment finalement des employeurs ! Vous prévoyez de retirer aux apprentis 24 euros par mois, soit 356 euros par an : ce n’est pas rien pour des jeunes qui gagnent en moyenne 1 042 euros. Cette mesure est parfaitement injuste pour les personnes qui ont fait le choix de l’apprentissage. Voilà pourquoi nous nous y Mme Annie Le Houerou, pour présenter l’amendement Le Houerou. Cet alinéa, tout comme l’article 7 bis A, vise à diminuer la part de la rémunération des apprentis exonérée de cotisations sociales, de 0,79 à 0,5 Smic. Vous connaissez ma position sur les exonérations : celles-ci ne doivent être conservées que lorsqu’elles sont Or réduire les revenus des apprentis dès que leur rémunération dépasse la moitié d’un Smic, donc moins de 700 euros nets mensuels – soit presque le RSA et 500 euros de moins que le seuil de pauvreté –, attaque directement leurs moyens de subsistance. Il est complètement injustifié de faire supporter les dérives budgétaires macronistes aux étudiants, dont nous connaissons les conditions de vie précaires : 19 % d’entre eux n’ont pas les moyens de manger à leur faim selon la Fédération des associations générales étudiantes Par ailleurs, cette mesure affectera la capacité des artisans et des petits commerces à engager des apprentis, car les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) n’ont pas toutes les moyens d’augmenter la rémunération brute de leurs apprentis pour maintenir leur attractivité par rapport à ces jeunes. Aussi, seulement 5 % de la masse salariale des apprentis excèdent un seuil de rémunération supérieur à 79 % du Smic, selon la Revue des dépenses publiques d’apprentissage et de formation professionnelle de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’inspection générale des finances (IGF). Les recettes pour la sécurité sociale seront donc minimes, alors que l’impact sur leur pouvoir d’achat sera majeur. Le coût des dispositifs favorisant le développement de l’apprentissage est très élevé. Nous le savons, il a explosé récemment, pour atteindre 20 milliards d’euros, ce qui est excessif. Néanmoins, la rationalisation des dépenses doit cibler non pas les élèves-travailleurs, mais les grandes entreprises ayant détourné l’usage des aides de l’État. Apourceau-Poly. Tout à fait ! Le Houerou. La proposition formulée par le Gouvernement de réduire à 2 000 euros l’aide pour les entreprises de plus de 250 salariés me paraît bien plus adaptée que la tentative de récupération sur les étudiants. Madame la ministre, s’attaquer aux revenus des étudiants qui ont choisi l’insertion professionnelle et qui, souvent, n’ont pas les moyens de financer leurs études – de plus en plus onéreuses – n’est pas une mesure raisonnable, et encore moins une mesure de bon sens : c’est une mesure d’injustice ! générale de la commission des affaires sociales. Nous avons déjà mené ces débats très intéressants en première lecture. Si nous avons pris cette décision, ce n’est pas de gaieté de cœur. Nous nous sommes appuyés sur les chiffres. Le nombre d’apprentis a doublé en très peu d’années – Mme la ministre pourra peut-être nous apporter des éléments plus précis. Nous avons aussi considérablement augmenté les aides aux entreprises pour l’emploi des apprentis. Par ailleurs, nous ne remettons pas en cause l’aide à l’embauche de 6 000 euros. De plus, il ne s’agit que d’assujettir à cotisations la partie des revenus au-delà de 50 % du Smic, ce qui est déjà le cas pour les stagiaires et les salariés à mi-temps, y compris thérapeutique. Nous agissons donc dans un souci Enfin, nous agissons également dans un souci de cohérence, car les apprentis bénéficieront ainsi de droits sociaux. Si l’on veut que les trimestres d’apprentissage comptent pour la retraite ou que les apprentis puissent percevoir le chômage à la fin de leur période d’apprentissage, ces derniers doivent cotiser comme les autres ! Voilà pourquoi j’émets, comme en première lecture, un avis défavorable sur ces amendements identiques. président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 15 et 45. (Les amendements ne sont pas adoptés.) 7 est adopté.) publication de la présente loi et s’applique aux contrats d’apprentissage conclus à compter de la même date. n° 42, présenté par Mme Le Houerou, M. Kanner, Le Houerou. Il est défendu, monsieur le président. l’amendement n° 42. 7 bis A est adopté.) livre Ier du code de la sécurité sociale est ainsi 1° La seconde phrase du deuxième alinéa de l’article L. 114-1 est complétée par les mots : « ainsi que de l’application de l’article L. 134-1 » ; 2° La section 5 du chapitre IV du titre Ier est abrogée ; 3° Après le mot : « interministériels », la fin du dernier alinéa de l’article L. 134-1 est supprimée. 1° À la fin du deuxième alinéa du 1°, le taux : « 55,57 % » est remplacé par le taux : 2° À la fin du troisième alinéa du même 1°, le taux : « 15,80 % » est remplacé par le taux : 3° À la fin de l’avant-dernier alinéa dudit 1°, le taux : « 23,55 % » est remplacé par le taux : 4° Au début du e du 3° et du a du 3° bis, les mots : « Au fonds mentionné à l’article L. 135-1 » sont remplacés par les mots : « À la branche mentionnée au 3° de 5° Après le 4°, il est inséré un 4° bis ainsi « 4° bis Le prélèvement mentionné au b de l’article 1001 du code général des impôts est affecté à la branche mentionnée au 5° de l’article L. 200-2 du présent code ; ». 1° Le 7° est 2° Au 9°, la référence : « , 7° » est 3° Au dernier alinéa, les mots : « , 5° et 7° » sont remplacés par les mots : « et 5° ». du code de la sécurité sociale est ainsi rétabli : à la clôture d’un exercice, le Fonds de solidarité vieillesse présente un résultat excédentaire, celui-ci est transféré, à hauteur d’un montant fixé par arrêté des ministres chargés de la sécurité sociale et du budget, à la Caisse nationale d’assurance vieillesse, qui l’enregistre en fonds propres dans ses comptes. L’arrêté détermine également les modalités de versement des sommes l’article L. 222-2 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 222-2-1 ainsi branche mentionnée au 3° de l’article L. 200-2 prend en charge : « 1° Le financement des allocations mentionnées au dernier alinéa de l’article L. 643-1 et au chapitre V du titre Ier du livre VIII du présent code et à l’article 2 de l’ordonnance n° 2004-605 du 24 juin 2004 simplifiant le minimum vieillesse ; « 2° Les sommes représentatives de la prise en compte par le régime général, le régime des salariés agricoles, le régime des non-salariés agricoles, le régime d’assurance vieillesse des professions libérales et la Caisse nationale des barreaux français, dans la durée d’assurance : périodes mentionnées aux 1°, 3° et 8° de l’article L. 351-3 du présent code ; périodes pendant lesquelles les assurés ont bénéficié des allocations mentionnées aux articles L. 1233-68, L. 5422-1, L. 5423-1 et L. 5424-25 du code du travail, de l’indemnité horaire mentionnée au II de l’article L. 5122-1 du même code et de la rémunération mentionnée au dernier alinéa de l’article L. 1233-72 dudit code ; périodes pendant lesquelles l’assuré a bénéficié, en cas d’absence complète d’activité, d’un revenu de remplacement de la part de son entreprise en application d’un accord professionnel national mentionné à l’article L. 5123-6 du code du « 3° Les sommes correspondant à la prise en compte par le régime général et le régime des salariés agricoles des réductions de la durée d’assurance ou de périodes reconnues équivalentes, définies à l’article L. 351-7-1 du présent dépenses mentionnées au I de l’article 49 de la loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation « 5° Les sommes représentatives de la prise en compte par les régimes d’assurance vieillesse de base des périodes de volontariat du service national de leurs assurés ; dépenses attachées au service de l’allocation spéciale pour les personnes âgées prévue à l’article 28 de l’ordonnance n° 2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte et, selon des modalités de calcul fixées par décret, les sommes représentatives de la prise en compte au titre de la durée d’assurance, par le régime de retraite de base obligatoire de sécurité sociale mentionné à l’article 5 de la même ordonnance, des périodes définies à l’article 8 de ladite ordonnance ; « 8° Les sommes correspondant à la prise en charge mentionnée au second alinéa de l’article L. 6243-3 du code du travail ; remboursement à la caisse de prévoyance sociale de Saint-Pierre-et-Miquelon des dépenses correspondant à l’application, au régime d’assurance vieillesse de cette collectivité, dans les conditions prévues par la loi n° 87-563 du 17 juillet 1987 portant réforme du régime d’assurance vieillesse applicable à Saint-Pierre-et-Miquelon, des avantages non contributifs mentionnés aux 1° à 5° et 8° du présent article. « Les sommes mentionnées aux 2° et 5° sont calculées sur une base forfaitaire dans des conditions déterminées par décret en Conseil à II sexies. – (Non modifiés) 1° Au début du premier alinéa, les mots : « Le fonds institué par l’article L. 135-1 » sont remplacés par les mots : « La branche mentionnée au 3° de 2° Le deuxième alinéa est supprimé. début de l’article L. 815-20 et du premier alinéa de l’article L. 815-21 du code de la sécurité sociale, les mots : « Le fonds institué par de l’article L. 225-1-1 du code de la sécurité sociale est complété par une phrase ainsi rédigée : « La différence entre le montant de la perte de cotisations mentionnée à la première phrase du présent 7° bis et le montant limite prévu à la même première phrase est déduite du montant des sommes auxquelles s’applique le taux forfaitaire prévu au troisième alinéa du 5° du présent article ; ». V. – Les fonds propres, constatés à la clôture de l’exercice 2024, des régimes spéciaux de retraite mentionnés aux b et c du 3° de l’article L. 134-3 du code de la sécurité sociale, dans sa rédaction résultant de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024, font l’objet, au plus tard le 30 juin 2025, d’une reprise par la Caisse nationale d’assurance vieillesse, qui les enregistre en fonds propres dans ses comptes. Les modalités de cette reprise ainsi que de celle des actifs correspondants sont fixées par arrêté des ministres chargés de la sécurité sociale et du budget. à I ter, III et IV s’appliquent à compter du 1er janvier 2025. à II septies, IV bis à IV quinquies et V bis entrent en vigueur le 1er janvier 2026 – sous-section 2 de la section 5 du chapitre III du titre II du livre Ier du code de commerce est ainsi modifiée : 1° (nouveau) Le paragraphe 4 est complété par un article L. 123-49-1 ainsi rédigé : les entreprises mentionnées au 6° de l’article L. 123-36 exerçant des activités agricoles définies à l’article L. 722-1 du code rural et de la pêche maritime, les inscriptions d’informations et les dépôts de pièces au registre national des entreprises sollicités à l’occasion de demandes d’immatriculation, d’inscriptions modificatives et de radiations sont validés par la caisse de mutualité sociale agricole, désignée selon les modalités fixées à l’article L. 741-1-1 du même code. » ; 2° Il est ajouté un paragraphe 5 ainsi rédigé : « De la validation et des contrôles opérés par les unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations inscriptions d’informations et les dépôts de pièces au registre national des entreprises sollicités à l’occasion de demandes d’immatriculation, d’inscriptions modificatives et de radiations sont validés, pour les entreprises non agricoles mentionnées au 6° de l’article L. 123-36, par une union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales désignée par le directeur de l’Agence centrale des organismes de sécurité l’article L. 725-7 du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un article L. 725-7-1 ainsi décompte des délais de prescription mentionnés au 1° de l’article L. 725-3 et au I de l’article L. 725-7 est suspendu pendant la procédure de dialogue et de conciliation prévue par les règlements européens de sécurité sociale. » code de la sécurité sociale est ainsi modifié : 1° Avant le dernier alinéa de l’article L. 114-9, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « En cas de fraude avérée d’un assuré en vue du versement d’indemnités journalières en application de l’article L. 321-1 ou du 2° de l’article L. 431-1, les organismes mentionnés au premier alinéa du présent article transmettent à l’employeur les renseignements et les documents strictement utiles et nécessaires à la seule fin de caractériser ladite fraude. Cette information est réalisée par tout moyen permettant de garantir sa bonne réception par l’employeur. » ; est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Un décret détermine les conditions dans lesquelles les constatations et les résultats des contrôles réalisés par les agents mentionnés au premier alinéa du présent article peuvent être rendus opposables à l’occasion des contrôles diligentés par un autre organisme ou des procédures qui sont applicables à celui-ci. » ; le 4°, il est inséré un 5° ainsi « 5° Aux directeurs et aux directeurs comptables et financiers des organismes mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 752-4 du présent code et aux agents placés sous leur autorité pour accomplir les actions de contrôle et de lutte contre la fraude mentionnées à b) À la première phrase de l’avant-dernier alinéa, le mot : « sixième » est remplacé par le mot : 4° Au premier alinéa de l’article L. 133-4-9, le mot : « prestations » est remplacé par le mot : est ainsi rétabli : décompte des délais mentionnés aux articles L. 244-3, L. 244-8-1 et L. 244-9 est suspendu pendant la procédure de du III entre en vigueur à une date fixée par décret, et au plus tard le 31 décembre 2026 – I. – Le dernier alinéa de l’article L. 761-5 du code rural et de la pêche maritime est remplacé par deux alinéas ainsi « Les cotisations prévues aux 1° et 3° sont recouvrées par les caisses de mutualité sociale agricole selon les règles et sous les garanties et les sanctions applicables au recouvrement des cotisations d’assurances sociales agricoles. au 2° sont recouvrées par les unions pour le recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales, selon les règles et sous les garanties et sanctions applicables au recouvrement des cotisations du régime général. » III. – Le I est applicable aux cotisations et contributions dues pour les périodes courant à compter du 1er janvier 2026 – chapitre VIII du titre III du livre Ier du code de la a) Au I, après la référence : « L. 162-16-1 », sont insérés les mots : « , de l’écart rétrocession indemnisable défini au III de l’article L. 162-16-5 et de l’écart médicament indemnisable défini au III de b) Le II est ainsi – au 1°, le mot : « inscrits » est remplacé par les mots : « pris en charge ou remboursés au titre de leur – le 2° est complété par les mots : « , ou certaines de leurs indications seulement » ; – après le même 2°, sont insérés des 2° bis et 2° ter ainsi rédigés : « 2° bis Ceux pris en charge par l’assurance maladie au titre de l’article L. 162-18-1, ou certaines de leurs indications « 2° ter Ceux prescrits en application de l’article L. 5121-12-1-2 du code de la santé publique et pris en charge par l’assurance a) Le III est ainsi dérogation au II du présent article : « 1° Le montant de la contribution due par l’entreprise redevable est nul lorsque le montant remboursé par l’assurance maladie aux assurés sociaux au titre d’un ou de plusieurs médicaments mentionnés au II de l’article L. 138-10 dont l’entreprise assure l’exploitation, l’importation ou la distribution parallèle, minoré des marges, des honoraires de dispensation et des taxes mentionnés au I du même article L. 138-10, est inférieur au montant des remises déductibles mentionnées au « 2° Les entreprises créées depuis moins d’un an ne sont pas redevables de la part mentionnée au 2° du II du présent article, sauf si leur création résulte de la scission ou de la fusion d’une entreprise ou d’un groupe dans les conditions mentionnées à b) Sont ajoutés des IV et V ainsi rédigés : l’entreprise exploitant une spécialité mentionnée au II de l’article L. 138-10 cesse l’exploitation de cette spécialité et la transfère à une autre entreprise, la date d’entrée en vigueur de l’arrêté déterminant le changement d’exploitant publié au Journal officiel est retenue comme la date de référence pour le calcul des montants remboursés par l’assurance maladie imputés à chaque entreprise au titre de la spécialité concernée. montant de la contribution due par chaque entreprise redevable, déterminé en application des II à IV du présent article, ne peut excéder 12 % du montant total remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments que cette entreprise exploite, importe ou distribue, calculé selon les modalités définies à l’article L. 138-10. » ; « Avant la date prévue au II de l’article L. 138-15, le Comité économique des produits de santé notifie à chaque entreprise le montant de la remise exonératoire dont elle est a) Le I est ainsi – au premier alinéa, le mot : « juillet » est remplacé par le mot : « juin » et le mot : « redevable » est remplacé par le mot : « assujettie » ; – les deuxième et dernier alinéas sont ainsi rédigés : « L’Agence centrale des organismes de sécurité sociale communique sans délai aux entreprises assujetties concernées la liste des médicaments pris en compte dans le calcul du montant total remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments qu’elles exploitent, importent ou distribuent. Les entreprises concernées sont réputées avoir accepté cette liste en l’absence de demande de rectification de leur part dans un délai de vingt jours à compter de la réception de cette communication. « Avant le 31 juillet, le Comité économique des produits de santé communique à l’organisme mentionné au deuxième alinéa, pour chaque entreprise assujettie, le montant des remises mentionnées aux articles L. 162-16-5-1-1, L. 162-16-5-2, L. 162-17-5, L. 162-18, L. 162-18-1, L. 162-18-2 et L. 162-22-7-1. » ; b) Le IV est ainsi la date du 15 juin mentionnée au I ne peut être respectée du fait d’un défaut ou d’une absence de transmission des données, la date de notification mentionnée au II est retardée à due concurrence et la date de versement de la contribution mentionnée au III est reportée un mois après cette notification. » ; 5° La section 3 est 6° Au premier alinéa des articles L. 138-19-8 et L. 138-19-9, après le mot : « minoré », sont insérés les mots : « de la taxe sur la valeur ajoutée, » ; 7° Au premier alinéa de l’article L. 138-20, la référence : « L. 138-19-1, » est supprimée. l’année 2025, le montant Z mentionné à l’article L. 138-19-8 du code de la sécurité sociale est fixé à 2,26 milliards d’euros. III, III bis, IV et V. – (Non modifiés) et VIII. – (Non modifiés) n° 16, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Insérer un alinéa ainsi …) Le même I est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ce montant M déterminé par la loi est retranché du total des financements et des aides publiques perçus au cours de l’année précédant la déclaration par l’entreprise assujettie. » Brulin. Les groupes pharmaceutiques ont tous affiché pour l’année 2024 des chiffres d’affaires en hausse, portés notamment par des ventes de traitements anticancéreux eux-mêmes en augmentation. Selon le journal économique La Tribune, « les laboratoires pharmaceutiques sont en très bonne forme en 2024. […] le groupe Merck a affiché une hausse de son chiffre d’affaires de 7 %, Novartis et Sanofi de 11 % et AstraZeneca de 21 % ». Ces résultats contrastent avec la décision de l’entreprise Sanofi de supprimer plus de 300 emplois, par exemple, sur le site de Vitry-sur-Seine, ou de pratiquer la politique de filialisation à outrance. Celle-ci, on le sait, a conduit à la vente et à la cession de sa filiale Opella à Lisieux, qui fabrique du Doliprane, avec toutes les conséquences et toutes les inquiétudes que cela entraîne pour les salariés de ce territoire. C’est pourquoi nous proposons, par cet amendement, de moduler la clause de sauvegarde sur le médicament en fonction des aides et des financements publics attribués aux entreprises concernées. et des familles, chargé de la santé et de aux soins. Vous le savez, madame la sénatrice, la clause de sauvegarde est un volume global. Si l’on ajoute de la pression sur l’une des parties de cette composante, de facto, cela reporte le poids sur l’autre. Par ailleurs, il y existe des entreprises qui ne perçoivent pas d’aides. Celles-ci se trouveraient alors injustement J’émets donc un avis défavorable sur cet l’amendement n° 16. n° 1 rectifié bis, présenté par MM. Masset, Bilhac, Cabanel, Fialaire et Guiol, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : …) Le II est ainsi « II. – Le montant de la contribution due par chaque entreprise mentionnée au I de l’article L. 138-10 est déterminé : concurrence de 50 %, au prorata du montant remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments qu’elle exploite, importe ou distribue au sein du montant total remboursé par l’assurance maladie défini au même I ; concurrence de 30 %, en fonction de la progression du montant remboursé par l’assurance maladie au titre des médicaments que l’entreprise exploite, importe ou distribue par rapport à l’année précédente définie audit I ; concurrence de 20 %, en fonction du lieu de production des médicaments que l’entreprise exploite, importe ou distribue au sein du montant total remboursé par l’assurance maladie défini au « La fraction de la part de la contribution due en fonction du lieu de production est ainsi des médicaments mentionnée à l’article L. 138-10 produits en Europe Part de la contribution de Inférieure ou égale à 20 % Coefficient de l’entreprise / Somme des coefficients de l’ensemble des entreprises redevables Supérieure à 20 % et inférieure ou égale à 40 % Supérieure à 40 % et inférieure ou égale à 60 % Supérieure à 60 % et inférieure ou égale à 80 % Supérieure à 80 % II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un …. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. La parole est à M. Michel Masset. Masset. Par cet amendement, je souhaite créer une troisième tranche dans le calcul de la répartition individuelle de la clause de sauvegarde. Celle-ci permettra de mieux tenir compte du lieu de production des médicaments. À l’heure où la souveraineté doit devenir une boussole de l’action publique, il est indispensable de préserver les médicaments produits en France en les intégrant dans le calcul de la clause de sauvegarde. Le rapport de la mission interministérielle sur la régulation des produits de santé démontre bien le poids de cette clause sur la rentabilité des entreprises. Cet amendement tend donc à s’inscrire dans la dynamique du plan France 2030, qui prévoit la relocalisation et l’augmentation des capacités de production nationale de médicaments. Il s’agit d’une mesure très importante pour les industries pharmaceutiques présentes sur nos territoires, particulièrement dans le Lot-et-Garonne. Je reste ouvert à la discussion avec le Gouvernement. Je suis bien sûr prêt à retirer cet amendement si un rendez-vous était organisé dans les meilleurs délais, afin d’apporter des solutions dans le prochain projet de loi de financement de la L’essentiel est de donner des garanties suffisantes à notre industrie pharmaceutique, pour continuer à produire sur nos sols et œuvrer de concert à la souveraineté sanitaire du pays. générale de la commission des affaires sociales. Cher collègue, j’appuie votre demande de rendez-vous auprès du ministre de la santé, pour que vous puissiez discuter de cette question À l’heure où tout est mondialisé, on est en effet en droit de s’interroger sur les lieux de production de médicaments. Mais il faut faire attention : certains patients ont besoin de médicaments produits hors du champ européen. Taxer ces produits renchérirait le coût de leurs soins. Je souligne par ailleurs que certaines relocalisations en France ou dans l’Union européenne posent problème. Veillons donc à ce que les mesures proposées n’aient pas un effet délétère sur les patients. M. le ministre vous expliquera certainement tout cela mieux que moi. Monsieur le sénateur Masset, la question de la souveraineté industrielle se pose tant chez vous dans le Lot-et-Garonne que chez moi en Isère, puisque nos deux territoires s’efforcent de relocaliser la production de certaines molécules. Le Comité économique des produits de santé (CEPS) prend déjà en considération un certain nombre de critères, notamment géographiques. Les médicaments sont-ils fabriqués en France, en Europe ou hors de l’Union Nul n’ignore notre dépendance aux marchés asiatiques ou américains. Mais il faut aussi savoir qu’un certain nombre de substances actives ne peuvent absolument plus être produites en Europe, en raison de risques environnementaux importants. Nous sommes donc dépendants de la production étrangère, sauf à changer les normes environnementales européennes, ce qui n’est pas non plus Il importe de trouver un compromis. Le CEPS, en fixant les prix, doit apprécier la volonté de conserver une part de souveraineté dans le conditionnement et dans la production. J’accepte naturellement l’idée d’un rendez-vous. Pourquoi ne pas organiser aussi une visite sur site ? Ce sont des sujets importants. On l’a vu lors du sommet sur l’intelligence artificielle (IA) qui s’est tenu la semaine dernière, il est possible de créer en France les principes actifs d’un certain nombre de médicaments, notamment en cancérologie ou en immunothérapie. Il faut, sur cette chaîne de produits spécifiques, qu’il s’agisse de cancérologie ou d’immunothérapie, renforcer les mesures en faveur de notre souveraineté. Je demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, j’émettrais un avis défavorable. président. Monsieur Masset, l’amendement n° 1 rectifié bis est-il Masset. Je prends acte de votre réponse, monsieur le ministre, et je souhaite que l’on associe à cette réflexion les autres parlementaires du Lot-et-Garonne, notamment Mme Christine Bonfanti-Dossat et M. Michel Lauzzana. Cela dit, je retire mon amendement, monsieur le président. n° 1 rectifié bis est retiré. L’amendement n° 68, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et La parole est à Mme Anne Souyris. Souyris. Les entreprises du médicament sont financées en grande partie par la sécurité sociale. En 2022, elles ont réalisé un chiffre d’affaires global sur les médicaments remboursables de 33,4 milliards Les clauses de sauvegarde, qui assurent une contribution à la sécurité sociale dès lors que les montants remboursés par l’assurance maladie sur les médicaments et les dispositifs médicaux dépassent un certain seuil, constituent un mécanisme de régulation utile. Elles ont permis de rapporter 1,2 milliard d’euros en 2022, soit 3,6 % du chiffre d’affaires des entreprises. Toutefois, les clauses de sauvegarde doivent être encore renforcées. Notre amendement vise ainsi à supprimer le plafonnement de la clause de sauvegarde sur les produits de santé. En effet, nous ne pouvons pas à la fois accepter le principe de la régulation du marché et l’appliquer seulement jusqu’à un certain point au-delà duquel il n’y aurait plus d’encadrement. Ce serait pour le moins curieux… Surtout, les procédures de baisses de prix sur les médicaments et de négociations de remises par le Comité économique des produits de santé sont insuffisantes pour maîtriser la croissance importante des dépenses de médicaments constatée ces dernières années. Les dépenses qui sont liées aux médicaments ont augmenté de 2,1 % sur la période 2019-2023 et celles qui sont liées aux dispositifs médicaux se sont accrues de 3,7 %. Rappelons, par exemple, que le coût des trois doses de vaccin contre les infections à papillomavirus humains (HPV) coûte 370 euros, dont 240 euros sont pris en charge par l’assurance maladie. Nous devons ainsi nous atteler rapidement à doter le CEPS de plus grands pouvoirs pour négocier le prix des médicaments. Je me réjouis, à ce propos, que notre amendement sur la remise du rapport d’activité du CEPS ait été conservé dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Il nous permettra de disposer d’informations fiables pour légiférer et fixer les montants de déclenchement des clauses de En attendant, plafonner la clause de sauvegarde serait une mesure de bon sens. générale de la commission des affaires sociales. La commission émet un avis défavorable. l’amendement n° 68. 9 est adopté.) I. – Le onzième alinéa de l’article L. 137-33 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé : « Pour les entreprises mentionnées à l’article L. 138-1, il n’est tenu compte, dans le calcul du chiffre d’affaires retenu pour déterminer l’assiette de la contribution, que de la partie du prix de vente hors taxes de chaque unité vendue aux officines inférieure à un montant de 2 500 euros augmenté de la marge maximale que ces entreprises sont autorisées à percevoir sur cette somme en application de l’arrêté prévu à l’article L. 162-38. Le chiffre d’affaires retenu pour déterminer la contribution prévue à l’article L. 138-1 est exclu de l’assiette de la contribution sociale de solidarité. » n° 17, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Brulin. Cet article, adopté contre l’avis de la commission des affaires sociales du Sénat et du Gouvernement, réduit l’assiette de la contribution sociale de solidarité pour les répartiteurs pharmaceutiques. En 2022, les grossistes répartiteurs ont déjà bénéficié d’une baisse du taux applicable à la première part de la contribution sur les ventes en gros de 1,75 % à 1,5 %. Dans un contexte de pénuries et de ruptures de stocks de médicaments, qui représentent une défaillance de la mission de service public des répartiteurs pharmaceutiques, cette disposition apparaît particulièrement inopportune. générale de la commission des affaires sociales. Il est vrai que l’article 9 bis A n’existait pas dans la version du texte que nous avions examinée dans notre rapport. Il a été créé à la suite de l’adoption de l’amendement de l’un de nos collègues. Nous avons tous conscience des difficultés, notamment financières, que rencontrent les répartiteurs pharmaceutiques depuis plusieurs années déjà. Nous avons calculé le coût que représenterait cette réduction de l’assiette de contribution : il n’est pas considérable, sachant que cette mesure permettrait de soutenir une filière indispensable pour assurer le lien entre les pharmaciens et les Même si, en commission, nous n’avions pas voté l’amendement à l’origine de la création de cet article, il a été adopté en séance au Sénat, et la mesure a été conservée par la CMP. Nous devons donc maintenir l’article 9 bis A. Il est très important que nous soutenions cette filière. L’avis de la commission est donc défavorable. l’amendement n° 17. l’article 9 bis A. 9 bis A est adopté.) I. – Le code général des impôts est ainsi modifié : 1° Le II de l’article 1613 ter est ainsi modifié : a) Le tableau du deuxième alinéa est ainsi rédigé : Quantité de sucre (en kilogrammes de sucre ajouté par hectolitre de boisson) Tarif applicable (en euros par hectolitre de boisson) Inférieure à 5 Entre 5 et 8 Au-delà de 8 b) Les troisième et avant-dernier alinéas sont supprimés ; c) À la première phrase du dernier alinéa, les mots : « et au troisième alinéa » sont supprimés ; 2° Le 2° du II de l’article 1613 quater est ainsi modifié : a) La première phrase est ainsi modifiée : – au début, le montant : « 3,34 € » est remplacé par le montant : « 4,5 € » ; – après le mot : « contenant », sont insérés les mots : « une quantité d’édulcorants de synthèse inférieure ou égale à 120 milligrammes par litre et à 6 € par hectolitre pour les autres produits b) Au début de la deuxième phrase, les mots : « Ce montant est relevé » sont remplacés par les mots : « Ces montants sont relevés » ; c) Au début de la dernière phrase, les mots : « Il est exprimé » sont remplacés par les mots : « Ils sont exprimés ». du I entre en vigueur le premier jour du mois suivant la publication de la présente loi. Le 2° du même I entre en vigueur le 1er janvier 2026 – n° 51, présenté par Mmes Bélim et Le Houerou, Rétablir cet article dans la rédaction suivante : section 3 du chapitre V du titre IV du livre II du code de la sécurité sociale, il est inséré une section ainsi « Taxation des publicités en faveur de boissons alcooliques est institué une taxe perçue sur les dépenses de publicité portant sur la promotion d’une boisson alcoolique à La Réunion. Le produit de cette taxe est versé à la Caisse nationale de l’assurance maladie. redevables de cette taxe les entreprises : important ou distribuant en France des boissons alcooliques ou leurs « 2° Et dont le chiffre d’affaires du dernier exercice est supérieur ou égal à 2 millions d’euros, hors taxe sur la valeur ajoutée. « III. – La taxe est assise sur les frais d’achats d’espaces publicitaires, quelle que soit la nature du support retenu et quelle que soit sa forme, matérielle ou immatérielle, ainsi que les frais d’évènements publics et de manifestations de même nature. « IV. – Le taux de la taxe est fixé à 1 % du montant hors taxes sur la valeur ajoutée des dépenses mentionnées au I du présent article. modalités du recouvrement sont précisées par II. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2025. Le Houerou. Cet amendement vise à rétablir une disposition essentielle, qui a été adoptée par le Sénat et maintenue en commission mixte paritaire, mais supprimée ensuite par le Gouvernement. Il s’agit de la taxation sur les publicités pour les boissons alcooliques à La Réunion. Nous ne comprenons pas les raisons de cette suppression. Je me fais ici la porte-parole d’Audrey Bélim, qui avait convaincu les sénateurs de l’ensemble des groupes de voter l’amendement à l’origine de cet article. À La Réunion, les conséquences de la consommation d’alcool sont dramatiques. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : qu’il s’agisse de violences intrafamiliales, d’accidents de la route, de troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale ou de maladies chroniques, la situation est bien plus grave dans ce territoire que dans l’Hexagone. Ainsi, dans ce département de 860 000 habitants, on compterait chaque année 600 décès liés à l’alcool, soit 68,3 pour 100 000 habitants. Ce taux est largement supérieur à la moyenne nationale. Ces données, issues de Santé publique France, reflètent l’ampleur du problème. Avec Mme Bélim, j’ai rencontré l’équipe du service d’addictologie du CHU de La Réunion, chargé du suivi des malades. Chaque année, on compte 5 000 passages aux urgences et autant de vies qui sont brisées, parfois avant même d’avoir commencé, en raison de l’alcoolisation fœtale, un phénomène bien plus présent dans ce département que dans le reste du pays. Face à ce constat, il est impératif que ceux qui bénéficient de la vente d’alcool contribuent à la lutte contre ses ravages. Cet amendement vise donc à taxer la publicité pour les boissons alcooliques, afin de financer le fonds de lutte contre les Les industriels de l’alcool participeraient ainsi financièrement à la réduction des risques inhérents à la consommation de leurs produits. Il faut se rendre sur place pour voir les grands panneaux publicitaires promouvant l’achat d’alcool à des prix défiant toute concurrence à l’entrée des En parallèle, cette taxe permettrait de diversifier les ressources du fonds de lutte contre les addictions et de donner une forme concrète à l’engagement pris par le Gouvernement au travers de la stratégie décennale de lutte contre les cancers, en faisant de la prévention une priorité de la politique de santé publique. générale de la commission des affaires sociales. Je remercie notre collègue de porter une nouvelle fois cet amendement à notre connaissance. Nous avons largement débattu de ce sujet lors de l’examen en première lecture de ce texte. J’en profite pour dire ma satisfaction face aux véritables avancées que présente ce PLFSS sur les taxes comportementales. Avec Cathy Apourceau-Poly, j’avais beaucoup travaillé sur l’ensemble des addictions. Nous avions surtout évoqué la question des aliments gras, salés et sucrés, de l’alcool et du tabac. Nous avions laissé de côté celle des jeux d’argent, qui représentent eux-mêmes un pan énorme des comportements addictifs, mais un article y est finalement consacré. Il faut donc se satisfaire que les travaux de la Mecss aient trouvé une forme concrète au travers de ces amendements. Les articles qui en découlent montreront de réels effets dans les années à venir. Mes chers collègues, vous évoquez la situation particulière de La Réunion vis-à-vis de la consommation d’alcool. Cependant, d’autres territoires d’outre-mer sont concernés par une consommation excessive de boissons alcoolisées. Nous envisageons d’organiser un déplacement à La Réunion pour rencontrer les acteurs concernés. Lors de l’examen du texte en première lecture, j’avais proposé de travailler plus étroitement sur ce sujet. En réalité, ce département n’est pas le seul territoire confronté à cette La publicité sur les produits dont la consommation peut être addictive doit être un sujet de réflexion. Plusieurs mesures ont été instaurées par la loi du 20 décembre 2016 relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique, dite loi Gattolin, mais il faut désormais passer à l’étape suivante. J’invite tous les sénateurs et toutes les sénatrices qui le souhaitent à travailler sur le sujet, afin d’avancer davantage, je l’espère, à l’occasion du prochain PLFSS. Madame la sénatrice, je vous remercie d’avoir soulevé la question. Néanmoins, nous ne pouvons malheureusement pas nous permettre de voter cet amendement, car cela reporterait l’adoption du PLFSS. Le Houerou. Eh oui, il faut voter le texte conforme… émet donc un avis défavorable. Madame la sénatrice, vous vous faites ici la porte-parole de En tant que médecin, je ne puis qu’être fortement préoccupé par les méfaits de l’alcool et par le nombre de décès liés à sa consommation, qui s’élève chaque année à 40 000 en France, soyez-en certaine. La question de la publicité, en particulier, attire mon attention. Le rôle des alcools forts, notamment, est fortement mis en cause dans l’accidentologie chez les jeunes. Je partage donc votre constat, ainsi que les propos de Mme la rapporteure générale de la commission des affaires sociales. Nous sommes contre les addictions, quelles qu’elles soient. D’ailleurs, l’addiction à l’alcool est souvent conjointe à la consommation de substances illicites. Je suivrai l’avis défavorable de Mme la rapporteure générale, et cela pour trois raisons. Premièrement, cet amendement tend à induire une différenciation territoriale. Or le problème que vous soulignez à La Réunion se pose également en outre-mer et en Deuxièmement, le critère d’éligibilité à la taxe que vous proposez se fonde sur le chiffre d’affaires généré par l’entreprise. Troisièmement, l’outil ne me semble pas le plus adéquat. Nous pourrions sans doute avancer davantage en faisant évoluer le droit commercial. La députée Karine Lebon a récemment déposé une proposition de loi visant à protéger les jeunes des publicités en faveur de l’alcool. Nous aurons donc l’occasion de revenir sur le sujet. L’alcool, comme la drogue, est un fléau chez les jeunes. Le Houerou. Cet amendement avait été adopté à l’unanimité en première lecture, c’est dommage… M. Alain Milon, pour explication de vote. Milon. Monsieur le ministre, je vous ai écouté attentivement. Je suis également médecin, mais je ne suis pas entièrement d’accord avec vous. Tout d’abord, il y a plusieurs années, j’ai participé à une mission d’information à La Réunion. J’y ai constaté l’importante présence de la publicité pour les boissons alcoolisées, en particulier pour les alcools forts, mais pas n’importe lesquels ! Il s’agissait de promouvoir non pas le rhum, mais plutôt des alcools étrangers, comme le whisky. Ensuite, pour autant que je me souvienne, la loi Évin interdit la publicité pour l’alcool en général et pour les alcools forts en particulier ! Le Houerou. Tout à fait ! Poumirol. Exactement ! Milon. Le président de la commission des affaires sociales nous a fait la leçon : nous devons adopter le texte conforme, afin que l’ensemble des professionnels de santé, en particulier, puissent travailler cette année. Il n’en demeure pas moins que cet amendement, qui avait été voté par le Sénat en première lecture, est extrêmement cohérent. D’ailleurs, la taxe qu’il vise à instaurer se fonde sur le chiffre d’affaires, non pas des seules entreprises autochtones, mais aussi des firmes étrangères, notamment Poumirol. Très bien ! l’amendement n° 51. président. En conséquence, l’article 9 ter A demeure supprimé. I. – Le titre III du livre Ier du code de la sécurité sociale est ainsi 1° Au deuxième alinéa du III de l’article L. 136-7-1, le taux : « 11,2 % » est remplacé par le taux : 2° Au 3° du I de l’article L. 136-8, le taux : « 6,2 % » est remplacé par le taux : la première phrase du premier alinéa, le mot : « misées » est remplacé par le mot : b) Au dernier alinéa, le taux : « 6,6 % » est remplacé par le taux : « 7,6 % » et le taux : « 10,6 % » est remplacé par le taux : 4° Le premier alinéa de l’article L. 137-22 est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés : « Il est institué, pour les jeux de cercle en ligne organisés et exploités dans les conditions fixées à l’article 14 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 précitée, un prélèvement de 10 % sur le produit brut des jeux, constitué par la différence entre les sommes engagées par les joueurs et les sommes versées ou à reverser aux gagnants. Les sommes engagées par les joueurs à compter du 1er juillet 2025 sont définies comme des sommes misées, y compris celles apportées par l’opérateur à titre gracieux, à compter de la date de réalisation du ou des événements sur lesquels repose le jeu. « Les sommes versées ou à reverser aux gagnants sont constituées de l’ensemble des gains en numéraire ou en nature versés ou à reverser aux joueurs à compter de la date de réalisation du ou des événements sur lesquels repose le jeu, à l’exclusion des sommes en numéraire ou en nature attribuées à titre gracieux à certains joueurs dans le cadre d’actions commerciales. » ; a) Le premier alinéa est supprimé ; b) Le deuxième alinéa est ainsi rédigé : « Le prélèvement mentionné à l’article L. 137-22 s’applique aux jeux de cercle en ligne organisés sous forme de tournoi. Le prélèvement s’effectue sur la part retenue par l’opérateur sur les droits d’entrée et sur les c) Le dernier alinéa 6° La section 11 du chapitre VII est complétée par un article L. 137-27 ainsi rétabli : est institué, au profit de la Caisse nationale de l’assurance maladie, une contribution à la charge des opérateurs se livrant à l’exploitation des activités mentionnées à l’article L. 320-6 du code de la sécurité intérieure, à l’exception des activités mentionnées aux 5° et 7° du même article L. 320-6 ainsi que des activités d’exploitation des paris hippiques en ligne mentionnées au 6° dudit article L. 320-6. « La contribution est assise sur les charges comptabilisées au cours du ou des exercices clos depuis la dernière échéance au titre : « 1° Des frais de publication et des achats d’espaces publicitaires, quelle que soit la nature du support retenu , ainsi que des frais engagés auprès de personnes morales ou physiques assurant la promotion de l’opérateur, à l’exception des personnes morales mentionnées aux articles L. 122-1, L. 122-2, L. 131-1 et L. 132-1 du code du « 2° Des prestations externalisées de même nature que celles mentionnées au 1° du présent article, à hauteur du montant hors taxes « Son taux est fixé à 15 %. « Cette contribution est recouvrée et contrôlée selon les mêmes procédures et sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que les taxes sur le chiffre d’affaires. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à ces mêmes taxes. « La contribution est due annuellement. Son produit est déclaré et liquidé par les opérateurs mentionnés au premier alinéa : l’annexe à la déclaration mentionnée au 1 de l’article 287 du code général des impôts, déposée au titre du mois ou du trimestre de l’année qui suit celle au titre de laquelle la taxe est due, pour les redevables de la taxe sur la valeur ajoutée soumis au régime réel normal d’imposition prévu au 2 du même article 287 ; « b) Sur la déclaration mentionnée au 3 dudit article 287 déposée au titre de l’année qui suit celle au titre de laquelle la taxe est due, pour les redevables de la taxe sur la valeur ajoutée soumis au régime simplifié d’imposition prévu à l’article 302 septies A du même second alinéa de l’article L. 321-6 du code de la sécurité intérieure est supprimé. III. – Le présent article entre en vigueur le 1er juillet 2025 et s’applique aux contributions et aux prélèvements dus à compter de la même date. du I s’applique à la perception de la contribution mentionnée à l’article L. 137-27 du code de la sécurité sociale due au titre des exercices clos à compter du Le code de la sécurité sociale 1° La deuxième phrase du premier alinéa de l’article L. 138-9 est ainsi occurrence du mot : « et » est remplacée par le signe : « , » ; « appartiennent, », sont insérés les mots : « pour les spécialités hybrides substituables figurant au registre mentionné au dernier alinéa de l’article L. 5121-10 du même code, pour les médicaments biologiques similaires substituables dans les conditions prévues à l’article L. 5125-23-2 dudit code, pour les spécialités de référence substituables figurant au registre mentionné au dernier alinéa de l’article L. 5121-10 du même code dont le prix de vente est identique à celui des autres spécialités du registre des groupes hybrides auquel elles appartiennent ainsi que pour les spécialités de référence dont le prix de vente est identique à celui des médicaments biologiques similaires substituables dans les conditions prévues à l’article L. 5125-23-2 du même code, » ; 1° bis À la dernière phrase du même premier alinéa, les mots : « non génériques » sont remplacés par les mots : « de référence » ; 2° Au premier alinéa de l’article L. 138-9-1, après le mot : « publique », sont insérés les mots : « , de spécialités hybrides substituables figurant au l’article L. 5121-10 du même code ainsi que de prévues à l’article L. 5125-23-2 dudit code, ». – I. – Après le premier alinéa de l’article L. 244-9 du code de la sécurité sociale, il est inséré un alinéa ainsi « La contrainte précise que le cotisant peut se faire assister d’un conseil de son choix. Les conditions d’application du présent alinéa sont définies par arrêté du ministre chargé de la sécurité la seconde phrase du 1° du II de l’article L. 725-3 du code rural et de la pêche maritime, le mot : « second » est remplacé par le mot : « dernier ». présent article entre en vigueur le 1er janvier 2026. CONDITIONS GÉNÉRALES DE L’ÉQUILIBRE FINANCIER DE LA SÉCURITÉ SOCIALE Est approuvé le montant de 6,37 milliards d’euros correspondant à la compensation des exonérations, réductions ou abattements d’assiette de cotisations ou contributions de sécurité sociale, mentionné à l’annexe 4 jointe au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. – sociale, les mots : « par arrêté des ministres chargés du travail, de la sécurité sociale et du budget, » sont remplacés par les mots : « chaque année par la loi ». II. – Le I entre en vigueur le 1er janvier 2027 et s’applique aux compensations mentionnées au 7° bis de l’article L. 225-1-1 du code de la sécurité sociale dues au titre des périodes courant à compter de cette même date. l’année 2025, est approuvé le tableau d’équilibre, sécurité sociale : l’année 2025, est approuvé le tableau d’équilibre du Fonds de solidarité vieillesse : Souyris. Le Gouvernement nous propose d’entériner un déficit de la sécurité sociale de 22,1 milliards d’euros pour 2025. Comment nous satisfaire de ce montant astronomique ? Pour autant, contrairement à la majorité sénatoriale, nous nous opposions aux mesures qui avaient conduit le Sénat à proposer un déficit de « seulement » 15 milliards d’euros. Le déremboursement des médicaments et la désindexation des pensions de retraite sur l’inflation aboutissaient en effet à une restriction des droits sociaux. Quant à la nouvelle journée de solidarité, elle faisait encore peser le financement de la sécurité sociale sur les travailleurs, sans contribution équivalente des patrons et du capital – et je ne parle même pas des effets sur la qualité de la vie professionnelle et du sens accordé au travail… Le déficit de la sécurité sociale n’est pas le fait des assurés sociaux, ni d’un assistanat fantasmé, ni des 35 heures, comme on a pu nous le faire croire. Il est dû à des choix politiques, de droite, qui s’opposent à faire contribuer à une juste hauteur celles et ceux qui accumulent les richesses créées par les travailleurs. Or ce déficit n’est pas une fatalité ! Rappelons que le Nouveau Front populaire avait dégagé 17 milliards d’euros de nouvelles recettes pour la sécurité sociale en première lecture à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, le PLFSS transfère 16 milliards d’euros de la sécurité sociale à la Cades pour amortir la dette sociale gonflée par l’État, qui y a versé les 136 milliards de la dette liée à la gestion de la covid-19. Ce montant comprend en majorité des dépenses qui n’ont rien à voir avec la sécurité sociale, comme l’ont montré les députés Hadrien Clouet et Stéphanie Rist. Rappelons enfin que les mesures du Ségur de la santé, que nous saluons, n’ont pas été financées, ce qui représente 14 milliards d’euros par an de dépenses supplémentaires, soit peu ou prou le montant du déficit de Il nous faut faire évoluer le financement de la sécurité sociale en fonction des besoins de la population, rétablir une juste contribution du capital et mieux répartir l’effort des assurés. Nous attendons beaucoup de la mission lancée par la Mecss, dont les rapporteures seront nos collègues Élisabeth Doineau et Raymonde Poncet Monge. Mais, en l’état, nous ne voterons pas cet 11 est adopté.) Est approuvé le rapport figurant en annexe à la présente loi décrivant, pour les quatre années à venir (2025 à 2028), les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses par branche des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie. Rapport décrivant les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses par branche des régimes obligatoires de base et du régime général, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie pour les années 2025 à 2028 Le solde des régimes obligatoires de base a connu une dégradation sans précédent en 2020, sous l’effet des dépenses occasionnées par la crise sanitaire et de la récession qui l’a suivie, et a atteint le niveau de -39,7 milliards d’euros. Il s’est redressé en 2021 à 24,3 milliards d’euros, sous l’effet de la reprise progressive de l’activité. L’amélioration s’est poursuivie en 2022, à la faveur d’un recul important des coûts liés à la covid-19 mais dans un contexte marqué par le début d’une forte reprise de l’inflation, le solde atteignant -19,7 milliards d’euros en 2022, puis de nouveau en 2023, année lors de laquelle le déficit s’est réduit à 10,8 milliards d’euros, sous l’effet notamment de l’extinction des dépenses liées à la crise sanitaire. Le déficit repartirait à la hausse en 2024 (18,2 milliards d’euros), du fait de la croissance des prestations induite par l’inflation enregistrée en 2023, avec notamment une revalorisation de 5,3 % des pensions de retraite au 1er janvier, alors que la masse salariale croîtrait de 3,3 % seulement (après 5,7 % en 2023) (I). Le solde bénéficie néanmoins de l’affectation à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) de 0,15 point de contribution sociale généralisée (CSG) en provenance de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), prévue par la loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie, ainsi que des effets graduels de la réforme des retraites liés au relèvement progressif de l’âge d’ouverture des droits et à l’accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance. La trajectoire présentée dans cette annexe traduit enfin la mise en œuvre des mesures proposées dans la présente loi (II). D’ici 2028, le déficit atteindrait 24,1 milliards d’euros : alors que les dépenses ralentiraient du fait de la normalisation de l’inflation, les perspectives d’évolution spontanée des recettes ne permettraient pas de résorber le déficit né initialement de la crise. Malgré les mesures nouvelles en recettes, avec notamment, dès 2025, une réforme des allègements généraux représentant un surplus de recettes de 1,6 milliard d’euros pour la sécurité sociale et une nouvelle hausse de 3 points du taux des cotisations dues par les employeurs à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités territoriales (CNRACL), l’accroissement du déficit se poursuivrait en 2025 pour s’établir à 22,1 milliards d’euros. Deux branches concentreraient l’essentiel du déficit à moyen terme : la branche Maladie, du fait notamment des dépenses pérennes nées à l’occasion de la crise sanitaire, et la branche Vieillesse, malgré une montée en charge graduelle des mesures paramétriques de la réforme des retraites (III). I. – La loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 s’inscrit dans un contexte macro-économique de reflux de l’inflation. L’hypothèse de croissance du produit intérieur brut (PIB) qui a été retenue est de 0,9 % en 2025, après une évolution de 1,1 % en 2024. Le rythme de l’inflation repasserait durablement sous 2 %, qui est la cible poursuivie par les autorités monétaires, et, après les niveaux très élevés observés en 2022 et 2023 (respectivement 5,3 % et 4,8 % d’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac en moyenne annuelle), atteindrait 1,4 % en 2025 (après 1,9 % en 2024), contre 1,8 % dans le projet de loi initial. À moyen terme, la croissance effective du PIB serait supérieure à son rythme potentiel de 1,2 % par an et atteindrait 1,5 % par an en 2027 et 2028. La masse salariale du secteur privé, principal déterminant de l’évolution des recettes de la sécurité sociale, progresserait de 3,3 % en 2024 et de 2,5 % en 2025, avant de revenir progressivement à son rythme tendanciel proche de 3,4 % par an. Le tableau ci-dessous détaille les principaux éléments retenus pour l’élaboration des prévisions de recettes et des objectifs de dépenses décrits dans la présente annexe : 2024 (p) 2025 (p) 2026 (p) 2027 (p) 2028 (p) PIB en volume Masse salariale du secteur privé * Inflation hors tabac Revalorisations au 1er janvier en moyenne annuelle** Revalorisations au 1er avril en moyenne annuelle ** ONDAM *** * Masse salariale du secteur privé hors prime exceptionnelle de pouvoir d’achat et prime de partage de la valeur ajoutée. En incluant ces éléments de rémunération, la progression de la masse salariale attendue est de 3,0 % en 2024. ** Évolutions incluant, pour l’année 2023, les effets en moyenne annuelle de la revalorisation anticipée au 1er juillet 2022 de *** Évolution de l’ONDAM, y compris dépenses de crise sanitaire. Sans prise en compte de ces dépenses, l’évolution de l’ONDAM est de 4,8 % en 2023 et de 3,9 % en 2024. La trajectoire présentée dans la présente annexe repose sur les mesures adoptées dans la présente loi de financement de la sécurité sociale, avec un solde qui atteindrait -22,1 milliards d’euros en 2025. La trajectoire de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie pour 2024 (ONDAM) intègre une rectification de 2,0 milliards d’euros (soit l’équivalent de 0,8 point) de l’objectif fixé pour 2024 par la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024, du fait notamment d’une progression plus dynamique que prévue des dépenses de soins de ville, en particulier au titre des indemnités journalières, des actes des médecins spécialistes et des médicaments nets des remises, et d’un coût prévisionnel plus élevé que prévu de 0,3 milliard des dépenses demeurant identifiées au titre de la gestion de la covid-19. L’ONDAM fixé dans la présente loi évolue de 4,1 % en 2025 à périmètre constant par rapport à l’ONDAM voté dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024. Il s’établit à 3,4 % par rapport à l’ONDAM rectifié, en incluant les dépenses liées à la covid-19, lesquelles seraient stables d’une année sur l’autre. Mesuré en tenant compte des mesures nouvelles mais avant mesures d’économies, le taux de progression de l’ONDAM en 2025 atteindrait 5,0 %, dont 2,8 points au titre de l’évolution spontanée des dépenses (soit environ 6,7 milliards d’euros) et 2,2 points au titre des mesures nouvelles (soit près de 5 milliards d’euros). Cette évolution intègre notamment l’effet sur les dépenses de soins de ville de la nouvelle convention médicale signée en juin 2024, les conséquences pour l’hôpital et les établissements médico-sociaux d’une nouvelle hausse des taux des cotisations dues par les employeurs à la CNRACL, l’accélération des dépenses de produits de santé liée à la hausse des prix nets ainsi que l’effort complémentaire total à hauteur d’un milliard d’euros en faveur des établissements hospitaliers par rapport au projet de loi initialement déposé. Ce taux de progression de 3,4 % prend en compte les mesures d’économies portant sur les dépenses au titre des soins de ville, des produits de santé et des établissements sanitaires et médico-sociaux, pour 4,3 milliards d’euros. Il intègre un effort supplémentaire de 600 millions d’euros sur le médicament, qui sera contractualisé avec les industries de santé, ainsi que des actions de maîtrise médicalisée et de lutte contre la fraude. L’ONDAM pour 2025 inclut par ailleurs une provision de 0,5 milliard d’euros au titre de la gestion de la covid-19, équivalente aux dépenses engagées à ce titre en 2024. Enfin, certaines économies transversales, qui seront réalisées dans le cadre des textes financiers, permettront aux établissements de santé et médico-sociaux de mieux maîtriser leurs charges, cette baisse n’ayant pas été répercutée par une révision à la baisse de l’ONDAM. Dans la mesure où les organismes complémentaires ont procédé, pour 2025, à des hausses de cotisation en anticipation des hausses de ticket modérateur et que ces hausses n’ont pas été réalisées, le Gouvernement a annoncé son intention d’augmenter la contribution de ces organismes en vue de conserver le principe d’une contribution de ces acteurs. Cette mesure viendra abonder les recettes de la branche Maladie mais n’est toutefois pas intégrée à la présente trajectoire car elle devra être portée dans un autre vecteur législatif. La trajectoire financière des régimes de retraite de base intègre les effets des mesures de la loi n° 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 portant un relèvement progressif de l’âge d’ouverture des droits de 62 ans à 64 ans, au rythme d’un trimestre par génération à compter du 1er septembre 2023, et une accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance requise pour le bénéfice d’une pension à taux plein, au rythme d’un trimestre par génération, contre un trimestre toutes les trois générations antérieurement. Cette trajectoire intègre également les effets des mesures d’accompagnement de la réforme en matière de départs anticipés (notamment pour carrières longues, invalidité, inaptitude, handicap ou usure professionnelle), des revalorisations des petites pensions, actuelles et futures, via le minimum contributif ainsi que du renforcement de certains droits familiaux (meilleure prise en compte des indemnités journalières de maladie dans le salaire de référence, surcote un an avant l’âge légal à compter de 63 ans pour les mères et les pères de famille ayant atteint les conditions fixées pour le bénéfice d’une pension à taux plein). Elle intègre aussi les effets des hausses des taux des cotisations vieillesse dues par les employeurs privés, cette hausse étant compensée pour ces derniers par une baisse à due concurrence des cotisations au titre des accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) et de celles, déjà évoquées, dues par les employeurs territoriaux et hospitaliers, à hauteur de 3 points par an en 2025, 2026, 2027 et 2028. Le Gouvernement a confié aux partenaires sociaux l’organisation d’une conférence ayant pour objectif de proposer des améliorations du système de retraite, sur l’ensemble des sujets qu’ils souhaiteront aborder, et de rétablir son équilibre financier à un horizon raisonnable, sans dégrader la trajectoire des finances publiques. Cette conférence doit se tenir à partir de mi-février et durer trois mois. Le Gouvernement soumettra ensuite au Parlement les éléments qui auront fait l’objet d’un accord entre les partenaires sociaux. La trajectoire financière de la branche Famille intègre, sur un horizon pluriannuel, les effets de la réforme du service public de la petite enfance et de celle du complément de mode de garde, votée dans la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023, ainsi que ceux de l’augmentation de l’allocation de soutien familial intervenue en novembre 2022. branche Autonomie, dont les dépenses progresseront en 2025 de 6,7 % à champ courant et de 6,1 % à champ constant, intègre une progression de 5,2 % à champ constant de l’objectif global des dépenses (OGD) en 2025 (dont 7,4 % dans le champ des personnes âgées et 3,2 % dans le champ du handicap), permettant de financer, d’une part, des mesures salariales et, d’autre part, l’accroissement de l’offre médico-sociale face aux besoins démographiques. Elle tient compte également de l’entrée en application à la mi-2025 de l’expérimentation de la réforme du financement des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et des unités de soins de longue durée. S’agissant des dépenses hors du champ de l’OGD, la trajectoire intègre la montée en charge des mesures des lois de financement de la sécurité sociale pour 2022 et 2023, portant notamment sur la création et l’indexation d’un tarif plancher pour l’aide à domicile, la mise en place d’une dotation qualité ainsi que de temps consacrés au lien social auprès des aînés bénéficiant d’un plan d’aide à domicile. Elle intègre également le déploiement du soutien financier à la mobilité des aides à domicile prévu par la loi n° 2024-317 du 8 avril 2024 portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l’autonomie. La trajectoire tient compte également, depuis 2024, de l’affectation à la branche Autonomie de 0,15 point de CSG en provenance de la CADES. Elle tire enfin les conséquences financières de la réforme des concours de la branche aux départements (pour 0,2 milliard d’euros) et de l’aide exceptionnelle en faveur des EHPAD (pour 0,3 milliard d’euros, au sein de l’OGD), ces dispositions, votées au Sénat, n’étant pas remises en cause par le décalage du calendrier d’examen du texte, et même renforcées s’agissant de cette aide exceptionnelle (0,1 milliard d’euros au Sénat, portés à 0,3 milliard d’euros). Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), dans son avis n° HCFP-2025-1 du 29 janvier 2025 relatif aux projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2025, indique que la prévision de croissance pour 2025 est « atteignable mais un peu optimiste », la prévision d’inflation « un peu élevée » et celle de la masse salariale « un peu optimiste […] compte tenu du ralentissement de l’activité et de la baisse de l’inflation anticipés en 2025 ». Le Haut Conseil estime par ailleurs que la prévision de cotisations spontanées est « prudente », ce qui « pourrait compenser en partie une prévision de masse salariale un peu élevée », et la prévision de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), recette fiscale importante pour la branche Maladie, II. – Une trajectoire financière dont les efforts devront être poursuivis et renforcés pour assurer la soutenabilité des comptes sociaux. En 2024, la situation financière de l’ensemble des régimes de base et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) se dégraderait, le solde atteignant -18,2 milliards d’euros, après -10,8 milliards d’euros en 2023. Cette dégradation intervient alors que le solde s’était nettement redressé depuis le point bas atteint en 2020 au plus fort de la crise sanitaire (-39,4 milliards d’euros). Dans le sillage des évolutions de la masse salariale, les recettes progresseraient en 2024 à un rythme de 4,1 %, progression en ralentissement après +4,8 % en 2023, malgré le renfort de 2,6 milliards d’euros de CSG au titre du transfert de 0,15 point de CSG en provenance de la CADES, alors que les dépenses accéléreraient (+5,3 % en 2024 après +3,1 % en 2023) en raison notamment de l’indexation des prestations. La progression des recettes serait ainsi en phase avec la modération de l’inflation à l’œuvre à compter de 2024, tandis que les dépenses continueraient de subir avec un an de décalage le contexte de l’inflation observée pour 2023, toujours Le solde atteindrait -22,1 milliards d’euros en 2025, en dégradation de 3,9 milliards d’euros par rapport à 2024. Dans le sillage de l’évolution de l’inflation en 2024 et d’une revalorisation des pensions de retraite au 1er janvier de 2,2 % et des prestations au 1er avril à hauteur de 1,8 %, les dépenses globales ralentiraient (avec une évolution de +3,7 % pour cette année 2025). Les dépenses relevant de l’ONDAM progresseraient par ailleurs de 3,4 %, après 3,6 % en 2024. Les recettes croîtraient de 3,1 %, soutenues par une hausse de 2,5 % de la masse salariale du secteur privé et par les mesures de la loi de financement de la sécurité sociale : à titre principal, la réduction des allègements généraux de cotisations patronales via l’abaissement des points de sortie des réductions des cotisations d’assurance maladie et d’allocations familiales respectivement à 2,25 et 3,3 fois la valeur du SMIC et la hausse de 3 points du taux des cotisations dues par les employeurs à la CNRACL. À partir de 2026 et jusqu’à l’horizon 2028, le solde se dégraderait, malgré une progression de l’ONDAM inférieure à 3 %, la montée en charge progressive des effets de la réforme des retraites, trois nouvelles hausses de trois points du taux de cotisation à la CNRACL en 2026, 2027 et 2028, et l’impact favorable de l’extinction progressive de la déduction forfaitaire spécifique de l’assiette des cotisations dues au titre de l’emploi des salariés dans certains secteurs et de la réforme de l’assiette des prélèvements des travailleurs indépendants. Le déficit serait ainsi de l’ordre de 24 milliards d’euros à l’horizon 2028. 2028, les branches des régimes obligatoires de base de sécurité sociale connaîtraient des évolutions différenciées. La branche Maladie verrait son déficit se creuser en 2024, avec un solde atteignant -15,3 milliards d’euros après -11,1 milliards d’euros en 2023, sous les effets d’une progression de l’ONDAM de 3,6 % alors que les recettes de la branche seraient particulièrement pénalisées par la modération de la progression de la TVA (+4,3 % en 2023 et +2,8 % en 2024). En 2025, le déficit de l’assurance maladie se maintiendrait pour s’établir à 15,4 milliards d’euros. À l’horizon 2028, son déficit atteindrait 16,8 milliards d’euros. La branche Autonomie verrait son solde repasser en excédent en 2024, pour atteindre 1,1 milliard d’euros, sous l’effet de l’apport d’une fraction de CSG de 0,15 point supplémentaire de la part de la CADES, en application de la loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie. Le solde de la branche se dégraderait pour atteindre -0,7 milliard d’euros en 2025 et se dégraderait à nouveau par la suite, atteignant -2,8 milliards d’euros en 2028. Cette trajectoire tient compte de la création de 50 000 postes en EHPAD à l’horizon 2030, de la mise en place, à ce même horizon, de 50 000 solutions nouvelles pour les personnes en situation de handicap et leurs proches et du financement de temps consacrés au développement du lien social auprès des personnes âgées qui bénéficient d’un plan d’aide à domicile. La branche assurera par ailleurs le financement de la mesure adoptée dans le cadre de la réforme des retraites visant à une meilleure prise en compte, dans la durée cotisée, des périodes de congés de proche aidant. L’excédent de la branche Accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) serait divisé de moitié en 2024, pour s’établir à 0,6 milliard d’euros, après 1,4 milliard d’euros en 2023, du fait de la baisse du taux de cotisation prévu par la réforme des retraites en contrepartie de celles de la branche Vieillesse, avec un pas supplémentaire en 2026. Par ailleurs, la branche devra financer la réévaluation à la hausse du coût de la sous-déclaration en application du rapport remis au Parlement à l’été 2024, portant le transfert de 1,2 milliard d’euros en 2024 à 2,0 milliards d’euros d’ici 2027. Le solde de la branche deviendrait ainsi négatif à compter de 2026. De plus, la branche prendrait en charge de nouvelles dépenses liées à la meilleure prise en compte, à l’issue de la réforme des retraites, de la pénibilité et de l’usure professionnelle ainsi que le coût lié à l’amélioration de l’indemnisation de l’incapacité permanente en cas de faute inexcusable de l’employeur et la hausse des dépenses consacrées à la prévention dans le cadre de la nouvelle convention d’objectifs et de gestion de la branche. À partir de 2024, le solde de la branche Vieillesse serait directement affecté par une augmentation de la taille des générations qui partent à la retraite mais bénéficierait de la hausse progressive de l’âge effectif de départ du fait des dispositions votées dans le cadre de la loi de la sécurité sociale pour 2023. Le solde de la branche Vieillesse et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) serait également particulièrement sensible au contexte d’inflation et se dégraderait en 2024 (en atteignant -5,2 milliards d’euros, après -1,4 milliard d’euros en 2023), en dépit de recettes dynamiques (+5,4 %), ses dépenses étant attendues en hausse de 6,7 %. La situation cumulée de la branche et du FSV se dégraderait en 2025 malgré l’apport de recettes lié à la hausse du taux de cotisations dues par les employeurs à la CNRACL et à la refonte des allègements généraux. À l’horizon 2028, le déficit de la branche Vieillesse (régimes obligatoires de base et FSV) atteindrait 5,6 milliards d’euros. Ce solde bénéficierait des dispositions de la réforme des retraites de 2023 à hauteur d’un montant global de 8,0 milliards d’euros sur ce champ en 2028. Il est à noter l’impact favorable des excédents des régimes complémentaires de retraite sur le solde de l’ensemble des régimes ainsi que les effets de la réforme votée au printemps 2023, qui continuera de monter en charge La branche Famille verrait son excédent se réduire en 2024 de moitié, à 0,5 milliard d’euros, en lien avec la montée en charge des objectifs poursuivis en matière de petite enfance et de nouveau, en 2025, avec la réforme du complément de mode de garde introduite par la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023. Le solde de la branche serait en excédent de 0,4 milliard d’euros en 2025 et serait à l’équilibre en 2026. À l’horizon 2028, la branche renouerait avec les excédents, qui s’élèveraient à 1,6 milliard d’euros. des recettes, dépenses et soldes des régimes de base et du FSV dépenses et soldes de l’ensemble des régimes obligatoires de du travail et maladies professionnelles obligatoires de base de sécurité sociale consolidés Note : les soldes par branche sont présentés au périmètre de 2025, hors intégration du FSV à la CNAV à compter de 2026. dépenses et soldes du Fonds de solidarité vieillesse Note : le solde du FSV est présenté au périmètre de 2025, hors dépenses et soldes des régimes obligatoires de base et du Fonds de solidarité vieillesse à la loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 Les écarts entre les prévisions de dépenses des régimes obligatoires de base de sécurité sociale (ROBSS) et des organismes concourant à leur financement pour les années 2023 à 2027 figurant dans la loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques (LPFP) pour les années 2023 à 2027 et celles décrites dans la présente annexe sont retracés dans le tableau suivant : des dépenses, champ ROBSS+FSV Dépenses prévues dans la LPFP 2023-2027 (1) Dépenses prévues dans le présent rapport (2) Écarts (2 - 1) En 2024, l’essentiel de l’écart reflète le relèvement projeté des dépenses relevant de l’ONDAM (pour 1,2 milliard d’euros comptabilisés en dépense sur 2,0 milliards d’euros de révision de l’ONDAM, une partie étant le fait des recettes atténuatives de l’ONDAM). Pour 2025, l’effet base de cette hausse serait accentué par un taux d’évolution de l’ONDAM pour 2025 fixé à +3,4 % (contre +3,0 % dans la LPFP), auquel s’ajouterait un effet de périmètre de 0,3 milliard d’euros (au titre principalement de l’expérimentation de la réforme du financement des EHPAD qui entrerait en vigueur courant 2025). Au total, les dépenses sous ONDAM seraient supérieures de plus de 2 milliards d’euros à celles sous-jacentes à la LPFP. En revanche, la révision à la baisse des prévisions d’inflation (+1,9 % et +1,4 % en 2024 et 2025, contre +2,5 % et +2,0 % respectivement dans la LPFP) viendrait réduire le niveau des dépenses via une revalorisation moindre des prestations, réduisant les dépenses de près de 2 milliards d’euros par rapport à la LPFP. Les révisions des volumes de prestations expliquent le reste des écarts. En cumulé, les écarts entre les prévisions de dépenses des régimes obligatoires de base de sécurité sociale de la LPFP et celles décrites dans la présente annexe s’élèvent à 1,0 milliard d’euros de dépenses supplémentaires en 2024. En 2025, l’écart cumulé s’élèverait à 2,2 milliards ; il se réduirait ensuite légèrement pour atteindre 2,0 milliards d’euros en 2027. Cet écart ne tient pas compte des économies transverses prévues au IV de l’article 18 de la LPFP. L’amendement n° 49, présenté par les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : avant-dernière phrase Supprimer les mots : et une nouvelle hausse de 3 points du retraites des agents des collectivités territoriales (CNRACL) première phrase , les conséquences pour l’hôpital et les établissements médico-sociaux d’une nouvelle hausse des taux des cotisations dues par les employeurs à la troisième phrase et de celles, déjà évoquées, dues par les employeurs territoriaux et hospitaliers, à hauteur de 3 points par an en 2025, 2026, 2027 et 2028 dernière phrase et la hausse de 3 points du taux des cotisations dues par les employeurs à la CNRACL , trois nouvelles hausses de trois points du taux de cotisation à la CNRACL en 2026, 2027 et 2028, à la hausse du taux de cotisations dues par les employeurs à la CNRACL et La parole est à Mme Corinne Féret. Féret. Avec cet amendement, nous nous opposons à la hausse non concertée et brutale des cotisations à la CNRACL prévue pour les employeurs territoriaux. Le PLFSS pour 2025 prévoit en effet une augmentation de quatre points du taux des cotisations dues par les employeurs à la CNRACL. Cette hausse viendrait s’ajouter aux ponctions subies par les collectivités dans le PLF. Elle représenterait, pour les seuls départements, une charge supplémentaire de 400 millions d’euros en 2025. Si nous connaissons les causes structurelles du déséquilibre du régime, il est inacceptable que cette charge soit, une fois de plus, supportée par les collectivités territoriales et les établissements hospitaliers, d’autant que la CNRACL contribue depuis 1978 à la solidarité interrégime. En 2023, elle a ainsi versé plus de 800 millions d’euros aux régimes déficitaires. Cette contribution atteint 16,7 milliards d’euros sur la dernière décennie ! Cette nouvelle ponction interviendrait dans un contexte budgétaire déjà tendu pour les collectivités. Nous devons mettre en place des solutions structurelles pour la CNRACL, qui souffre d’un déséquilibre démographique et de la baisse du nombre des fonctionnaires au profit de celui des contractuels. Or l’augmentation du taux de cotisation sur trois ou quatre ans n’a rien d’une réponse structurelle. Cela revient simplement à reporter le règlement du problème en étranglant un peu plus nos collectivités et nos hôpitaux. Au moment où le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) s’inquiète de la hausse des dépenses des collectivités locales, une nouvelle dépense est imposée à ces dernières, au détriment des priorités de l’action locale et dans des proportions encore plus pénalisantes que les ponctions financières déjà prévues dans le projet de budget. C’est pourquoi nous appelons le Gouvernement à revoir sa position et à ouvrir une véritable concertation avec les employeurs territoriaux. n° 18, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin, I. – Alinéa 3, avant II. – Alinéa 10, les conséquences pour nouvelle hausse de taux des cotisations dues par les employeurs à la III. – Alinéa 17, IV. – Alinéa 18, V. – Alinéa 23, malgré l’apport de recettes lié à la hausse du taux de cotisations dues par les employeurs à la CNRACL Apourceau-Poly. Je rejoins entièrement les propos de Corinne Féret. Par cet amendement, très proche du sien, nous nous opposons à la hausse des cotisations à la CNRACL de douze points d’ici à 2028. En effet, cette augmentation va aggraver la situation des collectivités, de nos hôpitaux et des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), sans apporter de solution durable à l’équilibre de cette caisse. Madame la ministre, les maires, les présidents des conseils départementaux et les présidents de régions le disent : ils sont victimes de votre mauvaise gestion et de l’absence totale de concertation. Aucun maire n’a été consulté sur cette mesure ! générale de la commission des affaires sociales. Cela ne date pas d’hier… Apourceau-Poly. Vous leur avez imposé de mauvaises décisions. Or le coût sera très dur à supporter par les collectivités locales et par les hôpitaux qui, dans tous les départements, sont déjà en déficit. Pour finir, vous avez essayé de jouer un tour de passe-passe. Vous avez tout d’abord annoncé une hausse de quatre points sur trois ans, avant de faire marche arrière, constatant que la pilule était très difficile à avaler, pour décider d’une augmentation de trois points sur quatre ans. Mais trois points sur quatre ans ou quatre points sur trois ans, cela revient toujours à douze points ! Je n’ai pas une maîtrise de mathématiques, mais que vous le vouliez ou non, le résultat est le même ! Vous porterez une lourde responsabilité dans les difficultés à venir pour nos collectivités territoriales et nos L’article 14 a pour objet l’approbation du rapport décrivant l’évolution pluriannuelle du financement de la sécurité sociale, ce que l’on appelle plus communément Plusieurs amendements ont été déposés sur cet article. Des dispositions similaires avaient déjà été examinées en première lecture, aux côtés de nombreuses autres. Ma réponse reste la même : tout n’entre pas dans l’annexe ! Il ne s’agit pas d’en faire une liste de Mes chers collègues, vous avez déposé à l’occasion de cette nouvelle lecture les amendements les plus importants à vos yeux sur cet article. Sachez que nous ne sommes pas plus satisfaits que vous de l’augmentation brutale des cotisations de la CNRACL pour les hôpitaux et les collectivités. Cependant, nous avons aussi pris connaissance du rapport de l’Igas et de l’IGF sur la situation financière de la CNRACL. Ce travail met en lumière la menace qui pèse d’ores et déjà sur le financement des pensions des agents hospitaliers et territoriaux. Et si nous ne faisons rien, la situation deviendra catastrophique. Certes, nous pourrions chercher d’autres réponses. Je l’entends bien. Pour autant, nous allons en rester aux propositions qui ont été votées en première lecture. Par ailleurs, le décret a été publié à la fin du mois de janvier 2025. D’un point de vue juridique, tout retour en arrière serait donc impossible. C’est un autre problème sur lequel j’attire votre attention. Je ne suis ministre que depuis le 23 décembre 2024. À ma prise de fonction, j’ai lancé un travail archéologique sur le sujet. L’avantage de l’archéologie, c’est que l’on peut creuser plus ou moins loin : en l’occurrence, cette recherche a révélé que le rapport de l’Igas et de l’IGF, rendu public le 27 septembre 2024, précisait que la trajectoire financière de la CNRACL atteindrait un déficit de 14 milliards Apourceau-Poly. Pourtant, vous l’avez ponctionnée pour financer les caisses de la mutualité sociale agricole (MSA)… Je suis absolument certaine que la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle rendra mercredi prochain, le confirmera : selon notre estimation, à ce stade, le déficit de la CNRACL représentera deux tiers de l’ensemble des déficits du système de retraite Le rapport conjoint de l’Igas et de l’IGF préconisait d’augmenter de dix points la cotisation des employeurs à la CNRACL dès 2025. La solution retenue, qui consiste en une hausse de trois points chaque année pendant quatre ans, permet de lisser fortement l’effort,… Apourceau-Poly. Bien sûr ! … sachant que le déficit projeté entre 2027 et 2030 est massif. Cette hausse de trois points en quatre ans permettra de générer un total de 1,7 milliard d’euros supplémentaires en 2025, qui se répartiront entre les hôpitaux et les établissements sociaux et médico-sociaux, à hauteur de 700 millions d’euros, et les collectivités, pour 1 milliard d’euros. Madame la sénatrice, vous évoquez un coup de semonce et vous vous inquiétez d’un coût important à supporter pour les employeurs. Je ne dis pas le contraire. Les retraites des actifs d’hier sont en effet financées par les actifs d’aujourd’hui. C’est le principe même du système par répartition. Le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, François Rebsamen, étudie actuellement des solutions alternatives avec les collectivités locales. Pour autant, je ne suis pas magicienne… Ce n’est pas au beau milieu de la séance que j’inventerai une solution inédite pour répondre à ce déficit, qui, lui, est bien Concernant les hôpitaux, l’augmentation du fameux milliard d’euros, dont on peut toujours contester le montant à la virgule près,… Apourceau-Poly. Un milliard ! … qui a été annoncé dans le cadre de la révision à la hausse de l’Ondam, permettra, si ce n’est de compenser cette dépense nouvelle à l’euro prêt, du moins d’accompagner les établissements. Nous devons continuer à travailler sur ce point. Cependant, la réalité des faits et l’ampleur du déficit ne peuvent que nous amener à conclure qu’il fallait bien trouver une solution. C’est celle qui a été proposée par le précédent gouvernement, avant d’être validée par la commission mixte paritaire de l’automne dernier, et qui est désormais soumise à votre vote. L’avis du Gouvernement est donc défavorable sur cet Mme Marie-Do Aeschlimann, pour explication de vote. Aeschlimann. J’entends les remarques de mes collègues qui siègent de l’autre côté de l’hémicycle. Nous-mêmes les avions émises lors de l’examen de ce texte en première lecture. Nous devons voter ce texte conforme si nous voulons une loi de financement de la sécurité sociale. Néanmoins, nous entendons les élus locaux formuler ces mêmes observations. Madame la ministre, pour filer votre métaphore, poussons plus loin les fouilles archéologiques. Nous apprendrons ainsi que, par le passé, lorsque cette caisse était excédentaire,… Apourceau-Poly. De 100 milliards Aeschlimann. … en raison, comme Mme la rapporteure générale l’a justement rappelé, d’un rapport démographique plus favorable, elle a été lourdement ponctionnée ! Pour les élus locaux que nous sommes ou que nous avons été, il est particulièrement désagréable de constater qu’une gestion vertueuse des finances locales n’est pas toujours Bien entendu, il faut que chacun participe à l’effort de redressement des finances publiques, en particulier de la sécurité sociale, et les collectivités locales sont prêtes à y contribuer. Néanmoins, il me semblait important d’exprimer ce point de vue. Bien entendu, je voterai en faveur de l’article 14, tout d’abord parce qu’il le faut, et ensuite parce que le dispositif prévu est finalement moins mauvais que l’intention initiale. Cependant, ce ne sera pas de gaieté de cœur, je tenais à le dire. Poumirol. J’irai dans le même sens que mes collègues. Certes, le déficit de la CNRACL est réel. Mais d’où vient-il ? Ce déficit s’explique tout d’abord par la baisse du nombre de fonctionnaires et par l’augmentation du nombre de contractuels. Or ceux-ci ne cotisent pas à la CNRACL, ce qui entraîne une diminution importante des recettes de cette caisse. Ensuite, quand tout allait bien, au lieu d’adopter la logique d’économie de la fourmi, nous avons généreusement réalloué ces recettes à des caisses déficitaires. Autrement dit, nous avons compensé leur déficit sur le dos des fonctionnaires. La solution qui nous est proposée est brutale, à la fois pour les employeurs hospitaliers et pour les collectivités locales. Finalement, vous vous montrez bien plus durs envers le service public qu’à l’égard du secteur privé. Car même si les exonérations du privé grèvent le budget de la sécurité sociale, il ne faut surtout pas y toucher ! C’est toujours le même dogme qui prévaut. Or je trouve vraiment dommage qu’il s’exerce aux dépens de nos collectivités et de nos hôpitaux. Brulin. Tout d’abord, vous dites que des discussions sont en cours avec les collectivités. C’est un peu surprenant. En effet, il n’y a pas besoin de se lancer dans des fouilles archéologiques pour retrouver la date de parution du décret : c’était fin janvier. Ce n’est pas très Vous ouvrez donc les discussions une fois le décret publié. Il aurait été préférable de procéder dans le sens inverse… Ensuite, la hausse des cotisations à la CNRACL pèsera sur les budgets de fonctionnement des collectivités et des hôpitaux. Or, à la différence de l’État, les collectivités ne peuvent proposer de budget de fonctionnement en déficit. Nous les plaçons donc dans une situation très difficile. De la même manière, il faut s’interroger sur le recours aux contractuels, notamment dans les hôpitaux. Tout le monde le sait : la faiblesse des grilles salariales hospitalières a pour conséquence que de plus en plus de médecins sont recrutés comme contractuels et cotisent au régime général, et non à la CNRACL. Certes, cette raison n’explique pas entièrement le déficit de cette caisse, mais elle en est l’un des facteurs. générale de la commission des affaires sociales. Non, ce n’est pas la cause de tout : il faut relire le rapport… Brulin. On ne cesse de nous dire qu’il faut alléger les cotisations, car le coût du travail est trop élevé. Mais cette logique ne semble s’entendre que pour les entrepreneurs du privé ! En revanche, vous ne semblez pas voir le problème qu’il y a à augmenter fortement et brutalement les cotisations de ces acteurs publics essentiels à la cohésion de notre pays que sont les collectivités, les hôpitaux et les Sdis… Enfin, notez l’ironie de la situation : certains sénateurs reconnaissent qu’ils sont d’accord avec nous, mais, puisqu’il faut voter ce texte conforme, il est impossible de corriger une mesure que tout le monde considère comme mauvaise. Pardonnez-moi, mais je ne vois dans une telle manière de procéder ni stabilité ni Somon manifeste son ironie.) Poncet Monge. Le rapport démographique n’est en aucun cas une question de natalité. Il ne s’agit pas de savoir si les femmes font assez d’enfants. Le rapport entre retraités et actifs dépend en réalité de la politique d’embauche des fonctionnaires. générale de la commission des affaires sociales. Ce n’est pas cela, madame Poncet Monge ! Cela n’a rien à Poncet Monge. Nous nous souvenons bien des discours appelant à « dégraisser » la fonction publique, en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux. Cette politique a eu un effet sur ce fameux rapport démographique. Cependant, il faut aussi prendre en compte que plus de 20 % des postes sont occupés par des contractuels. Dès lors, comment pouvons-nous espérer nous en sortir ? Nous avions proposé de dissuader le recrutement des contractuels, ou du moins d’instaurer une taxe pour faire contribuer ceux-ci à la caisse de retraite de l’emploi de fonctionnaire qui aurait dû être le Vient ensuite la question du dégel de l’indice. Cette mesure était en effet nécessaire. Et grâce à la prime Ségur, la CNRACL a bénéficié de 800 millions de recettes supplémentaires ; l’état de ses finances s’est donc quelque peu amélioré. Mais quand vous gelez l’indice, vous gelez les embauches. Car recruter des contractuels, c’est plus facile… Je ne suis pas opposée à la mutualisation entre les régimes. Il y a été procédé pour le secteur agricole, et c’est heureux ; si tel n’avait pas été le cas, celui-ci aurait dû faire face à de graves difficultés. Lorsque la situation est bonne, il convient de faire des réserves en prévision de jours plus difficiles. L’Agirc-Arrco, par exemple, a simplement anticipé la bosse démographique. Mais pomper dans les caisses de retraite, ce n’est plus possible ! sur les travées du groupe Les Républicains.) président. Veuillez conclure, ma chère collègue. Poncet Monge. Je dirai, pour conclure, que ce déficit est en partie construit. M. le président de la commission. de la commission des affaires sociales. Je ne reviendrai pas sur le débat de fond ; nous avons bien entendu les divers arguments et rappels historiques. Je veux rappeler, notamment à ceux qui auraient des états d’âme quant à leur vote ou aux principes, que nous examinons l’annexe. Or celle-ci n’a aucune portée juridique, même si elle contient une intention politique, raison pour laquelle le débat en la matière est bienvenu. Ce débat est ouvert, à la fois sur les retraites, sur la contractualisation avec les agences et sur l’analyse de la situation démographique, compte tenu du vieillissement de la population et du rapport entre le nombre des actifs fonctionnaires et celui des Encore une fois, cette annexe n’a pas de portée l’amendement n° 49. J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 193 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat n’a pas adopté. Je mets aux voix l’amendement n° 18. n° 53, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Alinéa 10, avant dernière et dernière phrases Supprimer ces phrases. Brulin. Cet amendement vise à empêcher la ponction de 1 milliard d’euros sur les complémentaires santé qui a été annoncée. Lors du cheminement de ce PLFSS, le Gouvernement avait annoncé renoncer à la hausse du ticket modérateur. Nous avions plaidé pour une telle renonciation, puisque cette mesure aurait fait peser sur nos concitoyens des coûts considérables au titre des déremboursements de médicaments et des consultations médicales. Or cette mesure se traduira finalement, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, par une ponction sur les complémentaires santé, lesquelles – il n’y a pas de suspense à cet égard – reporteront bien évidemment cette dépense sur leurs assurés. Poumirol. Elles l’ont pour partie anticipée ! Brulin. Tout à fait ! Et si nous voulions avoir un débat construit, ce dont nous n’aurons pas le temps, il nous faudrait établir une distinction entre les mutuelles et les complémentaires santé, ces dernières relevant davantage du domaine assurantiel. Quoi qu’il en soit, on fait croire à nos concitoyens qu’ils n’auront pas à subir de déremboursements de médicaments ou d’augmentation du tarif des consultations médicales, alors que tel est bien le cas. En outre, cela entraînera de façon durable une évolution néfaste, à nos yeux, de notre système de protection sociale : on passera ainsi d’un risque assuré collectivement et universellement à une protection assurantielle individuelle qui variera selon les moyens de chacun. Quant aux retraités, ils doivent s’acquitter auprès des complémentaires santé de cotisations bien plus élevées que celles des salariés, lesquels bénéficient parfois, et même de plus en plus souvent, d’une contribution de leur employeur sous forme de cotisation complémentaire santé. Je souhaite éclairer le débat sur ce point. Premièrement, le Gouvernement a indiqué, par la voix de Catherine Vautrin, son intention d’augmenter la fiscalité s’appliquant aux mutuelles, parce que celles-ci, en anticipant la hausse du ticket modérateur, ont augmenté leurs tarifs de 6 %. Or, entretemps, la commission mixte paritaire a décidé de façon souveraine, suivie en cela par le Gouvernement, de ne pas augmenter le ticket modérateur applicable aux consultations médicales et aux La situation présente est donc mauvaise, car elle est déséquilibrée : non seulement les Français paient plus cher leur mutuelle, qu’ils financent soit eux-mêmes, notamment lorsqu’ils sont retraités, soit via l’entremise de leur employeur quand la mutuelle est collective, mais, en outre, la sécurité sociale continue de rembourser. C’est pourquoi le Gouvernement a souhaité procéder, au travers d’un autre texte que le PLFSS, au retour de ce surcoût dans les caisses de la sécurité sociale. Deuxièmement, je souhaite porter un élément à la connaissance de tous : 7 millions de Français bénéficient aujourd’hui de la complémentaire santé solidaire (C2S), qui est gratuite pour 6 millions d’entre eux et qui est forfaitisée pour le million restant. Les Français les plus modestes, qu’ils soient retraités, salariés ou inactifs, bénéficient donc d’une complémentaire santé dont les tarifs n’ont pas augmenté, puisque c’est la collectivité – donc nous tous – qui la finance. On nous parle de Français modestes qui verraient les tarifs de leur complémentaire santé augmenter. Ce n’est pas Parmi ces 7 millions de Français, les retraités les plus modestes sont éligibles à la C2S. N’instillons pas le doute dans l’esprit des Français qui bénéficient aujourd’hui d’une complémentaire santé dont les tarifs n’augmentent pas et qui ne seront pas soumis à la mesure fiscale prévue. J’insiste sur ces deux éléments, grâce auxquels nous pouvons remettre les choses dans le bon ordre : tout d’abord, quand les tarifs augmentent en contrepartie d’un service qui n’est plus demandé aux mutuelles, il est procédé à un retour vers les caisses de la sécurité sociale ; ensuite, nous ne devons pas faire peur aux 7 millions de Français qui bénéficient de la C2S. Pour ces raisons, j’émets un avis défavorable sur cet amendement. Poncet Monge. Madame la ministre, il y avait une autre solution, que vous devez connaître. En effet, les mutuelles ne pouvaient pas rendre l’argent, mais elles ont proposé d’instaurer des mensualités gratuites. Elles auraient ainsi très bien pu neutraliser la hausse tarifaire qui était désormais sans objet – sans le faire sous forme d’une diminution ou d’un retour monétaire, puisque c’est strictement interdit –, comme cela a été fait dans le passé, notamment lors de la crise de la Toutefois, comme par hasard, vous préférez faire payer les ménages, même s’il ne s’agit pas, j’en conviens, de personnes très pauvres : au lieu de leur rendre l’argent, on leur impose une taxe ! Il est bien dommage que la solution que je viens d’exposer n’ait pas été explorée. Mme Cathy Apourceau-Poly, pour explication de vote. Apourceau-Poly. Vous nous dites, madame la ministre, que 6 millions de Français bénéficient de la C2S. Or vous connaissez comme moi les conditions de revenus pour y être éligible… Oui, elle concerne les petites retraites ! Apourceau-Poly. Le plafond annuel de ressources de la C2S sans participation financière est de 10 166 euros pour une personne, et celui de la C2S avec participation financière est de 13 724 euros pour une personne, ce qui représente une pension inférieure à 950 euros par mois. Une personne qui touche 1 000 euros par mois ne bénéficie pas de la C2S. Ne pensez-vous pas qu’il y a un souci lorsque l’on touche 950 euros par mois et que l’on paie 225 euros pour sa La C2S bénéficie donc aux très pauvres, ceux qui ne mangent pas à leur faim tous les jours. Mais ceux qui sont un peu moins pauvres sont confrontés à la même situation, puisqu’ils doivent payer, j’y insiste, de 220 euros à 225 euros par mois pour leur mutuelle. Il ne leur reste donc pas grand-chose pour vivre… l’amendement n° 53. n° 50, présenté par Mmes Féret et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès et Conconne, MM. Fichet et Jomier, Compléter cet alinéa par deux phrases ainsi rédigées : Au-delà de la seule trajectoire financière pour 2025, et avant le 31 décembre 2024, puis tous les cinq ans, une loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge détermine la trajectoire des finances publiques en matière d’autonomie des personnes âgées, pour une période minimale de cinq ans. Elle définit les objectifs de financement public nécessaire pour assurer le bien-vieillir des personnes âgées à domicile et en établissement et le recrutement des professionnels ainsi que les moyens mis en œuvre par l’État pour atteindre ces Féret. Par cet amendement d’appel, nous souhaitons rappeler au Gouvernement son obligation de déposer un projet de loi sur le grand âge. L’article 10 de la loi du 8 avril 2024 portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir et de l’autonomie – ce texte a presque un an ! – dispose en effet : « Avant le 31 décembre 2024, puis tous les cinq ans, une loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge détermine la trajectoire des finances publiques en matière de cinq ans. » Force est de constater que, depuis la promulgation de cette loi, le Gouvernement n’a pas déposé de projet de loi consacré au grand âge. Il me faudrait d’ailleurs corriger la date butoir du 31 décembre 2024, qui figure dans le présent amendement, car elle est largement dépassée. Nous sommes aujourd’hui le 17 février 2025 et nous ne voyons toujours rien venir. Or il y a urgence ! Il est urgent que le Gouvernement saisisse le Parlement des enjeux majeurs qui sont associés au vieillissement démographique. Mme la ministre Catherine Vautrin nous a dit tout à l’heure que nous devions y travailler ensemble. Que de temps perdu… Je rappelle que la Première ministre Élisabeth Borne avait donné son accord en décembre 2023 sur le principe d’une loi sur le grand âge, qui devait être prise avant le 31 décembre 2024, un principe inscrit, je le répète, à l’article 10 de la loi du 8 avril 2024. Le temps passe, et les années vont se succéder… Pourtant, nous ne sommes plus au pied du mur du vieillissement de la population : nous nous y Qu’attend le Gouvernement pour lancer enfin ce projet de loi et cette grande concertation qui sont envisagés depuis plus d’un an et que l’on ne voit toujours pas venir ? Nous sommes tous conscients de ce grand défi sociétal, qui affecte aussi les finances publiques. Ce qui se trouve à la base de notre système de sécurité sociale, à savoir une population jeune, nombreuse et salariée, ne correspond plus à la réalité du monde de 2025, et a fortiori du monde de 2030. En 2032, les conditions démographiques commenceront à changer, la génération du baby-boom étant alors derrière nous. Vous l’avez dit, la loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir et de l’autonomie a été débattue et votée en 2024. Par ailleurs, dans le PLFSS, nous avons consacré 100 millions d’euros à l’aide à la mobilité et à la formation des personnes aidantes à domicile. Dans le même texte, nous avons prévu 50 000 nouvelles solutions pour l’accompagnement des personnes les plus dépendantes, ainsi que le financement de 50 000 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires dans les Ehpad et de 25 000 places dans les services de soins infirmiers à domicile (Ssiad). Bref, nous agissons. Mais il est vrai que – je le reconnais devant vous, faisant suite en cela aux propos qu’a tenus devant vous Catherine Vautrin –, face aux besoins à venir, il nous faut planifier, et planifier bien. Aujourd’hui, le taux d’occupation des Ehpad recule. Il se situe entre 85 % et 87 %, contre 90 % à 95 % il y a quelques années. Cela signifie que les solutions que nous avions envisagées ne sont plus forcément adaptées. Par ailleurs, vous le savez, il existe une très grande hétérogénéité géographique : la situation n’est pas la même dans tous les départements. Il nous faut donc procéder à un exercice de planification, de financement et d’adaptation des solutions, mais aussi répondre à l’enjeu du recrutement et de la formation. Le Gouvernement est à cet égard pleinement mobilisé. Tout ne passe pas par la loi ! Poumirol. En l’occurrence, c’est un article de loi ! Cet amendement a pour objet qu’un projet de loi sur le sujet soit présenté avant le 31 décembre 2024, mais cette intention ne saurait être satisfaite. Je demande donc le retrait de cet amendement, faute de quoi j’émettrais un avis défavorable. Chasseing. Il est vrai qu’il n’y a pas eu de loi sur le grand âge. Quant aux 300 millions d’euros que vous évoquez, madame la ministre, ils représentent un peu moins d’un emploi par Ehpad, puisque, je le rappelle, notre pays compte 7 500 de ces établissements. Si certains Ehpad refusent de prendre en charge des personnes âgées qui vivaient jusqu’alors chez elles, c’est parce que celles-ci sont devenues trop dépendantes ou parce que leur état est trop lourd, après qu’elles ont été soignées à l’hôpital ou dans un service de soins de suite et de réadaptation (SSR). J’ai bien compris qu’il existait des difficultés financières, mais je rappelle qu’il est question depuis longtemps, c’est-à-dire depuis 2020, de mettre en œuvre un plan grand âge. Il s’agissait de créer des emplois d’aide à la personne pour que les personnes âgées puissent rester chez elles, mais aussi, et surtout, de prendre en charge nos aînés de façon décente dans les Ehpad. Encore une fois, cela n’a pas été fait ! Féret. Madame la ministre, j’entends votre argument selon lequel il faudrait planifier. Mais cela fait plus d’un an que l’on aurait dû le faire ! Vous avez raison de dire que les situations sont diverses et qu’il faut se pencher sur la question du nombre de places en Ehpad. En effet, comme le disait notre collègue, nombreux sont nos concitoyens qui souhaitent rester à domicile ; il y a donc un effort à fournir pour le leur permettre. Il convient aussi de réfléchir sur le sujet de la formation des professionnels qui interviennent auprès de nos aînés et sur celui des aidants. Alors oui, planifions. Mais combien de temps cela prendra-t-il pour décider de véritablement Je rappelle de nouveau, en tant que parlementaire – nous le sommes tous ici –, qu’une loi a été votée en avril 2024, dont l’article 10 dispose qu’une loi sur le grand âge devra planifier pour les cinq années à venir les besoins et les engagements financiers. Lorsque nous avons voté cette loi, l’échéance du 31 décembre 2024 nous était apparue comme un horizon lointain. Ce n’est pas de notre fait si aucun texte n’a été présenté sur cette question à la date On ne peut tout de même pas rayer d’un trait de plume notre vote en arguant du fait que l’on est en février 2025 et que cette loi est trop ancienne… Il fallait simplement respecter la loi et l’engagement pris par les Poumirol. Et surtout par la Première ministre ! l’amendement n° 50. l’ensemble constitué par l’article 14 et le rapport 14 et le rapport annexé sont adoptés.) sur l’ensemble de la deuxième partie l’ensemble de la deuxième partie du projet de loi de financement de Je rappelle que, en application de l’article 47 bis-1 A, alinéa 2, du règlement, lorsque le Sénat n’adopte pas les dispositions de cette partie, la troisième partie de ce projet de loi est considérée comme rejetée. En application de l’article 59 du règlement, le scrutin public ordinaire est de droit. Il va y être procédé dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. présidence, le résultat du scrutin n° 194 : Le Sénat a adopté. DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES POUR L’EXERCICE 2025 DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES I. – La section 2.2 du chapitre II du titre VI du livre Ier du code de la sécurité sociale est ainsi modifiée : 1° Au début de l’intitulé, sont ajoutés les mots : « Accords de maîtrise des dépenses, » ; 2° Les articles L. 162-12-18 à L. 162-12-20 sont ainsi rétablis : accords de maîtrise des dépenses peuvent être conclus, à l’échelon national, dans le champ de l’imagerie médicale, des transports sanitaires et de la biologie, par les parties aux conventions mentionnées aux articles L. 162-5, L. 322-5-2 et L. 162-14 et, dans le champ des transports effectués par une entreprise de taxi, par les organisations mentionnées au dernier alinéa de l’article L. 322-5. Ces accords définissent, pour une durée pluriannuelle : « 1° Des objectifs quantitatifs ou une trajectoire de maîtrise des dépenses ; « 1° bis Des objectifs quantitatifs ou qualitatifs en matière de répartition territoriale de l’offre de soins et de protection de l’indépendance des professionnels de santé ; « 2° Les engagements des partenaires conventionnels mis en œuvre pour respecter ces modalités de suivi, par les partenaires conventionnels, du respect de ces objectifs et de ces engagements ; « 4° Les mesures correctrices à adopter en cas de non-respect de ces objectifs, constaté annuellement ou en cours d’année. « L’Union nationale des caisses d’assurance maladie informe les organisations syndicales représentatives, l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie, les fédérations représentatives d’établissements de santé concernées et les conseils nationaux des ordres concernés de son intention d’ouvrir une négociation en vue de la conclusion d’un accord de maîtrise des dépenses. La validité de cet accord est subordonnée au respect des conditions prévues aux articles L. 162-14-1-2 et L. 322-5. Le directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie transmet l’accord signé aux ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, qui l’approuvent dans les conditions prévues au deuxième alinéa de de concourir au respect de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie, les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale peuvent demander aux parties mentionnées au premier alinéa de l’article L. 162-12-18 de conclure un accord de maîtrise des dépenses dans un délai de quatre mois à compter de la saisine. » II. – En l’absence de conclusion, au 30 septembre 2025, d’un accord mentionné à l’article L. 162-12-18 sur les dépenses d’imagerie médicale permettant de réaliser un montant d’au moins 300 millions d’euros d’économies au cours des années 2025 à 2027, le directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie peut procéder jusqu’au 31 octobre 2025 à des baisses de tarifs des actes d’imagerie permettant d’atteindre ce montant d’économies. l’absence de conclusion, au 30 septembre 2025, d’accords mentionnés à l’article L. 162-12-18 dans le champ des transports sanitaires et des transports effectués par une entreprise de taxi permettant de réaliser un montant d’au moins 300 millions d’euros d’économies au cours des années 2025 à 2027, le directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie peut procéder jusqu’au 31 octobre 2025 à des baisses de tarifs permettant d’atteindre ce montant. Mme la rapporteure. de la commission des affaires sociales pour maladie. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’article 15 dont nous entamons l’examen porte diverses dispositions de maîtrise des dépenses de biologie Il a été, de mon point de vue, sensiblement amélioré par notre commission, qui a veillé à ce que la régulation des dépenses implique les professionnels de santé et demeure négociée dans un cadre conventionnel. Les biologistes s’inquiètent à juste titre des mesures de maîtrise tarifaire portées par l’assurance maladie. Celles-ci peuvent favoriser la poursuite de la concentration du secteur autour de grands groupes financiarisés, comme l’a récemment souligné un rapport de notre commission. Monsieur le ministre, je profite de l’examen de cet article pour évoquer le sujet de la biologie délocalisée, qui a déjà été abordé dans plusieurs PLFSS. Nous souhaitons non pas le développement non maîtrisé de la biologie délocalisée, mais au contraire son développement raisonné. Peut-être pourrez-vous nous en dire un mot. La commission souhaite que les biologistes, qui demeurent légalement responsables du résultat de l’examen, soient pleinement associés aux évolutions affectant le secteur et à la portée des dispositions de l’article 15 visant à impliquer leurs représentants dans le suivi de l’offre disponible dans nos C’est à cette condition que nous parviendrons à maintenir un maillage territorial satisfaisant de laboratoires de biologie médicale et à protéger l’attractivité comme l’indépendance de la profession. M. le ministre. Madame la rapporteure, je souscris aux propos que vous venez de tenir sur la biologie délocalisée, pour une bonne et simple raison : si nous voulons de grandes réformes structurelles, notamment du système hospitalier, l’organisation des soins de ville doit être la plus efficiente possible, afin d’éviter le recours à des hospitalisations qui ne sont pas forcément programmées. On le sait, pour atteindre cet objectif du non-recours à l’hospitalisation, il est indispensable de disposer d’un maillage de petites unités primaires de soins dans les domaines de la consultation, de la biologie, délocalisée ou non, et de la radiologie. J’accompagnerai donc vos travaux en ce sens. Il s’agit non pas de faire de la biologie n’importe comment et n’importe où, mais de mettre en place, dans l’intérêt de nos concitoyens, une biologie délocalisée en libre accès. Je prendrai un seul exemple, que je tiens de ma pratique. Nous disposons désormais de kits qui permettent, dans le cas d’un patient souffrant de douleur thoracique, de doser trois marqueurs – les D-dimères, le BNP, la troponine – et donc de répondre à trois questions essentielles : s’agit-il d’un infarctus ? D’une insuffisance cardiaque ? D’une embolie pulmonaire ? Cela évite une hospitalisation inutile et rassure les Le Houerou. Cet article prévoit l’instauration d’une loi de programmation pluriannuelle pour la santé, un sujet porté à l’origine par notre groupe au travers d’un amendement qui a été déclaré irrecevable. Cette proposition fait aujourd’hui consensus chez tous les acteurs de santé. À l’heure où les établissements de santé connaissent des difficultés financières importantes, il est nécessaire de changer l’approche et la gestion de l’ensemble du secteur de la santé. À ces difficultés s’ajoutent des problèmes d’attractivité, causés en partie par la dégradation du système de santé et des conditions de travail. Pour redonner confiance aux professionnels et aux assurés, il est crucial de rétablir la viabilité du secteur par une approche de long terme, sans céder aux logiques du cycle budgétaire annuel. La santé est un sujet qui se pense sur le temps long, à l’échelle d’une vie. Cette loi de programmation pluriannuelle vise un triple Premièrement, il s’agit de donner de la clarté et de la visibilité à l’ensemble des acteurs de la santé pour les cinq années de son application, tout particulièrement en fixant des objectifs financiers. La loi de programmation pluriannuelle permet une cohérence des budgets avec les besoins de santé de la population à l’échelle territoriale, en lien avec les agences régionales de santé (ARS) et au travers des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM). La nécessaire régulation des dépenses s’inscrit dans ce cadre pluriannuel par la prévention, la pertinence des soins et la meilleure organisation de notre système de Deuxièmement, le financement de notre système de santé doit, lui aussi, s’inscrire dans un temps long. En effet, la recherche, la formation et l’innovation ne s’inscrivent pas dans une durée annuelle. Ces processus prennent du temps. C’est pourquoi les financements qui leur sont consacrés doivent s’inscrire dans la Troisièmement, cette loi pluriannuelle est nécessaire, afin d’assurer une meilleure gestion de la prévention et une adaptation de l’évolution démographique en cours. Nous devons être capables de prendre en charge des pathologies complexes et nouvelles, mais aussi d’orchestrer les chantiers nombreux et nécessaires pour assurer un accès aux soins de qualité sur l’ensemble du territoire national. n° 69, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, Souyris. Les dépenses de biologie ont augmenté de 3,5 % par an, en moyenne, entre 2014 et 2021. Quant aux remboursements par l’assurance maladie des activités d’imagerie médicale, ils ont crû de 6,2 % par an, en moyenne, entre 2021 et 2023. Si ces chiffres doivent nous alerter quant aux dépenses de santé, ils illustrent surtout la financiarisation des activités de soins et montrent comment certains acteurs privés augmentent leurs capitaux sur le dos de la sécurité sociale. Comme l’ont montré nos collègues Bernard Jomier, Corinne Imbert et Olivier Henno dans leur rapport d’information intitulé Financiarisation de l’offre de soins : une OPA sur la santé ?, les six plus grands groupes de biologie privée concentraient en 2021, à eux seuls, 62 % de la biologie médicale recensée sur le territoire national. Et la financiarisation de l’imagerie médicale pourrait toucher 20 % à 30 % du secteur. En 2019, par ailleurs, 69 % des honoraires des radiologues provenaient des actes d’imagerie. Il s’agit de l’une des professions de santé les mieux rémunérées, avec un revenu libéral moyen de 202 600 euros par an. Nous regrettons que, face à ce phénomène, le Gouvernement préfère limiter les remboursements des dépenses d’actes de biologie et d’imagerie médicale, plutôt que de s’attaquer à la financiarisation, laquelle est un puits sans fond pour notre sécurité sociale. Il s’agit d’une fausse solution en comparaison de l’information des prescripteurs, de la transmission effective des résultats de biologie et d’imagerie médicale entre les établissements et les professionnels de santé, ou encore de la fin de la tarification à l’activité, qui encourage la prescription de ces actes, y compris lorsqu’ils sont redondants. Cette mesure, en visant à réguler sans s’attaquer au fond du problème, profitera indirectement à celles et à ceux qui financiarisent la santé. Pour cette raison, nous demandons la suppression de cet L’article 15 porte des mesures de régulation des dépenses à hauteur de 600 millions d’euros sur les trois prochaines Cet article a été soutenu et grandement amélioré par notre commission, qui a notamment veillé à ce que les partenaires conventionnels disposent du temps nécessaire pour conclure des accords de maîtrise de dépenses. Elle a également souhaité que ces accords permettent aux professionnels de s’engager dans la protection de l’indépendance des praticiens et le suivi de la répartition territoriale de l’offre de soins. Pour l’ensemble de ces raisons, et sans surprise, la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° 69. n° 19, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin et Silvani, M. Corbisez et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi Alinéa 14 Apourceau-Poly. Il est défendu. l’amendement n° 19. l’article 15. 15 est adopté.) 1° Le I de l’article L. 162-14-1 est complété par un 10° ainsi rédigé : engagements des signataires et les objectifs quantitatifs ou qualitatifs en matière de répartition territoriale de l’offre de soins et de protection de l’indépendance des professionnels de santé ainsi que les modalités de suivi du respect de ces engagements et de ces le 9° de l’article L. 162-16-1, il est inséré un 9° bis ainsi rédigé : « 9° bis Les matière de répartition territoriale des officines et de protection de l’indépendance des pharmaciens ainsi que les modalités de suivi du respect de ces engagements et de ces l’article L. 165-6 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 165-6-1 ainsi remboursement des produits et des prestations d’appareillage des déficients de l’ouïe figurant sur la liste mentionnée à l’article L. 165-1 et l’adhésion aux accords mentionnés au I de l’article L. 165-6 du distributeur au détail qui délivre ces produits et ces prestations sont subordonnés au respect par ce dernier des conditions d’exercice et d’installation prévues aux articles L. 4361-1 à L. 4361-11 du code de la santé publique ainsi que des conditions de distribution de ces produits et de ces prestations. « Ces conditions sont vérifiées lors de la première demande d’adhésion et au moins une fois tous les cinq ans par l’organisme local d’assurance maladie. Lorsque ces conditions ne sont plus remplies, l’adhésion est suspendue ou résiliée par le directeur de l’organisme local d’assurance maladie. « Les modalités de suspension ou de retrait de l’adhésion sont déterminées par décret en Conseil d’État. » vigueur à une date déterminée par décret, et au plus tard le 1er septembre 2025. III. – Un décret en Conseil d’État établit le délai dans lequel les organismes locaux d’assurance maladie vérifient le respect des conditions prévues à l’article L. 165-6-1 du code de la sécurité sociale par les professionnels de santé délivrant des produits et des prestations d’appareillage des déficients de l’ouïe adhérant aux accords mentionnés au I de l’article L. 165-6 du même code à la date de publication du décret en Conseil d’État mentionné au dernier alinéa de l’article L. 165-6-1 dudit Après le chapitre III quater du titre II du livre III de la sixième partie du code de la santé publique, il est inséré un chapitre III quinquies ainsi rédigé : de soins non programmés considéré comme structure de soins non programmés tout centre de santé, tout cabinet médical, toute maison de santé ou toute société interprofessionnelle de soins ambulatoires pratiquant des soins de premier recours et ayant, à titre principal, une activité de soins non programmés. Ces structures doivent respecter un cahier des charges relatif aux principes d’organisation et aux caractéristiques de leur exercice, à l’accessibilité de leurs locaux, à leurs services, aux délais de prise en charge, à l’orientation des patients dans le parcours de soins et aux prestations minimales attendues, déterminé par un arrêté du ministre chargé de la santé pris après consultation des représentants du secteur des soins non programmés. Les projets de santé mentionnés aux articles L. 6323-1-10 et L. 6323-3 doivent respecter, le cas échéant, ce cahier des charges. « Les professionnels de santé libéraux exerçant dans l’une de ces structures ainsi que les centres de santé pour leurs professionnels de santé salariés y exerçant sont tenus de le déclarer à l’organisme gestionnaire de régime de base d’assurance maladie et à l’agence régionale de santé territorialement compétents. Ces professionnels sont également tenus de participer au service d’accès aux soins mentionné à l’article L. 6311-3 et à la permanence des soins ambulatoires mentionnée à l’article L. 6314-1, dans des conditions fixées par décret. « Le bénéfice de certains financements, en particulier ceux de certains actes ou prestations inscrits sur la liste prévue à l’article L. 162-1-7 du code de la sécurité sociale, peut être réservé aux actes et aux prestations réalisés dans les structures de soins non programmés dans des conditions définies par les conventions mentionnées à l’article L. 162-14-1 du même code. « Les conditions d’application du présent article sont fixées par Parlement un rapport évaluant l’application du 2° du I de l’article 51 de la loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023. Ce rapport évalue en particulier le niveau de financement des actes innovants de biologie et d’anatomopathologie hors nomenclature susceptibles de présenter un bénéfice clinique ou médico-économique, quelle que soit la date à compter de laquelle ils ont bénéficié d’une prise en charge sans être inscrits sur la liste mentionnée au I de l’article L. 162-1-7 du code de la sécurité sociale, en le rapportant aux besoins de diagnostic des patients. Il formule des propositions pour améliorer la prise en charge de ces actes prise en charge par l’assurance maladie d’un produit de santé et de ses prestations associées, d’un acte inscrit sur la liste prévue à l’article L. 162-1-7 ou d’un transport de patient peut être subordonnée, lorsqu’elle est particulièrement coûteuse pour l’assurance maladie ou en cas de risque de mésusage, à la présentation par le patient d’un document, établi par le prescripteur, indiquant, à l’exclusion de toute autre donnée médicale, que celui-ci a préalablement consulté le dossier médical partagé du patient ou que sa prescription respecte les indications ouvrant droit au remboursement. « Aux fins d’établir le document mentionné au premier alinéa du présent article, le prescripteur communique, dans des conditions précisées par voie réglementaire permettant le recours à un téléservice spécifique, des éléments permettant de vérifier s’il a préalablement consulté le dossier médical partagé du patient ou si sa prescription respecte le cadre de ces indications. Ces renseignements sont transmis au service du contrôle « En l’absence du document mentionné au même premier alinéa ou lorsque ce document indique que le prescripteur n’a pas consulté préalablement le dossier médical partagé du patient ou qu’une prescription ne respecte pas les indications ouvrant droit au remboursement, le professionnel appelé à exécuter la prescription recueille l’accord du patient pour délivrer le produit ou pour réaliser les actes et les prestations ne faisant pas l’objet d’une prise en charge par « Les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale fixent par arrêté, après consultation des parties prenantes, dont les professionnels de santé et les associations de représentants d’usagers agréées mentionnées à l’article L. 1114-1 du code de la santé publique, les produits, les actes et les prestations soumis au présent article. Ces arrêtés précisent la nature des informations à renseigner par le prescripteur en application du deuxième est abrogé ; 3° Au 1° de l’article L. 314-1, après le mot : « articles », est insérée la référence : « L. 162-1-7-1, ». n° 70, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et M. Vogel, est Souyris. Le montant des remboursements de prescriptions par l’assurance maladie s’établit en 2022 à 57 milliards d’euros. Certes, la croissance de ces dépenses doit nous inviter à agir. Toutefois, alors que nombre d’entre vous appelaient à un choc de simplification, je dois vous avouer ma surprise face à cet article qui obligera les prescripteurs à établir des documents administratifs supplémentaires pour justifier de la pertinence de leur ordonnance. Une telle mesure pourrait aussi limiter l’accès à des prescriptions potentiellement bénéfiques, reconnues comme telles par la communauté médicale, mais non encore validées par la Haute Autorité de santé. Je prendrai l’exemple de la vaccination HPV, sur laquelle je veux attirer votre attention, monsieur le ministre : autorisée jusqu’à 45 ans aux États-Unis, elle l’est seulement jusqu’à 26 ans en France, principalement en raison d’un défaut de mise à jour des recommandations. La vaccination est recommandée et remboursée jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, mais seulement jusqu’à 19 ans chez les jeunes filles et femmes. Cet état des choses est très dommageable, car il ne laisse aux jeunes femmes qu’une année pour recourir aux trois doses de vaccins, si elles n’avaient pas pu être vaccinées avant leur majorité avec l’accord de l’autorité parentale. Pourtant, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) semblait indiquer que l’efficacité du vaccin était également démontrée pour les jeunes femmes jusqu’à 26 ans. L’Académie nationale de médecine a recommandé, le 29 janvier dernier, d’étendre à la population générale, jusqu’à 26 ans, la campagne de vaccination. Pouvez-vous confirmer que la Haute Autorité de santé se penchera sur le sujet ? Pour revenir à l’article 16, le groupe écologiste s’oppose à la « surresponsabilisation » teintée de culpabilisation des patients et des prescripteurs. Pour maîtriser les dépenses liées aux prescriptions, nous appelons plutôt à une meilleure formation des prescripteurs et à une meilleure transmission des informations entre les équipes de santé. C’est la raison pour laquelle nous proposons de supprimer cet article. Ma chère collègue, qui peut être opposé à la pertinence des prescriptions ? Cela me paraît d’autant plus difficile qu’il s’agit d’un enjeu financier et sanitaire de premier plan, qui met chacun devant ses responsabilités. Je suis d’accord avec vous : ce dispositif ne doit pas s’accompagner d’une surcharge administrative pour les médecins. Dans cet objectif, notre commission a, là aussi, grandement amélioré cet article 16, qu’elle soutient. Celui-ci permettra notamment de s’assurer que le prescripteur a consulté préalablement le fameux dossier médical partagé du patient, afin d’éviter des actes inutiles et redondants. En conséquence, la commission est défavorable à votre amendement de suppression. Madame la sénatrice, je partage les propos de la rapporteure : on ne peut être contre la pertinence et l’efficience des prescriptions, sous réserve que le dispositif ne s’accompagne pas d’une surcharge administrative pour les professionnels de santé. Je rappelle que la mesure est surtout ciblée sur les molécules onéreuses et qu’elle vise à éviter le mésusage. Je ne citerai pas de noms, mais je pense à certaines classes thérapeutiques, par exemple les antidiabétiques, qui peuvent être utilisés pour d’autres usages que la régulation d’une glycémie. Concernant la vaccination contre le papillomavirus, je vous confirme que la Haute Autorité de santé sera saisie du sujet. J’espère que les indications vaccinales pourront être élargies, que ce soit contre la grippe, le papillomavirus ou le méningocoque. Dans le pays de Pasteur, nous devons parvenir à vacciner davantage. Vous le savez, le cancer du col de l’utérus pourrait quasiment avoir disparu en France, comme c’est le cas dans d’autres pays. Une étude publiée cette semaine a montré, chiffres à l’appui, que ce cancer était en voie d’éradication en Australie. Nous avons des marges de progression et je veux être le ministre de la santé qui aura fait avancer la vaccination dans notre pays. Encore faudra-t-il que nous soyons solidaires, car l’obscurantisme est extrêmement puissant sur ce sujet. Poumirol. Madame la rapporteure, nous sommes bien évidemment tous d’accord pour améliorer l’efficience des prescriptions – cela ne fait aucun doute ! Nous sommes très favorables, par exemple, à l’obligation de mettre en place le DMP pour éviter les actes redondants, comme passer des scanners à quelques jours d’intervalle. Ce qui me gêne avec cet article, c’est le travail supplémentaire qu’il va imposer aux médecins. On pourrait peut-être trouver une solution pour remplir les documents en un clic… Surtout, il risque de pénaliser les patients, d’autant que nous parlons de médicaments qui coûtent cher. Pourquoi un patient se ferait-il prescrire un médicament qui vaut plus de 2 500 euros plutôt qu’un autre ? Et même si le médicament ne coûtait que 20 euros, je ne crois pas que ce soit aux patients de supporter cette gêne financière supplémentaire, même si je comprends la nécessité de s’assurer de l’efficience des prescriptions, car c’est bien le médecin qui n’a pas suivi les Petite précision : les recommandations visées sont celles de la HAS, qui ne sont pas toujours, sur le plan scientifique, les plus adaptées – nous en avons plusieurs exemples. C’est la raison pour laquelle les médecins se montrent un peu réticents à mettre en œuvre le présent dispositif. l’amendement n° 70. l’article 16. 16 est adopté.) a) Le deuxième alinéa est supprimé ; b) Il est ajouté un « Lorsqu’un organisme local d’assurance maladie ou l’organisme national agissant au nom et pour le compte d’un ou de plusieurs de ces organismes dépose plainte, il communique au procureur de la République, à l’appui de sa plainte, le nom et les coordonnées des organismes d’assurance maladie complémentaire concernés ainsi que toute information qu’il détient sur le préjudice causé à ces 2° Après le même article L. 114-9, il est inséré un article L. 114-9-1 ainsi rédigé : les investigations menées en application de l’article L. 114-9 mettent en évidence des faits de nature à faire présumer un cas de fraude en matière sociale mentionné au deuxième alinéa de l’article L. 114-16-2 et qu’au moins une des conditions définies par décret en Conseil d’État est remplie, les agents chargés du contrôle mentionnés à l’article L. 114-10 du présent code ou à l’article L. 724-7 du code rural et de la pêche maritime communiquent aux organismes d’assurance maladie complémentaire les informations strictement nécessaires à l’identification de l’auteur de ces faits et au repérage des actes et prestations sur lesquels ils portent. Dans le cadre de cette communication, les données à caractère personnel concernant la santé sont strictement limitées à la nature des actes et des prestations concernés. Les informations transmises ne peuvent être conservées par l’organisme d’assurance maladie complémentaire que pendant la durée strictement nécessaire aux fins de préparer et, le cas échéant, d’exercer et de suivre une action en justice. Lorsqu’une décision de placement hors de la convention est prononcée, les agents chargés du contrôle en informent les organismes d’assurance maladie complémentaire. « Lorsque l’organisme d’assurance maladie complémentaire de l’assuré a connaissance d’informations ou de faits pouvant être de nature à constituer une fraude et qu’au moins une des conditions définies par décret en Conseil d’État est remplie, il communique aux agents de l’organisme compétent chargés du contrôle mentionnés à l’article L. 114-10 du présent code ou à l’article L. 724-7 du code rural et de la pêche maritime les informations strictement nécessaires à l’identification de l’auteur de ces faits et au repérage des actes et prestations sur lesquels ils portent. Les informations transmises ne peuvent être conservées par l’organisme d’assurance maladie obligatoire qu’aux fins de déclencher ou de poursuivre la procédure de contrôle ou d’enquête mentionnée au premier alinéa de l’article L. 114-9 du présent code, de préparer et, le cas échéant, d’exercer et de suivre une action en justice , de déposer une plainte devant les juridictions du contentieux du contrôle technique dans les cas prévus aux articles L. 145-1 et L. 145-5-1 ou de mettre en œuvre une procédure de sanction administrative prévue à l’article L. 114-17-1 ou l’une des procédures de placement hors de la convention définies aux articles L. 162-15-1 et L. 162-32-3 pour les organismes d’assurance maladie obligatoire. « Toute personne employée par les organismes d’assurance maladie complémentaire dont les interventions sont nécessaires aux finalités mentionnées aux deux premiers alinéas du présent article est tenue au secret « Les informations communiquées en application des mêmes deux premiers alinéas ne peuvent être utilisées à d’autres fins que celles prévues au présent article, sous peine des sanctions prévues à l’article 226-21 du code pénal. Les organismes concernés s’assurent de la mise à jour des informations transmises et procèdent sans délai à la suppression des données enregistrées lorsque la personne physique ou morale concernée est mise hors de cause. « Pour la mise en œuvre des échanges d’informations prévus au présent article, les organismes précités peuvent recourir à un intermédiaire présentant des garanties techniques et organisationnelles appropriées assurant un haut niveau de sécurité des données. Les organes dirigeants de cet intermédiaire présentent toute garantie d’indépendance à l’égard des organismes d’assurance maladie complémentaire. « Un décret en Conseil d’État, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, précise les conditions et les modalités de mise en œuvre des échanges d’informations prévus au présent article, notamment les conditions d’habilitation des personnels de l’organisme d’assurance maladie complémentaire concerné ainsi que les modalités d’information des assurés et des professionnels concernés par ces échanges. Il définit le rôle et les attributions de l’intermédiaire mentionné à l’avant-dernier 3° (nouveau) À la troisième phrase du premier alinéa de l’article L. 161-36-3, les mots : « de l’avant-dernier » sont remplacés par les mots : « du troisième ». n° 20, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Apourceau-Poly. Il y a une semaine, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a été victime d’une importante fuite de données. Des informations relatives à la retraite de 70 000 personnes – agents contractuels de la fonction publique, élus locaux ou praticiens hospitaliers – ont été volées. Cette fuite est la dernière en date, après le vol massif des données de 33 millions de personnes à la suite du braquage de deux organismes gérant le tiers payant pour des complémentaires de santé. Les données de santé sont particulièrement sensibles. Nous voyons d’un très mauvais œil la proposition du Gouvernement de faciliter leur transfert entre l’assurance maladie et les organismes privés. L’argument de la lutte contre la fraude ne peut justifier de mettre l’ensemble des données de santé à la disposition des assurances, qui pourront demain s’en servir comme elles C’est pourquoi nous demandons la suppression de cet Ma chère collègue, vous avez raison : les données de santé sont sensibles, ce qui pose un enjeu de cybersécurité. Pour autant, le rapprochement des données entre l’assurance maladie et les assurances complémentaires doit retenir notre attention dans le cadre de la lutte contre la fraude. Par ailleurs, il permettra de réaliser des économies, qui ne pèseront pas directement sur les assurés. Depuis trop longtemps, l’assurance maladie et les complémentaires, qui travaillent bien souvent sur les mêmes paniers de soins, luttent contre la fraude chacune de leur côté, en silo, comme l’ont bien illustré nos collègues Carrère-Gée et Iacovelli dans leur récent rapport sur les complémentaires santé. Il y a là des gisements d’économies très importants, dont il ne faut pas se priver. En revanche, l’article que vous souhaitez supprimer vise justement à améliorer la coordination et l’articulation entre l’assurance maladie et les assurances complémentaires, en prévoyant des échanges d’informations dans un cadre sécurisé, tout en prenant en compte les enjeux de cybersécurité, qui concernent l’ensemble des domaines de la santé, y compris, bien évidemment, l’hôpital. La commission est défavorable à cet amendement. Comme l’a souligné Mme la rapporteure, la fraude est un sujet. Elle a été estimée par le Haut Conseil du financement de la protection sociale à plus de 13,5 milliards d’euros. Nous avons recouvré 500 millions d’euros en 2024 ; notre objectif est fixé à 900 millions d’euros dans le PLFSS pour 2025. Nous avons donc des marges Des garde-fous, qui sont clairement détaillés dans cet article, ont été prévus pour répondre aux exigences du règlement général sur la protection des données (RGPD) et de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Partager les données, dans le respect de ces garde-fous, permettra de lutter contre les fraudes : avis défavorable. l’amendement n° 20. l’article 16 bis A. 16 bis A est adopté.) II. – Au plus tard le 1er octobre 2025, les organismes locaux d’assurance maladie mettent à la disposition des assurés qui leur sont rattachés le moyen d’identification électronique interrégimes immatériel mentionné à l’article L. 161-31 du code de la sécurité sociale, sous la forme d’une application sécurisée à installer sur un équipement mobile. L’amendement n° 21 est présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, Brulin et les membres du groupe Communiste L’amendement n° 71 est présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, Mmes Senée et M. Vogel. La parole est à Mme Silvana Silvani, pour présenter l’amendement n° 21. Silvani. Cet article prévoit la création d’une carte Vitale sécurisée afin de lutter contre la fraude. Nous sommes opposés à cette mesure pour diverses D’abord, la fraude à la carte Vitale est un fantasme, qui a été démenti par un rapport d’information du Sénat de 2019, qui a chiffré le montant de la fraude documentaire aux prestations sociales à 117 millions d’euros. Par ailleurs, le gouvernement Attal avait précisément évalué le nombre de cartes Vitale en surnombre à 949. Ces cartes, dites en double, appartiennent en général à des personnes ayant changé de régime de sécurité sociale : un peu moins de 300 d’entre elles concernent, par exemple, d’anciens parlementaires. De plus, la Cour des comptes avait eu l’occasion de s’exprimer contre la création d’une carte Vitale sécurisée, dont le coût serait supérieur au montant à Enfin, je rappelle qu’une expérimentation est en cours dans vingt-trois départements. Je vous propose d’en attendre l’évaluation et le bilan avant d’inscrire le dispositif dans notre droit, et donc de le généraliser. Le principal obstacle semble venir des professionnels de santé, qui refusent de contrôler l’identité de leurs patients. De surcroît, retirer des médicaments dans une pharmacie avec la carte Vitale d’une autre personne est toujours autorisé. La carte Vitale sécurisée repose en réalité sur un discours démagogique et stigmatisant, qui permet de véhiculer très dangereusement des discours xénophobes. C’est pourquoi nous demandons la suppression de l’article. Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 71. Souyris. Décidément, cette année est placée sous l’augure de la carte Vitale : après les propos de Mme Borne sur la carte Vitale, qui ne pourrait plus fonctionner sans budget de la sécurité sociale, voilà un article qui prévoit de conditionner la délivrance de la carte à la présentation d’une preuve d’identité via le dispositif France Identité numérique. Cette mesure soulève trois objections de ma part. D’abord, la collecte et le traitement accru de données sensibles au travers de ce dispositif pourraient ouvrir la voie à des abus, à des fuites de données ou à des usages détournés, compromettant ainsi la confidentialité des informations médicales des patients. Ensuite, la généralisation de l’application mobile carte Vitale pourrait accentuer la fracture numérique. Une partie significative de la population, notamment les personnes âgées ou en situation de précarité, ne dispose pas de smartphone ou n’est pas à l’aise avec les technologies numériques. Rappelons que 15 % de la population est en situation d’illectronisme selon l’Insee, dont 61,9 % des 75 ans ou plus et 24,1 % des 60-74 ans. Imposer une telle application comme moyen principal d’accès aux soins risque d’exclure ces personnes du système de santé, aggravant ainsi les inégalités existantes. Enfin, la mise en place de mesures de sécurisation, incluant le déploiement de l’application et l’intégration à France Identité numérique, entraînera des coûts substantiels. Selon les données disponibles, la fraude sociale, qui représente environ 1,7 milliard d’euros pour l’assurance maladie, est majoritairement – à hauteur de 1,12 milliard d’euros – le fait des professionnels de santé et non des assurés. Il serait donc plus pertinent de renforcer les contrôles et les audits des professionnels de santé. Sans surprise, l’avis sera défavorable. Nous savons tous que le PLFSS s’inscrit dans un contexte financier difficile, particulièrement dégradé pour l’assurance maladie. Nous pouvons, je le crois, nous accorder à dire que chaque euro compte. La recherche d’efficience de la dépense publique va de pair avec une lutte résolue contre les fraudes, une question que nous avons déjà abordée lors de l’examen des articles précédents. Même si ce n’est pas la plus importante, il y a bel et bien une fraude à la carte Vitale. Nous critiquons donc l’insuffisante sécurisation de cette carte et les fraudes qui en découlent. Il s’agit, de fait, de dépenses évitables. L’application carte Vitale sécurisée ne remplace pas la carte Vitale – je rappelle d’ailleurs que certains patients utilisent encore tout à fait légalement des cartes sans photographie. Cette application doit être déployée au plus vite et la délivrance de la carte Vitale doit, quant à elle, être subordonnée à la présentation d’une preuve Mesdames les sénatrices, j’entends vos arguments. Madame Silvani, vous vous êtes appuyée sur le rapport sénatorial de 2019 pour souligner que la fraude à la carte Vitale n’était pas si importante que cela. Il faudrait peut-être se pencher de nouveau sur la question : on peut acheter aujourd’hui des cartes Vitale sur le dark web. Certes, il ne faut pas grossir le trait, mais nous ne devons pas non plus être trop Madame Souyris, vous avez évoqué l’argument de la fracture numérique, qui touche 15 % de la population. On peut aussi retourner le raisonnement : le dispositif proposé permettra de sécuriser les cartes Vitale des 85 % restants. Au fond, qu’est-ce qu’une carte Vitale ? C’est tout bonnement une carte bleue pour l’achat de Brulin. La comparaison est Oui, mais elle est parlante ! Ce que l’on accepte pour une carte bleue, qui nous permet de faire des paiements, pourquoi ne l’accepterait-on pas pour la carte Vitale, comme dans les vingt-trois départements en phase d’expérimentation ? J’entends la question de la fracture numérique, mais nous sommes nombreux à utiliser notre téléphone pour faire des achats, après avoir enregistré notre carte bleue sur des applications, par exemple. Nous nous sommes donc approprié cet usage malgré la fracture numérique. Un dispositif similaire pourrait être utilisé pour la carte Vitale afin de lutter contre la fraude à l’encontre de notre système social, qui est si précieux et pour la conservation duquel nous nous battons tous. Ce n’est ni plus ni moins qu’un outil, qui ne stigmatisera personne. Mme Silvana Silvani, pour explication de vote. Silvani. Je veux vous rassurer, monsieur le ministre : nous ne sommes pas du tout naïfs. Mais ce que j’entends, c’est un discours si bien construit et si solide qu’il ne prend pas en compte les données disponibles. Nous parlions d’archéologie tout à l’heure, mais le rapport que je citais date de 2019 : ce n’est pas si lointain. Lorsque nous avons évoqué les employeurs qui ne respectaient pas le droit du travail, nous avons suscité une levée de boucliers ! En l’occurrence, nous parlons de patients qui fraudent avec leur carte Vitale. Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Il faut avoir accompagné des personnes en soins palliatifs à domicile pour savoir à quel point il est essentiel de pouvoir, par exemple, retirer des médicaments à leur place. Où est la naïveté ? Où est la fraude ? Votre façon de monter en épingle la fraude des patients pour obtenir des médicaments est effrayante. de la commission des affaires sociales. Je voudrais revenir sur l’historique de la carte Vitale : au Sénat, nous avons, les premiers, défendu la création d’une carte Vitale biométrique, qui évolue vers une carte Vitale D’après les informations que nous avons obtenues de l’assurance maladie, le nombre de cartes Vitale frauduleuses est beaucoup plus important que celui qui a été évoqué. On ne cherche pas à gêner les patients. Ce que nous voulons, c’est éviter qu’un certain nombre de cartes Vitale, qui seraient en quelque sorte dans la nature, soient massivement utilisées par des personnes qui n’en ont pas le droit. Je vous invite à faire l’expérience, mes chers collègues : sur le darknet, vous pouvez acheter pour 40 euros une carte Vitale qui fonctionne. J’y insiste, les patients ne sont pas du tout concernés. C’est sur la question des réseaux que nous voulons avancer. Je tenais à vous alerter sur ce point, mes chers collègues. Des études sont en cours et nous aurons bientôt le résultat de Par ailleurs, le déploiement de cartes Vitale sécurisées demandera la création de nouvelles cartes, ce qui permettra d’améliorer le dispositif existant dans la mesure où de nombreuses personnes utilisent encore une carte Vitale sans photographie. amendements identiques nos 21 et 71. l’article 16 bis B. 16 bis B est adopté.) l’article L. 123-2-1, les mots : « exerçant dans le service du contrôle médical » sont 2° Le 5° de l’article L. 221-1 est ainsi rédigé : « 5° De définir les orientations mises en œuvre par les organismes de son réseau en matière de contrôle médical. Elle veille en outre au respect de l’indépendance technique des praticiens conseils exerçant dans son réseau ; » 3° Le dernier alinéa de l’article L. 224-7 est complété par les mots : « , des caisses primaires d’assurance maladie ou des caisses générales de sécurité sociale » ; phrase du VIII, les mots : « à l’article L. 224-7 » sont remplacés par les mots : « au 5° de b) Il est ajouté un IX ainsi rédigé : sens du présent code, sont entendus par “service du contrôle médical” les services d’un organisme national ou local de sécurité sociale dans lesquels les personnels exercent les missions relevant du contrôle médical mentionné au I du présent III. – Au cours d’une période dont le terme ne peut excéder le 31 janvier 2027, la Caisse nationale de l’assurance maladie, les caisses primaires d’assurance maladie et les caisses générales de sécurité sociale préparent le transfert des contrats de travail des personnels administratifs et, le cas échéant, conformément à la nouvelle organisation du service du contrôle médical prévue par décret, des praticiens conseils des échelons locaux et des directions régionales du service médical aux caisses primaires d’assurance maladie et aux caisses générales de La Caisse nationale de l’assurance maladie détermine la caisse primaire d’assurance maladie ou la caisse générale de sécurité sociale dont le siège se situe dans la circonscription de travail des salariés de chaque échelon local et régional du service médical à laquelle doivent être transférés les contrats de travail ainsi que la date de réalisation du transfert pour chaque entité concernée. Au plus tard le 31 janvier 2027, les contrats de travail des personnels administratifs et, le cas échéant, conformément à la nouvelle organisation du service du contrôle médical prévue par décret, des praticiens conseils du service médical sont transférés de plein droit aux caisses primaires d’assurance maladie et aux caisses générales de sécurité sociale, conformément au critère mentionné au deuxième alinéa du présent III. président. Je suis saisi de trois L’amendement n° 22 est présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin et Silvani, M. Bacchi et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et L’amendement n° 44 est présenté par Mmes Poumirol et Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Rossignol et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 72 est présenté par Ces trois amendements sont ainsi libellés : présenter l’amendement n° 22. Silvani. Cet article prévoit de rattacher les agents du service public du contrôle médical aux caisses primaires d’assurance maladie (CPAM), mettant ainsi fin à l’indépendance historique des médecins-conseils dans le seul objectif de diminuer le nombre des arrêts de travail au mépris de la santé des salariés. Dans une décision de 2010, le Conseil d’État a rappelé que les praticiens-conseils appartiennent à un corps autonome, dont les conditions de nomination et d’avancement garantissent leur indépendance à l’égard des caisses de sécurité sociale. Toute atteinte à l’indépendance du service du contrôle médical fragilisera les droits des assurés et, plus fondamentalement, la crédibilité des praticiens-conseils et leur À l’heure où les arrêts de travail sont remis en cause et où une refonte des affections de longue durée (ALD) n’est pas à exclure, cette restructuration vise moins à renforcer les synergies médico-administratives ou à améliorer la qualité du traitement de certaines prestations versées aux assurés sociaux, comme l’indique l’exposé des motifs, qu’à mettre sous tutelle le travail des médecins-conseils, afin que leurs avis deviennent conformes aux objectifs gouvernementaux de remise en cause des droits des assurés. Les ambitions politiques de certains directeurs de caisses de la sécurité sociale ne justifient pas de démanteler un service essentiel pour nos assurés. Pour l’ensemble de ces raisons, nous demandons la suppression de cet article. Mme Émilienne Poumirol, pour présenter l’amendement Poumirol. Notre amendement vise à supprimer l’article 16 bis C, qui prévoit l’intégration des services de contrôle médical au sein Le service de contrôle médical a pour mission d’émettre différents avis sur des sujets importants : les arrêts maladie, les maladies professionnelles, les accidents du travail, les ALD ou encore les inaptitudes. Actuellement, ces avis sont rendus en toute indépendance par des praticiens-conseils, qui sont des médecins assistés de techniciens qualifiés et d’infirmiers. Les avis du service médical s’imposent aux caisses, qui assurent ensuite le versement des différentes prestations. Depuis sa création, le service du contrôle médical est rattaché directement à la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) et dirigé par des médecins. Il fonctionne donc de manière indépendante des caisses primaires, ce qui constitue une garantie pour l’objectivité et l’impartialité des décisions. Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 72. Souyris. Comme nombre d’entre vous, j’ai été interpellée à propos de la réforme gouvernementale du service de contrôle médical. Alors qu’ils sont actuellement placés sous l’autorité directe de la Caisse nationale de l’assurance maladie, les agents du service de contrôle médical chargés d’évaluer la pertinence médicale des arrêts maladie et des prestations sociales seraient rattachés aux caisses primaires d’assurance maladie, c’est-à-dire aux autorités qui versent les prestations sociales. Ainsi, le financeur deviendra le prescripteur des décisions médicales, ce qui introduit un conflit d’intérêts manifeste. L’intégration du service au sein des CPAM entraîne des risques graves pour la confidentialité des données médicales. La suppression de la séparation entre service administratif et contrôle médical ouvre la porte à des dérives, mettant en péril le respect du secret médical et la confiance entre assurés et professionnels de santé. Cette restructuration entraînera par ailleurs une hétérogénéité des services selon les territoires. Certaines CPAM n’ayant pas les ressources humaines et financières nécessaires, les assurés ne bénéficieront pas du même niveau de services partout en France. Une rupture de l’égalité d’accès aux soins et aux prestations se profile, allant à l’encontre des principes fondamentaux de la Aussi, nous proposons de supprimer cette réforme. D’importants gains d’efficience sont attendus de cette réforme. Des garanties solides sont prévues en matière de respect de l’indépendance des praticiens-conseils et du secret médical. C’est bien ce qui vous préoccupe, mes chères collègues, tout comme nous. Ces praticiens prennent aujourd’hui leurs décisions en toute responsabilité ; je ne vois pas en quoi cela pourrait être remis en cause. La commission est donc défavorable à ces amendements de suppression. amendements identiques nos 22, 44 et 72. l’article 16 bis C. 16 bis C est adopté.) l’article L. 1111-3-4 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 1111-3-4-1 ainsi Par dérogation à l’article L. 1111-3-4, l’établissement de santé, le service de santé, le centre de santé ou le professionnel de santé exerçant à titre libéral peut exiger du patient le paiement d’une pénalité lorsque le patient ne se présente pas à une consultation ou lorsqu’il annule celle-ci sans respecter un délai raisonnable avant la date prévue. « Cette pénalité ne peut être réclamée lorsque le patient justifie d’un motif impérieux d’ordre personnel, familial ou professionnel ou d’un motif de santé l’empêchant de se présenter à la « Pour pouvoir réclamer la pénalité mentionnée au premier alinéa du présent I, l’établissement de santé, le service de santé, le centre de santé ou le professionnel de santé a « 1° Informé le patient lors de la prise de rendez-vous que, en cas d’absence ou d’annulation tardive, une pénalité peut lui être infligée, sauf s’il justifie d’un des motifs mentionnés au deuxième alinéa ou s’il a annulé le rendez-vous dans le délai raisonnable mentionné au premier alinéa ; « 2° Rappelé au patient la date et l’horaire de la consultation, au moins une fois avant la date de celle-ci. de santé, le service de santé, le centre de santé ou le professionnel de santé peut subordonner la prise de rendez-vous à une préautorisation bancaire permettant le paiement de la pénalité. « Les outils et les services numériques utilisés par l’établissement de santé, le service de santé, le centre de santé ou le professionnel de santé pour mettre en œuvre le présent article respectent les référentiels mentionnés à décret définit les conditions d’application du présent article, notamment : la pénalité ; « 2° Le délai raisonnable mentionné au premier alinéa du I ; « 3° Les motifs d’exonération de la pénalité mentionnés au deuxième alinéa du même I ; « 4° Les voies de règlement amiable des litiges relatifs à la mise en œuvre du présent article. » L’amendement n° 23 est présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Silvani et les membres du groupe Communiste L’amendement n° 43 est présenté par L’amendement n° 73 est présenté par Ces trois amendements sont ainsi libellés : La parole est à Mme Céline Brulin, pour présenter l’amendement n° 23. Brulin. Voilà donc cette fameuse « taxe lapin », voulue depuis si longtemps par certains d’entre vous, mes chers collègues, qui la voyez comme le remède miracle au problème de la démographie médicale. Nous en avons déjà débattu, mais je veux rappeler que les rendez-vous non honorés représentent de 2 % à 4 % du total des consultations. C’est trop, je suis d’accord. Toutefois, je ne crois pas que cette taxe, qui vise à répondre à un infime pourcentage de rendez-vous non honorés, permettra de résoudre le problème d’accès aux soins que rencontrent plus de 11 millions de nos concitoyens. Ce qui me fait intervenir, c’est plutôt le propos de la ministre Vautrin, qui disait tout à l’heure vouloir aboutir rapidement. J’en conclus donc que rien n’est encore véritablement arrêté. Pourquoi, dès lors, s’accrocher à ce point à un dispositif qui n’est pas encore abouti ? Enfin, à qui vont bénéficier les éventuelles amendes acquittées par ceux qui n’auront pas respecté leur rendez-vous ? La logique et le bon sens, voire la justice, voudraient que ce soit aux professionnels de santé dont les rendez-vous n’ont pas été honorés. En effet, en raison de la pénurie de soignants, nombre d’entre eux font des horaires extensibles et sont « surbookés ». Ils sont donc les premières victimes de cette pratique. Mais je crains que ce ne soit pas le système envisagé… Alors, monsieur le ministre, à qui vont aller les quelques ressources que vous escomptez obtenir grâce à la taxe Poumirol. Cet amendement a été extrêmement bien défendu par ma collègue Céline Brulin. Ce n’est pas cette taxe lapin qui résoudra les difficultés d’accès aux soins. Je rappelle que 59 % des personnes interrogées affirment avoir renoncé à des soins médicaux au cours des douze derniers mois : ils n’ont pas posé de lapin, ils ont été confrontés au problème de l’accès aux soins, qui est un sujet extrêmement complexe. Il n’y a pas de solution miracle, qui permettrait de résoudre, par une seule proposition, les difficultés que rencontrent aujourd’hui les Français pour accéder aux soins. Il faut recourir à une combinaison de mesures, allant de la formation des jeunes médecins jusqu’à l’accueil dans nos territoires, en particulier dans les plus défavorisés. Monsieur le ministre, je vous pose la même question que ma collègue Céline Brulin. Il semble que les professionnels de santé ne bénéficieraient même pas de cette taxe, dont on ne sait d’ailleurs comment il serait possible de la recouvrer. Comment sera-t-elle acquittée et que fera-t-on de son produit ? Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 73. Souyris. La droite a proposé d’instaurer une taxe lapin sur les rendez-vous médicaux non honorés, et le Gouvernement l’a suivie. Permettez-moi de revenir rapidement sur l’étymologie de l’expression « poser un lapin », qui a vraisemblablement inspiré certains de nos collègues de droite. Si certains arguent que l’expression visait au XIXe siècle des rendez-vous sexuels tarifés, d’autres ont rappelé qu’en 1718, un « lapin » qualifiait une histoire incroyable et fictive. Le site du projet Voltaire nous indique ainsi qu’au XVIIe siècle, pour qualifier un récit complètement fantasque, on se moquait en disant : « et celui-là est de Garenne ». L’histoire invraisemblable, c’est d’abord celle des chiffres qui ont conduit la droite à proposer cette mesure. Ses défenseurs avançaient ainsi qu’entre 6 % et 10 % des rendez-vous sont manqués, ce chiffre semblant exagéré et non fondé sur une méthodologie solide. France Assos Santé et le syndicat des médecins généralistes de France, MG France, estiment plutôt ce nombre à environ 6 millions de rendez-vous par an, soit seulement entre 2 % et 4 % de l’ensemble des consultations. Bonhomme. Ce n’est pas Souyris. Pour reprendre les propos de la Fédération des médecins de France, est-ce vraiment une priorité pour le Parlement de légiférer en PLFSS sur les rendez-vous médicaux non honorés ? Rappelons par ailleurs que les patients les plus précaires et les malades psychiatriques sont les plus susceptibles de manquer des rendez-vous. Ensuite, les données de présence des plateformes de rendez-vous en ligne indiquent que la majorité des rendez-vous manqués sont le fait d’un petit nombre de patients, souvent de jeunes urbains habitués à réserver plusieurs créneaux sans les honorer. Des mesures ciblées, telles que la sensibilisation ou la restriction d’accès à ces plateformes pour les récidivistes, seraient plus appropriées pour traiter le problème sans pénaliser l’ensemble des patients, en premier lieu les plus vulnérables, ni alourdir les tâches administratives des praticiens. En effet, la mise en œuvre de cette taxe risque d’alourdir les démarches administratives des médecins sans garantir une réelle À cet égard, monsieur le ministre, je serais très curieuse de savoir comment vous comptez mettre en place cette taxe. Comment identifier les rendez-vous médicaux réellement non honorés ? N’est-ce pas une nouvelle porte ouverte à la fraude sociale ? Comment faire payer les patients ? Comment faire le lien entre le professionnel de santé et les caisses d’assurance maladie ? Autant de questions qui s’ajoutent à notre circonspection et qui nous conduisent à penser que cette taxe n’est pas réellement applicable. Celle-ci n’étant donc ni applicable, ni souhaitable, ni prioritaire, nous proposons de la supprimer. Mes chers collègues, reconnaissez au moins notre constance… La taxe lapin n’est sans doute pas un remède miracle, mais si nous ne légiférions pas sur ce sujet, nous n’en parlerions pas et nous n’avancerions pas. Permettez-moi de vous raconter une histoire : la semaine dernière, vers vingt heures quinze, le médecin généraliste passe dans mon officine de campagne après avoir terminé ses consultations. Entre dix-neuf heures et vingt heures, un vendredi soir, trois patients ne se sont pas présentés. Je ne dois cette anecdote qu’au hasard d’une rencontre… La rédaction de l’article 16 bis D, ajouté sur l’initiative de la commission des affaires sociales du Sénat, a évolué durant la navette pour répondre aux difficultés opérationnelles, que nous ne nions pas. Le Gouvernement les soulève également. Il s’agit notamment de mieux protéger les patients de toute pénalité abusive. La pénalité, elle, sera bien perçue par le professionnel de santé ou la structure de soin. Sans surprise, la commission émet un avis défavorable sur ces trois amendements de suppression. Bonfanti-Dossat. Très bien ! La taxe lapin ne réglera pas le problème de l’accès aux soins, nous le savons. J’ai regardé la part des rendez-vous non honorés dans mes consultations : elle se situait au milieu des chiffres donnés, entre 4 % et 10 %. Il faut le préciser, je pratiquais dans une structure hospitalière ayant développé un système de rappel par SMS pour éviter les Chaque lundi matin, je savais que des patients seraient absents. Pour équilibrer, je « surbookais » en ajoutant deux patients par heure. Cette taxe permettra-t-elle de résoudre un problème dont les causes sont multifactorielles ? Je l’ignore. Les absences peuvent être dues à des problèmes de transport, de récidive, notamment pour les porteurs de maladie chronique, ou de décompensation. Faudra-t-il justifier le motif de son absence si l’on n’a pas été en mesure de prévenir le médecin ? Ce n’est pas simple. Le principe de cette taxe a été inscrit dans le PLFSS. La prudence veut que le ministre en définisse les modalités. Je vous annonce donc que nous organiserons un groupe de travail pour voir comment appliquer cette taxe de la manière la plus raisonnée et la plus raisonnable possible. Il est hors de question de créer une usine à gaz et de faire perdre aux médecins plus de temps que nécessaire. Toutefois, le principe mérite d’être posé : on ne peut pas prendre des rendez-vous, puis ne pas s’y rendre sans annuler. Un médecin, ce n’est pas un drive ! Nous devons réfléchir à la question de manière posée, ce qui ne peut se faire dans le cadre de l’examen d’un PLFSS. Réfléchissons au sein de ce groupe de travail pour retenir des hypothèses de bon sens, bâties sur des pratiques professionnelles et non sur des théories. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements de suppression. Poncet Monge. Depuis qu’il est question d’instaurer une telle taxe, je demande leur avis aux nombreux professionnels de santé que je connais. Jusqu’à présent, je n’ai pas rencontré un seul médecin qui s’estime pénalisé par les rendez-vous non honorés. Le but de cette mesure est uniquement de faire diversion. Je suis surprise d’entendre cette proposition d’un groupe de travail. N’y a-t-il rien de plus urgent à traiter ? Soyons sérieux ! (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) En outre, une telle taxe est complètement inapplicable. Comment le professionnel pourrait-il infliger une amende ? Que propose-t-on ? Que le montant de la taxe soit soustrait du prochain remboursement de soins ? Consacrer autant de temps sur ces questions est tout simplement hallucinant ! La proposition du ministre de réunir un groupe de travail m’étonne particulièrement. De fait, je suis persuadée qu’il y a de multiples causes à ce phénomène et que cette taxe ne fera pas baisser le nombre de rendez-vous manqués. Elle ne permettra pas non plus d’apporter un chiffre d’affaires complémentaire aux médecins, dont les tarifications ont été revalorisées. Bonhomme. On verra bien ! Poncet Monge. Ils ont autre chose à faire que de lancer de fausses alertes ou d’avancer qu’ils perdraient des millions et des millions d’euros chaque année à cause de ces rendez-vous non honorés. En outre, un médecin m’a expliqué que les plateformes ont déjà développé un système pour bloquer les patients ayant manqué des rendez-vous sans prévenir. Bref, la question des rendez-vous non honorés, c’est epsilon ! Il est ridicule de consacrer autant de temps à cette question ! amendements identiques nos 23, 43 et 73. Après le troisième alinéa de l’article L. 6316-1 du code de la santé publique, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés : « Aucun fournisseur de services en ligne ne peut mettre en place une plateforme visant à fournir à titre principal, explicitement ou implicitement, des actes de télémédecine prescrivant ou renouvelant un arrêt de travail. « Un acte de télémédecine effectué par un professionnel de santé exerçant son activité à titre principal à l’étranger ne peut donner lieu à la prescription ou au renouvellement d’un arrêt de travail, quelle qu’en soit la I. – Le premier alinéa de l’article L. 2223-42 du code général des collectivités territoriales est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ce certificat attestant le décès peut également être établi par un infirmier diplômé d’État volontaire, dans des conditions fixées par un décret pris après avis du Conseil national de l’ordre des infirmiers. » sous-section 5 de la section 2 du chapitre II du titre VI du livre Ier du code de la sécurité sociale est complétée par un article L. 162-12-5 ainsi dérogation aux articles L. 162-12-2 et L. 162-14-1, les frais relatifs à l’examen nécessaire à l’établissement du certificat de décès mentionné au premier alinéa de l’article L. 2223-42 du code général des collectivités territoriales sont pris en charge par l’assurance maladie ou la branche mentionnée au 5° de l’article L. 200-2 du présent code dans des conditions fixées par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale. – de la commission des affaires sociales. Mes chers collègues, il nous reste dix-neuf amendements à examiner sur ce texte. Je vous propose, en accord avec les commissions et le Gouvernement, de tenter de les examiner tous d’ici à vingt et une heures. Je vous invite donc à faire preuve de concision dans vos 3° Les deux derniers alinéas de l’article L. 322-5 sont remplacés par treize alinéas ainsi rédigés : « Les frais d’un transport effectué par une entreprise de taxi ne peuvent donner lieu à remboursement que si cette entreprise a préalablement conclu une convention avec un organisme local d’assurance maladie. Cette convention, conclue pour une durée au plus égale à cinq ans, est conforme à une convention cadre nationale, à laquelle est annexée une convention type. La convention cadre nationale détermine, pour les prestations relatives au transport de patients en taxi conventionné : « 1° Les conditions de réalisation des transports ; « 2° Les conditions dans lesquelles l’assuré peut être dispensé de l’avance de frais ; « 3° Les conditions relatives aux besoins territoriaux de transport des patients auxquelles sont subordonnés l’accès au conventionnement et le maintien du conventionnement des entreprises de taxi, qui peuvent être adaptées au niveau local ; « 4° Les montants forfaitaires facturables par trajet, qui peuvent être différents selon les départements ; « 5° Les tarifs kilométriques facturables, qui peuvent être différents selon les suppléments facturables, notamment pour le transport de personnes à mobilité réduite, et, le cas échéant, les conditions de facturation de suppléments locaux ; « 7° Les règles de facturation et de tarification des transports partagés ; « 8° Les dispositifs d’aide à l’équipement des taxis conventionnés, notamment pour l’acquisition d’outils permettant la géolocalisation des véhicules ; « 8° bis Les conditions de rémunération et de modulation de la rémunération des entreprises de taxi afin de contribuer à la maîtrise des dépenses, au développement des transports partagés et à la lutte contre la fraude ; « 9° Les conditions d’évolution des tarifs mentionnés aux 4° à 7° du présent article au cours de la période de validité de la convention. « Selon les modalités prévues par la convention cadre nationale, la convention conclue entre les entreprises de taxi et l’organisme local d’assurance maladie précise, le cas échéant, les éléments mentionnés aux 3° à 7° applicables sur le territoire concerné. L’entreprise de taxi conventionnée ne peut facturer, pour un transport de patient, que les frais définis dans la convention conclue entre les entreprises de taxi et l’organisme local d’assurance maladie. À défaut, les sanctions prévues à l’article L. 1111-3-5 du code de la santé publique lui sont applicables, dans les conditions prévues au même « La convention cadre nationale est établie par le directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie, après avis des organisations professionnelles nationales les plus représentatives du secteur, et approuvée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale. Elle est réputée approuvée si les ministres n’ont pas fait connaître au directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie leur opposition dans un délai de vingt et un jours à compter de la réception de la II. – Les conventions conclues par un organisme local d’assurance maladie avec les entreprises de taxi avant l’entrée en vigueur de la présente loi demeurent applicables pendant un délai de deux mois à compter de la publication de la convention cadre nationale prévue à l’article L. 322-5 du code de la sécurité sociale. n° 24, présenté par Mmes Apourceau-Poly, Brulin et Remplacer les mots : peuvent être adaptées au niveau par les mots : sont adaptées au niveau local notamment selon la démographie médicale Apourceau-Poly. Les acteurs du secteur des taxis de mon département, le Pas-de-Calais, m’ont interpellée sur les risques que faisait peser la fixation unilatérale des conditions de prise en charge par l’assurance maladie, sans tenir compte de leurs contraintes ni de leurs charges. La négociation de la convention entre l’assurance maladie et les fédérations de transport sanitaire et de taxis doit se faire dans un climat serein. En prévoyant que la caisse primaire d’assurance maladie décide unilatéralement des conditions de prise en charge de transport des malades, le Gouvernement, qui devrait pourtant être le garant d’un climat apaisé, ne nous semble pas envoyer un bon signal. L’article 17 ne va pas en ce sens, raison pour laquelle nous proposons de tenir compte des conditions locales. Nous sommes tous d’accord : les taxis sanitaires jouent un rôle décisif dans l’accès territorial aux soins. Je comprends la volonté des auteurs de cet amendement. Il faudra en effet s’assurer que les mécanismes de conventionnement ne remettent pas en cause l’accès territorial aux soins de nos Toutefois, la commission a estimé que la rédaction actuelle apportait suffisamment de garanties. En particulier, monsieur le ministre, l’accès au conventionnement doit être moins contraint dans les zones caractérisées par une démographie médicale La commission émet un avis défavorable sur cet J’étais encore député d’un département très rural voilà quelques semaines et j’ai parfaitement conscience que l’accès aux soins passe par le transport. Qu’il s’agisse de la radiothérapie, de la chimiothérapie ou de la dialyse, sans transport, il y aurait de nombreux renoncements aux soins. La rédaction du présent article prévoit bien une différenciation territoriale puisqu’il tient compte de la particularité des territoires et de l’offre de soins locale. L’amendement étant satisfait, le Gouvernement en demande le retrait ; à défaut, il y sera défavorable. Chasseing. Je remercie le ministre de ses propos. Dans les secteurs ruraux, les taxis sont inquiets. Je demande donc au Gouvernement de prendre en considération les spécificités des milieux ruraux. Faute de transports en commun, nous avons besoin de taxis pour nous rendre chez les médecins spécialistes. l’amendement n° 24. entreprises de transport sanitaire équipent l’ensemble de leurs véhicules d’un dispositif de géolocalisation certifié par l’assurance maladie et d’un système électronique de facturation intégré. » présent article entre en vigueur à une date fixée par décret, et au plus tard le 1er octobre 2025. n° 74, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, Souyris. Encore une fois, la droite sénatoriale a redoublé d’ingéniosité pour surveiller les usagers, les usagères et les professionnels du système de L’article 17 bis A vise à obliger les entreprises de transport sanitaire à équiper leurs véhicules d’un dispositif de géolocalisation. Cette proposition est si essentielle que notre collègue Nathalie Goulet, qui l’avait formulée, ne l’avait pas défendue en séance… Sous couvert d’optimisation des trajets et de lutte contre la fraude, cette mesure instaure en réalité un système de surveillance généralisée aux relents orwelliens, où chaque déplacement des patients serait traqué en temps réel. Ce contrôle institutionnalisé, loin d’être anodin, pose d’importantes questions éthiques et juridiques relatives au respect de la vie privée et à la confidentialité des soins. Je tiens à vous rappeler, chers collègues, que les ambulanciers et les transporteurs sanitaires permettent à plus de 6 millions d’assurés d’accéder aux soins. Pour cela, ils et elles méritent notre respect et nos remerciements. Alors que la désertification médicale touche de plus en plus de territoires, leurs missions sont chaque jour plus nécessaires. Certes, nous devons maîtriser les dépenses d’assurance maladie liées aux transports sanitaires, mais la surveillance et la culpabilisation des opérateurs ne nous amèneront nulle part. La complexité des démarches administratives pour se faire rembourser un transport sanitaire devrait plutôt nous inviter à nous pencher sur le non-recours aux soins. Efforçons-nous de renforcer l’accès aux soins partout sur le territoire plutôt que de mettre en place une surveillance généralisée. Bien sûr, nous remercions nous aussi les transporteurs sanitaires. La question n’est pas là. Compte tenu des impératifs de maîtrise de la dépense et de l’évolution particulièrement dynamique des coûts des transports sanitaires, la commission estime qu’il est nécessaire d’aller plus loin que le cadre actuel, en faisant évoluer l’incitation à s’équiper vers une obligation. L’article 17 bis A fait partie d’un corpus de mesures soutenues par la commission pour lutter contre la fraude. Alors que nous demandons des efforts considérables aux assurés et aux entreprises, il serait inaudible que nous n’agissions pas fermement pour améliorer l’efficience de la dépense. Le mot « efficience » a d’ailleurs été prononcé à plusieurs reprises durant la discussion générale. Et quand on parle d’efficience, chacun doit faire des Madame la sénatrice, il ne faut pas forcément considérer l’équipement de ces véhicules comme un contrôle. Beaucoup d’entreprises que j’ai rencontrées n’y sont pas défavorables, notamment parce que les données recueillies permettront d’avancer des arguments aux CPAM en cas de litige. Ces équipements représentent également un saut technologique, puisqu’ils permettront d’incrémenter le remboursement des transports et de faciliter les facturations. Cette mesure va dans le sens du bon usage et de la transparence. Nous reconnaissons, à la suite des propos de M. le sénateur Chasseing, l’importance des taxis dans les zones rurales. Nous pourrons en toute transparence mesurer les trajets des transporteurs, ce qui concourra à mieux contrôler l’efficience de ces transports et à évaluer la pertinence de l’accès aux soins. Le Gouvernement émet donc également un avis l’amendement n° 74. L’article L. 6312-5 du code de la santé publique est complété par un alinéa ainsi mentionnées au présent article peuvent être distinctes pour les entreprises de transport sanitaire exerçant exclusivement une activité de transport sanitaire de personnes à mobilité réduite, le cas échéant selon des modalités adaptées dans les collectivités régies par l’article 73 de la n° 75, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, Rétablir cet article dans la Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport évaluant le coût pour la sécurité sociale de la prise en charge anonymisée des frais de transport entre leur domicile et les établissements de santé des mineures, ou des femmes en situation de violence intra familiale, avec le statut « d’ayant droit d’un assuré » voulant pratiquer un avortement, dans la mesure où ces coûts ne peuvent être pris en charge de façon anonymisée ni par les services sociaux ni par les établissements hospitaliers ou les centres de Ce rapport permet d’établir les modalités concrètes de prise en charge des différents modes de transports possibles, et d’évaluer les conséquences de ce dispositif sur l’évolution des recettes et des dépenses de la Souyris. Cet amendement, adopté au Sénat en première lecture sur la proposition de nos collègues socialistes, vise à combler une faille dans le dispositif actuel de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) anonyme pour les mineures et les femmes en situation de violence intrafamiliale avec le statut d’ayant droit d’un assuré. La loi garantit déjà un anonymat total pour l’IVG, quel que soit le lieu de réalisation, comme le précise la circulaire du 24 mars 2003. Celle-ci impose aux organismes de sécurité sociale de ne transmettre aucun décompte à l’ouvrant droit, protégeant ainsi la confidentialité des Cependant, cette protection ne s’étend pas aux frais de transport médical, pourtant indispensables pour certaines femmes. En effet, lorsqu’une mineure ou une femme en danger a besoin d’un transport pris en charge pour se rendre à une IVG, les ambulanciers exigent la carte Vitale et la carte de mutuelle pour le remboursement du bon de transport. Or ce remboursement apparaît ensuite sur les documents envoyés à l’ayant droit, souvent aux parents ou au conjoint violent, ce qui compromet gravement l’anonymat et la sécurité des patientes. Ce problème, bien que minoritaire, met parfois les professionnels de santé en difficulté, comme l’illustre l’exemple du centre de santé sexuelle de la Nièvre : sur trente IVG chirurgicales réalisées depuis janvier 2024, au moins un cas a soulevé des complications liées à cette faille. Pour remédier à cette situation, il est essentiel d’anticiper ces difficultés en instaurant une procédure claire assurant la prise en charge anonymisée des frais de transport. Nous demandons donc la remise d’un rapport au Parlement dans un délai de six mois après la promulgation du présent texte afin d’évaluer le coût pour la sécurité sociale de cette prise en charge et d’en déterminer les modalités concrètes. Ce rapport permettrait d’analyser les conséquences budgétaires de cette mesure, tout en garantissant aux patientes un accompagnement sécurisé et respectueux de leur anonymat. La commission est défavorable à cette demande de rapport, d’autant qu’en première lecture la ministre s’était engagée à appliquer le strict respect du principe légal Madame la sénatrice, j’entends les éléments que vous évoquez au sujet des femmes en situation de vulnérabilité face à une IVG. Je ne suis pas certain qu’il y ait besoin d’un rapport, mais il me semble important que mes services se penchent sur la question de l’anonymisation. Madame la sénatrice, je vous invite à échanger avec mes services sur ce sujet. Je me rendrai prochainement dans la Nièvre pour étudier les difficultés propres à ce département, ce qui nous offrira peut-être l’occasion d’en discuter plus longuement. En attendant, le Gouvernement émet un avis défavorable l’amendement n° 75. l’article 17 bis C demeure supprimé. n° 76, présenté par Mmes M. Vogel, Souyris et Poncet Monge, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mme Senée, est ainsi L’article L. 160-4 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa d’État, pris après avis du Conseil économique, social et environnemental et de l’Assemblée des Français de l’étranger ou, dans l’intervalle de ses sessions, de son bureau, précise les conditions dans lesquelles les anciens assurés qui ont cessé de bénéficier de la prise en charge de leurs frais de santé au titre de l’article L. 160-1, ayant cessé de remplir les conditions mentionnées au deuxième alinéa de l’article L. 111-1, recouvrent le bénéfice de la prise en charge de leurs frais de santé dans les meilleurs délais à leur retour sur le territoire. » Poncet Monge. Cet amendement de Mélanie Vogel a été adopté par le Sénat en première lecture, tout comme il l’avait été à l’occasion de l’examen du PLFSS pour 2024. S’il a été supprimé par le Gouvernement au cours de la navette, nous pensons, par souci de cohérence et de constance dans nos décisions, mais aussi parce que ce sujet est essentiel, que le Sénat doit de nouveau l’adopter aujourd’hui. Des centaines de Français et de Françaises sont pénalisés chaque année par le délai de carence dont il est question. Imaginez : vous êtes de nationalité française et vous avez vécu à l’étranger ; si vous décidez de rentrer en France, pour une raison ou une autre, vous vous heurtez à un mur d’obstacles, à des démarches administratives complexes et parfois à des refus francs. Dans les trois mois suivant votre retour en France, vous ne pouvez pas demander le remboursement des consultations médicales et des médicaments que vous achetez : c’est ce qu’on appelle le délai de carence. En raison de cette règle, des Français et des Françaises se retrouvent dans des situations extrêmement précaires, alors même qu’ils et elles vivent en France. Certains renoncent aux soins pendant cette période ; d’autres, n’ayant pas le choix, doivent se rendre à l’hôpital et se voient alors obligés de régler eux-mêmes la facture. Pourtant, il est possible d’aménager les modalités du délai de carence afin d’en réduire les effets pour les anciennes et anciens assurés qui rentrent en France. Il serait, par exemple, envisageable d’élargir la liste des motifs qui ouvrent droit à un remboursement immédiat des frais de santé. Je pense aux rapatriements d’urgence, aux actes d’IVG ou encore à l’élargissement aux étudiants ou aux proches aidants, entre autres, des dispositifs existants pour les personnes qui commencent immédiatement à travailler. De même, ceux qui peuvent fournir la preuve qu’ils louent un appartement et qu’ils s’y sont installés devraient récupérer immédiatement le droit au remboursement de leurs frais de santé. Cet amendement de Mélanie Vogel tend donc à ce que le délai de carence soit aménagé par décret. Dans la mesure où le Gouvernement n’y est pas favorable, le décret d’application ne verra jamais le jour : avis (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Poncet Monge. Vous avez faim, mes chers collègues ? Moi aussi ! Madame la rapporteure, ce n’est pas un argument ! Ou alors autant dire que nous n’avons aucun rôle à jouer dans la rédaction de la loi dès lors que le Gouvernement dit Nous avons voté cet amendement, maintenons-le ! l’amendement n° 76. l’article 17 bis D demeure supprimé. Le IV de l’article 3 de la loi n° 2023-379 du 19 mai 2023 portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé est ainsi modifié : 1° À la fin de la première phrase du premier alinéa, les mots : « six départements dont deux départements d’outre-mer » sont remplacés par les mots : « au plus vingt départements, dont la liste est déterminée par arrêté du Premier ministre et du ministre chargé de la 2° À la première phrase du deuxième alinéa, les mots : « , les départements concernés par cette expérimentation » sont supprimés – peut autoriser, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, le remboursement par l’assurance maladie des recherches, incluant les tests et analyses, permettant de détecter un état de soumission chimique résultant des faits mentionnés à l’article 222-30-1 du code pénal, y compris en l’absence de plainte préalable, pour améliorer la prise en charge, y compris psychologique, des victimes potentielles. et III. – (Non modifiés – du code de l’action sociale et des familles est ainsi rétabli : existe, pour l’une des catégories de professionnels mentionnés à l’article L. 313-23-4, un écart significatif entre le coût d’une mise à disposition d’un personnel par une société de travail temporaire et le coût de l’emploi d’un professionnel permanent, le montant des dépenses susceptibles d’être engagées par les établissements et les services mentionnés à l’article L. 315-1 et relevant du I de l’article L. 312-1 au titre de ces prestations est plafonné, en tenant compte s’il y a lieu des spécificités territoriales. Les conditions d’application du présent article sont fixées par voie réglementaire. » I. – La cinquième partie du code de la santé publique est ainsi modifiée : 1° A Après le deuxième alinéa du I de l’article L. 5121-29, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Le décret en Conseil d’État mentionné au deuxième alinéa du présent I fixe également les conditions dans lesquelles le directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé peut, afin de favoriser un approvisionnement approprié et continu du marché national, autoriser le titulaire d’autorisation de mise sur le marché ou l’entreprise pharmaceutique exploitant un médicament mentionné sur la liste prévue à l’article L. 5121-30 à constituer temporairement un stock de sécurité d’un niveau 1° C Après le premier alinéa de l’article L. 5121-31, il est inséré un d’État définit le contenu ainsi que les conditions d’élaboration et d’actualisation des plans de gestion des pénuries. Il fixe également les conditions dans lesquelles le du médicament et des produits de santé peut soumettre à des exigences renforcées les médicaments qui font régulièrement l’objet de risques de rupture ou de ruptures de stock . » ; 1° D (nouveau) Au premier alinéa du I de l’article L. 5121-33, le mot : « deuxième » est remplacé par le mot : « troisième » ; 1° Le début de la première phrase du premier alinéa de l’article L. 5121-33-1 est ainsi rédigé : « Un arrêté du ministre chargé de la santé peut rendre obligatoire, en cas de rupture ou de risque de rupture d’approvisionnement ou afin de préserver la disponibilité des médicaments dont la demande fait l’objet de variations saisonnières, le recours à l’ordonnance de dispensation conditionnelle, dans les conditions prévues aux articles L. 5121-12-1-1 et L. 5121-20, ou, en cas de rupture d’approvisionnement, la délivrance… (le reste sans phrase du V de l’article L. 5125-23, les mots : « en cas de rupture de stock d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur mentionné sur la liste prévue à l’article L. 5121-30, remplacer le médicament prescrit » sont remplacés par les mots : « lorsque le médicament prescrit figure sur la liste mentionnée à l’article L. 5121-30, le titre Ier du livre II est complété par un chapitre V ainsi rédigé : contre les ruptures d’approvisionnement de dispositifs médicaux l’interruption ou la cessation attendue de la fourniture d’un dispositif médical inscrit sur la liste mentionnée à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale est susceptible d’entraîner un préjudice grave ou un risque de préjudice grave pour les patients ou la santé publique au sens de l’article L. 5211-5-1 du présent code, les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale peuvent déterminer, par un arrêté pris sur proposition de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, les dispositifs médicaux alternatifs et les indications correspondantes ainsi que les conditions dérogatoires de leur prise en charge par l’assurance maladie. « Lorsqu’un dispositif médical à usage individuel identifié comme alternatif en application du premier alinéa du présent article n’est pas inscrit sur la liste mentionnée à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale et qu’il n’existe aucune autre alternative thérapeutique disponible prise en charge par l’assurance maladie, son exploitant peut bénéficier d’une prise en charge dérogatoire temporaire, dans la limite du tarif de prise en charge du dispositif indisponible. Cette prise en charge est accordée pour une durée maximale d’un an à l’exploitant qui respecte les I ou II de l’article L. 5211-3 du présent code. « Dans le cadre de cette prise en charge dérogatoire temporaire, les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale peuvent modifier les conditions de délivrance, de distribution et de facturation des produits concernés, selon les modalités prévues par le code de la « Les modalités de cette prise en charge dérogatoire temporaire sont définies par un décret en Conseil d’État. » ; 3° bis Le 1° de l’article L. 5423-9 est complété par les mots : « , sauf lorsqu’il y est autorisé dans les conditions prévues au même a) Le second alinéa du II est ainsi modifié : – les mots : « aux 1° à 7° de » sont remplacés par le mot : « à » ; – le taux : « 30 % » est remplacé par le taux : b) Le III est ainsi – au deuxième alinéa, le taux : « 30 % » est remplacé par le taux : « 50 % » et les mots : « d’un million » sont remplacés par les mots : « de cinq millions » ; – au dernier alinéa, les mots : « aux 1° à 3° de » sont remplacés par le mot : « à » ; c) Le IV est ainsi publie sur son site internet les décisions de sanction financière prononcées au titre du I du présent article. Ces décisions demeurent disponibles pendant une durée d’un an à compter de leur publication. « La durée mentionnée au premier alinéa du présent IV peut être réduite par l’agence dans des conditions définies par décret en Conseil d’État. » II. – La section 4 1° Le premier alinéa du I de l’article L. 162-16-4 est ainsi modifié : phrase, après le mot : « thérapeutique, », sont insérés les mots : « du prix ou du tarif du médicament, déduction faite des différentes remises ou taxes, fixé dans le cadre d’un achat national effectué dans les conditions prévues à l’article L. 1413-4 du code de la santé publique ou d’un achat conjoint effectué dans les conditions prévues par le règlement (UE) 2022/2371 du Parlement européen et du Conseil du 23 novembre 2022 concernant les menaces transfrontalières graves pour la santé et abrogeant la décision n° 1082/2013/UE, » ; la dernière phrase, les mots : « peut également tenir » sont remplacés par les mots : « tient 2° Sont ajoutés des articles L. 162-19-2 et L. 162-19-3 ainsi spécialité pharmaceutique est acquise dans les conditions prévues à l’article L. 1413-4 du code de la santé publique ou par le règlement (UE) 2022/2371 du Parlement européen et du Conseil du 23 novembre 2022 concernant les menaces transfrontalières graves pour la santé et abrogeant la décision n° 1082/2013/UE pour répondre à un besoin de santé publique et être mise à la disposition des patients, les ministres suspendre les procédures d’inscription ou de tarification prévues aux articles L. 162-16-4, L. 162-16-5, L. 162-16-6, L. 162-17, L. 162-22-7 et L. 162-23-6 du présent code pour la spécialité concernée et pour l’ensemble des spécialités comparables ou à même visée thérapeutique, pour une durée qu’ils déterminent et qui ne peut excéder celle de l’épuisement du stock de cette spécialité, dans la limite de deux ans. fixer, par arrêté, l’indemnité versée par la Caisse nationale d’assurance maladie au titre de la distribution de cette spécialité par l’établissement pharmaceutique de distribution en gros et, le cas échéant, de sa dispensation par les pharmacies d’officine ou les pharmacies à usage intérieur ou de sa délivrance aux professionnels de santé par ces mêmes « En tant que de besoin, l’arrêté mentionné au premier alinéa du présent article peut déroger aux dispositions relatives aux marges de distribution prévues à l’article L. 162-38 et au premier alinéa du I de l’article L. 162-16-5. « La fixation de l’indemnité tient compte des coûts et des charges liés aux opérations de distribution ou de dispensation de la spécialité, notamment en termes de stockage, de transport, de traçabilité, de suivi et de reconditionnement, ainsi que des volumes d’activité des professionnels ou entreprises concernés. L’arrêté précise les modalités de versement de cette indemnité, notamment la durée pendant laquelle elle est versée. » n° 25, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Après l’alinéa 3 « 1° À la première phrase du deuxième alinéa du I de l’article L. 5121-29, après le mot : « peut », sont insérés les mots : « être inférieure à deux mois, ni » ; accroître les obligations de constitution de stocks de médicaments. La commission d’enquête sénatoriale menée par Sonia de La Provôté et notre ancienne collègue Laurence Cohen avait conclu sur l’urgente nécessité de renforcer les obligations de stock, notamment pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Nous avions déjà présenté cet amendement en première lecture. Si ma mémoire est bonne, madame la rapporteure, vous aviez indiqué que notre proposition n’était pas judicieuse au regard des dates de péremption des médicaments. Or les pénuries continuent de s’accroître : l’Agence santé (ANSM) a indiqué qu’il y avait eu plus de 5 000 signalements de ruptures ou de risques de rupture en 2023. Monsieur le ministre, nous n’avons pas encore eu l’occasion d’aborder le sujet des médicaments, mais il faut trouver des solutions d’urgence. L’adoption de cet amendement reviendrait à priver l’Agence santé de la faculté de prévoir des stocks inférieurs à deux mois pour des médicaments qui ne sont pas d’intérêt thérapeutique majeur ou pour lesquels de telles quantités ne sont pas La commission n’a pas changé d’avis depuis la première lecture et émet un avis défavorable. Madame la sénatrice, je me rendrai prochainement à Rouen, où nous pourrons discuter du sujet. La pénurie de médicaments est un phénomène multifactoriel, dont l’une des principales causes est la dépendance de notre terreau industriel. Pour ce qui concerne l’approvisionnement en principes actifs, par exemple, nous sommes tributaires de beaucoup de pays, notamment asiatiques. Il faut également tenir compte des stocks des grossistes-répartiteurs, ainsi que de l’effet prix, qui a conditionné certaines réponses : il faut non pas surpayer les médicaments, mais les payer au juste prix, sinon nous ne ferons pas partie des premiers pays à être livrés. Cet amendement vise tous les médicaments, alors que la même méthode n’est pas bonne pour tous. L’ANSM peut déjà adapter sa réponse à certaines situations de pénurie. Récemment, j’ai ainsi signé des courriers pour prévoir le conditionnement à l’unité de certains médicaments, autoriser des préparations magistrales et interdire aux grossistes de livrer à l’étranger. Le stock est un outil pour assurer l’approvisionnement des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur à l’échelle de deux et de quatre mois, mais ce n’est pas le seul paramètre pour lutter contre les pénuries de médicaments, qui sont multifactorielles. l’amendement n° 25. n° 77, présenté par Mmes Souyris et Poncet Monge, Rétablir le 1° B dans la rédaction suivante : 1° B Après l’article L. 5121-29, il est inséré un article L. 5121-29-1 ainsi rédigé : du médicament et des produits de santé peut imposer la constitution d’un stock de sécurité d’un niveau supérieur à celui prévu à l’article L. 5121-29 pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur entrant dans le champ d’application de l’article L. 5121-30, sans excéder six mois de couverture des besoins. » ; Souyris. Monsieur le ministre, le lobby pharmaceutique serait-il au Gouvernement ? La disposition que nous proposons de rétablir a ainsi été supprimée par un amendement qu’une députée du groupe Horizons & Indépendants a élaboré avec Les entreprises du médicament (Leem), c’est-à-dire avec l’organisation fédérant les laboratoires pharmaceutiques. Nous proposons d’autoriser le directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé à imposer la constitution d’un stock de sécurité pour les médicaments Face aux pénuries de plus en plus fréquentes de médicaments essentiels – antibiotiques, anticancéreux, antidiabétiques, corticoïdes, etc. –, la constitution de stocks stratégiques par une autorité publique indépendante est une nécessité. En 2023, près de 5 000 exploitants de médicaments ont déclaré faire face à un risque de rupture de stock. Notre proposition vise à prévenir les ruptures d’approvisionnement qui mettent en danger des milliers de patients chaque année. En maintenant la suppression de cette disposition sous la pression du Leem, le législateur abandonnerait une garantie de souveraineté sanitaire au profit des intérêts privés des laboratoires pharmaceutiques. Au-delà de notre souhait d’adopter ce texte conforme, il s’agit de ne pas aggraver le climat de défiance entre le Gouvernement et l’industrie pharmaceutique, cette dernière étant déjà un gros contributeur au financement de la En outre, le stock de sécurité de six mois prévu par les auteurs de l’amendement est peut-être trop Pour ces raisons, la commission émet un avis Il est déjà possible d’augmenter les délais de sécurité si l’industriel n’a pas respecté l’approvisionnement en médicaments lors des deux années Le Gouvernement émet également un avis l’amendement n° 77. n° 26, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Après l’alinéa 8 …° À l’article L. 5121-33-3, les mots : « peut, après mise en œuvre d’une procédure contradictoire, prendre, sont remplacés par les mots : « prononce, après mise en œuvre d’une procédure relever d’un cran les sanctions applicables aux industriels en conférant à celles-ci un caractère automatique. l’amendement n° 26. n° 55, présenté par MM. Hochart, Durox et Szczurek, Szczurek. Défendu ! Défavorable, monsieur le président. Défavorable également. l’amendement n° 55. Le code de la santé publique est ainsi modifié : alinéa de l’article L. 1435-7-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Par dérogation au cinquième alinéa du présent article, la sanction financière mentionnée au 14° de l’article L. 5424-3 est versée à la Caisse nationale de l’assurance « Il organise la mise en œuvre d’un système d’information destiné à partager entre les acteurs pharmaceutiques et les autorités sanitaires des informations sur les ruptures d’approvisionnement de article L. 5121-29- 2 ainsi rédigé : d’anticiper les ruptures ou les risques de rupture d’approvisionnement de médicaments, de traiter ces situations et de favoriser les échanges entre les acteurs de la chaîne d’approvisionnement, les pharmacies d’officine et les établissements pharmaceutiques renseignent un système d’information sur la disponibilité des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur mentionnés à mise en œuvre du système d’information mentionné au I du présent article peut être assurée par le Conseil national de l’ordre des pharmaciens mentionné à l’article L. 4231-2 en application d’une convention signée avec l’État, la Caisse nationale de l’assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. « À défaut de conclusion de la convention, le ministre chargé de la santé définit par arrêté les modalités de la mise en œuvre du système d’information par un autre responsable. d’État, pris après avis du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, précise notamment les modalités de financement du système d’information, les catégories de données à renseigner, les conditions d’accès aux données, leur durée de conservation, les destinataires ainsi que les exigences de sécurité et de traçabilité du système. arrêté du ministre chargé de la santé, pris après avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, définit les conditions dans lesquelles les pharmacies à usage intérieur renseignent un système d’information poursuivant la même finalité que celle énoncée au I du présent article. » ; l’avant-dernier alinéa de l’article L. 5312-4-1, les mots : « au 8° » sont remplacés par les mots : « aux 8° et 10° » ; est complété par un 10° ainsi rédigé : « 10° Le fait, pour tout établissement pharmaceutique, de ne pas renseigner le système d’information mentionné à est complété par un 14° ainsi rédigé : « 14° De ne pas renseigner le système d’information mentionné à Le second alinéa du 2° de l’article L. 5125-23-2 du code de la santé publique est 1° La première phrase est ainsi modifiée : « deux ans » sont remplacés par les mots : « un an » ; b) Après la seconde occurrence du mot : « similaire », sont insérés les mots : « dont le prix est 2° Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « La délivrance par substitution au médicament biologique de référence d’un médicament biologique similaire appartenant au même groupe biologique similaire, dans les conditions prévues au présent alinéa, ne doit pas entraîner une dépense supplémentaire pour l’assurance Le III de l’article L. 162-17- 3 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé : rapport annuel d’activité établi par le Comité économique des produits de santé est remis au Parlement avant le 30 septembre de l’année suivant celle à laquelle il se rapporte. Lorsque ce rapport ne peut être établi avant cette date, le Comité économique des produits de santé remet au Parlement, avant la même date, un rapport d’activité L’article L. 165-1-3 du 1° La première phrase du premier alinéa est ainsi modifiée : « d’affections chroniques, » sont « prestataires mentionnés à l’article L. 5232-3 du code de la santé publique » sont remplacés par les mots : « distributeurs au détail » ; c) Sont ajoutés les mots : « et à l’évaluation de la pertinence de alinéa est remplacé par trois alinéas ainsi « Ces données peuvent, avec l’accord du patient, être télétransmises au médecin prescripteur, au distributeur au détail et au service du contrôle médical mentionné à l’article L. 315-1. Au regard de ces données, le prescripteur réévalue de façon régulière la pertinence et l’efficacité de sa prescription et le distributeur, en lien avec le prescripteur, engage des actions ayant pour objet de favoriser une bonne utilisation du dispositif médical. « La prise en charge ou la modulation de la prise en charge peut être subordonnée au respect des conditions d’utilisation prévues par l’arrêté d’inscription à la liste mentionnée à l’article L. 165-1. Dans ce cas, la commission de la Haute Autorité de santé mentionnée au même article L. 165-1 se prononce dans son avis sur les modalités selon lesquelles les données collectées sont prises en compte. « Pour l’application du troisième alinéa du présent article, le distributeur au détail transmet à l’assurance maladie, avec l’accord du patient, les données permettant d’attester du respect des conditions d’utilisation, dans des conditions fixées par un décret en Conseil d’État pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Le non-respect des conditions d’utilisation ne peut entraîner la suspension de la prise en charge que s’il se prolonge au-delà d’une durée déterminée par décret. Le distributeur au détail et le prescripteur sont informés sans délai de la suspension de la prise en charge. En cas de refus opposé par le patient à la transmission de ces données, le dispositif médical ne peut faire l’objet d’une prise en charge ou d’un remboursement. Le défaut de transmission des données du fait du distributeur au détail est inopposable au patient. » ; a) À la fin de la troisième phrase, le mot : « prestataires » est remplacé par les mots : « distributeurs au 4° Avant le dernier « Lorsque le distributeur au détail recueille l’accord du patient pour la transmission de ses données d’utilisation, il l’informe que les données transmises au prescripteur peuvent conduire ce dernier, si la prescription n’est pas pertinente au regard notamment de la faible utilisation du dispositif, à ne pas renouveler sa prescription. » L’amendement n° 27 est présenté par L’amendement n° 78 est présenté par Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et présenter l’amendement n° 27. Silvani. L’article 20 vise à conditionner la prise en charge d’un dispositif médical à la justification de son usage. Dans ce cadre, le texte tend à autoriser la transmission des données relatives à l’utilisation du dispositif au médecin prescripteur, au distributeur et au service de contrôle Que les données soient transmises au prescripteur avec l’accord du patient peut s’entendre : sur le fondement de ces informations, le médecin peut ajuster le traitement et, surtout, déceler d’éventuelles difficultés d’usage et y Par contre, la transmission de ces informations aux fournisseurs de dispositifs médicaux pose de nombreuses questions quant à la protection numérique et au secret médical. Mieux vaudrait remplacer cette surveillance, à l’issue de laquelle le patient risque de perdre sa prise en charge, par un meilleur accompagnement des prescripteurs et une meilleure appropriation des dispositifs par les Telles sont les raisons pour lesquelles nous demandons la Mme Anne Souyris, pour présenter l’amendement n° 78. Souyris. En France, 1,8 million de personnes utiliseraient un masque à pression positive continue pour le traitement de l’apnée du sommeil. Le Gouvernement nous propose de conditionner la prise en charge de ces appareils et d’autres dispositifs médicaux par l’assurance maladie à leur utilisation par les Une fois encore, derrière l’ambition de mieux accompagner les prescripteurs et de lutter contre le gaspillage, ce projet de loi s’inscrit dans une logique de traque de toutes les économies possibles, au mépris de l’accès aux soins : le Gouvernement propose de restreindre des droits sociaux en s’appuyant sur des phénomènes mal étayés et vraisemblablement marginaux. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous donner les chiffres de la non-utilisation des dispositifs médicaux ? L’Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux estime qu’environ 6 % des patients télésuivis ont un usage insuffisant de leur appareil de ventilation pour apnée du sommeil. Quels sont les chiffres des autorités sanitaires ? Si de multiples pistes sont à envisager pour optimiser les dépenses en matière de dispositifs médicaux tout en améliorant la qualité des soins, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires estime que cela ne doit jamais se faire au prix de mesures punitives, raison pour laquelle nous appelons à la suppression du présent article. La commission émet un avis défavorable sur ces deux amendements de Je ne dispose pas des chiffres que vous me demandez, madame la sénatrice. Beaucoup de patients insuffisants cardiaques – je vous prie de m’excuser d’utiliser une nouvelle fois ma pratique professionnelle pour fonder mon propos – disposent de balances intelligentes, de tensiomètres et d’autres dispositifs, mais nombre d’entre eux ne les utilisent pas pour autant. En l’espèce, le patient ne perdrait rien : le déremboursement ne surviendrait qu’en cas de situation de mésusage ou de non-usage. De surcroît, la décision ne tombera pas comme un couperet : les professionnels auront à s’interroger sur l’utilisation ou la non-utilisation du dispositif Nous ne pouvons pas équiper les patients de dispositifs médicaux remboursés qu’ils n’utilisent pas. Il y va du bon usage des deniers publics : avis défavorable. Chasseing. Les fournisseurs d’appareils pour l’apnée du sommeil savent combien de temps ces dispositifs sont utilisés. amendements identiques nos 27 et 78. du code de la santé publique est ainsi modifié : 1° À la fin du premier alinéa, les mots : « différents de ceux les ayant initialement utilisés » sont remplacés par les mots : « en faisant l’acquisition différents de ceux qui en étaient précédemment propriétaires » ; 2° Au 2° et au dernier alinéa, les mots : « d’homologation » sont remplacés par les mots : « de certification ». II. – Au II de l’article L. 165-1-8 du code de la sécurité sociale, le mot : « homologué » est remplacé par le mot : « certifié » – 1° Le 3° de l’article L. 223-8 est ainsi modifié : et b sont ainsi rédigés : « a) Du coût de l’allocation personnalisée d’autonomie mentionnée à l’article L. 232-1 du code de l’action sociale et des familles et le coût des mesures contribuant à l’attractivité, à la dignité et à l’amélioration des salaires des métiers des professionnels des services d’accompagnement et d’aide à domicile relevant du 6° du I de l’article L. 312-1 du même « b) Du coût de la prestation de compensation mentionnée à l’article L. 245-1 dudit code, dont le coût des mesures contribuant à l’attractivité, à la dignité et à du 7° du I de l’article L. 312-1 du même b) Le e est c) Le f devient est ainsi rédigé : concours destiné à couvrir une partie des dépenses mentionnées au a du 3° de l’article L. 223-8 est fixé pour chaque département en prenant en compte : dépenses réalisées par chaque département mentionnées au même a en 2025, constatées par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. « Par dérogation, à partir de 2026, pour les départements participant à l’expérimentation prévue à l’article 79 de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024, les dépenses prises en compte correspondent aux dépenses mentionnées au a du 3° de l’article L. 223-8 du présent code réalisées en 2025, à l’exception de celles relatives à la prise en charge dans les établissements mentionnés aux I, II et IV bis de l’article L. 313-12 du code de l’action sociale et des « 2° Le taux de couverture pour l’année 2024, qui correspond au rapport « a) La somme des montants des concours suivants perçus au titre de « – le concours relatif aux dépenses mentionnées au a du 3° de l’article L. 223-8 du présent code dans sa rédaction résultant de l’ordonnance n° 2021-1554 du 1er décembre 2021 relative à la mise en œuvre de la création de la cinquième branche du régime général de la sécurité sociale relative à l’autonomie ; versé en application de l’article 47 de la loi n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 de financement de la sécurité sociale pour 2021, pour la part afférente à la prise en charge des personnes âgées ; relatif aux dépenses mentionnées au e du 3° de 1er décembre 2021 précitée, pour la part afférente à la prise en charge des personnes âgées ; complément de financement versé au département en application de l’article 86 de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 précitée ; « b) Le montant des dépenses réalisées par les départements en 2024, constaté par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, au titre de l’allocation personnalisée d’autonomie comprenant l’application du tarif minimal horaire prévu au I de l’article L. 314-2-1 du code de l’action sociale et des familles, pour la part afférente à la prise en charge des personnes âgées, ainsi qu’au titre de l’application de l’article 47 de la loi n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 précitée, pour la part afférente à la prise en charge des personnes âgées. « Par dérogation, pour les départements participant à l’expérimentation prévue à l’article 79 de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 précitée, les modalités de calcul du taux de couverture sont fixées par voie réglementaire, en tenant compte des effets de la réforme du régime adapté de financement des établissements mentionnés aux I, II et IV bis de l’article L. 313-12 du code de l’action sociale et des familles. Le taux de couverture est calculé en 2025 en simulant les effets qu’aurait eus cette réforme si elle avait été appliquée au 1er juillet 2024. Pour les années suivantes, le taux de couverture est calculé en simulant les effets qu’aurait eus cette réforme si elle avait été appliquée au 1er janvier 2024 ; « 3° Le cas échéant, un coefficient géographique s’appliquant au taux mentionné au 2° du présent article afin de tenir compte d’éventuels facteurs spécifiques, en particulier ceux se rapportant aux caractéristiques économiques, sociales et démographiques des collectivités régies par l’article 73 de la Constitution. Les modalités de calcul et d’application de ce coefficient sont précisées par voie « Les modalités d’application du présent article, notamment les modalités de versement du concours, sont définies par voie concours mentionné au b du 3° de dépenses réalisées par le département au titre des dépenses mentionnées au même b pour l’année 2025, constatées par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie ; couverture pour l’année 2024. Ce taux de couverture correspond au rapport entre : relatif aux dépenses mentionnées au b du 3° de l’article L. 223-8 dans sa rédaction résultant de l’ordonnance n° 2021-1554 du 1er décembre 2021 relative à la mise en œuvre de la création de la cinquième branche du régime général de la sécurité sociale relative à l’autonomie ; la prise en charge des personnes handicapées ; afférente à la prise en charge des personnes handicapées ; l’autonomie, au titre de la prestation de compensation mentionnée à l’article L. 245-1 du code de l’action sociale et des familles, au titre de l’application du tarif minimal horaire prévu au I de l’article L. 314-2-1 du même code, pour la part afférente à la prise en charge des personnes en situation de handicap, ainsi qu’au titre de l’application de l’article 47 de la loi n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 précitée, pour la part afférente à la prise en charge des personnes handicapées. versement du concours, sont fixées par voie Le I de l’article L. 223-13 est ainsi modifié : a) À la fin, les mots : « des critères mentionnés aux a à f du III de l’article L. 223-12 et, d’autre part, d’un critère représentatif de l’activité de la maison départementale des personnes handicapées » sont remplacés par les mots : « d’un critère représentatif de l’activité de la maison départementale des personnes handicapées et, d’autre part, des critères suivants : » ; des 1° à 6° ainsi rédigés : « 1° Le nombre de bénéficiaires dans le département, au titre de l’année écoulée, de la prestation de compensation mentionnée à l’article L. 245-1 du code de l’action sociale et des familles, corrigé, en cas de variation importante, par la valeur de ce nombre au cours des années antérieures. Pour les années au cours desquelles cette prestation n’était pas ou pas exclusivement en vigueur, ce nombre est augmenté du nombre de bénéficiaires de l’allocation compensatrice mentionnée au même article L. 245-1 dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes caractéristiques des bénéficiaires et des montants individuels de prestation de compensation versés au titre de l’année écoulée, notamment le nombre de bénéficiaires d’allocations d’un montant élevé ; « 3° Le nombre de bénéficiaires des prestations prévues aux articles L. 341-1, L. 821-1 et L. 821-2 du présent code ; « 4° Le nombre de bénéficiaires de l’allocation prévue à « 5° La population adulte du département dont l’âge est inférieur à la limite fixée en application du I de l’article L. 245-1 du code de l’action sociale et des « 6° Le potentiel fiscal, déterminé selon les modalités définies à l’article L. 3334-6 du code général des collectivités territoriales. » ; l’article L. 223-14, les mots : « des articles L. 223-11, L. 223-12 et » sont remplacés par les mots : « de l’article » ; 6° Au 4° de l’article L. 223-15, les mots : « de l’allocation personnalisée d’autonomie et de la prestation de compensation du handicap mentionnés à l’article L. 223-8 » sont remplacés par les mots : « des concours mentionnés aux a et b du 3° de l’article L. 223-8 du présent code ». de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte est ainsi 1° Le premier alinéa est référence : « L. 223-9 » est remplacée par la référence : b) À la fin, les mots : « sous réserve des adaptations suivantes : » sont supprimés ; et 2° sont abrogés – L’article 79 de la loi sécurité sociale pour 2024 est ainsi modifié : 1° Le A du I est ainsi a) Au premier alinéa, les mots : « pour une durée de quatre ans à compter du 1er janvier 2025 » sont remplacés par les mots : « du 1er juillet 2025 au 31 décembre 2026 » et le mot : « vingt » est remplacé par le mot : « Ce rapport est réalisé avec l’appui de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. » ; 1° bis Au B du même I, après la seconde occurrence du mot : « code », sont insérés les mots : « , à l’exception des articles L. 232-9 Le 2 du C dudit I est complété par un alinéa ainsi « Au titre de l’année 2025, les établissements mentionnés au A du présent I perçoivent le montant pour la période comprise entre le 1er juillet 2025 et le 31 décembre Le E du même I est ainsi modifié : a) Le dernier alinéa « au 31 décembre 2024 ou au 31 décembre 2025 » sont remplacés par les mots : « à la date du début de l’expérimentation mentionnée au A du « acquittaient », sont insérés les mots : « le mois précédent » ; – est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Si cette dernière était prise en charge le mois précédant cette date en tout ou partie par l’aide sociale prévue à l’article L. 121-1 du même code, la nouvelle participation est couverte dans les mêmes conditions, sans qu’il soit nécessaire de déposer une nouvelle demande d’admission au bénéfice de l’aide l’année 2025, la nouvelle participation prévue au premier alinéa du présent E ne peut être facturée aux résidents qu’à compter du 1er juillet « la somme » sont remplacés par les mots : « un montant » ; « est », la fin est ainsi rédigée : « égal à la moyenne des dépenses relatives à l’allocation personnalisée d’autonomie pour les personnes accueillies dans un établissement, mentionnée au I de l’article L. 232-8 du code de l’action sociale et des familles, exposées par le département concerné au cours des années 2022, 2023 et 2024 et transmises à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie dans les conditions prévues au présent III, après application, le cas échéant, d’une valeur individuelle maximale fixée par b) Le 1° est c) Le 2° est alinéa est remplacé par deux alinéas ainsi « En 2025, le reversement correspond à la moitié du montant calculé en application du premier alinéa du présent III. « Le reversement calculé en application des deux premiers alinéas du présent III est imputé en tout ou partie sur le concours versé au département en application de l’article L. 223-11 du code de la sécurité sociale. Il correspond à l’effet sur ce dernier des dispositions prévues au dernier alinéa du 2° du même article L. 223-11. Au titre de l’année 2025, cet effet est comptabilisé pour la période comprise entre le 1er juillet 2025 et le 31 décembre 2025. » ; e) Au dernier alinéa, les mots : « mentionnées aux 1° et 2° du » sont remplacés par les mots : « permettant le calcul de la moyenne mentionnée au » ; 3° La seconde phrase du premier alinéa du IV est ainsi modifiée : a) La date : « 30 avril 2024 » est remplacée par la date : « 15 novembre 2024 » ; b) Après la première occurrence du mot : « pour », la fin est ainsi rédigée : « un début de l’expérimentation à compter du 4° Le second alinéa du même IV est ainsi rédigé : « Les départements suivants sont désignés pour participer à la présente expérimentation : Aude, Cantal, Charente-Maritime, Corrèze, Côtes-d’Armor, Creuse, Finistère, Haute-Garonne, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Maine-et-Loire, Haute-Marne, Mayenne, Morbihan, Nièvre, Pas-de-Calais, Pyrénées-Orientales, Métropole de Lyon, Savoie, Seine-Saint-Denis, Guyane, La Réunion. – Le premier alinéa du V de familles est complété par deux phrases ainsi rédigées : « Le personnel des établissements mentionnés aux I et IV bis du présent article peut comprendre un infirmier coordonnateur chargé d’assurer la coordination de l’équipe soignante de l’établissement. Les conditions d’exercice de l’infirmier coordonnateur sont définies par décret. – Pour l’année 2025, une aide exceptionnelle de 300 millions d’euros, financée par le sous-objectif « dépenses relatives aux établissements et services pour personnes âgées » prévu à l’article 27, est déployée en soutien aux établissements sociaux et médico-sociaux en difficulté Le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires se félicite du renforcement du fonds d’urgence à destination des Ehpad, mais s’alarme de constater que la mise en place d’un fonds d’urgence pour les services d’aide à domicile soit une nouvelle fois oubliée. Ces derniers sont en train de disparaître dans l’indifférence, laissant des milliers de personnes en situation de handicap et de personnes âgées sans solution, d’autant que des professionnels sont obligés de quitter l’exercice domiciliaire faute de bénéficier de la prime Ségur. Comme l’a relevé l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) par deux fois, réserver le fonds d’appui aux Ehpad reflète le blocage dramatique du « virage domiciliaire ». Il faut cesser de parler de ce concept et, comme le demande l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), « passer des rapports aux apports » dans le cadre d’une loi de programmation pluriannuelle de l’autonomie. Par cette inaction et par cette procrastination, le Gouvernement met en péril la réforme des services d’autonomie à domicile. Il fragilise le secteur hospitalier, tant à l’amont, car les personnes non accompagnées se retrouveront davantage aux urgences, qu’à l’aval, faute de solution de retour à domicile après admission. Il n’y a pas de transition démographique sans politique domiciliaire ambitieuse et sans soutien des opérateurs. Monsieur le ministre, il faut arrêter de discourir et enfin agir ! Je souhaite compléter le propos de Raymonde Poncet Monge. Certes, le Gouvernement a pris la mesure de la situation financière catastrophique des Ehpad. Alors que 66 % des établissements auraient été en déficit en 2023 et que nombre d’entre eux risquent la cessation de paiements, il aura fallu plus d’un an à l’exécutif pour reconduire et renforcer le fonds d’urgence. Si l’aide arrive tardivement et n’est pas suffisante, je remercie toutefois le Gouvernement, en particulier l’ancien ministre Paul Christophe et la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq, d’avoir entendu les appels d’un secteur soutenu par la gauche et par les écologistes. Comme Chantal Deseyne, Solanges Nadille et moi-même l’avons expliqué dans le rapport Ehpad : un modèle à reconstruire, ce fonds ne permettra pas de répondre pleinement à la crise du secteur. La Fédération hospitalière de France évaluait le montant global du déficit de ces établissements à 800 millions d’euros en 2023, chiffre probablement deux fois plus important désormais. Surtout, le modèle économique des Ehpad est à bout de souffle : si nous poursuivons la socialisation du risque de perte d’autonomie – ce que nous souhaitons –, il faudra nécessairement augmenter le financement accordé par la sécurité sociale à ces structures. En effet, si la hausse de la tarification sur l’hébergement semble nécessaire à court terme pour réduire le déficit, elle ne pourra qu’entraîner une rupture d’accès aux soins sociaux pour les plus précaires. De plus, face au vieillissement de la population, il est urgent de financer la modernisation des établissements. Quand je parle de « modernisation », j’entends aussi l’abondement du fonds vert, auquel nous appelions dans notre rapport, pour permettre la transition énergétique. En effet, la plupart de ces bâtiments n’ayant pas d’isolation, ils deviennent des fournaises l’été et des frigidaires l’hiver. Il est également urgent d’ouvrir de nouvelles possibilités d’hébergement intermédiaire pour les personnes en perte d’autonomie, comme les résidences autonomie. Le besoin de financement en la matière était estimé dans le rapport Libault à 9,2 milliards d’euros d’ici à 2030. Si nous voulons prendre soin de nos aînés et leur offrir un accueil digne des établissements à taille humaine, avec un taux d’encadrement de 8 ETP pour 10 résidents, nous devons urgemment identifier de nouvelles pistes de financement pour la branche autonomie. Nous avons donc besoin d’une loi de programmation pour le président. Il faut conclure, ma Souyris. Elle aurait dû être présentée l’année dernière ; nous l’attendons encore. l’article 21 quater. quater est adopté.) 1° Le cinquième 2° Le onzième alinéa est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés : « Le statut de collaborateur du chef d’exploitation ou d’entreprise agricole ne peut être occupé, y compris de façon interrompue, que pendant une durée qui ne peut excéder cinq ans. « Pour les personnes exerçant au 1er janvier 2022 une activité professionnelle sous le statut de collaborateur, la durée de cinq ans mentionnée au dixième alinéa du présent article s’apprécie au regard des seules périodes postérieures à cette date. Toutefois, si ces personnes atteignent l’âge prévu au 1° de l’article L. 351-8 du code de la sécurité sociale avant le 1er janvier 2032, cette durée peut être prolongée jusqu’à la liquidation de leurs droits à pension. » ; B. – À la première phrase du deuxième alinéa de l’article L. 718-2-1, les mots : « L. 732-18, pour les conjoints et les membres de la famille des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricoles mentionnés à l’article L. 732-34 du présent code, ainsi que pour les conjoints ayant opté pour la qualité de conjoint collaborateur d’exploitation ou d’entreprise agricoles mentionnés à l’article L. 321-5 du même » sont remplacés par les mots : « L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale et pour les collaborateurs d’exploitation et d’entreprise agricole, les aides familiaux et les associés d’exploitation mentionnés à l’article L. 722-15 du présent » ; sous-section 1 de la section 1 du chapitre II du titre II du livre VII est complétée par des articles L. 722-7-1 et L. 722-7-2 ainsi rédigés : preneur et le bailleur de biens ruraux faisant l’objet de baux à métayage sont considérés comme des chefs d’exploitation, le premier sous réserve qu’il ne soit pas assujetti au régime des assurances sociales des salariés agricoles, le second sous réserve de l’application de l’article L. 171-6-1 du code de la sécurité sociale. régime de protection sociale des personnes non salariées des professions agricoles est également applicable, dans les cas mentionnés à la sous-section 2 de la présente section, aux aides familiaux, entendus comme les ascendants, les descendants, les frères, les sœurs et les alliés au même degré du chef d’exploitation ou d’entreprise ou de son conjoint, âgés de plus de seize ans, vivant sur l’exploitation ou sur l’entreprise et participant à sa mise en valeur comme non-salariés. « Cette qualité ne peut être conservée, y compris de façon interrompue, que pendant une durée qui ne peut excéder cinq ans. Au terme de cette durée, les personnes mentionnées au premier alinéa sont tenues d’opter pour le statut de salarié ou de chef d’exploitation ou d’entreprise agricole. À défaut d’option pour l’un de ces statuts, l’aide familial ayant poursuivi la mise en valeur de l’exploitation ou de l’entreprise agricole est réputé l’avoir fait sous le statut de salarié. « Lorsqu’ils ne justifient pas de leur affiliation à un régime légal ou réglementaire de retraite en raison de l’exercice d’une activité professionnelle personnelle, qu’ils ne sont pas atteints d’une incapacité absolue de travail et qu’ils ne sont pas bénéficiaires des dispositions des titres III et IV du livre II ou du titre IV du livre III du code de l’action sociale et des familles, les membres de la famille du chef d’exploitation ou d’entreprise agricole ou de son conjoint, mentionnés au premier alinéa du présent article, qui vivent sur l’exploitation sont, sauf preuve contraire, présumés remplir la condition de mise en valeur mentionnée au même premier alinéa. » ; 1° À la fin de la seconde phrase du second alinéa du 1° et au 3°, les mots : « prévue à l’article L. 732-18 » sont remplacés par les mots : « de base du régime institué au présent 2° Au premier alinéa du 2°, le mot : « et » est remplacé par les mots : « , définis à l’article L. 722-7-2, et aux » ; alinéas du même 2° sont supprimés ; 4° Le 3° est complété par les mots : « , dans sa rédaction est complété par les mots : « , aux collaborateurs d’exploitation ou d’entreprise agricole mentionnés à l’article L. 321-5 ainsi qu’aux aides familiaux et aux associés d’exploitation mentionnés au 2° de mots : « à l’article L. 732-25 » sont remplacés par les mots : « au deuxième alinéa de l’article L. 351-1 du code de la 2° Au deuxième alinéa, après la référence : « L. 321-5 », sont insérés les mots : « du présent code » ; H. – Au premier alinéa de l’article L. 722-18, les mots : « L. 732-52 à » sont remplacés par les mots : « L. 732-52 et » ; J. – À la fin du 7° bis de l’article L. 731-3, la référence : « L. 732-18- 3 » est remplacée par les mots : « L. 351-1-4 du code de la K. – Au 1° de l’article L. 731-39, les mots : « de la pension de retraite mentionnée à l’article L. 732-18 et les titulaires de la retraite forfaitaire accordée en vertu de l’article L. 732-34 » sont remplacés par les mots : « d’une pension de retraite de base du régime institué par le chapitre II du présent titre » ; L. – La section 3 du chapitre II du titre III du livre VII est ainsi 1° Les articles L. 732-17- 1 et L. 732-18 sont abrogés ; 2° Au début, il est ajouté un article L. 732-18 ainsi rétabli : réserve de la présente section et des adaptations nécessaires prises par voie réglementaire, les prestations d’assurance vieillesse de base et de veuvage dont bénéficient les personnes non salariées des professions agricoles mentionnées à l’article L. 722-15 sont calculées, liquidées et servies dans les conditions définies aux chapitres Ier à IV, VI et VIII du titre V du livre III du code de la sécurité sociale, exception faite des articles L. 351-10 et L. 351-10- 1 et du 3° du I de l’article L. 351-14- 1 du même code. premier alinéa du présent article, les mots : “salaire annuel de base” sont remplacés par les mots : “revenu annuel moyen” et, sauf en ce qui concerne les articles L. 351-6-1, L. 351-14 et L. 351-17 du code de la sécurité sociale, les mots : “régime général” et “régime général de sécurité sociale” sont remplacés par les mots : “régime des non-salariés des professions agricoles”. « Pour l’application du I de l’article L. 351-1-4 du même code, les références aux articles L. 411-1 et L. 461-1 dudit code sont remplacées par les références, respectivement, au premier alinéa et au second alinéa de l’article L. 752-2 du présent code. » ; 3° L’intitulé de la sous-section 1 est ainsi rédigé : « Ouverture du droit, liquidation et calcul des pensions de retraite » ; 4° L’intitulé du paragraphe 1 de la même sous-section 1 est ainsi rédigé : « Conditions 5° Les articles L. 732-18- 1 à L. 732-18- 4 et L. 732-20 à L. 732-22 sont abrogés ; devient l’article L. 732-36 et est ainsi modifié : a) À la fin du premier alinéa, les mots : « la pension de retraite mentionnée à l’article L. 732-18 dans les conditions prévues à la présente sous-section » sont remplacés par les mots : « les avantages vieillesse du régime institué par le présent chapitre » ; b) À la fin du dernier alinéa, les mots : « au paragraphe 4 de la présente sous-section » sont remplacés par les mots : « à la sous-section 5 de la présente 7° La division « Paragraphe 2 : Pension de retraite » de la sous-section 1 est supprimée ; 8° Le paragraphe 2 de la même sous-section 1 est ainsi rétabli : d’assurance, périodes équivalentes et périodes assimilées conditions dans lesquelles les cotisations versées avant le 1er janvier 2016 peuvent être retenues pour la détermination de la durée d’assurance sont déterminées par décret en Conseil d’État. détermine les conditions dans lesquelles sont validées les périodes comprises entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2025 au cours desquelles les personnes mentionnées au b du 2° de l’article L. 731-42, dans sa rédaction antérieure à la loi n° … du … de financement de la sécurité sociale pour 2025, ont acquitté les cotisations mentionnées au même b. prises en considération en vue de l’ouverture du droit à pension, dans des conditions fixées par décret en Conseil périodes d’interruption d’activité résultant de maladie ou d’infirmité graves ou de maternité empêchant toute activité professionnelle ; périodes pendant lesquelles l’assuré a bénéficié de l’allocation mentionnée à l’article L. 5424-25 du code du travail. et 7° à 9° de l’article L. 351-3 et l’article L. 351-5 du code de la sécurité sociale ne sont pas applicables à la détermination de la durée d’assurance, ni le 4° de l’article L. 351-8 du même code pour le bénéfice du taux plein dans le régime des non-salariés des professions agricoles. » ; 9° Les articles L. 732-24 à L. 732-34 sont abrogés ; 10° Les divisions « Paragraphe 3 : Pension de réversion », « Paragraphe 4 : Assurance volontaire vieillesse » et « Paragraphe 5 : Majoration des retraites » de la sous-section 1 sont supprimées ; 11° Après le paragraphe 2 de la même sous-section 1, tel qu’il résulte du 8° du présent L, sont rétablis un paragraphe 3 intitulé : « Pension pour inaptitude » et un paragraphe 4 intitulé : « Dispositions propres à certaines catégories 12° Le paragraphe 5 de ladite sous-section 1 est ainsi rétabli : et montant de la pension les personnes ayant été affiliées au régime institué par le présent chapitre avant le 1er janvier 2016, le montant de la pension mentionné au deuxième alinéa de l’article L. 351-1 du code de la sécurité sociale « 1° Un montant calculé dans les conditions prévues à l’article L. 732-18 du présent code sur les bases des seuls revenus des années à compter du 1er janvier « Pour les assurés dont les cotisations mentionnées au 1° de l’article L. 731-42, dans sa rédaction antérieure à la loi n° … du … de financement de la sécurité sociale pour 2025, dont ils ont été redevables au titre des années comprises entre 2016 et 2025 ont été portées à leur valeur minimale, les revenus pris en compte pour l’application du premier alinéa du présent 1° sont égaux au rapport entre les montants totaux des cotisations qu’ils ont acquittées au titre de l’assurance vieillesse de base et les taux de cotisations en vigueur pour l’année considérée ; « 2° La somme : part dont le montant maximal attribué pour une durée minimale d’assurance est prévu par décret. Le montant maximal est attribué lorsque l’assuré justifie, au titre des périodes d’assurance antérieures au 1er janvier 2016, d’une durée d’assurance accomplie à titre exclusif ou principal dans le régime d’assurance vieillesse des non-salariés agricoles au moins égale à la limite mentionnée au troisième alinéa de l’article L. 351-1 du code de la sécurité sociale. « Lorsque la durée d’assurance est inférieure à la limite prévue au premier alinéa du présent a, le montant de la part est calculé proportionnellement à cette durée part calculée en fonction des montants, majorés au titre des périodes mentionnées au 1° de l’article L. 732-21 du présent code, des cotisations acquittées, en application du 2° de l’article L. 731-42 dans sa rédaction antérieure à la loi n° … du … précitée, au titre des périodes d’assurance antérieures au 1er janvier 2016, en retenant un nombre d’années sélectionnées dans des conditions fixées par voie les assurés qui ne justifient, ni dans le régime institué par le présent chapitre ni dans un ou plusieurs autres régimes obligatoires, d’une durée d’assurance et de périodes reconnues équivalentes au moins égales à la durée mentionnée au deuxième alinéa de l’article L. 351-1 du code de la sécurité sociale, un coefficient de minoration est appliqué aux montants prévus au 2° du I du présent article. Ce coefficient n’est applicable ni aux assurés mentionnés à l’article L. 351-8 du code de la sécurité sociale, sous réserve de l’exclusion prévue à l’article L. 732-23 du présent code, ni aux assurés qui ont liquidé leur pension en application de l’article L. 351-1-4 du code de la sécurité sociale. montant prévu au premier alinéa du I du présent article ne peut excéder la moitié du plafond prévu à l’article L. 241-3 du code de la sécurité sociale. modalités d’application du présent article sont définies par décret en Conseil d’État. » ; 13° Après le paragraphe 5 de la même sous-section 1, tel qu’il résulte du 12° du présent L, sont insérés un paragraphe 6 intitulé : « Majorations pour enfants – Majorations pour conjoint à charge – Autres majorations », un paragraphe 7 intitulé : « Liquidation et entrée en jouissance » et un paragraphe 8 intitulé : « Rachat » et comprenant les articles L. 732-35 a) Les trois premiers alinéas du I sont supprimés ; phrase du dernier alinéa du même I, les mots : « mentionnées au premier alinéa du présent I » sont remplacés par les mots : « ayant opté pour le statut de collaborateur d’exploitation ou d’entreprise mentionné à l’article L. 321-5 », après la insérés les mots : « , dans leur rédaction financement de la sécurité sociale pour 2025 » et le mot : « proportionnelle » est remplacé par les mots : « mentionnée au b du 2° du I de l’article L. 732-24 » ; c) Le II est ainsi – au début, la mention : « II. – » est « en qualité de conjoint » sont remplacés par les mots : « en ayant opté pour le statut de collaborateur – à la fin, les mots : « conditions prévues au dernier alinéa du I du présent article » sont remplacés par les mots : « mêmes conditions » ; 15° Au premier alinéa de l’article L. 732-35- 1, les mots : « personnes dont la pension de retraite de base prend effet postérieurement au 31 décembre 2003 » sont remplacés par le mot : « assurés » ; 16° Après le paragraphe 8 de la sous-section 1, tel qu’il résulte du 13° du présent L, il est inséré un paragraphe 9 intitulé : « Dispositions 17° Les articles L. 732-37, L. 732-38, L. 732-41- 1 à L. 732-51- 1 et L. 732-53 ainsi que les sous-sections 1 bis, 1 ter et 2 sont 19° Est rétablie une sous-section 2 intitulée : « Service des pensions de retraite » et comprenant l’article L. 732-36, tel qu’il résulte du 6° du présent L, et les articles L. 732-39 et L. 732-40 ; a) Au premier alinéa du I, les mots : « d’un âge fixé par voie réglementaire » sont remplacés par les mots : « de l’âge prévu au premier alinéa de l’article L. 351-1 du code de la sécurité – aux premier et avant-dernier alinéas, les mots : « ait liquidé ses pensions de vieillesse personnelles auprès de la totalité des régimes légaux ou rendus légalement obligatoires, de base et complémentaires, français et étrangers, ainsi que des régimes des organisations internationales dont il a relevé » sont remplacés par les mots : « justifie des conditions prévues aux quatrième à septième alinéas de l’article L. 161-22 du code de la – au premier alinéa, après la référence : « L. 722-5 », sont insérés les mots : « du présent code » et, après la référence : « 1° », la fin est ainsi rédigée : « du même I. » ; et b sont abrogés ; – le dernier alinéa est c) Au IV, les et » sont remplacés par le mot : d) Au second alinéa du V, les mots : « de l’article L. 732-29 du présent code, » sont supprimés ; e) Au VI, les mots : « aux deux derniers alinéas du » sont remplacés par le mot : « au » ; les mots : « dans les conditions prévues à l’article L. 161-22-1-1 du code de la sécurité sociale » sont supprimés ; « La poursuite de la mise en valeur de l’exploitation dans les conditions prévues au même premier alinéa ne fait pas obstacle à la constitution de nouveaux droits à pension dans le régime institué par le présent chapitre en application de l’article L. 161-22-1-1 du code de la sécurité sociale, sous réserve que l’assuré justifie des conditions mentionnées aux quatrième à septième alinéas de l’article L. 161-22 du même 22° La division « Sous-section 3 : Assurance vieillesse complémentaire obligatoire » est supprimée ; 23° Est rétablie une sous-section 3 intitulée : « Ouverture du droit, liquidation et calcul des pensions de réversion » et comprenant alinéas sont supprimés ; b) Le dernier alinéa « continuant l’exploitation » sont remplacés par les mots : « qui continue l’exploitation sans avoir demandé la liquidation de sa pension de réversion » ; « annuités propres celles qui ont été acquises » sont remplacés par les mots : « droits propres ceux qui ont été acquis » ; 25° Après la sous-section 3, telle qu’elle résulte du 23° du présent L, sont insérées une sous-section 4 intitulée : « Modalités de la demande de la pension de réversion », une sous-section 5 intitulée : « Assurance volontaire » et comprenant les articles L. 732-52 et L. 732-54, une sous-section 6 intitulée : « Assurance veuvage », une sous-section 7 intitulée : « Majoration de pension » et comprenant les articles L. 732-54- 1 à L. 732-54-4 et une sous-section 8 intitulée : « Pension d’orphelin » ; 25° bis À la fin du premier alinéa de l’article L. 732-52, les mots : « de l’article L. 732-27-1 » sont remplacés par les mots : « du premier alinéa du I de l’article L. 351-14- 1 du code de la sécurité sociale pour les périodes d’études prévues au 1° du même I » ; 26° Le second alinéa de l’article L. 732-54-2 est ainsi modifié : phrase, après le mot : « principal », sont insérés les mots : « et, à compter du 1er janvier 2026, des périodes d’assurance accomplies à titre secondaire » ; b) À la fin de la deuxième phrase, les mots : « , au 1er janvier de chaque année, d’un taux au moins égal à l’évolution, depuis le 1er janvier précédent, du salaire minimum de croissance mentionné à l’article L. 3231-2 du code du travail » sont remplacés par les mots : « dans les conditions prévues au dernier alinéa de l’article L. 351-10 du code de la a) Après le premier alinéa, sont insérés trois alinéas ainsi « Le plafond prévu au premier alinéa du présent article est : « 1° Pour les pensions prenant effet avant le 1er janvier 2026, fixé et revalorisé dans des conditions prévues par décret ; « 2° Pour les pensions prenant effet à compter du 1er janvier 2026, égal au montant fixé en application du premier alinéa de l’article L. 173-2 du code de la sécurité b) Le troisième l’article L. 732-54- 4, les mots : « du présent paragraphe » sont remplacés par les mots : « de la présente sous-section » ; 29° Est insérée une sous-section 9 intitulée : « Assurance vieillesse complémentaire » et comprenant les articles L. 732-56 Le premier alinéa du V de l’article L. 732-56 est occurrence de la référence : « L. 732-34 » est remplacée par la référence : « L. 722-7-2 » ; « au même article L. 732-34 » sont remplacés par les mots : « à l’article L. 732-34, dans sa rédaction antérieure sécurité sociale pour 2025, » ; 30° Le premier alinéa de l’article L. 732-60 est ainsi modifié : phrase, les mots : « retraite mentionnée à l’article L. 732-24 » sont remplacés par les mots : « pension de retraite de base du régime institué par le présent chapitre, » ; b) À la deuxième phrase, les mots : « retraite mentionnée aux articles L. 732-34 et L. 732-35 » sont remplacés par les mots : « pension de retraite de base du régime institué par le présent chapitre » ; a) Le 2° du I mots : « accomplies en qualité de chef d’exploitation ou d’entreprise agricole, à titre exclusif ou principal » sont supprimés ; ainsi rédigée : « Sont prises en compte au titre de ces périodes : » ; – sont ajoutés des a et b ainsi rédigés : périodes accomplies en qualité de chef d’exploitation ou d’entreprise agricole à titre exclusif ou principal ; d’entreprise agricole à titre secondaire, à compter du 1er janvier 2026. » ; b) Au III, le mot : « et » est remplacé par le signe : « , » et, après le mot : « principal », sont insérés les mots : « et, à compter du 1er janvier 2026, des périodes d’assurance accomplies à titre alinéa, les mots : « Les articles L. 351-1-4 du code de la sécurité sociale et L. 732-18- 3 du présent code sont applicables » sont remplacés par les mots : « L’article L. 351-1-4 du code de la sécurité sociale est applicable » ; alinéa est complété par les mots : « du présent code » ; l’article L. 761-23, les mots : « aux articles L. 351-1-4 du code de la sécurité sociale et L. 732-18-3 du présent code » sont remplacés par les mots : « à l’article L. 351-1-4 du code de la sécurité sociale ». 1° A À la fin du 8° du II de l’article L. 136-1-2, les mots : « et à l’article L. 722-16 du code rural et de la pêche maritime » sont supprimés ; 1° À la première phrase de l’article L. 161-17-1-1, les mots : « et L. 732-51- 1 » sont supprimés ; l’article L. 161-17- 2, les mots : « à l’article L. 732-18 du code rural et de la pêche maritime, » sont supprimés ; après le mot : « général », sont insérés les mots : « , le régime des non-salariés des professions agricoles » ; b) Le second alinéa est l’article L. 161-19- 1, les mots : « à l’article L. 732-25 » sont remplacés par les mots : « au II de 5° À la fin de la première phrase de l’article L. 161-20, les mots : « les articles L. 351-3 du présent code et L. 732-21 du code rural et de la pêche maritime ne sont pas applicables » sont remplacés par les mots : « l’article L. 351-3 n’est pas l’article L. 161-21- 1, les mots : « et au premier alinéa de l’article L. 732-18- 2 du code rural et de la pêche maritime, » sont supprimés ; 7° À la fin de l’avant-dernier alinéa de l’article L. 161-22, les mots : « les articles L. 161-22-1-5 du présent code et L. 732-29 du code rural et de la pêche maritime » sont remplacés par les mots : a) La seconde phrase du premier alinéa est ainsi rédigée : « Ces nouveaux droits propres et dérivés sont sans incidence sur le montant de la pension de vieillesse résultant de la première liquidation, sur le montant de la majoration de pension prévue à l’article L. 732-54- 1 du code rural et de la pêche maritime et sur le montant du complément différentiel prévu à l’article L. 732-63 du même code. » ; 9° À la première phrase du huitième alinéa du I de l’article L. 161-22-1-5, la référence : « L. 732-54- 2 » est remplacée par la référence : « L. 732-54- 1 » ; l’article L. 161-23- 1, les mots : « et les régimes alignés sur lui » sont remplacés par les mots : « , par le régime des salariés agricoles et par le régime des non-salariés des professions l’article L. 173-1-1, les mots : « aux articles L. 353-6 du présent code et L. 732-51-1 du code rural » sont remplacés par les mots : « à l’article L. 353-6 » et les mots : « du même code, la majoration mentionnée aux articles L. 353-6 du présent code et L. 732-51-1 du code rural et de la pêche maritime » sont remplacés par les mots : « du code rural et de la pêche maritime, la de l’article L. 173-1-2, après le mot : « réversion », sont insérés les mots : « et aux pensions d’orphelin », les mots : « du conjoint » sont remplacés par les mots : « de l’assuré » et, après le mot : « décédé », il est inséré le mot : « , absent » ; l’article L. 173-7, les mots : « , à l’article L. 732-27- 1 du code rural et de la pêche maritime » et les mots : « des articles L. 732-18- 1 et L. 732-18- 2 du code 14° À la fin du second alinéa de l’article L. 323-2, les mots : « du présent code et à l’article L. 732-29 du code rural et de la pêche maritime » sont 15° Le premier alinéa de l’article L. 341-14-1 est ainsi modifié : phrase, les mots : « ou des articles L. 732-18- 1, L. 732-18- 2, L. 732-18- 3, L. 732-29 du code rural et de la pêche maritime » sont supprimés ; les mots : « ou à l’article L. 732-29 du code rural et de la pêche maritime » et les mots : « du présent code et de l’article L. 732-29 du code rural et de la pêche maritime » sont supprimés ; 16° Après la référence : « L. 351-5, », la fin du premier alinéa de l’article L. 351-1-2-1 est ainsi rédigée : « l’âge mentionné au premier alinéa de l’article L. 351-1-2, sous réserve qu’il soit égal ou supérieur à soixante-trois ans, est abaissé d’un an. » ; 17° À la première phrase du IX de l’article L. 351-4 et au second alinéa du II de l’article L. 351-6-1, les mots : « , de l’article L. 732-18- 1 du code rural et est complété par un 6° ainsi rédigé : assurés atteignant l’âge de soixante-cinq ans qui bénéficient d’un nombre minimal de trimestres fixé par décret au titre de la majoration de durée d’assurance prévue à l’article L. 351-4-1 ou qui, pendant une durée et dans des conditions fixées par décret, ont apporté une aide effective à leur enfant bénéficiaire de l’élément de la prestation relevant du 1° de l’article L. 245-3 du code de l’action sociale et des 19° Le début de la première phrase du troisième alinéa de l’article L. 381-2 est ainsi rédigé : « Les travailleurs non salariés et les conjoints collaborateurs mentionnés aux articles L. 611-1 et L. 661-1 du présent code ainsi que les personnes mentionnées à l’article L. 722-15 du code rural et de la pêche maritime qui interrompent leur activité professionnelle pour s’occuper d’une personne mentionnée à l’article L. 3142-16 du code du travail présentant un handicap ou une perte d’autonomie, définis en application de l’article L. 3142-24 du même code, sont affiliés obligatoirement… (le reste sans du 2° de l’article L. 491-1, après le mot : « maritime », sont insérés les mots : « , dans leur rédaction antérieure à la loi sociale pour 2025, » ; 21° Au premier alinéa de l’article L. 544-8, les mots : « , aux articles L. 321-5, L. 722-9 et L. 732-34 » sont remplacés par les mots : « et aux articles L. 321-5 et L. 722-9 » ; 22° Au dernier alinéa du II de l’article L. 634-2-1, les mots : « , des articles L. 732-18- 1 et L. 732-18- 2 du code rural et de la pêche maritime » 23° Au dernier alinéa de l’article L. 634-6, les mots : « , de l’article L. 732-29 du code rural et de la pêche maritime 24° À la première phrase de l’avant-dernier alinéa de l’article L. 821-1, les mots : « du présent code ou de l’article L. 732-30 du code rural et de la pêche maritime » sont supprimés. et VI. – (Non modifiés) A du I et les 8°, 12° et 16° du II s’appliquent à compter du 1er janvier 2025. Les B à E, G, H, J et K et les 3°, 4°, 6° et 7°, les trois premiers alinéas du 8° et les 10°, 11°, 13° à 16° et 19° à 31° du L du I, à 21°, 23° et 24° du II et le III entrent en vigueur le 1er janvier 2026. Les F et İ, et 17° du L et les M et N du I, les 2° et 22° du II et les IV à VI s’appliquent aux pensions prenant effet à compter du 1er janvier 2026. B. – Par dérogation au A du présent VII, les dispositions, autres que celles de l’article L. 732-54- 3, de la section 3 du chapitre II du titre III du livre VII du code rural et de la pêche maritime dans leur rédaction antérieure à la présente loi continuent de s’appliquer aux pensions dues au titre du régime des non-salariés des professions agricoles prenant effet entre le 1er janvier 2026 et le 31 décembre 2027. Toutefois, pour les pensions prenant effet à compter du 1er janvier 2026, les pensions de retraite proportionnelle prévues au 2° de l’article L. 732-24 du code rural et de la pêche maritime, dans sa rédaction antérieure à la présente loi, dues au titre des périodes d’assurance antérieures à 2016 sont liquidées dans les conditions prévues au b du 2° du I du même article L. 732-24, dans sa rédaction résultant de la Pour l’application du premier alinéa du présent B, les droits à pension au titre de la retraite proportionnelle prévue à l’article L. 732-24 du code rural et de la pêche maritime, dans sa rédaction antérieure à la présente loi, pour les périodes d’assurance de 2026 et 2027 sont acquis, dans des conditions fixées par décret, en tenant compte des cotisations prévues à l’article L. 731-42 du même code, dans sa rédaction résultant de la présente loi, et de la durée d’assurance dans le régime. À une date fixée par décret, et au plus tard le 31 mars 2028, les pensions mentionnées au premier alinéa du présent B font l’objet d’un nouveau calcul en tenant compte des modifications résultant du présent article. Si le montant issu de ce nouveau calcul est supérieur à celui attribué dans les conditions prévues au même premier alinéa, le niveau de la pension est révisé et les sommes versées antérieurement font l’objet d’une Mme Pascale Gruny, sur l’article. vieillesse. Je veux insister sur la réforme du calcul des retraites pour les agriculteurs, qui s’appuiera désormais sur les vingt-cinq meilleures années. Cette mesure est très attendue, et ce depuis Monsieur le ministre, même si ce sujet ne relève pas forcément de votre compétence, je compte sur vous pour rappeler cette Le dispositif permettra d’exclure du calcul des retraites les mauvaises années de récolte, qui sont malheureusement de plus en plus nombreuses. Aux termes de la loi visant à calculer la retraite de base des non-salariés agricoles en fonction des vingt-cinq années d’assurance les plus avantageuses, que nous avons adoptée à l’unanimité au Sénat comme à l’Assemblée nationale, où mon collègue Julien Dive était rapporteur, ce mode de calcul doit devenir effectif à partir du 1er janvier 2026, c’est-à-dire demain ! Eu égard aux réunions que nous avons eues avec la Mutualité sociale agricole (MSA) et avec votre collègue Annie Genevard, ministre de l’agriculture, les choses devraient bien se passer. Toutefois, au travers d’un amendement que j’ai défendu, nous avons tout de même prévu une mesure dérogatoire : un nouveau calcul serait fait début 2028, avec un effet rétroactif au 1er janvier 2026, pour une toute petite partie des personnes concernées, pour qui la mesure sera plus compliquée à mettre en œuvre. C’est que je ne voudrais pas que des agriculteurs décèdent sans avoir pu bénéficier de la réforme. (Marques Somon. Absolument ! sociales. Bravo ! 1° Au début, est ajoutée la mention : « I. – » ; phrase, les mots : « peut être » sont remplacés par le mot : « est » ; 3° À la deuxième phrase, les mots : « pouvant être » sont 4° Il est ajouté un II ainsi rédigé : dérogation au I, la preuve d’existence peut être « 1° Par un échange automatique de données entre l’organisme ou le service mentionnés à l’article L. 161-24 et un organisme ou un service chargé de l’état civil du pays de résidence du « 2° Par un contrôle sur place par un organisme tiers de confiance « 3° En fournissant un certificat d’existence visé par le service consulaire du pays de résidence du bénéficiaire. » vigueur le 1er janvier 2028. n° 63, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, Cet article, issu des travaux de l’Assemblée nationale, a pour objet de soumettre les retraités vivant à l’étranger à une convocation annuelle par les consulats français pour vérification et délivrance du certificat de vie. Issu d’une proposition de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, ce dispositif alimente une politique du soupçon envers les étrangers, dont la contribution sur le sol français est oubliée au profit d’une focalisation sur la figure du fraudeur. Pourtant, en 2024, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a lancé une étude sur 3 000 dossiers : 200 ont été identifiés comme suspects et, après enquête, seuls 16 cas de fraude ont été relevés pour 70 millions d’euros de manque à gagner, c’est-à-dire trois fois moins que les 200 millions agités par l’ancien Premier ministre et un pourcentage infime des 340 milliards d’euros de pensions de retraite versées chaque année. Cependant, pour M. Attal, la situation nécessitait urgemment une disposition législative nouvelle… De fait, s’il est toujours nécessaire de lutter contre la fraude, cette focalisation sur les étrangers n’a pas de justification rationnelle. Elle n’existe que pour complaire à la politique du bouc émissaire, chère à la droite extrême. La disposition proposée aura surtout un contrecoup financier bien supérieur à son rendement, puisqu’elle suppose de multiplier les moyens humains dans les consulats. De surcroît, le mécanisme doublonne une expérimentation déjà en cours, alourdissant inutilement le travail consulaire. Pour toutes ces raisons, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires propose de supprimer l’article 23 bis A. Nous avons déjà beaucoup discuté, lors de la première lecture du PLFSS, de ce sujet. Cet article vise à limiter les modes de preuve autorisés pour que les retraités vivant à l’étranger et percevant une pension versée par un organisme français puissent s’acquitter de leur obligation de rapporter annuellement une preuve d’existence, à défaut de quoi le versement de leur retraite est suspendu. Nous pouvons tous être d’accord sur le principe. L’article tend à limiter la délivrance de certificats de vie aux consulats français, afin de lutter contre la corruption de certaines institutions et d’officiers publics ministériels, tels que les notaires. En revanche, contrairement à ce qui est inscrit dans l’objet de votre amendement, madame la sénatrice, le présent article tend à généraliser l’usage de la biométrie et à organiser l’échange automatique de données entre les organismes de retraite et les autorités locales chargées de l’état civil du pays de résidence du bénéficiaire de la pension. Il a également pour objet d’autoriser la mise en œuvre d’un contrôle sur place effectué par un tiers de Ces autres procédés probatoires permettent ainsi de ne pas entraîner une charge trop lourde pour les consulats et de ne pas pénaliser les personnes qui seraient dans l’incapacité de se déplacer physiquement. Je rappelle que la Caisse nationale d’assurance vieillesse verse chaque année 3,8 milliards d’euros de pensions de retraite à des personnes vivant à l’étranger et que la lutte contre la fraude est une priorité dans le contexte budgétaire contraint qui est le nôtre, dans la mesure où elle nous empêche d’apporter une aide à des Français qui en ont bien besoin. Tout d’abord, madame la rapporteure, je vous confirme la volonté du Gouvernement de tenir ses promesses à l’égard des agriculteurs en permettant le calcul du paiement des retraites à partir des vingt-cinq meilleures années dès le 1er janvier 2026. Madame Poncet Monge, vous m’invitiez tout à l’heure à arrêter de discourir et à agir. J’entends vos propos sur le virage ambulatoire : je les partage. Ce concept est fondamental, comme celui de virage domiciliaire. Néanmoins, nous ne pouvons envisager ces réformes structurelles sur les territoires avec des ministres en CDD de quatre mois : je fus le quatrième à ce poste en 2024… Nous sommes tous d’accord sur le constat, mais je préfère le rappeler. Concernant le contrôle des pensions, il faut être juste : chaque euro qui n’est pas utilisé à bon escient pour la santé des Français et pour notre système social est un euro mal dépensé. Il faut traiter le sujet des retraites versées à l’étranger sans stigmatisation… Lemoyne. Et sans … ni naïveté, mais avec sérieux et humanité, en effectuant des contrôles, quel que soit le lieu. Nous devons à nos compatriotes cette justice sociale. Le budget de la sécurité sociale est un héritage important de 1946 : nous devons rester unis pour le préserver. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet l’amendement n° 63. l’article 23 bis A. bis A est adopté.) 1° A Au 5° de l’article L. 142-1, les mots : « de travail » sont supprimés et le mot : « au » est remplacé par le mot : 1° B Au 1° de l’article L. 351-3, après le mot : « permanente », il est inséré le mot : 1° C Au 4° de l’article L. 431-1, les mots : « de travail » sont supprimés et, après la seconde occurrence du mot : « incapacité », il est inséré le mot : « professionnelle » ; 1° Au début de la section 1 du chapitre IV du titre III du livre IV, il est ajouté un article L. 434-1 A ainsi rédigé : de l’incapacité permanente dont est atteinte la victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle comprend celle due au titre de son incapacité permanente professionnelle ainsi que celle due au titre de son incapacité permanente fonctionnelle. « Le taux de l’incapacité permanente professionnelle est déterminé d’après la nature de l’infirmité, l’état général, l’âge et les facultés physiques et mentales de la victime ainsi que d’après ses aptitudes et sa qualification professionnelle, à partir d’un barème indicatif d’incapacité professionnelle des accidents du travail et des maladies professionnelles déterminé par arrêté des ministres chargés du travail et de la santé. l’incapacité permanente fonctionnelle est déterminé en fonction des atteintes persistant après la consolidation qui relèvent du déficit fonctionnel permanent, à partir d’un barème indicatif déterminé par arrêté des ministres chargés du travail et de la santé. » ; ainsi rédigée : « Elle est alinéa est remplacé par des 1° et 2° ainsi part professionnelle correspondant à la perte de gains professionnels et à l’incidence professionnelle de l’incapacité. Son montant est déterminé, en fonction du taux d’incapacité permanente professionnelle de la victime, par un barème forfaitaire fixé par décret et revalorisé au 1er avril de chaque année par application du coefficient mentionné à l’article L. 161-25. Elle est révisée lorsque le taux d’incapacité permanente professionnelle de la victime augmente tout en restant inférieur à un pourcentage déterminé. Cette part est due même si la consolidation intervient alors que la victime est bénéficiaire d’une pension de retraite ; part fonctionnelle correspondant au déficit fonctionnel permanent de la victime. Son montant est égal au nombre de points d’incapacité permanente fonctionnelle multiplié par un pourcentage d’une valeur de point fixée par un référentiel prenant en compte l’âge de la victime. Ce pourcentage et ce référentiel sont définis par arrêté des ministres chargés du travail et de la santé. Cet arrêté définit également les conditions dans lesquelles ce référentiel est actualisé. Le montant de cette part est révisé lorsque le taux d’incapacité permanente fonctionnelle de la victime augmente. » ; – au début, est « rente », la fin est ainsi rédigée : c) Après le même deuxième alinéa, sont insérés des 1° et 2° ainsi rédigés : à l’incidence professionnelle de l’incapacité. Elle est égale au taux d’incapacité permanente professionnelle multiplié par le salaire annuel issu de l’application de la formule dégressive mentionnée au dernier alinéa de l’article L. 434-16 ou, si ce salaire annuel est inférieur au minimum mentionné au premier alinéa du même article L. 434-16, par ce minimum. Le taux d’incapacité permanente professionnelle peut être réduit ou augmenté en fonction de la gravité de cette incapacité. Cette part est due même si la consolidation intervient alors que la victime est victime. Elle est égale au nombre de points d’incapacité dans lesquelles ce référentiel est actualisé. Lorsque l’incapacité permanente fonctionnelle est supérieure ou égale à un taux minimal, cette part peut être partiellement versée en capital, dans des conditions définies par d) Le troisième ajoutée la mention : « II. – » ; phrase, après le mot : « permanente », il est inséré le mot : « professionnelle » ; e) Le quatrième ajoutée la mention : « III. – » ; phrase, la première occurrence du mot : « le » est remplacée par le mot : « les », le mot : « constitue » est remplacé par le mot : « constituent » et les mots : « deuxième alinéa » sont remplacés par les mots : « 1° du I du présent – à la deuxième – à la dernière phrase, après le mot : « montant », sont insérés les mots : « de la part ajoutée la mention : « IV. – » ; phrase, la première occurrence du mot : « invalidité » est remplacée par le mot : l’article L. 434-15, après le mot : 5° Au premier alinéa de l’article L. 434-16, les mots : « des dispositions du quatrième alinéa » sont remplacés par les mots : « du III » ; « La part versée en capital mentionnée au 2° du I de l’article L. 434-2 est exclue de la 6° bis À la première phrase de l’avant-dernier alinéa de l’article L. 443-1, les mots : « troisième alinéa » sont remplacés par la référence : 7° Le troisième alinéa de l’article L. 452-2 est ainsi modifié : a) Au début, est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Lorsqu’une rente a été attribuée à la victime, la majoration porte sur la part professionnelle et la part fonctionnelle mentionnées respectivement au 1° et au 2° du I de b) Au début, les mots : « Lorsqu’une rente a été attribuée à la victime, » sont supprimés ; c) Après le mot : « majoration », sont insérés les mots : « de la part professionnelle » ; d) La seconde occurrence du mot : « rente » est remplacée par les mots : « part professionnelle » ; e) Sont ajoutées deux phrases ainsi rédigées : « Le montant de la majoration de la part fonctionnelle est fixé de sorte que la part fonctionnelle majorée allouée à la victime ne puisse excéder le montant total correspondant au nombre de points d’incapacité fonctionnelle multiplié par la valeur du point fixée par le référentiel mentionné au 2° du I de l’article L. 434-2. À la demande de la victime, le montant de la majoration de la part fonctionnelle peut être versé en capital, dans des conditions définies par arrêté. » ; alinéa du même article L. 452-2 est complété par les mots : « , à l’exception de la majoration de la part fonctionnelle lorsqu’elle est versée en 8° La première phrase du premier alinéa de l’article L. 452-3 est ainsi a) Après le mot : « réparation », sont insérés les mots : « de l’ensemble des préjudices ne faisant pas l’objet d’une réparation forfaitaire au titre du présent livre, notamment » ; « endurées », sont insérés les mots : « avant la date de consolidation ». l’article 12-1 de l’ordonnance n° 77-1102 du 26 septembre 1977 portant extension et adaptation au département de Saint-Pierre-et-Miquelon de diverses dispositions relatives aux affaires sociales, après le mot : « applicables », sont financement de la sécurité sociale pour 2025, » et le mot : « précitée » est remplacé par les mots : « n° 88-1264 du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : a) Au deuxième alinéa, le mot : « invalidité » est remplacé par les mots : « incapacité professionnelle des accidents du travail et des maladies professionnelles » et la référence : « L. 434-2 » est b) Au septième alinéa, les mots : « troisième alinéa » sont remplacés par la référence : « II » et, à la fin, la seconde occurrence du mot : « alinéa » est remplacée par la référence : « II » ; alinéa de l’article L. 752-9, les mots : « troisième alinéa » sont remplacés par la référence : « II » et le mot : 3° À la seconde phrase du 3° de l’article L. 753-8, les mots : référence : « II ». II. – Une commission des garanties, composée au sein de la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles mentionnée à l’article L. 221-5 du code de la sécurité sociale, est consultée sur les projets de textes pris pour l’application des dispositions mentionnées au I du présent article et est chargée d’en suivre la mise en œuvre. Les représentants des organisations nationales d’aide aux victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles sont informés de tout projet de texte pris en application du présent article et sont entendus, au moins une fois par an, par la commission des garanties. Mme la rapporteure, sur l’article. de la commission des affaires sociales pour les accidents du travail et les maladies professionnelles. Je me félicite du fait que l’ensemble des apports du Sénat à cet article aient été conservés et qu’ils aient donc vocation à entrer en vigueur, une fois le texte promulgué. La Haute Assemblée, fidèle à la position exprimée dans le rapport d’information Branche AT-MP : vers un juste équilibre entre réparation et prévention des risques professionnels, que j’ai rédigé Annie Le Houerou, a soutenu la réforme de l’indemnisation de l’incapacité permanente relevant des accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP). Simultanément, nous avons veillé à maintenir un équilibre spécifique pour les victimes de faute inexcusable de l’employeur, en renforçant leur indemnisation de court terme, avec la possibilité d’un versement en Le Sénat a également entendu indexer sur le référentiel Mornet le montant de la part fonctionnelle de toutes les prestations d’incapacité permanente. Il a inscrit dans la loi le principe d’une revalorisation de cette dernière afin de préserver les victimes de tout étiolement du montant des réparations du fait de l’inflation. Enfin, le Sénat a pérennisé la commission des garanties. Il a prévu que celle-ci auditionne régulièrement les associations de victimes afin de les impliquer davantage dans la conception des textes d’application tout en respectant le cadre paritaire et le rôle primordial des partenaires sociaux dans le processus. Il me semblait important de procéder à ces rappels. n° 28, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Alinéa 57, seconde phrase Remplacer cette phrase par deux phrases ainsi rédigées : Elle est composée de représentants des partenaires sociaux siégeant à la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles de la Caisse nationale de l’assurance maladie mentionnée au même article L. 221-5, de représentants des associations de défense des victimes et des organisations nationales d’aide aux victimes, d’experts judiciaires et médicaux spécialisés dans la réparation du dommage corporel et des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ces membres sont nommés par arrêté des ministres chargés du travail et de la santé et siègent à titre gratuit. Silvani. Cet amendement, issu de propositions formulées par l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) et par la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (Fnath), vise à préciser la composition de la commission des garanties. Nous souhaitons assurer la participation des associations de victimes, des partenaires sociaux siégeant à la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles de la Caisse nationale de l’assurance maladie et d’un ensemble de personnalités L’expertise de ces membres paraît nécessaire au bon fonctionnement de la commission et à l’enrichissement de son travail. Elle permettra également de renforcer son impartialité. Le Sénat a déjà souhaité faire un pas dans le sens d’une meilleure association des représentants des victimes à l’élaboration des textes d’application de la réforme de l’indemnisation de l’incapacité permanente AT-MP. De fait, ils en définiront la pleine portée, par-delà les grands principes fixés à l’article 24. Il n’a toutefois pas semblé opportun à la commission des affaires sociales d’aller plus loin et de rompre avec le caractère paritaire de la composition de la commission des garanties, d’autant que les partenaires sociaux nous ont exprimé leurs réserves sur ce sujet. La participation a déjà été étendue aux victimes. Cet amendement étant satisfait, le Gouvernement en demande le retrait ; à défaut, il y sera défavorable. l’amendement n° 28. 1° Le dernier alinéa de l’article L. 531-6 est supprimé ; est complété par une phrase et quatre alinéas ainsi rédigés : « La somme indue ne peut être facturée aux parents par l’établissement ou le service à l’issue de la procédure de recouvrement. « L’action en recouvrement s’ouvre par l’envoi à l’établissement ou au service d’une notification de payer le montant réclamé ou de produire, le cas échéant, leurs observations. « En cas de rejet total ou partiel des observations de l’intéressé, le directeur de l’organisme débiteur des prestations familiales adresse, par lettre recommandée, une mise en demeure à l’établissement ou au service de payer dans le délai d’un mois. La mise en demeure ne peut concerner que des sommes mentionnées sur la notification. « Lorsque la mise en demeure reste sans effet, le directeur de l’organisme peut délivrer une contrainte qui, à défaut d’opposition du débiteur devant le tribunal judiciaire spécialement désigné en application de l’article L. 211-16 du code de l’organisation judiciaire, comporte tous les effets d’un jugement et confère notamment le bénéfice de l’hypothèque judiciaire. Une majoration de 10 % est applicable aux sommes réclamées qui n’ont pas été réglées aux dates d’exigibilité mentionnées dans la mise en demeure. Cette majoration peut faire l’objet d’une remise. « En contrepartie des frais de gestion qu’il engage lorsque le versement indu est le résultat d’une fraude de l’établissement ou du service, l’organisme débiteur des prestations familiales recouvre auprès de ce dernier une indemnité équivalente à 10 % des sommes réclamées au titre des prestations versées à tort. Cette indemnité est recouvrée dans les mêmes conditions que les indus recouvrés au titre du présent article. » n° 29, présenté par Mmes Silvani, Apourceau-Poly, Silvani. Actuellement, le complément de libre choix du mode de garde de la prestation d’accueil du jeune enfant peut être versé aux ménages ou à un établissement d’accueil de jeunes enfants. Avec l’article 24 bis, le tiers payant associé au complément de libre choix du mode de garde serait supprimé pour les familles. Cette mesure priverait ces dernières d’un progrès essentiel sous prétexte de difficultés administratives que le Gouvernement choisit de ne pas résoudre. Il est faux de prétendre que ce dispositif ne répond pas aux problèmes de solvabilité des familles : s’il ne permet pas de couvrir les frais du tout premier mois, il garantit en revanche une solution durable pour les suivants, dès que le dossier est constitué. Affirmer que l’outil est inefficace revient donc à nier ses effets réels, sur le long terme, pour des milliers de parents. L’argument avancé par le Gouvernement, qui pointe les délais de traitement de la caisse d’allocations familiales (CAF), n’est pas recevable. Le problème est non pas le dispositif lui-même, mais bien l’absence de moyens alloués à sa mise en œuvre. Les familles ne doivent pas faire les frais de l’incapacité de l’État à donner à ses services les moyens de fonctionner efficacement. Supprimer le tiers payant revient à entériner une démission politique face à une avancée sociale pourtant attendue et nécessaire. Ce mode de versement a un objectif clair : éviter aux familles de devoir avancer des frais importants pour la garde de leurs enfants, notamment dans les crèches. Pour les foyers modestes, cette mesure peut faire la différence entre l’accès à un mode de garde et l’abandon forcé d’une activité professionnelle. En renonçant à cette réforme, le Gouvernement laisse ces parents seuls face à des dépenses insoutenables. de la commission des affaires sociales pour la famille. Je ne reviendrai pas sur la crise des modes de garde, que j’ai déjà évoquée lors de la discussion générale. Le Gouvernement a pris un certain nombre d’engagements sur cette question importante. Si cet article a pour objet de mettre fin à la réforme du tiers payant du complément de libre choix du mode de garde (CMG) dit structure, il vise également à renforcer les procédures de recouvrement des indus auprès des établissements. Le supprimer reviendrait donc à se défaire d’outils qui permettront de lutter contre les surfacturations pratiquées par certaines structures d’accueil du jeune enfant, financées indirectement par la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). Il ne paraît pas pertinent à l’heure actuelle de maintenir la réforme complexe du tiers payant au regard des dispositifs déjà mis en place par la Caisse nationale des allocations familiales pour limiter les avances de frais des familles. Aussi, la commission émet un avis défavorable sur Ces sujets sont suivis par la ministre coordinatrice, Mme Vautrin. Les CAF ont déjà mis en place des systèmes à l’intention des familles pour limiter les démarches administratives. l’amendement n° 29. l’article 24 bis. bis est adopté.) du I de l’article L. 133-5-12 est complété par deux phrases ainsi rédigées : « Sans préjudice des exclusions mentionnées au IV du présent article, il est mis fin à l’utilisation du dispositif prévu au présent alinéa après accord écrit de l’employeur et du salarié. À défaut d’accord, il peut être mis fin à l’utilisation de ce même dispositif par l’employeur, après information du salarié selon des modalités et dans un délai définis par décret. » ; est complété par un V bis ainsi des modalités fixées par décret, le versement de la part mentionnée au b du I du présent article est suspendu lorsque la personne ou le ménage mentionné au premier alinéa du même I cesse de rémunérer l’assistant maternel agréé ou la personne mentionnée à l’article L. 7221-1 du code du travail qu’il ou elle « Le décret mentionné au premier alinéa du présent V bis prévoit notamment les modalités selon lesquelles l’assistant maternel agréé ou la personne mentionnée à l’article L. 7221-1 du code du travail peut signaler le défaut de paiement à l’organisme débiteur des prestations familiales ou à l’organisme mentionné à l’article L. 133-5-10 du présent code. premier alinéa du I de l’article L. 133-5-12, l’adhésion à l’intermédiation prévue au même article L. 133-5-12 de la personne ou du ménage qui a régularisé sa situation d’impayé est obligatoire pour bénéficier à nouveau du complément de libre choix du mode de garde. En cas de nouveau défaut de paiement, les conditions prévues au 1° du IV de l’article L. 133-5-12 demeurent applicables. » présent article entre en vigueur le n° 2002-149 du 7 février 2002 relative à l’extension et la généralisation des prestations familiales et à la protection sociale dans le Département de Mayotte est ainsi 1° L’article 3 est « résidant », sont insérés les mots : « de manière stable » ; d’État précise les conditions d’appréciation de la stabilité de la résidence. » ; 2° Après le troisième alinéa de l’article 6, il est inséré « Lorsque l’allocataire réside dans un autre département ou dans une collectivité mentionnée à l’article L. 751-1 du code de la sécurité sociale, le droit aux prestations familiales est ouvert en fonction du lieu de résidence des enfants. » n° 2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte est ainsi modifiée : 1° Après le chapitre IV du titre II, il est inséré un chapitre IV bis ainsi rédigé : relatives à diverses catégories de personnes rattachées au régime de retraite de sécurité sociale applicable à du code de la sécurité sociale est applicable à Mayotte, sous réserve des adaptations suivantes : « 1° Les mots : “à l’assurance vieillesse du régime général de “au régime d’assurance vieillesse applicable à « 2° Au premier alinéa, les mots : “mentionnée à l’article L. 544-1” sont remplacés par les mots : “en application de l’article 9 de l’ordonnance n° 2002-149 du 7 février 2002 relative à l’extension et la généralisation des prestations familiales et à la protection sociale dans le Département de « 3° À la deuxième phrase du deuxième alinéa, les mots : “mentionnée à l’article L. 168-8 du présent code” sont remplacés par les mots : “en application de l’article 21-12 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte” ; troisième alinéa est ainsi modifié : « a) À la première phrase, les mots : “et conjoints collaborateurs mentionnés aux articles L. 611-1 et L. 661-1 du présent code ainsi que” sont remplacés par les mots : “affiliés à la caisse de sécurité sociale de Mayotte ainsi que le conjoint collaborateur mentionné au 1° du I de l’article L. 121-4 du code de commerce et” ; « b) À la fin de la deuxième phrase, les mots : “ou à la radiation prévue à l’article L. 613-4 du présent code” sont supprimés ; les mots : “mentionnée à l’article L. 541-1” sont remplacés par les mots : “en application de l’article 10-1 de l’ordonnance n° 2002-149 du 7 février 2002 Au 2°, les mots : “prévu au deuxième alinéa du même article L. 541-1” sont remplacés par les « 6° Le dernier première phrase, les mots : “des organismes débiteurs des prestations familiales” sont remplacés par les mots : “de l’organisme mentionné à l’article 19 de « b) À la seconde phrase, les mots : “les organismes débiteurs des prestations familiales” sont remplacés par les mots : “l’organisme mentionné au même phrase du premier alinéa de l’article 28, après le mot : « minimale, », sont insérés les mots : « justifiant d’une résidence stable et régulière à Mayotte dans les conditions prévues à l’article L. 815-1 du code de la sécurité n° 64, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, Alinéas 1 à 7 Supprimer ces alinéas. Monsieur le ministre, si chaque euro compte, je m’étonne de l’absence de dispositions dans ce texte contre la fraude des employeurs ou des grands groupes financiarisés de la santé. Les mesures ne frappent que les 20 % des inscrits en plus à France Cet amendement vise à supprimer les alinéas 1 à 7 du présent article qui visent, dans la lignée de nombreuses actions à connotation xénophobe menées par l’État à Mayotte, à limiter les droits des personnes étrangères résidant sur cette île. De fait, ces dispositions prévoient de restreindre l’octroi de prestations familiales à une condition de résidence dite stable. Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, dans un rapport de 2022, note pourtant que, concernant les prestations familiales à Mayotte, la condition de régularité de séjour est plus excluante qu’ailleurs et que « toutes ces restrictions conduisent à ce que l’attribution de prestations familiales à des familles étrangères semble exceptionnelle » de facto. Je cite toujours : « Pour bénéficier des prestations, les personnes étrangères doivent résider régulièrement sur le territoire comme dans les autres départements. Cependant, en raison d’une part d’une législation sur les étrangers distincte et plus restrictive et d’autre part de pratiques de délivrance des titres très rigoureuses, la moitié des personnes étrangères ne disposent pas de titre de séjour, même quand elles résident depuis très longtemps à Mayotte. » Ainsi, dans un contexte où Mayotte, département le plus pauvre de France, est plongée dans une situation sociale extrêmement fragile, plutôt que de restreindre – encore ! – les droits concernant l’octroi de prestations sociales sur l’île, il conviendrait de lever les restrictions pour assurer plus d’égalité par rapport aux autres L’ajout du critère de stabilité de la résidence pour le versement des prestations familiales s’inscrit pleinement dans l’objectif de convergence du régime mahorais avec celui qui est applicable dans l’Hexagone. J’ajoute qu’il est prévu qu’un décret précise les conditions d’appréciation de la stabilité de la résidence, lesquelles pourront, le cas échéant, être adaptées aux réalités du territoire. Je suis d’accord avec vous, madame Poncet Monge : la fraude est à la fois fiscale et sociale. Il faut agir sur les deux leviers. Tout notre soutien va à nos compatriotes mahorais, dont la situation – vous le savez – a été ma première préoccupation lors de ma prise de fonction. Au travers de cet article, il s’agit simplement d’aligner le régime des prestations familiales de Mayotte sur celui qui existe sur le territoire l’amendement n° 64. l’article 24 quater. DOTATIONS ET OBJECTIFS DE DÉPENSES DES BRANCHES ET DES ORGANISMES CONCOURANT AU FINANCEMENT DES RÉGIMES I. – Les montants des participations au financement du fonds pour la modernisation et l’investissement en santé mentionnées au V de l’article 40 de la loi n° 2000-1257 du 23 décembre 2000 de financement de la sécurité sociale pour 2001 sont fixés pour l’année 2025 à : d’euros pour les régimes obligatoires d’assurance d’euros pour la branche Autonomie du régime général. IV. – Le montant de la dotation des régimes obligatoires d’assurance maladie pour le financement de l’Agence nationale de santé publique mentionnée à l’article L. 1413-1 du code de la santé publique est fixé à un maximum de 357,61 millions d’euros pour l’année 2025, dépenses pour la gestion des crises montant de la dotation des régimes obligatoires d’assurance maladie pour le financement de l’Agence de biomédecine mentionnée à l’article L. 1418-1 du code de la santé publique est fixé à un maximum de 57,42 millions d’euros pour pour le financement de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé mentionnée à l’article L. 5311-1 du code de la santé publique est fixé à un maximum de 149,04 millions d’euros pour pour le financement de la Haute Autorité de santé mentionnée à l’article L. 161-37 du code de la sécurité sociale est fixé à un maximum de 75,68 millions d’euros pour l’année 2025. pour le financement du groupement d’intérêt public Agence du numérique en santé prévue à l’article L. 1111-24 du code de la santé publique est fixé à un maximum de 121,67 millions d’euros pour pour le financement de l’Établissement français du sang prévue à l’article L. 1222-8 du code de la santé publique est fixé à un maximum de 114,95 millions d’euros pour le financement de l’École des hautes études en santé publique prévue à l’article L. 756-2-1 du code de l’éducation est fixé à un maximum de 47,23 millions d’euros pour l’année 2025. prévue pour le financement de l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux prévue à l’article L. 6113-10-2 du code de la santé publique est fixé à un maximum de 20,69 millions d’euros pour l’année 2025. pour le financement de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation prévue au 2° du I de l’article 4 de la loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale est fixé à un maximum de 12 millions pour le financement du Centre national de gestion prévue à l’article L. 453-5 du code général de la fonction publique est fixé à un maximum de 86,43 millions d’euros pour le financement de l’Agence nationale du développement professionnel continu prévue à l’article L. 4021-6 du code de la santé publique est fixé à un maximum de 215,87 millions d’euros pour l’année 2025. mise en réserve prudentielle d’au minimum 0,3 % est appliquée aux plafonds fixés aux IV à IV quinquies F du présent article. Ce niveau de mise en réserve prudentielle est fixé chaque année pour chaque entité mentionnée aux mêmes IV à IV quinquies F par arrêté du ministre chargé de la santé et de la sécurité sociale, en tenant compte de la soutenabilité budgétaire, des besoins de gestion de crise et, le cas échéant, de la part et de la nature des dépenses d’intervention. Le montant de la dotation versée par le régime obligatoire d’assurance maladie aux entités mentionnées auxdits IV à IV quinquies F tient compte chaque année de cette mise en réserve. à IV septies. – (Non modifiés) du code de l’éducation est ainsi modifié : deuxième phrase, les mots : « , dont le montant est fixé chaque année par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale » sont la même deuxième phrase, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Le montant maximal de cette dotation est fixé chaque année par la loi. » IV nonies et V à VIII. – (Non modifiés) n° 56, présenté par MM. Hochart, Szczurek et Durox, Szczurek. Défendu. l’amendement n° 56. Pour l’année 2025, l’objectif de dépenses de la branche Maladie, maternité, invalidité et décès est fixé à 261,8 milliards d’euros pour l’ensemble des régimes obligatoires de base de n° 30, présenté par Mmes Brulin, Apourceau-Poly, Apourceau-Poly. Le plafond de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie pour 2025 est en hausse de 3,3 %, soit une progression largement insuffisante, comme nous l’avons souligné tout au long de cet après-midi et comme je l’ai rappelé en discussion La loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, dite loi Rist, nous place dans une situation complexe. Celle-ci a eu pour objet d’encadrer l’intérim médical et le recours aux contrats dits de type 2. Alors que ce texte devait permettre de limiter le mercenariat médical, ce phénomène s’est en partie reporté sur ces derniers contrats, actuellement essentiels pour assurer la continuité des soins dans de nombreux établissements, notamment de proximité. S’y ajoute le problème de fond de l’attractivité des carrières hospitalières : les grilles salariales des praticiens hospitaliers ne sont pas à la hauteur des responsabilités et des compétences qu’exige leur métier. Cette situation pousse de nombreux médecins à chercher des substituts contractuels plus rémunérateurs. Pour ces raisons, nous demandons la suppression de cet article. J’ai eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet lors de la discussion générale : avis défavorable. Madame la sénatrice, je conçois que l’on puisse s’opposer à cet article. Toutefois, sa suppression rendrait le présent texte inconstitutionnel. Ce serait d’autant plus regrettable que nous sommes déjà au mois de février… Le Gouvernement émet à son tour un avis l’amendement n° 30. l’ensemble des régimes obligatoires de base et ses sous-objectifs sont fixés comme suit : Objectifs de Souyris. Je tiens à saluer l’augmentation de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie pour 2025, obtenue par nos collègues socialistes : ce montant progresse dans l’ensemble de 3,4 %, l’Ondam hospitalier étant même revalorisé de 3,8 %. C’est une bonne chose. Le milliard d’euros ainsi dégagé rendra de l’oxygène à notre système de santé ; mais – soyons honnêtes – il ne suffira pas. Nous le savons tous et toutes : l’Ondam pour 2025 sera dépassé. La Fédération hospitalière de France demandait d’ailleurs une augmentation de 6 % pour faire face à la hausse des cotisations patronales et aux conséquences de l’inflation. Lorsqu’elle nous a reçus au ministère, Mme Vautrin nous a dit : « Et pourquoi pas une augmentation de 10 % de l’Ondam ? » Je lui ai répondu : « En effet, pourquoi pas ? » Bonhomme. Mais oui, bien Souyris. Monsieur le ministre, cessons de faire l’autruche. Pour garantir l’accès aux soins, nous devons financer notre système de santé comme il se doit, donc sortir d’une logique de restriction budgétaire qui le fragilise et, de toute évidence, ne permet pas de réduire les dépenses. Nos collègues députés ont appelé de leurs vœux une transformation du financement de notre modèle de santé, ainsi qu’une réflexion sur la répartition des rôles entre la sécurité sociale et les mutuelles. Je m’associe à ces Olivier Véran avait ouvert le débat sur la grande sécurité sociale : le Gouvernement doit lancer ce chantier. En attendant, il est crucial d’engager un dialogue respectueux avec les mutuelles pour que, dans la situation budgétaire que nous connaissons, le financement de la sécurité sociale ne se fasse pas au détriment des ménages. l’objectif de dépenses de la branche Vieillesse est fixé à 304,1 milliards d’euros pour l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale. n° 65, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée et Poncet Monge. L’objectif de dépenses de la branche vieillesse pour 2025 porte l’empreinte de l’injuste réforme des retraites. Tant que cette contre-réforme sera maintenue, nous rappellerons ce qu’elle signifie concrètement pour des millions de salariés, du fait de la dégradation des conditions de travail et de l’intensification de ce dernier. La brutalité de la réforme des retraites atteint durement les catégories populaires en figeant le sas de précarité. Au total, 200 000 personnes supplémentaires sont maintenues aux minima sociaux ou au chômage. D’autres solutions de financement étaient pourtant possibles, nous en avons défendu un certain nombre – je n’y reviendrai pas. De même, en faisant entrer dans l’assiette de calcul certains dispositifs exemptés, l’on pourrait dégager de nouvelles recettes pour la sécurité sociale. Cet objectif de dépenses trahit aussi l’absence d’une politique ambitieuse de lutte contre le non-recours. Je pense notamment à l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), allocation différentielle dont le taux de non-recours atteint tout de même 50 %. Pour toutes ces raisons, nous proposons de supprimer l’article 29. On nous répondra que ce n’est pas possible ; en tout état de cause, nous tenons à vous dire que cet objectif n’est pas le nôtre. Avis défavorable. l’amendement n° 65. l’objectif de dépenses de la branche Famille de la sécurité sociale est fixé à 59,5 milliards n° 66, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Poncet Monge. Cet amendement vise à supprimer l’objectif de dépenses de la branche famille, réduit de 200 millions d’euros par rapport au texte de la commission mixte paritaire. En première lecture, nous avions déjà dénoncé l’insuffisance de cet objectif : nous maintenons qu’il n’est pas à même de répondre aux enjeux, pourtant prioritaires, de la politique familiale et de la petite enfance. Dans ce domaine, le présent texte ne contient aucune mesure nouvelle. Il se contente d’enregistrer la dépense en année pleine des mesures positives votées, notamment avec notre soutien, au titre des précédents projets de loi de financement de la La réforme du service public de la petite enfance et le changement de gouvernance que nous soutenons ne forment d’ailleurs qu’une première étape. La crèche, comme tout autre type d’accueil, doit d’abord être pensée sous l’angle du développement et de l’émancipation de l’enfant ; or elle reste conçue principalement, voire uniquement, comme un mode de garde. Les trois premières années de l’enfant doivent s’articuler au projet de l’éducation nationale. En suivant cette réflexion, l’on répondra en partie à la crise d’attractivité du secteur de la petite enfance, car on rendra du sens au travail des professionnels. Sans une politique ambitieuse, pour prendre à bras-le-corps la crise de recrutement que je viens d’évoquer, une partie du plan de création de places d’établissement d’accueil du jeune enfant (EAJE) restera lettre morte. Aujourd’hui déjà, des berceaux sont « gelés », faute de En parallèle, nous déplorons le manque d’ambition du Gouvernement au sujet du congé parental. Au lieu d’un montant forfaitaire, il faudrait un dispositif garantissant un meilleur taux de remplacement de la rémunération ; faute de quoi la société assignera encore et toujours les femmes au travail Enfin, le renforcement du soutien financier aux familles les plus pauvres devrait être une priorité. Dans cet esprit, il conviendrait de rétablir les allocations familiales dès le premier Ce n’est pas M. le rapporteur de la commission des affaires sociales pour la famille qui me contredira quant au manque d’ambition du budget de cette branche. Madame Poncet Monge, j’entends bien votre ambition pour la petite enfance, mais, encore une fois, sans l’article 30, le présent texte serait inconstitutionnel : les familles seraient dès lors privées de 50 milliards d’euros de prestations. Je ne crois pas qu’en votant un tel amendement l’on rendrait service aux familles françaises. Poncet Monge. Vous pouvez soupirer : cela ne m’empêchera pas de prendre la parole ! Monsieur le ministre, vous ne pouvez brandir un tel argument. Cet objectif ne nous convient pas, et j’ai pris la peine de préciser pourquoi. Ne m’opposez pas une fin de non-recevoir en vous abritant derrière l’intérêt des familles : ce n’est pas très honnête intellectuellement. l’amendement n° 66. l’objectif de dépenses de la branche Autonomie de la sécurité sociale est fixé à 42,6 milliards n° 67, présenté par Mmes Poncet Monge et Souyris, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot Poncet Monge. Cet amendement, le dernier de notre discussion, vise à supprimer l’objectif de dépenses de la branche autonomie. Bien entendu, M. le ministre me répondra que son adoption priverait nombre de personnes et de structures des crédits qui leur sont destinés, parmi lesquels les 300 millions d’euros destinés aux Ehpad. Néanmoins, je tiens à le répéter : face au vieillissement de la population et aux besoins de compensation du handicap, le secteur social et médico-social souffre, en France, d’un manque structurel et durable de moyens humains et financiers. La transition démographique n’est pas financée. L’équilibre escompté de la branche autonomie n’est en fait qu’un trompe-l’œil, tant les difficultés financières des Ehpad sont lourdes. Les services domiciliaires sont eux aussi dans une situation financière dramatique. Leurs difficultés sont encore plus anciennes et, désormais, ils ne recrutent plus. Le manque de personnel entraîne une baisse d’activité qui les fait basculer sous leur point d’équilibre budgétaire, dans la mesure où, de manière quelque peu obsolète, ils sont financés à l’activité horaire. En conséquence, nombre de ces services disparaissent, alors que la nécessité du virage domiciliaire revient sans cesse dans les Le présent texte ne réserve aucune mesure au secteur domiciliaire, hormis une aide à la mobilité. L’ensemble des établissements médico-sociaux souffrent d’une pénurie de professionnels, ainsi que d’un taux d’encadrement insuffisant. Ils peinent en particulier à recruter des professionnels qualifiés, le secteur étant perçu comme peu attractif en raison de salaires faibles et surtout de conditions de travail pénibles, encore dégradées par le manque de personnel. Monsieur le ministre, avant de conclure, j’attire votre attention sur la mise en œuvre, à domicile, des prestations de suppléance du proche aidant. Nous nous félicitons que ce dispositif soit enfin pérennisé, mais deux questions demeurent entières : premièrement, comment sera-t-il financé ? Deuxièmement et surtout, comment assurera-t-on la maîtrise du reste à charge pour les bénéficiaires ? Ma chère collègue, votre amendement m’étonne un peu, car, comme vous le savez, il tend à supprimer un article obligatoire du projet de loi de financement de la sécurité sociale. En outre, pour 2025, l’objectif de dépenses de la branche autonomie est fixé à 42,6 milliards d’euros, en hausse de 200 millions d’euros. Cette seconde somme, fléchée vers les Ehpad, représente une augmentation de 6 % par rapport à 2024. Pour ma part, je me félicite que la branche autonomie soit préservée et je souhaite que nous puissions, tous ensemble, travailler rapidement à de nouvelles pistes de financement. La commission émet un avis défavorable. Madame la sénatrice, je ne vous dirai pas que le vote de cet amendement rendrait le présent texte inconstitutionnel, puisque de tels arguments n’ont pas l’heur de vous plaire… Je relèverai simplement que l’enveloppe destinée aux Ehpad a été portée, depuis la première lecture, de 100 millions à près de 300 millions d’euros. Cet effort n’est naturellement pas suffisant pour traiter l’ensemble des problématiques liées à la situation de nos Ehpad et, a fortiori, au grand âge. Mais, je le répète, j’estime que nous allons dans le bon sens. Quoi qu’il en soit, je préfère l’adoption d’un budget, même imparfait, au rejet de ce texte. Il faut à tout prix éviter le chaos pour nos anciens. l’amendement n° 67. Article 32 Pour l’année 2025, les prévisions des charges des organismes concourant au financement des régimes obligatoires de sécurité sociale sont fixées ainsi (En milliards Prévision de président. Personne ne demande la Je mets aux voix l’ensemble de la troisième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. (La troisième partie sur l’ensemble Je mets aux voix l’ensemble du projet de loi de présidence, le résultat du scrutin n° 159 : Le Sénat a adopté définitivement. et applaudissements sur des Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à demain, mardi 18 février À onze heures : Questions orales. À quatorze heures trente, le soir et la nuit : Explications de vote des groupes, puis scrutin public solennel sur le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 251, 2024-2025) ; Proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport, présentée par M. Michel Savin et plusieurs de ses collègues (texte de la commission n° 668, 2023-2024). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée à vingt et une heures quinze.) Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Gérard Larcher M. François Bonhomme, Mme Catherine Conconne. 1. Procès-verbal 2. Hommage à Louise, jeune fille assassinée 3. Questions d’actualité au Gouvernement de louise et hyperviolence des jeunes Aeschlimann ; M. Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. de déploiement des mesures du comité interministériel des Théophile ; M. Manuel Valls, ministre d’État, ministre des outre-mer. en faveur des personnes handicapées Darcos ; Mme Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. privilégié et soutien aux entreprises françaises de l’intelligence artificielle Fialaire ; Mme Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du ans de la loi sur le handicap Le Houerou ; Mme Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles ; Mme Annie Le Houerou. effective de la loi sur le handicap, vingt ans après Apourceau-Poly ; Mme Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. de tva applicable aux autoentrepreneurs Hingray ; M. Éric Lombard, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et de la france sur la régulation de l’intelligence artificielle Senée ; Mme Clara Chappaz, ministre du site de saint-avold Belrhiti ; M. Éric Lombard, ministre de numérique ; Mme Catherine Belrhiti. artificielle et éducation Ros ; Mme Élisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche ; M. David Reichardt ; M. Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice ; M. André de la hausse des cotisations employeurs de la cnracl sur les budgets locaux Bonneau ; Mme Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la ville. sécuritaire à saint-martin Petrus ; M. Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de l’intérieur. de mort à l’encontre de magistrats Weber ; M. Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice ; M. Michaël de classes de primaire en zone rurale Sautarel ; Mme Élisabeth Borne, ministre l’enseignement supérieur et de la recherche ; M. Stéphane du service universel de la poste Chaize ; M. Laurent Marcangeli, ministre de l’action publique, de la fonction publique et de la simplification ; M. Patrick Chaize. de la sucrerie de souppes-sur-loing Durox ; M. Éric Lombard, ministre de Suspension et reprise de la séance DE M. Didier Mandelli 4. Mise au point au sujet de votes 5. Modification de l’ordre du jour 6. Communication d’un avis sur un projet de nomination 7. Candidatures à une commission d’enquête 8. Convention internationales. – Adoption en procédure d’examen simplifié de deux projets de loi dans les textes de la commission Centre de développement des capacités cyber dans les Balkans occidentaux. – Adoption du projet de loi dans le texte de la commission. Résolution sur la prévention de la pollution des mers. – Adoption, en procédure accélérée, du projet de loi dans le texte de la commission. 9. Souveraineté alimentaire et agricole. – Suite de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission Article 15 identiques nos 400 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot, 461 de Mme Ghislaine Senée et 732 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet des trois Amendement n° 861 rectifié du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 401 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendement n° 462 de Mme Ghislaine Senée. – Rejet. Amendement n° 955 de la commission. – Adoption. Amendement n° 402 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Devenu sans objet. Adoption de l’article modifié. n° 119 rectifié quater de M. Michel Canévet. – Retrait. Amendement n° 124 rectifié quater de M. Michel Canévet. – Amendement n° 77 rectifié de M. Henri Cabanel. – Retrait. Amendements identiques nos 121 rectifié quinquies de M. Michel Canévet et 221 rectifié ter de M. Alain Duffourg. – Retrait des deux amendements. nos 264 rectifié ter de M. Yves Bleunven et 583 rectifié bis de Mme Anne-Catherine Loisier. – Rejet des deux amendements. nos 597 rectifié ter de M. Yves Bleunven, 624 rectifié ter de Mme Anne-Catherine Loisier et 703 rectifié bis de M. Daniel Gremillet. – Rejet des trois amendements. Amendement n° 125 Amendement n° 128 Amendement n° 127 Amendement n° 175 de M. Philippe Folliot. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. nos 280 rectifié ter de M. Yves Bleunven, 457 rectifié ter de M. Stéphane Demilly, 516 rectifié ter de Mme Patricia Schillinger, 651 rectifié ter de M. Pierre Jean Rochette, 772 rectifié quater de M. Hugues Saury et 783 rectifié quinquies de Mme Béatrice Gosselin. – Adoption des six amendements insérant un article Amendement n° 122 Amendement n° 129 Amendement n° 126 Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. identiques nos 548 rectifié bis de M. Arnaud Bazin et 674 de M. Guillaume Gontard. – Rejet des deux Amendement n° 862 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 549 rectifié bis de M. Arnaud Bazin. – Rejet. Amendement n° 863 du Amendement n° 242 rectifié de Mme Marie-Lise Housseau. – Retrait. Amendement n° 696 de M. Guillaume Gontard. – Adoption. Amendement n° 522 de M. Bernard Buis. – Rejet. Amendement n° 864 du l’article 16 n° 673 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. Amendement n° 444 rectifié ter de Mme Frédérique Espagnac. – Rejet. Article 17 n° 676 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. Amendement n° 865 du Gouvernement. – Rejet. Amendement n° 403 Amendement n° 873 du Amendement n° 866 du Rappel au l’article 17 n° 675 de M. Guillaume Gontard. – Retrait. n° 481 de M. Daniel Salmon. – Rejet. Adoption de l’article. Article 18 n° 677 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. nos 33 de M. Gilbert Favreau et 148 rectifié de M. Henri Cabanel. – Adoption des deux amendements. Amendement n° 117 rectifié de M. Patrick Chaize. – Rectification. nos 73 rectifié bis de M. Jean-Michel Arnaud et 177 rectifié ter de M. Fabien Genet. – Rectification des deux amendements. nos 32 de M. Gilbert Favreau et 147 rectifié de M. Henri Cabanel Amendements identiques n° 32 de M. Gilbert Favreau, 73 rectifié ter de M. Jean-Michel Arnaud, 117 rectifié bis de M. Patrick Chaize, 147 rectifié de M. Henri Cabanel et 177 rectifié quater de M. Fabien Genet. – Adoption des cinq amendements. identiques nos 265 rectifié bis de M. Yves Bleunven et 584 rectifié bis de Mme Anne-Catherine Loisier. – Rejet de l’amendement n° 584 rectifié bis, l’amendement n° 265 rectifié bis n’étant pas soutenu. Amendement n° 3 rectifié bis de M. Jean-Michel Arnaud. – Adoption par scrutin public n° 192 de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 41 de Mme Frédérique Espagnac. – Non soutenu. n° 964 de la commission. – Adoption. n° 660 rectifié de M. Raphaël Daubet. – nos 225 rectifié bis de M. Alain Duffourg et 458 rectifié bis de M. Daniel Chasseing. – Retrait de l’amendement n° 458 rectifié bis, l’amendement n° 225 rectifié bis n’étant pas soutenu. Amendement n° 157 de M. Hervé Gillé. – Non soutenu. n° 867 rectifié du Gouvernement. – Adoption. n° 665 de M. Daniel Salmon. – Rejet. n° 971 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement supprimant l’article. n° 868 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement Amendements identiques nos 115 rectifié bis de M. Éric Gold, 406 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 679 de M. Guillaume Gontard. – Devenus sans objet. Amendement n° 445 rectifié ter de Mme Audrey Bélim. – Devenu sans objet. Amendements identiques nos 116 rectifié bis de M. Éric Gold, 407 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 680 de M. Guillaume Gontard. – Amendements nos 482 et 483 de M. Daniel Salmon. – Devenus sans objet. Amendements nos 966 et 965 de la commission. – Devenus sans objet. Amendement n° 508 rectifié bis de l’article 20 n° 972 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement Article 21 n° 869 du Gouvernement. – Rejet. l’article 21 n° 509 rectifié bis de Mme Audrey Bélim. – Rejet. Article 22 n° 870 du Gouvernement. – Rejet. Articles 23 et 24 (supprimés) Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté Estrosi Sassone, présidente de la commission des affaires Renvoi de la suite de la discussion. 10. Conférence des présidents de la conférence des présidents 11. Ordre du de membres d’une commission d’enquête compte rendu intégral Présidence de M. Gérard président. La séance est (La séance est ouverte à quinze heures cinq.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves président. Monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, comme vous tous, et particulièrement nos collègues de l’Essonne, j’ai appris avec tristesse et effroi le meurtre de Louise, 11 ans, dont le corps a été retrouvé dans la nuit de vendredi à samedi dernier dans le bois des Templiers, à Longjumeau. sénateurs, ainsi que Premier ministre et ministres, se lèvent.) Bouleversés par le meurtre de cette très jeune fille, face à cet acte de violence à l’égard d’une enfant qui ne demandait qu’à grandir, nous avons tous une pensée émue pour les parents et les proches de Louise, pour ses camarades du collège André-Maurois d’Épinay-sur-Orge, pour ses professeurs et pour tous ceux qui, anonymement, partagent leur chagrin et témoignent de leur soutien. Au nom du Sénat tout entier, je les assure de notre profonde sympathie et je vous invite à observer un moment de ministres, observent un moment de recueillement.) Mes chers collègues, je vous rappelle que la séance est retransmise en direct sur Public Sénat et sur notre site internet. Au nom du bureau, j’appelle chacun de vous à observer au cours de nos échanges l’une des valeurs essentielles du Sénat : le respect, qu’il s’agisse du respect des uns et des autres ou de celui du temps de parole. meurtre de louise et hyperviolence des président. La parole est à Mme Marie-Do Aeschlimann, pour le groupe Les Républicains. sur les travées du groupe Les Pillefer applaudit également.) Ma question s’adresse à M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. Monsieur le garde des sceaux, la petite Louise avait 11 ans et toute la vie devant elle. Elle a été sauvagement assassinée. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille, à ses camarades et à ses proches. Je me permets d’associer à ce message mon collègue Jean-Raymond Hugonet, sénateur de l’Essonne. Nous partageons leur douleur. Il y a trois semaines, c’était Élias, 14 ans, qui était poignardé à mort à Paris. Monsieur le garde des sceaux, la jeunesse est insouciante et si vulnérable. Nous avons le devoir de la protéger. Ces tragédies ne sont pas seulement des faits divers, mais un fait de société qui appelle une réponse politique forte. Rappelons que cent mille mineurs ont été victimes de violences physiques en 2023. Aujourd’hui, le danger est au coin de la rue, à 500 mètres de la maison, en rentrant du sport, et même dans la cour de récréation. Je pense à ce lycéen de Bagneux dans le département des Hauts-de-Seine, qui a été poignardé la semaine dernière et a heureusement survécu. Aucun parent ne devrait regarder son enfant s’éloigner de sa maison, en craignant pour son intégrité. Aujourd’hui, des parents ont recours à des applications de géolocalisation pour surveiller leur enfant ! Une violence débridée déferle au sein même de nos écoles, qui devraient être des sanctuaires dédiés à l’instruction. Mais je veux aussi attirer votre attention, monsieur le garde des sceaux, sur une autre jeunesse en proie à la violence, qui a perdu ses repères et ne connaît plus aucune limite. Face à ce fléau, il est urgent que la loi change pour prévenir, pour mieux réprimer et, surtout, pour traiter plus efficacement la violence. S’agissant des mineurs, il faut supprimer l’excuse de minorité, adopter des sanctions plus adaptées et intervenant plus rapidement et les faire appliquer. Monsieur le garde des sceaux, je sais que ce sont des questions qui vous préoccupent. Qu’allez-vous faire pour rétablir l’autorité à tous les étages ? Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC, RDPI et M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. garde des sceaux, ministre de la justice. Monsieur le président, permettez-moi tout d’abord, en restant à ma modeste place, mais en tant que ministre chargé des victimes, de vous remercier de ce moment de recueillement. Le drame qui touche la famille de Louise, comme celui qui touche celle du jeune Élias, nous touche tous, touche toute la Nation. Je vous remercie donc de cet hommage. Madame la sénatrice Aeschlimann, le ministre de l’intérieur et moi-même partageons les constats que vous venez de faire. En tant que ministre chargé des victimes, en tant que père de famille, je veux exprimer, au nom de tous, ma profonde compassion devant la peur, la tristesse et l’effondrement que suscite la perte d’un enfant dans ces conditions. Ces deux affaires sont cependant distinctes. L’enquête sur la jeune Louise révélera les circonstances de son assassinat, qui semble avoir été causé par quelqu’un qui, si cela est confirmé, avait l’âge d’être responsable pénalement et n’avait pas d’antécédents judiciaires de cette nature. Ce qui s’est passé pour le jeune Élias est différent, car il s’agit, selon les éléments de l’enquête, d’un mineur assassiné par d’autres mineurs et ces derniers, s’ils sont effectivement responsables, étaient déjà connus de la police et de la justice, ce qui aurait dû nous alerter. Nous avons donc certainement besoin d’un texte de loi pour être plus durs et pour répondre dès les premières infractions : nous devons éviter que le délit ne se transforme en crime. Une première sanction immédiate est une forme d’éducation pour éviter que les choses n’empirent pour différentes raisons – pour autant, aucune de ces raisons ne peut être valide et il ne peut pas y avoir, dans notre pays, de culture de C’est pourquoi, avec le ministre de l’intérieur et sous l’autorité du Premier ministre, nous abordons la proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale par Gabriel Attal avec la volonté de l’enrichir pour aller vers encore plus de La fermeté et l’éducation vont ensemble : elles doivent permettre d’éviter le drame absolu qu’est la hausse de la violence des mineurs et de la violence dirigée contre les mineurs. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes Les Républicains, UC et INDEP.) calendrier de déploiement des mesures du comité interministériel des outre-mer M. Dominique Théophile, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. Ma question s’adresse à M. le ministre d’État, ministre des outre-mer. Le 18 juillet 2023, la Première ministre d’alors, Élisabeth Borne, réunissait le comité interministériel des outre-mer (Ciom), qui se voulait être la première étape d’une refondation ambitieuse des politiques publiques en faveur de nos territoires. L’objectif était d’apporter des solutions durables aux défis des territoires ultramarins. Soixante-douze mesures ont été annoncées, centrées sur des aspects essentiels : par exemple, compenser l’éloignement, moderniser la fiscalité et accompagner l’exercice des compétences des collectivités ultramarines en matière d’action extérieure. Un dialogue approfondi avec les élus et les acteurs économiques devait en garantir l’ancrage local. Près d’un an et demi plus tard, la mise en œuvre de ces engagements semble pourtant souffrir d’un manque de lisibilité. Vous conviendrez d’ailleurs, monsieur le ministre, que la succession de quatre ministres des outre-mer en moins de dix-huit mois fragilise la crédibilité et la continuité de l’action En attendant, les préoccupations des Ultramarins demeurent inchangées : je pense notamment à la vie chère, à la compétitivité économique ou à la continuité territoriale – autant de sujets qui appellent des avancées concrètes et durables. Au moment où le Président de la République évoque la possibilité d’un référendum en 2025 sans toutefois indiquer les thématiques qui pourraient en faire l’objet, certains de nos territoires ultramarins s’interrogent sur leur avenir institutionnel. Il y a peut-être là un sujet de Monsieur le ministre, pouvez-vous nous préciser le calendrier de mise en œuvre des mesures du Ciom ? Comment comptez-vous aborder les aspirations institutionnelles émergentes dans ces sur les travées du groupe Conconne applaudit également.) M. le ministre d’État, ministre des outre-mer. ministre des outre-mer. Monsieur le sénateur Théophile, vous avez raison et je mesure l’urgence : les difficultés rencontrées par nos compatriotes ultramarins sont nombreuses. Elles appellent des réponses fortes et suivies dans la durée et une action politique pugnace et constante. Nous avons des urgences : Mayotte – nous en avons déjà longuement débattu ici –, la Nouvelle-Calédonie – je m’y rendrai la semaine prochaine –, et, bien sûr, la vie chère – là aussi, nous en avons déjà discuté ici et je compte m’attaquer à ce sujet avec une très grande Le Ciom ne doit pas être un acronyme creux. Celui de 2023 a constitué un temps fort et ses soixante-douze mesures sont maintenant dans les mains des services de l’État. Dès mon arrivée, j’ai décidé d’en suivre l’avancée : trop peu – trente-deux – sont déjà en place. Le mouvement est beaucoup trop lent, nous devons C’est d’ailleurs le sens du choix du Premier ministre d’élever ce ministère au rang de ministère d’État : il s’agit de lui donner du poids pour faire avancer les choses. Vous pouvez compter sur ma détermination ; je ne lâcherai rien ! Il est prévu de réunir le Ciom au cours du second trimestre de cette année et nous mènerons les concertations qui sont nécessaires. Il n’y a aucun tabou : nous aborderons l’ensemble des questions économiques et sociales, notamment la vie chère, la lutte contre l’insécurité et les trafics, celle contre les violences faites aux femmes, l’éducation, etc. Bref, il y a beaucoup de dossiers à examiner. Les questions institutionnelles devront aussi être abordées et nous devons le faire avec méthode, avec mesure et avec la volonté – je m’y engage – de répondre au sentiment d’éloignement vis-à-vis de la Nation et de l’État, ainsi qu’au sentiment de mépris que ressentent parfois les habitants de ces territoires. Nous devons réduire cette distance ; le Ciom doit servir à cela. politiques en faveur des personnes Mme Laure Darcos, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. Monsieur le président, je vous remercie – et j’associe mes collègues de l’Essonne à ces remerciements – de vos propos très justes concernant la jeune Louise. Ma question s’adresse à Mme la ministre du Madame la ministre, nous commémorions hier les vingt ans de la loi Handicap du 11 février 2005 voulue par le président Jacques Chirac. Vingt ans après le vote de cette loi, force est de constater que beaucoup reste à faire pour parvenir à une société réellement inclusive. Le regard sur le handicap a certes changé : nous avons tous pu mesurer la ferveur entourant les athlètes lors des jeux Paralympiques de l’été dernier, mais, à l’écart de ces projecteurs, bien loin des podiums et des lieux où nos athlètes ont accompli leurs exploits, la réalité est tout autre. Dans le domaine éducatif, malgré l’annonce de la création de nombreux postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), beaucoup d’enfants atteints d’un handicap ne trouvent toujours pas leur place à l’école. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap est bien trop élevé et les formations adaptées trop rares. Un tiers des gares SNCF et la moitié des établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles. Sans accessibilité, pas d’emploi, pas de loisirs culturels ou sportifs, pas de vie sociale. Enfin, s’agissant du droit à compensation, autre pilier de la loi de 2005, tout reste à faire en raison du non-recours effectif aux droits, des restes à charge élevés, de la complexité des démarches et de la sous-évaluation des besoins. L’État se désengage des fonds de compensation du handicap, qui ont pour fonction d’accorder des aides financières aux personnes handicapées, afin qu’elles puissent faire face aux frais restant à leur charge. Dans l’Essonne, l’État réduit son soutien de 4 % à 5 % chaque année et, même si le handicap relève de la compétence des départements, ces derniers, avec la baisse brutale du produit des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), ne pourront pas faire face à ces compensations, en plus du financement des maisons départementales des personnes handicapées L’accessibilité universelle reste un horizon lointain – trop lointain ! Madame la ministre, quelle politique comptez-vous mettre en œuvre pour parvenir à des résultats tangibles ? L’État est-il prêt à prendre toutes ses responsabilités pour que, vingt ans après, chaque personne handicapée puisse exercer l’intégralité de ses droits et se sentir pleinement citoyenne dans la France d’aujourd’hui et pour que l’équité nécessaire soit garantie sur l’ensemble de notre territoire ? Carlotti et Marie-Pierre Monier applaudissent également.) Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Madame la sénatrice, permettez-moi tout d’abord de m’associer à vos mots concernant la petite Louise, qui habitait le département dont vous êtes l’élue. Mes pensées vont à sa famille, à ses proches, ainsi qu’à toutes celles et à tous ceux qui étaient avec elle au collège. Vous avez évoqué la question du handicap. Vingt ans après la loi voulue par le président Chirac, je parlerais non pas d’un anniversaire, mais plutôt d’un rendez-vous et, comme vous, je me souviens de ce qu’a voulu à l’époque le Président de la République : une inclusion des personnes handicapées, tant dans leur vie personnelle que professionnelle. Il s’agit donc bien d’apporter des réponses sur l’ensemble des aspects de la vie de ces personnes. Vous avez évoqué une liste de points que nous devons améliorer et, dans ma réponse – je reviendrai sur d’autres sujets à l’occasion de prochaines questions –, j’évoquerai l’école, en associant à mon propos la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale. En vingt ans, nous avons multiplié par quatre le nombre d’enfants scolarisés : nous en sommes aujourd’hui à 150 000 environ. Je me souviens très bien que nous discutions dans cet hémicycle, il y a exactement un an, de la proposition de loi visant la prise en charge par l’État de l’accompagnement humain des élèves en situation de handicap durant le temps de pause méridienne ; elle concernait l’accompagnement des enfants par leurs AESH à l’heure du déjeuner. J’en profite d’ailleurs pour saluer le président de la commission des affaires sociales de votre assemblée. C’est dire que, chaque année, nous devons progresser pour apporter des réponses qui soient davantage en adéquation avec les besoins des familles. Quoi de plus normal que d’être en mesure d’apporter des réponses à toutes ces questions ? Dans l’enseignement supérieur, nous avons multiplié par neuf le nombre d’étudiants accueillis. Dans ces domaines, il y a donc des progrès et nous devons poursuivre dans cette voie, parce que la formation, c’est la voie de Patriat applaudit.) recours privilégié et soutien aux entreprises françaises de l’intelligence artificielle M. Bernard Fialaire, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. sur les travées du groupe RDSE et sur des travées du groupe UC.) Madame la ministre de l’intelligence artificielle (IA), nous sommes au lendemain du sommet de Paris sur l’IA, qui, nous devons tous le reconnaître, a été une réussite. La France réussit toujours très bien l’organisation des grandes manifestations internationales. Si elle l’a montré, l’an passé, avec les jeux Olympiques, ce n’est pas pour cela que nous avons eu le record de médailles. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, nous avons aussi nos Léon Marchand, nos Teddy Riner, nos Antoine Dupont sur des travées des groupes Les Républicains et Billon applaudit.) : je pense à Mistral, à LightOn, à Owkin, entreprises dont les dirigeants ont parfois eux-mêmes suivi un entraînement aux États-Unis. En France, nous avons aussi des athlètes soutenus, portés, par nos administrations, nos services et nos entreprises publics. Madame la ministre, que comptez-vous faire pour que ces entreprises publiques, ces services publics et ces administrations choisissent de privilégier nos propres entreprises d’intelligence artificielle, somme toute assez performantes, plutôt que de s’adresser, par facilité, aux Gafam ? Pour en revenir au sport, je rappelle que le Qatar a investi dans le Paris Saint-Germain. Maintenant, ce sont les Émirats arabes unis qui, avec le Canada, investissent dans l’intelligence artificielle en France. Ne pourrions-nous pas aller chercher certains de nos champions ? Puisque nous-mêmes sommes les champions de l’épargne de nouveau.), avec plus de 6 000 milliards d’euros, pourquoi ne pas orienter ces fonds vers le soutien à nos entreprises En refaisant le compte des médailles obtenues aux jeux Olympiques l’année dernière, force est de constater que l’Europe, autrement dit les nations européennes ensemble, a eu beaucoup plus de médailles que les États-Unis et la Chine. N’est-ce pas à cette échelle qu’il faut envisager le développement de cette industrie nouvelle, dans le respect de nos principes, de nos valeurs et de notre éthique ? Folliot et François Patriat applaudissent également.) Mme la ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique. déléguée auprès du ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée de artificielle et du numérique. Monsieur le sénateur, je vous remercie de saluer le succès du sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle tout comme je remercie l’ensemble de mes collègues d’avoir contribué à ce succès en s’engageant résolument afin de faire de la France, pour quelques jours, la capitale de l’IA. Pas seulement pour quelques jours, d’ailleurs, car la France est d’ores et déjà une grande puissance de l’IA et elle a bien l’intention de le rester. La semaine dernière, M. le Premier ministre a présidé une réunion avec l’ensemble des membres du Gouvernement pour réfléchir à la meilleure manière d’accélérer dans le domaine de l’intelligence artificielle, car, vous avez bien raison de le souligner, nous avons de nombreux champions dans ce secteur. Nous comptons en effet 1 000 entreprises françaises d’intelligence artificielle à la pointe de la performance, notamment Mistral et LightOn, que vous avez citées. Toutes sont engagées dans la course mondiale à l’intelligence artificielle. Pour les soutenir, il nous faut bien sûr les financer. Vous avez mentionné le levier de l’épargne. M. le ministre de l’économie et moi-même réfléchissons à renforcer un certain nombre de dispositifs pour accélérer le financement de ces Il nous faut aussi continuer d’attirer les investissements étrangers. Vous avez mentionné les Émirats arabes unis. Je rappelle les 109 milliards d’euros d’investissement annoncés pour créer, ici, en France, l’infrastructure nécessaire au développement de l’intelligence artificielle. C’est un montant phénoménal pour notre pays et cela montre à quel point nous sommes convaincus de la puissance de l’IA. Vous avez cité un point très important : le financement, c’est bien ; les contrats, c’est mieux ! (Exclamations sur les travées du groupe CRCE-K.) Avec mon collègue Laurent Marcangeli, j’ai eu l’occasion de présenter, la semaine dernière, la stratégie française de soutien à nos entreprises, laquelle passe aussi par la signature de contrats. Savoldelli. Ça, c’est déléguée. Nombre de contrats privés ont été annoncés pendant le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, mais n’oublions pas, bien sûr, les contrats publics. Si France Travail a choisi de travailler avec Mistral, c’est parce que cette dernière offre la solution la plus performante sur le marché et qu’il s’agit, en matière de politique industrielle, d’un vrai projet. Laurent Marcangeli et moi-même avons bien l’intention d’embarquer nos administrations et l’ensemble de nos ministères dans l’utilisation d’une intelligence artificielle française et européenne. Patru et Husson applaudissent également.) vingt ans de la loi sur le handicap Mme Annie Le Houerou, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.) Ma question s’adresse à Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Madame la ministre, hier, au Sénat, nous faisions le bilan des vingt ans de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Or les 12 millions de personnes en situation de handicap et leurs proches nous font part de l’écart abyssal entre l’ambition affichée par la loi et sa mise en œuvre, et ce malgré de nombreux progrès. La Défenseure des droits indique que la première cause de sa saisine reste le handicap et l’accès aux droits afférents. Cet accès aux droits passe par un guichet unique créé par la loi de 2005, la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Alors qu’elles placent l’usager au cœur de leurs décisions, les MDPH ne parviennent pas à gérer les flux croissants de demandes légitimes. Entre 2015 et 2022, il y a eu une augmentation de 40 % des demandes de prise en charge uniquement pour les enfants. Malgré la bonne volonté des personnels qui y travaillent, et que je salue, les MDPH manquent majoritairement de moyens humains pour traiter les dossiers dans des délais et conditions acceptables. Elles sont sous la tutelle de la présidence du conseil départemental. Or les départements, premiers financeurs, sont exsangues et sans autonomie fiscale. Ils ne peuvent être les boucs émissaires des carences de l’État, qui n’assure pas la solidarité nationale ni l’égalité territoriale. Pour autant, la politique du handicap doit rester une politique de proximité, permettant d’ajuster les prestations individuelles de compensation. Outre la complexité des droits et prestations, le parcours du combattant de l’accès aux soins ajoute des freins à l’examen des dossiers. La reconnaissance médicale et le suivi sont autant d’obstacles à franchir. Quelles réformes structurelles envisagez-vous, madame la ministre, pour que les MDPH, qui ont fait la preuve de leur pertinence, puissent avoir les moyens de répondre, avec humanité, aux besoins légitimes des usagers ? Quelles mesures comptez-vous prendre pour permettre à tous les départements de garantir un financement à la hauteur des compensations de droit ? ainsi que sur des travées des groupes GEST et CRCE-K.) la sénatrice Annie Le Houerou, vous avez à juste titre rendu hommage au travail mené dans les départements par les maisons départementales des personnes handicapées, puisque tel est leur nom, les fameuses MDPH. Je veux, devant le Sénat, non seulement, évidemment, m’associer à cet hommage aux personnels, mais aussi rappeler que chacun des départements détermine la stratégie qui est la sienne en matière d’accueil et d’accompagnement. C’est d’ailleurs un travail tout à fait intéressant à remarquer. Je veux en outre souligner combien, au sein de Départements de France, les commissions concernées échangent leurs expériences. Voilà quelques mois, en Bretagne, j’ai pu constater la manière avec laquelle un département avait réussi à améliorer considérablement la durée de traitement des dossiers, puisque le délai de réponse n’y dépassait pas un mois. Tout est parti d’un choix, celui du président d’un Canévet. Le Finistère ! … qui a permis d’obtenir des réponses très Parallèlement, madame la sénatrice, vous appelez l’attention du Gouvernement sur la situation budgétaire. Je rappelle que ce dernier a consenti, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale, actuellement en discussion, un effort extrêmement important. Au travers du plan « 50 000 solutions », il avait été prévu de débloquer 200 millions d’euros par an jusqu’en 2030. Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, nous avons décidé, d’une part, de faire passer ce montant de 200 millions à 270 millions d’euros et, d’autre part, d’augmenter de 650 millions d’euros le budget pour le handicap. Vous me demandez d’expliciter les mesures qui seront prises. Nous aurons l’occasion d’en discuter, puisque, sous la présidence de M. le Premier ministre, se tiendra, le 6 mars prochain, un comité interministériel du handicap, auquel participera, bien sûr, Charlotte Parmentier-Lecocq, ma collègue ministre chargée de cette question. sur des travées du groupe Mme Annie Le Houerou, pour la réplique. L’accessibilité universelle nécessite un sursaut, une mobilisation générale, dont l’impulsion et le financement relèvent de l’État également. application effective de la loi sur le handicap, vingt ans après Mme Cathy Apourceau-Poly, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Madame la ministre, la diversité est une richesse, l’égalité, un principe fondamental : elle doit être effective pour toutes et tous, que ce soit sur l’accessibilité, le logement, l’éducation, l’engagement citoyen, l’emploi. C’est ce que nous aurions dû fêter hier, lors du colloque sur le vingtième anniversaire de la loi de 2005, qui prévoyait d’adapter les politiques publiques pour les personnes en situation de handicap. Cette loi, après celle de 1975, avait créé un immense espoir dans le monde associatif, chez les aidants, chez les personnes en situation de handicap, qui s’étaient, faut-il le rappeler, beaucoup impliquées. Certes, et fort heureusement, des avancées ont eu lieu ces dernières années ; mais elles sont, il faut le reconnaître, bien en deçà des objectifs de la loi de 2005. Pour 2025, vous annoncez la gratuité des fauteuils roulants, une avancée significative pour ceux et celles qui souffrent de revenus modestes, d’autant que les personnes en situation de handicap ont un niveau de vie inférieur au reste de la population. Malheureusement, beaucoup reste à faire. C’est un choix politique, un choix financier. Les signes ne sont pas encourageants lorsque vous amputez les crédits de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées de 50 millions d’euros, lorsque l’État se désengage au détriment des départements, année après année, alors que les dépenses sociales obligatoires explosent pour l’aide sociale à l’enfance, l’allocation personnalisée d’autonomie et la prestation de compensation du handicap. Vous placez les présidents de département face à des choix cornéliens, notamment celui de devoir arbitrer entre les politiques de solidarité : c’est inacceptable ! Madame la ministre, comment comptez-vous mettre fin au sous-financement chronique des collectivités territoriales par sur les travées du groupe CRCE-K et la sénatrice Apourceau-Poly, je partage certains des éléments de votre propos, au premier rang desquels, bien évidemment, le fait que la diversité est une richesse. Puisque vous citiez le président Chirac, je citerai moi-même un extrait de son discours de Troyes. Il y disait en substance : « La force d’une nation, c’est sa cohésion. Son moteur, c’est l’égalité des En effet, l’égalité des chances entre chacun de nos concitoyens est un élément clé, que l’on soit une personne handicapée, une personne âgée ou un jeune enfant : un tel principe doit évidemment nous guider. Puisque vous m’interpellez sur l’allocation aux adultes handicapés (AAH), je rappelle qu’en 2025 le nombre de bénéficiaires s’établit à 1,35 million, un chiffre qui a augmenté de façon tout à fait remarquable. Je rappelle également qu’au cours du quinquennat a été décidée la déconjugalisation de l’AAH. C’était une demande fort ancienne, c’est devenu une possibilité : il est important de le souligner. Vous dites que beaucoup reste à faire. Pour l’avoir dit moi aussi, je partage votre point de vue : nous devons continuer à agir. Finalement, célébrer l’anniversaire d’une politique publique, c’est l’occasion non seulement de regarder ce qui a été fait, mais également de mesurer le chemin qui reste à parcourir. À cet égard, il y a ce que je viens d’évoquer voilà un instant, c’est-à-dire, très concrètement, une augmentation dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale en faveur de l’accompagnement. Vous parliez de la situation en matière d’emploi. Le taux de chômage des personnes handicapées s’élève, au moment où je vous parle, à 12 %. S’il est supérieur, vous avez raison, à celui de l’ensemble de la population – 4 points de plus en moyenne –, il représente tout de même 6 points de moins par rapport à l’époque de la loi de 2005. C’est dire si, là aussi, il y a eu des progrès. Continuons ensemble, car, sur un tel sujet, nous pouvons nous retrouver de manière transpartisane. Patriat et Stéphane Demilly applaudissent.) seuil de tva applicable aux M. Jean Hingray, pour le groupe Union Centriste. sur les travées du groupe UC.) Hingray. Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Monsieur le ministre, « Ma petite entreprise, connaît pas la crise […] », chantait Alain Bashung en 1994. Et pour cause, c’était avant la baisse des seuils de franchise de TVA pour les autoentrepreneurs. (Sourires.) Une mesure brutale, à la fois sur le fond et sur la forme, qui nous plonge collectivement dans Sur le fond, les autoentrepreneurs sont montés au créneau, et nous les comprenons. Beaucoup n’y survivront pas, sauf à basculer dans le travail dissimulé. C’est bien pourquoi le montant des recettes annoncé pour cette mesure a varié du simple au double. Bercy en attendait 800 millions d’euros au départ ; aujourd’hui, on nous annonce 400 millions d’euros. L’administration aurait-elle donc anticipé la fraude à venir ? La ministre chargée du commerce a annoncé hier à l’Assemblée nationale avoir demandé une étude d’impact. N’est-ce pas désavouer une fois de plus les chiffres donnés Sur la forme, l’amendement, adopté au Sénat un dimanche après-midi au milieu d’une batterie de secondes délibérations, n’a jamais été à proprement parler débattu par l’ensemble du Parlement. Il n’a pas été supprimé ensuite, ni lors de la réunion de la commission mixte paritaire ni, par conséquent, dans le cadre du texte considéré comme adopté en application de Pour couronner le tout, monsieur le ministre, face à l’émoi suscité par la mesure, nous avons appris à la télévision que vous entendiez désormais la suspendre. Je m’interroge sur la légitimité démocratique de cette Ma question est en conséquence double. D’un point de vue formel, comment ferez-vous pour suspendre la mesure avant son entrée en vigueur prévue le 1er mars prochain ? Envisagez-vous une loi de finances rectificative pour revenir sur cette disposition ? Avec un peu de malice, je suis tenté de vous demander, monsieur le ministre, si vous comptez soutenir la proposition de loi de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale… Sur le fond, au-delà de la concertation annoncée, allez-vous proposer une étude approfondie de la fiscalité des autoentrepreneurs nous permettant de légiférer rapidement et dans de bonnes conditions ? sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées des groupes Les Républicains et INDEP.) M. le ministre de l’économie, des finances et de la ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Monsieur le sénateur Hingray, je vous remercie de nous soumettre cette question importante. Comme vous l’avez mentionné, la mesure sur la franchise de TVA des autoentrepreneurs a été introduite le 1er décembre 2024 à l’article 10 du projet de loi de finances pour 2025. Pour rappel, cette franchise de TVA concerne actuellement deux millions d’entreprises dont le chiffre d’affaires est en deçà d’un certain seuil. Je précise que la disposition votée dans le cadre du projet de loi de finances ne remet en aucun cas en cause le régime fiscal des microentrepreneurs et les avantages sociaux associés. Cependant, vous avez raison de le souligner, cette réforme n’a pas fait l’objet d’un débat suffisamment approfondi. Aussi avons-nous décidé, avec la ministre chargée du commerce, Véronique Louwagie, de nous donner le temps de la concertation et de la suspendre, de sorte à dialoguer avec l’ensemble des parties prenantes. Cela étant, j’attire votre attention sur le fait que le dispositif que nous avons introduit a été réclamé dans certains secteurs, notamment par les entrepreneurs du bâtiment, qui s’estimaient soumis à une concurrence inéquitable, et qu’il n’est donc pas sorti du néant. Cet abaissement du seuil de franchise de TVA répondait à une demande de rééquilibrage de la part de certains professionnels. Comme vous l’avez fait valoir, cette mesure est censée s’appliquer à partir du 1er mars. La concertation devant aboutir avant la fin du mois de février, nous déciderons à ce moment-là, en fonction des résultats que nous aurons obtenus – je suis certain que nous trouverons un point d’équilibre –, de la forme, législative ou réglementaire, que prendra la suspension de sa mise en œuvre. Pour conclure, je veux réaffirmer l’attachement du Gouvernement à l’égard du dynamisme impulsé par ces trois millions de microentreprises, qui ont représenté un élément nouveau dans notre paysage économique et qui contribuent grandement à notre croissance, en donnant un avenir à de nombreux entrepreneurs qui veulent s’exprimer de façon plus simple. position de la france sur la régulation de l’intelligence artificielle Mme Ghislaine Senée, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. Senée. Ma question s’adresse à Mme la ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique. 485 milliards d’euros par-ci, 200 milliards d’euros par-là, 109 milliards d’euros ici : bienvenue dans le monde miraculeux de l’intelligence artificielle (IA), avec son concours de celui qui a la plus grosse… enveloppe ! Ces derniers jours, les discours et cette pluie éhontée de milliards d’euros tendent à nous faire croire que l’IA sera la solution à l’ensemble de nos problèmes, le nouvel eldorado des investisseurs, le summum du technosolutionnisme qui viendra sauver notre planète. Mais, dans la vraie vie – l’épisode DeepSeek en est l’illustration –, l’IA est une bulle. Les résultats que l’on nous promet depuis deux ans tardent. Il existe aujourd’hui peu de certitudes, mais beaucoup de contraintes. Ce qui est déjà sûr, c’est que l’IA a d’ores et déjà un coût écologique considérable et insoutenable à ce stade. Au-delà du coût social à venir, l’IA représente un coût humain : reposant sur l’extraction minière, elle est notamment à l’origine des tueries dans le Nord-Kivu, au Congo, qui ont déjà fait plus de 3 000 morts. Elle a un impact sur la santé mentale ; elle bouscule la propriété intellectuelle et met en danger nos droits fondamentaux et nos démocraties. Aujourd’hui, seule l’Union européenne propose une réglementation, unique au monde, composée de cinq véhicules législatifs, dont l’AI Act. Mais à peine la première phase de celui-ci vient-elle d’entrer en vigueur qu’il est déjà attaqué. Le président Macron, grand promoteur de la start-up nation, a mis en scène, hier, la signature d’une déclaration internationale en faveur « d’une IA éthique, inclusive, ouverte et durable » pour les populations de la planète : le fameux « en même temps »… Et aujourd’hui, madame la ministre, c’est dans ce même état d’esprit que nous venons de vous entendre parler de « performance » et Nous confirmez-vous le soutien sans faille de la France à l’AI Act ? Allez-vous œuvrer pour le renforcement de la régulation européenne de l’IA sans céder à la pression des géants de la tech et des grands groupes financiers qui comptent encore se remplir les poches ? En d’autres termes, la France va-t-elle soutenir le leadership européen face à la vague d’illibéralisme et de dérégulation outrancière qui déferle, repoussant toujours plus loin les droits fondamentaux et les limites planétaires ? sur les travées du groupe GEST et sur des travées du groupe Basquin applaudit également.) artificielle et du numérique. Madame la sénatrice, la semaine dernière, dans cet hémicycle, nous entendions dire que les États-Unis avaient déjà remporté la course, parce qu’ils avaient engagé 500 milliards d’euros dans l’IA. Cette semaine, on nous dit que 109 milliards d’euros, ce n’est pas bien non plus… Je m’interroge sur la cohérence d’ensemble de ces interventions. Cozic. Ce n’est pas la déléguée. Au moment où cette technologie accélère comme jamais, nous devrions non pas tenir des discours pessimistes, mais nous réjouir de ce progrès. Quand les médecins utilisent l’IA pour faire progresser la recherche contre le cancer, quand les chercheurs utilisent l’IA pour trouver de nouveaux matériaux susceptibles de remplacer le plastique – ce n’est pas rien pour l’écologie –, quand tous les scientifiques du monde utilisent l’IA pour trouver des solutions à nos problèmes, il me semble fondamental d’être au rendez-vous. Et c’est ce à quoi nous nous employons ! Patriat. Très bien ! déléguée. Vous évoquez l’éthique, madame la sénatrice. Senée opine.) Il est important de souligner qu’hier, sous l’égide de la France, soixante pays se sont engagés en faveur du développement d’une « intelligence artificielle éthique, inclusive, ouverte et durable ». Cela ne vous paraît peut-être pas grand-chose, mais c’est absolument fondamental, parce qu’il est hors de question que le développement de cette technologie qui transforme nos vies et notre avenir reste concentré dans les mains de quelques entreprises. C’est cela, la vision de la France ! C’est cela, la vision de l’Europe ! Vous avez raison, l’Union européenne met en place une réglementation ambitieuse. D’ailleurs, j’y insiste, tous ceux qui font croire que cette réglementation est une mauvaise chose ont tort ! Les Vingt-Sept s’engagent autour des mêmes règles, en respectant un principe très simple : l’IA, comme tout outil, ne vaut que par la façon dont on l’utilise. C’est non pas la technologie en elle-même qui est mauvaise, mais l’usage qui peut en être fait. Gay. Et Musk ? déléguée. Non, en Europe, nous ne voulons pas d’une IA qui puisse noter les individus, d’une IA qui puisse utiliser les président. Il faut conclure ! déléguée. Telle est la vision que nous défendons en France et en Europe ! que sur des travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains.) Husson. Très bien ! avenir du site de saint-avold Mme Catherine Belrhiti, pour le groupe Les Républicains. Belrhiti. Ma question s’adresse au ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Monsieur le ministre, j’associe à ma question les plus de 450 maires, conseillers régionaux et départementaux de Moselle qui appuient ma démarche. À moins de trois mois d’une échéance fatidique, les salariés et les sous-traitants de la centrale Émile-Huchet de Saint-Avold continuent de se battre pour leur avenir. Depuis des mois, nous rappelons que le Président de la République s’est engagé à convertir les centrales à charbon dans le cadre d’une transition énergétique plus juste. À ce titre, un projet de conversion au biogaz a été proposé par l’exploitant du site. Par ailleurs, un projet de production d’hydrogène vert, reconnu d’intérêt commun par la Commission européenne, va faire l’objet d’un financement à hauteur de 20 millions d’euros. Les solutions viables ne manquent pas, mais elles nécessitent un soutien fort de l’État. Sans cela, en avril prochain, c’est un pan entier de l’économie locale qui va Dans un contexte où les tensions géopolitiques ne cessent de croître, la souveraineté énergétique de notre pays est un enjeu stratégique majeur. La France peut-elle se permettre d’affaiblir son indépendance énergétique en sacrifiant Émile-Huchet sur l’autel de l’inaction ? Face à cette urgence économique, les cinq sénateurs de Moselle ont déposé une proposition de loi transpartisane pour sécuriser l’avenir de ce site et de ses salariés. Aujourd’hui, je sollicite le soutien du Gouvernement pour faire adopter ce texte dans les meilleurs délais. Monsieur le ministre, allez-vous tenir les engagements pris par l’État pour sécuriser la transition du site et donner enfin une perspective claire aux centaines de familles plongées dans Madame la sénatrice Belrhiti, je salue l’engagement de l’ensemble des élus mosellans autour de votre démarche, ainsi que celui des salariés de la centrale Émile-Huchet de Saint-Avold, une des deux dernières centrales à charbon françaises qui doivent cesser leur activité d’ici à 2027. À la fin de 2023, le Président de la République a pris l’engagement de convertir cette centrale vers la biomasse. Une étude a ainsi été menée avec GazelEnergie, mais cette transformation s’est avérée trop complexe. Aujourd’hui, je peux vous assurer que l’engagement pris par le Président de la République sera tenu, d’autres transitions étant envisagées vers le gaz naturel et le biogaz. Les textes en vigueur ne permettent pas d’opérer cette transformation à droit constant ; par ailleurs, un amendement présenté dans le cadre du dernier projet de loi de finances a été rejeté. Toutefois, comme vous l’avez souligné, une proposition de loi transpartisane ayant pour objet de résoudre ce problème a été déposée sur le bureau de votre Haute Je puis vous assurer, sous le contrôle de Patrick Mignola, ministre chargé des relations avec le Parlement, que, dans les minutes qui viennent, nous allons trouver un espace dans l’ordre du jour réservé au Gouvernement pour que cette proposition de loi puisse être débattue et adoptée. Il faut que vive cette belle centrale de Saint-Avold ! Mme Catherine Belrhiti, pour la réplique. Belrhiti. Monsieur le ministre, je vous remercie. J’espère que nous aurons très prochainement l’occasion de travailler ensemble pour faire évoluer cette situation. Les salariés de la centrale et les élus locaux comptent sur vous ! (Applaudissements intelligence artificielle et éducation M. David Ros, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.) Ros. Monsieur le président, je tiens en préambule à exprimer le profond soutien de l’ensemble des sénateurs de l’Essonne à la famille de Louise. Ma question s’adresse à Mme la ministre l’enseignement supérieur et de la recherche. Madame la ministre, depuis le début de la semaine, avec le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, des bourrasques d’annonces présidentielles soufflent dans les médias. Le Président de la République souhaite que le navire France rattrape son retard en matière d’IA face aux États-Unis et à la Chine. Les récentes annonces en rafale suscitent de nombreuses Je ne vous interrogerai pas sur les enjeux de souveraineté nationale que soulève l’annonce de 109 milliards d’euros d’investissements privés étrangers. Je ne vous interrogerai pas non plus sur les problèmes démocratiques posés par le contrôle, par de grandes entreprises capitalistes, des serveurs contenant nos données et recherches personnelles. Beaucoup de points sensibles ont en effet déjà été relevés dans un remarquable rapport réalisé par nos collègues Corinne Narassiguin et Patrick Chaize au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst). En revanche, madame la ministre, je souhaite vous interroger sur le rôle majeur que doit jouer à ce sujet le porte-avions éducation nationale. Vous avez annoncé vouloir, d’ici la fin du mois de mars, décliner une stratégie globale en matière d’IA. Pourriez-vous d’ores et déjà nous préciser les axes ou les plans d’action que vous envisagez pour le lycée, le collège, voire pour l’école primaire ? Cela a bien sûr trait à la maîtrise des usages et au contrôle des apports pédagogiques, mais aussi à la compréhension du fonctionnement de l’IA à proprement parler et aux risques éthiques qu’elle induit. N’est-ce pas l’occasion de doter les futures générations d’un certain esprit critique et d’une culture scientifique de premier plan dans un monde balayé par des tourbillons d’informations qui ressemblent trop souvent à des vents contraires ? (Applaudissements Mme la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. nationale, de supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur David Ros, l’intelligence artificielle est non pas une évolution à venir, mais une révolution qui touche dès à présent l’ensemble de notre société, et notamment nos façons d’enseigner et d’apprendre. Aujourd’hui, nous savons que la quasi-totalité des lycéens et des étudiants, de même que de nombreux collégiens, utilisent l’intelligence artificielle. Dans le même temps, seulement 20 % de nos professeurs l’utilisent régulièrement dans leur pratique professionnelle. Il importe de permettre à chacun de se saisir de cette technologie, à la fois en en maîtrisant les atouts et en en mesurant bien les risques. C’est le sens des annonces que j’ai faites la semaine dernière. Nous allons dès la prochaine rentrée proposer à tous les élèves du second degré une première formation à l’intelligence artificielle pour qu’ils maîtrisent le prompting, c’est-à-dire la façon de dialoguer avec une intelligence artificielle, et qu’ils soient capables de mesurer les biais et les limites de cette technologie. En résumé, il s’agira d’appréhender au mieux les atouts et les faiblesses de cet outil. Nous allons aussi proposer des formations aux enseignants, en ligne ou en présentiel. Un module sera intégré dans l’offre de formation continue du ministère de l’éducation Enfin, nous allons mettre en place un partenariat d’innovation pour développer une IA souveraine, ouverte et évolutive, afin d’appuyer les pratiques pédagogiques de nos Vous le constatez, nous nous saisissons pleinement de ce sujet pour en faire une chance pour tous et toutes, j’y insiste, sachant que les filles s’orientent moins vers ces filières technologiques. Il s’agit bel et bien d’un enjeu que nous devons prendre à M. David Ros, pour la réplique. Ros. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse qui montre que nous devons redoubler À ce sujet, n’oublions pas ces vers de Jean de « Le vent redouble ses efforts, « Et fait si bien qu’il « Celui de qui la tête au ciel était voisine, « Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts. » Alors, madame la ministre, redoublons certes d’efforts, mais restons vigilants. Impulsons un souffle nouveau dans le ciel de l’IA, un vent qui se faufilerait à pas de chat, si j’ose dire, tel un Mistral gagnant ! (Exclamations et applaudissements sur les travées du groupe SER et sur des travées du groupe CRCE-K.) mariages blancs M. André Reichardt, pour le groupe Les Républicains. Reichardt. Ma question s’adresse à M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. Monsieur le ministre, de nouveau, un maire vient d’être convoqué par la justice pour une décision qu’il a prise dans l’exercice de ses fonctions. Il risque cinq ans de prison, 75 000 euros d’amende et une peine complémentaire d’inéligibilité. Son crime ? Il a refusé de procéder au mariage d’un étranger en situation irrégulière sur notre territoire ayant fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). (Exclamations sur des travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Certes, il aurait dû savoir qu’en tant qu’officier d’état civil il ne dispose d’aucun pouvoir pour s’opposer à un mariage, y compris à un mariage impliquant une personne soumise à une OQTF. Il aurait dû savoir que la jurisprudence du Conseil constitutionnel ne permet pas de subordonner la liberté de contracter mariage à la régularité du Mais, monsieur le ministre, n’est-ce pas le monde à l’envers ? C’est la personne en situation irrégulière, qui viole la loi et doit obligatoirement quitter le territoire, qui fait un procès au maire qui refuse de le marier. Que peuvent bien penser les Français d’une telle situation ? Ne faut-il pas d’urgence modifier notre cadre législatif ? Et nos maires, qui ne sont pas tous juristes, tant s’en faut, n’ont-ils pas droit à une juste protection ? Que compte faire le Gouvernement à cet égard ? Républicains et des travées du groupe UC.) garde des sceaux, ministre de la justice. Monsieur le sénateur Reichardt, ayant été moi-même maire, comme beaucoup d’entre vous ici, il m’est arrivé à de nombreuses reprises, de même qu’à mes adjoints, de constater, en recevant de futurs mariés, que le consentement n’était pas libre et éclairé, comme l’exige le code civil, ou qu’il s’agissait d’un mariage frauduleux. Par conséquent, j’ai eu l’occasion de saisir le procureur de la République de mes doutes, des saisines qui n’ont d’ailleurs pas toujours été suivies d’effets à l’époque. Lemoyne. À garde des sceaux. Je n’ai en revanche jamais été dans la situation de M. le maire de Béziers, puisque c’est de lui que vous parlez, ou d’autres maires en France. Il ne m’appartient pas, vous le comprendrez, de commenter une affaire individuelle, mais je peux vous dire que nous donnerons, sous l’autorité de M. le Premier ministre, un avis favorable sur la proposition de loi visant à interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire, déposée par M. le sénateur Demilly du groupe Union Centriste… sur les travées des groupes UC et Les de La Gontrie. Elle est sceaux. Le débat doit avoir lieu et je suis sûr que votre assemblée trouvera les moyens de rendre ce texte conforme à la Constitution. (Exclamations sur les travées du groupe SER.) En outre, nous devons faire en sorte, dans l’hypothèse où le procureur de la République ne répond pas, que le maire ait le dernier mot, car, aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : quand le procureur de la République ne répond pas, le maire est obligé de procéder au mariage. Je suis personnellement favorable à une telle mesure. Enfin, nous devons exiger une preuve de la régularité du séjour dans la liste des pièces à fournir avant le mariage à l’officier d’état civil, qui, je le rappelle, agit au nom du procureur de la République. En cas de refus, un recours doit être possible. Bourgi. Donnez les moyens aux préfectures de recevoir les candidats ! sceaux. Ces mesures sont en tout point conformes à notre Mesdames, messieurs les sénateurs du groupe socialiste, le mariage est un droit, et non pas un passe-droit ! Nos concitoyens ne pensent pas autre chose ! et vifs applaudissements sur les travées des groupes UC et Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et RDPI. – Protestations sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) M. André Reichardt, pour la réplique. Reichardt. Je vous remercie, monsieur le ministre. Pour conclure, je formulerai deux remarques. D’abord, sachez que, même si les maires qui sont actuellement convoqués par la justice avaient saisi le procureur de la République au lieu de décider par eux-mêmes, cela n’aurait rien changé. En effet, l’irrégularité du séjour n’est actuellement pas un motif suffisant pour s’opposer au mariage. Il faut donc changer la loi ! de La Gontrie. Et pourquoi pas changer la Constitution tant que vous y êtes ? Reichardt. Ensuite, il nous faut vraiment trouver le moyen de protéger les maires. Lors de la réunion de notre commission des lois, ce matin, le rapporteur de la proposition de loi qu’a évoquée M. le garde des sceaux a exposé la jurisprudence en la matière. Je suis moi-même juriste… Rossignol et Marie-Pierre de La Gontrie. Nous aussi ! Reichardt. … et j’ai pourtant eu du mal à tout saisir. Dès lors, peut-on reprocher aux maires de ne pas toujours tout comprendre ? Les Républicains et sur des travées du groupe UC.) Vallet. Surtout à impact de la hausse des cotisations employeurs de la cnracl sur les budgets locaux M. François Bonneau, pour le groupe Union Centriste. Bonneau. Ma question s’adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, chargée de la ville. Madame la ministre, imaginez une cuve qui convient largement aux besoins de ses utilisateurs et que l’on vient subrepticement siphonner pour d’autres usages et d’autres besoins. Un beau jour, inévitablement, elle se tarit. Alors, ceux-là mêmes qui l’ont asséchée viennent réclamer aux utilisateurs de quoi la remplir de nouveau. Cette petite fable, c’est l’histoire de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL). Depuis des années, celle-ci contribue à la solidarité nationale. Ce sont près de 100 milliards d’euros qui ont été prélevés dans cette caisse, et ce sans aucune contrepartie. Et aujourd’hui, pour la renflouer, l’État vient pomper dans les caisses des mairies, des collectivités et des hôpitaux dans des proportions insensées. Dans le secteur privé, le taux maximal applicable à l’employeur est de 28 %. Pour l’année 2025, le Gouvernement impose aux employeurs publics un taux de 34,36 %. C’est déjà considérable, mais ce n’est que le début, car ce taux doit grimper jusqu’à 43,65 % en 2028. Par exemple, la ville de Cognac, en Charente, a une masse salariale de 6 millions d’euros. En application du décret relatif au taux de cotisations vieillesse des employeurs des agents affiliés à la CNRACL, publié le 30 janvier 2025, sa cotisation augmentera de 200 000 euros par an pendant quatre ans. Au terme des quatre années, il lui faudra donc trouver 800 000 euros en plus dans son budget de fonctionnement. Les élus, selon leurs propres termes, sont confrontés à un « déluge » de charges et sont La raison commande de ne pas dépasser le taux plafond de 28 % applicable au secteur privé. Cette perte de recettes pour la caisse pourrait être compensée par une fraction de CSG, comme cela était prévu à l’origine. Madame la ministre, allez-vous entendre la voix de ces élus et réduire le taux des cotisations à la CNRACL des collectivités et des hôpitaux ? Allez-vous réfléchir à d’autres sources de financement pour équilibrer cette caisse ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.) Mme la ministre déléguée chargée de la ville. du territoire et de la décentralisation, chargée de la ville. Monsieur le sénateur François Bonneau, vous connaissez la situation actuelle du régime de retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers. Le déficit de la CNRACL s’élevait à 2,5 milliards d’euros en 2023 et, si nous ne faisons rien, celui-ci atteindra 11 milliards d’euros en 2030. Vous connaissez aussi les causes de ce déséquilibre financier. Le financement de cette caisse repose exclusivement sur les cotisations de ses affiliés et de leurs employeurs. Dès lors, l’origine du déséquilibre est à chercher avant tout, comme pour tous les régimes de retraite, dans la dégradation du ratio démographique entre actifs et retraités, du fait de l’évolution de la pyramide des âges. Par ailleurs, en tant qu’élus, vous n’ignorez pas que le recours de plus en plus fréquent à du personnel contractuel, catégorie qui n’est pas assujettie aux cotisations à la CNRACL, contribue à ce déficit. (On renchérit sur des travées du groupe SER.) Le Gouvernement mesure combien cette caisse, par le passé, a contribué à la solidarité entre régimes, ce qui a dégradé d’autant sa propre situation. Il faut donc trouver en urgence des solutions à cette situation. Vous savez que le Gouvernement, afin d’apporter une première réponse, a décidé le 30 janvier dernier d’augmenter de trois points par an pendant quatre ans, de 2025 à 2028, le taux de cotisations des employeurs de ce régime. (Murmures sur les travées du groupe Je suis consciente que cette hausse est de taille. Le Gouvernement mesure l’impact qu’aura l’effort demandé. Cependant, conformément aux souhaits du Premier ministre, cette hausse est moins brutale que celle qui était prévue auparavant. Par ailleurs – je vous remercie à ce propos de votre proposition –, nous ne perdons pas de vue les autres hypothèses, que nous ne nions pas. Plusieurs mesures sont à l’étude. En novembre 2023, le Gouvernement a saisi du problème l’inspection générale des finances (IGF), l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’inspection générale de l’administration (IGA), qui nous ont transmis un certain nombre de propositions. Celles-ci doivent bien sûr faire l’objet d’une concertation sans tabou, en bonne intelligence avec les parlementaires comme avec les employeurs territoriaux et hospitaliers. déléguée. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé d’organiser une telle concertation sur les solutions qu’il convient d’apporter, afin de garantir à la CNRACL un équilibre financier durable. situation sécuritaire à Mme Annick Petrus, pour le groupe Les Républicains. Petrus. Ma question s’adresse à M. Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de sur les travées du groupe Les Républicains.) Avec un taux de criminalité cinq fois plus élevé que dans l’Hexagone, Saint-Martin est confrontée à une insécurité croissante nourrie par le narcotrafic, la circulation illégale des armes et une délinquance de plus en plus précoce. Entre fusillades, braquages et agressions, la population est inquiète et l’image de notre territoire se détériore. Il y a encore eu deux agressions par armes à feu la nuit dernière ! Malgré une gendarmerie pleinement engagée, qui coopère de manière efficace avec la collectivité de Saint-Martin, la montée de la violence dépasse malheureusement les capacités opérationnelles. Saint-Martin subit, entre autres, une criminalité importée, alimentée par les trafics de drogues et d’armes qui transitent par la Caraïbe. Sans un engagement accru de l’État en faveur d’un renforcement de la coopération sécuritaire avec l’ensemble des États de la région, ce phénomène risque de s’intensifier et d’ancrer durablement la violence sur notre territoire. Il est à noter que les défaillances judiciaires et une réponse pénale insuffisante assoient un sentiment Je sais que la vidéoprotection, qui relève de la compétence de la collectivité de Saint-Martin, pourrait constituer un atout supplémentaire dans cette lutte. Hélas ! ce dispositif a été détruit par l’ouragan Irma et son rétablissement n’est encore qu’au stade de l’attribution du marché. En attendant, nous devons faire face à cette insécurité avec les moyens dont nous disposons. Monsieur le ministre, dans ce contexte, quelles actions concrètes l’État entend-il mettre en place pour mieux anticiper et enrayer cette dynamique criminelle, qui fragilise Saint-Martin et menace la stabilité de l’ensemble de la région ? Songez-vous à un renforcement de la coopération sécuritaire et judiciaire avec nos voisins les plus proches de la Caraïbe ? M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur. Madame la sénatrice Annick Petrus, je partage totalement le constat que vous faites d’une dégradation du climat sécuritaire dans votre chère île de Saint-Martin. Vous me demandez quelles mesures très concrètes nous pensons prendre : je peux déjà en évoquer trois. La première a déjà été prise : nous avons nommé un préfet de plein exercice, alors que Saint-Martin n’avait jusqu’alors qu’un préfet délégué. Ce préfet, dont le ressort comprend aussi l’île de Saint-Barthélemy, aura comme mission centrale et prioritaire la lutte contre l’insécurité. La deuxième réponse consiste à renforcer la présence de la gendarmerie nationale sur la voie publique, ainsi que sa surveillance des quatre points de passage avec la partie néerlandaise de l’île. Je lui ai adressé des instructions en ce sens. Le but est de pouvoir interpeller les fuyards qui iraient chercher refuge de l’autre côté de la frontière. C’est déjà ce que nous avons pu faire récemment, quand un touriste américain a reçu une balle dans le thorax : les auteurs présumés de cette attaque ont été interpellés. Enfin, la troisième réponse consiste à durcir le dispositif sécuritaire en déployant sur l’île un escadron de gendarmes mobiles, qui pourra recevoir, ponctuellement, l’appui du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) de la Guadeloupe. Voilà donc trois réponses très concrètes que nous apportons à la dégradation du climat sécuritaire à Vous avez par ailleurs fait allusion au continuum de sécurité. Bien sûr, on n’obtient de résultats que lorsque le ministère de l’intérieur et les collectivités travaillent en commun. La vidéosurveillance en est une bonne illustration. Une étroite collaboration entre les deux ministères régaliens, celui de la justice et celui de l’intérieur, est de rigueur. Je me félicite à cet égard du climat de coopération qui préside à mes relations avec mon collègue le garde des sceaux. Un autre point fondamental, vous avez eu raison de le souligner, est la lutte contre le narcotrafic, qui est un vecteur essentiel de la criminalité outre-mer, mais aussi en métropole. À cet égard, je voudrais rendre hommage à tous les membres de la Haute Assemblée, qui ont offert à la République une formidable victoire en adoptant à l’unanimité la proposition de loi sénatoriale visant à sortir la France du piège du narcotrafic, aboutissement des travaux de votre commission d’enquête sur ce sujet. Bravo et merci à tous ! (Applaudissements menaces de mort à l’encontre de M. Michaël Weber, pour le groupe Socialiste, Écologiste et sur les travées du Weber. Monsieur le garde des sceaux, je remarque que le ministère de la justice possède, au fond, une curiosité anatomique, suivant l’expression appliquée à l’Allemagne, dans les années 1930, par l’écrivain Kurt Tucholsky : il écrit de la main gauche, celle des tribunaux, mais agit de la main droite, par l’expression du ministre ! Depuis deux semaines et maintenant de manière récurrente, plusieurs médias dont les propos peuvent être assimilés à ceux de l’extrême droite menacent des membres du monde judiciaire, soit au sujet d’une enquête en cours, soit dans la perspective de jeter en pâture ceux qu’ils nomment « les coupables de l’invasion migratoire ». Parmi les personnes visées, qui ont été nommées et dont le visage a été diffusé, on trouve des avocats, mais aussi des magistrats et même des tribunaux entiers, comme le tribunal administratif de Melun – cela a été relaté ce matin même. Tous ont fait l’objet de commentaires particulièrement haineux et abjects, que je me dois de vous citer : « Elle mérite une balle de 9 millimètres dans la tête », ou encore : « Il faut les trouver, tirer à vue et flamber leurs nids douillets ». Monsieur le garde des sceaux, il n’est plus possible de se dissimuler derrière la dissolution de trois groupuscules d’extrême droite pour faire croire que l’affaire est entièrement résolue. La bête immonde demeure tapie dans l’ombre, d’où elle menace la stabilité de nos Alors, que comptez-vous faire pour protéger nos tribunaux et ceux qui, chaque jour, contribuent au bon fonctionnement de notre justice ? (Applaudissements sur les travées des groupes SER, GEST et CRCE-K.) garde des sceaux, ministre de la justice. Monsieur le sénateur, nous partageons tout à fait, me semble-t-il, le constat que vous avez fait. Vous aurez sans doute remarqué, étant un sénateur averti des propos du garde des sceaux, que j’ai tenu à exprimer à plusieurs reprises un soutien absolu aux magistrats Je l’ai notamment fait pour ceux de Marseille. En effet, quand on parle de magistrats menacés, il faut aussi penser à ceux qui sont sous protection policière parce qu’ils sont menacés par les narcotrafiquants. Il me semble que notre coopération avec le groupe socialiste sur ce sujet illustre bien notre attachement à protéger ces victimes de menaces : les magistrats, bien sûr, mais aussi les agents de l’administration pénitentiaire qui se voient privés de leur liberté, de celle d’embrasser leurs enfants, parce qu’ils sont soumis aux menaces récurrentes de narcotrafiquants, de terroristes islamistes – vous n’avez pas fait allusion à ces derniers – ou de toute autre personne cherchant à attaquer un principe qui nous est plus cher que tout, à savoir l’indépendance de la justice. Je suis également très attaché à la défense de la liberté des avocats. En témoigne le soutien public que j’ai apporté très récemment aux avocats spécialisés dans le droit des étrangers à la suite d’attaques parues dans une revue d’extrême droite : j’ai tenu à écrire à ces avocats, ainsi qu’à la présidente du Conseil national des barreaux, pour leur apporter tout mon soutien, car il ne faut jamais confondre l’avocat et son client. de La Gontrie. Bien ! sceaux. Les magistrats, les avocats, les greffiers et les agents de l’administration pénitentiaire, mais aussi les policiers et les gendarmes, tous ceux en somme qui contribuent à l’autorité de l’État, doivent être intégralement protégés. C’est la raison pour laquelle, au-delà du soutien public que je leur ai accordé, le Gouvernement a fait en sorte, par l’action du ministère de l’intérieur et des préfets, qu’ils soient tous protégés, y compris – vous comprendrez que je ne puisse entrer ici dans le détail – physiquement par des policiers et des gendarmes, mais aussi psychologiquement. Nous sommes évidemment mobilisés pour protéger les palais de justice, les cabinets des juges et – c’est bien légitime – tous les lieux où les avocats exercent leur La question de la protection de la chaîne pénale, de son indépendance et de sa liberté est une question éminemment républicaine. Elle ne donne lieu à aucune division entre nous. Je tiens enfin à rappeler que, lors du récent procès impliquant l’extrême droite, j’ai tenu à écrire personnellement aux magistrats et à leur exprimer publiquement mon soutien, tout en leur garantissant, bien évidemment, une protection par les forces de l’ordre de la République. M. Michaël Weber, pour la réplique. j’entends vos propos, mais je constate que le Gouvernement contribue à cette ambiance. (Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) Ainsi, le Premier ministre reprend à son compte le mythe de la « submersion migratoire », pourtant démenti par les chiffres de l’Insee. Le ministre de l’intérieur remet en cause le droit du sol et s’en prend ouvertement à l’État de droit. Enfin, la frénésie législative sur l’immigration joue sur les peurs, au détriment des droits indivisibles des personnes, de la réalité des mouvements migratoires et du respect de l’État de droit, qui garantit à tous dignité, justice et sceaux. Rien à voir ! Weber. La France a besoin de se rassembler ; votre gouvernement la divise ! sur les travées des groupes SER et suppression de classes de primaire en zone M. Stéphane Sautarel, pour le groupe Les Républicains. Sautarel. Monsieur le Premier ministre, madame la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, je tiens à associer à cette question mon collègue Daniel Gueret, élu d’Eure-et-Loir, mais aussi bien d’autres membres de notre Ma question n’a pas pour seul objet le service public de l’éducation. Certes, celui-ci connaît partout une démographie en baisse, mais on ne saurait justifier une approche territoriale aveugle et brutale. Cette question revêt au moins trois aspects : premièrement, une dimension d’aménagement du territoire, à laquelle je vous sais attachés ; ensuite, une question de cohérence, donc de confiance : ce que l’on décide à Paris doit s’appliquer sur le terrain, pour ce qui concerne l’école comme pour l’urbanisme ou la sécurité des Français ; enfin, une part plus existentielle, qui fait écho à la question que vous avez posée, monsieur le Premier ministre : « Qu’est-ce qu’être En fait, c’est sur notre triptyque républicain – liberté, égalité, fraternité – que portent nos interrogations quand il est question de nos écoles et de la carte scolaire : la liberté de vivre où l’on veut ; l’égal accès au service public ; enfin, la promesse fraternelle faite à tout Français qu’il pourra s’élever grâce à l’école. Alors, monsieur le Premier ministre, madame la ministre, allez-vous, dans le Cantal et dans l’Allier comme partout en France et, d’abord, dans la ruralité de montagne, respecter l’engagement national et démocratique, que nous avons pris collectivement dans l’intérêt de l’enfant, de ne pas supprimer de postes devant les élèves, dans nos écoles ? Allez-vous donner des instructions en ce sens à une administration qui ignore ce que le Parlement décide ? Allez-vous ainsi mettre un terme au psychodrame qui se joue partout dans nos territoires et tue la confiance ? Aussi, de grâce, ne me parlez pas de chiffres ! Il n’y a qu’une équation qui vaille : zéro égale zéro ! Pas de suppression de postes dans le budget, cela signifie aussi : pas de suppression de postes en solde net dans nos Cigolotti applaudit également.) supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur Sautarel, vous le savez, nous faisons le constat d’une baisse démographique importante dans notre pays : 800 000 élèves de moins en dix ans. À la rentrée 2025, nous accueillerons 100 000 élèves de moins qu’en 2024 ; la différence est de 80 000 dans le premier degré. Pour autant, comme vous l’avez souligné, nous avons fait de l’éducation nationale une des principales priorités de notre pays. La traduction de ce choix dans le budget pour 2025, désormais adopté par le Parlement, est l’annulation des suppressions de postes initialement prévues. Ainsi, nous avons décidé de faire de la baisse démographique un levier pour la réussite de nos élèves, pour la réduction des inégalités sociales et territoriales, et pour l’accélération des politiques prioritaires que sont pour nous la poursuite du déploiement de l’école inclusive et la reconstitution des brigades de remplacement. Certes, la stabilité du nombre de postes ne signifie pas une absence de fermetures de classes. À l’évidence, nous pouvons encore améliorer notre approche, en partageant les constats et en construisant ensemble les réponses. En tant que Première ministre, j’avais demandé que les cartes scolaires soient élaborées de façon pluriannuelle. Sautarel. Cela ne fonctionne pas ! Les observatoires des dynamiques rurales constituent un autre élément de réponse ; ils doivent nous permettre d’améliorer les échanges entre les directeurs académiques des services de l’éducation nationale (Dasen) et les élus pour l’élaboration de la carte scolaire. M. le sénateur Delcros et vous-même, élus du Cantal, m’avez interrogée sur la situation spécifique de ce département. Selon les projections démographiques dont nous disposons, on y comptera à la rentrée prochaine 145 élèves de moins que cette année dans le premier degré. Je prends devant vous l’engagement que le nombre d’élèves par classe, qui est actuellement de 21, n’augmentera pas ; par ailleurs, le maillage territorial continuera à répondre au mieux aux besoins des familles. Mes équipes et moi-même nous tenons à votre disposition, messieurs les sénateurs, pour examiner plus précisément les conditions d’élaboration de la carte scolaire dans votre département. M. Stéphane Sautarel, pour la réplique. Sautarel. Madame la ministre, vous comprendrez que votre réponse ne me satisfait pas : je vous demandais de ne pas citer de chiffres ; or vous m’en avez abreuvé ! Alors, je veux vous en donner quelques autres : pour 145 élèves de moins, on propose 11 suppressions de classes dans le Cantal, alors qu’un département voisin ne devrait connaître qu’une seule suppression de classe, pour 758 élèves de moins ! On peut jouer avec les chiffres autant qu’on veut, mais la réalité est que le programme France Ruralités Revitalisation, que vous aviez pourtant lancé en tant que Première ministre, n’est pas respecté aujourd’hui ! Je veux en conclusion m’adresser à M. le Premier ministre. Être Français, monsieur le Premier ministre, c’est peut-être d’abord pouvoir, grâce à l’école rurale de son village, qu’il se nomme Montboudif ou Bordères, devenir un jour Georges Pompidou ou François Bayrou ! Merci de nous aider à conserver cette perspective et cette promesse ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du avenir du service universel de la poste M. Patrick Chaize, pour le groupe Les Républicains. Chaize. Ma question s’adresse Monsieur le ministre, vous n’ignorez pas que la désignation de La Poste comme prestataire du service universel postal ne court que jusqu’au 31 décembre 2025. Or, à ce jour, la procédure au terme de laquelle sera désignée l’entreprise qui aura la charge de cette mission à compter du 1er janvier 2026 n’a toujours pas été lancée par les services de l’État. De mon point de vue, sans préjuger du résultat de cette procédure, il ne fait pas de doute que le groupe La Poste présente toutes les compétences humaines et les infrastructures nécessaires pour mener à bien cette mission. Il paraît cependant important que les parlementaires puissent avoir un débat de fond sur le service universel postal, ainsi que sur les autres missions de service public confiées au groupe La Poste, notamment sa mission d’aménagement du territoire. Dans un rapport publié en mai 2023, la Cour des comptes estimait que l’accélération de la baisse du volume du courrier, du nombre d’exemplaires de presse distribués et de la fréquentation des points de contact postaux conduirait à creuser de nouveau fortement le déficit des missions de service public de La Poste entre 2025 et 2030. Rappelons que le déficit brut cumulé pour ces quatre missions dépasse déjà 2 milliards d’euros. La Cour des comptes indiquait notamment que, face à ce défi, l’augmentation du montant des compensations ne saurait constituer une solution et qu’une redéfinition profonde du cadre et du contenu de ces missions était nécessaire. Compte tenu des enjeux économiques, sociaux et territoriaux de ces missions de services publics, il est urgent que ces réformes fassent l’objet d’une réflexion dans la perspective de l’échéance de la fin de l’année. C’est pourquoi je souhaite connaître les intentions du Gouvernement sur ce sujet majeur d’aménagement du territoire. M. le ministre de l’action publique, de la fonction publique et de la simplification. publique, de la fonction publique et de la simplification. Monsieur le sénateur, je voudrais avant tout vous confirmer que le Gouvernement est particulièrement attaché aux missions de service public de La Poste comme au maintien du service universel postal. Comme vous l’avez rappelé, une procédure doit être lancée, dans les règles de l’art, pour préparer la période qui, aux termes de la loi et des règles européennes applicables en matière de transparence, d’égalité de traitement et de non-discrimination, doit s’ouvrir à compter du 1er janvier 2026. À cette fin, une consultation publique est indispensable. Cela ne nous empêche pas de mener, dès aujourd’hui, une réflexion pointue sur les missions de La Poste, ce grand groupe français dont je tiens à rappeler qu’il ne s’occupe pas uniquement, contrairement à ce qu’on pourrait croire à l’écoute de votre question, de l’acheminement du courrier. D’ailleurs, si c’était le cas, La Poste serait en grande difficulté au vu des profondes transformations actuelles de son Vous avez aussi évoqué l’aménagement du territoire. En tant que maire d’Ajaccio, j’avais rencontré le président-directeur général de La Poste, M. Philippe Wahl, pour évoquer les missions que son groupe peut exercer en matière de logistique. La Poste peut pleinement se saisir selon moi de telles missions d’aménagement du territoire. Le Gouvernement nourrit également de grandes ambitions pour ce qui concerne les maisons France Services. Vous n’ignorez pas que La Poste héberge aujourd’hui, dans toute la France, quelque 400 espaces France Services. Cette mission nouvelle assumée par La Poste peut être considérée comme une réussite ; je le dis sous le contrôle de ceux de mes collègues qui ont déjà visité de tels espaces implantés au sein des bureaux de poste. Nous allons poursuivre l’extension de cette offre, qui correspond, selon moi, à l’une des missions nouvelles que le groupe peut exercer. Je veux en conclusion vous remercier d’avoir posé cette question, car j’estime que les Françaises et les Français, notamment dans les territoires ruraux, sont extrêmement attachés aux services publics postaux. Sol. Tout à fait ! M. Patrick Chaize, pour la réplique. Chaize. Monsieur le ministre, vous l’avez bien exprimé, il y a beaucoup d’idées pour l’avenir de La Poste, mais ce que je vous demandais, c’est un débat. Quand donc aura lieu ce débat ? Le temps presse : il est urgent que nous réinventions, tous ensemble, La Poste, pour qu’elle assure un vrai service public. groupe UC.) fermeture de la sucrerie de M. Aymeric Durox, pour la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe. Durox. Ma question s’adressait à l’origine à Mme la ministre de l’agriculture. Mercredi 15 janvier, on apprenait que l’avant-dernière sucrerie de Seine-et-Marne, celle de Souppes-sur-Loing, à l’extrémité sud du département, fermait définitivement ses portes. Elle était en service depuis 1873, au sein de la même famille. C’est une catastrophe humaine, d’abord : 109 salariés se retrouvent au chômage dans un territoire déjà désindustrialisé, où il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver un emploi ! C’est aussi une catastrophe industrielle : il ne reste plus qu’une sucrerie en Île-de-France, à Nangis, ville dont j’ai été élu municipal. À l’échelle nationale, c’est la sixième fermeture de sucrerie en six ans ; il n’en reste que dix-neuf dans notre pays. Alors, pourquoi ces fermetures ? On connaît les raisons : d’abord, la fin des quotas en 2017, et l’effondrement des prix du sucre et de la betterave. Vient ensuite la crise de la jaunisse, qui a détruit 70 % de la récolte betteravière en Île-de-France en 2020 et contre laquelle les agriculteurs français sont sans Il existe pourtant une solution : l’acétamipride. Seul problème, l’Union européenne l’autorise jusqu’en 2033 pour nos concurrents, mais il a été interdit en France en 2018 ! Heureusement, le Sénat a adopté un amendement visant à permettre sa réintroduction dérogatoire, « à titre exceptionnel » ; je rappelle tout de même que le Gouvernement était à l’origine opposé à cet Enfin, les importations massives de sucre ukrainien, dont les producteurs utilisent des produits phytosanitaires interdits au sein de l’Union européenne, bouleversent le marché européen et tirent les prix à la baisse. Cette situation pourrait encore empirer avec l’accord signé, dans notre dos, entre l’Union européenne et le Mercosur, accord qui permettrait l’importation de 190 000 tonnes de sucre issues de cultures génétiquement modifiées utilisant une quarantaine de produits phytosanitaires interdits en France. Pourtant, il existe encore un moyen de s’opposer à ce funeste traité : il faut lutter contre la scission de l’accord dont on discute actuellement à Bruxelles. En effet, si l’accord UE-Mercosur était ainsi divisé, la partie commerciale pourrait être adoptée à la majorité qualifiée, ce qui rendrait son rejet bien plus compliqué. A contrario, si l’accord n’est pas scindé, c’est la règle de l’unanimité qui prévaudra, auquel cas nous pourrons Ma question est donc simple, monsieur le ministre de l’économie, puisque c’est vous qui allez me répondre : allez-vous sauver la filière betteravière et l’agriculture française en vous opposant à la scission de l’accord UE-Mercosur ? Hochart et Franck Menonville applaudissent.) Monsieur le sénateur Aymeric Durox, c’est évidemment un drame qui se joue dans votre région, pour laquelle la fermeture de la sucrerie-distillerie Ouvré, à Souppes-sur-Loing, constitue une grande Cette usine y était installée depuis plus de cent cinquante ans et la modernisation industrielle indispensable à sa survie s’est révélée impossible au regard de la trésorerie insuffisante de l’entreprise. Comme vous l’avez souligné, le marché du sucre est extrêmement concurrentiel. En réponse à ce drame, nous avons voulu, tout d’abord, venir en aide aux planteurs de betterave et trouver une solution permettant la distillation de leur production. Un accord a été conclu avec la coopérative Cristal Union ; ainsi, ces agriculteurs ne seront pas sans solution lors de la prochaine récolte. Ensuite, concernant les salariés de la sucrerie, un plan de sauvegarde de l’emploi sera engagé. Je veux à cet égard saluer l’engagement de l’ancien ministre Frédéric Valletoux, député de ce département et désormais président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Avec Pierre Babut, maire de Souppes-sur-Loing, il a œuvré à trouver une solution pour l’entreprise comme pour ses Enfin, vous m’interrogez sur l’accord UE-Mercosur. Je vous confirme que la France s’oppose à la mise en œuvre de cet accord, et ce précisément afin de protéger nos agriculteurs, que les dispositions de cet accord exposeraient à de nombreux risques. Nous ne soutenons aucun projet de scission de cet accord ; je peux même aujourd’hui vous confirmer que nous nous y opposons même de manière très ferme. Buis applaudit.) président. Nous en avons terminé avec les questions d’actualité au Gouvernement. Notre prochaine séance de questions au Gouvernement aura lieu le mercredi 19 février, à quinze heures. Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux quelques instants. La séance est suspendue. séance, suspendue à seize heures vingt-cinq, est reprise à seize heures trente-cinq, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE M. Didier Mandelli Mise au point au sujet de votes Mme Martine Berthet. Berthet. Monsieur le président, lors des scrutins nos 190 et 191, Mmes Christine Lavarde et Agnès Evren souhaitaient s’abstenir. président. Acte est donné de cette mise au point, ma chère collègue. Elle figurera dans l’analyse politique des scrutins concernés. président. Mes chers collègues, par lettre en date de ce jour, le Gouvernement demande d’intervertir les deux premiers points de l’ordre du jour de notre séance de demain, afin que notre assemblée examine les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole avant celles de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte. Acte est donné de cette demande. Nous pourrions en conséquence débuter la séance du jeudi 13 février à dix heures trente. Y a-t-il des observations ?… Il en est ainsi décidé. président. En application du cinquième alinéa de l’article 13 de la Constitution, ainsi que de la loi organique n° 2010-837 et de la loi n° 2010-838 du 23 juillet 2010 relatives à son application, la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a émis un avis favorable, par vingt-sept voix pour et deux voix contre, sur la nomination de M. Philippe Pascal aux fonctions de président-directeur général de la société Aéroports de Paris. président. L’ordre du jour appelle la désignation des dix-neuf membres de la commission d’enquête sur les coûts et les modalités effectifs de la commande publique et la mesure de leur effet d’entraînement sur l’économie française. En application de l’article 8 ter, alinéa 5, de notre règlement, les listes des candidats présentés par les groupes ont été publiées. Ces candidatures seront ratifiées si la présidence ne reçoit pas d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement. en procédure d’examen simplifié de deux projets de loi dans les textes de la commission appelle l’examen de deux projets de loi tendant à autoriser la ratification ou l’approbation de conventions internationales. Pour ces deux projets de loi, la conférence des présidents a retenu la procédure d’examen simplifié. Je vais donc les mettre successivement aux voix. projet de loi autorisant l’approbation de l’accord portant création du centre de développement des capacités cyber dans les balkans occidentaux (c3bo) Est autorisée l’approbation de l’accord portant création du Centre de développement des capacités cyber dans les Balkans occidentaux (C3BO), fait à Tirana le 16 octobre 2023, et dont le texte est annexé à la présente président. Je mets aux voix le texte adopté par la commission sur ce projet de loi (projet n° 166, texte de la commission n° 285, rapport La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées est favorable à l’adoption de ce texte. (Le projet de loi est projet de loi autorisant la ratification de la résolution lp.3(4) portant amendement de l’article 6 du protocole de londres de 1996 à la convention de 1972 sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets et autres matières Est autorisée la ratification de la résolution LP.3(4) portant amendement de l’article 6 du Protocole de Londres de 1996 à la Convention de 1972 sur la déchets et autres matières, adoptée le 30 octobre 2009, et dont le texte est annexé à la présente loi. texte adopté par la commission, après engagement de la procédure accélérée, sur ce projet de loi (projet n° 715 [2023-2024], texte de la commission n° 259, rapport n° 258). défense et des forces armées est favorable à son adoption. alimentaire et agricole de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (projet n° 639 [2023-2024], texte de la commission n° 251, rapport n° 250, avis nos 184 et Dans la discussion des articles, nous sommes parvenus à TITRE IV (suite) SÉCURISER, SIMPLIFIER ET FACILITER L’EXERCICE DES ACTIVITÉS AGRICOLES I. – Le titre VII du livre VII du code de justice administrative est complété par un chapitre XV ainsi rédigé : contentieux de certaines décisions en matière agricole présent chapitre est applicable aux litiges relatifs aux projets mentionnés au II pour ce qui concerne les décisions mentionnées au III. présent chapitre s’applique aux projets concourant à l’objectif de souveraineté alimentaire mentionné à l’article L. 1 A du code rural et de la pêche maritime qui nécessitent : installations, des ouvrages, des travaux ou des activités soumis à l’article L. 214-1 du code de l’environnement au titre des ouvrages de stockage d’eau ou des prélèvements sur les eaux superficielles ou souterraines, à l’exclusion des ouvrages destinés à permettre un prélèvement sur les eaux souterraines, à la condition que ces projets répondent à un besoin agricole, qu’il soit cultural, sylvicole, aquacole ou « 2° Une installation soumise à l’article L. 511-1 du même code et destinée à l’élevage de bovins, de porcs, de lapins, de volailles et de gibiers à plumes ainsi qu’aux couvoirs et à la les projets mentionnés au II du présent article, le présent chapitre s’applique aux décisions individuelles suivantes : environnementale prévue à l’article L. 181-1 du code de l’environnement ; d’opposition aux installations, aux ouvrages, aux travaux et aux activités mentionnés au II de l’article L. 214-3 du même code ou l’arrêté de prescriptions particulières applicable à l’installation, à l’ouvrage, au travail ou à l’activité faisant l’objet de la déclaration ; dérogation prévue au 4° du I de l’article L. 411-2 dudit code ; d’opposition au titre du régime d’évaluation des incidences Natura 2000 en application du VI de l’article L. 414-4 du même code ; récépissé de déclaration ou l’enregistrement d’installations mentionnées aux articles L. 512-7 ou L. 512-8 du même code ; de défrichement prévue aux articles L. 214-13, L. 341-3, L. 372-4, L. 374-1 et L. 375-4 du code forestier ; autorisations prévues aux articles L. 621-32 ou L. 632-1 du code du patrimoine ; prescriptions archéologiques prises en application du 1° de l’article L. 522-1 du même code ; « 9° La décision de non-opposition à une déclaration préalable ou le permis de construire, d’aménager ou de démolir prévus au livre IV du code de l’urbanisme ; décisions relatives à la prorogation ou au transfert à un autre pétitionnaire ou exploitant d’une décision mentionnée au présent article ; décisions modifiant ou complétant les prescriptions des décisions mentionnées au présent article. juge administratif qui, saisi d’un litige régi par le présent chapitre, estime, après avoir constaté que les autres moyens ne sont pas fondés : « 1° Qu’un vice n’affecte qu’une phase de l’instruction de la demande donnant lieu à l’une des décisions mentionnées à l’article L. 77-15-1 ou qu’une partie de cette décision, limite à cette phase ou à cette partie la portée de l’annulation qu’il prononce et demande à l’autorité administrative compétente de reprendre l’instruction à la phase ou sur la partie qui est entachée « 2° Qu’un vice entraînant l’illégalité d’une de ces décisions est susceptible d’être régularisé, sursoit à statuer, après avoir invité les parties à présenter leurs observations, jusqu’à l’expiration du délai qu’il fixe pour cette régularisation. Si une mesure de régularisation est notifiée dans ce délai au juge, celui-ci statue après avoir invité les parties à présenter leurs observations. « Le refus du juge de faire droit à une demande d’annulation partielle ou de sursis à statuer est motivé. « II. – En cas d’annulation ou de sursis à statuer affectant, dans un litige régi par le présent chapitre, une partie seulement de la décision attaquée, le juge détermine s’il y a lieu de suspendre l’exécution des parties de la décision non préjudice des articles L. 122-2, L. 122-11, L. 123-1-B et L. 123-16 du code de l’environnement, un recours dirigé contre une des décisions mentionnées à l’article L. 77-15-1 du présent code ne peut être assorti d’une requête en référé suspension que jusqu’à l’expiration du délai fixé pour la cristallisation des moyens soulevés devant le juge saisi en premier « La condition d’urgence prévue à l’article L. 521-1 est présumée « Le juge des référés statue sur le recours dans un délai d’un mois. préjudice de dispositions particulières figurant dans d’autres textes, lorsque la juridiction administrative est saisie d’un litige régi par le présent chapitre, la durée de validité de l’autorisation accordée, le cas échéant, par la décision attaquée ainsi que celle des autres autorisations mentionnées à l’article L. 77-15-1 qui sont nécessaires à la réalisation du projet sont suspendues jusqu’à la notification au bénéficiaire de l’autorisation attaquée de la décision juridictionnelle irrévocable au fond. » II. – Les articles L. 77-15-2 et L. 77-15-4 du code de justice administrative s’appliquent aux litiges en cours et aux décisions en cours de validité à la date de la publication de la présente loi. L’article L. 77-15-3 du même code s’applique aux recours relatifs aux décisions prises à compter de la date d’entrée en vigueur de la présente loi. M. Michel Canévet, sur l’article. Madame la ministre, si l’article 15 traite de la question des contentieux agricoles, je souhaite plus particulièrement attirer votre attention sur la situation de l’élevage en France. Le nombre d’exploitations laitières a fortement diminué dans notre pays, passant de 175 000 en 1988 à 35 000 en 2020. Au cours des vingt dernières années, le cheptel porcin s’est réduit de 20 %. En ce qui concerne les ovins, la production de bêtes à viande a été divisée par deux. Enfin, un poulet consommé en France sur deux doit être Comment en sommes-nous arrivés là ? Je connais bien la situation en Bretagne où, comme ailleurs, il est difficile de construire des bâtiments d’élevage. Dès lors que ce projet de loi vise à favoriser la transmission des exploitations et à simplifier les activités agricoles et les démarches administratives afférentes, j’appelle à une véritable simplification de démarches qui, aujourd’hui, demeurent très pesantes. L’examen de cet article me donnera l’occasion d’évoquer un certain nombre de situations rencontrées sur le terrain, qui montrent bien que notre réglementation n’est pas la plus adaptée pour permettre la concrétisation des projets. Les deux rapporteurs de la commission des affaires économiques l’ont d’ailleurs souligné à maintes reprises depuis le début de nos travaux. Des évolutions sont indispensables, madame la ministre ! président. Je suis saisi de trois amendements identiques. L’amendement n° 400 rectifié ter est présenté par MM. Tissot, Montaugé et M. Weber, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 461 est présenté par Mme Senée, M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Souyris et M. Vogel. L’amendement n° 732 rectifié est présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Ces trois amendements sont ainsi libellés : cet article. La parole est à M. Jean-Claude Tissot, pour présenter l’amendement n° 400 rectifié ter. Tissot. Cet amendement vise à supprimer l’article 15, qui a pour objet d’accélérer la prise de décision des juridictions en cas de contentieux contre des projets d’ouvrage hydraulique agricole et d’installation ou d’extension d’élevage. Dans un avis très sévère, le Conseil d’État a estimé que « les dispositions du projet de loi, qui sont susceptibles de présenter des risques de constitutionnalité au regard notamment du principe d’égalité devant la justice, comportent des inconvénients importants en termes de sécurité juridique pour les justiciables et, plus généralement, pour la bonne administration de la À l’Assemblée nationale, les rapporteurs eux-mêmes, pourtant issus de la majorité gouvernementale de l’époque, ont reconnu que le nombre de recours contre les projets concernés était en réalité très faible, et ont admis que cet article répond surtout à une forte attente des professionnels du monde agricole. Dans son avis du 26 avril 2024, la Défenseure des droits se montre, elle aussi, très critique. Elle déclare en effet que « cette réforme contentieuse, motivée par la volonté de sécuriser le déroulement de ces projets, restreint d’une manière disproportionnée le droit au recours de leurs opposants. […] De tels projets ou politiques publiques sont susceptibles de porter atteinte au droit de vivre dans un environnement sain, garanti notamment par l’article 1er de la Charte de Nous partageons l’ensemble des réserves formulées par le Conseil d’État et la Défenseure des droits, et nous considérons que cet article répond très maladroitement à la colère des agriculteurs. Il convient donc de le Mme Ghislaine Senée, pour présenter l’amendement Senée. Le dispositif de cet article créerait des dérogations aux procédures en vigueur pour les projets de stockage de l’eau et d’installation d’élevage. Nous défendons, pour notre part, la préservation du droit de l’environnement. Mes chers collègues, dans un esprit de simplification, nous pensons, tout comme le Conseil d’État, que la multiplication des dérogations au droit commun entraîne celle des contentieux, ainsi que leur complexification. Vous ne pouvez qu’être d’accord avec nous sur ce point, d’autant qu’il est question ici des installations de stockage de l’eau et des installations d’élevage, régies par les réglementations relatives aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et aux installations, ouvrages, travaux, ou activités (Iota). Votre manière de régler le problème du renouvellement des générations n’est pas la bonne. Vous prenez d’ailleurs une responsabilité considérable, en prétendant ainsi restreindre le droit au recours des opposants, car vous amoindririez la prévention des risques accidentels, voire des risques chroniques, au risque de porter atteinte à l’environnement et à la santé. Ce serait un lourd fardeau qui pèserait sur vos épaules, madame la ministre, si vous souteniez cet amendement, notamment parce que l’on sait déjà que certains projets d’ouvrage de stockage de l’eau présentent des risques accrus de « mal-adaptation », confirmés par les tribunaux. L’ancien Premier ministre, Michel Barnier, a été le ministre de l’environnement qui, il y a trente ans, a posé les bases de la consultation du public sur les projets ayant un impact sur l’environnement. Finalement, le détricotage presque systématique que vous opérez en matière de droit de l’environnement remet en cause une partie de l’héritage, pourtant vertueux, de votre famille politique. Pour l’ensemble de ces raisons, nous sommes donc favorables à la suppression de l’article 15. M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 732 rectifié. Lahellec. L’amendement a été fort bien défendu par les deux précédents orateurs. président. Quel est l’avis de la commission ? de la commission des affaires économiques. La commission émet un avis défavorable sur ces trois amendements identiques, qui visent à supprimer purement et simplement l’article 15, ce que nous ne voulons pas. S’agissant des problématiques d’élevage évoquées par notre collègue Michel Canévet, j’estime que deux véhicules législatifs sont susceptibles d’améliorer progressivement les choses. Je pense, en premier lieu, à l’article 13 du présent projet de loi, que nous avons adopté hier, et qui prévoit la dépénalisation de certaines atteintes à l’environnement provoquées par des activités agricoles – sous réserve de la version adoptée par la commission mixte paritaire. Je pense, en second lieu, à la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, que Franck Menonville et moi-même avons déposée et fait voter ici, au Sénat. J’ai plus particulièrement en tête l’article 3 de ce texte, qui a été rédigé en concertation avec les services de Mme la ministre, que je remercie de son implication. Si elle est adoptée, je rappelle que cette proposition de loi permettra, dans le cadre des enquêtes publiques, avec l’accord du commissaire-enquêteur, de remplacer les deux débats de début et de fin d’enquête publique par un registre des doléances déposé en mairie. Elle contribuera aussi à adapter la durée de l’enquête publique à l’importance de chaque projet. Elle rendra par ailleurs facultative la réponse aux doléances au fil de l’eau : seule sera obligatoire la réponse à l’autorité environnementale. Elle permettra enfin, à compter du 1er septembre 2026, de relever les seuils en dessous desquels peut s’appliquer la procédure d’enregistrement pour les élevages. Je comprends qu’il y ait de la frustration : souvent, quand on est confronté à de grandes difficultés, on veut que la réponse soit rapide. Hélas ! à l’impossible, nul n’est tenu, et il me semble que nous avons su traiter cette problématique, conjointement avec le Gouvernement, à l’article 3 de notre proposition de loi. En réalité, le plus important aujourd’hui est de faire en sorte que ce texte soit adopté le plus vite possible, afin que les décrets d’application soient pris rapidement. Ainsi, dès le 1er septembre 2026, nous serons prêts à faire ce que nous avons décidé. du Gouvernement ? Le Gouvernement émet un avis très défavorable sur ces Cet article 15 vise en effet à accélérer le travail des juridictions en cas de contentieux sur des projets concourant à la souveraineté alimentaire. Le but est de sortir de l’incertitude les porteurs de projets grâce à des décisions rapides, positives ou négatives. Madame, messieurs les sénateurs, vous considérez que cet article est exorbitant du droit commun. Pas du tout ! Une telle accélération des procédures est possible pour de nombreux contentieux, notamment en matière d’urbanisme, en matière électorale, en matière d’entrée et de séjour des étrangers en France ou encore dans le secteur de l’énergie. La mégabassine de Sainte-Soline, par exemple, projet des plus emblématiques, a donné lieu à dix ans de procédures et de contentieux. Trouvez-vous cela raisonnable ? Senée. Oui ! L’accélération que nous proposons est justifiée, quelle que soit la décision rendue ensuite. M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. Michel Canévet est breton, comme moi. Il a fort bien décrit la décapitalisation de l’élevage bovin, mais ce serait un raccourci que d’imputer cette évolution aux recours contentieux. Comme l’a bien dit Jean-Claude Tissot, ceux-ci sont en effet très peu nombreux. Ce qui altère l’élevage, en réalité, c’est la faiblesse des revenus qu’il procure : les jeunes ne se lancent pas dans l’élevage parce que cela ne paie pas ! Cet état des choses engendre de surcroît des difficultés dans le travail et un certain mal-être. Ceux qui s’installent ont donc plutôt tendance à fuir l’élevage pour se tourner vers la céréalisation : il y a un glissement de l’élevage vers les céréales. La faute à qui ? Salmon. Autre remarque, on entend toujours les mêmes chiffres en matière d’élevage. Vous nous dites par exemple que la moitié des poulets consommés en France sont importés. Or ce n’est pas exact ! Je vous renvoie à la page 7 du rapport de FranceAgriMer, qui indique que le taux d’autoapprovisionnement atteint 82 %. Certes, nous importons plus de poulets qu’autrefois, en raison de l’évolution des habitudes alimentaires des Français. Mais ne tordons pas les chiffres : pour le porc, notre taux d’autoapprovisionnement s’élève encore à 103 %, et, pour les bovins, à 95 %. Quant à la poudre de lait, il s’établit à 265 % – et à 300 % pour l’orge ! On voit bien que certaines productions ont attiré davantage d’agriculteurs ou, plutôt, encouragé l’extension des exploitations – ces productions sont en croissance au détriment d’autres. Faire peser sur les procédures contentieuses la responsabilité de cette situation, c’est regarder la réalité avec une loupe très Mme la ministre. Monsieur le sénateur Salmon, je récuse la vision que vous donnez de l’élevage. L’élevage, c’est une fierté française ! (Marques sur les travées du groupe GEST.) La France est un immense pays d’élevage ! Dire que l’élevage n’attire plus la jeunesse, c’est un contresens, ce n’est pas vrai. Vous ne pouvez pas faire une généralité à partir de ce qui peut s’observer ici ou là. Je connais maints contre-exemples d’élevages qui vont bien et qui attirent la jeunesse. Je vous invite à fréquenter un peu plus souvent les comices agricoles, et vous verrez la passion de l’élevage chez nos jeunes… (Protestations sur les travées des groupes GEST et SER.) Oui, c’est la réalité ! Ce n’est sans doute pas la vôtre, mais c’est celle que je connais personnellement ! Vous contestez les chiffres. La réalité est ce qu’elle est : la consommation de poulet augmente en France. Pour ma part, je me fonde sur ce que me disent les représentants de la filière avicole, soucieux de notre souveraineté alimentaire – son président va même jusqu’à dire que la France « se poulétise » ! Vous avez parfaitement le droit de prétendre avoir raison contre cette filière, mais tel n’est pas mon cas… Monsieur le sénateur, il faudrait ouvrir un poulailler par département, chaque année pendant cinq ans, pour couvrir la seule consommation française. Actuellement, 80 % du poulet consommé hors domicile n’est pas produit en France. C’est à cette faiblesse qu’il faut remédier. Vous citez les chiffres qui vous conviennent, mais vous ne pouvez pas nier que, pour certains fruits, certains légumes, certaines productions de viande, nous ne sommes pas autosuffisants, et c’est une À mon sens, il faudrait conférer à la production alimentaire de notre agriculture une dimension régalienne. L’alimentation peut devenir une arme stratégique – nous l’avons vu à l’occasion du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Cette réalité est à nos portes. La contester, c’est être dans un déni de réalité. M. Franck Montaugé, pour explication de vote. Montaugé. À la question du revenu des éleveurs s’ajoute une problématique que je crois essentielle, notamment pour les jeunes, celle des conditions d’exercice de ce métier. La plupart des jeunes qui s’installent sont vraiment des passionnés, mais notons que les exploitations tournent 24 heures sur 24, 365 jours par an, quelles que soient les espèces Je souhaite évidemment que nos cheptels se développent, mais il faut créer des conditions d’exercice du métier d’éleveur permettant une vie normale : il faut que ces professionnels puissent prendre quelques week-ends de temps en temps, voire une semaine de vacances. Pour cela, il faut prévoir des services de remplacement, qu’il faut financer. Cela relève de l’intérêt général. Sans cela, nous ne pourrons que constater, année après année, la diminution du cheptel bovin. Il faut poser la problématique dans son ensemble, car ces deux facettes – revenus et conditions de vie – sont M. Gérard Lahellec, pour explication de vote. Lahellec. Je souscris aux propos de Michel Canévet : au cours de l’année écoulée, le cheptel breton a perdu 120 bovins par jour – toutes productions bovines confondues. Le rapporteur nous signale que l’article 3 de sa proposition de loi comporte des dispositions qui amélioreraient la situation et qu’il est impatient de les voir mises en œuvre. Mais cela ne suffira pas ! D’après nous, la problématique majeure est celle de la rémunération du travail. S’agissant des procédures contentieuses, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Notre amendement n° 732 rectifié vise précisément à laisser le temps de rationaliser et d’objectiver : ce n’est pas du temps président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 400 rectifié ter, 461 et 732 (Les amendements ne sont pas adoptés.) président. L’amendement n° 861 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : I. – Alinéa 5 Supprimer les mots : concourant à l’objectif de souveraineté alimentaire mentionné à l’article L. 1 A du code rural et de la pêche maritime II. – Alinéa 6 1° Remplacer les mots : répondent à un besoin par les mots : poursuivent à titre principal une 2° Remplacer le mot : par le mot : 3° Remplacer le mot : La parole est à Mme la ministre. Cet amendement vise à préciser la rédaction de cet article. La notion de « finalité » agricole, d’abord, est plus précise que celle de « besoin ». Surtout, il convient de mettre en adéquation le texte du projet de loi avec le dispositif du décret qui est en vigueur, sous peine de créer une fragilité juridique. Par ailleurs, en limitant la mise en œuvre de ces dispositions aux projets concourant à « l’objectif de souveraineté alimentaire », on risque d’exiger que l’agriculteur fasse la démonstration de cet impératif. Il s’agira d’une complexité supplémentaire pour lui. Et si sa production est majoritairement exportée, il aura d’autant plus de mal à respecter ce principe. Si nous souscrivons pleinement à la rédaction issue des travaux de la commission, nous en proposons une nouvelle formulation pour éviter de donner prise à des recours. En matière d’eau, les opposants sont très actifs, et la moindre fragilité juridique, le moindre écart entre le décret et la loi, peut affaiblir les porteurs de projets. Dans sa grande sagesse, le Sénat se rend aux arguments du Gouvernement : la commission émet donc un avis favorable sur cet Salmon. Très bien, madame la ministre, parlons un peu de droit. La Défenseure des droits a jugé que cet article 15 portait atteinte au droit au recours en instaurant une présomption d’urgence pour les projets hydrauliques et d’élevage. Elle pointe également des risques d’inconstitutionnalité, notamment au regard du principe d’égalité devant la justice. Le Conseil d’État, dans son avis, avait aussi préconisé l’abandon de ces dispositions. On peut faire fi de ces considérations juridiques, mais il s’agit bien de faits ! De plus, contrairement à ce qui est avancé, les ouvrages directement concernés par ce dispositif ne concourent pas à la souveraineté alimentaire. Ils ne sont destinés qu’à un tout petit nombre d’agriculteurs, qui sont souvent les moins en difficulté. Il existe quelque 3 000 ICPE d’élevage en France sur un total de 94 000 élevages, soit 3,2 % de l’ensemble. Ces mesures ne permettent clairement pas de répondre aux problèmes des autres éleveurs, qui représentent, eux, 97 % des élevages français et gèrent des exploitations à taille Nous sommes donc en train de regarder les problèmes par le petit bout de la lorgnette. Madame la ministre, depuis quelques jours, nous subissons vos attaques frontales. Vous avez l’art de caricaturer nos positions et de nous prêter des propos qui ne correspondent absolument pas à ce que nous disons. En tant qu’écologistes, nous soutenons l’élevage, mais un élevage à taille humaine ! M. le rapporteur. Malgré tout le respect que j’ai pour le sénateur Daniel Salmon, je me dois de souligner qu’il dit une chose et son contraire… Vous vous déclarez, cher collègue, favorable aux élevages à taille humaine. Mais, depuis trois jours, vous n’avez de cesse de nous expliquer que l’agriculture française serait devenue une agriculture industrielle. Et, à présent, vous indiquez que 3 % des élevages sont classés ICPE. Cela signifie donc que 97 % ne le sont pas ! Salmon. L’important, c’est de regarder la trajectoire ! Or, par définition, des élevages qui ne sont pas classés ICPE, ce sont des élevages avec un faible nombre d’animaux, donc des élevages à taille humaine ! En d’autres termes, vous venez de nous apporter la preuve par quatre que toutes vos affirmations depuis trois jours relèvent du dogme, et non pas de l’observation des réalités de terrain. président. Je mets aux voix l’amendement n° 861 rectifié. est adopté.) n° 401 rectifié ter, présenté par MM. Tissot, Montaugé et M. Weber, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est Alinéas 25 à 27 Supprimer ces alinéas. La parole est à M. Franck Montaugé. Montaugé. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à notre demande de suppression de l’article 15. Nous proposons de supprimer les alinéas 25 à 27, qui visent à raccourcir les délais de recours d’une requête en référé. Je me permets de vous rappeler l’avis très sévère du Conseil d’État à cet égard : « […] le projet de loi restreint les possibilités de référé sans que l’efficacité d’une telle mesure, qui porte atteinte au droit au recours, soit établie La Défenseure des droits, pour sa part, indique que la « réforme contentieuse introduite par l’article 15 du projet de loi, et en particulier la restriction des possibilités de former un référé pour contester des décisions concernant certains projets agricoles, limite l’accès à un tribunal des opposants à ces projets sans que cette restriction soit justifiée ». Ces deux analyses juridiques confortent notre demande de suppression des alinéas 25 à 27, à défaut de suppression, comme nous le souhaitions, de l’article 15. Les auteurs de cet amendement proposent de revenir de manière détournée sur la position que nous avons adoptée voilà quelques instants. Pour notre part, nous souhaitons le maintien de l’article 15, y compris de ses alinéas 25 à 27. Avis défavorable. J’aimerais tout de même rappeler les mesures que les auteurs de cet amendement voudraient supprimer : la présomption d’urgence en cas de saisine du juge des référés ; l’encadrement du délai du jugement, avec l’obligation faite au juge de juger en dix mois ; la cristallisation des moyens, qui interdit de soulever de nouveaux moyens en fin de procédure, une disposition très importante, car les associations qui font des recours contre des projets se saisissent toujours de nouveaux motifs pour faire traîner la procédure ; enfin, la suspension des délais des autres autorisations nécessaires au projet en cas de recours. Supprimer ces alinéas, c’est supprimer l’objet même de l’article 15 ! Vous faites référence à la Défenseure des droits, monsieur le sénateur. Permettez-moi de vous rappeler que la Défenseure des droits défend tous les droits, y compris ceux des agriculteurs et des éleveurs ! groupes SER et GEST.) Jadot. Ce n’est pas Tissot. Vous menez un bien mauvais combat, madame la ministre ! l’amendement n° 401 rectifié ter. pas adopté.) amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 462, présenté par Mme Senée, M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Supprimer cet alinéa. La parole est à Mme Ghislaine Senée. Senée. La commission des affaires économiques a introduit à l’alinéa 29 un principe d’application rétroactive des dispositions visées à l’article 15 pour l’ensemble des litiges en cours. Il faut que vous soyez bien pressés de construire bassines et mégabassines pour chercher ainsi à solder la centaine de contentieux en cours en un seul petit alinéa de ce projet de loi ! Au groupe écologiste, en cohérence avec les positions que nous avons toujours défendues, nous nous opposons évidemment à une telle offensive contre le droit de l’environnement, qui n’est pas conforme à la Constitution et qui entrave la lisibilité de notre ordonnancement juridique. Madame la ministre, tout à l’heure, vous avez évoqué Sainte-Soline, regrettant que cela ait « pris dix ans ». Oui, en effet, il a fallu dix ans pour démontrer que ce projet portait atteinte à l’environnement. Et pendant ces dix années, la biodiversité a été détruite ! Mais que remettez-vous en cause, exactement ? Une décision de justice ? L’action de la Défenseure des droits ? Je ne comprends pas bien. Vous cherchez systématiquement à caricaturer les positions des écologistes ! Est-ce que nous, nous caricaturons les Rietmann. Oui ! Senée. Qu’est-ce qui vous déplaît dans le fait que la procédure ait pris dix ans ? Livrez-nous donc le fond de votre pensée. Et, de grâce, cessez de caricaturer nos propos et de vous mettre en avant comme si vous étiez la seule défenseure des agriculteurs ! n° 955, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : Rédiger ainsi cet alinéa : II. – Le I du présent article s’applique aux décisions administratives prises à compter du 1er septembre 2025. La parole est à M. le rapporteur. Cet amendement tend à préciser que les dispositions visées à l’article 15 s’appliquent aux décisions administratives prises à compter du 1er septembre 2025. n° 402 rectifié ter, présenté par 1er janvier 2027. La parole est à Mme Karine Daniel. Daniel. Il s’agit, là aussi, d’un amendement de repli par rapport à notre demande de suppression de l’article 15. Le texte issu des travaux de l’Assemblée nationale prévoyait que les dispositions visées à cet article s’appliquaient aux décisions administratives prises à compter du 1er septembre 2024. En commission au Sénat, les rapporteurs ont modifié cet alinéa, afin de prévoir une application rétroactive de deux des trois réformes prévues au présent article et une application à la date d’entrée en vigueur de la loi pour la dernière. Nous ne sommes pas favorables à un tel choix. Au vu des nombreux doutes, critiques et inquiétudes suscités par cet article, il convient de prévoir le décalage de son application dans le temps, afin que des analyses ultérieures puissent réellement en déterminer la pertinence. À défaut de pouvoir supprimer purement et simplement l’article 15, comme nous l’aurions souhaité, nous proposons par cet amendement une mesure de report, afin que les dispositions en question s’appliquent aux décisions administratives prises à compter du 1er janvier 2027. de la commission sur les amendements nos 462 et 402 rectifié ter ? L’amendement n° 402 rectifié ter, qui vise à retenir le 1er janvier 2027 comme date de référence pour l’application des dispositions de l’article 15, est en partie satisfait par notre amendement. En effet, nous avons accepté de revenir sur ce que nous avions décidé en commission, le Gouvernement nous ayant convaincus qu’une application rétroactive pourrait soulever un certain nombre de difficultés. Nous avons donc opté pour la date du 1er septembre 2025. J’entends bien que le 1er septembre 2025, ce n’est pas le 1er janvier 2027, mais notre amendement va tout de même dans le sens souhaité par les auteurs de l’amendement n° 402 rectifié ter, à savoir l’abandon du principe d’application rétroactive. C’est la raison pour laquelle la commission émet un avis défavorable sur cet amendement. J’en viens à l’amendement n° 462. Loin de moi l’intention de faire l’exégèse de votre pensée, madame Senée, mais je pense qu’il y a une contradiction entre votre objectif et ce que vous proposez. Je suppose que votre objectif est d’empêcher l’application rétroactive des mesures visées à l’article 15. Or ce que vous proposez, en l’occurrence la suppression de l’alinéa 29, aurait précisément pour effet de la mettre en place ! En effet, en l’absence de mention explicite d’une date, l’article 15 pourrait très bien, dans le silence du texte, entrer en vigueur dès la promulgation de la loi que nous sommes en train d’examiner, c’est-à-dire bien avant le 1er septembre 2025. Faisons un peu de prospective : si la commission mixte paritaire (CMP) se réunit dès la semaine prochaine, comme Mme la ministre l’a envisagé, le texte sera peut-être adopté dans la foulée, et l’article 15 s’appliquerait alors pleinement. Je doute que ce soit ce que vous souhaitez. La commission émet donc un avis défavorable sur cet Le Gouvernement émet un avis favorable sur l’amendement n° 955, qui vise à revenir sur l’application rétroactive du dispositif – celle-ci n’était pas souhaitable –, et un avis défavorable sur les deux autres amendements en discussion commune. Madame la sénatrice, à Sainte-Soline, le projet a été validé par la justice. Visiblement, je vous l’apprends. Ce n’est pas du tout, comme vous avez l’air de le croire, un projet illégal ; c’est un projet vertueux, validé par la justice. Certes, il y a effectivement eu un vice de procédure, mais c’est en cours de traitement. En attendant cette régularisation, le juge autorise l’utilisation de l’eau stockée. Trouvez-vous normal qu’il ait fallu dix ans à la justice pour le dire ? Moi pas. l’amendement n° 462. l’amendement n° 955. président. En conséquence, l’amendement n° 402 rectifié ter n’a plus Je mets aux voix l’article 15, modifié. 15 est adopté.) n° 119 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet et Billon, MM. Duffourg et S. Demilly, Mme Saint-Pé, M. Folliot, Mme Romagny, MM. Levi, Pillefer, Longeot et Bleunven et Mme Herzog, est ainsi Après l’article 15 Insérer un article additionnel ainsi Après l’article L. 122-1-2 du code de l’environnement, il est inséré un article L. 122-1-… ainsi rédigé : L. 122-1-…. - Les avis rendus par l’autorité environnementale mentionnée au L. 122-1 sont réalisés sur la base des informations environnementales et des connaissances scientifiques disponibles. Les sources scientifiques sur lesquelles s’appuient les avis et les recommandations de l’autorité environnementale y sont renseignées. » La parole est à M. Michel Canévet. Canévet. Cet amendement vise à faire en sorte que les sources des avis scientifiques émis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) soient renseignées. Il est important d’avoir des références Nous estimons qu’une telle mesure créerait des contentieux supplémentaires. Certes, dans un premier temps, nous y étions favorables ; nous avions même introduit une disposition similaire dans la première mouture du texte. Mais, en pratique, cela entraînerait des complications. Lorsque trois études seront présentées, les opposants au projet en question en réclameront une quatrième. Et lorsque les conclusions de ces trois études seront favorables au projet, les opposants mettront en avant l’étude, quand bien même il n’y en aurait qu’une sur mille, aboutissant à des conclusions Tissot. C’est caricatural ! C’est la raison pour laquelle la commission sollicite le retrait de cet amendement. À défaut, l’avis serait défavorable. Même avis. Canévet. Je retire mon amendement. n° 119 rectifié quater est retiré. n° 124 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet, Billon et Doineau et MM. Duffourg, S. Demilly, Folliot, Longeot et Bleunven, est ainsi Après l’article 15 La première phrase du premier alinéa du I de l’article L. 181-10 du code de l’environnement est complétée par les mots : « ou L. 181-10-2 ». Canévet. Cet amendement a pour objet d’adapter les nouvelles modalités de l’instruction des dossiers ICPE et la phase de consultation du public issue de la loi du 23 octobre 2023 relative à l’industrie verte aux spécificités des installations agricoles. Canévet. Je le retire. n° 124 rectifié quater est retiré. Je suis saisi de huit amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 77 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, M. Fialaire, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve et MM. Laouedj et Roux, est ainsi I. – Le code de l’environnement est ainsi modifié : L’article L. 181-10-1 est ainsi modifié : a) Au second alinéa du I, après le mot « organise », sont insérés les mots : « , après concertation avec le commissaire enquêteur ou la commission d’enquête, » ; b) Le 1° du III est complété par une phrase ainsi rédigée : « Le commissaire enquêteur ou la commission d’enquête peuvent néanmoins choisir, en concertation avec l’autorité administrative chargée de la consultation du public, de remplacer cette réunion publique par une permanence à des lieux, jours et heures qu’ils déterminent, incluant au moins une journée dans la mairie de chaque commune du lieu d’implantation du projet ; » c) Le 4° du même III est complété par deux phrases ainsi rédigées : « Ces réponses, à l’exception de la réponse à l’avis de l’autorité environnementale, sont facultatives. Les réponses aux observations et aux propositions du public peuvent être transmises et publiées en une fois, jusqu’à la fin de la consultation du public ; » d) Après la première phrase du 5° dudit III, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Le commissaire enquêteur ou la commission d’enquête peuvent néanmoins choisir, en concertation avec l’autorité administrative chargée de la consultation du public, de remplacer cette réunion publique par une permanence à des lieux, jours et heures qu’ils déterminent, incluant au moins une journée dans la mairie de chaque commune du lieu d’implantation du e) Au dernier alinéa dudit III, après le mot : « consultation », sont insérés les mots : « , ou le premier jour de la permanence qui lui est substituée, » ; f) Au premier alinéa du IV, le mot : « clôture » est remplacé par le mot : « fin » ; 2° L’article L. 512-7 le mot : « industrielles », sont insérés les mots : « et aux émissions de b) Après le I bis, il est inséré un I ter ainsi rédigé : « I ter. – Peuvent également relever du régime de l’enregistrement les installations d’élevage mentionnées à l’annexe I bis de la directive 2010/75/UE du Parlement européen et du Conseil relative aux émissions industrielles et aux émissions de l’élevage, à l’exception des installations destinées à l’élevage intensif énumérées à l’annexe I de la directive 2011/92/UE du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 2011 concernant l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement. » II. – Le 5° du I du présent article entre en vigueur à la date de publication de l’acte d’exécution prévu au 2 de l’article 70 decies de la directive 2010/75/UE du Parlement européen et du Conseil relative aux émissions industrielles et aux émissions de La parole est à M. Henri Cabanel. Cabanel. Cet amendement vise à transcrire l’article 3 de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur au sein du titre IV, consacré aux mesures permettant de sécuriser, de simplifier et de faciliter l’exercice des activités agricoles, du présent projet de loi. Je le rappelle, il s’agit de procéder à des simplifications du régime français des ICPE, bénéficiant aux bâtiments d’élevage. Cette mesure est censée renforcer notre compétitivité agricole, en permettant aux éleveurs français de bénéficier d’installations plus grandes, afin de répondre davantage à la consommation nationale de viande. Pour ce faire, il est proposé de renforcer les obligations de motivation et de transparence des avis de l’autorité environnementale, souvent utilisés par des tiers à l’occasion de recours contre des projets de construction ou d’extension Nous souhaitons également relever les seuils à partir desquels s’applique l’obligation d’enquête publique, avec un alignement, pour les bâtiments d’élevage, sur ceux de la directive relative à l’évaluation des incidences de projets sur l’environnement (EIE), et non plus sur ceux, inférieurs, de la directive sur les émissions industrielles (IED). Cela permettrait de faire basculer des exploitations du régime de l’autorisation à celui, moins contraignant, de l’enregistrement. président. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 121 rectifié quinquies est présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet, Billon et Doineau et MM. Maurey, S. Demilly, Folliot, Pillefer, Longeot et Bleunven. L’amendement n° 221 rectifié ter est présenté par MM. Duffourg, Henno et Levi, Mme Romagny, M. Chasseing, Mme Paoli-Gagin et M. Hingray. Ces deux amendements sont ainsi libellés : Au second alinéa du I de l’article L. 512-7 du code de l’environnement, les mots : « soumises ni à la directive 2010/75/ UE du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles au titre de son annexe I, ni » sont remplacés par les mots : « pas soumises ». La parole est à M. Michel Canévet, pour présenter l’amendement n° 121 rectifié à éviter une surtransposition. Vous le savez, le Sénat n’est pas favorable aux surtranspositions : nos acteurs économiques doivent pouvoir lutter à armes égales face à ceux des autres pays du marché unique. En l’occurrence, nous voulons éviter la surtransposition s’agissant des ICPE, soumises à enregistrement. Mme Vanina Paoli-Gagin, pour présenter l’amendement n° 221 rectifié ter. Paoli-Gagin. Cet amendement est L’amendement n° 264 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mmes Billon, Gacquerre et Jacquemet et MM. Levi, de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 583 rectifié bis est présenté par Mmes Loisier et Sollogoub, M. Canévet, Mme Lassarade, MM. Bacci, J.M. Arnaud et Brault, Mme Paoli-Gagin, M. Chauvet, Mme Vermeillet, MM. Favreau et Henno, Mme Berthet, MM. Klinger, Fargeot et Chasseing, Mme Romagny et M. Pillefer. Insérer un article additionnel ainsi rédigé : l’article L. 512-7 du code de l’environnement, après la première occurrence des mots : « annexe I », sont insérés les mots : « à l’exception des activités d’élevage ». La parole est à M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 264 rectifié ter. Bleunven. Défendu. Mme Anne-Catherine Loisier, pour présenter l’amendement n° 583 rectifié bis. Loisier. Défendu. président. Les trois amendements L’amendement n° 597 rectifié ter L’amendement n° 624 rectifié ter MM. Favreau et Henno, Mme Berthet, MM. Klinger, Fargeot, Chevalier et Chasseing, Mme Romagny et MM. Pillefer et Daubet. L’amendement n° 703 rectifié bis est présenté par MM. Gremillet et Rietmann, Mme Belrhiti, MM. Panunzi, Khalifé, Sol, Brisson, Burgoa et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Mmes Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon, Belin, Genet et Somon, Mmes Dumont, Gruny, Drexler et Josende, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, Mme Imbert, MM. Reynaud et Cuypers, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent et Milon. Ces trois amendements Le III de l’article L. 181-10-1 du code de l’environnement est ainsi modifié : « Cette réunion publique d’ouverture est remplacée par une permanence du commissaire enquêteur, incluant au moins une journée dans la mairie de chaque commune du lieu d’implantation du projet, pour les dossiers dont les pétitionnaires emploient moins de dix équivalents temps plein. Le calcul des effectifs se fait conformément à l’article L. 130-1 du code de la sécurité sociale ; » 2° Le 2° est complété par une phrase ainsi rédigée : « Par exception, pour les pétitionnaires employant moins de dix équivalents temps plein calculés conformément au même article L. 130-1, le public peut faire parvenir ses commentaires pendant le dernier mois de la phase de 3° Le 4° est 4° Après la première phrase du 5°, sont insérées deux phrases ainsi rédigées : « Cette réunion publique de clôture est remplacée par une permanence du commissaire enquêteur, incluant au moins une journée dans la mairie de chaque commune du lieu d’implantation du projet, pour les dossiers dont les pétitionnaires emploient moins de dix équivalents temps plein. Le calcul des effectifs se fait conformément à l’article L. 130-1 du code de la sécurité sociale. » l’amendement n° 597 rectifié ter. Bleunven. Cet amendement concerne non plus le relèvement des seuils, mais les modalités d’instruction. Il vise à adapter ces nouvelles modalités de l’instruction des dossiers d’autorisation pour les ICPE et la phase de consultation du public issue de la loi du 23 octobre 2023 relative à l’industrie verte aux entreprises de petite taille, en particulier En effet, la parallélisation des procédures prévue par la loi que je viens de mentionner a allongé la durée de consultation du public d’un mois à trois mois, et introduit deux réunions publiques aux frais et en présence des porteurs de projet. Or ces nouvelles modalités ne sont pas du tout adaptées à des installations dont les porteurs de projet, en entreprise familiale, ne disposent pas des moyens financiers et humains dédiés et sont très exposés du fait de la proximité entre leur lieu de vie et leur lieu de travail. Les deux réunions publiques ajoutées par la loi du 23 octobre 2023 relative à l’industrie verte représentent un frein supplémentaire pour le développement de nouveaux projets. Cela va à l’encontre des objectifs de renouvellement des générations en agriculture et de simplification qui inspirent le présent projet de loi, ainsi que de celui de relance économique dans les territoires. Par cet amendement, nous proposons de remplacer les deux réunions par des permanences du commissaire enquêteur en mairie et de réduire à un mois la période durant laquelle le public peut faire parvenir ses commentaires, comme c’était le cas avant l’adoption de la loi du 23 octobre 2023 relative à l’industrie verte. Enfin, nous souhaitons sécuriser juridiquement le cadre des réponses aux observations du public. n° 624 rectifié ter. M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement n° 703 rectifié bis. Gremillet. Défendu. Notre collègue Henri Cabanel, auteur de l’amendement n° 77 rectifié, souhaite reprendre les dispositions que nous avons adoptées lors de l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ; j’ai eu l’occasion de les rappeler en réponse à la prise de parole du sénateur Canévet sur l’article 15. Je note d’ailleurs que les amendements identiques nos 121 rectifié quinquies et 221 rectifié ter ont un objet assez proche. Ces dispositions sont : la possibilité de remplacer la réunion publique obligatoire par une permanence de recueil des doléances en mairie ; la possibilité de limiter à moins de trois mois la durée de l’enquête publique ; le principe de rendre facultative la réponse au fil de l’eau pour toutes les questions susceptibles de figurer dans l’enquête publique, seule la réponse à l’autorité environnementale en fin de procédure demeurant obligatoire ; le principe d’attendre l’entrée en vigueur de la directive IED, prévue au 1er septembre 2026, pour relever les seuils français. À ce propos, je n’ai de cesse d’expliquer, y compris aux filières – je me doute bien que cet amendement a dû être inspiré par ces dernières, dont je comprends d’ailleurs la frustration –, que si nous avions pu faire mieux, nous l’aurions fait. Mais il n’est pas possible d’avancer la date d’entrée en vigueur du dispositif avant le 1er septembre 2026. Regardons objectivement les choses. Il me semble préférable de laisser ces dispositions dans la proposition de loi et de ne pas les introduire dans le présent projet de loi. J’invite donc notre collègue Henri Cabanel à retirer son amendement, car je n’aimerais pas être contraint d’émettre un avis Laissons la proposition de loi suivre sa trajectoire parlementaire, de son examen par l’Assemblée nationale à son adoption définitive. D’ailleurs, d’ici à l’entrée en vigueur, voire à la parution des décrets d’application, il va s’écouler un certain temps et nous ne serons sans doute plus très loin du 1er septembre 2026. En d’autres termes, le fait d’attendre cette date ne retarde donc pas tant que cela la mise en œuvre des dispositions en question. La commission émet un avis défavorable sur les amendements identiques nos 121 rectifié quinquies et 221 rectifié ter, car il n’est pas possible d’avancer la date de relèvement des seuils. Les amendements identiques nos 264 rectifié ter et 583 rectifié bis ayant sensiblement le même objet, bien que limité à l’élevage, l’avis est également défavorable. Enfin, la commission émet un avis défavorable sur les amendements identiques nos 597 rectifié ter, 624 rectifié ter et 703 rectifié bis. Il est en effet proposé de prendre en compte les spécificités d’une entreprise ou d’une exploitation de moins de dix salariés pour le relèvement des seuils. Cela n’a pas vraiment de sens : les seuils ne sont pas tributaires du nombre de salariés. L’amendement n° 77 rectifié vise à introduire dans le présent projet de loi les dispositions de l’article 3 de la proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville. Celle-ci a prévu un certain nombre de simplifications en faveur des petites structures qui n’ont pas les moyens d’appliquer les procédures prévues par la loi du 23 octobre 2023 relative à l’industrie verte. Une fois que cette proposition de loi sera, comme nous le souhaitons, définitivement adoptée, la consultation du public sera simplifiée, et il sera possible pour les élevages de bénéficier d’un régime d’enregistrement ICPE dans le cadre de la révision de la directive IED, celle-ci étant applicable à la mi-2026. Je peux comprendre que vous souhaitiez aller plus vite, mais il me paraît nécessaire que la proposition de loi suive son chemin dans le cadre de la navette parlementaire. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement. Je suis également défavorable aux amendements identiques nos 121 rectifié quinquies et 221 rectifié ter, ainsi qu’aux amendements identiques nos 264 rectifié ter et 583 rectifié bis, qui visent à prévoir un régime d’enregistrement, au lieu du régime actuel d’autorisation, pour les élevages soumis à la directive IED. Tant que la révision de la directive IED ne sera pas applicable avec la mise en œuvre des futures règles d’exploitation uniforme pour les élevages de 2026, une telle proposition est incompatible avec le cadre européen et créerait de l’insécurité juridique pour les exploitations. Enfin, les auteurs des amendements identiques nos 597 rectifié ter, 624 rectifié ter et 703 rectifié bis proposent d’adapter les modalités de la consultation du public issues de la loi relative à l’industrie verte, en particulier pour les entreprises de petite taille. Si je vous rejoins, mesdames, messieurs les sénateurs, sur le besoin de simplifier les procédures pour les petites exploitations, je pense qu’il est préférable d’en rester à la rédaction qui a été retenue lors de l’examen de la proposition de loi de MM. Duplomb et Menonville. Par ailleurs, il ne me paraît pas adapté de définir des modalités spécifiques en fonction de la taille des effectifs. Mais si je suis défavorable à ces amendements, j’ai reçu l’engagement du ministère de l’environnement, qui – dois-je le rappeler ? – est compétent sur les questions de consultation du public, de travailler sur l’élaboration d’un guide de mise en œuvre des simplifications proposées. Ce document sera destiné aux commissaires enquêteurs et aux services de l’État dans les territoires, afin que l’on puisse s’assurer de l’effectivité de ces futures simplifications. Je ne saurais trop, d’ailleurs, engager les parlementaires et les professionnels à faire des propositions pour l’élaboration de ce livret. M. Henri Cabanel, pour explication de vote. Cabanel. J’ai bien entendu les arguments de la commission et du Gouvernement, mais comme l’on dit chez moi : « Un tiens vaut mieux que deux tu Canévet sourit.) La proposition de loi a été votée au Sénat ? Très bien. Elle est désormais dans la navette parlementaire ? Très bien. Mais sommes-nous certains qu’elle sera bien votée par les députés ? Tissot. Non ! Ils ne la voteront Cabanel. Nous ne pouvons évidemment pas en être sûrs. D’ailleurs, nous ne savons même pas à quelle date elle sera inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Je pense donc qu’il serait plus prudent d’introduire les dispositions en question dans le présent projet de loi. Il s’agit bien de simplifier et d’éviter la surtransposition, une pratique dont – mon collègue Canévet l’a rappelé – nous ne voulons plus au Sénat. Monsieur le rapporteur, je vais raisonnablement vous écouter. Après tout, c’est vous qui prenez le risque ! Pour ma part, je ne suis pas certain que nous obtiendrons satisfaction. Mais j’accepte de retirer mon amendement. n° 77 rectifié est retiré. La parole est à M. Yves Bleunven, pour explication de Bleunven. Je suis sur la même longueur d’onde que mon collègue Cabanel. Je vous avoue mon incompréhension. Nous sommes en train d’examiner un projet de loi dont l’intitulé contient les termes : « souveraineté alimentaire ». Observons les chiffres. Chez moi, en Bretagne, selon les statistiques Agreste, dans la filière avicole comme dans la filière porcine, la production est en chute libre année après année. Pendant ce temps, on discute, on discute… Mais on ne trouve pas de solution. On me parle de 2026, et Mme la ministre nous explique qu’il n’est pas possible de traiter les ICPE de la même Ce qui m’intéresserait, madame la ministre, ce serait que vous nous expliquiez comment apporter une réponse cohérente à nos producteurs, notamment dans les filières animales en Bretagne ! Honnêtement, si vous restez figée sur votre position actuelle, je ne sais pas bien ce que je vais pouvoir leur Dans l’immédiat, je maintiens mon amendement. Mme Anne-Catherine Loisier, pour explication de vote. Loisier. Selon M. le rapporteur et Mme la ministre, cela n’aurait aucun intérêt de prendre en compte la taille de l’exploitation. Je pense exactement le contraire. La grande majorité des élevages dont nous parlons sont de petits élevages, avec – vous le savez mieux que moi – des gens qui sont très occupés au quotidien et qui n’ont absolument pas le temps de se plonger dans des dossiers aussi Par conséquent, si nous voulons vraiment préserver les exploitations de proximité dans nos territoires, il est important, me semble-t-il, d’avoir un dispositif ad hoc. Je maintiens donc mon amendement n° 624 rectifié ter. Salmon. Permettez-moi de noter deux Premièrement, de nombreux amendements visent à augmenter les seuils pour faciliter l’agrandissement. Or vous défendez dans le même temps l’idée qu’il faut favoriser le renouvellement des générations. Mais agrandir, c’est mécaniquement réduire le nombre Moi aussi, j’ai regardé les statistiques Agreste. La tendance actuelle est à l’augmentation du nombre de vaches : en trois ans, la proportion d’élevages comptant plus de 100 vaches est passée de 10 % à 13 %. Et, comme M. le rapporteur le soulignait, cette trajectoire de croissance des élevages est liée à des questions de revenus : il faut plus d’animaux, parce que chaque animal rapporte moins ! Le problème est donc bien le prix payé à l’agriculteur. Mais vous ne voulez pas en entendre Deuxièmement, alors que vous n’avez de cesse d’évoquer « l’acceptabilité », nombre d’amendements tendent à réduire les consultations du public. En d’autres termes, vous voulez ignorer le public, et vous espérez qu’il acceptera tout ensuite. Pour ma part, je pense qu’en démocratie, il faut faire le pari du dialogue et de la pédagogie, sous peine d’être ensuite confronté à de nombreux M. Daniel Gremillet, pour explication de vote. Gremillet. Je partage l’incompréhension de mon collègue Bleunven. Nous avons adopté une proposition de loi qui porte le nom de nos deux rapporteurs. Je ne pensais pas qu’il serait gênant d’introduire des dispositions votées par le Sénat dans un texte sur la souveraineté alimentaire… Permettez-moi de faire deux remarques. Première remarque, comme l’a d’ailleurs souligné notre collègue Henri Cabanel, nous ignorons quelle sera la destinée parlementaire de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Mais je ne vois pas en quoi nous retirerions de l’intérêt à cette dernière en reprenant certaines de ses dispositions dans le présent projet de loi. Ma seconde remarque concerne mon amendement. Je suis un petit peu embêté. Encore une fois, qu’est-ce que l’élevage ? J’entends parler de grosses fermes, mais il faut voir de quoi il retourne : il s’agit de petits agriculteurs qui se sont rassemblés pour travailler ensemble. Il n’y aurait plus d’éleveurs si ceux-ci ne pouvaient se remplacer mutuellement ou veiller sur l’exploitation de leur voisin lorsque cela est Canévet opine.) L’élevage nécessite des soins 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il faut bien en avoir conscience, sinon on ne comprend pas l’hécatombe que subissent les productions de volailles et de porcs dans le Grand Ouest. Cela va très vite ! L’évolution est aussi très rapide dans la filière bovine, dans les élevages tant allaitants que laitiers. Nous voulions simplement sortir l’agriculture du cadre de la loi relative à l’industrie verte et faire en sorte de reconnaître sa spécificité. Canévet. Je retire l’amendement n° 121 rectifié quinquies. Paoli-Gagin. Je fais de même pour l’amendement n° 221 rectifié ter. président. Les amendements rectifié ter sont retirés. Je voudrais intervenir de nouveau sur ces trois catégories Je tiens d’abord à remercier Henri Cabanel d’avoir retiré son amendement. En ce qui concerne les amendements nos 264 rectifié ter et 583 rectifié bis, j’entends bien les arguments de Daniel Gremillet ; un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, certes. Mais, en réalité, les dispositions de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur constituent un ensemble. Ne commençons pas à les dissocier ! Son article 1er abroge la séparation de la vente et du conseil en matière de produits phytopharmaceutiques. Certains pourraient se dire que ce problème sera réglé par l’adoption de la proposition de loi relative à l’exercice de la démocratie agricole, déposée par la députée Nicole Le Peih. On pourrait aussi considérer qu’il suffit d’adopter l’amendement de M. Cabanel pour mettre en œuvre son article 3. Finalement, on pourrait être tenté de ne pas reprendre les mesures les plus irritantes de la proposition de loi. Pourquoi, en effet, prendre ce risque si on peut l’éviter ? Soyons clairs, c’est bien ce que pensent certains… Monsieur Bleunven, l’amendement que vous proposez ne fonctionne pas. Je veux bien émettre un avis favorable, nous pouvons le voter, mais il n’aura aucune portée. Nous pouvons soit proposer aux éleveurs une trajectoire qui permet de régler à terme le problème – c’est ce que je souhaite –, soit leur faire croire que nous allons leur apporter une solution très vite, alors que l’on sait très bien que le mécanisme proposé ne marchera pas – ce n’est pas ma façon de procéder. Je préfère prendre la responsabilité de leur dire que je comprends très bien que ce texte suscite des frustrations, mais que la trajectoire que nous leur proposons aboutira à une vraie solution, efficace d’un point de vue juridique. L’enjeu est uniquement de trouver un mécanisme opérant. Cela ne signifie pas que je n’entends pas le désarroi des éleveurs ou que je n’ai pas conscience de leurs difficultés. Les amendements nos 264 rectifié ter et 583 rectifié bis reprennent d’ailleurs la rédaction que nous avions initialement retenue, avec Franck Menonville, dans notre proposition de loi. Toutefois, à l’issue de nos travaux préparatoires en commission, nous avons dû la modifier, car nous avons compris que le système que nous souhaitions instaurer ne tenait pas sur le plan juridique. C’est aussi simple que cela ! Quoi qu’en disent certains, c’est la Enfin, en ce qui concerne la troisième série d’amendements, c’est-à-dire les amendements identiques nos 597 rectifié ter, 624 rectifié ter, et 703 rectifié bis, qui visent à adapter les nouvelles modalités de l’instruction des dossiers d’autorisation des ICPE et la phase de consultation du public aux entreprises de moins de dix salariés, j’indique que notre dispositif est meilleur. Gremillet le nie.) En effet, nous voulons faire exactement la même chose, mais en en faisant bénéficier toutes les entreprises, et non pas seulement celles qui ont moins de dix salariés. Le secteur de l’élevage ne se résume pas à une opposition entre les entreprises qui ont plus de dix salariés et celles qui en ont moins. Les activités sont très différentes. Dans l’élevage bovin, les exploitations de plus de dix salariés sont très rares. Ces amendements régleront donc, s’ils sont adoptés, les problèmes de la filière bovine. Dans l’élevage porcin ou de volailles, en revanche, il n’est pas rare que des entreprises aient plus de dix salariés. Il ne faudrait pas les exclure. Loisier opine.) Là encore, je peux comprendre les frustrations, mais au lieu de chercher, comme nous sommes en train de le faire, à modifier le régime en vigueur par ces amendements, il serait plus simple de demander clairement à Mme la ministre quand la proposition de loi visant d’agriculteur sera inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Il serait logique, en effet, que le texte que nous avons adopté à une très large majorité au Sénat soit examiné rapidement par l’Assemblée nationale, afin que celle-ci puisse, je l’espère, l’adopter, et que ce que nous avons voté acquière force de loi. Tel est bien l’objectif. Ne lâchons pas la proie pour l’ombre ! M. Yves Bleunven, pour explication de vote. Bleunven. Je ne comprends pas du tout l’argument juridique. Nous allons bientôt examiner des dispositions sur le petit cycle de l’eau qui semblent quelque peu tomber du ciel, dans la mesure où elles sont raccrochées à la souveraineté alimentaire. Or, monsieur le rapporteur, vous nous expliquez que la défense de nos élevages et de nos filières, qui concerne en plein le sujet de la souveraineté alimentaire, soulève un problème juridique… La ministre ne nous a pas répondu non plus, tout à l’heure, sur l’application du régime des ICPE. Comment celui-ci évoluera-t-il ? On ne peut pas parler autant de souveraineté alimentaire et refuser de trouver des solutions ! On ne peut pas laisser nos filières agricoles d’élevage dans une situation aussi aberrante par rapport à celle qui prévaut dans les autres pays européens. Je n’entrerai pas dans le jeu des questions-réponses. La réalité est toute simple : actuellement, nous ne pouvons pas déroger aux règles européennes. Ce que vous souhaitez, c’est que cette question soit traitée au niveau du ministère, mais ce n’est pas possible parce que cela relève du niveau local. Le droit européen, j’y insiste, ne le permet pas. En revanche, les règles européennes qui seront applicables à partir du 1er septembre 2026 permettront d’instaurer des dérogations en ce sens. Le fait que la ministre accepte cette rédaction constitue un progrès. Comme je l’ai déjà dit hier, il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! Il faut donc rendre justice à la ministre : elle a remporté un arbitrage sur ce sujet lors d’une réunion interministérielle, qui ouvre la voie à l’instauration, à partir du 1er septembre 2026, de dérogations pour relever le seuil au niveau européen. Je ne suis pas juriste et je ne peux donc pas vous donner tous les éléments dans l’immédiat. En revanche, à l’issue de cette séance, mes équipes pourront vous communiquer des données plus précises pour vous permettre de répondre aux interrogations qui remontent du terrain dans votre territoire. En tout cas, j’y insiste, ces amendements ne constituent pas la bonne manière d’aborder le J’ai été interrogée sur la date d’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale de la proposition de loi Duplomb-Menonville. Je rappelle tout d’abord que le calendrier d’examen des textes de loi est fixé par le ministre chargé des relations avec le Parlement, en lien avec le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale. Or les textes que nous devons examiner sont nombreux. Je ferai tout mon possible pour obtenir une inscription rapide de cette proposition de loi à l’ordre du jour de J’avance méthodiquement. Je m’étais engagée auprès des agriculteurs à ce que trois textes de loi soient adoptés avant le Salon de l’agriculture, et lorsque je prends des engagements, je les tiens – c’est ainsi que je Je m’étais engagée à ce que la proposition de loi Duplomb-Menonville soit traitée le plus favorablement possible par le Gouvernement. Nous avons travaillé, avec mes services, pendant plusieurs semaines pour tenter d’aligner les positions des auteurs, du ministère de l’agriculture et du ministère de la transition écologique. Comme vous l’imaginez aisément, il a fallu faire preuve de diplomatie… Nous sommes tombés d’accord sur cinq des six articles. Un sujet demeure sensible, comme vous le savez, mais le texte a été adopté par le Sénat. Il reste maintenant à passer l’épreuve de l’Assemblée nationale. Le deuxième texte sur lequel je me suis engagée est la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la Mutualité sociale agricole (MSA). Il était urgent, après la tenue des élections aux chambres consulaires, de permettre, grâce à la fin de la séparation entre les activités de vente et de conseil en matière de produits phytopharmaceutiques, à tous les élus aux chambres d’agriculture de pouvoir candidater pour devenir membres des bureaux des chambres d’agriculture et de la MSA, sous réserve de l’absence de conflits d’intérêts. Le texte a été adopté en CMP. Les conclusions de cette dernière ont déjà été adoptées par l’Assemblée nationale. Elles seront examinées demain au Sénat. Le troisième texte sur lequel je me suis engagée est ce projet de loi d’orientation, dont nous allons achever l’examen ce soir. C’est une bonne chose. J’espère que nous pourrons organiser une CMP la semaine prochaine et que ses conclusions seront adoptées dans la foulée. C’est compliqué, je le reconnais. La balle est dans le camp des parlementaires ! Tel était l’engagement que j’avais pris auprès des agriculteurs. Nous sommes en passe de le tenir. L’engagement que nous devons prendre désormais, c’est de tout faire pour que la proposition de loi Duplomb-Menonville soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Il fallait déjà qu’elle soit « inscrivable » ; c’est ce à quoi j’ai travaillé avec les rapporteurs. Le texte est désormais acceptable pour l’Assemblée : il ne faut pas oublier que les équilibres politiques qui prévalent au sein des deux chambres sont différents. Je ne peux toutefois pas vous affirmer avec certitude qu’il sera adopté – nul ne le peut d’ailleurs. J’espère en tout cas qu’il sera rapidement inscrit à l’ordre du jour et, si possible, adopté. En effet, ce texte lève de nombreuses entraves. Il est très attendu par certaines filières qui veulent bénéficier des mesures qu’il contient. Il ne faut d’ailleurs pas trop attendre pour les mettre en œuvre. Telles sont les raisons pour lesquelles j’espère que le texte sera rapidement examiné par l’Assemblée nationale. président. Je souhaite comme vous, madame la ministre, que nous puissions achever l’examen de ce projet de loi ce soir, mais tout dépendra du rythme de nos débats, et donc, mes chers collègues, de chacune et chacun d’entre vous… Je mets aux voix les amendements identiques rectifié ter et 703 rectifié bis. n° 125 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet et Billon et MM. Duffourg, S. Demilly, Folliot, Pillefer, Longeot et Bleunven, est L’article L. 512-6-1 du code de l’environnement est complété par un alinéa ainsi « Par dérogation aux dispositions du présent article, la mise à l’arrêt définitif des installations d’élevage de la rubrique 3660 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement définie à l’article R. 511-9 du code de l’environnement est réalisée conformément aux dispositions des articles R. 512-66-1 et suivants. » La parole est à M. Bernard Pillefer. Pillefer. Cet amendement, déposé sur l’initiative de notre collègue Michel Canévet, vise à aligner les formalités relatives à la cessation d’activité ICPE des exploitations relevant du régime de l’autorisation sur celles qui sont prévues dans le régime de la déclaration. Il s’agit de supprimer l’obligation de fournir des attestations réalisées par des entreprises certifiées sites et sols pollués (SSP). Ces attestations ont été conçues pour les industries et, plus généralement, pour les activités susceptibles d’endommager les sols durant leur période de fonctionnement du fait de l’utilisation et de la manipulation de produits chimiques et toxiques. Elles sont disproportionnées par rapport aux enjeux liés à la cessation d’activité des sites Les dispositions du code de l’environnement qui organisent la cessation d’activité pour les ICPE « élevage » soumises à déclaration prévoient que le site doit être mis en sécurité. Les enjeux étant identiques pour les régimes d’autorisation et d’enregistrement, la procédure de cessation d’activité pour les élevages relevant de ces régimes doit être calquée sur celle qui est prévue pour les élevages relevant du régime de la déclaration. l’amendement n° 125 rectifié quater. n° 128 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Guidez, Havet et Billon, MM. Duffourg et S. Demilly, Mme Saint-Pé, M. Folliot, Mme Romagny, MM. Pillefer, Longeot et Bleunven et Mme Herzog, est ainsi libellé : L’article L. 512-7-3 du code de l’environnement est complété par un alinéa ainsi « Dans les cas où le préfet est l’autorité compétente pour délivrer l’arrêté d’enregistrement de l’installation classée pour la protection de l’environnement et le permis de construire, la décision est rendue simultanément. Le délai d’instruction de la demande d’enregistrement, mentionné à l’article R. 512-46-18, est le même que le délai d’instruction de droit commun des demandes de permis de construire, prévu à l’article R. 423-23 du code de Pillefer. Cet amendement vise à harmoniser, pour des raisons de cohérence, les délais d’instruction des demandes d’enregistrement des ICPE et ceux des demandes de permis de construire. À Landudec, dans le Finistère, territoire cher à notre collègue Michel Canévet, un projet d’extension de méthanisation a été déposé en octobre 2023 à la préfecture. Le préfet a délivré le permis de construire en février 2024, après instruction de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), alors que la direction départementale de la protection des populations (DDPP) n’avait pas encore le dossier… Son avis est pourtant nécessaire pour obtenir la signature de l’acte d’enregistrement ICPE par le préfet. Nul ne peut comprendre cette situation, d’autant qu’un an et demi après le dépôt du dossier, les procédures administratives ne sont toujours pas achevées ! l’amendement n° 128 rectifié quater. n° 127 rectifié quater, présenté par MM. Duffourg, S. Demilly et Folliot, Mme Romagny, MM. Pillefer, Longeot et Bleunven et Mme Herzog, est ainsi libellé : L’article L. 512-7-6 du définitif des installations d’élevage des rubriques 2101, 2102, 2110, 2111 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement définie à l’article R. 511-9 du code de l’environnement est réalisée conformément aux dispositions des articles R. 512-66-1 et Pillefer. Cet amendement de repli vise à aligner les formalités relatives à la cessation d’activité ICPE des exploitations relevant du régime de l’enregistrement sur celles qui sont prévues dans le régime de la déclaration, en supprimant l’obligation de fournir des attestations réalisées par des entreprises certifiées sites et sols pollués. Comme je l’expliquais précédemment, les dispositions du code de l’environnement qui organisent la cessation d’activité pour les ICPE « élevage » soumises à déclaration prévoient une mise en sécurité du site. Les enjeux étant identiques pour les exploitations soumises à autorisation et pour celles soumises à enregistrement, la procédure de cessation d’activité des élevages relevant de ces régimes ICPE doit être calquée sur celle qui est prévue pour les élevages soumis à déclaration. l’amendement n° 127 rectifié quater. n° 175, présenté par M. Folliot, est ainsi Après le II bis de l’article L. 214-3 du code de l’environnement, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé : « …. – Sont soumis à déclaration les installations, ouvrages, travaux et activités visant à mettre en place des retenues collinaires de moins de 75 000 mètres cubes d’eau. « Dans un délai de deux mois, l’autorité administrative peut solliciter la communication de mesures de compensation si l’opération projetée porte gravement atteinte aux intérêts mentionnés à l’article L. 211-1. Lorsque des mesures de compensation sont communiquées, l’autorité administrative dispose d’un délai de deux mois pour s’opposer à l’opération projetée dès lors que celle-ci porte une atteinte d’une gravité telle qu’aucune mesure de compensation n’apparaît suffisante. Les travaux ne peuvent commencer avant l’expiration de ce La parole est à M. Philippe Folliot. Folliot. L’eau, c’est la vie. Sans eau, il n’y a pas d’agriculture. Dans nombre de nos territoires, sous l’effet du changement climatique, les précipitations sont très fortes sur de courtes périodes, tandis que les périodes de sécheresse sont de plus en plus longues entre deux épisodes pluvieux. Ce texte concerne la souveraineté alimentaire. L’enjeu est de pouvoir stocker l’eau quand il pleut. Il n’existe qu’une seule solution : les retenues collinaires. Nous proposons de modifier le code de l’environnement en nous inspirant du droit de l’urbanisme, lequel prévoit une simple déclaration préalable pour réaliser une extension de moins de 20 mètres carrés, sans qu’un permis de construire soit Nous proposons qu’il en soit de même pour les petites retenues collinaires. Nous savons toutes et tous, mes chers collègues, que les procédures sont très longues, très compliquées et très coûteuses. Le coût des études préalables est d’ailleurs souvent supérieur au coût de la réalisation de ces retenues collinaires. Nous proposons que l’aménagement des petites retenues collinaires, c’est-à-dire celles dont la contenance est inférieure à 75 000 mètres cubes, soit une douzaine de piscines olympiques Jadot ironise.), ne soit soumis qu’à une simple déclaration préalable. L’administration aura deux mois pour éventuellement s’y opposer. C’est une mesure de bon sens et je suis convaincu que la majorité de mes collègues la soutiendront. Après avoir entendu le plaidoyer de notre collègue, auquel je souscris totalement, je ne puis faire autrement que de donner un avis favorable ! (Marques de satisfaction sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Je rappelle simplement que le 17 octobre, dans mon département, la Loire en crue avait un débit de 2 000 mètres cubes par seconde. Il suffit de faire un petit calcul pour comprendre que des retenues collinaires de moins de 75 000 mètres cubes auraient été remplies en moins de Louault. Et certains parlent d’accaparement de l’eau ! Jadot. M. Folliot n’habite pas au bord de la Loire ! Tissot. On touche le fond… Monsieur le sénateur Folliot, je partage tout à fait l’esprit de votre amendement. Selon les services de mon ministère, la grande majorité des retenues collinaires qui ne prélèvent d’eau ni dans les cours d’eau ni dans les nappes phréatiques, mais qui sont alimentées par des eaux de ruissellement, sont de petite taille – quelques milliers ou quelques dizaines de milliers de mètres cubes. Celles-ci sont en réalité déjà soumises à une simple déclaration. En outre, cette mesure relève plutôt du niveau Folliot le conteste.) Arnaud. Faisons ce qui Toutefois, dans le doute, et parce que je partage complètement votre préoccupation au sujet des retenues collinaires, lesquelles constituent l’une des sources d’approvisionnement en eau du monde agricole, j’émettrai un avis favorable sur cet amendement. Je subirai peut-être les foudres de mon administration pour cela, mais j’assumerai, car je sais que cette mesure est très attendue. (Applaudissements sur les travées des groupes UC et INDEP, ainsi que sur des travées groupe Les Républicains.) Salmon. Nous ne sommes pas opposés aux retenues collinaires, car elles n’ont rien à voir avec les bassines. Le sujet mérite que nous en discutions. En revanche, monsieur Folliot, vous parlez de petites retenues, mais j’ai fait un calcul : 75 000 mètres cubes d’eau, cela représente 3 mètres de hauteur sur Ou 6 mètres sur un hectare ! Salmon. Ce n’est pas anecdotique ! Il s’agit tout de même de belles retenues. L’adjectif « petites » que vous avez employé ne nous semble donc pas approprié. Rietmann. Tout est relatif ! l’amendement n° 175. un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 15. Je suis saisi de six amendements identiques. L’amendement n° 280 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mme Billon, M. Levi, Mmes Gacquerre et Jacquemet et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 457 rectifié ter est présenté par MM. S. Demilly, Longeot, Bonneau et L. Vogel, Mme Patru, MM. Courtial, Khalifé, J.M. Arnaud, Brault, Chevalier, Laménie et Klinger, Mme Romagny et MM. Pillefer, Somon et Hingray. L’amendement n° 516 rectifié ter est présenté par Mmes Schillinger et Ramia et MM. Fouassin et Buis. L’amendement n° 651 rectifié ter est présenté par MM. Rochette, V. Louault, A. Marc, Capus, Grand et Wattebled et Mme Herzog. L’amendement n° 772 rectifié quater est présenté par M. Saury, Mmes P. Martin et Belrhiti, MM. Burgoa, Brisson, Lefèvre et D. Laurent, Mmes Imbert, Josende et Perrot, MM. H. Leroy et Allizard, Mme Ventalon, M. Belin, Mme Bellurot, M. P. Vidal, Mme Pluchet et MM. Cuypers et L’amendement n° 783 rectifié quinquies est présenté par Mmes Gosselin et Dumont, MM. Bonhomme et Panunzi, Mme Muller-Bronn, M. Reynaud et Mmes Canayer et Di Folco. Ces six amendements sont ainsi libellés : I. – Le 2° du II de l’article L. 122-3 du code de l’environnement est complété par sept alinéas ainsi rédigés : « Pour les ouvrages de production d’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent jusqu’au poste HTA/BT inclus, les ouvrages de production d’électricité à partir de l’énergie solaire installés au sol jusqu’au poste HTA/BT inclus, les ouvrages de stockage d’électricité jusqu’au poste HTA/BT inclus et les transformateurs d’antenne-relais de radiotéléphonie mobile, l’étude d’impact comprend également : « – un repérage des établissements d’élevage et de leurs installations situées dans un certain périmètre autour de l’aménagement mentionné à l’alinéa « – les états des lieux initiaux suivants : « i) un état des lieux électrique des établissements d’élevage et de leurs « ii) un état des lieux technico-économique et sanitaire des établissements « Dans le cas où l’éleveur refuserait la réalisation de ces états des lieux mentionnés aux i et ii, une attestation de refus signée par l’éleveur doit être intégrée à l’étude d’impact. II. – Les modalités d’application du présent article sont déterminées par un décret en Conseil d’État. l’amendement n° 280 rectifié ter. Bleunven. Cet amendement est un peu particulier : il a pour objet de préserver les élevages français face à la recrudescence des courants électriques et électromagnétiques parasites. Il est en effet essentiel de s’assurer de leur sécurité si l’on veut maintenir une juste répartition de la valeur dans nos territoires ruraux. Les élevages français se trouvent confrontés aux phénomènes électriques et électromagnétiques en raison de leur proximité de plus en plus importante avec les réseaux de transport et de distribution d’électricité, du développement des parcs éoliens ou photovoltaïques, et du développement d’antennes-relais de téléphonie mobile. C’est pourquoi, faisant le constat d’une recrudescence des situations difficiles, et considérant que l’élevage est une activité primordiale pour nos territoires, nous proposons que l’implantation des éoliennes, des installations photovoltaïques, des installations de stockage d’électricité, des lignes à haute et moyenne tension, des antennes-relais téléphoniques, et de tous les câbles et postes de raccordement au réseau électrique qui leur sont liés, soit obligatoirement précédée de la réalisation d’un repérage des exploitations et des différents sites d’élevage situés autour des aménagements projetés. Les exploitations d’élevage situées dans un certain périmètre devront également se voir proposer la réalisation d’un état des lieux de leurs installations électriques, ainsi que d’un état des lieux technico-économique et sanitaire. M. Bernard Pillefer, pour présenter l’amendement n° 457 rectifié ter. Pillefer. Il est défendu, monsieur le président. Mme Patricia Schillinger, pour présenter l’amendement n° 516 rectifié ter. Schillinger. Il est défendu. M. Vincent Louault, pour présenter l’amendement n° 651 rectifié ter. Louault. Il est défendu. M. Pascal Martin, pour présenter l’amendement n° 772 rectifié quater. Martin. Il est défendu. Mme Béatrice Gosselin, pour présenter l’amendement n° 783 rectifié quinquies. Gosselin. Il est défendu. La commission émet un avis favorable sur ces amendements identiques. Les sénateurs des territoires ruraux ont tous rencontré, à un moment ou à un autre, des éleveurs confrontés à divers problèmes, notamment d’ordre sanitaire, à cause de l’électromagnétisme d’une antenne installée à proximité de leur exploitation. Toutefois, il ne faudrait pas que cette bonne idée, que je soutiens, se transforme par réciprocité en une contrainte pour les agriculteurs, en les empêchant de construire dans un périmètre où une antenne a déjà été installée. Les auteurs de ces amendements souhaitent l’instauration de mesures de protection quand l’installation d’une antenne est prévue à proximité immédiate d’un bâtiment agricole. De telles mesures sont nécessaires, mais il ne faudrait pas que les opérateurs réclament, en application du principe de réciprocité, la protection du périmètre entourant Je le dis pour le compte rendu : je suis favorable à ces amendements, à condition que leur adoption ne s’accompagne pas d’une contrainte pour les agriculteurs. Ces données sur les courants électriques et électromagnétiques sont déjà prises en compte dans l’étude d’impact, qui doit notamment comporter une analyse des émissions de polluants, du bruit, de la vibration, de la lumière, de la chaleur, de la radiation, de la création de nuisances, de l’élimination et de la valorisation des déchets, ou encore des risques pour la santé humaine, pour le patrimoine culturel ou pour Les courants électriques et électromagnétiques sont donc déjà pris en compte en tant que radiations et en tant que risques, technologiques en l’occurrence, dans le code de Le Gouvernement demande le retrait de ces amendements ; à défaut, l’avis sera défavorable. Salmon. Je suis un fervent défenseur des énergies renouvelables et je ne tiens jamais de double discours, mais je sais que ces installations ont parfois des impacts qu’il faut analyser. J’ai été invité à me rendre, dans mon département, dans des élevages dont les exploitants attestaient, en toute bonne foi, qu’ils rencontraient des problèmes. J’estime que nous devons réaliser dans ce domaine, comme dans d’autres, des études. Il ne s’agit pas d’en rabattre sur le droit environnemental, mais il faut pousser l’analyse jusqu’au bout. Il est essentiel de réaliser un état des lieux précis avant toute installation, afin que l’on puisse ensuite apprécier la réalité des faits sans tomber dans des supputations, comme cela arrive parfois. Il faut procéder avec rigueur, de manière scientifique. Je ne sais pas si ces amendements sont juridiquement solides, mais nous ne voterons pas contre ; nous nous abstiendrons. amendements identiques nos 280 rectifié ter, 457 rectifié ter, 516 rectifié ter, 651 rectifié ter, 772 rectifié quater, et 783 rectifié quinquies. (Les amendements sont L’amendement n° 122 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Guidez, Havet et Billon et MM. Duffourg, S. Demilly, Folliot, Pillefer, Longeot et Bleunven, est ainsi libellé : Après le premier alinéa de l’article L. 511-1 du code de l’environnement, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Les dispositions du présent titre prennent en compte les spécificités des projets des exploitations agricoles, qui font l’objet de procédures et prescriptions adaptées si nécessaire. » inscrire la spécificité des projets agricoles dans le code de l’environnement au regard de la nomenclature ICPE et des autres dispositions réglementaires, notamment les prescriptions qui leur sont Les exploitations agricoles sont de très petites entreprises, à caractère familial. Leur activité est fondée sur la gestion du vivant. Tout cela les distingue des activités industrielles. Il est donc nécessaire de prévoir des dispositions adaptées à ces spécificités, et proportionnées à l’impact sur l’environnement de ces exploitations et aux moyens dont disposent les agriculteurs, qui ne sont pas comparables à ceux de En faisant cela, nous créerions une multitude de sous-nomenclatures, ce qui aboutirait à complexifier de manière notable la l’amendement n° 122 rectifié quater. n° 129 rectifié quater, présenté par MM. Duffourg, S. Demilly, Folliot, Levi, Pillefer, Longeot et Bleunven, l’article L. 511-1 du code de l’environnement, il est « Les activités agricoles d’élevage, compte tenu de leurs spécificités propres, peuvent faire l’objet d’une adaptation des règles définies à ce chapitre. » L’amendement précédent concernait les projets des exploitations agricoles. Cet amendement de repli concerne les activités d’élevage, mais le dispositif est inchangé. L’adoption de cet amendement aurait donc les mêmes conséquences. l’amendement n° 129 rectifié quater. n° 126 rectifié quater, présenté par MM. Duffourg, S. Demilly, Folliot, Levi, Pillefer, Longeot et Bleunven et Mme Herzog, est ainsi libellé : L’article L. 431-3 du code de l’urbanisme est ainsi rédigé : L. 431-3. – Conformément aux dispositions de l’article 4 de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture, par dérogation à l’article L. 431-1, ne sont pas tenues de recourir à un architecte : « a) les personnes physiques qui déclarent vouloir édifier ou modifier, pour elles-mêmes, une construction de faible importance dont les caractéristiques, notamment la surface maximale de plancher, sont déterminées par décret en Conseil d’État. Ces caractéristiques peuvent être différentes selon la destination des constructions ; « b) les exploitations « c) les coopératives d’utilisation de matériel agricole « Pour les constructions édifiées ou modifiées par les personnes physiques, à l’exception des constructions à usage agricole, la surface maximale de plancher déterminée par ce décret ne peut être supérieure à 150 mètres carrés. « Le recours à l’architecte n’est pas non plus obligatoire pour les travaux soumis au permis de construire qui portent exclusivement sur l’aménagement et l’équipement des espaces intérieurs des constructions et des vitrines commerciales ou qui sont limités à des reprises n’entraînant pas de modifications visibles « Conformément aux dispositions de l’article 5 de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture, les modèles types de construction et leurs variantes, industrialisées ou non, susceptibles d’utilisation répétée, doivent, avant toute commercialisation, être établis par un architecte dans les conditions prévues à l’article 3 de ladite loi et ce quel que soit le maître d’ouvrage qui les utilise. » simplifier les procédures d’obtention des permis de construire des bâtiments agricoles en supprimant l’obligation de recourir à un Les exploitants agricoles qui souhaitent réaliser une construction doivent, en vue de l’instruction de leur dossier de permis de construire, faire appel à un architecte pour définir le projet architectural de leur future construction. Ce recours obligatoire à un architecte, outre qu’il a un coût pour les éleveurs, complexifie considérablement la réalisation de leurs projets. Actuellement, peu de projets de bâtiments agricoles sont dispensés du recours à l’architecte, car le seuil de 800 mètres carrés, au-delà duquel il devient obligatoire, est très vite atteint. Pour la conception des bâtiments agricoles, une expertise technique est indispensable en matière d’environnement, de normes sanitaires, d’hygiène, de sécurité et de zootechnie. Or cette expertise est présente essentiellement dans les bureaux d’études des organisations de producteurs. Elle est moins développée, voire inexistante, au sein des cabinets Notre avis sera sans doute discordant avec celui de la ministre, pour une simple et bonne raison. Que se passe-t-il dans la réalité ? S’il est normal qu’un agriculteur prenne soin d’intégrer son bâtiment dans le paysage, n’oublions pas les véritables raisons qui le poussent à décider de sa construction : stockage de matériaux, de récoltes ou de matériel et hébergement L’agriculteur tient compte de plusieurs priorités. L’essentiel est qu’il dispose d’un bâtiment fonctionnel qui garantit le bien-être des animaux et permet d’améliorer significativement ses conditions de travail. Il va donc se tourner vers ceux qui sont capables de lui apporter ces éléments d’appui technique, ce qui n’est certainement pas le cas d’un architecte. L’agriculteur fait ainsi appel à un organisme agricole. Compte tenu des dispositifs qui ont été votés précédemment, l’étude de bâtiment est réalisée par le service technique d’un organisme agricole. Dans 99 % des cas, l’architecte n’y apporte pas la moindre correction, alors même qu’il est rémunéré pour ses Il est vrai que, dans certains cas, l’architecte peut ajouter sa patte et contribuer à l’intégration du bâtiment agricole dans le paysage. Cependant, nous sommes partisans de l’augmentation du revenu des agriculteurs et de l’allégement des contraintes qui pèsent sur eux. Voilà pourquoi nous voulons éviter que le recours à un architecte soit systématique. Dans cette perspective, il faudra veiller à ce que les conseillers des organismes agricoles qui assurent la conception des bâtiments d’élevages reçoivent une formation de la part d’un architecte. Cela leur permettra d’avoir la vision nécessaire et d’éviter que leur projet ait un impact négatif sur le paysage. Nous devons préserver la possibilité pour les agriculteurs de déposer un permis de construire sans avoir à demander la signature d’un architecte qui, dans 99 % des cas, n’apporte rien à la construction. ministre proteste.) C’est une mesure de bon sens ! Avis favorable. M. le rapporteur a fait le teasing, si j’ose dire, de ce qui nous attend si cet amendement était adopté. Pour ma part, je défends la profession d’architecte, comme je l’ai toujours Lorsque vous visitez des territoires, vous portez votre regard non pas seulement sur les paysages naturels, mais aussi sur le paysage bâti. C’est une bonne chose que d’avoir de beaux bâtiments agricoles qui ne défigurent pas le paysage. La région dont je suis issue a mis en place des aides visant à encourager l’usage du bois dans les bâtiments Très bien, mais on n’a pas besoin d’un architecte pour poser du bois ! On peut se réjouir de construire un beau bâtiment d’élevage en bois, même s’il coûte plus cher qu’un bâtiment en bac acier. Un architecte pense le paysage et l’allure d’un bâtiment. Rapportés à l’investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros réalisé pour la construction d’un bâtiment, les quelques milliers d’euros supplémentaires déboursés pour le travail d’un architecte assureront une réelle plus-value. Le fait pour un demandeur de trouver un prête-nom et de tamponner un projet déjà réalisé constitue un détournement de la procédure. Mais non ! Si, car ce travail doit être normalement accompli par un architecte. Par ailleurs, monsieur le rapporteur, vous prétendez qu’un architecte manque de spécialisation et ne connaît rien à la finalité des bâtiments agricoles. C’est faux, il existe des architectes spécialisés dans toutes les disciplines. J’y avais moi-même eu recours dans mes précédentes fonctions de maire pour réhabiliter le théâtre de ma commune. De la même manière, il existe des architectes spécialisés dans la construction de bâtiments agricoles. Cet amendement sera probablement adopté. Néanmoins, je ne pouvais pas me taire et voulais vous convaincre que le travail d’un architecte ayant reçu les formations nécessaires apporte bien une plus-value, quel que soit d’ailleurs le type de bâtiment concerné. En l’occurrence, la valeur ajoutée aux projets agricoles est indéniable. M. Vincent Louault, pour explication de vote. Louault. C’est vrai qu’il existe une plus-value pour l’agriculteur : il voit sa facture augmenter de 7 % à 10 % ! Conconne rit.) l’amendement n° 126 rectifié quater. I. – Le principe de non-régression défini au 9° du II de l’article L. 110-1 du code de l’environnement ne s’oppose pas, en ce qui concerne les chiens, à la modification de la nomenclature mentionnée à l’article L. 511-2 du même code. II. – La section 2 du chapitre II du titre II du livre II du code pénal est ainsi modifiée : a) Au début, est ajoutée la mention : « I. – » ; b) Il est ajouté un II ainsi rédigé : de maladresse, d’imprudence, d’inattention, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement est présumée lorsque l’animal est, au moment des faits, en action de protection d’un troupeau et a été identifié en application de l’article L. 212-10 du code rural et de la pêche maritime. « La présomption prévue au premier alinéa du présent II n’est propriétaire ou au détenteur du chien qui s’est conformé, le cas échéant, aux mesures prévues au premier alinéa du I de l’article L. 211-11 du code rural et de la pêche maritime, au premier alinéa de l’article L. 211-14-1 du même code, aux premier à troisième alinéas de l’article L. 211-14-2 dudit code, ainsi qu’aux 1°, 2° et 7° de l’article L. 2212-2 et à l’article L. 2215-1 du code général des collectivités territoriales ; « 2° Que si, en dehors des faits produits dans les communes des cercles 0 et 1, définies par arrêté, le propriétaire ou le détenteur a fait procéder à l’évaluation comportementale du chien et a suivi une formation spécifique à ce type de chiens ; « 3° Que si aucune des circonstances aggravantes mentionnées aux 1° à 7° du I du présent article n’est suivi une formation spécifique à ce type de chien ; refus de renouvellement de convention de mise à disposition d’une parcelle en vue de l’allouer au pâturage est motivé. Le recours d’un éleveur à un ou plusieurs chiens afin de protéger son troupeau ne peut être invoqué comme motif, par une collectivité territoriale ou un particulier, à l’appui d’un refus de renouvellement de convention mentionné au précédent alinéa. le cadre de la gestion des risques de la prédation sur les troupeaux, compte tenu de l’absence de moyens de prévention efficaces disponibles, les troupeaux de bovins, équins et asins peuvent être reconnus comme ne pouvant être protégés de la prédation. Un arrêté définit les conditions dans lesquelles ces élevages peuvent être reconnus comme non protégeables. Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° 548 rectifié bis est présenté par MM. Bazin et Somon, Mmes Bellurot et Belrhiti, MM. Pernot et Sol, Mmes Dumas, Josende et Billon, MM. Klinger, Chatillon et P. Vidal, Mme Lassarade, MM. Bouchet, Courtial et Folliot, Mme Romagny, M. Belin et Mme Goy-Chavent. L’amendement n° 674 est présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. La parole est à M. Arnaud Bazin, pour présenter l’amendement n° 548 rectifié bis. Bazin. Cet amendement vise à supprimer le premier alinéa de l’article 16 qui autorise la révision des seuils de la réglementation relative aux ICPE s’appliquant aux propriétaires de plus de neuf chiens, sans que le principe de non-régression puisse y faire obstacle. Il existe des mesures et des conséquences qu’il est important de connaître. Tout d’abord, si nous adoptons cette disposition en l’état, la déclaration des ICPE, qui est pourtant dématérialisée, n’aura plus lieu. L’encadrement sera alors le fait des dispositions du règlement sanitaire départemental, et la gestion des dossiers et des plaintes pour nuisances reviendra au maire. Je ne suis pas certain que nous ferions un cadeau au maire, d’autant que l’étude d’impact fait état de conflits d’usages fréquents. Le maire sera donc chargé de gérer un nombre significatif de plaintes pour nuisances. Ensuite, dès qu’il y a plus de neuf chiens, cette mesure ouvrira le champ à une possible modification réglementaire du classement de tous les établissements relevant de la nomenclature ICPE qui ont une activité d’élevage, de vente, de transit, de garde, de détention, de refuge ou de fourrière. Cela créerait un précédent assez redoutable. Enfin, le subventionnement presque total – entre 80 % et 100 % – des mesures relatives aux chiens de troupeau, l’exonération pénale des éleveurs et la suppression de la réglementation ICPE sont autant de dispositions associées à une détention de chiens irresponsable. Les conséquences seront préjudiciables tant pour les chiens que pour ceux qui les entourent. Il faut bien avoir conscience que les chiens ne sont pas des dispositifs de protection qu’il suffit de multiplier pour renforcer la sécurité d’un site. Ce sont non pas des caméras que l’on place ici ou là, mais des êtres vivants qu’il convient d’accompagner si l’on veut qu’ils soient pleinement Senée. Je partage les arguments qui viennent d’être présentés par notre collègue Bazin. L’amendement que nous présentons a été conçu avec France Nature Environnement. Le premier alinéa de l’article 16, que nous proposons de supprimer, a pour seul effet de conférer au pouvoir réglementaire la compétence de modifier les seuils et les critères d’une rubrique particulière de la nomenclature ICPE. Or le Conseil d’État relève que le pouvoir réglementaire, dans l’exercice de cette compétence, ne saurait être exonéré du respect des exigences fixées par les textes législatifs relatifs à la protection de l’environnement, en particulier le principe de non-régression de la protection de l’environnement posé par le code de l’environnement. Le Conseil d’État constate que les dispositions en cause sont dépourvues d’utilité et propose en conséquence de ne pas les retenir. Pour le dire différemment, on continue avec ce texte d’écrire le droit d’une manière tout à fait curieuse, contrairement à ce qui fait la réputation de notre De plus, si des exceptions au principe de non-régression, fussent-elles applicables, sont créées pour certains secteurs, il deviendrait injuste de les refuser à d’autres. En plus de créer des inégalités et de complexifier davantage la loi, une multiplication des dérogations aboutirait à vider le principe de sa Voilà ce qui motive notre amendement. La suppression proposée n’empêchera pas le Gouvernement de faire usage de son pouvoir réglementaire, étant entendu que nous ne nous opposons ni à l’exclusion des meutes de chiens de protection des troupeaux des normes ICPE applicables aux élevages canins ni aux autres mesures prévues par le présent article. n° 862, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après le mot : insérer les mots : de protection de troupeau Cet amendement a pour objet de restreindre le périmètre de l’article 16 aux chiens qui assurent la protection des troupeaux. La suppression pure et simple du premier alinéa insécurise tout le dispositif, d’où notre proposition. La spécificité des chiens qui protègent les troupeaux justifie un traitement particulier et l’adaptation du régime des ICPE. Il faut bien comprendre que les éleveurs ne sont pas des coupables. Au contraire, ils sont victimes d’un élément de fait. En autorisant les loups partout, on a ouvert la boîte de Pandore : les attaques se multiplient et les contraintes pour les éleveurs Le présent article relève les seuils de la réglementation ICPE pour les propriétaires de chiens de troupeau, qui ne sauraient être considérés comme des éleveurs de chiens. Nous ferions mieux de régler directement le problème du loup. Ainsi, les éleveurs ne seraient pas contraints d’avoir autant de chiens pour protéger leurs troupeaux ! Pour ces raisons, la commission émet un avis défavorable sur les amendements identiques nos 548 rectifié bis et 674. Concernant l’amendement n° 862, elle s’en remet à la sagesse du Sénat. du Gouvernement sur les amendements identiques nos 548 rectifié bis et 674 ? Puisque les chiens de troupeau répondent à une situation spécifique, ils doivent être soumis à un dispositif particulier. Le propriétaire d’un chien domestique ne peut pas le laisser divaguer et doit même le museler s’il appartient à une catégorie possiblement dangereuse. En revanche, le chien de troupeau divague : c’est son objet même puisqu’il protège les Je demande donc que ces amendements identiques soient retirés au profit de l’amendement du Gouvernement. M. Arnaud Bazin, pour explication de vote. Bazin. Notre amendement vise à maintenir les seuils au niveau auquel ils sont établis aujourd’hui : il n’est donc pas question de les relever, monsieur le rapporteur. En raison de leur travail, les chiens de troupeau sont des animaux spécifiques. Il n’empêche qu’ils restent des chiens, c’est-à-dire des organismes vivants. Ils ont exactement les mêmes comportements et les mêmes besoins fondamentaux que n’importe quel chien. Au passage, d’après les statistiques, notre pays compte six fois plus de chiens de troupeau que de loups ! Cela a de quoi nous interpeller. Augmenter le nombre de chiens de troupeau a pour effet parallèle d’augmenter le temps où ils sont livrés à eux-mêmes, sauf à considérer qu’ils sont au travail 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7, sans la moindre période de repos. Bref, on peut sérieusement se poser la question de leur efficacité. Les règles ICPE en vigueur ont été spécifiquement élaborées en prenant en considération les particularités de la gestion des chiens. Les supprimer, en pensant éliminer des contraintes, revient à se priver de mesures de protection essentielles. L’objectif est d’empêcher tout effet délétère et de conserver les bénéfices de l’action des chiens. Ainsi, pour le bien-être et la bonne garde des troupeaux, il est nécessaire que nous nous en tenions aux normes ICPE telles qu’elles existent actuellement. Vous semblez ne pas avoir saisi mes propos, monsieur Bazin. C’est bien l’article qui prévoit de relever ces seuils, car, en l’état, un agriculteur qui possède plus de neuf chiens pour protéger son troupeau est obligé de changer de régime. Les agriculteurs dont il est ici question n’élèvent pas des chiens, mais des moutons. Or ils sont obligés de posséder des chiens en trop grand nombre, simplement parce que nous n’avons pas été capables de régler le problème du loup ! Au-delà d’entretenir et de nourrir ces chiens, les éleveurs sont tenus de se conformer aux règles ICPE, alors qu’ils n’y sont pour rien. En maintenant les seuils tels qu’ils sont fixés actuellement, les éleveurs ne pourraient pas respecter les règles ICPE. Dans de nombreux cas, ils pourraient tomber dans La commission a tenu à ne pas modifier l’article 16, car celui-ci vise seulement à éviter aux agriculteurs d’outrepasser les seuils en vigueur. M. Jean-Claude Tissot, pour explication de vote. Tissot. Je me permets d’apporter un éclairage technique. C’est une erreur de considérer qu’un chien de troupeau est un chien comme les autres. En effet, nous devons tenir compte de leur travail. Comme leur nom l’indique, les chiens de troupeau naissent dans le troupeau et y passent leur vie. On ne peut donc pas les comparer aux chiens de meute. Il est vrai que les éleveurs font parfois travailler jusqu’à douze chiens, mais ces derniers sont rarement ensemble. Ils sont disséminés sur le territoire qu’ils gardent, à savoir la montagne. Je comprends le sens de ces amendements identiques, mais l’article 16, tel qu’il est rédigé, ne fait courir aucun risque aux éleveurs – ce n’est pas comme s’ils regroupaient une douzaine de pitbulls dans un enclos ! amendements identiques nos 548 rectifié bis et 674. l’amendement n° 862. président. Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 549 rectifié bis, présenté par MM. Bazin et Somon, Mmes Bellurot et Belrhiti, MM. Pernot et Sol, Mmes Dumas, Josende et Billon, MM. Klinger, Chatillon et P. Vidal, Mme Lassarade, MM. Bouchet, Courtial et Folliot, Mme Romagny et M. Belin, est ainsi libellé : Alinéas 2 à 18 La parole est à M. Arnaud Bazin. Bazin. Cet amendement concerne les risques auxquels sont exposés les élevages et les moyens permettant d’assurer leur sécurité. Le texte, tel qu’il est rédigé, prévoit d’exonérer les éleveurs – il peut s’agir d’éleveurs de brebis, par exemple – de toute responsabilité pénale en cas de dommages causés par leurs chiens de troupeau. Tout d’abord, il conviendrait de préciser la notion d’animal « en action de protection d’un troupeau », car, comme je le disais tout à l’heure, les chiens de troupeau ne peuvent être au travail 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Tissot. Bien sûr que si ! Bazin. On n’emploie pas ces chiens comme on installe des alarmes qui fonctionnent en continu. En outre, les règles énumérées sont de fausses garanties, car, soit elles ne s’appliquent pas à ces chiens, soit la responsabilité de l’éleveur ne sera engagée que dans le cas où il ne fait pas réaliser les examens requis pour son animal, après que celui-ci a mordu ou à la demande du maire. De toute évidence, cela n’a rien à voir avec la responsabilité et la prévention. Les chiens de troupeau divaguent dans la montagne sans surveillance particulière. Ainsi, des accidents peuvent parfois se produire, notamment avec des randonneurs. Les alinéas 2 à 18 envoient aux éleveurs un message de non-responsabilité. Les bons éleveurs qui font attention à leurs chiens ne tireront aucun bénéfice de ce texte. En revanche, les éleveurs moins diligents et qui s’estiment exonérés de toute responsabilité, comme il en existe, seront renforcés dans l’idée qu’ils n’ont pas à se préoccuper de ce que font leurs chiens. Si par malheur quelqu’un est mordu, ils ne subiront aucune conséquence d’ordre pénal. Je suis très étonné par ces dispositions qui consistent à décharger des individus de leur responsabilité alors qu’ils possèdent, de fait, des armes par destination – ce sera une grande première de notre législation. Je ne vois pas pourquoi nous devrions les accepter. C’est la raison pour laquelle mon amendement vise à les supprimer. n° 863, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 9, 10, 17 et 18 Cet amendement vise à supprimer l’obligation de suivre une formation spécifique aux chiens de troupeau et de procéder à l’évaluation comportementale de ces derniers, car il s’agit d’une contrainte de trop pour les éleveurs. n° 242 rectifié, présenté par Mme Housseau, M. Levi et Mmes Guidez, Billon et Saint-Pé, est ainsi Alinéas 9 et 17 La parole est à Mme Jocelyne Guidez. Guidez. Il est défendu, monsieur le président. n° 696, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Après l’alinéa 16 Insérer un alinéa ainsi maire de la commune sur le territoire de laquelle les faits se sont produits s’il a demandé à son détenteur ou propriétaire du chien incriminé la mise en œuvre de mesures correctives prévues à l’article L. 211-11 du code rural et de la pêche maritime ou la réalisation d’une évaluation comportementale du chien prévue aux articles L. 211-11 et L. 211-14-1. La parole est à M. Guillaume Gontard. Gontard. L’article 16 touche à des problématiques auxquelles les élus de la montagne sont continuellement confrontés, notamment celle de la cohabitation entre les chiens de troupeau et les humains. Les chiens de troupeau constituent l’un des moyens de protection les plus efficaces contre la prédation du loup et assurent une autre cohabitation indispensable, celle du pastoralisme et du loup. La multiplication des chiens dans les villages entraîne des conflits avec les populations hors période d’estive, mais aussi avec les touristes qui visitent les alpages lors de cette période. Une éleveuse du Vercors m’a raconté que, dans les territoires où les collectivités locales n’assuraient pas suffisamment la médiation de son activité, sa vie personnelle devenait très complexe. Elle m’a dit recevoir des dépôts de plainte pour des peurs, des pincements, des chiens qui se baladent dans les jardins. Elle a perdu 10 % de ses 60 hectares de surface de pâturages et a dû changer d’assurance. En outre, elle passe sa vie chez le vétérinaire. Enfin, les chasseurs la harcèlent au téléphone pour savoir où sont les chiens. Bref, la question du statut de chien de protection devient évidente. Il y a beaucoup de choses à faire en matière d’accompagnement et de formation des éleveurs. Les élus locaux, notamment les maires, sont en première ligne. Même si la question est extrêmement sensible sur le plan juridique, nous regardons d’un bon œil l’article 16, car il exonère les éleveurs de leur responsabilité, par présomption, lorsqu’ils manquent à leur obligation de vigilance. Au demeurant, cette mesure est importante pour leur permettre de s’assurer correctement. Par cet amendement, nous souhaitons élargir ce principe aux maires qui ont rempli toutes leurs obligations pour protéger leurs administrés contre les chiens aux comportements suspects. Sa rédaction n’est sans doute pas tout à fait aboutie, mais il est essentiel que nous gardions à l’esprit la nécessité d’épargner aux maires des contentieux inutiles. L’attention portée au rôle des maires n’a pas qu’une dimension juridique. Leur rôle doit être davantage considéré, de façon générale, et accompagné par les dispositions du plan national d’actions sur le La commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 549 rectifié bis, car elle souhaite conserver le régime de responsabilité inscrit dans le texte, ainsi que sur l’amendement n° 696, qui détricote davantage ces Gontard. Pas du tout ! L’amendement n° 242 rectifié vise à supprimer l’évaluation comportementale et le suivi d’une formation spécifique. L’amendement n° 863, défendu par le Gouvernement, va plus loin puisque, en plus de supprimer ces obligations, il tend à supprimer du régime de responsabilité la circonstance Sur ces amendements, la commission s’en remet à la sagesse du Sénat. du Gouvernement sur les amendements nos 549 rectifié bis, 242 rectifié et 696 ? Le Gouvernement est défavorable à l’amendement n° 549 rectifié bis, car il ne souhaite pas supprimer les dispositions qui allègent la responsabilité pénale des éleveurs. Par ailleurs, il sollicite le retrait de l’amendement n° 242 rectifié, au profit de l’amendement n° 863 du Gouvernement. Enfin, sur l’amendement n° 696, qui a pour objet d’exonérer les maires de leur responsabilité pénale pour les incidents causés par les chiens de troupeau en l’absence de négligence, j’émets un avis favorable. Bazin. Exonérer les propriétaires de chiens de troupeau de leur responsabilité pénale est une décision très lourde ! Comme beaucoup, je pratique la montagne plusieurs semaines par an. J’entretiens des liens forts avec les populations, parce que je me rends toujours au même endroit. On me dit régulièrement que telle vallée est sûre, car le berger est sérieux et tient ses chiens sans aucun problème. En revanche, on me dissuade franchement d’aller me balader dans d’autres endroits, parce que l’éleveur fait n’importe quoi avec ses chiens et que plusieurs accidents se sont produits. De nombreux accidents surviennent en montagne. Des randonneurs sont souvent attaqués, mais aussi des locaux et parfois même d’autres agriculteurs. Quelquefois, les blessures sont tellement graves qu’elles nécessitent une évacuation d’urgence par hélicoptère. Je l’ai constaté de visu à plusieurs reprises : les chiens ne restent pas nécessairement dans leur troupeau ou aux abords. Il leur arrive de s’aventurer bien au-delà et d’attaquer les gens. En votant le texte en l’état, vous envoyez aux éleveurs peu diligents le message qu’ils peuvent continuer à mal travailler, en toute sécurité, puisque jamais leur responsabilité pénale ne sera invoquée. Vous leur rendez un fier En revanche, vous dites aux éleveurs qui travaillent bien, qui possèdent des animaux éduqués et qui sont présents pour les surveiller que tout cela n’a aucune importance. Je ne comprends absolument pas comment une telle mesure a pu être envisagée. C’est la raison pour laquelle je vous invite à voter mon amendement. Mme Jocelyne Guidez, pour explication de vote. Guidez. Mme Housseau m’a chargée de retirer l’amendement n° 242 rectifié au profit de celui du Gouvernement. n° 242 rectifié est retiré. La parole est à M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Je souhaite répondre à M. Bazin. En effet, l’article 16 soulève beaucoup de questions, mais c’est parce que le statut du chien de protection de troupeau est problématique. Nous avons pris du retard en matière de formation et d’encadrement et il est vrai que la responsabilité des éleveurs pour les accidents causés par ces chiens, alors même qu’ils ont pris toutes les précautions qui s’imposent, est difficile à admettre. Même les écologistes rencontrent des éleveurs, même les écologistes vivent dans des territoires ruraux, même les écologistes s’occupent de pastoralisme ! présidente de la commission Les éleveurs nous expliquent, à nous aussi, que leur vie n’est pas facile. Face aux loups, il est nécessaire de protéger les troupeaux et d’aider les éleveurs, donc d’encadrer leur responsabilité. Il s’agit non pas de les exonérer de toute responsabilité, mais de réduire celle-ci lorsqu’une attaque s’est produite en dépit des mesures qui ont été prises pour l’éviter. Tout cela a des conséquences en matière La question du statut du chien de protection de troupeau est importante ; j’espère que la ministre pourra s’engager à avancer sur ce sujet. Du reste, je ne comprends absolument pas la position du rapporteur sur mon amendement. Celui-ci devra sans doute être retravaillé, mais il n’enlève rien aux dispositions en cause. Au contraire, il vise à ajouter l’exonération de responsabilité des maires dans les communes où des activités de pastoralisme nécessitent de recourir à des chiens de protection – cela devrait vous parler. Il est difficile pour les maires d’être tenus responsables de ces attaques, alors qu’ils ont tout fait pour les prévenir en installant des panneaux d’information. Ils travaillent souvent avec les éleveurs, parfois au sein des parcs naturels régionaux, pour renforcer la pédagogie. C’est une situation complexe et la responsabilité des maires est souvent engagée : voilà pourquoi j’ai déposé cet amendement. Je n’aurais pas dû émettre un avis défavorable sur votre amendement, monsieur Gontard : je voulais dire qu’il était satisfait – mea culpa. Votre amendement a pour objet de protéger le maire. Or celui-ci n’est pas responsable, de fait, puisque nous parlons de chiens de protection qui ne divaguent pas. J’appelle l’attention de M. Bazin sur le fait que nous n’exonérons pas pénalement les éleveurs de leur responsabilité lorsqu’il y a des faits répréhensibles, parce que nous n’en avons pas le pouvoir. Nous nous contentons de poser des présomptions en matière pénale pour éviter des recours abusifs et nous n’enlevons rien à la responsabilité civile, bien évidemment. l’amendement n° 549 rectifié bis. l’amendement n° 863. l’amendement n° 696. n° 522, présenté par MM. Buis, Buval et Patriat, Mmes Havet, Phinera-Horth, Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, MM. Patient et Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est insérer le mot : La parole est à M. Bernard Buis. Buis. Cet amendement vise à élargir aux troupeaux caprins la reconnaissance du caractère de non-protégeabilité des troupeaux face aux attaques de prédateurs, notamment les loups et les jaguars. Les troupeaux de chèvres des agriculteurs guyanais subissent en effet des attaques de jaguar de plus en plus nombreuses. Ces agriculteurs déplorent de substantielles pertes de bétail et de volailles qui mettent en péril leurs exploitations, et partant, l’autosuffisance alimentaire locale. Il est en conséquence essentiel d’étendre le caractère général de non-protégeabilité aux troupeaux caprins. Compte tenu de la réalité à laquelle sont confrontés les éleveurs, il est en effet nécessaire d’harmoniser cette disposition sur le territoire. Il me semble que les caprins peuvent être protégés au même titre que les moutons. Je sollicite toutefois l’avis du Gouvernement. président. Quel est donc l’avis de la commission ? l’amendement n° 522. n° 864, présenté par le Gouvernement, est ainsi Remplacer les mots et la phrase : être reconnus comme ne pouvant être protégés de la prédation faire l’objet de tirs pour leur défense vis-à-vis de la prédation par le loup sous réserve de démarches engagées en matière de réduction de Un arrêté des ministres chargés de l’agriculture et de l’écologie définit les conditions dans lesquelles les élevages concernés peuvent bénéficier de tels tirs. Avec cet amendement de première importance, nous abordons le sujet des tirs de défense contre les loups. Cette espèce étant strictement protégée, il est interdit d’abattre le loup, sauf dans le cadre de tirs Dans le cas des troupeaux de bovins, d’équins ou d’asiniens, il n’existe pas de référentiel facilement mobilisable, comme c’est le cas pour les ovins et les caprins. Autrement dit, il est bien plus compliqué de protéger les troupeaux de bovins, d’équins ou d’asiniens que les troupeaux d’ovins ou de Protéger ces troupeaux contre la prédation du loup est pourtant une nécessité. Nous sommes nombreux à connaître la détresse d’éleveurs de bovins face aux conditions terribles dans lesquelles leurs bêtes sont attaquées par les loups. En effet, si le loup tue rapidement une brebis, il n’en va pas de même lorsqu’il s’attaque à un bovin. Le degré de souffrance de l’animal n’a d’égal que celui de l’éleveur qui découvre au matin son animal moribond dans la Il faudrait être en mesure de reconnaître que les troupeaux de bovins ne sont pas protégeables, et qu’en conséquence, les éleveurs ont le droit d’opérer des tirs de défense contre les loups. C’est ce que font les préfets, qui, lorsque les loups s’attaquent aux bovins, prennent des arrêtés autorisant les tirs de défense et le prélèvement. Ces arrêtés préfectoraux sont systématiquement déférés au tribunal, et systématiquement, celui-ci donne tort au préfet. Afin de trouver une issue juridique, nous avons donc travaillé avec les deux préfets coordonnateurs du plan national d’actions sur le loup à une solution qui, tout en étant respectueuse de la réglementation européenne, permette aux éleveurs de tirer sur les loups quand ces derniers s’attaquent aux troupeaux. Au terme d’un travail juridique précis mené avec mes équipes, j’estime que pour résoudre cette difficulté, il faut s’y prendre en deux temps. Le point de départ est que les troupeaux de bovins ne sont pas non protégeables par nature, car la réglementation européenne ne nous permet pas de dire l’inverse. Les éleveurs dont les troupeaux sont attaqués devront donc adopter des mesures territorialisées de réduction de la vulnérabilité. Si l’éleveur peut montrer que de telles mesures ont été mises en œuvre, conformément à l’arrêté que je viens de signer avec ma collègue ministre de la transition écologique, avec laquelle je partage la compétence en matière de loup, alors il pourra effectuer des tirs de défense contre les loups qui s’attaquent à son troupeau de bovins, d’équins ou d’asiniens. Parmi les mesures de réduction de la vulnérabilité – celles-ci pourront être adaptées aux territoires – figurent la conduite des animaux en lots différents, le regroupement nocturne ou le vêlage en intérieur, cette liste n’étant ni exhaustive ni cumulative. Sous réserve qu’ils démontrent qu’ils ont tenté de protéger leur troupeau sans y parvenir, les éleveurs pourront effectuer des tirs de prélèvement dérogatoires. En caractérisant les troupeaux comme non protégeables, nous prendrions le risque de voir les dispositions prises sur ce fondement déclarées irrecevables et nous priverions les arrêtés pris par les préfets de toute sécurité Aujourd’hui – je le répète –, les arrêtés autorisant les tirs de défense pris par les préfets sont systématiquement attaqués, et les tribunaux donnent systématiquement tort aux préfets. La disposition proposée permettra de sécuriser les arrêtés autorisant les tirs de défense pris par les préfets, puisque l’éleveur aura prouvé que les efforts consentis pour protéger son troupeau, par exemple l’allotement, ont été vains. Deux textes encadrent la protection stricte du loup à l’échelon européen : la convention du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, dite convention de Berne, et sa déclinaison opérationnelle en droit européen qu’est est la directive de l’Union européenne 92/43/CEE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de la faune et de la flore sauvages, dite directive Habitats. Le statut d’espèce « strictement protégée » emporte un encadrement très rigoureux, qui confine parfois à l’interdiction, des tirs d’effarouchement, de défense et de prélèvement. Le comité permanent de la convention de Berne s’est récemment prononcé en faveur de la suppression de l’adverbe « strictement ». Si le loup devient une espèce non plus strictement protégée, mais seulement protégée, le degré de protection dont il bénéficie s’en trouvera naturellement amoindri. Il reste toutefois à transcrire cette disposition dans la directive Habitats, ce qui suppose l’unanimité des États membres. Or trois pays européens – l’Espagne, le Portugal et l’Irlande – s’opposent à l’affaiblissement de la protection du loup. Nous « travaillons » ces pays, si je puis dire, afin de les convaincre de rejoindre l’avis de tous les autres États membres. Certaines voix s’élèvent par ailleurs au niveau européen pour demander la suppression de la règle de l’unanimité. Nous pourrions alors réformer la protection du En tout état de cause, ces questions sont terriblement complexes, mesdames, messieurs les sénateurs. Nous connaissons tous des élevages qui ont subi la prédation des loups une fois, deux fois, trois fois et même davantage. Or si le loup n’est pas passé à proximité du troupeau ou de l’exploitation agricole et s’il ne se trouvait pas un agent dûment assermenté pour le prélever, l’éleveur ou le chasseur qui s’en sont chargés risquent gros. Le prélèvement indu d’une espèce strictement protégée est en effet passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende, et nulle dépénalisation n’est envisageable. Il nous faut donc absolument sécuriser les éleveurs qui sont contraints d’effectuer des tirs de défense ou de prélèvement. Or la seule procédure qui permettra de protéger le préfet des recours, qui sont invariablement gagnés, est celle que je vous propose, en deux temps : l’arrêté qu’avec ma collègue, nous venons de signer, et le présent La conclusion que je tire des propos de Mme la ministre est que si nul n’est tenu à l’impossible, on a tendance à le demander aux éleveurs. Nous nous accordons sur le fait que les bovins sont non protégeables, mais nous ne pouvons pas l’inscrire dans la loi, car alors les pertes de bovin ne pourraient plus faire l’objet Vous avez cité, madame la ministre, trois mesures de réduction de la vulnérabilité, qui, si elles échouent à assurer la protection des troupeaux, pourront être prises en compte par les préfets, madame la ministre : l’allotement, le regroupement nocturne et le vêlage intérieur. Pour des troupeaux de vaches allaitantes qui sortent au printemps et ne rentrent qu’à l’automne, le vêlage intérieur est totalement impossible. En ce qui concerne le regroupement nocturne, je ne m’imagine pas, pour ma part, rassembler ma douzaine de troupeaux de génisses tous les soirs et les conduire tous les matins dans douze prés différents… En revanche, si l’allotement est une option, nous pourrions rectifier cet amendement en séparant les bovins des équins et des asiniens. Un éleveur sort en effet rarement une vache dans un pré. Cela n’existe quasiment plus. Quand il sort des animaux, un éleveur sort un lot, et partant, il allote un troupeau de génisses, de vaches allaitantes ou de vaches de réforme qu’il souhaite faire Les troupeaux d’équins et d’asiniens ne pouvant être caractérisés comme non protégeables, le préfet devrait s’assurer, avant de prendre un arrêté autorisant des tirs de défense, que l’éleveur ou le propriétaire d’un cheval qui serait seul dans un pré a pris des mesures de réduction de la vulnérabilité sans que ces dernières aient suffi à protéger son cheval – le rentrer la nuit, l’alloter avec un autre cheval, etc. Rien ne changerait donc pour les équins et les asiniens. Considérant que la « pratique usuelle » des éleveurs de bovins est d’alloter leurs bêtes, nous pourrions par ailleurs modifier la rédaction que vous proposez, de manière à dispenser les éleveurs de justifier de mesures de réduction de la vulnérabilité auprès du préfet. La non-protégeabilité des troupeaux de bovins serait préservée, et nous pourrions tomber d’accord. Accepteriez-vous de rectifier votre amendement dans ce sens, madame la ministre ? Il est demandé à l’éleveur de montrer qu’il a tenté de prendre des mesures de réduction de la vulnérabilité de ses troupeaux et que celles-ci ont échoué. Cela peut simplement consister à prendre un chien de troupeau, étant entendu que le préfet de département, qui est décisionnaire, appréciera les mesures en fonction du territoire. Une fois que l’éleveur a montré qu’il a essayé de réduire la vulnérabilité sans y parvenir, par exemple parce que dans le cadre d’un élevage extensif, il ne lui est pas possible d’enclore des bovins comme on le fait avec les brebis, les tirs de défense sont autorisés. En tant qu’éleveur, monsieur le rapporteur, vous savez bien mieux que moi ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. En tout état de cause, pour démontrer qu’il a tenté de réduire la vulnérabilité de ses troupeaux, l’éleveur n’aura qu’un argumentaire à rédiger. Il ne sera pas exigé de lui qu’il enclose son troupeau ou qu’il rentre systématiquement les bêtes qui sont sur le point de mettre bas. Les préfets sont très attentifs aux éleveurs. Ils s’efforcent véritablement de prendre en compte les prédations que ces derniers subissent, avec les risques et le sentiment de détresse qu’elles emportent. Je connais bien les éleveurs de mon territoire. Quand les phénomènes de prédation ont commencé, j’ai vu ces gaillards courageux, qui ne s’émouvaient jamais de rien, profondément déstabilisés. Si l’on ne peut être indifférent à cette détresse, nous sommes soumis à un cadre réglementaire européen extrêmement contraignant et aux recours, que je n’hésite pas à qualifier d’abusifs, d’associations environnementales qui font du loup un totem absolu. Or nos éleveurs n’ont nulle volonté d’éradiquer le loup – pas plus que moi, du reste. Il nous faut simplement leur permettre d’élever leurs troupeaux et les protéger d’une prédation qui devient insupportable. Il est assez complexe de donner un avis après tout ce qui vient d’être dit, et je suis tenté de m’en remettre à la sagesse du Sénat, afin de laisser chacun voter en son âme et L’amendement du Gouvernement tend à revenir sur le texte de la commission, qui ouvre la possibilité d’indemnisations et de tirs de défense pour les espèces non protégeables. La ministre estime qu’une telle rédaction nous place en situation d’insécurité juridique. J’avoue que je ne sais que Il me semble que les éleveurs qui allotent leurs animaux prennent déjà des mesures de réduction de la vulnérabilité. Le système actuel est comme un chien qui se mord la queue, si bien qu’on ne sait plus par quel bout le prendre. J’estime que nous pouvons maintenir la position du Sénat, selon laquelle les espèces visées étant non protégeables, les éleveurs peuvent recourir à des tirs de défense et voir leurs pertes indemnisées. Nous serions donc défavorables à l’amendement du Gouvernement, charge à nous de trouver une manière de sécuriser ce dispositif d’ici à la commission mixte paritaire. Je m’y engage devant vous, madame la M. Fabien Genet, pour explication de vote. Genet. Fabien Genet, sénateur de Saône-et-Loire, élu du Charolais. J’ai l’impression que vous nous jouez, non pas Ubu roi, mais Ubu à la ferme, madame la ministre ! Lors du débat sur les chiens de protection que nous venons d’avoir, j’ai bien cru qu’on allait nous proposer de recruter des loups pour protéger la population de chiens… Et maintenant, j’entends que les ovins sont protégeables et qu’en ce qui les concerne, tout est réglé. Avec tout le respect que j’ai pour votre action, ce n’est pas vrai. Lorsque le loup attaque les brebis, c’est loin d’être une partie de plaisir. Il les attaque parfois sans vouloir les manger ou les tuer ; lorsqu’elles sont blessées, leur agonie est alors terrible et le traumatisme provoqué chez l’éleveur d’ovins est durable. La situation n’est donc pas aussi simple que ce que vous laissez entendre. J’en viens à la protection des bovins. Il me paraît que nous perdons quelque peu la ligne directrice qui était la nôtre lors de l’examen, il y a quelques jours, de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Il n’est pas acceptable d’imposer aux éleveurs de bovins une contrainte supplémentaire, en leur demandant de prouver qu’ils ont pris des mesures pour réduire la vulnérabilité de leurs troupeaux. Si l’on voulait allumer le feu dans les campagnes, on ne s’y prendrait pas autrement ! Vous avez tout à l’heure parlé de présomption, madame la ministre. Je ne comprends pas pourquoi l’élevage extensif ne pourrait pas bénéficier d’une présomption de réduction de la vulnérabilité. président. Veuillez conclure, mon cher collègue ! Genet. Je ne méconnais pas la règle européenne, mais peut-être faut-il la changer plutôt que d’imposer de nouvelles contraintes aux éleveurs. Louault. Il s’agit d’un sujet éminemment complexe. Pour avoir recousu des dizaines d’animaux, je puis témoigner que c’est une expérience paranormale, qui a de lourdes conséquences psychologiques pour les Vous proposez de conditionner l’indemnisation et les tirs de défense à une nouvelle obligation pour les éleveurs, madame la ministre. Mais notre rôle est-il de protéger les préfets des recours, ou les élevages de la prédation ? Débrouillez-vous donc avec des juristes ! En tant qu’élus de terrain, nous sommes confrontés à la conditionnalité de certaines aides européennes à notre accueil des gens du voyage, notamment à la mise à jour du schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage. Par cet amendement, vous entendez soumettre les éleveurs au même type de contrainte, sachant qu’ils ne parviendront pas à s’y plier. Je comprends donc que cet amendement a été rédigé par le ministère de l’environnement, ce qui, en règle générale, est le signe qu’il y a un loup ! Burgoa et Rémy Pointereau. C’est vrai ! M. Daniel Chasseing, pour explication de vote. Chasseing. La situation que décrit Mme la ministre correspond tout à fait à ce que j’observe dans le département où je suis élu, la Corrèze, où 250 animaux ont été tués ou blessés de 2021 à 2023, et plus de 250 pour la seule année 2024. La situation est donc très grave. Même lorsqu’ils sont dressés, les patous peuvent être très agressifs et attaquer les randonneurs qui passent près des troupeaux. Quant aux attaques de loups, elles stressent les bêtes et désorganisent les cheptels. À titre personnel, j’estime donc que le loup n’a pas sa place aux alentours des élevages et qu’il conviendrait de l’éradiquer. Je remercie le préfet de la Corrèze, qui a fait son maximum pour protéger les troupeaux et dont l’action a permis des améliorations. La situation reste toutefois complexe, c’est pourquoi je répète qu’il faudrait sans doute éradiquer le loup. Permettez-moi de vous livrer une petite leçon de choses, mesdames, messieurs les sénateurs. En décembre 2022, trois associations de défense du prédateur, Ferus, One Voice et le Pôle Grand Prédateur, ont déposé deux recours demandant l’annulation de deux arrêtés préfectoraux datant d’octobre 2022 et autorisant des tirs de défense contre le loup dans le département du Doubs. Le mardi 18 juin 2024, la justice leur a donné raison. Pour prendre ces arrêtés, le préfet du Doubs s’était fondé sur la non-protégeabilité du territoire. Le premier arrêté préfectoral contesté a été pris pour un troupeau reconnu par le préfet comme non Genet. Inscrivons-le dans la loi ! Nous ne pouvons pas l’inscrire dans la loi, car cela contreviendrait à une disposition européenne !… Genet. Alors, changeons la réglementation européenne ! Le préfet n’a toutefois pas diligenté d’analyses technico-économiques pour étayer cette conclusion et il n’a pas soumis celle-ci pour avis au préfet coordonnateur du plan national d’actions sur le loup. Le second arrêté préfectoral contesté concernait, quant à lui, un troupeau d’ovins dont il était allégué qu’il bénéficiait effectivement de mesures de Vous l’aurez compris, notre objectif est de réduire le risque juridique. Si vous maintenez la rédaction actuelle, il vous faudra la faire évoluer, car, en l’état, elle n’est pas conforme, monsieur le rapporteur. Genet. Appelez Retailleau ! M. Jean-Claude Anglars, pour explication de vote. Anglars. En Aveyron, l’action du préfet Louis Laugier a été déterminante pour protéger les éleveurs du loup. J’estime pour ma part qu’il est souhaitable de sécuriser l’action des préfets, comme le propose Je comprends la position de la commission, mais au point où nous en sommes, la prédation du loup s’étant étendue des moutons aux bovins, je m’inquiète des propos de notre préfet de département qui, comme l’indiquait Mme la ministre, nous alerte sur l’insécurité des arrêtés qu’il pourrait prendre. À ce stade, je voterai donc l’amendement n° 864 du Gouvernement. M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Il convient de distinguer les questions des tirs de défense et de l’indemnisation. L’indemnisation va de soi. Je n’ai du reste pas eu écho, dans mon département, de difficultés liées à l’indemnisation des pertes, que celles-ci concernent des bovins, des porcs ou des chevaux – un cheval a d’ailleurs été récemment attaqué dans ma commune. En tout état de cause, cela ne pose pas de difficulté particulière. S’agissant des tirs de défense, il ne faut pas croire qu’ils constituent la solution miracle. Ils supposent en effet que l’éleveur soit non seulement présent, mais aussi armé, ce que de nombreux éleveurs ne souhaitent pas. À défaut, il faut qu’un professionnel soit présent, ce qui suppose d’augmenter le nombre d’agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), qui est insuffisant. Seuls ces professionnels sont en mesure d’apprécier les situations et d’effectuer des tirs de prélèvement réfléchis. Je rappelle du reste que 200 loups, soit 20 % de la population, sont tués chaque année – ce n’est pas rien ! L’idée selon laquelle aucun prélèvement ne serait effectué est donc tout à fait fausse. Vous avez indiqué que vous n’étiez pas favorable à l’éradication du loup, madame la ministre. J’ai observé que certains de mes collègues ne paraissaient pas du même avis… En tout état de cause, des lois et des règles protègent le loup, et même si la législation évolue dans le sens d’un déclassement de cette espèce, il y aura toujours des meutes de loups sur notre territoire. Faire croire aux éleveurs que des prélèvements plus nombreux régleraient le problème et les dispenseraient de protéger leurs troupeaux reviendrait à leur promettre la lune ! La réalité est qu’il y aura toujours des loups et que nous aurons toujours besoin de nous en protéger. Il nous faut donc accompagner les éleveurs et soutenir les initiatives locales, qui manquent de moyens. l’amendement n° 864. l’article 16, modifié. 16 est adopté.) n° 673, présenté par MM. Gontard et Salmon, Après l’article 16 Après le 3° du I de l’article L. 214-8 du code rural et de la pêche maritime, il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : «…° Pour les chiens de protection de troupeaux, d’un document d’information précisant toutes les offres de formations de dressage existant dans le Gontard. Cet amendement vise à créer une obligation d’information sur les formations existantes pour les propriétaires de chiens de protection. Il s’agit, j’y insiste, d’une obligation d’information qui incomberait aux éleveurs et éleveuses canins, et non pas d’une obligation de formation pour les éleveurs ovins qui acquièrent un ou plusieurs Nous considérons qu’il serait préférable que tout acquéreur de chien suive une formation, a fortiori quand il acquiert plusieurs chiens, pour favoriser la coexistence avec la population humaine, notamment les promeneurs, et pour contribuer au bien-être des chiens. Plutôt que d’imposer cette contrainte supplémentaire aux éleveurs ovins, nous souhaitons renforcer les incitations en nous assurant que le panel existant des formations publiques, privées et associatives soit bien porté à la connaissance des éleveurs pastoraux. Ces formations de dressage sont fort utiles et contribuent souvent à diffuser également une information juridique sur les obligations des propriétaires de chien, ce qui leur permettra de se conformer aux conditions nécessaires pour bénéficier de la présomption que nous venons de voter à l’article 16. Je comprends assez mal la réticence que les rapporteurs ont exprimée en commission sur cet amendement, qui n’emporte aucune conséquence pour les éleveurs pastoraux, sinon d’être mieux informés. Il est défavorable, monsieur le président. Il est également défavorable. l’amendement n° 673. n° 444 rectifié ter, présenté par Mme Espagnac, MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kanner, Mmes Bélim et Bonnefoy, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Un Groupe national grands prédateurs est institué auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Sa composition est définie par décret. Le Groupe national grands prédateurs est un espace de concertation réunissant les acteurs concernés par la multi-prédation. Ce groupe rend périodiquement des avis sur la situation des territoires touchés par la multi-prédation ainsi que sur les connaissances scientifiques s’y rapportant. Il peut formuler des recommandations pour coordonner les différents plans d’action concernant le loup, le lynx et l’ours afin de préserver les activités pastorales. La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. Cet amendement vise à créer un « Groupe national grands prédateurs » placé auprès du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Aujourd’hui, la gestion des grands prédateurs – loups, ours ou lynx – est éclatée entre plusieurs groupes de travail, chacun dédié à une espèce. Le problème est que certains acteurs, notamment les représentants du monde agricole et pastoral, ne sont pas toujours impliqués dans toutes les discussions. Cela crée un manque de coordination et une dispersion des Le groupe que nous proposons de créer permettra une meilleure coordination des actions, garantira une concertation plus large et aidera à trouver des solutions équilibrées entre la protection des prédateurs et la défense du pastoralisme. l’amendement n° 444 rectifié ter. s’oppose pas, en ce qui concerne les produits et sous-produits lainiers, à la modification de la nomenclature mentionnée à l’article L. 511-2 du même code. matières fertilisantes et amendements issus de la transformation de produits lainiers bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché dès lors que leur procédé de fabrication satisfait à l’évaluation préalable prévue à l’article L. 255-7 du code rural et de la pêche maritime. II. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, les mesures relevant du domaine de la loi nécessaires pour adapter le régime concernant, en matière d’aquaculture, en raison de leur classement dans la nomenclature mentionnée au I du présent article ou dans la nomenclature prévue à l’article L. 214-2 du code de l’environnement, les installations mentionnées à l’article L. 511-1 du même code ainsi que les installations, ouvrages, travaux ou activités mentionnés à l’article L. 214-1 dudit code. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de quatre mois à compter de la publication de l’ordonnance. code de l’environnement est ainsi modifié : le II bis de l’article L. 214-3, il est inséré un II ter ainsi rédigé : présent article ne s’applique pas aux 2° À la première phrase de l’article L. 431-6, les mots : « du titre Ier du livre II et » sont 3° Le second alinéa de l’article L. 512-8 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Pour les piscicultures, la déclaration inclut également les installations, ouvrages, travaux et activités relevant de l’article L. 214-1 projetés par le pétitionnaire que leur connexité rend nécessaires à l’installation classée ou dont la proximité est de nature à en modifier notablement les dangers ou inconvénients. La déclaration vaut application des articles L. 214-3 à IV. – Le principe de s’oppose pas, en ce qui concerne les piscicultures, à la modification de la nomenclature mentionnée à M. Jean-Claude Anglars, sur l’article. Je souhaite rappeler la démarche qu’a suivie la commission lorsqu’elle a adopté à l’article 17 un amendement visant à faciliter l’autorisation des procédés de valorisation des produits lainiers sous forme d’engrais et de supports de La valorisation de la laine permet aux éleveurs de tirer un revenu complémentaire de la vente des produits de la tonte et de créer une filière de transformation nationale de fertilisants organiques ayant démontré leur pertinence sur le plan agronomique. Outre les débouchés traditionnels comme l’isolation, le matelassage, le paillage agricole et l’habillement, la valorisation sous forme de pellets de laine constitue une méthode vertueuse qui s’inscrit dans une logique d’économie circulaire qu’il est opportun de soutenir et d’accompagner. Les techniques de fabrication de matières fertilisantes issues des produits lainiers sont soumises à la réglementation sanitaire européenne relative aux sous-produits animaux (Span) et à la réglementation nationale des supports de culture et de matières fertilisantes. Il semblerait cependant que les États membres n’aient pas tous la même interprétation des exigences techniques définies à l’échelle européenne. Certains pays européens, dont l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, commercialisent en effet des produits interdits à la vente en France. Une fois de plus – et je le déplore –, notre pays a fait le choix d’une interprétation restrictive des règles européennes. Les éleveurs que je rencontre en Aveyron – je rappelle qu’on y recense plus de 1 million de brebis pour 380 000 habitants (Sourires.) – ne comprennent pas que la réglementation leur interdise de mettre en œuvre des procédés qui sont autorisés dans les pays voisins, sur le fondement des mêmes exigences. La simplification étant une des raisons d’être de ce texte, ne nous privons pas d’un levier qui nous permettra de soutenir une démarche économiquement sensée et vertueuse pour l’environnement. Je remercie le rapporteur de l’avoir inscrit dans cet article du projet de loi. n° 676, présenté par MM. Gontard et Salmon, Supprimer cet article. Gontard. Nous souhaitons par cet amendement supprimer l’article. Tout d’abord, il comporte la même rédaction baroque qu’à l’article 16 sur le principe de non-régression, appliqué cette fois-ci aux sous-produits lainiers. Le texte semble poursuivre son œuvre, entamée dès l’article 1er, de rédaction hasardeuse – au mieux inutile, au pire insécurisante – de notre droit. Source de contentieux, il n’est pas à la hauteur des enjeux auxquels notre agriculture est confrontée. Ensuite, l’article prévoit la possibilité de légiférer par ordonnance pour adapter la nomenclature ICPE et Iota des exploitations en aquaculture. Or les attaques en règle contre la démocratie environnementale et la protection des installations classées ont cours depuis le gouvernement d’Édouard Philippe. Elles ont même culminé, madame la ministre, il y a quinze jours, lorsque dans le cadre de l’examen de la loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, dite loi Duplomb, vous avez donné votre aval à la destruction de ce qui restait de la consultation du public. Vous comprendrez donc notre opposition totale à cette disposition qui vise à vous confier la possibilité de légiférer par ordonnance en la matière. Enfin, la commission a ajouté des dispositions pour exempter d’autorisation administrative toutes les installations en pisciculture, ce qui est une aberration écologique, une aberration sécuritaire dès lors qu’il s’agit de prévenir le risque d’inondation, une aberration dans la gestion de la ressource en eau, et une aberration pour la préservation même des ressources Nous invitons donc le Sénat à supprimer cet article truffé de régressions environnementales. l’amendement n° 676. n° 865, présenté par le Gouvernement, est ainsi Par cet amendement, le Gouvernement propose de supprimer le paragraphe qui vise à exonérer les produits lainiers de l’obligation d’hygiénisation préalable à leur transformation. En réalité, ces règles sont obligatoires : elles nous sont imposées par l’Union européenne. La commission a émis un avis défavorable sur l’amendement du Gouvernement, car le paragraphe qu’il vise à supprimer correspond à la rédaction issue des travaux que nous avions menés en collaboration avec M. Anglars. l’amendement n° 865. n° 403 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Alinéas 3 et 4 La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy. Redon-Sarrazy. Cet amendement vise à supprimer les alinéas 3 et 4 de l’article 17 qui habilitent le Gouvernement à prendre par ordonnance des mesures relevant du domaine de la loi pour adapter le régime concernant, en matière d’aquaculture, les sites classés dans la nomenclature ICPE ou Iota. Nous sommes par principe opposés à la possibilité pour le Gouvernement de légiférer par ordonnance, car cela revient à priver les législateurs que nous sommes de leur capacité d’action. Si des exceptions peuvent demeurer sur certains sujets ou dans des domaines bien spécifiques, notre opposition de principe est d’autant plus forte quand le sujet concerné est particulièrement sensible. Or c’est le cas pour l’adaptation des classements ICPE ou Iota. l’amendement n° 403 rectifié ter. n° 873, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 5 à 9 Nous proposons de supprimer les alinéas 5 à 9 de l’article 17 visant à exclure les piscicultures de la nomenclature Iota et à leur prévoir un régime d’ICPE dérogatoire au droit commun. Le Gouvernement a engagé des travaux depuis plusieurs mois pour répondre aux besoins des pisciculteurs en matière de simplification de l’encadrement de leur activité, aujourd’hui à cheval sur les deux régimes Iota et ICPE. C’est donc une mesure de simplification majeure qui vous est ici proposée. Il est défavorable, car nous voulons limiter les contraintes et favoriser la production piscicole en France. Je vous rappelle que 70 % du poisson que nous mangeons en France est importé ! l’amendement n° 873. n° 866, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après la référence : ainsi que celle mentionnée à Le Gouvernement a engagé un important chantier de simplification en matière d’aquaculture, en particulier pour simplifier les régimes d’activité des piscicultures. Comme je vous l’ai expliqué, nous envisageons de créer un régime d’enregistrement ICPE pour les piscicultures d’eau douce produisant entre 20 tonnes et 100 tonnes de poissons, au lieu du régime actuel d’autorisation. Dans le cadre de ce nouveau régime d’enregistrement, les prescriptions Iota seront instruites au cours de la même demande afin de simplifier grandement la charge de l’exploitant et de lui donner une plus grande visibilité. Il convient donc de sécuriser ce nouveau régime en indiquant qu’il ne s’oppose pas au principe de non-régression Il s’agit d’un amendement de simplification. Avis totalement favorable. l’amendement n° 866. l’article 17, modifié. 17 est adopté.) au règlement Mme Guylène Pantel, pour un rappel au règlement. Pantel. Mon rappel au règlement est fondé sur l’article 45 de notre règlement relatif à la recevabilité financière des amendements. Avec plusieurs de mes collègues, j’avais déposé un amendement visant à faciliter l’accès au foncier des castanéiculteurs en donnant aux sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) la possibilité d’exercer un droit de préemption en cas de vente d’une parcelle de châtaigneraie de moins de 4 hectares cadastrée en bois. Il a été déclaré irrecevable au motif qu’une extension du droit de préemption est considérée comme une extension des compétences, et donc une charge publique. Cette interprétation me semble erronée, d’autant que les Safer revendront les parcelles acquises à des castanéiculteurs. Le droit de préemption visé par l’amendement déclaré irrecevable se serait substitué au droit de préférence qui prévaut aujourd’hui. En effet, la loi de modernisation de l’agriculture du 27 juillet 2010 a institué un droit de préférence des propriétaires de parcelles contiguës lors de la vente d’une parcelle boisée d’une superficie inférieure à 4 hectares. Or l’application de cette mesure a posé de nombreuses difficultés aux propriétaires vendeurs, aux notaires et aux Safer. Ainsi, un castanéiculteur, propriétaire d’une parcelle contiguë cadastrée en verger, ne peut prétendre au droit de préférence, car sa parcelle est distincte d’un bois, tandis qu’un propriétaire non agriculteur dont la parcelle est cadastrée en bois peut faire valoir son droit de préférence. Ce que nous proposions dans cet amendement semble donc essentiel pour favoriser l’accès au foncier des castanéiculteurs, en leur ouvrant la possibilité d’acquérir ces parcelles soit directement, soit par le biais du droit de préemption des Safer, sans que s’exerce le droit de Burgoa. Tout à fait ! président. Acte vous est donné de votre rappel au règlement, ma chère collègue. n° 675, présenté par MM. Gontard et Salmon, Après l’article 17 Dans un délai de douze mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement établit une stratégie nationale de structuration et de valorisation de la filière laine française. Elle comporte un état des lieux de la filière et des perspectives de développement, elle formule des recommandations pour mieux accompagner le développement de cette filière, en particulier sur les volets de la sensibilisation des éleveurs, de la transformation et de la distribution des produits contenant de la laine. Gontard. Cet amendement, inspiré par notre collègue députée de la Drôme, Marie Pochon, vise à doter la France d’une stratégie nationale de structuration et de valorisation de sa filière laine. La délocalisation de l’industrie du textile français et des sites de lavage vers l’Asie, le développement des fibres synthétiques au détriment des fibres naturelles, ainsi que la baisse des prix à l’échelle mondiale ont conduit les éleveurs ovins français à se désintéresser de la laine. Pourtant, celle-ci constitue une ressource naturelle pour la confection de textiles, ainsi que pour la construction ou la protection des sols, de sorte qu’elle pourrait être une source de revenu additionnelle pour les La laine est aussi une ressource essentielle à notre souveraineté industrielle. Mais pour réorganiser la collecte et le lavage de la laine, et pour lui assurer des débouchés industriels suffisants, il faut une réflexion globale et des actions de nature diverse. Certes, nous avons constaté que le Gouvernement n’avait pas d’autre stratégie industrielle que la course au moins-disant fiscal et social. Toutefois, nous pensons qu’une telle mesure serait susceptible d’intéresser tous ceux qui souhaitent défendre nos intérêts industriels et développer le revenu de nos éleveurs ovins. Avis de sagesse. Cet amendement est satisfait. En effet, une dynamique de travail a été lancée avec le collectif Tricolor, FranceAgriMer et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), en étroite collaboration avec les professionnels de la filière, qui a abouti, le 16 mai dernier, à la restitution des travaux de rédaction d’une feuille de route. La feuille de route existe donc bel et bien et la structuration de la filière est en marche. Je vous propose donc de retirer votre amendement, monsieur le président. Monsieur Gontard, l’amendement n° 675 est-il maintenu ? Gontard. J’entends ce que vous dites, madame la ministre. Cependant, les résultats du travail qui a été réalisé ne sont pas encore parvenus jusqu’aux oreilles des représentants de la filière laine, puisqu’ils continuent de nous alerter sur la nécessité de mener une réflexion globale. Au travers de cet amendement, nous demandions qu’un rapport soit publié sur la situation générale de la filière laine. Si ce travail a été fait, comme vous semblez nous le dire, nous souhaiterions y avoir rapidement accès. Nous voudrions également connaître l’orientation que le Gouvernement entend donner à la suite de ces travaux. Je retire mon amendement. n° 675 est retiré. Le chapitre Ier du titre III du livre IV du code de l’environnement est ainsi est complété par deux alinéas ainsi rédigés : « Constitue un étang piscicole tout plan d’eau naturel ou artificiel relié aux milieux aquatiques utilisé pour une activité d’aquaculture et toute autre activité liée à l’étang lui-même. « Les dispositions relatives aux étangs piscicoles s’appliquent également aux installations de transformation et de commercialisation situées à leurs abords immédiats et nécessaires à leur exploitation. » 2° La section 3 est complétée par un article L. 431-9 ainsi étangs piscicoles génèrent des services écosystémiques et des valeurs d’usage. En plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et de leur contribution à la souveraineté alimentaire, ils constituent une source d’aménités et, à ce titre, font l’objet d’un soutien spécifique. Un arrêté du ministre chargé de l’agriculture fixe les conditions d’application du présent M. Guillaume Chevrollier, sur l’article. Je tiens à remercier mes collègues de la commission des affaires économiques ainsi que les deux rapporteurs pour leur travail et pour leur soutien à l’inscription des articles 17 bis et 17 ter dans ce projet de loi. En effet, ces articles reprennent des propositions que nous avions portées, avec ma collègue Nadia Sollogoub, dans notre proposition de loi relative aux étangs piscicoles. Nous nous réjouissons donc de voir ces avancées confirmées En effet, les étangs piscicoles constituent un atout majeur pour notre souveraineté alimentaire et pour la préservation de nos territoires. Pourtant, cette filière est trop longtemps restée dans l’ombre. La France compte 120 000 étangs et environ 50 000 pisciculteurs pratiquant une pisciculture extensive. Malgré ce potentiel considérable, la production de poissons d’eau douce a chuté de 60 % en dix ans et, comme l’a rappelé M. le rapporteur, 70 % du poisson consommé en France est importé. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le développement de l’aquaculture est une priorité européenne et internationale, ce qui a même été souligné par l’ancien haut-commissaire au plan, devenu Premier L’intégration d’une définition juridique des étangs piscicoles était donc une nécessité. Jusqu’à présent ces espaces étaient soumis à une réglementation éclatée, dispersée entre le code civil, le code rural, le code de l’environnement et le code de l’urbanisme. En l’absence de cadre clair et cohérent, les pisciculteurs faisaient face à une insécurité juridique pesante, freinant le développement de leur activité. Grâce à ces articles, nous posons enfin un cadre solide qui permettra de mieux accompagner la filière. Par ailleurs, il est également fondamental de reconnaître les services écosystémiques rendus par les étangs. Ces milieux jouent en effet un rôle clé dans la préservation de la biodiversité, la gestion de l’eau, la captation du carbone et même la réduction de l’empreinte environnementale de notre alimentation. Comme l’ont démontré des travaux scientifiques récents, les étangs fournissent des protéines animales à faibles émissions de gaz à effet de serre, ce qui en fait un levier stratégique dans la transition écologique de notre agriculture. n° 481, présenté par MM. Salmon et Gontard, Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet La parole est à M. Daniel Salmon. Salmon. Par cet amendement, nous proposons de supprimer l’article 17 bis, introduit en commission, qui prévoit une définition des étangs piscicoles. Nous souscrivons à l’intention affichée par les rapporteurs de définir les étangs piscicoles, mais cette définition ne peut pas être inscrite dans la loi sans faire l’objet d’une consultation des acteurs intéressés, à savoir le ministère de l’agriculture et celui de la transition écologique, les parlementaires, les acteurs des filières piscicoles ou bien encore les associations. Nous appelons aussi le Gouvernement à engager des travaux pour préciser le cadre juridique des étangs piscicoles. En effet, je souscris à ce que notre collègue Chevrollier vient de dire : les poissons d’eau douce constituent un aliment intéressant qui a été exploité dans les décennies précédentes avant de tomber peu à peu en désuétude. Il faut relancer cet élevage de poissons en étangs, en veillant toutefois à prévoir des garanties, car la qualité des eaux n’est plus au rendez-vous. Encore une fois, nous devons pouvoir concilier la production économique et la préservation de l’environnement. La définition qui figure dans cet article correspond parfaitement à ce qu’est un étang piscicole. Toutefois, le code de l’environnement définit déjà la pisciculture en tant qu’« exploitation ayant pour objet l’élevage de poissons destinés à la consommation, au repeuplement, à l’ornement, à des fins expérimentales ou scientifiques, ainsi qu’à la valorisation touristique ». Pour revenir sur cette définition, il faudrait consulter préalablement tous les acteurs concernés, ce qui ajouterait indiscutablement de la complexité au dispositif, alors même que nous cherchons à le simplifier pour encourager cette activité économique tout à fait importante. Louault. Ce n’est pas tout à fait la même chose de définir l’activité piscicole et de définir un étang. Quant aux représentants de la profession, ils ont déjà été consultés puisque nous les avons tous reçus, et cela depuis plusieurs années. Ils nous demandent à chaque fois de redéfinir le cadre de leur activité, mais nous n’avons jamais de véhicule législatif pour le faire. J’avais moi-même déposé un amendement visant à ce que l’on revienne sur la qualification des zones humides, mais il a été repoussé comme cavalier législatif. Il n’y a jamais de véhicule législatif adéquat pour résoudre les problèmes de cette profession, qui est pourtant en grande difficulté. En effet, nous avons perdu 95 % de notre production de poissons non pas à cause de la qualité de l’eau, monsieur Salmon, mais à cause des cormorans ! l’amendement n° 481. l’article 17 bis. 17 bis est adopté.) Le paragraphe 2 de la sous-section 2 du chapitre IV du titre II du livre II de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales est complété par des articles L. 2224-7-8 et L. 2224-7-9 ainsi rédigés : les conditions prévues aux articles L. 2422-5 à L. 2422-11 du code de la commande publique, le département peut recevoir un mandat de maîtrise d’ouvrage, conclu à titre gratuit, en vue de la production, du transport et du stockage d’eau destinée à la consommation humaine ou en vue de l’approvisionnement en eau, au sens du 3° du I de l’article L. 211-7 du code de l’environnement, confié par l’établissement public de coopération intercommunale ou le syndicat mixte compétent. syndicat mixte, régi par les articles L. 5721-1 à L. 5721-9, constitué exclusivement d’un ou de plusieurs groupements de collectivités mentionnés aux articles L. 5210-1-1 A et L. 5711-1 compétents en matière de production, de transport et de stockage d’eau destinée à la consommation humaine et d’un ou de plusieurs départements limitrophes, peut exercer tout ou partie de ces n° 677, présenté par MM. Gontard et Salmon, et à condition d’être intégré dans les différents schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux définis à l’article L. 212-1 du code de l’environnement Gontard. Pour en revenir encore une fois à la méthode, alors que le Premier ministre a annoncé une grande conférence sur la gestion de l’eau, comment pouvons-nous continuer à voter des dispositions législatives sur le sujet ? Elles devront au mieux être revues dans quelques mois et seront au pire une contrainte dans la concertation qu’il est indispensable d’avoir sur le sujet. Nous l’avons déjà fait, il y a quinze jours, en votant la proposition de loi de notre collègue Duplomb, nous venons de le faire en votant l’article 15 et nous nous apprêtons à le refaire avec cet article 18 ! On en vient à se demander si Matignon pilote réellement l’activité du Gouvernement et du soi-disant socle commun… Concernant le fond de l’article, nous avons de sérieux doutes sur l’opportunité de confier au département la prérogative de gestion de l’eau. L’échelon intercommunal nous semble le plus approprié, quand ce n’est pas l’échelon communal dans certains cas particuliers de territoires très peu denses. Un tel transfert interroge sur la pluralité des instances de gouvernance et sur la place des agences de l’eau. En tout état de cause, il ne pourra se faire que dans le respect des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) et il convient de le préciser. Tel est l’objet de cet excellent amendement, inspiré de celui de nos collègues députés socialistes. Je rappelle que les Sdage concernent la prévention de la qualité de l’eau, la gestion des ressources en eau, la protection des milieux aquatiques, la prévention des risques et la participation du public. Tous ces éléments sont impératifs, en particulier la participation du public, et le transfert au département ne peut en aucune façon constituer un vecteur d’accaparement de l’eau pour construire des mégabassines, notamment. l’amendement n° 677. collègues, je vous informe que nous avons deux possibilités d’organisation pour la suite de nos travaux. Il nous reste 36 amendements à examiner. Soit nous prolongeons la séance raisonnablement au-delà de vingt heures, soit nous suspendons la séance à vingt heures pour reprendre nos travaux à vingt et une heures trente. La parole est à Mme la présidente de la Estrosi Sassone, de la commission des affaires économiques. Mieux vaut prolonger la séance raisonnablement au-delà de vingt heures. président. Il n’y a pas d’autre observation ?… Je suis saisi de deux amendements identiques. L’amendement n° 33 est présenté par L’amendement n° 148 rectifié est présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux. Ces deux amendements sont ainsi libellés : Après les mots : confié par la commune, La parole est à M. Gilbert Favreau, pour présenter l’amendement n° 33. Favreau. Cet article vient consacrer la position que le Sénat avait adoptée il y a peu de temps sur le transfert des compétences eau et assainissement, en particulier sur la possibilité pour les communes de les conserver. Cet amendement vise à insérer la mention de la commune comme acteur principal dans la gestion des compétences eau et assainissement. Il s’agit de répondre à une problématique essentielle : faut-il confier ces compétences exclusivement aux intercommunalités, ou bien laisser la possibilité aux communes de continuer à les exercer lorsqu’elles le souhaitent et qu’elles en ont les moyens ? Le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, a insisté sur la nécessité de redonner du pouvoir aux territoires. Cette mesure s’inscrit pleinement dans cette orientation, en garantissant que les communes puissent conserver la gestion directe de ces services essentiels. Le transfert obligatoire aux intercommunalités a suscité de nombreuses résistances parmi les élus locaux, soucieux de préserver une proximité avec les usagers. Il est donc légitime d’adapter la législation en conséquence, en cohérence avec la proposition de loi visant à assouplir la gestion des compétences « eau » et « assainissement » déjà votée en première lecture au Sénat. Pour toutes ces raisons et parce que cet amendement vise à clarifier et à renforcer le rôle des communes dans la gestion de l’eau et de l’assainissement, je vous invite à le voter. M. Henri Cabanel pour présenter l’amendement n° 148 Cabanel. Il est défendu, monsieur En réalité, les auteurs de ces amendements anticipent la mise en conformité des dispositions qui résulteront de l’adoption d’un amendement à venir sur les compétences eau et J’émets donc un avis favorable, et je le ferai également sur l’amendement que nous examinerons plus tard sur la question des compétences eau et assainissement. M. Hervé Gillé, pour explication de vote. Gillé. Cette explication de vote se rapproche d’un rappel au règlement. En effet, je souhaite clarifier l’opportunité qu’ont saisie les auteurs de ces amendements en les présentant dans le cadre de ce projet de loi, et je ne parle pas forcément du fond. L’article 18 consacre une clarification juridique, à l’échelle des départements, sur la possibilité de déléguer les compétences à des syndicats mixtes qui pourront mettre en place leur politique. En revanche, les autres échelons de collectivité ne sont concernés en aucune manière. Par conséquent, j’ai du mal à comprendre l’acceptabilité de ces amendements au titre de l’article 45 de notre règlement, alors que d’autres amendements, dont l’objet était beaucoup plus proche du champ de ce projet de loi, n’ont pas été retenus. J’aimerais que M. le rapporteur précise les arguments qui justifient la recevabilité de ces amendements. amendements identiques nos 33 et 148 rectifié. président. Je suis saisi de cinq L’amendement n° 117 rectifié, présenté par M. Chaize, Mmes Jacques et Belrhiti, MM. Bouchet, Khalifé, Piednoir, Brisson, Lefèvre et D. Laurent, Mme Lassarade, MM. C. Vial, Mandelli et P. Vidal, Mmes Joseph, P. Martin et Di Folco, M. de Nicolaÿ, Mme Josende, MM. J.B. Blanc et Genet, Mme M. Mercier, MM. Gremillet, Sido et Mouiller et Mme Imbert, est ainsi libellé : 1° Au début Insérer les mots : Sans préjudice de 2° Remplacer le mot : d’une ou plusieurs communes, La parole est à M. Patrick Chaize. Chaize. Monsieur le président, je ferai preuve de concision. Cet amendement a pour objet de réparer ce qui doit être considéré comme un oubli, afin de ne pas écarter les syndicats mixtes qui comptent au moins une commune parmi leurs En effet, telle qu’elle a été modifiée par le projet de loi, la rédaction actuelle de l’article L. 2224-7-9 du code général des collectivités territoriales (CGCT) aurait pour conséquence d’exclure ces syndicats du champ d’application de cet article, qui ne vise que les syndicats mixtes constitués d’un ou plusieurs groupements de collectivités territoriales et départements. président. Je suis saisi de deux n° 73 rectifié bis est présenté par MM. J.M. Arnaud et Roux, Mmes Saint-Pé et Billon, M. Levi, Mmes Gacquerre et Romagny, MM. Laugier, Henno et Maurey, Mmes Devésa, Antoine et Guidez, MM. Courtial et Dhersin, Mme Perrot et M. Mizzon. L’amendement n° 177 rectifié ter est présenté par MM. Genet et Pernot, Mme Belrhiti, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet, de Legge, C. Vial et Paul, Mmes P. Martin et Borchio Fontimp, M. Khalifé, Mme Joseph, M. H. Leroy, Mmes Canayer, Bellurot et Goy-Chavent, MM. Rietmann, Perrin, Gremillet et Sido et Mme Josende. Sans préjudice des dispositions de l’article L. 5211-61, 2° Après les mots : et d’un ou de plusieurs départements limitrophes , ainsi que le cas échéant d’une ou plusieurs communes ; La parole est à M. Jean-Michel Arnaud, pour présenter l’amendement n° 73 rectifié bis. Arnaud. Il est défendu. Monsieur le président, je souhaite le modifier afin de le rendre identique aux amendements identiques nos 32 et 147 rectifié que nous examinerons dans la suite de la discussion commune. Il s’agit donc de l’amendement n° 73 rectifié ter, dont les termes sont les mêmes que ceux des amendements identiques nos 32 et 147 rectifié qui vont suivre dans la discussion commune. La parole est à M. Fabien Genet, pour présenter l’amendement n° 177 rectifié ter. Genet. Il est également n° 32 est présenté par M. Favreau. L’amendement n° 147 rectifié est Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et d’une ou de plusieurs communes, présenter l’amendement n° 32. Favreau. Défendu. M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 147 Cabanel. Défendu. Si mes collègues Chaize et Genet acceptent de rendre leurs amendements identiques aux amendements nos 32 et 147 rectifié, comme vient de le faire M. Arnaud, la commission émettra un avis favorable sur l’ensemble de ces amendements. Ces amendements visent à tirer les conséquences des dispositions de la proposition de loi de Jean-Michel Arnaud, que je salue, visant à assouplir la gestion des compétences « eau » et « assainissement ». Celle-ci a été adoptée par votre assemblée le 17 octobre 2024 et sera prochainement examinée à l’Assemblée nationale. Elle rend facultatif le transfert par les communes des compétences eau et assainissement vers leur établissement public de coopération intercommunale (EPCI) pour celles qui ne l’ont pas encore effectué. En toute logique, vous proposez d’anticiper son adoption en donnant aux communes qui resteraient compétentes la faculté de confier un mandat de maîtrise d’ouvrage au département pour des projets de production, de transport et de stockage d’eau destinée à la consommation humaine ou en vue de l’approvisionnement en eau. La situation est délicate, puisque deux démarches similaires ont été engagées en parallèle : le projet de loi que nous examinons ce soir et la proposition de loi de M. Arnaud, qui sera examinée au mois de mars en procédure accélérée à l’Assemblée nationale. Lemoyne. Le plus vite sera le Rietmann. Ceinture et bretelles ! Sur le fond, je suis évidemment favorable à ces amendements. sur les travées du groupe Les Républicains.) Je mène ce combat depuis une certaine nuit, à l’Assemblée nationale, durant laquelle la ministre Marylise Lebranchu, au cours de l’examen de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi NOTRe, avait présenté, à une heure du matin, un amendement du Gouvernement n’ayant fait l’objet ni d’une étude d’impact ni de la moindre discussion préalable avec les associations de collectivités. Cet amendement visait à rendre obligatoire le transfert de la compétence eau et assainissement. Ce fut la stupeur et la consternation : personne n’avait été consulté ! Reichardt. Comme Depuis dix ans, cette disposition mal née continue d’empoisonner la vie des collectivités, tandis que nous allons de report en report. Le Gouvernement regarde favorablement un retour à la liberté des communes. Pour ma part, je me suis battue pour cela, que ce soit en tant que parlementaire ou en tant que présidente de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem). Toutefois, en tant que ministre, vous comprendrez que je ne puisse me faire l’arbitre des élégances entre le Sénat et l’Assemblée nationale. Aussi, je m’en remets à la sagesse de votre Haute Assemblée. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, RDSE, RDPI et INDEP.) Lemoyne. Sagesse légendaire ! président. Messieurs Chaize et Genet, acceptez-vous de rectifier vos amendements pour les rendre identiques aux amendements nos 73 rectifié ter, 32 et 147 rectifié ? (Assentiment.) Genet. Comment pourrais-je refuser ? (Sourires.) président. Il s’agit donc des amendements nos 117 rectifié bis et 177 rectifié quater, dont le libellé est identique à celui des amendements nos 73 rectifié ter, 32 et 147 Je mets aux voix ces cinq amendements identiques. l’article 18, modifié. n° 265 rectifié bis n’est pas soutenu. L’amendement n° 584 rectifié bis, présenté par Mmes Loisier et Sollogoub, M. Canévet, Mme Lassarade, MM. Bacci, J.M. Arnaud et Brault, Mme Paoli-Gagin, M. Chauvet, Mme Vermeillet, MM. Favreau et Henno, Mme Berthet, MM. Klinger et Fargeot, Mmes Saint-Pé et Romagny et M. Daubet, est ainsi libellé : Après l’article 18 I. – Le dernier alinéa de l’article L. 2224-7-7 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigé : « Lorsque le plan d’action concerne un point de prélèvement sensible, au sens de l’article L. 211-11-1 du code de l’environnement, il contient également un projet de territoire élaboré notamment avec les représentants agricoles visant à concilier la protection de la ressource en eau et la protection de l’agriculture. » II. – Le second alinéa du 7° du II de l’article L. 211-3 du code de l’environnement est ainsi rédigé : « Le programme d’actions peut notamment concerner les pratiques agricoles. Il doit alors s’appuyer sur un projet de territoire tel que prévu au dernier alinéa de l’article L. 2224-7-7 du code général des collectivités territoriales ; ». La parole est à M. Jean-Michel Arnaud. Arnaud. Cet amendement de Mme Loisier vise à concilier la nécessaire préservation des ressources en eau et le maintien d’une agriculture productive dans les aires d’alimentation de captages d’eau potable. L’objectif est d’inciter les différents acteurs concernés à élaborer des projets de territoire dans ces zones plutôt que de privilégier des outils réglementaires conduisant au recul de la production agricole. l’amendement n° 584 rectifié bis. L’amendement n° 3 rectifié bis, présenté par MM. J.M. Arnaud, Duplomb, Menonville et Darnaud, Mme Cukierman, MM. A. Marc, Roux, Sautarel et J. B. Blanc, Mme O. Richard, MM. Parigi et Levi, Mmes Vermeillet, Vérien et Sollogoub, MM. Folliot, Pillefer et Pernot, Mmes Saint-Pé et Perrot, MM. Rojouan et Canévet, Mme Romagny, MM. C. Vial et Gremillet, Mme F. Gerbaud, MM. Genet et Somon, Mmes Devésa, Antoine, Billon et de La Provôté, M. Anglars, Mme Guidez, M. Maurey, Mme Housseau, M. Haye, Mme Ventalon, M. Saury, Mmes Josende et M. Mercier, MM. Rietmann, Perrin, Joyandet, Meignen et Reynaud, Mme P. Martin, MM. Burgoa et J.P. Vogel, Mmes Puissat et Noël et M. Brisson, est ainsi libellé : I. – Le titre Ier du livre II de la cinquième partie du code général des collectivités territoriales est ainsi 1° La sous-section 2 de la section 8 du chapitre Ier est complétée par un article L. 5211-45-1 ainsi rédigé : moins une fois par an, la commission départementale de coopération intercommunale se réunit pour évoquer l’organisation territoriale des compétences relatives à l’eau et à « La convocation adressée à ses membres par le représentant de l’État dans le département est accompagnée d’un rapport sur l’exercice des compétences relatives à l’eau et à l’assainissement à l’échelle du département, présentant notamment les enjeux liés à la qualité et la quantité de la ressource ainsi qu’à la performance des services et l’efficacité des interconnexions. « Au regard de ces enjeux, la commission apprécie la cohérence de l’exercice de ces mêmes compétences dans le département, eu égard aux contraintes géographiques, organisationnelles, techniques, administratives et financières propres au territoire concerné. Elle formule, le cas échéant, des propositions visant à renforcer la mutualisation desdites compétences à l’échelle du a) Le I est ainsi modifié : - Les 6° et 7° sont ainsi rédigés : des eaux usées, lorsque l’ensemble des communes lui ont transféré cette compétence à la date de promulgation de la loi n° …du…d’orientation pour la souveraineté « 7° Eau, lorsque l’ensemble des communes lui ont transféré cette compétence à la date de promulgation de la loi n° … du … d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture » ; - Les treizième à dix-septième alinéas sont remplacés par trois alinéas ainsi « La communauté de communes peut déléguer, par convention, tout ou partie des compétences mentionnées aux 6° et 7° du présent I ainsi que la compétence relative à la gestion des eaux pluviales urbaines définie à l’article L. 2226-1 à l’une de ses communes membres ou au profit d’un syndicat mentionné à l’article L. 5212-1 et inclus en totalité dans le périmètre de la communauté de communes. Par dérogation à l’article L. 5214-21, le syndicat délégataire est administré dans les conditions prévues à l’article L. 5211-7. Lorsqu’une commune demande à bénéficier d’une délégation, l’organe délibérant de la communauté de communes statue sur cette demande dans un délai de deux mois. « Les compétences déléguées en application du treizième alinéa du présent I sont exercées au nom et pour le compte de la communauté de communes délégante. « La convention conclue entre les parties et approuvée par leurs assemblées délibérantes précise la durée de la délégation et ses modalités d’exécution. Elle détermine notamment les conditions tarifaires des services d’eau et d’assainissement des eaux usées sur le territoire de la communauté de communes. Les autres modalités de cette convention sont définies par décret en Conseil b) Le II est ainsi modifié : ainsi rétablis : des eaux usées, dans les conditions prévues à l’article L. 2224-8 du présent code ; - Après le 7°, sont insérés trois alinéas ainsi rédigés : mentionnées aux 6° et 7° du présent II ainsi que la compétence relative à la gestion des eaux pluviales urbaines déléguées en application du douzième alinéa du présent II sont exercées au nom et pour le compte de la de la loi n° 2018-702 du 3 août 2018 relative à la mise en œuvre du transfert des compétences eau et assainissement aux communautés de communes est abrogé. III. – Les II, IV et V de l’article 14 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique sont abrogés. IV. – Les III et IV de l’article 30 de la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale sont abrogés. Arnaud. Nous avons déjà largement fait allusion à cet amendement dont l’objet est de traduire, dans le projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture, la proposition de loi que j’ai eu l’honneur de défendre visant à assouplir la gestion des compétences « eau » et « assainissement », adoptée le 17 octobre au Sénat. La philosophie de ce texte est de redonner de la liberté aux communes et d’instaurer une différenciation territoriale. Je ne reviendrai pas sur le fond de cette proposition de loi, dont nous avons suffisamment débattu dans cet hémicycle. Cet amendement tend à la retranscrire dans sa totalité dans le projet de loi que nous examinons aujourd’hui. Comme l’a rappelé Mme la ministre, le texte est inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 11 mars prochain dans le cadre de l’espace réservé aux groupes d’opposition. Toutefois, compte tenu des aléas de la vie parlementaire, nous souhaitons procéder « avec ceinture et bretelles » et consolider le texte dès maintenant en l’intégrant à ce projet de loi. Je précise que nous souhaitons associer les départements, sur une base facultative, aux politiques d’accompagnement et de gestion de l’eau. Cela me semble particulièrement utile dans les zones rurales et de montagne. Certes, nous saurons, le 11 mars, si l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi. Mais dans cette attente, il nous semble utile de réaffirmer dans cet hémicycle notre volonté de faire adopter ces dispositions. À toutes fins utiles, je rappelle que la date butoir du transfert de plein droit des compétences à l’intercommunalité est fixée au 1er janvier 2026 par la loi actuellement en vigueur. Il est donc urgent d’agir et de prendre toutes les précautions Madame la ministre, je vous remercie pour votre plaidoyer pro domo ; vous pourriez être sénatrice ! Hugonet. Très bien ! n° 41 n’est pas soutenu. Quel est l’avis de la commission ? Très favorable ! Je ne reviendrai pas sur mon argumentaire. Je rappelle simplement que le Premier ministre, lors de sa déclaration de politique générale le 14 janvier dernier, a affirmé vouloir conforter les avancées sur ce sujet. Monsieur le sénateur Arnaud, je vous félicite pour ce combat qui arrive à son terme. Avis favorable. M. Rémy Pointereau, pour explication de vote. Pointereau. Je voterai bien volontiers l’amendement de M. Arnaud, qui vise à traduire une mesure que nous demandons depuis très longtemps. En revanche, j’aurais aimé pouvoir défendre un amendement visant à autoriser de jeunes agriculteurs à construire leur maison d’habitation à côté des bâtiments agricoles, ce qui n’est pas possible actuellement. Or cet amendement a été déclaré irrecevable au titre de l’article 45 de la Constitution. Je me permets donc ce bref mouvement d’humeur. l’amendement n° 3 rectifié bis. J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains. Je rappelle que l’avis de la commission est favorable, de même que celui du Gouvernement. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 192 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat a adopté. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après Arnaud. Je tiens à saluer solennellement le travail collectif et transpartisan que nous avons mené sur cette proposition de loi et à remercier tout particulièrement les présidents Darnaud et Marseille, la présidente Cukierman et mes collègues Jean-Yves Roux, Alain Marc, Franck Menonville, Marie-Pierre Monier et Didier Rambaud. Républicains, ainsi que sur des travées des groupes RDSE et du code du travail est ainsi modifié : 1° Au 2°, les mots : « soit des activités agricoles mentionnées aux 1° à 4° de l’article L. 722-1 et au 2° de l’article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime, » sont supprimés ; 2° Au 3°, le mot : « trois » est supprimé ; 3° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : « Pour les activités agricoles mentionnées aux 1° à 4° de l’article L. 722-1 et au 2° de l’article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime, sont représentatives au niveau national et multiprofessionnel les organisations professionnelles qui satisfont aux critères mentionnés à l’article L. 500-1 du même code. » II. – Au début du livre V du code rural et de la pêche maritime, il est ajouté un titre préliminaire ainsi rédigé : AU NIVEAU NATIONAL ET MULTIPROFESSIONNEL le secteur agricole, sont représentatives au niveau national et multiprofessionnel les organisations professionnelles d’employeurs qui ne relèvent pas du champ couvert par les organisations professionnelles d’employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel, au sens de l’article L. 2152-4 du code du relèvent des activités agricoles mentionnées aux 1° à 4° de l’article L. 722-1 et au 2° de l’article L. 722-20 du présent code ; « 2° Qui remplissent les conditions prévues aux 1° et 4° de l’article L. 2152-2 du code du travail ; adhèrent au moins quinze organisations relevant du champ des activités mentionnées au 1° du présent article ; « 4° Et qui sont représentatives dans au moins une des branches agricoles relevant des activités agricoles mentionnées au même 1°. » n° 964, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Remplacer la référence : par la référence : L. 501-1 de la commission des affaires économiques. Il s’agit d’un amendement rédactionnel. l’amendement n° 964. l’article 19, modifié. n° 660 rectifié, présenté par MM. Daubet et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Fialaire et Grosvalet, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi Après l’article 19 Le second alinéa du I de l’article L. 253-8 du code rural et de la pêche maritime est remplacé par cinq alinéas ainsi rédigés : « Elle peut être « 1° Sur autorisation « 2° Exclusivement par l’usage d’un drone ; « 3° Uniquement pour l’épandage de produits conformes aux dispositions du II du « 4° Lorsqu’il n’existe pas d’autre solution viable, ou lorsque la pulvérisation aérienne présente des avantages La parole est à Mme Guylène Pantel. Pantel. Dans le prolongement de l’expérimentation ouverte par la loi Égalim 1, cet amendement vise à assouplir les conditions de transposition de l’article 9 de la directive européenne 2009/128/CE du 21 octobre 2009 sur l’usage durable des pesticides, dite directive SUD, en autorisant sous conditions les pulvérisations par drones. Pour rappel, la directive SUD interdit les traitements aériens, sauf lorsqu’il n’existe pas d’autre solution viable ou lorsque la pulvérisation aérienne présente des avantages manifestes. Or cette technique de traitement, selon les circonstances et productions locales, présente de nombreux avantages : elle réduit la pénibilité ou la dangerosité dans les parcelles escarpées ; elle ouvre à l’exploitation des parcelles non mécanisables vouées à l’enfrichement ; elle parfait la protection de végétaux inatteignables en hauteur par un traitement au sol par atomiseur ; elle facilite la transition vers des produits naturels nécessitant souvent des passages nombreux. L’autorisation de la pulvérisation aérienne constitue une avancée notable en faveur de l’attractivité du métier, de sa modernisation, de la conversion au bio, et s’inscrit pleinement dans les objectifs de ce projet de loi. Sur le fond, je suis évidemment d’accord avec vous. Néanmoins, ce texte n’est pas le bon véhicule législatif pour prendre cette disposition. En effet, nous l’avons déjà adoptée au Sénat le 27 janvier au travers de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, que vous avez soutenue. Je demande donc le retrait de l’amendement. Je suis favorable à l’utilisation de drones, mais deux textes législatifs en cours d’étude intègrent cette question : la proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville et celle du député Jean-Luc Fugit visant à améliorer le traitement des maladies affectant les cultures végétales à l’aide d’aéronefs télépilotés. L’un ou l’autre de ces deux textes devrait aboutir et entériner cette président. Madame Pantel, l’amendement n° 660 rectifié est-il maintenu ? Pantel. Non, je le retire, monsieur le n° 660 rectifié est retiré. Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet L’amendement n° 225 rectifié bis est présenté par MM. Duffourg, Henno et Courtial, Mmes Gacquerre, Lopez et Paoli-Gagin et MM. Bleunven et Hingray. L’amendement n° 458 rectifié bis est présenté par M. Chasseing, Mme Lermytte, M. V. Louault, Mme L. Darcos, M. Capus, Mme Bourcier, MM. Brault, Chevalier, Laménie et Rochette, Mme Ramia, M. Khalifé, Mme Perrot et M. H. Leroy. Le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur le nombre de dérogations existantes à la durée de travail hebdomadaire dans le secteur agricole et les modalités administratives de leur demande. Le rapport examine l’opportunité que les exonérations accordées annuellement soient désormais accordées pour une durée de cinq années. n’est pas soutenu. La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° 458 rectifié bis. Chasseing. Actuellement, une dérogation de la durée du travail en période de travaux saisonniers est prévue sur une base annuelle, au prix d’une forte lourdeur administrative. Nous demandons donc au Gouvernement que cette dérogation soit délivrée sur une base non plus annuelle, mais quinquennale. Parallèlement, le registre d’heures à transmettre resterait sur le mode actuel, c’est-à-dire annuel. n° 157 n’est pas soutenu. Monsieur Chasseing, je vous invite à adresser une question écrite ou orale au Gouvernement. En tout état de cause, nous ne souhaitons pas intégrer de demande de rapport dans ce projet de loi. La commission émet un avis défavorable sur cet Monsieur le sénateur, je suis d’accord avec vous : il existe des incertitudes et des incompréhensions sur la manière dont sont octroyées les dérogations. Toutefois, je vous informe que le ministère du travail a demandé le 6 novembre 2024 à ses directions régionales d’œuvrer à l’harmonisation des critères appliqués pour accorder des dérogations. Il convient de les laisser réaliser ce travail de concertation. Aussi, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. président. Monsieur Chasseing, l’amendement n° 458 rectifié bis est-il Chasseing. Non, je le retire, monsieur n° 458 rectifié bis est retiré. Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : a) Le I est ainsi – au premier alinéa, après le mot : « représentatives » sont insérés les mots : « au niveau – à la première phrase du 3°, les mots : « commissions paritaires » sont remplacés par les mots : « comités sociaux et économiques » ; – à la seconde phrase du même 3°, les mots : « du renouvellement des commissions paritaires d’établissements » sont remplacés par les mots : « de la mise en place ou du renouvellement des comités sociaux et économiques des – les cinquième à huitième alinéas sont supprimés ; – au dernier alinéa, les mots : « commissions paritaires » sont remplacés par les mots : « comités sociaux et b) Le II est ainsi – au deuxième alinéa, les mots : « à la commission paritaire » sont remplacés par les mots : « au comité social et économique » ; – les dixième à treizième alinéas sont supprimés ; – au dix-huitième alinéa, la première occurrence du mot : « entreprise » est remplacée par le mot : 2° Au premier alinéa et à la première phrase des deuxième et quatrième alinéas de l’article L. 514-3-2, les mots : « délégué du personnel » sont remplacés par les mots : « représentant du personnel au comité social et économique » ; n° 867 rectifié, présenté par le Gouvernement, est Remplacer les mots : la première occurrence les trois occurrences et les mots : est remplacée sont remplacées Insérer deux alinéas ainsi - au dix-neuvième alinéa, les mots : « l’entreprise » sont remplacés par les mots : « l’établissement » ; - au vingt et unième alinéa, les Amendement rédactionnel. l’amendement n° 867 rectifié. l’article 19 bis A, modifié. bis A est adopté.) L’article L. 513-2 du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : 1° Le 3° est ainsi a) Le début de la première phrase est ainsi rédigé : « Il détermine et gère les projets… (le reste sans b) La seconde phrase est ainsi rédigée : « Les dépenses relatives aux projets de portée nationale et les modalités de répartition de ces charges obligatoires entre les établissements du réseau sont adoptées par délibération de Chambres d’agriculture 2° Au 4°, le mot : « développe » est remplacé par le mot : « définit » ; 3° Le 7° est ainsi « 7° Il adopte des normes d’intervention pour les établissements du réseau et s’assure du respect de ces normes ; » 4° Après le mot : « audités », la fin de la dernière phrase du 8° est supprimée. n° 665, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est L’article 19 bis B renforce les prérogatives de Chambres d’agriculture France en lui conférant un pouvoir normatif au regard des missions des établissements du réseau et supprime la mention de l’appui des autorités de tutelle dans la mise en œuvre des normes. Un tel élargissement des prérogatives de Chambres d’agriculture France, au détriment du ministère de l’agriculture et de l’autonomie des chambres, irait à l’encontre du respect de la démocratie agricole et de l’adaptation territoriale des missions des chambres. C’est d’autant plus vrai que, comme nous l’avons rappelé tout au long de l’examen de ce projet de loi, les chambres d’agriculture ne sont pas aussi pluralistes qu’elles devraient l’être. Nous proposons donc de supprimer cet article. Avis défavorable : les chambres demeurent bien évidemment sous la tutelle du ministère de l’agriculture. Les chambres de commerce et d’industrie (CCI) et les chambres des métiers sont déjà dotées de ce pouvoir normatif. Il est donc normal que les chambres d’agriculture en disposent également. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet l’amendement n° 665. l’article 19 bis B. bis B est adopté.) Après la deuxième phrase du dernier alinéa de l’article L. 723-18 du code rural et de la pêche maritime est insérée une phrase ainsi rédigée : « Ces candidats doivent compter au moins un candidat de chaque sexe parmi les trois premiers noms de la n° 971, présenté par le Gouvernement, est ainsi Cet amendement vise à supprimer une disposition qui entre en concurrence avec les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole, qui seront soumises à votre approbation demain. Pour autant, sur le fond, je suis favorable à ce que chaque liste soit composée alternativement d’un candidat de chaque sexe à partir du 1er janvier 2030. l’amendement n° 971. l’article 19 bis C est supprimé. Au 2° de l’article L. 2152-2 du code du travail, les mots : « au moins dix conventions collectives » sont remplacés par les mots : « le plus grand nombre de La section 1 du chapitre II du titre III du livre VI du code rural et de la pêche maritime est est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Elles peuvent prévoir, dans les accords interprofessionnels dont elles demandent l’extension, des mesures nécessaires et proportionnées visant à en garantir le respect. Les modalités de mise en œuvre de ces mesures sont précisées dans l’accord interprofessionnel soumis à extension ou dans ses annexes et prévoient expressément la possibilité pour les opérateurs concernés d’être l’article L. 632-3, les mots : « commun conformes à l’intérêt général » sont remplacés par les mots : « économique général pour les opérateurs économiques dont les activités sont liées aux produits concernés » ; a) Le neuvième alinéa est ainsi modifié : phrase, les mots : « de deux » sont remplacés par les mots : « d’un » ; – à la fin de la troisième phrase, les mots : « de deux mois non renouvelables » sont remplacés par les mots : « d’un mois non renouvelable » ; – la dernière phrase est b) Le dernier alinéa est complété par les mots : « de manière n° 868, présenté par le Gouvernement, est ainsi Cet article prévoit d’accélérer le traitement des demandes faites par les interprofessions à l’administration, notamment celles relatives à des éléments de transparence. Il soulève des problèmes de compatibilité avec le droit européen, mais aussi avec notre Constitution : l’État ne peut pas déléguer son pouvoir de police. Le Gouvernement propose donc de le supprimer. Madame la ministre, nous avons longuement échangé sur cet amendement, dont l’adoption ferait tomber les amendements déposés par mes collègues sur l’article. Le Sénat est sensible aux difficultés quotidiennes que rencontrent les interprofessions avec l’administration pour prolonger la validité d’accords difficilement négociés, dont la durée d’application est parfois trop courte. De plus, les interprofessions manquent d’outils efficaces pour faire respecter ces accords par l’ensemble des parties. Madame la ministre, vous engagez-vous à tenir compte de ces problèmes dans le cadre des révisions du règlement européen OCM (Organisation commune des marchés agricoles) ? Par ailleurs, je prends acte avec satisfaction de la publication à venir d’une circulaire rappelant aux services instructeurs la nécessité de motiver leurs décisions relatives aux demandes d’extension de ces accords. C’est un préalable Sous réserve de votre engagement, madame la ministre, la commission émet un avis favorable sur cet amendement. Comme je viens de l’expliquer, les interprofessions demandent un pouvoir de sanction que nous ne pouvons pas leur déléguer. Pour autant, le problème n’est pas résolu. C’est la raison pour laquelle je m’engage, monsieur le rapporteur, à ce que la France traite la question à l’échelle européenne à l’occasion de la révision du règlement OCM. Pour empêcher que des refus d’extension des accords interprofessionnels soient prononcés sans explication, je vous annonce que je signerai une circulaire avec le ministre de l’économie rappelant à nos services la nécessité de motiver leurs décisions et créant un outil de suivi partagé de ces accords. l’amendement n° 868. l’article 20 est supprimé, et les amendements nos 115 rectifié bis, 406 rectifié ter, 679, 445 rectifié ter, 116 rectifié bis, 407 rectifié ter, 680, 482, 483, 966, 965, et 508 rectifié bis n’ont plus d’objet. n° 972, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’article 20 Le III de l’article 73 A du code général des impôts, dans sa rédaction issue de l’article 66 de la loi n° … du … 2025 de finances pour 2025, est ainsi rédigé : « III. – A. La provision prévue au I peut être pratiquée au titre des exercices clos à compter du 1er janvier 2024 et jusqu’au 31 décembre 2027. « B. – Le bénéfice de la provision prévue au I est exclusif du bénéfice de la déduction prévue à l’article 70 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024. » Mesdames, messieurs les sénateurs, alors que nous sommes parvenus au terme de l’examen de ce texte, je vous soumets un amendement très important, capital dirais-je même : un amendement à 150 millions d’euros ! (Exclamations amusées.) Aussi, je requiers de votre part un peu d’attention, afin que je puisse vous expliquer pourquoi nous sommes conduits à intégrer dans ce projet de loi une disposition budgétaire, dont le texte était dépourvu dans sa version initiale. L’an dernier, le gouvernement d’alors s’était engagé à mettre en place un dispositif incitatif à l’accroissement du cheptel bovin via un avantage fiscal et social à destination des éleveurs. Cette mesure était censée s’appliquer dès 2024. J’ai plusieurs fois rappelé cet engagement, et mon ministère a tenu cette position tout au long de l’examen du budget. Malheureusement, aux termes du texte issu des travaux de la commission mixte paritaire, ce dispositif ne s’appliquera qu’à partir de 2025, ce qui est très préjudiciable pour les éleveurs, qui avaient anticipé l’entrée en vigueur de cette mesure dès 2024. C’est afin de corriger cette erreur que je vous soumets, au nom du Gouvernement, le présent amendement, qui a pour objet de rendre cette mesure fiscale rétroactive, à compter de 2024. Je compte sur vous… Avis bien évidemment très favorable ! l’amendement n° 972. projet de loi, après l’article 20. Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à procéder par voie d’ordonnance à la révision et à l’actualisation des dispositions relevant du domaine de la loi particulières à l’outre-mer en vigueur à la date de publication de l’ordonnance, dans le titre IV du livre VIII du code rural et de la pêche maritime, en vue : 1° De remédier aux éventuelles erreurs ou insuffisances de codification, en incluant les dispositions relevant du domaine de la loi qui n’ont pas été codifiées et en adaptant le plan et la rédaction des dispositions 2° D’abroger les dispositions obsolètes, inadaptées ou devenues sans objet ; 3° D’adapter, le cas échéant, ces dispositions à l’évolution des caractéristiques et des contraintes particulières des collectivités régies par l’article 73 de la 4° D’étendre, le cas échéant dans le respect des règles de partage des compétences prévues par la loi organique, l’application de ces dispositions, selon le cas, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et dans les îles Wallis et Futuna, avec les adaptations nécessaires, et de procéder, si nécessaire, à l’adaptation des dispositions déjà applicables dans ces 5° De répartir dans des divisions les articles relevant respectivement de la compétence de l’État, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française, en procédant à une nouvelle numérotation de ces 6° De mettre les autres codes et lois qui mentionnent ces dispositions en cohérence avec la nouvelle rédaction adoptée. L’ordonnance mentionnée au premier alinéa est prise dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l’ordonnance. n° 869, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 8 Remplacer le mot : L’Assemblée nationale avait fixé un délai de dix-huit mois pour prendre l’ordonnance visée au premier alinéa de l’article 21, délai qui a été réduit à six mois par la commission : le Gouvernement propose un compromis, à savoir un délai de douze mois. l’amendement n° 869. l’article 21. 21 est adopté.) n° 509 rectifié bis, présenté par Mme Bélim, M. Omar Oili, Mme Le Houerou, M. Lurel, Mme Blatrix Contat, MM. Ros, Bourgi, Temal, M. Weber, Pla et P. Joly, Mme Conway-Mouret, M. Michau, Mmes Monier et Canalès et M. Chantrel, est ainsi libellé : Après l’article 21 l’article L. 255-2 du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un article L. 255-2-… ainsi « Art. L. 255-2-…. - I. – À La Réunion, les conditions d’épandage des matières fertilisantes provenant d’installations classées pour la protection de l’environnement font l’objet d’adaptations spécifiques tenant compte des contraintes géographiques, pédologiques et agronomiques propres à ces territoires. « II. - Par dérogation aux dispositions réglementaires en vigueur, les études préalables à l’épandage tiennent compte : « 1° Des caractéristiques particulières des sols volcaniques, notamment leur teneur naturelle en phosphore ; « 2° Du morcellement des parcelles agricoles caractéristique de ces territoires. « III. - Les doses maximales d’apport en azote sont adaptées à la teneur volcanique des sols, contenant naturellement des doses importantes de phosphores. « IV. - Les techniques d’épandage prescrites tiennent compte : « 1° De la topographie des terrains et de l’accessibilité des parcelles ; « 2° De la nature des effluents d’élevage ; « 3° Des caractéristiques des exploitations agricoles et de leurs contraintes « V. - Un décret, après avis du représentant de l’État à La Réunion, précise les modalités d’application du présent article. » La parole est à Mme Marion Canalès. Canalès. Cet amendement vise à adapter les conditions d’épandage des matières fertilisantes aux spécificités de La Réunion. Les contraintes particulières de l’île rendent inadaptées certaines prescriptions techniques prévues pour l’Hexagone. Aussi, nous demandons que les études préalables à l’épandage tiennent compte des caractéristiques des sols volcaniques ainsi que des besoins réels en azote des cultures locales, et que les techniques d’épandage soient adaptées aux contraintes topographiques et d’accessibilité des parcelles. Rappelons également que la pérennité des filières agricoles de La Réunion est essentielle pour maintenir et renforcer la sécurité alimentaire de l’île. Or cette pérennité implique la prise en compte des spécificités de cette île, qui ne peut être soumise à des normes en tout point identiques à celles qui sont en vigueur dans l’Hexagone. Ma chère collègue, la problématique des spécificités de l’île de La Réunion – mais on pourrait citer d’autres exemples – a toute son importance. Néanmoins, le présent projet de loi n’est pas un véhicule législatif adapté et les dispositions que tend à introduire votre amendement n’y ont pas leur place ; je vous invite plutôt à proposer leur insertion dans notre proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, dont devrait bientôt se saisir, du moins je l’espère, En outre, je me permets de vous signaler que les conditions d’utilisation des matières fertilisantes sont définies par décret en Conseil d’État. Je sollicite donc le retrait de cet amendement ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable. président. Madame Canalès, l’amendement n° 509 rectifié bis est-il Canalès. Au nom de Mme Bélim, je le maintiens, monsieur le président. Ces adaptations sont essentielles pour permettre le maintien et le développement des activités d’élevage à l’amendement n° 509 rectifié bis. à prendre par voie d’ordonnance, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, les mesures relevant du domaine de la loi visant à assurer la cohérence des textes avec les dispositions de la présente loi et à abroger les dispositions devenues sans objet. Pour chaque ordonnance prévue au présent article, un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l’ordonnance. n° 870, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 1 Encore une question de délai… Nous souhaitons revenir au délai initial fixé par le texte adopté par l’Assemblée nationale, aux termes duquel chaque ordonnance prévue à cet article doit être prise dans un délai de douze mois. Tout à l’heure, M. le rapporteur Duplomb disait qu’il fallait faire preuve de souplesse en matière de délais et admettre le principe qu’une disposition puisse être reportée à l’automne. C’est avec ce même argument que je vous invite à la raison et à voter cet amendement. À ce stade, la commission préfère s’en tenir au délai qu’elle a retenu. Elle émet donc un avis défavorable sur cet l’amendement n° 870. l’article 22. 22 est adopté.) Articles 23 et 24 président. Avant de lever la séance, je donne la parole à Mme la ministre. Monsieur le président, madame la présidente de la commission des affaires économiques, messieurs les rapporteurs Duplomb et Menonville, mesdames, messieurs les sénateurs, je souhaite dire quelques mots au terme de l’examen de ce projet de loi, qui intervient, ce mercredi soir, plus tôt qu’envisagé puisque la séance était ouverte jusqu’à vendredi, et ce sans que nous ayons déraisonnablement accéléré les débats. Nos échanges ont été fournis, approfondis, parfois – comment dirais-je ? – rudes, sur de très nombreux sujets, pour certains complexes, mais toujours animés par de fortes convictions. J’espère donc que nous parviendrons à une commission mixte paritaire conclusive. À cet égard, et je m’adresse à celles et à ceux d’entre vous qui en seront membres, il vous faudra sans doute faire montre de pédagogie auprès de vos collègues de l’Assemblée nationale, faire preuve également, peut-être, d’une souplesse à l’égard des positions du Gouvernement, laquelle a parfois fait défaut ici. Néanmoins, je n’en ai pas pris ombrage, et je vous quitte en sachant bien que chacun avait à cœur de défendre ses positions. Au fond, même si nos avis ont été parfois divergents, nous avions en commun la volonté d’œuvrer pour l’agriculture, pour son avenir, pour la progression de notre souveraineté alimentaire, pour nos agriculteurs, qui exercent une profession précieuse, mais exposée, et que nous devons impérativement soutenir. C’est sur ces mots que je conclurai cette brève intervention, en vous renouvelant mes remerciements. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC, INDEP, RDSE et Mme la présidente de la commission. de la commission des affaires économiques. Madame la ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, je me réjouis à mon tour que nous ayons pu avoir ces débats dans cette enceinte, débats empreints de respect même si, sur quelques articles, les esprits se sont un peu échauffés de part et d’autre… Madame la ministre, je tiens à vous remercier et à saluer votre engagement, votre détermination, votre volonté de convaincre et de ne rien lâcher sur l’ensemble des articles et sur les amendements que vous avez soutenus au nom du Gouvernement, même quand les rapporteurs y étaient défavorables. Tous nos collègues en ont parfaitement conscience. Je remercie également nos deux rapporteurs, Laurent Duplomb et Franck Menonville, du fond du cœur. Husson. Comme c’est mignon ! (Sourires.) de la commission des affaires économiques. Ils ont accompli ces dernières semaines – et nous avons pu le mesurer tout au long de ce débat – un travail considérable, avec toute la force de conviction, toute la détermination et tout l’engagement qui les caractérisent (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC, INDEP et RDPI.), chacun avec sa propre personnalité, mais tous deux animés d’un même objectif. Madame la ministre, ce soir, avant la réunion, la semaine prochaine, de la CMP sur ce projet de loi, s’achève une longue séquence agricole, qui a commencé par l’examen des crédits de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » du projet de loi de finances – je salue le rapporteur général, ici présent –, à l’occasion duquel nous avons concrétisé un certain nombre d’engagements budgétaires, financiers et fiscaux que vous aviez pris à l’égard du monde agricole, séquence qui s’est poursuivie par l’examen de « petites » propositions de loi – mais qui ont toute leur importance. Je pense à la proposition de loi visant à adapter le de la mutualité sociale agricole, examinée selon la procédure accélérée, qui répond un véritable besoin des chambres d’agriculture et de la Mutualité sociale agricole (MSA). Je pense également à la proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie, que nous avons d’ailleurs de nouveau abordée lors de l’examen de ce projet de Je pense, enfin et surtout, à la proposition de loi de nos collègues – toujours eux ! – Laurent Duplomb et Franck Menonville visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, dont Pierre Cuypers était rapporteur. Sur ce texte également, ils ont effectué un travail considérable, qui, cela a été dit à plusieurs reprises, complète utilement ce projet de loi d’orientation agricole. En effet, certains d’entre nous l’avaient bien souligné, ce projet de loi était nécessaire, mais insuffisant. De fait, la proposition de loi de Laurent Duplomb et Franck Menonville a permis d’apporter aux agriculteurs des réponses supplémentaires qu’ils étaient légitimement en droit d’attendre. À cet égard, je vous remercie, madame la ministre, d’avoir engagé la procédure accélérée sur cette proposition de loi. Ce faisant, vous avez adressé un signal fort non seulement au monde agricole, mais également à ses deux auteurs, qui ont beaucoup travaillé sur ce texte comme je l’ai dit. Je veux également remercier les services de la commission des affaires économiques, qui ont travaillé d’arrache-pied depuis plusieurs semaines (Applaudissements.), et qui continueront de le faire au cours des quatre ou cinq prochains jours, jusqu’à la réunion de la commission mixte paritaire, en lien avec les rapporteurs et les services de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, avec vos services, madame la ministre. Nous devons tout faire pour que cette commission mixte paritaire soit conclusive, de telle sorte, nous l’espérons, que l’Assemblée nationale et le Sénat puissent adopter ses conclusions respectivement mercredi et jeudi prochains, juste avant l’ouverture du Salon international de l’agriculture. Husson. Ah ! de la commission des affaires économiques. Par le vote de ces textes ô combien importants, nous réaffirmerons notre soutien au monde agricole, même si, dans cet hémicycle, celui-ci allait bien évidemment de soi. Le monde agricole vient de vivre une année difficile, qui s’ajoute au mal-être des agriculteurs. Il ne suffit pas d’inciter les jeunes à s’orienter vers les professions agricoles, à s’installer : encore faut-il qu’ils n’abandonnent pas leur métier par la suite et qu’ils ne quittent pas le monde de l’agriculture une fois qu’ils sont installés. C’est pourquoi il importe de ne plus entraver les agriculteurs dans leur volonté et leur liberté d’entreprendre. Il faut au contraire leur donner le goût d’entreprendre. C’est ce à quoi nous nous sommes efforcés durant l’ensemble de cette séquence, et je crois que nous y parviendrons. En tout cas, c’est la volonté d’une grande majorité d’entre nous. groupes Les Républicains, UC et Artigalas et Karine Daniel applaudissent également.) collègues, nous avons achevé l’examen des articles du projet de loi, dans le texte de la commission. Je vous rappelle que les explications de vote et le vote par scrutin public sur l’ensemble du texte se dérouleront mardi 18 février 2025, à quatorze heures trente. La suite de la discussion est renvoyée à cette prochaine séance. président. Les conclusions adoptées par la conférence des présidents, réunie ce jour, sont consultables sur le site du Sénat. En l’absence d’observations, je les considère comme adoptées. À 10 h 30 - Conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le de la mutualité sociale agricole (texte de la commission n° 323, • Lors de la séance, seuls peuvent intervenir le Gouvernement, le représentant de la commission saisie au fond pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder cinq minutes chacun ainsi qu’un représentant des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder trois minutes • Délai limite pour les inscriptions des orateurs des groupes : mercredi 12 février à - Conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte (texte de la commission n° 321, 2024-2025) proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique (texte de la commission - Projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981 (procédure accélérée ; texte de la commission, n° 287, 2024-2025) Ce texte a été envoyé à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. • Temps attribué aux orateurs des groupes dans la discussion générale : 45 minutes • Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 12 février à 15 heures SEMAINE SÉNATORIALE À 15 heures, le soir et la nuit - Sous réserve de sa transmission, nouvelle lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 (texte A.N. n° 622) (demande du Gouvernement en application de l’article 48, alinéa 3, de la Constitution) • Réunion de la commission pour le rapport : jeudi 13 février matin • Délai limite pour le dépôt des amendements de séance : vendredi 14 février à • Réunion de la commission pour examiner les amendements de séance : lundi 17 février en début la discussion générale : 1 heure dans la discussion générale : vendredi 14 février À 11 heures - Questions orales À 14 h 30, le soir et la nuit - Explications de vote des groupes puis scrutin public solennel sur le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 251, 2024-2025) • Temps attribué aux orateurs des groupes pour les explications de vote, à raison d’un orateur par groupe : 7 minutes pour chaque groupe et 3 minutes pour les sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe • Délai limite pour les inscriptions de parole : lundi 17 février à 15 heures délégations de vote : mardi 18 février à - Sous réserve de sa transmission, suite de la nouvelle lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 (texte A.N. n° 622) (demande du Gouvernement en application de l’article 48, alinéa 3, de la Constitution) - Proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport, présentée par M. Michel Savin et plusieurs de ses collègues (texte de la commission n° 668, 2023-2024) (demande du groupe Les Républicains) Ce texte a été envoyé à la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport. amendements de commission : lundi 3 juin à 12 heures • Réunion de la commission pour le rapport et le texte : mercredi 5 juin matin amendements de séance : vendredi 7 février à amendements de séance : mercredi 12 février matin dans la discussion générale : lundi 17 février À 15 heures - Questions d’actualité au Gouvernement • Délai limite pour l’inscription des auteurs de questions : mercredi 19 février à À 16 h 30 - Désignation des dix-neuf membres de la commission d’enquête sur la libre administration des collectivités territoriales, privées progressivement de leurs recettes propres, et sur les leviers à mobiliser demain face aux défis de l’investissement dans la transition écologique et les services publics de proximité (droit de tirage du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires) • Délai limite de remise, au secrétariat de la direction de la législation et du contrôle, des candidatures à cette commission d’enquête : mardi 18 février à 15 heures De 16 h 30 à 20 h 30 (Ordre du jour réservé au groupe CRCE-K) - Proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation, présentée par Mmes Cathy Apourceau-Poly, Silvana Silvani, Céline Brulin et plusieurs de leurs collègues (texte n° 208, 2024-2025) affaires sociales. amendements de commission : lundi 10 février à le texte : mercredi 12 février matin amendements de séance : lundi 17 février à amendements de séance : mercredi 19 février matin dans la discussion générale : mardi 18 février - Proposition de résolution en application de l’article 34-1 de la Constitution, tendant à l’application en droit français de la directive européenne relative à l’amélioration des conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques, présentée par M. Pascal Savoldelli et plusieurs de ses collègues (texte n° 548 rectifié, 2023-2024) • Temps attribué à l’auteur de la proposition de résolution : 10 minutes • Les interventions des orateurs vaudront explications de vote. Le soir - Suite de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport, présentée par n° 668, 2023-2024) (demande du groupe Les Républicains) De 10 h 30 à 13 heures et de 14 h 30 à 16 heures (Ordre du jour réservé au groupe UC) - Proposition de loi visant à interdire un mariage en France lorsque l’un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire, présentée par M. Stéphane Demilly et plusieurs de ses collègues (texte n° 190 rectifié, 2023-2024) dans la discussion générale : mercredi 19 février - Proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, présentée par MM. Pierre-Antoine Levi, Bernard Fialaire et plusieurs de leurs collègues (texte de la commission n° 336, la discussion générale : 45 minutes Suspension des travaux en séance du lundi 24 février au SEMAINE DE CONTRÔLE À 14 heures Travaux de la commission des affaires européennes, des délégations et des instances temporaires (jusqu’à 17 heures) et des commissions permanentes (à partir de À 18 h 30 - Débat sur les accords franco-algériens dans le domaine de l’immigration et de la circulation des personnes (demande du groupe Les Républicains) • Temps attribué au groupe Les Républicains : 8 minutes • Temps attribué aux orateurs des groupes : 1 heure • Possibilité pour le Gouvernement de prendre la parole après chaque orateur pour une durée de 2 minutes ; possibilité pour l’orateur de répliquer pendant 1 minute • Temps de réponse du Gouvernement : • Conclusion par le groupe Les Républicains : 5 minutes dans le débat : lundi 3 mars à 15 heures À 21 h 30 - Proposition de loi relative à la consultation du Parlement sur la nomination de membres français dans certaines institutions européennes, présentée par M. Jean-François Rapin (texte n° 218, 2024-2025) (demande de la commission des affaires européennes) lois avec une saisine pour avis de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. amendements de commission : lundi 17 février à le texte : mercredi 19 février matin amendements de séance : lundi 3 mars à 12 heures amendements de séance : mardi 4 mars en début de dans la discussion générale : lundi 3 mars à auteurs de questions : mercredi 5 mars à 11 heures De 16 h 30 à 20 h 30 (Ordre du jour réservé au groupe SER) - Proposition de loi visant à lutter contre la vie chère en renforçant le droit de la concurrence et de la régulation économique outre-mer, présentée par M. Victorin Lurel et plusieurs de ses collègues (texte n° 199, 2024-2025) affaires économiques. amendements de séance : mercredi 5 mars matin dans la discussion générale : mardi 4 mars à - Proposition de loi expérimentant l’encadrement des loyers et améliorant l’habitat dans les outre-mer, présentée par Mme Audrey Bélim et plusieurs de ses collègues (texte n° 198, 2024-2025) - Débat sur la reconnaissance du bénévolat de sécurité civile (demande du groupe CRCE-K) • Temps attribué au groupe CRCE-K : • Conclusion par le groupe CRCE-K : dans le débat : mardi 4 mars à 15 heures - Proposition de loi visant à protéger l’école de la République et les personnels qui y travaillent, présentée par M. Laurent Lafon (texte n° 234, dans la discussion générale : mercredi 5 mars à - Proposition de loi visant à renforcer la prévention et la lutte contre le risque incendie lié aux batteries au lithium et aux cartouches de protoxyde d’azote dans les installations de collecte, de tri et de recyclage, présentée par MM. Jean-François Longeot, Cyril Pellevat et plusieurs de leurs collègues (texte n° 79, 2024-2025) l’aménagement du territoire et du développement durable. À l’issue de l’espace réservé au groupe UC et au plus tard de 16 heures à 20 heures (Ordre du jour réservé au groupe RDSE) - Proposition de loi visant à soutenir les collectivités territoriales dans la prévention et la gestion des inondations, présentée par MM. Jean-Yves Roux et Jean-François Rapin (texte n° 226, 2024-2025) - Proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les usages détournés du protoxyde d’azote, présentée par M. Ahmed Laouedj (texte SEMAINE RÉSERVÉE PAR PRIORITÉ AU À 16 heures et le soir - Sous réserve de sa transmission, projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique, financière, environnementale, énergétique, de transport, de santé et de circulation des personnes (procédure accélérée ; texte A.N. n° 529) Ce texte sera envoyé à la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable avec une saisine pour avis de la commission des affaires économiques, de la commission des affaires sociales, de la commission des finances et de la commission des lois. amendements de commission : lundi 3 mars à 12 heures le texte : mercredi 5 mars matin amendements de séance : vendredi 7 mars à amendements de séance : lundi 10 mars à 14 heures dans la discussion générale : vendredi 7 mars à À 14 h 30 et le soir - Éventuellement, sous réserve de sa transmission, suite du projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique, financière, environnementale, énergétique, de transport, de santé et de circulation des personnes (procédure accélérée ; texte A.N. n° 529) - Proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale, visant à renforcer la parité dans les fonctions électives et exécutives du bloc communal (texte n° 451, 2021-2022) et proposition de loi organique visant à harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales afin de garantir la vitalité démocratique, la cohésion municipale et la parité, présentée par Mme Nadine Bellurot, M. Éric Kerrouche, Mme Sonia de La Provôté, M. Didier Rambaud et plusieurs de leurs collègues (texte n° 11 rectifié, 2024-2025) Ces textes ont été envoyés à la commission des lois. Il a été décidé qu’ils feraient l’objet d’une discussion générale commune. les textes : mercredi 5 mars matin amendements de séance : lundi 10 mars à 12 heures amendements de séance : mardi 11 mars début dans la discussion générale : lundi 10 mars à - Projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité (procédure accélérée ; texte n° 33, Ce texte a été envoyé à une commission le texte : mardi 4 mars à 14 heures amendements de séance : mardi 11 mars en début auteurs de questions : mercredi 12 mars à 11 heures À 16 h 30 et le soir - Sous réserve de sa transmission, explications de vote puis vote sur la proposition de loi visant à proroger le dispositif d’expérimentation favorisant l’égalité des chances pour l’accès à certaines écoles de service public (procédure accélérée ; texte A.N. n° 763 Ce texte sera envoyé à la commission des lois. Il sera examiné conformément à la procédure de législation en commission selon laquelle le droit d’amendement des sénateurs et du Gouvernement s’exerce en commission. le texte : mercredi 5 mars à 8 h 30 amendements de séance, en application de l’article 47 quater, alinéa 1, du Règlement : lundi 10 mars à 12 heures • Délai limite de demande de retour à la procédure normale : vendredi 7 mars à 17 heures le Gouvernement, les représentants de la commission pendant 7 minutes et, pour explication de vote, un représentant par groupe pour une durée ne pouvant excéder 5 minutes chacun, ainsi qu’un sénateur ne figurant sur la liste d’aucun groupe pour une durée ne pouvant excéder 3 minutes orateurs des groupes : mardi 11 mars à 15 heures - Suite du projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité (procédure accélérée ; texte n° 33, 2024-2025) - Proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux, présentée par MM. Guislain Cambier, Jean-Baptiste Blanc et plusieurs de leurs collègues (texte n° 124, 2024-2025) (demande du groupe Les Républicains) Ce texte a été envoyé à la commission des affaires économiques avec une saisine pour avis de la commission de l’aménagement du territoire et du développement amendements de commission : jeudi 13 février à amendements de séance : jeudi 6 mars à 12 heures amendements de séance : mercredi 12 mars matin dans la discussion générale : mardi 11 mars à À 10 h 30, l’après-midi et le soir - Suite de la proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux, présentée par MM. Guislain Cambier, Jean-Baptiste Blanc et plusieurs de leurs collègues (texte n° 124, 2024-2025) (demande du groupe Les À 17 heures - Débat préalable à la réunion du Conseil européen des 20 et 21 mars • Intervention liminaire du Gouvernement • 4 minutes attribuées respectivement à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, à la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, à la commission des finances et à la commission des affaires européennes la parole après chaque orateur des commissions et des groupes pour une durée de 2 minutes ; possibilité pour l’orateur de répliquer pendant 1 minute • Conclusion par la commission des affaires européennes : 4 minutes dans le débat : vendredi 14 mars à 15 heures À 9 h 30 solennel sur la proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux, présentée par MM. Guislain Cambier, Jean-Baptiste Blanc et plusieurs de leurs collègues (texte n° 124, 2024-2025) parole : lundi 17 mars à 15 heures délégations de vote : mardi 18 mars à - Proposition de loi visant à faciliter le maintien en rétention des personnes condamnées pour des faits d’une particulière gravité et présentant de forts risques de récidive, présentée par Mme Jacqueline Eustache-Brinio (texte n° 298, 2024-2025) (demande du groupe Les Républicains) amendements de commission : lundi 10 mars à 12 heures le texte : mercredi 12 mars matin amendements de séance : lundi 17 mars à 12 heures amendements de séance : mardi 18 mars début dans la discussion générale : lundi 17 mars à - Proposition de loi créant une condition de durée de résidence pour le versement de certaines prestations sociales, présentée par Mme Valérie Boyer (texte n° 299, 2024-2025) (demande du groupe Les Républicains) affaires sociales avec une saisine pour avis de la commission des lois. auteurs de questions : mercredi 19 mars à 11 heures À 16 h 30 et le soir (Espace transpartisan) - Proposition de loi visant à garantir le suivi de l’exposition des sapeurs-pompiers à des agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, présentée par Mmes Émilienne Poumirol et Anne-Marie Nédélec (texte n° 751, 2023-2024) amendements de séance : mercredi 19 mars matin dans la discussion générale : mardi 18 mars à - Proposition de loi relative à l’exercice des missions des architectes des bâtiments de France, présentée par M. Pierre-Jean Verzelen et plusieurs de ses collègues (texte n° 195, 2024-2025) l’article 34-1 de la Constitution, visant à mettre fin au sans-abrisme des enfants, présentée par Mme Cécile Cukierman et plusieurs de ses collègues (texte n° 157 rectifié, 2024-2025) De 10 h 30 à 13 heures et de 14 h 30 à 16 heures (Ordre du jour réservé au groupe Les - Proposition de loi relative au droit de vote par correspondance des personnes détenues, présentée par Mme Laure Darcos et plusieurs de ses collègues (texte n° 192, 2024-2025) dans la discussion générale : mercredi 19 mars à - Proposition de loi encadrant l’activité des plateformes de revente agissant en qualité de tiers de confiance, présentée par M. Cédric Chevalier et plusieurs de ses collègues (texte n° 194, 2024-2025) réservé au groupe Les Indépendants et au plus tard de 16 heures à 20 heures - Proposition de loi visant à reconnaître le préjudice subi par les personnes condamnées sur le fondement de la législation pénalisant l’avortement, et par toutes les femmes, avant la loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de la grossesse, présentée par Mme Laurence Rossignol et plusieurs de ses collègues (texte n° 244, 2024-2025) - Proposition de loi visant à adapter les enjeux de la rénovation énergétique aux spécificités du bâti ancien, présentée par M. Michaël Weber et plusieurs de ses collègues (texte n° 14, 2024-2025) - Proposition de loi visant à convertir des centrales à charbon vers des combustibles moins émetteurs en dioxyde de carbone pour permettre une transition écologique plus juste socialement, présentée par M. Khalifé Khalifé (procédure accélérée ; texte n° 324, amendements de commission : lundi 17 mars à 12 heures le texte : mercredi 19 mars matin amendements de séance : lundi 24 mars à 12 heures amendements de séance : mardi 25 mars début dans la discussion générale : lundi 24 mars à accélérée, visant à renforcer les conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte (texte n° 315, 2024-2025) amendements de séance : mardi 25 mars début - Sous réserve de sa transmission, proposition de loi visant à restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents (procédure accélérée ; texte A.N. n° 448) Ce texte sera envoyé à la commission des lois. auteurs de questions : mercredi 26 mars à 11 heures proposition de loi visant à restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents À 10 h 30 et, éventuellement, - Débat à la suite du dépôt du rapport public annuel de la Cour des comptes (demande de la Conférence des • Présentation du rapport annuel • Temps attribué à la commission des finances : 10 minutes affaires sociales : 10 minutes groupes : 45 minutes dans le débat : mercredi 26 mars à 15 heures - Proposition de loi visant à clarifier les obligations de rénovation énergétique des logements et à sécuriser leur application en copropriété, présentée par Mme Amel Gacquerre (procédure accélérée ; texte n° 328, 2024-2025) amendements de commission : lundi 24 mars à 12 heures le texte : mercredi 26 mars matin amendements de séance : lundi 31 mars à 12 heures amendements de séance : mardi 1er avril début d’après-midi dans la discussion générale : lundi 31 mars à - Sous réserve de son dépôt et de sa transmission, proposition de loi visant à renforcer la stabilité économique et la compétitivité du secteur agroalimentaire Ce texte sera envoyé à la commission des affaires auteurs de questions : mercredi 2 avril à 11 heures accélérée, contre toutes les fraudes aux aides publiques (texte n° 274, 2024-2025) affaires économiques avec une saisine pour avis de la commission des amendements de commission : jeudi 13 mars à 12 heures amendements de séance : jeudi 27 mars à 12 heures amendements de séance : mercredi 2 avril matin dans la discussion générale : mardi 1er avril à 15 heures et, éventuellement, le soir - Suite de la proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale, visant à renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes (texte n° 279, 2024-2025) dans la discussion générale : mercredi 2 avril à À 14 h 30 À 18 h 30 - Débat sur le Livre blanc de la Commission européenne sur la Défense (demande du groupe Les Républicains) dans le débat : lundi 7 avril à 15 heures - Proposition de résolution tendant à renforcer les moyens de contrôle des sénateurs, conforter les droits des groupes politiques, et portant diverses mesures de clarification et de simplification, présentée par M. Gérard Larcher, Président du Sénat et Mme Sylvie Vermeillet, Présidente de la délégation du Bureau en charge du travail parlementaire et des conditions d’exercice du mandat de sénateur (texte n° 332, amendements de commission : lundi 31 mars à 12 heures le texte : mercredi 2 avril matin amendements de séance : lundi 7 avril à 12 heures amendements de séance : mardi 8 avril après-midi dans la discussion générale : lundi 7 avril à auteurs de questions : mercredi 9 avril à 11 heures De 16 h 30 à 20 h 30 (Ordre du jour réservé au groupe RDPI) Cet ordre du jour sera fixé ultérieurement. - Débat sur la santé mentale, grande cause du gouvernement pour l’année 2025 : quels moyens pour en faire une priorité ? (demande du groupe SER) • Temps attribué au groupe Socialiste, Écologiste et Républicain : 8 minutes • Réponse du Gouvernement pour une durée • Après la réponse du Gouvernement, séquence de 16 questions-réponses : 2 minutes, y compris la réplique Possibilité de réponse du Gouvernement pour une durée équivalente Possibilité pour le Gouvernement de répondre à une réplique pendant 1 minute et à l’auteur de la question de répondre de nouveau pendant 1 minute • Conclusion par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain : 5 minutes dans le débat : mardi 8 avril à 15 heures - Débat sur l’apprentissage (demande des commissions des affaires sociales, des affaires économiques et de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport) • Temps attribué aux commissions des affaires sociales, des affaires économiques et de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport : 8 minutes • Conclusion par les commissions des affaires l’éducation, de la communication et du sport : 5 minutes dans le débat : mercredi 9 avril à 15 heures l’article 34-1 de la Constitution, invitant à favoriser la restauration de la sécurité en Haïti afin de créer les conditions nécessaires à la mise en place d’un processus politique de sortie de crise, présentée par Mme Hélène Conway-Mouret et plusieurs de ses collègues (texte n° 900 rectifié, 2022-2023) (demande du groupe SER) dans la discussion générale : mercredi 9 avril à - Débat sur le thème « Pour garantir la sincérité du débat public, quelle mise en œuvre des politiques françaises et européennes de régulation des plateformes en ligne ? » (demande du GEST) • Temps attribué au groupe Écologiste - Solidarité et Territoires : 8 minutes • Conclusion par le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires : 5 minutes La conférence des présidents a pris acte, en application de l’article 6 bis du règlement, de la demande de création d’une commission d’enquête sur la libre administration des collectivités territoriales, privées progressivement de leurs recettes propres, et sur les leviers à mobiliser demain face aux défis de l’investissement dans la transition écologique et les services publics de proximité (droit de tirage du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires). Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à demain, jeudi 13 février À dix heures trente : Conclusions de la commission mixte paritaire sur la Conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte (texte de la commission n° 321, L’après-midi et le soir : de vapotage à usage unique (texte de la commission n° 263, Projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981 (procédure accélérée ; texte de la commission n° 287, 2024-2025). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée à vingt heures dix.) nomination de membres d’une commission d’enquête Aucune opposition ne s’étant manifestée dans le délai d’une heure prévu par l’article 8 du règlement, la liste des candidatures préalablement publiée est ratifiée. d’enquête sur les coûts et les modalités effectifs de la commande publique et la mesure de leur effet d’entraînement sur l’économie française (dix-neuf membres) Mme Céline Brulin, MM. Henri Cabanel, Michel Canévet, Mme Karine Daniel, MM. Alain Duffourg, Fabien Genet, Mmes Nadège Havet, Lauriane Josende, Vivette Lopez, MM. Victorin Lurel, Serge Mérillou, Mmes Catherine Morin-Desailly, Laurence Muller-Bronn, MM. Jean-Luc Ruelle ; Daniel Salmon, Stéphane Sautarel, Simon Uzenat, Paul Vidal, Dany Wattebled. Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Gérard Larcher M. Jean-Michel Arnaud, Mme Nicole Bonnefoy. 1. Procès-verbal 2. Salutations à des élus mahorais en tribune 3. Questions d’actualité au Gouvernement nestlé et influence privée dans les décisions de Guhl ; M. Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins. durable à mayotte Jacques ; M. François Rebsamen, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation ; Mme Micheline de la france et de l’union européenne face à la nouvelle présidence trump Cazebonne ; M. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Lermytte ; Mme Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. des métiers en tension Laouedj ; M. François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre d’État, ministre de et crise du logement Féret ; Mme Valérie Létard, ministre chargée du logement ; Mme Corinne Gay ; Mme Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du en ille-et-vilaine Patru ; Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. en liberté d’étrangers sous oqtf interpellés lors d’opérations de police à nantes Garnier ; M. François-Noël Buffet, de la france Chantrel ; Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l’économie sociale et solidaire ; M. Yan de plaintes sans suite Chain-Larché ; M. Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice ; Mme Anne du gouvernement sur le « zéro artificialisation Cambier ; M. François Rebsamen, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation ; M. Guislain Cambier. sur la ligne à grande vitesse bordeaux-toulouse Bonhomme ; M. Philippe Tabarot, ministre chargé des transports ; M. François vert et directive csrd sur la publication d’informations en matière de durabilité Canalès ; Mme Véronique Louwagie, l’économie sociale et solidaire ; Mme Marion Rojouan ; Mme Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du travail et de l’emploi ; M. Bruno islamiste sur une chaîne télévisée publique Goulet ; Mme Rachida Dati, ministre de la culture ; Mme Nathalie Goulet. Suspension et reprise de la séance DE M. Pierre Ouzoulias 4. Mises au point au sujet de votes 5. Candidatures à une commission mixte paritaire 6. Candidatures à une commission d’enquête 7. Souveraineté alimentaire et agricole. – Suite de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission au règlement Duplomb, rapporteur de la commission des affaires économiques Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté 1er (suite) Amendements identiques nos 289 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 905 de la commission (suite). – Retrait de l’amendement n° 289 rectifié ter ; adoption de l’amendement n° 905. Amendement n° 656 rectifié quater de M. Vincent Louault (suite). – Devenu sans objet. Amendement n° 713 rectifié de M. Gérard Lahellec (suite). – Devenu sans objet. Amendement n° 686 de M. Guillaume Gontard (suite). – Devenu sans objet. Amendement n° 800 du Gouvernement Amendement n° 728 rectifié de M. Gérard Lahellec. (suite) – Devenu sans objet. Amendement n° 290 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot (suite). – Devenu sans objet. Amendements identiques nos 253 rectifié bis de M. Yves Bleunven et 793 rectifié de M. Daniel Gremillet (suite). – Devenus sans objet. Amendement n° 291 rectifié ter de Amendement n° 228 rectifié ter de Mme Brigitte Devésa (suite). – Devenu sans objet. Amendement n° 88 rectifié de M. Henri Cabanel (suite). – Retrait. Amendements identiques nos 52 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 178 rectifié ter de M. Fabien Genet, 202 rectifié de M. Jean-Yves Roux et 268 rectifié ter de M. Yves Bleunven (suite). – Devenus sans objet. Amendement n° 292 rectifié ter de Amendement n° 293 rectifié ter de Amendement n° 420 rectifié ter de M. Michaël Weber (suite). – Devenu sans objet. Amendement n° 689 de M. Guillaume Gontard (suite). – Rejet. Amendement n° 908 du Gouvernement ; sous-amendements nos 914, 915 et 913 de la commission (suite). – Rectification des sous-amendements nos 914 et 915 ; retrait du sous-amendement Gouvernement ; sous-amendements nos 914 rectifié et 915 rectifié (suite). – Adoption des deux sous-amendements et de l’amendement modifié. Amendement n° 740 rectifié de M. Gérard Amendements identiques nos 111 rectifié ter de M. Éric Gold, 405 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 717 de M. Gérard Lahellec (suite). – Devenus sans objet. Amendement n° 298 rectifié ter de Amendement n° 801 du Gouvernement. – Rejet. Amendement n° 294 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendement n° 802 du Amendement n° 687 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. Amendement n° 755 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet. Amendements identiques nos 53 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 179 rectifié ter de M. Fabien Genet, 203 rectifié de M. Jean-Yves Roux, 229 rectifié quater de Mme Brigitte Devésa, 269 rectifié ter de M. Yves Bleunven, 631 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 729 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Retrait de l’amendement n° 203 rectifié ; rejet des amendements nos 53 rectifié bis, 179 rectifié ter, 229 rectifié quater, 269 rectifié ter, 631 rectifié bis et 729 rectifié. Amendement n° 587 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Rejet. Amendement n° 880 de la commission. – Adoption. Amendement n° 295 Amendement n° 688 de Amendement n° 411 rectifié ter de M. Franck Montaugé. – nos 296 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 705 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 876 de la Amendement n° 594 Amendement n° 297 Amendement n° 412 Amendement n° 151 rectifié de Mme Laure Darcos et sous-amendement n° 798 de Mme Monique de Marco. – Rejet du sous-amendement et de nos 180 rectifié bis de M. Fabien Genet, 204 rectifié de Mme Guylène Pantel, 230 rectifié ter de Mme Brigitte Devésa, 270 rectifié quater de M. Yves Bleunven, 632 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 663 de M. François Bonneau. – Rejet des amendements nos 180 rectifié bis, 204 rectifié, 230 rectifié ter, 270 rectifié quater et 632 rectifié bis l’amendement n° 663 n’étant pas Amendement n° 561 de M. Daniel Salmon. – Rejet. Amendement n° 884 de la Amendement n° 888 de la Amendement n° 658 rectifié de M. Raphaël Daubet. – Devenu sans Amendement n° 90 rectifié de M. Henri Cabanel. – Rejet. Amendement n° 883 de la Amendement n° 108 Amendement n° 299 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Devenu sans objet. nos 562 de M. Daniel Salmon et 616 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Rejet des deux Amendement n° 714 Amendement n° 690 de Amendement n° 300 Amendement n° 804 du Amendement n° 301 Amendement n° 99 Amendement n° 565 de Amendement n° 727 Amendement n° 563 de Amendement n° 718 de M. Gérard Lahellec. – Retrait. Amendement n° 91 Amendement n° 805 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 417 Amendement n° 691 de Amendement n° 302 Amendement n° 303 Amendement n° 877 de la Amendement n° 692 de Amendement n° 613 Amendement n° 528 rectifié bis de M. Michel Masset. – Rejet. Amendement n° 107 rectifié de M. Raphaël Daubet. – Retrait. Amendement n° 693 de Amendement n° 413 nos 170 rectifié quinquies de Mme Lauriane Josende et 544 rectifié quater de M. Jean Sol ; sous-amendement n° 939 du Gouvernement. – Rejet du sous-amendement ; adoption des deux amendements. Amendement n° 42 rectifié bis de M. Jean Sol. – Devenu sans Amendement n° 716 nos 112 rectifié de M. Éric Gold et 773 rectifié ter de M. Lucien Stanzione. – Rejet des Amendement n° 564 rectifié de M. Daniel Salmon. – Rejet. Amendement n° 806 du 8. Organisation des travaux et reprise de la séance DE Mme Anne Chain-Larché 9. Souveraineté alimentaire et n° 305 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendement n° 304 Amendement n° 306 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Amendement n° 887 de la commission. – Devenu sans objet. Amendement n° 807 du Amendement n° 307 Amendement n° 414 rectifié ter de M. Serge Mérillou. – Rejet. Amendement n° 724 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Retrait. Amendement n° 109 Amendement n° 98 Amendement n° 308 Amendement n° 719 de M. Gérard Lahellec. – Rejet. Amendement n° 309 Amendement n° 466 de Amendement n° 310 Amendement n° 311 nos 254 rectifié ter de M. Yves Bleunven et 704 rectifié de M. Daniel Gremillet. – Adoption des deux Amendement n° 709 Amendement n° 105 rectifié de M. Henri Cabanel. – Adoption. Amendement n° 567 de Amendement n° 415 rectifié ter de Mme Audrey Bélim. – Rejet. Amendement n° 667 rectifié bis de Mme Annick Billon. – Retrait. Amendement n° 312 Amendement n° 878 de la Amendement n° 568 de Amendement n° 313 Amendement n° 879 de la Amendement n° 708 Amendement n° 808 du Amendement n° 810 du Gouvernement et sous-amendement n° 881 de la commission. – Retrait du sous-amendement ; adoption de l’amendement. Amendement n° 712 Amendement n° 591 de M. Bernard Buis. – Retrait. Amendement n° 592 de Amendement n° 809 du Amendement n° 715 Amendement n° 720 Amendement n° 416 Amendement n° 569 de Amendement n° 570 de Amendement n° 706 de Amendement n° 97 Amendement n° 811 du Gouvernement et sous-amendement n° 882 de la commission. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement modifié. Amendement n° 464 de Amendement n° 598 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Amendement n° 784 rectifié de M. Arnaud Bazin. – Rejet. nos 465 de M. Daniel Salmon et 813 du Gouvernement. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 314 Amendement n° 459 rectifié de M. Daniel Chasseing. – Retrait. Amendements nos 282 rectifié et 281 rectifié bis de Mme Catherine Conconne. – Non Amendement n° 418 Adoption de l’article modifié. n° 907 de la commission ; sous-amendements nos 910, 911 et 912 de M. Vincent Louault. – Rejet des trois sous-amendements ; adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 315 Amendement n° 511 rectifié de Mme Viviane Malet. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 722 de Amendement n° 8 rectifié bis de M. Sebastien Pla. – Rejet. Article 1er bis A identiques nos 666 rectifié bis de Mme Annick Billon et 814 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement rétablissant l’article. 1er bis B (supprimé) n° 668 rectifié bis de Mme Annick Billon. – Adoption de l’amendement insérant un article Article 1er bis identiques nos 467 de M. Daniel Salmon, 721 de M. Gérard Lahellec et 906 de la commission. – Adoption des trois amendements supprimant l’article. Article 1er ter identiques nos 815 du Gouvernement et 885 de la commission. – Adoption des deux amendements supprimant Amendement n° 252 rectifié ter de M. Yves Bleunven. – Rejet. Renvoi de la suite de la discussion. 10. Ordre du de membres d’une commission mixte paritaire de membres d’une commission d’enquête compte rendu intégral Présidence de M. Gérard président. La séance est (La séance est ouverte à quinze heures.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves président. Je salue, à titre exceptionnel, la présence en tribune d’une délégation d’élus des intercommunalités de Mayotte, qui est venue rencontrer plusieurs de nos collègues dans le cadre de l’examen du projet de loi d’urgence pour Mayotte, adopté à l’unanimité par notre assemblée, hier, en séance. sénateurs, ainsi que ministres, se lèvent et applaudissent longuement.) Je souhaite leur témoigner, au nom du Sénat, toute notre sympathie. Nous savons combien ils ont été sollicités par la population qui était – et reste – en état de détresse après le passage du cyclone Chido. Je veux les assurer de notre pleine solidarité. Le Sénat a veillé, au cours de ses travaux, à enrichir le projet de loi d’urgence qui lui était soumis en vue non seulement de reconstruire plus vite, mais aussi et surtout de reconstruire mieux. Il a également souhaité garantir l’association des élus mahorais à la reconstruction et adapter les dispositifs de ce texte à la réalité du territoire. Que les Mahorais, dont chacun connaît ici le profond attachement à la France, en soient assurés : notre assemblée est unanime à considérer Mayotte comme un enjeu majeur pour notre pays. Je ne doute pas qu’ils le sachent déjà, notamment grâce à la mobilisation de nos deux collègues sénateurs de Mayotte, ici présents. président. L’ordre du jour appelle les réponses à des questions d’actualité au J’excuse l’absence de M. le Premier ministre, qui est retenu à l’Assemblée nationale pour la discussion et le vote de deux motions de censure. (Exclamations ironiques.) Grosperrin. Rien que ça ! président. Je vous rappelle que la séance est retransmise en direct sur Public Sénat et sur notre site internet. Mes chers collègues, au nom du bureau du Sénat, j’appelle chacun de vous à observer, au cours de nos échanges, l’une des valeurs essentielles du Sénat : le respect, qu’il s’agisse du respect des uns et des autres ou de celui du temps de parole. scandale nestlé et influence privée dans les décisions de l’état président. La parole est à Mme Antoinette Guhl, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. sur les travées du groupe Guhl. Ma question s’adresse à M. le ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins. Monsieur le ministre, qui gouverne réellement la France ? (Pas sur des travées du groupe Les Républicains.) L’État et ses élus ou les multinationales et leurs lobbys ? (Exclamations ironiques sur des travées des groupes Les Républicains et UC.) L’affaire Nestlé est en train de devenir un terrible scandale d’État. Les révélations de l’enquête menée par Radio France et Le Monde sur Nestlé confirment en tout point ce que je dénonçais, en octobre 2024, dans mon rapport d’information sur les politiques publiques en matière de contrôle du traitement des eaux minérales et de source. Premièrement, Nestlé a fraudé : une fraude avouée et avérée qui s’élève à plus de 3 milliards d’euros. Deuxièmement, Nestlé a fraudé au vu et au su des ministres. Troisièmement, Nestlé a agi contre l’intérêt des citoyens, puisque, je le rappelle, plus de 9 milliards de bouteilles d’eau sont consommées chaque année en France. Hier, nous apprenions de surcroît que Nestlé a fraudé au vu et au su de l’Élysée ! Depuis 2017, Emmanuel Macron offre liberté et largesses aux multinationales. Je ne m’étendrai pas sur les Uber Files – vous savez parfaitement de quoi je parle… Je dénonce ici le rapport plus que problématique de la Macronie avec les intérêts privés. Aujourd’hui, Nestlé Waters gagne quand les Français perdent : ils perdent leur santé, ils perdent leur confiance dans les institutions, et peut-être même perdent-ils leurs Pourquoi l’Élysée et Matignon ont-ils autorisé Nestlé Waters à frauder au mépris de la sécurité sanitaire et de la réglementation européenne ? Comment pouvez-vous justifier que cette fraude perdure ? Comptez-vous enfin y mettre un terme ? sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K.) M. le ministre chargé de la santé et de l’accès aux auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de aux soins. Madame la sénatrice Guhl, permettez-moi tout d’abord de préciser un certain nombre d’éléments extrêmement importants. Vous savez que la qualité de l’eau est particulièrement contrôlée dans notre pays. Lozach. Pas assez ! Nous appliquons les règles européennes en suivant la doctrine définie par la direction générale de la santé, laquelle est mise en œuvre, pour le compte des préfets, par nos agences régionales de santé. Nous effectuons bon nombre de contrôles. Ainsi a-t-il été procédé, en 2022, à plus de 4 000 contrôles ; dans plus de 99 % des cas, les résultats se sont révélés conformes aux réglementations en vigueur. J’en viens plus précisément à votre question sur Nestlé. Oui, en effet, il y a eu fraude sur l’étiquetage ; cette fraude, précisément, a donné lieu à un contrôle : il s’avère que Nestlé a utilisé des traitements ultraviolets et des filtres au charbon actif. Une commission d’enquête, dont les travaux sont en cours, a été lancée : toute la transparence sera donc faite, puisque, vous le savez, les personnes auditionnées répondent sous serment et que, par ailleurs, tous les documents qui ont été demandés ont été transmis. Sachez que mon ministère est pleinement engagé pour faire toute la transparence sur la qualité de l’eau embouteillée (Exclamations dubitatives sur les travées du groupe GEST.), que nous répondrons à toutes les questions posées à ce sujet et, surtout, que nous attendons les conclusions de la commission d’enquête parlementaire pour prendre, en toute transparence, j’y insiste, les décisions qui s’imposent. (Mêmes mouvements.) Benarroche. Il n’y a pas de reconstruction durable à mayotte Mme Micheline Jacques, pour le groupe Les Républicains. sur les travées du groupe Les Jacques. Ma question s’adresse à M. le ministre de l’aménagement du territoire et de la Monsieur le ministre, à l’issue d’un débat constructif, le Sénat a adopté à l’unanimité le projet de loi d’urgence pour Mayotte. Dès l’article 1er, nous avons inscrit dans le texte le rôle incontournable des collectivités territoriales – le président du conseil départemental, les communes et les intercommunalités – dans le pilotage de l’établissement chargé de la reconstruction de l’archipel. Je salue à mon tour les présidents d’intercommunalité mahorais présents aujourd’hui dans les tribunes de notre assemblée, ainsi que le président d’Intercommunalités de France, présent lui aussi. Pour que la reconstruction soit durable, l’adaptation à la réalité locale est un enjeu primordial, qui exige une coconstruction étroite avec les collectivités locales. Tant l’État que les collectivités y ont intérêt, car c’est cet ancrage dans les réalités locales qui garantira l’indispensable maîtrise de la dépense. La régionalisation doit à cet égard être approfondie, pour ce qui est notamment de l’approvisionnement en matériaux. Il y a là une demande locale forte, mais aussi un gage de rationalisation des moyens et des délais. La délégation sénatoriale aux outre-mer, que j’ai l’honneur de présider, a insisté sur ce point dans le cadre de ses travaux sur la coopération régionale dans le bassin de Le projet de loi d’urgence pour Mayotte ayant été adopté, nous devons au plus vite nous tourner vers la reconstruction, via le projet de loi programme qu’a annoncé le Gouvernement. Pourriez-vous d’ores et déjà nous indiquer quels seront le calendrier et, surtout, la méthode de travail retenus pour ce futur projet de loi ? Les élus, j’y insiste, devront y être étroitement associés. M. le ministre de l’aménagement du territoire et de la ministre de du territoire et de la décentralisation. Madame la présidente Micheline Jacques, vous évoquez, cela va de soi, la nécessité d’associer les élus mahorais à la reconstruction de Mayotte. Je tiens à saluer à mon tour la présence de quatre présidents d’intercommunalités mahoraises à Paris cette semaine. Je voudrais leur dire, au nom du ministre d’État, ministre des outre-mer, Manuel Valls, qu’ils seront reçus demain au ministère des outre-mer et que la porte de la rue Oudinot leur sera toujours ouverte. La semaine dernière, le ministre d’État, ministre des outre-mer a signé avec le président du conseil départemental et le président de l’association des maires de Mayotte une convention d’intention posant les principes qui doivent guider la reconstruction et la refondation de Mayotte. Je réaffirme devant vous un principe clair, qui vient d’être mentionné par le président du Sénat : il n’y aura pas de reconstruction ni de refondation de Mayotte sans une coopération étroite, je tiens à le dire, entre l’État et les collectivités territoriales mahoraises. Que ce soit en matière de développement économique, d’environnement, de cohésion sociale ou d’urbanisme, le retour d’expérience des communes et des intercommunalités sera essentiel pour préparer la reconstruction et élaborer la loi programme. Je veux également vous dire, sans préjuger des conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d’urgence, que l’article 1er dudit texte prévoit, dans sa rédaction actuelle, « une représentation équilibrée des représentants de l’État et des collectivités territoriales de Mayotte » au sein du conseil d’administration de l’établissement public chargé de coordonner la reconstruction de l’archipel. Le travail de préfiguration mené par le général Pascal Facon – il rentrera cette semaine de Mayotte – est engagé. Par ailleurs, pour répondre très directement à votre question, un projet de loi programme visant à soutenir la refondation de Mayotte sera présenté dans deux mois. Le Gouvernement maintiendra donc, autant que de besoin, un contact très étroit avec les élus mahorais. Vous le voyez, madame la présidente, les communes et intercommunalités seront pleinement et étroitement associées au travail de l’exécutif. sur des travées du groupe Mme Micheline Jacques, pour la réplique. Jacques. Une loi programme est attendue depuis au moins cinq ans… Savin. Eh oui ! Jacques. … et, dans cette perspective, les élus mahorais ont formulé de nombreuses propositions. Le caractère vital de la régulation de l’immigration fait l’objet d’un consensus. Les moyens d’action de l’État doivent de toute urgence être adaptés en ce sens. Aucune projection dans l’avenir, vous le savez, ne sera possible sans le rétablissement de la sécurité, qui passe par la régulation migratoire. position de la france et de l’union européenne face à la nouvelle présidence trump Mme Samantha Cazebonne, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. Cazebonne. Ma question s’adresse à M. le ministre de l’Europe et des affaires Monsieur le ministre, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche depuis quelques semaines a marqué le début d’une ère d’instabilité et d’inquiétude pour la France et ses partenaires européens : retrait de l’accord de Paris sur le climat et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), annulation des politiques de diversité, d’inclusion et Ravier. Bravo ! Cazebonne. … annonce de la transformation de la base américaine de Guantanamo, symbole de violation des droits humains, en centre de rétention pour migrants sans-papiers, traitements dégradants imposés à des personnes lors de leur expulsion vers leur pays d’origine, recul spectaculaire des droits des Ravier. Encore bravo ! Cazebonne. … guerre commerciale mettant en péril l’économie mondiale, menace d’imposer des droits de douane sur les produits européens, et j’en passe ! Ravier. Il faut faire pareil ! Cazebonne. Il se pourrait que cette liste à la Prévert continue longtemps de s’allonger, tant le président américain a été proactif dans la mise en œuvre de politiques consternantes depuis son retour aux affaires. Dernière sortie en date, il a déclaré la nuit dernière sa volonté de prendre le contrôle de la bande de Gaza pour en faire la « Côte d’Azur du Moyen-Orient » Hochart et Stéphane Ravier au mépris absolu du droit international et de la sécurité des On ne peut en effet appréhender qu’avec inquiétude les conséquences des politiques de Donald Trump, lequel entraîne dans son sillage les grands patrons américains qui contrôlent les principales sources privées d’influence aux Je prendrai pour exemple les nouvelles « règles de la communauté » applicables sur les réseaux sociaux de Meta, qui autorisent désormais à tenir des propos haineux, ainsi que la suppression du programme de fact checking des contenus publiés sur lesdits réseaux, porte ouverte à la désinformation. Cette décision a été saluée par Elon Musk, qui utilise son propre réseau social, X, pour s’ingérer dans les processus électoraux et démocratiques européens. Je rentre des États-Unis, où l’on m’a déjà fait part d’ingérences, y compris dans nos établissements du réseau d’enseignement français à l’étranger, par l’instauration d’un climat délétère et la remise en question de certaines de nos valeurs Ma question est simple, monsieur le ministre : comment la France compte-t-elle peser au sein de l’Union européenne afin de s’affirmer comme la puissance stratégique qu’elle doit être face à un allié qui se fait de plus en plus sur les travées du groupe RDPI et sur des travées des groupes RDSE, SER et GEST.) M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères. et des affaires étrangères. Madame la sénatrice, face à la multiplication des annonces tous azimuts outre-Atlantique, il nous faut évidemment garder notre sang-froid et rappeler ce que nous sommes et ce que nous voulons. Pour ce qui est de la situation au Proche-Orient, la France est fermement opposée à tout déplacement forcé de population qui constituerait, vous l’avez dit, une violation manifeste du droit international, qui serait une atteinte aux aspirations légitimes du peuple palestinien et qui entraverait la mise en œuvre d’une solution à deux États, seule susceptible d’apporter la paix et la stabilité dans la région. Pour ce qui est du commerce, la France rappelle qu’il n’y a aucun déséquilibre à corriger dans la relation commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne et que, la dernière fois que les États-Unis d’Amérique se sont lancés dans une guerre commerciale, avec la Chine et avec d’autres pays, cela leur a coûté cher : 200 euros environ par citoyen américain. J’ajoute que ce coût s’est avéré plus élevé dans les comtés républicains que dans les comtés démocrates. En tout état de cause, si l’Europe est visée par la hausse de certains droits de douane américains, alors elle répliquera sans aucune espèce d’hésitation. Pour ce qui concerne les géants du numérique, l’Europe s’est donné des règles. Elle refuse que le débat public soit délocalisé sur des plateformes de réseaux sociaux dont les règles seraient fixées par des milliardaires américains ou chinois. Là encore, si ces règles sont transgressées – des enquêtes sont en cours –, les plateformes doivent être sanctionnées lourdement par la Commission européenne, qui peut prononcer des amendes allant jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial de la société concernée et pousser les sanctions jusqu’à la restriction d’accès sur le territoire de l’Union Que fait la France pour peser dans ce débat ? Le Président de la République a participé lundi dernier à une retraite des chefs d’État et de gouvernement embrassant l’ensemble de ces sujets. Quant à moi, je réunirai le 12 février prochain les principaux pays européens afin que nous abordions la « suite des opérations », si je puis dire, autour d’un discours uni, ferme et serein face à ce qui peut arriver ou ce qui peut provenir des États-Unis d’Amérique dans un avenir prochain. des travées du groupe Cadic applaudit également.) Mme Marie-Claude Lermytte, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. Lermytte. Ma question s’adresse à Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Madame la ministre, ce lundi, les microcrèches étaient en grève. Le signal d’alarme est lancé ! En effet, un projet de décret, pris en application de la loi du 18 décembre 2023 pour le plein emploi, risque de mettre en péril ces structures, qui jouent pourtant un rôle clé dans l’accueil de la petite enfance. Depuis 2010, ces crèches, qu’elles soient privées ou publiques, se sont développées grâce à la souplesse dont elles bénéficient en matière d’encadrement. Elles ont en partie comblé un manque, notamment en milieu rural, où l’offre d’accueil de la petite enfance reste insatisfaisante. Rappelons à cet égard qu’un enfant sur trois vit dans une commune rurale. Aujourd’hui, les microcrèches représentent 13 % de l’offre totale : le soutien qu’elles apportent est donc essentiel. Leur succès est indéniable, mais leur avenir semble menacé. En imposant des contraintes trop abruptes, ce décret risque de provoquer une vague de fermetures. Sachant qu’il manque déjà 10 000 professionnels dans le secteur de la petite enfance, peut-on vraiment se permettre de perdre un grand nombre de places d’accueil d’ici à 2026 ? Soyons clairs : il ne s’agit pas de remettre en cause l’alignement des exigences en matière de diplôme. Un enfant est un enfant, quel que soit son mode d’accueil ou son lieu de vie. Il a, sans aucune ambiguïté, les mêmes droits et les mêmes besoins. Il est dès lors légitime d’harmoniser les conditions d’encadrement ; encore faut-il donner du temps aux professionnels pour qu’ils puissent s’adapter ! Dans cette perspective, des possibilités de validation des acquis de l’expérience pourraient-elles être introduites s’agissant d’obtenir le niveau de diplôme requis ? Quel est le calendrier envisagé pour l’entrée en vigueur du Tout cela aura mécaniquement une incidence sur le financement de ces crèches, mais aussi un coût financier pour les familles. Qu’en sera-t-il exactement ? Madame la ministre, les inquiétudes sont vives, pour les professionnels comme pour les familles et pour les élus. Autour de ce décret, les interrogations et les interprétations sont légion : pouvez-vous nous apporter des éléments de clarification ? (Très et applaudissements sur les travées du groupe INDEP.) Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Madame la sénatrice Marie-Claude Lermytte, nous avons eu l’occasion d’évoquer ce sujet ce matin même lors de mon audition devant la commission des affaires sociales. Aussi, je vous remercie de votre question, qui va me permettre de préciser ce qu’il en est, pour l’ensemble de la représentation nationale. Vous le savez, les modes de garde sont pluriels dans notre pays. Et les crèches de petite taille ont, comme les autres structures, des obligations à respecter en matière de qualification de celles et de ceux qu’elles emploient pour s’occuper des tout-petits, dans la mesure où, par définition, nous n’avons rien de plus précieux à confier que nos enfants. Je profite d’ailleurs de l’occasion qui m’est ici offerte pour rendre hommage à l’ensemble des personnels qui s’occupent de nos enfants au quotidien. Quelle est la situation, madame la sénatrice ? Vous l’avez rappelé, des microcrèches se sont installées un peu partout sur les territoires. Or les conditions dérogatoires d’encadrement et de formation qui y avaient cours doivent désormais faire l’objet d’une normalisation. Tel est le sens du décret que le Gouvernement va publier. Que dit le projet de décret ? Il pose une obligation de formation pour les nouveaux recrutements – j’insiste : pour les nouveaux recrutements –, et ce – j’insiste de nouveau – à compter du 1er septembre 2026. Pourquoi insister sur ces deux points ? Parce que cette rédaction signifie, d’une part, qu’il n’y aura pas de licenciements dans les microcrèches, contrairement à ce que l’on a pu lire, et, d’autre part, qu’il est laissé beaucoup de temps pour les recrutements à venir – c’est le moins que l’on puisse dire, puisque nous sommes le 5 février 2025 et que l’échéance est fixée au 1er septembre 2026. Il est important de rassurer les parents comme les élus. Je m’adresse aux parents : nous faisons tout pour que vos enfants soient accueillis dans les meilleures conditions. J’en veux pour preuve que l’État joue son rôle d’accompagnement via, d’un côté, bien sûr, le complément de libre choix du mode de garde et, de l’autre, les crédits d’impôt accordés aux entreprises qui réservent des berceaux dans les crèches. Et je m’adresse aux élus : il n’y a aucune précipitation. Il va s’écouler dix-huit mois avant que ne s’appliquent aux nouveaux recrutements les obligations de formation dont nous sommes en train de parler. Voilà notre lecture du projet de décret sur lequel vous m’interrogez, madame la sénatrice. Quel que soit le mode de garde, ce qui importe, c’est la qualité d’accueil offerte à chacune et chacun de nos enfants. Fialaire, Claude Malhuret et Bruno Sido applaudissent également.) avenir des métiers en tension M. Ahmed Laouedj, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. Laouedj. Monsieur le ministre François-Noël Buffet, la circulaire sur l’admission exceptionnelle au séjour des étrangers en situation irrégulière récemment publiée par M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur soulève de nombreuses préoccupations. Bien que vous mettiez l’accent sur la priorité donnée aux métiers en tension, il est crucial de rappeler que certains secteurs essentiels pour le fonctionnement de nos entreprises font face à un manque de main-d’œuvre structurel. En effet, la régularisation des travailleurs étrangers est un levier indispensable pour répondre aux besoins urgents de secteurs comme l’hôtellerie, la restauration, le bâtiment ou la santé. Hervé. Très bien ! Laouedj. Le recours à des médecins étrangers nous permet par exemple de pallier le problème des déserts médicaux. En durcissant les critères d’intégration, vous risquez de priver de nombreuses entreprises françaises de ressources humaines indispensables à leur activité, tout en mettant en difficulté les personnes étrangères qui, à défaut de régularisation, se trouvent dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins. Voilà qui pourrait aggraver la précarisation de ces personnes et engendrer un risque accru de recours au travail dissimulé et de développement des trafics. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) s’inquiète de l’impact de cette circulaire sur les conditions de régularisation et d’accès à l’emploi, et demande expressément que les mesures prises ne durcissent pas les critères applicables aux ressortissants étrangers déjà présents sur notre sol et désireux de travailler dans des métiers en tension. Ladite circulaire risque non seulement d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans ces secteurs cruciaux, mais aussi de compromettre le respect de la dignité et des droits des travailleurs étrangers qui contribuent, souvent dans des conditions précaires, au bon fonctionnement de nos entreprises et à la croissance économique du pays. Dans ce contexte, monsieur le ministre, quelles solutions envisagez-vous pour éviter que cette circulaire ne vienne amplifier la pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs cruciaux que j’ai évoqués et pour garantir un traitement humain digne aux étrangers déjà intégrés et travaillant légalement sur notre territoire ? sur les travées du groupe RDSE et sur des travées des groupes RDPI, UC, SER et GEST.) Hervé. Bravo ! M. le ministre. auprès du ministre Monsieur le sénateur, c’est une question pertinente que vous posez. Autant nous devons être d’une fermeté exemplaire à l’égard des étrangers en situation irrégulière, qui doivent être reconduits dans leur pays d’origine, autant, en matière d’immigration, nous devons réorienter nos choix. Je partage l’idée selon laquelle l’immigration économique qualifiée doit être une priorité : le Gouvernement y travaille. Entre 2023 et 2024, le nombre total d’admissions exceptionnelles au séjour (AES) pour motif économique a baissé de 10 %,… … alors que le nombre d’AES délivrées à des scientifiques a augmenté de 20 %. Abstraction faite de la réorganisation, depuis 2021, des services chargés du traitement de cette question – réorganisation interne entre ministère du travail et ministère de l’intérieur –, je tiens à rappeler l’importance du principe d’annualisation de la liste des métiers en tension. Ces métiers, vous les avez cités en partie, monsieur le sénateur, mais il y en a d’autres, évidemment. Cette liste devrait en principe être publiée vers la fin du mois de février ou au début du mois de mars : aujourd’hui, nous sommes dans Pour ce qui est de l’application concrète de la nouvelle circulaire, les critères retenus permettent évidemment aux étrangers concernés, dès lors que les documents demandés et fournis ont été vérifiés – je pense en particulier aux fiches de paie, dont chacun sait qu’elles peuvent être très facilement falsifiées –, de se voir accorder par les préfets, qui auront toute liberté pour ce faire, les titres de séjour correspondants. Mais, je le répète, nous n’avons pas changé d’état d’esprit, et notre volonté de faire avancer les choses reste intacte. Ce qui compte au premier chef, c’est la situation de l’étranger demandeur sur le territoire national : elle doit être la plus sérieuse possible et la plus conforme à nos critères, qui sont ceux d’une immigration de travail qualifiée – tel est bien l’objectif –, étant entendu que cette admission exceptionnelle au séjour équivaut en réalité à une régularisation. Attendons néanmoins la publication de la liste des métiers en tension avant d’avancer très concrètement sur le sujet, y compris avec les organismes professionnels. Hervé applaudit.) sans-abrisme et crise du logement Mme Corinne Féret, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.) Féret. Madame la ministre chargée du logement, 735 personnes sont mortes dans la rue l’an dernier ; 350 000 sont sans domicile fixe, chiffre en hausse de 6 % en un an et de près de 17 % en deux ans ; plus de 4 millions de Français sont mal-logés et, parmi ceux qui ont un toit, 30 % indiquent avoir eu froid dans leur logement l’an Ces constats sont ceux de la Fondation pour le logement des défavorisés, qui présentait hier son trentième rapport sur l’état du mal-logement en France. Oui, cela fait huit ans qu’année après année notre pays s’enfonce toujours un peu plus dans la crise du logement, les réponses des gouvernements successifs étant loin d’être à la hauteur. Pour nombre de nos compatriotes qui cherchent à se loger, particulièrement les plus modestes, c’est tout simplement un parcours du combattant qu’il faut emprunter. La situation est inédite : durcissement de la crise de la construction, grippage du marché immobilier, effets de l’inflation, aggravation des inégalités… Les files d’attente s’allongent pour obtenir un HLM. À la fin du mois de juin, l’Union sociale pour l’habitat (USH) recensait 2,7 millions de ménages demandeurs. Là encore, les chiffres sont à la hausse, d’autant plus que la production de logements sociaux est au plus bas depuis vingt ans. Comment pourrait-il en être autrement ? L’effort public en faveur du logement est tombé à 1,5 % du PIB, son plus bas niveau depuis trente ans. Faute d’être reconnu comme une priorité, le logement a été délaissé. De fait, 2024 aura été une nouvelle année de renoncement. Madame la ministre, allez-vous enfin agir pour résorber le sur les travées du groupe SER et sur des travées des groupes CRCE-K et Demilly applaudit également.) Mme la ministre chargée du logement. Perrot applaudit.) auprès du ministre de du territoire et de la décentralisation, chargée du logement. Madame la sénatrice, vous avez évidemment raison de dire que le logement vit un moment de crise inédite ; les chiffres parlent Nous voyons arriver cette crise depuis plusieurs années : augmentation du coût des travaux, hausse des taux d’intérêt, contexte général peu propice à la création de logements. Pour ces raisons, sous l’autorité du Premier ministre et eu égard à nos ambitions pour l’avenir, nous avons intégré au budget pour 2025 des dispositions qui, vous le savez, ne sont pas négligeables. Tout d’abord, en ce qui concerne le logement social et l’accès à la propriété des plus modestes, le prêt à taux zéro a été élargi à l’ensemble du territoire et y sont désormais éligibles les logements neufs individuels ou collectifs, mais aussi, en zone détendue, les acquisitions dans l’ancien. Ensuite, nous améliorons les fonds propres des bailleurs sociaux via une diminution de la réduction de loyer de solidarité, qui se conjugue à une baisse du taux du livret A permettant de mobiliser 850 millions d’euros. Vous le voyez, nos ambitions en matière de production et d’agrément de logements sociaux, mais aussi de rénovation, sont élevées et, en tout état de cause, largement à la hauteur des besoins ; nous les dévoilerons dans les jours qui viennent, en lien avec l’Union sociale pour l’habitat. Désormais, il faut embarquer les bailleurs et les collectivités dans l’effort de construction. Comme vous le savez, nous allons travailler sur le statut du bailleur privé pour stimuler l’investissement locatif et inciter tous ceux qui le peuvent, dans la sphère privée, à mettre des moyens au service de cette relance de la construction. Croyez-le, madame la sénatrice, le Gouvernement a bien compris la nécessité d’être au rendez-vous en ce domaine. Nous sommes mobilisés ! J’ajoute que, grâce au Parlement, le budget de la rénovation thermique des logements sera préservé en autorisations d’engagements. sur les travées du groupe UC et sur Patriat applaudit également.) Mme Corinne Féret, pour la réplique. Féret. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse, mais la France s’enfonce dans la crise du mal-logement : il y a urgence à agir ! Vous nous dites que l’on voit cette crise arriver depuis de nombreuses années. Reconnaissez que les mesures qui ont été prises depuis 2018, envers les bailleurs sociaux notamment, n’ont pas été de bonnes mesures, voire qu’elles ont eu tendance à aggraver la situation et à mettre ces derniers en grande Les besoins sont d’une telle ampleur que votre réponse n’est guère rassurante. Savin. Très bien ! Féret. Pourtant, vous le savez, le logement est déterminant dans la vie de chacun de nos concitoyens. sur les travées des groupes SER et CRCE-K et sur des travées du groupe GEST.) intelligence artificielle M. Fabien Gay, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Gay. Alors que la France s’apprête à accueillir un sommet sur l’intelligence artificielle (IA), cette question s’avère plus que jamais politique. Les promoteurs de l’IA ambitionnent de révolutionner notre quotidien dans son ensemble. Cette technologie porte en elle autant de promesses d’émancipation que de risques d’aliénation. Son développement est donc un enjeu majeur. Les États-Unis vont investir près de 500 milliards de dollars au titre du projet Stargate, porté par le géant OpenAI, quand la Chine rayonne avec DeepSeek ; et la France ? Le crash de l’application Lucie est le terrible exemple d’une industrie détricotée et d’une recherche affaiblie, une nouvelle fois amputée, dans votre budget, de 1,5 milliard d’euros. La question est pourtant existentielle : la France sera-t-elle vassalisée par ces nouveaux impérialismes, ou sera-t-elle capable de bâtir une régulation plus ambitieuse que l’AI Act européen, bien trop timoré, face aux tyrans numériques ? L’IA doit être un bien commun de l’humanité, mis au service de progrès humains, écologiques et scientifiques, et non un outil détenu par quelques milliardaires et mis au service de leurs seuls profits. À cet égard, votre politique du « en même temps » est intenable : on ne peut dénoncer – à raison – l’alliance internationale de tous les réactionnaires et en même temps dérouler le tapis rouge à Elon Musk, l’homme qui fait des saluts nazis Républicains.) et s’invite au congrès de l’AfD (Alternative für Deutschland) après avoir participé à la victoire de Trump ! sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Cet homme met sa fortune au service de la désinformation – via X –, des guerres commerciales et des conquêtes coloniales, du Groenland à Gaza, contribuant à accélérer encore la destruction de l’ensemble du vivant ! Madame la ministre chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, nous demandons donc solennellement au Gouvernement de signifier clairement à Elon Musk qu’il n’est pas le bienvenu à ce sommet, car nous ne partageons pas son projet de société ; d’agir pour le développement d’une IA éthique, fiable et souveraine à l’échelle européenne ; et de proposer une COP mondiale sur l’IA sous l’égide des Nations unies. (Vifs applaudissements SER et GEST et sur des travées du groupe Buis, Alain Duffourg et Loïc Hervé applaudissent Basquin. Bravo ! Mme la ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique. déléguée auprès du ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée de artificielle et du numérique. Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre question. L’IA transforme nos vies, je vous rejoins sur ce point. Nous étions hier à l’institut Gustave-Roussy, centre d’excellence internationale, où nous avons pu voir comment les chercheurs français utilisent l’intelligence artificielle pour accélérer la recherche contre le cancer. Nous sommes pleinement conscients de l’importance pour la France de disposer d’intelligences artificielles souveraines. Depuis 2018, nous n’avons pas attendu les entreprises comme celle que vous avez mentionnée… Gay. Musk ! déléguée. … pour nous saisir du sujet, nous doter d’une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle et investir 2,5 milliards d’euros dans le développement de cette Gay. Les États-Unis, c’est déléguée. Vous me parlez des 500 milliards d’euros annoncés par M. Trump,… Bourgi. Et Elon Musk ? déléguée. … mais aussi du modèle chinois DeepSeek, qui aurait été entraîné pour un coût très inférieur. Ce que cela nous dit, c’est que nous sommes au début de cette technologie et que la meilleure réponse est la nôtre : investir – investir dans nos talents,… Basquin. Trop tard ! déléguée. … les chercheurs français étant reconnus dans le monde entier, investir dans nos infrastructures et investir dans les entreprises. Je pense par exemple à l’entreprise Altametris, installée en Seine-Saint-Denis, qui utilise l’IA pour l’industrie. Nous sommes au rendez-vous ! La question de la vision est cruciale, car – vous avez raison – l’intelligence artificielle n’est pas seulement technologique, elle est absolument politique ; il suffit pour s’en convaincre de demander à DeepSeek ce qu’il pense des faits historiques. L’enjeu – la réponse – est également diplomatique : il faut mettre tout le monde autour de la table ; nous y travaillons… (Exclamations sur les travées du groupe CRCE-K.) Gay. Et inviter Musk ? Ne venez pas pleurer après ! président. Laissez la ministre déléguée. Si, voilà vingt ans, nous nous étions assis tous ensemble pour développer les technologies du numérique, nous n’en serions pas là aujourd’hui. La meilleure réponse à ces menaces est d’innover ici en France, en Européens, de rester très fermes sur nos valeurs et de développer nos propres solutions. Chasseing applaudit également.) inondations en ille-et-vilaine Mme Anne-Sophie Patru, pour le groupe Union Centriste. Fialaire et Michel Masset applaudissent également.) Patru. Ma question s’adresse à Mme la ministre de la transition écologique. J’y associe les autres sénateurs d’Ille-et-Vilaine, Dominique de Legge, Sylvie Robert et Daniel Salmon. Madame la ministre, notre département a été frappé par des crues historiques : Rennes, Guipry-Messac, Redon, Bruz, Guichen, Pacé, Noyal-Châtillon-sur-Seiche – et j’en passe –, voilà autant de communes dont les habitants ont affronté la montée des eaux de l’Ille, de la Vilaine et de la Seiche alors qu’à la dépression Herminia a succédé la tempête Éowyn. Face à cette situation inédite pour notre territoire, M. le ministre de l’intérieur a annoncé que la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle devrait être accélérée pour aider nos populations à se remettre sur pied, ce dont nous remercions le Gouvernement. Je pense notamment aux commerçants, aux agriculteurs et à tous les professionnels qui ont été touchés, mais également aux forces de sécurité et de secours – les pompiers, la sécurité civile, les services de la préfecture –, qui continuent en ce moment même d’œuvrer pour protéger les populations et répondre à l’urgence. Quant aux élus locaux – et en particulier les maires, socles de la République et fantassins de nos territoires – et aux équipes d’agents municipaux, ils ont été une nouvelle fois au rendez-vous, premier maillon du lien d’urgence établi avec nos habitants. Ces événements s’inscrivent dans le cadre du changement climatique, qui démultiplie et augmente l’intensité des épisodes extrêmes. Face à ces risques accrus, les communes sont de plus en plus confrontées à des refus d’assurance. Notre collègue Jean-François Husson a dénoncé ce phénomène dans son rapport d’information publié l’année dernière sur les problèmes assurantiels des collectivités territoriales. sur des travées du groupe Les Républicains.) L’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) a fait de même, et notre collègue Jean-François Longeot a récemment posé, sur ce sujet, une question d’actualité au Gouvernement. sur des travées du groupe UC.) Hervé. Excellent ! Patru. Tous ont tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés croissantes que rencontrent les collectivités pour obtenir une couverture d’assurance. Madame la ministre, nos élus ont engagé leurs communes, leurs services et les budgets communaux pour pallier l’urgence. Quelles compensations envisagez-vous de mobiliser, au travers des fonds d’urgence, pour ces communes ? Quelles actions le Gouvernement compte-t-il déployer pour répondre à ce risque assurantiel croissant ? (Applaudissements sur les travées des groupes UC et GEST et sur des travées des groupes RDPI et RDSE.) Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Madame la sénatrice Patru, je veux commencer par apporter à mon tour, au nom du Gouvernement, tout mon soutien aux sinistrés de la longue série d’intempéries qui ont frappé l’ouest de notre pays. Je vois que vous êtes assise à côté de la sénatrice Amel Gacquerre, qui elle aussi a dû faire face à pareil épisode sur notre territoire commun. Vous avez raison de dire que ces événements sont liés au dérèglement climatique et qu’ils sont appelés à se répéter. Je tiens à saluer l’excellence des services de prévision – Météo-France et Vigicrues – et des forces de secours, dont la mobilisation a permis qu’il n’y ait aucune victime et que, en dépit du traumatisme, la situation soit traitée de la manière la plus apaisée possible. La première réunion au cours de laquelle pourront être déclarés des états de catastrophe naturelle se tiendra le 6 février. Mes services de Vigicrues, qui doivent préparer les dossiers, ont reçu des consignes pour qu’ils soient instruits le plus rapidement possible. En ce qui concerne les mesures d’urgence, vous savez qu’il existe un dispositif de soutien, la DSECG, ou dotation de solidarité en faveur de l’équipement des collectivités territoriales et de leurs groupements touchés par des événements climatiques ou géologiques, qui contribue à la réparation et à la reconstruction des infrastructures qui ne sont pas assurées. Je pense évidemment aux routes ou aux ponts – la question s’est notamment posée récemment dans la Loire. Nous mobiliserons cette enveloppe pour réparer les dégâts causés par les épisodes que vous évoquez, madame la sénatrice. Quant aux travaux que nous pouvons faire pour rehausser notre résilience face à des événements climatiques, c’est tout l’enjeu du fonds vert que de les financer. Ce fonds a été renforcé dans la dernière ligne droite de la discussion budgétaire, et je remercie les nombreux sénateurs qui y ont Enfin, vous avez raison de dire qu’il est inadmissible de ne pas pouvoir être assuré, que l’on soit, d’ailleurs, un particulier ou une collectivité locale. Avec mes collègues François Rebsamen et Éric Lombard, je travaille à régler ce Husson. Et la solution ? Tout de suite, maintenant ? Comme vous le savez, l’une de mes missions est de rééquilibrer le régime des assurances et de trouver les voies et moyens d’une amélioration de la prévention. Je souhaite à cet égard inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale la proposition de loi de votre collègue Christine Lavarde visant à assurer l’équilibre du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, qui a été adoptée à l’unanimité au Sénat sur des travées du groupe Les Gacquerre applaudit également.),… Husson. Voilà ! Très … parce qu’elle apporte de premières solutions. Patriat applaudit.) remise en liberté d’étrangers sous oqtf interpellés lors d’opérations de police à nantes Mme Laurence Garnier, pour le groupe Les Républicains. Garnier. Monsieur le garde des sceaux, ce qui s’est passé à Nantes il y a quelques jours est absolument sidérant. Le ministre de l’intérieur a lancé en Loire-Atlantique, à la fin du mois de janvier, seize opérations de police pour lutter contre le trafic de drogue et la délinquance, qui pourrissent la vie des habitants de nos villes et de nos quartiers. Ces opérations ont permis cinquante-trois interpellations et douze placements en centre de rétention administrative (CRA). Deux des douze individus placés en CRA ont été libérés avant-hier pour des vices de procédure. Le premier est de nationalité algérienne et se trouve être depuis un an et demi sous OQTF (obligation de quitter le territoire français). Il a été libéré parce que la définition par le procureur de la zone de réquisition ne listait que les rues formant le périmètre et pas celles qui sont à l’intérieur de la zone. (Huées sur des travées du groupe Les Républicains.) de La Gontrie. Que fait Garnier. Le second est de nationalité libyenne. Il a été libéré parce que l’agent qui a demandé la prolongation de sa détention a signé le document ad hoc un vendredi alors qu’il n’était habilité à le faire que le week-end. (Nouvelles huées sur les mêmes En somme, pour ce qui est des horaires, le vendredi, c’est trop tôt : on n’est pas encore le week-end. Et pour ce qui est de la zone de réquisition, le périmètre, c’est trop flou : on ne sait pas ce qui est dedans et ce qui est dehors. Au bout du compte, ces deux individus sont dehors. Reconnaissez qu’on est chez les fous… Monsieur le garde des sceaux, nous connaissons votre détermination et celle du ministre de l’intérieur à lutter contre le narcotrafic. (Marques sur les travées du groupe SER.) Nous avons voté hier à l’unanimité un texte important pour nous donner les moyens de mener ce combat. président. Votre question ! Garnier. Qu’allez-vous faire pour répondre à cette folie procédurière, qui décourage nos policiers et nourrit la colère et l’incompréhension de nos concitoyens ? Républicains et sur des travées du groupe UC.) Madame la sénatrice Garnier, le problème que vous soulevez traduit la complexité de la procédure en matière de droit des étrangers, et singulièrement lorsque ceux-ci sont placés en centre de rétention. Dans cette procédure, en effet, deux juridictions interviennent : la juridiction administrative, dans un premier temps, puis, dans un second temps, la juridiction judiciaire, qui contrôle le maintien en rétention. Je veux rappeler les faits en me gardant de tout commentaire de fond sur les décisions de justice : les 21 et 22 janvier derniers, des opérations de sécurisation et de contrôle renforcé en centre-ville de Nantes ont conduit à l’interpellation de trente personnes, dont douze étrangers en situation irrégulière placés en centre de rétention administrative. Une personne a été placée en garde à vue, une autre en rétention judiciaire et huit ont fait l’objet d’une OQTF avec assignation à résidence. Cette opération a d’ailleurs permis de saisir plus de 10 000 euros de stupéfiants. de La Gontrie. Quel est le Il n’y a pas de rapport direct, mais il convient tout de même de situer le contexte : la pression est très importante dans la ville de Nantes. Aussi la réponse policière doit-elle être extrêmement ferme, nonobstant les difficultés que l’on peut rencontrer en matière de procédure. Cela étant, cet événement nous invite à nous interroger sur la nécessité de revoir les procédures applicables dans ce genre de circonstances, de façon à éviter les problèmes que vous venez de soulever. Reste qu’il ne revient évidemment pas au Gouvernement de commenter une décision de justice, y compris lorsqu’elle est motivée par des problèmes de forme. Je dirai simplement que ces problèmes de forme sont principalement liés à la complexité même de la procédure et à la pression à laquelle sont soumis nos services de police. de La Gontrie mime la brasse coulée.) Nous avons manifestement besoin de simplifier les choses ; ce travail va être engagé. Il doit être mené conjointement par les ministères de l’intérieur et de la justice – je parle sous le contrôle du garde des sceaux –, la procédure relevant des deux ordres de juridiction. Peut-être conviendra-t-il de faire un choix entre ces deux ordres, dont l’un se chargera seul de la procédure. En tout état de cause, la juridiction administrative et la juridiction civile sont toutes deux parfaitement capables de défendre les libertés individuelles et les libertés publiques et de tenir compte des règles qui seront fixées lorsque ce travail aura abouti. budget de la france M. Yan Chantrel, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Poncet Monge applaudit également.) Chantrel. Ma question s’adresse à M. le Premier ministre. Je souhaite interpeller le Gouvernement sur la première préoccupation des Français, celle qui devrait l’obnubiler, à savoir le pouvoir d’achat, ou la possibilité de vivre dignement de son travail. Alors que, depuis trois ans, la hausse générale des prix et l’alourdissement de la facture énergétique n’en finissent plus d’amputer le portefeuille des Français, le pouvoir d’achat et la justice sociale sont les grands oubliés de votre budget pour 2025 : pas de coup de pouce sur le Smic ni de revalorisation de la prime d’activité en faveur des travailleurs modestes, aucune augmentation du point d’indice pour les fonctionnaires, quand 30 % de nos compatriotes n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ! Pendant ce temps, les écarts de rémunération s’accroissent. À la fin de 2024, la famille Mulliez s’est versé 1 milliard d’euros de dividendes grâce aux profits de Décathlon, tout en supprimant 2 400 emplois chez Auchan… Le patron de Carrefour, qui gagne 426 fois plus que la moyenne de ses salariés, est le symbole de l’indécence des écarts de revenus qui perdurent dans notre pays. Pourtant, vous refusez toujours de remettre en place un impôt de solidarité sur la fortune (ISF), d’augmenter le taux de la flat tax et de taxer les superdividendes ! Quand prendrez-vous la mesure de la crise sociale qui sévit dans notre pays ? Quand agirez-vous concrètement pour augmenter le pouvoir d’achat de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre ? (Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Mme la ministre déléguée chargée du commerce, de l’économie sociale et solidaire. chargée du commerce, de des petites et moyennes entreprises et de sociale et solidaire. Monsieur le sénateur Chantrel, pour apporter une réponse au problème que vous évoquez, celui du pouvoir d’achat des Français, il importe avant tout d’avoir un budget ! (Exclamations sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Vallet. Ce n’est pas aux socialistes qu’il faut dire cela ! déléguée. Je vous assure, mesdames, messieurs les sénateurs, que ce budget va permettre une revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu. Temal. Ce n’est pas la Vallet. Faut pas nous chauffer : nous pourrions censurer ! déléguée. À défaut de budget, il n’y aura pas de revalorisation du barème ! Je veux indiquer, en outre, que le prix de l’électricité a baissé à compter du 1er février ; les Français pourront très prochainement le constater. De même, si nous avons subi une inflation relativement importante ces dernières années, celle-ci ne devrait être que de 1,4 % en 2025, quand les salaires devraient augmenter de 2,8 %. Voilà quelques éléments en faveur du pouvoir d’achat ! Par ailleurs, pour soutenir le pouvoir d’achat, nous devons nous engager dans la réduction de notre déficit. Le budget proposé par le Gouvernement y pourvoit : l’objectif que nous nous donnons consiste à ramener le déficit à 5,4 % du PIB en 2025. L’État prend toute sa part de l’effort : ses dépenses baisseront de 2 % en valeur en 2025 – un tel effort est inédit depuis vingt-cinq ans. Notre budget est un budget d’efficacité, et non un budget d’austérité qui raboterait à l’aveugle. Je tiens également à souligner que ce budget est le fruit d’un compromis qui s’est noué entre les sénateurs et les députés. À cet égard, je salue le travail du rapporteur général Jean-François Husson. sur les travées du groupe Les Républicains.) Ce compromis va permettre à la France d’avoir un budget, ce qui est une urgence pour répondre à la question du pouvoir d’achat des Français. Poumirol. Il ne fallait pas M. Yan Chantrel, pour la réplique. Chantrel. Madame la ministre, le Gouvernement étant manifestement à court d’idées, je vais vous donner un exemple dont vous pourriez vous inspirer : en Espagne, près de chez nous, donc, le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez a augmenté le Smic de 61 % en sept ans ; et le taux de croissance y est trois fois plus élevé qu’en France ! (Protestations sur des travées des groupes Les Républicains et UC.) Dhersin. Et l’âge de départ à la retraite ? Chantrel. Quand il était directeur de la Caisse des dépôts et consignations, le ministre de l’économie lui-même déclarait que « le capitalisme est déréglé et la répartition des richesses […] trop divergente par rapport à ce qui revient au président. Il faut conclure ! Chantrel. Il est temps d’agir pour résoudre la crise sociale dans notre pays ! classement de plaintes sans suite Mme Anne Chain-Larché, pour le groupe Les Républicains. Chain-Larché. Monsieur le garde des sceaux, notre justice va mal. Elle est noyée sous un nombre effarant de plaintes, qu’elle ne peut plus examiner sereinement. Je vous donne un cas très concret : lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de Melun, le procureur de la République a annoncé le classement sans suite et sans acte d’investigation d’un certain nombre de plaintes, et ce pour « désengorger » les tribunaux et « alléger le travail des policiers ». Les plaintes seront désormais « triées dès l’origine en fonction des priorités » et le procureur de la République a lui-même reconnu que cela était « choquant sur le À l’heure où nombre de nos concitoyens n’osent pas porter plainte, y compris pour des faits très graves, le signal que la justice envoie est dévastateur. Celle-ci doit être au service des victimes, non des délinquants ! Tout cela induit une perte de sens pour les juges, pour les policiers, mais aussi pour les citoyens. L’argument du manque de moyens humains et financiers est inaudible : comment est-il possible que la justice ne puisse pas faire son travail dans un pays, le nôtre, qui détient le record d’Europe des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques ? En outre, le signal ainsi envoyé entre en contradiction avec la politique de fermeté qu’applique Bruno Retailleau à la tête du ministère de l’intérieur, politique dont les premiers effets se font déjà sentir. Monsieur le garde des sceaux, quelles actions comptez-vous entreprendre à court terme pour mettre fin à cette situation ? Allez-vous simplifier et rationaliser la procédure pénale ? Envisagez-vous qu’une sanction ferme puisse être prononcée dès le premier délit, afin de dissuader la récidive ? M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. garde des sceaux, ministre de la justice. Madame la sénatrice, si nous sommes le pays où les prélèvements obligatoires et la dépense publique sont les plus importants, ce n’est pas dans le domaine régalien, et encore moins dans celui de la justice, qu’il faut en chercher la cause : le budget de la justice représente moins de 2 % de celui de l’État, qui lui-même ne représente que 30 % de la dépense publique. Si nous avons un problème en France, c’est celui de la dépense sociale ! On eût aimé entendre M. le sénateur rappeler, au moment d’évoquer les dépenses publiques, quel est l’âge légal de départ à la retraite en Espagne… travées des groupes Les Républicains, UC et Buis applaudit également.) Les commissariats et les brigades de gendarmerie ont 3 millions de plaintes à traiter au moment où je vous parle, dont 65 % ont été déposées il y a plus de six mois. La moitié de ces plaintes vieilles de plus de six mois n’ont fait l’objet d’aucun acte d’investigation. Madame la sénatrice, si j’en crois mon expérience passée, le problème relève avant tout d’un manque d’officiers de police judiciaire (OPJ), c’est-à-dire de gendarmes et de policiers réalisant des actes d’enquête. Il existe depuis très longtemps une crise de la filière investigation dans notre pays. L’une des réponses possibles est la réforme de la police nationale, en faveur de laquelle poussent le ministre de l’intérieur et le ministre placé auprès de lui, qui souhaitent qu’elle aille jusqu’au bout. Cette réforme vise à replacer l’investigation sur son axe ; j’espère qu’elle produira ses premiers effets en permettant la hausse du nombre d’officiers de police judiciaire, conformément à la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, que j’ai déposée et qui fut promulguée il y a plus de deux ans – ce texte prévoit l’apprentissage du bloc OPJ dès l’école de police. Pour traiter les plaintes dans les commissariats, il nous faut avant tout des C’est donc une question d’investigation, mais aussi de justice : il manque des parquetiers – notamment à Melun – et des magistrats. Nous devons également rendre plus efficace la réponse de la justice et de la police aux dépôts de plainte. Bien souvent, les plaintes qui parviennent jusqu’aux tribunaux aboutissent à des peines de quelques mois de prison, et ceux qui y sont condamnés ne vont pas réellement en prison. Cela fait plus de vingt ans – vous le savez, madame la sénatrice – que ceux qui sont condamnés à des peines de prison ferme inférieures ou égales à six mois ne vont pas en prison. Il faut des amendes réellement payées. À cet effet, je proposerai au Premier ministre que les commissaires de justice, c’est-à-dire les huissiers, et non plus l’administration, recouvrent les amendes : voilà qui sera, me semble-t-il, beaucoup plus efficace. Il faut aussi des peines alternatives – travaux d’intérêt général, non rémunérés – prononcées comme peines autonomes. En somme, il faut un Grand Soir de la chaîne garde des sceaux. … pour une réponse ferme et rapide, de la police comme de la justice ! (Applaudissements sur les travées du Bleunven et Gruny et Brigitte Hybert applaudissent également.) Mme Anne Chain-Larché, pour la réplique. des sceaux, nous savons que le ministère de la justice est le ministère du temps long. Nous comptons sur vous pour agir, car les Français ne peuvent plus se contenter d’une justice pour les délinquants ; ils ont besoin d’une justice pour les victimes ! (Applaudissements position du gouvernement sur le « zéro artificialisation nette » M. Guislain Cambier, pour le groupe Union Centriste. sur les travées du groupe UC.) Cambier. Ma question s’adresse Dans quelques semaines, nous examinerons, au Sénat, la proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux, dite proposition de loi Trace. sur des travées du groupe UC.) Fruit d’un travail partagé et concerté, ce texte que j’ai déposé avec mon collègue Jean-Baptiste Blanc a été cosigné par de nombreux collègues. Il prévoit une réduction pragmatique, différenciée et concertée de l’artificialisation des sols. Au-delà des auditions menées au Sénat par les rapporteurs Amel Gacquerre, Jean-Marc Boyer et Daniel Gueret, nous constatons que, sur le terrain, la machinerie administrative poursuit son travail de rouleau compresseur – c’est un peu l’État profond jouant la montre contre les territoires… Burgoa. Ça, c’est Cambier. Monsieur le ministre, quelle est la position du Gouvernement sur cette proposition de loi Trace ? Pouvons-nous compter sur vous pour soutenir ce texte attendu ? Quand évoquera-t-on l’impact financier et fiscal du ZAN (zéro artificialisation nette), que pointent notamment les travaux de notre collègue Hervé Maurey, et qui nous empêche sur les travées du groupe UC et sur des travées des groupes Les Républicains et Roux applaudit également.) du territoire et de la décentralisation. Monsieur le sénateur Guislain Cambier, nous en revenons au débat sur le ZAN, principe dont je rappelle qu’il est issu de la loi du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite loi Climat et Résilience, laquelle avait été inspirée par les travaux de la Convention citoyenne pour le climat. (Murmures Républicains.) Pour répondre à la nécessité de réduire l’artificialisation des sols, il ne suffit pas de se fixer des objectifs ambitieux – vous ne me contredirez pas –, il faut aussi se donner les moyens de les atteindre. La proposition de loi Trace que vous avez déposée avec le sénateur Jean-Baptiste Blanc doit nous permettre de poursuivre cette dynamique de sobriété foncière dont personne ne conteste la légitimité, tout en y apportant les assouplissements nécessaires à une meilleure prise en compte des besoins exprimés par les territoires et par les élus locaux. Pour autant, je le dis ici, la disparition de tout objectif chiffré conduirait à mettre en péril l’objectif du ZAN, et par là même notre agriculture, notre environnement et l’action résolue que nous menons face aux risques naturels. Votre texte doit au contraire être un outil pour nous permettre d’atteindre trois objectifs que nous partageons : premièrement, réaffirmer notre confiance envers les élus locaux et les mettre au cœur du dispositif ; deuxièmement, rappeler l’objectif du ZAN à l’horizon de 2050 ; troisièmement, assouplir autant que possible le dispositif – vous savez que j’y suis favorable – afin de mieux répondre aux besoins exprimés. Qu’en est-il, enfin, du calendrier d’examen de votre proposition de loi ? Bonhomme. 2028 ! Les outils destinés à assurer la mise en œuvre du ZAN font actuellement l’objet de plusieurs travaux ; je pense notamment à la mission d’information lancée à l’Assemblée nationale. Il nous paraît judicieux de nous appuyer sur leurs conclusions pour enrichir, à l’Assemblée nationale, la rédaction qui aura été retenue par le Sénat. Monsieur le sénateur, je suis convaincu que, grâce à vos travaux, nous parviendrons à faire de ce texte un véritable levier pour la réussite de notre ambition collective en matière de sobriété foncière. sur des travées du Burgoa. Ce n’est pas clair… Puissat. Ça ne l’est pas du Somon. Un pas en avant, trois pas en M. Guislain Cambier, pour la réplique. Cambier. Merci, monsieur le ministre, de ce début de réponse. Il s’agit bel et bien d’une question de calendrier. Comme vous le soulignez, il est nécessaire de prendre le temps de la concertation si l’on veut réussir, dans les territoires, cet atterrissage que nous souhaitons tous. C’est vrai, la proposition de loi Trace vient perturber la doxa. Un certain nombre de freins – administratifs, politiques et même intellectuels, dans certaines chapelles – ralentissent à l’évidence la machine, donc retardent l’atterrissage concerté que j’évoquais à l’instant. Or, dans nos territoires, nous avons besoin de cette souplesse très rapidement, tout simplement parce qu’elle va permettre l’émergence de projets. C’est précisément pourquoi nous nous tournons vers vous, monsieur le ministre : dans certaines circonstances, il faut savoir précipiter le calendrier législatif. Certains jouent la montre pour mieux défendre leurs positions, mais de telles manœuvres vont à l’encontre des projets de nos territoires. Comme vous le savez, l’aménagement du territoire se construit progressivement. travées des groupes UC et Les Républicains et sur des travées du groupe INDEP.) manifestations sur la ligne à grande vitesse bordeaux-toulouse M. François Bonhomme, pour le groupe Les Républicains. Les Républicains et sur des travées des groupes UC Bonhomme. J’associe à ma question mes collègues Pierre-Antoine Levi et Brigitte Micouleau. Monsieur le ministre, vous le savez, le Sud-Ouest attend avec impatience la ligne à grande vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux. La commission d’enquête publique a donné son feu vert très récemment, permettant ainsi d’engager les travaux d’aménagement de la ligne. Ce projet, à la fois ancien et long, est tout d’abord essentiel à l’attractivité économique de notre territoire – je pense notamment aux villes d’Agen et de Toulouse, ainsi qu’à l’agglomération de Montauban, qui doit accueillir la future gare. Il entraînera, en outre, un rééquilibrage entre les transports aérien et ferroviaire. Il permettra, enfin, de libérer des créneaux pour le fret ferroviaire et les trains express régionaux (TER). Malheureusement, un certain nombre d’opposants radicaux au projet, comme les activistes des Soulèvements de la Terre sur des travées du groupe Les Républicains.), s’efforcent de paralyser ces travaux en multipliant les actions – dégradations, actes de sabotage, incendies de matériel. Ils se rendent également coupables de violences envers les forces de l’ordre ; ce fut par exemple le cas à la fin du mois dernier, à Saint-Jory, dans le sud du Tarn-et-Garonne. On voit même apparaître un embryon de zone à défendre (ZAD) aux abords du Monsieur le ministre, quelles instructions comptez-vous donner pour sécuriser durablement le chantier et mettre fin à ces troubles à l’ordre public, qui sont inacceptables dans un État de droit ? (Applaudissements Les Républicains et sur des travées du groupe UC.) M. le ministre chargé des transports. sur des travées du groupe Les Républicains.) du territoire et de la décentralisation, chargé des transports. Monsieur le sénateur François Bonhomme, je vais être très clair : les actions violentes et les occupations illégales qui entravent le chantier de la LGV Toulouse-Bordeaux sont inacceptables et seront traitées avec la plus grande fermeté. travées du groupe Les Républicains et sur des travées du Comme pour l’A69, nous ne céderons pas face aux actions violentes et illégales. Burgoa. Parfait ! Vous l’avez dit, la LGV Toulouse-Bordeaux est un projet prioritaire, soutenu par l’État comme par les collectivités territoriales concernées. Il répond à plusieurs enjeux majeurs, parmi lesquels le désenclavement de Toulouse, quatrième ville de France ; un report modal effectif vers le train, conformément à nos objectifs climatiques ; ou encore le renforcement des liaisons ferroviaires européennes – cette ligne est un maillon essentiel pour relier la péninsule ibérique au reste de l’Europe. Je rappelle que ce projet a fait l’objet de toutes les procédures de concertation nécessaires et qu’il bénéficie de toutes les autorisations légales. Par ailleurs, les collectivités territoriales sont pleinement engagées au côté de l’État, le financement étant partagé. Les opposants ne peuvent pas s’arroger le droit de bloquer un chantier d’utilité publique, attendu par la majorité de nos concitoyens. L’État prendra donc toutes les mesures nécessaires pour garantir la poursuite des travaux, dans le respect du calendrier prévu, tout en assurant, bien sûr, la sécurité de l’ensemble des professionnels intervenant sur le chantier. Je pense notamment aux ouvriers, qui sont trop souvent menacés avec des armes par Bonhomme acquiesce.) Quelles que soient les motivations de ces opposants, c’est tout simplement intolérable ! Bourgi, Jean-Marc Vayssouze-Faure et Bernard Buis applaudissent M. François Bonhomme, pour la réplique. Bonhomme. Monsieur le ministre, je me réjouis évidemment de la fermeté dont vous avez d’ores et déjà fait preuve, et dont a témoigné une première Votre détermination tranche avec les circonlocutions et les contorsions que l’État multiplie depuis une quinzaine Savin. Oui ! Bonhomme. Elle tranche également avec les atermoiements constatés, par le passé, à propos de bien d’autres projets contestés – je pense à Sivens ou à Notre-Dame-des-Landes. Poncet Monge Piednoir. Très bien ! Bonhomme. Malheureusement, selon un scénario immuable, ces faux rebelles, qui montent aux arbres, au sens propre comme au sens figuré sur les travées des groupes Les Républicains et UC.), pour contester tout projet, annoncent la sempiternelle « convergence des luttes » avec les opposants à l’A69, entre Castres et Toulouse. Bourgi hoche la tête en signe Nous ne voulons plus de cette faiblesse chronique ni de ces faux-fuyants qui ont si souvent été l’antichambre du renoncement de l’État : renoncement face à ceux qui veulent, par la violence, imposer leurs vues à la majorité paisible et silencieuse et entraver la réalisation de projets majeurs pour notre Bourgi et Philippe Grosvalet applaudissent également.) pacte vert et directive csrd sur la publication d’informations en matière de durabilité Mme Marion Canalès, pour le groupe Socialiste, Écologiste et sur les travées du Canalès. Faut-il que tout change pour que rien ne change ? Sous couvert d’un choc de simplification censé renforcer la compétitivité, la Commission européenne travaille depuis aujourd’hui à faire reculer la lutte contre le réchauffement climatique et pour la défense des droits humains et sociaux. Ce n’est pas une mince affaire… Bien sûr, il faut simplifier ; mais simplifier, ce n’est pas déréguler ; simplifier, ce n’est pas Les appels à démanteler le Pacte vert, ce coupable idéal, se multiplient en écho aux déclarations de Donald Trump : celui-ci veut voir les États-Unis sortir de l’accord de Paris, qu’il qualifie d’escroquerie – rien que Le Pacte vert n’est pourtant rien d’autre que notre stratégie européenne pour une croissance durable, laquelle est du reste la seule croissance possible. Comment pourrions-nous y renoncer ? Pourquoi le choc de simplification annoncé devient-il un acte de dérégulation en matière environnementale et de droits humains ? Le règlement européen sur la déforestation a ainsi été reporté, et je précise que notre pays a sa part de responsabilité dans ces renoncements. Par la voix de son commissaire européen, Stéphane Séjourné, la France a en effet demandé la suspension de deux directives essentielles : la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CS3D, Corporate Sustainability Due Diligence Directive) et la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD, Corporate Sustainability Reporting Directive). Certes, la mise en œuvre de ces textes a un coût, mais le coût de l’impréparation sera plus lourd encore. En outre, ces règles sont les symboles d’une Europe puissante, capable de fixer des normes d’accès à son marché. Elles permettent d’appliquer nos standards à divers leaders étrangers, par exemple ceux de la fast fashion. Des organisations patronales professionnelles, des ministres et même des multinationales défendent ces textes. À leur sujet, certains évoquent un moratoire ; mais le moratoire est l’antichambre du renoncement. La France va-t-elle renoncer à tenir son rôle, en Europe, en faveur de la transition écologique ? Allons-nous faire comme si le défi climatique n’était pas un sujet, alors qu’il se rappelle à nous tous les jours ? À qui rendons-nous service en reculant ainsi ? travées du groupe SER et sur des travées des groupes GEST des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du commerce, sociale et solidaire. Madame la sénatrice Marion Canalès, votre question me permet de clarifier la position du Gouvernement sur les deux directives que vous avez citées, qui tiennent une part essentielle dans les efforts à conduire pour plus de durabilité et de justice dans notre société. Ces textes – un tel rappel historique a son importance – sont le fruit de combats menés à Bruxelles par notre pays pendant la présidence française du Conseil de l’Union européenne, en 2022. Depuis, notre ambition reste inchangée. Reste qu’il existe une voie pour améliorer encore ces textes ; pour les rendre plus simples, sans renoncer – j’y insiste - à notre ambition, tout en proportionnant leurs dispositions à la taille des entreprises. À mon sens, la notion de « proportion » est importante : chacun pourra nous l’accorder, on ne saurait demander la même chose à un groupe coté et à une PME. Jadot. Les textes prévoient déjà de ne pas leur demander la même chose ! déléguée. Pour ce qui est de la directive relative au devoir de vigilance, la CS3D, nous souhaitons la simplifier en prévision de sa mise en œuvre. L’objectif principal est de préserver les PME et les ETI, poumons de la croissance et de l’innovation en Europe. Marie. C’est déjà déléguée. Nous proposons que ces obligations visent les entreprises à partir de 5 000 salariés, ce qui correspond au seuil retenu dans la loi française. Au sujet de la CSRD, notre philosophie est la même : pour les ETI dont les effectifs sont compris entre 250 et 1 500 salariés, nous agissons en vue de l’adoption d’un régime allégé, comptant moins d’indicateurs qu’il n’en est prévu aujourd’hui. Pour les grandes entreprises, nous proposons un plafonnement du reporting dans la chaîne de sous-traitance et un alignement sur les obligations simplifiées applicables aux PME cotées. Il ne s’agit aucunement de renier nos principes ou nos valeurs : l’objectif est bien plutôt d’assurer l’efficacité de ces textes, de préserver la compétitivité de nos entreprises et de garantir une juste proportion entre la nature des normes, d’une part, et, de l’autre, la dimension de nos entreprises. Mme Marion Canalès, pour la réplique. Canalès. Qu’il semble loin le temps où Emmanuel Macron bombait le torse devant Donald Trump en déclarant : « Make our planet great again ! ». Nous sommes en train de céder, mais il n’est pas trop tard, madame la ministre, pour réagir. Nous avions été les premiers à transposer ces directives, lesquelles contiennent déjà les mesures de proportionnalité que vous appelez de vos vœux pour les entreprises : celles-ci entrent dans le dispositif à raison de leur Ne cédons pas ! Un sursaut à l’échelle de l’Union européenne ne ferait pas de mal. travailleurs pauvres M. Bruno Rojouan, pour le groupe Les Républicains. Rojouan. Ma question s’adresse à Mme la ministre chargée du travail et de l’emploi. Madame la ministre, le pouvoir d’achat reste de loin la principale préoccupation des Français. Nous assistons à un phénomène dont on parle peu, mais qui prend de l’ampleur dans notre pays : beaucoup de Français ne font que survivre, alors même qu’ils travaillent. Le nombre de ces travailleurs pauvres est en constante augmentation. Je parle bien de travailleurs, car il s’agit en grande partie de gens qui se lèvent tôt, à trois ou quatre heures du matin, pour exercer des tâches pénibles. Ce sont des courageux et de vrais productifs : principalement des ouvriers dans les usines et les ateliers, des agriculteurs, des salariés de la restauration et de Disons-le clairement : pour une partie des Français modestes, le travail ne paie plus. Aussi, quelles mesures le Gouvernement compte-t-il mettre en œuvre pour que tous nos concitoyens puissent vivre dignement de leur travail ? sur des travées des groupes Les Républicains, UC, SER, CRCE-K et GEST.) Poumirol. Bien ! Mme la ministre chargée du travail et de l’emploi. et des familles, chargée du travail et de Monsieur le sénateur Rojouan, vous avez raison : le travail doit mieux payer en France. Le Smic peut être un salaire d’entrée dans la vie active, mais trop de travailleurs restent aujourd’hui piégés dans la trappe à bas salaires, malgré l’expérience acquise. C’est pourquoi nous devons continuer à soutenir les négociations sur les salaires au niveau des branches et des entreprises. La semaine dernière, j’ai réuni le comité de suivi des salaires, qui regroupe l’ensemble des partenaires sociaux à l’échelle nationale, pour faire le point sur l’état des minima de branche. Les branches jouent le jeu, à l’exception de cinq d’entre elles, pour lesquelles les négociations sont durablement Puissat. Trois seulement ! J’ajoute que plus de la moitié des branches n’ont pas actualisé leurs classifications depuis un certain nombre d’années. Les grilles étant obsolètes, les perspectives d’évolution professionnelle s’en trouvent limitées. Ce sont là des sujets que le ministère du travail continue de suivre et auxquels je demeure personnellement attentive. En outre, le Smic ne règle pas le problème du temps partiel subi, principal facteur de pauvreté laborieuse. Ce problème touche majoritairement les femmes, qui doivent souvent composer avec des horaires fractionnés et de grandes amplitudes horaires. L’inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu un rapport sur ce sujet, en proposant des solutions. Celles-ci ont été présentées il y a quelques semaines aux partenaires sociaux : à eux, s’ils le souhaitent, de s’en saisir, notamment dans le cadre de la conférence sociale sur les salaires que j’animerai avec eux, de concert avec Catherine Vautrin. Enfin, je me dois d’évoquer le coin socialo-fiscal, qui est en quelque sorte l’éléphant dans la pièce : le coût du travail est aujourd’hui trop élevé, quand le montant qui reste dans la poche du salarié est trop bas. Une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) cite l’exemple d’une femme locataire, employée au Smic et élevant seule ses enfants : pour qu’elle voie son reste à vivre augmenter de 100 euros, il faudrait que son employeur l’augmente de 770 euros… Là est le sujet ! Le Gouvernement va avancer en lançant le chantier de l’allocation sociale unique, conformément au souhait du Premier ministre. Quant au financement de la protection sociale,… président. Il faut conclure. repose trop sur le travail. Nous devrons réfléchir ensemble, aussi sereinement que possible, à d’autres sources de financement. M. Bruno Rojouan, pour la réplique. Rojouan. Merci de vos réponses, madame la ministre. Nous sommes clairement allés trop loin dans les politiques sociales protégeant les allocataires,… (Exclamations sur les travées des groupes SER, CRCE-K et GEST.) Corbière Naminzo. C’était donc ça ! Poumirol renchérit.) Rojouan. … et nous ne sommes pas allés assez loin dans l’accompagnement des salariés modestes. (Applaudissements Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que ceux qui travaillent aient souvent l’impression que, grâce aux prestations sociales, l’inactivité permet de mieux s’en sortir, ce qui est injuste. mêmes travées.) Guhl et Raymonde Poncet Monge. C’est Rojouan. Il n’est pas étonnant non plus d’assister à la dévalorisation de tant d’emplois dont nous avons pourtant bien besoin pour réindustrialiser notre pays. Il n’est pas étonnant que, dans les territoires à faibles revenus, le vote des classes populaires, qui souffrent, soit désormais massivement un vote radical. Il n’est pas étonnant, enfin, que, pour les jeunes générations, le travail perde son sens et son attrait. Madame la ministre, bon courage ; continuez comme ça ! (Applaudissements Perrot applaudit également.) humoriste islamiste sur une chaîne télévisée publique Mme Nathalie Goulet, pour le groupe Union Centriste. Goulet. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, last but not least ! (Sourires.) « La place d’une femme est à la demeure auprès de son père. Crains ton Seigneur » : ce propos n’est pas une citation d’un théoricien d’Al-Qaïda ; il émane de la nouvelle recrue de l’émission star de France 5, C à vous, qui réunit un million de téléspectateurs en moyenne chaque soir. Savin applaudit.) Cet humoriste – appelons-le ainsi –, Merwane Benlazar, pratique couramment l’exégèse de la charia sur son compte Twitter et multiplie les recommandations de sites ouvertement Je ne rappellerai pas ses nombreuses saillies contre les forces de l’ordre ou contre les femmes. La polémique suscitée par son intronisation sur France 5 l’a conduit à fermer ses réseaux au public et à les nettoyer… au kärcher. Karoutchi sourit.) J’ajoute que cet « humoriste » annonce la couleur, avec son look salafiste. Si l’habit ne fait pas le moine, reconnaissons que le propos fait le salafiste. Comment peut-on participer, avec l’argent du contribuable, à normaliser les idées que véhicule ce personnage ? Est-ce bien ce que l’on attend du service public de l’audiovisuel et de ses maisons de production ? Est-ce une forme de provocation ou bien l’expression d’un projet politique ? À quoi rime le silence assourdissant de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique Karoutchi. Oui ! Savin. Voilà ! Goulet. … pourtant si prompte à condamner d’autres animateurs ? Burgoa. Tout à fait ! Goulet. Madame la ministre, continuerons-nous longtemps à jouer les idiots utiles de l’islamisme ? Aux dernières nouvelles, cet individu serait renvoyé de la chaîne : pouvez-vous nous le confirmer ? Cette mesure, si elle a bien été prise, concerne-t-elle la station de radio et la chaîne de télévision où il sévit ? Enfin, à l’avenir, comment comptez-vous garantir que l’Arcom joue son rôle pour éviter de tels errements éditoriaux, dans le respect de l’indépendance des médias ? sur des travées des groupes UC Grand et Jean-Baptiste Lemoyne applaudissent également.) Mme la ministre de la culture. la culture. Madame la sénatrice Goulet, comme vous le savez, le recrutement des chroniqueurs et autres journalistes relève du libre choix de l’antenne et des producteurs. La chronique que vous citez contenait-elle des propos répréhensibles ? Non. L’Arcom n’a donc pas lieu d’être saisie. Ce chroniqueur a-t-il par ailleurs tenu des propos sur des travées du groupe Les Républicains.) Oui. France Télévisions en a tiré les conséquences : l’intéressé ne sera plus à Paccaud. Il n’aurait jamais dû y être ! Pour conclure, permettez-moi de formuler un bref rappel. Dans cette affaire, madame la sénatrice, vous déplorez un silence assourdissant ; mais, dans certains cas, le bruit mérite également d’être dénoncé. Méfions-nous des dérives et des dérapages, quels qu’ils soient. On ne saurait disqualifier une personne sans fondement, sur la seule base de son apparence, qu’il s’agisse du physique ou de la tenue vestimentaire. Paccaud. C’est trop facile ! Mme Nathalie Goulet, pour la réplique. Goulet. Madame la ministre, je suis tout à fait d’accord avec vous. Reconnaissez toutefois qu’il est un peu difficile d’expliquer qu’il ne faut pas mettre d’abaya à l’école et de promouvoir en même temps sur le service public une tenue manifestement salafiste. Goy-Chavent applaudit.) J’y insiste, nous parlons du service public : un tel incident est d’autant plus ennuyeux. Il n’y a absolument rien d’innocent dans les propos que je dénonce ; et je me bats depuis trop longtemps en faveur de la laïcité et du respect de la République pour que l’on puisse me taxer de racisme. et applaudissements sur des travées des groupes UC, Les Républicains et INDEP.) président. Nous en avons terminé avec les questions d’actualité au Gouvernement. Notre prochaine séance de questions au Gouvernement aura lieu le mercredi 12 février, à quinze heures. Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. La séance est suspendue. séance, suspendue à seize heures est reprise à seize heures trente, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE M. Pierre Ouzoulias Mises au M. Lucien Stanzione, pour une mise au point au sujet d’un vote. Stanzione. Lors du scrutin n° 185, sur l’ensemble de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, j’aurais souhaité voter pour. Mme Laurence Rossignol, pour une mise au point au sujet d’un vote. Rossignol. Lors du scrutin n° 186 portant sur l’ensemble de la proposition de loi organique fixant le statut du procureur national anti-stupéfiants, je souhaitais voter pour. président. Acte vous est donné de ces mises au point, mes chers collègues. Elles figureront dans l’analyse politique des scrutins concernés. président. J’informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein de la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’urgence pour Mayotte ont été publiées. Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement. appelle la désignation des vingt-trois membres de la commission d’enquête sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’État. En application de l’article 8 ter, alinéa 5 de notre règlement, les listes des candidats présentés par les groupes ont été publiées. Ces candidatures seront ratifiées si la présidence ne reçoit pas d’opposition dans le délai d’une heure alimentaire et agricole de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (projet n° 639 [2023-2024], texte de la commission n° 251, rapport n° 250, avis nos 184 et M. Franck Montaugé, pour un rappel au règlement. Je souhaite revenir sur le déroulement de la fin de la séance de la nuit dernière. Alors que le règlement du Sénat doit servir l’intelligibilité de nos débats, j’en retire une impression pour le moins confuse. Je crains que nombre de mes collègues, sur toutes les travées, soient également dans ce cas. En effet, je n’ai guère compris l’explication de M. le rapporteur Laurent Duplomb sur les dispositions qu’ils avaient intégrées ou retirées du texte. Puissat. Moi, j’ai compris ! Montaugé. Or nous avons besoin de clarté pour nous prononcer de la manière la plus éclairée. La façon de procéder du rapporteur n’est pas satisfaisante. Je tenais à le dire, et je demande donc de nouvelles explications, plus claires que celles qui nous ont été apportées hier soir. M. Daniel Salmon, pour un rappel au règlement. Je me joins aux interrogations, voire aux récriminations, de mon collègue Montaugé. Nous n’avons pas tout compris : nous avons besoin de nouvelles explications. En effet, supprimer des alinéas d’un article du projet de loi pour les replacer plus loin dans le texte, avec le même résultat – insérer ces dispositions dans le code rural au même endroit –, me semble plus qu’étrange. Si ce n’est que cela conduit à rendre sans objet un bon nombre d’amendements, ce qui nuit à notre travail parlementaire. Mon expérience de sénateur n’est, certes, pas très longue, mais je n’avais jamais été témoin d’une telle opération de suppression d’alinéas, replacés dans un article additionnel ultérieur. Je ne comprends pas le procédé utilisé. Mme Frédérique Puissat, pour un rappel au règlement. Nous étions nombreux en séance hier soir. L’attitude de nos collègues me surprend. De nombreux amendements ont fait l’objet, à une heure tardive, d’une explication groupée, mais nous procédons régulièrement ainsi lorsque nous sommes rapporteurs. De notre côté, nous avons trouvé cette explication très claire. Certes, le vote a été reporté au vu de l’heure avancée, mais le déroulement de la séance d’hier soir n’a rien d’anormal. M. le rapporteur. de la commission des affaires économiques. Je veux répondre aux questionnements de mes collègues. Comme je l’ai dit hier, rien ne nous obligeait à procéder ainsi, c’est-à-dire à laisser se dérouler une discussion commune regroupant plus de trente amendements. Selon le Conseil constitutionnel, des dispositions programmatiques et des dispositions normatives ne peuvent coexister au sein du même article, comme c’était le cas à l’article 1er, car cela va à l’encontre du principe d’intelligibilité de la loi. C’est pourquoi nous avons proposé la suppression de quatre alinéas de l’article 1er, pour les réinsérer dans un article additionnel après cet article. Ces dispositions normatives seront ainsi séparées de la partie programmatique du texte. Je vous rappelle que nous aurions aussi pu faire l’inverse : proposer de créer un article additionnel avant l’article 1er, ce qui aurait rendu cette trentaine d’amendements sans objet, empêchant toute discussion. Nous avons entendu être ouverts et pédagogiques. Par une explication de trois pages, je me suis efforcé de vous répondre sur chaque amendement. J’avoue donc, franchement, me poser cette question : aurions-nous dû faire l’inverse ? (On renchérit sur les travées du groupe Les Républicains.) Mme la ministre. et de la souveraineté alimentaire. Puisque nous n’avons pas procédé au vote hier soir, je souhaitais rappeler quelques éléments au sujet des amendements sur lesquels j’ai donné un avis défavorable. Je veux rappeler la position du Gouvernement, en particulier par rapport aux propositions du rapporteur. Cela permettra de répondre également aux sénateurs qui s’interrogeaient sur le transfert de dispositions d’un article à l’autre. Votre amendement n° 905, monsieur le rapporteur, tend à supprimer, les alinéas relatifs à l’intérêt général majeur et à l’intérêt fondamental de la Nation, insérés à l’article 1er par la commission des affaires économiques, afin de les transférer vers un article additionnel après l’article 1er. Je le rappelle, ces deux notions d’intérêt général majeur et d’intérêt fondamental de la Nation sont cruciales. Ainsi que la non-régression ! Je reviendrai ultérieurement sur la question importante de la Vous justifiez ce transfert par la volonté d’éviter l’écueil que constituerait l’inclusion, au sein d’un article 1er largement programmatique, de dispositions qui pourraient avoir des conséquences normatives : selon votre interprétation, ce serait le cas des définitions contenues dans les alinéas concernés. Au-delà d’un débat juridique à la portée incertaine, je souhaite avancer trois arguments de fond. Tout d’abord, si le juge constitutionnel estimait que la création d’un article L. 1 A au sein du code rural avait une portée normative, il en résulterait une insécurité juridique importante. Cela serait très grave, car nous voulons protéger les agriculteurs en sécurisant les nombreuses dispositions qui peuvent leur être opposées. D’où l’importance des notions que nous avons évoquées. L’amendement n° 907 reprend le dispositif de l’article 1er bis de ce projet de loi, issu d’un amendement adopté par les députés qui fait consensus. Vous proposez ainsi que l’agriculture soit solennellement reconnue comme partie intégrante du potentiel économique de la Nation, constituant en cela l’un de ses intérêts fondamentaux. J’y suis très favorable. Cependant, ce serait redondant avec l’article 1er bis, qui sanctuarise déjà cette L’article L. 1 A du code rural et de la pêche maritime, dont vous proposez l’insertion, mentionne non plus l’agriculture, mais la souveraineté alimentaire comme un intérêt fondamental de la Nation. Ce n’est pas exactement la même chose ! Ainsi, en créant une confusion entre ces termes, nous risquons d’accroître l’insécurité juridique. Or vous savez tout comme moi que, si le législateur n’est pas précis dans ses définitions ou laisse des incohérences entre les codes, cela peut entraîner de graves difficultés. Je préfère donc que nous nous bornions à modifier l’article 410-1 du code pénal, quitte à en reprendre strictement les termes, par cohérence, au sein du code rural et de la pêche maritime. Ce n’est pas le cas ici, ce qui me pose Ensuite, vous proposez de définir l’agriculture, la pêche et l’aquaculture comme étant d’intérêt général majeur. Si je ne puis qu’acquiescer, je préfère le caractère dynamique de la rédaction retenue par les députés, qui mentionne la préservation et le développement. Car finalement, il s’agit bien du sujet de certains contentieux, qui s’appuient, entre autres, sur le code de l’environnement – mais pas uniquement, comme l’a rappelé M. Louault. Enfin, vous proposez de reconnaître le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire, toutefois sans définition précise ni assise constitutionnelle. Si je ne puis m’opposer à un tel principe, ces défauts limitent fortement sa portée juridique. Une réduction de la surface utile, du nombre d’agriculteurs ou des rendements induit-elle une régression de la Par exemple, la récente mesure favorisant l’arrachage des vignes est-elle compatible avec ce principe ? Elle est pourtant souhaitable et voulue par tous les agriculteurs. Ainsi, la notion est séduisante sur le papier, mais je ne suis pas convaincue à ce stade qu’elle ait été assez travaillée ni qu’elle soit suffisamment précise d’un point de vue juridique. Ne prenons pas de tels risques sans avoir mesuré les effets de bord. L’agriculture n’en subit que trop les conséquences juridiques chaque jour. En revanche, je suis favorable à une existence opérationnelle claire du principe de non-régression, qui guiderait notre action. C’est tout le sens de l’amendement, essentiel, portant sur les conférences de la souveraineté alimentaire, dont j’espère l’adoption. Y figure, mot pour mot, ce principe de non-régression. Fixons-nous des objectifs pour, concrètement, éviter le décrochage, filière par filière. C’est ainsi que nous nous donnerons les moyens de préserver notre souveraineté. Nous passerions ainsi d’un principe juridique flou à une application concrète et opérationnelle d’un mantra politique que je veux faire mien. Comme vous le voyez, à l’écoute de vos suggestions, le Gouvernement a travaillé à un compromis concret. Je vous propose ainsi de nous engager ensemble dans une logique de construction de la loi commune. M. Michel Canévet, pour un rappel au règlement. Mon rappel au règlement s’appuie sur l’article 45 de notre règlement, relatif à la recevabilité financière des Puisque l’article 1er du projet de loi mentionne la souveraineté alimentaire de la France en matière non seulement d’agriculture, mais également de pêche et d’aquaculture, nous avons déposé, avec plusieurs de mes collègues, des amendements permettant la création de sociétés portuaires. L’objectif était de mieux gérer les ports de pêche de notre pays, élément essentiel de notre souveraineté alimentaire. Ces amendements n’engageaient aucune dépense publique, puisqu’ils avaient pour objet d’offrir un choix aux collectivités territoriales, en application du principe de leur libre administration. Or ils ont été considérés comme créant une charge pour les finances publiques. Cette interprétation me semble erronée, puisqu’ils n’entraînaient aucun engagement de l’État. Tout comme mes collègues à l’origine d’amendements similaires, je ne puis que le déplorer, monsieur le président. Mes chers collègues, acte est donné de vos rappels au règlement. Dans la discussion des articles, nous sommes parvenus aux explications de vote sur les trente amendements faisant l’objet d’une discussion commune commençant par l’amendement n° 289 rectifié ter, au sein de TITRE Ier ÉRIGER L’AGRICULTURE AU RANG D’INTÉRÊT FONDAMENTAL DE LA NATION ET RECONQUÉRIR NOTRE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE I. – Le livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime est ainsi 1° Au début, sont ajoutés des articles L. 1 A à L. 1 C ainsi souveraineté alimentaire est un intérêt fondamental de la Nation au sens de l’article 410-1 du code pénal. À ce titre, l’agriculture, la pêche et l’aquaculture sont d’intérêt général majeur. politiques publiques et les règlements ayant une incidence sur l’agriculture, la pêche et l’aquaculture respectent le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire selon lequel la protection du potentiel agricole de la Nation ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment. » ; 2° L’article L. 1 est ainsi modifié : début, il est ajouté un I A ainsi rédigé : politique en faveur de la souveraineté alimentaire mentionnée à l’article L. 1 A a pour priorités : la pérennité et l’attractivité de l’agriculture ainsi que le renouvellement de ses générations d’actifs ; un haut niveau de compétitivité de l’agriculture ; « 3° De soutenir la recherche et l’innovation notamment pour permettre l’adaptation de l’agriculture au changement climatique ; la juste rémunération des actifs en agriculture. « En matière d’agriculture, les normes réglementaires ne peuvent aller au-delà des exigences minimales des normes européennes, sauf lorsqu’elles sont motivées et évaluées avant leur adoption, et dès lors qu’elles ne sont pas susceptibles d’engendrer une situation de concurrence déloyale. « La France tire le plein parti des règles européennes en matière d’agriculture, en particulier dans le cadre de la politique agricole commune. « Six mois avant le début des négociations du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement transmet pour avis un rapport aux commissions compétentes du Parlement présentant une programmation pluriannuelle de l’agriculture française pour les sept années couvrant le prochain cadre financier. « Ce rapport détermine notamment des objectifs de production par filière et la stratégie mise en œuvre pour atteindre ces objectifs. « Le Gouvernement publie annuellement des données de production par filière permettant d’apprécier l’évolution de leur trajectoire de production. « S’il est constaté pendant deux années consécutives un écart important entre la trajectoire de production observée de certaines filières et la trajectoire déterminée par la programmation pluriannuelle de l’agriculture, le Gouvernement transmet un rapport aux commissions compétentes du Parlement, exposant les raisons de l’écart et les mesures de correction envisagées. Ce rapport précise les mécanismes, notamment sous la forme d’aides, y compris européennes, mis en œuvre permettant de corriger les écarts a) Le I est ainsi priorités figurant aux 2° à 4° du I A du présent article se traduisent par des politiques ayant pour finalités : « 1° De sauvegarder et, pour les filières les plus à risque, de reconquérir la souveraineté alimentaire de la France, en préservant et en développant ses systèmes de production et en protégeant les agriculteurs de la concurrence déloyale de produits importés issus de systèmes de production ne respectant pas les normes imposées par la réglementation européenne ; « 2° De maintenir et développer des filières nationales de production, de transformation et de distribution ainsi que leur valeur ajoutée, en alliant performance économique, sociale et environnementale, de manière à garantir une sécurité alimentaire permettant l’accès de l’ensemble de la population à une alimentation suffisante, saine, sûre, diversifiée, nutritive, tout au long de l’année, et de concourir à la lutte contre la précarité alimentaire définie à l’article L. 266-1 du code de l’action sociale et des familles ; la compétitivité et la coopération agricole sur le plan international, de soutenir les capacités exportatrices nécessaires à la sécurité alimentaire mondiale, de maitriser et réduire les dépendances aux importations dans les filières stratégiques pour la souveraineté alimentaire, de sécuriser les approvisionnements alimentaires du pays, en privilégiant l’approvisionnement « 4° De veiller, dans tout accord de libre-échange, au respect du principe de réciprocité et à une exigence de conditions de production comparables pour ce qui concerne l’accès au marché ainsi qu’à un degré élevé d’exigence dans la coopération en matière de normes sociales, environnementales, sanitaires et relatives au bien-être animal, en vue d’une protection toujours plus forte des consommateurs et d’une préservation des modèles et des filières agricoles européens ; « 5° De répondre à l’accroissement démographique, en rééquilibrant les termes des échanges entre pays dans un cadre européen et de coopération internationale fondé sur le respect du principe de souveraineté alimentaire permettant un développement durable et équitable, en luttant contre la faim dans le monde et en soutenant l’émergence et la consolidation de l’autonomie alimentaire dans le monde ; « 6° De rechercher des solutions techniques et scientifiques d’adaptation au changement climatique et d’accompagner les agriculteurs pour surmonter de façon résiliente les crises de toute nature susceptibles de porter atteinte aux capacités de production nationale et à son approvisionnement reconnaître et mieux valoriser les externalités positives de l’agriculture, notamment en matière de services environnementaux et d’aménagement du territoire ; « 8° De favoriser l’installation économiquement viable d’exploitations agricoles en agriculture biologique au sens de l’article L. 641-13 du code rural et de la pêche maritime, et un développement de la surface agricole utile cultivée en agriculture biologique en adéquation avec la demande de ces produits, en réduisant les importations de ces produits et en développant l’appareil industriel de transformation agroalimentaire pour diversifier l’offre et répondre au mieux à la demande ; préserver la surface agricole utile, d’atteindre une surface agricole utile cultivée en légumineuses de 10 % d’ici au 1er janvier 2030 et de tendre à l’autonomie protéique en 2050 ; « 10° De concourir à la transition énergétique et climatique, en contribuant aux économies d’énergie et au développement des matériaux décarbonés et des énergies renouvelables ainsi qu’à l’indépendance énergétique de la nation, notamment par la valorisation optimale et durable des sous-produits d’origine agricole et agroalimentaire dans une perspective d’économie circulaire et de retour de la valeur aux agriculteurs ; « 11° De soutenir la recherche, l’innovation et le développement, notamment dans les domaines des semences, des nouvelles techniques génomiques, de la sélection variétale, des fertilisants agricoles, de la production de biomasse, y compris sylvicole, des solutions fondées sur la nature et la réduction des dépendances à l’égard des intrants de toute nature ; « 12° De définir des dispositifs de prévention et de gestion des risques ; « 13° De participer au développement des territoires de façon équilibrée et durable, en prenant en compte les situations spécifiques à chaque région, notamment des zones dites “intermédiaires” et des zones de montagne, d’encourager l’ancrage territorial de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, y compris par la promotion de circuits courts, et de favoriser la diversité des produits par le développement des productions sous signes d’identification de la qualité et de l’origine ; « 14° De veiller à une juste rémunération des exploitants, salariés et non-salariés agricoles et de l’agroalimentaire ainsi que leurs conditions de travail, leur protection sociale et leur qualité de vie, de rechercher l’équilibre des relations commerciales, notamment par un meilleur partage de la valeur ajoutée, et de contribuer à l’organisation collective des acteurs ; « 15° De valoriser le rôle essentiel des agricultrices par un accès facilité au statut de chef d’exploitation, à la formation continue et à une rémunération équitable ; « 16° De contribuer à la protection de la santé publique ; le maintien de l’élevage et l’agropastoralisme en France et lutter contre la décapitalisation, par un plan stratégique dédié déterminant notamment les objectifs de production ; « 18° De promouvoir la souveraineté en fruits et légumes, par un plan stratégique « 19° De favoriser l’acquisition pendant l’enfance et l’adolescence d’une culture générale de l’alimentation et de l’agriculture, en soulignant les enjeux culturels, environnementaux, économiques et de santé publique des choix alimentaires ; « 20° De promouvoir l’information des consommateurs quant aux lieux et aux modes de production et de transformation des produits agricoles et « 21° De veiller à mettre en œuvre une fiscalité compatible avec l’objectif d’amélioration du potentiel productif agricole, notamment en allégeant la fiscalité sur l’énergie, dont le carburant, en exonérant de taxes et impôts les indemnisations en cas de crises sanitaires en élevage, en allégeant de façon pérenne le coût du travail, notamment temporaire, et en ramenant la fiscalité du foncier agricole et de sa transmission dans la moyenne européenne afin de favoriser les installations. « La politique d’aménagement rural définie à l’article L. 111-2 et les dispositions particulières aux professions agricoles en matière de protection sociale et de droit du travail prévues au livre VII contribuent à ces finalités. » ; d) À la première phrase des V et VI et au VII, les mots : « l’agriculture et de l’alimentation » sont remplacés par les mots : « la souveraineté collègues, je vous informe que, en cas d’adoption des amendements identiques nos 289 rectifié ter et 905, dix-huit amendements de cette discussion commune deviendraient sans objet. La parole est à M. le rapporteur. Mes chers collègues, mon amendement n° 905, que je vous demande d’adopter, tend à supprimer quatre alinéas qui sont relatifs aux intérêts fondamentaux de la Nation, à l’intérêt général majeur et à la Pour répondre à Mme la ministre, la définition que nous proposons du principe de non-régression est strictement identique à celle du code de l’environnement. Qui peut dire, aujourd’hui, que cette disposition n’a pas de portée sur la protection de l’environnement, qu’elle n’a pas d’assise ? J’y insiste, nous l’avons reprise mot pour mot. Nous devrions avoir à l’avenir une réflexion objective et raisonnable sur l’égalité de traitement entre la souveraineté alimentaire et l’environnement. Ainsi supprimés, ces éléments de l’article 1er seraient repris dans un article additionnel. Je vous appelle, mesdames, messieurs les sénateurs, à adopter l’amendement n° 800 du Gouvernement. C’est pourquoi je confirme mon avis défavorable sur l’amendement n° 905 de la commission. Les notions que nous abordons sont capitales pour la défense de notre agriculture et de notre souveraineté alimentaire. À cet égard, nous ne pouvons prendre le risque d’une insécurité juridique, sujet sur lequel nos services ont soigneusement Plutôt qu’une hypothèse, je vous invite à choisir la voie de la sécurité et de la certitude. Je vous invite donc à conserver la formulation de l’amendement du Gouvernement. Nous reprenons la discussion d’hier soir… (Murmures sur les travées du groupe Montaugé. Eh oui ! Je le répète : je ne suis pas favorable à l’amendement n° 800. Premièrement, il est inutile de proposer une nouvelle définition de l’agriculture, puisqu’elle existe déjà, depuis des décennies, à l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime. Ce n’est pas la même chose ! Deuxièmement, l’amendement du Gouvernement ne mentionne pas le principe de non-régression, inclus dans notre rédaction. Je vous invite donc, mes chers collègues, à voter l’amendement n° 905. (Très En ce qui concerne la non-régression économique, vous devez choisir, mesdames, messieurs les sénateurs, entre un principe incertain à faible assise constitutionnelle, d’une part, et l’assurance d’une déclinaison opérationnelle, d’autre part. En effet, la notion de non-régression économique figure dans l’amendement n° 908, qui porte sur les conférences de la souveraineté alimentaire. Par conséquent, la raison devrait l’emporter : la certitude opérationnelle devrait être préférée à l’hypothèse de principe. M. Michaël Weber, pour explication de vote. Weber. Monsieur le président, quels sont les dix-huit amendements qui seraient sans objet en cas d’adoption de l’amendement n° 905 ? En effet, faute de transparence, il est difficile de se déterminer. Monsieur le rapporteur, au sujet de l’amendement n° 420 rectifié ter, que je défendais hier, vous disiez que la transition agroécologique était déjà mentionnée dans le projet de loi, m’invitant à un retrait. Cependant, au regard de la Constitution et vu l’orientation prise par le texte, je réaffirme l’importance du contexte général et européen, ainsi que de nos engagements en la matière. Je vous appelle donc à le voter. président. Mon cher collègue, si les amendements identiques nos 289 rectifié ter et 905 étaient votés, les amendements portant sur les alinéas 2 à 5 de l’article 1er deviendraient sans objet, c’est-à-dire l’ensemble des amendements suivants jusqu’à l’amendement n° 420 rectifié ter inclus. Le prochain amendement qui serait mis aux voix serait donc l’amendement n° 689 de M. Gontard. La parole est à M. Gérard Lahellec, pour explication de vote. Lahellec. La notion de souveraineté alimentaire me semble juridiquement très précaire. Je me bornerai à prendre la parole sur la robustesse juridique des amendements que nous allons voter. De ce seul point de vue donc, l’amendement gouvernemental est plus solide, en ce sens qu’il mentionne l’agriculture, la pêche et l’aquaculture, qu’il faut aussi développer. Ne prenons pas le risque de dresser un parallèle entre la souveraineté alimentaire et l’environnement, lequel est consacré au niveau M. Christian Redon-Sarrazy, pour explication de vote. Redon-Sarrazy. Compte tenu de la confusion qui règne depuis hier soir, nous avons du mal à nous y retrouver… Les arguments que vient d’exposer Mme la ministre nous semblent plus pertinents que ceux du rapporteur. Nous retirons donc l’amendement n° 289 rectifié ter, identique à l’amendement n° 905 de la commission. président. L’amendement n° 289 rectifié ter est retiré. La parole est à M. Guillaume Gontard, pour Gontard. Depuis hier soir, et l’arrêt un peu brutal de la séance – il faut se remettre dans le texte… –, le flou persiste : il est révélateur de l’article 1er et du flou juridique de ses dispositions que nous avons dénoncé. C’est le sens de l’amendement que j’ai déposé, lequel tendait à revenir à des notions juridiques plus claires. Je m’étonne cependant du fait que la majorité gouvernementale, dont je pensais que M. Duplomb faisait partie, n’ait pas davantage débattu en amont. Nous avons l’impression de faire le texte d’une loi d’orientation agricole attendue depuis longtemps. Madame la ministre, vous êtes en poste depuis quatre mois : je pensais que ces discussions avaient eu lieu, et que les arbitrages avaient été faits. Cette méthode de travail m’inquiète quelque peu. Savin. C’est vrai. M. Henri Cabanel, pour explication de vote. Cabanel. Nous sommes tous d’accord pour dire que la discussion est difficile à suivre. Cependant, si j’ai bien compris les arguments des uns et des autres, je pencherai moi aussi en faveur des arguments de Mme la ministre. Le groupe RDSE votera donc l’amendement n° 800 du Gouvernement. Compte tenu des explications apportées par Mme la ministre, je retire mon amendement n° 88 rectifié. n° 88 rectifié est retiré. La parole est à M. Vincent Louault, pour explication de vote. Louault. Hier soir, Laurent Duplomb nous invitait à lui faire confiance : cela aurait plutôt l’effet inverse chez moi… En réalité, je constate que le rapporteur et Mme la ministre ont tous les deux raison. Je propose de voter l’amendement n° 905 du rapporteur. Par la suite, madame la ministre, peut-être aboutirons-nous, en examinant l’amendement n° 907, à une réécriture satisfaisante pour tous, que ce soit au travers de mes sous-amendements à ce dernier amendement ou de ceux que vous pouvez encore En vue de la commission mixte paritaire, il est important de trouver un accord et de sortir de l’ornière. Je vous invite, mes chers collègues, à regarder les amendements nos 905 et 907 : ils sont très liés. M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. Dans ce flou terrible, il nous reste quelques certitudes. En particulier, on ne mesure pas la portée exacte des notions juridiques d’intérêt général majeur ou d’intérêt fondamental de la Nation. Nous voterons donc contre les amendements mentionnant ces notions, tout comme celle de la non-régression de la production, pour éviter d’être conduits vers de terribles problématiques, sur lesquelles nous pourrons revenir. Nous défendons, en revanche, la notion de souveraineté alimentaire définie par la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. J’espère que les conditions actuelles d’examen de ce texte ne présagent pas de la suite. Sinon, je crains que nous ne soyons pas au bout de nos peines… de la commission des affaires économiques. Au-delà des éléments sémantiques,… … la non-régression de la souveraineté alimentaire est un principe fondamental qui doit être inscrit à l’article 1er. Cela permettra de consolider l’édifice que nous sommes en train de bâtir. En conséquence, je vous invite à voter l’amendement n° 905, mes chers collègues. À quoi assiste-t-on ici, sinon à un clivage entre la droite et la gauche ? (Eh oui, une fois de sur les travées du groupe Les Républicains.) D’une part, la droite veut dire stop aux difficultés vécues par les agriculteurs. En érigeant l’agriculture en intérêt fondamental de la Nation, en reconnaissant que d’intérêt général majeur et en consacrant le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire, nous leur disons : « On vous a compris ! » (Nous aussi, nous les sur les travées du groupe SER.) D’autre part, le groupe SER a déposé un amendement visant à supprimer ces trois axes,… Montaugé. Quid de Mme la ministre ? … objet que reprend d’ailleurs le Gouvernement à Le problème est simple, mes chers collègues : vous ne voulez pas de la non-régression ! groupe SER.) Vous craignez que ce principe, qui a produit tellement d’effets d’un point de vue environnemental, entraîne des conséquences inverses dans le domaine de la souveraineté alimentaire. groupe Les Républicains. – Exclamations sur les travées des groupes SER et GEST.) Je ne fais pas tout à fait mienne l’analyse du rapporteur sur l’existence d’un clivage droite-gauche (Exclamations et applaudissements sur les travées du groupe SER.),… Kanner. Bienvenue au club ! … sauf à considérer que j’aurais changé d’appartenance politique sans le savoir. Savin. On a eu peur ! Je ne m’exprime pas au nom d’une quelconque appartenance politique, je suis là pour défendre un texte sur les agriculteurs et pour les agriculteurs. (Nous La question de la non-régression de la souveraineté alimentaire est fondamentale, messieurs les rapporteurs. Sur le fond, il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre Si, tout de même ! Non, c’est une question de droit et nous sommes ici pour faire le droit. J’ai déjà exposé la raison juridique pour laquelle il nous semblait peu solide d’introduire le principe de non-régression là où vous souhaitiez le faire figurer. Je rappelle que cette notion sera très spécifiquement évoquée à l’alinéa 15, qui concerne les conférences de la souveraineté alimentaire, si l’amendement n° 908 du Gouvernement est adopté : « L’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer – FranceAgriMer – accompagne les interprofessions et les filières afin qu’elles définissent une stratégie assortie d’objectifs, notamment de production, à horizon de dix ans, en vue de l’amélioration de la souveraineté alimentaire de la Nation, ou tout du moins d’assurer sa non-régression. » La notion de non-régression figurera bel et bien dans le texte, de façon opérationnelle, et non principielle, le principe étant mal assis juridiquement. Je pense avoir été suffisamment claire et je ne reprendrai plus la parole sur ce sujet. Il est important de bien comprendre la situation. Selon Mme la ministre, il est préférable de ne pas introduire des éléments dans un article qui présente des risques d’un point de vue juridique. En réalité, nous répondons à la question qu’elle a soulevée. À nos yeux, inscrire le principe de non-régression à l’article 1er a du sens. Si, toutefois, nous avions tort et que nous compromettions la portée juridique des dispositions concernées, le principe de non-régression figurera bien dans le texte puisque celui-ci mentionne les conférences de la En d’autres termes, vous pouvez voter l’amendement de la commission sans hésiter, car, même si nous commettons une erreur, celle-ci n’aura aucune conséquence. Bref, c’est ceinture et bretelles ! L’arrachage de vignes ne sera plus possible ! On pourra toujours procéder à des ajustements en commission mixte président. Je mets aux voix l’amendement n° 905. est adopté.) président. En conséquence, les amendements nos 656 rectifié quater, 713 rectifié, 686, 800, 728 rectifié et 290 rectifié ter, les amendements identiques nos 253 rectifié bis et 793 rectifié, les amendements nos 291 rectifié ter et 228 rectifié ter, les amendements identiques nos 52 rectifié bis, 178 rectifié ter, 202 rectifié et 268 rectifié ter, ainsi que les amendements nos 292 rectifié ter, 293 rectifié ter et 420 rectifié ter n’ont plus d’objet. Je mets aux voix l’amendement n° 689. pas adopté.) président. Je suis saisi de trois sous-amendements à l’amendement n° 908, présenté par le Gouvernement, dont je rappelle les termes : à 18 Remplacer ces alinéas par six alinéas ainsi rédigés : « Des “Conférences de la souveraineté alimentaire”, réunissant les représentants des filières siégeant dans les conseils spécialisés mentionnés à l’article L. 621-5 et des organisations interprofessionnelles reconnues mentionnées à l’article L. 632-1 sont organisées en 2026 sous l’égide de l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer (FranceAgriMer) mentionné à national des produits de l’agriculture et de la mer accompagne les interprofessions et les filières afin qu’elles définissent une stratégie assortie d’objectifs, notamment de production, à horizon de dix ans, en vue de l’amélioration de la souveraineté alimentaire de la Nation, ou tout du moins d’assurer sa « Ces travaux font l’objet d’une synthèse présentée lors d’une “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire”, présidée par le ministre chargé de l’agriculture. Cette synthèse est accessible au public. Elle est actualisée au moins une fois tous les dix ans. « Chaque année, l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer publie un rapport sur le niveau de réalisation des objectifs figurant dans la synthèse mentionnée au précédent alinéa. Ce rapport est public et remis au Parlement. « Chaque stratégie par filière fait l’objet d’un rapport à mi-parcours. Ce rapport analyse les éventuelles raisons de l’écart aux objectifs déterminés dans la stratégie de la filière et formule des recommandations. Ces documents sont remis au ministre chargé de l’agriculture. « Le ministre chargé de l’agriculture peut convoquer une nouvelle “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire”, notamment s’il constate des écarts significatifs à la trajectoire dans plusieurs Le sous-amendement n° 914 rectifié, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi n° 908, alinéa 7 Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : Elle comporte une annexe spécifique relative aux filières des collectivités régies par les articles 73 et 74 de la Constitution ainsi que de la n° 915 rectifié, présenté par MM. Duplomb et Amendement n° 908, Une synthèse, produite par l’Établissement national de produits de l’agriculture et de la mer, est remise au Parlement. n° 913, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : Amendement n° 908 Compléter cet amendement par un alinéa ainsi rédigé : « En amont des négociations du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement remet au Parlement un rapport présentant les priorités françaises compte tenu des stratégies de filières élaborées dans le cadre de la “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire”. » ; La parole est à M. le rapporteur, pour les Nous sommes prêts à soutenir l’amendement n° 908, déposé par le Gouvernement, pourvu que nous puissions y apporter quelques corrections. Conformément aux vœux de Mme la ministre, la commission a modifié les sous-amendements nos 914 et 915, désormais 914 rectifié et 915 rectifié. Je ne reviendrai pas sur le sous-amendement n° 913, qui reste inchangé et dont j’ai présenté l’objet hier soir. président. Quel est l’avis du Gouvernement ? Je remercie la commission d’avoir rectifié les sous-amendements nos 914 et 915, à la demande du Gouvernement. Dans ces conditions, il émet un avis favorable. Le sous-amendement n° 913, qui n’a pas été modifié, vise à informer le Parlement sur la manière dont le Gouvernement tiendra compte, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), des objectifs issus de la conférence nationale de la souveraineté alimentaire. Ce dispositif n’est absolument pas réaliste à court terme, puisque la Commission européenne présentera très bientôt le prochain cadre financier pluriannuel. Les conférences de la souveraineté alimentaire ne seront mises en place qu’à partir de 2026, soit un an après cette présentation. En outre, nous sommes déjà engagés dans la définition de la nouvelle PAC, qui prendra effet en 2027. Votre proposition n’est donc pas applicable. Pour l’ensemble de ces raisons, comme il l’a fait hier, le Gouvernement demande le retrait du sous-amendement n° 913 ; à défaut, il émettra un avis M. Vincent Louault, pour explication de vote. On ne va jamais avancer ! Louault. Les bras m’en À l’heure où nous souhaitons remettre de l’ordre dans les agences et les offices de l’État, on renforce ces instances et on affaiblit les services centraux, notamment la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE), qui fait pourtant la fierté du ministère de Ce n’est pas acceptable, d’autant que l’on n’a cessé de dévitaliser ce ministère au cours des douze dernières années – depuis l’entrée en fonction d’un certain ministre… Dans des rapports restés secrets, certains responsables ont envisagé de découper le ministère en deux, une partie devant être confiée à la puissante direction générale des entreprises (DGE) de Bercy, une autre devant être cédée au ministère de l’environnement. Par son amendement, le Gouvernement porte atteinte à la beauté de ce qu’était le ministère de l’agriculture en 1961, du temps d’Edgard Pisani. (Exclamations au banc des Je vous invite à lire les écrits d’Yves Tavernier sur l’histoire du ministère de l’agriculture. Edgard Pisani a entièrement configuré toutes les politiques dont nous sommes en train de parler. Les hauts fonctionnaires du ministère, qui étaient à l’époque les plus puissants, s’étaient d’ailleurs mis en grève pour protester, ce qui avait conduit à l’éviction du ministre. Toutes ses politiques ont été mises en place ultérieurement par l’ensemble des ministres qui se sont Pour ma part, je voterai contre cet amendement. On a bousillé la DGPE au point qu’elle finira par devenir un bureau de la performance : elle n’aura plus aucune dimension économique et assurera seulement des missions environnementales. Elle ne sera même plus une direction, en dépit de la place qui lui a été faite dans l’histoire du ministère. Celui-ci était tout de même appelé le « petit Matignon », compte tenu de son importance et des compétences régaliennes qu’il exerçait. Les agriculteurs nous observent. Étant donné le passif du ministère, notamment les 1,2 milliard d’euros d’amendes du service juridique qui ont été cachés aux ministres au fil des ans, il est temps d’y mettre de l’ordre ! La commission est favorable à l’amendement n° 908, qui vise à réécrire les alinéas 15 et 18. Encore une fois, à la demande du Gouvernement, nous avons trouvé une écriture de compromis et avons rectifié nos deux premiers Nous prenons acte de l’avis défavorable du Gouvernement sur le sous-amendement n° 913 et c’est pourquoi nous le retirons. En conséquence, mes chers collègues, nous vous appelons à voter l’amendement du Gouvernement, modifié par les sous-amendements nos 914 rectifié et 915 rectifié. président. Le sous-amendement n° 913 est retiré. La parole est à Mme la ministre. Je vous remercie de cette position de bon sens, monsieur le rapporteur. Monsieur Louault, l’établissement FranceAgriMer est composé de conseils spécialisés. Les conférences de la souveraineté alimentaire, que nous n’avions pas songé à introduire dans le texte lors de son examen à l’Assemblée nationale, ont ceci d’original qu’elles partent de la base, c’est-à-dire des producteurs et des professionnels. Ce sont eux qui, via la DGPE, elle-même membre de FranceAgriMer, travailleront à définir une stratégie pour améliorer la souveraineté alimentaire des filières. Je précise que l’établissement FranceAgriMer est présidé par un producteur de betteraves sucrières. Ce n’est donc pas un outil technocratique ou hors-sol : au contraire, il a été conçu par des professionnels, pour des professionnels ! Interrogez-les ! C’est à eux que nous demandons d’animer les conférences de la souveraineté alimentaire. Plus encore, nous leur demandons de les nourrir, de se les approprier et de proposer eux-mêmes une définition de la souveraineté alimentaire. On ne procède à aucun démantèlement, monsieur le sénateur. Quant à la DGPE, qui constitue l’un des grands services du ministère, elle est entièrement associée aux travaux conduits par les professionnels. M. Franck Montaugé, pour explication de vote. Montaugé. L’amendement du Gouvernement est intéressant, car il semble s’inspirer de l’esprit initial des États généraux de l’alimentation. C’est une bonne chose. À l’origine, il était prévu de négocier les plans de restructuration et de production filière par filière. Cela s’est révélé trop lourd. Le dispositif devant être modifié, nous voterons cet amendement. Lors de l’examen de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », j’ai alerté la ministre sur la nécessité d’accompagner financièrement les filières qui font l’objet d’une restructuration profonde, notamment celles qui sont organisées en coopératives – la viticulture, par exemple. Bien que cette question soit sans lien avec l’objet du texte que nous examinons, je renouvelle mon appel, en particulier pour la viticulture organisée en coopératives, qui a besoin d’un accompagnement financier et dont le plan de restructuration s’inscrit parfaitement dans le dispositif proposé par le Gouvernement. Salmon. Les explications de la ministre n’ont fait que renforcer mes inquiétudes ! Nous allons confier aux filières la politique agricole de la France. C’est assez symptomatique de la façon dont se déroulent nos débats depuis le début de l’examen de ce texte : on formule de grands principes – notamment celui d’une non-régression de la souveraineté alimentaire –, qui, pour une bonne partie d’entre eux, sont erronés et ne s’appuient que sur des réalités partielles. Plutôt que de confier l’orientation de l’agriculture aux filières, ce qui est très dangereux, il faut renforcer le rôle du Parlement, comme le texte le prévoyait dans sa première mouture. Trop de filières ici, trop d’intervention de l’État là… Il va être difficile de réconcilier vos points de Les parlementaires sont-ils plus légitimes à parler de production que les producteurs ? (Marques de désapprobation sur plusieurs travées. – Rires au banc des commissions.) Sans doute, à moins qu’ils ne soient eux-mêmes producteurs – je sais qu’il y en a dans cet Sachez que l’État ne sera pas absent du dispositif, puisque la DGPE intervient aux côtés de FranceAgriMer, laquelle est chargée, en lien avec les filières, de synthétiser divers En ce qui me concerne, je suivrai les travaux conduits dans le cadre des conférences de la souveraineté alimentaire et y participerai. Ceux qui me connaissent le savent. N’ayez donc aucune crainte, monsieur Salmon. président. Je mets aux voix le sous-amendement n° 914 rectifié. (Le sous-amendement est Louault. Aux termes de l’amendement n° 908, « l’établissement alimentaire de la Nation ». En clair, on confie notre stratégie en matière de souveraineté alimentaire à FranceAgriMer, alors qu’elle devrait être prise en charge par la DGPE : on marche sur la tête ! J’ignore d’où sort cet amendement du Gouvernement. Que cela vous plaise ou non, il n’est pas normal de retirer au ministère de l’agriculture la mise en œuvre de cette Je vous invite à méditer un seul exemple, madame la ministre. Il y a quinze ans, la filière du blé dur était exemplaire. Pourtant, les agriculteurs ont créé un oligopole dénommé Durum, qui assure désormais 99 % de la production de blé dur français. Ils ont fini par bousiller 60 % de cette production, parce qu’ils ont préféré importer le blé du Canada, vendu 30 % moins cher. Bref, si nous laissons faire les filières, nous ne sommes pas sortis de l’ornière ! sous-amendement n° 915 rectifié. l’amendement n° 908, modifié. l’amendement n° 740 rectifié, les amendements identiques nos 111 rectifié ter, 405 rectifié ter et 717, ainsi que l’amendement n° 298 rectifié ter n’ont plus d’objet. n° 801, présenté par le Gouvernement, est ainsi Compléter cet alinéa par les , et, pour cela, en facilitant l’installation, la transmission et la reprise d’exploitations Je l’ai dit lors de la discussion générale, je partage la position des sénateurs sur l’architecture globale de l’article 1er. En particulier, j’approuve leur volonté de compiler les éléments relatifs à l’installation et à la transmission au sein du titre III qui leur est spécifiquement consacré. Je suis également favorable à l’idée de condenser l’écriture des priorités concernant les politiques en faveur de la souveraineté alimentaire. Néanmoins, il me semble essentiel de compléter la première priorité. Ainsi, cet amendement vise à repositionner l’installation, la transmission et la reprise d’exploitations parmi les priorités des politiques en faveur de la souveraineté alimentaire, en lien avec le renouvellement des générations Aux termes de l’article 1er, la souveraineté alimentaire a pour priorités « d’assurer ainsi que le renouvellement de ses générations d’actifs ». C’est la raison pour laquelle nous proposons de faciliter et d’encourager l’installation et la transmission des exploitations agricoles, conformément à l’objectif à dix ans que nous nous sommes fixé. de la commission ? La ministre semble approuver la logique qui a prévalu à l’élaboration du texte de la commission. Nous souhaitons en effet clarifier un texte qui contenait, lorsqu’il nous est parvenu, beaucoup d’éléments et d’explications. Nous avons initialement souhaité définir quatre grandes priorités, notamment le renouvellement des générations d’agriculteurs. Il s’agit bien d’une politique d’orientation, puisque l’article 1er a un caractère programmatique. Le dispositif est redondant avec l’article 8, qui a trait aux politiques publiques liées à l’installation et à la transmission des exploitations. L’Assemblée nationale a voté un texte, tout comme nous serons amenés à le faire d’ici quelques jours. Nous aurons l’occasion, lors de la commission mixte paritaire, d’améliorer certaines dispositions. En attendant, je vous propose de nous en tenir à la rédaction qui a été adoptée en commission pour rendre ce texte lisible. Afin que nous puissions conserver un texte sobre, je vous demanderai de voter l’amendement n° 880 que j’ai déposé au nom de la commission, mes chers collègues. Par conséquent, la commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 801. l’amendement n° 801. président. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 294 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Après l’alinéa 9 Insérer un alinéa ainsi « … D’assurer une nourriture saine et diversifiée dont la qualité et la quantité respectent les recommandations du Programme national de l’alimentation et de la nutrition ; » La parole est à M. Simon Uzenat. Uzenat. Cet amendement vise à compléter les grands objectifs de notre politique en faveur de la souveraineté alimentaire. L’article 1er, dans la rédaction issue des travaux de la commission, ne mentionne à aucun moment la qualité et la diversité de notre alimentation. Cela a de quoi nous interroger, car il s’agit bien de priorités auxquelles nos agriculteurs travaillent au quotidien. Selon nous, il est impératif que la recherche de la souveraineté alimentaire s’accompagne d’une alimentation de qualité, « saine et diversifiée ». Aussi, nous proposons d’inscrire cet objectif dans la loi et de le mettre en lien avec les recommandations du programme national de l’alimentation et de la nutrition (Pnan). n° 802, présenté par le Gouvernement, est ainsi D’assurer à l’ensemble de la population, dans le cadre de la politique de l’alimentation, l’accès à une alimentation sûre, saine, diversifiée et produite de manière Cet amendement vise à réintroduire de manière concise les enjeux d’alimentation de la population dans les priorités de notre politique en faveur de la souveraineté alimentaire. « Assurer à l’ensemble de la population, dans le cadre de la politique de l’alimentation, l’accès à une alimentation sûre, saine, diversifiée et produite de manière durable » est, par essence, une pierre angulaire de notre souveraineté alimentaire. Un tel impératif ne saurait être C’est la raison pour laquelle nous voulons réintroduire la notion de politique alimentaire. On ne peut pas laisser au seul secteur privé le soin de définir une politique alimentaire. Ce n’est pas sa vocation ; en revanche, c’est celle de Le Gouvernement est pleinement légitime à bâtir une véritable politique de l’alimentation pour inciter les établissements scolaires à améliorer la qualité et la diversité de l’alimentation et à veiller, dans ce cadre, à ce que 20 % de produits proposés aux élèves soient issus de l’agriculture biologique. Étant donné les effets d’une alimentation néfaste sur la santé, en particulier celles des jeunes, des personnes vulnérables, des très jeunes enfants et des personnes âgées, l’État se doit de conduire une politique de l’alimentation digne de ce nom. L’alinéa 22 est la seule disposition du texte qui mentionne l’alimentation. Toutefois, il supprime la notion même de politique de l’alimentation et réduit le périmètre des actions à mener, dans un rôle unique de maintien et de développement des filières. Cela n’est pas suffisant. Qui plus est, cela traduit une vision trop étroite. La politique de l’alimentation est bien plus riche du point de vue de son périmètre et de ses objectifs. Il est donc impératif de réintroduire les éléments Vous en conviendrez, mesdames, messieurs les sénateurs, cet amendement a le mérite de ne pas être bavard. Il vise à corriger une lacune et à réaffirmer l’importance d’une politique de l’alimentation complète et intégrée. Il est essentiel pour garantir une alimentation sûre, saine, diversifiée et produite de manière durable à tous nos concitoyens. Voilà pourquoi le Gouvernement vous invite à le voter. La commission vous a entendue, madame la ministre, puisqu’elle reprend votre proposition à l’amendement n° 880, qui sera bientôt examiné. Elle entend ainsi ériger « la sécurité alimentaire et sanitaire de la Nation » en cinquième priorité de la politique conduite en faveur de la souveraineté alimentaire, conformément aux demandes formulées en ce sens. Toutefois, comme nous l’avons fait depuis le début de l’examen de ce texte, nous avons opté pour une rédaction plus concentrée que celle qui a été proposée par le Pour l’ensemble de ces raisons, la commission demande le retrait de ces amendements, au profit du sien. Je salue ce bel effort, monsieur le rapporteur, mais, tel qu’il est rédigé, l’amendement n° 880 fait, au passage, disparaître plusieurs notions, à commencer par la diversité des produits. Celle-ci est pourtant l’une des caractéristiques et des grandes richesses de l’agriculture française. Si, dans la politique que je conduis à la tête du ministère de l’agriculture, je m’intéresse tant aux petites filières de production – endives, chicorée, riz, etc. –, c’est parce que l’agriculture française a la particularité de ne pas être une monoculture. Vous avez raison ! Au contraire, elle est d’une extrême diversité et celle-ci doit se retrouver dans nos assiettes. Nous tenons à cette diversité de la même façon que nous tenons à la production durable. Le respect de la qualité de la production et de l’alimentation est une autre caractéristique de l’agriculture française, qui est l’une des plus durables et vertueuses du monde – je ne le dirai jamais Voilà en quoi se résume la différence de vues entre le Gouvernement et la commission sur la politique de l’alimentation. Il n’empêche que c’est au Sénat de prendre une décision. Je répète que l’amendement du Gouvernement nous semble redondant. Sa première partie est satisfaite par l’alinéa 22, qui vise à « garantir une sécurité alimentaire permettant l’accès de de concourir à la lutte contre la précarité Par essence, nous aurons une alimentation durable si nous parvenons à rétablir la souveraineté alimentaire dans notre pays. C’est bien l’objet de la cinquième priorité que nous souhaitons définir au travers de ce texte. l’amendement n° 294 rectifié ter. l’amendement n° 802. L’amendement n° 687, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Rédiger ainsi cet alinéa : l’adéquation entre la production agricole nationale et les besoins alimentaires de la population ; » La parole est à M. Guillaume Gontard. Gontard. Cet amendement vise à corriger la principale contradiction dans la pensée des tenants de l’agriculture productiviste, qui tentent de nous faire croire que la compétitivité de l’agriculture française, donc sa capacité à exporter, est nécessaire à notre Ce postulat est tout à fait contestable : la France importe 20 % de ses produits alimentaires, selon le dernier rapport du Haut Conseil pour le climat (HCC) ; dans le même temps, les exportations ont connu une augmentation de 70 %, un chiffre révélé par le rapport du Haut-Commissariat au plan. Vous connaissez les données comme moi, Daniel Salmon a eu l’occasion de les rappeler hier : nous importons 71 % de nos fruits et 28 % de nos légumes. Si l’on met de côté les fruits tropicaux et les agrumes, nous produisons 82 % de nos besoins en fruits tempérés, mais ne consommons que 63 % de fruits tempérés produits en France. Nous exportons donc le quart de notre production de fruits tempérés, pour importer 37 % de ceux que nous consommons. La proportion est la même pour les légumes frais, ce qui est évidemment insensé. La situation est pire encore concernant le blé dur : nous produisons 150 % de nos besoins, mais importons 75 % de notre consommation. On pourrait ajouter le poulet, le beurre, les produits laitiers et j’en passe : les exemples aberrants ne manquent pas. Le sujet n’est donc pas la compétitivité, au risque de nous engager dans une course permanente au moins-disant social et environnemental, c’est bien plutôt l’adéquation entre nos productions et nos besoins. La souveraineté alimentaire consiste fondamentalement à produire en France ce que l’on consomme en France. Si des filières ne sont pas rentables, il revient à la puissance publique de les accompagner pour garantir notre souveraineté et non aux marchés mondiaux d’imposer leurs règles. Le secteur agricole est mis à mal par l’ouverture croissante au libre-échange, bafouant, de surcroît, les problématiques sociales et environnementales. Préciser la nécessaire corrélation entre la production nationale et les besoins alimentaires de la population ne ferait donc pas de mal, dès lors que la compétition économique mondiale affaiblit et appauvrit l’immense majorité des agriculteurs. n° 755 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mmes Margaté, Varaillas et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi « 2° D’assurer un haut niveau de performance qualitatif, sanitaire, environnementale, social, de l’ensemble du système agroalimentaire. La parole est à M. Gérard Lahellec. Lahellec. La compétitivité ne saurait se limiter à la simple comparaison des coûts de production et des coûts de vente ou des volumes et des prix des produits. C’est pourquoi il nous semble opportun d’intégrer la notion de qualité pour renforcer la compétitivité de notre agriculture. Avis défavorable. Nous mesurons à quel point la question de la compétitivité de l’agriculture française emporte de lourdes conséquences, en termes tant d’emploi que de rayonnement de la France, lorsqu’elle se dégrade. Notre pays est une nation exportatrice et cette dimension revêt une importance capitale pour l’économie, la richesse et le dynamisme de notre territoire. Lorsque les produits français s’exportent, c’est la France qui s’exporte. Je ne vois donc pas pourquoi il faudrait faire disparaître la notion de compétitivité. À mon sens, ce serait une mauvaise solution. L’amendement n° 755 rectifié tend à remplacer la notion de compétitivité par l’objectif d’un haut niveau de performance qualitative, sanitaire, environnementale et sociale. Je partage tous ces objectifs. Pour autant, pourquoi éliminer, singulièrement, la dimension économique des exploitations ? Lors de ma visite des industries agroalimentaires, j’ai mesuré à quel point ce secteur était indissociable de la production. Sans transformation, plus de production, plus de richesse sur les territoires ruraux, plus de paysages entretenus : à terme, nous risquerions l’attrition de toute la filière Pour ces raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements. M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Mme la ministre me fait dire des choses que je n’ai pas dites. Je n’ai nullement affirmé qu’il ne fallait pas exporter, mais bien qu’il fallait mettre en adéquation la production de notre pays avec sa consommation. Il s’agit d’abord d’être capables de fournir ce que nous consommons ici, avant d’exporter. À cet égard, nous constatons un dérèglement très important. L’autre aspect, qui a été également évoqué, concerne la transformation. Prenons l’exemple du blé dur. Nous produisons plus de 150 % de notre consommation, ce qui nous permettrait de subvenir largement à nos besoins ; pourtant, nous importons 80 % à 90 % de nos pâtes, parce que nous ne sommes pas en mesure de disposer d’une filière raisonnée, appuyée sur une production et sur une transformation locales. C’est précisément sur ce point qu’il faut agir, et non en nous engageant dans une course effrénée à l’exportation. Il se passe exactement le contraire : on exporte de moins en moins ! Gontard. Cette dérive, illustrée par les chiffres de FranceAgriMer, dessert l’agriculture Salmon. On parle beaucoup de souveraineté et de compétitivité ; or ces deux notions sont antinomiques. La compétitivité signifie aller gagner des parts de marché à l’étranger, ce qui revient souvent à combattre la souveraineté d’autres pays. C’est pourquoi nous nous en tenons à la définition de la souveraineté fournie par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui vise à respecter les paysans du monde entier. C’est la définition de la Chine ! Salmon. Par ailleurs, nous parlons beaucoup de production, mais il faudrait également aborder la question de la consommation. Si nous recherchons l’auto-approvisionnement, notre objectif est de mettre en adéquation production et consommation. Nous devons dès lors nous interroger sur le fait que les Français consomment de plus en plus de fruits tropicaux, que nous aurons beaucoup de mal à produire sur notre territoire, en particulier dans Les politiques publiques devraient donc peut-être également agir sur la consommation. Pour obliger les gens à manger ce qu’ils n’ont pas envie de Salmon. Prenons l’exemple des poulets. Pour satisfaire la consommation des Français, il nous faudrait des poulets dotés de trois ou quatre filets, car les Français en consomment énormément et délaissent le reste de l’animal. Il nous faut donc nous interroger sur ces modes de consommation. Je pourrais décliner ce constat pour le porc ou pour les fruits et légumes. Nous importons beaucoup de fruits et légumes issus des zones tempérées, car nous nous sommes affranchis de la saisonnalité et nous entendons manger les mêmes fruits et légumes tous les mois de l’année. Cela pose un sérieux problème, parce que de tels comportements ne sont pas compatibles avec un développement durable et ont un poids environnemental colossal. Parler sans cesse de production sans nous interroger sur la consommation me semble constituer une grave erreur si nous voulons tendre vers l’amendement n° 687. l’amendement n° 755 rectifié. président. Je suis saisi de huit Les sept premiers sont identiques. L’amendement n° 53 rectifié bis est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Provôté, MM. Khalifé, Dhersin, Laugier, Burgoa, Médevielle et L. Vogel, Mmes Sollogoub et Patru, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly et V. Louault, Mme Saint-Pé, MM. Laménie et H. Leroy, Mme Romagny, M. Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier, Canayer et Paoli-Gagin et M. Ravier. L’amendement n° 179 rectifié ter est présenté par MM. Genet et Pernot, Mmes Belrhiti et Micouleau, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet et Paul, Mmes P. Martin, Borchio Fontimp, Joseph et Bellurot, MM. Rietmann, Perrin, Longeot et Sido et Mme Josende. L’amendement n° 203 rectifié est présenté par MM. Roux, Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset et Mme Pantel. L’amendement n° 229 rectifié quater est présenté par Mme Devésa, M. Le Rudulier, Mme Doineau et M. Chasseing. L’amendement n° 269 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mmes Jacquemet et Perrot et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 631 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, Capus et A. Marc, Mme Bourcier, MM. Brault, Grand, Wattebled et Chevalier, Mme Herzog et M. Lemoyne. L’amendement n° 729 rectifié est présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Ces sept amendements sont ainsi libellés : « 3° De permettre l’adaptation de l’agriculture au changement climatique, d’anticiper les conséquences et d’atténuer les effets de celui-ci sur les systèmes agricoles, d’accompagner les agriculteurs y compris en soutenant la recherche et l’innovation, et de surmonter de façon résiliente les crises de toute nature susceptibles de porter atteinte aux capacités de production nationale et à l’approvisionnement alimentaire ; La parole est à Mme Nadia Sollogoub, pour présente l’amendement n° 53 rectifié bis. Sollogoub. Il est défendu, monsieur le président. Mme Pauline Martin, pour présenter l’amendement n° 179 rectifié ter. Martin. Il est défendu, monsieur le président. M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 203 Cabanel. L’agriculture est l’un des secteurs d’activité les plus sensibles à l’évolution du climat et les plus dépendants du fonctionnement des écosystèmes. L’objectif d’une agriculture économiquement et écologiquement viable, rémunératrice, diversifiée, durable, répartie sur l’ensemble du territoire et capable de produire une alimentation saine, sûre, nutritive et accessible à tous, conformément au principe de souveraineté alimentaire, doit prédominer et servir de mise en garde contre l’opposition stérile entre agriculteurs et environnement. C’est pourquoi cet amendement tend à rappeler que la recherche et l’innovation ne peuvent, à elles seules, répondre aux défis engendrés par le changement climatique. Il vise ainsi à consacrer l’adaptation de l’agriculture au changement climatique comme une priorité majeure de la politique en faveur de la L’accompagnement du monde agricole face à ce défi climatique sera essentiel pour continuer à produire sur notre territoire dans les années à venir. Mme Brigitte Devésa, pour présenter l’amendement n° 229 rectifié quater. Devésa. Considérant que la recherche et l’innovation ne peuvent à elles seules répondre aux défis engendrés par le changement climatique, les auteurs de cet amendement entendent définir une nouvelle priorité pour la politique de la France en faveur de la souveraineté alimentaire : permettre l’adaptation de notre agriculture au changement climatique. Il faut donc accorder une véritable priorité à cet enjeu, anticiper ses conséquences et atténuer ses effets sur le système agricole. Il est ainsi nécessaire d’accompagner les agriculteurs, y compris en soutenant la recherche et l’innovation, et de surmonter de façon résiliente les crises de toute nature susceptibles de porter atteinte aux capacités de production nationale et à l’approvisionnement alimentaire. M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 269 rectifié ter. Bleunven. Considérant que la recherche et l’innovation ne peuvent pas à elles seules répondre aux défis engendrés par le changement climatique, il s’agit de consacrer l’adaptation de l’agriculture à cet enjeu comme une priorité majeure de la politique en faveur de la L’accompagnement du monde agricole face au défi climatique sera essentiel pour continuer à produire sur notre territoire dans les années à venir. M. Pierre Jean Rochette, pour présenter l’amendement n° 631 rectifié bis. Jean Rochette. Il est défendu, M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 729 rectifié. Lahellec. Cet amendement de Marie-Claude Varaillas est motivé par le souci de veiller à ce que la pollinisation, facteur déterminant pour le développement de toutes les espèces végétales, ne soit pas altérée. n° 587 rectifié ter, présenté par MM. M. Weber et Ros, Mme Bonnefoy, M. Gillé, Mme S. Robert, MM. Mérillou, Bourgi, Fichet et Lurel, Mme Linkenheld, MM. Devinaz et Pla, Mme Poumirol, M. Chantrel et Mme Monier, est ainsi libellé : , développer les connaissances sur les solutions alternatives aux produits phytopharmaceutiques en renforçant le réseau DEPHY et soutenir les travaux scientifiques visant à améliorer le stockage du carbone dans les sols La parole est à M. Michaël Weber. Weber. Cet amendement vise à inscrire, parmi les priorités de la recherche et du développement agricole, le développement des connaissances sur les solutions alternatives aux produits phytopharmaceutiques et l’amélioration du stockage de carbone dans les sols. Je ne vois pas comment l’on pourrait s’y opposer. Ces deux objectifs sont complémentaires. Les pesticides menacent la santé des agriculteurs, dégradent la qualité du sol, détruisent la biodiversité et contaminent la ressource en eau. La réduction de notre dépendance aux produits phytosanitaires est donc vitale, bien au-delà des enjeux strictement agricoles. Mes chers collègues, je compte sur votre soutien. Ces amendements sont tous satisfaits. Depuis le début, notre objectif est d’établir des priorités aussi courtes et claires que possible. Rien n’empêche ensuite d’élargir le champ de ces priorités dans les différents alinéas du projet de loi. Mes chers collègues, ce que vous demandez via ces amendements identiques figure déjà à l’alinéa 26 du texte de la commission, dont je rappelle les termes : « … De rechercher des solutions techniques et scientifiques d’adaptation au changement climatique et d’accompagner les agriculteurs pour surmonter de façon Il s’agit donc exactement de la même rédaction, à quelques détails près, mais elle n’est pas placée au même endroit, afin de clarifier nos quatre priorités. Si vous adoptez l’amendement de la commission, comme je le souhaite, une cinquième priorité concernant la sécurité alimentaire sera L’adoption de ces amendements identiques serait redondante et allongerait inutilement nos priorités. L’amendement n° 587 rectifié ter est lui aussi satisfait. La commission va même plus loin que la précision qu’il tend à insérer, car elle introduit la stratégie de diminution des phytosanitaires dans le diagnostic proposé à l’article 9. Ainsi, tous les jeunes qui bénéficieront d’un diagnostic ou les agriculteurs qui céderont leur exploitation – trois ans avant la cessation de leur activité agricole – auront accès à cinq modules, dont un sera spécifique à la stratégie phytosanitaire et à la réduction des volumes de produits phytosanitaires. La proposition de la commission va même plus loin, car l’article 1er est programmatique, alors que l’article 9 touche à la réalité des outils, outils qui serviront à la réflexion des jeunes agriculteurs lors de leur Par conséquent, la commission demande le retrait de ces amendements ; à défaut, elle émettra un avis Le Gouvernement demande le retrait de l’ensemble de ces amendements, qui sont satisfaits pour les raisons énoncées par le rapporteur ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Weber. Monsieur le rapporteur, je suis disposé à vous entendre sur le fait que notre amendement serait Pour autant, je tiens à rappeler qu’il y a quelques jours nous avons discuté d’un texte qui ne trouvait rien à redire aux néonicotinoïdes. J’émets donc quelques doutes quant à vos affirmations sur le sujet aujourd’hui. Par conséquent, je maintiens cet amendement. Salmon. Monsieur le rapporteur, vous affirmez que tous ces amendements sont satisfaits. Pour ma part, je ne le suis pas pleinement. À l’impossible, nul n’est tenu ! Salmon. En effet, à l’alinéa 26 que vous évoquez, il est question de rechercher des solutions techniques et scientifiques d’adaptation au changement climatique, mais il n’est pas fait mention des pratiques agricoles, pas plus que des atteintes potentielles à la biodiversité. Il me semble bien nécessaire de compléter cet alinéa, comme tendent à le faire ces amendements, afin d’envisager une adaptation beaucoup plus large que celle que la science et les techniques apporteraient, qui ne suffira pas à répondre aux immenses changements auxquels nous allons être confrontés. Montaugé. L’amendement n° 587 rectifié ter concerne l’ensemble des agriculteurs, et pas seulement les jeunes qui s’installent ou les anciens qui sont sur le point de céder leur exploitation ou qui tentent de le L’alinéa 26, tel qu’il est rédigé, et la proposition de M. Weber ne concernent donc pas tout à fait le même périmètre. Cabanel. Au vu donc des explications qu’ont avancées M. le rapporteur et Mme la ministre, je retire l’amendement n° 203 rectifié. n° 203 rectifié est retiré. Je mets aux voix les amendements identiques 229 rectifié quater, 269 rectifié ter, 631 rectifié bis et 729 rectifié. (Les amendements ne sont pas adoptés.) l’amendement n° 587 rectifié ter. n° 880, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Après l’alinéa 12 5° D’assurer, dans le cadre de la politique de l’alimentation, la sécurité alimentaire et sanitaire de la Nation. Nous en arrivons à l’ajout d’une cinquième priorité, comme le souhaitait le Gouvernement, en inscrivant à l’article 1er, qui est programmatique, l’objectif « d’assurer, dans le cadre de la politique de l’alimentation, la sécurité alimentaire et sanitaire de la Nous retombons donc sur nos pieds. Comme je l’ai déjà indiqué, sans m’appesantir sur le sujet, je considère bien qu’il s’agit d’une priorité, mais je préfère la rédaction de l’amendement du Gouvernement. Par conséquent, le Gouvernement demande le retrait de cet l’amendement n° 880. n° 295 rectifié ter, présenté par « …° De protéger la surface agricole utile par une régulation du foncier et un contrôle des phénomènes d’agrandissement et d’accaparement des terres. La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy. Redon-Sarrazy. Cet amendement vise à préciser la rédaction du nouvel article L. 1 A, lequel fixe les priorités de nos politiques publiques en faveur de la souveraineté alimentaire de notre pays, en faisant de la préservation et de la valorisation du foncier agricole l’une de nos priorités. Sans une politique volontariste en la matière, notre agriculture n’aura pas d’avenir. À ce titre, le contrôle accru des phénomènes d’agrandissement et d’accaparement des terres agricoles, que le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain défend depuis longtemps, doit figurer parmi nos priorités absolues. Nous avons bien conscience que les rapporteurs ont pour objectif de ne pas dresser une liste à la Prévert à l’article 1er. Si elle peut s’entendre, cette volonté ne saurait justifier que l’on fasse l’impasse sur des enjeux aussi importants. Nous nous étonnons ainsi de ne voir figurer le terme « foncier » qu’une seule fois à l’article 1er, en vingt et unième position des finalités de nos politiques agricoles, et encore, sous le seul angle de la Pourtant, sans foncier agricole accessible et disponible, sans une lutte accrue contre la spéculation foncière, la France ne pourra pas relever le défi du renouvellement des générations. Sans ce renouvellement des générations, nous ne préserverons pas ce à quoi nous tenons et aspirons : notre souveraineté alimentaire. Une fois encore, cet amendement est satisfait, dans le sens même de ce que vous venez d’indiquer, mon cher collègue, c’est-à-dire dans la perspective de faciliter et de favoriser l’accessibilité et la disponibilité du foncier en vue de l’installation. L’alinéa 14 de l’article 8 est en effet ainsi rédigé : « Pour atteindre cette cible, l’État se fixe pour objectif de contrôler les phénomènes d’agrandissement par la régulation de l’ensemble des marchés fonciers afin de permettre le renouvellement des générations en agriculture. La réalisation de cet objectif suppose de préserver les terres agricoles, de rendre le foncier accessible aux candidats à l’installation et de faciliter la transmission des exploitations agricoles. À cette fin, une réforme de l’ensemble des instruments juridiques et financiers doit permettre à la politique foncière de s’adapter aux enjeux contemporains. » Pourrait-on imaginer rédaction plus claire ? La commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable. La question du foncier agricole revêt une extrême complexité et ses enjeux diffèrent selon que l’on est fermier, propriétaire ou aménageur de l’espace public. Pour autant, je vous rejoins sur un point : l’agriculture ne saurait exister sans accès à la terre. Nous devons protéger la terre agricole et la surface agricole utile comme la prunelle de nos yeux, faute de quoi toute production serait impossible. Vous vous étonnez que le terme « foncier » n’apparaisse qu’une fois dans la version sénatoriale, ce qui n’est pas le cas de celle qui est issue des travaux de l’Assemblée nationale. M. le rapporteur a rappelé la modification introduite par la commission des affaires économiques du Sénat, que j’approuve, à l’exception de son dernier terme. En effet, on ne saurait enjoindre à l’État de mettre en place des dispositifs fiscaux sans étude d’impact préalable ; on ne saurait lui donner un blanc-seing pour un engagement fiscal qui n’aurait pas fait l’objet d’une évaluation. Je serais donc défavorable, le moment venu, à toute mesure imposant à l’État une dépense dont le périmètre ne serait pas mesuré. Je m’étonne d’ailleurs de la générosité dont a fait preuve le Sénat dans l’application de l’article 40 de la Constitution, quand l’Assemblée nationale aurait immanquablement retoqué une telle disposition. Après tout, chaque assemblée est souveraine dans l’appréciation de l’application de cet article… Monsieur le sénateur, vous avez évoqué les notions d’agrandissement et d’accaparement. Ces deux notions recouvrent des réalités différentes. Concernant l’accaparement, le texte initial mentionnait les groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAI), auxquels il a été fait allusion lors de la discussion générale. L’Assemblée nationale a rejeté cette disposition de manière assez unanime, précisément par crainte d’un accaparement des terres. Quant à l’agrandissement, il est difficile de se prononcer par principe pour ou contre. Une telle mesure permet parfois de pérenniser une exploitation en situation de fragilité économique, mais peut aussi, lorsque l’agrandissement est déraisonnable, faire obstacle à l’installation d’un jeune Ces questions sont donc, vous en conviendrez, d’une effroyable complexité. C’est pourquoi le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement. à inscrire dans le texte : « protéger la surface agricole utile par une régulation du foncier et un contrôle des phénomènes d’agrandissement et d’accaparement des Mis à part la mention du terme « accaparement », cette rédaction me semble aller dans le sens de ce que vient d’indiquer Mme la ministre. Par conséquent, cet amendement mérite d’être maintenu. l’amendement n° 295 rectifié ter. n° 688, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Alinéas 13 et 14 Supprimer ces alinéas. Gontard. Je compte notamment sur mes collègues farouches partisans du projet européen pour soutenir cet La proposition de M. le rapporteur invite la France à se placer en queue de peloton de l’Union européenne en matière de normes sociales et environnementales. Loin de moi l’idée de faire injure à certains de nos voisins européens, mais il n’est dans l’intérêt ni de nos agriculteurs, ni des travailleurs agricoles, ni de notre environnement, ni même de nos paysages, d’abaisser nos exigences au niveau des plus mauvais élèves de Nous ne pouvons croire que cette vision capitaliste sans vergogne soit celle de M. le rapporteur, attaché, nous en sommes persuadés, à l’excellence de notre agriculture. Nous regrettons également cette vision souverainiste qui considère que la France doit tirer plus de profit du projet européen qu’elle n’y contribue. Elle n’est pas à la hauteur du rôle historique de notre pays, fondateur de l’Union européenne. Je vous invite donc, mes chers collègues, à faire preuve de sérieux et à supprimer ces alinéas qui ne respectent pas l’idée que nous nous faisons de la France. n° 411 rectifié ter, présenté par MM. Montaugé et Tissot, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Alinéas 13 et 14 : Remplacer ces alinéas par un « La France se fixe comme objectif de réformer la politique agricole commune, à la fois au niveau européen et au niveau national, au moyen du plan stratégique national, en vue d’engager la sortie du système actuel d’aides à l’hectare au profit d’un système de contrats de transition agroécologique rémunérés et de paiements pour services environnementaux et spécifiques versés par actif agricole. La parole est à M. Franck Montaugé. Montaugé. Comme je l’ai évoqué lors de la discussion générale, la PAC est un élément structurant de notre modèle agricole, au-delà de sa dimension de revenu direct. Pourtant, son fonctionnement actuel ne répond ni au défi de l’installation des jeunes, ni à l’exigence de souveraineté alimentaire, ni à l’urgence de la transition écologique, qui sont trois défis majeurs auxquels notre modèle agricole est confronté. Nos agriculteurs font face à une PAC mal répartie, au détriment des plus petites exploitations, notamment de polyculture et d’élevage, qui sont pourtant essentielles à la vitalité de nombreux territoires. Via cet amendement, nous proposons une réforme de fond : une meilleure redistribution des aides, un basculement des subventions vers des contrats de transition écologique et une régulation des marchés agricoles pour garantir des prix plus justes. Dans l’immédiat, nous demandons un renforcement massif des moyens alloués aux mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec), aux paiements redistributifs et aux aides à l’installation. Nous considérons que le temps est venu d’une PAC plus juste, plus durable et plus cohérente avec l’avenir auquel nous aspirons pour notre agriculture et notre président. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 296 rectifié ter est présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 705 rectifié est Ces deux amendements sont ainsi libellés : Supprimer cet alinéa. La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy, pour présenter l’amendement n° 296 à supprimer l’alinéa 13, lequel prévoit qu’aucune norme réglementaire ne peut « aller au-delà des exigences minimales européennes » ou « engendrer une situation de concurrence déloyale ». Cette rédaction ouvre la voie à des interprétations beaucoup trop larges et pourrait tirer notre agriculture vers le bas plutôt que vers le haut. Nous avons pourtant, à plusieurs reprises dans le passé, partagé avec la droite sénatoriale la volonté de lutter contre la concurrence déloyale et l’importation de produits ne respectant pas les mêmes normes que les nôtres. Nous sommes favorables à l’instauration de véritables clauses miroirs et les débats qui ont entouré la question de la signature de certains accords de libre-échange démontrent que nous pouvons tomber d’accord sur certaines approches en la matière. Toutefois, nous jugeons contre-productif, voire dangereux, d’imposer ainsi à notre pays par la loi, comme le prévoit l’alinéa 13, une contrainte que celui-ci sera cette fois le seul à s’imposer. Cet alinéa remet en effet clairement en cause la possibilité pour la France d’être mieux-disante que la réglementation européenne ou d’être plus en avance que ses partenaires européens sur certains sujets, particulièrement environnementaux ou sociaux. Nous entendons souvent dans cet hémicycle que la lourdeur administrative est l’ennemie de nos politiques publiques et, en l’occurrence, de notre agriculture. Or vous nous proposez ici que chaque décision, dès lors qu’elle ne serait pas minimale, soit obligatoirement accompagnée et motivée par une évaluation. Vous entendez donc créer la lourdeur administrative que vous dénoncez par En conséquence, nous proposons la suppression de n° 705 rectifié. Lahellec. Nous aussi, nous estimons que l’alinéa 13 est stigmatisant. En outre, il risque d’exacerber un débat, à nos yeux inutile, sur les En France, nous avons des organes d’excellence : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), les agences régionales de la biodiversité, etc. Ces instances très utiles ont permis à notre pays d’être précurseur, par exemple sur l’interdiction de produits jugés trop dangereux, inspirant ensuite un certain nombre de règles à l’échelon européen. n° 876, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Après la première occurrence du insérer le mot : Il s’agit d’un amendement rédactionnel. n° 594 rectifié ter, présenté par MM. M. Weber, Lurel, Bourgi, Ros et Fichet, Mmes Linkenheld, Bonnefoy et Poumirol et MM. Gillé, Mérillou et Chantrel, est Après les mots : leur adoption, insérer les mots : notamment pour des motifs de santé publique ou de préservation de l’environnement, préciser que les motifs de « santé publique » et de « préservation de l’environnement » peuvent justifier une réglementation nationale anticipatrice plus exigeante que les normes européennes. En l’état, le texte risque d’empêcher la prise de décisions d’intérêt général. Par exemple, la France a choisi d’appliquer dès 2020 le principe de précaution en suspendant l’utilisation du dioxyde de titane comme additif alimentaire, une étude de l’Inrae ayant mis en évidence certains effets toxiques de ce produit. Puis, l’Union européenne l’a à son tour interdit en 2022. Par sa décision courageuse, notre pays a permis de faire bouger les lignes. C’est la preuve que les législations les plus ambitieuses sont bien souvent le fait des États, avant d’être reprises à l’échelon européen, et non l’inverse. Ainsi, la France a commencé à interdire les néonicotinoïdes dès 1999, bien avant la décision de la Commission européenne, qui est intervenue en 2013. Nous aurions d’ailleurs espéré le même courage de la part du Gouvernement sur le glyphosate ; malheureusement, cela n’a pas été le cas. Rappelons que l’Union européenne est avant tout une union commerciale et douanière ; ses compétences en matière de politique agricole, de santé et d’environnement sont limitées. Ce sont les États membres qui fixent les grandes trajectoires politiques de l’UE, non l’inverse. L’agriculture est un enjeu de santé publique, les milieux agricoles sont des écosystèmes à part entière menacés par des pratiques intensives. Ne prenons pas le risque de ne plus agir par peur de surtransposer le droit européen ! n° 297 rectifié ter, présenté par Alinéa 13 Supprimer les mots : , et dès lors qu’elles ne sont pas susceptibles d’engendrer une situation de concurrence déloyale La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. Il s’agit d’un amendement de repli. Ainsi que nous l’avons souligné, nous nous interrogeons sur la portée de l’alinéa 13, qui semble avoir pour objet de remettre en cause certains engagements courageux de la France vis-à-vis de ses partenaires européens, en particulier en matière sociale et environnementale. Toutefois, dans l’hypothèse où cet alinéa devrait malheureusement être maintenu – nous restons bien dans l’opposition ! –, nous proposons à tout le moins de supprimer la mention selon laquelle les normes concernées ne doivent pas être « susceptibles d’engendrer une situation de concurrence déloyale ». En effet, une telle disposition ouvrirait la voie à des interprétations bien trop larges, ce dont certains pourraient profiter pour contester toute décision, au risque de paralyser totalement nos politiques publiques. n° 412 rectifié ter, présenté par MM. M. Weber, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est Alinéa 14 et de son évolution pour atteindre les objectifs du “Pacte vert” pour l’Europe Weber. Au cours de la discussion générale, Franck Montaugé a souligné que la PAC n’était pas adaptée aux services écosystémiques et qu’une évolution était nécessaire à cet égard. Cet amendement vise à préciser que la politique agricole commune et les plans nationaux en découlant doivent revoir leurs ambitions écologiques à la hausse. La dernière réforme de la PAC, qui a été réalisée dans l’urgence, n’est pas alignée sur les objectifs du Pacte vert. Il est crucial de renouer avec une ambition politique forte et de trouver le moyen d’encourager des pratiques plus écologiques : mise en jachère d’une partie des terres, rotation des cultures, maintien de prairies permanentes, couverture des sols, etc. Tel est le sens de cet amendement. La commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 688, qui vise à supprimer l’interdiction de surtransposer. Nous avons, me semble-t-il, clairement indiqué quelles étaient nos positions en la matière au cours des débats. La commission émet également un avis défavorable sur l’amendement n° 411 rectifié ter. Nous sommes pour une agriculture productive qui permette aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail ; nous n’avons jamais dit le contraire ! défavorable sur les amendements identiques nos 296 rectifié ter et 705 rectifié, qui tendent à supprimer l’alinéa 13, relatif à l’interdiction des surtranspositions, ainsi que sur l’amendement n° 594 défavorable sur l’amendement n° 297 rectifié ter, qui a pour objet de supprimer la référence à la concurrence déloyale. Comment peut-on être pour la concurrence Enfin, la commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 412 rectifié ter, qui vise à atteindre les objectifs du Pacte vert, alors que celui-ci est très fortement décrié en France et à peu près partout ailleurs Le Gouvernement émet un avis favorable sur l’amendement n° 876 et un avis défavorable sur l’ensemble des autres amendements en discussion commune. Permettez-moi de revenir sur un certain nombre d’arguments qui ont été mis en avant. D’une part, les surtranspositions témoigneraient, dit-on, d’une vigilance particulière de la France – ce qui reviendrait à considérer que les autres pays de l’Union européenne seraient indifférents à la santé de leurs populations et que notre pays serait le seul à y être attentif – et démontreraient que notre pays est souvent précurseur. Être précurseur, ce n’est pas un problème en soi, mais cela en devient un quand on est le seul à s’imposer un certain nombre de contraintes. La réglementation européenne mettant des années à évoluer, nos agriculteurs se retrouvent ainsi en situation de concurrence déloyale pendant tout ce temps. C’est la raison pour laquelle il est bien précisé dans la version issue des travaux de l’Assemblée nationale que l’adoption de nouvelles normes ne doit pas être susceptible « d’engendrer une situation de concurrence déloyale ». D’autre part, il est totalement faux de dire que l’Union européenne s’occuperait seulement de commerce et n’aurait aucune action en matière de santé. Qu’est-ce que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), sinon une Anses européenne ? Je le rappelle, l’Efsa définit une position européenne sur les substances, et l’Anses et ses équivalents dans les autres États membres en assurent la déclinaison à l’échelon national. On ne peut donc pas dire que l’Union européenne ne s’occupe pas de ces l’amendement n° 688. l’amendement n° 411 rectifié ter. président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 296 rectifié ter et 705 l’amendement n° 876. l’amendement n° 594 rectifié ter. l’amendement n° 297 rectifié ter. l’amendement n° 412 rectifié ter. amendements et d’un sous-amendement faisant l’objet d’une discussion commune. n° 151 rectifié, présenté par Mmes L. Darcos et Bourcier, MM. Brault, Capus, Chasseing, Chevalier et V. Louault, Mme Paoli-Gagin et M. Wattebled, est ainsi libellé : Après l’alinéa 19 Insérer un paragraphe ainsi priorités figurant au 1° du I A du présent le renouvellement des générations d’actifs en agissant sur les conditions d’installation, de transmission et de reprise d’exploitation agricole ; « 2° De faire connaître les métiers d’exploitant et de salarié agricole et de susciter des vocations agricoles dans le public scolaire et parmi les personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi ; « 3° De favoriser la diversification des profils des porteurs de projets à l’installation et d’encourager les formes d’installation collective et les formes d’installation progressive, y compris le droit à l’essai ; « 4° De proposer un accueil, une orientation et un accompagnement personnalisés, pluralistes et coordonnés à l’ensemble des candidats à l’installation en agriculture et des personnes projetant de cesser et de transmettre leur activité ; en priorité l’installation en agriculture vers des secteurs stratégiques pour la souveraineté alimentaire et les transitions écologique et climatique, adaptés aux enjeux de chaque territoire, et vers des systèmes de production diversifiés et viables humainement, économiquement et écologiquement ; « 6° De faciliter l’accès au foncier agricole dans des conditions transparentes et La parole est à M. Daniel Chasseing. Chasseing. Cet amendement vise à favoriser l’autonomie des exploitations agricoles, notamment là où il y a des pâturages – il y en a beaucoup en Corrèze ! (Sourires.) Cela correspond, je le crois, aux souhaits des jeunes agriculteurs. n° 798, présenté par Mme de Marco, est ainsi la formation de chaque candidat à l’entrée en agriculture et de chaque élève, étudiant, apprenti et stagiaire en formation agricole au sens de l’article L. 811-1 par un financement pérenne de l’enseignement agricole public ; » La parole est à Mme Monique de Marco. de Marco. Ce sous-amendement vise à compléter la liste des politiques permettant de garantir la pérennité et l’attractivité de l’agriculture, ainsi que le renouvellement de ses générations d’actifs. Afin d’atteindre les objectifs fixés par ce projet de loi, nous devons garantir l’accès à une formation publique gratuite de qualité pour toutes et tous et partout sur le territoire. Il n’y aura pas de renouvellement de générations d’actifs sans formation, pas plus que de transition de l’agriculture ou de maintien de la compétitivité sans enseignement agricole de Pourtant, la situation de l’enseignement agricole public est critique. Les fermetures des classes et les suppressions de postes se multiplient dans nos territoires. Chez moi, en Nouvelle-Aquitaine, ce sont 5 500 heures d’enseignement agricole public qui vont être supprimées. Permettez-moi d’évoquer les lycées de Bourcefranc-le-Chapus, de Niort, de Surgères et de Blanquefort en Gironde, qui seront particulièrement touchés par la baisse de moyens. À l’échelle nationale, les suppressions concernent Nous ne pouvons plus tolérer le double discours qui prône la formation et le renouvellement des générations tout en sabrant dans les budgets. L’État se doit de garantir un financement pérenne de l’enseignement agricole public. président. Les six amendements L’amendement n° 180 rectifié bis Micouleau, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet et Paul, Mmes Borchio Fontimp et P. Martin, M. Khalifé, Mme Joseph, M. H. Leroy, Mmes Canayer, Bellurot et Goy-Chavent, MM. Rietmann, Perrin, Gremillet et Sido et Mme Josende. L’amendement n° 204 rectifié est présenté par Mme Pantel, MM. Cabanel, Roux et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve et M. Laouedj. L’amendement n° 230 rectifié ter est présenté par Mme Devésa, MM. Le Rudulier et Courtial, Mmes Doineau et M. Mercier et MM. Chasseing, Longeot et Levi. L’amendement n° 270 rectifié quater est présenté par M. Bleunven, Mmes Billon, Gacquerre, Jacquemet, Perrot et Saint-Pé et MM. de Nicolaÿ et L’amendement n° 632 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, V. Louault, Capus et A. Marc, L’amendement n° 663 est présenté par Ces six amendements Après l’alinéa 19 « …. - Les priorités figurant au 1° du I A du présent article se traduisent par des politiques ayant pour finalités : « 1° De faciliter le renouvellement des générations en agriculture et pour cela l’installation, la transmission et la reprise d’exploitation ; « 2° De faire connaître les métiers d’exploitant agricole et de salarié de susciter des vocations agricoles dans le public scolaire et parmi les personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi ; « 3° De favoriser la diversification des profils des porteurs de projets à l’installation ; d’encourager les formes d’installations collectives et les formes d’installations progressives, y compris le droit à l’essai ; « 4° De proposer un accueil, une orientation et un accompagnement qui soient à la fois personnalisés, pluralistes et coordonnés, à l’ensemble des candidats à l’entrée en agriculture et des personnes envisageant de cesser et de transmettre leur activité ; « 5° D’orienter en priorité l’installation en agriculture vers des secteurs stratégiques pour la souveraineté alimentaire et les transitions « 6° De faciliter La parole est à Mme Pauline Martin, pour présenter l’amendement n° 180 rectifié bis. Martin. Mon petit doigt me dit qu’on va me répondre que cet amendement est satisfait ! Il s’agit de compléter les priorités mentionnées après l’article 19, en insistant notamment sur les objectifs de « susciter des vocations agricoles dans le public scolaire et parmi les personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi », de « favoriser la diversification des profils des porteurs de projets à l’installation », d’« orienter en priorité l’installation en agriculture vers des secteurs stratégiques pour la souveraineté alimentaire et les transitions écologique et climatique » et de « faciliter l’accès au foncier agricole ». Mme Maryse Carrère, pour présenter l’amendement n° 204 rectifié. Carrère. Il est défendu, n° 230 rectifié ter. Devésa. Il est défendu, M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 270 rectifié quater. Bleunven. Par cet amendement, il est proposé de traduire la priorité visant à assurer la que le renouvellement de ses générations d’actifs par des politiques publiques concrètes englobant l’orientation, l’information, la transmission et l’installation. Il convient en effet de mobiliser tous les leviers possibles permettant de relever avec succès ces deux défis majeurs et urgents pour notre souveraineté alimentaire que sont le défi démographique et le défi climatique. Nous voulons également traduire l’engagement de l’État de préserver l’agriculture française en soutenant les jeunes générations, qui en sont l’avenir. Le renouvellement des générations est également menacé par des facteurs structurels, comme les difficultés d’accès au foncier, le niveau d’investissements financiers à consentir ou le manque d’attractivité du métier. À terme, tout cela met en péril non seulement la viabilité de nos exploitations agricoles, mais aussi la sécurité alimentaire, la transition écologique et le maintien de la vitalité de nos territoires ruraux. n° 632 rectifié bis. n° 663 n’est pas soutenu. n° 561, présenté par MM. Salmon et Gontard, Après l’alinéa 20 Ajouter un alinéa ainsi faciliter le renouvellement des générations en agriculture et pour cela l’installation, la transmission et la reprise d’exploitations, notamment par la mise en œuvre de la politique mentionnée au IV de l’article L. 1 ; La parole est à M. Daniel Salmon. Salmon. Il est vraiment indispensable d’intégrer le renouvellement des générations en agriculture dans les priorités programmatiques établies à Le renouvellement des générations est vital pour assurer la sécurité et la qualité de notre alimentation, produire de la valeur ajoutée économique et environnementale dans l’agriculture et aménager l’ensemble du territoire. Il est à l’origine même de ce projet de loi. Il doit donc être inscrit au sein de cet article programmatique, comme c’était le cas dans la version initiale. Nous ne comprenons pas bien pourquoi une telle mention a disparu. Nous sommes tous pleinement conscients que la ruralité se dévitalise du fait de l’agrandissement sans fin des exploitations agricoles. Tout cela a des répercussions, notamment sur le moral des agriculteurs, qui se trouvent complètement isolés, les voisins disparaissant les uns après les autres. La commission a fait le choix de consacrer l’article 1er à la souveraineté alimentaire française et de traiter les questions relatives à l’installation des agriculteurs à l’article 8. L’adoption des amendements qui nous sont proposés aurait pour conséquence d’introduire de la confusion. Par conséquent, la commission demande le retrait des amendements et du sous-amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable. Restons-en au principe que nous avons acté et que vous avez d’ailleurs majoritairement approuvé. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur l’ensemble des amendements et le sous-amendement, pour les raisons que M. le rapporteur vient d’exposer. Nous considérons que le choix de la commission de traiter les questions relatives à l’installation à l’article 8 renforce la lisibilité du texte et apporte de la clarté. Nous sommes donc favorables à cette réorganisation. Pour éviter d’errer d’un titre à l’autre ou d’un article à l’autre, il est préférable d’opter une fois pour toutes pour une ossature du texte qui soit définitive. Au demeurant, j’observe que les auteurs de certains amendements voudraient modifier une nouvelle fois la définition des priorités de la politique de souveraineté alimentaire. Mesdames, messieurs les sénateurs, je vous rappelle que l’article 1er a déjà fait l’objet de deux réécritures intégrales ! À un moment, il faut savoir s’arrêter ; sinon, ce sera sans fin. Nous souhaitons stabiliser le texte, dans un esprit de compromis et d’équilibre, en ciblant un certain nombre de points sous-amendement n° 798. (Le sous-amendement l’amendement n° 151 rectifié. amendements identiques nos 180 rectifié bis, 204 rectifié, 230 rectifié ter, 270 rectifié quater et 632 rectifié bis. l’amendement n° 561. n° 884, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 20 Remplacer la référence : Par la référence : Avis favorable. l’amendement n° 884. n° 888, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 21 Rédiger ainsi cet alinéa 1° De sauvegarder et, pour les filières les plus à risque, de reconquérir la souveraineté alimentaire de la France, en maintenant et développant ses systèmes de production et ses filières nationales de production, de transformation et de distribution, ainsi que leur valeur ajoutée, en alliant performance économique, sociale, sanitaire et environnementale et en protégeant les agriculteurs de la concurrence déloyale de produits importés issus de systèmes de production ne respectant pas les normes imposées par la réglementation européenne ; Il s’agit d’un amendement de coordination. La modification, à la demande du Gouvernement, de l’alinéa 22 pour y introduire une cinquième priorité, en l’occurrence la sécurité alimentaire et sanitaire, nécessite de déplacer certaines dispositions qui y figurent en les insérant à l’alinéa 21. n° 658 rectifié, présenté par MM. Daubet, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : , en assurant un traitement équitable aux soutiens de la polyculture élevage La parole est à M. Michel Masset. Masset. Cet amendement a pour objet de souligner l’importance de ne pas exclure de facto les exploitations dont le choix stratégique s’est porté sur la diversification des activités, afin de soutenir des filières spécifiques qui rencontrent des difficultés sévères. De telles orientations, fondées sur une analyse en silo, favorisent la monoculture, qui est inadaptée à de nombreux terroirs en France. de la commission sur l’amendement n° 658 rectifié ? n° 888 et un avis défavorable sur l’amendement n° 658 rectifié. l’amendement n° 888. l’amendement n° 658 rectifié n’a plus d’objet. n° 90 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Après l’alinéa 21 « …° De porter l’agriculture française comme grande cause nationale ; La parole est à Mme Maryse Carrère. Carrère. Il s’agit d’ériger l’agriculture française en « grande cause nationale ». Cette disposition tient particulièrement à cœur à notre collègue Henri Cabanel. C’était d’ailleurs l’une des recommandations du rapport d’information Suicides en agriculture : mieux prévenir, identifier et accompagner les situations de détresse, qu’il a remis en 2021 avec notre ancienne collègue Françoise Férat. Un véritable travail est à faire pour recréer le lien entre l’urbain et le rural, entre le citoyen et l’agriculteur, entre le travailleur de la terre et le jardinier du dimanche, ainsi qu’entre l’entrepreneur du vivant et l’admirateur de la diversité animale. Un tel travail passe par une communication d’ampleur, menée par des professionnels appuyés par l’État, afin de recréer ces liens essentiels entre la société française et son agriculture. Il paraît donc essentiel de faire de l’avenir de l’agriculture française une grande cause nationale. La commission émet un avis défavorable sur cet amendement. Certes, sur le fond, nous pouvons approuver les intentions des auteurs de l’amendement, mais nous n’en sommes plus au stade des incantations. La priorité aujourd’hui n’est plus de parler de « grande cause nationale », c’est d’apporter des solutions concrètes pour redresser notre agriculture ! Nous préférons donc inscrire des mesures concrètes dans la loi. Sur le fond, l’idée est évidemment généreuse. Reste qu’un tel amendement est dénué de portée juridique. Vous connaissez comme moi les agriculteurs, madame la sénatrice : ils attendent moins des mots que des actes. Et la qualification de « grande cause nationale » sera toujours moins séduisante à leurs yeux que des mesures précises et C’est pourquoi j’émets, à regret, un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° 90 rectifié. président. Je suis saisi de cinq n° 883, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 22 maintenir et développer des filières nationales de production, de transformation et de distribution ainsi que leur valeur ajoutée, en alliant performance économique, sociale et environnementale, de manière à Il s’agit, là encore, d’un amendement de coordination. Le principe est simple : le Sénat ayant inséré à l’alinéa 21 des dispositions figurant à l’alinéa 22, nous proposons de les retirer de ce dernier, afin d’éviter toute redondance. n° 108 rectifié, présenté par MM. Daubet, Bilhac et Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est de production, Carrère. Cet amendement vise à compléter les moyens permettant d’assurer la souveraineté alimentaire agricole de la France. Il est proposé de mentionner explicitement l’objectif de préservation des outils d’abattage, chaînons intermédiaires incontournables entre la production et la transformation des outils indispensables à la valorisation des produits de l’élevage et au fonctionnement de la chaîne alimentaire. Je rappelle que les abattoirs se trouvent régulièrement au cœur des rapports de force, à l’image de l’agriculture dans son acception large. Le rééquilibrage des priorités nationales visées par le projet de loi doit aussi concerner ces outils. En soixante-dix ans, la France a perdu 90 % de ses outils d’abattage. La préservation de l’élevage, matérialisée par l’attention portée au maintien du cheptel et l’annonce d’un plan Abattoirs, justifie également la préservation explicite des moyens et outils d’abattage. n° 299 rectifié ter, présenté par , sanitaire L’alinéa 22 indique, de manière très générique, que nos politiques publiques agricoles doivent « maintenir et développer des filières nationales de production, de transformation et de distribution […], en alliant performance économique, sociale et environnementale ». Par cet amendement, nous proposons de préciser que la performance doit également être sanitaire. En effet, le phénomène des crises sanitaires de ces dernières années, dans leur intensité comme dans leur récurrence, nécessite une vigilance collective accrue. La recherche de la performance en la matière doit donc faire partie des objectifs de nos politiques publiques. L’amendement n° 562 est présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. L’amendement n° 616 rectifié ter est présenté par M. M. Weber, Mme Bonnefoy, MM. Gillé, Mérillou et Pla, Mme S. Robert, MM. Bourgi, Fichet, Ros, Chaillou et Lurel, Mmes Linkenheld et Poumirol, M. Chantrel et Mmes Monier et Canalès. Ces deux amendements sont Après le mot : issue d’aliments produits de manière durable, La parole est à M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 562. Salmon. Nous proposons de rétablir la rédaction de l’Assemblée nationale relative à la durabilité de l’alimentation dans L’alimentation durable est indissociable de la sécurité alimentaire, car elle renvoie à l’ensemble des pratiques alimentaires qui visent à nourrir les êtres humains en qualité et en quantité suffisantes. Nous nous basons sur la notion de durabilité de l’alimentation telle qu’elle figure à l’article L. 230-5-6 du code rural et de la pêche maritime dans sa rédaction issue de la loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous M. Michaël Weber, pour présenter l’amendement n° 616 rectifié ter. Weber. Il est défendu, monsieur L’amendement n° 108 rectifié étant satisfait par la rédaction de la commission, j’émets un avis défavorable. Nous pourrions être favorables à l’amendement n° 299 rectifié ter, mais celui-ci n’aurait plus d’objet en cas d’adoption de l’amendement La commission émet un avis défavorable sur les amendements identiques nos 562 et 616 rectifié ter, dont la rédaction induit que les productions agricoles françaises ne sont pas durables. Je rappelle que l’alinéa 22 mentionne le fait de garantir une « alimentation suffisante, saine, sûre, diversifiée, nutritive » ; on peut donc légitimement penser que cela implique des aliments produits de manière durable. n° 883, qui vise à recentrer l’alinéa 22 autour du seul objectif de sécurité alimentaire. L’amendement n° 108 rectifié tend à faire figurer l’abattage parmi les outils de transformation. Je partage évidemment la préoccupation d’assurer un maillage d’abattoirs sur l’ensemble du territoire. Je rappelle d’ailleurs qu’un plan d’action global a été décliné territoire par territoire. L’alinéa 22 a une portée générale et l’abattage est déjà couvert par le terme plus large de « transformation ». C’est pourquoi le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Les auteurs de l’amendement n° 299 rectifié ter proposent de mentionner la performance « sanitaire » dans les priorités de la politique en faveur de la souveraineté alimentaire. Je suis évidemment sensible à ce sujet. Je viens d’ailleurs de lancer les Assises du sanitaire animal en présence de toutes les parties prenantes des filières d’élevage. Celles-ci aboutiront à des contrats sanitaires de filière pour une meilleure performance. Par conséquent, le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée. Enfin, le Gouvernement demande le retrait des amendements identiques nos 562 et 616 rectifié ter au profit de l’amendement de la commission. En effet, la demande des auteurs de ces deux amendements – introduire dans le texte la mention selon laquelle les aliments sont produits de manière durable – est déjà satisfaite par un amendement du Gouvernement. Mme Nadia Sollogoub, pour explication de vote. Sollogoub. Je voterai l’amendement n° 108 rectifié – et je ne serai pas la seule. Il est tout à fait essentiel d’associer le principe de l’abattage au principe de la production et de graver dans la loi que les outils de l’un sont intimement liés aux outils de l’autre. J’estime que cette démarche est parfaitement Salmon. Je m’associe à cette défense des abattoirs de proximité. Je pense que l’on ne va pas dans le sens de l’amélioration du bien-être animal, dont il est tant question aujourd’hui, lorsque l’on fait faire des dizaines, voire des centaines de kilomètres à des bestiaux, dans des conditions assez Les abattoirs de proximité sont vraiment nécessaires. C’est un élément de l’aménagement du territoire. Je soutiendrai donc pleinement cet amendement. l’amendement n° 883. les amendements nos 108 rectifié et 299 rectifié ter n’ont plus d’objet. nos 562 et 616 rectifié ter. n° 714 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Xowie, Mme Corbière Naminzo, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : l’alinéa 22 réduire la dépendance aux exportations et aux importations notamment d’engrais et de pesticides de synthèse, d’alimentation animale et d’énergie ; II Alinéa 23 de maîtriser et l’alinéa 23 « Une attention particulière est portée à la nécessaire diminution de la dépendance aux importations des collectivités relevant des articles 73 et 74 de la Constitution, afin de répondre aux objectifs d’amélioration de la sécurité alimentaire des territoires Lahellec. Cet amendement vise à inclure dans les objectifs des politiques publiques en faveur de l’agriculture la nécessité de réduire nos dépendances aux exportations et aux importations. n° 690, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Alinéa 23 la coopération agricole sur le plan international, en soutenant les capacités exportatrices nécessaires à la sécurité alimentaire mondiale dans le respect de la souveraineté alimentaire des pays tiers, en maîtrisant les dépendances aux importations dans les filières stratégiques pour la souveraineté agricole et alimentaire, en sécurisant les approvisionnements alimentaires du pays, en privilégiant l’approvisionnement national dans le respect des règles du marché intérieur de l’Union européenne et des engagements internationaux, sans engendrer de concurrence Gontard. Cet amendement porte lui aussi sur la souveraineté alimentaire. Notre souveraineté alimentaire se construit non pas contre celle des pays tiers, mais évidemment avec elle. Du fait de leurs engagements régionaux et internationaux, la France et l’ensemble des États membres de l’Union européenne sont soumis à des obligations extraterritoriales et doivent s’assurer à la fois de respecter les droits humains et de ne pas porter atteinte aux droits humains dans d’autres pays ; de protéger les populations des violations des droits humains, notamment en s’assurant que les acteurs économiques de la chaîne alimentaire qui opèrent sur le marché international ou à l’étranger ne portent pas atteinte aux droits humains, en particulier les droits des paysans, le droit à l’alimentation des populations et les droits environnementaux ; de participer à la réalisation des droits humains à l’échelon international en mettant en œuvre des politiques de développement et une coopération internationale conformes et adaptées. Par ailleurs, nous ne comprenons absolument pas la vision de notre rapporteur, qui, de manière antithétique, propose d’améliorer tout à la fois la compétitivité et la coopération agricole. Cette référence à la compétitivité est parfaitement incongrue dans un alinéa relatif à la coopération internationale en matière alimentaire. n° 300 rectifié ter, présenté par nécessaires à la sécurité alimentaire mondiale L’alinéa 23 précise que l’une des finalités de nos politiques publiques doit être la recherche de l’amélioration de notre compétitivité agricole pour soutenir les capacités exportatrices de la France nécessaires à la sécurité alimentaire mondiale. Si nous souscrivons à la nécessité que la France reste une puissance exportatrice forte sur la scène mondiale, avec des filières de renom et d’exception participant clairement à notre rayonnement à l’international et, surtout, à l’équilibrage de notre balance commerciale extérieure, nous nous interrogeons toutefois sur le fait que notre pays ait vocation à assurer la sécurité alimentaire mondiale et, surtout, qu’il en ait la capacité. Je crains que nous ne nous trompions ici d’objectif. Si la France doit apporter sa pierre à cet édifice de recherche de sécurité alimentaire mondiale, nous n’estimons pas pour autant qu’il faille l’inscrire en l’état dans la loi, au risque de vouloir produire toujours plus, quelles qu’en soient les conditions. Par cet amendement, nous appelons à en rester à une rédaction plus sobre et réaliste, en précisant que nos politiques publiques visent à préserver nos capacités exportatrices et à maîtriser et réduire notre dépendance aux exportations. n° 804, présenté par le Gouvernement, est ainsi 1° Remplacer le mot : par le mot : 2° Compléter cet alinéa par les mots : dans le respect des règles du marché intérieur de l’Union européenne et des engagements Cet amendement vise à sécuriser l’alinéa 23 en rappelant le cadre fixé par les règles du marché intérieur On l’a dit, la France, à elle seule, ne peut pas garantir la sécurité alimentaire mondiale. Afin de mieux refléter le rôle de notre pays dans cet enjeu global, nous proposons de remplacer le terme « nécessaires » par celui de J’en profite pour donner l’avis du Gouvernement sur les autres amendements en discussion commune. Je tiens à préciser que je suis attachée au maintien de la référence à la nécessaire compétitivité de notre agriculture à l’international. Messieurs les sénateurs, vous avez considéré, tout à l’heure, que ce qui importait était de satisfaire aux besoins en alimentation de la population nationale et que la dimension exportatrice était, au fond, secondaire. Pour ce qui me concerne, je considère que l’exportation, c’est de l’activité en France, de la production de richesse en France, du rayonnement de la France à Par conséquent, cette notion de compétitivité n’est pas indécente ; elle n’est pas infondée. Au contraire, il faut l’assumer ! Pour notre part, nous assumons la dimension de compétitivité de l’agriculture française et estimons qu’il faut se réjouir qu’elle se traduise par des exportations. C’est la raison pour laquelle je demande le retrait de ces amendements, au profit de celui du Gouvernement. n° 301 rectifié ter, présenté par après les mots : sans nuire à notre souveraineté alimentaire et en priorisant l’autonomie alimentaire des territoires Montaugé. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à l’amendement n° 300 rectifié ter. Si l’on inscrit dans la loi qu’il faut soutenir les capacités exportatrices de la France, dans l’objectif de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale, nous ne voulons pas que cet objectif soit entendu comme une course au productivisme à tous Notre amendement tend ainsi à préciser que l’objectif de soutien des capacités exportatrices de notre pays ne doit en aucun cas nuire à notre souveraineté alimentaire nationale et à l’autonomie alimentaire de nos territoires. La commission émet un avis défavorable sur tous ces amendements, qui soit vont à l’encontre de la rédaction prévue par la commission, soit ajoutent des éléments qui existent déjà ou qui n’ont pas lieu d’être. Ainsi, l’amendement du Gouvernement vise à rappeler la nécessité de respecter le marché intérieur et nos engagements internationaux. Ce n’est pas nécessaire ! Cette obligation s’impose systématiquement. De même, l’amendement n° 301 rectifié ter tend à rappeler que la France ne doit pas nuire à la sécurité alimentaire et à ses partenaires commerciaux. Cet objectif va de soi ! président. Je rappelle que l’avis du Gouvernement est défavorable sur l’ensemble des Je mets aux voix l’amendement n° 714 l’amendement n° 690. l’amendement n° 300 rectifié ter. l’amendement n° 804. l’amendement n° 301 rectifié ter. n° 99 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Après l’alinéa 22 « …° En orientant les politiques alimentaires, dans le respect de la programmation pluriannuelle de l’agriculture française, de la stratégie nationale pour la biodiversité et de la stratégie nationale bas carbone définie à l’article L. 222-1 B du code de Masset. Cet amendement d’Henri Cabanel a pour objet de remédier à une omission dans les différentes finalités des politiques traduisant les priorités en matière de souveraineté alimentaire, en y ajoutant le respect de la stratégie nationale bas-carbone, aux côtés de la stratégie nationale pour la biodiversité. n° 565, présenté par MM. Salmon et Gontard, Après l’alinéa 30 « …° D’orienter les politiques alimentaires, dans le respect de la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat définie au III de l’article L. 1, de la stratégie nationale bas carbone définie à l’article L. 222-1 B du code de l’environnement et de la stratégie nationale pour la Salmon. Cet amendement vise à préciser que les politiques alimentaires doivent être orientées de manière à atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc), comme dans le texte issu des travaux de l’Assemblée nationale, mais aussi la stratégie nationale bas-carbone, ainsi que la stratégie nationale pour la biodiversité, largement absente, afin de reconnaître le rôle essentiel de ces dernières dans l’engagement de l’indispensable transition environnementale. À l’heure où la filière bio connaît une crise sans précédent, plusieurs engagements ont été pris par les pouvoirs publics, dont le déploiement de la stratégie nationale biodiversité 2030, qui en constitue un pan essentiel, puisqu’elle prévoit que la part de la surface agricole utile de la France sera portée à 21 % à l’horizon 2030, contre 10 % actuellement. Il nous paraît nécessaire d’intégrer ces politiques publiques à l’article 1er pour refléter l’importance de ces piliers fondamentaux de la politique Il s’agit là, bien entendu, d’un élément central pour notre souveraineté alimentaire. En effet, lorsque nous aurons perdu l’ensemble des pollinisateurs, c’est 30 % de notre production qui disparaîtra n° 99 rectifié, qui est satisfait par l’article L. 4 du code rural et de la pêche maritime que nous n’avons pas modifié. Elle est également défavorable à l’amendement n° 565, la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat étant l’objet du III de l’article L. 1 du même code, que nous n’avons pas modifié non plus. Les dispositions de l’amendement n° 99 rectifié recoupent celles de la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite Climat et Résilience. Par définition, la Snanc tient compte des objectifs climatiques. Par conséquent, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Monsieur Salmon, l’amendement du Gouvernement prenait en compte votre proposition, puisqu’il avait pour objet d’intégrer l’ensemble des actions à conduire dans le cadre de la politique de l’alimentation tout en contribuant à un objectif plus global de souveraineté alimentaire. Cette politique a notamment pour finalité d’assurer à la population l’accès à une alimentation sûre, saine, diversifiée, produite de façon durable. Hélas ! le rapporteur et la majorité de cette assemblée se sont prononcés défavorablement sur notre amendement. Par conséquent, le Gouvernement émet un avis défavorable sur l’amendement n° 565. Salmon. La France est tout de même assez cynique : l’alinéa 24 mentionne le principe de réciprocité, alors que nous continuons à exporter, à hauteur d’à peu près 7 000 tonnes par an, des pesticides interdits dans le monde entier, produits dans des usines bien françaises et provoquant des rejets très importants dans nos eaux – des articles sont parus sur le sujet. On envoie des pesticides interdits à l’autre bout du monde, notamment au Brésil, et, quand on importe des produits issus de ces pays, on se dit surpris de récupérer des résidus… Et que dire des populations que l’on empoisonne ! Avant de parler de principe de réciprocité, il faudrait déjà commencer par être un peu plus exigeant sur nos exportations ! Ce qui est interdit en Europe ne devrait pas être exporté à l’autre bout du monde. C’est une question de l’amendement n° 99 rectifié. l’amendement n° 565. collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. séance, suspendue à dix-huit heures quarante-cinq, est reprise à dix-huit heures cinquante.) Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 727 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mme Margaté, M. Gay et les membres du groupe Communiste Alinéa 24 « 4° De protéger les filières agricoles des concurrences déloyales en utilisant les clauses de sauvegarde activables dans l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce ainsi que dans les accords bilatéraux dont la France ou l’Union européenne sont parties, sans exclusion d’autres dispositifs dérogatoires au droit de la concurrence, Lahellec. Par cet amendement, nous proposons d’utiliser tous les instruments disponibles pour protéger les filières agricoles des concurrences déloyales. n° 563, présenté par MM. Salmon et Gontard, « 4° De veiller à garantir que les produits alimentaires issus d’importations respectent les normes sociales, sanitaires, environnementales et relatives au bien-être animal en vigueur dans l’Union européenne ; renforcer la rédaction de l’alinéa 24, qui reste insuffisamment ambitieuse au regard des enjeux de protection des agriculteurs contre la concurrence déloyale des produits importés moins-disants d’un point de vue social, environnemental et sanitaire. Alors que les normes de production dans les pays tiers autorisent des produits interdits dans l’Union européenne – pesticides, hormones de croissance, etc. –, dans un contexte de hausse des importations et alors que la protection des consommateurs est essentielle, la mise en place de mesures miroirs à l’échelle européenne est plus que nécessaire. Je sais que cette nécessité fait consensus sur l’ensemble de nos travées, à la réserve près de nos exportations de pesticides interdits, que je viens d’évoquer. Cet amendement vise à ce que la politique agricole se dote d’outils permettant de garantir que les produits alimentaires issus d’importations respectent les normes sociales, sanitaires, environnementales et relatives au bien-être animal en vigueur dans l’Union européenne. Alors que la nécessaire mise en place des mesures miroirs à l’échelle européenne annoncée par le Gouvernement ne semble pas se concrétiser, il est essentiel de réaffirmer l’importance de cet objectif. n° 718, présenté par MM. Lahellec et Gay, Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi 1° Au début Insérer une phrase ainsi De promouvoir la reconnaissance d’une exception agricole dans les négociations commerciales internationales, fondée sur l’importance essentielle de l’agriculture pour les sociétés humaines et la nécessité de préserver la diversité alimentaire et agricole ainsi que celle des écosystèmes, notamment avec l’arrêt de la conclusion d’accords de libre-échange et 2° Après les mots : Insérer les mots : au rétablissement de mécanismes de régulation publics des marchés agricoles au niveau européen et international, Lahellec. Les biens alimentaires ne sont pas des biens comme les autres. Dans le terme « agriculture », il y a « culture », et, comme la culture, l’agriculture ne doit pas être une simple marchandise ! C’est l’un des piliers de notre souveraineté. Néanmoins, je ne veux pas refaire maintenant le débat que nous avons eu hier soir, notamment à propos du poulet brésilien. C’est la raison pour laquelle je retire cet amendement. n° 718 est retiré. n° 91 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Remplacer le mot : par les mots : n’allant pas au-delà des exigences minimales des normes européennes préciser que des accords de libre-échange ne peuvent être conclus s’ils ne respectent pas les exigences minimales des normes européennes et françaises, notamment en matière environnementale, sociale et sanitaire, afin qu’ils n’apportent pas une concurrence déloyale à nos agriculteurs en permettant l’écoulement de denrées qui ne respectent pas les méthodes de production européennes et françaises. Cette précision apportée aux dispositions prévues à l’article 1er sur les accords de libre-échange semble essentielle dès lors que la Commission européenne s’apprête à faire ratifier par le Parlement son accord sur le Mercosur. Je rappelle, d’ailleurs, que le RDSE a déposé, au mois d’octobre 2024, une proposition de résolution visant à réaffirmer et à clarifier son opposition ferme à la conclusion de cet accord, négocié dans la plus grande opacité. L’alinéa 24 affirme déjà tout ce que réclament les auteurs de ces amendements. Je ne vois donc pas l’intérêt d’en rajouter. À l’alinéa 24, il est déjà question d’un degré élevé d’exigence en matière de normes sociales, environnementales, sanitaires, relatives au bien-être animal, toujours plus protectrices envers les consommateurs et préservant des modèles et des filières agricoles. Je crois, comme M. le rapporteur, que tout est dit. La rédaction issue de la commission des affaires économiques me semble à la fois opérationnelle et lisible. Louault. Très bien ! l’amendement n° 727 rectifié. l’amendement n° 563. l’amendement n° 91 rectifié. n° 805, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 25 Remplacer les mots : en luttant en contribuant à la lutte Je propose une légère modification afin de rendre le texte Il s’agit de remplacer « en luttant contre la faim dans le monde » par « en contribuant à la lutte contre la faim dans le monde », considérant que la France ne peut à elle seule garantir la sécurité alimentaire mondiale et lutter contre la faim dans le monde. l’amendement n° 805. n° 417 rectifié ter, présenté par Après l’alinéa 25 un maillage territorial d’abattoirs de proximité sur le territoire national pour chaque filière d’élevage concernée, en soutenant notamment le développement de structures Montaugé. Cet amendement vise à préciser les finalités de nos politiques publiques agricoles, en abordant la question de la présence des abattoirs dans nos territoires. Face à l’évolution des besoins, il est essentiel d’investir dans la rénovation et la restructuration de ces infrastructures pour qu’elles restent viables, fonctionnelles et adaptées aux défis de demain. Des démarches de ce type sont en cours, comme dans mon département, à Auch. Elles devraient être soutenues dans l’ensemble du territoire national, en particulier dans les territoires de Je précise que les abattoirs doivent être mono-espèce ou multi-espèces en fonction des élevages que l’on trouve sur les territoires. Leur rénovation est une condition sine qua non de la poursuite du développement des filières animales, qui concourent également à notre souveraineté nationale. Monsieur le sénateur, votre demande est légitime, mais satisfaite. En effet, un plan d’action global pour consolider le maillage en abattoirs de boucherie a été lancé en 2023. Il est actuellement décliné territoire par territoire. En conséquence, le Gouvernement demande le retrait de cet Montaugé. Les boucheries ne sont pas seules concernées. Pensons aussi aux filières ovine, caprine et porcine. Nous avons intérêt à développer sur le territoire des abattoirs multi-espèces pour répondre aux attentes. Derrière, il y a des emplois. l’amendement n° 417 rectifié ter. n° 691, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : techniques et scientifiques Gontard. Comme chacun le sait, notre modèle de développement se trouve à la croisée des chemins : l’évolution économique ne suit plus de manière linéaire le progrès technologique. Je ne vous apprends pas que la croissance est un outil limité… Face au retard important que nous avons accumulé en matière de protection de l’environnement, il n’est pas viable de limiter nos actions d’adaptation au changement climatique, qui reste le plus grand défi du siècle, à des solutions « techniques et scientifiques », puisque c’est bien à cela que vous le réduisez à l’alinéa 26. Il est totalement illusoire d’envisager une réponse à partir de ces seuls outils ! Par conséquent, nous tenons à supprimer ces deux termes. Évidemment, la technique participera de la solution, mais ne pas prendre en considération l’agroécologie est une vision quelque peu obtuse ! Nous devons adapter nos cultures à la pluviométrie et à l’état de nos sols, ainsi qu’adopter une certaine sobriété. En somme, le technosolutionnisme ne pourra pas suffire. Placer une telle restriction dans notre droit est donc dangereux. C’est justement grâce à la recherche et à l’innovation que nous pourrons réduire l’usage de certains produits phytosanitaires. Nier cette évidence témoigne d’une vision inexacte de l’avenir de notre agriculture. Je partage l’idée selon laquelle l’adaptation de l’agriculture au changement climatique doit s’appuyer sur un panel diversifié d’outils. Toutefois, la terminologie retenue par la commission des affaires économiques, à savoir la « recherche de solutions techniques et scientifiques », paraît suffisamment large pour couvrir la diversité des réponses Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet Salmon. Nous parlons beaucoup de souveraineté. Je pense pourtant que nous sommes en train de l’hypothéquer en embrassant la technologie, d’autant que celle-ci est de plus en plus importée. Imaginez tous ces drones qui fonctionneront à partir de logiciels venus d’autres pays ! Même si, heureusement, nous avons évité les plants génétiquement modifiés, les nouvelles technologies génomiques accroîtront elles aussi la dépendance de notre agriculture. Auparavant, nous réutilisions les semences, à présent, il faut les racheter systématiquement. Nous nous tournons toujours vers des solutions qui nous rendent prisonniers et qui altèrent notre souveraineté ! Nous ne nous opposons pas à la technologie. Ce n’est pas ce que nous avons dit ! Salmon. Certes, celle-ci peut jouer un rôle important, mais nous nous reposons uniquement sur elle et oublions que ce sont les pratiques agronomiques qui nous aideront à surmonter nos Attention à l’abandon de souveraineté en nous jetant dans les bras de la technologie ! rapporteur fait non de la tête.) Monsieur le rapporteur, je vois que vous secouez la tête. Vous souvenez-vous du début de l’invasion de l’Ukraine ? Des tracteurs ont été volés par les Russes avant d’être bloqués peu de temps après parce que le constructeur américain en avait la possibilité. En outre, nous connaissons des vols de GPS sur les tracteurs. Bientôt, l’agriculture sera dépendante des Eu égard au contexte géopolitique, je peux vous assurer que ce constat ne me rassure guère. Dans mon exploitation, j’utilise la traite robotisée depuis quinze ans. Monsieur Salmon, il faudrait que vous veniez, mon épouse vous en expliquerait le fonctionnement. Elle vous ferait comprendre que lever les bras deux fois par jour pour brancher environ cent vaches aux trayons n’est pas forcément ce que le métier offre de plus passionnant. Disposer de la technologie de la traite robotisée lui permet de redoubler d’attention envers ses animaux. En effet, elle consacre à ses vaches le temps qu’elle aurait passé au fond de la fosse à brancher les trayons. Ainsi, elle observe leur manière de se comporter et leur apporte tous les soins nécessaires. La technologie et l’innovation ne doivent pas être niées. Au contraire, elles permettent d’accompagner les éleveurs dans le cœur même de leur métier en diminuant les pratiques répétitives et usantes. Chasseing applaudit également. – Exclamations ironiques sur les travées du groupe GEST.) Gontard. Nous sommes totalement d’accord avec vos propos, monsieur le rapporteur : la technologie doit servir à travailler mieux en réalisant moins d’efforts. En effet, comme vous le reconnaissez vous-même, le problème est que nos agriculteurs travaillent 70 heures par semaine. Une telle situation n’est pas acceptable ! Ils ne s’en plaignent pas ! Gontard. Il faut donc œuvrer à mieux répartir les tâches. Nous pointons précisément du doigt cet état de fait : la technologie doit être accompagnée de changements de pratique. Louault. De toute manière, sur ce sujet, nous ne nous entendrons pas. Comme M. le rapporteur vient de bien l’expliquer en prenant l’exemple de la traite des vaches laitières, la technologie apporte des réponses et c’est valable pour de nombreuses productions. Les écologistes veulent enlever le mot « scientifiques ». Je les retrouve bien là ! Ils pourront ainsi raconter tout ce qu’ils veulent et faire passer les légendes urbaines pour des vérités. Au bout du compte, ils porteront atteinte à notre agriculture, qui souffre énormément de ces discours répétés en Mon intervention n’aura pas la saveur de celle de M. le rapporteur, qui parlait d’expérience. Je tiens toutefois à mettre en avant à quel point la technique a facilité le travail de nos éleveurs et de nos agriculteurs. Gontard. On vient de le dire ! Je vous remercie d’appuyer nos propos, madame la ministre ! Il ne faut pas adopter une vision antitechniciste, qui serait selon moi Je crois énormément aux apports que représenteront à l’avenir les technologies. Bien sûr ! De fait, il existe déjà des dispositifs qui permettent par leur précision de réaliser des économies de consommation d’intrants phytopharmaceutiques, sur lesquels vous exprimez souvent votre préoccupation, messieurs Gontard et Salmon. Ces outils répandent le produit de manière parcimonieuse aux endroits qu’il faut. L’arrachage mécanique est également une technique En revanche, si vous demandez l’origine des technologies agricoles dans quelque exploitation que ce soit, vous découvrirez – je le concède – qu’elle est souvent étrangère. Nous avons perdu de la souveraineté en la Gontard acquiesce.) et pouvons d’autant plus le déplorer que je suis convaincue que la technique sera amenée à se développer plus encore. Je vais me faire un peu plaisir… (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.) Laissez-moi vous expliquer pourquoi l’association de la technologie, de la robotisation et de l’innovation à l’expérience de l’éleveur permet à tout le monde d’y gagner. Dans une salle de traite traditionnelle, lorsqu’une vache est atteinte de mammite, c’est-à-dire d’une infection de la mamelle, la maladie est constatée lors de l’apparition des signes cliniques de l’infection, à savoir au moment où l’on tire le lait et que l’on y trouve des caillots. Il faut alors se débarrasser de ce liquide impropre à la consommation humaine, et ce tant que la vache lutte contre la maladie. La traite robotisée permet d’intervenir bien avant l’apparition des signes cliniques, et pour une raison simple : la traite robotisée a ceci de particulier que la vache se rend d’elle-même à la machine. Comme nous, lorsque nous commençons à souffrir d’un rhume ou d’une grippe, si elle est malade, la vache limite ses déplacements ou reste couchée. Le matin, en voyant sur son ordinateur que telle vache n’est pas passée dans le robot, mon épouse lui portera une attention toute particulière. Dans une salle de traite traditionnelle, elle ne s’en rendrait compte que le lendemain ou le surlendemain, une fois que seraient apparus les signes cliniques. Voilà donc les avantages de l’expérience, de la robotisation et de l’innovation. Il faut non pas les opposer, mais trouver, au contraire, tous les moyens de les exploiter au maximum. Louault et Bernard Buis applaudissent.) Burgoa. Très bien ! Karoutchi. Bravo ! Husson. On sent le vécu ! Je n’aurais jamais pensé parler de mes vaches dans l’amendement n° 691. n° 302 rectifié ter, présenté par de lutte et à compléter l’alinéa 26, en indiquant que la recherche de « solutions techniques et scientifiques » doit participer tout autant à l’« adaptation au changement climatique » qu’à la lutte contre ce phénomène. Ce faisant, il s’agit de préciser que notre agriculture doit contribuer, au même titre que d’autres pans de notre économie, à la lutte contre le changement climatique et à l’atténuation de ses effets. Selon nous, cette précision, qui peut apparaître à la marge, reflète l’attitude que nous devons adopter face au changement climatique actuel : soit nous adoptons une attitude passive, qui aurait l’adaptation pour seul objectif, soit nous choisissons une attitude plus active, en recherchant des solutions pour lutter contre ce changement et en atténuer les conséquences. À titre d’illustration, le virage agroécologique de notre agriculture, que nous appelons de nos vœux, serait une solution active. (Marques de surprise feinte sur les travées du groupe SER.) L’agriculture s’est toujours adaptée aux évolutions du climat, quelle qu’ait été leur nature. Lutter, c’est résister à un phénomène négatif. Or le changement climatique ne va pas s’opérer de manière identique sur l’ensemble du Chez moi, à 850 mètres d’altitude, le changement climatique élargit les périodes de culture et améliore les stocks fourragers, apportant ainsi une solution à un problème qui s’est posé pendant des siècles. Rappelez-vous qu’au début du XIXe siècle il arrivait que des agriculteurs perdent leurs vaches en pleine sécheresse, car ils n’avaient plus les moyens de les nourrir ! Je suis issu d’un territoire où, il fut un temps, il fallait couper les branches des frênes et récupérer leurs feuilles pour éviter que les vaches ne meurent de faim ! Aujourd’hui, plus personne ne grimpe aux arbres pour nourrir ses Burgoa. Si, dans le Tarn, le long de C’est en tout cas rarement le cas ! Pourtant, selon vous, il faudrait « lutter ». Je ne nie pas l’évolution du climat, mais il faut mettre un terme à cette stigmatisation ! Appuyons-nous sur les forces de l’agriculture, qui, pendant des siècles, a toujours évolué face au changement. Au lieu de leur imposer une méthode, laissons faire les agriculteurs : ils se sont toujours adaptés. L’agriculture est performante en la D’ailleurs, s’ils n’avaient pas su faire preuve de cette qualité, les agriculteurs ne travailleraient pas 70 heures par semaine quand le reste de la société n’en travaille que 35… Husson. Et sans avoir à grimper aux arbres ! La lecture de cet amendement donne le sentiment que les agriculteurs seraient les acteurs du changement climatique,… Vous avez tout à fait raison. … le terme de « lutte » que vous souhaitez introduire donnant l’impression qu’ils devraient lutter contre eux-mêmes pour empêcher le changement climatique. Tout cela me Je ne veux pas laisser prospérer cette ambiguïté. Aussi, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement. Karoutchi. Parfait ! M. Ronan Dantec, pour explication de vote. Dantec. Le précédent débat m’avait laissé l’impression que nous étions tous d’accord pour sortir de l’obscurantisme et de la négation des tabous et que nous étions prêts à regarder les réalités en face, en faisant montre d’un esprit un tant soit peu scientifique. Quelle absurdité que de considérer que l’agriculture serait finalement la seule activité économique dans notre société qui n’émettrait pas de gaz à effet de serre et qui ne participerait pas au changement climatique ! Estrosi Sassone, de la commission des affaires économiques. Nous n’avons pas dit cela ! Cela n’a rien à voir ! Husson. C’est une déformation des propos tenus ! Dantec. Nous retombons dans J’aurais cru que tout le monde était prêt à faire preuve de sérieux dans nos débats. Je pourrais moi aussi m’exprimer longuement sur la mammite. Au fond, c’est un peu ma Comment ne pas reconnaître que l’agriculture représente une part significative des émissions de gaz à effet de serre de notre pays ? Ce n’est pas stigmatiser les agriculteurs que de le dire. Au contraire, c’est en refusant de le reconnaître que nous ouvrons la voie à la stigmatisation. Nous touchons là au cœur de ce débat : soit l’agriculture assume la totalité de ses externalités, comme le reste de la société française, et alors nous pouvons chercher des améliorations, soit nous refusons de mettre les mots sur cette réalité. Je citerais bien Camus, mais, à force de répéter ses phrases justes, on finit par en éteindre la Refuser d’inscrire la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture française dans le texte, c’est refuser l’approche scientifique dans laquelle vous souhaitiez nous engager collectivement il y a un instant. Du dogmatisme scientifique ! Husson. Passons au vote ! Salmon. Mes chers collègues, cela vaut le coup de poursuivre la discussion. Husson. Il n’y a que vous qui le Salmon. L’agriculture n’est pas en dehors de la société. Ce secteur doit assumer sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique, à moins de considérer que cet enjeu n’a pas d’importance… L’agriculture produit des gaz à effet de serre : on ne peut pas dire le contraire. de la commission des affaires économiques. Personne ne le Salmon. C’est une affirmation que je lis partout et qui me paraît tout à fait scientifiquement Quand on plante des haies – je prends bien sûr cet exemple au hasard ! GEST.) –, on stocke du carbone et, ce faisant, on lutte contre le réchauffement climatique. Quand on maintient des prairies, on stocke également du carbone et, ce faisant, on lutte contre le réchauffement climatique. Quand on fait évoluer la ration alimentaire de ses animaux, en promouvant la polyculture-élevage et en renforçant l’élevage herbager, on importe moins de soja brésilien, et, là encore, on lutte contre le réchauffement climatique. Exclure l’agriculture de cette lutte me paraît donc préjudiciable, à la fois pour la société dans son ensemble et pour les agriculteurs. En effet, nombre d’entre eux sont totalement conscients que cela fait partie de leur travail, en tant qu’agriculteurs, mais aussi en tant que citoyens. Ce débat me paraît donc complètement hors-sol, ce qui est bien dommage s’agissant d’un projet de loi sur Montaugé. Je veux nuancer ce qui vient d’être dit. Si je partage l’esprit qui préside aux propos qui viennent d’être tenus, il me semble que nous avons trop souvent tendance à prêter attention davantage aux émissions de gaz à effet de serre qu’au bilan global. Et surtout aux besoins ! Montaugé. Certes, l’agriculture émet des gaz à effet de serre, mais elle recourt aussi à des techniques qui permettent, à l’inverse, de capter du carbone. Plutôt que d’entrer dans une logique d’affrontement, regardons les études et raisonnons en termes de bilan net. Cela apportera à ce débat davantage de sérénité. Ainsi pourrons-nous ouvrir la voie à des techniques appropriées pour réduire le bilan net de la contribution au réchauffement climatique. Voilà comment nous devrions aborder le M. Daniel Chasseing, pour explication de vote. Chasseing. Je veux revenir sur les gaz à effet de serre. Ces dernières années, la Commission européenne a poussé les États membres à diminuer leur Dans le même temps, les membres du Mercosur ont augmenté leur cheptel, qui est en quelques années devenu, dans chacun de ces pays, comparable à celui de la France ! De fait, les gaz à effet de serre qui ne sont plus émis en Europe le sont sur le continent sud-américain. Eh oui, c’est le problème ! Chasseing. Au lieu de cela, nous devrions renforcer notre cheptel pour garantir notre souveraineté. Dans tous les cas, ces gaz à effet de serre sont bien émis, même si c’est en Amérique du Sud ! Plutôt que d’importer du cheptel de ces pays, augmentons notre production, en France comme en Europe. Louault. Enfin la bonne parole ! Sans chercher à alimenter le débat, je tiens à rappeler, notamment à ceux qui nous regardent, que l’amendement dont il est question ne contient pas un seul mot sur les gaz à effet de serre ! Husson. C’est vrai. Son objet se réduit aux trois mois suivants : « de lutte et ». Il s’agit donc seulement de lutter contre le changement climatique. (Exclamations sur les travées du groupe GEST.) Dantec. C’est exactement la même chose ! Ces réactions sont en réalité symptomatiques : dès lors que vous manquez d’arguments (Protestations sur les travées du groupe GEST.), par effet cocktail, vous déplacez le sujet du débat pour tenter de culpabiliser toute une profession. Certes, les agriculteurs émettent des gaz à effet de serre et certains consomment peut-être du gazole non routier (GNR). À quoi voulez-vous revenir ? Dantec. À la bougie ! Je le répète, cet amendement ne fait aucune mention des gaz à effet de serre. Karoutchi. Et voilà ! Weber. Ces propos sont excessifs, donc assez insignifiants. Personne ne considère que le monde agricole est seul responsable du réchauffement climatique. Ce n’est absolument pas ce que nous avons dit, … Ce n’est pas ce que j’ai dit non plus. Weber. … et personne non plus ne souhaite revenir aux chevaux de trait ou à la bougie, contrairement à ce que vous vous plaisez à laisser croire. Le constat est partagé par tous, y compris par le monde agricole. Les agriculteurs contribuent au réchauffement et au dérèglement climatiques, ainsi qu’aux émissions de gaz à effet de serre. Non seulement ils en sont conscients, mais ils souhaitent avoir les moyens d’inverser la situation en contribuant à la transition. C’est le sens de nos amendements. Monsieur le rapporteur, vous vous honoreriez à soutenir notre démarche, car, là encore, c’est de l’avenir de l’agriculture qu’il est question, un avenir que nous souhaitons tous meilleur. l’amendement n° 302 rectifié ter. n° 303 rectifié ter, présenté par changement climatique et à la raréfaction des ressources naturelles Stanzione. Cet amendement vise également à préciser l’alinéa 26, en ajoutant que la recherche de « solutions techniques et scientifiques » doit non seulement concerner l’« adaptation au changement climatique », mais également porter sur l’anticipation et l’adaptation « à la raréfaction des ressources naturelles ». En effet, celle-ci aura dès demain un impact sur tous les pans de notre économie, notamment sur l’agriculture. Nous pensons bien entendu particulièrement à la question de l’eau et à la nécessité de trouver des modes de production plus sobres et plus résilients face à la récurrence de la sécheresse dans nos territoires. Nous avons notamment en tête la viticulture qui, dans certains territoires, pourrait disparaître purement et simplement du fait du manque de Nous n’oublions pas non plus l’appauvrissement de nos sols, victimes d’une agriculture trop intensive qui entraîne une chute de la biodiversité, une perte de rendement, mais également une diminution de la valeur nutritionnelle des aliments. L’ensemble de ces facteurs doit nous pousser à des efforts accrus en matière de recherche pour rendre notre agriculture plus La rédaction actuelle des alinéas 26 et 31 répond déjà à cet objectif, sans qu’il soit nécessaire d’en alourdir la rédaction. l’amendement n° 303 rectifié ter. n° 877, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom nationale et à son approvisionnement et à l’approvisionnement alimentaire nationaux ; l’amendement n° 877. n° 692, présenté par MM. Gontard et Salmon, Après l’alinéa 26 « …° D’adapter les pratiques agricoles à la raréfaction de la ressource en eau ; Gontard. L’esprit de cet amendement rejoint le précédent. Il s’agit d’ajouter aux priorités de la politique en faveur de la souveraineté alimentaire, à la suite de l’alinéa 26, l’adaptation des « pratiques agricoles à la raréfaction de la ressource en Cette précision me semble indispensable. Cela va d’ailleurs dans le sens des propos de M. le rapporteur, qui a très bien expliqué les problématiques liées à la raréfaction de la ressource en eau pour le monde agricole. Nous en avons notamment observé les effets dans les Pyrénées-Orientales. Il est donc nécessaire d’adapter les pratiques, notamment au travers du choix des cultures. Aussi est-il essentiel de faire figurer cette précision dans un nouvel alinéa. Sur mon exploitation, je dispose d’une retenue collinaire de 40 000 mètres cubes, que je remplis assez aisément et qui permet de soutenir les cultures l’été, pendant environ un mois et demi. Le 17 octobre, à Brives-Charensac, juste en dessous de chez moi, le débit de la Loire a atteint 2 000 mètres cubes par seconde. Le calcul est facile : ma retenue collinaire aurait été remplie en vingt secondes. S’adapter au changement climatique, c’est aussi s’intéresser à notre capacité de stockage en cas d’excès d’eau, de façon à pouvoir la réutiliser Ni la rédaction de cet amendement ni sa présentation ne me donnent le sentiment que ses auteurs partagent ma vision sur ce sujet. C’est bien cela qui me gêne ! Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement, qui est Au-delà des propos du rapporteur, les agriculteurs ont compris l’enjeu de l’adaptation à la raréfaction de la ressource en eau. Le choix de cultures moins gourmandes en eau est bien entendu une voie vers laquelle nous devrons nous diriger. Cependant, monsieur le sénateur, dans les Pyrénées-Orientales, le problème n’est pas l’adaptation à la raréfaction de la ressource en eau. De l’eau, il n’y en a tout simplement pas ! Je me suis trouvée aux côtés d’un arboriculteur, face à son champ : ses arbres étaient morts de La question n’est pas celle du choix de cultures moins gourmandes en eau, mais c’est bien celle de l’accès à Nous aurons d’ailleurs une nouvelle fois ce débat lors de l’examen d’un autre amendement. L’accès à l’eau est le principal problème. Je le répète : sans eau, il n’y a pas d’agriculture, il n’y a pas de vie ! Nous devons sortir de ce débat idéologique infernal qui ne fait que condamner les agriculteurs. C’est un drame absolu. Lors de ce déplacement dans les Pyrénées-Orientales, j’ai été particulièrement marquée par la dignité de cet arboriculteur, face à la destruction totale de son outil de travail, simplement parce que l’accès à l’eau lui est interdit. Mellouli. Alors, comment fait-on ? Il faut construire le canal qui est prévu depuis si longtemps ! Chasseing. La loi Climat et Résilience a opposé un grand nombre de difficultés à l’installation de retenues collinaires. Louault acquiesce.) Dans les Pyrénées-Orientales comme dans le reste de nos territoires, les retenues collinaires sont nécessaires pour diversifier les cultures, dans nos champs et dans nos vergers. C’est Ces retenues collinaires ne posent aucun problème vis-à-vis de la ressource en eau. Seule l’eau qui est tombée du ciel est retenue. Il ne s’agit pas de bassines ! Il est indispensable que nous sortions de ce débat, tant pour la diversification que pour l’avenir de l’agriculture. Dantec. Nous discutons d’un projet de loi d’orientation agricole, c’est-à-dire d’un texte qui nous donne l’occasion de décider collectivement, en toute lucidité, des défis qui sont devant nous et de la façon d’y répondre. L’alinéa 26 a précisément trait au renforcement de la recherche et de la réflexion collective pour faire face à ces enjeux. On constate aujourd’hui une augmentation des températures en France d’environ 2 degrés Celsius, ce qui correspond à une augmentation de 1,5 degré Celsius à l’échelon mondial. À l’unanimité, le Conseil national de la transition écologique (CNTE), qui compte en son sein des représentants de la FNSEA, a émis un avis favorable sur l’élaboration d’une trajectoire d’adaptation à +4° C en 2100 pour la France métropolitaine, c’est-à-dire demain… – +4°, cela va taper très fort, et ce sont les scientifiques qui nous le disent ! Dès lors, se retrouver tétanisé au moment de réfléchir aux solutions techniques envisageables face à la raréfaction inéluctable de la ressource en eau est bien loin l’approche lucide que, compte tenu de la gravité de la situation, l’on est en droit d’attendre de la représentation nationale et du Gouvernement. Si l’on veut sauver l’agriculture française, la gravité et la rapidité du réchauffement ne sauraient être taboues. Ce que nous devons faire désormais n’a rien à voir avec les lentes adaptations de l’agriculture française au cours des siècles, puisque nous sommes face à une situation Refuser de mobiliser la recherche et la capacité collective à trouver des solutions face à des événements pourtant parfaitement identifiés et qui ne manqueront pas de survenir, comme vous le faites à chaque fois que nous proposons un amendement en ce sens, revient à envoyer un signal extrêmement négatif, d’abord aux agriculteurs eux-mêmes, sur la connaissance des problèmes à venir. Gontard. Le rapporteur a raison : oui, l’agriculture s’est constamment adaptée aux changements C’est bien ce que nous demandons : accompagner les agriculteurs pour qu’ils puissent s’adapter à un changement climatique sans précédent – une augmentation de 2, 3, voire 4 degrés Celsius, comme vient de le rappeler Ronan Dantec –, qui entraînera une raréfaction de la ressource en eau. Cet amendement ne vise absolument pas à empêcher un travail de recherche sur les retenues collinaires ou les questions d’irrigation. En revanche, il convient de réfléchir aussi à l’adaptation des cultures à la raréfaction de l’eau. Mme la ministre a d’ailleurs donné un très bon exemple de cette situation et elle a posé la bonne question : comment faire quand il n’y a pas d’eau ? Même si l’on peut envisager des pompages çà ou là, l’absence d’eau pose de véritables problèmes ! Je note, par ailleurs, que la réflexion sur l’adaptation de l’agriculture à la raréfaction de la ressource en eau avance très rapidement dans un certain nombre de pays. Je ne comprends donc pas cette opposition stérile à cet amendement, qui ne vise qu’à ajouter ces quelques mots. Salmon. La situation dans les Pyrénées-Orientales que vous avez décrite est en effet effroyable, madame la ministre. C’est justement pour cela que nous voulions ajouter la lutte contre le réchauffement climatique dans le texte. S’il y a bien une urgence, c’est bien cette lutte ! Tout en luttant, il faut aussi s’adapter. Ce que nous vivons aujourd’hui et ce que nous vivrons dans les prochaines décennies n’a rien à voir avec ce qui s’est passé lors des siècles précédents. Il faut se rendre à cette évidence : nous devrons faire le deuil du climat que nous avons connu. Il est vrai qu’en ce moment il pleut beaucoup ; la Bretagne, notamment l’Ille-et-Vilaine, n’a pas manqué d’eau ces derniers jours… Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il y aura suffisamment d’eau l’été prochain. Vous disiez la même chose en 2022, quand le climat était Salmon. La hausse des températures entraîne en effet une augmentation de l’évaporation. Il faudra bien adapter les cultures à ces données pédoclimatiques ! Nous devons absolument prendre en compte la raréfaction de la ressource en eau, qui surviendra quoi qu’il arrive. Même s’il y a des épisodes très pluvieux, nous connaîtrons aussi des sécheresses ; lorsque les températures sont plus élevées, on a davantage besoin d’eau. Il est tout de même terrible de se dire que l’on est une fois de plus en train de refuser l’obstacle en ne se mettant pas en position de répondre, demain, au défi climatique ! Salmon. Même en anticipant et en préparant ces situations, nous serons confrontés à des difficultés. Dans ces conditions, ne rien faire en pensant que l’agriculture de demain sera simplement la perpétuation de celle d’hier nous expose à de sérieuses déconvenues ! l’amendement n° 692. L’amendement n° 613 rectifié ter, présenté par M. M. Weber, Mme Bonnefoy, MM. Gillé, Mérillou et Pla, Mme S. Robert, MM. Lurel, Bourgi, Ros, Fichet et Devinaz, Mmes Linkenheld et Poumirol et M. Chantrel, est ainsi libellé : Rédiger ainsi la fin de cet et de l’apiculture, en matière de services environnementaux et d’aménagement du territoire, notamment ceux fournis par la pollinisation entomophile ; inscrire le rôle de l’apiculture, via la pollinisation entomophile, parmi les externalités positives de l’agriculture. L’apiculture assure un service de pollinisation au profit des cultures et de la flore sauvage. Sans pollinisation, 80 % des plantes cultivées en Europe ne survivraient pas. Cette branche de l’agriculture est peut-être celle qui est la plus sensible aux dégradations environnementales. Cette filière est un indicateur de biodiversité. À ce titre, elle doit jouer un rôle prépondérant dans l’orientation des politiques agricoles. n° 528 rectifié bis, présenté par MM. Masset, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : , et particulièrement de Masset. L’importance de la pollinisation entomophile pour la pérennité, la diversité et la qualité de notre alimentation est indiscutable. La production de semences, l’arboriculture fruitière, la viticulture, la production maraîchère et l’horticulture, entre autres, dépendent de l’activité pollinisatrice des insectes. Celle-ci est nécessaire à la survie de 84 % des plantes cultivées en Europe et améliore les rendements à l’échelle mondiale de 20 % à 30 % en moyenne. La reconnaissance des services environnementaux rendus par l’apiculture étant essentielle, il convient de mentionner explicitement cette activité dans le projet de loi. Tout le monde aime les abeilles et connaît leur rôle irremplaçable. Pour autant, si l’on commence à énumérer toutes les espèces qui sont des indicateurs de bonne santé en matière de biodiversité, nous n’avons pas fini, car la liste est longue… (Marques au banc des commissions.) Par ailleurs, ces amendements sont satisfaits. En effet, aux termes de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime, « sont réputées agricoles toutes les activités correspondant à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique de caractère végétal ou animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi que les activités exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement de l’acte de production ou qui ont pour support Cet article répond pleinement à la préoccupation qui est exprimée au travers de ces amendements et à laquelle nous souscrivons tous : la préservation des abeilles. l’amendement n° 613 rectifié ter. l’amendement n° 528 rectifié bis. n° 107 rectifié, présenté par MM. Daubet, Bilhac et d’entretien des paysages La parole est à M. Raphaël Daubet. Daubet. Cet amendement a pour objet de préciser et compléter les finalités de la politique menée en faveur de l’agriculture et de l’alimentation. À cette fin, il vise à citer explicitement l’objectif « d’entretien des paysages », externalité incontournable au croisement de plusieurs politiques publiques incluant le tourisme, le cadre de vie et la sécurité incendie. Cet amendement est satisfait par l’article 8 du projet de loi, relatif aux orientations programmatiques en matière d’installation des agriculteurs et de transmission des exploitations, dont l’objet est notamment de « maintenir un nombre d’exploitants agricoles suffisant sur l’ensemble du territoire pour répondre aux enjeux d’aménagement du territoire, d’accessibilité, d’entretien des paysages, de biodiversité et de gestion foncière ». Peut-être cette rédaction vous conviendra, mon cher collègue. C’est pourquoi la commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis J’inverse la charge de la preuve : c’est parce qu’il y a des activités agricoles que les paysages sont entretenus. En effet, leur entretien est non pas l’une des finalités de ces activités, mais leur conséquence. Aussi, tous ceux qui considèrent que l’élevage est mauvais pour l’environnement, pour la santé humaine, ou que sais-je encore, compromettent la beauté et l’entretien de nos paysages ! Pour cette raison, le Gouvernement a émis un avis défavorable sur cet amendement. Pour autant, je vais simplement en demander le retrait, car, comme l’a rappelé M. le rapporteur, l’entretien des paysages est déjà reconnu, notamment à l’alinéa 27 de l’article 1er de ce projet de loi. Daubet. Je retire l’amendement, monsieur le président ! n° 107 rectifié est retiré. L’amendement n° 693, présenté par Après l’alinéa 27 D’accompagner les agriculteurs pour limiter l’utilisation de produits phytosanitaires, d’engrais de synthèse et d’intrants Gontard. Mme la ministre a eu l’occasion de souligner que nous souhaitions tous la diminution des intrants pour des questions non seulement de santé, mais aussi de souveraineté. Cet amendement va dans ce sens. Le déclenchement de la guerre en Ukraine a mis au jour la grande dépendance de la France aux engrais azotés. On le sait, 80 % des fertilisants azotés consommés en France sont importés, ce qui est une source de vulnérabilité pour les filières agricoles. Par ailleurs, nous importons près de la moitié des consommations intermédiaires de l’agriculture : engrais, pesticides, acides aminés, tourteaux. Aucune politique de souveraineté alimentaire digne de ce nom ne peut exister sans une réduction drastique de notre dépendance aux intrants. Cet amendement tend à nous en donner les moyens et à aider les agriculteurs à sortir de cette dépendance. La France est d’ores et déjà engagée dans cette trajectoire au travers du plan Écophyto II+, qui vise à diminuer la consommation de produits phytopharmaceutiques, et ce, tout d’abord, parce que cela coûte cher. Gontard. Cela porte sur autre En effet, cela coûte en termes de charges pour l’exploitant, d’effets sur l’environnement parfois et, surtout, de débats incessants et quelquefois infondés. Il arrive en effet que l’on ait besoin de médicaments pour soigner les plantes, de même que l’on en a besoin pour soigner les humains. rapporteur et Or tous les médicaments ne sont pas ravageurs pour la santé humaine et l’environnement ! La stratégie Écophyto existe ! Il faut également citer le plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (Parsada), qui a pour objectif de préparer la sortie de l’autorisation des produits phytopharmaceutiques. Écoutez-moi, monsieur le sénateur ! Gontard. Je vous écoute ! Je le répète, notre pays a déjà une politique de réduction des produits phytopharmaceutiques. Les laboratoires de recherche fondamentale, ceux de l’Inrae et des instituts techniques, travaillent aussi sur ces questions et sur de futures solutions. Puisque cette stratégie existe déjà, en droit et dans la réalité des faits, il n’est pas nécessaire d’en faire mention dans le projet de loi. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Gontard. Je vous ai écoutée attentivement, madame la ministre ! L’article 1er dresse la liste des orientations relatives à l’évolution et à l’accompagnement dans le domaine agricole. Parmi tous les points que nous avons évoqués, il est vrai que des mesures sont déjà prises Il est nécessaire de diminuer la consommation de produits phytopharmaceutiques, comme vous l’avez très bien expliqué, parce que cela coûte cher en termes de souveraineté, de santé, de pollution des eaux et des sols. Cela répond à une impérieuse nécessité. Compte tenu de ce que vous avez dit sur les politiques déjà mises en place, je ne comprendrai donc pas que la mention, essentielle, que nous proposons, ne figure pas dans le texte. Par ailleurs, on le sait, les politiques que vous avez citées ne fonctionnent pas totalement. En effet, les volumes d’intrants consommés n’ont pas diminué au cours des dix dernières années ; ils sont plutôt en augmentation. C’est pourquoi il faut travailler encore sur cette question sanitaire et progresser, dans l’intérêt des agriculteurs et dans l’intérêt général. Je ne comprends pas les arguments que vous invoquez pour rejeter cet amendement. Vous semblez dire qu’il ne faut pas discuter de ces sujets, alors même qu’il faut répéter que ces produits ont un impact très important sur la santé humaine et sur les pollinisateurs, notamment les abeilles. Nous avons tous intérêt, collectivement, à diminuer la consommation de ces produits ! Salmon. Lorsque l’on parle des intrants, je pense notamment aux engrais. À cet égard, les documents publiés par l’Établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, également appelé (FranceAgriMer) sont presque devenus ma Bible, parce qu’ils contiennent énormément d’informations intéressantes. Je commence d’ailleurs à craindre pour son avenir, car, en général, lorsque les écologistes disent du bien d’un organisme, la réaction est rapide et l’on essaie de lui couper les vivres… Méfiance ! Je n’en dirai donc pas trop de bien. On nous parle de souveraineté. D’après les chiffres de FranceAgriMer, sont importés en Europe 30 % de l’azote consommé, 68 % du phosphore et 85 % de la potasse. En la matière, nous ne sommes pas très souverains !… Et je ne parle pas du phosphate que l’on importe, lequel est rempli de cadmium que l’on retrouve dans nos baguettes. Quand vous mangez un morceau de pain, vous mangez un peu de cadmium en même temps ! Je ne l’ai pas inventé, cela figure dans une étude qui vient d’être publiée. Il nous faut donc nous demander en quoi la consommation de ces engrais nous rend souverains. J’en viens aux médicaments destinés aux plantes, dont vous avez parlé, madame la ministre. On dit beaucoup aujourd’hui qu’il ne faut pas prendre des antibiotiques tous les jours, et pas de façon préventive. Hélas ! dans l’agriculture, de nombreux traitements sont administrés à titre Somon. Non, c’est fini ! Salmon. Si, c’est tout à fait vrai ! Les premières pousses ont à peine germé qu’on les traite déjà avec des produits phytopharmaceutiques. Nous, nous ingurgitons les résidus de ces pesticides, ce qui nous rend malades au lieu de nous soigner. Louault. L’exemple des antibiotiques est très bon. En moins de dix ans, la consommation d’antibiotiques destinés aux animaux d’élevage a baissé de 60 % Gontard et Daniel Salmon tandis qu’elle a augmenté de 12 % pour les chiens et les chats domestiques, et de 23 % pour nous, les humains ! La résistance aux antibiotiques est donc bien la conséquence de notre propre consommation. Le parallèle qui vient d’être établi entre les antibiotiques et les traitements phytosanitaires est malheureux. Je rappelle que la consommation de traitements phytosanitaires est en diminution, parce que les firmes produisent des produits plus concentrés. Si cette consommation a augmenté en volumes, c’est uniquement parce que la part des activités bio étant plus importante, il a fallu en parallèle augmenter le volume de traitements lourds… Il serait plus honnête de ne pas tordre les chiffres. Puissat. Bravo ! l’amendement n° 693. n° 413 rectifié ter, présenté par « …° De concourir à la réduction d’usage des produits phytosanitaires pour une agriculture moins dépendante en pesticides, en cohérence avec le plan Ecophyto et la stratégie européenne de la ferme à la table ; inscrire l’objectif de réduction de l’usage des pesticides, dont l’impact sur la santé, les sols et la qualité de l’eau a été largement évoqué, parmi les priorités des politiques agricoles. Même avis. l’amendement n° 413 rectifié. Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° 170 rectifié quinquies est présenté par Mme Josende, M. Burgoa, Mme M. Mercier, MM. Panunzi et Khalifé, Mme Belrhiti, M. P. Vidal, Mme Dumont, MM. Rapin, Brisson, Lefèvre et C. Vial, Mmes Borchio Fontimp, Di Folco et Ventalon et MM. Belin, J.B. Blanc et Cuypers. L’amendement n° 544 rectifié quater est présenté par MM. Sol et Bonhomme, Mme Muller-Bronn, MM. Bouchet et Bruyen, Mme Drexler, MM. Klinger et Chatillon, Mmes Lassarade, Micouleau, P. Martin et Gruny et MM. H. Leroy, Genet, Milon et Gremillet. Ces deux amendements sont ainsi libellés : « …° De préserver et de développer les réseaux d’irrigation indispensables au maintien de l’agriculture et de ses externalités La parole est à M. Laurent Burgoa, pour présenter l’amendement n° 170 rectifié Burgoa. L’eau est définitivement notre ressource la plus précieuse. Sans eau, pas d’agriculture, pas de vie ! Face aux graves sécheresses causées par le dérèglement climatique, que nous observons dans les Pyrénées-Orientales, département de Lauriane Josende, à l’origine de cet amendement, mais qui existe aussi dans celui où je suis élu, le Gard, l’accès raisonné à l’eau doit être une priorité absolue. Mes chers collègues, en votant cet amendement, vous offrirez une visibilité nécessaire et indispensable à la problématique de l’accès raisonné à l’eau pour nos territoires agricoles en souffrance. M. Jean Sol, pour présenter l’amendement n° 544 Sol. Cet amendement vise à inclure la prise en compte de la préservation et du développement des réseaux d’irrigation dans les finalités des politiques en En effet, les réseaux d’irrigation sont incontournables pour le maintien de l’agriculture et de ses externalités positives. Les territoires proches du littoral méditerranéen, par exemple, qui sont confrontés à de nombreux épisodes de sécheresse, en ont fortement besoin pour pérenniser leur agriculture, laquelle est indispensable à l’activité économique, à son développement et à la protection de l’environnement. n° 42 rectifié bis, présenté par MM. Sol, Burgoa et Khalifé, Mme Malet, MM. Reynaud et Klinger, Mmes Belrhiti, Josende et Petrus, MM. P. Vidal, H. Leroy, Perrin et Rietmann, Mmes Micouleau et Muller-Bronn, M. Saury, Mme Drexler, M. Genet, Mmes Gosselin et Lassarade, MM. Bruyen et Chatillon, Mmes Joseph, Borchio Fontimp, Imbert et Gruny et MM. J.B. Blanc, Gremillet et Cuypers, est ainsi libellé : Après l’alinéa 28 indispensables au maintien de l’agriculture et de ses externalités positives, en particulier dans les territoires proches du littoral méditerranéen régulièrement confrontés à des périodes de sécheresse ; La parole est à M. Jean Sol. Sol. Il est défendu, monsieur le n° 42 rectifié bis. En revanche, elle émet un avis favorable sur les amendements identiques nos 170 rectifié quinquies et 544 rectifié quater. Le Gouvernement émet un avis favorable sur les amendements identiques nos 170 rectifié quinquies et 544 rectifié quater, sous réserve d’une modification de rédaction. Il semble en effet souhaitable de remplacer les mots : « les réseaux d’irrigation indispensables au maintien de l’agriculture et de ses externalités positives » par les mots « un accès raisonné à l’eau ». Cela ouvrirait un choix beaucoup plus large de dispositifs, qu’il s’agisse de la réutilisation des eaux usées, du prélèvement ou du stockage. Cela correspond à la rédaction précédente de ces amendements identiques, laquelle me paraît préférable – elle était d’ailleurs excellente. C’est pourquoi je propose un sous-amendement visant à rectifier les amendements identiques en ce sens. Sur l’amendement n° 42 rectifié bis, qui est un amendement de repli, le Gouvernement émet un avis président. Je suis donc saisi d’un sous-amendement n° 939, présenté par le Gouvernement, et ainsi libellé : les réseaux d’irrigation un accès raisonné à Quel est l’avis de la commission ? La commission émet un avis défavorable sur ce sous-amendement. Elle préfère que soit adoptée la version proposée par les auteurs de ces amendements et que cela figure ainsi dans le texte. Les sénateurs qui ont déposé ces amendements identiques sont issus de territoires dans lesquels il n’est désormais plus question de « se raisonner ». Il faut trouver une solution, et celle de l’irrigation est nécessaire ! Cela ne date pas d’hier, puisque le canal qui devait être construit il y a plus d’un siècle ne l’a pas été. Il y a cent ans, on se posait déjà les mêmes questions… Arrêtons de raisonner et travaillons, en faisant les choses correctement, car la rédaction que nous retiendrons doit avoir l’impact le plus direct possible. président. Madame la ministre, le sous-amendement n° 939 est-il maintenu ? Absolument, monsieur le président, même s’il eût été plus simple de le retirer. Sur cette question absolument majeure de l’eau et pour avoir observé d’innombrables situations de manque d’eau, ainsi que des possibilités tout aussi innombrables de les résoudre, je considère que l’expression « un accès raisonné à l’eau » constitue une meilleure formulation, car elle recouvre davantage de dispositifs techniques permettant d’apporter une solution à ce problème crucial. C’est la raison pour laquelle je souhaite que ce sous-amendement soit mis aux voix, monsieur le président. sous-amendement n° 939. et 544 rectifié quater. (Les amendements sont l’amendement n° 42 rectifié bis n’a plus Je suis saisi de onze amendements faisant l’objet L’amendement n° 716 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et I. Alinéa 28 « 8° De promouvoir la préservation, la conversion et le développement de l’agriculture et des filières biologiques, au sens de l’article L. 641-13, pour atteindre, d’ici au 1er janvier 2027, 18 % de surface agricole utile cultivée en agriculture biologique et en 2030, 21 % de surface agricole utile cultivée en agriculture biologique au sens de l’article L. 641-13, ainsi que les autres objectifs inscrits dans le programme national sur l’ambition en agriculture biologique, en permettant à la fois aux filières biologiques d’accéder à l’ensemble des outils nécessaires au pilotage des volumes, au suivi des marchés, à la collecte des données de production et de partage de la valeur et en stimulant la demande par la communication sur l’agriculture biologique, et la fixation d’objectifs de consommation par secteur. Les politiques d’installation et de transmission d’exploitations agricoles concourent à ces II. Alinéa 29 Rédiger ainsi le début de cet « 9° De préserver la surface agricole utile, de promouvoir l’autonomie de la France et de l’Union européenne en protéines, notamment en portant la surface agricole utile cultivée en légumineuses à 10 %… (le reste sans changement) réintroduire dans le code rural et de la pêche maritime des objectifs de surfaces agricoles cultivées en agriculture biologique. En effet, ce système de production est considéré par France Stratégie comme le plus abouti de l’agroécologie, alliant performance environnementale et économique. L’amendement n° 112 rectifié est présenté par M. Gold, Mme Jouve, MM. Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire et Grosvalet, Mme Guillotin, MM. Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 773 rectifié ter est présenté par MM. Stanzione et P. Joly, Mme Conway-Mouret, MM. Omar Oili, Pla et Bourgi, Mme Monier et MM. Chaillou et Michau. La parole est à M. Philippe Grosvalet, pour présenter l’amendement n° 112 rectifié. Grosvalet. Il est défendu, M. Lucien Stanzione, pour présenter l’amendement n° 773 rectifié ter. Stanzione. Cet amendement vise à de surfaces agricoles cultivées en agriculture biologique. Les dispositions de ce code s’aligneraient ainsi avec les différents plans publics, notamment avec les objectifs inscrits dans la déclinaison de la PAC appelée plan stratégique national (PSN), qui prévoit 18 % de surfaces bio en 2027, et, dans le cadre de la planification écologique, 21 % de surfaces bio en 2030. Comme cela vient d’être dit, ce système de production est considéré par France Stratégie comme le plus abouti de l’agroécologie, alliant performance environnementale et n° 564 rectifié, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi l’article L. 641-13, pour atteindre, en 2030, 21 % de surface agricole utile cultivée en agriculture biologique au sens de Salmon. Cet amendement a un objet L’ambition de ce projet de loi est de relever le défi du renouvellement des générations. En ce sens, l’agriculture biologique est centrale, puisqu’elle est plébiscitée par les jeunes qui souhaitent s’installer en agriculture : 30 % à 50 % des futurs agriculteurs et agricultrices veulent faire du bio, parce qu’ils recherchent une activité qui ait du sens et qui apporte une qualité. L’agriculture biologique apporte ce sens et cette qualité. Le secteur bio a fait ses preuves en matière économique et environnementale. Il a su créer son propre marché, qui atteint aujourd’hui plus de 13 milliards d’euros. S’il connaît des difficultés aujourd’hui, ce n’est surtout pas le moment de baisser pavillon ! Nous devons au contraire être très volontaires, car ce système d’avenir a su convaincre les agriculteurs : 16 % des fermes françaises sont aujourd’hui en bio. Il faut conforter cet objectif, même si la filière connaît des difficultés, parce que la France doit être ambitieuse pour ses agriculteurs, pour son environnement et pour ses citoyens. n° 806, présenté par le Gouvernement, est ainsi « 8° De promouvoir la l’article L. 641-13, en veillant à l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché national, pour atteindre les objectifs inscrits dans le programme national sur l’ambition en agriculture biologique, et d’atteindre une surface agricole utile cultivée en agriculture biologique de 21 % au Cet amendement vise à réintroduire, à l’alinéa 28, l’ambition en matière de promotion, de préservation et de développement de l’agriculture et des filières biologiques. Il s’agit également, dans un souci de visibilité et de cohérence avec l’alinéa 29, de réintroduire un objectif chiffré. L’objectif retenu est celui qui figure dans le programme national pour l’agriculture biologique, dit Ambition Bio 2027, soit 21 % de surfaces agricoles utiles cultivées en agriculture biologique d’ici au 1er janvier 2030. Pour avoir participé à la discussion sur ce sujet à l’Assemblée nationale, je puis vous dire que cette question a beaucoup fait L’objectif de 21 % de surfaces agricoles en bio, qui est connu et figure dans de nombreux documents et lois, représente une perspective. C’est d’ailleurs presque un idéal parce qu’aujourd’hui le taux de surface agricole utilisée en bio est d’environ 10 % et il est déjà difficile de trouver des débouchés présidente de la commission acquiesce.), du fait d’une crise de la demande. Mesdames, messieurs les sénateurs, le marché du bio est en grande difficulté, vous avez été nombreux à le rappeler. Par conséquent, on pourra m’objecter que, compte tenu des problèmes que cette filière rencontre déjà, sa situation ne pourra que s’aggraver avec un taux de 21 %. Ce débat existe, j’en ai parfaitement conscience. Pour autant, cet objectif demeure, même s’il mériterait d’être adapté à la réalité du marché. Il ne me paraît pas judicieux d’ouvrir cette discussion à ce stade. L’Assemblée nationale tenait beaucoup au maintien de cet objectif et nous devons tenir compte de son avis. Nous en discuterons avec M. le rapporteur, même si je ne me fais guère d’illusions sur ma capacité à le convaincre… (Sourires au banc des commissions.) D’une part, il me paraît essentiel de restaurer cet objectif auquel tient la moitié du Parlement français. D’autre part, il s’agit d’envoyer des signaux à l’agriculture biologique, qui est en souffrance, en lui confirmant qu’elle a un avenir et des perspectives de développement. Dans certains territoires, 40 % des terres sont cultivées en bio. Il faut se garder de décourager les agriculteurs qui ont fait un choix résolu, ambitieux et audacieux dans cette direction. C’est donc pour éviter qu’un débat ne s’ouvre de nouveau sur ce sujet que j’ai repris cet objectif de 21 %, qui figure non seulement dans le texte adopté par l’Assemblée nationale, mais aussi dans de nombreux autres documents, notamment dans le programme national pour l’agriculture biologique. collègues, au vu de l’avancement de nos travaux et du nombre d’amendements restant encore en discussion sur ce projet de loi, en accord avec le Gouvernement et la commission des affaires économiques, nous pourrions ne pas siéger ce vendredi 7 février. Y a-t-il des observations ?… Il en est ainsi décidé. Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente. séance, suspendue à vingt heures, reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE Mme Anne présidente. La séance est présidente. Nous reprenons la discussion du projet de loi d’orientation pour la souveraineté Dans la discussion de l’article 1er, nous avons entamé l’examen de onze amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Cinq d’entre eux ont d’ores et déjà été présentés. présidente. L’amendement n° 305 rectifié ter, présenté par Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione, Kanner et M. Weber, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi l’installation économiquement viable d’exploitations agricoles en agriculture biologique au sens de l’article L. 641-13 du code rural et de la pêche maritime, et un amendement de repli par rapport à l’amendement n° 304 rectifié ter qui suit. Si vous me le permettez, madame la présidente, je présenterai donc d’abord ce dernier. présidente. Volontiers, mon cher n° 304 rectifié ter, présenté par viable d’exploitations agricoles le développement, la conversion et la préservation de la surface agricole utile cultivée Veuillez poursuivre, monsieur Stanzione. modifier la rédaction de l’alinéa 28 qui, en l’état, laisse penser que l’installation en agriculture biologique ne devrait être encouragée que si les exploitations sont économiquement viables. Nous avons bien conscience que, par définition, la recherche de la viabilité économique est une condition majeure, voire indispensable, pour qu’un projet d’installation soit mené à bien. Cette réalité s’impose d’ailleurs dans quasiment tous les pans de notre économie. Toutefois, nous avons également conscience que les rapporteurs de notre commission des affaires économiques ne sont pas très enthousiastes quand il est question de transition agroécologique ou de soutien à l’agriculture biologique. Alors, pourquoi inscrire dans la loi que le soutien aux installations sera conditionné à leur viabilité économique pour la seule agriculture biologique et non pour tous les modes de Soit nous considérons, comme nous venons de le dire, que la viabilité économique est une condition sine qua non de l’installation, auquel cas il est inutile d’inscrire cette précision dans la loi ; soit il faut apporter cette précision pour toutes les productions, et non pas seulement pour celles de l’agriculture biologique. Pour notre part, nous proposons une nouvelle rédaction de l’alinéa 28 qui précise que nos politiques publiques agricoles visent à favoriser « le développement, la conversion et la préservation » des surfaces cultivées en agriculture biologique, notamment pour nous permettre d’atteindre les objectifs définis dans la loi. L’amendement de repli n° 305 rectifié ter vise quant à lui à donner pour objet à l’alinéa 28 le soutien à l’installation et au développement de l’agriculture biologique, sans préciser que celle-ci doit nécessairement être économiquement viable en amont, cette mention semblant superfétatoire. n° 306 rectifié ter, présenté par en adéquation avec la demande de ces en veillant à l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché national Uzenat. Il s’agit d’un autre amendement de repli. Comme M. Stanzione l’a indiqué, la logique adéquationniste semble n’être appliquée que pour l’agriculture biologique. Nous nous inscrivons en faux contre cette approche. Pourquoi ce traitement particulier ? Madame la ministre, j’ai bien entendu les propos que vous avez tenus juste avant la suspension de séance, et il ne s’agit pas ici de rouvrir le débat sur les objectifs de surface cultivée en bio. Mais tout de même, en ce qui concerne la demande de produits biologiques, l’État lui-même est le premier à ne pas respecter la loi Égalim ! Nous le savons très bien, la commande publique ne réglera pas tous les problèmes. Toutefois, si seulement, à l’image de la très grande majorité des collectivités, l’État était au rendez-vous de la loi Égalim, la demande serait plus forte, l’agriculture biologique se porterait bien mieux et cela encouragerait évidemment davantage les jeunes à s’installer. Pour rappel, en Bretagne, près de 40 % des installations se font en agriculture biologique. Là encore, nous n’opposons pas les modèles, mais il convient de soutenir cette tendance. Monsieur le rapporteur, nous souhaitons non pas suivre une logique strictement adéquationniste, mais indiquer simplement qu’il convient de veiller à l’équilibre entre l’offre et la demande, sans en faire une condition stricte. n° 887, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom 1° Remplacer la première occurrence des mots : de ces 2° Après la première occurrence du mot : issus de ce mode de production de la commission des affaires économiques. Il s’agit d’un amendement rédactionnel, madame la présidente. n° 807, présenté par le Gouvernement, est ainsi , d’atteindre une surface agricole utile cultivée en légumineuses de 10 % d’ici au 1er janvier 2030 et de tendre à l’autonomie protéique en 2050 promouvoir l’autonomie de l’Union européenne et de la France en protéines, en fixant un objectif national de surface agricole utile cultivée en légumineuses de 10 % d’ici au 1er janvier 2030 et d’atteinte de l’autonomie protéique nationale en 2050 ; et de la souveraineté alimentaire. Cet amendement vise à promouvoir la production de légumineuses, afin d’atteindre l’autonomie en protéines de l’Union européenne et de la France. Nous proposons donc d’inscrire à cet article un objectif national de surface agricole utile (SAU) cultivée en légumineuses de 10 % d’ici au 1er janvier 2030 et d’atteinte de l’autonomie protéique nationale en 2050. n° 307 rectifié ter, présenté par en agriculture biologique au sens de l’article L. 641-13 du code rural et de la pêche maritime de 21 % et Redon-Sarrazy. Cet amendement, très important pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, vise à réintroduire dans le projet de loi un objectif chiffré pour la surface agricole cultivée en agriculture Nous regrettons fortement le choix des rapporteurs de supprimer un tel objectif. Cette volonté, exprimée lors de l’examen de l’article 1er en commission, s’est également traduite par la suppression de l’article 8 bis, qui définissait des objectifs chiffrés tant pour le bio que pour les légumineuses. En commission, les rapporteurs ont indiqué que l’article 8 bis était satisfait par la rédaction de l’article 1er. Nous ne partageons pas ce constat. Il nous apparaît que le texte adopté par la commission des affaires économiques du Sénat ne comporte plus aucun objectif chiffré pour l’agriculture biologique. À notre sens, il ne s’agit pas là d’un oubli. Pis, à la page 140 du rapport, il est indiqué que l’objectif de 21 % de la SAU cultivée en bio serait moins-disant que celui de 18 % en 2027, fixé dans le plan stratégique national, ou que celui de 25 % en 2030, fixé par l’Europe. En conséquence, selon les rapporteurs, fixer un tel objectif dans le projet de loi « se traduirait par un ralentissement du rythme de conversion à l’agriculture biologique en fin de Messieurs les rapporteurs, ne venez pas nous faire croire que vous avez supprimé cet objectif chiffré parce que vous avez craint qu’il ne vienne ralentir le développement du bio en France ! Je vous le rappelle, l’Assemblée nationale a déjà eu ce débat. La suppression, en commission, de cet objectif chiffré avait suscité une telle levée de boucliers que, devant la fronde, le Gouvernement lui-même avait été contraint de consentir à sa réintroduction en séance publique, par l’adoption de dix amendements identiques déposés par chacun des groupes politiques de l’Assemblée nationale, à l’exception du Rassemblement national. Les sénateurs du groupe SER, fervents défenseurs de l’agriculture biologique et de son développement, n’opposent pas pour autant les agricultures entre elles. Par cet amendement, nous proposons donc de réintroduire dans le projet de loi l’objectif chiffré d’atteindre 21 % de SAU cultivée en agriculture biologique au Plus tard, nous proposerons également de rétablir l’article 8 bis, supprimé en commission sur l’initiative des rapporteurs. présidente. Quel est l’avis de la commission sur ces onze amendements faisant l’objet d’une discussion commune ? Sur l’amendement n° 306 rectifié ter, la commission a émis un avis favorable. La commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur l’amendement n° 807 du Gouvernement, qui vise à fixer des objectifs pour la culture des légumineuses. En revanche, la commission émet un avis défavorable sur l’ensemble des amendements visant à faire figurer à cet article un objectif de 21 % de la SAU cultivée en bio. Objectivement, alors que 8 % de la surface agricole est cultivée en bio, alors que la consommation de ces produits est en plein marasme et que les producteurs n’arrivent pas toujours à vendre correctement leurs produits, fixer un tel objectif, en totale inadéquation avec la consommation, ne revient-il pas à prendre les agriculteurs pour des imbéciles ? Il faut sortir de cela. L’agriculture biologique a une place, au même titre que tous les produits issus d’un cahier des charges qui demande beaucoup d’efforts. Comme les appellations d’origine protégée (AOP), les indications géographiques protégées (IGP) et le label rouge, elle doit être portée et sublimée pour avoir une véritable valeur, son prix permettant au consommateur de savoir que, derrière un produit, il achète aussi un cahier des charges. Vouloir en faire un dogme politique, vouloir imposer un objectif de surface pour dire aux Français que, même s’ils n’ont pas les moyens de se payer ces produits, ils devront quand même les acheter, dans la perspective de faire baisser les prix, cela revient obligatoirement à conduire les agriculteurs dans le mur ! C’est ce que nous vivons aujourd’hui. Quand la moitié de la production laitière bio repasse en culture conventionnelle, il n’est pas juste de prétendre qu’on va encore plus produire de laits bio ! On impose aux éleveurs des collectes différentes, pour qu’ensuite à l’usine le lait bio et le lait conventionnel soient mélangés ! Il faut arrêter avec ces postures, qui reviennent à prendre des gens en otage ! Redon-Sarrazy. Ce ne sont pas des Permettez-moi de vous lire la rédaction que la commission propose de retenir pour l’alinéa 28 : il s’agit de « favoriser l’installation économiquement viable d’exploitations agricoles en agriculture biologique au sens de et un développement de la surface agricole utile cultivée en agriculture biologique en adéquation avec la demande de ces produits, en réduisant les importations de ces produits et en développant l’appareil industriel de transformation agroalimentaire pour diversifier l’offre et répondre au mieux à la demande ». Voilà une rédaction objective ! Sur tous les amendements en discussion commune, à l’exception de ceux que j’ai cités au début de mon avis, la commission a donc émis un avis défavorable. Monsieur le rapporteur, il ne s’agit que de « promouvoir » le bio, selon la rédaction proposée par le Gouvernement et retenue par l’Assemblée nationale, ou de le « favoriser », selon celle que vous préférez retenir, et en aucun cas d’obliger quiconque à s’y convertir. Dans la rédaction de l’amendement n° 806, nous employons le terme de « préservation ». Aujourd’hui, pour l’agriculture biologique, l’enjeu est plutôt le maintien et la préservation que la conversion, car le marché est extrêmement difficile. Il faut donc favoriser la préservation de cette agriculture. Vous relèverez que c’est le premier terme que nous faisons figurer dans l’énumération présente dans le dispositif de notre amendement : là est l’urgence. Il y a actuellement moins de conversions et plus de difficulté à se maintenir, ce qui va jusqu’à entraîner parfois des Il y en a beaucoup ! Par conséquent, l’adéquation au marché n’est pas un sujet que l’on peut rayer d’un trait de plume, en disant qu’il faut sortir de la logique adéquationniste ! Il faut évidemment rechercher la viabilité économique. On ne peut pas dire aux agriculteurs en bio que leur équilibre économique importe peu, car de toute façon leur activité aura été vertueuse. Il faut évidemment chercher une adéquation entre l’offre et la demande, sinon on envoie délibérément les gens dans le mur ! D’ailleurs, la notion d’adéquation figure dans la rédaction retenue par votre commission, tout comme dans celle de l’amendement n° 806 du Si nous préférons celui-ci à d’autres propositions en discussion, c’est parce que nous souhaitons « promouvoir la préservation, la conversion et le développement » de l’agriculture bio, avec un objectif chiffré qui, vous l’avez rappelé, a fait débat lors de l’examen du texte par l’Assemblée nationale. Monsieur le rapporteur, je comprends vos propos : aujourd’hui, on ne compte que 10 % de surface bio en France… … et l’objectif de 21 % revient donc à doubler cette surface en cinq ans, ce qui ne sera tout de même pas une mince affaire ! Enfin, lorsqu’on se fixe un objectif, qui peut le plus peut le moins. Par ailleurs, de la même façon, pour la surface agricole utile en légumineuses, l’autonomie protéique est un enjeu de première importance. Mesdames, messieurs les sénateurs, le Gouvernement vous demande donc de bien vouloir retirer l’ensemble de ces amendements au profit de ceux qu’il a déposés. Karoutchi. Ce n’est pas gagné ! (Sourires.) présidente. La parole est à Salmon. Est-ce que le marché, si on le laisse faire, est apte à répondre aux défis de demain ? Est-ce qu’à lui seul il orientera l’agriculture vers la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité ? Je n’en suis pas si sûr. Ce que fait le politique, c’est fixer des caps et des orientations. À quoi servirions-nous, sinon ? Nous avons fixé un cap, mais ce qui ne va pas en France, c’est que nous faisons en permanence du stop and go. Nous avons essayé de mettre en avant l’agriculture biologique, mais nous avons ensuite, tout à coup, arrêté l’aide au maintien, tout en promouvant d’autres labels, comme la haute valeur environnementale (HVE). Il faut entendre le terme « viable » dans sa globalité. Qu’est-ce qui est viable ? L’agriculture bio est-elle rémunérée au juste prix pour les services environnementaux qu’elle rend ? L’agriculture que l’on nomme « conventionnelle » paie-t-elle tous les coûts cachés de ses pollutions ? Je sais bien que certains ont le poil qui se hérisse lorsque je parle de pollution. Veuillez m’excuser, mes chers collègues, mais les eaux de surface sont polluées, l’air est pollué, et tout cela provoque des problèmes de santé ! Parlez-en aux enseignants et vous verrez, chers collègues ! Je ne dis pas que les agriculteurs sont responsables de tous ces maux, loin de là. Ils sont d’ailleurs plutôt les victimes d’un système. Mais il faut s’orienter vers une agriculture qui préserve l’environnement et notre santé. Tel est le cap politique que nous demandons de retenir. Notre collègue Simon Uzenat faisait remarquer à juste titre que, si les objectifs de la loi Égalim étaient appliqués, si 20 % des produits consommés dans les cantines scolaires étaient bio, nous serions au rendez-vous. M. Simon Uzenat, pour explication de vote. Uzenat. Madame la ministre, le 17 janvier dernier, nous débattions ensemble, dans l’hémicycle du Sénat, des crédits de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires Aux côtés de nombre de nos collègues, le groupe socialiste dénonçait alors les arbitrages budgétaires qui réduisent de façon draconienne les crédits alloués à l’autonomie protéique et à la planification écologique. Nous prédisions que vous tenteriez de sauver les apparences lors de l’examen du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole, mais les chiffres sont têtus. Les tête-à-queue des gouvernements qui se succèdent depuis plusieurs années – certains membres du gouvernement actuel sont d’ailleurs comptables des décisions prises depuis sept ans – conduisent à ces conséquences. Madame la ministre, vous évoquez la viabilité économique des installations, comme si ceux qui se lancent dans l’agriculture biologique étaient déconnectés de la réalité. J’ai siégé dans une commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA), j’ai pu constater que l’ensemble des agriculteurs, quels que soient leur type de production et leur modèle économique, sont confrontés à ces questions. Ils ont bien à cœur d’assurer la viabilité économique de leurs exploitations. Madame la ministre, nous sommes tout à fait d’accord en ce qui concerne la demande, mais encore faut-il que l’État soit au rendez-vous lorsque nous fixons des règles ! Or, nous le redisons, l’État lui-même ne respecte pas la loi Égalim ! Il ouvre le site internet « Ma cantine », qui permet de mettre des coups de pression aux collectivités encore en retard pour atteindre les objectifs de la loi, mais il n’est pas lui-même au rendez-vous ! Monsieur le rapporteur, je veux bien que l’on avance qu’il y a un défaut de demande, mais les acheteurs publics, et l’État au premier rang d’entre eux, ne sont pas au rendez-vous. Nous devons être cohérents ! présidente. Il faut conclure, mon cher collègue. Uzenat. En ce qui concerne l’installation, c’est un élément clé. Louault. Autant je suivrai totalement l’avis du rapporteur Laurent Duplomb au sujet des objectifs de surface cultivée en bio, qui selon moi n’ont aucune utilité, autant je ne suis pas d’accord avec lui concernant l’amendement du Gouvernement relatif aux légumineuses. L’objectif proposé dans cet amendement est que 10 % de la SAU soit cultivée en légumineuses. La SAU française est de 29 millions d’hectares. Cet objectif revient donc à prévoir 2,9 millions d’hectares de légumineuses, quand aujourd’hui on en est à 440 000 hectares seulement. De tels objectifs complètement disproportionnés relèvent de l’incantation. Madame la ministre, vous avez reproché à plusieurs de mes amendements de relever de la littérature. Pour le coup, je pourrais vous retourner le compliment : nous sommes vraiment dans la légende urbaine ! Ces objectifs pour les protéines, tous les agriculteurs les ont vus, et nous n’y croyons plus du tout. Il a raison ! Monsieur le sénateur Uzenat, permettez-moi de vous répéter ce que j’avais dit lors de la discussion du budget. Soyez sans crainte : il n’y avait pas eu de répartition par ligne budgétaire des crédits de la planification écologique, mais des crédits seront bien sûr alloués à l’autonomie protéique. Nous nous adaptons, nous n’avons un budget que depuis quelques heures… Puissat. Attendez demain ! M. Daniel Gremillet, pour explication de vote. Gremillet. Sur le dossier de l’agriculture biologique, il est dommage d’opposer un système à d’autres. L’agriculture est multiple. Laisser croire que seule l’agriculture biologique peut répondre aux défis climatiques, c’est une erreur. Uzenat. Nous n’avons pas dit Gremillet. Des cultures qui ne sont pas bio apportent déjà des réponses aux défis climatiques. D’autres se développent, avec le même objectif. Par ailleurs, il faut prendre en compte la réalité de la vie et du marché. Entre ce qu’on souhaite et ce qui se passe, il y a une différence. La réalité, ce sont les choix de nos concitoyens, ce qu’ils achètent, ce qu’ils mettent dans leur caddie et acceptent de payer, au prix qu’ils peuvent se permettre. En effet, la réalité, c’est que pour certains produits, dont ceux qui sont issus de l’agriculture biologique, il n’y a pas d’adéquation entre leur prix et celui que les consommateurs sont prêts à payer. Ce n’est pas pour autant qu’il faut désespérer et dire que l’agriculture biologique n’a plus d’avenir. Madame la ministre, je suis plus mesuré que vous : aujourd’hui, même quand leurs produits sont collectés avec d’autres, non issus de cette filière, certains agriculteurs choisissent de rester en bio. Il faut les respecter. Leurs revenus sont tout à fait dynamiques et ils peuvent atteindre l’équilibre Je le redis : n’opposons pas les systèmes Louault. Bravo ! M. Olivier Rietmann, pour explication de vote. Rietmann. Si nous répétions les propos de certains de nos collègues à un cheval de bois, il nous filerait un coup de pied ! À les entendre, compétitivité et souveraineté seraient antinomiques ! L’agriculture bio fournit la preuve que c’est complètement l’inverse. Si votre production n’a aucune compétitivité, vous n’avez aucune souveraineté. Sauf à une condition : fonctionner dans un système franco-français, fermer les barrières et les frontières, vivre dans une autarcie totale, sans rien importer ni exporter. Cela ne vaut pas que pour les produits agricoles : ce système est global. Dire que compétitivité et souveraineté sont antinomiques, c’est mettre à mal les bases mêmes du système économique. Salmon proteste.) Selon vous, peu importe combien coûtent ces productions, dès lors qu’elles sont vertueuses ! C’est oublier que, comme l’a dit Daniel Gremillet, au bout du compte, c’est le consommateur qui décide. Si votre produit n’est pas compétitif, il restera en rayon, le consommateur ne l’achètera pas ! Salmon. Quelle vision Rietmann. Nous ne sommes pas dans un système fermé, franco-français : on trouve aussi des produits qui viennent d’ailleurs. Il faut tout de même réfléchir avant de dire des choses qui vont à l’encontre du système dans lequel nous vivons. Même si celui-ci peut évoluer, ses bases sont telles qu’elles sont, et on ne peut pas aller contre ! Monsieur Uzenat, un point m’avait échappé dans la réponse que je vous ai faite. Selon vous, l’État ne serait pas au rendez-vous ; vous avez pris pour exemple le site « Ma cantine ». Mais vous n’ignorez pas que les cantines sont gérées par les collectivités territoriales ! groupe SER.) Uzenat. Ce site permet justement de leur mettre la pression ! Monsieur le sénateur, vous n’ignorez pas le principe constitutionnel de la libre administration des collectivités locales ! Avec ce site, l’État a mis à leur disposition un outil qui fonctionne bien. Les collectivités qui n’adhèrent pas à ce dispositif le font pour de multiples raisons, notamment le fait qu’il oblige parfois à renoncer à des productions locales. C’est ce que nous disent les élus locaux : il est quelquefois difficile de satisfaire les objectifs de 50 % de produits de qualité et de 20 % de bio tout en privilégiant les productions locales. Mais ne dites pas que l’État n’est pas au rendez-vous, ce n’est pas juste ! Uzenat. L’État respecte-t-il la loi Égalim ? Pour ce qui est de la loi Égalim, nous aurons ce débat lorsque le prochain texte législatif de ce type sera examiné au Sénat. Cela ne devrait pas tarder, monsieur le sénateur ! présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 716 rectifié. présidente. Je mets aux voix les amendements identiques nos 112 rectifié et 773 l’amendement n° 564 rectifié. l’amendement n° 806. l’amendement n° 305 rectifié ter. l’amendement n° 304 rectifié ter. l’amendement n° 306 rectifié ter. présidente. En conséquence, l’amendement n° 887 n’a plus d’objet. Je mets aux voix l’amendement n° 807. l’amendement n° 307 rectifié ter n’a plus d’objet. L’amendement n° 414 rectifié ter, présenté par MM. Mérillou, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : « …° Encourager les dispositifs d’expérimentation agricole, notamment les Redon-Sarrazy. Nous le savons tous, le renouvellement des générations agricoles est un défi majeur. En effet, près de la moitié des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite d’ici à 2030. Si nous n’agissons pas, c’est tout notre modèle agricole, nos territoires ruraux et notre souveraineté alimentaire qui seront Les espaces tests agricoles représentent une réponse concrète à ce défi. Ils permettent aux futurs agriculteurs, y compris à ceux qui ne sont pas issus du monde agricole, de tester leur projet en conditions réelles, de se former et de tisser des liens avec les Il s’agit d’un outil précieux pour assurer la transition des exploitations et encourager une agriculture durable, locale et diversifiée. Un tel dispositif a donc toute sa place dans une loi censée favoriser le renouvellement des générations en Il convient donc de le mentionner à cet article ; tel est l’objet de cet amendement de mon collègue Serge Il est défavorable, car cet amendement est satisfait par Il est également défavorable. l’amendement n° 414 rectifié ter. n° 724 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay et Mmes Margaté et Varaillas, est ainsi libellé : « …° De garantir la non-régression du nombre d’exploitants et d’actifs agricoles sur le territoire à la date de la publication de la présente loi ; inscrire parmi les objectifs des politiques publiques la nécessité de mettre un terme à la régression du nombre d’exploitants et d’actifs agricoles, afin d’assurer le renouvellement des Mon cher collègue, vous dites non à la non-régression de la souveraineté alimentaire, mais vous êtes favorable à un principe de « non-régression du nombre d’exploitants ». J’avoue avoir du mal à vous comprendre ! L’avis est donc défavorable. Le Gouvernement demande le retrait de cet amendement, dans la mesure où cette ambition est déjà inscrite à l’article 8 ; à défaut de ce retrait, l’avis serait défavorable. présidente. Monsieur Lahellec, l’amendement n° 724 rectifié est-il maintenu ? Lahellec. Non, je le retire, madame la n° 724 rectifié est retiré. L’amendement n° 109 rectifié, présenté par MM. Daubet, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : , notamment en protégeant la ressource en eau et ses moyens d’accès souligner l’importance de la ressource en eau en faisant figurer sa protection parmi les moyens d’assurer la souveraineté alimentaire et agricole de la France. Un récent rapport de France Stratégie établissant une prospective de la demande en eau en 2050 fait apparaître que l’agriculture deviendra d’ici là le premier préleveur en eau, à hauteur d’environ un tiers des prélèvements, alors que ce classement est actuellement dominé par le secteur de l’énergie. Aussi la protection de la ressource en eau et de ses moyens d’accès doit-elle figurer explicitement à cet alinéa comme l’un des moyens susceptibles d’assurer la souveraineté alimentaire de la France. Cette demande est satisfaite par notre adoption de l’amendement n° 544 rectifié quater de M. Sol. La ressource en eau a ainsi été prise en compte. La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable. L’amendement de M. Masset tendant à faire figurer parmi nos objectifs la protection de la ressource en eau et de ses moyens d’accès est déjà partiellement, mais pas entièrement, Je serais assez favorable à l’inscription de la protection des moyens d’accès à l’eau dans le texte. Quant à la protection de la ressource en eau, elle est parfois invoquée pour refuser l’accès à l’eau : il est donc difficile de se prononcer. Quoi qu’il en soit, l’amendement étant en partie satisfait, le Gouvernement en demande le retrait ; à défaut, l’avis serait défavorable. présidente. Monsieur Masset, l’amendement n° 109 rectifié est-il maintenu ? Masset. Non, je le retire, madame la n° 109 rectifié est retiré. L’amendement n° 98 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : autonomie protéique issue d’élevages durables La parole est à M. Philippe Grosvalet. Grosvalet. Cet amendement vise à souligner l’importance du maintien de l’élevage durable Pour assurer le maintien de cet élevage de qualité, qui fait l’exceptionnalité du modèle agricole français, il est nécessaire d’assurer l’approvisionnement en produits issus de ces élevages de tous les lieux de consommation, notamment la restauration hors domicile. La loi Climat et Résilience devait notamment favoriser la création de débouchés nécessaires aux éleveurs français produisant de la viande de qualité, qui sont trop souvent concurrencés par de la viande bas de gamme importée. Pourtant, les objectifs fixés en ce sens sont loin d’être respectés. En conséquence, les filières bovine, porcine et avicole françaises durables, notamment celles en agriculture biologique et en plein air, peinent à se maintenir. La part des poulets standards progresse : elle représentait 72 % de la production en 2023, contre 65 % en 2020. Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas tant un déficit en volume de viande qu’une stagnation de l’offre durable et des débouchés associés, faute d’une réelle politique alimentaire et en raison d’un développement non régulé de la consommation hors domicile. Il est défavorable. Défavorable également. l’amendement n° 98 rectifié. n° 308 rectifié ter, présenté par Redon-Sarrazy. Si la commission a supprimé la cible chiffrée en matière d’agriculture biologique, elle a néanmoins préservé, à l’alinéa 29, l’objectif en matière de développement des légumineuses en France. Nous sommes bien évidemment favorables à cette disposition qui participerait pleinement et de manière même plus ambitieuse à l’objectif fixé dans le plan Protéines végétales, consistant à doubler la part de SAU consacrée à ces cultures, pour atteindre 8 % en 2030. Les légumineuses sont un enjeu stratégique pour notre agriculture si nous souhaitons répondre aux défis que nous aurons à affronter dans les décennies à venir. Les crises de ces dernières années, qu’elles soient sanitaires ou diplomatiques, ont démontré la fragilité de notre modèle, trop dépendant des importations. Nous devons donc retrouver au plus vite notre autonomie et notre indépendance dans de nombreuses filières, dont celle des C’est pourquoi, par cet amendement, nous proposons d’adopter une attitude volontariste face à ces enjeux en nous fixant pour objectif d’atteindre l’autonomie protéique dès Il est défavorable, madame la présidente. l’amendement n° 308 rectifié ter. présidente. Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 719, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et concourir à la transition énergétique et climatique, en contribuant aux économies d’énergie et au développement des matériaux valorisation optimale et durable préciser que la production d’énergie doit rester un simple complément à l’activité agricole et qu’elle ne saurait se substituer à la vocation fondamentale de l’agriculture, qui est de produire de la nourriture. Aussi, il est essentiel que la rédaction du texte préserve un équilibre clair entre la production agricole, qui doit rester l’activité principale du secteur, et la production énergétique, qui ne peut jouer qu’un rôle de n° 309 rectifié ter, présenté par énergétique et climatique, , sans remettre en cause la vocation première de l’agriculture qui est l’alimentation humaine, La parole est à Mme Audrey Bélim. Bélim. Cet amendement tend à préciser les termes de l’alinéa 30 de l’article 1er, dans lequel il est inscrit que l’agriculture doit concourir à la transition énergétique de la Nation ainsi qu’à son indépendance énergétique. Nous abordons ici un sujet sensible et souvent clivant. Pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, la vocation première de l’agriculture est de nourrir la population et elle doit absolument le rester. Nous pouvons entendre que, dans certaines situations, la production d’énergie, si elle reste secondaire, peut constituer une source de revenus complémentaires bienvenue pour les agriculteurs. Mais si, dans ce cadre restreint, qui doit être fermement réglementé, notre agriculture peut participer à la production énergétique, elle ne peut pas en faire une priorité. De plus, nous savons tous que la question de la production d’énergie sur les exploitations agricoles est source de spéculation foncière, ce qui affectera nécessairement les générations futures. Les jeunes se trouvent déjà parfois dans l’incapacité financière d’acquérir du Le présent amendement vise donc à inscrire noir sur blanc dans la loi que le concours apporté par l’agriculture à la transition énergétique de la Nation ne peut en aucun cas remettre en cause sa vocation première, qui est la production alimentaire. Ces deux amendements sont satisfaits. En effet, nous avons fait de la souveraineté alimentaire une priorité dans le texte de l’article 1er, qui est de nature programmatique. Nous aurions pu préférer l’expression de « souveraineté agricole » à celle de « souveraineté alimentaire », de manière à couvrir également les apports énergétiques de l’agriculture, mais nous avons fait le choix de sortir de ce prisme. Dès lors, mes chers collègues, vos amendements, dont les objets se rejoignent complètement, sont satisfaits. Rien dans le texte n’encourage le développement de la production énergétique aux dépens de la souveraineté alimentaire. La commission a donc émis un avis défavorable sur ces deux amendements. Comme le rapporteur vient de le rappeler, l’article 1er dispose bien que la vocation de l’agriculture est d’assurer la sécurité alimentaire et sanitaire. Cela induit que la finalité première de l’agriculture est bien la production de nourriture. Cependant, je comprends bien la préoccupation qui s’exprime dans ces deux amendements. Pour ma part, je redoute que l’alimentation ne devienne un jour un sous-produit de l’énergie ! Dans certains pays, la viande de porc est devenue un sous-produit de la méthanisation. Que cela ne nous arrive jamais ! N’oublions pas que les énergéticiens savent faire preuve d’une grande force d’imagination pour convaincre des agriculteurs en situation de fragilité d’opérer une conversion énergétique des terres à vocation agricole. Il faut absolument rappeler que la vocation première de l’agriculture est de produire pour nourrir. L’amendement n° 309 rectifié ter vise à mettre en avant ce principe. Le rappel n’est pas inutile, car nous devons nous montrer d’une vigilance absolue en la matière. En effet, je vois sur mon territoire, où l’agriculture est pourtant rémunératrice, à quel point les énergéticiens cherchent à s’approprier des terres agricoles pour y produire de l’énergie. Cette conversion est déjà à l’œuvre dans certaines zones fragiles. L’amendement n° 309 rectifié ter étant de bon sens, je m’en remets à la sagesse de la Haute En revanche, l’avis du Gouvernement est défavorable sur l’amendement n° 719. l’amendement n° 719. l’amendement n° 309 rectifié ter. trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 466, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : rédiger ainsi la fin de cet pour permettre la transition de l’agriculture vers les pratiques agroécologiques, dont l’agriculture biologique, les solutions fondées sur la nature, la production de biomasse durable, y compris sylvicole, la réduction des dépendances à l’égard des intrants et la résilience des exploitations agricoles aux conséquences du changement orienter les politiques publiques de recherche, d’innovation et de développement vers les pratiques agroécologiques. Presque toutes les références relatives aux pratiques agroécologiques et à l’agriculture biologique ainsi que les objectifs afférents ont été supprimés du texte initial, qui en contenait déjà bien peu ! Alors que le Gouvernement et la commission des affaires économiques continuent de promouvoir le trio « robotique, numérique, génétique », de favoriser l’endettement et de privilégier les plus grandes exploitations, nous sommes convaincus que les pratiques agroécologiques, moins coûteuses et validées par la science, sont bien plus bénéfiques pour les agriculteurs et plus efficaces face au changement climatique ; en outre, elles améliorent durablement les conditions de travail et la rémunération des actifs agricoles. Déjà accessibles à un grand nombre d’agriculteurs, ces pratiques peuvent être renforcées et rendues plus efficaces au moyen de politiques de recherche, d’innovation et de développement, notamment lorsque les agriculteurs sont associés à leur élaboration. L’agriculture biologique n’a rien à voir avec l’agriculture de grand-papa ! Elle est très technique et exige des connaissances agronomiques extrêmement pointues. Elle a donc besoin, elle aussi, de continuer à progresser grâce à la recherche. Par cet amendement, nous cherchons à lui apporter un tel soutien. n° 310 rectifié ter, présenté par notamment dans les domaines de la préservation de la santé des sols, compléter l’alinéa 31, relatif à la recherche et à l’innovation en matière agricole, de manière à accorder une place toute particulière à la santé des sols. Il y a un an environ, les sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain ont défendu la proposition de loi visant à préserver des sols vivants, dans l’objectif de rendre cet enjeu visible et de lui donner un cadre juridique. Le texte, présenté par Nicole Bonnefoy, a fait l’objet d’un examen en séance au début de 2024. Mon groupe a ainsi pu rappeler que les sols constituent l’essence même de notre écosystème de production agricole. Les agriculteurs eux-mêmes ne cessent de le Le sol est un agent essentiel de la régulation du climat, au travers de ses multiples services écosystémiques, du cycle de l’eau à la fertilité des océans, de notre alimentation à la captation du carbone. Or, d’après une étude de 2023, 98 % des terres agricoles françaises sont contaminées par au moins une substance phytosanitaire. Cette dégradation des sols réduit leur capacité de séquestration du carbone. Elle emporte des conséquences locales sur la santé des sols, mais les répercussions sont aussi globales : nous avons déjà évoqué le rôle des sols dans la réduction des gaz à effet de serre, que mentionnait d’ailleurs Nicole Bonnefoy. Si nous proposons de donner à la préservation de la santé des sols en matière de recherche et d’innovation une place particulière, c’est bien dans l’intérêt même de nos agriculteurs. n° 311 rectifié ter, présenté par des nouvelles techniques génomiques, à supprimer de l’alinéa 31 de l’article 1er, où figure la liste des priorités à donner en matière de recherche et d’innovation, la mention du développement des nouvelles techniques génomiques (NTG). Ces techniques ne figurent pas actuellement à l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime. Nous nous interrogeons sur la volonté de procéder à cet ajout dans le cadre de ce projet de loi, alors même que cette question fait encore l’objet de trop de controverses, en raison des enjeux relatifs à la brevetabilité du vivant et à l’accaparement de ce dernier par de grandes multinationales semencières. Nous avons pu constater que notre amendement a suscité une levée de boucliers de la part d’une partie bien précise du monde agricole, qui s’est fendue d’un courrier pour en dénoncer la portée. Je tiens d’emblée à préciser que nous sommes ouverts à la recherche scientifique. Le présent amendement ne vise pas à interdire les nouvelles techniques génomiques en France. Il a seulement pour objet de ne pas en faire une des priorités de la recherche au vu des inquiétudes suscitées par leur culture et par leur commercialisation. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), par des travaux publiés en mars 2024, a mis en évidence ces préoccupations. L’Anses souligne que les risques sanitaires et environnementaux des nouvelles techniques génomiques « ne sont pas radicalement différents de ceux découlant des techniques » relatives aux organismes génétiquement modifiés (OGM), mais aussi que « le niveau d’exposition aux plantes obtenues pourrait être beaucoup plus important ». L’Anses recommande ainsi « une évaluation au cas par cas » et l’ouverture au plus vite d’un débat qui « engagerait des choix de société, car différents impacts économiques et sociétaux sont aussi dans la Certes, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a émis un avis différent, mais cette conclusion n’a pas empêché les États membres de ne pas trouver d’accord sur le sujet en juin 2024. En tout état de cause, ces différences d’approche dans la communauté scientifique démontrent le trouble suscité par les NTG et le manque de recul que nous pouvons avoir sur elles. Dans ce contexte, le principe de précaution doit s’appliquer. Aussi, nous appelons à l’ouverture d’un débat public entièrement consacré à ce sujet. Nous proposons donc la suppression de l’inscription proposée des NTG à l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime, qui nous semble précipitée en l’absence du débat préalable que nous souhaitons. La commission a émis un avis défavorable sur les amendements nos 466 et 311 rectifié ter. Elle est en revanche favorable à l’amendement n° 310 rectifié ter, qui a pour objet le suivi et la préservation de la qualité des sols. En effet, je voudrais bien que l’on réalise des diagnostics des sols de toutes les cultures, traditionnelles comme biologiques, de façon à comparer les résultats. Ceux-ci, mes chers collègues, pourraient nous L’avis du Gouvernement sur l’amendement n° 466 est également défavorable. La santé des sols, qui fait l’objet de l’amendement n° 310 rectifié ter, est aujourd’hui un impensé. On sait pourtant que cette question prendra de plus en plus d’importance. Le texte initial contenait, à l’article 9, une disposition visant à établir un diagnostic des sols, mais elle a été supprimée de manière assez unanime à l’Assemblée nationale au motif que ce diagnostic aurait incombé au seul repreneur : cette démarche, très coûteuse, aurait pu avoir un effet dissuasif. Toutefois, du fait de l’importance des enjeux de la santé des sols, de leur préservation et de leur restauration, le Gouvernement émet un avis favorable sur l’amendement n° 310 rectifié ter. L’amendement n° 311 rectifié ter, quant à lui, vise à supprimer la référence aux NTG, aussi appelés New Breeding Techniques (NBT). Pour ma part, il me semble qu’aucune confusion ne peut avoir lieu à ce stade avec les OGM. Je me méfie d’un débat public en la matière, tant la question, qui suscite des désaccords, est éminemment technique et appelle le regard de scientifiques. À ceux qui, parmi vous, souhaitent pour nos plantes une moindre consommation en eau, les NTG peuvent apporter des réponses concrètes en la matière. Cette source féconde de solutions ne doit pas être tarie avant même que de sérieuses hypothèses de développement n’en découlent. Par conséquent, je suis très défavorable à l’adoption de cet amendement. l’amendement n° 466. l’amendement n° 310 rectifié ter. l’amendement n° 311 rectifié ter. deux amendements identiques. n° 254 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mme Billon, M. Chasseing, Mme Jacquemet, M. Levi, Mme Saint-Pé et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 704 rectifié est présenté par MM. Gremillet et Rietmann, Mme Belrhiti, MM. Panunzi, Khalifé, Sol et Brisson, Mme Berthet, MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Mmes Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon, Bruyen, Belin, Genet, Somon et Bacci, Mme Dumont, M. Pointereau, Mmes Bellurot, Drexler et Josende, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, Mme Imbert, MM. Reynaud et Cuypers, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent, Milon et Après l’alinéa 31 « …° De maintenir un haut niveau de protection des cultures, notamment dans le cadre du principe refusant des interdictions de produits phytopharmaceutiques sans solutions économiquement viables et techniquement efficaces apportées aux La parole est à M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 254 rectifié ter. Bleunven. Cet amendement a pour objet d’inscrire parmi les finalités des politiques publiques le principe suivant : pas d’interdiction sans solution. En effet, certaines filières manquent, depuis plusieurs années déjà, de moyens de protection pour leurs cultures, phénomène qui va encore s’accentuer avec le changement climatique et l’apparition de nouvelles maladies et de ravageurs. C’est pourquoi il est essentiel que les politiques de préservation de nos moyens de production deviennent prioritaires. M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement n° 704 rectifié. Gremillet. Il est défendu, madame la présidente. Pas d’interdiction sans solution : ce principe ne fait qu’amplifier le principe de non-surtransposition que nous avons adopté ; nous y sommes donc très favorables, mais la commission s’en remettra à la sagesse de notre assemblée sur ces deux amendements identiques. Cette sagesse, si je puis dire, ne pourra être que Karoutchi. C’est la sagesse positive ! (Sourires.) Ces amendements identiques visent à introduire parmi les priorités des politiques publiques agricoles le maintien d’un haut niveau de protection des cultures. Nous ne saurions y être défavorables : sans préservation, pas de production. Leurs auteurs, dans l’esprit du principe : « Pas d’interdiction sans solution », souhaitent empêcher les interdictions de produits phytopharmaceutiques sans solutions Vous n’ignorez pas, messieurs les sénateurs, qu’un acteur est déjà chargé de juger de l’opportunité de ces interdictions : l’Anses. Le législateur ne peut pas interdire à cette agence de prononcer des interdictions : il n’a pas la main ! Avec ce qu’on va voter, ça ira mieux ! Même si je suis absolument d’accord avec cette déclaration de principes, elle ne résistera pas à l’analyse de la réalité des faits. Ni vous ni moi n’autorisons ni n’interdisons ces produits ! Nous pourrions… Non, nous ne le pouvons pas… Avant 2014, c’était possible ! … sauf à changer la loi. Comme vous le savez, l’Anses est seule habilitée à publier les autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, et ce sans qu’interviennent des considérations économiques. J’ai néanmoins l’ambition d’apporter des réponses à ce problème. Ainsi, je souhaite demander à cette agence de prioriser le traitement des dossiers concernant des filières qui connaissent une grande urgence. Cette mesure figure d’ailleurs dans la proposition de loi de MM. Duplomb et Menonville ; elle sera complétée par un décret sur lequel nous travaillons. En somme, si votre idée est séduisante, messieurs les sénateurs, elle ne fonctionne pas, elle ne vole pas ! La question relève en outre largement du droit communautaire, comme vous le savez tous. Certains produits interdits en France sont autorisés ailleurs en L’AESA autorise, à l’échelle européenne, la mise sur le marché de substances pharmaceutiques ; l’Anses ne fait que décliner, à l’échelle nationale, ces décisions pour des produits commerciaux. On ne peut pas échapper à la réalité de ce fonctionnement. C’est en vous priant de garder à l’esprit ces observations, mesdames, messieurs les sénateurs, que je m’en remets à la sagesse de votre assemblée sur ces deux amendements identiques. Salmon. Madame la ministre, votre avis de sagesse est tout sauf sage ! En confiant à l’Anses, comme vous l’avez expliqué, le soin d’accorder les autorisations de mise sur le marché, on a affirmé – c’est tout de même assez fondamental ! – le primat de la santé humaine et de la biodiversité sur le rendement. Au travers de ces amendements, nous renverserions complètement les priorités. Ce constat est assez J’entends souvent dire qu’il faudrait laisser du temps passer afin de trouver des solutions avant d’interdire, mais je voudrais à ce propos vous citer un exemple. L’autorisation de mise sur le marché du flufénacet, pesticide de l’ordre des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), a expiré en 2013. Il s’est donc écoulé déjà pas mal de temps depuis lors ; pourtant, de dérogation en dérogation, ce produit est toujours épandu sur les cultures, alors même qu’il s’agit d’un perturbateur endocrinien. Il faut savoir définir ses priorités. Le principe « pas d’interdiction sans solution » me paraît vraiment très dangereux. Nous en payons déjà les conséquences et les paierons plus chèrement encore à l’avenir. En Bretagne, nous trouvons dès à présent du S-métolachlore sur toutes les terres, ainsi que du prosulfocarbe. Les pesticides sont partout dans l’environnement et nous en portons tous les traces sur nous-mêmes, dans nos cheveux comme dans chacune de nos cellules. Certains pensent que tout va bien et qu’il faut poursuivre la fuite en avant, toujours plus vite, vers un modèle technosolutionniste employant toujours plus de pesticides. Comme vous l’avez compris depuis longtemps, ce n’est pas le modèle que je défends, car il nous mène vers des lendemains qui déchanteront très durement. Gremillet. Deux questions se posent dans le débat sur ces amendements. La première porte sur les priorités qui sont retenues en la matière. Nous en avons déjà débattu la semaine dernière dans cet hémicycle. L’expérience nous montre que des choix sont faits parmi les dossiers qui s’empilent à l’Anses ou ailleurs. On en examine certains plus rapidement que d’autres. Il y a des traitements qui ne sont toujours pas autorisés, parce que, délibérément, on a fait le choix de ne pas réaliser les études nécessaires : ils ont été mis en bas de la pile. Il faut définir les priorités qui doivent présider à l’examen des demandes. En second lieu, madame la ministre, nous ne proposons nullement, par ces amendements, d’autoriser la commercialisation de produits dangereux pour la santé. S’ils le sont en France, ils le sont aussi ailleurs en Europe ! Gremillet. En revanche, nous ne pouvons pas imaginer qu’on laisse les agriculteurs français sans solution alors que leurs homologues implantés de l’autre côté de la frontière, mais écoulant leur production sur le même marché européen, ont accès à ces produits ! Je pourrais consentir au système actuel à une seule condition : il faudrait avoir la certitude qu’aucun bien en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne ne contiendra la moindre trace de produits que nous interdisons pour sauver les cultures françaises. Dans le cas contraire, il s’agirait d’une tromperie à l’égard des consommateurs et d’une double peine pour les agriculteurs. Il faut prendre des engagements ! Monsieur le sénateur, il me semble que nos opinions concordent parfaitement ! Or vos propos pourraient laisser croire à une divergence, à la possibilité d’enfoncer un coin entre votre opinion et la mienne… Husson. Impossible ! Exactement ! Vous proposez, monsieur Gremillet, « de maintenir un haut niveau de protection des cultures » – nous sommes d’accord –, « notamment dans le cadre du principe agriculteurs ». La potentielle dangerosité de ces produits n’est mentionnée nulle part dans cette phrase. Si vous aviez précisé que vous visez les produits phytopharmaceutiques autorisés, ou reconnus comme non dangereux, par l’Europe, nous aurions été d’accord, mais vous ne pouvez pas plaider pour l’utilisation de produits phytopharmaceutiques potentiellement dangereux au seul motif qu’il n’y aurait pas de solutions de substitution économiquement viables. Ce n’est pas Louault. Daniel Gremillet a essayé d’expliquer, poliment, que les agriculteurs ne peuvent plus accepter des surtranspositions. Mais ce n’est pas une surtransposition ! Louault. Or ces surtranspositions s’enchaînent ! Par un auto-allumage administratif, l’Anses rédige un petit avis, l’envoie à Bruxelles – comme pour les NTG – et met un bazar énorme à l’AESA. Tous les scientifiques montent au créneau, l’Anses est obligée de se rétracter, et ainsi de suite : ce n’est pas une façon correcte de procéder ! L’Anses ne doit pas être le « poil à gratter » européen de la surtransposition, elle ne doit forcer la main de personne ! Combien de fois Marc Fesneau nous ne nous a-t-il pas dit : « Ne vous inquiétez pas, l’acétamipride sera interdite à l’échelle européenne, je suis en avance de phase, il faut attendre, ça va venir ! » ? On attend toujours puisque l’AESA a reconduit son autorisation jusqu’en 2033 ! Voilà la réalité : il a menti pendant des mois aux producteurs, c’est grave ! Oui, madame la ministre, seule l’Anses est habilitée à délivrer des autorisations de mise sur le marché, c’est une évidence. Oui, inscrire un slogan dans un texte de loi n’est pas réellement viable. Mais les agriculteurs n’en peuvent plus de cette surtransposition ! Si vous pouviez mettre un terme aux velléités d’auto-allumage de l’Anses, cela simplifierait la vie de chacun et ramènerait un peu de calme dans le pays. Gontard. Tout à l’heure, quand nous avons défendu des amendements visant à trouver des moyens de réduire le recours aux intrants et aux produits phytosanitaires, on nous a répondu que ce n’était pas nécessaire, que cet article n’était pas le bon endroit où faire figurer ces dispositions. Or vous voilà prêts, mes chers collègues, à y inscrire une disposition sur le même sujet, mais dans le sens inverse ! J’aimerais bien comprendre quelles règles président à ce que l’on peut mettre ou non dans l’article 1er de ce texte… Ces amendements identiques n’ont absolument pas pour objet les surtranspositions. Ils visent simplement à autoriser toute solution chimique dès lors qu’elle existe : c’est un vrai En effet, comme Mme la ministre l’a très justement relevé, ce serait nous mettre hors la loi. Pour qu’un produit puisse être autorisé, il faut obtenir l’accord préalable de l’Anses. Alors, madame la ministre, pourquoi avoir émis un avis de sagesse ? Quel message envoyez-vous ? Allez-vous encore respecter les avis sanitaires de l’Anses, ou cela vous pose-t-il problème ? Il s’agit tout de même de questions de santé ! L’Anses, heureusement, est une instance indépendante, et il est très bienvenu que nous puissions de la sorte avoir confiance en ses décisions. Cet avis de sagesse, si flou, est particulièrement Rietmann. L’un des avantages de ces amendements identiques est de poser un principe. Le texte poursuivra ensuite sa vie : l’Assemblée nationale l’a examiné, c’est à présent le tour du Sénat, puis une commission mixte paritaire se réunira, puisque la procédure accélérée a été engagée par le Gouvernement. Le rôle du Sénat dans ce parcours, c’est, si je puis dire, d’apposer sa patte sur ce texte, d’y inscrire des principes, d’y mettre sa marque. S’il faut ensuite l’améliorer, le rendre juridiquement acceptable, ce sera toujours possible en commission mixte paritaire : je vous fais confiance, madame la ministre ! Je voterai donc ces amendements et j’invite mes collègues à en faire autant. amendements identiques nos 254 rectifié ter et n° 709 rectifié, présenté par MM. Lahellec et « 12° De mettre en place un régime public et universel de prévention, d’assurance et de gestion des risques en agriculture, incluant la protection contre l’ensemble des aléas climatiques, sanitaires et Lahellec. Nous proposons la création d’un régime public et universel de prévention, d’assurance et de gestion des risques en agriculture, incluant la protection contre l’ensemble des aléas climatiques, sanitaires et Ce dispositif garantirait une couverture équitable pour tous les agriculteurs, renforçant par là même la résilience et la solidarité nationale. Cet amendement vise à remettre en route le système des calamités agricoles, dont plus personne ne veut entendre parler, sauf dans certains territoires dont nous essayons de résoudre les problèmes, notamment au travers de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, que nous avons adoptée la semaine dernière. Nous nous efforçons en particulier de régler les injustices liées à des modes de mesure des dommages différents selon les territoires ou les cultures. Par ailleurs, nous avons aussi voté un texte relatif à l’assurance récolte, même s’il n’est pas parfait. Remettre ce système en route comme vous le proposez dans cet amendement apparaît en tout cas relativement compliqué. Je vous invite donc à le retirer ; à défaut, l’avis sera Cet amendement vise à réformer le dispositif de l’assurance récolte et des calamités agricoles. En 2023, une réforme ambitieuse et pionnière de l’assurance récolte a été déployée, dotée d’un budget important et inédit de 680 millions d’euros par an. Ce nouveau dispositif est plus attractif et permet, quand il fonctionne convenablement, à chaque exploitant d’accéder à une couverture assurantielle renforcée. Le bilan est positif, même s’il n’est pas parfait, puisque plusieurs éleveurs et agriculteurs demandent des améliorations. Il faut notamment pouvoir organiser les recours et travailler, avec les assureurs, pour améliorer la fiabilité de l’indice Airbus. Nous nous y employons, conformément à l’engagement pris auprès des agriculteurs. Quoi qu’il en soit, il ne me paraît pas raisonnable de réformer un dispositif aussi récent et aussi prometteur. l’amendement n° 709 rectifié est-il maintenu ? n° 709 rectifié est retiré. L’amendement n° 105 rectifié, Mmes M. Carrère et Conte Jaubert, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi Alinéa 33 , concourant notamment à la qualité des services à la population, Grosvalet. Dans le cadre de la politique d’installation et de transmission en agriculture, nous proposons par cet amendement de reconnaître l’importance de la qualité des services à la population dans les territoires ruraux. En effet, celle-ci influe directement sur la sélection d’un territoire par rapport à un autre lors de la définition par le jeune agriculteur de son lieu d’installation, notamment pour les parents de jeunes enfants. Dans la mesure où il s’agit de concourir « à la qualité des services à la population », notre avis initialement défavorable pourrait évoluer vers un avis de Sagesse également. l’amendement n° 105 rectifié. n° 567, présenté par MM. Salmon et Gontard, en concourant à la déspécialisation des territoires, Salmon. Je suis sidéré par ce qui se passe ici ce soir : après l’Office français de la biodiversité (OFB), qui a été mollement défendu, c’est au tour de l’Anses d’être méprisée. groupe Les Républicains.) Nous vivons un moment plus Cet amendement vise à inscrire dans l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime un objectif de déspécialisation des territoires. Les impacts négatifs de la spécialisation des territoires sont nombreux : pollutions de l’eau, algues vertes dans les régions excédentaires en élevage – je connais particulièrement ce sujet –, difficultés à développer des systèmes alimentaires territorialisés, ou encore recours accru à des intrants de synthèse. Favoriser une diversification des activités agricoles dans les territoires, en particulier une meilleure répartition spatiale des activités d’élevage, ainsi qu’une complémentarité renforcée entre productions animales et végétales, est une nécessité pour améliorer la souveraineté alimentaire et assurer la transition écologique de La redistribution spatiale des activités d’élevage doit être planifiée et accompagnée. Cela permettrait de poser la question des besoins infrastructurels et techniques indispensables à sa réalisation au niveau des territoires, à la fois en termes qualitatifs – compétences, fonctions – et quantitatifs – nombre d’emplois ou d’infrastructures nécessaires. Une planification par des acteurs publics, mais aussi privés, est déterminante pour définir une trajectoire et assurer les moyens nécessaires : je pense à des expérimentations de restructurations-diversifications de fermes, ou encore au financement d’outils de transformation, notamment d’abattoirs locaux. Lors des concertations mises en place en vue de l’élaboration de ce projet de loi, la question de la diversification avait fait l’objet d’un consensus. Les politiques publiques doivent donc accompagner cette déspécialisation tout en veillant à prendre en compte les Il est également défavorable, car la déspécialisation ne saurait être un objectif universel, applicable à tous les territoires. Certains territoires sont spécialisés. C’est le cas du mien, qui est un territoire d’élevage. On y élève des montbéliardes pour le lait et la fabrication du comté. La diversification n’a pas de sens en soi. Si elle est pertinente, pourquoi pas, mais il serait inapproprié d’en faire une panacée. Salmon. La déspécialisation peut pourtant constituer un objectif très intéressant. Ma région, la Bretagne, est une terre d’élevage, mais nous avons trop de nitrates – Simon Uzenat connaît bien cette problématique. Les plans nitrates s’enchaînent, en vain. A contrario, l’est de la France manque d’engrais azotés. Il y a donc un problème de répartition, qui ne se posait pas auparavant. Pour qu’un certain nombre d’industries agroalimentaires réalisent des économies d’échelle, tout a été concentré sur certains territoires, qui étouffent aujourd’hui de ce manque de diversification. Cela entraîne également une augmentation des besoins de transport et, partant, de nombreuses nuisances pour l’environnement. Certes, les régions françaises doivent garder leurs spécificités, mais la diversification doit aussi être un objectif. On le voit bien dans le secteur viticole, où la monoculture et l’hyperspécialisation conduisent à une grande fragilité et empêchent la résilience. Dans les régions viticoles à 100 %, en cas de problèmes sanitaires dans les vignes ou de baisse des exportations pour des raisons géopolitiques, c’est toute une économie qui s’effondre. Je maintiens donc mon amendement, car cet objectif est indispensable pour atteindre une vraie souveraineté et permettre une vraie Louault. Monsieur Salmon, on ne vous a pas attendu ! Salmon. Tant mieux ! Louault. Je fais venir 1 000 tonnes de fiente de volailles. Elles n’arrivent pas jusque dans l’est de la France, parce qu’elles s’arrêtent en Touraine, pour nos terres S’il y a une spécialisation en Bretagne, c’est aussi qu’il faut prévoir des abattoirs à proximité des lieux d’élevage. Les agriculteurs ne sont pas bêtes : ils réfléchissent ! l’amendement n° 567. n° 415 rectifié ter, présenté par Mme Bélim, MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kanner, Mmes Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, des départements et régions Bélim. On le sait, nos climats, nos topographies et nos sols sont singuliers, que l’on soit dans l’hémisphère nord, près de l’équateur ou dans l’hémisphère sud. Ces particularités ont finalement façonné les modèles agricoles de chacun : tantôt des terres de grandes cultures dans l’Hexagone, tantôt un modèle familial sur nos territoires ultramarins. D’ailleurs, dans nos outre-mer, nous observons uniquement des exploitations de petite dimension, avec une surface moyenne de 5 hectares, contre 69 hectares pour la moyenne des exploitations Ces exploitations sont, chez nous, évidemment structurées autour d’un équilibre parfois fragile entre les filières de diversification et les filières historiques d’exportation, à savoir la canne à sucre. Il nous faut aujourd’hui admettre la singularité des réalités locales, notamment dans les politiques publiques. Ne pas prendre en compte les évidentes particularités géographiques et climatiques des territoires ultramarins, c’est empêcher le développement de modèles économiques agricoles. Alors même qu’il s’agit ici d’un programme non pas hexagonal, mais bien national, il est indispensable de mentionner spécifiquement dans le texte, à l’alinéa 33, aux côtés des zones de montagne et des zones dites « intermédiaires », nos départements et régions d’outre-mer. Je vous invite donc, au travers de cet amendement, à consacrer les singularités et la diversité de l’ensemble de notre beau territoire national. Cet amendement est déjà satisfait par les dispositions en vigueur du code rural et de la pêche maritime. Au V de l’article L. 1, entièrement consacré aux territoires ultramarins, il est bien précisé : « La politique en faveur de l’agriculture et de l’alimentation tient compte des spécificités des outre-mer ainsi que de l’ensemble des enjeux économiques, sociaux et environnementaux de ces territoires. » L’article L. 3 du même code est également consacré aux spécificités du développement agricole ultramarin. Cet article donne comme finalité aux politiques publiques « d’assurer, à l’échelle des territoires, la définition et la cohérence des politiques de développement agricole, en concertation avec les chambres consulaires, les organismes professionnels, les collectivités territoriales et En conclusion, ma chère collègue, votre amendement est pleinement satisfait ; je vous invite donc à le retirer, faute de quoi l’avis sera défavorable. C’est aussi une demande de retrait, pour les raisons exposées par présidente. Madame Bélim, l’amendement n° 415 rectifié ter est-il Bélim. Une piqûre de rappel est toujours nécessaire lorsqu’il s’agit de nos outre-mer : je le maintiens. l’amendement n° 415 rectifié ter. n° 667 rectifié bis, présenté par Mme Billon, MM. Bleunven et Canévet, Mme Havet, MM. Longeot, Lafon, Courtial et J.M. Arnaud, Mmes Perrot et Romagny, M. Levi et Mme Gacquerre, est ainsi libellé : et des communes insulaires La parole est à Mme Annick Billon. Billon. Les rapporteurs ont proposé en commission une nouvelle rédaction pour cet article 1er. Ils ont notamment inscrit dans le texte que les politiques agricoles doivent intégrer les spécificités de chaque région, l’objectif étant de permettre un développement équilibré et durable des territoires. Dans cette perspective, les zones dites « intermédiaires » et les zones de montagne sont directement nommées à l’alinéa 33 et leurs particularités sont mises en avant. Mais qu’en est-il de nos îles métropolitaines ? L’article 3 de la loi relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, dite loi 3DS, dispose que la spécificité des communes insulaires métropolitaines doit être prise en compte dans la mise en œuvre des politiques publiques locales et nationales. Au regard de cette disposition, nous proposons, par cet amendement, d’inscrire la spécificité des îles métropolitaines au sein de ce projet de loi. Ma chère collègue, vous avez également déposé un amendement visant à rétablir l’article 1er bis A, à l’objet similaire, article que nous avions supprimé en commission. Nous avons décidé d’émettre un avis favorable sur ce second amendement. Je vous invite donc à retirer cet amendement-ci au profit de votre autre amendement. C’est également une demande de retrait, puisque j’apprends avec bonheur qu’un de nos amendements – le Gouvernement a en effet déposé un amendement identique à celui de Mme Billon pour rétablir l’article 1er bis A – recevra généreusement un avis favorable de la commission, ce dont je me réjouis. C’est un plaisir rare, qu’il faut savoir apprécier… (Sourires.) Billon. Je le retire, madame la n° 667 rectifié bis est retiré. L’amendement n° 312 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, des productions des labels de production agricole et de toutes productions préciser la rédaction de l’alinéa 33, qui dispose dans sa version actuelle que les politiques agricoles doivent prendre en considération les spécificités de nos territoires et de nos productions ; nous proposons que soit spécifiquement encouragé le développement des labels agricoles, qui sont l’une des clés de la recherche de la souveraineté alimentaire. Ces labels participent à la diversification et à la valorisation de nos productions et de nos territoires. À ce titre, ils sont indispensables à une production agricole harmonieuse et de Une telle disposition était présente dans la rédaction retenue par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, mais elle a été supprimée par les députés en séance publique. La rédaction retenue par la commission des affaires économiques du Sénat n’y fait pas non plus expressément référence, évoquant plutôt toutes les productions sous signes de qualité et d’origine. Nous proposons donc de remédier à cet oubli regrettable et de reconnaître spécifiquement les labels de production agricole au sein de l’article L. 1 du code rural et de la pêche C’est une demande de retrait. En effet, cette question sera abordée à l’article 1er quater, qui est en partie consacré à ces sujets. L’alinéa 33 prévoit déjà « le développement des productions sous signes d’identification de la qualité et de l’origine ». C’est donc également une demande de retrait ; à défaut, l’avis serait présidente. Monsieur Stanzione, l’amendement n° 312 rectifié ter est-il Stanzione. Non, je le retire, madame n° 312 rectifié ter est retiré. L’amendement n° 878, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : l’amendement n° 878. L’amendement n° 568, présenté par G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et Alinéa 34 De veiller à une juste rémunération des exploitants, salariés et non-salariés agricoles et de l’agroalimentaire ainsi que leurs conditions de travail, leur protection sociale et leur qualité de vie, De veiller à assurer l’attractivité du métier d’agriculteur, via l’amélioration du revenu, de la protection sociale, des conditions de travail, et via la lutte contre le mal-être au travail et l’exposition aux risques professionnels, renforcer la définition de la souveraineté alimentaire en insistant sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail, les revenus et la protection sociale des agriculteurs, ainsi qu’en luttant contre le mal-être au travail dans le monde agricole. Il sera difficile d’atteindre la souveraineté alimentaire si les agriculteurs ne sont pas en bonne santé ! La souveraineté alimentaire suppose en effet un renouvellement des générations et une attractivité des métiers agricoles, comme le précise déjà le présent alinéa, mais la rédaction du texte de la commission reste Il convient en effet d’afficher plus clairement que les politiques publiques en matière de souveraineté alimentaire doivent contribuer à améliorer la rémunération des agriculteurs, les mobilisations de ces derniers mois ayant montré de façon criante les difficultés en la matière. Il convient également d’améliorer la protection sociale, dans un contexte où les retraites agricoles sont extrêmement faibles, en particulier pour les femmes, et où les agriculteurs rencontrent des difficultés à accéder au remplacement en cas d’arrêt maladie ou de congé de maternité ou de paternité. Il convient notamment d’agir, à ce titre, sur la prise en charge des maladies professionnelles. Par ailleurs, il faut améliorer les conditions de travail des agriculteurs, notamment face aux risques d’épuisement professionnel et d’isolement. En particulier, il convient de lutter contre les risques professionnels, alors que les agriculteurs sont exposés à la fois à une pénibilité physique de leur travail, à une charge mentale élevée et aux produits phytosanitaires. Enfin, il convient de mettre fin au mal-être au travail. Chez les exploitants agricoles, le risque de mortalité par suicide restait en 2020 supérieur de 77,3 % à celui des assurés tous régimes confondus. Un rapport sur ce sujet avait été remis au Sénat en 2021 par Henri Cabanel et Françoise Férat. Tous ces éléments doivent donc nous amener à apporter une attention particulière à la santé des agriculteurs. n° 313 rectifié ter, présenté par à une juste et digne à affiner la rédaction de l’alinéa 34 de l’article 1er, qui dispose que les politiques publiques ont pour finalité de veiller à une juste rémunération des exploitants : nous proposons d’inscrire dans la loi que l’objectif est également de leur assurer une rémunération Cette précision sémantique est certes davantage symbolique que juridique, mais elle enverrait un message fort en réponse à une demande de reconnaissance compréhensible et totalement légitime de la part du monde agricole : les exploitants souhaitent pouvoir vivre dignement de leur métier. Une nouvelle fois, nous regrettons que ce texte n’aborde pas la question du revenu agricole et des relations commerciales. Nous avons appris il y a quelques jours qu’un groupe de travail a été constitué à l’Assemblée nationale en vue d’un nouveau texte législatif, une sorte d’Égalim 5. Madame la ministre, loin de nous l’idée d’affirmer que ces questions sont faciles à régler, mais comprenez la lassitude des parlementaires ! Nous alertons le Gouvernement depuis des années sur le manque d’efficacité des lois Égalim, qui ne vont pas assez loin dans la coercition pour imposer à certains acteurs économiques de changer leurs pratiques, destructrices pour les agriculteurs. n° 879, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom agricoles et de l’agroalimentaire des secteurs agricole et agroalimentaire de la commission sur les amendements nos 568 et 313 La commission est défavorable à ces deux amendements. du Gouvernement sur les trois amendements en discussion commune ? Il est également défavorable sur les amendements nos 568 et 313 rectifié ter. L’avis est en revanche favorable sur l’amendement n° 879 de la commission. l’amendement n° 568. l’amendement n° 313 rectifié ter. l’amendement n° 879. trois amendements et d’un sous-amendement faisant l’objet L’amendement n° 708 rectifié, de préserver un modèle d’exploitation agricole familial ainsi que la possibilité pour les agriculteurs de choisir leurs systèmes de production dans un cadre clair et loyal et dans le respect de la liberté d’entreprendre, II. – Alinéa 36 et de la santé des agriculteurs et des salariés du secteur agricole, en assurant le développement de la prévention sanitaire des actifs agricoles, de veiller à la santé des animaux, à la santé des végétaux et à la prévention des zoonoses Lahellec. Le présent amendement vise à inscrire dans le texte des objectifs de prévention des risques en matière de santé des agriculteurs. Nous savons tous que les agriculteurs sont particulièrement exposés aux risques sanitaires. Une documentation scientifique assez abondante, produite notamment par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), semble indiquer que les risques de maladie sont patents. Il serait utile que nos politiques publiques s’attachent à les prendre en considération. n° 808, présenté par le Gouvernement, est ainsi leur qualité de vie, d’exploitation agricole familiale, Le Gouvernement propose de réintroduire à l’alinéa 34 une formulation pertinente adoptée par l’Assemblée nationale, aux termes de laquelle les politiques publiques doivent s’attacher à préserver un modèle d’exploitation agricole familiale. n° 810, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 36 prévention sanitaire des actifs agricoles, de veiller au bien-être et à la santé des animaux, à la santé des végétaux et à la prévention des zoonoses en prenant en compte l’approche « une seule santé » Nous proposons par cet amendement de compléter l’alinéa 36 de manière à y intégrer une rédaction, plus proche de celle qu’avait adoptée l’Assemblée nationale, qui intègre la notion de santé globale et l’approche « une seule À un moment où nous enregistrons des exemples de franchissement de barrière des espèces entre l’animal et l’humain – cela a été le cas récemment en Grande-Bretagne pour ce qui est de l’influenza aviaire –, il nous semble important de réaffirmer la nécessité d’une approche globale et systémique de la santé, d’ailleurs à l’œuvre à l’échelle de l’Union européenne. Lorsque les animaux sont malades, les éleveurs et tous ceux qui approchent les animaux peuvent l’être aussi. Il nous paraît donc important de prendre cette précaution. présidente. Le sous-amendement n° 881, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Amendement n° 810, dernier en prenant en compte l’approche Je retire ce sous-amendement, madame la présidente. Gontard. C’est mieux ! n° 881 est retiré. Quel est l’avis de la commission sur les amendements en La commission s’en remet à la sagesse de notre assemblée sur l’amendement n° 808 du Gouvernement visant à préserver le modèle agricole familial. Ayant retiré le sous-amendement n° 881, j’émets un avis de sagesse, voire favorable, sur l’amendement n° 810 du Gouvernement. Quant à l’amendement n° 708 rectifié, la commission lui est défavorable. du Gouvernement sur l’amendement n° 708 rectifié ? Le Gouvernement en demande le retrait ; à défaut, il lui sera Salmon. Je voterai les amendements du Gouvernement, ce qui n’est pas si fréquent ! travées du groupe Les Républicains.) Burgoa. Champagne ! Salmon. Nous sommes évidemment favorables à la préservation des exploitations familiales. C’est un beau vœu, mais c’est un vœu pieux : tout ce que nous votons ici ce soir dans ce projet de loi mènera à l’industrialisation de l’agriculture et signera la fin, d’ici à quelques décennies, de l’agriculture familiale et paysanne. Quoi qu’il en soit, nous voterons ces amendements. Pardonnez-moi, mais je ne peux pas laisser passer de tels propos ! Ce n’est pas possible ! groupe GEST.) Salmon. Je viens de dire que nous allions voter les amendements ! Darcos. Il est gentil pour une fois ! (Sourires D’accord, mais dire que l’agriculture s’industrialise, ce n’est plus supportable. Il faut arrêter avec ça ! Laissez-moi vous expliquer, par l’exemple, comment notre agriculture a évolué en trente ans : moi-même, dans les années 1990, je me suis installé, avec trois associés, sur une exploitation qui produisait 312 000 litres de lait. Depuis le 1er janvier dernier, nous sommes de nouveau quatre associés, mais, pour percevoir le même revenu qu’à l’époque, il nous faut désormais traire 1,1 million de litres de lait, soit trois fois plus ! Salmon. Oui, c’est justement le Les agriculteurs ne sont pas les fautifs ! Ce qu’on oublie aussi de dire, c’est qu’il y a dix ans, pour changer un tracteur, il fallait payer 80 000 euros de soulte, tandis qu’aujourd’hui, pour changer le même tracteur, on doit verser 240 000 euros. C’est ça la réalité ! Vous pensez vraiment que vous allez résoudre les problèmes des agriculteurs avec vos propositions ? Dantec. Oui ! En disant que l’agriculture actuelle est une agriculture industrielle, vous pensez vraiment que vous faites plaisir aux paysans ? Salmon. Certainement pas ! Sachez-le, les agriculteurs ont été obligés d’augmenter leurs rendements, leurs productions, pour maintenir leurs revenus. Vous ne pensez pas que l’excès de dogmatisme va finir par emporter l’agriculture française ? (Vives protestations sur les travées du groupe GEST.) présidente. Mes chers collègues, je vous prie de bien vouloir garder votre calme quand le rapporteur s’exprime. C’est ça la réalité ! Écoutez-vous, écoutez donc ce que vous dites ! Louault. Je te remercie, mon cher Laurent, d’avoir réveillé la salle ! Moi-même, j’ai 50 ans. Pour acheter une 2CV en 1970, il fallait vingt tonnes de blé ; aujourd’hui, essayez d’acheter la voiture la moins chère du marché avec vingt tonnes de blé, vous n’y arriverez pas ! Et ce alors même que le prix de la tonne de blé est de 180 euros – je vous laisse faire le compte… C’est ça la Le monde agricole ne dispose pas du tout du même pouvoir d’achat qu’autrefois. C’est cela aussi le problème : nous, agriculteurs, donnons accès à une alimentation dont le coût a baissé. Je vous rappelle qu’à une époque pas si lointaine chaque Français dépensait en moyenne 30 % de son pouvoir d’achat pour se nourrir ; désormais, cette part est inférieure à 6 %. Salmon. Eh oui ! Louault. Madame la ministre, pour en revenir à vos amendements, vous nous avez reproché tout à l’heure le manque de précision de nos définitions. Je vous laisserai donc le soin de définir le concept d’exploitation agricole familiale, tout comme celui de One Health – en français : « une seule santé ». Tout cela manque un peu de clarté. Chacun y va de sa propre définition. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) donne sa définition de l’agriculture familiale. Si elle doit s’appliquer à notre pays, je vous invite donc à en prendre connaissance. Le conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) a également la sienne. Bref, il y a des définitions partout, sauf dans le code rural ! Pardonnez-moi, mais, à un moment donné, il nous faudra trouver des juristes un tant soit peu responsables dans ce pays pour parvenir à une définition correcte des choses, ce qui nous permettra d’avancer et d’éviter des litiges que la jurisprudence met quinze ans à régler. M. Marc Laménie, pour explication de vote. Laménie. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je ne me suis pas encore exprimé sur ce texte, au point que certains s’en inquiètent… (Rires et Salmon. On vous prête notre micro ! (Sourires.) Laménie. Je resterai très modeste et très sobre. Ce projet de loi est, de mon point de vue, vraiment important. Je ne l’ai pas encore dit, mais je tiens à remercier nos collègues agriculteurs de profession qui siègent au Sénat, car ils parlent de ce qu’ils connaissent vraiment. Moi-même, je ne suis pas agriculteur, mais, dans un passé lointain, j’ai travaillé quatre ans dans une direction départementale de l’agriculture et de la forêt (DDAF), un service déconcentré que je regrette, car il n’existe plus du tout sous cette forme : les DDAF ont toutes été remplacées et ce qui leur a succédé donne une tout autre image de l’action de l’État. Pour en revenir aux amendements du Gouvernement, je suivrai, comme je le fais la plupart du temps, l’avis de la commission, tout en exprimant ma sympathie à nos amis du groupe GEST, parce qu’il m’arrive, je le reconnais – je tiens même à le dire ! –, d’être d’accord avec eux. Reichardt. C’est le fameux « en même temps » ! Laménie. L’amendement du Gouvernement vise à inscrire dans le texte la notion d’agriculture familiale, ou, plus exactement, celle d’exploitation agricole familiale. C’est un sujet sensible, un véritable sujet d’actualité. Il importe de soutenir la ruralité, parce que les agriculteurs ont un rôle incontestable à jouer en matière d’aménagement du territoire. C’est, je crois, le message que chacun, ici, souhaite Beaucoup d’amendements ont été déposés à l’article 1er, ce qui prouve l’intérêt que nous portons à notre agriculture. Par conséquent, je le redis, je voterai les deux amendements du Gouvernement ; je profite de cette occasion pour saluer le travail des rapporteurs, ainsi que celui de la présidente et de l’ensemble des membres de la commission des affaires économiques. sur les travées du groupe INDEP, ainsi que sur des travées des groupes RDSE et Dantec. D’abord, je tiens à remercier Laurent Duplomb de sa dernière intervention. En quelques mots, il vient de résumer le drame de l’agriculture française,… Vous y avez contribué ! Dantec. … qui consiste à produire toujours plus, mais avec de moins en moins de revenus. Il l’a très bien dit : cela fait trente ans, et même beaucoup plus longtemps, soixante ans probablement, que cela dure. Face à ce constat implacable, qu’il fait lui-même, Laurent Duplomb nous propose pourtant l’inverse de ce qu’il faut faire. C’est extraordinaire ! rapporteur fait des signes de dénégation.) Il est le témoin concret des impasses de l’agriculture française, d’une agriculture à laquelle on demande de produire beaucoup pour pas cher, de sorte que les marges de l’agrobusiness, qui tient la FNSEA, soient préservées. Il le sait et l’explique parfaitement, et pourtant, d’amendement en amendement, il nous propose d’aller toujours plus loin dans l’impasse. Bravo ! Gontard. C’est le syndrome de Dantec. C’est tout à fait Nous savons très bien qu’il est demandé aux paysans de produire bon marché pour l’agro-industrie française. Nous savons très bien qu’il est demandé à la société française de payer la totalité du coût des externalités négatives : je veux parler des inondations qui surviennent quand on draine de trop et qu’on enlève les haies, de la dépollution de l’eau qui doit se faire quand on accepte les pesticides. Concernant ces derniers, désormais, à en croire le rapporteur, ce n’est même plus leur toxicité qui devrait compter : il est simplement question de savoir si l’on peut les On marche sur la tête, et c’est Laurent Duplomb, avec ses mots et fort de son expérience, qui nous l’explique le mieux ! Merci à lui. Maintenant, il faut qu’il se réveille pour que l’on sorte de cette impasse ! sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER. – Corbière Naminzo applaudit également.) Karoutchi. Il faut en revenir aux amendements maintenant ! Je vais faire en sorte de m’exprimer avec le plus de calme et de sérénité possible sur le sujet, car je crois qu’il faut sortir des caricatures. Puissat. Tout à fait ! La profession agricole serait-elle la seule qui n’aurait pas le droit de se moderniser, d’évoluer et d’accéder au progrès ? C’est bien de cela qu’il est question aujourd’hui ! Mes chers collègues du groupe écologiste, votre image de l’agriculture reste figée. Je vais tenter de donner une définition précise de l’agriculture familiale. Certes, celle-ci est diverse et variée dans notre pays : elle concerne tout autant l’élevage que la polyculture, les céréales que la vigne. Mais il est avant tout question d’exploitations autonomes, dont les capitaux sont détenus par une famille, un couple, des enfants, une société regroupant des Nous le verrons dans la suite de l’examen de ce texte, les jeunes agriculteurs ne s’installeront bien évidemment pas demain dans les mêmes conditions qu’il y a vingt ou trente ans. Dans mon département, d’ailleurs, je compare souvent les aspirations des jeunes agriculteurs à celles des médecins de campagne. Il y a quelques dizaines d’années, un médecin de campagne s’installait seul dans son cabinet ; il travaillait entre cinq jours et demi et six jours par semaine, tandis que son épouse s’occupait du secrétariat. Aujourd’hui, les jeunes agriculteurs et ceux qui entreront bientôt dans le métier veulent avoir du temps libre et une certaine qualité de vie, ils veulent avoir accès à toutes les nouvelles technologies et à la modernité. Ils veulent aussi être les détenteurs du capital de leur exploitation. À cet égard, il ne faudrait pas laisser croire que, parce qu’on la valorise au travers de coopératives, de filières et de productions, l’exploitation n’est pas autonome en France. Elle l’est en effet bel et bien : dans notre pays, les exploitations sont détenues par des familles, des capitaux privés, des apporteurs de capitaux, qui financent et donnent à bail. Voilà ce qui fonde notre modèle agricole. Gremillet. Madame la ministre, je vous remercie d’avoir déposé l’amendement n° 808, car, d’une certaine façon, c’est un peu d’identité française que vous réintroduisez dans le texte. Gremillet. L’agriculture française, si on la compare à l’agriculture européenne, se distingue par sa richesse, par sa diversité, par les familles qui la composent, lesquelles ont une pratique bien différente en fonction de chaque territoire, mais qui produisent toutes pour un même marché. Autre précision non négligeable, n’oublions pas que la France est l’un des rares pays à bénéficier de la reconnaissance des groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), qui ne sont ni plus ni moins que l’addition d’exploitations familiales travaillant ensemble autour d’un projet commun. Votre amendement est donc essentiel, madame la ministre, et je le voterai avec beaucoup de détermination. J’aurais même souhaité – je l’ai d’ailleurs dit en commission – que l’on aille plus loin, que l’on donne une définition plus précise de l’exploitation agricole et de l’agriculteur dans la France d’aujourd’hui – cela fait partie des manques de ce texte. Cela étant, ce n’est pas le débat du moment ; alors, réjouissons-nous de remettre l’identité française au cœur de notre paysannerie si riche de sa Au terme de ce débat, je voudrais en remercier tous les protagonistes. Toutefois, je veux vous dire, monsieur le sénateur Dantec, qu’en parlant de l’agriculture comme vous venez de le faire, vous ne pouvez que décourager les jeunes qui souhaiteraient entrer dans le métier. Dantec. C’est la vision de Laurent Duplomb qui décourage ! Vous avez présenté l’agriculture sous le seul angle d’un productivisme débridé et pollueur, inconscient dans ses investissements, et le métier d’agriculteur comme peu rémunérateur : c’est désespérant ! Gontard. Mais c’est la Face à vous, monsieur le sénateur, j’ai entendu des propos absolument remarquables, qui ont contribué à définir ce qu’est l’essence même de l’agriculture française. (Exclamations ironiques On a cité l’exemple des Gaec : Daniel Gremillet le sait, le Gaec entre époux a été une immense avancée pour les femmes en agriculture. Dans une telle configuration, l’agriculture familiale prend tout son sens. Tous ceux ici qui connaissent un tant soit peu le métier savent pertinemment ce que recouvre la notion d’agriculture familiale en termes de réalité vivante – j’en parle, parce que l’on a demandé quelle en était la définition dans le code rural. Au fond, le Gaec correspond lui aussi à une forme d’engagement familial. Aussi, monsieur le sénateur, je vous invite à être beaucoup plus prudent dans votre expression : si nous voulons véritablement faire entrer des jeunes dans le métier,… Dantec. Plus aucun jeune ne peut devenir paysan ! … il faudra que vous abandonniez un certain nombre d’idées reçues, de caricatures, de propos réducteurs, qui ne peuvent que désespérer une jeunesse qui ne demande qu’à s’engager dans ce magnifique métier du vivant. travées des groupes Les Républicains et INDEP, ainsi banc des commissions. – Patru applaudit également.) Très bien ! Redon-Sarrazy. Nous voterons probablement, nous aussi, ces deux amendements du Gouvernement. Cela ne mange pas de pain, nous semble-t-il, que de faire figurer une telle précision dans le texte. En revanche, je suis très dubitatif vis-à-vis de la définition de l’agriculture familiale qu’a tenté de faire le rapporteur Franck Menonville, d’autant que la notion de famille est aujourd’hui difficile à cerner. En outre, on n’a toujours pas donné de véritable définition – Daniel Gremillet vient d’en parler – de l’actif agricole. Si la définition de l’exploitation familiale permet d’y comprendre une exploitation dont les capitaux sont détenus par des personnes extérieures et gérés par un siège parisien, avec des actifs dont le statut est hybride, je ne suis pas sûr que cela corresponde à l’image qu’un certain nombre de collègues ici même s’en font. Si, un jour, on parvenait à définir ce en quoi consiste un actif agricole, on aboutirait sans doute à une meilleure définition de ce qu’est une agriculture familiale. Weber. On le voit bien, le constat à dresser fait débat. Ce que l’on observe sur le terrain, ce qui nous a conduits, en définitive, à l’examen de ce projet de loi d’orientation agricole, prouve que nous sommes arrivés au bout d’un modèle. Le problème, mes chers collègues, c’est que vous essayez de réhabiliter le modèle que vous soutenez et développez depuis des années, et qui consiste à laisser croire aux agriculteurs que leur revenu ne pourrait être décent que s’ils agrandissaient leur exploitation. Nous pensons, pour notre part, qu’il existe un autre modèle. Nous avons nombre de contre-exemples à opposer aux exemples que vous avez cités tout à l’heure, monsieur le rapporteur, cher Laurent Duplomb. Moi-même, j’ai été très longtemps maire d’une commune où il existe une exploitation agricole dont la surface a diminué, mais qui a su s’engager dans la transformation de produits à la ferme et se convertir à l’agriculture biologique, une exploitation qui vit très bien et qui a permis aux paysans qui s’en occupent de trouver la qualité de vie qu’évoquait tout à l’heure Franck Menonville. Je crois que cet exemple est tout à fait généralisable. On a parlé des jeunes. De ce côté-ci de l’hémicycle, nous souhaitons évidemment que les jeunes agriculteurs aient une meilleure qualité de vie et qu’une partie de la jeunesse se tourne vers l’agriculture. Mais beaucoup de jeunes, qui veulent effectivement choisir cette voie, ne le peuvent pas à cause de l’accaparement des terres. Dantec. Absolument ! Weber. J’ai en tête l’exemple d’anciens responsables agricoles, qui soulignaient auprès des jeunes agriculteurs l’importance de la transmission des exploitations, mais qui, in fine, ont vendu leurs fermes à de grands groupes et de grandes organisations. Tout cela manque franchement de cohérence. Alors, remettez-vous un peu en question ! l’amendement n° 708 rectifié. l’amendement n° 808. l’amendement n° 810. n° 712 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe rechercher l’équilibre des relations commerciales, notamment par un meilleur partage de la valeur ajoutée, et de contribuer à l’organisation collective des garantir l’équilibre des relations commerciales, un meilleur partage de la valeur, notamment en encadrant les marges, et de contribuer à l’organisation collective pluraliste des agriculteurs ; Lahellec. Il est défendu, madame n° 591, présenté par M. Buis, est ainsi notamment par le rééquilibrage des négociations commerciales entre acteurs et La parole est à M. Bernard Buis. Buis. Cet amendement vise à introduire à cet alinéa la notion de « rééquilibrage des négociations commerciales » au profit des producteurs pour assurer un meilleur équilibre des relations commerciales. Cet ajout est fondamental pour permettre aux producteurs de défendre leurs intérêts face à l’aval et de leur assurer une plus juste rémunération au moment des négociations commerciales. n° 592, présenté par M. Buis, est ainsi le renforcement du pouvoir de négociation des producteurs et Buis. Cet amendement a presque le même objet que le précédent ; il n’en diffère que parce que nous retenons cette fois la notion similaire de « renforcement du pouvoir de négociation des La commission est défavorable à l’amendement n° 712 Quant aux amendements nos 591 et 592, elle en demande le retrait, car ils sont satisfaits : il y a en effet peu de différence entre la notion de « rééquilibrage des négociations commerciales » et celle que nous avons retenue dans le texte d’« équilibre des relations Buis. Je retire mes amendements ! présidente. Les amendements nos 591 et 592 sont retirés. Quel est l’avis du Gouvernement sur l’amendement n° 712 rectifié ? l’amendement n° 712 rectifié. n° 809, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 35 « 15° De reconnaître et de valoriser le rôle des femmes en agriculture en veillant à ce qu’elles puissent exercer sous un statut adapté à leur situation et soient informées et accompagnées dans le choix des modes d’exercice de leur profession, en bénéficiant d’un accès facilité au statut de chef d’exploitation, à la formation continue, à une rémunération équitable, et à une protection et une action sociales aux règles adaptées pour tenir pleinement compte des spécificités des métiers et des contraintes des femmes chefs d’exploitations et salariées agricoles, notamment par la prise en compte de leurs parcours professionnels pour améliorer le calcul des droits à retraite ; C’est un amendement auquel j’attache une importance toute particulière. Il a pour objet la valorisation du rôle des agricultrices et se justifie, me semble-t-il, par son texte même. Le Gouvernement entend valoriser le rôle essentiel des agricultrices. Vous savez que le statut de conjoint collaborateur va s’éteindre ; il va donc falloir que celles-ci choisissent un autre statut : soit celui de chef d’exploitation, soit celui de salarié agricole. Dans certains cas, il peut même arriver que des agricultrices choisissent de quitter le métier – elles en parlent aussi. Il me paraît important, au moment où nous cherchons à inciter de plus en plus de nos concitoyens à s’orienter vers les métiers agricoles, d’encourager les femmes à le faire. Cette approche, je le crois, pourrait susciter des vocations pour les métiers de l’agriculture. L’amendement du Gouvernement vise ainsi à souligner l’importance des femmes dans le monde agricole et à les aider à persévérer dans le métier et à y acquérir un statut clair, ainsi qu’une pleine et entière reconnaissance. La question de la valorisation de leurs droits se pose aussi. Lorsqu’on examine leur situation, on s’aperçoit que les femmes agricultrices perçoivent des revenus et des pensions plus faibles et qu’elles obtiennent plus difficilement leur congé de maternité – elles préfèrent même parfois la compensation financière, parce qu’elles ont difficilement accès aux services de remplacement. Beaucoup de travail reste à faire pour une pleine reconnaissance des femmes. C’est la raison pour laquelle je vous invite, mesdames, messieurs les sénateurs, à adopter cet amendement. ainsi que sur des travées du groupe UC.) Il est favorable. l’amendement n° 809. n° 715 rectifié, présenté par M. Lahellec, Après l’alinéa 35 « … De garantir le respect du pluralisme dans la gouvernance des instances agricoles et alimentaires et la participation de la société civile ; Lahellec. Je retire mon amendement, madame la présidente. n° 715 rectifié est retiré. n° 720 rectifié, présenté par MM. Lahellec et « … De veiller à ce que les politiques de la souveraineté alimentaire tiennent compte des économiques, sociaux et environnementaux de ces territoires. Elles ont pour objectif de favoriser le développement des productions agricoles d’outre-mer, en soutenant leur accès aux marchés, le revenu des agriculteurs, la recherche et l’innovation, l’organisation et la modernisation de l’agriculture par la structuration en filières organisées compétitives et durables, l’adaptation des exploitations au changement climatique, l’emploi, la formation, le renouvellement des générations, la satisfaction de la demande alimentaire par des productions locales, notamment en s’appuyant sur les filières de diversification, la préservation et la pleine mobilisation de la surface agricole utile, des démarches de qualité particulières et de l’agriculture familiale, ainsi que de répondre aux spécificités de ces territoires en matière de santé des animaux et des végétaux ; La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo. L’agriculture dans nos territoires d’outre-mer a des particularités qu’il ne faudrait pas oublier dans ce texte. Les activités agricoles ultramarines sont très sensibles aux aléas climatiques et exogènes. J’en prendrai comme illustration les effets de la fluctuation des marchés mondiaux sur la compétitivité des filières sucre et banane, ou encore des événements majeurs tels que les ouragans ou les cyclones, comme celui qui a frappé à Mayotte tout récemment. Nos économies ultramarines sont donc structurellement importatrices – je ne vous apprends rien. Le taux de dépendance aux importations alimentaires a même augmenté, passant de 54 % en moyenne en 1995 à 71 % en 2011. Cette moyenne ne reflète cependant pas la diversité des situations dans nos territoires. À La Réunion, le taux de couverture des besoins de la population par la production locale dépasse Il est donc absolument nécessaire que les territoires dits d’outre-mer puissent être parfaitement intégrés dans les dispositifs prévus par le présent texte. Tel est l’objet de La commission a émis un avis défavorable sur cet amendement pour la raison que j’ai déjà invoquée tout à l’heure, à savoir, ma chère collègue, que ce que vous demandez est déjà satisfait par les dispositions en vigueur du code rural. l’amendement n° 720 rectifié. n° 416 rectifié ter, présenté par notamment en concourant à la réduction de l’usage des produits phytosanitaires et de la pollution de l’eau imputable à l’agriculture par un plan stratégique dédié Weber. Nous proposons, par cet amendement, de compléter l’objectif de protection de la santé publique inscrit à cet alinéa en prévoyant l’ouverture de deux chantiers majeurs : la lutte contre la pollution généralisée de l’eau, d’une part, et la réduction de l’usage des produits phytosanitaires, de l’autre. Ces deux points clés sont d’ailleurs liés : je rappelle que 97 % des eaux souterraines françaises sont aujourd’hui contaminées par un ou plusieurs pesticides. Le Gouvernement a déjà engagé des politiques concrètes de réduction de l’usage des produits phytosanitaires. Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis sera l’amendement n° 416 rectifié ter. cinq amendements et d’un sous-amendement faisant l’objet n° 569, présenté par MM. Salmon et Gontard, Alinéa 37 préserver la souveraineté de l’élevage et de l’agropastoralisme en France par un plan stratégique déterminant notamment les modalités de transition vers plus de durabilité socio-économique et environnementale, d’assurer le maintien de l’élevage dans les systèmes plein air, herbager, biologiques et d’accompagner la transition de l’élevage français vers ces systèmes, d’assurer l’approvisionnement en protéines animales des Français tout en accompagnant le changement des pratiques alimentaires vers des produits animaux issus de modes de production durable et de maintenir et de restaurer l’ensemble de ses fonctionnalités environnementales, sociales, économiques et territoriales ainsi que ses complémentarités agronomiques avec les productions végétales ; réorienter les objectifs du plan stratégique pour la souveraineté de l’élevage inscrits au présent article. Un tiers des exploitations d’élevage a disparu entre 2010 et 2020. Cette tendance à la baisse se poursuit aujourd’hui, au détriment des exploitations les plus vertueuses. Pour mettre un terme à ce cercle vicieux et sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent de nombreux éleveurs, le plan stratégique pour l’élevage prévu à cet article est donc tout à fait utile – je dirais même, indispensable. Toutefois, nous estimons qu’il doit d’abord permettre d’orienter les filières et d’accompagner les agriculteurs, notamment ceux qui souhaitent tendre vers des modèles durables et résilients d’un point de vue socioéconomique et environnemental. Le présent amendement tend à réorienter les objectifs du plan stratégique pour les rendre plus ambitieux d’un point de vue agroécologique. Nous proposons également d’assurer le maintien de l’élevage dans les systèmes de plein air, herbagers et biologiques, et d’accompagner la transition de l’élevage français vers ces systèmes, comme le demandent un certain nombre d’agriculteurs. Madame la ministre, vous parlez souvent de « faire envie ». Pour ma part, je considère que de nombreux modèles font envie. J’en connais moi-même un, très près de chez moi : ce sont deux agriculteurs regroupés en Gaec – on vient d’en parler –, qui se sont mis au bio il y a cinq ans et qui en vivent très décemment, parce qu’ils ne supportent plus tous les coûts liés aux intrants, aux produits phytosanitaires ou aux engrais. Ils peuvent désormais se permettre la monotraite en été. Et comme ils sont en Gaec, ils peuvent partir un week-end sur deux… Voilà un modèle qui fait envie, qui donne du sens au travail des agriculteurs et qui doit, par conséquent, mener des jeunes, ou même des moins jeunes qui seraient en reconversion professionnelle, vers Ce n’est pas, hélas ! le modèle que vous défendez ni celui qui a été défendu jusqu’à présent, et qui a entraîné la disparition de près de 100 000 exploitations en dix ans. Si l’on continue dans cette voie, ou si l’on accélère, nous perdrons au moins 100 000 autres exploitations dans les dix années à venir. Voilà pourquoi il faut un plan stratégique pour l’élevage. n° 570, présenté par MM. Salmon et Gontard, le maintien de l’agropastoralisme et de l’élevage pâturant en plein air tout en assurant la transition de l’élevage vers ces systèmes, et lutter contre la décapitalisation de ces élevages par un plan stratégique Salmon. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à celui que je viens de défendre : il vise à instaurer un objectif, moins ambitieux, de lutte contre la décapitalisation de l’élevage, en favorisant le modèle pâturant, de plein air, et en facilitant la transition depuis le système actuel. Ainsi, on garantirait le maintien de l’élevage herbager, c’est-à-dire de celui qui assure aux animaux un accès au plein air, qui est le modèle le plus vertueux pour le vivant, les agriculteurs et le bien-être animal, un modèle essentiel à la dynamique des écosystèmes et des territoires ruraux. Nous y proposons également d’assurer la transition des modes d’élevage actuels vers celui-ci, en faisant en sorte que le plan stratégique en faveur de l’élevage renforce la lutte contre la décapitalisation de ces élevages via des politiques agissant à la fois sur l’offre et la demande. En effet, ce que l’on observe de plus en plus aujourd’hui, c’est la multiplication d’élevages où les animaux sont élevés en bâtiment et ne sortent plus dans les champs. Il convient de mettre de nouveau en avant le pâturage, le modèle herbager, parce qu’il s’agit, j’y insiste, du plus vertueux. n° 706, présenté par MM. Lahellec et Gay, 1° Après le mot : et la diminution du nombre 2° Remplacer les mots : objectifs de production modalités de transition vers plus de durabilité socio-économique et environnementale Lahellec. Cet amendement, je dois l’admettre, est quelque peu partisan, dans la mesure où je considère que la faiblesse des textes que nous avons abordés jusqu’à présent réside dans le fait qu’il y est peu question d’élevage. Si j’ai ce sentiment, c’est probablement parce que je viens moi-même d’une région d’élevage, la Bretagne, mais il me semble aussi que l’élevage est la plus parfaite illustration de la manière dont on pourrait garantir un développement durable de notre agriculture, notamment, mais pas uniquement, au travers du modèle herbager. Avec cet amendement, nous nous autorisons à suggérer une mention particulière pour l’élevage, et je comprendrais aisément que certains de nos collègues ne soient pas vexés de le n° 97 rectifié, présenté par MM. Cabanel et , notamment de l’élevage pâturant en plein air, Masset. Par cet amendement, nous proposons d’encourager la lutte contre la décapitalisation des élevages herbagers, qui reposent majoritairement sur le pâturage en extérieur pour l’alimentation des animaux. n° 811, présenté par le Gouvernement, est ainsi , en assurant l’approvisionnement en protéines animales des Français et en maintenant et restaurant l’ensemble des fonctionnalités environnementales, sociales, économiques et territoriales de l’élevage, ainsi que ses complémentarités agronomiques avec les productions végétales Par cet amendement, je propose de compléter cet alinéa de manière à y faire figurer la nécessaire garantie de l’approvisionnement en protéines animales des Français. Il me paraît important de rappeler qu’il faut manger de la viande, ou, du moins, qu’il est souhaitable de le faire, puisque certains, évidemment, ne le veulent pas – je préfère le formuler ainsi pour éviter de m’attirer des critiques… En effet, la viande apporte des protéines qui sont, de mon point de vue, indispensables à la bonne santé de l’organisme. Aussi convient-il de maintenir l’ensemble des territoriales de l’élevage, ainsi que ses complémentarités agronomiques avec les productions végétales. Le modèle polyculture-élevage est très intéressant. On y observe des complémentarités, notamment en matière d’autonomie fourragère, mais aussi dans bien d’autres domaines que les experts de ces sujets connaissent bien. n° 882, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Amendement n° 811, alinéa 3 et restaurant Ce sous-amendement à l’amendement du Gouvernement vise à nous dispenser d’une précision inutile, en y supprimant le terme de la commission sur les cinq amendements en discussion commune ? Sous réserve de l’adoption de son sous-amendement, la commission est favorable à l’amendement n° 811. En revanche, elle a émis un avis défavorable sur les amendements nos 569, 570, 706 et 97 rectifié. Il est défavorable sur les amendements nos 569, 570, 706 et 97 rectifié, car nous leur préférons notre amendement n° 811, éventuellement modifié par le sous-amendement n° 882 de la commission, auquel nous sommes favorables. Dantec. Cet après-midi, nous avons été brocardés et taxés de ne pas aimer la science parce que l’un de nos amendements tendait à supprimer, à l’alinéa 26, le terme « scientifique ». Or, madame la ministre, il se trouve que j’ai une formation scientifique ; je peux donc vous confirmer qu’il faut des protéines dans l’alimentation humaine, c’est certain. En revanche, j’aimerais que vous me citiez l’étude vous permettant d’affirmer que les protéines d’origine animale seraient préférables, pour la santé humaine, à celles d’origine végétale. Comme vous êtes une défenseuse de la science, qui s’est battue tout à l’heure pour conserver dans ce texte une référence aux approches scientifiques, pouvez-vous partager les références scientifiques étayant vos propos ? Cela m’intéresserait fortement de les lire… Par ailleurs, je vous ai entendu défendre l’agriculture paysanne et les jeunes qui veulent y accéder. Nous nous ferons donc un plaisir de vous transmettre tous les dossiers de ces jeunes qui ont besoin de terrains d’une surface modeste – 15 à 30 hectares leur suffiraient –, mais à qui la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) n’en accorde jamais. Comme nous avons manifestement trouvé en votre personne une grande défenseuse de l’agriculture paysanne, attendez-vous à recevoir de nombreux dossiers sur lesquels, je n’en doute pas, vous vous engagerez personnellement ! l’amendement n° 569. l’amendement n° 570. l’amendement n° 706. l’amendement n° 97 rectifié. présidente. Je mets aux voix le sous-amendement n° 882. l’amendement n° 811, modifié. n° 464, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et De promouvoir la souveraineté en De réduire la dépendance aux importations et d’augmenter le taux de couverture de la consommation par la production nationale de remplacer la notion de souveraineté, dont nous avons constaté depuis quelque temps qu’elle était pour le moins flottante, par des indicateurs plus précis, pour lesquels nous disposons de données et qui rendent compte des besoins alimentaires en France. Les taux de couverture de la consommation par la production nationale et la dépendance aux importations sont déjà calculés et publiés par FranceAgriMer – j’en ai parlé hier. Ils déterminent un taux d’auto-approvisionnement, un taux de couverture des besoins nationaux et un taux de dépendance aux Il importe d’être en mesure d’identifier, filière par filière, les causes de la dépendance aux importations, celle-ci pouvant être due à un déficit de production nationale, mais également à un faible taux d’autoconsommation. Remédier à l’une ou à l’autre de ces situations n’implique pas les mêmes politiques publiques. Comme je l’ai expliqué précédemment, nous pouvons agir sur la production, mais également sur la consommation. Il est défavorable, car cette demande est satisfaite à Il est également défavorable : le plan de souveraineté pour la filière fruits et légumes répond de manière plus large à la question soulevée. l’amendement n° 464. n° 598 rectifié ter, présenté par M. M. Weber, Mme Bonnefoy, MM. Gillé, Lurel, Ros, Bourgi et Fichet, Mme Linkenheld, M. Pla, Mmes Poumirol et Monier et M. Chantrel, est ainsi libellé : de saison, dans le cadre d’une production et d’une consommation locale, Weber. Je retire cet amendement, n° 598 rectifié ter est retiré. L’amendement n° 784 rectifié, présenté par M. Bazin, Mme Bellurot, M. Somon, Mme Dumas, MM. Pernot, Khalifé, Panunzi, Klinger et Mandelli, Mme Muller-Bronn, MM. Naturel et Bouchet, Mmes Belrhiti, M. Mercier, Dumont, Borchio Fontimp, Pluchet, Perrot et Ventalon, M. Belin, Mme Goy-Chavent, M. Longeot et Mme Canayer, est , incluant le mode d’abattage des La parole est à M. Laurent Somon. Somon. Cet amendement déposé par mon collègue et confrère Arnaud Bazin vise à ce que le consommateur, lorsqu’il achète de la viande, soit informé du mode d’abattage des animaux à la base du processus de transformation, eu égard au caractère dérogatoire, dans notre pays, de l’autorisation d’abattre les bêtes sans Cette proposition pose tout de même pas mal de questions et a déjà suscité beaucoup de bruit… Aujourd’hui, il existe un mode d’abattage s’appuyant sur des méthodes spécifiques et destiné à une population particulière, qui ne consomme pas la totalité de l’animal. Par conséquent, le reste de l’animal est consommé par des gens qui ne souhaitent pas nécessairement consommer de la viande issue de ce mode d’abattage. Nous pouvons difficilement traiter cette question autrement qu’aujourd’hui ; on est obligé d’autoriser ce mode d’abattage, sans quoi la partie de la population qui y a recours devrait se tourner vers des produits issus d’autres pays. Dans un premier temps, j’avais envisagé de m’en remettre à la sagesse de notre assemblée sur cet amendement, pour que nous puissions débattre de ce sujet, mais, maintenant que la discussion a pu être engagée, j’en viens à un avis défavorable, car imposer un tel étiquetage pourrait déstructurer la filière. Reichardt. Très bien ! Monsieur le sénateur, c’est d’un sujet délicat que vous nous invitez à débattre. Cet amendement a pour objet d’imposer un étiquetage. Toutefois, juridiquement, un pays ne peut pas imposer de son propre chef un étiquetage relatif au mode d’abattage des animaux ; cela relève d’un cadre européen harmonisé, le règlement concernant l’information sur les denrées alimentaires, dit Inco. Le dispositif proposé contrevient donc à une disposition communautaire. Sur le fond, vous évoquez l’abattage sans étourdissement, c’est-à-dire la question du bien-être animal, mais vous n’ignorez pas les implications de ce que vous proposez. Les pratiques de deux cultes se trouveraient visées. Aussi, il n’est pas opportun de légiférer sur un tel sujet sans avoir, au préalable, dialogué avec les représentants de ces cultes. La question du bien-être animal est désormais prégnante dans la société. Nous voyons bien à quel point les Français y sont attentifs. Pour autant, nous ne pouvons pas ignorer le fait que des cultes sont extrêmement attachés au mode d’abattage. Un travail sur le sujet a été amorcé avant l’adoption de la motion de censure, mais n’a pas abouti. Il serait bon de consulter les représentants des cultes en question pour déterminer si des points de rapprochement sont envisageables. En somme, je suis défavorable à cet amendement parce que, sur la forme, il est juridiquement inopérant et que, sur le fond, il convient d’avancer avec précaution. La question a déjà été abordée à de multiples reprises : demandez-vous pourquoi elle n’a jamais abouti ! Le sujet est tout de même Par conséquent, sauf retrait de cet amendement, l’avis sera défavorable. M. Roger Karoutchi, pour explication de vote. Karoutchi. Comme il s’agit d’un amendement du déontologue du Sénat, je serai prudent. (Sourires.) Celui-ci a d’ailleurs déjà déposé cet amendement à plusieurs reprises depuis 2020. Il s’agit à mon sens d’un amendement curieux. de la commission des affaires économiques. Oui ! Karoutchi. Madame la ministre, soyons clairs et laissons de côté la pudeur, nous sommes ici au Sénat, pas dans un club où nous aurions peur de nous-mêmes : les communautés juive et musulmane consomment de la viande issue des filières casher et halal, qui ne correspondent pas à la filière classique en matière d’abattage. Allons-nous réellement régler le problème des filières halal et casher dans ce pays au détour d’un amendement, sans concertation avec les organisations juives et musulmanes ? Karoutchi. Franchement, qui peut croire cela ? Nous avons déjà peur de modifier le moindre alinéa, et nous nous en prendrions à de telles pratiques ? Peut-être que ces pratiques peuvent évoluer ; nous verrons bien. Mais ce sont les communautés musulmane et juive qui doivent le La République est laïque ; elle doit respecter tous les cultes, sans exception. Voyons comment nous pouvons avancer avec eux et ne faisons rien contre eux ! INDEP, ainsi que sur des travées du groupe Les M. Stéphane Sautarel, pour explication de vote. Sautarel. Je comprends bien sûr l’intention des auteurs de cet amendement, dont on peut partager certaines préoccupations. Toutefois, je me réjouis que la position du rapporteur ait évolué et que Mme la ministre ait émis un avis défavorable. Au-delà des considérations que vient de rappeler Roger Karoutchi, l’adoption de cet amendement aurait des conséquences économiques pour les filières concernées, dont l’organisation serait profondément modifiée. Je ne suis pas certain qu’existe la capacité économique de faire face à cette disposition. Par ailleurs, le fait de porter à la connaissance du public la méthode d’abattage ferait courir de réels risques de boycott tant à la viande française dans son ensemble qu’aux produits issus de méthodes d’abattage particulières, désormais identifiables par le public. Pour toutes ces raisons, je me range à l’avis de la ministre et du rapporteur. Si cet amendement n’est pas retiré, je voterai contre, malgré toute la qualité de son auteur. M. André Reichardt, pour explication de vote. Reichardt. Je suis également défavorable à cet amendement. S’il me paraît légitime de fournir au consommateur la meilleure information possible sur les produits qui lui sont proposés, il convient de veiller à ce qu’une obligation nouvelle ne déstructure pas une filière. Or c’est ce qu’il risque de se passer si cet amendement est adopté. En effet, nous savons bien que la filière de la viande issue de l’abattage sans étourdissement, voire la filière bovine dans son ensemble, serait ainsi déstructurée. Comme l’a rappelé le rapporteur, une partie de la viande issue de l’abattage sans étourdissement est introduite dans le circuit général. Si l’étiquetage qui est proposé mettait fin à cette pratique, nul doute que cette filière en souffrirait. Tout d’abord, des parts de marché entières disparaîtraient. Ensuite, il me semble évident que priver le circuit général de la viande issue de l’abattage sans étourdissement conduirait inévitablement à des augmentations Étant particulièrement attentif aux implications économiques des dispositions que nous adoptons, je ne voterai pas cet l’amendement n° 784 rectifié. L’amendement n° 465 est présenté par L’amendement n° 813 est présenté par présenter l’amendement n° 465. Salmon. On me fait remarquer que le Gouvernement a déposé un amendement identique à celui-ci : comme quoi, les choses évoluent ! Cet amendement vise à supprimer l’alinéa 41 de l’article 1er, qui impose des allégements fiscaux, donc une baisse des recettes publiques. Nous sommes tous conscients que l’état de nos finances ne nous le permet pas. Ce texte doit consacrer un renforcement du soutien de l’État à l’agriculture ; il sera difficile de le financer en cas de perte de recettes fiscales ! Par ailleurs, nous nous opposons à l’objectif de réduction du coût du travail figurant également à cet alinéa, qui se traduirait par une réduction des salaires et de la protection sociale des travailleurs des secteurs agricole et agroalimentaire. Les professionnels de ces secteurs étant déjà mal payés, il y a lieu de s’inquiéter. Il convient au contraire d’inscrire dans la loi des objectifs d’amélioration des revenus et de la protection sociale de l’ensemble des actifs agricoles. Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 813. Cet amendement vise à supprimer l’alinéa 41, qui a été ajouté au texte par la commission des affaires économiques du Sénat ; nous sommes opposés à ces dispositions pour deux raisons. Premièrement, sur la forme, je ne peux pas soutenir des mesures qui engagent financièrement le Gouvernement dans un périmètre qui n’est pas défini. Le prochain budget sera probablement aussi contraint que celui qui a été adopté Gontard. Plus ! Il le sera peut-être même davantage, en effet. Il ne semble donc pas raisonnable d’engager le Gouvernement à l’aveugle. Deuxièmement, sur le fond, penchons-nous, mesdames, messieurs les sénateurs, sur le texte de cet alinéa : « veiller à mettre en œuvre une fiscalité compatible avec l’objectif d’amélioration du potentiel productif agricole, notamment en allégeant la fiscalité sur l’énergie, dont le carburant, » – je vous renvoie sur ce point à ce que nous faisons pour le gazole non routier (GNR) – « en exonérant de taxes et impôts les indemnisations en cas de crises sanitaires en élevage, » – je vous réponds que je viens de sauver in extremis des conséquences de l’adoption de la motion de censure 150 millions d’euros d’aides pour l’élevage bovin, qui seront mobilisées dès à présent – « en allégeant de façon pérenne le coût du travail, notamment temporaire » – songez au dispositif des travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi (TO-DE) – « et en ramenant la fiscalité du foncier agricole et de sa transmission » – sur ce dernier point, je vous rappelle l’existence prolongée du pacte Dutreil. Pourquoi voulez-vous inscrire dans la loi ce qui existe déjà dans le budget ? Près d’un demi-milliard d’euros est déjà consacré à ces objectifs. Je comprends mal cette redondance. En tout état de cause, j’émettrai un avis défavorable sur tous les amendements de nature budgétaire, car ce texte de programmation n’est pas fait pour cela. Aucune étude d’impact n’ayant été réalisée, je ne saurais m’engager à l’aveugle comme l’imposerait la formulation de l’alinéa 41. Aussi, je vous demande de voter cet amendement de suppression de cet alinéa. Nous travaillons sur ce texte depuis neuf mois. Quand nous nous y sommes attelés, les objectifs inscrits à l’alinéa 41 étaient absolument d’actualité. Ils le sont peut-être un peu moins aujourd’hui, compte tenu de ce qui figure dans le projet de loi de finances que l’on peut considérer aujourd’hui comme adopté par l’Assemblée nationale. Mais je vous rappelle que nous examinons ici un article programmatique : rien n’empêche d’y fixer des orientations. Les dispositions d’un tel article ne peuvent être déclarées irrecevables au titre de l’article 40 de la Ces orientations ne sont pas des one shot ; elles s’inscrivent dans le temps long. La réduction de la fiscalité sur le GNR doit se faire dans la durée, de même que les exonérations de taxe dans le domaine de l’élevage. Nous définissons simplement des orientations programmatiques pour améliorer les revenus et la souveraineté. Il est normal que des dispositions de caractère économique ou fiscal soient intégrées aux objectifs de compétitivité et de souveraineté. Cela n’engage en rien le Gouvernement d’un point de vue budgétaire, puisque c’est programmatique. C’est d’ailleurs pour cela que la commission des finances a estimé que l’article 40 ne s’opposait pas à l’amendement déposé en commission tendant à insérer cet alinéa dans l’article 1er. Je tiens à prolonger mon argumentation : un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a montré que l’efficacité des dispositifs relatifs à la cession et à la transmission était limitée et invite à faire évoluer les dispositifs fiscaux. Cette étude est intéressante. Elle a été présentée aux Jeunes Agriculteurs, qui se sont montrés très réceptifs à l’idée de rendre la fiscalité plus opérationnelle pour favoriser les installations et faciliter les cessions. Quand les parlementaires adoptent des allégements de charges, ils le font dans un contexte économique donné, qui peut être amené à évoluer. Inscrire de tels dispositifs dans une loi d’orientation fige exagérément les choses. Cette vision ne tient pas compte du principe d’annualité budgétaire et de la nécessité d’adapter nos outils fiscaux à la réalité économique de l’agriculture. C’est une raison supplémentaire pour laquelle je ne suis vraiment pas favorable à cet alinéa. Il se trouve que la réalité de la politique fiscale actuelle correspond très exactement à l’énoncé retenu par la commission. Si tel est le cas, il est inutile de l’écrire ici, d’autant que, si des dispositions différentes se révélaient nécessaires à l’avenir, votre rédaction deviendrait complètement obsolète. Madame la ministre, les conclusions du CGAAER sont parfaitement traduites par la fin de l’alinéa 41 : « en ramenant la fiscalité du foncier agricole et de sa transmission dans la moyenne européenne afin de favoriser les installations ». Peut-être, comme vous le dites, que cela ne correspondra pas à la réalité dans vingt ans. Mais franchement, qui peut objectivement croire que tout ce que nous allons voter ce soir sera toujours pertinent dans vingt ans ? Je vous rappelle que ce texte d’orientation comprend des dispositions sur le statut du chien de troupeau… La pression fiscale et les leviers dont dispose l’État en la matière pour améliorer le potentiel productif de notre pays ont-ils si peu de sens qu’ils ne puissent être mentionnés dans une loi Un demi-milliard, tout de même ! Il s’agit d’orientations, pas d’objectifs chiffrés ! Cet alinéa n’impose pas au Gouvernement de dépenser chaque année plusieurs centaines de millions d’euros. Il donne simplement des orientations qu’il nous semble important de mentionner pour rester compétitifs vis-à-vis de nos concurrents européens. Cela ne constitue pas une injonction à l’égard du Gouvernement et encore moins une définition du montant à Je vous demande donc, mes chers collègues, de ne pas adopter ces deux amendements identiques de suppression de l’alinéa 41. Contrairement à vous, madame la ministre, je considère qu’il a toute sa place dans un article programmatique. Louault. Sur ce coup, je suis d’accord avec le rapporteur. Depuis un an, nos agriculteurs se débattent. Ils ont besoin qu’on leur donne des perspectives pour envisager un monde meilleur. Je comprends le principe d’annualité budgétaire, mais le fait d’afficher noir sur blanc, pour ce qui est d’espèces sonnantes et trébuchantes, notre volonté de les accompagner va quand même les rassurer ! amendements identiques nos 465 et 813. n° 314 rectifié ter, présenté par Après l’alinéa 41 « …° De définir des dispositifs d’indemnisation des producteurs en agriculture biologique ou à bas niveaux d’intrants touchés par des destructions de lots en lien avec des contaminations dont ils ne sont pas responsables. prévoir des dispositifs de soutien et d’indemnisation pour les producteurs en agriculture biologique ou à bas niveau d’intrants dont les récoltes sont contaminées, malgré eux, par des produits On répondrait ainsi à une demande ancienne de la filière bio face au constat que le seul moyen existant aujourd’hui d’indemniser un agriculteur dans cette situation est le recours à l’assurance responsabilité civile du responsable identifié. Dans les cas de contamination par des produits phytosanitaires volatils ou rémanents, il est impossible d’identifier précisément le responsable, donc d’obtenir une indemnisation. En conséquence, nombre de victimes subissent des pertes sans aucune possibilité d’action. La filière sarrasin bio constitue à cet égard un exemple frappant : entre 2020 et 2022, la contamination par le prosulfocarbe a touché près de 140 exploitations, pour 550 tonnes détruites et des pertes estimées à 550 000 euros. Cet amendement du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain vise ainsi à inscrire dans la loi un dispositif d’indemnisation des producteurs en agriculture biologique ou à bas niveaux d’intrants dont des lots sont détruits à cause de contaminations dont ils ne sont pas responsables. Une mission visant à étudier les options possibles pour indemniser les producteurs en agriculture biologique touchés par des destructions de lots et des déclassements va être confiée conjointement à l’inspection générale des finances (IGF), à l’inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd) et au Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux. Votre demande se trouvant satisfaite, je vous invite à retirer cet amendement ; à défaut, l’avis sera l’amendement n° 314 rectifié ter. n° 459 rectifié, présenté par M. Chasseing, Mme Lermytte, M. V. Louault, Mme L. Darcos, M. Capus, Mme Bourcier, MM. Brault, Chevalier et Laménie, Mme Paoli-Gagin, M. Rochette, Mme Ramia, M. Khalifé, Mme Perrot, MM. Folliot et H. Leroy, Mme Romagny et M. Levi, est ainsi libellé : développer l’autonomie alimentaire des exploitations encourager le développement de l’autonomie alimentaire des exploitations d’élevage. Il ne s’agit pas d’entraver les autres formes d’élevage, mais ces élevages autonomes représentent une valeur ajoutée pour notre modèle agricole français, notamment par l’omniprésence du pâturage. Ils sont plus durables et plus résilients face aux chocs économiques et ils conservent nos paysages et notre souveraineté alimentaire. Les élevages moins autonomes sont plus dépendants des intrants et peut-être plus fragiles. Pour les plus jeunes générations, la perspective d’être plus autonomes et résilients d’un point de vue économique, mais aussi de travailler en accord avec l’environnement constitue un facteur d’attractivité essentiel. Par ailleurs, je rappelle que la viande apporte des protéines qui sont tout à fait favorables à l’alimentation. Cet amendement est satisfait à double titre. D’une part, nous faisons référence à la réduction des dépendances en intrants de toute nature ; de l’autre, nous fixons un objectif d’autonomie protéique à l’horizon 2050. Dès lors, je vous incite à le retirer, mon cher collègue ; sinon, l’avis serait défavorable. Chasseing. Je retire l’amendement, madame la présidente ! n° 459 rectifié est retiré. Les amendements nos 282 rectifié et 281 rectifié bis ne sont pas soutenus. L’amendement n° 418 rectifié ter, présenté par Mme Bélim, MM. Tissot et Montaugé, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bonnefoy et Espagnac, Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : du code rural et de la pêche maritime est complété par un « Dans les collectivités relevant de l’article 73 de la Constitution, l’État adapte la formation aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de l’aquaculture, de la transformation et la commercialisation des produits agricoles aux spécificités des productions de ces territoires ainsi qu’à leur développement. » Bélim. Nous avons déjà eu l’occasion de le rappeler, nos territoires ultramarins présentent des productions agricoles singulières, comme la canne à sucre ou les cultures vivrières, pour ne pas dire nourricières. De même, ils suivent des modèles économiques atypiques, marqués notamment par la très petite taille des exploitations. Or les représentants des filières agricoles réunionnaises déplorent que les productions locales soient insuffisamment prises en compte dans les référentiels de formation nationaux. Sous leur forme actuelle, ces derniers ne font pas état des défis locaux ultramarins. Ils ne disent mot, par exemple, des conditions climatiques extrêmes, des solutions de substitution au brûlage de la canne, ou encore de la valorisation de la bagasse, elle-même issue de la canne à sucre. De telles lacunes révèlent la nécessité de mettre à jour les formations dispensées. La promotion des métiers de l’agriculture n’en est que plus difficile outre-mer, alors même qu’il est nécessaire de recruter une main-d’œuvre qualifiée. Pis encore, on peine à former efficacement à divers métiers que l’on ne voudrait surtout pas voir disparaître. En tenant compte de ces spécificités dans les formations, nous permettrons aux établissements agricoles de valoriser les métiers et de sensibiliser les jeunes aux enjeux économiques et environnementaux de leur région, tout en accompagnant la transition vers des pratiques agricoles durables. Nous devons absolument opérer ces ajustements. Ce faisant, nous mettrons l’accent sur de nombreux métiers à la fois porteurs de sens et essentiels à la résilience des territoires Sur ce sujet, j’avoue ne pas disposer d’éléments de réponse suffisants ; mais peut-être Mme la ministre pourra-t-elle éclairer notre lanterne ; je sollicite donc l’avis du Gouvernement. Madame la sénatrice, je comprends parfaitement votre préoccupation. À l’Assemblée nationale comme au Sénat, nous avons déjà débattu des spécificités territoriales, en particulier ultramarines. Ainsi a-t-on introduit, à l’article 2, un principe de cohérence avec les spécificités des territoires pour les politiques de formation. Votre préoccupation, par ailleurs légitime, est donc déjà largement entendue. Le Gouvernement vous prie, en conséquence, de bien vouloir retirer votre amendement. Mme Audrey Bélim, pour explication de vote. Bélim. Madame la ministre, tel ou tel principe a bien pu être inscrit dans le présent texte, mais les problématiques sur lesquelles j’appelle l’attention n’en inquiètent pas moins les agriculteurs de nos territoires. La culture que nous pratiquons sur nos terres n’est pas une nouveauté, loin de là, mais elle est aujourd’hui menacée de disparition, car nous avons le plus grand mal à trouver de jeunes agriculteurs. Il faut donc en promouvoir les différents métiers. Je pense notamment à la culture de la canne et à ses traditions ; si l’on veut les sauver, il faut un tant soit peu d’obstination et de courage. l’amendement n° 418 rectifié ter. l’article 1er, modifié. collègues, il est minuit passé de quelques minutes. En accord avec la commission et le Gouvernement, nous pourrions poursuivre l’examen du présent texte jusqu’à minuit et demi. présidente. Je suis saisie d’un amendement et de trois sous-amendements. n° 907, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi Insérer un article additionnel ainsi 1) À l’article 410-1 du code pénal, après le mot : « économique », sont insérés les mots : « notamment agricole, » ; 2° Au début du livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime sont insérés deux articles L. 1 A et L. 1 B ainsi rédigés : – La souveraineté alimentaire est un intérêt fondamental de la Nation au sens de l’article 410-1 du code pénal. À ce titre, l’agriculture, la pêche et l’aquaculture sont d’intérêt général majeur. – Les politiques publiques et les règlements ayant une incidence sur l’agriculture, la pêche et l’aquaculture respectent le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire selon lequel la protection du potentiel agricole de la Nation ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment. » Mes chers collègues, cet amendement, qui tend à insérer ici un article additionnel regroupant un certain nombre de dispositions que nous avons, par souci de cohérence, retirées de l’article 1er, a toute son importance. Je vous le rappelle, notre fil conducteur sur ce texte est constitué de trois grands principes : l’intérêt fondamental de la Nation, l’intérêt général majeur et la non-régression de la souveraineté alimentaire. Je précise dès à présent que la commission est défavorable aux trois sous-amendements déposés par Vincent Louault, qui, comme il l’a reconnu lui-même, cherche à rentrer par la fenêtre après être sorti par la porte ! (Sourires.) Nous nous sommes déjà prononcés contre la rédaction qu’il propose. n° 910, présenté par M. V. Louault, est ainsi Amendement 907, alinéas 5 Remplacer ces alinéas par douze protection, la valorisation et le développement de l’agriculture et de la pêche sont d’intérêt général majeur en tant qu’ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux tels que définis à l’article 410-1 du code « L’agriculture au sens du présent livre, qui s’entend par des activités réputées agricoles en application de l’article L. 311-1, comprend notamment l’élevage, l’aquaculture, le pastoralisme, la viticulture, les semences, l’horticulture et l’apiculture. « On entend par souveraineté agricole et alimentaire, le droit de chaque pays de maintenir et de développer ses systèmes d’exploitation agricoles afin de garantir sa propre capacité à produire son alimentation et aux fins de fournir à l’ensemble de la population une alimentation saine, sûre, diversifiée, nutritive, accessible à tous tout au long de l’année et issue d’aliments produits de manière durable. À ce titre, elle garantit aux exploitants agricoles la liberté de gérer leur capacité et leur mode de production dans le but d’atteindre les objectifs nationaux fixés par la loi. sécurité alimentaire la capacité à assurer à toute personne et à tout moment un accès physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin. sécurité sanitaire alimentaire, la capacité à assurer la sécurité et la qualité sanitaires de notre alimentation, par l’évaluation des risques sanitaires dans les domaines de l’alimentation, de l’environnement et du travail, avec une approche intégrée et unificatrice qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes, en reconnaissant que la santé des humains, des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement en général est étroitement liée et interdépendante. Six mois avant le début des négociations de chaque cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement transmet (pour avis aux commissions compétentes) au Parlement une programmation pluriannuelle de l’agriculture pour les sept années couvrant le prochain cadre financier (ou fixée par décret) qui définit les modalités d’action des pouvoirs publics pour atteindre les objectifs définis aux L. 1-A, L. 1, L. 2, L. 3 et L. 4 du code rural et de la pêche maritime ainsi que par la présente loi. « Cette programmation pluriannuelle de l’agriculture détermine notamment des objectifs de production par filière et la stratégie mise en œuvre pour atteindre ces objectifs. Ces objectifs doivent tendre à être excédentaires par rapport aux consommations nationales sur celles-ci. « Elle est compatible avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés dans le budget carbone mentionné à l’article L. 222-1 A du code de l’environnement, ainsi qu’avec la stratégie bas-carbone mentionnée à l’article L. 222-1 B, ainsi qu’avec le plan national d’adaptation au changement climatique et la stratégie nationale biodiversité mentionnée à l’article L. 110-3 du même code. « La programmation pluriannuelle de l’agriculture fait l’objet d’une synthèse pédagogique accessible au public. « Le décret prévu au présent article précise les objectifs et les priorités d’action de la politique agricole nationale. La parole est à M. Vincent Louault. Louault. Monsieur le rapporteur, je tente peut-être de rentrer par la fenêtre, mais, en faisant adopter successivement un amendement de suppression, puis un article additionnel, vous passez à la fois par la fenêtre et par la porte… C’est somme toute de bonne guerre ! n° 911, présenté par M. V. Louault, est ainsi Amendement 907, alinéa 5 Remplacer cet alinéa par cinq Louault. Défendu ! n° 912, présenté par M. V. Louault, est ainsi Remplacer cet alinéa par deux – La protection, la valorisation et le développement de l’agriculture et de la pêche sont d’intérêt général majeur en tant qu’ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux tels que définis à l’article 410-1 du code pénal. Louault. Ce sous-amendement tend à reprendre une disposition souhaitée par le Gouvernement Il s’agirait, à mon sens, d’un gage en vue de la commission mixte paritaire : une telle rédaction tiendrait compte des travaux de nos collègues députés, qui ont débattu des dizaines d’heures durant de ce projet de loi, examinant en tout et pour tout plus de 3 000 amendements. Elle serait ainsi source d’apaisement entre nos deux assemblées. La commission y est défavorable : dont acte. Mais je déplore que l’on procède ainsi, aux forceps… présidente. Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable sur les trois et les trois sous-amendements en discussion ? Nous avons déjà débattu de ces questions : je n’y reviendrai pas. De telles dispositions créent une insécurité juridique sur des notions fondamentales. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement est totalement défavorable à cet amendement, ainsi qu’aux trois sous-amendements. sous-amendement n° 910. sous-amendement n° 911. sous-amendement n° 912. l’amendement n° 907. un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 1er. n° 315 rectifié ter, présenté par À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 4 du code rural et de la pêche maritime, après les mots : « mise en œuvre de la politique agricole commune », sont insérés les mots : « sont débattus devant le Parlement et soumis à un vote préalable, dans l’année qui précède l’élaboration de la programmation stratégique nationale. Redon-Sarrazy. Nous souhaitons aborder le sujet crucial de la PAC et, plus particulièrement, des plans stratégiques nationaux (PSN), qui définissent les modalités d’attribution et de répartition des fameuses aides européennes. À ce titre, la position des sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain est assez partagée. D’un côté, ces plans ont le mérite de redonner la main aux États membres. Cette subsidiarité accrue permet d’adapter davantage nos politiques et l’attribution de nos aides aux spécificités de nos territoires et de nos filières, ce qui est somme toute une bonne chose. Mais, de l’autre, les PSN pourraient faire disparaître les derniers facteurs d’unité de notre politique agricole européenne. Ce risque est d’autant plus fort que les PSN laissent aux gouvernements nationaux la possibilité d’appliquer avec plus ou moins de zèle certains engagements européens, même si la Commission européenne doit in fine les valider. Nous pensons tout particulièrement au Pacte vert européen et à la stratégie « de la ferme à la table ». Au cours des dernières années, les sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain ont dénoncé à plusieurs reprises le manque de transparence et de dialogue constaté lors de l’élaboration des PSN français ; c’est particulièrement vrai du dernier en date. Notre amendement vise à remédier à ces problèmes, ne serait-ce que partiellement. Selon nous, les projets de PSN doivent être débattus devant les deux chambres du Parlement. Tous les parlementaires doivent pouvoir se prononcer sur ces documents et non pas seulement ceux qui, à la droite de nos hémicycles, s’occupent plus spécialement des affaires agricoles… Les projets de PSN seraient dès lors soumis à un vote préalable dans l’année précédant C’est un avis défavorable, madame la présidente. Redon-Sarrazy. Mais encore ? Monsieur le sénateur, une telle mesure serait contraire à la Constitution. La jurisprudence en témoigne : ni l’article 48 de la Constitution ni aucune autre exigence constitutionnelle ne permet au législateur d’imposer l’organisation d’un débat en séance publique au sein des assemblées parlementaires. L’avis du Gouvernement est donc également l’amendement n° 315 rectifié ter. n° 511 rectifié, présenté par Mmes Malet, Belrhiti et Muller-Bronn, MM. Burgoa, Bouchet, Khalifé, Chatillon et Somon, Mmes Joseph, Bellurot, Josende et Bonfanti-Dossat, MM. Gremillet, C. Vial, Cuypers, Perrin, Rietmann, Panunzi et Sol, Mmes Lassarade, Imbert, Gruny, Eustache-Brinio et Lopez, MM. Rapin, Pointereau, H. Leroy, D. Laurent et Milon et Mme P. Martin, Au 5° de l’article L. 3 du code rural et de la pêche maritime, après le mot : « locales », sont insérés les mots : « , notamment par la définition de quotas pour les acteurs locaux du commerce La parole est à M. Olivier Rietmann. Rietmann. Parmi les grands principes énoncés dans les premiers articles du code rural figure la satisfaction des besoins locaux par la production agricole locale. De plus, en vertu de la loi du 20 novembre 2012 relative à la régulation économique outre-mer, les entreprises de grande distribution doivent, dans divers territoires ultramarins, « réserver une surface de vente dédiée aux productions régionales ». Or cette obligation est restée lettre morte, faute de modalités d’application précises. Voilà pourquoi notre collègue Viviane Malet souhaite, au travers de cet amendement, introduire dans la loi la référence à un quota de production locale, qu’il s’agisse de la surface de vente ou du chiffre d’affaires. Ce sujet semble difficile à trancher. Aussi, comme nous l’avons déjà fait pour d’autres amendements d’objet voisin, nous sollicitons l’avis du Gouvernement. Monsieur le sénateur, il s’agit bel et bien d’un sujet La création de tels quotas suppose avant tout l’existence de cultures vivrières… Corbière Naminzo. Mais il y en Certes, madame la sénatrice, mais pas partout. Corbière Naminzo. Si, madame la Quoi qu’il en soit, revient-il véritablement à l’État d’imposer des quotas de production et de consommation dans les territoires d’outre-mer, alors même que certains d’entre eux – c’est un fait établi – font face à des difficultés de production locale ? Bien sûr, il faut encourager la production locale pour accroître la part de consommation locale ; mais je ne suis pas pour autant favorable à l’instauration de quotas. Le Gouvernement sollicite donc le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable. Rietmann. Madame la ministre, il s’agit tout simplement d’assurer l’application d’une mesure inscrite dans la loi, mais restée lettre morte. Bélim. Oui ! Rietmann. Mes chers collègues, Viviane Malet ne propose pas de mesure coercitive. Elle nous demande simplement de nous prononcer ce soir pour le principe d’un quota, en vue d’une concertation. Si, dans tel ou tel territoire ultramarin, cette disposition ne peut être mise en œuvre, on y renoncera ; mais il serait bon de l’appliquer partout où c’est possible. Bien sûr, la bonne application des lois suppose parfois un effort de concertation. Mais il s’agit, pour nous, d’une question de crédibilité. Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour explication de vote. Corbière Naminzo. Mes chers collègues, cette disposition va dans le bon sens : c’est pourquoi je vous invite vivement à voter cet amendement, qui vise tout simplement à assurer le respect de la loi. Nous avons évoqué tout à l’heure les importations. Pour ma part, je vous parlerai du territoire que je connais le mieux, à savoir le département de La Réunion. La production d’oignons est en train d’y être relancée, avec le soutien des collectivités territoriales. Les agriculteurs jouent le jeu, y compris en s’endettant, afin de produire des oignons sur place. Ces derniers sont de bien meilleure qualité que ceux qui nous viennent d’Inde ou d’ailleurs. Mais, faute d’accéder aux rayons des grandes surfaces, que feront ces agriculteurs ? Leur récolte risque fort de leur rester sur les bras… Prenons garde à ne pas nous tirer une balle dans le pied ! Ouvrons donc à ces agriculteurs les portes des supermarchés. J’y insiste, ils ont une production de qualité, conforme aux normes françaises et européennes en vigueur. Il faut voter cet amendement de bon sens ; en l’adoptant, on prendrait une bonne orientation. l’amendement n° 511 rectifié. n° 722, présenté par M. Lahellec, Mme Corbière Naminzo, MM. Xowie et Gay, Mme Margaté et Insérer un article additionnel ainsi rédigé : Dans les collectivités régies par les articles 73 et 74 de la Constitution, le Gouvernement se donne pour objectif d’atteindre la souveraineté alimentaire dans les cinq années à compter de la promulgation de la présente loi. Compte tenu du rôle multifonctionnel joué par l’agriculture dans les territoires et régions d’outre-mer et des dynamiques de développement et de structuration observées dans les différentes filières de production, les politiques agricoles menées en outre-mer visent à mettre en œuvre prioritairement des objectifs adaptés aux spécificités locales. La stratégie retenue porte essentiellement sur les ambitions suivantes : 1° Améliorer le taux de couverture des besoins de la consommation locale et contribuer ainsi à l’objectif fixé d’accéder à l’autonomie alimentaire à horizon 2030 ; 2° Développer des filières de diversification structurées et la promotion d’une politique de qualité de produits locaux, notamment en allégeant les règles de Constitution d’organisations professionnelles ; 3° Consolider des filières traditionnelles de la canne à sucre et de la banane ; 4° Favoriser la création locale de valeur ajoutée avec les produits locaux par des activités de transformation fermières, artisanales ou industrielles ; 5° Renforcer la durabilité et la résilience des entreprises et des filières, notamment en favoriser la démocratie locale professionnelle. l’activité aquacole. Le comité national de transformation agricole outre-mer présidé par le ministre chargé des outre-mer et le ministre de l’agriculture et animé par le délégué interministériel à la transformation agricole outre-mer installé en novembre 2020 met en œuvre ces mesures. Les comités locaux, chargés de proposer des trajectoires d’évolution de l’activité agricole pour alimenter les axes d’intervention visant à améliorer la souveraineté alimentaire de chacun des territoires à horizon 2030 mettent en œuvre ces mesures. Ces orientations stratégiques s’appuient également sur les interventions du fonds européen agricole de garantie et du programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité, qu’ils peuvent réorienter. Corbière Naminzo. Cet amendement, comme le précédent, a pour objet nos outre-mer, territoires vulnérables subissant coup sur coup des sécheresses, des cyclones et d’autres calamités encore. Chez nous comme ailleurs, il faut tendre vers l’autonomie alimentaire. Notre amendement vise donc à accélérer la mise en œuvre effective des objectifs stratégiques de développement de l’agriculture ultramarine, en ciblant l’impératif de souveraineté alimentaire. Les agriculteurs d’outre-mer aspirent, eux aussi, à vivre dignement de leur travail ; ils veulent être respectés en tant que tels. Voilà pourquoi leur existence doit être reconnue dans le texte que nous sommes en train de construire ensemble. Les spécificités de nos territoires imposent des objectifs clairs et adaptés. Pour que ce projet de loi ne soit pas une simple incantation, lancée depuis Paris sans aucun effet concret pour les producteurs travaillant chez nous, il faut lui ajouter une telle mention. Ma chère collègue, les précisions que vous voulez voir intégrées au texte figurent déjà dans le code rural. Pour améliorer ces dispositions, nous aurions pu voter l’amendement n° 281 rectifié bis, présenté par Mme Conconne et plusieurs de ses collègues socialistes ; malheureusement, cet amendement n’a pas été Aussi, la commission vous demande de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, l’avis sera défavorable. Corbière Naminzo. Monsieur le rapporteur, notre amendement vise à consolider certaines filières traditionnelles, à favoriser la création locale de valeur ajoutée, grâce aux produits locaux, et à renforcer la durabilité et la résilience des entreprises et des filières tout en relançant l’activité aquacole. Je ne crois pas que de telles orientations figurent dans le code rural. l’amendement n° 722. n° 8 rectifié bis, présenté par MM. Pla, Mérillou, Michau et Stanzione, Mme Bélim, M. Bourgi et Mmes Conway-Mouret, Espagnac, G. Jourda et Monier, est ainsi année, le Gouvernement présente au Parlement un rapport présentant les perspectives de développement de chaque filière et faisant état de l’évolution du revenu agricole, de la part de foncier arable disponible, du nombre de transmissions et renouvellements d’exploitations réalisés dans l’année, du nombre de formations dispensées, de l’état écologique des milieux et des pratiques agraires à encourager pour maintenir une haute exigence Bélim. Pour encourager au mieux les pratiques agricoles durables, nous devons connaître l’état écologique des milieux et identifier les pratiques agraires de haute valeur environnementale méritant d’être favorisées. À cette fin, nous souhaitons que, chaque année, le Gouvernement remette au Parlement un rapport présentant « les perspectives de développement de chaque filière et faisant état de l’évolution du revenu agricole, de la part de foncier arable disponible, du nombre de transmissions et renouvellements d’exploitations réalisés dans l’année, du nombre de formations dispensées, de l’état écologique des milieux et des pratiques agraires à encourager pour maintenir une haute exigence l’amendement n° 8 rectifié bis. L’amendement n° 666 rectifié bis est présenté par Mme Billon, MM. Bleunven et Canévet, Mme Havet, MM. Lafon, Longeot, Courtial et J.M. Arnaud, Mmes Perrot et Romagny, M. Levi et Mmes de La Provôté et Gacquerre. L’amendement n° 814 est présenté par Rétablir cet article dans la rédaction suivante : L’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime est complété par un VIII « VIII. – La politique en faveur de l’agriculture et de l’alimentation tient compte des spécificités des communes insulaires métropolitaines dépourvues de lien permanent avec le continent, en application de l’article 3 de la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la l’action publique locale. » La parole est à Mme Annick Billon, pour présenter l’amendement n° 666 rectifié bis. Billon. J’ai déjà présenté, puis retiré, à la demande de M. le rapporteur, un amendement n° 667 rectifié bis tendant à introduire à l’article 1er une disposition dont l’objet était identique : la prise en compte des spécificités de l’agriculture insulaire. J’espère à présent recevoir un avis extrêmement favorable de la part de la commission, d’autant que le Gouvernement a déposé un amendement identique. Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 814. Ces dispositions ont été fort bien défendues : je n’ai donc rien à ajouter. (Nouveaux sourires.) Je confirme que la commission est favorable à ces deux amendements amendements identiques nos 666 rectifié bis l’article 1er bis A est rétabli dans cette rédaction. n° 668 rectifié bis, présenté par MM. Longeot, Lafon, Courtial et J.M. Arnaud, Mme Perrot, M. Levi et Mmes de La Provôté, Gacquerre et Herzog, l’article 1er bis B Le deuxième alinéa de l’article L. 121-10 du code de l’urbanisme est complété par une phrase ainsi rédigée : « Cette restriction ne s’applique pas aux communes insulaires Billon. Cet amendement a lui aussi pour objet l’agriculture insulaire – vous savez que le département de la Vendée compte une grande île reliée au continent par un pont et une autre grande île dépourvue de pont. La construction d’infrastructures agricoles étant interdite dans les espaces proches du rivage, nous proposons une dérogation pour que l’agriculture puisse perdurer dans ces territoires insulaires. Ma chère collègue, votre demande me semble au moins en partie, mais peut-être pas pleinement, satisfaite. Je comprends pleinement le sens de votre demande, mais, pour avoir une vision plus claire du problème que vous évoquez, je sollicite l’avis du Gouvernement. Madame la sénatrice, vous proposez que l’on puisse déroger au principe de continuité de l’urbanisation fixé par ce texte fondamental qu’est la loi Littoral. Comme vous le savez, notre législation comprend deux lois territoriales, la loi Montagne et la loi Littoral, qui, dans certaines régions, comme la Corse, peuvent même se combiner. Vous appelez notre attention sur les installations agricoles des espaces proches du rivage, dans les communes insulaires. Du fait de leur isolement géographique et de leur biodiversité unique, les milieux insulaires sont particulièrement vulnérables du point de vue écologique : il ne faut pas le perdre de vue. En dérogeant à un principe fondamental, la disposition proposée remettrait en cause la protection d’espaces comptant parmi les plus sensibles des milieux insulaires. En outre, elle ne répond pas aux exigences retenues par le Conseil constitutionnel pour apprécier les dérogations apportées à la loi Littoral au regard de la charte de l’environnement. Aussi, le Gouvernement émet un avis défavorable. présidente. Quel est donc l’avis de la commission ? C’est un avis de sagesse. Mme Annick Billon, pour explication de vote. Billon. Je m’attendais à cette réponse de la part du Gouvernement. Toutefois, on ne saurait à mon sens préjuger ainsi de l’avis du Conseil constitutionnel. Un certain nombre de dérogations sont d’ores et déjà accordées sur nos littoraux pour telle ou telle installation agricole. Mes chers collègues, je vous invite à voter notre amendement pour que l’on puisse avancer sur ce sujet dans la suite de la navette. l’amendement n° 668 rectifié bis. projet de loi, après l’article 1er bis B. À l’article 410-1 du code pénal, après le mot : « , notamment agricole, ». trois amendements identiques. L’amendement n° 467 est présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Mellouli et L’amendement n° 721 est présenté par Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. L’amendement n° 906 est présenté par Ces trois amendements sont ainsi libellés : Supprimer cet article. présenter l’amendement n° 467. Salmon. Nous proposons de supprimer l’ajout de la mention de l’agriculture à l’article 410-1 du code pénal, qui définit les intérêts fondamentaux de la Nation. Dans son avis sur l’avant-projet de loi, le Conseil d’État a proposé de supprimer cette référence, jugeant que la portée d’une telle mention n’était pas claire et que son utilité paraissait douteuse. Dès lors, quel est l’intérêt d’une telle disposition ? Si elle est inutile, autant renoncer à cet ajout ; et, si elle a réellement une portée juridique, elle nous semble surtout inquiétante. Elle pourrait en effet conduire à criminaliser davantage encore les actions de désobéissance civile. Suivant l’avis du Conseil d’État, nous demandons la suppression de cet article. M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 906. Je ne suis pas certain que la commission ait le même but que les auteurs des deux amendements identiques au sien… Si elle demande, elle aussi, la suppression de cet article, c’est pour une raison de cohérence : nous avons fait figurer cette disposition dans l’article additionnel introduit sur notre initiative après Le Gouvernement est défavorable à ces trois amendements identiques. amendements identiques nos 467, 721 et 906. l’article 1er bis est supprimé. I. – Après le premier alinéa de l’article L. 553-4 du code rural et de la pêche maritime, est inséré un alinéa ainsi « Les agriculteurs membres d’une organisation de producteurs au sens de l’article L. 551-1 peuvent bénéficier d’une aide au démarrage pour l’établissement initial des organisations de producteurs, au plus tard cinq ans après la reconnaissance prévue à l’article L. 553-1 et dans des conditions définies par décret. » modifié) La perte de recettes pour l’État résultant du I du présent article est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. L’amendement n° 815 est présenté par L’amendement n° 885 est présenté par La parole est à Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 815. L’article 1er ter permet d’attribuer « une aide au démarrage pour l’établissement initial des organisations de producteurs », qu’il convient d’encourager effectivement. Néanmoins, comme je l’ai dit précédemment, je ne saurais être favorable à l’inscription dans ce texte d’aucune disposition qui aurait l’effet d’engager nos finances publiques outre mesure, sans étude d’impact préalable. On doit savoir précisément ce à quoi l’on s’engage, en particulier budgétairement : c’est quand même la base ! Voilà pourquoi le Gouvernement souhaite la suppression de cet article. M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 885. Je conviens cette fois de la validité de l’argument de Mme la ministre, étant donné que cet article-ci n’est pas de nature programmatique. C’est pourquoi nous proposons également de supprimer amendements identiques nos 815 et 885. l’article 1er ter est supprimé. n° 252 rectifié ter, présenté par M. Bleunven, Mme Billon, MM. Chasseing et Courtial, Mmes Gacquerre et Jacquemet, M. Levi, Mme Saint-Pé et MM. de Nicolaÿ et Kern, est ainsi libellé : L’État se donne comme objectif la création et la mise en place, en coordination avec les régions, d’un dispositif d’accompagnement et de soutien destiné au regroupement des agriculteurs en organisations de producteurs. Le dispositif permet de faciliter le regroupement des producteurs en organisations de producteurs et les organisations de producteurs en associations d’organisations de producteurs, conformément aux dispositions des articles L. 551-1 et suivants du code rural et de la pêche maritime. Il comprend des mesures incitatives visant à encourager la création et le développement de telles structures, en fournissant un appui financier, technique et logistique Il comporte également des procédés de coordination entre l’État, les régions et les acteurs du terrain, qui ont pour objet d’assurer une mise en œuvre efficace et cohérente de cette politique de soutien au regroupement des producteurs. Billon. Défendu ! l’amendement n° 252 rectifié ter. collègues, je vais lever la séance. Nous avons examiné 176 amendements au cours de la journée ; il en reste 618 à examiner sur ce texte. La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance. Ordre du présidente. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, jeudi 6 février 2025 : À dix heures trente : Conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances pour 2025 (texte de la commission n° 297, Proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole (texte de la commission n° 291, 2024-2025). L’après-midi et le soir : Suite de la proposition de loi, adoptée par accélérée, portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole (texte de la commission n° 291, Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 251, 2024-2025). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée le jeudi 6 février 2025, à zéro heure nomination de membres d’une commission mixte paritaire La liste des candidats désignés par la commission des affaires économiques pour faire partie de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’urgence pour Mayotte a été publiée conformément à l’article 8 quater du règlement. Aucune opposition ne s’étant manifestée dans le délai d’une heure prévu par l’article 8 quater du règlement, cette liste est ratifiée. Les représentants du Sénat à cette commission mixte paritaire sont : Mmes Dominique Estrosi Sassone, Micheline Jacques, Christine Bonfanti-Dossat, Isabelle Florennes, Viviane Artigalas, M. Saïd Omar Oili et Mme Salama M. Patrick Chaize, Mme Anne Chain-Larché, M. Daniel Fargeot, Mmes Annie Le Houerou, Evelyne Corbière Naminzo, MM. Pierre-Jean Verzelen et Jean-Marc Ruel. d’une commission d’enquête par l’article 8 du règlement, la liste des candidatures préalablement publiée est ratifiée. d’enquête sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’État (vingt-trois membres) MM. Pierre Barros, Christian Bilhac, Mme Agnès Canayer, MM. Emmanuel Capus, Christophe Chaillou, Guillaume Chevrollier, Mme Catherine Di Folco, MM. Sébastien Fagnen, Ludovic Haye, Mme Christine Lavarde, M. Pierre-Antoine Levi ; Mme Pauline Martin ; MM. Hervé Maurey, Alain Milon, Mmes Solanges Nadille, Anne-Sophie Patru, MM. Hervé Reynaud, Pierre-Alain Roiron, Bruno Rojouan, Mme Ghislaine Senée, MM. Jean-Marc Vayssouze-Faure, Cédric Vial et Michaël Weber. Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
www.senat.fr
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de M. Gérard Larcher Mme Catherine Di Folco, M. Mickaël Vallet. 1. Procès-verbal 2. Décès d’un ancien sénateur 3. Mise au point au sujet de votes 4. Communication relative à une commission mixte paritaire 5. Urgence pour Mayotte. – Discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission M. Manuel Valls, ministre d’État, ministre des outre-mer Jacques, rapporteur de la commission des affaires économiques Bonfanti-Dossat, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales Florennes, rapporteure pour avis de la commission des lois de réserve de réserve de l’article 2. – Mme Dominique Estrosi Sassone, présidente de la commission des affaires économiques ; M. Manuel Valls, ministre d’État. – La réserve est ordonnée. générale (suite) Mme Salama Ramia Corbière Naminzo M. Saïd Omar ministre d’État Clôture de la discussion générale. DE M. Didier Mandelli n° 85 rectifié bis de M. Saïd Omar Oili. – Adoption. Amendement n° 147 rectifié de Mme Monique de Marco. – Rejet. Amendement n° 86 rectifié bis de M. Saïd Omar Oili. – Rejet. Amendement n° 117 Amendement n° 156 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 19 de Mme Antoinette Guhl. – Rejet. Amendement n° 118 Amendement n° 170 de la commission. – Adoption. Amendement n° 36 de Mme Salama Ramia. – Adoption. Amendements identiques nos 47 de Mme Salama Ramia et 125 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Adoption des deux amendements. Amendement n° 48 de Mme Salama Ramia. – Rejet. Amendement n° 50 de Amendement n° 91 rectifié de Mme Viviane Artigalas. – Rejet. Amendement n° 90 Amendement n° 102 rectifié de M. Sébastien Fagnen. – Rejet. Amendement n° 87 rectifié bis de M. Saïd Omar Oili. – Amendement n° 154 de Mme Monique de Marco. – Non soutenu. Amendement n° 135 de M. Akli Mellouli. – Rejet. Amendement n° 60 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Amendement n° 71 du Gouvernement et sous-amendement n° 160 de Mme Viviane Artigalas. – Rejet du sous-amendement et adoption de Adoption de l’article modifié. Article 1er bis n° 72 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 52 de Amendement n° 171 de la Amendement n° 99 Amendement n° 93 rectifié de Mme Viviane Artigalas. – Adoption. Amendement n° 37 de l’article 1er bis n° 59 rectifié bis de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Amendement n° 116 rectifié bis de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Article 2 n° 10 de Mme Antoinette Guhl. – Rejet. Amendement n° 4 de M. Joshua Hochart. – Rejet. Amendement n° 105 Amendement n° 30 rectifié bis de M. Stéphane Piednoir. – Amendement n° 11 rectifié de Mme Antoinette Guhl et sous-amendement n° 161 de Mme Monique de Marco. – Rejet de l’amendement, le sous-amendement n’étant pas soutenu. Suspension et reprise de la séance PRÉSIDENCE DE M. Alain Marc n° 139 de M. Akli Mellouli. – Rejet. n° 106 rectifié de Mme Viviane Artigalas. – Amendement n° 73 du identiques nos 13 de Mme Antoinette Guhl, 53 de Mme Evelyne Corbière Naminzo et 107 rectifié de Mme Viviane Artigalas. – Rejet des trois amendements. Amendement n° 81 du n° 5 de M. Joshua Hochart. – Retrait. Amendement n° 14 de Amendement n° 15 de Adoption de l’article. n° 166 de la commission. – Adoption. Amendement n° 104 Amendement n° 31 Amendement n° 16 de Amendement n° 103 n° 164 de la commission. – Adoption. n° 108 rectifié de Mme Viviane Artigalas. – n° 165 de la commission. – Adoption. Amendement n° 54 de nos 51 rectifié de Mme Anne-Catherine Loisier et 155 rectifié de M. Patrick Chaize. – Rejet des deux n° 29 rectifié de Mme Viviane Malet et sous-amendement n° 162 du Gouvernement. – Rejet du sous-amendement et de Amendement n° 64 de Amendement n° 163 de la n° 168 de la commission. – Adoption. Amendement n° 167 de la Amendement n° 75 du Amendement n° 40 de Mme Salama Ramia. – Retrait. Amendement n° 45 de Amendement n° 61 de n° 169 de la commission. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. n° 55 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Amendement n° 69 du Article 2 (précédemment n° 121 de Mme Isabelle Florennes, rapporteure pour avis de la commission des lois. – Adoption. Amendement n° 63 de Amendement n° 137 de Amendement n° 138 de Amendement n° 9 de Article 10 (suppression n° 109 rectifié de M. Pierre-Alain Roiron. – Amendement n° 122 de Mme Isabelle Florennes, rapporteure pour avis de la commission des lois. – Adoption. Amendement n° 110 rectifié de M. Pierre-Alain Roiron. – Retrait. Amendement n° 33 Amendement n° 32 Amendement n° 84 rectifié de M. Patrick Chaize. – Rejet. nos 111 rectifié de M. Pierre-Alain Roiron et 126 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Adoption des deux amendements supprimant l’article. Amendement n° 34 rectifié bis de M. Stéphane Piednoir. – Devenu sans objet. Renvoi de la suite de la discussion. 6. Ordre du compte rendu intégral Présidence de M. Gérard Di Folco, président. La séance est (La séance est ouverte à seize heures trente.) président. Le compte rendu analytique de la précédente séance a été Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves président. Mes chers collègues, j’ai le regret de vous faire part du décès de notre ancien collègue Paul Souffrin, qui fut sénateur de la Moselle de 1983 à 1992. Mise au point président. La parole est à M. Stéphane Demilly. Demilly. Lors du scrutin public n° 183 portant sur l’ensemble de la proposition de résolution appelant à l’introduction de la proportionnelle pour les élections législatives, Brigitte Devésa et Lana Tetuanui souhaitaient voter contre. président. Acte est donné de cette mise au point, mon cher collègue. Elle figurera dans l’analyse politique du scrutin. collègues, j’informe le Sénat que la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances pour 2025 est parvenue à l’adoption d’un texte commun. pour Mayotte en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission président. L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’urgence pour Mayotte (projet n° 260, texte de la commission n° 283, rapport n° 282, avis nos 275 président. Dans la discussion générale, la parole est à M. le ministre d’État. ministre des outre-mer. Monsieur le président, mesdames les rapporteurs, mesdames, messieurs les sénateurs, Ra Hachiri, nous sommes vigilants ! La devise mahoraise traduit parfaitement mon sentiment, quelques jours après mon retour de Mayotte, ce samedi matin. Sans négliger les difficultés qui persistent ni les exigences, fortes et impérieuses, auxquelles nous faisons face, je peux dire avec lucidité que nous nous dirigeons progressivement vers une sortie de la phase d’urgence vitale. De mes échanges avec les élus et la population, il ressort en effet que les accès à l’eau, à l’électricité ou encore à la nourriture se sont nettement L’objectif de rétablissement de l’électricité à 100 % au 31 janvier a été tenu. La rentrée scolaire a démarré dans des conditions évidemment très difficiles, mais elle a pu être organisée grâce à l’engagement des personnels éducatifs et de sécurité civile appelés en renfort. Nous n’avons rien éludé et je me suis rendu par exemple, avec la ministre d’État Élisabeth Borne, au collège de Chiconi, détruit à 80 % par le cyclone Chido. Des tentes y sont installées et les cours reprendront aujourd’hui même. Ainsi, 182 écoles sur 221 et 28 collèges et lycées sur 33 ont pu rouvrir. En outre, trois établissements supplémentaires rouvriront cette semaine. Ce matin, les 300 migrants qui occupaient le collège de Kwalé ont enfin été évacués. En matière de déchets, beaucoup reste à faire. L’installation de stockage des déchets non dangereux de Dzoumogné, que j’ai pu visiter, fonctionne à plein régime. Elle accueille 340 tonnes de déchets journaliers, mais 6 000 tonnes restent encore à évacuer. L’objectif d’achever le traitement des déchets ménagers dans un mois reste un immense défi. Dans ce cadre, nous expérimenterons cette semaine le brûlage selon un mode opératoire visant à préserver l’environnement et la En matière d’accès aux soins, cinq dispensaires sur sept sont rouverts, notamment celui de Mtsamboro – je l’ai moi-même constaté vendredi dernier –, conformément à l’engagement que j’ai pris lors de ma première visite à la fin du mois de décembre. Ces avancées sont dues, bien sûr, aux agents de l’État – en premier lieu, au préfet François-Xavier Bieuville –, aux volontaires et bénévoles qui se sont mobilisés, mais surtout à l’impressionnante résilience des Mahorais que j’ai Je veux parler, d’abord, de la population. Forte et courageuse, elle a été mise à rude épreuve, et ce d’ailleurs – disons la vérité – bien avant Chido. Je pense, ensuite, aux entrepreneurs. À Ironi Bé, j’ai visité une usine qui a acheminé des tôles depuis Madagascar pour renforcer ses bâtiments et, ainsi, fournir en nourriture animale des éleveurs pour contribuer à la difficile relance de la production agricole. L’État accompagne les acteurs économiques, notamment agricoles, au titre du fonds de secours pour l’outre-mer, grâce à la circulaire que j’ai signée ce matin, qui prévoit notamment 15 millions d’euros d’aides pour les agriculteurs. Il reste toutefois beaucoup à faire dans ces filières économiques et agricoles. Je salue, enfin, les élus. Ils se sont engagés pleinement dans l’amélioration de la situation sur le terrain, en facilitant par exemple le nettoyage des cours d’eau. L’énergie qu’ils déploient pour imaginer des projets de construction de logements ou d’installation de services publics est remarquable. Impliqués dans la gestion de crise, les élus seront incontournables dans la reconstruction et la refondation qui nous attendent. C’est aussi le cas des parlementaires, en particulier de Mme et M. les sénateurs Salama Ramia et Saïd Omar Oili. À ce titre, j’ai d’ailleurs décidé de confier à Mme Salama Ramia une mission de suivi de la reconstruction de Mayotte, aux côtés de l’équipe qui se met en place auprès de mon cabinet. Patriat. Très bien ! Cette équipe sera dirigée par le général Pascal Facon, qui est resté sur place après m’avoir accompagné. Je crois au contrôle parlementaire qu’exerce également la délégation sénatoriale aux outre-mer présidée par Micheline Jacques. Monsieur le président, je sais l’importance que cette mission constitutionnelle revêt ici, au J’ai aussi profité de mon déplacement à Mayotte pour signer avec le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, une convention d’intention affirmant les grands principes devant guider la refondation : durcissement des règles contre l’immigration illégale, lutte contre les bidonvilles, développement des infrastructures et, surtout – c’est la grande promesse non accomplie –, convergence économique et Pour autant, tout reste à faire. Une fois passée la gestion de crise, nous devons reconstruire, puis refonder Mayotte. De nombreux défis sont devant nous. Reconstruire d’abord, tel est l’objet du projet de loi dont nous discutons aujourd’hui, sur lequel les commissions compétentes de votre assemblée ont effectué un travail très De nombreuses dispositions qui avaient été introduites à l’Assemblée nationale et qui alourdissaient le texte initial ont en effet été retirées dans la version qui vous est soumise, mesdames, messieurs les sénateurs, tandis que les mesures visant à lutter contre les bidonvilles, ajoutées sur l’initiative du Gouvernement ou avec son soutien, ont été conservées. Les rapporteurs reviendront naturellement sur les apports de leurs commissions respectives. Permettez-moi néanmoins de souligner la volonté de la commission des affaires économiques de mieux associer les élus au conseil d’administration de l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte et son choix de rétablir l’article 3 sur le relogement d’urgence, en le recentrant sur les services publics et les personnels venus en renfort. Le Gouvernement soutient pleinement Mme le rapporteur Micheline Jacques dans sa volonté d’exonérer le territoire de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) sur les déchets pendant deux ans. La nouvelle écriture par la commission des lois de l’article 2, qui autorise l’État d’assumer temporairement la compétence de construction ou de reconstruction des écoles publiques communales à Mayotte à la demande des communes concernées, permet d’atteindre un bon équilibre. Il convient d’élargir cette faculté aux dégâts de la tempête Dikeledi notamment. C’est pourquoi le Gouvernement soutient l’amendement n° 121 de Mme la rapporteure Isabelle Florennes et l’endosse financièrement. Les dérogations aux règles de la commande publique ont été clarifiées, tout comme les dispositifs permettant de garantir la participation des entreprises mahoraises à la reconstruction. Il s’agit là d’un point essentiel qui suscite une forte attente, en particulier chez les acteurs économiques que j’ai rencontrés vendredi dernier. Quant à la commission des affaires sociales, dont je remercie Mme le rapporteur Christine Bonfanti-Dossat, elle a soutenu les mesures sociales temporaires en faveur de la population et des professionnels à Mayotte, tout en améliorant l’association des partenaires J’en viens brièvement à l’article 10, qui a été supprimé à l’Assemblée nationale et qui habilitait le Gouvernement à légiférer par ordonnance pour adapter les règles relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique. Notre intention était d’adapter notre droit à la réalité de terrain de Mayotte, où il est difficile d’identifier les propriétaires fonciers. De notre point de vue, cet article était nécessaire, car plusieurs étapes procédurales préalables au prononcé de l’expropriation, tout comme la fixation de l’indemnité par le juge, imposent l’identification formelle du propriétaire. Notre idée était d’organiser ces étapes et de garantir le respect des droits qu’elles protègent, en attendant que les propriétaires soient expressément identifiés, par exemple, par la désignation d’un mandataire chargé de représenter leurs intérêts. Les juges auraient pu, ainsi, fixer une indemnité et la consigner, de sorte que l’indemnisation du propriétaire soit garantie, une fois ce dernier identifié. Évidemment, il n’a jamais été question, comme je l’ai entendu sur place, d’exproprier à tour de bras, encore moins sans indemnisation. J’ai été maire. Je suis un homme de dialogue, respectueux du travail des élus et du sentiment des populations, en particulier dans les situations où la confiance a été rompue depuis longtemps. Je constate que cet article a été mal compris et que le recours à l’ordonnance n’a pas aidé, précisément, au rétablissement de cette confiance. J’ai donc choisi de ne pas proposer le rétablissement de l’article 10. À l’issue de plus amples concertations, le Gouvernement reviendra devant le Parlement pour présenter, dans le cadre d’un second projet de loi, un dispositif « en dur » si cela est toujours possible. Par ailleurs, nous défendrons un amendement n° 158 visant à mettre en place un prêt à taux zéro ouvert à toutes les familles mahoraises souhaitant reconstruire leur maison, même lorsque leur habitation n’était pas assurée, ce qui est le cas de figure largement majoritaire sur place. Cette mesure permettrait d’emprunter jusqu’à 50 000 euros pour une durée maximale de trente ans, avec un différé d’amortissement de cinq ans. Je m’engage à ce que ce prêt soit distribué le plus rapidement possible par les banques et Action Logement. Comme vous le voyez, mesdames, messieurs les sénateurs, nous agissons, mais il faut pour cela que ces dispositions soient mises en Mesdames, messieurs les sénateurs, la reconstruction exigera des engagements financiers considérables. Au terme d’un travail colossal et de grande qualité, la mission inter-inspections chargée d’évaluer les dégâts, qui s’est longuement rendue sur place, estime le coût des destructions liées au cyclone entre 3 milliards et 3,5 milliards d’euros. Au regard des projets qui sont en cours à Mayotte – certains préexistaient même au passage de Chido –, nous savons qu’il faudra beaucoup investir dans les années qui viennent. L’État sera au rendez-vous, en fournissant des aides directes – nous attendons évidemment avec impatience l’adoption définitive du projet de loi de finances pour 2025 –, mais également grâce à la mobilisation, sur plusieurs années, des fonds européens. Le Gouvernement tout entier s’y consacre. Je salue par exemple l’annonce du ministre des armées Sébastien Lecornu : nous avons décidé, ensemble, de créer un bataillon temporaire de reconstruction doté de plusieurs compagnies de génie, d’infanterie, de commandement et de logistique. Quelque 350 à 400 soldats supplémentaires s’installeront ainsi à Mayotte. Les assurances et l’Agence française de développement auront aussi un rôle à jouer. Les assurances en particulier doivent prendre leurs responsabilités, comme elles doivent le faire également en Nouvelle-Calédonie. Ceux qui affirment – ils se font rares désormais – que ce projet de loi ne contient pas grand-chose ou que l’État n’est pas au rendez-vous pourront constater, même si rien n’est parfait, l’action qui a été Comme chacun sait, remobiliser après une telle catastrophe prend nécessairement du temps. Il est naturel que s’expriment colère et impatience, et je l’entends. Toutefois, ce projet de loi n’est qu’une première réponse : après le temps de l’urgence et celui de la reconstruction doit venir celui de la refondation. Tout est lié, évidemment. Au cours des deux prochains mois, je présenterai un second texte, un projet de loi programme pour Mayotte, qui visera à permettre le développement économique, éducatif et social du territoire sur de nouvelles bases. Le chantier de refondation est immense. Je pense notamment à la question de l’école. Comment accepter que des enfants aillent à l’école uniquement le matin, et pas l’après-midi ? Comment accepter autant de carences dans l’offre de restauration scolaire ? Sans ce second volet de notre réponse, nous reconstruirons sur du sable. Cessons de nous mentir : si le cyclone a ravagé Mayotte, il a surtout révélé et exacerbé des calamités qui existaient déjà. Il a ainsi mis en lumière le sous-développement des infrastructures économiques et des services publics, entretenu par les deux fléaux qui rongent ce territoire depuis des années, l’habitat illégal et l’immigration clandestine, et ce alors même que les engagements ont été tenus. Dans le domaine de l’eau, par exemple, à défaut de changement structurel, nous reviendrons au mieux, malgré les améliorations que j’évoquais, à la situation très insatisfaisante de l’avant-Chido. C’est pourquoi, parmi les priorités du plan Mayotte debout, figurent la construction d’une deuxième usine de dessalement et l’accélération de la création d’une troisième retenue collinaire. Nous devons être très attentifs à cette question, car le risque d’une nouvelle crise de l’eau, semblable à celle de 2023, existe bel et bien. Nous devons nous y préparer et je m’y prépare. Il faudra innover et ne pas revenir aux méthodes de gestion de la pénurie et de distribution de bouteilles d’eau que nous avons connues par le passé. En matière de reconstruction de logements, d’infrastructures, d’entreprises ou de services publics, la zone franche globale sera bénéfique ; nous la mettrons en œuvre. Toutefois, les maires et les entrepreneurs me le disent tous : leurs projets sont empêchés par les bidonvilles. Soyons clairs : nous ne laisserons pas Mayotte redevenir une île-bidonville, même s’il faut résoudre nombre de problèmes avant que les engagements ne deviennent réalité. J’ai vu des exemples concrets de projets visant à remplacer les bangas – les bidonvilles – par de véritables habitats. rapporteur acquiesce.) J’entends dire que rien n’est fait ou que l’État n’est pas présent. Pourtant, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) ou encore Action Logement s’engagent bel et bien à Tsararano ou à Koungou. C’est le cas également à Petite-Terre, où vous m’aviez conseillé d’aller, monsieur le sénateur Omar Oili. J’y ai vu, dans ses quartiers, de belles réalisations. Omar Oili. Merci ! Cela suppose également de s’attaquer très sérieusement à l’immigration illégale, qui pèse sur tous les aspects de la vie quotidienne de nos compatriotes, nourrit l’ultraviolence et alimente des réseaux de trafiquants d’êtres humains. Certes, la réalité est parfois bien plus complexe. Certes, il y a des situations très particulières. Il n’en reste pas moins que l’immigration clandestine nécrose Mayotte. Les Mahorais n’en peuvent plus. La société craque et le pire est possible, surtout si les crises s’accumulent. Nous agissons déjà et j’ai pu saluer les unités engagées dans cette lutte, sur terre et en mer. Les radars qui avaient été détruits par le cyclone ont déjà été remplacés et de nouvelles capacités ont été mises en œuvre. Par ailleurs, Sébastien Lecornu a annoncé que nos militaires continueraient d’assumer cette mission. Mesdames, messieurs les sénateurs, nous devons avoir, me semble-t-il, une réflexion plus large sur la place de Mayotte dans l’océan Indien. Le ministre des armées a ainsi indiqué que notre présence militaire dans cette région stratégique devait être renforcée de manière pérenne. Nous devrons aussi prendre des mesures fermes pour renforcer juridiquement nos moyens de lutte. À cet égard, Bruno Retailleau et moi-même travaillons déjà sur ce volet primordial du second projet de loi. Parmi les mesures envisagées figurent notamment l’allongement de la durée de résidence régulière des parents pour permettre l’accès des enfants à la nationalité française, l’amélioration des outils de lutte contre les reconnaissances frauduleuses de paternité ou encore l’extension de l’aide au retour volontaire des ressortissants africains dans leur pays d’origine. Rien n’est simple, mais, si nous ne réglons pas ce dossier, nous aurons de grandes difficultés à accomplir les autres pans de notre projet. Nous devons donc porter le nombre d’éloignements de clandestins de 25 000 aujourd’hui à 35 000 demain, et sans doute plus encore. Cela suppose aussi un rapport très ferme avec le gouvernement des Comores. Nous devons d’ailleurs montrer la plus grande fermeté également à l’égard de ceux qui, comme l’Azerbaïdjan, tentent de déstabiliser la France, aussi bien à Mayotte que dans l’ensemble des outre-mer. Mesdames, messieurs les sénateurs, je le martèle depuis le premier jour : j’ai pour mission de ne pas laisser tomber J’y retournerai régulièrement, de même que les membres du Gouvernement, de façon à informer le Parlement sur l’avancement de cette reconstruction et de cette refondation. Le monde entier observe ce que nous sommes capables de faire dans ce territoire si attaché à la France. C’est cet attachement viscéral à notre pays qui explique aussi, sinon ces ruptures de confiance, du moins cette attente et cette exigence à l’égard de l’État. Nous ne lâcherons rien pour aider Mayotte à se relever. Nous ne transigerons sur rien pour reconstruire l’île sur des bases plus saines, pour changer son visage et, à travers elle, la vie des Mahorais. Ils le méritent et nous le leur devons. sur les travées des groupes RDPI et rapporteure pour avis de la commission des lois applaudit Mme le rapporteur. sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC, RDPI et GEST.) de la commission des affaires économiques. Monsieur le président, monsieur le ministre d’État, mes chers collègues, la notion d’urgence est plus qu’amplement justifiée pour qualifier le texte que nous examinons aujourd’hui à la suite du passage du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi sur Avant toute chose, j’adresse de nouveau ma sympathie et ma solidarité à nos compatriotes mahorais. Je pense bien sûr aux victimes, aux nombreux blessés, ainsi qu’à ceux qui ont perdu leur logement dans la catastrophe. L’heure est désormais à la reconstruction et les dégâts matériels et économiques sont considérables. Dans l’agriculture notamment, il faudra plusieurs mois, parfois des années, pour que la production revienne à la Les entreprises ont, elles aussi, perdu leur stock et leur outil de travail. Elles attendent encore le passage des experts Je n’oublie pas les ravages environnementaux occasionnés par le cyclone, par exemple l’aggravation soudaine du recul du trait de côte et la dévastation des forêts. Ces dernières mettront elles aussi plusieurs années à se Très rapidement, des efforts ont été engagés pour remettre en état les réseaux et assurer la continuité des services publics. À cet égard, je rends hommage aux postiers, qui se sont rapidement et fortement mobilisés. Un élan de générosité populaire s’est spontanément formé pour secourir et soutenir la population. Ce projet de loi, élaboré quelques jours seulement après le passage du cyclone, prend la mesure de l’urgence et de la nécessité de simplifier les procédures pour accélérer la reconstruction. C’est, me semble-t-il, l’un des enseignements majeurs du passage de l’ouragan Irma en 2017. Si des améliorations peuvent encore être apportées au texte, notamment en matière de gestion de crise, il est évident que les crispations provoquées par certains articles sont avant tout l’expression d’un sentiment d’exaspération. Amplifié par la catastrophe naturelle, ce dernier grandit depuis de longues années et résulte sans doute d’une gestion trop centralisée qui peine à s’adapter à la réalité mahoraise. Nous connaissons les difficultés : un niveau de pauvreté inégalé, une prolifération de l’habitat informel, une insécurité alimentée par une immigration clandestine massive. Le 12 octobre dernier, un contrôle de la douane a révélé que 540 000 euros en liquide quittaient Mayotte vers Anjouan à bord du Maria Galanta. On évalue ainsi à 100 millions d’euros par an les sommes transférées de Mayotte vers les Comores en dehors de tout contrôle. Monsieur le ministre, 100 millions d’euros, cela correspond au budget exceptionnel que vous avez débloqué pour Mayotte dans le projet de loi de finances pour 2025 ! Le rapprochement de ces deux chiffres doit donner à réfléchir pour la construction du long terme. J’invite d’ailleurs le Gouvernement à s’appuyer sur les travaux de la délégation sénatoriale aux outre-mer que j’ai l’honneur de présider, en particulier sur le rapport d’information en deux volets qu’elle a consacré aux risques naturels majeurs. Le premier volet porte sur la prévention, l’alerte et la gestion de l’urgence, le second sur l’adaptation de l’action régalienne de l’État. Au cours du déplacement que j’ai effectué à Mayotte du 24 au 27 janvier dernier, j’ai rencontré de nombreux acteurs – élus, professionnels du bâtiment, artisans, architectes. Je me suis rendue dans l’ensemble de l’archipel, afin de vérifier l’adéquation à la réalité des mesures envisagées, conformément à la culture de notre Haute Assemblée de légiférer au plus près des territoires. Les élus m’ont unanimement fait part de leur volonté d’être associés étroitement à la J’ai relevé par ailleurs une forte demande d’intégration régionale en ce qui concerne notamment l’importation des matériaux. Mes interlocuteurs ont ainsi mis l’accent sur le besoin d’approvisionnement rapide, l’éloignement rendant plus difficiles les liaisons et l’acheminement des matériaux. La crainte d’une spéculation sur lesdits matériaux m’a aussi été exprimée, tout comme la nécessité vitale de prévenir toute reconstruction des Le texte que nous examinons cet après-midi me semble équilibré et susceptible de répondre aux aspirations locales. Il n’a pas vocation à résoudre tous les problèmes, mais se concentre sur l’accélération et la simplification des Son examen a été réparti entre, d’une part, la commission des affaires économiques, saisie au fond, d’autre part, les commissions des lois et des affaires sociales, saisies pour avis. Je salue Christine Bonfanti-Dossat et Isabelle Florennes, rapporteurs pour avis, et les remercie de ce travail mené de concert, en toute harmonie, sur ce texte très technique. La commission des affaires économiques a examiné trois types de dispositions : premièrement, à l’article 1er, la création par ordonnance d’un établissement public chargé de la coordination de la reconstruction de Mayotte ; deuxièmement, aux articles 3 à 9, les mesures dérogatoires en matière de règles de construction et de procédures d’urbanisme ; troisièmement, aux articles 16 et 17 visant à faciliter le financement de l’aide et de la reconstruction d’urgence, la majoration des déductions fiscales pour les dons des particuliers au profit de Mayotte, ainsi que la suspension du recouvrement forcé des créances fiscales. La commission des affaires économiques a d’abord voulu mieux adapter ces dispositifs aux réalités du territoire En effet, une grande partie des mesures proposées en matière d’urbanisme sont calquées sur les ordonnances visant à accélérer la reconstruction après les émeutes urbaines de juillet 2023. Pourtant, le contexte mahorais n’a rien à voir avec celui de la métropole : même en écartant les bidonvilles, deux tiers des constructions de Mayotte ont été réalisés sans autorisation d’urbanisme et plus de trois quarts des permis ont été délivrés tacitement. L’impact des mesures proposées serait donc très limité. Aussi, nous avons souhaité permettre, à titre dérogatoire, le droit à la reconstruction à l’identique de l’ensemble des bâtiments « en dur » datant d’avant 2013, afin d’assurer la mise à l’abri rapide des Mahorais. Pour tenir compte des capacités de traitement des services instructeurs, nous avons aussi allégé les procédures pour les travaux d’ampleur limitée. Il est évident que des mesures plus structurantes seront nécessaires dans un avenir proche pour régulariser de manière rationnelle ce qui peut l’être, sur le modèle du travail déjà engagé sur les titres de propriété foncière, qui doit par ailleurs être amplifié et accéléré. Nous devrons également acclimater les normes et les règles aux réalités du territoire mahorais, en tirant parti des techniques développées par les architectes et les artisans locaux. À cet égard, je regrette que le Gouvernement n’ait pas souhaité confier au futur établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte la mission d’élaborer des référentiels d’équivalence de matériaux de construction adaptés à Mayotte, en complément du marquage RUP (régions ultrapériphériques), dont le chantier tarde vraiment à aboutir. Je compte sur le Gouvernement pour faire de l’accélération de ce chantier une réponse structurelle à la cherté de la vie et au besoin de maîtrise de la dépense outre-mer. Les contraintes inhérentes à l’insularité devront également être mieux prises en compte pour amplifier et adapter l’offre de logements à l’intensification des risques naturels sous l’effet des changements climatiques. C’est aussi pour tenir compte de sa situation d’insularité que la commission a décidé d’exonérer Mayotte, à titre exceptionnel, de la taxe générale sur les activités polluantes sur les déchets pendant deux ans. Je vous proposerai tout à l’heure d’étendre légèrement le champ de cette mesure temporaire. Sur ce sujet aussi, je souhaite que nous procédions à des adaptations pérennes, que j’ai déjà défendues dans le cadre du projet de loi de finances. La commission a également limité dans le temps la possibilité pour le Gouvernement de prendre par ordonnance des mesures d’adaptation des règles de construction. Il nous semble essentiel que le Parlement soit associé à l’élaboration des mesures d’acclimatation de ces règles, que j’appelle de mes vœux. Dès la fin du mois de décembre, le Gouvernement a temporairement bloqué par décret le prix des matériaux de construction pour endiguer la spéculation. J’appelle votre attention, monsieur le ministre, sur la nécessité de compléter cette mesure d’urgence par des mesures structurelles parfaitement justifiées par l’étroitesse du marché mahorais. Nous aurons de nouveau l’occasion de discuter de ces sujets lors de l’examen prochain de plusieurs propositions de loi relatives aux outre-mer. La commission a également tenu à assurer la parfaite association des acteurs locaux, notamment des élus, à la reconstruction de Mayotte. Nous avons ainsi garanti leur représentation au conseil d’administration du futur établissement public chargé de la reconstruction, qui devra être présidé par le président du conseil départemental, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui de l’établissement public foncier et d’aménagement de Les maires se sont énormément mobilisés ces dernières semaines pour assurer la continuité des services publics, malgré des conditions très dégradées. Ils sont aussi les meilleurs connaisseurs de leur commune. C’est pourquoi nous avons systématiquement rétabli leur consultation ou leur droit C’est notamment le cas en ce qui concerne l’implantation d’infrastructures de télécommunications ou d’infrastructures électriques, l’allégement des procédures de participation du public ou encore, bien entendu, les dispositions de l’article 3, sur lesquelles nous reviendrons. Cela me semble indispensable pour l’acceptabilité des nombreux chantiers à venir. L’étroite collaboration entre l’État, principal financeur, et les élus locaux sera la condition sine qua non d’une reconstruction durable et Je souhaite que ce texte puisse être promulgué dans les meilleurs délais après la réunion de la commission mixte paritaire, qui aura lieu dès la semaine prochaine, afin que nous puissions rapidement nous atteler au second temps de la reconstruction. Monsieur le ministre d’État, vous avez annoncé que vous comptiez déposer, dans les prochaines semaines, un projet de loi de programmation pour Mayotte. Les enjeux institutionnels et régaliens seront sans aucun doute au cœur de ce texte ; cependant, je vous invite à ne pas faire l’impasse sur les mesures d’adaptation à prendre en matière de construction et d’urbanisme, mais aussi à n’oublier ni le développement économique, notamment du tissu industriel, ni les sujets agricoles. Ainsi seulement on fera en sorte que l’intégration de Mayotte à son environnement régional constitue un atout plutôt qu’un handicap. La commission des affaires économiques du Sénat apportera son soutien vigilant à toute mesure qui ira en ce sens. sur les travées des groupes Les Républicains, UC, INDEP et RDPI.) Mme le rapporteur pour avis. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et RDPI.) pour avis de la commission des affaires sociales. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avant de vous présenter la position de la commission des affaires sociales sur ce projet de loi, je veux exprimer ma solidarité envers les Mahorais. Les travaux que j’ai menés en tant que rapporteur pour avis m’ont permis de mesurer l’ampleur des dégâts humains, matériels et économiques qui résultent du passage du cyclone et des inondations qui ont suivi. Notre commission s’est vu déléguer au fond l’examen des articles qui concernent le recouvrement des cotisations et des contributions sociales, le versement des prestations sociales et la mise en œuvre du mécanisme d’activité partielle. Nous avons eu à cœur de soutenir la reprise de l’activité, de prévenir tout licenciement économique et d’éviter une explosion de la précarité, tout en étant conscients que le caractère d’urgence de ce texte impose que ses dispositions soient limitées dans le temps. L’article 18 suspend le recouvrement des cotisations et des contributions sociales pour les employeurs, les travailleurs indépendants et les microentrepreneurs. La commission a adopté ces dispositions, en rétablissant toutefois la période d’application qui figurait dans le projet de loi initial : la suspension courra ainsi jusqu’au 31 mars 2025 ; elle pourra éventuellement être prolongée par décret jusqu’au 31 décembre 2025. Le choix de cette période confère une protection importante aux acteurs économiques mahorais, qui s’ajoute aux aides prévues pour compenser la perte de chiffre d’affaires. Il nous a semblé que, si l’on prolongeait d’emblée sa durée dans la loi, on manquerait de souplesse pour s’adapter à l’évolution locale : une telle mesure ne serait pas conforme au cadre d’urgence de ce projet de loi. Notre commission a ensuite choisi de supprimer l’article 18 bis, qui avait été introduit dans le texte par l’Assemblée nationale afin d’exonérer les entreprises mahoraises de cotisations pour le seul mois de décembre 2024. Ces dispositions n’étaient pas nécessaires au regard des dispositions de l’article 18 permettant l’abandon partiel ou total des créances de cotisations des employeurs et des travailleurs indépendants. La commission soutient en revanche l’article 19, qui a pour objet de rendre les travailleurs indépendants non agricoles éligibles au bénéfice des aides sociales apportées par le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI). Elle a également adopté l’article 20, qui prolonge le versement des revenus de remplacement au bénéfice des demandeurs d’emploi. Ces mesures paraissent justifiées alors que le marché du travail ne peut fonctionner normalement. Cet article déroge toutefois à la répartition habituelle des compétences, selon laquelle la définition des règles d’indemnisation de l’assurance chômage relève des partenaires sociaux. La commission a donc adopté un amendement tendant à préciser que le décret de prolongation devra être pris après avis du conseil d’administration de l’Unédic. L’article 21 permet le renouvellement automatique des droits et prestations versés aux assurés résidant à Mayotte, ainsi qu’à leurs ayants droit. Ce dispositif sans précédent se justifie par le fait que le site abritant le guichet de la caisse de sécurité sociale de Mayotte a été détruit aux deux tiers et inondé, et que les pertes matérielles subies par les allocataires sont susceptibles d’entraver leurs démarches La commission a adopté un amendement visant à aligner la durée de renouvellement des prestations et des droits sociaux sur celle qui a été retenue pour les allocations chômage, soit jusqu’au 31 mars 2025, comme le prévoyait la version initiale du texte. Ces échéances pourront, le cas échéant, être prolongées jusqu’au 31 décembre 2025 par décret. L’article 22 autorise quant à lui la majoration des taux de l’allocation d’activité partielle, versée à l’employeur, ainsi que de l’indemnité versée au salarié, pour les établissements situés à Mayotte. Il sera ainsi possible de rehausser l’indemnité versée au salarié à hauteur de 70 % de la rémunération brute antérieure et d’éviter tout reste à charge pour l’employeur. Ces mesures, qui ont déjà été mises en œuvre lors de la crise sanitaire, nous ont paru utiles. Selon les informations dont dispose l’administration, au moins 8 500 salariés sur 16 400 seraient ainsi déjà concernés par un placement en activité partielle. Enfin, les articles 27, 32 et 33 constituaient des demandes de rapport ; la commission les a supprimés. Les mesures exceptionnelles de ce texte sont nécessaires et bienvenues. Elles ne doivent toutefois pas nous faire oublier que la reconstruction de Mayotte, dans les domaines économique et social, nécessitera un travail au long cours. Le chantier de la convergence sociale entre l’archipel et l’Hexagone devra ainsi être poursuivi. (Applaudissements Républicains, UC et RDSE. – Nadille applaudit Mme la rapporteure pour avis. sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées des groupes Les Républicains et RDPI.) pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et générale. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 14 décembre dernier, l’archipel de Mayotte était frappé par le cyclone Chido, le plus dévastateur que la région ait connu depuis quatre-vingt-dix ans. Ce cyclone a provoqué des dégâts matériels considérables, qui ont touché des infrastructures majeures, telles que le centre hospitalier ou l’aéroport. Des quartiers d’habitation entiers ont également été emportés. À ces dégâts matériels s’ajoute le bilan humain : 39 décès et près de 4 500 blessés ont été recensés. Avant toute chose, je souhaiterais donc avoir une pensée pour la population mahoraise, qui, encore aujourd’hui, continue de souffrir, et pour nos deux collègues mahorais, ici présents, qui ne ménagent pas leurs peines pour venir en aide à leur département. J’en viens maintenant aux dispositions de ce projet de loi d’urgence pour Mayotte, et plus précisément à l’article 2 et aux articles 11 à 15, dont l’examen a été délégué au fond à la commission des lois. Ces articles consistent principalement en des dérogations visant à permettre une reconstruction rapide de Mayotte, au travers du desserrement des contraintes procédurales en matière de marchés publics, ainsi que de l’ouverture à l’État de la possibilité d’intervenir, en lieu et place des communes, pour reconstruire les écoles. La commission des lois s’est montrée globalement favorable à ces mesures. Elle a toutefois adopté quinze amendements visant en particulier à assurer le respect des libertés locales, tout en garantissant l’engagement rapide de la reconstruction de l’archipel. Elle a ainsi prévu, à l’article 2, que l’État ne pourrait intervenir pour reconstruire une école publique qu’à la demande de la commune. Pour ce qui concerne les dérogations aux règles de la commande publique, la commission s’est attachée à supprimer du texte, d’une part, tous les éléments susceptibles de ralentir la conclusion des marchés publics indispensables à la reconstruction de Mayotte et, d’autre part, les dispositions déjà satisfaites par le droit existant, telles que l’obligation de publier sur internet des données relatives aux marchés publics passés dans le cadre de la reconstruction de l’archipel. La commission a également souhaité regrouper l’ensemble des dispositions destinées à favoriser les petites entreprises mahoraises dans l’attribution des marchés publics de reconstruction au sein d’un article unique, pour garantir la cohérence du dispositif. Elle a également adopté des amendements de suppression des dispositions susceptibles de pénaliser les TPE-PME locales dans l’attribution des marchés publics conclus pour la reconstruction de Mayotte ; ainsi de l’article 13 bis, qui limitait le recours à la La commission a enfin veillé à garantir le caractère opérationnel de l’article 15, qui vise à permettre le versement, par les collectivités territoriales, de subventions aux associations œuvrant en faveur de la population mahoraise. Elle a ainsi supprimé l’exigence, pour les associations reconnues d’utilité publique, de désigner un commissaire aux comptes pour bénéficier de subventions de la part des collectivités territoriales, car cela aurait imposé à ces associations une charge importante, susceptible de les détourner de cette possibilité de Enfin, monsieur le ministre, je veux vous remercier de votre écoute en ce qui concerne l’article 10, ainsi que de votre pragmatisme. Même si la commission partage l’intention du Gouvernement, comme vous l’avez reconnu, l’habilitation demandée nécessitait plus de concertation et sa rédaction méritait d’être plus complète. ministre acquiesce.) Cela sera sans doute le cas dans un prochain projet de loi ! En tout cas, pour le moment, elle nous semblait mal comprise. Vous nous avez entendus sur ce point, et je vous en suis reconnaissante. Vous l’avez donc bien compris, mes chers collègues, la commission des lois considère que les dispositions qui nous sont soumises s’inscrivent, dans leur ensemble, dans une démarche de bon sens qui permettra de reconstruire Mayotte au plus vite. Elles seront cependant insuffisantes – vous l’avez dit vous-même, monsieur le ministre – pour répondre à l’ensemble des problématiques auxquelles l’archipel est actuellement confronté. La commission des lois sera donc attentive aux mesures qui figureront dans le second projet de loi, visant à refonder Mayotte, qui devrait être présenté par le Gouvernement d’ici à deux mois, pour répondre notamment aux enjeux migratoires et enclencher, enfin, la convergence sociale. Au bénéfice de ces observations et sous réserve de l’adoption de trois amendements rédactionnels, la commission des lois vous propose d’adopter le présent projet de loi. que sur des travées du groupe Les Républicains. – Mme la présidente de la commission. Estrosi Sassone, de la commission des affaires économiques. La commission des affaires économiques demande, en accord avec la commission des lois et sa rapporteure pour avis Isabelle Florennes, la réserve de la discussion de l’article 2 jusqu’après l’article 9, de sorte que nous puissions examiner en un seul bloc l’ensemble des articles dont président. Je suis donc saisi d’une demande de la commission tendant à réserver l’examen de l’article 2 du projet de loi. Je rappelle que, aux termes de l’article 44, alinéa 6, du règlement, lorsqu’elle est demandée par la commission saisie au fond, la réserve est de droit, sauf opposition du Quel est l’avis du Gouvernement sur cette demande de Il est favorable. président. La réserve est président. Dans la suite de la discussion générale, la parole est à M. Pierre-Jean Monsieur le président, monsieur le ministre d’État, mes chers collègues, qu’il s’agisse d’une maison, d’un abri de fortune, ou d’un lieu de mémoire, pour certains, les souvenirs de toute une vie ont disparu ! Le passage du cyclone Chido, le 14 décembre dernier, aura marqué pour toujours l’histoire de l’archipel de Mayotte et touché la vie de tous ses habitants ; nombre d’entre eux ont absolument tout perdu. Au nom des membres du groupe Les Indépendants – République et Territoires, j’adresse à toutes les victimes et aux familles des disparus nos pensées les plus sincères. Qu’elles soient assurées de notre soutien et de notre engagement à leurs côtés. À la suite du passage de Chido, on a décompté les morts, les disparus, les blessés. L’habitat précaire d’environ 100 000 personnes a été détruit et de nombreuses infrastructures publiques – l’hôpital, l’aéroport, les routes, la préfecture, les écoles – ont été endommagées, voire Nous saluons l’ensemble de la population mahoraise, qui a tout de suite fait preuve de résilience et qui s’est mobilisée pour commencer à remettre l’archipel debout. Nous saluons aussi tous les services de l’État – les forces de l’ordre, les pompiers, les agents publics, les agents d’Enedis, les distributeurs d’eau, etc. – qui sont sur le pont depuis plus d’un mois. Lundi dernier, six semaines après le passage ravageur du cyclone, qui a été suivi par celui de la tempête Dikeledi, plus de 100 000 élèves ont pu reprendre le chemin de l’école. Cette reprise s’est toutefois réalisée dans des conditions très dégradées : certains établissements n’ont pas pu rouvrir ; dans d’autres, certaines salles sont inutilisables et les autres sont partagées en alternance entre les classes. Le 14 décembre dernier, nous avons tous été saisis en voyant les images de ce territoire de France dévasté : des bâtiments détruits, des paysages balayés, des bidonvilles soufflés comme si une bombe avait explosé, le malheur des victimes Les conséquences du cyclone n’ont fait – vous l’avez dit, monsieur le ministre – que mettre en évidence certains manques, certains échecs et une forme de désintérêt ; cela doit nous inciter, tous autant que nous sommes, à nous interroger. Nous ne sommes pas de ceux qui disent que rien n’a été fait pour Mayotte. C’est faux. Toutefois, si nous devons faire un bilan, nous ne pourrons que constater que la situation de Mayotte n’est pas digne d’un département français, et personne ne pourra le contredire. Ainsi, 77 % des habitants de l’archipel vivent sous le seuil de pauvreté. Plus de 70 % des élèves ont des difficultés en lecture ; un grand nombre d’enfants ne vont à l’école qu’un jour sur deux, ou seulement le matin ou l’après-midi. Le taux de chômage atteint 37 % et le revenu annuel médian est de 3 000 euros. L’habitat indigne, c’est-à-dire, concrètement, les bidonvilles, représente 40 % des logements. L’eau ne coule pas au robinet tous les jours ni toute la journée. L’archipel a connu une épidémie de choléra l’année dernière. Les bandes et l’insécurité règnent en maître à certains endroits. Enfin, un tiers environ des 310 000 habitants de l’archipel seraient en situation irrégulière ; la situation paraît, sous cet angle, assez incontrôlable. Vous l’avez dit, monsieur le ministre : ce texte n’a pas vocation à s’attaquer aux difficultés économiques et sociales profondes. Il ne porte pas sur l’accès aux soins, l’immigration illégale, ou encore l’accès à l’eau… Le texte que nous examinons est un projet de loi d’urgence, d’ordre essentiellement technique, qui simplifie de nombreuses procédures d’urbanisme. Son objectif est de pallier la situation catastrophique et de permettre, le plus rapidement possible, de reconstruire, rebâtir et réhabiliter les logements, les bâtiments publics, les écoles et le réseau électrique afin que la vie sur l’archipel puisse reprendre aussi normalement que possible. L’objectif est aussi de soutenir les entreprises et la population afin que la situation économique et sociale, déjà précaire auparavant, ne s’enlise pas davantage. Il est ainsi prévu de suspendre, jusqu’au 31 mars 2025, le recouvrement des cotisations et contributions sociales dues depuis le passage du cyclone par les entreprises et les travailleurs indépendants. En outre, les prestations sociales versées aux Mahorais et les indemnités des demandeurs d’emploi devraient être automatiquement renouvelées jusqu’au 31 mars 2025. La priorité de ce texte, c’est gérer l’urgence de la reconstruction. L’étape suivante, très attendue, sera celle de la refondation de Mayotte, grâce à l’adoption de mesures concrètes dans les domaines sanitaire, migratoire et économique. Celles-ci figureront dans un second projet de loi, qui devrait être déposé au mois de mars. Notre tâche au cours de l’examen du présent projet de loi d’urgence est délicate : il s’agit de trouver le bon équilibre entre l’accélération et la simplification des procédures d’urbanisme, d’une part, et le respect des contraintes, des réalités et des risques spécifiques du territoire, d’autre part. Nous devons aussi, évidemment, nous donner l’objectif de ne plus laisser se développer les bidonvilles. Grâce au travail réalisé par les commissions des affaires économiques, des lois et des affaires sociales, le texte qui nous est soumis respecte cet équilibre. Il assure notamment une meilleure association des acteurs locaux : les maires seront représentés au sein du conseil d’administration du nouvel établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction. De même, le maire devra donner son accord avant toute implantation de constructions modulaires. Le texte instaure également des conditions exigeantes pour l’achat de tôles. Si cette mesure peut paraître excessive à certains, elle est cependant nécessaire, à Mayotte, pour lutter contre l’habitat informel. Les membres du groupe Les Indépendants voteront évidemment tous en faveur de ce texte. Mme Viviane Malet. Nadille et Salama Ramia applaudissent également.) collègues, Mayotte et La Réunion ont un destin lié, en raison de leur proximité géographique au cœur de Ces deux territoires insulaires ont en commun le fait de posséder des biodiversités et des écosystèmes exceptionnels, mais ils ont encore une autre caractéristique commune : ils sont tous deux extrêmement vulnérables aux risques Ils doivent donc toujours être solidaires lorsqu’ils sont victimes de la violence des cyclones qui peuvent les frapper. Je veux ainsi exprimer tout mon soutien aux Mahoraises et aux Mahorais, ainsi qu’à leurs élus, qui mènent des actions remarquables dans le contexte que nous déplorons depuis le 14 décembre dernier. Le cyclone Chido a engendré, de l’avis de tous, la plus grande catastrophe de sécurité civile dans notre pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de victimes, mais aussi l’ampleur des dégâts causés par ce phénomène climatique dévastateur ont justifié que soit décrétée, le 23 décembre dernier, une journée de deuil national. Au chaos suscité par Chido a succédé l’épreuve de la tempête Dikeledi, qui n’a fait qu’aggraver la situation. Je veux donc saluer ici la formidable solidarité qui s’est immédiatement manifestée entre les îles françaises de l’océan Indien. Avec le concours précieux des services de l’État, les collectivités de La Réunion – le conseil régional, le conseil général et les communes –, mais aussi les centres communaux d’action sociale (CCAS), le monde associatif, les entreprises et les particuliers, ont fait des dons, qui ont permis d’envoyer les biens les plus urgents vers Mayotte, par voie maritime ou aérienne. Cette solidarité entre les îles françaises de l’océan Indien a aussi joué en matière de santé, grâce au concours des Dash 8 positionnés à l’aéroport de Saint-Pierre Pierrefonds, sur l’île de La Réunion ; celui-ci a démontré sa nécessité vitale en situation de crise grave. Avec l’humilité que la détresse des habitants de ce territoire dévasté nous impose et que l’on ressent forcément face à l’ampleur de la tâche immense que constitue la reconstruction de l’archipel, je souhaite souligner les points qui me semblent importants dans le projet de loi que vous nous soumettez, monsieur le ministre. Ce texte comporte des dispositions temporaires visant à prévenir toute aggravation de la crise actuelle et à permettre une reconstruction rapide de l’archipel : reconstruction des écoles par l’État, jusqu’au 31 décembre 2027 ; dérogations aux règles de la commande publique ; accompagnement de l’économie mahoraise, avec des dispositions en faveur des entreprises ; enfin, prolongation des droits des bénéficiaires de prestations sociales ou d’allocations. Monsieur le ministre, ce projet de loi d’urgence pour Mayotte, que vous avez présenté le 8 janvier dernier en conseil des ministres, a été adopté par l’Assemblée nationale, en séance publique, à une très forte majorité. Au Sénat, en commission, nous avons amendé et enrichi le texte selon trois axes. Il s’agissait, tout d’abord, de mieux associer les élus et la population à la reconstruction. Ensuite, il fallait faire en sorte que la reconstruction soit adaptée aux réalités du territoire ; tel est l’objet, par exemple, de l’exonération de TGAP sur les déchets, consentie pour deux ans. L’enjeu était, enfin, de faciliter la lutte contre les bidonvilles. Au cours de l’examen des articles, je défendrai un amendement visant à reconstruire les ouvrages BT (basse tension) et HTA (haute tension A) du réseau électrique, et ce – je le souligne – sans exproprier les propriétaires des terrains traversés. En effet, sans électricité, le pompage de l’eau et, partant, sa fourniture sont impossibles. Monsieur le ministre, les Mahoraises et les Mahorais attendent beaucoup de l’État pour reconstruire leur archipel. Mayotte possède plusieurs atouts, notamment sa jeunesse. Les jeunes veulent contribuer à la reconstruction. Le régiment du service militaire adapté (RSMA), qui constitue un formidable outil de formation et d’insertion professionnelle, peut représenter une porte d’entrée en ce sens. Cet outil a déjà démontré sa capacité d’adaptation, notamment lorsque ses cadres et ses volontaires sont intervenus, en 2023, pour aider la population à faire face à la grave crise de l’eau. Le plan « Mayotte debout » doit encore faire participer, dans sa phase 3, le RSMA à la reconstruction de Mayotte. Les conventions que le RSMA a signées avec la fondation des Apprentis d’Auteuil, avec la mission locale, ou encore avec France Travail sont des réussites qui doivent être confortées, afin de lancer des chantiers d’insertion et d’en multiplier le nombre. Monsieur le ministre, vous venez d’achever une seconde visite, de deux jours, à Mayotte. Vous avez annoncé que le coût de la reconstruction avoisinerait très probablement 3,5 milliards d’euros. Ce sont donc un défi et un devoir immenses qui s’imposent à nous. Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et Mme Salama Ramia. sur les travées des groupes RDPI, RDSE et INDEP, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avant d’évoquer le texte qui nous est soumis, je tiens à exprimer tout mon soutien à mes compatriotes mahorais, qui nous obligent, par leur force de résilience, à sortir des postures pour répondre avec dignité à leurs attentes, de façon concrète et urgente. Après avoir obtenu l’inscription de financements complémentaires d’urgence dans le projet de loi de finances pour 2025, nous sommes réunis aujourd’hui pour poser le deuxième acte de la reconstruction de Mayotte. Le texte a été partiellement réécrit par l’Assemblée nationale avant d’être transmis au Sénat. En commission, nous avons entériné la suppression décidée par les députés de certaines dispositions, notamment celle de l’article 10, qui permettait au Gouvernement d’exproprier des parcelles pour accélérer la reconstruction. Le chaos qui a frappé Mayotte nous a amenés à travailler de manière transpartisane pour aboutir à la rédaction équilibrée dont nous discutons cet après-midi. Je remercie tous nos collègues présents au cours de ces travaux pour leur écoute attentive : ils ont compris qu’il fallait, si l’on voulait répondre aux préoccupations des Mahorais, se départir de toute vision dogmatique, compte tenu des spécificités de l’archipel. Mayotte est une terre de tradition où, longtemps, en amont de la départementalisation, la terre sacrée se transmettait sans formalisme, des parents aux enfants. Mayotte est aujourd’hui une terre de privation et d’immigration, en raison de l’imposition du titre de séjour territorialisé. L’accès de sa population native aux services publics, à l’école ou à l’hôpital se voit restreint, parce que la pression migratoire est mal gérée et ne donne lieu à aucune mesure compensatoire. Près de deux mois après le cyclone, l’électricité et l’eau ne sont pas accessibles à tous. Les denrées alimentaires sont distribuées essentiellement à proximité des bidonvilles détruits. Les convois d’aide croisent insuffisamment la route des Mahorais, alors qu’eux aussi n’ont plus rien ; certains de leurs enfants n’ont d’ailleurs pas pu reprendre l’école, car celle-ci est occupée par des personnes en situation irrégulière. Nous nous inquiétons de savoir si nous obtiendrons une véritable place, chez nous, pour vivre, pour nous épanouir avec nos familles et, dorénavant, pour reconstruire Mayotte. C’est pourquoi, avec mes collègues du groupe RDPI, je soutiendrai l’article 3 tel que réécrit par la commission, qui permet l’implantation de structures temporaires pour les services publics, les écoles et les travailleurs, afin de mettre un terme, de manière définitive, à la polémique sur les hébergements d’urgence. Nous avons voulu que ce projet de loi soit proche des préoccupations des Mahorais, humain et opérationnel. Je remercie M. le ministre d’en avoir tenu compte, en concertation avec les Je le remercie également de la confiance qu’il m’a accordée en me confiant une mission de suivi de la reconstruction à Mayotte. Patriat. Bravo ! Ramia. La reconstruction de Mayotte passera par le rétablissement de la sécurité des Mahorais. Il faudra leur permettre de reconstruire leurs habitations à l’identique, grâce à des dérogations aux règles d’urbanisme, tout en tenant compte des risques environnementaux. Cette reconstruction s’accompagnera de celle des infrastructures publiques et des écoles. Nous espérons obtenir prochainement des réponses qui nous permettront de soutenir les associations locales, notamment celles qui œuvrent pour l’insertion de la jeunesse, par la formation ou par le sport, et dont les infrastructures sont détériorées. Nous voulons que la reconstruction économique n’oublie personne, favorise les artisans, les TPE-PME locales et l’économie sociale et solidaire, grâce à des mesures garantissant l’accès aux marchés publics et à l’instauration d’un mécanisme de report de charges ; cela contribuera à un climat serein. Si nous pensons avoir posé les jalons d’une reconstruction profitable à tous, en prévoyant la mise à disposition de logements temporaires pour tous les travailleurs sinistrés et tous les acteurs de la reconstruction de Mayotte, nous ne pouvons que regretter, à ce stade, de nous trouver dans une impasse, car le champ restreint de ce projet de loi nous empêche d’aller plus loin. Monsieur le ministre, près de 100 000 foyers régis par le droit coutumier n’ont pas encore de titre foncier et risquent de rester à l’écart de la reconstruction. L’absence de possibilité de régularisation par la commission d’urgence foncière empêche ces ménages de reconstruire leur propriété selon les normes de sécurité. L’urgence appelle à assouplir les conditions de ces régularisations, tout en mettant en place des garde-fous. Rétablir Mayotte dans la légalité doit être notre priorité ; cela nécessite de prendre des positions courageuses et inédites pour un territoire hors norme. Nous appelons donc de nos vœux une concertation en amont du projet de loi de programmation pour Mayotte, afin qu’aucune difficulté ne reste en marge de l’action du Parlement. Bien conscient que l’État prendra une part pleine et entière à la reconstruction de Mayotte, dans le respect de son intégrité, de ses habitants et de ses élus, le groupe RDPI votera en faveur de ce texte, qui nous appelle d’ores et déjà à un acte III : un vaste chantier pour faire de l’un des plus beaux lagons du monde la fierté de la France, dans un espace géostratégique effervescent et prometteur. sur les travées du groupe RDPI et sur des travées des groupes UC et Les Républicains, ainsi banc des commissions.) M. Bernard Fialaire. collègues, permettez-moi tout d’abord d’exprimer à mon tour, au nom du groupe du RDSE, notre soutien continu à l’ensemble du peuple mahorais et de remercier de nouveau tous les acteurs qui se sont mobilisés pour répondre à l’urgence. Une fois encore, Mayotte est touchée en son cœur. Le bilan est lourd : trente-neuf décès, quatre mille cinq cents blessés et des milliers d’infrastructures publiques et privées en ruines. Plus d’un mois après le cyclone Chido, la vie reprend doucement son cours : l’électricité est partiellement revenue, mais l’archipel reste encore profondément marqué ; la partie nord demeure très sinistrée et les quelques écoles qui ont rouvert fonctionnent en mode dégradé. Cette tragédie vient aggraver la situation d’un territoire déjà exsangue : le chômage de masse explose, les réponses structurelles à la pauvreté endémique tardent à venir et les services publics sont plongés dans une crise toujours plus profonde, le tout dans un contexte plus global où les Mahorais rencontrent depuis longtemps de fortes difficultés pour accéder aux besoins les plus élémentaires, comme l’accès à un logement décent, à l’eau potable, ou à des denrées alimentaires essentielles. Sur le sujet de l’immigration, que je n’oublie pas, il faut agir – c’est certain ! Les Mahorais demandent des moyens supplémentaires sur le terrain pour lutter contre l’immigration clandestine. Sur le fond, la discussion parlementaire sur le prochain projet de loi devra être exigeante pour aboutir à des mesures qui ciblent véritablement les insuffisances du cadre actuel. Voilà autant de champs sur lesquels l’État doit mieux faire, car la distance qui éloigne Mayotte de la République grandit de jour en jour. Face à cette situation, pour se reconstruire et se développer, le cent unième département de France a besoin que la République lui fixe un cap, un itinéraire à suivre, et lui donne les moyens financiers et juridiques pour y parvenir. Or, depuis trop longtemps maintenant, elle regarde ailleurs et ne s’y intéresse qu’à de rares occasions et par à-coups, toujours sous le prisme de l’immigration clandestine, jamais sous celui du développement économique et social. Au printemps 2024, les annonces faites par le gouvernement Attal semblaient pourtant ouvrir un nouveau chapitre pour Mayotte, avant que la dissolution et l’instabilité politique que nous connaissons ne balaient tout espoir d’engager rapidement les chantiers nécessaires. À l’heure où l’île est de nouveau frappée par un drame, le Gouvernement décide de redonner une perspective à Mayotte, sous l’impulsion du Président de la République et du Premier ministre, dans le cadre du plan « Mayotte debout » annoncé le 30 décembre Espérons que, cette fois-ci, la démarche aboutisse, en dépit des turbulences politiques que le pays pourrait connaître – espérons que non ! – à l’avenir. Pour cela, il est impératif que la reconstruction et la refondation de Mayotte se fassent avec les forces vives locales. Je pense bien évidemment aux élus locaux, mais aussi aux associations et aux corps intermédiaires, qui connaissent parfaitement le terrain et seront un rouage essentiel de la réponse que l’État doit élaborer. C’est dans cette perspective que le groupe du RDSE souhaite que ce projet de loi visant à refonder l’île repose sur une démarche partenariale. Nous voterons pour son adoption afin d’apporter des réponses rapides et concrètes à l’urgence à laquelle font face les Mahorais. Buis applaudit.) sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.) collègues, le 14 décembre dernier, le cyclone Chido a ravagé Mayotte. C’est l’une des plus graves catastrophes naturelles qu’ait connues la France depuis plusieurs siècles. Et le 13 janvier, le cyclone Dikeledi a continué le travail de Permettez-moi tout d’abord de renouveler, au nom du groupe Union Centriste, notre soutien à l’ensemble des Mahoraises et des Mahorais et à tous ceux qui se sont mobilisés pour répondre à l’urgence et accompagner les sinistrés. Parmi les sinistrés, on trouve nos collègues Salama Ramia et Saïd Omar Oili. J’ai eu des échanges avec ce dernier pendant et après ce drame, et je voudrais lui redire toute mon affection. Je garderai longtemps les photos qu’il m’a envoyées de ce qui était, avant le cyclone, son habitation… En quelques heures, les Mahorais ont tout perdu ; vous avez, mes chers collègues, tout perdu. Nous aborderons en détail aujourd’hui les conséquences matérielles du drame ; mais les conséquences en sont aussi psychologiques, et ces cicatrices profondes seront longues à disparaître. Je me suis rendu à Mayotte en mai 2024 avec d’autres membres de la délégation sénatoriale aux outre-mer, présidée par Micheline Jacques. Bien avant le passage de Chido, les Mahorais souffraient déjà – je ne suis pas le premier à le relever à cette tribune aujourd’hui – de crises économiques et sociales. Ils étaient déjà sans eau courante ; ils connaissent maintenant le « sans électricité ». Ils étaient déjà étranglés par la vie chère ; ils sont maintenant soumis aux pillages et aux pénuries. Il faut le dire, c’est un calvaire sans fin ! L’ampleur de ces catastrophes naturelles met en lumière l’état de vulnérabilité dans lequel nous avons laissé le cent unième département français. Il faut parer au plus pressé et prendre des mesures urgentes pour reconstruire rapidement l’habitat, les services publics et les infrastructures. Reconstruire vite, oui, mais aussi et surtout reconstruire mieux, tout en faisant en sorte que plus d’habitations soient assurées – peu l’étaient au moment du cyclone. Ce projet de loi ne pourra pas répondre, à lui seul, aux crises qui ravagent Mayotte, mais ses dispositions sont très attendues et vont dans le bon sens. Les trois premiers chapitres visent à favoriser la reconstruction de l’île, en prévoyant des règles dérogatoires en matière d’urbanisme et de construction, tout en transférant à l’État la mission de reconstruire les L’article 3, en particulier, dispense les constructions temporaires d’hébergement d’urgence, réalisées pour une durée maximale de deux ans, de toute formalité d’urbanisme afin de ne pas perdre de temps. Le relogement temporaire d’urgence des populations nécessite bien sûr le recours à des constructions modulaires, mais je tiens à alerter sur le fait que les pouvoirs publics en faisaient déjà largement usage avant le passage du cyclone. Ces constructions n’ont pas du tout fait leurs preuves en termes de solidité et de salubrité. Les Mahorais sont trop habitués à des situations de bricolage provisoire qui deviennent définitives. Il faudra donc s’assurer que ces constructions provisoires seront réellement démontées au bout de deux ans. Le projet de loi comporte également des mesures destinées à soutenir les associations et à encourager les dons en faveur des victimes, ainsi que des mesures en faveur des entreprises et de la population mahoraises. Tout cela, monsieur le ministre, va dans le bon sens. Il est néanmoins regrettable que ce texte ne traite pas de l’accès à l’eau potable, qui est un besoin fondamental. Le fait que ce problème existait bien avant le passage des derniers cyclones ne le rend pas moins urgent, bien au contraire. Je pense que d’autres mesures complémentaires devraient être étudiées : je pense à la reconstruction d’infrastructures essentielles dans les secteurs de l’électricité et des communications ; on pourrait aussi imaginer le gel d’un certain nombre de factures – l’eau, l’énergie et, dans certains cas, les loyers ; je pense aussi, naturellement, à la restauration des écosystèmes forestiers et littoraux, qui sont très importants pour l’équilibre de Oui, le chantier est gigantesque et il faut se montrer à la hauteur. Le groupe Union Centriste votera pour ce projet de loi, qui doit être un premier pas vers une reconstruction pérenne. des travées du groupe Les Guhl et Omar Oili applaudissent également.) Mme Evelyne Corbière Naminzo. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, un mois et demi après le passage du cyclone Chido, le Sénat examine, enfin, un projet de loi d’urgence pour accélérer la Alors que nous commençons à débattre de ce texte, gardons bien en tête que près de 90 % des Mahorais sont sans toiture, en pleine saison cyclonique. Trois quarts des bâtiments ont été affectés. La tempête tropicale Dikeledi a encore aggravé la fragilité des infrastructures et du bâti. Dans un département où plus du tiers des logements sont des habitats de fortune, majoritairement en tôle, c’est cette fragilité de l’habitat qui a coûté de nombreuses vies. Nous refusons que la précarité et la fragilité de l’habitat constituent la norme à Mayotte. Gardons bien en tête que, là-bas, les familles manquent de tout. Sur fond de crise sociale et sanitaire, les Mahorais vivent au quotidien une situation d’urgence humanitaire, faite de manques en matière d’accès à l’eau, à la nourriture, à l’énergie et aux soins. Mayotte se sent complètement Au nom du groupe CRCE-K, je salue toutes les initiatives de solidarité, venues de Mayotte, de La Réunion et de tout le pays, et je remercie toutes les personnes qui y ont contribué. Je tiens à exprimer nos pensées endeuillées aux proches des victimes du cyclone, ainsi que tout notre soutien aux sinistrés et aux personnes qui leur portent secours et assistance. Ainsi, ce texte devant entrer en vigueur au début du mois de février est, en dépit de son nom, bien loin de répondre à l’urgence. En effet, sur le terrain, que ce soit pour l’école, l’habitat, l’eau ou la nourriture, le provisoire s’installe et renforce le sentiment d’abandon. En réalité, ce texte doit surtout poser le cadre de la construction de Mayotte. Il faut répondre au nécessaire besoin d’adaptation des normes aux réalités climatiques. Le régime dérogatoire dont nous débattons doit permettre à Mayotte de construire un nouvel aménagement, plus durable et permettant surtout d’accueillir des services publics dimensionnés aux besoins de la population. Au vu de l’immensité de ces besoins, nous, membres du groupe CRCE-K, voterons pour ce projet de loi en dépit de nos nombreuses inquiétudes, que ce texte ne suffit pas à dissiper. Aux antipodes des opérations de destruction des bidonvilles et d’expulsions massives menées par l’ancien ministre de l’intérieur, nous demandons à l’État de garantir le relogement durable de toutes les personnes présentes dans ce département. Il y va du respect de la vie humaine et de la dignité des personnes, qu’elles possèdent des papiers d’identité ou non. Oui, ce projet de loi comporte des mesures discriminatoires qui nous inquiètent, en premier lieu la mesure conditionnant l’achat de tôles à la présentation d’une pièce d’identité et interdisant leur revente aux tiers. Je pense à toutes les victimes sans papiers du cyclone, jetées à la rue, sans accès aux soins, et à celles qui ont péri et qui n’ont pas été comptabilisées. Monsieur le ministre, nous ne vous lâcherons pas avant que la lumière ne soit faite sur le nombre exact de personnes disparues ! L’urgence pour Mayotte, c’est la reconstruction. Pourtant, la situation dramatique dans laquelle se trouve cette terre de France n’est pas le seul fait de Chido. Mayotte est le département le plus pauvre de France. La pauvreté touche 84 % des Mahorais. Le taux de chômage atteignait en 2023 37 %, contre 7,3 % au niveau national. Mayotte est le département de l’injustice sociale et des promesses non tenues. Combien de temps sera-t-il encore considéré comme un territoire de seconde zone, où le Smic horaire brut est abaissé à 8,98 euros contre 11,88 euros dans l’Hexagone, et où le RSA est deux fois moindre que dans le reste de la France ? Dans ce territoire français, le droit constitutionnel à l’instruction est très loin d’être garanti. Comment accepter que la plupart des élèves ne puissent avoir cours que sur des demi-journées, par rotation ? Quand l’État prendra-t-il enfin en charge le problème de déscolarisation qui touche ce territoire où les moins de 20 ans représentent 55 % de la population ? J’espère que nos débats d’aujourd’hui permettront à notre Haute Assemblée de prendre conscience des injustices que la République fait subir aux Mahorais et aux Mahoraises. L’urgence pour Mayotte, c’est aussi l’égalité sociale et l’égalité des chances. Si la situation exige rapidité et efficacité, nous n’accepterons pas une reconstruction à l’identique, bâclée ou au rabais, sous peine de voir des catastrophes de ce type se reproduire. (Applaudissements sur les travées des groupes CRCE-K et Mellouli applaudit également.) Mme Antoinette Guhl. Mayotte est dévastée et je tiens, au nom des membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, à témoigner de notre solidarité et de notre compassion envers les habitants de l’archipel. Mayotte est dévastée et, plus que jamais, monsieur le ministre, nous devons prendre nos responsabilités. Le passage du cyclone a frappé durement ce territoire, plaçant plus encore sa population dans une précarité sociale et économique extrême et dans un état d’urgence humanitaire alarmant. Les bidonvilles abritant des milliers de personnes pauvres ont été anéantis, les laissant sans abri, sans accès à l’eau potable, sans nourriture ni soins médicaux. Et bien d’autres quartiers sont aussi gravement touchés. Mayotte fait aujourd’hui le compte de ses pertes humaines. Cette situation d’urgence ne doit pas nous éloigner de nos valeurs et ambitions humanistes. Nous devons prendre soin de toutes les victimes de ce cyclone, que leur situation administrative soit régulière ou non. Il y va de notre dignité. Ne pas le faire serait un accroc dans notre pacte républicain. Ce cyclone témoigne aussi du sous-développement dont étaient déjà victimes les Mahoraises et les Mahorais. Rappelons que, dans cette partie de la France, 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, que 70 % seulement des enfants sont scolarisés – et encore, quelquefois un jour sur trois ! – et que le chômage y est cinq fois plus important que dans l’Hexagone. Alors, comment reconstruire une société quand l’accès à l’éducation, à la santé, à la formation professionnelle ou à un emploi décent est resté si longtemps une promesse vide ? L’urgence ne réside pas uniquement dans la réparation : elle est aussi dans la garantie d’un cadre de vie digne, de possibilités d’émancipation, de conditions de travail et d’apprentissage adaptées aux besoins des Mahorais. La situation sur le terrain ne pourra s’améliorer que si des investissements publics sont consentis pour les infrastructures éducatives et sanitaires, afin d’éviter qu’une partie de la population soit à jamais laissée sur le bas-côté. Il y a l’urgence humaine ; il y a aussi une urgence écologique. Mayotte abrite un écosystème unique, un patrimoine naturel d’une richesse inestimable. Son lagon, le deuxième plus grand au monde, abrite des espèces marines menacées, comme le dugong, ce mammifère marin emblématique de Mayotte, déjà en danger, qui a vu ses herbiers marins détruits, alors que c’est la source principale de son alimentation ; cela le met encore plus en péril. Le cyclone Chido a dévasté les infrastructures humaines, mais il a aussi endommagé des écosystèmes vitaux : de la destruction des forêts et des récifs coralliens à la pollution des eaux et des sols, la biodiversité en ressort totalement anéantie. Nous ne pouvons pas reconstruire Mayotte en négligeant la protection de ces écosystèmes exceptionnels. Or ce projet de loi ne contient pas de mesures concrètes pour restaurer ces habitats naturels. C’est pourtant une priorité importante. Mayotte doit se reconstruire aussi dans le respect de son environnement, avec des infrastructures résilientes et respectueuses de la nature. L’ampleur des dérogations proposées dans le domaine de l’urbanisme risque de remettre en cause les normes de sécurité et d’habitabilité des futurs bâtiments. Ce projet de loi est à l’évidence totalement insuffisant et se contente d’apporter aux problèmes les plus urgents des réponses très temporaires. Ainsi, les dispositifs d’accompagnement social et économique ne sont garantis que pour une durée de deux mois ; c’est tout de même très peu, monsieur le ministre ! Maintenant, il faut s’attaquer au véritable sujet : la pauvreté de la majorité des Mahoraises et des Mais comment faire quand le financement de cette reconstruction est très largement insuffisant ? Les 100 millions d’euros prévus dans la mission « Outre-mer » du projet de loi de finances seront loin de suffire pour répondre à l’ampleur de la tâche. Monsieur le ministre, vous avez vous-même estimé les besoins entre 1 milliard et 3 milliards d’euros quand vous êtes revenu de Mayotte ; pour l’instant, nous n’y sommes Nous ne pouvons pas accepter qu’un territoire, aussi riche en forces vives et en biodiversité, et ses habitants soient laissés sur le côté, abandonnés à leur destin. La reconstruction de Mayotte doit être un projet national, global et durable, prenant en compte les enjeux humains, sociaux et environnementaux. Ce n’est qu’à cette condition que Mayotte pourra sortir du cycle infernal de la pauvreté et de l’abandon, et que ses habitants pourront enfin envisager un avenir digne, respectueux de l’environnement et des droits de tous. Assumons nos responsabilités ! Mayotte mérite plus qu’un pansement sur une plaie béante. sur les travées des groupes GEST et SER, ainsi que sur des travées du groupe CRCE-K.) M. Saïd Omar Oili. sur les travées du groupe SER.) Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la situation à Mayotte peut s’analyser de deux manières. Si certains services sont pratiquement revenus à la normale, elle s’aggrave en revanche d’un autre côté : par exemple, ce week-end, des pluies intenses ont inondé plusieurs villages et provoqué des dégâts sur le réseau d’eau ; nombre de secteurs sont aujourd’hui privés de cette ressource indispensable. Il faut avoir conscience que la population mahoraise continue de souffrir et qu’elle se sent très largement abandonnée, malgré les aides extérieures. Monsieur le ministre, plusieurs fois dans votre intervention, vous avez mentionné la capacité de résilience des Mahorais. C’est vrai : nous acceptons des conditions de vie qui provoqueraient dans d’autres territoires des soulèvements immédiats. Mais attention : la résilience, comme la patience, a ses limites ! Et je crains que les effets d’annonce non concrétisés amplifient une colère qui existe dans la société mahoraise, une colère alimentée par la désillusion qui résulte des promesses non tenues. Il y a un document de promesses, monsieur le ministre, que vous connaissez bien : le plan Mayotte 2025, dont la Cour des comptes a estimé, dans un rapport de 2022, que son suivi et son animation n’ont pas duré plus d’un an… Juste après la crise du cyclone Chido, le Président de la République a annoncé une aide pour les personnes qui n’avaient pas d’assurance ; or voilà qu’aujourd’hui, monsieur le ministre, vous proposez un prêt qui ne correspond pas aux pratiques des Mahorais ! Je vous mets donc solennellement en garde contre ce risque de Chido, en shimaoré, cela signifie le miroir. Ce cyclone a été le révélateur, auprès de l’opinion, de nos réalités dans l’archipel : nos insuffisances dans le système éducatif, nos logements précaires et nos bidonvilles, la faiblesse de nos infrastructures… La liste pourrait être longue ! Sur le projet de loi d’urgence qui nous occupe aujourd’hui, ma première réserve est relative au terme « urgence ». Dans l’avis du Conseil d’État sur le projet de loi, rendu le 22 décembre 2024, il est suggéré au Gouvernement de procéder, au regard des circonstances exceptionnelles, par décret ayant force de loi. Une loi « d’urgence » promulguée plus de deux mois après le cyclone et renvoyant à des ordonnances, notamment pour son bras armé, l’établissement public, je ne sais pas s’il faut la qualifier ainsi ! On peut sentir, dans ce texte, la volonté, que je ne nie pas, de reconstruire Mayotte ; quant à moi, je préfère le mot « construire ». En effet, avec le terme « reconstruire », j’entends, comme dans le code de l’urbanisme, « à l’identique ». Non, je ne saurais l’accepter, car nous devons construire Mayotte sur de nouvelles Je note aussi que l’absence de données budgétaires dans ce texte, que je comprends juridiquement, peut rendre perplexes les Mahorais. Il y a un gap entre les milliards annoncés dans la presse et les 35 millions d’euros qui figurent dans le projet de loi de finances pour 2025. L’enjeu majeur de ce projet de loi se trouve dans les dispositions relatives à l’établissement public, prétendument nouveau, que l’on présente comme le bras armé de cette reconstruction. Comme je l’ai déjà revendiqué, la reconstruction de Mayotte ne peut pas se faire sans les Mahorais ; sans quoi, elle sera un échec. C’est pourquoi j’ai déposé une série d’amendements sur les articles 1er et 2 du projet de loi. Je proposerai notamment de réduire de trois mois à un mois après la promulgation de la loi le délai dans lequel devra être prise l’ordonnance qui va définir le cadre de cet établissement public. Je rappellerai à cette occasion l’importance de la concertation avec les parlementaires sur le contenu de cette ordonnance, qui va définir les contours de ce bras armé de la Enfin, ma crainte est que cet établissement public soit une coquille vide dans les mains de l’État, avec une représentation simplement honorifique des collectivités territoriales. Ainsi, dans la rédaction actuelle, c’est le directeur général, en l’occurrence le général Facon, qui aura une voix prépondérante. Je désire que la construction de Mayotte se fasse dans une gouvernance partagée : tel est le sens de mes amendements. Je vous avertis : sinon, cela ne marchera pas ! D’ailleurs, les Mahorais l’ont bien compris quand ils ont manifesté leur opposition à l’article 10 sur les expropriations. Ils y ont vu un outil supplémentaire pour l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), dont l’action est très contestée par la population. Monsieur le ministre, n’oubliez pas cette parole de Nelson Mandela que vous m’avez plusieurs fois entendu reprendre : « Faire pour nous et sans nous, c’est faire contre sur les travées des groupes SER et GEST et sur des travées des groupes CRCE-K et UC.) Mme Annick Petrus. collègues, je prends la parole cet après-midi avec une émotion particulière, car si Mayotte est aujourd’hui sous le choc du cyclone Chido, Saint-Martin, dont je suis élue, a connu cette même détresse en 2017 après l’ouragan Irma. Je sais ce que vivent les Mahorais : l’angoisse face à une nature déchaînée, la sidération devant les maisons détruites, les écoles éventrées et les commerces dévastés, mais surtout le sentiment d’abandon une fois l’urgence passée. À Saint-Martin, nous avons appris comment rebâtir mieux, en évitant certains pièges, en pensant de façon résiliente, en associant les habitants et les élus. Alors, aujourd’hui, en examinant ce projet de loi, je veux apporter ce retour d’expérience. Ce que nous avons vécu, Mayotte ne doit pas le revivre. Ce texte est une réponse à l’urgence, mais il doit surtout être le socle d’une reconstruction intelligente, qui évite de commettre les erreurs du Le bilan du cyclone Chido est terrible, mais au-delà de ce drame, il ne faut pas oublier que Mayotte était déjà en grande difficulté avant cette catastrophe : 77 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage atteignait 37 % et une crise du logement dramatique frappait l’île. À Saint-Martin non plus, le cyclone n’a pas créé la crise sociale : il l’a exacerbée. Il a rendu encore plus visibles nos défaillances en matière d’urbanisme, d’accès aux services publics, de résilience économique. C’est pourquoi, même si l’on parle de reconstruction, on ne pourra pas se contenter de rebâtir à l’identique. Ce projet de loi doit permettre de poser les bases d’un territoire plus solide, mieux protégé, mieux équipé. Il y a plusieurs obstacles majeurs à la reconstruction : des procédures administratives trop complexes qui retardent les chantiers ; un manque de coordination entre l’État et les collectivités territoriales, rendant l’action publique confuse et inefficace ; un urbanisme non adapté aux risques climatiques, conduisant à des reconstructions Le projet Relev a permis d’étudier ces blocages en profondeur. Il a notamment démontré qu’une reconstruction réussie repose sur trois piliers : d’abord, des normes de construction adaptées aux réalités locales ; ensuite, une concertation avec la population – l’absence de dialogue a généré à Saint-Martin des tensions et des incompréhensions, notamment sur le reclassement des zones à risques ; enfin, une planification sur le long terme, car reconstruire ne suffit pas. Il faut concevoir dès aujourd’hui le développement futur de Mayotte, intégrer la question des risques naturels et s’assurer d’une urbanisation maîtrisée. Dans cette perspective, la création d’un établissement public consacré à la reconstruction, comme il est prévu dans le présent texte, est une bonne chose, mais il devra intégrer pleinement les élus locaux, car ce sont eux qui connaissent le mieux les réalités du terrain. Ne reléguez pas les artisans et les PME locales au second plan, car la relance économique prendrait du retard et le tissu local serait affaibli. Ce projet de loi contient aussi plusieurs mesures économiques : une suspension des cotisations sociales jusqu’à la fin de 2025, une exonération fiscale des entreprises sinistrées, ou encore des aides directes pour les commerces détruits. Il faut aussi veiller à ce que les marchés publics privilégient les entreprises mahoraises pour que cette catastrophe ne les condamne pas définitivement. La reconstruction ne peut être efficace et acceptée que si elle est ancrée dans le territoire. Le projet de loi prévoit bien une gouvernance locale pour l’établissement public chargé de la reconstruction, mais cela doit aller plus loin : les maires et les élus départementaux doivent être systématiquement consultés sur les grands projets. Les habitants doivent être associés aux choix d’urbanisme pour éviter des blocages et renforcer l’adhésion aux projets. Ce texte est un premier pas indispensable, mais il doit poser les bases d’une reconstruction plus intelligente. L’urgence ne doit pas conduire à l’improvisation. Nous avons vu les erreurs qui retardent la reconstruction, nous avons vu les conséquences d’une action mal coordonnée. Mayotte ne doit pas vivre le même calvaire. Il faut construire une Mayotte plus solide, qui résiste mieux aux catastrophes. C’est à ces conditions que Mayotte pourra se relever. Et c’est pour cela que nous devons veiller, dans les prochains mois, à ce que ces engagements deviennent une réalité tangible pour les Mahorais. Les Républicains, ainsi banc des Nadille applaudit également.) M. Daniel Fargeot. sur les travées du groupe UC.) Fargeot. Monsieur le président, monsieur le ministre d’État, mes chers collègues, le 14 décembre, le cyclone Chido dévaste Mayotte ; il balaie l’île, ses infrastructures, ses écoles, ses maisons, ses bidonvilles ; il emporte des vies et plonge toute une population dans la Le 14 décembre, Chido achève Mayotte, ce département dont la situation relevait de l’urgence depuis de nombreuses années. En effet, 77 % de la population y vit sous le seuil de pauvreté, 37 % des habitants sont au chômage et un tiers sont en situation irrégulière. Monsieur le ministre, comment peut-on déclarer que l’État n’a pas failli ? Le 14 décembre, Chido met à nu les carences de l’État, qui n’a pas su répondre à l’urgence de la situation d’un territoire abandonné depuis des décennies. La peur et la violence dictent le quotidien. Esseulés, les Mahorais se demandent si leurs frères de métropole ont la moindre idée de leurs conditions de vie. La dérogation est la norme ; l’impunité fait loi. Le cent unième département français est en réalité une zone de non-droit, un territoire où les Mahorais eux-mêmes s’imposent un couvre-feu informel tant il est tant dangereux de sortir une fois la nuit tombée. Nous sommes bien loin de l’espoir de mars 2011, quand la départementalisation de l’archipel devint effective. Monsieur le ministre, comment déclarer que Nous apportons notre soutien aux Mahorais, nos compatriotes, car oui, les Mahorais sont français ! Pourtant, cette évidence semble avoir été oubliée dans les premiers jours de la catastrophe. En effet, au-delà des vols et des pillages, la gestion de l’aide alimentaire suscite des interrogations : c’est bien une ONG américaine qui a eu accès aux stocks et qui a priorisé les immigrés en situation irrégulière. ministre marque son étonnement.) Pendant ce temps-là, les Mahorais attendaient, dans la détresse, suspendus aux annonces d’un gouvernement communicant, mais éloigné des réalités. Pourtant, à 8 000 kilomètres de Mayotte, l’arsenal administratif et législatif de l’urgence est bien huilé : reconnaissance de l’état de calamité naturelle exceptionnelle, puis de catastrophe naturelle ; enfin, examen de ce texte pour reconstruire Mayotte. L’urgence est absolue. Pourtant, les délais sont déjà trop longs. Il nous aura fallu attendre près de huit semaines pour examiner ce texte ! Les témoignages poignants de nos collègues mahorais Salama Ramia et Saïd Omar Oili nous rappellent à la réalité. Pendant que nous débattons des modalités de reconstruction, hésitant entre reconstruire à l’identique, mais de manière imparfaite, ou reconstruire mieux, mais hors de la temporalité de l’urgence, les bidonvilles se sont déjà reconstitués. On en compte aujourd’hui plus qu’avant, construits plus vite encore, en un temps record : le taux de reconstruction des bidonvilles est de 120 %. Pis, les hébergements d’urgence créent un nouvel appel d’air migratoire. Pendant ce temps, nous nous interrogeons sur le principe d’expropriation. Est-il réellement nécessaire d’y avoir recours, alors que la puissance publique détient 56 % du foncier à Mayotte, dont 13 % sont entre les mains de l’État ? Ce dernier ne disposait-il pas là d’un levier immédiat pour faire face à l’urgence ? Et pendant que nous débattons de dérogations au droit commun, que nous prévoyons des délais plus ou moins longs, alors que deux tiers des constructions ont été effectuées sans droit ni titre, les Mahorais, eux, restent sans toit. Évidemment, nous soutiendrons ce texte. – c’est une priorité – et nous saluons le travail pragmatique des rapporteurs, qui l’ont enrichi en replaçant les élus locaux au cœur des dispositifs proposés ; nous le soutiendrons avec retenue et lucidité. Au-delà de son caractère urgent, ce texte révèle des failles béantes. Il ne règle pas tout. Il ne corrige pas l’injustice ressentie par les Français de Mayotte qui ont l’impression d’être traités en citoyens de second rang sur leur propre sol. Nous attendons avec impatience les prochains textes structurels et nous serons attentifs à ce que l’État soit, enfin, à la hauteur pour l’avenir de Mayotte. Le 14 décembre, Chido a ravagé Mayotte. Il a mis en lumière nos failles, nos faiblesses et l’incapacité de l’État à s’affirmer. Monsieur le ministre, vous avez dit que l’État n’a pas failli. Les mots ne suffisent plus. L’État doit agir, et agir vite, parce que Mayotte est française et qu’elle doit être traitée comme telle. Bélim et Omar Oili, ainsi que Guhl, applaudissent également.) Mme Viviane Artigalas. Artigalas. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en préambule, je tiens à faire part, une nouvelle fois, de notre soutien aux Mahoraises et aux Mahorais, qui ont été frappés le 14 décembre dernier par le cyclone le plus dévastateur que l’île ait connu en quatre-vingt-dix ans. Le texte dont nous entamons l’examen aujourd’hui devrait être la mise en œuvre concrète du devoir de solidarité et d’assistance que la France doit à son cent unième département. Il n’est nul besoin de rappeler en détail l’état de dévastation dans lequel se trouve Mayotte et d’évoquer les difficultés d’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins et aux moyens de communication, la destruction et le pillage des logements, la réduction à néant des cultures vivrières, mais il faut savoir que, plus d’un mois après le passage du cyclone, la crise humanitaire Ce projet de loi d’urgence est en complet décalage avec cette terrible réalité. Il est essentiellement d’ordre technique : il prévoit un assouplissement du droit de l’urbanisme, des dérogations en matière de commande publique et des reports des délais de paiement de l’impôt et des cotisations sociales. Sa mesure phare est la création de l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte, dont la gouvernance sera partagée entre l’État et les élus locaux. Ces dispositions sont certes nécessaires, mais totalement insuffisantes ! Au-delà de dispositions techniques, il devrait également être question En effet, bien avant le passage du cyclone, Mayotte était déjà minée par de multiples crises, migratoire, hydrique et sanitaire, par une défaillance des services publics de santé et d’éducation, ainsi que par un déficit d’infrastructures. Nous regrettons donc l’application extrêmement stricte de l’article 45 de la Constitution, qui nous empêche d’examiner des amendements visant à soutenir les exploitations agricoles mahoraises, sujet pourtant élémentaire, puisqu’il s’agit tout simplement de nourrir les habitants ! On ne trouve rien non plus dans le texte sur la réalisation d’un recensement général et précis de la population ; rien sur l’accès aux soins ; rien sur la mise en place d’une zone franche globale permettant d’exempter d’impôts les entreprises durant cinq ans ; rien sur les questions du foncier et du cadastre ; rien sur la production de logements. On ne trouve enfin aucune mesure de financement dans ce texte d’urgence. Heureusement, l’examen des crédits de la mission « Outre-mer » du projet de loi de finances pour 2025 a permis de corriger ce fâcheux oubli. Un fonds d’amorçage a ainsi été créé, doté de 100 millions d’euros en autorisations d’engagement, mais de seulement 35 millions d’euros en crédits de paiement. Le Conseil d’État avait pourtant rappelé que le Gouvernement pouvait prendre certaines mesures par voie réglementaire, au titre des circonstances exceptionnelles et de la gravité de la situation à Mayotte. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Monsieur le ministre, alors que les catastrophes naturelles vont se multiplier, dans les territoires d’outre-mer comme en métropole, la France n’est pas prête. Elle n’est pas en mesure d’anticiper et de gérer des cyclones, des mégafeux ou des inondations. À Mayotte, des dizaines de morts ne seront jamais identifiés ni rendus à leurs familles. Que faut-il encore qu’il advienne pour que l’État prenne la mesure de la situation critique dans laquelle nous nous trouvons et apporte, enfin, une réponse à la hauteur des enjeux ? Nous défendrons donc des amendements tendant à soutenir l’agriculture locale, à prolonger jusqu’à la fin de l’année le dispositif fiscal exceptionnel encourageant les dons en faveur de la reconstruction de Mayotte, à garantir la suspension des cotisations sociales jusqu’à la fin de l’année également, voire jusqu’en 2026 si la situation économique de l’île l’exigeait toujours. Monsieur le ministre, rejeter la responsabilité des difficultés logistiques sur les élus mahorais n’est pas acceptable. Notre groupe avait demandé dès le mois de décembre l’inscription à l’ordre du jour de nos travaux d’un débat au titre de l’article 50-1 de la Constitution, mais il nous a été refusé. Le sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili réclame depuis le mois de décembre la création d’une commission d’enquête sur l’efficacité des dispositifs de prévention et d’alerte et sur la prise en charge globale des suites de la catastrophe. Nous appuierons cette demande sans relâche jusqu’à obtenir satisfaction. sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées du groupe Mme Valérie Boyer. sur les travées du groupe Les Zena M’déré, Younoussa Bamana, Marcel Henri, Zaïna Meresse, Zoubert Adinani : ces grands noms de l’histoire mahoraise avaient un rêve commun. Ce rêve était noble, courageux et puissant : que Mayotte fasse partie de la République française ! Il se concrétisa enfin en 2011 lorsque Mayotte devint un département français. Aussi des lieux symboliques portent-ils leurs noms, afin que l’on n’oublie pas leur combat et leurs espoirs. Leur combat visait à fédérer des hommes et des femmes qui, même s’ils vivent à des milliers de kilomètres les uns des autres, partagent le même amour de la France ; des hommes et des femmes rassemblés autour d’une seule communauté, la communauté française. Le département de Mayotte souffre depuis trop longtemps, plus encore depuis le passage du cyclone Chido. Bien qu’il soit provisoire, le bilan humain est dramatique. En outre, des milliers de nos compatriotes sans abri vivent dans des centres d’urgence et les dégâts matériels sont bien sûr particulièrement inquiétants. Je pense notamment à l’hôpital de Mamoudzou, le seul de l’archipel, qui comprend la plus grande maternité de Permettez-moi donc de faire part de ma solidarité et de mes pensées les plus sincères aux victimes et à leurs familles et d’apporter mon soutien à nos compatriotes qui continuent de faire face chaque jour aux conséquences de cette catastrophe. Le projet de loi d’urgence pour Mayotte est bien sûr nécessaire et nous le voterons, je l’espère, à l’unanimité. Nous nous devons de reconstruire, car il y a urgence pour nos concitoyens. Il faut rétablir l’alimentation en eau et en électricité, mettre à l’abri dans les meilleurs délais les victimes du cyclone et les loger, accélérer la reconstruction des bâtiments et des infrastructures détruits et endommagés. Enfin, il faut coordonner la reconstruction de Mayotte. Mais la reconstruction de Mayotte ne pourra tout simplement pas se faire sans le peuple mahorais. C’est pourquoi je remercie nos rapporteurs Micheline Jacques, Isabelle Florennes et Christine Bonfanti-Dossat d’avoir enrichi le texte initial en développant plusieurs axes majeurs. Malheureusement, nous le savons tous, cela ne suffira pas, car nous nous devons, collectivement, de rebâtir Mayotte en gardant en tête le rêve des figures historiques que je viens d’évoquer. « Après le malheur, le bonheur », dit-on à Mayotte. Travaillons donc à ce bonheur, mais cessons de faire croire que nous découvrons les problèmes de Mayotte. Ce département est français et fier de l’être. Pourtant, un jour sur trois, pas une goutte d’eau ne coule dans les robinets et un tiers des habitations n’a pas accès à l’eau courante ; 40 % de la population vit dans des bidonvilles et près de 50 % de celle-ci est issue de l’immigration irrégulière. Ce département vivait sous couvre-feu bien avant Chido, car l’insécurité y est terrible. Nous n’y arriverons pas si nous continuons de mentir aux Français et de penser que les difficultés de Mayotte pourront être réglées sans une politique migratoire qui soit ferme tout en préservant la dignité humaine. À cet égard, j’avais proposé de réformer le droit du sol à Mayotte lors de nos derniers débats sur les questions migratoires. Je n’étais pas seule à le faire au Parlement, comme en témoigne l’engagement du député Mansour Kamardine, pour ne citer que lui. L’immigration clandestine est une menace pour la cohésion de l’archipel. Disons-le : l’emploi de travailleurs clandestins ou la location de bidonvilles insalubres ne sont plus tolérables, d’abord parce qu’ils portent atteinte à la dignité de la personne humaine, mais aussi parce qu’ils entretiennent des flux d’immigration qui déstabilisent la société mahoraise. L’insupportable trafic d’êtres humains doit cesser. La submersion migratoire est aussi destructrice pour le développement de l’archipel que pour sa cohésion. Il est donc indispensable de travailler sur deux axes. Il nous faut, premièrement, normaliser nos relations avec le gouvernement des Comores, qui joue un rôle pervers en niant le droit des Mahorais à disposer d’eux-mêmes et leur volonté d’être français. Deuxièmement, il ne faut plus laisser l’Azerbaïdjan continuer à déstabiliser tous nos territoires d’outre-mer, dont Mayotte, mais aussi la Nouvelle-Calédonie, bien évidemment. Ces pays hostiles, corrompus et corrupteurs doivent cesser leurs opérations de déstabilisation. Il faut des actes du gouvernement français et la solidarité de nos amis européens, car c’est la souveraineté française et européenne qui est en jeu. Il y va de la place de la France dans le monde, sur tous les continents et sur toutes les mers. Avec le vote de ce texte, la République française est en train, je l’espère, d’écrire une nouvelle histoire commune, mais il faut régler ces questions internationales en urgence. Je rappelle, pour conclure, que Mayotte fait partie intégrante de notre République et que nos concitoyens mahorais sont pleinement français. De ce fait, nous nous devons de les secourir. sur les travées groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC.) M. le ministre d’État. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, permettez-moi d’anticiper certains des débats que nous aurons au cours de l’examen des articles et des amendements. Je remercie Mmes les rapporteures et l’ensemble des orateurs qui se sont exprimés de leur soutien, de leurs suggestions pour enrichir le texte et de leurs critiques sur ses manques. Le but d’un débat parlementaire est d’essayer d’améliorer un texte. Alors que les catastrophes naturelles – pensons à ce qui s’est passé en Espagne, ou plus récemment encore aux États-Unis – sont malheureusement de plus en plus nombreuses, souvent en raison du dérèglement climatique, je me dis que quelques semaines pour présenter un texte de ce type, qui s’ajoute à des mesures d’urgence ne nécessitant pas un véhicule législatif, c’est peu. Nous avançons, sachant en outre qu’un autre texte, plus structurant, vous sera présenté dans les prochaines semaines. Beaucoup de choses ont été dites. Mme Jacques a évoqué, entre autres, la question des matériaux et la facilitation de leur importation dans les territoires ultramarins depuis les pays voisins. Vous avez raison, madame la rapporteure, certaines normes doivent être modifiées, d’autant que Mayotte – beaucoup d’entre vous l’ont souligné – doit s’inscrire dans son environnement régional. Et cela ne concerne pas seulement Mayotte, cela a été dit également. Nous avons déjà obtenu de l’Union européenne une avancée, qui doit à présent être mise en œuvre. Il s’agit de substituer un marquage spécifique au marquage CE et de le décliner le plus vite possible. La certification par territoire peut être longue à organiser ; ce n’est en tout cas pas le rôle de l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte. Un travail a été réalisé par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) afin d’évaluer rapidement comment accentuer notre action dans les territoires d’outre-mer et y déployer des matériaux en provenance de pays situés hors de l’Union européenne. Nous le savons, il faut aller beaucoup plus vite. Nous avons des problèmes de normes, d’habilitation, d’habitudes. Or il y a urgence. Il faut, pour les matériaux comme pour l’agriculture, comme pour la préparation du ramadan, être capables d’accélérer les processus. C’est ce que nous allons essayer de faire, car nous en avons Je ne reviens pas sur ce que Mmes les rapporteures ont dit ; elles ont enrichi le texte, cela a été relevé. Je les en remercie une nouvelle fois. La nécessité d’offrir une perspective à Mayotte a également été évoquée. L’urgence n’est que la première étape. Et non, l’État n’a pas failli lors de cette phase d’urgence. Il y a eu évidemment des manques et des retards, mais, je le redis, l’État n’a pas failli. Pour ma part, je ne représente pas l’État, je n’étais pas alors membre du Gouvernement, mais, je le répète, l’État a fait face sur place, dans des circonstances extrêmement difficiles, alors que les retards s’accumulaient depuis des années. Je défends donc l’action de l’État, celle du préfet et des services publics. On ne peut pas d’un côté dire que la police, la gendarmerie, l’armée, les enseignants, les soignants, la sécurité civile, tous les services de l’État sont intervenus et les saluer, et de l’autre affirmer que l’État a failli. Qu’il y ait eu des manques et des retards, sans doute depuis des années, c’est incontestable, même si j’assume ce qui a été fait et engagé il y a dix ans, mais non, je le répète, l’État n’a pas Je remercie le sénateur Verzelen d’avoir dit qu’une action forte est nécessaire à Mayotte. La sénatrice Malet a eu raison d’évoquer le RSMA. Il a un rôle à jouer dans la reconstruction, je l’ai moi-même souligné lors de ma première visite, le 31 décembre au soir. Ce régiment – c’est vrai dans tous les outre-mer – effectue un travail remarquable. Il accueille entre 600 et 700 jeunes Mahorais, hommes et femmes, garçons et filles, qui s’impliquent sur place. Nous devons évidemment les utiliser dans le travail de reconstruction. Le RSMA forme la jeunesse mahoraise à des métiers qui seront utiles à la reconstruction : charpentier, constructeur en voiries et réseaux, maçon, carreleur, La formation, au-delà du service militaire adapté, est une question fondamentale pour la jeunesse mahoraise et pour réussir la reconstruction de Mayotte. Madame la sénatrice Ramia, je vous remercie, ainsi que la commission, de votre travail. Nous devons utiliser l’expérience des deux sénateurs mahorais pour trouver les meilleures solutions. Vous l’avez souligné, il faut déployer des solutions supplémentaires pour abriter les services publics et les personnes appelées à reconstruire Mayotte, en rétablissant l’article 3 du texte et en y apportant des précisions. Nous devons accélérer et innover pour que les régularisations foncières interviennent, vous avez raison. Nous travaillerons avec vous et la Chancellerie pour mettre en place un dispositif facilitant la reconnaissance officielle des propriétés, tout en sécurisant les droits des différentes personnes qui pourraient être concernées par un même terrain. Nous intégrerons ces éléments dans le projet de loi de programmation pour Mayotte. Reconnaissons une réalité : peut-être avons-nous voulu accélérer le mouvement avec la départementalisation, ce que je comprends tout à fait, mais en matière de cadastre, de droit de propriété, d’assurance, le retard a été pris il y a longtemps. Nous devons le rattraper avec beaucoup de célérité, tout en tenant compte de la culture et de la réalité mahoraises. Le sénateur Bernard Fialaire a évoqué la nécessité de fixer un cap, ce qui rejoint la conclusion que je donnais tout à l’heure à mon propos introductif. Que voulons-nous pour Mayotte ? Quelle est la place de Mayotte, ce cent unième département français, dans le projet national, en matière de défense, de biosphère, de développement humain, éducatif, culturel, économique ? C’est en répondant à ces questions et en fixant un cap que nous rétablirons la confiance entre les Mahorais et la France. Face à l’urgence de la situation, il faut évidemment venir en aide à Mayotte, la consolider, la reconstruire, la refonder, mais les Mahorais ont aussi besoin d’un projet face aux Comores, dans leur environnement, l’océan Indien, près de Madagascar, de l’île Maurice, de La Réunion et de la côte est de l’Afrique. Nous devons, je le répète, bâtir un véritable projet dans ce cadre. Beaucoup de nos compatriotes savent désormais placer Mayotte sur une carte. Ma responsabilité, tant que je serai ministre des outre-mer, est de ne rien lâcher sur Mayotte et de faire en sorte que ce département ne sorte pas des écrans radars, pour que l’action collective qui doit être la nôtre en faveur des Mahorais puisse être poursuivie. Le sénateur Stéphane Demilly, que je retrouve avec plaisir, a souligné qu’il était regrettable que ce projet de loi ne traite pas de l’accès à l’eau. Monsieur le sénateur, il faut dissocier la gestion de l’urgence et la mise en œuvre de mesures de moyen et long terme. Sur l’eau, l’urgence a été l’unité de potabilisation de la sécurité civile, l’importation massive de bouteilles d’eau, en veillant à ce qu’elles arrivent chez l’habitant, et le colmatage des fuites sur le réseau, avec le soutien du génie. Nous constatons qu’il reste encore beaucoup d’avaries à réparer. À long terme, il faudra évidemment renforcer le plan eau Mayotte ; le Premier ministre l’a annoncé il y a un mois. Il faudra ensuite construire la deuxième usine de dessalement. Je suis loin d’en entendre parler pour la première fois ! Je me demande toujours pourquoi elle n’a pas été construite au cours des dix ou douze dernières années. Enfin, il faut accélérer la création d’une troisième réserve collinaire. Il nous faudra ensuite aller beaucoup plus loin. Il y a à Mayotte un problème à la fois de production et de distribution de l’eau. Il nous faut inventer d’autres instruments, car on ne pourra pas continuer de gérer la pénurie en distribuant des bouteilles d’eau. C’est là une solution de court terme, indigne des Mahorais. Il faut modifier les infrastructures et la manière dont nous traitons la question de l’eau. Reconnaissons-le : si ce problème est criant à Mayotte, nous le connaissons aussi en Guyane, aux Antilles de manière générale, à La Réunion actuellement. Il nous faut donc inventer des solutions. Beaucoup d’entreprises dans le monde travaillent sur ces questions. Je pense donc que nous pouvons faire beaucoup mieux que la simple gestion de la pénurie. Cela étant, vous avez raison, monsieur le sénateur Demilly, la question de l’eau est fondamentale. J’ajoute, sur ce sujet, qu’un expert de haut niveau chargé de l’eau est arrivé à Mayotte pour épauler le préfet de manière pérenne. J’espère pouvoir annoncer prochainement un certain nombre de mesures dans ce domaine. Les deux sénateurs mahorais le savent, une nouvelle crise de l’eau, comme celle que nous avons connue en 2023, risque de se produire. Or une telle crise, après Chido, et alors que la première crise a déjà été lourde et a eu des conséquences sociales majeures, serait évidemment un coup dur pour nos compatriotes mahorais. Je veux à présent évoquer le bilan humain du cyclone, en réponse aux sénatrices Evelyne Corbière Naminzo et Viviane Artigalas. On a dénombré à Mayotte 40 décès, 125 blessés graves, 6 933 blessés légers. Il est possible que des disparus puissent alourdir le bilan. Mais je veux dire de la manière la plus nette, comme je l’ai déjà fait à l’Assemblée nationale, que l’État n’a rien à cacher. Quel intérêt aurions-nous d’ailleurs à camoufler un bilan ? L’opération d’« aller vers » les gens a permis à des professionnels, et non au ministre, à son cabinet ou au préfet, de toucher 33 000 personnes et de prodiguer 15 000 soins directement sur le terrain. L’Escrim, l’élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale, va bientôt achever sa mission, après avoir pris en charge près de 5 500 personnes. Je veux à cette occasion saluer le travail extraordinaire effectué par les médecins dans leur hôpital J’aborde cette question avec humilité. Il y a un mois, lorsque je me suis rendu à Mayotte, certaines voix ont parlé de fosses communes et de charniers. Or y a-t-il eu un seul cadavre refoulé par la mer ? Non ! A-t-on découvert des charniers ? Non ! On a parlé de 50 000 à 60 000 morts tout de même ! Il faut faire très attention – je le dis avec toute la solennité que requiert un tel sujet – à la manière dont on traite cette question. Bien évidemment, si on découvre qu’il y a eu davantage de victimes ou de disparus, il faudra le dire ; il n’y a aucune raison de le cacher. J’indique que nous avons même demandé aux chefs d’établissements de l’éducation nationale de faire le point sur les enfants et de signaler les élèves qui n’auraient pas été présents lors de la rentrée scolaire. Je suis le plus clair possible, je suis prêt à répondre à toutes vos questions, y compris dans le cadre d’une commission d’enquête le cas échéant. Je rappelle en effet, madame la sénatrice, que le Gouvernement n’a pas le pouvoir d’empêcher la création d’une telle commission, qui relève du choix des groupes parlementaires : chacun d’entre eux dispose d’un droit de tirage. Je le répète, nous répondrons à toutes vos questions et nous n’avons absolument rien à cacher. J’en viens au budget, sur lequel plusieurs questions ont été posées, notamment par la sénatrice Antoinette Guhl. Les 100 millions d’euros déjà votés sont une première étape, un fonds d’amorçage destiné à financer la reconstruction des bâtiments et des équipements publics. Il faudra bien sûr aller beaucoup plus loin. L’évaluation des dégâts par la mission inter-inspections va permettre de lancer la demande d’activation du fonds de solidarité de l’Union européenne. Le chiffrage est en cours. J’ai évoqué, il y a trois jours, à Mayotte, le montant d’un milliard d’euros pour ce qui concerne les bâtiments publics, mais le coût total des destructions – il était considérable à Saint-Martin après l’ouragan Irma – pourrait atteindre 3,5 milliards d’euros, coût auquel il faudra ajouter celui de la reconstruction et de la mise en œuvre des projets prévus avant Chido. Cher Saïd Omar Oili, comme votre collègue mahoraise Salama Ramia, vous avez vécu et continuez de vivre quelque chose de très difficile ; je ne peux pas me mettre à votre place. Nous nous parlons souvent, car je souhaite pouvoir avancer en vous associant, ainsi que vos collègues députés, aux réflexions, aux propositions et aux actions de l’État. Nous avons, cher Saïd Omar Oili, pris des mesures d’urgence par décrets et arrêtés. Je le dis en réponse à certains sénateurs qui ont évoqué l’avis du Conseil d’État. Nous avons ainsi demandé au préfet de réquisitionner le matériel nécessaire pour déblayer les déchets. Nous avons également pris des mesures afin d’accélérer les contrats pour lutter contre les infiltrations d’eau, aider les entreprises, encadrer les prix, mais nous ne pouvons pas aller trop loin par voie réglementaire. Les circonstances exceptionnelles – vous le savez parfaitement en tant que législateur – ont leurs limites, ce qui justifie le présent projet de loi. J’en viens à la mise en œuvre du plan Mayotte 2025. Nous avions signé ensemble avec les élus mahorais ce document stratégique, qui avait été annoncé par le Président de la République François Hollande. Si je puis me permettre une remarque plus personnelle, monsieur le président, je me demande encore, maintenant que je suis retourné à Mayotte après les dévastations occasionnées par Chido, comment un tel retard a pu être pris dans la mise en œuvre de ce plan. Celle-ci avait bien commencé, de 2015 à 2017, mais elle semble avoir rencontré ensuite toute une série de difficultés. Il y a là une responsabilité à chercher, je le Le rapport de la Cour des comptes intitulé Quel développement pour Mayotte a certes pointé les lacunes de ce plan, mais il a aussi souligné que ces difficultés de mise en œuvre découlaient pour une large part du manque d’expertise et d’ingénierie des collectivités locales, ce que m’ont confirmé sur place les maires et le président du conseil départemental. Cette problématique est toujours d’actualité. Je ne mets absolument pas en cause ces élus. Ils nous demandent eux-mêmes un appui en matière d’expertise. Celle-ci manque aussi au niveau de l’État, et nous sommes en train de la renforcer. Nous avons un très bon préfet à Mayotte, je le souligne. Mais pourquoi ce département est-il souvent un premier poste dans la carrière de ces hauts fonctionnaires ? Il faudrait nommer dans les territoires ultramarins des préfets encore plus expérimentés et les doter de plus de moyens. Je le répète : il n’y aura pas de refondation sans collectivités territoriales fortes, il n’y aura pas de refondation sans les maires et les élus ! Le prêt à taux zéro sera ouvert à l’ensemble des familles mahoraises. Lorsque celles-ci reconstruisent ou rénovent elles-mêmes, ce qui est courant à Mayotte, il sera garanti par l’État jusqu’à 50 000 euros. Ces conditions très favorables, voulues par le Gouvernement, aideront un maximum de familles mahoraises. Il faudra nous adapter à la situation, mais ce dispositif me paraît plus efficace que ce qui avait été initialement annoncé. J’espère qu’il pourra être mis en place et adapté au fur et à mesure, et je souhaite qu’il bénéficie à toutes les familles qui en ont besoin. Nous comptons en la matière sur le travail des élus locaux et des parlementaires. (Marques sur des travées du groupe Les Républicains.) J’en viens à l’établissement public. Il est préfiguré par le général Pascal Facon, qui est sur place et reviendra cette semaine pour mettre en place l’équipe de la mission Mayotte. Il sera le chef de la mission Mayotte et non le directeur général de l’établissement public. Pour ce poste, nous devrons trouver un spécialiste de l’aménagement. Le général Facon assumera avec beaucoup de détermination, à mes côtés, la direction de cette mission. Le président du conseil départemental présidera l’établissement public et les élus y seront représentés. Nous reviendrons sur ce point au cours de l’examen de l’article 1er. Ce que nous souhaitons tous, c’est que la gouvernance de l’établissement soit efficace, car il s’agira du bras armé de l’action déconcentrée de l’État. Il y a beaucoup à faire, en effet : reconstruire les établissements publics, prendre soin de la forêt, mettre en œuvre des politiques d’aménagement… Viviane Artigalas a évoqué le soutien à l’agriculture locale. Les agriculteurs peuvent bénéficier de l’aide exceptionnelle permise par le décret du 11 janvier 2025, à hauteur de 20 % du chiffre d’affaires mensuel de 2022, pour un montant plafonné à 20 000 euros par mois. Une aide exceptionnelle du ministère des outre-mer vient en complément du fonds outre-mer (FOM), avec une enveloppe de 15 millions d’euros. J’ai signé le décret afférent et 2 500 agriculteurs pourront en bénéficier. Il reste évidemment beaucoup à faire pour redresser cette filière comme celle de la pêche. Je veux enfin répondre à Mme Valérie Boyer, que je retrouve avec plaisir ici au Sénat. Mme Boyer a raison de souligner le devoir de vérité sur ces questions. Elle rappelle à juste titre, comme je l’ai fait moi-même, que les interventions d’États étrangers, notamment de l’Azerbaïdjan, sur l’ensemble de nos territoires ultramarins, y compris à Mayotte, sont tout à fait Beaucoup d’entre vous ont souligné la fragilité de la situation à Mayotte. Il faut reconnaître le travail engagé par l’État, mais aussi avoir conscience qu’une nouvelle catastrophe naturelle peut survenir, comme une nouvelle pénurie d’eau. Les questions de sécurité se posent toujours aussi âprement, avec un niveau de violence préoccupant. La problématique de l’immigration nous oblige à être lucides sur la fragilité d’un territoire qui peut basculer. Oui, il faut saluer la résilience et le courage des Mahorais. Mais tout cela est très fragile. Nous devons donc être à la hauteur de l’attente des citoyens de ce cent unième département, de nos compatriotes mahorais. Si Chido a révélé quelque chose, c’est l’urgence de la reconstruction, de la refondation et de la convergence J’en suis pleinement conscient et, si j’ai été nommé ministre d’État, ministre des outre-mer, c’est aussi pour répondre à toutes les urgences de ces territoires et notamment à celles de Mayotte. Cela s’impose avant tout pour les Mahorais eux-mêmes, bien sûr, mais n’oublions pas que la France, à Mayotte, joue une grande partie de sa capacité à répondre, enfin, à l’attente, à l’exigence de tous nos compatriotes ultramarins. sur des travées du Karoutchi applaudit également.) président. La discussion générale est close. Nous passons à la discussion du texte de la commission. de loi d’urgence pour mayotte Chapitre Ier Coordination de la reconstruction de Mayotte et reconstruction des écoles Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par voie d’ordonnance, dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi ayant pour objet de transformer Mayotte en un établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte, en lien avec les ministères et leurs opérateurs, et de veiller à la livraison de l’ensemble des ouvrages et à la réalisation de l’ensemble des opérations d’aménagement conduites par des acteurs publics et privés nécessaires à la reconstruction. L’ordonnance définit : 1° A La dénomination de 1° Les règles relatives à l’organisation et à l’administration de l’établissement, de façon à garantir au sein de son conseil d’administration, présidé par le président du Conseil départemental de Mayotte, une représentation équilibrée des représentants de l’État et des collectivités territoriales de Mayotte, y compris des communes, à travers le président de l’association des maires de Mayotte et des représentants des cinq établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). En cas de partage des voix au sein du conseil d’administration, le représentant de l’État directeur général de l’établissement a voix Les modalités de consultation par le conseil d’administration de l’établissement, avant tout projet ou décision, du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte, du Comité de l’eau et de la biodiversité de Mayotte ainsi que d’un comité technique rattaché au conseil d’administration et composé notamment de professionnels du bâtiment, des travaux publics, de l’ingénierie et de la reconstruction ainsi que de représentants du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Mayotte et de la Commission d’urgence foncière de Mayotte ; 2° Les missions de l’établissement et les conditions dans lesquelles ce dernier peut assurer la maîtrise d’ouvrage ou la maîtrise d’ouvrage déléguée de certains ouvrages ou de certaines opérations d’aménagement, coordonner l’action de différents maîtres d’ouvrage et se substituer à un maître d’ouvrage en cas de défaillance grave de celui-ci. L’ordonnance prévoit la continuité des missions exercées par l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte et de l’ensemble de ses moyens, de son personnel, de ses droits et de ses obligations. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l’ordonnance. M. Pascal Savoldelli, sur l’article. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je souhaite vous lire le témoignage du responsable d’une association qui accompagne les personnes en situation de précarité et « J’ai eu l’occasion de me rendre à Mayotte trois fois ces deux dernières années » – avant le cyclone – « dans l’optique de participer à la mise en place d’expérimentations en matière de logement social et d’hébergement d’urgence. J’ai pu prendre la mesure des énormes difficultés rencontrées sur un territoire largement oublié de la République. En effet, si l’État peut s’enorgueillir de quelques réalisations, notamment en termes d’équipements publics – hôpital de Mamoudzou, collèges, lycées –, la réponse paraît dérisoire face aux besoins réels d’une population en demande. « Parmi les difficultés rencontrées sur place, j’ai pu relever l’absence de coordination entre la stratégie de l’État et celles des collectivités locales, le déficit énorme d’ingénierie malgré des expériences intéressantes, la défaillance de la concurrence sur la plupart des champs liés aux travaux publics, notamment de voirie, avec des acteurs uniques, omnipotents et hors de prix qui rendent chaque projet « Dans la réalité, l’île est deux fois plus peuplée que ne l’indiquent les chiffres officiels. Sans un plan de régularisation associé à une politique de grands travaux, à la structuration essentielle de grands coordinateurs publics – aménageurs, bailleurs, opérateurs sociaux – et à la venue sur l’île de dizaines d’acteurs manquants en matière d’ingénierie, aucune solution ne pourra répondre à la globalité de la situation. » Voilà, mes chers collègues, loin des discours parfois stigmatisants et diviseurs, ce qu’on savait de Mayotte avant même le cyclone. Quand on parle de réparer avec les Mahorais, cela impose une véritable coordination avec les Mahorais, les collectivités territoriales et la société civile. Tel est le sens des amendements que notre groupe défendra. Quant au futur établissement public, monsieur le ministre, le dire, c’est le faire ! Mandelli remplace Larcher au fauteuil de la présidence.) président. L’amendement n° 85 rectifié bis, présenté par M. Omar Oili, Mmes Artigalas et Le Houerou, M. Roiron, Mme Bélim, MM. Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Remplacer le mot : par le mot : La parole est à M. Saïd Omar Oili. Omar Oili. Pour reconstruire Mayotte, nous devons agir vite et de manière coordonnée. Il faut faire les choses correctement. C’est pourquoi la création d’un établissement public chargé de la reconstruction s’est tout de suite imposée. C’est la bonne démarche – sous certaines conditions, j’y reviendrai un peu plus tard dans le débat. Mais les délais inscrits dans ce texte nous amènent quasiment à l’été. À ce rythme, l’établissement ne sera peut-être opérationnel qu’en septembre… Or le Premier ministre a annoncé devant les Mahorais que Mayotte serait reconstruite en deux ans. Les élus de Mayotte ont besoin de connaître les missions exactes de l’établissement public afin de s’organiser eux-mêmes et de se coordonner pour agir efficacement. Mes chers collègues, je rappelle que la rentrée scolaire a eu lieu dans des conditions extrêmement dégradées, faute de bâtiments suffisamment sécurisés pour organiser l’accueil des élèves et des enseignants. Certains de ces derniers manquent à l’appel, car ils n’ont pas de logement pour eux-mêmes et leur famille. On nous annonce l’installation de bâtiments préfabriqués, mais, pour le moment, ce sont des bâches et des tentes que l’on nous donne. Je sais que le délai de trois mois inscrit à l’article 1er est le délai d’usage pour rédiger des ordonnances, mais plus rien n’est normal à Mayotte. Depuis bientôt deux mois, les Mahorais survivent ! Je vous demande donc, monsieur le ministre, de nous confirmer que la concertation avance bien et que la reconstruction de Mayotte va président. Quel est l’avis de la commission ? Cet amendement vise à ramener de trois mois à un mois le délai dans lequel l’ordonnance relative à l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte devra être publiée. Cela exercerait une pression inutile sur le Gouvernement, qui doit préalablement mener à bien un travail de concertation avec l’ensemble des partenaires concernés. L’avis de la commission est donc défavorable. du Gouvernement ? Comme vous, monsieur le sénateur, je souhaite une action rapide pour améliorer au plus vite la vie de nos compatriotes mahorais. C’est bien pour cela que nous n’avons pas attendu pour agir et répondre aux urgences. Le général Pascal Facon, qui était à Mayotte avec moi la semaine dernière, y est demeuré et poursuit ses contacts avec le conseil départemental, avec tous les maires et avec les présidents d’établissements publics, dont certains, d’ailleurs, se rendront cette semaine à Paris. Il mène aussi le dialogue avec les filières économiques, agricoles et sociales, pour définir les bases de l’établissement public. Le travail est donc très largement commencé et nous pouvons aller vite, d’autant que nous allons utiliser l’établissement public préexistant. Il s’agit non pas de détruire celui-ci, mais d’y intégrer les projets et le personnel requis. Pour autant, un délai d’un mois est tout à fait insuffisant pour prendre cette ordonnance. Nous devons, avant de la rédiger, mener à bien les échanges et les travaux préparatoires, afin que cet outil opérationnel pour Mayotte, après concertation avec les acteurs locaux, notamment les élus, soit le plus efficace possible. Je m’engage à ce que le Gouvernement présente cette ordonnance dans les meilleurs délais. C’est évidemment mon souhait, mais nous enfermer dans un délai d’un mois nous poserait une difficulté, comme vient de le relever Mme la rapporteure. Je vais dans votre sens, comme vous le voyez, mais laissez-nous ce délai de trois mois : inutile d’ajouter à la pression, déjà forte, qui s’exerce sur nous… Si les choses vont beaucoup plus vite, tant mieux. L’idée n’est pas d’attendre l’été, mais de travailler, de mettre en œuvre, de reconstruire. Le fonds d’amorçage que j’ai annoncé tout à l’heure permet déjà de reconstruire ou de rénover les établissements scolaires. Le Gouvernement a donc émis un avis défavorable sur cet amendement. président. Monsieur Omar Oili, l’amendement n° 85 rectifié bis est-il Omar Oili. Oui, monsieur le président. Je mets aux voix l’amendement n° 85 rectifié bis. est adopté.) n° 147 rectifié, présenté par Mmes de Marco et Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Alinéa 1 Après les mots : reconstruction de Mayotte insérer les mots : et de mise en sécurité des La parole est à Mme Antoinette Guhl. Guhl. Le directeur adjoint de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, M. Olivier Brahic, a relevé que les capacités de mise à l’abri sont largement insuffisantes. Les centres de vie anticycloniques identifiés dans chaque commune peuvent accueillir au mieux 30 000 personnes, pour une population estimée entre 300 000 et 400 000 personnes ! À la faveur de la reconstruction, nous devons augmenter les capacités de mise à l’abri des populations. Tel est l’objet de cet amendement. Cet amendement vise à fixer à l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte un objectif de mise en sécurité des habitants. Certes, il s’agit d’un objectif louable, qui encouragerait la construction d’abris, d’autant plus nécessaire que les 30 000 places actuelles sont loin de suffire. Il est toutefois préférable de conserver à cet établissement public des missions bien circonscrites, liées à la Même avis. l’amendement n° 147 rectifié. pas adopté.) président. Je suis saisi de six amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 86 rectifié bis, présenté par M. Omar Oili, Mmes Artigalas et Le Houerou, M. Roiron, Mme Bélim, MM. Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi Rédiger ainsi cet alinéa : 1° Les règles relatives à l’organisation et à l’administration de l’établissement, de façon à assurer une gouvernance partagée entre l’État et les collectivités territoriales et leurs groupements. Le conseil d’administration élit son président parmi les membres représentant les collectivités Omar Oili. Par cet amendement, nous proposons que l’établissement public chargé de piloter la reconstruction de Mayotte repose sur une représentation équilibrée entre État et élus locaux, mais aussi sur une gouvernance véritablement partagée. C’est à cette condition que cet établissement pourra pleinement jouer son rôle de bras armé pour répondre à l’urgence et reconstruire Mayotte sur le long terme. Le général Facon est à Mayotte pour une semaine. Oui, une semaine ! C’est à Mayotte que la mission doit se finaliser et non depuis Paris, monsieur le ministre. Le plan d’action doit être élaboré conjointement avec les élus, au plus près des besoins de la population, et non pas seulement « décliné » avec les élus, comme je l’ai entendu dire ce week-end. Une telle gouvernance partagée est un préalable pour créer les conditions d’un dialogue renouvelé entre l’État et les collectivités mahoraises. C’est aussi l’assurance de bâtir Mayotte selon une culture et un savoir-faire communs, et avec un plan d’action adapté aux spécificités du territoire. n° 117 rectifié bis, présenté par M. Omar M. Jacquin, Mmes Narassiguin et Phinera-Horth, MM. Patient, Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Alinéa 4, première phrase président de l’association des maires de Mayotte ou son représentant Omar Oili. Cet amendement a pour objet de préciser que le président de l’Association des maires de Mayotte (AMM) pourra être représenté au conseil d’administration de l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte. C’est une demande formulée par cette association, correspondant local de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF). Monsieur le ministre, je veux profiter de cette occasion pour revenir sur les propos que vous avez tenus lors de votre audition par la commission des affaires économiques. Vous avez affirmé que les maires n’avaient parfois pas assumé leur responsabilité. Vous ajoutiez que, si la nourriture n’était pas arrivée jusqu’au dernier kilomètre, c’était de leur faute. Alors que nous sommes censés travailler ensemble à la reconstruction de Mayotte, vous pointez déjà la responsabilité des élus locaux dans la gestion de la crise ! C’est pourtant bien aux services de l’État qu’il revient d’acheminer au plus vite l’aide aux populations, d’aller dans les communes et d’y prévenir toutes les dégradations humanitaires causées par la Vous avez aussi affirmé que vous ne souhaitiez pas entrer dans des polémiques ; pardonnez-moi, mais nous y sommes déjà, notamment après les propos tenus par le Président de la République le 19 décembre, soit cinq jours après la catastrophe : « Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! » Alors, pourquoi le Premier ministre refuse-t-il l’organisation d’un débat sur la situation de Mayotte au titre de l’article 50-1 de la Constitution ? Le président Kanner en avait fait la demande dès le 20 décembre. Pourquoi refusez-vous de faire toute la lumière sur la gestion de la crise, comme je le demande ? Quel climat de confiance instaurez-vous ? Les élus de Mayotte souhaitent être parties prenantes de la construction de Mayotte. Cela signifie qu’ils veulent être davantage consultés. Ils veulent une véritable gouvernance partagée. Tout est à construire : nous sommes à un tournant décisif pour l’avenir de notre île. n° 156, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après la dernière occurrence du rédiger ainsi la fin de cette et notamment au moins cinq représentants des communes et des établissements publics de coopération intercommunale dans des conditions reflétant les équilibres territoriaux de Mayotte La parole est à M. le ministre d’État. Pour ma part, monsieur le sénateur Omar Oili, je ne veux participer à aucune polémique avec vous. Tissot. Vous l’avez Il y aurait des arguments à faire valoir, si l’on voulait entrer dans ce débat, mais je ne le ferai pas. Poncet Monge. Il ne faut pas créer des polémiques ! Il faut toujours dire la vérité. Oui, je le redis, il y a eu des manques du côté de l’État. Mais il y a aussi eu des problématiques dans les communes. Franchement, sur ce sujet, ne faisons pas de démagogie. Vous savez de quoi je parle, vous qui connaissez mieux que quiconque les élus et les problèmes que l’on a rencontrés dans certains cas. La plupart des maires ont fait un travail formidable, mais il y a des L’amendement n° 156 a pour objet la représentation des maires au sein du conseil d’administration de l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte. Mme le rapporteur Micheline Jacques souhaite inscrire clairement dans la loi que les maires doivent y être représentés. Le Gouvernement salue et soutient cette initiative. Le présent amendement est le fruit d’un consensus en faveur d’une clarification qui garantisse les équilibres territoriaux et donne toute leur place aux communes. Il vise à prévoir qu’au moins cinq représentants des communes et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) siégeront au conseil d’administration de l’établissement. Ainsi, on pourra atteindre l’objectif d’équilibre qui est visé. C’est une innovation par rapport à la gouvernance actuelle de l’Epfam. Cela aidera à travailler dans de meilleures conditions, en donnant satisfaction aux élus locaux et aux parlementaires sur ce sujet. n° 19, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, I. – Alinéa 4, à la fin de la première phrase Insérer les mots : , ainsi que du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte, du Comité de l’eau et de la biodiversité de Mayotte II. – Alinéa 5 Supprimer les mots : du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte, du Comité de l’eau et de la biodiversité de Mayotte ainsi que Guhl. Cet amendement a pour objet d’élargir la composition du conseil d’administration de Nous souhaitons, à l’instar de nos collègues, que les élus locaux y siègent et même y soient majoritaires. Mais nous proposons aussi qu’y soient représentés le comité de l’eau et de la biodiversité de Mayotte ainsi que le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem), comme cela était prévu à Le conseil d’administration de ce nouvel établissement comptera ainsi parmi ses membres des représentants de la société civile mahoraise et des experts de l’eau et de la biodiversité. Cela nous paraît tout-à-fait indispensable. Saïd Omar Oili citait Nelson Mandela : « Tout ce qui est fait pour moi sans moi est fait contre moi. » Nous devons agir avec les Mahorais, avec les forces vives de l’archipel, non seulement en les consultant, mais aussi en leur donnant une voix au sein de l’établissement public chargé de la n° 118 rectifié bis, présenté par M. Omar Oili, Mmes Artigalas et Le Houerou, M. Roiron, Mme Bélim, MM. Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, M. Patient, Mme Phinera-Horth, Alinéa 4, seconde phrase Remplacer les mots : le représentant de l’État directeur général le président Omar Oili. Le texte de la commission donne le dernier mot au directeur général, représentant de l’État au sein du conseil d’administration de l’établissement, en cas d’égalité des voix, alors que la présidence de l’établissement est confiée, à juste titre, à un élu local. Ce ne sont pas des titres que les élus mahorais réclament, mais, je le répète, une gouvernance partagée. Cet amendement vise donc à donner le dernier mot au président de l’établissement en cas d’égalité des voix. Je l’ai déposé en concertation avec l’Association des maires de Mayotte. Cela exprimerait la confiance que l’État place dans les élus locaux. Afin que cette confiance soit confortée, il convient d’acter pleinement dans le projet de loi le rôle du président de l’établissement, qui sera confié à un élu. Le Gouvernement a pris la mesure du manque de confiance en l’Epfam des élus mahorais et a renoncé à confier à l’Epfam tel qu’il existe actuellement la mission de coordonner la reconstruction de Mayotte. Alors, n’envoyons pas un signal négatif en donnant une voix prépondérante au représentant de l’État au sein du conseil d’administration du nouvel n° 170, présenté par Mme Jacques, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : directeur général de l’établissement par les mots : un représentant de l’État La parole est à Mme le rapporteur. Il s’agit d’un amendement de clarification juridique. Le directeur général de l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte, bien que représentant de l’État, n’a pas vocation à devenir membre du conseil d’administration de ce nouvel établissement. Cet amendement vise donc à indiquer qu’« un représentant de l’État » aura voix prépondérante en cas de partage des voix au sein du conseil d’administration. L’ordonnance précisera de quel représentant il s’agit. de la commission sur les amendements nos 86 rectifié bis, 117 rectifié bis, 156, 19 et 118 rectifié bis ? La commission a émis un avis favorable sur l’amendement n° 156 du Gouvernement, qui porte sur la représentation des communes au sein du conseil d’administration de Nous avons adopté en commission le principe d’une représentation des communes au sein du conseil d’administration, au travers du président de l’AMM et des représentants des cinq EPCI. Le Gouvernement propose une formulation plus souple, tout en conservant les apports de la commission. Son amendement vise à prévoir un minimum de six sièges : un pour le président de l’AMM et au moins cinq pour les représentants des communes et des EPCI. De plus, il tend à inscrire dans le texte un principe d’équilibre territorial bienvenu. La commission a en revanche émis un avis défavorable sur l’amendement n° 86 rectifié bis, qui vise à mettre en place, au sein du nouvel établissement public, une gouvernance partagée entre l’État, les collectivités locales de Mayotte et leurs groupements. Nous avons déjà fortement amélioré, en commission, le dispositif de gouvernance en prévoyant la présence au conseil d’administration du président de l’AMM et d’au moins cinq représentants des communes et des EPCI. Pour autant, nous devons éviter de générer des situations de blocage. C’est pourquoi, plutôt qu’une gouvernance partagée, nous avons adopté un mécanisme qui donne au représentant de l’État une voix prépondérante en cas de partage des voix au sein du conseil d’administration. De même, la commission a émis un avis défavorable sur l’amendement n° 117 rectifié bis, qui vise à prévoir que le président de l’AMM, membre du conseil d’administration de l’établissement public, pourra être représenté. Les procédures de suppléance et de représentation relèvent en effet du domaine réglementaire et non de la loi. C’est dans le décret statutaire du futur établissement public qu’il faudra prévoir les règles de désignation des suppléants ou La commission a également émis un avis défavorable sur l’amendement n° 19, relatif à la composition du conseil d’administration de l’établissement. Son adoption obligerait en effet à y faire siéger des représentants du Cesem et du comité de l’eau et de la biodiversité de Mayotte, alors que ces deux structures sont déjà représentées au comité technique rattaché au conseil Enfin, la commission a émis un avis défavorable sur l’amendement n° 118 rectifié bis, qui vise à donner, au sein du conseil d’administration, une voix prépondérante au président de l’établissement. Nous souhaitons en effet nous en tenir au dispositif adopté en commission, qui donne au président du département la présidence de l’établissement public et au représentant de l’État une voix prépondérante en cas de partage des voix au sein du conseil du Gouvernement sur les amendements nos 86 rectifié bis, 117 rectifié bis, 19, 118 rectifié bis et 170 ? Le Gouvernement émet un avis favorable sur l’amendement n° 170 de la commission ; il est en revanche défavorable aux autres. Nous avons atteint un bon compromis, qui permettra à cet établissement d’agir avec célérité et efficacité, tout en assurant une représentation des élus locaux. J’ai rencontré presque tous les maires de Mayotte. J’ai eu un déjeuner de travail avec le président du conseil départemental, le président de l’AMM et les présidents des EPCI. J’ai signé une convention d’objectifs avec le président du conseil départemental. Nous avons beaucoup avancé sur la gouvernance de l’établissement public. Il me semble que nous avons trouvé un bon point d’équilibre. Il s’agira bien d’un établissement public, mais nous avons établi les conditions d’une gouvernance qui permettra à cet outil d’être le plus efficace possible. Tel est, me semble-t-il, notre objectif commun. Mme Audrey Bélim, pour explication de vote. Bélim. Nous sommes dans une belle maison : le Sénat, la chambre des territoires. Mais voilà que nos collègues refusent de donner, pour les décisions concernant l’un de ces territoires, une place prépondérante à ses On a beaucoup parlé de la résilience des Mahoraises et des Mahorais, ainsi que des manquements qui ont nui à ce territoire. Or ce sont les élus locaux qui font cette résilience. Alors qu’ils souhaitent être associés pleinement à la reconstruction, alors qu’ils insistent pour que leur voix soit entendue, je pense qu’il serait intéressant que, dans cette belle chambre du Sénat, nous puissions leur donner cette possibilité. l’amendement n° 86 rectifié bis. l’amendement n° 117 rectifié bis. l’amendement n° 156. l’amendement n° 19. l’amendement n° 118 rectifié bis. l’amendement n° 170. n° 36, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi libellé : Alinéa 5 Après le mot : des opérateurs de réseaux, La parole est à Mme Salama Ramia. Ramia. Par cet amendement, je souhaiterais compléter la rédaction de l’article afin d’inscrire les opérateurs de réseaux au nombre des acteurs associés à la gouvernance du nouvel établissement public. Comme vous le savez, nous allons à Mayotte au-devant d’un vaste chantier, qui inclue celui de la fibre optique. Il me semble donc indispensable que les opérateurs de réseaux, qu’il s’agisse de l’électricité, de la téléphonie ou des eaux, soient également présents à cette table. Ce comité technique a été créé sur notre initiative en commission ; il est pertinent d’en rendre membres les opérateurs de réseaux. L’avis de la commission est donc favorable. Mme le rapporteur et moi avons ici un point de divergence, mais je lui laisserai l’avantage avec grand plaisir ! Je tiens néanmoins à préciser que la rédaction retenue par votre commission des affaires économiques prévoit déjà que différents acteurs économiques et sociaux siégeront au comité technique rattaché au conseil d’administration de l’établissement public : ce sera notamment le cas des professionnels du bâtiment et du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de Mayotte. Cet amendement, ainsi que le suivant, me paraît donc en partie Je maintiens que nous ne pouvons préempter la composition précise de ces instances depuis cet hémicycle, avant d’avoir mené à son terme la mission de consultation et recueilli les retours de terrain. Tout cela fait l’objet d’un travail mené en ce moment même. Je me méfie donc de la tentation de donner dès à présent un tel détail à ces dispositions. L’avis du Gouvernement sur cet amendement est donc l’amendement n° 36. président. Je suis saisi de deux amendements identiques. L’amendement n° 47 est présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. L’amendement n° 125 est présenté par Mme Corbière Naminzo, M. Xowie, Mme Margaté, MM. Gay, Lahellec et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Ces deux amendements sont ainsi libellés : et des organisations représentatives La parole est à Mme Salama Ramia, pour présenter l’amendement n° 47. Ramia. Cet amendement vise à préciser que des représentants des organisations représentatives du bâtiment, des travaux publics, de l’ingénierie et de la reconstruction seront membres du comité technique au même titre que des professionnels ou experts du secteur dont on pourrait toujours contester le caractère représentatif vis-à-vis des entreprises locales. Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour présenter l’amendement Corbière Naminzo. À l’argumentaire de notre collègue, j’ajouterai simplement que, dans le cadre d’une reconstruction, les organisations représentatives sont les plus au fait des contraintes techniques et opérationnelles. Ces organisations jouent un rôle essentiel en portant la voix des salariés, autrement dit celle des bâtisseurs. Leur présence dans les comités techniques est cruciale pour garantir que les décisions prises en matière de conditions de travail, de sécurité ou d’organisation du travail sont justes. Leur présence est également nécessaire pour améliorer la qualité du dialogue social et pour prévenir les conflits. Nous sommes en train de débattre d’un texte qui encadre la construction d’un territoire. C’est une tâche colossale et nous ne pouvons pas nous priver de la voix de ceux qui, sur le terrain, y œuvrent de leurs propres mains. Il est défavorable, par cohérence avec mon argumentaire sur l’amendement précédent. président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 47 et 125. (Les amendements sont président. Je suis saisi de trois L’amendement n° 48, présenté par démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi des travaux publics, de l’économie sociale et et après les mots : de représentants des chambres consulaires, Ramia. La nouvelle rédaction que nous proposons vise à répondre à la demande des chambres consulaires et des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) d’être pleinement intégrés aux travaux et consultations du nouvel établissement public. Ces structures sont au carrefour de la formation, de l’emploi et de l’accompagnement des professionnels. Leur action couplée permettra d’obtenir un panorama étendu, intégrant la connaissance complémentaire de chacun de ces secteurs n° 50, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis des chambres consulaires et de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte, Ramia. Cet amendement de repli vise à garantir la représentativité des acteurs économiques de tous les secteurs d’activité confondus, qu’il s’agisse des agriculteurs, des commerçants et des artisans, ou des acteurs de l’ESS, au sein du nouvel établissement public chargé de la n° 91 rectifié, présenté par Mmes Artigalas et Bélim, M. Omar Oili, Mme Le Houerou, MM. Roiron, Kanner et La parole est à Mme Viviane Artigalas. Artigalas. Les travaux de reconstruction de Mayotte doivent permettre de poser les bases d’un cadre renouvelé du développement économique, social et durable de l’archipel. Notre amendement vise donc à compléter la composition du comité technique consultatif avec les acteurs mahorais de l’économie sociale et solidaire, qui y sont très mobilisés. Près de 3 000 entreprises de l’ESS sont en première ligne dans toutes les crises. Elles assurent une réponse aux besoins essentiels de la population dans les secteurs de la santé et du travail social, mais aussi dans l’enseignement, la transition écologique, le sport et les loisirs, l’artisanat, l’agriculture et la pêche. De par son ancrage local et les valeurs qu’il porte, le réseau des ESS de Mayotte fera contribuer sa vision particulière à la relance d’une stratégie de développement de l’île qui favorise à la fois l’économie et la cohésion sociale. Nous avons décidé en commission de créer ce comité technique auquel seraient représentés de nombreux acteurs – vous l’avez rappelé, monsieur le ministre – issus en particulier du bâtiment, des travaux publics et de l’ingénierie. Nous y avons ajouté le CAUE de Mayotte et la commission d’urgence foncière (CUF) de Mayotte. Nous avons de plus confié un rôle consultatif au Cesem. Il serait redondant d’imposer en plus la présence des chambres consulaires et des acteurs de l’économie sociale et solidaire dans le comité L’avis de la commission est donc défavorable sur ces trois amendements. Il est également défavorable. l’amendement n° 48. l’amendement n° 50. l’amendement n° 91 rectifié. n° 90 rectifié, présenté par Mmes Artigalas et Bélim, M. Omar Oili, Mme Le Houerou, MM. Roiron, Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, , de la formation et de l’insertion reconstruction de Mayotte doivent permettre de poser les bases d’un nouveau développement économique et social. Il est à ce titre essentiel de leur associer largement toutes les compétences mahoraises mobilisées pour la reconstruction de l’île. Cela passe par une action renforcée en matière de formation et d’insertion Notre amendement vise donc à compléter la composition du comité technique consultatif en y faisant figurer les acteurs de la formation et de l’insertion professionnelle. L’âge moyen à Mayotte est de 23 ans. Quelque 50 % des habitants ont moins de 18 ans et 25 000 jeunes ne sont ni en formation, ni en emploi, ni scolarisés. L’insertion des jeunes dans l’emploi est l’objectif essentiel que s’est fixé la mission locale de Mayotte. Alors que ce secteur devrait bénéficier de la dotation la plus importante, il reste sous-doté à Mayotte. Le débat public s’enflamme autour de la violence et de la délinquance juvéniles. Si tout le monde reconnaît ces phénomènes, cela ne doit pas empêcher de mettre en place des leviers pour s’en prémunir. La reconstruction doit permettre de répondre aux enjeux sociaux et de faire de la jeunesse de ce territoire une priorité. Nous considérons que l’établissement chargé de la reconstruction doit s’emparer pleinement de ce sujet pour identifier les compétences nécessaires et pour définir avec les acteurs sociaux des mesures d’accompagnement vers l’insertion professionnelle. Il est défavorable, pour les raisons que j’ai exposées au sujet des amendements précédents. Madame la sénatrice, vous avez mille fois raison de dire que la grande priorité doit être donnée à la jeunesse, qui doit pouvoir accéder à l’éducation et à l’école dans de bonnes conditions, ce qui n’est généralement pas le cas aujourd’hui, ainsi qu’à la formation et à l’apprentissage : il n’y a pas aujourd’hui de centre de formation d’apprentis (CFA) à Mayotte. Là est la grande affaire, et nous aurons l’occasion d’en reparler lors de la présentation du projet de loi « Mayotte debout ». Ne nous racontons pas d’histoires : ce sera un travail de longue Bien évidemment, il faut que la reconstruction – je l’ai déjà dit tout à l’heure au sujet du RSMA – soit l’occasion de former les jeunes à un certain nombre de métiers indispensables. Néanmoins, même si l’établissement public aura à jouer un rôle important dans la reconstruction, il faudra surtout mobiliser toutes les politiques de droit commun de l’État pour parvenir à cet objectif. Il me semble que ce serait alourdir de manière inconsidérée les missions de l’établissement public que de lui ajouter cette charge. Cela n’empêche pas que nous devrons prendre en compte cette priorité que vous évoquiez, pour la mettre en œuvre à travers toutes les politiques publiques et en mobilisant tous les acteurs, publics et privés. Cela me paraît indispensable. Compte tenu de ces observations, l’avis du Gouvernement sur cet amendement est défavorable. l’amendement n° 90 rectifié. n° 102 rectifié, présenté par M. Fagnen, Mmes Artigalas et Bélim, M. Omar Oili, Mme Le Houerou, MM. Roiron et Kanner, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Après la troisième occurrence du , du conseil de l’ordre des architectes de La Réunion et de Mayotte, La parole est à Mme Audrey Bélim. Bélim. Par cet amendement, nous proposons que le conseil de l’ordre des architectes de La Réunion et de Mayotte soit représenté au sein du comité technique de l’établissement public chargé de la Les architectes pourront mettre leur expertise au service des choix stratégiques qui seront faits dans le cadre du grand chantier de la reconstruction de l’île. Leur implication est en effet essentielle compte tenu de leur connaissance du bâti, du cadre de vie et des particularités de Mayotte. Les architectes ont d’ailleurs activement participé au premier diagnostic des dégradations causées aux bâtiments et infrastructures après le passage du cyclone Chido. Leur présence est tout aussi essentielle pour mieux prendre en compte les contraintes cycloniques et sismiques et pour valoriser les constructions en terre ou encore en fibres végétales, que l’on peut trouver sur place. C’est moins cher, c’est durable et cela encourage le développement de filières locales de Enfin, leur connaissance de l’écosystème de l’habitat à Mayotte sera la garantie d’une approche adaptée au mode de vie et au cadre de vie des Mahorais. C’est pourquoi, mes chers collègues, je vous invite à voter cet amendement, gage d’une reconstruction durable et de Les architectes sont déjà partie prenante du comité technique au travers du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’amendement n° 102 rectifié. n° 87 rectifié bis, présenté par M. Omar Alinéa 6 , équipements, infrastructures Omar Oili. La question des moyens humains, financiers, techniques et opérationnels dont disposent les collectivités mahoraises pour engager la reconstruction est au cœur des préoccupations des élus locaux. Monsieur le ministre, vous avez dit qu’il faudrait certainement plus d’un milliard d’euros pour reconstruire Mayotte. Lors de l’examen des crédits de la mission « Outre-mer », le 15 janvier dernier, nous avons voté l’amendement du Gouvernement visant à allouer 35 millions d’euros, en crédits de paiement, à la reconstruction de Mayotte en 2025. À ce jour, nous n’avons aucune visibilité sur le financement de la reconstruction de Mayotte ; c’est un problème. J’ai bien compris que ces 35 millions d’euros correspondaient à un fonds d’amorçage, mais c’est quand même très peu. Le Gouvernement prévoit-il de présenter prochainement un projet de loi de finances rectificative qui octroierait des fonds supplémentaires à Au vu de l’ampleur des travaux à engager, il est nécessaire que le nouvel établissement public puisse intervenir à la demande des collectivités locales pour la conception, la définition et la mise en œuvre des différents projets qu’elles assument. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons avoir des clarifications sur la nature et l’étendue des missions de l’établissement chargé de la reconstruction. Cet amendement vise donc à préciser que l’établissement pourra intervenir non seulement sur des ouvrages, mais également sur l’ensemble des équipements et infrastructures publiques nécessaires à la reconstruction. Par ailleurs, puisque l’un de mes amendements de clarification a été déclaré irrecevable, j’aimerais demander à M. le ministre dans quel cadre l’établissement interviendra. L’alinéa 6 de l’article 1er définit les conditions dans lesquelles l’établissement peut assurer la maîtrise d’ouvrage de certains ouvrages seulement. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’étendue des missions de l’établissement, en particulier sur ce point ? Mon cher collègue, ce que vous proposez serait utile pour les collectivités mahoraises, mais je ne voudrais pas que cela éloigne l’établissement du cœur de sa mission de reconstruction. Je sollicite donc l’avis du Gouvernement sur cet Monsieur le sénateur, je ne suis pas opposé a priori à ce que vous proposez, dès lors qu’il s’agit de préciser que l’établissement pourra ainsi assurer la maîtrise d’ouvrage de certains équipements et infrastructures. Quant à votre autre question, je ne peux pas y répondre pour l’instant, parce que le travail de préfiguration que le général Facon mène avec les acteurs mahorais, c’est-à-dire essentiellement avec les élus et les acteurs économiques, comme je le disais précédemment, est encore en Il me semblait que le terme d’« ouvrages », dans la rédaction actuelle du texte, était suffisamment large, mais je conçois que l’ajout des mots « équipements » et « infrastructures » ne posera pas de problème quant aux missions de l’établissement public. Enfin, lorsque vous avez examiné les crédits de la mission « Outre-mer », il y a déjà quinze jours, la mission inter-inspections travaillait encore à l’estimation du coût des destructions liées au cyclone Chido. Avec la ministre chargée des comptes publics, avec le ministre de l’économie et, surtout, avec le Premier ministre, nous avons pris l’engagement d’être au rendez-vous pour le financement de la reconstruction. Le projet de loi de programmation pour Mayotte que nous présenterons dans quelques semaines nous permettra de préciser ces engagements financiers. Néanmoins, nous avons d’ores et déjà ouvert les crédits nécessaires pour entamer le travail de reconstruction au cours de l’année 2025 et leur montant va au-delà des crédits inscrits dans la mission « Outre-mer ». Fort heureusement, monsieur le sénateur, le financement de la reconstruction de l’île ne repose pas seulement sur cette mission ; l’ensemble des missions budgétaires de l’État – vous savez qu’elles sont extrêmement nombreuses – seront mises à contribution, de sorte que le budget est plutôt de l’ordre de 23 milliards, voire 25 milliards d’euros. N’ayez donc crainte : nous serons au rendez-vous financier. C’est un engagement que nous avons pris et qui sera précisé, dans le cadre des travaux de l’établissement, puis de manière plus générale au moment où nous présenterons le projet de loi de programmation « Mayotte Cela étant dit, l’avis du Gouvernement sur cet amendement est favorable. l’amendement n° 87 rectifié bis. n° 154 n’est pas soutenu. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 135, présenté par M. Mellouli, Mme Guhl, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : …. – Pour réaliser la mission prévue par le présent article, la Nation se fixe pour objectif de garantir le relogement durable et digne et l’hébergement décent de l’ensemble des personnes présentes sur le territoire de Mayotte, en veillant à une reconstruction conforme aux exigences de sécurité, de salubrité et de durabilité. La parole est à M. Akli Mellouli. Mellouli. Monsieur le ministre, les amendements des membres du groupe écologiste visent tous à mettre le train sur de bons rails. Nous sommes conscients que nous ne parviendrons pas à rattraper un retard à l’allumage qui a plus de trente ans par ce seul texte d’urgence ; d’où l’importance du projet de loi que vous nous présenterez bientôt. La situation à Mayotte est alarmante, tout le monde l’a dit. Avant même le passage du cyclone, nos concitoyens y vivaient déjà dans des conditions indignes, marquées par des logements insalubres et précaires. Aujourd’hui, le drame s’est amplifié, rendant indispensable une réponse forte et durable de la L’objet de cet amendement est simple : garantir un relogement digne et pérenne pour tous. Il s’agit non seulement d’une exigence humanitaire, mais aussi d’un impératif républicain, car Mayotte est un département français et le principe de solidarité nationale doit s’y appliquer pleinement. Nous ne pouvons pas laisser la précarité s’enraciner et les bidonvilles se reformer, exposant encore et toujours les habitants à des risques majeurs. Oui, il faut reconstruire, mais il faut le faire durablement, en respectant les normes de sécurité et d’urbanisme. Nous protégerons ainsi les populations des catastrophes à venir et nous offrirons un avenir stable à Mayotte. Adopter cet amendement est donc une nécessité. Monsieur le ministre, mes chers collègues, je vous invite à ne pas confondre fermeté et inhumanité. La reconstruction doit concerner l’ensemble des Mahorais, y compris les personnes en situation irrégulière. J’espère recueillir votre soutien pour cet n° 60, présenté par Mme Corbière Naminzo, M. Xowie, Mme Margaté, MM. Gay, Lahellec et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : Compléter cet article par un réaliser la mission prévue au I du présent article, la Nation se fixe pour objectif de garantir le relogement durable de l’ensemble des personnes présentes sur le territoire de Mayotte. La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo. Corbière Naminzo. Cet amendement vise à garantir le relogement durable de toutes les personnes présentes à Mayotte. L’habitat précaire concerne au moins un tiers de la population de Mayotte, ce qui est beaucoup trop. La fragilité de l’habitat met en danger les habitants et cet habitat précaire a été complètement détruit par le cyclone. Sans revenir sur ce qui a déjà été dit, je veux rappeler que, selon la Ligue des droits de l’homme, à Mayotte, de nombreuses familles ont dû refuser les propositions de relogement faites lors des expulsions qui ont eu lieu précédemment, parce que le logement proposé était trop éloigné de l’école des enfants. Ces familles couraient donc le risque de voir leurs enfants déscolarisés. Il est important de répondre à cette problématique en créant de nouveaux logements pour que tous les habitants puissent être logés dignement. Ces deux propositions ont déjà été rejetées en Je souscris bien évidemment à l’objectif général d’un relogement durable et digne de nos compatriotes mahorais. En revanche, il n’est pas pertinent d’inscrire cette ambition politique dans cet article consacré à En outre, et c’est le plus grave, la mise en œuvre de ces dispositions poserait des difficultés majeures, puisque ce qui est proposé n’est rien moins que le relogement durable de l’ensemble des personnes présentes sur le territoire de Mayotte. Cela instaurerait donc une obligation de reloger durablement des personnes en situation irrégulière, dont certaines occupent déjà illégalement des terrains privés ou publics. Je me permets de rappeler aux auteurs de ces amendements qu’une telle obligation n’existe pas sur le territoire hexagonal. Seul l’hébergement, non le relogement, est prévu pour des étrangers en situation irrégulière. J’ajoute que le dernier rapport de la délégation sénatoriale aux outre-mer fait état de 100 000 personnes en situation irrégulière à Mayotte. L’avis de la commission sur ces deux amendements est donc Je comprends les objectifs que se sont fixés les auteurs de ces amendements : il s’agit de garantir un relogement durable et digne et de proposer une solution d’hébergement décente intégrant aussi les populations en situation irrégulière. Il me semble que c’est également l’objectif que nous entendons donner à l’établissement public : nous voulons trouver des solutions dignes pour tout le monde. Dans ce qu’on appelle les « bangas » ou les bidonvilles – je préfère parler de bidonvilles, parce que le terme de « banga » renvoie aussi à une tradition culturelle qui existe à Mayotte –, on trouve à la fois des Mahorais, des personnes étrangères en situation régulière et, pour une large part, des étrangers en situation J’ai visité un collège dont 80 % des élèves sont issus d’un bidonville proche. Parmi eux, nombreux sont ceux dont les parents sont en situation irrégulière. Très souvent, ils ne sont ni expulsables ni régularisables. Je précise à ce propos, parce que l’on m’a adressé sur ce point des reproches là-bas, que la fameuse circulaire que l’on désigne souvent de mon nom, la « circulaire Valls », ne s’applique pas à Mayotte. On se trouve donc souvent dans des situations inextricables. Qu’il s’agisse de l’école ou du logement, il faudra réussir l’intégration sociale et éducative de cette population. Je tiens à le dire, parce que les situations sont souvent beaucoup plus complexes qu’il n’y À Chirongui ou sur Petite-Terre, on n’a pas attendu ce texte pour lancer des opérations pilotées par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), on prépare des expropriations et des indemnisations, on travaille avec des groupes de voisins, des représentants des habitants, dont certains sont en situation régulière et d’autres en situation irrégulière. Les maires cherchent des solutions concrètes. Ils font preuve d’humanité et tiennent compte des proximités familiales qui existent, y compris entre familles comoriennes et familles mahoraises. C’est cette réalité qu’il faut appréhender. Vous-même, madame le rapporteur, vous vous êtes rendue sur place, et vous savez parfaitement qu’il en est ainsi. Cependant, ces deux amendements posent un problème plus général, qui nous entraîne sur un terrain plus politique. J’estime qu’à ce stade il faut laisser aux élus locaux et aux maires le soin de travailler dans le cadre des politiques publiques qui existent déjà. Certains disent qu’ils ne veulent pas de bâtiments préfabriqués ou modulaires. Mais, dans une autre ville, j’ai rencontré un maire qui m’a expliqué la manière dont il avait pu déployer tout un parcours de logement auprès de personnes volontaires, dans des bidonvilles, personnes en situation régulière ou irrégulière – peu importe – en les installant d’abord dans des bâtiments modulaires jusqu’à ce qu’elles puissent trouver un logement digne. C’est un exemple de ce qu’il est possible de faire. Bien évidemment, l’immigration illégale est un drame pour ceux qui quittent leur pays, dans des conditions très difficiles, mais elle représente aussi un défi majeur pour les Mahorais. Si nous voulons permettre le relogement durable et digne des Mahorais, il nous faut aussi lutter fermement contre les bidonvilles, contre l’habitat illégal et contre l’immigration irrégulière. Or ces amendements tendent à généraliser une politique d’une manière que je ne saurais adopter à votre C’est pourquoi l’avis du Gouvernement sur ces deux amendements est défavorable. Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour explication de vote. Corbière Naminzo. Monsieur le ministre, j’ai bien entendu vos explications. Mais quand j’ai défendu mon amendement, je vous parlais d’enfants et de jeunes dont les parents sont en situation irrégulière, mais qui sont scolarisés à l’école française, qui font leur scolarité sur la terre de France et qui, pourtant, n’ont pas de droits quand ils atteignent leur majorité. Peut-être, en leur permettant d’avoir un toit sur la tête le temps de leur enfance, gagnerions-nous en cohésion sociale et leur donnerions-nous de la sérénité dans l’expérience qu’ils font de la République française. Mme Viviane Artigalas, pour explication de vote. Artigalas. Nous comprenons bien l’intention des auteurs de ces deux amendements, et nous voulons tous que les Mahorais, ainsi que toute la population qui habite à Mayotte, soient logés dans de bonnes conditions. Toutefois, pour ce qui est du relogement, nous ne pouvons pas demander à Mayotte, territoire qui est confronté à d’énormes difficultés en matière de logement et de reconstruction, d’accomplir ce que nous n’arrivons pas à faire en métropole. Les auteurs de ces deux amendements expriment une belle intention politique, mais celle-ci est irréaliste dans l’état actuel de Mayotte. Nous ne voterons donc pas ces amendements, mais nous le M. Akli Mellouli, pour explication de vote. Mellouli. J’entends que la période est aux regrets… (Exclamations ironiques sur des travées du groupe Les Républicains.) Toutefois, par ces amendements, nous n’entendons pas simplement témoigner d’une bonne intention : ils ont un sens politique, ils expriment notre engagement et notre solidarité. Je rappelle que le budget de l’aide au développement a été diminué de 37 % ! Quand vous êtes Comorien et que vous avez des enfants, vous n’avez pas accès aux soins ni à l’éducation ; alors, vous essayez de donner une vie digne à vos enfants en traversant la mer au risque de votre vie ! Qui d’entre vous, mes chers collègues, n’agirait pas ainsi pour protéger vos enfants, pour leur donner un destin, une vie digne ? La politique, c’est aussi du courage, celui de ne pas aller dans le sens de ce que l’on nous raconte ! Bien sûr, il faut lutter contre l’immigration illégale. Mais ce n’est pas en créant de l’irrégularité et de la clandestinité que nous diminuerons le nombre de clandestins. Nous devons aussi réviser notre schéma de pensée et notre façon de voir. Il faut changer les paradigmes ! Nous réduisons de 37 % les crédits de l’aide au développement et nous voudrions ne pas accueillir les Comoriens ? Il y a là un paradoxe. Si l’on ne développe pas les Comores, tout le travail que nous ferons, que vous ferez en matière de reconstruction reposera sur du sable. Et l’histoire vous jugera ! (Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) l’amendement n° 135. l’amendement n° 60. président. Je suis saisi d’un amendement et d’un sous-amendement. L’amendement n° 71, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : …. - À compter du 1er janvier 2026, l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte rend public, chaque année et de manière accessible, un rapport d’activité qui rend compte de la nature, du coût et des modalités de financement des opérations réalisées dans le cadre de ses missions. Cet amendement rédactionnel vise à inscrire au présent article l’obligation pour l’établissement public de produire un rapport d’activité, qui figure dans l’article 1er bis du texte de la commission. On s’assurera ainsi que le contenu de ce rapport d’activité sera concentré sur les missions qui seront réellement à la main de l’établissement. Cela permettra de mieux séparer le travail d’information que peut opérer l’établissement public de celui qui relève du Gouvernement. Dans un instant, lors de l’examen de l’article 1er bis, je vous présenterai un amendement de coordination visant à mettre à la charge du Gouvernement le soin de produire un rapport plus global, qui est légitimement attendu par la représentation nationale, mais qu’il n’appartient pas à l’établissement public chargé de la reconstruction d’établir, pour des raisons évidentes qui tiennent surtout au partage des tâches entre les élus et l’État. président. Le sous-amendement n° 160, présenté par Mme Artigalas, M. Omar Oili, Mmes Bélim et Le Houerou, MM. Roiron, Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi Amendement n° 71 Compléter cet amendement par les ainsi que des besoins et actions menées en matière d’insertion et de formation professionnelle Artigalas. Comme nous l’avons déjà expliqué, nous pensons que la reconstruction de Mayotte passe par une action renforcée en faveur de la formation et de l’insertion professionnelle. Par cet amendement, nous proposons donc que le rapport d’activité annuel établi par l’établissement chargé de la reconstruction de Mayotte comporte un volet consacré à l’identification des compétences nécessaires à la reconstruction, ainsi qu’aux actions de formation et d’insertion professionnelle menées en lien avec les acteurs économiques et sociaux du territoire. Dans un souci de logique et de lisibilité, je suis favorable à l’amendement n° 71 du Gouvernement. Par l’effet combiné de cet amendement et de son amendement n° 72 à l’article 1er bis, le Gouvernement propose la remise de deux rapports, l’un par l’établissement public, l’autre par le Gouvernement. En revanche, je suis défavorable au sous-amendement n° 160, parce qu’il n’est pas pertinent, dans un contexte d’urgence et à l’occasion d’un rapport centré sur la reconstruction de Mayotte, de dresser le bilan des actions menées en matière de formation professionnelle, ces actions relevant en effet de mesures plus structurelles pour le développement économique et social de long terme de l’archipel. du Gouvernement sur le sous-amendement n° 160 ? président. Je mets aux voix le sous-amendement n° 160. (Le sous-amendement l’amendement n° 71. l’article 1er, modifié. À compter du 1er janvier 2026, l’établissement public mentionné à l’article 1er rend public, chaque année et de manière accessible, un rapport d’activité qui rend compte de la nature, du coût et des modalités de financement des opérations réalisées dans le cadre de ses missions. Ce rapport rend également – de la planification et du budget prévisionnel des opérations prévues dans le cadre de la reconstruction de Mayotte à la suite du cyclone Chido ; – des différentes modalités de soutien au financement de la reconstruction mises en œuvre par l’État en faveur des collectivités de – de l’avancement des plans de prévention des risques naturels à Mayotte. Il procède à une analyse des besoins du territoire de Mayotte en termes d’infrastructures. n° 72, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 1 et 2 Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé : Au 1er janvier 2026, le Gouvernement remet au Parlement un rapport rendant compte : Il vient d’en être question : par cohérence avec l’amendement n° 71 que vous venez d’adopter, le Gouvernement s’engage par celui-ci à remettre au Parlement un rapport rendant compte de l’activité de l’État sur le territoire mahorais ; c’est à l’article 1er bis que cette mission de l’État doit figurer. n° 52, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis Il établit la liste des incidents et des défaillances répertoriées. doit se faire proprement, avec responsabilité et transparence. Les entreprises qui feront acte de candidature et remporteront un marché ou un lot doivent l’avoir à l’esprit. Il n’est pas acceptable que des sociétés s’engagent, perçoivent des fonds publics, puis fassent finalement défaut. Afin de responsabiliser les uns et les autres, le présent amendement vise à rendre publics les éventuels incidents et défaillances des sociétés. Je suis favorable à l’amendement n° 72. Il s’agit d’un amendement de coordination qui vise, comme je l’ai mentionné précédemment, à faire du rapport prévu à l’article 1er bis un rapport du Gouvernement, tandis que la remise du rapport d’activité de reconstruction de Mayotte est désormais prévue à l’article 1er, aux termes de l’amendement n° 71 que nous venons d’adopter. Je sollicite l’avis du Gouvernement sur l’amendement n° 52, qui tend à ajouter au contenu du rapport prévu à cet article-ci une liste des incidents et des défaillances des sociétés, afin de responsabiliser les entreprises candidates aux différents marchés. du Gouvernement sur l’amendement n° 52 ? Madame la sénatrice Ramia, vous le savez, je mène actuellement un certain nombre de combats contre de grands groupes. Toutefois, pour tout vous dire, sur le fond, la publication de la liste que vous proposez présenterait une difficulté au regard du droit et du secret des affaires et nous exposerait à un risque de contentieux. Autrement dit, ce dispositif pose un problème de sécurité juridique. Même si je comprends parfaitement votre intention, qui découle à l’évidence d’un certain nombre d’expériences qu’a connues Mayotte, j’émets donc, au vu de ces risques, un avis défavorable sur votre amendement Mme Antoinette Guhl, pour explication de vote. Guhl. Pour notre part, nous voterons pour l’amendement n° 52. Je trouve étonnant que M. le ministre mette en avant le secret des affaires, puisque les marchés publics sont, par définition, publics, et que les défaillances d’entreprises sont également publiques. Rapprocher les deux phénomènes ne devrait donc pas poser de problèmes en termes de Je trouve au contraire qu’il s’agit d’une bonne mesure, qui permettrait de faire peser une forme de pression sociale sur des entreprises qui ne seront plus tentées d’abuser des aides, car elles sauront qu’il y a un travail de reconstruction à mener. l’amendement n° 72. l’amendement n° 52. n° 171, présenté par Mme Jacques, au nom de la Alinéa 3 Remplacer la seconde occurrence des de la des travaux de Il s’agit d’un amendement rédactionnel. Avis favorable. l’amendement n° 171. n° 99 rectifié, présenté par Mme Artigalas, M. Omar Oili, Mmes Bélim et Le Houerou, MM. Roiron, Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, Après l’alinéa 3 Insérer un alinéa ainsi – des besoins et des actions menées en matière d’insertion et de formation Artigalas. J’ai déjà exposé l’objet de cet amendement tout à l’heure en présentant le sous-amendement n° 160. Il est défavorable. Défavorable également. l’amendement n° 99 rectifié. n° 93 rectifié, présenté par Mme Artigalas, Alinéa 4 et par l’Union européenne Artigalas. Il est prévu que l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte remette un rapport d’activité annuel, qui devra notamment rendre compte « des différentes modalités de soutien au financement de la reconstruction mise en œuvre par l’État en faveur des collectivités de Mayotte ». En tant que région ultrapériphérique de l’Union européenne, Mayotte peut bénéficier d’un soutien européen, au travers notamment du Fonds de solidarité de l’Union européenne, ainsi que du dispositif Restore, qui doit être mis en place pour renforcer la résilience face aux impacts du changement climatique. Ces aides seront essentielles pour assurer la reconstruction d’infrastructures critiques et financer des dispositifs d’accès aux soins ou de distribution d’aide alimentaire, pour ne citer que ces exemples. Comme l’ont rappelé les députés du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D) au Parlement européen, en mobilisant les fonds européens disponibles, la France peut apporter une réponse ambitieuse et solidaire à la hauteur des défis climatiques et humanitaires auxquels l’île est confrontée. Par cet amendement, nous proposons que le rapport prévu à l’article 1er bis rende compte de l’ampleur des fonds européens mobilisés pour la reconstruction. Je demande l’avis du Gouvernement sur cet amendement. Une telle précision semble pertinente dans l’absolu, mais elle pourrait aussi, ce que je ne souhaite pas, donner du travail supplémentaire et inutile à notre administration, alors même que celle-ci doit rester concentrée sur les actions effectives de reconstruction de Mayotte. J’ajoute que nous avons déjà exigé la présence de beaucoup d’informations dans ce futur rapport. Nous sommes favorables à cet amendement, parce qu’il est nécessaire d’y voir clair sur le financement octroyé par l’Union européenne en faveur de la reconstruction de Mayotte. Grâce à l’adoption de notre amendement n° 72, on distingue bien ce qui relève du rapport annuel de de ce qui relève du rapport du Gouvernement au Parlement. Les choses étant clarifiées de ce point de vue, il me semble que votre demande, madame la sénatrice Artigalas, peut être satisfaite. président. Quel est donc l’avis de la commission ? l’amendement n° 93 rectifié. n° 37, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis Après l’alinéa 5 – la mise à jour des données cadastrales en cohérence avec les opérations de construction menées. Ramia. Je propose, par cet amendement, d’étendre la portée du rapport prévu à cet article. Dans le cadre de ses travaux, l’établissement public créé à l’article 1er pourra être amené à modifier l’état actuel du cadastre, par exemple dans le cas où l’acquisition de plusieurs parcelles attenantes est suivie de leur fusion et de leur réunion sous un seul numéro au cadastre. Aussi, par souci de transparence et de visibilité, il apparaît opportun de détailler, au sein du rapport annuel, l’ensemble des opérations ayant eu un impact sur notre plan Je demande le retrait de cet amendement : la disposition proposée n’est plus pertinente dans la mesure où l’adoption de l’amendement n° 72 a changé le rapport faisant l’objet de l’article 1er bis en un rapport du Gouvernement, le rapport annuel d’activité du nouvel établissement étant désormais prévu à Nous étions favorables à cet amendement, mais peut-être est-il en effet nécessaire de clarifier les choses en intégrant le point que vient de soulever Mme le rapporteur. Le rapport que remettra le Gouvernement au Parlement traitera aussi de l’avancée de la mise à jour des données cadastrales. Je ne sais pas si c’est moi qui fais erreur ou s’il y a là une contradiction, mais ce que vous proposez, madame la sénatrice, me semble pouvoir être inclus dans le champ de ce rapport Le Gouvernement s’en remet donc à la sagesse de la Haute Assemblée sur cet amendement, mais en penchant tout de même vers un avis favorable. Compte tenu des précisions que vient d’apporter M. le ministre, je suis favorable à cet amendement. l’amendement n° 37. l’article 1er bis, modifié. bis est adopté.) n° 59 rectifié bis, présenté par Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi Après l’article Insérer un article additionnel ainsi Dans les six mois suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un plan pluriannuel de reforestation durable. Ce plan, travaillé avec les collectivités territoriales mahoraises concernées, vise notamment à reboiser les zones dégradées avec des espèces adaptées aux conditions cycloniques, à lutter contre l’érosion et restaurer les sols, à préserver la biodiversité et favoriser les services écosystémiques, et à renforcer la résilience des infrastructures et des populations face aux événements climatiques Une commission de suivi, composée de représentants de l’État, de la collectivité de Mayotte, d’associations locales et d’experts en environnement, est mise en place pour garantir le bon déroulement du programme. Les membres de ce comité ne sont pas rémunérés. Un rapport d’évaluation est remis au Parlement tous les deux ans, afin d’adapter le plan aux évolutions climatiques et écologiques constatées. La parole est à M. Gérard Lahellec. Lahellec. Nous savons tous que les trois quarts de la forêt mahoraise ont été dévastés. Dans un tel contexte, il y a lieu de prendre des dispositions d’urgence. Certes, ce projet de loi n’a pas vocation à intégrer toutes les dispositions en faveur de Mayotte. Néanmoins, les textes qui devraient être présentés ultérieurement et répondre à des enjeux plus structurels seront peut-être retardés en raison d’un contexte politique dont les Mahorais ne sont nullement responsables. Nous considérons que les espaces forestiers, qui représentent près de 40 % du territoire de Mayotte, méritent une attention particulière. Aussi, par cet amendement, nous proposons la mise en place d’un plan pluriannuel de reforestation prévoyant notamment le reboisement des zones dégradées avec des espèces adaptées, la lutte contre l’érosion, la restauration des sols, et la préservation de la biodiversité. Mon cher collègue, je ne méconnais pas l’importance des dégâts causés par le cyclone sur la végétation, en particulier sur les forêts, à Mayotte. Je vous rejoins également sur l’importance d’une reforestation rapide, tant pour des raisons environnementales et de préservation de la biodiversité que dans une logique de prévention des risques. En effet, Mayotte est soumise à une forte érosion et est sujette aux glissements de terrain. Pour autant, il ne me semble pas pertinent que l’étude que vous proposez se fasse dans le cadre d’un rapport au Parlement. Ce travail de remise en état des zones forestières a vocation à être planifié et réalisé au niveau local, en impliquant les différents acteurs que vous évoquez. En outre, la formalisation d’une nouvelle commission de suivi ad hoc, à l’heure où nous essayons de simplifier en supprimant les comités Théodule, me semble inutile. La commission est donc défavorable à cet amendement. Monsieur le sénateur, un plan de reboisement doit être rapidement adopté ; il doit bien cibler l’utilisation d’espèces adaptées. Ce plan doit aussi permettre – je le dis en passant, parce que nous avons vu tout cela de nos propres yeux il y a un mois – d’atténuer le risque d’occupation illégale des espaces – c’est une réalité. La reconstitution de la forêt et de tous les services associés à celle-ci est primordiale pour l’écosystème, pour la réalité de ce qu’est la nature à Mayotte, mais aussi pour les circuits d’eau. L’Office national des forêts (ONF) a commencé un survol par drone de la forêt domaniale, dans l’objectif de cartographier les espaces forestiers de l’île. Au début de février, je l’espère, un plan d’action sera proposé en indiquant les zones de replantation utiles. Ce travail doit d’ailleurs être mené en lien étroit avec le conseil départemental, qui est le principal propriétaire des forêts dans le territoire. Au-delà de ce plan d’action, qui satisfait de fait votre demande, monsieur le sénateur, le Gouvernement contribuera au reboisement de Mayotte en y associant l’ensemble des acteurs locaux : les élus, les acteurs économiques et, évidemment, la filière agricole. Il me paraît donc inutile d’inscrire une telle mesure dans la loi et de créer une nouvelle commission dans un texte visant précisément à simplifier les procédures pour faire face à l’urgence de la reconstruction. Dès lors que votre amendement est satisfait par l’action menée par le Gouvernement, je vous demande de bien vouloir le retirer ; à défaut, j’émettrais un avis Guhl. S’il est en effet judicieux de simplifier, comme le propose le Premier ministre et comme le prévoit le présent projet de loi pour toute une série de mesures de reconstruction, il me semble néanmoins que ce plan pluriannuel de reforestation est indispensable – c’est loin d’être un sujet mineur dans cette période de changement climatique – et qu’il devrait à la fois être rapidement lancé et correctement étalé dans le temps. Notre groupe est donc favorable à cet amendement et le M. Saïd Omar Oili, pour explication de vote. Omar Oili. Monsieur le ministre, à Mayotte, il y a deux saisons : la saison des pluies et la saison sèche. Nous sommes actuellement en pleine saison des pluies : c’est donc maintenant qu’il faut planter ! Sinon, il faudra attendre le mois de janvier de l’année prochaine, alors même que toutes nos forêts sont aujourd’hui à terre. Si on n’agit pas maintenant, il faudra le faire en 2026, et ce sera alors déjà trop tard… l’amendement n° 59 rectifié bis. n° 116 rectifié bis, présenté par MM. Tissot et Omar Oili, Mmes Bélim, Artigalas et Le Houerou, MM. Roiron, Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi Le Gouvernement remet au Parlement, dès la promulgation de la présente loi, un rapport sur l’opportunité et la nécessité de créer un fonds de soutien visant à accompagner la reconstruction des exploitations agricoles La parole est à M. Jean-Claude Tissot. Tissot. Tout d’abord, permettez-moi d’exprimer de nouveau toute ma solidarité à l’égard de Mayotte et de ses habitants. Cet amendement vise à étudier spécifiquement, via la remise d’un rapport par le Gouvernement, l’opportunité de créer un fonds de soutien afin d’accompagner la reconstruction des exploitations agricoles mahoraises. En réalité, ce que je souhaite demander au Gouvernement n’est pas tant un rapport au Parlement qu’un engagement de la part de l’État à offrir de réelles mesures, concrètes et efficaces, d’accompagnement pour la reconstruction de ces exploitations. Les agriculteurs mahorais ont subi de très lourds dommages et vu leurs infrastructures dévastées. Le besoin de reconstruire et de relancer la production agricole locale est particulièrement élevé, quand on sait que Mayotte est un département dont l’agriculture demeure très largement vivrière. Vous le savez comme moi, monsieur le ministre – je vous ai d’ailleurs déjà interrogé à ce sujet il y a quelques jours en commission des affaires économiques –, l’aide évoquée par la ministre de l’agriculture, à savoir 1 000 euros pour chaque ferme, est très loin de répondre aux attentes. Il faudrait certes a minima un montant de 1 000 euros par ferme, mais une telle somme devrait être versée chaque mois jusqu’à la fin de l’année. Il y a un peu plus de 3 000 fermes à Mayotte : cela reviendrait à doter un fonds d’urgence d’environ 40 millions d’euros. Alors, oui, 40 millions d’euros, cela peut paraître beaucoup dans le contexte économique que l’on connaît, mais je vous assure que c’est bien le minimum que l’État puisse faire pour reconstruire le secteur agricole de l’un de ses départements. J’ai compris qu’un second projet de loi viendrait compléter le présent projet de loi d’urgence. Il faudra impérativement prendre en compte cette demande, car le temps presse. En commission, nous avons supprimé une demi-douzaine de demandes de rapports introduites dans le texte par nos collègues députés. Je serai constante dans l’application de notre doctrine ce soir en En réalité, il est surtout urgent que toutes les forces vives de l’administration centrale et déconcentrée se focalisent sur la reconstruction de Mayotte. La mission inter-inspections diligentée par le Gouvernement présentera un bilan de la catastrophe dans les jours qui viennent. Elle devrait faire des propositions pour la reconstruction de Mayotte. Il appartiendra ensuite au Sénat et à l’Assemblée nationale de les améliorer, si nous le jugeons nécessaire, y compris dans le domaine de l’agriculture, dans le cadre de l’examen du futur projet de loi de programmation pour Mayotte. Je présenterai en outre, dans quelques instants, un amendement visant à aider immédiatement les agriculteurs de Mayotte. Pour toutes ces raisons, mon cher collègue, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. président. Monsieur Tissot, l’amendement n° 116 rectifié bis est-il Tissot. Oui, monsieur le l’amendement n° 116 rectifié bis. 2 (réservé) président. Je rappelle que l’examen de l’article 2 a été réservé, sur la demande de la commission des affaires économiques, jusqu’après celui de l’article 9. Chapitre II Adapter les règles d’urbanisme et de construction face à l’urgence à Mayotte Les constructions démontables et temporaires, implantées à Mayotte pour une durée n’excédant pas deux ans à compter du 14 décembre 2024 et jusqu’à l’expiration d’une durée de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, destinées à faire usage de bureaux pour des services publics dont les locaux ont été détruits ou dégradés en raison des événements météorologiques survenus pendant une période de cinq mois à compter du 13 décembre 2024, de classes démontables installées dans les établissements scolaires ou universitaires en vue de pallier les insuffisances temporaires de capacités d’accueil occasionnées par ces mêmes événements ou de logement pour des personnels séjournant temporairement à Mayotte dans le cadre d’une mission de soutien aux victimes ou d’aide à la reconstruction, sont dispensées de toute formalité au titre du code de l’urbanisme. Par dérogation, ces constructions peuvent être implantées hors des zones urbaines ou à urbaniser délimitées par le règlement du plan local d’urbanisme, à l’exception des zones où les constructions sont interdites en application des 1° et 2° du II de l’article L. 562-1 du code de l’environnement pour les plans de prévention des risques naturels, ou dans les mêmes zones pour les plans de prévention des risques miniers tels que définis à l’article L. 174-5 du code minier, approuvés ou rendus immédiatement opposables en application de l’article L. 562-2 du code de l’environnement, et des secteurs d’habitat informel tel que défini à l’article 1er–1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement. L’implantation de ces constructions est soumise à l’accord préalable du maire de la commune. À cette fin, le maître d’ouvrage transmet à ce dernier un dossier mentionnant la localisation et la nature du projet. Une copie de ce dossier est transmise par le maire au préfet, qui dispose d’un délai de huit jours pour indiquer si l’emplacement projeté est situé dans une des zones où les constructions sont interdites, mentionnées au deuxième alinéa du présent article, ou dans un secteur d’habitat informel. Le maire dispose d’un délai de trois jours après réception de l’avis du représentant de l’État dans le Département de Mayotte pour autoriser ou non l’implantation. Le silence gardé par le maire vaut refus. Au plus tard deux ans après l’implantation, le maître d’ouvrage est tenu de remettre les lieux dans leur état initial. n° 10, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Supprimer cet article. Guhl. Cet amendement vise à supprimer l’article 3 tel qu’il a été rétabli par la commission des affaires économiques. En effet, cet article permet le déploiement de bâtiments modulaires à usage de bureau ou de classe temporaire, ou pour servir de logement à des personnels de soutien aux victimes ou d’aide à la reconstruction. Ma chère collègue, l’article 3, tel que notre commission des affaires économiques l’a rétabli, ne vise plus le relogement des populations mahoraises, puisque nous en avons recentré le dispositif sur les constructions à usage de bureau et de classe provisoire, ainsi que de logement temporaire uniquement pour les personnels séjournant momentanément à Mayotte dans le cadre d’une mission de soutien aux victimes ou d’aide à la reconstruction. Je vous rejoins absolument sur la nécessité de renforcer l’offre de logements pérennes. C’est d’ailleurs pourquoi, après avoir échangé avec les acteurs du logement social lors de mon récent déplacement à Mayotte, j’ai renoncé à la possibilité de loger dans ces structures temporaires certains Mahorais qui, d’ailleurs, étaient opposés à de telles structures. En revanche, cette solution est tout à fait adaptée, dans un contexte de pénurie structurelle de logements, pour loger des personnes qui ne resteront à Mayotte que pour une courte durée. En outre, je m’inscris en faux contre l’idée que ces constructions modulaires ne sont pas réutilisables. C’est précisément le contraire. Enfin, tous les bâtiments modulaires ne sont pas de mauvaise qualité et inadaptés au climat mahorais. Vous avez en tête des conteneurs quasi insalubres, mais, à Mayotte, certains bâtiments modulaires, comme ceux des centres d’hébergement d’urgence de Tsoundzou et de Koungou, n’ont pas été détruits par le cyclone, au contraire de nombreux habitats pérennes. Tout dépend donc de ce qu’on décide d’y implanter. l’amendement n° 10. n° 4, présenté par MM. Hochart, Szczurek et Durox, est Alinéa 1, au début Afin de reloger en priorité les citoyens français et les étrangers en situation régulière, La parole est à M. Christopher Szczurek. Szczurek. Il est défendu. l’amendement n° 4. n° 105 rectifié, présenté par Mmes Artigalas, Bélim et Le Houerou, MM. Roiron, Omar Oili, Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, rédiger ainsi la fin de cet au relogement d’urgence temporaire ou à faire usage de bureaux pour des services publics dont les locaux ont été détruits ou dégradés en raison des événements météorologiques survenus pendant une période de cinq mois à compter du 13 décembre 2024, de classes démontables installées dans les établissements scolaires ou universitaires en vue de pallier les insuffisances temporaires de capacités d’accueil occasionnées par ces mêmes événements, sont dispensées de toute formalité au titre du code de l’urbanisme. deuxième phrase insérer le mot : , l’usage Artigalas. Si nous adoptons cet article en l’état, les bâtiments modulaires serviront uniquement à loger des personnels venus en renfort et à installer des classes, ce qui permettra ainsi de combler le manque de places d’accueil. C’est très bien, mais nous pensons que nous ne pouvons pas nous passer de ces solutions pour loger temporairement des familles le temps de la réparation de leur logement. Par ailleurs, en écho à des demandes formulées sur le terrain, nous proposons que le dossier d’information transmis au maire pour solliciter son accord préalable à l’implantation de ces constructions temporaires et démontables soit complet et précise explicitement l’usage du projet de construction. Je ne reviendrai pas sur le climat d’insécurité qui règne à Mayotte. Les habitants mahorais préfèrent rester dans leur logement, même dans des conditions très dégradées, car ils ont peur qu’il soit squatté. Pour trouver les voies qui mèneront à un apaisement de cette situation dégradée et réussir une reconstruction durable, il n’est pas souhaitable de mettre de l’huile sur le feu en réintroduisant cette disposition. Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. Il y a deux logiques, qui ne s’affrontent pas, mais sont contradictoires. Je partage votre souhait, madame la sénatrice, de faire bénéficier les Mahorais en situation de détresse de ce dispositif, qu’il s’agisse d’un relogement temporaire d’urgence ou de bureaux à destination des services publics qui leur apportent de l’aide. Le texte initial du Gouvernement traduisait justement cette ambition. En revanche, si je partage le souci des maires de disposer d’informations suffisantes sur ce qui se passe sur leur territoire, le dispositif que vous proposez réintroduirait un excès de formalisme pour le maître d’ouvrage, dont le projet sera de toute façon in fine soumis à l’autorisation. Par ailleurs, le dossier transmis aux maires mentionne déjà la nature du projet, donc l’usage qui sera fait de ces constructions temporaires. Pour ces raisons, je m’en remets à la sagesse de votre assemblée sur cet amendement. Artigalas. Madame la rapporteure, je précise qu’il ne s’agit pas d’imposer, mais de permettre aux Mahorais de disposer de ces constructions le temps de la reconstruction – c’est une possibilité et non une obligation. Je crois qu’il est important d’offrir cette faculté aux habitants de Mayotte. Je rappelle en outre que cela ne concernerait que les personnes qui veulent reconstruire leur logement. Par ailleurs, faire en sorte que les maires soient informés est essentiel : nous souhaitons que les élus locaux sachent ce qui se passe sur leur territoire. l’amendement n° 105 rectifié. n° 30 rectifié bis, présenté par MM. Piednoir, Paccaud, Brisson et Bacci, Mmes Belrhiti et Richer, MM. Mandelli, Bouchet et Henno, Mme Dumont, M. Savin, Mmes Lassarade, Borchio Fontimp, L. Darcos, Joseph, Guidez et Evren, M. Panunzi, Mmes Perrot, Josende, Imbert et F. Gerbaud, MM. Klinger, Belin et H. Leroy, Mme Ventalon et MM. Chasseing, Milon et Somon, est ainsi libellé : Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : temporaires sont prioritairement construites dans des matériaux biosourcés facilitant leur recyclage. La parole est à M. Stéphane Piednoir. Piednoir. Nous avons tous conscience ici de l’impératif d’une reconstruction rapide de Mayotte. L’habitat modulaire et transitoire répond en partie à cet objectif, malgré les limites que Mme le rapporteur vient de rappeler. Cet amendement vise à favoriser les matériaux biosourcés pour ces constructions démontables et temporaires. L’enjeu est évidemment de réduire leur impact environnemental, mais aussi la consommation et les émissions de gaz à effet de serre, en recourant à d’autres types de matériaux ; l’enjeu est également de privilégier la rapidité et l’efficacité d’un tel processus de construction. Je peux témoigner de l’existence, dans ce secteur, d’acteurs français faisant preuve d’une ingéniosité remarquable pour ce type de construction. Les décideurs publics devraient encourager ce type d’acteurs qui favorisent l’innovation et qui vont, selon moi, dans le bon sens à plus d’un titre. La commission est défavorable à cet amendement pour plusieurs raisons. Il faut rappeler la réalité des choses : en raison du détournement du trafic maritime dû aux agissements des Houthis, un conteneur met actuellement trois mois pour arriver à Mayotte depuis l’Europe. Le coût de l’acheminement de chaque conteneur a aussi augmenté de plus de 1 500 euros. De plus, pour avoir discuté avec un certain nombre d’architectes, je peux vous dire qu’un bâtiment modulaire revient aussi cher qu’un bâtiment en dur. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les Mahorais ne sont pas favorables à l’installation de bâtiments modulaires. Puisqu’il a été question de matériaux biosourcés, je tiens à mettre en avant la brique de Mayotte, un matériau reconnu, qui dispose de la norme CE et qui a bien résisté à l’ouragan. Les acteurs locaux pensent revenir à cette brique, qui est en outre 100 % écologique. l’amendement n° 30 rectifié bis. n° 11 rectifié, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Après l’alinéa 1 Ces constructions démontables et temporaires sont en bois et soumises à des obligations en matière de prestations et d’équipements précisées par arrêté conjoint des ministres chargés du logement et de la santé. Elles remplissent des conditions minimales de confort, d’habitabilité et de sécurité fixées par décret. Guhl. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à l’amendement qui visait à revenir sur l’autorisation de l’emploi de bâtiments modulaires, notamment pour le logement des personnels chargés de la gestion de crise. Puisque des bâtiments modulaires vont être installés sur le territoire mahorais – ce dispositif a été voté –, nous proposons que leurs caractéristiques soient encadrées. Nous ne voulons pas que n’importe quelle construction temporaire soit employée : par exemple, il serait souhaitable que ces bâtiments ne soient pas en métal, parce qu’il fait très chaud une grande partie de l’année à Mayotte. Dans ces conditions, une construction en métal n’est pas adaptée ; il conviendrait de privilégier dans un premier temps des bâtiments modulaires en bois pour éviter tout phénomène de climatisation ou, au contraire, de canicule. Je vous signale, mes chers collègues, que l’idée de loger des personnes dans des bâtiments modulaires figurait déjà dans la loi contre les logements insalubres. Il faudra donc bien veiller à ce que, à l’issue de la période transitoire de deux ans, ces bâtiments modulaires ne servent pas de logement définitif et à ce que des constructions durables les n° 161 n’est pas soutenu. Quel est l’avis de la commission ? La commission a émis un avis défavorable sur cet amendement qui, comme le précédent, tend, en exigeant des constructions en bois, à restreindre exagérément le champ des structures modulaires susceptibles d’être installées dans les conditions prévues à l’article 3, ce qui n’est pas souhaitable. Guhl. Il faut avoir conscience qu’à Mayotte les bâtiments modulaires en métal constitueront un véritable fléau, notamment pour ce qui est des déchets. Il n’est pas très prudent de prévoir de telles constructions ; je pense, mes chers collègues, que nous avons vraiment tout intérêt à adopter cet amendement afin d’éviter de futurs problèmes. Corbière Naminzo. Permettez-moi de rappeler qu’à La Réunion comme à Mayotte nos compatriotes doivent composer avec un climat tropical. Aussi l’amendement de Mme Guhl est-il un amendement de bon sens : pour avoir travaillé des journées entières dans un conteneur sans climatisation, alors même que la réglementation prévoit une dérogation, je peux vous assurer que c’est très compliqué de vivre, de rester, de se tenir dans un préfabriqué lorsqu’il fait 40 degrés. J’ose espérer que, si le choix est fait d’aller vers des conteneurs en métal, on permettra aux Mahorais de vivre sous des températures correctes, donc qu’on leur permettra de disposer d’une climatisation. l’amendement n° 11 rectifié. l’article 3, modifié. 3 est adopté.) collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente. La séance est suspendue. séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de DE M. Alain Marc Nous poursuivons la discussion du projet de loi d’urgence pour Mayotte. n° 139, présenté par M. Benarroche, Mme M. Vogel, MM. G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée et Souyris, est ainsi libellé : cet article. Mellouli. Avant même le passage du cyclone Chido, les habitants des bidonvilles de Mayotte se trouvaient déjà dans une extrême précarité ; ils ne disposaient pas d’un accès sécurisé à l’eau et à l’assainissement. La catastrophe n’a fait qu’aggraver cette situation, laissant des quartiers entiers inaccessibles et des milliers de personnes sans solution viable de relogement. Face à cette urgence, nous ne pouvons pas nous contenter d’interdire la reconstruction illégale, sans offrir d’option crédible. Aussi, cet amendement vise à ce que l’établissement public nouvellement créé identifie rapidement des terrains sécurisés et viabilisés, afin d’y installer des logements temporaires dignes et adaptés, dans l’attente de solutions pérennes. Il s’agit d’éviter que les rescapés ne retournent dans des zones à risque et de garantir que les infrastructures mises en place répondent aux besoins immédiats de la population et des services mobilisés pour la reconstruction. C’est une réponse pragmatique, humaine et responsable à la crise que traverse Mayotte. Je vous invite donc, mes chers collègues, à voter cet amendement. La commission va émettre un avis défavorable sur cet amendement, et cela pour trois raisons. Tout d’abord, les critères restrictifs qu’il tend à instaurer sont en contradiction avec ceux qui figurent dans l’article 3, que nous avons adopté tout à l’heure. Ensuite, nous avons déjà prévu dans ce même article un avis conforme du maire et l’information du Enfin, l’objectif de l’article est que ces constructions modulaires puissent être déployées immédiatement, et non dans trois mois. La commission émet donc un avis défavorable. l’amendement n° 139. à prendre, par voie d’ordonnance, dans un délai de trois mois relevant du domaine de la loi destinée, pendant une durée limitée ne pouvant excéder deux ans, à modifier et à adapter les règles de construction et de lutte contre les locaux ou installations constituant un habitat informel au sens de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 13 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement pour mieux tenir compte des caractéristiques et des contraintes propres au territoire de Mayotte afin de faciliter et d’accélérer les opérations de reconstruction ou de réfection des constructions, aménagements et installations dégradés ou détruits en raison des événements météorologiques survenus pendant une période de cinq mois à compter du 13 décembre 2024 ainsi que de renforcer l’évacuation et la démolition des locaux ou installations constituant un habitat informel. Dans la mesure nécessaire à l’atteinte de ces objectifs, cette ordonnance peut, notamment, modifier les adaptations applicables à Mayotte en ce qui concerne les règles techniques auxquelles sont soumis les constructions et les travaux qui y sont assimilés ainsi que les aménagements et prévoir de nouvelles adaptations de ces règles, à l’exclusion de celles prévues aux titres III à V du livre Ier du code de la construction et de l’habitation ainsi qu’au titre VI du même livre Ier pour les établissements recevant du public et pour les installations ouvertes au public et à l’exclusion de celles relatives aux obligations de recours aux énergies renouvelables. L’ordonnance peut aussi modifier les adaptations applicables à Mayotte en matière de lutte contre l’habitat informel. Elle peut s’appliquer aux constructions démontables et temporaires dispensées de toute formalité au titre du code de l’urbanisme mentionnées à l’article 3 de la présente loi. n° 106 rectifié, présenté par Mmes Artigalas et Le Houerou, M. Roiron, Mme Bélim, MM. Omar Oili, Kanner et Après la première occurrence du pour mieux tenir compte des caractéristiques et des contraintes propres au territoire de Mayotte afin de faciliter et d’accélérer les opérations de reconstruction ou de réfection des constructions, aménagements et installations dégradés ou détruits en raison des période de cinq mois à compter Bélim. Cet amendement vise à revenir au périmètre initial de l’habilitation du Gouvernement à légiférer par ordonnance portant sur l’adaptation des règles de construction. En adoptant il y a moins d’un an la loi visant à l’accélération et à la simplification de la rénovation de l’habitat dégradé et des grandes opérations d’aménagement, nous avons déjà pris des mesures pour endiguer le développement exponentiel de l’habitat spontané et insalubre. Aussi ne souhaitons-nous pas que l’habilitation à légiférer par ordonnance soit étendue de la sorte sans que nous disposions d’une explication sur l’orientation que prendront ces Je ne vois pas comment nous pourrions reconstruire Mayotte sans agir résolument en parallèle contre la reconstitution des bidonvilles… L’inclusion de la lutte contre l’habitat informel dans le champ de l’habilitation à légiférer par ordonnance est particulièrement pertinente. La commission émet donc un avis défavorable sur cet Madame la sénatrice Bélim, je partage évidemment votre objectif, mais la rédaction de votre amendement tend à supprimer du champ de l’habilitation à légiférer par ordonnance, comme vient de l’expliquer Mme la rapporteure, la lutte contre l’habitat informel, qui a été ajoutée sur l’initiative du Gouvernement lors de l’examen du texte à l’Assemblée Comme j’ai pu le souligner, et bien qu’il découle de réalités que je ne saurais négliger, l’habitat informel, ou illégal, est l’un des fléaux qui défigurent Mayotte et entravent son développement. La lutte contre la reconstruction de bidonvilles est un objectif essentiel, qu’il convient d’intégrer dans les règles relatives à la construction. Nous pourrons ainsi élargir le rôle des agents susceptibles de constater l’édification illégale ou encore allonger temporairement le délai de flagrance. Je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement au profit de l’amendement n° 73 du Gouvernement, qui tend à rétablir dans son intégralité le périmètre de l’habilitation à légiférer par ordonnance, tout en conservant l’objectif de lutte contre les bidonvilles ; à défaut, mon avis serait défavorable. président. Madame Bélim, l’amendement n° 106 rectifié est-il maintenu ? Bélim. Oui, je le maintiens, monsieur le président. président. Je le mets aux voix. n° 73, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 2, première phrase Après la première occurrence des à l’exclusion de celles Rédiger ainsi la fin de cette relatives aux exigences de sécurité des constructions Il est défendu, monsieur le président. Les contraintes introduites par les députés concernant les énergies renouvelables et l’accessibilité sont excessives. La commission estime que le Gouvernement doit pouvoir adapter les règles de construction aux caractéristiques de Mayotte pour faciliter la reconstruction, à la condition que la durée d’application des mesures qui seront prises soit limitée. J’émets donc un avis favorable sur cet amendement. l’amendement n° 73. l’article 4, modifié. 31 décembre 2025, à Mayotte, la vente par une entreprise à un particulier de tôles pouvant servir de matériau de construction est subordonnée à la présentation d’un titre d’identité et d’une autorisation d’urbanisme ou du récépissé mentionné au I de l’article 7 ainsi qu’à la signature d’une déclaration par laquelle l’acheteur s’engage à utiliser ces matériaux pour la reconstruction ou la réfection de son logement et à s’abstenir de toute revente à un tiers. II. – Les entreprises mentionnées au I tiennent un registre des achats comportant les informations relatives aux acheteurs. Ce registre est consultable par les forces de l’ordre. représentant de l’État dans le Département de Mayotte peut ordonner la fermeture, pour une durée maximale de six mois, des établissements qui ont vendu des tôles à un particulier n’ayant pas fourni les informations mentionnées au I ou qui ont manqué à leur obligation de consigner ces informations dans le registre mentionné au II. L’amendement n° 13 est présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Souyris et M. Vogel. L’amendement n° 53 est présenté par L’amendement n° 107 rectifié est présenté par Mmes Artigalas et Le Houerou, M. Roiron, Mme Bélim, MM. Omar Oili, Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. Ces trois amendements sont ainsi libellés : La parole est à Mme Antoinette Guhl, pour présenter l’amendement n° 13. Guhl. Cet amendement a pour objet de supprimer l’article 4 bis, qui tend à s’inscrire dans la continuité de l’arrêté préfectoral en vigueur depuis le 4 janvier. De quoi s’agit-il ? Cet article réserve la vente de tôles aux individus souhaitant reconstruire leur logement à ceux qui sont en mesure de présenter une pièce d’identité. De plus, il impose de tenir des registres de ces ventes et de les rendre accessibles aux forces de l’ordre. Enfin, il autorise la fermeture temporaire des établissements qui ne respecteraient pas ces obligations. Un tel article est tout bonnement scandaleux ! Il vise explicitement les personnes sans papiers, se plaçant ainsi dans la droite ligne d’un débat public nauséabond, qui fait porter la responsabilité des destructions sur les migrants. Je demande donc la suppression de cette forme de préférence nationale, mesure phare du Rassemblement national qui n’a rien à faire dans ce texte ! Corbière Naminzo. Par cet amendement, notre groupe s’oppose à cet article discriminatoire, qui conditionne la vente de tôle à un particulier à la présentation d’un titre d’identité. Pour l’heure, l’objectif affiché par l’État de garantir un logement durable à tous les habitants de Mayotte est loin d’être atteint. Ainsi, nombre de ces derniers n’ont pas d’autre choix que de construire des habitations de Je tiens à rappeler dans cet hémicycle que, au-delà des 39 morts recensés, le cyclone a fait de nombreuses victimes sans papiers, dont la mort n’a pas été comptabilisée. Il a également détruit le logement de fortune de nombreuses personnes sans papiers. Par ailleurs, les opérations d’expulsions et de destructions de bidonvilles menées par l’ancien gouvernement ont condamné encore davantage de gens au Qu’ils possèdent des papiers ou non, ceux qui vivent à la rue et dont la vie est menacée doivent pouvoir se reconstruire un logement. À Mayotte comme ailleurs, les personnes sans-abri sont soumises à des conditions de vie inhumaines. Il est de notre responsabilité de dénoncer cela et de le rejeter Une question politique nous est posée ce soir par cet article : empêcher une personne de reconstruire un logement sans lui proposer une autre solution revient à menacer directement sa vie. Toute personne doit pouvoir dormir avec un toit au-dessus de sa tête, à Mayotte ou ailleurs, qu’elle ait ou non des papiers ! Mme Viviane Artigalas, pour présenter l’amendement Artigalas. Il a été très bien défendu par mes deux collègues, monsieur le Ces amendements de suppression ont déjà été rejetés en Mes chers collègues, vous indiquez que l’encadrement de la vente de tôle pousse à des pratiques clandestines. Il me semble que vous oubliez que la reconstitution d’une habitation informelle constitue par essence une pratique clandestine et La commission émet donc bien sûr un avis défavorable sur ces trois amendements identiques. Je suis troublé par votre opposition à cette mesure qui me semble cohérente et de bon sens. Guhl. Il y a de quoi y être Il s’agit seulement d’empêcher la reconstruction de bidonvilles, ce qui est très difficile. Corbière Naminzo. C’est En effet, nous avons vu que ces bidonvilles se sont reconstruits très rapidement après le passage du cyclone Chido, dans des conditions pires qu’auparavant en matière d’habitat. De plus, ils l’ont été sur des terrains glissants, ce qui rend d’autant plus dangereuse la situation de leurs habitants, a fortiori au regard des pluies de ce week-end, auxquelles a fait allusion M. Omar Oili. Les Mahorais en règle pourront continuer d’acheter de la tôle, à la condition de présenter un justificatif de domicile. Le statu quo que vous proposez me paraît dangereux et coupable ! (Protestations sur les travées des groupes GEST et CRCE-K.) Je sais que nous sommes au Sénat, où règnent le respect et la modération, mais il serait dangereux et coupable, je le répète, de rejeter mon argument au prétexte qu’il serait inspiré par le principe de la préférence nationale. Chacun de nous l’a dit, le cyclone Chido a mis au jour des difficultés structurelles qui lui préexistaient : un tiers – si ce n’est plus – des habitations à Mayotte relevaient déjà de l’habitat informel. La totalité de cet habitat informel, fait majoritairement de tôle, a été détruite par le cyclone, ce qui non seulement a privé des personnes d’un abri, mais aussi causé de nombreuses blessures. J’ai pu le constater aussi bien à l’hôpital de Mamoudzou qu’à l’hôpital de campagne. Si nous voulons reconstruire Mayotte et la débarrasser de ce fléau que sont les bidonvilles, il nous faut changer de paradigme et prendre des mesures fortes. Cela prendra du temps, j’en conviens, car on ne recrée pas un parcours de logement en quelques semaines. Toutefois, laisser la tôle en vente libre, c’est la garantie du retour des bidonvilles. Et cela ferait courir un vrai risque à la population au prochain événement climatique qui frappera Mayotte. J’y suis donc évidemment défavorable. Enfin, madame Corbière Naminzo, apportez-moi des preuves ! Vous ne pouvez pas affirmer ici, au Sénat, que des victimes n’auraient pas été révélées. Des colonnes de gendarmes et de policiers se sont rendues sur place avec des chiens dans des conditions difficiles, y compris en matière de sécurité, pour voir s’il y avait des victimes. Je rappelle que, dans les premières heures, le chiffre de 60 000 morts a été évoqué… Lorsque j’étais en réunion avec les maires de Petite-Terre il y a un mois, l’un d’entre eux m’a dit qu’il avait peut-être découvert un charnier de 80 personnes… Ce n’était pas le cas ! Nous n’avons rien à cacher ! Madame la sénatrice, que vous remettiez en cause la parole d’un ministre est une chose, mais je n’admettrai pas que vous laissiez penser que nous serions en train de cacher des victimes ! S’il y en avait, nous les découvririons. Or vous introduisez un doute… Corbière Naminzo proteste.) Si ! Je vous le dis avec la plus grande franchise, vous introduisez un doute en jouant sur l’idée que nous cacherions quelque chose. Si la réalité des faits est avérée, nous la porterons à la connaissance de tous. Mais cela fait déjà un mois que j’entends de telles allégations, sans que personne m’en apporte la moindre preuve. À ce stade, nous avons comptabilisé 40 morts. Peut-être n’avons-nous pas encore constaté certaines disparitions, mais, je le répète, attention à ne pas alimenter les rumeurs. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur ces trois amendements identiques. Guhl. Monsieur le ministre, nous sommes d’accord pour débattre sur l’éventuelle reconstruction de bidonvilles et d’habitations en tôle. Personne n’a de problème avec cela : nous aurons ce débat et nous Toutefois, en l’occurrence, la question est non pas de permettre ou non d’acheter de la tôle, mais de permettre à ceux qui ont des papiers d’en acheter, mais pas à ceux qui n’en ont pas ! Autrement dit, il s’agit de permettre à certains de s’assurer un toit et pas à d’autres. Je rappelle tout de même que l’action humanitaire est normalement sans condition. Il n’existe pas de condition de papiers ou de régularité. Si nous admettons que la catastrophe nécessite une forme d’action humanitaire, nous ne pouvons pas instaurer une telle Pour ma part, je ne suis pas favorable à la tôle : je vous ai dit tout à l’heure que les Algeco devaient être construits en bois, mais vous nous avez expliqué qu’il était très bien de les construire en métal ; maintenant, vous nous dites que ce n’est pas bien de construire en tôle et qu’il vaut mieux interdire à ceux qui n’ont pas de papiers d’en acheter. Ce n’est ni logique ni cohérent. Pour reprendre vos termes, c’est même dangereux. En ce qui concerne les victimes, le fait que des recherches n’aient pas été menées dans les tout premiers jours a alimenté les peurs. Un maire mahorais m’a dit que, durant les vingt-quatre premières heures, en l’absence de recherches, chacun était terrifié à l’idée que l’un des siens pouvait être encore en vie sans qu’on lui porte secours. Il est compréhensible que tout cela suscite de la défiance. Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote. Poncet Monge. En France, il existe un droit à l’hébergement. Or la tôle, c’est le toit. Autrement dit, en achetant de la tôle, on fait en sorte d’avoir un Il convient de distinguer logement et hébergement ; le second est un droit. Par ailleurs, ce sont les ONG qui vous rappellent à l’humanité ; c’est tout de même incroyable… J’ai entendu des collègues déplorer que des ONG aient fourni de l’eau à des personnes en situation irrégulière… Tout de même, comment en arrive-t-on à dire de telles choses ? La préférence nationale doit sans doute être également appliquée à l’eau, à cause de la pénurie… (Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) De fait, j’ai entendu quelqu’un dire en commission qu’il n’était pas normal que les ONG servent les personnes en situation irrégulière. Car sans les ONG, beaucoup d’entre elles n’auraient reçu ni eau ni produits de subsistance. C’est cela, l’impératif humanitaire. Quant aux morts et aux blessés, j’attends que vous nous disiez combien de personnes en situation irrégulière sont comptabilisées dans vos statistiques, monsieur le ministre. Si la moitié de la population est en situation irrégulière, la même proportion doit se retrouver dans le nombre de blessés. Si tel n’est pas le cas, il existe un biais statistique qu’il vous faudra Corbière Naminzo. On parle de 39 morts ou de 40 morts, nous en sommes à ce niveau-là de détail… Il est affligeant d’avoir un tel débat ce soir. Corbière Naminzo. Je ne suis qu’une élue, un relais ; la parole que je porte dans cet hémicycle est celle que l’on me confie. Monsieur le ministre, pour ma part, je ne m’amuse pas à faire 10 000 kilomètres – vous connaissez la distance, puisque vous avez fait le trajet – aux frais du contribuable pour venir vous raconter des bêtises ! Je porte la voix des responsables associatifs et des bénévoles qui sont sur le terrain à Mayotte et qui me disent que des sépultures ne sont pas comptabilisées, mais qu’elles existent ! J’en appelle à la conscience nationale : que l’on aille voir ce qui se passe à Mayotte et qu’on cherche toutes les victimes de ce cyclone, et pas seulement celles qui ont des papiers ! (Protestations sur les Mme Salama Ramia, pour explication de vote. Ramia. Je vis à Mayotte. Si des sépultures n’avaient pas été identifiées, nous l’aurions senti. On ne peut pas dire que des gens n’ont pas été identifiés. Par ailleurs, c’est à moi que faisait référence Mme Poncet Monge au sujet de l’aide humanitaire. Ce que j’ai dit en commission, ce n’est pas qu’il ne fallait pas donner aux gens qui n’ont pas de papiers, mais que l’on ne distribuait pas aux Français. Poncet Monge Par exemple, une ONG américaine prépare des plats chauds qu’elle distribue ensuite aux enfants qui se trouvent dans les bidonvilles. Mais les enfants mahorais aussi ont faim. Pourquoi ne distribue-t-elle pas ces repas dans les écoles ? Là, il n’y aura pas de distinction entre les enfants. L’aide doit aller vers tout le monde. Je n’ai jamais dit qu’elle devait être réservée à ceux qui ont des papiers. M. Fabien Gay, pour explication de vote. Gay. Je pense que nous touchons au cœur du débat et peut-être, il faut l’assumer, de nos désaccords. Nous entendons que le texte que nous examinons est une loi d’urgence et qu’une autre, portant sur une reconstruction plus durable, suivra. La question qui nous est posée dans le texte d’urgence est la suivante : la priorité du Gouvernement est-elle d’apporter à chacune et chacun une aide universelle et de lutter contre la grande pauvreté ? S’agit-il d’empêcher – ou de tenter d’empêcher, puisque, comme vous l’avez dit, monsieur le ministre, certains ont été reconstruits très rapidement – la renaissance de bidonvilles ? Ou bien s’agit-il de lutter contre l’immigration Voilà le débat ! Si, comme le proclament l’ensemble des groupes de gauches, la priorité est l’aide universelle – je ne dis pas que cette idée n’appartient qu’à la gauche –, il faut empêcher les hommes et les femmes, qu’ils aient ou non des papiers, de reconstruire des habitations en tôle ! Aussi, nous ne comprenons pas pourquoi ceux qui ont des papiers pourraient en acheter et les autres non. Si un nouveau cyclone venait à frapper, tous ceux qui vivront dans un habitat de fortune seront touchés de la même façon, qu’ils aient ou non des papiers. Nous estimons donc que votre mesure est discriminatoire. Si l’on veut mettre fin aux constructions en tôle, il conviendra de prévoir dans le prochain texte qui sera déposé au Parlement des moyens pour construire en dur des logements durables pour toutes et tous. Voilà la question ! Pourquoi prendre une telle mesure, selon nous discriminatoire, dans un texte d’urgence ? Monsieur le ministre, vous pourrez nous répondre, mais je vous le redis : si des hommes et des femmes mahorais, des Français et des Françaises, rachètent de la tôle, et que nous sommes frappés dans quinze jours par un nouveau cyclone, ce que personne ici ne souhaite, ceux qui ont des papiers ne seront pas plus protégés que ceux qui n’en ont pas. Je présenterai tout à l’heure un amendement au nom du Gouvernement tendant à rétablir la condition, pour l’achat de tôle, d’un justificatif de domicile et à supprimer celle de la présentation d’une autorisation d’urbanisme. Le but est de simplifier les choses et de ne pas risquer d’empêcher les Mahorais de bonne foi voulant réaliser de petits travaux d’acheter de la tôle s’ils en ont besoin. Les élus mahorais ici présents en sont témoins, la question de l’utilisation de la tôle n’est pas uniquement liée à l’immigration régulière ou irrégulière. Elle participe d’une culture ; c’est une réalité. Nous pourrons faire évoluer l’urbanisme et l’habitat sur place à l’avenir, comme je l’ai dit précédemment, mais le décret d’interdiction de vente de tôle, les mesures prises par le préfet et celles que nous intégrerons dans la loi constituent un premier pas, dans un débat beaucoup plus large. Par ailleurs, je me suis rendu sur place, car c’est mon rôle de le faire régulièrement, avec les moyens à ma disposition. Madame la sénatrice, si vous le souhaitez, j’irai en bateau, la prochaine fois… Brisson et Stéphane Piednoir sourient.) J’y ai constaté, tout comme à l’Assemblée nationale – c’est moins le cas ici –, que les débats sont exacerbés sur tous les sujets que vous avez évoqués. Des mots très durs sont prononcés. Il existe une colère vis-à-vis de l’État, mais aussi vis-à-vis de l’immigration irrégulière en provenance des Comores. Cette colère est peut-être manipulée, mais elle est une Madame Corbière Naminzo, le même genre de débats existe à La Réunion, dans tous les groupes politiques, vis-à-vis des Mahorais. Et si nous écoutons bien ces derniers, nous pouvons percevoir une sorte de ressentiment à l’encontre de leurs compatriotes réunionnais. Je dis cela avec beaucoup de prudence, mais, au lendemain de mon premier déplacement à la préfecture de Saint-Denis de La Réunion, le seul fait que j’organise une réunion avec l’ensemble des partenaires économiques réunionnais pour examiner comment ils pouvaient aider, soutenir nos compatriotes et investir à Mayotte a créé des débats, des crispations, des tensions. Nous marchons sur des œufs ! À Mayotte, le débat tourne en permanence autour de l’idée que l’action de l’État ou des associations favoriserait en premier lieu l’immigration illégale. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est une réalité ! Gay proteste.) Vous me pardonnerez d’introduire ce sujet politique, mais regardez les résultats à l’élection présidentielle ou aux législatives à Mayotte ; ce n’est pas un hasard ! Fargeot. Bien sûr ! Madame Corbière Naminzo, je ne tiens pas à avoir un débat désagréable avec vous, cela n’aurait aucun sens. C’est vous qui avez introduit le débat sur les victimes, ce n’est pas moi ! Pardon de vous le dire, mais c’est vous qui introduisez un Si, par malheur, il y avait eu des centaines de victimes, je vous assure que je le dirais ! Nous constaterions la catastrophe… Nous avons d’ailleurs organisé une journée de deuil national. Durant les premières heures après le passage du cyclone, le silence qui régnait sur l’archipel nous a fait redouter un nombre beaucoup plus important de victimes. Si cela avait été le cas, pourquoi l’État l’aurait-il tu ? Parce qu’il se serait agi de personnes en situation irrégulière ? Quelque 5 739 personnes ont été prises en charge à l’Escrim (Élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale), l’hôpital militaire. Je m’y suis rendu et j’ai vu les gens malades et ceux qui devaient subir une opération après avoir eu un membre déchiré par une tôle. Pensez-vous que quelqu’un a regardé leur titre Dans une démarche d’« aller vers », quelque 15 000 soins ont été prodigués. Pensez-vous qu’une seule personne a dû montrer ses titres d’identité ? Lorsque l’on vaccine contre la typhoïde ou le choléra, pensez-vous que la moindre personne regarde les titres d’identité des personnes vaccinées ? Guhl, Raymonde Poncet Monge et Émilienne Poumirol protestent.) Lorsque les professeurs ont accueilli les élèves à la rentrée scolaire, pensez-vous que quelqu’un a regardé leurs titres d’identité ? Dans son action, l’État porte un regard attentif et humain sur la situation. Cela nous est d’ailleurs reproché sur place par des élus de toutes les couleurs politiques ! Pour faire face à la désespérance des Mahorais, nous ne pouvons faire fi de la question des migrants. Si nous n’apportons pas des réponses concrètes, à la fois sur les constructions en tôle et sur l’immigration, nous n’atteindrons pas nos Lorsque nous avons présenté la version initiale de la loi, qui ne comportait pas de mesure sur l’immigration – ce n’était pas le but –, on nous a reproché l’absence de mesures sur la question des bidonvilles. Le débat a fait que nous en avons introduit, car c’est une réalité à La réalité étant difficile, nous essayons de la prendre par différents bouts, sans idéologie et sans faire preuve de je ne sais quelle préférence nationale, parce que nous devons une réponse à nos compatriotes mahorais, qui vivent une situation extrêmement difficile ! Que vous le vouliez ou non, 100 000 étrangers se trouvent sur ce territoire, dont une grande partie est en situation irrégulière. Comment ne pas reconnaître que c’est un problème majeur ? Il y a incontestablement des questions à régler avec les Comores, comme certains d’entre vous l’ont pointé. Mais les Mahorais demandent des réponses, car ils éprouvent un sentiment d’impuissance à l’égard de l’action de l’État sur ces sujets. Nous commençons à apporter des réponses ; elles sont difficiles, mais il nous faudra continuer de les donner. amendements identiques nos 13, 53 et 107 rectifié. (Les amendements ne sont pas adoptés.) n° 81, présenté par le Gouvernement, est ainsi d’une autorisation d’urbanisme d’un justificatif de domicile Pour les réparations de faible envergure, la commission souhaitait remplacer la mention du justificatif de domicile par celle du récépissé de dépôt d’une déclaration de En effet, le premier de ces deux documents ne semble pas tout à fait pertinent, quand on sait que les adresses ne sont pas toutes fixées et que de nombreuses fraudes sont constatées à ce titre. Cela étant, mon objectif n’est bien sûr pas de restreindre excessivement la vente de tôle. J’ai bien entendu M. le ministre d’État sur ce sujet et, s’agissant de cet amendement, je m’en remets donc à la sagesse du Sénat. Poncet Monge. Monsieur le ministre d’État, j’ai pris part aux auditions organisées par la commission des affaires sociales et je m’interroge : êtes-vous certain que, après une telle catastrophe, l’on puisse produire facilement des justificatifs de domicile ? présidente de la commission des affaires économiques M. Pascal Savoldelli, pour explication de vote. Savoldelli. Il y a quelques instants, je citais un responsable qui s’est rendu plusieurs fois à Mayotte avant le cyclone et dont le témoignage, de ce fait, a une valeur particulière. Il y a bien un avant et un après ! C’est d’ailleurs tout le sens du travail de réparation. En l’occurrence, on s’inquiète de la légalité de telle ou telle procédure ; mais le problème, c’est que les Mahorais sont très souvent condamnés à l’illégalité, même quand ils sont Français, par rapport à leurs concitoyens ultramarins et, plus encore, aux Français de l’Hexagone. Ainsi, que l’on élève seul ses enfants ou que ces derniers soient privés de l’aide de leurs deux parents, l’allocation de soutien familial (ASF) n’est pas servie à Mayotte, alors qu’elle l’est partout ailleurs en France, en outre-mer comme dans l’Hexagone. Il en est de même pour la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). Prime à la naissance : non servie à Mayotte ; prime à l’adoption : non servie à Mayotte ; allocation de base au taux plein : non servie à Mayotte ; prestation partagée d’éducation de l’enfant : non servie à Mayotte ! Je poursuis la liste. Revenu de solidarité (RSO) : non servi à Mayotte ; prime de déménagement : non servie à Mayotte ; aide personnalisée au logement (APL) : non servie à Mayotte ! Mon but ici n’est pas de polémiquer, mais de rétablir la vérité des faits. Comme j’ai pu l’entendre, il ne s’agit pas seulement de reconstruire, mais de construire à Mayotte. Nous devons, plus largement, assumer un véritable passif. Les Français mahorais sont victimes d’une injustice : ne jouons pas sur les mots en nous abritant derrière les questions d’immigration. Par rapport à l’Hexagone ou aux autres territoires ultramarins, Mayotte est en dehors du droit commun. Il n’est a priori pas nécessaire d’être de gauche pour prôner la justice… Tous nos concitoyens doivent bénéficier du droit commun, quel que soit le département où ils habitent. de la commission des affaires économiques. Mais il s’agit d’un projet de loi d’urgence ! Savoldelli. Je tenais à rappeler que les Mahorais sont privés de bon nombre de droits. l’amendement n° 81. l’article 4 bis, modifié. Adapter les procédures d’urbanisme et d’aménagement aux enjeux de la reconstruction à Mayotte Le présent chapitre s’applique à la reconstruction ou à la réfection, à l’identique ou avec des adaptations ou des modifications, des constructions, des aménagements et des installations, notamment les infrastructures agricoles et les ouvrages des réseaux publics de distribution et de transport d’électricité, dégradés ou détruits à Mayotte en raison des événements météorologiques survenus pendant une période de cinq mois à compter du 13 décembre 2024. Il s’applique également, dans les mêmes conditions, aux constructions, aux installations et aux aménagements nouveaux nécessaires au fonctionnement des réseaux de télécommunications. Il ne s’applique pas aux locaux et installations constituant un habitat informel, au sens de Il s’applique aux déclarations prévues par le I de l’article 7 de la présente loi et aux demandes d’autorisation d’urbanisme faites dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi. n° 5, présenté par MM. Hochart, Durox et Szczurek, est Alinéa 1, première phrase Compléter cette phrase par les dès lors que leurs occupants justifient d’une pièce d’identité française ou d’un titre séjour valide délivré par les autorités Szczurek. Je considère cet amendement comme satisfait par l’adoption de l’article 4 bis. Aussi, je le retire, monsieur le n° 5 est retiré. L’amendement n° 14, présenté par Alinéa 1, dernière phrase , et s’exerce dans le respect de la réglementation des risques naturels mentionnée à l’article L. 132-3 du code de la construction et de l’habitation et à l’article L. 563-1 du code de rétablir l’application de la réglementation relative aux risques paracycloniques pour la reconstruction des bâtiments de Mayotte. Mes chers collègues, vous me répondrez sûrement : comment a-t-on pu oublier une telle disposition ? Mayotte vient d’être frappée par un énorme cyclone, et le présent texte dispense ce territoire de la réglementation prévue à cet égard. J’en suis réellement stupéfaite. Une telle réglementation est indispensable, faute de quoi Mayotte risque fort de se retrouver tôt ou tard dans la même situation Ma chère collègue, votre demande est pleinement satisfaite par le droit existant : les adaptations prévues aux articles 5 à 9 ne visent que les procédures d’urbanisme. Elles ne dispensent en rien de respecter les règles de construction, notamment en matière de sécurité. Aussi, la commission émet un avis défavorable. l’amendement n° 14. n° 15, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi Après l’alinéa 1 Les projets d’ouvrages mentionnés au premier alinéa du présent article comportent le raccordement en eau potable et au réseau d’assainissement des bâtiments ainsi qu’à la réfection et à la modernisation de ces équipements. assurer la prise en compte de l’accès à l’eau potable, ainsi que du raccordement à l’eau potable et aux réseaux d’assainissement, pour la reconstruction de Mayotte. L’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental et inaliénable. L’État se doit de le garantir à tous nos concitoyens. Ma chère collègue, les articles 5 et suivants ont pour objet de faciliter la reconstruction et la réfection des constructions, aménagements et installations mis à mal par le cyclone Chido. Il ne s’agit pas de modifier les procédures applicables aux constructions nouvelles ou à la réfection des équipements de manière En conséquence, la commission émet un avis Guhl. L’enjeu, c’est de sortir Mayotte du sous-développement – je pèse mes mots –, qu’il s’agisse d’éducation, de logement ou, bien sûr, de santé. Il faut donc assurer également l’accès à l’eau. Voilà pourquoi il faut modifier les règles en vigueur ! C’est l’évidence même. Qui tolérerait ici qu’une ville de l’Hexagone ne soit pas raccordée à l’eau potable ? Personne. Pourquoi en irait-il autrement à Mayotte ? l’amendement n° 15. I. – Par dérogation à l’article L. 111-15 du code de l’urbanisme, la reconstruction ou la réfection, à l’identique ou avec les adaptations ou les modifications prévues au présent article, des constructions, des aménagements et des installations dégradés ou détruits mentionnés à l’article 5 de la présente loi est autorisée, nonobstant toute disposition d’urbanisme contraire, y compris si la carte communale ou le plan local d’urbanisme en dispose autrement. La dérogation prévue au premier alinéa du présent article est subordonnée, pour les constructions achevées après le 1er janvier 2013, au fait que la construction ait fait l’objet d’une autorisation d’urbanisme. Elle ne s’applique pas aux bâtiments faisant l’objet d’un arrêté pris en application des articles L. 511-11 ou L. 511-19 du code de la construction et de l’habitation, sauf si les travaux projetés permettent de remédier à la situation ayant entraîné la prise dudit arrêté. II. – Les travaux nécessaires à la reconstruction des constructions ou des installations peuvent comporter des adaptations de la construction ou de l’installation initiale, dans la limite d’une diminution ou d’une augmentation de 5 % de son gabarit initial. Lorsqu’elle est justifiée par un objectif d’intérêt général, notamment l’amélioration de la sécurité de la construction ou de l’installation, l’installation ou l’exercice d’une mission de service public ou la création de logements, cette diminution ou cette augmentation peut excéder 5 % du gabarit initial, à proportion des modifications de la construction nécessaires à la réalisation du ou des objectifs invoqués pour la justifier, sans toutefois pouvoir excéder 20 % du gabarit initial. Ces adaptations et ces modifications ne peuvent avoir pour effet de modifier la destination ou la sous-destination initiale de la construction, excepté lorsque le changement de destination vise à créer des logements dans les secteurs où les règles d’urbanisme autorisent une telle destination. III. – Le droit à reconstruction ou à réfection prévu au I, que cette reconstruction ou cette réfection comporte ou non des modifications de la construction ou de l’installation initiale, s’exerce dans la limite des règles applicables en matière de risques naturels, technologiques ou miniers, auxquelles la reconstruction ou la réfection ne peut contrevenir, et, le cas échéant, sous réserve des prescriptions de sécurité, d’accessibilité ou de salubrité publique dont l’autorité compétente peut assortir le permis. Ce permis ne peut être accordé si le projet est de nature à porter atteinte à la salubrité et à la sécurité publique, sans qu’il soit possible d’assortir l’autorisation de prescriptions spéciales permettant de les garantir. n° 166, présenté par Mme Jacques, au nom de la première phrase ou d’une décision de non-opposition à déclaration préalable 1° Après le mot : ou à la réfection 2° Après le mot : ou des modifications le permis l’autorisation d’urbanisme ou la décision de non-opposition à déclaration préalable Supprimer cet alinéa. Il s’agit d’un amendement rédactionnel, monsieur le l’amendement n° 166. L’amendement n° 104 rectifié bis, présenté par M. Omar Oili, Mmes Artigalas et Le Houerou, M. Roiron, Mme Bélim, MM. Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Stanzione et les membres du groupe Remplacer le taux : par le taux : Omar Oili. À titre dérogatoire, les constructions doivent pouvoir être adaptées à Mayotte dans la limite d’une augmentation de 20 % de leur gabarit initial. Nous pourrons ainsi faire face aux besoins de logement constatés sur l’île. Mes chers collègues, les bâtiments construits initialement sans permis, qui, vous le savez, sont très nombreux dans notre territoire, feront l’objet de mesures spécifiques. Je tenais à apporter cette précision. Il s’agit donc selon moi d’un amendement de bon n° 31 rectifié bis, présenté par MM. Klinger, Belin et H. Leroy, Mme Ventalon, M. Milon, Mme de La Provôté et M. Somon, est ainsi Les travaux liés à la reconstruction répondent aux objectifs de lutte contre les effets du dérèglement climatique et suivent des standards de construction adaptés à la situation mahoraise par la conception de la construction et le choix des matériaux. L’amélioration de la performance énergétique, de l’accessibilité ou de la sécurité de la construction ou de l’installation, peut excéder par une diminution ou une augmentation de 5 % du gabarit initial, sans toutefois pouvoir excéder 20 % du gabarit initial. Piednoir. Nous en sommes tous conscients, il est urgent de reconstruire les bâtiments détruits à Mayotte ; c’est l’enjeu même du présent texte. Il n’en faut pas moins faire preuve de vigilance, car il convient d’assurer la durabilité des édifices. En ce sens, nous entendons promouvoir les matériaux écologiques et énergétiquement performants face aux conditions climatiques et météorologiques de l’île, qui ont été rappelées par de précédents orateurs. Sans prévoir de mesure contraignante, nous tenons à insister sur cet enjeu Monsieur Omar Oili, l’article 6 garantit le droit à la reconstruction à l’identique, ou presque, pour les bâtiments qui ne sont pas conformes aux règles d’urbanisme en vigueur et qui ne peuvent être transformés en ce sens. En permettant une modification de gabarit de 5 % sans aucune justification, un taux porté à 20 % sous certaines conditions, cet article est déjà bien plus permissif que le droit en vigueur. Il ne me semble pas opportun d’étendre davantage les possibilités de modification : procéder ainsi reviendrait à dénier toute valeur aux règles d’urbanisme en vigueur, alors même que les intercommunalités mahoraises sont presque toutes engagées dans l’élaboration de plans locaux d’urbanisme La commission est donc défavorable à l’amendement n° 104 rectifié bis. Monsieur Piednoir, je comprends bien l’objet de votre Piednoir. Alors, votons-le ! je soutiendrai naturellement, à long terme, l’application à Mayotte de standards de construction adaptés aux caractéristiques Comme vous le soulignez, il s’agit aussi d’un moyen de lutter, dans ce territoire, contre les effets du dérèglement climatique. J’observe d’ailleurs une nouvelle fois que les bâtiments construits en briques, selon les techniques traditionnelles, ont très bien résisté au cyclone. Toutefois, les standards que vous évoquez n’existent pas pour l’instant, en tout cas pas dans les textes normatifs. Les dispositions de votre amendement sont donc inapplicables. En outre, nous parlons de reconstruction d’urgence : nombre de Mahorais restent sans toit au-dessus de leur tête. Ils doivent pouvoir faire vite, sans pour autant faire mal, et avec ce qu’ils ont – je rappelle que, sur l’île, l’accès aux matériaux de construction est particulièrement Toute mesure susceptible d’entraver ces chantiers urgents doit pour l’instant être évitée. La commission émet donc, malheureusement, un avis défavorable sur l’amendement n° 31 rectifié bis Mêmes avis défavorables. Omar Oili. On parle de reconstruire à l’identique. Mais de quoi s’agit-il ? Dans notre territoire, la reconstruction à l’identique reste somme toute J’ai longtemps été maire et président d’intercommunalité à Mayotte : nombre de particuliers déposent un permis de construire pour une maisonnette de deux pièces, qu’ils agrandissent bientôt en toute discrétion pour en faire une maison de cinq pièces. Quelle base faut-il retenir pour mener cette « reconstruction à l’identique » : le permis de construire déposé ou la maison réellement Certains édifices n’ont plus de toit ; d’autres sont entièrement détruits… Dans le cas que je citais, si l’on ne retient que deux pièces, que fera-t-on des extensions ? Personne ne comprendra de telles mesures. On criera même à l’injustice. J’y insiste : si nous ne tenons pas compte de la culture mahoraise, nous allons droit aux difficultés. C’est précisément pourquoi je maintiens mon amendement. Si nous maintenons ce taux à 5 %, nous constaterons dans un an que les conditions de vie des Mahorais n’ont en rien été améliorées. Mon cher collègue, ce sujet mérite à l’évidence quelques précisions supplémentaires. Certains bâtiments de Mayotte sont construits en dur : ils ont perdu leur toit, mais – j’ai pu le constater sur place – leurs murs, eux, ont tenu. Il suffit d’en reconstruire la toiture, évidemment de manière plus solide, pour qu’ils puissent résister à un autre événement cyclonique. À l’inverse, d’autres bâtiments ont été rasés : ils devront faire l’objet d’une autorisation d’urbanisme pour être reconstruits. Il faut bien faire la distinction entre les réparations mineures, qui peuvent être vite effectuées, et la reconstruction intégrale de bâtiments effondrés. Il va sans dire que l’on ne laissera pas qui que ce soit reconstruire n’importe comment. l’amendement n° 31 rectifié bis. n° 16, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Ce droit à la reconstruction et réfection s’exerce dans le cadre de la protection des sites classés et ne peut s’exercer dès lors que le terrain est situé dans le périmètre des sites et paysages remarquables, au sens de l’article L. 121-23 du code de l’urbanisme, de zones humides, au sens de l’article R. 211-108 du code de l’environnement, ou de zones naturelles, agricoles ou forestières au sens de l’article L. 151-11 du code de l’urbanisme. prendre en compte la biodiversité et le patrimoine naturel pour l’ensemble des travaux de reconstruction de l’île. Les espaces naturels et agricoles de Mayotte représentent près de 90 % de la superficie de l’archipel. Or les projets de reconstruction risquent d’y être menés au détriment des milieux naturels protégés. Ces derniers doivent faire l’objet d’une vigilance toute particulière. L’article 6 part du principe suivant : il faut autoriser la reconstruction même si le bâtiment considéré ne respecte pas les règles d’urbanisme en vigueur, y compris s’il se trouve dans des zones devenues inconstructibles. On peut penser, notamment, à certaines zones naturelles, agricoles ou forestières. C’est tout l’intérêt d’une telle dérogation. Les seules restrictions prévues ont trait aux règles relatives à la gestion des risques. Ma chère collègue, vous avez beaucoup insisté sur le rôle des maires et, plus largement, des élus locaux : ces derniers sont à l’évidence les mieux à même de déterminer ce qui peut être fait en pratique. Il convient de leur laisser la main. On ne saurait prendre de telles décisions à 8 000 kilomètres de distance. Les élus locaux de Mayotte sont pleinement à même de déterminer où les reconstructions doivent être autorisées. La commission émet, en conséquence, un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° 16. n° 103 rectifié, présenté par M. Fagnen, Compléter l’article par un …. - Les propriétaires privés bénéficient, sous condition de ressources, de l’intervention d’un architecte commis d’office, chargé d’une mission de conception et de suivi des travaux de reconstruction de leurs logements dégradés ou détruits, ainsi que d’une mission d’assistance aux opérations de réception. Les architectes commis d’office sont inscrits sur une liste spéciale gérée par l’ordre des architectes. Les critères de sélection, dont figure obligatoirement l’inscription au tableau de l’ordre des architectes, les règles de leur désignation et les modalités de leur rémunération sont définies par décret en Conseil Ce même décret définit les plafonds annuels d’éligibilité des propriétaires privés à l’aide d’un architecte commis d’office. La parole est à M. Simon Uzenat. Uzenat. De nombreux orateurs sont déjà revenus sur l’accompagnement et le soutien dont les Mahoraises et les Mahorais ont besoin au titre de la reconstruction ; c’est tout simplement une question de justice sociale. En ce sens, notre collègue Sébastien Fagnen propose d’instaurer une mission d’architectes commis d’office. Un tel statut renforcerait l’efficacité du processus de reconstruction, en garantissant l’appui et les conseils d’un architecte à tous les propriétaires sinistrés, y compris ceux qui sont dépourvus des ressources suffisantes. L’objectif est bien d’aider les Mahorais à évaluer les travaux nécessaires, de les inciter à régulariser leurs constructions au regard des règles d’urbanisme – M. Omar Oili a insisté sur ce point – et de mieux prendre en compte les contraintes cycloniques et sismiques. En parallèle, les habitants de l’île doivent être mieux orientés vers les aides disponibles. Des professionnels reconnus pour leur connaissance de l’écosystème local de l’habitat garantiraient une approche adaptée aux modes et au cadre de vie des Mahoraises et des Mon cher collègue, si votre amendement a simplement pour objet d’établir une liste d’architectes qui s’engagent à répondre aux demandes qui leur sont adressées, ses dispositions sont, à mon sens, d’ordre organisationnel. L’ordre des architectes de Mayotte peut tout à fait établir cette liste sans que l’on passe par la loi. De plus, la mission de conseil gratuit en matière d’urbanisme et de construction est précisément celle des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE). Une telle structure existe à Mayotte : à mon sens, mieux vaut la renforcer que la concurrencer. Enfin, n’oublions pas la fondation Architectes de l’urgence, qui est prête à venir en renfort. Pour l’ensemble de ces raisons, la commission émet un avis défavorable. M. Simon Uzenat, pour explication de vote. Uzenat. Madame le rapporteur, j’entends bien vos propos. Je signale toutefois que ces dispositions ont été travaillées avec le Conseil national des architectes : on ne peut pas nous soupçonner d’improvisation en la matière. Les professionnels eux-mêmes souhaitent déployer leur activité dans un cadre législatif sécurisé. Vous évoquez le CAUE. Toutefois – M. Omar Oili me le confirmait à l’instant –, cette structure, seule, ne pourra faire face aux besoins de reconstruction. Il faut démultiplier les acteurs susceptibles d’accompagner les Mahoraises et les Mahorais face au gigantesque effort qui les attend. Le recours aux architectes commis d’office constitue une formule parmi d’autres : pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par le Gouvernement, il faut une palette de solutions. Omar Oili acquiesce.) Nous espérons que le Sénat aura la sagesse de voter notre amendement. Omar Oili. Je suis tout à fait d’accord avec M. Uzenat. Il n’y a pas suffisamment d’architectes à Mayotte, et il est indispensable de soutenir le travail de reconstruction. Je le répète, 77 % de la population de l’île vit sous le seuil de pauvreté : comment des personnes si modestes iraient-elles solliciter un architecte, pour qu’il les aide à reconstruire solidement leur maison ? J’en appelle à mon tour à la sagesse de notre assemblée : il faut à tout prix éviter la répétition de cette catastrophe en construisant des maisons solides, car nous ne sommes pas à l’abri d’un autre cyclone de la force de Chido. Lors de mon déplacement à Mayotte, j’ai rencontré la présidente du CAUE, ainsi qu’un architecte-conseil membre de cette instance. Cette équipe accomplit déjà un travail assez considérable sur le terrain, même s’il faut la renforcer effectivement : elle a besoin, plus précisément, de quatre architectes et de vingt ingénieurs. Je souligne que le CAUE dispose de bus, appelés à circuler dans tous les villages pour aller à la rencontre des Ce travail, engagé avant le cyclone Chido, est déjà mis en œuvre. Il doit bien entendu être poursuivi, mais les différents rouages de cette organisation existent d’ores et Monsieur le sénateur Omar Oili, je suis partisan du bon sens, comme vous, comme nous tous. Blanc. Pas sûr ! Sur place, un certain nombre d’architectes-conseils de l’État sont mis à la disposition des services déconcentrés. Ils peuvent accompagner la reconstruction. En outre, plusieurs architectes travaillent déjà sur place avec les communes, les différents acteurs publics et leurs opérateurs. Vous connaissez mieux que moi les réalités locales, mais l’on ne saurait laisser qui que ce soit croire que Mayotte est un désert et que rien ne s’y fait… Malgré les difficultés, il y a des projets à Mayotte ; il y a des urbanistes ; il y a des architectes au service des communes. Ceux qui travaillent pour les acteurs publics et leurs opérateurs peuvent également venir à l’appui des travaux de construction. C’est le cas des équipes du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement. En outre, pour aider les Mahorais à reconstruire leurs habitations, je présenterai dans la suite du débat un aménagement du prêt à taux zéro (PTZ). Ce dispositif permettra de financer les frais de recours à une maîtrise d’ouvrage déléguée, en cas d’autoconstruction ou Grâce à ces différents outils, nous pourrons répondre à la préoccupation tout à fait légitime que vous exprimez. l’amendement n° 103 rectifié. l’article 6, modifié. Par dérogation au cinquième alinéa de l’article L. 48 du code des postes et des communications électroniques, le délai minimal laissé aux propriétaires ou, en cas de copropriété, au syndicat représenté par le syndic, pour présenter leurs observations sur les projets de mise en œuvre d’une servitude sur les propriétés privées situées à Mayotte est réduit à un mois à compter de la notification des motifs qui justifient l’institution de la servitude et le choix de son emplacement. n° 164, présenté par Mme Jacques, au nom de la date à laquelle ils ont été l’amendement n° 164. l’article 6 bis A, modifié. bis A est adopté.) I. – À titre exceptionnel, par dérogation au premier alinéa de l’article L. 121-8 du code de l’urbanisme, l’implantation à Mayotte d’installations radioélectriques peut être autorisée en discontinuité avec les agglomérations et villages existants par le représentant de l’État dans le département, sous réserve des conditions cumulatives suivantes : 1° Être localisées à la distance la plus éloignée possible de la limite haute du rivage, compte tenu des difficultés techniques et de la configuration géographique des lieux, et, en tout état de cause, au-delà des espaces proches du rivage et d’une bande de cent mètres de la limite haute du rivage ; 2° Démontrer que la localisation de ces installations en discontinuité de l’urbanisation répond à une nécessité technique dûment justifiée ou à un besoin de fourniture au public d’un service mobile de communications électroniques ; 3° Démontrer que ces installations ne sont pas de nature à porter une atteinte significative à l’environnement et aux paysages au regard de la topographie du secteur et des infrastructures de raccordement. Sur les installations mentionnées au premier alinéa du présent I, les opérateurs recourent à une solution de partage de site ou de pylône dans les conditions prévues par les autorisations d’utilisation des fréquences radioélectriques qui leur sont attribuées. dérogation au second alinéa de l’article 5 de la présente loi, le présent article est applicable jusqu’au n° 108 rectifié, présenté par Mme Artigalas, M. Fagnen, Mmes Bélim et Le Houerou, MM. Roiron, Omar Oili et Kanner, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, , après information préalable du maire de la commune d’implantation au plus tard le jour du dépôt de la demande d’autorisation Uzenat. En vertu de cet article, le représentant de l’État peut autoriser, à titre dérogatoire et temporaire, l’implantation d’installations radioélectriques en discontinuité des agglomérations et villages Une telle mesure doit être justifiée, notamment, par le besoin de couvrir la population en services de téléphonie mobile. Il s’agit là d’un enjeu persistant. Pour notre part, nous proposons a minima l’information préalable du maire de la commune d’implantation, au plus tard le jour du dépôt de la demande d’autorisation. C’est le cas pour toute dérogation applicable à la construction d’un équipement public. Selon nous, une telle mesure relève également du bon sens, monsieur le ministre L’adoption de cet amendement aurait pour effet d’annuler les mesures de simplification figurant au présent article. À titre dérogatoire et temporaire, les procédures préalables d’information des élus locaux peuvent être suspendues, surtout lorsqu’il s’agit de reconstruire des antennes relais dont l’implantation a déjà fait l’objet d’une procédure préalable Dès lors, la commission émet un avis l’amendement n° 108 rectifié. I. – Pendant une durée de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, les dispositions du premier alinéa du B du II de l’article L. 34-9-1 du code des postes et des communications électroniques sont suspendues à Mayotte pour toute reconstruction ou réfection, à l’identique ou avec les adaptations ou les améliorations nécessaires, des installations radioélectriques dégradées ou détruites soumises à l’accord ou à l’avis de l’Agence nationale des fréquences. dérogation à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 47 du code des postes et des communications électroniques et pour une période de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, l’autorité mentionnée au troisième alinéa du même article L. 47 se prononce dans un délai de deux semaines à compter de leur réception sur les demandes de permission de voirie ayant pour objet l’implantation à Mayotte à titre temporaire d’installations de communications électroniques ou la réalisation des interventions nécessaires à la continuité du fonctionnement des services et des réseaux de communications électroniques du territoire. Le silence gardé par l’autorité à l’expiration de ce délai vaut accord. Les permissions de voirie délivrées sur le fondement du présent article précisent que leur octroi est soumis à un régime dérogatoire. n° 165, présenté par Mme Jacques, au nom de la sont suspendues ne sont pas applicables et le mot : l’amendement n° 165. n° 54, présenté par Mme Corbière Naminzo, Alinéa 2, seconde phrase Supprimer cette phrase. Corbière Naminzo. Les Mahoraises et les Mahorais doivent retrouver des infrastructures qui leur permettent de se loger, de circuler, de boire, mais aussi de communiquer. L’article 6 bis est essentiel à la concrétisation rapide de cette ambition. À l’évidence, il convient de faciliter l’installation de nouveaux réseaux de télécommunications en lieu et place des infrastructures détruites par le cyclone. À cet égard, l’attitude du Gouvernement, notamment du Premier ministre, ne laisse pas de m’étonner : on a préféré solliciter Starlink, donc Elon Musk, plutôt que l’opérateur historique français. Ce choix trahit une grave méconnaissance de la situation de Mayotte. Face à l’urgence, il est indispensable de s’appuyer sur celles et ceux qui connaissent le mieux les réalités locales. Je pense tout particulièrement au risque Le même constat vaut pour les travaux de réparation et de reconstruction. Nous examinons ce projet de loi d’urgence sans que les pouvoirs publics locaux aient été associés à la moindre concertation. Avec l’article 6 bis, on part en somme du principe « qui ne dit mot consent »… Or une telle logique ne nous paraît absolument pas souhaitable. L’ampleur des moyens déployés sera à la hauteur des dégâts causés – je rappelle que trois quarts des bâtiments de l’île ont été touchés par le cyclone. Il est indispensable de mobiliser un nombre suffisant d’agents, fonctionnaires territoriaux comme fonctionnaires de l’État, pour instruire dans les meilleurs délais les demandes d’autorisation d’urbanisme. Loin de prendre acte des difficultés constatées en pratique, la loi doit déterminer les moyens à mettre en œuvre pour mener à bien la reconstruction. Pour notre part, nous proposons simplement de supprimer la mention selon laquelle « le silence gardé par l’autorité […] vaut accord ». Un tel silence ne serait en effet que le symptôme d’une surcharge sans précédent de travail administratif. L’urgence de la reconstruction des réseaux de télécommunications, les besoins de connectivité de la population mahoraise et l’impératif de continuité du service justifient, au contraire, de telles mesures de simplification et J’ajoute que ces dispositions demeurent temporaires et Les infrastructures de télécommunications sont un véritable enjeu à Mayotte. À ce titre, nous devons déployer les moyens nécessaires pour atteindre certains objectifs à moyen et long terme – je pense notamment à la 5G. Les élus mahorais connaissent particulièrement bien ce sujet, dont nous avons tous mesuré l’importance sur le terrain. Que ce soit à l’Assemblée nationale ou en commission au Sénat, j’ai déjà eu l’occasion de répondre aux questions relatives à Starlink. L’opérateur Orange n’était pas en mesure, et je le déplore, de faire face à l’urgence de la situation. Il fallait notamment que les Mahorais puissent communiquer au plus vite avec leurs proches, en particulier avec leurs familles, comme avec les différents services publics. Voilà pourquoi nous avons décidé d’installer des antennes Starlink, pour une somme par ailleurs modique, dans chaque ville, notamment dans les mairies. Cette mesure a aussitôt produit ses effets. Je regrette que l’on n’ait pu trouver une autre solution, mais c’est ainsi. Il ne s’agissait pas de privilégier qui que ce soit ; nous avons simplement retenu la solution la plus rapide. Au passage, cette affaire en dit long du défi posé à nos propres opérateurs. Les grands opérateurs auront évidemment toute leur place dans la reconstruction du réseau. Gay. Monsieur le ministre, vous affirmez que l’opérateur Orange n’était pas en mesure de fournir le même service que Starlink. Pourtant, le directeur des affaires publiques et le PDG d’Orange disent exactement le contraire ! En dix jours, la couverture réseau de leur groupe est passée de 25 % à 75 %. Ils affirment que, s’ils avaient disposé de quatre générateurs supplémentaires, ce taux aurait atteint 85 %, puis la totalité du réseau mobile en un mois. Il y a donc eu un choix politique de privilégier Starlink. Ne riez pas, monsieur le ministre : les intéressés l’affirment eux-mêmes en posant la question de la rationalité économique et de la souveraineté numérique. On ne peut, d’un côté, entendre le Président de la République qualifier l’alliance d’Elon Musk et Donald Trump d’internationale réactionnaire, et, de l’autre, voir confier notre souveraineté numérique à Elon Musk. Cela pose problème ! Boyer. Eh oui ! Gay. Si l’opérateur historique Orange n’avait pas été capable d’agir, nous aurions pu avoir ce débat. Cependant, sa direction déclare précisément le contraire de ce que vous avez affirmé, monsieur le ministre, en commission comme dans cet hémicycle. Sans parler de mensonge, des propos en décalage avec la réalité ont été tenus… Avec quatre générateurs supplémentaires, Orange aurait-il été en mesure de rétablir le réseau ? Nous nous interrogeons sur le choix politique qui a été fait. Au vu de l’urgence, seul Starlink pouvait intervenir, grâce à sa technologie satellitaire. D’ailleurs, si l’on peut critiquer ce qui se passe aux États-Unis, le sujet principal reste celui de la capacité technologique des Français et des Européens. Gay acquiesce.) Nous avons ainsi connecté des services essentiels, comme l’hôpital et le service départemental d’incendie et de secours (Sdis), tout en sortant la population de l’isolement, grâce à la proximité des antennes. Je le répète : il s’agissait d’une solution d’urgence, et non d’un choix… Gay. D’un choix politique ! … dicté par le grand capital et l’idéologie Gay. N’en faites pas trop ! Je n’en fais pas plus que vous ! (Sourires.) Certes, le réseau d’Orange est monté en puissance, même si je vous invite à la prudence quant à l’exactitude des pourcentages. Gay. Je viens de les brandit son téléphone.) Orange a pu accélérer, parce que son réseau est bien plus Toutefois, l’art de la synthèse, que j’ai appris auprès de François Hollande (Sourires.), nous permettra d’être d’accord sur ce point : l’avenir, c’est la fibre et la 5G, non Starlink. l’amendement n° 54. L’amendement n° 51 rectifié est présenté par Mmes Loisier et Billon, M. Folliot, Mmes Gacquerre et Guidez, M. Henno, Mmes Housseau, Jacquemet et Perrot, M. Pillefer et Mmes Romagny et Sollogoub. L’amendement n° 155 rectifié est présenté par M. Chaize, Mme Jacques, M. Mandelli, Mmes V. Boyer et Petrus, M. Burgoa, Mmes Belrhiti et Evren, MM. J.P. Vogel, Daubresse, Saury, P. Vidal, Piednoir et Sol, Mme Di Folco, M. Lefèvre, Mmes Gosselin et Dumont, M. C. Vial, Mmes Imbert, F. Gerbaud, Lopez et Josende, M. J. B. Blanc, Mme Lassarade et MM. Chatillon, Bruyen, Milon et Bouchet. Rétablir le III dans la rédaction suivante : III. – Pendant une loi, par dérogation à l’article L. 424-5 du code de l’urbanisme, les décisions d’urbanisme autorisant ou ne s’opposant pas à l’implantation à Mayotte d’antennes de radiotéléphonie mobile avec leurs systèmes d’accroche et leurs locaux et installations techniques ne peuvent pas être retirées. La parole est à Mme Annick Billon, pour présenter l’amendement n° 51 rectifié. Billon. Cet amendement vise à rétablir une disposition, supprimée en commission, sur l’établissement d’antennes de téléphonie mobile, qui faisait référence à la loi du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite loi Élan. Le délai moyen de déploiement d’un site mobile est de vingt-quatre mois. Ainsi, notre proposition a pour objet de permettre aux opérateurs, pendant une durée limitée à deux ans, de ne pas attendre l’expiration du délai de trois mois. Nous entendons ainsi accélérer la reconstruction des antennes. M. Stéphane Piednoir, pour présenter l’amendement Piednoir. Il est défendu, Il y a quelques mois, le Sénat votait à la quasi-unanimité la suppression d’une telle disposition du projet de loi de simplification de la vie économique. Cette mesure n’est toujours pas justifiée, même compte tenu de la situation à Mayotte. Il convient de prendre du recul par rapport au discours des opérateurs de télécom : le code de l’urbanisme ne confère pas aux maires un droit de veto leur permettant de retirer, du jour au lendemain, des décisions d’urbanisme dans un délai de trois mois. En effet, ceux-ci ne peuvent le faire que si la décision d’autorisation est illégale. Autrement dit, maintenir cette faculté est du bon sens, d’autant que les maires ne seraient ainsi pas exclus de toutes les procédures. C’est d’ailleurs une demande du terrain. La commission émet donc un avis défavorable sur ces deux amendements identiques. Je constate une opposition frontale entre le Gouvernement et Mme le rapporteur, dont je relève d’ailleurs qu’elle a cosigné l’amendement n° 155 rectifié… Plus sérieusement, ces deux amendements identiques tendent à rétablir l’interdiction temporaire pour le maire de retirer des décisions d’urbanisme relatives à l’implantation d’antennes de radiotéléphonie sur le territoire mahorais. Ils sont donc cohérents avec les règles dérogatoires du droit de l’urbanisme comprises dans ce projet de loi, qui visent à reconstruire et à densifier, dans les plus brefs délais, le réseau mobile de Mayotte, répondant ainsi aux besoins La simplification des procédures applicables aux télécoms tend en particulier à éviter aux porteurs de projets d’attendre l’expiration du délai de trois mois avant le démarrage des travaux au cours duquel peut avoir lieu le retrait de Ainsi, ces amendements tendent à s’inscrire dans la nécessité de réduire les délais de reconstruction des antennes de téléphonie à Mayotte, dans le prolongement du plan Mayotte debout annoncé par le Premier ministre. J’émets donc un avis favorable sur ces deux Mme Annick Billon, pour explication de vote. Billon. Je maintiendrai cet amendement d’Anne-Catherine Loisier. J’ai bien noté, tout comme vous, monsieur le ministre, que Mme le rapporteur était la deuxième signataire du second amendement, qu’elle aurait donc pu défendre, avant d’émettre un avis défavorable au nom de la Cette disposition exceptionnelle et limitée dans le temps répond à une situation exceptionnelle d’urgence pour Mayotte. Dans cet hémicycle et en commission, nous parlons souvent de simplification. C’est précisément ce que nous vous amendements identiques nos 51 rectifié et l’article 6 bis, modifié. au deuxième alinéa de l’article L. 323-3 du code de l’énergie, pour la reconstruction ou la réfection, à l’identique ou avec des adaptations ou des modifications justifiées par un objectif d’intérêt général, des ouvrages des réseaux publics de transport ou de distribution d’électricité dégradés ou détruits à Mayotte, l’autorité administrative peut soumettre le projet à la procédure de participation du public par voie électronique en lieu et place de l’enquête publique ou de la consultation du public, sous réserve que les travaux envisagés ne donnent pas lieu à dérogation au troisième alinéa de l’article L. 115-1 du code de la voirie routière, les travaux mentionnés au I du présent article peuvent être entrepris dans un délai de dix jours à compter du dépôt de la demande de travaux, sauf opposition dans ce délai du maire ou du représentant de l’État en charge de la voirie concernée. dérogation aux deuxième et troisième alinéas de l’article L. 323-11 du code de l’énergie, les avis sur l’exécution des travaux mentionnés au I du présent article des maires des communes ou des gestionnaires des domaines publics sur le territoire ou l’emprise desquels les ouvrages sont implantés sont réputés favorables s’ils ne sont pas rendus dans un délai de dix jours. Ces avis ne sont pas requis lorsque ces travaux portent sur une reconstruction ou une réfection à l’identique, en urgence ou sur un branchement en basse tension. est applicable à compter du 1er juillet 2025. Les I à III sont applicables pendant une durée de deux ans à compter de la date de promulgation de la présente loi. L’amendement n° 29 rectifié, présenté par Mme Malet, MM. Joyandet et Burgoa, Mmes Belrhiti, Muller-Bronn, Petrus et Evren, MM. Bouchet, Rietmann, Perrin, Milon, H. Leroy, Bruyen et Chaize, Mmes Lassarade, Imbert, F. Gerbaud, Lopez, Deseyne et P. Martin, MM. Saury, Panunzi, Piednoir et Mandelli, Mmes Gosselin et Di Folco et MM. C. Vial et Pointereau, est ainsi libellé : Insérer un paragraphe ainsi dérogation à l’article L. 323-3 du code de l’énergie, la reconstruction ou la réfection, à l’identique ou avec des adaptations justifiées par un objectif d’intérêt général, des ouvrages de distribution d’électricité dégradés ou détruits, est autorisée sur la propriété privée et le domaine privé, au droit des servitudes existantes, nonobstant toute disposition législative contraire. Le gestionnaire de réseau procède à l’affichage de la réalisation des travaux sans délai, de manière visible, sur le terrain concerné. Le propriétaire peut demander au gestionnaire de réseau la signature d’une convention de servitude dans le délai de trois ans suivant la publication de cette loi. La parole est à Mme Viviane Malet. Malet. Pour la reconstruction du réseau électrique, l’article 6 ter instaure une procédure allégée relative aux enquêtes publiques ou à la consultation du public. Celle-ci ne concerne que les ouvrages de transport d’électricité, c’est-à-dire relevant de la très haute tension, à savoir la catégorie haute tension B Or, à Mayotte, les besoins de construction portent sur des ouvrages de distribution d’électricité, relevant des catégories basse tension (BT) et haute tension A (HTA). C’est pourquoi nous ciblons ici ces ouvrages de distribution d’électricité détruits, en particulier lorsque le gestionnaire de réseau n’arrive pas à identifier les propriétaires des terrains concernés dans un délai compatible avec une reconstruction rapide. Bien entendu, cette procédure n’a pas pour objet d’exproprier lesdits propriétaires, mais vise simplement à reconstruire les ouvrages conformément aux servitudes préexistantes. Les propriétaires ne sont pas dépossédés de leur droit de propriété et conservent le droit de construire, de se clore ou de bâtir conformément à l’article L. 323-6 du code de n° 162, présenté par le Gouvernement, est ainsi Amendement n° 29 Alinéa 3, première phrase au droit des servitudes existantes, nonobstant toute disposition législative contraire sous réserve que les travaux envisagés ne donnent pas lieu à expropriation ou à l’établissement de nouvelles servitudes administratives Le Gouvernement est favorable à l’amendement n° 29 rectifié sous réserve de l’adoption de ce sous-amendement qui se justifie par son objet même. Il s’agit, au travers d’une modification rédactionnelle, de rendre le dispositif plus robuste juridiquement. Premièrement, l’adoption de l’amendement n° 29 reviendrait sur les travaux de notre commission. Nous avons dégagé un équilibre entre la nécessaire accélération des travaux de reconstruction et de réfection des réseaux publics de distribution et de transport d’électricité, d’une part, et la préservation des droits des propriétaires et du pouvoir des maires, d’autre part. Lors de mes auditions et de mon déplacement à Mayotte, les élus locaux m’en ont bien rappelé C’est la raison pour laquelle notre commission préfère une évaluation au cas par cas de l’utilité publique associée à une courte consultation des maires n’excédant pas dix jours, plutôt qu’une inscription directe dans la loi. Je rappelle, en outre, que le Sénat a toujours privilégié l’évaluation au cas par cas de l’utilité publique. Ce fut le cas, encore récemment, pour les réacteurs nucléaires, les installations renouvelables et leurs ouvrages de raccordement, lors de l’examen de la loi du 22 juin 2023 relative à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes, ainsi que de la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, dite loi Aper. Deuxièmement, cette disposition risque d’entraîner de lourds effets de bord, au point de mettre en question sa constitutionnalité. Ainsi, la version initiale de l’amendement n° 29 n’exclut pas les travaux faisant l’objet d’une procédure d’expropriation, contrairement aux rédactions retenues par le Sénat comme par l’Assemblée nationale. Ce n’est pas admissible au regard du droit de En outre, même sous-amendé, cet amendement tendrait à supprimer toute enquête publique, consultation ou étude d’impact, sans y substituer une participation du public par voie électronique. Ce n’est pas souhaitable, compte tenu des principes de participation du public et d’évaluation environnementale. Par ailleurs, les références aux modalités d’affichage et aux stipulations contractuelles relèvent, de toute évidence, du domaine réglementaire. Elles sont donc contraires à l’article 41 de la Constitution. Troisièmement, et enfin, l’objectif est en réalité déjà largement atteint, puisque les réseaux publics de distribution d’électricité sont d’ores et déjà mentionnés, aux côtés des réseaux de transport, qu’il s’agisse de la participation du public par voie électronique ou de l’avis sur les permis de voirie et l’exécution des travaux. Pour toutes ces raisons, la commission demande le retrait de cet amendement et de ce sous-amendement ; à défaut, elle émettrait un avis défavorable. sous-amendement n° 162. l’amendement n° 29 rectifié. n° 64, présenté par Mme Corbière Naminzo, Après l’alinéa 2 …. – Lorsqu’elles concernent des routes nationales ou des autoroutes, les travaux de réfection de voirie intègrent la création d’une voie dédiée à la circulation de transports collectifs. Corbière Naminzo. Mes chers collègues, gouverner, c’est prévoir ! Cet amendement vise à encourager l’utilisation des transports en commun à Mayotte, où ils sont aujourd’hui inexistants. Pour anticiper et répondre à ce besoin de service public, des voies de circulation dédiées, notamment aux bus, seront nécessaires. Le réseau routier de Mayotte se compose de 90 kilomètres de routes nationales, de 140 kilomètres de routes départementales et de 400 kilomètres de voirie communale. Nous proposons de mettre à profit la réfection des routes, notamment nationales, pour créer ces voies. À Mayotte, le taux de chômage atteint 37 %, alors que 55 % de la population ont moins de 20 ans. Or l’accès au travail dépend aussi de la capacité des personnes à se déplacer. L’objectif est donc de rendre les transports en commun plus attractifs et plus collectifs, afin de réduire leur coût et leurs émissions de CO2. En effet, le premier et unique mode de transport public sur les routes mahoraises est le taxi, dont nous connaissons le prix. Ce n’est évidemment pas viable. Nous proposons donc de conduire une politique de développement adossée à ce projet de loi d’urgence. Cet amendement est inopportun. Il tend à limiter le pouvoir du maire en matière de permis de voirie, ce qui est contraire aux travaux de notre commission. En effet, nous avons préféré réintroduire une courte consultation des maires sur ces permis n’excédant pas dix Plus encore, son adoption ne répondrait pas aux besoins des élus mahorais que j’ai auditionnés ou rencontrés au cours de mon déplacement à Mayotte. Ainsi, aucun d’entre eux n’a demandé à prévoir, a fortiori de manière obligatoire et uniforme, des voies dédiées à la circulation des transports collectifs. La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettrait un avis défavorable. l’amendement n° 64. n° 163, présenté par Mme Jacques, au nom de la 1° Première phrase et jusqu’à deux ans après la date de promulgation de la présente loi 2° Seconde phrase Remplacer les références : I à III par les références : II et III l’amendement n° 163. l’article 6 ter, modifié. ter est adopté.) à l’article L. 421-1 du code de l’urbanisme, la reconstruction ou la réfection strictement à l’identique fait l’objet d’une simple déclaration à la mairie de la commune dans laquelle les travaux sont envisagés. La déclaration mentionne l’emplacement du projet. Une copie de la déclaration est transmise par le maire au représentant de l’État dans le département qui en accuse réception. Un récépissé de la déclaration est fourni au déclarant. Lorsque la reconstruction ou la réfection comporte des adaptations ou des modifications, même minimes, ou en cas de changement de destination, la demande d’autorisation d’urbanisme ou la déclaration préalable précise que le projet est soumis au régime dérogatoire prévu au présent chapitre. Le cas échéant, les adaptations et les améliorations qu’il est envisagé d’apporter à la construction initiale font l’objet d’une motivation spécifique dans la demande d’autorisation compétente en matière d’autorisation d’urbanisme procède, dans les meilleurs délais et pendant toute la durée de l’instruction, à l’affichage en mairie et à la publication par voie électronique sur le site internet de la commune d’un avis de dépôt de demande de permis ou de déclaration préalable précisant les caractéristiques essentielles du projet. Le récépissé de dépôt de la demande est affiché sans délai sur le terrain, de manière visible de l’extérieur, pendant toute la durée de l’instruction, par les soins du demandeur. III. – Le délai d’instruction de la demande de permis de construire, d’aménager ou de démolir est d’un mois. Celui de la déclaration préalable est de quinze jours. IV. – Lorsque la décision relève de l’État, le maire transmet sans délai le dossier au représentant de l’État dans le compétente dispose d’un délai de cinq jours à compter de la réception du dossier pour notifier au demandeur, le cas échéant, que son dossier est incomplet, en lui indiquant les pièces et les informations manquantes. VI. – Lorsque la délivrance de l’autorisation d’urbanisme est subordonnée au recueil préalable de l’avis, de l’accord ou de l’autorisation d’un organisme ou d’une autorité administrative, l’autorité compétente lui transmet un exemplaire du dossier dans un délai de cinq jours à compter de sa VII. – Les majorations ou les prolongations du délai d’instruction de la demande d’urbanisme découlant de l’application de règles de délivrance prévues par d’autres législations que celle de l’urbanisme sont limitées à quinze jours à compter de la réception du dossier par l’organisme ou l’autorité administrative concernés. La majoration ou la prolongation du délai d’instruction est notifiée sans délai au demandeur. VIII. – Lorsque la réalisation des travaux est subordonnée à l’accomplissement préalable d’une procédure de participation du public selon les modalités prévues à l’article L. 123-19 du code de l’environnement, la majoration du délai d’instruction est limitée à quarante-cinq jours. Les avis, accords ou autorisations requis sont adressés à l’autorité compétente pour délivrer l’autorisation d’urbanisme dans un délai de quinze jours à compter de la réception du dossier. Nonobstant toute disposition contraire, le silence gardé passé ce délai vaut, selon le cas, avis favorable ou accord tacite. L’autorité compétente peut instruire conjointement les dossiers dans le cadre de conventions avec ses homologues d’autres collectivités territoriales métropolitaines ou ultramarines. Lorsque ces avis, accords ou autorisations sont émis par un organisme collégial, celui-ci statue dans un délai de quinze jours à compter de la réception du dossier et par tout moyen assurant l’identification des participants et le respect de la confidentialité des débats vis-à-vis des tiers, nonobstant toute disposition particulière le régissant. M. Akli Mellouli, sur l’article. Mellouli. Monsieur le ministre, je souhaite vous entendre sur la mobilisation et le renfort des services de l’État pour hâter la reconstruction. En ce qui concerne l’accélération de l’instruction des demandes d’autorisation d’urbanisme pour la reconstruction ou la réfection, l’examen minutieux d’une demande d’autorisation d’urbanisme reste nécessaire, notamment pour examiner la salubrité du projet. En raison de la surcharge des services instructeurs à Mayotte, la mobilisation des services déconcentrés de l’État est un impératif. Elle pourrait se traduire par une assistance juridique et technique ponctuelle à l’instruction des demandes d’autorisation d’urbanisme ou des déclarations préalables pour la reconstruction, notamment, des infrastructures agricoles et des réseaux publics de distribution et de transport d’électricité ou de télécommunications. Une convention entre l’État et la collectivité territoriale pourrait définir l’étendue et les modalités de cette mise à disposition des services déconcentrés. Face à l’urgence de la reconstruction, monsieur le ministre, comment diminuerez-vous l’engorgement des services instructeurs à Mayotte, déjà structurellement sous-dimensionnés ? Comment le soutien de l’État se manifestera-t-il ? n° 168, présenté par Mme Jacques, au nom de la 1° Remplacer la par la référence : 2° Remplacer le mot : des constructions, aménagements et installations mentionnés au même article, et qui remplissent les conditions fixées à l’article 5 de la présente loi, de ces constructions, aménagements ou Afin d’accélérer les travaux de remise en état des bâtiments et installations dégradés par le cyclone Chido, la commission des affaires économiques a ouvert la possibilité, pour les reconstructions ou réfections strictement à l’identique, de remplacer la demande d’autorisation d’urbanisme ou la déclaration préalable par une simple déclaration en mairie. L’objectif est de faciliter et accélérer les travaux de réfection d’ampleur limitée, notamment la remise en état des toitures et des vitrages. Afin de cibler plus précisément ces types de travaux, mon amendement tend à restreindre le champ des dossiers bénéficiant de cette procédure très simplifiée à ceux qui font normalement l’objet d’une déclaration préalable. Sont ainsi exclues, entre autres, les modifications de structures porteuses, dont il est justifié qu’elles fassent l’objet d’un permis de construire, compte tenu de leur ampleur et du risque plus fort d’atteinte à la sécurité des personnes en cas de travaux non conformes à la réglementation. l’amendement n° 168. n° 167, présenté par Mme Jacques, au nom de la 1° Remplacer le mot : ou à l’installation Au début, insérer la IX. – l’amendement n° 167. n° 75, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 3 Lors du dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme, il est transmis au pétitionnaire un document d’information sur les travaux de la commission d’urgence foncière, l’invitant à vérifier la validité du titre de propriété de la ou des parcelles objet de sa demande. À Mayotte, l’établissement d’un lien juridique certain entre un bien immobilier et une personne se révèle souvent délicat. Telle est la raison de la création du groupement d’intérêt public-commission d’urgence foncière (GIP-CUF), chargé de collecter et analyser les éléments nécessaires à la reconstitution du titre de propriété. Cependant, cet acteur est mal connu. Aussi le Gouvernement propose-t-il, à la faveur du processus de reconstruction et pour accélérer les démarches de régularisation foncière, une information systématique du pétitionnaire de l’existence et des missions du GIP-CUF. Un document lui sera ainsi remis au guichet unique de la collectivité ou par voie dématérialisée. L’adoption de cet amendement concret et pratique représenterait une aide à l’information, sujet que nous avons souvent évoqué. Cette mesure purement incitative améliorera l’information des Mahorais sur les travaux du GIP-CUF, facilitant et accélérant ces derniers. Pour autant, elle ne crée pas de lien juridique entre le droit foncier et le droit de l’urbanisme, ce qui élimine le risque d’effets de bord négatifs. La commission émet donc un avis favorable. l’amendement n° 75. n° 40, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis Alinéa 5, première phrase Compléter cette phase par les à compter de la réception du Ramia. Par souci d’efficacité et parce que les Mahorais sont dans l’attente depuis deux mois, je propose une application immédiate, sans attendre de décret ou de circulaire. Aussi convient-il de préciser que le délai d’instruction d’un mois court à compter de la réception du dossier, formule reprise du V de l’article 7 par souci Dans le droit commun, le délai d’instruction des demandes d’autorisation d’urbanisme court à compter de la réception du dossier complet. Le faire courir même lorsque le dossier n’est pas complet emporte un risque : le délai d’instruction peut expirer sans que les services instructeurs disposent de toutes les pièces nécessaires pour évaluer la demande. En effet, le délai de droit commun laissé au pétitionnaire pour modifier son dossier est de trois mois. Cette durée n’est pas modifiée par le projet de loi que nous La commission demande donc le retrait de cet amendement. J’en profite pour répondre à la question de M. Mellouli. Pour 13 des 17 communes de Mayotte, l’État réalise déjà l’instruction. Pour autant, cela ne signifie pas que nous n’avons pas besoin de renforcer le soutien de l’État en matière d’ingénierie, ce qui vaut pour le département comme pour les communes. L’Assemblée nationale a voté un amendement tendant à permettre aux communes mahoraises de contractualiser avec des communes présentes sur le reste du territoire national. J’en ai parlé hier avec David Lisnard, président de l’AMF, qui est actuellement à Mayotte. Cette démarche fait partie du soutien en ingénierie que propose l’AMF. Enfin, les simplifications apportées par le projet de loi permettent de ne pas faire peser une charge trop lourde sur les collectivités du fait d’un trop grand nombre de dossiers. Cependant, compte tenu de la montée en charge espérée du nombre de dossiers de reconstruction, l’aide aux collectivités devra incontestablement être renforcée. Je m’y suis engagé. D’ailleurs, bien des volontaires, du côté des collectivités comme de l’État, y sont prêts. Je vous remercie donc de votre question, qui était tout à fait pertinente. S’agissant de cet amendement, le Gouvernement demande son retrait, faute de quoi il émettrait un avis défavorable. président. Madame Ramia, l’amendement n° 40 est-il maintenu ? Ramia. Non, je le retire, monsieur le n° 40 est retiré. L’amendement n° 45, présenté par Mme Phinera-Horth, M. Rambaud et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi cinq jours huit jours ouvrés Ramia. Aucune annonce budgétaire ne porte sur le renforcement des effectifs des services d’urbanisme aux échelles communale et déconcentrée. Compte tenu du nombre de demandes, le délai de cinq jours ne pourra être tenu pour vérifier la complétude de chaque dossier déposé. Aussi est-il est proposé d’allonger ce délai à huit jours ouvrés, afin de tenir compte de la réalité du fonctionnement des services à Mayotte, même en cas de renfort des services de l’État. Nos collègues députés ont introduit dans le texte la possibilité pour les collectivités mahoraises de passer des conventions avec d’autres communes et EPCI pour se faire aider dans l’instruction des demandes d’autorisation d’urbanisme. En outre, M. le ministre vient d’évoquer des renforts. En tout état de cause, ces derniers concerneront avant tout les services déconcentrés de l’État, et non les services municipaux qui reçoivent les dossiers et vérifient leur complétude. Étendre légèrement ce délai me semble l’amendement n° 45. n° 61, présenté par Mme Corbière Naminzo, Alinéa 12, deuxième phrase Corbière Naminzo. Nous nous opposons à l’autorisation tacite des demandes d’urbanisme. La réduction des délais d’instruction des demandes d’autorisation d’urbanisme prévue par cet article est nécessaire au vu de l’urgence. Cependant, les besoins étant massifs, l’administration compétente dans l’étude des demandes d’urbanisme risque d’être surchargée. Dans ces conditions, il est donc probable qu’une absence de réponse dans un délai de quinze jours à compter de la réception du dossier soit le fruit non pas d’une acceptation non notifiée, mais bien d’une absence d’examen. Or ce travail minutieux sur une demande d’autorisation d’urbanisme reste nécessaire, notamment pour vérifier les conditions de salubrité et, dans le cas particulier de Mayotte, le risque d’inondation. En effet, sur l’archipel, près de 56 000 personnes y sont exposées. Dans ces conditions, la plus grande prudence s’impose, et une étude soignée des dossiers doit être garantie. L’efficacité et la rapidité dans les demandes d’autorisations ne peuvent se faire au prix d’une gestion expéditive, voire aléatoire. C’est à l’État de prendre toutes les dispositions pour assurer un examen des dossiers à la fois minutieux et rapide. L’alinéa 12 ne modifie pas la règle du « silence vaut accord », qui prévaut déjà pour les autorisations d’urbanisme. Il vise, en réalité, les accords ou autorisations préalablement nécessaires, au titre d’une autre législation, aux autorisations d’urbanisme. l’amendement n° 61. l’article 7, modifié. n° 169, présenté par Mme Jacques, au nom de la Après l’article 7 Par dérogation à l’article L. 181-12 du code rural et de la pêche maritime, la reconstruction ou la réfection, à l’identique ou avec des adaptations ou des modifications, dans la limite d’une augmentation de 5 % de leur gabarit initial, des constructions, aménagements ou installations nécessaires à l’exploitation agricole et forestière, ou au stockage et à l’entretien de matériel agricole, ou liés à une exploitation agricole et destinés au commerce ou à la restauration, lorsque les produits commercialisés ou consommés sont majoritairement issus de l’exploitation, ayant pour conséquence la réduction des surfaces agricoles et des surfaces forestières dans les communes disposant d’un document d’urbanisme, ou entraînant la réduction des espaces non encore urbanisés dans une commune soumise au règlement national d’urbanisme, doivent faire l’objet d’un avis simple de la commission mentionnée à l’article L. 181-10 du même code. Cet amendement vise à lever temporairement l’avis conforme de la commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), afin de faciliter et d’accélérer la reconstruction des bâtiments et installations agricoles mahorais détruits par le cyclone Chido. Comme vous le savez, mes chers collègues, dans les outre-mer, l’accord de la CDPENAF est requis pour tout projet d’aménagement susceptible d’entraîner une consommation d’espace naturel, agricole ou forestier. Il ne s’agit pas de remettre en question cette règle de manière générale, surtout dans un territoire insulaire surpeuplé, où la protection de ces espaces constitue un majeur. Cependant, l’interprétation parfois très extensive que fait la CDPENAF de la notion de consommation d’espace naturel, agricole ou forestier pourrait, dans certains cas, bloquer la reconstruction ou la réfection avec des modifications mineures des bâtiments et infrastructures agricoles, ainsi que des bâtiments directement liés à l’activité agricole. Ainsi, nous proposons, à titre dérogatoire et pour une durée de deux ans – soit la durée de l’ensemble des mesures dérogatoires prévues au chapitre III du présent projet de loi – de supprimer l’avis conforme de la CDPENAF, au profit d’un avis simple. Sont concernés les opérations et les travaux de reconstruction ou de réfection à l’identique ou quasi à l’identique des bâtiments et autres infrastructures agricoles, dès lors que la modification n’excède pas 5 % de leur gabarit initial. Par nature, les reconstructions strictement à l’identique n’impliquent aucune consommation d’espace et ne sont donc pas soumises à l’avis de la CDPENAF. Le cyclone Chido a eu un impact fort sur l’agriculture mahoraise. Le secteur des récoltes, qui œuvre à la fois à la production végétale et animale, accuse ainsi une perte financière de 168 millions d’euros. Les pertes de fonds agricoles, qui comprennent les bâtiments agricoles, le remplacement des plants et la remise en état du foncier, s’élèvent quant à elles à 75,7 millions d’euros. Enfin, les pertes de revenus liées à la durée nécessaire pour reconstituer le potentiel agricole atteignent, selon une première estimation, un montant compris entre 132 millions et 160 millions d’euros. J’en viens à l’amendement de la commission. La CDPENAF émet des avis sur différents documents d’urbanisme ou d’aménagement et peut être consultée sur toute question relative à la réduction des surfaces naturelles, agricoles ou Je tiens à le souligner, l’avis conforme garantit la protection des terres agricoles et assure que les projets soumis à la commission présentent un véritable lien avec le développement agricole. Il agit comme un verrou ou un rempart face au déclassement ou à la disparition des terres agricoles. Notez que la CDPENAF rend peu d’avis défavorables pour la reconstruction de bâtiments agricoles préexistants, dès lors que le professionnel déclare une activité agricole conforme et déjà connue des services de l’État. Il me paraît essentiel de conserver de manière globale le principe d’un avis conforme pour protéger les activités agricoles. Mais, compte tenu de l’urgence, je comprends le sens de cet amendement, d’autant que la mesure proposée a un caractère temporaire, comme l’ensemble des dérogations prévues par ce texte en matière d’urbanisme, et un champ d’application limité à 5 % de l’emprise. Pour l’ensemble de ces raisons, le Gouvernement émet sur cet amendement un avis de sagesse positive. Poncet Monge. Je suis d’accord avec tout ce que le ministre vient d’affirmer, mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. Depuis le début de nos débats, le Gouvernement et la commission invoquent le caractère d’urgence du présent texte pour faire échec à nos amendements et nous renvoient au projet de loi pour la refondation de Mayotte, qui sera sans doute présenté en mars Or, soudain, la commission propose de déroger à l’avis conforme de la CDPENAF de façon temporaire, alors même que celui-ci agit comme un garde-fou et remplit un rôle parfaitement légitime. En se référant à une période de deux ans, elle prend le maximum de ce qu’il est possible d’envisager en matière de dérogation ! Puisque nous discutons d’un texte d’urgence, pourquoi ne pas nous borner à lever l’avis conforme pour six mois et remettre à plus tard les réflexions sur ce sujet ? Certains conçoivent l’avis conforme comme une contrainte, alors qu’il est destiné à protéger les surfaces agricoles. Pour l’ensemble de ces raisons, notre groupe votera contre cet amendement. Ma chère collègue, je vous ferai remarquer que, depuis le début de la soirée, nous n’avons cessé de parler d’inégalités et d’injustices. Or il n’y a que dans les territoires ultramarins que la CDPENAF émet un avis conforme ; dans l’Hexagone, elle rend un avis simple. Dans ces conditions, où se trouve Au travers de cet amendement, la commission demande simplement que l’on fasse confiance aux agriculteurs de l’outre-mer, en particulier ceux du territoire mahorais. Je puis vous le garantir, des agriculteurs profondément amoureux de leur métier, j’en ai rencontré ! Je suis certaine qu’ils ne voudraient pas remettre en question leur outil de l’amendement n° 169. président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 7. Sans préjudice du second alinéa de l’article L. 651-3 du code de l’environnement, lorsque la délivrance de l’autorisation d’urbanisme ou la décision de non-opposition à déclaration préalable nécessaire pour réaliser des travaux mentionnés à l’article 5 de la présente loi requiert une mise à la disposition du public du dossier en application du premier alinéa de l’article L. 651-3 du même code, l’autorité compétente pour prendre la décision en vue de laquelle l’enquête est requise ou, lorsque la participation du public porte sur le projet d’une collectivité territoriale, d’un établissement public de coopération intercommunale ou d’un des établissements publics qui leur sont rattachés, le président de l’organe délibérant de la collectivité ou de l’établissement, peut, le cas échéant, avec l’accord du ou des maires de la commune d’implantation, décider de soumettre le projet à la procédure de participation du public par voie électronique mentionnée à l’article L. 123-19 dudit code, en lieu et place de la mise à la disposition du public du 1er juillet 2025, le dossier soumis à la procédure prévue au même article L. 123-19 est mis en consultation sur support papier, aux horaires d’ouverture dans la préfecture et la mairie de la commune d’implantation du projet s’agissant des décisions des autorités de l’État, y compris des autorités administratives indépendantes et des établissements publics de l’État, ou au siège de l’autorité et dans la mairie de la commune d’implantation du projet s’agissant des décisions des autres autorités. Les observations et les propositions du public sont consignées dans un registre prévu à cet effet – Les opérations et les travaux de démolition ou de déblaiement ainsi que la mise en place des constructions ou installations temporaires directement nécessaires à la conduite des travaux de reconstruction ou de réfection peuvent être engagés dès le dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme ou de la déclaration préalable. n° 55, présenté par Mme Corbière Naminzo, dans les quinze jours suivant Corbière Naminzo. Afin d’accélérer la reconstruction de Mayotte dans un contexte d’urgence, l’article 9 prévoit que les opérations de démolition du bâti et de terrassement peuvent être engagées dès le dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme ou de la déclaration préalable. Ce procédé semble légèrement démesuré. Nous savons pouvoir compter sur la bonne foi des habitants de Mayotte, mais je vous laisse imaginer, mes chers collègues, comment les choses pourraient se dérouler dans un territoire où, selon les estimations actuelles, les trois quarts des bâtiments ont été Conformément à l’article 9, le chantier peut démarrer avant même que la demande d’autorisation d’urbanisme n’ait fait l’objet de la moindre observation. Comment dire à la personne concernée que la destruction du bâtiment et le terrassement ne sont pas adaptés ou ne correspondent pas aux règles d’urbanisme en vigueur, une fois l’opération terminée ? Par cet amendement, nous proposons que l’autorité compétente, pendant une durée de quinze jours, puisse réaliser un tri des dossiers en amont. Ainsi, elle pourra examiner rapidement les demandes déposées et empêcher, si nécessaire, les démolitions qui paraissent inadaptées. Ce délai de quinze jours peut sembler long. Étant donné l’urgence dans laquelle se trouvent les Mahorais, nous serions d’avis de raccourcir ce délai, mais cela nécessiterait des moyens humains dont nous ne disposons pas à ce jour. Nous déplorons le manque de moyens, mais ce n’est pas cette réalité qui doit présider à l’élaboration du présent texte. C’est bien la loi et les besoins de la population qui doivent déterminer les moyens à mettre en œuvre, sans quoi on risque de reproduire les erreurs politiques qui participent aux catastrophes naturelles. Introduire un délai de quinze jours pour engager des travaux de démolition, de déblaiement et d’installation du chantier revient à vider l’article de sa substance. En outre, la commission a supprimé la possibilité de réaliser des travaux qui pourraient causer des dommages irréversibles en retirant du texte la mention des terrassements et des fondations. Quant aux craintes liées aux démolitions, elles devraient être levées par un amendement qui sera examiné dans quelques instants. En attendant, la commission émet un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° 55. n° 69, présenté par le Gouvernement, est ainsi Les dispositions du précédent alinéa ne sont pas applicables lorsque les opérations et les travaux portent sur un immeuble inscrit au titre des monuments historiques en application de l’article L. 621-25 du code du patrimoine. Cet amendement a pour objet d’exclure la possibilité de commencer les travaux en urgence lorsqu’ils concernent un immeuble inscrit sur la liste des monuments historiques, comme il en existe à Mayotte. L’article 9 vise à accélérer les reconstructions après le passage du cyclone Chido en permettant aux demandeurs de commencer les travaux préparatoires dès le dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme, tout en s’assurant que les travaux les plus structurants ne peuvent être engagés qu’après la délivrance de cette dernière. Le Gouvernement propose d’améliorer ce dispositif en tenant compte de la particularité des quatorze monuments historiques de Mayotte. Il convient ainsi d’interdire les démolitions ou les déblaiements en urgence, sans entraver significativement l’effort de reconstruction de logements. Par cet amendement, nous concilions la défense du patrimoine présent à Mayotte et la nécessaire célérité que requiert sa reconstruction. La restriction proposée ici paraît parfaitement justifiée et concerne un nombre très limité de cas. En conséquence, la commission émet un avis favorable l’amendement n° 69. l’article 9, modifié. président. Nous revenons à l’examen de l’article 2, précédemment (précédemment réservé) À Mayotte, jusqu’au 31 décembre 2027, par dérogation à l’article L. 2121-30 du code général des collectivités territoriales et aux articles L. 212-1, L. 212-4 et L. 212-5 du code de l’éducation, l’État ou un de ses établissements publics désigné par le ministre chargé de l’éducation nationale peut assurer la construction, la reconstruction, la rénovation, la réhabilitation, l’extension, les grosses réparations et l’équipement des écoles publiques des communes désignées par arrêté du ministre chargé de l’éducation nationale au regard des dégâts subis par les écoles à la suite du cyclone Chido, à la demande des communes concernées. Le service de l’État ou l’établissement public chargé de la mission définie au premier alinéa du présent article s’assure du respect de la réglementation, notamment en matière de prévention des risques naturels, d’hygiène et de santé, ainsi que du caractère adapté des équipements aux spécificités de la situation même premier alinéa consulte la commune sur l’implantation des écoles publiques et sur le nombre de classes. Dans la mesure nécessaire à la mission définie audit premier alinéa, les biens affectés aux écoles sont mis, de plein droit, à la disposition de l’État ou de l’établissement public précité, qui assume alors l’ensemble des droits et obligations du propriétaire. Il exerce en tant que de besoin les attributions du maître d’ouvrage définies à l’article L. 2421-1 du code de la commande publique. Toutefois, la collectivité conserve les droits et obligations résultant de contrats déjà conclus dans le champ défini au premier alinéa du présent article, sauf accord avec l’État ou l’établissement public pour substituer celui-ci à la collectivité. La collectivité propriétaire conserve en outre la charge des emprunts qu’elle avait contractés au titre des biens mis à disposition. L’échéancier de remboursement des emprunts souscrits par les collectivités territoriales de Mayotte auprès des établissements de crédit ou des sociétés de financement peut être renégocié. Les collectivités territoriales de Mayotte peuvent bénéficier de l’assistance des services ou des agences de l’État compétents pour mener ces négociations. Au plus tard à la date mentionnée au même premier alinéa, l’État ou l’établissement public remet les biens à leurs propriétaires ou, pour les biens nouvellement construits, aux collectivités territoriales compétentes. Cette remise met fin à la mise à disposition prévue au cinquième alinéa et, le cas échéant, emporte transfert de la propriété des biens nouvellement construits et de l’ensemble des droits et obligations qui s’y attachent. Toutefois, l’État ou l’établissement public conserve les droits et obligations résultant des contrats qu’il a conclus, sauf accord avec la collectivité pour lui substituer celle-ci. l’avant-dernier alinéa, si les opérations ne sont pas achevées au 31 décembre 2027, la commune et l’État ou l’établissement public peuvent, par convention, prolonger la mission définie au présent article. pour avis de la commission des lois. Avant de passer à l’examen des amendements à l’article 2, j’appelle l’attention du Gouvernement sur la situation des écoles privées de Mayotte. En effet, celles-ci ne sont pas concernées par le présent article, qui prévoit uniquement une intervention temporaire de l’État, en lieu et place des communes, pour reconstruire les écoles publiques de Mayotte. J’ai été alertée sur la situation de deux établissements privés, dont une école tout juste ouverte à la rentrée 2024, qui, comme tous les établissements scolaires de Mayotte, ont subi de lourds dégâts matériels ne permettant toujours pas une reprise rapide des enseignements. Il convient de ne pas oublier ces établissements privés sous contrat avec l’État. Ils doivent, eux aussi, bénéficier d’un accompagnement, afin de pouvoir de nouveau accueillir les élèves dès que possible. M. Saïd Omar Oili, sur l’article. Omar Oili. Avec 117 000 enfants scolarisés à Mayotte, dont près de 55 % sont inscrits à l’école primaire, l’éducation est un enjeu majeur pour l’avenir de notre territoire. Il est absolument impératif de s’occuper de la jeunesse et d’en finir avec la rotation dans les établissements scolaires. Des personnels remarquables mettent tout en œuvre pour accueillir un maximum d’enfants dans un laps de temps réduit, mais il manquait déjà 1 200 classes avant le passage de cyclone La situation s’est encore aggravée depuis lors : plus de la moitié des établissements scolaires sont hors service, tandis que d’autres ont servi à l’hébergement d’urgence. J’ai appris tout à l’heure que le collège de Kwalé avait été évacué et que les enfants pourraient peut-être retourner à l’école. L’article 2 apporte une première réponse pour accélérer et faciliter la reconstruction des écoles de Mayotte en permettant à l’État d’assurer temporairement la compétence de construction et d’entretien des écoles publiques, en lieu et place des communes qui le demanderaient. L’étude d’impact indique que cette mission est confiée à l’établissement public chargé de la reconstruction. Même si mes amendements ont été déclarés irrecevables, je souhaiterais que M. le ministre clarifie ce point. Quel sera exactement le rôle de l’établissement précité dans la construction, la reconstruction et la rénovation des écoles publiques, lorsque les collectivités en feront la demande ? Ce dispositif pourrait-il s’appliquer aussi aux collèges et aux lycées ? Mme Audrey Bélim, sur l’article. Bélim. À l’occasion de l’examen de l’article 2, nous devons tenir compte de l’aspect humain. En effet, malgré nos nécessaires discussions sur la reconstruction, l’humain doit rester au centre de tout. Des centaines d’élèves mahorais poursuivent ou poursuivront leur scolarité en étant éloignés de leurs familles, de leurs amis, de leurs territoires et de leurs repères, soit en résidant en pension, soit en étant hébergés par des membres ou des amis de leur famille qu’ils n’avaient peut-être jamais vus auparavant. Les Ultramarins que nous sommes savent combien cet éloignement soudain est difficile pour un adulte et entraîne parfois un sentiment d’isolement ; il peut être dangereux d’un point de vue psychologique et causer des surcoûts financiers. Je vous laisse donc imaginer les effets qu’il peut avoir pour un enfant. C’est la raison pour laquelle je souhaiterais, monsieur le ministre d’État, que l’on discute au plus tôt du suivi moral et financier des élèves mahorais. Dans quel état psychique se trouvent-ils ? Leur éloignement est-il volontaire ou résulte-t-il du choix de leurs parents ? Les personnes qui les accueillent ont-elles les ressources nécessaires pour fournir ce qui est nécessaire à leur Les professeurs sont-ils avisés des situations passées et présentes de leurs élèves ? Connaissent-ils leur état d’esprit, pour mieux appréhender leur épanouissement personnel et améliorer leur intégration dans les L’intérêt de ces enfants exige de mettre en place des enquêtes et des suivis psychosociaux le temps nécessaire, en tenant compte de toutes les conditions de cet éloignement. Il faudra sans doute formaliser les suivis dans le projet de loi de refondation, le présent texte ne permettant pas d’y pourvoir. Quoi qu’il en soit, nous devons prendre toutes ces questions au sérieux : il y va de l’intérêt de Vous n’ignorez pas, monsieur le sénateur Omar Oili, que l’État est déjà responsable de la construction des collèges et des lycées à Mayotte. Vendredi matin, aux côtés de la ministre de l’éducation nationale, j’ai visité un collège datant de 1989, dont les formes de construction étaient totalement adaptées à l’époque : en témoigne la présence d’une végétation abondante. Il se trouve qu’il a été très endommagé par le cyclone et même détruit à certains endroits. Pour des raisons liées à la température environnante, notamment, il devra être entièrement reconstruit. Il est évident que les projets de reconstruction devront faire l’objet d’une concertation avec les élus dans chacune des communes concernées et tenir compte du nombre d’élèves. J’en profite pour mettre le doigt sur une légère contradiction que j’ai ressentie lors de ma visite à Mayotte : je ne dénoncerai personne, mais dans ce territoire nombre d’élus, notamment des maires, m’ont indiqué qu’il ne fallait pas construire de nouvelles classes, parce que cela risquait de « créer une pompe aspirante » pour l’immigration. Il faudra donc faire des choix. Si l’on examine la situation dans le détail, on s’aperçoit qu’il manque 1 200 à 1 300 classes. La réalisation de projets de groupes scolaires paraît évidente pour des raisons démographiques. Rien qu’à Petite-Terre, la population passera de 30 000 à 60 000 habitants d’ici à dix ans. Il faudra donc construire des équipements capables de répondre à la demande en matière scolaire, bien sûr, mais aussi sanitaire. L’État pourra confier à l’établissement public chargé de la reconstruction la maîtrise d’ouvrage des écoles lorsque les communes lui demanderont de les reconstruire ou de les rénover. Cela se fera très certainement de cette manière, dans une étroite collaboration entre les communes et le maître d’ouvrage, du moins l’État. Cette question fait partie des dossiers que le général Pascal Facon est en train d’examiner avec les maires. L’intervention de l’établissement public précité permettra sans doute d’accélérer les constructions, en parallèle du fonds du ministère en faveur des communes. Au moins en ce qui concerne les travaux de réparation et de rénovation, je souhaite que les choses aillent vite, car 20 % à 30 % des écoles ou des classes sont détruites. Il faudra accélérer le dispositif de reconstruction : il me paraît important de le rappeler, car il est question, par ce biais, de soutenir les entreprises mahoraises et l’économie locale. Je suis d’accord avec vous, madame la sénatrice Bélim : à ce stade, nous devons tous garder à l’esprit l’aspect humain. Si je ne me trompe pas, entre 400 et 500 élèves ont quitté Mayotte après le passage du cyclone Chido, voire juste avant, soit moins de 1 % du nombre total Je veux bien vérifier ces chiffres, mais il n’empêche que, pour ces familles qui bénéficient d’ailleurs des aides que j’ai annoncées, nous devrons rester très attentifs aux questions soulevées. Bien entendu, je ne manquerai pas de les évoquer avec ma collègue Élisabeth Borne. n° 121, présenté par Mme Florennes, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé : ou des événements climatiques 1° A la première phrase, remplacer les mots : pour substituer celui-ci pour que celui-ci se substitue 2° Compléter la seconde phrase par les mots : en application du quatrième alinéa du présent article troisième phrase pour lui substituer celle-ci pour que celle-ci se substitue à lui La parole est à Mme la rapporteure pour avis. pour avis. Il s’agit d’un amendement rédactionnel, l’amendement n° 121. n° 63, présenté par Mme Corbière Naminzo, Compléter cet alinéa par les et pour améliorer le taux de scolarisation antérieur au cyclone vise à préciser que l’État prend en charge la construction des écoles, non seulement pour réparer les destructions causées en décembre dernier, mais aussi pour résoudre le problème de la déscolarisation qui touchait déjà gravement l’archipel avant le passage du cyclone Chido. Le Conseil d’État l’a rappelé, la situation du parc immobilier scolaire était déjà extrêmement tendue avant la survenue des événements météorologiques que l’on sait, rendant impossible un accueil satisfaisant des enfants en âge d’être scolarisés. La Fondation Jean-Jaurès mettait elle aussi en lumière la question de la surpopulation scolaire à Mayotte, où les élèves représentent entre 35 % et 40 % de la population, alors que la moyenne nationale s’élève à Par ailleurs, il est probable, d’après les informations disponibles, qu’environ la moitié des établissements sont détruits ou inutilisables. Ainsi, la moitié de ce qui était déjà insuffisant est désormais hors d’usage dans le département le plus jeune de France. En raison du manque de classes et d’enseignants, la plupart des élèves n’ont cours que par rotation et sur des demi-journées. Mayotte manquait d’écoles bien avant le cyclone. Il ne suffit pas de réparer les dégâts causés par celui-ci : il faut faire un peu plus. Le présent amendement vise non pas à rattraper le retard, mais seulement à améliorer le taux de scolarisation antérieur au passage du cyclone. de la commission des lois ? pour avis. Je souscris de toute évidence à l’objectif d’améliorer le taux de scolarisation à Mayotte. En effet, de trop nombreux enfants demeurent déscolarisés ou n’ont que dix heures de cours par semaine, en raison du système de rotation mis en place. Toutefois, la commission sera défavorable à cet amendement, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que le texte en discussion est un projet de loi d’urgence, qui vise à reconstruire au plus vite les bâtiments détruits, afin de permettre aux élèves scolarisés habituellement de retrouver le chemin de l’école. Il faut donc reconstruire l’existant avant d’envisager de construire de nouvelles écoles pour augmenter la capacité d’accueil. Nous espérons que ce dernier objectif pourra être atteint à terme, mais nous devrons attendre le projet de loi pour la refondation de Mayotte, qui sera examiné prochainement. Ensuite, comme l’a indiqué M. le ministre, l’augmentation des capacités d’accueil doit être décidée en concertation avec les élus mahorais. Il s’agit d’un objectif de long terme. En raison de la croissance démographique et de la pression migratoire, il faudrait, pour améliorer le taux de scolarisation à Mayotte, construire plus de 200 classes par an. M. Pierre-Alain Roiron, pour explication de vote. Roiron. Cet amendement a un sens tout à fait précis. On le sait, sur le plan scolaire, les enfants mahorais ne bénéficient pas des mêmes capacités d’accueil que ceux de l’Hexagone. M. le ministre se montre favorable à ce que l’on impose à l’État l’obligation d’accueillir tous les enfants. C’est un objectif que nous devons soutenir. Voilà pourquoi nous voterons cet amendement. l’amendement n° 63. n° 137, présenté par M. Mellouli, Mme Guhl, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est Dans chaque établissement scolaire, et jusqu’au 31 décembre 2027, l’État prévoit la construction d’un espace destiné à assurer la sécurité des élèves, des membres de la communauté éducative et des personnes défini par le plan communal de sauvegarde de la commune concernée en cas de survenance d’un risque naturel. Mellouli. J’ai l’impression que, aujourd’hui, aucun des amendements déposés par les communistes et les écologistes ne sera adopté, mais nous persistons tout de même à les Mayotte est un territoire particulièrement exposé aux cyclones. Pourtant, les infrastructures actuelles ne permettent pas d’accueillir dignement les populations en cas de catastrophe. Avec seulement 30 000 places dans les abris anticycloniques, alors que la population est comprise entre 300 000 et 400 000 habitants, nous faisons face à une insuffisance criante qui met en péril la sécurité de nos Par cet amendement, nous proposons une solution pragmatique et durable : les établissements scolaires nouvellement construits ou rénovés devront intégrer des espaces spécifiquement consacrés à l’accueil d’urgence des habitants en cas de catastrophe. Il s’agit de garantir à la fois la protection des populations sinistrées et la continuité pédagogique. Transformer les salles de classe en abris temporaires pose de sérieux problèmes : retard dans la reprise des cours, conditions d’hébergement inadaptées, risques sanitaires, etc. En distinguant clairement les espaces scolaires des espaces d’urgence, nous répondons donc aux défis climatiques de manière efficace et C’est une mesure de bon sens, propice à la résilience et à la justice territoriale. Mes chers collègues, je vous invite donc à voter cet amendement – ce sera l’exception de cette soirée ! pour avis. L’article 2, tel qu’il a été modifié par la commission, prévoit que l’État, lorsqu’il reconstruira les écoles publiques de Mayotte, devra respecter les règles en matière de prévention des risques naturels, notamment cycloniques. Ces règles sont fixées par le code de la construction et de l’habitation : les bâtiments exposés à un risque de cyclone prévisible doivent ainsi préserver la sécurité des personnes présentes en leur sein. De ce principe découlent plusieurs règles de construction. Dans ces conditions, cet amendement est satisfait. En conséquence, la commission émet un avis défavorable. Mellouli. Je crois qu’il y a une petite confusion ! Il est bien évident que les écoles seront reconstruites conformément aux règles fixées par le code de la construction et de l’habitation. Je suggère simplement de dissocier, au sein des établissements scolaires qui serviront désormais d’abri, les espaces qui servent à l’accueil d’urgence des populations et ceux qui seront utilisés à des fins Confondre les espaces ne peut que créer du retard sur le plan pédagogique, au moment de la reconstruction. Voilà pourquoi, mes chers collègues, je vous invite à voter cet amendement, dont les dispositions sont de bon sens et favorisent la résilience. l’amendement n° 137. n° 138, présenté par M. Mellouli, Mme Guhl, premier alinéa du présent article s’assure de la construction, de la reconstruction, de la rénovation, de la réhabilitation et de l’extension des plateaux sportifs des écoles publiques et des points de restauration scolaire. Mellouli. On ne pourra pas dire que nous n’avons pas participé à la discussion… À Mayotte, trop d’enfants sont scolarisés sans avoir accès ni à un repas équilibré ni à des infrastructures sportives adaptées. L’absence de cantines scolaires aggrave les inégalités et prive des milliers d’élèves d’un élément essentiel à leur réussite : une alimentation saine, indispensable à leur concentration et à leur L’éducation physique et sportive est tout aussi fondamentale. Elle favorise la santé, le vivre ensemble et la réussite scolaire. Pourtant, de nombreuses écoles mahoraises en sont privées, faute d’infrastructures adaptées. Nous proposons donc une mesure simple et juste : intégrer systématiquement des cantines et des équipements sportifs dans les projets de reconstruction scolaire à Mayotte. Il s’agit non pas d’un luxe, mais d’un impératif éducatif et social. S’assurer que l’école nourrit à la fois le corps et l’esprit, c’est offrir à chaque enfant les mêmes chances de réussite. Encore une fois, mes chers collègues, je vous invite à voter cet amendement ! pour avis. Mon cher collègue, votre amendement vise à imposer à l’État d’inclure des plateaux sportifs et des points de restauration scolaire dans les établissements publics qu’il Je le rappelle, l’objectif du présent texte est de reconstruire Mayotte à l’identique et au plus vite, afin que les élèves puissent retourner à l’école. Ajouter de nouvelles prescriptions risque de complexifier les choses, donc de ralentir la reconstruction des écoles. Par ailleurs, prévoir l’accès à un plateau sportif n’est peut-être pas la priorité, à l’heure où les enfants mahorais sont malheureusement confrontés à des pénuries d’eau et à des risques de En outre, les élèves ne peuvent toujours pas recevoir le nombre d’heures d’enseignements auxquelles ils ont droit ; c’est ce problème qu’il faudrait d’abord Enfin, la construction d’un plateau sportif aurait pour effet de renchérir le coût de construction des écoles, au détriment du financement d’autres projets indispensables. Quant à l’obligation de prévoir une cantine dans chaque école publique de Mayotte, elle empêcherait toute mutualisation. Certaines communes peu étendues font en effet le choix d’installer une cantine scolaire pour plusieurs écoles, ce qui suscite des économies d’échelle. En outre, cette obligation imposerait des coûts financiers significatifs pour les communes qui, comme sur l’ensemble du territoire français, sont libres de mettre ou non en place un système de restauration scolaire. Bref, veillons à préserver la liberté des communes dans ce domaine, comme nous l’avons dit dès le départ, en fonction de leurs capacités financières. un avis défavorable sur cet amendement. Je souscris à l’avis de la commission. Il existe des plateaux et des équipements sportifs à Mayotte qui répondent à un certain nombre des critères évoqués à l’instant. Les 300 migrants d’Afrique continentale qui ont été expulsés du collège de Kwalé ce matin même étaient regroupés non pas dans les espaces scolaires, mais au sein de l’équipement sportif. La restauration scolaire est une préoccupation que nous partageons tous, et il y a là un véritable sujet. À l’occasion de l’examen de la seconde loi de reconstruction et au vu des constats que Mme la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale et moi-même avons établis, il faudra élaborer un véritable projet sur place. Toutefois, plutôt que d’intégrer cette question à ce texte sous forme d’amendement, il me semble préférable de mener une véritable réflexion, sans doute dans le cadre de la loi Mayotte debout. En collaboration avec l’État et le département, en tenant compte des prérogatives de chacun, ainsi que des projets des communes, car certaines d’entre elles disposent d’ores et déjà de restaurants scolaires, il nous faudra mettre en place un réseau permettant d’approvisionner ces cantines scolaires. C’est d’ailleurs le cas avec le lycée agricole, qui a noué des liens très concrets avec des agriculteurs, que j’ai rencontrés il y a un mois et qui vivent de cette commande publique. Il est donc indispensable d’élaborer un véritable projet, car cette question s’ajoute au sentiment d’inégalité profond qui découle de la surpopulation scolaire contraignant les élèves à ne travailler que le matin ou l’après-midi. Nous nous devons d’apporter une réponse. Il m’est difficile de donner un avis défavorable pour les raisons qui ont été évoquées, mais, en toute sincérité, nous nous engageons à aller dans ce sens pour ce qui concerne la restauration scolaire. Je suis convaincu que cette question trouvera une réponse satisfaisante dans les prochains mois, avec le texte à venir ; elle prendra place dans le projet éducatif que nous évoquions J’émets donc un avis défavorable sur cet Bélim. Ces propos sont rassurants, mais, avant Chido, le taux de pauvreté sur ce territoire atteignait déjà 77 %… Lors de nos déplacements à Mayotte, dans les établissements scolaires, il nous a été fréquemment rapporté que le repas servi à l’école constituait bien souvent le seul repas chaud de la journée pour les Il me semble dès lors primordial de rétablir une véritable égalité et de mettre tout en œuvre pour que ces enfants bénéficient de l’ensemble des droits auxquels tout enfant de la République française peut légitimement prétendre, au premier rang desquels figure l’accès à une J’ose espérer que le prochain texte marquera une avancée sur ces questions. vous remercie de prendre en considération cette préoccupation, mais j’ai le sentiment que l’on confond ici urgence et bon sens. Il ne faudrait pas que l’urgence nous délie du bon sens. Nous construirions, puis nous ajouterions des éléments ensuite, parce que nous aurions alors le temps de le faire… Une telle manière de faire entraînera des surcoûts, tout le monde le monde le sait, et je ne comprends pas cette stratégie. L’urgence n’interdit pas la vision, et la rupture d’égalité est ici manifeste. Dès lors que les habitants ont fait le choix de la République, il est de notre devoir de nous préoccuper d’eux. Que nous fassions le choix d’une cantine mutualisée ou d’une cantine par établissement, l’essentiel est qu’une cantine soit disponible. D’ailleurs, là n’est pas la question aujourd’hui. L’enjeu est de permettre à ces enfants de bénéficier au moins de ce repas, qui est peut-être le seul auquel ils auront accès dans la journée. Il s’agit de montrer que la République les prend effectivement en charge et que nous traitons tous nos enfants avec la même considération. Ce n’est pas parce qu’il y a moins de moyens à Mayotte qu’il faut leur accorder le minimum. Nous ne leur accordons pas la charité : nous répondons à une urgence, à un impératif d’égalité, laquelle relève d’une garantie de l’État et non d’un supplément d’âme ou de bons sentiments ! l’amendement n° 138. n° 9, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Les toitures construites ou rénovées des ouvrages des établissements scolaires mentionnés au premier alinéa du présent article sont conçues de façon à recevoir ultérieurement un équipement de production d’énergie renouvelable. garantir que les toitures des établissements scolaires reconstruits ou rénovés permettent l’installation future de panneaux solaires L’idée est de ne pas perdre de vue l’urgence climatique et de construire des infrastructures, notamment éducatives, dont le fonctionnement coûte moins cher, car elles produisent leur propre Rappelons que la production d’électricité à Mayotte est principalement assurée par des centrales thermiques fonctionnant au gazole, faute d’investissements suffisants dans les énergies renouvelables. Ces centrales représentent 95 % de la production d’énergie de l’île. pour avis. Je le répète une nouvelle fois, nous examinons un texte visant à reconstruire au plus vite Mayotte et ses écoles, afin que les élèves puissent retourner en classe dans les meilleurs délais. Ajouter de nouvelles prescriptions risque de complexifier cette reconstruction et, par conséquent, de la ralentir. En outre, il convient de prendre en compte la question de l’augmentation du coût des travaux qu’entraînerait l’adoption de cet amendement, et ce au détriment d’autres Pour toutes ces raisons, j’émets un avis Guhl. Il serait imprudent de procéder de cette manière, car cela rendrait la situation irréversible : une fois les écoles construites, si elles ne sont pas conçues pour accueillir des panneaux photovoltaïques, elles ne pourront pas en être équipées à l’avenir ! En réalité, si nous voulons préparer cette île à la transition énergétique, il est indispensable que les écoles puissent supporter l’installation de panneaux Si certains maires affirment ne plus vouloir d’écoles sur leur territoire, c’est aussi parce qu’ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour faire face aux charges que celles-ci entraînent. La mesure proposée constitue justement un moyen d’y répondre. Je regrette par conséquent que nous n’adoptions pas cette disposition au moment de la reconstruction, car cela revient, de fait, à y renoncer définitivement. Roiron. Il me paraît en effet primordial, dans le cadre de la transition écologique, de construire dès à présent des bâtiments modernes et pérennes. C’est pourquoi nous apporterons notre soutien à cet Corbière Naminzo. Je regrette ces avis défavorables de la commission et du Gouvernement. En effet, La Réunion et Mayotte sont des territoires de l’océan Indien qui bénéficient de taux d’ensoleillement records au niveau mondial. M. le ministre évoquait tout à l’heure la nécessité d’optimiser les financements en les couplant avec les fonds européens, ce qui est une excellente idée. Cependant, lorsque l’on émarge aux fonds européens, on doit s’inscrire dans une démarche de développement durable. Nous nous apprêtons à reconstruire tout un département ; nous nous engageons dans un chantier colossal. Mettons-nous donc en conformité avec la position de la France au niveau européen, ainsi qu’avec les exigences du statut de région ultrapériphérique. Investir dans la production d’énergies renouvelables constitue à ce titre un impératif. Aussi, je regrette qu’un amendement que j’avais déposé, qui tendait à doter les équipements, les infrastructures, les écoles et l’ensemble des bâtiments publics de récupérateurs d’eau de pluie, de panneaux photovoltaïques, mais aussi de chauffe-eau solaires, ait été déclaré irrecevable. Avec cette super loi d’urgence, nous allons devoir acheminer des conteneurs qui traverseront la moitié du globe pour livrer des chauffe-eau électriques dans une zone où le taux d’ensoleillement est record ! J’appelle sincèrement mes collègues à faire preuve de bon sens : le soleil brille sur l’océan Indien, nous pouvons réaliser des économies sur les factures d’électricité des habitants et permettre à nos collectivités de réduire leurs dépenses en investissant dans les énergies renouvelables. Omar Oili. En tant que maire, j’ai été confronté à des factures d’électricité particulièrement élevées dans ma commune ; j’ai alors fait le choix d’installer des panneaux photovoltaïques pour l’éclairage public et j’ai pu constater, du jour au lendemain, une baisse significative de ces coûts. Si nous entendons sincèrement apporter une aide aux lycées, aux collèges et surtout aux écoles, donc aux mairies, il serait judicieux, dans le cadre de la reconstruction ou de la construction de nouveaux bâtiments, de recourir à cette solution pour permettre des Monsieur le ministre, j’ai moi-même exercé le métier d’enseignant. Nous avons évoqué tout à l’heure la question de la cantine scolaire. Faute de salles de classe en nombre suffisant, j’étais contraint de faire cours à certains élèves de midi à treize heures, dans des conditions de chaleur difficilement supportables. Vous ne pouvez pas imaginer les températures que nous endurons dans les classes, car nous ne parvenons pas à installer la climatisation de manière satisfaisante. Or la présence de panneaux solaires nous permettrait peut-être de résoudre ce problème. Il faut bien comprendre que nous travaillons actuellement dans des conditions C’est pourquoi, lorsque je suis intervenu tout à l’heure, j’ai demandé si nous nous engagions dans une simple reconstruction ou dans une véritable construction. Si nous bâtissons de nouveaux locaux, ne laissons pas passer la chance d’améliorer les conditions de ces enfants qui, le matin, arrivent en classe le ventre vide et qui doivent travailler dans des salles surchauffées, alors même que nous bénéficions d’un ensoleillement permanent qui nous permettrait d’installer une climatisation. Je suis intimement convaincu que, si nous voulons reconstruire Mayotte dans de bonnes conditions, nous devons le faire en construisant des bâtiments adaptés. Nous avons l’occasion d’améliorer durablement les conditions de vie de ces enfants. l’amendement n° 9. l’article 2, modifié. 2 est adopté.) président. Nous reprenons le cours normal de la discussion du texte de la commission. Garantir la maîtrise foncière et la disponibilité de matériaux pour la reconstruction Adaptations et dérogations temporaires en matière de commande publique I. – Peuvent être négociés sans publicité mais avec mise en concurrence préalable les marchés de travaux soumis au code de la commande publique qui sont nécessaires à la reconstruction ou à la réfection des équipements publics et des bâtiments affectés par le cyclone Chido survenu à Mayotte les 13 et 14 décembre 2024 et par les événements climatiques 13 décembre 2024 et qui répondent à un besoin dont la valeur estimée est inférieure à 2 millions d’euros hors taxes. Le premier alinéa est également applicable aux lots dont le montant est inférieur à un million d’euros hors taxes à la condition que le montant cumulé de ces lots n’excède pas 20 % de la valeur totale estimée de tous les lots. II. – Peuvent être négociés sans publicité ni mise en concurrence préalable les marchés de travaux, de fournitures et de services soumis au code de la commande publique qui sont nécessaires pour remédier aux conséquences du cyclone Chido et des événements climatiques mentionnés au I et qui répondent à un besoin dont la valeur estimée est inférieure à 100 000 euros hors taxes. Le premier alinéa du présent II est également applicable aux lots dont le montant est inférieur à 80 000 euros hors taxes pour les marchés de services et de fournitures et à 100 000 euros hors taxes pour les marchés de travaux à la condition que le montant cumulé de ces lots n’excède pas 20 % de la valeur totale estimée de tous les lots. Mme la rapporteure pour avis de la commission des lois. pour avis. Avant de passer à la discussion des articles relatifs à la commande publique, je souhaite évoquer la question de la dématérialisation des procédures de passation des marchés Depuis 2018, le code de la commande publique impose la dématérialisation des échanges d’informations et des communications lors de la passation des marchés publics d’une valeur supérieure à 40 000 euros. Il n’est donc plus possible pour les soumissionnaires, depuis cette date, de déposer une offre par voie papier. Or plusieurs de mes collègues m’ont alerté sur ce sujet. De nombreuses petites entreprises mahoraises ne maîtrisent pas les outils numériques et se trouvent de ce fait pénalisées dans les procédures d’attribution des marchés publics, puisqu’elles ne sont plus en mesure d’y postuler. Je n’ai pas déposé d’amendement visant à rétablir la possibilité de soumettre une offre par voie papier pour les marchés publics concernés, car une telle disposition ne relève pas du domaine de la loi. J’appelle en revanche le Gouvernement à prendre des mesures réglementaires en ce sens, afin de ne pas évincer les petites entreprises et les artisans mahorais des marchés publics. n° 109 rectifié, présenté par M. Roiron, Mmes Artigalas, Bélim et Le Houerou, MM. Omar Oili, Kanner et Montaugé, Bourgi et Chaillou, Mme de La Gontrie, M. Durain, Mme Harribey, M. Kerrouche, Mme Linkenheld, M. Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est , avec des adaptations et améliorations, à la construction de logement La parole est à M. Pierre-Alain Roiron. Roiron. Cet amendement vise tout simplement à inclure la construction de logements neufs dans le champ des adaptations et des dérogations temporaires en matière de commandes Notre objectif est de faire en sorte que l’assouplissement des règles que nous nous apprêtons à voter ce soir ne se limite pas à la reconstruction et à la réfection des équipements publics et des bâtiments, mais puisse également servir à la construction de logements. À Mayotte, le parc de logements sociaux est quasiment inexistant, alors que 80 % au moins des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Il est donc urgent d’accélérer la construction de logements et d’adapter les moyens financiers proportionnellement aux besoins et aux contraintes de l’île. Je suis convaincu que chacun d’entre nous saura le comprendre. pour avis. L’avis de la commission sera défavorable, et cela pour deux raisons. Tout d’abord, l’extension du bénéfice de la dérogation au principe de publicité préalable aux marchés publics de construction de nouveaux logements me semble davantage relever du projet de loi de refondation pour Mayotte annoncé pour le mois de mars prochain. Le texte que nous examinons aujourd’hui vise avant tout à traiter les problèmes urgents. Avant de construire de nouveaux logements, il est impératif de reconstruire en priorité ceux qui ont été détruits par le cyclone. Ensuite, si nous étendons démesurément le champ de la dérogation au-delà de l’urgence, nous courons le risque que celle-ci ne présente plus un caractère proportionné et qu’elle soit, de ce fait, censurée par le juge constitutionnel. l’amendement n° 109 rectifié. n° 122, présenté par Mme Florennes, au nom de la Remplacer la troisième occurrence du Piednoir. L’amendement rédactionnel, cela marche toujours ! l’amendement n° 122. n° 110 rectifié, présenté par M. Roiron, Remplacer le nombre : par le nombre : Roiron. Cet amendement vise à élever le seuil permettant de recourir à des marchés de travaux avec mise en concurrence, mais sans publicité, en le portant à 3 millions d’euros hors taxes, au lieu de 2 millions d’euros, seuil prévu dans le projet de loi. Cette demande émane des professionnels, qui considèrent qu’un seuil ainsi rehaussé serait plus adapté à la réalité des travaux à engager. La mise en concurrence sera bien assurée, afin de permettre une négociation, mais il nous semble que le seuil de 3 millions d’euros correspondra mieux aux interventions pour avis. Je souhaite connaître l’avis du Gouvernement sur Au cours des auditions que j’ai menées, je n’ai pas été saisie de demandes visant à augmenter le seuil de dérogation, mais il est possible qu’une telle mesure se révèle utile. Cet amendement vise à porter de 2 millions d’euros à 3 millions d’euros le seuil permettant de passer des marchés de travaux sans publicité préalable. Les principes de transparence et d’égal accès à la commande publique s’appliquent même en deçà des seuils européens, et toute atteinte à ces principes doit être justifiée par un motif d’intérêt général suffisant, limité et proportionné à l’objectif. Il est évident que la situation de Mayotte appelle des mesures exceptionnelles, et tel est précisément le sens de votre amendement, monsieur le sénateur. Toutefois, le seuil de 2 millions d’euros actuellement prévu à l’article 11 revient déjà à multiplier par vingt le seuil de passation des marchés de gré à gré, fixé à 100 000 euros en matière de travaux. J’ai le sentiment que nous tenons là un bon point d’équilibre entre la nécessité de donner de la souplesse aux acheteurs de Mayotte et celle d’assurer le respect des principes constitutionnels de la commande publique. Par conséquent, monsieur le sénateur, considérant que nous avons atteint un tel point d’équilibre, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, j’en demanderais le rejet. président. Monsieur Roiron, l’amendement n° 110 rectifié est-il maintenu ? Roiron. Non, je le retire, monsieur le n° 110 rectifié est retiré. n° 33 rectifié bis, présenté par MM. Klinger, Belin et H. Leroy, Mme Ventalon et MM. Milon et Somon, est ainsi libellé : marchés de travaux soumis au code de la commande publique conclus pour l’objet mentionné au présent I doivent comporter une part de matériaux d’origine française, biosourcés et permettant la construction de bâtiments conformes à l’exigence de performance énergétique et environnementale RE2020, représentant au moins 20 % de leur valeur totale. Piednoir. Je souhaite revenir sur cet article qui, afin d’accélérer la reconstruction rapide de Mayotte, prévoit d’instaurer une dérogation aux principes de publicité préalable lors de la passation de certains marchés Il me semblerait assez naturel et parfaitement adéquat d’accompagner cette mesure de dérogation d’une disposition visant à favoriser les entreprises innovantes qui utilisent des matériaux biosourcés. Vous pouvez me reconnaître à ce titre une forme de constance dans mon argumentaire de la journée ! Si les décideurs publics n’encouragent pas les filières innovantes, celles-ci ne seront jamais intégrées dans le secteur du bâtiment. Naturellement, on trouvera toujours un bon prétexte pour ne pas le faire : le coût excessif, le moment mal choisi, l’existence d’autres matériaux potentiellement Cet amendement tend à instaurer un minimum de 20 % d’utilisation de matériaux d’origine française. Il s’agit là d’un élément important dans ce débat, même si nous ne l’avons pas beaucoup évoqué jusqu’à présent. En effet, on peut craindre l’utilisation de matériaux provenant d’autres secteurs. Cet amendement vise donc à imposer l’utilisation de matériaux d’origine française et biosourcés, en contrepartie de cette dérogation au principe de publicité n° 32 rectifié bis, présenté par …. – Les pouvoirs adjudicateurs, les entités adjudicatrices et les acheteurs publics tiennent compte notamment de la performance environnementale et veillent au recours à des matériaux de réemploi ou issus des ressources renouvelables. L’usage des matériaux biosourcés ou bas-carbone intervient dans au moins 25 % des marchés passés dans les conditions prévues aux I et II du présent article. Piednoir. Les dispositions de cet amendement partent du même principe que celles de l’amendement précédent : faire de la mobilisation de notre industrie pour reconstruire Mayotte une chance. Je le rappelle, le secteur du bâtiment est responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Cet amendement vise donc à instaurer un minimum de 25 % de matériaux biosourcés ou bas carbone dans les marchés de travaux, en contrepartie de la dérogation au principe de publicité préalable. Il tend ainsi à compléter le pour avis. Les obligations que tendent à introduire ces deux amendements, telles que l’utilisation impérative de matériaux biosourcés, risqueraient, d’une part, d’augmenter le prix des offres présentées et, d’autre part, de décourager certaines entreprises de présenter une offre si leurs fournisseurs n’utilisaient pas de matériaux français ou si leurs produits n’étaient pas biosourcés. Finalement, l’imposition d’une telle condition risque de ralentir la conclusion des marchés indispensables à la reconstruction de Mayotte, alors que la population mahoraise est en attente de solutions rapides. Par conséquent, la commission émet un avis défavorable sur ces deux amendements. l’amendement n° 33 rectifié bis. l’amendement n° 32 rectifié bis. n° 84 rectifié, présenté par M. Chaize, Mme Jacques, M. Mandelli, Mme V. Boyer, M. Burgoa, Mme Belrhiti, M. Bouchet, Mme Evren, MM. J.P. Vogel, Daubresse, Saury, P. Vidal, Piednoir et Sol, Mme Di Folco, M. Lefèvre, Mmes Gosselin et Dumont, M. C. Vial, Mmes Imbert, F. Gerbaud, Lopez et Josende, M. J.B. Blanc, Mme Lassarade et MM. Chatillon, Bruyen et Milon, est ainsi La parole est à Mme Béatrice Gosselin. Gosselin. Cet amendement de notre collègue Patrick Chaize vise à rehausser le seuil en deçà duquel peuvent être négociés, sans publicité ni mise en concurrence préalable, des marchés dont la valeur estimée est inférieure à 143 000 euros hors taxes. Compte tenu de l’état d’urgence actuel à Mayotte, il est indispensable de faciliter et d’accélérer la saisine de cabinets d’études techniques ou d’ingénierie en matière de prestations de services, afin de réaliser dans les meilleurs délais les audits techniques, ainsi que les évaluations des coûts et des besoins de reconstruction. pour avis. Je souhaite entendre l’avis du Gouvernement. l’amendement n° 84 rectifié. l’article 11, modifié. aux articles L. 2113-10 et L. 2113-11 du code de la commande publique, les marchés publics nécessaires pour remédier aux mentionnés au I de l’article 11 de la présente loi peuvent faire l’objet d’un marché unique. L’amendement n° 111 rectifié est présenté par M. Roiron, Mmes Bélim, Artigalas et Le Houerou, MM. Omar Oili, Kanner et Fagnen, Mme Féret, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Bourgi et Chaillou, Mme de La Gontrie, M. Durain, Mme Harribey, M. Kerrouche, Mme Linkenheld, M. Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 126 est présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Xowie et Gay, Mme Margaté, M. Lahellec et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. La parole est à M. Pierre-Alain Roiron, pour présenter l’amendement n° 111 rectifié. supprimer la dérogation au principe d’allotissement des marchés publics prévue par l’article 12. L’allotissement des marchés publics est un outil indispensable pour garantir l’accès aux marchés publics des TPE, qui sont très présentes à Mayotte. Cet article 12 va à l’encontre de ce que nous défendons collectivement : la nécessité de placer les petites entreprises et les entreprises artisanales mahoraises au cœur de Le tissu économique local mahorais est en effet composé en très grande partie de TPE, et l’absence d’allotissement priverait ces entreprises d’un accès aux marchés liés à la reconstruction. Compte tenu de l’étroitesse des marchés, la commande publique représente une part importante de l’activité économique du bâtiment et des travaux publics. J’ajoute qu’un rapport d’information de la délégation à l’outre-mer sur l’évaluation de la loi du 28 février 2017 de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer et portant autres dispositions en matière sociale et économique rappelle que le processus d’allotissement provoque une dynamique vertueuse : les entreprises génèrent un pouvoir d’achat pour leurs salariés, la diversification de l’offre leur permet d’innover et cela favorise une plus grande concurrence entre les entreprises locales. M. Pascal Savoldelli, pour présenter l’amendement Savoldelli. Il s’agit là de défendre les très petites entreprises mahoraises, que l’absence d’allotissement priverait d’un accès aux marchés liés à la reconstruction. J’appelle votre attention sur un point, monsieur le ministre, mes chers collègues : cet amendement n’est pas seulement porté par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain et le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky ; nous relayons également la demande d’un syndicat patronal, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de Mayotte, qui représente les artisans du bâtiment. Grâce à ce label, nous pourrions nous retrouver autour de cette proposition qui vise à favoriser les toutes petites entreprises mahoraises, en ne les excluant pas des marchés publics. pour avis. Ces deux amendements sont contraires à la position de la Je ne suis pas favorable à la suppression de la possibilité de passer des marchés publics non allotis pour reconstruire Mayotte. Cette dérogation au principe de l’allotissement permettra d’enclencher les travaux de reconstruction le plus rapidement possible, conformément à l’objectif du texte. D’une part, l’acheteur n’aura qu’un unique appel d’offres à organiser et ne devra pas analyser les offres lot par lot ni rédiger un cahier des charges par lot ; d’autre part, le suivi de l’exécution des prestations sera facilité, car l’acheteur aura un interlocuteur unique, et les difficultés liées à la multiplicité des intervenants sur les chantiers seront considérablement réduites. En outre, la dérogation me paraît proportionnée, tant dans le temps que dans son champ d’application, qui se limite aux seuls marchés nécessaires à la reconstruction de Mayotte, ainsi que le précise l’article. Pour toutes ces raisons, la commission émet un avis défavorable sur ces deux amendements identiques. Outre les arguments avancés par Mme la rapporteure pour avis, je comprends la crainte d’une exclusion des petites entreprises locales en cas de recours aux marchés non allotis. Nous en avons discuté vendredi dernier avec les acteurs économiques à Mamoudzou. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le Gouvernement à émettre à l’Assemblée nationale un avis de sagesse quant à la suppression de cet article. Cependant, après un examen approfondi de la situation, il apparaît que l’équilibre actuel du texte, avec des dispositions proches d’un Small Business Act et le plan de sous-traitance que nous examinerons demain à l’article 13 bis AA, permettra d’éviter de pénaliser les petites entreprises. J’ai donc le sentiment que le dispositif du texte comporte suffisamment d’éléments au soutien de la nécessité d’une telle dérogation. C’est pourquoi le Gouvernement est défavorable à la suppression de cet article, donc à ces deux amendements Poncet Monge. Ce n’est pas la première fois que nous sommes confrontés à une demande de dérogation à ce principe. Nous l’avions déjà rencontrée dans le projet de loi de simplification de la vie économique, au nom de l’efficacité technologique. Déjà à l’époque, les petites entreprises et les syndicats patronaux qui les représentent s’y étaient Pour quelle raison ? M. le ministre vient de nous en donner un indice : l’objectif est de transformer des entreprises indépendantes en sous-traitants. Les grands groupes affirment certes que ces entreprises seront bien intégrées, mais seulement en tant que sous-traitants. M. le ministre a d’ailleurs évoqué cette question en faisant référence à un prochain article de ce texte. En France, nous ne cessons de citer l’Allemagne en exemple, alors même que la force de ce pays réside dans la vitalité de ses PME. Il est évident que les grands groupes sont demandeurs de ces dérogations. Dans le projet de loi de simplification de la vie économique, celles-ci concernaient les infrastructures en mer, et de nombreux arguments avaient alors été avancés. Ici, en revanche, force est de constater l’absence d’arguments convaincants. Il est impératif de préserver la vitalité des petites structures au niveau local. Or celles-ci ne souhaitent nullement devenir des sous-traitants des grands groupes. M. Philippe Mouiller, pour explication de vote. Mouiller. Je m’étonne également, je l’avoue, de la position de commission. Nous savons ce qui va se passer une fois la loi promulguée. Compte tenu des moyens qui seront mobilisés par l’État et des capacités des collectivités, les cahiers des charges seront traités, et ce sont de grands groupes, dont la plupart ne sont pas nécessairement français, qui obtiendront les marchés, car ils auront la possibilité d’assurer la totalité des travaux, avec des personnels de tous corps d’état, eux-mêmes français ou non. D’ailleurs, c’est assez logique. (Marques Au demeurant, les dispositions relatives à la sous-traitance que nous examinerons bientôt risquent de compliquer encore la vie des entreprises locales, dont les difficultés à travailler dans des conditions économiques normales sont déjà réelles. Jusqu’à présent, j’étais peu intervenu dans ce débat. Si j’ai entendu un certain nombre d’idées intéressantes, je comprends bien la logique d’urgence qui anime les promoteurs du texte : au vu des circonstances, il est nécessaire de réagir rapidement. Toutefois, en l’espèce, les mesures envisagées, sous couvert d’alléger les contraintes pour les collectivités – celles-ci ont tout de même des capacités d’action – sont, me semble-t-il, de nature à fortement pénaliser les petites entreprises locales, dans un contexte où il faudrait au contraire les aider à reprendre leur Je ne partage donc pas la position de la commission, qui me paraît contraire à l’objectif de redynamiser le tissu économique local. Je comprends bien la nécessité d’aller vite, mais nous pourrons toujours, si c’est nécessaire, demander à l’État d’accompagner les collectivités. M. Olivier Rietmann, pour explication de vote. Rietmann. Je voterai également les deux amendements de suppression de l’article 12. L’an dernier, je me suis rendu avec plusieurs membres de la délégation sénatoriale aux entreprises en Martinique et en Guadeloupe, dans le cadre des travaux de la mission d’information « Entreprises et climat ». Le principal problème pour les TPE de nos territoires d’outre-mer, c’est que les grands groupes obtiennent les marchés en les négociant à bas prix, puis imposent des conditions financièrement très difficiles à tenir pour les petites entreprises locales chargées de la sous-traitance. Car ce sont bien évidemment ces dernières, et non les donneurs d’ordre, qui seront obligées de réduire leurs marges… Je voterai donc en faveur de ces deux amendements, et j’encourage mes collègues à faire de même. Omar Oili applaudit.) Uzenat. J’irai dans le même sens que mon collègue Olivier Rietmann, avec lequel je me suis rendu en Martinique et en Guadeloupe dans le cadre des travaux de la mission d’information « Entreprises et climat ». Monsieur le ministre d’État, permettez-moi de vous rappeler qu’il existe d’ores et déjà un certain nombre d’outils en matière de commande publique. Certes, nous entendons le besoin de simplification : il est vrai que les acheteurs publics sont soumis aujourd’hui à de multiples contraintes, en particulier dans les territoires ultramarins. Toutefois, indépendamment des amendements que nous examinons actuellement – nous voterons résolument en leur faveur –, songeons aux groupements momentanés d’entreprises, qui permettent de nouer un dialogue intelligent entre l’acheteur public et les TPE-PME, par exemple lorsqu’il faut réduire le nombre d’interlocuteurs. Et il nous appartient aussi à nous, pouvoirs publics, d’accompagner les acteurs concernés. Non seulement les TPE-PME ne doivent pas être perçues comme une contrainte, mais elles peuvent même être force de proposition, avec des solutions technologiques adaptées, en particulier sur la question climatique. À mon sens, un dialogue comme celui que je viens de décrire peut se révéler tout à fait fécond et permettre d’atteindre des objectifs en apparence inconciliables, mais en réalité parfaitement convergents sur le terrain. Tel est le chemin que nous vous proposons de suivre en adoptant ces amendements de suppression de l’article 12. pour avis. Nous examinerons demain l’article 13 bis AA, dit Small Business Act. Il a été entièrement réécrit par la commission des lois, afin, précisément, de donner aux grandes entreprises la possibilité de travailler avec de petites entreprises mahoraises à hauteur de 30 % du montant estimé du marché. (Exclamations sur les travées des groupes CRCE-K, SER et GEST.) Il s’agit, mes chers collègues, d’une disposition importante. Certes, je comprends vos interrogations, dans la mesure où nous examinons d’abord l’article 12, relatif à l’allotissement. Mais sachez que nous aurons ce débat. D’une manière plus générale, l’un de nos objectifs dans ce projet de loi est bien d’inclure, quand c’est possible, les entrepreneurs et les artisans mahorais dans les marchés publics. Je tenais à vous apporter ces précisions. Savoldelli. Je souhaite remercier nos collègues Mouiller et Rietmann, dont les prises de position montrent qu’il reste un espace de débat et une possibilité de faire bouger les lignes dans cet hémicycle. Cela n’arrive pas assez souvent à mon goût (Sourires.), mais, en l’occurrence, c’est le cas. Si nous nous rejoignons sur ces deux amendements de suppression, qui n’ont pas une valeur idéologique particulière, monsieur le ministre, c’est parce que nous savons que les toutes petites entreprises n’ont pas accès à la garantie décennale, faute de pouvoir amortir 8 000 euros, voire 10 000 euros. Par ailleurs, puisque c’est un moment de sincérité, rappelons que, lorsque nous parlons de sous-traitance, celle-ci s’exerce sur l’approvisionnement. Or seules les grandes majors peuvent approvisionner Mayotte ! Adopter ces deux amendements, c’est réintroduire de la confiance et recréer de la cohésion – chez ces artisans locaux, il y a une dimension familiale – au sein de la population mahoraise. C’est, je le crois, très important du point de vue du regard que la République doit porter sur cette dernière. Roiron. Nos deux amendements de suppression ont un caractère transpartisan. Je pense même que tout le monde aurait pu les signer. J’entends les arguments de Mme la rapporteure pour avis sur l’article 13 bis AA. Mais nous savons combien la sous-traitance est une question difficile pour les petites entreprises locales. Il me paraît donc important que ce temps de reconstruction puisse bénéficier aux TPE mahoraises, y compris pour de la formation. Bélim. Je partage nombre des arguments qui ont été avancés. Lorsque nous parlons de la reconstruction de Mayotte, évitons d’exclure le tissu économique local ! Faisons en sorte que tous les Mahorais puissent participer et bénéficier des La dérogation prévue à l’article 12 enverrait un très mauvais signal aux acteurs économiques locaux. Face à un front républicain aussi large, je chancelle ! Ainsi que cela a été souligné, l’article 12 a beaucoup cheminé ; il a connu toute la palette des couleurs de l’arc-en-ciel. Comme je l’ai indiqué, le Gouvernement avait dans un premier temps envisagé d’émettre un avis de sagesse sur cet amendement. Je comprends en effet les arguments qui ont été invoqués en faveur de la suppression de l’article. Cela étant, sur place, il faut faire en sorte que les petites entreprises mahoraises puissent tenir le choc ; cela pose des problèmes de formation, d’ingénierie, etc. Nous connaissons la réalité économique. Pour autant, le Gouvernement écoute les différents avis et souhaite avancer. Nous aurons l’occasion de revenir demain sur le sujet lors de l’examen de l’article 13 bis AA, et il faudra peut-être affiner le dispositif en commission mixte paritaire, mais, dans l’immédiat, j’opte de nouveau pour un avis de sagesse. En effet, l’adoption de ces deux amendements permettrait peut-être d’adresser un message de confiance à l’égard des entreprises mahoraises. Haute Assemblée. amendements identiques nos 111 rectifié et 126. l’article 12 est supprimé, et l’amendement n° 34 rectifié bis n’a plus d’objet. Mes chers collègues, je vais lever la séance. Nous avons examiné 84 amendements au cours de la journée. Il en reste 54 sur ce texte. La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance. Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, mardi À quatorze heures trente et le soir : Explications de vote des groupes, puis scrutins publics solennels sur la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, présentée par MM. Étienne Blanc et Jérôme Durain (procédure accélérée ; texte de la commission n° 254 2024-2025), et sur la proposition de loi organique fixant le statut du procureur national anti-stupéfiants, présentée par MM. Étienne Blanc et Jérôme Durain (procédure accélérée ; texte de la commission n° 255, 2024-2025) ; Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée d’urgence pour Mayotte (texte de la commission n° 283, Projet de loi, adopté par l’Assemblée d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 251, 2024-2025). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée le mardi 4 février 2025, à zéro heure Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Gérard Larcher M. Guy Benarroche. 1. Procès-verbal 2. Sortir la France du piège du narcotrafic et statut du procureur national anti-stupéfiants. – Suite de la discussion en procédure accélérée et adoption d’une proposition de loi dans le texte de la commission modifié et d’une proposition de loi organique dans le texte de la commission sur l’ensemble Mme Sophie Briante M. Aymeric Durox de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic par scrutin public n° 185, du projet de loi dans le texte de la commission, modifié. Mise au point au sujet d’un vote de loi organique fixant le statut du procureur de la république national anti-criminalité organisée Adoption, par scrutin public n° 186, du projet de loi organique dans le texte de la commission. M. Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice Retailleau, ministre d’État, ministre de l’intérieur et reprise de la séance DE M. Didier Mandelli 3. Mises au point au sujet de votes 4. Candidatures à des commissions 5. Urgence pour Mayotte. – d’un projet de loi dans le texte de la commission modifié n° 70 du Gouvernement. – Adoption. Adoption de l’article modifié. n° 112 rectifié de M. Pierre-Alain Roiron. – Amendement n° 127 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Amendement n° 148 rectifié de Mme Monique de Marco. – Rejet. Amendement n° 123 de Mme Isabelle Florennes, rapporteure pour avis de la commission des lois. – Adoption. Amendements identiques nos 119 rectifié de M. Pierre-Alain Roiron et 128 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Devenus sans objet. nos 120 rectifié de M. Pierre-Alain Roiron et 129 de Amendement n° 7 rectifié de Mme Martine Berthet. – Devenu sans objet. nos 124 de Mme Salama Ramia et 130 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Devenus sans objet. Amendement n° 131 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Devenu sans objet. Amendement n° 42 rectifié de Mme Salama Ramia. – Adoption. Amendement n° 41 de Mme Salama Ramia. – Rejet. l’article 13 bis AA n° 35 rectifié bis de M. Stéphane Piednoir. – Rejet. Amendement n° 149 Article 13 bis A 13 bis (supprimé) n° 132 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – L’article demeure supprimé. Article 13 ter Article 14 n° 133 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Adoption de l’article. Article 14 bis n° 44 de Mme Salama Ramia. – Adoption. Article 16 n° 141 de M. Akli Mellouli. – Rejet. Amendement n° 114 rectifié de Mme Colombe Brossel. – Rejet. Amendement n° 77 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 150 Amendement n° 151 Amendement n° 152 Amendement n° 17 de Mme Antoinette Guhl. – Rejet. l’article 16 n° 18 de Mme Antoinette Guhl. – Rejet. Amendement n° 8 rectifié de Mme Martine Berthet. – Rejet. Amendement n° 134 de Avant l’article Amendement n° 101 rectifié bis de M. Saïd Omar Oili. – Rejet. DE Mme Sylvie Robert n° 82 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 78 du Après l’article 17 n° 158 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Article 17 bis A n° 83 du Gouvernement. – Adoption. Article 17 bis n° 172 rectifié de la commission. – Adoption, après levée du gage par le Gouvernement. Amendement n° 79 du Gouvernement. – Devenu sans objet. Article 18 n° 159 du Gouvernement. – Adoption. nos 43 de Mme Salama Ramia et 96 rectifié de Mme Annie Le Houerou. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 49 de Amendement n° 62 de Amendement n° 97 rectifié de Mme Annie Le Houerou. – Rejet. Amendement n° 80 du Article 18 bis n° 94 rectifié de Mme Annie Le Houerou. – Article 19 – Adoption. l’article 19 n° 28 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Article 20 – Adoption. Article 21 n° 22 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Amendement n° 68 rectifié de Mme Christine Bonfanti-Dossat, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales. – Adoption. Adoption de l’article modifié Articles 22 et 23 – Adoption. l’article 23 n° 142 de M. Grégory Blanc. – Rejet. Articles 24 à 26 (supprimés) Article 27 n° 23 de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Amendement n° 24 rectifié de Mme Raymonde Poncet Monge. – Rejet. Amendement n° 65 rectifié de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Amendement n° 115 rectifié bis de Mme Annie Le Houerou. – Rejet. Articles 28 à 31 (supprimés) Article 32 n° 95 rectifié de Mme Annie Le Houerou. – Article 33 (supprimé) Vote sur Corbière Naminzo Poncet Monge M. Saïd Omar Estrosi Sassone, présidente de la commission des affaires n° 187, du projet de loi dans le texte de la commission, modifié. M. Manuel Valls, ministre d’État, ministre des outre-mer 6. Mises au 7. Souveraineté alimentaire et agricole. – Discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté Duplomb, rapporteur de la commission des affaires économiques Menonville, rapporteur de la commission des affaires économiques Bruyen, rapporteur pour avis de la commission de la culture Anglars, rapporteur pour avis de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable Suspension et reprise de la séance DE Mme Sylvie Vermeillet Genevard, ministre Clôture de la discussion générale. du titre Ier n° 799 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement rédigeant l’intitulé. Amendement n° 288 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Devenu Article 1er Amendement n° 710 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet. Amendement n° 657 rectifié quater de M. Vincent Louault. – Rejet. Amendement n° 452 de M. Joshua Hochart. – Rejet. identiques nos 289 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 905 de la commission Amendement n° 656 rectifié quater de M. Vincent Louault Amendement n° 713 rectifié de M. Gérard Lahellec Amendement n° 686 de M. Guillaume Gontard Amendement n° 800 du Amendement n° 728 Amendement n° 290 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot nos 253 rectifié bis de M. Yves Bleunven et 793 rectifié de M. Daniel Gremillet Amendement n° 291 Amendement n° 228 rectifié ter de Mme Brigitte Devésa Amendement n° 88 rectifié de M. Henri Cabanel nos 52 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 178 rectifié ter de M. Fabien Genet, 202 rectifié de M. Jean-Yves Roux, 268 rectifié ter de M. Yves Bleunven et 630 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette. – L’amendement n° 630 rectifié bis n’est pas Amendement n° 292 Amendement n° 293 Amendement n° 420 rectifié ter de M. Michaël Weber Amendement n° 689 de Amendement n° 908 du Gouvernement ; sous-amendements nos 914, 915 et 913 de la Amendement n° 740 nos 111 rectifié ter de M. Éric Gold, 405 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot, 529 rectifié bis de M. Michel Masset et 717 de M. Gérard Lahellec. – L’amendement n° 529 rectifié bis n’est pas soutenu. Amendement n° 298 Amendement n° 283 rectifié de Mme Catherine Conconne. – Non soutenu. Renvoi de la suite de la discussion. 8. Ordre du de membres de commissions compte rendu intégral Présidence de M. Gérard président. La séance est (La séance est ouverte à quatorze heures trente.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves la France du piège du narcotrafic et statut du procureur national de la discussion en procédure accélérée et adoption président. L’ordre du jour appelle les explications de vote des groupes et le vote par scrutins publics solennels sur la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic (proposition de loi n° 735 [2023-2024], texte de la commission n° 254, rapport n° 253) et sur la proposition de loi organique fixant le statut du procureur national anti-stupéfiants (proposition de loi organique n° 197, texte de la commission n° 255, rapport n° 253). La procédure accélérée a été engagée sur ces textes. Mes chers collègues, je vous rappelle que ces deux scrutins s’effectueront depuis les terminaux de vote. Je vous invite donc à vous assurer que vous disposez bien de votre carte de vote et à vérifier que celle-ci fonctionne correctement en l’insérant dans votre terminal de vote. Vous pourrez vous rapprocher des huissiers pour toute difficulté. Avant de passer au vote, je vais donner la parole à ceux de nos collègues qui ont été inscrits pour expliquer leur vote. président. La parole est à M. Dany Wattebled, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. sur les travées du groupe Monsieur le président, messieurs les ministres d’État, mes chers collègues, comme dans la société tout entière, la lutte contre le trafic de stupéfiants a réuni un large consensus au sein de notre assemblée. Nos concitoyens sont confrontés à toujours plus de violences à mesure que le trafic progresse sur l’ensemble du territoire de la République. Nos policiers, nos gendarmes, nos douaniers et nos magistrats combattent ce fléau depuis longtemps. Notre pays se trouve désormais à un point de bascule. Si nous ne réagissons pas avec fermeté et célérité, nous pourrions bien être dépassés par ce défi. Pour lutter efficacement, nous devons avant tout changer de regard sur les stupéfiants. Trop longtemps, les expressions « drogue douce » ou « usage récréatif » ont occulté la réalité tragique du terrain. Alors que l’on compte plus de 1 million de consommateurs de cocaïne dans notre pays, les stupéfiants sont devenus un marché très juteux, qui pourrait représenter 6 milliards d’euros. Avec de tels montants en jeu, les délinquants ne reculent devant aucune forme de violence. Dans certaines zones de la République, les contrôles d’identité et les fouilles sont menés non plus par les forces de l’ordre, mais par les trafiquants eux-mêmes. Ces derniers s’entretuent et nos concitoyens sont parfois les victimes collatérales de ces violences. On déplorait ainsi, en 2023, plusieurs centaines de blessés et quatre-vingt-cinq morts. La rentabilité des trafics permet aux délinquants d’investir dans du matériel et des technologies avancées, ce qui rend d’autant plus difficile le travail des forces de l’ordre. Tout cet argent doit ensuite être blanchi, ce qui implique le développement de nombreuses ramifications au sein de notre économie. Les stupéfiants ne constituent bien souvent qu’un pan parmi d’autres de l’activité des réseaux de la criminalité organisée. Cela explique et justifie le choix de créer un parquet spécialisé dans ces affaires, qui peuvent se dérouler dans plusieurs juridictions à la fois. Les grandes villes ne sont plus les seules à être concernées. Les trafics gangrènent à présent une large partie de notre pays, y compris en milieu rural. Ils minent le développement de nos territoires et empoisonnent la vie de nos concitoyens. Dans la droite ligne des récentes opérations « place nette », nous devons poursuivre nos efforts. Lors de nos débats, nous avons enrichi le texte de nombreuses mesures. Nous avons ainsi sécurisé les dispositifs de fermeture administrative des lieux participant aux trafics. Le Sénat a par ailleurs interdit le paiement en espèces des locations de voiture. Cette mesure permettra de lutter contre le blanchiment en favorisant l’identification des loueurs. Plusieurs amendements ont assujetti de nouveaux acteurs économiques aux dispositions de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Grâce à l’adoption d’un amendement de notre collègue Pierre Jean Rochette, les confiscations de véhicules seront désormais automatiques, y compris lorsque ceux-ci sont immatriculés à l’étranger. Le Sénat a également accepté de mieux protéger les interprètes, acteurs clés de nombre de procédures, en adoptant un amendement de notre collègue Louis Vogel. Lorsque cela sera nécessaire, l’interprète pourra être autorisé par le magistrat à conserver l’anonymat. Sortir la France du piège du narcotrafic est un objectif nécessaire et ambitieux. À cet égard, nous pouvons regretter que le présent texte soit une proposition de loi et non un projet de loi. Le droit pénal et la procédure pénale emportent de lourdes conséquences sur les libertés de nos concitoyens. Il va sans dire que le travail de la commission des lois du Sénat est de grande qualité. Cependant, disposer d’une étude d’impact et de l’avis du Conseil d’État aurait sans doute permis de conforter la solidité juridique de plusieurs dispositions. La navette devra continuer d’améliorer le texte. Renforcer notre arsenal ne suffit pas. Pour gagner ce combat, nous avons également besoin de l’engagement de la justice et de nos services d’enquête. Les membres du groupe Les Indépendants – République et Territoires tiennent à rendre hommage aux femmes et aux hommes qui luttent au quotidien contre ce fléau. Le projet de regrouper les cent plus gros trafiquants dans une prison de haute sécurité paraît nécessaire pour priver effectivement les réseaux de leurs chefs. Il met cependant en lumière le manque de moyens de la pénitentiaire : il nous faut à la fois construire davantage de places de prison et moderniser nos établissements. Pour mettre fin au développement des trafics et protéger efficacement nos concitoyens de ces réseaux, il sera nécessaire d’aborder le sujet de la consommation de drogue. Celui-ci ne faisant pas partie du périmètre de ce texte, nous ne pouvions en Nous considérons cependant qu’il est aussi commode que fallacieux de prétendre, comme le font certains de nos collègues, que le trafic de stupéfiants est une conséquence de l’économie de marché. Les mêmes prônent la dépénalisation et l’augmentation des aides sociales pour lutter contre la criminalité : cela pourrait prêter à sourire si cet angélisme ne bénéficiait pas au développement des Nous sommes bien évidemment convaincus que les addictions appellent une prise en charge médicale, mais cela ne doit pas occulter la lourde responsabilité qui pèse sur les consommateurs. Les centaines de victimes assassinées, parfois dans des conditions atroces, ont subi ce sort pour que la drogue parvienne au consommateur. Personne ne peut plus ignorer cette réalité. Face à ce fléau, nous devons agir avec détermination et constance. Le groupe Les Indépendants – République et Territoires votera donc à l’unanimité en faveur de l’adoption de cette proposition de loi. sur les travées du groupe INDEP et sur des travées du groupe Jourda applaudit également.) Mme Muriel Jourda, pour le groupe Les Républicains. sur les travées du groupe Les chers collègues, permettez-moi d’expliquer en quelques mots le vote du groupe Les Républicains sur cette proposition de loi visant à lutter contre le narcotrafic. Il ne vous aura pas échappé que je suis corapporteur de ce texte, aussi je ne ferai pas durer plus longtemps le suspense : notre vote sera bien entendu favorable. sur des travées du groupe SER.) garde des sceaux. C’est une Il semble que mes propos soulagent d’un grand poids plusieurs de nos collègues ! (Sourires.) Ce vote sera favorable, car ce texte, si vous me permettez d’utiliser un terme quelque peu trivial, est satisfaisant, et ce à bien des égards. Il est tout d’abord satisfaisant parce qu’il émane du Sénat. Cela est assez remarquable, s’agissant d’un sujet régalien sur lequel le gouvernement, quelle que soit sa sensibilité, se situe par nature en première ligne. Il faut donc souligner la qualité de ce travail : à partir du rapport rendu par Étienne Blanc dans le cadre de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier, présidée par Jérôme Durain, nos deux collègues ont rédigé cette proposition de loi que nous allons, je l’espère, très largement approuver. Ensuite, ce travail est satisfaisant, parce qu’il est collectif. Au-delà de l’unanimité qu’a recueillie le rapport de la commission d’enquête, nous avons su avancer avec l’ensemble des groupes en séance. Certes, certains points ont fait l’objet de désaccords, mais nous avons largement débattu, en particulier avec le Gouvernement. Nous avons ainsi poursuivi les négociations, depuis le début de nos débats avec M. le garde des sceaux, jusqu’à la fin de la séance avec M. le ministre de l’intérieur. Nous n’avons cessé de chercher un consensus. Au vu du caractère régalien de ce sujet, il me paraissait naturel que nous parvenions à trouver un accord pour sortir la France du narcotrafic. Ce texte est également satisfaisant, parce que nous avons souhaité éviter les sujets de désaccord. Ce n’est pas que nous craignions de ne pas savoir les trancher : c’est précisément notre fonction. Dans cette chambre, la démocratie se traduit justement par le fait de régler les différends par la discussion puis par le vote. Nous y serions donc parvenus. Cependant, pour donner du poids à ce texte, il fallait exclure certains sujets. Nous savons desquels il s’agit, ne nous en cachons pas : je pense avant tout à la consommation et à la légalisation de certains produits stupéfiants. De telles discussions auraient pu nous éloigner les uns des autres. Nous avons su, dans la droite ligne du rapport de la commission d’enquête, circonscrire nos travaux de façon à travailler utilement sur le sujet, à savoir la lutte contre le narcotrafic. Là aussi, le résultat a été satisfaisant. Encore une fois, dans le prolongement dudit rapport, nous avons su aborder l’intégralité des questions qui ne sont pas traitées dans toutes leurs dimensions par le droit positif. Or, sur ces sujets, la délinquance avance vite, très vite, parfois beaucoup plus vite que ne peuvent le faire les États. Je n’entrerai pas dans le détail des points dont nous avons discuté. Rappelons toutefois que nous avons commencé par mettre en ordre la chaîne pénale en dotant la France, à l’instar de ce que nous avions prévu pour le terrorisme, d’un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco). Au-delà du trafic de stupéfiants, c’est une criminalité totale qui est Ce parquet coordonnera l’action sur l’ensemble du territoire. Du point de vue administratif, il sera aussi doté d’un état-major interministériel. C’est d’ailleurs sur ce point que portaient nos attentes envers le Gouvernement et nous avons heureusement trouvé un accord, grâce auquel l’ensemble des services concernés, au-delà de la justice et de l’intérieur, pourront lutter conjointement contre le narcotrafic. Ensuite, nous avons doté nos enquêteurs de moyens. Je le dis souvent : le droit est un outil. Les enquêteurs pourront, par exemple, être anonymisés afin d’éviter de faire l’objet de menaces ou de pressions de la part des narcotrafiquants. Ils seront également dotés de techniques d’enquête : le procès-verbal distinct, qui a notamment agité nos débats la semaine dernière, permettra d’éviter de dévoiler les méthodes d’action employées. Nous le savons, l’appât du gain est la principale motivation des narcotrafiquants. Le blanchiment est donc un sujet majeur. Nous avons donc renforcé les freins au blanchiment, y compris en intervenant dans des domaines qui relèvent de la vie quotidienne des élus locaux que nous avons été ou que nous sommes encore. Je pense, par exemple, à ces magasins qui restent ouverts une bonne partie du jour et de la nuit sans proposer beaucoup de produits en rayon et sans être fréquentés par un grand nombre de clients… Là encore, nous avons doté l’administration d’outils pour fermer ces blanchisseuses. Nous nous sommes aussi attaqués à d’autres sujets importants, comme le renseignement, sans lequel les enquêtes seraient difficiles. Enfin, nous avons souhaité agir contre la corruption, qui est une réalité. Il ne s’agit pas toujours d’une question de probité : plutôt que l’appât du gain, c’est parfois la menace qui pousse des acteurs clés à céder, dans les ports, par exemple. Or notre arsenal de mesures serait totalement inutile si ceux qui sont destinés à les appliquer n’étaient plus en mesure de le faire, ce qui est le cas lorsqu’ils sont corrompus. Voilà pourquoi ce texte me semble satisfaisant. Nous ne prétendons pas avoir atteint la perfection ni épuisé le débat, que l’Assemblée nationale poursuivra. Au cours de la commission d’enquête, l’une des personnes auditionnées, issue d’un pays voisin du nôtre, qui a été envahi par le narcotrafic, nous confiait : « Chez nous, il est minuit vingt. Chez vous, il est minuit moins cinq. » Grâce aux outils dont nous avons doté tous les acteurs de la lutte contre le narcotrafic, et grâce à votre volonté politique sans faille, messieurs les ministres d’État, nous pourrons empêcher que minuit ne sonne jamais chez nous. Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC, RDSE et INDEP.) Mme Marie-Laure Phinera-Horth, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. sur les travées du groupe RDPI. Richard et Durain applaudissent également.) chers collègues, nous devons nous prononcer aujourd’hui sur une proposition de loi à l’intitulé ambitieux : « sortir la France du piège du narcotrafic ». Ce texte s’est nourri des travaux de la commission d’enquête dont j’ai été vice-présidente. À cette occasion, nous avons dressé un état des lieux très préoccupant de ce phénomène, qui, d’année en année, gagne en ampleur et s’étend sur l’intégralité du territoire national, jusqu’à toucher nos petites villes et nos campagnes. Personne n’est Face à l’urgence, Étienne Blanc et Jérôme Durain, respectivement rapporteur et président de cette commission d’enquête, ont décidé de déposer cette proposition de loi. Ce texte, j’y insiste, est très ambitieux, en ce qu’il vise à renforcer les moyens procéduraux dans la lutte contre le narcotrafic. Les travaux de la commission d’enquête ont clairement démontré que nous accusions un retard considérable par rapport aux trafiquants. Ces derniers ne manquent ni de moyens ni d’imagination pour contourner les règles en vigueur et importer et vendre leur Sur ces travées, nous partageons tous la même ambition : mettre un coup d’arrêt à ce trafic qui gangrène le pays. La tenue des travaux en séance durant deux jours, la semaine dernière, en atteste. Sur les quelques éléments de blocage, à l’article 1er comme à l’article 16, nous avons su trouver des points d’atterrissage Cette proposition de loi comporte un certain nombre de mesures que le groupe RDPI salue. Je pense notamment à la création d’un parquet national anti-criminalité organisée, articulée à la montée en puissance de l’Office anti-stupéfiants (Ofast). Ces mesures ont été largement soutenues dans l’hémicycle tant par les sénateurs que par le Gouvernement. Pour moi, ce sont des avancées décisives dans la lutte Il en va de même des dispositions qui visent à frapper les narcotrafiquants au portefeuille afin de lutter efficacement contre le blanchiment d’argent. C’était l’une des recommandations phares de la commission d’enquête. Ainsi, je salue les mesures prévues aux articles 5 et 5 bis, qui permettront, au travers d’un mécanisme judiciaire ou administratif, de geler les avoirs des trafiquants. Vous le savez, ces individus n’ont aucune limite. Nous connaissons la dangerosité de leurs méthodes et de leurs moyens. J’ai une pensée émue pour les familles des deux agents pénitentiaires tués au péage d’Incarville, en mai 2024. À l’aune de ce drame, notre droit doit s’adapter, notamment en autorisant nos forces de sécurité à utiliser de nouvelles techniques d’enquête. À cet égard, je me félicite de l’adoption de la mesure que j’ai défendue, au nom du groupe RDPI, après l’article 15 bis. Elle permettra aux enquêteurs d’activer, sur autorisation du juge des libertés et de la détention (JLD), les appareils fixes pour les infractions relatives à la criminalité organisée. Notre collègue Étienne Blanc a d’ailleurs proposé un dispositif complémentaire pour les appareils mobiles. Ces méthodes constituent un ajout pertinent aux techniques d’enquête existantes. Si nous pouvons nous féliciter d’avoir élaboré un texte très riche, nous devons admettre que des failles persistent. Je pense notamment à la prévention, volet pourtant primordial à mes yeux, qui n’a pas eu droit de cité dans cette proposition de loi. Je regrette que l’amendement que j’ai introduit à cet égard n’ait pas obtenu l’approbation de la commission des lois. Beaucoup d’entre vous m’ont affirmé que ce n’était ni le lieu ni le moment d’aborder cette problématique. Alors, dites-moi : quand allons-nous le faire ? Je ne doute pas une seconde que ce texte permettra de lutter efficacement contre le narcotrafic. Mais, il faut l’admettre, ses effets se concentreront essentiellement sur le haut du spectre. Cette avancée est significative, certes. Mais quid des petites mains ? Quid, en somme, de notre jeunesse, qui continuera de tenter l’aventure, le ventre tapissé d’ovules de cocaïne ? L’an passé, le voyage s’est interrompu aux portes de l’aéroport guyanais pour plus de 1 000 mules en quête d’argent facile. Ce ne doit plus être une fatalité. Au-delà de cette proposition de loi, il est primordial de mettre en place des actions pour endiguer le phénomène des mules, qui frappe de plein fouet les territoires ultramarins. Je pense notamment à un scanner corporel capable de détecter les objets ingérés. Messieurs les ministres, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Monsieur le ministre de l’intérieur, votre prédécesseur, ici présent, s’était montré favorable, devant la commission d’enquête, à l’installation de scanners aux aéroports parisiens, points d’arrivée des vols en provenance de Guyane et des Antilles. J’espère que vous ferez toujours de ce dossier une priorité. Le scanner a fait ses preuves à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol aux Pays-Bas. Je reste convaincue, tout comme l’ensemble des parlementaires ultramarins, que cette mesure peut endiguer ce phénomène dans nos territoires. Elle permettra, par la même occasion, de redéployer les forces de police, qui concourent aujourd’hui intégralement aux contrôles dans nos aéroports. Permettez-moi enfin de saluer l’excellent travail des rapporteurs de la commission des lois et d’Étienne Blanc, auteur de ce texte. Le groupe RDPI avait souscrit aux conclusions de la commission d’enquête ; il est donc tout à fait naturel qu’il soutienne aujourd’hui les objectifs de ce texte. Notre groupe votera en faveur de cette proposition de loi. Mme Sophie Briante Guillemont, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. chers collègues, « sortir la France du piège du narcotrafic » : l’intitulé de cette proposition de loi affiche d’emblée les ambitions de ses auteurs, qui correspondent à l’ampleur du problème sur lequel ont porté nos travaux, en particulier ceux de Jérôme Durain et d’Étienne Blanc, dans le cadre de la commission d’enquête créée il y a plus d’un an. Ce travail de longue haleine, important, restera probablement comme une référence en la matière. Soulignons également son caractère transpartisan, les conclusions de cette commission ayant recueilli le soutien de l’ensemble des groupes politiques du Sénat. Le rapport de la commission d’enquête a mis en lumière des phénomènes tels que l’ubérisation du trafic, l’extension du narcotrafic aux zones rurales ou encore la banalisation des drogues dures. Le texte que nous allons voter est le résultat à la fois du travail de cette commission d’enquête, de celui réalisé ensuite par les rapporteurs de la commission des lois et, de manière plus originale, des apports nombreux du Gouvernement, qui a su se saisir de ce véhicule législatif pour en renforcer la pertinence. Du point de vue de la méthode, mon groupe ne peut que souscrire à ce texte, même si nous regrettons de ne pas avoir eu connaissance de certains amendements clés suffisamment en amont pour nous former un avis éclairé. Sur le fond, cette proposition de loi n’est pas un petit texte. Elle est, au contraire, absolument majeure. Voilà quelques années, notre procédure pénale était relativement uniforme. L’évolution de la lutte contre le terrorisme a modifié cet état de fait et nous avons commencé à voter des prérogatives exceptionnelles, car l’urgence et la matière le commandaient. Sur bien des aspects, nous nous apprêtons à élargir les exceptions conçues pour le terrorisme à la lutte contre le narcotrafic. C’est un fait. Tel est le choix, souverain, de cette assemblée. À la lecture du rapport de la commission d’enquête, il s’agit même d’un choix nécessaire, tant le narcotrafic se répand de manière incontrôlée dans l’Hexagone et dans nos territoires Un pourcentage à lui seul est tout à fait édifiant : 80 % à 90 % du nombre total des règlements de compte s’expliquent par des différends liés au trafic de stupéfiants. Les conséquences en matière de santé publique sont également dramatiques. Les chiffres relatifs à la consommation de cocaïne ont été rappelés. L’Europe est inondée par ce produit, le marché américain se tournant de plus en plus vers les drogues de synthèse. Qui plus est, ce texte est attendu, tant par les services de police que par les magistrats, qui ont besoin d’une plus grande coordination et des outils que nous allons leur offrir pour mener à bien leur travail avec plus d’efficacité. À l’issue de son examen en séance, la présente proposition de loi comporte désormais cinquante articles. À l’origine, elle n’en comptait que vingt-quatre. Alors, qu’allons-nous voter ? Sans prétendre à l’exhaustivité, les principales mesures consistent en la mise en place d’un service chef de file, la création d’un parquet spécifique, la possibilité de fermer administrativement les lieux soupçonnés de blanchiment d’argent, la systématisation des enquêtes patrimoniales ou encore la création d’une interdiction administrative de paraître et la facilitation de l’expulsion des logements sociaux. Ces dernières mesures ne figuraient pas dans les préconisations de la commission d’enquête. Les services d’enquête apprécieront particulièrement l’amélioration de la coopération avec les services de renseignement et l’expérimentation du renseignement algorithmique, l’accès facilité aux messageries cryptées, le renforcement des outils à disposition des agents infiltrés, l’extension du régime des repentis et des mesures pour éviter que les trafiquants ne continuent de gérer leurs affaires depuis leur centre de détention. La procédure pénale sera nettement modifiée avec la prolongation de la garde à vue des mules, la fin du plafonnement des peines applicables aux infractions réalisées concomitamment, la création d’un « dossier-coffre », permettant de ne pas soumettre des pièces de la procédure et des techniques d’investigation au contradictoire et enfin la refonte du régime des nullités, dont il ne semble pas inutile de rappeler qu’elles sont uniquement soulevées par les avocats et non provoquées. Toutes ces mesures, nombreuses, sont substantielles. Un grand radical, Clemenceau, a dit un jour à cette tribune : « Le Gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas. » De ce point de vue, nul doute que ce texte atteint cet objectif. Clemenceau avait tout de même ajouté : « […] et que les hésitants, que ceux qui ne savent pas, trouvent un point d’appui dans la loi ». C’est précisément sur ce point que je veux insister. Nous nous apprêtons à confier des prérogatives très importantes à nos services de police et de justice. Cela témoigne de la grande confiance que leur accorde notre assemblée. Est-il besoin de rappeler qu’avec plus de pouvoir viennent plus de responsabilités ? Toutes ces techniques et dérogations n’ont qu’une seule fin : la lutte contre le narcotrafic. Aussi resterons-nous attentifs à leur utilisation. De même, certaines mesures, à notre sens, demeurent perfectibles. Nous comptons sur la suite de la navette pour parvenir, notamment, à un « dossier-coffre » à la fois opérationnel – à ce stade, le dispositif nous paraît trop complexe – et équilibré, de manière à préserver les droits de la défense. Par ailleurs, face à une problématique mondiale, nous ne pouvons ignorer que nous avons besoin de plus de coopération internationale. Ce champ mérite encore réflexion. C’est tout l’intérêt de la commission d’enquête aux fins d’évaluer les outils de la lutte contre la délinquance financière, la criminalité organisée et le contournement des sanctions internationales, en France et en Europe, et de proposer des mesures face aux nouveaux défis, qui vient de commencer ses travaux. Quant aux « hésitants » de Clemenceau, ils existent. Ce texte, dont je comprends que ce n’est pas l’ambition, ne s’intéresse pas à eux. En dehors d’une mesure visant à dissuader le recrutement des plus jeunes par les réseaux, aucun dispositif de prévention n’est prévu. Or il faut garder à l’esprit que le narcotrafic tend à structurer l’espace social. Nous avons beaucoup parlé de l’Amérique latine au cours de l’examen de ce texte et du risque de « mexicanisation » auquel nous sommes vraisemblablement confrontés. Mais l’extension du narcotrafic sur ce continent n’est pas simplement liée aux outils qui existent ou non pour lutter contre ce phénomène ; si tel était le cas, la DEA (Drug Enforcement Administration) serait rapidement parvenue à ses fins. En réalité, le narcotrafic s’épanouit partout où l’État central déserte. Par endroits, il a même pris le relais de l’État. Je vous invite à aller voir ce qui se passe actuellement en Argentine, où la dépense publique a véritablement été coupée à la tronçonneuse, ce qui semble en faire rêver plus d’un en France… Qui finance les cantines scolaires dans ce que l’on appelle les « villes misère » ? Ce sont les narcotrafiquants : ils ne se glissent pas seulement dans chaque faille juridique, mais également dans chaque faille sociale, créant une dépendance et une soumission économiques des populations avec lesquelles ils vivent et dont ils font partie. Les narcotrafiquants deviennent, de fait, pour les adolescents, le seul modèle de succès auquel ils aspirent, simplement parce qu’il est le seul auquel ils peuvent prétendre. Nous pourrons difficilement nous donner les moyens de « sortir du piège du narcotrafic » sans renforcer l’ensemble des services publics permettant d’éviter qu’un gamin ne tombe dedans. C’est parce que ce texte prévoit plus d’État dans un domaine qui en a cruellement besoin que le groupe RDSE votera pour son adoption. Il nous permet de commencer à rattraper un retard certain ; il devra s’accompagner des moyens humains indispensables pour mener à bien cette mission. Toutefois, nous ne pourrons nous contenter de ce « plus d’État » sur le seul plan répressif. Mon groupe attend également, sur ce sujet sur lequel le Gouvernement a décidé de s’engager activement, davantage de République. sur les travées des groupes RDSE et RDPI, et sur des travées des groupes GEST et Marseille applaudit également.) Mme Nathalie Goulet, pour le groupe Union Centriste. chers collègues, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié en juin 2024 son rapport annuel sur les drogues dans le monde. L’état des lieux est terrifiant : sur 300 millions de consommateurs, la majorité des usagers consomment du cannabis, 60 millions des opioïdes, 30 millions des amphétamines, etc. pour un chiffre d’affaires consolidé de 250 milliards de dollars. Dans ce contexte, la situation en Syrie, terre du Captagon, doit retenir toute notre vigilance. Ces chiffres montrent combien il est impératif de prendre des mesures fortes contre le narcotrafic. C’est précisément l’objet du présent texte, qui prévoit des avancées Nous nous félicitons que plusieurs amendements défendus par notre groupe aient pu être adoptés en séance. Nous saluons notamment l’adoption de l’amendement de notre collègue Pascal Martin, visant à permettre le bannissement des ports français des navires impliqués dans le trafic de stupéfiants et, par extension, des compagnies qui les utilisent. Moins de drogue au Havre, c’est moins de drogue dans l’Orne, monsieur le président ! (Sourires.) Je souhaite m’attarder sur les mesures qui concernent la lutte contre le blanchiment. L’article 3 impose aux sociétés de vente et de location de véhicules de luxe de se conformer aux obligations relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme (LCB-FT). Il autorise les maires à signaler aux préfets les commerces suspectés de blanchiment. Il élargit l’accès des forces de sécurité au fichier informatisé des données juridiques immobilières (Fidji) et au système d’immatriculation des véhicules (SIV). Il renforce également l’obligation de déclaration des bénéficiaires effectifs. L’article 3 bis, ajouté en séance, permet aux douanes d’accéder aux données des opérateurs de transport. L’article 4 instaure une procédure d’injonction pour richesse inexpliquée. La commission a par ailleurs interdit le recours aux « mixeurs » de crypto-actifs. Cette mesure est à mon sens un peu théorique, puisque les distributeurs, je le rappelle, demeurent autorisés. Plusieurs amendements visant à renforcer le rôle des douanes, déposés par Sylvie Vermeillet, ont été Quant à l’article 5, il instaure une procédure de gel judiciaire des avoirs des narcotrafiquants. Mes chers collègues, messieurs les ministres, le blanchiment d’argent est la mère de tous les vices. Le narcotrafic et la criminalité organisée utilisent les mêmes circuits que la grande délinquance financière. Je salue, à cet égard, la dream team aujourd’hui présente au banc du Gouvernement : je vous félicite, monsieur le garde des sceaux, pour votre engagement dans la lutte contre le blanchiment et vous, monsieur le ministre de l’intérieur, pour votre détermination sur le sujet. Pourtant, de ce point de vue, le compte n’y est pas pour l’instant. Voici venu le moment de rendre hommage au nouveau et puissant maire de Marquillies, mon ami et complice Éric Bocquet, et de vous parler de lutte contre la fraude fiscale. Comment expliquer que 1,5 million d’euros en espèces aient été retrouvés au Parlement européen – un dossier aujourd’hui totalement enterré ? Comment ne pas évoquer le rôle des banques, mis au jour au travers de l’enquête réalisée par le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), dans l’affaire des En 2023, la Danske Bank a été impliquée dans un scandale de blanchiment d’argent via sa filiale estonienne qui blanchissait plus de 200 milliards d’euros. La même année, le Crédit suisse, mis en cause dans une affaire de blanchiment d’argent liée à des fonds provenant du trafic de drogue, a accepté de payer une amende de 2,1 milliards d’euros. On imagine quel devait être le montant de la fraude ! Toujours en 2023, la plateforme d’échange de cryptomonnaies Binance a été condamnée à payer une amende de 4 milliards d’euros. Enfin – à qui se fier ? –, le Vatican, lui aussi (Exclamations amusées.), a été mêlé en 2023 à une affaire de blanchiment d’argent liée à l’achat d’une propriété d’une valeur de 200 millions de dollars, une transaction effectuée grâce au détournement de dons destinés à des œuvres de charité, notamment le Denier de Saint-Pierre. J’ai une bonne nouvelle à cet égard : le pape François a décidé de créer un petit « Tracfin » au sein du Vatican. Nous progressons… Daubresse. Il aurait dû rester dans sa bulle ! (Sourires.) sceaux. Ou publier une encyclique ! (Nouveaux sourires.) Goulet. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Ces exemples montrent que le blanchiment est un sujet central. Le monde du sport n’est pas en reste. Je vous ferai grâce des cas de blanchiment et de faux prix de transfert dans le Nous avons bien fait, l’année dernière, de ne pas voter la niche « Fifa » (Fédération internationale de football association) ! Des initiatives ont été prises au niveau mondial, car les solutions ne pourront advenir que d’une meilleure coopération L’Union européenne a récemment franchi une étape importante dans la lutte contre le blanchiment avec la création de l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent (Amla), basée à Francfort et dont la présidente est italienne. Messieurs les ministres, comment l’influence de la France peut-elle s’exercer au sein de cette nouvelle agence dans laquelle aucun poste de direction n’est occupé par un Français ? Le temps des voleurs n’est pas le temps du législateur et encore moins celui du législateur européen ! À la longue liste des failles qui existent, il faut ajouter : les ports francs, les paradis fiscaux et nos amis des monarchies du Golfe, qui ont leur propre modèle économique. À cet égard, monsieur le garde des sceaux, vous avez bien fait d’aller aux Émirats arabes unis constater les efforts de cet État pour rester hors de la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi). Néanmoins, il reste des trous importants dans le dispositif. J’y insiste, la solution à ce problème ne saurait provenir que de la coopération internationale, c’est-à-dire de la lutte au niveau mondial contre le blanchiment et contre la fraude et l’évasion fiscales. Vous l’aurez compris, cette proposition de loi est un modèle d’excellence du travail sénatorial : excellent sujet de commission d’enquête, dream team au banc des rapporteurs, ministres à l’écoute, pour ne pas dire à l’affût, de nos très bonnes propositions. Ce travail parlementaire va se poursuivre. La commission d’enquête, menée par le groupe Union Centriste, aux fins d’évaluer les outils de la lutte contre la délinquance financière, la criminalité organisée et le contournement des sanctions internationales, en France et en Europe, et de proposer des mesures face aux nouveaux défis, viendra utilement compléter ce texte visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Je sais, messieurs les ministres, que vous y serez attentifs. Le groupe Union Centriste votera en faveur de cette proposition de loi avec enthousiasme. sur les travées des groupes UC, RDPI et Les Durain applaudit également.) M. Jérémy Bacchi, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. chers collègues, je voudrais tout d’abord rendre hommage aux travailleurs confrontés quotidiennement aux mafias et aux trafics de stupéfiants. Je pense bien sûr aux dockers, aux salariés des ports, aux douaniers, aux agents pénitentiaires, aux avocats, aux magistrats, aux policiers, aux gendarmes et à tant d’autres. C’est notre devoir que de les protéger face aux risques qu’ils affrontent chaque jour. Nous devons prendre garde à garantir leur sécurité, tout en proportionnant les contrôles dont ils font l’objet. Nous ne pouvons pas les présumer complices, et encore moins coupables ; au contraire, il nous faut tout mettre en œuvre pour les préserver contre les risques de corruption ou les menaces liés au trafic de drogue. Je regrette d’ailleurs ici que les amendements que nous avions déposés en ce sens n’aient pas été retenus. J’espère que le travail législatif qui suit son cours réparera ce manquement. Je souhaite aussi rendre hommage aux travailleurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Je rappelle qu’aujourd’hui plus de 350 000 mineurs ou jeunes majeurs font l’objet d’une mesure de l’ASE, soit une hausse d’environ 20 % depuis 2011. Mais ni les moyens humains ni les moyens financiers ne sont à la hauteur. Or, à cause de ces carences, nous exposons des enfants aux réseaux mafieux et les poussons dans les bras des narcotrafiquants et des proxénètes. Il devient urgent de soutenir financièrement nos départements pour mieux protéger ces enfants. Si nous ne renforçons pas le secteur de la protection de l’enfance, nos efforts seront vains. Je souhaite enfin rendre hommage aux habitantes et aux habitants des quartiers, des villes et des villages touchés par ce fléau que nous combattons ici. Il nous faudra prendre garde, en cherchant à les protéger, à ne pas les enfermer dans un quotidien uniquement sécuritaire et marginalisant. J’ai grandi dans les quartiers nord de Marseille et je sais que nous ne pouvons pas être réduits à cela : nos quartiers sont beaux et peuvent nous rendre fiers. Mais, comme ailleurs, l’État doit nous accompagner vers une évolution positive pour toutes et tous, qui ne saurait se résumer à un renforcement de la présence policière, même si celle-ci est bien évidemment nécessaire. Partout sur le territoire national, la présence de l’État doit être renforcée, notamment au travers du développement des services publics. En tant que communiste, je sais que la lutte contre les mafias est une question de classe. Les premières victimes des réseaux mafieux sont les populations les plus fragilisées, les plus vulnérables et les plus précaires. Lorsque l’État les abandonne, les trafiquants se montrent bien présents, gangrenant notre pays et profitant des failles ouvertes. Et partout où l’État recule, les mafias progressent. C’est pour cela, mes chers collègues, que nous devons accompagner l’élan contenu dans ce texte, nécessaire, d’un renforcement des moyens financiers et humains dans tous les services publics. À défaut, je le répète, nos efforts seront vains. Notre justice, par exemple, ne saurait se contenter du budget qui lui est octroyé dans le projet de loi de finances pour 2025. Selon le rapport de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (Cepej), notre pays est toujours en queue de peloton. Quand la France dépense 77 euros par an et par habitant pour sa justice, l’Espagne dépense 96 euros, l’Italie 100 euros et l’Allemagne 136 euros. Concrètement, la France ne compte que 11,3 magistrats professionnels pour 100 000 habitants, contre 24,17 en Allemagne, soit plus du double. Les agents de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) nous ont aussi alertés sur le criant manque de moyens du secteur. Je souhaite insister sur le sujet des services de la douane, lesquels réalisent 75 % des saisies de stupéfiants. Pourtant, si la douane s’est modernisée au gré des réformes, elle a aussi été privée, dramatiquement, de nombreux moyens tant humains que matériels. À titre d’exemple, la France compte aujourd’hui 16 500 douaniers, contre 48 000 en Allemagne. Les outils utilisés restent, eux aussi, bien en deçà des besoins, qui sont criants. Nous ne pouvons laisser, dans ce combat, les douaniers désarmés et en sous-effectifs. Enfin, même si la question de la prévention et des usagers de drogue n’est pas l’objet de cette proposition de loi, il nous faudra mener une véritable campagne de santé publique pour soigner ces personnes de plus en plus nombreuses et de moins en moins accompagnées. Notre santé publique va mal et ce sont de nouveau les plus précaires qui paient le plus lourd tribut. Dans l’émission matinale d’une chaîne radio, voilà quelques semaines, un journaliste m’interrogeait sur les nombreuses sollicitations dont je pouvais faire l’objet, en tant que sénateur, de la part des familles de plus en plus nombreuses qui doivent faire face à la pression des réseaux du narcotrafic. Je lui ai répondu que j’avais reçu au cours des six derniers mois trois familles qui avaient déménagé, fuyant le département pour des raisons de sécurité, parce que leur frère ou leur fils avait refusé de rejoindre l’un de ces réseaux et que la famille entière – parents, fratrie – était donc directement menacée. Un brin gêné, le journaliste me demanda à la fin de l’interview si je n’avais pas peur de prendre la parole et d’agir contre ces réseaux. Je lui ai rétorqué, modestement, que, même si nous, parlementaires, en avions peur, car c’est parfois légitime, cela ne devait pas nous empêcher d’agir. En effet, nous ne pouvons pas demander aux travailleurs, aux salariés, aux habitantes et aux habitants de ces quartiers et à nos jeunes de faire preuve de courage si nous-mêmes n’agissons Savin applaudit.) Je suis heureux, mes chers collègues, que nous fassions aujourd’hui, collectivement, preuve de courage en envoyant un double signal : aux réseaux, nous disons que les choses ne se passeront pas demain comme ces dernières années ; à leurs victimes, nous disons que nous les entendons et qu’elles ne sont pas seules. Nous voterons en faveur de cette proposition de loi. sur les travées des groupes CRCE-K, SER, RDSE, et sur des travées du groupe Les Républicains.) M. Guy Benarroche, pour explication de vote, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. chers collègues, je tiens à commencer cette intervention en saluant la qualité de nos débats. À l’occasion de l’examen de cette proposition de loi, les échanges ont été sérieux, sereins et le plus souvent sincères. Cela doit nous conduire à transcender nos a priori tant ce sujet est important pour notre La proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, dont nous avons débattu durant deux jours et deux nuits, est largement fondée sur les excellents travaux de la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier, dont la création avait été demandée en premier lieu – je le rappelle – par trois sénateurs de gauche des Bouches-du-Rhône : Marie-Arlette Carlotti, Jérémy Bacchi et Le rapport de cette commission d’enquête comprenait de nombreuses recommandations, dont beaucoup ont été reprises, en vue de changer de doctrine en ne visant plus les consommateurs et les petites mains des réseaux. Je rappelle que ces derniers engrangent de gigantesques profits via la vente de stupéfiants, mais qu’ils opèrent aussi dans le trafic d’armes, le racket, la traite des êtres humains, le proxénétisme. Le narcotrafic est le nec plus ultra du capitalisme libéral mondialisé. Cette globalisation des groupes, organisés au-delà de la vente de drogues, a été prise en compte dans les deux premiers articles de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, qui tendent à spécialiser nos moyens de justice au travers d’un parquet national, dont les compétences ne sont pas limitées aux seuls stupéfiants, mais étendues à l’ensemble de la criminalité organisée. Notre groupe salue cette vision à la juste échelle de ces nouvelles mafias, auxquelles il est nécessaire d’accorder une attention particulière. Nous alertons cependant sur la dérive possible vers une centralisation excessive, car nous devons être conscients que ces criminalités se retrouvent sur l’ensemble du territoire, en zone urbaine comme en zone rurale, de Marseille à Morlaix en passant par la Corrèze et la région parisienne. Notre groupe s’associe à la volonté nouvelle de s’attaquer enfin au haut du spectre : le blanchiment et la corruption. Le constat premier de la commission d’enquête est celui de l’échec des politiques de l’esbroufe, et notamment des opérations « place nette XXL », qui donnent lieu à davantage de saisies et d’incarcérations, mais qui n’empêchent pas le trafic d’augmenter. Concernant le blanchiment, permettez-moi de citer le député Jean-Luc Warsmann, lequel a ouvert l’exposé des motifs de la proposition de loi visant à faciliter la saisie et la confiscation en matière pénale, qui a créé l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), par ces mots : « Pour être véritablement dissuasive, toute sanction pénale doit pouvoir s’accompagner de la privation des délinquants des profits qu’ils ont pu tirer de Taper au portefeuille, faire en sorte que le crime ne paie pas : les dispositions que nous avons examinées donnent de nouvelles possibilités pour ce faire. Je salue l’adoption des amendements du groupe Écologiste – Solidarités et Territoires qui visent à renforcer ce volet en rendant obligatoire la confiscation des biens dont le propriétaire ne peut justifier l’origine, à éviter que la justice ne soit encombrée, à maintenir les droits de la Pour ce qui est de la focalisation sur le haut du spectre, nous nous félicitons de la refonte et de la sécurisation du statut de ceux que l’on nomme communément les repentis et de l’adoption de l’un de nos amendements tendant à mieux les protéger en sanctionnant ceux qui révèlent des informations sur les repentis et leurs proches. La corruption, phénomène dont l’importance était minorée jusqu’aux travaux de notre commission d’enquête sénatoriale, est désormais légitimement prise en compte. Nous pensons toutefois que nous aurions pu aller plus loin, en prévoyant notamment une obligation de mise en place de politiques de prévention dans les grandes communes et les collectivités Ce texte, aussi ambitieux soit-il, laisse une question primordiale en suspens : quels moyens réels le Gouvernement est-il prêt à engager pour que ces avancées soient mises en œuvre rapidement et efficacement ? Voilà quelques années, nous avions créé une juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco), que le Pnaco supprime et remplace. Je ne pense offenser personne en disant que cette machine a trop peu fonctionné en raison d’un manque de soutien tant politique que matériel, financier et humain. sceaux. Je l’ai dit ! Benarroche. Je le déplore. Ayant débattu non pas d’un projet de loi, mais d’une proposition de loi, nous ne disposons pas d’une étude d’impact du Conseil d’État ni d’une évaluation réelle des besoins matériels et financiers. En votant ces textes, nous allons prendre des dispositions qui coûtent de l’argent et qui commandent de nouveaux moyens humains ; or il semble que nous n’en ayons pas la possibilité, au vu de l’état dans lequel vous avez mis nos finances publiques… Notre groupe est très inquiet, car ce projet ambitieux pourrait ne pas aboutir, faute de financements suffisants. sceaux. Vous votez le texte ou pas ? Benarroche. Par ailleurs, de nombreuses mesures ne figurent pas dans la proposition de loi, bien qu’elles soient tout aussi primordiales pour lutter contre l’économie florissante du narcotrafic. Nous regrettons ainsi l’absence d’un volet prévention. Il est pourtant urgent d’en faire une grande cause nationale à l’attention, d’une part, des consommateurs, de l’autre, des personnes en grande précarité, cibles privilégiées des trafiquants dont ils deviennent les petites mains – le lumpenprolétariat de cette industrie. Rien sur les mesures d’information permettant d’éviter l’entrée dans la consommation. Rien sur les parcours de soins, sur la prise en charge des addictions, sur l’intérêt de légaliser ou de dépénaliser certains usages. Aucune mesure de politique de santé Rien sur le volet économique et social, qui a pourtant fait l’objet de discussions au sein de la commission d’enquête et qui constitue un levier majeur de la lutte contre le narcotrafic. Rien sur la politique de la ville, sur la lutte contre la précarité, sur le logement, sur l’insertion par l’école et le travail. Rien non plus sur l’accompagnement et le traitement social des victimes du narcotrafic et de leurs proches. Il s’agissait pourtant d’une demande forte des familles que mes collègues des Bouches-du-Rhône et moi-même avions souhaité auditionner. L’amendement relatif à ce sujet, que nous avions présenté et qui visait à introduire un nouvel article dans la proposition de loi, a été déclaré financièrement irrecevable au titre de l’article 40 de la Constitution, faute d’engagement du Par ailleurs, quelques points de ce texte sont très problématiques. Nous sommes notamment stupéfaits d’avoir vu réapparaître les mesures d’activation à distance des appareils électroniques dans le but de capter les conversations. Je rappelle que le Conseil constitutionnel avait censuré cette mesure, le 16 novembre 2023, en ces termes : « L’activation à distance d’appareils électroniques afin de capter des sons et des images sans même qu’il soit nécessaire pour les enquêteurs d’accéder physiquement à des lieux privés […] est de nature à porter une atteinte particulièrement importante au droit au respect de la vie privée dans la mesure où elle permet l’enregistrement […] concernant aussi bien les personnes visées par les investigations que des Nous restons également convaincus que les mesures dérogatoires permettant l’allongement des délais de détention provisoire ou de garde à vue sont disproportionnées. Enfin, nous déplorons l’adoption de l’article 24, absolument absent des conclusions et préconisations de notre commission d’enquête, qui vise à mettre en place des mesures à la fois inopérantes et inefficaces. Nous espérons que la navette parlementaire permettra de revenir sur ces articles au mieux inutiles, voire dangereux pour l’équilibre entre la lutte légitime contre le narcotrafic et la garantie, tout aussi légitime, des droits de la défense et des libertés individuelles. Les nombreuses solutions prévues seront déterminantes sur les plans judiciaire, policier, administratif et financier et dans la lutte contre le blanchiment et la corruption. La plupart des mesures proposées vont dans la bonne direction et sont, je le répète, indispensables. C’est pourquoi notre groupe votera ce texte, même s’il est incomplet. Si les moyens nécessaires sont octroyés, il permettra de diriger enfin la lutte contre le narcotrafic vers les criminels du haut du spectre et les entreprises qu’ils dirigent. sur les travées du groupe GEST et sur des travées des groupes SER et M. Jérôme Durain, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements Hervé applaudit également.) chers collègues, ce texte est né de Marseille, j’irai par conséquent « droit au but » : notre groupe votera pour cette proposition de loi. et applaudissements.) Nous, sénateurs et sénatrices du groupe Socialiste, Écologistes et Républicain, voterons ce texte, parce que nous connaissons la menace que représente le narcotrafic. À Paris, Rennes, Nantes, Saint-Ouen, Clermont-Ferrand, Fort-de-France, Montpellier, Nancy, Vesoul, Lille, dans les centres des métropoles, dans les villes moyennes ou dans les campagnes, nos élus locaux font face à la violence, aux morts et à la déstabilisation opérée par le trafic de drogue. Un fléau dont on a trop longtemps cru qu’il était réservé à certains territoires. Le terrorisme fracasse la société, nous savons désormais que le narcotrafic la ronge. Il est question de victimes humaines, de territoires sous emprise et d’une menace pour la Je veux remercier Marie-Arlette Carlotti SER.) pour avoir, la première, avec ses collègues Jérémy Bacchi et Guy Benarroche, milité pour que le Sénat s’attaque avec pugnacité à ce phénomène. Valérie Boyer et Stéphane Le Rudulier ont ensuite obtenu la création de la commission d’enquête sur ce sujet. Grâce à ces sénateurs de gauche et de droite investis dans la commission d’enquête, qui a rendu ses conclusions en mai dernier, une volonté s’est exprimée de faire front ensemble, partout, face au piège qui nous guette. Il nous fallait ensuite traduire dans la loi ces préconisations. C’est une grande fierté d’avoir pu assumer la copaternité, avec mon collègue Étienne Blanc, de cette proposition de loi. Nous n’avons ni le même parcours ni les mêmes orientations politiques, mais ce travail transpartisan nous a semblé naturel et indispensable. Mieux, il incarne pour nous le meilleur de ce que peut apporter le travail parlementaire. Nous avons partagé tout au long de ces travaux la conviction sincère qu’il fallait avancer vite et fort. Cela nous a conduits parfois à empiéter sur le pré carré de l’exécutif, dans une démarche d’autant plus inhabituelle qu’elle concerne le cœur des missions régaliennes. Ce texte comprend deux volets : d’abord, une organisation repensée de la lutte contre le narcotrafic autour de deux chefs de file, l’un judiciaire, l’autre dans l’investigation ; ensuite, une exceptionnelle boîte à outils, qui donne à notre première ligne des moyens juridiques et techniques nouveaux. Corruption, blanchiment, procédure pénale, renseignement, techniques d’enquêtes… Que ce soit la mise en place du procès-verbal distinct, la réforme du statut des repentis, l’injonction pour richesse inexpliquée, l’infiltration civile ou encore la nouvelle infraction d’appartenance à une organisation criminelle, les nouveaux outils ne manquent pas. Ils étaient réclamés massivement par les magistrats, les policiers, les gendarmes, les douaniers, tous les spécialistes que nous avons auditionnés pendant ces longs mois de travaux. Charge maintenant à l’Assemblée nationale de consolider leur inscription dans la loi. Notre groupe a pris toute sa part dans cette construction. Je veux évoquer ici : un meilleur maillage contre le blanchiment, grâce à Hussein Bourgi ; une meilleure protection de l’identité des professionnels de la justice en cas de menace, ou encore la protection des informateurs, grâce à Marie-Pierre de La Gontrie ; une lutte renforcée contre la corruption, grâce à Marie-Arlette Carlotti ; une meilleure prise en compte des spécificités ultramarines, grâce à Catherine Conconne et Victorin Lurel ; l’amélioration de la lutte contre le trafic en prison, grâce à Laurence Harribey ; ou encore la lutte contre l’utilisation massive de cartes SIM prépayées par les trafiquants, grâce à Corinne Narassiguin. S’agissant de lutte contre le crime, les sénatrices et sénateurs socialistes ont toujours recherché le nécessaire équilibre entre sécurité et liberté. Comme lorsque nous avons affronté la question du terrorisme, il a fallu procéder à des arbitrages difficiles. L’alpiniste que je suis connaît la difficulté des parcours d’arête ; arpenter la ligne de crête est toujours périlleux. Dans ce tableau globalement positif, il me faut ici exprimer quelques frustrations, quelques agacements et une franche opposition. Nos réserves se sont concentrées sur l’article 16, relatif au procès-verbal distinct, ou encore sur le régime des nullités de l’article 20. Nous estimions que le travail réalisé par la commission des lois et sa présidente permettait d’atteindre un équilibre satisfaisant, par une rédaction clarifiée et sécurisée. D’une manière générale, trop d’amendements gouvernementaux sont arrivés bien trop tard et leur portée aurait mérité un débat plus approfondi. Nous avons cependant confiance en la navette parlementaire pour qu’un équilibre encore meilleur vienne concrétiser l’engagement sur ce texte des sénateurs de tous les groupes. Je serai plus ferme à propos de l’amendement, qui a été adopté, relatif aux messageries cryptées. Cette question est sensible. Chacun sait que le recours à ces techniques fait débat. Un dispositif à ce point intrusif mériterait une étude d’impact approfondie, une préparation minutieuse et un débat parlementaire nourri. sur des travées du groupe Les Hervé. Très bien ! Durain. Nous n’avons rien eu de tout cela. Cet amendement aurait dû être défendu par le Gouvernement dans un texte consacré au renseignement. Vous connaissez l’attachement de la gauche au service public. Il faut protéger nos concitoyens de la gangrène du narcotrafic et aider nos maires démunis. Mais il ne peut y avoir d’État protecteur avec des forces sous-dotées, une justice embolisée et des prisons cocottes-minute. Vous l’aurez compris : nous demandons des moyens. Le parquet national anti-criminalité organisée et le nouvel état-major annoncé par les ministres Retailleau et Darmanin, constituent des incarnations et des outils de coordination bienvenus et indispensables. Mais ils ne seront fonctionnels que s’ils sont dotés des moyens suffisants en termes humains et d’équipements. La menace que fait peser le narcotrafic sur les intérêts fondamentaux de la Nation le justifie. L’investissement sans faille des enquêteurs et magistrats, partout sur le terrain, nous engage. Il appelle de notre part un soutien entier, y compris sur le plan budgétaire. Dernier point : cette proposition de loi ne traite pas de la consommation. Certains en appellent à la légalisation, d’autres à une plus forte pénalisation. Nous avons donc eu raison de ne pas mélanger dans ce texte répression, d’une part, soin et prévention, de l’autre, afin de conserver un consensus transpartisan le plus large possible. Comme l’a rappelé Audrey Linkenheld, notre groupe considère qu’il faut avancer sur deux jambes. La jambe répressive, nous l’assumons sans fard ; celle de la prévention et du soin, nous l’appelons de nos vœux. La drogue concerne un nombre important de criminels et un nombre encore plus important de victimes. S’il nous faut combattre les criminels de toutes nos forces, il faut aussi soigner et accompagner les consommateurs, qui peuvent être dépendants et malades. C’est pour nous une priorité et nous formulerons bientôt des propositions en ce sens. Pour l’heure, les socialistes sont à leur place en votant le soutien à tous ceux qui combattent en notre nom, au quotidien, la criminalité organisée. sur les travées groupe SER et sur des travées des groupes CRCE-K, UC et Les M. Aymeric Durox, pour la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe. chers collègues, l’examen de la proposition de loi transpartisane sur le sujet majeur que constitue notre combat contre le narcotrafic me fournit l’occasion de saluer le travail de nos collègues Étienne Blanc et Jérôme Durain ainsi que celui des membres de la commission Leurs travaux ont révélé ce que nombre de nos compatriotes, élus et forces de l’ordre vivent malheureusement au quotidien : la constitution de fiefs criminels, où la loi du sang prévaut sur la loi de la République. On le constate même parfois en zone rurale, comme dans la commune de Seine-et-Marne dont je suis élu, Nangis, 8 700 âmes et deux morts par balles liées au trafic de drogue en 2023 et 2024. Je salue l’esprit de responsabilité qui a dans l’ensemble animé nos débats sur un sujet depuis longtemps dénoncé par le Rassemblement national. La proposition de loi devra s’appliquer et se traduire par des résultats concrets. Nous avons beaucoup d’espoir dans le renforcement de l’Office anti-stupéfiants, composé de quatre ministères régaliens – Beauvau, Bercy, place Vendôme, les armées. Nous souhaitons que leurs services sachent travailler et Avec ce texte, nous frapperons enfin les narcotrafiquants au portefeuille en systématisant les enquêtes patrimoniales et en créant une nouvelle procédure d’injonction pour richesse En outre, la confiscation des biens, dont un propriétaire condamné ne saurait justifier l’origine, sera rendue obligatoire. Il s’agit d’une bonne chose, tout comme l’interdiction du paiement en liquide des véhicules de location, point sur lequel, monsieur le ministre d’État, ministre de l’intérieur, vous avez eu raison d’insister. Je tiens à souligner deux mesures fortes, qui seront, je l’espère, appliquées avec rigueur. Je pense à la possibilité, d’une part, de prononcer des interdictions administratives de paraître sur les points de deal, de l’autre, à celle qui est accordée au préfet d’expulser une personne impliquée dans un trafic de stupéfiants de son logement si celui-ci est situé dans ladite zone d’interdiction de paraître. Mes chers collègues, alors que France urbaine, dans sa diversité politique, avait appelé à un plan d’action national et européen contre le narcotrafic, au travers d’une tribune publiée dans le journal Le Monde, le 20 septembre 2023, cette proposition de loi vient répondre à ce fléau qu’il nous faut éradiquer. Il faut en effet parler de fléau quand pas moins de 80 % des règlements de compte par armes à feu dans notre pays sont le fait du narcotrafic. Désormais, plus aucun territoire n’est désormais épargné. Le Premier ministre évoquait voilà quelques jours la submersion migratoire dans notre pays, à juste titre. Gay. Il s’est inspiré de l’extrême droite ! Durox. Aujourd’hui, nous votons un texte qui combat la submersion de la France par le narcotrafic. Ces deux phénomènes sont bien évidemment liés : lutter contre l’un, c’est lutter contre l’autre. Pour cette raison, les sénateurs du Rassemblement national voteront en faveur de la proposition de loi. Hochart et Stéphane Ravier applaudissent.) proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic président. Mes chers collègues, il va être procédé, dans les conditions prévues par l’article 56 du règlement, au scrutin public solennel sur l’ensemble de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic dans le texte de la commission, Mes chers collègues, je vous invite à insérer votre carte de vote dans le terminal et à l’y laisser jusqu’au Si vous disposez d’une délégation de vote, le nom du sénateur pour lequel vous devez voter s’affiche automatiquement sur le terminal en dessous de votre nom. Vous pouvez alors voter pour vous et pour le délégant en sélectionnant le nom correspondant puis en choisissant une position de vote. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a lieu.) président. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite M. le secrétaire à constater le résultat du scrutin. secrétaire constate le résultat du scrutin.) président. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 185 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat a adopté. sur des travées des groupes Les Républicains, UC et SER.) sénateurs à droite de Qui a voté contre ? Ravier. Le nom ! au point au sujet d’un vote M. Jean-Michel Arnaud, pour une mise au point au sujet d’un vote. Arnaud. Monsieur le président, j’ai l’honneur de vous annoncer que lors du scrutin précédent, le vote a été unanime. Alors que je disposais de sa délégation, Mme Brigitte Devésa souhaitait voter pour. (Sourires et applaudissements.) Acte est donné de cette mise au point. Elle figurera dans l’analyse politique du scrutin. proposition de loi organique fixant le statut du procureur de la république national anti-criminalité solennel sur l’ensemble de la proposition de loi organique fixant le statut du procureur de la République national anti-criminalité organisée dans le texte de la commission. présidence, le résultat du scrutin n° 186 : Le Sénat a adopté à l’unanimité. et applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et SER, ainsi que sur des travées du groupe UC.) La parole est à M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. garde des sceaux, ministre de la justice. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le ministre d’État, cher Bruno, en cette période si troublée pour notre pays, où les querelles peuvent l’emporter, où il est difficile pour le Gouvernement d’agir, le Sénat montre – j’en remercie particulièrement Mme la présidente de la commission des lois, MM. Étienne Blanc et Jérôme Durain et l’ensemble des groupes politiques – une unanimité qui lui fait honneur. Ce vote unanime touche le Gouvernement. Il nous donne la force, au ministre d’État comme à moi-même, d’aller à l’Assemblée nationale avec un « vote de confiance » pour améliorer très significativement la lutte contre le narcotrafic, qui constitue pour notre pays une véritable menace, au même rang que la menace terroriste. Pour ce qui me concerne, je retiens quatre éléments de nos travaux. Premièrement, la spécialisation du parquet national anti-criminalité organisée. Monsieur Durain, vous nous avez interpellés au sujet des moyens qui lui seront alloués : ils sont déjà là. J’ai débloqué le financement de cent postes de magistrats supplémentaires, dont la moitié seront créés dès cette année. Au 1er janvier 2026, il faudra 130 millions d’euros supplémentaires pour appliquer le texte que le Sénat vient d’adopter. Nous devrons y veiller ensemble, cet effort me semble à la portée du budget du ministère de la justice et des arbitrages ministériels. Deuxièmement, l’évolution du système de détention, même si le sujet est d’ordre moins législatif que réglementaire. Jérôme Durain, Étienne Blanc et Muriel Jourda l’ont signalé, j’ai déjà fait un certain nombre d’annonces. Le régime de la détention spécifique des narcotrafiquants sera modifié dès le mois de juillet prochain. Je m’y suis engagé auprès de la présidente de la commission des lois, je présenterai les changements réglementaires, inspirés du modèle italien, qui permettront de modifier profondément notre système de détention. Troisièmement, pour ce qui concerne la simplification du partage d’informations avec les services du ministère de l’intérieur, qu’il s’agisse des nullités de procédure, du « dossier coffre » ou des remises en liberté, s’il faut bien évidemment respecter les droits de la défense, l’État ne doit pas non plus faire preuve de Nous travaillerons avec l’ensemble des professionnels du droit pour plus d’efficacité et un traitement plus rapide des dossiers. Votre texte, mesdames, messieurs les sénateurs, améliore déjà considérablement les choses. Enfin, quatrièmement, nous ne sommes pas insensibles aux interventions des représentants des groupes communiste et écologiste sur la question de la prévention. Ce texte n’a pas pour objet de traiter l’ensemble des conduites addictives ni de s’intéresser à la prévention ou à la politique sociale à mener pour lutter contre les addictions. Comme on le dit ailleurs, il faut tout un village pour élever un enfant : tout le Gouvernement est concerné. Les ministères de la santé, de l’éducation nationale, des sports, de la jeunesse et de la vie associative sont mobilisés pour travailler avec les ministères régaliens. S’il faut faire du curatif, il faut également faire du préventif ; la réponse ne peut être uniquement sécuritaire. Le Sénat a fait une chose formidable aujourd’hui en s’attaquant au produit du produit, c’est-à-dire à l’argent, et non plus seulement au produit. Mesdames, messieurs les sénateurs, je vous remercie de cette action au service des magistrats et de l’état régalien. sur les travées des groupes Les Républicains et RDPI, ainsi que sur des travées des groupes UC, RDSE, INDEP et SER.) M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur. (Applaudissements prolongés sur les travées du groupe Les Républicains.) ministre de Monsieur le président, monsieur le ministre d’État, cher Gérald, je remercie l’ensemble du Sénat de son vote unanime, qui donnera une impulsion décisive à l’examen de ce texte à l’Assemblée nationale. Mesdames, messieurs les sénateurs, permettez-moi de remercier tout particulièrement la présidente de la commission des lois et rapporteure du texte, Muriel Jourda Les Républicains ainsi que sur des travées des groupes UC, RDSE, RDPI, INDEP et SER.), son corapporteur Jérôme Durain (Applaudissements.) ainsi qu’Étienne Blanc, rapporteur de la commission d’enquête. (Mêmes mouvements.) Mesdames, messieurs les sénateurs, depuis que vous siégez au sein de la Haute Assemblée, vous avez sûrement voté des dizaines, voire des centaines de textes. Toutefois, votre vote aujourd’hui entrera dans l’histoire en ce qu’il marquera notre vie politique de façon décisive, pour plusieurs raisons. Ce texte vient de loin. Comme cela a été souligné, son parcours est exemplaire : il est issu d’une commission d’enquête, dont les conclusions ont été adoptées à l’unanimité ; son adoption a, elle aussi, été unanime. Ce texte est également un texte fondateur. Je n’en doute pas, il y aura un avant et un après, avec toute l’ambition que cette expression peut recouvrir. Dans un combat vital, mais souvent par trop inégal, l’adoption de cette proposition de loi fournit des armes tant à la justice qu’aux forces de sécurité intérieure qui nous aideront à rééquilibrer l’affrontement. Je pense bien évidemment à la spécialisation de la chaîne judiciaire, tout particulièrement à l’état-major, qui nous permettra d’organiser dans un même lieu les services d’enquête et de renseignement, afin de mieux coordonner leurs actions. Ainsi, en renforçant leur ambition et leur volonté, nous pourrons attaquer frontalement la criminalité D’autres armes extrêmement importantes figurent également dans l’arsenal que vous nous confiez, notamment pour ce qui concerne le blanchiment et la corruption. Ce texte est fondateur, car il est le produit d’une volonté anonyme. L’histoire de France nous donne cette grande leçon : lorsque la Nation est rassemblée, lorsqu’un vote est capable de dépasser et de transcender les clivages partisans, rien ne peut nous résister. J’en suis persuadé, malgré la difficulté de ce combat, nous le gagnerons à moyen ou à long terme, parce qu’aujourd’hui même, le Sénat a donné une première grande victoire à la République française. travées des groupes Les Républicains et UC, ainsi que sur des travées des groupes RDSE, RDPI, INDEP et SER.) collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. La séance est suspendue. séance, suspendue à quinze heures cinquante, est reprise à seize heures, sous la présidence de Mises au M. Philippe Folliot. Folliot. J’étais absent la semaine dernière, au moment du scrutin n° 183 sur l’ensemble de la proposition de résolution, en application de l’article 34-1 de la Constitution, appelant à l’introduction de la proportionnelle pour les élections législatives. Ayant constamment marqué mon attachement au scrutin majoritaire, je souhaite, au nom de la cohérence, que soit inscrit mon vote contre ce texte. M. Joshua Hochart. Hochart. En raison d’un incident technique, je n’ai pas pris part au scrutin n° 186 sur l’ensemble de la proposition de loi organique fixant le statut du procureur national anti-stupéfiants. Je souhaitais voter pour. M. Philippe Grosvalet. Grosvalet. Je n’ai pas pu prendre part non plus au scrutin n° 186. Je souhaitais voter pour. président. Acte est donné de ces mises au point, mes chers collègues. Elles figureront dans l’analyse politique du scrutin. président. J’informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein de la commission de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale ainsi qu’au sein de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport ont été publiées. Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement. pour Mayotte appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’urgence pour Mayotte (projet n° 260, texte de la commission n° 283, rapport n° 282, avis nos 275 et 277). Chapitre V Adaptations et dérogations temporaires en matière de commande publique président. Dans la discussion du texte de la commission, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre V, à l’article 13. I. – Les acheteurs peuvent confier à un opérateur économique une mission globale portant sur la conception, la construction ou l’aménagement des équipements publics et des bâtiments mentionnés au I de l’article 11, même si les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article L. 2171-2 du code de la commande publique ne sont pas remplies. Le second alinéa de l’article L. 2431-1 du même code n’est pas applicable aux contrats ainsi conclus. président. L’amendement n° 70, présenté par le Gouvernement, est ainsi Supprimer cet alinéa. La parole est à M. le ministre d’État. ministre des outre-mer. Cet amendement vise à supprimer une disposition inutile et à clarifier l’article 13, relatif aux marchés globaux. Inscrire dans le texte la non-applicabilité du second alinéa de l’article L. 2431-1 du code de la commande publique ne me semble pas nécessaire. L’alinéa en question dispose : « La mission de maîtrise d’œuvre est distincte de celle confiée aux opérateurs économiques chargés des travaux. » De fait, l’absence de distinction et d’identification de la mission de maîtrise d’œuvre dans le cadre d’un marché global conduirait à priver l’architecte de toute marge de manœuvre et d’expertise indépendante vis-à-vis de l’opérateur économique. Il est important de garantir le maintien d’une relation de cotraitance – nous l’évoquions hier – avec l’entreprise chargée des travaux. Il convient – toujours dans la continuité de nos débats précédents – de sécuriser l’expertise des architectes mahorais. Ils sont une trentaine à être inscrits à l’ordre, dont vingt sont formés à la gestion de crise en collaboration avec la fondation Architectes de l’urgence. Une trentaine de leurs homologues installés à La Réunion sont également mobilisés pour intervenir à Cet article s’appliquera bien aux marchés globaux conclus pour la reconstruction de l’île, conformément à l’article 13 de ce projet de loi. président. Quel est l’avis de la commission des lois ? pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et générale. Favorable. président. Je mets aux voix l’amendement n° 70. est adopté.) l’article 13, modifié. peuvent réserver jusqu’à 30 % du montant estimé des marchés passés dans les conditions prévues à l’article 11 aux micro-entreprises et aux petites et moyennes entreprises au sens de l’article 51 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie, ainsi qu’aux artisans répondant aux critères prévus aux articles L. 111-1 et L. 111-2 du code de l’artisanat, dont le siège social était établi dans le Département de Mayotte le 13 décembre 2024. II. – Dans des conditions fixées par voie réglementaire, les soumissionnaires qui ne possèdent pas la qualité de micro-entreprise, de petite ou moyenne entreprise ou d’artisan au sens du I formalisent par un plan de sous-traitance le montant et les modalités de participation de ces entreprises à l’exécution du marché auquel ils postulent. Le plan de sous-traitance comporte, pour chacune des entreprises concernées, les informations figurant dans la déclaration de sous-traitance. Lorsque les soumissionnaires ne prévoient pas de sous-traiter à des micro-entreprises, à des petites et moyennes entreprises ou à des artisans locaux, le plan de sous-traitance se limite à en mentionner les motifs. Ces motifs peuvent tenir notamment à l’absence de micro-entreprises, de petites et moyennes entreprises ou d’artisans en activité dans le secteur concerné par les prestations du marché public ou en mesure de répondre aux exigences de ce dernier. Si le titulaire d’un marché passé n’est pas lui-même une micro-entreprise, une petite ou moyenne entreprise ou un artisan, la part minimale qu’il s’engage à confier, directement ou indirectement, à des micro-entreprises, à des petites et moyennes entreprises ou à des artisans est fixée à 30 % du montant estimé du marché, sauf lorsque la structure économique du secteur concerné ne le permet pas. Les deux premiers alinéas du présent II sont applicables aux marchés passés dans les conditions prévues aux articles 11 à 13 de la présente loi, dont le montant estimé est supérieur à 300 000 euros hors taxes. président. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 112 rectifié, présenté par M. Roiron, Mmes Bélim, Artigalas et Le Houerou, MM. Omar Oili, Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Bourgi et Chaillou, Mme de La Gontrie, M. Durain, Mme Harribey, M. Kerrouche, Mme Linkenheld, M. Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi Remplacer les mots : peuvent réserver jusqu’à par le mot : La parole est à M. Pierre-Alain Roiron. Roiron. Cet amendement vise à obliger les pouvoirs adjudicateurs et autorités adjudicatrices à recourir à de petites entreprises et à des artisans locaux pour 30 % du montant estimé des marchés publics, afin d’assurer véritablement l’inclusion des structures de taille réduite à la reconstruction. Nous souhaitons que ce ratio ne soit pas une option. L’activité des très petites entreprises (TPE) – nous l’évoquions hier soir – est dépendante des projets lancés par les organismes publics. La favoriser est essentiel pour retrouver un dynamisme économique et pour soutenir l’insertion sociale à Mayotte. n° 127, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Xowie, Gay et Lahellec, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : par les mots : doivent réserver La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo. Corbière Naminzo. Par cet amendement, nous souhaitons obliger les acheteurs à recourir aux petites entreprises et aux artisans locaux pour 30 % du montant des marchés publics. Un tel plancher permettrait de garantir que les structures de taille réduite soient associées à la reconstruction de Mayotte. Leur connaissance du territoire, des spécificités et des besoins permettra à ces entreprises de s’adapter rapidement et efficacement à ce défi. Les soutenir revient à encourager une reprise économique durable, enracinée dans les ressources et les compétences locales. En outre, depuis 2021, nous connaissons en outre-mer un taux élevé de défaillance des entreprises. Mayotte n’échappe pas à cette situation. En adoptant cet amendement, nous renverserions la vapeur et répondrions aux besoins du secteur des bâtiments et travaux publics (BTP), durement touché. pour avis. Ces deux amendements tendent à réserver une part des marchés publics aux TPE-PME et aux artisans mahorais. Or nous avons déjà intégré un Small Business Act à cet En outre, conférer un caractère obligatoire à ce dispositif risquerait de soulever des difficultés si les entreprises mahoraises n’étaient pas en mesure de répondre aux besoins. Pour certains travaux, il n’est pas impossible qu’il n’y ait pas, voire qu’il n’y ait plus, en raison même du cyclone, suffisamment de PME ou d’artisans locaux capables de réaliser les prestations demandées. Le caractère contraignant des dispositions de ces deux amendements risquerait donc d’empêcher la conclusion des marchés publics nécessaires à la reconstruction de Mayotte : avis défavorable. du Gouvernement ? Même avis. l’amendement n° 112 rectifié. pas adopté.) l’amendement n° 127. président. Je suis saisi de dix L’amendement n° 148 rectifié, présenté par Mmes de Marco et Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Alinéas 1 et 3 Remplacer le taux : par le taux : La parole est à Mme Monique de Marco. de Marco. Le présent amendement vise à augmenter, dans toutes les opérations de reconstruction qui suivront l’adoption de ce projet de loi, la part des marchés réservée aux petites entreprises mahoraises. Nous proposons de la porter de 30 % à 50 %. Dans un territoire où le taux de chômage atteint 37 % et où la jeunesse désespère de trouver du travail, il serait inconcevable que les chantiers profitent uniquement aux grands groupes de BTP de l’Hexagone. Mayotte dispose de toutes ses forces vives pour se reconstruire elle-même. Nous devons lui proposer de l’ingénierie juridique et technique, tenir à sa disposition les moyens financiers nécessaires et permettre les transferts de compétences. Nous connaissons les limites d’un aménagement du territoire par le haut. n° 123, présenté par Mme Florennes, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé : Alinéas 2 à 4 Remplacer ces alinéas par deux alinéas ainsi rédigés : II. – Si le titulaire d’un marché public passé dans les conditions prévues aux articles 11 à 13 de la présente loi dont le montant estimé est supérieur à 300 000 euros hors taxes n’est pas lui-même une micro-entreprise, une petite ou moyenne entreprise ou un artisan, la part minimale qu’il s’engage à confier, directement ou indirectement, à des micro-entreprises, à des petites et des moyennes entreprises ou à des artisans est fixée à 30 % du montant estimé du marché, sauf lorsque la structure économique du secteur concerné ne le permet pas. Les conditions de présentation d’un plan de sous-traitance par les soumissionnaires qui ne entreprise ou d’artisan, au sens du I du présent article, sont définies par voie réglementaire. La parole est à Mme la rapporteure pour avis. pour avis. Il s’agit d’un amendement rédactionnel, monsieur le président. président. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 119 rectifié est groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 128 est présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Xowie, Gay et Lahellec, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Ces deux amendements sont ainsi libellés : I. – Alinéa 2, première phrase Après les mots : un plan de sous-traitance insérer les mots : , limité à deux rangs, Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : Le titulaire du marché est limité à deux rangs de sous-traitance. La parole est à M. Saïd Omar Oili, pour présenter l’amendement n° 119 rectifié. Omar Oili. Pour préserver les acteurs économiques locaux, particulièrement les entreprises artisanales mahoraises du bâtiment, cet amendement vise à limiter la sous-traitance à deux rangs pour les titulaires d’un marché. L’objectif est de lutter contre la sous-traitance en cascade, qui fait courir un risque sur la qualité soit des travaux réalisés soit des matériaux utilisés, en raison souvent d’une extrême tension sur les prix d’un rang à l’autre. Les défauts de qualité affectent la conformité des ouvrages, donc les services rendus aux particuliers. Plus globalement, ils risquent de nuire à toute reconstruction durable et harmonieuse de Mayotte. Par ailleurs, la sous-traitance en cascade grève la valeur ajoutée d’un rang à l’autre et entraîne une paupérisation de l’ensemble de la chaîne de valeur, ce qui fragilise fortement les entreprises artisanales du bâtiment. Enfin, cette pratique induit de nombreuses dérives et fraudes en termes de respect du droit social et du droit de la construction. Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour présenter l’amendement Corbière Naminzo. J’insiste sur le fait que nous parlons d’un territoire ultramarin. La délégation sénatoriale aux outre-mer travaille sur la crise de la vie chère, qui touche de plein fouet ces collectivités. C’est un sujet que nous abordons régulièrement dans cet hémicycle avec celui des monopoles et Ne pas protéger nos petites entreprises c’est ouvrir grand la porte aux majors, qui n’ont que l’embarras du choix pour répondre aux marchés publics. Ce n’est pas le cas de ces TPE-PME, attachées à leur territoire. Cet amendement vise à les protéger, à garantir un travail digne à leurs salariés qui leur permettra de faire vivre leurs familles. L’amendement n° 120 rectifié est L’amendement n° 129 est présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Xowie, Gay et Lahellec et Alinéa 2, après la Insérer une phrase ainsi Une part minimale de 30 % du montant prévisionnel du marché est confiée à des microentreprises, des petites et moyennes entreprises ou à des artisans mentionnés au I du présent article. La parole est à M. Pierre-Alain Roiron, pour présenter l’amendement n° 120 rectifié. Roiron. Dans le même esprit, nous proposons de confier 30 % du montant prévisionnel des travaux à des petites et moyennes entreprises. Il s’agit toujours de soutenir le tissu économique et donc les emplois locaux dans cette reconstruction qui s’annonce. Nous favoriserons ainsi le versement de salaires et la formation de la main-d’œuvre locale, ce qui me semble aller dans le bon sens. Corbière Naminzo. La crise que traverse Mayotte a des conséquences sociales, écologiques et, bien évidemment, économiques. Nous devons être au rendez-vous de la détresse des Mahoraises et des Mahorais et témoigner concrètement de notre solidarité. La question du développement, qui constituait déjà un enjeu avant le passage du cyclone, est plus que jamais d’actualité. Nous avons ici l’occasion de soutenir les entreprises locales en les rendant sinon prioritaires, du moins en leur réservant une part significative dans l’attribution des marchés en lien avec la reconstruction. Pour faire face aux défis qui s’annoncent, pouvoir compter sur la connaissance du territoire, sur le savoir-faire des artisans et sur leur mobilisation rapide grâce à leur proximité, y compris pour assurer le suivi des travaux, est un atout. À l’inverse, si des entreprises extérieures devaient être privilégiées pour répondre aux appels d’offres à venir, certains artisans locaux ne s’en relèveraient pas, alors que plusieurs d’entre eux connaissent déjà de grandes difficultés. Nous relayons donc une demande des entreprises artisanales mahoraises, prêtes à s’engager dans la reconstruction, en proposant de confier une part minimale du montant prévisionnel des marchés à des TPE-PME, à des microentreprises et à des artisans déjà présents à Mayotte avant le cyclone. Pour ce faire, nous proposons d’intégrer ces entreprises au plan de sous-traitance en garantissant que 30 % des fonds leur seront n° 7 rectifié, présenté par Mme Berthet, M. Belin, Mmes Belrhiti et Borchio Fontimp, MM. Bouchet et Bruyen, Mmes F. Gerbaud, Josende, Joseph et Lassarade, MM. H. Leroy, Panunzi et Perrin, Mme Petrus, MM. Pointereau et Rapin, Mme Richer, M. Rietmann et Mme Ventalon, est ainsi I. – Alinéa 2, troisième et dernière phrases Remplacer ces phrases par une phrase ainsi Seule l’absence de microentreprises, de petites et moyennes entreprises ou d’artisans en activité dans le secteur concerné par les prestations du marché public ou en mesure de répondre aux exigences de ce dernier au regard des informations obtenues auprès des chambres consulaires compétentes, peut justifier le non-recours à ces entreprises. Compléter cet alinéa par les au regard des informations obtenues auprès des chambres consulaires compétentes La parole est à Mme Martine Berthet. Berthet. La rédaction de l’article 13 bis AA sur les motifs justifiant le non-recours aux structures de taille réduite pour la reconstruction de Mayotte est trop imprécise et ne garantit en aucun cas que ces acteurs, qui doivent être prioritaires, seront bien associés aux travaux. Cet amendement vise donc à préciser les motifs que peuvent invoquer les soumissionnaires pour justifier l’absence de recours aux petites entreprises et aux artisans locaux dans les secteurs concernés par les marchés publics. L’amendement n° 124 est présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des L’amendement n° 130 est présenté par troisième et dernière phrase Seule l’absence de petites et moyennes entreprises ou d’artisans en activité dans le secteur concerné par les prestations du marché public ou en mesure de II. – Alinéa 3 La parole est à Mme Salama Ramia, pour présenter l’amendement n° 124. Ramia. Cet amendement vise à protéger les TPE-PME mahoraises, qui doivent être prioritaires dans la reconstruction du département. Nous proposons d’objectiver auprès des chambres consulaires le critère d’absence de petites et moyennes entreprises et d’artisans locaux disponibles. Ce faisant, nous renforçons la justification par les soumissionnaires du non-recours à leurs services. Corbière Naminzo. Il est n° 131, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Xowie, Gay et Lahellec et Mme Margaté, est ainsi Corbière Naminzo. L’adoption de cet article dans sa rédaction actuelle permettrait aux entreprises capables de répondre à des marchés supérieurs à 300 000 euros de s’exonérer d’un plan de sous-traitance. De fait, il est plus simple pour elles de déléguer les missions du marché une fois que celui-ci leur a été Cette disposition ne se justifie pas, d’autant moins si nous souhaitons nous assurer que les entreprises mahoraises seront bien sollicitées. Si des sociétés ont les moyens de prendre en charge des contrats d’un montant élevé, à savoir plusieurs centaines de milliers d’euros, elles doivent également disposer des compétences nécessaires pour établir un plan de sous-traitance efficace, y compris dans le contexte actuel. Pour les petits marchés, il ne sera normalement pas nécessaire de recourir à la sous-traitance. En la matière, il sera essentiel de faire appel à des entreprises mahoraises, qui auront besoin des marchés liés à la reconstruction pour survivre à la catastrophe qu’elles traversent et pour assurer le développement du tissu économique local. Par conséquent, nous proposons de supprimer le seuil de 300 000 euros pour que le plan de sous-traitance soit également présenté en amont de l’obtention du marché. L’objectif est d’offrir des garanties supplémentaires aux artisans mahorais, notamment pour les plus petits ouvrages. pour avis. Les dispositions de l’amendement n° 148 rectifié, qui a pour objet d’augmenter la proportion de marchés publics réservés aux entreprises mahoraises, risqueraient d’être censurées par le Conseil constitutionnel. Celui-ci n’a enfin admis le principe d’un Small Business Act qu’à la condition qu’il soit proportionné et qu’il ne concerne qu’une part réduite des contrats. Si le seuil de 30 % de marchés réservés à des PME, qui figurait dans la loi de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer et portant autres dispositions en matière sociale et économique, dite loi Érom, paraît raisonnable, porter ce taux à 50 % entraînerait un réel risque de censure. Les amendements identiques nos 119 rectifié et 128 visent à limiter la sous-traitance au second rang. Cette mesure risquerait d’évincer les petites et moyennes entreprises des marchés publics, à rebours de l’objectif du Small Business Act introduit à l’article 13 bis AA. En effet, pour les contrats de grande ampleur, les PME sont souvent des sous-traitants de troisième, voire de quatrième rang, faute d’avoir la capacité de conduire de tels chantiers. Limiter le recours à cette pratique pénaliserait donc ces entreprises locales. En outre, ce dispositif pourrait être jugé contraire à la Constitution en ce qu’il porterait atteinte au principe de libre accès à la commande publique pour les PME. Par conséquent, la commission émet un avis défavorable sur ces amendements. Les amendements identiques nos 120 rectifié et 129 tendent à réserver une part des marchés publics à de petites entreprises mahoraises. Le caractère contraignant de ce dispositif risquerait de soulever des difficultés dans le cas où les sociétés locales ne seraient pas en mesure de répondre aux besoins. Pour certains travaux, il n’est pas impossible qu’il n’y ait pas, voire qu’il n’y ait plus les prestations à l’heure actuelle. L’obligation induite par les dispositions de cet amendement risquerait donc d’empêcher la conclusion de marchés publics nécessaires à la reconstruction de La commission est donc également défavorable à ces deux amendements identiques. Si je partage l’objectif des auteurs des amendements nos 7 rectifié, 124 et 130, à savoir limiter le plus possible les cas où les entreprises titulaires d’un marché public peuvent décider de ne pas sous-traiter une part du contrat à de petites structures locales, il faut laisser de la souplesse aux acheteurs, car d’autres motifs peuvent justifier le non-recours à des TPE-PME mahoraises : avis défavorable. L’amendement n° 131 est contraire à la position de la commission. Les sociétés qui postulent à des marchés publics de faible montant sont généralement des structures de taille réduite, qui n’ont pas recours à la sous-traitance et qui ont des moyens financiers limités. La suppression du seuil de 300 000 euros aurait donc pour effet, d’une part, d’obliger les petites entreprises à se doter d’un plan de sous-traitance, ce qui alourdirait leur charge administrative de manière excessive, et, d’autre part, de ralentir la passation des marchés publics de faible montant, en imposant la formalisation d’un tel plan. Par conséquent, la commission émet également un avis défavorable sur cet amendement. Le Gouvernement est favorable à l’amendement de Mme la rapporteure et défavorable à l’ensemble des autres amendements en discussion commune, pour les mêmes raisons. Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote. Poncet Monge. Je suis favorable à nombre de ces amendements. La volonté d’embarquer l’économie locale, à savoir le tissu des petites et moyennes entreprises, dans le plan de reconstruction me semble bien faible. Il a été dit que les sociétés mahoraises ne disposaient pas forcément des compétences nécessaires, mais l’économie est un système. Le groupe GEST a voulu augmenter le nombre de parcours emploi compétences ou d’emplois aidés – France Travail était d’accord avec nous – pour développer sur place de nouvelles compétences tout en permettant aux 17 000 demandeurs d’emploi de Mayotte de trouver une activité. En somme, nous voulions renforcer les mesures qui permettent de se former et de travailler. Or l’on nous a opposé l’article 45 de la Constitution. Rien de plus normal, parce que c’est un impensé du texte : le plan d’urgence, monsieur le ministre, ne contient pas notre mesure, parce que vous n’avez pas pensé au fait qu’il fallait mettre en place des dispositifs pour permettre aux entreprises locales, petites et moyennes, d’être embarquées dans la J’irai même plus loin : rien n’a été fait pour aider les habitants à quitter l’économie informelle et à rejoindre l’économie « officielle ». Il s’y trouve pourtant des compétences, ce secteur s’appuyant sur une désincitation à la déclaration pour de nombreuses raisons que nous connaissons. Ce manque est un défaut de ce projet de loi. Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour explication de vote. Corbière Naminzo. À l’écoute des avis de la commission et du Gouvernement, une question m’est venue : comment imaginez-vous, monsieur le ministre, mettre en œuvre le plan Mayotte debout sans relever le tissu économique local ni tendre la main aux différents partenaires sur le terrain pour leur donner l’opportunité de bâtir ensemble ? Nous avons entendu, hier, les interventions des différents groupes lors de la discussion générale. Il y était question non pas de reconstruire à l’identique ni de plaquer un modèle venu de Paris, mais de travailler en concertation avec les acteurs locaux, c’est-à-dire les entreprises et les habitants de cet archipel qui ont les capacités et l’ingénierie sur place. Ils ont seulement besoin que Paris fasse enfin confiance à Mayotte. M. Pierre-Alain Roiron, pour explication de vote. Roiron. Je suis étonné par ce refus de prendre en compte ces amendements. Ces propositions visent à permettre aux entreprises locales de travailler plus facilement. Je comprends que les appels d’offres puissent poser problème ; néanmoins, nous devons faire preuve d’une certaine souplesse. Ce n’est pas le cas en l’occurrence, je le regrette. Ces emplois sont l’occasion de fournir une formation professionnelle qui servira, à l’avenir, pour l’activité des Mahoraises et des Mahorais. M. le ministre d’État. Mesdames, messieurs les sénateurs, je ne pense pas que nos objectifs soient très différents, même si nous pouvons toujours débattre de la méthode. D’abord, sachez que la pratique de la sous-traitance en cascade n’est pas répandue massivement. Ensuite, la limitation de la sous-traitance risque de bloquer complètement l’accès à la commande publique des artisans et travailleurs indépendants, qui n’ont pas la capacité d’agir en tant qu’entreprise principale. N’oublions pas que l’article 11, que nous avons examiné hier, a offert la possibilité de négocier de gré à gré dans le cadre des marchés de travaux, de fournitures et de services nécessaires pour remédier aux conséquences du cyclone, si la valeur estimée est inférieure à 100 000 euros. Madame la sénatrice, cette mesure bénéficiera donc aux petites entreprises du tissu économique et Comme Mme la rapporteure l’a rappelé voilà quelques instants, n’oublions pas le Small Business Act de l’article 13 bis AA qui sous-tend des mesures en faveur des sociétés locales. Les acheteurs publics pourront, par exemple, réserver à ces dernières jusqu’à 30 % du montant de chaque marché. Puisque nous parlons de commande publique, faisons confiance aux collectivités, à l’État et à l’établissement public qui sera mis en place. Nous pourrons nous appuyer sur les petites entreprises locales, dès lors que l’offre sera cohérente avec la demande. En ce qui concerne le volet commande publique de ce texte, je vous demande de ne pas prendre individuellement chaque article : il faut les mettre en perspective avec l’article 13 Lors de ma rencontre, vendredi dernier, avec les acteurs économiques mahorais, même si la question des commandes publiques, susceptibles de favoriser les grandes sociétés, a été abordée, les entreprises ont essentiellement mis l’accent sur leurs difficultés : locaux détruits, entrepôts à terre, cherté des matériaux… Je tiens à souligner que le tissu économique local est fragile. Il a évidemment besoin de soutien. Faisons donc attention aux mesures dont les principes sont louables – je les partage –, mais qui peuvent être en décalage avec la réalité économique du terrain. Nous examinons un texte d’urgence. Je souhaite sécuriser la participation des entreprises locales. Dans un second temps, une loi de programmation permettra de réfléchir collectivement au modèle économique que nous voulons mettre en place dans le cadre de la refondation : État, collectivités, acteurs économiques, partenaires sociaux… N’opposons pas les deux textes, même si, malheureusement, du fait de la situation, il faudra du temps pour mettre en œuvre les mesures. J’espère que les investissements que nous fournirons à partir de l’adoption du projet de loi de finances aideront les collectivités et permettront de faire repartir l’économie, notamment via la construction. Enfin, au travers de l’examen de la loi de programmation que je viens d’évoquer, nous devrons réfléchir plus largement – il nous faudra quelques semaines – à la manière dont Bpifrance, la Banque des territoires et la Caisse des dépôts et consignations notamment, pourront aider le tissu économique mahorais, qui a besoin de soutien, d’ingénierie et de financements, tout en gardant toujours en tête la réalité du M. Simon Uzenat, pour explication de vote. Uzenat. Hier soir, nous avons commencé à évoquer le sujet de la sous-traitance. J’avais souligné l’existence d’une piste concrète que s’appropriaient peu – malheureusement – les acteurs économiques et les acheteurs publics, à savoir les groupements momentanés d’entreprises (GME). Madame la rapporteure, vous aviez fait le lien avec la sous-traitance. Or il s’agit non pas d’une solution de sous-traitance, mais plutôt de cotraitance pour permettre aux petits acteurs économiques de monter en compétence et de répondre à des marchés auxquels ils ne pourraient pas prétendre seuls. Grâce à leurs partenaires, ils sont en mesure de se positionner et d’envisager l’avenir. Il existe différentes formes de groupements, avec des mandataires qui endossent plus de responsabilités, mais qui traitent aussi à égalité avec leurs partenaires. C’est très différent de la sous-traitance, à laquelle nous ne sommes pas opposés par principe ; simplement, nous avons pu observer de nombreux excès, aussi bien en métropole qu’en outre-mer. Qu’il s’agisse donc du GME ou de ses variantes, il existe aujourd’hui des leviers. Il revient, monsieur le ministre, à l’État d’être exemplaire, car force est de constater qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire dans la relation avec les TPE-PME en matière de commandes publiques. Avec mes collègues, nous souhaitons aller dans ce sens. C’est l’objet des amendements qui vous sont proposés. L’État, les organisations patronales et l’ensemble des corps intermédiaires doivent pouvoir accompagner la montée en compétences des TPE-PME mahoraises pour les aider à se relever de façon robuste après le cyclone Chido. l’amendement n° 148 rectifié. l’amendement n° 123. président. En conséquence, les amendements nos 119 rectifié, 128, 120 rectifié, 129, 7 rectifié, 124, 130 et 131 n’ont plus d’objet. L’amendement n° 42 rectifié, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, M. Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi libellé : Après le mot : et aux entreprises de l’économie sociale et solidaire définies à l’article 1er de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire La parole est à Mme Salama Ramia. Ramia. Le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) est bien présent à Mayotte et se dit prêt à contribuer à la reconstruction du territoire. Dès lors que le code de la commande publique n’y fait pas obstacle, le présent amendement vise à garantir une intégration de l’ESS au sein de cette réserve. L’ESS représente à Mayotte 14 % des entreprises, soit 281 structures, et 23 % de l’emploi À Mayotte, les associations de l’ESS sont actives, créatives et productives. Outre le fait qu’elles puissent aisément répondre aux appels d’offres en matière de nettoyage, par exemple, elles pourront, grâce à leur expertise, identifier ce qui est susceptible d’être valorisé afin de donner une nouvelle vie aux matériaux récupérables. pour avis. Je suis favorable à l’amendement de notre collègue Salama Ramia, qui permettrait aux entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire, très actives à Mayotte, de se voir réserver une part des marchés publics passés pour reconstruire Mayotte. Vous avez raison, madame la sénatrice, de souligner l’importance du tissu de l’économie sociale et solidaire mahoraise. Ce secteur, dont vous avez rappelé les chiffres, aura un rôle important à jouer dans la reconstruction de Mayotte. Cet amendement est en partie satisfait par l’article L. 2113-15 du code de la commande publique, qui dispose que « des marchés ou des lots d’un marché, qui portent exclusivement sur des services sociaux […] peuvent être réservés […] aux entreprises de l’économie sociale et solidaire […] lorsqu’elles ont pour objectif d’assumer une mission de service public liée à la prestation de services mentionnés sur cette liste ». L’article L. 213-12 va même plus loin puisqu’il prévoit de réserver une part de marché à des entreprises adaptées, à des établissements et services d’accompagnement par le travail lorsqu’ils emploient une proportion minimale, fixée par voie réglementaire, de travailleurs Quoi qu’il en soit, l’adoption de cet amendement, même si le texte s’en trouvait un peu alourdi, constituerait un message clair en faveur d’un secteur qui en a bien besoin, notamment sur ce territoire. J’émets donc à mon tour un avis favorable. l’amendement n° 42 rectifié. n° 41, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, Mme Schillinger et M. Théophile, est ainsi libellé : Alinéa 1 Ces derniers s’engagent par ailleurs à la formation d’apprentis. Ramia. Il s’agit d’un amendement d’appel et de sensibilisation en vue de la loi de Les apprentis peinent à trouver des structures d’accueil pour assurer leur formation pratique. La réserve de 30 % pour ces entreprises vise à garantir un esprit de solidarité et de partage de la ressource. C’est vrai ! Ramia. Le présent amendement tend à les impliquer à leur tour dans cet effort de transmission et de formation, indispensable pour l’avenir de la jeunesse mahoraise, qui bénéficie d’une occasion d’être formée dès la rentrée prochaine. Il y a urgence à investir dans l’acquisition de compétences par la jeunesse, dans le secteur Nous avons évoqué, hier, la mission du régiment du service militaire adapté (RSMA), qui propose de nombreuses formations, mais il s’agit de préapprentissage. Il est donc important de remettre le sujet de l’apprentissage sur la table. Si le RSMA est une bonne structure, à l’issue de ces dix-huit mois de formation, il n’y a pas de diplôme qualifiant. Il importe donc de s’attaquer à cette question pour préparer l’avenir des jeunes de Mayotte. pour avis. Je souscris pleinement à l’objectif défendu au travers de cet amendement, ma chère collègue. J’y suis toutefois défavorable, pour trois raisons. Tout d’abord, concernant les travaux urgents de reconstruction, il est indispensable de donner de la souplesse aux entreprises locales et de les laisser choisir librement leur mode d’organisation pour assurer la reconstruction de l’archipel. Par ailleurs, il est très complexe, d’un point de vue administratif, de recruter des apprentis. Je parle en connaissance de cause, car j’ai moi-même recruté un apprenti dans mon équipe, ce qui m’a demandé du temps et de l’énergie. Je ne crois pas que cela soit compatible avec la situation d’urgence que connaît Mayotte. Enfin, ajouter de telles contraintes risque de décourager certaines entreprises de postuler, compte tenu de la charge administrative future que représente le recrutement d’apprentis. Je serai en revanche très attentive aux mesures qui seront mises en place dans le projet de loi de refondation pour Mayotte pour favoriser l’emploi et la formation. Roiron. Nous voterons en faveur de cet amendement, car l’apprentissage, comme le soutien aux petites entreprises que nous venons d’évoquer, permettra de créer un nouvel avenir à Mayotte. l’amendement n° 41. l’article 13 bis AA, modifié. 13 bis AA est adopté.) n° 35 rectifié bis, présenté par MM. Piednoir, Paccaud, Brisson et Bacci, Mmes Belrhiti et Richer, MM. Mandelli, Bouchet et Henno, Mme Dumont, M. Savin, Mmes Lassarade, Borchio Fontimp, L. Darcos, Joseph, Guidez et Evren, M. Panunzi, Mmes Perrot, Josende, Imbert et F. Gerbaud, MM. Klinger, Belin et H. Leroy, Mme Ventalon, MM. Chasseing et Milon, Mme de La Provôté et M. Somon, est ainsi Après l’article 13 bis AA Insérer un article additionnel ainsi Afin de favoriser le développement d’opérateurs, utilisant des matériaux biosourcés ou bas-carbone, susceptibles d’exercer pleinement leur libre accès à la commande publique, les marchés de travaux soumis au code de la commande publique nécessaires à la reconstruction ou à la réfection des équipements publics et des bâtiments affectés par la calamité naturelle exceptionnelle survenue à Mayotte les 13 et 14 décembre 2024 prévoient une part minimale d’exécution du contrat, fixée par décret, que le titulaire s’engage à confier à des petites et moyennes entreprises ou à des artisans dont le siège social est basé en France. La parole est à M. Stéphane Piednoir. Piednoir. Je reprends ici le fil de mon argumentaire d’hier soir. Il me semble important d’encourager un minimum l’utilisation de matériaux bas-carbone dans la J’ai eu des échanges avec le ministère, car j’ai souhaité inscrire cet amendement dans un processus de coconstruction. Je comprends bien que l’instauration d’un quota minimum de 20 % ou de 25 % de matériaux biosourcés ou bas-carbone dans la commande publique soit une contrainte supplémentaire susceptible, in fine, de ralentir le processus de reconstruction. Cela ne servirait donc pas la cause que nous sommes censés Néanmoins, il existe bel et bien un intérêt à prendre en considération les critères environnementaux. J’ai entendu les arguments du Gouvernement. Je vous propose donc de préciser par décret les opérations de reconstruction pouvant être comptabilisées pour atteindre cet objectif de promotion des matériaux biosourcés ou bas-carbone, en favorisant principalement les acteurs et le savoir-faire français, qu’il importe de défendre. pour avis. Je salue la constance dont vous faites preuve, monsieur Piednoir, depuis le début de l’examen de ces dispositions. En tout état de cause, je ne suis pas favorable à l’adoption de cet amendement. En effet, le dispositif proposé risque de bloquer l’exécution des travaux de reconstruction de Mayotte et de ralentir la passation des marchés publics. En effet, dans le cas où aucune entreprise n’utiliserait des matériaux biosourcés ou bas-carbone, il ne serait pas possible d’exécuter les travaux puisque le titulaire du marché public ne pourrait sous-traiter une partie du marché à des entreprises respectant ces critères. De plus, en l’état, la rédaction de l’amendement n’a pas l’effet annoncé dans l’objet : il se contente de prévoir une obligation de sous-traitance à des PME ou à des artisans dont le siège social est établi en France, ce qui est déjà satisfait par l’article 13 bis AA. l’amendement n° 35 rectifié bis. n° 149 rectifié, présenté par Mmes de Marco et Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Souyris, Senée et M. Vogel, est ainsi libellé : Les acheteurs peuvent imposer, pour la réalisation des marchés passés dans les conditions prévues à l’article 11 de la présente loi, que 50 % des matériaux nécessaires à la production proviennent de fournisseurs situés dans un périmètre géographique défini par décret du ministre en charge de l’environnement, respectant ou s’engageant à respecter des normes environnementales et sociales minimales de production, dans des conditions prévues par décret conjoint des ministres en charge de l’environnement et des affaires sociales. La parole est à Mme Monique de Marco. de Marco. Le 10 avril dernier, le Parlement européen a adopté une résolution visant à ouvrir le débat sur la question de l’isolement économique des régions ultrapériphériques. Dans les circonstances particulières de l’après-Chido, nous proposons un dispositif permettant de réduire cette dépendance et de faire en sorte qu’une partie des matériaux soit de provenance régionale. Cela permettrait également de réduire l’impact carbone lié à l’importation de matériaux de construction. Il existe, par exemple, des briques de terre comprimée fabriquées localement par de petites entreprises à Mayotte, qui présentent d’intéressantes caractéristiques d’isolation thermique. Par ailleurs, à proximité, les territoires de l’océan Indien sont riches en matériaux biosourcés. Les forêts de Madagascar ou du Mozambique pourraient fournir le bois nécessaire à la reconstruction. Cela ne signifie pas que nous voulons réduire les exigences environnementales et sociales. En tant qu’écologistes, nous sommes très vigilants sur cette question. Nous connaissons la situation des défenseurs de la biodiversité dans certains États voisins, comme à Madagascar, où des militants ont été condamnés pour avoir dénoncé les agissements d’une société aurifère chinoise. C’est pourquoi nous proposons également d’imposer par décret le respect de normes sociales et environnementales minimales de production. Les territoires ultramarins peuvent devenir les ambassadeurs du droit de l’environnement européen, en engageant des dialogues avec des États voisins. Ce dispositif temporaire pourrait permettre d’évaluer si l’intensification des relations commerciales entre Mayotte et les États voisins favorisera dans l’avenir une intégration des normes européennes par ces États. pour avis. Cette mesure risque d’augmenter le prix des offres présentées et de décourager certaines entreprises, si leurs fournisseurs ne sont pas établis dans la zone géographique définie par décret. En définitive, cette condition risque de ralentir la conclusion des marchés indispensables à la reconstruction urgente de Mayotte, qui est notre priorité eu égard à l’intitulé de ce projet de loi. Par conséquent, j’émets un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° 149 rectifié. n° 132, présenté par Mme Corbière Naminzo, cet article dans la rédaction suivante : Pour l’exécution des contrats de travaux de bâtiment et des contrats de travaux publics nécessaires pour remédier aux conséquences de la calamité naturelle mentionnée au I et II de l’article 11 et au I de l’article 13, la sous-traitance est limitée au second rang. Le sous-traitant est considéré comme un entrepreneur principal à l’égard de ses propres sous-traitants. L’article 13 bis a été supprimé en commission au motif, notamment, qu’il fallait respecter le principe de libre recours à la sous-traitance. Ce libre recours mène pourtant à des dérives, par exemple en éloignant les entreprises qui interviennent sur le terrain de l’entreprise lauréate. Cela conduit à s’interroger à la fois sur l’efficacité de ces marchés, sur leur rationalisation et sur leur mise en œuvre, mais aussi sur la marge dont bénéficieront les entreprises donneuses d’ordre par rapport à celles qui travailleront véritablement sur le terrain. L’urgence que rencontre Mayotte ne doit pas être une aubaine pour les multinationales du BTP – nous en savons quelque chose, nous autres Ultramarins ! Au contraire, il importe de s’appuyer sur les entreprises mahoraises pour ne pas aggraver la crise économique déjà présente avant le cyclone et qui se trouve aujourd’hui renforcée. C’est en ce sens que nous proposons de rétablir l’article 13 bis en limitant la sous-traitance à deux rangs afin d’éviter un éloignement trop important entre les entreprises lauréates donneuses d’ordre et les entreprises pour avis. Avis défavorable, pour les raisons que j’ai déjà développées à l’article 13 bis l’amendement n° 132. l’article 13 bis demeure supprimé. Les articles 11 à 13 bis AA s’appliquent aux marchés pour lesquels une consultation est engagée ou un avis de publicité est envoyé à la publication à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi et pendant un délai de deux ans à compter de cette n° 133, présenté par Mme Corbière Naminzo, Supprimer cet article. Corbière Naminzo. Nous souhaitons que les entreprises mahoraises puissent également être sollicitées dans le cadre de marchés qui ne seraient pas soumis à un avis de publicité ou à une consultation et que le bénéfice de ces dispositions soit étendu au-delà de deux Il paraît raisonnable de soutenir le tissu économique local de façon générale et pérenne si nous voulons permettre à Mayotte d’avoir le développement qu’elle Les articles 11 et 13 bis AA visent à réserver une part minimum des marchés publics aux entreprises mahoraises lorsqu’elles sont en mesure d’y répondre et selon certains montants. L’article 11 vise les marchés de travaux et de fournitures qui permettent de reconstruire et de réparer Mayotte après le cyclone. Rien ne permet de s’assurer que cela sera fait dans les deux ans. Dès lors, l’article 14, qui tend à limiter à deux ans l’applicabilité des dispositions de l’article 11, ne fait pas totalement sens. Il convient donc d’élargir le champ des articles 11 et 13 bis AA. pour avis. Supprimer cet article 14 reviendrait à prévoir une application des dérogations aux règles de la commande publique sans limitation de durée. Les dérogations prévues s’appliqueraient donc ad vitam æternam, ce qui serait disproportionné dans la mesure où ces dernières ne sont justifiées que par l’urgence de la situation et la nécessité de reconstruire Mayotte. L’adoption de cet amendement risquerait donc de conduire à une censure du Conseil constitutionnel. Par ailleurs, l’article 14 tend à prévoir que les dérogations aux règles de la commande publique s’appliqueront aux marchés pour lesquels une consultation est engagée ou un avis envoyé à la publication à compter de l’entrée en vigueur du présent texte. Cette précision vise un objectif de sécurité juridique pour éviter que les règles ne changent subitement pour les marchés dont la procédure de passation est déjà engagée. Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable. président. Madame Corbière Naminzo, l’amendement n° 133 est-il maintenu ? Corbière Naminzo. Oui, monsieur le président. président. Je le mets donc aux 14 est adopté.) Chapitre VI Faciliter les dons à destination de Mayotte Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent, entre le 14 décembre 2024 et le 17 mai 2025, verser des subventions à toute association ou fondation reconnue d’utilité publique s’engageant à utiliser ces fonds pour financer les secours d’urgence au profit des victimes du cyclone Chido, pour fournir gratuitement des repas ou des soins aux personnes en difficulté ou pour contribuer à favoriser leur logement, y compris par la reconstruction des locaux d’habitation rendus inhabitables, à l’exclusion des locaux édifiés sans droit ni titre et constituant un habitat informel au sens du deuxième alinéa de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement. leurs groupements peuvent également octroyer des financements à l’établissement public mentionné à l’article 1er de la présente loi. n° 44, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis Après l’alinéa 1 Insérer un alinéa ainsi Les associations et fondations ayant bénéficié d’une subvention en application du premier alinéa du présent article établissent, au plus tard avant le 1er mars 2026, un rapport d’activité qui présente, selon des modalités déterminées par arrêté du ministre de l’intérieur, les actions d’intérêt général financées sur le fondement du même premier alinéa. Ramia. Afin de veiller à la bonne utilisation des deniers publics, le présent amendement tend à prévoir que les associations et fondations reconnues d’utilité publique ayant bénéficié de subventions de la part des collectivités territoriales ou de leurs groupements devront établir un rapport d’activité, au plus tard le 1er mars 2026. Ce rapport présentera les actions financées grâce aux subventions versées par les collectivités territoriales et précisera le nombre de bénéficiaires de chaque action, ainsi que la nature de la prestation fournie. Ce rapport d’activité devra ensuite être rendu public, dans un objectif de transparence. pour avis. Je suis favorable à cet amendement, qui permettra de contrôler, a posteriori, les actions conduites par les associations et les fondations ayant bénéficié d’une subvention de la part des collectivités territoriales mahoraises. Cet amendement vise donc à garantir la bonne utilisation des deniers publics et à s’assurer que les associations ont bien financé des actions d’intérêt général, en faveur de la population mahoraise. Poncet Monge. Les associations remettent leur rapport d’activité au moment de leur assemblée générale, qui se tient généralement fin juin. Pourquoi imposer une telle contrainte en mars ? Cette date ne correspond à rien et ne respecte pas le rythme de travail des associations ou des fondations, que je connais bien. J’ai longtemps organisé en juin l’assemblée générale de l’association que je dirigeais, comme c’est très souvent le cas pour beaucoup d’associations. Le rapport moral et financier ou rapport d’activité est d’ailleurs prévu dans les statuts, ce n’est pas une nouveauté. Pourquoi cette politique du soupçon ? On parle toujours d’alléger les procédures, de libérer les forces, etc. Pourquoi prévoir une contrainte supplémentaire en mars ? Je n’approuve pas du tout un tel l’amendement n° 44. l’article 15, modifié. 15 est adopté.) I. – Le taux de la réduction d’impôt prévue au 1 de l’article 200 du code général des impôts est porté à 75 % pour les dons et les versements, y compris l’abandon exprès de revenus ou de produits, effectués entre le 14 décembre 2024 et le 17 mai 2025 au profit des organismes d’intérêt général mentionnés au même article 200 qui, dans le cadre de leur action dans le Département de Mayotte à la suite du passage du cyclone Chido et des évènements météorologiques survenus pendant une période de cinq mois à compter du 13 décembre 2024, fournissent gratuitement des repas ou des soins aux personnes en difficulté ou contribuent à favoriser leur logement, y compris par la reconstruction des locaux d’habitation rendus inhabitables, à l’exclusion des locaux édifiés sans droit ni titre et constituant un habitat informel au sens du deuxième alinéa de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 précitée. Ces versements sont retenus dans la limite de 1 000 euros par an. Il n’en est pas tenu compte pour l’application de la limite de 20 % du revenu imposable mentionnée au 1 de l’article 200 du code général des impôts. II. – Les pertes de recettes pour l’État résultant de l’extension du bénéfice du I aux dons effectués à l’ensemble des organismes d’intérêt général et aux événements météorologiques survenus pendant une période de cinq mois à compter du 13 décembre 2024 sont compensées, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. président. Je suis saisi de trois L’amendement n° 141, présenté par M. Mellouli, Mme Guhl, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, I. – Alinéa 1 Remplacer la date : 17 mai 2025 par la date : 31 décembre 2025 II. – Alinéa 3 Remplacer le mot : III. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : …. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. La parole est à M. Akli Mellouli. Mellouli. Tout le monde veut de la simplification, en voilà ! Le cyclone Chido a laissé Mayotte exsangue. La reconstruction exigera des moyens importants sur le long terme. Les associations et les fondations engagées sur le terrain font face à un défi immense. Les dons collectés ne suffisent pas à couvrir l’ensemble des besoins recensés. Or, sans soutien prolongé, ces efforts risquent d’être entravés au détriment des Cet amendement vise donc à prolonger jusqu’à la fin de l’année 2025 le dispositif fiscal exceptionnel, qui encourage la générosité des Français en faveur de Mayotte en portant la réduction d’impôt sur les dons de 66 % Cette prolongation répond à un double impératif : un besoin opérationnel, pour garantir des ressources suffisantes pour la reconstruction ; un besoin de simplification administrative pour les associations, en évitant une modification au cours d’année qui complexifierait la gestion comptable des dons. Les bilans comptables se font généralement une fois par an. Pourquoi contraindre les associations à réaliser un bilan intermédiaire ? Pourquoi avoir choisi la date du 17 mai ? Pourquoi pas celle du 18 ou du 18 et demi, alors que l’exercice comptable court sur toute l’année ? Que dirons-nous aux personnes qui se décident après cette date à participer aux actions de reconstruction de Mayotte et d’égalité territoriale ? Que c’est trop tard, qu’elles ont raté le Faisons preuve d’un peu de sagesse et sachons raison garder. Ce n’est pas parce que l’on est dans l’urgence qu’il faut perdre tout bon sens. Comme vient de le rappeler ma collègue, il existe des règles élémentaires : n° 114 rectifié, présenté par Mmes Brossel, Artigalas, Bélim et Le Houerou, MM. Roiron, Omar Oili, Kanner et Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, MM. Redon-Sarrazy, Ros, Tissot, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : 17 mai 2025 II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : …. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe La parole est à Mme Audrey Bélim. Bélim. Comme mon collègue l’a très bien expliqué, il s’agit de prolonger le dispositif fiscal exceptionnel. La mobilisation et les manifestations de générosité ne s’arrêteront pas le 17 mai 2025. Il serait dommage de venir compliquer le travail des bénévoles et des associations en les obligeant à mettre en place une clôture comptable intermédiaire et à établir des reçus fiscaux spécifiques en cours d’année pour tenir compter des changements. Nous appelons donc à davantage de cohérence. n° 77, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 3 L’élan de générosité pour Chido a été unique par rapport à d’autres catastrophes naturelles. Il a été deux ou trois fois plus important que pour Irma ou le tremblement de terre au Maroc. Les images ont créé un choc et ont énormément ému nos compatriotes, notamment pendant la période des fêtes. Plus de 40 millions d’euros ont déjà été récoltés. Pierre Sellal, président de la Fondation de France, a d’ailleurs pris contact avec le président des maires de Mayotte pour le rassurer et lui donner des éléments sur le fléchage des dons via les associations sur place – car les financements ne passeront que par celles-ci. Quoi qu’il en soit, cette générosité sera très utile. Afin de montrer le soutien du Gouvernement à la défiscalisation des dons, y compris pour les événements météorologiques survenus après Chido, notamment la tempête Dikeledi, cet amendement n° 77 vise à lever le gage de la commission ? de la commission des affaires économiques. En ce qui concerne les amendements nos 141 et 114 rectifié, quoique sensible à l’argument de simplification avancé par leurs auteurs, j’émets un avis défavorable en raison, d’une part, du contexte budgétaire contraint et, d’autre part, du fait que la date du 17 mai a été annoncée par le Gouvernement en décembre dernier, avec une durée d’application délibérément courte pour renforcer son caractère incitatif et engendrer un surcroît de dons. En outre, passé cette date, les dons bénéficient toujours du taux majoré pour les actions de fourniture gratuite de repas à des personnes en difficulté ou d’amélioration des conditions de logement et de fourniture gratuite de soins à des personnes en difficulté – c’est le dispositif dit Coluche de droit commun –, la seule différence étant que ces dons ne seront plus exclus du calcul total des dons effectués par un particulier à des associations pour l’application de la limite de 20 % du revenu imposable, qui s’applique à cette réduction En revanche, la commission est favorable à l’amendement n° 77 du Gouvernement, qui vise à lever le du Gouvernement sur les amendements nos 141 et 114 Même avis que la commission. l’amendement n° 141. l’amendement n° 114 rectifié. l’amendement n° 77. n° 150 rectifié, présenté par Mmes de Marco et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : – Alinéa 1 Supprimer les mots : à l’exclusion des locaux édifiés sans droits ni titre et constituant un habitat informel au sens du deuxième alinéa de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 précitée II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un de Marco. Avec votre autorisation, monsieur le président, je présenterai également les amendements nos 151 rectifié et 152 rectifié. président. J’appelle donc en discussion les amendements nos 151 rectifié et 152 n° 151 rectifié, présenté par Mmes de Marco et Cette réduction d’impôt est ouverte dans les mêmes conditions aux associations œuvrant au reboisement pour la reconstruction de la biodiversité. recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : n° 152 rectifié, présenté par Mmes de Marco et ouverte dans les mêmes conditions aux associations œuvrant à la protection du patrimoine culturel mahorais. II. – Pour compenser la perte de …. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code Veuillez poursuivre, chère collègue. de Marco. Dès le lendemain du passage de Chido, les associations étaient à pied d’œuvre pour apporter de l’aide à la population mahoraise. À juste titre, l’article 16 de ce projet de loi tend à augmenter la réduction d’impôt accordée aux dons à ces associations pour soutenir le travail sur le terrain. Ces trois amendements visent à étendre le périmètre des associations éligibles à ces réductions d’impôt en permettant d’abord de soutenir les associations qui œuvrent à l’amélioration de l’habitat des personnes, y compris celles qui vivent dans des habitats informels. Il s’agit de pragmatisme. Nous savons tous que la reconstruction de Mayotte se fera non pas en deux ans, mais plutôt en dix ou quinze ans. Entretemps, il faut pouvoir aider les associations qui travaillent à rendre ces habitations saines. Ensuite, il convient de soutenir les associations qui œuvrent dans deux champs aujourd’hui ignorés par ce projet de loi : les associations qui participent au reboisement de l’île et celles qui travaillent à la conservation du patrimoine culturel L’habitabilité de Mayotte dépend de sa biodiversité, laquelle dépend à son tour de la reconstruction de ses forêts, dont 70 % ont été détruits. Reboiser est donc capital. Le patrimoine culturel est aussi menacé. Des bâtiments, endommagés à la suite du passage de Chido, requièrent des opérations urgentes. La réduction d’impôt que nous proposons peut aider les associations mobilisées en ce sens. Pour ce qui concerne l’amendement n° 150 rectifié, il ne peut être question de soutenir la reconstruction d’habitats illégaux avec des fonds issus de la générosité publique. Cela ne remet aucunement en cause le fait que les associations et autres organismes bénéficiaires de ces fonds puissent contribuer, par d’autres moyens, à l’amélioration des conditions de logement des personnes concernées : avis défavorable. Pour ce qui est de l’amendement n° 151 rectifié, la réduction d’impôt majorée prévue à cet article vise à encourager les dons des particuliers pour la mise en œuvre de mesures d’urgence de soutien aux populations éprouvées par le passage du cyclone. Les dons aux associations qui œuvrent au reboisement, au maintien ou au développement de la biodiversité ouvrent déjà droit, dans les conditions de droit commun, à une réduction d’impôt de 66 %, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Il n’y a pas lieu de créer une nouvelle niche fiscale bénéficiant spécifiquement à Mayotte : avis également défavorable. Excellent argument ! J’en viens enfin à l’amendement n° 152 rectifié. J’y insiste, la réduction d’impôt majorée vise à encourager les dons des particuliers pour la mise en œuvre de mesures d’urgence de soutien aux populations. Il ne s’agit pas de défiscaliser l’ensemble des dons à destination de Mayotte pour tous les sujets, aussi importants soient-ils. Les dons aux œuvres et organismes d’intérêt général ayant un caractère culturel ouvrent déjà droit, dans les conditions de droit commun, à une réduction de 66 %, dans la limite de 20 % du revenu imposable. C’est le cas, par exemple, des dons à la Fondation du patrimoine, qui mène plusieurs projets à Mayotte, ou à d’autres fondations ou associations reconnues d’utilité publique agréées intervenant dans le domaine de la protection du Il n’y a pas lieu de créer une nouvelle niche fiscale bénéficiant spécifiquement à Mayotte dans ce domaine. Là encore, l’avis de la commission est défavorable. Même avis, monsieur le président. l’amendement n° 150 rectifié. l’amendement n° 151 rectifié. l’amendement n° 152 rectifié. n° 17, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : I. – Alinéa 2 Remplacer le nombre : 1 000 par le nombre : perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un III. – La perte de recettes La parole est à Mme Antoinette Guhl. Guhl. Cet amendement vise à encourager les dons des particuliers destinés à la reconstruction de Le plafond de la réduction d’impôt a été modifié à la baisse en commission, passant de 3 000 euros à 1 000 euros. Ce recul nous semble Nous voulons rétablir le plafond initial de 3 000 euros, qui figurait dans le texte issu des travaux de l’Assemblée nationale. Le plafond de 1 000 euros est celui qui est habituellement retenu pour les majorations exceptionnelles de réduction d’impôt. C’est notamment celui du dispositif Coluche pour les dons à destination des associations fournissant gratuitement des repas aux personnes en difficulté. Compte tenu de l’état des finances publiques, il ne m’apparaît pas opportun de relever ce plafond, d’autant qu’il bénéficierait surtout aux couches aisées de la population, créant une nouvelle niche fiscale. La commission est défavorable à cet amendement. Avis défavorable. Mme Antoinette Guhl, pour explication de vote. Guhl. Il nous a été dit hier, me semble-t-il, que le budget pour la reconstruction de Mayotte n’était pas tout à fait bouclé. De fait, le budget prévoit 100 millions d’euros. Sachant que la reconstruction va coûter entre 1 milliard et 3 milliards d’euros, nous aurons besoin de fonds supplémentaires. Je ne trouve pas très sérieux de se priver de la générosité des Françaises et des Français et de leur solidarité à l’égard de leurs compatriotes. l’amendement n° 17. l’article 16, modifié. 16 est adopté.) n° 18, présenté par Mme Guhl, MM. Mellouli, Après l’article 16 Insérer un article additionnel I. – Par dérogation à la première phrase du 2 de l’article 238 bis du code général des impôts, ouvrent droit à une réduction d’impôt au taux de 75 % de leur montant les dons et versements effectués par les entreprises entre le 14 décembre 2024 et le 17 mai 2025 au profit des organismes d’intérêt général visés à l’article précité qui, dans le cadre de leur action dans le département de Mayotte à la suite du passage du cyclone Chido, fournissent gratuitement des repas ou des soins aux personnes en difficulté ou contribuent à favoriser leur Il n’est pas tenu compte des versements effectués au profit des organismes précédemment mentionnés dans l’application du seuil de 2 millions d’euros prévu au 2 de l’article précité. II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. Guhl. Cet amendement, qui procède de la même idée que le précédent, concerne les dons des entreprises et le mécénat d’entreprise. Il s’agit de porter le taux de réduction d’impôt des entreprises réalisant du mécénat pour Mayotte à 75 %, soit le taux du fameux dispositif Coluche. Au regard de la gravité de la situation, qui relève quasiment de l’humanitaire, nous pouvons faire bénéficier les entreprises – à l’instar de ce que nous avons demandé pour les particuliers – du taux le plus intéressant, à savoir 75 %, au lieu du taux habituel n° 8 rectifié, présenté par Mme Berthet, M. Belin, Mme Belrhiti, M. Bouchet, Mmes F. Gerbaud, Josende et Lassarade, MM. H. Leroy et Panunzi, Mme Petrus, M. Rapin, Mmes Richer et Ventalon et M. P. Vidal, est ainsi d’impôt au taux de 60 % de leur montant les dons et mentionnés dans l’application du seuil de 2 millions d’euros prévu au 2 de l’article précité. La parole est à Mme Lauriane Josende. Josende. L’amendement est défendu, monsieur le président. n° 134, présenté par Mme Corbière Naminzo, I. – Le taux de réduction d’impôt prévue au 2 de l’article 238 bis du code général des impôts est porté à 70 %, pour la fraction inférieure ou égale à 2 millions d’euros, pour les versements effectués entre le 14 décembre 2024 et le 17 mai 2025 au profit des associations et fondations reconnues d’utilité publique qui, dans le cadre de leur action dans le département de Mayotte à la suite du passage du cyclone Chido, fournissent gratuitement des repas ou des soins aux personnes en difficulté ou contribuent à favoriser leur logement, y compris par la reconstruction des locaux d’habitation rendus inhabitables. II. – La perte de recettes Corbière Naminzo. Toutes les interventions contribuant à la reconstruction de Mayotte doivent être facilitées, y compris en mettant à contribution les entreprises et en encourageant les donations les plus généreuses possible. Les membres du groupe CRCE-K préfèrent bien évidemment l’intervention publique. Toutefois, au travers de cet amendement portant article additionnel, nous proposons de flécher des défiscalisations symétriques à celles des particuliers. Et pour cause, le coût des dégâts est estimé à plus de 1 milliard d’euros ; trois quarts des bâtiments et trois quarts des forêts mahoraises sont touchés. Il est possible que l’ampleur de la catastrophe soit plus importante encore, les travaux n’ayant pas vraiment démarré. Au demeurant, si nous pouvons chiffrer ces dégâts à plus de 1 milliard d’euros, combien d’argent faudra-t-il pour que la reconstruction soit ambitieuse ? Celle que nous appelons de nos vœux doit permettre de mieux faire face aux prochaines catastrophes qui risquent de se produire, compte tenu du dérèglement climatique et de ses effets destructeurs. Aussi, pour favoriser les dons aux associations et aux action dans le département de Mayotte, à la suite du Cyclone Chido, fournissent déjà gratuitement des repas et des soins aux personnes en difficulté et contribuent à favoriser leur relogement, y compris en reconstruisant les locaux d’habitation rendus inhabitables, nous proposons de porter le taux des défiscalisations à 70 %. Nous espérons, mes chers collègues, que vous voterez cet amendement. L’amendement n° 134 vise à dupliquer la majoration exceptionnelle de réduction d’impôt pour les dons effectués par des entreprises. Les amendements nos 8 rectifié et 18 ont le même objet, même si le périmètre des organismes bénéficiaires est un peu différent. Je suis défavorable à ces trois amendements, pour trois raisons. Premièrement, les dispositions en vigueur ouvrent déjà droit à réduction d’impôt pour les dons des entreprises au profit d’organismes sans but lucratif qui procèdent à la fourniture gratuite de repas à des personnes en difficulté, qui contribuent à favoriser leur logement ou qui procèdent à titre principal à la fourniture gratuite à des personnes en difficulté de soins ou de matériel nécessaire pour vivre décemment, ce qui permet de couvrir la majeure partie des besoins Deuxièmement, je rappelle que cette mesure, contrairement à celle qui concerne les particuliers, n’a pas été annoncée dès le mois de décembre 2024. Or mettre en place une telle mesure fiscale incitative à titre rétroactif est pour le moins contestable. Troisièmement, enfin, les plafonds de déduction pour les entreprises sont très supérieurs à ceux qui sont prévus pour les dons des particuliers. Dans un contexte budgétaire contraint, cette mesure ne me paraît pas bienvenue. Corbière Naminzo. Au début de nos débats, nous avons acté que les financements pour la reconstruction seraient dirigés massivement vers Mayotte, avec des dispositions dérogatoires permettant d’engager rapidement les Nous savons, puisque nos amendements ont été rejetés, que beaucoup de cet argent ira droit aux majors du BTP. Alors que nous demandons, en contrepartie, une défiscalisation visant à capter la générosité nationale vers les associations qui, par leur travail, participent à la reconstruction, l’afflux des dons est limité. C’est fort dommage ! l’amendement n° 18. l’amendement n° 8 rectifié. l’amendement n° 134. Chapitre VII Mesures en faveur de la population à Mayotte l’article 17 n° 101 rectifié bis, présenté par MM. Omar Oili et Kanner, Mmes Artigalas et Le Houerou, M. Roiron, Mme Bélim, M. Fagnen, Mme Féret, M. Jacquin, Mme Narassiguin, M. Patient, Mme Phinera-Horth, Avant l’article 17 Dans un délai d’un mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un bilan exhaustif de la catastrophe, incluant le nombre de personnes décédées, disparues, blessées et amputées lors du passage du cyclone Chido survenu dans la nuit du 13 au 14 décembre 2024. La parole est à M. Saïd Omar Oili. Omar Oili. Monsieur le ministre, hier, à la suite d’une intervention sur le nombre de victimes, vous avez tenu des propos un peu vifs. Sans chercher à susciter la polémique, je voudrais « remettre la mosquée au milieu du village », pour paraphraser l’expression hexagonale qui met l’église à cet endroit. Je tiens à effectuer un rappel sur l’origine du flou persistant sur le nombre de victimes. Quelques jours après Chido, le représentant de l’État, dans une intervention publique, a évoqué sa crainte de centaines, voire de milliers de victimes. De surcroît, il a évoqué notre rite musulman d’un enterrement des corps sous vingt-quatre heures, sous-entendant, fort justement d’ailleurs, que des victimes auraient pu échapper à la procédure normale d’une déclaration après un décès. Le jour de l’arrivée du Président de la République à Mayotte, un journaliste, intervenant en direct sur une chaîne publique, a évoqué le chiffre de 60 000 morts avancé par des sauveteurs. Ce ne sont pas les Mahorais ou quelques élus qui sont à l’origine de cette suspicion. Monsieur le ministre, ayant un profond respect pour les services de l’État, j’ai bien évidemment interrogé le préfet de Mayotte sur le nombre de disparus, dans la mesure où il avait lui-même évoqué une soixantaine d’opérations de recherche. Je n’ai pas obtenu de réponse précise à ma demande, sinon un tableau global des bilans, des « aller vers », mais rien sur le résultat des recherches des disparus. Vous comprendrez que ce culte du secret développe un sentiment de suspicion à l’égard de l’État. Je sais que vous n’êtes pas indifférent à Mayotte, que vous connaissez notre archipel. président. Il faut conclure, mon cher collègue. Omar Oili. En conclusion, monsieur le ministre, je demande que l’on rétablisse l’article, voté à l’Assemblée nationale, qui prévoit la remise au Parlement d’un bilan officiel du nombre de victimes. La commission a estimé que cette demande de rapport serait redondante avec la mission interministérielle d’évaluation chargée de réaliser le bilan de la catastrophe, qui a rendu ses premiers travaux à la fin du mois de janvier. La reconstruction exige de s’appuyer sur toutes les forces vives de l’administration. J’entends la préoccupation de nos collègues, notamment des parlementaires de Mayotte, sur la nécessité de confirmer le premier bilan de trente-neuf morts et de préciser le nombre de blessés, mais cela pourra, à mon sens, être fait dans un second temps : avis défavorable. Je répondrai chaque fois que l’on abordera ce sujet, lourd, grave, symbolique, du bilan humain, parce que c’est d’hommes, de femmes, d’enfants qu’il est question. Tout d’abord, je répète qu’il faut bien avoir à l’esprit la situation dans laquelle l’île s’est trouvée juste après le passage de Chido : télécommunications perdues – il y a eu une vraie rupture entre l’île, d’une part, et La Réunion et l’Hexagone, d’autre part –, routes entravées, même si beaucoup ont très vite été rouvertes, accès aux bidonvilles empêché par des décombres, etc. Cela a évidemment complexifié l’évaluation de la situation sur le Dans chacune des catastrophes du même type – je pense à l’ouragan Irma, à Saint-Martin, ou encore, en Europe, voilà seulement quelques mois, aux inondations dans la région de Valence, en Espagne –, l’intervention sur le terrain est très difficile. Pourtant, dès le samedi 14 décembre, soit dès après la fin de l’alerte violette, une mission était lancée pour rouvrir les routes et aller au contact des populations. Une sous-préfète a été chargée de recenser les victimes, en lien avec les maires et les autorités religieuses – c’est la fameuse « mosquée au milieu du village » que vous avez évoquée, monsieur le Je répète que nous pouvons avoir des indications sur le bilan humain grâce à la démarche d’« aller vers » – 15 000 soins ont été prodigués – et aux passages à l’Élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale (Escrim) – il y a eu 5 739 prises en charge. Beaucoup ont dit que la rentrée scolaire serait le grand moment de vérité, puisque les enseignants seraient alors amenés à compter les chaises vides des enfants des familles mahoraises en situation régulière et, surtout, irrégulière. Comme je l’ai déclaré hier, je veux rester prudent. Toutefois, à l’heure actuelle, le taux d’absence recensé par le rectorat est faible. Nous verrons si des informations remontent du terrain. Je le redis, cette question du bilan humain demande humilité et respect – c’est d’ailleurs sur ce ton que vous l’avez abordée, monsieur le sénateur. Bien évidemment, ni vous ni moi ne voulons polémiquer sur le sujet. Les chiffres sont là : il y aurait quarante morts. Nous n’avons absolument rien à cacher. Au fond, l’absence de transparence de l’État est un autre débat. Vous êtes déjà intervenu sur ce sujet, monsieur le sénateur, y compris dans les médias. Honnêtement, le préfet ne saurait être accusé d’installer une distance, surtout avec les élus locaux. Le travail du préfet est forcément difficile ; il l’est d’autant plus dans les circonstances que nous avons connues. Je répète que sa méthode, axée sur les revues de territoire, repose sur un lien avec les communes et une prise de pouls régulière de chacune d’entre elles. J’ai encore pu le constater sur place, avec les maires. Ces revues de territoire permettent également de rendre compte de l’action de l’État. Je pense également aux conférences de sécurité, organisées régulièrement pour rendre compte de l’action de l’État en matière de lutte contre l’insécurité, contre l’économie souterraine, contre l’immigration clandestine, auxquelles les maires sont conviés. Ces deux exemples parmi d’autres illustrent que l’État rend compte de son action. Pour refonder Mayotte, il faut de la cohésion et de l’unité. Si la défiance existait avant Chido – non pas à l’égard du préfet, mais entre les Mahorais, les élus et l’État hexagonal –, essayons de ne pas jouer cette carte, qui serait mortifère en ce moment où il faut Pour ce qui me concerne, ma confiance est pleine et entière. Lorsque j’étais ministre de l’intérieur, sauf dans certaines circonstances qui ont pu s’imposer, j’ai toujours soutenu les services de l’État et les préfets. En tout état de cause, à Mayotte, je leur fais confiance pour communiquer les informations que demande un élu de la Nation. Bien évidemment, s’il y a un problème, nous en parlons. Mais sur le sujet des victimes, l’État n’a rien à cacher. La façon dont on nous interroge donne le sentiment que nous aurions quelque chose à cacher ou que nous serions gênés par le nombre de victimes. Monsieur le sénateur, s’il y avait beaucoup plus de victimes, je serais non pas « gêné », mais horrifié de ces pertes humaines ! Il serait évidemment inacceptable que nous ne donnions pas le véritable chiffre, mais je ne vois pas pourquoi nous agirions ainsi. Si, demain, nous nous apercevons qu’il y a des absences, que nous ne parvenons pas à repérer certaines personnes – Mme la sénatrice en a parlé hier –, nous en rendrons compte. Je ne pense pas que mon ton soit particulièrement vif lorsque je réponds sur ce sujet : je dis tout simplement et très honnêtement que cette question ne mène à rien d’essentiel. Il est nécessaire que l’État soit transparent sur les chiffres relatifs aux victimes et il le sera. La transparence s’impose à tous, dans tous les domaines. J’émets un avis défavorable sur cet amendement. Poncet Monge. Monsieur le ministre, je ne comprends pas votre acharnement à refuser ce rapport. Vous craignez la défiance, mais il faut plutôt rétablir la confiance ! C’est une autre démarche : si vous ne rétablissez pas la confiance, vous alimentez la Après la valse des chiffres, y compris de la part des représentants de l’État et des secouristes, il n’est pas tout à fait irrationnel qu’un bilan de quelques dizaines de morts fasse naître un doute. Il est nécessaire de dresser un bilan. De fait, il est bien normal qu’il soit difficile d’établir le chiffre exact des blessés ou des tués quand une grande partie de la population n’est pas recensée. Il faut rappeler que, par peur d’être piégés, contrôlés, expulsés, de nombreux habitants en situation irrégulière ne se sont pas rendus dans les abris. L’État, aux yeux d’un grand nombre de personnes sans papiers, n’a pas été protecteur. le conteste.) L’Agence France-Presse (AFP) l’a souligné : beaucoup ont pensé que l’alerte était un piège qu’on leur tendait pour les ramasser et les reconduire à la frontière. Ces gens sont restés où ils étaient jusqu’à la dernière minute. C’est face à l’intensité du phénomène qu’ils ont commencé à paniquer, à chercher un endroit où se réfugier. Mais il était déjà trop tard : les tôles commençaient à s’envoler… D’une certaine manière, l’État a manqué à son devoir de protection en ce qu’il a incarné le danger, l’insécurité, la menace et la violence. Pour ma part, il ne me semble pas tout à fait étonnant que nous rencontrions des difficultés à établir un bilan. Or l’on avance un chiffre à l’unité près, comme si la situation à Mayotte était d’une rationalité Robert remplace Mandelli au fauteuil de la présidence.) présidente. La parole est à Madame la sénatrice, vous faites fausse route ; je vous le dis, vous êtes en dehors de la vérité et de la réalité. Du reste, le débat que vous ouvrez est très éloigné de ce qu’a dit M. Omar Oili. Derrière vos propos, l’idée sous-jacente serait que l’État ne s’est pas montré protecteur – vous l’avez dit en passant – des populations issues de l’immigration irrégulière. Poncet Monge proteste.) C’est bien ce que vous avez dit, madame la Vous avez raison sur un point : oui, il y a de la méfiance. Mais faisons preuve d’un peu de bon sens : les personnes en situation irrégulière se méfient de l’État, mais pas de l’État protecteur ! Elles craignent en effet d’être reconduites à la frontière si on leur demande leurs papiers, comme cela arrive à 30 000 personnes par an, mais pas au moment où passe un cyclone ! Il faut savoir de quoi l’on parle. Cela a été répété, les messages d’alerte ont été diffusés dans toutes les langues et pas seulement en français, notamment sur les radios et les différentes boucles des réseaux sociaux, et plus particulièrement Facebook, quand elles fonctionnaient Beaucoup de gens sont sortis des bidonvilles pour rejoindre les abris ou des abris de fortune, ainsi que de nombreuses images en attestent. Ils ont notamment rejoint les écoles, les collèges et les lycées, ce qui nous a d’ailleurs été reproché. Il faut être cohérent dans les arguments que l’on utilise, madame la sénatrice : vous pourriez ensuite vous plaindre que nous expulsions toute une série de personnes, notamment les migrants en situation irrégulière qui sont dans ces établissements. Lors de la tempête tropicale, on a recensé 15 000 personnes dans les établissements scolaires ou dans des gymnases et 5 000 personnes dans les mosquées, puisque le cyclone est passé au lendemain de la prière. Nombre de personnes ont été mises à l’abri. Et c’est pour cela qu’il y a eu beaucoup moins de victimes qu’on ne le redoutait. Bon sang, il faudrait s’en réjouir ! Pardon d’être un peu vif, mais j’ai l’impression que l’on regrette qu’il n’y ait pas eu plus de victimes, car cela aurait permis de démontrer que l’État a failli. Alors oui, le préfet, lui, a failli… être écrasé par l’effondrement du toit du centre de crise au cœur du passage du Mesdames, messieurs les sénateurs, remettons certaines déclarations dans leur contexte, notamment marqué par la fatigue. J’en reviens aux chiffres qui ont été évoqués par M. le sénateur. Il est vrai que le préfet Bieuville a déclaré, face au silence qui s’était abattu sur l’île, que les victimes allaient peut-être se compter par dizaines, par centaines, voire par milliers. Et il est vrai qu’une chaîne d’information a avancé une fourchette de 50 000 à 60 000 victimes, qui s’est répandue du fait de cette impression de silence après que les bidonvilles ont été rasés, mais qui ne s’est pas vérifiée. Et c’est tant mieux ! Que pourrait-on faire de plus maintenant ? Où devrait-on aller ? Devrait-on creuser sous les bangas, dans la terre mahoraise, pour voir s’il y a des morts ? Que proposez-vous ? Je comprends la proposition d’une commission d’enquête, mais que cherche-t-on à savoir ? Que le préfet, le ministre, l’État ont caché quelque chose ? Ont caché quoi ? Les morts, les victimes ? Honnêtement, madame la sénatrice, le débat sur ce sujet manque d’une certaine de Nicolaÿ. Bravo ! Mme Viviane Artigalas, pour explication de vote. Artigalas. Monsieur le ministre, il n’est pas du tout question de mettre en cause l’État. Je ne veux pas entrer dans la bataille des chiffres. Notre collègue demande simplement que l’État fasse un bilan et nous communique des chiffres étayés ; je crois que c’est important. Et, je suis d’accord avec vous, il serait souhaitable que ces chiffres correspondent au nombre de victimes annoncé de façon officieuse. Je relaie la demande de mon collègue, car je crois que ce bilan pourrait peut-être faire taire certaines rumeurs. Cette demande n’est pas injustifiée. Elle ne vise pas du tout à mettre en cause qui que ce soit. Il s’agit simplement de rétablir un peu de confiance. Poncet Monge. Je demande la parole, madame la présidente ! présidente. Ma chère collègue, je ne peux vous redonner la parole, puisque vous êtes déjà intervenue en explication de vote. Poncet Monge. C’est trop présidente. Ce n’est pas trop facile, madame la sénatrice, c’est le règlement. Je mets aux voix l’amendement n° 101 rectifié bis. I. – Pour les créances dont sont redevables les personnes physiques et les personnes morales fiscalement domiciliées ou dont le siège social est situé dans le Département de Mayotte et dont le recouvrement incombe aux comptables publics de la direction générale des finances publiques, les délais en cours à la date du 14 décembre 2024 ou commençant à courir à compter de cette date et prévus à peine de nullité, de caducité, de forclusion, de prescription, d’inopposabilité ou de déchéance d’un droit ou d’une action sont suspendus jusqu’au 31 mars 2025. Cette suspension peut être prolongée et étendue aux délais commençant à courir après le 31 mars 2025, par décret, jusqu’au 31 décembre 2025 pour tout ou partie des redevables, en considération de leur situation économique et financière et, pour les entreprises, de leur appartenance à une même catégorie en fonction de leur taille ou de leur activité. Sont également suspendus, dans les mêmes conditions, les délais mentionnés aux articles 642 et 647 du code général des impôts. II. – La perte de recettes pour l’État résultant de la première phrase du premier alinéa du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. III. – La perte de recettes pour les collectivités territoriales résultant de la première phrase du premier alinéa du I est compensée, à due concurrence, par la majoration de la dotation globale de fonctionnement et, corrélativement pour l’État, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les IV. – La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale résultant de la première phrase du premier alinéa du I est compensée à due concurrence par la majoration de l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des V. – La perte de recettes pour l’État résultant du second alinéa du I est présidente. L’amendement n° 82, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 1, première phrase de la direction générale des finances publiques La parole est à M. Manuel Valls, ministre Nous proposons, par cet amendement, d’étendre la suspension du recouvrement aux créances détenues par l’ensemble des comptables publics. Cette évolution permettrait d’inclure dans le champ de la suspension les créances détenues par les douanes, donc de faire bénéficier davantage de citoyens de cette mesure. Voilà qui devrait nous rassembler. présidente. Quel est l’avis Cette extension est bienvenue : avis favorable. présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 82. n° 78, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 3 à 6 Supprimer ces alinéas. En séance publique, l’Assemblée nationale a précisé, à l’article 17, que la suspension des délais applicables en matière de recouvrement s’appliquait également aux questions de succession et de publicité foncière. Comme je l’ai indiqué, cette mesure n’était pas stricto sensu indispensable. Toutefois, j’entends le désir de clarification exprimé par le Parlement et je vous invite, mesdames, messieurs les sénateurs, à adopter cet amendement, qui, pour montrer l’appui du Gouvernement, tend à lever les gages qui ont été ajoutés à cette occasion à Avis favorable. l’amendement n° 78. l’article 17, modifié. 17 est adopté.) n° 158, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’article 17 I. – 1. Les établissements de crédit et les sociétés de financement mentionnés à l’article L. 511-1 du code monétaire et financier ainsi que les sociétés de tiers-financement mentionnées au 8 de l’article L. 511-6 du même code, imposés d’après leurs bénéfices réels, ayant leur siège dans un État membre de l’Union européenne ou dans un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt au titre d’avances remboursables ne portant pas intérêt versées au cours de l’année d’imposition ou de l’exercice pour financer des travaux de reconstruction, de réhabilitation ou d’amélioration accessoires aux travaux de réhabilitation de logements situés dans le département de Mayotte, achevés avant le 14 décembre 2024 et utilisés ou destinés à être utilisés en tant que résidence Les travaux mentionnés au présent 1 sont réalisés par des entreprises ou par l’emprunteur sous condition de recours à une assistance d’un maître d’ouvrage délégué. Lorsque les travaux sont réalisés par l’emprunteur sous condition de recours à l’assistance d’un maître d’ouvrage délégué, seules les dépenses relatives aux matériaux de construction et au recours à une assistance d’un maître d’ouvrage délégué sont retenues dans l’avance remboursable ne portant pas intérêt. 2. La nature des travaux mentionnés au 1 du présent I, leurs modalités de détermination, ainsi que les modalités de recours à une assistance d’un maître d’ouvrage délégué sont fixées par décret. Ce décret fixe également les critères d’éligibilité exigés des entreprises pour les travaux mentionnés au 1. Ces travaux ne sont pas cumulables avec les travaux mentionnés au 2 du I de l’article 244 quater U du code général des impôts. 3. L’avance remboursable ne portant pas intérêt peut être consentie aux personnes mentionnées et dans les conditions prévues aux 1° et 2° du 3 du I de l’article 244 quater U du code général des impôts. 4. Le montant de l’avance remboursable ne portant pas intérêt ne peut excéder 50 000 € par logement. 5. Lorsque les travaux sont réalisés par une entreprise, l’emprunteur fournit à l’établissement de crédit, à la société de financement ou à la société de tiers-financement mentionné au 1 du présent I, à l’appui de sa demande d’avance remboursable ne portant pas intérêt, un descriptif et un devis détaillés des travaux envisagés. Lorsque les travaux sont réalisés par l’emprunteur, celui-ci fournit un descriptif des travaux envisagés et les factures correspondantes. Il transmet tous les éléments justifiant que les travaux ont été effectivement réalisés conformément aux documents précités et satisfont aux conditions du présent article, dans un délai de trois ans à compter de la date d’octroi de l’avance par l’établissement de crédit, la société de financement ou la société de tiers-financement, sauf en cas de décès de l’emprunteur, d’accident de santé de ce dernier entraînant une interruption temporaire de travail d’au moins trois mois, d’état de catastrophe naturelle ou technologique, de contestation contentieuse de l’opération ou de force majeure, dans des conditions fixées par décret. 6. Il ne peut être accordé qu’une seule avance remboursable ne portant pas intérêt par 7. La durée de remboursement de l’avance remboursable ne portant pas intérêt ne peut excéder deux cent quarante mois. Par dérogation à l’alinéa précédent, la société visée à l’article L. 313-19 du code de la construction et de l’habitation peut accorder une avance remboursable ne portant pas intérêt bénéficiant d’une première période avec différé de remboursement de soixante mois suivie d’une seconde période de remboursement d’une durée maximale de trois cents mois. Les mensualités sont nulles lors de la première période et constantes lors de la seconde période. La durée de la première période peut être réduite ou supprimée à la demande de l’emprunteur. Les conditions de remboursement de l’avance remboursable ne portant pas intérêt sont déterminées à la date d’émission de l’offre de à VI de l’article 244 quater U du code général des impôts s’appliquent au crédit d’impôt prévu au 1 du I du présent article dans les mêmes conditions et selon les mêmes modalités. III. – 1. Le crédit d’impôt prévu par le présent article est imputé à hauteur d’un cinquième de son montant sur l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés dû par le contribuable au titre de l’année ou de l’exercice au cours de laquelle l’établissement de crédit, la société de financement ou la société de tiers-financement a versé des avances remboursables dans les conditions prévues par le présent article et par fractions égales sur l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés dû au titre des quatre années ou des quatre exercices suivants. Si la fraction du crédit d’impôt excède l’impôt dû au titre de chacune de ces années, l’excédent est restitué. 2. Si, pendant la durée de remboursement de l’avance, et tant que celle-ci n’est pas intégralement remboursée, il apparaît que les conditions mentionnées au I du présent article fixées pour l’octroi de l’avance remboursable n’ont pas été respectées, le crédit d’impôt est reversé par l’établissement de crédit, la société de financement ou la société de tiers-financement. Par exception : a) Si les travaux mentionnés au 1 du I du présent article sont réalisés par une entreprise, lorsque le devis ou la facture visant tout ou partie des travaux financés ne permettent pas de justifier les informations figurant dans le descriptif mentionné au premier alinéa du 5 du I du présent article, l’entreprise réalisant ces travaux est redevable d’une amende égale à 10 % du montant des travaux non justifié. Cette amende ne peut excéder le montant du crédit d’impôt. Un décret fixe les modalités d’application du présent a ; b) Lorsque la justification de la réalisation ou de l’éligibilité des travaux n’est pas apportée par le bénéficiaire de l’avance remboursable ne portant pas intérêt dans le délai prévu au 5 du I du présent article, à l’exception des cas mentionnés au a du présent 2, l’État exige de ce bénéficiaire le remboursement de l’avantage indûment perçu. Celui-ci ne peut excéder le montant du crédit d’impôt majoré de 25 %. Un décret définit les modalités de restitution de l’avantage indu par le bénéficiaire de l’avance remboursable ne portant pas 3. Si, pendant la durée de intégralement remboursée, la condition relative à l’affectation du logement mentionnées au 1 du I du présent article n’est plus respectée, les fractions de crédit d’impôt restant à imputer ne peuvent plus être utilisées par l’établissement de crédit, la société de financement ou la société de tiers-financement. 4. L’offre d’avance remboursable ne portant pas intérêt émise par ou la société de tiers-financement peut prévoir de rendre exigible cette avance auprès des bénéficiaires dans les cas mentionnés au premier alinéa des 2 et 3 du présent III selon des modalités définies par décret. 5. En cas de remboursement anticipé de l’avance remboursable ne portant pas intérêt intervenant pendant la durée d’imputation du crédit d’impôt, les fractions de crédit d’impôt restant à imputer ne peuvent plus être utilisées par l’établissement de crédit, la IV. – La société mère mentionnée à l’article 223 A du code général des impôts est substituée aux sociétés du groupe pour l’imputation sur le montant de l’impôt sur les sociétés dont elle est redevable, au titre de chaque exercice, des crédits d’impôt dégagés par chaque société du groupe en application du présent article. Le III s’applique à la somme de ces crédits d’impôt. établissements de crédit, sociétés de financement et sociétés de tiers-financement qui octroient ou qui gèrent des avances remboursables ne portant pas intérêt prévues au 1 du I du présent article déclarent ces opérations à l’administration fiscale dans des conditions et délais déterminés par décret et sous peine des sanctions prévues au 2 du IV de l’article 1736 du code général des VI. – Un décret fixe les modalités d’application du présent article, notamment les modalités de calcul du crédit d’impôt et de détermination du taux du crédit d’impôt ainsi que les caractéristiques financières et les conditions d’attribution de l’avance remboursable ne portant pas intérêt prévue au présent article. VII. – Le présent article s’applique aux offres de prêts ne portant pas intérêt émises à compter d’une date fixée par décret et au plus tard du 1er avril 2025 et jusqu’au 31 décembre 2027. Cet amendement, que j’ai évoqué hier, vise à mettre en place un prêt sans intérêt pour les propriétaires dont la résidence principale, durement touchée par le cyclone Chido ou par la récente tempête tropicale, nécessite des travaux de Ce soutien financier concerne également les logements qui n’étaient pas assurés. Il fait suite à l’engagement qu’a pris le Gouvernement à l’occasion de la présentation par le Premier ministre du plan Mayotte debout. Le montant du prêt ne pourra pas excéder 50 000 euros par logement et sa durée de remboursement pourra être de trente ans, avec un différé de remboursement de cinq ans maximum pour les publics les plus fragiles. Afin de parfaire le dispositif et de soutenir les Mahorais dans la reconstruction de leur logement, le prêt sera garanti par Enfin, ce dispositif rétroactif sera limité dans le temps et s’appliquera aux prêts demandés jusqu’au En cas d’adoption de cette mesure, nous devrons veiller scrupuleusement à sa mise en œuvre concrète, notamment par l’opérateur Action Logement. L’objectif est qu’elle bénéficie pleinement aux familles mahoraises. Cet amendement vise à introduire un dispositif bienvenu pour financer la reconstruction des logements des Mahorais. Nous devons faire en sorte qu’il bénéficie au plus grand nombre. À cet égard, permettez-moi de saluer le rôle essentiel que joue Action Logement au service des publics les plus fragiles. De manière générale, nous serons vigilants sur les modalités d’application qui seront prises par voie réglementaire, notamment les conditions d’attribution aux ménages de cette avance remboursable. La commission émet un avis favorable sur cet amendement. M. Saïd Omar Oili, pour explication de vote. Omar Oili. Le 19 décembre dernier, le Président de la République annonçait aux Mahorais qu’ils pourraient bénéficier d’une aide à la reconstruction de leur maison, quand bien même celle-ci n’était pas assurée. Il avait évoqué un fonds d’indemnisation. Alors que 6 % seulement des ménages assurent leur logement à Mayotte, vous nous proposez aujourd’hui une avance remboursable ne portant pas intérêt. Ce n’est pas ce qui est attendu et cela ne correspond pas aux pratiques des Mahorais. À Mayotte, nous n’avons pas la culture de l’emprunt immobilier. Monsieur le ministre, cette mesure est vouée à l’échec et vous le savez très bien. Elle est l’exemple même d’une déconnexion totale par rapport aux réalités du terrain. Absolument pas ! Artigalas. J’approuve ce que vient de dire mon collègue, mais je voterai tout de même cet amendement, qui me semble intéressant. La longueur de ce dernier dénote la très grande complexité de ce dispositif. Aussi, comme nous y invitait à l’instant la rapporteure, nous devrons être extrêmement vigilants quant à sa mise en œuvre concrète. L’objectif est que l’ensemble des Mahorais qui ont une maison à reconstruire puissent en bénéficier, y compris les plus fragiles. Ces derniers assumeront difficilement un emprunt sur trente ans. Il faudra donc particulièrement les rassurer et les y aider. Telle est la mission d’Action Logement et je ne doute pas que ses équipes s’y emploieront. Je compte néanmoins sur votre vigilance, en particulier sur celle des parlementaires mahorais, pour faire en sorte que son déploiement soit le plus simple possible. Corbière Naminzo. Nous voterons aussi cet amendement : c’est tout ce que nous avons finalement… Il a été question, plus tôt dans ce débat, de la façon dont nous pouvions favoriser les entreprises mahoraises. Mais le tissu économique, ce sont les Mahorais ! Derrière les entreprises, il y a des familles, il y a des emplois ! Monsieur le ministre, pour sauver les entreprises tout comme pour rebâtir les logements, vous proposez des prêts, tout en sachant que l’argent sera capté par des multinationales. Je ne vois pas bien à partir de quelles miettes Mayotte pourra se mettre « debout ». J’aimerais qu’un jour les multinationales soient présentes à Mayotte ! (Sourires sur des travées du groupe INDEP.) Il y en a bien une, sur le port, et elle s’appelle CMA Nous avons adopté tout à l’heure des dispositifs permettant aux entreprises mahoraises d’accéder à 30 % des marchés publics. Action Logement n’est pas une multinationale ! Estrosi Sassone, de la commission des affaires économiques. En effet ! Grâce à sa connaissance du terrain, cet établissement intervient déjà de manière très efficace. Monsieur le sénateur, contrairement à vous, je pense que ce dispositif peut fonctionner. Nous l’adapterons si besoin. Nous ne pouvons pas circonscrire notre action à des dons et des subventions publiques, qu’ils s’adressent aux entreprises ou aux particuliers. Ce dispositif doit aider les Mahorais, y compris dans leurs pratiques, que je connais bien moins que vous. Les Mahorais auront à construire ou reconstruire leur maison, au-delà des programmes de création de logements et d’habitat social, gérés par la Société immobilière de Mayotte (SIM). Il s’agit là d’enjeux de moyen et de long terme et nous pouvons parfaitement nous mobiliser. Je vous entends, madame la sénatrice : nous serons très attentifs à la façon dont nous irons vers les Mahorais pour leur proposer ce dispositif. Mme Salama Ramia, pour explication de vote. Ramia. Certains Mahorais pourront assumer ce prêt, mais d’autres – ils sont nombreux – risquent de cumuler les crédits. Si le prêt à taux zéro est intéressant, n’oubliez pas que de futurs bénéficiaires ne touchent plus de salaire et devront assumer deux échéances. Il faudra tout de même apporter une solution aux foyers qui ne sauraient souscrire cet emprunt sans aller au-devant de grandes Malheureusement, il ne pourra s’agir que d’une subvention visant à compenser le poids de ce double crédit. Puisque nos débats sont suivis par les Mahorais et au-delà, je veux apporter quelques précisions. Le Gouvernement aura sans doute l’occasion d’y revenir : nous devons mener une réflexion plus générale, pas seulement dans les outre-mer d’ailleurs, sur la question des En l’espèce, nous parlons d’un territoire où le taux d’assurance est faible. C’est la raison pour laquelle le Fonds de secours pour l’outre-mer (FSOM) interviendra également en faveur des particuliers non assurés. Ainsi, ce fonds pourra indemniser ces derniers à hauteur de 350 euros à 700 euros pour leurs biens mobiliers, jusqu’à 1 000 euros pour leurs biens immobiliers endommagés et jusqu’à 1 800 euros pour leurs biens immobiliers détruits. Au-delà de ces aides d’urgence, le prêt à taux zéro peut être très bénéfique aux familles, puisqu’il permet d’emprunter sans intérêt jusqu’à 50 000 euros sur plusieurs dizaines Il nous revient de réussir dans la mise en œuvre de ce dispositif, qui nous paraît plus efficace et plus responsable que ceux qui ont pu être proposés jusqu’ici. Corbière Naminzo proteste.) l’amendement n° 158. présidente. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 17. Pour les créances dont sont redevables les personnes physiques et les personnes morales fiscalement domiciliées ou dont le siège social est situé dans le Département de Mayotte et dont le recouvrement incombe aux comptables publics de la direction générale des finances publiques, les délais des réclamations relatives aux impôts et aux taxes annexes à ces impôts en cours à la date du 14 décembre 2024 ou commençant à courir à compter de cette date et prévus à peine de nullité, de caducité, de forclusion, de prescription, d’inopposabilité ou de déchéance d’un droit ou d’une action sont suspendus jusqu’au 31 mars 2025. Cette suspension peut être prolongée et étendue aux délais commençant à courir après le 31 mars 2025 par décret jusqu’au n° 83, présenté par le Gouvernement, est ainsi 1, première phrase Dans le même esprit qu’à l’amendement n° 82, à l’article 17, qui visait à étendre la suspension du recouvrement aux créances douanières, le Gouvernement propose, par cet amendement, que la suspension des délais de recouvrement s’applique à l’ensemble des comptables publics, y compris ceux des douanes. Avis favorable ! l’amendement n° 83. l’article 17 bis A. 17 bis A est I. – Le i du A du I de l’article 266 nonies du code des douanes est complété par un alinéa ainsi rédigé : Par dérogation, une réfaction de 100 % est appliquée à Mayotte jusqu’au recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du n° 172, présenté par Mme Jacques, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : Rédiger ainsi cet article : au i du A du I de l’article 266 nonies du code des douanes, le tarif de la taxe mentionnée à l’article 266 sexies du même code applicable aux réceptions de déchets générés dans le département de Mayotte est nul jusqu’au 31 décembre 2026. La parole est à Mme le rapporteur. Cet amendement vise à étendre le champ de l’exonération de taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) à tous les déchets présents à Mayotte, y compris s’ils sont traités en dehors du territoire mahorais. La rédaction actuelle de l’article 17 ter permet en effet d’exonérer de TGAP les déchets qui ont vocation à être éliminés sur le territoire de Mayotte. Or, en pratique, certaines de ces opérations d’élimination, notamment pour ce qui concerne les déchets dangereux, ont lieu hors du territoire mahorais, d’où cette proposition d’extension. Par ailleurs, la rédaction proposée supprime l’imputation de l’exonération dans le code des douanes au profit d’une disposition autonome hors code, ce qui est plus conforme à sa nature exceptionnelle. Cela offrirait également une plus grande sécurité juridique, car la loi de finances pour 2025 remanie l’article 266 nonies du code des douanes. Sur ce sujet comme sur les questions d’environnement, nous aurons beaucoup à faire dans le cadre du deuxième projet de loi que nous présenterons pour Mayotte. Je recevais ce matin Sea Shepherd et Paul Watson, que chacun connaît. Il y a, me semble-t-il, une action à mener dans ce domaine pour en faire un véritable projet mahorais. Au-delà de la protection des tortues, des plages ou du lagon, c’est tout un écosystème dévasté, une forêt vieille de 70 ans qui a été rasée, des coraux fragiles qui ont été abîmés qu’il faut restaurer. Cela peut être un projet pour les Mahorais. De la même façon, nous devons être très attentifs à la question des déchets. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement émet un avis favorable sur cet amendement. Je propose en outre – c’était l’objet de l’amendement suivant n° 79 – de supprimer l’alinéa 3 et, ainsi, de lever le gage. présidente. Il s’agit donc de l’amendement n° 172 rectifié. Je le mets aux voix. l’amendement n° 79 n’a plus d’objet. Je mets aux voix l’article 17 ter, 17 ter est adopté.) I. – Les employeurs et les travailleurs indépendants, mentionnés au II de l’article 28-1 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte, ainsi que les travailleurs indépendants relevant des secteurs agricole et maritime bénéficient de droit, jusqu’au 31 mars 2025, d’une suspension des obligations de paiement des cotisations et contributions sociales restant dues à la date du 14 décembre 2024 ainsi que de celles dues à compter de cette même date aux organismes de recouvrement des cotisations sociales au titre de l’activité exercée sur le territoire de ce département. Cette échéance peut être reportée, pour tout ou partie de ces redevables, au plus tard jusqu’au 31 décembre 2025, par un décret pris en considération de la situation économique et financière des redevables appartenant à une même catégorie, en fonction de leur taille ou de leur activité. Sur le fondement des données relatives à la situation économique locale transmises par l’organisme mentionné à l’article L. 225-1 du code de la sécurité sociale, le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er octobre 2025, un rapport sur la situation économique et financière des principales catégories de Pendant la période prévue au premier alinéa du présent I, il est sursis aux poursuites pour le règlement des cotisations et contributions sociales dues par ces employeurs et ces travailleurs indépendants. Le sursis suspend les délais s’appliquant à la réalisation des actes en matière de recouvrement, de contrôle et de contentieux. Les pénalités et les majorations de retard ne sont pas applicables au titre de la même période. Les employeurs et les travailleurs indépendants sont considérés à jour de leurs obligations de paiement des cotisations et contributions sociales pour la période concernée par la suspension, sous réserve du respect de leurs obligations de déclaration. II. – Avant le terme du sursis à poursuite, un plan d’apurement est conclu entre l’employeur et l’organisme de recouvrement des cotisations sociales dont il relève. Ce plan entre en vigueur au plus tard le 1er janvier 2026. Cette date peut être reportée, dans des conditions fixées par décret en tenant compte de l’évolution de la situation économique locale, jusqu’au Le plan d’apurement peut être conclu pour une durée maximale de cinq ans. Peuvent faire l’objet d’un plan d’apurement l’ensemble des cotisations et contributions sociales restant dues aux organismes de recouvrement à la date de conclusion du plan, à la charge des employeurs et des travailleurs indépendants mentionnés au I, ainsi que celles qui, étant à la charge des salariés, ont été constatées à la date de conclusion du plan et précomptées sans être reversées à ces mêmes organismes, à condition que ces plans prévoient en priorité leur règlement. Le plan peut prévoir l’abandon de la totalité des pénalités et majorations de retard pour les dettes apurées selon l’échéancier qu’il prévoit. Le cas échéant, le plan d’apurement tient compte des exonérations et remises prévues en application du présent article. Les directeurs des organismes de recouvrement adressent, avant le 1er décembre 2025, des propositions de plan d’apurement à l’ensemble des travailleurs indépendants et aux entreprises de moins de deux cent cinquante salariés. À défaut d’opposition ou de demande d’aménagement par le cotisant dans un délai d’un mois, le plan est réputé accepté. Les employeurs ou les travailleurs indépendants mentionnés au I peuvent également demander aux directeurs des organismes de recouvrement, avant le 1er décembre 2025, le bénéfice d’un plan d’apurement. Les pénalités et les majorations de retard dont sont redevables, du fait de leurs dettes de cotisations et contributions sociales, les cotisants qui concluent avec l’organisme de recouvrement dont ils relèvent un plan d’apurement dans les conditions mentionnées au présent II sont remises d’office à l’issue du plan, sous réserve du respect de celui-ci. III. – Pour les employeurs et les travailleurs indépendants du Département de Mayotte mentionnés au I qui justifient d’une baisse de leur chiffre d’affaires majeure et durable, directement imputable aux événements climatiques exceptionnels du 14 décembre 2024, au titre de leur activité réalisée sur le territoire, le plan d’apurement peut comporter un abandon, qui est total ou partiel selon l’ampleur de la baisse et sa durée, des cotisations et contributions sociales dues par les employeurs pour la période comprise entre le 14 décembre 2024 et le 31 décembre 2025 ou dues à titre personnel par les travailleurs indépendants ou les exploitants agricoles au titre des exercices 2024 et 2025. Cet abandon de créances est accordé sous réserve, le cas échéant : 1° Du paiement préalable de la part salariale des cotisations et contributions sociales restant dues ou, à défaut, de leur inclusion dans le plan d’apurement ; 2° Du respect des échéances du plan d’apurement. Le bénéfice de l’abandon des créances de cotisations et contributions sociales est ouvert aux employeurs et aux travailleurs indépendants mentionnés au I qui adressent à l’organisme chargé du recouvrement des cotisations et contributions, au plus tard le 31 décembre 2026, une demande et des pièces justificatives, conformément à un modèle fixé par arrêté du ministre chargé de la sécurité sociale. Le cas échéant, en cas de demande de remise totale de dette, des pièces justificatives complémentaires peuvent être demandées. Les organismes chargés du recouvrement des cotisations de sécurité sociale sont habilités à vérifier la réalité des déclarations lors des contrôles ou par des échanges avec l’administration fiscale. Le bénéfice d’un abandon total ou partiel des créances est subordonné au fait, pour l’employeur, d’être à jour de ses obligations déclaratives et de ses obligations de paiement à l’égard de l’organisme de recouvrement pour les cotisations salariales dues au titre de la période comprise dans le champ de l’abandon prévu au premier alinéa dudit I ainsi que pour les cotisations dues au titre des périodes qui ne sont pas comprises dans ce champ. La condition de paiement est considérée comme remplie dès lors que l’employeur, d’une part, souscrit et respecte un plan d’apurement des cotisations restant dues et, d’autre part, acquitte les cotisations en cours à leur date normale d’exigibilité. ne peut bénéficier du présent article lorsque l’entreprise ou le chef d’entreprise a été condamné en application des articles L. 8211-1, L. 8221-3 et L. 8221-5 du code du travail au cours des cinq années précédant la demande mentionnée au I du présent article. La condamnation de l’entreprise ou du chef d’entreprise pour les motifs mentionnés au premier alinéa du présent IV ou, après mise en demeure, le non-respect de l’échéancier du plan d’apurement ou le non-paiement des cotisations et contributions sociales dues après la signature de ce plan entraîne sa caducité. V. – Les délais régissant le recouvrement des cotisations et contributions sociales dues par les employeurs et les travailleurs indépendants mentionnés au I, à l’égard des organismes de recouvrement des cotisations de sécurité sociale dont ils relèvent, ainsi que le contrôle et le contentieux subséquent sont suspendus jusqu’au VI. – La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la majoration de l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. n° 159, présenté par le Gouvernement, est ainsi I. – Alinéa 1, après les mots : Insérer les mots : et à l’article 23-5 de l’ordonnance n° 2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte, II. – Alinéa 4 Rédiger ainsi cet alinéa : II. – Les cotisants mentionnés au I peuvent bénéficier de plans d’apurement conclus avec les organismes de recouvrement des cotisations sociales dont ils relèvent. Pour les employeurs, ces plans entrent en vigueur au plus tard le 1er avril 2026. Pour les travailleurs indépendants mentionnés au I, ces plans entrent en vigueur au plus tard le 1er août 2026. Ces dates peuvent être reportées jusqu’à douze mois, dans des conditions fixées par décret en tenant compte de l’évolution de la situation économique locale. III. – Alinéa 5, dernière phrase Supprimer cette phrase. IV. – Alinéa 6, deuxième phrase Rédiger ainsi cette phrase : Les directeurs des organismes de recouvrement adressent des propositions de plan à l’ensemble des cotisants mentionnés au I. Ces propositions sont adressées avant le 1er mars 2026 pour les employeurs et avant le 1er juillet 2026 pour les travailleurs indépendants mentionnés au I. avant le 1er mars 2026 pour les employeurs et avant le Pour les employeurs et les travailleurs indépendants mentionnés au I actifs sur le territoire du département de Mayotte au 14 décembre 2024, le plan d’apurement prévu au II peut comporter un abandon total ou partiel des cotisations et contributions sociales dues par les employeurs pour la période comprise entre le 14 décembre 2024 et le 31 mars 2025 ou dues à titre personnel par les travailleurs indépendants ou les exploitants agricoles au titre des exercices 2024 VII. – Alinéas 10 et VIII. – Alinéa 12 Cet abandon est accordé aux justifient d’une baisse de leur chiffre d’affaires au titre de leur activité réalisée sur le territoire et commensurable à l’abandon demandé, s’ils adressent une demande à l’organisme de recouvrement des cotisations dont ils relèvent, pour les employeurs au plus tard le 31 janvier 2026 et pour les travailleurs indépendants au plus tard le 31 mai 2026. Les modalités d’appréciation de la réduction d’activité et les conditions d’octroi de cet abandon sont définies par décret. IX. – Alinéas 13 et 14 Remplacer ces alinéas par trois de créances mentionné aux alinéas précédents est subordonné au fait : 1° Pour le cotisant, d’être à jour de ses obligations déclaratives ; 2° Pour l’employeur, de s’être au préalable acquitté de la part salariale des cotisations et contributions sociales restant dues ou, à défaut, de leur inclusion dans le plan d’apurement. X. – Alinéa 15 lorsque l’entreprise et le mot : le début de la période de Cet amendement a été construit avec les organismes locaux de recouvrement des cotisations sociales, afin d’aboutir à un dispositif opérationnel et réaliste au regard de l’ampleur des opérations attendues. Il vise à préciser que la suspension du recouvrement des cotisations s’applique aux professionnels libéraux exerçant à Mayotte dans les mêmes conditions que pour les employeurs et artisans, commerçants et non-salariés agricoles et maritimes, y compris pour ce qui concerne les cotisations d’assurance vieillesse et La Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) et les sections professionnelles des professions libérales se sont déjà montrées favorables à un tel dispositif. Il est par ailleurs proposé de décaler les dates d’octroi des plans, afin que les caisses de sécurité sociale aient le temps de rassembler les informations sur la situation des cotisants, notamment en ce qui concerne les travailleurs indépendants, dont la dette contractée en 2025 ne pourra être connue avant juin 2026, en raison des spécificités de leurs modalités déclaratives. Des remises pourraient être accordées sur les dettes contractées entre le 14 décembre 2024 et le 31 décembre 2025 à l’ensemble des cotisants selon des modalités définies par décret. Cette faculté, qui tire les leçons des expériences de l’ouragan Irma et de la crise sanitaire, permettra de s’adapter au plus près à la situation financière des entreprises locales. Enfin, l’amendement vise à clarifier le dispositif sur les majorations et pénalités de retard : celles qui seront dues au titre de la période du 1er décembre 2024 au 31 décembre 2025 ne sont pas applicables ; celles qui le sont au titre des périodes antérieures au cyclone sont remises d’office à l’issue des plans, sous réserve du respect de ces derniers. Cet amendement tend à apporter une réponse face à la situation du tissu économique que nous évoquions tout à l’heure. de la commission des affaires sociales ? pour avis. L’Assemblée nationale avait ajouté à l’article 18 des dispositions introduites à la suite du passage du cyclone Irma à Saint-Barthélemy. Elles prévoyaient la possibilité de conclure des plans d’apurement de cotisations entre les redevables et les organismes de recouvrement. Cet amendement vise à réécrire ces dispositions, afin de les adapter à la période de suspension du recouvrement prévue à Mayotte. J’y suis donc favorable. l’amendement n° 159. présidente. Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° 43 est présenté par L’amendement n° 96 rectifié est présenté par Mme Le Houerou, M. Omar Oili, Mme Artigalas, M. Roiron, Mme Bélim, M. Kanner, Mme Féret, M. Fagnen, Mmes Canalès et Conconne, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, Bouad, Cardon, Pla, Mérillou, Michau, Montaugé, Stanzione et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. I. – Alinéa 1 1° Première phrase 2° Deuxième phrase Remplacer l’année : par l’année : La parole est à Mme Salama Ramia, pour présenter l’amendement n° 43. Ramia. Sur l’initiative de l’Assemblée nationale, et avec le soutien du Gouvernement, la période de suspension de l’obligation de paiement des cotisations et contributions sociales avait été étendue jusqu’au Eu égard à l’ampleur des destructions, au temps nécessaire à la reconstruction et aux importants besoins de trésorerie, une suspension d’un an nous semble en effet plus adaptée pour répondre aux urgences du redressement économique et social de l’archipel. Je rappelle que, malgré la résilience des entreprises mahoraises, l’activité économique n’est toujours pas revenue à la normale. Dans le texte de la commission, la suspension de droit a pourtant été ramenée à son terme initial, soit au Cette nouvelle échéance envoie un message délétère aux acteurs économiques, qu’elle abandonne à leur résilience. Elle complexifie et fragilise grandement la conclusion de plans d’apurement des dettes, qui permettraient d’assainir de manière pérenne la situation des entreprises Aussi, le présent amendement tend à étendre la période relative à la suspension de l’obligation de paiement des cotisations et contributions sociales jusqu’au 31 décembre 2025, avec possibilité de proroger cette mesure par décret jusqu’au 31 décembre 2026 si la situation économique et financière des cotisants le justifie. Ce second point est essentiel pour sécuriser les entreprises et les emplois mahorais. Mme Annie Le Houerou, pour présenter l’amendement n° 96 rectifié. Le Houerou. Je saisis l’occasion de ma première prise de parole sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte, et plus particulièrement sur les mesures en faveur de sa population, pour témoigner ma solidarité et renouveler celle du groupe socialiste dans cette épreuve difficile. Notre soutien social à la population doit être bienveillant ; il ne doit pas s’inscrire dans un cadre trop étriqué qui entraînerait des difficultés administratives supplémentaires là où elles n’ont pas lieu Nous devons faciliter l’accès aux droits, qui, contrairement aux idées reçues, sont bien loin d’être une réalité, le taux de non-recours étant bien plus élevé à Mayotte que dans l’Hexagone. Nous devons faire preuve de souplesse et d’humanité pour mieux accompagner nos compatriotes mahorais et mahoraises. Cet amendement, identique au précédent, vient d’être défendu à l’instant : la date du 31 mars 2025 nous paraît beaucoup trop proche. Nombre d’entreprises et de travailleurs mahorais n’auront pas retrouvé une activité normale ni renoué avec une trésorerie leur permettant de payer les cotisations et contributions sociales dont ils sont redevables. Il convient donc de décaler l’échéance au 31 décembre 2025 et, si besoin, de proroger la période de suspension par décret jusqu’au 31 décembre 2026. n° 49, présenté par Mme Ramia, MM. Patriat, Buis Ramia. Cet amendement de repli vise à revenir à l’accord trouvé entre les députés et le Gouvernement à l’Assemblée nationale, afin d’étendre a minima la période de suspension de l’obligation de paiement des cotisations et contributions sociales jusqu’au 31 décembre 2025. pour avis. L’article 18 prévoit de suspendre l’obligation de paiement des cotisations et contributions sociales des employeurs, travailleurs indépendants et microentrepreneurs mahorais, afin de leur octroyer un sursis nécessaire pour faire face aux dépenses induites par le cyclone Chido. La commission a modifié cet article afin de revenir aux échéances initialement prévues dans ce texte : une suspension du recouvrement jusqu’au 31 mars 2025 pour l’ensemble des redevables, renouvelable jusqu’au 31 décembre 2025 au plus tard par décret. Les amendements identiques nos 43 et 96 rectifié visent à revenir à la rédaction adoptée par nos collègues de l’Assemblée nationale : une période de suspension jusqu’au 31 décembre 2025 renouvelable par décret jusqu’au 31 décembre 2026. J’y suis défavorable pour deux raisons. Premièrement, ce dispositif manquerait de souplesse, l’article 18 prévoyant déjà la possibilité d’une suspension par décret jusqu’au Deuxièmement, le report de cette échéance jusqu’au 31 décembre 2026 n’est pas compatible avec le caractère d’urgence de ce texte. Lors des auditions que nous avons menées, il nous a été indiqué que 80 % des entreprises du bâtiment et travaux publics (BTP) et de l’hôtellerie se déclaraient en état de reprendre leur activité. Le secteur bancaire fonctionne normalement et les collectivités vont pouvoir passer des commandes importantes pour la reconstruction des structures publiques. Dans ces conditions, il ne me semble pas raisonnable de suspendre le recouvrement des cotisations pendant presque deux ans. Je rappelle également que les dispositions de l’article 18 protègent déjà largement les acteurs économiques vulnérables, en permettant l’abandon pur et simple des cotisations dues au titre des exercices 2024 et 2025 pour les travailleurs indépendants qui rapporteront la preuve que leur activité a été durablement affectée par le cyclone. L’amendement n° 49 vise quant à lui à étendre la période de suspension prévue par la loi Cette modification ne serait pas cohérente avec les dispositions de l’article 18, qui prévoient la possibilité d’un report de l’échéance par décret jusqu’au Le dispositif de l’amendement n° 49 est donc inopérant et j’y suis également défavorable. Ramia. Le fait que les entreprises mahoraises aient repris leur activité ne signifie pas qu’elles ont pu reconstituer leur trésorerie. Ces entreprises ont bien souvent perdu leur outil de travail, parfois leurs locaux. Elles doivent disposer d’une trésorerie nécessaire à leur fonctionnement. Je maintiens qu’elles ont besoin de ce petit coup de pouce, pour au moins redémarrer leur activité en 2025, voire Poncet Monge. Nous soutiendrons l’extension de la période de suspension du paiement des cotisations. Toutefois, je ne comprends pas pourquoi des amendements similaires, relatifs non pas aux cotisations, mais aux prestations sociales – ils visaient également à revenir à une date issue des débats à l’Assemblée nationale, celle du 30 juin, et à dispenser les bénéficiaires de fournir des documents administratifs – ont été jugés irrecevables au titre de l’article 40 de la Constitution. Pourquoi une telle modification serait-elle possible à l’Assemblée nationale et pas au Sénat ?… Les arguments qui ont été invoqués pour les cotisations des entreprises valent également pour les prestations servies aux particuliers. Je regrette que nous n’ayons pas pu discuter dans cet hémicycle de la proposition de l’Assemblée nationale concernant les prestations sociales. Omar Oili. Je soutiens bien évidemment l’amendement de Mme Salama Ramia. Ce week-end, des intempéries incroyables ont de nouveau frappé Mayotte. Les entreprises qui avaient pu redémarrer leur activité se sont de nouveau effondrées. Nous demandons non pas l’effacement des dettes, mais un simple report des délais de paiement, faute de quoi nos entreprises ne pourront pas faire face. Nous sommes en pleine saison des pluies et les calamités se succèdent. Dans ces conditions, le Sénat devrait faire preuve d’une certaine sagesse à l’égard de la demande de ma présidente. Je mets aux voix les amendements identiques nos 43 et 96 rectifié. (Les amendements ne sont pas adoptés.) l’amendement n° 49. deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 62, présenté par Mme Corbière Naminzo, M. Xowie, Mme Margaté, MM. Gay, Lahellec et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi 1° Première phrase recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la Corbière Naminzo. Cet amendement nous donne l’occasion de rattraper le vote précédent en introduisant une mesure plus ambitieuse pour protéger les travailleurs indépendants mahorais. L’article 18 prévoit en effet pour les employeurs et les travailleurs indépendants la suspension du recouvrement des cotisations sociales jusqu’au 31 mars 2025. Cette suspension n’est pas de nature à sauvegarder le tissu économique mahorais, qui, comme vient de le souligner notre collègue Omar Oili, est particulièrement fragile. Les petites entreprises locales sont confrontées à un manque de financement et à des difficultés d’accès au marché extérieur, ce qui limite leur capacité à se développer et à créer des emplois durables. Or le projet de loi d’urgence que nous examinons ne les favorisera pas forcément. Les travailleurs indépendants dans les secteurs agricole et maritime font face à une situation économique fragile et à des difficultés structurelles. Ainsi, la majorité des exploitants agricoles sont des producteurs de petite échelle, qui peinent à diversifier leurs cultures. Quant aux travailleurs et employeurs indépendants, ils évoluent dans un environnement économique instable. Au travers de cet amendement, il vous est donc proposé non plus de suspendre le paiement de leurs cotisations, mais de les en exonérer, afin qu’ils retrouvent une meilleure stabilité Je précise que cette exonération temporaire porterait sur une durée d’un an quand les dispositions de l’ensemble du projet de loi courent sur deux ans. Notre demande entre donc parfaitement dans le champ de ce texte. n° 97 rectifié, présenté par Mme Le Houerou, M. Omar Oili, Mme Artigalas, M. Roiron, Mme Bélim, M. Kanner, Mme Féret, M. Fagnen, Mmes Canalès et Conconne, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi II. – Alinéa 3 la suspension III. – Pour compenser la présent article est compensée, à due concurrence, par la La parole est à Mme Annie Le Houerou. Le Houerou. Cet amendement a été très bien défendu à l’instant. Ce dispositif exceptionnel de suspension de paiement va dans le bon sens, mais souffre de conditions d’application peu adaptées à la gravité de la crise provoquée localement par le cyclone Par ailleurs, les intempéries se poursuivent. Dans ce contexte, la suspension des cotisations pour l’ensemble des entreprises jusqu’au 31 mars 2025 ne sera pas suffisante, eu égard à l’ampleur des destructions et au temps nécessaire à la reconstruction. pour avis. Les amendements nos 62 et 97 rectifié ont tous deux pour objet d’exonérer les redevables mahorais des cotisations et contributions sociales jusqu’au 31 mars 2025. L’amendement n° 97 rectifié tend de plus à prévoir que cette échéance puisse être reportée par décret au plus tard au 31 décembre 2025. La commission émet un avis défavorable sur ces deux Cette mesure d’exonération totale me semble en effet trop générale et dispendieuse. Je le répète, si les secteurs sont inégalement touchés, certains indiquent déjà qu’ils pourront reprendre rapidement leur activité. Certains commerces ont été épargnés par le cyclone et voient leur chiffre d’affaires augmenter. En raison de l’afflux de clientèle, le BTP sera quant à lui fortement mobilisé pour reconstruire ce qui a été détruit. La mesure de suspension actuellement prévue me semble donc suffisante, car elle protège les plus vulnérables et leur offre déjà la possibilité de bénéficier d’un abandon de créances de cotisations, à la condition de démontrer l’impact durable du cyclone sur leur activité. Enfin, je rappelle que les cotisations sociales recouvrées à Mayotte s’élèvent à 250 millions d’euros par an, ce qui n’est pas négligeable. Avis défavorable. Poncet Monge. Nous ne soutiendrons pas ces amendements, car nous tenons – je le répète – à ce que les exonérations de cotisations soient ciblées. Afin de tenir compte de la situation spécifique des entreprises qui auraient bénéficié d’une suspension pour reconstituer leur trésorerie, mais qui, malgré tout, seraient dans l’incapacité de faire face à leurs échéances, nous pouvons tout à fait envisager – c’est le cas, semble-t-il – un plan d’apurement, voire d’effacement des dettes. En règle générale – c’est l’un des enseignements de la covid-19 –, il est tout de même préférable de cibler tant soit peu ce type de mesures. l’amendement n° 62. l’amendement n° 97 rectifié. n° 80, présenté par le Gouvernement, est ainsi C’est une levée de gage, madame la présidente. pour avis. Avis favorable. l’amendement n° 80. l’article 18, modifié. 18 est adopté.) n° 94 rectifié, présenté par Mme Le Houerou, Rétablir cet article dans la rédaction suivante : établissements situés à Mayotte bénéficient, dans les conditions prévues au présent article, d’une exonération totale des cotisations et contributions sociales mentionnées au I de l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, à l’exception des cotisations affectées aux régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires, dues au titre des rémunérations des salariés mentionnés au II du même article L. 241-13, déterminées en application de l’article L. 242-1 du même code ou de l’article L. 741-10 du code rural et de la pêche maritime, pour leurs salariés domiciliés à Mayotte. prévue au présent article est applicable aux cotisations et contributions dues par les établissements mentionnés au A au titre de la période d’emploi courant du 1er au 31 décembre 2024. est appliquée sur les cotisations et les contributions sociales mentionnées au présent I restant dues après application de toute exonération totale ou partielle de cotisations sociales, de taux spécifiques, d’assiettes ou de montants forfaitaires de cotisations. Elle est cumulable avec l’ensemble de ces dispositifs. II. – Les travailleurs indépendants mentionnés au II de l’article 28-1 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte ainsi que les travailleurs indépendants relevant des secteurs agricole et maritime bénéficient de l’exonération totale mentionnée au I III. – Dans les mêmes conditions, et lorsque l’entreprise dont ils sont mandataires satisfait aux conditions d’effectif mentionnées au I du présent article, les mandataires sociaux mentionnés 22° et 23° de l’article L. 311-3 du code de la sécurité sociale ou aux 8° et 9° de l’article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime IV. – Les artistes-auteurs mentionnés à l’article L. 382-1 du code de la sécurité sociale bénéficient de l’exonération totale mentionnée au I du présent article. V. – Le cotisant ne peut bénéficier des I à IV du présent article en cas de condamnation en application des articles L. 8221-1, L. 8221-3 et L. 8221-5 du code du travail au cours des cinq années précédentes. VI. – Un décret peut prolonger la période d’emploi mentionnée au B du I. VII. – La perte de prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des Le Houerou. Cet amendement vise à rétablir l’article 18 bis, qui avait été adopté par l’Assemblée nationale, mais qui a été supprimé par la commission des affaires sociales, sur l’initiative de la rapporteure. Il s’agit d’exonérer totalement l’ensemble des acteurs économiques de Mayotte des cotisations et des contributions sociales dues au titre du mois de décembre 2024. Bien que l’article 18 du projet de loi suspende déjà le paiement de ces cotisations, la situation exceptionnelle dans l’archipel nécessite de prendre des mesures d’urgence renforcées, telles qu’une exonération complète. Ce type de dispositif avait déjà été mis en place durant la crise sanitaire liée à la covid-19 pour les secteurs fortement touchés par les confinements, comme le tourisme et la Compte tenu de la quasi-paralysie de l’activité économique à Mayotte en décembre 2024, l’adoption de cette mesure permettrait de soutenir de manière immédiate et automatique les entreprises, les travailleurs indépendants, les artistes-auteurs et les autres acteurs économiques, sans qu’ils aient à effectuer la moindre démarche auprès de la caisse de sécurité sociale de Mayotte, qui a d’ailleurs, elle-même, des difficultés à évaluer les montants en jeu. pour avis. La commission émet un avis défavorable sur cet amendement, qui vise à réintroduire l’article 18 bis, qu’elle avait supprimé. Les auteurs de cet amendement proposent d’exonérer les redevables mahorais de cotisations et de contributions sociales pour le seul mois de décembre 2024. Cette mesure ne me semble pas nécessaire au regard de sa très courte durée. De plus, l’article 18 permet déjà aux employeurs et aux travailleurs indépendants de ne pas avoir à payer leurs cotisations et leurs contributions sociales jusqu’en mars 2025, au plus tôt, et jusqu’au 31 décembre 2025, au plus tard. S’ils démontrent que le cyclone a durablement affecté leur activité, les employeurs pourront bénéficier d’un abandon des créances de cotisations dues entre le 14 décembre 2024 et le 31 décembre 2025. Les travailleurs indépendants bénéficieront, quant à eux, d’un abandon des créances dues au titre des exercices 2024 et 2025. Ce dispositif est plus favorable que ce qui est proposé dans cet amendement. l’amendement n° 94 rectifié. l’article 18 bis demeure supprimé. Article 19 n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et autonomie, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte est ainsi modifiée : 1° Après le 8° du II de l’article 22, il est inséré un 8° bis ainsi rédigé : « 8° bis De mettre en œuvre, pour les travailleurs indépendants mentionnés au II de l’article 28-1 de la présente ordonnance, les décisions prises par l’instance du conseil mentionné à l’article L. 612-1 du code de la sécurité sociale compétente en matière d’action sanitaire et 2° Le chapitre VI du titre II est complété par un article 28-13-1 ainsi travailleurs indépendants mentionnés au II de l’article 28-1 sont éligibles à l’action sanitaire et sociale mentionnée au 2° de l’article L. 612-1 du code de la sécurité sociale. Les demandes sont déposées auprès de la caisse de sécurité sociale de Mayotte et mises en paiement par cette caisse. Les décisions d’attribution sont prises par l’instance régionale de la protection sociale des travailleurs indépendants désignée par arrêté du ministre chargé de la sécurité sociale. » dérogation à l’article 28-13-1 de l’ordonnance de sécurité sociale de Mayotte et jusqu’au 31 décembre 2025, les décisions d’attribution prises par l’instance du conseil mentionné à compétente en matière d’action sanitaire et sociale peuvent être prises sans demande préalable et être traitées et mises en paiement par un organisme désigné par arrêté du ministre chargé de la sécurité sociale. III. – Le présent article est applicable à compter du n° 28, présenté par Mmes Poncet Monge et Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mme Ollivier, M. Salmon Après l’article 19 L’accès à des conditions dignes d’existence, y compris l’eau et les produits de première nécessité, est assuré à Mayotte, y compris dans les lieux et quartiers de vie informels. La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge. Poncet Monge. Depuis plusieurs mois, on observe la même scène à Mamoudzou, la capitale de l’île : le jour à peine levé, des dizaines d’habitants se précipitent pour faire la queue devant des conteneurs. Dans ces caissons métalliques se trouve une ressource vitale qui se fait de plus en plus rare : des packs d’eau potable. « Avoir de l’eau potable à Mayotte est vraiment compliqué. On essaie de trouver des packs d’eau dans les supermarchés, mais il n’y en a pas toujours et ça coûte cher. » Ces mots d’un habitant ne datent pas du passage du cyclone : ils émanent de l’Unicef et remontent à Je rappelle qu’un dispositif de chômage partiel avait déjà été mis en place à l’époque à Mayotte, dans certains secteurs, à cause du manque d’eau. Ainsi, cette question a toujours été une problématique de premier plan pour les habitants de l’archipel. Le passage du cyclone n’a fait qu’empirer une situation déjà critique. Aujourd’hui, l’accès à l’eau et à des produits de première nécessité est restreint dans l’archipel. Les distributions d’eau sont insuffisantes. Cet amendement vise à garantir l’accès à l’eau et aux produits de première nécessité durant ces semaines d’urgence, dans le respect de l’égalité et de la dignité des Mahorais. Votre amendement, ma chère collègue, est purement incantatoire. Il va de soi que l’accès à des conditions dignes d’existence doit être garanti sur tout le territoire français. Mais vous ne proposez rien d’opérationnel. Or les Mahorais ont besoin de mesures concrètes, qui leur permettent de retrouver un toit sur leur tête, d’être soutenus financièrement et de voir les services publics fonctionner de nouveau. Je ne vois donc pas l’intérêt d’adopter votre amendement. Concentrons-nous sur des mesures concrètes en faveur des La commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable. de la commission des affaires économiques. Très bien ! Cet amendement vise à énoncer un principe d’accès à l’eau à Mayotte. Je partage l’avis de Mme le rapporteur. L’examen de cet amendement nous donne néanmoins l’occasion de traiter cette question importante. J’en profite ainsi pour indiquer que beaucoup d’efforts ont été faits pour améliorer la production et la distribution de l’eau à Mayotte. Cependant, la situation est loin d’être satisfaisante ; et même un retour à la normale, à l’état qui prévalait avant le passage du cyclone Chido, serait très insatisfaisant, compte tenu de ce que ressentent et de ce que vivent nos compatriotes sur place. Une Mayotte refondée doit être une Mayotte dans laquelle il n’existe pas de tours d’eau ni de gestion de la La question de l’accès à l’eau constitue une préoccupation majeure. C’est une question vitale. Nous savons qu’elle peut déclencher des crises sociales et politiques, comme cela a déjà été le cas par le passé. La situation n’est pas satisfaisante, je l’ai dit, et je crains que les conditions d’accès à l’eau ne se dégradent encore davantage, au cas où de nouvelles intempéries ou catastrophes naturelles interviendraient, ce que nous ne souhaitons évidemment pas. Le concours du génie militaire, je tiens à le rappeler, a été déterminant pour repérer les avaries sur le réseau de distribution et procéder aux réparations nécessaires, en lien avec la Société mahoraise des eaux. On rencontre toutefois toujours des difficultés, tant dans la production que dans la distribution de l’eau. L’État est à pied d’œuvre dans le cadre du plan Eau Mayotte, qui a été mis en place avant le passage de Chido et qui repose sur une approche globale en matière d’investissements, d’ingénierie et d’adaptation au changement climatique. En matière d’investissements, l’État a notamment mobilisé 210 millions d’euros de crédits supplémentaires qui s’ajoutent aux 10 millions d’euros annuels prévus dans le contrat de convergence et de transformation sur quatre ans. Je précise également que le syndicat des eaux bénéficie d’un soutien à hauteur de 12 millions d’euros sur la période 2024-2027, dans le cadre d’un contrat d’accompagnement renforcé. Celui-ci vise notamment à renforcer les capacités techniques du syndicat. Une mission d’assistance technique du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) doit y contribuer. Très honnêtement, mesdames, messieurs les sénateurs, j’attends que les services de l’État, mais aussi les élus, les parlementaires, comme vous, madame la sénatrice Salama Ramia, au travers de la mission que nous allons vous confier, m’aident à y voir un petit peu plus clair sur ce qui marche ou ce qui ne marche pas dans ce domaine sur l’île. Les objectifs sont clairs. Ils ont été indiqués. L’usine de dessalement d’Ironi Bé et la troisième retenue collinaire doivent être réalisées. Je n’ai d’ailleurs toujours pas compris pourquoi elles ne l’ont pas déjà été… Il faudrait pourtant qu’on le comprenne – en fait, chacun connaît les raisons, mais nous n’allons pas en parler aujourd’hui. Il faut avancer. Je n’aimerais pas, si je suis encore ministre dans deux ans, être obligé de dire de nouveau ce qu’il faut faire – même si je ne sais pas si je serai encore au Gouvernement à cette date… Blanc. Peut-être, mais à quelle place ? Je ne sais pas ! Qui sait, je serai peut-être parmi vous… En tout cas, il y a là un vrai sujet. Tout ne relève pas uniquement de la responsabilité de l’État. En janvier 2025, un expert de haut niveau a été nommé auprès du préfet de Mayotte. Il sera chargé de l’animation du plan Eau de Mayotte. Cet ingénieur en chef, spécialisé dans les métiers de l’eau, aura comme objectif le rétablissement d’un service d’eau potable de qualité dans le département. Le général Facon, qui était encore sur place aujourd’hui, aura à traiter cette question de l’eau, dans le cadre de la mission de préfiguration de l’établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte qu’il va diriger, et dans la perspective de la préparation du projet de loi programme de refondation de S’il est bien un sujet sur lequel nous devons avancer en 2025, c’est celui-là. Sinon, nous ne serons pas crédibles sur le reste ! Poncet Monge. Mon amendement n’était pas du tout incantatoire ! Il a donné l’occasion au ministre de nous fournir les explications que l’on vient d’entendre. Il est un petit peu facile de nous dire que nos amendements ne contiennent pas de proposition concrète : quand ils en comportent une, ils sont frappés d’irrecevabilité au titre de l’article 40 de la Constitution ! Nous sommes prêts à formuler des propositions concrètes, mais il faudrait dans ce cas qu’elles puissent être examinées. Non, cet amendement n’est pas superfétatoire ! Il vise à rappeler un principe. Nous sommes en République : quand l’égalité d’accès à un bien essentiel, voire vital, comme c’est le cas de l’eau, n’est pas assurée dans un territoire de la République française, pour des raisons x ou y – le ministre les a évoquées –, il revient aux parlementaires de rappeler ce Guhl applaudit.) Omar Oili. Je veux intervenir à mon tour sur la problématique de l’eau. Le retour à une vie normale est difficile depuis le passage de Chido. Il est très difficile de trouver de l’eau. Trois quarts des Mahorais n’y ont pas accès. On manque de bouteilles d’eau. Voilà ce que l’on pouvait lire aujourd’hui dans le Journal de Mayotte. Le Gouvernement a pris un décret pour bloquer le prix des bouteilles d’eau. Or il faut débourser presque 19 euros pour acheter un pack de six bouteilles ! Allons-nous enfin contrôler dans les magasins si ce décret est appliqué ? Certaines personnes spéculent sur la misère des acquiesce.) C’est un vrai problème, monsieur le ministre. Aujourd’hui, à Mayotte, on n’arrive pas à se procurer ne serait-ce qu’une simple bouteille d’eau sur les trois quarts du territoire. Monsieur le sénateur, vous mettez le doigt sur un point que j’évoquais hier : lorsque l’on anticipe une crise de l’eau, ou que l’on en subit une, on gère d’abord la pénurie, puis on distribue des bouteilles d’eau. Certaines pompes sont en panne depuis très longtemps. Elles seront remplacées, mais, dans l’immédiat, nous ne sommes pas en mesure de produire assez d’eau ni de la distribuer dans de bonnes conditions. Même si le réseau de distribution a été globalement rétabli, sur les hauteurs, l’eau n’arrive toujours pas – c’était déjà le cas avant Chido. Lors de mon déplacement dans l’archipel, jeudi et vendredi derniers, j’ai parlé avec les habitants et je les ai interrogés, loin des caméras. Ils ont de l’eau, mais n’y ont accès que dans des conditions très insatisfaisantes. Face à ce constat, nous avons décidé – j’étais accompagné du préfet – de lancer une opération de contrôle – mais je n’en dirai pas plus. Des personnes, voire, peut-être, des groupes ou des entités, achètent les bouteilles d’eau en gros dans les magasins, en empêchant ainsi les Mahorais de le faire, pour spéculer. En effet, le prix d’un pack de bouteilles d’eau peut monter jusqu’à 12 euros, voire parfois jusqu’à 19 euros. Nous allons donc mener une action extrêmement déterminée contre ceux qui profitent de la crise. Cela ne nous libère toutefois en rien de notre obligation, que je rappelais tout à l’heure, d’essayer de résoudre les problèmes de fond. Nous sommes en train d’étudier plusieurs dispositifs. J’espère qu’on pourra les mettre en place, parce que l’archipel ne peut pas continuer ainsi, sans posséder une seconde usine de dessalement, sans être doté d’une capacité de production et de distribution d’eau efficace : le système est loin des standards, si vous me permettez d’employer cette expression, que les Mahorais méritent. l’amendement n° 28. Article 20 Les demandeurs d’emploi résidant à Mayotte qui épuisent leurs droits à l’une des allocations mentionnées aux articles L. 5422-1, L. 5423-1, L. 5424-1 et L. 5424-25 du code du travail à compter du 1er décembre 2024 bénéficient, qu’ils remplissent ou non les conditions de l’ouverture d’une nouvelle période d’indemnisation, d’une prolongation de la durée pendant laquelle cette allocation leur est versée jusqu’au 31 mars 2025. Cette durée peut être prolongée par décret, pris après avis du conseil d’administration de l’organisme mentionné au premier alinéa de l’article L. 5427-1 du même code s’agissant des allocations prévues aux articles L. 5422-1 et L. 5424-25 dudit code, en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales, au plus tard jusqu’au Pour les travailleurs privés d’emploi entre le 1er décembre 2024 et le terme de la période de prolongation mentionnée au premier alinéa du présent article, la période de référence au cours de laquelle est recherchée la durée d’affiliation à l’assurance chômage requise pour l’ouverture d’une nouvelle période d’indemnisation au terme de cette prolongation est prolongée du nombre de jours compris entre le 1er décembre 2024 et le terme de cette période de prolongation. Est également prolongé, selon les mêmes modalités, le délai de douze mois courant à compter de la fin d’un contrat de travail et avant l’expiration duquel doit intervenir l’inscription comme demandeur d’emploi ou le dépôt de la demande d’allocation auprès de l’opérateur mentionné à l’article L. 5312-1 du code du travail ou de l’un des employeurs mentionnés à l’article L. 5424-1 du même code – I. – Sans préjudice du II, le bénéfice des droits et des prestations sociales versés aux assurés résidant à Mayotte et à leurs ayants droit est maintenu jusqu’au 31 mars 2025 lorsqu’il vient à expiration à compter du 14 décembre 2024, même en l’absence de demande de renouvellement, de souscription des déclarations requises ou de production des pièces justificatives nécessaires par son bénéficiaire. Cette période peut être prolongée par décret, pour tout ou partie des droits ou des prestations dus, en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales, au plus tard jusqu’au Le bénéfice de ces droits et de ces prestations sociales ainsi que les remboursements et les prises en charge des frais de santé peuvent être accordés au titre de la période mentionnée au premier alinéa du présent I même en l’absence de demande ou de production par leur potentiel bénéficiaire de certaines pièces nécessaires pour apprécier son éligibilité, lorsqu’il est dans l’impossibilité de les fournir ou que la caisse est dans l’incapacité de les traiter, à l’exception des pièces nécessaires pour justifier de son identité et des conditions relatives à la nationalité, à la régularité ou à l’ancienneté de son séjour. Le présent alinéa est applicable au titre de la période antérieure au 14 décembre 2024 lorsqu’une demande était en cours à cette date. Pendant la période mentionnée au premier alinéa du présent I, par dérogation au premier alinéa de l’article L. 822-4 du code de la construction et de l’habitation, les aides personnelles au logement versées par la caisse de sécurité sociale de Mayotte peuvent être accordés ou maintenus même si le local est loué ou sous-loué en partie à des tiers. L’aide personnelle au logement peut exceptionnellement être versée même en l’absence du respect des exigences mentionnées à l’article L. 822-9 et au 3° de l’article L. 861-5 du même code. Les actions en recouvrement des prestations sociales indues sont suspendues jusqu’au 31 mars 2025. Cette échéance peut être reportée par décret dans les conditions prévues à la seconde phrase du premier alinéa du présent I. Par dérogation aux articles L. 232-2, L. 232-12, L. 241-3, L. 241-6 et L. 245-2 du code de l’action sociale et des familles, les bénéficiaires des droits et prestations énumérés au 2 du présent A pour lesquels l’accord sur ces droits et prestations expire entre le 14 décembre 2024 et le 31 décembre 2025 ou a expiré avant le 14 décembre 2024, sans que la demande de renouvellement de ce droit ou de cette prestation ait pu faire l’objet, à cette date, d’une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées prévue à l’article L. 146-9 du code de l’action sociale et des familles, bénéficient d’une prolongation de douze mois au maximum de la durée de cet accord à compter de la date de son expiration ou à compter du 14 décembre 2024 s’il a expiré avant cette date, sauf en cas de décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées ou, le cas échéant, du président du conseil départemental rejetant la demande de renouvellement ou modifiant le droit au cours de cette période. Cette période peut être renouvelée par décret, pour tout ou partie des droits ou prestations dus, en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales. 2. Sont concernés les droits et prestations suivants : personnalisée d’autonomie prévue à l’article L. 232-1 du code de l’action sociale et des b) La carte « mobilité inclusion » prévue à l’article L. 241-3 du même code ; c) La prestation de compensation du handicap prévue à l’article L. 245-1 dudit code affectée aux charges mentionnées aux 1°, 4° et 5° de l’article L. 245-3 du même code ; d) Les allocations prévues aux articles 35 et 35-1 de l’ordonnance n° 2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 ; d’éducation de l’enfant handicapé et ses compléments prévus à l’article 10-1 de l’ordonnance n° 2002-149 du 7 février 2002 relative à l’extension et la généralisation des prestations familiales et à la protection sociale dans le Département de Mayotte ; f) Tous les autres droits ou prestations mentionnés à l’article L. 241-6 du code de l’action sociale et des familles relevant de la compétence de la commission mentionnée à l’article L. 146-9 du même code. 3. En l’absence de décision de la commission mentionnée à l’article L. 146-9 du code de l’action sociale et des familles au 31 juillet 2025, les décisions fixant pour l’année scolaire 2024-2025 les orientations et les mesures propres à assurer l’insertion scolaire mentionnées au 1° du I de l’article L. 241-6 du même code sont reconduites pour l’année scolaire 2025-2026. bénéfice des droits et prestations mentionnés au A du présent II peut être accordé même en l’absence de demande ou de production par leur potentiel bénéficiaire des pièces nécessaires pour apprécier son éligibilité, lorsque celui-ci est dans l’impossibilité de les fournir ou que la maison départementale des personnes handicapées ou l’équipe médico-sociale est dans l’incapacité de les traiter, à l’exception du certificat médical. Le présent B est également applicable au titre de la période antérieure au 14 décembre 2024 lorsque l’examen d’une demande était en cours à cette date et que les pièces fournies à l’appui de cette demande étaient Le présent article est applicable sans préjudice de l’exercice par les organismes de leurs prérogatives en matière de contrôle et de lutte contre les fraudes ainsi que de poursuite du recouvrement des indus portant sur des prestations obtenues frauduleusement. n° 22, présenté par Mmes Poncet Monge et Guhl, Alinéa 1, première phrase Poncet Monge. Cet amendement d’appel vise à prolonger la période de maintien des droits et des prestations sociales des résidents mahorais jusqu’au 30 juin 2025, et non pas jusqu’au 31 mars 2025. Il s’agit en fait de rétablir la rédaction adoptée par l’Assemblée nationale sur ce point. Cette dernière avait augmenté de quatre mois la période initialement prévue dans le projet de loi, pour la prolonger jusqu’au 30 juin 2025. Celle-ci a été de nouveau raccourcie lors de l’examen du texte par la commission des affaires sociales. Le cyclone – faut-il le rappeler ? – a eu des impacts sur l’ensemble des activités de l’archipel, sur les systèmes de communication et, surtout, sur les logements des habitants. Cette situation rend aujourd’hui presque impossible l’accomplissement des formalités nécessaires par les allocataires, d’autant qu’ils doivent résoudre par ailleurs, et en priorité, de nombreux problèmes du quotidien. En effet, les habitants ont de grandes difficultés matérielles pour fournir les pièces justificatives ; celles-ci ont été parfois détruites ou sont inaccessibles, tandis que la caisse de sécurité sociale continue de fonctionner en mode N’oublions pas non plus qu’une nouvelle tempête a frappé Mayotte le 11 janvier. L’accès aux bâtiments administratifs qui restent est au mieux restreint. Il s’agit donc de soulager les victimes du cyclone en leur permettant de différer l’accomplissement des démarches administratives nécessaires pour obtenir le renouvellement de leurs droits et de leurs prestations sociales, tout en les soulageant de certaines de leurs préoccupations financières immédiates. pour avis. Cet amendement vise à allonger la durée de renouvellement automatique des prestations sociales jusqu’au 30 juin 2025, au lieu du 31 mars 2025. L’article 21 prévoit déjà que l’échéance du 31 mars 2025 pourra être reportée, par décret, jusqu’au 31 décembre 2025 au plus tard. Ce dispositif offre bien plus de souplesse ; c’est pourquoi je suis défavorable à cet amendement. l’amendement n° 22. n° 68 rectifié, présenté par Mme Bonfanti-Dossat, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé : I. - Alinéa 2, seconde phrase rédiger ainsi la fin de cette aux demandes en cours d’instruction au 14 décembre 2024 lorsque les pièces fournies à l’appui de ces demandes étaient incomplètes II. - Alinéa 3 le bénéfice des et les mots : peuvent être accordés ou peut être accordé ou maintenu III. - Alinéa 15, seconde phrase La parole est à Mme le rapporteur pour avis. pour avis de la commission des affaires sociales. Il s’agit d’un amendement rédactionnel. l’amendement n° 68 rectifié. l’article 21, modifié. 21 est adopté.) Article 22 l’article L. 5122-1 du code du travail, les taux horaires de l’allocation et de l’indemnité d’activité partielle peuvent être majorés, par décret, pour les établissements situés à Mayotte. Le présent article s’applique aux demandes d’indemnisation adressées à l’Agence de services et de paiement au titre du placement en position d’activité partielle de salariés du 14 décembre 2024 au 31 mars 2025. Cette période peut être prolongée par décret en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales, au plus tard jusqu’au Article 23 Les demandes de logement social à Mayotte non renouvelées et arrivant à échéance à compter du 14 décembre 2024 sont prolongées de plein droit jusqu’au 31 mars 2025. Cette échéance peut être reportée par décret au plus tard jusqu’au 1er juillet 2025 en fonction de l’évolution de la situation sociale et des conditions matérielles locales – n° 142, présenté par M. G. Blanc, Mme Guhl, MM. Mellouli, Benarroche et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Après l’article 23 Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport relatif à la gestion des interventions ministérielles lors des crises affectant Mayotte et aux mesures nécessaires pour assurer une meilleure coordination et efficacité des secours. Ce rapport étudie les réponses des relais sur le terrain, les faiblesses de l’anticipation et du prépositionnement des secours, l’insuffisance des effectifs et la problématique de l’engagement des sapeurs-pompiers. La parole est à M. Grégory Blanc. Blanc. Nous savons bien que les suites données aux demandes de rapport, même si elles sont acceptées, sont très incertaines… Toutefois, cet amendement, qui vise à demander un rapport sur le fonctionnement du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte et sur la manière dont la crise a été gérée, constitue un appel à la réflexion et à En fait, deux questions se posent. Il s’agit tout d’abord de faire un bilan de la situation réelle des Sdis et de la départementalisation des moyens de secours civils dans les départements insulaires. À Mayotte, le Sdis existe depuis dix ans. Il n’a toujours ni directeur ni directeur adjoint. Il convient donc de savoir comment on doit outiller les territoires, en lien avec l’État, pour les aider à faire face aux différents aléas auxquels ils peuvent être confrontés. La seconde question concerne notre doctrine et nos moyens de secours en cas d’aléas cycloniques. Une clarification s’impose à cet égard. Le réchauffement climatique s’élève à 1,5 degré. On va droit vers une hausse de plus de 2 degrés. L’État a mis en place un pacte capacitaire pour lutter contre les feux de forêt, mais nous ne parvenons pas à mettre en place un tel pacte pour faire face aux inondations. Nous ne sommes pas capables de financer, y compris en métropole, des pompes de grande capacité. Aucune réflexion n’est engagée non plus pour faire face aux aléas cycloniques, qui, malheureusement, ne feront Dans ce contexte, cet amendement consiste seulement en une demande de rapport. Quand bien même il serait adopté, je doute fort qu’il soit suivi d’effets, car chacun connaît les suites données en réalité à ce type de demande. Néanmoins, je pense, monsieur le ministre des outre-mer, qu’il est vraiment temps que l’on puisse avancer, de manière interministérielle, sur la question des secours civils. pour avis. Mon cher collègue, vous avez presque donné l’avis de la commission en rappelant, dans votre propos, le sort réservé aux demandes de rapport… Sans nier l’importance des sujets évoqués, la commission n’a pas dérogé à sa position sur de telles demandes : l’avis est défavorable. Monsieur le sénateur, j’ai déjà connu plus d’enthousiasme pour défendre un amendement ! Plus sérieusement, je veux d’abord rendre hommage à l’action de l’ensemble des hommes et des femmes des services de Mayotte, de La Réunion ou de l’Hexagone qui ont été mobilisés dans la gestion de cette crise, pour porter secours et assistance aux populations et pour permettre la reprise des services essentiels de l’État sur ce territoire. Je pense en particulier aux agents des services de la sécurité civile qui participent à la reconstruction ou à la rénovation des collèges, des lycées et des écoles ou d’un certain nombre de bâtiments publics. Vendredi dernier, j’ai tenu à rencontrer les agents du Sdis de Mayotte. Une cérémonie avait été organisée pour récompenser l’un des leurs. Un directeur adjoint est en poste, et la procédure de nomination du directeur est en cours. J’ai rencontré les partenaires sociaux sur place. Cela fait partie des sujets que j’ai abordés avec eux. Je partage vos préoccupations, monsieur le sénateur : les risques auxquels nous sommes exposés sont nombreux. Lorsque j’étais dans l’archipel, il y a eu de petits incendies ; ils ont été éteints par un hélicoptère. Le territoire est soumis à des risques cycloniques et sismiques. La culture de la gestion des risques existe dans d’autres territoires, à La Réunion, à la Guadeloupe ou à la Martinique, par exemple. Nous devons intégrer cette culture à Mayotte. J’émettrai donc un avis défavorable sur cet amendement. Mon explication m’aura permis, en tout cas, d’évoquer ma rencontre, très importante, avec les agents du Sdis de Mayotte. l’amendement n° 142. Articles 24 à quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 23, présenté par Mmes Poncet Monge et Guhl, MM. Mellouli, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard et Jadot, Mme Ollivier, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : un délai de trois mois à partir de la promulgation de la présente loi, un rapport sur les disparités persistantes entre les montants des prestations sociales versées à Mayotte et celles versées dans l’Hexagone et dans les autres départements d’outre-mer. Ce rapport évalue l’impact de ces écarts sur le niveau de vie des Mahorais et propose un calendrier d’alignement des prestations sociales sur celles de l’Hexagone. Poncet Monge. L’objet de cet amendement est de rétablir l’article 27. Alors qu’une convergence sociale a été annoncée par le Gouvernement, nous demandons l’instauration d’un calendrier d’alignement des prestations sociales sur celles de Les disparités entre les prestations sociales versées à Mayotte et celles qui sont versées ailleurs en France ne sont pas acceptables. Les conséquences de cet écart se manifestent de manière exacerbée lors des situations d’urgence, telles que celle que nous connaissons actuellement. Notre collègue Pascal Savoldelli a dressé hier la liste de ces disparités, mais je vais revenir sur certaines d’entre Le montant de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et du revenu de solidarité active (RSA) est ainsi inférieur de 50 % dans l’archipel à celui qui prévaut dans les autres régions. Par ailleurs, les habitants de Mayotte n’ont pas droit au revenu de solidarité outre-mer, à la différence des habitants des autres départements d’outre-mer. Nous relevons également l’existence d’écarts notables en ce qui concerne les allocations familiales destinées à soutenir les familles avec des enfants à charge. Je citerai un exemple parmi tant d’autres : le montant du complément familial, qui permet de soutenir les familles nombreuses, ne représente que 57 % de celui qui est versé dans les autres départements d’outre-mer et dans l’Hexagone. De même, selon l’Insee, le système redistributif public ne réduit que très marginalement la pauvreté à Mayotte. Les prestations sociales ne font baisser le taux de pauvreté que de 2 points, contre 7 points dans l’Hexagone et 10 points en moyenne dans les autres départements d’outre-mer. À Mayotte, 94 % des mères isolées avec leurs enfants sont pauvres. Cette situation est incompatible avec le principe d’égalité proclamé par la République française et nécessite une action immédiate pour accélérer la convergence des droits sociaux et pour offrir des perspectives aux populations, alors que le cyclone a mis en lumière le retard de Mayotte sur les plans économique et social, ainsi que l’iniquité qui y règne. L’amendement n° 24 rectifié, présenté par le niveau de vie des Mahorais et propose un calendrier d’augmentation des prestations sociales à Mayotte à hauteur dans un premier temps de deux tiers par rapport à celles de l’Hexagone. Poncet Monge. Il s’agit d’un amendement de repli sur mon amendement de Nous proposons non plus un calendrier d’alignement total des prestations, mais un calendrier de rattrapage, pour augmenter les prestations sociales à Mayotte à hauteur des deux tiers des montants en vigueur dans l’Hexagone. Comme je l’ai indiqué, le montant de l’AAH est deux fois moindre que dans les autres régions. Il en est de même pour la prime d’activité ou le RSA. C’était également le cas pour l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), mais son régime a été modifié par le décret du 20 octobre 2023 – l’une des rares mesures positives découlant de la loi de réforme des retraites… – puisque le montant de l’allocation a été augmenté de 150 euros, ce qui correspond aux deux tiers du montant pratiqué dans l’Hexagone. C’est une bonne chose, mais il faut continuer dans cette voie : une première étape a été franchie, nous devons en franchir d’autres. Cet amendement consiste ainsi en une autre demande de rapport, afin d’augmenter les prestations sociales à Mayotte à hauteur des deux tiers du montant pratiqué dans l’Hexagone et dans d’autres départements d’outre-mer, à l’instar de ce qui a été fait pour le minimum vieillesse. Ce ne serait, évidemment, qu’une première étape. n° 65 rectifié, présenté par Mme Corbière Naminzo, M. Xowie, Mme Margaté, MM. Gay, Lahellec et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Le Gouvernement remet au Parlement, dès la promulgation de la présente loi, un rapport sur les disparités persistantes entre les montants des prestations sociales versées à Mayotte et ceux versés dans l’Hexagone et les autres départements d’outre-mer. Ce rapport évalue l’impact de ces écarts sur le niveau de vie des Mahorais et propose un calendrier d’alignement sur deux années des prestations sociales sur celles de l’Hexagone. Corbière Naminzo. La catastrophe vécue par les Mahoraises et les Mahorais met en lumière des difficultés qui perdurent depuis des décennies. Les inégalités entre l’Hexagone et Mayotte concernent non seulement les conditions de vie ou le pouvoir d’achat, mais également les prestations sociales, dont l’objet est pourtant de réduire ces Nous savons que la catastrophe engendre déjà de l’inflation, voire, vous l’avez dit, monsieur le ministre, de la spéculation, qui risquent de durer longtemps. Par cet amendement, nous souhaitons rétablir une demande de rapport, qui avait été adoptée par l’Assemblée nationale, sur les disparités persistantes de montants entre les prestations sociales versées à Mayotte et celles qui sont versées dans l’Hexagone et les autres départements d’outre-mer. Ce rapport nous servirait de base pour pouvoir ajuster ensuite le niveau des prestations sociales de manière plus équitable. Les chiffres fournis par les caisses d’allocations familiales d’outre-mer illustrent bien la situation. Les allocations familiales s’élèvent à 223,8 euros pour une famille avec trois enfants à charge, contre 338 euros dans les autres DOM et dans l’Hexagone. Le montant versé à Mayotte ne représente ainsi que 66 % du montant versé dans l’Hexagone. Ma collègue a déjà cité les chiffres concernant le RSA ; je n’y reviens pas. Monsieur le ministre, vous êtes ministre d’État, ministre des outre-mer. Si vous rejetez nos amendements, engagez-vous au moins à rétablir l’égalité dans la République et donnez-nous une date à laquelle celle-ci sera effective partout en France. n° 115 rectifié bis, présenté par Mme Le Houerou, M. Omar Oili, Mme Artigalas, M. Roiron, Mme Bélim, M. Kanner, Mme Féret, M. Fagnen, Mmes Canalès et Conconne, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Poumirol et Rossignol, M. Jacquin, Mme Narassiguin, loi, un rapport sur les disparités persistantes entre les montants des prestations sociales versées à Mayotte et ceux versés dans l’Hexagone et les autres départements d’outre-mer. Ce rapport évalue l’impact de ces écarts sur le niveau de vie des Mahorais et propose un calendrier concerté d’alignement des prestations sociales sur celles de l’Hexagone. Le Houerou. L’article 27 visait à demander, comme mes collègues viennent de le dire, un rapport au Gouvernement sur les disparités concernant le montant des prestations sociales. Je sais que notre assemblée est réfractaire aux demandes de rapport. Je tiens néanmoins à souligner l’importance du sujet. La situation actuelle correspond ni plus ni moins à une différence de traitement entre des citoyens français. Parmi les éléments qui illustrent cette disparité inacceptable, on peut noter que les aides personnelles au logement (APL) ne sont toujours pas versées à Mayotte ; des écarts existent en ce qui concerne le montant des allocations de logement familiales (ALF) et celui des allocations de logement sociales (ALS). De même, alors que le montant du RSA à Mayotte ne s’élevait qu’à 25 % de celui qui est en vigueur dans l’Hexagone, il demeure néanmoins actuellement toujours inférieur de moitié. C’est le cas également de l’AAH et de la prime d’activité. Je dois pourtant rappeler le coût prohibitif des soins et des produits de santé dans l’archipel : on estime qu’ils sont plus élevés de 17 %. Le manque d’infrastructures est criant : le taux d’équipement en lits d’hôpital est de 1,6 pour 1 000 habitants, contre 3,5 dans l’Hexagone. Seuls 63 % des Mahorais sont affiliés à la sécurité sociale, et 70 000 assurés seulement, sur un total de 211 000, possèdent une carte Vitale. Nous pourrions multiplier les exemples. Le montant des allocations familiales n’est pas encore aligné sur celui qui est pratiqué dans l’Hexagone. En moyenne, les allocations perçues par une famille mahoraise sont trois à quatre fois moindres que celles qui sont perçues par une famille de La Réunion ou de Je pense qu’il était important de rappeler ces éléments, qui sont souvent méconnus en métropole ; ils ont toutefois des conséquences très concrètes dans la vie des familles mahoraises. Il conviendrait donc, dans le contexte actuel, de rédiger très rapidement un rapport, afin d’avancer vers une convergence des droits entre les Hexagonaux et les Mahorais. pour avis. Ces amendements visent tous à rétablir l’article 27, afin de demander un rapport au Gouvernement sur la convergence sociale. Les modalités d’alignement proposées sont toutefois un petit peu différentes. L’avis de la commission est avis défavorable, pour deux raisons. D’abord, parce qu’il s’agit de demandes de rapport, lesquelles n’ont pas leur place dans une loi, à plus forte raison quand elle est d’urgence. Ensuite, parce que le Gouvernement a annoncé une reprise de la convergence sociale dans le projet de loi programme de refondation qu’il prévoit de déposer – M. le ministre pourra sans doute nous le confirmer. En effet, la poursuite de l’harmonisation de nos régimes de protection sociale est l’un des grands enjeux de la reconstruction de Mayotte. Les travaux à venir du Parlement sur cette question devront nécessairement être éclairés par des éléments étayés, et notamment par une étude d’impact fournie. Il n’est donc pas nécessaire de rétablir cet article. Ces amendements visent à demander au Gouvernement de remettre un rapport pour éclairer le Parlement sur les prestations sociales à Mayotte. J’avais, lors de l’examen du texte à l’Assemblée nationale, exprimé un avis favorable à un amendement identique à l’amendement n° 23. Ce dernier avait été adopté. Il sera, dans tous les cas, nécessaire, comme l’a indiqué Mme le rapporteur pour avis, de nous appuyer sur un diagnostic solide pour procéder à l’examen du projet de loi de refondation de Mayotte, qui vous sera prochainement soumis. Nous devrons aborder la question lors du prochain comité interministériel des outre-mer (Ciom), sans nous limiter d’ailleurs à la situation criante de Mayotte. Ce diagnostic sera donc bien réalisé. Il devra non seulement mettre en lumière les écarts de niveau de vie entre Mayotte et le reste du territoire national, y compris La Réunion, mais aussi mettre en perspective les niveaux de salaire et de cotisation et évaluer les impacts socio-économiques de la convergence. Il est temps de le J’ai d’ailleurs signé vendredi avec le président du conseil départemental un contrat d’objectifs, qui évoque cette convergence – d’ici à 2031 pour le Smic. Nous devons être capables de mener ce travail. S’agissant de ces demandes de rapport, la commission s’oppose à leur inscription dans la loi au titre de sa doctrine générale sur ce type de demande et parce que le Gouvernement sera amené à documenter la question dans l’étude d’impact du prochain texte. Je m’en remets donc à la sagesse du Sénat sur ces amendements. Je voudrais enfin dire à Mme la sénatrice Corbière Naminzo que c’est lorsque j’étais Premier ministre que le projet de loi de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer a été déposé par George Pau-Langevin et Éricka Bareigts, puis adopté en première lecture à l’Assemblée nationale sur le rapport de Victorin Lurel. C’est, selon moi, l’un des textes les plus importants concernant les outre-mer. Malgré les années qui passent, je reste très fidèle à cette action et j’espère retrouver cet esprit – je le dis au moment où le président Kanner, qui faisait partie de ce même gouvernement, arrive dans l’hémicycle… – à l’occasion du prochain Ciom : nous devons nous donner comme objectif d’atteindre l’égalité réelle. Ce n’est que justice ! l’amendement n° 23. l’amendement n° 24 rectifié. l’amendement n° 65 rectifié. l’amendement n° 115 rectifié bis. l’article 27 demeure supprimé. Articles 28 à n° 95 rectifié, présenté par Mme Le Houerou, Dans les six mois à compter de la fin de la période de prolongation des droits mentionnée au premier alinéa de l’article 21 de la présente loi, le Gouvernement remet un rapport au Parlement évaluant les impacts de ladite période. Ce rapport évalue plus largement la nécessité de suspendre pour les demandeurs d’emploi domiciliés à Mayotte l’application du décret n° 2021-346 du 30 mars 2021 portant diverses mesures relatives au régime d’assurance chômage et l’article 1er de la loi n° 2022-1598 du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi. Le Houerou. Le présent amendement tend également à demander un rapport au Gouvernement – j’imagine donc quel sera son sort… Il concerne les réformes de l’assurance chômage et du RSA. Le contexte de Mayotte est très différent de celui de l’Hexagone : par exemple, le taux de chômage s’y élève à 37 %. Cet amendement vise à alerter sur les conséquences pour les Mahorais des deux réformes de l’assurance chômage et du RSA. Un rapport serait bienvenu pour évaluer cette question. pour avis. Cet amendement demande au Gouvernement de remettre un rapport au Parlement, d’une part, sur le bilan de la prolongation des droits versés par la caisse de sécurité sociale de Mayotte, d’autre part, sur la nécessité de suspendre à Mayotte les dernières réformes de l’assurance chômage. L’avis est défavorable, car cet amendement vise à rétablir un article supprimé en commission. En outre, et au-delà de la position constante de la commission sur les demandes de rapport, les réformes récentes de l’indemnisation du chômage se trouvent de fait suspendues le temps de la prolongation automatique de l’allocation de retour à Si des mesures s’avéraient nécessaires pour le retour au régime de droit commun, il incomberait alors aux partenaires sociaux de déterminer les ajustements utiles aux règles d’assurance chômage. Ce rapport n’est donc pas souhaitable. l’amendement n° 95 rectifié. l’article 32 demeure supprimé. Articles 33 présidente. Avant de mettre aux voix l’ensemble du projet de loi, je donne la parole à Ce texte pose le cadre de la reconstruction de Mayotte, un cadre qui tient compte des spécificités de ce territoire et prévoit des dérogations réduisant certains délais administratifs. Au cours de nos débats, le groupe CRCE-K a pointé du doigt les risques de certaines dispositions et nous serons vigilants à ce que rapidité ne rime pas avec précipitation. Les solutions trouvées doivent être non seulement rapides, mais également Sur le long terme, ces solutions ne devront pas coûter plus à Mayotte, que ce soit à ses habitants ou à ses collectivités, qu’il s’agisse de l’approvisionnement en énergie ou de la gestion des déchets. Nous suivrons également de près la replantation de la forêt mahoraise et le soutien apporté à l’agriculture de Mayotte, durement touchée. Nous espérons que l’article 13 bis AA, qui permet aux TPE de répondre aux marchés publics, sera maintenu. Il protège la liberté d’entreprendre, mais, surtout, il garantit à ces entreprises le droit d’exister. Nous le savons, le tissu économique d’outre-mer est fragile et souvent à la merci des monopoles et des Pour nous, il faut permettre aux forces vives mahoraises de piloter la reconstruction. Nous regrettons que les débats soient encore trop orientés sur la problématique migratoire, comme si l’on cherchait à rejeter la responsabilité de la gravité des dégâts causés par Chido sur les personnes en situation C’est oublier que Mayotte est le département de l’injustice sociale et des promesses non tenues, avec des droits sociaux bafoués, que ce soit pour les allocations familiales, pour les personnes porteuses de handicap ou le RSA, alors que nous sommes dans le département le plus pauvre de France. La pauvreté y touche 77 % de la population. Vous venez de nous parler, monsieur le ministre, d’un horizon 2030 ; cela veut-il dire que la justice sociale peut attendre ? Ce texte sanctionne les sans-papiers, mais il valide aussi le fait que des citoyens français ne puissent pas faire autrement que de s’abriter dans des bidonvilles, en achetant des tôles grâce à leur carte d’identité française… Nous voulions tous que ce texte remette Mayotte debout, mais, déjà, les fondations de cette reconstruction valident une société qui discrimine, que ce soit entre citoyens français – ceux de Mayotte et ceux d’ailleurs –, entre Mahorais – les plus précaires et les autres –, et même entre étrangers – ceux en situation régulière et ceux en situation irrégulière. (Marques sur les travées du groupe Les Républicains.) présidente. Concluez, s’il vous plaît ! Corbière Naminzo. Enfin, en ce qui concerne les fondations, je m’inquiète du déni avec lequel on balaie le risque de découvrir des sépultures sur la terre Le groupe GEST votera ce texte, même s’il reste en deçà des attentes. Cette catastrophe a mis en exergue l’effondrement qui touchait déjà le département le plus pauvre de France. Les propos d’Emmanuel Macron après le passage du cyclone résonnent encore tant ils relèvent inconsciemment d’un regard colonial brutal. Il aurait fallu que les Mahoraises et les Mahorais, habitants d’une ancienne colonie départementalisée en 2011, soient contents d’être Français… Mais est-on sûr que la dette est de leur côté ? Malgré une République prétendument égalitaire, Mayotte n’est pas le territoire de l’égalité des droits. Comme pour M. Macron, la mise en scène d’une colère, monsieur le ministre – je reviens sur l’épisode de tout à l’heure –, n’est pas un argument pour répondre à une question posée par la population ou par un élu de la République. Il nous faut urgemment prendre en compte ce que le chercheur Malcolm Ferdinand appelle une double fracture environnementale et coloniale qui résonne encore, les inégalités se perpétuant entre l’Hexagone et les territoires ultramarins. Bernard Kalaora, socioanthropologue, explique de son côté que les Mahorais, exclus de l’élaboration du projet de protection de l’écosystème marin du parc naturel de Mayotte – en tant qu’écologistes, nous sommes très attachés à ce parc –, perçoivent cette conservation comme une « colonisation bleue », où la priorité est donnée à la nature administrée par l’État français au détriment des habitants. Oui, ce qui est fait sans les Mahoraises et les Mahorais se fait contre eux. Pour le chercheur, la situation actuelle peut être qualifiée d’« hypercriticité », « un état où les tensions sociales, politiques et environnementales atteignent un point de rupture, où chaque élément peut précipiter un effondrement global ». Il y a aussi l’impossibilité de penser au-delà de l’urgence. La moitié de nos amendements ont été empêchés par l’article 45 de la Constitution. Nous espérons que, dans le texte à venir, le périmètre ne sera pas aussi restrictif, car cela empêcherait tout débat structurel sur Le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain votera ce texte malgré ses insuffisances. Nous devons avoir conscience qu’il y a encore beaucoup de travail à faire et nous comptons sur le futur projet de loi qui est annoncé pour travailler sur les points fondamentaux que nous n’avons pas pu aborder ici à cause d’une application très stricte de l’article 45. Tout reste à faire ! Les difficultés étaient là avant le cyclone Chido, et elles se sont aggravées. Maintenant, il faut travailler sur le long terme et il faut le faire avec les Mahorais, élus et habitants, et à leur façon : nous devons respecter leur culture, leur mode de vie et, plus globalement, la manière dont ils envisagent le devenir de leur territoire, notamment du point de vue Nous devons être particulièrement vigilants sur la question agricole – nous en avons parlé. La nourriture locale est très importante, si bien qu’il faut replanter très vite. Monsieur le ministre, assurer des ressources locales pérennes demande de la planification sur le long terme et cela ne peut s’envisager, je le redis, qu’avec les Mahorais eux-mêmes. Nous voterons ce projet de loi et nous comptons être très actifs sur le prochain texte pour que Mayotte retrouve enfin une place dans la République à égalité avec tous les autres départements français. Monsieur le ministre, à l’issue de l’examen de ce texte, pouvons-nous dire en toute honnêteté que nous avons trouvé toutes les solutions concrètes pour un archipel ravagé ? Que nous avons répondu aux besoins d’une population soumise à toutes les vulnérabilités ? Que nous avons pris en compte la réalité inacceptable de ces enfants qui ne sont scolarisés que lorsqu’ils le peuvent, et non lorsqu’ils le doivent ? Que nous avons soutenu les forces vives mahoraises, les entreprises, les artisans, qui eux aussi sont capables de reconstruire leur Que nous avons anticipé les prochaines fureurs climatiques, préservé une faune et une flore d’une richesse Que nous avons garanti un accès à l’eau aux 28 % de logements qui en étaient déjà privés ? Que nous avons traité avec égalité toutes les victimes de ce cyclone ? Que le montant alloué à cette reconstruction est Bien sûr que non ! Nous avons fait du chemin, certes, mais nous n’avons pas répondu complètement à ces Je reconnais, monsieur le ministre, que vous avez parfois cherché des points d’équilibre, que nos débats ne vous ont pas laissé indifférent. Mais en réalité, cela ne change pas la réponse à toutes ces questions. Alors oui, nous concernant, nous allons voter ce texte et vous donner les moyens de répondre en partie à l’urgence. Non pas parce que nous partageons votre méthode : nous refusons de sanctionner les sans-papiers, qui sont des victimes de ce cyclone tout autant que les autres. Nous le voterons, parce que nous refusons de laisser les Mahoraises et les Mahorais s’enfoncer encore plus dans la détresse. Nous le voterons et nous serons là, alertes et vigilants. Et nous attendons avec exigence un véritable plan d’accompagnement, de reconstruction et de dignité qui soit à la hauteur des valeurs fondamentales de la France – liberté, égalité, Le Sénat, assemblée des territoires, va s’exprimer en faveur de la reconstruction de Mayotte, en donnant notamment une place à ses collectivités et à ses élus locaux. J’espère que l’adoption définitive de ce texte débouchera rapidement sur une application concrète – les Mahorais en ont besoin. Le cadre de ce texte d’urgence nous a invités à nous tourner vers l’avenir et à réfléchir d’ores et déjà à son articulation avec la loi programme, qui, comme l’ont mis en exergue les débats, est très attendue pour traiter les sujets de fond de manière globale et à la racine : la régulation foncière, l’éducation, l’eau – et j’en passe… Mes chers collègues, Mayotte ne mérite pas une vision hors sol pour se reconstruire. Les délégations successives en visite sur place ne peuvent que constater, sur le terrain, ce à quoi font face les Mahorais au quotidien : Mayotte arrive à une situation de saturation ; sa population, qui est accueillante, est à bout de Schillinger. Bravo ! Nous allons voter cette loi d’urgence pour Mayotte, mais comme je vous l’ai déjà dit, monsieur le ministre, nous ne traitons ici que des questions matérielles. Je n’ai pas vu, dans cette loi d’urgence, de prise en charge psychologique, de prise en charge de nos âmes. Aujourd’hui, beaucoup d’enfants n’osent pas aller à l’école, nombre d’entre nous sont dans la douleur. Nous n’avons pas de toit. Or il n’y a pas de prise en charge psychologique, je le redis. Vous ne pouvez pas imaginer ce que nous vivons. Nos enfants ne peuvent pas aller à l’école dès qu’il pleut – nous sommes dans la saison des pluies. Dès qu’ils voient la pluie, ils pleurent, ils tremblent. Est-ce que ce n’était pas l’occasion, dans cette loi d’urgence, d’apporter des réponses à cette population qui souffre psychologiquement, mais qui ne le montre pas ? Beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école tout simplement parce qu’il pleut : ils se demandent si ce n’est pas le cyclone qui revient… Que propose-t-on à ces gens-là ? Tous, même les adultes, nous vivons dans la peur. C’est pour cela, monsieur le ministre, que je vous ai dit hier, et je vous le redis aujourd’hui, qu’on ne pourra pas reconstruire ce territoire sans nous ! Il faut tenir compte de nos réalités. (Applaudissements sur toutes les travées.) Mme la présidente de la commission. de la commission des affaires économiques. Avant de passer au vote, je voudrais en tout premier lieu remercier très sincèrement nos trois rapporteurs : les deux rapporteurs pour avis, Isabelle Florennes pour la commission des lois et Christine Bonfanti-Dossat pour la commission des affaires sociales, et le rapporteur au fond pour la commission des affaires économiques, Micheline Jacques, qui est également présidente de la délégation sénatoriale aux outre-mer. Assistées par les secrétariats des trois commissions, elles ont fait un excellent travail et je pense qu’elles ont été à même de vous proposer un texte équilibré qui vise à répondre à l’urgence et à entamer la reconstruction de Mayotte. Comme l’a dit Micheline Jacques dans la discussion générale, elles ont eu la volonté de tout mettre en œuvre pour adapter au mieux les dispositifs à la réalité du territoire mahorais et associer le plus possible les élus. Je tiens à rendre un hommage tout particulier à nos deux collègues mahorais, Salama Ramia et Saïd Omar Oili, que nos rapporteurs ont associés à leurs travaux et auditions, en particulier celle du ministre d’État. Vous avez pu, mes chers collègues, apporter votre contribution, ô combien précieuse, et nous vous en remercions vivement. Soyez assurés de notre empathie et de notre soutien. Nous resterons mobilisés à vos côtés. Je veux également remercier M. le ministre de son engagement et des réponses, très claires, qu’il nous a apportées. Vous avez notamment été interrogé à plusieurs reprises sur la question du nombre de victimes et vous avez été transparent : vous avez toujours donné les mêmes chiffres et vous avez bien dit à l’ensemble de nos collègues que vous n’aviez aucune raison de masquer la vérité, en tout cas celle qui est connue aujourd’hui. Je veux aussi vous remercier, parce que vous vous êtes déjà rendu plusieurs fois à Mayotte et que vous continuerez à vous y rendre. Le Sénat restera bien évidemment mobilisé pour les Mahoraises et les Mahorais et pour Mayotte. Une délégation de la commission des affaires économiques s’y rendra d’ailleurs à la fin du mois de mars. Nous attendons maintenant la loi programme de refondation de Mayotte, qui traitera de sujets de fond. Ces sujets ont naturellement été évoqués lors de l’examen de ce texte, mais ils ne relèvent pas d’une loi d’urgence. Salama Ramia en a cité quelques-uns ; j’y ajouterai les inégalités sociales, l’habitat illégal, mais aussi l’immigration clandestine. Je sais que le Sénat sera à la hauteur de la situation pour débattre de cette loi programme pour Mayotte. (Applaudissements sur toutes les présidente. Personne ne demande plus la parole ?… Je mets aux voix, dans le texte de la commission, modifié, l’ensemble du projet de loi d’urgence pour Mayotte. J’ai été saisie d’une demande de scrutin public émanant du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. (Le scrutin a J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) présidente. Voici, compte tenu de présidence, le résultat du scrutin n° 187 : Je voudrais à mon tour remercier la présidente de la commission des affaires économiques et les trois rapporteurs pour le travail tout à fait exceptionnel qui a été réalisé, mais aussi l’ensemble des sénateurs qui sont intervenus. L’Assemblée nationale a travaillé, puis le Sénat, et le texte a été incontestablement amélioré grâce à votre expertise, en particulier celle de vos deux collègues mahorais. Après les réponses à l’urgence vitale que nous avons mises en œuvre, ce texte est une nouvelle étape. Nous préparons maintenant le prochain comité interministériel des outre-mer, qui évoquera les dossiers de Mayotte, en particulier la loi programme, qui est si importante – cela a été dit – pour la refondation de Mayotte. J’ai, à ce moment de nos débats, deux choses en tête. Je pense d’abord à tout ce que nous devons à ce territoire profondément français, profondément attaché à la France. Ses habitants attendent le soutien de l’État et le développement de relations de confiance avec l’Hexagone. Nous devons être à la hauteur de la promesse d’égalité que vous avez, les uns et les autres, évoquée. Je pense ensuite au fait que nous sommes tous des êtres humains. L’une des choses qui m’ont le plus frappé lors de mon déplacement en fin de semaine dernière à Mayotte, c’étaient ces enfants avec leurs cartables qui se rendaient à l’école. J’y ai vu un signe de renaissance, même si cela ne fait pas oublier tous les problèmes. Certains enfants ne vont pas à l’école, d’autres peuvent s’y rendre. C’est en tout cas vers cette jeunesse que nous devons nous tourner : elle représente l’espoir de Mayotte, mais aussi l’espoir de la France. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI, UC et Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe SER.) Mme Laure Darcos. Darcos. Lors du scrutin public n° 186 sur l’ensemble de la proposition de loi organique fixant le statut du procureur national anti-stupéfiants, Louis Vogel a été considéré comme n’ayant pas pris part au vote, alors qu’il souhaitait voter pour. Mme Lauriane Josende. Josende. Lors des scrutins publics n° 185 sur l’ensemble de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic et n° 186 susmentionné, Jean Bacci, Michel Bonnus, Alexandra Borchio Fontimp, Laurent Duplomb et Jean Pierre Vogel souhaitaient voter pour. présidente. Acte est donné de ces mises au point. Elles figureront dans l’analyse politique des scrutins concernés. alimentaire et agricole en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission présidente. L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (projet n° 639 [2023-2024], texte de la commission n° 251, rapport n° 250, avis nos 184 et 187). présidente. Dans la discussion générale, la parole est à Mme la ministre. Les Républicains et sur des travées du groupe Buis et Vincent Louault applaudissent également.) et de la souveraineté alimentaire. Madame la présidente, madame la présidente de la commission des affaires économiques, messieurs les rapporteurs, mesdames, messieurs les sénateurs, nous y sommes enfin ! Plus d’un an après avoir été promis à nos agriculteurs, plus de onze mois après son dépôt en conseil des ministres, près de neuf mois après son vote en première lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi d’orientation agricole voit enfin s’engager son examen par le Il s’agit maintenant d’aller vite afin de permettre l’entrée en vigueur rapide de ce texte très attendu par le monde agricole. Il est très attendu, parce qu’il est absolument essentiel. Dans la gigantesque tectonique des plaques qui s’est engagée dans l’ordre international, le vieux monde se meurt et emporte avec lui toutes nos certitudes : la paix, que d’aucuns croyaient perpétuellement installée en Europe, s’est fracassée sur le mur de la guerre et, tandis que la menace rampe jusqu’à nous, nos alliances d’hier paraissent plus fragiles que jamais. Pourtant, le nouveau monde tarde à apparaître et, dans ce clair-obscur où surgissent les monstres, les Français demandent les moyens de parer au vent mauvais qui souffle sur le continent. Alors, mesdames, messieurs les sénateurs, face à cette instabilité qui croît, notre priorité doit être de réancrer la France dans ce qui a été et continuera d’être le socle le plus solide et le plus fidèle de toutes les civilisations humaines : l’agriculture. Pour qu’elle soit tout à la fois notre rempart et notre force face aux menaces qui perlent à l’horizon, il nous la faut souveraine. Aussi, le projet de loi que vous avez désormais la responsabilité de consolider et de voter se doit d’ériger en intérêt général majeur la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture française, de la pêche et de la forêt. Il reconnaît, en outre, l’agriculture comme participant au potentiel économique de la France, constituant ainsi un intérêt fondamental de la Nation. Il ne s’agit pas là de se payer de mots, car ce sont bien les intérêts fondamentaux – oserais-je même dire vitaux – de la Nation qui sont en cause lorsqu’il s’agit de garantir la souveraineté alimentaire et agricole. Ces deux avancées majeures permettront, dans tous les débats à venir, que les autorités administratives ainsi que les juges prennent en compte la place particulière de notre agriculture. Aussi est-il crucial, au titre Ier, de doter la politique en faveur de la souveraineté alimentaire de priorités et de finalités solides, ambitieuses et précises. Les débats sur ce point ont été nombreux, les propositions parfois trop bavardes. Nous devons collectivement faire preuve de pragmatisme pour que la politique de souveraineté alimentaire se concrétise avec efficacité. L’État doit apporter un soutien ferme à nos filières, notamment les plus exposées, pour les accompagner sur le chemin de la croissance, du progrès et de la vitalité, sur le chemin de l’accroissement du potentiel agricole de notre pays pour nourrir l’ensemble de notre population et pour accroître le rayonnement de nos filières au-delà de nos frontières. L’efficacité commande toutefois d’organiser cet effort. La programmation pluriannuelle qui avait été envisagée par l’Assemblée nationale, aussi louable soit-elle dans son principe, aurait marché sur les plates-bandes du plan national stratégique élaboré dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). Elle aurait par ailleurs conduit le Gouvernement à imposer aux filières une direction trop verticale. C’est une ligne rouge. L’avenir de nos filières se construit avant tout par et avec elles. Elles doivent déterminer souverainement leur ambition, car ce sont elles qui connaissent le mieux la réalité du terrain, ses contraintes comme ses C’est pourquoi je souhaite que nous fassions le pari de la confiance donnée à la profession à travers l’instauration de conférences de la souveraineté alimentaire. Celles-ci confieront aux filières le soin de définir collégialement, avec l’accompagnement de l’État, des objectifs à dix ans pour améliorer de façon substantielle le potentiel agricole de notre nation. Des rapports d’avancement permettront aux pouvoirs publics de suivre l’état de réalisation de ces objectifs et, si nécessaire, de mettre en œuvre des mesures pour les atteindre afin d’assurer la progression de notre souveraineté alimentaire et agricole. C’est toute la portée de ces conférences. Vous le voyez, mesdames, messieurs les sénateurs, face aux périls de l’époque, il faut un changement de cap. C’est désormais l’autonomie stratégique que nous visons. Mesdames, messieurs les sénateurs, une fois jetées les fondations de cette ambition nouvelle, il faut nous saisir à bras-le-corps de ce qui constitue la clé de voûte de la reconquête de notre souveraineté alimentaire : le renouvellement des générations. La tendance au vieillissement de la population agricole est profondément préoccupante, l’âge moyen des agriculteurs ayant augmenté de quatre ans et demi en vingt ans. C’est pourquoi une action massive à destination de la jeunesse doit être entreprise en renforçant significativement la formation et la découverte des métiers du vivant. Il faut, là aussi, faire preuve d’ambition. Les objectifs que nous nous fixons dans le présent projet de loi sont clairs : il s’agit notamment d’augmenter de 30 % le nombre d’apprenants dans les filières agricoles et agroalimentaires d’ici à 2030. Le défi est grand, mais pleinement atteignable. Avant d’en venir au contenu du projet de loi proprement dit, je tiens à souligner dans cet hémicycle que l’atteinte de ces objectifs dépend aussi de nous et du discours que nous véhiculons sur le monde agricole. L’agriculture française fait face à de nombreux défis, existentiels pour certains d’entre eux, personne ne le niera, mais elle n’est pas un champ de ruines pavé de larmes et de misère comme je l’entends dire parfois. Les problèmes existent, il n’est pas question de les nier, mais ce pessimisme effraie et décourage jusqu’à la plus solide des vocations. Pourtant, dans une période où la jeunesse est en demande de sens, les métiers du vivant en sont une source infinie, puisqu’ils répondent aux besoins vitaux de l’humanité. En outre, ils jouent un rôle central pour relever les grands défis du siècle, celui des transitions climatique et environnementale, notamment. Aussi, chacun d’entre nous doit être en mesure de tenir un discours positif sur l’avenir de l’agriculture, pour susciter l’envie, l’engagement. Pour ce faire, deux leviers doivent être actionnés : il faut à la fois sensibiliser les jeunes et les attirer vers les métiers agricoles. Il nous faut tout d’abord sensibiliser les jeunes, et ce dès le plus jeune âge. Tel est l’un des objets de ce projet de loi, qui prévoit la mise en place d’un programme national d’orientation et de découverte des métiers dès l’école primaire et jusqu’au lycée. J’attire votre attention sur un point : il est nécessaire que les filles s’engagent encore davantage dans les métiers agricoles et agroalimentaires. C’est en les sensibilisant au plus tôt qu’elles parviendront à prendre leur place dans le monde agricole. Il faut ensuite attirer les jeunes vers les métiers Vous avez permis, mesdames, messieurs les sénateurs, de franchir une nouvelle étape dans le renforcement de l’attractivité de l’agriculture : un volontariat agricole est désormais créé et je m’en réjouis. Il permettra aux personnes extérieures au milieu agricole de découvrir les métiers du vivant et, nous l’espérons, de susciter des Cette politique d’attractivité s’accompagnera d’un enrichissement des formations disponibles au sein de l’enseignement agricole. Je pense bien sûr à la création du bachelor agro, dont nous ambitionnons de faire un niveau de formation de référence dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, entre le brevet de technicien supérieur (BTS) agricole et le diplôme d’ingénieur. Il était par ailleurs indispensable de compléter les missions assignées à l’enseignement agricole afin de l’adapter aux défis de notre temps. Aux cinq missions fondamentales de l’enseignement agricole, définies dans la loi du 31 décembre 1984 portant réforme des relations entre l’État et les établissements d’enseignement agricole privés, dite loi Rocard, et dans la loi d’orientation agricole du 9 juillet 1999, s’ajoute désormais une sixième mission : le renouvellement des générations. À cet égard, si je comprends l’orientation que vous souhaitez donner à l’enseignement agricole, pour qu’il soit encore plus agronomique et forme davantage de chefs d’entreprise – je partage totalement cet objectif –, je regrette vivement que le volet lié aux transitions climatique et environnementale ait été supprimé du texte par la commission. Les agriculteurs sont les premières victimes du changement climatique ; il est donc primordial que nos établissements agricoles puissent organiser des formations visant plus largement les transitions climatique et environnementale. Le texte que nous avons la responsabilité de voter doit nécessairement les intégrer. Mesdames, messieurs les sénateurs, ce lot de mesures en faveur de notre enseignement agricole permettra, je le pense, de renforcer l’attractivité des formations et de répondre au besoin d’adaptation aux réalités territoriales. Si, comme je le pense, cette politique de formation nous permet d’augmenter substantiellement le nombre d’agriculteurs en devenir, il nous faut en parallèle renforcer notre politique d’installation et de transmission. De nouveau, plutôt que de faire de grandes phrases, il faut nous fixer des objectifs chiffrés : en 2035, notre pays devra compter 400 000 exploitations et 500 000 exploitants agricoles. Vous le voyez, dans ce domaine également, notre ambition est L’atteinte de ces objectifs dépend beaucoup de la force de l’accompagnement que l’État sera en mesure d’apporter lors de l’installation ou lors de la transmission des exploitations. C’est tout le sens du diagnostic modulaire, qui, je l’espère, sera préservé. La commission des affaires économiques l’a en effet rebaptisé « diagnostic de viabilité économique et de vivabilité des projets agricoles ». Je ne vous cache pas que je m’interroge sur le mot « vivabilité » – c’est la littéraire qui s’exprime –, qui ne me semble pas suffisamment parlant pour nos agriculteurs. En outre, cette nouvelle appellation ne fait plus apparaître la notion de modularité. Ce diagnostic va, j’en suis persuadée, devenir un outil incontournable pour les exploitants, notamment dans les périodes clés, au moment de l’installation ou de la transmission. J’ajoute que l’Assemblée nationale a beaucoup enrichi le diagnostic modulaire. Grâce à ces diagnostics, les exploitants pourront prendre des décisions éclairées sur le pilotage de leur exploitation et asseoir leur performance économique, sociale et L’État continuera par ailleurs d’accompagner au mieux les agriculteurs en créant le réseau « France Services agriculture », que vous avez renommé « France installations-transmissions ». Je regrette là aussi cette nouvelle terminologie, dont nous débattrons. France Services agriculture, je le rappelle, est un intitulé qui parle désormais à nos concitoyens et qui permettra d’attirer réellement de nouvelles personnes vers les métiers agricoles. Ce guichet unique sera le lieu de maturation des projets, que ce soit pour lancer une activité ou pour la cesser et trouver un repreneur. Mais, mesdames, messieurs les sénateurs, l’ensemble de ces mesures ne seront pas efficaces si nous ne renforçons pas l’attractivité des professions agricoles en sécurisant et en libérant leur exercice. Aussi, je souhaite mettre un terme à toutes les formes de stigmatisation, voire de criminalisation, de la profession, qui minent terriblement le moral de nos agriculteurs. Les hommes et les femmes pour qui le sens d’une vie est précisément d’être connecté à la nature et à ses cycles ne peuvent décemment pas risquer des poursuites pénales pour des atteintes involontaires à l’environnement, les peines encourues allant jusqu’à l’emprisonnement. Aussi la dépénalisation de ces actes est-elle un impératif majeur. Grâce à ce texte, nous substituerons à des sanctions pénales lourdes, résultant d’une surtransposition du droit européen, une obligation de remise en l’état, bien plus cohérente d’un point de vue humain et environnemental. Celle-ci sera assortie d’une contrepartie, un stage ou une amende, que nous déterminerons durant nos débats. Nous devons également poursuivre le travail que j’ai entamé en matière de simplification de la vie des paysans. Car la simplification doit être le maître mot de notre politique agricole à court terme. Il s’agit de faire en sorte que les agriculteurs passent plus de temps dans leur exploitation que devant leur C’est pourquoi nous créerons un régime unique de la haie. La prolifération et la complexité des réglementations en vigueur nuisent à l’objectif de protection de la biodiversité. Cette simplification suscite, je pense, un consensus transpartisan. Je compte désormais sur vous, mesdames, messieurs les sénateurs, pour la graver dans le marbre. Poursuivre l’entreprise de simplification, c’est aussi réduire les délais des recours contentieux contre les projets agricoles ou les ouvrages hydrauliques, dont les durées de traitement, de plus de cinq ans aujourd’hui, sont une source d’insécurité majeure pour nos agriculteurs. Aussi le délai contentieux sera-t-il ramené à vingt-quatre mois au maximum. La procédure, quant à elle, sera simplifiée. Telles les principales mesures prévues dans ce texte afin de simplifier le quotidien des agriculteurs. Enfin, la sécurisation du statut jurisprudentiel du patou est une avancée essentielle pour nos éleveurs, qui doivent lutter au quotidien face à la prédation du loup. Vous avez souhaité enrichir les dispositions sur la protection des troupeaux en y intégrant la reconnaissance de la non-protégeabilité de certains troupeaux, notamment bovins et équins. Pour venir d’une région agricole bovine, je sais très précisément ce que recouvre la notion de Nous avions déjà travaillé sur ce point au niveau réglementaire et votre proposition, sur laquelle je reviendrai, car elle suppose des explications juridiques complexes, permettra de sécuriser les arrêtés en préparation. J’y suis donc favorable. Le Gouvernement avait pris des engagements à cet égard, ainsi que sur la réparation des dommages indirects liés à la prédation, dans le nouveau plan national d’actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage. Sur la réparation, nous avançons aussi : le principe d’indemnisation est acté et les services des ministères de l’écologie et de l’agriculture travaillent à établir les grilles financières d’indemnisation. Le Gouvernement tient donc ses engagements pour accompagner nos éleveurs face à la prédation. Enfin, mesdames, messieurs les sénateurs, avant de conclure, je ne peux pas m’abstenir d’évoquer devant vous un sujet qui me tient particulièrement à cœur : l’accroissement de la place des femmes en agriculture. Leur engagement dans le monde agricole, aujourd’hui substantiel, n’est pas suffisamment reconnu, alors même que leur place est et sera centrale dans le renouvellement des générations. L’amélioration du statut de nos agricultrices lui paraissant essentielle, le Gouvernement proposera d’amender l’article 1er du projet de loi afin d’y inscrire que l’objectif de notre politique agricole est, d’une part, de favoriser l’accès des femmes au statut de chef d’exploitation, ce statut étant plus protecteur, et, d’autre part, d’améliorer les modalités de calcul de leurs droits à la retraite afin que leur engagement soit pleinement reconnu. Au-delà de ces grands principes, qui devront se concrétiser, cette ambition suppose d’agir dès le plus jeune âge, dans le cadre du programme national d’orientation et de découverte des métiers, et de sensibiliser les petites filles de notre pays afin qu’aucune d’entre elles ne puisse se dire : « Ça n’est pas pour moi ! » Le bonheur que procurent les métiers du vivant et le sens qu’ils donnent doivent être accessibles à tous, sans distinction de sexe. Cette conception de l’agriculture doit pénétrer tous les esprits. C’est la raison pour laquelle les maîtres de stage et d’apprentissage seront eux aussi sensibilisés à la nécessité de recruter des filles. L’accroissement de la place des femmes en agriculture passe non seulement par la formation, mais également par la promotion des installations féminines : il n’est pas normal que les femmes ne représentent aujourd’hui que 34 % des chefs Je propose ainsi que l’accès au statut de chef d’exploitation soit facilité, que l’État se dote d’une stratégie pour lever les obstacles de toute nature aux projets d’installation des agricultrices et que le futur réseau France Services agriculture veille particulièrement à ce que les femmes, qui s’installent plus tard que les hommes, puissent bénéficier dans les faits de programmes d’accompagnement, lesquels facilitent grandement Une reconnaissance explicite de leur rôle dans la loi, couplée à une action forte en matière de formation et d’installation : tels sont les outils qui nous permettront d’accroître concrètement la place des femmes en agriculture, mesdames, messieurs les sénateurs. Avec ce texte, nous semons les premières graines de la reconquête de notre souveraineté alimentaire. Elles germeront, j’en suis convaincue. Cette entreprise immense est une nécessité pour notre pays, elle est tout autant une nécessité humaine. Car en redonnant à notre agriculture la place qui lui est due, ce sont nos agriculteurs qui retrouvent leur rang, leur dignité. Il s’agit là de la seule voie possible pour substituer au vent de colère qui s’est engouffré dans leur cœur un vent d’espoir et de foi retrouvée en l’avenir. Alors que nous entamons plusieurs jours de débats, qui s’annoncent passionnants en votre compagnie, mesdames, messieurs les sénateurs, je forme le vœu que de notre travail commun puisse ressortir une agriculture plus forte, plus résiliente et plus souveraine. Les Républicains, UC, INDEP et RDPI, ainsi que sur des travées du groupe RDSE.) M. le rapporteur. de la commission des affaires économiques. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, après des années de tergiversations, le projet de loi d’orientation agricole nous est enfin soumis. Alors qu’il ne portait initialement que sur l’installation, il a été complété sous la pression des manifestations. On a toutefois pris bien soin de ne pas y aborder les sujets qui fâchent, ce qui nous a conduits, pour y remédier, à voter la semaine dernière la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. À cet égard, permettez-moi de vous remercier, madame la ministre, de votre Ce texte ne sera pas le Grand Soir de l’agriculture, tant il traite de sujets divers et variés, mais, après plus de huit mois de mise en pause et une nouvelle rédaction issue des travaux de la commission, nous espérons qu’il permettra un sursaut et qu’une nouvelle orientation sera donnée à l’agriculture française. L’article 1er, qui prévoit que la souveraineté alimentaire est un intérêt fondamental de la Nation au sens de l’article 410-1 du code pénal, peut, je le pense, contribuer à inverser une tendance décroissante qui mine année après année notre souveraineté, à condition d’avoir une portée juridique. Nous y reviendrons. La logique est la même lorsque nous déclarons que l’agriculture est d’intérêt général majeur et que nous inscrivons dans le code rural un principe de non-régression de la souveraineté alimentaire, assorti d’un principe de non-surtransposition des règles européennes. Le but est de freiner la folie normative qui tue notre compétitivité et entraîne une hausse de nos importations, qu’elles proviennent de nos voisins européens – ils n’ont pas choisi comme nous de se tirer des balles dans le pied – ou d’autres continents, dont les méthodes de production sont aux antipodes des nôtres, ce que nous refusons de voir par naïveté coupable. Concernant l’installation, je laisserai Franck Menonville vous présenter nos grandes orientations. Je tiens d’ailleurs à le remercier publiquement pour son travail de long Pour ma part, je me concentrerai sur quelques-uns des autres articles que j’ai traités. Avec l’article 9, madame la ministre, qui prévoit la réalisation de diagnostics des exploitations, nous passons de la politique du bâton à la politique de la carotte, comme l’ont d’ailleurs souhaité les députés. Nous avons rendu gratuit ce diagnostic destiné aux cédants ainsi qu’aux jeunes qui s’installent. Il vise à fournir une image fidèle de l’exploitation au jeune agriculteur, qui pourra ensuite bénéficier de conseils stratégiques, d’un accompagnement dans ses décisions et ainsi réussir son installation. À l’article 12, nous avons suivi les députés et choisi de ne pas ouvrir le dossier du foncier. Nous avons craint que le lobby de gauche n’érige le foncier en bien commun Tissot proteste.) et qu’il ne contraigne encore un peu plus l’agriculteur à l’assolement. L’article 13 prévoit de dépénaliser certaines infractions environnementales. Nous l’avons réécrit pour éviter, comme l’a déclaré pertinemment la ministre de la transition écologique, « cette dimension qui est extraordinairement intrusive d’une procédure pénale » qui donne « l’impression d’être un grand J’en viens aux haies. Je ne vous cache pas que la tâche a été ardue sur ce sujet, tant nous avons affaire à un bijou de technocratie. Le but était pourtant tout simplement de simplifier. Nous avons essayé – je dis bien : essayé – de rendre cet article plus lisible et moins stigmatisant, et de concrétiser l’objectif de simplification des réglementations applicables aux haies. En la matière, la seule politique qui vaille est celle de la territorialisation : dans certains départements, dont le mien, il n’y a jamais eu autant de haies depuis 1950, que cela plaise ou non. Il suffit de regarder les photos aériennes sur Géoportail, ce que nous pouvons tous faire. Je vous invite d’ailleurs à le faire ! Je ne nie pas que, dans d’autres départements, le linéaire a eu tendance à décliner. Veillons donc à protéger les haies quand elles disparaissent, bien sûr, et à laisser les agriculteurs vivre quand ils en sont entourés ! Avec l’article 17, nous offrons à l’aquaculture française la possibilité de bénéficier des mêmes règles que ses concurrents européens, ni plus ni moins. Je rappelle que nous importons déjà 70 % du poisson que nous consommons. Peut-on s’en satisfaire ? Pour finir, je dirai un mot sur l’article 18, qui nous a étonnés, car il est totalement hors sujet. Il aborde en effet le petit cycle de l’eau et les compétences des collectivités locales. Quitte à parler compétences en matière d’eau, profitons de l’occasion et « injectons » dans le texte la proposition de loi de notre collègue Jean-Michel Arnaud, que le Gouvernement semble d’ailleurs soutenir ! Il s’agit, dans ce domaine également, de rendre de la liberté aux élus locaux, comme aux agriculteurs. Brisson. Très bien ! présidente. Il faut Ce texte doit rendre de la liberté : liberté d’entreprendre, liberté d’agir, liberté de ne plus subir une concurrence déloyale à l’échelle de l’Union présidente. Veuillez Soyons fiers de nos agriculteurs et de notre agriculture ! sur les travées des groupes UC et Les présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous voilà enfin réunis pour examiner le projet de loi d’orientation agricole tant attendu par nos agriculteurs, après de multiples imprévus, détours et reports. Que de chemin parcouru depuis le dépôt du Je ne doute pas que, au-delà de nos différends politiques, nous saurons au cours des deux prochaines semaines nous montrer à la hauteur de ce texte important pour nos agriculteurs, développer une vision sur l’agriculture de demain et faire preuve Dans le temps qui m’est imparti, je centrerai mon propos sur deux volets fondamentaux de ce projet de loi d’orientation. J’évoquerai premièrement l’enseignement agricole, la sixième mission qui lui sera assignée et la place de l’enseignement privé ; deuxièmement l’installation et la transmission, notamment la création d’un guichet unique. Je me suis efforcé en commission de consolider l’enseignement agricole en veillant à placer l’acquisition des compétences au centre des priorités. Sans jeunes formés, compétents et motivés, nous ne pourrons ni assurer le renouvellement des générations ni faire face aux défis économiques et environnementaux de demain. L’Assemblée nationale a déjà renforcé et amélioré plusieurs points clés. Madame la ministre, vous y avez pris part lorsque vous étiez députée. Je pense par exemple à l’article 5 concernant le bachelor agro, dont je soutiens pleinement à la fois le principe et la dénomination. En effet, il faut reconnaître les réalités internationales du marché du travail et l’attrait que peut exercer un tel intitulé. Il faut aussi différencier cette formation des nombreuses licences professionnelles qui existent dans notre pays. Cette formation, que doivent pouvoir également assurer les structures de l’enseignement privé, doit permettre non seulement de répondre aux enjeux techniques de production, de gestion, mais également de valoriser et de renforcer la compétence entrepreneuriale. À l’avenir, un agriculteur devra plus que jamais maîtriser la gestion, la stratégie commerciale, les outils numériques, tous ces éléments étant indispensables pour diriger une exploitation agricole viable, vivable et résiliente. Par ailleurs, je reste très attaché à la diversité de l’enseignement agricole français, qui a toujours comporté une part non négligeable de structures privées non lucratives, majoritaires d’ailleurs en effectifs. Je souhaite que l’on consolide l’équilibre trouvé dans ce domaine. En matière d’installation et de transmission, mon ambition première était de rendre le parcours plus simple, plus clair, de favoriser toutes les incitations et toutes les dynamiques positives, notamment la qualité de l’accompagnement, plutôt que les Le guichet unique prévu à l’article 10 est une mesure phare destinée à simplifier le parcours administratif de tous ceux qui souhaitent s’installer, à mieux les accompagner, à mieux les orienter et plus efficacement. Nous avons proposé de le renommer France installations-transmissions. Cette appellation fait débat, madame la ministre. Il s’agit pour nous d’éviter toute confusion avec les maisons France Services et de concentrer les missions de ce guichet sur l’accompagnement des cédants et des repreneurs plutôt que de l’ensemble des agriculteurs. Nous proposons donc un accueil en deux étapes : une information pour toutes les personnes intéressées par l’agriculture et un accompagnement uniquement pour celles qui ont un projet formalisé d’installation ou de reprise. Quoi qu’il en soit, il me semble que la priorité doit être de donner envie aux jeunes de s’installer et de rester. Enfin, permettez-moi de rappeler que la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, adoptée la semaine dernière par notre assemblée, constitue à mes yeux un complément logique du présent projet de loi d’orientation. Installer des jeunes ne suffira pas si les normes les découragent ou si la rentabilité n’est pas au rendez-vous. Je pense fermement que l’attractivité du métier repose avant tout sur des conditions d’exercice équitables, par rapport à nos partenaires européens en particulier, et des conditions d’exercice vivables. C’est pourquoi il nous faut aussi réfléchir à d’autres organisations, notamment à des formes d’installation en commun, plus progressives, auxquelles je tiens beaucoup. Ce texte ne réglera pas tout, madame la ministre, mais il fixe assurément un cap : il s’agit de permettre à une nouvelle génération de femmes et d’hommes de vivre et de réussir en agriculture et d’assurer ainsi la continuité et la souveraineté alimentaires de notre pays. (Applaudissements sur les travées des groupes UC et Buis applaudit également.) M. le rapporteur pour avis. pour avis de la commission de la culture, de de la communication et du sport. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, quarante ans après la loi Rocard, fondatrice de l’enseignement agricole, ce texte ouvre un nouveau chapitre. C’est là une nécessité urgente, tant les chiffres sont vertigineux s’agissant du besoin de renouveler les générations. Laurent Duplomb et Franck Menonville, dont je veux saluer l’excellent travail, l’ont fort justement souligné. Notons-le d’abord positivement : ce projet de loi assigne à l’enseignement agricole une nouvelle mission, celle d’assurer la souveraineté alimentaire et d’adapter notre agriculture au changement climatique. Ce qui frappe également dans ce texte, ce sont les objectifs très ambitieux d’augmentation des effectifs d’apprenants, atteignables, selon le ministère, par la mise en œuvre d’un « choc d’attractivité ». Le texte prévoit pour cela d’abord une meilleure articulation entre l’éducation nationale et l’enseignement agricole, car les familles comme le corps enseignant ont trop souvent des connaissances assez lacunaires sur les perspectives offertes. Le texte prévoit également une autre innovation : la création d’une cartographie régionale des besoins de consolidation et d’ouverture de sections de formation. Ce dispositif donnera une visibilité pluriannuelle aux classes à faible effectif et devrait leur garantir des moyens supplémentaires en cas d’augmentation significative du nombre d’élèves. Enfin, le texte crée un nouveau diplôme de l’enseignement supérieur court, afin de répondre à un double objectif : offrir une formation plus lisible que les 176 licences professionnelles actuelles et un niveau bac+3, relevant du ministère de l’agriculture, plus en phase avec les attentes de la Les dispositions relatives à ce projet ont suscité, et c’est normal, des remarques ou des inquiétudes plus ou moins vives chez les acteurs que nous avons reçus en audition, mais aussi quelques divergences d’analyse au sein de la commission de la culture. Beaucoup de points font toutefois aussi l’objet d’un réel consensus, il faut le dire. Quatre amendements déposés par la commission de la culture ont été intégrés au texte de la commission des affaires économiques. Premièrement, toute référence au service national universel (SNU) a été supprimée dans le texte. Deuxièmement, l’expérimentation de conventions entre les lycées de l’éducation nationale et ceux de l’enseignement agricole a été supprimée afin de ne pas risquer un affaiblissement très préjudiciable de ces derniers. Concrètement, l’éloignement géographique entre ces établissements rend difficile la mise en œuvre de ce projet. Troisièmement, nous avons modifié les dispositions relatives au correspondant départemental de l’enseignement agricole, en allant plus loin que l’Assemblée nationale. Il ne saurait en effet y avoir de hiérarchie entre le directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen) et son équivalent agricole. Il est donc essentiel d’étendre le champ de compétences de ce dernier à l’enseignement privé sous contrat, très présent dans l’enseignement agricole. Enfin, la commission de la culture souhaite que soit modernisée une procédure disciplinaire devenue obsolète dans l’enseignement supérieur. C’est une demande forte des établissements concernés. En commission, nous avons aussi évoqué plusieurs points de vigilance. D’abord, si ce texte se concentre sur la formation dans les domaines agricole et agroalimentaire, n’oublions pas que l’enseignement agricole forme au-delà des métiers de l’agriculture. Je pense aux métiers des services à la personne et d’animation des territoires par exemple. Alors, veillons à ce que l’augmentation des moyens alloués aux formations agricoles et agroalimentaires ne se fasse pas au détriment de ceux qui sont octroyés aux filières des services à la personne et de l’animation des territoires. Les besoins sont très nombreux, particulièrement dans les départements ruraux. Ensuite, nous souhaitons alerter sur les dérives potentielles de l’appellation bachelor agro. Aujourd’hui, dans l’enseignement supérieur, certaines officines privées lucratives jouent sur la confusion entre diplômes et titres. Elles proposent des formations souvent dénommées bachelor, sur la base de titres loués au répertoire national des compétences, mais qui ne débouchent sur aucune qualification et ne bénéficient d’aucune reconnaissance. J’entends dire que ces officines sont absentes du secteur de l’enseignement agricole et que ce risque est écarté. Je ne partage pas du tout cet optimisme et je crains, au contraire, d’éventuelles dérives préjudiciables. Par ailleurs, nous tenons à vous alerter sur la formation vétérinaire, pas seulement quantitativement. La problématique est aussi ailleurs : il s’agit de répondre aux besoins des exploitations agricoles. Enfin, les efforts en faveur de l’enseignement agricole seront vains sans amélioration des revenus et des conditions de travail des agriculteurs. À cet égard, la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur a toute sa pertinence : elle est même, disons-le, intrinsèquement liée à ce choc d’attractivité. (Applaudissements sur les travées du Nadille applaudit également.) pour avis de la commission de du territoire et du développement durable. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le texte dont nous commençons l’examen a connu un destin contrarié. Mais nous sommes enfin à la dernière étape du marathon législatif, avec la première lecture de ce projet de loi. La raison de ces retards est simple : ce texte, attendu par le monde agricole, a été une victime collatérale des soubresauts politiques de l’année 2024, qui ont conduit au report de son examen et à des délais inhabituellement longs – qui nous ont fait relativiser l’efficacité de la procédure accélérée. Ces retards successifs ont désespéré une partie du monde agricole. Ils ont d’ailleurs conduit à une mobilisation inédite des syndicats agricoles pour sortir ce texte de son enlisement législatif. Depuis plus d’un an, ce projet de loi fait en effet miroiter aux agriculteurs et aux paysans des solutions pour les accompagner face aux défis multiformes qu’ils doivent relever : déprise rurale, concurrence extérieure, changement climatique, stress hydriques à répétition, évolution des attentes et des préférences des consommateurs, mais également instabilité réglementaire en matière sanitaire et environnementale. Il était temps que le supplice législatif prenne fin et que notre assemblée puisse travailler avec un exécutif prêt à prendre des engagements pérennes, pour donner un cap et des orientations à ce que sera l’agriculture de demain. À l’aune de cette exigence, ce projet de loi est-il à la hauteur des défis ? Ses objectifs sont nobles : préparer l’avenir de l’agriculture, assurer le renouvellement des générations et former suffisamment d’actifs agricoles, tout en amorçant une trajectoire d’adaptation pour sortir de l’impasse climatique. Mais il faut se rendre à l’évidence, ce projet de loi ne deviendra aucunement la grande loi d’orientation que nous espérions. Il fut un temps où le législateur était capable de synthétiser les préférences collectives en matière agricole, mais cette époque est manifestement révolue, peut-être parce que les représentations sociales de l’agriculture ont changé. Mais ce projet de loi ne doit pas pour autant être jeté aux orties. L’État doit accompagner des modèles agricoles à la croisée des chemins et innover dans son soutien pour faciliter la vie de l’agriculteur et lui faire confiance. La forte demande de simplification répond à une impérieuse nécessité pour ne pas désespérer des acteurs qui font preuve de bon sens et qui ont déjà bien assez à faire, au champ ou à l’étable. Offrir un cadre simplifié d’action, pour libérer l’activité agricole de normes excessivement lourdes ou contradictoires, sans diminuer l’ambition environnementale : voilà le mandat que le monde rural nous confie. La voie est étroite, nous le savons. L’objectif, à mes yeux, est de garantir notre souveraineté agricole et de promouvoir une agriculture compétitive, et économiquement viable. L’agriculture doit être érigée au rang d’intérêt fondamental de la Nation. La souveraineté alimentaire ne se décrète pas : elle se construit en sécurisant nos filières de production, en soutenant nos agriculteurs et en investissant dans une agriculture durable, capable de produire une alimentation saine, sûre et accessible à tous, conformément au principe de souveraineté alimentaire. C’est ce que la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable s’est efforcée de promouvoir. Ce texte est loin d’être parfait. Il a quelque chose d’un fourre-tout, reflète de nombreux impensés, comporte des incohérences et des orientations brouillées, à force d’empiler des dispositifs, parfois à la limite du bavardage législatif. Il manque aussi d’ambition pour renforcer la durabilité des productions alimentaires. Aucun mécanisme n’est élaboré pour protéger les agriculteurs de la concurrence déloyale et des défaillances de marché. N’attendons donc pas de ce projet de loi qu’il résolve tous les problèmes ou qu’il fixe de façon intangible le cadre optimal pour accompagner les agriculteurs face aux défis. Il ne fera certainement pas date et il ne pourra que décevoir ceux qui placent de trop grandes attentes dans un texte finalement plus de circonstance que d’orientation. Cependant, malgré ses défauts et ses lacunes, ce projet de loi apporte des évolutions bienvenues et nécessaires, tout en ayant le mérite de traiter de sujets qui concernent l’activité quotidienne des agriculteurs. Il pose les bonnes questions, même s’il apporte rarement les bonnes En l’état, il est cependant de notre devoir d’apporter une partie des évolutions attendues par la profession agricole et d’imaginer des dispositifs pour limiter l’insécurité juridique qui entoure certains projets agricoles. Sur ce point, je me félicite de l’ajout proposé par notre commission à l’article 18, qui étend les compétences des départements en matière de production, de transport et de stockage de l’eau potable, et qui devrait permettre des assouplissements dans la gestion des compétences « eau » et présidente. Il faut conclure. pour avis. Au total, notre commission s’est prononcée en faveur de ce projet de loi, quoiqu’il soit perfectible. Mais elle veillera à ce que les amendements que nous adopterons répondent aux défis et ne retardent pas l’adaptation des pratiques aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux. Pantel applaudit également.) présidente. J’invite chacune et chacun à respecter le temps de parole qui lui est imparti. Hugonet. Il y a une tolérance pour les Aveyronnais ! Mme Sylviane Noël. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, c’est au nom de mon collègue Jean-Marc Boyer, retenu par un impératif, que je m’exprime devant Le renouvellement des générations en agriculture impose de répondre à la question suivante : quel avenir souhaitons-nous pour l’enseignement agricole, qui forme nos agriculteurs de demain, et qui est fondamental dans la transmission des exploitations ? La mission d’information sur l’enseignement agricole, que Jean-Marc Boyer avait menée avec la sénatrice Nathalie Delattre en 2021, avait conclu à l’urgence d’une transition agropolitique afin de donner une stratégie et des objectifs clairs à l’enseignement Or la mobilisation des agriculteurs – et en particulier des jeunes agriculteurs – ces derniers mois a bousculé quelques fondamentaux. Certes, les missions essentielles confiées à l’enseignement agricole restent la base d’un enseignement innovant et performant avec une formation générale, technologique et professionnelle, initiale et continue, une animation de développement des territoires, une insertion sociale, scolaire et professionnelle, le développement, l’expérimentation et l’innovation, des actions de coopération internationale. Mais il s’avère aujourd’hui nécessaire de traiter deux enjeux majeurs de développement des filières de production : la transformation agricole, qui allie performance économique, sociale, environnementale et sanitaire, et le développement de modèles économiques agricoles adaptés à chaque région, prenant en compte les conditions géographiques et climatiques, notamment en zone de montagne. Le réseau de l’enseignement agricole, avec ses 825 établissements, est indispensable pour répondre au défi d’une transition agropolitique et du renouvellement des générations d’agriculteurs. L’enseignement agricole doit regagner ses lettres de noblesse. Il s’est trouvé modifié et dogmatisé vers les filières environnementalistes, et en décalage avec une partie de la profession agricole. Il doit rester ouvert à tous et à tous les types d’agriculture. Il y a vingt ou trente ans, 80 % des élèves étaient d’origine rurale et agricole. Aujourd’hui ils ne sont plus que 30 %, et les 70 % restants sont sensibilisés aux notions agricoles, mais pas aux milieux agricoles et à leur environnement naturel. Nos élèves agricoles sont formés pour être des jardiniers de la nature, ce qui ne leur offre pas de réels débouchés. Beaucoup s’orientent donc vers des filières vertes et non plus vers l’élevage ou l’agriculture qualifiée de conventionnelle, qui, pourtant, reste très présente sur notre territoire. Il est vrai que notre société est désormais téléguidée par une image de l’agriculteur qui serait un criminel, un pollueur, relayée par des réseaux sociaux où le bien-être animal passe avant celui de l’agriculteur. Cet agri-bashing porte un vrai préjudice à la profession agricole, ainsi stigmatisée. L’enseignement agricole a su montrer ses facultés d’adaptation à l’évolution de l’agriculture et à sa modernisation tout au long du XXe siècle. Il a su évoluer avec la révolution technique et la mécanisation. Aussi, tous les moyens de communication, d’information et d’orientation doivent-ils être mis en œuvre pour sensibiliser les parents, les enseignants, les collégiens, les lycéens. Pour cela, j’approuve la proposition de la nomination dans chaque département d’un correspondant pour l’enseignement L’enseignement agricole doit retrouver son essence et permettre l’installation de jeunes agriculteurs pour toutes les agricultures, de la viticulture à la production laitière, fromagère, bovine, ovine. La lutte contre les stéréotypes de genre doit permettre de donner aux filles et aux femmes toute leur place et favoriser un accès diversifié à l’enseignement supérieur agricole. Dès lors que la souveraineté alimentaire redevient une priorité politique, l’enseignement agricole doit permettre aux nouveaux agriculteurs qui s’installent de bâtir un projet économique et entrepreneurial viable, en s’adaptant aux nécessités de la transition agronomique et climatique, aux attentes du citoyen et du consommateur. Il doit aussi intégrer une ruralité vivante, dynamique et porteuse de projets. Il importe enfin de lutter contre la désertification vétérinaire dans les territoires ruraux et de mobiliser l’enseignement agricole sur l’enjeu du bien-être de l’agriculteur, ses conditions de travail et sa rémunération, qui constitue des problématiques majeures. Nous devons aussi renforcer l’attractivité de l’enseignement, avec une attention accrue aux enjeux de desserte et de conditions d’accueil des apprenants. Bleunven applaudit également.) M. Bernard Buis. sur les travées du Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, « en France, on parle quelquefois de l’agriculture, mais on n’y pense jamais ». Cette phrase date du milieu du XIXe siècle, et est une citation d’Alphonse Karr, journaliste, ami de Victor Hugo – un ancien sénateur ! Elle trouverait sûrement encore un écho auprès de nos agriculteurs. En tout cas, depuis un an, dans cet hémicycle, comme dans notre société, on parle de nos agriculteurs, peut-être plus qu’auparavant. Mais pensons-nous suffisamment à eux ? Mes chers collègues, plutôt que de faire des déclarations, nous avons deux semaines pour leur prouver que oui ! Nous devons leur montrer qu’ici, au Sénat, nous avons conscience des enjeux colossaux de l’agriculture du XXIe siècle. Avec ce projet de loi, dont la fermentation a été exceptionnellement longue, nous voulons voter du concret pour changer leur vie ; voter pour affirmer le caractère d’intérêt général majeur de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture ; voter pour créer des outils qui formeront les nouvelles générations d’agriculteurs ; voter pour faciliter les transmissions et les installations, notamment d’un point de vue financier ; voter pour leur simplifier la vie ; voter, enfin, pour renforcer la préservation de notre environnement, car c’est en agissant ainsi que nous protégerons nos agriculteurs des conséquences déjà dramatiques du dérèglement climatique. Mes chers collègues, tous ces enjeux sont cruciaux et j’espère que nos débats permettront d’enrichir, une fois de plus, les mesures contenues dans ce texte. En premier lieu, garantir notre souveraineté alimentaire dans les années à venir exige de notre part, en tant que législateur, d’affirmer juridiquement le caractère d’intérêt général majeur de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture. Affirmer cela, c’est influencer pour l’avenir les politiques publiques qui seront menées par le Gouvernement et envoyer un signal clair pour les prochains contentieux concernant ces activités. Évidemment, il ne s’agit pas de placer l’agriculture au-dessus de l’environnement, mais de mieux équilibrer la balance. Le deuxième sujet majeur, c’est la formation. Comment pourrons-nous être souverains demain si nous ne formons pas davantage d’agricultrices et d’agriculteurs ? Selon les statistiques de l’Agreste, le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’agriculture et de l’alimentation, en 1988, on dénombrait 1 million d’exploitations agricoles en France. En 2022, leur nombre n’est plus que de 380 000. Ce phénomène touche particulièrement l’élevage. En dix ans, la Drôme, mon département, a perdu 18 % de ses exploitations, notamment dans les secteurs bovin, porcin et caprin. Dans mon canton du Diois, en dix ans, la population de bovins a diminué de 30 %. Face au défi du renouvellement des générations, ce projet de loi apporte des réponses concrètes et utiles. Je pense à la création du bachelor agro, qui sera reconnu comme un diplôme de niveau bac+3. Le groupe RDPI proposera d’ailleurs, au cours des débats, de préciser le contenu des enseignements de cette formation, afin qu’elle prenne en compte les enjeux agricoles des territoires ultramarins. Je pense aussi à la création du contrat territorial de consolidation ou de création de formations, qui permettra d’augmenter le nombre de jeunes formés par la voie initiale scolaire dans les établissements de l’enseignement agricole technique. Mais, si nous voulons attirer davantage de jeunes agriculteurs, nous devons également penser à l’attractivité financière. De ce point de vue, l’aide au démarrage prévue dans le texte pour les nouveaux professionnels sera la bienvenue. Il en est de même de l’expérimentation, pendant trois ans, d’une option intitulée « Écologie, agronomie, territoires et développement durable » pour quelques élèves de seconde dans notre pays. Je ne doute pas que cette option suscitera la curiosité, et peut-être même des vocations. Toutes ces solutions seront utiles pour sensibiliser les jeunes générations et former les nombreux professionnels dont nous aurons besoin pour être souverains. Il y a une troisième urgence, mes chers collègues, que nous ne cessons de rappeler : simplifier le quotidien des professions agricoles. Ce projet de loi doit y répondre. Qu’il s’agisse de la création du réseau France Services agriculture, qui peut être un véritable levier pour aider nos agriculteurs à transmettre leurs exploitations et à préparer la suite, ou de la mise en place d’un droit à l’erreur pour les agriculteurs, nous avons l’occasion, neuf mois après la présentation de ce texte en Conseil des ministres, de débattre et de voter des mesures pour simplifier la vie des professions agricoles. Lorsqu’on parle de simplification, je pense aussi aux chiens de protection de troupeaux et à la responsabilité pénale de leurs propriétaires, que nous aborderons également dans nos débats. Notre groupe proposera d’élargir la non-protégeabilité aux troupeaux caprins face aux attaques de prédateurs comme les loups ou les jaguars dans les outre-mer. En matière de simplification, je me réjouis également des mesures que nous avons votées dans le projet de loi de finances, et en particulier des allégements du coût du travail pour l’agriculture, avec la reconduction du dispositif travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi (TO-DE) et les engagements pris s’agissant du gazole non routier. Enfin, mes chers collègues, j’ai l’intime conviction qu’opposer agriculture et environnement est très dangereux. Au contraire, en agissant pour l’un, nous pouvons renforcer l’autre. C’était l’un des objectifs de la proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie, présentée par notre collègue Daniel Salmon et que nous avons adoptée la semaine dernière à l’unanimité, à l’issue d’un travail transpartisan. Je proposerai donc un amendement ayant pour objet d’inclure le texte de cette proposition de loi après l’article 14 du projet de loi. Cela permettra de clarifier les choses pour nos agriculteurs, avec une définition claire et une stratégie nationale. Mes chers collègues, à nous de saisir cette occasion pour répondre aux agriculteurs, pour les rassurer et voter une loi d’orientation pour l’avenir de notre agriculture, véritable symbole d’un message de confiance et de soutien envers celles et ceux qui travaillent pour nous nourrir. Pour conclure, je citerai, à l’orée de nos débats, un bel extrait de Nourrir sans dévaster, un livre de Julien Denormandie – l’un de vos prédécesseurs, madame la ministre – et Erik Orsenna : « Entre les paysans et notre pays, le lien s’est déchiré. Remplacé, trop souvent, par un nauséabond mélange de nostalgie, de mépris et d’accusations. Il est temps, plus que temps, de retisser. » Ensemble, retissons ! de Marco applaudit également.) M. Henri Cabanel. ministre, mes chers collègues, un jour, peut-être, nous examinerons un texte sur l’avenir de notre agriculture qui pense vraiment l’avenir de cette profession dans sa globalité. Un jour, peut-être, mais pas aujourd’hui ! Les textes se suivent, et toujours aussi peu de transversalité… Pourtant, dans nos exploitations, dans nos fermes, les enjeux pour l’avenir de nos entreprises, nous les connaissons. Il y a le revenu, avec l’analyse des coûts de production, le marketing, les marchés, la vente, le foncier, etc. Il y a la diversification des modes de production, avec le choix d’un modèle, la gestion des crises économiques, climatiques, sanitaires, et la transmission de l’outil. Mais, à l’échelon supérieur, on ne sait que travailler en silo, sans transversalité. Ne nous contentons pas de traiter l’urgence : interrogeons-nous sur le fond. La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, portée par Stéphane Le Foll en 2014, avait ouvert la voie, confortée par les lois Égalim. Initialement conçu pour relever les défis liés à la préservation de notre souveraineté alimentaire, ébranlée par le dérèglement climatique et la crise des vocations, ce projet de loi incarne désormais la réponse de l’exécutif à la colère de nos agriculteurs, en attente de mesures concrètes simplifiant, valorisant et sécurisant l’exercice de leur activité. Il faudrait par exemple changer de paradigme, et faire en sorte que les services de l’État mettent fin à la suspicion, qu’ils soient davantage dans leur rôle d’accompagnement et de conseil. La confiance, j’en suis sûr, peut régler beaucoup de Ce texte s’est éloigné d’un de ses objectifs initiaux, à savoir rebâtir notre souveraineté alimentaire en répondant notamment aux défis du changement climatique. Mais répond-il à la colère de nos agriculteurs ? J’en doute, mes chers collègues. Quid du revenu ? Quid du foncier ? Quid de la sensibilisation des Français à l’importance de notre agriculture dans leur quotidien ? Je pense notamment à ce que l’on appelle les aménités environnementales. Il faut développer les paiements pour services environnementaux territoriaux, qui peuvent apporter des revenus pour les services induits, comme la lutte contre les incendies ou les inondations. Les agriculteurs maintiennent les milieux ouverts, ils entretiennent nos paysages, que les urbains savent apprécier le week-end sans avoir conscience du travail que font ceux-ci sur leur environnement. L’agriculture est l’un des secteurs d’activité les plus sensibles à l’évolution du climat et les plus dépendants du fonctionnement des écosystèmes. L’objectif d’une agriculture économiquement et écologiquement viable, rémunératrice, diversifiée, durable, répartie sur l’ensemble du territoire, doit prédominer et servir de mise en garde contre la stérilité de l’opposition entre modèles agricoles. Je l’ai encore dit la semaine dernière : nous avons tout à perdre à faire de la politique sur le dos de nos paysans. Nous sommes confortablement installés dans nos fauteuils quand de nombreux agriculteurs agonisent sous les lourdeurs administratives, les surtranspositions, sans parler des crises qui se succèdent et qui les affaiblissent régulièrement. Certains préfèrent se donner la mort… Et nous, nous clivons nos propos, nous cherchons le buzz ! D’un côté, certains collègues attisent les flammes, en diffusant de fausses informations dans les médias. Non, par exemple, les néonicotinoïdes n’ont pas été Louault. Bravo ! Cabanel. Ils sont toujours interdits, sauf dérogation pour certaines filières menacées de disparaître en l’absence de traitements de substitution. Ces mêmes collègues savent hurler contre les surtranspositions, mais composent en en acceptant certaines pour aller dans le sens du vent. Il y a un parti pris en faveur de la compétitivité, au détriment de l’environnement et de nos ressources. C’est dommage ! Face au déclin de notre agriculture, l’urgence d’un sursaut est nécessaire, dans un équilibre constructif. Que faire, donc ? Le RDSE a voulu, une fois encore, que l’agriculture soit cause nationale. C’était la première proposition du rapport intitulé Suicides en agriculture : mieux prévenir, identifier et accompagner les situations de détresse, que j’ai rédigé avec notre ancienne collègue Françoise Férat en 2021. Plus qu’un Ce projet de loi reflète la consécration d’une programmation pluriannuelle de l’agriculture. Celle-ci devra être établie avant le 1er juillet 2025, puis tous les dix ans, et définir les modalités d’action des pouvoirs publics, en complément des politiques déterminées par l’Union européenne. Elle précisera en outre, par filière, des objectifs nationaux de production compatibles avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la stratégie bas-carbone et la stratégie nationale pour la biodiversité. Je m’en réjouis. Mais ces objectifs de production par filière, à quels revenus correspondront-ils ? Avec quelle politique foncière ? Et quelle résilience face aux changements climatiques ? Pour les sols, par exemple, si l’on fait preuve d’honnêteté, on sait que tous les agriculteurs n’auront pas l’irrigation. Mais la reconstitution des sols de manière durable donne de meilleurs rendements, tout autant qu’une rétention d’eau et une capture de carbone. Il faut le dire. Avec quels moyens, enfin ? Une programmation sans budget, c’est une parole sans actes. Et les coupes sombres de dernière minute au projet de loi de finances ne nous ont pas rassurés. Madame la ministre, même en étant le plus optimiste possible, on voit mal le budget s’améliorer l’année prochaine, ou les années suivantes, au regard du contexte contraint. J’espère sincèrement me tromper. En ce qui concerne la transmission, nous pouvons nous réjouir du guichet unique : c’est un grand pas vers la simplification. Mais pensez-vous honnêtement qu’il faille privilégier la formation et la transmission alors qu’aucun levier pour l’attractivité n’est actionné ? Qu’est-ce qui va motiver un agriculteur à transmettre son outil à ses enfants ? Il s’agit de son objectif premier et de sa plus grande fierté. Mais s’il sait que cela va être la galère, il ne fera pas le choix de transmettre. Qu’est-ce qui va motiver un jeune à devenir agriculteur ? C’est à ces questions qu’il fallait répondre. Ce projet de loi donne un sentiment d’inachevé. Madame la ministre, je souhaite cependant rester positif. Nous verrons si l’essai peut être transformé… Je souhaite que nos débats soient aussi constructifs que possible, car, dehors, les paysans attendent beaucoup de ce texte, tout comme moi – trop, sans doute. sur les travées des groupes RDSE et RDPI, ainsi que sur des travées du groupe UC.) M. Guislain Cambier. présidente de la commission et Menonville, rapporteur, applaudissent.) Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je viens de l’Avesnois, territoire rural au sud du département du Nord. Le nombre d’exploitations agricoles y a été divisé par deux en quarante ans. Je mesure donc les enjeux de ce projet de loi et je connais les attentes fortes qu’expriment nos agriculteurs à propos de ce texte – comme partout en France. Le travail législatif et les orientations du ministère de l’agriculture doivent apporter des réponses concrètes à leurs inquiétudes. Nous avons ensemble, tous ensemble, l’ambition de répondre au malaise agricole, alors que près de 40 % d’entre eux évoquent un sentiment d’abandon et un système à bout. Pour cela, le bon sens paysan, fait de sens pratique et de la capacité à résoudre les problèmes de manière simple, pratique et efficace, peut inspirer un Discours de la méthode. Les mots ont un sens. Le bon sens paysan doit nous guider et soulager les maux de nos agriculteurs. Une exploitation agricole n’est pas une entreprise comme les autres, en effet. Le rideau de fer n’est pas baissé à dix-huit heures pour être rouvert le lendemain à sept heures. Ce sont des entreprises familiales, qui vivent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, où femmes, hommes, conjoints, enfants vivent l’exploitation au quotidien. La main-d’œuvre familiale ne doit donc pas être considérée comme du travail dissimulé. L’entraide rurale n’est pas du travail au noir. Il faut plus de souplesse dans la gestion de la main-d’œuvre. Dans les régions transfrontalières comme la mienne, la distorsion de concurrence est aussi une réalité vécue au quotidien. Alors, revenons au bon sens paysan, encore lui, et appliquons tout simplement les mêmes règles à tous ceux qui vendent les produits agricoles sur notre territoire. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Au nom de quel paradoxe peut-on exiger de nos producteurs l’exemplarité sanitaire et environnementale, tout en nous montrant laxistes pour les produits que nous importons ? Dans ma région, on produit notamment de la betterave à sucre. Comment expliquer à mes agriculteurs – et aux agriculteurs français en général – que les producteurs ukrainiens ont toujours accès à vingt-huit matières actives interdites chez nous, mais qui sont transformées sans contrainte et qui continuent à être distribuées par les industries agroalimentaires ? Il faut donc poursuivre et intensifier le travail sur les clauses miroirs. Le foncier est aussi un enjeu déterminant. Trop souvent, dans ma région, la spéculation foncière pénalise nos exploitants, qui doivent faire face à la pression des agriculteurs belges. Il faut de nouveau remettre l’ouvrage sur le métier, notamment avec les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer). La simplification administrative sera au cœur de nos débats. Là encore, le bon sens paysan, toujours lui, doit nous animer plus que jamais. Soyons pragmatiques et travaillons en confiance. Hélas ! hélas ! trois fois hélas ! la complexité administrative alourdit notre quotidien et nuit à la rentabilité de nos exploitations. Je prendrai pour exemple l’irrigation. On impose à nos agriculteurs de noter jour par jour l’eau consommée, alors que nos dispositifs de pompage sont équipés de compteurs. Pourquoi ne pas simplement relever ces compteurs avant et après la saison, pour connaître précisément la consommation ? Ces contrôles excessifs sont inutiles et doivent être simplifiés. Même remarque sur la PAC : les aides sont devenues un labyrinthe bureaucratique. Par exemple, la valeur des points d’écorégime est totalement déconnectée du terrain. La betterave et la pomme de terre, particulièrement cultivées dans mon département, sont considérées comme une seule et même culture. Pourtant, je mets au défi quiconque de faire des frites avec des betteraves ou du sucre avec des pommes de terre ! (Sourires.) Il est urgent d’adapter les critères aux réalités agricoles. Ce projet de loi d’orientation agricole arrive enfin au bout de son parcours. En l’adoptant, comme nous l’espérons, le Sénat enverra un signal positif à nos agriculteurs. Ils l’attendent depuis huit mois. Ce n’est pas encore une loi-cadre, mais, même s’il reste beaucoup à faire pour en faire une vraie orientation, une ambition, elle est nécessaire. Vous pourrez compter sur les élus du groupe Union Centriste pour faciliter la vie de celles et de ceux qui nous nourrissent. présidente. Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente. séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de présidente. La séance est Nous poursuivons la discussion du projet de loi renouvellement des générations en agriculture. Dans la suite de la discussion générale, la parole est à M. Gérard Lahellec. Fernique applaudit.) Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, les lois d’orientation sont élaborées pour répondre aux défis et aux enjeux spécifiques rencontrés par tel ou tel Or la première question que nous devons nous poser est de savoir si ce texte contribuera à ce que nos territoires puissent répondre aux demandes alimentaires des populations de demain. La décarbonation de notre agriculture, qui est la condition pour pérenniser le développement d’une agriculture nourricière tout en répondant aux défis climatiques, sera-t-elle suffisamment encouragée ? Le renouvellement des générations sera-t-il suffisamment soutenu ? La question du renouvellement des générations et de l’installation de jeunes en agriculture peut-elle s’envisager sérieusement sans traiter la question du C’est vraisemblablement pour éviter des querelles sur ce sujet que la question du foncier est très peu abordée dans ce texte. Elle est pourtant centrale pour favoriser le renouvellement des générations, et la Safer pourrait ici jouer un rôle Ce n’est pas une question secondaire. Comme le titrait récemment dans son éditorial un grand hebdomadaire national de l’agriculture, un montage sociétaire assez connu en France « a franchi le Rubicon » en installant dans une exploitation agricole un « régisseur » dont le métier ne sera pas celui de paysan. Il n’y a pas si longtemps, près de chez nous, en Bretagne, il n’y avait de régisseur que celui qui régissait le domaine du château auquel était adossée une grande ferme. En outre, toujours en matière de répartition des terres, il y aurait lieu de faciliter les échanges fonciers et de lever les obstacles aux échanges quand ceux-ci résultent de qualifications différentes de l’usage des terres. Nous sommes en droit de douter, car ces questions sont centrales, plus encore dans une région comme la nôtre, la Bretagne, qui est d’abord une région d’élevage. Or nos élevages laitiers et bovins sont en souffrance et les filières du porc et de la volaille enregistrent des reculs sensibles de production. Certes, cette loi d’orientation agricole (LOA) comporte, je n’en doute pas, des dispositions très spécifiques pour répondre ponctuellement à un certain nombre de situations. Les amendements que nous avons adoptés en commission et qui ont été travaillés par nos rapporteurs y ont beaucoup contribué. Mais la principale faiblesse de ce texte réside dans le fait que nous n’abordons pas le sujet de fond : l’activité agricole est une activité humaine de production nourricière vitale pour le devenir de l’humanité. En second lieu, le fait d’avoir versé l’activité agricole dans la mondialisation des échanges et des prix conduit à des pertes de souveraineté dans le domaine alimentaire, car, quoi que l’on fasse, le poulet brésilien sera toujours moins cher à produire que le poulet de chez nous. Cela devrait donc nous inciter à rechercher de nouveaux dispositifs. S’il est vrai que les normes et autres contrôles tatillons ont de quoi exacerber les mécontentements, la chute de nos productions et les départs non compensés dans de nombreuses filières ont pour cause la rémunération insuffisante du travail paysan et son manque de lisibilité dans le temps. Ce n’est pas en renonçant à des ambitions agroécologiques visant à protéger la santé que nous garantirons l’avenir de notre Salmon applaudit.) Après les lois Égalim, cette LOA n’infléchit pas la tendance lourde qu’impose la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008, qui privilégie l’aval plutôt que l’amont, c’est-à-dire la distribution plutôt que la production. Et pourtant, la question de fond devrait être celle du retour de la valeur ajoutée à la production, c’est-à-dire à la ferme. C’est cette course effrénée, consistant à tirer toujours les prix vers le niveau le plus bas, qu’il faut, d’une manière ou d’une autre, remettre en cause. Et cela est sans doute d’autant plus nécessaire dans le contexte de cet univers mondialisé que vous avez comparé, madame la ministre, à la tectonique des plaques. Belle comparaison selon moi et qui me convient même si tout le monde n’est pas forcément avisé de ce qu’est la tectonique des plaques. Les éléments sur la transition agroécologique et l’adaptation au changement climatique ont disparu du texte, alors que ces défis sont déterminants. La place accordée aux enjeux de revenus et de juste rémunération des agriculteurs, déjà faible initialement, a encore été réduite. L’ambition de renouvellement des générations, pourtant à l’origine de ce projet de loi, est considérablement amoindrie. Enfin, du point de vue de la souveraineté alimentaire, le texte aurait sans doute gagné à faire tant soit peu référence aux activités de pêche, qui participent aussi de la souveraineté alimentaire. C’est une filière importante, forte de 12 458 marins pêcheurs, dont 9 300 exercent leur activité en métropole et un peu plus de 3 000 outre-mer. Vous comprendrez que, venant de Bretagne, il fallait que je la mentionne. Ce n’était, hélas ! pas dans le périmètre… Lahellec. Ainsi, selon nous, en l’état, ce texte ne permettra ni d’installer massivement de nouvelles exploitations demain, ni de lutter contre l’effondrement du nombre de celles qui existent, ni d’accompagner et de préparer correctement les futurs agriculteurs à leur métier. Il aura au contraire des conséquences en cascade, souvent irréversibles, qui accroîtront la vulnérabilité du secteur. Ce sont là autant de raisons qui nous conduisent à souhaiter un infléchissement sérieux de celui-ci et, par conséquent, à ne pas l’adopter en l’état. SER et GEST.) M. Daniel Salmon. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, en dix ans, 100 000 fermes ont disparu, soit 20 % d’entre elles. Un gigantesque plan social se déroule à bas bruit dans nos campagnes. Et si l’on ne fait rien, un tiers des fermes rescapées auront disparu d’ici à 2030. Cette alerte devrait à elle seule nous conduire à renverser la table. Le mal-être est général. Qu’en est-il donc de cette loi ? Après un parcours contrarié, la LOA arrive enfin jusqu’à nous, avec pour orientation très claire, hélas ! la fuite en avant. Ce texte aurait pu être l’occasion de s’engager avec détermination dans les changements systémiques qui s’imposent et d’entrevoir la possibilité d’un avenir meilleur. Mais il se complaît dans l’inaction coupable et risque même d’accélérer le processus de destruction du tissu agricole et rural. Une poursuite de la course mortifère, telle est la trajectoire choisie par les rapporteurs, avec comme seule boussole la compétitivité de l’agriculture et le triptyque « robotique, génétique, numérique » pour produire toujours plus ou, en réalité, pour limiter la baisse des rendements d’une agriculture qui altère les fertilités. La conception de la souveraineté envisagée dans cette loi est très éloignée des droits individuels et collectifs au cœur des principes définis par le mouvement altermondialiste Via Campesina, en 1996, à Rome. En réalité, mes chers collègues, vous défendez une souveraineté stratégique qui se moque des droits individuels et collectifs, ici, comme à l’autre bout de la planète. De quelle souveraineté s’agit-il donc ? Nous y reviendrons au cours des débats. S’il est essentiel de produire, encore faut-il savoir comment, quoi et pour qui. Devons-nous produire en lâchant sur les normes et sur les droits, pour répondre à cette compétitivité internationale qui alimente le moins-disant social et environnemental, ce modèle agricole qui détruit les conditions mêmes de sa survie, au profit de quelques gagnants temporaires à la tête des plus grosses industries agroalimentaires et au détriment de la majorité de nos Nous sommes également loin de l’ambition initiale du texte, qui devait apporter des solutions au défi du renouvellement des générations. Largement aggravé par le travail en commission, le résultat est caricatural. En vous acharnant contre toutes les solutions qui permettraient aux agriculteurs de devenir plus autonomes et de se passer des intrants chimiques, c’est notre souveraineté que vous attaquez. Quasiment toutes les références et les objectifs relatifs à l’agroécologie et à l’agriculture biologique ont été supprimés. C’est particulièrement le cas dans le volet du texte portant sur la formation et l’enseignement agricole, qui passe complètement à côté des besoins et de la demande alors qu’entre 30 % et 50 % de futurs agriculteurs veulent s’installer en bio. L’enseignement supérieur agricole devrait être un véritable outil stratégique de notre politique agricole. Vous préférez promouvoir un bachelor que la plupart des établissements n’ont pas les moyens de mettre en place. Nous passons d’une crise à l’autre, mais il n’y a toujours rien sur le revenu ! À peine cité dans l’article 1er, le revenu digne est pourtant la demande principale du monde agricole – vous en avez parlé, monsieur le rapporteur. Le sujet sera-t-il traité un jour ? Concernant les défis environnementaux, aucun levier structurant n’est prévu pour y faire face en favorisant l’adaptation au changement climatique et la transition vers La question de la biodiversité est totalement absente du texte. Si la puissance publique n’agit pas pour renforcer la résilience de nos exploitations, le surcoût annuel lié à l’augmentation des aléas climatiques s’élèvera à 1 milliard d’euros, selon le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). En ce qui concerne le diagnostic modulaire, seul outil prévu pour la transition, vous en avez restreint l’aspect environnemental pour l’orienter uniquement vers la recherche du développement économique de l’exploitation, adoptant ainsi une focale étroite et révélatrice. Limité dans son périmètre par l’application de l’article 45 de la Constitution, le projet de loi ne permet pas de traiter la question essentielle du foncier. Les rapporteurs s’opposent même à l’idée d’imposer au Gouvernement de s’emparer du sujet. Aucun renforcement de contrôle n’est prévu, non plus qu’aucune mesure contre les montages sociétaires, l’accaparement, la spéculation et la financiarisation. Existe-t-il vraiment une volonté de mettre fin à ce grand plan social en cours ? La question se pose légitimement. Sur l’agriculture bio, alors que la filière subit la pire crise de son histoire, vous avez supprimé les objectifs chiffrés du texte initial : laissons faire le marché, notre santé passera après ! Nous sommes encore une fois dans une vision très aboutie des demandes de l’agrobusiness. Quelques mots sur l’installation de nouvelles exploitations. Si un cap est enfin donné, avec un objectif de 400 000 exploitations et de 500 000 exploitants agricoles d’ici à 2035, comme vous l’avez souligné, madame la ministre, cette promesse restera vaine si les politiques publiques mises en œuvre sont totalement inadaptées à la cible visée. Enfin, nous souhaitons dénoncer les reculs en matière de droit de l’environnement, encore aggravés par le passage du texte en commission, notamment à l’article 13. En portant atteinte au droit de recours ou en ajoutant un critère d’intentionnalité presque impossible à prouver, dans les faits, vous dépénalisez la destruction d’espèces protégées. Cela constitue des régressions inédites. Désormais, c’est open bar : des promoteurs immobiliers, énergéticiens et chasseurs malintentionnés – je n’inclus pas tout le monde – pourront détruire des espèces menacées et plaider la non-intentionnalité, le tout sous couvert de « simplification administrative », bien évidemment. À ce projet déshumanisé, nous en opposons un autre : protéger et nourrir. Car telle est notre vision, celle d’une agriculture qui nourrit les humains et qui protège la terre et le vivant, soit l’assurance vie des agriculteurs. La prise en compte de l’ensemble des enjeux cités suppose une transition systémique. Cette transition agroécologique est non seulement un rêve, mais aussi une réalité efficiente, vécue par de très nombreux agriculteurs qui sont productifs et fiers de leur indépendance, qui donnent envie et qui méritent d’être soutenus. Tel est bien l’horizon vers lequel il faut tendre, un horizon égayé par de nombreuses haies – nous y reviendrons, comme l’a indiqué l’un de nos collègues, Ceux qui voulaient que rien ne change sont satisfaits de cette loi. Mais nous ne lâcherons rien. Nous continuerons à relayer la voix des scientifiques et à accompagner les innovations des agriculteurs pour engager la nécessaire transition. Partout, nous les encouragerons à partager la terre, à s’installer dans des projets agroécologiques, à se former, à transmettre, à Avec les élus du groupe GEST, nous nous opposerons avec force à ce texte indigent, voire dangereux dans certains de ses articles. Nous continuerons à nous battre pour des agriculteurs nombreux et heureux dans des campagnes vivantes. M. Jean-Claude Tissot. sur les travées du groupe SER.) j’évoquais il y a quelques jours, lors de l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur – qui vise, en réalité, à réintroduire l’usage des produits phytosanitaires – une fusée à deux étages sur les textes agricoles. Le deuxième étage de la fusée est là. Il s’est fait attendre, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous allons donc examiner aujourd’hui la grande loi de programmation agricole, d’abord promesse de campagne du candidat Macron en 2022, puis promesse en réponse à la crise agricole du Ce projet de loi d’orientation agricole se fonde sur trois constats implacables, dont tout d’abord celui d’une crise à la fois sanitaire et environnementale, ce qui va souvent de pair. Sur le plan sanitaire, la résurgence des épidémies d’influenza aviaire, de peste porcine africaine, de fièvre catarrhale ovine nous oblige à réfléchir à un meilleur accompagnement des filières en amont. Au niveau environnemental, le changement climatique met les facteurs de production sous pression : on le répète depuis longtemps déjà, et les conséquences sont de plus en plus Les rendements sont soumis aux aléas climatiques de manière croissante, que ce soit le gel, la grêle, le vent, la sécheresse ou encore les inondations. Je citerai en exemple l’année 2022, représentative du climat futur, selon Météo-France, qui a vu les rendements des cultures d’été diminuer entre 4 % et 20 %. Toutes les projections scientifiques indiquent que la situation va encore se dégrader dans les prochaines années. Plusieurs filières de production sont menacées et nous n’en sommes qu’au début. Or ce n’est pas en proposant de supprimer l’Agence française pour la biodiversité et en revoyant à la baisse les objectifs de planification agroécologique que l’on résoudra cette crise. Autre constat, celui d’une crise économique et commerciale. Hausse des coûts de production, concurrence étrangère, relations commerciales tendues et, surtout, revenus insuffisants sont autant de raisons qui expliquent le mécontentement de tout un secteur. Si, d’un point de vue global, la France demeure largement souveraine en matière alimentaire et agricole, la situation est souvent contrastée selon les filières. Ainsi, le Haut Conseil pour le climat indique dans un rapport de janvier 2024 que « la France importe 20 % de son alimentation » et que ses importations alimentaires ont été multipliées par deux en valeur depuis 2000. Je pense au blé, au riz, aux viandes de volaille, aux fruits et légumes. Certaines limites se font jour et il convient d’assurer une réelle souveraineté alimentaire. Le troisième constat qui est aux prémices du projet de loi – il n’est pas de moindre importance – concerne la crise de renouvellement des générations. Le défi est de taille. Si nous regardons derrière nous, un tiers des fermes ont déjà disparu en vingt ans. Si nous regardons devant nous, la moitié des agriculteurs d’aujourd’hui partiront à la retraite d’ici à 2030 et seulement deux départs sur trois seront compensés par un remplacement. Or l’installation de paysans partout sur le territoire est un préalable indispensable à la souveraineté alimentaire, ce que résume bien le slogan : « Pas de pays sans paysans. » L’étude d’impact associée au projet de loi indique que « pour maintenir notre capacité à produire et à se nourrir, il serait nécessaire d’installer 20 000 agriculteurs par an, contre 15 000 actuellement ». Elle indique également que le déficit en actifs agricoles est d’ores et déjà très marqué, avec 70 000 postes à pouvoir. Ces trois constants sont alarmants. Nous ne pouvons qu’y souscrire. Ils expliquent en grande partie la colère légitime du monde agricole. Nous devons les garder en tête tout au long de nos débats, comme fil conducteur, et nous poser sans cesse cette question : comment y répondre ? L’idée d’une grande loi programmatique, censée pallier ces difficultés, est une idée louable. Je dis « censée », car les réponses proposées sont loin d’être à la hauteur, et en tant qu’ancien agriculteur, j’en suis le premier déçu. Telle qu’elle est rédigée, cette loi d’orientation agricole n’est que la prolongation de la politique libérale menée depuis de trop nombreuses années. Le texte est particulièrement imparfait pour deux raisons principales. Il l’est tout d’abord par son contenu. Nous aurons largement l’occasion d’en discuter, mais je souhaite aborder quelques points qui me paraissent essentiels. La portée de l’article 1er est par exemple difficile à saisir. Les notions de « potentiel agricole », d’« intérêt général majeur » et de « non-régression de la souveraineté alimentaire » sont floues et sujettes à interprétation. Elles sous-entendent en réalité une logique productiviste et elles pourraient à terme, notamment pour le principe de « non-régression », participer à la remise en cause des réglementations environnementales. Ces formules incantatoires doivent être revues. Sur la notion de souveraineté alimentaire, je crois que nous passons complètement à côté de l’essentiel, à savoir qu’il s’agit d’assurer en premier lieu l’accès à une nourriture saine et diversifiée pour l’ensemble de la population. Le sens de cette notion est déformé, car le texte adopte un prisme assurément économique, laissant entrevoir en réalité un blanc-seing donné à l’agro-industrie, qui pourra continuer à produire toujours plus sans considération pour les plus petites structures agricoles ou pour l’environnement. L’introduction, à l’article 13, du principe de « présomption de non-intentionnalité » face à la destruction illicite d’habitats naturels ou de sites protégés me semble problématique et ressemble, à s’y méprendre, à un « permis de détruire la nature ». La Défenseure des droits s’est elle-même montrée très critique vis-à-vis de l’article 15, qui vise à accélérer la prise de décision des juridictions en cas de contentieux contre des projets d’ouvrage hydraulique agricole. Cela conduirait à une restriction disproportionnée du droit au Ces articles 13 et 15, auxquels j’ajouterai l’article 17, constituent des régressions marquées en matière environnementale et nous proposerons de les supprimer en Je précise, à titre d’exemple, pour éclairer encore davantage cette tendance à la régression, que, entre le texte voté à l’Assemblée nationale et celui qui nous est proposé aujourd’hui, nous sommes passés de dix-sept occurrences du terme « agroécologie » à trois occurrences. Je ne fais là qu’un constat… Mais, surtout, le projet de loi est imparfait au regard de toutes ses lacunes, de tous les manques et de toutes les thématiques restées sans réponse. Nombre de propositions cruciales qui constitueraient des réponses viables, concrètes et directes aux attentes des paysans ne sont pas évoquées dans le texte et seront considérées comme irrecevables durant nos discussions. Ainsi, le texte ne prévoit aucune mesure sur le revenu agricole alors que, en trente ans, le revenu net de la branche agricole a baissé de près de 40 % en France en euros constants, avec une forte hétérogénéité en fonction des catégories d’exploitation. Les agriculteurs ne demandent qu’à vivre dignement de leur travail ! Aucune mesure non plus sur la construction des prix, reportée à une éventuelle cinquième loi Égalim, puisque nous avons cru comprendre qu’il en serait ainsi, madame la ministre. Toutefois, je ne sais pas quand ce texte nous sera soumis. Aucune mesure sur le foncier pour lutter contre l’accaparement des terres. Il s’agit pourtant d’un élément indispensable à l’installation de nouvelles exploitations. Nous ne pourrons pas faire l’économie d’une grande loi foncière. Aucune mesure de réorientation de la PAC, alors que nous savons très bien que 25 % des agriculteurs captent les deux tiers des aides à l’échelle française. Nous avons pourtant des leviers à travers le plan stratégique national (PSN), qui est à votre main, madame la ministre. Aucune mesure non plus d’accompagnement à la transition agroécologique. Pis encore, nous constatons même une forme de régression dans le cadre des articles du titre IV ! Pourtant, nous ne sommes pas des fanatiques ni des « obscurantistes verts », comme certains d’entre vous aiment à nous qualifier, mes chers collègues : nous souhaitons simplement installer de jeunes agriculteurs sur des sols qui fonctionnent ; nous souhaitons simplement que l’exercice de leur métier ne les rende pas malades ; nous souhaitons simplement que les agriculteurs puissent produire une alimentation saine et accessible à tous ; nous souhaitons simplement permettre aux paysans de vivre de leur métier. Comment peut-on concevoir une loi programmatique, qui s’appliquera à tout un secteur pendant les dix prochaines années sans aborder toutes ces questions ? Vous l’aurez compris, mes chers collègues, les élus du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain s’opposeront à ce projet de loi, qui n’est pas à la hauteur des attentes du monde agricole. sur les travées des groupes SER et M. Stéphane Ravier. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, ce projet de loi d’orientation agricole n’est rien d’autre que la botte de paille de Gabriel Attal, il y a un an, ce jeune « bobo » parisien en costume-cravate et chaussures Weston qui joue au paysan devant un parterre de journalistes sans apporter de réponses à la hauteur des enjeux. (Exclamations sur les travées du groupe GEST.) Depuis les manifestations de colère historiques de nos paysans en février 2024, aucune des trois grandes promesses n’a été tenue. Les importations d’Ukraine continuent d’inonder notre marché national. Des accords internationaux autres que le Mercosur, comme l’accord économique et commercial global (Ceta), sont toujours sur la table. Le pacte vert, pacte de décroissance et de corruption, avec ses 10 % de jachères et sa folie normative, est toujours là. (Protestations sur les travées du groupe GEST.) Le moment de clarté imposé par Donald Trump doit nous conduire à sortir du moment de confusion macronien dans lequel tous les partis politiques qui ont soutenu la construction européenne et l’idéologie décroissante se retrouvent aujourd’hui. Toute promesse à l’égard de la ruralité et du travail paysan sera vaine si vous ne décidez pas de sortir de vos ambiguïtés En effet, madame la ministre, vous ne pouvez pas parler de « souveraineté alimentaire et agricole » sans sortir des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). J’ai d’ailleurs déposé une proposition de loi constitutionnelle pour reconnaître cette exception agriculturelle. Il faut donc que vous préfériez nos paysans à l’OMC. Madame la ministre, vous ne pouvez pas encourager la concurrence libre et non faussée à l’intérieur de l’Union européenne tout en poursuivant le harcèlement bureaucratique et la surtransposition des directives européennes en matière agricole qui aggravent la concurrence déloyale. Pour réussir, il faut préférer nos paysans à la fausse morale Madame la ministre, vous ne pouvez pas soutenir les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), ou plutôt de l’organisation des fanatiques de la biodiversité, qui traitent nos paysans comme des dealers, ni supporter que des ONG fassent la loi à Bruxelles avec notre argent dilapidé par la Commission européenne. Il faut donc préférer nos paysans à l’OFB, aux ONG et à l’Union européenne. Madame la ministre, vous ne pouvez pas participer à un exécutif qui soutient Ursula von der Leyen, la fédéraliste européenne, « en même temps » qu’il inscrit la souveraineté alimentaire et agricole dans la loi française. Vous devez définitivement préférer les paysans français à la Mère Fouettarde allemande ! Sans volonté d’avoir une action claire pour sortir de ces impasses, vous réduisez ce texte à un feu de paille porté par des hommes de paille et condamnant le reste de nos agriculteurs à finir… sur la paille ! L’agriculture française sera souveraine si les paysans vivent souverainement de leur travail et ont la capacité d’en transmettre le fruit sans être étouffés par la fiscalité, la souveraineté agricole et la dignité paysanne allant de pair. Madame la ministre, nous savons que, depuis le mois de juillet dernier, l’agenda du président Macron s’est considérablement allégé, au point de lui permettre de s’occuper des prix du billet d’entrée au Louvre ou du paiement du péage autoroutier avec un smartphone. Aussi, conseillez-lui, je vous en prie, de s’intéresser enfin aux tarifs douaniers sur les importations alimentaires que souhaitent nos agriculteurs et dont ils ont tant besoin. Un peu de « trumpisme » ne fera pas de mal et cela permettra peut-être au Président de la République de visiter le salon de l’agriculture qui débutera le 22 février prochain entouré de paysans et non plus de CRS. M. Pierre Médevielle. sur des travées du groupe UC.) Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous sommes aujourd’hui dans une séquence intense de textes portant sur l’agriculture. Ils se bousculent enfin et c’est tant mieux, car il est plus qu’urgent de transformer notre modèle agricole. Ces débats traînent depuis juin dernier, ce qui nous aura au moins permis d’avoir un peu plus de temps pour analyser la situation et choisir les combats prioritaires à mener. Nous sommes prêts aujourd’hui à en discuter et à faire de ce texte un nouveau moteur pour l’agriculture française. Cette réussite passe par des décisions claires, efficaces et, surtout, en adéquation avec les réalités auxquelles font face nos agriculteurs. Le regard des Français sur l’agriculture doit changer. Il est temps de stopper le bashing des détracteurs de la ferme France. Nos agriculteurs souffrent, le métier n’attire plus, faute de rémunération suffisante. Les précédentes crises, notamment l’invasion de l’Ukraine, nous ont rappelé à quel point notre indépendance énergétique et alimentaire est aujourd’hui indispensable. Stop à la surréglementation, à l’inflation normative et à la surtransposition ! Notre agriculture doit retrouver son rang de premier exportateur européen. Je tiens à saluer la réactivité du gouvernement Attal, qui avait su apporter des réponses concrètes lors de la crise agricole de janvier 2024, notamment face à la maladie hémorragique épizootique (MHE), monsieur Ravier. C’était il y a un an. Depuis lors, les tensions se sont de nouveau exacerbées lors des négociations entre l’Europe et le Mercosur. Alors oui, des solutions conjoncturelles et rapides sont indispensables. C’est pourquoi je nous félicite d’avoir adopté la semaine dernière la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. C’est une réponse directe à certaines difficultés rencontrées par la profession. Cependant, à quelques semaines du salon de l’agriculture, nous savons que les attentes sont aussi fortes que Au-delà des crises ponctuelles, la multiplicité des enjeux auxquels nous sommes collectivement confrontés appelle des solutions structurelles. Tel est l’objet de ce projet de loi. Il ne s’agit ni d’une loi d’urgence ni d’une loi de circonstance, mais d’un texte d’orientation, qui déterminera la direction que nous entendons donner à notre agriculture à l’avenir. Celle-ci doit assurer notre souveraineté alimentaire, la transmission et le renouvellement des Ce projet de loi doit s’inscrire dans la durée comme une première étape de planification. Dans le contexte international actuel, nous devons nous demander si une nation incapable de produire ce qu’elle consomme peut encore espérer rester indépendante. Je tiens à saluer le travail réalisé sur ce texte par plusieurs de nos collègues députés pour enrichir certaines définitions et préciser des dispositions. Le projet de loi initial était déjà issu d’un long travail de contributions et de réflexion. Néanmoins, toutes les évolutions ne sont pas au niveau des enjeux, et le texte reste insatisfaisant en l’état. Je salue le premier travail effectué par mes collègues issus des différentes commissions saisies, notamment au sein de la commission des affaires économiques. Nos échanges nous permettront de simplifier certaines dispositions et d’en préciser À l’article 1er, les précisions apportées à l’Assemblée nationale, sous la houlette du groupe Horizons & Indépendants, étaient les plus susceptibles de répondre à ces défis. Largement réécrit en commission, cet article doit consacrer la souveraineté alimentaire, sans complexification supplémentaire. C’est pourquoi plusieurs sénateurs du groupe Les Indépendants ont déposé des amendements visant à le Si nous n’arrivons pas à faciliter l’installation et la transmission, le futur de la profession risque de s’assombrir de manière dramatique. N’oublions pas que, derrière ces questions, se pose un important enjeu d’aménagement du territoire. Nous savons depuis longtemps que les trop nombreuses cessations d’activité ne sont pas compensées. Malheureusement, le temps perdu ne se rattrape pas. Aussi, je vous propose d’employer celui qui nous reste avec une efficacité redoublée. En matière de communication, il sera donc indispensable de faire connaître les métiers de l’agriculture, de moderniser l’enseignement et de faire suffisamment de pédagogie pour changer le regard des Français. Innovations techniques et scientifiques, New Breeding Techniques : il faudra faire preuve de flexibilité pour inclure les nouvelles pratiques qui ont fait la preuve de leur efficacité le plus rapidement possible, tout en s’adaptant au changement climatique et à la baisse de la ressource en eau. Nous ne devons pas avoir peur des avancées technologiques, car elles sont indispensables. J’en viens à la transmission. Les jeunes qui s’installent ne sont plus enfants, ni même petits-enfants, d’agriculteurs. Les nouveaux exploitants ne veulent pas forcément être propriétaires de leurs terres, ou ne le peuvent simplement pas. Nous devons donc réfléchir à de nouveaux outils, et leur en C’est en cela que le mécanisme des groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAI) présenté par notre collègue Vanina Paoli-Gagin, dont la proposition de loi visant à associer les épargnants à la transmission des exploitations agricoles françaises a été adoptée par le Sénat en 2023, se révèle intéressant. Le Gouvernement l’avait inscrit dans le projet de loi initial. Nous vous proposons de l’y réintroduire. Nous aurons également l’occasion de revenir sur la haie, le défrichement et les installations d’assainissement. Le groupe Les Indépendants est, et restera, très investi et attentif durant nos échanges, qui s’annoncent longs et passionnés, en se plaçant toujours aux côtés de nos agriculteurs et de nos concitoyens. Il y va de l’état de la France et de sa souveraineté. Ainsi, nous réservons notre position quant au vote final en fonction de l’évolution du texte. groupe INDEP. – Cambier et Jean-François Longeot applaudissent également.) Mme Pascale Gruny. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le monde agricole traverse depuis de trop longues années une succession de crises graves et persistantes au point d’en devenir existentielles. Les origines de ces crises sont bien connues. Entre les surtranspositions pénalisantes, une bureaucratie tatillonne, des règles de négociations commerciales trop peu respectées et mal sanctionnées, des accords de libre-échange mortifères et un climat politico-médiatique qui alimente l’agri-bashing, comment s’étonner de l’effondrement de notre compétitivité et du découragement du monde paysan ? Notre agriculture est confrontée à des défis immenses, et je veux souligner ici le soutien inconditionnel et constant de la majorité sénatoriale au monde agricole. Le travail mené par les deux rapporteurs du texte que nous examinons aujourd’hui en est une nouvelle illustration. Comme l’a rappelé Laurent Duplomb, ce projet de loi d’orientation agricole porte assez mal son nom, tant il se montre trop bavard sur certains sujets et étonnamment muet sur d’autres. Les amendements adoptés en commission ont heureusement permis d’en corriger de nombreux aspects, d’en renforcer la normativité et d’en simplifier le contenu. Le Sénat a par exemple enrichi les dispositions en matière d’installation et de transmission des exploitations agricoles. Il y a urgence à agir quand on sait que, d’ici à 2030, la France pourrait perdre encore 47 000 exploitations et qu’un tiers des agriculteurs seront partis à la retraite. Je pourrais aussi citer toutes les dispositions permettant d’alléger les contraintes et la pression psychologique pesant sur les agriculteurs en cas de contrôle et de sanction, ou encore la réécriture complète de l’article sur le statut et le régime juridique des haies. Je salue également la réécriture des dispositions relatives à l’enseignement agricole, lesquelles reprennent d’ailleurs certaines propositions que nous avions formulées en 2021 dans le rapport de la mission d’information sénatoriale portant sur le sujet. Chacun le sait, si ce projet de loi contient des avancées importantes, il ne produira pas non plus de miracle. Ce texte ne doit être que l’un des maillons d’une séquence agricole plus vaste, composée de textes parlementaires et de mesures budgétaires. Je pense en particulier à la réforme des retraites agricoles sur les vingt-cinq meilleures années que nous défendons depuis longtemps au Sénat. Un nouveau mode de calcul est rendu nécessaire par l’aggravation des aléas climatiques et l’instabilité croissante des revenus des agriculteurs. Cette réforme entrera en vigueur dès le 1er janvier 2026, si et seulement si le projet de loi de financement de la sécurité sociale est adopté. Elle permettra d’augmenter la pension des polypensionnés et de rendre les travailleurs non salariés agricoles exerçant leur activité à titre secondaire éligibles aux minima de pension. J’en profite pour rappeler, madame la ministre, qu’il est indispensable que la rétroactivité, prévue à partir de mars 2028, ne soit appliquée que pour des cas très La réponse à la crise agricole passe aussi par l’Union européenne, et l’on ne peut que regretter ici la perte d’influence de la France à Bruxelles, où notre voix ne porte plus. La résolution européenne sur la politique agricole commune adoptée par notre assemblée en décembre dernier montre que le chemin est encore long. Les solutions futures de la PAC seront cruciales pour la sécurité alimentaire et la stabilisation des revenus des Pour conclure, mes chers collègues, l’agriculture est à un tournant de son histoire. Si nous ne réagissons pas maintenant, il sera bientôt trop tard. Défendre notre agriculture, ce n’est pas seulement défendre nos agriculteurs : c’est aussi défendre les Français et leur droit à une alimentation saine et sûre. Il s’agit aussi d’un enjeu de santé Madame la ministre, nous vous attendons donc ici comme à Pour cette raison, et parce que les attentes sur le terrain n’ont jamais été aussi fortes, nous voterons en faveur de ce projet de loi. (Applaudissements Républicains et au banc des commissions.) Mme Annick Jacquemet. sur les travées du groupe UC.) après plusieurs mois d’attente et de reports, l’examen de ce texte, quelques jours après l’adoption de la proposition de loi d’agriculteur, est une excellente nouvelle. La vocation de ce texte, tant attendu par les acteurs du monde agricole, est double. D’une part, il s’agit de traiter les problématiques liées à l’orientation, à la formation, à la transmission et à l’installation. D’autre part, ce texte doit apporter des réponses concrètes à la mobilisation des agriculteurs qui a eu lieu au début de l’année 2024. Alors qu’un agriculteur sur deux aura atteint l’âge de la retraite d’ici à 2030, l’immense défi du renouvellement des générations est devant nous. Si ce projet de loi entérine la création d’un guichet unique d’accueil, d’orientation et d’accompagnement, dénommé France installations-transmissions, chacun sait que cette seule mesure ne suffira pas. La crise démographique à l’œuvre dans le monde agricole n’est pas une fatalité. J’en veux pour exemple mon département, le Doubs, où l’agriculture est principalement orientée vers l’élevage bovin laitier. En raison des débouchés offerts par la production de fromages d’appellation d’origine contrôlée (AOC), la population d’exploitants y est la plus jeune de France, avec un âge moyen avoisinant les 47 ans. Le taux de remplacement y est proche de 95 %, grâce à une bonne dynamique d’installation : on dénombre ainsi 80 à 100 installations par an. Mon territoire en est la preuve : le sujet de l’attractivité des métiers agricoles auprès des jeunes est intimement lié à celui de la viabilité du modèle économique des exploitations. Tout en s’adaptant aux multiples transitions qu’ils observent en première ligne, celles et ceux qui nous nourrissent doivent continuer d’assurer leur mission première. Nous soutenons l’initiative des rapporteurs d’introduire à l’article 1er un principe de non-régression de la souveraineté alimentaire de la Nation. L’ambition de ce texte en matière de formation est louable tant l’enseignement agricole constitue un puissant levier pour transmettre aux jeunes générations les compétences d’aujourd’hui et de demain. La formation à l’agriculture biologique, financée à hauteur de 180 millions d’euros chaque année, ne doit pas être oubliée. Il serait contre-productif et incohérent d’opposer les modèles. Plus largement, nous devons retisser des liens entre l’agriculture et notre société. J’ai la conviction que l’établissement du programme national d’orientation et de découverte des métiers agricoles, prévu par ce texte, y J’en viens au volet consacré à la simplification normative. Il est urgent de faciliter la vie de nos agriculteurs, victimes de la complexité du cadre réglementaire et législatif qui leur est imposé. Si ce texte comporte bien quelques réponses en matière de gestion des haies ou d’approvisionnement en eau, il nous faudra aller beaucoup plus loin. Je veux dire un mot du devenir de la profession vétérinaire, dont chacun sait le rôle essentiel qu’elle joue dans le monde agricole. L’article 7 du projet de loi, travaillé avec les organisations professionnelles concernées, vise à autoriser les auxiliaires vétérinaires justifiant de compétences certifiées à réaliser certains actes de médecine et de chirurgie vétérinaires. Madame la ministre, afin de préserver le fruit d’un large compromis, nous comptons sur votre extrême vigilance pour que le décret d’application demeure fidèle au contenu de cet article. Enfin, sénatrice d’un territoire dont les éleveurs subissent la présence du loup, force est de constater que les dispositions prévues par l’article 16 n’auront qu’une portée limitée. Cette question devrait continuer à être traitée dans les prochaines années, car c’est bien l’avenir de l’élevage français qui est en jeu. Le projet de loi, sans résoudre tous les problèmes, contient des avancées réelles pour les acteurs du monde agricole. Le groupe Union Centriste votera ce texte qui apporte des solutions concrètes. (Applaudissements sur les travées du groupe UC et au banc des commissions.) M. Franck Montaugé. Madame la présidente, mes chers collègues, « vieux monde qui se meurt », « clair-obscur d’où surgissent les monstres » : vous vous êtes inspirée, madame la ministre, de la pensée d’Antonio Gramsci, communiste italien, penseur marxiste-léniniste, pour introduire votre discours. Excellente Nous devons comprendre le moment présent et dire le nouveau monde que nous voulons pour demain. Tel sera l’objet de mon En 2014, prenant acte de la nécessité et de l’urgence d’une action publique en faveur du climat et de l’environnement, la France se dotait d’une loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Cette loi portait sur les fonts baptismaux l’agroécologie, en lui fixant un triple objectif de performance économique, sociale et environnementale. Dix ans plus tard, une évaluation, ou du moins un point de situation au regard de ces objectifs, aurait été utile pour répondre aux difficultés identifiées et prolonger la démarche avec une efficacité accrue. En effet, sauf à considérer qu’il n’y a rien à faire et que les tendances observées doivent se poursuivre, certains sujets conditionnent fortement le devenir de l’agriculture française à l’ère des transitions écologique et La diminution très forte du nombre d’exploitations et d’emplois, les difficultés à recruter du personnel, les pertes de surface utile ou encore le niveau des rémunérations illustrent le caractère darwinien des évolutions à l’œuvre. La sélection économique naturelle se poursuit Dans ce contexte, les expressions récentes et diverses de la profession agricole auraient mérité d’être mieux entendues et prises en compte pour répondre aux difficultés. Je pense en premier lieu à celles qui sont relatives au À partir d’une très bonne idée, celle des États généraux de l’alimentation, les lois Égalim se sont succédé sans apporter de solutions satisfaisantes ou pérennes aux agriculteurs les plus en difficulté. Tant que cette question ne sera pas résolue, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les agriculteurs manifesteront, à juste titre, et on trouvera de moins en moins de candidats à l’installation ou à la reprise… Rien, hélas ! dans le texte dont nous allons débattre ne nous permettra de leur apporter des solutions sur ce point. La formation, le conseil et le diagnostic des exploitations, au demeurant nécessaires et même développés à haut niveau, ne répondront pas à la question du revenu pour le plus grand Dans un contexte de concurrence souvent exacerbée où le marché fait loi, le développement de l’agroécologie nécessite aussi la définition et la mise en œuvre d’outils de régulation des marchés et des prix. Pourtant, des outils disponibles pourraient être mis en œuvre, comme le fonds de stabilisation du revenu agricole que le groupe socialiste avait fait adopter ici même en 2016 ; Henri Cabanel s’en souvient. La PAC actuelle contribue au revenu des agriculteurs, mais de façon uniforme et rigide. Sans pouvoir de marché – et c’est le cœur du problème –, les producteurs subissent d’autant plus la volatilité des prix que tous les mécanismes de régulation qui existaient ont disparu. Le dernier en date était celui des quotas laitiers. Sa suppression a entraîné la quasi-disparation du cheptel productif et a ouvert la voie à une nouvelle étape de réduction de la polyculture-élevage sur certains territoires, comme dans le département du Gers. Dans l’Union européenne, peu de pays ont mis en place des dispositifs de gestion des risques de marché, alors que le règlement n° 1305/2013 du 17 décembre 2013 le permet Il serait également utile de réfléchir à la régulation de certains marchés à partir de corridors de prix, entre prix plancher et prix plafond, comme c’est le cas dans d’autres secteurs économiques. Des évolutions structurelles de la PAC doivent donc être envisagées. Alors que le budget qui lui est consacré est le premier de l’Union européenne, la légitimité de la PAC est de plus en plus remise en cause par le grand public. Plus fondamentalement, la question des modèles agricoles que les États membres entendent soutenir se pose. Dans l’objectif d’un approfondissement du modèle agroécologique et d’une meilleure prise en compte du travail des agriculteurs, la PAC devrait progressivement passer de primes surfaciques à des paiements pour services environnementaux. L’application de l’article 45 du règlement du Sénat nous empêche d’aborder ces sujets dans le cadre du texte que nous allons examiner cette semaine. Pour autant, il serait intéressant, madame la ministre, que vous nous exposiez votre vision des évolutions souhaitables de la PAC pour soutenir le revenu du plus grand nombre d’agriculteurs dans un contexte de transition écologique qui reste à approfondir. Je pense tout particulièrement à la qualité biologique et sanitaire des sols et au maintien de la polyculture-élevage, absolument vitale pour le devenir de pans entiers de notre territoire national. Il n’est pas trop tôt pour engager ce débat à propos de la prochaine PAC et du plan stratégique national de la France qui en résultera. Nous regrettons aussi que ce projet de loi ne contienne pas de mesures concrètes sur le foncier. De même, nous déplorons l’abandon du projet de grande loi foncière dont nous avons besoin pour infléchir les tendances constatées, qui, en l’état, semblent inéluctables. Quels sont vos objectifs en matière d’emplois agricoles, de nombre d’exploitations et de surface agricole utilisée (SAU) moyenne ? Je rencontre de nombreux agriculteurs, dans le Gers et ailleurs, qui sont inquiets et n’arrivent plus à se projeter dans un avenir souhaitable pour eux. Ils dissuadent souvent leurs enfants de prendre leur suite… Cela, hélas ! en dit long. Ce n’est pas étonnant, avec tout ce qu’on leur raconte ! Montaugé. Ces attitudes et ces questionnements masquent un désespoir, qui – on le sait – conduit parfois au pire. Se pose aussi la question du modèle agricole que l’on veut se donner. Souhaitons-nous aller vers une agriculture d’industrie, faite de sociétés d’investissements et d’exécutants ? Préférons-nous une agriculture qui laisse sa place à un modèle agroécologique pleinement inséré dans des territoires ruraux socialement et économiquement vivants ? Devrions-nous plutôt chercher une coexistence de ces deux modèles au profit d’un développement territorial Telle est, au fond, la véritable question politique qui se pose. Il faut d’abord répondre à cette interrogation centrale pour ensuite débattre de la reconnaissance de l’agriculture comme « d’intérêt général majeur » que vous proposez d’introduire dans ce texte. Dans le même esprit, la notion de souveraineté alimentaire doit être débattue pour que soient prises en compte les composantes sociale, environnementale et économique du concept en même temps que le rapport du global au local. C’est ainsi que nous pourrons appréhender la question territoriale dans une perspective humaniste, voire universaliste. En définitive, et sans préjuger des apports de ce débat, nos attentes relatives à l’approfondissement nécessaire de la transition agroécologique ne sont que très peu, voire pas du tout, prises en compte dans ce texte, pas davantage que les revendications légitimes d’une grande partie du monde agricole en Puisse notre débat éclairer les choix de société que reflètent les modèles agricoles en présence ! Le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain y contribuera. (Applaudissements Cabanel applaudit également.) M. Laurent Somon. Louault applaudit également.) « le paysan meurt de faim et son maître de gourmandise », mais aussi de suradministration ou d’idéologie, pour reprendre, en le paraphrasant, un proverbe « L’écologie ne pourra pas se faire contre les gens ni sans eux », disait Michel Barnier, qui, avant d’être Premier ministre, fut également ministre de l’agriculture et ministre de l’environnement. Le projet de loi d’orientation agricole qui nous réunit aujourd’hui démontre le besoin de relever ensemble le défi d’entreprendre ensemble en agriculture. Les Français seront les grands gagnants de cette réussite, tant pour la qualité des productions que la protection de notre biodiversité. La véritable question est donc celle de la compétitivité des agriculteurs français, de la confiance que leur accorde la société et des orientations que notre pays souhaite pour le développement et la pérennisation de son agriculture. « Le monde agricole ne peut pas être géré par des théories, il est régi par la réalité », comme le disait Olivier de Kersauson, un laboureur des mers amoureux des grands espaces. Très bien ! Somon. Ce défi d’entreprendre est aujourd’hui un casse-tête, en agriculture également. Les agriculteurs expriment leur lassitude face à l’avalanche de normes, aux interdictions – responsabilité juridique, installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) –, aux impératifs, dont l’application est parfois complexe – rotation des cultures, jachères, entretien des haies –, et aux accords commerciaux La crise agricole de 2023 nous conduit à prendre des mesures qui seront votées définitivement avant le salon de l’agriculture, étape annuelle importante pour les agriculteurs, mais aussi pour les pouvoirs publics, et plébiscité par les Français. Il n’y a pas, d’un côté, le monde agricole et, de l’autre, les défenseurs de l’environnement. L’agriculture, c’est de l’intérêt général, et le Sénat y veille. Nous faisons face à deux enjeux à cet égard : le vieillissement inédit de la population agricole et le déficit d’attractivité des métiers en agriculture, eu égard au manque de perspectives et aux incertitudes de revenus. Le projet de loi d’orientation agricole a été voté en mai 2024 par les députés, à la suite d’une promesse faite par Emmanuel Macron en 2022. Le travail des rapporteurs a permis de clarifier le texte et d’améliorer les outils prévus afin qu’ils soient vraiment au service des agriculteurs. Les rapporteurs ont souhaité inscrire en ouverture du code rural et de la pêche maritime que « la souveraineté alimentaire est un intérêt fondamental de la Nation » et que « l’agriculture, la pêche et l’aquaculture sont d’intérêt général majeur ». Les travaux en commission ont conduit à proposer à notre assemblée un principe de non-régression agricole, afin que notre souveraineté alimentaire soit protégée au même titre que l’environnement, ainsi qu’un principe de non-surtransposition, de manière que la France cesse de pénaliser la compétitivité de son agriculture par un suractivisme normatif. Les rapporteurs rappellent que la future loi d’orientation agricole est le maillon d’une vaste séquence agricole, dans laquelle figurent également les mesures budgétaires contenues dans le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, la proposition de loi visant à d’agriculteur, l’excellente proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie ou encore la proposition de loi relative à l’exercice de la démocratie agricole. Nous sommes donc loin, très loin, de la loi d’orientation de 1962. La commission des affaires économiques a examiné 644 amendements. Le Sénat a donc réalisé un excellent travail de réécriture et de simplification pour améliorer le texte. Je remercie nos deux corapporteurs, Laurent Duplomb, du groupe Les Républicains, et Franck Menonville, du groupe Union Centriste. Ce projet de loi ne réglera pas tous les problèmes de l’agriculture. Il fixe principalement des objectifs louables, mais encore insuffisants pour faire face aux défis de la transmission des On peut souligner l’importance du dispositif de l’article 10. L’article 9, quant à lui, permettra aux repreneurs d’appuyer leurs projets sur un diagnostic. Sans dresser une liste exhaustive de toutes les mesures, mentionnons aussi la volonté d’anticiper la fin d’activité et de promouvoir la formation, la suppression des GFAI, la création d’un guichet unique, la réécriture des dispositions sur les diagnostics modulaires des exploitations, la cartographie des opportunités et risques de marché à vingt ans pour aider les candidats à l’installation, la dépénalisation de certaines infractions environnementales non intentionnelles ou résultant d’un conflit de normes, ou encore la simplification du dispositif relatif aux haies. présidente. Mon cher collègue, il faut conclure. Somon. Depuis près d’un an, les agriculteurs de presque tous les départements attendent des mesures d’ordre législatif, conformément aux promesses qui leur ont été faites. Le groupe Les Républicains votera donc ce texte, et appelle à ce qu’il produise au plus vite ses effets sur notre compétitivité agricole. Redonnons confiance aux paysans dans leur pays et affirmons l’attention de notre pays à l’égard de ses paysans ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les M. Yves Bleunven. sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.) Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, enfin, nous y voilà ! Malgré l’enlisement qu’a connu ce projet de loi, je tiens à saluer le travail remarquable des rapporteurs, qui ont su transformer un texte initialement peu engageant en une véritable promesse d’avenir pour nos agriculteurs. Husson. Bravo ! Bleunven. Tous nos débats dans cet hémicycle devront s’articuler autour de deux notions fondamentales : la compétitivité et la souveraineté. Ce n’est qu’en renforçant ces deux piliers de notre agriculture que nous pourrons répondre aux défis de l’attractivité et de l’adaptation au changement climatique. L’agriculture française est belle, et bénéficie d’une reconnaissance dans le monde entier. Pourtant, le constat est sans appel : notre agriculture décline. Nous marchons bel et bien sur la tête. La ferme France perd des parts de marché à l’international, tandis que sa production, que l’on a cherché à faire monter en gamme, devient de plus en plus l’apanage d’une minorité de Français aisés. Parallèlement, l’inquiétude grandit face à une agriculture où les fermes familiales laisseraient place à des exploitations industrielles. L’image d’Épinal du paysan de village reste chère au cœur des Français, mais la réalité a évolué : la mécanisation a réduit le nombre d’agriculteurs, agrandi les exploitations, et fait de la productivité et de la compétitivité des enjeux incontournables, tout en offrant des conditions de travail bien meilleures. Trop longtemps, ces sujets ont été éludés, comme si l’agriculture ne pouvait être qu’une vocation détachée des réalités économiques et sociétales. Or nos paysans sont avant tout des entrepreneurs, dont l’activité repose sur une logique de coûts et de bénéfices. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille sacrifier tout à la Notre responsabilité est de garantir à nos agriculteurs un revenu digne et d’engager une véritable simplification des normes et des obligations. J’en veux comme exemple les contraintes administratives liées aux seuils d’ICPE pour nos élevages qui, comme d’habitude, vont au-delà de ce que nous impose la législation européenne. Le texte qui nous est proposé est une belle promesse pour nos paysans, mais nous devons rester vigilants. Le titre Ier érige l’agriculture « au rang d’intérêt fondamental de la Nation » et la consacre, à l’article 1er, comme étant d’« intérêt général majeur ». Néanmoins, cet article n’est que bavardage s’il ne vient pas concrètement renforcer la protection des agriculteurs face aux trop nombreuses attaques qu’ils subissent. Ces affirmations doivent nous permettre de créer du droit et de défendre concrètement nos agriculteurs. Les mesures du titre II laissent, quant à elles, transparaître une lueur d’espoir en matière d’éducation et de formation des futures générations. Le texte apporte quelques réponses au défi de l’attractivité du métier. En revanche, face au bouleversement démographique à venir, nous allons devoir mieux anticiper la transmission. Le sujet du foncier, véritable marronnier, devra, à cet effet, être au cœur des discussions à venir. Nous avons besoin d’un cap clair pour relancer notre innovation, alléger nos coûts de production et redonner des perspectives à notre agriculture – une véritable loi d’orientation en somme. Madame la ministre, mes chers collègues, alors que nous attendions avec impatience ce texte,… Bleunven. … nous pouvons, sur la base du travail de fond mené en commission, apporter ensemble en séance de premières réponses en faveur de la ferme France, afin que notre agriculture renoue avec l’optimisme. Mme Béatrice Gosselin. l’agriculture française est à un tournant. Vieillissement des exploitants, difficultés d’installation et de transmission, poids administratif écrasant : nos agriculteurs demandent des réponses Ce projet de loi consacre enfin la souveraineté alimentaire comme un intérêt fondamental de la Nation. C’est une avancée nécessaire, mais elle doit s’accompagner d’une programmation pluriannuelle ambitieuse, avec des objectifs précis et des moyens adaptés. Proclamer ne suffit pas, nous devons L’un des enjeux majeurs de ce texte concerne l’installation et la transmission des exploitations. Dans le département de la Manche, nous avons recensé 108 installations aidées en 2023 et 96 en 2024. Ces chiffres demeurent cependant insuffisants face aux objectifs affichés par la région Normandie de 450 installations par an, dont 150 dans la Manche. Par ailleurs, l’évolution des modèles d’exploitation doit être prise en compte. En Normandie, terre d’élevage, seulement 38 % des installations concernent l’élevage bovin laitier. Ce constat impose d’adapter nos dispositifs d’accompagnement. Le guichet unique France Services agriculture, désormais rebaptisé France installations-transmissions, doit être pleinement opérationnel pour accompagner efficacement ces transitions. Son rôle doit être clair : mettre en relation cédants et repreneurs, et faciliter chaque étape, de l’installation à la transmission. Dans la Manche, entre 2019 et 2024, nous avons perdu 1 100 exploitants agricoles. Certes, cette baisse a été partiellement compensée par une hausse de 1 000 emplois salariés agricoles, mais cela ne suffit pas. Il est impératif d’assurer un renouvellement dynamique et durable des générations agricoles, dont la formation est un élément L’article 4 du projet de loi encadre la contractualisation avec l’État, notamment au travers des contrats de plan régionaux de développement des formations et de l’orientation professionnelles (CPRDFOP) dans l’enseignement Je le regrette, mais, malheureusement, depuis 2022, les établissements privés de l’enseignement agricole se retrouvent lésés. L’État a modifié la base de calcul des aides, excluant les financements régionaux qui bénéficient pourtant aux lycées agricoles publics. Résultat, le manque à gagner est estimé entre 35 millions et 40 millions d’euros, soit 25 % des subventions actuelles. Ce déséquilibre fragilise directement ces établissements et compromet leur capacité à former la prochaine génération d’agriculteurs. Il est impératif de rétablir une égalité de traitement en prenant en compte l’ensemble des financements nécessaires à leur bon Concernant l’article 13, qui allège la pénalisation de certaines infractions environnementales, nous allons dans la bonne direction. Mais nous devons consacrer un véritable principe de présomption de bonne foi pour nos agriculteurs. Ils ne doivent plus être traités comme des suspects face à des réglementations toujours plus complexes. L’article 14 introduit une nouvelle réglementation des haies, un enjeu fondamental pour nos exploitants. En Normandie, le bocage est un élément structurant de notre paysage agricole. Il est donc essentiel d’accompagner cette transition en prévoyant des dispositifs de soutien technique et financier pour les agriculteurs. La gestion des haies doit être territorialisée afin d’être un atout à la fois pour l’environnement et pour la rentabilité des exploitations. Pour les professionnels de l’agriculture, nous devons veiller à une mise en œuvre équilibrée qui prenne en compte à la fois les exigences environnementales et la réalité du travail des agriculteurs. Enfin, nous devons mieux anticiper les effets des infrastructures électriques et de télécommunications sur les exploitations agricoles. L’amendement que j’ai déposé après l’article 15 vise à imposer un diagnostic préalable obligatoire avant toute installation d’éolienne, de panneaux solaires ou d’antenne-relais à proximité d’un élevage. En effet, trop d’exploitants découvrent tardivement les effets des courants parasites sur leurs animaux, ce qui met en péril leur activité. présidente. Veuillez conclure, ma chère collègue. Gosselin. Ce projet de loi constitue une première étape, mais il est encore perfectible. Nous comptons sur vous ! (Applaudissements M. Pascal Allizard. remercie tout d’abord nos collègues rapporteurs des commissions concernées pour leur travail éclairant et pragmatique sur ce sujet Ce texte tombe à point nommé, car l’agriculture française, qui fut un fleuron et une fierté nationale, va mal. La profession, dont le travail est dur et souvent peu rémunérateur, n’attire plus les jeunes. La population agricole vieillit. Les mouvements de colère des derniers mois, qui sont toujours latents, nous rappellent cette situation à quelques semaines de l’ouverture du salon de l’agriculture. Sur ces travées, nous savons que l’attention portée à la préservation de l’agriculture et à la souveraineté alimentaire est une constante du Sénat. Je salue ainsi l’initiative prise par notre collègue Laurent Duplomb de déposer une proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, qui a été récemment adoptée. Les nombreux territoires agricoles, et notamment le Calvados, ne veulent plus être les variables d’ajustement des politiques En agriculture, comme pour d’autres sujets, le mot « souveraineté », jadis sacrifié à la loi du marché, s’est imposé à la faveur de la crise du covid-19 et de la guerre en Ukraine. Il est l’un des mots-clés de ce texte. Pour autant, la prise de conscience est-elle à la hauteur des enjeux et cette loi suffisante pour inverser la tendance ? Les difficultés sont en effet nombreuses. Les accords commerciaux européens présentés par Bruxelles comme étant exclusivement « gagnant-gagnant » posent problème au monde agricole. J’avais eu l’occasion de le souligner, en tant que rapporteur, lors du débat sur le Ceta. Il ne faut pas se voiler la face. Comment défendre notre agriculture quand nos 3 300 milliards d’euros de dette entament notre poids politique et notre crédibilité à Bruxelles ? Quelles marges budgétaires aurons-nous dans les prochaines années pour défendre et moderniser ce secteur ? La place importante de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans notre économie est une spécificité partagée par peu d’États européens, d’où notre difficulté à trouver des soutiens. C’est actuellement le cas concernant l’accord avec le Mercosur, que la Commission européenne tente, par divers artifices, de faire avaliser. L’agriculture doit redevenir une priorité. Sinon, nous continuerons à importer toujours plus de produits agricoles, dont certains – on le sait – sont obtenus dans des conditions sociales et environnementales moins bonnes aux nôtres, y compris chez nos voisins européens. La France a été le deuxième exportateur mondial de produits agricoles ; depuis lors, nous régressons. Ira-t-on vraiment vers plus de souveraineté si les jeunes continuent de s’éloigner des filières agricoles, faute d’avenir dans un système de concurrence faussée ? Par solidarité, les Européens ont favorisé les importations ukrainiennes. Résultat, plusieurs filières agricoles ont été déstabilisées. De ce point de vue, la perspective de l’entrée dans l’Union européenne de l’Ukraine, pays qui fut durant des décennies la puissance agricole de l’URSS, est un autre sujet d’inquiétude auquel il faudra bien – il ne faut pas se le cacher – apporter une réponse. La restauration d’une agriculture française compétitive doit être un chantier d’urgence nationale au service de notre souveraineté. Ne commettons pas avec l’agriculture la même erreur funeste qu’avec l’industrie ! C’est une vision de long terme qu’il nous faut, et pas une « politique du chéquier », au coup par coup. Mme Marie-Jeanne Bellamy. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la crise agricole anime la France et la parole publique depuis de nombreuses années. Le sujet est complexe et la crise profonde. Entre 2018 et 2023, le Parlement a examiné pas moins de trois lois Égalim, qui n’ont pas mis fin à la crise et témoignent de l’impuissance politique. Dès 2019, le Sénat alertait pourtant sur l’état de notre agriculture. En 2022, le rapport d’information Compétitivité de la ferme France dénonçait de nouveau la politique anti-compétitivité menée par le Gouvernement et appelait à un choc d’ici à Initialement, le projet de loi que nous examinons aujourd’hui visait uniquement à répondre à l’urgence du renouvellement des générations. L’urgence est là : la moitié des agriculteurs atteindra l’âge de la retraite entre 2025 et 2026. Or seuls deux départs à la retraite d’agriculteurs sur trois sont remplacés. En septembre 2022, le Président de la République s’engageait à adopter dans les six mois un pacte d’orientation et d’avenir pour notre agriculture portant sur les sujets de l’orientation, de la formation, de la transmission et de la transition. La concertation a été lancée en décembre 2022 et les rapports ont été déposés six mois plus tard. Entretemps, le mouvement agricole de l’hiver 2023 appelait une réponse du Gouvernement. C’est ainsi que le texte issu de la concertation s’est trouvé enrichi de deux titres, l’un relatif à la souveraineté alimentaire, l’autre à la simplification normative en matière environnementale. Ce texte, initialement conçu comme une loi de programmation agricole, a donc été présenté comme une réponse à la crise agricole. Déposé à l’Assemblée nationale en avril 2024, il a été voté le mois suivant, mais il faudra encore attendre neuf mois pour que nous puissions l’examiner. L’instabilité politique a un prix, et ce sont nos concitoyens qui le paient. Devant nos collègues de l’Assemblée nationale, Marc Fesneau, alors ministre de l’agriculture, avait affiché une double ambition : premièrement, « fixer un cap clair et lisible aux agriculteurs » ; deuxièmement, adapter nos politiques publiques agricoles afin de relever deux défis immenses et émergents pour notre souveraineté alimentaire. Nous partageons ces ambitions, mais le projet de loi proposé n’est malheureusement pas à la hauteur. Il ne correspond pas à une loi de programmation et ne dresse aucune perspective en matière de revenu, de fiscalité, de foncier et d’innovation. Or la question du revenu est essentielle. Comment penser la transmission si les nouvelles générations ne peuvent vivre de leur travail ? Rappelez-vous qu’en 2017 l’une des promesses du candidat Emmanuel Macron était de « permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail ». Cela fait sept ans que le sujet anime le débat public et que les agriculteurs survivent. Il est temps de répondre à leurs Je tiens ici à saluer le travail des rapporteurs et de nos collègues de la commission des affaires économiques, qui ont considérablement enrichi le texte afin de mieux répondre aux ambitions affichées et aux attentes légitimes du monde agricole. Ainsi que l’ont rappelé les rapporteurs, ce projet de loi doit être considéré comme un maillon d’une séquence agricole plus large. En agriculture, comme dans de nombreux autres domaines, la France souffre des effets d’annonce, de l’absence de cohérence des politiques publiques, et encore et surtout de l’absence d’une vision à long et moyen termes. Plus que des belles paroles, les agriculteurs attendent et méritent des avancées concrètes. Dans nos départements, et notamment le mien, la Vienne, les agriculteurs sont en grande souffrance financière et psychologique. Derrière l’agriculture, il y a des femmes, des hommes, des familles qui méritent que nous trouvions enfin les réponses aux difficultés rencontrées, lesquelles durent depuis trop longtemps. Agissons rapidement ! Mme la ministre. Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, je souhaite ajouter quelques mots avant que nous n’entamions ensemble un long périple, ainsi que l’examen de multiples amendements, afin de vous donner mon sentiment sur vos interventions. Vous avez rappelé, madame Bellamy, que ce texte était le fruit d’une volonté ministérielle autre que la mienne. Son auteur, Marc Fesneau – à tout seigneur, tout honneur ! –, a souhaité présenter ce texte à la suite des mouvements agricoles que vous connaissez, avec deux ambitions : donner un cap clair et adapter nos politiques agricoles, en particulier pour renforcer notre souveraineté alimentaire – ce sujet sera souvent évoqué au cours du débat. Je souscris à vos propos et vous en remercie, car il est bon de rappeler l’origine de ce projet de loi très attendu. Vous avez souligné, monsieur Médevielle, que nous aurions davantage de temps pour en débattre que si nous avions procédé à son examen au mois de juin. Je vous remercie pour ce commentaire positif ! Ce texte, je le répète, est attendu par les agriculteurs. En effet, il est toujours bon de prendre son gain. Or il y a justement dans ce projet de loi des gains pour les agriculteurs ; eux-mêmes le disent ! Vous avez dit, madame Jacquemet, que des solutions concrètes étaient attendues. Il est vrai que l’article 1er pose des orientations qui n’ont pas de déclinaisons programmatiques opérationnelles. Mais il s’agit d’un projet de loi d’orientation, et il nous faut bien définir les axes de la politique que nous allons mettre en œuvre dans les années qui viennent. Lorsque nous disons que l’agriculture est d’« intérêt général majeur » en tant qu’elle garantit « la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux », ce ne sont pas seulement des mots ! Ces termes vont en effet trouver une traduction juridique. Or, vous le savez, le monde agricole est extrêmement judiciarisé. Louault. Exactement ! L’introduction de ces éléments sera donc fondamentale dans les débats administratifs et juridiques qui ne manqueront pas – n’en doutons pas ! – de survenir. Vous ne devez donc pas sous-estimer la portée de cet article. La question de l’enseignement me paraît également très importante. L’enseignement agricole est une pépite française. Tous les pays européens ne disposent pas d’un enseignement d’une telle qualité. Ceux d’être vous qui sont des spécialistes du sujet et se penchent sur les indicateurs pourront constater que, en matière d’insertion professionnelle, l’enseignement agricole est une école de la réussite. Il faut le dire et le répéter ! Toutes les dispositions du projet de loi relatives à l’enseignement, en particulier celle relative à la création du bachelor agro, sont de nature à répondre en partie au problème de la déprise de l’emploi agricole. Concernant l’installation et la transmission – des questions absolument fondamentales –, si le présent texte n’apporte pas de réponses à tous les enjeux, il y répond pour partie, notamment au travers de la simplification que représente l’instauration du guichet unique France Services agriculture, que vous avez renommé France installations-transmissions. Nous y reviendrons pour débattre de ce point majeur. Lorsque j’étais députée, j’ai beaucoup travaillé sur ce projet de loi. Je tiens donc à saluer, à mon tour, le travail de la commission que vous présidez, chère Dominique Estrosi Sassone, et en particulier celui des deux rapporteurs, comme de nombreux orateurs l’ont fait, à juste titre, lors de la discussion générale. Vos homologues députés ont également beaucoup travaillé. Pendant près de quinze jours, en séance, et, me semble-t-il, tout aussi longtemps en commission, le texte a été largement réécrit. Il s’agit, un peu comme en archéologie, d’extraire des strates successives la substantifique moelle. Ce travail de simplification, vous l’avez fait, et je l’accomplirai aussi avec vous durant ce débat. Le guichet unique, qu’on le nomme France Services agriculture ou France installations-transmissions, vise, au fond, une seule et même ambition : la simplification. D’autres dispositions, elles aussi tout à fait importantes, concernent la dépénalisation des atteintes involontaires à l’environnement. Je tiens à battre en brèche une idée reçue : ce n’est pas l’agroécologie que l’on assassine, contrairement à ce que certains d’entre vous ont affirmé ! Il ne s’agit ici que d’une surtransposition du droit européen. (On opine sur les travées du groupe Les Républicains.) Pluchet. Bien sûr ! En droit européen, je le rappelle, les atteintes involontaires à l’environnement ne sont pas pénalisées. Quant à la dépénalisation prévue dans le projet de loi, elle est bornée : seules les atteintes circonstanciées sont concernées, et non les atteintes définitives, les préjudices graves et les préjudices irréparables. Il faut donc ramener les choses à leurs justes proportions. Ce point du texte n’est pas Sans détailler entièrement le projet de loi, je souhaite citer quelques exemples pour vous montrer qu’il a de la substance, même s’il ne contient pas tout ce que l’on peut en attendre. Vous avez en effet été nombreux à insister sur ce qui manquait dans le texte. Pour ce qui concerne le foncier agricole, je puis vous dire, pour l’avoir souvent évoqué lorsque j’étais députée, qu’il s’agit d’un sujet en soi. L’introduire dans une loi d’orientation telle que celle-ci aurait donc été, selon moi, une erreur stratégique puisque la question essentielle du foncier aurait alors probablement été rabotée – c’est un mot de circonstance ! –, du fait de sa spécificité et de la multiplicité des thèmes que nous allons aborder. Cette question mérite aussi d’être revisitée à l’aune d’un certain nombre d’études qui ont été faites, notamment dans mon ministère par le CGAAER, sur le poids du foncier dans la reprise agricole. J’étais ainsi persuadée, avant de lire ce rapport, que le foncier constituait une part essentielle dans le coût d’une reprise agricole. Vous seriez surpris, mesdames, messieurs les sénateurs, par les chiffres figurant dans l’analyse du CGAAER ! Nous pourrons y revenir si vous le souhaitez. Vous avez identifié un autre manque : la question du revenu agricole, laquelle englobe trois sujets. Le premier sujet recouvre les charges qui pèsent sur l’exploitation agricole. Mes chers amis sénateurs – j’allais dire, par réflexe « mes chers Lapsus révélateur ! Quand on est parlementaire, on le demeure ! M. Cabanel a insisté sur la question du budget de l’agriculture et des moyens que l’on y consacre. Ce budget prévoit presque un demi-milliard d’euros d’allégements de charges pour les agriculteurs. Nous sommes loin de l’épaisseur du trait, vous en conviendrez ! Je puis vous dire que j’ai jalousement protégé ce demi-milliard depuis le premier jour qui a suivi la censure, car je savais ce qu’il en coûterait aux agriculteurs. Aujourd’hui encore, j’ai défendu des allégements menacés par une éventuelle censure, notamment la mesure de défiscalisation en faveur des éleveurs bovins. Et je veux remercier mes collègues de Bercy, Éric Lombard et Amélie de Montchalin, qui ont, eux aussi, protégé ces crédits, ce qui fut tout à fait Je veux répondre à tous ceux qui considèrent, comme M. Ravier, que la politique agricole commune et l’Union européenne sont mauvaises pour les agriculteurs, que pas un seul agriculteur ne pense comme eux ! Les agriculteurs savent ce qu’ils doivent à l’Union européenne en termes de revenus. Le premier pilier de la PAC, je le rappelle, porte notamment les mesures de soutien aux revenus des exploitants agricoles. Et il s’agit de revenus directs ! Il faut donc faire attention à ce que l’on dit. Le deuxième sujet relatif au revenu est celui de la Il faut pouvoir produire si l’on veut tirer un revenu de son exploitation, ce qui pose la question des moyens de la production agricole, c’est-à-dire la terre, l’eau et la protection des productions, qu’elles soient animales ou végétales. Ce sujet, énorme, est en partie couvert par celui de la souveraineté alimentaire. Le troisième sujet est celui des prix. Ne demandez pas à ce texte ce qu’il ne peut vous donner ! Tout ce qui concerne les prix agricoles relève en effet des lois Égalim. Deux textes vous seront prochainement présentés : une proposition de loi relative à la prolongation de l’application du dispositif de seuil de revente à perte de 10 % (SRP+10) ; et un projet de loi que vous aurez à examiner, en vous référant aux excellents rapports sur les lois Égalim de vos collègues Mme Loisier et M. Gremillet, et des anciens députés Anne-Laure Babault et Alexis Izard. Nous allons donc travailler, sur la base de ces travaux parlementaires, à ce projet de loi, qui aura un impact direct sur les prix. Il n’est pas possible d’introduire dans le présent projet de loi un chapitre consacré au revenu des agriculteurs parce que ce sujet est traité, à la fois, dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), le projet de loi de finances, les dispositifs de la PAC, la loi Égalim, une future loi foncière et une future loi sur l’eau dans l’agriculture – autre grande question. Ne sous-estimez donc pas l’importance que nous attachons aux thèmes, nombreux, que vous avez évoqués. Je vous remercie d’avoir abordé, au travers de vos diverses interventions, à peu près toutes les questions agricoles. Les discussions générales sont très intéressantes, car elles permettent de couvrir l’ensemble du champ d’un sujet. Je reviendrai sur vos différents propos dans la suite du débat. Pour autant, je souhaite répondre dès à présent à votre intervention relative aux retraites agricoles, chère Pascale Gruny. Vous avez beaucoup travaillé sur ce sujet, et je tiens à vous en remercier publiquement. Nous avons été très attentifs à ce que la loi visant à calculer la retraite de base des non-salariés agricoles en fonction des vingt-cinq années d’assurance les plus avantageuses soit applicable dès le 1er janvier 2026, et nous serons vigilants sur la question des polypensionnés. Je souhaite, pour ma part, porter une attention particulière à la question de la retraite des femmes agricultrices. Si le dossier des retraites devait être ouvert de nouveau, j’aimerais que ce point soit pris en compte et je vous invite à y apporter votre expertise, madame la sénatrice. Jacquemet et Bleunven applaudissent également.) présidente. La discussion générale est close. Nous passons à la discussion du texte de la commission. de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture TITRE Ier ÉRIGER L’AGRICULTURE AU RANG D’INTÉRÊT FONDAMENTAL DE LA NATION ET RECONQUÉRIR NOTRE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE n° 799, présenté par le Gouvernement, est ainsi Rédiger ainsi cet intitulé : Reconquérir la souveraineté alimentaire de la France pour la défense de ses intérêts fondamentaux La parole est à Mme la ministre. Cet amendement vise à prévoir une nouvelle formulation de l’intitulé du titre Ier, afin qu’il corresponde mieux au contenu de l’article 1er du projet de loi. L’article 1er, dans sa rédaction actuelle, traite essentiellement de la souveraineté alimentaire, puisque les éléments relatifs au renouvellement des générations en ont été retirés lors de l’examen du texte par la commission des affaires économiques du Sénat. Vous avez considéré, en rédigeant l’intitulé du titre Ier, que l’agriculture devait être érigée au rang d’intérêt fondamental de la Nation. Or ce qui est mentionné comme étant un intérêt fondamental de la Nation à l’article 1er, c’est bien la souveraineté alimentaire. C’est pourquoi il est, selon nous, nécessaire de redonner un intitulé clair et porteur de sens au titre Ier. Il s’agit d’aller à l’essentiel, c’est-à-dire la reconquête de notre souveraineté alimentaire, qui est un impératif. n° 288 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Reconquérir notre souveraineté La parole est à M. Jean-Claude Tissot. Tissot. Cet amendement vise à renommer l’intitulé du titre Ier du projet de loi, en cohérence avec les amendements que nous défendrons ultérieurement, notamment à l’article 1er. Nous sommes en effet très réservés, pour ne pas dire critiques, quant au fait d’ériger l’agriculture au rang d’intérêt fondamental de la Nation, au même titre que l’indépendance de notre pays, l’intégrité de son territoire, sa sécurité ou la préservation de son environnement. Le Conseil d’État a d’ailleurs émis les mêmes réserves concernant la portée réelle de cette disposition. J’espère que personne ne fera de procès d’intention à quiconque dans cet hémicycle ! Nous sommes tous d’ardents défenseurs de nos agriculteurs et de notre agriculture. Il est d’ailleurs arrivé de nombreuses fois que nous nous retrouvions, de façon transpartisane, sur cette ligne de défense, particulièrement au moment de la crise du covid-19 ou lors de la négociation de certains traités de libre-échange. Toutefois, l’article 1er de ce projet de loi, dans sa rédaction actuelle, définit une orientation beaucoup trop économique et libérale pour que les sénateurs du groupe socialiste puissent en soutenir le principe. En commission, les rapporteurs ont modifié l’intitulé du titre Ier afin que celui-ci reflète leurs ambitions, ce qui semble d’ailleurs logique. À notre tour, donc, de le faire ! Nous sommes favorables à la reconquête de notre souveraineté alimentaire – c’est une évidence –, mais nous pensons que celle-ci ne saurait advenir à n’importe quel prix, notamment au regard de la préservation de notre environnement et de la sécurité de nos concitoyens. C’est pourquoi, et même si cet objectif reste de taille, nous vous proposons de renommer plus sobrement le titre Ier : « Reconquérir notre souveraineté alimentaire ». En effet, si nous y parvenons, ce sera déjà une grande victoire ! Madame la ministre, vous avez raison : la commission n’a pas supprimé la partie relative à l’installation de l’article 1er, mais elle l’a déplacée. Pour la clarté du texte, nous avons réécrit l’article 1er afin qu’il ne traite que de la souveraineté alimentaire. Il est donc intéressant de renommer le titre Ier, et la commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur l’amendement n° 799 du Gouvernement. Les dispositions relatives à l’installation prévues dans la version initiale de l’article 1er ont été replacées dans l’article 8, afin de faire de ce dernier un véritable article programmatique sur l’installation, la transmission et la formation. La commission est attachée à la notion d’intérêts fondamentaux de la France. Elle émet donc un avis défavorable sur l’amendement n° 288 rectifié ter, qui vise à la supprimer du titre Ier. Monsieur le rapporteur, je vous remercie de vous en remettre à la sagesse du Sénat sur mon amendement : cela ressemble presque à un avis favorable. (Sourires.) Tissot. Ce serait trop beau ! Madame la ministre, pour moi, la sagesse du Sénat vaut mieux qu’un avis favorable ! Vous auriez presque pu aller jusque-là, mais je ne veux pas empiéter sur la liberté des parlementaires. Monsieur Tissot, vous conservez notre expression de « reconquête de la souveraineté alimentaire », ce dont je vous remercie, mais la mention de « défense de ses intérêts fondamentaux » est précisément tout à fait fondamentale. Je suis donc défavorable à votre amendement, à moins que vous le retiriez. Tissot. Et l’avis du Conseil M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. Il est vrai que nous parlons beaucoup de souveraineté, un terme qui est apparu depuis quelque temps dans le débat : interrogeons-nous donc sur ce que ce mot recouvre. Pour comprendre ce qu’est la souveraineté alimentaire, je me suis inspiré du rapport sur le sujet de FranceAgriMer brandit un document.), qui semble faire foi sur toutes les travées de cette assemblée. À la lecture de ce rapport, les conclusions sont tout autres que celles que l’on entend très souvent. J’invite tout un chacun à regarder par exemple le tableau qui figure page 14. Si l’on ne regarde que la colonne « importations », tout est dans le rouge, et on semble en plein déclin. Cette impression est pourtant totalement faussée : les importations ne sont pas totalement significatives, car la France, du fait de sa situation géographique en Europe, constitue une plaque de transit pour nombre des produits agricoles, importés dans notre pays uniquement pour être ensuite réexportés. La colonne sur laquelle il faut se concentrer, c’est celle de l’autoapprovisionnement. Et là, miracle, pratiquement tous les produits sont dans le vert ! Notre vision de l’agriculture française est souvent complètement décliniste, alors que cela ne correspond pas à la réalité. À la page 26 du rapport, on lit : « En évolution (depuis 10 ans), on n’identifie pas de tendance généralisée, notamment pas dans le sens d’une dégradation, même si certaines productions connaissent des évolutions importantes. » Il y a des plus, il y a des moins. Il faut vraiment bien regarder les chiffres, et ne pas en avoir une lecture biaisée. Gontard et Jean-Claude Tissot applaudissent.) Nous n’aborderons pas ce sujet mille fois, et je tiens donc à prendre la parole. Winston Churchill disait qu’il ne croyait que les statistiques qu’il avait lui-même trafiquées. Quand on prend des chiffres, on peut leur faire dire ce qu’on veut, dans un sens ou dans un autre. Mon rapport de 2019 sur la souveraineté alimentaire indiquait que les Français mangeaient intégralement des produits importés pendant 1,5 jour par semaine. Tissot. Ce ne sont pas des Si l’on fait le même calcul aujourd’hui, six ans plus tard, ce chiffre est passé à 2,2 jours ! Gontard. Quelles sont vos Comme je l’ai dit à de nombreux journalistes, la semaine compte non pas trente jours, mais seulement sept. Alors lorsqu’on atteint 2,2 jours sur sept, on peut s’interroger sur notre souveraineté alimentaire et notre capacité à nous nourrir… En voulant éviter de regarder la réalité, on se jette encore un peu plus dans les importations, et on refuse de comprendre que nous devons véritablement travailler à améliorer notre Je le sais, mes chers collègues, les exportations vous gênent. (Protestations sur les travées du groupe GEST.) Tissot. Pas du tout ! Dans mon département, on produit 400 millions de litres de lait pour 220 000 habitants. Si ceux-ci devaient tout consommer, il faudrait leur faire boire du lait nuit et jour, sans arrêt ! Des territoires sont faits pour certaines productions, qui sont ensuite transportées vers d’autres territoires afin d’être consommées. C’est aussi cela, l’autonomie et la souveraineté alimentaire ! M. Vincent Louault, pour explication de vote. Louault. Nous soutiendrons l’amendement du Gouvernement, même si la notion d’intérêt fondamental, dont nous ne serons jamais convaincus, est d’une portée « pas claire » et d’une utilité « douteuse », comme l’indique le Conseil d’État à la page 4 de son avis sur le texte. Juridiquement, nous sommes là pour établir du droit dur et non du droit mou. La notion d’intérêt fondamental relève de cette deuxième catégorie ; elle posera des difficultés aux juristes, c’est certain ! Tissot acquiesce.) En revanche, la notion d’intérêt général majeur n’est pas du tout déclaratoire ; elle est porteuse de droits. Cuypers. Le message n’est pas le Louault. Oui, mais nous ne faisons pas qu’envoyer des messages. Ainsi que Mme la ministre l’a rappelé, les pratiques des agriculteurs entrent souvent en conflit avec le code de l’environnement, qui est fondé sur la notion d’intérêt général. Amener du droit dur dans le code rural est important ; à cet égard, la notion d’intérêt général majeur est bien plus solide que celle d’intérêt fondamental. Mes chers collègues, je vous invite à comparer les deux codes. Le code rural est très mal écrit, et son côté programmatique ne sert en réalité à rien. Nous ne sommes même pas capables de définir des notions claires ! En revanche, le code de l’environnement définit très clairement la biodiversité. Tout y est parfaitement écrit. Nous serons bientôt embourbés dans l’examen de la rédaction d’un article L. 1 où rien n’est défini. Les modifications proposées complètent un millefeuille écrit depuis 1960, de nouveaux pans de texte ne cessant d’être ajoutés par des lois de programmation, pour en arriver à un article de dix pages qui parfois se contredit. Cabanel. Excellent ! M. Pierre Cuypers, pour explication de vote. Cuypers. Nous évoquons des données chiffrées. Il faut savoir que, pour sa consommation alimentaire, notre pays importe autant que ce qu’il produit. Je veux bien que l’on parle de souveraineté alimentaire, mais nous ne devons pas oublier l’autonomie (Marques sur les travées des groupes SER et GEST.), car nous sommes justement à la veille d’une rupture forte. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des écarts si nous voulons satisfaire notre autonomie, avant d’acquérir la souveraineté. l’amendement n° 799. l’intitulé du titre Ier est ainsi rédigé et l’amendement n° 288 rectifié ter n’a plus I. – Le livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime est ainsi 1° Au début, sont ajoutés des articles L. 1 A à L. 1 C ainsi au sens de l’article 410-1 du code pénal. À ce titre, l’agriculture, la pêche et l’aquaculture sont d’intérêt général majeur. politiques publiques et les règlements ayant une incidence sur l’agriculture, la pêche et l’aquaculture respectent le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire selon lequel la protection du potentiel agricole de la Nation ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment. » ; est ainsi modifié : début, il est ajouté un I A ainsi rédigé : politique en faveur de la souveraineté alimentaire mentionnée à l’article L. 1 A a pour priorités : la pérennité et l’attractivité de l’agriculture ainsi que le renouvellement de ses générations d’actifs ; un haut niveau de compétitivité de l’agriculture ; « 3° De soutenir la recherche et l’innovation notamment pour permettre l’adaptation de l’agriculture au changement climatique ; la juste rémunération des actifs en agriculture. « En matière d’agriculture, les normes réglementaires ne peuvent aller au-delà des exigences minimales des normes européennes, sauf lorsqu’elles sont motivées et évaluées avant leur adoption, et dès lors qu’elles ne sont pas susceptibles d’engendrer une situation de concurrence déloyale. « La France tire le plein parti des règles européennes en matière d’agriculture, en particulier dans le cadre de la politique agricole commune. « Six mois avant le début des négociations du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement transmet pour avis un rapport aux commissions compétentes du Parlement présentant une programmation pluriannuelle de l’agriculture française pour les sept années couvrant le prochain cadre financier. « Ce rapport détermine notamment des objectifs de production par filière et la stratégie mise en œuvre pour atteindre ces objectifs. « Le Gouvernement publie annuellement des données de production par filière permettant d’apprécier l’évolution de leur trajectoire de production. « S’il est constaté pendant deux années consécutives un écart important entre la trajectoire de production observée de certaines filières et la trajectoire déterminée par la programmation pluriannuelle de l’agriculture, le Gouvernement transmet un rapport aux commissions compétentes du Parlement, exposant les raisons de l’écart et les mesures de correction envisagées. Ce rapport précise les mécanismes, notamment sous la forme d’aides, y compris européennes, mis en œuvre permettant de corriger les écarts a) Le I est ainsi priorités figurant aux 2° à 4° du I A du présent article se traduisent par des politiques ayant pour « 1° De sauvegarder et, pour les filières les plus à risque, de reconquérir la souveraineté alimentaire de la France, en préservant et en développant ses systèmes de production et en protégeant les agriculteurs de la concurrence déloyale de produits importés issus de systèmes de production ne respectant pas les normes imposées par la réglementation européenne ; « 2° De maintenir et développer des filières nationales de production, de transformation et de distribution ainsi que leur valeur ajoutée, en alliant performance économique, sociale et environnementale, de manière à garantir une sécurité alimentaire permettant l’accès de l’ensemble de la population à une alimentation suffisante, saine, sûre, diversifiée, nutritive, tout au long de l’année, et de concourir à la lutte contre la précarité alimentaire définie à l’article L. 266-1 du code de l’action sociale et des familles ; la compétitivité et la coopération agricole sur le plan international, de soutenir les capacités exportatrices nécessaires à la sécurité alimentaire mondiale, de maîtriser et réduire les dépendances aux importations dans les filières stratégiques pour la souveraineté alimentaire, de sécuriser les approvisionnements alimentaires du pays, en privilégiant l’approvisionnement national ; « 4° De veiller, dans tout accord de libre-échange, au respect du principe de réciprocité et à une exigence de conditions de production comparables pour ce qui concerne l’accès au marché ainsi qu’à un degré élevé d’exigence dans la coopération en matière de normes sociales, environnementales, sanitaires et relatives au bien-être animal, en vue d’une protection toujours plus forte des consommateurs et d’une préservation des modèles et des filières agricoles européens ; répondre à l’accroissement démographique, en rééquilibrant les termes des échanges entre pays dans un cadre européen et de coopération internationale fondé sur le respect du principe de souveraineté alimentaire permettant un développement durable et équitable, en luttant contre la faim dans le monde et en soutenant l’émergence et la consolidation de l’autonomie alimentaire dans le monde ; « 6° De rechercher des solutions techniques et scientifiques d’adaptation au changement climatique et d’accompagner les agriculteurs pour surmonter de façon résiliente les crises de toute nature susceptibles de porter atteinte aux capacités de production nationale et à son approvisionnement reconnaître et mieux valoriser les externalités positives de l’agriculture, notamment en matière de services environnementaux et d’aménagement du territoire ; « 8° De favoriser l’installation économiquement viable d’exploitations agricoles en agriculture biologique au sens de l’article L. 641-13 du code rural et de la pêche maritime, et un développement de la surface agricole utile cultivée en agriculture biologique en adéquation avec la demande de ces produits, en réduisant les importations de ces produits et en développant l’appareil industriel de transformation agroalimentaire pour diversifier l’offre et répondre au mieux à la demande ; préserver la surface agricole utile, d’atteindre une surface agricole utile cultivée en légumineuses de 10 % d’ici au 1er janvier 2030 et de tendre à l’autonomie protéique en 2050 ; « 10° De concourir à la transition énergétique et climatique, en contribuant aux économies d’énergie et au développement des matériaux décarbonés et des énergies renouvelables ainsi qu’à l’indépendance énergétique de la nation, notamment par la valorisation optimale et durable des sous-produits d’origine agricole et agroalimentaire dans une perspective d’économie circulaire et de retour de la valeur aux agriculteurs ; « 11° De soutenir la recherche, l’innovation et le développement, notamment dans les domaines des semences, des nouvelles techniques génomiques, de la sélection variétale, des fertilisants agricoles, de la production de biomasse, y compris sylvicole, des solutions fondées sur la nature et la réduction des dépendances à l’égard des intrants de toute nature ; définir des dispositifs de prévention et de gestion des risques ; « 13° De participer au développement des territoires de façon équilibrée et durable, en prenant en compte les situations spécifiques à chaque région, notamment des zones dites “intermédiaires” et des zones de montagne, d’encourager l’ancrage territorial de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, y compris par la promotion de circuits courts, et de favoriser la diversité des produits par le développement des productions sous signes d’identification de la qualité et de l’origine ; « 14° De veiller à une juste rémunération des exploitants, salariés et non-salariés agricoles et de l’agroalimentaire ainsi que leurs conditions de travail, leur protection sociale et leur qualité de vie, de rechercher l’équilibre des relations commerciales, notamment par un meilleur partage de la valeur ajoutée, et de contribuer à l’organisation collective des acteurs ; « 15° De valoriser le rôle essentiel des agricultrices par un accès facilité au statut de chef d’exploitation, à la formation continue et à une rémunération équitable ; « 16° De contribuer à la protection de la santé publique ; le maintien de l’élevage et l’agropastoralisme en France et lutter contre la décapitalisation, par un plan stratégique dédié déterminant notamment les objectifs de production ; « 18° De promouvoir la souveraineté en fruits et légumes, par un plan stratégique « 19° De favoriser l’acquisition pendant l’enfance et l’adolescence d’une culture générale de l’alimentation et de l’agriculture, en soulignant les enjeux culturels, environnementaux, économiques et de santé publique des choix alimentaires ; « 20° De promouvoir l’information des consommateurs quant aux lieux et aux modes de production et de transformation des produits agricoles et « 21° De veiller à mettre en œuvre une fiscalité compatible avec l’objectif d’amélioration du potentiel productif agricole, notamment en allégeant la fiscalité sur l’énergie, dont le carburant, en exonérant de taxes et impôts les indemnisations en cas de crises sanitaires en élevage, en allégeant de façon pérenne le coût du travail, notamment temporaire, et en ramenant la fiscalité du foncier agricole et de sa transmission dans la moyenne européenne afin de favoriser les installations. « La politique d’aménagement rural définie à l’article L. 111-2 et les dispositions particulières aux professions agricoles en matière de protection sociale et de droit du travail prévues au livre VII contribuent à ces d) À la première phrase des V et VI et au VII, les mots : « l’agriculture et de l’alimentation » sont remplacés par les mots : « la souveraineté M. Vincent Louault, sur l’article. Je vous prie de m’excuser de revenir un peu lourdement sur la notion d’intérêt fondamental, mais lorsque le champ est mal semé, il est impossible de faire de bonnes récoltes ! Juridiquement, l’article 1er, qui date de 1960 et a été très largement modifié, a fini par devenir illisible. Je vous proposerai donc une réécriture totale de l’article, issue de l’examen de presque 3 000 amendements à l’Assemblée nationale, après plusieurs dizaines d’heures de négociations et de débats. J’étais autour du berceau, près de l’équipe de Marc Fesneau. Le travail n’était pas aisé : les définitions de certains termes étaient difficiles, car il fallait les comparer avec celles de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ou de FranceAgriMer, qui définit la souveraineté alimentaire bien plus clairement que notre propre code rural. L’amendement de réécriture globale de l’article 1er que je défendrai s’appuie sur l’intégralité des travaux de l’Assemblée nationale : il n’est pas seulement celui de Vincent Louault, mais aussi celui de Julien Dive, de Marc Fesneau, de l’ensemble des groupes de l’Assemblée nationale, et même du groupe écologiste ! Gontard opine.) Je le sais, il est peut-être difficile d’accepter une réécriture aussi globale, mais je vous demande, mes chers collègues, de bien regarder ma proposition, qui est d’importance. Je n’ai pas réussi à « vendre » mon amendement en commission, car l’adoption d’un amendement du rapporteur a fait tomber tous les autres. Puisque nous n’avons pas eu ce débat en commission, nous l’aurons dans l’hémicycle, durant les huit heures ou plus que nous passerons probablement sur l’article 1er. Mes chers collègues, je ne vous lâcherai pas : quand vous me sortirez par la porte, je reviendrai par la fenêtre pour défendre une rédaction permettant une jurisprudence plus stable face à un code de l’environnement beaucoup plus puissant. M. Olivier Jacquin, sur l’article. Nous sommes à un rendez-vous très important pour notre agriculture et nos agriculteurs. J’en suis d’ailleurs un : j’ai terminé ma quarantième moisson cette année, et je suis en train de transmettre mon exploitation de grande culture bio de 150 hectares à un jeune de 23 ans. Au début de l’examen de l’article 1er, j’appelle votre attention sur un raté important : le lien entre agriculture et environnement nécessiterait un véritable approfondissement, similaire à celui que nous avons connu il y a quelques années avec l’avènement de Madame la ministre, je veux souligner les hésitations du Gouvernement au sujet de l’agriculture biologique. Des objectifs de surface à atteindre avaient d’abord été écartés, avant d’être rajoutés à l’article 8 bis. Ces hésitations font écho aux attaques sur l’agriculture bio, notamment à l’adoption d’un amendement félon de suppression de l’Agence Bio, laquelle a été ensuite rétablie. Cessons ces régressions, regardons l’avenir avec plus de confiance et de sérénité : notre agriculture le Tissot. Très bien ! M. Daniel Salmon, sur l’article. Dans un monde où la désinformation fait rage, il faut faire confiance à certains chiffres. Je l’ai dit, je me suis appuyé sur le rapport de FranceAgriMer, une institution régulièrement citée sur toutes les travées de cet hémicycle et qui semble faire foi. Dans la colonne du tableau que je mentionnais plus tôt, celle qui mesure le taux d’autoapprovisionnement – c’est-à-dire, mon cher Pierre Cuypers, le rapport entre la production et la consommation –, sur trente produits agricoles, vingt-cinq sont en vert et cinq sont en rouge. Lesquels ? Les fruits tropicaux et les agrumes, ce qui semble assez logique ; le riz ; le soja ; l’huile de palme. En effet, pour ces quatre produits, il sera difficile d’arriver à l’autonomie si l’on ne change pas notre consommation. Le dernier produit concerné pose davantage de difficultés : ce sont les ovins. Regardons les chiffres et analysons-les. Un certain nombre de productions sont en effet déficitaires et le resteront. En revanche, on oublie souvent de dire que nous atteignons des taux de 265 % pour ce qui concerne la poudre de lait écrémé, de 113 % pour les pommes de terre ou de 195 % pour le blé tendre ! Dans l’ensemble, nous n’arrivons pas à 100 % partout, mais nous sommes encore souvent en très bonne position. Même si quelques dynamiques peuvent être négatives, il faut rapporter notre production à notre consommation plutôt que de se morfondre en disant que tout part à vau-l’eau ! Car cela ne correspond pas à la réalité des chiffres. n° 710 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe La parole est à M. Gérard Lahellec. Lahellec. La notion d’intérêt fondamental va faire couler beaucoup d’encre. Dans son principe, mon amendement ne s’oppose pas à cette ambition de conquête de la souveraineté alimentaire. Toutefois, il ne suffit pas d’affirmer cet objectif de manière péremptoire, au risque de cliver, ce qui nous ferait perdre de vue que l’article 1er part du principe que la compétitivité et la conquête des marchés sont les moyens d’atteindre la souveraineté. À tout le moins, nous voyons là une contradiction. Il faut des mécanismes de régulation, que je ne développerai pas davantage. Du point de vue du droit pur, cet article ne me semble pas efficient. Pour être clair, soyons plus modestes, pour être plus La commission émet un avis défavorable sur cet amendement, car supprimer l’article 1er reviendrait à abandonner l’objectif d’atteindre la souveraineté alimentaire, qui nous semble fondamental. Le rapport de 2019 sur la souveraineté alimentaire démontrait clairement que 70 % de nos pertes en la matière étaient liées à une perte de compétitivité, laquelle s’explique par plusieurs facteurs : des charges plus élevées, un État insuffisamment protecteur, une guerre des prix entre la grande distribution et l’industrie agroalimentaire, ainsi qu’une capacité à vilipender sans cesse le modèle agricole Cela ne fait peut-être pas plaisir à entendre, mais c’est malheureusement la réalité. Le Gouvernement émet évidemment un avis défavorable sur cet amendement. Nous reviendrons à plusieurs reprises sur la notion de souveraineté alimentaire. Monsieur Salmon, il y a les rapports de FranceAgriMer, et puis il y a la réalité que nous connaissons. Gontard. Ah ! Permettez-moi de vous donner un exemple, celui de la filière noisette. Gontard. Comme par hasard ! La France produit 10 % de sa consommation de noisettes, tandis que nous en sommes les quatrièmes mangeurs au monde. C’est un fait : les Français aiment manger des noisettes ! Eh oui ! Malheureusement, les rendements de la filière noisette, magnifique coopérative de 300 producteurs, ont baissé de 70 %. Alors que l’on importe 90 % des noisettes consommées, il faudra m’expliquer comment on reste souverain pour cet aliment ! L’exemple que je choisis est, hélas ! très triste – et vous en connaissez les raisons. On me fait des retours de ce qui se passe au marché de Rungis. Ce matin, il n’y avait pas d’agneau. Pourquoi ? Parce que, alors que nous étions autosuffisants dans cette filière il y a quelques années, depuis l’accord avec la Nouvelle-Zélande nous importons la moitié de nos ovins ! Tissot. Nous n’avons jamais été autosuffisants pour les ovins : nous ne produisons que 37 % de ce que nous consommons ! Gontard. C’est le Rainbow Et ainsi de suite… Il y a les chiffres, et la réalité des Je vais vous livrer une confidence que m’a faite Christiane Lambert, que chacun d’entre vous connaît. sur les travées du groupe GEST.) Elle me disait que lorsqu’elle avait commencé à évoquer la notion de souveraineté alimentaire dans des réunions européennes, on la regardait avec beaucoup de méfiance, voire de réprobation. En effet, à l’époque, l’Union européenne avait la religion de la libre concurrence. Or – je ne vous l’apprendrai pas, monsieur Salmon – une concurrence complètement dérégulée entraîne du désordre. Nous parlons non pas seulement de libre concurrence, mais aussi de souveraineté alimentaire, ce qui ne revient pas non plus à parler de nationalisme alimentaire. En matière de souveraineté, chaque perte de terrain se rappellera toujours à nous. L’alimentation comme le médicament peuvent en effet devenir des armes stratégiques. Tissot. Bien sûr ! Regardez le conflit russo-ukrainien : l’alimentation n’est-elle pas devenue une arme stratégique, une arme de guerre ? C’est aussi de cela qu’il faut se prémunir. Nous voulons encourager la production de nos agriculteurs, mais cela ne revient pas à dire que nous encourageons le productivisme : nous ne sommes ni en l’Ukraine, ni en Pologne, ni aux États-Unis ! Nous connaissons parfaitement le caractère raisonnable du modèle français. Mesdames, messieurs les sénateurs, la souveraineté alimentaire est une notion régalienne : je n’hésite pas à utiliser ce mot. Tout à fait ! Nous parlerons beaucoup de souveraineté alimentaire. Le Gouvernement vous fera des propositions, car il s’agit d’un intérêt fondamental majeur de la Nation. Salmon. Nous pouvons parler de souveraineté, mais également de dépendance. Certaines dépendances ne se trouvent pas là où on le pense : nous sommes également très dépendants de nos exportations. Madame la ministre, regardons notre dépendance aux exportations en direction des marchés américain et chinois. Des régions entières de notre territoire ne vivent que grâce à ces exportations. Mais, quand on exporte du vin, nous sommes à la merci d’un Trump qui, à tout moment, peut décider d’augmenter les droits de douane. Que deviendrait alors notre production ? Il s’agit d’une vraie question ! Souvent, nous entrons dans un jeu de tractations. On parle de libre-échange, mais, on l’a vu, le conflit entre Boeing et Airbus a affecté notre agriculture ! Il faut prendre tout cela en compte. Si l’on produit 265 % de notre consommation de poudre de lait, cela signifie qu’on est dépendant des marchés extérieurs. Il faut prendre ces dépendances en compte, car elles mettent également notre agriculture en péril. Il faut tendre vers un autoapprovisionnement pour tous les produits agricoles. J’y insiste, que certains domaines, en lien avec une hyperspécialisation de notre agriculture, soient très fortement dépendants des exportations ne va pas sans poser problème. Par exemple, nous produisons également presque 300 % de l’orge que l’on consomme. Là encore, il y a une M. Michaël Weber, pour explication de vote. Weber. Au début du débat sur ce texte qui nous occupera de longues journées, il ne faudrait pas laisser croire qu’au sein de cet hémicycle certains seraient favorables à la souveraineté alimentaire et d’autres non. Le vrai débat, c’est de savoir quels moyens nous nous donnons et quelles méthodes nous souhaitons appliquer pour atteindre l’objectif de souveraineté alimentaire. J’observe que, dans les discours, il y a ceux qui, comme moi, souhaitent d’abord traiter la question de la souveraineté alimentaire, même si nous ne partageons pas toujours les mêmes orientations et les mêmes stratégies, et ceux qui veulent profiter de l’examen de ce projet de loi pour favoriser le productivisme et les exportations. Je n’ai rien contre celles-ci, mais – nous aurons l’occasion d’y revenir – elles ne doivent se faire au détriment ni des territoires ni de la santé des agriculteurs ou des sols. Nous devons essayer de construire un équilibre. Madame la ministre, ne croyez pas que deux visions totalement contraires de la souveraineté alimentaire s’opposent. Louault. Il est certain que nous n’avons pas tous la même vision de la souveraineté alimentaire. Certains veulent la plomber, en faisant à la limite tout reposer sur les importations brésiliennes et ukrainiennes ! Une souveraineté alimentaire entièrement importée, c’est possible ! Pour ma part, je défends une souveraineté agricole. Au bout du compte, on défend nos agriculteurs, et pas seulement le fait d’avoir à manger en France, quitte à tout importer des quatre coins du monde, comme on le fait déjà pour les fruits et les Oui, nous voulons participer à une économie que certains considèrent peut-être comme productiviste. Notre système économique repose en partie sur nos exportations, mais nous sommes fiers d’exporter nos produits, issus de l’excellence de nos filières. Nous avons les meilleures terres du monde, et nous n’avons pas à avoir honte de nos réussites ! M. Gérard Lahellec, pour explication de vote. Lahellec. Nous sommes confrontés à la difficulté qui tient à la contradiction entre compétitivité, souveraineté et libre-échange. Permettez-moi de prendre l’exemple du poulet. La mondialisation des prix de cette denrée n’a aucun sens, parce que, quoi qu’il se passe, il sera toujours possible de faire deux récoltes d’oléoprotéagineux par an au Brésil, alors qu’il sera impossible de faire deux récoltes de maïs en France. En conséquence, la production de poulet coûte par nature moins cher au Brésil qu’en France. Si les poulets brésiliens ne servaient qu’à nourrir les Brésiliens, l’affaire ne regarderait qu’eux ; mais lorsqu’ils entrent en concurrence avec nos propres volailles, cela porte atteinte à notre commerce, mais également à nos productions et à nos prix. Ce sont ces mécanismes qui ne conviennent Intégrer l’agriculture dans le Gatt (General Agreement on Tariffs and Trade) fut une décision terrible. l’amendement n° 710 rectifié. L’amendement n° 657 rectifié quater, présenté par MM. V. Louault, Capus et Médevielle, Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme L. Darcos, MM. Laménie, Brault, Chevalier, Rochette et A. Marc, Mme Paoli-Gagin et M. Malhuret, est ainsi libellé : l’article L. 1, sont insérés deux articles L. 1 A et L. 1 B ainsi protection, la valorisation et le développement de l’agriculture et de la pêche sont d’intérêt général majeur en tant qu’ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux tels que définis à l’article 410-1 du code « L’agriculture au sens du présent livre, qui s’entend par des activités réputées agricoles en application de l’article L. 311-1, comprend notamment l’élevage, l’aquaculture, le pastoralisme, la viticulture, les semences, l’horticulture et l’apiculture. « On entend par souveraineté agricole et alimentaire, le droit de chaque pays de maintenir et de développer ses systèmes d’exploitation agricoles afin de garantir sa propre capacité à produire son alimentation et aux fins de fournir à l’ensemble de la population une alimentation saine, sûre, diversifiée, nutritive, accessible à tous tout au long de l’année et issue d’aliments produits de manière durable. À ce titre, elle garantit aux exploitants agricoles la liberté de gérer leur capacité et leur mode de production dans le but d’atteindre les objectifs nationaux fixés par la loi. sécurité alimentaire la capacité à assurer à toute personne et à tout moment un accès physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin. sécurité sanitaire alimentaire, la capacité à assurer la sécurité et la qualité sanitaires de notre alimentation, par l’évaluation des risques sanitaires dans les domaines de l’alimentation, de l’environnement et du travail, avec une approche intégrée et unificatrice qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes, en reconnaissant que la santé des humains, des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement en général est étroitement liée et interdépendante. B – I. Six mois avant le début des négociations de chaque cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement transmet (pour avis aux commissions compétentes) au Parlement une programmation pluriannuelle de l’agriculture pour les sept années couvrant le prochain cadre financier (ou fixée par décret) qui définit les modalités d’action des pouvoirs publics pour atteindre les objectifs définis aux L. 1-A, L. 1, L. 2, L. 3 et L. 4 du code rural et de la pêche maritime ainsi que par la présente loi. « Cette programmation pluriannuelle de l’agriculture détermine notamment des objectifs de production par filière et la stratégie mise en œuvre pour atteindre ces objectifs. Ces objectifs doivent tendre à être excédentaires par rapport aux consommations nationales sur celles-ci. « Elle est compatible avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés dans le budget carbone mentionné à l’article L. 222-1 A du code de l’environnement, ainsi qu’avec la stratégie bas-carbone mentionnée à l’article L. 222-1 B, ainsi qu’avec le plan national d’adaptation au changement climatique et la stratégie nationale biodiversité mentionnée à l’article L. 110-3 du « La programmation pluriannuelle de l’agriculture fait l’objet d’une synthèse pédagogique accessible au public. « Le décret prévu au présent article précise les objectifs et les priorités d’action de la politique agricole nationale. Gouvernement remet chaque année au Parlement un rapport sur l’état de la souveraineté agricole et alimentaire de la France, détaillant l’atteinte des objectifs par filière mentionnés au II du présent article et comportant une annexe spécifique sur l’état de la souveraineté alimentaire de chacune des collectivités régies par les articles 73 et 74 de la Constitution ainsi que de la Nouvelle-Calédonie. ». politique en faveur de l’agriculture et de l’alimentation, dans ses dimensions internationale, européenne, nationale et territoriale, a pour souveraineté agricole et alimentaire de la France, en préservant et en développant ses systèmes de production et en préservant les réglementation européenne, tout en veillant à préserver les écosystèmes et les ressources naturelles sur l’ensemble du territoire national et en promouvant les systèmes de production agroécologiques, d’agriculture raisonnée et d’agriculture de conservation des sols ; développer des filières de production et de transformation ainsi que leur valeur ajoutée, en alliant performance économique, sociale, notamment par un haut niveau de protection sociale, environnementale et sanitaire, afin qu’elles soient capables de relever le double défi de la compétitivité et de la transition écologique, dans un contexte de compétition internationale, et de veiller, dans tout nouvel accord de libre-échange, au respect du principe de réciprocité et à une exigence de conditions de production comparables pour ce qui concerne l’accès au marché ainsi qu’à un degré élevé d’exigence dans la coopération en matière de normes sociales, environnementales, sanitaires et relatives au bien-être animal, en vue d’une protection toujours plus forte des consommateurs et d’une préservation des modèles et des filières agricoles « 3° De préserver la souveraineté de l’élevage et de l’agropastoralisme en France par un plan stratégique déterminant notamment les objectifs de potentiel de production, d’assurer le maintien de l’élevage, en préservant le pâturage et en luttant contre la décapitalisation dans l’élevage, en cohérence avec les besoins alimentaires, d’assurer l’approvisionnement en protéines animales des Français et de maintenir et de restaurer l’ensemble de ses fonctionnalités environnementales, sociales, économiques et territoriales ainsi que ses complémentarités agronomiques avec les productions végétales ; « 4° De favoriser et de soutenir le revenu, en assurant une juste rémunération, de développer l’emploi et d’améliorer la qualité de vie et les conditions de travail des agriculteurs et des salariés agricoles et de l’agroalimentaire, de préserver un modèle d’exploitation agricole familial ainsi que la possibilité pour les agriculteurs de choisir leurs systèmes de production dans un cadre clair et loyal et dans le respect de la liberté d’entreprendre, de l’organisation collective des acteurs et de valoriser le rôle essentiel des agricultrices par un accès facilité au statut de chef d’exploitation, à la formation continue et à une et de s’adapter aux conséquences du changement climatique, en atténuant ses effets, en accompagnant les agriculteurs et en surmontant de façon résiliente, efficiente et efficace les crises de toute nature susceptibles de porter atteinte à ses capacités de production nationale et à son approvisionnement alimentaire, notamment par l’établissement de toutes mesures de sauvegarde, dérogatoires si nécessaire, permettant le respect des objectifs et priorités d’action visée par le présent article ; reconnaître et de mieux valoriser les externalités positives de « 7° De concourir l’indépendance énergétique de la Nation, notamment par la « 8° De soutenir la recherche, l’innovation et le développement, notamment des technologies et des filières de production de fertilisants agricoles sur le sol national pour limiter la dépendance aux importations en engrais, de produits biosourcés, de la chimie végétale, de nouvelles techniques génomiques et de solutions fondées sur la nature ; et d’assurer la décarbonation de l’économie par la production durable de biomasse, y compris sylvicole, la captation et le stockage du carbone, l’efficience et l’efficacité de « 9° De contribuer à la protection de la santé publique et de la santé des agriculteurs et des salariés du secteur agricole, en assurant le développement de la prévention sanitaire des actifs agricoles, de veiller au bien-être et à la santé des animaux, à la santé des végétaux et à la prévention des zoonoses en prenant en compte l’approche “une seule santé” ; « 10° De participer au développement des territoires de façon équilibrée et région, notamment celles des zones dites “intermédiaires” et des zones de montagne mentionnées au VI du présent l’ancrage territorial de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, y compris par la promotion de circuits courts, et de favoriser la diversité des produits par le développement des productions sous signes d’identification de la qualité et de l’origine et de promouvoir l’information des consommateurs quant aux lieux et aux modes de production et de transformation des produits agricoles et agroalimentaires ; « 12° De promouvoir la préservation, la conversion, le développement et le maintien de l’agriculture et des filières biologiques, au sens de l’article L. 641-13, en veillant à l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché national pour atteindre les objectifs inscrits dans le programme national sur l’ambition en agriculture biologique et dans l’objectif d’atteindre une surface agricole utile cultivée de 21 % avant le « 13° De promouvoir l’autonomie de la France et de l’Union européenne en protéines, en tendant vers une autonomie protéique nationale avant 2050, en augmentant la surface agricole utile cultivée en légumineuses à 10 % avant le « 14° De promouvoir la souveraineté en fruits et légumes, par un plan stratégique « 15° De répondre à l’accroissement démographique, en assurant la sécurité alimentaire de la population en rééquilibrant les termes des échanges entre pays dans un cadre européen et de coopération internationale fondé sur le respect du principe de souveraineté agricole et alimentaire et permettant un développement durable et équitable, pour lutter contre la précarité alimentaire définie à l’article L. 266-1 du code de l’action sociale et des familles, et en luttant contre la faim dans le monde en soutenant l’émergence et la consolidation de l’autonomie alimentaire dans le monde. « 16° De favoriser santé publique des choix alimentaires. b) À la première phrase du II, après le mot : « biologique, » sont insérés les mots : « d’agriculture raisonnée et de conservation des sols, » ; c) Le IV est ainsi politique d’installation et de transmission en agriculture a pour objectif de contribuer à la souveraineté agricole définie à l’article L. 1 A et aux transitions agroécologique, énergétique et climatique en agriculture, en favorisant le renouvellement des générations d’actifs en agriculture. Elle contribue à relever le défi démographique posé notamment par le vieillissement de la population active agricole, en accompagnant les reprises d’exploitation et en favorisant la diversification des profils des porteurs de projets à l’installation. Elle affirme le caractère stratégique de ce renouvellement pour, d’une part, renforcer la création de richesse et la compétitivité de l’économie française et, d’autre part, répondre aux enjeux environnementaux et climatiques grâce aux services écosystémiques et énergétiques rendus par l’agriculture. Elle participe à la transition vers des modèles agricoles plus résilients sur les plans économique, social et « À ce titre, elle oriente en priorité l’installation en agriculture vers des secteurs stratégiques pour la souveraineté agricole et alimentaire et les transitions écologique et climatique, adaptés aux enjeux de chaque territoire, et vers des systèmes de production diversifiés et viables humainement, économiquement et écologiquement, au moyen de mesures visant à : connaître les métiers d’exploitant agricole et de salarié agricole et communiquer sur l’enjeu stratégique du renouvellement des générations pour assurer la souveraineté alimentaire de la « 2° Susciter des vocations agricoles dans le public scolaire et parmi les personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi ; « 3° Proposer un accueil, une orientation et un accompagnement qui soient à la fois personnalisés, pluralistes et coordonnés, à l’ensemble des candidats à l’entrée en agriculture et des personnes envisageant de cesser et de transmettre leur activité ; « 4° Mettre en relation les porteurs de projets en agriculture et les personnes en activité agricole ou en fin de carrière agricole et favoriser la création, l’adaptation et la transmission des exploitations agricoles dans un cadre familial comme hors de ce cadre ; « 5° Encourager les formes d’installation collective et les formes d’installation progressive, y compris le droit à l’essai, permettant d’accéder aux responsabilités de chef d’exploitation tout en développant un projet d’exploitation ainsi que l’individualisation des parcours professionnels ; « 6° Favoriser la fourniture d’informations claires et objectives sur l’état des exploitations à transmettre, afin de garantir leur viabilité d’un point de vue économique, humain et environnemental ; l’installation en agriculture, en facilitant la possibilité de construire un nouveau bâtiment à usage d’habitation, attenant au bâtiment technique, sur le terrain agricole ; « 8° Prévoir les leviers fiscaux et bancaires permettant la reprise d’exploitation. « Dans le cadre de cette politique, l’État facilite l’accès au foncier agricole dans des conditions transparentes et équitables. Il assure la formation aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de l’aquaculture et de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles ainsi qu’aux métiers qui leur sont liés. Cette formation est adaptée aux transitions écologique et climatique, aux enjeux de la souveraineté alimentaire, aux évolutions économiques, sociales et sanitaires affectant l’activité agricole ainsi qu’au développement des territoires. « La mise en œuvre de cette politique d’aide à l’installation et à la transmission s’appuie sur une instance nationale et des instances régionales de concertation réunissant l’État, les régions et les autres partenaires concernés. » ; d) La seconde phrase du V est ainsi modifiée : – après le mot : « marchés, », sont insérés les mots : « le revenu des agriculteurs, » ; « durable, », sont insérés les mots : « l’adaptation des exploitations au changement – le mot : « locale » est supprimé ; « l’emploi, », sont insérés les mots : « la formation, le renouvellement des « locales, », sont insérés les mots : « notamment en s’appuyant sur les filières de diversification, la préservation et la pleine mobilisation de la surface agricole utile, ». La parole est à M. Vincent Louault. Louault. Pour être parfaitement clair, cet amendement de rédaction globale est le fruit de concertations de fond conjointement menées par les députés rapporteurs du texte, les groupes politiques et le gouvernement de l’époque, lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale. Nous définissons clairement l’agriculture au sens de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime. Nous y intégrons l’élevage, l’aquaculture, le pastoralisme, ainsi que la viticulture, les semences, l’horticulture et l’apiculture, qui avaient été oubliés dans la rédaction initiale du projet de loi. Nous proposons ensuite trois définitions. D’abord, celle de la souveraineté agricole et Ensuite, celle de la sécurité alimentaire, qui est « la capacité à assurer à toute personne et à tout moment un accès physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin ». Cette définition est reprise, je le signale au passage, de celle de la FAO ; ce n’est pas une invention de ma part, et je ne veux plus qu’on présente cet amendement comme le mien, car il s’agit de celui de Enfin, celle de la sécurité sanitaire alimentaire, très importante dans le contexte mondial du One Health. Pour faire plaisir au rapporteur, j’ai ajouté une référence à la défense des « intérêts pénal ». J’ai tout donné, et tout y est ! En outre, avec mon amendement, nous sommes en avance de phase. En effet, nous anticipons la suppression des alinéas prévue par l’amendement n° 905, que nous examinerons dans quelques minutes, avant que leur réintroduction ne soit prévue par l’amendement n° 907 examiné après l’article 1er, probablement dans deux jours. Avec mon amendement, nous parvenons au même résultat que cette carambouille, qui nécessitera dix heures de débat pour en arriver exactement à la même rédaction que la mienne ! n° 452, présenté par MM. Hochart, Durox et Szczurek, est ainsi libellé : « I. – Le livre « 1° Au début, il est ajouté un article L. 1 A ainsi rédigé : L. 1 A. – I. – La souveraineté alimentaire se définit comme la capacité de la nation à définir elle-même une stratégie agricole qui lui permette de déterminer son degré d’autonomie alimentaire pour fournir une alimentation de qualité à sa population, tout en garantissant sa sécurité alimentaire. Consolider, renforcer ou sécuriser au maximum la production atteignable localement est le premier levier de souveraineté alimentaire. La protection, la valorisation, le développement de l’agriculture et de la pêche sont d’intérêt général majeur : ce sont les garants de la souveraineté alimentaire. « La sécurité alimentaire est définie comme la capacité à assurer à toute denrées alimentaires dont elle a besoin, en en garantissant la qualité sanitaire. compter de la promulgation de la loi n° … du … renouvellement des générations en agriculture, puis tous les dix ans, la loi d’orientation de l’agriculture française a pour objectif, dans le cadre de la politique économique, sociale et environnementale, de contribuer au développement du secteur agricole et à l’innovation à parité avec les autres activités « 1° En accroissant la contribution de la production agricole, en équilibrant la balance commerciale agricole globale du territoire national, compte tenu de la défense de la souveraineté alimentaire, de la sécurité alimentaire et de l’évolution des besoins ; « 2° En garantissant un revenu et des prix rémunérateurs pour les agriculteurs, et en encadrant les marges abusives des multinationales de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution. préservant et en développant la résilience et le potentiel des facteurs de production agricole sur l’ensemble du territoire national ainsi que les facteurs de transformation et de distribution de ces productions par la lutte contre la concurrence déloyale et par l’établissement de toutes mesures de sauvegarde en cas de crise, dérogatoires si nécessaire, permettant le respect des objectifs et priorités d’action mentionnée au présent article ; « 4° En assurant la souveraineté alimentaire du pays aux fins de fournir à l’ensemble de la population une alimentation garantissant la sécurité alimentaire tout au long de l’année ; « 5° En priorisant les produits alimentaires français dans la commande publique pour la restauration collective des différentes administrations et la restauration scolaire et universitaire ; « 6 En promouvant l’innovation agricole et l’investissement dans toute technologie contribuant à la souveraineté alimentaire tout en diminuant l’impact sur l’environnement ; « 7° En promouvant les produits protégés par les différents labels agricoles et en priorité les Indications Géographiques Protégées ; développant une politique d’installation et de transmission en agriculture permettant de lutter contre la chute du nombre d’installations, en favorisant le renouvellement des générations d’actifs en agriculture par l’accompagnement des reprises d’exploitation en prenant en compte les services écosystémiques qu’elles rendent. Dans le cadre de cette politique, l’État facilite aux agriculteurs l’accès au foncier agricole dans des conditions transparentes et équitables, tout en protégeant l’exploitation familiale pour compenser les désavantages naturels et économiques auxquels elle reste soumise comparativement aux autres secteurs de l’économie ; « 9° En assurant une formation diversifiée et de qualité aux métiers de l’agriculture et de la pêche, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles et aux métiers qui leur sont liés, par la création de pôles d’excellences, en assurant la résilience de l’écosystème. les dix ans, la programmation pluriannuelle de l’agriculture, fixée par décret, définit les modalités d’action des pouvoirs publics pour la gestion de l’ensemble des formes d’agriculture sur le territoire métropolitain continental, afin d’atteindre les objectifs définis aux articles L. 1 A, L. 1, L. 2, L. 3 et L. 4 ainsi que par la loi n° du renouvellement des générations en agriculture. Les objectifs de productions nationaux par filière doivent tendre à être « Elle contribue autant que possible sans porter atteinte à la souveraineté alimentaire, aux l’article L. 222-1 B du même code. La programmation pluriannuelle de l’agriculture fait l’objet d’une synthèse pédagogique accessible au public. premier alinéa du présent III précise les objectifs et les priorités d’action de la politique agricole nationale tel que mentionnés au II. Gouvernement remet chaque année au Parlement un rapport portant sur l’état de la souveraineté agricole et alimentaire de la France détaillant les indicateurs de suivi de la politique agricole nationale telle que mentionnée au III. » ; souveraineté alimentaire de la France et de promouvoir l’indépendance alimentaire de la France à l’international, en préservant son modèle agricole, ses systèmes d’exploitation, la qualité et la sécurité de son alimentation et en préservant les agriculteurs de la concurrence déloyale de produits importés issus de systèmes de production ne respectant pas les normes imposées par la réglementation française et européenne ; de garantir la sécurité sanitaire des importations par un niveau de contrôle efficace aux développer la valeur ajoutée dans chacune des filières agricoles et alimentaires et de renforcer la capacité exportatrice de la France ; de développer des filières de production et de transformation en alliant performance économique, sociale, notamment à travers un haut niveau de protection sociale, environnementale et sanitaire, capables de relever le double défi de la compétitivité et de la transition écologique, dans un contexte de compétition internationale ; « 3° De garantir le revenu, de développer l’emploi et d’améliorer la qualité de vie des agriculteurs et des salariés ainsi que de préserver le caractère familial de l’agriculture et l’autonomie et la responsabilité individuelle de l’exploitant et de rechercher l’équilibre des relations commerciales, notamment par un meilleur partage de la valeur ajoutée ; s’interdire les surtranspositions et les surréglementations françaises par rapport aux normes européenne car elles accroissent les distorsions de concurrence et pénalisent la compétitivité de l’agriculture française ; « 5° Dans le cadre de la politique de l’alimentation définie par le Gouvernement, d’assurer la sécurité alimentaire de la population en favorisant l’accès à une alimentation sûre, saine, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante, produite dans des conditions économiquement et socialement acceptables par tous, et de concourir à la lutte contre la précarité alimentaire telle que définie à l’article L. 266-1 du code de l’action sociale et des familles. La sécurité sanitaire des importations est garantie par un niveau de contrôle efficace aux « 6° De contribuer agriculteurs et des salariés du secteur agricole, de veiller au bien-être et à la santé des animaux, à la santé des végétaux et à la prévention des zoonoses, en veillant à l’intégration du principe d’une seule santé ; reconnaître et mieux valoriser les vertus de l’agriculture, notamment en matière de services environnementaux et recherche, l’innovation et le développement, en particulier des technologies et filières de production de fertilisants agricoles sur le sol national, des filières de produits biosourcés et de la chimie végétale, ou encore de nouvelles techniques génomiques ; « 9° De participer au région et les difficultés relatives aux zones circuits courts, et de favoriser la valorisation et la diversité des produits par le développement des productions sous signes d’identification de la qualité et de l’origine ; « 11° De promouvoir l’information des consommateurs quant aux lieux et modes de production, notamment d’abattage des animaux, et de transformation des produits agricoles et agro-alimentaires par une amélioration de la répression de la fraude ; « 12° De promouvoir en accord avec les besoins du marché, le maintien et le développement de l’agriculture et des filières biologiques, au sens de l’article L. 641-13 ; « 13° De veiller à l’exclusion des secteurs agricoles volontaires des traités de « 14° De favoriser l’acquisition dès l’enfance et l’adolescence d’une culture générale de l’alimentation soulignant les enjeux culturels, environnementaux, économiques et de santé publique liés aux choix alimentaires ; « 15° De protéger et de valoriser les terres agricoles ; b) Le IV est ainsi objectif de contribuer à la souveraineté alimentaire de la France, en favorisant le renouvellement des générations d’actifs en agriculture par l’accompagnement des reprises d’exploitation. Elle prend en compte le caractère stratégique de ce renouvellement pour, d’une part, renforcer la création de richesse et la compétitivité de l’économie française et, d’autre part, répondre aux enjeux environnementaux et climatiques grâce aux services écosystémiques rendus par environnemental et favorise la diversification des profils des porteurs de projets d’installation. stratégiques pour la souveraineté alimentaire, adaptés aux enjeux de chaque territoire, et vers des systèmes de production diversifiés et viables humainement, économiquement et écologiquement, à travers des mesures visant à : connaître le métier d’exploitant agricole et communiquer sur l’enjeu stratégique du renouvellement des générations pour assurer la souveraineté alimentaire de la France ; vocations agricoles au sein du public scolaire, mais aussi parmi des personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi ; accueil, une orientation et un accompagnement personnalisés et coordonnés de l’ensemble des candidats à l’entrée en agriculture, comme des personnes envisageant de cesser et de transmettre leur activité agricole ou en fin de carrière agricole et favoriser ainsi la création, l’adaptation et la transmission des exploitations formes d’installation collective et d’installation progressive, y compris le droit à l’essai, permettant d’accéder aux responsabilités de chef d’exploitation tout en développant un projet d’exploitation ainsi que l’individualisation des parcours exploitations à transmettre afin de garantir leur viabilité d’un point de vue économique, humain et environnemental avec les actions à mener pour préserver les capacités de production compte tenu des contraintes climatiques. politique, l’État facilite pour les agriculteurs, l’accès au foncier agricole dans des conditions transparentes et équitables. Il assure la formation aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles et aux métiers qui leur sont liés, de façon adaptée aux transitions écologique et climatique, à l’enjeu de souveraineté alimentaire et aux autres évolutions économiques, sociales et sanitaires ainsi qu’au développement des territoires. partenaires concernés. » La parole est à M. Joshua Hochart. Hochart. Permettez-moi une rapide digression : Mme la ministre a dénoncé les accords de libre-échange, ce que nous faisons, pour notre part, depuis des années, ce qui était assez savoureux à entendre quand on sait que son propre parti, ses amis et ses alliés mettent méticuleusement en place ces accords avec l’Union européenne… Je reviens à l’objet de cet amendement, essentiel pour garantir la souveraineté alimentaire de la France. Nous affirmons qu’il est nécessaire que la France maîtrise son autonomie agricole et alimentaire. L’amendement vise à inscrire dans le code rural la définition de la notion de souveraineté alimentaire, et à préciser que la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture et de la pêche sont d’intérêt général majeur. En renforçant nos capacités de production nationales et en protégeant nos agriculteurs de la concurrence déloyale, nous nous assurons que chaque Français ait accès à une alimentation de qualité, tout en consolidant notre indépendance face aux aléas des marchés internationaux. De plus, cet amendement met en avant des mesures concrètes pour atteindre nos objectifs, c’est-à-dire garantir un revenu décent aux agriculteurs, encadrer les marges abusives des multinationales, renforcer la formation agricole et assurer une politique foncière équitable. Il vise également à corriger un biais réglementaire, en mettant fin aux surtranspositions excessives des règles européennes qui pénalisent notre compétitivité. Enfin, en faisant de la commande publique un levier stratégique, nous privilégions les produits français dans la restauration collective, soutenant ainsi nos filières nationales. Par cet amendement, nous fournissons donc un outil clé pour protéger notre agriculture et assurer un avenir durable à notre L’avis est défavorable sur les deux amendements. Pardon de le dire ainsi, monsieur Louault, mais nous sommes au Sénat. Nous ne critiquons pas le travail des députés, mais nous aussi avons notre mot à dire et notre travail à mener. Adopter une réécriture de l’article 1er presque identique à la rédaction de l’Assemblée nationale reviendrait à faire fi de toutes les heures que Franck Menonville et moi-même avons consacrées à nous faire une opinion objective afin de proposer une rédaction qui corresponde au Sénat. En outre, l’adoption de l’amendement n° 657 rectifié quater reviendrait sur notre proposition de réserver l’article 1er à la souveraineté alimentaire, et de déplacer les mesures relatives à l’installation à l’article 8. En effet, dans la rédaction de votre amendement, ces deux domaines sont de nouveau De plus, dans une sorte de liste à la Prévert, l’amendement vise à établir trente priorités en faveur de la souveraineté alimentaire, tandis que nous essayons de les regrouper en quatre grandes priorités, même si nous accepterons la proposition d’en faire figurer une cinquième, à savoir la sécurité sanitaire et alimentaire. Je ne dis pas que tout est parfait et que notre travail ne peut pas être amélioré, mais nous n’avons pas du tout suivi la même logique. J’y insiste, votre amendement reprend exactement la rédaction de l’Assemblée nationale, alors que nous avons voulu séparer la question de souveraineté alimentaire, d’une part, de celle de l’installation et de la transmission, d’autre part. Nous avons également cherché à clarifier l’ensemble. Comme vous le verrez à l’occasion de l’examen d’un des amendements suivants, en retirant les grands principes de l’article 1er, nous avons cherché à sortir du programmatique pour faire du normatif, afin de leur donner une portée plus importante. Avec la réécriture totale que vous proposez, votre amendement relève, au contraire, du début jusqu’à la fin du programmatique. Je reconnais qu’il est difficile de comprendre notre démarche alors que nous nous apprêtons à débattre en discussion commune de trente-trois amendements qui n’ont pas tous trait au même sujet. Je vous demande simplement de nous faire confiance. Nous avons essayé de réécrire l’article pour faciliter la compréhension du sens de cette loi, qui, malheureusement, lorsqu’elle nous est arrivée de l’Assemblée nationale, s’est avérée être quelque peu décousue ou, tout du moins, n’avait pas l’architecture que nous souhaitions lui donner. D’abord, je tiens à vous remercier, messieurs Louault et Hochart, pour l’important travail conduit, lequel mérite objectivement d’être salué. Le Gouvernement a rédigé un texte que les députés ont longuement examiné et largement amendé, de façon démocratique, chacun ayant soumis ses idées, puis le Sénat y a apporté sa contribution légitime, en choisissant de changer l’ordre d’ensemble. Messieurs les sénateurs, vous proposez chacun d’y substituer encore un nouvel ordre… Cette histoire est sans fin ! Lorsque j’ai découvert les propositions de votre assemblée, je me suis demandé s’il fallait me battre pour réinstaurer la structure de l’Assemblée nationale ou accepter, même si nous n’étions pas tout à fait d’accord, la proposition des rapporteurs. J’ai choisi de me concentrer sur les points les plus importants pour le Gouvernement. Nous souhaitons « challenger » le Sénat que sur quelques propositions, et nous en resterons là. Il faut savoir arrêter de réécrire sans cesse cet article, qui est d’une densité exceptionnelle. Il contient de nombreuses notions fondamentales, étant, comme l’est tout article 1er, le socle principiel du texte. Aussi, concentrons-nous sur l’essentiel, d’autant que je suis certaine, messieurs les sénateurs, que vous contribuerez avec richesse au débat étant donné l’ampleur de votre travail. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces Louault. J’ai perdu cet arbitrage, d’accord, mais il fallait reconnaître le travail de l’Assemblée nationale parce que nous nous retrouverons après en commission mixte paritaire (CMP) et qu’il faudra qu’elle soit conclusive. Je vous souhaite bon courage pour y parvenir si nous passons au forceps une rédaction totalement nouvelle de l’article en faisant fi des rédactions précédentes ! Monsieur le rapporteur, il faut lire correctement ma proposition : « 1° Avant l’article L. 1, sont insérés deux articles L. 1 A et L. 1 B ». Ces articles forment un chapeau, exactement comme dans votre amendement n° 907 : ils se situent avant l’article L. 1 et sont de portée normative. Je veux bien que vous me racontiez des histoires, mais, pour l’affirmer de manière un peu sèche, nos amendements sont exactement les mêmes ! Puisque notre amendement ne sera pas adopté, je tenterai de réintroduire en partie ses dispositions, même si j’entends l’argument des apports du Sénat. Je ne suis pas borné au point de réclamer du rapporteur de prendre la copie de l’Assemblée nationale ! J’ai la fierté de siéger dans notre assemblée, et je fais miennes les spécificités de l’institution. Je n’envie pas du tout les députés, surtout en ce moment… Mes chers collègues, je vous demande donc de garder en tête mon amendement, car il reviendra par morceaux tout au long de nos débats. Je trouve important de me battre sur quelques points comme je viens de le faire. l’amendement n° 657 rectifié quater. l’amendement n° 452. trente-trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 289 rectifié ter est présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 905 est présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires Alinéas 2 à 5 La parole est à M. Olivier Jacquin, pour présenter l’amendement n° 289 rectifié ter. Jacquin. Cet amendement vise à supprimer les alinéas 2 à 5 introduits par les rapporteurs en commission. L’inscription des notions de « potentiel agricole » dans le champ de protection des intérêts fondamentaux de la Nation et de « non-régression de la souveraineté alimentaire » soulève de trop nombreuses questions pour voter le texte en l’état. D’une part, nous nous interrogeons sur l’adéquation de ces concepts avec nos engagements environnementaux et avec la nécessité de réaliser un véritable virage agroécologique, que nous appelons de nos vœux. En effet, l’orientation très productiviste que sous-tendent ces notions, particulièrement celle d’une « amélioration constante » du « potentiel agricole », rendrait impossible toute décision politique qui n’irait pas uniquement dans le sens d’un accroissement du volume produit. D’autre part, nous considérons comme disproportionné de mettre au même niveau le potentiel agricole, l’indépendance de la Nation, la sûreté nucléaire ou encore la sécurité militaire. À ce titre, nous tenons à rappeler qu’une telle opinion ne constitue pas une posture dogmatique de notre part : le Conseil d’État avait également émis dans son avis de fortes réserves concernant cette notion, proposant de la supprimer au motif que la portée d’une telle mention n’était « pas claire » et que son utilité était « douteuse ». Dans ces conditions, les alinéas 2 à 5 nous semblent au mieux totalement incantatoires et inutiles, donc sources de promesses vides à destination de nos agriculteurs. Au pire, ils risquent d’entraîner une paralysie de nos politiques publiques, particulièrement celles qui n’iraient pas uniquement dans le sens du M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 905. Madame la présidente, je le présenterai au moment de mon avis sur l’ensemble des amendements en discussion commune. n° 656 rectifié quater, présenté par MM. V. Louault, Capus et Médevielle, Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme L. Darcos, MM. Laménie, Brault, Chevalier, Rochette et A. Marc, Mme Paoli-Gagin et M. Malhuret, – Alinéas 2 à 5 Remplacer ces alinéas par douze 1° Au début sont ajoutés deux articles L. 1 A et L. 1 B ainsi rédigés : A. – I. – La protection, la valorisation et le développement de l’agriculture, l’élevage, le pastoralisme, la pêche, l’aquaculture et l’apiculture, en tant qu’elles garantissent la souveraineté et la sécurité alimentaire de la Nation, en ce qu’elles participent à la décarbonation, à la protection des écosystèmes, et à l’adaptation au changement climatique, sont d’intérêt général majeur, et contribuent à la défense des intérêts fondamentaux tels que définis à l’article 410-1 du code pénal. gérer leur capacité et leur mode de production. Les productions nationales par filière doivent tendre à être excédentaires par rapport aux consommations nationales sur ces mêmes filières général, y compris des écosystèmes, est étroitement liée et interdépendante. « Les politiques publiques et les règlements ayant une incidence sur l’agriculture, la pêche et l’aquaculture respectent le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire selon lequel la protection du potentiel agricole de la Nation ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment. B. – I. Six mois avant le début des négociations publics pour atteindre les objectifs définis aux articles L. 1-A, L. 1, L. 2, L. 3 et L. 4 du code rural et de la pêche maritime ainsi que par la présente loi. « Le décret prévu au X alinéa du présent X précise les objectifs et les priorités d’action de la politique agricole nationale tel que mentionné au présent X. » ; Louault. Monsieur le rapporteur, je réintroduis une partie de mon amendement précédent, à savoir la partie qui ne contient pas les trente priorités. En effet, j’ai bien conscience qu’il faut de la simplification et de la lisibilité, et je reconnais l’effort qui a été mené Nos débats étant placés sous le regard des juges et des avocats, je précise que la notion d’« intérêt général majeur » est juridiquement stable, car elle a fait l’objet d’une jurisprudence claire dans le cadre du droit de l’environnement. Par parallélisme, une équivalence pourrait être créée pour l’agriculture, même si les juges utilisent différents critères lorsque plusieurs intérêts se télescopent. D’ailleurs, le droit de l’environnement primera toujours, la Charte de l’environnement ayant valeur constitutionnelle : sur ce point, rien ne change. Je remercie le rapporteur d’avoir intégré l’« intérêt général majeur » dans le texte, après l’« intérêt fondamental de la Nation ». Cette inscription est d’une importance primordiale pour nos futurs débats. n° 713 rectifié, présenté par M. Lahellec, Remplacer ces alinéas par cinq 1° Au début, il est ajouté un article L. 1 A ainsi rédigé : « Art L. 1 A. - La souveraineté alimentaire, principe reconnu dans le droit international par la déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales du 18 décembre 2018, se définit comme le droit des populations de définir leurs systèmes alimentaires et agricoles sans nuire à la souveraineté alimentaire et au droit à l’alimentation des pays tiers. Ceci inclut le droit de participer à l’élaboration des politiques alimentaires et agricoles qui les concernent, et le droit à une nourriture saine et suffisante produite par des méthodes écologiques et durables. « Elle permet à l’ensemble des agriculteurs comme à l’ensemble des salariés des filières agroalimentaires de vivre dignement de leur métier notamment par l’organisation des marchés et un juste partage de valeur. Elle assure le renouvellement des générations d’actifs en garantissant la régulation du marché foncier, la préservation et la juste distribution des terres et une allocation équitable des aides publiques. « Elle induit le développement d’une agriculture destinée à répondre en premier lieu aux besoins alimentaires nationaux et européens en recherchant la proximité et en soutenant les filières déficitaires, sans porter préjudice à la souveraineté alimentaire des pays tiers et dans le respect des orientations de sa politique de développement et de solidarité internationale telles que définies à l’article 1er de la loi n° 2021-1031 du 4 août 2021 de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales et de ses engagements internationaux relatifs aux droits humains et à l’environnement « La souveraineté alimentaire, par les systèmes de production qu’elle met en œuvre, est respectueuse de la Charte de l’environnement de 2004 en contribuant notamment à l’atténuation du dérèglement climatique, la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau. Elle valorise le potentiel agroécologique sur l’ensemble du Lahellec. Cet amendement prévoit une réécriture des alinéas 2 à 5 conforme au droit européen et, plus généralement, international. Il vise à réaffirmer le droit qu’ont les paysans de produire et les peuples de choisir leur alimentation. n° 686, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi Rédiger ainsi ces alinéas : 1° Au début, il est ajouté un article L. 1 A ainsi rédigé : La protection, la valorisation et le développement de l’agriculture et de la pêche garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts « L’agriculture, au sens du présent livre, qui s’entend des activités réputées agricoles en application de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime, comprend notamment l’élevage, – Les politiques économiques, sociales et environnementales concourent à assurer la souveraineté alimentaire et agricole de la France, définie, conformément à la résolution 73/165 de l’Assemblée générale des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales adoptée le 17 décembre 2018, comme le droit des peuples de définir leurs systèmes alimentaires et agricoles et le droit à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes écologiques et durables respectueuses des droits de La parole est à M. Guillaume Gontard. Gontard. Sous l’impulsion du Gouvernement, le projet de loi d’orientation agricole reprend des notions extrêmement floues d’un point de vue juridique, comme la « non-régression de la souveraineté alimentaire », la nécessité d’une « amélioration constante du potentiel productif agricole » français ou l’« intérêt Dans un premier temps, cet amendement a pour objet de supprimer ces termes ambigus, problématiques en matière de conflits d’usages et de préservation de l’environnement, comme le rappelait Vincent Louault. De fait, votre rédaction, madame la ministre, nous paraît juridiquement contestable : elle porte en elle un flou qui mènera à des contentieux. L’évolution de notre agriculture nécessite de la concertation et non de la conflictualisation, comme vous le souligniez. Or ces concepts créeront des difficultés. Dans un second temps, cet amendement tend à établir une définition incontestable de la souveraineté agricole en reprenant celle de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, adoptée en 2018 par l’Assemblée générale des Nations unies. Nous prenons en compte, avec cette définition, les implications commerciales de nos politiques agricoles et le respect de la souveraineté des pays tiers. L’objectif est de mettre en place de politiques publiques agricoles cohérentes et adaptées, sans confondre, comme souvent, la souveraineté avec la sécurité alimentaire. n° 800, présenté par le Gouvernement, est ainsi ajouté un article L. 1 A ainsi rédigé : A. – La protection, la valorisation et le d’intérêt général majeur en tant qu’ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux. présent livre, qui s’entend des activités réputées agricoles en application de l’article L. 311-1, comprend notamment l’élevage, l’aquaculture, le pastoralisme, la viticulture, les semences, l’horticulture, l’apiculture et la Cet amendement vise à rétablir la formulation de l’Assemblée nationale, plus satisfaisante. En effet, cette rédaction, qui traduit une ambition inédite défendue par le Gouvernement dans son projet de loi, était très attendue par les Notre agriculture est confrontée à un défi majeur. La démographie mondiale poursuit sa croissance dynamique, alors que le changement climatique réduit la surface de terres arables. De grandes puissances ont bien compris qu’il existe une géopolitique de l’agriculture : la guerre en Ukraine nous le rappelle tous les jours. La Russie, les États-Unis, le Brésil, la Chine et, moins loin de nous, des États en Europe comme la Pologne, l’Italie, l’Allemagne ou les Pays-Bas ont repensé leurs politiques agricoles pour relever ce défi. Qu’en est-il de la France ? Nos facteurs de production s’étiolent : moins d’hommes et de femmes, en raison du vieillissement de la population ; moins de terres, en raison de l’artificialisation des sols ; moins d’élevage, en raison de la décapitalisation des cheptels ; moins de moyens de production, en raison de la raréfaction de l’eau dans certaines zones et des solutions culturales pour lutter contre les maladies végétales. Et c’est sans compter sur le fait que nos dépendances stratégiques sont de plus en plus grandes en matière d’engrais, de protéines végétales, de machinisme, d’énergie, etc. Alors que le monde a sonné la mobilisation générale pour son agriculture, en France, nous continuons à tergiverser. Dans nombre de décisions récentes, les intérêts de la filière n’ont pas été retenus ou, pire encore, ont été totalement ignorés au profit d’autres politiques tout aussi primordiales. À chaque fois, nos résultats agricoles reculent, faute d’être considérés comme une priorité majeure de nos politiques publiques. C’est tout l’enjeu de cette loi : faire de la souveraineté alimentaire une priorité majeure. Je l’affirme haut et fort : la défense de l’agriculture pour renforcer notre souveraineté alimentaire est un intérêt général majeur. Il s’agit d’un intérêt fondamental de la Nation, car elle contribue au potentiel économique du pays. Tel est le sens de cet article 1er, qui est selon moi essentiel. Je vous confirme que ces dispositions permettront une meilleure prise en compte des intérêts agricoles dans la balance des différents intérêts à défendre, tant par l’administration que par le juge, dans une approche au cas par cas. Elles sont la clé pour mieux protéger les moyens de notre souveraineté Comme je l’indiquais, l’idée du Gouvernement n’est pas de tout réécrire. Nous devons capitaliser sur les travaux qui ont déjà été effectués et souhaitons revenir à une formulation plus programmatique de la souveraineté alimentaire. Notre rédaction vise à affirmer le caractère d’« intérêt général majeur » de l’agriculture, sans oublier non plus, monsieur Lahellec, la pêche et les autres domaines, notamment la sylviculture. Ainsi, nous précisons explicitement que la souveraineté alimentaire « contribue à la défense [des] intérêts fondamentaux » de la Nation. Par ailleurs, cet amendement vise à reprendre la définition de l’agriculture qui figurait non pas dans la rédaction de la commission au Sénat, mais dans la vôtre, monsieur Louault. Elle a toute sa place en introduction du code rural et de la pêche maritime. Louault. Excellent ! n° 728 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mmes Cukierman et Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les souveraineté alimentaire de la France se traduit par sa capacité à produire, à transformer et à distribuer les produits agricoles et alimentaires nécessaires à l’accès de l’ensemble de la population à une alimentation suffisante, saine, sûre, diversifiée, nutritive, accessible à tous, tout au long de l’année, et issue d’aliments produits de manière durable. Lahellec. Rédigé en concertation avec les Jeunes agriculteurs, cet amendement de repli vise à définir dans le livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime la notion de souveraineté alimentaire, mobilisée à plusieurs reprises dans les articles de ce projet de loi. n° 290 rectifié ter, présenté par « Art. L. 1 B. – La souveraineté alimentaire vise à assurer pour l’ensemble de la Nation l’accès à une nourriture saine et diversifiée dont la qualité et la quantité respectent les recommandations du programme national de l’alimentation et de la nutrition. La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. En cas de non-adoption de l’amendement n° 289 rectifié ter, cette proposition de repli prévoit une nouvelle rédaction de l’alinéa 4. Comme nous venons de l’indiquer, le fait de reconnaître la souveraineté alimentaire comme un « intérêt fondamental de la Nation », au sens de l’article 410-1 du code pénal, nous laisse dubitatifs. Aussi, cet amendement tend à reformuler l’article L. 1 B du code rural afin de préciser que « la Nation l’accès à une nourriture saine et De plus, nous souhaitons que cet objectif s’intègre dans une recherche de « qualité » et de « quantité respect[a]nt les recommandations du Programme national de l’alimentation et de la nutrition ». En effet, il nous semble indispensable de lier ces deux finalités, de quantité et de qualité, pour accompagner la transition de notre modèle agricole vers davantage de durabilité et d’agroécologie, tout en répondant à des attentes sociétales fortes dans ce domaine. présidente. Les deux amendements L’amendement n° 253 rectifié bis est présenté par M. Bleunven, Mmes Billon, Gacquerre, Jacquemet et Perrot et MM. de Nicolaÿ, Levi et Kern. L’amendement n° 793 rectifié est présenté par MM. Gremillet et Rietmann, Mme Belrhiti, MM. Panunzi, Khalifé, Sol et Brisson, Mme Berthet, MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Mmes Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon, Belin, Genet, Somon et Bacci, Mme Dumont, M. Pointereau, Mmes Bellurot, Drexler et Josende, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, Mme Imbert, MM. Reynaud et Cuypers, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent et Milon. B. – La protection, la valorisation, le développement de l’agriculture sont d’intérêt général majeur et défendus au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation au sens de l’article 410-1 du code La parole est à M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 253 rectifié bis. Bleunven. Cet amendement vise à traduire juridiquement l’exigence transversale de protection de Nous proposons que la protection de l’agriculture soit un sujet d’intérêt, au même titre que l’urbanisme, l’aménagement du territoire, l’environnement, le climat, etc. Ce nécessaire rééquilibrage des intérêts en présence est une condition indispensable au maintien et au déploiement à l’avenir de l’agriculture en France. Toutes les atteintes portées au secteur devront désormais être appréciées au regard de cet intérêt général. L’objectif est d’éviter que la filière ne soit assimilée à un service public et de produire les effets juridiques attendus par cette caractérisation. Ce sont bien les notions de protection, de valorisation et de développement appliquées à l’agriculture qui doivent être qualifiées d’intérêt général majeur. M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement n° 793 rectifié. Gremillet. Il a été très bien défendu par mon collègue. n° 291 rectifié ter, présenté par 4, seconde phrase La parole est à Mme Audrey Linkenheld. Linkenheld. Nous proposons, une nouvelle fois, un amendement de repli, si les amendements de mes collègues Jacquin et Stanzione devaient n’être pas retenus. Voyez comme nous nous inscrivons dans une démarche de coconstruction ! Cet amendement a pour objet de supprimer la partie de l’article la plus problématique à nos yeux, c’est-à-dire la phrase de l’alinéa 4 relative à l’« intérêt général majeur » de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture. Par notre proposition, nous ne suggérons pas – vous l’aurez compris – que ces secteurs n’ont pas de valeur, mais nous réitérons nos mises en garde contre cette notion juridiquement floue, et donc source d’incertitudes. Vous savez ce que l’on dit chez moi, dans le Nord, des choses qui sont floues… Il serait préférable de renoncer à la notion d’intérêt général majeur, qui nous est présentée comme incertaine et symbolique. Elle pourrait même, selon le rapport de la commission, faire « contrepoids aux exigences constitutionnelles s’attachant notamment à la protection de Aussi, face au vague juridique de la formule et aux inquiétudes qu’elle fait peser en matière d’environnement, il nous semble plus sage de supprimer cette phrase de n° 228 rectifié ter, présenté par Mme Devésa, MM. Le Rudulier et Courtial, Mme Doineau, M. Chasseing, Mme Saint-Pé et MM. Longeot et Levi, est La souveraineté alimentaire de la France se traduit par sa capacité à produire, à transformer et à distribuer les produits agricoles et alimentaires nécessaires à l’accès de l’ensemble de la population à une alimentation suffisante, saine, sûre, diversifiée, nutritive, accessible à tous, tout au long de l’année, et issue d’aliments produits de manière durable. La parole est à M. Pierre-Antoine Levi. Levi. Défendu. n° 88 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Après l’alinéa 4 « Les politiques économiques, sociales et environnementales concourent à assurer la souveraineté alimentaire et agricole de la France. Conformément à la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales adoptée le 17 décembre 2018 par l’Assemblée générale des Nations unies, la souveraineté alimentaire s’entend comme le droit des peuples de définir leurs systèmes alimentaires et agricoles et le droit à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes écologiques et durables respectueuses des droits de l’homme. Elle maintient et développe les capacités de la France l’année, et issue d’aliments produits de manière durable de la manière suivante ; La parole est à M. Henri Cabanel. Cabanel. Cet amendement vise à compléter la définition de la souveraineté alimentaire contenue dans le nouvel article relatif aux orientations des politiques publiques associées à la protection de la souveraineté alimentaire, texte introduit par ce projet de loi dans le code rural. Nous nous appuyons sur le cadre international de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, adoptée en 2018 par l’Assemblée générale des Nations unies, dans laquelle le concept de souveraineté alimentaire est précisé. présidente. Les cinq amendements L’amendement n° 52 rectifié bis est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Provôté, MM. Khalifé, Dhersin, Laugier, Burgoa, Médevielle et L. Vogel, Mmes Sollogoub et Patru, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly et V. Louault, Mme Saint-Pé, MM. Laménie et H. Leroy, Mmes Romagny et Jacquemet, MM. Folliot et Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier et Canayer, M. Somon, Mme Paoli-Gagin et M. Ravier. L’amendement n° 178 rectifié ter est présenté par MM. Genet et Pernot, Mmes Belrhiti et Micouleau, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet et de Legge, Mme Joseph, MM. C. Vial et Paul, Mmes P. Martin et Bellurot, MM. J. B. Blanc, Rietmann, Perrin, Longeot et Sido et L’amendement n° 202 rectifié est présenté par MM. Roux, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset et Mme Pantel. L’amendement n° 268 rectifié ter est présenté par MM. Bleunven, de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 630 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, A. Marc et Capus, Mme Bourcier, MM. Brault, Grand, Wattebled et Chasseing, Mme Herzog et M. Lemoyne. Ces cinq amendements sont ainsi libellés : l’année, et issue d’aliments produits de manière La parole est à M. Pierre-Antoine Levi, pour présenter l’amendement n° 52 rectifié bis. Levi. Cet amendement vise à inscrire dans le code rural et de la pêche maritime une définition claire et complète de la souveraineté alimentaire. Elle repose sur trois piliers essentiels : la production, la transformation et la Cette formulation vise à garantir que la souveraineté s’exerce au bénéfice de l’ensemble de la population en assurant une « alimentation suffisante, saine, sûre, diversifiée, nutritive, accessible à tous ». J’insiste particulièrement sur les exigences d’accessibilité et de durabilité de la production. Dans le contexte actuel de tensions sur les prix alimentaires et de défis environnementaux, il est crucial que la définition intègre ces paramètres. Elle permettra de donner un cadre clair à l’ensemble des dispositions de ce texte et d’en renforcer la cohérence globale. Mme Pauline Martin, pour présenter l’amendement n° 178 rectifié ter. Martin. Défendu. M. André Guiol, pour présenter l’amendement n° 202 rectifié. Guiol. Défendu. M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 268 rectifié ter. Bleunven. Défendu. n° 630 rectifié bis n’est pas soutenu. n° 292 rectifié ter, présenté par La parole est à M. Simon Uzenat. Uzenat. Ce nouvel amendement de repli vise à supprimer uniquement l’alinéa 5, relatif au principe, introduit lors de l’examen du texte par la commission, de non-régression de la souveraineté alimentaire. Cette expression nous pose un problème de fond en raison des sous-entendus qu’elle emporte. De fait, nous l’interprétons dans le sens d’une progression constante des volumes et des rendements, d’autant qu’il est écrit dans le texte que sont concernées toutes « les politiques publiques et et l’aquaculture ». Les répercussions sont donc majeures. Nous y voyons également un problème en matière d’attractivité des métiers. Je peux témoigner pour la région Bretagne, où nous menons, aux côtés de l’ensemble des acteurs, une politique d’installation ambitieuse, que de nombreux jeunes ne s’inscrivent pas du tout dans une démarche de course aux rendements. C’est même l’inverse ! Ils ont le souci de produire toujours de manière respectueuse de l’environnement, sans que leur activité relève forcément de l’agriculture biologique, et s’inquiètent de la décarbonation des pratiques. Au-delà d’une portée juridique qui semble tout à fait limitée, l’alinéa 5, dans sa rédaction actuelle, induit une course vers toujours plus de rendements sans prendre en compte les préoccupations qui sont désormais des facteurs clés pour favoriser l’installation de nouveaux producteurs. Nous appelons donc à le supprimer. n° 293 rectifié ter, présenté par 1° Remplacer les mots : respectent le lequel la protection du tendent à protéger le 2° Supprimer les mots : ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy. Redon-Sarrazy. Comme vous le constatez, nous aurons tout tenté pour trouver un compromis sur l’alinéa 4 et à présent sur l’alinéa 5 ! En effet, nous proposons par cet amendement de repli une nouvelle formulation de ce dernier. Nous souhaitons opter pour une rédaction bien plus réaliste, en raison des effets que le concept de non-régression de la souveraineté alimentaire pourrait produire. Nous sommes favorables à ce que nos politiques publiques et nos règlements ayant des répercussions sur l’agriculture « tendent à protéger » le potentiel agricole de la Nation. Même si elle a perdu de son leadership, la France reste une puissance mondiale dans ce secteur ; aussi, certaines de nos filières doivent continuer à produire et à être performantes à l’exportation. Nous, sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, ne sommes pas des adeptes de la décroissance agricole. Nous désirons simplement une croissance durable et adaptée tant aux enjeux climatiques qu’aux attentes de nos concitoyens. Dans ces conditions, il faut être clairs dans nos objectifs et dans la manière de les formuler. n° 420 rectifié ter, présenté par MM. M. Weber, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est et des engagements nationaux et européens de transition agroécologique dans le cadre du pacte vert pour l’Europe La parole est à M. Michaël Weber. Weber. Toujours pour améliorer l’article, nous vous proposons, si d’aventure la suppression de l’alinéa 5 n’était pas retenue, de compléter Vous évoquiez tout à l’heure, madame la ministre, des tergiversations. Je veux affirmer que l’agriculture n’est pas opposée aux autres intérêts du vivre-ensemble. Aussi, cet amendement de repli est commandé par les engagements qui ont été pris en faveur de la transition agroécologique dans le cadre de dispositifs bien connus : stratégie nationale biodiversité 2030, plan Écophyto, « zéro artificialisation nette » (ZAN), etc. Nous souhaitons inscrire le principe d’amélioration constante du potentiel agricole dans ce contexte en replaçant l’agronomie au cœur des pratiques. La rotation des cultures, les couverts permanents et la protection et le renforcement de la biodiversité sont autant de leviers permettant un gain de productivité, ainsi que le maintien et la régénération de la ressource. La biodiversité est un moteur de production. Sans pollinisateurs et autres auxiliaires de cultures, sans matière organique dans les sols et sans diversité des cultures, nous savons qu’aucune productivité n’est possible. L’agriculture joue un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité, tout comme, en parallèle, la biodiversité est essentielle aux activités des Renouer avec des pratiques plus durables est l’ambition même de la transition agroécologique et du Pacte vert européen, que je soutiens. Cet amendement vise donc à replacer l’objectif de transition au centre de l’amélioration du potentiel agricole. n° 689, présenté par MM. Gontard et Salmon, Alinéas 15 à 18 Gontard. Cet amendement a pour objet de supprimer les alinéas 15 à 18, lesquels posent des problèmes à la fois de forme et de fond. Sur la forme, le Sénat souhaite inscrire la transmission d’un rapport dans l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime. Ce document porterait sur les objectifs généraux de notre politique agricole. Selon nous, il n’a strictement rien à faire dans ce texte, d’autant qu’il n’est pas dans l’habitude de notre assemblée de demander des rapports ou de mal codifier le droit ! Sur le fond, ce document aurait pour objet de planifier de manière absurdement productiviste les rendements de chaque filière agricole, sans aucune corrélation avec les besoins réels du pays ou avec les équilibres de marché, dont dépend la rémunération des agriculteurs. En effet, la majorité de nos filières produisent déjà de 100 % à plus de 200 % des besoins du pays ! Je ne reprends pas l’argumentaire de mon collègue Daniel Salmon sur l’adéquation entre production et besoins. L’important est d’accompagner les filières dont le rendement est déficitaire, si elles peuvent augmenter leurs capacités, et non de pousser tous les curseurs dans le sens d’une fuite en avant ! n° 908, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 15 à 18 Remplacer ces alinéas par six “Conférences de la souveraineté alimentaire”, réunissant les représentants des filières siégeant dans les conseils spécialisés mentionnés à l’article L. 621-5 et des organisations interprofessionnelles reconnues mentionnées à l’article L. 632-1 sont organisées en 2026 sous l’égide de l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer (FranceAgriMer) mentionné à l’article L. 621-1. national des produits de l’agriculture et de la mer accompagne les interprofessions et les filières afin qu’elles définissent une stratégie assortie d’objectifs, notamment de production, à horizon de dix ans, en vue de l’amélioration de la souveraineté alimentaire de la Nation, ou tout du moins d’assurer sa « Ces travaux font l’objet d’une synthèse présentée lors d’une “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire”, présidée par le ministre chargé de l’agriculture. Cette synthèse est accessible au public. Elle est actualisée au moins une fois tous les dix ans. « Chaque année, la mer publie un rapport sur le niveau de réalisation des objectifs figurant dans la synthèse mentionnée au précédent alinéa. Ce rapport est public et remis au Parlement. « Chaque stratégie par filière fait l’objet d’un rapport à mi-parcours. Ce rapport analyse les éventuelles raisons de l’écart aux objectifs déterminés dans la stratégie de la filière et formule des recommandations. Ces documents sont remis au ministre chargé de l’agriculture. « Le ministre chargé de l’agriculture peut convoquer une nouvelle “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire”, notamment s’il constate des écarts significatifs à la trajectoire dans plusieurs Bien que l’heure soit tardive, je me permets d’attirer votre attention sur les conférences de la souveraineté alimentaire, un élément nouveau introduit dans le projet de loi après l’examen du texte par l’Assemblée nationale et la commission des affaires économiques du Sénat. Il s’agit de donner une déclinaison opérationnelle, concrète et collective à la progression de la Vous avez tous eu pour ambition de fixer des cibles de production. Ces conférences visent à confier aux filières agricoles, dans leurs différentes composantes, la responsabilité d’établir une stratégie de filière, assortie d’objectifs à horizon de dix ans. Autrement dit, ce n’est pas l’État qui déterminera les objectifs par filière, mais ce sont les filières elles-mêmes qui fixeront les modalités, les objectifs et la temporalité de leur progression en matière de souveraineté. Pour ce faire, elles bénéficieront de l’appui et de l’expertise de FranceAgriMer, afin d’assurer une vision plus globale de la souveraineté alimentaire nationale. Chaque année, FranceAgriMer, qui est – comme cela a été rappelé – un organisme de référence et un opérateur de l’État, fournira un rapport sur l’atteinte de ces objectifs. Pourquoi fixer un horizon de dix ans ? Tout simplement parce que la reconquête de notre souveraineté alimentaire ne se fera pas en un claquement de doigts, en deux ou trois ans ; elle nécessitera un temps relativement long. Néanmoins, des rendez-vous d’étape sont prévus afin de s’assurer que les objectifs soient véritablement remplis. Si tel n’était pas le cas, la puissance publique interviendrait pour remédier à cette défaillance dans la façon d’honorer les objectifs que les filières se seront Les premières conférences de la souveraineté alimentaire seraient organisées en 2026, ce qui nous laisse l’année 2025 pour mettre en œuvre ce processus avec les Mesdames, messieurs les sénateurs, ces conférences constituent une grande avancée pour notre pays. J’aurai l’occasion d’y revenir si vous le souhaitez, mais je me permets d’insister dès à présent sur l’importance de ce dispositif relativement innovant. présidente. Le sous-amendement n° 914, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : Amendement n° 908, alinéa 7, après la deuxième phrase Il comporte une annexe spécifique relative aux filières des collectivités régies par les articles 73 et 74 de la Constitution ainsi que de la La parole est à M. le rapporteur. Madame la présidente, je présenterai ce sous-amendement et les suivants en donnant l’avis de la commission sur l’ensemble des amendements en discussion commune. n° 915, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Amendement n° 908, alinéa 7 et transmis au Parlement Le sous-amendement n° 913, présenté par économiques, est ainsi libellé : Amendement n° 908 Compléter cet amendement par un alinéa ainsi rédigé : « En amont des négociations du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement remet au Parlement un rapport présentant les priorités françaises compte tenu des stratégies de filières élaborées dans le cadre de la « Conférence nationale de la souveraineté alimentaire. » ; Ces deux sous-amendements seront présentés ultérieurement, lors de l’avis de la commission. L’amendement n° 740 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Alinéa 15 permettent de répondre aux besoins en termes de consommation nationale, et aux enjeux de territorialisation de l’alimentation, en anticipant les évolutions de la demande et en lien avec des politiques de structuration de débouchés pour les produits issus de l’agriculture biologique et de modes de production Il s’agit de compléter l’alinéa 15 pour renforcer les liens entre producteurs et consommateurs. La territorialisation de l’alimentation favorise une agriculture locale, durable et résiliente. présidente. Les quatre amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 111 rectifié ter est présenté par MM. Gold et Cabanel, Mme Jouve, M. Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Grosvalet, Guiol et Laouedj, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 405 rectifié ter L’amendement n° 529 rectifié bis est présenté par M. Masset. L’amendement n° 717 est présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Ces quatre amendements sont ainsi libellés : et par mode de production La parole est à M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 111 rectifié ter. Cabanel. Dans un souci de mise en cohérence des politiques publiques agricoles, et donc d’efficacité de l’action publique, cet amendement vise à préciser que le rapport remis par le Gouvernement au Parlement, présentant une programmation pluriannuelle de l’agriculture française pour les sept années couvrant le prochain cadre financier, doit aussi traiter de l’atteinte des objectifs par mode de production, quand il en existe, comme c’est le cas pour l’agriculture Cette approche offre la possibilité de mieux suivre la production alimentaire française et de contrôler l’atteinte des objectifs fixés par le Gouvernement, notamment en matière de développement de l’agriculture biologique. M. Jean-Claude Tissot, pour présenter l’amendement n° 405 rectifié ter. Tissot. Il est défendu. n° 529 rectifié bis n’est pas soutenu. La parole est à M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 717. Lahellec. Il est défendu. n° 298 rectifié ter, présenté par Alinéa 16 et le nombre minimum d’actifs en agriculture nécessaires pour les atteindre, préciser le contenu du rapport du Gouvernement qui présentera une programmation pluriannuelle de l’agriculture française pour les sept années à venir. À ce stade, ce rapport tend à déterminer les objectifs de production par filière et la stratégie à mettre en œuvre pour les atteindre. Comme nous l’avons souligné à différentes reprises ce soir – c’est d’ailleurs un souci partagé sur l’ensemble des travées –, nos politiques publiques agricoles doivent se fixer l’objectif majeur d’assurer le renouvellement des générations en agriculture. Elles doivent donc ouvrir des perspectives pour les jeunes afin de leur donner envie de Il pourrait donc être pertinent que ce rapport, outre le fait de fixer des objectifs de production par filière, se penche également sur le nombre prévisionnel d’actifs agricoles nécessaires pour les atteindre. Nous pourrions alors déterminer plus facilement les besoins d’installation et de formation à venir, y compris de façon territorialisée. Notre objectif rejoindrait ainsi celui de l’article 2, qui vise une augmentation du nombre d’apprenants d’ici à 2030. n° 283 rectifié n’est pas soutenu. Quel est l’avis de la commission sur l’ensemble de ces amendements ? Madame la présidente, comme il s’agit d’une longue discussion commune, je vous demande de faire preuve de bienveillance : j’essaie de faire au plus vite, mais je dois à notre assemblée quelques explications sur la stratégie d’ensemble que nous voulons inclure dans cet article. Avant d’examiner les amendements, qui portent essentiellement sur les articles L. 1 A et L. 1 B du code rural, j’apporterai quelques explications sur la démarche que nous avons suivie. L’article 1er contient essentiellement des mesures programmatiques, destinées à orienter nos politiques agricoles. Cependant, il contient aussi des mesures que nous jugeons non programmatiques et qui doivent produire des effets juridiques. Or le Conseil constitutionnel nous dit que des dispositions programmatiques et des dispositions normatives ne peuvent pas coexister au sein d’un même article, car cela irait à l’encontre du principe d’intelligibilité de la loi. Cela nous oblige donc à les « séparer » les deux types de dispositions : nous proposons de supprimer les alinéas normatifs de l’article 1er pour les replacer dans un article additionnel après l’article 1er. Nous satisferions ainsi à cette problématique d’intelligibilité de la loi. Pour rappel, les alinéas concernés comportent trois avancées majeures, toutes issues du Sénat. La première est la reconnaissance de l’intérêt général majeur s’attachant aux activités agricoles, qui est l’héritage de la proposition de loi pour un choc de compétitivité en faveur de la ferme France, que j’avais présentée avec Serge Mérillou et Pierre Louault, votée ici même en 2023. La deuxième avancée est la reconnaissance de la souveraineté alimentaire comme intérêt fondamental de la Nation au sens du code pénal, qui est issue d’un amendement de mon collègue Franck Menonville également adopté dans le cadre de la proposition de loi que je viens de mentionner. La troisième avancée est l’inscription dans le code rural d’un principe de non-régression de la souveraineté alimentaire induisant le fait que le potentiel agricole de la Nation ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante. Cet apport est issu des travaux de notre commission, et il est majeur. En résumé, en votant l’amendement n° 905 de la commission, nous supprimerions les alinéas 2 à 5, qui seront replacés dans un article additionnel après Nous aurions aussi pu faire l’inverse, à savoir déposer un amendement visant à mettre ces alinéas dans un article additionnel avant l’article 1er. Cependant, l’adoption d’un tel amendement aurait fait tomber l’ensemble des amendements en discussion commune, sans aucune discussion. Nous avons préféré que le débat ait lieu. Par ailleurs, il convient de noter que le Gouvernement fait la même chose au titre II en proposant de supprimer un article du chapitre Ier pour le déplacer au chapitre II, dans le même objectif d’intelligibilité de la loi. J’en viens à présent aux amendements. Le premier groupe d’amendements vise soit à supprimer les alinéas 2 à 5 – c’est le cas des amendements identiques n° 289 rectifié ter du groupe socialiste et n° 905 de la commission, même si nos buts sont différents –, soit à entièrement les réécrire pour en revenir à une rédaction plus proche de celle des députés : c’est le cas des amendements n° 800 du Gouvernement et n° 656 rectifié quater de notre collègue Vincent Louault, que je tiens à saluer pour son engagement sur les questions agricoles. Je vous inviterai, mes chers collègues, à voter notre amendement de suppression de ces alinéas pour les raisons que je viens de vous exposer. J’émets donc un avis défavorable sur les amendements de réécriture du Gouvernement et de M. Louault. L’amendement n° 800 du Gouvernement vise à supprimer le principe de non-régression, ce qui n’est pas acceptable au vu du texte voté par la commission. L’amendement n° 656 rectifié quater de M. Louault tend notamment à proposer toute une série de définitions. Or l’avis du Conseil d’État précise bien que ce n’est pas nécessaire, et que la souveraineté alimentaire n’est définie que par les politiques publiques qu’elle inspire. Les amendements nos 713 rectifié, du groupe CRCE-K, et 686, de nos collègues du groupe GEST, visent, eux aussi, à réécrire lesdits alinéas en supprimant tout ou partie des trois ajouts cruciaux que je viens d’évoquer. J’y suis donc Les amendements nos 728 rectifié et 290 rectifié ter ainsi que les amendements identiques nos 253 rectifié bis et 793 rectifié visent à réécrire l’alinéa 4 relatif à la souveraineté alimentaire et l’intérêt général majeur. J’y suis défavorable en ce que certains, comme l’amendement n° 728 rectifié de nos collègues du groupe CRCE-K, ont pour objet de supprimer ces deux apports majeurs. D’autres, comme les amendements identiques nos 253 rectifié bis et 793 rectifié de nos collègues Bleunven et Gremillet, visent à introduire une rédaction plus proche de celle issue des travaux de l’Assemblée nationale. La problématique que nous avons identifiée lors de nos auditions est que la rédaction de l’Assemblée nationale tend à proclamer des politiques publiques d’intérêt général majeur, en l’espèce la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture. Or une politique publique est, par définition, déjà d’intérêt général. C’est la raison pour laquelle il nous a semblé plus opérant et direct de déclarer l’agriculture d’intérêt général majeur, en tant qu’activité de production. Les syndicats agricoles ne l’ont pas forcément compris, mais je tiens à insister sur ce point. Des évolutions pourront avoir lieu en commission mixte paritaire si nous trouvons une meilleure rédaction. L’amendement n° 291 rectifié ter de nos collègues socialistes a plus prosaïquement pour objet de supprimer la notion d’intérêt général majeur ; j’y suis naturellement défavorable. L’amendement n° 228 rectifié ter tend à définir la souveraineté alimentaire. C’est intéressant, mais je viens d’indiquer pourquoi ce n’est, à notre sens, pas utile. Il en va de même de l’amendement n° 88 rectifié, de notre collègue Henri Cabanel, et des quatre amendements identiques nos 52 rectifié bis, 178 rectifié ter, 202 rectifié et 268 rectifié ter. L’amendement n° 292 rectifié ter, de notre collègue Tissot, vise à supprimer l’alinéa 5, c’est-à-dire le principe de non-régression. J’y suis là aussi défavorable. Enfin, l’amendement n° 420 rectifié ter, toujours de nos collègues socialistes, a pour objet de préciser que l’amélioration de notre potentiel agricole se fait dans le respect de nos engagements internationaux de transition agroécologique. Il est déjà satisfait par l’état du En résumé, je vous invite à voter l’amendement n° 800 de la commission, dont l’adoption fera tomber l’ensemble des amendements que je viens d’évoquer. Une dizaine d’amendements relatifs aux alinéas 15 à 18 figurent également dans cette discussion commune en raison de leur incompatibilité avec l’amendement n° 656 rectifié quater de M. Louault. Comme l’adoption de notre amendement n° 800 de suppression des alinéas 2 à 5 ne les fera pas tomber, j’en dirai donc un La commission est favorable, sous réserve de modifications, à l’amendement n° 908 du Gouvernement visant à réécrire les alinéas 15 à 18. Nous avons travaillé le week-end dernier en étroite collaboration avec vous, madame la ministre, pour aboutir à cette rédaction mettant en place une Conférence nationale de la souveraineté alimentaire. La discussion n’a pas été simple ; nous sommes favorables à votre amendement, sous réserve de l’adoption de trois sous-amendements, que je présente maintenant, madame la présidente, comme je l’avais annoncé. Le sous-amendement n° 913 vise à préciser que, en amont des négociations du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement remet au Parlement un rapport – à seule portée d’information – présentant les priorités françaises compte tenu des objectifs stratégiques issus de la Conférence nationale de la souveraineté alimentaire. Il s’agit de tenir compte des objectifs fixés par cette conférence et de voir comment nous les mettons en pratique. Le sous-amendement n° 914 tend à reprendre la proposition de l’amendement n° 283 rectifié de Mme Conconne relative aux outre-mer, afin de les prendre en compte dans une annexe spécifique du rapport de FranceAgriMer. Même si cet amendement n’a pas été soutenu, nous y étions favorables. En en reprenant le texte au travers de ce sous-amendement, la demande de Mme Conconne se trouve ainsi satisfaite. Le sous-amendement n° 915 a pour objet de prévoir que le Parlement sera destinataire du rapport à mi-parcours que FranceAgriMer sera chargé de produire. En l’état, ce rapport n’est adressé qu’au ministre chargé de Par ailleurs, nous sommes défavorables à l’amendement n° 689 du groupe écologiste, qui vise purement et simplement à supprimer les alinéas 15 à 18. Nous sommes également défavorables à l’amendement n° 740 rectifié du groupe CRCE-K, qui tend à orienter la programmation exclusivement vers l’écologie, et aux amendements identiques nos 111 rectifié ter, 405 rectifié ter et 717, dont l’objet est d’introduire des objectifs par mode de production. J’émets aussi un avis défavorable sur l’amendement n° 298 rectifié ter visant à préciser le nombre minimum d’actifs nécessaires pour atteindre les objectifs fixés, cette disposition n’ayant pas vraiment de sens. En résumé, je vous invite à voter notre amendement n° 905 de suppression des alinéas 2 à 5 et l’amendement n° 908 du Gouvernement visant à créer la Conférence nationale de la souveraine alimentaire, sous réserve de l’adoption de nos trois sous-amendements nos 914, 915 et 913. (Applaudissements Je reviendrai sur quelques points qui me paraissent fondamentaux. Nos discussions ont beaucoup tourné autour du caractère pertinent de la reconnaissance de l’intérêt général majeur par rapport à la notion d’intérêt fondamental de la Nation. Il faut bien comprendre que ces deux notions sont, l’une et l’autre, absolument nécessaires. Vous avez défendu le caractère opérationnel de la première, monsieur Louault, dans le cadre de votre proposition de loi. Mais la défense des intérêts fondamentaux est également capitale si l’on veut renforcer l’agriculture par rapport à d’autres intérêts fondamentaux comme la défense de l’environnement. J’y insiste, ces deux notions, qui figurent à la fois dans la formulation de l’amendement du Gouvernement et dans celle proposée par la commission des affaires économiques, sont également importantes. L’amendement n° 800 du Gouvernement présente l’avantage, par rapport à la proposition de la commission, de donner une définition de l’agriculture incluant également la pêche ou le pastoralisme, dont certains d’entre vous avaient déploré l’absence dans le texte : « L’agriculture […] qui s’entend des activités réputées agricoles […] comprend notamment l’élevage, l’horticulture, l’apiculture et la sylviculture. » C’est un point important : l’amendement du Gouvernement reprend à la fois les notions d’intérêt général majeur et d’intérêt fondamental, mais apporte également une définition de l’agriculture. Je comprends, monsieur le rapporteur, le sens des sous-amendements de la commission sur notre amendement, mais il existe une L’exposé des motifs du sous-amendement n° 915 évoque le rapport à mi-parcours. Or celui-ci est produit non pas par FranceAgriMer, mais par les filières. Ce sous-amendement n’est pas opérationnel : comment imaginer qu’il faille présenter au Parlement tous les rapports remis par les filières ? En revanche, si vous acceptiez de le rectifier pour indiquer que FranceAgriMer fera une synthèse des travaux réalisés par chaque filière, le Gouvernement pourrait y être favorable. Le sous-amendement n° 913 vise, lui, à préciser que, « en amont des négociations du cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le Gouvernement remet au Parlement un rapport présentant les priorités françaises compte tenu des stratégies de filières élaborées dans le cadre de la “Conférence nationale de la souveraineté alimentaire” ». Soyons réalistes, cette proposition n’est absolument pas opérationnelle en termes de délai. La Commission nous soumettra sa proposition prochainement. Comment cette disposition pourrait-elle s’appliquer lors de nos prochaines conférences ? Nous sommes en train de travailler à la future PAC. Les conférences de la souveraineté alimentaire seront opérationnelles en 2026, alors que la nouvelle PAC sera fixée en 2027 : ce sous-amendement est inopérant. J’émets donc un avis défavorable. De manière synthétique, je suis défavorable aux amendements qui ne tiennent pas compte des acquis de l’Assemblée nationale ou de la commission des affaires économiques du Sénat et qui visent à ajouter aux alinéas 1 à 5 des formulations complexes, parfois bavardes, ou des définitions multiples : sécurité sanitaire des aliments, sécurité alimentaire, etc. Tous ces termes sont par ailleurs définis dans d’autres textes ou à l’article 1er. Ces amendements sont donc déjà satisfaits. Le Gouvernement veut replacer la priorité de l’alimentation au cœur de nos politiques en faveur de la Par ailleurs, je suis en particulier défavorable, monsieur Cabanel, à toute proposition d’une définition de la souveraineté alimentaire qui s’appuierait sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. Comme vous le savez, la France s’est abstenue sur cette déclaration. Nous sommes attachés à une vision universelle des droits de l’homme, applicables à tous les Enfin, je suis défavorable aux amendements prévoyant que le rapport mentionné à l’article 16 suive spécifiquement les indicateurs de production en matière d’agriculture biologique. Ce suivi existe déjà, en particulier dans le cadre du programme Ambition Bio, qui repose sur la surveillance de plusieurs indicateurs pour mesurer les progrès et évaluer l’atteinte de ses objectifs. Il ne semble donc pas utile de prévoir dans la loi le suivi d’indicateurs qui sont déjà surveillés annuellement. En définitive, je suis défavorable à l’ensemble des amendements. Je suis favorable aux sous-amendements nos 914 et 915, sous réserve de la rectification que j’ai demandée, et défavorable au sous-amendement n° 913 relatif à la PAC, car la temporalité n’est absolument pas adaptée. Permettez-moi d’apporter quelques précisions. Madame la ministre, le code rural définit déjà l’agriculture au sein de son article L. 311-1. Il s’agit de surcroît d’une définition canonique. Qu’avons-nous besoin de refaire la litanie des saints alors que nous nous sommes contentés pendant des décennies de cette définition ? Certes, votre amendement n° 800 ressemble beaucoup à ce que nous pourrions vouloir, excepté qu’il ne comporte pas un point essentiel pour nous : la non-régression, votée en commission. Or nous tenons à conserver ce point jusqu’au bout et à le défendre en commission mixte paritaire. Il en va de même concernant les trois sous-amendements de la commission. Nous avons longuement attendu que l’on nous propose des corrections, et nous ne les avons que maintenant. Quoi qu’il en soit, je vous demande, mes chers collègues, de les voter tels quels, quitte à essayer de trouver ensuite des solutions en commission mixte paritaire pour satisfaire le Gouvernement, dans la limite de ce que nous souhaitons faire. Je vous invite donc à voter l’amendement n° 905 de la commission, ainsi que l’amendement n° 908 du Gouvernement et nos trois sous-amendements. collègues, avec l’accord de la commission, et compte tenu du nombre de demandes d’explications de vote, je vais lever la séance. La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance. Ordre du présidente. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, mercredi 5 février 2025 : À quinze heures : Questions d’actualité au Gouvernement. À seize heures trente et le soir : Désignation des vingt-trois membres de la commission d’enquête sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’État (droit de tirage du groupe Les Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 251, 2024-2025). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée le mercredi 5 février 2025, à zéro heure nomination de membres de Le groupe Les Républicains a présenté une candidature pour la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale. Aucune opposition ne s’étant manifestée dans le délai d’une heure prévu par l’article 8 du règlement, cette candidature est ratifiée : Mme Agnès Canayer est proclamée membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, en remplacement de M. Georges Naturel, démissionnaire. candidature pour la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport. est ratifiée : M. Georges Naturel est proclamé membre de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport, en remplacement de Mme Agnès Canayer, Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de M. Didier Mandelli M. Jean-Michel Arnaud, Mme Nicole Bonnefoy. 1. Procès-verbal 2. Questions des chats errants n° 213 de Mme Elsa Schalck. – Mme Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté interdiction du flumioxazine en france, l’agriculture française de nouveau n° 274 de M. Christian Klinger. – Mme Annie alimentaire ; M. Christian Klinger. stratégie pour l’accélération et la massification des innovations culturales n° 143 de M. Lucien Stanzione. – Mme Annie augmentation des délais de reversement de la taxe d’aménagement aux communes et n° 207 de M. Daniel Fargeot. – Mme Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme. rencontrées par les entreprises de taxis n° 182 de M. Laurent Burgoa. – Mme Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme ; M. Laurent Burgoa. animales : priorité à l’alimentation pour animaux ou aux n° 291 de M. Henri Cabanel. – Mme Nathalie M. Henri Cabanel. financières des communes liées à l’extension des bases n° 298 de M. Hugues Saury. – Mme Nathalie M. Hugues Saury. action du gouvernement face à la nouvelle vague de désindustrialisation frappant le département de l’oise n° 205 de M. Alexandre Ouizille. – Mme Nathalie M. Alexandre Ouizille. obligation de possession d’un téléphone portable pour accéder à ses comptes bancaires en ligne n° 254 de Mme Lauriane Josende. – Mme Nathalie Mme Lauriane Josende. maintien des tarifs réglementés de vente d’électricité n° 277 de M. Fabien Genet. – Mme Nathalie M. Fabien Genet. de flécher des financements des territoires d’industrie n° 282 de M. Jean-Jacques Michau. – Mme Nathalie minoration des populations lors des processus de recensement démographique effectués par l’insee n° 263 de M. Jean-Raymond Hugonet. – Mme Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme ; M. Jean-Raymond Hugonet. l’exploitation des ressources naturelles de guyane n° 294 de M. Georges Patient. – M. Manuel Valls, ministre d’État, ministre des outre-mer ; M. Georges mise en œuvre de l’école inclusive n° 010 de M. Philippe Grosvalet. – M. Philippe Baptiste, ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la concours de sixième année des étudiants en médecine n° 055 de M. Stéphane Sautarel. – M. Philippe Baptiste, ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche ; M. Stéphane Sautarel. MOYENS INSUFFISANTS ATTRIBUÉS EN MATIÈRE D’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN n° 074 de Mme Marianne Margaté. – supérieur et de la recherche. accompagnants des élèves en situation de handicap et temps méridiens, publication des décrets n° 278 de M. Cédric Vial. – M. Philippe recherche ; M. Cédric Vial. accès à certains métiers pour les personnes atteintes de diabète n° 031 de M. Pierre-Jean Verzelen. – M. Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux évolution de la démographie médicale n° 050 de M. Hervé Maurey. – M. Yannick soins ; M. Hervé Maurey. convention assurance n° 252 de M. Hervé Reynaud. – M. Yannick soins ; M. Hervé Reynaud. année d’études en médecine générale n° 265 de M. Olivier Rietmann. – M. Yannick soins ; M. Olivier Rietmann. de l’activité des centres de santé franciliens opérés par la croix-rouge française n° 034 de Mme Anne Souyris. – M. Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins. récurrentes d’accès aux soins dans la nièvre n° 270 M. Jean-Jacques Lozach, en remplacement de M. Patrice Joly. – M. Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins ; M. Jean-Jacques l’accès aux soins psychologiques pour les jeunes n° 289 de M. Cédric Chevalier. – M. Yannick revalorisation du régime indemnitaire des directeurs par intérim d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes n° 218 de M. Jean-Baptiste Lemoyne. – M. Yannick soins ; M. Jean-Baptiste Lemoyne. oubliés du n° 299 de Mme Amel Gacquerre. – M. Yannick d’application de la loi du 21 juin 2023 visant à faciliter le passage et l’obtention du permis de conduire n° 071 de M. Pascal Martin. – M. Yannick Neuder, défense de la filière pêche n° 258 de Mme Annick Billon. – Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche ; Mme Annick Billon. conséquences de l’action mois sans pêche n° 275 de M. Max Brisson. – Mme Agnès M. Max Brisson. nouvelle baisse de 50 % des aides au chauffage au bois domestique n° 253 de M. Daniel Chasseing. – Mme Agnès M. Daniel Chasseing. accroissement des demandes de certificat de nationalité française exigées par l’administration consulaire à l’étranger n° 280 de Mme Hélène Conway-Mouret. – M. Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du commerce extérieur et des Français de l’étranger. arsenal juridique concernant les squatteurs n° 198 de M. Jean-Marie Mizzon. – M. Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du commerce extérieur et des Français de l’étranger ; M. Jean-Marie Mizzon. effectifs du tribunal judiciaire de tarascon n° 224 de Mme Mireille Jouve. – M. Laurent Mme Mireille Jouve. des armes fabriquées à l’aide d’imprimantes 3d n° 039 de M. Christophe Chaillou. – Mme Sophie Primas, ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement. moyens pour la sécurité et la tranquillité publique en val-de-marne n° 063 de M. Pascal Savoldelli. – Mme Sophie Primas, ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement ; M. Pascal Savoldelli. couteaux de poche traditionnels et port d’un outil utilitaire de la vie rurale n° 251 de M. Jean-Claude Anglars. – Mme Sophie avenir de la police n° 243 de Mme Christine Herzog. – Mme Sophie d’une brigade de sécurisation des transports en commun au mans n° 276 de M. Thierry Cozic. – Mme Sophie Primas, ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement. projets de l’état en termes de desserte des aéroports régionaux et d’aménagement du territoire n° 231 de M. Christian Redon-Sarrazy. – Mme Valérie Létard, ministre chargée du logement ; M. Christian Redon-Sarrazy. tarifs ferroviaires et évolution de l’offre de la sncf n° 273 de M. Pierre-Antoine Levi. – M. Pierre-Antoine Levi. augmentation du taux de cotisation des collectivités locales n° 149 de Mme Céline Brulin. – Mme Céline Brulin. chiffres et mode de calcul de l’artificialisation des sols pour le grand projet ferroviaire du sud-ouest n° 179 de Mme Monique de Marco. – Mme Valérie Létard, ministre chargée du logement. dégradation des conditions de circulation sur la ligne paris-orléans-limoges-toulouse n° 297 de M. Jean-Marc Vayssouze-Faure. – révision du barème maprimerénov’ sur le chauffage au bois n° 283 de Mme Anne-Catherine Loisier. – Mme Anne-Catherine Loisier. obligatoire d’un agent territorial spécialisé des écoles maternelles et des classes enfantines dans les classes qualifiées Question n° 236 de M. Bernard Buis. – M. Bernard Buis. Suspension et reprise de la séance DE Mme Anne Chain-Larché 3. Décès d’un ancien sénateur 4. Candidature aux fonctions de secrétaire du Sénat 5. Souveraineté alimentaire et agricole. – Suite de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission n° 610 rectifié bis de Mme Kristina Pluchet. – Rejet. Amendements identiques nos 89 rectifié de M. Henri Cabanel et 605 rectifié bis de M. Alain Duffourg. – Rejet des deux Amendement n° 934 rectifié de la commission. – Adoption. Amendement n° 611 rectifié bis de Mme Kristina Pluchet. – Retrait. nos 70 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 239 rectifié bis de Mme Marie-Lise Housseau, 648 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 752 de M. Gérard Lahellec. – Rejet des amendements nos 70 rectifié, 239 rectifié bis et 752, l’amendement n° 648 rectifié bis n’étant pas soutenu. Amendement n° 381 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendement n° 487 de M. Daniel Salmon. – Rejet. nos 71 rectifié bis de M. Pierre-Antoine Levi, 173 rectifié bis de Mme Laure Darcos, 197 rectifié ter de M. Fabien Genet, 277 rectifié ter de M. Yves Bleunven, 649 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette et 753 de M. Gérard Lahellec. – Retrait de l’amendement n° 753 ; rejet des amendements nos 71 rectifié bis, 197 rectifié ter et 277 rectifié ter, les amendements nos 173 rectifié bis et 649 rectifié bis n’étant pas Amendement n° 245 rectifié bis de Mme Brigitte Devésa. – Amendement n° 937 de la commission. – Adoption. Amendement n° 604 rectifié bis de M. Alain Duffourg. – Rejet. Adoption de l’article modifié. n° 382 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendement n° 383 Amendement n° 152 rectifié de M. Henri Cabanel. – Retrait. identiques nos 257 rectifié ter de M. Yves Bleunven et 843 du Gouvernement. – Adoption des deux amendements rédigeant l’article. nos 619 rectifié bis de M. Daniel Gremillet et 938 rectifié de la commission. – Adoption des deux amendements Amendement n° 450 de M. Christopher Szczurek. – Devenu sans objet. Amendement n° 132 rectifié quater de M. Michel Canévet. – Devenu sans objet. Amendements identiques nos 72 rectifié de M. Pierre-Antoine Levi, 198 rectifié ter de M. Fabien Genet, 217 rectifié de M. Henri Cabanel, 240 rectifié bis de Mme Marie-Lise Housseau, 250 rectifié quater de Mme Brigitte Devésa et 650 rectifié bis de M. Pierre Jean Rochette. – Devenus sans objet. Amendement n° 698 rectifié de M. Daniel Gremillet. – Devenu sans objet. l’article 10 bis n° 700 rectifié de M. Daniel Gremillet. – Adoption de l’article. l’article 11 n° 76 rectifié de M. Henri Cabanel. – Rejet. Article 12 (suppression maintenue) n° 7 rectifié de Mme Vanina Paoli-Gagin. – Rejet. L’article demeure supprimé. l’article 12 n° 79 rectifié bis de M. Henri Cabanel. – nos 525 rectifié de M. Michel Masset et 685 de M. Guillaume Gontard. – Rejet des deux amendements. n° 916 de la commission. – Adoption. nos 258 rectifié bis de M. Yves Bleunven et 785 rectifié de M. Daniel Gremillet. – Retrait des deux l’article 12 bis n° 1 rectifié ter de Mme Françoise Dumont. – Retrait. nos 154 rectifié de M. Hervé Gillé, 218 rectifié bis de Mme Anne-Catherine Loisier, 490 rectifié quater de M. Khalifé Khalifé et 588 rectifié de M. Bernard Buis. – Adoption des quatre amendements insérant un article additionnel. Amendement n° 699 rectifié bis de M. Daniel Gremillet. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 702 rectifié de M. Daniel Gremillet. – Adoption de Amendement n° 791 rectifié quinquies de Mme Nathalie Goulet. – identiques nos 37 rectifié bis de Mme Nadège Havet, 50 rectifié quater de M. Vincent Louault et 845 du Gouvernement. – Adoption des trois amendements Amendement n° 36 rectifié bis de M. Sebastien Pla. – Devenu sans objet. Rappel au M. Michel Masset l’article 12 ter identiques nos 155 rectifié de M. Hervé Gillé, 226 rectifié bis de M. Alain Duffourg, 492 rectifié quater de M. Khalifé Khalifé et 517 de M. Bernard Buis. – Rejet des quatre amendements. Amendement n° 219 rectifié bis de Mme Anne-Catherine Loisier. – identiques nos 384 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot, 543 rectifié de M. Philippe Grosvalet, 577 de M. Daniel Salmon et 711 rectifié de Mme Marie-Claude Varaillas. – Rejet, par scrutin public n° 189, des amendements nos 384 rectifié ter, 577 et 711 rectifié, l’amendement n° 543 rectifié n’étant pas soutenu. Amendement n° 874 du M. Yannick Jadot n° 874 du Gouvernement (suite) DE Mme Sylvie Vermeillet Amendement n° 874 du Gouvernement (suite). – Rejet par scrutin public n° 190. nos 259 rectifié bis de M. Yves Bleunven et 794 rectifié de M. Daniel Gremillet. – Retrait des deux Amendement n° 967 de la Amendement n° 968 de la Amendement n° 542 rectifié de M. Philippe Grosvalet. – Rejet. Amendement n° 969 de la Amendement n° 260 rectifié bis de M. Yves Bleunven. – Devenu sans Amendement n° 970 de la Amendement n° 386 Adoption, par scrutin public n° 191 de l’article 6. Nomination d’un secrétaire du Sénat 7. Souveraineté alimentaire et n° 74 rectifié bis de M. Hervé Gillé. – Rejet. Amendement n° 2 rectifié ter de M. Daniel Laurent. – Retrait. Amendement n° 797 rectifié de Mme Anne-Catherine Loisier. – Adoption de Amendement n° 284 n° 846 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement supprimant l’article. Article 13 bis A n° 387 rectifié bis de M. Hervé Article 13 bis B l’article 13 bis B n° 34 rectifié de M. Daniel Fargeot. ; sous-amendements nos 962 du Gouvernement et 963 de M. Rachid Temal – Adoption du sous-amendement n° 962 rendant l’amendement n° 963 sans objet ; adoption de l’amendement modifié insérant un article additionnel. Article 13 bis n° 736 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Amendement n° 388 l’article 13 bis n° 790 rectifié quater de Mme Nathalie Goulet. – Rejet. Article 13 ter n° 847 rectifié du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 655 rectifié bis de M. Lucien Stanzione. – Rejet. Amendement n° 672 rectifié quater de M. Lucien Stanzione. – Article 14 identiques nos 262 rectifié bis de M. Yves Bleunven, 533 rectifié sexies de M. Gilbert Favreau et 787 rectifié bis de M. Daniel Gremillet. – Retrait de l’amendement n° 787 rectifié bis ; rejet des amendements nos 262 rectifié bis et 533 rectifié sexies. Amendement n° 45 rectifié quater de M. Vincent Louault. – Rejet. Amendement n° 451 de M. Christopher Szczurek. – Rejet. Amendement n° 940 de la Amendement n° 550 de Amendement n° 760 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet. Amendement n° 512 rectifié bis de M. Jean-François Longeot. – Amendement n° 761 Amendement n° 523 de M. Bernard Buis. – Adoption. Amendement n° 762 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Retrait. Amendement n° 848 du Gouvernement. – Retrait. nos 578 de M. Daniel Salmon et 941 rectifié de la commission. – Adoption des deux amendements. Amendement n° 942 de la Amendement n° 551 de M. Daniel Salmon. – Devenu sans objet. Amendement n° 849 du Amendement n° 872 du Gouvernement. – Adoption. PRÉSIDENCE DE M. Loïc Hervé identiques nos 118 rectifié quater de M. Michel Canévet et 495 rectifié bis de M. Didier Mandelli. – Adoption de l’amendement n° 118 rectifié quater, l’amendement n° 495 rectifié bis n’étant pas soutenu. Amendement n° 552 de Amendement n° 943 de la Amendement n° 4 rectifié ter de M. Guislain Cambier. – Retrait. Amendement n° 765 Amendement n° 850 du Gouvernement. – Rejet. nos 391 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 766 rectifié de M. Gérard Lahellec. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 553 de Amendement n° 554 de Amendement n° 389 Amendement n° 390 Amendement n° 767 Amendement n° 944 de la Amendement n° 945 de la Amendement n° 393 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Rejet. Amendement n° 768 Amendement n° 394 nos 261 rectifié bis de M. Yves Bleunven, 534 rectifié sexies de M. Gilbert Favreau et 786 rectifié bis de M. Daniel Gremillet. – Retrait des trois Amendement n° 395 Amendement n° 396 Amendement n° 946 de la Amendement n° 555 de M. Daniel Salmon. – Rectification. nos 946 de la commission et 555 rectifié de M. Daniel Salmon. – Adoption des deux amendements. Amendement n° 947 de la Amendement n° 556 de Amendement n° 513 rectifié bis de M. Jean-François Longeot et sous-amendement n° 948 de la commission. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement modifié. Amendement n° 851 du Gouvernement. – Devenu sans objet. Amendement n° 397 Amendement n° 579 de nos 408 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 558 de M. Daniel Salmon. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 856 du Amendement n° 949 de la Amendement n° 535 rectifié quater de M. Gilbert Favreau. – nos 392 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et 557 de M. Daniel Salmon. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 852 du Amendement n° 853 rectifié du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 854 du Amendement n° 855 du Amendement n° 857 du Amendement n° 951 de la Amendement n° 950 de la Amendement n° 398 n° 532 rectifié de M. Bernard Buis. – Adoption de l’amendement insérant un article additionnel. Amendement n° 580 rectifié de M. Christian Bilhac. – Retrait. Amendement n° 442 rectifié ter de M. Franck Montaugé. – n° 494 rectifié de Mme Anne-Catherine Loisier. – l’article 14 ter n° 200 rectifié quater de M. Vincent Louault. – Retrait. Amendement n° 46 rectifié quater de M. Vincent Louault. – Amendement n° 47 rectifié quater de M. Vincent Louault. – Adoption Amendement n° 199 identiques nos 488 de M. Daniel Salmon et 859 du Gouvernement. – Rejet des deux amendements. identiques nos 263 rectifié bis de M. Yves Bleunven et 582 rectifié bis de Mme Anne-Catherine Loisier. – Retrait des deux amendements. nos 164 rectifié bis de M. Sebastien Pla, 447 rectifié ter de M. Daniel Laurent et 585 rectifié de M. Bernard Pillefer. – Rejet des trois amendements. Amendement n° 952 de la Amendement n° 860 du Amendement n° 953 de la Amendement n° 954 de la Amendement n° 695 de M. Guillaume Gontard. – Rejet. l’article 14 quinquies Amendement n° 507 rectifié bis de Mme Audrey Bélim. – Rejet. Renvoi de la suite de la discussion. 8. Ordre du compte rendu intégral Présidence de M. Didier Mandelli président. La séance est (La séance est ouverte à neuf heures trente.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves Questions orales président. L’ordre du jour appelle les réponses à des questions orales. stérilisation des chats errants président. La parole est à Mme Elsa Schalck, auteure de la question n° 213, adressée à Mme la ministre de l’agriculture et de la souveraineté Schalck. Madame la ministre, la multiplication des chats errants est un véritable problème dans bon nombre de communes. Non seulement ces chats occasionnent des nuisances, mais ils posent également un problème sanitaire, car ils risquent de transmettre des maladies infectieuses. Il s’agit d’un sujet de préoccupation pour les maires, qui, en vertu de leur pouvoir de police, sont dans l’obligation d’agir contre la divagation des chats Face à ce phénomène, nous savons désormais que la stérilisation est la seule solution à la fois pérenne et efficace pour maîtriser les populations de chats, cette solution étant soutenue tant par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que par les associations de protection des animaux. Il va sans dire que les maires sont de plus en plus contraints de mettre en place des campagnes de stérilisation. Beaucoup d’entre eux indiquent se sentir seuls et démunis. Par ailleurs, la stérilisation est un procédé extrêmement cher, son coût oscillant entre 70 et 130 euros par acte, alors que les chats errants se comptent par dizaines, voire par centaines. Pour soutenir les élus, nous avions adopté, dans la loi de finances pour 2024, une aide exceptionnelle de 3 millions d’euros pour financer la stérilisation de ces animaux. En outre, l’ancien gouvernement avait lancé un appel à projets. Toutefois, le délai imparti était tellement court – il s’étalait du 2 septembre au 10 octobre – qu’il est passé presque inaperçu : c’est dommage ! De plus, cet appel à projets, qui imposait des conditions particulièrement restrictives et dont le cahier des charges comprenait pas moins de 81 pages, mentionnait un service de fourrière, ce qui, de fait, exclut de nombreuses petites communes, en particulier dans les territoires ruraux. Alors que les noms des lauréats de cet appel à projets ont été dévoilés, quelles sont les perspectives envisageables pour aider les communes qui sont encore confrontées à cette difficulté ? Je pense en particulier aux communes du Bas-Rhin, dont aucune ne figure sur la liste des lauréats alors que certaines d’entre elles me font part de ce problème de manière D’après mes calculs, il resterait environ 50 000 euros de crédits. Comment pourraient-ils être utilisés, madame la ministre ? Mme la ministre. ministre de et de la souveraineté alimentaire. L’errance animale est un sujet de préoccupation majeure pour mon ministère, compte tenu des enjeux sanitaires et de protection animale qu’il soulève. Pour avoir été maire moi-même, je sais combien cette question est un problème pour nos communes, dont vous vous faites bien légitimement la porte-parole ce matin. Pour rappel, la législation actuelle prévoit que les animaux errants doivent être conduits en fourrière sous l’autorité du maire, pourvu que celui-ci dispose d’un tel lieu. Or ce n’est pas toujours le cas. Toutefois, il est également autorisé de capturer, d’identifier, de stériliser, puis de relâcher les chats vivant en groupe. Cette solution présente l’avantage d’éviter la recolonisation des sites. Elle implique néanmoins un suivi de la population relâchée et suppose effectivement un budget pour la capture, les actes vétérinaires et l’alimentation des animaux. Son financement repose sur les mairies, avec l’appui éventuel d’associations de protection animale. C’est précisément le financement de ces opérations qui apparaît comme le premier frein à la mise en place du dispositif. Vous l’avez rappelé, une enveloppe exceptionnelle de 3 millions d’euros a été prévue dans la loi de finances pour 2024 afin d’aider les collectivités territoriales à procéder à la stérilisation des chats errants. Dans ce cadre, le ministère de l’agriculture a ouvert un appel à projets pour soutenir les projets de gestion des chats errants conduits par les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Cette subvention a été attribuée dans le cadre de l’expérimentation prévue par la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes. Ce texte prévoit en effet la mise en place de conventions entre l’État et les collectivités volontaires, afin d’améliorer la gestion et la prise en charge des populations de chats errants et d’articuler, dans cet objectif, les compétences et les moyens de chaque signataire. Pour solliciter cette subvention, les communes pouvaient répondre à cet appel à projets du 2 septembre au 10 octobre. Pour l’heure, 164 communes ont bénéficié de cette subvention. Le bilan des actions menées dans ce cadre sera effectué après l’échéance des conventions financières engagées avec les lauréats. Selon vous, madame la sénatrice, il resterait un reliquat de 50 000 euros. Croyez bien que je vais m’en préoccuper, afin que ces crédits puissent bénéficier à leurs destinataires. Je ne manquerai pas de vous tenir informée. président. Madame la ministre, mes chers collègues, je vous prie de bien vouloir respecter le temps de parole de deux minutes qui vous est imparti. interdiction du flumioxazine en france, l’agriculture française de nouveau pénalisée M. Christian Klinger, auteur de la question n° 274, adressée à Mme la ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Klinger. Ma question porte sur l’herbicide Pledge, qui contient la molécule flumioxazine, largement utilisé en viticulture et en arboriculture pour la maîtrise des Malgré le renouvellement de l’autorisation de la flumioxazine par l’Union européenne jusqu’en 2037 et son autorisation continue dans d’autres pays européens, la France envisage d’interdire le Pledge dès 2025. Cette décision suscite plusieurs inquiétudes et constitue une impasse technique, car il n’existe aucune solution de substitution viable. En outre, une telle interdiction est contraire à l’engagement du Gouvernement : pas d’interdiction sans Par ailleurs, cette interdiction créerait une distorsion de concurrence avec nos voisins européens, comme l’Espagne, la Grèce, l’Italie et le Portugal, qui continuent d’autoriser l’utilisation du Pledge. Même l’Allemagne, réticente à l’origine, a finalement décidé d’autoriser le Contre l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a rendu une décision définitive en décembre 2024, la filière viticole plaide unanimement pour le maintien de ce produit. Madame la ministre, allez-vous aller contre la décision de l’Anses et aligner la position française sur celle de nos partenaires européens ? Par ailleurs, comment pensez-vous résoudre l’impasse technique créée par cette interdiction, particulièrement dans les régions où l’alternative mécanique n’est pas viable ? et de la souveraineté alimentaire. La flumioxazine est un herbicide dont l’approbation, assortie d’un certain nombre de réserves, a été renouvelée par la Commission européenne en 2022 pour quinze ans. En France, un seul produit de référence contenant cette substance, le Pledge, était autorisé pour désherber les vignes et les vergers. En décembre dernier, l’Anses a répondu défavorablement à la demande de renouvellement de l’autorisation de ce produit. Je ne méconnais pas les difficultés que le retrait du Pledge pose aux filières concernées, moi qui suis régulièrement sollicitée lorsque de telles impasses techniques surviennent. Néanmoins, l’Anses, dans ses conclusions, a souligné l’impossibilité d’exclure un risque inacceptable pour les eaux souterraines, les mammifères, les organismes aquatiques et les plantes non-cibles. La Grèce, en tant qu’État membre rapporteur, a délivré l’autorisation pour les autres pays de l’Union européenne. La Commission européenne, qui a été alertée sur ce sujet, n’a pas pris position. Ce n’est pas une issue satisfaisante. J’ai donc demandé à mes services d’identifier toutes les possibilités dont nous disposons pour renforcer l’harmonisation des autorisations. Une note des autorités françaises est sur le point d’être envoyée à Bruxelles sur ce sujet. C’est, à mon avis, la meilleure façon de répondre aux écarts existants entre les États membres. Au demeurant, pour pallier le retrait de la flumioxazine, plusieurs substances actives peuvent être utilisées pour désherber les couverts végétaux, bien qu’elles soient également menacées à terme. Face à la raréfaction des solutions chimiques, je me suis impliquée, dès le jour de ma nomination, pour relancer les travaux du comité des solutions. L’objectif est d’identifier les produits dont peuvent bénéficier les producteurs des autres États membres et qui pourraient faire l’objet d’une autorisation en France. Ces travaux sont en cours et portent sur plus de 500 usages, dans 55 filières au total. Une centaine d’entre eux sont d’ores et déjà en cours d’examen par l’Anses. Dans une perspective de plus long terme, il nous faut anticiper et préparer les solutions de désherbage non chimique. À cet égard, plusieurs projets ont été financés en 2024 au titre de la planification écologique, dans le cadre du plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (Parsada). Les résultats sont attendus dans les meilleurs délais. En attendant, croyez bien que c’est un sujet sur lequel je resterai très vigilante. M. Christian Klinger, pour la réplique. Klinger. L’Anses avait interrogé la Grèce, qui était chargée d’étudier la toxicologie de la flumioxazine. Il se trouve que c’est une agence européenne qui a rendu un avis positif sur la toxicologie de la molécule, répondant ainsi aux interrogations de l’Anses. Normalement, il ne devrait plus y avoir d’obstacle à la commercialisation et à la production de cette substance. Madame la ministre, le monde viticole et arboricole compte sur vous pour prolonger l’autorisation du Pledge dans les mêmes délais que chez nos voisins européens. M. Lucien Stanzione, auteur de la question n° 143, adressée Stanzione. Madame la ministre, jeudi 6 février, lors de l’examen en séance publique du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, vous avez demandé le retrait de mon amendement visant à inscrire dans le texte l’accélération et la massification de la diffusion des innovations culturales agroécologiques. Pour justifier votre position, vous avez indiqué que des ressources et des programmes étaient déjà mis en œuvre pour chercher des solutions de substitution, accompagner nos producteurs et les aider à adopter des pratiques agroécologiques. Vous avez raison de soutenir ces initiatives, madame la ministre, mais je doute qu’elles soient suffisantes. Certes, des bases de données sur les solutions de substitution aux produits phytosanitaires existent. Toutefois, rien ne garantit que les agriculteurs s’en emparent, surtout à l’échelle de l’ensemble du territoire Pour l’heure, seules 3 000 exploitations agricoles sont engagées dans le réseau Dephy. Comment donc généraliser les pratiques agroécologiques et les étendre aux 400 000 exploitations que compte notre pays ? Comment y parvenir si l’État n’a pas lui-même la volonté de déployer et de piloter les moyens nécessaires ? Vous nous avez dit n’avoir aucune idée du budget qui pourrait être consacré au Parsada en 2025. Si nous ne mettons pas en place les stratégies et les moyens financiers suffisants, rien ne changera, du moins à l’échelle de Or c’est précisément la diffusion et la généralisation des pratiques agroécologiques sur l’ensemble du territoire qui constituent l’enjeu majeur de cette transition. Les défis climatiques ne pourront pas être relevés par un engagement partiel ou des initiatives trop isolées. Quels moyens comptez-vous donner à cette mobilisation ? Comment entendez-vous l’accélérer ? Comment assurerez-vous la diffusion des données et veillerez-vous à ce que les agriculteurs s’en emparent sur l’ensemble du territoire français ? En définitive, quelle stratégie le ministère a-t-il définie en ce domaine ? et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur, le Gouvernement partage pleinement votre préoccupation de faciliter l’émergence et la diffusion des solutions dans le cadre de projets de recherche expérimentale et déploie d’ores et déjà des actions d’une ampleur sans précédent. Dans le cadre du programme national de développement agricole et rural (PNDAR) 2022-2027, les programmes portés par les chambres d’agriculture, les organismes nationaux à vocation agricole et rurale (Onvar) et les instituts techniques et de recherche visent également pleinement à atteindre ces objectifs. Cette programmation constitue le cadre stratégique de développement et de massification que vous demandez, dont l’enseignement agricole est un partenaire incontournable. La stratégie Écophyto 2030, publiée le 6 mai 2024, traite plus globalement de la sobriété d’usage en produits phytopharmaceutiques et de la massification des bonnes pratiques. Le Parsada, qui n’est autre que le premier axe de cette stratégie, a été lancé afin de mieux préparer le retrait potentiel de substances actives menacées à l’échelon européen en recherchant et en déployant des solutions de substitution chimiques et non L’objectif est de donner dès à présent de la visibilité aux agriculteurs, cette visibilité qui fait défaut aux viticulteurs sur le Pledge, dont nous venons de parler. Le financement de 143 millions d’euros engagé en 2024 dans des projets de recherche sera reconduit en 2025, comme je l’ai souhaité. Enfin, dans le cadre du plan France 2030, le Gouvernement a lancé l’appel à manifestation d’intérêt « Prise de risque amont aval et massification de pratiques visant à réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques sur les exploitations agricoles » (Praam). Il vise à inciter au développement et à la mise en œuvre de systèmes de pratiques de protection des cultures reposant sur l’utilisation de combinatoires de leviers déjà éprouvés via l’accompagnement de projets ciblant des acteurs économiques à l’échelle territoriale. En outre, des crédits alloués à la planification écologique ont également permis de renforcer le soutien de l’État aux innovations culturales et à leur massification. augmentation des délais de reversement de la taxe d’aménagement aux communes et epci M. Daniel Fargeot, auteur de la question n° 207, adressée à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Fargeot. Depuis la réforme de septembre 2022, le reversement du produit de la taxe d’aménagement aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) est devenu plus long et imprévisible. Désormais entièrement géré par la direction générale des finances publiques (DGFiP), son calendrier est complexe et l’introduction d’un nouveau fait générateur perturbe les prévisions budgétaires et la gestion de trésorerie des collectivités. Prenons l’exemple d’un projet immobilier de moins de 5 000 mètres carrés. Le premier paiement intervient 90 jours après l’achèvement des travaux, mais au sens fiscal, c’est-à-dire lorsque le propriétaire déclare le bien habitable, et non plus selon la logique urbanistique d’avant la réforme. Cette déclaration peut intervenir six ans après l’octroi du permis de construire. Si le montant de la taxe dépasse 1 500 euros, un second paiement intervient six mois plus tard, soit neuf mois après la fin des travaux. Pour les grandes opérations, le versement s’étale sur trois échéances : un acompte de 50 % au neuvième mois, un versement de 35 % au dix-huitième mois et le solde à la fin des travaux. Ce n’est pas tout : les délais de reversement du produit de la taxe d’aménagement aux collectivités ne sont pas définis. Dans certains cas, il faut attendre jusqu’à six mois entre l’encaissement par l’État et le reversement aux communes. Résultat : des tensions de trésorerie, l’incapacité pour l’ordonnateur à établir un budget primitif sincère, faute de pouvoir anticiper les recettes, et une capacité d’investissement réduite dans des projets structurants. Avant la réforme, le calendrier était bien plus clair : 50 % de la taxe étaient appelés à douze mois et le solde était versé vingt-quatre mois après l’autorisation d’urbanisme. Aujourd’hui, le nouveau système complique la gestion pour les collectivités, sans même garantir de meilleurs délais. Madame la ministre, d’autres solutions permettraient-elles de mieux concilier les intérêts des collectivités locales et les impératifs de l’administration centrale ? Un calendrier clair est-il envisageable ? Un retour à l’ancien système, plus lisible et prévisible pour les collectivités, serait-il une La simplification que nous recherchons tous ne doit pas se faire au détriment de l’efficacité globale. Les collectivités ont besoin de réponses précises, car, à ce rythme, elles risquent d’attendre le versement du produit de la taxe d’aménagement aussi longtemps que dure un mandat municipal. Mme la ministre déléguée. déléguée auprès du ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Daniel Fargeot, le transfert de la gestion de la taxe d’aménagement à la DGFiP s’est accompagné du report de la date d’exigibilité de celle-ci. Cette date est dorénavant calée sur la réalisation définitive des travaux. Un système d’acompte a été créé, permettant de neutraliser les effets sur les ressources des collectivités, notamment pour les grands projets dont la construction s’étale sur plusieurs années. Le décalage de calendrier évite l’émission de taxes pour des projets abandonnés, qui induisaient auparavant une annulation de taxation a posteriori et le reversement des sommes indûment perçues. Afin d’optimiser les délais, la liquidation de la taxe s’appuie sur la dématérialisation du processus déclaratif, la création d’un référentiel des délibérations des collectivités locales et l’automatisation du calcul des taxes d’urbanisme. Des dysfonctionnements opérationnels ont pu être observés à l’ouverture de ces services. La dématérialisation a en effet suscité des interrogations de la part des usagers et a abouti à des erreurs, ralentissant ainsi la liquidation des taxes. Afin d’éviter l’envoi de titres de paiement erronés, la DGFiP a mis en œuvre un système de vérification préalable, qui freine les envois et les paiements associés. Un plan d’action pour améliorer la lisibilité du processus déclaratif a donc été élaboré et un parcours rénové est proposé depuis le 3 février dernier. En parallèle, la DGFiP a commencé à sécuriser les déclarations pour 2024 et à relancer les contribuables susceptibles de devoir payer leur taxe alors qu’ils n’ont pas encore rempli leur Bien que le reversement du produit des taxes d’urbanisme soit décalé, les collectivités bénéficieront bien de la recette générée par l’achèvement des constructions. En 2024, il a été néanmoins constaté une diminution des montants collectés, liée à la baisse du nombre d’autorisations d’urbanisme, à la réduction de l’assiette taxable, aux changements de processus et aux paiements reportés à l’achèvement des travaux. Enfin, la DGFiP a rencontré des difficultés de mise en œuvre en 2025. Il n’empêche que les redevables sont identifiés et que les taxes dues seront encaissées et reversées aux collectivités. difficultés rencontrées par les entreprises de taxis M. Laurent Burgoa, auteur de la question n° 182, transmise à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l’économie sociale et solidaire. Burgoa. Dans mon département, le Gard, les entreprises de taxis forment un véritable maillage permettant de répondre à certains besoins de santé. Malheureusement, elles se trouvent menacées par plusieurs facteurs, à commencer, bien évidemment, par la concurrence des entreprises de véhicules de transport avec chauffeur (VTC), en particulier celles qui opèrent sous le statut d’autoentrepreneur. C’est l’équilibre économique même des entreprises de taxis qui est mis en péril. Par ailleurs, les négociations récentes sur une nouvelle convention nationale avec l’assurance maladie soulèvent de vives inquiétudes. En effet, compte tenu du contexte budgétaire de l’État, les marges des entreprises de taxis risquent d’être considérablement réduites, ce qui rend insoutenables les conditions imposées par l’assurance maladie pour le transport médical assis. Nous déplorons le fait que la société Uber, condamnée à plusieurs reprises par la justice, échappe à ses obligations fiscales et sociales en France. Bref, les entreprises de taxis sont particulièrement préoccupées. Dans ce contexte, je souhaite connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre pour garantir la pérennité de la profession face à la concurrence déloyale des VTC et aux contraintes budgétaires imposées par l’assurance maladie. chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Laurent Burgoa, conscient des enjeux liés à la coexistence des taxis et des VTC, l’État veille à garantir une concurrence équilibrée, au moyen d’un encadrement strict tant des conditions d’accès que des modalités d’exercice. Vous m’interrogez sur les négociations en cours avec la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) concernant le transport sanitaire assis. Le Gouvernement est conscient du rôle essentiel joué par les taxis, qui assurent une part significative du transport des patients vers leur lieu de rendez-vous médical. Rappelons cependant que les dépenses liées au transport sanitaire ont atteint 6,8 milliards d’euros en 2023, soit une augmentation de 10,8 %, et qu’elles sont principalement financées par la sécurité sociale. Les taxis sont les premiers bénéficiaires de ces financements, représentant 41 % des dépenses de transports sanitaires en 2023, soit environ 2,8 milliards d’euros. À titre de comparaison, les ambulances en représentent 26 % et les véhicules sanitaires légers À moyen et long termes, ces dépenses devraient continuer d’augmenter en raison du vieillissement de la population, de la hausse du nombre de patients atteints d’affections de longue durée bénéficiant d’une prise en charge à 100 % et du report du transport en véhicule sanitaire léger vers les taxis. Dans ce contexte, les discussions entre les organisations professionnelles et la Cnam doivent se poursuivre afin d’aboutir à un accord équilibré tenant compte des contraintes budgétaires actuelles et de la situation économique des artisans taxis. Enfin, afin de soutenir la profession, la grille tarifaire applicable aux artisans taxis a été réévaluée dans un arrêté ministériel du 20 janvier dernier. Cette revalorisation, effective depuis le 1er février, constitue une mesure concrète pour préserver la pérennité de cette activité essentielle. Le Gouvernement reste attentif aux difficultés du secteur et poursuivra le dialogue avec les professionnels pour trouver des solutions adaptées aux défis actuels. M. Laurent Burgoa, pour la réplique. Burgoa. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre. Dans quelques jours, le Sénat examinera en nouvelle lecture le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ne doutez pas que, à cette occasion, les sénateurs, très attachés à la ruralité, essaieront de faire passer un graisses animales : priorité à l’alimentation pour animaux ou aux biocarburants ? M. Henri Cabanel, auteur de la question n° 291, transmise à M. le ministre auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l’industrie et de l’énergie. Cabanel. Ma question porte sur l’utilisation des graisses animales de catégorie 3, qui jouent un rôle essentiel dans la fabrication des aliments pour animaux de compagnie depuis plus de soixante ans. Afin de respecter les objectifs de décarbonation du transport routier, maritime et aérien, les récents textes européens autorisent leur utilisation pour la fabrication de biocarburants. Le recours à ces graisses a même été encouragé en France par des incitations fiscales indirectes. Une telle évolution a aggravé la pression sur une ressource déjà rare, car directement liée à la consommation de viande, laquelle a tendance à baisser. La Fédération des fabricants d’aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers (Facco) nous alerte sur les conséquences de ce détournement : pénurie, augmentation des prix et impact sur les 7 500 emplois directs et les 25 000 emplois Ce constat va à l’encontre d’un principe fondamental de l’Union européenne consistant à prioriser l’alimentation humaine et animale avant la valorisation Par ailleurs, ce détournement fragilise le secteur, qui produit un excédent commercial de plus de 1 milliard d’euros, soit plus de 20 % du total de l’excédent commercial des entreprises françaises de l’agroalimentaire. Ce n’est pas rien dans un contexte économique très tendu. D’où cette question légitime : pourquoi l’impact environnemental des graisses animales est-il considéré comme nul dans le calcul de l’empreinte environnementale des biocarburants, alors qu’il est pris en compte pour les autres industries utilisant cette même matière première ? Le Gouvernement souhaite-t-il protéger l’utilisation de ces graisses dans les aliments pour animaux domestiques ? Le cas échéant, quelles mesures entend-il prendre ? chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Henri Cabanel, je profite de votre question pour rappeler l’excellence de la filière de l’alimentation animale ; c’est une industrie exportatrice dont nous sommes particulièrement fiers. Vous interrogez le ministre chargé de l’industrie et de l’énergie sur l’usage des graisses animales dans les biocarburants et l’alimentation animale. La transition vers des énergies bas-carbone est cruciale pour lutter contre le changement climatique et réduire notre dépendance aux énergies fossiles Les biocarburants jouent un rôle important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports et permettent de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Pour limiter les éventuels conflits d’usage, en particulier en matière alimentaire, les réglementations française et européenne favorisent en particulier le développement des biocarburants avancés, issus notamment de résidus et de matières usagées. Je précise que les carburants fabriqués à partir des graisses animales de catégorie 3 ne sont pas considérés comme des biocarburants avancés et ne sont donc pas particulièrement favorisés. Ces graisses sont aujourd’hui valorisées dans différentes filières, dont celle de la nourriture animale, aussi bien pour les animaux de compagnie que le bétail. Aujourd’hui, 25 % des quantités disponibles sont valorisées dans la nourriture animale, les graisses restantes étant utilisées dans les biocarburants et le secteur de la chimie. Je vous confirme que la nourriture animale fait bien partie des usages prioritaires des graisses animales. Nous l’avons même inscrit dans l’ordre de mérite des usages de la biomasse. Cependant, le secteur de la nourriture animale ne saurait à lui seul valoriser l’ensemble de cette ressource. La valorisation en biocarburants représente une alternative pertinente permettant de valoriser les ressources non utilisées par l’alimentation animale. La France continuera d’être vigilante sur le potentiel conflit d’usage lors des évolutions des politiques relatives aux biocarburants et aux carburants alternatifs, afin de conserver une industrie compétitive dans le secteur de l’alimentation animale. M. Henri Cabanel, pour la réplique. Cabanel. Je vous remercie de cette Je partage entièrement vos propos sur les biocarburants, mais, à un moment donné, il faudra faire un choix afin que les producteurs d’aliments pour animaux domestiques n’aient pas à augmenter leurs prix, sachant que la France est le pays qui compte le plus grand nombre de ces animaux. pertes financières des communes liées à l’extension des bases aériennes M. Hugues Saury, auteur de la question n° 298, adressée Saury. J’attire l’attention du Gouvernement sur les pertes financières subies par certaines communes en raison de l’extension de terrains à vocation militaire sur des terres agricoles. C’est le cas des collectivités locales situées autour de la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy, qui se trouve au nord-ouest de l’agglomération orléanaise. Au préalable, rappelons que les communes de Boulay-les-Barres, de Bricy, de Coinces et de Saint-Péravy-la-Colombe accueillent bien volontiers la base et les militaires présents. Cependant, cette situation les place dans une position financière délicate, d’autant que leurs marges fiscales sont déjà extrêmement Tout d’abord, la présence d’une base aérienne rend impossible, pour des raisons évidentes, l’implantation d’éoliennes, privant ainsi ces communes d’une source potentielle de revenus, notamment via l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (Ifer). Ensuite, et surtout, cette extension se fait sur des terres agricoles qui, jusqu’à présent, produisaient des recettes pour les collectivités via la taxe foncière payée par les agriculteurs. Or les aménagements militaires étant exonérés de taxes, les ressources disparaissent entièrement. D’une façon générale, les communes ne tirent aucun bénéfice financier lié à la présence d’un terrain militaire. Avec l’arrivée de l’A400M, l’activité de la base s’est intensifiée, ce qui a nécessité la construction de nouvelles infrastructures et l’adaptation des équipements. Actuellement, vingt-deux A400M y sont stationnés, mais ce nombre devrait être porté à trente-cinq d’ici à 2035. Cette évolution, bien qu’essentielle pour l’armée, accroît encore la perte de revenus pour les collectivités locales. Face à ces difficultés, je souhaite savoir quelles mesures de compensation pourraient être envisagées pour soutenir ces communes, non seulement dans ce cas précis, mais aussi pour d’autres territoires confrontés à des situations similaires ? chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Hugues Saury, vous appelez l’attention du Gouvernement sur la situation fiscale des communes ayant des emprises militaires sur leur territoire. Vous mentionnez à cet égard le cas de la base aérienne d’Orléans-Bricy. Comme vous le savez, les bâtiments et terrains qui appartiennent à l’État sont exonérés de taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties lorsqu’ils sont affectés à un service public, ou sont d’utilité générale, et ne produisent aucun revenu. Ces conditions sont cumulatives et s’apprécient à l’égard du propriétaire, en l’occurrence Sur ce fondement, les terrains ou bâtiments, les champs de manœuvre et les casernements utilisés par les armées pour le service public de la défense nationale sont exonérés de la taxe Néanmoins, la présence sur le ressort géographique communal d’immeubles affectés à un service public ou d’utilité générale crée des externalités positives, notamment des retombées fiscales indirectes. Ainsi, la présence de logements accueillant des familles de militaires vient renforcer la population et donc l’activité économique. qu’elle compte des milliers de militaires et des dizaines de civils, la base militaire aérienne de Bricy constitue un vivier d’emploi et une source d’activité économique importante pour les communes J’en viens à l’extension des bases aériennes sur des terres agricoles. Dès lors qu’ils font l’objet d’une amodiation autorisant par exemple la récolte des herbes ou le pacage des animaux, les terrains militaires sont considérés comme productifs de revenus et sont donc assujettis à la taxe foncière sur les propriétés non bâties. Il ne paraît opportun ni pour l’État ni pour les collectivités locales d’instituer des mécanismes compensatoires spéciaux qui seraient la négation même du principe de libre administration. L’État n’envisage donc pas l’instauration de mesure compensatoire au profit des communes accueillant une base aérienne, d’autant que comme je l’ai souligné, du fait de la présence de militaires sur le territoire, ces emprises soutiennent substantiellement l’activité économique des communes concernées. M. Hugues Saury, pour la réplique. Saury. Le budget des communes rurales visées est très modeste, madame la ministre. Le renforcement du lien armée-Nation, qui est souvent évoqué, commence par l’instauration de bonnes relations, notamment financières, avec les communes d’implantation des bases militaires. Il me paraît a contrario injuste que des communes disposant de faibles ressources financières pâtissent de l’implantation d’une base militaire, qu’elles accueillent pourtant bien volontiers. action du gouvernement face à la nouvelle vague de désindustrialisation frappant le département de M. Alexandre Ouizille, auteur de la question n° 205, adressée à M. le ministre auprès du ministre de numérique, chargé de l’industrie et de l’énergie. Ouizille. Je ne m’habitue ni aux drames ni aux difficultés qu’ils emportent. Dans l’Oise, à cette heure, se joue le drame que constitue la disparition d’un certain nombre de lignes et d’emplois industriels. Permettez-moi, mes chers collègues, d’avoir une pensée pour les salariés, employés, ouvriers et cadres qui en Au sein de l’entreprise Forvia, sous-traitant automobile, à Méru, un plan social est en cours. Chez Agco et Gima, producteurs de machineries agricoles, à Beauvais, un plan social est en cours. Près de chez moi, à Trosly-Breuil, au sein de l’entreprise de chimie Weylchem Lamotte, un plan social est en cours. À Villers-Saint-Paul, un site dans lequel l’entreprise Chemours devait investir cette année 200 millions d’euros supplémentaires fermera finalement. À Montataire, l’entreprise Akzo Nobel, qui compte parmi les numéros un mondiaux du revêtement et de la peinture, a un plan social en cours. À Creil et à Verneuil-en-Halatte, l’entreprise Stokomani, dont la marque est bien connue, a également un plan social en Face à une telle situation, que peut le Gouvernement ? Cette question simple s’articule autour de trois axes, madame la ministre. À quand une politique industrielle instaurant des clauses de conditionnalité territoriale, comme les Américains l’ont fait dans le cadre de l’Inflation Reduction Act ? Quand rénoverons-nous enfin nos outils antidumping ? La demande déposée par l’entreprise Weylchem Lamotte il y a vingt-quatre mois est toujours en cours d’instruction. Comme me l’indiquait son dirigeant, en vingt-quatre mois, l’entreprise aurait eu le temps de fermer trois fois ! Enfin, quelle est la stratégie de l’État, qui doit valider les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ? Comment compte-t-il protéger les salariés concernés ? chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Alexandre Ouizille, vous interpellez le Gouvernement sur la situation de l’industrie dans La liste des entreprises citées recouvre des cas très différents, qui appellent des réponses spécifiques. Mes collègues Éric Lombard et Marc Ferracci y travaillent. Dans votre question écrite, vous citez la cession à venir par Sanofi et CD&R d’Opella Healthcare International SAS, qui possède une usine à Amiens. Le Gouvernement s’est montré très actif dans le suivi de ce dossier. Il a obtenu un accord exigeant incluant l’engagement des cessionnaires à maintenir les sites de production, notamment le site de Compiègne, et à adopter une trajectoire de croissance de l’emploi en France. Quelque 70 millions d’euros d’investissement sur cinq ans, ainsi que des volumes de production minimaux pour les produits sensibles, notamment le Doliprane, sont également prévus. Nous avons souhaité et obtenu l’entrée de Bpifrance au capital d’Opella afin de disposer d’un droit de regard sur la stratégie de l’entreprise et d’y faire valoir nos intérêts, au service de notre souveraineté. La nature de cette opération et les engagements obtenus de la part de Sanofi et CD&R ne justifiaient donc pas un refus de l’opération via l’activation de la réglementation relative aux investissements étrangers en France (IEF). Au-delà de ce cas particulier, l’ambition du Gouvernement est d’agir sans relâche pour la reconquête industrielle de nos territoires. Depuis 2017, nous avons fait des progrès considérables en matière d’attractivité, de compétitivité et d’emploi. Quelque 130 000 emplois ont ainsi été créés dans l’industrie et, en 2024, nous avons continué à ouvrir plus d’usines qu’il ne s’en est fermé, puisque nous avons enregistré 36 ouvertures nettes d’usines au seul premier semestre. Cela ne doit pas cacher les difficultés rencontrées, notamment dans les secteurs de la chimie, de l’automobile et de l’acier, en faveur desquels nous déployons des plans d’action à l’échelon national, mais également européen. Le rôle de l’État est d’accompagner les chefs d’entreprise en amont des difficultés pour trouver des solutions permettant de pérenniser les activités et l’emploi à chaque fois que cela est possible. Nous nous appuyons pour ce faire sur le comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), sur la déléguée interministérielle aux restructurations des entreprises (Dire) et sur les commissaires aux restructurations et à la prévention des difficultés des entreprises (CRP) qui accompagnent près de 4 000 entreprises par an. Soyez assuré que le Gouvernement sera toujours à vos côtés pour agir au service de l’industrie de la Nation, monsieur le sénateur. Marc Ferracci reste à votre disposition pour compléter cette réponse. M. Alexandre Ouizille, pour la réplique. Ouizille. Je vous remercie de ces précisions concernant Opella, madame la ministre. J’ai préparé cette question il y a un certain temps déjà et, depuis, cela n’aura échappé à personne, des changements de gouvernement sont intervenus. En dépit des éléments que vous citez, je constate que la question du socle social reste pendante. Les dossiers qui s’accumulent appellent une action bien plus forte, prenant en compte l’ensemble des difficultés rencontrées par ces entreprises. obligation de possession d’un téléphone portable pour accéder à ses comptes bancaires en Mme Lauriane Josende, auteure de la question n° 254, Josende. Je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur une pratique bancaire de plus en plus répandue, qui rompt avec le principe d’égalité et crée une différence de traitement inacceptable entre les usagers. En effet, si l’entrée en vigueur, le 13 janvier 2018, de la directive 2015/2366 du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2015 concernant les services de paiement dans le marché intérieur, dite directive Services de paiement 2 (DSP2), constitue une avancée certaine pour l’accès aux comptes bancaires et la sécurité des paiements par le biais de l’authentification numérique, elle a toutefois reporté sur les utilisateurs une contrainte de possession et de bonne utilisation des téléphones portables. Bien que les dispositions de l’article L. 311-9 du code monétaire et financier prévoient notamment que « le client peut, immédiatement et à n’importe quel moment de la relation contractuelle, s’opposer par tout moyen à l’usage d’un support durable autre que le papier et demander sans frais à bénéficier d’un support papier », la mise en œuvre pratique de ce droit ne s’applique pas à la consultation des comptes bancaires. De plus en plus de banques exigent que leur client ait un smartphone. De fait, l’obligation d’utiliser le téléphone portable pour accéder à son compte en banque crée une fracture numérique. Cette obligation, qui diffère drastiquement d’une banque à l’autre selon les services clients, pèse notamment sur les personnes âgées ou fragilisées, qui ne possèdent pas de téléphone et ne sont pas formées à leur utilisation. Que compte faire le Gouvernement pour assurer un égal accès de tous les usagers aux services bancaires ? chargée du tourisme. Madame la sénatrice Lauriane Josende, le Gouvernement partage votre souhait que les consommateurs disposent d’un niveau d’information adéquat de la part des établissements bancaires dont ils sont clients et que les informations soient accessibles pour toutes les catégories de clients. Dans ce contexte, un client doit donner son accord au passage d’un support papier à un support dématérialisé de ses documents ou avoir la possibilité de s’y opposer. La plupart des banques offrent du reste à leurs clients la possibilité d’utiliser les guichets automatiques pour la consultation de leur compte bancaire en utilisant uniquement leur carte de paiement et leur code De manière générale, pour consulter leur compte bancaire et effectuer diverses démarches bancaires, les clients qui n’ont pas de smartphone disposent de plusieurs modalités d’accès à leur compte bancaire – en contactant leur conseiller bancaire par téléphone ou en utilisant un ordinateur classique. Ils peuvent également se rendre dans leur agence bancaire et utiliser un guichet automatique – qui se trouve le plus souvent dans le sas de l’agence – ou s’adresser à un conseiller au guichet. L’égalité d’accès de nos concitoyens qui ne possèdent pas de smartphone à leurs informations bancaires est donc assurée, madame la sénatrice. Mme Lauriane Josende, pour la réplique. Josende. Je vous remercie de votre Dans les zones rurales, l’égal accès aux comptes bancaires tel que vous le décrivez est toutefois bien souvent une illusion. En pratique, les agences sont loin, en particulier pour des personnes âgées qui rencontrent des difficultés pour se déplacer. La plupart du temps, les numéros d’appel des services clients, a fortiori des nouvelles banques qui ne proposent leurs services qu’en ligne, sont difficiles d’accès. J’espère donc que vous prendrez tout de même des dispositions pour imposer aux établissements bancaires d’être plus diligents, notamment à l’égard des personnes âgées. maintien des tarifs réglementés de vente d’électricité M. Fabien Genet, auteur de la question n° 277, adressée à M. le ministre auprès du ministre de l’économie, chargé de l’industrie et de l’énergie. Genet. Ma question s’adressait au ministère chargé de l’industrie et de l’énergie, que je souhaite interroger sur le maintien des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE), madame la ministre. Après la crise majeure des prix de l’énergie que nous avons traversée, une réforme du marché intérieur de l’électricité a été entreprise et adoptée par le Parlement européen au mois d’avril 2024. Cette réforme prévoit notamment un dispositif d’urgence en donnant aux États membres la possibilité de réguler les prix de l’électricité en cas de crise, mais cette régulation sera à la fois soumise à des conditions très restrictives et limitée dans le temps. Étant toujours considérés comme une exception aux règles de fonctionnement de l’Union européenne, les tarifs réglementés de vente d’électricité appliqués par la France sont, de fait, menacés. La France est d’ailleurs tenue de remettre un rapport à la Commission européenne pour justifier de leur La possibilité d’intervention des États membres est quant à elle susceptible de faire l’objet d’un réexamen de la Commission européenne d’ici au 31 décembre 2025. La Commission européenne pourrait à cette occasion déposer une proposition législative prévoyant l’extinction de ces tarifs réglementés. Dans un contexte de forte hausse du coût de l’énergie, les tarifs réglementés de vente d’électricité, plus protecteurs que les tarifs libres, sont essentiels pour protéger les petites entreprises, les collectivités locales et les particuliers. À défaut, ceux-ci peineraient à poursuivre leur activité ou à boucler leur budget. Êtes-vous en mesure de nous assurer qu’une position ferme sera défendue par le Gouvernement pour maintenir les TRVE, outil indispensable pour protéger les Français face au renchérissement du coût de l’énergie, madame la chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Fabien Genet, la France, comme tous les États membres, devait remettre à la Commission européenne un rapport sur les tarifs réglementés de vente (TRV). En raison de la situation en fin d’année dernière, notre pays a remis ce rapport à la Commission européenne avec un léger décalage. Ce rapport s’appuie sur les évaluations menées par l’Autorité de la concurrence et par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Permettez-moi de résumer les arguments qui ont été soumis à la Commission européenne. Les TRV permettent d’offrir de la visibilité aux consommateurs et d’assurer la stabilité des prix. La crise que nous avons traversée entre 2022 et 2023 l’a démontré : en sus du bouclier tarifaire que nous avons mis en place, les TRV ont permis d’amortir les variations de prix et de réduire l’impact sur nos concitoyens. C’est peut-être moins connu, mais les TRV contribuent également à la sécurité d’approvisionnement. Le dispositif « heures pleines/heures creuses » permet en effet de concentrer notre consommation aux moments où elle a l’impact le plus faible sur notre système Enfin – c’est un point que la Commission européenne étudiera attentivement –, les TRV ne constituent pas un frein à la concurrence sur le marché de détail. Les consommateurs sont libres de faire jouer la concurrence et d’opter pour des offres moins chères. Je connais votre attachement aux tarifs réglementés de vente, qui constituent un point de repère pour nos concitoyens, monsieur le sénateur. Pour les raisons que j’ai évoquées, je vous confirme que notre pays soutiendra le maintien des tarifs réglementés de vente. Le Gouvernement est en effet convaincu que leur suppression emporterait des désagréments plus nombreux que les prétendus bénéfices qui en sont attendus. M. Fabien Genet, pour la réplique. Genet. Je vous remercie de cette réponse très claire, madame la ministre. Je partage cette vision : les TRV permettent de ménager la visibilité des consommateurs sur les prix et d’assurer la stabilité de ces derniers, mais ils jouent également un rôle d’amortisseur et contribuent à renforcer la sécurité d’approvisionnement tout en préservant la libre concurrence. Je ne doute pas que de nombreux collègues soutiendront cette sage position. nécessité de flécher des financements des territoires d’industrie M. Jean-Jacques Michau, auteur de la question n° 282, Michau. Lors du débat, organisé à la demande de la commission des affaires économiques, relatif au programme Territoires d’industrie, qui s’est tenu au Sénat le 14 janvier dernier, le ministre chargé de l’industrie et de l’énergie a affirmé son soutien au dispositif Territoires d’industrie et sa volonté de reconduire le dispositif Rebond industriel. Je souhaite insister sur les besoins de financement de Territoires d’industrie. Dans un contexte où les ressources publiques sont de plus en plus limitées et alors que notre pays dispose enfin d’un budget pour 2025, il est en effet primordial que la plus grande partie possible des crédits alloués à la réindustrialisation cible les territoires d’industrie. Ces espaces économiques, qui ont été sélectionnés par l’État au regard de leur potentiel industriel, devraient en effet bénéficier d’un traitement particulier, notamment en matière de soutien aux investissements structurants des PME industrielles. Dans cette perspective, il paraît souhaitable de s’inspirer du dispositif Rebond industriel, qui a montré son efficacité, par lequel chaque territoire d’industrie s’est vu allouer un budget géré en concertation entre les services déconcentrés de l’État, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et la gouvernance locale dudit territoire. Pouvez-vous m’indiquer le montant des financements qui seront alloués par l’État aux territoires d’industrie afin de renforcer leur compétitivité et de soutenir leur développement, madame la ministre ? chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Jean-Jacques Michau, je vous remercie de cette question adressée à mon collègue Marc Ferracci et de votre engagement en faveur du programme Territoires d’industrie. Pour rappel, ce programme représente 2 millions d’emplois industriels et réunit, à date, 630 intercommunalités. J’en profite du reste pour saluer Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France, pour son implication dans la stratégie industrielle de la France. Lancé en 2018 et confirmé dans sa phase 2 en 2023 par le Président de la République, ce dispositif cofinance notamment un réseau de chefs de projet chargé d’animer la gouvernance des projets en lien avec les élus et les industriels. Depuis 2023, 153 chefs de projet contribuent à ce dispositif qui est soutenu par l’État à hauteur de près de 7 millions d’euros. Le programme s’appuie également sur l’ANCT, qui alloue un budget d’ingénierie d’un montant de 2 millions d’euros aux projets les plus complexes. L’an passé, cet appui a notamment permis d’accompagner la structuration d’une filière bois dans le Lot, la requalification de foncier à Sète ou la valorisation des métiers industriels dans huit territoires La phase II du dispositif Territoires d’industrie, qui a été lancée, inclut la prise en compte de la transition écologique. Dans ce cadre, 60 millions d’euros de crédits du fonds vert ont abondé le programme, afin de soutenir des projets vertueux pour l’environnement tels que l’industrie biosourcée, l’économie circulaire, le réemploi ou les relocalisations permettant de réduire l’empreinte carbone d’une production. Plus de 160 dossiers d’investissement ayant été recensés, ces crédits seront le levier de près de 780 millions d’euros d’investissements privés et de la création de 2 600 emplois. Comme vous pouvez le constater, ce programme permettant aux élus et aux industriels d’accompagner le développement industriel à l’échelon local porte ses fruits, monsieur le sénateur. Soyez assuré que l’État continuera de le soutenir afin de poursuivre la réindustrialisation de nos territoires. minoration des populations lors des processus de recensement démographique effectués par l’insee M. Jean-Raymond Hugonet, auteur de la question n° 263, transmise Hugonet. Le processus de recensement de la population est devenu un véritable sujet de préoccupation, madame la ministre. Jusqu’en 2004, ce recensement était effectué tous les dix ans dans les communes de plus de 10 000 habitants. Depuis cette date, il est effectué chaque année sur un échantillon représentant 8 % du parc de logements, répertorié de façon exhaustive par les L’Insee, qui est chargé de ces opérations de recensement, définit la population légale en multipliant le nombre de logements de la commune par le nombre moyen d’occupants par logement. Force est de constater que le compte n’y est pas. Les analyses administratives de l’Insee sont en effet fortement éloignées des réalités de terrain, au détriment des communes. Dans le département dont je suis élu, l’Essonne, qui compte plus de 1,3 million d’habitants, de nombreux maires et élus de grandes villes constatent un écart significatif, notamment à Évry-Courcouronnes, préfecture de notre département chère à votre collègue Manuel Valls. Alors que, d’un point de vue administratif, les populations municipales décroissent, le nombre de demandes de logements augmente, les programmes urbains sont en forte expansion et l’augmentation des inscriptions en crèche ou dans les écoles est parfaitement tangible. Les conséquences financières de tels écarts sont lourdes, elles pèsent notamment sur le calcul du montant de la sacro-sainte dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l’État aux communes. Quelle mesure le Gouvernement compte-t-il donc prendre afin de rendre plus réaliste le mode de calcul des populations démographiques municipales effectué par l’Insee pour les communes de plus de 10 000 habitants, madame la ministre ? chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Jean-Raymond Hugonet, le recensement est mené en partenariat entre l’Insee et les communes. Dans les communes de plus de 10 000 habitants, la population est calculée par l’Insee uniquement à partir des informations recueillies par les communes : le nombre de logements issu du répertoire d’immeubles localisés et le nombre moyen de personnes par logement issu des enquêtes effectuées auprès des Les communes sont donc à l’origine des informations utilisées pour le calcul des populations. Les nouvelles constructions sont par exemple bien prises en compte dans le répertoire susvisé, qui est mis à jour en continu à partir des permis de construire et que les communes peuvent amender à tout moment. Le recensement de la population fait de plus l’objet d’une évaluation permanente par la Commission nationale d’évaluation du recensement de la population (Cnerp), présidée par le sénateur Éric Kerrouche. Des travaux sont actuellement menés sous l’égide de cette commission afin de réduire à deux ans l’écart entre la date de publication des populations et leur date de référence. Afin de garantir l’égalité de traitement de toutes les communes, qui ne sont pas recensées la même année, la population publiée à la fin d’une année reflète actuellement la situation au milieu du cycle quinquennal de recensement, soit la situation effective trois ans auparavant. Ce décalage, qui emporte de nombreuses incompréhensions, constitue la principale difficulté soulevée par les élus locaux. Se fondant sur les résultats d’une étude méthodologique réalisée par l’Insee en concertation avec les élus, la Cnerp vient d’approuver la réduction de ce décalage à deux ans, délai qui a été reconnu comme le meilleur équilibre entre « fraîcheur » et robustesse des données. Sous réserve de la validation finale de l’Insee qui, conformément au code de bonnes pratiques de la statistique européenne, agit en toute indépendance, cette adaptation devrait être mise en œuvre en 2026. Ces avancées conjointes et consensuelles, qui attestent la qualité du travail partenarial mené par l’administration et les élus locaux sur le sujet du recensement, répondent à vos demandes, monsieur le sénateur. M. Jean-Raymond Hugonet, pour la réplique. Hugonet. Je vous remercie de votre réponse précise, madame la ministre. Je sais que vous partagez ma préoccupation pour ce sujet, dont il faut bien avouer qu’il constitue un marronnier. Toutefois, quand je vous entends parler de 2026, je constate que l’on se hâte avec lenteur. Il serait temps de mettre le booster ! permettre l’exploitation des ressources naturelles de guyane M. Georges Patient, auteur de la question n° 294, adressée à M. le ministre d’État, ministre des outre-mer. Patient. Monsieur le ministre, alors que nos voisins, le Suriname et le Guyana, sont sur le point de connaître un essor économique fulgurant grâce à l’exploitation de leurs ressources, la Guyane française demeure dans un état de précarité et de pauvreté, non par manque de richesses, car elle dispose des mêmes ressources que ses voisins, mais parce que des décisions centralisées entravent toute dynamique de développement, maintenant la Guyane sous cloche. La Guyane est en effet asphyxiée par des réglementations excessives et inadaptées, un accès au foncier verrouillé et des projets bloqués au nom d’une protection environnementale, qui, paradoxalement, favorise l’exploitation illégale et l’économie souterraine, qui n’ont que faire des critères écologiques. Voilà qui a pour résultat une population privée d’emploi et de perspectives, un sentiment croissant d’injustice, incitant même à la révolte. Comment en effet expliquer à la population guyanaise que son territoire souffre d’une économie moribonde, alors que celui-ci est riche de ressources au grand potentiel économique ? Combien de temps encore la Guyane devra-t-elle subir ce traitement d’exception, alors qu’elle pourrait être un moteur économique pour tout le pays, monsieur le ministre ? Est-elle condamnée à être l’éternelle sacrifiée ? Ne pensez-vous pas qu’il est temps de reconsidérer la position de l’État pour assurer le développement durable de la Guyane, dans le respect de ses écosystèmes, cela va sans dire, mais aussi de ses propres besoins de plus en plus pressants ? Plus spécifiquement, n’envisagez-vous pas d’abroger pour la Guyane l’application de la loi du 30 décembre 2017 mettant fin à la recherche ainsi qu’à l’exploitation des hydrocarbures et portant diverses dispositions relatives à l’énergie et à l’environnement, dite loi Hulot, que les Guyanais perçoivent comme un boulet colonial, leur territoire étant le seul territoire sud-américain à subir une telle mesure ? M. le ministre d’État. ministre des outre-mer. Monsieur le sénateur, cher Georges Patient, en effet, la Guyane dispose de ressources naturelles exceptionnelles – j’insiste sur le pluriel – à la valorisation desquelles le Gouvernement est attaché. C’est un enjeu de développement économique, d’emploi et de souveraineté. Comme vous le savez, l’État déploie en permanence en forêt plus de 300 militaires des forces armées de Guyane, ainsi que des forces de la gendarmerie nationale, pour préserver ces ressources naturelles, notamment pour permettre l’orpaillage En matière de simplification des normes, notre pays dispose d’importantes marges de progression. Le projet de loi de simplification de la vie économique adopté en première lecture par le Sénat comporte notamment une disposition relative à l’orpaillage – je sais que vous y êtes vigilant, monsieur le sénateur – prévoyant que l’autorisation d’exploitation vaille également autorisation d’occupation. Au-delà de l’or, le sous-sol guyanais est susceptible de renfermer d’autres métaux précieux. C’est pourquoi une actualisation de l’inventaire national des ressources minérales sera lancée à la fin du premier trimestre. Je reste à votre disposition pour discuter en détail des réalisations et des voies d’amélioration en matière agricole ou en faveur du secteur de la pêche, monsieur le sénateur. J’en viens aux hydrocarbures, qui sont au cœur de votre question. En vertu de l’article L. 116-6 du code minier, la recherche de nouvelles exploitations n’est plus permise. Le 13 décembre 2023, la COP28, organisée à Dubaï, s’est conclue par un appel, rejoint par la France, à « s’éloigner des combustibles fossiles ». Nous observons toutefois que les pays voisins de la Guyane – le Guyana, le Suriname et le Brésil – accélèrent pour leur part la prospection afin d’ouvrir de nouvelles exploitations. Je demanderai donc à mes services d’étudier la conventionnalité, c’est-à-dire la compatibilité avec les traités internationaux et le droit communautaire d’éventuelles initiatives législatives d’origine parlementaire. En tout état de cause, j’estime qu’il nous faut ouvrir le débat, y compris sur la loi Hulot, pour toutes les raisons que vous avez évoquées, qu’elles aient trait à l’exploitation, à l’emploi ou au sentiment profond des citoyens de Guyane. J’y suis prêt et je compte sur votre engagement sur cette question, monsieur le sénateur. Si les territoires ultramarins nous font rayonner, il est temps qu’ils rayonnent aussi par eux-mêmes au sein de territoires qui sont en train d’évoluer. En tout état de cause, soyez assuré de ma disponibilité et de ma volonté d’ouvrir ce débat, monsieur le sénateur. Ce ne sera pas facile, mais, ensemble, je crois que nous y M. Georges Patient, pour la réplique. Patient. Je vous remercie de vos propos et je ne tarderai pas à vous rendre visite pour en discuter, monsieur le ministre. mise en œuvre de l’école M. Philippe Grosvalet, auteur de la question n° 010, adressée à Mme la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Grosvalet. Il y a exactement vingt ans, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées introduisait le principe d’école inclusive, garantissant à toutes et tous une scolarisation dans un établissement spécialisé ou en milieu ordinaire. Le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire est passé de 162 000 en 2004 à plus de 513 000 en 2024. Cette augmentation s’explique en partie, hélas ! par le manque de place dans les dispositifs spécialisés. Malgré le recrutement de plus de 4 000 accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) depuis 2017, trop d’élèves se retrouvent sans solution, tandis que d’autres élèves sont insuffisamment accompagnés dans un milieu qui n’est pas adapté à leurs besoins, ce qui les expose à des situations de détresse pouvant engendrer de la violence contre eux-mêmes ou contre leurs camarades, comme cela s’est produit à l’école élémentaire Les Halbrans, à Pont-Saint-Martin, en Loire-Atlantique. En 2023, le gouvernement d’alors a lancé un acte II de l’école inclusive, incluant la revalorisation du métier d’accompagnant, l’augmentation des effectifs d’AESH, ainsi que la création de pôles d’appui à la scolarité (PAS). Les AESH continuent pourtant de déplorer leurs conditions de travail dégradées, certains devant accompagner jusqu’à neuf élèves par semaine dans le cadre d’un temps partiel subi. Les parents d’élèves de l’école Les Halbrans constatent que « les conditions d’apprentissage pour tous, normalement garanties par l’État, ne sont actuellement pas remplies ». Ils demandent que leur soient donnés les moyens d’une école inclusive non subie. Quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il de prendre pour assurer une école réellement accessible et inclusive pour toutes et M. le ministre. auprès de la ministre nationale, de supérieur et de la recherche, chargé de supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur Philippe Grosvalet, faire de l’école un lieu véritablement inclusif est un engagement fort du Gouvernement. Depuis 2017, la création de 34 000 postes d’AESH a constitué un effort massif de transformation du système scolaire et de l’accompagnement scolaire. Nous allons encore plus loin. Au mois de septembre 2025, 2 000 nouveaux AESH viendront renforcer nos effectifs. Par ailleurs, afin d’améliorer la reconnaissance des AESH et de les accompagner dans leur développement professionnel, nous avons réduit de six ans à trois ans le passage de CDD à CDI et mis en place un ensemble de revalorisations. C’est ainsi que nous agissons pour les AESH. Nous mettons également en œuvre des solutions plus rapides et plus adaptées pour les familles. Depuis la rentrée 2024, nous expérimentons les pôles d’appui à la scolarité que vous avez évoqués, monsieur le sénateur. Dans quatre départements, en complément des équipes mobiles d’appui médico-social, les PAS sont déployés pour la scolarisation des élèves. Ces équipes interviennent en prévention et le plus en amont possible d’un risque de rupture de parcours. Tout est donc mis en œuvre pour permettre un accompagnement plus fluide, des réponses plus rapides et une meilleure articulation entre l’éducation nationale et le secteur Cette année, nous irons plus loin en créant plus d’une centaine de nouveaux pôles d’appui à la scolarité sur tout le territoire. Chaque famille doit en effet pouvoir compter sur un accompagnement efficace, sans avoir à mener de bataille administrative et, si possible, sans attente interminable. L’école pour tous n’est pas un slogan, monsieur le sénateur. C’est une exigence et un combat quotidien. Soyez assuré que la ministre d’État et le Gouvernement dans son ensemble sont déterminés à le mener. concours de sixième année des étudiants en médecine M. Stéphane Sautarel, auteur de la question n° 055, adressée à M. le ministre auprès de la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. Sautarel. Ces dernières années, plusieurs modifications ont été apportées aux études de médecine. Désormais, l’examen de la sixième année détermine en particulier le choix de la spécialité et le lieu d’études pour les quatre à six années à venir. Depuis le mois de septembre 2023, ce concours est composé d’un écrit national, d’un parcours étudiant validé par tous, ainsi que d’un examen oral appelé examen clinique objectif structuré (Ecos). Cette dernière épreuve est validante – il faut avoir obtenu une note supérieure à dix pour pouvoir valider la sixième année d’études –, mais aussi classante. Force est de constater que les modalités de ce concours national renforcent les déserts médicaux sur notre territoire. En 2024, lors des épreuves de l’Ecos, plusieurs dysfonctionnements ont été révélés ; par ailleurs, les candidats ont souligné un manque d’équité. La perte d’un demi-point à cet examen pouvant faire perdre jusqu’à 1 000 places dans le classement national, cet oral ne paraît pas adapté. Dans d’autres pays, cet oral est validant, il n’est pas validant et classant. Je vous demande donc, monsieur le ministre, si vous envisagez de rendre cet examen uniquement validant, plutôt que validant et classant. Envisagez-vous par ailleurs de remettre en cause le caractère national du concours qui favorise encore plus les déserts médicaux dans les territoires éloignés des centres hospitaliers universitaires Je prolonge ma question, si vous le permettez, monsieur le président. Depuis sa rédaction, il semble en effet que d’autres difficultés concernant les praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) aient vu le jour, alors que nous avons urgemment besoin de médecins. Plusieurs candidats auraient été arbitrairement recalés en raison d’une suppression injustifiée de postes par le jury. Alors que nous appelons tous à la régularisation des Padhue, indispensables au fonctionnement de nos services de santé, l’administration joue une partition inverse et pour le moins curieuse. Qu’en est-il, monsieur le ministre ? supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur Sautarel, la réforme de l’accès à l’internat de médecine a en effet été mise en place pour la cohorte d’étudiants en sixième année de médecine en 2024. Elle a été construite en concertation avec les associations de représentants d’étudiants, en particulier. Son objectif était de permettre une évaluation non seulement sur des connaissances, mais aussi sur des Le nouveau concours met ainsi en place des épreuves dématérialisées nationales, dites EDN, réalisées sur tablette, et des examens cliniques objectifs structurés, dits Ecos. Les Ecos évaluent la capacité des étudiants à agir en milieu professionnel à travers leur savoir-faire et leur savoir-être, compétences bien évidemment essentielles pour de futurs médecins. Les évaluations sont réalisées par deux examinateurs et sont standardisées grâce à une grille très précise limitant, autant que faire se peut, les risques de subjectivité. Comme pour les épreuves écrites, une très faible différence entre les notes obtenues influence significativement le classement final. Compte tenu du caractère nouveau du concours, une épreuve-test pour les Ecos a été réalisée au mois de mars 2024. Cela a permis d’identifier quelques dysfonctionnements et des ajustements ont pu être apportés pour les épreuves réelles, qui se sont déroulées sans difficulté du 28 mai au 29 mai 2024, simultanément pour 8 000 étudiants dans trente-deux facultés de médecine. Aujourd’hui, il n’y a pas de raison de remettre en question le caractère classant de cette épreuve clinique, car elle évalue des compétences différentes et complémentaires de celles des épreuves écrites. Par ailleurs, le caractère national des épreuves est indispensable pour garantir un classement équitable des étudiants à partir d’épreuves identiques. À l’issue de ce concours, une répartition par région et par spécialité est réalisée, qui tient notamment compte de la démographie médicale et des besoins en santé des territoires que vous avez très justement soulignés, monsieur le sénateur. M. Stéphane Sautarel, pour la réplique. Sautarel. Bien évidemment, monsieur le ministre, je ne remets pas en cause le principe même de ce concours. Reste que son caractère classant, en renforçant la dimension nationale de l’épreuve, est défavorable à un certain nombre de nos territoires. MOYENS INSUFFISANTS ATTRIBUÉS EN MATIÈRE D’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN SEINE-ET-MARNE Mme Marianne Margaté, auteure de la question n° 074, Margaté. Monsieur le ministre, je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur les moyens insuffisants attribués à l’enseignement du premier degré en Le taux d’encadrement des élèves y était pour la rentrée 2024 de 5,56 %, contre 6,07 % dans l’académie de Créteil et 6,03 % à l’échelon national. Dans ce département, le taux d’encadrement des élèves est donc le même, cette année, que celui qui prévalait à l’échelon national Par ailleurs, en matière de création de postes dans les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), il y a de graves insuffisances, tout comme en matière d’accompagnement des élèves en situation de L’ensemble de ces faits, combiné à l’augmentation de la population départementale, a eu pour conséquence de rendre la rentrée particulièrement difficile. De nombreuses classes ont été fermées, dont quatorze de manière brutale, alors que la rentrée avait déjà eu lieu. Imaginez la colère et l’incompréhension des élus, des parents et des enseignants, sans parler du désarroi des Le maintien annoncé des 4 000 postes d’enseignants, qui avaient été initialement supprimés, dans le projet de loi de finances pour 2025, doit se concrétiser sur le terrain. En effet, la baisse démographique doit être envisagée comme une chance qui permettra d’améliorer les conditions de travail du personnel et les conditions d’apprentissage des Ce premier pas doit s’inscrire dans un engagement plus large en faveur du service public de l’éducation qui se traduira par un recrutement massif d’enseignants titulaires formés et par une revalorisation des conditions salariales. En effet, ce service public est le seul à même de combattre les inégalités sociales et de garantir une éducation laïque, égalitaire et gratuite. Dans le département de la Seine-et-Marne plus spécifiquement, il faut un plan d’urgence qui relève a minima le taux d’encadrement des élèves au niveau de celui qui prévaut dans l’académie de Créteil et qui prévoit des moyens à la hauteur des besoins pour les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Les premières annonces concernant la carte scolaire sont inquiétantes. Elles prévoient moins de postes dans l’académie de Créteil et moins de postes pour le département de la Seine-et-Marne, puisqu’il y aurait 210 fermetures de classe, y compris en milieu rural, pour seulement Monsieur le ministre, que compte faire le Gouvernement pour que la Seine-et-Marne ne soit plus la dernière de la classe ? supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice Margaté, dans le budget 2025, l’éducation nationale demeure la priorité du pays. J’en veux pour preuve l’annulation de la suppression de 4 000 postes d’enseignants. C’est un choix politique assumé, malgré le contexte budgétaire et la baisse du nombre d’élèves. Pourquoi avons-nous fait ce choix ? Nous considérons – et c’est là un point d’accord avec vous – que la baisse démographique doit être une opportunité pour améliorer les conditions d’apprentissage des Vous m’interrogez sur la situation spécifique de la Seine-et-Marne. Depuis 2017, votre département a vu ses effectifs scolaires diminuer de 2 514 élèves, soit environ 1,6 % des effectifs, avec pour conséquence directe des classes un peu moins chargées. Ainsi, en 2017, une classe seine-et-marnaise comptait en moyenne 24,2 élèves contre 23,1 élèves par classe aujourd’hui, et cette baisse continuera en 2025. Pour ce qui est de l’école inclusive, madame la sénatrice, alors que nous célébrons les vingt ans de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, je mesure l’ampleur des attentes. Oui, nous avons progressé, mais nous devons aller encore plus loin. C’est pourquoi nous prévoyons d’investir en créant dès la rentrée prochaine 2 000 postes d’AESH et en consacrant 200 millions d’euros supplémentaires pour renforcer l’inclusion scolaire. Ce sont des engagements concrets que nous prenons pour tous les enfants concernés dans tous les territoires. Notre ambition est simple : elle est celle d’une école plus inclusive, plus proche des réalités du terrain et plus exigeante pour la réussite de tous. accompagnants des élèves en situation de handicap et temps méridiens, publication des décrets M. Cédric Vial, auteur de la question n° 278, adressée à Mme la ministre d’État, ministre de Vial. Monsieur le ministre, ma question porte sur l’application de la loi du 27 mai 2024 visant la prise en charge par l’État de l’accompagnement humain des élèves en situation de handicap durant le temps de pause En effet, malgré son adoption à l’unanimité, la mise en œuvre de la loi a été entravée, et ce pour deux raisons : d’une part, la complexité administrative excessive introduite par une note de service datant du mois de juillet dernier et rendant la procédure particulièrement complexe, d’autre part, le manque de moyens financiers affectés. En effet, un financement à hauteur de 10 millions d’euros était nécessaire pour couvrir le dernier trimestre de 2024 et il faudra 31 millions d’euros pour couvrir l’ensemble de l’année 2025, selon l’estimation qui a été produite. Depuis septembre 2024, j’ai à plusieurs reprises alerté les ministres de l’éducation nationale qui se sont succédé sur les graves problèmes qui subsistent quant à la mise en application de cette loi. J’ai notamment fait adopter un amendement visant à inscrire ce montant de 31 millions d’euros dans le projet de loi de finances pour 2025 contre l’avis du Gouvernement. Ces crédits ont été supprimés en commission mixte paritaire, dans des conditions sur lesquelles nous pourrons L’ancienne ministre de l’éducation nationale, Mme Anne Genetet, a annoncé le 2 décembre dernier la publication prochaine d’un décret visant à simplifier la procédure administrative instaurée par la note de service du 24 juillet. Ce décret, qui devait être publié au mois de décembre 2024, a été reporté compte tenu de la censure du Gouvernement au début du mois de janvier 2025, c’est-à-dire après la nomination du nouveau ministre de l’éducation nationale. Nous sommes le 11 février et il n’y a toujours pas de décret à l’horizon. Monsieur le ministre, quand ce décret sera-t-il publié ? Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre pour s’assurer de la bonne application de la loi du 27 mai 2024 ? Les enfants en situation de handicap supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur Vial, l’inclusion scolaire ne s’arrête pas aux portes de la classe. Elle doit être une réalité tout au long de la journée, y compris sur le temps méridien. C’est tout le sens de la loi dite Vial, puisque cette loi porte votre nom, entrée en vigueur à la rentrée 2024, qui confie désormais à l’État le financement de l’accompagnement des élèves en situation de handicap durant le temps méridien. La mise en œuvre de cette réforme repose sur plusieurs priorités claires. La première priorité, c’est d’adapter l’accompagnement aux besoins réels des élèves. L’État, par l’intermédiaire du recteur d’académie ou du directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen), est responsable de la décision et des modalités d’accompagnement. Chaque situation est étudiée en s’appuyant sur les recommandations des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ainsi que sur l’expertise des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) et des pôles d’appui à la scolarité (PAS). Les familles sont associées à l’organisation de la temporalité de prise en charge de l’enfant. La seconde priorité, c’est de simplifier et de sécuriser le dispositif. C’est pourquoi un décret a été présenté au comité social d’administration du ministère de l’éducation nationale (Csamen), le 21 janvier dernier, afin de clarifier les règles et de faciliter la mise en place de cet accompagnement sur la pause méridienne. L’État assumera pleinement ses obligations en tant qu’employeur, garantissant ainsi aux familles, lorsque cela est jugé nécessaire, une prise en charge stable et efficace. Monsieur le sénateur, notre ambition est claire – et je crois qu’elle est partagée – : permettre à chaque élève en situation de handicap d’avoir un accompagnement adapté à ses besoins et à son degré d’autonomie, tout au long de la journée. M. Cédric Vial, pour la réplique. Vial. Monsieur le ministre, vous venez d’illustrer parfaitement la différence entre « potentiellement » et « concrètement ». Potentiellement, vous avez raison ; concrètement, le dispositif ne fonctionne pas du tout comme vous le dites. accès à certains métiers pour les personnes atteintes de diabète M. Pierre-Jean Verzelen, auteur de la question n° 031, adressée à M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l’accès aux soins. Verzelen. Monsieur le ministre, les derniers chiffres nous indiquent que plus de 4 millions de Français souffrent de diabète. Les cas sont en constante augmentation et la prise en charge de la maladie représente un véritable enjeu de santé Parmi ces personnes, beaucoup se sont vu refuser l’accès à certaines professions, notamment celles de militaire, policier, hôtesse de l’air, steward ou contrôleur de la SNCF. Cette réglementation était justifiée, à l’époque, par des mesures de précaution exigées pour l’exercice de certains métiers. Malgré quelques assouplissements, notamment pour les réservistes de l’armée, il y a eu en réalité peu d’évolutions concrètes. Aujourd’hui, ces restrictions apparaissent dépassées au regard des progrès de la médecine. En effet, il est désormais possible de surveiller sa glycémie grâce à des lecteurs qui permettent de prévenir un déséquilibre. Les risques sont alors beaucoup mieux maîtrisés. La loi du 6 décembre 2021 relative aux restrictions d’accès à certaines professions en raison de l’état de santé prévoit la mise en place d’un comité interministériel d’évaluation. Les décrets nécessaires pour former sa composition ont été pris très tardivement. Ce comité doit, ou plutôt devait, rendre un rapport au Gouvernement et au Parlement tous les ans. À ce jour, aucun rapport n’a été publié. Les associations ont fait part de leur déception et l’avenir des personnes concernées demeure Aussi, monsieur le ministre, pourriez-vous nous communiquer ces rapports, du moins s’ils existent ? À défaut, pouvez-vous nous dire quand ils seront publiés et comment se poursuivront les travaux qui doivent permettre aux personnes victimes d’une pathologie chronique d’accéder à ces emplois ? auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de aux soins. Monsieur le sénateur Verzelen, au-delà du diabète, votre question englobe l’ensemble des patients qui sont porteurs d’une pathologie chronique et porte sur un enjeu de justice sociale et d’égalité des chances. Comme vous l’avez rappelé, la loi du 6 décembre 2021 a institué un comité d’évaluation des textes encadrant le marché du travail. La composition de ce comité a été fixée par le décret du 22 avril 2022 et finalisée par l’arrêté du 29 juin 2022, de manière à pouvoir évaluer la réglementation en vigueur et à en apprécier la pertinence à la lumière des avancées médicales et scientifiques afin de formuler des propositions. Ce comité, installé en 2022, a mené des travaux. Son premier rapport couvrant l’année 2022 a été transmis au Parlement. Si vous ne l’avez pas reçu, il faudra savoir pourquoi et je veillerai à ce qu’il vous soit renvoyé. Quant au rapport couvrant l’année 2023, il est en cours de transmission. Ces rapports permettent d’apprécier les avancées qui sont réalisées dans l’évaluation des conditions d’accès à certains métiers comme ceux des corps actifs, notamment de la police nationale. L’évolution des connaissances sur le diabète et les progrès technologiques pour améliorer les moyens de surveillance de la glycémie ont été intégrés dans la réflexion du comité. Nous nous engageons à rendre publiques les recommandations qui découleront des travaux menés. De plus, nous étudierons, en nous appuyant sur les rapports de 2022 et de 2023, la possibilité de modifier la réglementation en vigueur au titre de la justice sociale. évolution de la démographie M. Hervé Maurey, auteur de la question n° 050, Maurey. Monsieur le ministre, il y a tout juste douze ans, au mois de février 2013, Jean-Luc Fichet et moi-même présentions un rapport d’information intitulé Déserts médicaux : agir vraiment. Douze ans plus tard, aucun gouvernement n’ayant agi vraiment, ni même vraiment agi, et ce malgré nos interpellations régulières, la situation n’a fait qu’empirer. L’étude réalisée par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un service de votre ministère, montre que le desserrement du numerus clausus ne réglera en rien les problématiques de disparité de répartition des médecins sur le territoire. Cette même étude confirme que la situation ne sera réglée ni en 2030, ni en 2040, ni en 2050. On ne peut donc qu’espérer que des mesures fortes soient enfin prises, un jour, par un gouvernement courageux et que soit mise en place une régulation à l’installation des médecins pour apporter des solutions concrètes à cette problématique. Rappelons que de telles mesures ont produit leur efficacité dans d’autres pays où elles ont été expérimentées, et même en France pour des professions de santé autres que les Je souhaite donc savoir, monsieur le ministre, si le Gouvernement envisage enfin de changer de braquet et d’agir vraiment en prenant les mesures qui s’imposent pour résorber les inégalités territoriales en matière d’accès aux soins. et des familles, chargé de la santé et de aux soins. Monsieur le sénateur Maurey, je vous remercie de cette question qui montre que nous faisons tous le même constat, quelle que soit notre couleur politique : il n’y a pas eu d’anticipation en matière de démographie médicale. Encore une fois, comme j’ai déjà souvent eu l’occasion de vous le dire, nous formons globalement le même nombre de médecins qu’en 1970, alors que notre pays compte 15 millions d’habitants de plus, que la population a vieilli et que, surtout – c’est un facteur qui n’a jamais été pris en compte –, le rapport au travail a complètement changé pour les médecins : ainsi, lorsque l’un d’entre eux part à la retraite, il faut l’équivalent de 2,3 postes de médecin pour le remplacer. Un rapport de la Cour des comptes confirme ce que vous venez de dire, en indiquant que les résultats de la transformation du numerus clausus en numerus apertus sont en deçà des objectifs La proposition de loi visant à améliorer l’accès aux soins par la territorialisation et la formation que j’ai présentée, lorsque j’étais député, offre des pistes de solution. Elle a été adoptée à l’Assemblée nationale au mois de décembre 2023 et son examen sera – je l’espère – inscrit à l’ordre du jour des travaux du Sénat durant le premier semestre 2025. Elle vise à supprimer le numerus apertus et à former de nouveaux médecins en fonction des besoins du territoire, en tenant compte du capacitaire. Elle prévoit aussi que tous les étudiants français qui sont partis étudier à l’étranger, en Roumanie, en Belgique ou en Espagne pourront revenir faire leur deuxième cycle en France. Nous souhaitons également la juste installation, dans de bonnes conditions, de la quatrième année de médecine générale dans nos territoires. Quelque 3 600 docteurs juniors sont concernés par cette mesure qui interviendra le 2 novembre 2026. Nous travaillons d’arrache-pied pour trouver des lieux de stage et pour préparer les décrets nécessaires pour cette installation. Enfin, nous voulons améliorer l’évaluation des Padhue qui interviennent dans notre système hospitalier en prévoyant que celle-ci se fera sur site. M. Hervé Maurey, pour la réplique. Maurey. Monsieur le ministre, je me réjouis que vous fassiez le même constat que moi. Il est vrai que vous étiez élu d’un département rural qui, comme le département de l’Eure, connaît des problèmes d’accès aux soins. Malheureusement vous n’avez pas répondu au souhait que j’ai exprimé, à savoir que le Gouvernement puisse s’engager dans la mise en place de politiques plus audacieuses que celles qui ont eu cours jusqu’à présent. J’avoue que je n’avais guère d’espoir, puisque, malheureusement, depuis que je suis sénateur, quelles que soient les majorités, ou la non-majorité comme c’est le cas aujourd’hui, j’ai l’impression de prêcher dans le désert et, en l’espèce, dans le désert médical, sans mauvais jeu de mots. J’ajoute, monsieur le ministre, que j’ai demandé à tous vos prédécesseurs de nous fournir un bilan des politiques incitatives mises en place pour faciliter l’accès aux soins. Je ne l’ai jamais obtenu. Pourriez-vous nous le transmettre ? M. Hervé Reynaud, auteur de la question n° 252, Reynaud. Monsieur le ministre, les chauffeurs de taxi conventionnés sont très mobilisés contre le projet de réforme de la convention-cadre qui a vocation à s’appliquer pour les cinq prochaines années entre la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) et les organisations syndicales représentatives. À Lyon, les 2 et 3 décembre dernier, près de 3 000 véhicules taxis se sont mobilisés. Si, face à cette mobilisation, le statu quo devrait a priori perdurer jusqu’à la fin du mois de mai, la convention impose des conditions plus strictes pour ce qui est des tarifs et des critères de qualité de service. Le texte envisage en effet une tarification prévue à la baisse, une obligation de pratiquer le taxi partagé, ainsi que celle de respecter le trajet le moins onéreux possible, sous réserve que celui-ci reste compatible avec l’état de santé du malade. Les taxis dans nos territoires vivent essentiellement du transport professionnalisé, qui représente une part très significative de leur chiffre d’affaires. C’est aussi le cas dans ma commune, pourtant un peu plus urbaine : plusieurs entreprises de taxis qui ont pignon sur rue, comme Taxi Faure, m’ont interpellé sur ce sujet. En effet, le nouveau modèle risque de mettre en péril ces entreprises et d’alourdir les difficultés des patients qui vivent dans des territoires ruraux et des villes moyennes. Aussi, comment le Gouvernement entend-il prendre en compte la situation particulière des taxis qui ont une activité de transport sanitaire, notamment ceux qui travaillent en milieu peu dense ? aux soins. Monsieur le sénateur, vous m’interrogez sur la situation des taxis et je suis d’autant plus sensible à votre question que, lors de la manifestation du mois de décembre dernier, j’ai reçu leurs représentants en tant que rapporteur général de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Il est indispensable de prendre en compte la différenciation territoriale pour traiter ces sujets, parce que l’enjeu du transport sanitaire n’est pas le même dans une métropole qui bénéficie d’un métro, d’un tramway et de bus que dans un territoire rural comme celui de ma circonscription où l’accès aux soins nécessite forcément d’avoir recours au transport sanitaire. Toutefois, ne nous y trompons pas, dans certains cas, le transport sanitaire est indispensable pour l’accès aux soins, quel que soit l’endroit, notamment quand un patient doit aller faire une chimiothérapie, une radiothérapie ou une séance de dialyse. Pour garantir davantage d’efficience, l’article 17 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 prévoit de revoir le conventionnement auquel tous les modes de transport sanitaire sont soumis. Il faudra donc nous accorder sur les éléments qui figureront dans cette Nous devrons pour cela fixer un degré d’efficience à atteindre, comme nous le faisons dans les autres secteurs, en veillant à responsabiliser les acteurs et à lutter contre les possibilités de fraude tout en garantissant le maintien du transport sanitaire. Il est hors de question de déstabiliser le réseau des taxis, mais cela n’empêche pas de développer une approche Le transport partagé ne pose pas de problème si les patients peuvent le supporter, c’est-à-dire si leur état de santé n’est pas incompatible avec un voyage en compagnie d’une autre personne dans un habitacle clos, pour des questions d’immunité. En outre, si le délai d’attente n’est pas trop important, les entreprises pourront tout à fait organiser ce mode de transport. Je resterai vigilant sur ce sujet. M. Hervé Reynaud, pour la réplique. Reynaud. J’entends parfaitement qu’il est nécessaire de trouver une certaine efficience, comme vous l’avez dit, monsieur le ministre, et de prévoir des mesures d’économie. Toutefois, il est important de préserver l’accès aux soins. De plus, il faudra penser la réalité économique en fonction de la différence des situations selon les territoires. Ainsi, dans mon département, comme dans le vôtre, puisqu’ils sont voisins, les conditions diffèrent totalement de celles qui caractérisent des zones hyperdenses. J’espère que nous pourrons faire preuve de discernement et que nous saurons entendre ces revendications au moment d’examiner le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 en nouvelle lecture. quatrième année d’études en médecine générale M. Olivier Rietmann, auteur de la question n° 265, adressée à M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l’accès aux soins. Rietmann. Monsieur le ministre, je ne vous apprends rien en vous disant que la médecine générale est essentielle à l’avenir de notre système de santé. Pour que les jeunes médecins soient de plus en plus nombreux à choisir cette voie et à s’installer dans nos territoires, en 2022, une quatrième année au diplôme d’études spécialisées de médecine générale a été prévue par la loi. Cette période de consolidation doit notamment faciliter et sécuriser l’installation des jeunes médecins, en particulier dans les zones les moins dotées en professionnels de santé. Vous le savez, cette mesure est attendue avec impatience. Pourtant, les décrets d’application dont la publication était initialement annoncée pour juin 2023 n’ont toujours pas été publiés. Le 15 mai 2024, à l’occasion d’une séance de questions orales, ici même, le ministre Valletoux avait pourtant assuré une publication d’ici à la fin de l’été 2024. Alors que cette quatrième année doit entrer en vigueur dans le courant de l’année 2026, il est urgent de publier ces textes réglementaires. Leur absence freine la préparation des médecins généralistes encadrants, celle des futurs docteurs juniors, mais aussi celle des collectivités territoriales, qui doivent anticiper des enjeux majeurs tels que la rémunération, l’accueil, les lieux de consultation ou encore les logements. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire à quelle date ces décrets seront publiés ? aux soins. Monsieur le sénateur Rietmann, je vous remercie de me donner l’occasion de revenir sur cette fameuse quatrième année de médecine générale. Vous savez tous que, depuis que j’ai pris mes fonctions comme ministre de la santé, le 24 décembre dernier, je me suis saisi à bras-le-corps de ce sujet. J’ai très rapidement reçu les associations d’internes, que ce soit l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) ou l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) qui m’ont annoncé leur intention de lancer un mouvement de grève. Comme vous l’avez dit, des engagements ont été pris par mes prédécesseurs, notamment au sujet de la publication de certains décrets. Je rappelle que je suis le quatrième ministre de la santé depuis le début de l’année 2024 ; or, sur des sujets sensibles comme celui-ci, il faut de la stabilité dans l’action gouvernementale. Par conséquent, que dire de plus ? Je suis en lien avec l’ensemble des collectivités territoriales, avec les agences régionales de santé (ARS) et avec les facultés de médecine, par l’intermédiaire du collège national des enseignants de médecine générale, ainsi que des doyens, qui m’aident à trouver les meilleurs lieux de stage possible. Il nous en faut 3 600 pour le 2 novembre prochain. J’ai bon espoir de pouvoir prendre les premiers décrets nécessaires, notamment grâce à l’adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Ainsi, tous les décrets qui peuvent être pris par voie réglementaire le seront au printemps prochain – j’en prends l’engagement devant vous. Quant à ceux qui nécessitent de passer par la voie législative, nous les prendrons dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ils permettront notamment de régler des problèmes de statut, de rémunération, de responsabilisation ou de participation à la permanence des soins, soit l’ensemble des questions que les internes nous ont soumises. J’ai bon espoir que nous puissions trouver collectivement les solutions qui permettront d’améliorer l’offre de soins dans les territoires tout en améliorant la formation de nos docteurs M. Olivier Rietmann, pour la réplique. doute absolument pas de votre engagement sur le sujet. Je vous entendais dire ce matin sur une chaîne d’information qu’il fallait rétablir la confiance. Pour rétablir la confiance en politique, nous devons gagner en crédibilité en concrétisant les engagements que nous prenons et que nous votons, ici au Sénat ou à l’Assemblée nationale. La loi prévoyant une quatrième année au diplôme d’études spécialisées de médecine générale a été votée en 2022. Les patients, les élus, les médecins, les jeunes futurs docteurs juniors attendent que les décrets soient pris pour que nous puissions avancer dans cette voie qui rétablira la présence médicale sur nos territoires. Je vous remercie de votre engagement, monsieur le ministre : nous comptons sur vous. pérennité de l’activité des centres de santé franciliens opérés Mme Anne Souyris, auteure de la question n° 034, adressée Souyris. Monsieur le ministre, tous les mois, nous découvrons avec effroi qu’un nouveau centre de santé risque de fermer. Ainsi, le Conseil de Paris débat cette semaine de l’avenir des centres de santé Réaumur, Stalingrad et de l’Institut mutualiste Montsouris. La situation critique de ces trois établissements fait écho à ma question sur les centres de la Croix-Rouge française en Île-de-France. Ces centres, qui prennent en charge plus de 40 000 patients sans dépassement d’honoraires, ont fermé au mois de mai dernier après cessation de paiements. Les maires concernés, les élus de Paris et les organisations syndicales se sont exprimés contre la cessation de ces centres à un acteur privé à but lucratif dont nous avons bien démontré au Sénat la tentative d’offre publique d’achat (OPA) sur notre système public de santé. En effet, comme vous le savez, la commission d’enquête sénatoriale sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France a été sans appel quant à ses conclusions sur le sujet. Si la Ville de Paris peut accompagner dans une certaine mesure ces centres – sa capacité a des limites –, toutes les collectivités ne peuvent pas faire face à ce qui n’est rien d’autre qu’une catastrophe de santé publique. Ainsi, ces risques de fermeture mettent en lumière l’insoutenabilité du modèle actuel des centres de santé, notamment pour financer les missions à destination des plus vulnérables, c’est-à-dire celles et ceux qui nécessitent davantage de soins. De facto, la tarification est antisociale. Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre pour garantir la pérennité des centres de santé, en lien avec les collectivités territoriales ? Quand déploierez-vous un plan de sauvegarde de ces centres, monsieur le ministre ? Quand instaurerez-vous un financement au forfait ? Monsieur le ministre, les patients des centres de santé Réaumur, Stalingrad, de la Croix-Rouge Haxo et Olympiades, ainsi que l’Institut mutualiste Montsouris attendent une réponse concrète. En ce jour des vingt ans de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, je pense particulièrement aux personnes handicapées qui étaient spécifiquement prises en charge aux Olympiades et ne le sont plus. aux soins. Madame la sénatrice Souyris, les centres de santé jouent en effet un rôle majeur dans l’accès aux soins : ils sont souvent situés dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), le tiers payant intégral y est généralement pratiqué et ils mènent des actions de prévention. L’Île-de-France compte 1 093 centres de santé, 271 se trouvant à Paris, sur un total de 2 875 centres de santé dans l’ensemble du pays – vous connaissez ces chiffres mieux que moi. Comme vous le savez, l’agence régionale de santé (ARS) soutient depuis dix ans la création de tels centres : au total, 1,3 million d’euros leur ont été alloués en 2024, plus de 150 000 euros ayant été fléchés vers les centres Vous l’avez dit, ces centres sont confrontés à des difficultés structurelles : inflation, difficultés de recrutement, répercussions du Ségur de la santé… L’ARS Île-de-France est de plus en plus engagée à leurs La fermeture des centres de la Croix-Rouge française Olympiades et Haxo a été actée le 30 juin dernier ; pour ma part, j’ai pris mes fonctions le 24 décembre. Cela prouve l’intérêt de maintenir une forme de stabilité dans la gouvernance de ce ministère. J’ai demandé à l’ARS Île-de-France de coopérer avec l’assurance maladie pour accompagner ces centres de santé, notamment dans l’optique de prendre en charge les personnes en situation de handicap. Je leur ai également demandé d’identifier les centres à fort impact sur l’offre de soins, d’un point de vue quantitatif comme qualitatif, pour leur accorder un suivi rapproché. Ainsi, madame la sénatrice, j’espère déployer un plan d’action au premier trimestre 2025 pour maintenir l’offre de soins dans les secteurs concernés. J’aurai l’occasion d’en reparler avec vous. défaillances récurrentes d’accès aux soins dans la nièvre M. Jean-Jacques Lozach, en remplacement de M. Patrice Joly, auteur de la question n° 270, adressée à M. le ministre et des familles, chargé de la santé et de l’accès aux Monsieur le ministre, j’interviens en remplacement de Patrice Joly, sénateur de la Nièvre, mais la question de l’offre sanitaire vaut également pour la Creuse. Dans la Nièvre, le système hospitalier – en particulier les services d’urgence – traverse depuis des mois des difficultés majeures, qui compromettent gravement la prise en charge des patients, mettant leur vie en danger. Les exemples de défaillances sont nombreux et se répètent sans cesse, mois après mois, année après année. Celles-ci donnent lieu à des situations de plus en plus dramatiques, dont certaines ont malheureusement conduit des Nivernais à perdre la vie. Le dernier exemple est récent : il y a un mois, un homme de 82 ans a été transporté en urgence à l’hôpital de Cosne-Cours-sur-Loire pour une suspicion d’accident vasculaire cérébral (AVC), les urgences de Nevers ayant fermé et celles de Decize n’étant pas en mesure de l’accueillir. Alors que sa prise en charge, vitale, aurait dû être rapide, ce patient s’est heurté à un enchaînement de défaillances. Il ne doit son salut qu’à la ténacité de sa famille, qui lui a fait parcourir 70 kilomètres, soit plus d’une heure de route, pour atteindre l’hôpital de Moulins. Là, il a enfin été diagnostiqué d’un AVC, mais trop tard pour bénéficier d’un traitement thrombolytique. À en croire les nombreux témoignages similaires, cette situation est, hélas ! loin d’être isolée et soulève de nombreuses interrogations quant à la capacité du système de santé à répondre aux besoins urgents des Nivernais et Nivernaises. Quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il pour améliorer l’accès aux soins d’urgence dans la Nièvre, en particulier dans les établissements hospitaliers de Cosne-Cours-sur-Loire, de Nevers, de Decize et de Clamecy et pour garantir que chaque patient bénéficie d’une prise en charge adaptée, rapide et sécurisante ? aux soins. Monsieur le sénateur Lozach, la situation que vous décrivez au nom de Patrice Joly est inacceptable et dramatique. Pour y répondre, il faut avant tout améliorer la régulation. Ainsi, le temps d’attente téléphonique doit être réduit, car, pour certaines pathologies, dont l’accident vasculaire cérébral, mais également l’infarctus du myocarde, le pronostic du patient est conditionné au délai de prise en charge. Dans le cas que vous évoquez, nous avons saisi l’agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté, qui a demandé aux établissements concernés, notamment le centre hospitalier de Nevers et le centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon, de faire en sorte que la filière de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux garantisse à chaque patient l’exécution d’une thrombolyse, voire d’une thrombectomie – il est parfois possible d’extraire le caillot directement dans le cerveau du patient –, dans un délai raisonnable. Plus globalement, les mesures qu’il faut prendre sont des mesures de bon sens. Il convient avant tout de former beaucoup plus de soignants et de médecins que ne le permet le numerus apertus. Comme il faut dix ans pour former un médecin, dans l’immédiat, nous devons envoyer davantage de docteurs juniors dans les territoires pour réaliser les diagnostics au domicile du patient ou à l’hôpital ; nous devons recruter des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) pour faire tourner nos hôpitaux ; nous devons rapatrier nos compatriotes étudiant à l’étranger pour qu’ils réalisent leur internat en Toutes ces mesures permettront de restaurer la confiance et d’améliorer les filières de prise en charge des patients. Quoi qu’il en soit, je vous ferai parvenir, monsieur le sénateur, les renseignements que nous avons demandés à l’ARS Bourgogne-Franche-Comté. M. Jean-Jacques Lozach, pour la réplique. Lozach. Monsieur le ministre, il est de notre devoir de ne pas nous résigner à ce genre de situations et d’agir, d’analyser en profondeur les défaillances de notre système de santé et de trouver des solutions durables. Nietzsche estimait que faire une chose de la même manière et s’attendre à un autre résultat était une forme de lâcheté. Mes chers collègues, ne soyons pas lâches ! Il est temps de ne plus fermer les yeux sur la répétition incessante des mêmes erreurs. Nous devons agir sans délai pour apporter des changements concrets et garantir à chaque Nivernais un accès aux soins qui respecte sa dignité et sa vie. améliorer l’accès aux soins psychologiques pour les jeunes M. Cédric Chevalier, auteur de la question n° 289, Chevalier. Monsieur le ministre, j’appelle votre attention sur l’importance de pérenniser et de renforcer le dispositif MonSoutienPsy, qui joue un rôle essentiel dans l’accès aux soins psychologiques, notamment pour les jeunes, lesquels ont été durement touchés par les conséquences de la crise sanitaire. Si ce dispositif a constitué une avancée majeure en facilitant l’accès à des psychologues conventionnés, plusieurs limites persistent : un financement insuffisant, une accessibilité inégale selon les territoires et des délais d’attente trop longs. Ces obstacles entravent une prise en charge rapide et efficace des personnes en détresse. La pandémie de covid-19 a laissé des séquelles profondes sur la santé mentale de notre population, plus particulièrement chez les jeunes. L’isolement, les perturbations scolaires et les incertitudes professionnelles ont entraîné une augmentation préoccupante des troubles anxieux, dépressifs et comportementaux. Ainsi, de nombreuses études soulignent que les besoins en accompagnement psychologique n’ont jamais été aussi Pourtant, les jeunes rencontrent encore de nombreuses difficultés pour bénéficier d’un suivi adapté. Le nombre insuffisant de professionnels disponibles et l’absence de structures adaptées dans certains territoires constituent des freins majeurs. Il est donc impératif d’augmenter les moyens alloués au dispositif, de revaloriser le tarif des consultations et d’améliorer le maillage territorial des professionnels de la santé mentale. L’adolescence et le début de l’âge adulte sont des périodes charnières, marquées par des transitions scolaires, sociales et professionnelles qui peuvent être source de stress et d’angoisse. Un suivi psychologique accessible et adapté est donc indispensable pour prévenir les situations de détresse conduisant à l’échec scolaire, à l’isolement ou, dans les cas les plus graves, à des conduites à risque. Au surplus, la question du bien-être mental des jeunes ne peut être dissociée des défis sociaux auxquels ils sont confrontés : précarité économique, pression scolaire, manque de perspectives professionnelles… Il est essentiel de combiner un renforcement de l’accompagnement psychologique et des politiques publiques favorisant l’insertion sociale pour garantir un avenir serein à la jeunesse de notre pays. De même, il convient d’organiser davantage de campagnes de sensibilisation au sein des établissements scolaires et président. Il faut conclure, mon cher collègue ! Chevalier. … afin de lutter contre la stigmatisation des troubles psychologiques et d’encourager les jeunes à demander de l’aide sans crainte. Monsieur le ministre, quelles mesures envisagez-vous pour pérenniser le dispositif MonSoutienPsy ? aux soins. Monsieur le sénateur, de manière générale, MonSoutienPsy a vocation à améliorer la prise en charge psychologique de nos concitoyens, particulièrement des plus jeunes d’entre eux. Je vous confirme que la crise sanitaire a confronté notre jeunesse à une situation inédite. À ce titre, je partage pleinement vos inquiétudes. Je rappellerai quelques chiffres : depuis sa création au mois d’avril 2022, ce dispositif a permis à plus de 336 000 patients de bénéficier de 1,8 million de séances avec un psychologue prises en charge par l’assurance maladie. Pour augmenter le nombre de prises en charge au cours de cette grande année de la santé mentale, il faut, au risque de me répéter, puisque je l’ai déjà indiqué en répondant aux questions précédentes, former davantage. Il faut tout d’abord former davantage de médecins en ouvrant des places en études de médecine. Parmi les étudiants, certains choisiront la psychiatrie comme spécialité, qui n’est pas dépourvue d’attractivité. Ensuite, il faut former davantage de professionnels paramédicaux, notamment des infirmiers, qui peuvent également se spécialiser en psychiatrie. Pour cela, nous travaillons avec les régions. Enfin, nous travaillons avec les universités pour former davantage de psychologues. En ce qui concerne les revalorisations, je vous rappelle que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 prévoit de supprimer l’adressage médical préalable : il sera désormais possible de consulter directement un psychologue sans passer par son médecin généraliste. Lorsque j’étais rapporteur général de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, j’ai toutefois demandé un rapport pour améliorer cette action. Par ailleurs, nous augmentons le nombre de séances prises en charge, de huit à douze par année civile et nous revalorisons les tarifs des consultations, désormais fixés à 50 euros par Avec les élus locaux, nous renforcerons également le maillage territorial grâce aux professionnels médicaux et paramédicaux et les psychologues qui seront formés afin d’améliorer la prise en charge des patients. Vous avez raison de dire qu’il faut déstigmatiser la consultation d’un psychologue, monsieur le sénateur. président. Il faut conclure, monsieur le ministre ! Il est possible d’implanter des référents en santé mentale dans toute organisation professionnelle, scolaire ou autre. revalorisation du régime indemnitaire des directeurs par intérim d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes M. Jean-Baptiste Lemoyne, auteur de la question n° 218, adressée à Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Lemoyne. Monsieur le ministre, ma question porte sur la nécessaire revalorisation du régime indemnitaire des directeurs par intérim d’Ehpad. Au gré de mes rencontres dans l’Yonne avec des élus et des directeurs d’établissement, singulièrement ceux du groupement des Ehpad publics de l’Yonne (Gepy), j’ai constaté qu’il convenait de se pencher sur ce sujet. En effet, d’après le décret n° 2018-255 du 9 avril 2018, l’indemnité d’un directeur d’Ehpad assumant également les fonctions de directeur par intérim est de 300 euros à 415 euros mensuels. Or les responsabilités afférentes à la gestion d’un second établissement en plus de son établissement d’origine demandent du temps et une présence physique importants et supposent donc une meilleure rémunération. Cette indemnité mérite d’être au moins doublée. De même, la situation des directeurs adjoints de ces établissements, qui épaulent les directeurs par intérim, doit être examinée. Une telle revalorisation ne grèverait pas les finances des établissements concernés, puisque le montant de la prime est très nettement inférieur au salaire d’un directeur de plein exercice. Quel est le point de vue du Gouvernement sur cette question ? Par ailleurs, je suis très sensible à ce que les directeurs d’établissement et les conseils d’administration travaillent en bonne intelligence. Une bonification à la main du président du conseil d’administration est-elle envisageable en complément de cette revalorisation ? aux soins. Monsieur le sénateur, je vous remercie de cette question extrêmement précise sur le régime indemnitaire des directeurs par intérim d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Tout d’abord, permettez-moi de saluer le travail de ces directeurs, qu’ils soient intérimaires ou non, dans ces fonctions difficiles – et souvent décriées – auprès de nos aînés. Cette filière fait en effet face à un manque d’attractivité, sans quoi il n’y aurait pas besoin de directeurs intérimaires. Il convient donc de rendre plus attractif le travail de directeur d’établissement. Je me suis d’ailleurs rendu à la rentrée des élèves directeurs à l’École des hautes études en santé publique (EHESP) pour montrer l’engagement du ministère sur leur formation. J’en viens à la majoration significative que vous appelez de vos vœux. L’application des coefficients multiplicateurs prévus par la réglementation représente une augmentation allant de 33 % à 41 % du montant de la part fonctionnelle de la prime de fonctions et de résultats, lorsque l’intérim est assuré dans un autre établissement. Ces situations d’intérim sont malheureusement en hausse. On dénombrait 1 591 directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux en activité au 1er janvier 2023, contre 1 865 en 2013, soit une diminution de 14,7 %. Il nous faut donc agir sur ces primes de fonctions et de résultats pour améliorer les conditions financières de ces missions intérimaires, mais surtout améliorer l’attractivité de cette filière. M. Jean-Baptiste Lemoyne, pour la réplique. Lemoyne. Je prends cette question comme un point de départ et non un point d’arrivée. Concrètement, vous ne m’avez pas fait part d’une quelconque volonté de modifier le décret fixant la rémunération de ces directeurs par intérim, monsieur le ministre. À l’avenir, il nous faudra y travailler pour rendre plus attractives ces missions d’intérim. Le chantier peut naturellement être plus vaste, en envisageant de revaloriser la mission de directeur d’Ehpad en général. J’espère avoir l’occasion de travailler sur ce sujet très bientôt avec vous et vos services. oubliés du ségur Mme Amel Gacquerre, auteure de la question n° 299, transmise à Mme la ministre déléguée auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargée de l’autonomie et du handicap. Gacquerre. Monsieur le ministre, j’appelle l’attention du Gouvernement sur la situation des agents des filières administrative, technique et ouvrière et des agents des services hospitaliers qualifiés des établissements sociaux et médico-sociaux publics autonomes. Comme vous le savez, le complément de traitement indiciaire (CTI) issu des accords du Ségur de la santé de 2020 est une mesure de revalorisation salariale ayant vocation à reconnaître l’engagement, le dévouement et l’utilité sociale de l’ensemble des professionnels des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS). Il leur donne droit à une prime de 189 euros net mensuels. Initialement réservée aux seuls agents des hôpitaux et Ehpad, la prime dite Ségur a été progressivement étendue et rendue obligatoire à d’autres structures et personnels. À date, l’ensemble des catégories d’agents publics y sont éligibles au sein des centres hospitaliers et des Ehpad, ainsi qu’une majorité des personnels des établissements et services sociaux et médico-sociaux publics Toutefois, au sein de ces derniers, une exception subsiste : les agents des filières administrative, technique et ouvrière et les agents des services hospitaliers qualifiés n’en bénéficient pas. Cette inégalité de traitement crée une disparité injustifiée entre personnels selon leur établissement d’affectation, qui concernerait entre 2 000 et 5 000 agents. Quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il pour mettre fin à cette inégalité de traitement et garantir l’accès à la prime Ségur à tous les professionnels du secteur social et médico-social public autonome ? aux soins. Madame la sénatrice Gacquerre, vous évoquez une nouvelle catégorie d’oubliés du Ségur de la santé. Permettez-moi tout d’abord de rappeler que, dans le cadre du Ségur, l’État et les départements ont pris des décisions historiques en augmentant de 4 milliards d’euros les rémunérations des professionnels du secteur social et médico-social. Au total, près de 700 000 salariés ont bénéficié d’une revalorisation de 183 euros net mensuels – 192 euros net mensuels pour ceux du secteur public –, environ 500 000 au titre du Ségur et de la mission conduite par Michel Laforcade. Il convient de souligner que, par l’article 48 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 créant le complément de traitement indiciaire, le Parlement a souhaité que tous les personnels relevant des établissements sanitaires et des Ehpad de la fonction publique hospitalière bénéficient de la prime Ségur en reconnaissance de leur engagement dans la crise À la suite des accords Laforcade, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 a ensuite élargi le CTI aux personnels soignants, notamment ceux des établissements et services sociaux et médico-sociaux de la fonction publique hospitalière. Ce dispositif a également été étendu par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 à tous les personnels, y compris administratifs et techniques, des ESSMS rattachés à un établissement sanitaire. Toutefois, cette disposition n’a pas été retenue pour les personnels administratifs et techniques des ESSMS autonomes de la fonction publique hospitalière, qui sont principalement rattachés à des établissements publics départementaux ou communaux. Il s’agissait de garantir l’unicité des statuts des personnels relevant d’un même établissement hospitalier, tout en tenant compte des spécificités des métiers selon qu’ils s’exercent en milieu hospitalier ou sous l’autorité d’une collectivité territoriale. Cette différence de traitement a fait l’objet d’une question prioritaire de constitutionnalité adressée le 21 décembre 2023 par la Fédération hospitalière de France (FHF). Par sa décision n° 2023-1084 QPC du 21 mars 2024, … … le Conseil constitutionnel a considéré que cette distinction opérée par l’article 48 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 était conforme à la Constitution. décret d’application de la loi du 21 juin 2023 visant à faciliter le passage et l’obtention du permis de conduire M. Pascal Martin, auteur de la question n° 071, transmise à M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur. Martin. Monsieur le ministre, l’article 3 de la loi du 21 juin 2023 visant à faciliter le passage et l’obtention du permis de conduire permet le financement par le compte personnel de formation (CPF) de « la préparation aux épreuves théoriques et pratiques de toutes les catégories de permis de conduire d’un véhicule terrestre à moteur », y compris le permis de conduire moto. Au cours de l’examen de la proposition de loi, le Gouvernement a présenté et fait adopter un amendement tendant à préciser que « les conditions et modalités d’éligibilité au compte personnel de formation de la préparation aux épreuves théoriques et pratiques de toutes les catégories de permis de conduire d’un véhicule terrestre à moteur sont précisées par décret, après consultation des partenaires sociaux ». Pourtant, le bruit court dans la presse et parmi les organisations professionnelles représentant les services de l’automobile et des mobilités que le Gouvernement envisagerait de restreindre la possibilité de faire financer le permis moto par En effet, le CPF ne pourrait être mobilisé que pour l’obtention d’un premier permis de conduire. Il serait alors impossible pour les citoyens déjà titulaires d’une catégorie du permis de conduire d’y recourir pour financer leur permis moto, notamment les candidats au permis A – moto – ayant déjà un permis B Ces restrictions seraient problématiques à plusieurs égards : d’une part, en raison de la hiérarchie des normes, une disposition prise par décret ne peut, en principe, contrevenir à une disposition législative clairement exprimée par le Parlement ; d’autre part, restreindre le financement du permis moto via le CPF compromettrait les professionnels de nombreux secteurs pour lesquels la mobilité est essentielle, notamment la livraison, les soins à domicile et divers métiers commerciaux. Les organisations professionnelles représentant les services de l’automobile et de la mobilité ont donc proposé deux autres voies : soit limiter le recours au CPF au financement d’un seul permis léger, quand bien même le titulaire disposerait par exemple déjà d’un permis B, soit instaurer un délai après l’obtention d’un premier permis financé par le CPF durant lequel il ne serait pas permis d’utiliser ses droits pour financer un second permis de conduire. Monsieur le ministre, je vous demande de bien vouloir m’indiquer les suites que vous entendez réserver à ces aux soins. Monsieur le sénateur, les droits individuels au compte personnel formation sont acquis chaque année à hauteur de 500 euros par an ou de 800 euros par an pour les travailleurs peu ou pas qualifiés. Le CPF est un levier essentiel pour acquérir des compétences nouvelles. Tous les permis sont éligibles au CPF depuis la loi du 21 juin 2023 et le décret n° 2024-444 du 17 mai 2024 qui en porte application. Les partenaires sociaux ont été dûment consultés en amont de l’encadrement. La Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) s’est d’ailleurs tenue le Par ce décret, les droits CPF du titulaire peuvent être mobilisés pour une préparation à un permis véhicule léger uniquement lorsque le titulaire ne dispose pas déjà d’un permis véhicule léger en cours de validité. Il a été considéré que la valeur ajoutée pour se rapprocher de l’emploi d’un second permis léger était assez faible. Par ailleurs, toute personne née après 1988 peut conduire une moto ne dépassant pas les 50 centimètres cubes, sans avoir besoin de passer le permis. Ce permis AM est obtenu au collège ou au lycée. De plus, le décret ne modifie pas les conditions d’obtention de l’équivalent du permis A1 pour les titulaires d’un permis B. Pour conduire des motos jusqu’à 125 centimètres cubes, ces derniers doivent toujours suivre une formation de sept heures, qui n’est pas éligible au CPF, car non certifiante. Durant les six premiers mois de 2024, les permis moto A1 ont représenté moins de 3 % des permis moto financés par les droits CPF des titulaires. La quasi-totalité des permis moto financés via le CPF concernent des motos de grosses cylindrées – jusqu’à 35 kilowatts –, par exemple les Harley-Davidson. En outre, les permis poids lourd et remorque restent éligibles au CPF et finançables avec les droits des titulaires. défense de la filière pêche Mme Annick Billon, auteure de la question n° 258, adressée à Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Billon. Madame la ministre, à l’heure où je vous parle, de nombreux pêcheurs sont empêchés de travailler dans le golfe de Gascogne, et ce jusqu’au 20 février. Dans le sillage des bateaux qui restent au port – dans l’absence de sillage, devrais-je dire –, toute une filière est affectée : pêcheurs, mareyeurs, criée… Lorsqu’un pêcheur reste à quai, ce sont trois emplois indirects qui prennent l’eau et l’addition est salée. Certes, votre ministère a annoncé une indemnisation de 20 millions d’euros pour la filière pêche et son aval, mais, comme cela a pu être constaté en 2024, il s’agit d’une réponse à court terme, alors qu’une interdiction de pêche a des effets sur le long terme. En effet, les importations palliant l’absence de pêche risquent de perdurer et de durcir les négociations commerciales avec les distributeurs. Du fait de l’absence de débarquement, les personnels des criées s’orientent vers d’autres métiers. L’indemnisation colmate une fuite, mais la filière pêche continue de tanguer. Madame la ministre, comment le Gouvernement – désormais dépourvu de ministère de la pêche, celle-ci étant fondue dans l’écologie quand l’agriculture est associée à la souveraineté alimentaire… – entend-il, en cette année de la mer, mettre en place les outils nécessaires à la défense de la filière pêche ? Quelles actions entend-il mener pour s’opposer à de nouvelles fermetures du golfe de Gascogne ? la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Madame la sénatrice Billon, le Président de la République et le Premier ministre m’ont confié ce nouveau portefeuille dans un esprit de cohérence avec nos ambitions en matière écologique, à la veille de la tenue en France de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan, l’Unoc 3. Cette décision a été prise pour deux raisons. D’une part, mon portefeuille regroupe tous les leviers pour agir contre le dérèglement climatique. Ainsi, il intègre non seulement les leviers de décarbonation, mais aussi les deux grands puits de carbone que constituent la forêt et l’océan. C’est la première fois que mon ministère intègre les questions de pêche, mais c’est nécessaire pour atteindre nos D’autre part, l’écologie est devenue un enjeu de souveraineté. Cette dernière constitue d’ailleurs le fil rouge de nombreux portefeuilles ministériels. En matière écologique, ce qui est en jeu est l’accès à des matières premières et des ressources naturelles qui deviennent de plus en plus rares. Pour ce qui concerne la pêche, il s’agit notamment des poissons et des coquillages. Cette raréfaction suppose d’agir pour garantir notre souveraineté, notamment alimentaire. De manière très concrète, les priorités de mon ministère sont les suivantes. Premièrement, je défendrai évidemment les intérêts de la pêche française à l’échelle européenne dans le cadre des prochaines négociations sur le Brexit et de la révision de la politique commune de la pêche. Je l’ai signifié au commissaire Kóstas Kadís la semaine dernière. Deuxièmement, la modernisation et la décarbonation de la flotte sont une condition clé de sa compétitivité et font également l’objet de négociations à l’échelle Troisièmement, je souhaite fixer notre stratégie en finalisant le contrat stratégique de filière pêche d’ici à la tenue du salon de l’agriculture. Les différents leviers dont nous disposons y seront abordés : l’amont, c’est-à-dire la pêche, mais également l’aval, c’est-à-dire le mareyage et les criées, qui doivent être innovantes et renforcées. Mme Annick Billon, pour la réplique. Billon. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse. Par indemnisations en aval, j’entendais notamment les taxes et redevances perçues par les criées au moment des débarquements, lesquelles varient énormément en fonction des espèces qui sont débarquées. Dans le même temps, les charges fixes, elles, demeurent. Les représentants de la criée des Sables-d’Olonne m’ont alertée sur les difficultés que cela entraîne pour les criées. Nous aurons certainement l’occasion, madame la ministre, de travailler ensemble sur ce sujet à l’avenir. conséquences de l’action mois sans pêche M. Max Brisson, auteur de la question n° 275, adressée Brisson. Ma question est très similaire à celle que vient de poser Annick Billon. Le mois sans pêche est reconduit pour la seconde année, alors même qu’il est largement contesté. Il est contesté, d’abord, pour son inefficacité. Alors qu’il a été décidé pour protéger les populations de dauphins, les rapports de l’observatoire Pelagis indiquent que le nombre d’échouages a connu une forte hausse lors de la fermeture de la pêche l’année dernière, ceux-ci étant passés de 187 en 2023 à 273 en 2024, malgré le mois sans pêche. C’est là la démonstration éclatante que la pêche n’est pas la principale responsable des échouages. Il est contesté, ensuite, pour des raisons écologiques. Alors qu’elle importe déjà 80 % de sa consommation de produits aquatiques, la France sera encore un peu plus dépendante des importations avec des produits de provenances toujours plus lointaines. C’est une aberration écologique. Il est contesté, enfin, pour des raisons économiques. En effet, le mois sans pêche prive des milliers de mareyeurs, de transporteurs et de poissonniers du fruit de leur travail, tandis que la seule indemnisation de l’État ne permet pas de compenser leurs lourdes pertes. Cela fragilise grandement l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et menace la pérennité des emplois de toute la filière. Madame la ministre, ma question est très simple : comment le Gouvernement compte-t-il mettre un terme à ce dispositif du mois sans pêche, qui risque d’anéantir la pêche française sans pour autant sauver les dauphins du golfe de Gascogne ? Billon. Très bien ! mer et de la pêche. Monsieur le sénateur Brisson, je me permets d’abord de contester ce que vous venez de dire : oui, la fermeture du golfe de Gascogne est, clairement, très efficace pour réduire le nombre d’échouages de cétacés et, partant, celui de morts précoces. Ainsi, on a enregistré une division par quatre du nombre de décès de dauphins. Ensuite, je veux le rappeler, c’est une décision de justice qui a amené le Gouvernement à prendre cette décision de fermeture à la pêche du golfe de Gascogne, laquelle vaut pour trois ans, le temps nécessaire au déploiement de mesures alternatives destinées à l’effarouchement des cétacés, ce qui permettra de concilier la préservation de ces populations avec les activités de pêche. Dans cette attente, des mesures d’urgence ont été prises. D’une part, ainsi que vous l’avez indiqué, 20 millions d’euros ont été débloqués afin de compenser les pertes de chiffre d’affaires des pêcheurs à hauteur de 80 % à 85 %, ce qui est un niveau très élevé si on le compare à celui auquel sont indemnisés les pêcheurs espagnols, à savoir 47 %. D’autre part, en aval, les pertes d’excédent brut d’exploitation des mareyeurs sont également compensées. Cela étant, vous avez raison sur ce point, monsieur le sénateur, on ne peut pas se satisfaire de cette situation. L’enjeu est donc de parvenir à des solutions permettant de rouvrir la pêche en 2027 tout en protégeant la nature. Je pense en particulier aux dispositifs d’effarouchement des cétacés, qui font l’objet d’évaluations par les scientifiques. M. Max Brisson, pour la réplique. Brisson. Madame la ministre, je suis très surpris par vos affirmations. Moi, je sais compter : on a dénombré 273 échouages l’année dernière, en l’absence de tout bateau de pêche, contre 187 l’année précédente, alors que les bateaux de pêche Que vous vouliez faire porter aux pêcheurs cette responsabilité, soit, mais, ce faisant, vous avez tort de vous en prendre à la pêche : ces échouages ont certainement bien d’autres causes. Les pêcheurs du golfe de Gascogne servent aujourd’hui de boucs émissaires, ce qu’ils vivent très Votre réponse ne donne pas l’impression que le Gouvernement a réellement l’intention de sauver la filière pêche. On continuera d’importer, d’être dépendants. Où est la souveraineté alimentaire ? nouvelle baisse de 50 % des aides au chauffage au bois domestique M. Daniel Chasseing, auteur de la question n° 253, transmise Chasseing. Madame la ministre, après une première baisse de 30 % le 1er avril 2024, une nouvelle réduction de 30 % des aides à la rénovation concernant les appareils de chauffage au bois domestique est entrée en vigueur en ce début d’année. Cela représente plus de 50 % en huit mois. Cette mesure est contestée, car le chauffage au bois, notamment par granulés, présente de nombreux avantages. C’est une énergie économique, dont le coût est inférieur à 350 euros la tonne. Elle est ainsi trois fois moins chère que l’électricité et deux fois moins chère que le gaz ou le fioul. C’est une énergie faiblement émettrice de CO2, souvent locale, avec un rayon de distribution, entre le lieu de prélèvement et le lieu de consommation, généralement inférieur à 200 kilomètres. Elle s’inscrit dans une logique d’économie circulaire, car elle valorise les résidus de l’industrie du bois, qui, autrement, seraient considérés comme un déchet. Si l’on met en regard les économies pour l’État de 50 millions d’euros avec la baisse des recettes de TVA et les conséquences socioéconomiques des fermetures d’entreprise de la filière, le gain n’est pas certain. Et je ne parle pas des nombreux ménages modestes qui ne pourront pas se chauffer à moindre coût. De plus, cette décision est catastrophique pour la filière, laquelle a enregistré en 2023 une baisse de 70 % des ventes de chaudières et de poêles par rapport à 2022. Comment expliquer cette position du Gouvernement, alors que, dans le cadre de la planification écologique, il est recommandé d’encourager le chauffage au bois domestique s’il remplace un chauffage carboné ? Le Gouvernement envisage-t-il de revoir le projet de révision du barème de MaPrimeRénov’ concernant ce type de chauffage ? mer et de la pêche. Monsieur le sénateur Chasseing, vous l’avez dit, le bois est une énergie renouvelable, décarbonée, économique, source d’emplois et ancrée dans nos territoires, notamment ruraux et de montagne. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement continue à soutenir les installations de chauffage au bois domestique à haute efficacité énergétique. Elles doivent permettre de remplacer les équipements les moins performants et les plus polluants tels que les chaudières au fioul, mais également le chauffage au bois en foyer ouvert, inefficace, dont le rendement est compris entre 15 % et 20 %, contre 85 % pour un chauffage à foyer fermé efficace. Tout l’enjeu est donc de remplacer ces anciens modes de chauffage par des équipements plus innovants. J’en viens à la ressource. Les études sur la disponibilité de la biomasse, notamment les travaux de préparation de la programmation pluriannuelle de l’énergie, ont montré que nos besoins en la matière seront deux fois supérieurs aux quantités produites. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de destiner la biomasse aux usages que nous avons considérés comme prioritaires et les moins substituables. De fait, le Gouvernement a décidé de réduire, non pas de 50 % – Valérie Létard et moi-même nous sommes battues pour cela –, mais de seulement 30 % les aides à l’achat d’un équipement de chauffage au bois dans le cadre de MaPrimeRénov’. Ainsi, il sera toujours possible de percevoir une aide de 4 000 euros pour l’acquisition d’une chaudière biomasse en remplacement d’un chauffage En 2025, les ménages les plus modestes pourront ainsi bénéficier d’un soutien financier qui pourra atteindre 9 000 euros, ces aides pouvant être cumulées avec le dispositif des certificats d’économies d’énergie. Il est important de le signaler. M. Daniel Chasseing, pour la réplique. Chasseing. Madame la ministre, il est important que cette aide perdure. La production de granulés, ce sont 250 entreprises, 73 usines, 20 000 emplois. Nous sommes inquiets à la lecture de la presse spécialisée, qui indique le souhait du ministre chargé de l’industrie et de l’énergie de supprimer les incitations à l’installation d’appareils de chauffage dans le cadre du prochain projet de loi de finances. Je note que vous venez d’affirmer le contraire, madame la ministre. J’espère donc qu’il en sera bien ainsi. accroissement des demandes de certificat de nationalité française exigées par l’administration consulaire à l’étranger Mme Hélène Conway-Mouret, auteure de la question n° 280, adressée à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Conway-Mouret. Monsieur le ministre, je suis régulièrement saisie par des conseillers des Français de l’étranger, que vous connaissez bien et dont je salue l’engagement sur le terrain, qui me font part de l’impasse administrative dans laquelle se retrouvent certains de nos compatriotes confrontés à un refus de certificat de nationalité française (CNF). Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères est au fait de cette problématique, puisqu’il a adressé, en 2022 puis en 2024, deux instructions à nos consulats rappelant notamment que la présentation d’un titre valide ou périmé depuis moins de cinq ans et ne présentant aucun signe manifeste qu’il ait été délivré par erreur suffit pour prouver la nationalité française du demandeur et ne pas exiger de CNF, quel que soit l’acte demandé. De toute évidence, cela n’a pas résolu le problème, puisque la présentation d’un CNF est toujours exigée dans le cadre de simples démarches administratives comme le renouvellement d’un titre d’identité, de voyage, ou la transcription d’un acte d’état civil. De nombreux usagers, qui possèdent pourtant la pleine et entière nationalité française, se lancent alors dans une démarche longue et complexe auprès du tribunal judiciaire pour obtenir cette preuve de nationalité. Beaucoup se heurtent à un refus pour des motifs purement formels comme l’oubli de joindre un document ou de cocher une case. D’ailleurs, les statistiques du ministère de la justice montrent que le taux de refus est passé de 69 % à 80 % entre 2018 et 2023. Dans plusieurs circonscriptions consulaires, nous observons qu’un refus de CNF peut avoir des conséquences dramatiques telles que la radiation du registre et de la liste électorale, ou, pis encore, le retrait d’un titre d’identité ou de voyage. Je pense à cette mère de famille en Inde, française par filiation, dont le renouvellement du passeport a été refusé en raison d’un refus de CNF et qui risque, avec toute sa famille, de se retrouver en situation irrégulière dans son pays de résidence, l’Inde ne reconnaissant pas la double Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Monsieur le ministre, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères ne dispose d’aucune donnée chiffrée sur le nombre de CNF sollicités par les postes consulaires. Ne serait-il pas temps de mettre en place un indicateur lui permettant d’avoir une vision globale des pratiques dans nos consulats, de manière à éviter que certains ne procèdent à une demande systématique de CNF, suscitant le désarroi d’usagers dont la qualité de Français ne fait aucun doute ? M. le ministre délégué. délégué auprès du ministre de et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et des Français de Madame la sénatrice Hélène Conway-Mouret, vous posez d’abord la question des statistiques. De fait, il n’existe aucun recensement global des demandes de CNF. En revanche, le tribunal judiciaire de Paris étant compétent pour instruire celles-ci, il est possible de se reporter au nombre de requêtes dont il est saisi à cette fin pour établir des statistiques. Ces dernières indiquent une baisse significative du nombre de demandes de CNF par les Français nés et établis hors de France : alors que l’on en dénombrait 20 280 en 2018, elles n’étaient plus que 7 917 en 2023. En parallèle, le taux de refus a, quant à lui, augmenté, passant de 68 % en 2018 à 81 % Démonstration est donc faite que ces demandes de CNF sont bien justifiées. Cela étant dit, vous l’avez indiqué, une note diplomatique rédigée conjointement par le service central d’état civil (SCEC) et le centre des titres d’identité et de voyage (CTIV), intitulée Appréciation de la nationalité française dans le cadre d’une démarche consulaire, a été adressée le 6 décembre dernier à l’ensemble du réseau des ambassades et des consulats. Cette note distingue les usagers titulaires d’éléments de possession d’état de Français consolidée et ceux qui ne peuvent en Il est demandé aux postes de ne pas remettre en question la nationalité française des personnes relevant de la première catégorie, à moins qu’ils ne soient confrontés à un doute sérieux qui nécessiterait une vérification de la nationalité de l’usager. Ils sont donc invités à se livrer, avant d’exiger la production d’un CNF, à une analyse de la nationalité de l’usager relevant de la seconde catégorie, en interrogeant l’intéressé sur sa situation pour éliminer des cas de perte automatique, en sollicitant des pièces complémentaires et en interrogeant le SCEC et le CTIV. Ce n’est qu’à l’issue de ces vérifications, si la nationalité française de l’usager n’est pas clairement établie, que le poste devra solliciter Il a en outre été demandé aux élus de porter à la connaissance de la direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE) et du SCEC les cas qui leur seraient soumis, afin de permettre une intervention de l’administration centrale. arsenal juridique concernant les squatteurs M. Jean-Marie Mizzon, auteur de la question n° 198, adressée à M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice. Mizzon. Monsieur le ministre, en Moselle, mais cela vaut également pour le reste du territoire national, la liste est longue des médias qui font régulièrement état de logements squattés. L’évacuation et la restitution à leurs propriétaires légitimes de ces logements occupés illégalement, le plus souvent très dégradés, demeurent trop Certes, depuis 2017, la procédure d’évacuation forcée permet aux préfets, saisis en ce sens et dans un délai de quarante-huit heures après le dépôt de plainte, de mettre en demeure les squatteurs de quitter le logement. Pour autant, cette procédure accélérée, créée par la loi du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique, dite loi Asap, répond en partie seulement aux attentes des victimes. Ce texte est donc perfectible, ne serait-ce que parce qu’il ne dissuade absolument pas les squatteurs. Les violations de domicile sont toujours aussi nombreuses et les travaux de remise en état toujours aussi onéreux pour les victimes de cette infraction, qui sont donc doublement pénalisées. Aussi, afin que cet arsenal juridique soit davantage dissuasif, n’est-il pas temps d’envisager une plus grande sévérité dans les peines encourues ainsi que de lourdes sanctions financières pour tout contrevenant à la loi sur la propriété privée ? Monsieur le sénateur Jean-Marie Mizzon, le ministère de la justice est engagé de longue date dans la lutte contre l’occupation illicite des logements. L’arsenal législatif a d’ailleurs été renforcé par la loi du 27 juillet 2023 visant à protéger les logements contre l’occupation illicite. Dans sa nouvelle rédaction, l’article 226-4 du code pénal porte les peines encourues en cas d’introduction illicite dans le domicile d’autrui d’un à trois ans d’emprisonnement et de 15 000 à 45 000 euros Par ailleurs, le législateur a créé aux articles 315-1 et 315-2 du code pénal deux nouveaux délits protégeant la propriété immobilière : d’une part, l’introduction ou le maintien illicites « dans un local à usage d’habitation ou à usage commercial, agricole ou professionnel », d’autre part, « le maintien sans droit ni titre dans un local à usage d’habitation en violation d’une décision de justice ». En outre, les quanta des peines encourues du chef de sous-location illicite ont été augmentés et un nouveau délit de propagande en faveur de ces comportements a été créé à l’article 226-4-2-1 du code pénal. Dans le prolongement de cette loi, le garde des sceaux a invité, dans une circulaire datée du 23 novembre 2023, les procureurs de la République à mettre en œuvre une politique pénale empreinte de fermeté. Enfin, le législateur a étendu et facilité la mise en œuvre de la procédure d’évacuation administrative prévue par la loi du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale, dite Dalo, permettant à la personne concernée de demander au préfet de mettre en demeure l’occupant de quitter les lieux et de procéder le cas échéant à son évacuation forcée. La loi du 27 juillet 2023 a étendu cette procédure au squat de tout local à usage d’habitation, alors que, auparavant, seul le squat d’un domicile était concerné. Par ailleurs, les démarches administratives pour la personne concernée et le constat de l’occupation illicite ont été simplifiées. Enfin, la possibilité pour le juge d’accorder aux occupants des délais pour quitter les lieux expulsés a été exclue en cas de squat. Considérons donc que l’arsenal juridique existant apparaît aujourd’hui comme suffisamment complet. M. Jean-Marie Mizzon, pour la réplique. Mizzon. Monsieur le ministre, la question que je vous ai posée porte sur un sujet connu de tous, et ce depuis longtemps. D’un point de vue intellectuel, votre réponse est satisfaisante. En revanche, en pratique, au regard des réalités auxquelles sont confrontés nos concitoyens, les résultats ne sont pas aussi splendides que pourrait le laisser à penser l’arsenal juridique que vous venez de rappeler. J’espère que, à l’avenir, la justice appliquera les règles comme elle doit le faire. effectifs du tribunal judiciaire de Mme Mireille Jouve, auteure de la question n° 224, adressée à M. le ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la Jouve. Monsieur le ministre, je souhaite vous alerter sur les moyens humains au tribunal judiciaire de Tarascon. Commençons par les motifs de satisfaction. Dans le cadre de la justice de proximité, ce tribunal a pu bénéficier de renforts significatifs en recrutant au fil de l’eau sept contractuels de catégorie A de 2021 à 2024, cinq juristes assistants et deux chargés de mission. Cela a permis d’améliorer la situation, qui demeure toutefois tendue. C’est pourquoi les effets des annonces du 28 mars dernier sont désormais très attendus. Ce jour-là, à Annecy, Éric Dupond-Moretti, alors garde des sceaux, ministre de la justice, a concrétisé la dernière phase des recrutements de la loi du 20 novembre 2023 d’orientation et de programmation du ministère de la justice, dite LOPJ, en dévoilant la répartition des effectifs supplémentaires au sein de toutes les juridictions. Le tribunal judiciaire de Tarascon pourra compter sur deux postes de magistrat du siège, deux autres au parquet, deux postes de greffier, deux postes de contractuel de catégorie A, attachés de Ces créations sont indispensables pour renforcer cette juridiction, qui doit se montrer à la hauteur des missions qui lui sont assignées et répondre aux fortes attentes de nos concitoyens. Il importe à la fois de pérenniser les postes créés et de voir aboutir ceux qui ont été annoncés. Monsieur le ministre, pouvez-vous me confirmer le maintien de la trajectoire budgétaire de recrutement ? Pouvez-vous également me préciser le rythme de mise en œuvre ? Le tribunal de Tarascon peut-il espérer de nouveaux postes en 2025 ? Madame la sénatrice Mireille Jouve, pour le quinquennal 2023-2027 et conformément à la LOPJ, les effectifs évoqués dans votre question sont confirmés, comme est maintenue la trajectoire Pour le tribunal judiciaire de Tarascon, les effectifs cibles demeurent donc de dix-sept magistrats du siège et de sept magistrats du parquet, incluant les quatre créations de poste sur le quinquennal – deux au parquet et deux au siège –, et de sept attachés de justice, avec les quatre créations de poste prévues entre 2023 et 2025. Enfin, s’agissant des effectifs de greffe, l’effectif cible du tribunal judiciaire de Tarascon est fixé à cinquante-quatre agents à ce jour, dont vingt-huit greffiers, auxquels s’ajouteront deux nouveaux greffiers à l’horizon 2027. Au 1er février 2025, un poste de directeur des services de greffe judiciaires, un poste d’adjoint administratif, un poste d’adjoint technique et un poste de contractuel B recruté dans le cadre de la justice de proximité demeurent vacants. Il est toutefois à noter qu’un secrétaire administratif ainsi qu’un contractuel de catégorie A sont en surnombre. Par ailleurs, un greffier rejoindra la juridiction le 1er mars 2025 dans le cadre des campagnes de mobilité. Mme Mireille Jouve, pour la réplique. Jouve. Voilà donc de nouveaux motifs de satisfaction, je vous en remercie, monsieur le ministre. Le tribunal de Tarascon pourra ainsi rendre une justice plus sereine. prolifération des armes fabriquées à l’aide d’imprimantes 3d M. Christophe Chaillou, auteur de la question n° 039, adressée à M. le ministre d’État, ministre de Chaillou. Madame la ministre, permettez-moi d’appeler votre attention sur la problématique des armes fabriquées à l’aide d’imprimantes 3D, dites armes fantômes, aujourd’hui intraçables, contrairement aux armes Voilà un an, au mois de février 2024, l’unité cyber de la gendarmerie nationale a annoncé le démantèlement, entre la France et la Belgique, d’un vaste réseau de trafic de pièces fabriquées à l’aide d’une imprimante 3D permettant l’assemblage d’armes à feu. Il s’agit d’une première en France et cela doit nous alerter sur la rapidité de l’évolution de cette technologie qui frappe d’ailleurs un certain nombre de pays. On l’a vu avec l’assassinat, aux États-Unis, au mois de décembre dernier, d’un grand chef d’entreprise. Il est aujourd’hui possible, à l’aide d’une imprimante 3D, que chacun peut se procurer à des conditions assez simples, de fabriquer puis d’assembler une arme fantôme. L’imprimante est capable de créer, grâce à des plans disponibles gratuitement et facilement sur internet, des pièces en plastique comme la crosse, la gâchette, les chargeurs et certains types de munitions. Il est aussi possible de manufacturer des armes lourdes. Par exemple, dans le Var, a été saisi un pistolet-mitrailleur fabriqué à partir d’une imprimante 3D et tirant en rafales des cartouches traditionnelles de neuf millimètres. La facilité avec laquelle chacun peut accéder aux imprimantes 3D, aux plans de fabrication d’armes à feu sur Telegram, avant d’envoyer celles-ci à l’aide de Vinted, sans permis, en l’absence de tout numéro de série et d’élément de traçabilité, est particulièrement préoccupante. Il nous semble donc indispensable de mettre en place des mesures urgentes permettant d’endiguer ces nouvelles pratiques, qui, dans un contexte national marqué malheureusement par la prolifération des armes sur l’ensemble du territoire et leur utilisation croissante, mettent sans aucun doute en péril la sécurité nationale. Madame la ministre, quelle est la position du Gouvernement à cet égard et quelles mesures envisage-t-il de mettre en place, et avec quels moyens, pour endiguer ce phénomène afin de mettre un terme à ces armes fantômes ? déléguée auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le sénateur Christophe Chaillou, votre constat est parfaitement lucide : la fabrication additive d’armes à feu est désormais une menace extrêmement sérieuse. Vous citez le démantèlement d’un réseau à Marseille au mois de février 2024 par la gendarmerie nationale. Vous avez là une partie de la réponse à vos préoccupations. Les services de police et les unités de gendarmerie sont présents sur l’ensemble du spectre des trafics d’armes et déploient des savoir-faire reconnus sur le terrain comme dans le J’ajoute bien sûr à cette mobilisation les Le constat actuel conduit toutefois à penser que le phénomène demeure contenu. D’abord, parce que certains freins technologiques limitent toujours – à moins de gros investissements – les possibilités de fabrication. Ensuite, parce que l’acquisition d’armes manufacturées reste malheureusement beaucoup plus simple pour les criminels, qu’elles soient acheminées par les filières du trafic ou issues de cambriolage de particuliers ou d’armureries. À notre dispositif opérationnel en place s’ajoute une réglementation stricte. La fabrication d’armes à feu relève de la profession d’armurier. Celui qui fabrique sans avoir ce statut tombe donc sous le coup de la loi, que l’arme soit manufacturée ou fabriquée à l’aide d’une Pour aller plus loin, nous envisageons de pénaliser la fabrication, la possession et la cession par toute personne non-armurier de fichiers informatiques présentant le plan de fabrication d’une arme 3D. Les discussions sont d’ailleurs engagées avec le ministère de la justice ainsi qu’avec les instances européennes dans le cadre de la prochaine directive sur l’uniformisation des infractions pénales entre États membres. moyens pour la sécurité et la tranquillité publique en val-de-marne M. Pascal Savoldelli, auteur de la question n° 063, Savoldelli. Madame la ministre, ma question porte sur les moyens de la sécurité publique en Val-de-Marne. La baisse de la construction de logements sociaux et l’augmentation des loyers du privé freinent l’accès aux logements des agents de police en banlieue proche de Paris. C’est donc un frein à l’attractivité. Par quels moyens l’État pourrait-il y remédier ? Par ailleurs, je veux vous interroger sur deux circonscriptions de sécurité concernées par l’arrivée des gares du Grand Paris Express (GPE) – avec, en corollaire, une augmentation de la population, de la circulation et des enjeux de mobilité. Au Kremlin-Bicêtre, élus, habitants et agents de police se sont réjouis du début des travaux de rénovation du commissariat au mois de septembre 2024, fruit d’une longue mobilisation. Pour autant, la question des effectifs et de la proximité reste entière. C’est pourquoi les cinq maires demandent l’accroissement des effectifs et l’ouverture d’un second commissariat à Villejuif. Que pouvez-vous nous répondre à ce Voilà quelques jours, j’étais au quartier des Quatre-Cités de Champigny-sur-Marne. Les habitants font face à un éloignement constant des services publics nationaux. L’actuel commissariat, situé quartier du Bois-l’Abbé, est géographiquement trop éloigné. Là aussi, les citoyens demandent un nouveau déploiement d’effectifs et la création d’un second commissariat couvrant les Quatre-Cités, le Tremblay, Polangis, mais aussi les communes de Bry-sur-Marne et de Joinville-le-Pont. Où en est ce projet, d’ailleurs réclamé de longue Gouvernement. Monsieur le sénateur Pascal Savoldelli, vous le savez, la répartition des effectifs au sein des commissariats de police tient compte de la population et des enjeux de sécurité qui sont propres à chaque territoire. Néanmoins, le modèle spécifique d’organisation de la préfecture de police présente la particularité d’intégrer, sous l’autorité du préfet de police, l’ensemble des services de police qui œuvrent à la sécurité des habitants. Les directions ou les brigades spécialisées de la préfecture peuvent donc à tout moment intervenir sur les territoires des communes de l’agglomération parisienne, permettant ainsi de renforcer, si besoin, la présence de voie publique, y compris les unités de force mobile. Il s’agit de rechercher évidemment une plus grande Ce modèle d’organisation, associé à l’investissement que vous avez mentionné, a permis une baisse importante de la délinquance en 2024 dans les communes que vous citez, au Kremlin-Bicêtre, à Champigny-sur-Marne, à Villejuif. C’est seulement à Joinville-le-Pont que les résultats ont été moins bons en ce qui concerne les atteintes aux biens, tandis que l’amélioration était nette quant à l’intégrité des personnes physiques. La préfecture accorde une attention permanente à l’ensemble de son parc immobilier. Des travaux d’entretien sont réalisés dans chacun des commissariats de l’agglomération parisienne. Comme vous l’avez souligné, plusieurs locaux dans le Val-de-Marne, à Villejuif, à Vitry-sur-Seine ou à Choisy-le-Roi ont fait l’objet d’importants travaux d’investissement et d’exploitation, notamment dans le cadre des jeux Olympiques. Cependant, les projets de rénovation lourde ou de restructuration, comme vous l’avez noté, ne peuvent aboutir dans un temps court. Ils font l’objet aujourd’hui de négociations pour définir les priorités. Il n’en reste pas moins que les efforts conduits avec les collectivités, que nous remercions, soulignent l’engagement de l’État, présent et à venir, pour mener à bien l’effort de rattrapage nécessaire dans votre département. Je pense là au nouveau commissariat de Maisons-Alfort. M. Pascal Savoldelli, pour la réplique. Savoldelli. Je vous remercie de votre Je dispose des chiffres de la délinquance, rendus publics le 6 février par la préfecture de police – ils sont donc récents. Ils confirment la nécessité d’augmenter les effectifs et les moyens. À Champigny-sur-Marne, dont un collectif d’habitants est aujourd’hui présent dans nos tribunes, on observe un accroissement des vols dans les transports. Aussi, l’attente des habitants et des élus est forte. Il serait appréciable que vos collègues transmettent à l’ensemble des maires les tendances que vous nous avez communiquées sur le renforcement des moyens : ils ne sont même pas au courant ! Enfin, en ce qui concerne ce possible nouveau commissariat pour Champigny-sur-Marne, Bry-sur-Marne et Joinville-le-Pont, seriez-vous prête, vous ou l’un de vos collègues du Gouvernement, à recevoir le collectif des citoyens dont certains représentants assistent à cette séance de questions orales ? ministre déléguée acquiesce.) couteaux de poche traditionnels et port d’un outil utilitaire de la vie rurale M. Jean-Claude Anglars, auteur de la question n° 251, Anglars. Madame la ministre, ces derniers mois, la rumeur selon laquelle le simple fait de porter un couteau traditionnel pourrait désormais entraîner une amende de 500 euros et une mention au casier judiciaire s’est propagée en Aveyron, suscitant incompréhension, interrogation et inquiétude. En effet, le couteau pliant de poche, le Laguiole par exemple, est un objet patrimonial vivant, issu de savoir-faire traditionnels et artisanaux, de fabrication locale. C’est aussi un ustensile profondément enraciné dans notre culture territoriale. Le couteau est un outil usuel du quotidien que chacun utilise à table, mais aussi comme un instrument utilitaire. En milieu rural, avoir son couteau dans la poche est souvent plus utile qu’avoir un portable. Dès lors, dans les territoires ruraux, l’idée de sanctionner le port du couteau apparaît comme totalement inopportune et serait vécue comme une atteinte à la liberté et au mode de vie en ruralité. Madame la ministre, pouvez-vous me confirmer que le port d’un couteau dans l’espace public n’est pas automatiquement sanctionné ? La sanction dépend du contexte, notamment si ledit couteau est porté dans les lieux où la loi interdit le port d’arme. Le critère déterminant est la légitimité du port dans un contexte spécifique. Le couteau Laguiole, qui est un couteau pliant à lame fixe, n’est donc pas considéré comme une arme par nature ; il peut être classé comme une arme par destination selon le contexte La subtilité consiste donc à différencier la légitimité, au regard de la loi, du contexte pour déterminer si le port de l’objet est légal ou sanctionnable, ce qui n’est pas toujours évident. En effet, le dernier paragraphe de l’article 317-8 du code de la sécurité intérieure mentionne « le versement d’une amende forfaitaire d’un montant de 500 euros » en cas de remise volontaire à l’agent verbalisateur, « aux fins de transfert de propriété à l’État et de destruction éventuelle ». Madame la ministre, pouvez-vous nous rassurer : est-il encore possible de se promener avec un Laguiole, un Liadou, un Sauveterre, un Larzac ou un Najac sur soi en Aveyron ? ministre déléguée rit.) Gouvernement. Monsieur le sénateur Jean-Claude Anglars, merci de ce tour d’Aveyron des couteaux ! (Nouveaux sourires.) À votre dernière question, je réponds évidemment : oui. Le couteau de poche traditionnel peut être apprécié comme un outil utilitaire de la vie rurale. La notion d’appréciation est précisément au cœur de la réglementation qui encadre le port des articles de coutellerie. Seuls les poignards et les couteaux-poignards, se distinguant notamment par un tranchant sur chaque côté de la lame, sont expressément visés par le code de la sécurité intérieure et classés en catégorie D : ils ne peuvent être vendus qu’à des majeurs et dans des commerces ayant été autorisés par le préfet. Leur port et leur transport sont formellement interdits sauf motif légitime, comme le fait de se rendre à une action de chasse ou de reconstitution historique. Les autres couteaux, notamment ceux que vous citez et qui reflètent la richesse artisanale de nos régions, ne sont pas expressément classés dans cette catégorie. Toutefois – l’actualité nous le rappelle trop souvent –, ils sont susceptibles de blesser, voire de tuer, si on les détourne de leur usage. C’est en cela qu’ils peuvent être appréciés, en cas de contrôle, comme des armes blanches présentant un danger pour la sécurité publique. À ce titre, ils peuvent également relever de la catégorie D quant aux conditions de port et de transport. Le motif légitime est apprécié par le policier ou le gendarme au cas par cas, sous le contrôle de l’autorité judiciaire. Les circonstances de temps et de lieu, plus largement le contexte, ont à cet égard toute leur importance. Le recours à la procédure expérimentale de l’amende forfaitaire délictuelle repose sur les mêmes principes. Il s’inscrit dans le cadre de la politique pénale locale, qui s’assure du discernement des intervenants. avenir de la police municipale Mme Christine Herzog, auteure de la question n° 243, Herzog. Ma question porte sur l’avenir de la police municipale. Créé sur l’initiative du maire, ce service de proximité est chargé de la surveillance de l’ordre public et de la prévention. Face à l’augmentation de la délinquance et des violences urbaines, face à la progression du narcotrafic et à l’ensauvagement de la population, les policiers municipaux sont les premiers sur le terrain. Ils interviennent souvent avant la police ou la gendarmerie nationales. Le maintien de la sécurité est pourtant l’une des premières fonctions régaliennes. Le maire ne doit pas être contraint d’orienter les missions de ses agents de police pour suppléer les carences de l’État en matière de sécurité des populations. Les effectifs de la police et de la gendarmerie nationales, dont le détail n’est d’ailleurs pas connu, tendent pourtant à être remplacés par des policiers municipaux. La mission de prévention et de proximité de la police municipale s’en trouve nécessairement mise à mal. En outre, un tel effort coûte cher aux collectivités territoriales : en 2023, les polices municipales représentaient près de 4 % des dépenses de fonctionnement des communes. J’ajoute que les policiers municipaux doivent prendre de plus en plus de risques, faute d’équipements suffisants et de prérogatives judiciaires étendues. Opter pour des solutions judiciaires, c’est choisir un modèle plus répressif, qui changerait le rapport des policiers municipaux au public ; ce n’est pas forcément ce que souhaitent les élus. Madame la ministre, l’État va-t-il consentir davantage de moyens pour permettre l’intervention des policiers et gendarmes partout sur le territoire ? Ne peut-on pas trouver une meilleure complémentarité avec les policiers municipaux sur le terrain pour garantir la sécurité de nos concitoyens ? Gouvernement. Madame la sénatrice Christine Herzog, vous le soulignez avec raison, plus aucune partie de notre territoire, pas même les zones rurales, n’est épargnée par la délinquance. Vous le savez, le renforcement de la présence de la police et de la gendarmerie nationales passe non seulement par les effectifs, mais aussi par le maillage territorial. C’est tout le sens des 239 brigades que le Gouvernement a décidé de constituer, dont 80 ont été créées en 2024. Pour autant, quel que soit le point du territoire concerné, les forces de sécurité intérieure ne peuvent agir seules. Leur travail doit s’articuler au mieux avec celui des autres acteurs du continuum de sécurité. Les maires sont, dans leur commune, les pivots de la lutte contre la délinquance. Ils disposent de compétences propres, d’outils dédiés, comme la vidéoprotection, et de moyens humains spécifiques, parmi lesquels ceux des polices municipales. Ces dernières constituent une troisième force de sécurité intérieure – je n’oublie pas le tribut qu’elles paient, elles aussi, à la violence. Si des progrès ont été enregistrés, nous devons aller plus loin pour que les polices municipales s’engagent plus efficacement dans la sécurité du quotidien. M. le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a élevé au rang d’enjeu majeur la montée en puissance des polices municipales. Il a ainsi demandé aux préfets d’en faire un axe fort de leurs plans d’action départementaux de restauration de la sécurité du quotidien. Je n’irai pas jusqu’à parler d’interopérabilité, car bien des éléments singularisent les polices municipales, parmi lesquels leurs autorités d’emploi – vous l’avez rappelé –, le rôle de l’autorité judiciaire et leurs compétences légales. J’ajoute que la libre administration des collectivités reste un principe essentiel. Cela étant – nous sommes d’accord sur ce point –, il faut davantage de complémentarité et de synergies opérationnelles. Nous devons aussi accroître les prérogatives et les moyens des polices municipales, notamment leur armement et leur protection. Les conclusions du Beauvau des polices municipales, mené par François-Noël Buffet, sont attendues pour le début du mois d’avril prochain. Le renforcement des dispositifs de coordination figure parmi les axes de travail retenus dans ce cadre. La contraventionnalisation de certains délits, par exemple ceux qui ne sont pas punis d’une peine d’emprisonnement, constitue plus précisément une hypothèse à étudier. La représentation nationale sera bien sûr informée de l’issue de ces discussions, et je ne doute pas que nous aurons, ensemble, à faire ensuite avancer un certain nombre de sujets de nature législative. création d’une brigade de sécurisation des transports en commun au mans M. Thierry Cozic, auteur de la question n° 276, adressée à M. le ministre d’État, ministre de Cozic. La sécurité dans les transports en commun est une préoccupation de plus en plus prégnante dans nos villes. Cette problématique est d’ailleurs identifiée depuis plusieurs années. Conscient de cet enjeu, l’ancien ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait décidé une offensive contre les incivilités, en promettant dès 2022 la création de soixante-dix-sept unités dédiées à la sécurisation des transports, soit 2 000 policiers et gendarmes supplémentaires. À ce titre, trente-sept nouvelles brigades de sécurisation des transports en commun (BSTC) devaient voir le jour dans les villes moyennes, notamment au Mans. Ces renforts étaient censés être déployés au plus tard au printemps 2024. La création d’une telle brigade aurait permis de sécuriser les transports en commun du Mans, en particulier en renforçant les contrôles et opérations de sécurisation, déjà nombreux, menés Cet effort est important, voire essentiel, dans une ville comme Le Mans, carrefour de flux de voyageurs empruntant TGV, lignes de bus et tramways. Il y va du bien-être et de la sécurité des usagers, comme l’avait dit M. Darmanin, lequel s’était engagé, à l’époque, à créer dix postes en tout. Les ouvertures de postes nécessaires aux BSTC devaient être rendues possibles par la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (Lopmi). Pourtant, ce texte, promulgué le 24 janvier 2023, ne fait aucune mention des effectifs supplémentaires affectés à ces brigades. Malgré les promesses gouvernementales, aucune brigade de sécurisation des transports en commun ne s’est, à ce jour, matérialisée au Mans, alors que quatorze villes sur trente-sept en disposent déjà, en plus de Nice et de Saint-Étienne. Madame la ministre, cette absence suscite de vives interrogations. Où sont donc les dix postes supplémentaires promis pour la BSTC de la ville du Mans ? Pouvez-vous me préciser les raisons de ce retard ? Pouvez-vous m’indiquer le calendrier désormais retenu pour la mise en place effective de cette unité et l’affectation des dix postes promis ? Gouvernement. Monsieur le sénateur Thierry Cozic, le Gouvernement est évidemment déterminé à poursuivre le renforcement de la sécurité des transports en commun. Il convient, en particulier, d’assurer le contrôle des flux afin de répondre aux préoccupations des usagers. La sécurité des transports en commun est une composante incontournable de l’action des forces de l’ordre. Les doctrines d’emploi en tiennent pleinement compte. En outre, M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur, a demandé aux préfets d’y être attentifs en élaborant les plans d’action départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, qui sont appelés à monter en puissance. Dans ce domaine comme dans d’autres, le continuum de sécurité est fondamental : qu’il s’agisse des exploitants et de leurs services de sécurité, des autorités organisatrices des transports ou des polices municipales, chacun a son rôle à jouer en la matière. La proposition de loi relative au renforcement de la sûreté des transports, texte d’initiative sénatoriale déposé à la fin de l’année 2023, devrait, à cet égard, offrir de nouveaux outils. La sécurité dans les transports en commun est encore renforcée par de nombreuses conventions avec les opérateurs. Les moyens humains ont bien sûr toute leur importance, mais leur renforcement ne saurait être la seule réponse. De nombreuses autres voies doivent être explorées : moins de bureaucratie, moins de procédures et de charges indues, moins d’impunité. Ce sont là autant de domaines dans lesquels nous J’en viens maintenant à votre question précise. Avant tout, je vous assure de la mobilisation des fonctionnaires de police du Mans, dont je tiens à saluer le travail. D’après les données dont nous disposons, le nombre d’heures de mission des forces de gendarmerie dans les divers réseaux de transports a progressé de 25 % entre 2023 et 2024 dans le département de la Sarthe. Ce chiffre témoigne de l’importance que l’État accorde à cette question. J’ajoute que le travail accompli porte ses fruits : en 2024, on a observé à la fois une baisse du nombre de victimes dans les transports en commun et une hausse du nombre de mis en cause. Faut-il créer une unité spécialisée au Mans ? Notre ligne de conduite, vous le savez, est dictée par le pragmatisme, dans une logique de déconcentration. Nous n’allons pas décider depuis Paris si Le Mans a besoin d’une nouvelle unité de cette nature. Le projet reste de créer, à terme, une telle brigade de sécurisation des transports en commun. Toutefois, à ce jour, ce n’est pas la priorité de la direction départementale de la police nationale (DDPN). Vous pouvez néanmoins en être assuré : la lutte contre l’insécurité dans les transports en commun figure bien parmi ses priorités. projets de l’état en termes de desserte des aéroports régionaux et d’aménagement du M. Christian Redon-Sarrazy, auteur de la question n° 231, l’aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports. Redon-Sarrazy. Cette année comme les précédentes – c’est désormais de coutume –, la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt) va être affectée par la suppression de tous les trains de la journée : entre neuf heures trente et dix-sept heures trente, elle sera totalement fermée pour travaux, à partir du mois de mars prochain et jusqu’en janvier 2026. Cette fermeture risque naturellement d’entraîner un report des flux de voyageurs sur les trains restants, le matin et le soir. Déjà, au cours des derniers mois, le service s’est fortement Il faut savoir que, pour janvier et février 2025, au titre du service que la SNCF qualifie de « normal », deux à quatre des dix allers-retours quotidiens sont supprimés, ce qui est déjà insupportable. Une réduction supplémentaire du nombre de trajets se profile, d’ici quelques semaines, sans que l’on propose la moindre mesure de substitution aux habitants des départements traversés par le Polt. Cette perspective est tout simplement catastrophique pour l’équilibre économique et la dynamique desdits territoires, notamment pour le département de la Haute-Vienne. Pour l’heure, les Haut-Viennoises et Haut-Viennois n’ont aucune solution de substitution à la fermeture partielle de cette ligne, du côté des transports collectifs. Les liaisons vers le TGV Ouest sont interrompues entre Limoges et Angoulême, et très fortement dégradées sur la ligne Limoges-Poitiers. Dès lors, élus et représentants des milieux économiques de mon département me chargent de vous poser cette question : un rétablissement des vols entre Limoges et Paris, eux aussi supprimés, est-il possible pour faire face à la fermeture programmée de la ligne ferroviaire Paris-Limoges ? Madame la ministre, l’État est-il prêt à s’engager pour compenser cette rupture de desserte, notamment en finançant une liaison aérienne de remplacement ? auprès du ministre de du territoire et de la décentralisation, chargée du logement. Monsieur le sénateur Redon-Sarrazy, mon collègue Philippe Tabarot, ne pouvant être présent au Sénat ce matin, m’a chargée de vous apporter cette réponse. Comme vous le savez, les travaux programmés d’avril 2025 à janvier 2026 sont indispensables à la modernisation de la ligne Polt. Toutefois, pour minimiser leur impact sur les voyageurs, le Gouvernement a veillé à maintenir des dessertes ferroviaires aux heures de pointe du matin et du soir. Vous évoquez le rétablissement d’une liaison aérienne entre Limoges et Paris comme solution de substitution. La direction générale de l’aviation civile (DGAC) a étudié en détail les différentes options qui s’offrent à nous. À cet égard, plusieurs obstacles juridiques et pratiques doivent être pris en compte. Premièrement, les obligations de service public (OSP) sur cette liaison sont aujourd’hui éteintes ; elles devraient être entièrement redéfinies pour s’adapter aux besoins spécifiques de cette période de travaux. Deuxièmement, le calendrier, très contraint, ne permet pas de lancer une procédure classique de délégation de service public, laquelle nécessiterait plusieurs mois de travail. Toutefois, une autre solution est à l’étude : une exploitation commerciale sans subvention, laquelle pourrait être mise en œuvre plus rapidement. Nous travaillons avec les acteurs concernés pour définir un programme de vols adapté et étudier les différentes formes de soutien possibles dans le respect du droit européen. M. le ministre des transports et ses services restent pleinement mobilisés pour accompagner les collectivités territoriales dans la recherche d’une solution. Il convient d’assurer au mieux la connectivité du territoire pendant cette période de travaux, tout en respectant le cadre juridique et budgétaire qui s’impose à nous. M. Christian Redon-Sarrazy, pour la réplique. Redon-Sarrazy. Madame la ministre, je vous remercie de ces éléments de réponse. J’insiste de nouveau sur les enjeux d’aménagement du territoire que soulèvent les projets de l’État en matière de transports. Si les situations comme celle que je viens d’exposer sont devenues récurrentes, c’est parce que, dans le département de la Haute-Vienne, comme ailleurs, les problèmes d’enclavement ne sont toujours pas résolus, en dépit des alertes que les parlementaires lancent inlassablement. L’enclavement pénalise des territoires entiers. Chargé d’évaluer la pertinence de la création d’une nouvelle école vétérinaire, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a ainsi émis des réserves quant au choix de la ville de Limoges,… président. Veuillez conclure, mon cher collègue. Redon-Sarrazy. … en particulier du fait de la faiblesse de la desserte ferroviaire. augmentation des tarifs ferroviaires et évolution de l’offre de la sncf M. Pierre-Antoine Levi, auteur de la question n° 273, Levi. Ma question porte sur les transports ferroviaires. Les Français sont de plus en plus nombreux à choisir le rail : à preuve, le train a vu le nombre de ses voyageurs augmenter de 3 % entre 2022 et 2023. Cette aspiration se heurte toutefois à une réalité tarifaire préoccupante. Le prix moyen des billets Ouigo est passé de 27,60 euros à 34,20 euros en quatre ans, soit une augmentation de 24 %. Les tarifs inOui ont quant à eux bondi de 6 % pendant la seule année 2024. De telles augmentations risquent d’exclure de nombreux Français du transport ferroviaire. La situation est d’autant plus préoccupante, voire choquante, que le PDG de la SNCF a récemment déclaré que « le TGV n’[était] pas un service public ». « Prendre le TGV a son prix », a-t-il ajouté, annonçant une nouvelle hausse des tarifs de 1,5 % pour 2025. L’augmentation dépasserait ainsi 10,5 %, en deux ans. Cette politique est d’autant plus problématique qu’elle s’accompagne d’une réduction de l’offre. En effet, le déclassement de 100 rames en parfait état en 2013 et le transfert récent de 14 rames Duplex en Espagne ont considérablement réduit notre capacité. Les chiffres sont éloquents : l’offre TGV inOui a baissé de 24 % en dix ans. Certes, la SNCF a pris la mesure de cet enjeu en lançant le programme Obsolescence déprogrammée, mais les retards de livraison des nouvelles rames TGV M par Alstom complexifient la Comment le Gouvernement entend-il garantir une politique tarifaire permettant réellement l’accès au train pour Comment comptez-vous accélérer le renouvellement du parc de rames TGV et assurer que les choix stratégiques de la SNCF s’alignent sur les besoins des Français ? Enfin, n’est-il pas temps de repenser le modèle de financement de notre réseau ferroviaire, qui fait aujourd’hui peser 40 % du prix du billet sur le financement des infrastructures, cas unique en Europe ? Monsieur le sénateur Pierre-Antoine Levi, avant tout, soyez assuré de toute l’attention que les membres du Gouvernement, notamment M. Philippe Tabarot, ministre chargé des transports, portent sur l’accessibilité des tarifs des transports publics en général et des tarifs voyageurs de la SNCF en particulier. En tant qu’opérateur d’un service librement organisé, la SNCF dispose d’une autonomie de gestion pour fixer sa politique tarifaire, gérer son parc de matériel roulant et adapter son offre de transport à grande vitesse. Si les prix des services ferroviaires librement organisés ont fortement chuté du fait de la crise sanitaire, ils ont fait l’objet d’un rattrapage de l’indice des prix à la consommation en 2023. Pour l’année 2025, en revanche, les prix des cartes Avantage, de la carte Liberté ainsi que des abonnements Max Jeune et Senior seront gelés. Pour les billets de TGV inOui, la SNCF a mis en place un bouclier tarifaire limitant la hausse moyenne des prix au niveau de l’inflation anticipée pour l’année 2025, Par rapport à 2019, la progression du prix moyen d’un billet grande vitesse est inférieure à 10 %, alors même que l’indice des prix, reflétant l’inflation générale, a augmenté de l’ordre de 20 %. De plus, SNCF Voyageurs a fortement développé l’offre Ouigo, qui permet de proposer des trajets à prix bas pour plus de soixante destinations. En 2025, plus de la moitié des billets Ouigo seront à moins de 30 euros. Mon collègue Philippe Tabarot est particulièrement attentif au financement des mobilités : cet enjeu sera au cœur d’une conférence nationale qui se tiendra au printemps prochain. Les points sur lesquels vous insistez seront largement débattus dans ce cadre et l’ensemble des acteurs, parmi lesquels, bien sûr, les parlementaires, seront associés à cette conférence, monsieur le sénateur. M. Pierre-Antoine Levi, pour la réplique. Levi. Madame la ministre, je vous remercie de cette réponse, qui rassurera certainement les millions de Français qui prennent régulièrement le train. Nous connaissons l’opiniâtreté du ministre chargé des transports, Philippe Tabarot, au sujet du ferroviaire. ministre acquiesce.) Nul doute qu’il arrivera à convaincre les autorités compétentes, sinon de revoir les prix, du moins de leur accorder une attention particulière. J’y insiste, les tarifs aujourd’hui pratiqués pénalisent beaucoup de Français. augmentation du taux de cotisation des collectivités locales Mme Céline Brulin, auteure de la question n° 149, adressée à M. le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation. Brulin. Le Gouvernement a imposé, sans la moindre concertation préalable, une augmentation de douze points du taux de cotisation employeur à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL), régime de retraite des agents territoriaux et hospitaliers. Un décret a été pris à cette fin, dans la précipitation, au mois de janvier dernier. De ce fait, les collectivités territoriales subiront un surcoût de 1,2 milliard d’euros au titre des dépenses de fonctionnement, que le Gouvernement leur demande par ailleurs de diminuer… Les services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), également en tension, verront eux aussi leurs dépenses de fonctionnement exploser. Le Sdis de Seine-Maritime devra ainsi assumer 4 millions d’euros supplémentaires par an. Les hôpitaux, que l’on sait en très grande difficulté, ne pourront pas absorber ce coût supplémentaire, sauf à dégrader encore les conditions de recrutement et de travail des soignants. Certes, le régime de la CNRACL affichait un déficit de 3,8 milliards d’euros en 2024, mais l’augmentation des cotisations employeur est-elle, pour le Gouvernement, le seul moyen d’y faire face dans la durée ? Depuis des années maintenant, la CNRACL pallie le déficit d’autres régimes de retraite. Depuis les années 1970, cet effort représente une ponction de l’ordre de 100 milliards d’euros. Sans ces prélèvements répétés, la CNRACL disposerait de réserves suffisantes pour les dix prochaines années, à taux de cotisations constants. Le Gouvernement entend-il ouvrir un dialogue de fond sur la situation de la CNRACL ? Nous avons besoin d’une véritable concertation associant les collectivités territoriales, les Sdis et les hôpitaux, ainsi, sans doute, que les agents et leurs organisations syndicales. Ce faisant, nous pourrons envisager des solutions durables et soutenables, en lieu et place de ponctions qui ne feront qu’aggraver la situation d’acteurs majeurs du service public. Madame la sénatrice Céline Brulin, vous l’avez rappelé, le régime de retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers se trouve dans une situation particulièrement préoccupante. Sa pérennité est même menacée. Le déficit de ce régime, qui s’élevait à 2,5 milliards d’euros en 2023, atteindra, si rien n’est fait, 11 milliards d’euros en 2030. La dégradation de l’équilibre financier de ce régime, dont le financement repose quasi exclusivement sur les cotisations, s’explique par celle de son ratio démographique. Il se trouve, à cet égard, dans la même situation que tous les autres régimes de retraite. Afin d’apporter une première réponse à cette situation d’urgence, le Gouvernement a décidé, par décret en date du 30 janvier 2025, d’augmenter de trois points par an pendant quatre ans, de 2025 à 2028, le taux de cotisation des employeurs. Certes, cette hausse est importante, mais, comme l’a souhaité M. le Premier ministre, elle est moins brutale que prévu initialement. Le Gouvernement ne perd pas de vue les autres mesures susceptibles de redresser ce régime. Saisies de ce dossier au mois de novembre 2023, l’inspection générale des finances (IGF), l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’inspection générale de l’administration (IGA) ont émis un certain nombre de propositions. Ces dernières doivent maintenant faire l’objet d’une concertation sans tabou, en bonne intelligence avec les employeurs territoriaux et hospitaliers : c’est précisément le travail que vous appelez de vos vœux. Avec Catherine Vautrin, Amélie de Montchalin et Astrid Panosyan-Bouvet, François Rebsamen a donc proposé aux principales associations d’élus d’examiner, dans le cadre d’une concertation, les solutions à apporter pour garantir l’équilibre financier durable de la CNRACL. Mme Céline Brulin, pour la réplique. Brulin. Madame la ministre, la concertation que vous annoncez devrait, à mon sens, mettre un coup d’arrêt aux augmentations de taux de cotisation, d’autant que la compensation promise par l’État à la suite de la hausse de 2024 n’a pas été au rendez-vous. Dans les différentes fonctions publiques, il faut aussi se pencher sur le sujet des contractuels. Ces derniers cotisent en effet au régime général ; leur multiplication ne saurait expliquer, à elle seule, le déficit de la CNRACL,… président. Veuillez conclure, ma chère collègue. Brulin. … mais il s’agit là d’une piste à explorer. chiffres et mode de calcul de l’artificialisation des sols pour le grand projet ferroviaire du sud-ouest Mme Monique de Marco, auteure de la question n° 179, transmise de Marco. Le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) implique la construction de 327 kilomètres de lignes à grande vitesse (LGV) entre, d’une part, Bordeaux et Toulouse, d’autre part, Bordeaux Dans sa dernière version, la liste des projets d’envergure nationale, présentée lors de la conférence régionale du « zéro artificialisation nette » (ZAN) de Nouvelle-Aquitaine, précise les surfaces consommées d’espaces naturels, agricoles et forestiers (Enaf) pour le tronçon entre Bordeaux et Toulouse. Pour le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest, ce document de travail se fonde sur le seul décompte de l’emprise sous les rails pour calculer la surface artificialisée. Cette dernière est ainsi établie à 740 hectares, soit environ 3 hectares par kilomètre de voie ferrée. À titre de comparaison, l’emprise foncière de la ligne entre Tours et Bordeaux représentait 13 hectares par kilomètre de voie ferrée construite, d’après un calcul de grillage à grillage, comme le prévoit la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite Climat et Résilience. Un décret d’application de cette loi qualifie en effet d’artificialisées « les surfaces à usage résidentiel, de production secondaire ou tertiaire, ou d’infrastructures notamment de transport ou de logistique, dont les sols sont couverts par une végétation herbacée ». Une modification non justifiée du mode de calcul a ainsi permis de diviser par quatre la surface artificialisée entre deux projets comparables. C’est là une entorse majeure à la loi Climat et Résilience, dont l’objectif est d’atteindre le zéro artificialisation nette des sols d’ici à 2050. Pour que la loi soit respectée, le terre-plein de sécurité autour des rails soit aurait dû être compté comme surface artificialisée pour les deux projets, soit n’aurait dû l’être pour aucun des deux. Madame la ministre, je demande au Gouvernement de revoir le mode de calcul de la surface artificialisée, conformément à la loi Climat et Résilience, et de réévaluer l’impact environnemental du GPSO en utilisant la méthode de décompte appliquée pour la ligne Tours-Bordeaux. Madame la sénatrice Monique de Marco, vous m’interrogez sur la manière dont a été estimée la consommation d’espace du grand projet ferroviaire du Sud-Ouest. La méthode actuelle de calcul de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers repose sur la comptabilisation des espaces effectivement urbanisés. Il n’y a donc pas lieu de se référer aux surfaces artificialisées et non artificialisées. Non seulement ces notions ne devaient être appliquées qu’à compter de 2031, mais elles pourraient être abandonnées au terme des réflexions menées par le Gouvernement et le Parlement. J’en viens au détail de ce calcul. Le décompte de 740 hectares pour le GPSO correspond à une simple estimation du programme de travaux en Nouvelle-Aquitaine, pour 491 hectares, et en Occitanie, pour 249 hectares. Cette estimation inclut la plateforme ferroviaire, les raccordements, les voies d’accès et les ouvrages annexes. À l’inverse, les surfaces végétalisées des abords de l’infrastructure, qui peuvent constituer des espaces naturels, ne sont pas comptabilisées, dès lors que nous restons en mode de comptabilisation dit des Enaf. Il n’y a donc pas lieu, à ce stade, de revoir le mode de calcul retenu pour ce projet. S’agissant plus largement de notre capacité à respecter le forfait de 12 500 hectares, le législateur a prévu que le Gouvernement mette à disposition annuellement des informations relatives à la consommation des projets d’envergure nationale ou européenne (Pene). Sur ce sujet, un rapport devra être remis au Parlement en 2026. Il permettra d’ajuster les premières estimations au regard de la consommation effective de chaque projet, afin de s’assurer du respect des objectifs de la loi Climat et Résilience. dégradation des conditions de circulation sur la ligne paris-orléans-limoges-toulouse M. Jean-Marc Vayssouze-Faure, auteur de la question n° 297, Vayssouze-Faure. Les usagers du Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt) sont habitués aux dysfonctionnements de cette ligne ferroviaire, et pour cause, ils sont devenus À l’heure actuelle, les voyageurs subissent une nouvelle fois le manque de fiabilité qui caractérise cette liaison. Le début de l’année 2025 confirme, plus précisément, un mouvement délétère pour la vitalité et l’attractivité du département du Lot, une nouvelle série de difficultés affectant le sud de la ligne : trains supprimés ou retardés, correspondances non assurées, halls de gare bondés, etc. En outre, cette dégradation devrait se poursuivre, puisque la SNCF vient de nous annoncer de nouvelles suppressions de trains, comme c’est le cas chaque mois désormais. Pourtant classée par l’État comme axe d’intérêt national, cette ligne ferroviaire survit avec des engins de traction en service depuis trente à quarante ans, affichant parfois 10 millions de kilomètres au compteur, circulant sur des infrastructures qui présentent un défaut manifeste d’entretien. Aux difficultés techniques dues au sous-investissement chronique s’ajoute une pénurie de personnel. Le nombre d’agents de la SNCF est en constante diminution, tandis que les moyens nécessaires pour compenser les défaillances techniques et les pannes de locomotives ne cessent d’augmenter. La modernisation de cette ligne historique n’est plus une option, elle est un impératif pour les quatre régions traversées et les cinq millions d’habitants concernés. À cet égard, je salue l’effort engagé par l’État, qu’il s’agisse du projet de modernisation ou du remplacement du matériel roulant. Pour autant, quelles mesures concrètes le Gouvernement entend-il prendre pour assurer un niveau de service acceptable, d’ici à la modernisation effective de la ligne Polt et à la livraison des rames Oxygène, Cette demande vaut aussi pour les usagers de la ligne Paris-Clermont-Ferrand, lesquels sont confrontés aux mêmes Nos territoires ruraux doivent être écoutés et respectés. Malheureusement, les priorités du Gouvernement pour ces axes ferroviaires ne sont manifestement pas toujours celles que nous défendons. Je fais allusion ici à la décision, qui vient d’être annoncée par le ministre des transports, d’ouvrir la ligne Polt à la concurrence. Madame la ministre, je le dis une nouvelle fois avec gravité, dans cet hémicycle,… président. Merci de poser votre question, mon cher collègue. ne nous résoudrons jamais à ce que le département du Lot et les autres territoires traversés par le Polt soient le bagage oublié des gouvernements. Monsieur le sénateur Jean-Marc Vayssouze-Faure, mon collègue Philippe Tabarot, ministre chargé des transports, m’a chargée de répondre à cette question importante. Je vous confirme que l’État, en tant qu’autorité organisatrice, est pleinement mobilisé pour améliorer durablement la qualité de service sur la ligne L’État a engagé un programme d’investissement sans précédent de 1,9 milliard d’euros sur la période 2018-2027 pour la régénération et la modernisation de la ligne. Ces travaux, qui avancent conformément au calendrier prévu, permettront d’améliorer significativement la régularité et les temps de parcours. Par ailleurs, nous avons investi 400 millions d’euros dans l’acquisition de vingt-huit nouvelles rames Oxygène qui remplaceront progressivement le matériel actuel à partir du printemps 2027. Aussi, concernant les perturbations actuelles, la SNCF a lancé un plan d’action qui a déjà permis d’augmenter la régularité de près de 8 points par rapport à 2023, avec 83 % des trains arrivant à l’heure. Les travaux prévus entre Boisseaux et la gare des Aubrais, qui sont prévus de fin août 2025 à janvier 2026, sont indispensables pour atteindre nos objectifs d’amélioration. Nous avons veillé à maintenir des relations directes avec Paris, y compris au départ et à l’arrivée de Brive-la-Gaillarde et de Cahors, avec des compositions renforcées pour limiter la gêne pour les voyageurs. Je précise également que le schéma directeur prévoit, à partir du mois de décembre 2027, le passage à onze allers-retours quotidiens, dont deux trajets rapides entre Paris et Limoges, permettant de réduire le temps de parcours à deux heures et cinquante-deux minutes. Soyez assuré, monsieur le sénateur, que l’amélioration de la ligne Polt est une priorité du ministre chargé des transports. révision du barème maprimerénov’ sur le chauffage au bois Mme Anne-Catherine Loisier, auteure de la question n° 283, adressée à Mme la ministre auprès du ministre de chargée du logement. Loisier. Madame la ministre, après une première baisse de 30 % en avril 2024, le Gouvernement a choisi de réduire de nouveau les aides à l’installation d’appareils de chauffage au bois de 30 % au 1er janvier 2025. En huit mois, on observe ainsi une diminution de 50 % du soutien de l’État aux millions de foyers français utilisant des appareils de chauffage au bois, et ce alors que le bois représente la première source d’énergies renouvelables en France. Ces baisses ont pourtant été décidées sans analyse des bénéfices du remplacement d’appareils, notamment en termes d’émission de gaz à effet de serre et de particules fines, et sans prise en compte des territoires concernés. En effet, de nombreux Français vivent dans des zones qui ne sont pas desservies par le Pourtant, le chauffage au bois, notamment le granulé, est reconnu comme vertueux par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Il s’agit d’une énergie économique – c’est d’ailleurs la moins chère, devant le fioul, le gaz ou l’électricité. Elle est locale et consommée à proximité des lieux de production, jamais à plus de 200 kilomètres du point de prélèvement. Le chauffage au bois est vertueux pour l’environnement, puisqu’il ne rejette que 26 grammes de CO2 par kilowattheure. Enfin, cette énergie s’inscrit dans une logique d’économie circulaire, puisqu’elle utilise les déchets de bois. Prise au nom du « bouclage biomasse » à horizon 2035, la décision du Gouvernement privilégie finalement les usages industriels de décarbonation, au détriment des usages résidentiels. Elle méconnaît les besoins des habitants des territoires ruraux qui supporteront mal de voir des camions remplis de bois issu de leurs forêts partir alimenter des industries à des centaines de kilomètres, pendant que leur sera dénié le droit d’utiliser eux-mêmes la biomasse pour se chauffer. Madame la ministre, le Gouvernement va-t-il donc persister dans cette stratégie qui privilégie la décarbonation des industries au détriment des particuliers ? Pourtant, le chauffage au bois est une énergie renouvelable vertueuse lorsqu’elle est utilisée à proximité des points de prélèvement. Surtout, elle est accessible économiquement à un grand nombre de nos concitoyens. Madame la sénatrice Anne-Catherine Loisier, la décarbonation du chauffage des logements est essentielle pour atteindre nos objectifs climatiques. Le chauffage au bois, notamment aux granulés, a joué un rôle important dans cette transition, notamment en zone rurale où il est utilisé comme substitut au fioul. Cependant, nous devons faire face à une réalité : la ressource en biomasse est limitée et des tensions apparaîtront dès 2030, selon les différents scénarios de la planification écologique. Pour garantir notre souveraineté énergétique et préserver cette ressource précieuse, nous devons prioriser les usages les plus efficaces. La troisième stratégie nationale bas-carbone (SNBC) considère à ce titre que la chaleur haute température pour l’industrie et les réseaux de chaleur est prioritaire, tandis que le chauffage résidentiel doit être développé de manière raisonnée. Nous aurons aussi un fort besoin de biomasse pour la construction, qui devra se décarboner massivement. C’est pourquoi nous avons décidé de réduire progressivement et de façon modérée, à hauteur de 30 %, les aides MaPrimeRénov’ pour les équipements de chauffage au bois. Je vous rappelle que je me suis battue pour limiter cette réduction, qui devait être plus importante encore ! Cette décision ne remet pas en cause l’accès à ces équipements ni les autres soutiens comme la TVA réduite ou l’éco-prêt à taux zéro, qui permettent d’obtenir une aide financière pour l’accès à ce mode d’énergie. Nous continuons de soutenir la filière bois-énergie et encourageons les solutions de substitution comme les pompes à chaleur, la géothermie et le solaire thermique. Nous devons agir de manière responsable et stratégique pour assurer une transition énergétique durable et équitable pour tous, tout en reconnaissant la sensibilité de ce sujet. Soyez assurés que cela ne m’a pas échappé, madame la sénatrice. Mme Anne-Catherine Loisier, pour la réplique. Loisier. Madame la ministre, je reconnais votre engagement. Cependant, le bouclage biomasse est un véritable sujet de débat. Disons-le clairement : nous n’aurons pas suffisamment de biomasse pour alimenter, à long terme, la décarbonation de l’industrie. Certes, pour le moment, nous avons des arbres qui dépérissent dans nos forêts, mais la ressource finira par se tarir, alors que les investissements dans les industries sont pensés sur le long terme. Le sujet ne me semble donc pas correctement caractère obligatoire d’un agent territorial spécialisé des écoles maternelles et des classes enfantines dans les classes qualifiées d’enfantines M. Bernard Buis, auteur de la question n° 236, transmise à M. le ministre de l’aménagement du territoire et de la Buis. Madame la ministre, ma question porte sur le caractère obligatoire de la présence d’un agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem) dans les classes qualifiées d’enfantines. J’ai été alerté sur la nécessité de clarifier la réglementation liée à l’article R. 412-127 du code des communes dans sa version en vigueur depuis le Cet article n’impose la présence d’un Atsem que dans les classes dites maternelles, sans spécifier si cette obligation concerne également les classes dites enfantines. Cette absence de clarté pose un problème d’interprétation pour les acteurs éducatifs dans les zones les plus rurales de notre pays. Les Atsem jouent pourtant un rôle fondamental dans l’éducation de nos enfants. Ils assistent les enseignants dans l’accueil et l’encadrement des jeunes en veillant par exemple à leur bien-être et en soutenant les activités pédagogiques. Toutefois, l’interprétation de la réglementation peut laisser penser que la présence de ces agents serait uniquement obligatoire dans les classes maternelles accueillant des enfants de 3 à 5 ans. Dans les milieux ruraux où les effectifs sont limités, les classes maternelles sont souvent remplacées par des classes enfantines, ce qui leur permet d’accueillir un panel plus large d’enfants âgés de 4 à 7 ans. C’est la raison pour laquelle il convient d’éclaircir la question du caractère obligatoire de la présence d’un Atsem dans les classes enfantines. Ainsi, madame la ministre, pourriez-vous préciser l’interprétation de la réglementation en vigueur afin d’apporter une réponse aux acteurs engagés pour l’éducation de nos enfants dans les milieux ruraux ? Monsieur le sénateur Bernard Buis, comme vous l’avez rappelé, le statut particulier des Atsem précise leurs missions. Ils sont notamment « chargés de l’assistance au personnel enseignant pour l’accueil et l’hygiène des très jeunes enfants ainsi que de la préparation et la mise en état de propreté des locaux et du matériel servant directement à ces enfants », d’après l’article 2 du décret n° 92-850 du 28 août 1992 portant statut particulier du cadre d’emplois des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles. Par ailleurs, l’article R. 412-127 du code des communes prévoit que « toute classe maternelle doit bénéficier des services d’une personne occupant l’emploi d’agent spécialisé des écoles maternelles et des classes La classe enfantine étant le degré intermédiaire entre l’école maternelle et l’école primaire, l’obligation de présence d’Atsem s’étend donc à ce type de classe. Je vous rappelle en tout état de cause que le recrutement et l’affectation des Atsem relèvent de la seule compétence du maire, en concertation avec le directeur de l’école, qui donne son avis. M. Bernard Buis, pour la réplique. Buis. Madame la ministre, je vous remercie de cette clarification. La question se pose régulièrement dans les écoles de nos territoires ruraux. Nous pourrons désormais apporter une réponse aux acteurs concernés. président. Nous en avons terminé avec les réponses à des questions orales. Mes chers collègues, l’ordre du jour de ce matin étant épuisé, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente. La séance est suspendue. séance, suspendue à douze heures quarante, est reprise à quatorze heures trente, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE Mme Anne présidente. La séance est présidente. J’ai le regret de vous faire part du décès de notre ancien collègue Jacques Chaumont, qui fut sénateur de la Sarthe de 1977 à 2004. présidente. J’informe le Sénat que le groupe Les Républicains a fait connaître à M. le président du Sénat le nom du candidat qu’il propose pour remplacer, en qualité de secrétaire du Sénat, M. Philippe Tabarot, qui a été nommé le 23 décembre dernier ministre chargé des transports. La candidature de M. Fabien Genet a été publiée et sera ratifiée si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévue par notre règlement. alimentaire et agricole de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission présidente. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (projet n° 639 [2023-2024], texte de la commission n° 251, rapport n° 250, avis nos 184 Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre II du titre III, à l’amendement n° 610 rectifié bis à l’article 10. TITRE III (suite) FAVORISER L’INSTALLATION DES AGRICULTEURS AINSI QUE LA TRANSMISSION DES EXPLOITATIONS ET AMÉLIORER LES CONDITIONS D’EXERCICE DE LA PROFESSION D’AGRICULTEUR Chapitre II (suite) Mesures en matière d’installation des agriculteurs et de transmission des exploitations I. – Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : 1° Le chapitre préliminaire du titre III du livre III est ainsi est ainsi rétabli : chaque département, le réseau France installations-transmissions est constitué du point d’accueil départemental unique pour la transmission des exploitations et l’installation des agriculteurs mentionné au 4° de l’article L. 511-4, des structures de conseil et d’accompagnement agréées en application de l’article L. 330-7 et des établissements locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles. « Le réseau mentionné au premier alinéa du présent I propose un service d’accueil et d’orientation à toute personne ayant un projet d’installation ou souhaitant céder son exploitation agricole ainsi qu’à l’éventuel conjoint de cette personne et aux salariés agricoles et des industries agroalimentaires dans les cinq premières années de leur activité dans le secteur agricole ou agroalimentaire. Il propose un service de conseil et d’accompagnement à toute personne qui souhaite s’engager dans une activité agricole ou qui projette de cesser son activité agricole, dans les conditions prévues aux articles L. 330-5 à L. 330-8. personne accueillie par le réseau est enregistrée par le point d’accueil dans un répertoire départemental unique destiné à faciliter les mises en relation entre les cédants et les repreneurs ainsi que le suivi des installations et des transmissions. « Un décret, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, établit les conditions d’enregistrement dans le répertoire et les conditions d’accès aux informations qu’il contient. « Détenues par les conseillers du réseau mentionné au I, ces informations sont mises gratuitement à disposition des usagers du réseau France installations-transmissions, notamment sur une plateforme en ligne, dès lors que la personne ayant transmis l’information, demandant un accompagnement plus actif, y consent. « À des fins de suivi et de pilotage de la performance du réseau, une base nationale est constituée par l’établissement public mentionné à l’article L. 513-1, compilant les données de ces répertoires départementaux uniques. » conditions dans lesquelles l’autorité administrative contrôle le respect des règles mentionnées aux articles L. 330-5 à L. 330-8 par les membres du réseau mentionné au I du présent article sont prévues par voie est ainsi rédigé : ans avant que les exploitants agricoles du département atteignent l’âge légal de départ à la retraite, le point d’accueil départemental unique les invite à lui transmettre, dans les meilleurs délais, les caractéristiques de leur exploitation, leur éventuel projet de cession et à lui indiquer s’ils ont identifié un repreneur potentiel. « Sur la base d’informations transmises régulièrement par les services et les organismes chargés de gérer les retraites dans les conditions fixées au premier alinéa de l’article L. 114-9 du code des relations entre le public et l’administration, trois ans avant l’âge estimé de départ effectif à la retraite, le point d’accueil relance les exploitants agricoles qui n’auraient pas déjà transmis les informations mentionnées au premier alinéa du présent article. « Les courriers envoyés par le point départemental unique en application des premier et deuxième alinéas du présent article répondent à un cahier des charges national défini par Chambres d’agriculture France et rappellent l’intérêt de préparer suffisamment à l’avance la transmission de son exploitation. Ils présentent les outils existants d’estimation de la valeur d’une exploitation, les primes existantes en cas d’inscription au répertoire départemental unique et proposent un rendez-vous avec un référent unique au sein du point d’accueil. « Ces informations sont enregistrées dans le répertoire départemental unique mentionné au II de l’article L. 330-4. c) Sont ajoutés des articles L. 330-6 à L. 330-8 ainsi rédigés : personne ayant pour projet d’exercer une activité agricole au sens de l’article L. 311-1 ou de céder une exploitation agricole prend contact avec le point d’accueil départemental unique. « Le point d’accueil oriente la personne ayant un projet vers des structures de conseil et d’accompagnement agréées par l’État dans les conditions prévues à l’article L. 330-7. Il présente aux personnes qu’il oriente, de manière exhaustive, les structures de conseil et d’accompagnement. Il veille à l’équité entre ces dernières et au respect du pluralisme. Il doit satisfaire à une obligation de neutralité dans la présentation de l’offre de ces structures. organise, dans le respect du pluralisme, un temps collectif d’échange entre les personnes ayant un projet d’installation, en favorisant la rencontre de personnes envisageant des orientations technico-économiques différentes. structures de conseil et d’accompagnement sont agréées par l’autorité administrative compétente de l’État sous réserve de remplir les conditions prévues par un cahier des charges. « Ce cahier des charges « 1° Des règles nationales définies par décret après avis d’une instance nationale de concertation sur la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles, comprenant des représentants de l’État, des régions et des autres acteurs intéressés par cette politique ; « 2° Des règles propres à chaque région, définies par l’autorité administrative compétente après avis d’une instance régionale de concertation comprenant des représentants des mêmes « Il précise notamment, en tenant compte de la diversité des projets à accompagner, les compétences, les modalités de préservation du secret des affaires et les modalités de la coordination des services rendus par ces structures au sein du réseau mentionné à « Les structures de conseil et d’accompagnement sont agréées pour les missions mentionnées au deuxième alinéa du I de l’article L. 330-8 ou pour l’une d’entre elles « Les conditions de délivrance et de retrait de l’agrément sont précisées par décret en Conseil d’État. structures de conseil et d’accompagnement facilitent les mises en relation entre les personnes ayant un projet d’installation et celles souhaitant céder leur exploitation agricole, en s’appuyant sur les données du répertoire départemental unique mentionné au II de l’article L. 330-4. « Elles fournissent aux personnes ayant un projet d’installation un conseil ou un accompagnement pour assurer la viabilité économique, environnementale et sociale de leur projet, notamment au regard du changement climatique. Elles proposent aux personnes souhaitant céder leur exploitation agricole un parcours spécifique d’accompagnement à la transmission. d’accompagnement peuvent notamment orienter les personnes ayant un projet vers des prestataires de services compétents, en veillant à respecter le pluralisme et l’équité entre eux. « La structure de conseil et d’accompagnement choisie par la personne ayant un projet d’installation ou de transmission réalise un état des lieux des compétences et, si elle l’estime nécessaire au regard de cet état des lieux, conçoit, sur la base d’une méthodologie commune, et propose un parcours de formation pour lui permettre d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à la mise en œuvre de son projet professionnel. « Dans chaque département, cette méthodologie commune est établie par l’autorité administrative de l’État compétente en matière d’enseignement agricole, conjointement avec les partenaires du réseau mentionnés à l’article L. 330-4. Elle en supervise l’application. « Pour suivre une formation recommandée dans le parcours de formation, le porteur de projet choisit librement l’organisme de formation, public ou privé, auquel il fait d’accompagnement transmettent les informations relatives aux personnes qu’elles conseillent et accompagnent au point d’accueil départemental unique, afin que ce dernier tienne à jour le répertoire départemental unique mentionné au II de les conditions prévues par les dispositions qui leur sont applicables et sans créer d’obligations administratives supplémentaires, le bénéfice de certaines aides publiques accompagnant l’installation ou la transmission peut être subordonné à la condition d’avoir bénéficié du conseil ou de l’accompagnement et, le cas échéant, d’avoir suivi la formation mentionnés au I du présent article. » ; 2° La première phrase du 4° de l’article L. 511-4 est remplacée par deux phrases ainsi rédigées : « Assure, selon des modalités définies par décret, une mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles pour le compte de l’État et des autorités chargées de la gestion des aides à l’installation qui le souhaitent, notamment en mettant en place un point d’accueil départemental unique chargé de l’accueil initial, de l’information, de l’orientation et du suivi des actifs et des futurs actifs agricoles. Dans le cadre de cette mission, elle satisfait à une obligation de neutralité dans l’information et l’orientation de tous les actifs et les futurs actifs La dernière phrase du 4° de l’article L. 511-4 est ainsi rédigée : « En Corse, cette mission est confiée à l’établissement mentionné à l’article L. 112-11, à l’exception de la mise en place du point d’accueil départemental unique et du volet transmission qui sont confiés à la chambre départementale est complété par un 3° ainsi rédigé : « 3° Elle assure le suivi de la mise en œuvre de la mission de service public mentionnée au 4° de l’article L. 511-4 et en rend compte au représentant de l’État dans la région et à l’instance régionale de concertation de la politique de l’installation et de la transmission mentionnée au 2° de est ainsi modifié : sixième alinéa, après les mots : « de l’installation », sont insérés les mots : « et de la transmission », et après le mot : « notamment » sont insérés les mots : « à l’aide du répertoire départemental unique mentionné au II de le sixième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « – il assure la promotion de la mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission en agriculture mentionnée au 4° de 5° Au second alinéa de l’article L. 741-10, les mots : « de la politique d’installation prévue à l’article L. 330-1 et auquel est subordonné le bénéfice des aides de l’État à l’installation en agriculture » sont remplacés par les mots : « d’une proposition de formation établie dans les conditions prévues au quatrième alinéa du I de II. – Le présent article entre en vigueur dans les conditions suivantes : 1° La situation des exploitants agricoles qui, au 1er janvier 2026, se trouvent à deux ans au plus de l’âge requis pour bénéficier des droits à la retraite demeure régie par l’article L. 330-5 du code rural et de la pêche maritime dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la présente loi ; 2° Les personnes ayant un projet d’installation ou de transmission peuvent demander à bénéficier du service mentionné à l’article L. 330-6 du même code à compter du présidente. Je suis saisie de neuf amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 610 rectifié bis, présenté par Mme Pluchet, MM. Bouchet et Dhersin, Mmes Belrhiti, Guidez et Valente Le Hir, MM. Khalifé, Brisson, Lefèvre et de Legge, Mme Lassarade, MM. C. Vial, Reynaud et P. Vidal, Mmes Borchio Fontimp, Joseph et Josende, MM. Klinger, J. B. Blanc et Naturel, Mme Billon, MM. Pointereau et Somon, Mme Aeschlimann et M. Cuypers, est ainsi libellé : Supprimer cet alinéa. La parole est à Mme Kristina Pluchet. Pluchet. Dans son avis, le Conseil d’État considère que « la possibilité de conditionner le bénéfice des aides publiques accompagnant la transmission au respect [du] suivi effectif du parcours d’accompagnement personnalisé porte une atteinte excessive à la liberté d’entreprendre et à la liberté contractuelle qui découlent de l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ». Il est en effet paradoxal de qualifier un système d’incitatif ou de facultatif si le fait de ne pas y recourir occasionne une privation d’aides qui étaient auparavant de droit. Comment parler de liberté de choix si ceux qui n’intègrent pas le dispositif peuvent être pénalisés ? Aussi, le bénéfice des aides à l’installation ne saurait être conditionné à l’accompagnement par France installations-transmissions. En outre, l’alinéa 34 laisse présager une ouverture à de futures conditionnalités par voie réglementaire, dont le législateur se prive de mesurer la portée et l’ampleur. Cet alinéa attente ainsi plus que de raison à la liberté des exploitants et des cédants : l’ouverture de la conditionnalité des aides rendrait possibles une centralisation et un contrôle de la transmission et des installations disproportionnés dans un pays de tradition libérale. présidente. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 89 rectifié est présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 605 rectifié bis est présenté par MM. Duffourg et Henno, Mme Paoli-Gagin et MM. Bleunven et Hingray. Ces deux amendements sont ainsi libellés : I. – Alinéa 34, au Insérer une phrase ainsi Les personnes ayant eu recours au dispositif de conseil et d’accompagnement prévu au présent article reçoivent une attestation qu’elles doivent être en mesure de présenter sur demande de l’autorité administrative. II. – Alinéa 46 Rétablir le 3° dans la rédaction suivante : « 3° L’attestation mentionnée au II de l’article L. 330-8 du même code est présentée, sur demande de l’autorité administrative compétente, par toute personne qui s’installe ou cède son exploitation afin de justifier d’avoir bénéficié du même service, à compter d’une date fixée par décret, et au plus tard du 31 décembre 2026. » La parole est à M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 89 rectifié. Cabanel. Cet amendement a pour objet de remettre en place l’obligation, pour les agriculteurs, de présenter l’attestation de recours à France installations-transmissions à l’autorité administrative. En effet, l’administration et les usagers doivent pouvoir conserver, si besoin est, un justificatif du recours d’un cédant ou d’un accédant à ce dispositif. Il est nécessaire de pouvoir garder une trace du passage au guichet afin de prouver l’efficacité et l’efficience de cet outil pour le renouvellement des générations en agriculture. En outre, l’absence d’attestation de passage au point d’accueil de France installations-transmissions viderait ce dispositif de sa substance. En effet, elle serait de nature à induire une opacité concernant ceux qui ont recours à ce dispositif, alors même que l’une des vocations premières du guichet unique de France installations-transmissions est précisément d’apporter de la transparence sur l’installation et la transmission. présidente. La parole est à M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 605 rectifié bis. Bleunven. Il est défendu, madame la présidente. présidente. L’amendement n° 934 rectifié, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi Supprimer les mots : ou la transmission La parole est à M. le rapporteur. de la commission des affaires économiques. Cet amendement tend à préciser que la conditionnalité des aides ne s’applique qu’aux candidats à l’installation, afin de lever une ambiguïté. À droit constant, les aides à l’installation sont soumises à un certain nombre de conditions relatives, par exemple, à la capacité professionnelle agricole. Cependant, les cédants ne sauraient en aucun cas être soumis à des conditions pour toucher des aides à la transmission. n° 611 rectifié bis, présenté par Mme Pluchet, MM. Bouchet et Dhersin, Mmes Belrhiti, Guidez et Valente Le Hir, MM. Khalifé, Brisson, Lefèvre et de Legge, Mme Lassarade, MM. C. Vial, Reynaud et P. Vidal, Mmes Borchio Fontimp et Josende, MM. Klinger, J. B. Blanc et Naturel, Mme Billon, MM. Pointereau et Somon, Mme Aeschlimann et M. Cuypers, est ainsi libellé : Après le mot : insérer le mot : Pluchet. Je retire mon amendement, madame la présidente. n° 611 rectifié bis est retiré. Les quatre amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 70 rectifié est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Provôté, MM. Khalifé, Dhersin, Laugier, Burgoa, Médevielle et L. Vogel, Mmes Sollogoub et Patru, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly, V. Louault, Laménie, H. Leroy et Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier et Canayer et MM. Ravier et L’amendement n° 239 rectifié bis est présenté par Mmes Housseau et Guidez, M. Duffourg et L’amendement n° 648 rectifié bis est présenté par MM. Rochette, A. Marc et Capus, Mme Bourcier, MM. Brault, Grand et Wattebled et Mme Herzog. L’amendement n° 752 est présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Ces quatre amendements sont ainsi libellés : Insérer un paragraphe ainsi « III – Les personnes ayant eu recours au dispositif de conseil et d’accompagnement prévu au présent article reçoivent une attestation qu’elles doivent être en mesure de présenter sur demande de l’autorité mentionnée au III de l’article L. 330-8 dudit code et au plus tard du 31 décembre 2027. La parole est à M. Vincent Louault, pour présenter l’amendement n° 70 rectifié. Louault. Il est défendu, madame Mme Marie-Lise Housseau, pour présenter l’amendement n° 239 rectifié bis. Housseau. Il est défendu, madame n° 648 rectifié bis n’est pas soutenu. La parole est à M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 752. Lahellec. Cet amendement a pour objet de mettre en place l’obligation, pour les agriculteurs, de présenter l’attestation de recours à l’accompagnement et au conseil de France installations-transmissions à l’autorité administrative. pouvoir conserver et justifier, au besoin, du recours d’un cédant ou d’un nouvel installé à ce dispositif. Il est nécessaire de pouvoir garder une trace du passage au guichet afin de démontrer l’efficacité et l’efficience de cet outil pour le présidente. Quel est l’avis de la commission ? L’amendement n° 610 rectifié bis vise à supprimer la conditionnalité des aides à l’installation. Madame Pluchet, nous avons soutenu l’un des amendements que vous avez défendus hier sur cet article. Néanmoins, vous le savez, je suis favorable au maintien de la conditionnalité pour les jeunes agriculteurs, afin d’assurer à ces derniers un accompagnement, des conditions d’accès au métier et une formation de bon niveau. En revanche, je ne souhaite pas poser de conditions particulières à l’accès aux aides pour les cédants. Par conséquent, la commission demande le retrait de cet La commission émet un avis défavorable sur les amendements identiques nos 89 rectifié et 605 rectifié bis, qui visent à rétablir l’attestation. Il faut préférer une démarche d’incitation et d’accompagnement à une logique de contrainte, laquelle s’est souvent révélée inopérante dans le passé. J’ajoute, sans idéologie aucune, que les dispositions que nous adoptons aujourd’hui pourront évoluer au gré des réalités territoriales. Enfin, la commission émet un avis défavorable sur les amendements identiques nos 70 rectifié, 239 rectifié bis et 752, qui ont également pour objet la réintroduction de cette attestation. du Gouvernement ? et de la souveraineté alimentaire. Je suis également défavorable à la réintroduction de l’attestation. D’abord, les débats à l’Assemblée nationale ont conduit à la suppression du caractère obligatoire de la présentation d’une attestation. Ensuite, l’absence de mention d’une telle attestation dans le projet de loi ne s’oppose pas nécessairement à la conditionnalité du bénéfice de certaines aides. C’est en effet une possibilité qui reste ouverte par Enfin, dans la mesure où l’adoption de la loi permettra la création d’un répertoire départemental unique, il est superflu de prévoir une attestation. Par conséquent, le Gouvernement émet un avis défavorable sur l’amendement no 610 rectifié bis, les amendements identiques nos 89 rectifié et 605 rectifié bis, ainsi que sur les amendements identiques nos 70 rectifié, 239 rectifié bis et 752, au profit de l’amendement n° 934 rectifié, sur lequel il émet un avis favorable. L’amendement de la commission vise en effet à ouvrir la possibilité de conditionner les aides publiques au passage par le guichet unique en cas d’installation, comme le prévoit actuellement le texte, tout en revenant sur cette disposition dans le cas d’une transmission. M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. Permettez-moi de m’étonner de la position de Kristina Pluchet, qui refuse toute forme de conditionnalité. Pourtant, une bonne partie des aides publiques sont soumises à conditionnalité. Que ne dirait-on si les aides sociales n’étaient pas octroyées sous condition ! sur les travées du groupe Les Républicains.) de la commission des affaires économiques. Parce qu’elles le Salmon. Les conditions sont tout de même un principe de base. Quand on entreprend une politique publique, en général, c’est pour obtenir des résultats à la hauteur des objectifs que l’on s’est fixés. Aussi, la conditionnalité n’est rien de plus qu’une condition sine qua non ! Je trouve donc les propos de Mme Pluchet assez surprenants – je le dis sans aucune idéologie, bien entendu. (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.) Heureusement que vous le dites ! Monsieur le sénateur, nul ne disconviendra du fait que l’argent public ne se distribue pas sans condition. Du reste, c’est précisément ce que prévoit l’alinéa 34 de l’article 10. Salmon. Tout à fait ! Mes propos s’adressaient à Mme Pluchet. Certaines aides publiques accompagnant l’installation, ainsi que la transmission – l’amendement du rapporteur vise néanmoins à revenir sur cette dernière disposition –, pourront être subordonnées à la condition d’avoir bénéficié du conseil et de l’accompagnement de France L’amendement du rapporteur tend non pas à faire disparaître la conditionnalité, mais à la restreindre aux seules C’est déjà le cas. En effet, c’est le cas aujourd’hui. Nous souhaitons seulement supprimer la conditionnalité des aides à la transmission, car, vous en conviendrez, mesdames, messieurs les sénateurs, le débat ne se pose pas tout à fait dans les mêmes termes pour le cédant et pour l’accédant. présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 610 rectifié bis. pas adopté.) présidente. Je mets aux voix les amendements identiques nos 89 rectifié et 605 rectifié (Les amendements ne sont pas adoptés.) l’amendement n° 934 rectifié. est adopté.) amendements identiques nos 70 rectifié, 239 rectifié bis et 752. n° 381 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : À ce titre, elle publie annuellement un bilan de son action sur la base d’indicateurs définis par décret après avis de l’instance nationale de concertation de la politique d’installation et de transmission prévue au IV de l’article L. 1 du code rural. La parole est à M. Denis Bouad. Bouad. Cet amendement vise à renforcer le cadre législatif applicable aux dispositifs de suivi de la mise en œuvre de la politique d’installation et de transmission en agriculture dans le cadre des missions confiées aux chambres Tenant compte de la mise en place du point d’accueil départemental unique de France installations-transmissions, nous proposons d’obliger les chambres départementales à publier un bilan annuel des actions menées à leur échelle et dans le cadre de leur mission. Cette évaluation serait construite sur la base d’indicateurs standardisés pour en faciliter le suivi. Ceux-ci seraient définis par décret. Il est déjà prévu que les chambres d’agriculture et l’ensemble de leurs partenaires réalisent un bilan. Pour être très précis, l’article 4 de l’arrêté du 28 décembre 2016 fixe pour les établissements concernés une obligation de remettre chaque année au préfet de département un rapport d’activité. Votre demande, tout à fait légitime, est donc satisfaite par le droit existant, monsieur le sénateur. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet l’amendement n° 381 rectifié ter. n° 487, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Après l’alinéa 36 Insérer un alinéa ainsi ° La première phrase du premier alinéa de l’article L. 511-7 est complétée par les mots : « avec représentation proportionnelle à la plus forte moyenne » ; La parole est à M. Daniel Salmon. Salmon. Les chambres d’agriculture se voient confier une nouvelle mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission, notamment la mise en place d’un point d’accueil départemental unique chargé de l’accompagnement des cédants et des porteurs de projet. Si cette mesure semble faciliter les démarches pour les paysans, le manque de pluralisme induit par cet interlocuteur unique suscite une vive inquiétude. En effet, pour accueillir une diversité de profils et de projets agricoles, les chambres d’agriculture doivent impérativement s’ouvrir à ce pluralisme et assurer une représentation équitable des différents syndicats agricoles, sous peine de verrouiller le parcours des porteurs de projets d’installation et d’exclure les acteurs les plus originaux. Les petits producteurs indépendants, les agriculteurs pratiquant des modèles alternatifs et même les salariés agricoles, qui sont pourtant plus nombreux que les exploitants, sont largement Or une chambre d’agriculture se doit d’être un lieu d’échange et de construction collective, non le bastion d’une seule vision de l’agriculture. Le verrouillage actuel des instances empêche une véritable prise en compte des préoccupations de tous, notamment celles des nouvelles générations d’agriculteurs qui souhaitent concilier production et respect de l’environnement. Il s’agit là d’une attente forte et, si nous n’y répondons pas, nous risquons de rencontrer de sérieuses difficultés en matière d’installation et de transmission. Nous sortons d’une campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, dont les résultats sont tombés jeudi dernier. Les agriculteurs se sont exprimés et les résultats induisent des mouvements sur les territoires. Cher collègue, vous évoquez l’évolution du mode de scrutin des chambres d’agriculture. Or, comme je l’ai indiqué à l’occasion de la discussion de la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole, je ne suis pas favorable à la proportionnelle stricte. En effet, ce mode de scrutin, comme nous l’avons constaté lorsqu’il était en vigueur il y a quelques années dans les conseils régionaux, rendrait les chambres d’agriculture Quand une liste obtient moins de 50 % des voix, elle n’est plus majoritaire et doit composer avec d’autres listes minoritaires. Le scrutin actuel permet donc le pluralisme de la représentation, dans le collège des chefs d’exploitants comme dans tous les autres collèges dont la réunion constitue la session de la chambre d’agriculture. Par ailleurs, les chambres d’agriculture sont des établissements publics exerçant des missions de service public encadrées par le code rural et de la pêche maritime. Par le passé, il existait des organisations différentes sur le territoire. Daniel Gremillet le sait bien : dans le Grand Est, les Jeunes Agriculteurs détenaient historiquement la maîtrise du point Accueil Installation. Demain, celle-ci reviendra aux chambres d’agriculture, qui devront jouer tout leur rôle, ainsi que ce texte en aura décidé. Dans d’autres départements, comme en Aveyron, où subsiste une association de développement, d’aménagement et de services en environnement et en agriculture (Adasea), les règles ne sont pas tout à fait les mêmes. Les dispositions portées par cette loi sont sécurisantes pour le fonctionnement du système, dans la durée. L’avis de la commission est donc défavorable sur cet amendement. Deux raisons s’opposent à la modification du mode de scrutin des élections aux chambres consulaires. Premièrement, un obstacle constitutionnel : le mode de scrutin de ces élections relève du domaine réglementaire et non de la loi, en vertu des articles 34 et 37 de la Constitution. Il n’y a donc pas matière à légiférer sur ce point. Deuxièmement, lors des consultations régulières que je mène auprès des cinq organisations professionnelles agricoles, aucune ne s’accorde sur le mode de scrutin qu’elle souhaiterait voir adopter. Vous comprendrez donc aisément que je n’aie pas donné droit à leurs demandes de modification avant l’élection et qu’une telle évolution ne pourrait en aucune façon avoir lieu sans que nous procédions à un nouveau tour de consultations et que nous réfléchissions aux conséquences attendues, au regard des résultats des élections. M. le rapporteur soulève enfin des questions fondamentales : scrutin majoritaire ou scrutin proportionnel. Il s’agit d’un véritable et beau débat politique, que nous ne manquerons d’ailleurs pas d’avoir un jour ou l’autre, ici et là-bas ! En attendant, l’avis du Gouvernement est Salmon. En effet, c’est par voie réglementaire que le mode de scrutin des élections aux chambres d’agriculture peut être défini. Je l’entends parfaitement, mais il va falloir s’y employer, car, comme je le soulignais en présentant l’amendement, la question du pluralisme se Les dernières élections l’ont montré : lorsqu’un département bascule, par exemple de la FNSEA à la Coordination rurale, la prime majoritaire entraîne un changement complet et brutal. Une très large majorité s’installe et marginalise les minorités. Promouvoir le pluralisme ne signifie pas pour autant qu’il faille instaurer la proportionnelle intégrale. Il ne s’agit pas de passer d’un extrême à l’autre. Cependant, une évolution est indispensable pour garantir une représentation pluraliste. À l’avenir, ceux qui défendaient ardemment la prime majoritaire seront peut-être contraints de revoir leur position à mesure qu’ils perdront des départements : lorsque l’on occupe une position hégémonique, la prime majoritaire est toujours bienvenue, mais dès lors que l’on se retrouve minoritaire, on l’apprécie nettement moins ! Il est temps de transcender ces clivages et d’œuvrer résolument en faveur d’un authentique pluralisme au sein des chambres d’agriculture. Madame la ministre, nous avons cinq années devant nous, ne laissons pas le temps nous échapper. Trop souvent, on procrastine, puis, à l’approche des échéances électorales, on se rend compte qu’il est trop tard pour agir. l’amendement n° 487. sept amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les six premiers sont identiques. L’amendement n° 71 rectifié bis est présenté par MM. Levi, Brisson et Henno, Mme de La Médevielle et L. Vogel, Mmes Sollogoub et Patru, MM. Reynaud, Courtial, Canévet, S. Demilly, V. Louault, Laménie, H. Leroy et Bonhomme, Mmes Billon et Gacquerre, M. Klinger, Mmes M. Mercier et Canayer et M. Ravier. L’amendement n° 173 rectifié bis est présenté par Mme L. Darcos, MM. Brault, Capus et Chevalier, Mme Paoli-Gagin et M. Wattebled. L’amendement n° 197 rectifié ter est présenté par MM. Genet et Pernot, Mmes Belrhiti et Micouleau, MM. D. Laurent, Saury, Bouchet et Paul, Mmes P. Martin, Joseph et Bellurot, MM. Longeot et Sido et Mme Josende. L’amendement n° 277 rectifié ter est présenté par M. Bleunven, Mmes Jacquemet et Perrot et L’amendement n° 649 rectifié bis est présenté par MM. Rochette et A. Marc, Mme Bourcier, MM. Grand et Chasseing et Mme Herzog. L’amendement n° 753 est présenté par Ces six amendements sont ainsi libellés : présenter l’amendement n° 71 rectifié bis. n° 173 rectifié bis n’est pas soutenu. La parole est Mme Pauline Martin, pour présenter l’amendement n° 197 rectifié ter. Martin. Le dispositif France installations-transmissions souffre d’une insuffisance : la communication et la promotion incombent exclusivement à la chambre d’agriculture. Pour en garantir l’efficacité, il est essentiel que l’ensemble des acteurs qui le composent partagent cette M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 649 rectifié bis n’est pas soutenu. présenter l’amendement n° 753. Lahellec. Je le retire, madame la n° 753 est retiré. n° 245 rectifié bis, présenté par Mme Devésa et MM. Le Rudulier et Courtial, est ainsi Remplacer le mot : par les mots : contribue à assurer La parole est à Mme Brigitte Devésa. Devésa. L’installation et la transmission en agriculture constituent des enjeux complexes, qui requièrent une implication de tous les acteurs concernés à différents niveaux. Ainsi, pour garantir l’efficacité du dispositif France installations-transmissions, il est primordial que la communication et la promotion en soient partagées entre les acteurs qui le composent. Cet amendement vise donc à préciser que les chambres d’agriculture contribuent à assurer, parmi d’autres acteurs, la promotion de la mission de service public liée à la politique d’installation et de transmission. En remplaçant « assurer » par « contribue à assurer », nous ne restreignons pas cette mission à un seul de la commission sur les amendements restant en discussion ? Les trois amendements identiques tendent à supprimer l’alinéa 41, lequel confie aux chambres d’agriculture la mission de promouvoir le guichet unique. Je souhaite m’expliquer sur ce point, car c’est la raison pour laquelle j’émettrai un avis de sagesse sur l’amendement de Mme Devésa. Nous souhaitons que les chambres d’agriculture portent le guichet unique et en assurent la promotion. Pour autant, il n’y a pas d’exclusivité ; d’autres acteurs peuvent également y contribuer. Je ne suis donc pas hostile à une rédaction remplaçant le terme « assure » par « contribue à assurer ». Il est nécessaire que le détenteur du guichet unique ait la responsabilité d’en assurer la promotion ; cependant, ce rôle ne doit pas se limiter aux seules chambres d’agriculture. Les Jeunes Agriculteurs s’interrogeaient sur ce point, et je tiens à les J’émets donc un avis défavorable sur les amendements identiques 197 rectifié ter et 277 rectifié ter et un avis de sagesse sur l’amendement n° 245 rectifié bis. Les chambres d’agriculture vont naturellement assurer la promotion du guichet unique : elles en sont chargées. Toutefois, à un second niveau intervient l’accompagnement, lequel est pris en charge par d’autres structures, qui promouvront également le travail qu’elles effectueront auprès des agriculteurs. La formulation « contribue à assurer la promotion » me semble représenter un compromis satisfaisant. L’avis du Gouvernement est donc défavorable sur les amendements identiques qui visent à supprimer cette mission. S’agissant de l’amendement de Mme la sénatrice Devésa, je m’en remets à la sagesse du M. Simon Uzenat, pour explication de vote. Uzenat. Nous approuvons naturellement ces amendements, dont les dispositions vont dans le bon sens. Je profite de cette occasion pour interpeller Mme la ministre. Nous venons de le rappeler, les chambres d’agriculture sont un élément essentiel, mais elles sont loin d’être le seul : les régions jouent ainsi un rôle primordial, comme le souligne la régionalisation en cours depuis de nombreuses années des outils en matière d’installation-transmission, des aides aux jeunes et aux nouveaux agriculteurs en lien avec la politique agricole commune (PAC) ou encore des crédits d’installation et de transmission, qu’elles pilotent très largement. D’ailleurs, de nombreux rapports, comme ceux du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) ou de la Cour des comptes, mettent en avant leur action positive et volontariste en matière d’installation et de On peut ainsi saluer la qualité du dialogue entre les régions et les directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) dans les différents territoires – je puis en témoigner s’agissant de la Bretagne –, dans le cadre des comités régionaux Or les régions ne sont pas directement citées à l’article 10, à l’exception d’une ou deux mentions, Je souhaite donc obtenir de votre part l’assurance que celles-ci, en tant que collectivités et pouvoirs publics pleinement investis, au-delà des autorités administratives, lesquelles renvoient plutôt à l’État, seront bien associées à la définition du cahier des charges des points France installations-transmissions, ainsi qu’à la gouvernance et à la mise en œuvre du dispositif, dans un rôle non pas de simple exécutant, mais bien de coconstructeur, aux côtés de l’État et de l’échelon départemental, qui permet de renforcer la proximité. N’oublions pas leur responsabilité, car elles sont en première ligne et déploient des actions volontaristes. Ainsi, en Bretagne, notre président Loïg Chesnais-Girard et son équipe portent l’ambition de mille installations aidées par an. Nous mettons tous les moyens pour cela, avec l’ensemble des partenaires Nous souhaitons donc que les régions soient confortées dans leur rôle. M. Vincent Louault, pour explication de vote. Louault. Les chambres d’agriculture bénéficient d’une délégation de service public et reçoivent, pour l’exercer, 800 millions d’euros d’impôts, acquittés par les agriculteurs sur l’ensemble de leur production. Il semble donc parfaitement normal que l’organisation des points d’installation relève exclusivement Je comprends que certaines régions se veuillent des fers de lance et qu’elles aient la volonté politique d’intervenir sur ces sujets. Cependant, nous observons une dissémination des actions entre une multitude de collectivités. Les intercommunalités, notamment, se mettent désormais à agir comme de mini-ministères de l’agriculture, ce qu’elles ne sont pas, en matière d’application des dispositions des lois Égalim, pour augmenter la consommation des cantines et développer les circuits courts, par exemple. Il convient donc d’être vigilants. Je tiens mon esprit pour convenablement structuré : chaque chose doit être à sa place. Le point d’installation relève des chambres Monsieur le sénateur Uzenat, c’est l’ancienne conseillère régionale, qui était membre de la commission d’installation des jeunes agriculteurs, qui vous répond. J’ai mesuré alors, et je sais que c’est encore le cas, combien les conseils régionaux sont des acteurs importants en matière agricole. Du reste, les régions qui sont très allantes en matière de soutien à l’agriculture peuvent véritablement constituer des déterminants essentiels du dynamisme agricole d’un Je tiens à réaffirmer avec force à quel point elles sont un maillon fondamental de la politique d’installation et, plus généralement, de la politique agricole, en particulier en matière de gestion des fonds européens. On observe du reste que, lorsque cela fonctionne bien, leur rôle est très profitable, alors que leurs éventuels dysfonctionnements emportent des conséquences négatives considérables sur les territoires. Je souhaite donc vous rassurer : le cahier des charges de l’accompagnement est élaboré conjointement par l’État et les régions. Ces dernières sont ainsi pleinement intégrées au cœur du dispositif. n° 937, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : Remplacer l’année : par l’année : Cet amendement tend à reporter d’un an la mise en place du dispositif, car les aléas subis par le projet de loi rendent le délai initial impossible à tenir. l’amendement n° 937. n° 604 rectifié bis, présenté par MM. Duffourg et Henno, Mmes Saint-Pé, Romagny et Paoli-Gagin et MM. Bleunven et Hingray, est ainsi libellé : Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé : - L’attestation de passage par le réseau France installations-transmissions constitue une pièce justificative du dossier de demande retraite. La parole est à M. Yves Bleunven. Bleunven. Il s’agit d’un amendement de mon collègue Alain Duffourg. Dans la perspective de renforcer l’obligation de passage au guichet unique pour les cédants, et afin de rendre incontournable le dispositif France installations-transmissions pour tous les acteurs, il est proposé ici d’adjoindre au dossier de retraite l’attestation de passage, qui en constituerait une pièce nécessaire. Je l’ai déjà dit : je suis très défavorable à cette mesure. Défavorable également. l’amendement n° 604 rectifié bis. l’article 10, modifié. n° 382 rectifié ter, présenté par Après l’article 10 Insérer un article additionnel ainsi Le deuxième alinéa de l’article L. 123-1 du code rural et de la pêche maritime est ainsi rédigé : “Il a principalement pour but d’améliorer l’exploitation agricole des biens qui y sont soumis dans le respect de l’environnement et des paysages, en favorisant l’installation d’exploitants agricoles et les projets agroécologiques tels que définis à l’article 1 du présent code. Il doit également avoir pour objet l’aménagement rural du périmètre dans lequel il est mis en œuvre et peut permettre, dans ce périmètre, une utilisation des parcelles à vocation naturelle, agricole ou forestière en vue de la préservation de l’environnement.” La parole est à M. Jean-Claude Tissot. Tissot. Je vais aborder brièvement la question du foncier. Cet amendement vise à actualiser l’article L. 123-1 du code rural et de la pêche maritime, relatif à l’aménagement foncier agricole et, plus particulièrement, à la nécessité de favoriser le regroupement des parcelles. Ce projet de loi se fixe pour objectif, comme nous l’avons maintes fois répété, de favoriser le renouvellement des générations et de faciliter l’installation ; nous estimons donc qu’il constitue le véhicule législatif approprié pour procéder à cette Cet amendement vise ainsi à assigner à notre politique d’aménagement foncier agricole les objectifs de respect de l’environnement et des paysages, d’encouragement des projets agroécologiques, de diversification de nos agricultures, ainsi que de déspécialisation de certaines grandes exploitations agricoles, conformément à l’amendement que vous avez malheureusement rejeté hier, mes chers collègues. Cette disposition vient ainsi relier les différents amendements que nous avons défendus depuis le début de l’examen de ce texte et qui tendaient à s’inscrire dans la même logique. C’est un avis défavorable. Même avis. l’amendement n° 382 rectifié ter. n° 383 rectifié ter, présenté par Insérer un article additionnel l’article L. 330-1 du code rural est complété par les mots : « , notamment les principes de l’agroécologie tels que définis au II de l’article L. 1 du présent code. » La parole est à M. Simon Uzenat. Uzenat. Cet amendement tend à s’inscrire dans la continuité du précédent. Il vise à modifier l’article L. 330-1 du code rural et de la pêche maritime, qui détermine l’attribution des aides publiques en matière d’installation des exploitations agricoles. Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire à de nombreuses reprises, nous faisons de la transition vers des pratiques agroécologiques l’une de nos priorités, à l’instar de très nombreux agriculteurs, comme l’indique le taux de succès des mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) dans nos différentes régions, en particulier en Bretagne. À ce titre, toute installation ou transmission doit être, selon nous, l’occasion d’encourager une telle transition, afin d’assurer un renouvellement durable des générations agricoles, pour lesquelles cette question est centrale dans le processus d’installation. Notre amendement vise donc à affirmer l’intégration des principes agroécologiques dans les projets d’installation soutenus par l’argent et l’action publics. Je ne suis pas favorable à cet amendement, qui me semble déjà satisfait : l’article L. 330-1, que vous proposez de modifier, dispose que « les candidats élaborent un projet global d’installation intégrant les aspects économiques et J’estime donc que cette dimension est d’ores et déjà pleinement intégrée dans la rédaction actuelle. La commission émet par conséquent un avis l’amendement n° 383 rectifié ter. n° 152 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : le 1er octobre 2025, le Gouvernement remet au Parlement un rapport estimant le coût pour les services de l’État de la mise en œuvre effective du réseau France installations-transmissions et fait également apparaître les crédits effectivement consacrés, à la date de la promulgation de la présente loi, aux services de l’État pour l’application de ces dispositions. Ce rapport doit faire apparaître les crédits effectivement nécessaires au déploiement effectif et optimal du réseau France installations-transmissions. La parole est à M. Henri Cabanel. Cabanel. Cet amendement vise à demander au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport estimant le coût pour les services de l’État de la mise en œuvre effective du réseau France installations-transmissions. Ce document devra, en outre, préciser les crédits effectivement consacrés à la date de promulgation de la présente loi aux services de l’État à l’application du réseau France installations-transmissions. Il précisera surtout les fonds nécessaires au déploiement optimal de ce réseau, afin que nous puissions abonder en conséquence la ligne budgétaire lui étant consacrée lors de l’examen du prochain projet de loi de finances. Je rappelle en effet que l’efficacité du réseau dépend en premier lieu des moyens humains et financiers nécessaires à sa pleine exécution. Il s’agit d’un amendement d’appel, et je sais quelle issue lui sera réservée, mais je souhaite disposer d’une vision du financement du dispositif. Considérant qu’il s’agit d’un amendement d’appel, je me propose de laisser Mme la ministre y répondre. Ce guichet unique et le réseau France Services agriculture ne seront pas mis en place dans l’immédiat : nous venons d’adopter un amendement visant à les instaurer au 1er janvier 2027. Quoi qu’il en soit, nous nous sommes préparés, monsieur Cabanel, puisque l’aide à l’installation et à la transmission en agriculture (Aita), initialement fixée à 13 millions d’euros dans le projet de loi de finances, a été portée à 20 millions d’euros, dans l’hypothèse où le dispositif fonctionnerait à plein régime, ce qui ne sera pas le cas. Nous sommes donc en mesure de le financer, notamment sa préfiguration : en effet, même si le dispositif n’entrera pleinement en vigueur que le 1er janvier 2027, des actions de cet ordre pourront être financées avant cette date. Cela dit, l’évaluation du coût pour les services de la mise en œuvre effective aura nécessairement lieu préalablement à l’exercice budgétaire. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable. M. Henri Cabanel, pour explication de vote. Cabanel. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse. Même si vous n’avez pas évalué le coût de cette mise en place, il me semble important d’avoir une idée, même approximative, de ce qu’il représentera pour les chambres d’agriculture, pour les régions ou pour d’autres acteurs. En effet, le démarrage de ce dispositif nécessitera des moyens humains et financiers, pour son fonctionnement comme pour sa promotion, qu’il serait intéressant de connaître. Quoi qu’il en soit, je retire cet amendement, madame la n° 152 rectifié est retiré. 31 décembre 2024, le décret en Conseil d’État prévu au 1° de l’article L. 718-2-1 du code rural et de la pêche maritime peut prendre effet au 1er janvier 2022 en tant qu’il détermine les disponibilités dont le fonds d’assurance formation prévu au même article L. 718-2-1 peut disposer au 31 décembre d’une année donnée. deux amendements identiques. L’amendement n° 257 rectifié ter est présenté par M. Bleunven. L’amendement n° 843 est présenté par le Gouvernement. Rédiger ainsi cet article : l’article L. 718-2-3 du code rural et de la pêche maritime est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés : « Les dépenses de formation engagées par le candidat à la création ou la reprise d’une exploitation agricole sont éligibles en tout ou partie au financement du fonds d’assurance de formation des non-salariés agricoles selon les critères définis par le conseil d’administration du fonds. « Le fonds d’assurance de formation des non-salariés agricoles peut abonder le compte professionnel de formation du candidat à la création ou la reprise d’une exploitation agricole. » La parole est à M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement Bleunven. Le présent amendement vise à permettre à Vivea, le fonds d’assurance formation des non-salariés en agriculture, de cofinancer en tout ou partie les porteurs de projet d’installation en agriculture mobilisant leur compte personnel de formation (CPF), par exemple, et ainsi de contribuer à la politique publique de renouvellement des générations en agriculture. Il tend à supprimer la condition aux termes de laquelle Vivea intervient par abondement du CPF uniquement « à défaut d’un financement par un organisme de financement de la formation professionnelle continue ou de demandeurs d’emploi », qui est porteuse d’une grande rigidité. Ainsi, les dispositions du code du travail qui, à l’article L. 6323-4, permettent déjà l’abondement du CPF par les fonds d’assurance-formation seront rappelées au sein du code rural et de la pêche maritime. Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 843. Il est défendu, madame la présidente. nos 257 rectifié ter et 843. (Les amendements sont présidente. En conséquence, l’article 10 bis A est ainsi rédigé. Le livre III du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : préliminaire du titre III est complété par un article L. 330-9 ainsi rédigé : droit à l’essai est défini comme une période au cours de laquelle une ou plusieurs personnes physiques majeures expérimentent un projet d’agriculture en commun avec un statut d’associé à « Afin de préparer son projet d’association au sein d’une société ayant pour objet principal l’exploitation agricole, toute personne majeure peut effectuer un test d’association à l’essai. Dans le même objectif, un chef d’exploitation déjà installé peut, en vue de la constitution d’une société à objet principalement agricole avec un ou plusieurs autres exploitants agricoles ou de son entrée dans une telle société, effectuer un test d’association à l’essai. « L’essai est encadré par une convention écrite liant cette personne et la société dans laquelle se réalise le test ou les exploitants agricoles concernés par le test. Cette convention précise les conditions de réalisation de l’essai et détermine les conditions d’exercice de l’activité au sein de l’exploitation agricole, notamment la participation au travail en commun ainsi qu’aux décisions relatives à la direction collective de l’exploitation. Elle précise, selon le cas, le statut sous lequel est placée la personne réalisant le test ou que le test relève des articles L. 325-1 à L. 325-3. La convention prévoit un accompagnement relationnel réalisé par une personne réalisé sur une période d’un an, renouvelable une fois, avec l’accord de l’autorité administrative ; la fin de la convention fait l’objet d’une déclaration à l’autorité administrative. « La convention d’association à l’essai ne peut s’accompagner de la détention d’une part quelconque du capital social de la société d’exploitation agricole ni d’aucune part en industrie. S’il n’exerce pas déjà une activité agricole, l’associé à l’essai n’est pas considéré comme installé au sens du présent chapitre. l’exécution de la fin du contrat régissant le statut sous lequel est placée la personne réalisant le test ou la fin du contrat d’entraide, il peut être mis un terme à tout moment à la convention d’association à l’essai par l’une des parties, sans que la convention puisse engager financièrement ni obliger l’associé à l’essai ou la société au sein de laquelle l’essai est réalisé. installations-transmissions constitue le réseau de référence pour informer, accompagner et formaliser la convention d’association à l’essai définie au présent article. « Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. » ; est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Les chefs d’exploitation relevant de l’article L. 330-9 peuvent convenir d’exercer l’essai sous le régime de l’entraide. Dans ce cas, aucune société n’est formée entre L’amendement n° 619 rectifié bis est présenté par MM. Gremillet et Rietmann, Mme Belrhiti, MM. Panunzi, Khalifé, Sol et Brisson, Mme Berthet, MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Mmes Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon et Belin, Mmes Josende et Joseph, MM. Genet, Somon et Bacci, Mmes Dumont et Drexler, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, Mme Imbert, M. Reynaud, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent et Milon. L’amendement n° 938 rectifié est présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques. ainsi cet article : Le chapitre préliminaire du titre III du livre III du code rural et de la pêche maritime est complété par deux articles L. 330-9 et L. 330-10 ainsi « Art. L. 330-9. – I. - Afin de préparer son projet d’exercice en commun de l’activité agricole, toute personne physique majeure peut effectuer un essai d’association. « L’essai s’entend d’une période d’un an, renouvelable une fois, au cours de laquelle cette personne, qu’elle ait ou non déjà la qualité de chef d’exploitation, expérimente un projet d’exploitation en commun dans une société à objet principalement agricole ou avec un ou plusieurs autres exploitants agricoles. « Sauf lorsque l’essai est effectué par un aide familial, la personne à l’essai est liée à la société ou aux exploitants par un contrat de travail, d’apprentissage, de stage ou, lorsqu’elle a la qualité de chef d’exploitation, par un contrat d’entraide au sens du présent code. « L’essai n’est pas considéré comme une installation au sens du présent code. « II. - Sans préjudice du contrat liant la personne à l’essai et la société ou les exploitants, l’essai est formalisé dans une convention écrite conclue à titre gratuit, dont le modèle est établi par arrêté du ministère chargé de l’Agriculture. « Cette convention précise les conditions de réalisation de l’essai, en prévoyant notamment un accompagnement relationnel par une personne qualifiée. « Elle ne peut prévoir pour la personne à l’essai ni détention de parts sociales, ni participation aux bénéfices, ni contribution aux pertes. Elle ne forme pas un contrat de société. « Elle est conclue pour une durée d’un an, renouvelable une fois. Elle peut être résiliée à tout moment et sans indemnité par l’une ou l’autre des parties. « III. - Le réseau mentionné à l’article L. 330-4 informe les personnes souhaitant effectuer un essai agricole. « IV. - Les conditions d’application du présent article peuvent être précisées par voie réglementaire. « Art. L. 330-10. – Le salarié qui souhaite participer à l’activité d’une exploitation agricole dans les conditions prévues à l’article L. 330-9 peut solliciter le congé mentionné au 1° de l’article L. 3142-105 du code du travail, dans les conditions prévues à la section III du chapitre II du titre IV du livre Ier de la troisième partie de ce code, sous réserve des dispositions suivantes. « Par dérogation aux articles L. 3142-117 et L. 3142-119 du code du travail, la durée du congé prévu au présent article est d’un an. Elle peut être prolongée au plus d’un an. » La parole est à M. Daniel Gremillet, pour Gremillet. Aujourd’hui, en France, plus de 40 % des exploitations agricoles prennent une forme sociétaire : groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec), exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) ou société civile d’exploitation agricole (SCEA). La forme sociétaire permet à davantage d’acteurs du secteur de poursuivre une activité agricole et de répondre aux exigences actuelles de l’agriculture et de la Cet amendement vise à permettre à une société d’accueillir en son sein une personne qui y travaillera, sera rémunérée, sera associée aux décisions et participera aux bénéfices, d’ailleurs sans prendre le risque des pertes. Pour cela, il est nécessaire de créer un statut d’associé à l’essai. En outre, ce dispositif doit être sécurisé, car il concernera pour l’essentiel des salariés. Ainsi, nous proposons que, comme c’est le cas pour un salarié qui reprend une entreprise, le contrat de travail de l’intéressé soit suspendu, et non rompu, durant la période d’essai. Ainsi, si l’essai n’est pas concluant, il pourra retrouver son poste antérieur ; dans le cas contraire, il pourra s’installer et devenir membre de la société concernée. Nous permettrons ainsi à davantage de femmes et d’hommes, qui seront de moins en moins issus de familles d’agriculteurs, d’intégrer une exploitation agricole, ce qui apportera une réponse positive au très lourd déficit auquel notre pays est confronté en matière de reprise et d’installation des jeunes. M. le rapporteur, pour présenter l’amendement L’association dans une société n’est pas simple. Il s’agit d’un projet à la fois entrepreneurial et personnel, mais aussi d’une question de relations humaines. Il convient donc de tester ces différentes dimensions. Tel est l’objet de ce droit à l’essai que nous entendons ainsi mettre en place. Ce statut est sécurisant, tant pour le cédant et les associés existants, qui ouvrent leur société, que pour l’entrant, qui peut ainsi s’assurer qu’il y sera bien et qu’il pourra mener son projet à terme. Aux arguments qui ont déjà été avancés, notamment la nécessité d’assurer la sécurisation juridique, j’en ajoute un autre : le dispositif prévu par ces amendements présente l’intérêt de permettre à un jeune se lançant dans une association de producteurs d’en mesurer toutes les implications personnelles. En effet, je suis frappée de voir combien les mésententes se multiplient, par exemple au sein des Gaec. Les conflits, parfois interminables, sont très complexes ; ils font courir de grands risques aux exploitations et déstabilisent les associés. Le droit à l’essai est intéressant, car il permet de mesurer concrètement ce que signifie être associé et de se rendre compte qu’un divorce d’association, toujours compliqué, emporte des conséquences importantes. Pour cette raison et pour celles qui ont été avancées auparavant, le Gouvernement émet un avis tout à fait favorable sur ces amendements identiques. Mme Marie-Do Aeschlimann, pour explication de vote. Aeschlimann. L’idée d’un droit à l’essai en agriculture est très positive. Si les terres cultivées agricoles ne sont pas nombreuses dans le département des Hauts-de-Seine, la moitié du territoire de l’Île-de-France est de nature agricole. Or je rencontre de nombreuses personnes qui, dans une seconde partie de leur vie active, souhaitent se reconvertir et donner du sens à leur vie professionnelle, notamment en se rapprochant de la nature. Toutefois, comme elles ne sont pas fils ou filles d’agriculteur, ces personnes ne peuvent être certaines que leurs aspirations correspondent à cette expérience professionnelle et à la réalité si singulière de la vie d’agriculteur. Donner aux actifs la possibilité de bénéficier d’un droit à l’essai est donc une bonne chose. En outre, dans le cadre du renouvellement des générations, il est important d’aider davantage de jeunes à s’orienter et à se former aux métiers agricoles, mais aussi de donner aux actifs, parfois d’un certain âge, la possibilité de retrouver un métier qui a du sens. M. Jean-Claude Tissot, pour explication de vote. Tissot. Nous voterons en faveur de ces deux amendements identiques, par idéologie et en assumant complètement notre dogmatisme, car il est important de soutenir le travail collectif ! (Sourires.) En effet, on constate que les jeunes projetant de s’installer se tournent non vers des Gaec, mais plutôt vers des structures individuelles, pourtant souvent plus précaires et fragiles. Il est donc très important d’encourager ce système d’association provisoire, tout en maintenant une porte de sortie si l’essai n’est pas concluant. Vous l’avez bien expliqué, madame la ministre, le système présente l’intérêt de faire comprendre à de futurs associés quelles sont les difficultés, mais aussi les avantages et la sécurité que fournit l’association, en matière tant de savoir-faire que de revenus. Salmon. Nous sommes également très favorables au droit à l’essai, particulièrement efficace pour les personnes qui ne sont pas issues du milieu agricole. J’ai reçu le témoignage d’une personne qui voulait s’installer en Gaec, mais avec des membres de sa famille. Or cette hypothèse, loin d’être plus simple, était très compliquée à mettre en œuvre. Il est essentiel de disposer d’un temps d’appropriation du travail collectif avant de voir si l’on peut poursuivre l’essai. En revanche, nous avons défendu lors de l’examen des articles 1er et 8 des droits à l’essai bien plus étendus, qui comportaient en particulier la possibilité de tests, dont le manque se fait cruellement sentir. Nous ne sommes pas parvenus à faire adopter ces dispositions par le Sénat. Pourtant, de tels tests sont essentiels pour les expérimentations, parfois réalisées en dehors du cadre collectif, que nous défendons par ailleurs. Ils permettent également à un jeune, ou à un moins jeune, d’expérimenter et de constater ce qui fonctionne, ou non, avant de s’engager durablement. Nous voterons donc en faveur de ces amendements, mais en regrettant beaucoup que le dispositif n’ait pas été élargi et qu’il demeure trop restrictif. M. Gérard Lahellec, pour explication de vote. Lahellec. Il s’agit ici de créer un statut visant à favoriser la reprise et la pérennisation des exploitations agricoles. Le droit à l’essai est un atout, et nous voterons par conséquent en faveur de ces amendements. M. Daniel Gremillet, pour explication de vote. Gremillet. Je remercie Mme la ministre de son avis favorable. Nous sommes en train de combler un vide. Dans les années 1980, quand je n’avais pas encore de cheveux blancs et que j’étais président du Centre départemental des jeunes agriculteurs (CDJA) des Vosges, nous avions créé le contrat emploi formation installation, financé par le conseil général. Dès cette époque, le souci était d’accueillir des personnes qui n’étaient pas issues du milieu agricole. En effet, la condition pour pouvoir souscrire ce contrat est de ne pas avoir de lien de parenté avec la personne transmettant son Comme Mme la ministre l’a souligné, dans la plupart des sociétés, les échecs sont dus non à des raisons financières, mais à des mésententes ou à des incompréhensions, qui font parfois s’écrouler de très beaux projets. Le dispositif que nous allons adopter constitue un premier pas, mais nous devrons le consolider pour permettre à tous les agriculteurs, réunis dans une association ou bien à titre individuel, de bénéficier de ce droit à l’essai. Nous devons accueillir les femmes et les hommes qui ont envie de prendre la responsabilité de devenir agriculteur. Nous avons beaucoup parlé du métier d’éleveur. À cinq années de la retraite, combien d’exploitants ont envie d’avoir un jeune à leurs côtés, qui leur permet d’éviter le déclin de leur exploitation et de conserver leur enthousiasme ? Car c’est ainsi que nous y arriverons ! Mes chers collègues, je le répète, nous nous apprêtons à faire un premier pas, mais il faudra retravailler ce nos 619 rectifié bis et l’article 10 bis est ainsi rédigé, et les amendements nos 450 et 132 rectifié quater, les amendements identiques 198 rectifié ter, 217 rectifié, 250 rectifié quater et 650 rectifié bis, ainsi que l’amendement n° 698 rectifié, n’ont plus d’objet. n° 700 rectifié, présenté par MM. Gremillet et Rietmann, Mme Belrhiti, MM. Panunzi, Khalifé, Sol et Brisson, Mme Berthet, MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Mmes Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon et Belin, Mmes Josende et Joseph, MM. Genet, Somon et Bacci, Mme Dumont, M. Pointereau, Mmes Bellurot et Drexler, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, Mme Imbert, MM. Reynaud et Cuypers, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent et Milon, est ainsi libellé : Le chapitre Ier du titre II du livre III du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : Le chef d’exploitation et l’associé d’exploitation prévoient, d’un commun accord et par écrit, que la participation à la mise en valeur de l’exploitation relève du statut d’associé d’exploitation, ainsi que le délai dans lequel l’une ou l’autre des parties pourra dénoncer l’adhésion au statut. » ; est abrogé ; 3° Au début de l’article L. 321-9, les mots : « À défaut du chef d’exploitation et de l’associé d’exploitation à la convention type départementale prévue à l’article L. 321-7, en cas de dénonciation ou à défaut d’existence d’une telle convention, » sont supprimés ; a) La première phrase est b) Au début de la seconde phrase, les mots : « À défaut de convention type, » sont supprimés ; 5° Le second alinéa de l’article L. 321-12 est supprimé. La parole est à M. Daniel Gremillet. Gremillet. Cet amendement vise à reprendre le statut d’associé d’exploitation créé en 1964, à la suite des lois d’orientation agricole. Ce statut était réservé aux fils et aux filles d’agriculteurs, qui pouvaient en bénéficier pendant un certain temps. Il a besoin d’être toiletté : figurez-vous que, à l’époque, si un associé d’exploitation se mariait, il perdait son statut dans les deux ans. Cet amendement tend également à effectuer un autre toilettage : les bases de rémunération de ce statut sont toujours fixées à 860 francs de l’époque… Ce statut est issu des grandes lois d’orientation de 1960 et 1962, qui ont permis de faire tellement évoluer l’agriculture dans nos territoires. Même s’il n’apporte pas toutes les réponses, je propose ici de le restaurer et d’en profiter pour mettre à jour l’indemnité mensuelle que toucheraient les jeunes qui bénéficieraient de ce statut. Je comprends l’enjeu et l’engagement de Daniel Gremillet, mais je préfère que nous investissions le dispositif qui a été adopté à l’instant à l’article 10 bis. Le statut d’associé d’exploitation existe depuis longtemps, mais il n’a pas été beaucoup utilisé. La commission demande donc le retrait de cet amendement, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable. Monsieur le sénateur Gremillet, je vous rejoins : ce statut mérite d’être réinterrogé, voire actualisé. En effet, son application est demeurée assez faible. En revanche, il ne me semble pas souhaitable d’inscrire cette évolution dans la loi. Une étude d’impact préalable est nécessaire : il faut prendre le temps de la réflexion. Si vous le souhaitez, monsieur le sénateur, nous pourrons y travailler ensemble. Gremillet. Madame la ministre, je vous remercie de votre proposition. Il est important de travailler sur ce statut, car il serait dommage d’abandonner ce qui a été réalisé dans les années 1960. En tout cas, je retire mon amendement, madame la n° 700 rectifié est retiré. La section 2 du chapitre Ier du titre V du livre III du code rural et de la pêche maritime est complétée par un article L. 351-8-1 ainsi rédigé : procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire est ouverte à l’égard d’une entreprise exerçant une activité agricole, au sens de l’article L. 311-1, et membre de l’un des groupements d’employeurs mentionnés aux articles L. 1253-1 et L. 1253-17 du code du travail, les créances détenues par ce groupement d’employeurs sur cette entreprise sont garanties : « 1° Pour la part des créances correspondant à la facturation des sommes dues aux salariés mis à la disposition de l’entreprise, par des privilèges identiques à ceux applicables aux créances des salariés dans les conditions prévues au 3° de l’article 2331 et au 2° de l’article 2377 du code civil et aux articles L. 3253-2 et L. 3253-4 du code du travail ; « 2° Pour la part des créances correspondant à la facturation des charges sociales dues au titre des salariés mis à la disposition de cette entreprise, par un privilège identique à celui applicable aux créances des organismes de sécurité sociale dans les conditions prévues à l’article L. 243-4 du code de la sécurité Mme Marion Canalès, sur l’article. Canalès. L’objectif du projet de loi est également de permettre le renouvellement des générations. Alors que, à ce titre, il faudrait envoyer des signaux positifs à la protection sociale des agriculteurs, ce sujet n’a malheureusement pas été inclus dans ce texte, ce que nous Les retraites des non-salariés agricoles restent en moyenne très inférieures à la moyenne des autres régimes. Surtout, les femmes retraitées agricoles, anciennes conjointes, collaboratrices et aides familiales continuent de percevoir des pensions nettement inférieures à celles de leurs compagnons du fait que leurs carrières ne sont pas reconnues ou le sont mal. Concrètement, ces femmes touchent en moyenne entre 550 euros et 700 euros de pension. On parle de la création d’un nouveau droit à l’essai, on aborde d’autres sujets… Les avancées contenues dans les lois Chassaigne 1 et 2 ont certes permis d’améliorer les retraites de nombreux salariés agricoles, mais, depuis lors, elles ont été minorées par des dispositions d’origine gouvernementale, qui restreignent ou limitent leur portée. Ainsi, dans nos territoires, nous constatons l’écrêtement des pensions des polypensionnés ou l’exclusion du complément différentiel de retraite complémentaire obligatoire, qui empêchent les aides familiaux ou les conjoints de toucher des pensions représentant 85 % du Smic. En février 2023, nous avons ouvert la voie à un alignement progressif des pensions de retraite dans le PLFSS, mais des injustices demeurent, en particulier pour les veuves et les veufs. André Chassaigne y travaille, mais nous nous devons de souligner que de telles dispositions auraient pu figurer dans le projet de loi. n° 76 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Après l’article 11 Au plus tard le 31 décembre 2025, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant la nécessité d’inclure les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification « agriculture et espaces verts » dans le champ d’application du décret n° 2022-1714 du 29 décembre 2022 relatif à l’aide unique aux employeurs d’apprentis et à l’aide exceptionnelle aux employeurs d’apprentis et de salariés en contrat de Cabanel. Par cet amendement, nous demandons au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport évaluant la nécessité d’inclure les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) « agriculture et espaces verts » dans le champ d’application du décret relatif à l’aide unique aux employeurs d’apprentis et à l’aide exceptionnelle aux employeurs d’apprentis et de salariés en contrat de professionnalisation. Le 27 avril 2024, le décret portant suppression de l’aide exceptionnelle aux employeurs de salariés en contrat de professionnalisation a supprimé, à compter du 1er mai 2024 l’aide à l’embauche pour les alternants en contrat de professionnalisation, qui pouvait atteindre Cette suppression a un impact majeur sur le fonctionnement des Geiq, ces collectifs d’entreprises pilotés par leurs adhérents, qui organisent des parcours d’insertion et de qualification. Porté sur un territoire par les entreprises qui y adhèrent, chaque Geiq met à la disposition de celles-ci des salariés pour des parcours allant de six à vingt-quatre mois. Chaque parcours vise une qualification, généralement de premier niveau, et permet au salarié d’acquérir des savoir-faire inhérents à son poste, dans un cadre sécurisant et motivant, propice à son Cet amendement d’appel vise à étudier la possibilité de rétablir l’aide exceptionnelle aux employeurs de Monsieur Cabanel, votre amendement vise à étudier la possibilité de rétablir cette aide, mais aussi à en évaluer les impacts. Bien évidemment, la commission étant défavorable aux demandes de rapport, son avis sera défavorable. Nous devons nous saisir des outils de contrôle dont nous disposons, comme les questions écrites ou orales au Gouvernement, ou encore les auditions en commission, pour évaluer les effets de ces décrets. Par ailleurs, Mme la ministre s’exprimera peut-être sur ce sujet. La commission émet donc un avis défavorable. Les contrats de professionnalisation dépendent non pas du ministère de l’agriculture, mais de celui du travail, qui est quantitativement bien plus concerné par cette question. Par conséquent, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis serait défavorable. l’amendement n° 76 rectifié. n° 7 rectifié, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Chevalier et Malhuret, Mme Bourcier, MM. Brault, Capus et Chasseing, Mme L. Darcos, M. Grand, Mme Lermytte et MM. V. Louault, A. Marc, Médevielle, Rochette, L. Vogel, Verzelen et Wattebled, est ainsi libellé : Rétablir l’article 12 dans la rédaction suivante : I. - Le code rural et de la 1° Le chapitre II du complété par un article L. 322-25 ainsi groupement foncier agricole mentionné à l’article L. 322-1, qui lève des capitaux auprès d’investisseurs en vue de les investir dans l’intérêt de ces derniers et conformément à une politique d’investissement que ce groupement ou sa société de gestion définit, est un groupement foncier agricole d’investissement. Ce groupement est soumis à l’article L. 214-24 du code monétaire et financier. « Un groupement foncier agricole d’investissement est une société civile régie par les articles 1832 à 1870-1 du code civil et par les articles L. 322-1 à L. 322-21 et L. 322-23 du présent code. Il peut offrir au public ses parts sociales. au public de ses parts sociales par un groupement foncier agricole d’investissement est soumise aux articles L. 214-86 à L. 214-113 du code monétaire et financier et respecte les conditions « 1° Les statuts prévoient au profit des membres du groupement autres que les personnes morales un droit de préférence pour l’acquisition des parts mises en vente. Les statuts peuvent accorder un droit de priorité aux associés participant à l’exploitation des biens du groupement, notamment en vertu d’un bail à long terme ; concurrence de 15 % au moins, le capital maximal du groupement, tel que fixé par ses statuts, doit être souscrit par le public dans un délai de deux années après la date d’ouverture de la souscription. À défaut, le groupement est dissous et ses associés sont remboursés du montant de leur souscription ; des biens immobiliers du groupement foncier agricole doit être donné à bail à long terme ; « 4° L’actif du groupement foncier agricole d’investissement est constitué d’immeubles à usage ou vocation agricole en vue de l’exercice d’une activité agricole définie à l’article L. 311-1 du présent code et de liquidités ou valeurs assimilées. Un décret en Conseil d’État fixe les conditions et limites de détention et de gestion de ces actifs, en particulier pour ce qui concerne la composition de l’actif du groupement foncier agricole d’investissement, les opérations d’échange et de cession de l’actif, les règles de gestion et de fusion des groupements fonciers agricoles d’investissement ; l’application de l’article L. 214-89 du code monétaire et financier, la responsabilité de chaque associé d’un groupement foncier agricole d’investissement qui a recours à l’offre au public ne peut dépasser le montant de sa part dans le capital. groupement foncier agricole d’investissement mentionné au II est soumis aux articles L. 231-8 à L. 231-21 du code monétaire et financier. l’application des articles L. 321-1, L. 411-1 à L. 412-1, L. 621-1, L. 621-8 à L. 621-8-2 et du I de l’article L. 621-9 du code monétaire et financier, les parts des groupements fonciers agricoles d’investissement sont assimilées à des instruments financiers. l’application des articles L. 621-5-3, L. 621-5-4 et L. 621-8-4 du code monétaire et financier, les groupements fonciers agricoles d’investissement sont assimilés à des organismes de placement collectif. règlement général de l’Autorité des marchés financiers précise les conditions d’exercice de l’activité de gestion des groupements fonciers agricoles d’investissement relevant du présent article. du présent article ne permet de déroger à aucune des règles applicables aux baux ruraux prévues au chapitre VI du titre Ier du livre IV du code rural et de la pêche 2° Le 3° du II de l’article L. 141-1 est complété par les mots : « ou la totalité des parts de groupements fonciers agricoles d’investissement tels que définis à 3° Après la première phrase de l’article L. 322-13, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Ce délai est porté à deux ans pour les groupements fonciers agricoles d’investissement définis à l’article L. 322-25. » II. - Le code monétaire et financier est ainsi modifié : 1° À l’intitulé du paragraphe 4 de la sous-section 2 de la section 2 du chapitre IV du titre Ier du livre II, après le mot : « forestière », la fin est ainsi rédigée : « , groupements forestiers d’investissement et groupements fonciers agricoles 2° Au premier alinéa de l’article L. 214-86, après le mot : « forestier », sont insérés les mots : « et les groupements fonciers agricoles d’investissement définis à l’article L. 322-25 du code rural et de la pêche maritime » ; 3° Aux deuxième et troisième alinéas de l’article L. 214-89, après le mot : « investissement », sont insérés les mots : « et des groupements fonciers agricoles 4° Au début du deuxième alinéa de l’article L. 214-103, sont ajoutés les mots : « Sous réserve de l’article L. 322-10 du code rural et de la pêche La parole est à M. Vincent Louault. de la commission des affaires économiques. La commission n’a pas souhaité réintroduire l’article 12, supprimé par nos collègues députés. Elle émet donc un avis défavorable sur cet Comme M. le rapporteur vient de l’indiquer, la question a été assez longuement débattue par l’Assemblée nationale. Nous n’avons pas voulu ouvrir le foncier agricole aux fonds d’investissement privés, car nous ne souhaitions pas risquer de financiariser les terres agricoles. Pour autant, hier, le Sénat a adopté un amendement de M. le rapporteur visant à créer des fonds d’investissement mixtes, public-privés, toujours placés sous la tutelle ou le contrôle de l’État, qui s’implique dans leur gestion, ce qui limite les risques en matière de financiarisation des Au reste, ce dispositif existe déjà : il ne s’agissait que de l’inscrire dans la loi. Mais il n’est pas bien formulé. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur Salmon. En effet, nous avons chassé les groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAI) par la porte, mais, hier, ils sont revenus par la fenêtre : le Sénat a ouvert le foncier agricole à l’investissement privé, en l’encadrant peut-être un peu plus, mais en ouvrant tout de même une brèche. Hier, nous avons voté contre l’intrusion du privé dans le foncier agricole,… Cela existe déjà ! Salmon. … car nous estimons que celui-ci doit absolument être protégé de toute Louault. Hier, nous n’avons pas du tout ouvert de brèche ! Nous avons permis, lorsque les collectivités investissent dans le foncier agricole, que le secteur privé fasse un apport à cet investissement. Ce n’est pas du tout la même chose ! M. Christian Redon-Sarrazy, pour explication de vote. Redon-Sarrazy. Le point ne m’a pas semblé aussi clair que les explications de la ministre… J’en appelle à la vigilance lors de la commission mixte paritaire, pendant laquelle ce sujet reviendra probablement. Nous serons vigilants ! Redon-Sarrazy. Nous devrons préciser les modalités selon lesquelles le secteur privé peut concourir au portage du foncier. En effet, nous avons peut-être ouvert une porte par laquelle je ne doute pas que certains investisseurs français ou étrangers seraient prêts à s’engouffrer. Soyons prudents et clarifions ce point lors de la navette. Je voudrais vous rassurer, mesdames, messieurs les sénateurs. Hier, nous n’avons fait qu’inscrire dans la loi des pratiques qui ont déjà cours en matière foncière, à savoir l’association de fonds publics et privés. Dès que ce type d’association a lieu, l’État porte un regard sur la situation. C’est par exemple le cas avec le fonds Entrepreneurs du vivant ou avec Terre de liens, ou peut-être même avec la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), qui – je parle sous le contrôle des spécialistes – est un organisme à caractère privé exerçant des missions de service public. Plusieurs types de sociétés privées peuvent être intéressés par ces investissements, qu’il s’agisse du privé associatif ou du privé investi de missions de service public. Dès lors que l’État est présent dans le dispositif, il n’y a rien à craindre. Tissot. Cela dépend à quelle Le Gouvernement ne participe pas à la réunion de la commission mixte paritaire, bien évidemment, mais je vous garantis qu’il ne poussera pas à modifier le texte sur ce point. Louault. Bravo ! l’amendement n° 7 rectifié. l’article 12 demeure supprimé. n° 79 rectifié bis, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi Après l’article 12 Le code rural et de la pêche maritime « Les projets alimentaires territoriaux comportent une stratégie sur l’aménagement foncier rural et sur l’évolution des structures d’exploitation agricoles. Les porteurs de projets alimentaires territoriaux sont consultés pour avis sur les demandes d’autorisation d’exploiter et les cessions opérées par les sociétés d’aménagement et d’établissement rural. » ; l’article L. 143-7-2, après les mots : « informe les maires », sont insérés les mots : « et les porteurs de projets alimentaires financer le déploiement des projets alimentaires territoriaux en associant leurs porteurs à la politique foncière agricole. Pour rappel, les projets alimentaires territoriaux répondent à l’objectif de structurer l’économie agricole et d’élaborer un système alimentaire territorial, en rapprochant les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs, mais aussi en développant une agriculture de qualité sur les territoires. Ces projets fonctionnent très bien. Ils participent à la consolidation de filières territorialisées, à la lutte contre le gaspillage et la précarité alimentaire, ainsi qu’au développement de la consommation de produits issus de circuits courts, qui relèvent souvent de productions biologiques ou d’une démarche collective de certification environnementale. Ils favorisent la résilience économique et environnementale des filières territorialisées, permettent une alimentation saine, durable et accessible, et contribuent en outre à la garantie de la souveraineté alimentaire nationale. Il semble donc cohérent d’inclure les porteurs de projets alimentaires territoriaux, en particulier les collectivités territoriales, à la politique foncière agricole. Nous proposons qu’ils soient consultés pour avis au sujet des demandes d’autorisation d’exploiter et en cas de cession opérée par des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural. Tissot. Monsieur Cabanel, nous avons envie de voter votre amendement, mais que signifie cette association des porteurs de projets alimentaires territoriaux à la politique foncière Quelle structure recueillerait-elle l’avis des collectivités ? La commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA) ? Et ne faisons-nous que leur demander leur avis, ou nous engageons-nous à en tenir compte ? l’amendement n° 79 rectifié bis. L’amendement n° 525 rectifié est présenté par MM. Masset, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 685 est présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. Le I de l’article L. 312-1 du code rural et de la pêche maritime est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il tient compte des orientations des projets alimentaires territoriaux définis à La parole est à M. Éric Gold, pour présenter l’amendement n° 525 rectifié. Gold. Cet amendement a pour objet que le schéma directeur régional des exploitations agricoles tienne compte des orientations des projets alimentaires territoriaux, que M. Cabanel vient d’évoquer. Les transmissions et reprises nécessitent de déployer une approche de détection et d’accompagnement en amont, en vue de construire des trajectoires lisibles correspondant aux objectifs des territoires. Il est donc essentiel de garantir une meilleure articulation entre projets alimentaires territoriaux et gouvernance foncière, afin d’assurer la résilience économique et environnementale des filières territorialisées, de permettre une alimentation saine, durable et accessible et de contribuer à la garantie de la souveraineté alimentaire nationale. M. Guillaume Gontard, pour présenter l’amendement Gontard. Cet amendement identique, travaillé avec France urbaine et AgriParis Seine, a pour objet d’assurer la bonne inclusion des projets alimentaires territoriaux dans l’écosystème agricole, notamment avec les schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles (Sdrea) élaborés en concertation avec les acteurs du monde agricole à l’échelle des régions. Justement, l’articulation entre ces schémas et les projets des collectivités locales mérite d’être améliorée. Les transmissions et les reprises d’exploitations nécessitent de déployer une approche de détection et d’accompagnement en amont, en vue de construire des trajectoires d’installation et de transmission lisibles et correspondant aux objectifs du territoire. entre projets alimentaires territoriaux et gouvernance foncière. Nous l’assumons, nous ne voulons pas alourdir ou complexifier les éléments du schéma directeur régional des exploitations La commission émet donc un avis défavorable sur ces nos 525 rectifié bis et 685. Avant le chapitre Ier du titre II du livre III du code rural et de la pêche maritime, il est ajouté un article L. 320-1 ainsi rédigé : des conditions définies par décret, les sociétés civiles mentionnées aux chapitres II, III, IV et VII du présent titre peuvent compléter les activités mentionnées à l’article L. 311-1 par des activités connexes ou complémentaires qui s’inscrivent dans le prolongement de l’acte de production ou qui ont pour support l’exploitation, ainsi que l’ensemble des opérations, artisanales, commerciales et non commerciales connexes à l’activité agricole. Les recettes tirées de ces activités sont limitées à 20 000 euros, correspondant au plus à 50 % de leurs recettes annuelles issues de l’activité agricole. Pour les groupements visés au chapitre III, le plafond de 20 000 € est multiplié par le nombre d’associés que compte le groupement. » trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 916, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Rédiger ainsi cet alinéa : Les sociétés mentionnées aux chapitres II, III, IV et VII du présent titre peuvent, sans perdre leur caractère civil, compléter les activités mentionnées à l’article L. 311-1 par des activités accessoires de nature commerciale, et présentant un lien avec l’activité agricole. Les recettes tirées de ces activités accessoires n’excèdent ni 20 000 euros ni 40 % des recettes annuelles tirées de l’activité agricole. Pour les groupements visés au chapitre III, le plafond de 20 000 euros est multiplié par le nombre d’associés que compte le Cet amendement a pour objet de clarifier la rédaction retenue par l’Assemblée nationale, de plafonner certains montants et de permettre une consolidation juridique du dispositif prévu. L’amendement n° 258 rectifié bis est présenté par M. Bleunven, Mme Billon, M. Levi, Mmes Gacquerre et Jacquemet et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 785 rectifié est présenté par M. Gremillet, Mme Belrhiti, MM. Panunzi, Khalifé, Sol et Brisson, Mme Berthet, MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Mmes Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon et Belin, Mme Josende, MM. Genet, Somon et Bacci, Mme Dumont, M. Pointereau, Mmes Bellurot, Drexler et Joseph, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, Mme Imbert, MM. Reynaud et Cuypers, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent et Milon. Alinéa 2, première phrase Rédiger ainsi cette phrase : Dans des conditions définies par décret, les sociétés civiles mentionnées aux chapitres II, III, IV et VII du présent titre peuvent compléter les activités mentionnées à l’article L. 311-1 par des activités artisanales, commerciales et non commerciales connexes ou complémentaires à l’activité agricole. présenter l’amendement n° 258 rectifié bis. Bleunven. Rejoignant les objectifs définis tant par l’Assemblée nationale que par les rapporteurs de la commission des affaires économiques du Sénat, cet amendement vise à autoriser les sociétés civiles agricoles à pratiquer, à la marge et de manière très limitée, des activités commerciales accessoires. Il a pour objet de clarifier le champ des activités non agricoles qui pourraient être ouvertes aux sociétés civiles Des dispositions de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime, il résulte que « les activités exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement de l’acte de production ou qui ont pour support l’exploitation » sont déjà « réputées agricoles ». Par conséquent, les sociétés civiles agricoles sont d’ores et déjà autorisées à les réaliser. Afin d’éviter toute confusion entre les activités réputées agricoles au regard des dispositions dudit article et les nouvelles activités non agricoles ouvertes aux sociétés civiles agricoles à l’article 12 bis, nous proposons de supprimer la référence aux activités « connexes ou l’acte de production ou qui ont pour support Par ailleurs, afin d’encadrer la dérogation qui leur serait exclusivement ouverte, seules les activités connexes ou complémentaires à l’activité agricole des sociétés civiles agricoles seraient admises. Ainsi, nous pourrons atteindre l’objectif de simplifier le dispositif. M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement Gremillet. Il a été parfaitement défendu par notre collègue, madame la présidente. de la commission sur les amendements identiques nos 258 rectifié bis et Mes chers collègues, la réécriture globale de l’article 12 bis proposée par la commission satisfait votre demande : notre amendement a pour objet de consolider juridiquement le dispositif, et nous avons suivi les mêmes louables intentions que vous. Je sollicite donc le retrait de ces deux amendements identiques, au profit de l’amendement n° 916 de la commission. L’amendement n° 916 de M. le rapporteur vise à sécuriser l’exercice des activités commerciales accessoires à l’activité agricole, en particulier en limitant les recettes issues des activités non agricoles à 40 % des recettes totales. Le Gouvernement demande donc le retrait des amendements identiques nos 258 rectifié bis et 785 rectifié au profit de celui de M. le rapporteur, sur lequel il émet un avis favorable. Tissot. Nous pourrions voter en faveur de l’amendement de M. le rapporteur, mais nous avons besoin d’une précision. Est-ce que les productions d’énergie sont comprises parmi les activités accessoires de nature commerciales et présentant un lien avec l’activité agricole ? La méthanisation, par exemple, serait-elle concernée ? En effet, si ces productions sont limitées à 40 % de la richesse agricole, mais qu’il n’y a pas de plafond, il me semble difficile de défendre une telle proposition. Il y a un plafond ! Monsieur le sénateur, votre question est tout à fait pertinente. Je ne souhaite pas que les recettes d’une activité tirée de la production d’énergie excèdent un jour le produit de l’activité agricole. La production agricole ne doit pas devenir un sous-produit de l’énergie, c’est clair ! Tissot. C’est aussi ce que nous disions auparavant ! Je le répète, mon opinion sur le sujet est constante. Il me semble que la production d’énergie est incluse dans les activités commerciales non agricoles, de sorte que l’on évite le risque que vous mentionnez. Tissot. Nous sommes Gremillet. Mon amendement étant satisfait, d’après les explications tant de M. le rapporteur que de Mme la ministre, je le retire, madame la présidente. n° 785 rectifié est retiré. Par politesse, je rendrai à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, en remerciant les services du ministère, qui nous ont apporté une aide précieuse pour clarifier juridiquement la rédaction de cet amendement. Monsieur Tissot, il serait logique, au nom de la continuité, que la production d’énergie soit comprise au sein des activités accessoires de nature commerciale connexes à l’activité agricole. La raison en est simple : cette production permet déjà de bénéficier de l’exonération accordée aux zones de revitalisation rurale (ZRR), car elle est conçue comme un prolongement de l’activité agricole. De plus, cet article tend à mettre en place un plafond de 20 000 euros. La production d’énergie renouvelable visée ne serait donc pas d’un rendement financier extrêmement Redon-Sarrazy. C’est bien pour cela que je posais la question ! présidente. Monsieur Bleunven, l’amendement n° 258 rectifié bis est-il Bleunven. Non, je le retire, madame la n° 258 rectifié bis est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 916. l’article 12 bis, modifié. bis est adopté.) n° 1 rectifié ter, présenté par Mmes Dumont et Aeschlimann, MM. Allizard, Anglars, Bacci et Belin, Mmes Bellamy, Bellurot, Belrhiti et Borchio Fontimp, M. Brisson, Mme Canayer, MM. Daubresse et de Nicolaÿ, Mme Di Folco, M. Genet, Mmes Gruny, Imbert, Josende et Lassarade, MM. D. Laurent et H. Leroy, Mmes Malet, M. Mercier, Micouleau, Muller-Bronn et Noël, MM. Panunzi et Pointereau, Mme Puissat, MM. Rapin et Somon, Mme Ventalon, MM. P. Vidal, J.-P. Vogel et Favreau, Mme F. Gerbaud et M. Gremillet, est ainsi libellé : Après la troisième phrase du premier alinéa de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Il en est de même des revenus tirés des fermes-auberges, des gîtes à la ferme, des chambres d’hôtes à la ferme, des tables d’hôtes à la ferme, des campings à la ferme, de l’accueil des enfants dans le cadre scolaire ou de loisirs dans les fermes pédagogiques, permettant à un ou plusieurs exploitants agricoles de faire découvrir les métiers du monde agricole, ses productions ainsi que plus généralement le mode de vie rural. » La parole est à Mme Marie-Do Aeschlimann. Aeschlimann. Cet amendement a été déposé par Françoise Dumont, qui est retenue ailleurs. Il est cosigné par plusieurs de nos collègues ici À ce jour, les activités d’accueil touristique proposées par les agriculteurs sont assujetties non pas à la fiscalité agricole, mais à la fiscalité commerciale, à l’exception des prestations équestres. Ces activités sont pourtant clairement reconnues comme des leviers pédagogiques pour favoriser le « manger mieux » et le « manger L’agrotourisme étant considéré comme une activité économique, les exploitants doivent s’acquitter des impôts et des taxes correspondants, même si certaines spécificités et exonérations peuvent s’appliquer selon la nature des prestations et les recettes fiscales induites par l’activité commerciale. Afin d’aider les agriculteurs à élargir, s’ils le désirent, leur champ de travail et de favoriser le développement, souhaitable, de cette pratique en France, cet amendement vise donc à réputer agricoles, aux termes de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime, les activités de Cet amendement est déjà satisfait, et cela à un double titre. D’une part, l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime inclut déjà dans les activités agricoles les activités qui sont exercées par un exploitant dans le prolongement de l’acte de production. Par définition, l’agrotourisme est concerné. D’autre part, l’article 12 bis que nous venons d’adopter a précisément pour objet d’inclure ces activités, dans la limite d’un plafond de présidente. Madame Aeschlimann, l’amendement n° 1 rectifié ter est-il Aeschlimann. Non, je le retire, madame n° 1 rectifié ter est retiré. Je suis saisie de quatre amendements identiques. L’amendement n° 154 rectifié est présenté par M. Gillé. L’amendement n° 218 rectifié bis est présenté par Mmes Loisier et Sollogoub, M. Canévet, Mme Lassarade, MM. Bacci, de Nicolaÿ, J.-M. Arnaud, Brault et Levi, Mmes Billon et Paoli-Gagin, M. Chauvet, Mme Vermeillet, MM. Favreau et Henno, Mme Berthet, MM. Klinger et Fargeot, Mme Saint-Pé, M. Chevalier, Mme Gacquerre, M. Chasseing, Mmes Romagny, Jacquemet et de La Provôté et MM. Pillefer, Somon, Gremillet et Daubet. L’amendement n° 490 rectifié quater est présenté par MM. Khalifé, Lefèvre et Mizzon, Mme Belrhiti, MM. Burgoa, Milon et Panunzi, Mme Guidez, MM. Saury et P. Vidal, Mme Dumont, MM. Piednoir, Brisson, Sautarel, Grosperrin, Courtial et Paul, Mmes Borchio Fontimp, Micouleau et Malet, M. H. Leroy, Mme Ventalon, M. Belin, Mmes Goy-Chavent et Bellurot, M. Lemoyne, Mme Aeschlimann et L’amendement n° 588 rectifié est présenté par M. Buis. Ces quatre amendements sont ainsi libellés : Après la troisième phrase du premier alinéa de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Il en est de même pour les entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers. » La parole est à M. Hervé Gillé, pour présenter l’amendement n° 154 rectifié. Gillé. Cet amendement a pour objet de faciliter l’accès des entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers, définies dans le cadre de l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime, aux dispositifs d’aides, de financement et d’accompagnement proposés par les différentes structures publiques. Seraient concernés la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), le compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural » (Casdar), la commission régionale de l’économie et du monde rural (Coream), le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), les agences de l’eau, Écophyto… Les entreprises de travaux et de services agricoles jouent un rôle essentiel dans le maintien et le développement du secteur agricole et rural. Elles ne bénéficient pourtant pas toujours d’un soutien proportionnel à leur importance dans la chaîne de valeur de l’agriculture durable. Leur éligibilité aux divers mécanismes serait donc bienvenue. Mme Anne-Catherine Loisier, pour présenter l’amendement Loisier. J’ajoute que ce dispositif permettrait aux entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers de contribuer davantage à la transition écologique. Elles le font déjà au quotidien, mais leur action n’est pas reconnue par l’ensemble des administrations. M. Khalifé Khalifé, pour présenter l’amendement Khalifé. Il est défendu, M. Bernard Buis, pour présenter l’amendement n° 588 Buis. Il est également Le problème de ces quatre amendements identiques est que la jurisprudence ne semble pas complètement claire quant à savoir si ces entreprises de travaux sont réputées agricoles ou non. Elles exercent dans ce secteur, c’est indéniable. Mais il est tout aussi vrai qu’il s’agit de prestataires de marché n’ayant pas juridiquement la maîtrise directe du cycle de production… Placés devant cette incertitude et ne mesurant pas parfaitement les implications qu’aurait une telle reconnaissance, nous souhaitons entendre l’avis du Gouvernement. Ces quatre amendements identiques visent à modifier l’article L. 311-1 du code rural et de la pêche maritime. Leur objectif est d’y intégrer les activités de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers. Le droit national distingue les activités civiles des commerciales. À ce titre, il convient de noter que l’article du code visé par cet amendement précise que l’activité agricole se définit par « un caractère civil ». Or les entreprises dont il est ici question ont vocation à proposer des prestations de services aux exploitants agricoles et aux propriétaires forestiers. Cette activité pour le compte de tiers revêt un caractère commercial au sens de l’article L. 110-1 du code de commerce et se distingue ainsi de l’activité agricole au sens de l’article L. 311-1. Il n’est pas pertinent d’inclure ces activités dans le champ de l’article L. 311-1. Par conséquent, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements identiques. amendements identiques nos 154 rectifié, 490 rectifié quater et 588 rectifié. un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 12 bis. L’amendement n° 699 rectifié bis, présenté par MM. Gremillet et Rietmann, Mme Belrhiti, MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Mmes Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon, Belin, Genet, Somon et Bacci, Mmes Dumont, Drexler et Josende, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, MM. Lefèvre, D. Laurent, Milon et P. Vidal, est ainsi Au quatrième alinéa de l’article L. 323-2 du code rural et de la pêche maritime, après le mot : « groupement », sont insérés les mots : « , à l’exception des activités de vente de la production du groupement exercées dans un magasin de producteur défini à l’article L. 611-8 et dans les mêmes conditions que celles prévues au troisième alinéa de l’article L. 323-7. » Gremillet. Plongeons-nous dans la vie réelle ! Cet amendement vise à accorder aux groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec) une participation effective aux magasins de producteurs. Ces derniers sont nombreux à voir le jour La commission s’en remet à la sagesse du Sénat. Le Gouvernement émet un avis favorable sur cet amendement. l’amendement n° 699 rectifié bis. projet de loi, après l’article 12 bis. n° 702 rectifié, présenté par MM. Gremillet et Mme Berthet, MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, MM. Chatillon, Bruyen, Belin, Genet, Somon et Bacci, Mmes Dumont, Drexler et Josende, M. Sido, Mme Bonfanti-Dossat, M. Bouchet, La première phrase du cinquième alinéa de l’article L. 323-2 du code rural et de la pêche maritime est complétée par les mots : « ou à un assolement en commun défini à l’article Gremillet. Cet amendement vise également à prendre en compte les problématiques actuelles de Les exploitations individuelles se prêtaient naguère à l’échange de parcelles. Sur le même modèle, nous proposons de permettre aux Gaec, à l’issue d’une réflexion commune, de mettre en commun l’assolement. L’intérêt serait double. D’une part, cette pratique entraînerait des économies d’énergie au moment où nous avons tant besoin de réduire notre empreinte carbone. D’autre part, nous garantirions de meilleurs échanges entre agriculteurs sur un périmètre donné. Cette mesure est fortement souhaitée par les sociétés. Sa pratique est d’ailleurs déjà tolérée dans certains départements. J’en parle en connaissance de cause, car la direction départementale des territoires (DDT) de ma circonscription a accepté localement la participation des Gaec à cette forme d’assolement. Il est parfois difficile de reconnaître son ignorance… (Sourires.) En l’occurrence, ne sachant pas, je me rallierai à l’avis du Gouvernement. Le plus embarrassant – j’ai l’honnêteté de le reconnaître –, c’est que cet amendement vise un dispositif que je ne connais pas non plus ! (Nouveaux sourires.). Vous nous mettez quelque peu dans l’embarras, monsieur le sénateur ! Heureusement, mes services ont travaillé sur votre proposition. Je connais bien le principe des Gaec. Cette forme sociétaire est très répandue chez moi. J’ai d’ailleurs beaucoup travaillé sur l’adoption de ces groupements entre époux et sur leur transparence. Pourtant, à ma connaissance, l’assolement en commun ne se pratique pas sur mon territoire. C’est pourquoi je suis quelque peu embarrassée par votre proposition. De plus, vous nous affirmez que certaines DDT tolèrent ce mode de fonctionnement. Or le principe du Gaec est de mettre en commun pour l’ensemble des associés toutes les activités de production agricole. Face à cette forme de Gaec « total » existeraient donc des Gaec « partiels » : en quelque sorte ad hoc, ils permettraient l’assolement en commun. Avant de procéder à la généralisation d’une pratique tolérée dans un département, car tel serait le cas si votre amendement était adopté, si j’ai bien compris, il nous faut creuser la question et mettre en place des concertations. Je prends l’engagement de me pencher sur le sujet. Puisqu’une promesse similaire a déjà permis le retrait de l’un de vos précédents amendements, peut-être accepterez-vous un second retrait ?… Gremillet. Non ! Tant pis ! J’insiste néanmoins : avant de généraliser une telle pratique, il faut, par une étude d’impact, en évaluer les conséquences. Salmon. Cher collègue Gremillet, l’assolement en commun semble intéressant dans l’absolu. Cette pratique signifie travailler une même unité de terrain qui appartient à deux propriétaires différents. Le problème, c’est que nous risquons d’encourager ainsi une espèce de remembrement déguisé, qui permettrait aux intéressés de disposer d’une plus grande surface. Dans le cas contraire, en effet, l’assolement en commun n’aurait pas beaucoup d’intérêt… Et ce sont les haies qui risquent d’en faire les frais ! Par conséquent, je suis plus que réservé. Certains Gaec permettent de réaliser des travaux de manière collective sans en passer par l’assolement en commun, qui peut entraîner la réduction du nombre des haies, celles-ci étant désormais dépourvues de fonction. Gremillet. Cette fois, je ne retirerai pas mon amendement. Autant je vous faisais confiance, madame la ministre, pour que nous travaillions ensemble sur le statut d’associé, autant nous sommes ici dans la vraie vie. Monsieur Salmon, nous avons tous les deux le même prénom, mais nous avons une interprétation différente de l’assolement en commun : vous voyez le négatif, moi le Je vais donner un exemple concret de cette pratique. Dans les départements des Vosges et de Meurthe-et-Moselle, pour régler des problèmes de pollution aux nitrates, nous avons mis autour de la table l’ensemble des paysans du territoire, dans le cadre des opérations Ferti-Mieux ; j’ai présidé à l’époque le comité de pilotage de cette opération en tant que président de chambre d’agriculture. Notre objectif était de trouver des accords : comment faire pour ne pas cultiver uniquement du maïs à tel endroit ? Comment réserver une part des terrains à la pousse d’herbe pour diminuer les conséquences des nitrates ? C’est la vérité de ce que nous sommes capables de faire dans le monde paysan ! Encore une fois, ne voyons pas seulement le négatif : il y a aussi du positif. Je comprends, madame la ministre, que mon amendement n’est peut-être pas parfait, mais nous disposerons de quelques jours pour l’améliorer, entre la fin de l’examen de ce projet de loi par le Sénat et la réunion de la commission mixte paritaire. Je maintiens donc cette proposition et vous prie de m’en excuser, madame la ministre, car, si je la retirais, elle disparaîtrait de nos débats. Louault. Daniel Gremillet a une parole qui compte dans cet hémicycle, car il ne s’exprime pas souvent, contrairement à moi ! Je voterai en faveur de son amendement et je vous demande d’en faire de même, mes chers collègues. En effet, la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) n’arrive pas à comprendre ce qu’est la vraie vie – nous le savions déjà ! –, c’est-à-dire qu’elle ne comprend pas les façons modernes de gérer les entreprises, comme l’assolement en commun. Or c’est comme en informatique : quand une mise à jour est impossible, il faut changer tout le système l’amendement n° 702 rectifié. L’amendement n° 791 rectifié quinquies, présenté par Mmes N. Goulet et Jacquemet, MM. Canévet et Longeot et Mme Perrot, est ainsi Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport étudiant les modalités de simplification et d’homogénéisation de l’affiliation sociale en vue de rattacher au guichet unique de la mutualité sociale agricole les activités de valorisation des produits agricoles, des terres, des cultures marines ainsi que des activités de diversification ayant pour support l’exploitation agricole ou l’agriculture. La parole est à Mme Annick Jacquemet. Jacquemet. Cet amendement a été déposé par Nathalie Goulet. La Mutualité sociale agricole (MSA) est l’interlocutrice unique pour les agriculteurs et pour les entreprises agricoles en matière de versement de toutes les prestations auxquelles l’exploitant, sa famille et les salariés du secteur peuvent prétendre : santé, famille, retraite, accidents du travail et maladies professionnelles. Ce guichet unique, qui permet également d’assurer le recouvrement des charges sociales, répond à une logique de service aux adhérents : relation aux entreprises, parcours usagers, solutions sociales personnalisées en cas de difficultés. Toutefois, ce régime unique simplifié n’est pas efficient aujourd’hui, car l’application de la réglementation sociale a créé une hétérogénéité dans l’affiliation de nos agriculteurs, notamment pour les activités de valorisation des produits agricoles, des terres et des cultures marines, ainsi que pour les activités de diversification reposant sur l’exploitation agricole. En effet, ne sont pas retenues les activités complémentaires ayant pour support l’exploitation agricole ou l’agriculture, qui sont développées et déployées par les exploitants afin d’atteindre des revenus suffisants. Cet amendement a pour objet de demander un rapport supplémentaire. Or le Sénat n’est pas très friand des rapports… En revanche, madame la ministre, si vous pouviez nous fournir quelques éclairages sur la simplification de l’affiliation des agriculteurs à un tel organisme unique, nous serions preneurs ! La commission émet donc un avis défavorable sur cet Cet amendement est satisfait : les activités dites de prolongement sont d’ores et déjà rattachées au régime de protection sociale agricole. Pour vous répondre, monsieur le rapporteur, je vous assure que le Gouvernement, mais vous le savez déjà, est très attaché aux mesures de simplification. De nombreux chantiers sont en cours, dont la simplification et la dématérialisation du dossier d’affiliation à la MSA. Le sujet peut être traité directement dans le cadre des rendez-vous mensuels de la simplification, que j’ai lancés le 30 novembre dernier. Il ne paraît pas nécessaire d’inscrire dans la loi la remise d’un rapport. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement, faute de quoi il émettrait un avis défavorable. présidente. Madame Jacquemet, l’amendement n° 791 rectifié quinquies est-il maintenu ? Jacquemet. Non, je le retire, madame n° 791 rectifié quinquies est retiré. 31 décembre 2024, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur les besoins des fonds propres des coopératives agricoles, notamment sur le rôle que peut jouer la majoration des plafonds des parts sociales d’épargne. trois amendements identiques. L’amendement n° 37 rectifié bis est présenté par Mme Havet, MM. Bleunven, Canévet, Buis, Buval et Patriat, Mmes Phinera-Horth, Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, MM. Patient et Rambaud, Mme Ramia, MM. Rohfritsch et Théophile et Mme Schillinger. L’amendement n° 50 rectifié quater est présenté par MM. V. Louault, Capus et Médevielle, Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme L. Darcos, MM. Laménie, Brault, Chevalier, Rochette et A. Marc, Mme Paoli-Gagin et M. Malhuret. L’amendement n° 845 est présenté par Ces trois amendements sont ainsi libellés : « Elles donnent droit à un intérêt dont les statuts peuvent fixer le taux à deux points au-dessus de celui des parts sociales d’activité. » ; 2° Au e de l’article L. 524-2-1, les mots : « d’au moins 10 % des excédents annuels disponibles à l’issue des délibérations précédentes » sont supprimés. présenter l’amendement n° 37 rectifié bis. M. Vincent Louault, pour présenter l’amendement Louault. Il est également Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 845. Cet amendement du Gouvernement a pour objet de simplifier et de rendre plus attractive la rémunération des parts sociales d’épargne pour les associés coopérateurs agricoles. Ces dispositions sont identiques à un amendement que j’avais déposé au nom de mon groupe lors de l’examen du projet de loi de finances, mais qui, si j’ose dire, s’était pris une balle en tant que cavalier législatif… J’y souscris entièrement. La commission émet donc un avis tout à fait amendements identiques nos 37 rectifié bis, 50 rectifié quater et 845. l’article 12 ter est ainsi rédigé, et l’amendement n° 36 rectifié bis n’a plus d’objet. au règlement M. Michel Masset, pour un rappel au règlement. Masset. Mon intervention se fonde sur l’alinéa 3 de l’article 44 bis de notre règlement, qui est relatif à la recevabilité des amendements. Plusieurs de mes collègues et moi-même avions déposé un amendement visant à autoriser les agriculteurs à installer sur leur exploitation des habitations réversibles, respectant le principe de non-artificialisation des sols, afin d’y vivre. Dans le Lot-et-Garonne et ailleurs, une telle disposition aurait été utile. Or cet amendement a été déclaré irrecevable pour une raison qui m’échappe. En effet, cette mesure présente un lien direct avec le texte. Il s’agit d’une aide à l’installation, car les revenus du monde agricole sont nuls ou presque la première année. De plus, il était précisé dans l’amendement que le maire ou le service instructeur compétent donnerait son accord préalable pour prévenir toute installation anarchique dans la commune. Cette interprétation de l’irrecevabilité me semble donc erronée, d’autant que ces structures, qui sont économes et écologiques, entre autres qualités, représentent une solution concrète au défi du renouvellement des générations d’agriculteurs. De fait, l’année de leur installation, les exploitants sont régulièrement pris en étau entre le risque d’endettement insoutenable, l’absence d’accès au logement et la réglementation datée. Leur permettre de vivre dans des habitations réversibles, telles que des maisons en bois, encouragerait l’agriculture locale et simplifierait l’installation en tant que maraîcher, éleveur ou autre. Ainsi, nous apporterions une base légale à la construction de logements de fonction sous la forme de résidences démontables. Madame la ministre, mes chers collègues, nous vous prions d’offrir aux agriculteurs une aide à l’installation, eux pour qui l’accès au foncier et au bâti représente une charge financière trop souvent dissuasive. présidente. Acte vous est donné de votre rappel au règlement, mon cher collègue. cinq amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les quatre premiers sont identiques. L’amendement n° 155 rectifié est L’amendement n° 226 rectifié bis est présenté par MM. Duffourg et Henno, Mme Saint-Pé, M. Levi, Mmes Romagny et Gacquerre, M. Chasseing, Mme Paoli-Gagin et MM. Bleunven et Hingray. L’amendement n° 492 rectifié Milon, Mme Belrhiti, MM. Mizzon, Burgoa et Panunzi, Mme Guidez, Sautarel, Grosperrin et Paul, Mmes Micouleau et Malet, MM. Brault et H. Leroy, Mme Ventalon, M. Belin, Mmes Bellurot et Aeschlimann et M. Cuypers. L’amendement n° 517 est présenté par MM. Buis, Buval et Patriat, Mmes Havet, Phinera-Horth, Cazebonne et Duranton, MM. Fouassin, Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, M. Rohfritsch, Mme Schillinger, M. Théophile et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. l’article L. 315-1 du code rural et de la pêche maritime est « Cette personne morale doit comprendre plusieurs exploitants agricoles ou entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers et peut comporter d’autres personnes physiques ou morales, privées ou publiques. Les exploitants agricoles ou entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers doivent détenir ensemble la majorité des voix au sein des instances du groupement. » présenter l’amendement n° 155 rectifié. Gillé. Le présent amendement a pour objet la création d’un groupement d’intérêt économique et environnemental (Giee) spécifiquement destiné aux entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers, afin de permettre à ces derniers de participer plus activement à la mise en œuvre du plan Écophyto. Mis en place pour réduire l’usage des produits phytosanitaires en agriculture, ce plan repose en grande partie sur l’adoption de pratiques agricoles alternatives et écologiques. Bien que son objectif principal d’une réduction de 50 % de l’usage de ces substances ait été considérablement affaibli, les entreprises de travaux et services agricoles, qui interviennent directement sur le terrain en assurant des prestations cruciales pour la gestion des cultures, des espaces naturels ou des forêts, doivent également être impliquées dans cette dynamique de transition agroécologique. À l’heure actuelle, elles rencontrent plusieurs obstacles les empêchant d’intégrer pleinement les objectifs du plan Écophyto dans leurs activités. Ainsi, il est proposé de créer un Giee dédié, afin de structurer leurs efforts et de renforcer leur contribution à la réduction de l’usage des phytosanitaires. M. Alain Duffourg, pour présenter l’amendement Duffourg. Il est défendu, madame Khalifé. Il est également M. Bernard Buis, pour présenter l’amendement n° 517. Buis. Défendu ! n° 219 rectifié bis, présenté par Mmes Loisier et Sollogoub, M. Canévet, Mme Lassarade, MM. Bacci, de Nicolaÿ, J.-M. Arnaud, Brault et Levi, Mmes Billon et Paoli-Gagin, M. Chauvet, Mme Vermeillet, MM. Favreau et Henno, Mme Berthet, MM. Klinger et Fargeot, Mme Saint-Pé, M. Chevalier, Mme Gacquerre, M. Chasseing, Mmes Romagny, Jacquemet et de La Provôté et MM. Pillefer, Gremillet et Daubet, est ainsi libellé : À la première phrase du deuxième alinéa de l’article L. 315-1 du code rural et de la pêche maritime, après le mot : « agricoles » sont insérés les mots : « ou entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et La parole est à Mme Anne-Catherine Loisier. Loisier. Il est lui aussi défendu, madame la présidente. Créer un Giee dédié seulement aux entreprises agricoles reviendrait à faire bénéficier ses membres de fonds provenant du Casdar, qui sont pourtant collectés uniquement à partir des cotisations des agriculteurs. Je ne suis donc pas favorable à cette mesure. En revanche, les entreprises de travaux agricoles ont actuellement la possibilité de faire partie d’un Giee aux côtés d’agriculteurs. Je ne tiens pas à ouvrir davantage ces groupements. La commission émet donc un avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements en discussion commune. amendements identiques nos 155 rectifié, 492 rectifié quater et 517. l’amendement n° 219 rectifié bis. SÉCURISER, SIMPLIFIER ET FACILITER L’EXERCICE DES ACTIVITÉS AGRICOLES Le code de l’environnement est I. – Au I de l’article L. 171-7, après le mot : « exercées », sont insérés les mots : « et sous réserve de l’article L. 171-7-1, il est inséré un article L. 171-7-2 ainsi rédigé : les infractions mentionnées au 1° de l’article L. 415-3 n’ont pas été commises de manière intentionnelle au sens dudit article ou par négligence grave, l’autorité administrative compétente peut ordonner le paiement d’une amende au plus égale à 450 €. « Elle peut, par dérogation au premier alinéa de l’article L. 171-7 et hors cas de récidive, prononcer la même sanction pour le fait, sans la déclaration ou l’enregistrement mentionnés au II de l’article L. 214-3 et à l’article L. 512-7 et exigés pour un acte, une activité, une opération, une installation ou un ouvrage, de : « 1° Commettre cet acte ou exercer cette activité ; « 2° Conduire ou effectuer cette opération ; « 3° Exploiter cette installation ou cet ouvrage ; « 4° Mettre en place ou participer à la mise en place d’une telle installation ou d’un tel ouvrage. administrative peut suspendre l’exécution des actes de toute nature constitutifs des infractions mentionnées aux premier à sixième alinéas du présent article, à moins que des motifs d’intérêt général et en particulier la préservation des intérêts protégés par le présent code ne s’y opposent. « Elle peut, en toute hypothèse, édicter des mesures conservatoires aux frais de la personne responsable de l’atteinte. Elle peut également obliger la personne physique ou le dirigeant de la personne morale responsable de l’atteinte à suivre un stage de sensibilisation aux enjeux de l’environnement, et notamment à la reconnaissance et à la protection des espèces et habitats. « Sauf en cas d’urgence, les mesures mentionnées au présent article sont prises après avoir communiqué à l’intéressé les éléments susceptibles de fonder les mesures et l’avoir informé de la possibilité de présenter ses observations dans un délai l’article L. 171-11, après la référence : « L. 171-7 », il est inséré la référence : « , L. 171-7-2, ». premier alinéa de l’article 173-1 est ainsi modifié : références : « L. 214-3 » et « L. 512-7 » sont supprimées ; 2° Le mot : « et » est remplacé par le signe : 3° Après la référence : « L. 712-2 », sont insérés les mots : « et au I de l’avant-dernier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi administrative peut, tant que l’action publique n’a pas été mise en mouvement, transiger avec les personnes physiques et les personnes morales sur la poursuite des délits mentionnés au 1° du présent article, dans les conditions prévues par le deuxième alinéa du I et les III à V de 2° Il est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Par dérogation au présent article, les infractions mentionnées au 1° sont soumises, lorsqu’elles n’ont pas été commises par négligence grave ou de manière intentionnelle, aux sanctions prévues par l’article L. 171-7-2 du présent code. Sont réputés n’avoir pas été commis de manière intentionnelle, les faits répondant à l’exécution d’une obligation légale ou réglementaire ou des prescriptions prévues par une autorisation administrative, ou correspondant à l’exercice des activités prévues par des documents de gestion mentionnés à l’article L. 122-3 du code M. Michaël Weber, sur l’article. Weber. L’article 13 a pour objet de supprimer les sanctions pénales prévues à l’encontre des destructions non intentionnelles d’espèces protégées, ainsi que de faire en sorte que toutes les destructions soient présumées non intentionnelles. Cette proposition est clairement contre-productive. Elle constitue une entrave à la sanction des comportements irrespectueux de la biodiversité, puisqu’elle renverse la charge de la preuve. Obliger à démontrer l’intention de détruire une espèce protégée constitue, en fin de compte, la négation même de la protection dont ces espèces sont censées bénéficier. D’une part, cet article est contraire au droit et à la jurisprudence européenne. S’il était adopté, il ouvrirait la voie à de nombreux contentieux, au terme desquels la condamnation de la France ne ferait guère de doute. D’autre part, comment démontrer juridiquement le caractère intentionnel du fait de porter atteinte à des espèces ou à des habitats protégés ? Comment distinguer une simple imprudence d’une négligence grave ? Tout contrevenant pourrait ainsi se prévaloir du caractère non intentionnel des faits reprochés, ce qui risque de faire exploser le nombre des contentieux. Les destructions d’espèces protégées sont, dans tous les cas, des faits extrêmement graves et irrémédiables. Néanmoins, elles sont malheureusement dues, dans la majeure partie des cas, à de coupables imprudences ou négligences. Ce sont ces petites infractions qui, mises bout à bout, sont la cause du déclin vertigineux de la biodiversité. Les peines d’emprisonnement et les amendes de 150 000 euros prévues sont des plafonds. Elles ne sont jamais appliquées en pratique, même en cas de récidive. Leur rôle est avant tout dissuasif, mais elles présentent l’avantage de pouvoir adapter la sanction en fonction de la gravité du préjudice. Plutôt que de créer un mécanisme de contournement des sanctions qui risque de compromettre nos efforts de lutte contre l’érosion de la biodiversité, il serait bien plus opportun de donner aux exploitants les moyens d’identifier et de cartographier les espèces naturelles présentes sur leur parcelle agricole ou forestière, pour qu’ils puissent travailler sereinement et en connaissance de cause. quatre amendements identiques. n° 384 rectifié ter est présenté par MM. Tissot, Montaugé et M. Weber, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 543 rectifié est présenté par MM. Grosvalet, Bilhac, Fialaire, Gold et Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 577 est présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et L’amendement n° 711 rectifié est présenté par Mme Varaillas, MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky. Supprimer cet article. La parole est à Mme Marion Canalès, pour présenter l’amendement n° 384 rectifié ter. Canalès. Dans la même perspective, les sénateurs de notre groupe demandent par cet amendement la suppression de l’article 13. Cette disposition constitue une véritable ligne rouge, qui rendra très difficile pour nous un vote en faveur de ce projet de loi. Devons-nous encore rappeler l’effondrement de la biodiversité ? Apparemment, oui ! Cet article contient toute une batterie de mesures tendant à alléger le régime de répression des atteintes à la biodiversité, alors que le déclin de celle-ci et la pollution environnementale se ressentent chaque jour, et à restreindre les sanctions applicables à la destruction illicite d’espèces, d’habitats naturels ou de sites protégés. La santé de nombre de nos concitoyens en fera directement les frais. De plus, l’article a pour objet de poser le principe de présomption de non-intentionnalité des infractions. Celui-ci sera, selon nous, une source d’interprétations et de dérives En outre, particulièrement à la suite de son passage en commission, le texte tend à alléger l’échelle des sanctions applicables en cas d’infraction, pour les rendre encore moins Dans le contexte actuel d’effondrement de la biodiversité et de pollution de nos sols, de notre air et de notre eau, cet article est inacceptable. Surtout, il vient répondre à une demande d’une partie bien particulière du monde agricole, qui se dit victime de sanctions arbitraires ou de contrôles inadmissibles. Certains ont ainsi voulu pointer du doigt les opérateurs de l’État chargés de la police environnementale, à commencer par l’Office français de la biodiversité (OFB). Or nous savons tous, preuve à l’appui, que la situation a été montée en épingle. Le récent rapport de l’inspection interministérielle sur les relations entre les agriculteurs et l’OFB, paru il y a quelques jours, montre la quasi-absence de tensions sur le terrain. Ainsi, moins de 1 % des contrôles auraient été source de conflits depuis la création de l’établissement public. Dans ce contexte, nous proposons par voie d’amendement la suppression de l’article 13. n° 543 rectifié n’est pas soutenu. La parole est à M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 577. Salmon. Cet article est le point d’orgue d’une offensive contre le droit de l’environnement ! Je souhaite à mon tour dénoncer fortement cette régression environnementale, qui est particulièrement grave et inédite. Cette disposition, qui distingue les atteintes intentionnelles aux espèces protégées des actes de bonne foi, n’est ni plus ni moins qu’un permis de détruire la biodiversité. biodiversité, dont tout le monde est conscient, je l’espère, il s’agit d’un renoncement extrêmement grave, de nature à rendre impossible l’atteinte des objectifs que la France s’est engagée à atteindre lors des COP biodiversité. Cette invitation à détruire des espèces protégées en toute impunité, ou presque, est également en contradiction totale avec la stratégie nationale pour la biodiversité présentée voilà peu. Aux termes de cet article, il faudra désormais prouver que la destruction de la nature a été volontaire et réfléchie pour condamner le contrevenant. Or, vous le savez très bien, mes chers collègues, en droit, prouver que la personne avait l’intention de tuer une espèce est très difficile, voire impossible. La plupart du temps, vous le savez très bien également, la destruction de l’espèce est un dommage collatéral. La négligence grave est très rare ! Pourtant, c’est cette négligence grave qui devra être invoquée si l’on veut poursuivre au pénal. Ce sont les négligences simples, les imprudences et les manquements à une obligation de prudence qui entraînent aujourd’hui les poursuites et les condamnations pour atteinte aux espèces protégées. La disposition inscrite à l’article 13 pourrait permettre à tout individu, agriculteur ou non, d’invoquer son ignorance ou un manque de considération non intentionnel pour échapper à toute sanction. J’ai bien dit « agriculteur ou non », car le périmètre de cette disposition est très large. Pour la rendre conforme au droit, il a été prévu en effet que la présomption de non-intentionnalité concernerait non pas les seuls travaux agricoles et forestiers, mais toutes les actions humaines, projets industriels, projets de production d’énergie renouvelable, action des particuliers. M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 711 rectifié. Lahellec. Je vais essayer de traduire cet article, c’est-à-dire la notion d’intentionnalité, dans le langage courant, plus précisément dans le langage des enfants : « Si tu portes atteinte à l’environnement, ce n’est pas grave si tu ne l’as pas fait exprès. » Voilà ce que dit cet article ! Et c’est la négation du Par conséquent, si nous voulons éviter d’inscrire dans notre droit une disposition fragile, il vaudrait mieux ne pas nous en remettre à l’appréciation de ce qui est ou non intentionnel : tel est le sens de notre amendement. Tissot. Très bien ! « Je préfère privilégier, sur des infractions mineures, la sanction administrative, c’est plus rapide, c’est plus clair. On évite cette dimension qui est extraordinairement intrusive d’une procédure pénale où on a l’impression d’être un grand délinquant. Lorsque vous garez mal votre voiture, vous avez une amende, lorsque vous faites mal une procédure environnementale, sans qu’il y ait un impact majeur sur l’environnement, vous avez une amende. Cela paraît Si ces mots venaient de moi, je suis persuadé, mes chers collègues, que vous me prendriez pour un grand délinquant de l’environnement et de l’écologie… Or ils ont été prononcés le 22 janvier 2025 par la ministre de l’écologie. (Exclamations sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K.) Voilà qui répond, me semble-t-il, au problème soulevé : la rédaction de l’article 13 met exactement en musique ce que souhaite la ministre de l’écologie ! J’émets donc un avis défavorable sur tous les amendements de suppression de l’article 13. Tissot. Laurent Duplomb se réfère à la ministre de l’écologie, on aura tout On cite toujours les bons auteurs, monsieur le sénateur ! sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Tissot. Vous avez raison, madame la ministre. Et je pourrais vous en citer, des auteurs ! Cet article 13 est au cœur du débat ; si vous me le permettez, madame la présidente, je vais y consacrer un peu de temps. La question qui nous est posée n’est pas de savoir s’il faut prévoir une autorisation à détruire des espèces protégées ! Elle est de savoir s’il faut ou non, et dans quels cas, apporter une réponse pénale aux atteintes aux espèces protégées. En d’autres termes, le sujet est la dépénalisation. Et la notion d’intentionnalité est évidemment au cœur du dispositif. Je rappelle le droit général : « Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre », dit le code pénal. Tel est notre droit ! Et il n’y a pas de raison que, en matière d’environnement, on déroge à cette règle de droit. Il appartient donc au juge d’apprécier l’intentionnalité. Cela suppose d’enquêter sur les faits, de les établir et d’en déterminer l’intentionnalité. Quand l’acte incriminé est reconnu comme non intentionnel, ce n’est qu’à titre dérogatoire qu’il peut être reconnu comme une infraction. Le principe est néanmoins, j’y insiste, qu’il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre ; la question de l’intentionnalité est donc centrale ! Je le répète : il s’agit de savoir, non pas s’il faut autoriser la destruction d’espèces protégées, mais quelle réponse juridique il convient d’apporter lorsqu’il n’y a pas Je souhaitais rappeler ce point de droit, qui est essentiel, me semble-t-il, pour les législateurs que vous êtes. Le sujet des contrôles et de la manière dont les irrégularités sont traitées était, vous le savez, au cœur de la crise agricole. Les agriculteurs sont soumis à de très nombreux contrôles : les contrôles usuels dont font l’objet beaucoup d’autres chefs d’entreprise – contrôles fiscaux, contrôles de l’inspection du travail, etc. –, mais aussi d’autres types de contrôles, qui ciblent leur profession en particulier : contrôles de la PAC, contrôles de la police de l’environnement, contrôles sanitaires, etc. Les agriculteurs sont soumis à une multitude de normes qui garantissent, il est vrai, notre sécurité alimentaire, notre sécurité sanitaire, la protection des salariés agricoles et la protection de l’environnement. Ces normes sont parfois complexes, souvent changeantes, dans un monde qui évolue rapidement, sous la contrainte économique, mais aussi sous l’effet du changement climatique et de la transition agroécologique. Il en résulte que, de bonne foi, c’est-à-dire sans aucune intentionnalité – j’insiste de nouveau sur ce mot –, les agriculteurs commettent des erreurs liées à la complexité et à l’instabilité desdites normes, dont il arrive, d’ailleurs, qu’elles se contredisent. C’est donc de manière légitime que les agriculteurs ont pointé ce sujet durant la crise. Et le Gouvernement s’est engagé à reconnaître un droit à l’erreur. Ainsi, aux termes de l’amendement gouvernemental adopté en séance à l’Assemblée nationale, lorsque l’agriculteur agira de bonne foi ou avec des autorisations dans le cadre de procédures légales – je vais vous donner quelques exemples –, la non-intentionnalité sera présumée, et il ne sera plus sanctionnable ni sanctionné. Cette disposition me semble une avancée significative, qui permettra d’apporter une réponse de terrain à des situations qui étaient, à juste titre, mal En effet, en l’état du droit, les agriculteurs peuvent se retrouver embarqués dans des procédures pénales lourdes, infamantes et disproportionnées, alors même qu’ils ont agi de bonne foi. Notre objectif est donc de simplifier les procédures de contrôle, de mieux prendre en compte la bonne foi et la non-intentionnalité, de donner la priorité aux mesures éducatives et administratives et, enfin, de prévoir en dernier ressort le prononcé de peines proportionnées. Mesdames, messieurs les sénateurs, permettez-moi tout de même de vous rappeler le quantum de la peine encourue : trois ans de prison et 150 000 euros d’amende ! Dantec. Pour atteinte à quelle Pour ces raisons, j’émets un avis défavorable sur ces Pluchet. Très bien ! J’en viens à quelques exemples de verbalisations fondées sur l’article L. 415-3 du code de l’environnement, qui ne devraient plus exister à compter de l’entrée en vigueur du présent texte. Cas numéro 1, forêt communale, mai 2020 : une entreprise de travaux forestiers ayant procédé à une coupe de chablis imposée par la nécessité d’évacuer des arbres scolytés dans un délai le plus court possible, elle est verbalisée par l’Office national des forêts (ONF) à la suite de la plainte d’un riverain, plainte motivée par la présence de nids dans les arbres coupés. L’entreprise avait l’autorisation de procéder à une coupe ; elle est verbalisée. Cas numéro 2, forêt domaniale : coupe et broyage de végétation basse réalisés par un acheteur de coupe entre le 22 juillet 2019 et le 1er septembre 2019, le long d’une route départementale, à des fins de sécurité. Il n’y a eu, en la circonstance, aucun constat de destruction d’espèces ou de nids et l’ONF n’avait pas connaissance de la présence d’espèces protégées. Pourtant, il y a eu verbalisation, au motif de l’interdiction de procéder sans dérogation à des broyages de cloisonnement en période de nidification, même lorsque des questions de sécurité préalable sont en jeu et même si la présence d’une espèce protégée n’est pas avérée, car il y allait de la protection des habitats potentiels. Pluchet. C’est scandaleux ! Cas numéro 3 : débroussaillement. Une personne débroussaille sa parcelle en application de la réglementation OLD (obligations légales de débroussaillement) ; elle est verbalisée, derechef, pour atteinte à l’habitat potentiel Vous le voyez, mesdames, messieurs les sénateurs, on atteint là les limites de la justice. Il faut bien se rendre compte que la dépénalisation que nous proposons n’est pas une autorisation de tout détruire : elle est bordée, ce qui sera très clairement précisé par mon amendement n° 874. Je signale de surcroît que, aujourd’hui, notre droit est une surtransposition du droit européen ! Puissat. Bien sûr ! Louault. Merci ! En droit communautaire, les atteintes non intentionnelles à l’environnement ne font pas l’objet d’une pénalisation. Voilà posé le cadre du débat : j’ai donné des exemples très précis de la façon dont notre droit fonctionne aujourd’hui. Il convient, je le crois, d’y remettre un peu de bon sens et de le faire évoluer en fonction de ce qui se fait à l’échelle européenne et de ce qui est juste. Actuellement, on peut respecter une réglementation et se trouver pénalisé par le respect même de cette réglementation : ce n’est pas acceptable ! des travées des groupes Les Républicains, UC et Gontard proteste.) M. Ronan Dantec, pour explication de vote. Dantec. J’ai malgré tout le sentiment, madame la ministre, que vous avez tenté de noyer le poisson. Je ne sais pas s’il s’agissait d’une espèce protégée, mais enfin… Les trois cas que vous avez cités se sont soldés par trois ans d’emprisonnement… C’est bien cela, j’ai bien suivi votre raisonnement ? Le quantum de peine, c’est bien trois ans d’emprisonnement ! Dantec. Ah ! Soyez, je vous en prie, extraordinairement précise et rigoureuse ! C’est le quantum de peine actuellement applicable ! Dantec. Vous nous avez donc expliqué que ces trois cas avaient donné lieu au prononcé d’une peine de trois ans d’emprisonnement, ou alors je n’ai rien compris – à moins que vous ne mélangiez tout pour nous égarer, mais jamais je ne vous ferai un tel procès d’intention, madame la ministre… Voici ce que je sais, en tout cas. Sans les réglementations actuelles sur les espèces protégées, nous aurions perdu, en France, énormément d’espèces. Nous avons perdu, officiellement il y a quelques mois – en réalité, cela faisait déjà un certain temps qu’il était éteint –, le courlis à bec grêle. C’est la première espèce d’oiseau eurasienne qui disparaît par destruction de son habitat. de Nicolaÿ. Et les agriculteurs, combien ont disparu ? Dantec. Évidemment, il y a un lien entre habitat et espèce, mais je ne vous apprends rien. Sans les efforts que nous avons réalisés en matière de réglementation relative aux espèces protégées, la liste des espèces disparues serait aujourd’hui bien plus importante qu’elle ne l’est. Nous pouvons donc être extrêmement fiers de l’évolution du droit de l’environnement. Si l’on peut, par exemple, observer beaucoup plus d’ardéidés qu’auparavant, c’est parce que l’on n’a plus le droit de les chasser. À l’entrée du Sénat, vous pouvez admirer une tenture figurant un héron, qui est représenté en forêt. Savez-vous pourquoi il est représenté en forêt, alors que nous pouvons en voir un peu partout au bord des routes ? C’est parce que, à l’époque où la pièce dont je parle a été réalisée, le héron était chassé : les derniers membres de l’espèce vivaient au fin fond des forêts, ils ne s’aventuraient plus ailleurs. Loisier. Il y en a partout, des Oui, partout ! Dantec. Autrement dit, notre réglementation relative aux espèces protégées a donné des résultats ! Je ne pense pas que cette disposition prospérera, car elle fera évidemment l’objet de recours pour non-conformité au droit européen ; mais, le cas échéant, je puis vous le dire, ce que vous êtes en train de faire entraînera une multiplication des procès, portant y compris sur des préjudices autres que pénaux. Vous allez encore complexifier et durcir, sur le terrain, les rapports entre les uns et les autres, là où notre responsabilité commune est au contraire d’apaiser les choses. M. Yannick Jadot, pour explication de vote. Pointereau. Voici le spécialiste des hérons ! (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.) Jadot. Arrêtez avec ce genre de réflexions, cher collègue ! C’est soûlant ! J’ai toujours contesté deux arguments qui sont sans cesse invoqués dans le débat sur l’agriculture : premièrement, celui-ci ne concernerait que les agriculteurs ; deuxièmement, c’est un débat dont on devrait exclure les agriculteurs, parce qu’ils en sont partie prenante et qu’ils sont donc en situation de conflit d’intérêts. Je refuse ces deux arguments : le débat sur l’agriculture est un débat d’intérêt général ! Or je suis assez surpris, madame la ministre, de vous entendre nous dire que, en quelque sorte, pour ce qui est de la notion d’intentionnalité, la loi française, que vous vous apprêtez à modifier, n’est pas légale. Pointereau. Elle surtranspose ! Jadot. Car c’est la loi française que vous voulez changer aujourd’hui,… Pointereau. Eh oui ! Jadot. … au mépris du droit On ne saurait être dans le négationnisme de l’effondrement de la biodiversité et appliquer la présomption de non-intentionnalité à l’agriculture, mais aussi, au-delà, à l’industrie, à la chasse et à toutes les activités humaines ! Partout, les scientifiques nous alertent quant à l’effondrement de la biodiversité. Nous avons des règles, qui sont européennes. Mais cela ne vous suffit pas de vous attaquer à l’OFB et à la police de l’environnement en général : c’est à la loi même que vous voulez vous attaquer, en matière de protection de la biodiversité. Ce n’est pas sérieux ! Qu’une ministre conteste le droit français en vigueur, que la Haute Assemblée conteste les règles européennes, les règles françaises et les stratégies mises en œuvre pour protéger la biodiversité, ce n’est pas sérieux ! Pluchet. Allez dire cela à la Mairie de Paris ! Nous n’avons pas de leçons à recevoir de Jadot. On sait à quel point l’agriculture est l’une des causes de l’effondrement de la biodiversité. (Protestations sur les Pluchet. Quelle honte ! Jadot. Il faut travailler à régler ce problème. Désormais, c’est l’absence d’intentionnalité qui sera présumée. Il suffira à ceux qui tuent les bêtes et détruisent des espèces de plaider la bonne foi, toute obligation de repérage et d’identification ayant été levée : rien ne les obligera désormais à travailler à la préservation des habitats – c’est ainsi que nous nous rassurons, mes chers collègues ? –, puisque les atteintes à la biodiversité seront présumées non intentionnelles. Un tel négationnisme, dans cette enceinte ? Ce Dantec applaudit. – Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) Louault. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous sommes au cœur de la meule du problème ! On ne va pas s’entendre, c’est Madame la ministre, vous avez donné des exemples qui sont de votre ressort – l’ONF et les forêts domaniales, c’est l’État. Mais le problème est bien plus large. Louault. Je pense à Roger, cet agriculteur qui n’a pas vu l’arrêté départemental d’interdiction d’arrosage : le lendemain, un 14 juillet, il fait l’objet d’une plainte au pénal et attend presque huit mois avant d’être déféré devant le juge ; il finira par passer au pénal, donc, avec tout le stress que cela implique. Je pense à cet autre agriculteur de l’Oise qui, au mois de juin, n’arrivait pas à planter ses tournesols en semis direct. Il a fini par labourer et il se retrouve lui aussi au pénal. L’audience a eu lieu il y a exactement quinze jours, et la décision sera rendue dans un mois, car il a labouré des sols auxquels avaient été appliqués du Roundup. C’est lunaire ! La justice a autre chose à faire que de s’occuper de telles affaires, qui doivent relever de sanctions administratives. Songez à ce qui se passe quand vous vous faites arrêter pour une infraction au code de la route. Dantec. Le sujet, ce sont les espèces protégées ! Louault. Mais mon raisonnement vaut pour tout, et pas seulement pour la protection des espèces ! Quand Mme la ministre évoque le broyage, il n’est pas directement question d’espèces protégées. Mais il y a toujours un lien avec les espèces protégées : le lien, ce sont les habitats ! (Exclamations sur les travées du groupe GEST.) Soyez un peu de bonne foi, mes chers collègues : vous nous opposez en permanence l’habitat de l’espèce protégée. Il est évident que personne ne roule avec son tracteur sur l’espèce protégée ! Tous les agriculteurs protègent les nids de rapaces pendant la moisson et font attention à leur écosystème. Pluchet. Bien sûr ! Louault. Il faut cesser de tout caricaturer en permanence ! Il s’agit simplement, avec cet article, de remettre un peu de bon sens et de réalité dans notre droit. Je rappelle que, pour ce qui est des infractions au code de la route, ce n’est pas le même régime qui s’applique selon que l’excès de vitesse est ou non supérieur à 50 kilomètres à l’heure : au-dessus de 50 kilomètres à l’heure de dépassement, l’infraction relève de sanctions pénales. Il n’est pas difficile de comprendre que certaines infractions, parmi celles que les agriculteurs sont susceptibles de commettre, doivent être Évidemment, les agents de l’État, que j’ai toujours défendus, notamment ceux de l’OFB, appliquent des réglementations, celles-là mêmes que nous essayons de modifier aujourd’hui. Je soutiendrai donc ce texte à mort ! sur les travées du groupe GEST.) M. Michaël Weber, pour explication de vote. Weber. Monsieur Louault, préservez-nous de la mort ! Je pense que, en effet, nous sommes là au cœur du sujet de ce texte. Tout d’abord, mes chers collègues, ce n’est pas la peine de pousser des cris d’orfraie… Estrosi Sassone, de la commission des affaires économiques. Des deux Weber. … quand nous parlons de l’effondrement de la biodiversité et de ses causes. Tout le monde est d’accord pour reconnaître, ici et ailleurs, que c’est l’activité humaine en général qui est la cause de l’effondrement de la biodiversité mondiale, mais aussi que l’agriculture, quoi que l’on en dise, a une part dans cette évolution. Nous pouvons au moins partager ce constat. Ce constat étant dressé, la première question à se poser est la suivante : quelles sont les pratiques de transition que l’on met en œuvre pour éviter que l’agriculture ne soit demain un accélérateur de la perte de biodiversité et de la disparition des fondements mêmes de la biodiversité sur notre planète ? Voilà une bonne façon d’aborder ce Ensuite, madame la ministre, certains, dans cet hémicycle et ailleurs, pensent que le droit de l’environnement n’a pas la même valeur que les autres droits applicables en France ; qu’il est, en somme, un droit au rabais. Il faudrait cesser de considérer la question environnementale comme une question de droit, plaident-ils, pour en faire une simple question d’intentionnalité ou de non-intentionnalité. Or, vous le savez très bien, l’intentionnalité est très difficile à prouver ! Enfin, pour ce qui est de la surtransposition, dont on nous rebat en permanence les oreilles, je vous suivrais volontiers sur ce terrain, mes chers collègues, à condition que nous adoptions la même approche pour toutes les thématiques ! Voilà seulement quelques jours, notre assemblée a adopté à l’unanimité des groupes politiques une proposition de résolution européenne sur la réduction de l’utilisation des microplastiques. Bizarrement, personne ne nous a reproché de surtransposer. Pourtant, en l’espèce, l’exigence française allait bien au-delà de ce qu’exigent les règles européennes. Si nous savons nous montrer vertueux sur les microplastiques ou sur d’autres thématiques, nous pouvons et nous devons l’être aussi sur l’agriculture ! Salmon. Madame la ministre, l’heure est assez grave : vous continuez vous aussi – cela me déçoit fortement – de colporter l’idée selon laquelle les agriculteurs seraient harcelés – entre autres, par l’OFB. J’ai sous les yeux quelques chiffres – il faut les examiner, de temps en temps ! En 2022, seuls 136 agriculteurs ont été impliqués dans une procédure en lien avec le droit de l’environnement. 136 ! Faisons attention aux arguments que nous avançons : de cas particuliers, on ne peut pas tirer une généralité. En tout état de cause, cet article est extrêmement dangereux. S’attaquer à la protection de la biodiversité, c’est s’attaquer à des espèces bien concrètes : le bouvreuil pivoine, la loutre, le hérisson, toutes ces espèces qui sont aujourd’hui protégées, parce qu’elles sont menacées de disparition. Avec cette présomption de non-intentionnalité, c’est tout notre droit de l’environnement que l’on fragilise. Cela a été dit, l’objet de cet article est vraiment de montrer que le droit de l’environnement est secondaire : « Les atteintes à l’environnement ne sont pas très graves, au fond ! » Tel est le message qui est ici envoyé, j’y insiste : « Tant pis pour l’environnement, et après nous le déluge : on verra bien quelles espèces il restera Quelle est la valeur d’une espèce ? Quel sens donnons-nous à nos actions d’aujourd’hui, notamment à notre agriculture, si elles se paient demain au prix de la disparition d’une multitude d’espèces ? J’ai cité des espèces dont l’extinction est bien visible ; mais de nombreuses espèces invisibles pour la plupart d’entre nous disparaissent M. Jean-Marc Boyer, pour explication de vote. Boyer. Il y en a assez des donneurs de leçons ! À vous entendre, il y a d’un côté les prêcheurs de bonne parole, qui ont pour eux la vertu, et, de l’autre, les destructeurs. Pour vivre dans le milieu rural et dans la nature, mon impression est que certains ici n’y vont pas souvent… (Exclamations sur des travées des groupes GEST et SER.) Weber. Mais bien sûr… Salmon. Nous aussi, nous allons dans la ruralité ! Boyer. Les agriculteurs sont les meilleurs écologistes : ce sont eux qui entretiennent l’espace, les prés, les forêts. Une revue scientifique anglaise vient pour la troisième fois d’établir que l’agriculture française est la plus vertueuse au monde ! Ce n’est pas moi qui le dis : c’est la revue scientifique The Economist. Il faut savoir raison garder : la protection de la biodiversité n’est l’apanage de personne ! Et les agriculteurs prennent leur part de cette protection. Pourquoi les agriculteurs ont-ils manifesté il y a un an ? Pourquoi ont-ils continué à se mobiliser Jadot. Pour leurs revenus ! Boyer. Pour plusieurs raisons : pour défendre leurs revenus, mais surtout pour protester contre les normes et les contraintes qui leur sont imposées. (Protestations sur les travées du Jadot. Non ! Pour les Boyer. Cela vous ennuie que nous le disions, mais c’est la vérité ! Ils se mobilisent surtout contre les contraintes et les normes qui pèsent sur leur Pourquoi sont-ils allés manifester devant le siège de l’OFB ? Pour se faire plaisir ? Pour passer le temps ? Pour s’amuser ? Pas du tout ! S’ils manifestent, c’est parce que l’ensemble des normes que subissent les agriculteurs fait peser sur eux un poids bien réel ! Mme la ministre a donné tout à l’heure quelques exemples. J’aimerais à mon tour vous en donner quelques-uns, dont j’ai été saisi. Je sais bien que, de cas particuliers, on ne peut pas tirer de conclusions générales, mais tout de même… Les agriculteurs devraient avoir droit à présidente. Il faut conclure, mon Boyer. Épandage de lisier ? Sanctionné ! Retrait des branches d’un ruisseau alors qu’il y a inondation ? Sanctionné ! présidente. Votre temps de parole est écoulé ! Boyer. Il faut arrêter avec ce genre de discours et en revenir à un peu de bon sens ! M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. Le moment est grave, mes chers collègues. Quel message souhaitez-vous envoyer ? Boyer. Et vous ? Gontard. Voici quel est au fond votre message : « La biodiversité, ce n’est pas bien Boyer. Je n’ai pas dit cela ! Les agriculteurs sont les meilleurs défenseurs de la nature. Gontard. À vous entendre, le premier problème des agriculteurs, ce sont les textes qui réglementent l’exercice de leur profession. Mais des réglementations, il y en a pour tous les métiers ! Telle n’est pas du tout la réalité de ce que demandent les agriculteurs : dans leur très grande majorité, ils respectent la loi, et cela sans aucun problème. Boyer. Et donc ? Gontard. Mon collègue Daniel Salmon a cité les chiffres : 136 agriculteurs ont été impliqués en 2022 dans une procédure en lien avec le droit de l’environnement. Et, au bout du compte, une très grande majorité de ces 136 agriculteurs ont simplement reçu une convocation de la part de l’Office français de la biodiversité. C’est faux ! Gontard. Mme la ministre a cité tous les exemples dont elle dispose, car, me semble-t-il, il n’y en a pas d’autres. En revanche, vous souhaitez modifier le droit en vigueur, au motif, a dit Mme la ministre, qu’il serait en quelque sorte « hors la loi ». Mais cette modification ne s’appliquera pas seulement à l’agriculture : elle vaudra pour les industriels, pour les chasseurs ! Récemment, un chasseur a tué l’un des derniers aigles vivant sur mon territoire. Qu’a-t-il dit pour sa défense ? Qu’il ne l’avait pas fait exprès : il avait confondu l’aigle avec un faisan ! (Sourires.) Il a été condamné à 55 000 euros d’amende, heureusement ! Il est bon qu’un tel message ait pu être envoyé. Avec la disposition que vous vous préparez à mettre en œuvre, les choses auraient été bien différentes. Le chasseur n’a pas fait exprès de tuer l’aigle ? Impunité, 450 euros d’amende ! Lactalis déverse des eaux souillées dans les ruisseaux ; une fromagerie du groupe a été condamnée, dans le Doubs, à une amende de 100 000 euros. Même discours : elle a pollué sans le faire exprès, c’est sa station d’épuration qui fonctionne mal… Vous imaginez ce que vous êtes en train de mettre en place ? Franchement, c’est criminel pour la biodiversité ! Or, sans biodiversité, il n’y a plus d’agriculture ! sur les travées du Tissot. Je ne sais pas si je suis vertueux, donneur de leçons ou pollueur. En tout cas, certaines réalités s’imposent, et j’aime à les rappeler. J’ai la chance – je le pense – d’avoir été agriculteur. Je ne le suis plus : j’ai pris ma Je pense avoir moi aussi contribué à polluer les terrains que j’ai exploités. Quant à mes parents – la génération qui m’a précédé –, ils ont aussi été des pollueurs, à cette différence près que, eux, ils ne savaient pas qu’ils l’étaient ! Qu’a-t-on dit aux paysans voilà trente, quarante ou cinquante ans ? On leur a dit – vous en êtes témoins, mes chers collègues : « Nourrissez la France, allez-y : il faut augmenter les rendements ! » Nous avons su, collectivement, augmenter les rendements, mais à grand renfort de chimie. Cela, il ne faut pas le nier : c’est vrai ! Les traitements ont été une véritable catastrophe pour l’environnement, mais aussi pour les paysans. Quand nous allions traiter le maïs dans des tracteurs sans cabine et que nous revenions tout verts ou tout bleus, il y avait tout de même des questions à se poser ! Il ne faut pas nier la réalité. C’est pourquoi je pointe du doigt vos propos, madame la ministre, comme ceux des rapporteurs et de mes collègues de la droite sénatoriale. Et c’est pourquoi nous demandons la suppression de cet article 13 : aujourd’hui, nous avons des solutions pour remédier à ces problèmes de pollution. Nous les connaissons : nous pouvons nous appuyer sur les avis des scientifiques. Notre collègue Jean-Marc Boyer l’a dit : il faut s’appuyer sur les conclusions de la science. Encore faut-il lire jusqu’au bout les rapports scientifiques ! Nous avons désormais des solutions, disais-je, pour pallier la pollution entraînée par l’activité humaine, notamment par l’activité agricole. Ayez au moins l’honnêteté de le reconnaître. M. le rapporteur. Sans vouloir relancer les débats, je citerai quelques chiffres. Dans le département de la Haute-Loire, en 2024, un peu plus de 1 000 contrôles ont été effectués sur 3 500 exploitations agricoles, dont 700 ont été réalisés par la direction départementale des territoires (DDT) sur la PAC, un peu moins de 300 par la direction départementale de la protection des populations (DDPP) sur l’identification et l’utilisation des antibiotiques, et 50 par l’Office français de la biodiversité (OFB). Sur les 50 contrôles réalisés par l’OFB, 49 ont été au pénal. Voilà la réalité, et ce n’était pas le cas il y a encore quelques Louault approuve.) La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), qui traite également des problèmes d’environnement et d’écologie pour les entreprises, n’envoie, elle, que deux dossiers au pénal pour 50 contrôles. Voilà où nous en sommes ! Nier les faits, c’est condamner les agriculteurs à revivre sans cesse le même problème. Ils sont traités comme de très grands délinquants alors que les faits qui leur sont reprochés méritent tout au plus une sanction administrative, mais en aucun cas le pénal ! Mme Anne-Catherine Loisier, pour explication de vote. Loisier. Nous soutenons cette démarche, car elle nous ramène à un principe général du droit auquel nous sommes tous attachés, à savoir la Les situations sont hétéroclites. Parfois, les interventions sont parfaitement justifiées, mais d’autres ne le sont malheureusement pas, comme c’est souvent le cas en matière de travaux forestiers ; j’ai pu le constater moi-même. On parle de la disparition des espèces, mais nombre d’entreprises disparaissent également. Par excès ou par zèle législatif, certaines d’entre elles ont été interdites d’exercice ou n’ont pu postuler à des marchés publics pendant de long mois, pendant toute la période du contentieux. Ainsi privées d’activité, elles ont disparu. M. Pierre Cuypers, pour explication de vote. Cuypers. Sommes-nous tous d’accord pour dire que la France est l’un des plus beaux pays du Temal. Oui ! Cuypers. Par ailleurs, est-ce que ce sont les agriculteurs qui détériorent notre pays ? Pluchet. Non ! Cuypers. Les agriculteurs contribuent-ils à la longévité de nos concitoyens ? Ne devraient-ils pas être remerciés pour leur travail ? Après tout, ils nous nourrissent, ils créent des richesses que nous exportons, ils produisent de l’énergie et de nombreuses matières premières indispensables à la vie de nos Monsieur Jadot, vous devriez présenter vos excuses au monde agricole pour les propos que vous avez tenus contre eux ! Jadot. Certainement pas ! Cuypers. Libre à vous de ne pas être d’accord avec les agriculteurs, mais je n’admets pas que vous défendiez vos idées de cette façon-là. Les agriculteurs doivent aujourd’hui être félicités et et applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et INDEP, ainsi que sur des travées du groupe UC. – Marques sur les travées des groupes GEST et SER.) Mme Mathilde Ollivier, pour explication de vote. Ollivier. Franchement, ce débat, c’est la honte ! (Vives exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) On fixe de grands objectifs pour défendre la biodiversité à l’échelle française, on fait de grandes annonces à l’échelle internationale, mais ici, à l’occasion de cet article, on fait tout le contraire ! Les agriculteurs ne seront pas les seuls concernés par cet article : il y aura aussi les pêcheurs et les chasseurs, ainsi que toutes les entreprises qui porteront atteinte à la biodiversité. Eux aussi pourront arguer du caractère non intentionnel de ces Si, demain, une entreprise déverse des produits chimiques dans une rivière, pourra-t-elle se contenter de dire qu’elle n’a pas fait exprès, qu’elle ignorait qu’il y avait un trou dans ses tuyaux ? Quid des poissons qui mourront et les espèces protégées qui potentiellement disparaîtront de ce cours d’eau ? Puisque l’atteinte n’était pas intentionnelle, faudrait-il se contenter d’une amende de 450 euros et dire adieu à la biodiversité ? Ce débat est une honte pour les objectifs que la France se fixe en matière de protection de la biodiversité terrestre – directement touchée par l’agriculture –, mais aussi marine. À quelques mois du sommet des Nations unies sur les océans, ce débat est catastrophique également pour les espèces de poissons et les mammifères marins ! Madame la sénatrice Ollivier, qui peut ici raisonnablement affirmer que le respect de la biodiversité est superflu ? Vos propos sont une Quant à vous, monsieur Jadot, si vous n’étiez plus sur Twitter, j’aurais pu croire que votre intervention était faite pour une capsule vidéo ! (Rires et applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) En effet, c’était totalement caricatural. Jadot. La moitié de vos interventions à vous sont faites pour le congrès de la FNSEA ! présidente. Monsieur Jadot, je vous demande un peu de respect envers Mme la ministre. Veuillez poursuivre, madame la ministre. La non-intentionnalité est bordée : trois cas de figure la Premier cas de figure, il s’agit d’un ordre de la loi. Je pense, par exemple, à l’obligation légale de Deuxième cas de figure, il s’agit d’une autorisation. Anne-Catherine Loisier a cité l’exemple des entreprises de travaux forestiers : on leur délivre une autorisation et on les accuse ensuite de destruction d’espèces Troisième cas de figure, il s’agit d’un plan de gestion validé. Là non plus, il n’y a pas intentionnalité, puisqu’il y avait autorisation d’intervenir, voire injonction. Remettons donc un peu d’ordre ! Gontard. Parce qu’il n’y a pas d’ordre actuellement ? Mesdames, messieurs les sénateurs, même si le juge, attaché à la question de la proportionnalité de la peine, ne prononce pas la peine maximale de trois ans de prison et de 150 000 euros d’amende – Richelieu disait d’ailleurs : « Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c’est autoriser la chose qu’on veut défendre » –,… Gontard. Vous remettez en cause la … même si l’on n’applique pas le quantum de peine, disais-je, l’agriculteur – car c’est exclusivement de lui qu’il est question, comme s’il était le seul à être responsable de la disparition dramatique de la biodiversité – est placé en garde à vue comme un délinquant présumé coupable, son nom est publié dans le journal, il est livré à l’infamie publique comme étant un destructeur de biodiversité ! Pointereau. Exactement ! Boyer. Il est traité comme un Vous voyez bien tout ce que cela implique : il comparaît en correctionnelle, doit payer des frais d’avocats et subit deux à cinq ans de procédure, durant lesquels il est en état d’insécurité juridique et de stress permanent. sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – Protestations sur les travées du groupe GEST.) Sollogoub. Exactement ! Monsieur Jadot, vous avez prononcé un mot inadmissible au cours de votre intervention. Vous avez parlé de négationnisme. Jadot. De la biodiversité, C’est une honte que d’utiliser ce terme, qui est historiquement très bien documenté. Les Républicains et UC. – Louault applaudit également. – Protestations sur les travées du groupe GEST.) Belrhiti. Cherchez la définition de ce mot avant de l’utiliser ! Vous n’avez pas le droit, de surcroît dans le contexte actuel de regain de l’antisémitisme, d’utiliser ce mot ! sur les travées du groupe Les Républicains. – Protestations sur les travées du groupe GEST.) Jadot. Vous en êtes-là, madame la ministre ? C’est honteux ! groupe Les Républicains.) amendements identiques nos 384 rectifié ter, 577 et 711 rectifié. J’ai été saisie d’une demande de scrutin public émanant du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement. Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a présidente. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) présidente. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 189 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Contre 22 Le Sénat n’a pas adopté. L’amendement n° 874, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : Le code de l’environnement est ainsi préjudice des poursuites pénales qui peuvent être exercées, en cas d’atteinte irréversible à la conservation d’espèces animales non domestiques, d’espèces végétales non cultivées et d’habitats naturels en violation des interdictions ou des prescriptions prévues à l’article L. 411-1 et par les règlements ou les décisions individuelles pris en application de l’article L. 411-2, l’autorité administrative compétente peut, sans avoir préalablement procédé à une mise en demeure, obliger la personne physique ou le dirigeant de la personne morale responsable de l’atteinte à suivre un stage de sensibilisation aux enjeux de l’environnement, notamment à la reconnaissance et à la protection des espèces et des a) Au premier alinéa du 1°, après le mot : « fait », sont insérés les mots : « , commis de manière b) Après le d du même 1°, il est inséré un alinéa ainsi « Est présumée ne pas commettre de manière intentionnelle les faits mentionnés aux a à d du présent 1° la personne qui exécute une obligation légale ou réglementaire, les prescriptions assortissant une autorisation administrative ou les activités prévues par des documents de gestion mentionnés à l’article L. 122-3 du code forestier dans des conditions qui prévoient la mise en œuvre de mesures pour éviter ou réduire les atteintes portées aux espèces protégées et à leurs habitats, présentant des garanties d’effectivité telles qu’elles permettent de diminuer le risque pour les espèces au point qu’il apparaisse comme n’étant pas suffisamment c) Au 2°, après la référence : « L. 411-6 », sont insérés les mots : « du présent d) Après le treizième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi personnes morales sur la poursuite des délits prévus au 1° du présent article, dans les conditions prévues au second alinéa du I et aux III à V de La parole est à Mme la ministre. Cet amendement vise à rétablir la rédaction de l’article 13 issue des travaux de l’Assemblée nationale, en la complétant par des éléments sur les documents de gestion Il s’agit donc de rétablir cette version, qui est à la fois plus cohérente et sécurisée juridiquement, en y ajoutant des garanties supplémentaires s’agissant des pratiques En effet, la version votée par la commission des affaires économiques du Sénat soulève de nombreuses difficultés en élargissant le champ d’application de l’article aux réglementations relatives aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et aux installations, ouvrages, travaux et activités (Iota) soumis à la loi sur l’eau. Cette extension me paraît dangereuse, car elle s’appliquerait à tous et non aux seuls agriculteurs, c’est-à-dire qu’elle vaudrait aussi pour les industriels et les activités dangereuses. Je rappelle que l’objectif visé par le Gouvernement au travers de cet article est d’adapter les sanctions relatives aux atteintes aux espèces et aux habitats protégés aux circonstances des infractions, en prenant en compte le fait que ces infractions résultent dans certains cas d’activités autorisées ou font l’objet d’obligations légales. L’article 13 vise également, pour les infractions volontaires, à restaurer la possibilité de transactions pénales qui existait jusqu’en 2016. Cette dernière permet d’éteindre l’action publique après paiement d’une amende transactionnelle proposée par le préfet et validée par le procureur de la République. La remise en état, quand elle est possible, est bien entendu obligatoire. L’amendement du Gouvernement vise donc à circonscrire les sanctions aux atteintes non intentionnelles, en laissant de côté les ICPE et les Iota, qui relèvent d’une autre réglementation, et à rétablir la possibilité de recourir à la transaction pénale, qui était en vigueur Mesdames, messieurs les sénateurs, cette rédaction est juridiquement sécurisée, ce qui est très important : elle n’ouvre pas une possibilité de dépénalisation pour toutes les formes d’atteinte à l’environnement. Elle est également bordée, puisqu’il s’agit d’atteintes non intentionnelles et de dégradations non définitives d’habitats. En cas de dégradations volontaires, il sera possible de recourir à la procédure de transaction pénale. Ce dispositif est solide et robuste juridiquement. C’est la raison pour laquelle je vous propose de l’adopter. Cet amendement vise à revenir sur la rédaction proposée par la commission des affaires économiques du Sénat. Tout d’abord, madame la ministre, je ne crois pas que la rédaction que nous avons votée pour cet article soit moins juridiquement tenable que la vôtre. Si, sur les ICPE et les Iota ! Ensuite, vous proposez de recourir à la transaction pénale. C’est aussi ce que nous prévoyons de faire. En revanche, nos deux rédactions divergent bien sur un élément. Tout à l’heure, vous avez trouvé anormal que certains agriculteurs se retrouvent placés en garde à vue. Pour l’éviter, il importe que le régime soit administratif et non pénal, comme vous le proposez au travers de votre amendement. Si le régime restait pénal, comme le souhaite l’Assemblée nationale, il ne serait pas possible de mettre fin aux gardes à vue. Louault. Tout à fait ! Mes chers collègues, si nous voulons instaurer une réelle différence de traitement entre le véritable délinquant et l’agriculteur qui commet un petit écart au niveau environnemental, mieux vaut s’en tenir à la rédaction proposée par la J’émets donc un avis défavorable sur cet amendement de réécriture de l’article. Nous ne parlons pas de la même chose, monsieur le rapporteur. En élargissant la dépénalisation aux ICPE, c’est-à-dire aux installations classées, vous dépénalisez des actes pouvant porter atteinte à la sécurité publique. Il pourrait s’agir, par exemple, d’installations industrielles qui répandraient accidentellement leur stock de matières dangereuses dans l’environnement. Un tel incident ne serait pas intentionnel, certes, mais il pourrait mettre en jeu la sécurité publique et la santé de nos concitoyens. Le cadre n’est donc pas du tout le même. Comment pourrions-nous appliquer à ce type d’infractions la dépénalisation prévue pour les atteintes non intentionnelles et involontaires à l’environnement ? Ce n’est pas du tout la même chose. La rédaction proposée par le Gouvernement est sécurisée et circonscrite à un objet particulier. Monsieur le rapporteur, en l’élargissant aux ICPE et aux Iota, vous compromettez le dispositif, car il ne tiendra pas, et vous le savez. En commission, vous avez adopté un amendement d’appel. Votre rédaction sera peut-être maintenue cet après-midi, car nous sommes au Sénat et vous êtes ici chez vous, mais elle n’a aucune chance de passer en commission mixte paritaire, ni devant le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel. C’est impossible ! Vous pouvez vous faire plaisir avec un effet d’annonce, mais cette rédaction ne tiendra pas. En ce qui concerne les ICPE, il existe bien un problème, mais il ne sera réglé ni par l’amendement du Gouvernement ni par le vôtre : je veux parler de la question des seuils des bâtiments d’élevage. Je vous l’accorde, c’est un vrai sujet. L’ensemble de la profession – nous y reviendrons dans le cours du débat – demande davantage de souplesse. L’idée, bien sûr, n’est pas d’aller jusqu’à la ferme des mille vaches – cette tradition n’existe pas chez nous, inutile d’élaborer une chimère ! Il s’agit simplement de traiter le cas d’un éleveur qui aurait 55 vaches au lieu de 49. Cela change-t-il quelque chose en matière de sécurité ? Évidemment, non ! Il conviendra donc de régler ce problème, mais en traitant ce cas de figure à part. Mesdames, messieurs les sénateurs, je vous demande d’adopter cet amendement, qui est le seul adapté à l’objectif que nous visons, à savoir éviter à des agriculteurs qui, de bonne foi, causeraient une destruction ou une altération de l’environnement, à condition qu’elle ne soit pas irrémédiable et qu’elle ne soit pas intentionnelle, d’être sanctionnés pénalement. Cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas de réponse à l’acte : nous avons prévu une obligation de remise en état et de stage. S’il y a eu destruction non intentionnelle, c’est bien qu’il y avait méconnaissance. Une formation sera utile à l’agriculteur pour lui éviter toute récidive. Je vous demande donc instamment de voter ce dispositif. M. Yannick Jadot, pour un rappel au règlement. Jadot. Mon intervention se fonde sur l’article 33 de notre règlement. Madame la ministre, au cours de notre débat, vous m’avez accusé de faire la promotion de l’antisémitisme. groupe Les Républicains, ainsi banc des commissions.) Pointereau. Pas du tout ! Jadot. Si, c’est exactement ce que vous avez dit, madame la ministre ! Nous rencontrons avec cet article un problème extrêmement important de négation de la réalité des recherches scientifiques autour de l’effondrement de la biodiversité. C’est un fait ! Toutes les études scientifiques démontrent que l’agriculture en est l’une des Belrhiti. Le mot « négationnisme » a un sens ! Jadot. Je n’accuse pas les agriculteurs, mais c’est une réalité scientifique, que nul ne peut nier ! Madame la ministre, quand vous dites que je fais la promotion de l’antisémitisme, non seulement vous m’insultez, mais vous insultez aussi les victimes de la Shoah ! (Vives protestations sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Je vous demande donc de retirer vos propos, car ils n’ont rien à voir avec ce débat ! (Mêmes Husson. N’importe quoi ! Pluchet. Vous êtes tordu ! de la commission des affaires économiques. Quelle mauvaise Monsieur le sénateur Jadot, j’observe avec intérêt que vous n’avez pas utilisé, cette fois, le mot négationnisme. Vous avez parlé de « négation » – ce n’est pas la même chose. Vous auriez pu également parler de « déni » – ce n’est pas la même Jadot. Retirez-vous vos propos ? Vous êtes un homme instruit, monsieur Jadot, vous savez très bien ce que signifie le mot négationnisme Jadot proteste.), et vous savez aussi très bien que je ne vous ai pas accusé d’antisémitisme. Ne soyez pas malhonnête ! Je ne me permettrai jamais d’affirmer une telle chose, d’autant que je ne vous connais pas. Je dis simplement que le mot que vous avez utilisé, monsieur le sénateur, est totalement Jadot. Ouvrez le Larousse ! On ne peut pas banaliser ce terme dans la période actuelle. Les Républicains, UC et INDEP.) Jadot. Vous avez parlé d’antisémitisme, allez-vous retirer vos mots ? présidente. Mes chers collègues, je souhaite clore ce débat. Je rappelle que les faits personnels sont examinés à la fin de la séance. Nous reprenons l’examen de l’amendement n° 874 du Gouvernement. J’espère, madame la ministre, que nous en resterons à la rédaction de la commission. Contrairement à ce que vous affirmez, celle-ci ne vise nullement à dépénaliser tous les cas de figure. En ce qui concerne les ICPE et les Iota, il s’agit simplement de dépénaliser les activités soumises à déclaration et à enregistrement, pas celles qui sont soumises à autorisation et qui resteront pénalisées. Les grosses entreprises chimiques que vous évoquez n’auront donc pas le droit de tout faire. En revanche, madame la ministre, c’est avec plaisir que j’ai écouté votre proposition. Un agriculteur qui a 150 vaches, ce qui correspond au régime de déclaration, doit-il passer devant le juge pénal parce qu’il en comptabilise finalement 151 ou 152, ce qui correspond au régime d’enregistrement ? Pour deux vaches de trop, est-ce opportun et nécessaire ? Je ne le crois pas. Une amende administrative me paraît donc préférable. Quant à la rédaction de cet article, dans un souci d’ouverture, je suis prêt à y revenir en commission mixte paritaire, de façon à parvenir à un compromis acceptable. Mais, dans l’immédiat, restons-en là. Louault. Mme la ministre a semé le doute. Mais au Sénat, en cas de doute, c’est la prime au rapporteur ! Vraiment ? Cela m’avait échappé ! Louault. Passer à un régime de répression administrative change tout. Selon la Cour des comptes, sur les 100 000 délits ayant fait entre 2015 et 2019 l’objet d’une réponse pénale, 350 peines de prison de plus d’un an et des amendes de plusieurs centaines d’euros ont été prononcées. Les procédures durent plusieurs années. Le pénal, ce n’est pas anodin dans ce pays. On n’a pas créé un parquet national de l’environnement en France pour traiter trois affaires par an, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire sur les travées d’en face ! On n’a pas non plus créé l’OFB, avec 3 000 agents sur le terrain, pour sucrer les fraises ! Ils travaillent, selon des procédures bien huilées, et cela fonctionne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 100 000 délits constatés en quatre ans ! Certes, je comprends Mme la ministre : les arbitrages ne dépendent pas uniquement d’elle. C’est le gros du problème, me semble-t-il : le ministère de l’environnement ne veut pas lâcher. L’arbitrage a dû être défavorable au ministère de l’agriculture… Vous n’y êtes pas du tout ! Boyer. On a beaucoup fait référence ici aux scientifiques. Or, chaque année, le magazine britannique The Economist publie l’ordre de durabilité des modèles agricoles et alimentaires dans le monde. Pour la troisième année consécutive, la France est première au Élaboré par The Economist Intelligence Unit, comprenant chercheurs, économistes et journalistes, l’indice de durabilité alimentaire est une étude comparative, permettant d’analyser les différentes façons de produire et de consommer dans 77 pays, représentant à eux seuls 90 % du PIB mondial et environ 80 % de la population. Chaque année, un score est attribué par pays, selon une quarantaine d’indicateurs, répartis en trois catégories : le gaspillage de l’eau et de la nourriture ; la durabilité des méthodes agricoles ; la gestion des problématiques nutritionnelles. Au regard de tous ces critères, le système agricole français est jugé comme étant le plus vertueux. La France serait même « à l’avant-garde » ! Au cours de leur étude, les auteurs ont notamment salué les politiques de lutte contre le gaspillage alimentaire conduites chez nous. C’est en matière de durabilité des pratiques agricoles que la France progresse le plus cette année. Elle est désormais au troisième rang mondial. Préservation de la biodiversité, diversification des cultures, lutte contre l’artificialisation des sols, The Economist cite notamment les actions menées dans l’Hexagone en faveur de l’agroécologie. Est également saluée notre ambition de sortir du glyphosate d’ici à la fin Cette année encore, pour la troisième fois consécutive, l’indice de durabilité alimentaire vient donc récompenser les efforts encourageants de la France et de ses agriculteurs en matière de transition agroécologique. Salmon. Ne m’en veuillez pas, chers collègues, mais j’utiliserai moi aussi un mot en « isme » : corporatisme, car vous nous en offrez aujourd’hui un bel exemple ! Vous défendez tous les agriculteurs, parce que ce sont des agriculteurs. Certes, une majorité d’entre eux font bien leur travail, malgré un modèle assez destructeur. Mais vous voulez ici couvrir quelques brebis galeuses qui ne respectent pas la loi. (Protestations sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) Voilà pourquoi elles sont condamnées ! Il y a une loi dans ce pays et une justice, en qui j’ai confiance. Lorsqu’une infraction relève du pénal, c’est qu’elle est relativement grave. J’ignore à quelle sanction a été condamné l’agriculteur à la vache supplémentaire dont M. le rapporteur a parlé, mais je pense que, pour aller au pénal, il faut avoir commis des actes d’une certaine gravité. Louault. C’est faux ! Salmon. Or vous êtes en train d’organiser la quasi-impunité de toutes les atteintes à l’environnement. Et cela me semble gravissime à l’heure où l’effondrement de la biodiversité est énorme. L’Académie nationale des sciences américaine – pardonnez-moi cette référence non française… – montre bien que, dans la hiérarchie des causes de l’effondrement de la biodiversité, l’agriculture est la principale responsable, du fait de l’intensification des pratiques. C’est un fait scientifique ! L’agriculture n’est pas la seule responsable, mais elle occupe la première place. Il faut donc s’en inquiéter. La préoccupation pour l’environnement n’est pas une lubie d’écologistes. Elle est fondamentale pour assurer la pérennité de notre modèle et, tout simplement, de Mesdames, messieurs les sénateurs, si vous appelez la gendarmerie parce que vous avez heurté, la nuit, un animal protégé, comme un loup ou un lynx, qui a surgi devant les roues de votre voiture, vous serez placé en garde à vue. Boyer. Oui ! L’amendement du Gouvernement vise à remettre un peu de rationalité et de mesure. (Très sur des travées du groupe Les Républicains.) Pour sa part, M. le rapporteur vous propose d’élargir cette dépénalisation aux ICPE, au-delà des seules activités agricoles. Je répète qu’il y a une difficulté pour ce qui concerne l’élevage, mais nous ne pouvons pas la traiter ici, car ce n’est pas le même sujet. Du fait de cette ouverture aux ICPE, qui s’appliquera aux activités industrielles, la fabrication ou le stockage de produits dangereux, toxiques, explosifs, inflammables, par exemple, pourra être concernée par l’amendement du rapporteur. Pas aux activités qui sont sous le régime de la C’est la raison pour laquelle je vous propose de circonscrire vraiment la dépénalisation aux atteintes non intentionnelles à l’environnement. Il faut être raisonnable ! De toute façon, je le répète, l’amendement de M. le rapporteur ne tiendra pas. On verra bien ! C’est certain, monsieur le rapporteur, et vous le savez ! Bien sûr, monsieur Louault, la position récurrente des sénateurs ne m’a pas échappé. Mais c’est à cela que sert le débat ! Ou alors il faut s’abstenir de discuter et passer directement à la commission mixte paritaire… Le débat permet d’exposer les points de vue pour éclairer le vote. Pour ma part, je ne renonce pas à faire appel à votre bon sens. Dieu sait que celui-ci est important en matière M. Hervé Gillé, pour explication de vote. Gillé. Il y a, bien sûr, du bon sens dans le monde agricole. Il y a, heureusement, du bon sens chez de nombreuses familles professionnelles, et j’espère qu’il y a aussi du bon sens politique. Ce n’est pas le problème. Je souhaite revenir sur la notion d’ICPE, qui est particulièrement importante. Je prendrai un seul exemple. En Gironde, de nombreux établissements situés dans le port autonome de Bordeaux sont classés ICPE. Ils sont particulièrement surveillés pour leur dangerosité – elle est plus ou moins grande, mais elle peut être élevée. Ils sont, bien sûr, très suivis par l’ensemble des collectivités riveraines. Si jamais nous allions dans le sens de M. le rapporteur, nous ouvririons donc une brèche considérable en termes de sécurité et d’appréciation de la faute qui peut être J’attire votre attention sur ce sujet, mes chers collègues : il y aurait là un dérapage très important. Imaginez que l’on applique effectivement cet amendement dans vos territoires où se trouvent des ICPE. Notre responsabilité à l’égard des habitants serait considérable. La proposition du Gouvernement, qui est une position de repli, me paraît bien plus équilibrée. Sans avoir la prétention de clore les débats, je veux dire que l’on amalgame tous les IPCE, en confondant toutes les strates. Nous ne sommes pas en train de discuter de la strate des entreprises soumises à autorisation, contrairement à ce que semblent penser certains. Nous sommes en train de parler des entreprises dont la taille les place sous les régimes de la déclaration et Madame la ministre, vous dites que notre rédaction ne tient pas juridiquement. Pardon, mais nos services, souvent, se confrontent aux vôtres pour savoir comment faire bouger les choses d’une manière qui soit solide juridiquement. Et ils ne me disent pas que ce que nous sommes en train d’écrire est complètement à côté de la plaque ! Acceptons que l’Assemblée nationale, le Sénat et la commission mixte paritaire (CMP) fassent chacun leur travail. Comme vous l’avez dit, la CMP doit mener un travail de mise en accord entre les deux chambres et avoir le temps de vérifier les différents arguments. Pour ma part, je pense que nos dissensions enrichissent le débat. Si l’on considère que nous sommes obligés de retenir la rédaction de l’Assemblée nationale, parce qu’elle serait la plus tenable juridiquement, cela veut dire que l’on n’a plus besoin du Sénat, et autant le supprimer ! Faisons comme d’habitude, restons sur notre position. Nous mettrons ensuite notre texte dans la balance juridique, pour voir s’il pèse plus ou moins lourd que celui des députés. Gontard. Tout à l’heure, vous avez cité Montesquieu, madame la ministre. Celui-ci disait aussi qu’il ne faut changer la loi que d’une main tremblante. Or nous sommes en train de jouer aux apprentis sorciers ! Sous couvert de défense des agriculteurs, c’est, en réalité, l’entièreté du code de l’environnement que nous changeons. Au-delà des seuls agriculteurs, ce sont toutes les ICPE qui sont ici visées, avec un impact potentiellement très fort sur l’ensemble des habitants de nos territoires, ce qui est tout de même dangereux. Je pense d’ailleurs que, si nous inscrivons cette mesure dans la loi, nous y reviendrons dans peu de temps, parce que nous nous apercevrons très vite des dangers entraînés par les facilités que nous avons votées. Et je ne parle même pas du message que nous envoyons ! J’ai cité tout à l’heure l’exemple de Lactalis. Le nombre de condamnations pour déversements et pollution de l’eau reste particulièrement important, sur de petites unités justement. L’intentionnalité sera très facile à On est là dans le régime de l’autorisation ! Gontard. Cela me paraît vraiment très dangereux. Je suis d’ailleurs assez surpris qu’une ministre de la République tienne des discours en ce sens. Vous avez dit, madame la ministre, que celui dont la voiture heurtait un animal protégé, comme un loup, allait en garde à vue. J’aimerais que vous m’en donniez des exemples ! Le seul cas dont j’ai eu connaissance est celui d’une personne, en Savoie, qui avait percuté un loup de manière intentionnelle – une vidéo a prouvé qu’elle avait ce projet. C’est une situation quelque peu différente de celle que vous avez décrite ! On peut toujours caricaturer, mais je pense que le débat se portera mieux si nous restons à peu près sensés. Vermeillet remplace Chain-Larché au fauteuil de la présidence.) M. Lucien Stanzione, pour explication de vote. Stanzione. Sans aller jusqu’aux ICPE, la question, madame la ministre, est sûrement celle de la position du curseur sur la possibilité de déroger. Vous avez cité le cas où l’on peut se retrouver en garde à vue parce que l’on a percuté un animal sauvage. À l’extrême, on acceptera une dérogation réglementaire pour tous les animaux possibles et imaginables ! Il serait bon que vous puissiez nous expliquer où se trouve le curseur dans cette affaire. Comme l’on dit certains de mes collègues, on ne peut s’engager à l’aveugle. Je veux évoquer un argument qui plaide en faveur de l’adoption de l’amendement du Gouvernement. M. le rapporteur a expliqué que le dispositif de la commission se limitait aux ICPE sous le régime de la déclaration ou de l’enregistrement et ne concernait pas celles qui relèvent de Sur un site tout à fait officiel, celui de la réglementation de la prévention des risques et de la protection de l’environnement – nous sommes donc dans notre sujet –, la nomenclature est tout à fait claire. Avec l’amendement de la commission des affaires économiques, il serait possible de stocker, dans les installations soumises à enregistrement ou déclaration, une quantité totale de matières actives de produits possiblement dangereux qui serait supérieure ou égale à 100 kilogrammes, mais inférieure à 500 kilogrammes. On pourrait donc y stocker 499 kilogrammes de matières de produits explosifs ! Nous ne pouvons pas décider une chose pareille ! Gontard. Absolument ! L’essence, c’est explosif ! L’ammonitrate aussi ! Or j’en ai 25 tonnes… C’est la raison pour laquelle je vous demande instamment, mesdames, messieurs les sénateurs, de borner la dépénalisation aux atteintes non intentionnelles à l’environnement. C’est le cœur du sujet. On ne peut s’engager dans une direction qui mettra en péril la sécurité publique et la santé d’autrui. Ce n’est pas possible ! Sur mon exploitation, qui ne relève ni de la déclaration ni de l’enregistrement, je stocke 25 tonnes d’ammonitrate. Et je rappelle qu’AZF a explosé avec de l’ammonitrate ! Quand on cherche à faire peur, on peut faire dire tout ce qu’on veut à tout un tas de choses, mais il me semble que les trois piliers sur lesquels notre République est assise aujourd’hui, ce sont la liberté, l’égalité et la fraternité. Ce ne sont pas la peur, la culpabilité et l’interdit ! Louault. Bien dit ! l’amendement n° 874. public émanant de la commission. conditions fixées par l’article 56 du règlement. présidence, le résultat du scrutin n° 190 : Je suis saisie de deux amendements identiques. L’amendement n° 259 rectifié bis est présenté par M. Bleunven, Mmes Billon et Jacquemet et MM. Levi, de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 794 rectifié est MM. Burgoa, Klinger et de Legge, Mme Malet, M. H. Leroy, Ces deux amendements Après les mots : infractions mentionnées insérer les mots : aux articles L. 216-6, L. 432-2 et II. – Compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés : …. – Après le premier alinéa de l’article L. 216-6, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : dispositions du présent article, les infractions mentionnées au présent article sont soumises, lorsqu’elles n’ont pas été commises par négligence grave ou de manière intentionnelle, aux sanctions prévues par l’article L. 171-7-2 du présent code. Sont présumés n’avoir pas été commis de manière intentionnelle, les faits répondant à l’exécution d’une obligation légale ou réglementaire ou des prescriptions prévues par une autorisation ….. – L’article L. 432-2 est complété par un alinéa ainsi présent article sont soumises, lorsqu’elles n’ont pas intentionnelle, aux sanctions prévues par l’article L. 171-7-2 du présent code. Sont présumés n’avoir pas été commis de manière prévues par une autorisation administrative. » Bleunven. Cet amendement se justifie par le débat que nous venons de mener. Il vise à dépénaliser les infractions de pollution des eaux qui ne sont pas commises intentionnellement ou par négligence grave. n° 794 rectifié. Gremillet. Il est défendu, madame Je pense que nous sommes déjà allés suffisamment loin sur le Compte tenu de la teneur des débats, mes chers collègues, je sollicite le retrait de ces amendements, faute de quoi j’émettrais un avis défavorable. Jadot. Trop, c’est trop ! Avis défavorable. l’amendement n° 259 rectifié bis est-il n° 259 rectifié bis est retiré. Monsieur Gremillet, l’amendement n° 794 rectifié est-il maintenu ? Gremillet. Non, je le retire également, madame la présidente. n° 794 rectifié est retiré. n° 967, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom « Nonobstant toute disposition contraire, hors cas de récidive, et sans préjudice des dispositions prévues à l’avant-dernier alinéa du présent article, ne peut être sanctionné que d’une amende d’un montant au plus égal à 450 €, prononcée par l’autorité administrative, le fait, sans procéder à la déclaration ou à l’enregistrement mentionnés au II de l’article L. 214-3, à l’article L. 512-7 et à l’article L. 512-8 et exigés pour un acte, une activité, une opération, une installation ou un ouvrage, de : Il s’agit d’un amendement rédactionnel. l’amendement n° 967. n° 968, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Après l’alinéa 9 « En cas de récidive, le montant de l’amende est porté à 1 500 €. Cet amendement a pour objet d’alourdir les sanctions en cas de Les peines augmenteraient de façon importante lors d’une seconde atteinte non intentionnelle – ou pensée comme telle. Pour qu’il y ait récidive, il faut qu’il y ait condamnation. Or la dépénalisation supprime la condamnation ! Il ne peut pas y avoir de récidive quand il n’y a pas eu de primocondamnation. J’émets donc un avis défavorable. Madame la ministre, on ne parle pas de pénalisation pénale ! On parle de pénalisation administrative. Il y a donc bien pénalisation. La pénalisation administrative, cela n’existe pas. l’amendement n° 968. (Après une épreuve à main levée déclarée douteuse par le bureau, le Sénat, par assis et levé, adopte C’est n’importe quoi ! n° 542 rectifié, présenté par MM. Grosvalet, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : , en toute hypothèse, La parole est à M. Philippe Grosvalet. Grosvalet. Il s’agit d’un amendement rédactionnel. Défavorable, madame la présidente. Cet amendement a pour objet de supprimer les termes « en toute hypothèse » avant la possibilité d’édicter des mesures conservatoires aux frais de la personne responsable de l’atteinte. Une telle modification ne fait pas évoluer substantiellement l’article, raison pour laquelle le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée sur cet l’amendement n° 542 rectifié. deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 969, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 11, seconde phrase Supprimer cette phrase. Cet amendement a pour objet le stage. Nous en avons très peu parlé, mais il y aurait beaucoup à en dire… Nous trouvons totalement infantilisant pour les agriculteurs que ceux-ci puissent être condamnés à faire un stage lorsqu’ils commettent un écart sur une déclaration – Mme la ministre a évoqué ce cas de figure. Nous souhaitons donc supprimer ce stage de sensibilisation. n° 260 rectifié bis, présenté par M. Bleunven, Mme Billon, M. Levi, Mmes Gacquerre et Jacquemet et MM. de Nicolaÿ et Kern, est ainsi libellé : Un décret précise les modalités dans lesquelles le stage de sensibilisation peut Bleunven. Cet amendement vise à prévoir les possibles structures organisatrices des stages de sensibilisation, par exemple en orientant vers les chambres d’agriculture lorsque ce sont des agriculteurs qui sont concernés. de la commission sur l’amendement n° 260 rectifié La commission est défavorable à cet amendement, qui est moins disant que le sien. Monsieur Bleunven, votre amendement est satisfait, car les modalités et les structures organisatrices des stages existent déjà de manière parfaitement formalisée. Aussi, je vous propose de retirer votre amendement. À défaut, j’émettrais un avis En ce qui concerne le stage de sensibilisation, vous avez largement voté, mesdames, messieurs les sénateurs, pour des raisons de solidarité sénatoriale que je comprends, l’amendement de M. le rapporteur qui vise la dépénalisation. Cependant, vous n’échapperez pas à la réalité juridique, si je puis C’est sans doute d’ailleurs parce que vous savez qu’il y aura forcément un nettoyage du texte sur ce point que vous avez voté en faveur de l’amendement… Mais je n’en fais absolument pas une question de principe, et je referme la parenthèse. Je crois avoir compris comment fonctionnait votre assemblée ! Il est vrai que le stage est vécu par certains agriculteurs comme étant infantilisant. Mais il faut bien voir que l’on fait des stages dans des tas de domaines ! Un agriculteur qui détruit non intentionnellement une espèce protégée a besoin d’être éclairé pour éviter la récidive. C’est de la pédagogie ! Et cette pédagogie peut être assurée par les chambres d’agriculture, c’est-à-dire par les pairs, plutôt que par un agent, un inspecteur ou quelqu’un qui va culpabiliser l’agriculteur. Cette sensibilisation peut être faite par les agriculteurs pour les agriculteurs, de manière à éviter des situations difficiles. Si je comprends que l’obligation de faire un stage puisse heurter certains agriculteurs, je pense qu’il ne faut pas exagérer les conséquences possibles de ce stage. Il vaut tout de même mieux faire un stage qu’être en garde à vue, de s’engager dans trois à cinq ans de procédure pénale ou d’avoir son nom évoqué sur la place publique ! Ramenons les choses à leur juste proportion. Je m’en remets donc à la sagesse du Sénat sur Louault. Madame la ministre, je vais vous suivre sur ce sujet. Monsieur le rapporteur, il ne faut pas se couper du stage s’il peut permettre une action de l’administratif. D’ailleurs, si l’on envoie les agriculteurs faire un stage dans les associations qui les attaquent, cela va les dissuader de recommencer ! (Sourires sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains.) l’amendement n° 969. l’amendement n° 260 rectifié bis n’a plus d’objet. n° 970, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéas 14 à 17 Remplacer ces alinéas par un IV. – Au premier alinéa de l’article L. 173-1, la référence « L. 512-7 » est supprimée. Il s’agit d’un amendement rédactionnel, madame la Il s’agit de dépénaliser le développement d’activités réglementées au titre de la législation ICPE entrant dans le cadre du régime d’enregistrement. J’ai déjà exposé la possible dangerosité d’une telle l’amendement n° 970. n° 386 rectifié ter, présenté par et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Alinéa 22, seconde phrase La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à notre amendement de suppression de Il vise à supprimer la seconde phrase de l’alinéa 22, qui introduit une présomption de non-intentionnalité dès lors que des infractions sont commises dans le cadre d’une obligation légale ou réglementaire ou en application d’une autorisation administrative d’un plan de gestion À l’instar de l’ensemble de l’article 13, cette disposition adresse un très mauvais signal sur l’impunité. Elle aboutira, dans les faits, à de nombreuses destructions d’espèces. Nous proposons donc de supprimer cette phrase, qui serait source de dérives. L’adoption de cet amendement reviendrait à supprimer la La mise en œuvre de cette mesure reviendrait à ne pas prendre en compte le cas d’injonctions contradictoires, par exemple entre plusieurs réglementations, ou celui dans lequel la commission des faits est L’objectif du Gouvernement est d’adapter aux circonstances de l’infraction les sanctions relatives aux atteintes à des espèces et habitats protégés. Cette adaptation est extrêmement importante. Par conséquent, j’émets un avis défavorable sur cet amendement. Salmon. C’est mon vote sur l’ensemble de l’article que je vais expliquer. Je pense que le Sénat se fourvoierait et ne se grandirait pas en votant cet article, qui nous paraît non conforme au droit de l’Union européenne. En effet, ses dispositions contreviennent aux conventions internationales auxquelles la France est partie, telles que la convention de Berne et la directive Habitats-faune-flore de 1992, qui impose clairement des mesures de protection, à la fois positives et d’évitement. Elles s’opposent également à la directive EIE relative aux incidences sur l’environnement des projets ICPE et Iota, laquelle pose des règles en matière d’évaluation, d’enregistrement et d’autorisation qui pourraient aussi être opposables à cet article. Cet article n’est pas non plus conforme à la directive sur la destruction des espèces protégées et de leurs habitats, laquelle est justement encadrée par la directive européenne du 11 avril 2024 relative à la protection de l’environnement par le droit pénal, qui précise que ce délit peut être sanctionné même s’il n’est pas Il contrevient également à la Charte de l’environnement, qui intègre le principe de précaution. Je pense que l’on ne mesure pas l’ampleur de cet article. La non-intentionnalité profitera à énormément d’infractions ! M. le rapporteur affirmait tout à l’heure que le dispositif était bordé, puisqu’il ne concernait que les ICPE soumises à autorisation, et non les ICPE relevant de la déclaration et de l’enregistrement. Pour avoir travaillé un peu sur la méthanisation, je sais que la plupart des méthaniseurs sont en dessous du seuil d’autorisation et que l’on constate très régulièrement des pollutions de l’eau liées à des négligences soit simples, soit graves. Avec la non-intentionnalité, nous n’arriverons plus à prouver qu’il y a vraiment matière à sanction ! l’amendement n° 386 rectifié ter. l’article 13, modifié. public émanant du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. présidence, le résultat du scrutin n° 191 : Le Sénat a adopté. Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. séance, suspendue à dix-sept heures quarante-cinq, est reprise à dix-sept heures cinquante-cinq.) présidente. Je rappelle que le groupe Les Républicains a présenté la candidature de M. Fabien Genet pour remplacer M. Philippe Tabarot en qualité de secrétaire du Sénat. Le délai prévu par l’article 2 bis du règlement est expiré. La présidence n’a reçu aucune opposition. En conséquence, je déclare cette candidature ratifiée et je proclame M. Fabien Genet secrétaire du et applaudissements sur les travées du groupe Les C’est l’heure de gloire du Charolais ! présidente. Nous reprenons la discussion du projet de loi d’orientation pour la souveraineté n° 74 rectifié bis, présenté par MM. Gillé, Mérillou, Pla et M. Weber, Mme Bélim, MM. Omar Oili, P. Joly, Ros, Lurel, Devinaz et Bourgi et Mmes Conway-Mouret, Monier, Poumirol et Espagnac, est ainsi Après l’article 13 L’article L. 251-20 du code rural et de la pêche maritime est complété par un parcelle plantée en vignes ne respecte pas le premier alinéa de l’article L. 251-10, les propriétaires sont tenus, dans un délai de six mois à compter de la mise en demeure, de proposer un projet de reconversion ou de renaturation de la parcelle concernée. Ce projet pourra inclure, en fonction des spécificités locales, des actions telles que : « - le reboisement de la parcelle avec des essences locales adaptées aux conditions « - la transformation de la parcelle en zone de biodiversité protégée ; « - la reconversion en un autre type d’exploitation agricole respectueux de l’environnement, tel que l’agriculture biologique. « Les projets devront respecter des critères environnementaux visant à la restauration de la biodiversité, la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et la préservation des sols. « À défaut de présentation d’un projet de reconversion ou de renaturation dans les six mois suivant la mise en demeure, ou si le projet proposé est jugé insuffisant au regard des critères environnementaux précités, le propriétaire pourra être soumis à une contravention de cinquième classe, dont le montant sera affecté au financement d’actions de reconversion écologique dans la région La parole est à M. Hervé Gillé. Gillé. À l’heure actuelle, certains exploitants sont en grande difficulté. Aussi, cet amendement vise à encourager la reconversion et la renaturation des parcelles de vignes abandonnées plutôt que d’appliquer directement des sanctions pénales, même si ces deux procédés ont la même finalité, notamment sur le plan n° 2 rectifié ter, présenté par M. D. Laurent, Mmes Imbert, Belrhiti et Bellurot, MM. J.B. Blanc et Bouchet, Mme Bourcier, MM. Brault, Bruyen, Buis, Burgoa et Cabanel, Mmes M. Carrère et Chain-Larché, MM. Chatillon, Chevalier, Cuypers et Duffourg, Mmes Dumont, Dumas et Duranton, M. Fialaire, Mme Garnier, MM. Genet et Gillé, Mme Gosselin, M. Gremillet, Mme Gruny, M. Houpert, Mme Josende, MM. Karoutchi et Klinger, Mme Lassarade, MM. Lefèvre, Lemoyne, H. Leroy et Longeot, Mmes Malet, P. Martin, M. Mercier et Micouleau, M. Milon, Mme Muller-Bronn, M. Nougein, Mme Paoli-Gagin, M. Panunzi, Mme Perrot, MM. Pointereau et Rapin, Mme Renaud-Garabedian, M. Rojouan, Mme Romagny, M. Ruelle, Mme Richer, M. Saury, Mmes Schillinger, Sollogoub et Ventalon et M. C. Vial, est ainsi puni d’une contravention de cinquième classe le fait de ne pas respecter le premier alinéa de l’article L. 251-10 du présent code pour les parcelles plantées en vignes. » La parole est à M. Daniel Laurent. Laurent. Depuis plusieurs années, les parcelles de vignes abandonnées se multiplient sur l’ensemble du vignoble français. Elles deviennent des foyers potentiels de propagation de la flavescence dorée, une maladie de dépérissement de la vigne contre laquelle le code rural et de la pêche maritime oblige à Cette situation, nettement aggravée par la crise multifactorielle que subit aujourd’hui la viticulture française, contribue à la forte déprise agricole et affaiblit très sérieusement la stratégie de lutte contre la cicadelle. Cet insecte est vecteur de la flavescence dorée, qui se développe de manière logarithmique et contre laquelle il n’existe aucun remède. Dans la mesure où les parcelles abandonnées constituent des réservoirs d’agents pathogènes, il est nécessaire de traiter très régulièrement les parcelles voisines concernées par les dispositions du code précité, afin de prévenir leur contamination. L’augmentation de l’usage d’insecticides qui en découle va totalement à l’encontre de la stratégie globale de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et de la préservation de la biodiversité. La solution définitive au problème des vignes non cultivées consiste en leur arrachage dans le cadre des sanctions pénales. Toutefois, les procédures d’arrachage administratif ou judiciaire sont très longues à mettre en œuvre, coûteuses pour l’État et peu efficaces. En outre, elles ne répondent pas à l’enjeu majeur de multiplication de parcelles de vignes non Afin d’améliorer l’efficacité de la stratégie de lutte contre la flavescence dorée et de réduire son effet sur l’environnement, il est nécessaire de dissuader les propriétaires de conserver ces parcelles en l’état. La réforme du code rural et de la pêche maritime inscrite au cœur de ce projet de loi prévoit d’instaurer un dispositif de sanction contraventionnelle pour non-respect de la stratégie de lutte contre la flavescence dorée. Il serait mis en œuvre au titre des mesures d’exécution des arrêtés, à l’issue d’une mise en demeure, restée sans effet, d’arracher les vignes. Le traitement contre le vecteur de la maladie n’est plus possible dès lors que les parcelles se sont transformées en friches arbustives. La nouvelle sanction proposée serait mieux adaptée à la grande diversité des situations juridiques rencontrées par les propriétaires de parcelles de vignes non cultivées. Lors de l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, nous avons adopté un amendement du Gouvernement qui permettait de traiter ce problème par ordonnance. Nous laisserons la ministre s’exprimer sur ce sujet, mais je pense, mes chers collègues, que vos propositions sont satisfaites. En conséquence, la commission sollicite le retrait de ces amendements ; à défaut, elle émettra un avis Comme l’a souligné le rapporteur à l’instant, cette question a été traitée lors de l’examen de la proposition de loi sénatoriale défendue par MM. Duplomb et Menonville la semaine dernière. Ainsi, une ordonnance permettra bel et bien d’adapter le dispositif de sanctions pénales pour le rendre plus proportionné et plus opérationnel. Il s’agira notamment d’instaurer des contraventions pour sanctionner la non-réalisation de certaines mesures de lutte, telles que le non-arrachage des vignes contaminées par la flavescence dorée. Pour ces raisons, le Gouvernement demande le retrait de ces amendements ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Salmon. Sans malice aucune, je voudrais vous poser une question : la personne qui abandonne ses vignes a-t-elle l’intention de propager une maladie ? Pourquoi appliquer une sanction lorsque la propagation se fait « à l’insu de son plein gré », c’est-à-dire sans Nous avons mis le doigt dans un engrenage et nous ne savons pas jusqu’où il sera broyé… J’ignorais que les vignes étaient une espèce Votre interprétation est un peu erronée, monsieur Salmon. Nous n’avons pas dit qu’il n’y aurait pas de sanctions, mais que seule une sanction administrative serait appliquée. À vous entendre, vous préféreriez que ces cas soient traités par le juge pénal, ce qui est pire ! C’est bien pour éviter une sanction disproportionnée que nous avons décidé de légiférer comme nous le faisons. Celui qui abandonne sa vigne n’est pas entièrement responsable de la propagation, raison pour laquelle il fera l’objet d’une sanction administrative plutôt que d’une sanction présidente. Monsieur Gillé, l’amendement n° 74 rectifié bis est-il Gillé. Oui, je le maintiens, l’amendement n° 74 rectifié bis. présidente. Monsieur Laurent, l’amendement n° 2 rectifié ter est-il Laurent. Non, je le retire, madame la n° 2 rectifié ter est retiré. n° 797 rectifié, présenté par Mmes Loisier et Sollogoub, M. Canévet, Mme Lassarade, MM. Bacci, de Nicolaÿ, J.M. Arnaud, Brault et Levi, Mmes Billon et Paoli-Gagin, M. Chauvet, Mme Vermeillet, MM. Favreau et Henno, Mme Berthet, MM. Klinger, Fargeot et Chevalier, Mmes Gacquerre, Romagny, Jacquemet et de La Provôté et MM. Pillefer, Gremillet, Lemoyne et Daubet, est ainsi libellé : l’article L. 121-6 du code forestier, il est inséré un article L. 121-… ainsi rédigé : travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation sont considérés comme indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à fournir des produits bois à tous les usages. À ce titre, les activités suivantes sont reconnues d’intérêt général et sécurisées juridiquement tout au long de l’année, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le respect du présent code et des instructions données par les documents de gestion ou les autorisations légales de coupe ou les demandes de « 1° Les travaux de préparation au boisement ou reboisement ; « 2° Les travaux de plantation et d’entretien sylvicole ; « 3° Les travaux d’exploitation forestière, incluant la récolte des bois destinés aux filières industrielles et énergétiques ; « 4° Les travaux de prévention des risques ; débroussaillements et obligations légales de « 6° Les interventions visant à prévenir les incendies de forêt ; « 7° La stabilisation et la restauration des sols de pentes ; « 8° La mobilisation des bois présentant des dépérissements sanitaires ; « 9° Les entretiens des abords des réseaux routiers, ferrés, électriques ou « 10° Les travaux de prévention des aléas climatiques. « Ces travaux contribuent directement à : résilience des forêts françaises face aux risques climatiques et biologiques, au renouvellement forestier ; prévention des risques pour les personnes, les biens et les « 3° La transition écologique de l’économie française en favorisant l’utilisation de matériaux renouvelables et bas carbone ; de la balance commerciale en réduisant les importations de bois et en renforçant la souveraineté forestière. » Loisier. Du fait de contraintes réglementaires importantes, les entreprises de travaux forestiers se font plus rares, ce qui met de nombreuses régions en difficulté. Ces entreprises sont pourtant un maillon essentiel de l’entretien sylvicole. Elles favorisent la gestion durable et la résilience de nos forêts, mobilisent le bois à destination des entreprises et éradiquent certaines espèces de bois lorsque des problèmes sanitaires se posent. Elles interviennent aussi sur des terrains de montagne pour lutter contre l’érosion des sols. Enfin, elles approvisionnent toutes nos industries de transformation du bois à des fins de construction, de fabrication de mobilier ou d’usage industriel. Dans ces conditions, le présent amendement vise à sécuriser juridiquement ces entreprises en reconnaissant qu’elles accomplissent une mission d’intérêt général dans la mesure où leurs actions se conforment non seulement aux dispositions du code forestier, mais aussi aux instructions délivrées via les documents de gestion ou les autorisations légales de coupe ou de boisement. Cet amendement tend également à harmoniser les pratiques régionales, les entreprises de travaux forestiers intervenant dans de multiples régions avec des approches diversifiées, ce qui complique les choses. Je pourrais vous répondre que cet amendement est déjà satisfait par l’article 13, tel que nous venons de le voter. Néanmoins, étant donné les difficultés juridiques que celui-ci soulève et les corrections que nous serons contraints d’apporter au cours de la commission mixte paritaire, je m’en remets à la sagesse de cette assemblée. Cet amendement n’est tout simplement pas compatible avec le droit européen. Notez que la Pologne, qui avait tenté d’introduire une disposition analogue visant à exclure la gestion forestière des obligations européennes en matière d’espèces protégées, a été condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En conséquence, le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis Loisier. Cet amendement est par définition respectueux du droit européen puisqu’il vise à sécuriser l’activité des entreprises de travaux forestiers. Ainsi, ces dernières agiront nécessairement de façon conforme au droit et aux engagements de gestion durable. l’amendement n° 797 rectifié. projet de loi, après l’article 13. n° 284 rectifié bis, présenté par Mme Pluchet, MM. Bouchet et Dhersin, Mme Belrhiti, M. Bacci, Mmes Guidez et Valente Le Hir, MM. Khalifé, Brisson, Lefèvre, de Legge, C. Vial, Reynaud et P. Vidal, Mmes Joseph, Josende et Gruny, MM. Klinger, J.B. Blanc, Naturel et Levi, Mme Billon, MM. Genet, Pointereau et Somon, Mme Bellurot, M. Rojouan, Mme Aeschlimann et M. Cuypers, est ainsi Le titre VII du livre Ier du code de l’environnement est complété par un article L. 170-… ainsi rédigé : représentant de l’État dans le département se prononce de manière explicite sur toute demande d’une personne posant une question nouvelle et non dépourvue de caractère sérieux ayant pour objet de connaître l’application à une situation de fait d’une législation environnementale. Il se prononce dans un délai de trois mois lorsqu’il est saisi d’une demande écrite, précise et complète par une personne de bonne foi assujettie aux prescriptions du présent code. « Lorsque l’autorité administrative a pris formellement position, elle ne peut plus adopter une position différente sur la question qui lui a été soumise, à moins que n’intervienne entre-temps une modification de la réglementation ou un changement de circonstance. « Lorsqu’une personne s’est conformée à une disposition environnementale selon l’interprétation que l’administration avait fait connaître par ses instructions ou circulaires publiées et qu’elle n’avait pas rapportée à la date des opérations en cause, l’administration ne peut poursuivre en soutenant une interprétation différente. « Cette prise de position de l’administration cesse de produire ses effets en cas de changement de la réglementation au vu de laquelle la question soumise par le demandeur a été appréciée, si la situation du demandeur ne correspond plus aux informations fournies ou s’il est démontré que la position ainsi prise par l’administration reposait sur des informations erronées transmises par le demandeur. présent article. » Pluchet. Le rapport de notre collègue Jean Bacci sur le fonctionnement de l’Office français de la biodiversité a recommandé d’instaurer par voie législative un rescrit environnemental. En effet, aucun mécanisme de mise en cohérence n’étant prévu au cours du processus législatif, les prescriptions des différents codes peuvent parfois être difficilement conciliables, voire contradictoires. Ce rescrit environnemental, à l’instar du rescrit fiscal, doit permettre aux acteurs de saisir l’administration sur l’interprétation officielle d’une norme environnementale vis-à-vis de leur propre situation, dans une logique de sécurité juridique renforcée. La réponse ainsi obtenue étant précise, définitive et publique, elle serait opposable aux opérateurs et services chargés de la police de l’environnement. Cette procédure permettrait non seulement de réduire drastiquement les divergences territoriales qui peuvent exister dans l’appréciation et l’interprétation du droit de l’environnement, mais aussi d’unifier la mise en œuvre d’une police de l’environnement à l’échelle La commission sollicite l’avis du Gouvernement. Vous proposez d’instaurer un rescrit environnemental sur le modèle du droit fiscal. Je partage avec vous l’objectif de sécuriser juridiquement les acteurs du territoire, notamment les agriculteurs, vis-à-vis des normes environnementales, afin qu’ils puissent mener leurs activités dans un environnement apaisé et avec le moins de contraintes possible. Votre dispositif n’est toutefois pas adapté à l’hétérogénéité des demandes ou des projets. Différentes procédures peuvent s’appliquer, avec des délais qui excèdent parfois de trois mois celui que vous proposez. En revanche, le système de réponse unique de l’administration est utile pour des projets ciblés. C’est la raison pour laquelle nous travaillons à la mise en place d’un guichet unique de la haie, par exemple. Pour l’ensemble de ces raisons, le Gouvernement vous demande de retirer votre amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. présidente. Madame Pluchet, l’amendement n° 284 rectifié bis est-il Pluchet. Non, je le retire, madame la n° 284 rectifié bis est retiré. Avant le 1er octobre 2024, le Gouvernement remet au Parlement un rapport estimant le coût pour les services de l’État de la mise en œuvre effective des mesures de prévention, de contrôle, de contrainte et de répression des prescriptions de lutte obligatoire contre les organismes nuisibles telles que définies aux articles L. 250-1 à 9 et L. 251-3 à 11 du code rural et de la pêche maritime. Ce rapport fait également apparaître les crédits effectivement consacrés, à la date de la promulgation de la présente loi, aux services de l’État pour l’application de ces dispositions. n° 846, présenté par le Gouvernement, est ainsi L’article 13 bis AA, introduit en commission, prévoit la remise d’un rapport destiné à évaluer le coût, pour les services de l’État, de la mise en œuvre des mesures de prévention et de lutte contre les organismes nuisibles réglementés sur le territoire et de le comparer aux crédits actuellement consacrés à ces missions. Je vois exactement ce qui inspire cette disposition… rapporteur sourit.) Toutefois, celle-ci est en très grande partie satisfaite : les dépenses mises en œuvre pour ces mesures, imputées sur le programme 206, « Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation », sont détaillées dans le rapport annuel de performances (RAP) que l’État transmet au Parlement chaque année. Je comprends que tout le monde ne le lise pas, mais ce document fait bel et bien état de l’ensemble de ces éléments. En conséquence, le Gouvernement vous propose de supprimer cet article. l’amendement n° 846. l’article 13 bis AA est supprimé. n° 387 rectifié bis, présenté par MM. Gillé, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Rétablir cet article dans la Le chapitre III du titre II du code des douanes est complété par un article 59… ainsi agents des douanes et les personnes placées sous l’autorité de collectivités territoriales ou établissements publics peuvent, sur demande circonstanciée et dans des objectifs fixés au II, se communiquer, dans le respect du règlement UE 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD), les renseignements et les documents détenus ou recueillis respectivement dans l’exercice de leurs missions relatives à la tenue du casier viticole informatisé prévu à l’article 145 du règlement (UE) n° 1308/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant organisation commune des marchés et produits agricoles et dans la conduite de leur projet. mentionné au premier alinéa s’entend de celui répondant aux conditions suivantes : « 1° Il vise à dimensionner une politique publique de soutien au secteur vitivinicole ; « 2° Il vise à aider les collectivités territoriales et établissements publics à mesurer et à améliorer l’impact de leurs politiques publiques en faveur de la profession vitivinicole ; « 3° Il vise à mettre à disposition des Interprofessions et des syndicats viticoles des outils de pilotage publics et privés de leurs démarches environnementales et de leur production ; « 4° Il respecte le règlement UE 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD) en particulier le secret statistique ; arrêté du ministre en charge du budget reconnaît les objectifs répondant aux critères fixés au II et précise les modalités d’applications du présent article. » Gillé. Cet amendement vise à rétablir l’article 13 bis A, supprimé en commission par les rapporteurs, mais dans une rédaction différente. Contrairement à ce qui a pu être dit en commission, cette mesure n’a pour effet ni de nuire aux viticulteurs ni de porter atteinte à la confidentialité de leurs informations à caractère personnel. Elle allégerait plutôt l’accomplissement des formalités administratives en évitant de dupliquer la saisie de données pour des acteurs publics différents. Par ailleurs, cet amendement a pour objet de faciliter l’accès aux données du casier viticole informatisé (CVI), afin de permettre à l’État, aux collectivités territoriales et aux établissements publics d’adapter plus efficacement les politiques publiques de soutien au secteur viticole. Il s’agit d’une demande ancienne formulée par de nombreux acteurs de la filière et soutenue par la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI). Un courrier signé par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) et la région Nouvelle-Aquitaine en faisait état dès 2021. Les protagonistes du programme VitiREV, qui a été fondé par quatre interprofessions, attendent que nous adoptions cet amendement dans la mesure où il permettrait d’apporter aux viticulteurs un soutien plus ciblé et cohérent. Ce programme vise notamment à développer, par l’expérimentation et la recherche, des dispositifs d’adaptation au changement climatique. Ces éléments et données sont absolument essentiels pour accompagner nos viticulteurs, qui font actuellement face à de grandes difficultés. Avis défavorable, madame la présidente. Gillé. Je souhaiterais que le rapporteur et la ministre m’expliquent ce qui est gênant dans le fait de communiquer ces données. L’accès à ce fichier assurerait une mise en place plus fine et poussée des dispositifs d’accompagnement en direction des viticulteurs. Votre amendement vise à permettre l’accès des collectivités territoriales et des établissements publics aux données du CVI. Le Gouvernement, par principe et par construction, n’est pas opposé à un partage de certaines informations, mais il souhaite mener le sujet à bien en concertation avec les représentants des professionnels et les interprofessions concernées. L’accès aux données du CVI que vous proposez est trop large et insuffisamment justifié, y compris lorsque vous faites référence aux syndicats viticoles. Cet élargissement dépasse en effet le cadre des organismes de défense et de gestion (ODG) et des interprofessions, qui peuvent déjà accéder à ces données dans l’exercice de leur mission. Voilà pourquoi le Gouvernement a émis un avis défavorable. Le CVI contient des informations très précises – certaines ont même un caractère personnel – sur les parcelles viticoles ou les aides reçues individuellement par les exploitants. Ce fichier est détenu par les services des douanes, lesquels peuvent, par ce moyen, exercer leurs prérogatives de contrôle. Dès lors, donner un plus large accès à ces informations nous paraît quelque peu risqué. l’amendement n° 387 rectifié bis. l’article 13 bis A demeure supprimé. n° 34 rectifié, présenté par M. Fargeot, est bis B L’article 199 de la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques 1° Les mots : « marché d’intérêt national de Paris-Rungis » sont remplacés par les mots : « marché d’intérêt national de la région « 2049 » est remplacée par l’année La parole est à M. Daniel Fargeot. Fargeot. En matière de souveraineté alimentaire, les défis sont multiples : sécuriser nos approvisionnements, diversifier les pôles d’attractivité en valorisant la production agricole de proximité et renforcer la résilience de nos infrastructures agrologistiques en cas de crise. Alors que le marché d’intérêt national de Rungis, maillon essentiel de notre chaîne agroalimentaire, approche de la saturation du fait de l’accroissement continu de la population francilienne, qui emportera une augmentation de 37 % des besoins de transport de denrées alimentaires fraîches d’ici à 2035, la mise en place d’un second pôle francilien est une nécessité absolue. C’est dans ce contexte que le projet Agoralim, élaboré de manière concertée avec l’État, les acteurs locaux et la Société d’économie mixte d’aménagement et de gestion du marché d’intérêt national de Rungis (Semmaris), a vu le jour. Reconnu d’intérêt général par l’État, ce second pôle stratégique s’implantera dans l’est du Val-d’Oise, conformément aux orientations fixées par le Gouvernement dans le cadre du plan d’actions pour le Val-d’Oise. La réalisation de ce projet suppose l’investissement par la Semmaris de 800 millions d’euros, sans aucun coût pour l’État. Afin de garantir la viabilité économique de cet investissement, cet amendement vise à prolonger jusqu’à 2068 la concession de la Semmaris, dont l’échéance est aujourd’hui prévue en 2049. Cette prolongation est essentielle pour l’amortissement des investissements et des infrastructures. Dans le cadre d’une convention existante qu’il suffira d’actualiser, la Semmaris continuera d’exercer sa mission de service public. Elle dispose à ce titre d’un droit d’exploitation économique des terrains acquis pour le compte de l’État, l’ensemble des biens acquis dans ce cadre sans contribution de l’État étant définis sous forme de biens de retour appartenant ab initio à celui-ci. Agoralim est un projet clé pour notre résilience alimentaire. Le seul frein à son déploiement résidant aujourd’hui dans la durée d’amortissement des investissements, une adaptation de la durée de concession s’impose. Par cet amendement, je vous propose donc d’effectuer une adaptation technique sans conséquence budgétaire pour l’État, mais d’intérêt stratégique majeur pour notre souveraineté alimentaire. présidente. Le sous-amendement n° 962, présenté par le Gouvernement, est ainsi Amendement n° 34 Compléter cet amendement par trois alinéas ainsi rédigés : …° Sont ajoutés deux « À ce titre, la société, faisant l’objet d’un contrôle de l’État, aménage et gère les installations existantes et réalise les investissements nécessaires à la bonne marche de sa mission dans une logique d’aménagement du territoire, de souveraineté alimentaire, d’amélioration de la qualité environnementale et de sécurité alimentaire notamment dans un contexte de hausse de la population, conformément aux objectifs définis à l’article L. 761-1 du code de commerce. « Au plus tard un an après la promulgation de la loi n° … du … d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, l’État définit dans un cahier des charges approuvé par décret notamment la nature et le volume des investissements mentionnés au deuxième alinéa, les modalités du contrôle de l’État et les conditions dans lesquelles les biens affectés au service public retournent dans le patrimoine de l’État à l’échéance de cette mission. » L’amendement n° 34 rectifié de M. le sénateur Fargeot vise à prolonger jusqu’en 2068 le droit exclusif dont bénéficie actuellement la société Semmaris, chargée d’administrer le marché de Rungis. Au regard des enjeux de sécurité alimentaire, d’aménagement du territoire et d’amélioration de la qualité environnementale auxquels ce projet permet de répondre, le Gouvernement soutient le projet Agoralim porté par la Semmaris. Ce projet implique l’extension géographique et temporelle du droit exclusif dont jouit la Semmaris. Afin de sécuriser l’action de ladite société et d’éviter la requalification de l’extension de sa concession en aide de l’État au sens du droit européen, il convient toutefois de préciser – tel est l’objet du présent sous-amendement – que l’État exercera un contrôle étroit sur l’entreprise et qu’une nouvelle convention conclue entre l’État et la Semmaris définira précisément les modalités de la prolongation de ces droits, de sorte que celle-ci soit strictement proportionnée à l’amortissement des nouveaux Je serai donc favorable à l’amendement n° 34 rectifié du sénateur Daniel Fargeot, sous réserve de l’adoption du présent sous-amendement. Je demanderai en conséquence à M. le sénateur Temal de bien vouloir retirer le sous-amendement n° 963, qui tend à prévoir expressément la conclusion, dans un délai d’un an après la promulgation de la présente loi, d’une convention entre l’État et la Semmaris, ainsi que les éléments devant y figurer. n° 963, présenté par MM. Temal et Bazin et Mme Eustache-Brinio, est ainsi libellé : Amendement n° 34 rectifié ….° Sont ajoutés deux société aménage, gère les installations existantes et réalise les investissements nécessaires pour répondre à des objectifs d’aménagement du territoire, de souveraineté alimentaire, de qualité environnementale et de sécurité alimentaire, notamment dans un contexte de hausse de la population, conformément aux objectifs définis à l’article L. 761-1 du code de commerce. « L’État et la société d’économie mixte d’aménagement et de gestion du marché d’intérêt national de la région parisienne concluent une convention qui détermine les investissements mentionnés au deuxième alinéa, les modalités du contrôle par l’État de ces investissements et les conditions dans lesquelles les biens nécessaires au service public retournent dans le patrimoine de l’État à l’échéance de cette La parole est à M. Rachid Temal. Temal. Par le présent amendement transpartisan, Arnaud Bazin, Jacqueline Eustache-Brinio et moi-même apportons notre soutien à M. Fargeot. Étant tous trois élus du Val-d’Oise, tout comme M. Fargeot, nous soutenons le projet de nouveau marché Agoralim. Comme Saint Thomas, nous ne croyons toutefois que ce que nous voyons, madame la ministre. Il y a quelques années, l’État a en effet tiré le tapis sous des projets structurants pour notre territoire. Nous souscrivons naturellement à la prolongation de la concession de la Semmaris jusqu’en 2068, qui permettra à cette société d’effectuer les investissements nécessaires, ainsi qu’à la conclusion, non pas d’un cahier des charges fixé unilatéralement par l’État, comme vous le proposez, madame la ministre, mais d’une nouvelle convention. Je rappelle, du reste, que l’État ne détient que 30 % du capital de la Semmaris. La convention telle que nous la proposons, qui devra être conclue avant un an, suppose un accord des parties, seul à même de garantir que la Semmaris ira bien jusqu’au bout. Autrement dit, par cet amendement, nous entendons mettre ceinture, bretelles et casque lourd ! Mes chers collègues, je vous invite donc à adopter l’amendement n° 34 rectifié de M. Fargeot, ainsi que le présent sous-amendement transpartisan. Je suis favorable à l’amendement n° 34 rectifié de M. Fargeot, ainsi qu’au sous-amendement n° 962 du Gouvernement, car il me paraît important de sécuriser juridiquement la prolongation de la concession susvisée. Je demande en conséquence le retrait du sous-amendement n° 963 ; à défaut, j’y serai défavorable. Afin de sécuriser ce projet de longue durée et de grande ampleur financière, il importe que la prolongation de la concession jusqu’en 2068 soit encadrée par un cahier des charges. Je vous invite donc à adopter le sous-amendement n° 962, mesdames, messieurs les sénateurs. Sous cette réserve, je serai favorable à l’amendement n° 34 Je suis en revanche défavorable au sous-amendement M. Rachid Temal, pour explication de vote. Temal. Nous ne parlons pas de la même chose, madame la ministre. Dans votre sous-amendement, que je viens de relire, il n’est pas question de convention. Il n’est pas vrai que le dispositif que vous proposez serait plus sûr. Votre méthode consiste à imposer par décret un cahier des charges à la Semmaris au terme d’un délai qui nous fera perdre un an. La convention que nous proposons inclura naturellement un cahier des charges. Toutefois, contrairement à vous, nous n’envisageons pas que celui-ci soit fixé dans un an seulement. Nous n’envisageons pas de perdre une année, au terme de laquelle nous découvrirons si ce que vous entendez imposer au travers de ce cahier des charges est acceptable ou non. Dans un an, mes chers collègues, il n’y aura peut-être plus de projet pour le Val-d’Oise ! Je ne souhaite pas de mirages, mais des réalités et des engagements concrets. Une convention suppose que tout le monde se mette autour de la table. Nous serons alors fixés sur la réalité des prix et la Semmaris et l’État pourront juger s’ils peuvent ou non s’engager dans le projet. Cela me paraît nettement préférable à une procédure qui nous fera perdre du temps et au terme de laquelle le projet pourrait disparaître, ce que je redoute pour le département. En ce moment même, une réunion se tient à la préfecture du Val-d’Oise pour l’achat des terrains à Goussainville. Mais si nous soumettons le projet à la fixation d’un cahier des charges dans un délai d’un an, tout s’arrêtera Notre proposition sécurise le projet et permet à chacun des acteurs d’avancer et au projet d’aboutir. Je vous invite donc à voter notre sous-amendement, mes chers collègues. Mme Jacqueline Eustache-Brinio, pour explication de vote. Eustache-Brinio. Je souscris pleinement aux arguments de mon collègue Rachid Temal. Le département du Val-d’Oise a été abandonné pendant des années. Aucun projet de l’État, rien. Il ne faut donc pas perdre de temps pour mettre en œuvre ce projet, fût-il complexe et coûteux. Ce département s’appauvrit de jour en jour, ce qui suscite peu d’espoir pour toute une partie de la population. Non seulement il convient de maintenir le sous-amendement n° 963, mais il faut le voter, mes chers collègues. M. Daniel Fargeot, pour explication de vote. Fargeot. Il est bien entendu que la concession étant prolongée jusqu’en 2068, il appartient au Gouvernement d’actualiser la convention. Cette disposition est le préalable au plan d’actions du Val-d’Oise, qu’il importe de mettre en œuvre. Je vous invite donc à voter l’amendement n° 34 rectifié, modifié par le sous-amendement n° 962 du Gouvernement, mes chers collègues. Le cahier des charges est impératif, car il sécurise le partenariat et concrétise les exigences de l’État vis-à-vis du projet. Par ailleurs, si la rédaction proposée reprend la formule usuelle selon laquelle le cahier des charges sera défini « un an au plus tard à compter de la promulgation de la loi », cela ne signifie pas pour autant que nous attendrons un an avant de l’arrêter. Ne mélangeons pas tout. Je suis consciente de l’importance de ce projet pour le département dont vous êtes élus, madame la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio, monsieur le sénateur Rachid Temal. Il faut toutefois comprendre ce qui est proposé. Temal. Nous comprenons très bien, d’où notre sous-amendement ! présidente. Je mets aux voix le sous-amendement n° 962. (Le sous-amendement est le sous-amendement n° 963 n’a plus d’objet. Je mets aux voix l’amendement n° 34 rectifié, modifié. projet de loi, après l’article 13 bis B. livre Ier du code des relations entre le public et l’administration est complété par un article L. 123-3 d’un contrôle opéré dans une exploitation agricole, la bonne foi de l’exploitant est présumée. « Les procédures alternatives aux poursuites définies conformément à l’article L. 41-1 du code de procédure pénale sont « Lorsqu’il est constaté un manquement reposant sur une norme qui entre en contradiction avec une autre norme, l’exploitation agricole ne peut être n° 736 rectifié, présenté par MM. Lahellec et Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi La parole est à M. Gérard Lahellec. Lahellec. L’article 13 bis me paraît redondant. Il instaure une présomption de bonne foi de l’exploitant dans le cadre d’un contrôle opéré sur son exploitation, ce qui ne me choque pas du tout. Toutefois, le droit à l’erreur existe déjà, bien qu’il soit écarté en ce qui concerne les sanctions requises pour la mise en œuvre du droit de l’Union européenne. J’estime donc qu’il serait sage de supprimer cet l’amendement n° 736 rectifié. n° 388 rectifié ter, présenté par Alinéa 4 La parole est à Mme Gisèle Jourda. Jourda. L’article 13 bis crée une présomption de bonne foi de l’exploitant dans le cadre d’un contrôle opéré sur son exploitation. Je m’interroge fortement sur la réelle portée de cet article, qui paraît davantage symbolique que juridique. Les rapporteurs indiquent pour leur part que la portée juridique de cet article paraît « incertaine ». Lors de la première lecture de ce texte à l’Assemblée nationale, le ministre de l’agriculture de l’époque avait également fait part de ses réserves, voire de son opposition. En tout état de cause, au-delà du principe général qui a présidé à la rédaction de cet article, le présent amendement vise seulement son dernier alinéa, qui dispose : « Lorsqu’il est constaté un manquement reposant sur une norme qui entre en contradiction avec une autre norme, l’exploitation agricole ne peut être sanctionnée. » Cette précision, introduite en commission par le Sénat, ouvre un champ d’interprétation et de recours éventuels beaucoup trop vaste pour être adoptée en l’état. Le Gouvernement avait d’ailleurs déposé un amendement de suppression d’une disposition identique à l’Assemblée nationale, au motif que cette rédaction présentait un risque juridique trop important. J’estime de plus que le présent projet de loi, à l’instar de l’article 13 que nous avons examiné il y a un instant, prévoit déjà un certain nombre de dispositifs permettant de préserver l’exploitant agricole d’interprétations abusives. En conséquence, je vous propose de supprimer l’alinéa 4 du présent article. M. Guy Benarroche, pour explication de vote. Benarroche. Les rapporteurs et le Gouvernement s’accordent pour dire que la portée juridique de cet article est improbable. Dès lors, pourquoi l’inscrire dans la loi, monsieur le rapporteur ? Pourquoi le Gouvernement a-t-il changé d’avis depuis l’examen de ce texte par l’Assemblée nationale, madame la ministre ? Les raisons de ce revirement sont-elles purement symboliques, comme l’indiquait ma collègue ? Ne sont-elles pas plutôt politiciennes ? l’amendement n° 388 rectifié ter. l’article 13 bis. 13 bis est adopté.) n° 790 rectifié quater, présenté par Mmes N. Goulet et Jacquemet, MM. Canévet et Longeot et Mme Perrot, est ainsi libellé : Après l’article Le 1° de l’article L. 311-2 du code rural et de la pêche maritime est ainsi « 1° Il exerce des activités réputées agricoles au sens de l’article L. 311-1 du présent code ou des activités de prestations de service en agriculture au sens des articles L. 722-2 et L. 722-3 du même La parole est à M. Michel Canévet. Canévet. Par cet amendement, notre collègue Nathalie Goulet souhaite renforcer la lutte contre la Ne trouvant pas suffisamment de main-d’œuvre dans notre pays, les exploitants agricoles, notamment les producteurs de fruits et légumes, sont obligés d’employer temporairement de la main-d’œuvre étrangère pour assurer la collecte et le ramassage des produits agricoles. En 2022, le Gouvernement a donc étendu aux entreprises de travaux agricoles (ETA) la possibilité de recourir à de la main-d’œuvre étrangère. Afin d’assurer que le recours à des saisonniers étrangers s’effectue dans les meilleures conditions et de lutter contre le travail dissimulé, la Mutualité sociale agricole est dotée de prérogatives de Cet amendement vise à étendre les prérogatives de la MSA au travail illégal, en lui permettant notamment de vérifier sur le terrain le respect du cadre légal fixé par le ministère de l’intérieur. Il s’agit donc d’un amendement de bon sens, mes chers collègues. Cet amendement vise à élargir la définition du chef d’exploitation agricole aux personnes qui exercent des activités de prestations de service en agriculture en effectuant des travaux agricoles. Ce serait, selon moi, aller trop loin : s’il me paraît légitime de lutter contre le travail dissimulé, il n’est pas acceptable d’élargir la définition du chef d’exploitation pour résoudre une difficulté qui n’a pas trait à celle-ci. Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. Aux arguments du rapporteur, j’ajouterai que la MSA, qui effectue des contrôles sur pièce sur la base des déclarations qui sont enregistrées, n’a pas vocation à valider des déclarations : avis défavorable. Benarroche. J’ai rencontré hier des représentants de la MSA Provence-Azur, qui regroupe les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes. Ces derniers m’ont indiqué que certains travailleurs étrangers ne sont pas enregistrés par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et que des exploitants tirent plus de revenus de l’emploi de ces prétendus travailleurs étrangers que de leurs activités d’exploitation. Les représentants de la MSA ont souligné qu’ils étaient totalement démunis face à cette situation et qu’ils souhaiteraient que l’Ofii, le ministère de l’intérieur et toute autre instance compétente leur transmette les informations qui leur seraient utiles pour agir. Je ne suis pas certain que les dispositions proposées par Nathalie Goulet visent à répondre à ce cas particulier, mais il me paraît en tout cas que l’on ne peut pas nier les difficultés ni estimer que la MSA n’a pas pour rôle d’y remédier. présidente. Monsieur Canévet, l’amendement n° 790 rectifié quater Canévet. Oui, je le maintiens, madame la présidente. Comme l’indiquait Guy Benarroche, il importe en effet de contrôler l’activité des sociétés intérimaires, ou prétendument telles, qui emploient des étrangers. Or, s’agissant du secteur agricole, j’estime que tel est bien le rôle de la MSA. Il nous faut élargir les outils à la disposition de l’ensemble de nos institutions pour lutter contre la fraude, dont nous savons qu’elle s’amplifie, en particulier dans ce secteur. l’amendement n° 790 rectifié quater. L’État se donne pour objectif, dans un délai de deux ans à compter de la publication de la présente loi, en coordination avec les professionnels des filières concernées et l’établissement mentionné à l’article L. 513-1 du code rural et de la pêche maritime, de dématérialiser les documents d’accompagnement des bovins et de mettre en place une plateforme permettant l’accès à ces informations à l’ensemble des opérateurs ayant-droit intéressés, aux fins et dans les conditions définies à l’article L. 212-2 du même code, et dispensant les opérateurs de les conserver sous format papier. Parlement un rapport d’étape détaillant notamment l’état d’avancement des travaux de dématérialisation des documents d’identification et d’accompagnement des bovins, ainsi que les modalités de gestion et de financement du système cible. n° 847 rectifié, présenté par le Gouvernement, est Remplacer les mots : dans un délai de deux ans à compter de la publication de la présente loi dans un délai de trente mois à Cet amendement vise à desserrer quelque peu le calendrier de mise en œuvre de la dématérialisation du passeport bovin. Il est donc proposé de porter à trente mois le délai que la commission des affaires économiques du Sénat a fixé à vingt-quatre mois. Compte tenu de l’état d’avancement et de la complexité de ce projet d’ampleur, qui est très attendu par les éleveurs, cela me paraît plus La dématérialisation de la base de données permettra de soulager les agriculteurs d’un travail répétitif. Il faut donc accélérer sa mise en œuvre et la rendre effective au plus vite, L’avis de la commission est toutefois favorable. Temal. Il faudrait un cahier des l’amendement n° 847 rectifié. n° 655 rectifié bis, présenté par MM. Stanzione et P. Joly, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et Michau, est ainsi libellé : Il est nécessaire de simplifier les rouages administratifs de l’Institut national de l’origine et de la Stanzione. Cet amendement vise à simplifier les rouages administratifs de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) selon trois orientations Les modalités de traitement des dossiers doivent tout d’abord être uniformisées au niveau national, de sorte que chaque région puisse traiter les dossiers avec un maximum de flexibilité, point par point ou globalement, selon la méthode la plus efficace. Une telle uniformisation permettra également de réduire les délais de traitement, qui sont actuellement compris entre trois ans et onze ans, ce qui est trop long dans un monde qui évolue aussi rapidement. Les organismes de défense et de gestion (ODG) pourront ensuite effectuer eux-mêmes les modifications mineures nécessaires à l’avancement des dossiers, ce qui s’inscrit dans le cadre de leur mission et permettra de désengorger l’Inao. Le processus décisionnaire de l’Institut, qui emporte actuellement de nombreuses redondances commissionnaires, sera enfin De telles dispositions permettront de réduire les délais pour les porter à un an environ, alors qu’il faut parfois une décennie pour instruire les dossiers. Conscient de la nécessité de simplifier ses procédures, l’Inao a engagé ce travail : avis défavorable. l’amendement n° 655 rectifié bis. n° 672 rectifié quater, présenté par MM. Stanzione, Ros et P. Joly, Mme Conway-Mouret, MM. Omar Oili, Pla et Bourgi, Mme Monier et M. Michau, est ainsi libellé : Compléter cet article par deux Face au changement climatique et de crises agricoles, il est nécessaire de simplifier la gestion administrative des Il convient d’établir un état exhaustif de tous les documents redondants quelle que soit l’administration d’origine et de fusionner ces documents en fiche unique transmise simultanément à chaque administration demanderesse. simplifier la gestion administrative des exploitations pour tenir compte du changement climatique et des crises agricoles. Il convient en effet d’établir un état exhaustif de tous les documents redondants, quelle que soit l’administration d’origine, et de fusionner ces documents en une fiche unique transmise simultanément à chaque administration demanderesse. La déclaration annuelle d’inventaire et la déclaration de stock sont, par exemple, aisément Le présent article porte sur la dématérialisation des documents d’accompagnement des bovins, monsieur le sénateur. Vous conviendrez que s’il a trait, lui aussi, à la dématérialisation, le sujet que vous pointez est tout de même différent. J’ai demandé à mes services que nous avancions, avec le ministère de la transition numérique, sur le « dites-le-nous une fois ». Il n’est pas acceptable que nous en soyons toujours au Moyen Âge de la saisie des informations administratives, et cela vaut pour tous les ministères. Du reste je ne comprends pas, mais sans doute est-ce parce que je ne suis pas informaticienne, qu’il soit si difficile d’appliquer un principe aussi simple. Quoi qu’il en soit, il n’est pas normal que les usagers en soient encore à saisir plusieurs fois les mêmes informations dans différents formulaires. Il faut que cela change. Tout en comprenant les raisons qui ont présidé au dépôt de cet amendement, j’estime que ce n’est pas par son adoption que nous rendrons effectif le « dites-le-nous une fois ». Monsieur le sénateur, je vous demande donc de bien vouloir accepter de le retirer ; à défaut, j’y serai présidente. Monsieur Stanzione, l’amendement n° 672 rectifié quater est-il Stanzione. Voilà quelques jours, j’ai fait l’objet d’une chronique sur France Inter après avoir retiré un amendement. Je retire donc celui-ci aussi, en espérant que le Sénat sera cité demain matin sur la même radio ! (Sourires et n° 672 rectifié quater est retiré. Je mets aux voix l’article 13 ter, modifié. 13 ter est adopté.) I. – Le code de l’environnement est ainsi modifié : titre Ier du livre IV est complété par une section 4 ainsi rédigée : protection et la gestion durable des haies disposition spéciale, une haie est une unité linéaire de végétation d’une largeur maximale de vingt mètres qui comprend au moins deux éléments parmi les trois suivants : « Sont régies par la présente section les haies, à l’exclusion des allées d’arbres et des alignements d’arbres au sens de l’article L. 350-3, qu’ils bordent ou non des voies ouvertes ou non à la circulation publique, et à l’exclusion des haies implantées en bordure de bâtiments ou sur une place, qui constituent l’enceinte d’un jardin ou d’un parc attenants à une habitation ou qui se situent à l’intérieur de cette valeur des haies est reconnue pour les services écosystémiques qu’elles rendent. « Elles font l’objet d’une gestion durable, maintenant leur multifonctionnalité agronomique, écologique et paysagère dans l’espace et dans le « Cette gestion durable inclut les travaux d’entretien usuels et permet la valorisation économique des produits de la haie, notamment la biomasse. En tout état de cause, ces travaux ne sont pas assimilables à la destruction de haie au sens de « Les gestionnaires de voirie, d’infrastructures ferroviaires, d’infrastructures de communications électroniques et de réseaux de distribution publique d’électricité mettent en œuvre un plan d’action pour atteindre l’objectif de gestion durable des haies. destruction de haie ayant bénéficié de financements publics pour sa plantation doit respecter les prescriptions de l’article L. 114-3 du code rural et de la pêche maritime s’agissant du bon usage des deniers publics. projet de destruction d’une haie mentionnée à l’article L. 412-21 est soumis à déclaration unique « Dans le cas où la destruction de la haie est soumise à déclaration en application d’une ou de plusieurs des législations mentionnées à l’article L. 412-24, la déclaration unique en tient lieu. Le projet est apprécié au regard des critères et des règles prévus par ces législations. « Dans un délai de deux mois, l’autorité administrative peut s’opposer à la destruction projetée. Les travaux ne peuvent commencer avant l’expiration de ce délai. Le silence ou l’absence d’opposition de l’administration vaut absence d’opposition au titre des législations applicables au projet. fait de détruire une haie, lorsque cette destruction requiert l’absence d’opposition à la déclaration unique prévue au I du présent article, sans avoir obtenu cette absence d’opposition ou en violation d’une mesure de retrait de cette absence d’opposition est puni de l’amende prévue pour les contraventions de deuxième classe. le délai de deux mois mentionné au dernier alinéa du I de l’article L. 412-22, l’autorité administrative compétente peut indiquer à l’auteur de la déclaration que la mise en œuvre de son projet est subordonnée à l’obtention d’une autorisation unique, lorsqu’une des législations énumérées à l’article L. 412-24 soumet la destruction de la haie concernée à une autorisation préalable. « Elle l’informe que sa déclaration est regardée comme une demande d’autorisation unique, lui demande, le cas échéant, la transmission des éléments complémentaires nécessaires à l’instruction de cette demande et lui indique le délai dans lequel la décision est prise. Les travaux ne peuvent commencer avant la délivrance de cette autorisation unique. « L’autorisation unique tient lieu des déclarations, des absences d’opposition, des dérogations et des autorisations énumérées à l’article L. 412-24, lorsque le projet de destruction de haie les nécessite. « La demande d’autorisation est appréciée au regard des critères et des règles propres aux législations énumérées à l’article L. 412-24 qui lui sont applicables. La décision d’autorisation est soumise à participation du public selon les modalités prévues à l’article L. 123-19 lorsqu’elle a une incidence directe et significative sur « Les règles de procédure et de consultation applicables à l’autorisation unique se substituent aux règles de procédure et de consultation prévues par le présent code et les autres législations pour la délivrance des décisions énumérées à l’autorisation unique prévue au I, sans avoir obtenu cette autorisation unique ou en violation d’une mesure de retrait de cette autorisation unique est puni de l’amende prévue pour les contraventions de quatrième classe. déclarations, les absences d’opposition, les dérogations et les autorisations au titre des législations applicables au projet de destruction de haie mentionnées aux deux derniers alinéas du II de l’article L. 412-22 et au troisième alinéa du I de l’article L. 412-23 sont les suivantes : dérogation aux interdictions édictées pour la conservation de sites d’intérêt géologique, d’habitats naturels, d’espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées et de leurs habitats en application des 4° et 7° du I de l’article L. 411-2 ; d’opposition au titre du régime d’évaluation des incidences Natura 2000 en application du VI de ou l’absence d’opposition à une déclaration de travaux de consolidation ou de protection des berges comportant une destruction de la ripisylve, en application de l’article L. 214-3 ; spéciale de modifier l’état ou l’aspect de territoires classés en réserve naturelle ou en instance de classement, en application des articles L. 332-6 ou L. 332-9, lorsqu’elle est délivrée par l’État ou lorsque l’accord de l’autorité compétente a été spéciale de modifier l’état des lieux ou l’aspect d’un site classé ou en instance de classement en application des articles L. 341-7 et L. 341-10 ; ou l’absence d’opposition à une déclaration de travaux dans le périmètre de protection d’une source d’eau minérale naturelle déclarée d’intérêt public, en application de l’article L. 1322-4 du code de la santé délivrée en application de l’article L. 1321-2 du même code pour la protection des haies dans le cadre des périmètres de captage d’eau potable ; de destruction d’une haie bénéficiant de la protection prévue à l’article L. 126-3 du code rural et de la pêche maritime ; d’opposition à une déclaration préalable prévue, en application de l’article L. 421-4 du code de l’urbanisme, pour les travaux portant sur des éléments classés en application de l’article L. 113-1 du même code ou identifiés comme présentant un intérêt en application des articles L. 111-22, L. 151-19 et L. 151-23 dudit code lorsque la décision sur cette déclaration préalable est prise au nom de l’État ou lorsque l’accord de l’autorité compétente a été recueilli ; d’opposition à une déclaration préalable ou l’autorisation prévue dans le cadre d’un régime d’aide publique en cas de destruction de haie, notamment au titre de la mise en œuvre des bonnes conditions agricoles et environnementales, à laquelle est subordonné le paiement des aides de la politique agricole spéciale des travaux aux abords des monuments historiques en application de l’article L. 621-32 du code du patrimoine ; spéciale des travaux dans le périmètre des sites patrimoniaux remarquables en application de l’article L. 632-1 du même déclaration préalable des travaux sur les sites inscrits, en application du dernier alinéa de l’article L. 341-1 du présent code. « Le présent article ne s’applique pas dans les cas, prévus à l’article L. 425-1 du code de l’urbanisme, où un permis de construire, de démolir ou d’aménager ou une décision prise sur une déclaration préalable, autre que celles mentionnées au 9° du présent article, tient lieu de l’une des décisions énumérées au présent article. destruction de haie est subordonnée à des mesures de compensation par replantation d’un linéaire au moins égal à celui détruit, réalisées dans les conditions prévues à administrative compétente peut fixer toute autre prescription nécessaire au respect des intérêts protégés par les « Elle peut prévoir que le demandeur doit solliciter un conseil avant les opérations de destruction et de replantation. « S’il apparaît que le respect des intérêts mentionnés au deuxième alinéa du présent article n’est pas assuré par l’exécution des prescriptions préalablement édictées, l’autorité administrative compétente peut imposer toute prescription complémentaire à cet effet. décret en Conseil d’État détermine les conditions d’application de la présente section. Il précise modalités et les conditions de la déclaration unique prévue à l’article L. 412-22 et de l’autorisation unique prévue à l’article L. 412-23 ; « 2° Les conditions dans lesquelles la destruction d’une haie fait l’objet des mesures de compensation mentionnées au premier alinéa de l’article L. 412-25. Il prévoit une application territorialisée des mesures de compensation ; « 3° Les conditions dans lesquelles il peut être procédé à la destruction d’une haie en cas d’urgence, notamment pour assurer la sécurité et l’intégrité des personnes et des biens. chaque département, en s’appuyant sur les données publiques disponibles, en particulier de l’Observatoire de la haie, et après avis des organisations représentatives agricoles et des associations représentatives d’élus locaux, l’autorité administrative compétente prend un arrêté qui établit pour le département : période d’interdiction de travaux sur les haies, en tenant compte des périodes sensibles pour les espèces à enjeux locaux au regard des périodes de nidification ainsi que des spécificités et conditions climatiques et pédologiques du département ou des zones « 2° Un coefficient de compensation en cas de destruction de haie en application du 2° de l’article L. 412-26. Ce coefficient tient compte, notamment, de la densité de haie dans le département, de la dynamique historique de destruction ou de progression du linéaire de haie et de la valeur écologique des haies détruites en fonction d’une typologie de haies définie par un arrêté des ministres chargés de l’environnement et de l’agriculture ; « 3° Une liste des us et coutumes réputés répondre, de manière constante sur le territoire du département, aux obligations de gestion durable définies à l’article L. 412-21. titre informatif, l’autorité administrative compétente dans le département met à la disposition du public, en ligne, une cartographie régulièrement mise à jour des protections législatives ou réglementaires applicables aux haies, à une échelle géographique fine. de la mutation d’une parcelle à usage agricole ou du changement des parties d’un bail rural, l’acquéreur ou le preneur à bail est informé de la présence de protections applicables aux haies implantées sur la ou les parcelles concernées. décret en Conseil d’État établit des prescriptions encadrant le degré de précision de la cartographie mentionnée au I et, le cas échéant, les écarts d’interprétation entre plusieurs départements 2° Le I de l’article L. 181-2 est complété par un 19° d’opposition à la déclaration ou à l’autorisation unique de destruction de haies prévues aux articles L. 412-22 et L. 412-23 du présent code. » ; 3° Le II de l’article L. 181-3 est complété par un 14° « 14° Le respect des conditions de non-opposition à la déclaration unique ou de délivrance de l’autorisation unique préalables à la destruction de haies prévues aux articles L. 412-22 et L. 412-23 du présent code, lorsque l’autorisation environnementale tient lieu de cette déclaration ou de cette cartographie des protections législatives et réglementaires applicables à la haie dans chaque département mentionné à l’article L. 412-28 du présent article est réalisée dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi. M. Vincent Louault, sur l’article. Louault. Cet article est emblématique du présent projet de loi. Actuellement, la haie est gérée par les agriculteurs en bons pères de famille. Si l’administration est parfois pointilleuse, ils parviennent à s’accommoder de ses exigences, y compris de celles de l’Office français de la biodiversité, avec lequel tout se passe bien. Si les agriculteurs doivent arracher une partie de haie, ils s’entendent avec l’administration pour replanter plus En encadrant la haie dans le droit, nous prenons le risque de mettre à mal cette entente à bas bruit. Dans le pire des cas, nous aurons contribué à complexifier les choses. Il faut que ce soit dit, mes chers collègues. Je regrette vivement d’avoir perdu l’arbitrage à l’issue duquel la commission a supprimé la référence à l’implantation des haies. À la campagne, les haies sont en effet toujours implantées pour une raison, par exemple pour tenir lieu de clôture pour les vaches. Or, par la magie de cette suppression, tous les bords de rivière vont devenir des haies. Il suffira d’un frêne tous les deux mètres et d’un marsaule tous les mètres pour y voir une haie. Monsieur Duplomb, je vous demanderai de me répondre sur ce point, car nous risquons – et mon petit cœur va saigner ! – de nous retrouver à devoir entretenir des milliers de kilomètres de haie en bord de rivière pour prévenir le risque d’inondation, sans avoir rien vu venir. J’y insiste, car je ne veux pas sortir de cet hémicycle en sachant que nous aurons créé ces milliers de kilomètres de haies, que nous ne serons pas capables d’entretenir alors que nous le devrons… Soyons clairs, nous sommes en train de créer l’ABF des haies ! L’amendement n° 262 rectifié bis L’amendement n° 533 rectifié sexies est présenté par MM. Favreau, Sautarel et Brisson, Mme Dumont, M. Bouchet, Mme Belrhiti, M. Klinger, Mme Josende, MM. Chevrollier, de Legge, Burgoa et Panunzi, Mme P. Martin, M. Khalifé, Mmes Garnier et Joseph, MM. Belin et H. Leroy et Mmes Goy-Chavent et Canayer. L’amendement n° 787 rectifié bis est présenté par MM. Gremillet, Rietmann et Sol, Mmes Berthet, Malet, Micouleau, Demas et Ventalon, MM. Chatillon, Genet, Somon et Bacci, Mmes Gruny et Drexler, M. Sido, Mmes Bonfanti-Dossat et Imbert, MM. Reynaud et Cuypers, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent, Milon et P. Vidal. Après l’alinéa 1 …° Le premier alinéa de l’article L. 411-2-1 est complété par les mots : «, ainsi que les projets de destruction et les travaux d’entretien d’une haie mentionnée à l’article L. 412-21 du présent code » ; présenter l’amendement n° 262 rectifié bis. introduire une présomption de raison impérative d’intérêt public majeur pour les travaux d’entretien de haies, afin de faciliter l’accès à la dérogation d’interdiction de destruction d’espèces protégées. En effet, les travaux réalisés sur les haies peuvent, dans certains cas, imposer l’obtention d’une dérogation au régime de protection des espèces. Une telle dérogation est soumise à des conditions strictes, puisqu’il convient notamment de démontrer que le projet répond à une raison impérative d’intérêt public majeur. Ce dernier point, qui se révèle délicat à démontrer pour des travaux d’une faible ampleur, est source de fragilité juridique. Afin de garantir la possibilité de réaliser des travaux d’entretien des haies selon un mode de gestion durable, et compte tenu de la nouvelle obligation générale de compensation instaurée par le projet de loi, qui contribuera à atteindre l’objectif d’augmentation du linéaire de haies d’ici à 2030, il convient de sécuriser l’obtention, le cas échéant, d’une dérogation au régime de protection des Par cet amendement, nous proposons donc d’étendre aux projets de destruction et aux travaux d’entretien des haies le mécanisme déjà instauré au bénéfice des projets de production d’énergie renouvelable, c’est-à-dire la création d’une présomption légale qu’un tel projet répond à une raison impérative d’intérêt public majeur. On voit en effet venir l’usine à gaz… Louault. Eh oui ! Husson. Du gaz vert ! M. Gilbert Favreau, pour présenter l’amendement n° 533 rectifié sexies. Favreau. Le pacte en faveur de la haie, présenté par le Gouvernement en septembre 2023, a pour ambition d’atteindre un gain net du linéaire de haies de 50 000 kilomètres d’ici à 2030. Dans cette perspective, l’article 14 du projet de loi permet aux bénéficiaires d’une décision de non-opposition à déclaration unique ou d’une autorisation unique tenant lieu de législation applicable de sécuriser juridiquement la réalisation des projets d’entretien ou la destruction des haies. Toutefois, le mécanisme proposé n’apporte pas de véritable simplification. Il doit encore être amélioré pour lever les freins à la conservation des haies existantes et à la restauration des linéaires disparus. travaux d’entretien selon un mode de gestion durable et compte tenu de la nouvelle obligation générale de compensation instaurée par le projet de loi, qui contribuera à atteindre l’objectif d’augmentation du linéaire de haies d’ici à 2030, il convient de sécuriser l’obtention, le cas échéant, d’une dérogation au régime de protection des espèces. C’est la raison pour laquelle nous proposons, au travers de cet amendement, d’étendre aux projets de destruction ou aux travaux d’entretien des haies le mécanisme déjà instauré au bénéfice des projets de production d’énergie renouvelable, c’est-à-dire la création d’une présomption légale qu’un tel projet répond à une raison impérative d’intérêt public majeur. n° 787 rectifié bis. très bien défendu par mes collègues, madame la présidente. Il semblerait que les mesures proposées dans ces trois amendements ne soient pas conformes au droit européen. La commission sollicite donc l’avis du Gouvernement. Monsieur Louault, laissez-moi tenter de répondre à vos questions, même si je ne le fais pas de manière exhaustive. Qu’avons-nous voulu faire au travers de l’article 14 ? Tout d’abord, nous avons souhaité donner une définition de la haie – mais les définitions, par essence, ne sont jamais parfaites – en veillant à ce qu’elle corresponde à ce que tous les agriculteurs connaissent. Nous avons donc repris celle de la politique agricole commune, pour qu’elle soit la plus simple et la plus lisible possible et pour que les agriculteurs y reconnaissent ce qu’ils pratiquent déjà. Ensuite, nous avons voulu défendre un principe de territorialisation. Il n’y a rien de plus différent qu’une haie d’un endroit à l’autre. Les haies ne sont pas du tout les mêmes dans le bocage normand et en Saône-et-Loire, non plus que dans mon territoire de la Haute-Loire, où jamais personne n’a considéré qu’un alignement de buissons pouvait être une haie, dès lors qu’il n’a pas été exploité comme tel pour délimiter une parcelle. Ce principe de territorialisation nous a permis de traiter plusieurs sujets, au premier rang desquels l’entretien usuel des haies, car il faut que nous puissions les entretenir sans risquer de condamnation. Nous avons également traité la problématique de la compensation : d’un territoire à l’autre, la réalité a pu varier depuis 1950 ou depuis 1900, et les kilomètres de haies se sont parfois multipliés. Nous avons aussi essayé d’être le plus précis possible en ce qui concerne les dates d’intervention, qui ne sont pas les mêmes selon que l’on se trouve à 100 mètres d’altitude ou à 1 200 mètres d’altitude, la végétation poussant plus vite dans un cas que dans l’autre. Enfin, nous avons souhaité montrer qu’il était nécessaire d’établir une cartographie pour que les agriculteurs ne soient pas soumis à un système dont ils n’auraient aucun moyen de connaître la logique avant d’intervenir. Il faut donc définir, dans le cadre des réunions départementales qui se tiennent sous l’égide du préfet, une organisation dont chaque élément sera clairement défini. Monsieur Louault, cet article est sans doute loin d’être parfait. J’y ai longuement réfléchi, mais je ne prétends pas avoir résolu le problème, car nous sommes dans un cadre assez particulier. Cet article 14 avait initialement pour objet de simplifier la multitude de règlements et de normes qui s’appliquent à la haie ; or je ne suis pas certain que nous y soyons parvenus. Mais que fallait-il faire ? Devions-nous conserver les quatorze règlements et supprimer l’article 14, ou bien le conserver en le rapprochant le plus possible de la réalité des territoires ? J’ai choisi de privilégier ce lien direct avec les territoires, l’avenir nous dira si je me suis trompé ou non. Madame la présidente, permettez-moi, comme je l’ai fait précédemment sur la dépénalisation, de prendre le temps d’un préambule sur cet article important, qui a donné lieu au dépôt de nombreux amendements. Le présent article vise à instaurer et un régime juridique et un guichet uniques de la haie. La situation actuelle est compliquée pour les agriculteurs et constitue une source d’insécurité. Je veux donc illustrer par des exemples les effets du dispositif proposé, en comparant l’avant et Cette loi d’orientation agricole intervient alors que les réglementations sur la haie sont nombreuses. Les agriculteurs doivent vérifier eux-mêmes lesquelles s’appliquent à leur cas. Ils doivent également faire les déclarations ou les demandes d’autorisation nécessaires pour chacune des réglementations auxquelles ils sont soumis. En outre, il y a de fait une inégalité dans l’application de la loi, qui ne cible aujourd’hui que les agriculteurs, alors que les haies ne se trouvent pas uniquement sur des terres agricoles, mais partout sur le territoire. Enfin, les agriculteurs peuvent être verbalisés dans le cadre d’une réglementation même contradictoire, comme nous l’avons vu lors de nos débats sur la dépénalisation. Avec le régime unique de la haie, les agriculteurs, ainsi que tous les propriétaires gestionnaires de haies, sauf les particuliers, s’adresseront dorénavant à un guichet unique, celui de la direction départementale des territoires. L’administration vérifiera elle-même, au regard de l’ensemble des réglementations, celles qui s’appliquent ou non au cas De plus, elle délivrera un document unique, soit un récépissé s’il s’agit d’une déclaration, ou bien une autorisation. Il y aura donc une présomption de bonne foi, conformément à l’article 13. Le récépissé, ou l’autorisation, sera opposable en cas de contrôle et permettra de prouver la bonne foi. Aucune poursuite pénale ne sera donc possible. En outre, tous les propriétaires gestionnaires de haies, sauf les particuliers, seront soumis au régime unique de la haie fondé sur sa protection, sur son caractère dynamique – on pourra déplacer la haie s’il y a compensation – et sur sa multifonctionnalité, qu’il s’agisse de la biodiversité, de l’eau, du carbone ou de la biomasse. J’ajoute que le régime de base consistera en une simple déclaration à un guichet unique, qui pourra toutefois basculer vers une demande d’autorisation, dans le cas où la destruction de haies à haute valeur écologique est envisagée. Les dates des travaux seront départementalisées pour prendre en compte les conditions pédoclimatiques dans chaque territoire, ce qui permettra de réduire la période de non-intervention. Enfin, des travaux d’urgence seront possibles, sous réserve d’une régularisation a posteriori, dès lors qu’ils seront justifiés par un impératif de sécurité des biens et des personnes ou de continuité des réseaux. Vous avez été nombreux à déposer des amendements sur les réseaux ferroviaires, routiers et d’électricité. La sécurité est un argument qui Pour conclure, ce travail sur les haies, dont je rappelle qu’il a été réalisé par mon prédécesseur, s’est attaché à résoudre les difficultés rencontrées par les agriculteurs tout en mettant l’accent sur la nécessité de reconnaître l’intérêt écologique de la haie. Il en propose une définition simple et large, qui inclut les haies constituées d’arbres et d’arbustes, mais exclut les alignements d’arbres. Il s’agit avant tout d’une sécurisation, mais aussi d’une simplification par la création d’un dispositif unique. Nous ne souhaitons pas supprimer les dix réglementations, mais fusionner leur application en un dispositif unique, qui les rendra invisibles pour l’administré. J’y insiste, la simplification des démarches se fera grâce à l’instruction d’un seul dossier dans un guichet unique, ce qui permettra de concentrer les procédures administratives en une seule. Quant à la sécurisation, elle sera garantie par le récépissé, ou l’autorisation, opposable à l’administration. Le dispositif fonctionnera aussi sur l’incitation, grâce à la reconnaissance du caractère dynamique de la haie dans le temps et dans l’espace, ainsi que de ses différentes fonctions, la biodiversité ne l’emportant pas sur la biomasse. Au sujet de la compensation, il faut bien préciser que son obligation dans une proportion au moins égale à celle du linéaire détruit sera adaptée en fonction des territoires. M. le rapporteur vous l’a dit : l’obligation de compensation ne s’appliquera pas de la même manière dans les territoires où il y a beaucoup de haies et dans ceux où il y en a très peu. Cette déclaration liminaire et générale me conduit donc à émettre un avis défavorable sur ces trois amendements identiques, notamment parce que le dispositif proposé est présidente. Quel est donc l’avis de la commission ? Même avis, madame la présidente. Louault. Monsieur Duplomb, je suis d’accord avec tout le déroulé de votre raisonnement. D’ailleurs, depuis le début de l’examen de ce texte, de l’article 1er jusqu’à celui-ci, je me suis toujours rangé à votre avis – j’ai certes légèrement chicané sur l’article 1er, mais sans jamais vous embêter réellement. Nous faisons, en somme, tout ce que vous nous demandez. (Exclamations amusées sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K.) Les groupes Union Centriste et Les Indépendants – République et Territoires vous suivent, même contre l’avis du Gouvernement. Laissez-moi vous lire la définition de la haie, telle qu’elle figure dans la PAC. Tous les agriculteurs la connaissent, mais il semble que vous n’ayez pas été capable de relire correctement ces trois lignes, de sorte que j’ai de sérieux doutes sur la qualité de votre travail… (Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) Une haie est « une unité linéaire de végétation ligneuse implantée ». « Implantée », monsieur le rapporteur ! « Implantée », « implantée », « implantée » ! Je le répète, car c’est là le mot important ! Si nous le supprimons, nous risquons de créer des kilomètres et des kilomètres de haies en bord de rivière que nous ne serons pas capables d’entretenir ! Mes chers collègues, je vous prie d’excuser mon discours passionné, mais le sujet est d’importance ! Mme Frédérique Puissat, pour explication de vote. Puissat. Je voulais rappeler à mon collègue, qui l’a sans doute déjà très bien compris, que lorsque nous votons des textes ou des amendements, nous ne le faisons pas pour être d’accord avec le rapporteur ni pour lui faire plaisir, mais par conviction. Et nous le faisons dans le cadre d’une stratégie législative réfléchie, qui tient compte des discussions qui ont lieu au Sénat et de la commission mixte paritaire qui Duplomb, rapporteur, le confirme.) Monsieur Louault, vous vous êtes emporté un peu fort sur un sujet qui nous passionne tous. Il faut savoir raison garder dans ce débat qui est long et qui se poursuivra tard dans la nuit. Gremillet. Je n’avais pas l’intention de prendre la parole, mais le sujet est bien plus complexe qu’il n’y paraît, comme notre rapporteur l’a laissé entendre. Je suis d’ailleurs surpris de son avis défavorable sur nos Si vous compariez la photographie d’une région, d’un département ou d’un canton aujourd’hui avec celle d’il y a cinquante ans et d’il y a un siècle, vous seriez surpris : tous ceux qui affirment que les haies ont été largement détruites seraient étonnés de constater que, dans certains secteurs, de nombreuses haies sont apparues. Redon-Sarrazy. Ce n’est pas partout pareil… Gremillet. Je n’ai pas dit qu’il s’agissait d’un phénomène uniforme. Je dis simplement que nous sommes en train d’établir une règle générale qui pénalisera certains territoires, alors qu’il y a bien plus de haies qu’on ne le pense. De plus, comme notre collègue vient de le souligner et comme je l’avais moi-même dit lors de nos travaux en commission, on finit par appeler « haie » ce qui ne l’était pas auparavant. Vous l’avez vous-même reconnu, madame la ministre. Ce qui n’était au début que des champs abandonnés a fini par devenir forêt. De la même manière, sur les bordures de certains chemins où il n’y a plus de circulation, la végétation s’est soudainement développée et on appelle cela une haie. Pourtant, il ne s’agit pas d’une haie qui a été implantée : c’est une simple friche, qui s’est développée au fil des années. Tout l’intérêt de mon amendement était d’établir cette distinction. Je le retire pour répondre à la demande de notre rapporteur, mais j’ai le sentiment de ne pas faire correctement mon travail de sénateur dans la défense de la diversité de nos territoires. Le problème est réel et nous choisissons de ne pas le prendre en compte. La situation est différente selon les territoires. Regardez les photographies et vous serez surpris : c’est aussi ça, la vraie vie ! n° 787 rectifié bis est retiré. Pourquoi ce débat est-il si passionnel ? Parce que, dans certains territoires, les condamnations apparaissent comme une totale injustice. Dans les journaux et les médias, on a expliqué que les agriculteurs arrachaient les haies à tour de bras. Or c’est là tout le problème : certains parlent de l’agriculture sans véritablement la connaître ! Je vous invite tous à vous rendre sur le site www.geoportail.gouv.fr, qui est accessible à tous. Vous pourrez entrer un code postal, par exemple celui de votre commune, et vous obtiendrez la photo de l’endroit concerné en 2022 ou en 2023. Je vous invite alors à enlever le masque cadastral pour garder uniquement la photo, puis à utiliser la barre d’outils qui permet de changer le fond de carte. Vous y trouverez la photo aérienne du même endroit, prise entre 1950 et 1960. Amusez-vous à faire cet exercice : à chaque fois que vous cliquerez sur la barre d’outils, vous passerez d’une photo à l’autre, de celle de 2022 à celle de 1950. Je suis quasiment certain que, dans une très grande majorité de cas, vous constaterez qu’il y a plus de haies aujourd’hui qu’à l’époque. C’est qu’en 1950, il y avait des troupeaux et des pâturages partout. Les chèvres et les moutons mangeaient dans les chemins et dans les fossés. Mais tout cela a disparu, parce que le nombre d’agriculteurs a fortement baissé. Dès lors qu’ils sont moins nombreux, les agriculteurs ont moins le temps de s’occuper du bord de la parcelle. Ils ont donc laissé pousser ce qui voulait bien pousser, la nature reprenant ses droits, c’est-à-dire des buissons et des arbres. Ils n’ont pas pu entretenir le territoire comme leurs prédécesseurs le faisaient longtemps avant eux. Les plus anciennes photos, qui datent d’avant 1900, montrent qu’il n’y avait pas un arbre et pas un buisson, quasiment rien : on s’en servait pour se chauffer et on faisait pâturer les troupeaux. Ce sujet est passionnel, parce que nous n’acceptons pas le constat objectif qui consiste à dire que, dans les territoires où il y a beaucoup de haies, quand l’entretien est bien fait, il ne faut pas verbaliser. Dans certains cas, la verbalisation est allée trop loin, en frappant des agriculteurs qui entretenaient leur parcelle en veillant à repousser les buissons sur le bord. Car pour un agriculteur, entretenir correctement sa parcelle, c’est tenir les buissons en respect pour éviter qu’ils gagnent le milieu. Il doit les repousser régulièrement, à quelques années d’intervalle, pour les ramener au bord de la parcelle. S’il ne le fait pas, il n’y aura plus de parcelle, mais seulement des buissons. Voilà quelle est la Et quand on verbalise un agriculteur qui fait ce travail d’entretien et qui s’y pique les doigts, parce que couper les aubépines, ce n’est pas facile ni très intéressant – certains croient que les agriculteurs passent l’épareuse, mais ce n’est pas vrai et chez moi on continue de couper les buissons à la main –, il y a un vrai sentiment Ce qui est certain, c’est que la rédaction de l’article 14, comme vous le soulignez, monsieur Louault, ne permettra pas de régler ce problème passionnel. En réalité, nous n’aurions jamais dû en parler. Louault. Et voilà ! Salmon. La haie a fait couler beaucoup d’encre. Au centre de nombreux débats, elle cristallise les attentes et a parfois été instrumentalisée. Au Sénat, nous devons donc prendre de la hauteur sur cette question. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur le rapport du Conseil espaces ruraux, qui pose un constat à l’échelle nationale, la seule qui soit pertinente. Celui qui regarde devant chez lui ne verra pas le même paysage que celui qui regarde dix kilomètres, cent kilomètres ou mille kilomètres plus loin. Or les chiffres qui figurent dans le rapport du CGAAER montrent une très large érosion de la haie dans notre pays. Certes, il y a eu des évolutions. Il est sans doute vrai que des haies ont disparu dans les années 1950 et même auparavant, du fait d’une mauvaise gestion. La haie a besoin d’être entretenue, elle est un patrimoine et une infrastructure écologique de première importance. Voilà sur quoi portent l’article 14 et les articles additionnels après l’article 14, qui visent à reprendre les dispositions de ma proposition de loi en faveur de la préservation et de la reconquête de la haie, que nous avions votée à l’unanimité. Il nous faut considérer le sujet avec raison. La haie ne doit être ni vilipendée ni adorée. Elle fait partie de l’agriculture et du monde rural. Nous en avons besoin, nous devons trouver une manière de la gérer qui soit la plus durable possible. Tel est l’objet de ce débat, dont j’espère qu’il se tiendra sans trop de passion, mais avec de la raison. M. Alain Cadec, pour explication de vote. Cadec. Je veux saluer le travail qui a été réalisé par le Sénat sur la haie, non seulement en commission, mais également plus en amont. Je félicite tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier et je rappelle que nous avions voté le rapport de notre collègue Daniel Salmon à l’unanimité : il faut en tenir compte. Je considère que la renaturation des haies dans nos campagnes est un acte particulièrement responsable et nécessaire pour corriger leur destruction pendant de trop nombreuses années. Je prendrai l’exemple de la Bretagne, même s’il est vrai, comme le soulignent certains de nos collègues, que la situation n’est pas comparable dans tous les départements. En Bretagne, le conseil régional a mis en place, voilà quelques années, le dispositif Breizh bocage, qui a donné d’excellents résultats avec la participation active des agriculteurs. Que l’on ne vienne donc pas nous dire que ce type de mesure est contre les agriculteurs et contre l’agriculture. Boyer. Bravo ! Gillé. Monsieur le rapporteur, il est un sujet de fond que nous devrions nous efforcer d’approfondir : celui de la différenciation. Cette question est fondamentale dans un grand nombre de politiques publiques. Ainsi, pour prendre l’exemple de l’eau, il est logique qu’une différenciation territoriale intervienne selon la nature des projets à mettre en place. Aucun dogme national ne devrait s’imposer, tout simplement parce que les territoires sont différents, de sorte que certains projets sont réalistes quand d’autres ne le sont pas selon l’endroit où l’on se La différenciation est importante, mais l’on a beaucoup de mal à avancer politiquement dans cette direction, à donner du sens et à parvenir à une formulation juridique claire. Pour autant, nous devrions nous efforcer de pousser ce sujet. Dans certains territoires, on trouve peut-être plus de haies aujourd’hui qu’en 1950, mais il faudrait considérer chaque pas de temps : les années 1950, 1960, 1970, etc. Monsieur le rapporteur, sauf erreur de ma part, malgré les encouragements et les dispositifs incitatifs, il y a globalement moins de haies aujourd’hui qu’il y a une dizaine ou une vingtaine d’années. Vous contestez cette réalité en opposant un principe d’objectivation. Toutefois, jusqu’à maintenant, nous en étions restés à ce constat que le rapport de notre collègue Salmon me semble bien confirmer : il y a quand même moins de haies qu’auparavant. Et cela n’empêche pas que nous soyons tous d’accord pour reconnaître l’apport de la haie en matière de biodiversité. Faisons de la différenciation territoriale, mais n’oublions pas de prendre en considération l’enjeu de la haie, qui est bénéfique pour nous tous. amendements identiques nos 262 bis et 533 sexies. L’amendement n° 45 rectifié quater, présenté par MM. V. Louault, Capus et Médevielle, Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme L. Darcos, MM. Laménie, L. Vogel, Brault, Chevalier, Rochette et A. Marc, Mme Paoli-Gagin et M. Malhuret, est ainsi libellé : Alinéas 5 à 9 « Art. L. 412-21. – La haie régie par la présente section s’entend de toute unité linéaire implantée à plat, sur talus ou sur creux, avec présence d’arbustes et, le cas échéant, présence d’arbres ou d’autres ligneux tels que les ronces, les genêts ou les ajoncs. Ne sont pas inclus dans les haies les alignements d’arbres caractérisés par la présence d’une unité linéaire de végétation ligneuse composée uniquement d’arbres, à l’exclusion des allées d’arbres et des alignements d’arbres mentionnés à l’article L. 350-3 et des haies implantées en bordure de bâtiments ou sur une place, qui constituent l’enceinte d’un jardin ou d’un parc attenant à une habitation ou qui se situent à l’intérieur de cette enceinte. » Louault. J’avais rédigé cet amendement pour les députés du groupe Horizons, qui l’ont défendu à l’Assemblée nationale. Le mot « implantée » figure dans la définition proposée, car il a tout son sens et fait écho à la définition retenue par la PAC. Si j’ai une seule demande à vous faire, monsieur le rapporteur, c’est de bien vouloir réécrire, avec l’accord bienveillant du Gouvernement, la définition de la haie en réintroduisant ce terme. Je sais que le ministère de la transition écologique n’y est pas favorable, car il souhaite faire glisser dans cette définition des arbres qui poussent en bord de rivière pour créer ainsi plusieurs milliers de kilomètres de haies. Que dire de plus ? J’ai déjà tout donné sur ce sujet. J’ai planté dix kilomètres de haies chez moi. En Indre-et-Loire, avec le conseil départemental de l’époque, nous avions même planté des centaines de kilomètres, en 1994. Je souscris complètement à l’analyse qu’a faite M. Duplomb. J’ai une photo satellite qui date de 1950 : il n’y avait pas une haie, rien du tout. Les moutons mangeaient tout. On en comptait des milliers en Touraine et dans d’autres départements. Le bocage n’était pas le monde des Bisounours de l’arrière-temps que certains veulent dépeindre. Sur ce point précis et technique de la haie « implantée », je vous conjure, mes chers collègues, de retrouver la raison. À défaut, il faudra assumer de dire aux agriculteurs que des milliers de kilomètres en bord de rivière sont devenus des haies, qu’ils devront entretenir pour la seule raison qu’un marsaule et un frêne se succèdent à intervalles réguliers. Le problème est qu’ils n’arriveront même plus entretenir les zones relevant du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), dont vous savez tous que la mise en œuvre est difficile. Pour ma part, je vous aurai averti et m’endormirai ce soir la conscience tranquille. n° 451, présenté par MM. Szczurek, Hochart et Durox, Alinéas 5 à 9 Remplacer ces alinéas par six « Art. L. 412-21. – I. – La haie régie par la présente section s’entend de toute unité linéaire de végétation ligneuse d’origine humaine, implantée à plat, sur talus ou sur creux, remplissant l’un des critères suivants : « 1° Présence d’arbustes, et, le cas échéant, présence d’arbres ou d’autres ligneux ; « 2° Présence d’arbres et d’autres ligneux. « Ne sont pas considérés comme haies et ne sont pas régis par cette « 1° Les alignements d’arbres caractérisés par la présence d’une unité linéaire de végétation ligneuse composée uniquement d’arbres, sans arbustes, ni autres ligneux ; « 2° Les bosquets, constitués d’un élément non linéaire d’arbres ou d’arbustes. » La parole est à M. Christopher Szczurek. Szczurek. Il est défendu, madame n° 940, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom , autre que des cultures, Cet amendement vise à exclure de la définition des haies certaines cultures agricoles qui pourraient leur être assimilées. n° 550, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi I. – Alinéa 5 comprend au moins deux éléments parmi les trois suivants : est composé d’arbres ou d’arbustes, ou des deux, II. – Alinéas 6 à 8 Supprimer ces alinéas. Salmon. Nous faisons beaucoup de sémantique dans ce débat. Monsieur Louault, « implantée » signifie non pas « plantée », mais « située ». Il est simplement question des haies qui se trouvent le long d’une rivière, sans qu’on les ait nécessairement plantées. On trouve des définitions diverses et variées de la haie, ce qui entraîne des contestations. L’objet de cet amendement est donc de préciser cette définition, pour la rendre plus compréhensible et assurer ainsi une protection juridique maximale au La rédaction actuelle est restrictive et interprétative, ce qui réduit considérablement le champ d’application du régime de simplification proposé et en affaiblit la portée pour les agriculteurs. Tel qu’il nous est soumis, cet article impose deux critères minimum cumulatifs, ce qui, de fait, exclut de la définition les haies de taillis, qui sont composées exclusivement d’arbustes, et les haies de futaie, qui sont composées exclusivement d’arbres. Pourtant, dans ces deux cas, il s’agit bien de haies. À mon sens, une définition efficace et protectrice de la haie doit être suffisamment souple pour assurer une protection fonctionnelle à ces ensembles de linéaires. Or, dans la rédaction actuelle de l’article, les projets de destruction des deux types de haies que j’ai mentionnés ne pourront bénéficier ni de la nouvelle procédure ni du régime unique instaurés par ce projet de loi, ce qui complexifiera les procédures réglementaires et augmentera les risques de contentieux, qui sont inévitables dès lors que la définition pose des problèmes d’interprétation. En imposant deux critères, la définition actuelle est trop exigeante. Un critère unique me semble suffisant, car une haie arbustive est bel et bien une haie. n° 760 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Mme Margaté et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé : Après l’alinéa 8 « …° Des talus. Lahellec. Nous avons adopté voilà quelques jours la proposition de loi de notre collègue Daniel Salmon, dont je salue le travail, en faveur de la préservation et de la reconquête de la haie. Par cohérence, la commission des affaires économiques a donc intégré à l’article 14 de ce projet de loi la protection et la gestion durable des haies. Si nous avons évoqué tous les bénéfices des haies pour l’aménagement du territoire et pour l’agriculture, je voudrais rappeler que les talus ont également leur importance. Ceux-ci recèlent de grandes potentialités : ils permettent de retenir l’eau et de la restituer en période d’étiage pour soutenir le débit des rivières. La haie absorbe de l’eau en profondeur et épure la nappe quand le talus limite le ruissellement. Aussi, les talus représentent un outil essentiel pour lutter contre la sécheresse dont souffrent nos agriculteurs. Tout comme les haies, il nous faut les protéger. Dans le débat sur la place de la haie, n’oublions pas les talus ! n° 512 rectifié bis, présenté par M. Longeot, Mme Billon, MM. Menonville, Bonneau et Pillefer, Mme de La Provôté, MM. Duffourg, Laugier et S. Demilly, Mme Saint-Pé, MM. Kern et J.M. Arnaud, Mmes Romagny et Jacquemet, M. Courtial, Mme Perrot, MM. Levi, Khalifé, de Nicolaÿ et P. Vidal, Mme Canayer et M. Bleunven, est ainsi libellé : 1° Supprimer la seconde occurrence du 2° Compléter cet alinéa par les mots : , et à l’exclusion des haies présentant un risque pour l’intégrité des réseaux et des infrastructures de transports La parole est à M. Jean-François Longeot. Longeot. Cet amendement tend à préciser que les gestionnaires d’infrastructures linéaires sont déjà engagés dans une dynamique d’entretien durable d’un patrimoine végétal important, contribuant au maintien de peuplements favorables à la biodiversité. L’alinéa 13 de cet article prévoit de renforcer cette dynamique en obligeant les gestionnaires d’infrastructures linéaires à mettre en œuvre un plan d’action pour atteindre l’objectif de gestion durable des haies. Cet amendement vise à exclure du régime de protection et de gestion durable les haies qui présentent des risques pour la sécurité et la continuité de service des infrastructures linéaires, en préservant le strict gabarit nécessaire à la sécurité des infrastructures linéaires. Les conséquences du changement climatique, notamment la fréquence de plus en plus importante des tempêtes, entraînent une augmentation sensible des chutes d’arbres, ce qui cause des accidents et nuit à la régularité des infrastructures linéaires, notamment ferroviaires. Il n’est d’ailleurs pas rare que certains d’entre nous arrivent en retard, car leur train a été ralenti par la présence d’un arbre sur les voies… n° 761 rectifié, présenté par M. Lahellec, Alinéa 9 , à l’exclusion des allées comportant une ou plusieurs essences sur une largeur maximum de 20 mètres, d’une longueur minimum de 25 mètres et sans interruption de plus de 20 mètres, Lahellec. Si je tiens à souligner la sagesse et l’effort de conciliation qui ont présidé à la conception de l’article 14 de ce projet de loi, la définition de la haie faisant l’objet d’une protection nous paraît quelque peu restrictive en l’état. Celle-ci, par exemple, n’englobe ni les haies monospécifiques, ni les haies issues non pas d’une intervention humaine, mais d’un processus de régénération naturelle, ni les allées et alignements d’arbres qui bordent les voies. C’est pourquoi nous proposons de retenir une définition plus inclusive, qui mentionne précisément la nature du linéaire. Voilà un exercice bien difficile… Ces amendements contiennent des multitudes d’éléments, totalement différents les uns des autres. Je vais tenter d’apporter quelques éclaircissements… Monsieur Louault, permettez-moi de revenir sur la définition que vous proposez à l’amendement n° 45 rectifié quater : « La haie régie par la présente section s’entend de toute unité linéaire implantée… » – je précise ici, comme monsieur Salmon, qu’« implantée » ne signifie pas « plantée », sinon nous aurions écrit « plantée » ! Je poursuis : « … à plat, sur talus ou sur creux… » – pardonnez-moi, mais cela veut dire partout ! Cette définition n’est absolument pas restrictive : ce qui n’est pas plat est en creux ; ce qui n’est pas en creux est un talus. Je ne vois pas ce qui peut exister d’autre qui soit ou en pente ou à plat… Louault. C’est la définition de la PAC ! À moins qu’il existe des haies en lévitation, mais je n’en ai jamais vu ! Vous écrivez ensuite : « avec présence d’arbustes et, le cas échéant, présence ou les ajoncs ». En quoi cette rédaction serait-elle plus restrictive que la nôtre ? Je vous rappelle que nous définissons la haie de la même manière que la PAC, en précisant qu’il doit s’agir d’un linéaire composé de deux des composantes que sont les arbres, les arbustes et les végétaux ligneux. Je précise que les végétaux ligneux excluent de fait les ajoncs – mais pas, je vous le concède, les genêts. Selon votre définition, un alignement d’arbres implantés le long d’une route – j’allais dire des platanes, mais vous m’auriez rétorqué qu’ils ont été plantés – serait considéré comme une haie, ce qui ne serait pas le cas selon la définition de la PAC, que nous avons retenue, puisque ces arbres doivent être accompagnés d’arbustes pour être considérés comme une haie. Vous l’aurez compris, la commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 45 rectifié L’avis est également défavorable sur l’amendement n° 451, qui tend à considérer les bosquets comme des haies. L’amendement n° 550 du groupe écologiste vise, de manière assumée, à considérer tout alignement de végétaux comme une haie, qu’il s’agisse uniquement d’arbres, uniquement d’arbustes ou d’un mélange des deux. Au moins, c’est clair, tout y passe ! Salmon. C’est clair ! La commission émet un avis défavorable sur cet amendement. L’amendement n° 760 rectifié du groupe communiste vise à élargir la réflexion sur d’autres éléments paysagers du monde rural. En tout état de cause, il s’agit, là encore, de rendre la définition moins restrictive : avis défavorable. Monsieur Longeot, je vous demande de bien vouloir retirer l’amendement n° 512 rectifié bis, non pas parce que j’y suis défavorable, mais parce que l’un de vos amendements ultérieurs tend à régler les problèmes des gestionnaires de réseaux que vous mentionnez ; à défaut, l’avis serait défavorable. Je vous prie de me faire confiance. Le but de cet article, depuis sa genèse, est de mettre fin à la multitude de définitions et de règles qui peuvent prévaloir en matière de haies. Il s’agit donc de simplifier, mais pas au point de tromper un agriculteur en lui laissant croire qu’il peut tout faire et en l’exposant à un risque de représailles de l’Office français de la biodiversité, par exemple, qui pourrait lui reprocher d’avoir détruit un habitat potentiel Notre objectif est d’inscrire dans la loi une définition la plus claire et lisible possible. Celle de la PAC propose une vision suffisamment restrictive pour y pourvoir. Nous l’assumons, car, contrairement à M. Salmon, nous considérons qu’un alignement d’arbres n’est pas une haie, y compris les thuyas d’un particulier. Du reste, un particulier désignera les thuyas alignés le long de sa maison comme sa haie, mais il ne dira jamais qu’un alignement d’arbres le long d’une route est la haie de sa commune : il ne verra qu’un alignement d’arbres ! Or l’amendement n° 761 rectifié tend également à intégrer à la définition tout alignement d’arbres et de végétaux le long des habitations. Selon cette rédaction, un particulier ne pourrait plus entretenir ou couper sa haie de thuyas sans risquer de se heurter à la réglementation de protection des haies. Je ne prétends pas que notre définition soit parfaite – personne ne peut se prévaloir d’avoir écrit quelque chose de parfait sur un sujet aussi compliqué. Toutefois, cette définition n’est pas plus restrictive que ce que vous proposez – elle l’est même moins – et a le mérite d’être plus claire. Comme l’a souligné M. Gillé, la territorialisation nous permettra de porter un œil plus objectif sur les territoires où le nombre de haies a augmenté et sur ceux où il a diminué. Il s’agit d’un jeu d’équilibre. Peut-être ne suis-je pas le meilleur pour marcher sur un fil, mais je m’efforce de trouver des solutions et Dieu sait que ce n’est pas Le Gouvernement émet un avis défavorable sur les amendements nos 45 rectifié quater, 451, 550, 760 rectifié et 761 rectifié. La définition de la haie emporte le périmètre d’application du régime juridique que nous créons. Il nous faut donc être à la fois prudents et rigoureux. Nous ne voulons pas intégrer à cette définition les alignements d’arbres, qui sont traités dans un autre titre du code de l’environnement. De même, nous ne voulons pas intégrer les cultures ou les ronces ayant poussé spontanément en bord de chemin. Je rappelle que nous définissons la haie comme un linéaire intégrant au moins deux des trois éléments suivants : des arbres, des arbustes ou d’autres ligneux. On est au moins d’accord sur ça ! En effet, nous sommes d’accord sur ce point, monsieur le Par ailleurs, il nous faut bien coordonner le dispositif avec la PAC pour éviter d’ajouter de la complexité à la complexité. Après les tâtonnements à l’Assemblée nationale, la commission des affaires économiques du Sénat me semble avoir trouvé une position d’équilibre. Je vous propose donc, mesdames, messieurs les sénateurs, de vous en tenir à la rédaction actuelle, à l’exception de la précision pertinente que tend à introduire l’amendement n° 940 de la commission, sur lequel le Gouvernement émet un avis Quant à l’amendement n° 512 rectifié bis, je vous invite, monsieur le sénateur Longeot, à bien vouloir le retirer au profit de l’amendement n° 872 du Gouvernement, que je présenterai ultérieurement. En effet, nous partageons la même volonté de garantir une plus grande sécurité juridique dans le cadre de la maintenance et de la gestion de réseaux. L’amendement que nous avons déposé tend ainsi à prévoir que les travaux nécessaires à la préservation du gabarit de sécurité des infrastructures linéaires ne sont pas assimilables à la destruction de haies. Cela répond à votre préoccupation légitime : il faut pouvoir détruire ce qui contrevient à la sécurité des réseaux, des infrastructures ferroviaires ou des adductions Louault. Vous pouvez tourner mon amendement en dérision, monsieur le rapporteur, mais j’ai repris l’expression « implantée à plat, sur talus ou sur creux » de la définition de la PAC. Mais il est vrai que la réglementation européenne est parfois un peu creuse… Par ailleurs, quand je mentionne la présence d’arbustes, je précise clairement : « et, le cas échéant, présence d’arbres ou d’arbustes ». Il est pour le moins caricatural de dire que cette définition apparente des alignements d’arbres à des En outre, j’ajoute « ou d’autres ligneux tels que les ronces, les genêts ou les ajoncs », car votre définition ne tient pas compte de la question des trous dans les haies. Souvent, des trous de plusieurs mètres dans une haie font l’objet de grands débats avec les associations environnementales. En intégrant de tels ligneux à la définition, il est facile de replanter pour garantir la tranquillité et éviter des débats interminables. Enfin, j’écris noir sur blanc : « Ne sont pas inclus dans les haies les alignements d’arbres d’arbres. » Voilà qui ne correspond en aucun cas à la caricature que le rapporteur et la ministre ont faite de mon amendement. Salmon. Selon votre définition, monsieur le rapporteur, une haie doit comporter deux des trois éléments suivants : des arbustes, des arbres ou d’autres ligneux. Permettez-moi de prendre l’exemple de ma région. Les agriculteurs aiment ce qui est propre, ce qui implique bien souvent, mécanisation aidant, de tout nettoyer entre les arbres. Ainsi, ils ne laissent aucun arbuste ou ligneux ; il reste un chêne ici ou là, sans réelle continuité. Dès lors, on peut considérer que cette végétation n’a plus besoin de protection, puisqu’elle ne s’apparente plus à une haie. Je ne dis pas que les agriculteurs le font sciemment, mais voilà comment les choses se passent. Dans mon département, les haies ont disparu massivement lors du remembrement, mais aussi de manière plus insidieuse, des haies devenant de simples alignements d’arbres et disparaissant peu à peu. C’est pour tenir compte de cette réalité que je demande que la présence d’un seul des trois éléments que j’ai mentionnés suffise à définir une haie. Nous ne tomberons certainement pas d’accord là-dessus, mais j’estime qu’il faut étendre la protection à bien plus de linéaires que ne le permet la définition actuelle. Sinon, le linéaire de haie continuera de diminuer année après année, ce qui n’est, me semble-t-il, pas l’objectif de ce texte. l’amendement n° 45 rectifié quater. l’amendement n° 451. l’amendement n° 940. l’amendement n° 550. l’amendement n° 760 rectifié. présidente. Monsieur Longeot, l’amendement n° 512 rectifié bis est-il Longeot. Monsieur le rapporteur, peut-être ai-je mal lu, mais mon amendement ne me semble pas en contradiction avec ce que vous proposez ; au contraire, il me paraît Cela étant dit, j’ai été convaincu par l’explication de Mme la ministre et je le retire donc au profit de l’amendement n° 872, à venir, du Gouvernement. n° 512 rectifié bis est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 761 n° 523, présenté par MM. Buis, Lemoyne, Buval et Patriat, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke et Lévrier, Mme Nadille, M. Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi libellé : « Est également exclue la chaussée de toute voie cadastrée sous l’appellation “chemin rural”. Buis. L’article 14 du projet de loi pose une définition des haies visant à mieux les protéger et les reconstituer, dans le cadre d’une stratégie ambitieuse dont l’objectif est un gain net de 50 000 kilomètres de linéaire par an d’ici Toutefois, cette définition risque d’entraver la réouverture des chemins ruraux envahis par la végétation. Or ces chemins sont indispensables aux pratiques de pleine nature, qui connaissent un essor important. Un chemin obstrué pourrait être considéré comme une haie, ce qui rendrait sa réhabilitation complexe et contraignante pour les communes. Cet amendement vise donc à exclure la chaussée des chemins ruraux du champ d’application de l’article 14, afin d’éviter toute confusion et de mieux concilier préservation des haies et maintien des accès ruraux. Voilà un exemple typique des problèmes que pose un excès de règles et de lois : monsieur Buis, vous avez totalement raison et je suis très favorable à votre amendement. Vous pointez le cas d’un chemin rural ou communal, qui, n’ayant pas été emprunté pendant un certain temps, se serait « enfriché ». Les buissons qui s’y sont formés pourraient alors nous amener à considérer cet ensemble comme une haie. Autrement dit, nous pourrions instaurer une prescription sur le domaine public, dont le droit dit qu’il est imprescriptible et inaliénable ! Lorsqu’un chemin est abandonné, le gestionnaire public, qui est tenu de l’entretenir, pourrait se voir interdire de le rouvrir, car il s’apparenterait désormais à une haie : ce n’est pas acceptable ! Hugonet. Très bien ! La commission émet donc un avis très favorable sur cet amendement. Buis. Merci ! Salmon. Le diable se cache dans les détails : un chemin rural est en général encadré par deux haies ; en excluant ce chemin du périmètre de la définition de la haie au prétexte qu’il se serait enfriché, nous risquons de faire disparaître les deux haies qui l’encadraient à l’origine. Cette rédaction me semble quelque peu bancale. Cela étant dit, il faut apporter de la clarté. Considérant qu’un tel chemin rural a vocation à être rouvert, je comprends bien l’intérêt de l’extraire du périmètre de la définition. Mais vous voyez bien le danger que cela emporterait de le faire de la sorte : mieux vaut deux haies que pas de haie du tout ! Permettez-moi de revenir sur l’avis du Gouvernement et de livrer à votre réflexion les questions que pose la rédaction de cet amendement. Monsieur Buis, nous comprenons la philosophie de votre amendement, mais en l’adoptant, nous n’enlevons rien à la réglementation qui régit la haie. Nous risquons donc de laisser penser qu’il est possible de détruire les haies préexistantes, alors que celui qui le ferait s’exposerait à des récriminations au titre de la réglementation unique de la haie. Autrement dit, cette idée a priori louable est en réalité une fausse bonne idée, car elle induit des risques pour l’auteur potentiel de la destruction des haies qui bordaient le chemin rural à l’origine. S’il était adopté, nous pourrions retravailler la rédaction de cet amendement au cours de la navette parlementaire, mais je ne saurais émettre un avis favorable à son endroit. C’est l’exemple typique d’une technocratie abrutissante ! Imaginons que notre amendement soit adopté : que ferait un juge en cas de litige, si le texte ne lui paraissait pas assez clair pour trancher ? Il lirait les comptes rendus des débats en séance et en commission pour connaître l’intention du Cabanel. Tout à fait ! Aussi, je m’adresse à ce juge qui pourrait me lire dans dix ou quinze ans : l’intention des auteurs de cet amendement est simplement de préciser que la végétation qui a prospéré en plein milieu de la chaussée d’un chemin rural temporairement abandonné ne doit pas être protégée de la destruction. Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant ! Ainsi, le juge qui aura été saisi saura que cet amendement ne visait pas les haies bordant le chemin, comme l’explique M. Salmon, mais simplement le milieu du chemin. Cela ne pose aucun problème : les haies bordant le chemin continuent d’être soumises à la réglementation de la haie, mais pas les buissons qui poussent entre deux haies. Ceux qui suivent les débats doivent se dire que nous sommes complètement à côté du vélo… Sautarel. C’est vrai ! Arrêtons de réfléchir avec les pieds, soyons intelligents et sortons de cette technocratie qui nous éloigne du bon sens ! Il n’est pas question de permettre de couper des haies au bord des chemins pour le plaisir de couper des haies, nous laissons simplement aux communes la faculté de rouvrir un chemin à la demande de Je rappelle qu’un chemin rural est un bien imprescriptible et inaliénable. Nous faisons juste en sorte que ceux qui doivent le rouvrir ne se heurtent pas à un mur législatif. Comment faire entendre à un pétitionnaire souhaitant accéder à un chemin que le maire ne peut pas le rendre accessible parce que les buissons qui ont poussé au milieu du chemin sont davantage protégés que sa bordure ? C’est ce genre de mesure incompréhensible qui jette les gens dans les bras des extrêmes ! Mes chers collègues, votons cet amendement. Il ne sert à rien de s’énerver. Le régime unique de la haie protège, par une réglementation simplifiée, celui qui couperait des haies sans y avoir été autorisé. S’il a l’autorisation pour ce faire, il n’y a aucun problème ! Dans l’exemple que vient de citer M. le rapporteur, il suffira de se mettre en conformité avec le régime unique. C’est nul ! Mais non ! Si nous conservons cette rédaction, nous serons confrontés au cas de figure que je vous ai décrit précédemment : quelqu’un qui détruirait une haie en se croyant dans son bon droit pourrait se retrouver en garde à vue ! Nous ne parlons pas de ça ! Mais si ! Le régime unique de la haie protège ceux qui interviennent sur la haie et ont autorité pour le faire, voilà tout. Louault. Il est tout de même culotté de devoir demander une autorisation à l’administration pour enlever une haie implantée sur un chemin rural ! Nous parlons matin, midi et soir de renforcer le pouvoir des maires en disant que nous respectons les élus locaux et nous allons les forcer à appeler la direction départementale des territoires pour avoir l’autorisation de réhabiliter un chemin rural. Il existe un cadastre : il n’est pas question de détruire une haie au-delà des bornes, mais de remettre en état le chemin entre ces bornes. C’est tout de même facile à Nous voterons l’amendement de M. Buis. M. Jean-Raymond Hugonet, pour explication de vote. Hugonet. C’est non plus à un débat que nous assistons, mais à un steeple-chase ! sur les travées du groupe Madame la ministre, ce que vient de dénoncer notre ami et collègue Laurent Duplomb, c’est ce que vivent en permanence les élus dans leurs relations avec l’administration. C’est clair, c’est net et c’est facile à comprendre ! Nous n’en pouvons plus ! Certes, nous entendons vos arguments, mais, sauf votre respect, permettez-moi de vous dire que ceux du rapporteur et de M. Louault sont beaucoup plus audibles pour des sénateurs enracinés dans leur territoire. l’amendement n° 523. n° 762 rectifié, présenté par M. Lahellec, Insérer deux alinéas ainsi « La gestion durable des haies implique une continuité dans le temps des étages de végétation, une largeur minimale de houppier ou un potentiel de développement de la végétation, ainsi que le maintien d’une emprise ligneuse au sol minimale associée à un ourlet enherbé. Elle permet le renouvellement des arbres et arbustes dans un équilibre avec le prélèvement de biomasse éventuel. « La garantie de cette gestion durable des haies fait l’objet d’une certification, dont les conditions de délivrance sont fixées par le décret mentionné à l’article L. 412-26. Lahellec. Cet amendement vise à définir la gestion durable selon des critères permettant d’atteindre le bon état écologique de la haie. La certification proposée pour assurer cette qualité doit être vécue non pas comme une contrainte, mais plutôt comme un avantage en ce qu’elle doit permettre d’apporter une garantie supplémentaire dans la valorisation de ces espaces et l’entretien de la haie. Monsieur Lahellec, votre amendement, permettez-moi de vous le dire, n’est pas du tout conforme au « pacte de confiance » que nous avons conclu avec M. Salmon lors de l’examen de sa proposition de loi : nous étions alors convenus que la certification de la gestion durable serait optionnelle – il a même été question d’un crédit d’impôt pour favoriser celle-ci. Or vous proposez là de la rendre contraignante. Par conséquent, je vous invite à retirer votre amendement. n° 762 rectifié est retiré. Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 848, présenté par le Alinéa 11 d’une gestion durable qui tient compte de leur caractère dynamique dans le temps et dans l’espace. Cette gestion permet le maintien de leur multifonctionnalité agronomique, écologique, économique et paysagère, notamment comme habitats d’espèces animales et végétales, comme auxiliaires de culture, comme corridors écologiques au sens de l’article L. 371-1, pour l’amélioration de la qualité et de l’infiltration de l’eau dans les sols, pour le stockage de carbone aussi bien dans la partie végétative des haies que dans les sols, pour l’affouragement et la production de biomasse, notamment de bois énergie et de bois-construction, ainsi que comme élément paysager structurant des milieux ruraux, urbains et périurbains. Cet amendement tend à rappeler le caractère dynamique de la haie et à mettre en avant son rôle multifonctionnel, à la fois agronomique, écologique, économique et paysager. À l’image de ce dont dispose le code forestier pour la forêt, dresser la liste des différentes fonctions de la haie permettra d’éviter que l’une ne l’emporte sur les autres : il convient de les concilier toutes et d’éviter toute sanctuarisation de la haie qui la figerait et en limiterait les usages. Une telle vision, réductrice, risquerait d’entraver son intégration dans les systèmes agricoles, de réduire sa capacité à répondre à des enjeux variés comme la production, l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, et d’entraver sa contribution à la gestion des ressources naturelles. L’amendement n° 578 est présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. L’amendement n° 941 rectifié est Ces deux amendements sont Elles font l’objet d’une gestion durable, maintenant Les pratiques d’interventions sur les haies visent un objectif de gestion durable définie comme permettant le maintien de présenter l’amendement n° 578. Salmon. Par cet amendement, nous entendons travailler au maintien de l’attractivité économique, de l’implantation et de la gestion des haies par des dispositifs non pas obligatoires, mais incitatifs, ainsi que nous nous y sommes efforcés, avec le rapporteur, au travers de ma proposition de loi. L’objectif est de permettre leur développement dans les systèmes agricoles et d’y assurer leur pérennité. Aussi, cet amendement vise à définir la gestion durable comme un objectif vers lequel peuvent – il n’y a donc pas de caractère contraignant – tendre les agriculteurs pour la gestion des haies. Alors que la terminologie « gestion durable » est actuellement utilisée dans les dispositifs publics pour caractériser des pratiques volontaires des agriculteurs, rémunérés via des dispositifs incitatifs tels que l’écorégime, les mesures agroenvironnementales et climatiques, le label bas-carbone ou les paiements pour services environnementaux (PSE), en faire une nouvelle obligation ne serait pas opérationnel et ferait « dysfonctionner » l’ensemble de ces politiques Si la gestion durable devenait obligatoire pour tous les agriculteurs, cela perturberait les dispositifs précités, qui ne pourraient plus être activés par les agriculteurs en ce qu’ils récompensent un changement de pratique. On peut aussi imaginer que cette obligation de gestion durable conduirait à sa redéfinition, ce qui la rendrait floue pour les agriculteurs et imposerait encore une fois de revoir l’ensemble des dispositifs incitatifs existants qui fonctionnent sur les territoires et accompagnent nos changements. On pourrait, dans l’absolu, rendre obligatoire la gestion durable. Mais, dans les faits, elle s’en trouverait grandement perturbée : une gestion durable qui n’aurait pas de caractère incitatif serait une gestion durable au rabais. M. le rapporteur, pour présenter l’amendement n° 941 rectifié et donner l’avis de la commission sur l’amendement Comme vient de l’indiquer notre collègue Salmon, nous proposons, par cet amendement identique au sien, de préciser que la gestion durable des haies par les agriculteurs est pour eux un objectif vers lequel ils doivent tendre, grâce à une sorte de cahier des charges, et non pas une En revanche, l’objet de l’amendement n° 848 du Gouvernement est quelque peu différent. Autant nous souscrivons à l’idée que la gestion durable des haies tienne compte « de leur caractère dynamique dans le temps et dans l’espace » – ainsi, nous trouvons normal qu’elles puissent être déplacées moyennant compensation –, autant nous entendons maintenir le caractère optionnel et non pas obligatoire de cette gestion durable, contrairement à ce que vous proposez, madame la ministre. L’avis est donc défavorable. du Gouvernement sur les amendements identiques nos 578 et 941 Je retire l’amendement n° 848 au profit de ces deux amendements n° 848 est retiré. Je mets aux voix les amendements identiques nos 578 et 941 rectifié. L’amendement n° 942, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : Alinéa 12 « Les haies peuvent faire l’objet de travaux d’entretien usuels tenant compte de leur caractère dynamique dans le temps et dans l’espace et permettant la valorisation économique de ses produits, notamment la biomasse. Cet amendement vise à indiquer qu’il est possible que les haies fassent l’objet d’entretiens usuels sans que cela soit considéré comme une action de destruction. Il s’agit là d’une précision indispensable. n° 551, présenté par MM. Salmon et Gontard, Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Alinéa 12, première phrase inclut les travaux d’entretien usuels et Salmon. Cet amendement vise à supprimer l’inclusion, dans la définition de la gestion durable, de la notion de « travaux d’entretien usuels », cette expression étant floue et non opérationnelle. Il est utile d’avoir une définition simple et précise de la gestion durable. Soyons clairs si nous voulons atteindre nos objectifs. n° 849, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 12, seconde phrase Par cet amendement, le Gouvernement entend supprimer cet alinéa de l’article 12, qui dispose que les travaux d’entretien usuels des haies ne sont pas assimilables à une action de destruction. Dans la majorité des cas, en effet, ces travaux d’entretien menés dans le cadre d’une gestion durable ne constituent pas une destruction. Toutefois, il ne peut être exclu que certains d’entre eux, notamment lorsqu’ils sont répétés dans le temps, puissent conduire à une destruction de haie. de la commission sur les amendements nos 551 et 849 ? L’amendement n° 849 du Gouvernement est satisfait par l’amendement de la commission, lequel apporte une précision au sujet des travaux d’entretien usuels : j’en demande donc le retrait. Concernant l’amendement n° 551 du groupe écologiste, l’avis est défavorable. Mon cher collègue Salmon, vous proposez, à l’alinéa 12, de supprimer les mots « inclut les travaux d’entretien usuels ». Si je comprends bien, en l’absence de labellisation, il ne serait plus possible d’entretenir les haies ? Salmon fait une moue dubitative.) du Gouvernement sur les amendements nos 942 et 551 ? Favorable à l’amendement n° 942, au profit duquel je retire l’amendement n° 849, et défavorable à l’amendement n° 551. n° 849 est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 942. l’amendement n° 551 n’a plus d’objet. L’amendement n° 872, présenté par le Après l’alinéa 12 « Les travaux nécessaires à la préservation du gabarit de sécurité des infrastructures linéaires ne sont pas assimilables à la destruction d’une haie. Cet amendement, que nous avons évoqué précédemment, vise à préciser que les interventions sur les haies situées à proximité des infrastructures linéaires – routières, ferroviaires ou électriques – ne sont pas assimilables à des actions de destruction. Cet amendement répond en partie à la préoccupation qu’a exprimée M. Longeot concernant les gestionnaires de réseaux – notre collègue obtiendra pleine satisfaction tout à La commission émet un avis très favorable sur cet l’amendement n° 872. collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente. séance, suspendue à vingt heures, est reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de DE M. Loïc Hervé Nous poursuivons la discussion du projet de loi Dans la discussion des articles, nous poursuivons, au sein de l’article 14, l’examen des amendements. Je suis saisi de deux amendements identiques. L’amendement n° 118 rectifié quater est présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet, Billon et Saint-Pé, MM. S. Demilly, Duffourg, Folliot, Pillefer, Longeot et Bleunven et Mme Herzog. L’amendement n° 495 rectifié bis est présenté par MM. Mandelli, Burgoa, Bouchet, J.P. Vogel, Reynaud, Brisson et Paul, Mmes Dumont et Lassarade, MM. Perrin, Rietmann et Rapin, Mmes Joseph et Gosselin, M. de Nicolaÿ, Mmes Garnier et Imbert, MM. Lefèvre, Klinger et H. Leroy, Mme Lopez, M. D. Laurent, Mme Ventalon, MM. Genet et Somon, Mmes Canayer, Bonfanti-Dossat et Josende et M. Cuypers. Alinéa 13 et de réseaux de distribution publique d’électricité présenter l’amendement n° 118 rectifié quater. Bleunven. Il est défendu ! président. L’amendement n° 495 rectifié bis n’est pas soutenu. Quel est l’avis de la commission ? La commission est favorable à cet amendement, qui tend à exclure les gestionnaires de réseaux de distribution publique d’électricité de l’obligation de mettre en œuvre un plan d’action pour atteindre l’objectif de gestion durable des président. Quel est l’avis Un amendement du Gouvernement a été adopté tout à l’heure, aux termes duquel « les travaux nécessaires d’une haie ». Sont visées là l’ensemble des infrastructures linéaires et non pas seulement les linéaires de réseaux de distribution d’électricité. Le Gouvernement préférant cette rédaction, qui lui semble plus large, il émet un avis défavorable sur cet amendement. Salmon. Une haie reste une haie ! J’entends souvent les agriculteurs récriminer contre les obligations auxquelles ils sont assujettis, cependant que les autres gestionnaires de haies ne seraient, quant à eux, pas embêtés. De fait, force est de constater que, bien souvent, les haies dont ont la charge des gestionnaires comme EDF – puisque c’est d’elle qu’il est question dans cet amendement – sont en grande partie massacrées. Aussi, il serait bien utile que ces entités s’engagent, elles aussi, dans une gestion durable des haies, qui, je le rappelle, stockent du carbone et peuvent produire de la biomasse. Aucune raison de les maltraiter ! président. Je mets aux voix l’amendement n° 118 rectifié quater. n° 552, présenté par MM. Salmon et Gontard, Après l’alinéa 13 destruction d’une haie s’entend de sa suppression définitive, notamment par arrachage ou par coupe conduisant à sa disparition. Salmon. Cet article 14 pose un cadre clair et simplifié pour la destruction des haies. C’est pourquoi, afin d’éviter autant que possible les contentieux, il nous paraît important de définir précisément ce qu’est une telle destruction, même si celle-ci n’est pas souhaitable. Par exemple, il convient d’éviter une situation dans laquelle un gestionnaire de haies, qui réalise une bonne coupe sylvicole – recépage, prélèvement –, permettant une repousse, soit finalement sanctionné par l’autorité compétente qui assimilerait cette coupe à une De plus, il nous paraît important que la définition d’une destruction englobe une grande partie des méthodes de suppression des haies, qui consistent rarement en un arrachage brutal, mais bien plus insidieusement en une action ayant cours sur plusieurs années. L’alinéa 12 du présent article dispose : « En tout état de cause, ces travaux ne sont pas assimilables à la destruction de haie au sens de l’article L. 412-24. » Or cette rédaction ne permet pas à elle seule de couvrir toutes les méthodes de destruction. Ainsi, elle couvre les coupes de prélèvement pour récolter la biomasse, mais pas les destructions d’après coupe, avec broyage ou abroutissement des repousses, qui empêchent la haie de repartir. C’est tout sauf une gestion durable. Pour traiter cet enjeu, nous proposons, par cet amendement, de reprendre la définition qu’avaient proposée les rapporteurs de la commission des affaires économiques en juin 2024 : « La destruction d’une haie s’entend de sa suppression définitive, notamment par arrachage ou par coupe conduisant à sa l’amendement n° 552. n° 943, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 14 Cet amendement vise à supprimer cet alinéa, qui fait doublon avec l’article L. 114-3 du code rural, qui dispose qu’en cas de destruction de haies, la collectivité qui a attribué des subventions pour leur plantation peut en demander le remboursement. Avis favorable. l’amendement n° 943. n° 4 rectifié ter, présenté par M. Cambier, Mme Romagny, M. Longeot, Mme Jacquemet, M. Daubresse, Mme Perrot, MM. Somon et Chevalier, Mme Gacquerre, M. Darnaud, Mmes Billon, Doineau, Herzog, Joseph, Antoine et Jouve, M. J.B. Blanc, Mme de La Provôté et MM. Grosvalet et Gremillet, est ainsi libellé : Après l’alinéa 14 haies implantées le long des voies publiques et des chemins ruraux ont des sujétions particulières concernant la liberté et la sécurité de la circulation. « Les travaux de taille ou d’élagage de ces haies entrepris pour assurer la sûreté et la commodité de la circulation, constituent des travaux d’intérêt public majeur qui visent à garantir la sécurité publique. La mise en œuvre de ces dispositions se fait librement et ne requiert aucune autorisation ou déclaration préalable. « Afin de prévenir les risques d’érosion, pour tout projet de destruction d’une haie implantée aux limites des voies publiques ou des chemins ruraux constituées d’un talus ou dénivelé, l’avis favorable de l’autorité gestionnaire de la voie doit être joint au Jacquemet. Il est défendu ! Cet amendement n’apporte pas de garanties suffisantes sur le plan juridique : retrait, ou bien avis défavorable. Jacquemet. Je le retire, monsieur le n° 4 rectifié ter est retiré. n° 765 rectifié, présenté par M. Lahellec, mentionnée à , par arrachage ou par techniques dégradant significativement le développement de la végétation ligneuse et portant atteinte aux services écosystémiques de la haie, Lahellec. Il est retiré, monsieur le président. n° 765 rectifié est retiré. n° 850, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 17 et 19 de deux mois fixé par décret en Conseil Cet amendement a pour objet de renvoyer à un décret en Conseil d’État la fixation des délais de réponse de l’administration visés aux alinéas 17 et 19. Nous ne pouvons accepter d’ajouter de nouvelles contraintes aux agriculteurs sans que celles-ci soient réciproques. Dans la mesure où tout projet de destruction d’une haie est obligatoirement soumis à déclaration, il est normal que l’État soit, lui aussi, dans l’obligation de répondre à l’agriculteur demandeur le plus rapidement possible. À cet égard, un délai de deux mois nous paraît suffisant. Aller au-delà ne ferait qu’ajouter des contraintes à l’activité agricole : avis défavorable. Ce sont des raisons de sécurité juridique qui justifient le dépôt de cet amendement, lequel vise deux délais : d’une part, le délai de réponse dont dispose l’autorité administrative pour s’opposer à la destruction projetée ; d’autre part, le délai dans lequel elle peut indiquer à l’auteur de la déclaration que la mise en œuvre de son projet est subordonnée à l’obtention d’une autorisation unique. Pourquoi est-ce nécessaire ? Parce que ces délais doivent être cohérents avec les différentes procédures légales dont relève le régime unique de la haie. Prenons un exemple. Une haie située aux abords d’un bâtiment classé est soumise à des procédures obéissant à une temporalité propre. Il faut donc laisser cette souplesse à l’administration plutôt que de lui imposer un délai unique, qui ne correspond pas forcément à chacune des procédures d’autorisation dont relève le régime unique de la haie. Je souhaite apporter une petite précision. Quelle est la réalité ? Si l’on rajoute des délais, on risque d’être hors délai pour intervenir sur les haies… Dès lors, il devient totalement impossible à l’agriculteur de savoir ce qu’il doit faire. Il fait une demande à l’administration ; celle-ci met un certain temps pour lui répondre. Et quand il reçoit cette réponse, il ne peut plus travailler sur sa haie, parce qu’il est désormais dans la période où c’est interdit. C’est du Kafka ! Soyons plus clairs, soyons plus rapides, soyons plus réactifs. C’est d’ailleurs exactement ce que l’on demande tous les jours aux agriculteurs ! l’amendement n° 850. président. Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune. Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° 391 rectifié ter est présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 766 rectifié est présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay, Alinéa 17, dernière phrase La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy, pour présenter l’amendement n° 391 rectifié ter. L’alinéa 17, que nous proposons de supprimer, du présent article prévoit que, en cas de silence ou d’absence d’opposition de l’autorité administrative, le projet de destruction est réputé autorisé. Or, au vu de l’encombrement actuel de l’administration, une telle disposition pourrait revenir à laisser le champ ouvert à des autorisations multiples, faute de réponse, et donc à des destructions en masse. Ce risque est d’autant plus réel que les rapporteurs ont, en commission, modifié le texte du projet de loi pour indiquer que l’administration disposerait d’un délai de deux mois pour répondre, alors que le texte initial renvoyait à un décret le soin de fixer celui-ci. n° 766 rectifié. Lahellec. Il est défendu, monsieur le président. n° 553, présenté par MM. Salmon et Gontard, Alinéa 17, troisième phrase ou l’absence d’opposition de l’administration vaut absence d’opposition vaut opposition proposons que l’absence de réponse de l’autorité vaille décision, non pas d’acceptation, mais de refus, contrairement à ce que prévoit cet alinéa dans sa rédaction actuelle. Lorsque l’agriculteur dépose sa demande de destruction de haie, il ne sait pas si elle sera qualifiée de demande d’autorisation. Il serait préjudiciable qu’une absence de réponse à une déclaration du fait d’un retard de l’administration vaille acceptation, alors que le projet pourrait être en définitive soumis à autorisation. Il importe donc que l’administration statue tout d’abord en identifiant avec certitude le régime applicable. Le principe selon lequel le silence vaut acceptation met à mal la sécurité juridique des agriculteurs et constitue un risque, eu égard aux enjeux attachés à la préservation des haies. D’une manière globale, convenons que l’arrachage d’une haie peut s’anticiper d’une année sur l’autre. Personne, en se levant un bon matin, ne va être pris de l’envie d’arracher une haie ! Un arrachage, normalement, répond à un besoin réel, qui peut être L’avis est défavorable, pour une simple et bonne raison : on ne peut pas demander aux autres ce qu’on ne s’applique pas à Déjà, on ne peut pas demander à un agriculteur de déclarer impérativement tout travail qu’il sera amené à réaliser : il a bien d’autres choses à faire que de remplir des papiers administratifs. En outre, alors que ces déclarations ont pour objet de lui garantir une sécurité juridique, comment lui expliquer que l’absence de réponse de l’administration dans les délais impartis vaudrait tout simplement refus ? Qui peut croire que ce sera compris par ceux qui sont censés travailler à tout autre chose qu’à remplir des documents administratifs ? Qui peut donc penser que les agriculteurs comprendront que l’absence de réponse vaut refus ? On est vraiment dans un système de dingue ! Si l’administration veut tant contrôler les haies, eh bien qu’elle se donne les moyens de le faire en temps et en heure ! Et une fois qu’elle se sera donné les moyens de le faire en temps et en heure, qu’elle réponde aux requêtes ! C’est quand même la moindre des choses ! Personne ne demandait qu’on aille aussi loin dans cette logique technocratique. Si telle est la volonté, donnons-nous les moyens d’en assumer correctement les président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 391 rectifié ter et 766 l’amendement n° 553. L’amendement n° 554, présenté par et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est I. Alinéa 18 par le mot : II. Alinéa 24 Salmon. Monsieur le rapporteur, il faut effectivement donner à l’administration les moyens de traiter les dossiers en temps et en heure. Mais, dans cet hémicycle, on préfère généralement diminuer le nombre de Il y a peut-être des sujets plus urgents ! Salmon. On procède à des coupes drastiques dans tel ou tel service : dès lors, il ne faut pas s’étonner s’il y a des embouteillages et si l’on n’arrive pas à répondre aux demandes dans les temps. J’en viens à l’objet de cet amendement. Les catégories de peines proposées en cas de destruction de haie paraissent insuffisantes pour être dissuasives. À l’évidence, un certain nombre de haies risquent d’être arrachées sans demande préalable, l’amende n’étant guère élevée. De plus, de si faibles montants relativisent la gravité du préjudice entraîné par une destruction de haie. Nous proposons donc de les revoir à la hausse en revenant au texte voté par l’Assemblée nationale. Les amendes prévues seraient portées de 150 à 450 euros et de 750 à 1 500 euros, voire à 3 000 euros en cas de Je l’entends bien souvent dans cet hémicycle : si une peine n’est pas a minima dissuasive, elle ne sert pas à grand-chose… n° 389 rectifié ter, présenté par Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : deuxième classe troisième classe Stanzione. Cet amendement, comme le précédent, vise à rehausser le montant des contraventions applicables au fait de détruire une haie sans avoir obtenu une absence d’opposition, ou en violation d’une mesure de retrait de cette absence d’opposition. Nos collègues députés avaient opté pour une contravention de troisième classe, remplacée en commission, sur l’initiative de nos rapporteurs, par une simple contravention de deuxième classe. Il convient selon nous de rétablir le montant fixé par l’Assemblée nationale, lequel nous semble plus dissuasif. n° 390 rectifié ter, présenté par Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, quatrième classe cinquième classe Tissot. Nous souhaitons également rétablir, à l’alinéa 24, le montant d’amende voté par nos collègues députés. Il s’agit en l’occurrence de la sanction applicable au fait de détruire une haie sans avoir obtenu d’autorisation unique, ou en violation d’une mesure de retrait de ladite autorisation. MM. les rapporteurs ont aussi fait le choix d’alléger cette sanction, en remplaçant l’amende de cinquième classe par une amende de quatrième classe. Pour notre part, nous proposons de revenir au texte de l’Assemblée nationale. Lorsqu’un agriculteur arrache une haie sans autorisation, il est déjà sanctionné en vertu de l’article 13. Mais s’il n’a rien détruit, il n’a rien à se reprocher, sinon de ne pas avoir fait de déclaration… Pourquoi multiplier par trois la pénalité à laquelle il s’expose pour n’avoir pas rempli le bon papier ? La commission est défavorable à ces trois La procédure que nous mettons en œuvre vise précisément à sécuriser l’agriculteur, pour éviter qu’il ne soit Les dispositions de ces amendements vont donc à rebours de ce texte. Elles sont contraires à son esprit même. Aussi, le Gouvernement émet à son tour un avis défavorable. Salmon. Monsieur le rapporteur, la sanction prévue à l’alinéa 24 vise bien « le fait de détruire une haie » : il ne s’agit pas d’une simple question de déclaration. Si la haie n’est pas détruite, il n’y aura pas de sanction. Monsieur Salmon, il me semble que vous faites erreur. Les dispositions de l’alinéa 24 s’appliquent au « fait de détruire une haie, lorsque cette destruction requiert autorisation unique ». Salmon. Oui ! Les sanctions prévues en cas de destruction d’une haie sont fixées par l’article 13. À présent, nous parlons des pénalités applicables quand l’agriculteur n’a pas demandé d’autorisation unique… Tissot. Mais après avoir détruit la haie ! Salmon. Si la haie n’est pas détruite, il n’y a pas de sanction ! Raisonner ainsi – vous me l’accorderez –, c’est somme toute renverser la logique retenue. Tissot. Non ! Monsieur Tissot, en votant les dispositions que vous proposez, on augmenterait les pénalités prévues en l’absence de déclaration. Tissot. Mais à la suite de l’arrachage d’une haie ! C’est bien de cela qu’il s’agit, pour en revenir à l’objet de ces trois amendements. La commission confirme son avis défavorable. Gremillet. Mes chers collègues, je vous l’avoue, je suis assez surpris du temps que nous passons sur le sujet des haies, alors que l’enjeu majeur de ce projet de loi, c’est la souveraineté alimentaire et agricole de la France. Nous sommes bien d’accord ! Gremillet. Sincèrement, de tels débats me laissent perplexe. Burgoa. Vous êtes donc déçu par la gauche ? sur les mêmes travées.) Gremillet. Nous avons parfois la mémoire courte. Qui se souvient des premiers contrôles organisés au titre de la politique agricole commune ? Lorsque, pour le calcul de sa surface cultivée, un paysan oubliait de retrancher telle ou telle haie, il s’en trouvait pénalisé. Qui pense à le rappeler ? Louault applaudit.) Ce précédent est pourtant riche Avec de telles sanctions, avec les diverses mesures contraignantes dont nous débattons au titre de ce projet de loi, j’ai bien peur que nous n’aboutissions à l’inverse du but visé. C’est sûr ! Gremillet. On ne cesse de culpabiliser les paysans et de leur faire peur. Pour ma part, j’en suis sûr, ils vont finir par tout arracher : plus une brindille ne dépassera. Qu’il s’agisse d’une haie ou d’un arbre, ils ne prendront pas le risque de laisser pousser quoi que ce soit. Non seulement les agriculteurs vont se sentir menacés par l’arsenal législatif que nous voyons émerger, mais ils ont tout de même mieux à faire que d’appliquer de telles procédures. Alors, je vous en prie, revenons-en au cœur du présent texte : la souveraineté alimentaire et agricole de la France. (Applaudissements Les Républicains et sur des travées du groupe INDEP.) Burgoa. Bravo ! l’amendement n° 554. l’amendement n° 389 rectifié ter. l’amendement n° 390 rectifié ter. Burgoa. On taille la haie… n° 767 rectifié, présenté par M. Lahellec, Après l’alinéa 19 « En outre, est soumise à autorisation toute demande de destruction de haies déposée moins de cinq ans suivant la précédente demande de destruction et concernant la même parcelle. administrative peut refuser de délivrer l’autorisation en raison de la gravité de l’atteinte aux services écosystémiques de la haie, compte tenu notamment des opérations de destruction de haies précédemment réalisées. » éviter la destruction de haie par petites portions via des déclarations successives. Selon nous, toute demande de destruction portant sur une parcelle ayant fait l’objet d’une demande similaire dans les cinq dernières années doit être automatiquement soumise à autorisation ; et l’autorité administrative doit pouvoir s’opposer à un tel arrachage, compte tenu de l’atteinte infligée aux services écosystémiques par ces opérations Une telle inventivité me laisse pantois. Comment imaginer qu’un agriculteur se lève le matin en se disant : « Je ne rêve que d’une chose, c’est de détruire une haie ! » Je vous le dis sincèrement, il faut cesser de raisonner ainsi. La commission est défavorable à cet amendement. sur des travées du groupe l’amendement n° 767 rectifié. n° 944, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom , lorsque le projet de destruction de haie le nécessite C’est un amendement rédactionnel, monsieur le président. l’amendement n° 944. n° 945, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Remplacer la référence : par la référence : C’est également un amendement rédactionnel, monsieur le l’amendement n° 945. n° 393 rectifié ter, présenté par MM. M. Weber, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, supprimer l’alinéa 29 de l’article 14 afin d’exclure les réserves naturelles du dispositif de simplification des procédures. La plupart des actes de classement en réserve naturelle interdisent, par principe, de porter atteinte de quelque manière que ce soit aux végétaux non cultivés. La destruction de haies sauvages n’est donc pas juridiquement possible dans ces réserves. Quant aux haies composées de végétaux cultivés, on pourrait considérer qu’elles sont soumises à l’objectif de bon état de conservation du patrimoine naturel de la réserve naturelle, et qu’il n’est, partant, pas possible d’y porter atteinte. Par ailleurs, en vertu de l’article 14, toute destruction de haie s’accompagne de mesures de compensation à l’arrachage, parmi lesquelles l’obligation de replantation d’un linéaire de haies au moins égal à celui qui a été détruit. Or je tiens à insister sur cette réalité essentielle, déjà rappelée par plusieurs de nos collègues députés : une haie ancienne présente des caractères de biodiversité, de maturité et de fonctionnalité qu’une replantation ne saurait compenser. Avis défavorable, monsieur le président. Défavorable également, monsieur le président. l’amendement n° 393 rectifié ter. président. Je suis saisi de dix L’amendement n° 768 rectifié, présenté par M. Lahellec, Mmes Varaillas et Margaté, M. Gay et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Alinéas 40 à 42 Remplacer ces alinéas par quatre projet de destruction de haie doit être conçu conformément à la séquence “éviter, réduire, compenser”, telle qu’elle est mentionnée à l’article L. 122-1-1 du code de l’environnement. « Le cas échéant, toute destruction de haie est subordonnée à des mesures de compensation par replantation, au moins proportionnelles à l’impact environnemental évalué et d’un linéaire au moins égal au double de celui détruit, réalisées dans les conditions prévues à l’article L. 163-1. La définition des mesures compensatoires à mettre en œuvre est précisée dans le décret prévu à l’article L. 412-26. administrative compétente fixe toute autre prescription nécessaire au respect des intérêts protégés par les législations énumérées à l’article L. 412-24 et en particulier des intérêts protégés par les dispositions des articles L. 211-1 et L. 511-2. « Le demandeur doit solliciter un conseil préalable à l’opération de destruction et de compensation proposée. » Lahellec. Comme le précise le code de l’environnement, la destruction d’une haie ne saurait être décidée qu’en dernier ressort et doit être assortie de mesures de compensation. Selon nous, cette compensation peut être dans certains cas supérieure au linéaire détruit. En outre, la demande de conseil préalable doit être rendue obligatoire. On préviendra ainsi bon nombre de destructions injustifiées. n° 394 rectifié ter, présenté par Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Remplacer cet alinéa par deux à la séquence « éviter, réduire, compenser » telle que définie à compensation par replantation, proportionnelles à l’impact à celui détruit, réalisées dans les conditions prévues par l’article L. 163-1. La définition des mesures compensatoires à mettre en œuvre est précisée dans le décret prévu à l’article L. 412-26. » La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy. Redon-Sarrazy. Il convient de garantir la parfaite application de la séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) en cas de destruction de haies. La compensation à une atteinte environnementale doit être vue comme un dernier recours, conformément au code de l’environnement. En précisant d’emblée que « toute destruction de haie est subordonnée à des mesures de compensation », la rédaction actuelle de l’alinéa 40 nous semble contraire aux objectifs que nous nous sommes fixés à cet égard, notamment dans le cadre du pacte en faveur de la haie et de l’agroforesterie. Il s’agit – je le rappelle – de parvenir à un gain net de 50 000 kilomètres de linéaire de haies d’ici Nous proposons en conséquence de réécrire l’alinéa 40, afin de rappeler que les haies sont également soumises au principe de la séquence « éviter, réduire, président. Les trois amendements L’amendement n° 261 rectifié bis est présenté par M. Bleunven, Mme Billon, M. Courtial, Mmes Gacquerre et Jacquemet et MM. Levi, de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 534 rectifié Mme P. Martin, MM. Khalifé, Belin et H. Leroy et Mmes Goy-Chavent, Canayer et Bellurot. L’amendement n° 786 rectifié bis Genet, Somon, Bacci et Pointereau, Mme Drexler, M. Sido, Mmes Bonfanti-Dossat et Imbert, MM. Reynaud et Cuypers, Mme Richer et MM. Lefèvre, D. Laurent et Milon. Alinéas 41 à 43 présenter l’amendement n° 261 rectifié bis. Bleunven. Cet amendement tend à supprimer la faculté, pour l’autorité compétente, d’ajouter des prescriptions complémentaires ou d’imposer un conseil préalable pour le pétitionnaire. En effet, les alinéas visés créent des contraintes qui ne figurent pas systématiquement dans les réglementations encadrant aujourd’hui les haies. En outre, la nouvelle section relative à la protection des haies précise d’ores et déjà que l’autorité compétente pourra demander des éléments complémentaires au dossier et ajouter, si nécessaire, des prescriptions. Mes chers collègues, lors de notre séance d’hier, nous avons longuement parlé du bachelor agro, diplôme de niveau bac+3. Au train où vont les choses – nous voyons de fait émerger une véritable usine à gaz –, il faudra bientôt posséder un bac+12 pour être paysan en France ! (Sourires M. Stéphane Sautarel, pour présenter l’amendement n° 534 rectifié sexies. Sautarel. Défendu ! n° 786 rectifié bis. Gremillet. Défendu ! n° 395 rectifié ter, présenté par Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, peut fixer La parole est à Mme Viviane Artigalas. Artigalas. Au-delà des mesures de compensation, l’autorité administrative doit pouvoir fixer toute prescription nécessaire au respect du régime applicable à la destruction de la haie. Il s’agit, ce faisant, de rendre la loi prescriptive. Le terme « nécessaire » suffit à indiquer qu’une telle faculté relève du champ d’interprétation et d’action de l’autorité n° 396 rectifié ter, présenté par Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Compléter cet alinéa par les et les intérêts protégés par les dispositions de l’article L. 211-1 Tissot. N’en déplaise à certains, je vais prendre le temps de présenter cet amendement. En commission, on nous demande d’être concis au motif que le débat aura lieu en séance ; puis, une fois dans l’hémicycle, on nous reproche de défendre trop longuement nos positions. Comprenne qui Cet amendement vise à compléter l’alinéa 41, relatif aux mesures de prescription nécessaires en cas de destruction d’une haie. Il s’agit d’apporter la précision suivante : la possibilité ouverte à l’autorité administrative de fixer toute autre prescription nécessaire au respect des intérêts de la haie, tels qu’énoncés au nouvel article L. 412-24, vaut également lorsqu’il s’agit de la qualité de l’eau. La préservation de l’eau, en qualité comme en quantité, constitue un enjeu dont l’importance n’est plus à démontrer. Il semble donc nécessaire de faire également référence à l’article L. 211-1 du code de l’environnement, relatif à la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. n° 946, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom « Elle informe le demandeur de la possibilité de solliciter un conseil avant les opérations de destruction et de replantation, et lui propose une liste d’organismes agréés compétents. Cet amendement tend à assurer une information systématique sans n° 555, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Alinéa 42, au début Elle informe le demandeur de la possibilité de solliciter un conseil avant les opérations de Salmon. Je vous l’avoue, le coup de sang de notre collègue Daniel Gremillet m’a un peu étonné. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Nous débattons sereinement, peut-être de manière trop paisible au goût de certains : il faudrait tout à coup accélérer le rythme de nos discussions. Mes chers collègues, il est vingt-deux heures ; il y a somme toute moins d’une heure que nous parlons de la haie. (Exclamations sur les mêmes travées.) Ce sujet mérite clairement que nous nous y Nous avons déjà discuté des enjeux de souveraineté et nous pourrons bien sûr y revenir. Pour ma part, je suis persuadé qu’à son échelle la haie est nécessaire à notre souveraineté alimentaire. Cette mise au point étant faite, je souhaite rectifier mon amendement pour le rendre identique à celui que M. le rapporteur vient de défendre. L’information relative au conseil me paraît suffisante – il me semble, d’ailleurs, que c’est la moindre des choses. président. Il s’agit donc de l’amendement n° 555 rectifié, dont le libellé est strictement identique à celui de l’amendement n° 946. n° 947, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Il s’agit d’un amendement rédactionnel, monsieur le L’amendement n° 768 rectifié tend à permettre la replantation « d’un linéaire au moins égal au double de celui détruit ». Or, pour sa part, la commission préfère s’en tenir au ratio d’un pour un. Elle émet donc un avis défavorable sur cet amendement. L’amendement n° 394 rectifié ter étant selon nous satisfait, nous en demandons le retrait. À défaut, nous émettrons un avis défavorable. De même, les amendements identiques nos 261 rectifié bis, 534 rectifié sexies et 786 rectifié bis sont largement satisfaits par la rédaction actuelle : c’est pourquoi la commission en demande le retrait. À défaut, elle émettra un avis La commission est défavorable aux amendements nos 395 rectifié ter et 396 rectifié Quant à l’amendement n° 555, rectifié afin d’être rendu identique à l’amendement n° 946 de la commission, il reçoit par définition un avis Monsieur Tissot, le régime unique de la haie a vocation non pas à créer de nouvelles règles, mais à instituer un guichet unique d’instruction. De plus, je ne crois pas qu’il faille rendre systématique l’édiction de prescriptions autres que la replantation. Aussi, le Gouvernement est défavorable aux amendements Vous invoquez, en parallèle, la séquence « éviter, réduire, compenser ». Mais, selon nous, il n’est pas utile de faire référence à une obligation qui, dans la mesure où elle figure déjà dans le code de l’environnement, doit s’appliquer aux projets visés par l’article 14. Le Gouvernement est donc défavorable à l’amendement n° 394 rectifié ter, ainsi qu’à l’amendement n° 768 rectifié, présenté par M. Lahellec. Le Gouvernement est également défavorable aux amendements identiques nos 261 rectifié bis, 534 rectifié sexies et 786 rectifié bis, respectivement présentés par MM. Bleunven, Sautarel et Gremillet. Le principe de l’autorisation unique suppose de suivre les prescriptions des autres législations si elles s’appliquent. Par ailleurs, le conseil prévu à l’alinéa 42 permet d’accompagner le demandeur et de s’assurer que les opérations d’arrachage et de compensation sont menées de manière à réduire les impacts au minimum. C’est donc une mesure utile pour le demandeur et pour Enfin, le Gouvernement est favorable aux amendements identiques nos 946 et 555 rectifié, qui ont pour objet les modalités de ce conseil. En revanche, il est défavorable à l’amendement n° 947, qui tend à supprimer l’alinéa 43. Ce dernier permet, comme l’alinéa 41, à l’autorité administrative compétente d’imposer toute prescription complémentaire ; mais ces deux alinéas ne traitent pas des mêmes sujets. l’amendement n° 768 rectifié. l’amendement n° 394 rectifié ter. Gremillet. Je retire mon amendement, monsieur le président ! n° 786 rectifié bis est retiré. Monsieur Bleunven, l’amendement n° 261 rectifié bis est-il maintenu ? Bleunven. Non, je le retire, monsieur n° 261 rectifié bis est retiré. Monsieur Sautarel, l’amendement n° 534 rectifié sexies est-il maintenu ? Sautarel. Je le retire également, n° 534 rectifié sexies est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 395 rectifié ter. l’amendement n° 396 rectifié ter. amendements identiques nos 946 et 555 rectifié. l’amendement n° 947. n° 556, présenté par MM. Salmon et Gontard, et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est I. – Alinéa 46 et notamment la méthode de détermination des coefficients mentionné au 2° de l’article 412-27, qui tient compte, notamment, de la densité de haie dans le département, de la dynamique historique de destruction ou de progression du linéaire de haie et de la valeur écologique des haies détruites en fonction d’une typologie de haies définie par un arrêté des ministres chargés de l’environnement et de II. – Alinéa 50 1° Première phrase Remplacer les mots Un coefficient Des coefficients 2° Seconde phrase Salmon. Afin d’assurer une mise en œuvre rapide, efficace et équitable du dispositif de protection et de gestion durable des haies, la méthode de calcul du coefficient de compensation doit être définie à l’échelle nationale. L’autorité compétente dans le département disposera ainsi d’un cadre méthodologique unique pour déterminer, en collaboration avec les parties prenantes, les coefficients applicables à son territoire. Nous souhaitons également préciser qu’il existe plusieurs coefficients par département, notamment pour tenir compte de la typologie des haies et de la valeur écologique de ces dernières. M. le rapporteur ne peut qu’approuver une telle démarche de territorialisation ; la méthode sera simplement définie à l’échelle nationale pour aider au mieux les La territorialisation est le contraire du jacobinisme… Une méthode imposée à l’échelle nationale ne laisserait que très peu de marges de manœuvre à nos territoires. Or ces derniers doivent garder le pouvoir de décider. Bien sûr, le guichet doit être unique, mais l’adaptation aux territoires constitue la base de cette réglementation. Chaque région étant singulière, notamment du fait de son climat, il est très important de conserver une telle souplesse, gage d’adaptation territoriale. Le Gouvernement émet à son tour un avis l’amendement n° 556. président. Je suis saisi de deux amendements et d’un sous-amendement faisant l’objet d’une discussion commune. n° 513 rectifié bis, présenté par Mme de La Provôté, MM. Duffourg, Laugier et S. Demilly, Mme Saint-Pé, MM. Kern et J.M. Arnaud, M. Levi, Mme Canayer et MM. de Nicolaÿ, Bleunven, Khalifé et P. Vidal, est ainsi libellé : rédiger ainsi la fin de cet de haie pour assurer la sécurité des biens et des personnes, ainsi que l’intégrité des réseaux et des infrastructures de transport, pour assurer une obligation légale ou réglementaire ou en cas d’urgence. Longeot. Le nouveau régime de protection et de mise en œuvre des plans de gestion durable des haies, créé par l’article 14 du présent texte, est censé s’appliquer aux haies situées sur les emprises des infrastructures linéaires et qui n’engagent pas leur gabarit de Les gestionnaires d’infrastructures linéaires sont déjà engagés dans une dynamique d’entretien durable. Ils s’efforcent, ce faisant, de préserver un important patrimoine végétal, maintenant un peuplement favorable à la L’alinéa 13 du présent article renforce d’ailleurs cette dynamique en imposant aux gestionnaires d’infrastructures linéaires de mettre en œuvre un plan Pour notre part, nous estimons que les haies présentant des risques pour la sécurité et la continuité des services d’infrastructures linéaires ne sauraient être soumises au régime de protection et de gestion durable. Il convient de préserver le strict gabarit nécessaire à la circulation et à la sécurité desdites infrastructures : nombre d’événements climatiques, comme les tempêtes, entraînent une augmentation sensible du nombre de chutes d’arbres, multipliant ainsi les accidents. président. Le sous-amendement n° 948, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom I. – Remplacer les des biens et personnes II. – Après le , en cas d’urgence, III. – Remplacer la seconde occurrence du signe : et remplacer les mots : ou en cas d’urgence , dans le respect de l’article 16 de la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages Monsieur Longeot, nous sommes très favorables à votre amendement : c’est précisément pourquoi nous souhaitons en accroître encore la portée. À cette fin, nous vous proposons de remplacer la mention de l’urgence par celle de la sécurité publique. En effet, le préventif nous semble préférable au curatif. En procédant ainsi, l’on élargira les possibilités de destruction dans certains cas bien particuliers. n° 851, présenté par le Gouvernement, est ainsi ainsi que l’intégrité des Cet amendement vise à préciser que la destruction d’une haie est possible en cas d’urgence pour assurer la sécurité, l’intégrité des personnes et des biens, ainsi que l’intégrité des réseaux. D’autres rédactions ont été proposées, mais, à mon sens, cette formulation est la plus englobante. C’est la raison pour laquelle je sollicite le retrait de l’amendement n° 513 rectifié bis et du sous-amendement n° 948 au profit de l’amendement du L’intégrité des réseaux est aussi mentionnée par l’amendement de M. Longeot ; si l’on y ajoute encore le motif de sécurité publique, comme le suggère la commission, ces dispositions nous semblent bien meilleures que celles qui ont été proposées par le Gouvernement. En conséquence, la commission est défavorable à l’amendement n° 851. président. Le Gouvernement a déjà donné son avis. La parole est à M. Jean-François Longeot, pour explication de vote. Longeot. Je me rallie à la position de M. le rapporteur ! président. Je mets aux voix le sous-amendement n° 948. l’amendement n° 513 rectifié bis, modifié. président. En conséquence, l’amendement n° 851 n’a plus d’objet. L’amendement n° 397 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Après l’alinéa 47 … Les modalités de contrôle, de vérification et de suivi des destructions et des mesures compensatoires des demandes de destruction de haies. préciser le contenu du futur décret en Conseil d’État qui déterminera les conditions d’application de l’article 14. Dans sa version actuelle, ce décret définit « les conditions dans lesquelles la destruction d’une haie fait l’objet [de] mesures de compensation ». Par cet amendement, nous proposons que celui-ci prévoie également les modalités de contrôle, de vérification et de suivi des destructions de haies, ainsi que les mesures compensatoires à mettre en œuvre. Pour s’assurer du bon respect de l’application de la loi et se donner les moyens d’atteindre l’objectif de replanter 50 000 kilomètres de haies d’ici à 2030, il semble en effet indispensable de disposer d’outils de suivi et de contrôle de ce type. l’amendement n° 397 rectifié ter. président. Je suis saisi de cinq n° 579, présenté par MM. Salmon et Gontard, Insérer les mots : sur les us et coutumes réputés usuels dans le département, proposons de simplifier la prise en compte des us et coutumes dans la rédaction de l’arrêté établissant, pour le département, les dates de taille des haies et les coefficients de Les us et coutumes font référence à des documents complexes, publiés il y a parfois une centaine d’années, et qui n’ont pas nécessairement été mis à jour. Aussi, les prendre en considération paraît aussi peu utile qu’opérationnel, a fortiori si l’autorité départementale doit en extraire une liste exhaustive destinée à être appliquée par les agriculteurs. Si les us et coutumes d’un département devaient être retenus dans la rédaction de cet arrêté, il serait préférable qu’ils soient considérés, en amont de la définition de celui-ci, comme un élément de contexte, au même titre que d’autres données, telles que la typologie et le linéaire des haies dans le département ou les données climatiques et environnementales. Le présent amendement tend donc à simplifier la mise en œuvre du guichet unique. Les us et coutumes départementaux seraient simplement consultés au moment de la fixation du coefficient de compensation et de la période d’interdiction de la taille des haies. Cela éviterait également aux gestionnaires de haies d’avoir à s’y conformer pour respecter le principe de gestion durable. président. Les deux amendements L’amendement n° 408 rectifié ter L’amendement n° 558 est présenté par Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et présenter l’amendement n° 408 rectifié ter. Redon-Sarrazy. Cet amendement vise à supprimer la référence aux us et coutumes relatifs aux haies. Cette mention ne nous paraît pas pertinente. En effet, concernant les haies, les coutumes et usages locaux font référence à des pratiques anciennes, qui n’ont jamais été Par ailleurs, dans sa rédaction actuelle, le texte prévoit que la liste de ces us et coutumes doit répondre à une obligation de gestion durable des haies, ce qui représenterait une nouvelle contrainte pour les agriculteurs en termes de pratiques. La disparité des us et coutumes en fonction des départements et la caducité d’une grande partie d’entre eux ne sauraient que complexifier la lecture et l’interprétation faite par les gestionnaires de leurs droits et obligations en matière de gestion des haies. M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 558. Salmon. Il est défendu. n° 856, présenté par le Gouvernement, est ainsi us et coutumes réputés pratiques locales usuelles Cet amendement vise à remplacer la notion d’« us et coutumes » par celle de « pratiques locales usuelles ». Cette formulation me paraît plus conforme au droit que celle qui a été retenue dans la version actuelle du projet de loi. n° 949, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom rédiger ainsi la fin de cette à la notion de travaux d’entretien usuels de la haie. Cet amendement a pour objet de préciser que les us et coutumes établis par arrêté sont réputés répondre « à la notion de travaux d’entretien usuels de la haie », et non aux « obligations de gestion La commission émet un avis défavorable sur les amendements nos 579, 408 rectifié ter et 558, qui tendent à supprimer purement et simplement la référence aux us et En effet, notre interprétation est opposée à celle des auteurs de ces amendements : c’est bien parce que ces us et coutumes ont existé que les haies sont toujours là. Sans cela, elles auraient disparu depuis longtemps déjà ! Vous aurez beau dire que les us et coutumes appartiennent au passé, la réalité, c’est que les haies n’ont pas disparu. Reconnaissons aussi que les agriculteurs n’ont pas toujours détruit les haies : par respect des us et coutumes, ils ont conservé beaucoup d’éléments du paysage, et en particulier les haies. La commission émet un avis favorable sur l’amendement n° 856 du Gouvernement, qui vise à remplacer l’expression d’« us et coutumes », dont le caractère quelque peu désuet ne reflète pas correctement la portée, par celle de « pratiques locales usuelles ». L’adoption de cet amendement permettrait en outre de satisfaire les auteurs de l’amendement n° 579. J’invite les auteurs des amendements nos 579, 408 rectifié ter et 558 à les retirer au profit de l’amendement n° 856 du Gouvernement. En effet, si je les rejoins sur la nécessité de prendre en compte les usages locaux dans la mise en œuvre de la réglementation, la notion d’« us et coutumes » a une définition juridique bien précise qui n’est pas pertinente dans le cadre de ce projet de loi. Par ailleurs, j’émets un avis favorable sur l’amendement n° 949. l’amendement n° 579. amendements identiques nos 408 rectifié ter et 558. l’amendement n° 856. n° 535 rectifié quater, présenté par MM. Favreau, Sautarel et Brisson, Mme Dumont, M. Bouchet, Mme Belrhiti, M. Klinger, Mme Josende, MM. Chevrollier, de Legge, Burgoa et Panunzi, Mme P. Martin, MM. Khalifé, Belin et H. Leroy, Mmes Canayer et Bellurot et M. Gremillet, est ainsi La parole est à M. Stéphane Sautarel. Sautarel. Il est défendu. Sautarel. Je le retire ! n° 535 rectifié quater est retiré. Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet L’amendement n° 392 rectifié ter L’amendement n° 557 est présenté par des organisations représentatives agricoles et des associations représentatives d’élus locaux, des acteurs concernés et notamment des organisations représentatives agricoles, des représentants des collectivités territoriales et de leurs groupements, des organisations professionnelles concernées et des associations de protection de l’environnement agréées, présenter l’amendement n° 392 rectifié ter. Canalès. Cet amendement vise à préciser la disposition prévoyant que, dans chaque département, l’autorité administrative compétente prend un arrêté établissant une période d’interdiction de travaux sur les haies et un coefficient de compensation en cas de destruction. Cet arrêté doit être pris après avis des organisations représentatives agricoles et des associations représentatives d’élus locaux. Au vu de l’importance de ce futur arrêté, nous estimons nécessaire d’inclure dans les instances consultées les organisations professionnelles concernées et les associations de protection de l’environnement agréées, qui sont également qualifiées pour émettre un avis. M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 557. Salmon. Bien que cet amendement soit identique à celui qui vient d’être défendu, je tiens à le présenter, car il faut savoir prendre son temps ! Il est en effet nécessaire d’associer toutes les parties prenantes à la définition de l’arrêté. Les associations environnementales et les organisations professionnelles de la haie en particulier contribueront à fixer des périodes d’interdiction de la taille des haies et des coefficients de compensation justes, adaptés au contexte local et reposant sur des connaissances techniques et scientifiques. La contribution des associations environnementales est indispensable, même si je sais d’avance que l’idée que celles-ci s’occupent de ce qui se passe sur les terres des agriculteurs ne plaira pas beaucoup. Après tout, il est question ici de 27 millions d’hectares, soit la moitié de la surface de notre pays : cet ordre de grandeur justifie que toutes les parties prenantes s’en préoccupent. Cuypers. Il s’agit de terrains n° 852, présenté par le Gouvernement, est ainsi agricoles et des associations représentatives d’élus locaux de la commission mentionnée à Le Gouvernement propose de renvoyer à la commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS) le soin de rendre un avis sur le projet d’arrêté préfectoral définissant les périodes d’interdiction de travaux sur les haies, les coefficients de compensation et les pratiques usuelles locales. Cette commission a le mérite d’exister. En y recourant, nous éviterions de multiplier les « comitologies » parallèles. En outre, la composition de la CDNPS est équilibrée. Elle pourrait rendre ce type d’avis en mobilisant des compétences diverses, telles que celles des représentants de l’État, des élus locaux, des agriculteurs, ainsi que des associations. La commission qui sera chargée de définir les pratiques locales usuelles doit compter parmi ses membres tous les acteurs concernés par la haie, sa gestion et son entretien – autrement dit, tous les propriétaires de haies, qu’il s’agisse de fermiers, d’agriculteurs exploitants ou propriétaires, ou de gestionnaires d’infrastructures comme EDF ou la SNCF. Il ne me semble pas nécessaire d’élargir à outrance la composition de cette commission pour y laisser s’y exprimer des avis divers et variés. trois amendements en discussion commune. Burgoa. Très bien ! Le Gouvernement est défavorable aux amendements nos 392 rectifié ter et 557. Le rapporteur voudrait que ne soient décisionnaires que les principaux intéressés. Or la CDNPS a, je le répète, le mérite d’exister : ainsi, elle se réunit et produit des En outre, elle se compose à la fois d’agriculteurs, de représentants de l’État et d’associations environnementales. À mon sens, il serait préférable d’associer l’ensemble de ces acteurs à la prise de décision, qui plus est au sein de cette commission, plutôt que de les tenir à l’écart. Rietmann. Mais ce sont ceux-là mêmes qui vont attaquer les décisions ! Opposer systématiquement agriculture et environnement ne peut que nous conduire à l’impasse. Il vaut mieux encourager le dialogue entre les différentes instances. Une telle mesure serait de nature à sortir d’un clivage quelque peu hystérique, reconnaissons-le, entre environnement et agriculture sur cette question de la haie. Mme Marion Canalès, pour explication de vote. Canalès. J’entends bien les propos du rapporteur. Cependant, la proposition de loi en faveur de la préservation et reconquête de la haie, récemment adoptée par notre assemblée, prévoit que le plan national d’actions est doté d’une instance de concertation et de suivi qui comprend notamment des représentants des filières et des organisations professionnelles ainsi que des associations nationales de protection de Dans la mesure où ce texte prévoit qu’un vaste collectif participe à la concertation, pourquoi ne pas pousser la logique jusqu’au bout et intégrer ces acteurs aux commissions décisionnaires ? Cela me paraît tout à fait légitime. Louault. J’exprime mon soutien total au rapporteur sur ce sujet. Nous sommes dans le délire collectif ! On va bientôt demander à n’importe quelle commission de donner son avis sur tout et n’importe quoi… Tant qu’on y est, madame la ministre, faisons de même pour la gestion de la forêt privée, l’assolement de nos fermes, et tout un tas de sujets ! Nous cédons à une forme d’inquisition généralisée, sous prétexte d’une bien-pensance qui finit par confiner au ridicule. Eh oui ! Ça, c’est dit ! amendements identiques nos 392 rectifié ter et 557. l’amendement n° 852. n° 853 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi que des représentants des gestionnaires d’infrastructures de réseaux, Il serait bon que les représentants des gestionnaires d’infrastructures et de réseaux soient également consultés par l’autorité administrative chargée d’établir l’arrêté. Ces acteurs sont en effet éminemment concernés par la question des haies qui bordent leur linéaire. La commission s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée sur cet amendement, mais en penchant tout de même vers un avis favorable. Gremillet. Si cet amendement est adopté, la logique voudrait que soient également consultées les associations foncières, qui représentent un linéaire de haies considérable au sein des territoires ! Pernot. Tout à fait ! Gremillet. Je crains qu’ainsi, madame la ministre, nous commencions à dresser une liste à la Prévert à laquelle nous nous sommes refusés jusqu’à Nous avons tout de même beaucoup parlé des réseaux ! l’amendement n° 853 rectifié. n° 854, présenté par le Gouvernement, est ainsi ou des zones concernées Cet amendement vise à supprimer les dispositions prévoyant de permettre à l’autorité administrative compétente de fixer au niveau infradépartemental les périodes d’interdiction de travaux sur les haies. Seule la maille départementale nous semble adéquate. Il ne paraît nécessaire ni d’aller au-delà ni de multiplier les dates d’interdiction au sein d’un même département. Cela risquerait de créer une confusion en matière de règles applicables et de nuire aux objectifs de sécurisation des gestionnaires et propriétaires de haies et de simplification La territorialisation implique de se tenir au plus près de la réalité des territoires. Dans un département comme le mien, où l’altitude des terrains varie de 150 à 1 700 mètres, les dates d’interdiction peuvent être totalement différentes. Il est nécessaire de prendre en compte de tels critères. Et c’est pourquoi il faut laisser chaque département continuer à faire dans la dentelle. Ainsi, les Français n’auront plus le sentiment que certaines décisions qu’ils ne comprennent pas leur sont imposées d’en haut, ce qui les amène de plus en plus à rejeter les règles. Salmon marque son approbation.) Je suis content de voir M. Salmon hocher la tête : il me donne l’impression de partager mes propos ! Revenons à la réalité du terrain et favorisons la territorialisation des décisions. Avis défavorable. l’amendement n° 854. n° 855, présenté par le Gouvernement, est ainsi 1° Première phrase Les coefficients 2° Seconde phrase a) Remplacer les mots : Ce coefficient tient compte Ces coefficients tiennent compte b) Supprimer les mots : dans le département Cet amendement vise à clarifier l’application du coefficient de La définition de ce coefficient devra résulter du croisement de plusieurs critères, notamment la valeur écologique des haies détruites et le contexte du projet dans lequel s’inscrit la Il n’est pas possible d’imposer un coefficient unique pour tous les projets dans un même département. Le Gouvernement propose de mettre le terme « coefficient » au pluriel, afin de conférer au texte la souplesse qu’appelait précisément de ses vœux le rapporteur dans l’avis qu’il a rendu sur l’amendement précédent. Madame la ministre, nous pourrions être d’accord, mais vous oubliez un léger détail, que j’ai pourtant rappelé au début de l’examen de cet article. Il est nécessaire de prendre en compte l’évolution du département et des différentes zones entre 1950 et 2020. Dans un département comme le mien, une simple photographie aérienne montre qu’il n’y avait presque aucune haie en 1950 quand il y en a aujourd’hui des dizaines de milliers de kilomètres. Dès lors, comment expliquer qu’un coefficient de 2 pourrait être appliqué pour tout mètre de haie arraché à Brioude, à 150 mètres d’altitude, tandis qu’un coefficient de 1 pourrait prévaloir dans une autre Les agriculteurs le diront : notre territoire a vu croître un nombre colossal de haies. Alors, pourquoi la compensation exigée pour l’arrachage serait-elle différente d’un endroit à l’autre ? Cela défierait le bon sens ! Les dates d’entretien doivent s’appuyer sur la réalité du terrain, et être définies en fonction de chaque territoire, secteur par secteur, l’altitude étant à l’origine de différences importantes. En revanche, il est logique qu’un même coefficient de compensation s’applique en cas de destruction des haies sur un territoire où elles se sont multipliées de manière exponentielle ces dernières années – et cela sera facilement vérifiable, puisque l’autorité administrative fournira les moyens de le démontrer. À l’inverse, une compensation plus importante pourra être demandée sur un territoire où une forte régression des haies est avérée. Mais au moins, tous les agriculteurs seront traités de la même manière, car, entre 1950 et 2020, une tendance similaire aura marqué l’ensemble du territoire. La commission est donc défavorable à l’amendement n° 855. n° 857, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 52, 54 et 62 Cet amendement a pour objet de supprimer la cartographie en ligne des protections législatives ou réglementaires applicables aux haies. Disons-le franchement : la faisabilité technique même de cette cartographie n’est pas assurée. L’objectif est légitime, mais l’objectivation de la dynamique de la haie pose De plus, il faudrait embaucher en masse des agents chargés de réaliser cette cartographie. Au demeurant, nous avons créé, à la demande des agriculteurs, un observatoire de la haie qui réalisera une cartographie de suivi, en s’appuyant sur les travaux de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et sur l’intelligence artificielle. n° 951, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Après la référence : supprimer la fin de la phrase. de la commission sur l’amendement n° 857 ? Madame la ministre, EnvErgo a précisément été conçu pour cela : c’est un service de cartographie qui permet de refléter l’importance de la présence des haies sur le Aujourd’hui, avec l’aide des photos satellite, il est très facile de connaître l’emplacement des haies – je vous invite de nouveau à consulter Géoportail. Il est inutile d’embaucher des milliers de fonctionnaires pour s’en rendre compte. Et avec l’intelligence artificielle, tout cela ira encore plus vite. EnvErgo devrait servir à cela ! Si l’on demande aux agriculteurs d’être aussi précis que possible dans l’entretien de leurs haies en fonction des réalités de leurs territoires, il faudra que l’administration se mette à niveau pour évaluer correctement la situation. Cette cartographie donnera à chaque agriculteur une vision très précise des différents travaux d’entretien à réaliser. Telle est la logique à suivre, me semble-t-il. La commission est donc défavorable à cet amendement. du Gouvernement sur l’amendement n° 951 ? Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement. Louault. Madame la ministre, sans cartographie, pas de compréhension ! Je suis donc entièrement d’accord avec le rapporteur. Je vous rappelle l’existence d’un excellent système informatique, Telepac, qui, de surcroît, ne coûte rien ! Grâce à cette interface, il s’agira simplement de demander aux agriculteurs de dessiner leur linéaire de haies, comme ils dessinaient les contours de leurs champs en leur temps. Cela se fera tout Nous autres, braves paysans, n’aurons plus qu’à définir notre linéaire et à appuyer sur un bouton. Il suffira d’intégrer la réglementation qui en découle et, en un clic, quel que soit l’endroit où l’on se trouve en France, l’information sera disponible. Si vous le souhaitez, je peux vous faire une démonstration des capacités exponentielles de Telepac : je le redis, c’est un logiciel dont dispose déjà le ministère et qui nous éviterait de créer une énième interface qui nous coûterait un pognon de dingue ! M. Jean-Claude Anglars, pour explication de vote. Anglars. Je partage les propos du rapporteur sur l’intérêt d’une cartographie. Je rappelle que, pour régler cette problématique des haies, la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable avait proposé d’engager la réflexion sur la base d’une analyse de la réalité de la situation dans chaque département, à l’aide des moyens modernes qui ont été décrits. De tels logiciels permettront d’y voir plus clair, commune par commune, parmi la dizaine de réglementations existantes. L’amendement de la commission est essentiel en la matière : mettons-nous d’accord avec les paysans sur ce qu’est une haie ; une fois cela réglé, il n’y aura aucune difficulté à gérer le dispositif. l’amendement n° 857. l’amendement n° 951. n° 950, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Supprimer cet alinéa Par cet amendement, nous proposons de supprimer l’information systématique des acquéreurs de parcelles à usage agricole. Nous estimons en effet que cette procédure va devenir beaucoup trop lourde. Nous avons voté le principe d’une cartographie au travers du logiciel EnvErgo : nous pouvons donc alléger la démarche de déclaration des protections applicables aux haies. C’est un autre avantage, si besoin était de le démontrer, d’un outil cartographique. L’obligation d’informer l’acquéreur ou le preneur à bail de la présence de protections applicables aux haies lors de la mutation ou du changement des parties d’un bail rural n’est pas de nature à encourager la cession ou la mise à bail. C’est une contrainte supplémentaire dans l’acte de transmission. Par conséquent, le Gouvernement est favorable à cet l’amendement n° 950. n° 398 rectifié ter, présenté par … – Au plus tard trois ans après la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur le nouveau régime applicable aux haies. Il dresse un bilan de la mise en œuvre du I. du présent article et fait notamment état des contrôles et des sanctions prononcées en cas de non-respect. La parole est à M. Sebastien Pla. Pla. Cet amendement vise à compléter l’article 14, afin d’assurer un suivi de l’application de la loi et du nouveau régime applicable à la Nous demandons au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport sur sa mise en œuvre dans les trois ans suivant sa promulgation. Ce rapport permettrait d’évaluer le bon respect de la loi et des sanctions éventuellement prononcées. Nous sommes très attachés au bon suivi de l’application des lois. Nous estimons qu’au vu des objectifs fixés en matière de gestion durable des haies le Parlement doit bénéficier d’un suivi précis, afin d’adapter le régime si celui-ci ne se révélait pas efficace ou dissuasif. l’amendement n° 398 rectifié ter. Louault. Je tiens vraiment à remercier Marc Fesneau pour ce moment… J’espère que nous n’avons pas créé un monstre, mais je n’en suis pas Je pense aux agriculteurs : mon groupe s’abstiendra sur cet article, afin de ne pas en rajouter. l’article 14, modifié. n° 532 rectifié, présenté par MM. Buis, Salmon, Cadec, Bouchet, Gremillet et Fialaire, Mme Aeschlimann, MM. Cabanel, Pellevat et M. Weber, Mmes Saint-Pé et Belrhiti, MM. Lahellec, Gay, Stanzione, Tissot, Gontard, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme Guhl, M. Jadot, Mme de Marco, M. Mellouli, Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, MM. Patriat et Buval, Mmes Cazebonne et Duranton, M. Fouassin, Mme Havet, MM. Iacovelli, Kulimoetoke, Lemoyne et Lévrier, Mme Nadille, M. Patient, Mme Phinera-Horth, M. Rambaud, Mme Ramia, M. Rohfritsch, Mme Schillinger et M. Théophile, est ainsi libellé : Après l’article 14 alinéa du II de l’article L. 1 est ainsi a) Après le mot : « préservation », sont insérés les mots : « , de la gestion durable » ; b) Sont ajoutés les mots : « , afin de tendre, à compter du 1er janvier 2030, par rapport au 1er janvier 2024, à une augmentation nette du linéaire de haies de 50 000 kilomètres, à un linéaire de haies en gestion durable, au sens de l’article L. 611-9, de 100 000 kilomètres, et à compter du 1er janvier 2048, à un linéaire de haies de 500 000 kilomètres, géré durablement, sur l’ensemble du territoire métropolitain et c) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Il veille à la promotion de la valorisation économique des haies gérées 2° Le premier alinéa de l’article L. 4 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Les documents de programmation stratégique nationale prévus par le droit de l’Union européenne et élaborés en vue de la mise en œuvre de la politique agricole commune sont compatibles et contribuent à tendre aux objectifs prévus par la stratégie définie à l’article L. 126-6 du présent code. » ; 3° Le chapitre VI du titre II du livre Ier est complété par une section ainsi rédigée : « Stratégie nationale pour la gestion durable et la reconquête de la haie « Art. L. 126-6. – I. – Une stratégie nationale pour la gestion durable et la reconquête de la haie définit les orientations à suivre pour conduire la politique de gestion et de développement durables du linéaire de haies sur le territoire. « Cette stratégie définit une trajectoire chiffrée et un plan national d’actions afin de tendre aux objectifs mentionnés à l’avant-dernier alinéa du II de l’article L. 1. « Le plan national d’actions définit des objectifs chiffrés en termes de plantations et des mesures en faveur du développement de la reconstitution de haies par régénération naturelle. « Il définit également les mesures permettant d’atteindre une mobilisation, en 2030, de 500 000 tonnes de matière sèche par an issues de haies gérées durablement au sens de l’article L. 611-9, et d’atteindre en 2050, sur le total de la biomasse mobilisée issue de haies, 70 % de matière sèche issue de haies gérées durablement au sens de ce même article L. 611-9, en articulation avec la stratégie mentionnée à l’article L. 211-8 du code de « Il établit un inventaire des pratiques de gestion des haies favorisant leur bon état écologique ainsi que la liste des financements publics et des mesures destinés à la recherche, à la formation et au soutien des acteurs publics et privés, en particulier des exploitations agricoles, en vue d’atteindre les objectifs mentionnés au présent I et notamment le développement de la gestion durable des haies au sens de l’article L. 611-9 du présent code. d’actions est doté d’une instance de concertation et de suivi. Cette instance comprend notamment des représentants des filières et des organisations professionnelles concernées, des organismes publics intéressés, des représentants des collectivités territoriales et de leurs groupements, des associations nationales de protection de l’environnement agréées, l’ensemble des organisations syndicales représentatives, des organismes nationaux à vocation agricole et rurale au sens des articles L. 820-2 et L. 820-3, des organismes de formation et de recherche compétents et des associations nationales de défense des consommateurs agréées. Elle est présidée par les ministres chargés de l’agriculture et de l’environnement. « Cette stratégie est actualisée au moins tous les six ans. « II. – Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d’application de la stratégie définie au I, ainsi que la composition de l’instance de concertation et de suivi du plan national d’actions du même I. « III. – Le plan national d’actions mentionné au I s’appuie sur un observatoire de la haie qui permet de collecter des données quantitatives et qualitatives pour suivre et évaluer les politiques publiques déployées sur le territoire national et rend disponible gratuitement, au format numérique, une agrégation et un suivi, jusqu’à l’échelle de la commune, des données de cartographie des haies et de leur implantation, du déploiement de la gestion durable des haies, au sens de l’article L. 611-9, et de mobilisation de la biomasse issue de cette gestion durable. » ; 4° Le chapitre Ier du titre Ier du livre VI est complété par un article L. 611-9 ainsi rédigé : 611-9. – I. – Les gestionnaires de haies peuvent faire l’objet d’une certification garantissant la gestion durable des haies sur la totalité de l’exploitation. « Cette certification garantit des pratiques de gestion des haies permettant leur pérennité, un niveau d’emprise au sol minimal, un niveau élevé de services écosystémiques rendus par chaque type de haie au moyen de pratiques de coupe et de mise en défens garantissant la reprise végétale de la haie, et d’itinéraires techniques assurant sa régénération, l’équilibre du prélèvement de biomasse, la protection de la biodiversité, et excluant les pratiques « La certification permet d’atteindre le bon état écologique de la haie, défini par des étages de végétation ou un potentiel de végétation continus, une emprise au sol de la haie, des fonctions écosystémiques permettant la régénération de la haie, une biodiversité riche, une protection contre le ruissellement et l’érosion des sols, un stockage du carbone et une production de biomasse renouvelable. « La certification prévoit un cahier des charges national incluant des critères et prescriptions adaptés aux différents contextes pédoclimatiques. distributeurs de bois peuvent faire l’objet d’une certification garantissant que le bois distribué est issu en totalité de haies certifiées au sens du I, avec une empreinte carbone et environnementale liée au transport limitée, un nombre d’intermédiaires réduit, une juste rémunération du gestionnaire de haie et une traçabilité complète sur l’origine du bois pour le consommateur final. certifications publiques ou privées de gestion durable de la haie et de distribution durable de bois issu de haies gérées durablement qui satisfont les conditions énumérées au I et au II peuvent être reconnues, pour une durée renouvelable de six ans, par arrêté conjoint des ministres chargés de l’agriculture et de l’environnement. » du code de l’environnement est ainsi modifié : 1° À la première phrase du premier alinéa, après le mot : « bois », sont insérés les mots : « , la stratégie nationale pour la gestion durable et la reconquête de la haie » ; 2° Le deuxième alinéa « En fonction de la biomasse issue de haies existant sur le territoire, ce schéma inclut, pour les chaufferies collectives dont les personnes morales publiques et privées sont chargées, des trajectoires chiffrées d’augmentation progressive d’approvisionnement en bois distribué durablement et issu de haies gérées durablement, faisant l’objet à ce titre d’une certification reconnue dans les conditions prévues au III de l’article L. 611-9 du code rural et de la pêche 3° Après le mot : « biomasse », le troisième alinéa est complété par les mots : « et de l’observatoire de la haie ». IV. – Le II est applicable lors de la prochaine révision du schéma régional biomasse dans les conditions prévues à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 222-3-1 du code de La parole est à M. Bernard Buis. Buis. Cet amendement, cosigné par de nombreux collègues de cette assemblée, tend à introduire dans le présent projet de loi les dispositions de la proposition de loi en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie de notre collègue Daniel Salmon. Cette proposition de loi, adoptée à l’unanimité par le Sénat la semaine dernière, repose sur une certification garantie par l’État pour valoriser la gestion durable des haies, développer les objectifs de valorisation énergétique du bois bocager et instituer une stratégie en faveur de la reconquête de la haie, afin de donner une assise législative au pacte en faveur de la haie, présenté fin 2023. Malgré l’absence regrettable, dans le texte issu de la commission mixte paritaire, du crédit d’impôt initialement prévu par le texte et voté par notre assemblée, qui aurait introduit une véritable logique incitative, le travail de compromis réalisé en commission comme en séance publique a permis de mettre en place un cadre clair et simplifié pour nos haies. Je vous invite donc, mes chers collègues, à émettre le même vote que la semaine dernière. Nous reviendrons sur ce crédit d’impôt lors de l’examen d’un éventuel projet de loi de finances rectificative ou du projet de loi de finances pour 2026. Je rappelle que cette proposition de loi « marche sur deux jambes », pour reprendre les termes employés par Daniel Salmon lui-même en commission. D’un côté, elle vise à instaurer une labellisation et une certification de gestion durable des haies, que nous appelons tous de nos vœux, pour peu que cette démarche soit facultative et optionnelle. De l’autre, l’objectif est d’agir en faveur d’une reconnaissance du travail des agriculteurs qui s’engagent dans cette voie, via un crédit d’impôt Par conséquent, je ne vous cache pas que je ressens une certaine frustration : nous nous apprêtons à sautiller sur une jambe, alors que nous souhaitions marcher sur les deux. Je m’en remets à la sagesse du Sénat sur cet amendement, mais il conviendrait, madame la ministre, que le vote de ce dispositif soit suivi d’un engagement du Gouvernement à tout mettre en œuvre pour que, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026, nous parvenions enfin à donner une véritable portée à ce texte, dans l’intérêt de la gestion durable des haies. Salmon approuve.) Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas au Sénat ! La semaine dernière, monsieur Salmon, vous êtes parvenu à faire adopter à l’unanimité un texte magnifiant la haie et exaltant sa défense ; aujourd’hui, a contrario, nous avons assisté à plusieurs reprises à une remise en cause de la réglementation visant à protéger la haie par un guichet unique. Mais passons… Nous regardons avec intérêt la requête de M. le sénateur Buis. Ce projet de loi d’orientation agricole offre l’occasion d’intégrer le résultat des travaux que vous avez réalisés sur la haie, puisque cet article 14 aborde spécifiquement le sujet. Sur le principe, j’y suis favorable, car cela me semble cohérent. Cependant, cette cohérence achoppe sur un point : si nous introduisons la proposition de loi en l’état, exception faite du crédit d’impôt, nous risquons de nous retrouver dans une impasse juridique, car nous serons à cheval sur deux codes, le code de l’environnement et le code rural et de la pêche maritime. Éparpiller les règles relatives à la gestion de la haie entre deux codes n’est pas chose aisée et ne participe ni à la simplification ni à l’intelligibilité de la loi. C’est du reste pourquoi nous avions déposé des sous-amendements visant à harmoniser ces dispositions : ils vous auraient satisfaits tout en répondant aux attentes de l’auteur de l’amendement. Malheureusement, ceux-ci ont été jugés irrecevables, et l’écueil demeure. Par conséquent, je m’en remets, tout comme la commission, à la sagesse de la Haute Assemblée, un avis qui appelle néanmoins une harmonisation des codes, faute de quoi nous porterions véritablement préjudice à un objectif assez largement Salmon. Je serai bref, car les enjeux ont été très bien explicités à la fois par mon collègue Bernard Buis et par le rapporteur. La proposition de loi en faveur de la préservation et de la reconquête de la haie a effectivement fait l’objet d’un important travail transpartisan au Sénat, qui a permis d’aboutir à une adoption à l’unanimité. Cependant, j’éprouve moi aussi de la frustration concernant le crédit d’impôt, qui avait également été voté à l’unanimité, mais qui n’a pas survécu à la commission mixte paritaire. Il s’agit d’un élément essentiel de ce texte, mais ce que nous votons aujourd’hui l’est tout autant. L’autre jambe, dont nous n’avons pas beaucoup parlé, est celle de la biomasse et de la production. Vous souscrivez tous ici à la nécessité que l’agriculture soit productrice. La haie participe de cette production et y a toujours contribué par le passé – c’était même là un élément central du monde rural. À mon sens, elle doit retrouver cette vocation, mais dans le cadre d’une gestion durable, telle qu’elle est mise en exergue dans ma proposition de loi, et d’une trajectoire visant à offrir un exutoire au bois issu d’une telle démarche de préservation. De nombreuses collectivités ont ainsi mis en place des chaufferies au bois et s’interrogent sur leur approvisionnement futur. Actuellement, nous y parvenons avec du bois issu de la forêt, mais cette dernière est en mauvais état. Il importe donc d’assurer un approvisionnement, que la haie, gérée de manière durable, me semble à même de garantir, tout en assurant une diversification des revenus des agriculteurs. Cette proposition de loi se veut incitative. C’est ainsi qu’elle a été conçue, parce que je sais pertinemment que les réglementations et les interdictions ne rencontrent pas ici un franc succès. Je m’inscris donc pleinement dans cette logique. M. Jean-Baptiste Lemoyne, pour explication de vote. Lemoyne. Il y a quelques jours, nous avons effectivement adopté à l’unanimité la proposition de loi que l’amendement de Bernard Buis vise à introduire dans ce texte. Mme la ministre a précisé que, sur le fond, elle partageait cette ambition, mais qu’un travail restait néanmoins à mener pour ne pas compliquer les choses entre les deux codes Fort opportunément, une commission mixte paritaire se tiendra dans quelques jours. À défaut de l’examen des sous-amendements que le Gouvernement avait déposés, celle-ci offrira l’occasion, me semble-t-il, de régler définitivement ce La belle unanimité qui était la nôtre il y a quelques jours doit trouver une traduction législative ce soir. Deux avis de sagesse ont été exprimés, une sagesse « au carré » en quelque sorte. Voilà qui doit nous conduire à l’adoption de cet amendement, que je voterai résolument. l’amendement n° 532 rectifié. projet de loi, après l’article 14. n° 580 rectifié, présenté par MM. Bilhac, Daubet, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve et MM. Laouedj, Masset et Roux, Toute parcelle ou unité foncière d’un seul tenant d’une superficie supérieure à 8 hectares doit être partagée par une ou plusieurs haies, délimitant des parcelles inférieures à 5 hectares. La parole est à M. Christian Bilhac. Bilhac. Nous sommes tous d’accord, me semble-t-il, pour considérer que la haie participe à l’équilibre naturel des espaces agricoles et que nous avons perdu trop de kilomètres de linéaire de haie dans les années passées. Pourtant, c’était nécessaire : il fallait remembrer et s’adapter à l’agriculture mécanisée ; on ne pouvait pas continuer à cultiver des parcelles de cinq, dix ou cinquante ares. Aujourd’hui, on veut réimplanter la haie. Pour ma part, je suis propriétaire d’un hectare de vigne, réparti en cinq parcelles – cela fait une moyenne de vingt ares par parcelle, mais certaines d’entre elles font dix ares quand d’autres en font vingt-cinq. Comment voulez-vous que je maintienne des haies sur de telles surfaces ? Ce n’est pas possible ! D’autant que ma vigne se trouve en pleine garrigue, un milieu totalement naturel et riche en En revanche, lorsque je survole le bassin parisien – pardonnez-moi, mes chers collègues, il m’arrive de prendre l’avion pour venir ici – et que je vois des parcelles de cinquante, cent ou cent cinquante hectares sans la moindre haie de séparation, je me dis qu’il y a là matière à réflexion. Il faudrait, en accord avec la profession, fixer une surface minimum de parcelle agricole, mécanisable et exploitable, séparée par une haie, afin de réconcilier biodiversité et Il s’agit d’un amendement d’appel. J’ai certes cru comprendre que la commission y était défavorable, mais je vous demande tout de même, monsieur le rapporteur, d’y réfléchir. Oui aux haies, mais certaines parcelles sont trop petites pour qu’on les maintienne, tandis que d’autres sont trop grandes pour qu’il n’y en ait pas ! Si je vous comprends bien, monsieur le sénateur, vous voulez que toutes les parcelles d’une surface d’au moins huit hectares soient délimitées par des haies. Cela signifie qu’il faudrait planter des kilomètres de haies pour rediviser les parcelles de cent hectares que vous apercevez en avion et en faire des parcelles de huit hectares, n’est-ce pas ? Bilhac. Oui ! Je trouve que c’est un peu excessif et je ne pense pas que cela s’inscrive véritablement dans la logique de notre démarche. Traiter le problème des haies en bordure de parcelle constituerait déjà une forme d’ouverture. Je trouve qu’il est préférable de légiférer ainsi plutôt que de créer une obligation de morceler les parcelles, après les avoir Il serait plus raisonnable, à mon sens, de commencer par planter en bordure de parcelle que d’essayer de planter au beau milieu. Ainsi, nous regagnerions tout de même beaucoup de linéaire par la plantation de kilomètres de haies. président. Monsieur Bilhac, l’amendement n° 580 rectifié est-il maintenu ? Bilhac. Non, je le retire, monsieur le n° 580 rectifié est retiré. n° 442 rectifié ter, présenté par MM. Montaugé et Tissot, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Les externalités positives de l’agriculture sont scientifiquement définies et donnent lieu à des dispositifs de reconnaissance spécifiques permettant de conforter le développement de l’agroécologie. La parole est à M. Franck Montaugé. Montaugé. Notre rapporteur, Laurent Duplomb, cite souvent la morale de la fable : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » Je vous présente donc de nouveau, mes chers collègues, un amendement d’appel qui vise à promouvoir les paiements pour services environnementaux. L’agriculture française, dans la variété de ses terroirs et des techniques employées, contribue à répondre aux besoins divers de la société. Au-delà de sa fonction nourricière première, elle produit des externalités qui affectent positivement l’environnement, les paysages et la biodiversité, tout en permettant à tous les Français de profiter d’espaces valorisés et protégés ou d’y vivre. Ces effets positifs relèvent de l’intérêt général de la Nation et, à ce titre, doivent être scientifiquement définis et portés à la connaissance du public. Ce n’est qu’en marge du dispositif de l’amendement proprement dit que, du fait de l’article 40 de la Constitution, j’ajoute que ces externalités pourraient faire l’objet d’une valorisation au bénéfice des agriculteurs qui en sont à l’origine, dans le cadre du plan stratégique national de la politique agricole commune (PAC). Je ne sais pas si c’est à mettre au compte de la patience et de la longueur de temps ou de la force et de la rage, mais la commission est défavorable à cet amendement ! Nous ne sommes pas hostiles à une reconnaissance des externalités positives de l’agriculture, car nous pourrions trouver des solutions en la matière, mais nous nous opposons à une définition globale : nous devons nous donner un peu plus de temps. Nous en avons discuté ensemble, monsieur le sénateur Montaugé : les résultats des récentes élections aux chambres d’agriculture montrent qu’il y a matière à travailler ensemble sur ce point, pour aider les territoires auxquels vous faites allusion à travers cette définition. Cet amendement vise à établir le principe de la reconnaissance des services environnementaux rendus par l’agriculture, afin de conforter le Des outils permettent déjà la rémunération des services environnementaux et l’accompagnement des transitions opérées par les exploitations agricoles. J’ai à l’esprit les écorégimes, les aides à la conversion à l’agriculture biologique, ou les mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec). Le Gouvernement est donc défavorable à cet Cabanel. Je partage avec M. Montaugé et de nombreux autres collègues le sentiment qu’il est nécessaire de mener une réflexion sur les paiements pour services environnementaux. Je me réjouis d’entendre le rapporteur s’inscrire dans cette démarche. Il est absolument crucial que nous avancions sur ce sujet. Au-delà de ce qui est proposé à travers la PAC avec les Maec, et au-delà de ce qui est envisagé avec certains paiements pour services environnementaux liés à la gestion de l’eau, il convient d’engager une réflexion plus globale sur les apports potentiels de ces services, notamment en ce qui concerne les Je suis élu d’un département dans lequel les étés sont très chauds et les incendies fréquents, où les vignes constituent de véritables coupe-feux naturels et rendent ainsi un service précieux à la société en contribuant à lutter contre la propagation des flammes. À cela s’ajoute toute la problématique liée à la prévention des inondations. Toutes ces questions méritent d’être considérées au niveau territorial, mais il est impératif d’engager un véritable travail de fond sur le sujet. Salmon. L’activité agricole couvre la moitié de la surface de notre pays et rend effectivement de multiples services, dont le premier est de nous nourrir. Pour y parvenir, l’agriculture doit être en adéquation avec l’environnement, car il s’agit d’un véritable écosystème. Lorsque des politiques et des modèles agricoles produisent de nombreux services environnementaux, il est légitime que ceux-ci soient reconnus. Les paiements pour services environnementaux constituent l’une des formes de cette reconnaissance, en contrepartie des efforts consentis et de la contribution apportée à la stabilité du climat. Je ne m’attarderai pas sur tous les avantages de la haie, mais elle permet notamment de stocker le carbone, et, donc, de limiter le réchauffement climatique. C’est précisément pour cette raison qu’il faut préserver l’existant, avant d’envisager la reconquête et la replantation des haies. La haie fait également partie intégrante de notre paysage, de notre histoire et de notre patrimoine. Gérard Lahellec évoquait ainsi les talus avec une certaine poésie dans la voix. Il est nécessaire de réenchanter notre monde agricole, largement abîmé par des décennies d’intensification. Je suis convaincu qu’il est possible de concilier souveraineté alimentaire et préservation de l’environnement. Ces deux objectifs ne sont nullement antinomiques ; bien au contraire, l’un ne saurait aller sans l’autre. M. Franck Montaugé, pour explication de vote. Montaugé. Les externalités positives de l’agriculture préexistaient à l’émergence de la notion d’agroécologie. Elles sont intrinsèquement liées à l’activité agricole depuis toujours et ne sont pas directement corrélées à la question de l’agroécologie et de son développement, même si leur prise en compte devra se renforcer dans le cadre d’un développement agroécologique de l’agriculture. J’en suis intimement Madame la ministre, je tiens à vous remercier de nous avoir donné, à Henri Cabanel et à moi-même, la possibilité d’échanger avec vos services. Ce fut un moment très intéressant. J’espère, comme l’a envisagé M. le rapporteur, que nous pourrons cheminer ensemble pour trouver des solutions concrètes au service de l’agriculture, de notre pays et, surtout, des agriculteurs, notamment pour ce qui est de leur rémunération. Je le répète ici : l’un des déterminants de la crise que traverse l’agriculture, que traduisent peut-être – rien n’est moins sûr – les résultats des dernières élections aux chambres d’agriculture, est la question du revenu et d’un revenu décent. Les externalités positives constituent l’un des outils qui doit contribuer à l’instauration d’un revenu minimum agricole – notion qui, je l’espère, ne froissera personne – auquel ont droit tous les agriculteurs de France. Monsieur le sénateur, je tiens à vous remercier de votre magnifique plaidoyer à propos de ce que l’agriculture et les agriculteurs apportent à la France. Vos propos contrastent avec la parole de tant d’autres, qui ne mesurent pas la contribution de l’agriculture à notre pays. L’agriculture nous assure la souveraineté alimentaire, ou du moins devrait-elle nous l’assurer, comme le soulignait le sénateur Gremillet ; elle contribue également à l’entretien et à la beauté de nos paysages ; elle perpétue la grande tradition de l’élevage et nous offre de merveilleux produits. Elle est parmi les plus vertueuses, sinon la plus vertueuse du monde. Il est important de le dire et de le rappeler, car nous devons nous opposer à cette pensée de plus en plus dominante qui incrimine les agriculteurs, ce que je trouve absolument détestable. Il est intolérable que ceux qui travaillent aussi dur que les agriculteurs, de surcroît pour nous nourrir, fonction essentielle s’il en est, soient la cible de propos parfois insupportables. Cuypers. Oui ! La question de la rémunération des externalités positives de l’agriculture recoupe celle du revenu, laquelle est essentielle, matricielle. Pour attirer davantage d’agriculteurs, il faut que ceux-ci soient assurés d’exercer un métier attrayant – c’est le cas des métiers du vivant –, mais qu’ils aient également l’assurance d’en tirer une juste Peut-être parviendrons-nous un jour à évaluer les externalités positives de l’agriculture, ce qui n’est pas chose aisée, vous en conviendrez. Montaugé. Il existe des études sur le sujet ! À ce stade, nous pourrions commencer par nous intéresser au revenu lié à l’activité, c’est-à-dire d’abord à l’allégement des charges, qui y contribue, ainsi qu’aux rendements, qui impliquent un accès à la terre, à l’eau, aux moyens de traitement des cultures et de protection de l’élevage. Enfin, il nous faut aborder la question du prix des produits de l’agriculture. C’est l’objet des lois Égalim, dont je ne prétends pas qu’elles soient parfaites. Elles ont toutefois mis en évidence un élément essentiel : la juste rémunération de la matière première agricole. Quand nous aurons résolu ces trois problèmes – l’allégement des charges, la hausse des rendements et la juste rémunération –, je ne dis pas que la question de la valorisation des externalités positives sera secondaire, mais nous aurons déjà parcouru un sacré bout de chemin. Merci encore de vos propos, monsieur le sénateur, ils font du bien ! (Sourires.) l’amendement n° 442 rectifié ter. l’article L. 214-14 du code forestier, les mots : « et 4° » sont remplacés par les mots : n° 494 rectifié, présenté par Mmes Loisier et Mme Berthet, MM. Klinger et Fargeot, Mmes Gacquerre, Romagny et Jacquemet et M. Gremillet, est ainsi libellé : Loisier. Cet amendement tend à supprimer l’article 14 bis, au motif qu’il est satisfait par le droit existant. Je suis très ennuyée, madame la ministre, car je sais que cet article vous tient à cœur, mais la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR) est également très L’article 14 bis vise à autoriser le défrichement des forêts publiques dans des boisements spontanés de première génération, sans autorisation ni compensation. Je rappelle qu’en France 87 % des boisements sont en régénération naturelle et spontanée, et que seulement 13 % des surfaces forestières sont effectivement plantées. Ce dispositif est contraire aux articles L. 214-13, L. 112-1 et L. 341-3 du code forestier, parmi d’autres, ainsi qu’à de nombreux articles du code rural et de la pêche maritime, qui ont pour objet de placer les forêts sous la protection de la Le code forestier dispose ainsi que les bois ou forêts d’une collectivité locale, qu’ils relèvent ou non du régime forestier, ne peuvent faire l’objet d’aucun défrichement, sauf autorisation de l’autorité administrative compétente de l’État. Défricher est donc possible, après visa de l’État et élaboration d’un projet Par ailleurs, de nombreuses dérogations répondent à l’objectif, bien légitime, de reconquête des espaces agricoles. L’article L. 341-2 du code forestier précise ainsi que « ne constituent pas un défrichement », et ne sont donc pas soumises à autorisation, « les opérations ayant pour but de remettre en valeur d’anciens terrains de culture, de pacage ou d’alpage envahis par une végétation Cela concerne, me semble-t-il, les quelque 3,5 millions d’hectares de terres agricoles qui ne sont pas cultivés aujourd’hui. Cet article du code forestier, vous le remarquerez, ne fixe pas de limite d’âge des peuplements. De surcroît, ce même article précise que « le défrichement destiné à la réouverture des espaces à vocation pastorale est autorisé après que le représentant de l’État dans le département a soumis, pour avis, le projet à la commission de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF) ». Il s’agit donc de projets de territoire, étudiés avec les préfets et acceptés sous forme de réglementation des boisements par l’article L. 126-1 du code rural et de la pêche maritime ou d’aménagements fonciers par l’article L. 123-21 du même code. président. Il faut conclure, ma Loisier. Nous sommes donc en présence d’une multitude de dispositifs, lesquels sont fort complexes, je le reconnais, et c’est pourquoi je vous invite, madame la ministre, à ne pas en rajouter. En revanche, il conviendrait de les clarifier par voie de circulaire, afin que les agriculteurs puissent effectivement mettre en œuvre tous les instruments de reconquête agricole qui sont à leur disposition. La commission demande l’avis du Gouvernement. Comme vous le savez, madame la sénatrice, je travaille sur ce sujet depuis très longtemps, non pas à titre personnel, mais au sein de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem), que j’ai eu l’honneur de présider. Je tiens à préciser que ce dispositif ne concerne en effet que les territoires de montagne. En montagne, nous assistons à la fermeture de certains espaces, car la nature a une propension à occuper le terrain. Cet amendement vise ainsi les bois et l’enfrichement naturel résultant de l’absence d’intervention humaine. Comme c’est le cas pour les haies, lorsque l’on ne contraint pas la nature, celle-ci se développe, et ce, au détriment des terres agricoles. Gremillet. Eh oui ! L’objectif premier de cet article est de reconquérir de la surface agricole utile. Cette démarche revêt une importance particulière en montagne, où l’activité matricielle est l’élevage extensif, car les exploitations recherchent de plus en plus l’autonomie fourragère et ont donc besoin de prairies, lesquelles, je le rappelle, sont d’aussi bons capteurs de carbone que les Permettez-moi de vous donner un exemple. Dans le département du Doubs, en un siècle, nous avons perdu 100 000 hectares de terres agricoles, dont 75 000 au profit de la forêt, qui a gagné du terrain partout et continue de le faire, et 25 000 au profit de l’urbanisation. Il ne s’agit donc pas d’empêcher la forêt de progresser, ce qu’elle fait considérablement dans notre pays. Rietmann. C’est vrai ! Cet article fait sortir les forêts publiques du régime de l’autorisation de défrichement, à l’instar de ce que nous avons déjà fait pour les forêts privées. Cela n’obligera en rien les maires à défricher. De telles décisions resteront toujours à leur appréciation ; il n’est pas question de leur imposer le défrichement des accrus forestiers de moins de quarante ans, au motif que ceux-ci auraient empiété sur des terres agricoles. Le maire, l’élu, le conseil municipal resteront toujours maîtres de leur territoire et de son entretien. Au risque de me répéter, il s’agit simplement d’étendre aux forêts publiques les dispositions récemment adoptées pour les forêts privées. Je vous le rappelle, quand on défriche des terrains forestiers, on doit compenser ce défrichement par un reboisement au moins équivalent de terres agricoles ; en revanche, l’inverse n’est pas vrai. C’est une injustice profonde, fondamentale ! Si nous n’arrivons pas à regagner de la surface agricole utile, nous ne progresserons pas en matière de souveraineté alimentaire. Il ne s’agit pas de s’attaquer à la forêt. Il s’agit de circonscrire, en zone de montagne, les « enforestations » naturelles, ou, si vous préférez, la broussaille ayant poussé naturellement, qui n’est ni exploitée ni valorisée, alors que l’agriculteur, lui, pourrait la valoriser utilement. C’est la raison d’être de cet article sur lequel nous avons travaillé avec les élus de la montagne, dans le cadre de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), et des élus de votre région, madame la sénatrice Loisier. Cette mesure est vraiment attendue. Dans le cadre de visites de terrain avec des agriculteurs et les services de la direction départementale des territoires (DDT), j’ai pu réfléchir à la meilleure manière d’appliquer ces dispositions. Il s’agit ici d’une simplification et d’une harmonisation du code forestier Loisier le conteste.) : rien n’obligera un maire à défricher s’il ne le souhaite pas ; en revanche, s’il le souhaite, il en aura la possibilité légale. C’est tout de même intéressant. Lemoyne. C’est clair ! Loisier. Madame la ministre, je suis convaincue que rien n’obligera le maire à défricher une forêt publique, d’autant plus que le code forestier lui interdit de le faire. Dans le fond, nous sommes complètement d’accord. Simplement, ce que vous venez d’évoquer est déjà autorisé par le code rural et de la pêche maritime et le code J’y insiste, l’article L. 341-2 du code forestier précise que « ne constituent pas un défrichement », et ne sont donc pas soumises à autorisation, « les opérations ayant pour but de remettre en valeur » d’anciennes terres agricoles. J’ajoute que, dans la version initiale de l’article 14 bis, que vous avez contribué à faire adopter, il n’est pas question d’accrus forestiers, mais de « boisements spontanés » et de régénération naturelle. En outre, ces surfaces représentent non pas quelques centaines de milliers, mais 3,5 millions d’hectares de terres agricoles non cultivées, et entrent déjà dans le champ d’application des nombreuses dérogations prévues par le code rural et de la pêche maritime et le code forestier. Madame la ministre, je vous invite vraiment à faire un peu de ménage – passez-moi l’expression – face à cet empilement de dérogations. Aujourd’hui, on ne sait plus quelles sont les dispositions opérationnelles, et on continue de multiplier les exemptions à des dispositifs existants. Madame la sénatrice, vous avez raison de parler d’empilement. Ce dossier paraît certes simple et frappé au coin du bon sens – la forêt ou, plutôt, la friche, les broussailles non exploitables gagnent sur les terres agricoles, alors que nous voulons reconquérir notre souveraineté alimentaire –, mais vous n’imaginez pas depuis combien d’années je travaille sur le sujet, et à quel point il est difficile de faire évoluer les Dans le cadre de l’examen du projet de loi de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne, adopté en 2016, nous sommes d’abord parvenus à exonérer de compensation financière les défrichements en zone de Dans celui de l’examen de la proposition de loi visant à renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie, nous avons réussi à étendre le champ de cette exemption. Nous le devons à Marc Fesneau, qui a accepté de reprendre un amendement que j’avais déposé en tant que députée, et qui avait été déclaré irrecevable au motif qu’il créait une charge supplémentaire – alors qu’en réalité il visait à alléger une dépense de l’État. Je remercie l’ancien ministre de l’agriculture d’avoir repris cette mesure à son compte et de l’avoir fait adopter. Seul bémol, nous avons oublié au passage de traiter public et privé à Lors de la visite de terrain que j’évoquais tout à l’heure, je me suis aperçu que, malgré l’exonération de compensation financière et la suppression des demandes d’autorisation, la réglementation et la puissance du droit ne baissaient pas les armes aussi facilement. Ainsi, le directeur départemental des territoires m’a soufflé à cette occasion qu’il fallait également prendre en compte la Devant la profusion des règles, je vous propose une mesure de simplification, qui vise à laisser à la main du maire une simple faculté, sans créer aucune obligation. Gontard. Madame la ministre, vous nous avez remerciés d’avoir parlé des services environnementaux rendus par les agriculteurs. Je vous remercie à mon tour de mentionner les spécificités de l’agriculture de montagne, très peu abordée dans le projet de loi. Ce modèle particulièrement résilient, dans lequel les surfaces exploitées sont souvent de petite taille, doit faire l’objet d’un accompagnement spécifique et se développer. Je vous remercie par conséquent de mettre les agriculteurs de montagne en avant. Je suis globalement assez d’accord avec les propos que vous venez de tenir, à l’exception d’un point : vous nous dites que la forêt avance, mais, en fait, c’est plutôt l’agriculture qui a reculé. C’est à cet enjeu qu’il convient de réfléchir aujourd’hui. Laurent Duplomb nous invite, à raison, à nous rendre sur le site Géoportail. Dans les années 1950, on voit bien que, dans les zones de montagne, les alpages étaient largement utilisés. Ces surfaces sont désormais en friche ou se sont refermées en raison du changement de notre modèle d’agriculture et de la mécanisation, mais aussi à cause de la baisse du nombre d’agriculteurs et de la déprise du foncier agricole – ces problèmes sont d’ailleurs liés au modèle d’agriculture qui a été privilégié. Madame la ministre, vous avez raison : il faut donner aux collectivités la possibilité de défricher pour regagner des terrains agricoles, mais il faut derrière mener une politique foncière et d’accompagnement des installations. C’est précisément ce qui manque dans ce projet de loi. Lemoyne. Membre du groupe d’études Forêt et filière bois, j’écoute toujours avec attention sa présidente Anne-Catherine Loisier. Cependant, j’ai également entendu les explications d’Annie Genevard. Comme nous le disons régulièrement dans cet hémicycle, la France est diverse. Il ne faut pas passer tous les territoires sous la même toise, car les enjeux y sont très variés. Nous ne pouvons donc pas ignorer la voix des territoires de Je sais combien, dans ses fonctions antérieures, Annie Genevard s’est engagée pour la défense de ces territoires et a travaillé à la mise en œuvre de dispositifs opérationnels. L’explication qu’elle vient de nous donner, mes chers collègues, me semble tout à fait satisfaisante et convaincante. S’il doit y avoir des ajustements, au regard des craintes émises par Anne-Catherine Loisier et les cosignataires de cet amendement, nous disposons encore de quelques jours pour affiner le dispositif en vue de la réunion de la commission mixte paritaire. À mon sens, il convient de conserver la rédaction actuelle de l’article 14 bis, qui apporte une vraie réponse aux maires des communes de montagne. Ceux-ci sont pour l’instant démunis, et nous devons leur donner les moyens d’agir sans pour autant imposer quoi que ce soit aux maires des autres communes de France. Voilà la raison pour laquelle je ne voterai pas en faveur de cet amendement. Gremillet. Je suis cosignataire de cet amendement, mais, après vous avoir entendue, madame la ministre, je souhaite préciser deux choses. Tout d’abord, vos propos résonnent de manière particulièrement juste dans le cadre de notre réflexion sur les choix stratégiques à opérer pour nos territoires. Cela étant, je ne comprends pas pourquoi votre raisonnement n’est pas le même sur ce sujet que lors de notre très long débat sur les haies. Pardonnez-moi de faire ce parallèle, madame la ministre, mais la plantation de haies participe bel et bien à la consommation des terres agricoles. Malgré un environnement de plus en plus complexe, il faut savoir tirer les conséquences de ses analyses. Ensuite, je veux parler de ce régime de défrichement qui n’est aujourd’hui applicable qu’en montagne. À ce sujet, je n’oublie pas que la dotation jeunes agriculteurs (DJA) a en premier lieu bénéficié aux agriculteurs de montagne, avant de profiter aux agriculteurs de plaine. Même si les interrogations de notre collègue Anne-Catherine Loisier sont légitimes, je ne souhaite plus soutenir son amendement que, je le redis, j’ai cosigné. Je considère néanmoins qu’il est nécessaire de travailler sur tous les sujets, et notamment sur celui de la haie. Car, madame la ministre, vous n’avez pas voulu entendre ce que nous disions à ce propos, à savoir que des kilomètres de haies sont apparus aux dépens des terres agricoles, de même que des terres agricoles abandonnées sont devenues spontanément des accrus forestiers en montagne. Tout cela manque de cohérence, mais je vous fais confiance, madame la ministre, et je ne voterai pas cet amendement. Rietmann. Bravo ! président. Quel est donc L’inconvénient, quand on demande l’avis du Gouvernement, c’est qu’il finit toujours par le rendre… Après l’avoir écoutée, comment ne pas être d’accord avec Mme la ministre ? Elle défend l’idée qu’il faut redonner à l’agriculture des terrains agricoles « abandonnés », ce qui correspond tout à fait à l’ambition de ce projet de loi, qui vise à assurer notre pleine souveraineté alimentaire. Nous ne parlons pas là de terres plantées d’arbres, ce qui ne serait pas tout à fait la même chose. N’oublions pas que, dans les années 1960 à 1970, une période marquée par la déprise agricole, beaucoup de terrains agricoles ont été recouverts de forêts par leurs propriétaires pour qu’ils puissent échapper à l’imposition. Ainsi, en Haute-Loire, sur 500 000 hectares, on compte plus de 230 000 hectares de forêt, qui ont été totalement pris sur l’agriculture. L’article 14 bis ne concerne que les surfaces qui ont été abandonnées par l’agriculture et qui, demain, pourraient lui revenir. Malgré toute l’amitié que je porte à la sénatrice Loisier et malgré la passion qui l’anime, il me semble plus judicieux de ne pas supprimer cet article. Le dispositif permettra en effet de ne pas infliger de contraintes supplémentaires à tous ceux qui rencontrent déjà des difficultés. Je pense à ces nombreux maires, dans mon département, qui défrichent ce que l’on appelle les « timbres-poste », des surfaces de petite dimension susceptibles d’améliorer les parcelles, sans pour autant vouloir en faire des parcelles de 100 hectares. La logique et le bon sens imposent de ne pas supprimer cet article : la commission émet donc un avis défavorable sur cet Lahellec. Je me réjouis à mon tour des propos qu’a tenus Mme la ministre, qui prennent leur source à la montagne, mais qui conviennent aussi très bien à la Bretagne. (Sourires.) Ma région est aussi une région d’élevage. Sans dresser de parallèle excessif avec les territoires de montagne, les productions étant sensiblement différentes, nous constatons également en Bretagne une déprise et une décapitalisation de l’élevage, pourtant caractéristique de l’agriculture bretonne. Au cours de l’année dernière, 120 têtes de bovins ont disparu en moyenne chaque jour : c’est énorme ! Madame la ministre, je vous remercie par ailleurs de vos propos sur la valorisation des activités de notre agriculture, qu’il s’agisse des prix rémunérateurs, du foncier ou des externalités positives. Au fond, vous avez pointé les grandes questions autour desquelles le projet de loi aurait dû s’attarder. Nous le ferons peut-être une autre fois, mais je vous remercie déjà de les avoir mentionnées. En tout cas, nous sommes disponibles pour véritablement traiter l’ensemble des problématiques auxquelles l’agriculture est confrontée. l’amendement n° 494 rectifié. l’article 14 bis. Au 3° de l’article L. 342-1 du code forestier, les mots : « du 1° » sont n° 200 rectifié quater, présenté par MM. V. Louault, Capus et Médevielle, Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme L. Darcos, MM. Laménie, L. Vogel, Brault, Chevalier, Rochette et A. Marc, Après le 2° du I de l’article L. 341-2 du code forestier, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : opérations portant sur les vignes abandonnées ; ». Louault. Cet amendement vise à faciliter l’arrachage des vignes abandonnées, qui posent d’énormes problèmes sanitaires pour les exploitations voisines. Monsieur le rapporteur, j’imagine que vous allez encore m’expliquer en quoi cela ne va pas… La commission demande l’avis du Gouvernement sur cet amendement. Monsieur Louault, votre demande est satisfaite. Les agents de l’État qui réalisent les contrôles disposent de différents leviers pour faire exécuter les mesures. Il existe déjà un délit pour sanctionner les propriétaires défaillants. Malheureusement, je vous l’accorde, ces procédures sont lourdes et n’aboutissent pas Pour remédier à ce problème, le Gouvernement a défendu un amendement dans le cadre de l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur des rapporteurs Duplomb et Menonville, lequel a été adopté par le Sénat. Une ordonnance permettra d’adapter le régime de sanctions pénales pour le proportionner correctement et le rendre plus opérationnel. Il s’agira notamment d’instaurer des lutte, telles que le non-arrachage de vignes contaminées par la flavescence dorée, par exemple. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il y sera défavorable. président. Monsieur Louault, l’amendement n° 200 rectifié quater est-il Louault. J’ai obtenu la réponse que je souhaitais. Je retire mon amendement, monsieur le n° 200 rectifié quater est retiré. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet n° 46 rectifié quater, présenté par M. Chasseing, Mme L. Darcos, MM. Laménie, L. Vogel, Brault, Chevalier, Rochette et A. Marc, Mme Paoli-Gagin et M. Malhuret, est Au 3° du I de l’article L. 341-2 du code forestier, les mots : « depuis moins de trente ans » sont remplacés par les mots : « depuis moins de 50 ans ». Louault. La culture du peuplier est aujourd’hui considérée comme une culture agricole, à l’instar de celle du maïs par exemple, mais seulement durant trente ans. Pendant trente ans, les surfaces sont considérées comme des cultures ; au-delà de cette période, on estime qu’il s’agit de bois forestier dont l’abattage doit être soumis à compensation environnementale. Je connais un jeune agriculteur qui a acheté une propriété de 30 hectares plantés de peupliers. Or ces arbres ont 35 ans. Ils sont mûrs, mais s’il les coupe, il ne peut pas utiliser cette surface pour ses vaches, et est obligé de replanter des peupliers… Ma chère collègue Anne-Catherine Loisier, nous avons certes besoin de bois, mais nous avons aussi besoin de vaches ! C’est une aberration, d’autant que la monoculture de peupliers est très intensive et consomme bien plus d’eau qu’une prairie. Mon amendement vise donc à ce que cette culture soit considérée comme une culture agricole pendant non plus trente, mais cinquante ans. Il s’agit d’un point de détail, mais de nombreux agriculteurs sont affectés. Je pense aussi à tous ces maires, qui aménagent des espaces naturels sensibles autour de leurs communes et qui nettoient les peupleraies abandonnées, et qui sont soumis à cette obligation de replanter. n° 47 rectifié quater, présenté par MM. V. Louault, Capus et Médevielle, Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme L. Darcos, MM. Laménie, L. Vogel, Brault, Chevalier, Rochette et A. Marc, Mme Paoli-Gagin et M. Malhuret, est ainsi Après l’article 14 ter mots : « depuis moins de 40 ans ». Louault. Il s’agit d’un amendement de repli, qui tend à porter de trente à quarante ans la durée pendant laquelle la culture du peuplier doit être considérée comme culture agricole. Ces deux amendements visent à autoriser les opérations portant sur les taillis à courte rotation pendant cinquante ou quarante ans – selon les cas – au lieu des trente ans actuellement en Compte tenu de l’exemple qui vient d’être cité, de ce jeune agriculteur qui pourrait se faire rattraper par la patrouille, j’aurais tendance à émettre un avis favorable. Mais, dans le doute, je préfère solliciter l’avis du Monsieur le sénateur, le Gouvernement comprend votre préoccupation : entre les deux durées que vous proposez, je préfère celle de quarante ans par souci d’harmonisation avec le dispositif de l’article 14 bis, que nous venons de voter, et qui prévoit une durée similaire d’exemption dans les territoires de montagne. Aussi, j’émets un avis défavorable sur l’amendement n° 46 rectifié quater, et un avis favorable sur l’amendement n° 47 rectifié quater. Je me rallie à cette position. La commission est favorable à l’amendement n° 47 rectifié quater et défavorable à l’amendement n° 46 rectifié Louault. Je retire l’amendement n° 46 rectifié ter, monsieur le président ! n° 46 rectifié ter est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 47 rectifié quater. projet de loi, après l’article 14 ter. L’amendement n° 199 rectifié quater, présenté par MM. V. Louault, Capus et Médevielle, Mme Lermytte, M. Chasseing, Mme L. Darcos, Le 1° de l’article L. 342-1 du code forestier est abrogé. Louault. M. Salmon va être content, il va découvrir mon côté écolo ! Comme le rapporteur l’a indiqué, des défrichements abusifs ont parfois lieu, notamment pour remettre en culture des surfaces de forêts dont la superficie est comprise entre 0,5 hectare et 4 hectares. Je propose de rétablir une demande d’autorisation préalable pour le défrichage des toutes petites parcelles de bois, qui sont malheureusement lourdement attaquées, et ce de manière pas toujours justifiée. Mon collègue Franck Menonville et moi-même nous sommes donnés pour principe de privilégier en toutes circonstances la souplesse. Pour le coup, mon cher collègue, vous proposez d’ajouter une contrainte, ce qui ne correspond pas à notre manière de voir les choses. La commission émet un avis défavorable sur cet amendement, même si notre position pourrait évoluer à l’écoute de l’avis rendu par le Gouvernement. Je souhaite laisser la place à une discussion à l’échelon local, le préfet étant en mesure de décider du meilleur seuil. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement. Louault. Cela ne répond pas au problème : au niveau local, aujourd’hui, la réglementation ne laisse aucune souplesse. Quoi qu’il arrive, n’importe quel agriculteur qui achète une parcelle d’une superficie comprise entre 0,5 et 4 hectares peut décider demain de la défricher et de la remettre en culture sans demander d’autorisation au préfet. Je suis prêt à retirer mon amendement, mais je pourrais citer de nombreux exemples d’abus, partout en France. Je suis moi-même agriculteur : j’estime que, pour rester crédible, la profession doit aussi faire des efforts. D’un côté, on protège les haies, de l’autre, on laisse impunément bousiller 4 hectares de forêt en un claquement de doigts : c’est le grand Loisier. Et parfois même plus que Salmon. Je ne peux qu’encourager le côté écolo de Vincent Louault (Sourires.), dont je soutiendrai l’amendement. Défricher une parcelle boisée sans autorisation est problématique, même si, comme Anne-Catherine Loisier l’indiquait, des exceptions existent pour les boisements les plus Loisier. J’espère qu’un examen juridique approfondi de nos échanges sera mené : nous réécrivons des choses qui existent déjà dans le code forestier et le code rural et de la pêche maritime. C’est l’illustration parfaite de ce que l’on appelle le « bavardage législatif » ! Mon cher collègue, vous proposez de contrôler les défrichements pour des surfaces inférieures à 4 hectares, alors que nous les autorisons sur des terres beaucoup plus étendues et renouvelées par régénération naturelle… Le code forestier est déjà très chargé et compliqué, en particulier les dispositions consacrées au défrichement. Nous sommes en train d’y ajouter de nouvelles mesures, au risque de le rendre totalement illisible ! Louault. Allez, je retire mon n° 199 rectifié quater est retiré. Avant le dernier alinéa de l’article L. 101-2-1 du code de l’urbanisme, il est inséré un c ainsi rédigé : dérogation au a, non artificialisée une surface occupée par des constructions, ouvrages, installations ou aménagements nécessaires à l’exploitation Historiquement, pour les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et les communes, on ne prenait pas en compte la surface occupée par les constructions dédiées à l’exploitation agricole dans le calcul de l’artificialisation des Ce projet de loi vise à assurer notre souveraineté alimentaire, ce qui suppose de construire des bâtiments pour l’élevage, comme des poulaillers ou des systèmes de plein air. Or, dans le même temps, on prévoit de déduire la surface de chaque bâtiment agricole des enveloppes d’artificialisation, comme s’il s’agissait de logements. En faisant entrer ces surfaces en concurrence avec celles que la rurbanisation exige, nous créons un conflit inédit entre les agriculteurs et les maires. Je ne dis pas qu’il ne faut pas prendre en compte les poulaillers et les bâtiments d’élevage dans le calcul de l’artificialisation des sols. Je dis simplement qu’il ne faut pas que ces surfaces soient déduites des enveloppes attribuées aux collectivités. Si on ajoute les surfaces consacrées à l’agriculture à l’objectif de réduction de 50 % d’artificialisation nette, on va aboutir à une réduction de 70 % des droits à construire des maires et des présidents Mes chers collègues, je vous invite à adopter cet article dans sa rédaction actuelle, et à ne surtout pas adopter l’amendement du Gouvernement. Pas touche au texte de la commission ! M. Guillaume Gontard, sur l’article. L’article 14 quater crée une exception très problématique au principe du zéro artificialisation nette, en cherchant à exempter les bâtiments agricoles de son calcul. J’interviens plus particulièrement sur cet article, car nous avions déposé un amendement, avec le soutien de la fédération de l’habitat réversible, qui a été qualifié de cavalier législatif, alors qu’il avait justement pour objet d’apporter un début de réponse aux enjeux soulevés par cette disposition. Cet amendement visait à autoriser les agriculteurs et agricultrices à vivre directement sur leurs exploitations en y installant des logements de fonction réversibles, sans fondation ni artificialisation des terres, qu’il s’agisse d’habitats légers de loisir (HLL), de mobil-homes ou de yourtes. Nous parlons des bâtiments agricoles et non du logement ! Gontard. La difficulté à trouver un logement en bon état, peu coûteux, peu énergivore et proche de l’exploitation freine de nombreux candidats à l’installation, en particulier les « non-issus du milieu agricole », qui constituent le principal vivier de ces candidats. La mesure que nous défendons contribuerait à la transition vers des systèmes de production diversifiés et viables économiquement, ainsi qu’à la diversification des profils que ce projet de loi vise à favoriser. Économiques, ces résidences démontables correspondent à une forme d’installation progressive, une dynamique qu’encourage le texte à l’article 8. De plus, en permettant aux exploitants agricoles de réduire leurs dépenses en matière de logement, cette disposition concourt à l’amélioration de leur revenu et à l’attractivité du métier. Enfin, comme elles ne favorisent pas l’imperméabilisation des sols et comme ces bâtiments peuvent être désinstallés en cas d’arrêt de l’activité agricole, ces résidences démontables et habitats réversibles participent bien à l’objectif de transition vers des modèles agricoles plus résilients sur les plans économique, social et environnemental. Madame la ministre, vous connaissez évidemment les problèmes de logement que rencontrent les agriculteurs. Alors que notre amendement s’inscrivait dans la droite ligne de ce projet de loi, nous regrettons de ne pas avoir pu défendre nos arguments. Nous vous invitons à agir pour autoriser les agriculteurs, sous condition évidemment, à habiter sur leurs terres sans pour autant contribuer à l’artificialisation des sols. L’amendement n° 488 est présenté par G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et L’amendement n° 859 est présenté par présenter l’amendement n° 488. Salmon. L’artificialisation, qu’il s’agisse d’un bâtiment agricole ou d’un bâtiment destiné à un autre usage, empêche le sol de conserver sa fonction. Par cet amendement, je demande la suppression de l’article 14 quater, qui prévoit d’exclure les bâtiments agricoles du décompte des surfaces artificialisées. Aujourd’hui, les friches agricoles sont nombreuses. Dans ma région, en Bretagne, de nombreux poulaillers sont abandonnés, laissant de l’amiante un peu partout. Il faut des fonds pour renaturer ces zones, car beaucoup d’agriculteurs n’ont pas les moyens d’engager des travaux. Une telle renaturation pourrait servir de surcroît à compenser la consommation de sols artificialisés aux alentours. Il y a un véritable effort à faire sur ce sujet. Mme la ministre, pour présenter l’amendement n° 859. Cet amendement vise à supprimer l’article 14 quater, qui a été introduit dans ce projet de loi par la commission des affaires Sachez tout d’abord que les contraintes du dispositif zéro artificialisation nette (ZAN) ont déjà été allégées pour le bâti agricole… … grâce à la loi du 20 juillet 2023 visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et à renforcer l’accompagnement des élus locaux, un texte d’initiative sénatoriale, et grâce aux décrets d’application de celle-ci. Ainsi, « une autorisation d’urbanisme relative à une construction ou installation nécessaire à une exploitation agricole ne saurait être refusée au seul motif que sa délivrance serait de nature à compromettre de tels objectifs ». Actuellement, le ZAN n’est donc pas une contrainte pour le bâti Par ailleurs, une part d’artificialisation des sols peut être réservée, à l’échelle régionale, aux projets de bâtiment agricole permettant de contribuer aux objectifs du schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet). Néanmoins, il s’agit d’enrayer la consommation de terres consacrées à l’agriculture. Comme je l’ai indiqué, il s’agit non pas d’interdire les constructions agricoles, mais de prendre en compte l’artificialisation réelle qu’elles entraînent. J’en veux pour preuve le rapport publié en 2023 par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) : il y était indiqué que plus du tiers de la consommation d’espaces agricoles résultait de l’emprise des bâtiments. De plus, il convient d’éviter que le bâti agricole ne serve d’alibi à d’autres constructions. N’ouvrons pas la boîte de Pandore ! Enfin, le rôle du législateur est de légiférer, certes pour le moment présent, mais aussi pour l’avenir. Il existe un risque de voir s’accélérer le phénomène de démembrement des parcelles à la revente, étant entendu que le bâti agricole est davantage exposé que les terres. La séparation des parcelles, selon qu’elles sont bâties ou non, est déjà visible à l’heure actuelle. Il en résulterait un retour à des parcelles sans constructions agricoles, mais d’une superficie réduite. Pour toutes ces raisons, je vous invite à adopter La commission est défavorable à ces deux amendements identiques. Prenons quelques minutes pour démontrer la monstruosité du ZAN. La réalité est simple. Le premier objectif de ce dispositif est la baisse de 50 % de la consommation d’espaces artificialisés d’ici à 2031 par rapport à la décennie précédente. En somme, si vous avez consommé 600 hectares entre 2011 et 2021, vous ne pourrez consommer que 300 hectares entre 2021 et 2031, voire un peu moins, car il arrive qu’une partie de l’enveloppe soit régionalisée. Si rien ne change, la déclinaison des objectifs de réduction de l’artificialisation des sols dans les documents d’urbanisme devra être achevée au 1er février 2027. Tous les territoires qui auront réduit de moitié leur consommation de foncier à cette date seront déjà dans le dispositif ZAN. Aussi, comme M. Salmon l’a bien précisé, pour construire dans ces territoires, il faudra déconstruire et renaturer. Nous avons créé un tel monstre que, désormais, pour l’empêcher de grandir, nous essayons de cacher sous le tapis tous les problèmes qu’il pourrait causer, tel celui du contingentement des constructions agricoles. Moi qui suis un petit paysan doté d’un peu de bon sens, je me demande à quoi peut bien servir le ZAN. Si ce dispositif a pour seule vocation de protéger les terres agricoles, quel intérêt aura-t-on à le maintenir quand il aura dévoré les agriculteurs eux-mêmes ? Il n’y aura plus de paysans ! En réalité, à travers cet article, nous tentons de sauver le dispositif et de trouver des solutions. On nous rétorque qu’il est nécessaire de contingenter le bâti agricole, car il existerait un risque de démembrement des parcelles. Je vous crois ! Je le redis, à partir de 2031, l’objectif de zéro artificialisation nette des sols s’appliquera ; il s’appliquera même à partir du 1er février 2027 dans tous les territoires qui auront consommé la totalité de la surface autorisée. À compter de cette date, pour construire, il faudra, j’y insiste, déconstruire et renaturer. Dès lors, que croyez-vous que feront les promoteurs immobiliers ? Ceux qui voudront construire à Montpellier, à Paris ou à Lyon par exemple, afin de satisfaire une forte demande, verront la France comme un vaste marché, puisque rien ne les empêchera, en l’état actuel de notre législation, d’exporter des droits à construire d’un territoire rural vers un territoire urbain. À cause du monstre que l’on aura créé, les promoteurs achèteront des bâtiments agricoles en nombre, car, comme vous l’avez souligné, madame la ministre, ceux-ci sont très consommateurs de foncier. Personnellement, je possède une construction de 6 000 mètres carrés, mais ce n’est pas vraiment un choix : c’est simplement que j’avais besoin d’une grande surface pour élever le nombre de vaches suffisant pour faire vivre ma femme, mon fils et mon neveu. Dans quelques années, il est possible qu’un promoteur se présente chez moi pour m’offrir, en échange de ce bâtiment agricole de 6 000 mètres carrés, 3 millions ou 4 millions d’euros. Il aurait raison, cela lui permettra d’exporter une surface équivalente à un endroit où elle en vaudra plusieurs dizaines de millions ; et cette surface accueillera ensuite le projet d’installation d’un bâtiment d’une valeur de plusieurs centaines de millions d’euros… Ce mécanisme de valorisation permettra de rémunérer grassement tout vendeur de foncier agricole ! Croyez-vous qu’un agriculteur y réfléchira à deux fois avant de se saisir d’une telle Voilà pourquoi le ZAN est un monstre ! Cet article ne vise qu’un seul objectif : offrir l’occasion d’arrêter cette folie. Si nous n’adoptons pas cette mesure, je l’affirme publiquement : le ZAN sera ruralicide ! Il tuera la L’objectif derrière le ZAN, tout le monde le connaît : c’est de continuer à construire en ville pour amplifier la concentration urbaine et faire en sorte que la ruralité se vide de plus en plus ! Cela donnera l’occasion aux citadins d’aller prendre l’air, tranquilles, pendant les vacances et les week-ends… (Applaudissements Bleunven applaudit également.) Voilà la réalité ! Quand on aura supprimé tous les paysans, on aura beau jeu de s’en émouvoir ! Et nos petits-enfants ne comprendront pas pourquoi nous aurons mis en œuvre ce ZAN, un dispositif qui devait protéger les terres agricoles, mais qui n’aura d’autre conséquence que de faire disparaître tous les agriculteurs. Arrêtons cette folie, ouvrons la porte et votons cet article ! du Gouvernement sur l’amendement n° 488 ? J’ai moi-même de fortes préventions contre le zéro artificialisation nette : mon amendement ne vaut d’ailleurs pas validation du dispositif. Accordons-nous sur un point : les bâtiments agricoles consomment du foncier agricole en quantité, ZAN ou pas. Et alors ? Nous cultivons ! Je vois comment les choses se passent chez moi : quand les générations se succèdent sur une même exploitation, chacune a à cœur de construire sa propre maison ou d’apporter ses propres améliorations au bâti existant. L’idée est de veiller à contenir ces pratiques. Lorsque vous démembrez une exploitation, vous pouvez très bien vendre la maison de l’exploitant, voire une partie du bâti agricole à d’autres fins, pour peu qu’il y ait un changement de destination. Ce sera démoli et renaturé… C’est ainsi que se créent des hameaux. Face au risque que les terres échappent à leur vocation d’origine, mesdames, messieurs les sénateurs, l’amendement du Gouvernement vise à prévenir les changements d’usage qui pourraient résulter de l’article 14 quater, et voilà tout. Pour autant, si vous voulez parler du ZAN, parlons-en : je ne suis pas du tout favorable à la façon dont on a abordé les choses. La concentration des droits à construire sur les centres-bourg au détriment du reste des communes ne me convient absolument pas, la congélation de l’espace rural non plus. Or ce n’est pas de cela qu’il est question avec cet amendement du Gouvernement. L’objectif est de protéger l’avenir des bâtiments agricoles en en conservant leur finalité d’origine. C’est tout ! Salmon. Mes chers collègues, ne refaisons pas le débat sur le ZAN ce soir. Ce serait un peu long, n’est-ce pas, monsieur Gremillet ! Depuis tout à l’heure, nous sommes en pleine caricature en opposant ainsi méchants urbains, préempteurs de terres, et agriculteurs. Restons sérieux ! Accueillir un habitant en zone urbaine permet de consommer deux fois moins de surface qu’en zone rurale. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) C’est l’exemple typique : empiler toujours plus ! Salmon. En effet, les formes d’habitat diffèrent, mais c’est un fait : à surface équivalente, beaucoup plus de personnes sont accueillies en ville. J’y insiste, le problème est plus complexe que la simple opposition entre gentils et méchants. Aussi, le dispositif du ZAN a tout son intérêt, même s’il est peut-être nécessaire de le faire Je ne vous comprends pas, monsieur le rapporteur : vous allez de contradiction en contradiction. Vous prétendez préserver les terres agricoles, mais vous voulez y établir des bâtiments pour l’agriculture, ce qui revient, que vous le vouliez ou non, à artificialiser. On ne peut pas dire le contraire ! De fait, en zone rurale, je vois bien souvent fleurir de grands hangars agricoles qui n’ont d’autre finalité que d’accueillir des panneaux solaires, avec trois balles de paille par-dessous… (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Il s’agit là encore d’une artificialisation des sols ! Le modèle que nous privilégions depuis des années a entraîné la disparition de 100 000 fermes en dix ans. Il existe donc certainement un grand nombre de friches, constituées de bâtiments agricoles abandonnés, qu’il conviendra de réutiliser au mieux. Gontard. Je remercie Laurent Duplomb : il a l’honnêteté de dire qu’il considère que le ZAN est une connerie. Ça, c’est vrai ! Je ne l’ai pas dit comme ça, mais je le pense vraiment. Gontard. Ce n’est pas le discours qui est tenu d’habitude. J’entends plutôt : « il faut tenir les objectifs, mais pas de cette manière, pas maintenant, même s’ils sont essentiels, parce qu’il faut préserver les terres agricoles »… Laurent Duplomb, lui, assume qu’il faudrait arrêter tout de suite. Pour le coup, c’est franc ! Ces propos nous changent du discours classique de la droite. Boyer proteste.) Daniel Salmon vient de le dire, environ 100 000 fermes ont disparu en dix ans. Mais le ZAN n’y est pour rien, mes chers collègues, il n’est pas encore appliqué ! De fait, ce qui vide nos communes, c’est cette disparition de 200 fermes par semaine. Quand une exploitation agricole disparaît, c’est en effet une famille qui s’en va et des bâtiments qui restent inutilisés. Il faudrait s’interroger sur les causes de ce phénomène. Une réflexion en termes d’urbanisme et d’aménagement du territoire mériterait de s’engager. Malgré les difficultés qu’emporte ce dispositif, nous devons garder cet objectif de zéro artificialisation nette en 2050. En réalité, la question ne se pose même pas : nous ne pouvons pas continuer de la même manière. À l’heure actuelle, nous artificialisons à un rythme de 40 000 à 90 000 hectares chaque année. En trois ans, nous bouffons l’équivalent des terres agricoles du département de l’Isère ! (Protestations Inutile de protester : c’est ce qui se passe actuellement ! C’est la réalité ! Le même raisonnement vaut pour toutes les ressources, notamment l’eau. La terre est un bien commun… La terre n’est pas un bien commun ! Gontard. Refusons de la considérer ainsi, continuons de maugréer comme vous le faites sur ces travées et attendons : à un moment donné, nous n’aurons plus nulle part où construire. Il sera alors bien vain de parler de souveraineté alimentaire… Anglars. Nous refaisons ce soir le débat sur le ZAN : en 2023, nous discutions déjà de ce qui se passerait en 2031. Comme l’a très bien expliqué Laurent Duplomb, en l’état actuel du texte, les bâtiments agricoles seront concernés par l’objectif de réduction de l’artificialisation, d’autant que le premier objectif du dispositif est de diviser l’enveloppe des surfaces utilisées par les communes par deux. En 2031, les mairies devront donc débattre de l’application du mécanisme si le texte n’était pas amélioré auparavant, notamment par la proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux, dite proposition de loi Trace. Il y aura là un vrai sujet. Pour en revenir aux constructions agricoles, nous savons que ces bâtiments ne peuvent pas être cantonnés dans des zones d’activité : ils doivent toujours être à proximité d’une ferme, car ils sont nécessaires à l’exploitation et souvent conçus pour le bien-être animal. Il faut rappeler ces quelques faits à chaque fois. En 2023, nous nous étions prononcés sur le sujet. Madame la ministre, j’ai bien lu l’objet de votre amendement de suppression. Vous reprenez à votre compte les propos de M. Béchu, qui nous avait alors invités à ne pas nous inquiéter, dans la mesure où les régions pourraient, nous disait-il, prévoir une réserve dédiée aux surfaces Or nous constatons, depuis 2023, que certaines régions – je peux les citer ! – n’en prévoient pas dans leur Sraddet. Nous ne voulons pas que les communes, en 2031, du fait du ZAN, aient à choisir entre un bâtiment agricole et deux maisons ! Pour faire simple, le débat se posera en ces termes. Il faut faire preuve de responsabilité et se rappeler les faits : lorsque nous échangions du ZAN dans cet hémicycle, le ministère de l’environnement était au banc du Gouvernement et c’est le ministère de l’agriculture qui regrettait de ne pas avoir été associé à l’élaboration du dispositif. Ce que nous affirmons relève du bon sens. Le décret du 27 novembre 2023 relatif à l’évaluation et au suivi de l’artificialisation des sols traduisait la volonté de M. Béchu qu’une part d’artificialisation des sols soit réservée à l’échelon régional. Pourtant, prenons l’Occitanie : rien n’est prévu pour les bâtiments mes chers collègues, il est minuit. Je vous propose de prolonger notre séance jusqu’à minuit et demi, afin de poursuivre l’examen de ce texte. Il en est ainsi décidé. La parole est à M. Jean-Marc Boyer, pour explication de vote. Boyer. Le ZAN, dispositif issu de la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite loi Climat et Résilience, a suscité une levée de boucliers de l’ensemble des maires sur le territoire national. Redon-Sarrazy. C’est la loi que vous avez votée ! Boyer. En effet, à la suite des propositions de la Convention citoyenne pour le climat dont vous êtes à l’initiative ! Tissot. Pas nous ! Boyer. Si ! Ce mécanisme contraint désormais l’ensemble des collectivités à réduire leur surface à artificialiser entre 2031 et 2050, échéance à laquelle l’artificialisation devra être à zéro. Résultat des courses : les maires se rendent compte que le ZAN freine sérieusement tout développement à l’échelle de leur territoire. Nous le voyons déjà à travers l’élaboration des plans locaux d’urbanisme (PLU) et des plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUi) : des réductions de l’ordre de 50 % à 60 % de l’artificialisation sont proposées aux différentes Les effets de ce dispositif commencent à se faire sentir chez les particuliers. Je peux vous dire que, lorsqu’un maire annonce à ses administrés que leur terrain, qui était constructible, ne le sera bientôt plus, le changement est perceptible ! Nos collègues Guislain Cambier et Jean-Baptiste Blanc ont déposé cette proposition de loi Trace. Son prochain examen sera l’occasion de tout mettre à plat et de réintroduire du bon sens. Je partage tout à fait les arguments de Jean-Claude Anglars et de Laurent Duplomb : ce mécanisme entrave toute liberté d’action. Les bâtiments agricoles font partie des solutions qui doivent permettre aux agriculteurs de continuer d’exercer leur activité. Gremillet. Je soutiens totalement les propos de notre rapporteur. En premier lieu, il serait avisé de prendre en compte, dans ce débat – madame la ministre, vous avez oublié de le signaler –, la succession des décisions européennes et franco-françaises concernant le bien-être animal. Mon propos n’est pas de dire qu’il ne fallait pas agir en ce sens ! Toutefois, cette politique se traduit mécaniquement par une augmentation du nombre de mètres carrés dont ont besoin les agriculteurs. D’ailleurs, ce sujet vaut pour la montagne. Normalement, les vaches doivent être non plus attachées, mais en liberté. Or bon nombre d’exploitations en zone de montagne sont dans l’incapacité de disposer des bâtiments nécessaires. En second lieu, la mise aux normes environnementales des fermes – nous l’oublions trop facilement – a été énormément consommatrice de surface foncière, pourtant nécessaire à l’agriculture. Les travaux devaient de surcroît être achevés en moins de cinq ans, une mise en conformité qui concernait – et concerne toujours – les jeunes qui s’installent. Cette politique s’est traduite par des audits rendus impératifs. J’espère que nous en débattrons, cher Jean-Marc Boyer, lors de l’examen de la proposition de loi Trace. En l’état actuel des textes, je pense qu’il est nécessaire de suivre notre rapporteur de manière à ne pas hypothéquer Pour conclure, madame la ministre, j’attire votre attention sur le fait qu’il faudra résoudre la problématique des anciens corps de ferme qui n’ont plus de vocation agricole, et qui sont dépourvus de solution fiscale facilitant leur transition en logement. Le sujet, par sa complexité, excède certes le périmètre de ce seul article. M. Laurent Somon, pour explication de vote. Somon. Au risque d’être un peu redondant, je vais évoquer à mon tour quelques souvenirs. Vétérinaire en milieu rural, j’étais aux premières loges pour observer les mutations qu’ont connues toutes nos campagnes. Je confirme que ce sont les obligations liées au bien-être animal et aux mises aux normes environnementales qui ont poussé les agriculteurs à sortir des villages. Boyer. Exactement ! Somon. En effet, il faut consacrer de nombreux mètres carrés à l’installation de bâtiments d’élevage et au stockage des aliments. Les exploitants agricoles qui n’ont pas pu le faire, s’apercevant en outre que l’élevage n’était plus rentable, se sont tournés vers d’autres cultures, notamment les céréales. Ces productions posaient problème dans les villages, car elles supposaient un transport de marchandises considérable, de nuit parfois, des outils et des machines plus volumineux. Nous avons donc aussi contraint ces agriculteurs à construire des hangars à l’extérieur des villages. Monsieur Salmon, cher Daniel, vous avez affirmé que les paysans construisaient des hangars dans la campagne pour y poser des panneaux photovoltaïques : c’est faux, ils le font pour stocker leurs céréales afin que ces dernières soient emportées, de nuit comme de jour, par des transporteurs ! Ceux qui, à l’époque, ont justement voulu installer des panneaux en ont d’ailleurs été empêchés, parce qu’il leur était interdit d’affecter leur exploitation à deux usages différents, celle d’une coopérative, au travers de la location pour le stockage, et celle de producteur d’énergie La dispersion des agriculteurs en zone rurale a par ailleurs résulté, non seulement de l’essor de la production de céréales, mais aussi du développement des élevages hors sol. En effet, comment les éleveurs auraient-ils pu se livrer à cette pratique dans des bâtiments situés en plein village – je pense aux poulaillers de plein air –, et d’autant plus avec la réglementation en vigueur en faveur du bien-être animal ? C’est ce qui explique que les installations se situent aujourd’hui à l’extérieur des bourgs, et c’est pourquoi je suis favorable à ce qu’on les exclue du décompte des surfaces artificialisées. Nous le faisons bien pour les maisons situées en zone inondable, dès lors que les normes en vigueur imposent de les déplacer du littoral vers l’arrière-pays. Dernière remarque, comme Daniel Gremillet l’a fait observer, la diversification se constate parfois au sein même des corps de ferme. Il est pourtant interdit de transformer ne serait-ce qu’une parcelle de bâtiment existant pour créer, par exemple, une salle destinée à l’accueil de séminaires. En cas de changement d’usage, le permis de construire n’est jamais accordé ! Nous voulons aider les agriculteurs à se diversifier et, pourtant, aujourd’hui, nous les empêchons d’élargir leurs activités, en se tournant par exemple vers le tourisme. Puissat applaudit.) Louault. La reconquête de notre souveraineté passe par un recalibrage du ZAN. Cette exigence a toute son importance dans ce texte. Il ne faut pas lâcher sur ce point ! Comme je l’indiquais tout à l’heure, madame la ministre, il y a aussi un problème de méthode. Ainsi, le Cerema, qui a procédé aux mêmes calculs que M. Duplomb, n’a pas pris en compte les constructions agricoles. Alors président d’une communauté de communes, j’ai voulu traîner cet organisme devant le tribunal administratif : il a finalement fallu attaquer le fameux volume du Sraddet consacré aux terrains constructibles pour se faire entendre. Ce fonctionnement des services de l’État est Nous n’avons d’ailleurs jamais pu nous mettre d’accord sur le nombre d’hectares consommés : il y a une différence entre les 600 hectares de M. Duplomb et les 700 hectares qui ont été réellement consommés. Diviser par deux ces surfaces ne produit pas tout à fait le même Monsieur Gontard, vous vous en êtes plaint : c’est vrai, je proteste quand vous parlez. Il faut dire que vous avez affirmé tout à l’heure que nous artificialisons chaque année l’équivalent de la superficie de l’Isère. Or ce département représente 74 000 hectares quand seuls 22 000 hectares sont consommés tous les ans… Le rythme est donc trois fois moins soutenu que ce que vous indiquez. Gontard. Je parlais des terres agricoles utiles ! amendements identiques nos 488 et 859. l’article 14 quater. quater est adopté.) I. – La section 3 du chapitre Ier du titre V du livre Ier du code de l’urbanisme est ainsi modifiée : l’article L. 151-6-2, il est inséré un article L. 151-6-3 ainsi rédigé : orientations d’aménagement et de programmation définissent, en cohérence avec le projet d’aménagement et de développement durables, les conditions dans lesquelles les projets de construction et d’aménagement situés en limite d’un espace agricole, quel que soit son classement, intègrent un espace de transition végétalisé non artificialisé entre les espaces agricoles et les espaces urbanisés au sein de la zone urbaine ou à urbaniser, à la charge de l’aménageur. La zone de transition est projetée de préférence en dehors des zones dévolues à l’agriculture. Il peut exceptionnellement être dérogé à cette mesure après avis favorable de la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers prévue à l’article L. 112-1-1 du code rural et de la pêche maritime. Ces espaces de transition végétalisée respectent les obligations définies au III de l’article L. 253-8 du même code. » ; 2° Le 7° du I de l’article L. 151-7 est abrogé. II. – Le dernier alinéa du III de l’article L. 253-8 du code rural et de la pêche maritime est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il détermine notamment les zones non résidentielles qui, en raison de la faiblesse des risques sanitaires induits par la brièveté de leur fréquentation, peuvent être exemptées des obligations prévues au Mme Anne-Sophie Romagny, sur l’article. L’article 14 quinquies est issu de l’adoption en commission des affaires économiques de plusieurs amendements identiques cosignés par de nombreux collègues. Il prévoit la création obligatoire, à la charge de l’aménageur, d’un espace végétalisé « au sein de la zone urbaine ou à urbaniser ». L’objectif est d’éviter de grignoter des terres agricoles face à l’urbanisation. Il est également prévu que cet espace fasse office de zone de non-traitement, exigence qui ne s’imposera plus aux Je me réjouis que cet article ait été introduit dans le présent projet de loi d’orientation agricole. En effet, il reprend les termes de la proposition de loi visant à protéger les terres agricoles et à créer des zones végétalisées intégrant des zones de non-traitement, que j’ai déposée le 17 novembre 2023. Ce texte reprend les conclusions des travaux de celle qui m’a précédée comme sénatrice de la Marne, notre très chère Françoise Férat. Cette mesure de bon sens et simple à mettre en œuvre permet de ne pas imposer à l’agriculteur ou au viticulteur des contraintes liées à ce nouvel urbanisme. Elle permettra d’anticiper d’éventuels conflits de voisinage et en facilitera la résolution par les maires ruraux. Lors du congrès de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (Anev), réunie au Palais du Luxembourg le 9 novembre dernier sous la présidence de notre collègue Christian Klinger, j’ai présenté ce dispositif aux élus présents. Sachez qu’il a été accueilli très favorablement. Je remercie d’autant plus mes collègues de la commission des affaires économiques de l’avoir inclus dans le sur les travées du groupe UC.) président. Je suis saisi de neuf L’amendement n° 263 rectifié bis est présenté par M. Bleunven, Mme Billon, M. Chasseing, Mme Jacquemet, M. Levi, Mme Perrot et MM. de Nicolaÿ et Kern. L’amendement n° 582 rectifié bis M. Canévet, Mme Lassarade, MM. Bacci, J.M. Arnaud et Brault, Mme Paoli-Gagin, M. Chauvet, Mme Vermeillet, MM. Favreau et Henno, Mme Berthet, MM. Klinger, Fargeot et Chevalier et Mme Gacquerre. Alinéas 1 à 4 Remplacer ces alinéas par dix-huit Le code de l’urbanisme est ainsi « Les projets de construction et à la charge de l’aménageur. Ces espaces de transition végétalisés respectent les obligations définies au III de l’article L. 253-8 du code rural et de la pêche maritime et sont réputés comme zones de non-traitement. L’espace de transition végétalisé est constitué en dehors des zones dévolues à l’agriculture. Il peut exceptionnellement être dérogé à l’obligation de constituer l’espace de transition végétalisé en dehors des zones dévolues à l’agriculture après avis conforme de la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers prévue à l’article L. 112-1-1 du même code. Lorsqu’il est constitué sur des zones dévolues à l’agriculture, l’espace de transition constitue une servitude d’utilité publique. Les propriétaires des terrains concernés peuvent mettre en demeure la commune de procéder à l’acquisition de leur terrain, dans les conditions et délais prévus au titre III du livre II du présent 2° Après le sixième alinéa de l’article L. 141-10, il est inséré un « Le document d’orientation et d’objectifs peut également définir, en cohérence avec le projet d’aménagement stratégique, les conditions dans lesquelles les projets de construction et végétalisé défini au deuxième alinéa de l’article L. 111-3 du présent code. » ; 3° La section 3 du chapitre Ier du titre V du livre Ier est ainsi modifiée : a) Après article L. 151-6-… ainsi rédigé : durable, les conditions dans lesquelles les projets de construction et b) Le 7° de l’article L. 151-7 est abrogé ; 4° Le I de l’article L. 161-4 est complété par un alinéa « La carte communale délimite les espaces de transition végétalisés définis au deuxième alinéa de 5° Le titre III du livre II est ainsi modifié : a) Le premier alinéa de l’article L. 230-1 est ainsi rédigé : « Les droits de délaissement prévus par les articles L. 111-3, L. 152-2, L. 311-2 ou L. 424-1, s’exercent dans les conditions prévues par le présent b) Il est ajouté un article L. 230-7 ainsi rédigé : propriétaire exerce le droit de délaissement prévu par l’article L. 111-3, le prix d’acquisition défini à l’article L. 230-3 est mis à la charge exclusive de la personne dont le projet d’aménagement ou de construction nécessite la constitution d’un espace de transition végétalisé sur des zones dévolues à l’agriculture. La collectivité ou le service public qui fait l’objet de la mise en demeure informe celle-ci dès réception de la mise en demeure. « La délivrance d’un permis de construire ou d’une décision de non-opposition à déclaration préalable dont la mise en œuvre nécessiterait la constitution d’un espace de transition végétalisé sur des zones dévolues à l’agriculture est subordonnée à la constitution préalable d’une garantie financière par le 6° Après le cinquième alinéa de l’article L. 423-1, il est inséré un « Lorsque les demandes ou déclarations concernent un projet qui nécessite la constitution d’espaces de transition végétalisés définis au deuxième alinéa de l’article L. 111-3, le dossier joint à ces demandes et déclarations indique le tracé projeté de ces espaces. Si, à titre dérogatoire, les demandes ou déclarations sollicitent la constitution d’espaces de transition végétalisés sur des zones dévolues à l’agriculture, le dossier justifie cette demande. Il comporte une estimation de prix qui sera mis à la charge du pétitionnaire en cas d’exercice du droit de délaissement et la garantie financière proposée en application de l’article L. 230-7. » présenter l’amendement n° 263 rectifié bis. Bleunven. La commission des affaires économiques a introduit cet article 14 quinquies, qui vise à créer des zones de transition entre les espaces artificialisés et les espaces agricoles. Le présent amendement vise à renforcer ce dispositif qui répond à une demande constante de la profession agricole. Nous proposons d’étendre l’obligation de création d’un espace de transition entre les espaces agricoles et les nouveaux espaces urbanisés à l’ensemble des communes et non pas seulement à celles qui ont un plan local d’urbanisme. Nous proposons également de renforcer le caractère dérogatoire de la possibilité offerte de créer des zones de transition sur l’emprise agricole. Pour ce faire, nous soumettons explicitement cette dérogation à un avis conforme de la CDPENAF. Dans le cas où, à titre dérogatoire, la zone de transition serait créée sur l’emprise agricole, nous suggérons d’ouvrir un droit de délaissement au profit du propriétaire du terrain concerné. En effet, la création de la zone de transition peut entraîner une forte perte de valeur du bien. L’équité exige que les propriétaires ruraux ne supportent pas cette perte de valeur. Pour autant, il ne serait pas plus équitable que la commune supporte seule le coût du droit de délaissement. Il est donc proposé qu’il soit à la charge de l’aménageur. En sollicitant une dérogation, celui-ci devra également procéder à une estimation de ce montant, dans le cas où le propriétaire souhaiterait l’exercer, et apporter à la commune des garanties financières de paiement. n° 582 rectifié bis. Loisier. Il est défendu. L’amendement n° 164 rectifié bis est présenté par MM. Pla, Montaugé et Gillé, Mme G. Jourda, MM. Mérillou, Michau et Stanzione, Mme Bélim, M. Bourgi et Mmes Conway-Mouret et Espagnac. L’amendement n° 447 rectifié ter est présenté par M. D. Laurent, Mmes Imbert et Bellurot, MM. J.B. Blanc, Bouchet, Buis, Burgoa, Brault et Cabanel, Mme Chain-Larché, MM. Chatillon et Chevalier, Mme Conte Jaubert, MM. Cuypers et Duffourg, Mmes Dumont et Duranton, M. Fialaire, Mme Garnier, MM. Gremillet et Houpert, Mmes Josende et Joseph, M. Klinger, Mme Lassarade, MM. Lemoyne, H. Leroy et Lefèvre, Mme Malet, M. Milon, Mme Muller-Bronn, M. Panunzi, Mmes Paoli-Gagin, Perrot, Renaud-Garabedian et Richer, MM. Ruelle, Pointereau et Rojouan et Mmes Romagny, Schillinger et Ventalon. L’amendement n° 585 rectifié est présenté par M. Pillefer, Mme Billon, M. Kern et entre les espaces agricoles et les espaces 2° Deuxième et troisième Supprimer ces phrases. La parole est à M. Sebastien Pla, pour présenter l’amendement n° 164 rectifié bis. Pla. La forte pression de l’urbanisation met en danger les terres agricoles et peut être une source de conflits d’usage entre les agriculteurs et les riverains. Si la protection sanitaire de ces derniers et des utilisateurs des produits phytosanitaires est un impératif, l’agriculture ne doit pas seule en supporter le prix. L’obligation pour les constructeurs de prévoir dans leurs projets une zone de transition répondant aux caractéristiques des zones de non-traitement est donc une avancée significative pour la protection du foncier agricole et le maintien des continuités agricoles. Nous proposons par conséquent que les conditions dans lesquelles les projets de construction et d’aménagement situés en limite d’un espace agricole intègrent un espace de transition à la charge de l’aménageur. Un projet d’urbanisation situé en zone urbaine ou à urbaniser ne peut toutefois se situer simultanément sur l’emprise d’une zone agricole et en zone urbaine ou à Dès lors, la mention « La zone de transition est projetée de préférence en dehors des zones dévolues à l’agriculture » est nulle et non avenue et la dérogation évoquée hors de propos. On ne saurait accepter que les agriculteurs subissent un recul par rapport aux aménageurs. Le présent amendement a donc pour objet de clarifier la rédaction du nouvel article L. 151-6-3 du code de l’urbanisme en supprimant la possibilité de dérogation à l’obligation des constructeurs d’intégrer un espace de transition dans les nouvelles constructions, cette dérogation étant contraire à l’énoncé qui précède. Nous avons élaboré cet amendement avec l’aide de la confédération des vignerons indépendants de France. M. Daniel Laurent, pour présenter l’amendement n° 447 Laurent. Cet amendement est identique au précédent. Je signale simplement que nous sommes confrontés là à un problème récurrent, cause d’importants conflits entre les élus, qui favorisent l’urbanisation, et les agriculteurs, qui veulent vivre tranquillement de leur métier. Il nous faut absolument y remédier et promouvoir, par nos amendements, le bien vivre ensemble ! Mme Annick Jacquemet, pour présenter l’amendement n° 585 rectifié. n° 952, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 3, deuxième phrase La zone de transition est projetée L’espace de transition végétalisé est situé n° 860, présenté par le Gouvernement, est ainsi deuxième phrase de préférence Cet amendement vise à modifier les modalités d’intégration, dans les projets situés en limite d’un espace agricole, des espaces de transition végétalisés. Il s’agit de supprimer la mention « de préférence » dans la phrase suivante : « La zone de transition est projetée de préférence en dehors des zones dévolues à l’agriculture. » Je souhaite en effet que les zones de transition soient projetées en dehors des zones dévolues à l’agriculture, de sorte que l’on protège la terre agricole. Quant à la phrase suivante, « Il peut exceptionnellement être dérogé à cette mesure après avis favorable de la commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers », nous y sommes favorables. L’amendement n° 954 du rapporteur a pour objet d’exiger un avis conforme de la CDPENAF ; le Gouvernement penche plutôt pour conserver l’avis favorable. Quelle différence, par ailleurs, entre mon amendement et ce que propose le rapporteur ? Je souhaite que les zones de transition de type parkings, parcs de jeux et autres lieux occasionnellement fréquentés par la population n’échappent plus à la protection dont bénéficieront les espaces visés à l’alinéa 3 de l’article 14 quinquies. Il me semble important de conserver cette protection des zones non résidentielles. Ces espaces se caractérisent certes par une moindre exposition aux risques sanitaires, mais ils restent du moins fréquentés, qu’il s’agisse d’un parking, d’un parc de jeux, d’un jardin ou de toute autre zone qui, n’étant pas constituée d’habitations, n’est pas résidentielle à proprement parler. Il ne me paraît pas souhaitable, j’y insiste, que l’on exempte ces zones de la protection accordée aux zones aménagées. Voilà la différence, mesdames, messieurs les sénateurs, entre l’amendement du Gouvernement, que je vous demande d’adopter, et les propositions du rapporteur. n° 953, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 3, deuxième phrase Il est rédactionnel, monsieur le président. n° 954, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 3, troisième phrase Cet amendement vise à exiger l’avis conforme de la CDPENAF pour l’obtention d’une dérogation. La commission est défavorable aux amendements identiques nos 263 rectifié bis et 582 rectifié bis : nous ne souhaitons pas revenir sur le principe en vertu duquel ces dispositions s’appliquent aux communes dotées d’un plan local d’urbanisme (PLU), et non à toutes les communes. J’en viens aux amendements identiques nos 164 rectifié bis, 447 rectifié ter et 585 rectifié : nous voulons conserver cette possibilité de dérogation que vous proposez de supprimer, mes chers collègues. Pour la petite histoire, je fais un bref rappel à l’attention de M. Laurent : en commission des affaires économiques, nous avons accepté l’amendement que vous aviez déposé pour faire en sorte que les zones de non-traitement (ZNT) intégrées dans les projets de lotissement ou de parking situés en bordure d’un terrain agricole ne soient pas prises sur ce dernier. À l’heure actuelle, lorsqu’un lotissement est construit, l’aménageur ne prend pas en compte la ZNT : cette ZNT s’impute donc sur les terrains agricoles attenants à ce Le premier progrès que nous avons fait par rapport au texte initial, c’est d’écrire que désormais l’espace de transition ne sera plus à la charge des agriculteurs : dans les communes dotées d’un PLU, mais non dans les communes sous RNU (règlement national d’urbanisme) ni même dans les communes couvertes par une carte communale, lesquelles ne voient tout de même pas beaucoup de lotissements se construire, les aménageurs devront prendre en compte, au titre de la surface de leur projet de lotissement, la bande correspondant à la ZNT. Cela étant, force est de constater qu’il y a des endroits où cela n’est pas possible. Nous proposons donc par ailleurs qu’une dérogation à cette mesure puisse être demandée : la ZNT pourra être établie sur l’emprise agricole, mais seulement après avis conforme de la CDPENAF. Quant à ce que vous proposez maintenant, mes chers collègues, cela revient à vouloir le beurre, l’argent du beurre, la crémière et tout ce qui va avec ! Nous avons déjà énormément avancé, en commission, en inscrivant dans le texte l’obligation pour les lotisseurs de prendre en compte la Romagny. Certes ! Laurent. C’est normal ! Comme je l’ai dit à propos des deux premiers amendements de cette discussion commune, il faut réserver cette obligation aux communes dotées d’un PLU et en exempter les petites communes, où se construisent peu de lotissements : l’idée n’est pas d’imposer ce genre de contraintes à chaque fois qu’une maison se construit quelque part ! Quant à revenir sur la dérogation prévue à l’alinéa 3, j’y suis défavorable, d’autant que ladite dérogation sera subordonnée, si vous votez l’amendement n° 954 de la commission, à l’avis conforme de la CDPENAF, ce qui verrouille quand même sérieusement la situation – s’il s’agit de construire sur des longueurs énormes en bordure de terrains véritablement agricoles, je ne suis pas sûr que la CDPENAF donne beaucoup d’avis conformes… J’en viens à l’amendement n° 860 : le Gouvernement voudrait supprimer ce qu’on pourrait appeler la « dérogation parkings », c’est-à-dire exclure les parkings et autres « zones non résidentielles à très faible fréquentation » du champ de la dérogation. A-t-on besoin de zones de non-traitement dans des espaces non résidentiels et peu fréquentés ? La commission est également défavorable à cet amendement. En résumé, la commission émet un avis défavorable sur les amendements identiques nos 263 rectifié bis et 582 rectifié bis, sur les amendements identiques nos 164 rectifié bis, 447 rectifié ter et 585 rectifié, ainsi que sur l’amendement Monsieur Bleunven, madame Loisier, l’adoption de vos amendements bis reviendrait à imposer à tout projet, y compris déposé par un particulier pour une maison individuelle, d’intégrer l’espace de transition dont il est question, ce qui n’est pas envisageable. Un droit de délaissement serait de surcroît institué, dont le coût serait à la charge de l’aménageur. Or, beaucoup d’opérations se faisant sans aménageur, un tel dispositif serait peu opérant dans de nombreux cas. Pour ces raisons, madame la sénatrice, monsieur le sénateur, je vous demande de retirer vos amendements ; à Madame Jacquemet, messieurs Pla et Laurent, je souhaite comme vous éviter que les espaces de transition créés par l’article 14 quinquies ne soient pris sur les zones dévolues à l’agriculture et supprimer la dérogation s’y rapportant. C’est pourquoi le Gouvernement propose, comme le rapporteur, un amendement visant à supprimer les termes : « de préférence ». Je demande donc le retrait des amendements et 585 rectifié au profit de celui du Gouvernement. Pour ce qui concerne l’amendement n° 952 du rapporteur, il vise à remplacer les termes « zone de transition » par les termes « espace de transition végétalisé ». Ces derniers mots étant ceux inscrits à la première phrase de l’alinéa 3, il est cohérent de maintenir ce vocable dans l’ensemble de l’article : avis favorable. J’en viens aux amendements nos 953 et 954 du rapporteur : l’article 14 quinquies, qui détermine les modalités d’institution des espaces de transition, doit être amélioré sur plusieurs points. Tout d’abord, l’espace de transition végétalisé doit être projeté en dehors des zones dévolues à l’agriculture : l’idée est bien de préserver les zones agricoles. L’amendement n° 953 du rapporteur, de même que l’amendement n° 860 du Gouvernement, vise à éviter les dérogations en supprimant les termes : « de préférence ». J’insiste néanmoins sur un point à propos duquel, monsieur le rapporteur, nos analyses divergent. Vous considérez que les zones non résidentielles, c’est-à-dire où l’on ne réside pas – ni la maison ni le jardin privatif –,… … peu fréquentées ! … peu fréquentées – est évoquée « la faiblesse des risques sanitaires induits par la brièveté de leur fréquentation » – peuvent être exemptées de la protection instaurée au présent Le Gouvernement souhaite supprimer cette possibilité d’exemption de protection que vous voulez voir s’appliquer à des zones non résidentielles qui sont malgré tout attenantes aux zones résidentielles. Songez par exemple que les zones non résidentielles situées au sein d’un lotissement sont fréquentées par les promeneurs. La définition que nous avons inscrite à l’article 14 quinquies est claire : non résidentiel et peu Et végétalisé ! Ces zones sont peut-être moins fréquentées qu’une place de marché en centre-ville, je vous l’accorde, mais elles ne sont pas non plus exemptes de toute fréquentation. Or c’est bien de l’utilisation de produits phytosanitaires et des obligations de protection afférentes que l’on parle ici ! Voilà la différence entre l’amendement du Gouvernement et ceux de la commission, monsieur le rapporteur. Mme Anne-Sophie Romagny, pour explication de vote. Romagny. Madame la ministre, je suis l’auteure de la proposition de loi visant à protéger les terres agricoles et à créer des zones végétalisées intégrant des zones de non-traitement, qui est à l’origine de l’amendement adopté en commission auquel le rapporteur a fait Dans l’exposé des motifs de cette proposition de loi, j’évoque notamment les camps militaires, dont l’emprise est vaste et qui sont souvent situés à proximité de champs. On ne saurait à mon sens considérer la fréquentation d’un camp militaire comme suffisante pour empêcher le traitement phytosanitaire. Les zones dont il est question ne sont pas des zones où l’on vit : on ne vit pas sur un parking, sauf exception liée, malheureusement, à des circonstances sociales bien particulières. Un parking, a priori, on n’y vit pas, on n’y dort pas, on n’y mange pas ; une zone militaire, c’est pareil… Madame la ministre, vous avez parlé des parcs et des jardins pour enfants : on peut en effet se poser la question pour ce cas Mais on voit bien comment les choses se passent en milieu rural : quand le fil à linge est sorti, l’agriculteur vient vous voir avant de traiter ou de faucher ! C’est le bon sens qui prévaut dans ce genre de situations : si des gens se trouvent sur la zone de traitement, les agriculteurs font attention, on l’imagine assez En tout état de cause, on ne peut imputer les zones de non-traitement sur des espaces où l’on ne réside pas ! Ce sont bien les espaces résidentiels qui doivent faire l’objet d’une protection spécifique. Je ne suis pas favorable à votre amendement, madame la Très bien ! Votons ! Salmon. Je constate qu’en définitive l’usage des phytosanitaires complexifie terriblement notre droit ! (Sourires.) Il suffirait de ne pas en utiliser pour ne pas avoir besoin de telles zones de Ces zones, je le rappelle, sont perdues pour la production agricole, ce qui est bien dommage. Dans la continuité de ce que mon groupe a proposé ce soir, je suggérerais volontiers que l’on plante des haies dans ces zones, ce qui permettrait au moins d’accroître la production de biomasse : ce ne serait déjà pas si mal ! M. Salmon ne croit pas si bien dire : c’est comme ça que ça va finir ! Ce sont les « zones attenantes aux bâtiments habités » qui sont concernées : tels sont les termes exacts inscrits à l’article L. 253-8 du code rural et de la pêche maritime. Sans vouloir forcer le trait, mais pour la petite plaisanterie du soir, je me permets une remarque supplémentaire. Si, comme nous sommes en train de le faire à juste titre pour protéger les terrains agricoles, on intègre les 5 ou 10 mètres de zone de non-traitement au sein du projet de lotissement, alors, s’agissant d’une distance de sécurité – vous me l’accorderez –, cette surface non habitable sera retranchée du lot qui sera vendu. Loisier. On fera une haie ! Le coût du projet s’en trouvera accru, puisque, par définition, ce périmètre de 5 à 10 mètres autour du lotissement ne sera pas vendu. Comment finira-t-il, à votre avis ? En haie ! Et tous les riverains finiront par dire qu’ils n’en veulent plus, de cette haie, car elle leur bouche la vue ! C’est exactement ce qui se passera : comme tout terrain qui n’est pas entretenu, faute d’être fauché régulièrement, ce périmètre deviendra une haie. Et, dans une dizaine ou une quinzaine d’années, ceux qui siégeront alors dans cet hémicycle seront de nouveau saisis du problème : comment et par quels moyens supprimer les haies qui cachent la vue des riverains ? Comment redonner de l’air aux lotissements qui auront vu pousser tout autour une multitude de haies ? C’est sans fin, et tant mieux : c’est la joie du travail parlementaire ! Bleunven. Je retire l’amendement n° 263 rectifié bis, monsieur le président ! Loisier. Et moi l’amendement n° 582 rectifié bis ! président. Les amendements identiques nos 263 rectifié bis et 582 rectifié bis sont retirés. et 585 rectifié. l’amendement n° 952. l’amendement n° 860. l’amendement n° 953. l’amendement n° 954. n° 695, présenté par MM. Gontard et Salmon, Compléter cet article par un … – Le I de l’article L. 151-11 du code de l’urbanisme est complété par un alinéa ainsi rédigé : des zones sur lesquelles l’utilisation de produits phytosanitaires par quelque vecteur que ce soit est encadrée ou interdite. » La parole est à M. Guillaume Gontard. Gontard. Il s’agit d’autoriser les collectivités locales à inclure dans leur PLU des zones sans pesticides, version plus ambitieuse des zones de non-traitement qui existent déjà. Nous voyons plusieurs avantages à une telle disposition : protéger les espaces habités ou occupés, au premier rang desquels les écoles et les lieux de santé, préserver les aires de captage et les cours d’eau – c’est déjà possible – ou – c’est plus ambitieux – orienter conformément à nos objectifs, lors de leur transmission, la destination des parcelles Une telle disposition serait un outil précieux d’aménagement du territoire pour les conseils municipaux et communautaires. Plutôt que d’en passer par une loi nationale, donnons la main aux collectivités territoriales en leur permettant d’avancer de manière localisée et concertée vers la sortie des pesticides. « Concertée », j’y insiste, car, je le rappelle, les plans locaux d’urbanisme sont soumis à de très larges discussions et évaluations ; or la définition de telles zones ferait nécessairement l’objet de délibérations nourries entre l’ensemble des acteurs concernés, au premier rang desquels les agriculteurs. l’amendement n° 695. l’article 14 quinquies, modifié. quinquies est adopté.) n° 507 rectifié bis, présenté par Mme Bélim, M. Omar Oili, Mme Le Houerou, M. Lurel, Mme Blatrix Contat, MM. Ros, Temal, Bourgi, M. Weber, Pla et P. Joly, Mme Conway-Mouret, M. Michau, Mmes Monier et Canalès et M. Chantrel, est ainsi libellé : Le premier alinéa de l’article L. 181-17 du code rural et de la pêche maritime « Dans les collectivités relevant de l’article 73 de la Constitution, le préfet met en demeure tout titulaire du droit d’exploitation de parcelles incultes ou manifestement sous-exploitées, et non bénéficiaire d’une mesure de soutien du ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt ou du programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité, depuis au moins un an et susceptibles d’une remise en état lorsque, dans l’un ou l’autre cas, aucune raison de force majeure ne peut justifier cette situation, soit de les mettre en valeur, soit de renoncer à son droit d’exploitation. » La parole est à Mme Marion Canalès. Canalès. Permettez-moi d’aborder, au nom de mes collègues Audrey Bélim, Saïd Omar Oili et Victorin Lurel, un sujet qui concerne les outre-mer. La problématique du foncier agricole est cruciale dans les territoires d’outre-mer du fait de leurs spécificités, et notamment de leur exiguïté et de leur topographie : 33 % de la superficie des départements et régions d’outre-mer (Drom) est destinée à l’agriculture, contre 52 % en France Cette situation induit une concurrence accrue entre les différents usages du sol ; cette pression foncière plus forte se fait au détriment de l’activité agricole, dont les terres sont de plus en plus « grignotées » au profit d’autres activités : construction d’habitations, activité industrielle et commerciale. Si ce constat devait perdurer, voilà qui rendrait impossible la réalisation des objectifs de souveraineté alimentaire des territoires ultramarins fixés par le Président de la Il s’agit donc de mettre en place, pour les territoires d’outre-mer, une procédure dérogatoire destinée à encourager la mise en valeur des terres incultes : le délai applicable à la mise en demeure par le préfet des propriétaires de terres sous-exploitées serait porté de trois ans à un an en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion et à Mayotte. Ma chère collègue, s’agissant de désigner une parcelle comme « abandonnée », c’est un peu court, un an ! Il peut arriver, malheureusement, qu’un épisode météorologique vous empêche de semer… Cela m’est arrivé très rarement dans ma vie – une fois, pour tout dire ! –, mais cela m’est arrivé : je n’ai pas pu labourer ma parcelle au printemps et l’ai laissée telle qu’elle était. Certes, j’ai fini par la faucher, mais elle a pu apparaître comme quasiment inculte pendant quelques mois ! Un an, ce n’est pas assez. Le délai actuellement applicable est de trois ans : cela permet de démontrer, saison après saison, que le propriétaire de la parcelle n’a pas procédé aux emblavements ou autres semis normaux. En juger sur une année, c’est beaucoup trop court ! Cela conduirait à une autre forme d’injustice : celui qui a eu un problème, une maladie par exemple, et n’a pas pu une année semer sa parcelle s’exposerait à la voir classée comme abandonnée, quand il en irait tout autrement en réalité. Le Gouvernement est également défavorable au raccourcissement du délai applicable au constat d’inculture en outre-mer. Une procédure existe, à la main du préfet : elle est un des moyens les plus appropriés pour réduire le phénomène des friches. Mais elle est très encadrée. Elle est, du reste, souvent vécue comme une contrainte importante, en raison de l’atteinte qu’elle représente au droit de propriété, qui est un droit constitutionnel. Si je comprends l’objectif, qui est d’accélérer cette procédure, une telle disposition risque de constituer une atteinte disproportionnée au droit de propriété et à la liberté d’entreprise, qui sont, j’y insiste, constitutionnellement garantis. Canalès. Je ne retire pas l’amendement, considérant que mes collègues Bélim, Omar Oili et Lurel, qui représentent trois territoires ultramarins bien différents les uns des autres, connaissent parfaitement ce dossier et insistent sur la faisabilité de cette mesure. Sans préjuger des compétences de notre collègue rapporteur sur le sujet, je maintiens que cette disposition est tenable, en tout cas pour ce qui est des territoires d’outre-mer. l’amendement n° 507 rectifié bis. président. Mes chers collègues, je vais lever la séance. Nous avons examiné 179 amendements au cours de la journée ; il en reste 85 à examiner sur ce texte. La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance. Ordre du président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, mercredi 12 février 2025 : À quinze heures : Questions d’actualité au Gouvernement. À seize heures trente et le soir : Désignation des dix-neuf membres de la commission d’enquête sur les coûts et les modalités effectifs de la commande publique et la mesure de leur effet d’entraînement sur l’économie française ; Deux conventions internationales examinées selon la procédure d’examen simplifié : Projet de loi autorisant l’approbation de l’accord portant création du Centre de développement des capacités cyber dans les Balkans occidentaux (C3BO) (texte de la commission n° 285, Projet de loi autorisant la ratification de la résolution LP.3(4) portant amendement de l’article 6 du Protocole de Londres de 1996 à la Convention de 1972 sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets et autres matières (procédure accélérée ; texte de la commission, n° 259, 2024-2025) ; Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, renouvellement des générations en agriculture (texte de la commission n° 251, 2024-2025). Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée le mercredi 12 février 2025, à zéro heure Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER
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de Mme Sylvie Robert M. François Bonhomme, Mme Catherine Conconne. 1. Procès-verbal 2. Loi de finances pour 2025. – Adoption définitive des conclusions modifiées d’une commission mixte paritaire sur un projet de loi Husson, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire Lombard, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Mme Amélie de Montchalin, ministre chargée des comptes publics élaboré par la commission mixte paritaire article liminaire n° I-1 du Gouvernement. – Réservé. n° I-2 du Gouvernement. – Réservé. article 3 ter n° I-3 du Gouvernement. – Réservé. n° I-4 du Gouvernement. – Réservé. n° I-5 du Gouvernement. – Réservé. n° I-6 du Gouvernement. – Réservé. n° I-7 du Gouvernement. – Réservé. Amendement n° I-8 du Gouvernement. – Réservé. n° I-9 du Gouvernement. – Réservé. n° I-10 du Gouvernement. – Réservé. n° I-11 du Gouvernement. – Réservé. article 41 et état n° I-12 du Gouvernement. – Réservé. article 42 et état n° II-1 du Gouvernement. – Réservé. Amendement n° II-2 du Amendement n° II-3 du Amendement n° II-4 du Amendement n° II-5 du Amendement n° II-6 du Amendement n° II-7 du Amendement n° II-8 du Amendement n° II-9 du Amendement n° II-10 du n° II-11 du Gouvernement. – Réservé. Vote sur M. Bernard Buis M. Michel Masset M. Pierre Barros M. Thierry Cozic Adoption définitive, par scrutin public n° 188, du projet de loi dans le texte de la commission mixte paritaire, modifié. Suspension et reprise de la séance 3. Fonctionnement des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole. – Adoption en procédure accélérée d’une proposition de loi dans le texte de la commission modifié Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté Louault, rapporteur de la commission des affaires économiques Clôture de la discussion générale. Amendement n° 1 de M. Daniel Salmon. – Rejet. Amendement n° 2 de Amendement n° 7 de M. Christian Redon-Sarrazy. – Rejet. Adoption de l’article. n° 3 de M. Daniel Salmon. – Rejet. Amendement n° 4 de Amendement n° 8 de Articles 1er bis B et 1er bis – Adoption. 1er ter (supprimé) n° 5 de M. Daniel Salmon. – Rejet. L’article demeure supprimé. n° 9 de M. Christian Redon-Sarrazy. – Adoption. Adoption de l’article modifié. Articles 3 et sur l’ensemble Estrosi Sassone, présidente de la commission des affaires Genevard, ministre Adoption de la proposition de loi dans le texte de la commission, modifié. 4. Candidatures à une éventuelle commission mixte paritaire 5. Mise au point au sujet de votes DE M. Didier Mandelli 6. Mises au point au sujet de votes 7. Souveraineté alimentaire et agricole. – Suite de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission n° 560 de M. Daniel Salmon. – Rejet. Amendement n° 816 du Gouvernement. – Rejet. Amendement n° 541 rectifié de M. Philippe Grosvalet. – Adoption. Amendement n° 886 de la commission. – Adoption. Amendement n° 6 rectifié quater de Mme Anne-Sophie Romagny. – Non soutenu. Amendement n° 419 rectifié ter de M. Serge Mérillou. – Rejet. Amendement n° 615 rectifié bis de M. Lucien Stanzione. – Retrait. Amendement n° 622 rectifié ter de M. Lucien Stanzione. – Rejet. l’article 1er quater n° 316 rectifié ter de M. Franck Montaugé. – Retrait. Amendement n° 317 rectifié ter de M. Sebastien Pla. – Rejet. n° 817 du Gouvernement. – Rejet. Amendement n° 775 rectifié bis de M. Serge Mérillou. – Non soutenu. l’article 1er quinquies n° 586 rectifié quater de M. Lucien Stanzione. – Retrait. Amendement n° 596 Amendement n° 602 rectifié bis de M. Lucien Stanzione. – Rejet. Amendement n° 603 Amendement n° 606 rectifié ter de M. Lucien Stanzione. – Retrait. Amendement n° 609 rectifié quater de M. Lucien Stanzione. – Rejet. Amendement n° 612 Amendement n° 629 Amendement n° 789 Amendement n° 795 n° 106 rectifié de M. Henri Cabanel. – Amendement n° 545 rectifié bis de M. Arnaud Bazin. – Non soutenu. Amendements identiques nos 468 de M. Daniel Salmon, 496 de Mme Evelyne Corbière Naminzo et 669 rectifié bis de Mme Annick Billon. – Rejet des trois amendements. Amendement n° 425 rectifié ter de M. Christian Redon-Sarrazy. – Amendement n° 426 Amendement n° 890 de la Amendement n° 35 rectifié bis de M. Sebastien Pla. – Retrait. Amendement n° 318 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Rejet. Amendement n° 819 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 319 nos 113 rectifié bis de M. Éric Gold et 618 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 469 de Amendement n° 530 rectifié de M. Michel Masset. – Rejet. Amendement n° 320 Amendement n° 820 du Gouvernement et sous-amendement n° 904 de la commission. – Adoption du sous-amendement et de l’amendement modifié. Amendement n° 470 de M. Daniel Salmon. – Devenu sans objet. Amendement n° 321 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Devenu sans objet. Amendement n° 322 Amendement n° 323 Amendement n° 324 Amendement n° 327 Organisation des 2 (suite) n° 821 du Gouvernement. – Adoption. Amendement n° 9 rectifié bis de M. Sebastien Pla. – Devenu sans Amendement n° 600 rectifié de Mme Nadège Havet. – Retrait. Amendement n° 471 de Amendement n° 24 de Mme Frédérique Espagnac. – Rejet. Amendement n° 325 Amendement n° 891 de la Amendement n° 601 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Rejet. Amendement n° 823 du Amendement n° 427 Amendement n° 892 de la Amendement n° 421 Amendement n° 824 du Amendement n° 893 de la commission. – Retrait. Amendement n° 825 du Amendement n° 326 Amendement n° 423 rectifié ter de M. Gilbert-Luc Devinaz. – Amendement n° 424 Amendement n° 894 de la Amendement n° 328 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot. – Amendement n° 683 de M. Guillaume Gontard. – Retrait. Amendement n° 329 Amendement n° 330 Amendement n° 653 rectifié quinquies de M. Lucien Stanzione. – n° 255 rectifié bis de M. Yves Bleunven. – Rejet. l’article 2 bis AA n° 769 rectifié bis de M. Philippe Grosvalet. – Rejet. Article 2 bis A n° 822 du Gouvernement. – Adoption de l’amendement supprimant l’article. Amendements identiques nos 472 de M. Daniel Salmon et 497 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Devenu Article 2 ter Amendement n° 429 rectifié ter de M. Sebastien Pla. – Retrait. nos 473 de M. Daniel Salmon et 498 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 428 rectifié ter de Mme Frédérique Espagnac. – Rejet. Amendement n° 626 Amendement n° 474 de Amendement n° 251 rectifié ter de M. Yves Bleunven. – Adoption. Amendement n° 527 Amendement n° 333 Amendement n° 499 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet. Amendement n° 332 Amendement n° 826 du Amendement n° 331 Amendement n° 334 Amendement n° 896 de la Amendement n° 502 de Amendement n° 337 Amendement n° 338 nos 114 rectifié de M. Éric Gold et 621 rectifié ter de M. Michaël Weber. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 899 de la Amendement n° 475 de Amendement n° 169 rectifié ter de Mme Lauriane Josende. – Retrait. Amendement n° 335 rectifié ter de M. Jean-Claude Tissot et sous-amendement n° 889 rectifié ter de M. Emmanuel Capus. – Retrait du sous-amendement ; rejet de Amendement n° 897 rectifié de la commission. – Adoption. Amendement n° 336 nos 430 rectifié ter de Mme Frédérique Espagnac et 501 de Mme Evelyne Corbière Naminzo. – Rejet des deux amendements. Amendement n° 526 rectifié de M. Philippe Grosvalet. – Rejet. Amendement n° 94 rectifié de M. Henri Cabanel. – Rejet. Amendement n° 149 Amendement n° 776 Amendement n° 831 du Amendement n° 827 du Amendement n° 339 Amendement n° 898 Amendement n° 140 rectifié quater de M. Michel Canévet. – Amendement n° 828 du Renvoi de la suite de la discussion. 8. Modification de l’ordre du jour 9. Ordre du de membres d’une éventuelle commission mixte paritaire compte rendu intégral Présidence de Mme Sylvie Robert présidente. La séance est (La séance est ouverte à dix heures trente.) Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué. Il n’y a pas d’observation ?… Le procès-verbal est adopté sous les réserves de finances pour 2025 définitive des conclusions modifiées d’une commission mixte paritaire sur un projet de loi présidente. L’ordre du jour appelle l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances pour 2025 (texte de la commission n° 297, rapport n° 296). La parole est à M. le rapporteur. sur les travées des groupes Les Républicains et UC.) pour le Sénat de la commission mixte paritaire. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, je dispose de moins de trois cents secondes pour tirer quelques enseignements du projet de loi de finances pour 2025, qui fut long comme un jour sans Il suffit pour s’en persuader de s’arrêter sur quelques chiffres : 7 %, c’est la prévision de déficit public qui nous était promise pour 2025 si nous ne faisions rien pour corriger la trajectoire de la déconfiture budgétaire ; dix jours, c’est le retard pris pour le dépôt du projet de loi de finances (PLF) hors délai ; 1, c’est le rejet de la partie recettes du budget pour 2025 par l’Assemblée nationale : 164, c’est le nombre d’heures de débat en séance publique au Sénat après le rejet de la partie recettes par l’Assemblée nationale. Le projet de loi de finances pour 2025, ce furent aussi 4 545 amendements déposés au sein de notre assemblée, soit une augmentation de 21 % par rapport à l’an passé ; 182 articles ajoutés au texte initial par le Sénat ; quatorze heures de commission mixte paritaire en deux jours, soit la plus longue réunion d’une commission mixte paritaire (CMP) pour un projet de loi de finances sous notre République, ou encore 247 articles et 48 missions budgétaires qui restaient à examiner en CMP. Finalement, un accord a été trouvé en commission mixte paritaire. Adieu la censure, et merci, mes chers collègues, de cet accord collectif ! Je tire pour ma part trois enseignements de cet épisode. Premièrement, en donnant un budget à la France, nous commençons à rassurer les Français, en démontrant notre volonté et notre capacité de faire face à la dégradation vertigineuse de nos comptes publics depuis 2023. C’était Le déficit public devrait se redresser en 2025, pour atteindre 5,4 % du PIB. Cela n’a rien de glorieux, nous le savons bien, mais cela marque un coup d’arrêt à l’effondrement budgétaire, et j’y vois les prémices d’un indispensable Savin. Pas sûr ! Le solde budgétaire de l’État devrait s’établir autour de -140 milliards d’euros, un niveau toujours préoccupant, mais qui sera inférieur, pour la première fois depuis 2019, au seuil des 150 milliards d’euros. Deuxièmement, budget et instabilité politique ne font pas bon ménage. La loi spéciale est un secours, dans l’urgence. Elle ne saurait être un budget. La gestion en régime de loi spéciale, sans autorisation parlementaire, est en effet insatisfaisante. Elle pénalise l’investissement public, tandis que l’absence de PLF représente un coût très élevé pour nos finances publiques, pour les acteurs économiques et pour les collectivités Le débat politique doit évidemment avoir lieu, mais, à mon sens, pas au prix de priver la France d’un budget, de visibilité et donc d’avenir. Troisièmement, nous avons réussi, malgré de très fortes contraintes, à diminuer les dépenses de l’État. Je rappelle tout de même que ces économies viennent tout d’abord compenser des hausses très importantes et qui ont plusieurs causes. La loi du 1er août 2023 relative à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense représente à elle seule 3 milliards de hausses de crédits entre 2024 et 2025. Quant à la charge de la dette, elle se situe à peu près dans le même étiage. Cela fait donc déjà 6 milliards d’euros de dépenses à compenser par des économies, avant même de songer à améliorer le solde. Si l’on ne tient pas compte de ces 6 milliards d’euros de hausse, ce budget prévoit, par rapport à 2024, plus de 14 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de l’État. Voilà une réponse à ceux qui prétendent faussement que l’État n’est pas au rendez-vous. Cela m’amène à ma conclusion : non, un bon budget pour un ministère n’est pas par nature un budget qui La France, les Français, les gouvernants et les parlementaires que nous sommes doivent changer de culture. Pendant cette discussion budgétaire, j’ai trop souvent constaté un réflexe pavlovien. S’agit-il de soutenir un secteur ? Un crédit d’impôt ! De répondre à une demande ? Une dépense nouvelle ! De satisfaire un nouveau besoin identifié ? Une niche fiscale ! Qui peut croire que les 450 niches fiscales recensées en France sont toutes justes, utiles, nécessaires, bien contrôlées et bien ciblées ? Qui peut croire que, au sein des quelque 500 milliards d’euros du budget de l’État, l’ajout d’un million d’euros sur telle ou telle sous-action de tel ou tel programme viendra mécaniquement éclairer l’avenir d’un secteur économique ? La France doit sortir de cette inertie budgétaire. Recherchons les financements privés plutôt que l’argent public, qui, je le rappelle, est celui des Français. L’épargne des Français est pléthorique. Sachons donc la mobiliser pour financer les défis qui nous attendent dans ce monde en pleine transformation. Tel un athlète, l’État doit retrouver son poids de forme, se muscler pour être plus affûté. Alors seulement, il pourra plus facilement retrouver le goût de la victoire, entraîner ses partenaires vers de nouveaux succès collectifs et, ainsi, redonner confiance en l’avenir aux Français. En choisissant de donner un budget pour 2025 aux Français, nous avons enfin ouvert une voie vers cet objectif. Aussi, merci à vous, et poursuivons le travail ! Il n’y a pas une seconde à perdre pour notre France. Elle le mérite tant. Sachons être à la hauteur. sur les travées des groupes Les Républicains et Laménie applaudit également.) présidente. La parole est à M. le ministre. ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Madame la présidente, madame, monsieur les ministres, monsieur le rapporteur général de la commission des finances, mesdames, messieurs les sénateurs, vous connaissez le contexte dans lequel nous vous soumettons ce projet de loi de finances. L’aggravation des tensions internationales a pesé et pèse encore sur nos perspectives de croissance. Par ailleurs, l’incertitude consécutive à la censure du Gouvernement en décembre dernier a limité l’action de nos entrepreneurs et des acteurs économiques du pays. En effet, en faisant tomber le Gouvernement, cette censure a privé la France de budget. Depuis lors, nous fonctionnons en service minimum, et les acteurs économiques n’ont pas de Dans ce contexte, l’urgence budgétaire devient une urgence absolue. Aussi, je salue la responsabilité avec laquelle les groupes parlementaires et les partis politiques se sont mobilisés pour parvenir à un texte de redressement financier. Je remercie sincèrement les quatorze membres de la commission mixte paritaire et leurs suppléants, qui se sont réunis la semaine dernière pendant quatorze heures pour aboutir à un texte qui me semble de nature à concilier nos priorités. Je salue tout particulièrement M. le rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson, qui a œuvré en continu, avant, pendant et dans les jours qui ont suivi la réunion de cette commission, pour que nous parvenions à la version du texte qui vous est présentée aujourd’hui. Il n’est que temps d’adopter un budget pour 2025, afin de restaurer notre souveraineté, notre crédibilité et notre capacité à aborder l’avenir. Nous en avons besoin pour lancer enfin notre agenda de réformes et d’investissements, au bénéfice notamment de notre industrie. En effet, mesdames, messieurs les sénateurs, ce budget est un début, et non une fin. rapporteur acquiesce.) Les efforts demandés sont réalistes et ambitieux : réalistes, parce qu’ils tiennent compte d’un contexte macroéconomique en demi-teinte ; ambitieux, parce que, comme l’a rappelé M. le rapporteur, ce budget prévoit des mesures d’économies indispensables pour respecter notre trajectoire. Je rappelle que nous devons passer sous la barre des 3 % de déficit d’ici à 2029. Il n’y a là ni totem ni diktat : c’est le seuil qui permettra de mettre un terme à la croissance de notre endettement. Nous le devons à nos enfants ; nous le devons à notre pays. C’est aussi un impératif de souveraineté : nous avons versé l’année dernière à nos créanciers plus de 50 milliards d’euros d’intérêts. Cela correspond, à titre d’exemple, à plus de la moitié du montant de l’impôt sur le revenu qui a été perçu sur la même période. Personne ne peut pour autant se satisfaire totalement de ce budget de redressement. L’effort est partagé : il est réparti entre, d’une part, 30 milliards d’euros d’économies – effort inédit –, et, d’autre part, 20 milliards d’euros de hausses d’impôts, qui sont proportionnelles aux capacités contributives de chacun. Enfin, nous avons innové sur la méthode, en dialoguant avec tous les partis et tous les groupes qui ont accepté cette Ce texte, préparé par d’autres gouvernements que le nôtre, est un texte de compromis. Il a été construit en premier lieu avec les partis qui nous soutiennent, par ce socle commun dont je veux remercier les représentants et dont nous avons repris de très nombreuses propositions. Il intègre également de nombreuses propositions d’autres partis, notamment celles du parti socialiste, qui a accepté le dialogue et qui, hier, à l’Assemblée nationale, a eu le courage d’accepter un compromis et de ne pas censurer le Gouvernement. Je remercie l’ensemble des parlementaires qui, par leur vote comme par leur abstention, ont approuvé ce compromis. Dans ce cadre, le Premier ministre a accepté de rouvrir le dossier des retraites et d’instruire celui des revenus et des salaires. Nous avons aussi accru nos efforts pour la transformation écologique, le logement, l’éducation nationale et les outre-mer. J’y vois un progrès dans le fonctionnement de notre démocratie et, avec Mme la ministre des comptes publics, je prends l’engagement devant vous de poursuivre avec la même méthode pour préparer les autres textes que nous vous présenterons. Cette méthode va en effet au-delà de ce projet de loi de finances. Elle est – elle doit être – une méthode de gouvernement, qui est d’ailleurs soutenue par le Président de la République et par le Premier ministre. Qu’elle nous permette d’adopter le budget dont la France a tant besoin ! J’ai donc l’honneur, après nos nombreux débats et les discussions qui ont conduit au vote conclusif de la commission mixte paritaire, de vous présenter le projet de loi de finances pour l’année 2025. Les Républicains et Buis et Marc Laménie applaudissent également.) Mme la ministre. (Applaudissements au banc des rapporteur applaudit également.) de Montchalin, auprès du ministre de des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des comptes publics. Madame la présidente, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général de la commission des finances et rapporteur de la commission mixte paritaire, cher Jean-François, mesdames, messieurs les rapporteurs spéciaux, mesdames, messieurs les sénateurs, nous en sommes désormais à l’étape finale de l’adoption de ce projet de loi de finances, afin de surmonter, ensemble, l’incertitude et l’instabilité budgétaires que nous vivons depuis plusieurs Sous l’autorité du Premier ministre, et en coopération étroite avec Éric Lombard, j’ai pris deux engagements lors de ma prise de fonctions comme ministre des comptes publics. Le premier était de doter rapidement la France d’un budget en nouant un compromis politique ; le second de réduire nos déficits publics, en proposant un effort national qui pèse d’abord sur l’État au travers de la réduction de ses dépenses de fonctionnement. Vous l’avez dit, monsieur le rapporteur général, ce budget est un budget d’urgence. Il s’agit de faire face au coût de la censure et de reconstruire les bases de la confiance dans notre économie, après deux mois pendant lesquels l’action publique aura été à l’arrêt, deux mois pendant lesquels chaque jour passé sans budget aura coûté plus de 100 millions d’euros aux Français, aux acteurs économiques et au pays. Au total, la facture s’élèvera à plus de 12 milliards d’euros. C’est massif ; c’est de la croissance et de l’argent perdus. L’urgence à agir dans le contexte politique que nous connaissons a nécessité une méthode nouvelle et inédite pour notre pays : trouver un compromis sur l’objet dont découlent toutes les politiques, c’est-à-dire sur notre budget. Après des mois d’instabilité politique, de surenchère et d’irresponsabilité – j’y insiste –, nous avons réussi à trouver un compromis grâce à l’engagement sincère et authentique de toutes les forces politiques qui ont bien voulu y participer. Je veux saluer leurs représentants qui siègent ici, à la chambre haute. Nous avons collectivement prouvé qu’il était possible de discuter, de débattre et de s’opposer sans pour autant bloquer le pays. Cet engagement s’est concrétisé vendredi dernier, après le vote en commission mixte paritaire du projet de loi de finances pour 2025. Le Gouvernement a contribué, à la place constitutionnelle qui est la sienne, à faciliter et à forger ce compromis. Mais vous, parlementaires, en avez été les véritables artisans. Permettez-moi à cet égard de saluer le rôle déterminant du rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson. Le Gouvernement a choisi de respecter ce compromis en l’intégrant totalement dans le texte qui est soumis à votre Cet accord trouvé entre les deux chambres n’appartient à personne. Il n’est idéal pour aucun parti, mais il est meilleur que le texte que nous avons trouvé en arrivant. Savin. Mais non ! Il est meilleur, car il a permis d’intégrer des avancées significatives, chacun ayant fait preuve de volonté politique et ayant fourni l’effort nécessaire pour le voir aboutir. Ces avancées répondent aux enjeux du moment : le contexte international et le retour de la guerre en Europe, la sécurité des Français et la lutte contre l’immigration illégale, la cohésion des territoires et la lutte contre les inégalités et, enfin, le renforcement de nos grands services publics. Il s’agit donc d’un budget de compromis. C’est un budget pour notre pays, un budget pour les Français. Mesdames, messieurs les sénateurs, les priorités que vous avez exprimées ces dernières semaines ont amené ce texte à privilégier l’avenir et celui de nos enfants : tout d’abord, en tenant l’engagement des lois de programmation militaire, alors que le contexte international exige aujourd’hui plus qu’hier que nous soyons forts et sûrs d’être protégés ; ensuite, en continuant d’investir pour la sécurité des Français, conformément aux lois de programmation et d’orientation des ministères de l’intérieur et de la justice ; enfin, en redonnant confiance à nos compatriotes ultramarins, par des investissements exceptionnels dans le potentiel de ces territoires, en particulier celui des plus meurtris, Mayotte et la Nouvelle-Calédonie. Ce texte privilégie également l’avenir en ce qu’il préserve le budget de la recherche. Nous investissons davantage et de manière efficace dans la transition écologique. Nous renforçons nos services publics par la création de postes d’enseignants et d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) à l’école, mais aussi en renforçant les moyens de l’hôpital. Enfin, vous l’avez dit, monsieur le ministre, nous demandons un effort fiscal exceptionnel aux grandes entreprises et aux ménages aux plus hauts revenus, sans augmenter les impôts des classes Nous faisons des efforts difficiles, réels et concrets – les plus importants pour l’État depuis vingt-cinq ans –, mais nous continuons d’investir dans l’essentiel. J’en viens à mon deuxième engagement, à ma deuxième boussole, qui est aussi la vôtre, mesdames, messieurs les sénateurs : l’urgence de réduire le déficit. Loin d’être un dogme ou une idéologie, la réduction du déficit est une nécessité pour notre pays, une condition de notre souveraineté nationale. C’est un enjeu de crédibilité et de force par rapport aux autres puissances. C’est aussi un engagement moral pour nos enfants et leurs enfants après eux. Le Premier ministre François Bayrou l’a rappelé dans sa déclaration de politique générale devant le Sénat : notre cible est de repasser sous la barre des 3 % de déficit public au plus tard en 2029. Dès cette année, nous réduirons ce déficit à 5,4 % du PIB, contre 6 % en 2024. Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a rappelé que cet effort était accessible, à la condition que nous exécutions strictement et sérieusement ce budget. Monsieur le rapporteur général, monsieur le président de la commission des finances, vous savez combien vous pouvez compter sur ma totale vigilance, ainsi que sur celle d’Éric Lombard, pour qu’il en soit ainsi. Nous réunirons dans les tout prochains jours les secrétaires généraux de l’ensemble des ministères. Cette mobilisation collective pour suivre l’exécution d’un budget est inédite, mais elle est nécessaire. Pour atteindre cet objectif, l’effort consenti, d’environ 50 milliards d’euros, porte majoritairement sur la baisse des dépenses de fonctionnement de l’État. Mes collègues membres du Gouvernement sont venus vous présenter les uns après les autres, programme par programme, mission par mission, le contenu de ces économies. Au bout du compte, nous sommes parvenus à une baisse de 2 % des crédits ministériels, soit l’effort le plus important qui ait été consenti en la matière depuis vingt-cinq ans. Dès le prochain budget et jusqu’en 2029, nous devrons toutefois lancer des réformes structurelles pour dépenser mieux et revoir l’organisation de notre action publique, avec les collectivités, dans la sphère sociale et, plus largement, dans toutes nos ramifications administratives. Mesdames, messieurs les sénateurs, le pays ne peut pas rester dans l’impasse. Savin. Il est dans l’impasse avec Macron ! Il est de notre responsabilité d’adopter ce budget, certes difficile, mais essentiel si nous voulons redonner confiance en la France. Je commençais en vous disant que ce budget n’était celui d’aucun parti. Par votre vote, vous pouvez en faire le budget du pays. La France en a besoin. sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes RDSE et présidente. Nous passons à la discussion du texte élaboré par la commission mixte paritaire. Je rappelle que, en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, le Sénat examinant après l’Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, il se prononce par un seul vote sur l’ensemble du texte, en ne retenant que les amendements présentés ou acceptés par le En conséquence, le vote sur les amendements et sur les articles est réservé. Je donne lecture du texte élaboré par la commission mixte paritaire. de loi de finances pour 2025 Article liminaire Les prévisions de solde structurel et de solde effectif de l’ensemble des administrations publiques, les prévisions de solde par sous-secteur, la prévision, déclinée par sous-secteur d’administration publique, de l’objectif d’évolution en volume et la prévision en milliards d’euros courants des dépenses d’administrations publiques, les prévisions de prélèvements obligatoires, de dépenses et d’endettement de l’ensemble des administrations pour l’année 2025, les prévisions pour 2025 de ces mêmes agrégats de la loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027, ainsi que les données d’exécution pour l’année 2023 et les prévisions d’exécution pour l’année 2024 de ces mêmes agrégats, s’établissent comme suit : % du PIB, sauf mention contraire) Loi de finances pour 2025 LPFP 2023-2027* des administrations publiques Solde structurel (1) (en points de PIB potentiel) Solde conjoncturel (2) Solde des mesures ponctuelles et temporaires (3) (en points de PIB potentiel) Solde effectif (1 + 2 + 3) Dette au sens de Maastricht Taux de prélèvements obligatoires (y compris Union européenne, nets des crédits d’impôts) Dépense publique (hors crédits d’impôt, en milliards d’euros) Évolution de la dépense publique hors crédits d’impôts en volume (en % Principales dépenses d’investissement (en milliards d’euros publiques centrales d’impôts, en milliards d’euros) Évolution de la dépense publique en volume (en % publiques locales de sécurité sociale Les chiffres en comptabilité nationale relatifs au projet de loi de finances pour 2025 se réfèrent, pour 2023, au compte publié par l’INSEE en comptabilité nationale en base 2020 et, pour 2024 et 2025, aux prévisions du Gouvernement dans la même base. Les prévisions relatives à la loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 en comptabilité nationale, antérieures au changement de base des comptes nationaux français, étaient relatives à la base antérieure des comptes nationaux, la * Loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les années 2023 à PREMIÈRE PARTIE CONDITIONS GÉNÉRALES DE L’ÉQUILIBRE FINANCIER TITRE IER DISPOSITIONS RELATIVES AUX RESSOURCES I. – IMPÔTS ET RESSOURCES AUTORISÉS A. – Autorisation de perception des impôts et produits Article 1er I. – La perception des ressources de l’État et des impositions de toutes natures affectées à des personnes morales autres que l’État est autorisée pendant l’année 2025 conformément aux lois et règlements et aux dispositions de la présente loi. II. – Sous réserve de dispositions contraires, la présente loi s’applique : 1° À l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année 2025 et des années 2° À l’impôt sur les sociétés dû au titre des exercices clos à compter du 31 décembre 2025 ; 3° À compter du lendemain de la publication de la présente loi pour les autres dispositions fiscales. B. – Mesures fiscales Article 2 I. – Le code général des impôts est ainsi modifié : A. – À la première phrase du second alinéa de l’article 196 B, le montant : « 6 674 € » est remplacé par le montant : B. – Le I de l’article 197 est ainsi modifié : 1° Le 1 est ainsi a) Aux deux premiers alinéas, le montant : « 11 294 € » est remplacé par le montant : « 11 497 € » ; b) À la fin du deuxième alinéa et au troisième alinéa, le montant : « 28 797 € » est remplacé par le montant : « 29 315 € » ; c) À la fin du troisième alinéa et à l’avant-dernier alinéa, le montant : « 82 341 € » est d) À la fin des deux derniers alinéas, le montant : « 177 106 € » est remplacé par le montant : « 180 294 € » ; 2° Le 2 est ainsi a) Au premier alinéa, le montant : « 1 759 € » est b) À la fin de la première phrase du deuxième alinéa, le montant : « 4 149 € » est remplacé par le montant : « 4 224 € » ; troisième alinéa, le montant : « 1 050 € » est remplacé par le montant : « 1 069 € » ; d) À la première phrase de l’avant-dernier alinéa, le montant : « 1 753 € » est remplacé par le montant : « 1 785 € » ; e) À la première phrase du dernier alinéa, le montant : « 1 958 € » est remplacé par le montant : « 1 993 € » ; 3° Au a du 4, le montant : « 873 € » est remplacé par le montant : « 889 € » et le montant : « 1 444 € » est remplacé par le montant : « 1 470 € » ; C. – Le 1 du III de l’article 204 H est ainsi modifié : 1° Le tableau du second alinéa du a est ainsi rédigé : Base mensuelle de Inférieure à 1 620 € 0 % Supérieure ou égale à 1 620 € et inférieure à 1 683 € 0,5 % Supérieure ou égale à 1 683 € et inférieure à 1 791 € 1,3 % Supérieure ou égale à 1 791 € et inférieure à 1 911 € 2,1 % Supérieure ou égale à 1 911 € et inférieure à 2 042 € 2,9 % Supérieure ou égale à 2 042 € et inférieure à 2 151 € 3,5 % Supérieure ou égale à 2 151 € et inférieure à 2 294 € 4,1 % Supérieure ou égale à 2 294 € et inférieure à 2 714 € 5,3 % Supérieure ou égale à 2 714 € et inférieure à 3 107 € 7,5 % Supérieure ou égale à 3 107 € et inférieure à 3 539 € 9,9 % Supérieure ou égale à 3 539 € et inférieure à 3 983 € 11,9 % Supérieure ou égale à 3 983 € et inférieure à 4 648 € 13,8 % Supérieure ou égale à 4 648 € et inférieure à 5 574 € 15,8 % Supérieure ou égale à 5 574 € et inférieure à 6 974 € 17,9 % Supérieure ou égale à 6 974 € et inférieure à 8 711 € 20 % Supérieure ou égale à 8 711 € et inférieure à 12 091 € 24 % Supérieure ou égale à 12 091 € et inférieure à 16 376 € 28 % Supérieure ou égale à 16 376 € et inférieure à 25 706 € 33 % Supérieure ou égale à 25 706 € et inférieure à 55 062 € 38 % Supérieure ou égale à 55 062 € 43 % » ; 2° Le tableau du second alinéa du b est ainsi rédigé : Inférieure à 1 858 € Supérieure ou égale à 1 858 € et inférieure à 1 971 € Supérieure ou égale à 1 971 € et inférieure à 2 171 € Supérieure ou égale à 2 171 € et inférieure à 2 371 € Supérieure ou égale à 2 371 € et inférieure à 2 618 € Supérieure ou égale à 2 618 € et inférieure à 2 761 € Supérieure ou égale à 2 761 € et inférieure à 2 855 € Supérieure ou égale à 2 855 € et inférieure à 3 142 € Supérieure ou égale à 3 142 € et inférieure à 3 885 € Supérieure ou égale à 3 885 € et inférieure à 4 971 € Supérieure ou égale à 4 971 € et inférieure à 5 646 € Supérieure ou égale à 5 646 € et inférieure à 6 540 € Supérieure ou égale à 6 540 € et inférieure à 7 836 € Supérieure ou égale à 7 836 € et inférieure à 9 900 € Supérieure ou égale à 9 900 € et inférieure à 13 615 € Supérieure ou égale à 13 615 € et inférieure à 18 090 € Supérieure ou égale à 18 090 € et inférieure à 27 610 € Supérieure ou égale à 27 610 € et inférieure à 60 350 € Supérieure ou égale à 60 350 € 3° Le tableau du second alinéa du c est ainsi rédigé : Inférieure à 1 990 € Supérieure ou égale à 1 990 € et inférieure à 2 398 € Supérieure ou égale à 2 398 € et inférieure à 2 704 € Supérieure ou égale à 2 704 € et inférieure à 2 808 € Supérieure ou égale à 2 808 € et inférieure à 2 904 € Supérieure ou égale à 2 904 € et inférieure à 2 999 € Supérieure ou égale à 2 999 € et inférieure à 3 332 € Supérieure ou égale à 3 332 € et inférieure à 4 598 € Supérieure ou égale à 4 598 € et inférieure à 5 951 € Supérieure ou égale à 5 951 € et inférieure à 6 712 € Supérieure ou égale à 6 712 € et inférieure à 7 788 € Supérieure ou égale à 7 788 € et inférieure à 8 567 € Supérieure ou égale à 8 567 € et inférieure à 9 492 € Supérieure ou égale à 9 492 € et inférieure à 11 016 € Supérieure ou égale à 11 016 € et inférieure à 14 820 € Supérieure ou égale à 14 820 € et inférieure à 18 850 € Supérieure ou égale à 18 850 € et inférieure à 30 210 € Supérieure ou égale à 30 210 € et inférieure à 63 767 € Supérieure ou égale à 63 767 € A et B du I s’appliquent à l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année 2024 et des années suivantes. II. – Le C du I s’applique aux revenus perçus ou réalisés à compter du premier jour du troisième mois suivant la promulgation de la présente loi. Article 2 bis Au 1° du 1 de l’article 80 duodecies du code général des impôts, après la référence : « L. 1235-13, », est insérée la référence : « L. 1235-16, ». Article 2 quater Le début du 6 de l’article 199 sexdecies du code général des impôts est ainsi rédigé : « 6. Les sommes mentionnées au 1 ouvrent droit au bénéfice du crédit d’impôt, sous réserve que le contribuable indique, dans la déclaration prévue à l’article 170, la nature de l’organisme et la personne morale ou physique auxquelles elles ont été versées ainsi que la nature des prestations rendues relevant des articles L. 7232-1 et L. 7232-1-1 du code du travail. Le contribuable doit être en mesure de présenter … (le reste sans changement). » Article 2 quinquies I. – La première phrase du premier alinéa du 1 ter de l’article 200 du code général des impôts est complétée par les mots : « ainsi qu’au profit d’organismes d’intérêt général qui, à titre principal et gratuitement, accompagnent les victimes de violence domestique, au sens de l’article 3 de la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique du 11 mai 2011, ou contribuent à favoriser leur relogement ». s’applique aux versements réalisés à compter du lendemain de la promulgation de la présente loi. Article 2 sexies Le 1 ter de l’article 200 du code général des impôts est ainsi 1° Les deux dernières phrases du premier alinéa sont remplacées par une phrase ainsi rédigée : « Ces versements sont retenus dans la limite de 1 000 € à compter de l’imposition des revenus de 2° (nouveau) Le second alinéa est supprimé. Article 2 septies Article 2 octies Au I de l’article 5 de la loi n° 2021-1900 du 30 décembre 2021 de finances pour 2022, les mots : « , 2023 et 2024 » sont remplacés par les mots : « à 2025 ». Article 2 nonies Au premier alinéa du I de l’article 5 de la loi n° 2022-1157 du 16 août 2022 de finances rectificative pour 2022, l’année : « 2025 » est remplacée par l’année : « 2026 ». Article 2 decies I. – À la première phrase de l’article 30 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024, les mots : « de la Fondation du patrimoine en vue d’assurer, dans le cadre de son activité » sont remplacés par les mots : « des fondations reconnues d’utilité publique dont les statuts prévoient qu’elles remplissent une mission » et le mot : « local, » est remplacé par les mots : « , pour contribuer au financement d’études et de travaux Article 3 I. – Après la section 0I du chapitre III du titre Ier de la première partie du livre Ier du code général des impôts, est insérée une section 0I bis ainsi 0I bis différentielle applicable à certains contribuables titulaires de hauts revenus est institué une contribution à la charge des contribuables domiciliés fiscalement en France au sens de l’article 4 B dont le revenu du foyer fiscal défini au II du présent article est supérieur à 250 000 € pour les contribuables célibataires, veufs, séparés ou divorcés et à 500 000 € pour les contribuables soumis à une imposition revenu mentionné au I s’entend du revenu fiscal de référence défini au 1° du IV de l’article 1417, diminué du montant : « 1° Des abattements mentionnés au a bis du même 1° autres que ceux mentionnés aux 1 ter ou 1 quater de bénéfices exonérés mentionnés au b du 1° du IV de l’article 1417 ; Des produits et revenus mentionnés à Du résultat net bénéficiaire déterminé en application de l’article 238 effectivement imposé au taux de 10 % prévu à la première phrase du deuxième alinéa du a du I de l’article 219 ; Des produits imposés au taux de 10 % mentionnés au second alinéa du I de l’article 93 quater ; « 6° Des plus-values mentionnées au I de l’article 150-0 B ter pour lesquelles le report d’imposition expire ; « 7° Des produits et revenus exonérés en application d’une convention internationale relative aux doubles impositions. « Pour la détermination du revenu mentionné au présent II, les revenus qui, par leur nature, ne sont pas susceptibles d’être recueillis annuellement et dont le montant dépasse la moyenne des revenus nets d’après lesquels le contribuable a été soumis à l’impôt sur le revenu au titre des trois dernières années sont retenus pour le quart de leur montant. Pour l’appréciation de la condition relative au montant, et en cas de modification de la situation de famille du contribuable au cours de l’année d’imposition ou des deux années précédentes, les règles prévues au 2 du II de l’article 223 sexies sont applicables en retenant, pour chaque année, le revenu mentionné au contribution mentionnée au I est égale à la différence, lorsqu’elle est positive, entre : « 1° Le montant résultant de l’application d’un taux de 20 % au revenu défini au II ; « 2° Et le montant résultant de la somme de l’impôt sur le revenu et de la contribution prévue à l’article 223 sexies définis au IV du présent article ainsi que des prélèvements libératoires de l’impôt sur le revenu mentionnés au c du 1° du IV de l’article 1417, majoré de 1 500 € par personne à charge au sens des articles 196 à 196 B et de 12 500 € pour les contribuables soumis à une imposition la détermination de l’impôt sur le revenu mentionné au 2° du III du présent article : sur le revenu se rapportant aux revenus remplissant les conditions prévues à la première phrase du dernier alinéa du II est retenu pour le quart de son montant ; sur le revenu mentionné au 2° du III est majoré de l’avantage en impôt procuré par les réductions d’impôt prévues à l’article 199 quater B, à l’article 199 undecies B, à l’exception des dix derniers alinéas du I, à l’article 238 bis et à l’article 107 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, ainsi que de l’avantage en impôt procuré par les crédits d’impôt prévus à l’article 200 undecies, aux articles 244 quater B à 244 quater W et aux articles 27 et 151 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021, et par les crédits d’impôt prévus par les conventions fiscales internationales, dans la limite de l’impôt dû. « L’impôt sur le revenu mentionné au 2° du III du présent article est minoré du montant de l’imposition séparée au taux de 10 % prévu au deuxième alinéa du a du I de l’article 219 dont a fait l’objet le résultat net bénéficiaire déterminé en application de l’article 238 et du montant de l’imposition au taux de 10 % des produits mentionnés au second alinéa du I de contribution mentionnée au 2° du III du présent article est déterminée sans qu’il soit fait application du 1 du II de l’article 223 sexies. lorsque le revenu mentionné au II du présent article est inférieur ou égal à 330 000 € pour les contribuables célibataires, veufs, séparés ou divorcés et à 660 000 € pour les contribuables soumis à imposition commune, le montant résultant de l’application du 1° du III est diminué de la différence, lorsqu’elle est positive, entre ce montant et 82,5 % de la différence entre ce revenu et 250 000 € pour les contribuables célibataires, veufs, séparés ou divorcés ou contribution est déclarée, contrôlée et recouvrée selon les mêmes règles et sous les mêmes garanties et sanctions qu’en matière d’impôt sur le revenu. » II. – Le montant de l’impôt sur le revenu mentionné au 2° du III de l’article 224 du code général des impôts est également majoré de l’avantage en impôt procuré par les réductions d’impôt et, dans la limite de l’impôt dû, des crédits d’impôt prévus : 1° Aux articles 199 decies E, 199 decies EA, 199 decies F, 199 decies G, 199 decies İ, 199 terdecies-0 B, 199 sexvicies et 199 septvicies du même code ; 2° Aux articles 199 terdecies-0 AA, 199 terdecies-0 AB et 199 terdecies-0 C dudit code, au titre des versements effectués au titre de souscriptions réalisées au plus tard le l’article 199 undecies A, aux dix derniers alinéas du I de l’article 199 undecies B et aux articles 199 undecies C et 199 novovicies du même code, au titre des investissements réalisés au plus tard le 31 décembre 2025 ; 4° Aux articles 199 duovicies, 200 quater A et 200 quater C du même code, au titre des dépenses payées au plus tard le 31 décembre 2025 ; l’article 199 tervicies du même code, au titre des dépenses payées et des souscriptions réalisées au plus tard l’article 199 tricies du même code, au titre des logements donnés en location dans le cadre de l’une des conventions mentionnées aux articles L. 321-4 ou L. 321-8 du code de la construction et de l’habitation dont la date d’enregistrement de la demande de conventionnement par l’Agence nationale de l’habitat est intervenue au plus tard le 31 décembre 2025 ; l’article 200 quindecies du code général des impôts au titre des opérations forestières réalisées jusqu’au 31 décembre 2025. La contribution mentionnée au I de l’article 224 du code général des impôts due au titre de l’imposition des revenus de l’année 2025 donne lieu au versement d’un acompte entre le 1er décembre 2025 et le L’acompte est égal à 95 % du montant de la contribution estimé par le contribuable selon les modalités prévues au 2 du présent A. Il est arrondi à l’euro le plus proche. La fraction d’euro égale à 0,50 est comptée pour 1. 2. Le contribuable détermine le montant de l’acompte en appliquant les dispositions de l’article 224 du code général des impôts aux éléments nécessaires au calcul de la contribution due au titre de l’imposition des revenus de l’année 2025. Pour l’application du premier alinéa du présent 2, le montant de la contribution due est établi par le contribuable en tenant compte des revenus qu’il a réalisés au 1er décembre 2025 ainsi que d’une estimation des revenus qu’il est susceptible de réaliser versé s’impute sur la contribution prévue à l’article 224 du code général des impôts due au titre de l’imposition des revenus de l’année 2025. Si son montant est supérieur à la contribution due, l’excédent est C. – 1. Par dérogation au chapitre II du livre II du code général des impôts, une pénalité prenant la forme d’une majoration de 20 % s’applique : a) En cas de défaut ou de retard de paiement de l’acompte ; b) Lorsque le montant de l’acompte versé s’avère inférieur de plus de 20 % à 95 % du montant de la contribution prévue à 2. a. Dans les situations prévues au a du 1 du présent C, l’assiette de la pénalité est égale à 95 % de la contribution prévue à l’article 224 du code général des impôts due au titre de l’imposition des revenus de l’année 2025. b. Dans la situation prévue au b du 1 du présent C, l’assiette de la pénalité est égale à la différence, lorsqu’elle est positive, entre 95 % du montant de la contribution prévue à de l’imposition des revenus de l’année 2025 et le montant de l’acompte versé. et II du présent article sont applicables à l’imposition des revenus de l’année 2025. l’imposition des revenus de l’année 2025, les revenus soumis aux prélèvements libératoires mentionnés au c du 1° du IV de l’article 1417 du code général des impôts ne sont pas pris en compte pour la détermination du revenu défini au II de l’article 224 du même code et ces prélèvements libératoires ne sont pas retenus pour déterminer le montant défini au 2° du III du même article 224 lorsque ces prélèvements libératoires ont été effectués avant la publication de la IV. – La perte de recettes pour l’État résultant du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. Article 3 bis Le code général des impôts est ainsi modifié : 1° Le 7 de l’article 39 est abrogé ; 2° Le 4° du 1 de l’article 93 est abrogé ; 3° À l’avant-dernier alinéa de l’article 193, au 5 du I de l’article 197, à la première phrase du second alinéa du 4 de l’article 199 sexdecies, à la première phrase du premier alinéa du 7 de l’article 200 quater, à la première phrase du 7 de l’article 200 quater A, à la troisième phrase du premier alinéa de l’article 200 quater B, à la première phrase du premier alinéa du 9 de l’article 200 quater C, à la première phrase du III de l’article 200 undecies, à la première phrase du VII de l’article 200 quaterdecies et à la première phrase du dernier alinéa du II de l’article 200 sexdecies, la référence : « 199 quater B » est remplacée par la est abrogé ; 5° Au b du 2 de l’article 200-0 A, la référence : « 199 quater B, » est supprimée ; 6° Les articles 1649 quater C à 1649 quater O sont 7° Le a du II de l’article 1727 est abrogé. Article 3 ter 1° Le A du VI est ainsi a) Le premier alinéa est ainsi modifié : – le taux : « 18 % » est remplacé par le taux : – les mots : « ou de parts de fonds d’investissement de proximité mentionnés à l’article L. 214-31 du même code » sont supprimés ; b) À la première phrase du 3°, les mots : « des articles L. 214-30 et L. 214-31 » sont remplacés par les mots : « de l’article L. 214-30 » ; 2° (nouveau) Le VII est ainsi rédigé : contribuables domiciliés fiscalement en France peuvent bénéficier d’une réduction de leur impôt sur le revenu égale à 30 % des versements au titre de souscriptions en numéraire de parts de fonds d’investissement de proximité mentionnés à l’article L. 214-31 du code monétaire et financier dont l’actif est constitué pour 70 % au moins de valeurs mobilières, de parts de société à responsabilité limitée et d’avances en compte courant émises par des sociétés qui exercent leurs activités exclusivement dans des établissements situés en 3° Le dernier alinéa du VIII est supprimé ; 1° Le I est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Il s’applique également, dans les mêmes conditions, aux souscriptions en numéraire de parts de fonds communs de placement dans l’innovation mentionnés à l’article L. 214-30 du code monétaire et financier ou d’un organisme similaire d’un autre État membre de l’Union européenne ou d’un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales qui sont investies en titres d’entreprises mentionnées au 1° du 2° Le II est ainsi a) Au A, les mots : « du I » sont remplacés par les mots : « des I et VI » ; b) Au premier alinéa du C, après la référence : « II », sont insérés les mots : « et au B du VI ». II. – Le deuxième alinéa du a du 1° du A du I s’applique aux fonds communs de placement dans l’innovation agréés entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2025 au titre des versements effectués à compter d’une date fixée par décret, qui ne peut être postérieure de plus de deux mois à la date de réception par le Gouvernement de la réponse de la Commission européenne permettant de considérer la modification du taux de la réduction d’impôt lui ayant été notifiée comme étant conforme au droit de l’Union III. – La perte de recettes résultant pour l’État des I et II est Article 3 quater Au premier alinéa du IX de l’article 199 terdecies-0 A du code général des impôts, après la deuxième occurrence du mot : « code », sont insérés les mots : « , dans un sous-compte français du produit paneuropéen d’épargne-retraite individuelle mentionné à l’article L. 225-1 dudit code ». Article 3 quinquies du 1° de l’article 199 terdecies-0 AA du code général des impôts, les mots : « n’exercent pas » sont remplacés par le mot : « exercent ». II. – Au premier alinéa de l’article 2 de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, le mot : « quatre » est remplacé par le mot : « cinq ». code général des impôts s’applique aux versements effectués à compter d’une date fixée par décret, qui ne peut être postérieure de plus de deux mois à la date de la réception par le Gouvernement de la réponse de la Commission européenne permettant de considérer la disposition lui ayant Article 3 sexies 1° Le dernier alinéa de l’article 238 bis JB est complété par les mots : « ainsi que le montant de l’écart de réévaluation non encore réintégré au bénéfice à la clôture de l’exercice » ; 2° Après le h du I de l’article 1763, il est inséré un j ainsi rédigé : « j. L’état mentionné au dernier alinéa de l’article 238 bis JB pour le montant de l’écart de réévaluation des immobilisations non encore réintégré au bénéfice à la clôture de s’applique aux exercices clos à compter du Article 3 septies I. – Le deuxième alinéa de l’article 244 bis B du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée : « Les personnes physiques mentionnées au premier alinéa du présent article peuvent, par voie de réclamation, demander le remboursement du montant du prélèvement qui excède la différence entre, d’une part, le montant de l’impôt qui résulterait de l’application de l’article 197 A à la somme des gains nets mentionnés au premier alinéa du présent article et des autres revenus de source française imposés dans les conditions prévues à l’article 197 A au titre de la même année et, d’autre part, le montant de l’impôt établi dans les conditions prévues au même article 197 A sur ces autres s’applique aux demandes de remboursement déposées à compter du 22 novembre 2024. Article 3 octies Article 4 I. – Le livre III du code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié : 1° Après le mot : « taxes », la fin du 2° de l’article L. 300-1 est ainsi rédigée : « sur des biens et services relevant des secteurs des énergies, des alcools ou des tabacs. » ; 2° Il est ajouté un titre II ainsi rédigé : NE RELEVANT PAS DU RÉGIME GÉNÉRAL D’ACCISE taxables et territoires articles L. 311-1, L. 312-3, L. 313-2 et L. 314-3 à L. 314-6 sont applicables aux taxes régies par le présent titre. l’application du présent titre, les cinq territoires mentionnés à l’article L. 112-4 sont regardés comme un territoire de taxation unique. « Taxe sur l’utilisation de combustible nucléaire pour la production règles relatives à la taxe sur l’utilisation de combustible nucléaire pour la production d’électricité sont déterminées par le livre Ier, par le chapitre Ier du présent titre et par la présente définitions figurant à l’article L. 336-1 du code de l’énergie sont applicables. mesures prises en application ou pour l’application des articles L. 322-71 à L. 322-76 et de l’article L. 322-79 donnent lieu à la consultation préalable de la Commission de régulation de l’énergie mentionnée à l’article L. 131-1 du code de l’énergie et du Conseil supérieur de l’énergie mentionné à l’article L. 142-41 du même code. « Les mesures prises en application ou pour l’application des autres dispositions de la présente sous-section ne font l’objet d’aucune consultation fait générateur est constitué par l’achèvement de l’année civile au cours de laquelle est utilisé, au sein d’une centrale électronucléaire historique située sur le territoire de taxation mentionné à l’article L. 322-70, du combustible nucléaire pour la production d’électricité. territoire de taxation comprend, outre le territoire unique mentionné à l’article L. 321-2, les territoires des collectivités suivantes : montant de la taxe est calculé dans les conditions prévues à l’article L. 322-72 à partir des éléments « 1° Les revenus taxés imputables à l’utilisation de combustible nucléaire déterminés dans les conditions prévues à la section 2 du chapitre VI du titre III du livre III du code de « 2° Les seuils de taxation et d’écrêtement déterminés dans les conditions prévues aux articles L. 322-73 à L. 322-76 du présent code. l’application de l’article L. 322-71, chacune des fractions de revenus taxés mentionnées dans la première colonne du tableau du second alinéa du présent article est multipliée par le taux mentionné dans la seconde colonne du même tableau, puis les résultats sont additionnés : (En %) Fraction des revenus taxés Inférieure ou égale au seuil de taxation Supérieure au seuil de taxation et inférieure ou égale au seuil d’écrêtement Supérieure au seuil d’écrêtement seuil de taxation et le seuil d’écrêtement sont égaux au produit des facteurs suivants : « 1° La quantité d’énergie contenue dans le combustible nucléaire utilisé au cours de l’année civile ; « 2° Un facteur forfaitaire de conversion entre l’énergie contenue dans le combustible nucléaire et l’énergie dégagée pour la production d’électricité et déterminé par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie et de l’énergie ; « 3° Selon le cas, le tarif de taxation mentionné à l’article L. 322-74 ou le tarif d’écrêtement mentionné à tarif de taxation est fixé par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie et de l’énergie entre un minimum égal aux coûts complets de production de l’électricité mentionnés à l’article L. 336-3 du code de l’énergie, majorés de 5 € par mégawattheure, et un maximum égal à ces mêmes coûts majorés de 25 € par tarif d’écrêtement est fixé par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie et de l’énergie entre un minimum égal aux coûts complets de production de majorés de 35 € par mégawattheure, et un maximum égal à ces mêmes coûts majorés de 55 € par tarifs de taxation et d’écrêtement sont fixés pour une période de trois ans avant le début de chaque période. Un décret détermine les situations dans lesquelles les tarifs fixés pour chaque période peuvent être modifiés au cours de cette « Pour chaque période, les tarifs sont fixés compte tenu des coûts complets mentionnés à l’article L. 336-3 du code de l’énergie, des coûts mentionnés à l’article L. 336-4 du même code et de la situation financière de l’exploitant. « Les minima et maxima prévus aux articles L. 322-74 et L. 322-75 du présent code sont déterminés sur la base des dernières évaluations disponibles des coûts mentionnés aux mêmes articles L. 322-74 et L. 322-75. redevable de la taxe l’exploitant des centrales électronucléaires historiques. redevable porte sur la déclaration mentionnée à l’article L. 161-1 les revenus mentionnés à l’article L. 336-5 du code de l’énergie tels qu’ils ressortent de la comptabilité appropriée prévue à l’article L. 336-12 du même code et compte tenu, le cas échéant, des rectifications effectuées en application de l’article L. 336-14 dudit code. taxe fait l’objet d’acomptes. dérogation à l’article L. 180-1, le contrôle et le contentieux portant sur la détermination des revenus taxés mentionnés à l’article L. 322-71 et sur l’établissement de la comptabilité appropriée mentionnée à l’article L. 322-78 sont régis par les sections 2 et 4 du chapitre IV et le chapitre V du titre III du livre Ier du code de l’énergie. » II. – Le titre II de la première partie du livre des procédures fiscales est ainsi le 5° quinquies de la section I du chapitre II, il est inséré un 5° sexies ainsi Commission de régulation de l’énergie Commission de régulation de l’énergie communique à l’administration fiscale, sur sa demande, sans pouvoir opposer le secret professionnel, tout document ou toute information qu’elle détient dans le cadre de ses missions et compétences et nécessaires à l’établissement, au contrôle et au recouvrement de la taxe sur d’électricité mentionnée à l’article L. 322-66 du code des impositions sur les biens et 2° Après le 6° du VII de la section II du chapitre III, il est inséré un 6° bis ainsi rédigé : Commission de régulation de l’énergie reçoit communication par l’administration fiscale des renseignements utiles au contrôle de l’application de l’article L. 322-78 du code des impositions sur les biens et services et à l’exercice des missions prévues au chapitre VI du titre III du livre III du code de III. – Le code de l’énergie est ainsi modifié : livre Ier est ainsi modifié : a) Après les mots : « économiques et techniques », la fin de la première phrase du quatrième alinéa est supprimée ; b) Après le même quatrième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Elle analyse l’impact potentiel sur les marchés de gros d’électricité de la taxe sur l’utilisation de combustible nucléaire pour la production l’article L. 332-66 du code des impositions sur les biens et services et est chargée de contrôler l’application par les fournisseurs d’électricité de la minoration de prix prévue à l’article L. 337-3 du présent code et leurs demandes de compensation mentionnées à chapitre Ier du titre III est complété par un article L. 131-6 ainsi rédigé : Commission de régulation de l’énergie participe à la mise en œuvre du partage des revenus de l’exploitation des centrales électronucléaires historiques régie par le chapitre VI du titre III du livre III en contrôlant la bonne application de ce chapitre et en communiquant à l’autorité administrative, sans pouvoir opposer le secret professionnel, toute information utile à la mise en œuvre du versement nucléaire universel régi par la sous-section 1 de la section 2 du chapitre VII du même a) Le 7° est ainsi « 7° Les conditions, la périodicité et les échéances des transmissions de la comptabilité appropriée prévue à b) Après le même 7°, sont insérés des 7° bis et 7° ter ainsi rédigés : et les modalités de l’obligation de l’exploitant des centrales électronucléaires historiques et du gestionnaire du réseau public de transport d’électricité de lui communiquer les documents, les données ou les informations nécessaires à l’accomplissement des missions qui lui sont confiées par le chapitre VI du titre III du livre III ; « 7° ter Les modalités de détermination de la compensation prévue à l’article L. 337-3-1 et le contenu des déclarations mentionnées au même article L. 337-3-1 ; » est complété par un 9° ainsi rédigé : « 9° La liste des contrats conclus par l’exploitant des centrales électronucléaires historiques qui sont adossés à des installations de production au sens du dernier alinéa de l’article L. 336-8, la méthode d’allocation des transactions de cet exploitant à l’électricité produite par ces centrales mentionnée à l’article L. 336-9 ainsi que les règles régissant les procédures selon lesquelles la comptabilité appropriée prévue à l’article L. 336-12 est tenue par cet l’article L. 134-5, les mots : « les conditions et prix de vente de l’électricité nucléaire historique aux fournisseurs, conformément aux articles L. 336-2 et L. 337-13, » sont supprimés ; 7° La seconde phrase du premier alinéa de l’article L. 134-10 est supprimée ; l’article L. 134-17, il est inséré un article L. 134-17-1 ainsi rédigé : Commission de régulation de l’énergie et l’administration fiscale échangent des informations et documents dans le cadre de leurs missions respectives dans les conditions prévues aux articles L. 84 F et L. 166 BA du livre des procédures 9° À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 134-18, les mots : « bénéficiant de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique mentionné à l’article L. 336-1 » sont est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Le comité de règlement des différends et des sanctions peut également, soit d’office, soit à la demande conjointe des ministres chargés de l’énergie et de l’économie ou à la demande du président de la Commission de régulation de l’énergie, sanctionner les manquements qu’il constate de la part de l’exploitant des centrales électronucléaires historiques aux 7° et 7° bis de l’article L. 134-1 ou aux articles L. 336-12 à a) Le début de la première phrase est ainsi rédigé : « En cas de manquement d’un gestionnaire… (le reste sans b) La dernière phrase est supprimée ; 12° Le tableau du second alinéa de l’article L. 152-7 est ainsi modifié : a) La trente-troisième ligne est ainsi rédigée : Articles L. 131-2, sauf les deuxième, quatrième et sixième alinéas, et L. 131-6 De la loi n° … du … de finances b) La trente-cinquième Article L. 134-1, sauf les 5°, 8° et 9°, et 9° de l’article L. 134-3 c) La trente-huitième Article L. 134-10 d) Après la quarante et unième ligne, est insérée une ligne ainsi Article L. 134-17-1 quarante-cinquième et quarante-sixième lignes sont remplacées par une ligne ainsi rédigée : Articles L. 134-25, sauf les deuxième et troisième alinéas, et L. 134-26 13° À la fin du 1° de l’article L. 152-11, les mots : « et l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique » sont B. – Le titre III du livre III est ainsi modifié : l’article L. 333-3 est supprimé ; 1° bis À la première phrase de l’avant-dernier alinéa de l’article L. 335-5, les mots : « et l’accès régulé mentionné à l’article L. 336-1 du présent code » sont 2° Le chapitre VI est ainsi rédigé : des revenus de l’exploitation des centrales électronucléaires l’application du présent chapitre : « 1° La centrale électronucléaire historique s’entend de l’installation nucléaire de base qui produit de l’électricité mentionnée à l’article L. 313-1 pour laquelle l’autorisation initiale d’exploiter mentionnée à l’article L. 311-5 a été délivrée avant le des centrales électronucléaires historiques s’entend du titulaire de l’autorisation mentionnée au 1° du présent article ; « 3° Le combustible nucléaire s’entend de toute matière susceptible de dégager de l’énergie par fission au moyen d’une centrale électronucléaire historique ; d’un combustible nucléaire pour la production d’électricité s’entend de la réalisation de la fission mentionnée au 3° lorsqu’elle concourt à un processus dont la finalité est la production « 5° Les produits électriques de gros et les marchés de gros de l’électricité s’entendent, dans la mesure où ils portent sur l’électricité, respectivement des produits énergétiques de gros et des marchés de gros au sens des points 4 et 6 de l’article 2 du règlement (UE) n° 1227/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’intégrité et la transparence du marché de gros de « 6° Les instruments dérivés portant sur l’électricité s’entendent, dans la mesure où ils portent sur l’électricité, des instruments financiers mentionnés aux points 5, 6 et 7 de la section C de l’annexe I de la directive 2014/65/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mars 2014 concernant les marchés d’instruments financiers et modifiant la directive 2002/92/CE et la directive 2011/61/UE. revenus de l’exploitation des centrales électronucléaires historiques résultent de la politique commerciale déterminée par l’exploitant de ces centrales. « Ils font l’objet de la taxe sur l’utilisation de combustible nucléaire pour la production « Cette taxe ne peut être répercutée par l’exploitant des centrales électronucléaires historiques dans le prix des opérations économiques qu’il réalise. Commission de régulation de l’énergie évalue, au moins tous les trois ans, les coûts complets de production de l’électricité au moyen des centrales électronucléaires historiques. Ces coûts s’entendent de ceux rapportés à la quantité d’électricité « Les coûts ainsi constatés ne comprennent pas la taxe sur l’utilisation de combustible nucléaire pour la production d’électricité mentionnée à l’article L. 322-66 du code des décret détermine la méthode d’évaluation des coûts encourus pour la réalisation des centrales électronucléaires autres qu’historiques qui sont mentionnées dans la programmation pluriannuelle de l’énergie prévue à l’article L. 141-1 du présent code. des revenus concernés historiques sont ceux qui se rapportent aux transactions relatives à l’électricité et qui peuvent être imputés à d’électricité par ces centrales. « Ils sont déterminés par année civile comme le solde de l’ensemble des transactions relatives à l’électricité réputée avoir été produite à partir de combustible nucléaire. transactions relatives à l’électricité comprennent : « 1° Les achats et les ventes d’électricité par l’exploitant des centrales électronucléaires historiques ; « 2° Les gains ou les pertes de cet exploitant résultant d’instruments dérivés portant sur l’électricité ; « 3° Les contrats par lesquels cet exploitant met à la disposition d’une autre personne une capacité de production de ces centrales. Toutefois, pour les contrats conclus avec un gestionnaire de réseau électrique dans le cadre de ses actions pour prévenir la congestion ou pour assurer la sécurité du système électrique, seules sont prises en compte les sommes directement déterminées à partir d’une quantité d’électricité. transactions mentionnées à l’article L. 336-6 sont rattachées à l’année civile d’injection de l’électricité dans le système électrique résultant des termes de la transaction. « Lorsqu’une somme relative à une transaction mentionnée au premier alinéa du présent article ne se rapporte pas spécifiquement à une injection d’électricité dans le système électrique au cours d’une année civile déterminée, elle est répartie de manière identique sur l’ensemble des années civiles couvertes par le contrat. Toutefois, l’année civile au cours de laquelle le contrat est exécuté pendant une durée limitée est prise en compte à proportion de cette durée. transactions relatives à l’électricité réputée avoir été produite à partir de combustibles nucléaires sont les suivantes : « 1° Celles qui se rapportent à des contrats adossés à des centrales « 2° Celles qui ne se rapportent pas à des contrats adossés à des installations autres que les centrales électronucléaires historiques, dans la mesure où la méthode définie à l’article L. 336-9 les alloue à ces centrales. « Pour l’application de la présente section, un contrat est adossé à une installation de production lorsque les prix, les conditions de fourniture et la durée convenus sont déterminés principalement en tenant compte des coûts de construction, de maintenance, ou d’exploitation de tout ou partie de l’installation. À cette fin, sont présumés être adossés à des centrales électronucléaires historiques les contrats conclus pour une fourniture ou une mise à disposition d’électricité pour une durée d’au moins cinq ans et dont les prix sont indépendants de l’évolution des prix sur les marchés de gros. L’exploitant établit la liste des contrats adossés et la communique à la Commission de régulation de l’énergie, qui l’approuve en application du 9° de des centrales électronucléaires historiques définit à l’avance une méthode d’allocation de ses transactions entre l’électricité produite par ces centrales et celle produite par ses autres installations. Il communique cette méthode à la Commission de régulation de l’énergie, qui l’approuve en application du 9° de l’article L. 134-3. « Les revenus résultant de la mise en œuvre de cette méthode sont constatés par année civile de livraison de l’électricité et par période de réalisation des transactions. Ces périodes de réalisation des transactions sont d’une durée d’au plus trois mois, sauf lorsque, pour une année civile de livraison, les quantités d’électricité ayant fait l’objet de transactions au cours d’une période de trois mois sont inférieures à un seuil fixé par décret. « Au terme de chaque période de réalisation des transactions, les revenus et les quantités d’électricité alloués aux centrales électronucléaires historiques sont déterminés comme étant ceux constatés à l’issue de la période précédant celle qui s’achève, corrigés des volumes et des montants afférents aux transactions réalisées pendant la période qui s’achève et alloués aux centrales électronucléaires historiques par la méthode mentionnée au premier alinéa du présent article. les transactions mentionnées à l’article L. 336-6 portent sur des transactions aux consommateurs finals, ces dernières sont prises en compte à hauteur de la valeur pouvant être imputée à sa seule activité de production dans les conditions prévues au présent article. « Pour les contrats adossés mentionnés au 1° de l’article L. 336-8, sont déduits des revenus de l’exploitation des centrales électronucléaires historiques les coûts ne pouvant être imputés à l’activité de producteur, lorsqu’ils sont au moins égaux à un euro par mégawattheure. Les contrats pour lesquels ce seuil est dépassé et les coûts de fournitures sont établis et approuvés dans les conditions prévues au dernier alinéa du même « Pour les autres contrats, les transactions mentionnées au 2° dudit article L. 336-8 sont considérées comme des transactions internes entre les activités de producteur et de fournisseur aux consommateurs finals. Ces transactions internes sont réputées intervenir aux dates et conditions qui auraient correspondu à l’approvisionnement de ces contrats par des produits électriques de gros échangés sur les marchés de gros. Les produits électriques de gros faisant l’objet de transactions internes sont réputés être acquis ou cédés par l’exploitant des centrales électronucléaires historiques sur les marchés de gros à ces dates et conditions. « La méthode d’allocation mentionnée à l’article L. 336-9 s’applique à ces transactions internes dans les mêmes conditions qu’aux transactions réalisées sur les marchés de gros. articles L. 336-6 à L. 336-10 ne sont pas applicables aux transactions en temps réel ou quasi réel. « Pour chaque période infrajournalière pertinente d’injection dans le système électrique, les quantités d’électricité produites par les centrales électronucléaires historiques et non allouées à des transactions par la méthode mentionnée à l’article L. 336-9 sont réputées être afférentes aux transactions en temps réel ou quasi réel. « Les revenus associés à ces transactions sont réputés être ceux qui auraient été obtenus pour des prix de vente constatés sur les marchés de gros pour un ou plusieurs produits électriques de gros représentatifs des transactions en temps réel ou quasi réel. « Pour l’application du présent article, les transactions en temps réel ou quasi réel sont les transactions relevant des catégories de produits déterminées par voie réglementaire parmi ceux pour lesquels l’injection dans le système électrique intervient au plus tard à la fin du mois calendaire suivant la transaction. des revenus des centrales électronucléaires historiques tient une comptabilité appropriée des revenus de l’exploitation de ces centrales définis à la section 2 du présent chapitre. « La comptabilisation de ces revenus est tenue au fur et à mesure des périodes successives mentionnées au deuxième alinéa de des centrales électronucléaires historiques établit les règles régissant les procédures selon lesquelles la comptabilité appropriée mentionnée à l’article L. 336-12 est tenue. Ces règles sont approuvées par la Commission de régulation de l’énergie en application du 9° de l’article L. 134-3. « Ces règles assurent une identification cohérente de la fraction des revenus imputables à l’exploitation de ces centrales et permettent une liquidation exacte et aux échéances prévues des acomptes et du solde de la taxe sur services. Elles permettent en outre la réalisation de prévisions objectives du montant de la minoration de prix prévue à l’article L. 337-3 du présent code. « L’exploitant des centrales électronucléaires historiques communique cette comptabilité appropriée à la Commission de régulation de l’énergie dans les conditions prévues au 7° de chaque année civile, les revenus retracés par la comptabilité appropriée ainsi que les procédures selon lesquelles elle est tenue sont contrôlés, aux frais de l’exploitant des centrales électronucléaires historiques, par un organisme indépendant désigné par la Commission de régulation de l’énergie. « La Commission de régulation de l’énergie peut en outre, aux frais de cet exploitant, faire contrôler par un organisme indépendant qu’elle désigne un ou plusieurs éléments particuliers de cette comptabilité. irrégularité est constatée à l’issue d’un contrôle, la Commission de régulation de l’énergie la rectifie par une décision notifiée à cet exploitant, après lui avoir adressé un avis motivé, sur lequel il peut formuler ses observations dans un délai de soixante jours. du niveau des revenus Commission de régulation de l’énergie estime, avant l’année de livraison de l’électricité et au cours de « 1° Le montant des historiques au titre de cette année, à partir de la comptabilité quantités d’énergie contenues dans les combustibles nucléaires devant être utilisés au cours de cette année pour la production d’électricité ; quantités d’électricité qui feront le cas échéant l’objet de la minoration de prix prévue à l’article L. 337-3 ainsi que le montant prévisionnel de cette minoration. « Ces estimations sont, pour l’application des articles L. 336-16 et L. 337-3-4 du présent code ainsi que des mesures prises pour l’application de l’article L. 322-79 du code des impositions sur les biens et services, communiquées aux ministres chargés de l’énergie et de l’économie. décret en Conseil d’État, pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie, détermine les conditions d’application du présent chapitre, notamment : « 1° Les principes méthodologiques régissant les évaluations mentionnées à l’article L. 336-3 ainsi que les conditions dans lesquelles elles sont régulièrement mises à jour ; périodes d’évaluation des revenus de l’exploitation des centrales électronucléaires historiques mentionnées à périodes infra-journalières pertinentes d’injection d’électricité dans le système électrique mentionnées à l’article L. 336-11, les produits représentatifs mentionnés au même article L. 336-11 et les conditions dans lesquelles les prix de ces produits sont calculés et régularité, les échéances et les conditions de communication aux ministres chargés de l’économie et de l’énergie des estimations mentionnées à l’article L. 336-15 et les conditions dans lesquelles le public est informé de ces estimations et du montant de la minoration du prix de fourniture applicable le cas échéant. » ; 3° Le 1° de l’article L. 337-1 est abrogé ; Après la référence : « L. 337-4 », la fin du premier alinéa de l’article L. 337-2 est ainsi rédigée : « et L. 337-10. » ; 4° La sous-section 1 de la section 2 du chapitre VII est ainsi rétablie : nucléaire universel prix de l’électricité du contrat de fourniture conclu entre le titulaire de l’autorisation prévue à l’article L. 333-1 et le consommateur final, déterminé dans les conditions prévues au premier alinéa de l’article L. 410-2 du code de commerce ou à la sous-section 2 de la présente section, ainsi que les tarifs réglementés de vente mentionnés à l’article L. 337-4 font l’objet, de plein droit, d’une minoration, dans les conditions prévues à la présente sous-section, lorsque le tarif unitaire mentionné à l’article L. 337-3-2 est positif. « Le comparateur des offres de fourniture d’électricité proposé par le médiateur national de l’énergie en application de l’article L. 122-3 mentionne cette minoration. « Toute stipulation ayant pour objet ou pour effet d’atténuer, partiellement ou totalement, cette minoration est réputée non écrite. « Les dispositions du présent article sont d’ordre public. perte de recettes supportée par les fournisseurs d’électricité du fait de la mise en œuvre de la minoration prévue à l’article L. 337-3 est compensée. « Pour chaque fournisseur et chaque période d’application, le montant de la compensation est égal au produit des quantités d’électricité fournies à des consommateurs finals auxquelles la minoration a été appliquée par le tarif unitaire mentionné à l’article L. 337-3-2. En cas de mise en œuvre des modulations prévues en application du 2° de l’article L. 337-3-6, le calcul est réalisé séparément pour chaque tarif unitaire et les résultats sont « La compensation est versée sur demande du fournisseur, accompagnée d’une déclaration certifiée par un commissaire aux comptes ou son comptable minoration prévue à l’article L. 337-3 résulte de l’application d’un tarif unitaire aux quantités d’électricité fournies aux consommateurs finals pendant une période annuelle d’application déterminée par décret. Le début de cette période intervient au cours de l’année civile pour laquelle il est anticipé un montant non nul de taxe sur « Ce tarif unitaire, positif ou nul, est déterminé dans les conditions prévues à l’article L. 337-3-3 du présent code de manière à ce que la perte de recettes qui en résulte pour les fournisseurs soit égale aux montants affectés à la compensation de ces pertes en application de l’article L. 337-3-1. « Sur la base des éléments prévus à l’article L. 337-3-3, il est fixé une première fois, au moins un mois avant le début de la période d’application de la minoration, par un arrêté conjoint des ministres chargés de l’énergie et de l’économie pris sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie puis, le cas échéant, modifié une ou plusieurs fois au cours de cette période dans les mêmes conditions. sa première fixation, le tarif unitaire de la minoration de prix prévu à l’article L. 337-3-2 est déterminé sur la base des éléments suivants : dernières estimations réalisées en application de l’article L. 336-15 des revenus de l’exploitation des centrales électronucléaires historiques au titre de l’année civile engagée et des quantités d’électricité consommées au cours de la période « 2° Le cas échéant, les écarts constatés sur les montants encaissés ou versés avant le début de l’année civile entre, d’une part, ceux afférents à la taxe sur services due au titre des années civiles précédentes et, d’autre part, ceux afférents à la compensation accordée aux fournisseurs au titre des périodes d’application « Au cours de la période d’application de la minoration, aux fins de limiter l’ampleur des écarts qui devront être pris en compte en application du 2° du présent article au titre des périodes ultérieures d’application, le tarif unitaire est le cas échéant modifié ou la durée d’application de la minoration est modifiée. Ces ajustements peuvent intervenir de manière rétroactive après l’achèvement prévu de la période d’application, au plus tard un an après cet événement, lorsqu’il est constaté que les montants à compenser excèdent les recettes et que le montant de la minoration à appliquer pour la période suivante est nul ou insuffisant. « Sur demande des ministres chargés de l’énergie et de l’économie, la Commission de régulation de l’énergie privilégie, dans sa proposition, une modification du tarif, une modification de la période d’application, un ajustement rétroactif ou une combinaison de ces la facture, la minoration prévue à l’article L. 337-3 est distinguée du prix auquel elle s’applique par une mention expresse, selon des modalités déterminées par arrêté manquements à la présente sous-section sont passibles des sanctions prévues à l’article L. 142-31 dans les conditions prévues aux articles L. 142-30 à L. 142-36. d’application de la présente sous-section, notamment : modalités selon lesquelles le produit de la taxe sur l’utilisation de combustible nucléaire pour la production d’électricité impositions sur les biens et services est versé à chaque fournisseur en application de l’article L. 337-3-1 du présent « 2° Les règles de calcul du tarif unitaire mentionné à l’article L. 337-3-2 et les conditions selon lesquelles ce tarif peut, aux fins de favoriser l’atteinte des objectifs de la politique énergétique mentionnés à l’article L. 100-1, être modulé en fonction du moment de la consommation et de son ampleur, du prix de fourniture et du profil de 5° Le second alinéa de l’article L. 337-4 est supprimé ; 6° À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 337-6, les mots : « du prix d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique, du coût du complément » sont remplacés par les mots : « des coûts » et, à la fin, les mots : « tenant compte, le cas échéant, de l’atteinte du plafond mentionné au deuxième alinéa de l’article L. 336-2 » sont supprimés ; 7° Le dernier alinéa de l’article L. 337-10 est supprimé ; 8° La section 4 du chapitre VII est abrogée ; trente-septième à trente-neuvième lignes du tableau du second alinéa de l’article L. 363-7 sont remplacées par sept lignes ainsi rédigées : Article L. 333-1 Articles L. 336-1 à L. 336-16 Article L. 337-1 Articles L. 337-3 à L. 337-3-6 Article L. 337-4 De la loi n° … du de finances pour 2025 Article L. 337-5 De la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte Article L. 337-6 IV. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2026. Il est applicable à l’ensemble des transactions, opérations, actes et contrats relatifs à une livraison d’électricité qui intervient physiquement à compter de cette date, y compris si leur date de conclusion ou de réalisation est antérieure à cette dernière. Par dérogation au premier alinéa du présent IV, les dispositions du chapitre VI du titre III du livre III du code de l’énergie relatives aux injections d’électricité intervenant ou devant intervenir à compter du 1er janvier 2026 sont applicables à compter du 30 avril 2025. La Commission de régulation de l’énergie réalise la première évaluation des coûts complets de production de l’électricité au moyen des centrales électronucléaires historiques mentionnés à l’article L. 336-3 du même code au plus tard le Les dispositions relatives à l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique prévu à l’article L. 336-1 dudit code qui sont en vigueur jusqu’au 31 décembre 2025 demeurent applicables après cette date en tant qu’elles concernent des fournitures d’électricité intervenant jusqu’à cette date. Article 5 I. – Le code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié : 1° Au début de la section 3 du chapitre II du titre II du livre III, dans sa rédaction résultant de l’article 4 de la présente loi, est ajoutée une sous-section 1 ainsi rédigée : sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées règles relatives aux éléments taxables et aux territoires de la taxe sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées sont déterminées par le titre Ier du livre Ier, par la section 1 du présent chapitre et par le présent paragraphe. textes réglementaires pris en application ou pour l’application de la présente sous-section ne sont soumis à aucune obligation de soumise à la taxe l’installation qui remplit l’ensemble des conditions suivantes : « 1° Elle constitue une installation nucléaire de base, au sens de l’article L. 593-2 du code de l’environnement, qui relève de l’une des catégories suivantes : réacteurs nucléaires, dans les conditions prévues à l’article L. 322-41 du présent code ; installations concourant à la production du combustible nucléaire au sens de l’article L. 322-42 ; installations de retraitement du combustible nucléaire usé au sens de « d) Les autres installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées au sens de l’article L. 322-44 ; « 2° Elle est en activité ou à l’arrêt au sens de « 3° Elle est située sur le territoire de taxation mentionné à réacteurs nucléaires sont distingués selon les catégories nucléaires de production d’énergie, autres que ceux mentionnés au 2° ; nucléaires de production d’énergie consacrés à titre principal à la recherche ; nucléaires ne relevant pas des 1° ou 2°. installation comprend plusieurs réacteurs nucléaires, la taxe est déterminée séparément pour chacun d’entre eux. « Ne sont pas soumis à la taxe les réacteurs nucléaires transformés mentionnés au 1° de l’article L. 433-4. installations concourant à la production du combustible nucléaire « 1° Les usines de conversion en hexafluorure d’uranium ; installations de séparation des isotopes des combustibles installations de fabrication de combustibles nucléaires. installations de retraitement du combustible nucléaire usé s’entendent des installations de gestion du combustible usé qui assurent son retraitement, au sens du dixième alinéa de l’article L. 542-1-1 du code de l’environnement. autres installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées comprennent : accélérateurs de particules et les irradiateurs ; « 2° Les usines de préparation et de transformation de substances radioactives ; laboratoires et les ateliers de maintenance ou d’expertise de pièces est réputée être en activité à compter de la publication de l’autorisation de création prévue au I de l’article L. 593-7 du code de l’environnement et jusqu’à la veille de son arrêt définitif l’article L. 593-26 du même code. « L’installation est réputée être à l’arrêt à compter de son arrêt définitif jusqu’à la veille de son déclassement résultant de la décision prévue à l’article L. 593-30 dudit code. règles relatives au fait générateur de la taxe sur les et assimilées sont déterminées par le titre II du livre Ier et par le présent paragraphe. fait générateur de la taxe intervient : « 1° Au début de l’activité de l’installation ; « 2° Le premier jour de chaque année civile, autre que celle au cours de laquelle intervient l’événement mentionné au 1°, au cours de laquelle l’installation est en activité ou à l’arrêt. de la taxe règles relatives au montant de la taxe sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées sont déterminées par le titre III du de calcul montant de la taxe est égal, pour chaque installation nucléaire de base relevant du secteur énergétique et assimilée, à la somme des tarifs annuels suivants : « 1° Pour toutes les installations, le tarif de base ; « 2° Pour les réacteurs nucléaires et les installations de retraitement du combustible nucléaire usé : « a) Le tarif de « b) Le tarif « c) Le tarif de des tarifs mentionnés à l’article L. 322-49 est différencié en fonction d’un paramètre déterminé par décret représentatif de la capacité de production de « Le premier alinéa du présent article n’est applicable ni aux usines de conversion en hexafluorure d’uranium ni aux autres installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées. tarif de base est réduit lorsque l’installation est à réacteur nucléaire autre que de production d’énergie et destiné à fournir des faisceaux de neutrons est exonéré du tarif de conception. de détermination des tarifs annuels tarifs annuels sont déterminés pour chaque catégorie d’installations mentionnée aux articles L. 322-41 à L. 322-44, et, le cas échéant, selon que l’installation est en activité ou à l’arrêt, par arrêté conjoint des ministres chargés du budget et de l’énergie, dans les conditions prévues au présent sous-paragraphe. tarifs annuels autres que le tarif de base sont déterminés compte tenu des besoins en financement des missions auxquelles le produit de la taxe est affecté en application de l’article L. 322-65. premier alinéa du présent article au tarif de conception, il est tenu compte de la quantité estimée et de la toxicité des colis de déchets radioactifs pour lesquels la solution de gestion à long terme est le stockage en couche géologique profonde. « Par dérogation à l’article L. 322-39-1, le tarif d’accompagnement est déterminé après avis des conseils départementaux et des groupements d’intérêt public mentionnés à l’article L. 542-11 du code de l’environnement. tarifs annuels sont, pour chaque catégorie de réacteurs nucléaires et pour les installations de retraitement du combustible nucléaire usé, compris entre les limites minimales et maximales suivantes, exprimées en millions d’euros : millions d’euros) minimale et maximale de chaque tarif annuel Catégorie de Tarif de base, en Tarif de base, à Tarif de recherche Tarif de conception Production d’énergie, autre que la recherche de 0,02 à 19 de 0,002 à 1,9 de 0,005 à 3 de 0,001 à 1,4 de 0,005 à 4,1 Production d’énergie, recherche de 1,7 à 3,6 de 0,2 à 1 de 0,1 à 1,7 de 0,1 à 0,8 de 1 à 3 Autre que production d’énergie de 0,4 à 1,3 de 0,2 à 0,5 Retraitement du combustible nucléaire usé de 2,1 à 6,4 de 0,8 à 2,8 de 0,1 à 1,9 de 0,1 à 0,9 tarif de base est, pour chaque catégorie d’installations autres que les réacteurs nucléaires et les installations de retraitement du combustible nucléaire usé, compris entre les limites minimales et maximales suivantes, exprimées en millions d’euros : minimale et maximale du tarif de base En activité Usines de conversion en hexafluorure d’uranium de 0,01 à 2,3 de 0,01 à 1,7 Installations de séparation des isotopes des combustibles nucléaires de 0,01 à 2,5 de 0,01 à 1 Installations de fabrication de combustibles de 0,01 à 1,8 Accélérateurs de particules et irradiateurs de 0,01 à 0,2 Usines de préparation et de transformation des substances radioactives de 0,01 à 1,5 de 0,01 à 0,9 Laboratoires et ateliers de maintenance ou d’expertise de pièces radioactives de 0,01 à 0,5 règles relatives à l’exigibilité de la taxe sur les et assimilées sont déterminées par le titre IV du soumises aux obligations fiscales règles relatives aux personnes soumises aux obligations fiscales pour la titre V du livre Ier et par le présent paragraphe. redevable de la taxe le titulaire de l’autorisation de l’installation mentionnée à l’article L. 322-40. règles relatives à la constatation de la taxe sur les installations assimilées sont déterminées par le titre VI du dérogation à l’article L. 161-1, la taxe est constatée par le président de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection mentionnée au premier alinéa de l’article L. 592-1 du code de règles relatives au paiement de la taxe sur les installations assimilées sont déterminées par le titre VII du recouvrement et contentieux règles relatives au contrôle, au recouvrement et au contentieux de la énergétique et assimilées sont, par dérogation au titre VIII du livre Ier, déterminées par le présent paragraphe. énergétique et assimilées sont déterminées par les dispositions suivantes : des compétences en matière de contrôle, de traitement des réclamations et de suivi des contentieux, l’article L. 592-34 du code de l’environnement ; des procédures d’établissement de l’impôt en cas de méconnaissance par le redevable de ses obligations, du recouvrement ainsi que du paiement spontané et du contentieux : dispositions du livre II du code général des impôts et des titres III et IV du livre des procédures fiscales qui sont propres aux installations nucléaires de base ou qui sont applicables aux impôts directs ; « b) Le B du III de l’article 55 de la loi n° 2010-1658 du 29 décembre 2010 de finances rectificative pour 2010. de la taxe sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées est déterminée par les « 1° Pour le tarif d’accompagnement, l’article L. 542-11-1 du code de « 2° Pour le tarif de recherche, l’article L. 542-12-1 du même code ; « 3° Pour le tarif de conception, l’article L. 542-12-3 dudit 2° Après le titre II du livre IV, il est inséré un titre III ainsi et déchets sur les installations nucléaires de base concourant à la gestion des taxe sur les installations nucléaires de base concourant à la gestion des substances radioactives sont déterminées par le titre Ier du livre Ier, par le chapitre unique du titre Ier du présent livre et par la présente installations de traitement d’effluents liquides radioactifs ou de déchets solides radioactifs autres que les combustibles nucléaires installations d’entreposage de substances radioactives mentionnées à l’article L. 433-4 du présent code ; installations de stockage de déchets radioactifs ; substance radioactive, les déchets radioactifs, l’entreposage de matières ou de déchets radioactifs et le stockage de déchets radioactifs s’entendent respectivement au sens des deuxième, cinquième, onzième et douzième alinéas de au a du 1° de l’article L. 433-2 « 1° Les anciens réacteurs nucléaires transformés en installation entreposant leurs propres déchets radioactifs ; « 2° Les autres installations destinées à l’entreposage de substances arrêt définitif et jusqu’à la veille de son déclassement résultant de la décision prévue à installations nucléaires de base concourant à la gestion des substances radioactives sont déterminées par le titre II du livre Ier et par la présente sous-section. nucléaires de base concourant à la gestion des substances radioactives sont déterminées par le titre III du base concourant à la gestion des substances radioactives, à la somme des tarifs annuels suivants : installations de stockage de déchets radioactifs en activité, le tarif de stockage. tarif de base des installations mentionnées au 1° de l’article L. 433-2 est différencié en fonction d’un paramètre déterminé par décret et représentatif, selon le cas, de la capacité de traitement, d’entreposage ou de stockage de l’installation. présent article ne s’applique pas aux anciens réacteurs mentionnés au 1° de l’article L. 433-4. tarif annuel de stockage d’une installation est égal au produit des facteurs suivants : « 1° Le volume total de déchets radioactifs que l’installation est autorisée à « 2° Un tarif de détermination des tarifs tarif de base et le tarif unitaire de stockage sont déterminés pour chaque catégorie d’installations mentionnée au 1° de l’article L. 433-2 et, le cas échéant, selon que l’installation est en activité ou à l’arrêt, par arrêté conjoint des ministres chargés du budget et de l’énergie dans les conditions prévues au présent tarif unitaire de stockage est déterminé après avis des collectivités territoriales auxquelles la taxe est affectée en application de l’article L. 433-25, en fonction des caractéristiques des déchets stockés ou à stocker, notamment leur activité et leur durée de vie. tarif de base est, pour chaque catégorie d’installations, compris entre les limites minimales et maximales suivantes, exprimées en millions Catégorie de l’installation Anciens réacteurs nucléaires transformés en installation entreposant leurs propres déchets radioactifs de 0,1 à 0,5 Autres installations d’entreposage de substances Installations de stockage de déchets radioactifs de 2,2 à 6,8 de 0,2 à 0,7 Installations de traitement d’effluents liquides radioactifs ou de déchets solides radioactifs autres que les combustibles nucléaires usés de 0,4 à 1,9 de 0,2 à 1,1 tarif unitaire de stockage est compris : 0,11 euro et 1,1 euro par mètre cube pour les installations de déchets de très faible activité ; 1,1 euro et 11 euros par mètre cube pour les installations de déchets de faible activité et de moyenne activité à vie 77 euros et 770 euros par mètre cube pour les installations de déchets de haute activité et de moyenne activité à vie substances radioactives sont déterminées par le titre IV du des substances radioactives sont déterminées par le titre V du l’installation mentionnée à l’article L. 433-2. radioactives sont déterminées par le titre VI du radioactives sont déterminées par le titre VII du des substances radioactives sont, par dérogation au titre VIII du livre Ier, déterminées par la présente des substances radioactives sont déterminées par les dispositions du produit du tarif de stockage de la taxe sur les installations radioactives est déterminée par l’article L. 542-10-2 du code de l’environnement. » ; 3° (nouveau) Au 1er janvier 2027, la troisième colonne du tableau du second alinéa de l’article L. 322-55, dans sa rédaction résultant du 1° du présent I, est ainsi l’avant-dernière ligne, le nombre : « 0,5 » est remplacé par le nombre : « 0,4 » ; « b) À la dernière ligne, le nombre : « 2,8 » est remplacé par le nombre : « 2,7 » ; 4° (nouveau) Au 1er janvier 2027, la quatrième ligne du tableau du second alinéa de l’article L. 322-56, dans sa « a) À la deuxième colonne, le nombre : « 2,5 » est remplacé par le nombre : « 2,2 » ; dernière colonne, le nombre : « 1 » est remplacé par le nombre : « 0,7 » ; 5° (nouveau) Au 1er janvier 2027, à la dernière colonne des troisième et quatrième lignes du tableau du second alinéa de l’article L. 433-15, dans sa rédaction résultant du 2° du présent I, le nombre : « 0,5 » est remplacé par le nombre : II. – Le code de l’environnement est ainsi modifié : « produit », la fin du II de l’article L. 125-31 est ainsi rédigée : « du tarif de base de la taxe sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées prévu au 1° de l’article L. 322-49 du code des impositions sur les biens et services et du tarif de base de la taxe sur les installations radioactives prévu au 1° de l’article L. 433-9 du même code. » ; 2° Les deux derniers alinéas de l’article L. 542-11 sont supprimés ; l’article L. 542-11, il est inséré un article L. 542-11-1 ainsi rédigé : produit du tarif d’accompagnement de la taxe sur les installations assimilées prévu au b du 2° de l’article L. 322-49 du code des impositions sur les biens et services est réparti en un nombre de parts de même montant égal au nombre de départements mentionnés à l’article L. 542-11 du présent code. « Une fraction de chacune de ces parts, déterminée par décret dans la limite de 20 %, est reversée, au prorata de leur population, aux communes du département dont une partie du territoire est distante de moins de 10 kilomètres de l’accès principal aux installations souterraines d’un laboratoire souterrain mentionné à l’article L. 542-4 ou d’un centre de stockage en couche géologique profonde mentionné à « Une fraction supplémentaire de chacune de ces parts, déterminée par décret dans la limite de 20 % est, après avis des groupements d’intérêt public mentionnés à l’article L. 542-11, reversée aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre du département comprenant une ou plusieurs de ces communes et au prorata de la population de ces dernières. « Le solde de chacune de ces parts est reversé au groupement d’intérêt public mentionné à l’article L. 542-11. » ; 4° À la dernière phrase de l’avant-dernier alinéa de l’article L. 542-12, les mots : « taxes additionnelles mentionnées au V de l’article 43 de la loi de finances pour 2000 (n° 99-1172 du 30 décembre 1999) » sont remplacés par les mots : « tarifs de recherche et d’accompagnement de la énergétique et assimilées prévus aux a et b du 2° de l’article L. 322-49 du code des impositions sur les biens et services » ; a) La dernière phrase du premier alinéa est supprimée ; b) Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Est affecté à ce fonds le produit du tarif de recherche de la taxe sur les installations assimilées prévu au a du 2° de c) Le dernier alinéa est complété par les mots : « du présent b) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé : « Le produit du tarif de conception de la taxe sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées prévu au c du 2° de l’article L. 322-49 du code des impositions sur les biens et services est affecté à ce fonds. » ; 7° Après le mot : « État, », la fin de l’article L. 592-18 est ainsi rédigée : « de la taxe sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées mentionnée à l’article L. 322-39 du code des impositions sur les biens et services et de la taxe sur les installations nucléaires de base concourant à la gestion des substances radioactives mentionnée à l’article L. 433-1 du même code. » ; chapitre II du titre IX du livre V est complétée par une sous-section 7 ainsi rédigée : en matière de fiscalité de sûreté nucléaire et de radioprotection est compétente pour constater et collecter, pour le compte de l’État, la taxe sur les installations nucléaires de base relevant du secteur énergétique et assimilées mentionnée à services et la taxe sur les installations nucléaires de base concourant l’article L. 433-1 du même code, contrôler les éléments sur la base desquels elles sont établies, instruire les réclamations et suivre les contentieux. « À cette fin, dans le livre des procédures fiscales, les références à l’administration, à l’administration fiscale ou à la direction générale des finances publiques s’entendent de références à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection. » III. – Le code général des collectivités territoriales est ainsi 1° Le b des articles L. 2331-3 et L. 3332-1 est complété par des 9° et 10° ainsi rédigés : « 9° Le produit du tarif d’accompagnement de la taxe sur les installations nucléaires au b du 2° de l’article L. 322-49 du code des impositions sur les biens et services dans les conditions prévues à l’article L. 542-11-1 du code de « 10° Le produit du tarif de stockage de la taxe sur les installations nucléaires de base concourant à la gestion des substances radioactives prévu au 2° de l’article L. 433-9 du code des impositions sur les biens et services, dans les conditions prévues à l’article L. 542-10-2 du code de 2° Au 4° du I de l’article L. 2334-4, les mots : « et de la taxe additionnelle à la taxe sur les installations nucléaires de base prévue au VI de l’article 43 de la loi de finances pour 2000 (n° 99-1172 du 30 décembre 1999) » sont remplacés par les mots : « , du tarif de stockage de la des substances radioactives mentionnée à l’article L. 433-1 du code des impositions sur les biens et 3° Le a de l’article L. 4331-2 est complété par un 13° « 13° Le produit du 4° La sous-section 1 de la section 6 du chapitre Ier du titre Ier du livre II de la cinquième partie est complétée par un article L. 5211-27-3 ainsi rédigé : établissements publics de coopération intercommunale peuvent percevoir les recettes suivantes : « 1° Le produit du des impositions sur les biens et services, dans les conditions prévues « 2° Le produit du IV. – Le XI de l’article 1647 du code général des impôts est ainsi frais de recouvrement, l’État prélève sur les sommes collectées par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection en application de l’article L. 592-34 du code de l’environnement : « 1° 1 % du montant des tarifs de recherche et d’accompagnement de la taxe sur les et assimilées prévus aux a et b sur les biens et services ; « 2° 0,5 % du montant du tarif de conception de la taxe sur les installations nucléaires au c du même 2° ; « 3° 1 % du montant du tarif de stockage de la taxe sur les installations nucléaires de base concourant à la gestion des substances radioactives prévu au 2° de l’article L. 433-9 du même code, dans la limite d’un plafond de 70 000 euros. » le 2° de l’article L. 256 B du livre des procédures fiscales, sont insérés des 3° et 4° ainsi rédigés : « 3° La taxe sur les et assimilées mentionnée à l’article L. 322-39 dudit code ; « 4° La taxe sur les substances radioactives mentionnée à l’article L. 433-1 du même code. » VI. – Le tableau du second alinéa de l’article 4 de l’ordonnance n° 2021-1843 du 22 décembre 2021 portant partie législative du code des impositions sur les biens et services et transposant diverses normes du droit de l’Union européenne est ainsi 1° Après la septième ligne, sont insérées quatre lignes ainsi rédigées : Taxe sur les installations nucléaires de base prévue à l’article 43 de la loi de finances pour 2000 (n° 99-1172 du 30 décembre 1999), perçue sur les réacteurs nucléaires, les installations concourant à la production du combustible nucléaire, les installations de retraitement du combustible nucléaire usé, les accélérateurs de particules et les irradiateurs, les usines de préparation et de transformation de substances radioactives, les laboratoires et les ateliers de maintenance ou relevant du secteur énergétique et assimilées mentionnée à l’article L. 322-39 Tarif de base prévu au 1° de l’article L. 322-49 Taxe additionnelle à la taxe sur les installations nucléaires de base, dite « de recherche », prévue au V de l’article 43 de la loi de finances pour 2000 Tarif de recherche prévu au a du 2° de nucléaires de base, dite « d’accompagnement », prévue au V de l’article 43 de la loi de finances pour 2000 Tarif d’accompagnement prévu au b du 2° de Contribution spéciale au profit de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs prévue à l’article 58 de la loi n° 2013-1279 du 29 décembre 2013 de finances rectificative pour 2013 Tarif de conception prévu au c du 2° de 2° Après la trente-septième ligne, sont insérées trois lignes ainsi et déchets nucléaires précitée, perçue sur les installations de traitements d’effluents liquides radioactifs ou de déchets solides radioactifs autres que les combustibles nucléaires usés et les installations d’entreposage ou de stockage de déchets radioactifs concourant à la gestion des substances radioactives mentionnée à Tarif de base prévu au 1° de nucléaires de base, dite « de stockage », prévue au VI de l’article 43 de la loi de finances pour 2000 Tarif de stockage prévu au 2° de 1° L’article 43 de la loi de finances pour 2000 (n° 99-1172 du 2° L’article 96 de la loi n° 2010-1658 du 29 décembre 2010 de finances rectificative pour 2010 ; 3° L’article 58 de la loi n° 2013-1279 du 29 décembre 2013 de finances rectificative pour 2013 ; 4° L’article 127 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021. VIII. – À compter de la publication de l’autorisation de création prévue au I de l’article L. 593-7 du code de l’environnement relative au centre de stockage en couche géologique profonde mentionné au 2° de l’article 3 de la loi n° 2006-739 du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs : du 2° de l’article L. 322-49, l’article L. 322-52 et le 3° de l’article L. 322-65 du code des impositions sur les biens et services sont abrogés et le deuxième alinéa de l’article L. 322-54 et la dernière colonne du tableau du second alinéa de l’article L. 322-55 du même code sont supprimés ; 2° Le second alinéa de l’article L. 542-12-3 du code de l’environnement est 3° Le 2° du XI de l’article 1647 du code général des impôts est IX. – Les taxes prévues à la sous-section 1 de la section 3 du chapitre II du titre II du livre III du code des impositions sur les biens et services et à la section 1 du chapitre III du titre III du livre IV du même code font l’objet, au titre de 2026, d’un acompte dans les conditions prévues au chapitre II du titre VII du livre Ier dudit code. présent article entre en vigueur le 1er janvier 2026, à l’exception des 3° à 5° du I qui entrent en vigueur à la date qu’ils prévoient. X. – La perte de recettes résultant pour l’État du VIII est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. Article 6 1° À la fin du 2° de l’article L. 172-3, le mot : « déclaration » est remplacé par le mot : 2° Au début du chapitre II du titre II du livre III, tel qu’il résulte de l’article 4 de la présente loi, est ajoutée une section 1 ainsi rédigée : réseau public de transport d’électricité s’entend au sens de l’article L. 321-4 du code de l’énergie. « Le gestionnaire du réseau public de transport s’entend de la société mentionnée à l’article L. 111-40 du même code. réseaux publics de distribution d’électricité s’entendent de ceux mentionnés au dernier alinéa du IV de l’article L. 2224-31 du code général des collectivités territoriales ou à l’article L. 324-1 du code de l’énergie. « Les gestionnaires des réseaux publics de distribution de l’électricité s’entendent des personnes mentionnées à l’article L. 111-52 du même code. réseaux publics de transport de gaz s’entendent des réseaux publics d’acheminement du gaz qui ne relèvent pas des réseaux publics de distribution au sens du premier alinéa de réseaux de transport de gaz s’entendent des personnes désignées en application de l’article L. 111-2 du code de l’énergie. réseaux publics de distribution de gaz s’entendent de ceux mentionnés à l’article L. 432-4 du code de réseaux publics de distribution de gaz s’entendent des personnes mentionnées à l’article L. 111-53 du même 3° Après la section 1 du même chapitre II, telle qu’elle résulte du 2° du présent I, est insérée une section 2 ainsi rédigée : distribution et transport de répartition des coûts du mécanisme de capacité règles relatives à la taxe de répartition des coûts du mécanisme de capacité sont déterminées par le du présent chapitre et par la présente sous-section. soumise à la taxe la fourniture ou la consommation d’électricité par un contributeur au mécanisme de capacité, au sens de l’article L. 322-8, lorsqu’elle intervient pendant la période de tension de ce système au sens de système électrique s’entend de celui mentionné à l’article L. 141-7 du code de l’énergie. contributeur au mécanisme de capacité s’entend de la personne « 1° La personne autorisée en application de l’article L. 333-1 du code de l’énergie, pour les quantités d’électricité qu’elle fournit à des personnes qui les consomment sur le territoire de taxation mentionné à l’article L. 322-10 du présent code ; « 2° La personne qui consomme de l’électricité sur le territoire de taxation, y compris pour compenser ses pertes, pour les quantités d’électricité qui ne sont pas fournies par une personne qui relève du 1° du présent article. « Ne sont pas prises en compte les consommations d’électricité réalisées au moyen d’un système qui n’est pas raccordé au système période de livraison et la période de tension du système électrique s’entendent de celles qui sont définies en application de l’article L. 316-4 du code de territoire de taxation s’entend du territoire métropolitain mesures réglementaires prises en application ou pour l’application de la présente sous-section sont prises après avis de la Commission de régulation de l’énergie mentionnée à l’article L. 131-1 du code de l’énergie. fait générateur de la taxe est constitué par la fourniture ou la consommation d’électricité par un contributeur au mécanisme de capacité, lorsqu’elle intervient pendant la période de tension de ce système. montant de la taxe est égal au produit des facteurs suivants : « 1° Le quotient numérateur, le montant à financer au sens de dénominateur, la puissance soutirée sur le système par l’ensemble des contributeurs déterminée dans les conditions prévues à l’article L. 322-15 et résultant de la dernière estimation effectuée en application de l’article L. 316-5 du code de l’énergie ; « 2° La puissance soutirée sur le système pendant la période de tension par contributeur et déterminée dans les conditions prévues à l’article L. 322-15 du présent code. régulation de l’énergie constate, sur proposition du gestionnaire du réseau public de transport, le numérateur et le dénominateur mentionnés aux a et b du 1° du présent article ainsi que le quotient de ces deux montant à financer pour une période de livraison s’entend de la somme des éléments suivants : total des rémunérations versées par le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité, majoré de la taxe sur la valeur ajoutée assise sur ces rémunérations et non déductible par ce dernier, aux exploitants mentionnés à l’article L. 316-1 du code de l’énergie au titre de cette période de livraison, compte tenu des procédures prévues à l’article L. 316-6 du même code qui sont achevées avant le début de la période de livraison ; différence entre le montant total de la taxe devenu exigible au cours de chacune des périodes précédentes et le montant à financer établi au titre de chacune de ces périodes ; « 3° Le cas échéant, les montants échangés entre le gestionnaire de réseau et les exploitants en exécution des contrats résultant des procédures prévues au même article L. 316-6 qui sont exigibles au titre d’une période de livraison précédente et qui n’ont pas été pris en compte dans le montant à financer établi pour l’une de ces périodes. À cette fin, les sommes dues au gestionnaire sont comptabilisées positivement et celles dues par le gestionnaire sont comptabilisées « 4° Le cas échéant, lorsqu’ils sont devenus exigibles au cours d’une période de livraison précédente et sont définitivement irrécouvrables, les montants dus au gestionnaire de réseau au titre de la taxe ou en exécution des contrats résultant des procédures prévues audit article L. 316-6. Les montants pris en compte pour chaque période de livraison sont constatés par arrêté du ministre chargé de l’énergie sur proposition du gestionnaire de « 5° Le cas échéant, le montant des majorations perçues au cours de cette période de livraison en application du second alinéa de l’article L. 321-17 du code de l’énergie, comptabilisé négativement. présent article, seuls sont pris en compte les éléments établis au premier jour du mois qui précède le début de la période de livraison. Les éléments établis postérieurement sont pris en compte pour la période de livraison puissance soutirée sur le système par le contributeur s’entend du quotient entre : numérateur, la quantité totale d’électricité corrigée des aléas climatiques et des effacements dans les conditions prévues aux deuxième et troisième alinéas de l’article L. 316-5 du code de l’énergie qui, au cours de la période de tension du système électrique, est fournie ou consommée par le contributeur au mécanisme de dénominateur, la durée de la période de tension du système redevable de la taxe le contributeur au mécanisme de capacité. gestionnaires des réseaux publics de distribution d’électricité transmettent au gestionnaire du réseau public de transport d’électricité les données nécessaires pour déterminer les quantités mentionnées à l’article L. 322-15 pour chaque redevable. « Les modalités de cette transmission sont approuvées par le ministre chargé de l’énergie, sur proposition du gestionnaire du réseau public de transport d’électricité, après avis de la Commission de régulation de l’énergie. dérogation à l’article L. 161-1, le montant dû par chaque redevable est constaté par le gestionnaire du réseau public du transport d’électricité au moyen d’une notification adressée à ce redevable. dérogation à l’article L. 180-1, la taxe est régie par les dispositions suivantes : du contentieux, celles de la section 3 du chapitre IV du titre III du livre Ier du code de du recouvrement, celles du code des procédures civiles des sanctions, celles du second alinéa de l’article L. 321-17 du code de l’énergie. de la taxe de répartition des coûts du mécanisme de capacité est déterminée par l’article L. 316-2 du code de l’énergie. » première phrase est ainsi rédigé : « Le montant de la rémunération mentionnée à l’article L. 316-1 est déduit des charges… (le reste sans changement). » ; dernière phrase, la référence : « L. 335-6 » est remplacée par la référence : « L. 316-13 » ; a) Au premier alinéa, les mots : « et producteurs » sont remplacés par les mots : « , producteurs et gestionnaires de phrase du quatrième alinéa, les mots : « de garanties de capacités » sont remplacés par les mots : « au titre du mécanisme de capacité » ; c) Au dernier alinéa, les mots : « d’obligation » sont supprimés et, à la fin, la référence : « L. 335-2 » est remplacée par la référence : « L. 316-1 » ; est complété par un 10° ainsi rédigé : et les modalités de l’obligation incombant au gestionnaire du réseau public de transport d’électricité de lui communiquer les documents, les données et les informations nécessaires à l’accomplissement des missions prévues à l’article L. 134-9-1. » ; 4° La section 1 du chapitre IV du titre III du livre Ier est complétée par un article L. 134-9-1 ainsi Commission de régulation de l’énergie est compétente pour constater les paramètres de la taxe de répartition des coûts du mécanisme de capacité mentionnés au dernier alinéa de l’article L. 322-13 du code des impositions sur les biens et 5° Le sixième alinéa de l’article L. 134-19 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ces différends portent également sur la constatation de la taxe de répartition des coûts du mécanisme de capacité mentionnée à l’article L. 322-18 du code des impositions sur les biens et services. Toutefois, ils ne peuvent porter sur les éléments constatés en application de l’article L. 134-9-1 du présent code. » ; 6° Au dernier alinéa de l’article L. 134-25, après le mot : « application, », sont insérés les mots : « aux articles L. 316-10 et L. 316-11 du présent code, » et les mots : « d’obligation de capacité mentionné à l’article L. 335-2 du présent code » sont remplacés par les mots : « de capacité mentionné à 7° Le premier alinéa de l’article L. 134-29 est ainsi modifié : a) Les mots : « de garanties de capacité mentionnées » sont remplacés par les mots : « au titre du mécanisme de capacité mentionné » ; référence : « L. 335-2 » est remplacée par la référence : 8° Après le mot : « notamment », la fin du 3° de l’article L. 314-20 est ainsi rédigée : « la rémunération mentionnée à titre Ier du livre III est complété par un chapitre VI ainsi rédigé : mécanisme de capacité d’assurer le respect du critère de sécurité d’approvisionnement en électricité mentionné à l’article L. 141-7, un mécanisme de capacité est « Ce mécanisme prend la forme d’une rémunération versée par le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité aux exploitants de capacités de production, de stockage et d’effacement de consommation en contrepartie de leurs engagements de disponibilité mentionnés à l’article L. 316-7. produit de la taxe de répartition des coûts du mécanisme de capacité mentionnée à l’article L. 322-5 du code des impositions sur les biens et services est affecté au gestionnaire du réseau public de transport d’électricité, pour le financement de la rémunération mentionnée au second alinéa de l’article L. 316-1 du présent code. pour des années pour lesquelles il n’a pas encore été procédé à la certification des capacités de production, de stockage et d’effacement de consommation, ni le bilan prévisionnel pluriannuel mentionné à l’article L. 141-8, ni les études d’adéquation à l’échelle européenne mentionnées à l’article 23 du règlement (UE) 2019/943 du Parlement européen et du Conseil du 5 juin 2019 sur le marché intérieur de l’électricité n’identifient de difficultés d’adéquation des ressources en l’absence de mécanisme de capacité, le ministre chargé de l’énergie suspend par arrêté l’application de ce mécanisme pour ces mêmes années et pour les années ultérieures aussi longtemps qu’aucune difficulté d’adéquation n’est identifiée. « La suspension du dispositif s’effectue sans préjudice de l’exécution des contrats déjà conclus, à l’issue des procédures mentionnées à l’article L. 316-6 du présent code, à la date de la décision de suspension et de l’exigibilité qui en résulte de la taxe de répartition des l’article L. 322-5 du code des impositions sur les biens et ministre chargé de l’énergie arrête, sur proposition du gestionnaire du réseau public de transport d’électricité et après avis de la Commission de régulation de l’énergie, des périodes de livraison et des périodes de tension du système « Pour chaque période de livraison, le besoin en capacités de production, de stockage et d’effacement de consommation sur les périodes de tensions du système électrique nécessaire à la sécurité d’approvisionnement en métropole continentale est approuvé par le ministre chargé de l’énergie, sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie formulée sur la base des éléments transmis par le gestionnaire du réseau public de transport. Il est établi au moyen d’une méthodologie approuvée par le ministre chargé de l’énergie, sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie formulée sur la base d’un rapport établi par le gestionnaire de réseau de transport d’électricité. « La période de livraison est déterminée sur une base annuelle. Elle comprend une plage terminale d’au moins un mois ne recouvrant pas les heures pendant lesquelles sont normalement anticipés les pics de recours au système « La période de tension du système électrique s’entend, pour chaque période de livraison, de l’ensemble des heures de tension pour le système électrique. Le cumul de ces heures est compris entre cent et cinq cents heures et elles sont réparties sur au plus soixante jours. Commission de régulation de l’énergie estime, sur proposition du gestionnaire de réseau public de transport d’électricité et au plus tard au premier jour du mois qui précède le début de chaque période de livraison, les quantités d’électricité consommées pendant la période de tension du système électrique correspondante, corrigées pour correspondre à une température extrême représentative des risques contre lesquels le système cherche à se couvrir pour assurer la sécurité d’approvisionnement. « Ces corrections sont déterminées selon une méthodologie déterminée par arrêté du ministre chargé de l’énergie après avis de la Commission de régulation de l’énergie et visant à majorer les quantités d’électricité à proportion de la sensibilité du profil de consommation aux aléas de « Les quantités qui contribuent à la constitution d’une capacité d’effacement mentionné au deuxième alinéa de l’article L. 271-1 et certifiée en application de l’article L. 321-16 sont comptabilisées comme une consommation effective. vue de satisfaire le besoin en capacités mentionné à l’article L. 316-4, le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité sélectionne des installations de production, de stockage et d’effacement de consommation dans le cadre de procédures concurrentielles, sur la base de critères transparents et non discriminatoires. Ces procédures sont organisées selon une anticipation et des modalités suffisantes pour permettre le développement de ces installations. « Ces procédures peuvent prévoir l’obligation pour les exploitants d’offrir un volume minimal de capacité, qui peut dépendre des caractéristiques et de la capacité totale de leurs installations, ou d’offrir l’intégralité de leur capacité disponible « Elles peuvent prévoir des modalités spécifiques pour les nouvelles capacités de production, de stockage ou d’effacement, y compris en intégrant une rémunération pluriannuelle pour leur disponibilité. « Elles peuvent également prévoir des modalités plus favorables pour les installations de stockage et d’effacement de consommation dans le but d’atteindre les objectifs nationaux de développement de ces moyens fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie. « Le décret en Conseil d’État prévu à l’article L. 316-13 détermine les conditions dans lesquelles les capacités situées dans un État membre de l’Union européenne et disposant d’un raccordement direct au réseau métropolitain continental, conformément à l’article 26 du règlement (UE) le marché intérieur de l’électricité, sont prises en compte pour satisfaire le besoin mentionné au premier alinéa du d’une capacité sélectionnée prend des engagements de disponibilité sur la période considérée. « Ces engagements sont matérialisés par un contrat conclu avec le gestionnaire du réseau public de transport. Ce contrat précise les conditions dans lesquelles est assuré le contrôle de la disponibilité de la capacité faisant l’objet de l’engagement de disponibilité ainsi que les modalités de versement de la rémunération mentionnée à l’article L. 316-1. « Un exploitant de capacités de production, de stockage ou d’effacement de consommation peut, par contrat, transférer ses engagements à un autre exploitant. engagements mentionnés à l’article L. 316-7 portent sur des capacités certifiées par les gestionnaires du réseau en application de l’article L. 321-16. « À cet effet, tout exploitant de capacités de production, de stockage ou d’effacement de consommation raccordées au réseau public de transport ou de distribution et situées en métropole continentale est tenu d’en demander la certification par le gestionnaire du réseau public d’électricité auquel son installation est raccordée. Les modalités de cette certification de capacité, qui peuvent être adaptées pour les installations dont la participation à la sécurité d’approvisionnement est réduite, sont définies par un décret en Conseil d’État pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie. « La personne qui achète, en application des articles L. 121-27, L. 311-13, L. 314-1 et L. 314-6-1 et, le cas échéant, de l’article L. 314-26, de l’électricité produite en France métropolitaine continentale à partir d’énergies renouvelables ou par cogénération est subrogée dans les droits et les obligations du producteur de cette électricité pour la certification des capacités correspondantes et pour la responsabilité des écarts entre la capacité effective et l’engagement de « Les méthodes de certification d’une capacité tiennent compte des caractéristiques techniques de celle-ci et sont transparentes et non certification et les conditions du contrôle des capacités certifiées, notamment les conditions d’application de la pénalité mentionnée à l’article L. 316-12, sont approuvées par le ministre chargé de l’énergie, sur proposition du gestionnaire du réseau public de transport d’électricité, après avis de la Commission de installation de production dont la production commerciale a débuté à compter du 4 juillet 2019 et qui émet plus de 550 grammes de dioxyde de carbone issu de carburant fossile par kilowattheure d’électricité ne peut voir sa capacité « Une installation de production dont la production commerciale a débuté avant le 4 juillet 2019 et qui émet plus de 550 grammes de dioxyde de carbone issu de carburant fossile par kilowattheure d’électricité et plus de 350 kilogrammes de dioxyde de carbone issu de carburant fossile en moyenne par kilowatt de puissance électrique installée ne peut voir sa capacité certifiée. « Les modalités de calcul des émissions pour l’atteinte des plafonds prévus aux premier et deuxième alinéas sont déterminées par décret. une sanction pécuniaire prononcée par le comité de règlement des différends et des sanctions de la Commission de régulation de l’énergie dans les conditions prévues aux articles L. 134-25 à L. 134-34, l’exploitant de capacités de production, de stockage ou d’effacement qui « 1° Les règles qui lui sont applicables pour sa participation aux procédures prévues à l’article L. 316-6 ; d’offrir un volume minimal mentionnée à de certification prévue à l’article L. 316-8. une sanction pécuniaire, prononcée dans les conditions prévues à l’article L. 316-10, l’acteur intervenant sur les marchés sur lesquels sont négociés les produits du mécanisme de capacité qui : « 1° Se rend coupable d’une opération d’initiés, d’une manipulation de marché ou d’une tentative de manipulation de marché se rapportant à des produits du mécanisme de « 2° Omet de publier les informations privilégiées qu’il détient. « Les manipulations de marché, les tentatives de manipulation de marché et les informations privilégiées s’entendent au sens des 1, 2 et 3 de l’article 2 du règlement (UE) n° 1227/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’énergie. L’étendue des interdictions et des obligations prévues aux 1° et 2° du présent article est celle prévue pour les produits énergétiques de gros aux articles 3, 4 et 5 du même règlement. « Les produits du mécanisme de capacité s’entendent des contrats portant sur des capacités régies par le présent chapitre et des produits dérivés en rapport avec ces capacités. Le produit dérivé s’entend de l’instrument financier mentionné aux points 5, 6 ou 7 de la section C de l’annexe I de la directive 2014/65/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchés d’instruments financiers et modifiant la directive 2002/92/CE et la directive 2011/61/UE. quatrième alinéa du présent article, les références que le règlement (UE) n° 1227/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 précité fait aux produits énergétiques de gros ou aux marchés de gros sont remplacées par des références aux produits du mécanisme de capacité et aux marchés sur lesquels ces produits sont négociés. exploitant de capacités de production, de stockage et d’effacement de consommation est responsable des écarts entre la capacité effective et la capacité faisant l’objet d’un engagement de disponibilité. Il assume ainsi le rôle de titulaire de périmètre de certification. « Le titulaire de périmètre de certification peut, par contrat, transférer le rôle de titulaire de périmètre de certification à une autre périmètre de certification signe un contrat avec le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité. Ce contrat définit les modalités de détermination et de règlement de la pénalité relative aux engagements pris par les exploitants de capacités dans son périmètre. « Dans le cas où la disponibilité effective de la capacité dont il a la charge est inférieure à l’engagement de disponibilité pris au sein de son périmètre, le titulaire de périmètre de certification est redevable d’une pénalité financière versée au gestionnaire du réseau public de transport d’électricité. Le montant de la pénalité financière est déterminé de manière à assurer, à moyen terme, une incitation économique à la satisfaction des engagements formulés par les exploitants de capacités de production, de stockage et d’effacement de consommation. de régulation de l’énergie, précise les modalités d’application du présent chapitre. » ; 10° Les articles L. 321-16 et L. 321-17 sont remplacés par des articles L. 321-16 à L. 321-17 ainsi rédigés : certifie les capacités de production, de stockage et d’effacement de consommation qui sont raccordées au réseau public de transport de façon à permettre aux exploitants de ces capacités de conclure un engagement de disponibilité au titre du mécanisme de capacité prévu à l’article L. 316-1. procède à la comptabilité des engagements de disponibilité détenus par chaque exploitant et au calcul des écarts entre ces engagements et la disponibilité effective des capacités faisant l’objet d’un engagement de disponibilité en application de « Les méthodes de calcul des écarts sont approuvées par le ministre chargé de gestionnaire du réseau public de transport est chargé de la constatation et du recouvrement de la taxe de répartition des coûts du mécanisme de capacité mentionnée à « Tout retard dans le paiement des sommes qui doivent être versées au gestionnaire du réseau public de transport au titre de cette taxe donne lieu à l’application d’une majoration de 5 %. Cette majoration est affectée au gestionnaire de réseau. » ; « 10° De certifier les installations de production, de stockage et d’effacement de consommation qui sont raccordées à son réseau et de transmettre au gestionnaire du réseau public de transport leur disponibilité effective de façon à permettre aux exploitants de conclure avec le gestionnaire du réseau public de transport un engagement de disponibilité au titre du mécanisme de capacité prévu au chapitre VI du titre Ier du a) À la fin du quatrième alinéa du I, les mots : « , notamment celles prévues au chapitre V du présent titre » sont du II, les mots : « , notamment celles prévues au chapitre V du présent titre III » sont 13° Le chapitre V du titre III du livre III est abrogé. III. – Au second alinéa du 2 septies de l’article 283 du code général des impôts, les mots : « , de certificats de garanties de capacité mentionnées à l’article L. 335-3 du même code » sont du I et les II et III entrent en vigueur à une date six mois à la date de réception par le Gouvernement de la réponse de la Commission européenne permettant de considérer le dispositif législatif lui ayant été notifié comme conforme au droit de l’Union européenne en matière d’aides Ils sont applicables à l’électricité produite, fournie ou consommée à compter de cette même date d’entrée en vigueur. Les dispositions relatives à la contribution des fournisseurs d’électricité prévue à l’article L. 335-1 du code de l’énergie qui sont en vigueur avant cette date demeurent applicables à compter de cette date en tant qu’elles se rapportent à des garanties de capacités ou des consommations intervenant avant cette date. du I entre en vigueur le 1er janvier 2026. Article 7 I. – Le chapitre II du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services est ainsi modifié : 1° La seconde colonne du tableau du deuxième alinéa de l’article L. 312-35 est ainsi modifiée : a) À la deuxième ligne, le montant : « 59,40 » est remplacé par le montant : « 60,75 » ; b) À la quatrième ligne, le montant : « 76,826 » est remplacé par le montant : « 77,647 » ; les mots : « , le cas échéant avant application des dispositions du troisième alinéa, » sont b) Le tableau du deuxième alinéa est ainsi rédigé : (En euros par Catégorie fiscale Tarif normal en 2025 Fiouls lourds Fiouls domestiques Pétroles lampants Gaz de pétrole liquéfiés combustible Gaz naturels combustible c) Le troisième alinéa est supprimé ; d) Le dernier alinéa – au début de la première phrase, les mots : « Pour les gaz naturels, le tarif normal de la catégorie fiscale est indexé » sont remplacés par les mots : « Ces tarifs normaux sont – est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Cette révision intervient le 1er février. » ; premier alinéa, l’année : « 2015 » est remplacée par l’année : « 2025 » ; Ménages et assimilés Petites et moyennes entreprises Haute puissance « 22,5 € » est remplacé par le montant : « 19,74 € » et sont ajoutés les mots : « du présent code » ; 4° Le paragraphe 1 de la sous-section 2 de la section 3 est complété par des articles L. 312-37-1 et L. 312-37-2 ainsi rédigés : tarifs normaux d’accise des catégories fiscales des combustibles et de l’électricité résultant des articles L. 312-36 et L. 312-37 sont majorés d’un montant déterminé au titre de chaque année civile et égal au quotient entre : numérateur, le montant à financer pour l’année mentionnée au premier alinéa du présent article au titre des zones non interconnectées, déterminé dans les conditions prévues à l’article L. 121-10 du code de l’énergie et exprimé en euros ; dénominateur, la quantité totale d’énergie relevant des tarifs normaux des catégories fiscales mentionnées au premier alinéa du présent article, constatée dans les conditions prévues à l’article L. 312-37-2. « La majoration mentionnée au premier alinéa du présent article est applicable aux consommations intervenant du 1er février de l’année civile mentionnée à ce même premier alinéa au 31 janvier de l’année suivante. « Le montant de cette majoration est constaté par arrêté du ministre chargé du quantités d’énergie relevant d’un ou de plusieurs tarifs d’accise mentionnées au 2° de l’article L. 321-37-1 s’entendent de celles qui sont déclarées à ce tarif ou ces tarifs, en application de l’article L. 161-1, par l’ensemble des redevables pour des produits pour lesquels le fait générateur de l’accise est intervenu au cours de la deuxième année précédente. « Pour les produits autres que les charbons, les gaz naturels et l’électricité, la déclaration au titre d’une période s’entend de celle souscrite pour les mises à la consommation, déplacements à des fins commerciales ou ventes à distance intervenant au cours de cette période. Pour les charbons, les gaz naturels et l’électricité, elle s’entend de celle souscrite pour les faits générateurs intervenant au cours de cette période. premier alinéa du présent article, les quantités déclarées, exprimées dans l’unité mentionnée à l’article L. 312-19, sont, le cas échéant, converties en mégawattheures en recourant aux coefficients déterminés en application de a) Après le mot : « est », la fin de la première phrase du premier alinéa est ainsi rédigée : « minoré de 1,946 € par mégawattheure. » ; « Pour les produits de la catégorie fiscale des gazoles vendus en Corse à la personne qui les consomme, le tarif normal est minoré de 1,35 € par du 2° de l’article L. 312-44 est ainsi a) À la fin de la première phrase, le mot : « normal » est remplacé par les mots : « de référence mentionné à l’article L. 312-44-1 » ; b) La seconde phrase est l’article L. 312-44, il est inséré un article L. 312-44-1 ainsi rédigé : tarif de référence mentionné au a du 2° de l’article L. 312-44, déterminé en fonction de la catégorie fiscale est le suivant : (combustible et « Pour les catégories fiscales des carburants, le tarif de référence est le tarif normal mentionné au tableau du deuxième alinéa de l’article L. 312-35, sauf pour la catégorie fiscale des gazoles pour laquelle il est retenu le tarif mentionné au dernier alinéa du même article L. 312-35. » ; 10° Après la première occurrence de la référence : « L. 312-35 », la fin du dernier alinéa de l’article L. 312-44-1, dans sa rédaction résultant du 9° du présent I, est supprimée ; 11° À la quatrième ligne de la dernière colonne du tableau du second alinéa de l’article L. 312-79, le montant : « 74,576 » est remplacé par le montant : a) Le 1° est ainsi – le h est ainsi « h) Le dernier alinéa du 4° du a de l’article L. 4331-2 du code général des collectivités territoriales et, pour la Corse, l’article L. 4425-28-1 du même code ; » – le i est b) Le 3° est ainsi de la fraction de l’accise perçue sur l’électricité mentionnée au dernier alinéa de l’article L. 312-37 du présent code : « a) Les articles L. 2333-2 et L. 3333-2 du code général des collectivités territoriales ; du I de l’article 7 de la loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour c) Il est ajouté un 4° ainsi rédigé : de la majoration prévue à l’article L. 312-37-1 du présent code, le deuxième alinéa de l’article L. 121-6 du code de II. – Le B de l’article 278-0 bis du code général des impôts est ainsi modifié : 1° Au premier alinéa, les mots : « d’électricité d’une puissance maximale inférieure ou égale à 36 kilovoltampères, d’énergie calorifique et de gaz naturel combustible, distribués » sont remplacés par les mots : « d’énergie calorifique distribuée » ; 2° Le second alinéa est b) Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés : « Par dérogation au premier alinéa et sous réserve du dernier alinéa, lorsqu’elles sont supportées par un opérateur électrique chargé d’une mission de service public dans les zones non interconnectées au réseau métropolitain continental, ces charges sont intégralement compensées par l’affectation à cet opérateur de la fraction du produit de la majoration d’accise prévue à l’article L. 312-37-1 du code des « Lorsqu’une convention est conclue par l’État avec la collectivité compétente en vue de financer, sur une partie du territoire national ne relevant pas du champ d’application du présent code, les missions mentionnées aux articles L. 121-7, L. 121-8 et L. 121-8-1 du présent code, la compensation des opérateurs électriques intervient dans les conditions prévues au premier alinéa du présent 1° bis Le 2° de l’article L. 121-7 est ainsi modifié : a) Le a est coûts de production résultant des particularités du parc de production inhérentes à la nature de ces zones compte tenu de la part relative à la production dans les tarifs réglementés de vente d’électricité ou des éventuels plafonds de prix prévus à l’article L. 337-1 ; » b) Le c est coûts d’achats d’électricité, hors ceux mentionnés au a du présent 2° résultant des particularités des sources d’approvisionnement considérées, compte tenu de la part relative à la production dans les tarifs réglementés de vente d’électricité ou des éventuels plafonds de prix prévus à l’article L. 337-1. Ces coûts, déduction faite des recettes issues de la vente d’électricité, sont pris en compte dans la limite des surcoûts de production qu’ils contribuent à 2° Le premier alinéa de l’article L. 121-9 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Cette évaluation comprend la constatation des charges au titre de l’année précédente et les charges prévisionnelles au titre de l’année L’article L. 121-10 est ainsi rétabli : montant à financer pour une année au titre des zones non interconnectées s’entend de la somme des termes suivants : « 1° Les charges prévisionnelles imputables aux missions de service public mentionnées au deuxième alinéa de l’article L. 121-6, pour l’année mentionnée au premier alinéa du présent article, évaluées par la Commission de régulation de l’énergie, dans les conditions mentionnées à l’article L. 121-9 au cours de l’année précédant celle mentionnée au premier alinéa du présent article. À cette fin, il est tenu compte des régularisations prévues aux articles L. 121-19 et L. 121-19-1 relatives aux années antérieures et il n’est pas tenu compte des charges résultant des conventions mentionnées au dernier alinéa de l’article L. 121-6 ; différence entre : part, le montant à financer constaté pour l’année part, une évaluation des sommes versées en application du dernier alinéa de l’article L. 121-16 entre le 1er février de l’année précédant celle mentionnée au premier alinéa du présent article et le 31 janvier de l’année suivante ; différence entre, d’une part, l’évaluation des sommes versées qui a été faite la deuxième année précédant celle mentionnée au même premier alinéa en application du b du 2° et, d’autre part, les sommes effectivement versées. « Ce montant est constaté au plus tard au cours du mois de septembre de l’année précédant celle mentionnée au premier « Par dérogation aux cinq premiers alinéas, les charges de service public financées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article L. 121-6 sont compensées par des versements déterminés sur la base des montants effectivement encaissés au titre de la majoration mentionnée au même deuxième alinéa. Ces versements peuvent être différenciés entre les bénéficiaires en fonction de la part du total du montant des charges qu’ils représentent. Les échéances de versement et les règles de détermination de leur montant sont précisées par voie réglementaire. » ; 4° Le tableau du second a) La dix-neuvième Article L. 121-6 vingtième ligne est ainsi rédigée : Article L. 121-7 b) Les vingt-deuxième et vingt-troisième lignes sont remplacées par une ligne ainsi Articles L. 121-9 et L. 121-16 IV. – Le code de l’article L. 2224-31 est ainsi rédigé : financement des aides aux collectivités pour l’électrification rurale est régi par l’article 7 de la loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011. » ; 2° La section 2 du chapitre III du titre III du livre III de la deuxième partie est ainsi modifiée : l’intitulé, les mots : « de la taxe intérieure sur la consommation d’ » sont remplacés par les mots : « d’accise sur l’ » ; b) Après les mots : « une part communale », la fin du I de l’article L. 2333-2 est ainsi rédigée : « d’accise sur l’électricité mentionnée à l’article L. 312-1 du code des impositions sur les biens et services. » ; 3° Les deux derniers alinéas du 4° du a de l’article L. 4331-2 sont remplacés par un alinéa « – une fraction égale à 2,5 € par hectolitre pour les produits soumis au tarif normal relevant des catégories fiscales des gazoles et des essences et pour l’essence E10 ou, pour la Corse, égale au montant mentionné à l’article L. 4425-28-1 du présent 4° La section 2 du chapitre V du titre II du livre IV de la quatrième partie est complétée par un article L. 4425-28-1 ainsi préjudice du IV de l’article 2 et de l’article 5 de la loi n° 94-1131 du 27 décembre 1994 portant statut fiscal de la Corse, la fraction prévue au dernier alinéa du 4° du a de l’article L. 4331-2 est, en Corse, égale au montant par hectolitre pour les produits soumis au tarif normal relevant de la catégorie fiscale des gazoles ; catégorie fiscale des essences. » de l’article L. 1241-14 du code des transports est abrogé. de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020 est ainsi modifié : « prévues », la fin du a du 1° du V est ainsi rédigée : « , jusqu’au 31 juillet 2025, à l’article L. 312-39 dudit code et, jusqu’au 31 décembre 2025, à l’article L. 312-40 du même code ; » 2° Le 2° du A du IX est ainsi rédigé : « 2° Les fractions de taxes régionales s’entendent des fractions mentionnées, jusqu’au 31 juillet 2025, aux deux derniers alinéas du 4° du a de l’article L. 4331-2 du code général des collectivités territoriales, jusqu’au 31 décembre 2025, au 11° de l’article L. 1241-14 du code des transports, à compter du 1er août 2025, au dernier alinéa du 4° du a de l’article L. 4331-2 du code général des collectivités territoriales et, pour la Corse, à l’article L. 4425-28-1 du même code. » dérogation aux articles L. 312-64 et L. 312-65 du code des impositions sur les biens et services, les tarifs réduits de l’accise sur l’électricité prévus aux articles L. 312-70, L. 312-71 et L. 312-72 du même code sont égaux, pour les quantités d’électricité fournies entre le 1er février 2025 et le 31 décembre 2025, à 0,5 € par mégawattheure. VII. – À compter d’une date déterminée par décret, et au plus tard trois mois après la notification de l’autorisation de la France à appliquer la minoration mentionnée au 1° du présent VII en application de l’article 19 de la directive 2003/96/CE du Conseil du 27 octobre 2003 restructurant le cadre communautaire de taxation des produits énergétiques et de 1° Les deux premiers alinéas de l’article L. 312-41 du code des impositions sur les biens et services, dans leur rédaction résultant des a et b du 7° du I du présent article, sont remplacés par un alinéa ainsi rédigé : « Pour les produits des catégories fiscales des essences et des gazoles qui sont vendus en Corse à la personne qui les consomme, le tarif normal est minoré des montants déterminés par arrêté conjoint des ministres chargés du budget et de l’énergie. Ces montants sont compris, pour les produits relevant de la catégorie fiscale des essences, entre 11 € et 15 € par mégawattheure et, pour les produits relevant de la catégorie fiscale des gazoles, entre 9 € et 12 € par mégawattheure. Ils sont déterminés en fonction des surcoûts liés à l’approvisionnement de ces produits sur le territoire de la Corse. » ; 2° Le 6° du 1 du I de l’article 297 du code général des impôts est abrogé. montant de la contribution pour le financement des aides aux collectivités pour l’électrification rurale versée en 2025 et assise sur les éléments constatés en 2024 est égal à sept douzièmes du montant résultant du I bis de collectivités territoriales, dans sa rédaction antérieure à la présente loi. le 4° en tant qu’il concerne l’électricité, les 8° et 9° et le b du 12° du I ainsi que le c du même 12° en tant qu’il concerne l’électricité et le VI sont applicables à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Wallis-et-Futuna. présent article, à l’exception du d du 2°, des 6° et 10°, et du dernier alinéa du a du 12° du I et des IV bis, VI et VII, entre en vigueur le s’applique aux abonnements se rapportant à des périodes débutant à compter de cette même date. s’applique à compter du 1er février 2025. du 2°, le 6° et le dernier alinéa du a du 12° du I et le IV bis entrent en vigueur le du I entre en vigueur le 1er janvier 2030. 1er août 2025 au 31 janvier 2026, le montant de la majoration prévue à l’article L. 312-37-1 du code des impositions sur les biens et services est égal à 4,89 euros par mégawattheure. B. – Pour la détermination, dans les conditions prévues à l’article L. 121-10 du code de l’énergie, du montant à financer pour l’année 2026 au titre des zones non 1° Le montant mentionné au a du 2° du même article L. 121-10 est remplacé par le produit entre, d’une part, le montant mentionné au A du présent IX bis et, d’autre part, les quantités d’énergies déclarées en 2023 et déterminées dans les conditions prévues à l’article L. 312-37-2 du code des impositions sur les biens et 2° Pour l’application du b du 2° de l’article L. 121-10 du code de l’énergie, il est tenu compte des acomptes versés en 2025 en application du premier alinéa de l’article L. 121-16 du même code et du C du C. – Pour les opérateurs dont les charges sont inférieures à 10 % du montant mentionné au 1° du B du présent IX bis, un acompte est versé en août 2025 en application du premier alinéa de l’article L. 121-16 du code de l’énergie au titre des missions mentionnées au deuxième alinéa de l’article L. 121-6 du même code. Cet acompte est financé dans les conditions prévues pour les charges relevant du premier alinéa du même article L. 121-6. recettes résultant pour l’État du présent article est Article 7 bis 1° La seconde phrase du dernier alinéa de l’article L. 312-45 est 2° Après le même article L. 312-45, il est inséré un article L. 312-45-1 ainsi rédigé : entreprises ou les périmètres d’activités les plus exposés aux prix de l’électricité sont classés dans les catégories suivantes, déterminées en fonction du niveau d’intensité énergétique mentionné au 2° de l’article L. 312-44 apprécié uniquement sur d’intensité énergétique apprécié sur Exposition au prix de Supérieur ou égal à 0,5 % Grand consommateur d’électricité Supérieur ou égal à 2,25 % Supérieur ou égal à 6,75 % Supérieur ou égal à 13,5 % Hyper électro-intensif 3° Après le mot : « entreprise », la fin du 2° de l’article L. 312-57-2 est ainsi rédigée : « grande consommatrice 4° Après le mot : « exploitants », la fin de l’article L. 312-59 est ainsi rédigée : « grands consommateurs 5° À la dernière ligne de la première colonne du tableau du second alinéa de l’article L. 312-64, les mots : « entreprises industrielles électro-intensives » sont remplacés par les mots : « activités industrielles exposées au prix de tarifs réduits de l’électricité consommée pour les besoins des activités industrielles exposées au prix de l’article L. 312-64, déterminés en fonction de cette exposition et exprimés en euros par mégawattheure, ainsi que les articles prévoyant leurs conditions d’application sont les l’électricité des activités industrielles Tarif réduit Activités grandes consommatrices L. 312-71 et L. 312-72 Activités électro-sensibles Activités électro-intensives Activités hyper électro-intensives L. 312-71 a) Le 6° est ainsi – le mot : « installation » est remplacé par le mot : – sont ajoutés les mots : « en fonction de l’espace occupé par les équipements informatiques et, le cas échéant, de leur b) Le 8° est ainsi activités réalisées au moyen de l’infrastructure sont d’un tarif réduit de l’accise l’électricité consommée dans les conditions cumulatives suivantes : « 1° Elle est consommée par une entreprise dont le niveau d’électro-intensité est au moins égal au niveau que l’article L. 312-65 associe à ce tarif réduit ; « 2° Elle est consommée pour les besoins d’une ou de plusieurs des activités de produits minéraux et leur service de soutien, relevant des industries transformation physique ou chimique de matériaux, substances ou composants relevant des industries manufacturières ; « c) La production ou la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur ou d’air conditionné, lorsqu’elle concourt directement à la réalisation d’une activité mentionnée aux a ou b du présent 2° ou à la distribution de chaleur ou de froid au moyen d’un réseau public ; « d) La production ou la distribution d’eau, l’assainissement, la gestion des déchets et la dépollution. « Les activités mentionnées au 2° sont celles qui sont classées sous les sections correspondantes de la nomenclature statistique des activités économiques mentionnées à 9° Le 1° de l’article L. 312-71, dans sa rédaction résultant du 8° du présent I, est ainsi rédigé : consommée par une entreprise qui, compte tenu de son exposition au prix de l’électricité, relève de la catégorie que l’article L. 312-65 associe à ce tarif 10° Les trois premiers alinéas de l’article L. 312-72 sont ainsi « Relève d’un tarif réduit de l’accise l’électricité consommée dans les conditions cumulatives suivantes : dérogation au 1° de l’article L. 312-71, est retenu le tarif réduit directement inférieur à celui que l’article L. 312-65 associe à une exposition au prix de l’électricité lorsque les conditions cumulatives suivantes sont est consommée par une entreprise grande consommatrice d’électricité, électro-sensible ou est consommée pour les besoins d’une ou de plusieurs des activités suivantes : déterminées par arrêté du ministre chargé de l’économie parmi les activités mentionnées aux a et b du 2° de l’article L. 312-71 et dont les produits présentent la plus forte exposition à la concurrence internationale ou constituent des intrants dans la production de tels produits ; mentionnée au c du même 2°, lorsqu’elle concourt directement à la réalisation des activités mentionnées au a du s’applique à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Wallis-et-Futuna. III. – Le I entre en vigueur le 1er janvier 2026, à l’exception du a du 7°, du 8° et du 10° qui entrent en vigueur le 1er mars 2025. Article 7 ter l’article L. 312-62 du code des impositions sur les biens et services, les mots : « autres que les pommes de terre, » sont supprimés. II. – Le I entre en vigueur le 1er mars 2025. Article 7 quater 1° Le 1° de l’article L. 312-17 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Pour le respect de cette condition, il n’est pas tenu compte, le cas échéant, des quantités d’électricité mentionnées à 2° La sous-section 3 de la section 2 est complétée par un article L. 312-17-1 constitue pas le fait générateur de l’accise la consommation d’électricité par la personne qui l’a produite à partir de l’énergie stockée à bord d’un véhicule terrestre à moteur autorisé à la circulation publique au moyen d’une installation ayant pour objet l’alimentation du ou des moteurs de ce véhicule ou des autres dispositifs à bord. » ; 3° Le second alinéa de l’article L. 312-32 est complété par les mots : « ou de l’article L. 312-17-1 » ; la section 5 est complétée par des articles L. 312-95-1 et L. 312-95-2 ainsi rédigés : personne fournit à une autre personne l’électricité issue d’un véhicule dans le cadre d’une opération de restitution de l’énergie stockée à bord de ce véhicule, au sens de l’article L. 312-95-2, la personne qui acquiert l’électricité issue de cette opération exerce le droit à remboursement de l’accise résultant de l’exonération prévue à l’article L. 312-32 dont relève l’électricité qui alimente ce même de restitution de l’énergie stockée à bord d’un véhicule s’entend de la fourniture de l’électricité produite par la batterie d’un véhicule terrestre à moteur autorisé à la circulation publique à des fins autres que le fonctionnement de ce véhicule. qui alimente le véhicule mentionné au premier alinéa s’entend de celle qui est consommée pour stocker l’énergie dans la batterie. L’électricité issue du véhicule s’entend de celle produite à partir de l’énergie stockée dans la batterie et utilisée à des fins autres que le fonctionnement du véhicule. « La batterie d’un véhicule s’entend de l’installation de stockage d’énergie d’origine électrique à bord d’un moyen de transport qui a pour objet principal le fonctionnement de ce moyen de « Le fonctionnement d’un moyen de transport s’entend de l’alimentation en énergie d’un ou de plusieurs de ses moteurs ou des autres dispositifs à s’applique à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Wallis et Futuna. Article 7 quinquies du code des douanes est ainsi modifié : 1° Le I est ainsi les mots : « , des essences et des carburéacteurs » sont remplacés par les mots : « et des essences » ; b) Après le mot : « aviation », la fin du 1° est c) Le 3° est 2° Le III est ainsi les mots : « , des gazoles et des « et des gazoles » ; deuxième alinéa, les mots : « , pour les gazoles et pour les carburants » sont remplacés par les mots : « et pour les gazoles » ; 3° La dernière ligne du tableau du second alinéa du IV est supprimée ; 4° Le V est ainsi a) La dernière colonne du tableau du deuxième alinéa du C est supprimée ; b) La dernière colonne du tableau du second alinéa du D est supprimée. s’applique à compter du 1er janvier 2025. II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, Article 7 sexies du 3° du 1 du B du V de l’article 266 quindecies du code des douanes, après le mot : « électriques », sont insérés les mots : « ou des moteurs à combustion interne à entre en vigueur le 1er janvier 2026. Article 7 septies Article 7 octies 1° Au 1° de l’article 261 E, les mots : « à l’article 1560 du présent code, » sont Le chapitre VI du titre II de la première partie du livre Ier est abrogé ; 2° Le II de la section 1 du chapitre II du titre Ier de la deuxième partie du même livre Ier est 3° À la première phrase du VII de l’article 1649 quater B quater, les mots : « ainsi que les déclarations relatives à l’impôt sur les maisons de jeux prévu à l’article 1559 » sont supprimés ; 4° Le premier alinéa de l’article 1698 D est supprimé ; II. – Le code des du 1° de l’article L. 452-5, les mots : « aux articles L. 452-7 et » sont remplacés par les mots : « à l’article » ; l’article L. 452-8 est supprimé. III. – La seconde phrase du premier alinéa de l’article L. 199 du livre des procédures fiscales est supprimée. IV. – Le III de l’article 34 de la loi n° 2017-1775 du 28 décembre 2017 de finances rectificative pour 2017 est présent article s’applique à compter du Article 8 I. – La section 2 du chapitre Ier du titre II du livre IV du code des impositions sur les biens et services est ainsi modifiée : a) Après le premier alinéa, sont insérés trois alinéas ainsi CO2, méthode dite WLTP, pour les années à compter de 2027 Émissions de dioxyde de carbone (en g/km) Tarif (en €) Inférieures à 103 Supérieures à 189 CO2, méthode dite WLTP, pour l’année 2026 Inférieures à 108 Supérieures à 191 CO2, méthode dite WLTP, pour la période du 1er mars 2025 au Inférieures à 113 Supérieures à 192 ligne du tableau du deuxième alinéa, les mots : « les années à compter de 2024 » sont remplacés par les mots : « la période du 1er janvier 2024 au 2° À la première ligne du tableau du dernier alinéa de l’article L. 421-63, les mots : « 2014 à » sont remplacés par les mots : « 2015 et » ; Barème en puissance administrative pour les années à compter de 2027 Puissance administrative (en CV) Tarif 2027 (en €) Inférieure à 3 15 et plus puissance administrative pour l’année 2026 Tarif 2026 (en €) puissance administrative pour la période du 1er mars 2025 au Tarif 2025 (en €) c) À la première ligne du tableau du dernier alinéa, les mots : « 2014 à » sont remplacés par les mots : « 2015 a) Le début du 1° est ainsi modifié : – le nombre : « 80 » est remplacé par le nombre : 1er janvier 2026, le nombre : « 85 » est remplacé par le nombre : 1er janvier 2027, le nombre : « 90 » est remplacé par le nombre : 1er janvier 2027, au début du 2°, le nombre : « 4 » est remplacé par le nombre : pour les années à compter de 2026 Fraction de la masse en ordre de marche (en kg) Tarif marginal (en Jusqu’à 1 499 De 1 500 et 1 699 De 1 700 à 1 799 De 1 800 à 1 899 De 1 900 à 1 999 À partir de 2 000 première ligne du tableau du deuxième alinéa, les mots : « à compter de 2024 » sont remplacés par les mots : « 2024 et 2025 » ; 1er janvier 2026, au premier alinéa de l’article L. 421-77, le nombre : « 500 » est remplacé par le nombre : 6° bis Le 1er juillet 2026, l’article L. 421-78 est véhicule dont la source d’énergie est exclusivement Tout véhicule dont la source d’énergie est une combinaison d’hydrogène et d’électricité ; véhicule à faible empreinte carbone au sens de l’article L. 224-6-5 du code de l’environnement dont la source d’énergie est exclusivement 6° ter Le 1er juillet 2026, après le même article L. 421-78, il est inséré un article L. 421-78-1 ainsi rédigé : le véhicule dont la source d’énergie est exclusivement l’électricité, autre que celui mentionné au 3° de l’article L. 421-78, la masse en ordre de marche fait l’objet d’un abattement de 600 kilogrammes. » ; 1er juillet 2026, après la référence : « L. 421-78 », est insérée la référence : « , L. 421-78-1 » ; 1er janvier 2027, après le mot : « électricité », sont insérés les mots : « et dont la puissance maximale nette du moteur électrique est supérieure ou égale à 30 II. – Le I du présent article entre en vigueur le 1er mars 2025, à l’exception des deux derniers alinéas du a et du b du 4° ainsi que des 6° à 7° qui entrent en vigueur aux dates qu’ils prévoient. Article 8 bis chapitre Ier du titre II du livre IV du code des 1° Le paragraphe 1 de la sous-section unique de la section 1 est ainsi modifié : a) Au premier alinéa de l’article L. 421-1, les mots : « et carrosseries de » sont remplacés par les mots : « , carrosseries, versions et documents administratifs des » ; cinq premiers alinéas de l’article L. 421-2 sont remplacés par trois alinéas ainsi rédigés : « Les véhicules de tourisme s’entendent des véhicules, déterminés par décret, suivants : véhicules de la catégorie M1, à l’exception de ceux qui, compte tenu de leur carrosserie, de leurs équipements et de leurs autres caractéristiques techniques, sont destinés à un usage professionnel ou à usage d’habitation ; « 2° Parmi les véhicules de la catégorie N1, les véhicules qui, compte tenu de leur carrosserie, de leurs équipements et de leurs autres caractéristiques techniques, sont susceptibles de recevoir un usage autre que professionnel ou d’habitation. » ; article L. 421-3-1 ainsi rédigé : véhicules légers à faibles émissions, à très faibles émissions et à faible empreinte carbone s’entendent au sens respectivement des articles L. 224-6-2, L. 224-6-4 et L. 224-6-5 du code de l’environnement. » ; 2° La sous-section 1 de la section 3 est ainsi modifiée : le 1° de l’article L. 421-94, il est inséré un 1° bis ainsi rédigé : « 1° bis Pour les flottes comprenant au moins 100 véhicules qui remplissent les conditions prévues au paragraphe 3 bis de la présente sous-section, à une taxe annuelle incitative relative à l’acquisition de véhicules légers à faibles b) Au 3° de l’article L. 421-95, après le mot : « circule », sont insérés les mots : « , pendant au moins un mois au cours de l’année – à la fin du premier alinéa, les mots : « s’entend » sont remplacés par le mot : « est » ; et 2°, les mots : « L. 421-95, de » sont remplacés par la référence : l’intitulé du paragraphe 3, après le mot : « aux », sont insérés les mots : « taxes annuelles sur les » ; e) Après le paragraphe 3, il est inséré un paragraphe 3 bis propres à la taxe annuelle incitative relative à l’acquisition de véhicules légers à faibles émissions de véhicules d’une entreprise flotte de véhicules d’une entreprise s’entend de l’ensemble des véhicules dont elle est affectataire en application du 1° de l’article L. 421-98 et du deuxième alinéa du présent article. « Par dérogation au 1° de l’article L. 421-98, l’entreprise affectataire du véhicule loué ou mis autrement à disposition d’une entreprise s’entend de l’entreprise qui dispose du véhicule dans le cadre de cette location ou mise à disposition. « La date d’intégration d’un véhicule dans la flotte s’entend de la date du début de l’affectation à des fins taille annuelle d’une flotte de véhicules d’une entreprise s’entend du quotient entre : numérateur, la somme des durées d’affectation à des fins économiques, au cours de l’année civile, des véhicules compris dans cette flotte ; dénominateur, la durée de l’année civile. véhicule taxable s’entend du véhicule qui remplit l’ensemble des conditions suivantes : « 1° Il remplit l’un des critères suivants : s’agit d’un véhicule de tourisme ; s’agit d’un véhicule de la catégorie N1 autre qu’un véhicule de tourisme et dont la carrosserie européenne est “Camionnette” ou “Camion, fourgon” ; relève de la catégorie L6e ou de la catégorie L7e ; « 2° Il n’est pas classé en véhicule hors route ; « 3° Il n’est pas exempté en application du présent sous-paragraphe. exempté tout véhicule situé dans l’une des collectivités régies par l’article 73 de la Constitution. exempté tout véhicule affecté aux besoins des opérations exonérées de taxe sur la valeur ajoutée en application du 9° du 4 et du 7 de l’article 261 du code général des impôts. exempté tout véhicule exclusivement affecté par l’entreprise affectataire aux activités suivantes : « 2° La mise à la disposition temporaire de ses clients en remplacement d’un véhicule immobilisé. exempté tout véhicule affecté au transport public de personnes. exempté tout véhicule affecté aux activités agricoles ou « Le bénéfice de cette exemption est subordonné, au titre du droit européen des aides d’État, au respect des conditions prévues, selon le cas, par le règlement de minimis dans le secteur agricole ou le règlement général de minimis. exempté tout véhicule affecté aux activités suivantes : de la conduite ou du pilotage ; compétitions sportives. » ; l’intitulé du paragraphe 4, après le mot : 3° Après le paragraphe 3 de la sous-section 3 de la même section 3, il est inséré un paragraphe 3 bis ainsi de la taxe annuelle incitative relative à l’acquisition de véhicules légers à faibles émissions dérogation à l’article L. 421-107, le montant de la taxe annuelle incitative relative à l’acquisition de véhicules légers à faibles émissions est déterminé dans les conditions prévues au présent paragraphe. montant de la taxe est égal, pour chaque entreprise affectataire et chaque année civile, au produit des facteurs suivants : « 1° Le tarif déterminé dans les conditions prévues au sous-paragraphe 1 du présent paragraphe ; avec l’objectif cible d’intégration à la flotte de véhicules légers à faible émission déterminé dans les conditions prévues au sous-paragraphe 2 du présent « 3° Le taux annuel de renouvellement des véhicules légers très émetteurs déterminé dans les conditions prévues au sous-paragraphe 3 du présent paragraphe. « Toutefois, le montant de la taxe est nul si le facteur mentionné au 2° est négatif. tarif de la taxe est égal au montant suivant, exprimé en euros et déterminé en fonction de l’année civile Année civile À compter de 2027 2 000 € 4 000 € 5 000 € cible d’intégration à la flotte de véhicules légers à faibles émissions véhicules légers à faibles émissions d’une entreprise affectataire mentionné au 2° de l’article L. 421-132-2 est égal à la différence entre les termes suivants : « 1° Le produit des « a) Le taux suivant déterminé en fonction de l’année civile 15 % 18 % 25 % 30 % 35 % 48 % « b) La taille annuelle de la flotte de véhicules taxables de l’entreprise ; « 2° La taille annuelle de sa flotte de véhicules légers taxables à faibles émissions, le cas échéant ajustée dans les conditions prévues à l’article L. 421-132-5. « Seuls sont pris en compte les véhicules qui ont intégré la flotte au plus tôt au cours de la troisième année civile précédente. la détermination de la taille annuelle de la flotte de véhicules légers taxables à faibles émissions mentionnée au 2° de l’article L. 421-132-4, la durée d’affectation à des fins économiques est prise en compte à hauteur de leur valeur réelle majorée du taux suivant, déterminé en fonction de la catégorisation du véhicule et de sa qualification environnementale : Taux de majoration Véhicule de tourisme qui n’est pas à usage Faible empreinte carbone 50 % Véhicule de tourisme à usage spécial ou véhicule qui n’est pas un véhicule de tourisme Faibles émissions 100 % 150 % annuel de renouvellement des véhicules légers très taux annuel de renouvellement des véhicules légers très émetteurs d’une entreprise affectataire mentionné au 3° de l’article L. 421-132-2 est égal au quotient entre : numérateur, la somme des termes suivants : « a) Le nombre des véhicules taxables qu’elle détient et qui ont intégré sa flotte au cours de l’année civile et ceux qui, pour une durée d’au moins une année, lui sont loués ou autrement mis à disposition ; de la durée cumulée d’affectation à des fins taxables, qui lui sont loués ou autrement mis à disposition pour une durée inférieure à une année ; dénominateur, la taille annuelle de sa flotte de véhicules taxables. « Les véhicules légers à faibles émissions ne sont pas pris en compte pour la détermination du numérateur mentionné au 1° du présent article. » ; l’article L. 421-159, les mots : « du paragraphe 3 » sont remplacés par les mots : « des paragraphes 3 ou 3 bis » ; 5° Le deuxième alinéa de l’article L. 421-164 est ainsi « Un décret détermine, selon les caractéristiques propres à la taxe, les éléments pertinents pour la constatation de la taxe qui figurent sur l’état récapitulatif. » la première phrase du premier alinéa du I de l’article L. 141-5 du code de l’énergie, les mots : « du III de l’article L. 224-7 » sont remplacés par les mots : « de chapitre IV du titre II du livre II du code de 1° Sont insérées une section 2 bis intitulée : « Achat et utilisation de véhicules automobiles routiers à faibles émissions » et comprenant les articles L. 224-7 à 2° Au début de la section 2 bis, telle qu’elle résulte du 1° du présent II, est ajoutée une sous-section 1 ainsi rédigée : des véhicules en fonction de leurs émissions à faibles ou très faibles émissions critères qui permettent de reconnaître un véhicule à faibles émissions ou un véhicule à très faibles émissions pour l’application de la présente section sont, pour les véhicules relevant des catégories M1 et N1, prévus aux articles L. 224-6-2 à L. 224-6-4. « Pour les autres catégories de véhicules, ils sont déterminés par décret en tenant notamment compte, s’agissant des autobus et des autocars, du niveau de pollution atmosphérique des zones dans lesquelles ils sont utilisés. véhicule léger à faibles émissions s’entend du véhicule relevant de la catégorie M1 ou N1 qui remplit véhicule a été immatriculé en recourant à la méthode dite WLTP, au sens de l’article L. 421-7 du code des impositions sur les biens et services ou de dispositions équivalentes applicables dans le territoire étranger où il a été immatriculé, et ses émissions de dioxyde de carbone, au sens de l’article L. 421-8 du même code, sont inférieures ou égales à 50 grammes par kilomètre ; « 2° Chacun des niveaux d’émissions de polluants prévus à l’article L. 224-6-3 du présent code est mentionné sur le certificat de conformité et est au plus égal à 80 % de la limite d’émission la plus exigeante en vigueur au sens du même article L. 224-6-3. « Pour le véhicule de la catégorie M1 ou N1 qui n’a pas été immatriculé en recourant à la méthode dite WLTP ou qui ne relève pas de l’article 2 du règlement (CE) n° 715/2007 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2007 relatif à la réception par type des véhicules à moteur au regard des émissions des véhicules particuliers et utilitaires légers (Euro 5 et Euro 6), est considéré comme un véhicule léger à faibles émissions le véhicule dont la source d’énergie remplit les conditions prévues au 2° de l’article L. 224-6-4 du présent code. l’application du 2° de l’article L. 224-6-2, les niveaux d’émissions de polluants pris en compte sont ceux relatifs au nombre de particules et à la masse d’oxyde d’azote rapportés à la distance parcourue. « Sont retenues, pour chaque polluant, la valeur maximale en condition de conduite réelle pour le parcours total et celle pour la partie urbaine du parcours déterminées en application du règlement (UE) 2017/1151 de la Commission du 1er juin 2017 complétant le règlement (CE) n° 715/2007 du Parlement européen et du Conseil relatif à la réception des véhicules à moteur au regard des émissions des véhicules particuliers et utilitaires légers (Euro 5 et Euro 6) et aux informations sur la réparation et l’entretien des véhicules, modifiant la directive 2007/46/CE du Parlement européen et du Conseil, le règlement (CE) n° 692/2008 de la Commission et le règlement (UE) n° 1230/2012 de la Commission et abrogeant le règlement (CE) n° 692/2008, dans sa rédaction en vigueur. « Pour chaque polluant, la limite d’émission la plus exigeante en vigueur s’entend de la limite d’émission la plus faible parmi celles prévues pour le véhicule considéré, compte tenu de ses caractéristiques techniques, à l’annexe I du règlement (CE) n° 715/2007 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2007 précité. véhicule léger à très faibles émissions s’entend du véhicule qui remplit l’ensemble des conditions suivantes : « 1° Il s’agit d’un véhicule léger à faibles émissions au sens de « 2° Sa source d’énergie comprend exclusivement l’électricité, l’hydrogène ou une combinaison des deux. à faible empreinte carbone véhicule léger à faible empreinte carbone s’entend du véhicule à très faibles émissions principalement conçu pour le transport de personnes qui remplit l’ensemble des conditions « 1° Sa masse en ordre de marche est inférieure à un seuil déterminé par décret, pouvant être modulé selon la catégorie du véhicule définie par le règlement (UE) 2018/858 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018 relatif à la réception et à la surveillance du marché des véhicules à moteur et de leurs remorques, ainsi que des systèmes, composants et entités techniques distinctes destinés à ces véhicules, modifiant les règlements (CE) n° 715/2007 et (CE) n° 595/2009 et abrogeant la directive 2007/46/CE, au plus égal à 3 500 kilogrammes ; « 2° Son empreinte carbone, au sens de l’article L. 224-6-6 du présent code, n’excède pas les maxima déterminés dans les conditions prévues à l’article L. 224-6-8. Un décret détermine les procédures selon lesquelles il en est attesté. carbone d’un véhicule s’entend de la somme des émissions de gaz à effet de serre imputables à la production des matériaux constituant ce véhicule, aux transformations intermédiaires et à l’assemblage ainsi qu’à l’acheminement depuis le site de l’assemblage vers le site de distribution. « Une empreinte carbone unique est déterminée pour l’ensemble des véhicules relevant de la même version au sens du 1.3 de la partie B de l’annexe I du règlement (UE) 2018/858 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018 précité. émissions de gaz à effet de serre mentionnées au premier alinéa de l’article L. 224-6-6 sont déterminées globalement pour chaque site de production ou d’assemblage et pour chaque déplacement, puis imputées à chaque véhicule, dans les conditions prévues à l’article L. 224-6-8, sur la base de la masse des matériaux ou de la capacité de la batterie qui lui sont propres. Les émissions imputables aux principaux matériaux et, le cas échéant, à la production de la batterie sont déterminées séparément. « Les facteurs d’émissions de chaque site de production ou d’assemblage et de chaque mode de transport sont des valeurs forfaitaires déterminées dans les conditions prévues au même article L. 224-6-8. Pour les sites de production ou d’assemblage, ces valeurs sont différenciées en fonction de la zone d’implantation, compte tenu des modes de production de l’énergie qui y est utilisée, des modes d’extractions des matières premières, de l’origine des matières premières et, le cas échéant, d’autres critères ayant une influence sur les émissions. Le constructeur peut proposer des valeurs différentes de ces valeurs forfaitaires lorsqu’il justifie qu’elles sont plus proches de la « En cas de multiplicité de sites pour un même élément du véhicule, il est retenu la moyenne des empreintes de ces sites, pondérées par un critère caractérisant les volumes de production déterminé dans les conditions prévues audit article L. 224-6-8. arrêté conjoint des ministres chargés de l’énergie, de l’environnement, des transports et de l’économie « 1° Les maxima mentionnés à l’article L. 224-6-5. Ces niveaux sont différenciés selon l’autonomie électrique et les paramètres représentatifs de la capacité de transport propres à la version dont relève le véhicule et ne peuvent excéder 30 tonnes de gaz à effet de serre, évaluées en masse équivalente de dioxyde de carbone ; critères et les valeurs forfaitaires mentionnés aux articles L. 224-6-6 et L. 224-6-7 ainsi que les règles de calcul nécessaires à l’application du présent 3° Le III de l’article L. 224-7 est abrogé ; l’article L. 224-9, il est inséré un article L. 224-9-1 ainsi rédigé : entreprises sont soumises à la taxe annuelle incitative relative à l’acquisition de véhicules légers à faibles émissions mentionnée au 1° bis de l’article L. 421-94 du code des impositions sur les biens et a) Le premier alinéa « Les entreprises qui gèrent directement ou indirectement, au titre de leurs activités relevant du secteur concurrentiel, un parc de plus de cent cyclomoteurs et motocyclettes légères, de puissance maximale supérieure ou égale à 1 kilowatt, acquièrent ou utilisent, lors du renouvellement annuel de leur parc, des véhicules définis au troisième alinéa de l’article L. 318-1 du code de la route dans la proportion minimale : » ; b) Le sixième à II entrent en vigueur le 1er mars 2025. l’application en 2025 de la taxe annuelle incitative relative à émissions, l’année civile s’entend de la période débutant le 1er mars 2025 et s’achevant le 31 décembre 2025. Par dérogation au b du 1° de l’article L. 421-132-6 du code des impositions sur les biens et services, il est retenu le Article 9 1° La sous-section unique de la section 1 est ainsi modifiée : a) Après le paragraphe 2, il est inséré un paragraphe 2 bis d’un véhicule coefficient forfaitaire de décote d’un véhicule s’entend du taux suivant, déterminé en fonction de l’ancienneté du véhicule, elle-même déterminée à partir de sa date de première immatriculation au sens de l’article L. 421-5, arrondie à l’unité supérieure : Ancienneté du véhicule (en mois) Coefficient forfaitaire de décote (en %) De 1 à 3 De 4 à 6 De 7 à 9 De 10 à 12 De 13 à 18 De 19 à 24 De 25 à 36 De 37 à 48 De 49 à 60 De 61 à 72 De 73 à 84 De 85 à 96 De 97 à 108 De 109 à 120 De 121 à 132 De 133 à 144 De 145 à 156 De 157 à 168 De 169 à 180 À partir de 181 paragraphe 2 bis, dans sa rédaction résultant du présent 1°, est ainsi modifié : – au début, il est ajouté un article L. 421-7-1 ainsi rédigé : de la somme, dans la limite de 100 %, des coefficients suivants : « 1° Le coefficient d’ancienneté du véhicule défini à « 2° Le coefficient d’usage du véhicule défini à – au premier alinéa et à la première ligne de la seconde colonne du tableau du second alinéa de l’article L. 421-7-2, les mots : « forfaitaire de décote » sont remplacés par les mots : « d’ancienneté » ; – il est ajouté un article L. 421-7-3 ainsi rédigé : coefficient d’usage d’un véhicule s’entend du taux suivant, déterminé en fonction de la distance moyenne annuelle parcourue par le véhicule : Distance moyenne annuelle parcourue (en kilomètres) Coefficient d’usage (en %) Jusqu’à 20 000 De 20 001 jusqu’à 25 000 De 25 001 jusqu’à 30 000 De 30 001 jusqu’à 35 000 De 35 001 jusqu’à 40 000 De 40 001 jusqu’à 45 000 À partir de 45 001 « La distance moyenne annuelle parcourue est égale au quotient, arrondi à l’unité, entre, au numérateur, le produit de la distance totale parcourue par le véhicule par 365 et, au dénominateur, l’ancienneté du véhicule depuis la date de sa première immatriculation au sens de l’article L. 421-5, exprimée en jours. » ; 2° Au premier alinéa du 4° de l’article L. 421-30, les mots : « autres que ceux dont la carrosserie est “Camionnette” » sont supprimés ; 3° Après le même article L. 421-30, il est inséré un article L. 421-30-1 ainsi rédigé : exempté des taxes mentionnées au 4° de l’article L. 421-30 le véhicule de tourisme dont la carrosserie est “Camionnette”. » ; a) À la fin du 1°, les mots : « , sans que sa carrosserie soit et b du 2° sont ainsi rédigés : « a) Elle porte sur un véhicule qui, lors de sa première immatriculation en France au sens de l’article L. 421-5, n’a pas été soumis, selon le cas, à la taxe sur les émissions de dioxyde de carbone ou à la taxe sur la masse en ordre de marche ou a fait l’objet d’une taxe d’un montant nul ; résulte de la première modification conduisant à soumettre le véhicule à l’une des taxes mentionnées au a du présent 2° à un montant non nul ; » d) Il est ajouté un « Pour l’application du 2°, il n’est pas tenu compte d’un montant nul résultant de l’application des articles L. 421-74 ou montant de la taxe est réduit à hauteur du coefficient forfaitaire de décote régi par le paragraphe 2 bis de la sous-section unique de la section 1 du présent chapitre. « Cette réduction est appliquée, le cas échéant, après les règles particulières prévues au présent paragraphe. taxe est nul pour les véhicules dont la première immatriculation, au sens de l’article L. 421-5, est antérieure au particulières prévues au présent paragraphe, à l’exception de celle mentionnée à du 1° et les 5° et 6° du I entrent en vigueur le 1er mars 2025. Les 2° à 4° du même I entrent en vigueur le 1er janvier 2026. Le b du 1° dudit I entre en vigueur le 1er janvier 2027. Article 9 bis le mot : « deux » est remplacé par le mot : « kilomètres », la fin de la première phrase du d du 1° est ainsi rédigée : « de l’aérodrome national de référence au sens de l’article L. 422-15-1. » ; c) Le 2° est ainsi destinations intermédiaires, qui comprennent celles qui ne relèvent ni du 1° ni du 3° ; » d) Après le même 2°, il est inséré un 3° ainsi destinations lointaines, qui comprennent les territoires des États dont le principal aérodrome desservant la capitale est situé à une distance supérieure à 5 500 kilomètres de l’aérodrome national de référence. » ; article L. 422-15, il est inséré un article L. 422-15-1 ainsi rédigé : national de- référence s’entend de l’aérodrome l’embarquement du passager a lieu sur le territoire métropolitain, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ; l’embarquement du passager a lieu sur le territoire d’une collectivité relevant de l’article 73 de la Constitution, de Saint-Barthélemy ou de Saint-Martin, l’aérodrome principal de la collectivité concernée. « Un arrêté du ministre chargé de l’aviation civile établit la liste des États pour lesquels les conditions de distance par rapport à l’aérodrome de référence mentionnées au d du 1° et au 3° de l’article L. 422-15 sont tarif de l’aviation civile prévu au 1° de l’article L. 422-20 est égal, du 1er mars 2025 au 31 mars 2025, aux montants (En euros) Destination finale Européenne ou assimilée Intermédiaire ou lointaine « Ce tarif est indexé sur l’inflation dans les conditions prévues à la sous-section 2 de la section 1 du présent tarif de solidarité prévu au 2° de l’article L. 422-20, déterminé en fonction de la destination finale du passager et de la catégorie de service au sens de l’article L. 422-22-1, est le suivant : Destination européenne ou assimilée Avec services additionnels Aéronef d’affaires avec turbopropulseur Aéronef d’affaires avec turboréacteur Destination intermédiaire Destination lointaine 5° Après le même article L. 422-22, il est inséré un article L. 422-22-1 ainsi rédigé : l’application du tarif de solidarité, sont distinguées les catégories de services suivantes : catégorie dite “normale” lorsque le service ne relève pas des 2° à 4° ; catégorie dite “avec services additionnels” lorsque le service ne relève ni du 3° ni du 4° et lorsque le passager peut bénéficier, sur au moins l’un des tronçons compris entre le point d’embarquement initial et le point de débarquement final, sans supplément par rapport au prix initialement convenu, de services à bord auxquels l’ensemble des passagers ne peut accéder sans un tel supplément ; catégorie dite “aéronef d’affaires avec turbopropulseur” lorsque le service ne relève pas du 4° et que, sur au moins l’un des tronçons compris entre le point d’embarquement initial et le point de débarquement final, le transport est réalisé dans le cadre d’un service aérien non régulier à bord d’un aéronef équipé d’un ou de plusieurs turbopropulseurs et disposant d’une configuration opérationnelle maximale en sièges passagers inférieure ou égale à 19 ; turboréacteur” lorsque, sur au moins l’un des tronçons compris entre le point d’embarquement initial et le point de débarquement final, le transport est réalisé dans le cadre d’un service aérien non régulier à bord d’un aéronef équipé d’un ou de plusieurs turboréacteurs et disposant d’une configuration opérationnelle maximale en sièges passagers inférieure ou égale à 19. « Le point d’embarquement initial s’entend du premier embarquement qui n’est ni en correspondance, ni en transit direct. Le point de débarquement final s’entend du dernier débarquement qui n’est pas suivi d’un embarquement en correspondance ou en transit « Le service aérien non régulier s’entend de celui qui ne relève pas du 16 de l’article 2 du règlement (CE) n° 1008/2008 du Parlement européen et du Conseil du 24 septembre 2008 établissant des règles communes pour l’exploitation de services aériens dans la Communauté, dans sa rédaction en de l’article 37 de l’ordonnance n° 2021-1843 du 22 décembre 2021 portant partie législative du code des impositions sur les biens et services et transposant diverses normes du droit de l’Union européenne est ainsi modifié : 1° Au deuxième alinéa, les mots : « égal à la limite inférieure prévue à ce même article L. 422-22 » sont remplacés par le mot : 2° Sont ajoutés deux « Pour ces embarquements, le l’article L. 422-20 du présent code, déterminé en fonction de la catégorie de service au sens de et II sont applicables dans les collectivités mentionnées aux 1° à 4° de l’article L. 422-16 du code des impositions sur les biens et services. à III entrent en vigueur le 1er mars 2025. V. – La perte de recettes résultant pour l’État du dernier alinéa du 4° du I et du II est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du Article 9 ter du titre Ier de la première partie du livre Ier du code général des impôts est ainsi 1° Le 6° de la section V est ainsi rétabli : d’impôt au titre des dépenses d’achat de carburants d’aviation durables entreprises exerçant une activité de transport aérien commercial soumises à l’impôt sur les sociétés peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt au titre des dépenses d’achat de carburants d’aviation durables admissibles embarqués en France qu’elles engagent pour certains vols commerciaux. « Les vols éligibles au crédit d’impôt sont les vols internationaux depuis la métropole, les départements d’outre-mer ou Saint-Martin vers un État tiers, autre que la Suisse ou le Royaume-Uni, qui n’est pas partie à l’accord sur l’Espace économique européen. « Les carburants d’aviation durables admissibles mentionnés au premier alinéa du présent I s’entendent des carburants mentionnés au 8 de l’article 3 du règlement (UE) n° 2023/2405 du Parlement européen et du Conseil du 18 octobre 2023 relatif à l’instauration d’une égalité des conditions de concurrence pour un secteur du transport aérien durable (ReFuelUE crédit d’impôt est assis sur la différence entre le prix d’achat des carburants d’aviation durables admissibles mentionnés au I du présent article et le prix d’achat des carburants d’aviation conventionnels au sens du 14 de l’article 3 du règlement (UE) n° 2023/2405 du Parlement européen et du Conseil du 18 octobre 2023, minorés des taxes et des frais de toute nature, dans la limite de 2 000 € par tonne. premier alinéa du présent II, le prix d’achat des carburants d’aviation conventionnels est fixé à 816 € par tonne. Ce montant est actualisé dans la loi de finances de l’année et est égal au prix de marché moyen des carburants d’aviation conventionnels mentionné dans le rapport annuel le plus récent de l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne publié en application du 1 de l’article 13 du règlement (UE) n° 2023/2405 du Parlement européen et du Conseil du 18 octobre 2023 précité. Le montant actualisé en application de la deuxième phrase du présent alinéa s’applique aux dépenses engagées à compter du lendemain de la publication de la loi de finances de l’année. « Lorsque l’entreprise exerçant une activité de transport aérien commercial fait l’acquisition de carburants d’aviation durables admissibles auprès d’une entreprise liée, au sens du 12 de l’article 39, la marge générée par l’entité cédante n’est pas retenue dans l’assiette du crédit d’impôt. « Les aides publiques reçues par les entreprises en raison des opérations ouvrant droit au crédit d’impôt sont déduites des bases de calcul de ce crédit d’impôt. taux du crédit d’impôt est égal à 50 %. somme des crédits d’impôt calculés au titre des dépenses éligibles ne peut excéder 40 millions d’euros par entreprise et par exercice. « Le respect de ce plafond s’apprécie en totalisant l’ensemble des aides d’État obtenues par des entreprises qui ne sont pas considérées comme autonomes au sens du 1 de l’article 3 de l’annexe I au règlement (UE) n° 651/2014 de la Commission du 17 juin 2014 déclarant certaines catégories d’aides compatibles avec le marché intérieur en application des articles 107 et 108 du traité. crédit d’impôt est imputé sur l’impôt sur les sociétés dû par l’entreprise au titre de l’exercice au cours duquel les dépenses ont été engagées, après imputation des prélèvements non libératoires et des autres crédits d’impôt. « Si le montant du crédit d’impôt excède l’impôt dû au titre de cet exercice, l’excédent est restitué. de la fraction du crédit d’impôt constitue au profit de l’entreprise une créance sur l’État d’un montant égal. Cette créance est inaliénable et incessible, sauf dans les cas et selon les conditions prévues aux articles L. 313-23 à L. 313-35 du code monétaire et financier. « C. – En cas de fusion ou d’opération assimilée au cours de la période mentionnée au premier alinéa du A du présent V, la fraction de la créance qui n’a pas encore été imputée par la société apporteuse est transférée à la société bénéficiaire de l’apport. décret fixe les modalités d’application du présent article, notamment les obligations déclaratives incombant aux entreprises mentionnées au I. présent article s’applique aux dépenses exposées jusqu’au 31 décembre 2027. » ; 2° Le j du 1 de l’article 223 O est ainsi rétabli : « j. Des crédits d’impôt dégagés par chaque société du groupe en application de l’article 220 decies ; le même article 220 decies s’applique à la somme de ces crédits d’impôt ; ». II. – Le présent article s’applique aux dépenses engagées à compter d’une date fixée par décret, postérieure à la européenne permettant de le considérer comme conforme au droit de l’Union européenne en matière d’aides d’État, et au plus tard six mois après cette réception. Article 10 1° A (nouveau) Au deuxième alinéa du 1 de l’article 231, les mots : « aux I et II » sont remplacés par les mots : « au I » ; « fixées », la fin du III de l’article 278-0 B est ainsi rédigée : « aux mêmes articles 278-0 bis A et 2° Après le mot : « partir », la fin du premier alinéa du B de l’article 278-0 bis est ainsi rédigée : « d’énergie renouvelable au sens de l’article L. 211-2 du code de l’énergie ou d’un processus dont l’objet n’est pas la production de 3° Après le III de l’article 278-0 bis A, il est inséré un III bis ainsi rédigé : dérogation au I du présent article, le taux prévu à l’article 278 s’applique aux prestations de rénovation énergétique comprenant la fourniture ou l’installation d’une chaudière susceptible d’utiliser des combustibles 4° Le 2 bis de l’article 279-0 bis est ainsi rédigé : « 2 bis. Par dérogation au 1 du présent article, le taux prévu à l’article 278 s’applique aux travaux suivants : « a) Les travaux de nettoyage ; « b) Les travaux d’aménagement ou d’entretien des espaces verts ; « c) Les travaux comprenant la fourniture ou l’installation d’une chaudière susceptible d’utiliser des combustibles fossiles. » ; Au 1 de l’article 285 bis, les mots : « mentionnés au 2° du B du II de l’article 293 B » sont remplacés par les mots : « patrimoniaux reconnus par la loi aux auteurs d’œuvres de l’esprit » ; a) Le tableau du second alinéa du I est ainsi rédigé : Chiffre d’affaires national total Année civile précédente Année en cours b) Le II est ainsi le plafond de chiffre d’affaires prévu pour les opérations de l’année en cours est dépassé, la franchise mentionnée au I cesse de s’appliquer aux opérations intervenant à compter de la date du dépassement. » ; c) le III est 6° Au premier alinéa du III de l’article 293 B bis, la référence : « III » est remplacée par la référence : « II » ; 7° Au III de l’article 293 D, les mots : « et au A du II » sont supprimés. vigueur le 1er mars 2025, à l’exception du 1° A qui entre en vigueur le Toutefois, les 3° et 4° du même I ne s’appliquent pas aux opérations ayant fait l’objet d’un devis daté, accepté par les deux parties et ayant donné lieu à un acompte encaissé avant le 1er mars 2025. perte de recettes pour l’État résultant du II est compensée à due concurrence par la création d’une taxe Article 10 bis Article 10 ter réductions d’impôt prévues au I de l’article 199 undecies B et au A du I de l’article 244 quater Y du code général des impôts s’appliquent, par dérogation, aux investissements consistant en l’acquisition d’immeubles, autres que ceux à usage d’habitation, situés en Nouvelle-Calédonie et faisant l’objet de travaux de réhabilitation lourde, sous réserve du respect des conditions suivantes : 1° Les immeubles ont été détruits lors des émeutes survenues en Nouvelle-Calédonie entre le 13 mai 2024 et le 31 août 2024 inclus ; 2° Les travaux portant sur ces investissements concourent à la production d’un immeuble neuf, au sens du 2° du 2 du I de l’article 257 du même 3° Les travaux sont achevés dans un délai de trois ans à compter de l’acquisition de l’immeuble ; 4° Après la réalisation des travaux, les investissements sont exploités dans le cadre d’une activité éligible ou, par dérogation au a du I de l’article 199 undecies B et au 2° du 1 du A du I de l’article 244 quater Y dudit code, d’une activité commerciale ; 5° Il n’existe aucun lien d’intérêt entre le cédant de l’immeuble, d’une part, et les acquéreurs et les exploitants, d’autre part. l’application du A du présent I bis, les des impôts sont assises sur le prix de revient, hors taxes, frais et commissions de toute nature, du terrain d’assiette, des constructions qui y sont édifiées et des terrains formant une dépendance immédiate et nécessaire de ces constructions ainsi que sur le montant des travaux, hors taxes et hors frais de toute nature, diminués du montant des aides publiques accordées pour leur financement. du présent article s’applique aux acquisitions d’immeubles réalisées à compter du 1er janvier 2025 et jusqu’au 31 décembre 2027. perte de recettes résultant pour l’État du I bis est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services. Article 10 quater I. – Le seizième alinéa du I de l’article 199 undecies B du code général des impôts est ainsi modifié : « Saint-Pierre-et-Miquelon », la fin de la cinquième phrase est ainsi rédigée : « , à Wallis et Futuna et en Nouvelle-Calédonie. » ; 2° (nouveau) Après les mots : « Polynésie française », la fin de la dernière phrase est ainsi rédigée : « et dans les Terres australes et antarctiques françaises. » s’applique aux investissements réalisés à compter du Article 10 quinquies I. – Le I de l’article 199 undecies B du code général des impôts est ainsi modifié : 1° À la dernière phrase du seizième alinéa, les mots : « à Saint-Martin, » sont supprimés ; « classés », la fin de la première phrase du dix-septième alinéa est ainsi rédigée : « réalisés dans les départements d’outre-mer et à 46,9 % pour ceux réalisés à Saint-Martin. » Article 10 sexies du code général des impôts est ainsi rétabli : rémunérations versées par l’employeur membre d’un assujetti unique mentionné à l’article 256 C sont exonérées de la taxe sur les salaires mentionnée à l’article 231 lorsque l’ensemble des conditions suivantes sont « 1° Cet employeur ne serait pas assujetti à la taxe sur les salaires s’il n’était pas membre de cet assujetti unique ; « 2° Au titre de l’année civile précédant celle du paiement des rémunérations, le chiffre d’affaires des opérations réalisées par cet assujetti unique qui ouvrent droit à déduction en application de l’article 271 est au moins égal à 90 % du montant total de son chiffre d’affaires imposable à la taxe sur la valeur ajoutée. l’exonération au titre des rémunérations versées au cours de l’année civile de constitution de l’assujetti unique, la condition mentionnée au 2° du présent article s’apprécie par référence au chiffre d’affaires de cette année civile. » s’applique à la taxe sur les salaires due au titre des rémunérations versées à compter du perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la majoration de l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du Article 10 septies I. – Le VII de l’article 244 quater W du code général mots : « au 3° » sont remplacés par les mots : « aux 1° ou 3° » ; premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Pour les acquisitions ou constructions de logements neufs à usage locatif dans les conditions mentionnées au 1° du 4 du I du présent article, réalisées par les organismes d’habitations à loyer modéré mentionnés à l’article L. 411-2 du code de la construction et de l’habitation et les sociétés d’économie mixte mentionnées à l’article L. 481-1 du même code, l’administration est informée à partir du dépôt de la demande de permis de construire ou, en cas de vente en l’état futur d’achèvement, de l’acquisition, jusqu’à l’expiration de la durée au cours de laquelle un complément de taxe est susceptible d’être dû. » s’applique aux investissements mis en service à compter du lendemain Il s’applique également aux investissements pour lesquels une demande d’agrément a été déposée avant cette promulgation, à l’exception des investissements pour lesquels la demande d’agrément a fait l’objet d’une décision de refus intervenue avant cette même promulgation. perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à Article 10 octies 1° Au dernier alinéa de l’article 99, les mots : « 2° de l’article L. 162-4 du code des impositions sur les biens et services » sont remplacés par les mots : « troisième alinéa du c du III de l’article 302 septies A bis du présent code » ; 2° Le 1° du I de l’article 150 VM est ainsi modifié : « ajoutée », la fin du a est b) Le b est 3° Les trois premiers alinéas du VI de l’article 235 ter ZD bis sont remplacés par un VI ainsi rédigé : taxe est déclarée et liquidée sur l’annexe à la déclaration mentionnée au 1 de l’article 287 relative au mois ou au trimestre au cours duquel a été effectuée la transmission des ordres mentionnée au II du présent 4° Le III de l’article 256 C est ainsi modifié : « déposer », la fin du second alinéa du 2 est ainsi rédigée : « mensuellement ses déclarations de chiffre d’affaires prévues au 1 de b) Au second alinéa du 6, la référence : « 2 » est remplacée par la référence : « 1 » et, après le mot : « souscrite », il est inséré le mot : « mensuellement » ; a) Les 2, 3 et 3 bis sont ainsi rédigés : « 2. La déclaration prévue au 1 comprend, d’une part, le montant total des opérations réalisées, d’autre part, le détail des opérations taxables. Elle est déposée chaque mois ou, lorsque les conditions prévues au 3 sont remplies, chaque trimestre civil. « Les redevables qui déposent mensuellement la déclaration peuvent, à leur demande, être autorisés, dans des conditions fixées par arrêté du ministre chargé de l’économie, à disposer d’un délai supplémentaire d’un mois. « 3. Les redevables déposent la déclaration prévue au 1 chaque trimestre civil lorsqu’ils n’ont pas réalisé un chiffre d’affaires majoré des acquisitions taxables supérieur à : pendant l’année civile précédente ; pendant l’année en cours. « Le chiffre d’affaires majoré des acquisitions taxables qui sert de référence pour l’application des seuils prévus aux a et b est le chiffre d’affaires déterminé dans les conditions prévues à l’article 293 D, majoré du montant, hors taxe sur la valeur ajoutée, des opérations pour lesquelles le déclarant est redevable en application des 2 à 2 decies de l’article 283, du 2 de l’article 293 A, du 2 du II de l’article 277 A ou du 4° du 1 de « En cas de dépassement du seuil mentionné au b du présent 3 en cours d’année, les redevables déposent mensuellement leur déclaration à compter du premier jour du mois au cours duquel ce dépassement est intervenu. La première déclaration mensuelle déposée par le redevable récapitule les opérations qu’il a effectuées depuis le premier jour du trimestre civil en « Les seuils prévus aux a et b sont indexés sur l’inflation, avec une évolution tous les trois ans dans les conditions prévues au chapitre II du titre III du livre Ier du code des impositions sur les biens et services. Les valeurs révisées sont arrondies au millier d’euros. « 3 bis. Les redevables qui remplissent les conditions mentionnées au 3 pour déposer la déclaration mentionnée au 1 par trimestre peuvent opter pour un dépôt mensuel. L’option prend effet le premier jour du mois du trimestre civil suivant celui au cours duquel elle est exercée ou au premier jour d’un trimestre civil ultérieur précisé par le déclarant. s’applique pour une période au moins égale à quatre trimestres civils. Au terme de cette période, la révocation prend effet le premier jour du trimestre civil suivant celui au cours duquel elle a été exprimée ou le premier jour d’un trimestre civil ultérieur précisé par le déclarant. « Le redevable exerce l’option et la révocation auprès du service des impôts dont il dépend. » ; b) Le 3 ter est 6° Les deuxième à avant-dernier alinéas de l’article 302 bis WD sont remplacés par un alinéa ainsi rédigé : « La redevance est déclarée et liquidée par l’établissement principal l’année suivant celle de la délivrance, du renouvellement ou du contrôle de l’agrément de l’établissement mentionné au premier alinéa du présent article sur l’annexe à la déclaration mentionnée au 1 de l’article 287 déposée au titre du mois de mars ou du premier trimestre de l’année civile. » ; a) Au 1°, les mots : « soumis au régime réel normal d’imposition mentionné au 2 de l’article 287 » sont supprimés et les mots : « du même article » sont remplacés par les mots : « de b) Le 2° est 8° Le III de l’article 302 septies A bis est ainsi a) Le b est – au premier alinéa, les mots : « aux 1° et 2° de « au c du présent III » ; – au second alinéa, les mots : « chiffre d’affaires limite fixé au premier alinéa » sont remplacés par les mots : « seuil de chiffre d’affaires fixé au c du b) Il est ajouté un c ainsi rédigé : « c. Les seuils de chiffre d’affaires mentionnés au b sont, en fonction de l’activité principale de l’entreprise, les suivants : pour les activités de vente de biens corporels, de restauration ou de mise à disposition de logements ; pour les autres activités. « Ces seuils s’apprécient hors taxes et sont ajustés s’il y a lieu au prorata du temps d’exploitation au cours de l’année de référence. Ils sont actualisés tous les trois ans dans la même proportion que l’évolution triennale de la limite supérieure de la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu et arrondis au millier d’euros le plus 9° Le A du V de l’article 1582 est ainsi modifié : 10° Le IV de l’article 1609 sexvicies est ainsi modifié : – à la première phrase, les mots : « qui acquittent la taxe sur la valeur ajoutée selon les modalités prévues au premier alinéa du » sont remplacés par les mots : « qui déclarent mensuellement la taxe sur la valeur ajoutée selon les modalités prévues au » ; – à la seconde phrase, les mots : « ceux des redevables mentionnés au dernier alinéa du » sont remplacés par les mots : « les redevables qui déclarent trimestriellement selon les b) Le deuxième d’imposition mentionné au 2 de l’article 287 » sont supprimés et les mots : « du même article » sont remplacés par les mots : « de l’article » ; 13° Le A du V de l’article 1613 ter est ainsi modifié : 14° Le A du V de l’article 1613 quater est ainsi modifié : 15° Au premier alinéa du 1 et au premier alinéa du 3 de l’article 1693 ter, la référence : « 2 » est remplacée par la référence : 18° À la première phrase du troisième alinéa du I de l’article 1740 B, les mots : « aux 1° et 2° de l’article L. 162-4 du code des impositions sur les biens et services » sont remplacés par les mots : « au c du III de 19° Sont abrogés : a) Le 2° de b) Le 1° du chapitre Ier bis du titre II bis de la première partie du livre Ier ; du III de l’article 1590 ; de la section II du chapitre Ier du livre II. livre Ier du code des impositions sur les biens et services est 1° Le chapitre II du titre VI est abrogé ; 2° Le chapitre III du titre VI devient le chapitre II et l’article L. 163-1 devient l’article L. 162-1 ; l’article L. 174-2, la référence : « L. 163-1 » est remplacée par la référence : « L. 162-1 ». III. – Le I de l’article 266 undecies du code des douanes est ainsi 1° Au 1°, les d’imposition mentionné au 2 de l’article 287 du code général des impôts » sont supprimés et les mots : « du même article 287 » sont remplacés par les mots : « de l’article 287 du code général des impôts » ; 2° Le 2° est IV. – Le livre des procédures fiscales est ainsi modifié : 1° Le I de l’article L. 16-0 BA est ainsi modifié : la référence : « , L. 16 D » est les mots : « et au 3 de l’article 287 » sont supprimés ; l’avant-dernier alinéa de l’article L. 48, la référence : « L. 163-1 » est « prévus », la fin du 1° du I de l’article L. 52 est ainsi rédigée : l’article 302 septies A bis du code général des impôts ; ». V. – La première actualisation mentionnée à la seconde phrase du dernier alinéa du c du III de général des impôts a lieu le VI. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2027. Il s’applique aux opérations pour lesquelles la taxe déclarée devient exigible à compter de cette même date. Toutefois, pour les assujettis dont l’exercice comptable ne coïncide pas avec l’année civile et qui, au 31 décembre 2026, appliquent le régime simplifié d’imposition régi par le chapitre II du titre VI du livre Ier du code des impositions sur les biens et services dans sa rédaction antérieure à la présente loi, il s’applique aux opérations réalisées après l’achèvement de l’exercice comptable qui comprend le 31 décembre 2026. Article 10 nonies I. – Au 10° du 4 de l’article 261 du code général des impôts, après le mot : « guerres », sont insérés les mots : « ou des attentats ». Article 10 decies a) Le 1° est complété par les mots et une phrase ainsi rédigée : « , apurement simplifié de biens du secteur aéronautique. L’apurement simplifié de biens du secteur aéronautique s’entend, pour des marchandises relevant du secteur aéronautique qui sont placées sous le régime du perfectionnement actif IM/EX ou qui sont affectées à la fabrication, à la réparation, à la modification ou à la transformation de marchandises placées sous ce régime de perfectionnement actif, de la situation comprise entre, d’une part, la date de l’apurement de ce régime et, d’autre part, celle de la livraison d’aéronefs, d’engins spatiaux et des équipements qui s’y rapportent mentionnés, respectivement, aux 3, 4 ou 5 et aux c, d ou e du 1 de l’article 324 du règlement d’exécution (UE) 2015/2447 de la Commission du 24 novembre 2015 établissant les modalités d’application de certaines dispositions du règlement (UE) n° 952/2013 du Parlement européen et du Conseil établissant le code des douanes de même 1°, il est inséré un 1° bis « 1° bis Les importations d’aéronefs, de parties d’aéronefs, d’engins spatiaux et d’équipements qui s’y rapportent destinés à être placés sous le régime de l’apurement simplifié du secteur aéronautique mentionné après la référence : « 1°, », est insérée la référence : du a du 2, les mots : « l’importation visée au » sont remplacés par les mots : « les importations mentionnées aux 1° bis b) Au 1° du 3, entre en vigueur le 1er juillet 2025. Article 10 undecies Le code général des 1° Le IV de l’article 278-0 bis A est ainsi modifié : les mots : « atteste par écrit » sont remplacés par les mots : « certifie sur le devis ou la b) Au début du deuxième alinéa, les mots : « Cette attestation est établie » sont remplacés par les mots : « Ces documents sont établis » ; les mots : « l’attestation » sont remplacés par les mots : « le devis ou la facture » ; 2° Le 3 de l’article 279-0 bis est ainsi modifié : phrase, le mot : « atteste » est remplacé par les mots : « certifie sur le devis ou la facture » ; – à la dernière phrase, les mots : « cette attestation » sont remplacés par les mots : « ces b) Au deuxième alinéa, les mots : « cette attestation, » sont remplacés par les mots : « ce devis » ; par les mots : « le devis, les factures ou les notes ». Article 10 duodecies du code général des impôts est complété par un P ainsi livraison et l’installation, dans les logements, d’équipements de production d’électricité utilisant l’énergie radiative du soleil d’une puissance inférieure ou égale à 9 kilowatts-crête dont la conception et les caractéristiques répondent aux critères définis par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie et de l’énergie permettant d’atteindre tout ou partie des objectifs suivants : « 1° La consommation d’électricité sur le lieu de production ; durabilité ou la performance environnementale. » entre en vigueur le 1er octobre 2025. Article 10 terdecies du 3° bis du I de l’article 286, les mots : « ou par une attestation individuelle de l’éditeur, conforme à un modèle fixé par l’administration » sont supprimés ; 2° Au premier alinéa de l’article 1770 duodecies, les mots : « de l’attestation ou » sont supprimés. Article 10 quaterdecies Article 10 quindecies du code général de la propriété des personnes publiques est complété par un 5° ainsi rédigé : « 5° De cessions gratuites à la société d’aménagement foncier et d’établissement rural de Guyane. » II. – Les terres faisant l’objet d’une cession gratuite au titre du 5° de l’article L. 5141-1 du code général de la propriété des personnes publiques sont exonérées de taxe foncière sur les propriétés non bâties tant qu’elles sont la propriété de la société d’aménagement foncier et d’établissement rural de Guyane et pour une durée maximale de 10 ans. Article 10 sexdecies 31 décembre 2027, la liste mentionnée au a du 5° du 1 de l’article 295 du code général des impôts peut être différente en Guadeloupe et en Martinique, d’une part, et à La Réunion, d’autre part. Article 10 septdecies Le II de l’article 15 de pour 2021 est complété par les mots : « et entre le 1er janvier 2024 et le Article 10 octodecies Après le XIX de l’article 73 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024, il est inséré un XIX bis ainsi rédigé : logements à usage locatif situés en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Mayotte ou à La Réunion dont la base d’imposition à la taxe foncière sur les propriétés bâties a été réduite de 30 % en application du XIX du présent article pour les impositions dues au titre de l’année 2024 bénéficient de ce même abattement pour les impositions établies au titre de l’année 2025. présent XIX bis ne s’applique pas aux logements qui ont cessé, au cours de l’année 2024, de respecter l’une des conditions prévues à l’article 1388 bis du code général des impôts dans sa rédaction antérieure à la présente loi. » Article 11 I. – Il est institué, au titre du premier exercice clos à compter du 31 décembre 2025, une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises. II. – Sont redevables de la contribution exceptionnelle les redevables de l’impôt sur les sociétés prévu à l’article 205 du code général des impôts qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 1 milliard d’euros au titre de l’exercice au titre duquel la contribution est due ou au titre de l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires mentionné au premier alinéa du présent II s’entend du chiffre d’affaires réalisé en France par le redevable au cours de l’exercice ou de la période d’imposition, ramené le cas échéant à douze mois, et, pour la société mère d’un groupe mentionné aux articles 223 A ou 223 A bis du code général des impôts, de la somme des chiffres d’affaires de chacune des sociétés membres de ce groupe. Pour les redevables qui sont placés sous le régime prévu aux mêmes articles 223 A ou 223 A bis, la contribution exceptionnelle est due par la société mère. de la contribution exceptionnelle est égale à la moyenne de l’impôt sur les sociétés dû au titre de l’exercice au cours duquel la contribution est due et au titre de l’exercice précédent, calculé sur l’ensemble des résultats imposables aux taux prévus à l’article 219 du code général des impôts, déterminé avant imputation des réductions et crédits d’impôt et des créances fiscales de toute nature. Pour les redevables placés sous le régime prévu aux articles 223 A ou 223 A bis du même code, la contribution exceptionnelle est assise sur la moyenne de l’impôt sur les sociétés dû au titre de l’exercice au cours duquel la contribution est due et au titre de l’exercice précédent afférent au résultat d’ensemble et à la plus-value nette d’ensemble du groupe définis aux articles 223 B, 223 B bis et 223 D dudit code, déterminé avant imputation des réductions et crédits d’impôt et des créances fiscales de toute nature. les redevables dont le chiffre d’affaires au titre de l’exercice au cours duquel la contribution est due et au titre de l’exercice précédent est inférieur à 3 milliards d’euros, le taux de la contribution exceptionnelle est fixé à 20,6 %. Pour les redevables dont le chiffre d’affaires au titre de l’exercice au cours duquel la contribution est due et au titre de l’exercice précédent est supérieur ou égal à 1 milliard d’euros et inférieur à 1,1 milliard d’euros, le taux mentionné au premier alinéa du présent A est multiplié par le rapport entre, au numérateur, la différence entre le plus élevé des deux chiffres d’affaires du redevable et 1 milliard d’euros et, au dénominateur, 100 millions d’euros. Le taux déterminé en application de la formule prévue au deuxième alinéa du présent A est exprimé avec deux décimales après la virgule. Le deuxième chiffre après la virgule est augmenté d’une unité si le chiffre suivant est supérieur ou égal à 5. B. – Pour les redevables dont le chiffre d’affaires au titre de l’exercice au cours duquel la contribution est due ou au titre de l’exercice précédent est supérieur ou égal à 3 milliards d’euros, le taux de la contribution exceptionnelle est fixé à 41,2 %. ou égal à 3 milliards d’euros et inférieur à 3,1 milliards d’euros, le taux applicable (T) est déterminé à partir du plus élevé des deux chiffres d’affaires exprimé en milliards d’euros (CA) et des taux mentionnés au premier alinéa du A du présent IV (T1) et au premier alinéa du présent B (T2), au moyen de la formule T = T1 + (T2 – T1) x (CA – 3 milliards d’euros) / 100 millions d’euros. application de la formule prévue au troisième alinéa du présent B est exprimé avec deux décimales après la virgule. Le deuxième chiffre après la virgule est augmenté d’une unité si le chiffre suivant est supérieur ou égal à 5. V. – Les réductions et crédits d’impôt ainsi que les créances fiscales de toute nature ne sont pas imputables sur la contribution exceptionnelle. VI. – La contribution exceptionnelle n’est pas admise dans les charges déductibles pour la détermination du résultat imposable. VII. – La contribution exceptionnelle est établie, contrôlée et recouvrée comme l’impôt sur les sociétés et sous les mêmes garanties et sanctions. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à ce même impôt. contribution exceptionnelle est payée spontanément au comptable public compétent au plus tard à la date prévue au deuxième alinéa du 2 de l’article 1668 du code général des impôts pour le versement du solde de liquidation de l’impôt sur les sociétés. B. – La contribution exceptionnelle donne lieu à un versement anticipé à la date prévue pour le paiement du dernier acompte de l’impôt sur les sociétés de l’exercice ou de la période d’imposition. Le montant du versement anticipé est fixé à 98 % du montant de la contribution exceptionnelle estimé au titre de l’exercice ou de la période d’imposition en cours et déterminé selon les modalités prévues au présent Si le montant du versement anticipé est supérieur à la contribution exceptionnelle due au titre de l’exercice ou de la période d’imposition, l’excédent est restitué dans un délai de trente jours à compter de la date mentionnée au A du présent VIII. de retard prévu à l’article 1727 du code général des impôts et la majoration prévue à l’article 1731 du même code sont appliqués à la différence entre, d’une part, 98 % du montant de la contribution exceptionnelle due au titre d’un exercice et, d’autre part, 98 % du montant de cette contribution estimé au titre du même exercice servant de base au calcul du versement anticipé, sous réserve que cette différence soit supérieure à 20 % du montant de la contribution et à 1,2 million d’euros. L’intérêt de retard prévu à l’article 1727 dudit code et la majoration prévue à l’article 1731 du même code, déterminés dans les conditions prévues au premier alinéa du présent C, ne s’appliquent pas si le montant estimé de la contribution exceptionnelle a été déterminé à partir du compte de résultat prévisionnel prévu à l’article L. 232-2 du code de commerce, révisé dans les quatre mois suivant l’ouverture du second semestre de l’exercice, avant déduction de l’impôt sur les sociétés. Pour la société mère d’un groupe mentionné aux articles 223 A ou 223 A bis du code général des impôts, le compte de résultat prévisionnel s’entend de la somme des comptes de résultat prévisionnels des sociétés membres du groupe. le 2° de l’article 7 de l’ordonnance n° 2013-837 du 19 septembre 2013 relative à l’adaptation du code des douanes, du code général des impôts, du livre des procédures fiscales et d’autres dispositions législatives fiscales et douanières applicables à Mayotte, il est inséré un 2° bis ainsi « 2° bis La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises prévue à l’article 11 de la loi n° … du … de finances pour 2025 ; ». Article 11 bis I. – À la fin du dernier alinéa de l’article 239 octies du code général des impôts, l’année : « 2023 » est remplacée par l’année : s’applique aux exercices ouverts à compter du Article 11 ter Article 12 entreprises qui déterminent leur résultat imposable à l’impôt sur les sociétés dans les conditions prévues à l’article 209-0 B du code général des la contribution mentionnée au I du présent article les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 1 milliard d’euros. chiffre d’affaires réalisé par le redevable au cours de l’exercice ou de la période d’imposition, ramené le cas échéant à douze mois. Pour les entreprises membres d’un groupe au sens des articles 223 A ou 223 A bis du code général des impôts, la contribution exceptionnelle est due par chaque entreprise qui remplit individuellement la condition de chiffre d’affaires prévue au premier alinéa du présent II. Pour l’appréciation de la condition de chiffre d’affaires définie au même premier alinéa, il n’est pas tenu compte des opérations de fusion, de scission ou d’apport partiel d’actif, ni des transferts d’actifs, à titre onéreux ou à titre gratuit, effectués par les redevables qui déterminent leur résultat imposable à l’impôt sur les sociétés dans les conditions prévues à l’article 209-0 B du code général des impôts, lorsque ces opérations ou transferts interviennent au cours de l’exercice mentionné au I du de la contribution exceptionnelle est égale à la moyenne du résultat d’exploitation réalisé au cours de l’exercice au titre duquel la contribution est due et de celui réalisé au cours de l’exercice précédent, retracé dans le compte de résultat mentionné au II de l’article 38 de l’annexe III au code général des impôts dans sa rédaction en vigueur à la date d’entrée en vigueur de la présente loi, pour la part correspondant aux opérations en raison desquelles l’option prévue à l’article 209-0 B du même code a été exercée. Pour la détermination de l’assiette définie au premier alinéa du présent III, il n’est pas tenu compte des opérations de fusion, de scission ou d’apport partiel d’actif, ni des transferts d’actifs, à titre onéreux ou à titre gratuit, effectués par les redevables qui déterminent leur résultat imposable à l’impôt sur les sociétés dans les conditions prévues au même article 209-0 B, lorsque ces opérations ou transferts IV. – Le taux de la contribution exceptionnelle est fixé à 12 %. et crédits d’impôts ainsi que les créances fiscales de VIII. – La contribution exceptionnelle est payée spontanément au comptable public compétent, au plus tard à la date prévue au deuxième alinéa du 2 de l’article 1668 du code général des impôts pour le versement du solde de liquidation de l’impôt sur les sociétés. La contribution exceptionnelle donne lieu à un versement anticipé à la date prévue pour le paiement du dernier acompte de l’impôt sur les sociétés de l’exercice ou de la période d’imposition. Le montant du versement anticipé est fixé à 98 % du montant de la contribution exceptionnelle estimé au titre de l’exercice ou de la période d’imposition en cours et déterminé selon les modalités prévues au présent article. est supérieur à celui de la contribution exceptionnelle due au titre de l’exercice ou de la période d’imposition, à compter de la date mentionnée au premier alinéa du Mayotte, il est inséré un 2° ter ainsi « 2° ter La contribution exceptionnelle sur les entreprises qui déterminent leur résultat imposable à l’impôt sur les sociétés dans les conditions prévues à l’article 209-0-B du code général des impôts définie à l’article 12 de la loi n° … du … de finances pour Article 12 bis I. – À la fin des 1° et 2° et du a du 3° et aux 4° et 5° du I et à la première phrase du premier alinéa du III de l’article 39 decies C du code général des impôts, la date : « 31 décembre 2024 » est remplacée par la date : « 31 décembre 2027 ». Article 12 ter I. – Au III de l’article 2 de la loi n° 2022-1157 du l’année : « 2024 » est remplacée par l’année : « 2025 ». recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des Article 13 chapitre II bis du titre Ier de la première partie du livre Ier est ainsi modifié : a) Le 3° est « Lorsqu’un avantage en impôt répond à la définition mentionnée au présent 3°, les définitions mentionnées aux 3° bis et 3° ter ne trouvent pas à s’appliquer ; » le 3°, sont insérés des 3° bis et 3° ter ainsi rédigés : Crédit d’impôt transférable négociable : un avantage en impôt pouvant être acquis en trésorerie ou en équivalent de trésorerie par une entité tierce non liée auprès d’une entité constitutive en droit d’en bénéficier en application de la législation de l’État ou du territoire qui l’accorde, utilisé par l’entité tierce pour réduire ses impôts couverts et qui, pour l’entité constitutive, remplit les conditions prévues au a du présent 3° bis et, pour l’entité tierce, remplit les conditions prévues au b du présent 3° bis : en impôt peut être cédé à l’entité tierce non liée à un prix supérieur ou égal à 80 % de sa valeur actuelle nette dans un délai qui ne peut excéder quinze mois à compter de la clôture de l’exercice durant lequel l’entité constitutive est en droit d’en bénéficier en application de la législation de l’État ou du territoire qui « b) Au cours de l’exercice durant lequel elle en a fait l’acquisition, l’entité tierce non liée peut céder à une autre entité tierce non liée l’avantage en impôt acquis à un prix supérieur ou égal à 80 % de sa valeur actuelle présent 3° bis, des liens de dépendance sont réputés exister entre deux entités constitutives lorsque l’une de ces entités détient directement ou indirectement la majorité du capital social de l’autre ou y exerce en fait le pouvoir de décision ou lorsqu’elles sont placées l’une et l’autre, dans les mêmes conditions, sous le contrôle d’une même entité constitutive. présent chapitre, un avantage en impôt répondant à la définition posée au présent 3° bis est assimilé à un crédit d’impôt qualifié ; Crédit d’impôt transférable non négociable : un équivalent de trésorerie par une entité tierce auprès d’une entité constitutive en droit d’en bénéficier l’accorde, utilisé par l’entité tierce pour réduire ses impôts couverts et qui ne remplit pas, selon le cas, les conditions prévues aux a ou b du 3° bis. définition posée au présent 3° ter est assimilé à un crédit d’impôt non le 8°, il est inséré un 8° bis ainsi Entité constitutive non significative : une entité mentionnée au 6° non prise en compte dans les états financiers consolidés de l’entité mère ultime en raison de sa taille ou de son intérêt négligeable, à la condition états financiers consolidés de l’entité mère ultime soient établis conformément aux a ou c du 22° et aient fait l’objet d’un audit indépendant qui ne contienne aucune réserve sur le caractère non significatif de l’entité constitutive concernée ; « b) Lorsque le chiffre d’affaires total de l’entité constitutive non significative est supérieur à 50 millions d’euros, les états financiers utilisés pour l’établissement de la déclaration mentionnée au deuxième alinéa du I de l’article 223 VN soient établis en application d’une norme de comptabilité financière qualifiée ou d) Le 10° est d’investissement d’assurance : une entité qui constituerait un fonds d’investissement, au sens du 24° du présent article, ou un véhicule d’investissement immobilier, au sens du 48°, si elle n’avait pas été : dans le cadre d’engagements au titre de contrats d’assurance ou de contrats de rente ; entièrement détenue par une ou plusieurs entités soumises à la réglementation des entreprises d’assurance dans l’État ou le territoire dans lequel ces entités détentrices sont du 24°, le mot : « situé » est remplacé par le mot : « établi » ; 2° Le I de l’article 223 VN est complété par deux alinéas ainsi rédigés : « Sur option, le résultat qualifié d’une entité constitutive non significative est réputé être égal au chiffre d’affaires total de cette entité déterminé pour les besoins de la déclaration établie conformément à la directive (UE) 2016/881 du Conseil du 25 mai 2016 modifiant la directive 2011/16/UE en ce qui concerne l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal ou aux conventions conclues par la France permettant l’échange automatique et obligatoire des informations relatives à la déclaration pays par pays. « Cette option est formulée pour chaque entité constitutive par l’entité constitutive déclarante sur la déclaration mentionnée au II de l’article 223 WW souscrite au titre du premier exercice auquel elle s’applique. L’option est reconduite tacitement, sauf renonciation formulée par l’entité constitutive déclarante sur la déclaration mentionnée au même II souscrite au titre du dernier exercice d’application de l’option. » ; du 6° de l’article 223 VO, le mot : « fonctionnelle » est supprimé ; 4° Le paragraphe 2 de la sous-section 1 de la section III est complété par un article 223 VO quindecies ainsi rédigé : option exercée par l’entité constitutive déclarante et par dérogation au 3° de l’article 223 VO bis, les plus ou moins-values sur participations sont incluses dans le résultat qualifié d’une entité constitutive. mentionnée au premier alinéa du présent article est valable pour une période de cinq exercices, à compter de celui au titre duquel elle est exercée, et s’applique à toutes les entités constitutives situées dans l’État ou le territoire pour lequel elle a été formulée. Elle est formulée sur la déclaration mentionnée au II de l’article 223 WW souscrite au titre du premier exercice d’application. Elle est reconduite tacitement, sauf renonciation formulée par l’entité constitutive déclarante sur la déclaration mentionnée au même II souscrite au titre du dernier exercice d’application de « En cas de renonciation, une nouvelle option ne peut pas être exercée au titre des cinq exercices suivant le dernier exercice d’application de l’option. La renonciation ne peut porter sur des participations pour lesquelles une perte ou une moins-value a été prise en compte dans le résultat l’article 223 VR bis, après la première occurrence du mot : « entité », sont insérés les mots : « constitutive qui est une l’article 223 VR ter, après le mot : « entité », sont insérés les mots : « constitutive qui est une entité » ; entité constitutive est une entité transparente et qu’elle n’est pas l’entité mère ultime, le montant de son résultat net comptable réduit conformément aux articles 223 VR et 223 VR ter est attribué, pour la part correspondant à leurs droits, aux entités détentrices de titres dans cette entité constitutive. » ; « Lorsque l’option mentionnée au deuxième alinéa du I de l’article 223 VN est formulée pour une entité constitutive non significative, le montant corrigé des impôts couverts de cette même entité est réputé être égal au montant des impôts sur les bénéfices dus par celle-ci et déterminé pour les besoins de la déclaration mentionnée au même deuxième alinéa. » ; est complété par un 5° ainsi rédigé : l’option prévue à l’article 223 VO quindecies a été exercée, tout montant correspondant à un crédit d’impôt non qualifié ou à un avantage fiscal résultant d’une perte, obtenu à raison de la détention d’une participation qualifiée, à concurrence de l’investissement réalisé. présent 5°, une participation qualifiée s’entend d’une participation dans une entité transparente du fait de laquelle le détenteur est tenu, conformément à une norme de comptabilité financière qualifiée, de consolider autrement que ligne par ligne les actifs, les passifs, les produits, les charges et les flux de trésorerie de cette entité et au titre de laquelle le rendement attendu, incluant le prix de cession, les distributions, les crédits d’impôt qualifiés et les avantages fiscaux résultant de la prise en compte d’une perte, est inférieur au montant investi par le détenteur de cette participation. « Lorsque ce montant correspondant à un crédit d’impôt non qualifié ou à un avantage fiscal résultant d’une perte est comptabilisé à proportion de l’investissement réalisé, il diminue corrélativement celui-ci. constitutive qui ne retient pas la méthode de comptabilisation mentionnée au troisième alinéa du présent 5° peut toutefois opter pour l’application du même troisième irrévocable et s’applique à tous les exercices ultérieurs. Elle est exercée par l’entité constitutive déclarante sur la déclaration mentionnée au II de l’article 223 WW souscrite au titre du premier exercice 10° Les articles 223 VW et 223 VW ter sont complétés par un alinéa « Pour la détermination de l’impôt national complémentaire, il n’est pas tenu compte du montant des impôts couverts mentionné au premier alinéa lorsque les deux entités sont situées dans des États ou des territoires distincts. » ; ou des territoires distincts, à l’exception des impôts couverts correspondant à une retenue à la source appliquée à cette distribution par l’État ou le territoire dans lequel est située l’entité distributrice. » ; le mot : « aux » est remplacé par les mots : « au premier alinéa des » ; « application », la fin du 1° est ainsi rédigée : « du même premier l’application du présent article et des articles 223 VZ bis à 223 VZ octies, les états financiers qualifiés s’entendent de ceux utilisés pour l’établissement des états financiers consolidés de l’entité mère ultime ou, à défaut, des états financiers individuels des entités constitutives, sous réserve qu’ils soient établis à partir d’une norme de comptabilité financière qualifiée ou d’une norme de comptabilité financière agréée et que les informations contenues dans ces états soient fiables, au sens de « Ne sont pas considérés comme des états financiers qualifiés les états financiers des entités acquises qui tiennent compte de l’allocation du prix d’acquisition de celles-ci. Toutefois, ces états financiers peuvent être considérés comme des états financiers qualifiés lorsque le groupe n’a pas déposé de déclaration mentionnée au 1° du II du présent article pour un exercice ouvert après le 31 décembre 2022 sans ajustements afférents à l’allocation du prix d’acquisition, à moins que la législation ou la réglementation en vigueur l’y oblige et que le groupe réintègre au résultat avant impôt les dépréciations d’écarts d’acquisition liés aux opérations conclues après le 30 novembre 2021 pour l’application des 2° et 3° du I de déclaration mentionnée à l’article 223 VZ bis s’entend : « 1° Pour les groupes d’entreprises multinationales, d’une déclaration établie, conformément à la directive (UE) 2016/881 du Conseil du 25 mai 2016 modifiant la directive 2011/16/UE en ce qui concerne l’échange automatique et obligatoire d’informations, dans le domaine fiscal ou aux conventions conclues par la France permettant à la déclaration pays par pays, sur la base des états financiers groupes qui ne sont pas soumis à l’obligation de dépôt d’une déclaration mentionnée au 1° du présent II, des informations issues des états financiers l’application de l’article 223 VZ bis, les informations contenues dans les états financiers qualifiés ne font l’objet d’aucune correction. l’application de l’article 223 VZ bis et pour chaque État ou territoire, toutes les informations des entités doivent provenir soit des états financiers utilisés pour l’établissement des états financiers consolidés de l’entité mère ultime, soit des états financiers individuels des entités constitutives. « Sur option, les informations des entités constitutives non significatives peuvent provenir des états financiers de ces entités utilisés dans la préparation de la déclaration mentionnée au 1° du II du présent article. L’option est formulée dans les conditions prévues au dernier alinéa du I de a) Au début du premier alinéa, sont ajoutés les mots : « I. – Sur option de l’entité constitutive b) Au premier alinéa du 1°, la première occurrence du mot : « à » est remplacée par les mots : « au II de » ; c) Au troisième alinéa du 2°, le mot : « consolidés » est remplacé par les mots : « dans la mesure où le résultat auquel se rapporte cette charge d’impôt figure dans la déclaration définie au II de l’article 223 VZ » ; d) Le premier alinéa du 3° est ainsi modifié : – la première occurrence du mot : « à » est remplacée par les mots : « au II de » ; – après le mot : « inférieure », sont insérés les mots : « ou égale » ; e) Au dernier alinéa, la première occurrence du mot : « article » est f) Sont ajoutés dix-neuf alinéas ainsi rédigés : présent I, la somme des chiffres d’affaires de l’ensemble des entités constitutives situées dans un État ou un territoire et la somme des bénéfices et des pertes avant impôt sur les bénéfices de ces entités constitutives qui sont reportés dans la déclaration mentionnée au II de l’article 223 VZ ainsi que la somme des impôts couverts simplifiés de ces mêmes entités de l’article 223 VZ sont, le cas échéant, retraitées conformément au II du présent article. l’application du présent II, est entendu par : « 1° Convention de financement hybride : un dispositif en application duquel une entité constitutive accorde, directement ou indirectement, un financement à une autre entité constitutive membre du même groupe ou réalise un investissement dans cette dernière qui entraîne la comptabilisation d’une charge dans les états financiers de l’entité qui bénéficie du financement, et qui satisfait à l’un des critères suivants : comptabilisation de cette charge dans les états financiers ne se traduit pas par une augmentation proportionnelle du résultat comptable de l’entité constitutive qui accorde le financement ; « b) Le dispositif n’est pas susceptible d’entraîner au cours de sa période d’application une augmentation proportionnelle du résultat fiscal local de l’entité constitutive qui l’accorde. « Les instruments mentionnés à l’article 223 VO septies ne constituent pas une convention de financement hybride au sens du engendrant une double déduction : un dispositif qui entraîne la comptabilisation d’une charge dans les états financiers d’une entité constitutive et qui donne lieu à : comptabilisation de la même charge dans les états financiers d’une autre entité constitutive membre du même groupe ; « b) Ou à une déduction minorant le résultat fiscal local d’une autre entité constitutive membre du même groupe, située dans un autre État ou territoire ; engendrant une double charge d’impôt : un dispositif qui permet la prise en compte partielle ou totale, par plusieurs entités constitutives membres du même groupe, de la même charge d’impôt sur les bénéfices dans le cadre de la détermination du montant corrigé des impôts couverts défini à l’article 223 VT ou du taux effectif d’imposition simplifié défini au I du présent article. « Toutefois, n’est pas réputé engendrer une double charge d’impôt : « a) Le dispositif qui a également pour effet d’inclure les revenus correspondants à la charge d’impôt dans les états financiers de chacune des entités constitutives concernées ; engendrant une double charge d’impôt qui, pour la détermination du taux effectif d’imposition défini à la présente section III, aurait donné lieu à l’application des mécanismes d’affectation prévus au paragraphe 5 de la sous-section 2, mais pour laquelle les règles de détermination du taux effectif d’imposition simplifié mentionné au 2° du I du présent article ne prévoient pas d’obligation d’ajustement. charge engagée dans le cadre d’une convention de financement hybride ou d’un dispositif engendrant une double déduction est exclue de la détermination de la somme des bénéfices et des pertes avant impôt sur les bénéfices des entités constitutives situées dans un État ou un territoire mentionnée au I. « Toutefois, lorsqu’un dispositif engendrant une double déduction entraîne la entité constitutive et donne lieu à la comptabilisation de la même charge dans les états financiers d’une autre entité constitutive membre du même groupe située dans le même État ou territoire, la correction prévue au premier alinéa du présent B n’est pratiquée qu’à raison d’une seule des deux charges enregistrées comptablement. « La charge d’impôt sur les bénéfices résultant de l’application d’un dispositif défini au 3° du A du présent II est exclue de la détermination de la somme des impôts couverts simplifiés des entités constitutives situées dans un État ou territoire mentionnée au I. « Les corrections prévues au présent B s’appliquent au titre de dispositifs ou de conventions conclus à compter du 15 décembre 2022. paiements intragroupe traités comme des produits dans les états financiers qualifiés de l’entité constitutive bénéficiaire et comme des charges dans les états financiers de l’entité constitutive versante sont pris en compte pour la détermination de la somme des chiffres d’affaires et la somme des bénéfices et des pertes avant impôts sur les bénéfices, indépendamment du traitement fiscal de ces paiements dans l’État ou le territoire dans lequel sont situées ces entités constitutives. moins-value latente nette résultant de la comptabilisation des dépréciations et des reprises de dépréciations des participations, autres que celles constituant des titres de portefeuille, évaluées à leur juste valeur, n’est pas prise en compte pour la détermination de la somme des bénéfices et des pertes avant impôts sur les bénéfices dès lors qu’elle excède 50 millions d’euros. » ; les mots : « à une coentreprise et à ses filiales » sont remplacés par les mots : « au groupe formé par une coentreprise et ses filiales qui sont » et les mots : « comme si celles-ci constituaient » sont remplacés par les mots : « comme s’il b) Au second alinéa, la première occurrence du mot : « à » est remplacée par les mots : « au groupe formé par », les mots : « le groupe de la coentreprise et de ses filiales » sont remplacés par les mots : « ce groupe », le mot : « concernés » est remplacé par le mot : « couverts » et, à la fin, les mots : « de ces entités » sont remplacés par les mots : « des entités membres de ce 17° Au 2° de l’article 223 VZ septies, la seconde occurrence du mot : « à » est remplacée par les du 3° de l’article 223 W est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Ce droit ne peut être créé pour la seule application du présent est complété par deux alinéas ainsi rédigés : « Cette part est réduite à proportion du temps de travail consacré par l’employé de l’entité constitutive aux activités qu’il effectue, au cours de l’exercice considéré, en dehors de cet État ou de ce territoire. « Toutefois cette réduction proportionnelle peut ne pas être appliquée lorsque le temps de travail de cet employé est majoritairement consacré à des activités qu’il réalise dans cet État ou ce complété par quatre alinéas ainsi rédigés : « Toutefois, cette part peut inclure l’excédent entre, d’une part, la valeur comptable moyenne entre l’ouverture et la clôture de l’exercice d’un actif détenu en vue d’être loué et, d’autre part, la valeur comptable du droit d’utilisation comptabilisé par le preneur sur la même période à condition de remplir les critères suivants : constitutive bailleresse comptabilise l’actif loué dans ses états financiers ; l’actif est situé dans le même État ou le même territoire que l’entité constitutive bailleresse. « Les valeurs mentionnées au deuxième alinéa du présent 1° sont celles retenues après corrections des opérations réalisées entre entités du groupe dans le cadre de l’établissement des états financiers consolidés de l’entité mère « La part mentionnée au premier alinéa du présent article est réduite à proportion du temps de présence, au cours de l’exercice considéré, de l’actif corporel en dehors de l’État ou du territoire dans lequel est située l’entité constitutive. « Toutefois, la réduction proportionnelle peut ne pas être appliquée lorsque l’actif corporel est, pour l’exercice concerné, majoritairement présent dans cet État ou ce territoire. » ; « Les charges de personnel et les actifs corporels d’un établissement stable sont d’abord déterminés conformément aux trois premiers alinéas du présent article avant d’être ajustés, le cas échéant, dans les conditions mentionnées aux deux derniers alinéas des articles 223 WA bis et l’article 223 WA quinquies, il est inséré un article 223 WA quinquies A ainsi charges de personnel et les actifs corporels d’une entité soumise à un régime de dividendes déductibles mentionnée au I de l’article 223 WR bis ou détenue dans les conditions prévues au V du même article 223 WR bis sont réduits proportionnellement au bénéfice exclu du calcul du bénéfice qualifié de l’entité en application des II et III dudit l’article 223 WC bis, le mot : « imposable » est remplacé par le mot : a) Au I, les mots : « de l’article 223 VM » sont remplacés par les mots : « des articles 223 VM à b) Le second alinéa du II est ainsi rédigé : « Au titre de l’exercice de transition et des exercices suivants, l’impôt national complémentaire est déterminé conformément à la sous-section 1 de la section IX du présent chapitre. Pour l’application du présent article, est entendu par exercice de transition le premier exercice au titre duquel un groupe d’entreprises multinationales ou un groupe national entre pour la première fois dans le champ d’application de l’impôt national complémentaire mentionné au I. » ; c) Le IV est ainsi national complémentaire est dû par les entités constitutives dont le taux effectif d’imposition individuel est inférieur au taux minimum d’imposition. « Le taux effectif d’imposition individuel d’une entité constitutive est égal au rapport entre le montant corrigé des impôts couverts et le résultat qualifié de cette entité. « L’impôt national complémentaire affecté à une entité constitutive au titre d’un exercice est égal au produit de l’impôt national complémentaire du groupe par le rapport entre l’impôt complémentaire calculé individuellement par cette entité et la somme des impôts complémentaires calculés individuellement par chacune des entités. premier alinéa du présent IV, le groupe d’entreprises multinationales ou le groupe national désigne comme redevable de l’impôt national complémentaire dû en raison de la sous-imposition des entités d’investissement et des entités d’investissement d’assurance, une autre entité constitutive membre du même groupe, située en France et qui n’est ni une entité d’investissement ni une entité d’investissement « À défaut de désignation d’une entité redevable dans les conditions prévues au quatrième alinéa du présent IV, le redevable de l’impôt complémentaire ainsi dû est l’entité constitutive membre du groupe située en France et qui a déclaré le bénéfice qualifié le plus élevé au titre de l’exercice considéré. « Si aucune entité constitutive du groupe, autre qu’une entité d’investissement ou qu’une entité d’investissement d’assurance, n’est située en France, ces dernières entités demeurent redevables de l’impôt national complémentaire qui leur est affecté dans les conditions prévues aux quatre premiers alinéas du présent IV. » ; d) La première phrase du V est complétée par les mots : « conformément aux règles d’affectation prévues au IV du présent article » ; e) Il est ajouté un VI ainsi rédigé : coentreprises et leurs filiales au sens de l’article 223 WO sont redevables de l’impôt national complémentaire comme s’il s’agissait d’entités constitutives d’un groupe d’entreprises multinationales ou d’un groupe national distinct. L’impôt national complémentaire est déterminé dans les conditions prévues à complémentaire déterminé pour le groupe formé par une coentreprise et ses filiales est dû par cette coentreprise et ces filiales, pour la part qui leur est affectée conformément aux règles prévues au IV du présent article. » ; 25° Le II de l’article 223 WH bis est ainsi aucun impôt complémentaire n’est dû sur le fondement de la règle d’inclusion du revenu au titre des entités constitutives situées dans cet État ou ce territoire lorsque l’impôt national complémentaire qualifié dû dans cet État ou ce territoire remplit cumulativement les conditions suivantes : relatives à l’impôt national complémentaire qualifié dû dans l’État ou le territoire concerné prévoient, pour la détermination de cet impôt, le recours exclusif soit à la norme de comptabilité financière utilisée pour la préparation des états financiers consolidés de l’entité mère ultime ou, le cas échéant, à des principes analogues à ceux prévus au II de l’article 223 VN, soit à une norme locale de comptabilité financière, lorsque toutes les entités constitutives situées dans cet État ou ce territoire établissent leurs états financiers en application de cette norme, que les dates d’ouverture et de clôture de leur exercice sont identiques à celles de l’exercice pour lequel l’entité mère ultime du groupe établit les états financiers consolidés et : sont tenues d’établir ou d’utiliser ces états financiers en application de la législation applicable en matière commerciale ou fiscale dans l’État ou le territoire concerné ; « b) Ou lorsque la fiabilité et la sincérité de ces états financiers ont été attestées dans le cadre d’un audit externe. présent 1°, une norme locale de comptabilité financière est une norme de comptabilité financière qualifiée ou agrée, sous réserve que les états financiers soient retraités afin de corriger les écarts significatifs conformément à l’article 223 VN, dont l’application est autorisée ou requise au sein de l’État ou le territoire concerné ; territoire est calculé dans les mêmes conditions que celles prévues aux sections III, IV, VI et VII du présent chapitre ; national complémentaire qualifié appliqué dans cet État ou ce territoire est intégré au processus d’évaluation par les pairs mis en œuvre par le cadre inclusif de l’Organisation de coopération et de développement économiques. » ; 26° Le II de l’article 223 WH ter est complété par un premier alinéa du présent II, le ratio d’inclusion de l’entité mère à l’égard d’une entité constitutive, qui est une entité d’investissement ou une entité d’investissement d’assurance dont la part de résultat qualifié est déterminée dans les conditions prévues à l’article 223 WT quinquies, est réputé être égal à 1. » ; a) Le mot : « article » est remplacé par le mot : b) Les mots : « conformément aux articles 223 WH à 223 WH ter » sont remplacés par les mots : « en appliquant le rapport défini au premier alinéa du II de 27° La section VIII est a) L’intitulé est complété par les mots : « , monnaies et règles de b) Est ajoutée une sous-section 1 intitulée : « Obligations déclaratives » et comprenant les articles 223 WW et c) Est ajoutée une sous-section 2 ainsi rédigée : « Monnaies et règles de conversion montants nécessaires au calcul et à la déclaration de l’impôt complémentaire sont convertis dans la monnaie de consolidation du groupe d’entreprises multinationales ou d’un groupe national conformément à la méthode de conversion prévue par la norme de comptabilité financière utilisée pour préparer ses états financiers consolidés. le groupe d’entreprises multinationales établit ses états financiers consolidés dans une monnaie autre que l’euro, les seuils mentionnés au présent chapitre et exprimés en euros sont convertis dans cette dernière monnaie en utilisant le taux de change moyen publié par la Banque centrale européenne pour le mois de décembre qui précède l’exercice au titre duquel les états financiers sont établis. les montants mentionnés au I sont présentés dans une monnaie autre que l’euro, l’impôt complémentaire dû en application de la section V du présent chapitre est converti en euros en appliquant le taux de change du dernier jour de l’exercice au titre duquel cet impôt est dû tel que publié par la Banque centrale européenne ou, le cas échéant, par la Banque de a) À la première phrase du I, après le mot : « transition », sont insérés les mots : « pour ce qui concerne l’État ou le territoire dans lequel est située l’entité cédante ou, s’il est antérieur, avant le début du premier exercice au titre duquel l’entité cédante est soumise à un impôt national complémentaire qualifié dans l’État ou le territoire dans lequel elle est b) Le premier alinéa du II est complété par une phrase ainsi rédigée : « Cette condition est présumée remplie lorsque l’entité cédante est soumise dans l’État ou le territoire dans lequel elle est située à un impôt national complémentaire qualifié au titre de l’exercice de 1° Le dernier alinéa du I est supprimé ; 2° Après le même I, il est inséré un I bis ainsi dérogation aux 2° et 3° du I, les entités constitutives d’un groupe situées en France et redevables de l’impôt complémentaire dû au titre de l’impôt national complémentaire ou de la règle des bénéfices insuffisamment imposés peuvent, sur option, désigner l’une d’elles pour déposer le relevé de liquidation mentionné au III de l’article 223 WW et acquitter la totalité de cet impôt complémentaire pour leur compte. constitutive désignée est tenue solidairement au paiement des droits, des pénalités et des frais accessoires de l’impôt complémentaire dus par les entités constitutives qui l’ont II. – Le A du I Article 14 A. – Le 0I du chapitre Ier du titre Ier de la troisième partie du livre Ier est ainsi modifié : l’intitulé, après le mot : « trusts », sont insérés les mots : « , aux l’article 1649 AC, sont insérés des articles 1649 AC bis à 1649 AC sexies ainsi prestataire de services qui fournit un service sur crypto-actifs, au sens du 16 du 1 de l’article 3 du règlement (UE) 2023/1114 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023 sur les marchés de crypto-actifs, et modifiant les règlements (UE) n° 1093/2010 et (UE) n° 1095/2010 et les directives 2013/36/UE et (UE) 2019/1937, souscrit auprès de l’administration fiscale, dans des conditions et délais fixés par décret, une déclaration relative aux transactions réalisées par des utilisateurs de crypto-actifs par son déclaration prévue au I du présent article comporte les informations suivantes : éléments d’identification du déclarant ; éléments d’identification de chaque utilisateur de crypto-actifs ayant réalisé des transactions, y compris son numéro d’identification fiscale lorsque celui-ci est disponible, son adresse et son ou ses États ou territoires de résidence ; éléments d’identification de chaque personne détenant le contrôle d’un utilisateur de crypto-actifs ayant réalisé des transactions, y compris son numéro d’identification fiscale lorsque celui-ci est disponible, sa fonction, son adresse et son ou ses États ou territoires de résidence ; éléments relatifs aux transactions suivantes réalisées au cours de l’année civile par chaque utilisateur : transactions d’échange entre différents types de crypto-actifs ou entre crypto-actifs et monnaie émise par une banque centrale ; « 2° Les transferts de crypto-actifs depuis ou vers un compte ou une adresse lui appartenant. « Les informations déclarées en application du présent D contiennent, par type de crypto-actifs déclarés : dénomination complète du type de crypto-actifs à « b) En cas d’acquisition en échange de monnaie émise par une banque centrale, le montant brut payé, le nombre d’unités perçues ou reçues, le nombre de transactions et la valeur de marché des crypto-actifs acquis ; « c) En cas de cession en échange de monnaie émise par une banque centrale, le montant brut reçu, le nombre d’unités cédées, le nombre de transactions et la valeur de marché des crypto-actifs « d) En cas d’acquisition en échange de crypto-actifs, le montant brut payé, le nombre d’unités perçues ou reçues, le nombre de transactions et la valeur de marché des crypto-actifs acquis ; « e) En cas de cession en échange de crypto-actifs, le montant brut perçu ou reçu, le nombre d’unités cédées, le nombre de transactions et la valeur de marché des crypto-actifs « f) La valeur de marché totale, le nombre total d’unités et le nombre d’opérations de paiement de détail ; « g) La valeur de marché totale, le nombre total d’unités et le nombre de transactions, avec une répartition par type de transferts lorsque celui-ci est connu du déclarant, pour les transferts destinés à l’utilisateur devant faire l’objet d’une déclaration non couverte par les b et d ; « h) La valeur de est connu du déclarant, pour les transferts effectués par couverte par les c, e et f ; « i) La valeur de marché totale ainsi que le nombre total d’unités des transferts effectués par le déclarant à des adresses de registres distribués mentionnées par le règlement (UE) 2023/1114 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023 précité qui ne sont pas manifestement associées à un prestataire de services sur actifs virtuels ou à une institution prestataire de services mentionné au I de l’article 1649 AC bis est tenu de souscrire la déclaration prévue au même article lorsque : « 1° Il a été agréé par les autorités françaises conformément à l’article 63 du règlement (UE) 2023/1114 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023 précité ou autorisé à fournir des services sur crypto-actifs à la suite d’une notification adressée à ces autorités conformément à l’article 60 du même « 2° Il ne remplit pas la condition prévue au 1° du présent I mais remplit l’une des conditions suivantes : « a) Il a sa résidence fiscale en France ; « b) Il est, d’une part, constitué en société conformément à la législation française et, d’autre part, soit doté de la personnalité morale en France, soit tenu de déposer une déclaration auprès de l’administration fiscale au titre des revenus qu’il y perçoit ; « c) Il est géré depuis la France ; « d) Il a son siège d’activité habituel en France ; « 3° Une transaction mentionnée au D du II de l’article 1649 AC bis est réalisée par l’intermédiaire de l’une de ses succursales établie en le prestataire de services n’est pas tenu de souscrire la déclaration prévue à l’article 1649 AC bis lorsque : « 1° Il est soumis à l’obligation déclarative en application des b, c ou d du 2° du I du présent article mais a sa résidence fiscale dans un État ou un territoire partenaire défini au III et y remplit des obligations équivalentes à celles prévues à l’article 1649 AC bis ; « 2° Soit il est soumis à l’obligation déclarative en application des c ou d du 2° du I du présent article mais est constitué en société conformément à la législation d’un État ou d’un territoire partenaire et est doté de la personnalité morale dans cet État ou ce territoire, soit il est tenu de déposer une déclaration auprès de l’administration de cet État ou de ce territoire au titre des revenus qu’il y perçoit et y remplit des obligations équivalentes à celles prévues à « 3° Il est soumis à l’obligation déclarative en application du d du 2° du I du présent article mais est géré depuis un État ou un territoire partenaire et y remplit des obligations « 4° Il est soumis du 2° du I du présent article mais a sa résidence fiscale dans un État ou territoire partenaire et y remplit des obligations « 5° Il a adressé une notification à l’administration fiscale, dans un format déterminé par cette dernière, confirmant qu’il remplit ses obligations dans un État ou un territoire partenaire en application de critères substantiellement similaires à ceux prévus au même article 1649 AC bis ; « 6° Il est soumis à l’obligation déclarative en application du I du présent article en raison de transactions effectuées par l’intermédiaire d’une succursale établie dans un État ou un territoire partenaire mais ses obligations sont remplies par cette succursale dans cet État ou ce territoire partenaire. État ou un territoire partenaire est un État membre de l’Union européenne autre que la France ou un État ou un territoire qui a conclu un accord lui imposant de mettre à la disposition de l’administration fiscale française les informations mentionnées au II de l’article 1649 AC bis et remplissant l’une des deux conditions suivantes : « 1° Il est reconnu, par un acte d’exécution de la Commission européenne, comme étant d’effet équivalent à l’obligation prévue au même article 1649 AC bis ; « 2° Il a pour objet d’appliquer une norme internationale relative à la déclaration et à l’échange de renseignements sur les crypto-actifs considérée comme une norme minimale ou équivalente. prestataire de services mentionne dans la déclaration prévue à l’article 1649 AC bis les informations relatives aux utilisateurs de crypto-actifs ayant recours à ses services lorsqu’ils remplissent les conditions suivantes : « 1° Ils sont résidents de France ou d’un État ou d’un territoire partenaire ou, s’il s’agit d’entités non financières passives, sont contrôlés par au moins une personne physique résidente de France ou d’un État ou d’un territoire partenaire ; « 2° Ils ont réalisé au moins l’une des transactions mentionnées au D du II du même article 1649 AC bis. l’article 1649 AC bis mentionne également les personnes physiques résidentes de France ou d’un État ou territoire partenaire détenant le contrôle d’un utilisateur de crypto-actifs qui remplit les conditions prévues au 2° du I du présent article, identifiées conformément à du présent article ne s’applique pas aux utilisateurs de crypto-actifs qui sont : « 1° Une entité dont les actions font l’objet de transactions régulières sur un marché boursier réglementé ou une entité liée à une autre entité dont les actions font l’objet de transactions régulières sur un marché boursier réglementé ; « 2° Une entité organisation internationale ; « 4° Une banque « 5° Une institution financière autre qu’une entité d’investissement gérée par une autre institution financière et dont les revenus bruts proviennent principalement d’une activité d’investissement, de réinvestissement ou de négociation d’actifs financiers ou de crypto-actifs devant être déclarés en application de l’article 1649 AC bis met en œuvre, y compris au moyen de traitements de données à caractère personnel, les diligences nécessaires à l’identification : utilisateurs de crypto-actifs qui effectuent une ou plusieurs transactions mentionnées au D du II de l’article 1649 AC bis. Il collecte à cette fin les éléments relatifs à la ou aux résidences fiscales et, le cas échéant, le ou les numéros d’identification fiscale des utilisateurs de crypto-actifs concernés ; « 2° Des personnes physiques qui contrôlent les utilisateurs de crypto-actifs mentionnés au 1° du présent I, lorsque ceux-ci sont des entités non financières passives. « Le prestataire de services vérifie la fiabilité des informations collectées. de crypto-actifs qui effectue des transactions mentionnées au D du II de l’article 1649 AC bis transmet au prestataire de services les informations nécessaires à l’application du même article 1649 AC bis. « Lorsque cet utilisateur est une entité non financière passive, il transmet les mêmes informations en ce qui concerne les personnes physiques qui le contrôlent. « Lorsque, après deux rappels du prestataire de services, un utilisateur de crypto-actifs ne fournit pas les informations nécessaires à l’application dudit article 1649 AC bis et après expiration d’un délai de soixante jours, le prestataire de services empêche l’utilisateur de réaliser les transactions mentionnées au D du II du même article 1649 AC bis. tient un registre des démarches entreprises et des informations collectées qui sont nécessaires à la correcte exécution de ses obligations. Il conserve les données de ce registre pour une période, définie par décret, d’une durée minimale de cinq ans et maximale de dix ans à compter du dépôt de la déclaration mentionnée au même prestataire de services informe chaque personne physique utilisatrice de crypto-actifs ou détenant le contrôle d’un utilisateur de crypto-actifs, concernée par la déclaration prévue à l’article 1649 AC bis que les données le concernant qui sont transférées à l’administration fiscale peuvent être communiquées à l’administration fiscale d’un État ou d’un territoire mentionné au III de prestataire de services fournit à chaque utilisateur de crypto-actifs ou personne physique détenant le contrôle d’un utilisateur de crypto-actifs qui réalise des transactions mentionnées au D du II de l’article 1649 AC bis, avant le dépôt de la déclaration mentionnée au même article 1649 AC bis, les informations transmises à l’administration fiscale le concernant. prestataire de services soumis à l’obligation déclarative prévue à l’article 1649 AC bis en application du 2° du I de l’article 1649 AC ter s’enregistre auprès de l’administration fiscale, qui lui attribue un numéro d’enregistrement unique. numéro d’enregistrement prévu au I du présent article est retiré dans les cas suivants : « 1° Le prestataire de services a notifié à l’administration fiscale qu’il n’exerce plus aucune activité au sein de l’Union européenne en cette qualité ; « 2° Il existe des raisons de supposer que l’activité du prestataire de services a « 3° Le prestataire n’a plus d’utilisateurs devant faire l’objet d’une déclaration dans un État membre de l’Union européenne. l’administration fiscale constate le non-respect, par un prestataire de services mentionné au I du présent article, des obligations déclaratives prévues à l’article 1649 AC bis, elle le met en demeure de s’y conformer dans un délai de trois mois. « Si le prestataire de services n’a pas régularisé sa situation à l’expiration du délai prescrit, l’administration fiscale le met en demeure de se conformer à ses obligations déclaratives dans un délai de trente jours. S’il n’a pas régularisé sa situation à l’expiration de ce délai, son numéro d’enregistrement individuel est retiré. l’expiration d’un délai de six mois à compter de la prise d’effet de la radiation du registre, le prestataire de services dont le numéro d’enregistrement unique a été retiré peut déposer une nouvelle demande d’enregistrement dans les conditions prévues au I du présent article. » ; 3° Le 4° du I de l’article 1649 AE est ainsi modifié : qui a la qualité d’avocat ou d’avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation est dispensé de souscrire la déclaration mentionnée à l’article 1649 AD lorsque le fait de se conformer à l’obligation de déclaration est contraire au secret professionnel. » ; deuxième alinéa, les mots : « À défaut de cet accord, l’intermédiaire » sont remplacés par les mots : « L’intermédiaire ayant bénéficié de la dispense » ; alinéa est ainsi rédigé : « En l’absence d’un autre intermédiaire ayant la qualité de client, la notification d’obligation déclarative est adressée, lorsqu’il a la qualité de client, au contribuable concerné par le dispositif transfrontière. L’intermédiaire lui transmet également, le cas échéant, les informations nécessaires au respect de son obligation déclarative. » ; d) Au dernier alinéa, le mot : « ci-dessus » est remplacé par les mots : « aux deuxième et troisième alinéas du 4° Le I de l’article 1649 AG est complété par un 5° informe chaque personne physique concernée par la déclaration prévue à l’article 1649 AD que les données la d’un autre État membre de l’Union européenne ou d’un État ou d’un territoire ayant conclu avec la France une convention permettant un échange automatique des informations prévues au IV du même article 1649 AD. fournit à la personne qui réalise des opérations mentionnées au I dudit article 1649 AD les informations qui la concernent et sont transmises à l’administration fiscale, dans un délai suffisant pour lui permettre d’exercer ses droits en matière de protection des données et, en tout état de cause, avant que ces informations ne soient communiquées à l’administration fiscale. » ; alinéa du 3° du I est remplacé par quatre alinéas l’opérateur de plateforme qui est résident d’un État ou d’un territoire autre qu’un État membre de l’Union européenne ne déclare que les opérations mentionnées à l’article 1649 ter A qui sont réalisées par son intermédiaire et qui ne relèvent pas du champ d’une convention remplissant l’ensemble des conditions suivantes : « – elle permet un échange automatique d’informations concernant les opérations réalisées par des vendeurs ou prestataires par l’intermédiaire de plateformes numériques ; « – elle est conclue avec les États membres de l’Union européenne qui sont identifiés comme étant des États ou des territoires devant faire l’objet d’une déclaration conformément au droit applicable dans l’État ou le territoire mentionné au quatrième alinéa du présent 3° ; reconnue, au moyen d’un acte d’exécution de la Commission européenne, comme étant d’effet équivalent à l’obligation prévue à du 2° et le 3° du I du présent article ne s’appliquent pas à l’opérateur de plateforme qui est résident d’un État ou d’un territoire ayant conclu une convention mentionnée au quatrième alinéa du même 3° avec l’ensemble des États membres de l’Union européenne lorsque cette convention porte sur l’ensemble des types d’opérations mentionnés au I de complété par un 6 ainsi rédigé : « 6. Le défaut de transmission dans le délai prescrit de la déclaration prévue à l’article 1649 AC bis ainsi que les inexactitudes ou les omissions relevées dans cette déclaration entraînent l’application d’une amende de 15 euros par transaction non déclarée ou déclarée tardivement ou par inexactitude, dans la limite de 2 000 000 euros par prestataire de services et par année à laquelle la déclaration se rattache. L’amende n’est pas applicable en cas de première infraction commise au cours de l’année civile en cours et des trois années précédentes lorsque le prestataire concerné a réparé son omission soit spontanément, soit à la première demande de l’administration avant la fin de la période de transmission de la 2° Sont ajoutés des XIV et XV ainsi rédigés : manquement, par une institution financière soumise aux obligations prévues au I de l’article 1649 AC qui ne relève ni du contrôle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution prévu au 7° du II de l’article L. 612-1 du code monétaire et financier, ni du contrôle de l’Autorité des marchés financiers prévu à l’article L. 621-20-6 du même code, à l’obligation prévue au premier alinéa de l’article L. 564-2 dudit code entraîne l’application d’une amende fiscale qui ne peut excéder 50 000 euros. non-respect par un prestataire de services des obligations de diligence prévues au I de l’article 1649 AC quinquies entraîne l’application d’une amende fiscale qui ne peut excéder II. – Le titre II de la première partie du livre des procédures fiscales est ainsi 1° Après le chapitre Ier octies, il est inséré un chapitre Ier nonies ainsi rédigé : droit de contrôle des obligations des tiers visant à garantir la coopération administrative en matière fiscale agents de l’administration fiscale contrôlent le respect : « 1° Par les institutions financières qui sont soumises aux obligations prévues au I de l’article 1649 AC du code général des impôts et qui ne relèvent ni du contrôle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution prévu au 7° du II de l’article L. 612-1 du code monétaire et financier, ni du contrôle de l’Autorité des marchés financiers prévu à l’article L. 621-20-6 du même code, de leurs obligations découlant du premier alinéa de l’article L. 564-2 « 2° Par les prestataires de services mentionnés au I de l’article 1649 AC bis du code général des impôts, de leurs obligations découlant du second alinéa de l’article L. 564-2 du code monétaire et financier ; « 3° Par les opérateurs de plateforme qui sont soumis aux obligations du I de l’article 1649 ter A du code général des impôts, de leurs obligations découlant de l’article 1649 ter D du même code. l’application du I du présent article, les agents de l’administration fiscale peuvent se faire présenter par les personnes mentionnées au même I tous les documents pouvant se rapporter au respect de l’article 1649 ter D du code général des impôts ou de l’article L. 564-2 du code monétaire et financier, sans que leur soit opposé le secret 2° Après le premier alinéa de l’article L. 83 A, il est inséré « Les agents de la direction générale des finances publiques peuvent communiquer, spontanément ou sur demande, les informations recueillies dans le cadre des échanges d’information prévus par la directive 2011/16/UE du Conseil du 15 février 2011 relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal et abrogeant la directive 77/799/CEE aux agents de la direction générale des douanes et droits indirects pour l’établissement, l’administration et l’application de la législation en matière de droits de « pour », sont insérés les mots : « l’établissement, l’administration b) Sont ajoutés les mots : « et de la législation sur les droits de douanes ainsi que pour la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du 4° Le VIII de la section II du chapitre III est complété par un article L. 167 A ainsi rédigé : informations recueillies dans le cadre des échanges d’information prévus par la directive 2011/16/UE du Conseil du 15 février 2011 relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal et abrogeant la directive 77/799/CEE peuvent être communiquées aux autorités mentionnées au I de l’article L. 167 du présent code pour les besoins de leur mission en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. » du code monétaire et financier est complété par un alinéa « Les prestataires de services soumis aux articles 1649 AC bis à 1649 AC sexies du code général des impôts mettent en place un dispositif de contrôle interne chargé de veiller spécifiquement à la mise en place et à la bonne application des procédures internes assurant le respect des mêmes articles 1649 AC bis à 1649 AC sexies. » IV. – Le 2° du A du I entre en vigueur le 1er janvier 2026. Il s’applique aux transactions réalisées à compter de cette date et devant faire l’objet d’une déclaration en 2027. et 4° du II entrent en vigueur le Article 14 bis 1° (nouveau) Au dernier alinéa du I, la référence : « j » et remplacée par la référence : seconde phrase du b est supprimée ; – au premier alinéa, le taux : « 43 % » est remplacé par le taux : « 40 % » et les mots : « à la première phrase du b et au » sont remplacés par les mots : « aux b et » ; – le deuxième – le 3° est c) Les e, e bis, f et j sont abrogés ; les mots : « des dépenses prévues aux e, e bis, j et » sont supprimés ; premier alinéa du II de l’article 1653 F, la référence : « j » est remplacée par la référence : « i ». II. – Au deuxième alinéa du c du 1° du I de l’article L. 214-30 du code monétaire et financier, les mots : « aux j et » sont remplacés par le mot : « au ». la première phrase du premier alinéa du 3° bis de l’article L. 80 B du livre des procédures fiscales, la référence : « j » est remplacée par la référence : « i ». III. – Le présent article s’applique aux dépenses exposées à compter du lendemain de la promulgation de la présente loi. Article 14 ter 1° À la fin de la quatrième phrase du premier alinéa du I, le taux : « 30 % » est remplacé par le taux : du k du II, l’année : « 2024 » est remplacée par l’année : du I s’applique aux dépenses exposées à compter du Article 14 quater Au premier alinéa du h et au i du II de l’article 244 quater B du code général des impôts, l’année : « 2024 » est remplacée par l’année : « 2027 ». Article 14 quinquies première phrase du premier alinéa du III de des impôts, après le mot : « publiques », sont insérés les mots : « , qui s’entendent des aides versées par les personnes morales de droit public ou par les personnes morales de droit privé chargées d’une mission de service public, ». s’applique aux dépenses de recherche exposées à compter du Article 14 sexies la première occurrence du mot : « ou » est supprimée et, après la référence : « 1649 AA, », sont insérés les mots : « ainsi que les actifs numériques figurant dans un portefeuille d’actifs numériques, au sens de b) Le second alinéa est – après les deux occurrences du mot : « avoirs », sont insérés les mots : « ou des actifs « ou le contrat » sont remplacés par les mots : « , sur le contrat ou dans le portefeuille » ; l’article 1729-0 A est complété par un d « d) Des actifs figurant ou ayant figuré dans un ou plusieurs portefeuilles d’actifs numériques qui auraient dû être déclarés en application de l’article 1649 bis C. majoration ne peut être inférieur au montant de l’amende prévue au X de l’article 1736. » ; 3° Le X de l’article 1736 est ainsi modifié : le mot : « compte » est remplacé par le mot : « portefeuille » ; b) Au second alinéa, le mot : « comptes » est remplacé par le mot : II. – Le livre des 1° À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 10-0 A, la première occurrence du mot : « ou » est remplacée par le signe : « , » et, après la référence : « 1649 AA », sont insérés les mots : « ou à l’article L. 23 C, la première occurrence du mot : « ou » est remplacée par le signe : « , » et, après la référence : « 1649 AA », sont insérés les mots : « ou à 3° Au 1° de l’article L. 66, les mots : « et 150 VG » sont remplacés par les mots : « , 150 VG et 150 VH bis » ; 4° À la première phrase du quatrième alinéa de l’article L. 169, les mots : « et 1649 AB du même code » sont remplacés par les mots : « , 1649 AB et 1649 bis C du code général des Article 14 septies Article 14 octies Le I de la section II du chapitre Ier du titre II de la première partie du livre des procédures fiscales est complété par un article L. 16 AA ainsi rédigé : matière d’impôt sur le revenu, lorsqu’il existe des indices sérieux de nature à remettre en cause la réalité des dépenses ouvrant droit à un crédit d’impôt que le contribuable a mentionnées dans la déclaration prévue à l’article 170 du code général des impôts ou celle des montants de prélèvement à la source d’impôt sur le revenu que le contribuable a renseignés comme versés sur cette déclaration, l’administration peut, avant l’établissement de l’imposition, lui demander tous éléments propres à justifier de la réalité de ces dépenses ou de ces « En l’absence de réponse à la demande de l’administration ou si la réponse n’est pas de nature à justifier de la réalité de ces dépenses ou prélèvements, l’imposition est établie sans prendre en compte ceux-ci. demande prévue au I du présent article indique les dépenses ou prélèvements concernés et le délai de trente jours dont dispose le contribuable pour apporter les justifications demandées. « Elle précise également qu’en l’absence de justifications ou en cas de justifications insuffisantes, l’imposition est déterminée sans prendre en compte les éléments concernés. l’imposition est établie dans les conditions prévues au I, le contribuable peut, après l’établissement de l’imposition, demander par voie de réclamation la prise en compte des dépenses ou des prélèvements concernés. » Article 14 nonies Le livre des procédures fiscales deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi « Par exception au premier alinéa du présent article, le droit de reprise de l’administration s’exerce jusqu’à la fin de la dixième année qui suit celle au titre de laquelle l’imposition est due lorsqu’une personne physique se prévaut d’une fausse domiciliation fiscale à l’étranger. » ; phrase du troisième alinéa, les mots : « au deuxième alinéa » sont remplacés par les mots : « aux deuxième et troisième alinéas » ; l’avant-dernier alinéa, le mot : « sixième » est remplacé par le mot : 2° Au dernier alinéa de l’article L. 169 A, le mot : « deux » est remplacé par le mot : l’article L. 181-0 A, après les mots : « code général des impôts », sont insérés les mots : « ou dans les cas prévus au troisième alinéa de l’article L. 169 du présent code » et les mots : « même code » sont remplacés par les mots : « code général des Article 15 A. – Le I est ainsi 1° Le second alinéa des b et c est ainsi modifié : a) Au début, le taux : « 0,063 % » est remplacé par le taux : « 0,094 % » ; b) Au début, le taux : « 0,094 % » est remplacé par le taux : « 0,063 % » ; 2° Le second alinéa du c est ainsi modifié : a) Le taux : « 0,113 % » est remplacé par le taux : b) Le taux : « 0,169 % » est remplacé par le taux : 3° Le second alinéa du d est ainsi modifié : a) Au début, les taux : « 0,175 % + 0,013 % » sont remplacés par les taux : « 0,263 % + b) Au début, les taux : « 0,263 % + 0,019 % » sont remplacés par les taux : « 0,175 % + 4° Le e est ainsi a) À la fin, le taux : « 0,19 % » est remplacé par le taux : « 0,28 % » ; b) À la fin, le taux : « 0,28 % » est remplacé par le taux : « 0,19 % » ; B. – Le II est 1° À la fin, le montant : « 125 € » est remplacé par le montant : « 188 € » ; 2° À la fin, le montant : « 188 € » est remplacé par le montant : « 125 € ». second alinéa du 1 du III de l’article 1600 du code taux : « 13,84 % » est remplacé par le taux : « 9,23 % » ; taux : « 9,23 % » est remplacé par le taux : « 13,84 % ». de la loi n° 2022-1726 du 30 décembre 2022 de finances pour 2023 est ainsi modifié : du Q du I est ainsi modifié : le f, il est inséré un f bis ainsi même dernier alinéa, dans sa rédaction résultant du f du présent 1°, le taux : “1,438 %” est remplacé par le taux : 2° Le début du g est ainsi rédigé : « g) Au du f bis du présent 1°, le taux : “1,531 %” est remplacé… (le reste sans B. – Le XXVII est 1° Le début du D est ainsi rédigé : « D. - Le H, à l’exception du a du 1°, et le İ du I… (le reste sans 2° Après le même D, il est inséré un D bis ainsi rédigé : « D bis. - Le G et le a du 1° du H du I s’appliquent à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises due par les redevables à compter de 2023. » ; 3° À la fin du G bis, aux H et İ et à la fin du J, l’année : « 2027 » est remplacée par l’année : 5° Au İ ter, après la référence : « Q », sont insérés les mots : « du I » et, à la fin, sont ajoutés les mots : « et de 2028 » ; 6° Aux İ quater et İ quinquies, après la référence : « Q », sont insérés les mots : « du I » et, à la fin, l’année : « 2026 » est remplacée par l’année : 7° (nouveau) Après le I quinquies, il est inséré un I sexies ainsi rédigé : bis du 1° du Q du I s’applique à la cotisation foncière des entreprises due au titre de 2026 et de 2027. » de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024 est ainsi modifié : 3° À la fin des G, H et İ du IV, l’année : « 2026 » est remplacée par l’année : « 2029 ». contribution complémentaire à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises prévue à l’article 1586 ter du code général des impôts est instituée au titre de l’exercice clos à compter du lendemain de la promulgation de la présente loi. B. – Sont redevables de la contribution complémentaire les personnes mentionnées au I de impôts redevables d’une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises au titre de l’année 2025 en application du I de l’article 1586 quinquies du même code. C. – L’assiette de la contribution complémentaire est constituée de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises mentionnée au II de impôts due au titre de l’année 2025. D. – Le taux de la contribution complémentaire est de 47,4 %. E. – La contribution complémentaire est exigible le dernier jour de l’exercice clos ou, dans les situations mentionnées au 2 du II de l’article 1586 octies du code général des impôts, à la date de début du décompte du délai de soixante jours prévu au même 2. F. – Elle est recouvrée et contrôlée selon les mêmes procédures et sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à cette même cotisation. Toutefois, par dérogation aux deuxième et troisième alinéas de l’article 1679 septies du code général des impôts, les redevables versent, au plus tard le 15 septembre 2025, un acompte unique égal à 100 % de la contribution complémentaire. Cet acompte unique est calculé d’après la cotisation sur la valeur ajoutée retenue pour le paiement du second acompte de cette cotisation. Le redevable procède à la liquidation définitive de la contribution complémentaire dans les article 1679 septies au plus tard le 5 mai 2026. G. – Le plafonnement en fonction de la valeur ajoutée prévu à l’article 1647 B sexies du code général des impôts ne s’applique pas à la contribution des 1°, 2°, 3° et 4° du A et le 1° du B du IA et le 1° du IB s’appliquent à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises due au titre de 2026 et de 2027. le 2° du B du IA et le 2° du IB s’appliquent à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises due au titre de 2028. Article 15 bis Article 16 I. – Le III de l’article 1518 A quinquies du code 1° Au 1, les mots : « est positive, celle-ci » sont remplacés par les mots : « à cette même date est positive, la valeur locative résultant du même I » ; 2° Au 2, les mots : « du même I est négative, celle-ci » sont remplacés par les mots : « dudit I à cette même date est négative, la valeur locative résultant du des réclamations introduites auprès de l’administration des impôts avant le 10 octobre 2024, sont validées les impositions directes locales et les taxes perçues sur les mêmes bases dues au titre des années 2023 et 2024 en tant que leur légalité serait contestée au motif que la valeur locative des locaux évalués en application du II de l’article 1498 du code général des impôts devant être retenue pour l’application du dispositif de majoration ou de minoration de valeur locative prévue au III de l’article 1518 A quinquies du même code est celle retenue en vue de l’établissement des impositions dues au titre de chacune des années concernées, le cas échéant, corrigée par le coefficient de neutralisation prévu au I du même article 1518 A quinquies, et non la valeur locative retenue pour l’établissement des impositions dues au titre de la seule année 2017. Article 16 bis I. – Au premier alinéa du 1° du I de l’article 244 quater E du code général des impôts, après le mot : « besoins », il est inséré le mot : « exclusifs ». Article 17 1° Au second alinéa du 2 de l’article 38, au premier alinéa du 12 de l’article 39 duodecies, au c du 1° de l’article 112 et au septième alinéa du c du 1 de l’article 145, les mots : « du 3° » sont remplacés par les mots : « des 3° ou 4° » ; 2° Le 2 de l’article 115 est ainsi modifié : après le mot : « apporteuse », sont insérés les mots : « , soit par la société apporteuse à laquelle la société bénéficiaire de l’apport a remis ces titres, soit directement par la société bénéficiaire de l’apport » ; – au premier alinéa, après le mot : « capital », sont insérés les mots : « de la société apporteuse » et est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Il est fait abstraction, le cas échéant, des droits des associés ayant accepté une offre de rachat de titres prévue à l’article L. 236-40 du code de commerce. » ; phrase du deuxième alinéa, deux fois, et au dernier alinéa, le mot : « répartis » est remplacé par le mot : « attribués » ; 3° Le I de l’article 210-0 A est ainsi modifié : complété par les mots : « , soit par des associés qui détiennent dans les mêmes proportions les titres de la société absorbante ou bénéficiaire et ceux de la société absorbée ou scindée lorsque ces proportions sont conservées à l’issue de b) Au 4°, les mots : « autre société » sont remplacés par les mots : « ou plusieurs sociétés » et sont ajoutés les mots : « soit à la société apporteuse, soit directement aux associés de la société 4° Aux première et seconde phrases du premier alinéa du g du 6 de l’article 223 L, les mots : « d’apport et d’attribution » sont supprimés. présent article est applicable aux opérations remplissant les conditions prévues à l’article 13 de l’ordonnance n° 2023-393 du 24 mai 2023 portant réforme du régime des fusions, scissions, apports partiels d’actifs et opérations transfrontalières des sociétés commerciales. Article 18 1° Le 2 du II de l’article 73 est complété par cinq alinéas ainsi « Les sommes rapportées ne sont imposables qu’à hauteur de 70 % de leur montant lorsqu’elles sont utilisées pour des dépenses liées à l’exploitation, au cours de l’exercice de survenance sur l’exploitation, ou au cours de l’exercice suivant, de l’un des risques résultant : l’apparition d’un foyer de maladie animale ou végétale ou d’un incident environnemental mentionnés à l’article L. 361-3 du code rural et de la pêche maritime remplissant les conditions pour ouvrir droit à une indemnisation par un fonds de mutualisation prévu au même article L. 361-3 ; perte de récoltes ou de cultures liée à des dommages du fait d’aléas climatiques mentionnée à l’article L. 361-4 A du même code remplissant les conditions pour ouvrir droit à une indemnisation au titre des contrats d’assurance mentionnés à l’article L. 361-4 dudit code ou fondée sur la solidarité nationale dans les conditions précisées à l’article L. 361-4-1 du même calamités agricoles mentionnées à l’article L. 361-5 du même code remplissant les conditions pour ouvrir droit à une indemnisation en application du même « Le montant des sommes rapportées qui ne sont pas imposées en application du présent 2 ne peut, au titre d’un exercice donné, excéder 50 000 euros. Pour les groupements agricoles d’exploitation en commun et les exploitations agricoles à responsabilité limitée qui n’ont pas opté pour le régime fiscal des sociétés de capitaux, ce plafond est multiplié par le nombre des associés exploitants, dans la limite de quatre. » ; est ainsi rétabli : exploitants agricoles soumis à un régime réel d’imposition et n’ayant pas opté pour le dispositif prévu à l’article 72 B bis peuvent pratiquer une provision pour augmentation de la valeur de leurs stocks de vaches laitières et de vaches allaitantes qui ne sont pas regardées comptablement comme des immobilisations amortissables, lorsqu’il est constaté, à la clôture de l’exercice, une hausse de la valeur de ces stocks par rapport à leur valeur déterminée à l’ouverture de l’exercice considéré. « Le montant de la provision est égal à la hausse de valeur constatée au cours de l’exercice au titre de chacune de ces catégories d’animaux inscrits en stock. « Le montant total de la provision pratiquée au titre d’un exercice ne peut excéder 15 000 euros. Pour les groupements agricoles d’exploitation en de capitaux, ce plafond est multiplié par le nombre d’associés exploitants, dans la limite de quatre. « Lorsque l’exploitant agricole n’est pas, à la clôture de l’exercice au titre duquel la provision est pratiquée, partie à un engagement contractuel pluriannuel portant sur la vente de produits agricoles régi par les articles L. 631-24 à L. 631-26 du code rural et de la pêche maritime, le montant de la provision et le montant du plafond déterminés en application des deuxième et troisième alinéas du présent I sont minorés de 10 % au titre de l’exercice clos en 2025, de 20 % au titre de l’exercice clos en 2026 et de 25 % au titre des exercices clos à compter du « La provision pratiquée à la clôture d’un exercice est rapportée au résultat imposable de l’exercice de cession ou de sortie de l’actif d’un animal pour la fraction correspondant au rapport entre la provision pratiquée et le nombre d’animaux inscrits en stock à la clôture du même exercice. La reprise au titre de l’exercice de cession ou de sortie de l’actif est réputée porter en priorité sur la provision pratiquée au titre de l’exercice le plus ancien. « Par dérogation, la provision n’est pas rapportée au résultat de l’exercice de sortie des stocks d’un animal soit lorsque la valeur des stocks dudit exercice est au moins égale à celle de l’exercice de constitution de la provision, soit lorsque cette sortie est compensée par l’entrée d’un nouvel animal dans les stocks avant la clôture de ce même exercice ou, au plus tard, avant le dépôt de la déclaration souscrite au titre de cet exercice en application de l’article 53 A. La provision peut également ne pas être rapportée au résultat de l’exercice de sortie des stocks d’un animal lorsque cette sortie résulte de l’abattage d’animaux sur ordre de l’administration. est reprise au plus tard au titre du sixième exercice suivant celui au titre duquel elle a été constatée. Cette reprise est exonérée lorsqu’il est constaté, à la clôture de ce sixième exercice, une hausse du nombre total de vaches laitières et de vaches allaitantes inscrites en stock ou une hausse de la valeur totale de ces catégories de stock, par comparaison avec ce nombre ou cette valeur à la clôture de l’exercice au titre duquel la provision a été pratiquée. transmission à titre gratuit d’une exploitation individuelle dans les conditions prévues à l’article 41 par un exploitant agricole qui a pratiqué la provision prévue au I du présent article au titre d’un exercice précédant celui de la transmission n’est pas considérée, pour l’application du présent article, comme une cessation d’activité si le ou les bénéficiaires de la transmission remplissent les conditions pour bénéficier du dispositif, reprennent dans leurs écritures comptables les provisions précédemment pratiquées et appliquent le présent article pour le suivi et la reprise de ces provisions. « L’apport d’une exploitation individuelle dans les conditions prévues au I de l’article 151 octies à une société civile agricole par un exploitant agricole qui a pratiqué la provision prévue au I du présent article au titre d’un exercice précédant celui de l’apport n’est pas considéré, pour l’application du présent article, comme une cessation d’activité si la société bénéficiaire de l’apport remplit les conditions pour bénéficier du dispositif, reprend dans ses écritures comptables les provisions précédemment pratiquées et applique le présent article pour le suivi et la reprise de ces provisions. « L’opération de fusion, de scission ou d’apport partiel d’actif réalisée par une société mentionnée au deuxième alinéa du I de l’article 151 octies A, dans les conditions prévues au même I, qui a pratiqué la provision précédant celui au cours duquel cette opération est réalisée n’est pas considérée, pour l’application du présent article, comme une cessation d’activité si la société absorbante ou bénéficiaire remplit les conditions pour bénéficier du dispositif, reprend dans ses écritures comptables les provisions précédemment pratiquées et applique le présent article pour le suivi et la reprise de ces provisions. « Dans les situations mentionnées aux trois premiers alinéas du présent II, le respect de la condition prévue au dernier alinéa du I s’apprécie en minorant le nombre total et la valeur totale des stocks d’animaux de la société absorbante ou du bénéficiaire de la transmission retenus à la clôture du sixième exercice, du nombre et de la valeur des animaux figurant, le cas échéant, déjà dans les stocks de la société absorbante ou du bénéficiaire de la transmission à la date de l’opération de transmission, de fusion ou d’apport. provision prévue au I peut être pratiquée au titre des exercices clos à compter du 1er janvier 2025 et jusqu’au 31 décembre 2028. bénéfice de la provision prévue au I du présent article est subordonné au respect du règlement (UE) n° 1408/2013 de la Commission du 18 décembre 2013 relatif à l’application des articles 107 et 108 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne aux aides de minimis dans le secteur de 3° Après la seconde occurrence du mot : « bâties », la fin du I de l’article 1394 B bis est ainsi rédigée : « à concurrence de et 2° de l’article L. 415-3 du code rural et de la pêche maritime sont ainsi modifiés : 1° Le taux : « 20 % » est remplacé par le taux : nombre : « 1,25 » est remplacé par le nombre : « 1,43 ». du I s’applique à l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année 2024 et des années suivantes. du I et le II s’appliquent à compter des impositions dues au titre de l’année 2025. recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les Article 18 bis À la première phrase du premier alinéa du I et au IV de l’article 200 undecies du code général des impôts, l’année : « 2024 » est Article 18 ter alinéa de l’article L. 3336-5 du code de la santé publique, après le mot : « récolte », sont insérés les mots : « ou de bières qui ne sont pas issues de sa production ». Article 18 quater Article 18 quinquies I. – Au II de l’article 1028 ter du code général des impôts, le mot : « six » est remplacé par le mot : « dix ». du II de l’article L. 141-1 du code rural et de la pêche maritime, le mot : « six » est remplacé par le mot : « dix ». Article 18 sexies Article 19 A. – À la fin de la seconde phrase du premier alinéa du 1° de l’article 71, le montant : « 367 000 € » est remplacé par le montant : « 480 000 € » ; B. – À la première phrase du premier alinéa du I de l’article 73 B, les mots : « des aides à l’installation des jeunes agriculteurs prévues à l’article D. 343-3 » sont remplacés par les mots : « , au titre d’une première installation, des aides à l’installation des jeunes agriculteurs prévues à 1° Après le II, il est inséré un II bis ainsi rédigé : fixe mentionné au 1 du I du présent article est porté à 600 000 € lorsque la cession est réalisée au « 1° D’une ou de plusieurs personnes physiques justifiant de l’octroi des aides à l’installation des jeunes agriculteurs mentionnées au I de l’article 73 B au titre de cette même cession ; « 2° Ou d’une société ou d’un groupement dont chacun des associés ou des membres justifie de l’octroi des aides mentionnées au 1° du présent A au titre de la même cession. fixe mentionné au A du présent II bis est également applicable lorsque les conditions suivantes sont « 1° La cession est réalisée dans le cadre d’un contrat de cessions échelonnées, portant sur l’intégralité des actions, des parts ou des droits détenus par le cédant ; « 2° Le cédant respecte les conditions prévues aux a et b du 2° du II, appréciées à la date de la première cession réalisée dans le cadre du contrat mentionné au 1° du présent B ; « 3° Le cédant cesse toute fonction dans la société dont les actions, les droits ou les parts sont cédés et fait valoir ses droits à la retraite au plus tôt dans les deux années précédant la première cession et au plus tard dans les deux années suivant la dernière société respecte les conditions prévues au 3° du II, à la date de la première cession s’agissant de la condition prévue au a du même 3° ; « 5° Les titres cédés remplissent la condition prévue au 4° du même II, appréciée à la date de la première « 6° La cession est réalisée au profit des personnes mentionnées au A du des actions, des parts ou des droits détenus par le cédant doit être cédée dans un délai de six ans à compter de la première cession ; « 8° Le cédant respecte la condition prévue au 5° du II aux dates de la première et de la dernière cessions et pendant toute la période entre ces deux dates. » ; 2° Le IV est complété par trois alinéas ainsi rédigés : « Lorsque l’une des conditions prévues aux 3° ou 7° du B du II bis du présent article n’est pas satisfaite à l’expiration du délai prévu aux mêmes 3° et 7°, l’abattement prévu au même II bis est remis en cause, pour l’ensemble des cessions, au titre de l’année au cours de laquelle intervient l’expiration de ce délai. Par dérogation, si le contrat de cessions échelonnées mentionné au 1° du B dudit II bis fait l’objet d’une résiliation au sens de l’article 1229 du code civil, l’abattement prévu au II bis du présent article est remis en cause, pour l’ensemble des cessions réalisées, au titre de l’année au cours de laquelle intervient cette résiliation. prévu au même II bis est remis en cause au titre de l’année qui suit celle de la première cession si le cédant n’est pas en mesure de justifier, au plus tard à la date du dépôt de la déclaration de revenus relative à cette année, de l’octroi à l’ensemble des personnes mentionnées au A dudit II bis des aides mentionnées au I de l’article 73 B. « Lorsqu’il est fait application des deuxième et troisième alinéas du présent IV et que le cédant ne peut pas prétendre au bénéfice du II, la plus-value est, le cas échéant, réduite de l’abattement prévu aux 1 ter ou 1 quater de l’article 150-0 D. » ; D. – Le II de l’article 151 septies est ainsi modifié : 1° Le 1° est complété par un d ainsi rédigé : s’il s’agit d’entreprises exerçant une activité agricole lorsque la cession porte sur une entreprise individuelle, sur une branche complète d’activité ou sur l’intégralité des droits ou des parts détenus par un contribuable qui exerce son activité professionnelle dans le cadre d’une société dont les bénéfices sont, en application des articles 8 et 8 ter, soumis en son nom à l’impôt sur le revenu et qui sont considérés comme des éléments d’actif affectés à l’exercice de la profession, au sens du I de l’article 151 nonies, et que cette cession est réalisée au profit : « – d’une ou « – ou d’une société ou d’un groupement dont chacun des associés ou membres justifie de l’octroi des aides mentionnées au deuxième alinéa du présent d au titre de cette même cession. « Si le cédant n’est pas en mesure de justifier, au plus tard à la date limite du dépôt de la déclaration mentionnée à l’article 170 relative à l’année qui suit celle de la cession, de l’obtention, par l’ensemble des cessionnaires, de la qualité de jeune agriculteur au sens du I de l’article 73 B, le bénéfice du présent d est remis en cause au titre de cette même 2° Le 2° est ainsi a) La première phrase du premier alinéa est ainsi modifiée : – la troisième occurrence du mot : « et » est remplacée par le signe : « , » ; mots : « et lorsque les recettes sont supérieures à 450 000 € et inférieures à 550 000 € pour les entreprises mentionnées au d du même 1° et que la cession est réalisée dans les conditions prévues au même d » ; le c, il est inséré un d ainsi « d) Pour les entreprises mentionnées au d dudit 1°, un taux égal au rapport entre, au numérateur, la différence entre 550 000 € et le montant des recettes et, au dénominateur, le montant de 100 000 €. » ; l’avant-dernier alinéa, le mot : « trois » est supprimé et les mots : « , b et c » sont remplacés par les mots : « au I » sont remplacés par les mots : « aux I et I quater » ; b) À la fin, les mots : « et du I de l’article 151 octies B » sont remplacés par les mots : « , du I de l’article 151 octies B et du premier alinéa du IV de l’article 151 nonies » ; le I ter, il est inséré un I quater également exonérées les plus-values de cession soumises au régime des articles 39 duodecies à 39 quindecies, autres que celles mentionnées au III du présent article, réalisées dans le cadre d’un contrat de cessions échelonnées d’une société ou d’un groupement agricole, lorsque les conditions suivantes sont réunies : « 1° Le contrat porte sur l’intégralité des droits ou des parts détenus par un contribuable dans une société ou un groupement dont les bénéfices sont, en application des articles 8 et 8 ter, soumis en son nom à l’impôt sur le revenu et qui sont considérés, au jour de la première cession ou, s’il est antérieur, au jour précédant son départ à la retraite ou la cessation de ses fonctions, comme des profession, au sens du I de « 2° Le contribuable exerce, au jour de la première cession ou, s’il est antérieur, au jour précédant son départ à la retraite ou la cessation de ses fonctions, son activité professionnelle dans le cadre de la société ou du groupement dont les droits ou les parts sont cédés. Cette activité doit avoir été exercée pendant au moins cinq- à cette date ; « 3° Les cessions sont réalisées à titre onéreux au profit : ou de plusieurs personnes physiques justifiant de l’octroi des aides à l’installation des jeunes agriculteurs mentionnées au I de l’article 73 B au titre de la première cession ; d’une société ou d’un groupement dont chacun des associés ou des membres justifie de l’octroi des aides mentionnées au a du présent 3° au titre de la des droits ou des parts mentionnés au 1° doit être cédée dans un délai de six ans à compter de la « 5° Le cédant cesse toute fonction dans la société ou le groupement dont les droits ou les parts sont cédés et fait valoir ses droits à la retraite au plus tôt dans les deux années précédant la date de première cession et au plus tard dans les deux années suivant la date de la dernière cession ; « 6° Le cédant ne détient ni directement ni indirectement de droits de vote ou de droits dans les bénéfices sociaux après la dernière cession ; « 7° Le cédant respecte la condition prévue au 4° du I aux dates de la entre ces deux dates ; « 8° Les conditions prévues aux 5° et 6° du même I sont respectées au jour de la première cession. plus-values de cession exonérées, mentionnées au A du présent I quater, sont portées sur un état de suivi conforme au modèle fourni par l’administration, qui mentionne la date de chaque cession, la quotité de droits ou de parts transmise et les renseignements nécessaires au calcul des plus-values exonérées. Le cédant doit joindre cet état de suivi à sa déclaration de revenus. » ; 3° Après le II, il prévue au I quater est remise en cause au titre de année, de l’octroi, aux cessionnaires mentionnés aux a et b du 3° du A du même I quater, des aides mentionnées au I de « B. – Si le cédant ne remplit plus la condition mentionnée aux 6° ou 7° du A du I quater, l’exonération prévue au même I quater est remise en cause, pour l’ensemble des cessions, au titre de l’année au cours de laquelle cette condition n’est plus remplie. l’une des conditions prévues aux 4° ou 5° du A du I quater n’est pas remplie à l’expiration du délai prévu aux mêmes 4° et 5°, l’exonération prévue au même I quater est remise en cause, pour l’ensemble des cessions, au titre de l’année au cours de laquelle intervient l’expiration de ce dérogation au B du présent II bis, si le contrat de cessions échelonnées mentionné au premier alinéa du A du I quater fait l’objet d’une résiliation au sens de l’article 1229 du code civil, l’exonération prévue au I quater du présent article est remise en l’année au cours de laquelle intervient cette 1° Au dernier alinéa du d du 2 du II, les mots : « n° 1407/2013 de la Commission du 18 décembre 2013 » sont remplacés par les mots : « 2023/2831 de la Commission du 2° Après le VII, il est inséré un VII bis ainsi rédigé : montants de 500 000 € et de 1 000 000 € mentionnés aux I et III du présent article sont portés respectivement à 700 000 € et 1 200 000 € lorsque la transmission mentionnée aux mêmes I et III et respectant les conditions prévues aux 1 et 2 du II est réalisée au profit : l’article 73 B au titre de cette même transmission ; du présent VII bis au titre de cette même résultant de la majoration des seuils mentionnée au premier alinéa du présent VII bis est remise en cause au titre de l’année qui suit celle de la cession si le cédant aux 1° et 2°, des aides mentionnées au I de alinéa, le montant : « 300 000 € » est remplacé par le montant : « 600 000 € » ; phrase du troisième alinéa, le montant : « 500 000 € » est remplacé par le montant : « 20 000 000 € » et les mots : « cinq ans » sont remplacés par les mots : « treize ans » ; le h du I de l’article 1763, il est inséré un i ainsi rédigé : mentionné au B du I quater de alinéa du C du VI de l’article 28 de la loi n° 2017-1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018, l’année : « 2024 » est remplacée par l’année : « 2031 ». A. – Le C du I s’applique aux cessions réalisées à compter du 1er janvier 2025. Il s’applique aux contrats de cessions échelonnées mentionnés au 1° du B du II bis de l’article 150-0 D ter du code général des impôts dont la première cession est réalisée à compter de cette même date. B. – Les D, E, F et H du I du présent article s’appliquent aux cessions réalisées au cours des exercices ouverts à compter du C. – Le G du I s’applique aux transmissions pour lesquelles le bail a été conclu à compter du 1er janvier 2025. recettes résultant pour l’État du G du I et des AA et A du III est compensée, à due concurrence, par la création Article 19 bis Article 19 ter dons de sommes d’argent consentis en pleine propriété à un enfant, un petit-enfant, un arrière-petit-enfant ou, à défaut d’une telle descendance, un neveu ou une nièce sont exonérés de droits de mutation à titre gratuit dans la double limite de 100 000 euros par un même donateur à un même donataire et de 300 000 euros par donataire si ces sommes sont affectées par ce dernier, au plus tard le dernier jour du sixième mois suivant le transfert : l’acquisition ou à la construction de sa résidence « 2° À des travaux et des dépenses éligibles à la prime prévue au II de l’article 15 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020 et réalisés en faveur de la rénovation énergétique du logement dont il est propriétaire et qu’il affecte à son habitation principale. bénéfice de cette exonération est remis en cause si le donataire n’a pas conservé comme résidence principale ou n’a pas affecté à la location à usage d’habitation le logement à l’acquisition duquel ont été affectées les sommes d’argent mentionnées au I du présent article pendant une durée de cinq ans à compter de la date d’acquisition de l’immeuble ou de son achèvement, s’il est postérieur, ou de la date d’achèvement des travaux mentionnés au 2° du même I. « En cas de location, le contrat de bail ne peut pas être conclu avec un membre du foyer fiscal du « L’exonération ne s’applique pas aux dépenses au titre desquelles le donataire a bénéficié du crédit d’impôt prévu à l’article 199 sexdecies du présent code, d’une déduction de charges pour la détermination de ses revenus catégoriels ou de la prime prévue au II de l’article 15 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 précitée. « Le donataire conserve les pièces justificatives à la disposition de l’administration. s’applique aux sommes versées entre le lendemain de la promulgation de la loi n … du … de finances pour 2025 et le II. – Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 30 septembre 2026, un rapport d’évaluation du dispositif prévu à l’article 790 A bis du code général des recettes résultant pour l’État de la création d’une exonération temporaire de droits de mutation à titre gratuit sur les dons en sommes d’argent est compensée, à due concurrence, par Article 20 I. – La deuxième ligne de la dernière colonne du tableau de l’article L. 312-60 du code des impositions sur les biens et services est ainsi rédigée : « 3,86 ». à 7° du G du II de l’article 94 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024 sont abrogés. s’applique à compter du 1er janvier 2024. perte de recettes pour l’État résultant du I est Article 20 bis Article 20 ter Au I et à la première phrase du 1 du IV de l’article 151 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021, les mots : « ou 2024 » sont remplacés par les mots : « , 2024 ou 2025 ». Article 20 quater I. – Le IV de l’article 112 de la loi n° 2022-1726 du 30 décembre 2022 de finances pour 2023 est ainsi 1° Le premier alinéa est mots : « Au titre de l’année 2024 » sont remplacés par les mots : « En 2025 » ; b) Le montant : « 232 423 017 € » est remplacé par le montant : 2° Le tableau du dernier Centre-Val de Loire Grand Est Pays de la Loire Provence-Alpes-Côte d’Azur La Réunion recettes pour l’État résultant du I est compensée, Article 21 l’article L. 112-4, il est inséré un article L. 112-4-1 ainsi rédigé : le territoire de taxation comprend le territoire métropolitain, il comprend également la zone économique exclusive et le plateau continental dans les conditions prévues au I de l’article 19 de l’ordonnance n° 2016-1687 du 8 décembre 2016 relative aux espaces maritimes relevant de la souveraineté ou de la juridiction de la République française. « Ces territoires ne sont pas regardés comme formant des territoires de taxation l’article L. 112-7, il est inséré un article L. 112-7-1 ainsi rédigé : l’application d’une imposition sur le territoire de taxation, les règles relatives à la provenance de biens extraits du plateau continental ou de la zone économique exclusive sont déterminées par le second alinéa de l’article 33 de l’ordonnance n° 2016-1687 du 8 décembre 2016 relative aux espaces maritimes relevant de la souveraineté ou de la juridiction de la République française. » ; phrase de l’avant-dernier alinéa des articles L. 162-4 et L. 162-5, le mot : « au » est remplacé par le mot : « aux » ; phrase de l’article L. 311-19, le mot : « Européenne » est remplacé par le mot : 5° Le 2° de l’article L. 311-22 et le 4° de l’article L. 313-22 sont complétés par les mots : « , dans sa rédaction en vigueur » ; l’article L. 311-41, le mot : « État-membre » est remplacé par les mots : « État membre » ; « Lorsque ce règlement n’est pas applicable en application du c du 4 de son article 1er, ce bénéfice est subordonné au respect des conditions prévues, selon le cas, par le règlement général de minimis, le règlement de minimis dans le secteur agricole ou le règlement de minimis dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture » ; 7° bis Au 1er janvier 2022, l’article L. 312-49 est complété par les mots : « ou sur toute autre ligne ferroviaire ouverte à la circulation publique » ; 7° ter La première colonne de la dernière ligne du tableau du second alinéa de l’article L. 312-79 est complétée par les mots : « ou par les consommateurs participant à une opération d’autoconsommation collective au sens de l’article L. 315-2 du code de Le 3° de l’article L. 312-87 est complété par les mots : « ou des consommateurs participant à une opération d’autoconsommation collective au sens de 8° Au premier alinéa de l’article L. 312-90, le mot : « une » est remplacé par le mot : « un » et le mot : « la » est remplacé par le mot : 1er janvier 2025, la section 8 du chapitre II du titre Ier du livre III est complétée par un article L. 312-106-1 ainsi rédigé : dérogation à l’article L. 312-106, l’accise sur les énergies exigible en application du 3° de l’article L. 311-12 est régie par les dispositions de l’accise exigible en cas de consommation de produits relevant de la catégorie fiscale des gazoles ou des essences pour des usages relevant des tarifs réduits mentionnés aux articles L. 312-51, L. 312-52 ou L. 312-53, l’article L. 180-1 ; de l’accise exigible en cas de consommation de produits de la catégorie fiscale des gazoles ou des essences pour des travaux agricoles et forestiers relevant des tarifs réduits mentionnés à dispositions du livre II du code général des impôts et du livre des procédures fiscales qui lui sont propres ou qui sont applicables aux impôts directs ; 29 décembre 2010 de finances rectificative pour 2010 ; de l’accise exigible en cas de consommation de gazole suivi en application du 1° de l’article L. 311-42 par les personnes qui l’utilisent à la fois pour les travaux agricoles et forestiers mentionnés à l’article L. 312-61 et pour d’autres usages, l’article L. 180-1. » ; 1er janvier 2027, l’article L. 312-106-1 11° À la première ligne de la seconde colonne du tableau du second alinéa des articles L. 313-28 et L. 313-29, l’unité : « €/hL » est remplacée par l’unité : « €/hlap » ; 12° Aux articles L. 313-43 et L. 314-35, le mot : « de » est 13° À la première phrase du dernier alinéa de l’article L. 421-2, le mot : « présent » est supprimé ; 14° À la première phrase du 2° de l’article L. 421-19, les mots : « de la masse du » sont remplacés par les mots : « du type de » ; est complété par les mots : « à la date de la réception du véhicule » ; 1er janvier 2024, à la troisième ligne de la première colonne du tableau du deuxième alinéa de l’article L. 421-62, le nombre : « 117 » est remplacé par le nombre : première colonne du tableau du cinquième alinéa de l’article L. 421-64, le nombre : « 4 » est remplacé par le nombre : « 5 » ; 1er janvier 2024, à la quatrième ligne de la l’article L. 421-75, le mot : « et » est remplacé par le mot : « à » ; 19° Après le mot : « définies », la fin du dernier alinéa de l’article L. 421-146 est ainsi rédigée : « à la section L de la partie 2 de l’annexe XIII au règlement d’exécution (UE) 2021/535 de la Commission du 31 mars 2021 établissant des règles relatives à l’application du règlement (UE) 2019/2144 du Parlement européen et du Conseil eu égard aux procédures uniformes et aux spécifications techniques pour la réception par type des véhicules, ainsi que des systèmes, composants et entités techniques distinctes destinés à ces véhicules, en ce qui concerne leurs caractéristiques générales de construction et leur sécurité, dans sa rédaction en vigueur » ; 19° ter Le deuxième alinéa de l’article L. 421-204 est ainsi « Chaque classe est définie en fonction de caractéristiques techniques figurant dans la documentation du véhicule utilisée dans l’ensemble de l’Union européenne. » ; « 1° Le transport réalisé par un véhicule qui remplit les conditions mentionnées à l’article L. 421-155 ; » b) Au septième alinéa, après le mot : « exonération », sont insérés les mots : « des activités mentionnées aux 2° à 5° du présent 21° Au second alinéa de l’article L. 421-230, le mot : « Euros » est remplacé par le mot : prévu au même article L. 421-204 peut prévoir que l’autorité compétente a la faculté de regrouper au sein d’une même catégorie fiscale plusieurs des subdivisions qu’il a déterminées en application du premier 23° Au 1° de l’article L. 423-18, les mots : « des articles » sont remplacés par les mots : « de 24° Au 3° de l’article L. 425-3, le mot : « sauf » est supprimé ; 26° Le 4° de l’article L. 452-2 est complété par les mots : « du présent code » ; l’article L. 452-9, il est inséré un article L. 452-9-1 ainsi rédigé : dérogation à l’article L. 161-1, l’imposition correspondant au terme prévu au 2° de l’article L. 452-5 est constatée par le Centre national du cinéma et de l’image animée. » ; a) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Ils ne sont pas non plus acquittés lorsque le redevable organise une seule séance au cours d’une période hebdomadaire déterminée par « Les montants de la taxe correspondant au terme prévu au 2° du même article L. 452-5 ne sont pas acquittés lorsque leur cumul annuel n’excède pas 30 €. » ; 1er janvier 2024, au 2° de l’article L. 452-33, le taux : « 3,3475 % » est remplacé par le taux : 30° Au dernier alinéa de l’article L. 453-17, après le mot : « à », sont insérés les mots : 31° Au 2° de l’article L. 453-40, les mots : « pour chaque année civile » sont supprimés ; 32° Au second alinéa de l’article L. 453-41, après le mot : « fin », il est inséré le signe : l’article L. 453-47, après la référence : « L. 453-46 », il est inséré le signe : a) Au 1°, le mot : « animé » est remplacé par le mot : « animée » ; 1er janvier 2024, il est ajouté un alinéa ainsi « N’est pas non plus concerné le service de télévision dont les programmes sont consacrés à l’information du public et pour lequel moins de 5 % du temps de diffusion est consacré à des œuvres mentionnées au 1° du présent article. » ; 35° Au 2° de l’article L. 454-40, les mots : « à l’article » sont remplacés par les mots : « aux articles » ; 35° bis Au 1er janvier 2024, l’article L. 454-56 est superficie exploitée du support taxable s’entend de la surface « 1° Pour la face d’un dispositif publicitaire, celle sur laquelle sont susceptibles d’être portées les inscriptions, formes ou images ; l’ensemble des faces d’enseignes ou pour la face d’une préenseigne, celle sur laquelle sont portées les inscriptions, formes et images. » ; 1er janvier 2024, l’article L. 454-58 est les mots : « et maximaux » sont supprimés et, après le mot : « taxe », sont insérés les mots : « , le cas échéant minorés ou majorés dans les conditions prévues à b) Au dernier alinéa, le mot : « mentionnée » est remplacé par le mot : « mentionné » ; c) Il est ajouté un « Le même article L. 132-1 est applicable aux tarifs normaux avant application de la minoration ou majoration décidée par l’autorité compétente dans les conditions prévues à 1er janvier 2024, les articles L. 454-60 à L. 454-62 sont ainsi rédigés : les faces des dispositifs publicitaires et des préenseignes non numériques, les tarifs normaux, déterminés en fonction de la superficie d’exploitation du support et de la population de l’autorité compétente mentionnée à l’article L. 454-46 où il est installé, sont, en 2024, les suivants : Tarif en 2024 pour les faces des dispositifs et des préenseignes non numériques mètre carré) Population de l’autorité Inférieure à Supérieure ou égale à 50 000 habitants et inférieure à 200 000 habitants Superficie inférieure ou égale à Superficie supérieure à 50 m² les faces des dispositifs publicitaires et des préenseignes pour les faces des dispositifs et préenseignes numériques Supérieure ou égale à 50 000 habitants et inférieure à égale à 200 000 habitants les ensembles de faces d’enseignes, les tarifs normaux, déterminés en fonction de la superficie d’exploitation du support et de la population de l’autorité compétente mentionnée à l’article L. 454-46 où il est installé, sont, en 2024, les suivants : pour les ensembles de faces d’enseignes Population de l’autorité compétente Superficie supérieure à 12 m² et inférieure ou égale à 50 m² 1er janvier 2024, le paragraphe 2 de la sous-section 3 de la section 4 du chapitre IV du titre V du livre IV est complété par un article L. 454-62-1 ainsi chacun des tarifs normaux mentionnés aux articles L. 454-60 à L. 454-62, l’autorité compétente peut fixer un niveau différent de celui prévu aux mêmes articles L. 454-60 à L. 454-62, dans les conditions suivantes : « 1° Dans tous les cas, elle peut fixer un niveau inférieur ; l’article L. 454-46 est une commune dont la population est inférieure à 50 000 habitants et qui est membre d’un établissement public de coopération intercommunale dont la population est supérieure ou égale à ce seuil, elle peut fixer un niveau supérieur, dans la limite du tarif normal non modifié dont relèvent les autorités compétentes dont la population est supérieure ou égale à 50 000 habitants et inférieure à 200 000 habitants ; l’autorité compétente mentionnée au même inférieure à 200 000 habitants et qui est membre d’un est supérieure ou égale à 200 000 habitants, elle peut fixer un niveau supérieur, dans la limite du tarif normal non modifié dont relèvent les autorités compétentes dont la population est supérieure ou égale à l’article L. 455-11, après le mot : « activité », sont insérés les mots : 1er juillet 2025, le chapitre Ier du titre VII du livre IV est ainsi modifié : a) Le paragraphe 2 de la sous-section 2 de la section 2 est ainsi modifié : l’article L. 471-27, après la seconde occurrence de la référence : « L. 471-4 », sont insérés les mots : « et autres que les biens article L. 471-29-1 ainsi rédigé : également un fait générateur la livraison d’un bien qui remplit les conditions cumulatives suivantes : « 1° Le bien livré n’est pas un bien des industries mécaniques au sens de « 2° Au sein du bien livré, est incorporé un bien des industries mécaniques ; « 3° La personne qui réalise la livraison n’a pas participé à la fabrication, sur le territoire de taxation, du bien des industries mécaniques mentionné au 2° du présent article mais a réalisé son incorporation au sein du bien livré mentionné b) Le 8° de l’article L. 471-32 est abrogé ; « statistique », la fin du 2° est ainsi rédigée : « régie par la section 10 du chapitre II de l’annexe V du règlement d’exécution (UE) 2020/1197 de la Commission du 30 juillet 2020 établissant des spécifications techniques et des modalités d’exécution en application du règlement (UE) 2019/2152 du Parlement européen et du Conseil relatif aux statistiques européennes d’entreprises, abrogeant dix actes juridiques dans le domaine des statistiques d’entreprises, dans sa rédaction en vigueur ; » – au 3°, après le mot : « bien », il est inséré le mot : « taxable » ; 1er juillet 2025, la sous-section 2 de la section 3 est complétée par un article L. 471-45-1 dérogation au 3° de l’article L. 471-39, la valeur de l’opération mentionnée à l’article L. 471-29-1 est égale au coût de l’incorporation du bien taxable déterminé selon une méthode économiquement pertinente sur la base de la comptabilité de l’entreprise, hors taxe sur la valeur ajoutée. » B. – Par dérogation à l’article L. 454-47 du code des impositions sur les biens et services, les délibérations mentionnées au même article L. 454-47 au titre de l’année 2025 peuvent intervenir jusqu’au 31 décembre 2024. C. – Les A et B du présent I sont, pour chaque imposition, applicables à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et dans les Terres australes et antarctiques françaises lorsque leur territoire est compris dans le territoire de taxation défini pour cette imposition par le code des impositions sur les biens et services. 1er janvier 2024, au deuxième alinéa du II de l’article L. 2333-2 du code général des collectivités territoriales, les mots : « l’antépénultième » sont remplacés par les mots : « la III. – Au dernier alinéa de l’article L. 642-8 du code de l’énergie, les mots : « titre VIII du livre Ier » sont remplacés par les mots : « titre Ier du livre III ». IV. – Le code des douanes est ainsi modifié : 1° À la date à laquelle les dispositions en cause sont reprises dans la partie réglementaire du code des impositions sur les biens et services, au premier alinéa du 1 des articles 176 et 177, les mots : « ou fiscal » sont supprimés ; 2° Le 1 du I de l’article 266 sexies est ainsi modifié : a) Le c est personne réceptionnant des déchets ou des déchets radioactifs métalliques et exploitant une installation soumise à autorisation, en application du titre Ier du livre V du code de l’environnement, au titre d’une rubrique de la nomenclature des installations classées relative au stockage de déchets pouvant contenir des substances radioactives autres que celles d’origine naturelle ou des substances radioactives d’origine naturelle dont l’activité en radionucléides naturels des chaînes de l’uranium et du thorium est supérieure à 20 becquerels par b) Après le mot « métallique », la fin du dernier alinéa est a) Le 1 est ainsi – le A-0 est « Les réceptions de déchets radioactifs métalliques dans une installation non autorisée à cette fin ou en méconnaissance des prescriptions de l’autorisation sont majorées de 110 € par – à la seconde phrase du second alinéa du a du A, le mot : « minimun » est remplacé par le mot : – au premier alinéa du A bis, les mots : « radioactifs métalliques mentionnés » sont remplacés par les mots : « métalliques et les déchets radioactifs métalliques réceptionnés dans une installation mentionnée » ; 1 bis, les mots : « tableaux des » sont l’article 266 quindecies est ainsi modifié : la première phrase du 1° du 4 du B du V, après le mot : « contenue », sont insérés les mots : « ou des produits mentionnés à la dernière ligne du tableau du second alinéa du E du deuxième alinéa du 1 du VI est complété par une phrase ainsi rédigée : « Toutefois, le seuil mentionné à la dernière ligne du tableau du second alinéa du E dudit V est apprécié au regard des quantités de gazoles et d’essences mises à la consommation ou déplacées à des fins commerciales par le cédant des droits. » ; second alinéa du 2 du même VI est complété par une phrase ainsi rédigée : « Toutefois, les quantités excédant le seuil mentionné à la dernière ligne du tableau du second alinéa du E du même V ne peuvent donner lieu à une cession de droit que lorsqu’elles conduisent à excéder le pourcentage national cible d’incorporation d’énergie renouvelable dans les transports. » ; 5° Les articles 285 et 285 bis sont abrogés. du livre des procédures fiscales est ainsi modifié : 1° Après le premier l’article L. 81, le droit de communication prévu au premier alinéa du présent article peut également être exercé pour les besoins de la mise en œuvre et du contrôle du régime économique des tabacs régi par les articles 565 à 574 du code général des impôts. » ; 1er juillet 2025, à la fin du deuxième alinéa, les mots : « les articles 565 à 574 du code général des impôts » sont remplacés par les mots : « la section 2 du chapitre II du titre Ier du livre V de la troisième partie du code de la santé publique ». VI. – Le premier alinéa de l’article L. 5321-3 du code des transports est « Les redevances composant le droit de port institué à l’article L. 5321-1 sont constatées, recouvrées et contrôlées selon les mêmes procédures et sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que les droits de douane. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à ces mêmes droits. » VII. – Le code 1er septembre 2024, à la première phrase du premier alinéa de l’article 239 quater A et au b du III de l’article 302 septies A bis, la référence : « 42 » est remplacée par la référence : « 38 » ; est complété par des XXI et XXII ainsi frais d’assiette et de recouvrement, l’État effectue un prélèvement sur le montant des redevances composant le droit de port institué par l’article L. 5321-1 du code des transports à hauteur d’un taux déterminé par arrêté du ministre chargé du budget et compris entre 0,5 % et 2,5 % en fonction du mode de gestion et de la localisation du port. présent article est applicable dans les collectivités régies par l’article 74 de la Constitution et en Nouvelle-Calédonie dans la mesure où les impositions formant la base imposable des frais y sont VIII. – Au premier alinéa de l’article L. 331-3 du code de la propriété intellectuelle, les mots : « des articles » sont remplacés par le mot : IX. – Au E du V de l’article 130 de la loi n° 2021-1900 du 30 décembre 2021 de finances pour 2022, l’année : « 2026 » est remplacée par l’année : « 2028 ». 1er janvier 2025, l’article 80 de la loi n° 2022-1726 du 30 décembre 2022 de finances pour 2023 1° Les deux derniers alinéas du C du VII sont ainsi rédigés : « “2° La répression de l’inobservation des mesures mentionnées au 1° du présent article. « “Le présent article n’est pas applicable aux charbons, aux gaz naturels ni à 2° À la fin du C du IX, l’année : « 2025 » est 1° Au premier alinéa de l’article 4, après le mot : « territoriales », sont insérés les mots : « , dans les titres exécutoires » ; ligne de la seconde colonne du tableau du troisième alinéa du b du 9° de l’article 37, l’unité : « €/hL » est remplacée par l’unité : « €/hlap ». du XI est applicable aux titres exécutoires se rapportant aux impositions dont le fait générateur, ou s’agissant des accises l’exigibilité, intervient à compter de la date de leur intégration dans le code des impositions sur les biens et services. du I de l’article 111 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024 est ainsi du VII de l’article 1647 est abrogé ; ». n° 2023-1210 du 20 décembre 2023 portant création du titre V du livre IV du code des impositions sur les biens et services et portant diverses autres mesures de recodification de mesures non fiscales est ainsi modifiée : Au 4° de l’article 25, après les mots : « l’exception », sont insérés les mots : « du B bis de la section I du chapitre Ier et » ; l’article 29 est ainsi modifié : soixante-quatrième alinéa, les mots : « ou de Turquie » sont remplacés par les mots : « , de Turquie ou de tout autre État signataire d’un accord de reconnaissance mutuelle des poinçons » ; soixante-treizième alinéa, la seconde occurrence des mots : « sur le territoire national » est supprimée ; 2° Le iii du c du 1° de l’article 30 est ainsi modifié : a) Au cinquième alinéa, après le mot : « Mayotte, », sont insérés les mots : « le département de la Guadeloupe, » et, après le mot : « Guyane, », sont insérés les mots : « le département de La Réunion, » ; b) Au sixième alinéa, la référence : « L. 3512-14-14 » est remplacée par la référence : « L. 3512-14-17 » ; 3° Le 2° de l’article 33 est ainsi modifié : a) Au douzième alinéa, le mot : « onéreux, » est remplacé par les mots : « onéreux ou » et les mots : « ou faire réparer ou transformer » quinzième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi détenteur déclare à l’administration la réparation ou la transformation d’un appareil ou de portions d’appareils de distillation au moins trois jours avant le début de ces c) Au dix-septième alinéa, les mots : « l’autorisation administrative » sont remplacés par les mots : « la déclaration » et la référence : « L. 664-7 » est remplacée par la référence : « L. 664-7-1 » ; L’article 41 est complété par un 5° ainsi dispositions mentionnées à l’article 38 de l’ordonnance n° 2021-1843 du 22 décembre 2021 portant partie législative du code des impositions sur les biens et services et transposant diverses normes du droit de l’Union 4° Au dernier alinéa de l’article 43, après le mot : « Toutefois, », sont insérés les mots : « le d du 1° de l’article 37 entre en vigueur le 1er janvier 2025 et » et, après la référence : « 28 », sont insérés les mots : « et du d du 1° de l’article 37 ». fiscales est ratifiée. XVI. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, toutes mesures relevant du domaine de la loi nécessaires à la création de nouvelles impositions ou à la modification d’impositions existantes en vue de financer, en remplacement des prélèvements existants, les missions assurées par la direction générale de l’aviation civile en matière de surveillance et de certification pour la sécurité de l’aviation civile ainsi que toutes mesures relevant du domaine de la loi portant sur les régimes légaux ou administratifs relatifs ou se rapportant à ces missions, 1° Assurer la sécurité juridique des dispositions relatives aux sommes perçues à cet effet sous forme de redevances pour services rendus ; 2° Harmoniser les conditions dans lesquelles les nouvelles impositions sont liquidées, constatées, recouvrées et contrôlées, y compris en adaptant le fait générateur et l’exigibilité de l’impôt et en préservant des modulations tarifaires propres à inciter les opérateurs concernés à contribuer au respect des exigences requises par le droit de l’Union européenne ou par les lois et règlements nationaux en matière de sécurité et de sûreté de l’aviation civile ; 3° Améliorer la lisibilité des dispositions concernées et des autres dispositions dont la modification est rendue nécessaire, en abrogeant, le cas échéant, les dispositions obsolètes, inadaptées ou devenues sans objet ; 4° Assurer le respect de la hiérarchie des normes, harmoniser et simplifier la rédaction des textes et adapter les renvois au pouvoir réglementaire à la nature et à l’objet des mesures d’application concernées. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l’ordonnance. XVII. – Le présent article entre en vigueur le 1er mars 2025, à l’exception des 10° et 40° du A du I, du 2° du V et du XII, qui entrent en vigueur à la date qu’ils prévoient. Toutefois, les 9° du I et X ne sont pas applicables aux infractions commises jusqu’à la publication de la présente loi. à 18° et 29°, le b du 34° et les 35° bis à 38° du A du I, le II, les 1° et 4° du IV, le 1° du VII et le X s’appliquent à compter de la date XVIII. – La perte de recettes pour l’État résultant des 7° ter et 7° quater du I et 4° du IV du présent article est compensée, à due concurrence, par la Article 21 bis I. – Le code des douanes phrase du premier alinéa de l’article 55 bis, après le mot : « poursuite », sont insérés les mots : « ainsi que des procédures de 2° Le 1° de l’article 65 est complété par un alinéa ainsi « Les intéressés communiquent les papiers et les documents exigés dans les délais fixés par l’administration. » ; a) Au quatrième alinéa, le mot : « définitive » est remplacé par les mots : « qui n’est plus susceptible de recours au sens du titre XVI du livre Ier du code de procédure civile » et, à la fin, les mots : « le tribunal compétent » sont remplacés par les mots : « la juridiction compétente » ; alinéa est complété par les mots : « dans les limites et les conditions fixées à l’article L. 208 du livre des procédures fiscales » ; 4° Après le même article 348, il est inséré un article 348 bis la contestation porte sur une dette douanière définie au 18 de l’article 5 du règlement (UE) n° 952/2013 du Parlement européen et du Conseil du 9 octobre 2013 établissant le code des douanes de l’Union, la contestation n’est pas suspensive de l’exigibilité de la créance. « Il est fait exception au premier alinéa du présent article dans les conditions définies au 2 de l’article 45 du règlement (UE) n° 952/2013 du Parlement européen et du Conseil du 9 octobre 2013 précité. La suspension est alors accordée selon les dispositions de l’article 348 du l’article 354 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Elle est également suspendue à partir de la date à laquelle le recours a été formé en application de l’article 346 et jusqu’à l’issue du saisie opérée en application du 2 de l’article 323 n’est pas fondée, le propriétaire des marchandises a droit au versement d’un intérêt d’indemnité au taux de l’intérêt légal prévu à l’article L. 313-2 du code monétaire et financier, assis sur la valeur des objets saisis. L’intérêt court depuis le début de la retenue jusqu’à la date de la remise ou de l’offre qui lui en a été faite. » alinéa du I de l’article L. 286 BA du livre des procédures fiscales, après le mot : « contrôle », sont insérés les mots : « , de recouvrement ». du 3° du I est applicable aux contestations adressées en application de l’article 346 du code des douanes et aux instances en cours à la date d’entrée en vigueur de la présente loi. du I est applicable à toute demande d’indemnisation fondée sur l’article 402 du code des douanes déposée à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi. Article 22 1° Au dernier alinéa des articles 39 AA quater et 39 AH, à la seconde phrase du dernier alinéa de l’article 39 quinquies D, au dernier alinéa des articles 39 octies E et 39 octies F, au IV des articles 44 sexies et 44 sexies A, au dernier alinéa du II de l’article 44 octies A, à la première phrase de l’avant-dernier alinéa du II des articles 44 duodecies et 44 terdecies, au V de l’article 44 quindecies, au second alinéa de l’article 217 quindecies, au huitième alinéa du 4 de l’article 238 bis, à l’avant-dernier alinéa de l’article 238 sexdecies, à la dernière phrase du dernier alinéa de l’article 239 sexies D, au premier alinéa et à la première phrase du second alinéa du VI bis de l’article 244 quater O, au VII de l’article 302 bis ZA, au dernier alinéa des articles 722 bis et 1383 C ter, au troisième alinéa du I de l’article 1383 D, au dernier alinéa de l’article 1383 E bis, à la première phrase du septième alinéa de l’article 1383 H, à la première phrase du huitième alinéa de l’article 1383 İ, au second alinéa de l’article 1457, au IV de l’article 1458 bis, à la première phrase du premier alinéa du IV de l’article 1465 A, à la première phrase de l’avant-dernier alinéa des I quinquies A et I quinquies B, à la seconde phrase du dernier alinéa du I sexies et au dernier alinéa du I septies de l’article 1466 A, au troisième alinéa de l’article 1466 D, au dernier alinéa de l’article 1518 A bis, au troisième alinéa de l’article 1594 İ ter et au dernier alinéa du II des articles 1635 quater D, 1635 quater E et 1635 quater İ, les mots : « n° 1407/2013 de la Commission, du 18 décembre 2013, » sont remplacés par les 2° À la seconde phrase du dernier alinéa du 1° du 1 de l’article 39, au dernier alinéa de l’article 39 Aİ, au 8 de l’article 39 bis A, au 7 de l’article 39 bis B, au IV de l’article 39 decies E, au V de l’article 39 decies F, à la première phrase du premier alinéa du IX de l’article 44 quindecies A, à la seconde phrase de l’avant-dernier alinéa du 1 de l’article 50-0, au VI de l’article 73, au IV de l’article 199 terdecies-0 A ter, au 5 de l’article 199 terdecies-0 C, au IX de l’article 200 quindecies, au VII de l’article 220 undecies, au dernier alinéa du d du 2 du II de l’article 238 quindecies, au premier alinéa et à la première phrase du second alinéa du 1 du II bis de l’article 244 quater B, au III bis de l’article 244 quater M, au IV de l’article 978, au V de l’article 1382 H, au V de l’article 1382 İ dans sa rédaction résultant de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020, au second alinéa de l’article 1388 quinquies C, au dernier alinéa de l’article 1460, au II de l’article 1464 D, au IV de l’article 1464 E, au V de l’article 1464 F, au VI de l’article 1464 G dans sa rédaction résultant de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020, au IV de l’article 1464 M, à la seconde phrase du 12° du I de l’article 1600, à la dernière phrase du quatrième alinéa de l’article 1601, à la seconde phrase du troisième alinéa de l’article 1601-0 A, au deuxième alinéa du II des articles 1635 quater D, 1635 quater E et 1635 quater İ, à la seconde phrase du troisième alinéa du 1 du I de l’article 1647 D et au VIII de l’article 1681 F, les mots : a) Le premier alinéa du 2 du I est ainsi modifié : – la deuxième occurrence de l’année : « 2030 » est remplacée par l’année : « 2024 » ; « l’énergie mentionnée au e » sont remplacés par les mots : « les énergies mentionnées aux a bis et e » ; b) Les deuxième et troisième alinéas du même 2 sont ainsi modifiés : référence : « d » est remplacée par la référence : « b » ; – après la deuxième occurrence de la référence : « 1 », sont insérés les mots : « , à compter du 1er janvier 2019 et jusqu’au 31 décembre 2024 pour ceux utilisant les énergies mentionnées aux c et d dudit 1 » ; « l’énergie mentionnée au » sont remplacés par les mots : « les énergies mentionnées aux a bis et » ; dudit 2 est supprimé ; le I bis, il est inséré un I ter entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu selon un régime réel d’imposition peuvent pratiquer une déduction de leur résultat imposable assise sur les coûts supplémentaires, hors frais financiers, liés à l’acquisition des véhicules neufs, affectés à leur activité et utilisant exclusivement des énergies mentionnées aux c et d du 1 « La déduction mentionnée au premier alinéa du présent A est égale pour les véhicules dont le poids total autorisé en charge est supérieur ou égal à 3,5 tonnes et inférieur ou égal à 16 tonnes ; supérieur à 16 tonnes ; supérieur ou égal à 2,6 tonnes et inférieur à coûts supplémentaires mentionnés au premier alinéa du A du présent I ter sont déterminés par la différence entre la valeur d’origine, hors frais financiers, de ces véhicules et la valeur d’origine, hors frais financiers, des véhicules de la même catégorie qui utilisent une énergie autre que celles mentionnées aux c et d du 1 déduction prévue au A du présent I ter s’applique aux véhicules acquis neufs à compter du 1er janvier 2025 et jusqu’au phrase du II, les mots : « et I bis » sont remplacés par les mots : « à I ter » ; f) La deuxième phrase du premier alinéa du III est ainsi modifiée : « a à » sont remplacés par les mots : « c et » ; – après la quatrième occurrence de la référence : « I », sont insérés les mots : « à compter du 1er janvier 2019 et jusqu’au 31 décembre 2030 pour les véhicules mentionnés aux deuxième et troisième alinéas du 2 du même I utilisant les énergies mentionnées aux a et b du 1 dudit I, » ; g) Le deuxième alinéa du même III est supprimé ; h) Après le IV, il est inséré un IV bis ainsi rédigé : qui prend en location un véhicule mentionné au I ter dans les conditions prévues au 1 de l’article L. 313-7 du code monétaire et financier en application d’un contrat de crédit-bail ou dans le cadre d’un contrat de location avec option d’achat conclu à compter du 31 décembre 2030 peut déduire une somme égale à 115 % s’il s’agit d’un bien mentionné au a du A du I ter du présent article, à 75 % s’il s’agit d’un bien mentionné au b du même A ou à 40 % s’il s’agit d’un bien mentionné au c dudit A, des coûts supplémentaires, hors frais financiers, déterminés dans les conditions prévues au B du I ter. « Cette déduction est répartie sur la durée mentionnée au II. Si l’entreprise crédit-preneuse ou locataire acquiert le bien, elle peut continuer à appliquer la déduction. La déduction cesse à compter de la cession ou de la cessation par l’entreprise du contrat de crédit-bail ou de location avec option d’achat du bien et ne peut pas s’appliquer au nouvel exploitant. « L’entreprise qui donne le bien en crédit-bail ou en location avec option d’achat ne peut pas pratiquer la déduction mentionnée i) Le VI est ainsi bénéfice des déductions prévues aux I et III est subordonné au respect du règlement (UE) 2023/2831 de la Commission du 13 décembre 2023 relatif à l’application des articles 107 et 108 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne aux aides de minimis. bénéfice des déductions prévues aux I bis, I ter, IV et V est subordonné au respect de l’article 36 ter du règlement (UE) n° 651/2014 de la Commission du articles 107 et 108 du traité. » ; 3° Au VI de l’article 244 quater B bis, les mots : « n° SA.58995 relatif aux aides à la recherche, au développement et à l’innovation pour la période 2014-2023 » sont remplacés par les mots : « n° SA.111723 relatif aux aides à la recherche, au développement et à l’innovation (RDI) pour la période II. – Au 3° de l’article L. 133-4 du code des impositions sur les biens et services, les mots : « n° 1407/2013 de la Commission du 18 décembre 2013 » sont remplacés par les III. – Au II de l’article 20 de la loi n° 2020-935 du 30 juillet 2020 de finances rectificative pour 2020, les mots : IV. – Au V de l’article 27 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021, les mots : V. – Au IX de l’article 107 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, les mots : « n° 1407/2013 de la Commission du VI. – Au II des articles 36 et 76 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024, les mots : à VI s’appliquent aux aides octroyées à compter du Article 22 bis I. – Le A du 1 de l’article 266 nonies du code des douanes est complété par un j ainsi rédigé : « j) En Corse, entre le 1er janvier 2025 et le 31 décembre 2029, est appliquée une réfaction de Article 22 ter I. – Le i du A du 1 de l’article 266 nonies du code des douanes est « i) Sur les territoires des collectivités d’outre-mer relevant de l’article 73 de la Constitution, une réfaction est applicable en fonction des investissements en cours ou engagés en faveur du tri ou de la valorisation matière des déchets : 31 décembre 2029 à La Réunion ; 31 décembre 2031 en Guadeloupe et en Martinique ; 31 décembre 2034 en Guyane et à Mayotte. « Un arrêté conjoint des ministres chargés du budget, de l’outre-mer et de l’environnement détermine les investissements éligibles et, pour chaque collectivité d’outre-mer relevant de l’article 73 de la Constitution, le taux de réfaction applicable, qui s’établit entre 20 % et 80 %. » taux de réfaction applicables dans les territoires des collectivités d’outre-mer relevant de l’article 73 de la Constitution en application du i du A du 1 de l’article 266 nonies du code des douanes dans sa rédaction résultant de la présente loi sont, jusqu’à l’entrée en vigueur de l’arrêté prévu au dernier alinéa du même i, les suivants : 1° 35 % en Guadeloupe, à La Réunion et en Martinique ; 2° 75 % en Guyane et à Mayotte. et I bis s’appliquent à compter du perte de recettes résultant pour l’État des I et I bis est compensée, à due concurrence, par la Article 22 quater Au 1 septies du II de l’article 266 sexies du code des douanes, les mots : « ou d’électricité » sont remplacés par les mots : « , d’électricité ou de gaz bas-carbone au sens de l’article L. 447-1 du code de Article 22 quinquies Article 22 sexies du I de l’article 1647 du code général des impôts est complété par les mots : « et de la taxe sur l’exploitation des infrastructures de transport de longue distance mentionnée à l’article L. 425-1 du code des impositions sur les biens et services ». vigueur le 31 décembre 2024. Article 22 septies Article 22 octies titre Ier du livre II du code de l’environnement est sous-section 3 de la section 3 du chapitre III est complété par un article L. 213-10-1 A ainsi paramètre est indexé sur l’inflation en application de la présente sous-section, le paramètre retenu est celui mentionné à la présente sous-section après application d’une revalorisation réalisée chaque année à compter du 1er janvier 2026 dans les conditions prévues au « Le paramètre révisé est arrondi au centième d’euro. La révision ultérieure est réalisée à partir du paramètre non l’article L. 213-10-1 est ainsi rédigé : « Le fait générateur de ces redevances intervient à l’achèvement de l’année civile au cours de laquelle les activités entraînant la pollution de l’eau sont réalisées. Toutefois, en cas de cessation d’activité, il intervient lors de cet a) Le second alinéa « Lorsque la pollution rejetée dans le milieu naturel provient d’un épandage direct, l’assiette de la redevance prévue au premier alinéa du présent II est diminuée de la pollution évitée calculée indirectement en prenant en compte la qualité des méthodes de récupération des effluents et et II ter sont ainsi rédigés : de la redevance prévue au II est déterminée dans les déterminée directement à partir des résultats du suivi régulier de l’ensemble des rejets, le dispositif de suivi étant agréé par l’agence de l’eau ou par un organisme qu’elle mandate à cette fin ; « 2° Lorsque le suivi régulier des rejets s’avère impossible ou que le dispositif de suivi régulier des rejets n’est pas agréé, elle est déterminée par différence entre les deux termes « a) Le niveau théorique de pollution correspondant à l’activité en cause, calculé sur la base de grandeurs et de coefficients caractéristiques de cette activité déterminés à partir de campagnes générales de mesures de la pollution produite ou d’études fondées sur des échantillons « b) Le niveau de la pollution évitée par les dispositifs de dépollution mis en place par le redevable, déterminé à partir de mesures effectuées chaque année lorsque le dispositif de suivi de la dépollution a été validé par l’agence de l’eau ou, à défaut, à partir de coefficients évaluant l’efficacité du dispositif de dépollution mis en œuvre. « Toutefois, lorsque le niveau théorique de pollution lié à l’activité est inférieur au seuil prévu au III, l’assiette de la redevance prévue au II est déterminée selon l’une ou l’autre des modalités prévues aux 1° et 2° du présent II bis au choix du redevable. prévue au II est majorée de 40 % lorsque le niveau supérieur au seuil prévu au III et que l’une des conditions suivantes est remplie : est déterminée en application du 1° du II bis et le dispositif de suivi régulier des rejets n’est pas contrôlé périodiquement par le redevable ; est déterminée en application du 2° du même II bis et le dispositif de suivi régulier des rejets peut être mis en place mais n’est pas agréé par l’agence de l’eau ou par un organisme qu’elle mandate à cette fin. » ; a) Au II, les mots : « au début de l’année civile qui suit celle au cours de laquelle l’eau a été distribuée » sont remplacés par les mots : « à l’achèvement de l’année civile au cours de laquelle l’eau distribuée a été du III est ainsi modifié : « facturé », sont insérés les mots : « au cours de l’année civile mentionnée – à la fin, les mots : « , au titre de l’année au cours de laquelle l’eau a été distribuée » sont mention : « IV. – », est insérée la mention : « A. – » ; – le 3° est ainsi « 3° Le coefficient de modulation global égal au quotient entre : numérateur, la somme des produits du volume d’eau potable entrant, pendant la deuxième année précédant l’année civile mentionnée au II du présent article, de chaque entité de gestion du réseau d’eau potable relevant du redevable par le coefficient de modulation de cette même entité de gestion déterminé pour cette même année dans les conditions prévues au B du présent IV ; dénominateur, la somme du volume d’eau potable entrant, pendant cette même année, de chaque entité de gestion. » ; – il est ajouté un B ainsi rédigé : l’application du a du 3° du A, le coefficient de modulation de chaque entité de gestion est la différence entre 1 et la somme des deux coefficients suivants : «1° Le coefficient de performance, modulé entre 0 et 0,55, déterminé en fonction de la somme des pertes par fuites et des volumes d’eau consommés sur le réseau de distribution qui ne font pas l’objet d’un comptage rapportés à la longueur du réseau de distribution et, le cas échéant, à la densité de gestion patrimoniale, modulé entre 0 et 0,25, déterminé en fonction du niveau de connaissance du réseau de transport et de distribution d’eau potable et de la programmation d’actions visant à améliorer et pérenniser ses « Pour chaque redevable, la valeur de ces coefficients est fixée par l’agence de l’eau a) Au premier alinéa du I, la première occurrence du mot : « assainissement » est remplacée par le mot : « intervient », la fin du II est ainsi rédigée : « à l’achèvement de l’année civile au cours de laquelle l’eau rejetée dans les réseaux publics de collecte des eaux usées a été c) Après les mots : « lorsqu’elle est », la fin du premier alinéa du III est ainsi rédigée : « facturée aux usagers du service d’assainissement collectif au cours de l’année civile mentionnée d) Le 3° du A du IV est ainsi modifié : – au a, les mots : « l’année civile mentionnée au III » sont remplacés par les mots : « la deuxième année précédant l’année civile mentionnée au II » et, après le mot : « déterminé », sont insérés les mots : « , pour cette même année, » ; après le mot : « oxygène », sont insérés les mots : « , pendant cette même e) Après le IV, il est inséré un V ainsi rédigé : montants relatifs aux fuites après compteur des abonnés au service d’eau potable font l’objet d’un f) Au début du V, la mention : « V. – » est remplacée par la mention : « VI. – » ; alinéa, est ajoutée la mention : deuxième alinéa, sont insérés des II et III ainsi établissement public compétent en matière de distribution d’eau potable ou en matière d’épuration des eaux usées couvre un périmètre géographique relevant de plusieurs agences de l’eau, les tarifs et coefficients de modulation globaux mentionnés respectivement au A du IV de l’article L. 213-10-5 et au A du IV de l’article L. 213-10-6 sont établis par l’agence de l’eau dans le ressort de laquelle se trouve la majeure partie de la population totale majorée de ce périmètre géographique, calculée selon les modalités définies à l’article L. 2334-2 du code général des collectivités territoriales. redevable de la redevance pour la performance des réseaux d’eau potable ou de la redevance pour la performance des systèmes d’assainissement collectif détermine, dans la limite du montant forfaitaire maximal mentionné à l’article L. 2224-12-3 du code général des collectivités territoriales, une contre-valeur incombant aux usagers du service public de distribution d’eau potable ou aux usagers du service public d’assainissement collectif des eaux usées. « Il notifie cette contre-valeur au service chargé de la facturation de la redevance d’eau potable ou de la redevance d’assainissement, qui l’inclut dans le montant de la redevance d’eau potable ou de la redevance d’assainissement mentionnée au même c) Au début du dernier 7° Au IV de l’article L. 213-10-10, à la seconde phrase du dernier alinéa de l’article L. 213-11-1 et à l’article L. 213-11-16, les mots : « en Conseil d’État » sont supprimés ; 8° Au 4° du I des articles L. 213-11-6 et L. 213-17, la référence : « II » est remplacée par les mots : « 1° du II bis » ; l’article L. 213-11-15-1, il est inséré un article L. 213-11-15-2 ainsi rédigé : de l’eau verse à la personne chargée de percevoir, de déclarer et d’acquitter la redevance sur la consommation d’eau potable prévue à l’article L. 213-10-4 une indemnité forfaitaire pour frais d’assiette et de collecte d’un montant de 0,30 euro hors taxes par facture de fourniture d’eau potable, dans la limite d’un montant annuel de 0,90 euro hors taxes par abonné au service d’eau potable. « Ces montants sont indexés sur l’inflation dans les conditions prévues à prévue au premier alinéa du présent article n’est pas due lorsque son montant annuel est inférieur à cent 10° Au II de l’article L. 213-14, le mot : « , cynégétique » est supprimé ; 11° Après les mots : « s’applique », la fin du second alinéa du III bis de l’article L. 213-14-1 est ainsi rédigée : « pas à l’irrigation gravitaire dans le cas prévu au dernier alinéa du II. » ; le mot : « , cynégétique » est alinéa, le mot : « taux » est remplacé par le mot : « tarifs » ; 13° La première phrase du II de l’article L. 214-8 est complétée par les mots : « de la redevance pour prélèvement sur la ressource en eau » ; 14° À la fin du troisième alinéa du IV de l’article L. 213-10-2, du dernier alinéa du IV des articles L. 213-10-3 et L. 213-10-4, du 2° du A du IV des articles L. 213-10-5 et L. 213-10-6, du troisième alinéa du III de l’article L. 213-10-8, du premier alinéa du 3 du B du V de l’article L. 213-10-9, du second alinéa du III de l’article L. 213-10-10, du III de l’article L. 213-10-12 et du cinquième alinéa du III de l’article L. 213-14-1, les mots : « au chapitre II du titre III du livre Ier du code des impositions sur les biens et services » sont remplacés par les mots : « à Article 23 Le 1 de l’article 4 B du code général des impôts est complété par un « Les personnes qui satisfont à l’un au moins des critères fixés aux a à c du présent 1 ne peuvent toutefois pas être considérées comme ayant leur domicile fiscal en France lorsque, par application des conventions internationales relatives aux doubles impositions, elles ne sont pas regardées comme résidentes de France. » Article 24 du code général des impôts est complété par un III ainsi rédigé : prix d’acquisition est minoré du montant des amortissements admis en déduction en application de l’article 39 C, à l’exception de ceux de ces amortissements constitutifs de dépenses prises en compte pour la détermination de l’impôt sur le revenu en application de la première phrase du 4° du II du présent III n’est pas applicable aux biens ou aux droits relatifs à ces biens situés dans : résidence mentionnée aux articles L. 631-12 ou L. 631-13 du code de la construction et de l’habitation destinée à l’accueil exclusif des étudiants, des personnes de moins de trente ans en formation ou en stage, des personnes titulaires d’un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage ou des personnes âgées de plus de 65 ans ; établissement mentionné aux 6° ou 7° du I de l’article L. 312-1 du code de l’action sociale et des familles, une résidence avec services pour personnes âgées ou handicapées ayant obtenu l’agrément prévu à l’article L. 7232-1 du code du travail ou l’autorisation prévue à l’article L. 313-1 du code de l’action sociale et des familles pour son service d’aide et d’accompagnement à domicile relevant des 6° ou 7° du I de l’article L. 312-1 du même code ou l’ensemble des logements affectés à l’accueil familial salarié de personnes âgées ou handicapées, prévu aux articles L. 444-1 à L. 444-9 dudit code, géré par un groupement de coopération sociale ou médico-sociale ; établissement délivrant des soins de longue durée, mentionné à l’avant-dernier alinéa du I de l’article L. 6143-5 du code de la santé publique, et comportant un hébergement pour des personnes n’ayant pas leur autonomie de vie et dont l’état nécessite une surveillance médicale constante et des traitements d’entretien. » s’applique aux cessions réalisées à compter du lendemain Article 24 bis À la première phrase du 9° du II de l’article 150 U du code Article 24 ter du code général des impôts est complété par un VI du A du I du présent article ne s’applique pas aux cessions de terrains, de biens ou de droits situés en Corse. » II. – Le IV de l’article 9 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024 est abrogé. Article 24 quater phrase du I, à la fin du premier alinéa du 1 du II, à la fin du 2 du même II, au 3 dudit II et à la fin du III de l’article 199 ter S, les mots : « ou la société de financement » sont remplacés par les mots : « , la société de financement ou la société de tiers-financement » ; phrase du I, les mots : « ou la société de financement » sont remplacés par les mots : « , la société de financement ou la société de b) À la fin du B et au C du II et à la fin du III, les mots : « ou par la société de financement » sont remplacés par les mots : « , par la société de financement ou par la société de tiers-financement » ; 3° Au V de l’article 244 quater U, les deux occurrences des mots : « ou société de financement » sont remplacées par les mots : « , société de financement ou société de tiers-financement ». et 3° du I s’appliquent aux offres d’avance remboursable ne portant pas intérêt émises à compter du du I s’applique aux offres de prêt avance mutation ne portant pas intérêt émises à compter du Articles 24 quinquies Article 24 septies du 1° du A du I de l’article 199 tricies du code général des impôts, l’année : II. – Au IV de l’article 67 de la loi n° 2021-1900 du Article 24 octies Article 24 nonies Le I de l’article 1478 1° Le deuxième alinéa est complété par les mots : « ou lorsque le démantèlement et la dépollution du site sur lequel l’activité était exercée sont rendus obligatoires au titre de l’article R. 512-75-1 du code de « Dans ce dernier cas, le contribuable demeure redevable de la cotisation foncière des entreprises jusqu’à la réhabilitation ou la remise en état du site, définie au VI du même article R. 512-75-1. Le présent alinéa exclut de son champ d’application les sociétés visées par les procédures collectives au sens du livre VI du code de commerce. » Article 24 decies I. – Pour les offres de prêts mentionnés à l’article L. 31-10-1 du code de la construction et de l’habitation émises entre le premier jour du deuxième mois suivant la promulgation de la présente loi et le 31 décembre 2027, les conditions de localisation mentionnées à la première phrase du deuxième alinéa de l’article L. 31-10-2 du même code ne sont pas applicables. II. – Le I ne s’applique qu’aux sommes venant en déduction de l’impôt dû. Articles 24 undecies Article 24 quaterdecies L’article 1018 A du code 1° Au début du 1°, le montant : « 31 € » est 2° Au début du 2°, le montant : « 31 € » est 3° Le 3° est ainsi a) Au début de la première phrase, le montant : « 127 € » est remplacé par le montant : « 254 € » ; b) À la deuxième phrase, le montant : « 254 € » est 4° Au début du 4°, le montant : « 169 € » est 5° Au début du 5°, le montant : « 527 € » est 6° Au huitième alinéa, le montant : « 211 € » est remplacé par le montant : « 422 € ». Article 25 A. – Au dernier alinéa du 1 de l’article 150-0 D, les mots : « ni au gain net mentionné au I de l’article 163 bis G, » sont l’année : « 2007 », la fin du 4° du III de l’article 150-0 D ter est C. – Le 4° du 6 bis de l’article 158 est abrogé ; L’avantage salarial correspondant à la différence entre la valeur des titres souscrits au jour de l’exercice de bons attribués dans les conditions définies aux II et III et le prix d’acquisition des titres fixé au jour de l’attribution de ces bons est soumis à l’impôt sur le revenu au taux forfaitaire prévu au 1° du B du 1 de l’article 200 A ou, sur option du bénéficiaire, suivant les règles de droit commun des traitements et phrase du second alinéa, les mots : « le gain net précité est imposé dans les conditions prévues à l’article 150-0 A et » sont remplacés par les mots : « l’avantage précité est c) Il est ajouté un 2 « 2. L’avantage défini au 1 du présent I est imposé au titre de l’année de disposition, de cession, de conversion au porteur ou de mise en location des titres souscrits en exercice de bons. « En cas d’échange sans soulte des titres souscrits en exercice de bons résultant d’une opération d’offre publique, de fusion, de scission, de division ou de regroupement réalisée conformément à la réglementation en vigueur, l’impôt est dû au titre de mise en location des actions reçues en échange. La durée mentionnée au second alinéa du 1 s’apprécie alors à la date de disposition, de cession, de conversion au porteur ou de mise en location des actions reçues en échange. » ; gain net, égal à la différence entre le prix de cession des titres souscrits en exercice des bons attribués dans les conditions définies aux II et III et la valeur des titres souscrits au jour de l’exercice de ces bons, est imposé dans les conditions prévues à l’article 150-0 A. » ; 3° Le II est ainsi les mots : « , incessibles et émis dans les conditions prévues aux articles L. 228-91 et L. 228-92 du code de commerce, » sont supprimés ; deuxième alinéa, sont insérés deux alinéas ainsi « L’émission de ces bons, incessibles, est autorisée par l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires conformément aux articles L. 225-129 à L. 225-129-6 du code de commerce. Celle-ci se prononce sur le rapport du conseil d’administration ou du directoire et sur le rapport spécial du commissaire aux comptes. « Lorsque ces bons sont attribués aux membres du conseil d’administration, du conseil de surveillance ou, en ce qui concerne les sociétés par actions simplifiées, de tout organe statutaire équivalent, les membres bénéficiaires ne peuvent participer à la décision de l’organe statuant sur l’opération. » ; phrase du troisième alinéa, le mot : 1° Le premier alinéa du 1 du I est ainsi modifié : phrase, les mots : « et au I de l’article 80 quaterdecies » sont remplacés par les mots : « , au I de l’article 80 quaterdecies et au I de « 1. Pour l’avantage défini au I de l’article 163 bis G, la base de la retenue à la source correspond à son b) Au 2, les mots : « celles mentionnées » sont remplacés par les mots : « celle mentionnée » et les mots : « des avantages accordés » sont remplacés par les mots : « de l’avantage accordé » ; 3° La première phrase du 1 du III est ainsi rédigée : « Pour l’avantage défini au I de l’article 163 bis G, le taux de la retenue à la source est, selon le cas, celui mentionné au premier ou au deuxième alinéa du 1 du même I, sauf option pour le régime d’imposition des traitements et II. – Le code monétaire et financier est ainsi modifié : du 1° du I est ainsi rédigé : préférentiels mentionnés à l’article L. 225-132 du code de commerce, lorsqu’ils respectent les conditions suivantes : « – ils sont attribués au titulaire du plan au titre des titres des sociétés concernées qu’il y détient ; « – ces titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé au sens des articles L. 421-1 ou L. 422-1 du présent code ou sur un système multilatéral de négociation au sens des articles L. 424-1 ou L. 424-9. » ; 2° Le 1° du II « De même, ne peuvent être inscrits sur le plan les titres reçus en exercice de droits ou de bons de souscription ou d’attribution, autres que les droits préférentiels mentionnés au c du 1° du I du présent article. » ; B. – Le 1 de l’article L. 221-32-2 est complété par un e ainsi rédigé : préférentiels de souscription mentionnés au c du 1° du I de l’article L. 221-31. » III. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié : 1° Le 3° du III de l’article L. 136-1-1 est complété par salarial défini au I de l’article 163 bis G du code général des 2° Au e du I de l’article L. 136-6, après les mots : « dudit code, », sont insérés les mots : « de l’avantage mentionné au I de l’article 163 bis G du même code ». du code du travail est complété par un alinéa ainsi « Ne peuvent être inscrits sur un plan d’épargne d’entreprise ni les bons de souscription de parts de créateur d’entreprise attribués dans les conditions définies aux II et III de impôts, ni les titres souscrits en exercice de ces bons. » et III s’appliquent aux bons de souscription de parts de créateurs d’entreprise et aux titres souscrits en exercice de ces bons lorsque la souscription des titres est intervenue à compter du s’applique aux droits ou bons de souscription ou d’attribution attribués ou exercés à compter du 10 octobre 2024. S’agissant des droits ou bons de souscription ou d’attribution figurant dans un plan d’épargne en actions ou dans un plan d’épargne en actions destiné au financement des petites et moyennes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire avant le 10 octobre 2024, le titulaire du plan peut les retirer du plan en effectuant sur celui-ci, dans un délai de deux mois à compter de la date de ce retrait, un versement compensatoire en numéraire d’un montant égal à la valeur de ces droits ou bons appréciée à cette même date. Ce versement compensatoire n’est pas pris en compte pour l’appréciation du plafond des versements autorisés sur le plan prévu aux articles L. 221-30 et L. 221-32-1 du code monétaire et C. – Le IV du présent article s’applique aux bons de souscription de parts de créateur d’entreprise attribués ou exercés à compter du 10 octobre 2024. S’agissant des titres souscrits en exercice de bons de souscription de parts de créateur d’entreprise figurant dans un plan d’épargne d’entreprise avant le 10 octobre 2024, le titulaire du plan peut les retirer du plan en effectuant sur celui-ci, dans un délai de deux mois à compter de la date de ce retrait, un versement compensatoire en numéraire d’un montant égal à la valeur de ces titres appréciée à cette même date. Ce versement compensatoire n’est pas pris en compte pour l’appréciation du plafond des versements autorisés sur ce plan prévu à l’article L. 3332-10 du code du travail. Article 25 bis code général des impôts est ainsi modifié : de l’article 157 est complété par une phrase ainsi « Le gain net mentionné au premier alinéa du I de l’article 163 bis H ne bénéficie pas de cette exonération ; » l’article 163 bis G, il est inséré un article 163 bis H ainsi rédigé : réserve du II, le gain net réalisé sur les titres souscrits ou acquis par des salariés ou des dirigeants ou attribués à ceux-ci est imposé suivant les règles de droit commun des traitements et salaires lorsqu’il est acquis en contrepartie des fonctions de salarié ou de dirigeant dans la société émettrice de ces titres, dans toute société dans laquelle la société émettrice détient directement ou indirectement une quote-part du capital ou dans toute société qui détient directement ou indirectement une quote-part du capital de la société émettrice. « La fraction du gain net mentionné au premier alinéa du II qui excède la limite mentionnée au même premier alinéa est imposée suivant les règles de droit commun des traitements et salaires au titre de l’année au cours de laquelle le bénéficiaire a disposé de ses titres ou les a cédés, convertis ou mis en « En cas de donation des titres mentionnés au premier alinéa du présent I, le gain net mentionné au même premier alinéa est déterminé et imposé au nom du donateur au titre de l’année au cours de laquelle le donataire a disposé de ses titres ou les a cédés, convertis ou mis en location. Le présent alinéa s’applique également, par dérogation au II de l’article 150-0 B ter, en cas de donation des titres reçus en rémunération de l’apport des titres mentionnés au premier alinéa du présent I. gain net réalisé sur les titres souscrits ou acquis par des salariés ou des dirigeants ou attribués à ceux-ci qui est acquis en contrepartie des fonctions de salarié ou de dirigeant dans la société émettrice de ces titres, dans toute société dans laquelle la société émettrice détient directement ou indirectement une quote-part du capital ou dans toute société qui détient directement ou indirectement une quote-part du capital de la société émettrice est imposé dans les conditions prévues à l’article 150-0 A dans la limite d’un montant déterminé par application au prix payé pour la souscription ou l’acquisition desdits titres du multiple de la performance financière mentionné au troisième alinéa du présent II, diminué dudit prix de souscription ou d’acquisition. S’agissant des titres attribués à titre gratuit en application des articles L. 225-197-1 à L. 225-197-5 du code de commerce, le prix payé est réputé être la valeur d’acquisition desdits titres. Les titres attribués à titre gratuit en application des mêmes articles L. 225-197-1 à L. 225-197-5, ou souscrits en application de l’article 163 bis G du présent code ou des articles L. 225-177 à L. 225-186 du code de commerce doivent présenter un risque de perte de leur valeur d’acquisition ou de souscription. Les titres autres que ceux mentionnés à la troisième phrase du présent alinéa doivent présenter un risque de perte du capital souscrit ou acquis et avoir été détenus pendant deux ans au moins. « Lorsque les titres mentionnés au premier alinéa du présent II ont été souscrits ou acquis ou lorsqu’ils ont été attribués en application des articles L. 225-197-1 à L. 225-197-5 du code de commerce à des dates différentes, le gain net mentionné au premier alinéa du présent II est calculé distinctement à chacune de ces dates. « Le multiple de la performance prévu au même premier alinéa est égal à trois fois le ratio entre les 1° et 2° suivants : « 1° La valeur réelle de la société émettrice à la date de cession des titres ou toute autre opération mentionnée à l’article 150-0 B et portant sur lesdits titres ; « 2° La valeur réelle de la société émettrice à la date d’acquisition ou de souscription desdits titres ou, s’agissant des actions gratuites, celle de leur attribution. « La valeur réelle retenue ne peut être celle d’une société ayant pour objet principal la détention des participations des salariés ou des dirigeants concernés. Lorsque la société émettrice a pour objet principal la détention, directe ou indirecte, de participations des salariés ou des dirigeants concernés dans une autre société, la valeur réelle retenue est celle de cette autre « Le cas échéant, la valeur réelle de la société est ajustée pour tenir compte des opérations sur le capital de la société mentionnées à l’article L. 225-181 du code de commerce intervenues entre la date d’acquisition et la date de cession. présent II, la valeur réelle de la société est la valeur réelle de ses capitaux propres augmentée des dettes de la société envers tout actionnaire ou toute entreprise liée au sens du 12 de l’article 39. Lorsque les dettes visées sont nées après à la date d’acquisition, de souscription ou d’attribution des titres, elles sont réputées nées à la date d’acquisition, de souscription ou d’attribution pour la détermination de la valeur réelle de la société à cette date. La prise en compte des dettes ne peut pas avoir pour effet de relever la limite définie au premier alinéa du présent II. au premier alinéa du présent II s’entend hors avantages résultant de l’acquisition ou de la souscription de titres à un prix inférieur à leur valeur réelle à leur date d’acquisition ou de souscription et hors ceux mentionnés au I des articles 80 bis, 80 quaterdecies et du II de l’article L. 221-31 du code monétaire et financier est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il en est de même des titres mentionnés à l’article 163 bis H du code général des II. – Le code de la 1° Après le a du 3° du III de l’article L. 136-1-1, il est inséré un a bis ainsi rédigé : gain net réalisé sur des titres souscrits ou acquis par des société émettrice ; » ; « du gain imposé dans les conditions prévues au II de l’article 163 bis H du même 3° Le II de l’article L. 242-1 est complété par un 8° « 8° Le gain net réalisé sur des titres souscrits ou acquis par des salariés ou des dirigeants ou attribués à ceux-ci, qui est acquis en contrepartie des fonctions de salarié ou de dirigeant dans la société émettrice de ces titres, dans toute société dans laquelle la société émettrice détient directement ou indirectement une quote-part du capital ou dans toute société qui détient directement ou indirectement une quote-part du capital de la société 4° Le chapitre 7 du titre III du livre Ier est complété par une section 15 ainsi rédigée : sur les gains nets mentionnés à l’article 163 bis H du code général des impôts est institué, au profit de la Caisse nationale des allocations familiales, une contribution salariale libératoire de 10 % assise sur le montant des avantages mentionnés au a bis du 3° du III de l’article L. 136-1-1 lorsqu’ils sont imposés à l’impôt sur le revenu suivant les règles de droit commun des traitements et salaires. « Cette contribution est établie, recouvrée et contrôlée dans les conditions et selon les modalités prévues au III de s’applique aux dispositions, cessions, conversions ou mises en location réalisées à compter du lendemain de la promulgation de la s’applique aux titres souscrits ou acquis à compter du lendemain de la promulgation de la présente loi. réalisées entre le lendemain de la promulgation de la présente loi et le 31 décembre 2027. perte de recettes résultant pour l’État et les organismes de sécurité sociale des I bis et II est Article 25 ter Article 25 quater l’article 1655 sexies A du code général des impôts, après le mot : « partenariat », sont insérés les mots : « et les sociétés de libre partenariat spéciales ». Article 26 1° Au premier alinéa du 4° du 1 de l’article 39, après la référence : « 235 ter X », est insérée la référence : « , section XIV bis du chapitre III du titre Ier de la première partie du livre Ier, est insérée une section XIV ter ainsi rédigée : sur les réductions de capital résultant de certaines opérations de rachat de leurs propres titres par certaines sociétés est institué une taxe sur les réductions de capital par annulation de titres résultant d’un rachat par les sociétés de leurs propres titres. redevables de la taxe mentionnée au A les sociétés ayant leur siège en France et ayant réalisé au cours du dernier exercice clos un chiffre d’affaires hors taxes, ramené s’il y a lieu à douze mois, supérieur à 1 milliard d’euros. les sociétés comprises dans un périmètre de consolidation ou de combinaison des comptes en application de l’article L. 233-16 du code de commerce, de l’article L. 345-2 du code des assurances, de l’article L. 212-7 du code de la mutualité, de l’article L. 931-34 du code de la sécurité sociale, de l’article L. 511-36 du code monétaire et financier ou des articles L. 524-6-1 ou L. 524-6-2 du code rural et de la pêche maritime, le chiffre d’affaires s’entend de celui figurant dans les états financiers consolidés ou combinés établis en application de ces articles. « Les réductions de capital des sociétés mentionnées au premier alinéa du présent C ne sont soumises à la taxe mentionnée au A que lorsque leurs comptes sont consolidés ou combinés par intégration globale ou proportionnelle. taxe n’est pas applicable : « 1° Lorsque des titres ont été attribués, après leur émission ou leur rachat, dans les conditions mentionnées aux articles L. 225-177 à L. 225-184, L. 225-197-1 à L. 225-197-5, L. 22-10-56 ou L. 22-10-59 du code de commerce ou aux articles L. 3332-18 à L. 3332-24 ou L. 3344-1 du code du travail ou dans les conditions prévues par une réglementation étrangère équivalente : réductions de capital par annulation de titres réalisées aux fins de compenser une augmentation de capital résultant des émissions de titres attribués dans les conditions mentionnées au premier alinéa du présent 1° ; réductions de capital par annulation de titres qui ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé ou sur un système multilatéral de négociation et qui sont « – aux termes d’un contrat conclu avec les salariés ou, le cas échéant, les dirigeants ou les mandataires sociaux dans le cadre d’un dispositif d’émission ou d’attribution de titres mentionné au même premier alinéa ; « – ou auprès d’un fonds commun de placement d’entreprise mentionné à l’article L. 214-164 du code monétaire et financier ou d’un organisme de placement collectif présentant des caractéristiques similaires constitué sur le fondement d’un droit étranger, en application d’un mécanisme garantissant la liquidité des titres prévu au 1° de l’article L. 3332-17 du code du travail ou d’un mécanisme similaire prévu par une réglementation étrangère équivalente ; d’une entité qui assure le mécanisme garantissant la liquidité des titres mentionné au troisième alinéa du réductions de capital réalisées aux fins de faciliter une fusion ou une scission par rachat et annulation de titres représentant au plus 0,25 % du montant du capital social ou par rachat et annulation de titres réalisés dans des conditions prévues par une réglementation étrangère équivalente. taxe est assise sur la somme constituée par le montant de la réduction de capital et une fraction des sommes qui revêtent sur le plan comptable le caractère de primes liées au capital. « Cette fraction est calculée en retenant les sommes qui revêtent sur le plan comptable le caractère de primes liées au capital dans la proportion existant entre le montant de la réduction de capital et le montant du capital avant cette réduction. Le montant de ces primes s’entend avant la réalisation de la réduction de capital. l’application du A : « 1° Lors des réductions de capital successives soumises à la présente taxe, le montant des primes liées au capital est réduit de la fraction des primes déjà retenue dans la base de la taxe ou déjà retenue dans l’assiette de la taxe prévue au I bis de l’article 26 de la loi n° … du … de finances pour 2025. Il n’est pas tenu compte des réductions des primes liées au capital résultant de la comptabilisation de l’opération soumise à la taxe ; « 2° Les sommes incorporées aux réserves à l’occasion d’une réduction du capital non motivée par des pertes ou à l’occasion d’une affectation de primes liées au capital sont considérées comme n’ayant pas été soustraites, respectivement, au capital ou aux primes liées au capital ; réserves ayant fait l’objet d’une incorporation au capital ou aux primes liées au capital restent considérées comme des taxe est calculée au taux de 8 %. « V. – La taxe est déclarée et liquidée : personnes redevables de la taxe sur la valeur ajoutée, sur l’annexe à la déclaration mentionnée au 1 de l’article 287 ou sur la déclaration mentionnée au 3 du même article 287 déposée au titre de la période au cours de laquelle est intervenue la demande d’inscription modificative au registre du commerce et des sociétés en conséquence de la réduction de capital mentionnée au A du I du présent personnes non redevables de la taxe sur la valeur ajoutée, sur l’annexe à la déclaration prévue au 1 de l’article 287 déposée auprès du service chargé du recouvrement dont relève leur siège ou leur principal établissement au plus tard le 25 du mois qui suit la demande d’inscription modificative au registre du commerce et des sociétés en conséquence de la réduction de capital mentionnée au A du I du présent article. taxe est acquittée lors du dépôt de la déclaration mentionnée au V. règles relatives au contrôle, au recouvrement, aux sanctions, aux garanties et au contentieux sont déterminées par les dispositions du livre II du présent code et du livre des procédures fiscales qui sont applicables aux taxes sur le chiffre d’affaires. taxe n’est pas déductible de l’assiette de l’impôt sur les bénéfices. » titres réalisées à compter du 1er mars 2024 jusqu’au 28 février 2025 et résultant d’un rachat par les sociétés de leurs propres titres. la taxe les sociétés mentionnées au B du I de l’article 235 ter XB du code général des impôts, sous les réserves mentionnées aux B et C du C. – La taxe n’est pas applicable aux réductions de capital mentionnées au II de D. – La taxe est assise sur la somme constituée : 1° (nouveau) De la différence positive entre le montant total des réductions de capital réalisées du 1er mars 2024 au 28 février 2025 et le montant total des augmentations de capital réalisées au cours de la même période ; D’une fraction des sommes qui revêtent sur le plan comptable le caractère de primes liées au capital. La fraction mentionnée au 2° du présent D est calculée en retenant les sommes qui revêtent sur le plan comptable le caractère de primes liées au capital au début de la période mentionnée au 1° du présent D dans la proportion existant entre, d’une part, la différence positive mentionnée au même 1° et, d’autre part, le montant total du capital avant la première réduction de capital réalisée au cours de la même E. – La taxe est calculée au taux de 8 %. F. – La taxe est déclarée et liquidée : 1° Pour les personnes redevables de la taxe sur la valeur ajoutée selon le régime réel normal, sur l’annexe à la déclaration mentionnée au 1 de l’article 287 du code général des impôts déposée au titre du mois de mars 2025 ou au titre du premier trimestre civil de 2025 ; Pour les personnes redevables de la taxe sur la valeur ajoutée selon le régime simplifié de déclaration prévu à l’article L. 162-1 du code des impositions sur les biens et services, sur la première déclaration mentionnée au 3 de l’article 287 du code général des impôts dont la date légale de dépôt intervient à compter du 2° Pour les personnes non redevables de la taxe sur la valeur ajoutée, sur l’annexe à la déclaration prévue au 1 du même article 287 déposée auprès du service chargé du recouvrement dont relève leur siège ou leur principal établissement, au plus tard le 25 avril 2025. G. – La taxe est acquittée lors du dépôt de la déclaration prévue au F du présent I bis. H. – Les règles relatives au contrôle, au recouvrement, aux sanctions, aux garanties et au contentieux sont déterminées par les dispositions du livre II du code général des impôts et du livre des procédures fiscales qui sont applicables aux taxes sur le chiffre d’affaires. İ. – La taxe n’est pas déductible de l’assiette de l’impôt sur les bénéfices. s’applique aux opérations de réduction de capital réalisées à compter du 1er mars 2025. réalisées entre le 1er mars 2024 et le dérogation au II du présent article, les 2° et 3° du B du III de impôts s’appliquent aux incorporations comptabilisées à compter de l’exercice en cours au 1er mars 2024. Article 26 bis A. – Au premier alinéa du 2 de l’article 119 bis, les mots : « lorsqu’ils bénéficient à » sont remplacés par les mots : « lorsque leurs bénéficiaires effectifs sont » ; 1° Au début, est ajoutée la mention : « I. – » ; 2° Le 1 est ainsi les mots : « , dans la limite du montant correspondant à la distribution de produits de parts ou d’actions mentionnée au b, effectué, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, par une personne qui est établie ou a son domicile fiscal en France , au profit, directement ou indirectement, » sont remplacés par les mots : « ou tout transfert de valeur effectués, directement ou indirectement, par une personne qui est établie ou a son domicile fiscal en France au profit » ; et b sont ainsi rédigés : « a) Le versement ou le transfert de valeur est subordonné, directement ou indirectement, à la distribution de produits d’actions, de parts sociales ou de revenus assimilés mentionnés aux articles 108 à 117 bis ou son montant est établi en tenant compte de ladite distribution ; « b) Le versement ou le transfert de valeur est lié, directement ou indirectement : « – à une cession temporaire desdites actions ou parts réalisée par la personne qui n’est pas établie ou n’a pas sa résidence en France au profit, directement ou indirectement, de la personne qui est établie ou a sa résidence en France ; « – ou à une opération donnant le droit ou faisant obligation à la personne qui est établie ou a sa résidence en France de revendre ou de restituer, directement ou indirectement, lesdites actions ou parts à la personne qui n’est pas établie ou n’a pas sa résidence en France ; « – ou à un accord ou instrument financier ayant, directement ou indirectement, pour la personne qui n’est pas établie ou n’a pas sa résidence en France, un effet économique similaire à la possession desdites actions ou parts ; » Après le même 1, il est inséré un 1 bis « 1 bis. Le transfert de valeur mentionné au 1 du présent I s’entend de la part du produit d’actions ou du revenu assimilé effectivement appréhendée par la personne qui n’est pas établie ou n’a pas son domicile fiscal en France, sous quelque forme que ce soit et de manière directe ou indirecte, au moyen notamment d’une combinaison d’opérations. » ; Le 2 est ainsi rédigé : « 2. La retenue à la source est due lors de la mise en paiement du versement en cas de versement unique ou lorsque l’accord sur la chose et le prix de l’ensemble des opérations composant le transfert de valeur mentionné au 1 du présent I est acquis. Elle est acquittée par la personne qui assure ce paiement ou qui effectue ce transfert de valeur. » ; phrase du 3, les mots : « mentionné au 1 apporte la preuve que ce versement correspond » sont remplacés par les mots : « ou du transfert de valeur mentionnés au 1 du présent I ou la personne qui acquitte la retenue à la source apporte la preuve que ce versement ou ce transfert de valeur correspondent » et, après la seconde occurrence du mot : « le », il est inséré le mot : 4° Le 4 est ainsi « 4. La personne qui effectue le versement ou le transfert de valeur mentionnés au 1 du présent I transmet à l’administration fiscale, à sa demande et sous format dématérialisé, le montant et la date de l’opération mentionnée au même 1, l’identité de l’émetteur des actions ou des parts en faisant l’objet et celle du bénéficiaire effectif de ce versement ou de ce transfert de valeur. « Lorsque la personne mentionnée au premier alinéa du présent 4 n’est pas en mesure de déterminer l’identité du bénéficiaire effectif mentionné au même premier alinéa, ladite personne transmet, en lieu et place de l’identité dudit bénéficiaire, les informations nécessaires à l’identification de la résidence fiscale de 5° Il est ajouté un II ainsi rédigé : Lorsque les produits des actions et parts sociales et les produits assimilés mentionnés aux articles 108 à 117 bis et les revenus mentionnés au 1 du I du présent article sont versés à une personne qui est établie ou a sa résidence dans un État ou un territoire ayant signé avec la France une convention d’élimination des doubles impositions qui ne prévoit pas ou exonère de retenue à la source ces produits, la personne qui effectue le versement des produits applique, lors de la mise en paiement, le taux de retenue à la source prévu à l’article 187. « 2. Le bénéficiaire des produits mentionnés au 1 du présent II peut obtenir le remboursement de la retenue à la source si lui-même ou la personne qui assure le paiement de la retenue à la source apporte la preuve que le bénéficiaire respecte l’ensemble des conditions fixées par la convention d’élimination des doubles impositions applicable pour ne pas faire l’objet ou pour bénéficier d’une exonération de retenue à la source. « 3. La personne qui effectue le versement des produits et revenus mentionnés au 1 du présent II transmet à l’administration fiscale, à sa demande et sous format dématérialisé, le montant et la date des opérations mentionnées au 1 du I, l’identité de l’émetteur des actions ou des parts en faisant l’objet et celle du bénéficiaire effectif desdits produits et revenus. mentionnée au premier alinéa du présent 3 n’est pas l’identification de sa résidence fiscale. » ; C. – Au 2 de l’article 187, après la référence : « 117 bis », sont insérés les mots : « ou 119 bis A ». du B du I entre en vigueur le 1er janvier 2026. Article 26 ter Par dérogation au troisième alinéa du I de l’article 209 du code général des impôts, la part excédant 2,5 milliards d’euros du déficit constaté au titre du premier exercice clos à compter du 31 décembre 2025 n’est pas considérée comme une charge des exercices suivants. Le premier alinéa du présent article est applicable aux entreprises dont le déficit constaté au titre des trois exercices consécutifs clos en 2023, 2024 et 2025 excède 2,5 milliards d’euros. Pour les entreprises membres d’un groupe au sens des articles 223 A ou 223 A bis du code général des impôts, ce seuil s’apprécie individuellement au niveau de chacune des entreprises membres du groupe. Article 26 quater du V de l’article 235 ter ZD du code général des impôts, le taux : « 0,3 % » est remplacé par le taux : – Le I s’applique aux acquisitions réalisées à compter du premier jour du deuxième mois suivant la promulgation de Article 26 quinquies Article 27 a) Le I est ainsi phrase du premier alinéa, l’année : – au troisième alinéa, après la référence : « 44 quindecies, », est insérée la la première phrase du second alinéa du III, la référence : « 44 quindecies » est remplacée par la référence : À la première phrase du second alinéa du III de l’article 44 terdecies et à la première phrase du IV des articles 44 sexdecies et 44 septdecies, après la référence : « 44 octies A, », est insérée la a) Au A du I, la date : « 1er juillet 2024 » est remplacée par la date : le B du II, il est inséré un B bis ainsi l’intérêt général le justifie, le représentant de l’État dans la région peut proposer à titre complémentaire le classement en zone France ruralités revitalisation d’une commune de France métropolitaine dont la population est inférieure à 30 000 habitants et considérée comme rurale au sens de la grille communale de densité établie par l’Institut national de la statistique et des études économiques, si elle est membre d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre remplissant l’une des conditions fixées aux 1° et 2° du A du présent II. Le nombre de communes dont le classement peut être proposé est arrêté à la date de la proposition, dans la limite de 0,5 %, arrondie à l’entier supérieur, du nombre total de communes de la région concernée. Le classement s’opère selon les modalités prévues au B du « Les communes classées en zone France ruralités revitalisation en application du présent B bis ne peuvent pas bénéficier des bonifications budgétaires spécifiquement allouées aux communes classées en zone France ruralités revitalisation au titre du dispositif France b) Le C du II est « Les communes de France métropolitaine dont la population est inférieure à 30 000 habitants et qui sont membres d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre dont au moins la moitié des communes est située dans un département remplissant les conditions mentionnées aux 1° et 2° du présent C sont également classées en zone France ruralités revitalisation. » ; c) Le II est complété par des F et G ainsi rédigés : classement des communes mentionnées au présent II et au III du présent article est applicable aux portions de territoire d’une commune nouvelle qui correspondent aux limites territoriales d’une ancienne commune classée en zone France ruralités revitalisation. « Par dérogation, le classement en zone France ruralités revitalisation s’applique à l’ensemble du territoire d’une commune nouvelle de moins de 30 000 habitants créée à compter du 1er janvier 2024 lorsqu’elle inclut dans ses limites territoriales au moins une ancienne commune classée en zone France ruralités revitalisation et que les autres portions de son territoire sont considérées comme rurales, au sens de la grille de densité établie par l’Institut national de la statistique et des études classées en zone France ruralités revitalisation les communes de France métropolitaine dont la population est inférieure à public de coopération intercommunale à fiscalité propre remplissant les conditions suivantes : « 1° Plus de 60 % de la population de l’établissement réside dans un espace rural, au sens de la grille communale de densité établie par économiques, et moins de 50 % de la population de ses communes rurales réside dans une commune rurale appartenant à une aire d’attraction d’une ville de 50 000 habitants ou plus définie par l’Institut national de la statistique et des études « 2° Son revenu disponible médian par unité de consommation est inférieur ou égal au vingt-cinquième centile des revenus disponibles médians par établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre de France métropolitaine. en zone France ruralités revitalisation en application du G du présent II ne peuvent pas bénéficier des bonifications d) Le III est ainsi phrase du premier alinéa, après le mot : « communes », sont insérés les mots : « rurales, au sens de la grille de densité établie par économiques, » et, après le mot : « propre », sont insérés les mots : « ou d’un bassin de vie » ; même premier alinéa, après le mot : « ou les bassins de vie » ; phrase du second alinéa, les mots : « des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre » sont supprimés et le mot : « décroissant » est remplacé par le mot : premier alinéa du VII est ainsi modifié : « dans les zones France ruralités revitalisation mentionnées aux II et III » sont supprimés ; « reprise », sont insérés les mots : mentionnées aux II et III » ; la première phrase du VIII, après la référence : « 44 sexies A, », est insérée la la première phrase du premier alinéa du XI, le mot : « première » est remplacé par le mot : À la première phrase du premier alinéa du IV de l’article 1382 H, à la première phrase du IV de l’article 1383 K, au a du 2 du II de l’article 1639 A quater et au a du 1° du II de l’article 1640, après la référence : « 1383 F », est À la première phrase du V des articles 1383 F et 1383 J et à la première phrase du septième alinéa de l’article 1383 İ, après la référence : « 1383 D », est insérée la référence : « 1383 H, » ; phrase du deuxième alinéa, l’année : la première phrase du sixième alinéa, les mots : « l’exonération prévue à l’article 1383 A » sont remplacés par les mots : « l’une des exonérations prévues aux articles 1383 A, 1383 C ter, 1383 D, 1383 F, 1383 İ, 1383 J, 1383 K ou du I quinquies A, la date : « 30 juin 2024 » est remplacée par la date : « 31 décembre 2027 » ; la première phrase du deuxième alinéa du II, après la référence : « I, », est insérée la 4° Au deuxième alinéa du I de l’article 1466 G, la date : « 1er juillet 2024 » est Au a du 1° du II de l’article 1640, après la référence : « I, », est alinéa du VII de l’article 130 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006, l’année : « 2026 » est remplacée par l’année : « 2027 ». de l’article 73 de la loi n° 2023-1322 du 1° Le E est complété par trois alinéas ainsi rédigés : au I de l’article 1639 A bis du même code, les communes et leurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent délibérer dans les quarante jours suivant la promulgation de la loi n° … du … de finances pour 2025 afin d’instituer les exonérations prévues aux articles 1383 E et 1464 D du code général des impôts à compter des impositions établies au titre de 2025 dans les communes classées dans les zones France ruralités revitalisation définies au II de l’article 44 quindecies A du même code. du 2° du II de l’article 1383 E dudit code, les propriétaires qui souhaitent bénéficier de l’exonération au titre de 2025 en font la demande au service des impôts dont relèvent chacun des immeubles concernés au plus tard le 5 mai 2025. dernier alinéa du I de l’article 1464 D du même code, les médecins et les auxiliaires médicaux mentionnés aux 1° et 2° du même I qui s’établissent ou se regroupent dans une commune classée en zone France ruralités revitalisation en 2024 et qui souhaitent bénéficier de l’exonération au titre de 2025 en font la demande, accompagnée des éléments entrant dans le champ d’application de l’exonération au service des impôts dont relève chacun de leurs établissements concernés au plus tard le 2° Le G est ainsi références : « , 1407, 1594 F ter et 1594 F quinquies » sont remplacées par la référence : « et 1407 » ; « Les délibérations des conseils départementaux prises en application de l’avant-dernier alinéa de l’article 1594 F ter du code général des impôts, dans sa rédaction antérieure à la présente loi, s’appliquent jusqu’au 31 mai 2025 aux biens situés dans les communes mentionnées au III de l’article 27 de la loi n° … du … de finances pour 2025 ainsi qu’aux biens situés dans celles classées, à compter du 1er juillet 2024, dans les zones France ruralités revitalisation définies au II de l’article 44 quindecies A du code général des impôts. alinéa de l’article 1594 F ter du même code, dans sa rédaction résultant de la présente loi, s’appliquent également jusqu’au 31 décembre 2027 aux biens situés dans les communes classées mentionnées au III de l’article 27 de la loi n° … du … précitée. » III. – Les communes ne bénéficiant pas de des impôts et classées en zone de revitalisation rurale, au sens de l’article 1465 A du même code, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024, au 30 juin 2024 ou bénéficiant à cette même date des effets de ce classement, en application de l’article 7 de la loi n° 2016-1888 du 28 décembre 2016 de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne ou de l’article 27 de la loi n° 2017-1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018, bénéficient des effets du classement en zone France ruralités revitalisation mentionnée au II de des impôts jusqu’au 31 décembre 2027. Le classement des communes bénéficiant des effets du classement en zone France ruralités revitalisation est applicable aux portions de territoire d’une commune nouvelle correspondant aux limites territoriales d’une ancienne commune classée ou bénéficiant des effets du classement en zone de revitalisation rurale au 30 juin 2024. La liste des communes revitalisation est établie par arrêté des ministres chargés des collectivités territoriales et du budget. dérogation au I de l’article 1639 A bis du code général des impôts, les communes mentionnées au b et au troisième alinéa du c du 2° du I et au III du présent article et les fiscalité propre dont elles sont membres peuvent délibérer dans les quarante jours suivant la promulgation de la présente loi afin d’instituer les exonérations prévues aux articles 1383 E, 1383 E bis, 1383 K, 1414 bis et 1466 G et aux 1° et 2° du I de l’article 1464 D du code général des impôts à compter des impositions établies au titre de 2025. l’application du III de l’article 1383 K du code général des impôts, les propriétaires des locaux situés dans les communes mentionnées au b et au troisième alinéa du c du 2° du I et au III du présent article souhaitant bénéficier de l’exonération au titre de l’année 2025 en font la d’application de l’exonération, au service des impôts du lieu de situation des biens au plus tard le 5 mai 2025. Pour l’application du II de l’article 1466 G du même code et par dérogation à l’article 1477 dudit code, les entreprises situées dans les communes mentionnées au b et au troisième alinéa du c du 2° du I et au III du présent article souhaitant bénéficier de l’exonération au titre de 2025 en font la demande, accompagnée des éléments entrant dans le champ d’application de l’exonération, au service des impôts dont relève chacun de leurs établissements concernés au plus tard le 5 mai 2025. À défaut de demande dans le délai prévu aux deux premiers alinéas du présent V, l’exonération n’est pas accordée pour la cotisation foncière des entreprises et la taxe foncière sur les propriétés bâties établies au titre de 2025. et c du 2° et le a du 3° du I et le III s’appliquent à compter du B. – Le deuxième alinéa du a du 1°, les d à g du 2° et le a du 2° ter du I s’appliquent à compter du 1er janvier 2025. l’application au 1er janvier 2025 des articles 1383 K et 1466 G du code général des impôts, les délibérations des communes et des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre classés dans les zones France ruralités revitalisation « plus » définies au III de l’article 44 quindecies A du même code sont prises dans un délai de quatre-vingt-dix jours à compter de la publication de l’arrêté dressant la liste des communes classées en zone France ruralités revitalisation D. – Pour la détermination du classement des communes en 2025, par dérogation à la dernière phrase du second alinéa du IV de des impôts, pour l’application du b du 2° du I du présent article, le périmètre des fiscalité propre est celui arrêté au perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du présent article est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement. B. – La perte de C. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du Article 27 bis Article 27 ter phrase du premier alinéa du I de l’article 44 octies A, l’année : 2° Au troisième alinéa de l’article 1383 C ter, l’année : « 2025 » ; 3° Au premier alinéa du I septies de l’article 1466 A, la première occurrence de l’année : recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par la majoration de la dotation globale de fonctionnement et, corrélativement pour l’État, par Article 27 quater Le cinquième alinéa de l’article L. 2333-30 et du I de l’article L. 2333-41 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié : « revalorisées », la fin de la première phrase est ainsi rédigée : « au 1er janvier de chaque année en fonction de l’évolution annuelle de l’indice des prix à la consommation de l’ensemble des ménages en France sur l’ensemble hors tabac. » ; 2° Après la même première phrase, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Cette variation est appréciée entre la troisième et la deuxième années précédant celle de la révision. » Article 28 alinéa du V de l’article 34 de la loi n° 2017-257 du 28 février 2017 relative au statut de Paris et à l’aménagement métropolitain, le mot : « sept » est remplacé par le mot : II. – Au 2 du II de 28 décembre 2017 de finances rectificative pour 2017, l’année : « 2027 ». Article 28 bis – au début, est – après la seconde occurrence du mot : « ligne », sont insérés les mots : « , à l’exception des paris hippiques organisés en la forme mutuelle sur des épreuves hippiques « II. – Il est institué un prélèvement sur le produit brut des jeux pour le pari mutuel organisé sur des épreuves hippiques passées et exploitées par les sociétés de courses dans les conditions fixées à l’article 5 de la loi du 2 juin 1891 précitée et pour les paris hippiques en ligne mentionnés à l’article 11 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 précitée organisés en la forme mutuelle sur des épreuves hippiques passées. « Ce prélèvement est dû par le Pari mutuel urbain ou les sociétés de courses intéressées pour les paris organisés dans les conditions précitée et par les personnes devant être soumises, en tant qu’opérateurs de paris hippiques en ligne, à l’agrément mentionné à l’article 21 de la loi n° 2010-476 du 12 mai 2010 précitée. Le produit de ce prélèvement fixe est affecté, à concurrence de 15 % et dans la limite de 12 329 015 euros, aux communes mentionnées au V de l’article L. 5210-1-1 du code général des collectivités territoriales ainsi que pour moitié aux établissements publics de coopération intercommunale et pour moitié aux communes sur le territoire desquelles sont ouverts au public un ou plusieurs hippodromes, au prorata du nombre de réunions de courses organisées par ces hippodromes, et dans la limite de 863 033 euros par commune ou par ensemble intercommunal concerné. L’établissement public de coopération intercommunale est substitué aux communes membres pour la perception du produit de ce prélèvement, sur délibération des communes membres prise dans les conditions prévues à l’article 1639 A bis du présent code. Les limites mentionnées à la deuxième phrase du présent alinéa sont indexées, chaque année, sur la prévision de l’indice des prix à la consommation hors tabac retenue dans le projet de loi de finances de l’année. » ; 2° La première phrase du premier alinéa de l’article 302 bis ZJ est mots : « Le prélèvement mentionné » sont remplacés par les mots : « Les prélèvements b) Le mot : « est » est remplacé par le mot : 3° Au dernier alinéa de l’article 302 bis ZK, les mots : « du prélèvement mentionné » sont remplacés par les mots : « des prélèvements du code de la sécurité intérieure est ainsi modifié : alinéa du I, les mots : « avant le déroulement de l’épreuve » sont supprimés ; 2° À la fin de la première phrase du premier alinéa du II, les mots : « enregistrés préalablement au départ de l’épreuve qui en est l’objet » sont supprimés. de la loi du 2 juin 1891 ayant pour objet de réglementer l’autorisation et le fonctionnement des courses de chevaux est « S’agissant des jeux d’argent et de hasard portant sur des courses hippiques, seuls sont autorisés les jeux ayant pour support des courses hippiques françaises réelles figurant sur le calendrier mentionné au premier alinéa. » présent article entre en vigueur le 1er mars 2025. Article 28 ter Article 28 quater l’article 220 terdecies du code général des impôts, les mots : « 2026, ainsi qu’au titre des dépenses exposées postérieurement lorsque celles-ci se rapportent à des jeux vidéo pour lesquels l’agrément provisoire a été délivré avant cette date, qu’elles exposent » sont remplacés par l’année : Article 28 quinquies après le mot : « phonogrammes », il est inséré le mot : « musicaux » ; phrase du second alinéa, après les mots : « phonogrammes » et « phonographiques », il est inséré le mot : c) Sont ajoutés trois « Le phonogramme musical s’entend de la fixation d’une œuvre musicale autrement que sous la forme d’une fixation incorporée dans un contenu audiovisuel. « La vidéomusique s’entend du contenu audiovisuel qui met en images une œuvre musicale et pour laquelle la séquence d’image fixée présente un caractère accessoire de la musique. « L’œuvre musicale s’entend de l’œuvre de l’esprit dont l’originalité résulte de la combinaison de mélodie, d’harmonie ou de rythme créés par des sons perçus simultanément ou successivement. » ; phrase du premier alinéa du 2° du IV, après le mot : « phonographiques », il est inséré le mot : « musicaux ». Articles 28 sexies Article 28 nonies alinéa du a du 1 de l’article 199 terdecies-0 C du code relatives aux collectivités territoriales Article 29 du code général des collectivités territoriales est « En 2025, ce montant est égal à 27 394 686 833 €. » 2 du VI de l’article 15 de la loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 de finances pour 2016 est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Le montant de la compensation à verser en 2025 ne peut excéder 48 020 650 €. Ce montant est réparti entre les personnes publiques bénéficiaires au prorata des montants perçus au titre de cette compensation en 2019. » B. – La loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 est ainsi modifiée : 1° Le 8 de l’article 77 est ainsi modifié : a) Le quinzième alinéa du XVIII est complété par une phrase ainsi rédigée : « Au titre de 2025, le montant à verser est égal au montant versé en 2024. » ; alinéa du XIX est complété par une phrase ainsi 2° L’article 78 est a) Le 1.5 est « Au titre de 2025, le montant des dotations versées au titre des 1.2 et 1.3 est minoré par application d’un taux qui, appliqué au montant total à verser au titre de l’année 2024, aboutit à un montant total de, respectivement, 1 204 315 500 € et b) Le 1.6 est de cette dotation est minoré par application d’un taux qui, appliqué au montant total à verser au titre de l’année 2024, aboutit à un montant total de C. – Le deuxième alinéa du I de l’article 1648 A du code rédigée : « Au titre de 2025, le montant de cette dotation est minoré par application d’un taux qui, appliqué au montant total à verser au titre de l’année 2024, aboutit à un montant total de 214 278 401 €. » III. – Pour chacune des dotations minorées en application du XVIII du 8 de l’article 77 et des 1.5 et 1.6 de l’article 78 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010, le montant de la minoration est réparti entre les collectivités territoriales ou les établissements bénéficiaires de la dotation au prorata des recettes réelles de fonctionnement de leur budget principal constatées dans les comptes de gestion afférents à l’exercice 2023. Si, pour l’une de ces collectivités ou l’un de ces établissements, la minoration de l’une de ces dotations excède le montant perçu en 2023, la différence est répartie entre les autres collectivités ou établissements selon les mêmes modalités. Pour la minoration de la dotation mentionnée au deuxième alinéa du I de l’article 1648 A du code général des impôts, les collectivités bénéficiaires, au sens de la première phrase du présent alinéa, s’entendent des Les recettes réelles de fonctionnement correspondent aux opérations budgétaires comptabilisées dans les comptes de classe 7, à l’exception des opérations d’ordre budgétaires, et excluent en totalité les atténuations de produits et les produits des cessions fonctionnement mentionnées au premier alinéa du présent III sont minorées des produits exceptionnels sur opérations de gestion, des mandats annulés sur exercices antérieurs ou atteints par la déchéance quadriennale, des subventions exceptionnelles et des autres produits exceptionnels constatés dans les comptes de gestion afférents à l’année 2023. Pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale, ces recettes sont également minorées du produit des mises à disposition de personnel facturées dans le cadre de mutualisations de services entre l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre et ses communes membres constaté dans les comptes de gestion afférents à l’année 2023. Pour les communes situées sur le territoire de la métropole du Grand Paris, ces recettes sont en outre minorées des recettes reversées au titre des contributions au fonds de compensation des charges territoriales constatées dans les comptes de gestion afférents à l’année 2023. Pour la métropole de Lyon, ces recettes sont affectées d’un coefficient de 44,55 % ou de 55,45 % selon que la minoration porte sur une dotation versée, respectivement, au titre de ses compétences intercommunales ou de ses compétences départementales. Pour la collectivité territoriale de Guyane, ces recettes sont affectées d’un coefficient de 79,82 % ou de 20,18 % selon que la minoration porte sur une dotation versée, respectivement, au titre de ses compétences départementales ou de ses compétences régionales. Pour la collectivité territoriale de Martinique, ces recettes sont affectées d’un coefficient de 81,58 % ou de 18,42 % selon que la minoration porte sur une dotation versée, respectivement, au titre de ses compétences départementales ou de ses compétences régionales. Pour la collectivité de Corse, ces recettes sont affectées d’un coefficient de 43,44 % ou de 56,56 % selon que la minoration porte sur une dotation versée, respectivement, au titre de ses compétences départementales ou de ses compétences régionales. perte de recettes résultant pour l’État du I est Articles 29 bis et 30 1° La première phrase du deuxième alinéa du II de l’article L. 1615-1 est « avant-dernier » est remplacé par le mot : b) La seconde occurrence du mot : « et » est remplacée par le mot : « , ni » ; c) Les mots : « au dernier » sont remplacés par les mots : « à l’avant-dernier » ; d) Après la seconde occurrence de la référence : « L. 1615-2, », sont insérés les mots : « ni aux redevances mentionnées au dernier alinéa dudit « Les collectivités territoriales et leurs groupements bénéficient également des attributions du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée au titre des redevances versées aux sociétés publiques locales d’aménagement d’intérêt national, prévues à l’article L. 327-3 du code de l’urbanisme, pour financer les investissements réalisés dans le cadre de la construction, la reconstruction, la réhabilitation et la rénovation d’écoles élémentaires ou maternelles de l’enseignement public. » Article 31 I. – Le second alinéa du VIII de l’article 149 de la loi n° 2016-1917 du 29 décembre 2016 de finances pour 2017 « En 2025, le produit affecté à chaque collectivité est égal au montant qui leur a été versé, après régularisation, au titre de l’année 2024. » II. – Le septième alinéa du 1 des B, C et D du V de l’article 16 de la 2020 est ainsi modifié : phrase, après les mots : « pour l’année », il est inséré le mot : 2° À la seconde phrase, les mots : « au titre de l’année » sont remplacés par les mots : « encaissé l’année III. – Le dernier alinéa du C du IV de l’article 8 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021 « Au titre des premiers mois de chaque année, ce ratio est appliqué à l’évaluation proposée des recettes nettes de taxe sur la valeur ajoutée pour l’année précédente inscrites dans l’annexe au projet de loi de finances de l’année. Une régularisation est effectuée dès que le produit net de la taxe sur la valeur ajoutée encaissé l’année précédente est 1° Le dernier alinéa du A du XXIV est ainsi rédigé : l’année précédente inscrite dans l’annexe au projet 2° Après le 2° du A du XXV, il est inséré un alinéa ainsi Article 31 bis « mentionnés », la fin du 1° bis du 1 de l’article 50-0 est ainsi rédigée : « aux 1° et 2° du I de l’article 1414 bis du présent 2° Au 3° du I de l’article 1379, au premier alinéa des I et II de l’article 1379-0 bis, à la première phrase du premier alinéa de l’article 1407 bis, au premier alinéa de l’article 1409, au premier alinéa du II de l’article 1413, à l’article 1415, à l’article 1494, au premier alinéa du I de l’article 1502, au II de l’article 1507, au premier alinéa du 1 du I de l’article 1518 A quinquies, au 1° du II de l’article 1518 E, au premier alinéa du III et à la seconde phrase du second alinéa du IV de l’article 1530 bis, au sixième alinéa et à la seconde phrase du huitième alinéa de l’article 1607 bis, au quatrième alinéa et à la seconde phrase du sixième alinéa de l’article 1609 B, à la première phrase du troisième alinéa et au quatrième alinéa de l’article 1609 G, à la première phrase du troisième alinéa et à l’avant-dernier alinéa de l’article 1609 H, aux premier et deuxième alinéas et, deux fois, au dernier alinéa du II de l’article 1609 nonies C au premier alinéa du 1, au 1° du b du même 1, au 4 et, deux fois, au 6 du I et au second alinéa des 1 et 2 du I bis de l’article 1636 B sexies, au premier alinéa du I et au IX de l’article 1636 B septies, aux premier et second alinéas du I, aux troisième et quatrième alinéas du II, au III et aux troisième et quatrième alinéas du IV de l’article 1636 B octies, à la première phrase du premier alinéa et au second alinéa de l’article 1636 B nonies, au I de l’article 1636 B decies, à la première phrase du deuxième alinéa du 1° du I, au quatrième alinéa ainsi qu’à la première phrase du deuxième alinéa et au dernier alinéa du 1° du III et au premier alinéa et à la première phrase du second alinéa du IV de l’article 1638-0 bis, au IV, au premier alinéa du IV bis et à la l’article 1638 quater, au 1 du II de l’article 1639 A quater, au I de l’article 1640, au premier alinéa de l’article 1640 D, à l’article 1640 H, au c du A du I de l’article 1641, au premier alinéa de l’article 1649, au second alinéa du 2 de l’article 1650, au a du 2° du I de l’article 1656 bis, au deuxième alinéa du 1 de l’article 1657, à la première phrase du premier alinéa du 1 de l’article 1681 ter, à la première phrase du 2 de l’article 1681 sexies, à la première phrase du premier alinéa et aux deuxième et dernier alinéas de l’article 1686, au 2° du I et, deux fois, au b du 2 du II de l’article 1691 bis et au 1 de l’article 1730, les mots : « et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale » taxe d’habitation sur les résidences secondaires est due pour tous les locaux meublés conformément à leur destination d’habitation autre qu’à titre principale, y compris lorsqu’ils sont imposables à la cotisation foncière des « Toutefois, les locaux mentionnés au premier alinéa ne sont pas soumis à cette taxe lorsqu’ils font l’objet d’un usage exclusivement exclus du champ de la taxe prévue au I : « 1° Les locaux destinés à l’hébergement ou au logement à titre temporaire des personnes en difficulté gérés par des personnes « 2° Les locaux temporaire des personnes en difficulté gérés par des organismes privés qui bénéficient à ce titre d’un conventionnement, d’un agrément, d’une autorisation ou d’un récépissé de déclaration de « 3° Les locaux destinés au logement des élèves dans les écoles et les « 4° Les locaux destinés au logement des étudiants dans les résidences universitaires lorsque la gestion de ces locaux est assurée par un centre régional des œuvres universitaires et scolaires ou par un organisme en subordonnant la disposition à des conditions financières et d’occupation analogues. décret définit les obligations déclaratives et les justificatifs à produire par les personnes publiques et les organismes mentionnés aux 1° et 2° du II et par les organismes, autres que les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires, mentionnés au 4° du même II. » ; et, trois fois, à la seconde phrase du dernier alinéa du I, les mots : « et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale » sont supprimés ; du II, après le mot : « alinéa », sont insérés les mots : « du I » ; a) Au dernier alinéa du I, les mots : « et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale » sont b) Le II est les zones France ruralités revitalisation mentionnées aux II et III de l’article 44 quindecies A, les communes peuvent, par une délibération de portée générale prise dans les conditions prévues au I de l’article 1639 A bis, exonérer : classés meublés de tourisme dans les conditions prévues à l’article L. 324-1 du code du tourisme ; « 2° Les chambres d’hôtes au sens de l’article L. 324-3 du même « La délibération prise par la commune produit ses effets pour la détermination de la part de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires afférente à ces locaux revenant à la commune et, le cas échéant, à l’établissement public de coopération intercommunale doté d’une fiscalité propre dont elle est membre. Elle peut concerner une ou plusieurs catégories de locaux. bénéficier de l’exonération prévue au I du présent article, le redevable de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires adresse au service des impôts du lieu de situation du bien, avant le 1er mars de chaque année au titre de laquelle l’exonération est applicable, une déclaration accompagnée de tous les éléments justifiant de l’affectation des locaux. » ; les mots : « et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale » sont supprimés ; présent article s’applique aux personnes mentionnées au 2 de l’article 4 B du présent code dont le logement constituait la résidence principale à la date de leur départ hors de France dans le cadre de leurs fonctions ou de leurs « et autres locaux meublés non affectés à second alinéa est complété par les mots : « du également exonérés de taxe d’habitation sur les résidences secondaires les ambassadeurs et les autres agents diplomatiques de nationalité étrangère dans la commune de leur résidence officielle et pour cette résidence seulement, dans la mesure où les pays qu’ils représentent concèdent des avantages analogues aux ambassadeurs et aux agents diplomatiques français. « La situation des consuls et agents consulaires est réglée conformément aux conventions intervenues avec le pays représenté, l’exonération de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ne pouvant, en tout état de cause, être accordée que dans la commune de la résidence officielle et pour cette résidence 11° L’intitulé de la section IV bis du chapitre Ier du titre Ier de la deuxième partie du livre Ier est ainsi rédigé : « Dispositions communes à la taxe d’habitation et à la taxe annuelle sur les logements vacants ». II. – À la fin de la première phrase du sixième alinéa et à la seconde phrase du huitième alinéa de l’article L. 135 B, à l’article L. 175 et au premier alinéa de l’article L. 260 du livre des procédures fiscales, les l’habitation principale » sont supprimés. III. – À la première phrase du quatrième alinéa du VI de l’article L. 312-5-3 du code de l’action sociale et des familles, les mots : « et autres locaux meublés non IV. – À la première phrase du sixième alinéa de l’article L. 302-7 du code de la construction et de l’habitation, les mots : « et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale » sont V. – Le code du a de l’article L. 2331-3, au 1° et à la deuxième phrase du dernier alinéa du I, au quatrième alinéa du a du 2 et à la quatrième phrase du 3 du II de l’article L. 2334-4, au 1° et au a du 2° de l’article L. 2334-5, au 1° du I de l’article L. 2336-2, aux premier et quatrième alinéas de l’article L. 5211-28-3, au 1° du I et aux a et b des 1° et 1° bis du II de l’article L. 5211-29 et au deuxième alinéa de l’article L. 5212-20 du code général des collectivités territoriales, les mots : « et autres locaux 2° (nouveau) À la première phrase de l’avant-dernier alinéa du IV de l’article L. 2334-14-1 et au huitième alinéa de l’article L. 2334-22, les mots : « et les autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale » sont supprimés. VI. – À la première phrase du troisième alinéa de l’article L. 5334-11 du code des transports, les mots : du 8° du I du présent article s’applique à compter des impositions établies au titre de l’année 2024. à l’exception du b du 8°, et les II à VI s’appliquent à compter des impositions établies délibérations prises en application du III de l’article 1407 du code général des impôts, dans sa rédaction antérieure à la présente loi, demeurent applicables aux impositions établies à compter de l’année 2025, au titre du I de l’article 1414 bis du code général des impôts, dans sa rédaction résultant de la présente loi. de 2025, il est institué un prélèvement sur les recettes de l’État destiné à compenser, pour les communes, les fiscalité propre et la métropole de Lyon, les pertes de recettes résultant du présent article. La compensation de la perte de recettes est égale, pour chaque collectivité ou établissement public, au produit perçu en 2024 sur son territoire au titre des 2° et 3° du I de l’article 1407 du code à la présente loi. Cette compensation est versée chaque perte de recettes résultant pour l’État du VIII est Article 31 ter Article 31 quater 1° Après le V des articles 231 ter et 231 quater, il est inséré un V bis ainsi rédigé : également exonérés de la taxe, lorsqu’ils sont vacants au 1er janvier de l’année d’imposition, les locaux mentionnés au III faisant l’objet d’un engagement de transformation en logements dans les conditions prévues au B du présent V bis et pour lesquels une déclaration préalable ou une demande de permis de construire a été déposée au cours de l’année civile précédant la déclaration de la taxe. de l’exonération prévue au A est subordonnée à la condition que le redevable s’engage à transformer les locaux concernés en locaux à usage d’habitation dans un délai de quatre ans à compter de la délivrance de l’autorisation d’urbanisme. L’engagement de transformation est réputé respecté lorsque l’achèvement des travaux de transformation ou de construction intervient avant l’expiration du délai de quatre ans. d’achèvement correspond à celle mentionnée sur la déclaration prévue à l’article L. 462-1 du code de l’urbanisme. non-respect de l’engagement de transformation par le redevable entraîne, sauf circonstances exceptionnelles indépendantes de la volonté de celui-ci, l’exigibilité de la taxe qui aurait été due en l’absence d’exonération ainsi que l’application de la majoration prévue au V de l’article 1764 du présent code. » ; « Donnent également lieu au paiement de la part de la taxe d’aménagement instituée dans la commune ou l’établissement public de coopération intercommunale les opérations soumises à déclaration préalable ou à permis de construire qui ont pour effet de changer la destination de locaux non destinés à l’habitation en locaux l’article 1635 quater E est complété par un 9° ainsi rédigé : « 9° Les locaux d’habitation issus des opérations mentionnées au dernier alinéa de 4° Le 1° de l’article 1635 quater H est ainsi après le mot : « construction », sont insérés les mots : « ou de la surface transformée dans les conditions prévues au dernier alinéa de alinéa, après le mot : « construction », sont insérés les mots : « ou la surface 5° Le I de l’article 1635 quater İ est complété par un 4° ainsi rédigé : alinéa de l’article 1635 quater B, cet abattement ne pouvant être cumulé avec ceux prévus aux 1° ou 2° du présent I. » ; est complété par un V ainsi rédigé : personne qui ne respecte pas l’engagement de transformation mentionné au V bis des articles 231 ter ou 231 quater est passible d’une majoration égale à 25 % de la taxe qui aurait été due en l’absence du I s’applique à compter du 1er janvier 2025 aux opérations de transformation pour lesquelles la délivrance de l’autorisation d’urbanisme intervient à compter de cette date. à 5° du I s’appliquent aux opérations de transformation pour lesquelles la délivrance de l’autorisation d’urbanisme intervient à compter du lendemain de la promulgation de Article 31 quinquies I. – Le 2° de l’article 998 du code général des impôts est ainsi « 2° Les assurances de groupe souscrites par un employeur public au profit d’agents de la fonction publique de l’État ou de la fonction publique territoriale au titre d’une protection sociale complémentaire couvrant le risque de prévoyance ; ». s’applique aux primes, cotisations et accessoires dus à compter du Article 31 sexies du 1° est remplacé par trois alinéas ainsi « Toutefois, les taux de la taxe sont réduits : 7 % pour les assurances contre l’incendie des bâtiments administratifs des collectivités territoriales ; 12 % pour les assurances contre l’incendie des biens affectés de façon permanente et exclusive à un usage professionnel autres que celles se rapportant aux risques agricoles mentionnées au deuxième alinéa du présent 1° ; » assurances garantissant les pertes d’exploitation consécutives à l’incendie : 7 % dans le cadre d’une activité agricole ; 12 % dans le cadre des autres activités s’applique aux primes, cotisations et accessoires se rapportant aux conventions dont l’échéance intervient à compter du Article 31 septies Le XX de l’article 73 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024 est complété par un H ainsi rédigé : dérogation à l’article 1388 bis du code général des impôts, la convention annexée au contrat de ville peut être signée et la déclaration peut être adressée au service des impôts du lieu de situation des biens au plus tard le 31 mars 2025 pour l’application de l’abattement prévu au même article 1388 bis en France métropolitaine au titre de l’année 2025. » Article 31 octies du I est remplacé par trois alinéas ainsi « À des fins de gestion des impositions prévues aux articles 232, 1407, 1407 bis et 1407 ter, les propriétaires de locaux affectés à l’habitation sont tenus de déclarer à l’administration fiscale, avant le 1er juillet de chaque année, les informations relatives à la nature de l’occupation de ces locaux, s’ils en réservent la jouissance, ou s’ils sont occupés par des tiers. « Ils déclarent également les informations relatives aux caractéristiques de ces locaux, au mode d’occupation et au type de location, aux dates de début et de fin d’occupation, à l’identité du ou des occupants desdits locaux et, le cas échéant, les éléments d’identification du gestionnaire de location. En cas de vacance du local, le motif de celle-ci est précisé. déclaration sont fixées par décret. » ; personnes qui occupent, sans en être propriétaires, des locaux meublés conformément à leur destination d’habitation autre qu’à titre principal sont tenues d’indiquer à l’administration fiscale, sur la déclaration prévue à l’article 170, l’adresse et les éléments d’identification de ces locaux ainsi que de leur phrase de l’article 1770 terdecies, la première occurrence du mot : « à » est remplacée par les mots : « au I de ». Article 31 nonies I. – Le II de la section I du chapitre III du titre II de la deuxième partie du livre Ier du code général des impôts est complété par un article 1594 F septies ainsi conseil départemental peut, sur délibération, réduire le taux prévu à l’article 1594 D ou exonérer de la taxe de publicité foncière ou des droits d’enregistrement les acquisitions de biens constituant pour l’acquéreur une première propriété au sens du I de l’article L. 31-10-3 du code de la construction et de l’habitation « Le bénéfice de la réduction ou de l’exonération prévues au premier alinéa du présent article est subordonné à la condition que l’acquéreur prenne l’engagement d’affecter le bien exclusivement et de manière continue à l’usage de sa résidence principale pendant une durée minimale de cinq ans à compter de son acquisition. Un décret précise les cas dans lesquels le respect de cet engagement n’est pas exigé. du présent code est applicable aux délibérations prises en application du premier alinéa du présent article. » dérogation à l’article 1594 D du code général des impôts, les conseils départementaux peuvent relever le taux de la taxe de publicité foncière ou du droit d’enregistrement prévu au même article 1594 D au-delà de 4,50 %, sans que ce taux excède 5 %, pour les actes passés et les conventions conclues entre le 1er avril 2025 et le 31 mars 2028. B. – Le A du présent II ne s’applique pas lorsque le bien acquis constitue pour l’acquéreur une première propriété au sens du I de l’article L. 31-10-3 du code de la construction et de l’habitation et qu’il est destiné à l’usage de sa résidence principale. délibérations des conseils départementaux prises en application du A du II du présent article s’appliquent dans les 1° Les délibérations notifiées selon les modalités prévues au III de l’article 1639 A du code général des impôts au plus tard le 15 avril 2025 ou entre le 1er décembre 2025 et le 15 avril 2026 s’appliquent aux actes passés et aux conventions conclues à compter du premier jour du deuxième mois suivant la notification ; 2° Les délibérations notifiées selon les modalités prévues au même III entre le 16 avril 2025 et le 30 novembre 2025 compter du 1er janvier 2026 ; 3° Les délibérations notifiées selon les modalités prévues audit III entre le 16 avril 2026 et le 30 novembre 2026 s’appliquent aux actes passés et aux conventions conclues à compter du 4°(nouveau) Les délibérations notifiées selon les modalités prévues au même III entre le 16 avril 2027 et le 30 novembre 2027 s’appliquent aux actes passés et aux conventions conclues à compter du 1er janvier 2028. IV. – Pour les actes passés et les conventions conclues à compter du 1er avril 2028, le taux de la taxe de publicité foncière ou du droit d’enregistrement voté par les conseils départementaux ayant pris des délibérations en application du A du II du présent article est celui en vigueur le Article 31 decies Article 31 undecies 1° À la seconde phrase du dernier alinéa de l’article L. 2333-92, le montant : « 1,5 euro » est remplacé par le montant : l’article L. 2333-94, le montant : « 1,5 euro » est remplacé par le montant : Article 31 duodecies 1° Après la section 3 bis du chapitre II du titre III du livre III de la quatrième partie, est insérée une section 3 ter ainsi rédigée : destiné au financement des services de mobilité le territoire métropolitain, en dehors de la région d’Île-de-France, et sur le territoire de la collectivité de Corse, le versement destiné au financement des services de mobilité peut être institué par délibération du conseil régional ou de l’organe délibérant de la collectivité de Corse. qui institue le versement ou qui en augmente le taux énumère les services de mobilité, mis en place ou prévus, qui justifient le taux du versement. « Les conditions d’assujettissement, de recouvrement et de remboursement de ce versement sont identiques à celles prévues aux articles L. 2333-64 à L. 2333-75 au bénéfice de la région ou de la collectivité de Corse qui l’institue. « Le versement est affecté au financement des dépenses d’investissement et de fonctionnement de toute action relevant des compétences de la région ou de la collectivité de Corse en application de l’article L. 1231-3 du code des transports. « Le taux de versement est fixé ou modifié par délibération du conseil régional ou de la collectivité de Corse, dans la limite de 0,15 % des salaires définis à l’article L. 2333-65 du présent code. « Il s’applique sur l’ensemble du territoire de la région ou de la collectivité de « La région ou la collectivité de Corse peut, par décision motivée, réduire ou porter à zéro le taux du versement sur les périmètres des établissements publics de coopération intercommunale qui la composent, selon un critère qu’elle détermine à partir de la densité de la population, de l’offre de mobilité prévue ou mise en place, en particulier pour assurer le déploiement d’un service express régional métropolitain défini à l’article L. 1215-6 du code des transports, et du potentiel fiscal défini à l’article L. 2334-4 du présent code. La réduction du taux est en rapport avec l’écart constaté, en se fondant sur ce critère, entre les différents périmètres des établissements du ressort territorial de la région ou de la collectivité de Corse. « Une fraction correspondant à 10 % du versement est affectée aux autorités organisatrices de la mobilité mentionnées à l’article L. 1231-1 du code des transports sur le territoire de chaque communauté de communes. Cette fraction est répartie entre les autorités organisatrices de la mobilité au prorata de la population des communautés de communes dans lesquelles elles exercent leurs compétences, recensée par l’Institut national de la statistique et des études économiques au 1er janvier de l’année précédant celle au titre de laquelle la fraction est versée. » ; 2° À la seconde phrase de l’article L. 2333-66, après le mot : « délibération », sont insérés les mots : « qui institue le versement ou qui en modifie le du code des transports est ainsi rédigé : autorités organisatrices mentionnées aux articles L. 1231-1 et L. 1231-3 créent un comité des partenaires, dont elles fixent la composition et les modalités de fonctionnement sous réserve des dispositions suivantes. « Ce comité comprend notamment des représentants des organisations professionnelles d’employeurs, des représentants des organisations syndicales de salariés, des représentants des associations présentes sur le territoire, notamment les associations d’usagers ou d’habitants, ainsi que des habitants tirés au sort. Les représentants des employeurs disposent d’au moins 50 % des sièges au sein du « Le comité des partenaires est saisi pour avis au moins une fois par semestre par les autorités organisatrices de la mobilité sur le niveau de l’offre de mobilité en place, sur les renforcements de l’offre et sur le développement des offres nouvelles, sur le taux de couverture des dépenses d’exploitation des services de mobilité par les recettes tarifaires, sur le niveau de contribution financière des employeurs dans le cadre du versement mobilité, sur la qualité des services et sur l’information des usagers mise en place. « Ce comité est consulté à l’occasion de l’évaluation de la politique de mobilité par l’autorité organisatrice de la mobilité prévue au III de l’article L. 1231-1-1 et au II de l’article L. 1231-3 et sur tout projet de mobilité structurant, y compris les services express régionaux métropolitains. Il est saisi également avant toute instauration, évolution ou modulation du taux du versement destiné au financement des services de mobilité. mentionnée à l’article L. 1231-1 consulte également le comité des partenaires avant l’adoption du document de planification qu’elle élabore en application du III de l’article L. 1231-1-1. « Lorsqu’elle intervient en application du II de l’article L. 1231-1, la région crée un comité des partenaires associant les représentants des communes ou de leurs groupements à l’échelle pertinente, qui est au maximum celle d’un bassin de mobilité au sens des deux derniers alinéas de Articles 31 terdecies Article 31 quindecies l’électricité, l’hydrogène ou une combinaison des deux, le tarif régional est, sur délibération régionale, réduit de moitié ou porté à Article 31 sexdecies de la loi n° 2012-1509 du 29 décembre 2012 de finances pour 2013 est ainsi modifié : 1° Au I, après le mot : « affectés », sont insérés les mots : « , sous réserve du I ter du présent article, » ; fraction de 50 millions d’euros du produit de la mise aux enchères des quotas d’émission de gaz à effet de serre mentionné au I du présent article est affectée chaque année aux autorités organisatrices de la mobilité mentionnées aux I et II de l’article L. 1231-1 du code des transports, aux communes continuant à organiser un service de transport public en application du II du même article L. 1231-1 ainsi qu’à l’autorité organisatrice des mobilités mentionnée à l’article L. 1243-1 du même code. La répartition de cette fraction entre les affectataires est déterminée en tenant compte de critères de ressources et de charges, selon des modalités définies par décret. » Article 31 septdecies Après le premier alinéa du 1 du C du II de l’article 146 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020, il est inséré « Toutefois, pour les monuments historiques classés ou inscrits concernés par le premier alinéa du présent 1, le taux à appliquer à leur valeur vénale est fixé de façon que, au niveau national, la variation de l’ensemble de leurs valeurs locatives du fait de la révision soit au plus égale à celle de l’ensemble des valeurs locatives des locaux d’habitation. Ces deux variations sont appréciées d’après des échantillons nationaux. » Article 32 I. – Pour 2025, les prélèvements opérés sur les recettes de l’État au profit des collectivités territoriales sont évalués à 45 231 897 951 €, à périmètre courant, et se répartissent comme suit : Intitulé du Prélèvement sur les recettes de l’État au titre de la dotation globale de fonctionnement l’État au titre de la dotation spéciale pour le logement des Dotation de compensation des pertes de bases de la taxe professionnelle et de redevance des mines des communes et de leurs l’État au profit du fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) l’État au titre de la compensation d’exonérations relatives à la fiscalité locale Dotation pour transferts de compensations d’exonérations de fiscalité directe locale Dotation élu local l’État au profit de la collectivité de Corse Fonds de mobilisation départementale pour Dotation départementale d’équipement des collèges Dotation régionale d’équipement Dotation globale de construction et d’équipement scolaire Dotation de compensation de la réforme de la taxe sur les logements vacants pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale percevant la taxe d’habitation sur les logements vacants Dotation de compensation liée au processus de départementalisation de Mayotte professionnelle (communes) professionnelle (établissements publics de coopération intercommunale) professionnelle (départements) professionnelle (régions) Dotation de garantie des reversements des fonds départementaux de taxe professionnelle Fonds de compensation des nuisances aéroportuaires l’État au titre de la compensation des pertes de recettes liées au relèvement du seuil d’assujettissement des entreprises au versement transport l’État au profit de la collectivité territoriale de Guyane l’État au profit des régions au titre de la neutralisation financière de la réforme de l’apprentissage l’État au titre de la dotation globale d’autonomie de la Polynésie française l’État au titre de la compensation de la réduction de 50 % des valeurs locatives de taxe foncière sur les propriétés bâties et de cotisation foncière des entreprises des locaux l’État au titre de la compensation des communes et établissements publics de coopération intercommunale contributeurs au fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR) subissant une perte de base de cotisation foncière des entreprises l’État au titre de la compensation de la réforme de 2023 de la taxe sur les logements vacants pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale percevant la taxe d’habitation sur les logements vacants l’État en faveur des communes nouvelles l’État au titre de la compensation et du lissage des pertes exceptionnelles de recettes de taxe foncière sur les propriétés l’État compensant les pertes de recettes résultant du recentrage de l’assiette de taxe d’habitation sur les résidences secondaires Prélèvements sur les recettes de l’État au profit des collectivités territoriales de la loi n° 2022-1157 du 16 août 2022 de finances rectificative pour 2022 est abrogé. pour 2023 est abrogé. recettes résultant pour l’État de la majoration du montant du fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée est Article 32 bis l’article 76 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021 est ainsi 1° Au début du premier alinéa, les mots : « En 2024 » sont remplacés par les mots : « À compter de du 1°, le montant : « 0,050 € » est remplacé par le montant : 3° Au début du 2°, le montant : « 0,045 € » II. – Au titre de l’année 2025, le montant du droit à compensation du transfert de la gestion des routes de l’État à la Collectivité européenne d’Alsace est minoré de 153 495 €. Cet ajustement non pérenne fait l’objet d’une minoration unique du produit de l’accise sur les énergies mentionnée et services versé à la Collectivité européenne du III de l’article 112 de la loi n° 2022-1726 du 1° Au a, le montant : « 0,201 € » est remplacé par le montant : « 0,126 € » ; 2° Au b, le montant : « 0,101 € » est remplacé par le montant : « 0,117 € » ; 3° Au cinquième alinéa, l’année : « 2024 » est 4° Le tableau du sixième IV. – Au titre de l’année 2025, le montant du droit à compensation du transfert de la gestion des routes de l’État aux départements est augmenté de 3 327 491 €. Cet ajustement non pérenne fait l’objet d’un versement unique aux départements à partir du produit de l’accise sur les énergies mentionnée à l’article L. 312-1 du code des impositions sur les biens et services revenant à l’État. Ce montant est réparti entre les départements selon le tableau suivant : Article 32 ter I. – Le VI de l’article 46 de la loi n° 2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006 est ainsi 1° Le 2° du 1 est phrase, les mots : « , jusqu’au 31 décembre 2024, » sont supprimés ; b) La deuxième phrase est ainsi rédigée : « Cette fraction s’élève à 2° Le 3 est abrogé. recettes résultant pour l’État de l’affectation d’un montant de taxe sur la valeur ajoutée à l’audiovisuel public est compensée, à due concurrence, par la B. – Impositions et autres ressources affectées à des tiers Article 33 I. – Le produit des impositions de toutes natures mentionnées à la colonne A du tableau ci-après et dont le rendement prévisionnel est mentionné à la colonne D est affecté aux bénéficiaires suivants, autres que les collectivités territoriales, leurs établissements publics et les organismes de sécurité sociale, le cas échéant, dans la limite du plafond prévu au II : A. - Impositions de toutes natures B. - Bénéficiaire actuel C. - Nouveau bénéficiaire éventuel D. - Rendement prévisionnel total 2025 * Participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC) Action Logement Services Fraction affectée du produit du relèvement du tarif de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur le carburant gazole Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) Taxe de solidarité sur les billets d’avion Taxe due par les concessionnaires d’autoroutes Taxe sur l’exploitation des infrastructures de transport de longue distance Fraction des produits annuels de la vente de biens Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) Indemnité de défrichement Agence de services et de paiement (ASP) Taxe sur la cession à titre onéreux des terrains nus ou des droits relatifs à des terrains nus rendus constructibles du fait de leur classement Cotisation versée par les organismes d’habitations à loyer modéré Agence nationale de contrôle du logement social Prélèvement sur la participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC) Recettes issues de la mise aux enchères des “quotas carbone” Agence nationale de l’habitat (ANAH) Fraction des prélèvements sociaux sur les jeux prévus aux articles L. 137-20 à L. 137-22 du code de la sécurité sociale Agence nationale de santé publique (ANSP) Redevance sur les produits biocides Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) Taxe annuelle portant sur les autorisations de médicaments vétérinaires et les autorisations d’établissements pharmaceutiques vétérinaires Taxe annuelle sur la vente des produits Taxe liée aux dossiers de demande concernant les médicaments vétérinaires ou leur publicité Taxe relative à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants, des matières fertilisantes et de leurs adjuvants et des supports de culture Droit de timbre pour la délivrance du permis de conduire en cas de perte ou de vol Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) Fraction des droits de timbre sur les cartes nationales d’identité Fraction des droits de timbre sur les passeports Taxe pour la gestion des certificats d’immatriculation des véhicules Taxe sur les titres de séjour et de voyage Contribution sur la cession à un service de télévision des droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives Agence nationale du sport (ANS) Prélèvement sur les jeux exploités par la Française des jeux hors paris sportifs Prélèvement sur les paris sportifs en ligne de la Française des jeux et des nouveaux opérateurs agréés Contribution spéciale pour la gestion des déchets radioactifs - conception Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) Taxe additionnelle à la taxe sur les installations nucléaires de base - recherche Taxes spéciales d’équipement Agence pour la mise en valeur des espaces urbains de la zone dite des cinquante pas géométriques en Guadeloupe zone dite des cinquante pas géométriques en Martinique Redevance pour obstacle sur les cours d’eau, redevance pour stockage d’eau en période d’étiage, redevance pour la protection du milieu aquatique, redevance pour pollutions diffuses, redevances pour prélèvement sur la ressource en eau, redevances pour pollution de l’eau, redevances pour modernisation des réseaux de collecte, redevances cynégétiques, droit de validation du permis de chasse Agences de l’eau Contribution annuelle au fonds de développement pour l’insertion professionnelle des handicapés (FIPH) Association de gestion du fonds de développement pour l’insertion professionnelle des handicapés (AGEFIPH) Taxe pour le développement de la formation professionnelle dans les métiers de la réparation de l’automobile, du cycle et du motocycle Association nationale pour la formation automobile (ANFA) Contribution des employeurs à l’association pour la gestion du régime d’assurance des créances des salariés (AGS) Association pour la gestion du régime d’assurance des créances des salariés (AGS) Taxe destinée à financer le développement des actions de formation professionnelle dans les transports Association pour le développement de la formation professionnelle dans les transports (AFT) Taxe sur les spectacles perçue au profit de l’Association pour le soutien du théâtre privé Association pour le soutien du théâtre privé Droits et contributions pour frais de contrôle Autorité des marchés financiers (AMF) Taxe sur les exploitants de plateformes de mise en relation par voie électronique en vue de fournir certaines prestations de Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (ARPE) Contributions pour frais de contrôle Banque de France Cotisation additionnelle versée par les organismes d’habitations à loyer modéré (HLM) et les sociétés d’économie mixte (SEM) Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS) Cotisation versée par les organismes HLM et les Solde de la taxe d’apprentissage après prise en compte des versements directs des entreprises mentionnés au II de l’article L. 6241-2 du code du travail Caisse des dépôts et consignations Cotisation obligatoire Centre national de la fonction publique territoriale Taxe sur la diffusion en ligne d’enregistrements phonographiques musicaux ou de vidéomusiques Centre national de la musique (CNM) Taxe sur les spectacles de variétés Cotisations (normale et supplémentaire) des entreprises cinématographiques Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) Non chiffrable Taxe sur la publicité des vidéos en ligne Taxe sur les services d’accès à des contenus audiovisuels à la demande Taxe sur les vidéogrammes Taxe sur les spectacles cinématographiques Taxe sur les services de télévision Taxe sur la publicité télévisuelle et autres ressources liées à la diffusion de services de Taxe pour le développement des industries de fabrication du papier, du carton et de la pâte de cellulose. Centre technique de l’industrie des papiers, cartons et celluloses Taxe pour le développement de l’industrie de la conservation des produits agricoles Centre technique de la conservation des produits agricoles Taxe pour le développement des industries de la mécanique et de la construction métallique, des matériels et consommables de soudage et produits du décolletage, de construction métallique et des matériels aérauliques et thermiques Centres techniques industriels (CTI) de l’industrie : CT des industries mécaniques (CETIM), CT de l’industrie du décolletage (CTDEC), CTI de la construction métallique (CTICM), CT des industries aérauliques et thermiques (CETIAT) et Institut de soudure Taxe sur les produits de la fonderie CTI de l’industrie : CT des industries mécaniques (CETIM), CT de l’industrie du décolletage (CTDEC), CTI de la construction métallique (CTICM), CT des industries aérauliques et thermiques (CETIAT) et Institut de soudure l’ameublement ainsi que des industries du bois CTI de la filière bois : Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois (CODIFAB), Institut technologique FCBA (filière cellulose, bois, ameublement), Centre technique de la mécanique (CETIM) Taxe pour le développement des industries des matériaux de construction regroupant les industries du béton, de la terre cuite et des roches ornementales et de construction CTI des matériaux : Centre d’étude et de recherche de l’industrie du béton (CERIB), Centre technique de matériaux naturels de construction (CTMNC) Taxe affectée au financement d’un nouveau centre technique industriel de la plasturgie et des composites Centres techniques industriels de la plasturgie et des Fraction de la taxe additionnelle à la cotisation foncière des entreprises pour frais de chambres de commerce et d’industrie de région (TA-CFE) Chambres de commerce et d’industrie de région Taxe additionnelle à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises pour frais de chambres de commerce et d’industrie de région (TA-CVAE) Taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties, pour frais de chambres d’agriculture (TCA-TFPNB) Chambres départementales d’agriculture foncière des entreprises pour frais de chambre régionale de métiers et d’artisanat (TA-CFE) Chambres régionales de métiers et de l’artisanat (CRMA) (y compris Alsace et Moselle) Contribution spécifique pour le développement de la formation professionnelle initiale et continue dans les métiers des professions du bâtiment et des travaux publics Comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du bâtiment et des travaux publics et OPCO Comité de développement et de promotion de l’habillement - DEFI Comité de gestion des œuvres sociales des personnels hospitaliers (CGOS) Taxe sur les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent situées dans les eaux intérieures ou dans la mer territoriale Comité national des pêches maritimes et des élevages marins Taxe pour le développement des industries du cuir, de la maroquinerie, de la ganterie et de la chaussure Comité professionnel de développement cuir, chaussure, maroquinerie (CTC) Rémunération pour services rendus au comité professionnel des stocks stratégiques pétroliers Comité professionnel des stocks stratégiques Comités départementaux et interdépartementaux des pêches maritimes et des élevages marins Comités régionaux des pêches maritimes et des élevages marins Taxe annuelle sur les engins maritimes à usage personnel (TAEMUP) Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres (CELRL) Établissement public foncier Établissement public foncier d’Occitanie Établissement public foncier de Bretagne Établissement public foncier de Grand Est Établissement public foncier des Hauts-de-France Établissement public foncier de l’Ouest Établissement public foncier de Normandie Établissement public foncier de Nouvelle-Aquitaine Établissement public foncier de Établissement public foncier de Vendée Établissement public foncier et d’aménagement de la Guyane d’aménagement de Mayotte Contribution vie étudiante et campus Établissements publics d’enseignement supérieur, établissements mentionnés aux articles L. 443-1 et L. 753-1 du code de l’éducation ou à l’article L. 1431-1 du code général des collectivités territoriales dispensant des formations initiales d’enseignement supérieur, établissements d’enseignement supérieur privés d’intérêt général et centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires Tarif de base de la taxe sur les installations Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) Filière de responsabilité élargie du producteur (REP) relative aux navires de plaisance et de sport hors d’usage (NPSHU) Fraction du prélèvement sur les jeux de loterie correspondant aux jeux dédiés au patrimoine Fondation du patrimoine Droit affecté au fonds d’indemnisation de la profession d’avoués près les cours d’appel Fonds d’indemnisation de la profession d’avoués près les cours d’appel Quote-part des intérêts servis par la Caisse des dépôts et consignations sur les fonds déposés en application des articles L. 622-18, L. 626-25 et L. 641-8 du code de commerce Fonds de financement des dossiers impécunieux (FFDI) Contribution des assurés Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages Contribution annuelle à la charge des professionnels de santé Fonds de garantie des dommages consécutifs à des actes de prévention, de diagnostic ou de soins (FAPDS) Caisse centrale de réassurance ou une de ses filiales Prélèvement sur les contrats d’assurance de biens Fonds de garantie des victimes d’actes terroristes et autres infractions (FGTI) Tarif de solidarité de la taxe sur les billets Fonds de solidarité pour le développement (FSD) Taxe sur les transactions financières Contribution sociale généralisée (CSG) Fonds de solidarité vieillesse (FSV) Contribution employeurs Fonds national d’aide au logement (FNAL) Taxe annuelle sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux, les locaux de stockage et les surfaces de stationnement Imposition forfaitaire des entreprises de réseaux (IFER) éoliennes Fonds national de compensation de l’énergie éolienne en mer (communes, comité national de la pêche, activités maritimes) Contributions additionnelles aux primes ou cotisations afférentes à certaines conventions d’assurance Fonds national de gestion des risques en agriculture et fonds de calamités agricoles dans les départements d’outre-mer Contribution patronale au dialogue social (0,016 %) Fonds paritaire national (FPN) Association de gestion du fonds paritaire national (AGFPN) Contribution conventionnelle à la formation pour les entreprises de travail temporaire Fonds pour l’emploi du travail temporaire Contribution annuelle au fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) Certificats sanitaires et phytosanitaires Contribution spécifique à la formation professionnelle pour Saint-Pierre-et-Miquelon France compétences Contribution supplémentaire à Contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance Participation des employeurs à la formation professionnelle continue (PEFPC) : CPF CDD (ex-CIF-CDD) : 1 % des salaires versés, ou moins en cas d’accord de branche PEFPC : Participation au financement de la formation des intermittents correspondant au minimum à 2 % des rémunérations versées des professions non salariées (à l’exception des artisans et des exploitants agricoles) correspondant à 0,25 % du montant annuel du plafond de la sécurité sociale des professions non salariées (artisans) correspondant à 0,29 % du montant annuel du plafond de la sécurité sociale, dont des professions non salariées (artistes auteurs) correspondant au minimum à 0,1 % du montant annuel du plafond de la sécurité sociale des professions non salariées (entreprises du vivant, agriculture) correspondant à 0,30 % des revenus professionnels ou de l’assiette forfaitaire déterminés à l’article L. 731-16 du code rural et de la pêche maritime des professions non salariées (particuliers employeurs) correspondant au minimum à 0,15 % du montant annuel du plafond de la sécurité des professions non salariées (pêche et culture) correspondant au l’horlogerie, de la bijouterie, de la joaillerie, de l’orfèvrerie et des arts de la table Redevances sur les paris hippiques France Galop et la société d’encouragement à l’élevage du cheval français (SECF) installations nucléaires de base dite “accompagnement” Groupements d’intérêt public “Objectif Meuse” et “Haute-Marne” et communes Contribution annuelle acquittée par les personnes inscrites comme commissaires aux comptes, droit fixe sur chaque rapport de certification des comptes et contribution de la compagnie nationale des commissaires aux comptes Haute autorité de l’audit (H2A) Contribution annuelle au profit de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) Taxe affectée au financement de l’Institut des corps gras Institut des corps gras (ITERG) Droit sur les produits bénéficiant d’une appellation d’origine ou d’une indication géographique protégée Institut national de l’origine et de la qualité Redevances perçues à l’occasion des procédures et formalités en matière de propriété industrielle ainsi que de registre du commerce et des sociétés, établies par divers textes Institut national de la propriété industrielle Redevance perçue à l’occasion de l’introduction des familles étrangères en France Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) Contribution annuelle des agences de l’eau Office français de la biodiversité (OFB) Entre 417 600 000 et 464 600 000 Droit d’examen du permis de chasse Redevance pour délivrance initiale du permis de Organismes de secours et de sauvetage en mer agréés (article L. 742-9 du code de la sécurité personnel (TAEMUP) - fraction perçue sur les engins ne battant pas pavillon français Taxe sur les passagers maritimes embarqués à destination d’espaces naturels protégés Personne publique assurant la gestion de l’espace naturel protégé concerné ou la commune d’implantation de l’espace naturel protégé Taxe sur les nuisances sonores aériennes Personnes publiques ou privées exploitant des Imposition forfaitaire sur le matériel roulant circulant sur le réseau de transport ferroviaire et guidé géré par la RATP (IFER-STIF RATP) Société des grands projets (SGP) Taxe additionnelle régionale de 15 % à la taxe de séjour en Île-de-France annexées à ces catégories de locaux perçue dans la région d’Île-de-France Taxe spéciale d’équipement au profit de l’établissement public Société des grands projets Taxe sur les surfaces de stationnement Cotisation bâtiment et travaux publics (BTP) Union des caisses de France (UCF CIBTP) Redevance hydraulique Voies navigables de France (VNF) *Le rendement prévisionnel est inscrit à titre indicatif. l’année 2025, le produit des ressources instituées par les dispositions mentionnées à la colonne A du tableau suivant affecté aux bénéficiaires mentionnés à la colonne B est plafonné conformément aux montants inscrits à la colonne C : toutes natures ou ressources affectées C. - Plafond Articles L. 312-1 à L. 312-107 du code des impositions sur les biens et services (création) et article L. 1512-20 du code des transports (affectation) 2° de l’article L. 422-20 et article L. 422-22 du code des impositions sur les biens et services (création) et article L. 1512-20 du code des transports (affectation) Article L. 421-175 du code des impositions sur les biens et services (création) et article L. 1512-20 du code des transports (affectation) Articles L. 425-1 (création) et L. 425-20 (affectation) du code des impositions sur les biens et services Article 1609 C du code général des Article 1609 D du code général des Articles L. 213-10 à L. 213-10-12 du code de l’environnement, articles L. 423-19 et L. 423-20 du même code et article 1635 bis N du code général des Article 706-163 du code de procédure pénale Articles L. 621-5-3 et L. 621-5-4 du code monétaire et financier Article 43 de la loi n° 2012-1509 du 29 décembre 2012 de finances pour 2013 Article L. 313-3 du code de la construction et de l’habitation (création) et 1° de l’article L. 342-21 du même code (affectation) 2° de l’article L. 342-21 du code de la construction et de l’habitation a du 2° de l’article L. 322-49 du code des impositions sur les biens et services (création) et article L. 542-12-1 du code de l’environnement (affectation) Article L. 455-28 du code des impositions sur les biens et services (création) et 3° de l’article L. 112-11-1 du code du sport (affectation) Article 1609 tricies du code général des impôts II de l’article L. 5141-8 du code de la santé publique Agence nationale de sécurité sanitaire de Article L. 253-8-2 du code rural et de la pêche I de l’article L. 5141-8 du code de la Article 130 de la loi n° 2006-1666 du 21 décembre 2006 de finances pour 2007 Article L. 137-24 du code de la sécurité Articles L. 421-168 à L. 421-174 du code des impositions sur les biens et services Article 1628 bis du code général des impôts (création) et article 46-1 de la loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 (affectation) I de l’article 953 du code général des impôts (création) et article 46-1 de la loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 1° de l’article L. 421-30 du code des impositions sur les biens et services (création) et 1° de l’article 46-1 de la loi n° 2011-1977 du IV de l’article 953 du code général des impôts et article L. 436-7 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (création) et article 46-1 de la loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 (affectation) Article L. 453-35 du code des impositions sur les biens et services (création) et article L. 7345-4 du code du travail Article L. 341-6 du code forestier Article 1605 nonies du code général 1° de l’article L. 452-15 du code des impositions sur les biens et services (création) et article 11 de l’ordonnance n° 45-2339 du 13 octobre 1945 relative aux spectacles (affectation) Article L. 612-20 du code monétaire et financier Article L. 361-2 du code rural et de la pêche Article 33 de la loi n° du de finances pour 2025 Article L. 423-4 du code des impositions sur les biens et services et article L. 322-15 du code de l’environnement II de l’article 1600 du code CCI France 2 du III de l’article 1600 du code Article 1604 du code général des impôts Chambres d’agriculture Article 1609 sexdecies C du code 2° de l’article L. 452-15 du code des impositions sur les biens et services (création) et II de l’article 4 de la loi n° 2019-1100 du 30 octobre 2019 relative à la création du Centre national de la musique (affectation) Article 1601 du code général des impôts et article 3 de la loi n° 48-977 du 16 juin 1948 relative à la taxe pour frais de chambre de métiers applicable dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle Chambres de métiers et de l’artisanat Article 72 de la loi de finances rectificative pour 2003 (n° 2003-1312 du 30 décembre 2003) Article 1609 B du code général des Articles 1607 ter du code général des impôts (création) et L. 321-1 du code de l’urbanisme Article L. 841-5 du code de l’éducation Établissements mentionnés au I de l’article L. 841-5 du code de l’éducation Article L. 236-2 du code rural et de la pêche Article L. 6131-2 du code du travail 2° de l’article L. 6331-48 du code du Article L. 820-10 du code de commerce Article L. 642-13 du code rural et de la pêche Premier alinéa de l’article L. 411-2 du code de la propriété intellectuelle Articles L. 423-5 et L. 423-37 du code des impositions sur les biens et services et 1° de l’article L. 742-11-2 du code de la sécurité intérieure Organismes mentionnés à l’article L. 742-9 du code de la sécurité intérieure sur les biens et services et 2° de l’article L. 742-11-2 du Article L. 422-49 du code des impositions sur les biens et services (création) et article L. 422-57 du même code Article 1599 quater A bis du code Article L. 2531-17 du code général des collectivités territoriales Article 231 ter du code général des impôts (création) et XI de l’article 36 de la loi Article 1609 G du code général des Article 1599 quater C du code général 1° de l’article L. 4316-1 du code des B. – Le IV de l’article 1600 du code général des impôts est produit des taxes et redevances mentionnées au III bis de l’article 46 de la loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 affecté aux agences de l’eau est plafonné, à partir de 2026, à au deuxième alinéa du 1 du III bis de 28 décembre 2011 précitée, du 1er janvier au 31 décembre 2025, le montant du plafond de chaque agence de l’eau ne peut être supérieur ou inférieur de plus de 8 % au montant déterminé par l’application au plafond de la part inscrite à la colonne B du tableau du dernier alinéa du même 1 du même au plafond prévu à la colonne C du tableau du II du présent C. – Au premier alinéa du I de l’article 135 de la loi 2018, les mots : « 397,6 millions d’euros et 424,6 millions d’euros » sont remplacés par les mots : « 417,6 millions d’euros et 464,6 millions d’euros ». est opéré en 2025 un prélèvement de 50 millions d’euros sur les ressources de l’association mentionnée au deuxième alinéa de l’article L. 5214-1 du code du travail. Le recouvrement, le contentieux, les garanties et les sanctions relatifs à ce prélèvement sont régis par les règles applicables en matière de taxe sur les salaires. V. – Au titre de l’année 2025, le produit du tarif de base de la taxe sur les et assimilées est reversé au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives mentionné à l’article L. 332-1 du code de la recherche, dans la limite d’un plafond. VI. – Il est opéré en 2025 un prélèvement de 500 millions d’euros sur le fonds de roulement du Centre national du cinéma et de l’image animée mentionné à l’article L. 111-1 du code du cinéma et de l’image animée. Le recouvrement, le contentieux, les garanties et les sanctions est opéré en 2025 un prélèvement de 20 millions d’euros sur les fonds de roulement du réseau des chambres de commerce et d’industrie. Ce prélèvement est réparti entre les différents établissements du réseau par CCI France et est reversé au budget général de l’État avant le 31 décembre 2025. Le recouvrement ainsi que le contentieux, les garanties et les sanctions relatifs à ce prélèvement sont régis par les règles applicables en matière de taxe sur les est opéré en 2025 un prélèvement de 221 millions d’euros sur le fonds de roulement des comptes au Trésor de la Caisse des dépôts et consignations mentionnés au III de l’article 8 de la loi n° 2010-237 du 9 mars 2010 de finances rectificative pour 2010. VII. – Le code du travail est ainsi modifié : a) Le 1° du I « 1° Une subvention de l’association paritaire gestionnaire du fonds mentionnée à l’article L. 2135-15, dans la limite de la contribution mentionnée à l’article L. 2135-15-1 que l’association perçoit ; » du II est supprimé ; c) Le premier alinéa phrase, la seconde occurrence des mots : « du présent article » est remplacée par les mots : « de mot : « contribution » est remplacé par le mot : « subvention » ; « moyen », la fin du 3° est ainsi rédigée : « des subventions prévues aux 1° et 3° du I de l’article L. 2135-15, il est inséré un article L. 2135-15-1 ainsi rédigé : affectée à l’association mentionnée à l’article L. 2135-15 une contribution des employeurs mentionnés à l’article L. 2111-1. Cette contribution est assise sur les rémunérations versées aux salariés mentionnés au même article L. 2111-1 et comprises dans l’assiette des cotisations de sécurité sociale définie à l’article L. 242-1 du code de la sécurité sociale et à l’article L. 741-10 du code rural et de la pêche maritime. Son taux est fixé par un accord conclu entre les organisations représentatives des salariés et des employeurs au niveau national et interprofessionnel et agréé par le ministre chargé du travail ou, à défaut d’un tel accord ou de son agrément, par décret. Ce taux ne peut être ni supérieur à 0,02 %, ni inférieur à 0,014 %. « L’association verse au fonds paritaire mentionné à l’article L. 2135-9 du présent code une subvention, dans la limite de la contribution perçue pour le financement de sa mission de service public dans les conditions prévues à la présente section. contribution mentionnée au I du présent article est recouvrée et contrôlée, selon les règles et sous les garanties et sanctions applicables au recouvrement des cotisations du régime général de sécurité sociale assises sur les rémunérations, par les organismes mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 752-4 du code de la sécurité sociale et à l’article L. 723-1 du code rural et de la pêche maritime, selon des modalités précisées par voie l’article L. 6523-1-5, après la référence : « L. 2135-10 », sont insérés les mots : « et à l’article L. 2135-15-1 » ; du 2° du III de l’article L. 136-1-1 du code de la sécurité sociale, la référence : « L. 2135-10 » est remplacée par la référence : « L. 2135-15-1 ». VIII. – Le code de commerce est ainsi modifié : 1° Les deux premières phrases du dernier alinéa de l’article L. 663-3 sont remplacées par cinq phrases ainsi rédigées : « Une quote-part égale à 90 % des intérêts servis par la Caisse des dépôts et consignations sur les fonds déposés en application des articles L. 622-18, L. 626-25 et L. 641-8 est prélevée par la Caisse des dépôts et consignations pour le compte de l’État. Un fonds géré par la Caisse des dépôts et consignations dans le cadre d’une convention de mandat est chargé de verser la somme mentionnée au deuxième alinéa du présent article au mandataire judiciaire ou au liquidateur, sous le contrôle d’un comité d’administration. Le fonds reçoit à cette fin une subvention de l’État. Ce prélèvement est versé au comptable public compétent par la Caisse des dépôts et consignations dans les quinze jours qui suivent la fin de chaque trimestre au cours duquel les intérêts ont été décomptés. À cet effet, la Caisse des dépôts et consignations est habilitée à procéder, pour le compte de l’État, au versement de la somme mentionnée au même deuxième alinéa au mandataire judiciaire ou au liquidateur. » ; phrase de l’article L. 663-3-1, le mot : « affectées » est remplacé par le mot : A du XI de l’article 36 de la loi n° 2016-1917 du 29 décembre 2016 de finances pour 2017 est ainsi l’année : « 2017, », la fin du premier alinéa est ainsi rédigée : « à l’établissement public créé à l’article 7 de la loi n° 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, dans la limite d’un plafond annuel. » ; et 2° sont abrogés. chapitre III du titre Ier du livre VIII du code de la construction et de l’habitation est ainsi modifié : et 4° de l’article L. 813-1 sont abrogés ; l’article L. 813-4, les mots : « 2° de l’article L. 813-1 » sont remplacés par les mots : « b du 2° de l’article L. 813-6, les mots : « , pour le compte du fonds national d’aide au logement, » sont X. – Le 2° de l’article 1519 C du code général des impôts est 1° La deuxième phrase est a) La première occurrence du taux : « , 10 % » est remplacée par les mots : « et 20 % » ; b) Après la première occurrence du mot : « implantées », la fin est supprimée ; 2° La dernière phrase est remplacée par deux phrases ainsi rédigées : « Lorsque les installations sont implantées dans le ressort d’un ou de plusieurs comités départementaux ou interdépartementaux des pêches maritimes et des élevages marins, ce ou ces comités émettent un avis sur la sélection des projets financés dans ce ou ces départements par le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins. Cet avis est rendu dans des conditions prévues par décret. » du code des assurances est ainsi modifié : « La caisse centrale de réassurance ou une de ses filiales intégralement détenue par elle est désignée par arrêté des ministres chargés de l’agriculture, de l’économie et du budget, sur proposition du conseil d’administration de la caisse centrale de réassurance, pour assurer la gestion comptable et financière du fonds national de gestion des risques en agriculture mentionné à l’article L. 442-1, dans un compte distinct de ceux qui retracent les autres opérations que la caisse effectue. » ; 2° Au second alinéa, les mots : « la caisse centrale de réassurance » sont remplacés par les mots : « l’entité désignée en application du premier alinéa du présent B. – La section 1 du chapitre Ier du titre VI du livre III du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifiée : ressources du Fonds national de gestion des risques en agriculture sont : « 1° Un financement versé par l’entité mentionnée au second alinéa de l’article L. 431-11 du code des assurances, dans la limite des contributions qu’elle perçoit en application de l’article L. 361-2-1 du présent code ; « 2° Une subvention de l’État. » ; article L. 361-2-1 ainsi rédigé : titre de la gestion comptable et financière du fonds national de gestion l’article L. 361-1, sont affectées à l’entité désignée en application du second alinéa de l’article L. 431-11 du code des assurances, dans la limite d’un plafond annuel : contribution additionnelle aux primes ou cotisations afférentes aux conventions d’assurance couvrant, à titre exclusif ou principal, d’une part, les dommages aux bâtiments et au cheptel mort affectés aux exploitations agricoles et, d’autre part, les risques de responsabilité civile et de dommages relatifs aux véhicules utilitaires affectés aux exploitations agricoles. « La contribution additionnelle est assise sur la totalité des primes ou cotisations versées. Son taux est fixé à 11 % de ce montant ; contribution additionnelle particulière applicable aux exploitations conchylicoles, fixée comme suit : des primes ou cotisations afférentes aux conventions d’assurance contre l’incendie couvrant, à titre exclusif ou principal, les bâtiments d’exploitation, les ateliers de triage et d’expédition, le matériel et les stocks ; couvrant les risques nautiques desdites exploitations. « Les contributions mentionnées aux 1° et 2° du présent article sont liquidées et recouvrées suivant les mêmes règles, sous les mêmes garanties et sous les mêmes sanctions que la taxe annuelle sur les conventions d’assurance prévue à l’article 991 du code général des impôts. » 1° Les mots : « alimentant le Fonds national de gestion des risques en agriculture » sont remplacés par les mots : « affectées à l’entité mentionnée au second alinéa de l’article L. 431-11 du code des référence : « L. 361-2 » est du code général des impôts est abrogé. début du premier alinéa de l’article L. 371-14, du 3° de l’article L. 372-3, du 4° de l’article L. 373-3 et du 5° de l’article L. 374-3 du code rural et de la pêche maritime, les mots : « Les 1° et 2° de l’article L. 361-2 » sont remplacés par les mots : « L’article L. 361-2-1 ». troisième alinéa de l’article 1609 novovicies du code général des impôts est supprimé. B. – Le 1° de l’article L. 112-11-1 du code du sport est abrogé. 1° Les IV et V sont caisse centrale de réassurance mentionnée au chapitre Ier du titre III du présent livre ou une de ses filiales intégralement détenue par elle est désignée par arrêté des ministres chargés de la santé, de l’économie et du budget, sur proposition du conseil d’administration de la caisse centrale de réassurance, pour assurer les missions suivantes : « 1° Le financement du fonds mentionné aux I à III du présent article, dans la limite de la contribution qu’elle perçoit en application « 2° La gestion comptable, financière et administrative du fonds, dans un compte distinct de ceux retraçant les autres opérations qu’elle effectue. Les frais qu’elle supporte à ce titre sont imputés sur le fonds. « Les modalités de gestion comptable, financière et administrative du fonds sont déterminées par décret. contribution forfaitaire annuelle à la charge des professionnels de santé mentionnés aux I et II est perçue par les organismes d’assurance et reversée à l’entité mentionnée au IV, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. Son montant est fixé, par arrêté des ministres chargés de la santé et de l’économie, entre 15 € et 25 € par an. Ce montant peut être modulé en fonction de la profession exercée. recouvrée suivant les mêmes règles, sous les mêmes garanties et les mêmes sanctions que la taxe sur les conventions d’assurance prévue aux articles 991 à 1004 du code général des impôts. » ; 2° Le VII est complété par les mots : « , notamment la franchise applicable et le pourcentage des sommes que l’entreprise d’assurance défaillante aurait dû payer en cas d’exécution de son engagement qui est versé à titre d’indemnisation par le fonds ». deux derniers alinéas du I de l’article 22 de la loi n° 2005-1720 du 30 décembre 2005 de finances rectificative pour 2005 sont supprimés. du 1° du III de l’article 125 de la loi n° 90-1168 du 29 décembre 1990 de finances pour 1991 C. – Après les mots : « budget général », la fin de la première phrase du premier alinéa du A du III de 28 décembre 2011 de finances pour 2012 est supprimée. D. – Le 2° de l’article L. 422-40 du code des impositions sur les biens et services est ainsi rédigé : du tarif de solidarité prévu au 2° de l’article L. 422-20 du présent code, le 1° de l’article L. 1512-20 du code des transports ; ». E. – Après le mot : « services, », la fin du 1° de l’article L. 1512-20 du code des transports est ainsi rédigée : « dans la limite d’un plafond XV. – Le premier alinéa du I de l’article 1604 du code général des impôts est complété par les mots : « revalorisé à partir du plafond de l’année précédente par un coefficient déterminé annuellement en application du dernier alinéa de l’article 1518 bis du présent code ». du III de l’article 1599 ter A du code général des impôts est abrogé. XVII. – Le code du de l’article L. 6241-1 est abrogé ; l’article L. 6241-1-1 est complété par un alinéa « Sont également exonérées de la taxe d’apprentissage les rémunérations dues aux apprentis par les mutuelles régies par les livres Ier et III du code de la mutualité. » de l’article L. 131-8 du code de la sécurité sociale « 7° Une fraction de 99,50 % du produit de l’accise sur les tabacs mentionnée à l’article L. 314-1 du code des impositions sur les biens et services et perçue en métropole, diminuée du produit perçu en Corse, est versée à la branche mentionnée au 1° de l’article L. 200-2 du présent code ; ». XIX. – Il est opéré en 2025 un prélèvement de 130 millions d’euros sur le produit des taxes et redevances perçues par les agences de l’eau en application des articles L. 213-10 à L. 213-10-12, L. 423-19 et L. 423-20 du code de l’environnement et de l’article 1635 bis N du code général des impôts. Un arrêté conjoint des ministres chargés de l’environnement et du budget répartit entre les agences de l’eau le montant de ce prélèvement. Le versement de ce prélèvement est opéré pour 35 % avant le 15 juillet 2025 et le solde avant le 15 décembre 2025. Le recouvrement, le contentieux, les garanties et les sanctions relatifs à ce prélèvement sont régis par les règles applicables en matière de taxe sur les salaires. XX. – Il est opéré un prélèvement de 70 millions d’euros sur les ressources de l’Institut national de la propriété industrielle. Le recouvrement, le contentieux, les garanties et les sanctions XXI. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du XXII. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article, à l’exception de la modification de la seizième ligne de la dernière colonne du tableau du second alinéa du II, est perte de recettes résultant pour l’État de la modification de la seizième ligne de la dernière colonne du tableau du second alinéa du II du présent article est compensée à due concurrence par le relèvement du taux du prélèvement sur les paris sportifs en réseau physique de distribution et en ligne prévu à l’article 1609 tricies du code général Article 33 bis I. – Par dérogation à l’avant-dernier alinéa du II de l’article L. 452-4 du code de la construction et de l’habitation, en 2025, le taux mentionné au 1° du même II est fixé par arrêté des ministres chargés du logement, de l’économie et des finances, afin que la somme totale des majorations prévues dans le cadre de la modulation soit inférieure de 300 millions d’euros à la somme totale des réductions prévues dans le cadre de la modulation. dérogation au 1° du II de l’article L. 435-1 du code de la construction et de l’habitation, en 2025, la fraction des cotisations mentionnées aux articles L. 452-4 et L. 452-4-1 du même code affectée au Fonds national des aides à la pierre est fixée à 75 millions d’euros. relatives aux budgets annexes et aux comptes spéciaux Article 34 Sous réserve des dispositions de la présente loi, les affectations résultant de budgets annexes créés et de comptes spéciaux ouverts avant la date d’entrée en vigueur de la présente loi sont confirmées Article 35 I. – Le II de complété par les mots : « et aux collectivités régies par les articles 73, 74 et 76 de la Constitution » ; 2° Le quatrième alinéa est complété par les mots et deux phrases ainsi rédigées : « et les collectivités régies par l’article 74 de la Constitution. Ces avances sont accordées par décision du ministre chargé des finances pour une durée déterminée, qui ne peut excéder deux ans. Le cas échéant, une convention passée avec la collectivité bénéficiaire retrace les mesures sur lesquelles elle s’engage pour assurer le redressement de sa situation financière. » de la loi n° 53-1336 du 31 décembre 1953 relative aux comptes spéciaux du trésor pour l’année 1954 est sixième partie du code général des collectivités territoriales est ainsi modifiée : 1° Le chapitre IV du titre VI du livre II est complété par un article L. 6264-9 ainsi rédigé : ministre chargé des finances peut consentir à la collectivité, en cas d’insuffisance momentanée de la trésorerie de cette dernière, des avances imputables sur les ressources du Trésor, dans la limite d’un montant maximal fixé chaque année par la loi de « Un décret en Conseil d’État détermine les conditions et les limites dans lesquelles ces avances peuvent être consenties. » ; 2° Le chapitre IV du titre VI du livre III est complété par un article L. 6364-9 ainsi rédigé : ces avances peuvent être consenties. » B. – Le ministre chargé des finances peut, en dehors de dispositions législatives spéciales, consentir à la Polynésie française, aux îles Wallis et Futuna, à la Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’aux collectivités de ces territoires non couvertes par extension par l’article L. 2337-1 du code général des collectivités territoriales, en cas d’insuffisance momentanée de la trésorerie de ces dernières, des avances imputables sur les ressources du Trésor, dans la limite d’un montant maximal déterminé chaque année par la loi de finances. Un décret en Conseil ces avances peuvent être consenties. Article 36 Le 1° du I de l’article 7 de la loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011 est ainsi « 1° En recettes, une fraction de 377 millions d’euros du produit de l’accise mentionnée à l’article L. 312-1 du code des impositions sur les biens et services et perçue sur l’électricité, majorée chaque année de l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac en référence à l’année 2025. Pour l’année 2025, ces recettes résultent de la somme entre, d’une part, les contributions dues par les gestionnaires des réseaux publics de distribution en application du VII bis de l’article 7 de la loi n … du … de finances pour 2025 et, d’autre part, cinq douzièmes de la fraction du produit de l’accise égale à l’application d’un tarif de 1,16 € par mégawattheure aux quantités mentionnées à l’article L. 312-37-2 du code des impositions sur les biens et services ; ». Article 37 L’article 49 de la loi n° 2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006 – à la fin de la première phrase, le montant : « 509,95 millions d’euros » est remplacé par le montant : « 506,65 millions d’euros » ; le montant : « 339,95 millions d’euros » est remplacé par le montant : « 336,65 millions b) Au second alinéa, après le mot : « euros, », sont insérés les mots : « à l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions à hauteur de 13 millions Article 38 I. – Le 9° de l’article L. 131-8 du code de la sécurité sociale est 1° Au premier alinéa, le taux : « 28,57 % » est remplacé par le taux : « 28,42 % » et les mots : « 2,6 milliards d’euros en 2024 » sont remplacés par les mots : « 3,35 milliards d’euros en 2025 » ; 2° Au a, le nombre : « 23,39 » est remplacé par le nombre : « 23,24 » ; 3° À la fin du b, les mots : « 2,6 milliards d’euros en 2024 » sont remplacés par les mots : « 3,35 milliards d’euros en 2025 ». Article 38 bis I. – Au b de l’article 1001 du code général des impôts, après la référence : « 5° quater », sont insérés les mots : « ainsi que du prélèvement sur le produit de la taxe sur les conventions d’assurance perçu par les départements dans les conditions prévues au III de l’article 52 de la loi n° 2004-1484 du 30 décembre 2004 de finances pour 2005, défini au II de l’article 38 bis de la loi n° … du … de finances pour 2025 ». II. – S’il est constaté un reste à financer au profit de la sécurité sociale après application du III de l’article 79 de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024, il est procédé chaque année, à compter du 1er janvier 2025, à une reprise du produit de la taxe sur les conventions d’assurance perçu au titre des 1°, 3° et 5° bis de l’article 1001 du code général des impôts par les collectivités expérimentatrices, en procédant dans l’ordre 1° À la reprise d’une fraction du produit de la taxe revenant à chaque collectivité expérimentatrice en application du III de l’article 52 de la loi n° 2004-1484 du 30 décembre 2004 de finances pour 2005. Pour chaque collectivité expérimentatrice, cette fraction est égale au rapport entre, d’une part, 30 % du reste à financer mentionné au premier alinéa du présent II et, d’autre part, le produit de la taxe sur les conventions d’assurance exécuté au profit de la collectivité au titre de 2° À la reprise d’un montant fixe du produit de la taxe revenant à chaque collectivité expérimentatrice en application du premier alinéa du III de l’article 52 de la loi n° 2004-1484 du 30 décembre 2004 précitée, correspondant à 70 % du reste à financer au profit de la sécurité sociale mentionné au premier alinéa du présent II. III. – Pour les collectivités expérimentatrices, un arrêté conjoint des ministres chargés des collectivités territoriales et du budget fixe la fraction et les montants prévus respectivement aux 1° et 2° du II du présent article. IV. – À compter du 1er janvier 2025, pour les collectivités participant à l’expérimentation prévue à l’article 79 de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 précitée, il n’est pas fait application des 1° et 2° du II du présent article pour déterminer la somme des produits de la taxe sur les conventions d’assurance mentionnée au dernier alinéa du III de l’article 52 de la loi n° 2004-1484 du 30 décembre 2004 Article 39 I. – Au 1° de l’article L. 6328-3 du code des transports, le taux : « 94 % » est remplacé par le taux : II. – Le 2° de l’article L. 6328-7 du code des transports est ainsi 1° Au a, les mots : « ou 2 » sont remplacés par les mots : « , 2 ou 3 » ; 2° Au b, les mots : « des classes 3 ou » sont remplacés par les mots : « de la classe ». s’applique à compter du 1er janvier 2025 et le II entre en vigueur le 1er janvier 2027. Article 39 bis du code des impositions sur les biens et services, dans sa rédaction résultant du 1° du I de l’article 107 de la loi 2024, est ainsi modifié : premier alinéa est ainsi modifiée : « de manière à n’excéder ni ces coûts, ni les limites supérieures déterminées par décret, selon la classe dont relève l’aérodrome ou le groupement d’aérodromes, et à ne pas être inférieur aux » sont remplacés par les mots : « entre « inférieures », sont insérés les mots : « et supérieures » ; 2° Le tableau du deuxième alinéa est complété par une colonne ainsi Maximum (€) vigueur le 1er avril 2025. Article 39 ter Le ministre chargé de l’économie est autorisé à abandonner tout ou partie des créances détenues sur la société Corsair à hauteur de 80 millions d’euros en capital, au titre des prêts accordés par l’arrêté du 27 novembre 2020 relatif au versement de prêts du Fonds de développement économique et social à la société Corsair et imputés sur le compte de concours financiers « Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés ». l’économie est également autorisé à abandonner, en tout ou partie, les intérêts contractuels et tous autres accessoires courus et échus au titre des prêts mentionnés au premier Les décisions d’abandon de créance mentionnées au même premier alinéa sont prises par Article 39 quater Le II de l’article 41, le IV de l’article 49, le II de l’article 57, les II et III de l’article 58, les IV et V de l’article 70, le V de l’article 95, le VI de l’article 104, le III de l’article 135 et les II et III de l’article 147 de la loi 2024, l’article 3 de la loi n° 2024-301 du 2 avril 2024 visant à pérenniser les jardins d’enfants gérés par une collectivité publique ou bénéficiant de financements publics et le III de l’article 42 de la loi n° 2024-322 du 9 avril 2024 visant à l’accélération et à la simplification de la rénovation de l’habitat dégradé et des grandes opérations d’aménagement sont abrogés. Article 40 Le montant du prélèvement effectué sur les recettes de l’État au titre de la participation de la France au budget de l’Union européenne est évalué pour l’exercice 2025 à TITRE II DISPOSITIONS RELATIVES À L’ÉQUILIBRE DES RESSOURCES ET DES CHARGES Article 41 ressources affectées au budget, évaluées dans l’état A annexé à la présente loi, les plafonds des charges et l’équilibre général qui en résulte sont fixés aux montants suivants : millions d’euros*) dont fonctionnement (2) et investissement (3) Charges (1) Recettes fiscales** / dépenses*** Recettes non fiscales Recettes totales nettes / dépenses totales nettes À déduire : Prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales et de l’Union Montants nets pour le budget général Évaluation des fonds de concours et des attributions de produits Montants nets pour le budget général, y compris fonds de concours Budgets annexes Contrôle et exploitation aériens Publications officielles et information administrative Totaux pour les budgets annexes attributions de produits : Totaux pour les budgets annexes, y compris fonds de Comptes d’affectation spéciale Comptes de concours financiers - 432 Comptes de commerce (solde) Comptes d’opérations monétaires (solde) Solde pour les comptes spéciaux Solde général * Les montants figurant dans le présent tableau sont arrondis au million d’euros le plus proche ; il résulte de l’application de ce principe que le montant arrondi des totaux et sous-totaux peut ne pas être égal à la somme des montants arrondis entrant dans son calcul. ** Recettes fiscales brutes, minorées des remboursements et dégrèvements d’impôts d’État (cf. état B, mission « Remboursements et dégrèvements », programme 200). *** Dépenses budgétaires brutes, minorées des remboursements et dégrèvements d’impôts d’État (cf. état B, mission « Remboursements et II. – Pour 2025 : 1° Les ressources et les charges de trésorerie qui concourent à la réalisation de l’équilibre financier sont évaluées comme suit : milliards d’euros) Besoin de Amortissement de la dette à moyen et long termes Dont remboursement du nominal à valeur faciale Dont suppléments d’indexation versés à l’échéance (titres indexés) Amortissement de la dette reprise de SNCF Réseau Amortissement des autres dettes reprises Déficit à financer Autres besoins de trésorerie de financement Émission de dette à moyen et long termes, nette des rachats Ressources affectées à la Caisse de la dette publique et consacrées au désendettement Variation nette de l’encours des titres d’État à court terme Variation des dépôts des correspondants Variation des disponibilités du Trésor à la Banque de France et des placements de trésorerie de Autres ressources de trésorerie 2° Le ministre chargé des finances est autorisé à procéder, en 2025, dans des conditions fixées par décret : a) À des emprunts à long, moyen et court termes libellés en euros ou en autres devises pour couvrir l’ensemble des charges de trésorerie ou pour renforcer les réserves de change ; l’attribution directe de titres de dette publique négociable à la Caisse de la dette publique ; c) À des conversions facultatives, à des opérations de pension sur titres d) À des opérations de dépôts de liquidités auprès de la Caisse de la dette publique, auprès d’établissements publics nationaux dont la liste est établie par décret, auprès de la Société de prise de participations de l’État, auprès du Fonds européen de stabilité financière, auprès du Mécanisme européen de stabilité, auprès des institutions et agences financières de l’Union européenne, sur le marché interbancaire de la zone euro, auprès des États de la même zone ainsi qu’auprès d’organisations internationales ; e) À des souscriptions de titres de créances négociables émis par des établissements publics administratifs, à des rachats, à des échanges d’emprunts, à des échanges de devises ou de taux d’intérêt, à l’achat ou à la vente d’options, de contrats à terme sur titres d’État ou d’autres instruments financiers à terme ; 3° Le plafond de la variation nette, appréciée en fin d’année et en valeur nominale, de la dette négociable de l’État d’une durée supérieure à un an est fixé à 133,9 milliards 4° Le plafond de l’encours total de dette autorisé pour le budget annexe « Contrôle et exploitation aériens » pour 2025 est fixé à 1,87 milliard d’euros. Le plafond de l’encours total de dette autorisé pour le budget annexe « Publications officielles et information administrative » pour 2025 est fixé à 0,0 milliard d’euros. III. – Pour 2025, le plafond d’autorisation des emplois rémunérés par l’État, exprimé en équivalents temps plein travaillé, est fixé au nombre de 2 008 200. IV. – Pour 2025, les éventuels surplus mentionnés au 10° du I de l’article 34 de la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances sont utilisés dans leur totalité pour réduire le déficit Il y a constatation de tels surplus si, pour l’année 2025, le produit des impositions de toute nature établies au profit de l’État net des remboursements et dégrèvements d’impôts, révisé dans la dernière loi de finances rectificative ou de fin de gestion pour l’année 2025 ou, à défaut, dans le projet de loi de finances pour 2026, est, à législation constante, supérieur à l’évaluation figurant dans l’état A mentionné au I du présent article. État A VOIES ET MOYENS Numéro de Intitulé de la Évaluation pour 1. Recettes fiscales 11. Impôt net sur le Impôt net sur le revenu 12. Autres impôts directs perçus par voie d’émission de rôles Autres impôts directs perçus par voie d’émission de rôles 13. Impôt net sur les Impôt net sur les sociétés bis. Contribution sociale sur les bénéfices des Contribution sociale sur les bénéfices des ter. Contribution de la Caisse des dépôts et consignations représentative de l’impôt sur les Contribution de la Caisse des dépôts et 14. Autres impôts directs et taxes assimilées Retenues à la source sur certains bénéfices non commerciaux et de l’impôt sur le revenu Retenues à la source et prélèvements sur les revenus de capitaux mobiliers et le prélèvement sur les bons Prélèvements sur les bénéfices tirés de la construction immobilière (loi n° 63-254 du 15 mars 1963, art. 28-IV) Précompte dû par les sociétés au titre de certains bénéfices distribués (loi n° 65-566 du 12 juillet 1965, art. 3) Prélèvement exceptionnel de 25 % sur les distributions de bénéfices Impôt sur la fortune immobilière Taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et de stockage Prélèvements sur les entreprises Taxe sur les salaires Cotisation minimale de taxe professionnelle Cotisations perçues au titre de la participation des employeurs à l’effort de construction Taxe de participation des employeurs au financement de la formation professionnelle continue Taxe forfaitaire sur les métaux précieux, les bijoux, les objets d’art, de collection et d’antiquité Contribution des institutions financières Taxe sur les surfaces commerciales Cotisation nationale de péréquation de taxe Prélèvements de solidarité Taxe sur les gestionnaires d’infrastructures de transport (écrêtement) Taxe sur les services numériques Taxe d’habitation sur les résidences principales Contribution différentielle applicable à certains contribuables titulaires de très hauts revenus Contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises Cotisation foncière des entreprises Recettes diverses 15. Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques nette Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques nette 16. Taxe sur la valeur ajoutée nette Taxe sur la valeur ajoutée nette 17. Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes Mutations à titre onéreux de créances, rentes, prix d’offices Mutations à titre onéreux de fonds de commerce Mutations à titre onéreux de meubles corporels Mutations à titre onéreux d’immeubles et droits immobiliers Mutations à titre gratuit entre vifs (donations) Mutations à titre gratuit par décès Contribution de sécurité immobilière Autres conventions et actes civils Actes judiciaires et extrajudiciaires Taxe de publicité foncière Prélèvement sur les sommes versées par les organismes d’assurance et assimilés à raison des contrats d’assurance en cas de décès Taxe additionnelle au droit de bail Recettes diverses et pénalités Timbre unique Taxe sur les véhicules de société Actes et écrits assujettis au timbre de dimension Permis de chasser Produit de la taxe additionnelle à la taxe sur les certifications d’immatriculation des véhicules Droits d’importation Contribution sur la rente inframarginale de la production Autres taxes intérieures Autres droits et recettes accessoires Amendes et confiscations Taxe générale sur les activités polluantes Cotisation à la production sur les sucres Droit de licence sur la rémunération des débitants de tabac Taxe et droits de consommation sur les tabacs Garantie des matières d’or et d’argent Taxe spéciale sur certains véhicules routiers Autres droits et recettes à différents titres Taxe sur les achats de viande Taxe spéciale sur la publicité Redevances sanitaires d’abattage et de découpage Taxe sur certaines dépenses de publicité Taxe de l’aviation civile Taxes sur les stations et liaisons radioélectriques Produits des jeux exploités par la Française des jeux (hors paris sportifs) Prélèvements sur le produit des jeux dans les Prélèvement sur le produit brut des paris Prélèvement sur les paris sportifs Prélèvement sur les jeux de cercle en ligne Redevance sur les paris hippiques en ligne Taxe sur les rachats d’actions Impositions forfaitaires sur les entreprises de réseaux (affectation temporaire à l’État en 2010) Autres taxes 18. Autres remboursements et dégrèvements d’impôts d’État Remboursements et dégrèvements d’impôts d’État, autres que ceux s’appliquant à l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques et la taxe sur la valeur ajoutée 2. Recettes non 21. Dividendes et recettes Produits des participations de l’État dans des entreprises financières entreprises non financières et bénéfices des établissements publics non financiers Autres dividendes et recettes assimilées 22. Produits du domaine de Revenus du domaine public non militaire Autres revenus du domaine public Revenus du domaine privé Redevances d’usage des fréquences Produit de la cession d’éléments du patrimoine immobilier de l’État Autres produits de cessions d’actifs Autres revenus du Domaine 23. Produits de la vente de biens et services Remboursement par l’Union européenne des frais d’assiette et de perception des impôts et taxes perçus au profit de son budget Autres frais d’assiette et de recouvrement Rémunération des prestations assurées par les services du Trésor public au titre de la collecte de Produits de la vente de divers biens Produits de la vente de divers services Autres recettes diverses 24. Remboursements et intérêts des prêts, avances et autres immobilisations Intérêts des prêts à des banques et à des États étrangers Intérêts des prêts du fonds de développement économique et social Prêts et avances à divers services de l’État ou organismes gérant des services publics Intérêts des autres prêts et avances Avances remboursables sous conditions consenties à l’aviation civile Autres avances remboursables sous conditions Reversement au titre des créances garanties par Autres remboursements d’avances, de prêts et d’autres créances immobilisées 25. Amendes, sanctions, pénalités et frais de poursuites Produits des amendes de la police de la circulation et du stationnement routiers Produits des amendes prononcées par les autorités de la concurrence Produits des amendes prononcées par les autres autorités administratives indépendantes Recouvrements poursuivis à l’initiative de l’agence judiciaire de l’État Produit des autres amendes et condamnations Frais de poursuite Frais de justice et d’instance Intérêts moratoires 26. Divers Reversements de Natixis Reversements au titre des procédures de soutien financier au commerce extérieur Prélèvements sur les fonds d’épargne gérés par la Caisse des dépôts et consignations Divers produits de la rémunération de la garantie de l’État Produits des chancelleries diplomatiques et consulaires Redevances et divers produits pour frais de contrôle et de gestion Prélèvement effectué sur les salaires des conservateurs des hypothèques Prélèvements effectués dans le cadre de la directive épargne Commissions et frais de trésorerie perçus par l’État dans le cadre de son activité régalienne Frais d’inscription Recouvrement des indemnisations versées par l’État au titre des expulsions locatives Remboursement des frais de scolarité et accessoires Récupération d’indus Recouvrements après admission en non-valeur Divers versements de l’Union européenne Reversements de fonds sur les dépenses des ministères ne donnant pas lieu à rétablissement de crédits Intérêts divers (hors immobilisations Recettes diverses en provenance de l’étranger Remboursement de certaines exonérations de taxe foncière sur les propriétés non bâties (art. 109 de la loi de finances pour 1992) Soulte sur reprise de dette et recettes assimilées Recettes accidentelles Produits divers Autres produits divers 3. Prélèvements sur les recettes de l’État 31. Prélèvements sur les recettes de l’État au profit des collectivités Dotation de compensation des pertes de bases de la taxe professionnelle et de redevance des mines des communes et de leurs groupements Dotation départementale d’équipement des Dotation régionale d’équipement scolaire Dotation de compensation de la réforme de la taxe sur les logements vacants pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale percevant la taxe d’habitation sur les l’État au titre de la compensation des communes et des l’État au titre du soutien exceptionnel, au titre de l’année 2023, pour les collectivités territoriales face à la croissance des prix de l’énergie l’État visant à abonder le fonds de sauvegarde des départements pour l’année 2024 l’État destiné à compenser les pertes de recettes résultant de l’exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties l’État pour la collectivité de Corse (ligne 32. Prélèvement sur les recettes de l’État au profit de l’Union l’État au profit du budget de l’Union européenne 4. Fonds de concours et Fonds de concours et attributions de produits RÉCAPITULATION DES RECETTES DU BUDGET GÉNÉRAL 13 bis 13 ter Autres impôts directs et taxes assimilées Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes Autres remboursements et dégrèvements d’impôts d’État Dividendes et recettes assimilées Produits du domaine de l’État Produits de la vente de biens et services Remboursements et intérêts des prêts, avances et autres immobilisations financières Amendes, sanctions, pénalités et frais de Total des recettes fiscales et non fiscales l’État au profit de l’Union européenne Total des recettes, nettes des II. – BUDGETS ANNEXES Contrôle et exploitation aériens Redevances de route Redevances pour services terminaux de la circulation aérienne pour la métropole Redevance océanique et redevances pour services terminaux de la circulation aérienne en outre-mer Redevances de surveillance et de certification Tarif de l’aviation civile (part de la taxe sur le transport aérien de marchandises et de la taxe sur le transport aérien de passagers) Contribution Bâle-Mulhouse Frais d’assiette et recouvrement sur taxes perçues pour le compte de tiers Produit de cession d’actif Total des recettes et des ressources de officielles et information administrative Bulletin officiel des annonces des marchés publics Bulletin des annonces légales et obligatoires Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales Journal officiel de la République française - Lois et Décrets Vente de publications et abonnements Prestations et travaux d’édition Autres activités D’AFFECTATION SPÉCIALE Contrôle de la circulation et du stationnement routiers Section : Contrôle Amendes perçues par la voie du système de contrôle-sanction automatisé Recettes diverses ou accidentelles Section : Circulation et stationnement routiers Amendes forfaitaires de la police de la circulation et amendes forfaitaires majorées issues des infractions constatées par la voie du système de contrôle-sanction automatisé et des infractions aux règles de la police de la circulation agricole et rural Taxe sur le chiffre d’affaires des exploitations Financement des aides aux collectivités pour l’électrification rurale Fraction du produit de l’accise sur l’électricité affectée au financement des aides aux Gestion du patrimoine immobilier de l’État Produits des cessions immobilières Produits de redevances domaniales financières de l’État Produit des cessions, par l’État, de titres, parts ou droits de sociétés détenus directement Reversement de produits, sous toutes formes, résultant des cessions de titres, parts ou droits de sociétés détenus indirectement par l’État Reversement de dotations en capital et de produits de réduction de capital ou de liquidation Remboursement de créances rattachées à des participations financières Remboursements de créances liées à d’autres investissements, de l’État, de nature patrimoniale Versement du budget général Section : Pensions civiles et militaires de retraite et allocations temporaires d’invalidité Personnels civils : retenues pour pensions : agents propres de l’État et agents détachés dans une administration de l’État sur un emploi conduisant à pension détachés dans une administration de l’État sur un emploi ne conduisant pas à pension propres des établissements publics et agents détachés en établissement public sur un emploi conduisant à pension détachés dans les collectivités et établissements publics locaux sur un emploi conduisant à pension détachés hors l’État sur un emploi ne conduisant pas à pension (hors France Télécom et hors La Poste) propres de France Télécom et agents détachés à France Personnels civils : retenues pour pensions : primes et indemnités ouvrant droit à pension Personnels civils : retenues pour pensions : validation des services auxiliaires : part agent : retenues rétroactives, versements du régime général, des autres régimes de base et de Personnels civils : retenues pour pensions : rachat des années d’études administration de l’État : surcotisations salariales du temps partiel et des cessations progressives d’activité propres des établissements publics et agents détachés hors l’État : surcotisations salariales du temps partiel et des cessations progressives d’activité propres de La Poste et agents détachés à La Poste propres et détachés des budgets annexes Personnels civils : contributions des employeurs : agents (hors allocation temporaire d’invalidité) ne conduisant pas à pension (hors allocation temporaire Personnels civils : contributions des employeurs : primes et indemnités ouvrant droit à pension Personnels civils : contributions des employeurs : validation des services auxiliaires : part employeur : complément patronal, versements du régime général, des autres régimes de base et de l’Ircantec allocation temporaire d’invalidité Personnels militaires : retenues pour pensions : agents Personnels militaires : retenues pour pensions : primes et Personnels militaires : retenues pour pensions : validation des services auxiliaires : part agent : retenues rétroactives, versements du régime général, des autres régimes de base et de l’IRCANTEC Personnels militaires : retenues pour pensions : rachat des années d’études Personnels militaires : contributions des employeurs : agents propres de l’État et agents détachés dans une agents détachés dans une administration de l’État sur un emploi ne conduisant pas à pension agents propres des établissements publics et agents détachés en agents détachés dans les collectivités et établissements publics locaux sur un emploi conduisant à pension agents détachés hors l’État sur un emploi ne conduisant pas à pension (hors France Télécom et hors La Poste) primes et indemnités ouvrant droit à pension de base et de l’IRCANTEC Recettes diverses (administration centrale) : Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) : transfert au titre de l’article 59 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 Recettes diverses (administration centrale) : La Poste : versement de la contribution exceptionnelle de l’Établissement public national de financement des retraites de La Poste Recettes diverses (administration centrale) : versement du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) au titre de la majoration du minimum vieillesse : personnels civils vieillesse : personnels militaires Recettes diverses (administration centrale) : compensation démographique généralisée : personnels civils démographique généralisée : personnels militaires Recettes diverses : récupération des indus sur pensions : personnels civils pensions : personnels militaires Section : Ouvriers des établissements industriels de l’État Cotisations salariales et patronales Contribution au fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État (FSPOEIE) et au fonds des rentes d’accident du travail des ouvriers civils des établissements militaires (RATOCEM) Compensations inter-régimes généralisée et spécifique Autres financements : Fonds de solidarité vieillesse (FSV), Fonds de solidarité invalidité (FSI) et cotisations Section : Pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre et autres Financement de la retraite du combattant : participation du budget général Financement de la retraite du combattant : autres moyens Financement du traitement de membres de la Légion d’honneur : participation du budget général d’honneur : autres moyens Financement du traitement de personnes décorées de la Médaille militaire : participation du budget général de la Médaille militaire : autres moyens Financement des pensions militaires d’invalidité : participation du budget général d’invalidité : autres moyens Financement des pensions d’Alsace-Lorraine : participation du budget général Financement des pensions d’Alsace-Lorraine : autres Financement des allocations de reconnaissance des anciens supplétifs : participation du budget général Financement des pensions des anciens agents du chemin de fer franco-éthiopien : participation du budget général Financement des pensions des sapeurs-pompiers et anciens agents de la défense passive victimes d’accident : participation du budget général Financement des pensions de l’ORTF : participation fer franco-éthiopien : autres financements : Fonds de solidarité vieillesse (FSV), Fonds de solidarité invalidité (FSI) et cotisations agents de la défense passive victimes d’accident : autres financements : Fonds de solidarité vieillesse (FSV), Fonds de solidarité invalidité (FSI) et cotisations rétroactives Financement des pensions de l’ORTF : autres Financement des pensions de l’ORTF : recettes Total des recettes IV. – COMPTES DE CONCOURS FINANCIERS Accords monétaires Remboursements des appels en garantie de convertibilité concernant l’Union monétaire ouest-africaine convertibilité concernant l’Union monétaire d’Afrique convertibilité concernant l’Union des Comores Avances à l’audiovisuel public Avances aux collectivités territoriales et aux collectivités régies par les articles 73, 74 et 76 de la Section : Avances aux collectivités et établissements publics et aux collectivités régies par l’article 74 de la Constitution Remboursement des avances de l’article 70 de la loi du 31 mars 1932 et de l’article L. 2336-1 du code général des collectivités territoriales Remboursement des avances de l’article 14 de la loi n° 46-2921 du 23 décembre 1946 et de l’article L. 2336-2 du code général des collectivités Remboursement des avances de l’article 34 de la loi n° 53-1336 du 31 décembre 1953 (avances spéciales sur recettes budgétaires) Avances à la Nouvelle-Calédonie (fiscalité Section : Avances sur le montant des impositions revenant aux régions, départements, communes, établissements et divers organismes Taxe d’habitation et taxes annexes Taxes foncières et taxes annexes Cotisation foncière des entreprises et taxes annexes Section : Avances remboursables de droits de mutation à titre onéreux destinées à soutenir les départements et d’autres collectivités affectés par les conséquences économiques de l’épidémie de covid-19 Avances remboursables de droits de mutation à titre onéreux destinées à soutenir les départements et d’autres collectivités affectés par les conséquences économiques de l’épidémie de covid-19 Prêts à des États étrangers Section : Prêts à des États étrangers en vue de faciliter la vente de biens et de services concourant au développement du commerce extérieur de la France Remboursement des prêts accordés à des États étrangers en vue de faciliter la vente de biens et de services concourant au développement du commerce extérieur de la France Section : Prêts à des États étrangers pour consolidation de dettes envers la Remboursement de prêts du Trésor à l’Agence française de développement en vue de favoriser le développement économique et social dans des États Remboursement de prêts octroyés par l’Agence française de développement Section : Prêts aux États membres de la zone euro Remboursement des prêts consentis aux États membres de l’Union européenne dont la monnaie est l’euro Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés Section : Prêts et avances pour le logement des agents de l’État Avances aux agents de l’État pour l’amélioration de l’habitat Avances aux agents de l’État à l’étranger pour la prise en location d’un logement Section : Prêts pour le développement économique et social Prêts accordés au titre du soutien à la filière nickel Prêts pour le développement économique et Prêts à la filière automobile Prêts aux petites et moyennes entreprises Prêts octroyés dans le cadre des programmes d’investissement d’avenir à la société concessionnaire de la liaison express entre Paris et l’aéroport Paris-Charles de Gaulle Prêts à la société concessionnaire de la liaison express entre Paris et l’aéroport Paris-Charles de Gaulle remboursables et prêts bonifiés aux entreprises touchées par la crise de la covid-19 ou par le conflit en Ukraine Avances remboursables et prêts bonifiés aux entreprises touchées par la crise de la covid-19 ou par le conflit en à divers services de l’État ou organismes gérant des services publics Remboursement des avances octroyées au titre du préfinancement des aides communautaires de la politique agricole commune Remboursement des avances octroyées à des organismes distincts de l’État et gérant des services publics Remboursement des prêts et avances octroyés à des services de l’État Remboursement des avances octroyées au titre de l’indemnisation des victimes du Benfluorex Remboursement des prêts octroyés aux exploitants d’aéroports touchés par la crise de covid-19 au titre des dépenses de sûreté-sécurité Remboursement des prêts octroyés à Île-de-France Mobilités à la suite des conséquences de Remboursement des prêts destinés à soutenir les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) à la suite des conséquences de l’épidémie de covid-19 FranceAgriMer au titre des préfinancements de fonds européens SECONDE PARTIE MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES DISPOSITIONS POUR 2025 I. – AUTORISATION DES CRÉDITS DES MISSIONS ET PERFORMANCE DES MISSIONS Article 42 Il est ouvert aux ministres, pour 2025, au titre du budget général, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement s’élevant respectivement aux montants de 613 360 058 945 € et de 580 139 471 648 €, conformément à la répartition par mission donnée à l’état B annexé à la présente loi. État B RÉPARTITION, PAR MISSION ET PROGRAMME, DES CRÉDITS DU BUDGET GÉNÉRAL BUDGET GÉNÉRAL Mission / Programme Crédits de Action extérieure de l’État Action de la France en Europe et dans le monde dont titre 2 Diplomatie culturelle et d’influence Français à l’étranger et affaires Rapatriement d’urgence pour les interruptions volontaires de grossesse (ligne supprimée) générale et territoriale de l’État Administration territoriale de l’État Vie politique Conduite et pilotage des politiques de alimentation, forêt et affaires rurales Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt Sécurité et qualité sanitaires de Allègements du coût du travail en agriculture (TODE-AG) Prévention et surveillance des aléas climatiques (ligne supprimée) Fonds de soutien à la filière de la noisette (ligne supprimée) Aide publique au Aide économique et financière au Renforcement des fonds propres de l’Agence française de développement Solidarité à l’égard des pays en Restitution des « biens mal Fonds de solidarité pour le développement Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant, mémoire et liens avec la Nation Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale Audiovisuel public France Télévisions ARTE France Radio France France Médias Monde Institut national de l’audiovisuel TV5 Monde Programme de transformation Cohésion des Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables Aide à l’accès au logement Urbanisme, territoires et amélioration de Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire Politique de la ville Interventions territoriales de l’État Conseil et contrôle de l’État Conseil d’État et autres juridictions Conseil économique, social et environnemental Cour des comptes et autres juridictions Crédits non Provision relative aux rémunérations Dépenses accidentelles et imprévisibles Transmission des savoirs et démocratisation de la Soutien aux politiques du ministère de la culture Environnement et prospective de la politique de Préparation et emploi des forces Soutien de la politique de la défense Équipement des forces Direction de l’action du Gouvernement Coordination du travail gouvernemental Protection des droits et libertés développement et mobilité durables Infrastructures et services de transports Affaires maritimes, pêche et aquaculture Paysages, eau et biodiversité Expertise, information géographique et Prévention des risques Énergie, climat et après-mines Service public de l’énergie l’écologie, du développement et de la mobilité durables Fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires Sûreté nucléaire et radioprotection Fonds territorial climat (ligne supprimée) Fonds érosion côtière (ligne Fonds pour financer la réalisation d’un rapport de vérification des données prises en compte dans le rapport de l’INERIS pour estimer la durée d’ennoyage de la mine de potasse d’Alsace (ligne supprimée) Développement des entreprises et régulations Plan “France Très haut débit” Statistiques et études économiques Stratégies économiques Financement des opérations patrimoniales en 2025 sur le compte d’affectation spéciale “Participations financières de l’État” Politique d’accompagnement et de développement des monnaies locales (ligne supprimée) Engagements financiers Charge de la dette et trésorerie de l’État (crédits évaluatifs) Appels en garantie de l’État (crédits Charge de la dette de SNCF Réseau reprise par Dotation du Mécanisme européen de Augmentation de capital de la Banque européenne Fonds de soutien relatif aux prêts et contrats financiers structurés à risque Amortissement de la dette de l’État liée à la covid-19 (ligne supprimée) Enseignement scolaire public du premier degré Enseignement scolaire public du second degré Vie de l’élève Enseignement privé du premier et du second Soutien de la politique de l’éducation Enseignement technique agricole Gestion des finances Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local Conduite et pilotage des politiques économiques et financières Facilitation et sécurisation des échanges Immigration, asile et Immigration et asile Intégration et accès à la nationalité française Investir pour la France de 2030 Soutien des progrès de l’enseignement et de la recherche Valorisation de la recherche Accélération de la modernisation des Financement des investissements stratégiques Financement structurel des écosystèmes Justice judiciaire Administration pénitentiaire Protection judiciaire de la jeunesse Accès au droit et à la justice Conduite et pilotage de la politique de la justice Conseil supérieur de la magistrature Médias, livre et industries culturelles Presse et médias Livre et industries culturelles Emploi outre-mer Conditions de vie outre-mer Fonds pour le soutien aux entreprises touchées par les mouvements sociaux de 2024 en Martinique (ligne supprimée) Plan de relance Pouvoirs publics Présidence de la République Assemblée nationale La Chaîne parlementaire Indemnités des représentants français au Parlement européen Conseil constitutionnel Haute Cour Cour de justice de la République Recherche et enseignement supérieur Formations supérieures et recherche universitaire Vie étudiante Recherches scientifiques et technologiques Recherche spatiale Recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durables Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle Recherche duale (civile et militaire) Enseignement supérieur et recherche agricoles Régimes sociaux et de retraite Régimes sociaux et de retraite des transports Régimes de retraite et de sécurité sociale des marins Régimes de retraite des mines, de la SEITA, et Relations avec les Concours financiers aux collectivités territoriales et à leurs groupements Concours spécifiques et administration Remboursements et d’impôts d’État (crédits évaluatifs) d’impôts locaux (crédits évaluatifs) Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins Protection maladie Reversement à la sécurité sociale des recettes de la Facilité pour la Relance et la Résilience (FRR) européenne au titre du volet « Ségur investissement » du plan national de relance et de résilience Registre national des cancers (ligne Police nationale Gendarmerie nationale Sécurité et éducation routières Sécurité civile Solidarité, insertion et égalité des chances Inclusion sociale et protection des personnes Handicap et dépendance Égalité entre les femmes et les hommes Sport, jeunesse et vie associative Jeunesse et vie associative Jeux olympiques et paralympiques 2024 Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 Transformation et fonction publiques Performance et résilience des bâtiments de l’État et de ses opérateurs Transformation publique Fonction publique Conduite et pilotage de la transformation et de la Travail, emploi et administration des ministères sociaux Accès et retour à l’emploi Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi Amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail Soutien des ministères sociaux Article 43 au titre des budgets annexes, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement s’élevant respectivement aux montants de 2 502 659 050 € et de 2 479 204 448 €, conformément à la répartition par budget annexe donnée à l’état C État C PROGRAMME, DES CRÉDITS DES BUDGETS ANNEXES BUDGETS ANNEXES Mission / Soutien aux prestations de l’aviation civile Navigation aérienne Transports aériens, surveillance et certification Édition et diffusion Pilotage et ressources humaines Article 44 I. – Il est ouvert aux ministres, pour 2025, au titre des comptes d’affectation spéciale, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement s’élevant respectivement aux montants de 76 430 492 240 € et de 76 430 492 240 €, conformément à la répartition par compte donnée à l’état D II. – Il est ouvert aux ministres, pour 2025, au titre des comptes de concours financiers, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement 149 750 847 982 € et de 149 879 650 533 €, conformément à la État D PROGRAMME, DES CRÉDITS DES COMPTES D’AFFECTATION SPÉCIALE ET DES COMPTES DE CONCOURS FINANCIERS Structures et dispositifs de sécurité Contrôle et modernisation de la politique de la Contribution à l’équipement des collectivités territoriales pour l’amélioration des transports en commun, de la sécurité et de la circulation routières Désendettement de l’État Développement et transfert en agriculture Recherche appliquée et innovation en agriculture Financement des aides aux collectivités pour l’électrification rurale Électrification rurale Opérations de maîtrise de la demande d’électricité, de production d’électricité par des énergies renouvelables ou de production de proximité dans les zones non interconnectées Contribution des cessions immobilières au désendettement de l’État Opérations immobilières et entretien des bâtiments de l’État Opérations en capital intéressant les participations financières de l’État Désendettement de l’État et d’établissements publics de l’État Pensions civiles et militaires de retraite et allocations temporaires d’invalidité Ouvriers des établissements industriels de Pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre et autres pensions II. – COMPTES DE monétaires internationaux Relations avec l’Union monétaire d’Afrique centrale Relations avec l’Union des Comores Avances aux collectivités territoriales et aux collectivités régies par les articles 73, 74 et 76 de la Constitution Avances aux collectivités et établissements publics, à la Nouvelle-Calédonie et aux collectivités Avances sur le montant des impositions revenant aux régions, départements, communes, établissements et divers Avances remboursables de droits de mutation à titre onéreux destinées à soutenir les départements et économiques de l’épidémie de covid-19 (ligne Prêts à des États étrangers Prêts du Trésor à des États Prêts à des États étrangers pour consolidation de dettes envers la France Prêts à l’Agence française de développement en vue de favoriser le développement économique et social dans des États étrangers Prêts aux États membres de l’Union européenne dont la monnaie est l’euro Prêts et avances pour le logement des agents de Prêts pour le développement économique et social Soutien à la filière nickel en Nouvelle des investissements d’avenir Prêts à la société concessionnaire de la liaison express entre Paris et l’aéroport Paris-Charles de Gaulle Avances à l’Agence de services et de paiement, au titre du préfinancement des aides communautaires de la politique agricole commune Avances à des organismes distincts de l’État et gérant des services publics Prêts et avances à des services de Avances à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (ONIAM) au titre de Prêts aux exploitants d’aéroports touchés par la crise de covid-19 au titre des dépenses de Prêts destinés à soutenir l’épidémie de la covid-19 Prêts destinés à soutenir les autorités organisatrices de la mobilité à la suite des conséquences de l’épidémie de la covid-19 Prêts à FranceAgriMer au titre des préfinancements de fonds européens DE LA PERFORMANCE Article 45 Il est défini pour l’année 2025 au titre du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux, les objectifs et les indicateurs associés conformément à la répartition par mission donnée à l’état G annexé à la présente État G LISTE DES OBJECTIFS ET DES INDICATEURS Un objectif de niveau mission qui est aussi un objectif de niveau programme, s’accompagne du numéro de programme indiqué entre parenthèses et la mention « [Stratégique] » est adjointe à l’objectif du programme. Idem pour les indicateurs. Action extérieure de l’État Promouvoir le multilatéralisme et agir pour une Europe souveraine, unie, démocratique (105) Optimiser l’effort français en faveur du maintien de la paix (105) Renforcer la qualité et l’efficience du service consulaire (151) Délais de traitement des documents administratifs et des demandes de titres, de la prise de rendez-vous jusqu’à la délivrance au demandeur (151) 105 - Action de la France en Europe et dans le monde Assurer un service diplomatique efficient et de Efficience de la fonction achat Efficience de la gestion immobilière Poursuivre les efforts en faveur de l’égalité femme/homme Respect des coûts et délais des grands projets Europe souveraine, unie, démocratique [Stratégique] Dossiers préparés dans le cadre des échéances européennes et des échanges bilatéraux maintien de la paix [Stratégique] Position de la France dans le classement mondial des contributeurs financiers des organisations internationales Promouvoir les objectifs environnementaux à Renforcer la sécurité internationale et la sécurité des Français Accroître la sécurité de la France au travers de celle de nos partenaires Lutte contre la désinformation et communication Veiller à la sécurité des Français à l’étranger 151 - Français à l’étranger et affaires consulaires service consulaire [Stratégique] Délai de transcription des actes d’état civil en consulat délivrance au demandeur [Stratégique] Nombre de documents délivrés par ETPT Simplifier les démarches administratives Dématérialisation des services consulaires 185 - Diplomatie culturelle et d’influence Accroître la performance du dispositif d’aide à l’export Accompagnement des acteurs économiques Développer l’attractivité de la France Attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche Attractivité de la France en termes Bourses du gouvernement français Dynamiser les ressources externes Autofinancement et partenariats Renforcer l’influence culturelle, linguistique et éducative de la France Diffusion de la langue française Établissements homologués du réseau de l’enseignement français à l’étranger Établissements scolaires labellisés Nombre de professeurs formés par le réseau dans les systèmes éducatifs locaux Présence de la culture et des idées françaises à l’étranger Administration générale et territoriale de Accompagner les missions liées à l’entrée et au séjour des étrangers en France dans un contexte de dématérialisation des procédures (354) Délai d’enregistrement des demandes d’asile au guichet unique des demandeurs d’asile (GUDA) (354) Délai de traitement des demandes de passeports talents (354) Délai moyen de traitement des demandes de renouvellement de titre séjour (354) Améliorer l’efficience de l’administration territoriale de l’État (354) Optimisation de l’occupation de l’immobilier de bureau (354) Taux de sites en multi-occupation sur le périmètre de l’ATE (354) Taux de véhicules mutualisés entre au moins deux services de l’État sur le périmètre de l’ATE Assurer la parité des emplois de la filière préfectorale et territoriale de l’État (354) Taux de féminisation dans les primo-nominations (354) Assurer le pilotage stratégique et opérationnel des crises et des politiques de sécurité (354) Nombre d’exercices territoriaux de gestion de crise réalisés avec activation du COD (354) Taux d’exercices PPI réalisés dans les délais réglementaires (354) Taux de contrôle des armureries (354) Élargir et diversifier les conditions d’accueil du public (354) Taux de connexions au site internet départemental de l’État (354) Taux de sites labellisés sur le référentiel qualité de l’administration territoriale de l’État (ATE) (354) Optimiser la fonction juridique du ministère (216) Taux de réussite de l’État (SGAMI et préfectures) devant les juridictions administratives et judiciaires (216) Réaffirmer les préfectures en tant que garantes des libertés publiques et du respect de la loi (354) Délais moyens d’instruction des titres (354) Taux d’actes transmis via le système d’information @CTES (354) Taux de contrôle des actes des collectivités locales et établissements publics (354) 216 - Conduite et pilotage des politiques de Améliorer la performance des fonctions supports Efficience de la gestion des ressources humaines Efficience immobilière Engager une transformation du numérique Efficience numérique Optimiser la fonction juridique du ministère Coût moyen de la fonction juridique du ministère de l’Intérieur préfectures) devant les juridictions administratives et judiciaires 232 - Vie politique Améliorer l’information des citoyens Amélioration de l’acheminement de la propagande à l’électeur à la bonne adresse Optimiser le délai de remboursement des candidats Délai moyen du remboursement de la propagande Délai moyen du remboursement forfaitaire des dépenses de campagne Organiser les élections au meilleur coût Coût moyen de l’élection par électeur inscrit sur les listes électorales 354 - Administration territoriale de l’État contexte de dématérialisation des procédures [Stratégique] d’asile au guichet unique des demandeurs d’asile (GUDA) talents [Stratégique] renouvellement de séjour à compter de la prise de rendez-vous jusqu’à la délivrance du titre de séjour au demandeur renouvellement de titre séjour [Stratégique] Délai moyen de traitement des premières demandes d’admission au séjour l’administration territoriale de l’État [Stratégique] de bureau [Stratégique] périmètre de l’ATE [Stratégique] préfectorale et territoriale de l’État [Stratégique] Taux de féminisation dans les primo-nominations des crises et des politiques de sécurité [Stratégique] réalisés avec activation du COD [Stratégique] délais réglementaires [Stratégique] Taux de contrôle des armureries [Stratégique] Taux de respect de la périodicité des visites de contrôle obligatoires par la commission de sécurité des établissements recevant du public et d’immeubles de grande hauteur d’accueil du public [Stratégique] l’État [Stratégique] l’État (ATE) [Stratégique] des libertés publiques et du respect de la loi [Stratégique] Délai moyen de mise à disposition des cartes nationales d’identité et passeports Délais moyens d’instruction des titres d’information @CTES [Stratégique] locales et établissements publics [Stratégique] Taux de dossiers de fraude documentaire et à l’identité détectés par les centres d’expertise et de ressources titres (CERT) pour la CNI, le passeport, le permis de conduire et le certificat d’immatriculation d’une part et les préfectures pour les titres de séjour d’autre part Renforcer l’attractivité de l’administration territoriale de l’État Nombre de préfectures dont le nombre de postes non pourvus est supérieur à 3 % Nombre et pourcentage de postes non pourvus au niveau Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales Combiner la performance économique et environnementale des exploitations agricoles, des filières agroalimentaires et forestières (149) Concours publics à l’agriculture / Excédent brut d’exploitation des entreprises agricoles (149) Part des superficies cultivées en agriculture biologique dans la superficie agricole utilisée (S.A.U.) (149) Favoriser le changement de pratiques afin de préserver la santé publique et l’environnement (206) Maîtrise de l’utilisation des pesticides et des antibiotiques (206) 149 - Compétitivité et durabilité de agroalimentaires et forestières [Stratégique] Excédent brut d’exploitation des entreprises agricoles Évolution des parts de marché françaises à l’international pour les produits agricoles et agro-alimentaires, forêt-bois, bio-sources et le machinisme agricole biologique dans la superficie agricole utilisée (S.A.U.) [Stratégique] Récolte de bois rapportée à la production Investir dans les territoires ruraux et les filières Part des bénéficiaires d’ICHN dans l’ensemble des demandeurs des aides PAC Part des surfaces forestières gérées de façon durable Taux de bois contractualisés en forêt domaniale Renforcer la qualité du service et maîtriser les coûts de gestion des politiques publiques Taux de dossiers (1er pilier, ICHN, MAEC-BIO) payés dans les délais prévus 206 - Sécurité et qualité sanitaires de Évaluer, prévenir et réduire les risques sanitaires à tous les stades de la production Suivi de l’activité de l’ANSES Suivi des non-conformités constatées lors des préserver la santé publique et l’environnement des antibiotiques [Stratégique] Promotion de l’ancrage territorial de S’assurer de la réactivité et de l’efficience du système de contrôle sanitaire Efficacité des services de contrôle sanitaire Préparation à la gestion de risques sanitaires 215 - Conduite et pilotage des politiques de Mettre en œuvre les actions ministérielles dans des conditions optimales de coût et de qualité de service Efficience de la fonction immobilière Efficience de la fonction informatique Sécuriser et simplifier l’accès des usagers au droit, aux données et procédures du ministère Taux d’utilisation des téléprocédures Taux de dématérialisation des enquêtes statistiques régulières 381 - Allègements du coût du travail en Allègement du coût du travail de la main-d’œuvre saisonnière Impact des exonérations de cotisations et contributions sociales patronales sur l’emploi de la main-d’œuvre saisonnière agricole Aide publique au développement Renforcer l’évaluation et la redevabilité de l’action en matière de développement Efficience de l’aide bilatérale 110 - Aide économique et financière au Assurer une gestion efficace et rigoureuse des crédits octroyés à l’aide au développement Capacité des fonds multilatéraux à mener avec succès des projets compatibles avec la réalisation de leurs objectifs de développement Effet de levier de l’activité de prêts de Frais de gestion du programme 110 Contribuer à la mise en œuvre des ODD, en concentrant l’aide sur les zones prioritaires et les priorités stratégiques françaises Part (en montant) de l’effort financier de l’État pour les pays les moins avancés puis les pays Part des prêts de l’AFD qui sont affectés aux priorités thématiques du CICID Part des ressources subventionnées des fonds multilatéraux qui sont affectées aux priorités thématiques du CICID multilatéraux qui sont affectées aux zones géographiques 209 - Solidarité à l’égard des pays en développement Améliorer la redevabilité et l’efficacité de l’aide Frais de gestion du programme 209 renforçant la composante bilatérale et en concentrant l’aide sur les pays prioritaires Part des crédits bilatéraux du programme et des taxes dédiés aux priorités du CICID Part des crédits du programme et des taxes destinés à des pays prioritaires Part des crédits multilatéraux du programme et des taxes dédiés aux priorités sectorielles du CICID Faire valoir les priorités stratégiques françaises dans l’aide publique acheminée par les canaux Part des versements du FED sur les priorités Renforcer les partenariats Évolution de l’APD support transitant par les collectivités territoriales françaises Part de l’APD bilatérale française transitant par la société civile dans l’APD bilatérale française totale Volume de l’activité des opérateurs AFD et Expertise France en gestion déléguée par l’Union Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation Liquider les dossiers avec la meilleure efficacité et la meilleure qualité possibles (169) Délai moyen de traitement du flux des dossiers de pension militaire d’invalidité (169) Sensibiliser chaque classe d’âge à l’esprit de défense par une JDC de qualité et pour un coût maîtrisé (169) Taux de satisfaction des jeunes au regard de la JDC (169) 158 - Indemnisation des victimes des persécutions Améliorer le délai de paiement des dossiers d’indemnisation des victimes de spoliations après l’émission des recommandations favorables Délai moyen de paiement des dossiers d’indemnisation des victimes de spoliations (résidents français et non résidents) après émission de la recommandation 169 - Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant, mémoire et liens avec la Nation Favoriser l’insertion professionnelle des jeunes éloignés de l’emploi Taux d’insertion professionnelle des volontaires du SMV (service militaire volontaire) Taux de volontaires stagiaires ayant achevé leur parcours SMV Fournir les prestations de l’ONAC-VG avec la meilleure efficacité possible Délai moyen de traitement des dossiers Nombre de titres/cartes anciens combattants traités et délai moyen des dossiers Fournir les prestations médicales, paramédicales et hôtelières aux pensionnaires de l’Institution nationale des Invalides au meilleur rapport Coût de la journée d’un pensionnaire de et la meilleure qualité possibles [Stratégique] pension militaire d’invalidité [Stratégique] Régler les prestations de soins médicaux gratuits avec la meilleure efficience possible Coût moyen de gestion d’un dossier de soins maîtrisé [Stratégique] Coût moyen par participant Intérêt des jeunes pour les métiers de la Taux de satisfaction des jeunes au regard de la JDC 372 - France Télévisions Assurer la maîtrise de la masse salariale, optimiser la gestion et être une entreprise de média exemplaire Index égalité femmes-hommes Maîtrise des charges Ressources propres Résultat d’exploitation Proposer une offre de service public, axée sur la création française et européenne dans un univers de média Part des dépenses de programmes dans les dépenses totales Qualité des programmes de fiction et S’adresser au public le plus large dans un environnement numérique Audiences de France Télévisions 373 - ARTE France Diffuser cette offre de programmes au public le plus large, sur tous les supports, partout en Europe Audiences linéaire et non linéaire Offrir des programmes culturels français et européens de qualité en donnant la priorité à la création et aux inédits Part des investissements dans les programmes dans les Volume horaire de programmes inédits engagés par ARTE France 374 - Radio France Charges de personnel Proposer une offre radiophonique de service public, axée sur la culture, dans un univers de média global Nombre de concerts donnés par les formations Proposer une offre radiophonique et culturelle de service Audience des antennes de Radio France Audience des offres numériques Fréquentation des évènements produits à la Maison de la radio 375 - France Médias Monde Résultat opérationnel récurrent Développer la présence française et francophone dans le paysage audiovisuel mondial Audience linéaire Volume de contacts pour France Médias Monde (audience linéaire et numérique) Proposer une offre reflet de la culture et des valeurs françaises et francophones dans un univers de média global Opinions favorables évaluant les valeurs d’expertise, d’objectivité et de référence Part des dépenses de programmes dans les charges 376 - Institut national de l’audiovisuel Assurer la conservation et la valorisation du patrimoine Nombre de vidéos vues en ligne par le grand public Taux de migration sur robotique des contenus du dépôt légal encore stockés sur supports physiques Constituer et transmettre les savoirs et les Taux d’insertion professionnelle des 377 - TV5 Monde Évolution des ressources propres Audience réelle d’exploitation totales 383 - Programme de transformation Contribuer à la transformation de Avancement des projets de transformation prioritaires collectivités régies par les articles 73, 74 et 76 de la Constitution (Compte de concours financiers) 833 - Avances sur le montant des impositions revenant aux Mettre les avances de TICPE et de frais de gestion à disposition des départements et des régions à une date certaine Taux de versement des avances de TICPE (taxe intérieure de consommation des produits énergétiques) et de frais de gestion aux départements et aux régions Mettre les avances sur contributions directes locales à disposition des collectivités territoriales à une date certaine Taux de versement des avances aux collectivités sur contributions directes locales 834 - Avances remboursables de droits de mutation à Assurer l’accès rapide des départements au mécanisme d’avances remboursables Taux de remboursement des crédits par les collectivités bénéficiaires Cohésion des territoires Aider les ménages modestes à faire face à leurs dépenses de logement (109) Taux d’effort net médian Améliorer l’encadrement éducatif et les chances de réussite scolaire des élèves les plus en Évolution des chances de réussite scolaire des élèves scolarisés dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) Améliorer la qualité de l’offre de services pour les personnes les plus vulnérables (177) Part de logements sociaux attribués à des ménages sans domicile (177) Taux de réponse positive du SIAO (service intégré d’accueil et d’orientation) aux demandeurs d’hébergement (177) Lutter contre les concentrations de pauvreté et favoriser l’accès et le retour à l’emploi des habitants des QPV Écart de revenu et d’emploi entre les QPV et celui des agglomérations environnantes Promouvoir le développement durable dans le logement et, plus généralement, dans la construction Consommation énergétique globale des logements Satisfaire dans les meilleurs délais la demande de logements locatifs, en particulier dans les zones tendues et pour les demandeurs aux ressources les plus faibles (135) Fluidité du parc de logements sociaux Performance du dispositif DALO Soutenir la compétitivité et l’attractivité des territoires Écart du taux de création d’entreprises dans les zones prioritaires d’aménagement du territoire par rapport à la moyenne nationale 109 - Aide à l’accès au logement leurs dépenses de logement [Stratégique] Taux d’effort net médian des ménages en locatif ordinaire ou en accession selon la configuration familiale locatif ordinaire ou en accession selon le type de parc 112 - Impulsion et coordination de la politique Renforcer la cohésion sociale et territoriale Impact des crédits FNADT dans les dispositifs contractuels entre l’État et les collectivités locales Réduction du temps d’accès des usagers à une maison « France Services » et amélioration du service rendu Renforcer les capacités stratégiques et techniques des collectivités territoriales et des acteurs dans les Soutenir efficacement les collectivités en demande d’ingénierie pour accélérer leurs projets spécifiques 135 - Urbanisme, territoires et amélioration de Améliorer et adapter la qualité du parc Concours de l’ANAH à la résorption des passoires thermiques dans le parc privé Couverture des enjeux de l’habitat privé liés à l’habitat indigne et aux copropriétés dégradées par les dispositifs de l’ANAH Part des aides de l’ANAH à destination des ménages aux revenus modestes ou très modestes Promouvoir la mixité sociale au sein des agglomérations au travers de la mixité de l’offre Atteinte des objectifs annuels de financement de logements locatifs sociaux (LLS) dans les communes soumises à l’article 55 de la loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) Promouvoir la planification, la connaissance et le développement des territoires Développement des pôles urbains d’intérêt national Intervention des établissements publics fonciers (EPF) d’État et locaux en recyclage de friches Taux de couverture de la planification urbaine Consommation énergétique des logements sociaux Économies d’énergie et performance environnementale grâce à MaPrimeRénov par geste demandeurs aux ressources les plus faibles [Stratégique] Part des attributions de logements sociaux hors QPV dédiées aux demandeurs de logements sociaux du premier quartile de ressources ou à des personnes relogées dans le cadre d’une opération de renouvellement urbain ou d’une opération de requalification de copropriétés dégradées Pourcentage de logements locatifs sociaux agréés 147 - Politique de la ville Améliorer la qualité de l’habitat pour les habitants des quartiers concernés dans le cadre des programmes de rénovation urbaine Suivi de l’amélioration de la qualité des logements locatifs sociaux dans le cadre du NPNRU Suivi de la reconstitution de l’offre de logements locatifs sociaux NPNRU Renforcer l’activité et la mixité fonctionnelle des territoires urbains prioritaires Écart entre la densité d’établissements exerçant une activité d’industrie et de commerce dans les territoires entrepreneurs et celle constatée dans les unités urbaines correspondantes 162 - Interventions territoriales de l’État Améliorer les conditions de vie de la population Nombre de personnes bénéficiant de l’amélioration du niveau d’équipement Assurer une remise à niveau des équipements structurants de la Corse Qualité des équipements structurants de la Corse Reconquérir la qualité de l’eau en Concentration moyenne en nitrates des cours d’eau des baies du plan algues vertes Réduire l’exposition des populations de Martinique et de Guadeloupe à la chlordécone Exposition des populations de Martinique et de Guadeloupe à la chlordécone via les denrées alimentaires consommées ou mises sur le marché 177 - Hébergement, parcours vers le logement et Améliorer l’efficience de l’offre de services pour les personnes les plus vulnérables Suivi de la contractualisation pluriannuelle entre les opérateurs locaux et l’État services pour les personnes les plus vulnérables [Stratégique] ménages sans domicile [Stratégique] d’hébergement [Stratégique] Conseil et contrôle de l’État Contribuer à l’amélioration de la gestion publique et des politiques publiques (164) Suites données aux recommandations de la Cour et des chambres régionales et territoriales des comptes (164) Réduire les délais de jugement (165) Délai moyen constaté de jugement des affaires devant le Conseil d’État, les cours administratives d’appel, les tribunaux administratifs et la Cour nationale du droit d’asile et délai prévisible moyen de jugement devant la Commission du contentieux du stationnement payant (165) 126 - Conseil économique, social et environnemental Conseiller les pouvoirs publics Origine des saisines Participation citoyenne Visibilité du CESE Dialoguer et coopérer avec les instances consultatives créées auprès des collectivités Interagir avec les territoires Participer à la transition sociale, écologique et éducative Gestion environnementale du CESE 164 - Cour des comptes et autres juridictions Assister les pouvoirs publics Avis rendus par le Haut-Conseil des Finances publiques Nombre d’auditions au Parlement Nombre de rapports établis par les chambres régionales des comptes sur le fondement des articles L. 235-1 et L. 235-2 du code des juridictions financières (ligne publique et des politiques publiques [Stratégique] Délais des travaux d’examen de la gestion chambres régionales et territoriales des comptes [Stratégique] Informer les citoyens Publication des rapports Sanctionner les irrégularités et les fautes de Suites données aux irrégularités 165 - Conseil d’État et autres juridictions Améliorer l’efficience des juridictions Nombre d’affaires réglées par agent de Nombre d’affaires réglées par membre du Conseil d’État, par magistrat des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel, ou par rapporteur de la Cour nationale du droit d’asile Assurer l’efficacité du travail consultatif Proportion des textes examinés en moins de deux mois par les sections administratives du Conseil d’État Maintenir la qualité des décisions Taux d’annulation des décisions Réduire les délais de jugement contentieux du stationnement payant [Stratégique] Proportion d’affaires en stock enregistrées depuis plus de 2 ans au Conseil d’État, dans les cours administratives d’appel et dans les tribunaux administratifs et depuis plus d’un an à la Cour nationale du droit d’asile et à la Commission du contentieux du stationnement payant Contrôle de la circulation et du stationnement routiers (Compte d’affectation spéciale) 751 - Structures et dispositifs de sécurité Assurer l’efficacité du système de contrôle automatisé, en termes de respect des règles du code de la route et en termes de gestion Disponibilité des radars Évolution des vitesses moyennes Taux de transformation des messages d’infraction émis par les dispositifs de contrôle automatisé des vitesses en avis de contravention 753 - Contrôle et modernisation de la politique de la circulation et du stationnement routiers Assurer l’efficacité du procès-verbal électronique au sein des services de l’État Taux de transformation des infractions relevées par les dispositifs de verbalisation électronique de l’État en avis de contravention Contrôle et exploitation aériens (Budget annexe) Assurer un haut niveau de sécurité de la navigation aérienne (612) Rapprochements inférieurs à 50 % de la norme de séparation entre aéronefs pour 100 000 vols contrôlés (avec responsabilité DSNA engagée) (612) Concourir à la sécurité et à la sûreté de l’aviation civile (614) Réduction des écarts à la réglementation grâce à des contrôles appropriés (614) Limiter les impacts environnementaux du transport aérien (614) Respect de la réglementation environnementale (614) Respect des marchés carbone appliqués à l’aviation (614) Maîtriser l’équilibre recettes / dépenses et l’endettement du budget annexe (613) Évolution de la dette brute (613) 612 - Navigation aérienne Améliorer l’efficacité économique des services de navigation aérienne Niveau des coûts unitaires des redevances métropolitaines de navigation aérienne Améliorer la ponctualité des vols Retard ATFM moyen par vol Améliorer le taux de couverture des coûts des services de navigation aérienne outre-mer par les redevances Taux de couverture des coûts des services de navigation aérienne outre-mer par la redevance pour services terminaux et la redevance océanique navigation aérienne [Stratégique] (avec responsabilité DSNA engagée) [Stratégique] Maîtriser l’impact environnemental du trafic Efficacité horizontale des vols (écart entre la trajectoire parcourue et la trajectoire directe des vols) 613 - Soutien aux prestations de l’aviation civile Assurer la formation des élèves ingénieurs aux meilleures conditions économiques Coût de la formation des élèves Taux de femmes admises aux concours ENAC dépenses et l’endettement du budget annexe [Stratégique] Évolution de la dette brute [Stratégique] S’assurer du recouvrement optimum des recettes du budget annexe Taux de recouvrement des recettes du budget annexe 614 - Transports aériens, surveillance et sûreté de l’aviation civile [Stratégique] Efficacité dans la conduite des enquêtes techniques de sécurité et dans l’exploitation de leurs Pourcentage d’inspections au sol réalisées sur des exploitants aériens étrangers priorisés et opérant de manière régulière sur les aéroports français réglementation grâce à des contrôles appropriés aérien [Stratégique] Respect de la réglementation environnementale l’aviation [Stratégique] Accroître l’accès du public au patrimoine national (175) Fréquentation des institutions patrimoniales et architecturales (175) Améliorer l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur (361) diplômés de l’enseignement supérieur Culture (361) Augmenter la fréquentation du public dans les lieux culturels sur l’ensemble du territoire (131) Fréquentation des lieux subventionnés (131) Favoriser un accès équitable à la culture notamment grâce au développement de l’éducation artistique et culturelle (361) Part des enfants et adolescents ayant bénéficié d’une action d’éducation artistique 131 - Création culturels sur l’ensemble du territoire [Stratégique] Fréquentation des lieux subventionnés Diffuser davantage les œuvres et les productions culturelles en France et à l’étranger Allongement de la diffusion des spectacles Effort d’irrigation territoriale Donner des bases économiques et professionnelles solides à la création Équilibre financier des structures Promotion de l’emploi artistique Inciter à l’innovation et à la diversité de la création Place de la création dans la programmation des structures de production subventionnées 175 - Patrimoines national [Stratégique] Accessibilité des collections au public architecturales [Stratégique] Taux de satisfaction du public des institutions et des sites patrimoniaux Améliorer la connaissance et la conservation des Archéologie préventive : Proportion des dossiers d’aménagement reçus faisant l’objet d’un arrêté de prescription de diagnostic et/ou d’un arrêté de prescription de fouilles préventives Part des crédits de conservation préventive par rapport aux crédits de restauration des monuments historiques Qualité de la maîtrise d’ouvrage État Élargir les sources d’enrichissement des patrimoines publics Effet de levier de la participation financière de l’État dans les travaux de restauration des monuments historiques qui ne lui appartiennent pas Taux de ressources propres des institutions patrimoniales et architecturales 224 - Soutien aux politiques du ministère de la Optimiser l’utilisation des crédits dédiés aux fonctions soutien Délais de paiement Taux de dématérialisation des démarches de subvention et taux de satisfaction usager sur les démarches en ligne Taux de féminisation dans les nominations 361 - Transmission des savoirs et démocratisation de la culture diplômés de l’enseignement supérieur [Stratégique] diplômés de l’enseignement supérieur Culture et culturelle [Stratégique] Mesure de l’effort en faveur des territoires prioritaires (% des crédits) Taux d’inscription au pass Culture Promouvoir, auprès du public le plus large, la recherche culturelle et la culture scientifique et technique Évolution du nombre annuel de visiteurs physiques d’Universcience, opérateur de la culture scientifique et technique Taux de satisfaction des visiteurs d’Universcience Renforcer l’autonomie financière des établissements publics diffusant la culture scientifique et technique notamment par l’amélioration de la part de leurs ressources propres Part des ressources propres d’Universcience, opérateur de la culture scientifique et technique Mettre à la disposition des armées les armements et matériels nécessaires au succès des opérations des forces armées (146) Taux de réalisation des équipements (146) 144 - Environnement et prospective de la politique de Améliorer le niveau de sécurité des forces et du patrimoine industriel et économique lié à la défense Taux d’avis émis dans les délais prescrits Taux des sites du domaine militaire et des sites industriels et économiques liés à la défense inspectés dans les délais prescrits Contribuer à l’autorisation et au contrôle des transferts des biens et technologies sensibles Délai de traitement des dossiers d’exportation de matériels de guerre Développer des capacités spatiales et de défense souveraines Taux de progression des études Taux de réalisation des études Développer les capacités scientifiques technologiques et industrielles nécessaires à la défense Taux de progression des technologies spécifiques nécessaires à la défense 146 - Équipement des forces Assurer une efficience maximale de la dépense d’équipement des forces Efficience du processus de paiement Évolution annuelle moyenne des devis à terminaison des opérations d’armement principales des forces armées [Stratégique] Évolution annuelle moyenne des délais de réalisation des opérations d’armement principales Taux de progression du lancement des nouveaux programmes en coopération Taux de réalisation des équipements 178 - Préparation et emploi des forces Commander des forces, aptes à comprendre et Efficacité du pré-positionnement des forces États-majors tactiques Exercices impliquant les états-majors Signalements stratégiques Volume de personnel militaire déployé Entraîner les forces Entrainement du domaine Cyber Entrainements du domaine spatial Niveau de réalisation des activités et de Préparer l’avenir Réserve opérationnelle Verdissement du parc des véhicules du ministère Soutenir les forces Améliorer le soutien du combattant Coût de la fonction Coût de la fonction maintien en condition opérationnelle par milieu Disponibilité des matériels Soutien des opérations par la DIRISI Soutien du SSA aux opérations 212 - Soutien de la politique de la défense Accompagner la politique d’égalité entre les femmes et les hommes Index égalité professionnelle au sein du ministère des armées Mettre les infrastructures à la disposition des forces armées en maîtrisant les coûts et les délais. Respect des délais et des coûts des grands projets d’infrastructure Rationaliser le développement des projets Respect des délais et des coûts des projets Renforcer l’efficience du soutien sur des fonctions Efficience immobilière du site de Balard Réussir la transformation du ministère et garantir les grands équilibres portés par la LPM Taux de reclassement du personnel militaire Taux de renouvellement des emplois primo-contractuels - Développement agricole et rural (Compte d’affectation spéciale) 775 - Développement et transfert en agriculture Orienter l’action des structures chargées du conseil aux agriculteurs et de l’accompagnement des démarches collectives de développement, en cohérence avec les objectifs principaux du PNDAR : accompagner les transitions des exploitations agricoles vers des systèmes plus résilients et sobres en intrants, tenant compte des besoins des agriculteurs, des consommateurs et des attentes des citoyens, par le conseil dans le cadre de démarches collectives, le transfert de connaissances, de méthodes et d’outils actionnables par les agriculteurs, le développement des compétences Nombre d’agriculteurs impliqués dans des groupes en transition agro-écologique (GIEE- 30 000) Nombre de documents de diffusion de connaissances inscrits dans la base de données RD-Agri par le réseau des chambres d’agriculture, le réseau des ONVAR et les GIEE 776 - Recherche appliquée et innovation en Renforcer le continuum entre recherche et innovation agricole pour accélérer l’émergence et l’appropriation d’innovations répondant aux enjeux d’une quadruple performance sociale, économique, sanitaire et environnementale Audience des actions de diffusion et formation organisées par le réseau des instituts techniques agricoles Capacité des instituts techniques agricoles à développer des partenariats multi-acteurs au niveau européen Capacité des ITA à diffuser leurs résultats auprès de différents publics (professionnel, grand public, français et international) via les médias traditionnels et Direction de l’action du Gouvernement Améliorer la sécurité et la performance des systèmes d’information de l’État (129) Niveau de sécurité des systèmes d’information de l’État (129) Favoriser l’adoption, dans les meilleurs délais, des décrets d’application des lois et des mesures de transposition des directives européennes (129) Taux d’application des lois (129) Taux de déficit de transposition des directives européennes (129) Optimiser le recrutement et la formation initiale des Hauts fonctionnaires (129) Dépenses consacrées au recrutement et à la formation initiale à l’INSP (129) 129 - Coordination du travail gouvernemental Accompagner les administrations dans leur transformation et la simplification de leurs relations avec les usagers Ouverture et diffusion des données publiques Qualité des démarches en ligne Améliorer l’information du citoyen sur les actions du Gouvernement Niveau d’information sur l’action du Niveau de connaissance des citoyens sur le danger des Améliorer la coordination des actions interministérielles de lutte contre les drogues et les toxicomanies Niveau de mobilisation des partenaires locaux dans la lutte contre les drogues des systèmes d’information de l’État [Stratégique] d’information de l’État [Stratégique] Taux de sites sensibles ayant subi un incident dont la durée globale est supérieure à 4h Améliorer le délai d’instruction des demandes d’indemnisation des victimes des essais nucléaires Délais moyens d’instruction et de paiement des Éclairer la décision politique en offrant une expertise reconnue Apport des travaux stratégiques et prospectifs pour éclairer l’action des pouvoirs publics et préparer les transposition des directives européennes [Stratégique] Taux d’application des lois [Stratégique] européennes [Stratégique] Optimiser le coût et la gestion des fonctions support Hauts fonctionnaires [Stratégique] formation initiale à l’INSP [Stratégique] S’assurer de l’efficacité du financement des produits des ministères Nombre de produits devenus des services public à impact national majeur au cours de l’année Taux de projets financés par des fonds affectés à la DINUM ayant atteint leurs objectifs 308 - Protection des droits et libertés Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) Contribution de l’ARCOM aux rapports gouvernementaux, aux projets de loi et au débat public Délai moyen d’instruction des dossiers Nombre de fréquences nouvelles autorisées et de nouveaux services conventionnés et notifiés Nombre de modifications administratives et de modifications de fréquences réalisées Nombre de saisine et d’avertissement traité par agent Pourcentage de personnes ayant reçu une recommandation qui ne se voient pas reprocher de nouveaux comportements de consommation illicite sur les réseaux pair à pair Autres autorités administratives indépendantes Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) Commission du secret de la défense nationale (CSDN) Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) Nombre de dossiers et de réclamations traités par an et par ETP d’agent traitant Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) Délai moyen d’instruction des dossiers et de transmission d’un avis au gouvernement par la CNIL Efficience de la gestion des dossiers Suivi des mises en demeure de la CNIL Défenseur des droits Efficience de la gestion des dossiers traités Taux d’effectivité du suivi des prises de Écologie, développement et mobilité Limiter l’exposition aux risques technologiques et réduire l’impact des pollutions industrielles et agricoles sur les personnes, les biens et l’environnement (181) Nombre total de contrôles des installations classées sur effectif de l’inspection (en ETPT) (181) Réduire les émissions de gaz à effet de serre (174) Émissions de gaz à effet de serre par habitant 113 - Paysages, eau et biodiversité Assurer la gestion intégrée de la ressource en Masses d’eau en bon état Plan eau - Réduction des fuites et sécurisation de l’approvisionnement en eau potable Préserver et restaurer la biodiversité Effort de protection des espaces naturels terrestres et Préservation de la biodiversité ordinaire Retour à la conformité en police de l’eau et de la nature SNB2030 - Réduction des pressions - Lutter contre les espèces exotiques envahissantes 159 - Expertise, information géographique et IGN : élaborer une description du territoire faisant Appétence pour les données de l’IGN Météo-France : disposer d’un système performant de prévision météorologique et d’avertissement des risques météorologiques Performance des modèles de prévision numérique du temps et de la procédure de vigilance Mobiliser les pouvoirs publics et la société civile en faveur de la transition écologique Contribuer à l’information publique relative à l’environnement et au développement durable Veiller aux retombées collectives des activités techniques, scientifiques et économiques Financement de l’établissement par des ressources propres Production et diffusion des connaissances scientifiques et techniques 174 - Énergie, climat et après-mines Apporter une aide aux ménages en situation de précarité énergétique pour payer leurs factures Impact de l’usage du chèque énergie sur l’indicateur de précarité énergétique Taux d’usage du chèque énergie Maîtriser l’énergie en réduisant la consommation et en développant l’usage des énergies Économies d’énergie via le système Efficience du fonds chaleur renouvelable de l’ADEME Suivi du développement de la chaleur EnR&R en lien avec l’atteinte des objectifs européens de part renouvelable dans la consommation d’énergie finale Réduction des émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs Émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs Nombre d’infrastructures de recharge installées dans les locaux à usage d’habitation Nombre de contribuables ayant bénéficié d’un crédit d’impôt sur le revenu au titre des dépenses effectivement supportées pour l’acquisition et la pose d’un système de recharge pour véhicule électrique Part des voitures électriques dans les ventes de voitures neuves serre [Stratégique] 181 - Prévention des risques personnes, les biens et l’environnement [Stratégique] classées sur effectif de l’inspection (en ETPT) [Stratégique] Réduire l’impact des déchets et des produits sur les personnes, les biens et l’environnement Efficacité du fonds économie circulaire Réduire la vulnérabilité des personnes, des biens et de l’environnement aux risques naturels majeurs et Prévention des inondations Prévision des inondations 203 - Infrastructures et services de transports Améliorer l’efficacité, l’attractivité, la régularité et la qualité des services nationaux de transport conventionnés de voyageurs Contribution à l’exploitation ramenée aux Pourcentage de trains en grand retard (>30 minutes) Pourcentage de trains supprimés Régularité des services nationaux de transport conventionnés à 5 minutes Taux de remplissage Améliorer la qualité des infrastructures de Coût des opérations de régénération et d’entretien du réseau ferré État des réseaux routier, ferroviaire et fluvial Améliorer la régulation dans les transports routiers et développer la part des modes alternatifs à la route Contrôle des transports routiers Part de marché des grands ports maritimes Part modale des transports non routiers Contribuer à la compensation de la pénibilité des conditions de travail des conducteurs routiers, avec un objectif de développement de l’emploi Niveau des embauches de conducteurs en contrepartie des départs en CFA Réaliser au meilleur coût pour la collectivité les projets de desserte planifiés et moderniser efficacement les réseaux de transports Intérêt socio-économique des 205 - Affaires maritimes, pêche et aquaculture Mieux contrôler les activités de pêche Contrôles menés par le dispositif de contrôle et de surveillance des affaires maritimes (DCS) dans le cadre de la politique commune des pêches Contrôles menés par les administrations de l’État dans le cadre de la politique commune des pêches Efficacité des contrôles des pêches Promouvoir la flotte de commerce et l’emploi Évolution de l’emploi et de la flotte de commerce maritime Taux d’emploi des anciens élèves des établissements d’enseignement maritime 6 mois après leur sortie de formation Renforcer la sécurité maritime et la protection de l’environnement Contrôle des navires contrôle et de surveillance (DCS) des affaires maritimes dans le cadre des politiques publiques relatives à l’environnement marin Ratio entre le nombre de personnes sauvées et le nombre de personnes impliquées dans un accident maritime après une opération de sauvetage coordonnée par les CROSS Taux de vérification des signalements de pollutions marines par moyens habilités 217 - Conduite et pilotage des politiques de Être une administration exemplaire, au regard du développement durable, dans la maîtrise des moyens de fonctionnement 235 - Sûreté nucléaire et radioprotection Assurer un contrôle performant de la sûreté nucléaire et de la radioprotection et renforcer l’information du public Maîtrise des délais de délivrance des décisions de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) Développer l’excellence de la recherche au niveau européen et international dans le domaine de la sûreté nucléaire et de la radioprotection Production scientifique de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) 345 - Service public de l’énergie Contribuer à la péréquation tarifaire dans les zones non interconnectées Ratio du montant pris en charge par la CSPE par rapport au coût total de production par ZNI Contribuer à porter à 10 % la part des énergies renouvelables dans la consommation de gaz d’ici 2030 Part des énergies renouvelables dans la consommation de gaz Rémunération de référence moyenne des nouveaux contrats de soutien pour l’injection de gaz (€/MWh) Volume de biométhane injecté Contribuer à porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité Part des énergies renouvelables dans la production Puissance installée des principales filières de production d’électricité à partir d’énergie renouvelable : éolien terrestre, éolien en mer, photovoltaïque nouveaux contrats de soutien pour les principales filières de production d’électricité à partir d’énergie renouvelable : éolien terrestre, éolien en mer, photovoltaïque (€/MWh) Contribuer à porter à au moins 6,5 gigawatts les capacités installées d’effacements en Capacités d’effacements installées Prix de clearing de l’appel d’offres effacements (AOE) contractualisé pour l’année par le gestionnaire du réseau public de transport public d’électricité (€/MW) Développer une filière de l’hydrogène renouvelable et décarbonée Compensation du différentiel entre les coûts de production de l’hydrogène décarboné et les coûts de production de l’hydrogène fossile (€/kg) 380 - Fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires Efficacité des crédits mobilisés dans le cadre du Fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires Effet de levier exprimé sur la totalité du fonds Qualité du cadre de vie Surface de friches recyclées Surface de friches recyclées par million d’euros dépensé Rénovation énergétique Taux moyen d’économies d’énergie Faciliter le développement des sites industriels Nombre net de nouveaux sites industriels et d’extensions significatives de sites industriels Renforcer l’efficacité des aides aux entreprises (134) Écart de prix moyen de l’électricité pour les entreprises les plus consommatrices d’électricité entre la France et des pays tiers (134) Écart entre le taux de croissance des entreprises aidées par Bpifrance et celui des entreprises comparables (134) 134 - Développement des entreprises et Améliorer l’efficacité du soutien public à l’internationalisation des entreprises Effet de levier de la subvention pour charges de service public (SCSP) sur le chiffre d’affaires à l’export généré par les entreprises accompagnées par Business France Assurer le fonctionnement loyal et sécurisé des Part des visites ayant donné lieu à des constats d’anomalie Taux de suite opérationnelle des enquêtes en matière de pratiques anticoncurrentielles Développer l’attractivité touristique de la France Évolution des recettes issues du tourisme entreprises [Stratégique] entre la France et des pays tiers [Stratégique] Écart de taux de pérennité à 3 ans des entreprises aidées aidées par Bpifrance et celui des entreprises comparables Effets de levier et d’entraînement des dispositifs de garantie 220 - Statistiques et études économiques Développer la dématérialisation des enquêtes, dans le but d’alléger la charge de réponse des enquêtés, de gagner en qualité et de réduire les coûts Dématérialisation des enquêtes Faire parler les chiffres de l’Insee et aller au-devant de tous les publics Pertinence de l’Insee du point de vue des utilisateurs du site Insee.fr Respecter les engagements de la France par rapport à l’Europe en termes de délais de diffusion des résultats Nombre de jours de retard cumulés entre les dates de diffusion et les dates prévues dans les engagements européens 305 - Stratégies économiques Assurer l’efficacité du réseau international de la Direction générale du Trésor Taux de réponse de la DG Trésor aux demandes d’avis adressées aux services économiques par la représentation permanente de la France auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et par le bureau de l’administrateur pour la France au Fonds monétaire international (FMI) Taux de satisfaction des acteurs économiques locaux sur l’action des services économiques Assurer la qualité de l’analyse et des prévisions présentées dans le projet de loi de finances, dans le domaine des évolutions économiques et dans celui des recettes fiscales Fiabilité comparée, au vu des réalisations, des prévisions du Gouvernement présentées dans le RESF et de celles des instituts de conjoncture Fiabilité des prévisions de recettes fiscales Assurer un traitement efficace du surendettement Capacité de la Banque de France à traiter dans les meilleurs délais un dossier de surendettement Efficience du traitement des dossiers de surendettement 343 - Plan France Très haut débit Accompagner la montée en compétences numériques de la population française Déployer le dispositif des conseillers Généralisation de la couverture en fibre optique sur l’ensemble du territoire à l’horizon 2025 Nombre cumulé de locaux (foyers et entreprises) éligibles à la FttH au titre de l’année N dans la zone d’initiative publique France entière Engagements financiers de l’État Couvrir le programme d’émission dans les meilleures conditions d’efficience et de sécurité (117) Taux de couverture moyen des adjudications (117) Favoriser l’investissement dans le logement en préservant l’équilibre financier du fonds d’épargne Efficience du fléchage de l’épargne réglementée vers le financement du logement social (145) Prélèvement effectué par l’État sur le fonds d’épargne (145) 114 - Appels en garantie de l’État (crédits évaluatifs) Assurer l’équilibre à moyen terme des procédures publiques d’assurance-crédit, notamment en maintenant une dispersion suffisante des catégories de risques garantis Indice moyen pondéré du portefeuille des risques de l’assurance-crédit (risque pays) Encourager les PME à prospecter les marchés Taux de retour en fin de période de garantie Qualité de gestion des prêts garantis par l’État (PGE) par Bpifrance Délais d’indemnisation des banques et de paiement des commissions Part de dossiers PGE contrôlés Répondre aux besoins des entreprises en garanties du risque exportateur, tout en respectant le principe de subsidiarité et en limitant l’exposition de l’État sur les moins bons risques Pourcentage des bons risques et des moins bons risques parmi les entreprises bénéficiaires des garanties du risque Satisfaire la demande des entreprises en couverture de risque de change, sous la contrainte de la gestion à l’équilibre de la procédure Nombre de PME ayant bénéficié d’une garantie de change Position nette réévaluée (valeur du portefeuille risque/couverture au 31/12 de l’année) 117 - Charge de la dette et trésorerie de Améliorer l’information préalable par les correspondants du Trésor de leurs opérations financières affectant le compte du Trésor Taux d’annonce des correspondants du Trésor meilleures conditions d’efficience et de sécurité Adjudications non couvertes Taux de couverture moyen des adjudications Obtenir un niveau de contrôle des risques de qualité constante et qui minimise la survenance d’incidents Incidents d’exécution des opérations de dette et de trésorerie Qualité du système de contrôle Optimiser la gestion de la trésorerie en fonction des conditions de marché Rémunération des placements de trésorerie Solde du compte de l’État à la Banque de France en fin de journée 145 - Épargne Encourager le développement de l’épargne individuelle à long terme afin de contribuer au financement de Rapport des placements finançant les entreprises sur le total des placements des compagnies d’assurance dans le cadre des contrats d’assurance vie gérés réglementée vers le financement du logement social [Stratégique] sur le fonds d’épargne [Stratégique] Taux de clôtures de PEL donnant lieu à un prêt d’épargne logement 344 - Fonds de soutien relatif aux prêts et contrats Assurer un versement efficient des aides aux collectivités territoriales, groupements, établissements publics locaux et services départementaux d’incendie et de secours dans le cadre de la sortie des emprunts à risque Part (en nombre) des rejets de virement 369 - Amortissement de la dette de l’État liée à la covid-19 Retracer l’amortissement de la dette de l’État en 2020 et 2021 liée à la covid-19 Taux de réalisation de l’objectif annuel inscrit dans l’échéancier Enseignement scolaire Conduire le maximum de jeunes aux niveaux de compétences attendues en fin de formation initiale et à l’obtention des diplômes correspondants Proportion de jeunes âgés de 18 à 24 ans ne possédant ni CAP, ni BEP, ni diplôme plus élevé et qui ne poursuivent ni études, ni formation (champs public et privé) Taux d’accès au baccalauréat (champs Taux d’accès au diplôme correspondant des élèves ou apprentis inscrits en première année d’un cycle de formation Taux d’accès au diplôme national du brevet (DNB) Conduire tous les élèves à l’acquisition des connaissances et compétences attendues à l’entrée de 6ème. Proportion d’élèves les plus performants et score moyen de l’ensemble des élèves en français à l’entrée en 6e et score moyen de l’ensemble des élèves en mathématiques à l’entrée en 6e Favoriser la poursuite d’études des jeunes à l’issue de la scolarité secondaire Poursuite d’études des nouveaux bacheliers issus de l’enseignement public et privé 139 - Enseignement privé du premier et du second Mixité des filles et des garçons en terminale Proportion d’élèves entrant en 3e avec au moins un an de retard Résultats des élèves aux épreuves écrites de français et de mathématiques au DNB Conduire tous les élèves à la maîtrise des connaissances et compétences du socle commun au terme de la scolarité primaire Proportion d’élèves venant du privé et entrant en sixième avec au moins un an de retard Proportion d’élèves ayant une maîtrise satisfaisante des savoirs fondamentaux à l’entrée en 6e en CM1 en CP Favoriser la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle des jeunes à l’issue de leur scolarité secondaire Taux d’emploi 6 mois après la sortie de formation selon le diplôme préparé Répondre aux besoins éducatifs de tous les élèves sur l’ensemble du territoire Nombre d’académies bénéficiant d’une dotation globale équilibrée parmi les 30 académies Scolarisation des élèves en situation de handicap dans l’enseignement primaire et secondaire 140 - Enseignement scolaire public du premier degré maîtrise des connaissances et compétences du socle commun exigibles au terme de la scolarité primaire sixième avec au moins un an de retard Scolarisation des élèves du 1er degré en situation de handicap Promouvoir un aménagement équilibré du territoire éducatif en optimisant les moyens alloués Écarts de taux d’encadrement à l’école primaire entre éducation prioritaire (EP) et hors EP et proportion d’enseignants avec 5 ans et plus d’ancienneté en EP d’une dotation globale équilibrée parmi les 141 - Enseignement scolaire public du second degré Écart de taux de réussite au diplôme national du brevet (DNB) entre éducation prioritaire (EP) et hors EP Scolarisation des élèves du second degré en situation de handicap Écart de taux d’encadrement au collège entre éducation prioritaire (EP) et hors EP et proportion des enseignants avec 5 ans d’ancienneté et plus en EP d’une dotation équilibrée parmi les 30 académies Pourcentage d’heures d’enseignement délivrées devant des groupes de dix élèves ou moins Pourcentage d’heures d’enseignement non assurées (pour indisponibilité des locaux, absence d’enseignants non remplacés) 143 - Enseignement technique agricole Assurer un enseignement général, technologique et professionnel conduisant à la réussite scolaire et à une bonne insertion sociale et professionnelle Nombre de personnes diplômées chaque année dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire Taux d’emploi après la sortie de formation selon le diplôme préparé Taux de réussite aux examens Optimiser la gestion de la formation initiale scolaire Dépense de l’État pour la formation d’un élève de l’enseignement agricole technique 214 - Soutien de la politique de l’éducation Améliorer la qualité de la gestion des ressources humaines Efficacité et efficience du remplacement des personnels enseignants des premier et second degrés publics Part des surnombres disciplinaires Optimiser les moyens des fonctions support Dépense de fonctionnement par agent Ratio d’efficience bureautique Réussir la programmation et la gestion des grands rendez-vous de l’année scolaire Coût des examens des élèves et des concours de personnels enseignants par candidat présent Nombre de postes d’enseignants non pourvus à la rentrée scolaire et durée moyenne des vacances de postes (enseignement public) 230 - Vie de l’élève Faire respecter l’école, améliorer le climat scolaire et favoriser l’apprentissage de la responsabilité et de la citoyenneté Taux d’absentéisme des élèves Taux d’incidents graves pour Taux de participation des lycéens aux élections des « Conseils des délégués pour la vie lycéenne » (CVL) Promouvoir la santé des élèves et contribuer à améliorer leur qualité de vie Proportion d’élèves considérés comme harcelés Proportion d’élèves ayant bénéficié de visites médicales et de dépistage Taux de couverture des prescriptions des commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées pour la scolarisation des élèves en situation de handicap Financement des aides aux collectivités pour l’électrification rurale (Compte d’affectation spéciale) Améliorer le rythme de décaissement des subventions attribuées aux AODE Stock de subventions attribuées restant à décaisser par les AODE 793 - Électrification rurale Amélioration de la qualité des réseaux de Résorption des départs mal alimentés (DMA) Sécurisation des réseaux basse tension en fils Gestion des finances publiques Améliorer l’efficacité de la lutte contre la fraude fiscale et du traitement des dépenses publiques et contribuer à l’accessibilité et à la clarté de la norme fiscale Recouvrement des amendes et des produits locaux Taux de déclaration spontanée (civisme) Taux de recouvrement spontané (civisme) Renforcer la qualité de service aux usagers et l’efficience des réseaux du recouvrement fiscal Coût de collecte des recettes douanières et Taux de réponse de la DGDDI et de la DGFiP aux demandes de rescrit dans les délais réglementaires 156 - Gestion fiscale et financière de Délais de production de la doctrine fiscale opposable à l’administration Déployer un cadre rénové de la gestion Efficacité de la lutte contre la fraude fiscale Être exemplaire en matière de responsabilité sociale et environnementale Promouvoir l’égalité femmes-hommes Réduire les émissions de gaz à effets de Maîtriser les coûts de gestion de la DGFiP au profit d’une efficience accrue Taux d’intervention et d’évolution de la Renforcer la qualité de service au profit des usagers et des partenaires Délai de paiement des dépenses publiques Proximité de l’administration, relation de confiance, rapidité Qualité des comptes publics Taux de satisfaction des usagers 218 - Conduite et pilotage des politiques économiques et financières Améliorer l’action interministérielle et la qualité des services rendus Qualité de service des prestations de service numériques de l’AIFE Qualité des objectifs, des indicateurs et de la JPE des programmes du budget de l’État Satisfaction des agents par rapport à leur environnement de travail numérique Améliorer les conditions d’emploi des Part des agents bénéficiant de prestations d’action sociale dans les secteurs de la restauration, de l’aide au logement et des séjours vacances pour enfants et adolescents Renforcer la qualité de la formation professionnelle Moderniser les fonctions support et maîtriser leur Accompagner la transition écologique Gains relatifs aux actions achat des ministères et des établissements publics et organismes de l’État 302 - Facilitation et sécurisation des échanges Amplifier la lutte contre les trafics et la criminalité organisée et garantir la conformité des marchandises sur l’ensemble de la chaîne logistique criminalité organisée Garantir la conformité des marchandises sur l’ensemble de la chaîne logistique Faire de la douane une administration moderne et innovante Faire de la donnée un outil central de la douane Optimiser et moderniser le traitement des flux de marchandises en frontière et consolider l’accompagnement des Accompagner les entreprises en sécurisant leurs opérations douanières Consolider l’accompagnement des entreprises Gestion du patrimoine immobilier de l’État (Compte d’affectation spéciale) Optimiser le parc immobilier de l’État Rendement d’occupation des surfaces 723 - Opérations immobilières et entretien des Surfaces de bureaux remis au Domaine, inoccupées depuis 36 mois ou plus Immigration, asile et intégration l’immigration irrégulière (303) Nombre de retours forcés exécutés (303) Améliorer les conditions d’accueil et d’intégration des étrangers (104) Efficience de la formation linguistique dans le cadre du CIR (contrat d’intégration républicaine) (104) Accès et financement de la formation linguistique dans le cadre du CIR (Contrat d’intégration républicaine) Délai d’attente pour accéder à une formation linguistique (ligne supprimée) Réduire les délais de traitement de la demande d’asile (303) Délai de l’examen d’une demande d’asile par l’OFPRA (303) 104 - Intégration et accès à la Améliorer l’efficacité du traitement des dossiers de naturalisation Efficacité de la procédure d’instruction d’un dossier de naturalisation d’intégration des étrangers [Stratégique] CIR (contrat d’intégration républicaine) [Stratégique] Part des signataires du CIR ayant accédé à un emploi d’une durée au moins égale à un mois au cours du semestre suivant le semestre de leur inscription à France Travail Part des signataires du CIR ayant déclaré rechercher un emploi lors du premier entretien à l’OFII, inscrits à France Travail la même année (calendaire) que la signature du Programme AGIR : taux de sortie positive en logement et en emploi ou en formation des bénéficiaires de la protection 303 - Immigration et asile l’immigration irrégulière [Stratégique] Nombre d’éloignements et de départs aidés exécutés Nombre de retours forcés exécutés Optimiser la prise en charge des demandeurs d’asile Part des demandeurs d’asile hébergés Part des places occupées par des demandeurs d’asile et autres personnes autorisées d’asile [Stratégique] d’asile par l’OFPRA [Stratégique] Taux de transfert des demandeurs d’asile placés sous procédure Dublin Investir pour la France de 2030 Augmenter l’effort national de R&D Contribution de France 2030 à l’effort de R&D national 421 - Soutien des progrès de l’enseignement et de la recherche Développer l’innovation pédagogique Part de la population étudiante et enseignante impliquée dans des projets financés par le PIA Ouvrir les établissements à de nouveaux modes de gestion Part des cofinancements dans la gestion des équipements structurants soutenus par le PIA 422 - Valorisation de la recherche Faciliter l’appropriation de l’innovation Capacité des Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT) à générer leurs ressources propres et à accompagner les start-ups Évolution du nombre d’essais cliniques réalisés par les écosystèmes de santé soutenus par le Soutenir les investissements dans le parc industriel concourant au renforcement de la performance environnementale Taux de réussite commerciale des actions concourant à la performance environnementale 423 - Accélération de la modernisation des Accélérer la croissance des PME et des ETI Investissements en capital innovation en proportion du PIB Qualité du soutien à l’innovation Soutenir la modernisation des entreprises françaises Évolution du nombre de partenaires privés impliqués dans des projets d’innovation collaborative (PSPC et 424 - Financement des investissements stratégiques Accélérer les démonstrateurs et le déploiement des innovations technologiques Taux de réussite commerciale des projets soutenus Adapter le capital humain aux filières d’avenir Mobiliser la recherche sur les innovations Préparer les métiers de demain Favoriser les transferts de technologies et la valorisation de la recherche dans les filières d’avenir Transfert de technologies dans les filières Soutenir l’industrialisation dans les filières Emplois industriels 425 - Financement structurel des écosystèmes S’appuyer sur l’excellence des écosystèmes de l’ESR et contribuer à son rayonnement dans un contexte international compétitif Évolution des établissements d’enseignement supérieur français les mieux classés dans le classement de l’Université de Leiden Soutenir l’émergence et le développement des start-ups et nouveaux sites industriels Financement des start-ups industrielles Performance des start-ups lauréates de Améliorer les conditions de détention des personnes sous main de justice ainsi que les conditions de travail des personnels pénitentiaires (107) Taux d’occupation des établissements pénitentiaires (107) Favoriser la réinsertion (107) Pourcentage de personnes placées sous écrou et condamnées bénéficiant d’une mesure sous écrou de DDSE, PE ou SL (107) Garantir une aide à la décision efficace et améliorer la qualité des prises en charge éducatives (182) Délais moyens de prise en charge (imputables aux services du secteur public et du secteur associatif habilité) (182) Durée de placement (182) Nombre de jeunes (hors investigation, TIG, réparations et stages) scolarisés, en situation d’emploi, inscrits dans un dispositifs d’insertion hors PJJ, inscrits en UEAJ PJJ / nombre total de jeunes en fin de mesure (182) Rendre une justice de qualité (en première instance) (166) Proportion d’affaires civiles terminées en moins de douze mois sur les douze derniers mois en première instance (166) 101 - Accès au droit et à la justice Améliorer l’accompagnement des victimes Taux de prise en charge des victimes d’infractions Favoriser l’accès de tous au droit et à la justice Délai de traitement des demandes d’aide juridictionnelle après réception d’un dossier complet Part de la population à moins de 30 minutes d’un point justice ou d’un espace de rencontre Part des demandes d’aide juridictionnelle déposées et traitées par voie dématérialisée Garantir l’efficience du dispositif d’aide Coût de traitement d’une décision d’aide juridictionnelle Taux de mise en recouvrement des frais avancés par l’État au titre de l’aide juridictionnelle 107 - Administration pénitentiaire personnels pénitentiaires [Stratégique] Taux d’établissements pénitentiaires labellisés dans le processus de « prise en charge et accompagnement des personnes détenues » pénitentiaires [Stratégique] Taux d’occupation des structures dédiées au maintien des liens familiaux Taux de personnes détenues bénéficiant d’une cellule individuelle Taux de recours à la visioconférence dans le cadre des extractions judiciaires Favoriser la réinsertion [Stratégique] Évolution du TIG Impact sur la population carcérale du développement des peines courtes alternatives à Mesure de l’activité des services pénitentiaires d’insertion et de probation Part des prévenus en attente de jugement sur l’ensemble de la population pénale Pourcentage de détenus bénéficiant d’une formation générale Pourcentage de personnes détenues bénéficiant d’une activité rémunérée à l’intérieur des établissements pénitentiaires DDSE, PE ou SL [Stratégique] Renforcer la sécurité des établissements Nombre d’actes de violence pour 1 000 personnes détenues Nombre d’évasions pour 10 000 détenus (sous garde pénitentiaire directe/hors de Taux de détenus radicalisés ayant suivi un programme de prévention de la radicalisation violente 166 - Justice judiciaire Adapter et moderniser la justice Dépense moyenne de frais de justice par affaire faisant l’objet d’une réponse pénale Part des conciliations réussies Satisfaction sur la qualité de l’accueil dans les tribunaux Transformation numérique de la justice Rendre une justice de qualité (en appel) Délai théorique d’écoulement du stock des procédures Nombre d’affaires civiles et pénales traitées par magistrat traitées par personnel de greffe Taux de cassation (affaires civiles et pénales) Rendre une justice de qualité (en cassation) instance) [Stratégique] moins de douze mois sur les douze derniers mois en première instance Proportion d’affaires pénales terminées en moins de douze mois sur les douze derniers mois en première instance Renforcer l’efficacité de la réponse pénale, le sens et l’efficacité de la peine Alternatives aux poursuites (TJ) Délai de mise à exécution des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme Taux de mise à exécution des peines Taux de peines alternatives à l’emprisonnement 182 - Protection judiciaire de la jeunesse améliorer la qualité des prises en charge éducatives services du secteur public et du secteur associatif habilité) Durée de placement [Stratégique] nombre total de jeunes en fin de mesure [Stratégique] Proportion de jeunes en détention provisoire parmi les jeunes détenus Optimiser l’emploi des moyens humains, financiers et matériels Taux d’occupation et de prescription des 310 - Conduite et pilotage de la politique de la justice Égalité professionnelle entre les femmes et les Égalité professionnelle au sein du ministère de la Justice Optimiser la qualité et l’efficience des fonctions de soutien Performance des SIC Performance énergétique du parc occupé en année n-1 Respect des coûts et des délais des grands projets immobiliers projets informatiques 335 - Conseil supérieur de la magistrature Contribuer à la continuité du fonctionnement de l’institution judiciaire Délai utile d’examen des propositions de nomination du garde des Sceaux Médias, livre et industries culturelles Favoriser l’accès du public aux bibliothèques et le développement de la lecture (334) Fréquentation des bibliothèques (334) Veiller au maintien du pluralisme de la presse (180) Diffusion de la presse (180) 180 - Presse et médias Améliorer le ciblage et l’efficacité des dispositifs d’aide Effet de levier des aides directes d’investissement à la presse Part de l’aide publique globale accordée à la presse d’information politique et générale Taux de portage de la presse d’abonnés Contribuer au développement de l’Agence France-Presse et à la qualité de sa gestion Croissance des charges Développement de produits et de marchés à fort potentiel de croissance Soutenir les efforts des radios associatives dans leurs missions sociales de proximité Part des subventions sélectives au sein du Fonds de soutien à l’expression radiophonique Veiller au maintien du pluralisme de la presse Diffusion de la presse [Stratégique] 334 - Livre et industries culturelles bibliothèques et le développement de la lecture [Stratégique] Amélioration de l’accès au document Fréquentation des bibliothèques Soutenir la création et la diffusion du livre Part de marché des librairies indépendantes Renouvellement de la création éditoriale Encourager la création et la sauvegarde d’emplois durables dans le secteur marchand (138) Impact des exonérations de cotisations patronales de sécurité sociale sur l’évolution des effectifs salariés dans les DOM (138) Lutter contre l’exclusion du marché du travail des publics les plus éloignés de l’emploi par des actions de formation professionnelle adaptées (138) Taux d’insertion des volontaires du SMA en fin de contrat (138) Mieux répondre au besoin de logement social (123) Fluidité du parc de logements sociaux (123) 123 - Conditions de vie outre-mer Accompagner les collectivités d’outre-mer dans leur action en faveur de l’aménagement et du développement Taux de réalisation des projets d’investissement du programme 123 Mieux répondre au besoin de logement social 138 - Emploi outre-mer d’emplois durables dans le secteur marchand [Stratégique] salariés dans les DOM [Stratégique] formation professionnelle adaptées [Stratégique] contrat [Stratégique] Taux d’insertion professionnelle des jeunes ayant bénéficié d’une mesure de formation professionnelle en mobilité, 6 mois après la sortie de la mesure Participations financières de l’État 731 - Opérations en capital intéressant les Assurer la performance des entreprises du périmètre APE en matière de responsabilité sociale et Entreprises ayant au moins 25 % de femmes dans les instances dirigeantes Entreprises réalisant un bilan GES complet Assurer le succès des opérations de cessions des participations financières Écart entre les recettes de cessions et la valeur boursière des participations cédées Taux des commissions versées par l’État à ses conseils Veiller à l’augmentation de la valeur des Rentabilité opérationnelle des capitaux employés (ROCE) Suivi et maîtrise de l’endettement Taux de rendement de l’actionnaire 732 - Désendettement de l’État et Contribuer au désendettement de l’État et d’administrations publiques (APU) Part des ressources consacrées au désendettement de l’État et d’administrations publiques Réduction de la dette des entités entrant dans le périmètre des administrations publiques Pensions (Compte d’affectation spéciale) 741 - Pensions civiles et militaires de retraite et Maîtriser le coût de la gestion des pensions civiles et militaires de retraite (PCMR) Coût de gestion d’un ressortissant du régime des pensions civiles et militaires de retraite Coût de gestion des pensions civiles et militaires de retraite pour 100 € de pensions versés Optimiser la prévision de dépenses et recettes des pensions Dépenses de pensions civiles et militaires de retraites et allocations temporaires d’invalidité : écart entre la prévision et l’exécution 742 - Ouvriers des établissements industriels de Maîtriser les coûts de la gestion administrative inclus dans la dépense totale Coût du processus de contrôle d’une Dépenses de gestion pour 100 € de pension Dépenses de pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État : écart entre la prévision et l’exécution Optimiser le taux de recouvrement Taux de récupération des indus et Assurer la mise en œuvre rapide du plan de relance Taux de consommation des crédits Soutenir et transformer l’économie Créations d’emplois liées aux mesures de Réduction des émissions de CO2 en France 362 - Écologie Assurer la mise en œuvre rapide du volet Écologie du plan de relance Assurer la transition énergétique des bâtiments publics Économie d’énergie attendue Développer la part des modes alternatifs à la 363 – Compétitivité Accompagner les entreprises dans la transition numérique et moderniser l’État Rang de la France au sein de l’UE en matière d’intégration des technologies dans les entreprises Assurer la contribution des garanties publiques au soutien de la compétitivité Écart de taux de pérennité à 3 ans des entreprises aidées Suivi des volumes de capitaux déployés par les véhicules d’investissement bénéficiant de la garantie Compétitivité du plan de relance Sécuriser nos approvisionnements dans les secteurs stratégiques et soutenir l’emploi industriel Nombre d’emplois créés ou confortés grâce aux dispositifs de relocalisations sectorielles ou territoriales Soutenir les entreprises à l’export Nombre de missions VIE engagées dans les PME et ETI Taux d’impact en termes de courant d’affaire du chèque export Prêts à des États étrangers (Compte de concours financiers) 851 - Prêts du Trésor à des États Engager au moins 55 % de financements climat chaque Pourcentage de projets engagés qui répondent à un objectif climatique (atténuation et/ou adaptation au changement climatique) au sens des marqueurs de Rio (en % des engagements totaux hors projets militaires) Permettre la réalisation de projets de développement durable dans les pays étrangers, faisant appel au savoir-faire français Pourcentage de protocoles de prêt signés au cours de l’année n-2 ayant donné lieu à l’imputation d’un contrat dans les deux ans après la signature. 852 - Prêts à des États étrangers pour consolidation de dettes envers la France Participer au rétablissement de la stabilité macroéconomique et à la création des conditions de la croissance des pays en développement Pourcentage de pays dont la soutenabilité de la dette a été rétablie par l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés (Compte de concours financiers) 862 - Prêts pour le développement économique et social Appuyer les dispositifs de sauvegarde des entreprises Effet de levier sur les capitaux privés d’un prêt pour le développement économique et social Pérennité des entreprises soutenues, à n+3, mesurée par le taux de remboursement des prêts pour le développement économique et social accordés en n-3 877 - Avances remboursables et prêts bonifiés aux entreprises touchées par la crise de la covid-19 ou par le conflit en Apporter une réponse ciblée et efficace pour les entreprises stratégiques présentant de réelles possibilités de reprise Taux de défaillance des entreprises soutenues au 31/12/2020, au 31/12/2021, au 31/12/2022 Taux de recouvrement l’État ou organismes gérant des services publics (Compte de concours financiers) Assurer le respect des conditions de financement et de durée des prêts et avances du Trésor Respect de la règle de neutralité budgétaire des opérations, pour l’État Respect des conditions de durée des prêts et avances du Trésor 828 - Prêts destinés à soutenir les Assurer l’accès rapide des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) au mécanisme de l’avance Taux de consommation des crédits budgétaires dédiés au 30/06/2021 Taux de remboursement des crédits par les AOM bénéficiaires au 31/12/2021, 31/12/2022 et suivant jusqu’à la date limite de remboursement du 31/12/2030 (Budget annexe) Améliorer l’accès à l’information légale et administrative et l’offre de services aux usagers Accès aux informations et aux démarches Diffusion de la norme juridique Transparence du débat public 623 - Édition et diffusion Optimiser la production et développer la diffusion des données Améliorer la productivité et réduire l’impact environnemental Contribution au développement de l’accès à la commande publique Optimiser et sécuriser la production du Journal officiel (JO) 624 - Pilotage et ressources humaines Optimiser les fonctions soutien Recherche et enseignement supérieur Accroître la production scientifique des opérateurs de recherche et leur dynamisme autour des priorités nationales de recherche Performance de la production scientifique française mesurée par la part dans le décile des publications les plus citées au monde (Top 10 %) des corpus thématiques définis par les clusters du pilier 2 du programme-cadre européen Horizon Europe (part mondiale) Europe (part espace FR/ALL/RU) Europe (part UE 27) Production scientifique des opérateurs de la mission Améliorer la part de la R&D des entreprises françaises dans l’effort national de recherche Effort de la recherche de la France Intensifier le rayonnement international et parfaire l’intégration européenne de la recherche spatiale française Production scientifique des opérateurs du programme Participer activement à la construction de l’Europe de la recherche Présence des opérateurs de la mission dans les projets financés par le PCRI de l’Union européenne Répondre aux besoins de qualification supérieure par la formation tout au long de la vie Accès à l’enseignement supérieur des jeunes de 20/21 ans selon leur origine sociale Admission dans l’enseignement supérieur Insertion professionnelle des diplômés en formation initiale Part des étudiants étrangers en mobilité internationale inscrits en Licence, en Master et en Doctorat sur l’ensemble des inscrits de ces mêmes formations Pourcentage d’une classe d’âge obtenant un diplôme de l’enseignement supérieur en formation initiale 142 - Enseignement supérieur et recherche agricoles Développer la valorisation de la recherche vers les secteurs professionnels et l’appui aux politiques publiques Nombre d’opérations collectives portées par INRAE mobilisant une expertise scientifique en appui aux politiques publiques par an Former des ingénieurs, des vétérinaires et des paysagistes répondant aux besoins des milieux économiques, formés aux pratiques de la recherche et ouverts sur l’international Taux d’insertion des diplômés Organiser les formations dans des conditions optimales de coût et de qualité de service d’un étudiant de l’enseignement supérieur agricole 150 - Formations supérieures et recherche Améliorer l’efficience des opérateurs Accès aux services et ressources documentaires de Efficience environnementale Part des mentions à faibles effectifs (L et M) Qualité de la gestion immobilière Taux de recettes propres des établissements Améliorer la réussite des étudiants Mesures de la réussite étudiante Améliorer le transfert et la valorisation des résultats de la recherche Montant des contrats de recherche passés avec les entreprises dans les ressources des opérateurs Montant des redevances sur titre de propriété intellectuelle dans les ressources des opérateurs Produire des connaissances scientifiques au meilleur niveau international Production scientifique des établissements de l’enseignement supérieur Renforcer l’ouverture européenne et internationale des établissements Coopération internationale Présence des opérateurs du programme dans les projets financés par le PCRI de l’Union Européenne Proportion d’étrangers dans les recrutements Formation continue 172 - Recherches scientifiques et technologiques Développer le rayonnement international de la recherche française Chercheurs étrangers recrutés ou accueillis temporairement dans les laboratoires Part des co-publications réalisées avec des partenaires de pays du Sud parmi les publications des opérateurs du Part des articles co-publiés avec un pays membre de l’Union européenne (UE 27) dans les articles des opérateurs du Part du PCRI attribuée à des équipes Présence des opérateurs dans le programme ERC du PCRI Horizon Europe Promouvoir le transfert et l’innovation Mesure de l’impact du dispositif CIFRE Mesures de l’impact du crédit d’impôt recherche (CIR) Part des redevances et des contrats de recherche dans les ressources des opérateurs 190 - Recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durables Accroître, par la recherche, la compétitivité et la sécurité nucléaire sur l’ensemble du cycle Maîtrise du déroulement de certains grands projets du CEA Développer l’excellence des instituts de recherche au niveau européen et international Production scientifique des instituts de recherche du Développer les recherches partenariales entre acteurs publics et entre acteurs publics et privés et valoriser les Part des contrats passés avec les industriels et les partenaires dans les ressources des instituts de recherche Part des ressources apportées aux opérateurs par les redevances sur titre de propriété intellectuelle Soutenir l’effort de R&D de la filière aéronautique civile et orienter prioritairement cet effort vers la transition écologique de l’aviation Montant d’autofinancement des dépenses de R&T de la filière aéronautique civile Nombre de brevets déposés dans le cadre des projets de R&D soutenus Part des crédits dédiés à la préparation technologique et au développement des avions de transport zéro émission ou ultra sobres Soutenir par la recherche, le développement des nouvelles technologies de l’énergie (NTE) et de l’efficacité énergétique Mesure des transferts des technologies NTE auprès des industriels à partir des travaux du CEA et de l’IFP EN 191 - Recherche duale (civile et militaire) Améliorer la qualité et l’orientation des programmes de recherche civile répondant à des besoins de la Proportion du montant de projets dont des retombées potentielles pour la défense ont été précisément 192 - Recherche et enseignement supérieur en Optimiser la valorisation de la recherche et développer l’efficience des formations des écoles du programme Bibliométrie des écoles Coût unitaire de formation par étudiant Nombre d’élèves en formation d’ingénieurs au GENES et au GMT Part du montant des contrats de recherche et des partenariats rapporté à l’ensemble des ressources consacrées à la recherche Taux d’insertion des diplômés dans les 6 mois suivant l’obtention du diplôme 193 - Recherche spatiale Garantir à la France la maîtrise des technologies spatiales et un accès à l’espace autonome, compétitif et fiable Adéquation de l’offre de lancement européenne avec les besoins européens Chiffre d’affaires à l’export de l’industrie spatiale française rapporté aux investissements des cinq dernières années Tenue des coûts, des délais et des performances pour les 10 projets phares du CNES Taux de présence des projets européens dans les projets avec une participation financière française Intensifier les efforts de valorisation de la recherche spatiale dans le but de répondre aux attentes de la société Accompagnement des start-up Financement de la préparation du futur 231 - Vie étudiante Améliorer les conditions de vie et de travail des étudiants en optimisant les coûts Bilan des enquêtes de satisfaction sur le logement et la restauration relevant du réseau des œuvres Couverture des besoins en logements pour les étudiants boursiers Taux de couverture des dépenses d’hébergement et de restauration par des ressources propres Contribuer à promouvoir l’égalité des chances pour l’accès aux formations de l’enseignement supérieur des différentes classes sociales Évolution de la représentation des origines socio-professionnelles des étudiants selon le niveau de formation Pourcentage d’étudiants boursiers en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles Ratio de réussite comparé des étudiants boursiers par rapport aux étudiants non boursiers Favoriser l’inclusion, le bien-être et la santé de tous les étudiants Nombre moyen de consultations en SSE par étudiant inscrit à l’université Ratio entre le nombre d’étudiants en situation de handicap inscrits à l’université et le nombre d’étudiants inscrits à l’université Régimes sociaux et de retraite Optimiser la gestion des régimes Coût unitaire d’une primo-liquidation de pensions de retraite 195 - Régimes de retraite des mines, de la SEITA, et Coût unitaire d’une primo liquidation de pensions (tous droits) Dépenses de gestion pour 100 € de prestations servies (caisse des mines) prestations servies (CRCF) prestations servies (CROPERA) prestations servies (régime SEITA) Taux de récupération des indus et trop 197 - Régimes de retraite et de sécurité Optimiser le régime de protection sociale des marins pension retraite prestations servies Taux de recouvrement « global » 198 - Régimes sociaux et de retraite des transports Contribuer à l’équilibre du régime de retraite de la RATP, avec un objectif d’efficacité de gestion pension de retraite Taux de récupération des de retraite de la SNCF, avec un objectif d’efficacité de gestion Relations avec les collectivités territoriales Assurer la péréquation des ressources entre Contribution de la péréquation verticale à la réduction des écarts de richesses Volumes financiers relatifs consacrés à la péréquation horizontale péréquation verticale Promouvoir les projets de développement local, en assurant un équilibre entre maximisation de l’effet de levier et concentration des fonds sur des projets structurants pour les collectivités (119) Pourcentage des dotations d’investissement concourant à la transition écologique 119 - Concours financiers aux collectivités collectivités [Stratégique] Délai séparant la décision de subvention de la fin de réalisation du projet Effet de levier des dotations de soutien à l’investissement des collectivités territoriales Pourcentage de projets financés par les dotations d’investissement bénéficiant d’un taux de subvention 122 - Concours spécifiques et administration Garantir un traitement rapide des demandes d’indemnisation pour les collectivités touchées par une catastrophe naturelle Délai moyen de versement de l’aide aux collectivités locales pour leurs biens non assurables dans le cadre de la procédure d’indemnisation pour les dommages causés par les Réduire le nombre d’erreurs d’attribution de taxes foncières Montant annuel des dégrèvements contentieux consécutifs à une erreur d’attribution 200 - Remboursements et dégrèvements Permettre aux usagers de bénéficier de leurs droits le plus rapidement possible Ancienneté des demandes de remboursement de crédit de TVA non imputable qui ont fait l’objet d’un remboursement (partiel ou total) dans un délai strictement supérieur à 30 jours Part des demandes de remboursement de crédit de TVA et des restitutions de trop versé d’IS, ayant reçu une suite favorable ou partiellement favorable, traitées dans un délai égal ou inférieur à 30 jours Taux net de réclamations contentieuses en matière d’IR, de prélèvement à la source (PAS) et de contribution à l’audiovisuel public des particuliers traitées dans un délai de 30 jours par les services locaux 201 - Remboursements et dégrèvements Taux net de réclamations contentieuses relatives à la taxe d’habitation traitées dans le délai de 30 jours par les services locaux Améliorer l’état de santé de la population et réduire les inégalités territoriales et sociales de santé Espérance de vie en bonne santé État de santé perçue - Pourcentage de la population de 16 ans et plus se déclarant en bonne ou très bonne santé générale 183 - Protection maladie Assurer la délivrance de l’aide médicale de l’État dans des conditions appropriées de délais et de Délai moyen d’instruction des demandes Pourcentage des dossiers d’aide médicale de l’État contrôlés Réduire les délais de présentation et de paiement des offres d’indemnisation du FIVA Pourcentage des décisions présentées aux victimes de pathologies graves dans le délai légal de six mois Pourcentage des offres payées dans le délai réglementaire de deux mois 204 - Prévention, sécurité sanitaire et Prévalence du tabagisme quotidien en population de 18 ans à 75 ans Taux de couverture vaccinale contre la grippe chez les personnes de 65 ans et plus Taux de participation au dépistage organisé du cancer colorectal pour les personnes de 50 ans à 74 ans Prévenir et maîtriser les risques sanitaires Pourcentage d’unités de distribution d’eau potable présentant des dépassements des limites de qualité microbiologique Pourcentage de signalements traités en 1h 379 - Reversement à la sécurité sociale des recettes de la Facilité pour la Relance et la Résilience (FRR) Assurer le déploiement du volet « médico-social » du Ségur Investissement en cohérence avec le plan national de relance et de résilience Nombre de places construites ou rénovées en établissement d’hébergement pour personnes âgées « sanitaire » du Ségur Investissement en Nombre d’établissements de santé soutenus dans leurs investissements « du quotidien » Nombre de projets d’investissement dans la construction, la rénovation énergétique et la modernisation d’établissements de santé > 20 millions d’euros (P176.1/P152.1) Évaluer objectivement la prévention de la délinquance Évolution du nombre de crimes et délits en matière d’atteintes aux biens (AAB) constatés Évolution du nombre de crimes et délits et de victimes en matière d’atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) constatés (P176.2/P152.2) Renforcer l’activité des services pour mieux combattre la délinquance Nombre d’heures de patrouille de voie publique rapporté à l’activité totale Taux d’élucidation ciblés (P176.4/P152.4) Renforcer l’efficacité dans la lutte contre l’insécurité routière Nombre de tués Assurer l’efficacité et l’efficience des dispositifs de lutte contre les feux de forêt (161) Efficacité du dispositif de protection des forêts pendant la campagne « saison feux » (161) Assurer la disponibilité des moyens aériens et leur conformité aux besoins opérationnels (161) Taux de disponibilité de la flotte d’hélicoptères de la sécurité civile (161) 152 - Gendarmerie nationale leur conformité aux besoins opérationnels Taux de disponibilité des flottes d’hélicoptères de la gendarmerie nationale Évaluer la prévention et l’activité répressive des forces de sécurité Évolution du nombre de crimes et délits commis à l’encontre des personnes dépositaires de l’autorité publique matière d’atteintes aux biens (AAB) constatés en zone l’intégrité physique (AVIP) constatés en zone gendarmerie Optimiser l’emploi des forces mobiles Engagement des forces mobiles Maintien en condition opérationnelle des escadrons de gendarmerie mobile Renforcer l’activité des services pour mieux combattre la délinquance Délai moyen d’intervention Effort de formation dans la lutte contre la Généralisation de la police technique et Lutte contre les filières, l’économie souterraine et les profits illicites Recentrage des forces sur le cœur de métier Taux de présence de voie publique Renforcer l’efficacité dans la lutte contre l’insécurité routière Accidentologie, infractions et dépistages liés à l’usage des stupéfiants à l’alcoolémie Renforcer la transparence du service public de sécurité intérieure Efficacité de la compagnie numérique Signalements par les usagers de comportements perçus comme non déontologiques 161 - Sécurité civile dispositifs de lutte contre les feux de forêt [Stratégique] forêts pendant la campagne « saison feux » leur conformité aux besoins opérationnels [Stratégique] d’hélicoptères de la sécurité civile Taux de disponibilité opérationnelle des avions de la sécurité civile Faire évoluer la cartographie des centres de déminage pour éliminer les munitions historiques et faire face à la menace terroriste Interventions sur objets suspects dans les délais (Improvised Explosive Devices Disposal ou IEDD) Taux d’évolution des stocks collectés de munitions anciennes (Explosive Ordonnance Disposal ou EOD) Harmoniser les moyens des services départementaux d’incendie et de secours Taux de déploiement du système NEXSIS 18-112 au sein des SIS 176 - Police nationale Évaluer la dépense fiscale Nombre de bénéficiaires de l’indemnité journalière d’absence temporaire (IJAT) matière d’atteintes aux biens (AAB) constatés en zone police l’intégrité physique (AVIP) constatés en zone police effectuées par la police nationale Recentrage des forces sur leur cœur de métier à l’usage de stupéfiants Délai de prise en charge de l’usager après l’arrivée au commissariat Nombre de signalements externes reçus par l’IGPN via la plateforme dédiée Taux d’obtention d’un rendez-vous dans les 10 jours après une pré-plainte en ligne 207 - Sécurité et éducation routières Améliorer le service du permis de conduire dans le cadre du développement de l’éducation routière tout au long de la vie Délai d’attente médian aux examens et coût unitaire d’obtention du permis de conduire Mobiliser l’ensemble de la société sur la sécurité routière pour réduire le nombre d’accidents et de tués sur les routes Nombre annuel des tués (France métropolitaine et départements d’outre-mer) Solidarité, insertion et égalité des Accompagner le retour vers l’emploi pour développer la part du revenu du travail dans les ressources des allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) (157) Part des allocataires de l’AAH percevant une rémunération d’activité (157) Garantir aux adultes vulnérables une protection juridique adaptée à leurs besoins (304) Coût moyen des mesures de protection exercées par les services tutélaires (304) Inciter à l’activité et au maintien dans l’emploi (304) Part des foyers allocataires du RSA en reprise d’activité qui accèdent à la prime d’activité et se maintiennent dans l’emploi (304) 137 - Égalité entre les femmes et les hommes Aider à la sortie de la prostitution et lutter contre son développement Déploiement des parcours de sortie de prostitution Améliorer la qualité de service en matière d’aide aux personnes victimes de violence Accompagnement offert par les centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) Taux d’appels traités par la permanence téléphonique nationale de référence Mesurer l’engagement financier du ministère de l’Égalité en faveur de l’égalité professionnelle et l’insertion économique et l’effet levier des crédits du programme 137 sur cette politique Part des crédits du programme 137 dédiée aux projets en faveur de l’égalité 157 - Handicap et dépendance allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) rémunération d’activité [Stratégique] Accroître l’effectivité et la qualité des décisions prises au sein des MDPH Qualité des décisions de la commission des droits et de l’autonomie (CDAPH) des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) dans le cadre d’un renouvellement personnes handicapées (MDPH) dans le cadre d’une première Développer l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés Qualité de l’accueil, de la formation et de l’accompagnement en ESAT 304 - Inclusion sociale et protection des personnes Améliorer le repérage des enfants en danger ou en risque de danger Taux d’appels traités par le Service national téléphonique de l’enfance en danger (SNATED) juridique adaptée à leurs besoins [Stratégique] par les services tutélaires [Stratégique] Garantir l’égal accès des enfants à la cantine de l’école Nombre d’élèves bénéficiant de repas à la cantine à un tarif inférieur ou égal à l’emploi [Stratégique] et se maintiennent dans l’emploi [Stratégique] Part des foyers bénéficiaires de la prime d’activité percevant un montant de prime bonifié Taux de sortie de la prime d’activité pour dépassement de ressources Sport, jeunesse et vie associative Conforter le rang de la France parmi les grandes nations sportives et favoriser l’insertion professionnelle des sportifs de haut niveau (219) Rang sportif de la France (219) Favoriser l’engagement et la mobilité de tous les jeunes (163) Part des jeunes considérés comme éloignés parmi les jeunes engagés dans une mission de service civique (163) Réduire les inégalités d’accès à la pratique sportive et promouvoir l’insertion du sport dans les différentes politiques publiques (219) Pratique sportive des publics prioritaires (219) 163 - Jeunesse et vie associative les jeunes [Stratégique] Part des jeunes ayant moins d’opportunité (JAMO) parmi les jeunes bénéficiaires d’un soutien de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ), de l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) et de l’Agence ERASMUS + France Jeunesse & Sport (AEFJS) civique [Stratégique] Taux de représentativité des jeunes en QPV Renforcer le contrôle et le suivi des risques au sein des accueils collectifs de mineurs (ACM) Rapport entre le nombre de contrôles effectués et le nombre d’accueils Soutenir le développement de la vie associative Ciblage des associations avec un nombre de salariés moins élevé pour l’attribution d’une subvention versée par l’intermédiaire du FONJEP ou au titre du FDVA 219 - Sport Adapter la formation aux évolutions des métiers Proportion de diplômés qui occupent un emploi en rapport avec la qualification obtenue après la délivrance du niveau [Stratégique] Rang sportif de la France [Stratégique] Taux d’insertion professionnelle des sportif(ve)s de haut niveau Promouvoir la rigueur financière et l’efficacité des fédérations sportives Indépendance financière des fédérations sportives Nombre de fédérations sportives présentant une situation financière fragile ou dégradée différentes politiques publiques [Stratégique] Pratique sportive des publics prioritaires Proportion des crédits déconcentrés de l’agence nationale du sport (instruits au plan local et dans le cadre des projets sportifs fédéraux) affectée aux publics, territoires ou thématiques prioritaires Renforcer le respect de l’éthique dans le sport et préserver la santé des sportifs Proportion de sportifs de haut niveau, des collectifs nationaux et espoirs ayant satisfait aux obligations de suivi médical Répartition des prélèvements recueillis dans le cadre du programme annuel de contrôles de l’AFLD par type de 350 - Jeux olympiques et paralympiques 2024 Garantir la livraison des ouvrages olympiques dans les délais requis tout en maîtrisant les coûts associés Nombre d’ouvrages financés par la SOLIDEO dont l’équilibre budgétaire est préservé Taux d’opérations ayant atteint un jalon essentiel dans le processus de livraison des ouvrages olympiques Transformation et fonction publiques 148 - Fonction publique Développer et promouvoir l’adaptation des règles actuelles aux exigences d’une gestion modernisée des ressources humaines de la fonction publique Nombre de corps de fonctionnaires relevant de l’État ou des établissements publics administratifs après des mesures de fusion ou de mise en extinction - ou par un alignement sur des dispositions statutaires communes Égalité professionnelle Le pourcentage d’écart global de rémunération entre les femmes et les hommes dans la FPE en équivalent temps plein Optimiser la réponse aux besoins des agents en matière d’action sociale Taux de satisfaction des bénéficiaires de certaines prestations d’action sociale formation initiale dans les IRA Transformation de la fonction publique - Politique RH Recrutement dans la fonction publique Recrutement des apprentis Taux de mobilité structurelle : changement 348 - Performance et résilience des bâtiments de l’État et de ses opérateurs Assurer la transition énergétique dans le cadre de la PIE Optimisation de la surface occupée S’assurer de l’efficience des projets Efficience énergétique - Coût du kwhep 349 - Transformation publique Assurer la transparence auprès des citoyens et usagers des résultats des services publics Nombre annuel de visiteurs uniques du site internet et mobile Services Publics + Développer un pilotage territorialisé et plus efficace de l’action publique par la donnée et en rendre compte au Nombre annuel de visiteurs uniques sur le baromètre des résultats de l’action publique Taux de complétude des éléments d’appréciation qualitative de la mise en œuvre des politiques prioritaires dans l’outil interne de pilotage territorialisé de l’État (PILOTE) Proposer une offre de service de conseil interne à l’État adaptée aux besoins des administrations Note d’appréciation des interventions mises en œuvre par les consultants internes de la DITP auprès des autres S’assurer d’un fonctionnement efficient du fonds pour la transformation de l’action publique Efficience du fonds pour la transformation de l’action publique S’assurer de l’efficacité des projets Mise en œuvre des projets financés par le FTAP Part des projets ayant un impact direct sur la qualité de service aux usagers ou sur la qualité de travail des agents Travail, emploi et administration des ministères Dynamiser la négociation collective et améliorer les conditions du dialogue social (111) Part des entreprises et des salariés concernés par une négociation collective dans l’enquête annuelle « dialogue social » (111) Mobiliser au mieux les outils d’insertion Taux d’emploi en France et dans l’Union européenne par tranches d’âge 102 - Accès et retour à l’emploi Améliorer l’efficacité du service rendu à l’usager par France Travail Part des offres d’emploi pourvues Taux d’accès à l’emploi 6 mois après la fin d’une formation prescrite par France Travail Taux de satisfaction des services rendus par France Travail aux usagers Favoriser l’accès et le retour à Nombre de retours à l’emploi Taux de retour à l’emploi de tous les publics professionnelle au bénéfice des personnes les plus éloignées du marché du travail Part des travailleurs handicapés éligibles aux aides dans les entreprises adaptées et dans les entreprises adaptées de travail temporaire sortis en emploi durable Taux d’insertion dans l’emploi 6 mois après la sortie d’un contrat aidé Taux d’insertion dans l’emploi à la sortie des structures d’insertion par l’activité Taux de retour à l’emploi des travailleurs Taux de sortie vers l’emploi ou l’alternance des jeunes ayant bénéficié d’un parcours 103 - Accompagnement des mutations économiques et Assurer l’effectivité du contrôle de la formation professionnelle (objectif transversal) Part des contrôles engagés parmi les organismes actifs en formation professionnelle Édifier une société de compétences : contribution du Programme d’investissements dans les compétences Part des personnes en recherche d’emploi bénéficiaires de la formation professionnelle Taux de formation certifiante Taux de sorties positives 6 mois après la fin de la formation Faciliter l’insertion dans l’emploi par le développement de l’alternance Contrats d’apprentissage conclus au 31 décembre de l’année considérée Taux d’insertion dans l’emploi des salariés ayant bénéficié d’un contrat salariés ayant bénéficié d’un contrat de Favoriser l’accès à l’emploi des résidents dans les quartiers prioritaires Nombre d’emplois francs signés au Sécuriser l’emploi par l’anticipation des mutations économiques Nombre d’accords d’engagements pour le développement de l’emploi et des compétences (EDEC) en cours Nombre d’actions de formation avec accord de prise en charge au titre du FNE-Formation Part des entreprises de moins de 50 salariés parmi celles ayant eu recours à l’activité partielle et à l’activité partielle de longue durée 111 - Amélioration de la qualité de Agir pour la réduction des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes Part des entreprises qui déclarent l’index égalité femmes-hommes Contribuer à la prévention et à la réduction des risques professionnels Part des interventions des services de l’inspection du travail sur les chantiers du bâtiment, sur l’ensemble des Part du temps opérationnel consacré à la mise en œuvre des actions relevant du PST4 et des PRST améliorer les conditions du dialogue social [Stratégique] Délai d’extension par l’administration du travail des accords de branche « dialogue social » [Stratégique] Renforcer la présence de l’inspection du travail sur les lieux de travail Part des interventions annuelles des inspecteurs du 155 - Soutien des ministères sociaux Accroître l’efficience de la gestion des moyens Améliorer la qualité du service rendu dans les autres fonctions transversales Notoriété des travaux d’études, statistiques, recherche et évaluation de la DARES statistiques, recherche et évaluation de la DREES Développer la gestion des emplois, des effectifs et des compétences Part des bénéficiaires de l’obligation d’emploi prévue par la loi n° 87-517 du DE DÉCOUVERT Article 46 I. – Les autorisations de découvert accordées aux ministres, pour 2025, au titre des comptes de commerce sont fixées au montant de 19 829 609 800 €, conformément à la répartition par compte donnée à l’état E II. – Les autorisations de découvert accordées au ministre chargé des finances, pour 2025, au titre des comptes d’opérations monétaires sont fixées au montant de 175 000 000 €, conformément à la répartition par compte donnée à l’état E annexé à la présente loi. État E RÉPARTITION DES AUTORISATIONS DE I. – COMPTES DE Numéro du Autorisation de Approvisionnement de l’État et des forces armées en produits pétroliers et énergies alternatives, biens et services complémentaires Cantine et travail des détenus dans le cadre Couverture des risques financiers de l’État Exploitations industrielles des ateliers aéronautiques de l’État Gestion de la dette et de la trésorerie de Section 1 : Opérations relatives à la dette primaire et gestion de la trésorerie Section 2 : Opérations de gestion active de la dette au moyen d’instruments financiers à terme Lancement de certains matériels de guerre et matériels assimilés Opérations commerciales des domaines Régie industrielle des établissements Soutien financier au commerce extérieur D’OPÉRATIONS MONÉTAIRES Émission des monnaies métalliques Opérations avec le Fonds monétaire international Pertes et bénéfices de change III. – PLAFONDS DES AUTORISATIONS D’EMPLOIS Article 47 Le plafond des autorisations d’emplois de l’État, pour 2025, exprimé en équivalents temps plein travaillé, est réparti comme suit : équivalents temps plein travaillé) Désignation du ministère ou du budget annexe I. - Budget général Action publique, fonction publique et simplification Agriculture et souveraineté alimentaire Aménagement du territoire et Économie, finances et souveraineté industrielle et numérique Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche Europe et affaires étrangères Services du Premier ministre Sports, jeunesse et vie associative Travail, santé, solidarités et familles II. - Budgets annexes Total général Article 48 d’emplois des opérateurs de l’État, pour 2025, exprimé en équivalents temps plein travaillé, est fixé à 402 489 emplois. Ce plafond est réparti comme suit : extérieure de l’État Transmission des savoirs et démocratisation de Article 49 I. – Pour 2025, le plafond des autorisations d’emplois des agents de droit local des établissements à autonomie financière mentionnés à l’article 66 de la loi de finances pour 1974 (n° 73-1150 du 27 décembre 1973), exprimé en équivalents temps plein, est fixé à 3 411. Ce plafond est réparti comme équivalents temps plein) II. – Ce plafond s’applique exclusivement aux agents de droit local recrutés à durée indéterminée. Article 50 Pour 2025, le plafond des autorisations d’emplois des autorités publiques indépendantes dotées de la personnalité morale, exprimé en équivalents temps plein travaillé, est fixé à 1 780 emplois. Ce plafond est réparti comme suit : Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) Autorité de régulation des transports (ART) Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES) Haute Autorité de santé (HAS) Médiateur national de l’énergie (MNE) IV. – REPORTS DE CRÉDITS DE 2024 SUR 2025 Article 51 Les crédits de paiement disponibles à la fin de l’année 2024 sur les programmes mentionnés dans le tableau figurant ci-dessous peuvent être reportés en 2025 au-delà de la limite globale de 3 % de l’ensemble des crédits initiaux inscrits sur les mêmes titres du programme. Le montant total des crédits de paiement reportés en 2025 ne peut excéder 5 % des crédits de paiement ouverts par la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024. du programme 2024 Intitulé de la mission de rattachement 2024 Intitulé du programme 2025 Intitulé de la mission de rattachement 2025 Cour des comptes et autres juridictions financières Conditions de vie Outre-mer Travail et emploi Prévention, sécurité sanitaire et offre de Innovation et transformation numériques développement de l’emploi / Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire / Développement des entreprises et régulations / Vie de l’élève / Inclusion sociale et protection des personnes / Plan France Très haut débit sociaux / Cohésion des territoires / Économie / Enseignement scolaire / Solidarité, insertion et égalité des chances / Économie Financement des opérations patrimoniales en 2024 sur le compte d’affectation spéciale « Participations financières de l’État » Financement des opérations patrimoniales en 2025 sur le compte d’affectation spéciale « Participations Restitution des « biens mal acquis » des organismes privés DISPOSITIONS PERMANENTES BUDGÉTAIRES NON RATTACHÉES Article 52 l’économie est autorisé à accorder, à titre gratuit, la garantie de l’État aux emprunts obligataires contractés par l’Unédic au cours de l’année 2025. La garantie de l’État est accordée en principal et en intérêts, dans la limite d’un plafond en principal de 4 milliards d’euros. Article 53 la garantie de l’État à l’Agence française de développement au titre des prêts consentis à la Nouvelle-Calédonie ou aux collectivités territoriales de Nouvelle-Calédonie, pour : 1° Refinancer les concours d’urgence accordés en 2024 par l’État et le fonds d’épargne de la Caisse des dépôts et consignations ; 2° Financer les déficits constatés à la fin de l’année 2024 de la Société néo-calédonienne d’énergie et de la caisse de compensation des prestations familiales, des accidents du travail et de prévoyance des travailleurs de la Nouvelle-Calédonie, dont le régime unifié d’assurance maladie et maternité et le régime de chômage de droit commun ; 3° Soutenir, en 2025, les autorités locales dans le financement des mesures de réforme et de relance de l’économie néo-calédonienne, dans le cadre d’un plan élaboré conjointement par l’État et les autorités compétentes de Nouvelle-Calédonie. La garantie peut être accordée jusqu’au 31 décembre 2025. Elle porte sur le principal ainsi que sur les intérêts et accessoires des prêts, dans la limite d’un milliard d’euros en capital. Les prêts garantis ne peuvent avoir ni une maturité supérieure à vingt-cinq ans, ni un différé de remboursement supérieur à trois ans. L’octroi de la garantie est subordonné à la conclusion de conventions entre l’État, l’Agence française de développement et la Nouvelle-Calédonie ou les collectivités territoriales de Nouvelle-Calédonie. Les conventions précisent les réformes structurelles que ces collectivités entreprennent pour rétablir leur situation financière de manière pérenne ainsi que les dispositifs de suivi de leur mise en œuvre. Article 54 I. – Le ministre chargé de l’économie est autorisé à accorder la garantie de l’État au remboursement de la contribution financière versée par l’organisation internationale non gouvernementale dénommée « Comité international olympique » au titre des revenus découlant des accords de diffusion de l’édition 2030 des jeux olympiques et paralympiques d’hiver au profit de l’association dénommée « Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques » dans le cadre du « contrat hôte La garantie est accordée, à titre gratuit, dans la limite de 500 millions d’euros et pour une période allant jusqu’au 31 décembre 2030. Elle s’exerce en cas d’annulation totale ou partielle de l’édition 2030 des jeux olympiques et paralympiques Lorsque la garantie est exercée, l’État est subrogé dans les droits du Comité international olympique à l’égard du Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques au titre des créances indemnisées. II. – Le ministre garantie de l’État au Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques au titre des emprunts bancaires qu’il contracte et qui sont affectés au financement d’un décalage temporaire de trésorerie entre ses recettes et ses dépenses. Cette garantie est accordée en principal et en intérêts, à titre onéreux, dans la limite d’un montant total de 70 millions d’euros en principal, pour des emprunts d’une durée maximale de deux ans, d’un montant unitaire maximal de 50 millions d’euros en principal et souscrits avant le 31 décembre 2030. Une convention conclue avant la souscription des emprunts bancaires mentionnés au premier alinéa du présent II entre le Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques et les ministres chargés des sports, de l’économie et du budget définit notamment les modalités de souscription et de garantie de ces emprunts ainsi que les mécanismes de contrôle et d’action visant à préserver la soutenabilité financière du Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques. Article 54 bis « préfectoraux », sont insérés les mots : « et des services centraux du ministère de 2° Les deux occurrences des mots : « des associations et fondations » sont remplacées par les mots : « des associations, des fondations et des fonds de dotation ». Article 54 ter Article 55 la garantie de l’État à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement au titre des opérations de financement qu’elle met en œuvre dans les pays à revenu intermédiaire. La garantie de l’État est accordée, en principal et en intérêts, dans la limite d’un plafond global de 500 millions d’euros. L’octroi de cette garantie est subordonné à la conclusion d’une convention entre l’État et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement précisant notamment les opérations de financement éligibles, les conditions d’appel de la garantie et la date à laquelle elle prend fin. Article 55 bis Le code des assurances est ainsi après les mots : « à l’étranger », sont insérés les mots : « ou aux entreprises investissant dans des capacités industrielles et stratégiques sur le territoire national » et le mot : « civils, » est remplacé par les mots : « civils ou d’équipements utiles à la production et au stockage d’énergie bas-carbone ou d’hydrogène bas-carbone ou à la capture de dioxyde de carbone, les mots : « en vue de l’exportation de biens et de services » sont supprimés ; l’article L. 432-2 est ainsi modifié : du a, les mots : « à l’étranger » sont supprimés ; bis, après les mots : « par des entreprises », sont insérés les mots : « privées ou des entités publiques ». Article 55 ter est complété par des 5 et 6 ainsi rédigés : « 5. Les établissements publics de coopération intercommunale mentionnés au II de l’article 1379-0 bis peuvent, sur délibérations concordantes de l’établissement public et des communes membres, reverser à ces dernières le montant du Fonds national de garantie individuelle des ressources communales et intercommunales prévu au 2.1 de l’article 78 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010. Le montant du reversement de l’établissement reversé à chaque commune, est calculé selon les conditions prévues au 1° du a du D du IV du même 2.1. « Ces établissements publics peuvent, sur délibérations concordantes de l’établissement public et des communes membres, reverser à ces dernières le montant de la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle calculée selon les modalités prévues aux II et III du 1.1 du même article 78. La part de la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle de l’établissement reversée à chaque commune, est calculée selon les conditions prévues aux a et b du D du IV du même 1.1. « Le cas échéant, sur délibérations concordantes de l’établissement public de coopération intercommunale et des communes membres, le prélèvement sur les ressources calculé selon les modalités prévues aux II et III du 2.1 dudit article 78 peut être mis à la charge de ces communes. Le montant du prélèvement de l’établissement mis à la charge de chaque commune est calculé selon les conditions prévues au 2° du a du D du IV du même 2.1. 2° Le III de l’article 1609 quinquies C est complété par des 6 et 7 ainsi rédigés : « 6. Les établissements publics de coopération intercommunale mentionnés au III de 2010. Le montant du reversement de l’établissement revenant à chaque commune, est calculé selon les conditions prévues l’établissement revenant à chaque commune, est calculée selon les conditions prévues aux a et b du D du IV du même 1.1. prélèvement de l’établissement revenant à chaque commune est calculé selon les conditions prévues au 2° du a du D du IV du même 2.1. Article 55 quater chargé de l’économie est autorisé à accorder, à titre gratuit, la garantie de l’État aux emprunts contractés jusqu’au 31 décembre 2029 par les opérateurs publics locaux et les autres acteurs éligibles aux prêts du fonds d’épargne de la Caisse des dépôts et consignations dans le cadre du plan « Mayotte debout ». La garantie porte sur le dans la limite d’un montant de 600 millions d’euros en II. – Les emprunts mentionnés au I sont destinés au financement des projets 1° La reconstruction et la construction de nouvelles infrastructures essentielles à Mayotte après le passage du cyclone Chido et des bâtiments publics, notamment dans les domaines de l’aménagement du territoire, de la santé, de l’eau et de l’électricité ; 2° La reconstruction et la construction de nouveaux logements sociaux et intermédiaires ainsi que les logements éligibles aux prêts au logement d’urgence et au logement des fonctionnaires accordés par le fonds d’épargne. Ces opérations sont éligibles que les emprunteurs en soient les maîtres d’ouvrage ou qu’ils y contribuent par l’apport de contributions ou de subventions. III. – Les prêts garantis ne peuvent avoir une maturité supérieure à trente ans ni un différé de remboursement supérieur à cinq ans. IV. – Une convention conclue avant la souscription des emprunts mentionnés au I entre le ministre chargé de l’économie et la Caisse des dépôts et consignations précise les conditions d’appel de la garantie et les modalités d’échange d’informations entre les parties. Article 55 quinquies I. – La garantie de l’État est accordée à la société Bpifrance au titre de l’équilibre du fonds de garantie visant à couvrir les pertes finales de prêts accordés par des établissements financiers à des entreprises agricoles immatriculées en France, pour le réaménagement de leurs dettes et le renforcement de leur trésorerie. La garantie de l’État est accordée pour une durée maximale de douze ans à compter de la signature des prêts mentionnés au II. La garantie est octroyée à titre onéreux, dans la limite de 518 millions d’euros. II. – Le fonds de garantie des prêts mentionné au I est géré par Bpifrance. Il est autorisé à couvrir un encours maximal en principal de 740 millions d’euros correspondant à la capacité d’octroi de prêts par les organismes financiers bénéficiaires. Le fonds de garantie couvre une quotité de garantie de 70 % appliquée au capital restant dû. Les prêts garantis par le fonds visent principalement au refinancement de crédits déjà existants. Ils ne peuvent être octroyés après le III. – La gestion comptable, financière et administrative du fonds est assurée au nom et pour le compte de l’État par Bpifrance dans un compte distinct de ceux retraçant les autres opérations qu’il effectue. IV. – L’octroi de cette garantie est subordonné à la conclusion d’une convention entre l’État et Bpifrance qui précise notamment les concours et les entreprises éligibles, les obligations des organismes financiers bénéficiaires, les conditions de mise en jeu et d’indemnisation ainsi que le fonctionnement du fonds de garantie. Article 56 l’économie est autorisé à souscrire à l’augmentation de capital de la Banque africaine de développement qui a été approuvée par une résolution du conseil des gouverneurs de cette institution en date du 29 mai 2024, dans la limite d’un montant de 3,9 milliards d’euros. Les parts correspondantes sont susceptibles d’être appelées dans les conditions fixées par les statuts de la banque. Article 57 Le Gouvernement est autorisé à participer à la révision générale des quotes-parts des pays membres du Fonds monétaire international qui a été approuvée par une résolution du conseil des gouverneurs de cette institution en date du 15 décembre 2023. Le montant de la quote-part de la France dans le Fonds monétaire international est porté de 20 155,1 millions à 30 232,7 millions de droits de tirage spéciaux. Article 58 de l’ordonnance n° 2021-175 du 17 février 2021 relative à la protection sociale complémentaire dans la fonction publique est ainsi modifié : A. – Le I est du 1° est ainsi rédigé : premier alinéa du présent 1°, le terme de la convention peut être reporté dans la limite d’une année supplémentaire, sans dépasser le « du premier alinéa du I de l’article 22 bis de la loi du 13 juillet 1983 susvisée » sont remplacés par les mots : « des trois premiers alinéas de l’article L. 827-1 du code général de la fonction mots : « dans leur rédaction issue de la présente ordonnance, » sont supprimés ; « compter du 1er janvier 2025 » sont remplacés par les mots : « la date d’effet des contrats collectifs souscrits en application de l’article L. 827-2 du code général de la fonction publique, et au plus tard le « 2 de la loi du 11 janvier 1984 susvisée » sont remplacés par les mots : « L. 3 du même phrase, les mots : « du II de l’article 88-3 de la loi du 26 janvier 1984 mentionnée ci-dessus » sont remplacés par les mots : « de l’article L. 827-10 dudit code » ; b) À la seconde phrase, les mots : « du III du même l’article L. 827-11 du même code » ; 4° Le 4° est ainsi « de l’article 22 bis de la loi du 13 juillet 1983 susvisée, dans leur rédaction issue de la présente ordonnance, » sont remplacés par les mots : « des articles L. 827-1 à L. 827-3 du même code » ; « 2 de la loi du 9 janvier 1986 susvisée » sont remplacés par les mots : « L. 5 du même B. – La première phrase du premier alinéa du II est ainsi modifiée : « au III de l’article 22 bis de la loi du 13 juillet 1983 susvisée » sont remplacés par les mots : « à l’article L. 827-3 du code général de la fonction publique » ; 2° Les mots : sont remplacés par les mots : « L. 2 du même article s’applique à compter du Article 59 rembourse une partie du montant des cotisations de protection sociale complémentaire destinées à couvrir les frais occasionnés par une maternité, une maladie ou un accident aux agents civils et militaires qu’il emploie à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie et qui sont affiliés aux régimes locaux de sécurité sociale dans ces L’État rembourse également une partie du montant de ces mêmes cotisations aux agents civils et militaires qu’il emploie dans les îles Wallis et Futuna. Le montant du remboursement des cotisations et ses conditions de versement sont fixés par décret. article s’applique à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans les îles Wallis et Futuna, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie à compter du 1er janvier 2025. Article 59 bis L’article L. 152 du livre des procédures fiscales est complété par un alinéa « Les administrations fiscales et les organismes, services et institutions mentionnés au premier alinéa du présent article peuvent se communiquer spontanément les informations relatives à leurs usagers respectifs nécessaires à l’information de ces derniers, au renforcement de l’efficience du recouvrement et à la fiabilisation de l’assiette des cotisations et des impositions. » Article 59 ter Le 1° du VII de la section 2 du chapitre III du titre II de la première partie du livre des procédures fiscales est complété par un article L. 163 A ainsi rédigé : Centre national de la musique peut recevoir de l’administration des impôts tous les renseignements : « 1° Relatifs aux bases taxables et aux montants de la taxe mentionnée à l’article 1609 sexdecies C du code général des impôts ; au recouvrement et au contrôle de l’imposition mentionnée au 2° de l’article L. 452-15 du code des impositions sur les biens et services. » Article 59 quater du code des assurances est complété par un alinéa ainsi « Les administrations ou les services de l’État et des collectivités publiques, les organismes de sécurité sociale, les organismes qui assurent la gestion des prestations sociales, les établissements financiers et les entreprises d’assurance réunissent et communiquent au fonds de garantie les renseignements dont ils disposent ou peuvent disposer et qui sont utiles à la mise en œuvre de son action récursoire. Les renseignements ainsi recueillis ne peuvent pas être utilisés à d’autres fins que celles prévues au présent article. Leur divulgation est interdite. » du livre des procédures fiscales est ainsi rédigé : fiscale transmet au fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages mentionné à l’article L. 421-1 du code des assurances et au fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions mentionné à l’article L. 422-1 du même code les informations relatives à la situation des auteurs de dommages et des condamnés ayant à répondre financièrement des dommages qu’ils ont provoqués. « Dans le cadre des recours subrogatoires pouvant être exercés par les fonds mentionnés au premier alinéa du présent article à l’encontre des auteurs de dommages consécutifs à l’indemnisation du préjudice de leurs victimes en application des articles L. 421-3, L. 422-1, L. 422-4 et L. 422-7 du code des assurances et de l’article 706-11 du code de procédure pénale, les agents des fonds mentionnés au premier alinéa du présent article individuellement désignés et dûment habilités selon des modalités déterminées par décret disposent d’un droit d’accès direct aux informations contenues dans les fichiers tenus en application des articles 1649 A et 1649 ter du code général des impôts, aux données relatives aux mutations à titre onéreux ou gratuit et aux actes relatifs aux sociétés ainsi qu’aux informations mentionnées à l’article L. 107 B du présent code. » Article 59 quinquies la garantie de l’État à l’Association internationale de développement du Groupe de la Banque mondiale au titre des prêts et garanties qu’elle octroie. La garantie de l’État couvre le principal, les intérêts et les autres charges et s’exerce dans la limite d’un plafond global de 300 millions d’euros. l’État et l’Association internationale de développement qui précise notamment les opérations de financement éligibles, les conditions d’appel de la garantie et les droits acquis par l’État à la suite de son paiement ainsi que la date à Article 59 sexies l’article 146 de la loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 de finances pour 2016 est ainsi 1° Au premier alinéa, les mots : « et les » sont remplacés par les mots : « , les anciens fonctionnaires, les agents contractuels et les anciens » ; premier alinéa, sont insérés deux alinéas ainsi « Lorsque le bénéficiaire de l’allocation spécifique prévue au présent IV n’a plus la qualité de fonctionnaire, il bénéficie du régime de sécurité sociale dans les mêmes conditions que celles qui lui auraient été applicables s’il était fonctionnaire. bénéficiaire de cette même allocation n’est plus affilié au régime général de sécurité sociale ni au régime de retraite complémentaire relevant de l’article L. 921-2 du code de la sécurité sociale, il est de nouveau affilié par son dernier employeur en qualité de contractuel de droit public. » ; 3° Au deuxième alinéa, les mots : « deuxième, troisième et avant-dernier alinéas du I » sont remplacés par les mots : « articles L. 555-2, L. 555-3 et L. 555-5 du code général de la fonction publique ». dispositions réglementaires prises pour l’application du IV de 29 décembre 2015 de finances pour 2016, dans sa rédaction résultant de la présente loi, peuvent s’appliquer, au plus tôt, à compter de la date d’entrée en vigueur de la Article 59 septies de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites est ainsi modifié : « militaires, », la fin du premier alinéa du I est ainsi rédigée : « peuvent choisir, lors de leur prise de poste à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française, à Saint-Pierre-et-Miquelon ou en Nouvelle-Calédonie et pour la durée de leur affectation, de cotiser au régime prévu à l’article 76 de la présente loi, au-delà de la fraction maximale prévue au I du même article 76, sur les indemnités spécifiques à leur affectation dans ces territoires, versées mensuellement et correspondant à une majoration de leur traitement ou de leur solde, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. La liste des indemnités concernées est précisée par décret. » ; 2° À la seconde phrase du 2° du IV, la date : « 30 avril » est remplacée par la date : « 1er 3° À la fin du V, les mots : « pendant une période limitée à six mois à compter de la date d’entrée en vigueur du même I » sont remplacés par les mots : « jusqu’au 31 décembre 2025 ». du I s’applique aux fonctionnaires de l’État, aux magistrats et aux militaires dont la prise de poste ou le changement de poste à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française, à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Nouvelle-Calédonie intervient à compter du 1er avril 2025. Les dispositions réglementaires d’application du même 1° peuvent prévoir une entrée en vigueur au plus tôt le Article 59 octies Article 59 nonies Le f du 26° du I de l’article 179 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020 est complété par les mots : « ainsi que l’ensemble des rémunérations et des avantages du président et des membres de II. – AUTRES MESURES Article 60 A l’année 2025, par dérogation au huitième alinéa de l’article L. 442-2-1 du code de la construction et de l’habitation, l’évolution en moyenne annuelle du montant mensuel de la réduction de loyer de solidarité peut être inférieure à l’évolution de l’indice de référence des loyers défini à l’article 17-1 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986. Le montant mensuel en moyenne annuelle qui en résulte ne peut être inférieur de plus de 25 % à celui de l’année 2024. l’année 2025, par dérogation au douzième alinéa de l’habitation, le montant des ressources mensuelles maximales ouvrant droit à la réduction de loyer de solidarité n’est pas indexé sur l’évolution de l’indice des prix à la consommation des ménages hors tabac. Article 60 B Le II de la section II du chapitre III du titre II de la première partie du livre des procédures fiscales est complété par un article L. 135 ZQ ainsi rédigé : l’occasion de l’instruction des demandes de versement d’aides publiques dont ils assurent la gestion, les établissements publics suivants peuvent obtenir de l’administration fiscale les informations nécessaires à la vérification de la cohérence entre les coordonnées bancaires communiquées en vue d’un paiement et l’identité du bénéficiaire de ce dernier : de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ; nationale de l’habitat. » Article 60 C I. – À la fin de la première phrase du II de l’article 5 de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, les mots : « dans l’année du renouvellement général des conseils municipaux » sont remplacés par les mots et une phrase ainsi rédigée : « au 1er janvier 2030. Elle est ensuite actualisée tous les six ans. » II. – Le II de l’article 219 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024 est complété « À compter du 31 décembre 2025, par dérogation au troisième alinéa du I de l’article 1er et au premier alinéa du I de l’article 6 de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine ainsi qu’à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 2334-41 du code général des collectivités territoriales, dans les départements d’outre-mer, à Saint-Martin et en Polynésie française, les moyens financiers mobilisés au titre des instruments spécifiques de la politique de la ville et les crédits de la dotation politique de la ville peuvent être mis en œuvre, en l’absence de contrat de ville, dans les collectivités territoriales comprenant un ou plusieurs quartiers prioritaires de la politique de la ville. » Direction de l’action du Article 60 D À la fin de la deuxième phrase du II de l’article 1er de la loi n° 2010-2 du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, l’année : Écologie, développement et mobilité durables Article 60 I. – Le code de « Le chèque énergie est un titre spécial de paiement permettant aux foyers dont le revenu fiscal de référence est, compte tenu de la composition du foyer fiscal du titulaire du contrat de fourniture d’électricité du logement, inférieur à un plafond, d’acquitter tout ou partie du montant des dépenses d’énergie relatives à leur alinéa est remplacé par quatre alinéas ainsi « Un seul chèque est attribué par logement, au titre du seul logement principal. « L’Agence de services et de paiement mentionnée à l’article L. 313-1 du code rural et de la pêche maritime émet le chèque énergie et l’attribue à ses bénéficiaires, dont la liste est établie selon les modalités définies à l’article L. 124-1-1 du présent code. et de paiement assure le remboursement du chèque énergie aux catégories de personnes et aux organismes dont la liste est établie par décret en Conseil d’État. « Sont tenus d’accepter ce mode de règlement : » ; c) Le huitième « Une aide spécifique est attribuée aux occupants d’un logement-foyer mentionné à l’article L. 633-1 du code de la construction et de l’habitation qui fait l’objet de la convention prévue à l’article L. 353-1 du même code ou d’un logement loué en vue de sa sous-location et géré par un organisme exerçant des activités d’intermédiation locative mentionnées au 3° de l’article L. 365-1 dudit code et, sous condition de revenus, aux occupants des établissements mentionnés aux I à IV bis de l’article L. 313-12 du code de l’action sociale et des familles. Cette aide est versée par l’Agence de services et de paiement au gestionnaire du logement-foyer, de l’organisme exerçant des activités d’intermédiation locative ou de l’établissement mentionné aux mêmes I à IV bis, à sa demande. Le gestionnaire la déduit, sous réserve des frais de gestion, du montant des redevances quittancées aux bénéficiaires de l’aide. » ; article L. 124-1, il est inséré un article L. 124-1-1 ainsi rédigé : année, l’Agence de services et de paiement établit la liste annuelle des bénéficiaires de l’aide et calcule le montant dont ils peuvent bénéficier selon les modalités prévues aux A et B. fiscale transmet à l’Agence de services et de paiement un fichier établissant une liste des foyers fiscaux, définis à l’article 6 du code général des impôts, dont le revenu et la composition peuvent leur permettre de bénéficier du chèque énergie. mentionnés à l’article L. 111-52 du présent code transmettent à l’Agence de services et de paiement, pour tous les points de livraison des logements résidentiels qu’ils desservent, le numéro du point de livraison et les nom, prénom et adresse du titulaire du contrat de fourniture d’électricité. « Les fournisseurs d’électricité transmettent à l’Agence de services et de paiement la liste de leurs clients précédemment bénéficiaires du chèque énergie, notamment le numéro du point de livraison et les nom, prénom et adresse du titulaire du contrat de fourniture d’électricité. de services et de paiement établit la liste des bénéficiaires du chèque énergie à partir des données transmises en application du A du présent I, de la liste des bénéficiaires des trois années précédentes et des demandes enregistrées sur une plateforme gérée par l’Agence de services et de paiement ou reçues par courrier. assure le traitement des données et préserve la confidentialité des informations qui lui sont transmises. modalités d’application du présent article, en particulier la nature des données transmises à l’Agence de services et de paiement aux fins d’établir la liste annuelle des bénéficiaires du chèque énergie, sont définies par un décret en Conseil d’État pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. première phrase, les mots : « du nombre de membres et des revenus du ménage » sont remplacés par les mots : « des revenus du foyer fiscal du titulaire du contrat de fourniture d’électricité et du nombre de personnes qui le – la dernière phrase b) À la fin du second alinéa, les mots : « de l’économie » sont remplacés par les mots : « du budget ». chèques énergie valables uniquement pour le financement de dépenses d’amélioration de la qualité environnementale ou de maîtrise de la consommation d’énergie du logement émis avant la publication de la présente loi peuvent être utilisés jusqu’à leur date de fin de validité dans les conditions prévues par le code de l’énergie dans sa rédaction antérieure à la présente loi. Article 60 bis AA Le code de l’énergie est 1° Le premier alinéa de l’article L. 121-16 est remplacé par quatre alinéas « La compensation des charges ou le reversement des recettes mentionnés à l’article L. 121-6 font l’objet d’acomptes mensuels sur la base du montant évalué ou déterminé conformément à l’article L. 121-9. « Les acomptes mensuels de recettes reversées à l’État peuvent être adaptés par les ministres chargés de l’énergie et du budget en fonction de l’évolution des indicateurs économiques sur la base desquels ils ont été évalués. « Les ministres chargés de l’énergie et du budget peuvent suspendre le versement des acomptes de charges dus au titre d’une année à un opérateur qui n’a pas acquitté les acomptes de recettes à reverser à l’État au titre d’une année « Les conditions et les modalités d’application des deuxième et troisième alinéas du présent article sont précisées par l’article L. 314-1, après le mot : « fourniture », sont insérés les mots : « , sauf si elles ont procédé à la cession mentionnée à l’article L. 314-8, » ; entreprises locales de distribution peuvent céder à Électricité de France leurs contrats conclus en application du 1° de l’article L. 311-12 et de l’article L. 314-1. Cette cession peut concerner l’intégralité de ces contrats ou seulement ceux pour les installations dont la puissance installée est supérieure à 200 kilowatts. Cette cession est définitive et n’emporte aucune modification des droits et obligations des parties. « L’entreprise locale de distribution qui procède à la cession de l’intégralité des contrats mentionnés au premier alinéa du présent article ne peut plus, à compter de sa prise d’effet, conclure de nouveaux contrats en application du 1° de l’article L. 311-12 et de l’article L. 314-1. de distribution qui procède à la cession des contrats pour les installations dont la puissance installée est supérieure à 200 kilowatts, mentionnés au premier alinéa du présent article, ne peut plus, à compter de sa prise d’effet, conclure de nouveaux contrats, en application du 1° de l’article L. 311-12 et de l’article L. 314-1, pour des installations dont la puissance installée est supérieure à 200 kilowatts. « Les modalités d’application du présent article, notamment les modalités et l’échéancier de la cession, sont précisées par décret en Conseil d’État. » Article 60 bis AB I. – Les contrats conclus en application des 1° ou 2° de l’article L. 311-12 ou des articles L. 314-1 ou L. 314-18 du code de l’énergie ainsi que des articles 8 ou 10 de la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité sont modifiés selon les II à IV du présent article. présent II s’applique aux installations qui bénéficient ou qui ont vocation à bénéficier d’un contrat conclu en application du 1° de l’article L. 311-12 ou de l’article L. 314-1 du code de l’énergie ou en application des articles 8 ou 10 de la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 précitée, y compris si le contrat a été conclu avant l’entrée en vigueur de la présente loi. Les acheteurs mentionnés aux articles L. 311-13, L. 314-1 et L. 314-6-1 du code de l’énergie peuvent demander au producteur l’arrêt ou la limitation de la production de tout ou partie des installations de production lorsque cet arrêt ou cette limitation permet de réduire les surcoûts mentionnés au 1° de l’article L. 121-7 du même code, y compris la compensation mentionnée au troisième alinéa du présent II. Un arrêté détermine, après avis de la Commission de régulation de l’énergie, la liste et les caractéristiques des installations soumises à cette obligation, en tenant compte notamment de la puissance des installations, qui ne peut être inférieure à 10 mégawatts, et de leur filière. Ce même arrêté détermine également les conditions et les modalités selon lesquelles les acheteurs peuvent effectuer cette demande ainsi que les conditions et les délais dans lesquels les arrêts ou les limitations de production de tout ou partie des installations de production sont effectués puis interrompus. Si le producteur procède à l’arrêt ou à la limitation de la production à la suite d’une telle demande, il reçoit une compensation financière de la part de l’acheteur selon des modalités définies par ce même arrêté. Le montant de la compensation dépend notamment de la puissance de l’installation, de la durée de l’arrêt ou de la limitation demandée, d’un coefficient représentatif d’une estimation du facteur de charge sur la période de l’arrêt ou de la limitation demandée, de la proportion de la production dont l’arrêt ou la limitation est demandée et de la rémunération définie par le contrat. Si le producteur ne procède pas à l’arrêt ou à la limitation de la production à la suite d’une telle demande, à l’exception des situations où la production de l’installation affectée au périmètre d’équilibre de l’acheteur résultant de l’application des méthodes mentionnées à l’article L. 321-14 du code de l’énergie est corrigée à compter de la date mentionnée au second alinéa du B du III du présent article, le producteur ne bénéficie ni du tarif d’achat ni de la compensation. Le respect de la demande d’arrêt ou de limitation de la production est apprécié avec un seuil de tolérance déterminé par Le présent II s’applique à compter d’une date comprise entre le 1er avril 2025 et le 31 décembre 2025 et fixée par arrêté après avis de la Commission de régulation de l’énergie. Cet arrêté peut prévoir des dates différenciées par filière. présent III s’applique aux contrats conclus, y compris ceux conclus avant l’entrée en vigueur de la présente loi, ou qui seront conclus en application du 1° de précitée. Il ne s’applique pas aux contrats relatifs aux installations situées dans les zones non interconnectées au réseau électrique métropolitain continental. A. – Les contrats ne font pas obstacle à la participation de l’installation aux services nécessaires au fonctionnement des réseaux publics de transport et de distribution mentionnés aux articles L. 321-11 et L. 322-9 du code de l’énergie ainsi qu’au mécanisme d’ajustement défini à l’article L. 321-10 du même code. B. – Le volume d’électricité résultant de la correction d’un écart du périmètre d’équilibre de l’acheteur effectuée pour une installation en application des méthodes mentionnées à l’article L. 321-14 dudit code est pris en compte dans le calcul de la production de l’installation rémunérée au titre du contrat. Pour l’application présent B, le gestionnaire du réseau public de transport ou de distribution d’électricité communique à l’acheteur le volume d’électricité correspondant à la correction effectuée pour chaque producteur. Le présent B s’applique à compter d’une date comprise entre le fixée par arrêté du ministre chargé de l’énergie pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie. Cette date peut être différenciée en fonction des filières. présent IV s’applique aux contrats conclus en application du 2° de l’article L. 311-12 ou de l’article L. 314-18 du code de l’énergie. l’application de la clause prévoyant le versement d’une prime au producteur s’il ne produit pas d’électricité lorsque le cours au comptant est strictement négatif sur la plateforme de marché organisé français de l’électricité pour une livraison le lendemain, les heures au cours desquelles celui-ci produit et durant lesquelles le cours au comptant est strictement négatif sont prises en compte si au moins l’une des deux conditions suivantes est 1° Le cours au comptant est supérieur à un seuil fixé par un arrêté du ministre chargé de l’énergie pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie ; 2° Le prix issu d’au moins une des enchères du couplage infra-journalier unique est positif. Pour l’application de ladite clause, l’absence de production de l’installation ainsi que les délais dans lesquels les arrêts et les reprises de production de l’installation doivent être effectués sont appréciés avec des seuils de tolérance déterminés par un arrêté du ministre chargé de l’énergie pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie. Ces seuils peuvent être distincts par filière. d’électricité relatif à l’installation affectée au périmètre d’équilibre, qui comprend d’éventuelles corrections d’un écart prévues par les méthodes mentionnées à l’article L. 321-14 du code de l’énergie, est pris en compte pour le calcul du complément de rémunération, d’une part, et pour celui de la prime versée lorsque le cours au comptant sur la plateforme de une livraison le lendemain est strictement négatif, d’autre part. Pour l’application du présent B, le gestionnaire du réseau public de transport ou de distribution d’électricité communique à Électricité de France le volume d’électricité correspondant à la correction effectuée pour chaque producteur. C. – Les mots : « bourse de l’électricité EPEX Spot SE pour la zone France » dans les contrats conclus en application du 2° de l’article L. 311-12 ou de l’article L. 314-18 du code de l’énergie sont remplacés par les mots : « plateforme de marché organisé français de l’électricité pour une livraison le lendemain ». présent IV s’applique à compter d’une date fixée par un arrêté pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie : 1° Aux contrats conclus en application de l’article L. 314-18 du code de l’énergie avant une date fixée par un arrêté du ministre chargé de l’énergie pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie ; 2° Aux contrats conclus en application du 2° de l’article L. 311-12 du même code dont l’avis d’appel d’offres a été publié avant une date fixée par un arrêté du ministre chargé de l’énergie pris après avis de la Commission de régulation de l’énergie, le cas échéant différenciée en Article 60 bis A Chaque année, en annexe au projet de loi de finances, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la politique de l’économie sociale et solidaire. Celui-ci présente et rassemble l’ensemble des moyens consacrés à la politique de l’économie sociale, solidaire et responsable par l’État et par les collectivités territoriales. Article 60 bis I. – Des biens immobiliers relevant du domaine privé ou du domaine public de l’État peuvent être transférés en pleine propriété à l’établissement public créé en application du premier alinéa du II. Ces transferts s’effectuent à titre gratuit. Un décret dresse la liste des biens transférés et arrête la date de leur transfert. société anonyme Agence de gestion de l’immobilier de l’État est transformée en un établissement public national à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du ministre chargé des domaines. Cet établissement public a pour 1° De gérer, d’entretenir et de rénover les biens immobiliers dont il est propriétaire afin d’optimiser leurs usages et de contribuer aux objectifs de l’État en matière de transition 2° De mettre ces biens immobiliers à la disposition des services de l’État, des collectivités territoriales, des établissements publics de l’État ou de tout organisme public ou privé ; 3° D’acquérir des biens et droits immobiliers de toute nature ; 4° De valoriser les biens et droits immobiliers qu’il détient par tous moyens. Il peut céder les biens relevant du domaine privé lorsque ceux-ci ne sont plus utiles à l’État ; 5° De réaliser tous travaux et opérations d’aménagement, de développement, de promotion, de construction, de restructuration ou de démolition ; 6° De réaliser toutes prestations, notamment d’étude, de service ou de conseil, au profit de tout organisme public dans le champ de ses missions. L’établissement public met les biens dont la propriété lui a été transférée par l’État à la disposition de ce dernier, des l’État ou de tout organisme public ou privé, dans les conditions prévues par un ou plusieurs contrats de bail ou conventions d’occupation du domaine public. L’établissement public peut créer des filiales ou prendre des participations dans des sociétés, groupements ou organismes dont l’objet concourt à la réalisation des missions définies aux 1° à 6° du présent II, avec l’accord préalable du ministre de tutelle. Il est autorisé à conclure des marchés de partenariat dans les conditions prévues au livre II de la deuxième partie du code de la commande publique. public mentionné au II du présent article est administré par un conseil d’administration, qui arrête ses orientations stratégiques et exerce le contrôle permanent de sa gestion. Le conseil d’administration est composé de représentants de l’État, de personnalités qualifiées et de représentants du personnel de l’établissement. Son président est le directeur de l’administration chargée de l’immobilier de l’État. L’établissement public est dirigé par un directeur général, qui est responsable de sa Les ressources de l’établissement public sont constituées par : 1° Les subventions de l’État, des collectivités territoriales et de toutes autres personnes publiques ou privées ; 2° Les emprunts de toute nature, y compris les crédits-baux ; 3° Les produits d’opérations commerciales ; 4° Les dons et legs ; 5° Les revenus des biens meubles et immeubles ; 6° Les produits des 7° Les produits des 8° Toute autre recette provenant de l’exercice de ses activités. soumis au contrôle économique et financier de l’État. La transformation de la l’État en établissement public n’emporte ni la création d’une personne morale nouvelle, ni une cessation d’activité. Les biens, droits, obligations, contrats et autorisations de toute nature de l’établissement public sont ceux de cette société au moment de la transformation de sa forme juridique. Cette transformation ne permet aucune remise en cause de ses biens, droits, obligations, contrats et autorisations et n’a, en particulier, aucune incidence sur les contrats conclus avec des tiers par la société anonyme Agence de gestion de l’immobilier de l’État pour la gestion de l’immobilier de l’État et par les sociétés qui lui sont liées au sens des articles L. 233-1 à L. 233-4 du code de commerce. IV. – Ne donnent lieu au paiement d’aucun impôt ou droit, d’aucune taxe ou contribution ni d’aucuns frais perçus au profit du Trésor : 1° Les transferts de propriété mentionnés au I du présent article ; 2° Les opérations résultant de la transformation prévue au II ; 3° Les transferts de propriété effectués entre l’établissement public créé en application du même II et une société dont il détient directement ou indirectement l’intégralité du capital. public mentionné au II est substitué de plein droit à l’État et aux personnes morales chargées de la gestion des biens concernés pour les droits et obligations afférents à la gestion, à l’entretien et à l’exploitation des biens qui lui sont transférés en application du I à compter de leur transfert. Le décret prévu au même I précise les modalités d’application de cette substitution et détermine, le cas échéant, les contrats qui en sont exclus. VI. – Nonobstant toute disposition contraire, l’établissement public mentionné au II ainsi que ses filiales peuvent conclure des emprunts de toute nature, y compris des crédits-baux immobiliers. VII. – Le code de l’urbanisme est ainsi modifié : est complété par un l ainsi rédigé : transferts en pleine propriété des immeubles appartenant à l’État réalisés en application de l’article 60 bis de la loi n° … du … de finances pour 2025 ainsi que les transferts réalisés entre l’établissement public mentionné au II du même article 60 bis et une société dont il détient directement ou indirectement l’intégralité du capital. » ; 2° Avant le dernier alinéa de l’article L. 240-2, il est inséré un « – aux transferts en pleine propriété des immeubles appartenant à du … de finances pour 2025 ni aux transferts réalisés entre l’établissement public mentionné au II du même article 60 bis et une société dont il détient directement ou indirectement l’intégralité du VIII. – Le I de l’article L. 3211-13-1 du code général de la propriété des personnes publiques est ainsi modifié : après les mots : « cet article, », sont insérés les mots : « aux sociétés dont l’établissement public créé en application de du … de finances pour 2025 détient directement ou indirectement l’intégralité du capital » ; alinéa, après les mots : « s’applique », sont insérés les mots : « à l’établissement public national créé en application de l’article 60 bis de la loi n° … du … précitée et ». d’un ou de plusieurs de leurs biens sur la liste mentionnée au 2° du II de l’article L. 3211-7 du code général de la propriété des personnes publiques est soumise à l’avis conforme de l’établissement public mentionné au II du présent article et de ses filiales. X. – Un décret en Conseil d’État définit les modalités d’application du présent article, notamment le nom de l’établissement public mentionné au II et la composition de son conseil d’administration ainsi que la date de la transformation de la l’État, qui intervient au plus tard le Recherche et enseignement Article 60 ter Article 61 I. – Le titre III du livre III de la deuxième partie du code général des « Cette population est également majorée de 0,5 habitant supplémentaire par logement faisant l’objet d’une opération de requalification de copropriétés dégradées déclarée d’intérêt national selon les modalités définies à l’article L. 741-2 du code de la construction et de le 6° du I, il est inséré un 7° ainsi « 7° Le montant dû l’année précédente à la commune par l’établissement public de coopération intercommunale dont elle est membre en application de l’article L. 5211-32 du rédigée : « Il est également majoré du montant perçu par la commune l’année précédente au titre de la dotation en faveur des communes nouvelles prévue à les mots : « du prélèvement sur le produit des impôts directs locaux mentionné à la seconde phrase du troisième alinéa du III de l’article L. 2334-7 subi l’année précédente ainsi que » sont alinéa de l’article L. 2334-6, après le mot : « section », sont insérés les mots : « et aux articles L. 2335-1, L. 2335-16 et L. 2335-17 et des fonds mentionnés aux articles L. 2336-1 et 4° Au premier alinéa de l’article L. 2334-12, les mots : « est répartie » sont remplacés par les mots : « et les recettes réelles de fonctionnement utilisées pour calculer la minoration mentionnée au dernier alinéa du même III sont réparties » ; 5° Le troisième alinéa de l’article L. 2334-13 est ainsi phrase, l’année : « 2024 » est remplacée par l’année : « 2025 » et l’année : « 2023 » est remplacée par l’année : « 2024 » ; b) À la dernière phrase ainsi rédigée : « Une quote-part de la dotation d’aménagement des communes est affectée aux communes d’outre-mer dans les conditions définies à a) Le II est du V, les mots : « au 2° » sont remplacés les mots : « aux 2° 7° Le sixième alinéa de l’article L. 2334-17 est ainsi « Les logements sociaux retenus pour l’application du présent article sont les logements locatifs recensés dans le répertoire des logements locatifs sociaux et de leurs occupants prévu à l’article L. 411-10 du code de la construction et de l’habitation. Sont également considérés comme des logements sociaux, pour l’application du présent article, les logements faisant l’objet d’une opération de requalification de copropriétés dégradées déclarée d’intérêt national selon les modalités définies à l’article L. 741-2 du code de la construction et de l’habitation. » ; 8° À la dernière phrase du second alinéa de l’article L. 2334-20, a) Le d est coefficient multiplicateur égal à 1,3 pour les communes dont le territoire ou une partie du territoire est situé dans des zones France ruralités revitalisation mentionnées aux II et III de des impôts et les communes qui bénéficient des effets du classement en zone France ruralités revitalisation pour l’ensemble ou une partie de leur territoire en application du III de l’article 27 de la loi n° … du … de finances pour 2025. » ; b) Au dix-septième alinéa, après le mot : « économiques », sont insérés les mots : « et publiées sur le site internet de cet institut » ; 10° Le 2° de l’article L. 2334-22 est ainsi modifié : phrase, les mots : « classée dans le domaine public communal » sont supprimés ; b) Après la même rédigée : « Un décret en Conseil d’État définit les types de voies prises en compte parmi celles recensées par l’Institut national de l’information géographique et forestière au 1er janvier de l’année de répartition. » ; alinéa du même article L. 2334-22 est ainsi « Les communes dont le finances pour 2025 bénéficient d’un coefficient multiplicateur égal à 1,2. » ; complété par une phrase ainsi rédigée : « Si le revenu fiscal de référence de la commune n’est pas disponible pour l’une ou plusieurs des trois dernières années, la moyenne sur trois ans du revenu par habitant de la commune est remplacée par la moyenne sur trois ans du revenu par habitant moyen des communes appartenant au même groupe démographique. » ; alinéa est complété par les mots : « , à l’exception du coefficient multiplicateur mentionné à l’avant-dernier alinéa du même 12° Au premier alinéa du I de l’article L. 2335-1, après le mot : « habitants », sont insérés les mots : « en métropole et les communes de moins de 5 000 habitants en outre-mer » ; alinéa du I de l’article L. 2336-2 est ainsi a) Après la montant perçu par les communes membres l’année précédente au titre de la dotation en faveur des communes nouvelles prévue à l’article L. 2113-22-1. » ; phrase, les mots : « du prélèvement sur le produit des réalisé l’année précédente sur le groupement et ses communes membres ainsi que » sont supprimés. deuxième ligne de la seconde colonne du tableau du second alinéa de l’article L. 2573-55 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigée : « loi n° … du … de finances pour II. – Le titre III du livre III de la troisième partie du code général des 1° À la deuxième phrase du second alinéa de l’article L. 3334-1, les deux occurrences de l’année : « 2024 » sont remplacées par l’année : l’article L. 3334-4, l’année : titre Ier du livre II de la cinquième partie du code l’article L. 5211-24 est complété par une phrase ainsi rédigée : « À compter de 2025, le montant est égal à celui de l’année 2° Les trois derniers alinéas de l’article L. 5211-28-1 sont remplacés par quatre alinéas ainsi rédigés : « À compter de 2025, la dotation de compensation de chaque établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre est égale, avant l’application de la minoration prévue au deuxième alinéa du présent article, au montant perçu l’année précédente au titre de cette dotation. « En cas de différence, pour un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, entre le périmètre constaté au 1er janvier de l’année de répartition et celui existant au 1er janvier de l’année précédente, la dotation de compensation de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre est calculée de la manière suivante, avant application de la minoration prévue au même deuxième alinéa : « 1° En calculant, respectivement, la part de la dotation de compensation perçue l’année précédente correspondant aux montants dus au titre de 2003 en application du I du D de l’article 44 de la loi de finances pour 1999 (n° 98-1266 du 30 décembre 1998) et la part de cette dotation perçue l’année précédente correspondant aux montants dus au titre du 2° bis du II de l’article 1648 B du code général des impôts dans sa rédaction antérieure à la loi de finances pour 2004 (n° 2003-1311 du 30 décembre 2003), afférente à chaque commune membre d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre au 1er janvier de l’année précédente, par répartition de ces montants au prorata de la population de la commune dans la population de l’établissement ; « 2° Puis en additionnant les parts, calculées en application du 1° du présent article, de chacune des communes membres de cet établissement au 1er janvier de l’année de l’article L. 5211-29 est ainsi modifié : potentiel fiscal des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre ne faisant pas application de l’article 1609 nonies C du code général des impôts est minoré du montant dû l’année précédente à leurs communes membres en application de l’article L. 5211-32 du présent code. » ; l’article L. 5219-8, les mots : « deuxième phrase du dernier alinéa » sont remplacés par les mots : « troisième phrase de l’avant-dernier de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021 est ainsi modifié : 1° A Le dernier alinéa du B du III est complété par une phrase ainsi rédigée : « En 2025 et par dérogation, ces mêmes fractions de correction sont pondérées par un coefficient égal à 80 %. » ; 1° Le IV est ainsi a) Au deuxième « L. 3334-2 », sont insérés les mots : « et de l’article L. 4332-9 » ; l’avant-dernier alinéa, les mots : « et au 4° du IV de l’article L. 3335-1 » sont remplacés par les mots : « , au 4° du IV de l’article L. 3335-1 et au III de même IV, il est inséré un IV bis ainsi 2026, les communes du Département de Mayotte dont la population calculée en application de l’article L. 2334-2 du code général des collectivités territoriales est inférieure à celle calculée en 2025 en application du IV du présent article ne peuvent percevoir une attribution au titre de la dotation forfaitaire prévue à l’article L. 2334-7 du code général des collectivités territoriales et au titre de la quote-part de la dotation d’aménagement mentionnée au troisième alinéa de l’article L. 2334-13 du même code inférieure à celle perçue en 2025 au titre de cette dotation et de cette quote-part. Le cas échéant, l’ajustement de la quote-part est opéré au sein de la dotation de péréquation prévue au III de l’article L. 2334-23-1 dudit code. » V. – En 2025, une part de la dotation globale de fonctionnement revenant aux communes et à certains de leurs groupements mentionnée à l’article L. 2334-1 du code général des collectivités territoriales est affectée, à hauteur de 2,5 millions d’euros, au fonds d’aide pour le relogement d’urgence prévu à l’article L. 2335-15 du de la loi n° 2024-301 du 2 avril 2024 visant à pérenniser les jardins d’enfants gérés par une collectivité publique ou bénéficiant de financements publics est du code général des collectivités territoriales s’applique aux communes de la Nouvelle-Calédonie. Les articles L. 2334-13 et L. 2335-1 du même code, dans leur rédaction résultant de la présente loi, s’appliquent aux communes de la Nouvelle-Calédonie ainsi qu’aux circonscriptions territoriales de Articles 61 bis Article 61 quinquies neuvième alinéa de l’article L. 2334-37, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : d’État fixe les conditions dans lesquelles le représentant de l’État dans le département peut réunir la commission lorsqu’un ou plusieurs des sièges des membres mentionnés aux 1° à 3° sont vacants. » ; l’article L. 2573-54, les mots : « , L. 2334-33 et L. 2234-38 » sont remplacés par les mots : « et L. 2334-33 ». Article 61 sexies Article 61 septies La deuxième phrase de l’avant-dernier alinéa de l’article L. 2334-37 du code général des collectivités territoriales est ainsi « retenues ainsi que » sont remplacés par le mot : « retenues, » ; 2° Sont ajoutés les mots : « ainsi que le montant des projets et celui de la subvention demandée ». Article 61 octies À la fin de la dernière l’article L. 2334-37 du code général des collectivités territoriales, le montant : « 100 000 € » est remplacé par le montant : « 50 000 € ». Articles 61 nonies Article 61 undecies À la fin du premier alinéa du II de l’article L. 5211-28-4 du code général des collectivités territoriales, le mot : « majoritairement » est supprimé. Articles 61 duodecies Article 62 1° Au 3° du I de l’article L. 2336-3, la référence : « 7° » est remplacée par la référence : « 8° » ; première occurrence du mot : « fonction », la fin du b est ainsi rédigée : « du potentiel financier par habitant de ces communes défini à l’article L. 2334-4 et de leur population ; » du onzième alinéa est ainsi rédigée : « de l’insuffisance du potentiel financier par habitant de ces communes défini à l’article L. 2334-4 et de leur du II des articles L. 2336-3 et L. 2336-5 et à la deuxième phrase du premier alinéa de l’article L. 2336-6, les mots : « mentionné au IV de » sont remplacés par les mots : « défini à ». des décisions de justice passées en force de chose jugée, les actes pris en 2024 en application de l’article L. 2336-3 du code général des collectivités territoriales sont validés en tant que leur légalité serait contestée pour un motif tiré de l’illégalité de la prise en compte, au nombre des ressources mentionnées au 3° du I du même article L. 2336-3, de la ressource mentionnée au 8° du I de l’article L. 2336-2 du même code. du code général des collectivités territoriales, dans sa rédaction résultant du 2° du I du présent article, est applicable aux instances en cours à la date de la publication de la présente loi. Articles 62 bis Article 62 quater I. – Le premier alinéa du X de l’article L. 5219-5 du code phrase, l’année : « 2025 » est remplacée par l’année : « 2027 » et, à la fin, l’année : « 2024 » est remplacée par l’année : « 2026 » ; les deux occurrences de l’année : « 2024 » sont remplacées par l’année : « 2026 ». II. – Le VI des 1.1 et 2.1 de l’article 78 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 est ainsi du A, l’année : « 2024 » est 2° Au B, III. – Le XV de l’article 59 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République est ainsi modifié : 1° Au 1° du A, à la fin du A ter, au C, au premier alinéa du 4° du E, au premier alinéa du 1° du E bis, au neuvième alinéa du 2 du G, à la première phrase du premier alinéa du H, à la première phrase du premier alinéa du J, à la fin des K et M, au M bis, au troisième alinéa du O et au premier alinéa du P, l’année : 2° Au premier alinéa et à la première phrase et à la fin de la seconde phrase du second alinéa du c du 2 du B, à la fin du second alinéa du 1° et au 2° du E bis et à l’avant-dernier alinéa du O, l’année : « 2025 » est remplacée par l’année : 3° Le 2 du G est « À titre exceptionnel, la dotation d’équilibre versée en 2025 par chaque établissement public territorial à la métropole du Grand Paris est augmentée d’un montant égal à la moitié de la différence, si elle est positive, entre le produit de la cotisation foncière des entreprises perçu en 2025 et celui perçu en 2024 par chaque établissement public territorial. Le produit de la cotisation foncière des entreprises perçu en 2024 et en 2025 est majoré du montant du prélèvement sur recettes prévu au 3 du A du III de l’article 29 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 précitée. la Ville de Paris verse à la métropole du Grand Paris une dotation d’équilibre en 2025. Le montant de cette dotation d’équilibre est égal à la moitié de la en 2024 par la Ville de Paris. Le produit de la cotisation foncière des entreprises perçu en 2024 et en 2025 est majoré du montant du prélèvement sur recettes prévu au même 3. la dotation d’équilibre versée en 2026 par chaque foncière des entreprises perçu en 2026 et celui perçu en 2025 par chaque établissement public territorial. Le produit de la cotisation foncière des entreprises perçu en 2025 et en 2026 est majoré du montant du prélèvement sur recettes prévu audit 3. d’équilibre en 2026. Le montant de cette dotation en 2025 par la Ville de Paris. Le produit de la cotisation foncière des entreprises perçu en 2025 et en 2026 est majoré du montant du prélèvement sur recettes prévu au l’article 255 de la loi n° 2020-1721 du 1° À la fin du A, l’année : « 2026 » ; 2° Au B, les deux occurrences de l’année : « 2025 » sont remplacées par l’année : « 2027 ». à IV s’appliquent à compter du Article 63 l’article L. 542-10-1 du code de l’environnement, il est inséré un article L. 542-10-2 ainsi rédigé : produit du tarif de stockage de la taxe sur les installations nucléaires sur les biens et services est affecté : sommes recouvrées au titre des installations de stockage de déchets mentionnés au 2° de l’article L. 433-16 du même code : établissements publics de coopération intercommunale de la zone d’implantation, pour une fraction comprise entre 15 % et « b) Aux communes membres des établissements publics de coopération intercommunale de la zone de proximité, pour une fraction comprise entre 25 % et « c) Aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale de la zone de solidarité, pour une fraction comprise entre 40 % et « La somme déterminée en application du b du présent 1° est répartie en un nombre de parts égal au nombre d’établissements publics de coopération intercommunale concernés, chacune comprise entre un cinquième et quatre cinquièmes. Ces parts sont reversées aux communes de ces établissements publics de coopération intercommunale au prorata de leur population. déterminée en application du c est répartie en un nombre de parts égal au nombre de départements sur le territoire desquels est située une partie de la zone de solidarité, chacune comprise entre un cinquième et quatre cinquièmes. Ces parts sont reversées aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale de ces départements pour la réalisation de projets concourant à la solidarité entre les collectivités contribuant à l’accueil des installations, sur la base d’un arrêté du représentant de l’État dans le département pris sur proposition du conseil départemental ; mentionnés au 3° de l’article L. 433-16 du code des impositions sur les biens et services : « a) Aux communes de la zone d’implantation, pour une fraction comprise entre 1 % et d’implantation, pour une fraction comprise entre 20 % et établissements publics de coopération intercommunale de la zone de proximité, pour une fraction comprise entre 20 % et 30 % ; départements de la zone de solidarité, pour une fraction comprise entre 30 % et 40 % ; régions de la zone de solidarité, pour une fraction comprise entre 1 % et 10 %. « Les sommes déterminées en application des a, b et e du présent 2° sont réparties à parts égales entre les personnes affectataires. déterminée en application du c est répartie entre les personnes affectataires dans des proportions comprises entre un vingtième et dix vingtièmes. déterminée en application du d est répartie entre les personnes affectataires dans des proportions comprises entre un quart et trois quarts. « Les valeurs des fractions mentionnées au présent I et leurs modalités de répartition déterminées en application des 1° et 2° sont déterminées par décret. l’application du I, il est entendu par : d’implantation : le territoire des communes et des établissements publics de coopération intercommunale où se trouve l’accès principal aux installations de stockage ou situé à proximité immédiate de cet accès ; « 2° Zone de proximité : le territoire des communes et des établissements publics de coopération intercommunale situé à proximité de la zone d’implantation et concourant significativement à l’accueil des installations de stockage ; « 3° Zone de solidarité : le territoire des départements ou des régions d’implantation des installations de stockage ou dont la limite est située à moins de dix kilomètres de l’accès principal à ces installations, à l’exclusion des territoires des zones définies aux 1° et 2° du présent II. « La liste des communes, des établissements publics de coopération intercommunale, des départements et des régions classées dans les zones définies au présent II est fixée par dérogation à l’article L. 542-11-1 du code de l’environnement, dans tout département sur le territoire duquel est situé tout ou partie du périmètre d’un laboratoire souterrain défini à l’article L. 542-9 du même code et sur le territoire duquel n’est pas encore situé tout ou partie du périmètre d’un centre de stockage en couche géologique profonde défini au même article L. 542-9, le produit du tarif d’accompagnement de la taxe sur les installations services est réparti en un nombre de parts, déterminées par décret et comprises entre un tiers et deux tiers, égal au nombre de départements mentionnés à l’article L. 542-11 du code de l’environnement. Une fraction de chacune de ces parts, déterminée par décret dans la limite de 20 %, est reversée au prorata de leur population aux communes du département dont une partie du territoire est distante de moins de dix kilomètres de l’accès principal aux installations souterraines d’un laboratoire souterrain mentionné à l’article L. 542-4 du même code. Une fraction supplémentaire de chacune de ces parts, déterminée par décret dans la limite de 20 % après avis des groupements d’intérêt public mentionnés à l’article L. 542-11 dudit code, est reversée aux fiscalité propre du département comprenant une ou plusieurs de ces communes et au prorata de la population de ces dernières. Le solde de chacune de ces parts est reversé aux groupements d’intérêt public mentionnés au même article L. 542-11. recettes résultant pour les collectivités territoriales de la modification de la répartition des recettes recouvrées au titre des installations de stockage de déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité à vie longue par les départements et les régions de la zone de solidarité est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement. recettes résultant pour l’État du III est compensée, Article 64 Article 64 bis créé un dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales. En 2025, ce dispositif concerne un montant d’un milliard d’euros. Le dispositif repose sur trois contributions prélevées sur le montant des ressources fiscales versées aux collectivités territoriales et à leurs groupements à fiscalité propre dans les conditions prévues aux II à IV. Ces contributions sont mises en réserve et reversées dans les conditions prévues aux VI et VII. première contribution, d’un montant de 500 millions d’euros, porte sur les ressources fiscales des communes et des fiscalité propre. Le montant de la contribution définie au présent A est réparti à parts égales entre les communes, d’une part, et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, d’autre B. – 1. Pour chaque commune, il est calculé un indice synthétique de ressources et de charges à partir des rapports suivants : a) Le rapport entre le potentiel financier par habitant de la commune, défini au V de l’article L. 2334-4 du code général des collectivités territoriales, et le potentiel financier moyen par habitant de l’ensemble des communes. Pour les communes des départements d’outre-mer, le potentiel financier pris en compte comprend les montants perçus au titre de l’octroi de mer constatés dans le compte de gestion afférent au pénultième exercice ; b) Le rapport entre le revenu moyen par habitant de la commune et le revenu moyen par habitant de l’ensemble des communes, calculé en prenant en compte la population définie au premier alinéa de l’article L. 2334-2 du L’indice synthétique de ressources et de charges est obtenu par l’addition des rapports définis aux a et b du présent 1, en pondérant le premier par 75 % et le second par 25 %. Le revenu pris en compte est le dernier revenu fiscal de référence connu. 2. Pour chaque établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, il est calculé un indice synthétique de ressources et de charges à partir des rapports suivants : potentiel fiscal par habitant de l’établissement, défini au I de l’article L. 5211-29 du code général des collectivités territoriales, et le potentiel fiscal moyen par habitant de l’ensemble des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre ; revenu par habitant de l’établissement et le revenu moyen par habitant de l’ensemble des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, calculé en prenant en compte la population définie au premier alinéa de l’article L. 2334-2 du même code. définis aux a et b du présent 2 en C. – Contribuent au dispositif mentionné au I au titre du A du 1° Les communes dont l’indice synthétique défini au 1 du B est supérieur à 110 % de l’indice moyen de l’ensemble des communes, à l’exception des communes mentionnées au III de l’article L. 2336-3 du code général des collectivités territoriales et des cent-quinze premières communes classées l’année précédente en fonction de l’indice synthétique défini à l’article L. 2334-23-2 du même code ; 2° Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre dont l’indice synthétique défini au 2 du B du présent II est supérieur à 110 % de l’indice moyen de l’ensemble des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. La contribution calculée afin d’atteindre la moitié du montant mentionné au A du présent II est répartie entre les communes contributrices en fonction de leur population, multipliée par l’écart relatif entre l’indice de la commune, d’une part, et 110 % de l’indice moyen des communes, d’autre part. Pour chaque commune contributrice, la contribution ne peut excéder 2 % des recettes réelles de fonctionnement de son budget principal, minorées des atténuations de produits, des recettes exceptionnelles et du produit des mises à disposition de personnel facturées dans le cadre d’une mutualisation de services entre l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre et ses communes membres, telles que constatées au 1er janvier de l’année dans le compte de gestion afférent au pénultième exercice. Pour les communes membres de la métropole du Grand Paris, les recettes réelles de fonctionnement sont en outre diminuées d’un montant correspondant à la dotation individuelle versée au fonds de compensation des charges territoriales en application du H du XV de République, telle que constatée au 1er janvier de l’année de répartition dans le compte de gestion afférent au pénultième exercice. Pour la Ville de Paris, ces recettes sont affectées d’un coefficient de 70,87 %. Lorsque la contribution calculée pour une commune excède ce plafond, la différence est répartie entre les autres communes contributrices selon les modalités définies au présent C. Lorsque la contribution calculé pour une commune est inférieur à 1 000 euros, la commune en est exonérée et l’ajustement est opéré sur la contribution supporté par les autres communes. La contribution calculée chaque année afin d’atteindre la moitié du montant mentionné au A du présent II est répartie entre les fiscalité propre en fonction de leur population, multipliée par l’écart relatif entre l’indice de l’établissement, d’une part, et 110 % de l’indice moyen des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, d’autre part. Pour chaque établissement public de coopération intercommunale contributeur, la contribution ne peut excéder 2 % des recettes réelles de fonctionnement de son budget principal, minorées des atténuations de produits et des recettes exceptionnelles, constatées au 1er janvier de au pénultième exercice. Pour la Métropole de Lyon, ces recettes sont affectées d’un coefficient de 44,55 %. Lorsque, pour un établissement public de coopération intercommunale, le montant de la contribution excède ce plafond, la différence est répartie entre les autres établissements contributeurs selon les modalités définies au mention contraire, la population à prendre en compte pour l’application du présent II est celle résultant des conditions prévues à l’article L. 2334-2 du code général des collectivités territoriales. deuxième contribution, d’un montant de 220 millions d’euros, porte sur les ressources fiscales des départements, de la Ville de Paris, de la métropole de Lyon, de la collectivité de Corse et des collectivités territoriales de Guyane et de Martinique. B. – Contribuent au dispositif mentionné au I du présent article au titre du A du présent III les collectivités dont l’indice de fragilité sociale, calculé l’année précédente dans les conditions prévues aux 2 et 3 du I de l’article 208 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020, est inférieur ou égal à l’indice médian de l’ensemble des collectivités mentionnées au A du présent III. d’atteindre le montant mentionné au même A est répartie entre les collectivités contributrices en fonction de leur population, définie au premier alinéa de l’article L. 3334-2 du code général des collectivités territoriales, multipliée par l’écart relatif entre l’indice de fragilité sociale médian de l’ensemble des collectivités et leur indice de fragilité La contribution de chaque collectivité ne peut excéder 2 % des recettes réelles de fonctionnement de son budget principal, constatées au 1er janvier de l’année de répartition dans le compte de gestion afférent au pénultième exercice. Pour la Ville de Paris, la collectivité de Corse, la métropole de Lyon, la collectivité territoriale de Guyane et la collectivité territoriale de Martinique, ces recettes sont affectées, respectivement, d’un coefficient de 29,13 %, 43,44 %, 55,45 %, 79,82 % et Lorsque, pour une collectivité, le montant de la contribution excède ce plafond, la différence est répartie entre les autres collectivités contributrices selon les modalités définies au présent C. troisième contribution, d’un montant de 280 millions d’euros, porte sur les ressources fiscales des régions, de la collectivité de Corse et des collectivités territoriales de Guyane et de Martinique. calculée afin d’atteindre le montant mentionné au A du présent IV est répartie dans les conditions prévues au II de l’article L. 4332-9 du code général des collectivités territoriales, sans que la contribution de chaque collectivité puisse dépasser 2 % des recettes réelles de fonctionnement de son budget principal, constatées au 1er janvier de l’année de répartition dans le compte de gestion afférent au pénultième exercice. Pour la collectivité de Corse, la collectivité territoriale de Guyane et la collectivité territoriale de Martinique, ces recettes sont affectées, respectivement, d’un coefficient de 56,56 %, 20,18 % et 18,42 %. modalités définies au présent B. V. – Les contributions sont notifiées par un arrêté des ministres chargés du budget et des collectivités territoriales publié au Journal officiel, qui précise le montant prélevé par collectivité et par groupement. Elles sont imputées sur le montant des douzièmes de fiscalité prévus aux articles L. 2332-2, L. 3332-1-1 et L. 4331-2-1 du code général des collectivités territoriales, mensuellement à compter de la date de VI. – Le produit des contributions mentionnées aux II à IV du présent article est mis en réserve dans le dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales mentionné au I. produit de la contribution mentionnée au II est reversé, les trois années suivant sa mise en réserve, à hauteur d’un tiers par année et dans la limite du montant du produit de la contribution pour l’année en cours, aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre mentionnés au A du même II. Le reversement effectué chaque année est réparti, pour 10 % de son montant, au fonds mentionné à l’article L. 2336-1 du code général des collectivités territoriales et, pour le solde, aux communes et aux établissements contributeurs au prorata de leur B. – Le produit de la contribution mentionnée au III du présent article est reversé, les trois années suivant sa mise en réserve, à hauteur d’un tiers par année et dans la limite du montant du produit de la contribution pour l’année en cours, aux départements mentionnés au A du même III. Le reversement effectué mentionné à l’article L. 3335-2 du code collectivités contributrices au prorata de leur contribution. C. – Le produit de la contribution mentionnée au IV du présent article est de la contribution pour l’année en cours, aux collectivités mentionnées au A du même IV. Le reversement effectué mentionné à l’article L. 4332-9 du code D. – Les attributions individuelles au titre de ces reversements sont notifiées annuellement aux collectivités et à leurs groupements par un arrêté des ministres chargés du budget et des collectivités territoriales publié au Journal officiel. Les reversements sont réalisés mensuellement à compter de la date de notification. chapitre VI du titre III du livre III de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales est ainsi 1° Le II de l’article L. 2336-1 est ainsi modifié : du 1 est complétée par les mots : « , avant abondement dans les conditions définies au VII de l’article 64 bis de la loi n° … du … de finances pour 2025. » ; b) Le 2 est 2° Au début du I de l’article L. 2336-3, sont ajoutés les mots : « Avant abondement dans les conditions définies au VII de du … de finances pour 2025, ». IX. – La première phrase du deuxième alinéa du I de l’article L. 3335-2 du code général des collectivités territoriales est complétée par les mots : « , ainsi que par l’abondement déterminé dans les conditions prévues au VII de l’article 64 bis premier alinéa du II est complétée par les mots : phrase, les mots : « sommes prélevées en application du II » sont remplacés par les mots : « ressources du fonds » et le mot : « même » est supprimé ; phrase, les mots : « les sommes » sont remplacés par les mots : « ces ressources ». collectivités contributrices peuvent faire figurer parmi les données mentionnées au 1° des articles L. 2313-1, L. 3661-15, L. 4313-2, L. 4425-18, L. 5217-10-14, L. 71-111-14 et L. 72-101-14 du code général des collectivités territoriales des données dont le calcul tient compte des contributions prévues aux II à IV du présent article. décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales des II à IV et des VII et VIII du présent article est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement. recettes résultant pour l’État du A du présent XII est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle au chapitre IV du titre Ier du Article 64 ter I. – Avant le dernier alinéa du C du XI de l’article L. 5219-5 du code général des collectivités territoriales, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés : « Le montant de la fraction mentionnée au 1° du B et les conditions de sa révision peuvent être fixés librement par délibérations concordantes du conseil municipal et du conseil de territoire intéressé statuant à la majorité des deux tiers, en tenant compte du dernier rapport de la commission mentionnée au XII. « Lorsque la fraction est négative, la commune peut demander à l’établissement public territorial d’effectuer, à due concurrence, un versement à son profit. » II. – Après le troisième alinéa du H du XV de l’article 59 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, sont insérés deux « La dotation acquittée individuellement par chaque commune et les conditions de sa révision peuvent être fixées librement par délibérations concordantes du conseil municipal et du conseil du territoire intéressé statuant à la majorité des deux tiers, en tenant compte du dernier rapport de la commission mentionnée au XII de l’article L. 5219-5 du code général des public territorial d’effectuer, à due concurrence, un versement de cette dotation à son profit. » Article 65 Solidarité, insertion et égalité des chances Article 65 bis A L’État accompagne financièrement les communes mentionnées au VI de l’article 17 de la loi n° 2023-1196 du 18 décembre 2023 pour le plein emploi pour l’exercice de leurs compétences obligatoires en matière d’accueil du jeune Cet accompagnement financier est réparti entre les communes concernées en tenant notamment compte du nombre de naissances et du potentiel financier par habitant de chaque commune. Les modalités d’application du présent article sont précisées par décret en Conseil Transformation et fonction Article 65 bis du code général de la fonction publique est ainsi modifié : mots : « l’intégralité » sont remplacés par le taux : « 90 % » ; 2° Au début du dernier alinéa, le mot : « Il » est remplacé par les mots : « Dans les situations mentionnées aux 1° et 2°, le fonctionnaire ». défense est ainsi modifié : 1° Au treizième alinéa de l’article L. 4138-2, après la première occurrence du mot : « congé », sont insérés les mots : « de maladie, dont la rémunération peut être réduite, et de celui placé en « Lorsque l’affection survient du fait ou à l’occasion de l’exercice des fonctions ou à la suite de l’une des causes exceptionnelles prévues à l’article L. 27 du code des pensions civiles et militaires de retraite, le militaire conserve sa rémunération. « Dans les autres cas, le militaire perçoit une rémunération réduite de 10 %, à l’exception des indemnités de résidence et pour charge de famille perçues en totalité. » seconde phrase du premier alinéa du 2° de l’article 54 de l’ordonnance n° 2005-10 du 4 janvier 2005 portant statut général des fonctionnaires des communes et des groupements de communes de la Polynésie française ainsi que de leurs établissements publics administratifs, les mots : « l’intégralité » sont remplacés par le taux : « 90 % » et les mots : « ; ce traitement est réduit de moitié » sont remplacés par les mots : « et la moitié de son du code général de la fonction publique est applicable aux agents des administrations parisiennes dans sa rédaction résultant de la V. – Le présent article s’applique aux congés de maladie accordés au titre de l’article L. 822-3 du code général de la fonction publique, de l’article L. 4138-3 du code de la défense ou du premier alinéa du 2° de l’article 54 de l’ordonnance n° 2005-10 du 4 janvier 2005 portant statut général des fonctionnaires des communes et des groupements de communes de la Polynésie française ainsi que de leurs établissements publics administratifs à compter du premier jour du mois suivant la publication de la présente loi. Le présent V est applicable dans les îles Wallis-et-Futuna, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et dans les Terres australes et antarctiques Travail, emploi et administration des ministères sociaux Article 65 ter Article 65 quater Le 4° du II de l’article L. 6323-6 du code du travail est abrogé. Article 65 quinquies À l’avant-dernière phrase du 1° du I de l’article L. 6332-14 du code du travail, après le mot : « handicapé », sont insérés les mots : « , lorsque la réalisation des actions de formation fait appel à des modalités de formation à distance ». Article 65 sexies L’article L. 6332-14 du code du travail est ainsi modifié : 1° Avant la dernière phrase du 1° du I, sont insérées deux phrases ainsi rédigées : « L’employeur participe à la prise en charge des contrats d’apprentissage prévue au présent 1° lorsque le diplôme ou titre à finalité professionnelle visé équivaut au moins au niveau 6 du cadre national des certifications professionnelles. La prise en charge par l’opérateur de compétences prévue au présent 1° est alors minorée de cette 2° (nouveau) Il est ajouté un III ainsi rédigé : participation de l’employeur mentionnée au 1° du I du présent article peut être proportionnelle au niveau de prise en charge mentionné au même 1°, dans la limite d’un plafond, ou fixée à une somme forfaitaire. « Les modalités de mise en œuvre du présent III sont fixées par décret en Conseil d’État. » Article 65 septies institué un dispositif spécifique d’activité partielle dénommé « activité partielle de longue durée rebond » destiné à assurer le maintien dans l’emploi des salariés dans les entreprises confrontées à une réduction d’activité durable qui n’est pas de nature à compromettre leur pérennité. L’employeur peut bénéficier de ce dispositif sous réserve de la conclusion d’un accord collectif d’établissement, d’entreprise ou de groupe ou de la conclusion d’un accord collectif de branche étendu, définissant la durée d’application de l’accord, les activités et les salariés concernés par l’activité partielle de longue durée rebond, les réductions de l’horaire de travail pouvant donner lieu à indemnisation à ce titre et les engagements spécifiquement souscrits en contrepartie, notamment pour le maintien de l’emploi et la formation professionnelle. L’accord collectif ou le document mentionné au II précise notamment les actions mentionnées à l’article L. 6313-1 du code du travail proposées aux salariés placés en activité partielle de longue durée rebond en application des engagements précités. Les engagements pris par l’employeur sont applicables pendant toute la durée d’application de l’accord ou du document mentionné au II du présent article. L’autorité administrative s’assure du respect de ces engagements. Elle peut demander le remboursement des allocations d’activité partielle rebond perçues par l’employeur en cas de non-respect de ses engagements. qui souhaite bénéficier du régime d’activité partielle de longue durée rebond en application d’un accord de branche étendu mentionné au I élabore, après consultation du comité social et économique lorsqu’il existe, un document conforme aux stipulations de l’accord de branche étendu et définissant les engagements spécifiques en matière de maintien dans l’emploi et de formation professionnelle. collectif d’établissement, d’entreprise ou de groupe mentionné au I ou le document mentionné au II est transmis à l’autorité administrative pour validation de l’accord ou homologation du document. L’accord de branche est étendu dans les conditions définies à l’article L. 2261-15 du code du travail. administrative valide l’accord collectif d’établissement, d’entreprise ou de groupe mentionné au I du présent article dès lors qu’elle s’est assurée : 1° Des conditions de validité et de la régularité de la procédure de 2° De la mention dans l’accord de l’ensemble des informations mentionnées au deuxième alinéa du I. La procédure de validation est renouvelée en cas de conclusion d’un avenant de révision. administrative homologue le document élaboré par l’employeur en application d’un accord de branche mentionné au II, après avoir vérifié : 1° La régularité de la procédure d’information et de consultation du comité social et économique lorsqu’il existe ; 2° La présence de l’ensemble des dispositions mentionnées au I ; 3° La conformité aux stipulations de l’accord de branche étendu ; 4° La présence d’engagements spécifiques en matière d’emploi et de formation professionnelle mentionnés au I. Il est procédé à une nouvelle homologation en cas de reconduction ou d’adaptation du document. administrative notifie à l’employeur la décision de validation, dans un délai de quinze jours à compter de la réception de l’accord collectif mentionné au I, et la décision d’homologation, dans un délai de vingt et un jours à compter de la réception du document élaboré par l’employeur mentionné au II. Elle la notifie, dans les mêmes délais, au comité social et économique lorsqu’il existe et, pour les accords collectifs, aux organisations syndicales représentatives signataires lorsqu’elles existent. La décision prise par l’autorité administrative est motivée. Le silence gardé par l’autorité administrative pendant les délais prévus au premier alinéa du présent VI vaut décision de validation ou d’homologation. Dans ce cas, l’employeur transmet une copie de la demande de validation ou d’homologation, accompagnée de son avis de réception par l’administration, au comité social et économique lorsqu’il existe et, pour un accord collectif, aux organisations syndicales représentatives signataires lorsqu’elles La décision de validation ou d’homologation ou, à défaut, les documents précités et les voies et délais de recours sont portés à la connaissance des salariés par voie d’affichage sur leur lieu de travail ou par tout autre moyen permettant de conférer date certaine à cette chapitre II du titre II du livre Ier de la cinquième partie du code du travail est applicable au dispositif d’activité partielle de longue durée rebond, à l’exception du III de l’article L. 5122-1. VIII. – Le présent article est applicable aux accords collectifs et aux documents transmis à l’autorité administrative pour validation ou homologation, dans les conditions prévues au III du présent article, à compter du 1er mars 2025 et jusqu’à une date déterminée par décret, au plus tard le Des avenants de révision des accords collectifs mentionnés au deuxième alinéa du I ou des documents adaptant les documents unilatéraux mentionnés au II peuvent être transmis à l’autorité administrative après le 28 février 2026 pour validation ou homologation dans les conditions prévues respectivement aux IV Une entreprise couverte par un accord mentionné au I ou par un document pris en application d’un accord de branche étendu mentionné au II ne peut pas bénéficier, concomitamment et pendant toute la durée de l’accord ou du document, du dispositif prévu au présent article et du dispositif spécifique d’activité partielle dénommé « activité réduite pour le maintien en emploi » prévu à l’article 53 de la loi n° 2020-734 du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, à d’autres mesures urgentes ainsi qu’au retrait du Royaume-Uni de l’Union IX. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. XX. – Le Gouvernement remet au Parlement, au plus tard le 30 septembre 2026, un rapport dressant le bilan du dispositif d’activité partielle de longue durée rebond. Article 65 octies Avant le 1er janvier 2026, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les spécificités du régime d’assurance chômage applicable aux travailleurs frontaliers et sur les coûts que leurs prestations chômage représentent pour l’Unédic. Il recense les différents systèmes de données, français comme étrangers, et présente les possibilités d’interopérabilité des données entre États. Il formule notamment des recommandations pour établir des conventions bilatérales en matière de sécurité sociale avec les pays frontaliers, voire pour réviser le cadre européen, afin que les pays frontaliers participent à un juste niveau aux dépenses d’assurance chômage des Français ayant travaillé sur leur sol. Publications officielles et information administrative Article 65 nonies des agents de la direction de l’information légale et administrative et des salariés de la société anonyme de composition et d’impression des Journaux officiels de la République française recrutés sous contrat de droit privé au régime de retraite complémentaire géré par la caisse de pension de retraite de la société anonyme de composition et d’impression des Journaux officiels de la République française et au régime complémentaire de retraite des cadres des Journaux officiels est réservée aux personnes recrutées avant le 1er janvier 2025 et qui remplissent les conditions d’affiliation au 31 décembre 2024. II. – Les statuts et les règlements des régimes mentionnés au I ainsi que leurs modifications sont réputés approuvés à défaut d’opposition par les ministres chargés de la sécurité sociale et du budget dans un délai de deux mois à compter de leur Ces statuts et ces règlements sont transmis aux ministres mentionnés au premier alinéa du présent II avant le 30 juin 2025. Article 66 Les services accomplis par les techniciens supérieurs des études et de l’exploitation de l’aviation civile au cours de la période durant laquelle ils ont exercé des fonctions de contrôle de la circulation aérienne sont, pour ceux d’entre eux qui sont nommés dans le corps des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne entre le 1er janvier 2025 et le 31 décembre 2034, considérés comme des services actifs pour l’application du dernier alinéa du 1° du I de l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite et comme des services effectifs pour la détermination de la bonification prévue à l’article 5 de la loi n° 89-1007 du 31 décembre 1989 relative au corps des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne ainsi que pour l’acquisition du droit à l’allocation temporaire complémentaire prévue au I de l’article 6-1 de la même loi. Article 67 La seconde phrase du second alinéa de l’article 4 de la loi n° 2002-1094 du 29 août 2002 d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure est supprimée. présidente. Nous allons maintenant examiner les amendements déposés par le Gouvernement. présidente. L’amendement n° I-1, présenté par le Gouvernement, est ainsi Rédiger ainsi le tableau de l’alinéa 2 : Loi de finances pour 2025 Taux de prélèvements obligatoires (y compris Union européenne, nets des crédits d’impôts) crédits d’impôts en volume (en %) 1 milliards d’euros) 2 (en %) 3 * Loi n° 2023-1195 du les années 2023 à 2027. 1 À champ constant. 2 Au sens de la loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027. 3 À champ constant, hors transferts entre administrations publiques. La parole est à Mme la ministre. Madame la présidente, si vous le voulez bien, je présenterai les amendements du Gouvernement de façon globale. L’article liminaire est un article essentiel, puisqu’il regroupe l’ensemble des dépenses et des recettes, met à jour la prévision de croissance et d’inflation et donne des engagements chiffrés et précis sur les dépenses de l’État. Par ailleurs, il prend en compte la dynamique de dépenses des collectivités locales, qui font un effort que je salue, ainsi que de la sphère sociale. Les autres amendements sont de deux natures. Tout d’abord, certains visent à corriger ou à préciser l’intention du législateur. En effet, il arrive que la rédaction en commission mixte paritaire de certaines dispositions compromette la bonne application des mesures. Ainsi, nous avons décelé une incertitude au sujet des fonds qui permettent d’investir en Corse et nous proposons donc de la corriger. En tout état de cause, l’adoption d’aucun de ces amendements ne remettrait en question la volonté des législateurs réunis en commission mixte paritaire. Ensuite, certains amendements sont de coordination. De nature technique, ils visent à s’assurer que les références entre les articles correspondent bien. Il n’y a donc ici non plus aucune remise en question des intentions politiques exprimées en commission mixte Tous ces amendements ont été examinés par la commission des finances, et nous pouvons affirmer, sous votre autorité, monsieur le rapporteur général, que le Gouvernement respecte l’ensemble des décisions souveraines qui ont été prises lors de cette réunion, qui a duré quatorze heures, la semaine dernière, à l’Assemblée nationale. présidente. Quel est l’avis de la commission ? Je confirme les propos de Mme la ministre : les intentions de la commission mixte paritaire ont été pleinement respectées. Plusieurs corrections ou modifications peuvent être qualifiées de mineures et de techniques. Une ou deux d’entre elles ont un caractère budgétaire, mais elles ont été exposées rapidement hier à la fin de la réunion de la commission des finances, ce qui a donné lieu à un court échange. Le Gouvernement a tenu parole : comme il s’y était engagé – le président du Sénat avait saisi le Premier ministre à ce sujet à l’issue de la réunion de la CMP –, il a conservé la totalité des conclusions de la commission mixte paritaire. Par ailleurs, je le répète, nous avons pris beaucoup de retard. Il est temps de donner un budget à la France. À cet instant – je l’ai fait trop brièvement dans mon propos liminaire –, permettez-moi de souligner l’état d’esprit attentif, sérieux, constructif, calme, paisible et respectueux dans lequel s’est déroulée la réunion de cette commission. Il a été, pour certains, une Mes chers collègues, je vous invite à poursuivre nos échanges dans cet état d’esprit, qui est plus courant, il est vrai, dans notre assemblée. C’est une constante, et je dirai même la marque de fabrique du Sénat. Si le Parlement dans sa totalité pouvait retrouver cette sérénité constructive au profit du redressement des comptes publics, nous en serions tous ravis. Pour ces raisons, la commission émet un avis favorable sur l’ensemble des amendements présentés par le Gouvernement sur le texte de la commission mixte paritaire. présidente. Le vote est n° I-2, présenté par le Gouvernement, est ainsi Remplacer les mots : « Les deux dernières phrases du premier alinéa sont remplacées par une phrase » par les mots : « La deuxième phrase du premier alinéa est ». conséquence, après l’alinéa 2, insérer l’alinéa suivant : « 1° bis La dernière phrase du même premier alinéa est Je rappelle que le Gouvernement a déjà présenté cet amendement et que la commission a émis un avis favorable. Le vote est réservé. n° I-3, présenté par le Gouvernement, est ainsi « Les contribuables domiciliés fiscalement en France peuvent bénéficier d’une réduction de leur impôt sur le revenu égale à 30 % « L’avantage fiscal mentionné au VI s’applique dans les mêmes conditions au taux de 30 % pour les » ; conséquence, après l’alinéa 16, insérer même C est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ils sont retenus, après imputation des droits ou frais d’entrée, à proportion des investissements par le fonds mentionné au quatrième alinéa du I du présent article en titres d’entreprises mentionnées au 1° du même I. » » Je rappelle que le Gouvernement a déjà présenté cet amendement et que la commission a émis un avis article 10 quinquies n° I-4, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 3, insérer les deux alinéas suivants : « 3° Après le mot : « conditions » , la fin de la dernière phrase de l’avant-dernier alinéa est ainsi rédigée : « les taux de 53,55 % et 46,9 % mentionnés au dix-huitième alinéa sont respectivement portés à 63,42 % et « 4° Après le dernière phrase du dernier alinéa est ainsi rédigée : « les taux de 53,55 % et 46,9 % mentionnés au dix-huitième alinéa sont respectivement portés à 61,77 % et 52,95 %. » » article 10 septies n° I-5, présenté par le Gouvernement, est ainsi À la fin de l’alinéa 4, substituer aux mots : « d’habitations à loyer modéré mentionnés à l’article L. 411-2 du code de la construction et de l’habitation et les sociétés d’économie mixte mentionnées à l’article L. 481-1 du même code, l’administration est informée à partir du dépôt de la demande de permis de construire ou, en cas de vente en l’état futur taxe est susceptible d’être dû » les mots : « mentionnés au 1 du I de l’article 244 quater X, ces organismes sont tenus, pour chaque logement bénéficiant du crédit d’impôt, de joindre à leur déclaration de résultat de l’exercice au titre duquel les fondations sont achevées un document attestant du dépôt de permis de construire ou, en cas d’acquisition, de la signature de l’acte authentique de vente ». n° I-6, présenté par le Gouvernement, est ainsi « à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises due » « aux impositions conséquence, procéder à la même substitution à n° I-7, présenté par le Gouvernement, est ainsi Remplacer le mot : par le mot : conséquence, à l’alinéa 5, après le mot : insérer le mot : conséquence, à la fin du même alinéa 5 de la date d’achèvement des travaux mentionnés au 2° du même I s’il n’a pas affecté à son habitation principale le logement ayant bénéficié des travaux mentionnés au 2° du même I pendant une durée de cinq ans à compter de leur date d’achèvement conséquence, à l’alinéa 7 ses revenus catégoriels l’impôt sur le revenu n° I-8, présenté par le Gouvernement, est ainsi ou à la construction de sa résidence principale d’un immeuble acquis neuf ou en état futur d’achèvement n° I-9, présenté par le Gouvernement, est ainsi Supprimer les mots : de la catégorie fiscale des gazoles ou des essences pour les travaux agricoles et forestiers n° I-10, présenté par le Gouvernement, est ainsi à la seconde phrase de l’avant-dernier alinéa du 1 de l’article 50-0, conséquence, à l’alinéa 25 conséquence, à l’alinéa 34 Remplacer la référence : par la référence : IV bis n° I-11, présenté par le Gouvernement, est ainsi l’alinéa 9, insérer trois alinéas ainsi « D. – Ne sont pas redevables de la taxe mentionnée au A, lorsqu’ils sont constitués avec un capital variable : « 1° les organismes de placement collectif mentionnés au II de l’article L. 214-1 du code monétaire et financier prenant la forme de sociétés ; sociétés de capital-risque qui satisfont aux conditions prévues à l’article 1-1 de la loi n° 85-695 du 11 juillet 1985 portant diverses dispositions d’ordre économique et financier. » conséquence, à l’alinéa 32 et C , C et D n° I-12, présenté par le Gouvernement, est ainsi I. – Rédiger ainsi le tableau : N° de ligne 1. Impôt net sur le 2. Autres impôts 3. Impôt net sur les 3 ter. Contribution de la Caisse des dépôts et consignations représentative de l’impôt sur les sociétés 4. Autres impôts Retenues à la source sur certains bénéfices non commerciaux et de l’impôt sur le revenu 1 268 Taxe d’habitation sur les résidences 5. Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques nette 6. Taxe sur la valeur 7. Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes organismes d’assurances et assimilés à raison des contrats Contribution sur la rente infra-marginale de la production d’électricité Redevances sanitaires d’abattage et de 8. Autres remboursements et dégrèvements d’impôts d’État DES RECETTES DU BUDGET GÉNÉRAL de ligne 3 bis 3 ter 2. Recettes non fiscales Total des recettes fiscales et non fiscales (I) Total des recettes (I), nettes des prélèvements III. COMPTES l’électrification rurale IV. Comptes de concours financiers Avances à l’audiovisuel public II. – Rédiger ainsi le tableau de l’alinéa 2 : Totaux pour les budgets annexes, y compris fonds de concours Comptes d’opérations monétaires dégrèvements », programme 200). III. – Rédiger ainsi le tableau de l’alinéa 5 : Dont remboursement du nominal à valeur Dont suppléments d’indexation versés à l’échéance (titres indexés) Ressources affectées à la Caisse de la dette publique et consacrées au désendettement n° II-1, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » I. Modifier ainsi les autorisations Fonds de soutien à la filière de la noisette (ligne supprimée) II. Modifier ainsi les crédits de n° II-2, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Cohésion des Modifier ainsi les autorisations d’engagement et les crédits de paiement : n° II-3, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Crédits non dont titre II n° II-4, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Direction de l’action du Gouvernement » Coordination du travail Gouvernemental n° II-5, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Écologie, développement et mobilité durables » n° II-6, présenté par le Gouvernement, est ainsi I. – Modifier ainsi les autorisations d’engagement : II. – Modifier ainsi les crédits de paiement : n° II-7, présenté par le Gouvernement, est ainsi Plan France Très Haut Débit Financement des opérations patrimoniales en 2025 sur le compte d’affectation spéciale « Participations financières de l’État » n° II-8, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Enseignement n° II-9, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Justice » n° II-10, présenté par le Gouvernement, est ainsi Mission « Remboursements et n° II-11, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 35, première phrase départements mentionnés collectivités mentionnées présidente. Avant de mettre aux voix l’ensemble du projet de lois de finances dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par les amendements du Gouvernement, je vais donner la parole, pour explication de vote, à un représentant par groupe. La parole est à M. Bernard Buis, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. Buis. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, je le dis d’emblée : le groupe RDPI votera pour l’adoption de ce budget. Est-il parfait ? Non, mais à l’issue d’une commission mixte paritaire conclusive historique, un compromis a été trouvé, et c’est bien sur les conclusions de celui-ci que nous devons à présent nous prononcer. Soyons francs : peu importe l’angle avec lequel l’on examine ce budget, peu importent les analyses que l’on peut entendre à propos de la première ou de la seconde partie du texte, certains ont des regrets, quand d’autres y trouvent des avancées. Notre groupe est concerné, comme tous ceux qui ont pris part aux négociations. Nous aussi avons des regrets. Parmi eux figure par exemple la suppression du crédit d’impôt relatif aux haies, en lien avec la proposition de loi de mon collègue Daniel Salmon que notre assemblée a adoptée voilà une semaine. C’est d’autant plus regrettable que ce crédit d’impôt avait été intégré en première partie du projet de loi de finances au travers d’un amendement que j’avais présenté, qui avait recueilli la cosignature d’une soixantaine de sénateurs issus de tous les groupes et qui avait été largement adopté. Nous sommes également déçus de constater le non-rétablissement des crédits budgétaires pour la stratégie de normalisation française à hauteur de 4 millions d’euros supplémentaires, mesure défendue par Jean-Baptiste Lemoyne. Un autre regret important a été d’apprendre la suppression de l’augmentation des crédits de 15 millions d’euros par an en faveur de la recherche clinique sur les cancers pédiatriques, que nous avions pourtant obtenue grâce à Xavier Oui, nous regrettons que ces mesures ne figurent plus dans le compromis qui est présenté aujourd’hui. Mais si nous avons des regrets, nous constatons aussi des avancées, plus exactement des avancées sénatoriales. Je fais bien évidemment allusion à l’effort budgétaire demandé aux collectivités territoriales, qui a été réduit à 2,2 milliards d’euros au lieu des 5 milliards d’euros envisagés par le Gouvernement précédent à l’automne dernier. De même, mes chers collègues, notre groupe est heureux de constater que certains des amendements chers à ses yeux ont été préservés lors des négociations. En toute logique, nous sommes satisfaits. Nous sommes satisfaits, tout d’abord, du bilan des crédits de la mission « Outre-mer ». Au-delà de leur stabilisation, l’augmentation de 2,5 millions d’euros pour la dotation d’équipements scolaires en Guyane, obtenue grâce à l’adoption d’un amendement défendu par Georges Patient, est à souligner. J’ai également en tête les 2 millions d’euros supplémentaires dédiés au désamiantage des logements, une mesure portée, au nom de notre groupe, par Solanges Nadille. En ce qui concerne le bilan des autres missions budgétaires, j’insiste sur les 10 millions d’euros de crédits supplémentaires qui seront alloués, grâce à l’action de notre collègue Nadège Havet, au fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER). Je souligne enfin notre engagement, largement partagé sur ces travées, en faveur de la préservation des crédits dédiés au sport. Nous avons tous en mémoire la défense de ces crédits par notre collègue Dominique Théophile. Vous en conviendrez donc, mes chers collègues, nous pouvons toutes et tous mettre en avant ce que chaque groupe a pu obtenir, et c’est bien tout le sens d’un compromis. Cette notion est tout sauf taboue dans notre Sénat, une assemblée composée d’une multitude d’anciens maires, donc d’élus locaux, qui connaissent mieux que quiconque ce que le compromis signifie pour avancer. Avancer, c’est bien de cela qu’il s’agit. Oui, notre groupe votera ce budget, car notre pays doit avancer. Le travail de compromis réalisé avec les groupes parlementaires a été considérable, et je tiens ici à le saluer. Le temps est venu d’éclaircir le climat délétère de l’incertitude et d’avancer pour doter notre pays d’un budget et, par la même occasion, d’accorder du temps parlementaire à d’autres thématiques, qui méritent elles aussi notre attention. Mes chers collègues, notre Sénat s’est distingué en examinant l’entièreté de ce budget. Ensemble, distinguons-nous encore une fois en faisant preuve de responsabilité. Adoptons ce budget pour la France ! M. Michel Masset, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. sur les travées du groupe Masset. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, une chose est sûre : personne n’est satisfait de ce budget, qui était pourtant très attendu des Français, des entreprises et des collectivités locales. La période de disette budgétaire a plongé le pays dans l’expectative et le désarroi. Il devenait donc urgent d’adopter un budget. Face à cette nécessité, le Sénat a joué à plein son rôle de stabilisateur dans un contexte Au terme d’un débat budgétaire exigeant, mais frustrant, au moins pour une partie de l’hémicycle, la commission mixte paritaire a choisi de conserver une copie marquée par la dégradation des finances publiques. Disons-le, sur le fond, le texte qui ressort de cette CMP n’est pas à la hauteur des grands enjeux d’avenir : aide publique au développement, écologie, culture, agriculture, recherche et enseignement supérieur, etc. Rien ou presque n’a été épargné par la faucheuse de Bercy, pas même les secteurs en crise, comme la filière de la noisette, qui attendait désespérément un soutien financier de la part de Certes, quelques avancées positives sont à noter à l’issue de cette CMP. Je pense notamment à l’annulation de la suppression des 4 000 postes d’enseignants. La baisse des crédits de l’aide médicale de l’État (AME) a été atténuée. De même, la réduction de 5 milliards d’euros à 2,2 milliards d’euros de l’effort financier demandé aux collectivités locales, qui avait été adoptée par le Sénat, a été maintenue par les membres de la CMP. Je les en remercie, car cette mesure est un gage de soutien, notamment pour les départements les plus fragiles, comme le Lot-et-Garonne. Paccaud. Tout à fait ! Masset. Enfin, les hauts revenus, ainsi que les grandes entreprises, vont prendre une part plus juste dans le redressement des finances publiques pour l’année 2025. On peut s’étonner des lamentations récentes de certains patrons, qui s’étonnent eux-mêmes d’être mis à contribution. En effet, mes chers collègues, l’insolidarité n’est pas une valeur républicaine ! Pour autant, ce n’est pas ce budget qui permettra à la France d’anticiper les défis qui sont devant nous. Au contraire, il affaiblit la France humaniste et tournée vers le progrès à laquelle le groupe RDSE est profondément attaché. Jusqu’au bout, notre groupe a tenté de sauver les meubles. Je pense notamment aux tentatives de Raphaël Daubet pour sanctuariser les moyens dédiés à l’aide publique au développement. Mais, comme à chaque fois, une fin de non-recevoir nous a été adressée. Le budget – ne l’oublions pas – n’est pas qu’un simple document comptable : il constitue avant tout l’expression annuelle de notre contrat social et de la solidarité nationale, un principe fondamental de notre République, qui est cher aux radicaux et qui doit absolument être préservé. Madame, messieurs les ministres, vous l’aurez compris, le sentiment du groupe RDSE sur ce budget est très mitigé. C’est pourquoi, de nouveau, la majorité des membres de mon groupe s’abstiendra, tout comme moi-même. Par cette position, nous voulons signifier notre désaccord, sans pour autant freiner l’adoption du budget, car le pays en attend un depuis trop longtemps déjà. Bien entendu, celui qui nous est présenté n’est pas celui que nous aurions voulu. Toutefois, il est le fruit d’une méthode de travail à laquelle les radicaux ont toujours été très attachés, celle du dialogue et du compromis. Dans la configuration politique actuelle, cette méthode est la seule qui permettra d’aboutir à une « confiance retrouvée » entre les Français et leurs représentants. La fièvre budgétaire que nous venons de traverser confirme que le Parlement sous la Ve République ne peut être qu’une chambre d’enregistrement. En matière budgétaire, il doit être associé dès la phase préparatoire, afin de définir avec Bercy et Matignon les grandes orientations. C’est la garantie que les citoyens puissent constater, par la voix de leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, donc consentir in fine à l’impôt. Cette nouvelle pratique des institutions pourrait permettre à la France de retrouver une stabilité et une sérénité dont les Français, les acteurs économiques et les collectivités ont cruellement besoin aujourd’hui. M. Vincent Capo-Canellas, pour le groupe Union Centriste. sur les travées du groupe UC.) Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, le marathon budgétaire inédit que nous avons couru ensemble n’a jamais autant mérité son nom. Il a été jalonné d’épreuves, de discussions nourries depuis le mois d’octobre dernier, mais l’objectif est en passe d’être atteint : l’adoption d’un budget pour 2025. C’est, en soi, une bonne nouvelle, qui nous permet d’envisager une forme de stabilité et de garantir le bon fonctionnement de l’État et des services publics, au service de tous. Voilà qui donne un cap aux acteurs économiques et qui est de nature à ramener la confiance. Je veux remercier chacun de ceux qui ont accepté de faire un pas. Je salue tout particulièrement notre rapporteur général, Jean-François Husson, qui a beaucoup contribué à l’élaboration de ce compromis, mais aussi l’ensemble des groupes de notre assemblée, dans leur diversité, quel que soit leur positionnement. Comme le ministre de l’économie et des finances l’a rappelé, cette démarche a permis d’éviter la Je veux le souligner, sur les 171 articles de la seule première partie du projet de loi, 136 ont été adoptés dans une rédaction qui soit est celle du Sénat, soit est très largement issue de celle-ci, avec quelques petits changements rédactionnels, et que plus d’une quarantaine d’amendements du groupe Union Centriste ont été retenus. Je m’en réjouis au nom de tous. Ces éléments font, je crois, honneur au Cette course de fond a donné lieu à de nombreuses heures d’intenses discussions pour aboutir à un compromis constructif. Ce dernier n’est bien sûr pas parfait, chacun a pu le dire, mais ce texte a le mérite d’exister et de donner un cadre budgétaire stable à notre pays pour l’année à venir. L’objectif de ramener le déficit à 5,4 % du PIB est ainsi maintenu. Certes, pour y parvenir, il faudra payer un prix fort en termes de taxation. Cela a aussi été possible grâce à l’emploi d’un instrument de menuiserie, ce fameux rabot, dont l’usage excessif peut conduire à s’interroger sur la méthode. En tout cas, il faudra sans doute, à l’avenir, le ranger à l’atelier. En exécution, ce budget sera sans doute difficile à tenir. Son impact sur l’activité économique devra être scruté de près. Souhaitons que la croissance soit soutenue par des éléments extérieurs. Des facteurs de risque existent. Ainsi, même si l’adoption d’un tel budget constitue en soi une excellente nouvelle, la perspective d’une crise financière n’est pas écartée – Olivier Blanchard l’a encore rappelé récemment. À l’avenir, nous devons revenir à une stratégie consistant à réaliser des économies structurelles et faire des choix dans nos politiques et dans l’organisation de Le niveau d’imposition et de taxation atteint parfois la cote d’alerte et la dépasse même dans certains secteurs. Je pense en particulier au transport aérien, qui sera marqué par des destructions d’emplois, tandis que l’ensemble de nos territoires subiront une perte de connectivité – voilà une crise que nous devrons considérer à sa juste mesure. Nous avons veillé à protéger le pouvoir d’achat des ménages, en indexant bien sûr le barème de l’impôt sur l’inflation, ce qui évitera une hausse mécanique de l’imposition des contribuables. De même, un certain nombre de dispositifs ont pu être soit étendus, soit soutenus. Je pense notamment à l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf à l’ensemble du territoire, ce qui est une très bonne nouvelle pour le secteur difficile du logement. C’est une très bonne mesure ! Capo-Canellas. Je pense aussi à l’exonération, plafonnée, des donations destinées à financer l’achat ou la rénovation de résidences principales, ce qui représente une excellente nouvelle pour le secteur du logement – il traverse une phase difficile –, au crédit d’impôt pour le remplacement temporaire des exploitants agricoles ou encore au crédit d’impôt pour les exploitations certifiées « haute valeur environnementale ». Tous ces éléments sont particulièrement utiles. En ce qui concerne la lutte contre la fraude fiscale, nous nous réjouissons que le mécanisme de lutte contre les montages dits CumCum, défendu par Nathalie Goulet, ait été repris. Canévet. Très bien ! Il était temps… Capo-Canellas. Notre collègue travaille sur ce sujet depuis de nombreuses années. En matière de soutien aux collectivités locales, après avoir envisagé initialement de réduire les dotations de l’État aux collectivités territoriales de 5 milliards d’euros, il a été convenu de ramener cet effort à 2,2 milliards d’euros. Le dispositif de mise en réserve, qui avait été proposé ici même par notre collègue Stéphane Sautarel, devra vivre sa vie. Nous verrons à l’usage comment il fonctionne, mais, en tout cas, l’adoption de ce mécanisme contribue à limiter l’effort. Nous nous réjouissons aussi évidemment de la disparition des restrictions concernant le fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA), afin que les collectivités territoriales ne soient pas davantage pénalisées et que la dotation globale de fonctionnement (DGF) soit augmentée de 150 millions d’euros, tandis que, parallèlement, le montant total des crédits de péréquation communale augmentera de 290 millions Ce compromis est équilibré et permet de préserver non seulement les finances publiques, mais aussi le fonctionnement des services publics déconcentrés. Le groupe Union Centriste votera à la quasi-unanimité en faveur du texte élaboré par la CMP à l’issue de ce marathon budgétaire. Toutefois, nous devons maintenant tourner la page de cet épisode, car il nous faut faire face à de nombreux défis. Nous savons d’ores et déjà que nous devrons réaliser des efforts structurels à hauteur de 22 milliards d’euros chaque année pendant cinq ans. C’est dire l’ampleur des difficultés qui nous attendent. (Applaudissements sur les travées du Laménie, Henri Cabanel et Stéphane Sautarel applaudissent M. Pierre Barros, pour le groupe Communiste Républicain Citoyen et Barros. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, disons-le d’emblée : les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky voteront contre ce projet de loi de finances. Nous voterons contre, parce que ce texte reprend, mais en pire, le projet de loi de finances du gouvernement Barnier, gouvernement minoritaire, battu dans les urnes et censuré voilà quelques semaines. Nous voterons contre, parce que nous aurions dû débattre d’un nouveau budget, d’un budget en phase avec les besoins de changement exprimés par les Français. Au lieu de cela, nous constatons que c’est l’injustice fiscale et sociale qui prime, à la suite d’un triple coup de force. Il s’agit tout d’abord d’un coup de force démocratique, qui maltraite nos institutions. Cela a commencé par une reprise de l’examen du projet de loi au Sénat, à l’endroit même où nous nous étions arrêtés avant le vote de la censure, comme si l’Assemblée nationale ne jouait qu’un rôle facultatif dans la navette parlementaire… On peut s’interroger : le bicamérisme est-il toujours Rappelez-vous aussi, mes chers collègues, comment le Gouvernement, alors que nous avions débattu de la partie consacrée aux recettes pendant une semaine, nous avait contraints, par une seconde délibération, à effacer 27 amendements, dont nous avions adopté certains à l’unanimité. Cette reprise en main du texte par la majorité sénatoriale s’est poursuivie jusqu’à la commission mixte paritaire, où elle a su organiser une majorité en sa faveur. Et le recours au 49.3, lundi dernier, a définitivement clos le débat. Il s’agit aussi d’un coup de force idéologique, puisque ce budget est au service d’une politique néolibérale parfaitement assumée. Il s’agit enfin d’un coup de force contre les collectivités et les services publics, qui se voient étranglés par des coupes budgétaires toujours plus violentes. Mes chers collègues, vous avez choisi l’autoritarisme budgétaire : ce sera sans nous ! L’adoption de ce budget est donc un moment de vérité pour la majorité sénatoriale, qui devra assumer sa responsabilité et ses choix politiques face aux élus locaux. En effet, chers collègues, au nom de la stabilité, vous vous rendez comptables du fait que la démocratie est affaiblie et que la représentation nationale est bafouée. Le bicamérisme a été dévoyé ; l’Assemblée nationale a été volontairement écartée. Vous serez aussi complices d’un ajustement budgétaire d’une ampleur inédite depuis vingt-cinq ans. Les coupes budgétaires s’élèvent à 23,5 milliards d’euros en euros constants par rapport à 2024. Celles-ci progressent même de 6,4 milliards d’euros par rapport au projet Dans le même temps, vous reculez sur les contributions exceptionnelles des grandes entreprises et des hauts revenus. Vous ouvrez un boulevard à l’optimisation fiscale, en dépit des engagements de Mme la ministre chargée des comptes publics. On nous parle de sérieux budgétaire. Mais est-ce faire preuve de sérieux que de multiplier les cadeaux fiscaux, alors que la situation budgétaire, telle que l’on nous l’a décrite, serait dramatique ? Est-ce faire preuve de sérieux que de précipiter le pays dans la récession, alors que l’économie ralentit déjà ? Le chômage est en forte hausse – il a augmenté de 3,9 % au dernier trimestre 2024 – et les annonces de fermetures d’usines et de plans sociaux se multiplient. Ce qui est extraordinaire, c’est que ce PLF est déjà appliqué, alors même qu’il n’a pas encore été voté. Les crédits sont bloqués dans les ministères. Dans les collectivités territoriales, les communes, les départements et les régions, l’équilibre budgétaire est pulvérisé, à quelques semaines du vote des budgets De nombreuses collectivités ont déjà mis en œuvre les réductions budgétaires, et les premières victimes du projet de loi de finances pour 2025 ont déjà été informées de leur triste sort, par courrier, depuis quelques semaines. Ainsi, dans certains départements, on constate déjà une baisse des prestations de compensation du handicap (PCH), une réduction des aides à l’investissement allouées aux communes et la suppression de subventions aux associations. À l’échelon national, on assiste à la disparition programmée du pass Culture ou à des hausses de charges non absorbables pour le service public à cause de l’application du décret paru en catimini au Journal officiel, le 31 janvier dernier, qui prévoit une hausse des cotisations employeur à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) de 12 points d’ici à 2028. On nous dit que l’effort demandé aux collectivités est de 2,2 milliards d’euros, mais, si l’on ajoute la baisse du fonds vert, le gel des dotations, et j’en passe, on sera en fait bien loin du compte ! Comme vous, madame, monsieur le ministre, nous savons que ce budget récessif aggravera la crise. Demain, vous viendrez nous expliquer qu’il faudra encore procéder à un nouveau tour de vis… À la fin, que restera-t-il ? Un pays divisé, vidé de ce qui fait société. Une République remettant en question ses fondamentaux, qui ont pourtant fait sa grandeur. Quel est donc ce gouvernement qui va jusqu’à reprendre les mots et les idées de l’extrême droite et à mettre les collectivités, les services publics, les élus et leurs agents dans des situations impossibles ? Mes chers collègues, j’espère que vous ne jouerez pas les résignés, dans vos territoires, après avoir voté ce PLF. Encore une fois, en matière d’économie et de budget, il n’y a pas de fatalité. Il n’y a que des choix Ne vous cachez pas derrière des justifications techniques pour fuir vos responsabilités. Tôt ou tard, vous aurez à les assumer ! sur les travées du M. Grégory Blanc, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. Blanc. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’examen en commission mixte paritaire et le recours au 49.3 ont-ils permis de corriger structurellement la philosophie du texte ? La réponse est non ! Pourtant, nous aurions pu imaginer que la période soit au pragmatisme, que l’on cherche à privilégier ce qui marche et ce qui est utile, plutôt que de faire des choix idéologiques, tant notre pays a besoin de stabilité depuis le décrochage qu’il a connu, en raison, d’une part, des révélations des notes du Trésor de 2023 et, d’autre part, de la dissolution de l’Assemblée nationale et de ses conséquences. Mais tel n’a pas été le cas. Le Président de la République et, avec lui, les gouvernements minoritaires successifs, mais aussi les forces du socle commun, s’obstinent à poursuivre leur politique, dans une dérive idéologique libérale clairement assumée, saupoudrée de régalien, une sorte de libéral-conservatisme. Voilà ce qui caractérise en définitive ce budget, qui a été maintenu, coûte que coûte. Comment cela se traduit-il ? Et surtout, est-ce que cela fonctionne ? Est-ce efficace ? Depuis 2017, alors que le cycle économique était dans une phase de hausse, le leitmotiv assumé des pouvoirs publics était celui de la baisse d’impôts : ils exprimaient leur croyance résolue dans le ruissellement, c’est-à-dire dans une sorte de main invisible qui assurerait la cohésion sociale dans les territoires où la République recule, pour des raisons liées soit à la sécurité, soit à la disparition des services publics, soit à l’environnement et au dérèglement climatique. Or, au vu de l’augmentation des températures et au vu des colères populaires rurales ou dans les banlieues, on peut douter de l’efficacité du ruissellement. En ce qui concerne les comptes de la Nation, force est d’admettre que, durant la phase haute du cycle économique, les rentrées fiscales liées à l’activité ont équilibré le budget. Mais dès que le cycle économique se retourne, tout dérape, et c’est ce qui se passe depuis la fin de l’année 2023. C’est donc la double peine : comme vous n’avez pas utilisé les excédents pour rembourser la dette en phase haute, le pays se retrouve étranglé financièrement en phase de retournement. Votre idéologie a des effets terribles. Plutôt que d’engager des réformes de structure, de repenser l’architecture fiscale pour faire face aux enjeux écologiques du monde qui vient, comme on a pu le constater, par exemple, lors des débats que nous avons eus sur l’accise sur les produits énergétiques (ex-TICPE), dont le rendement baisse, et sur les tarifs de l’électricité, vous vous entêtez à répéter urbi et orbi que nous avons le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé du monde, comme si le problème était le niveau de la dépense publique. Toutefois, le problème n’est pas la dépense publique en soi. Ce qui importe, c’est de trouver le bon niveau de dépenses pour rendre les services nécessaires à la population, qu’ils soient publics ou privés. Si le système de gestion est public, les dépenses sont publiques et financées par l’impôt. Est-ce plus efficace qu’un système privé ? La réponse factuelle est En France, la moitié des dépenses de la Nation sont consacrées à la protection sociale. Aux États-Unis, la dépense sociale est privée et n’apparaît pas dans les comptes publics. Elle est prise en charge par les entreprises et les particuliers, qui déboursent chaque année 12 500 dollars par habitant, en moyenne, pour fiancer les soins. Mais ce système ne bénéficie pas à tout le monde. En France, nous dépensons non pas 12 500 dollars par habitant, mais 6 300 dollars. C’est moins que les États-Unis, que la Suisse ou que l’Allemagne. La France est même le sixième pays de l’OCDE à cet égard. Mais si nous dépensons moins, nous soignons mieux et tout le monde. Dossus. Très bien ! Blanc. Ainsi, il est malhonnête et inefficace de dissocier la question du niveau des prélèvements de celle du service rendu. En décidant, dans ce budget, d’augmenter les seules dépenses relevant du régalien et de réduire les dépenses consacrées au soutien économique, à la recherche, à l’environnement ou au logement, vous cassez la croissance. Celle-ci ne sera pas au niveau attendu – même le Haut Conseil des finances publiques le dit –, ce qui risque d’avoir des conséquences sur le taux de chômage et sur les recettes fiscales. Il faudra donc revenir sur ce budget durant l’année. En outre, en ne renforçant pas la fiscalité sur le patrimoine, vous ne corrigez pas non plus les écarts de richesse et ne renforcez donc pas la cohésion sociale. Enfin, vous tirez un trait sur l’avenir au moment même où nous devrions investir pour nous préparer aux conséquences du dérèglement climatique. Vous refusez aussi, madame, messieurs les ministres, d’annoncer le dépôt d’un projet de loi de finances rectificatif, qui permettrait de mettre en œuvre les réformes fiscales nécessaires pour doter la France d’un budget solide en 2025 et de respecter la trajectoire inscrite dans le plan budgétaire et structurel de moyen terme (PSMT) 2025-2029, ainsi que nos engagements vis-à-vis de l’Europe. En définitive, vos choix sont avant tout idéologiques. Ils ne sont pas efficaces pour la croissance et pour Pour toutes ces raisons, nous voterons contre ce budget. sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE-K.) M. Thierry Cozic, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements Cozic. Madame la présidente, madame la ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous voilà réunis pour achever le long et tumultueux parcours parlementaire du budget pour 2025. Je veux vous dire d’emblée que nous n’attendions pas grand-chose de la commission mixte paritaire : les droites de l’Assemblée nationale et du Sénat y sont majoritaires et ses marges de manœuvre pour amender le texte étaient, il faut le reconnaître, très faibles. Ce budget n’était pas le nôtre à l’origine, et il ne l’est pas plus à l’issue de la CMP. Si nous avions pu faire adopter notre propre budget, nous aurions fait des choix diamétralement opposés. Nous l’avons dit à plusieurs reprises : le compte n’y est pas ! Bien sûr, nous nous réjouissons des quelques inflexions intervenues sur la partie recettes. Je pense notamment à la hausse du taux de la taxe sur les transactions financières de 0,3 % à 0,4 %, qui suscitera 550 millions de recettes Néanmoins, nous regrettons que le taux de 0,5 %, comme chez nos voisins britanniques, n’ait pas été retenu, ainsi que nous le proposions. L’argument de M. le ministre de l’économie selon lequel un tel relèvement de 0,2 % affecterait la compétitivité du secteur a, semble-t-il, Nous nous félicitons aussi de l’instauration d’une taxe pérenne sur les rachats d’actions. Son rendement serait de 400 millions d’euros la première année et de 200 millions d’euros les années suivantes. Ces recettes sont plus que bienvenues, alors que le recours aux rachats d’actions a bondi de plus de 286 % sous la présidence Macron. Par ailleurs, en CMP, nous avons obtenu une enveloppe de 500 millions d’euros d’investissements dans les trains régionaux et les petites lignes, qui constituent un élément essentiel dans la vie quotidienne. Je me réjouis aussi que nous ayons rétabli l’Agence Bio, une agence essentielle à la transition Nous avons obtenu, malgré une baisse drastique des crédits du fonds vert, une enveloppe de 300 millions d’euros pour, notamment, mettre en place un fonds climat territorial. Toutefois, alors que la planète surchauffe, les moyens alloués à la transition écologique sont largement en deçà des besoins. En ce qui concerne l’aide médicale de l’État (AME), nous nous félicitons que l’adoption de notre amendement ait permis de pérenniser le panier de soins auxquels les étrangers auront droit. Loin des discours démagogiques sur l’utilité sanitaire d’un dispositif qui ne représente que 0,6 % des soins consommés, nous avons permis de maintenir une sécurité sanitaire pour tous dans notre pays. Reichardt. Pour 1,3 milliard Cozic. Alors que, partout dans nos territoires, les maires nous alertent sur les fermetures de classes, nous avons obtenu le rétablissement des 4 000 postes menacés dans l’éducation nationale. Enfin, en ce qui concerne les collectivités locales, je salue la possibilité offerte aux départements de majorer de 0,5 % les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), tout en préservant les primo-accédants. Le Sénat avait réduit la mise à contribution des départements, en la portant de 2,2 milliards d’euros à un peu plus de 900 millions d’euros, soit 40 % de l’effort demandé aux collectivités. Il est à noter que le gel de la TVA est maintenu, ce qui représente une perte de près de 700 millions d’euros pour les départements. Cette mesure nous conduit à nous interroger sur le respect de la parole donnée par La CMP n’a pas modifié le montant de l’effort demandé aux collectivités locales qui figurait dans la rédaction du Sénat. Celui-ci s’établit à 2,2 milliards d’euros environ. Une telle mise à contribution est encore trop élevée pour les collectivités territoriales, alors que leurs budgets sont en tension. Les régions auront la possibilité de prélever, sur les entreprises, un versement mobilité à hauteur de 0,15 % de la masse salariale, afin de financer le développement des mobilités alternatives. Nous saluons cette mesure, même si elle ne va pas assez loin ; nous étions favorables à un taux de 0,2 %. D’une manière générale, nous déplorons les coupes claires dans les diverses missions budgétaires. Par cette austérité, vous cherchez dans les poches de ceux qui n’ont pas créé le problème des solutions qui ne fonctionnent pas ! Enfin, mue uniquement par l’esprit de responsabilité et soucieuse de l’intérêt du pays et de nos concitoyens, notre famille politique a pris la décision de ne pas censurer le Gouvernement, alors que la France attend de disposer d’un budget. Nous avons entendu les inquiétudes des Françaises et des Français. Nous connaissons les craintes des entreprises, des collectivités territoriales et des associations, qui attendent d’avoir de la visibilité et de la stabilité pour construire leur propre budget, embaucher, investir et engager leurs projets. L’absence prolongée de budget pour notre pays est pour notre économie un risque, qui affecterait d’abord les plus Pour conclure, ce budget, issu de la commission mixte paritaire, ne nous convient pas, en dépit de quelques légères inflexions positives par rapport à la version initiale. Je tiens à le dire très solennellement : la préparation du budget pour 2026 commencera bientôt, et la marche sera haute. Nous veillerons à ce qu’il soit plus équilibré que celui que vous nous présentez aujourd’hui. Le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain votera contre ce budget. M. Christopher Szczurek, pour la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe. Szczurek. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, la France a besoin d’un budget. Le Rassemblement national a été, durant cette phase budgétaire, force de propositions concrètes pour nos Si censure il y eut à l’égard du précédent gouvernement, ce fut uniquement pour protéger les entreprises et les ménages d’un alourdissement trop lourd des impôts, qui conduirait inévitablement à la récession. Voilà quelques semaines, on entendait, dans cet hémicycle, que ce budget était le pire à l’exception de tous les autres. Mais le « moins pire » n’exclut pas de faire mieux, et, en l’occurrence, nous pouvions faire mieux ! L’objectif de 5,4 % de déficit et la cible de croissance, qui figurent dans ce texte sont fragiles, alors que la situation internationale et interne est plus que jamais instable. Contrairement à ce que l’on peut lire ou entendre ici ou là, mais comme je le craignais lors de mon explication de vote au Sénat sur la deuxième partie, ce budget cumule injustice sociale et purge fiscale. Il prévoit une augmentation apparemment temporaire de l’impôt sur les sociétés, une hausse des DMTO, la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), l’instauration d’un malus automobile, une augmentation scandaleuse du prix de l’électricité… La liste est longue, très longue, de ces mesures qui aboutissent à saigner les classes moyennes aussi bien que les classes populaires, les entreprises comme les personnes en situation de précarité. Un autre budget était pourtant possible, un budget qui n’aurait pas alourdi encore davantage le fardeau fiscal de la France productive, qui aurait économisé les dépenses superflues de l’État et permis de respecter nos trajectoires de programmation des finances publiques et de maintenir nos ambitions en matière Il était possible de rompre avec cinquante années de gabegie et de copinage, en coupant dans les crédits des agences Théodule inefficaces, en réduisant les dépenses qui ne profitent pas prioritairement aux Français et en s’attaquant au désordre budgétaire. Mais ce budget, nous ne l’aurons pas… En tout cas pas cette fois. À tout le moins, nous avons eu droit à la réhabilitation du terme de submersion… La submersion migratoire, tout d’abord, que le Gouvernement a feint de reconnaître, avant de plier, je le regrette, sous les cris d’orfraie de la gauche. Mais, mauvaise nouvelle, les chiffres viennent d’être publiés, et le constat est simple : l’immigration est incontrôlée et massive. Alors que la demande populaire unanime est de réduire ce flux et son financement, ce budget ne s’attaque nullement à cette question. Même la droite sénatoriale, trop heureuse de retrouver les ors des ministères, n’a obtenu qu’une baisse dérisoire de l’AME, malgré ses rodomontades, dont nous prédisions qu’elles étaient artificielles. La submersion fiscale, ensuite, puisque, comme je l’ai rappelé, on assiste à une augmentation de la dépense publique et de la charge fiscale. Ce sont toujours les mêmes maux qui produiront les mêmes résultats : la submersion par le chômage. En définitive, après la submersion fiscale qui se poursuit et la submersion migratoire qui est protégée, nous voyons poindre la submersion due à la crise économique, qui s’accompagne de son lot de drames et de plans sociaux. Pour éviter le chaos, le Gouvernement a choisi, dans ce budget, la ruine. Mais, n’en doutez pas, nous aurons l’un et l’autre, dans quelque temps ! Tout le monde retient son souffle et, pardonnez-moi d’employer cette expression, serre les fesses jusqu’à la prochaine dissolution. Il y aura un temps légitime, légal et bienvenu pour le retour aux urnes. Les Français devront se saisir de cette chance, sans céder à la pression médiatique et moralisatrice. Pour l’heure, nous voterons contre ce budget. M. Marc Laménie, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. Cabanel applaudit également.) Laménie. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, « en politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal ». Je tiens tout d’abord à remercier les quatorze membres de la commission mixte paritaire de la qualité de leur travail et des – nombreuses ! – heures passées à élaborer le texte dont nous sommes saisis. Le Sénat avait lui-même travaillé longuement sur ce projet de loi de finances. Aujourd’hui, le moindre mal dont nous parlait Nicolas Machiavel est de voter ce budget d’urgence, pour lequel tous les partis de gouvernement ont fait le choix de s’asseoir autour de la table dans l’intérêt des Françaises et des Français. Il s’agit de redonner confiance à tous. Être parlementaire, c’est discuter et échanger avec des convictions fortes pour convaincre et atteindre un résultat escompté. C’est aimer les autres et être tourné vers eux. Ce n’est pas refuser systématiquement de Comme je le disais, les partis de gouvernement ont fait exactement ce que les Français attendaient d’eux, c’est-à-dire laisser de côté l’intérêt de leur parti pour faire primer l’intérêt général. Aussi, bien sûr, la potion est amère pour tout le monde. Ce budget n’est pas forcément satisfaisant et chacun lui trouve, selon ses idées, des défauts. Je vais revenir très rapidement sur les griefs de mon groupe pour prendre, ensuite, le temps de parler de l’avenir. Ce budget ressemble finalement à beaucoup d’autres depuis cinquante ans : nous allons voter, cette année encore, un projet de loi de finances en déficit – entre 130 et 140 milliards d’euros. Ce déficit viendra nourrir notre dette, qui, chaque année, gonfle davantage au détriment de l’avenir de nos enfants. Pour répondre à l’urgence budgétaire, nous avons fait comme on fait toujours ! Nous avons sorti le livre posé sur l’étagère de la cuisine et répété la même recette avec les mêmes ingrédients : peu de baisses de la dépense publique, réparties en majorité sur les dépenses d’investissement, et une augmentation de la fiscalité à peu près mesurée sur ceux qui produisent de la richesse dans ce pays, c’est-à-dire les actifs, les classes moyennes et les Dans le contexte que nous connaissons, nous n’avons pas beaucoup d’autres choix que d’accepter ce compromis. Il est le seul qui permette à la France d’avoir un budget et donc au pays de Nous devons toujours avoir en tête l’importance, d’une part, des moyens humains mis en place par l’État, que ce soit en métropole ou outre-mer, notamment ceux des trois fonctions publiques, et, d’autre part, de la solidarité en faveur des collectivités territoriales – plus de 100 milliards Mes chers collègues, dans à peine huit mois, le Gouvernement présentera au Parlement un nouveau budget. Contrairement aux idées reçues, ce texte n’est pas toujours le meilleur véhicule législatif pour réaliser des économies. Ce sont les réformes qui auront lieu pendant l’année à venir qui nous permettront d’en faire en 2026. Aussi, malgré la situation politique à l’Assemblée nationale, nous devons nous hâter de réformer le pays pour préparer un avenir de sérénité et de prospérité à nos enfants. Les sénateurs de mon groupe n’ont eu de cesse de le répéter lors des débats sur ce budget : l’État ne peut pas et ne doit pas tout faire, sinon il fera mal. Nous devons recentrer l’action publique sur la raison d’être de l’État, à savoir ses missions régaliennes. Et puisque le modèle de société auquel les Français sont attachés est celui d’un État stratège, alors celui-ci doit faire porter l’essentiel de sa stratégie sur la préparation de leur futur. En cela, l’instruction publique, l’enseignement supérieur, le financement de la transition écologique, la recherche, l’innovation et la modernisation de l’action publique sont autant d’investissements stratégiques. En effet, pour réduire la dépense publique tout en modernisant nos administrations, nous allons devoir investir. La proposition du Premier ministre de créer un fonds spécial consacré à la réforme de l’État, financé par la cession d’actifs immobiliers, nous semble une bonne Pour faire des économies, il faut aussi simplifier les normes applicables à tous les acteurs économiques et adopter des réformes de justice économique. Il n’est pas normal, par exemple, que les règles soient aussi différentes pour les salariés du public et du privé, lorsqu’ils occupent des emplois Mes chers collègues, nous allons voter ce texte pour donner un budget au pays, mais nous devons aussi penser au financement de la sécurité sociale, dont le volume, je le rappelle, est plus important que celui de l’État. sur les travées du groupe INDEP, ainsi que sur des travées des groupes UC et M. Stéphane Sautarel, pour le groupe Les Républicains. Sautarel. Madame la présidente, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, lors de l’explication de vote en première lecture sur ce projet de loi, ma collègue Christine Lavarde avait conclu en disant que ce projet était « le plus mauvais, à l’exclusion de tous les autres »… Cela reste vrai, ce PLF est imparfait. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Préparé par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal, qui n’introduisait aucun infléchissement dans la trajectoire calamiteuse de nos finances publiques et laissait à notre pays un très lourd héritage budgétaire… Savin. Eh oui ! Sautarel. … et amendé en hâte par le gouvernement Barnier pour tenter de tenir la barre des 5 % de déficit, il a été ajusté par le gouvernement actuel après la dégradation suscitée par la censure, pour intégrer une croissance moindre et un déficit affiché à Ce budget est en fait, pour beaucoup, celui du Sénat, qui a tenté de le redresser et de l’améliorer en responsabilité et avec gravité. Il s’agit finalement du budget de la Nation, fruit d’une commission mixte paritaire historique et conclusive, qui est le signe de l’affirmation d’un régime parlementaire et d’une méthode nouvelle de dialogue entre le Gouvernement et le Parlement. Ce budget, malgré ses limites, doit permettre à notre économie de retrouver un souffle grâce à la lisibilité qu’il offre. Il est une bouffée d’oxygène pour nos agriculteurs et nos outre-mer. Il doit surtout être le début d’un nouveau chemin, pour engager dans la durée la réduction du déficit public par la baisse de la dépense – j’y Je veux donc tout d’abord remercier tous ceux qui permettent à notre pays de disposer d’un budget : vous, madame, messieurs les ministres, par votre écoute et votre action ; les rapporteurs de la commission mixte paritaire, Jean-François Husson et David Amiel, qui ont su dans le dialogue trouver une voie majoritairement approuvée en commission et acceptable par d’autres ; les équipes de la commission des finances ; et vous tous, mes chers collègues, par les votes que vous allez exprimer ce matin après celui des députés hier. Ce budget répond à cinq exigences fortes. Premièrement, réduire le déficit de nos finances publiques, en le ramenant à 5,4 % en 2025 et en l’inscrivant sur une trajectoire devant nous permettre de renouer avec les 3 % en 2029. C’est essentiel pour réduire enfin le coût de notre dette, via la baisse de la dépense. Deuxièmement, répondre aux enjeux du régalien et des lois de programmation de nos armées, du ministère de l’intérieur et de la justice. Troisièmement, refuser toute hausse de fiscalité touchant les classes moyennes, limitée ou non dans le temps. Quatrièmement, prendre en compte les préoccupations de pouvoir d’achat de nos concitoyens, notamment s’agissant de l’énergie, en ne ramenant pas la fiscalité de l’électricité au-delà de son niveau d’avant crise, afin de garantir la baisse effective des tarifs, mais aussi de MaPrimeRénov’, tout en adaptant notre pays au changement climatique. Cinquièmement, et enfin, traduire concrètement certaines priorités pour nos territoires, en limitant l’effort des collectivités locales. Il n’est en fait que de 1,2 milliard d’euros grâce au dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales (Dilico), soit bien moins que leur part relative dans la dépense publique – c’est heureux, mais il convient de le reconnaître. Ce texte ouvre aussi quelques voies nouvelles, même si elles restent encore limitées, en faveur en particulier du logement et de la mobilité. Face à l’urgence, le groupe Les Républicains adoptera les conclusions de la commission mixte paritaire, qui sont très proches du texte adopté par le Sénat en première lecture. Au-delà de cette adoption, nous devons surtout donner des signes pour davantage de liberté et de lisibilité et conjuguer sincérité dans l’approche de nos finances et efficacité de nos politiques publiques. Nous allons devoir faire preuve d’audace et de courage si nous voulons sortir de la sédimentation qui nous étreint depuis trop d’années : empilement de fiscalités, de réglementations, de compétences… La commission d’enquête sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’État va nous y aider, comme la nécessaire révision de notre niveau de dépense sociale. Les sujets prioritaires dont nous avons à traiter sont de trois ordres : la démographie, l’innovation et la Les conséquences de l’évolution démographique que nous connaissons sont et vont être considérables – elles sont pourtant insuffisamment anticipées – sur nos écoles, la prise en charge de la dépendance, les charges de santé, le financement des retraites, l’immigration, l’empreinte carbone, la relation nouvelle au travail, etc. L’innovation autour des transitions – on peut parler du numérique, du dérèglement climatique, des mobilités ou du logement – constitue le deuxième enjeu Le troisième est bien sûr la souveraineté, qu’elle soit industrielle, agricole, militaire, sécuritaire, financière ou budgétaire, qui s’impose en clé de voûte de l’ensemble. Voilà quelques balises qui doivent nous conduire vers un retour à la confiance, à l’espoir et au sursaut. Le budget n’est finalement qu’un outil au service d’une vision, d’un projet, pour la France et les Français. Il nous faut commencer à l’esquisser pour ensuite adapter notre maquette budgétaire à un nouveau paradigme. Le contexte actuel ne permet sans doute pas la reconstruction profonde de notre système, mais nous devons, à tout le moins, ouvrir la voie à sa réforme. Nous en avons tant besoin ! présidente. Mes chers collègues, conformément à l’article 42, alinéa 12, du règlement, je vais mettre aux voix l’ensemble du projet de loi de finances pour 2025 dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par les amendements du Gouvernement. Je rappelle que, en application de cet article, le Sénat statue par un seul vote sur l’ensemble du texte. Aux termes de l’article 59 du règlement, le scrutin public est de droit. Il va y être procédé dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement. Le scrutin est ouvert. (Le scrutin a présidente. Personne ne demande plus à voter ?… Le scrutin est clos. J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin. secrétaires constatent le résultat du scrutin.) présidente. Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 188 : Nombre de votants Nombre de suffrages exprimés Pour l’adoption Le Sénat a adopté définitivement. Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. La séance est suspendue. séance, suspendue à onze heures quarante, est reprise à onze heures quarante-cinq.) des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole en procédure accélérée d’une proposition de loi dans le texte de la commission modifié appelle la discussion de la proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole (proposition n° 261, texte de la commission n° 291, rapport n° 290). présidente. Dans la discussion générale, la parole est à Mme la ministre. et de la souveraineté alimentaire. Madame la présidente, madame la présidente de la commission des affaires économiques, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, en créant les chambres d’agriculture il y a cent un ans, le législateur a permis la diffusion jusque dans nos champs de notre modèle démocratique, afin que notre politique agricole s’adapte aux réalités des hommes et des territoires. Ce modèle de représentativité, cette représentation des paysans par les paysans eux-mêmes, doit être réaffirmé et conforté. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour saluer l’engagement essentiel de toutes les candidates et de tous les candidats aux élections des chambres d’agriculture qui se sont achevées vendredi dernier et dont nous attendons les résultats dans la journée. Mesdames, messieurs les sénateurs, ce texte répond à un impératif électoral lié au renouvellement des instances des chambres d’agriculture ; il a pour objectif de ne pas empêcher l’élection de nombreux candidats légitimes. Ce risque est induit, vous le savez, par la séparation entre les activités de vente et de conseil qu’a introduite la loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi Égalim. La légitimité théorique de cette séparation n’est pas en cause aujourd’hui ; celle-ci a été discutée ici même au Sénat dans le cadre de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, dont les premiers signataires sont les sénateurs Duplomb et Menonville et qui a été adoptée en première lecture au Sénat il y a moins de deux semaines. Ce texte sera examiné prochainement – je l’espère – à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, ce sont les effets pratiques de cette séparation qui nous intéressent. Et ce sont des effets de bord qu’il convient de corriger en urgence. Dans la mesure où, dans les faits, les activités de vente sont conduites notamment par des coopératives, alors que les activités de conseil sont des missions intrinsèques des chambres d’agriculture, le cadre en vigueur empêche de facto un contingent substantiel d’élus, issus des coopératives notamment, de se présenter au bureau de leur chambre d’agriculture. La proposition de loi de la députée Nicole Le Peih répond donc à une situation d’urgence électorale, qu’il n’était pas possible de renvoyer à des discussions futures au regard du contexte électoral dans lequel nous sommes. C’est ainsi que le premier article de ce texte tend à pérenniser la dérogation, qui existe depuis 2019, au principe de la séparation entre la vente et le conseil pour l’exercice de mandats dans les chambres. Cette dérogation fonctionne. Il est important de la proroger d’ici à ce que la modification plus substantielle des dispositions relatives à la séparation de la vente et du conseil soit votée après examen par l’Assemblée nationale de la proposition de loi dont je viens de parler. Mesdames, messieurs les sénateurs, la présente proposition de loi répond à une urgence que connaissent l’ensemble de nos territoires, y compris l’outre-mer. Il était donc impossible d’ignorer la réalité du drame que vivent les Mahorais. Vous le savez, le cyclone Chido a complètement dévasté Mayotte, dont les habitants sont aujourd’hui plus préoccupés par l’acheminement de biens de première nécessité et par la réhabilitation des services publics essentiels que par les échéances électorales. Les représentants que vous êtes savent mieux que quiconque l’importance de permettre la tenue d’élections dans la sérénité. Aujourd’hui, les conditions de cette dernière ne sont clairement pas réunies à Mayotte. Aussi, c’est en responsabilité que le Gouvernement a déposé un amendement visant à décaler d’un an la tenue des élections à la chambre d’agriculture de Mayotte, afin que celles-ci puissent se dérouler dans des conditions convenables entre la fin de l’année 2025 et le début de l’année prochaine. L’Assemblée nationale l’a adopté, et c’est désormais sur votre responsabilité que je compte pour graver cette disposition dans le marbre de la loi. Mesdames, messieurs les sénateurs, une proposition de loi sur la démocratie en agriculture ne pouvait non plus s’exonérer d’examiner les imperfections qui affectent les élections à la mutualité sociale agricole (MSA). Outre la resynchronisation de la durée des mandats des délégués des caisses, qui fait l’objet d’un consensus transpartisan, cette proposition de loi permet de revenir sur la limitation du droit de vote qui s’applique aujourd’hui à l’ensemble des personnes qui ne se seraient pas acquittées de leurs cotisations sociales depuis au moins six mois. Cette limitation, je le dis, me pose une difficulté, puisqu’elle porte une double sanction : elle revient à ce que les personnes frappées sur le plan économique et social le soient aussi sur le plan démocratique. C’est donc une injustice que corrige ce texte. Si ces nouvelles dispositions ne sont malheureusement pas applicables aux prochaines élections, trop proches de nous, elles trouveront à s’appliquer Mesdames, messieurs les sénateurs, dans le cadre de son examen en commission, des amendements sont aussi venus intégrer au texte des dispositions visant à la parité sur les listes électorales présentées pour la MSA. Ces dispositions permettent de poursuivre le combat en faveur de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Elles s’inscrivent donc dans le sens de l’histoire. Comme toujours – c’est une règle que je me fixe en politique –, je souhaite que les progrès que nous portons ne s’exonèrent pas des réalités de terrain. L’agriculture souffre aujourd’hui encore d’une inégale représentation des femmes et des hommes. En effet, un peu moins d’un quart des chefs d’exploitation sont des femmes, et ces dernières représentent à peine plus de 38 % des salariés du secteur. Viser la parité, c’est permettre à chacun et chacune de participer à la représentativité du monde paysan. C’est également mon ambition que de permettre aux femmes d’être plus nombreuses en agriculture, mieux protégées et ainsi plus visibles. Le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture apportera des réponses à cette question – nous avons commencé à en débattre hier. Je soutiens donc pleinement la proposition qui avait été portée par la députée et rapporteure de ce texte à l’Assemblée nationale, Nicole Le Peih, ayant pour objet que la parité sur les listes pour les élections aux caisses de la MSA s’applique à partir de 2030. Il s’agit là d’un horizon ambitieux, mais réaliste. Enfin, le Gouvernement appuie pleinement les dispositions de cette proposition de loi permettant de réaliser des coordinations juridiques s’agissant de l’élection des délégués dans les anciens cantons de la métropole de Lyon. Mesdames, messieurs les sénateurs, les représentants des territoires et gardiens de la démocratie que vous êtes voteront en pleine responsabilité. En effet, nous commettrions une faute lourde en ajoutant à la crise économique et sociale qui traverse le monde agricole une crise démocratique. Je compte donc sur vous pour vous saisir du sujet et offrir à nos paysans une représentation fidèle dans l’ensemble de leurs instances. (Applaudissements Buis et Antoine Lefèvre applaudissent également.) M. le rapporteur. de la commission des affaires économiques. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous poursuivons notre marathon législatif agricole pour discuter d’une proposition de loi qui est nettement plus circonscrite que le projet de loi d’orientation, mais qui est tout à fait utile. Cette proposition de loi relative à l’exercice de la démocratie agricole vise non pas à apporter des réponses de fond à certaines problématiques bien connues du monde agricole, mais plutôt à répondre à l’urgence. Déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale par Nicole Le Peih, députée morbihannaise du groupe Ensemble pour la République, elle a été travaillée, si mes informations sont exactes, en lien étroit avec le ministère. Par lettre rectificative du Gouvernement, ce texte a été inscrit à l’ordre du jour dans des délais extrêmement serrés, presque inédits hors temps de crise, avec un examen en commission le 29 janvier et ce jour en séance publique. Vous le voyez donc, madame la ministre, quand on veut aller vite, on peut le Duplomb. C’est vrai ! Je le disais à l’instant, ce texte est un texte d’urgence. Cette urgence provient de l’imminence de la mise en place des bureaux des chambres d’agriculture : les élections, qui ont lieu tous les six ans, sont à peine achevées – les résultats seront proclamés aujourd’hui –, et il faudra reconstituer les bureaux des chambres au plus tard un mois après, c’est-à-dire le 5 mars prochain. Or la séparation de la vente et du conseil en matière de produits phytosanitaires – je ne m’attarde pas sur ce sujet, car nous en avons longuement débattu en séance publique dans le cadre de l’examen de la proposition de loi de Laurent Duplomb et Franck Menonville – interdit aux associés des coopératives ayant conservé l’activité de vente d’accéder aux instances dirigeantes des chambres, dans la mesure où ces dernières réalisent des activités de conseil aux agriculteurs – c’est même, j’ose le dire, leur raison Dans les faits, cette incompatibilité exclut un large vivier d’agriculteurs engagés qui font vivre notre démocratie agricole et risque de les priver de représentation dans les chambres Nous avons, au Sénat, alerté de longue date sur l’impasse dans laquelle tout cela allait nous plonger et sur le besoin d’aménager la séparation de la vente et du conseil. Les chambres d’agriculture n’ont d’ailleurs pas manqué de nous faire remonter cette question, notamment lors de l’audition de leurs représentants en février 2024 devant la commission des affaires Dans la précipitation, le texte que nous examinons se contente, à l’article 1er, de lever l’incompatibilité sans revenir sur la séparation vente-conseil en elle-même. Autrement dit, c’est un aménagement minimaliste, qui plus est avec l’instauration d’une règle de déport s’agissant des travaux et délibérations concernant l’activité de conseil. Chacun le constatera, l’ambition est très éloignée de ce que le Sénat a voté il y a peu dans le cadre de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur… Pour autant, il va de soi que cet article 1er est nécessaire pour éviter une situation de blocage. Il est nécessaire, mais loin d’être suffisant. La Coopération agricole l’a d’ailleurs redit elle-même publiquement. Il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin. Pour le reste, le texte initial contenait trois articles, les deux autres portant sur divers aménagements des élections à la mutualité sociale agricole : l’article 2 tend à supprimer la condition d’être à jour de ses cotisations, qui était bloquante pour participer aux élections, et précise la délimitation de la circonscription de la métropole de Lyon ; l’article 3 tend à réaligner les dates auxquelles auront lieu ces élections, car le covid-19 a tout désorganisé. Autant de mesures techniques, sur lesquelles nous n’avions pas d’objections. Le Gouvernement avait initialement exprimé son souhait que le Sénat adopte ce texte dans les mêmes termes qu’à l’Assemblée nationale, afin de gagner du temps et d’éviter une nouvelle lecture ou tout du moins une commission mixte paritaire. Nous souscrivions à cette intention. Seulement, cinq nouveaux articles ont été ajoutés à l’Assemblée nationale, dont un en particulier nous semblait bloquant. Notre commission a donc adopté un amendement de suppression de notre collègue Franck Menonville. En effet, l’article 1er ter, qui a fait l’objet de cet amendement, était une demande de rapport sur l’opportunité d’adopter un mode de scrutin à la proportionnelle intégrale pour les élections aux chambres Si nous sommes, au Sénat, plutôt réservés sur les demandes de rapport, celle-ci se révélait particulièrement inopportune. Aussi, c’est d’un texte expurgé de cette demande de rapport que nous allons discuter ce jour, ce qui devrait conduire le Gouvernement à réunir une commission mixte paritaire dès lundi En la matière, j’ai toute confiance dans le Gouvernement pour aider les parlementaires que nous sommes à respecter l’échéance d’une promulgation au Journal officiel avant le 5 mars prochain, d’autant plus qu’au-delà de ce désaccord, somme toute mineur, ce texte est largement transpartisan, comme en témoignage d’ailleurs le nombre réduit d’amendements dont nous nous apprêtons à débattre. Certaines mesures ajoutées à l’Assemblée nationale ont, du reste, renforcé la pertinence et l’urgence du texte. Je pense en particulier à l’amendement que Mme Le Peih a déposé afin de reporter les élections des chambres d’agriculture à Mayotte, créant Cette disposition avait été jugée irrecevable dans le cadre de l’examen du projet de loi d’urgence pour Mayotte, et nous devions donc lui trouver un véhicule législatif adapté. Cette proposition de loi sur la démocratie agricole le permet, qui confirme le caractère d’urgence de ce texte, en attendant des réformes plus substantielles. Songeons que, à Mayotte, et pour ne parler que du secteur agricole, 90 % de la production maraîchère et fruitière a été détruite, que l’élevage a été durement touché et que l’essentiel des bâtiments est endommagé ou détruit. Dans ce contexte terrible pour le département, il paraît très difficile d’envisager la bonne tenue des élections de la chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture suivant le calendrier électoral initial. La démocratie agricole doit pouvoir s’exprimer dans des conditions minimales de sérénité, qui ne sont malheureusement pas remplies actuellement. (Applaudissements Longeot applaudit également.) M. Henri Cabanel. Cabanel. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, ce texte ne modifiera en rien la gouvernance des chambres d’agriculture, car on ne change pas les règles du jeu pendant le dépouillement d’un scrutin. Ce texte n’a pas non plus pour objet de trancher le débat de fond sur la séparation entre la vente et le conseil en matière de produits phytosanitaires. Non ! Il prévoit simplement de faciliter le déroulement des prochaines élections au sein des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole, en apportant une solution aux problèmes soulevés par ces deux scrutins. Cette initiative est bienvenue et nécessaire, car certaines chambres d’agriculture font face à un risque sérieux de manquer de candidats dans certains territoires, en raison de l’impossibilité de cumuler un mandat de président ou de membre du bureau d’une chambre d’agriculture et une fonction exécutive à la tête d’une entité chargée de la vente de produits phytopharmaceutiques. Encore une fois, ce choix illustre à la perfection notre méthode politique, qui consiste trop souvent à proposer des textes que nous examinons sans évaluer les effets qu’ils produiront Le dispositif que nous avions adopté n’a pas fonctionné, car nous n’avions pas anticipé le fait que la grande majorité des coopératives agricoles se spécialiseraient dans la vente et la distribution de produits phytopharmaceutiques. De leur côté, les chambres d’agriculture se sont logiquement tournées en grande majorité vers l’activité de conseil. Il résulte de ces choix l’impossibilité, pour la quasi-intégralité des présidents et des administrateurs de coopératives, d’être élus président ou membre du bureau d’une chambre d’agriculture. D’après Chambres d’agriculture France, la part des personnes concernées par un cumul se situerait entre 15 % et 20 %, mais ce taux s’élèverait à plus de 25 % dans certaines chambres et atteindrait 40 % dans trois d’entre elles : dans les départements de l’Aisne, de l’Eure et de la Moselle. L’implication des coopératives dans les bureaux des chambres leur permet d’avoir une vision partagée sur la transmission des bonnes pratiques et, surtout, sur la diffusion des nouvelles technologies. Leur absence pourrait donc être préjudiciable au développement de certaines expertises. C’est pourquoi le maintien de la règle du déport, obligatoire depuis le 1er janvier 2021 dans les chambres d’agriculture, est indispensable pour lutter contre les conflits d’intérêts et les prévenir. Néanmoins, malgré l’intérêt que je porte à cette proposition de loi, je regrette que les enjeux de pluralisme et de représentativité n’y soient pas évoqués, au motif, certes, que les élections se déroulent actuellement. J’espère que nous pourrons travailler sur ces sujets une fois que cette échéance sera passée, notamment en introduisant un scrutin à la proportionnelle. La Cour des comptes appelle d’ailleurs, dans son rapport public de 2021, à une refonte du mode d’élection, afin de favoriser la pluralité syndicale. Rappelons à cet égard que, depuis 2019, quatre-vingt-dix-sept chambres d’agriculture sur les cent deux existantes sont dirigées par la FNSEA, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, et ses alliés, qui n’ont pourtant obtenu que 55 % des voix du collège des exploitants Malgré ces réserves, le groupe du RDSE votera cette proposition de loi. Mme Marie-Lise Housseau. Housseau. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, bien qu’elle soit essentiellement technique, cette proposition de loi met tout de même en lumière des problématiques sous-jacentes aux revendications et aux préoccupations du monde agricole. Elle s’inscrit aussi dans une longue série de textes consacrés au secteur agricole, série qui nous oblige à faire preuve de cohérence et à ne pas rendre encore moins lisibles des situations parfois déjà bien complexes. Concrètement, ce texte sur la démocratie agricole prolonge l’aménagement de la séparation entre les activités de conseil et de vente que nous avons adoptée ici même voilà quelques jours. Cette mesure, qui vise à pérenniser une situation transitoire depuis 2019, répond aux inquiétudes du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), notamment, qui soulignait en 2023 que cette interdiction de cumul posait des « problèmes techniques et juridiques [pouvant] constituer de véritables points de Dans un souci de cohérence et de transparence, les députés ont exigé en contrepartie l’instauration d’une règle de déport, afin d’empêcher les administrateurs membres des exécutifs des chambres d’agriculture de participer aux travaux et aux délibérations relatifs à l’activité de conseil en matière d’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Les députés ont par ailleurs introduit dans le texte le report d’un an des élections à la chambre d’agriculture de Mayotte. Ce report est parfaitement compréhensible et légitime, eu égard aux circonstances sociales et économiques que connaît l’archipel depuis qu’il a été frappé par le cyclone Chido. La commission des affaires économiques a supprimé, à juste titre, l’article qui prévoyait la demande d’un rapport sur l’opportunité d’adopter un mode de scrutin à la proportionnelle intégrale pour les élections aux chambres d’agriculture. Il n’en demeure pas moins qu’une réflexion sereine et apaisée sur la juste représentativité des chambres d’agriculture aurait tout son sens dans la perspective des élections de 2030. Revenons à cette proposition de loi, qui prévoit également de simplifier les modalités de participation des exploitants agricoles aux élections des délégués et des administrateurs de la MSA. Il est proposé d’améliorer la représentativité de cette instance en prenant en compte les votes des exploitants qui ne seraient pas à jour de leur cotisation. Cette mesure bienvenue témoigne malheureusement des difficultés de notre tissu agricole. Il aurait été injuste que les exploitants les plus fragiles ne puissent élire leurs représentants dans ces instances. Enfin, le texte permet également d’harmoniser les dates des élections des différentes caisses de la MSA, dont le décalage n’était que la conséquence de la crise sanitaire de la covid-19. Par ailleurs, les députés ont instauré la parité dans les listes électorales pour le deuxième collège, celui des salariés, pour les prochaines élections de la MSA, en 2030. J’espère qu’une évolution semblable du premier collège, celui des exploitants, sera possible dans un très proche avenir. Elle est souhaitable et logique. En définitive, cette proposition de loi est un alliage d’ajustements techniques nécessaires, de mesures permettant une meilleure représentativité au sein des instances de gouvernance du monde agricole et de dispositifs s’inscrivant dans le long travail législatif amorcé depuis plusieurs semaines à vos côtés, madame la ministre, pour répondre aux attentes et aux besoins des agriculteurs. Pour toutes ces raisons, le groupe Union Centriste votera cette proposition de loi. Buis applaudit également.) M. Gérard Lahellec. Lahellec. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le 22 janvier dernier, l’Assemblée nationale adoptait cette proposition de loi en Les élections des membres des chambres d’agriculture, qui précèdent l’élection des bureaux et de la présidence de chaque chambre, viennent de se dérouler. Jusqu’à présent, les dispositions de la loi Égalim de 2018 rendaient compliquée la désignation du bureau des chambres, désignation qui doit intervenir d’ici à la fin du En effet, cette loi impose une séparation entre les instances qui exercent une mission de conseil et celles qui exercent une mission de vente de produits phytopharmaceutiques. Cette disposition exclut de fait les coopératives agricoles, dont les représentants sont pourtant, en règle générale, issus du monde agricole. Ces personnes seraient donc exclues des bureaux des chambres d’agriculture et du conseil d’administration de Chambres d’agriculture France. Aussi, la présente proposition de loi prévoit de permettre aux administrateurs de coopératives agricoles de participer aux bureaux des chambres d’agriculture. Cette possibilité leur sera ouverte à la condition qu’ils prennent l’engagement de ne pas prendre part aux discussions portant sur l’activité de conseil. Les premiers vice-présidents des chambres d’agriculture de région dépourvues de chambre territoriale pourraient entrer dans la composition de Chambres d’agriculture France. La proposition de loi renforce aussi les obligations de publicité des travaux des chambres d’agriculture. Le texte instaure l’obligation pour le Gouvernement de remettre au Parlement un rapport évaluant, d’une part, l’opportunité d’adapter les règles d’élection des représentants des chambres d’agriculture en réduisant progressivement la prime majoritaire attribuée à la liste arrivée en tête et, d’autre part, de procéder à un décompte des voix à l’échelle du canton. La proposition de loi prévoit également de sécuriser juridiquement les dispositions encadrant l’élection des assemblées générales et des conseils d’administration des MSA. Cette proposition de loi ne constitue donc pas une remise en cause ni de la loi Égalim ni des préconisations de séparer les activités de conseil et de vente. La séparation de ces activités est motivée par le souci de limiter les recours aux produits phytopharmaceutiques. Mais être candidat à un poste institutionnel n’interdit en rien de continuer à œuvrer en faveur de la sortie de l’usage de ces produits. Il faut prendre cette proposition de loi pour ce qu’elle est. Pour l’ensemble de ces raisons, nous voterons ce texte. M. Daniel Salmon. Salmon. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de loi dont nous débattons aujourd’hui portait initialement un titre ambitieux : « Exercice de la démocratie agricole ». Ce titre prometteur laissait espérer une refonte en profondeur de la gouvernance agricole pour une meilleure représentativité de tous les acteurs du secteur. Malheureusement, la proposition de loi qui nous est présentée ne tient pas cette promesse. Elle ne contient que des ajustements à la marge et ne s’attaque pas aux véritables enjeux démocratiques. Le cœur du texte, notamment son article 1er, soulève de nombreuses interrogations. Il revient sur la séparation entre la vente et le conseil de produits phytosanitaires, en permettant aux vendeurs, notamment les coopératives agricoles, de siéger dans les chambres d’agriculture. Cette séparation avait pourtant été actée en 2018, dans la loi Égalim, pour éviter les conflits d’intérêts. Or cette proposition de loi réintroduit ce mélange des genres, sous prétexte qu’on manquerait prétendument de candidats dans certaines régions. Plutôt que d’affaiblir les règles existantes, il eût fallu s’attaquer aux racines du problème : la faible attractivité de ces instances pour certains agriculteurs et la nécessité d’un scrutin réellement Car c’est bien là le point central : la démocratie agricole ne peut exister sans pluralisme. Aujourd’hui, les chambres d’agriculture sont dominées par un seul syndicat, la FNSEA et ses alliés. Duplomb. Elle a gagné les Salmon. La Cour des comptes l’a rappelé dans son rapport de 2021 : sur cent deux chambres, quatre-vingt-dix-sept sont contrôlées par ce syndicat, alors qu’il ne représente que 55 % des voix du collège des exploitants agricoles. Duplomb. C’est la Salmon. Cette surreprésentation est le fruit d’un mode de scrutin inéquitable, qui favorise la majorité en place et empêche l’émergence d’autres sensibilités. Pourtant, la diversité syndicale existe réellement dans le monde agricole. Elle doit pouvoir s’exprimer à travers un scrutin plus juste, fondé sur la proportionnelle, afin de refléter la pluralité des modèles agricoles et des aspirations des agriculteurs. Cette absence de pluralisme a des conséquences bien concrètes. Les petits producteurs indépendants, les agriculteurs pratiquant des modèles alternatifs et même les salariés agricoles, pourtant plus nombreux que les exploitants, sont largement Or une chambre d’agriculture doit être un lieu d’échange et de construction collective, non le bastion des tenants d’une seule vision de l’agriculture. Le verrouillage actuel des instances empêche une véritable prise en compte des préoccupations de tous, notamment celles des nouvelles générations d’agriculteurs, qui souhaitent concilier production et respect de l’environnement. Un autre point fondamental est la place des coopératives agricoles dans la gouvernance des chambres d’agriculture. Il ne s’agit pas de nier leur rôle dans l’organisation du secteur, mais leur fonction première reste avant tout commerciale. Elles tirent l’essentiel de leurs revenus de la vente d’intrants, notamment de pesticides, et non, hélas ! de la simple collecte des productions agricoles. Dès lors, leur intégration sans contrepoids dans les instances de décision des chambres d’agriculture pose problème. En somme, si cette proposition de loi met en lumière certains dysfonctionnements de la gouvernance agricole, elle n’y apporte pas de solutions concrètes. Pis, en revenant sur la séparation entre la vente et le conseil, elle risque d’aggraver les conflits d’intérêts au sein des chambres d’agriculture. Si nous voulons réellement renforcer la démocratie agricole, il faut aller bien plus loin : réformer le mode de scrutin, garantir un véritable pluralisme, diversifier la composition des instances et assurer une répartition plus équitable des financements. Nous disposons donc de cinq années pour remettre le métier sur l’ouvrage, afin que les prochaines élections des chambres d’agriculture puissent être l’occasion de mieux prendre en compte les attentes de la société et de favoriser une transition agricole en phase avec les enjeux actuels. sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER.) M. Christian Redon-Sarrazy. sur les travées du groupe SER.) Redon-Sarrazy. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, l’intitulé initial de ce texte traduisait de hautes ambitions : « Proposition de loi relative à l’exercice de la démocratie agricole. » Nous étions donc en droit d’attendre une réforme globale du système de représentation agricole. Les paysans, et ils sont nombreux, qui déplorent de ne pas se sentir représentés ou d’être mal représentés au sein des instances agricoles devront malheureusement se contenter d’une adaptation, en lieu et place d’une réforme. Dès lors, il est en effet plus juste d’intituler ce texte : « proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole », comme les députés l’ont rebaptisé. Nous ne parlerons donc pas de démocratie agricole, pas plus que de l’épineuse question de la représentativité au sein des chambres d’agriculture. Loin de témoigner de cette – fausse – ambition initiale, induite par un intitulé ronflant, ce texte demeure avant tout technique. Il est censé régler les dysfonctionnements du corps électoral de la MSA, acter le report plus que légitime des élections consulaires à Mayotte, compte tenu de la situation dramatique de l’île depuis le 14 décembre dernier, et proroger le dispositif dérogatoire autorisant le cumul au sein des chambres entre activités de conseil et activités de vente et de distribution de produits On peut s’interroger sur la pertinence du calendrier : déposé et examiné en quinze jours à l’Assemblée nationale au mois de novembre dernier, ce texte arrive au Sénat en plein renouvellement consulaire. Ce calendrier précipité a semblé nécessaire au Gouvernement pour corriger et pérenniser certains dispositifs. J’évoquerai à présent un article qui a fait débat chez les députés : l’article 1er. Celui-ci pérennise le dispositif transitoire permettant à un membre d’exécutif de chambre exerçant par ailleurs une activité de vente ou de distribution de pesticides de cumuler ces deux fonctions, sous réserve de ne participer ni aux travaux ni aux délibérations concernant l’activité de conseil à l’utilisation de ces produits. Rappelons ici quelques faits. La loi Égalim de 2018 avait instauré un principe de séparation entre les activités de conseil et les activités de vente. Il est en effet légitime de vouloir éviter les conflits d’intérêts et de garantir l’indépendance et la qualité du conseil prodigué. La loi Égalim imposait donc aux administrateurs des coopératives, s’ils pouvaient toujours être élus au sein d’une chambre, de ne pas faire partie d’un exécutif. Cette règle de non-cumul n’a cependant jamais été appliquée. Dès avril 2019, un processus dérogatoire a été mis en place par voie d’ordonnance, jusqu’au renouvellement des chambres d’agriculture au mois de janvier de cette année. La porosité entre les deux fonctions a donc été rendue possible. La fin de cette dérogation entraînerait un déficit de candidats de 25 % à 40 % selon les départements et priverait donc de nombreuses coopératives de représentation au sein des chambres. Certains considèrent comme une impérieuse nécessité la prolongation de ce dispositif. Nous ne nous y opposerons pas. D’autres en réclament un nouveau, reposant sur la création de certificats d’économies de produits phytosanitaires. Rien ne garantit cependant qu’il serait plus efficace que le dispositif actuel pour aider la France à maîtriser sa consommation de pesticides et limiter les effets de ces derniers sur la santé des humains et sur Pour sa part, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain proposera, par voie d’amendements, d’ajouter quelques garde-fous au dispositif actuel. Afin de limiter les conflits d’intérêts, cette autorisation de cumul est en effet conditionnée à la pratique du déport, qui interdit à un élu se trouvant en situation de cumul de participer aux travaux et aux délibérations concernant l’activité de conseil. Comme l’a souligné très justement la rapporteure à l’Assemblée nationale, « la règle du déport doit être pleinement appliquée ». Mais de quelle façon ? Il n’existe à ce jour aucune mesure garantissant la bonne application de cette règle. Nous proposerons donc de créer des sanctions en cas de non-respect de l’interdiction de participer aux débats. La plupart des autres articles ne nous paraissent pas poser de difficultés majeures. Je reviendrai toutefois sur deux d’entre Nous adhérons aux objectifs de l’article 1er bis A, introduit par la rapporteure, qui prévoit de renforcer les obligations de publication des travaux et des procès-verbaux des chambres d’agriculture. Cet article visant à accroître la transparence, il va dans le bon sens. Nous proposons également l’application de sanctions financières dans le cas où les procès-verbaux ne seraient pas publiés. L’article 2 prévoit les dispositions relatives aux élections de la MSA, notamment les modalités à mettre en œuvre dans la métropole de Lyon. Nous souhaitons réintroduire dans cet article une disposition qui a été supprimée en séance publique par les députés. Son second alinéa précisait initialement que les personnes n’étant pas à jour de cotisation auprès de la MSA ne pouvaient pas être candidats aux élections de l’instance. S’il ne nous paraît pas indispensable d’être à jour de cotisation pour voter, sachant en outre que les vérifications de mise à jour de cotisation sont des opérations lourdes en termes logistiques, il est pour le moins curieux de ne pas respecter ce prérequis avant de vouloir intégrer la MSA. Le nouvel article 4, qui rend obligatoire la constitution de listes paritaires pour les élections de la MSA, nous paraît également aller dans le bon sens, n’en déplaise à certains à l’Assemblée nationale et peut-être même ici, au Sénat, qui considèrent que faciliter la participation des femmes à ces instances serait une « complication » inutile… Pour conclure, mes chers collègues, même si le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain déplore que le véritable débat sur la démocratie agricole n’ait pas lieu, ses membres soutiendront cette proposition de loi. Nous nous efforcerons de l’améliorer et d’y apporter des précisions, là où c’est possible. Mme Laure Darcos. Darcos. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous sommes entrés de plain-pied dans une séquence agricole particulièrement dense. Je m’en réjouis, tant les sujets sont nombreux et les situations à traiter souvent complexes. Nos agriculteurs ne comprendraient pas que nous n’agissions pas avec célérité, alors que leur activité est sérieusement menacée et que l’avenir des exploitations est incertain. Ces sujets sont essentiels. Et le court texte que nous examinons aujourd’hui, bien qu’il soit de nature technique, a pour objet de résoudre des difficultés très concrètes. La proposition de loi permet de répondre à deux situations d’urgence : les élections à venir au sein des chambres d’agriculture et celles des délégués et des administrateurs de la mutualité sociale agricole. L’article 1er corrige l’une des très nombreuses conséquences négatives de la séparation des activités de conseil et de vente en matière de produits phytopharmaceutiques. Il ne revient en aucun cas sur ce principe, contrairement à ce qui a pu être affirmé. En revanche, il permet aux associés coopérateurs et membres de coopératives vendant des produits phytopharmaceutiques de participer aux instances dirigeantes des chambres d’agriculture. Qu’ils ne participent pas aux travaux et aux délibérations concernant l’activité de conseil à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques est parfaitement compréhensible ; qu’en revanche ils ne puissent pas être membres du bureau ou présider une chambre d’agriculture ne l’est pas. La question de la séparation de la vente et du conseil a été évoquée à de nombreuses reprises ces dernières semaines, notamment lors de l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier Par ailleurs, comme c’est indiqué dans plusieurs rapports, il nous faudra discuter d’une réforme plus générale, mais tel n’est pas l’objet du texte Nous devons à l’Assemblée nationale un apport important : le prolongement d’un an des mandats des membres de la chambre d’agriculture de Mayotte. Cette mesure était indispensable, la situation actuelle, conséquence du cyclone Chido, ne permettant pas d’envisager la tenue des élections. Du fait de la crise de covid-19, les élections à la MSA ont été fortement désorganisées en 2020. Il en a résulté une hétérogénéité des dates de début de mandat, l’écart entre certains territoires pouvant atteindre neuf mois. Dès lors, il était indispensable de réduire ou d’allonger la durée des mandats, afin d’harmoniser autant que possible leurs dates d’échéance. Par ailleurs, cette proposition de loi de bon sens tend, au-delà des urgences, à mettre fin à certaines anomalies. Ce texte vise en premier lieu à étendre le droit de vote aux élections de la MSA à l’ensemble des assujettis, y compris à ceux qui sont débiteurs de cotisations réclamées depuis plus de six mois. Ils étaient jusqu’à présent exclus du corps électoral. Cette mesure de simplification est bienvenue, au regard du principe d’égalité du suffrage. Une autre avancée louable pour la MSA mérite d’être signalée : l’article 4 instaure la parité sur les listes électorales des candidats aux élections des délégués cantonaux du deuxième collège. En 2022, quelque 38,6 % de l’ensemble des salariés affiliés au régime agricole étaient des femmes, soit 688 000 femmes. Comme cela a été rappelé à l’Assemblée nationale, nous devons encourager leur participation pour rétablir un équilibre. Si cette proposition de loi doit conserver son caractère d’urgence et d’efficacité, il faut aussi qu’elle réponde à certaines interrogations sur le fonctionnement des chambres d’agriculture. À cet égard, l’article 1er bis A vise à doter ces dernières d’un règlement intérieur fixant, entre autres, les modalités de publication de leurs procès-verbaux. Cette première étape peut ainsi rassurer ceux qui s’interrogent sur leur manque de parité ou de transparence. En conclusion, si ce texte prévoit de traiter des difficultés à brève échéance, il ouvre également la réflexion sur d’autres sujets qu’il conviendra d’approfondir dans un second temps et dans un autre cadre, comme la séparation de la vente et du conseil, que nous avons déjà Au vu des échanges qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale et en commission des affaires économiques du Sénat, ce texte va dans le bon sens. C’est pourquoi notre groupe soutiendra sans réserve son adoption. M. Guillaume Chevrollier. Cuypers applaudit.) Chevrollier. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le Sénat est particulièrement mobilisé sur les questions agricoles, ce dont je me réjouis. Nous avons ainsi voté il y a quelques jours la proposition de nos collègues Laurent Duplomb et Franck Menonville visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. L’examen du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture est en cours. Enfin, nous discutons ce matin d’un texte plus technique, qui répond à des problématiques urgentes rencontrées par nos institutions sur la démocratie agricole. Je tiens à saluer le travail de tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce texte. Nos institutions agricoles jouent un rôle essentiel. Dans mon département, la Mayenne, comme ailleurs, les chambres d’agriculture contribuent à structurer l’agriculture locale, à préserver son tissu économique et à assurer la transition des exploitations agricoles face aux défis de demain. Cependant, pour que ces institutions puissent continuer de remplir efficacement cette mission, il est essentiel qu’elles bénéficient d’un cadre juridique et démocratique adapté à leurs besoins. Or certaines dispositions législatives récentes ont suscité des inquiétudes, du fait de leurs effets sur la gouvernance des chambres d’agriculture. L’objet de ce texte est précisément de répondre à ces inquiétudes en apportant une solution pragmatique aux préoccupations qu’a fait naître la loi Égalim 1, notamment en matière de gouvernance. L’article 1er permet ainsi d’éviter des restrictions excessives, tout en préservant l’indépendance des conseils donnés aux agriculteurs, notamment en matière d’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Je souhaite également saluer la décision de reporter l’élection de la chambre d’agriculture, de pêche et d’aquaculture de Mayotte, en raison des circonstances dramatiques auxquelles l’île fait face. Le vote de ce texte aujourd’hui est d’autant plus urgent pour les chambres d’agriculture que les résultats des élections sont en cours de proclamation et que les bureaux doivent être constitués d’ici au 5 mars prochain. Des associés coopérateurs et des administrateurs de coopératives figurent déjà sur les listes électorales, dans l’espoir que ce texte facilitera leur nomination aux instances dirigeantes dans les délais impartis. Nous devons légiférer rapidement pour garantir le bon fonctionnement et la légitimité de nos instances agricoles. En réponse aux perturbations causées par la crise sanitaire, ce texte permet également d’ajuster la durée des mandats électifs pour les élections de 2025 de la mutualité sociale agricole. Ces mesures sont conformes aux demandes des syndicats agricoles, qui insistent sur l’urgence de les adopter. Il est indispensable de régulariser ces élections pour préserver la stabilité de nos institutions agricoles. La participation aux élections de la MSA est un autre enjeu majeur du texte. En supprimant l’obligation d’être à jour de cotisation, nous garantissons à chaque agriculteur, quelles que soient ses difficultés financières, la possibilité de se faire entendre et de participer pleinement à la vie démocratique de cette instance sociale. Cette mesure est essentielle pour préserver l’équité du système électoral et assurer une représentation plus juste de l’ensemble des exploitants, y compris de ceux qui traversent des périodes de fragilité économique – ils sont actuellement nombreux. Au-delà de l’accès aux urnes, cette disposition contribue à renforcer l’engagement des agriculteurs dans la gouvernance de leur protection sociale. C’est un pas supplémentaire vers une démocratie agricole plus ouverte, plus représentative et plus protectrice des réalités du monde rural. En somme, ce texte constitue un premier pas, mais il est essentiel de le voir comme une étape vers des solutions durables. Nos agriculteurs, confrontés à des enjeux économiques, environnementaux et sociaux majeurs, ont besoin de structures solides, d’une représentation démocratique renforcée et d’un cadre législatif stable pour accompagner leur développement. Ce texte apporte des ajustements nécessaires, mais il doit s’inscrire dans une réflexion plus large sur l’avenir de notre modèle agricole. Saisissons pleinement cette proposition de loi comme une occasion d’aller plus loin, de poser les bases d’une agriculture plus résiliente, plus compétitive et plus équitable ! Ce n’est qu’ainsi que nous assurerons la pérennité de nos exploitations et le dynamisme de nos territoires ruraux. Le groupe Les Républicains votera ce texte. M. Bernard Buis. madame la ministre, mes chers collègues, nous sommes ici pour examiner une proposition de loi de notre collègue députée Nicole Le Peih. Sous des aspects techniques, ce texte répond à des enjeux essentiels pour notre agriculture, notamment nos chambres d’agriculture. Celles-ci, nous le savons, jouent un rôle central dans l’organisation et le développement du monde agricole. Nous devrions connaître le résultat des élections aujourd’hui, et je salue celles et ceux qui se sont engagés. Ces chambres sont à la fois un relais entre l’État et les agriculteurs, un outil d’accompagnement, un espace de dialogue et une force de proposition pour faire évoluer notre modèle agricole en représentant l’ensemble des acteurs de ce milieu : exploitants, propriétaires, salariés, organisations professionnelles, coopératives, syndicats et organismes Toutefois, certaines des dispositions actuellement en vigueur ne sont plus adaptées aux défis que nos chambres d’agriculture doivent relever. Il est donc nécessaire de moderniser le fonctionnement de celles-ci, pour le rendre plus efficace, plus transparent et mieux aligné sur les évolutions du secteur. C’est l’objet de cette proposition de loi que, sans surprise, nous voterons. Ce texte corrige une incohérence issue de la séparation des activités de vente et de conseil pour les produits phytosanitaires. En effet, les administrateurs de coopératives agricoles étaient empêchés de siéger au sein des bureaux des chambres d’agriculture. Il était difficile d’expliquer à un agriculteur qu’un responsable de coopérative, qui connaît son territoire, ses besoins et les réalités de sa profession, ne puisse pas pleinement participer aux décisions des chambres d’agriculture, alors même qu’il en est un acteur clé. En rétablissant cette possibilité, nous permettons à nos chambres d’agriculture de retrouver une gouvernance plus équilibrée et plus En outre, ce texte introduit une règle de bon sens : l’obligation pour chaque chambre d’agriculture de se doter d’un règlement intérieur. Cela peut sembler une évidence. Pourtant, jusqu’à présent, rien n’imposait aux chambres d’agriculture d’adopter un tel document. Le règlement intérieur est un outil essentiel pour garantir un fonctionnement clair, stable et conforme aux principes démocratiques. Il définit les règles du jeu, encadre la prise de décision et assure une meilleure gouvernance interne. Il s’agit donc d’une mesure qui va dans le sens d’une plus grande transparence et d’un meilleur fonctionnement des chambres d’agriculture. Enfin, ce texte s’inscrit dans l’effort de simplification auquel nous sommes attachés, ici au Sénat, notamment en facilitant la participation des exploitants agricoles aux élections des délégués et administrateurs de la MSA. Actuellement, les agriculteurs n’ayant pas réglé leurs cotisations depuis plus de six mois sont en effet exclus du processus électoral, ce qui, en pratique, pose de nombreuses difficultés. Tout d’abord, cette disposition contrevient au principe constitutionnel d’égalité du suffrage universel. Ensuite, elle complique la constitution des listes électorales de la MSA, en excluant certains exploitants pour des raisons administratives. En levant cette restriction, nous faciliterons la participation des agriculteurs à la gouvernance de leur propre système de protection sociale. Ce texte sécurise également l’organisation des élections des membres de la MSA pour 2025 en harmonisant les dates des différents scrutins. En conclusion, ce texte est utile, pragmatique et attendu. Certes, nous aurions préféré un vote conforme. Certes, la demande de rapport introduite par l’Assemblée nationale à l’article 1er ter est sûrement superflue. Mais l’essentiel est préservé. L’engagement de la procédure accélérée nous permettra, je l’espère, d’aboutir rapidement à une commission mixte paritaire, qui se mettra accord sur un texte commun – dès lundi prochain, peut-être. C’est pourquoi, mes chers collègues, notre groupe votera ce texte. (Applaudissements M. Gilbert Favreau. Favreau. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous débattons aujourd’hui d’un texte crucial pour la démocratie agricole, à un moment où nos exploitants sont confrontés à des défis majeurs. Ce texte vise à renforcer la représentativité et la transparence des institutions agricoles. Les chambres d’agriculture, qui fêtent leur 101e anniversaire ce mois-ci, sont au cœur de notre système agricole, tout comme la MSA. Elles accompagnent nos exploitants et les guident dans les choix complexes qu’ils doivent faire. Les règles actuelles d’élection aux chambres d’agriculture, notamment depuis la loi Égalim 1, respectent le principe de séparation ferme des activités de vente et de conseil pour les produits phytopharmaceutiques, ce qui exclut, de fait, les administrateurs de coopératives agricoles. Ce texte propose une solution d’équilibre : sans revenir sur le principe de séparation établi par la loi Égalim 1, il permet aux administrateurs de coopératives d’être élus aux instances dirigeantes des chambres d’agriculture, mais leur interdit de participer à l’activité de conseil quant à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Cette mesure répond aux impératifs d’intégrité, tout en enrichissant le débat démocratique au sein de ces institutions. La MSA, elle, garantit la protection des exploitants, des salariés et de leurs familles en matière de santé, de retraite et de prestations sociales. Pourtant, des rigidités administratives et des contraintes de gouvernance freinent son adaptation aux évolutions du secteur. Cette proposition de loi apporte des solutions concrètes pour moderniser son fonctionnement et mieux accompagner les agriculteurs, dans une période de grande incertitude. Parmi les propositions majeures, l’article 3 du texte prévoit une adaptation du calendrier des mandats des représentants de la MSA. Face à la crise agricole actuelle, il est essentiel de garantir une continuité dans la gouvernance de cette institution. Ainsi, ce texte permettra au ministre de l’agriculture de fixer par arrêté la durée du mandat des délégués cantonaux et des administrateurs de la caisse centrale Une telle mesure permettra d’harmoniser les échéances et de mettre en place un calendrier électoral unifié pour l’ensemble des instances de la MSA en 2025, ce qui assurera une meilleure transition dans la gestion des prestations sociales Une autre avancée significative est la suppression d’une disposition contraignante qui empêchait certains exploitants de voter lorsqu’ils avaient plus de six mois de retard dans le règlement de leurs cotisations. Cette barrière administrative nuisait à la représentativité et privait certains agriculteurs de leurs droits démocratiques. Désormais, chaque exploitant, même en difficulté financière, pourra pleinement participer aux décisions qui les concernent. En outre, cette réforme introduit une parité progressive dans les élections internes de la MSA. Dès 2030, les listes de candidats devront alterner hommes et femmes, garantissant ainsi une représentation plus équitable des acteurs du monde agricole. C’est une avancée majeure pour la diversité et la représentativité au sein de cette institution. Ces évolutions sont non pas de simples ajustements techniques, mais de véritables améliorations, pour que la MSA reste une institution efficace et juste, pilier du monde agricole. Ce texte nous engage collectivement à renforcer notre modèle social agricole, à garantir des institutions plus accessibles et plus démocratiques et à soutenir nos agriculteurs dans les défis de demain. En votant cette proposition de loi, nous envoyons un message fort : nos institutions agricoles évoluent avec leurs membres et pour eux. (Applaudissements présidente. La discussion générale est close. Nous passons à la discussion du texte de la commission. de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole Le second alinéa de l’article L. 254-1-2 du code rural et de la pêche maritime « Toutefois, une personne membre d’un organe de surveillance, d’administration ou de direction d’une personne morale exerçant une activité mentionnée aux 1° ou 2° du II de l’article L. 254-1 peut détenir, dans un établissement mentionné à l’article L. 510-1 bénéficiant d’un agrément pour les activités mentionnées au 3° du II de l’article L. 254-1, un mandat de président, de membre du bureau ou de membre du conseil d’administration de Chambres d’agriculture France. Cette personne ne participe ni aux travaux ni aux l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. » M. Laurent Duplomb, sur l’article. Duplomb. Madame la présidente, madame la ministre, la réalité de cette proposition de loi se résume en trois points. La séparation du conseil et de la vente, premièrement, a abouti à une véritable usine à gaz – cela a été clairement démontré, depuis des années, par plusieurs rapports, dont certains ont été rédigés par ceux-là mêmes qui étaient ministres lorsque ce principe a été adopté ! Deuxièmement, elle est comme le sparadrap du capitaine Haddock, que l’on recolle régulièrement sous la table en attendant que cela passe, jusqu’à ce que l’on soit obligé de voter en urgence un tel texte, selon la procédure accélérée, pour régler cette situation que tout le monde dénonce et pour s’assurer d’avoir des représentants dans les chambres d’agriculture. C’est grotesque ! Troisièmement, elle devrait servir de leçon : cessons de construire des usines à gaz alors que la France croule sous les normes, comme le Premier ministre l’a dit : on en est à 4 % du PIB ! Celle-ci résulte d’une surtransposition – une de plus. Pas un pays n’a fait la même chose que nous ! Nous devons arrêter de monter des usines à gaz et apprendre à reconnaître nos erreurs, puis à les La meilleure solution, aujourd’hui, est de voter cette proposition de loi, pour résoudre la question des élections et de la constitution des bureaux. Mais la solution durable viendra de la proposition de d’agriculteur, que j’ai déposée avec Franck Menonville et qui supprime largement l’obligation de séparation du conseil et de la vente. C’est ainsi que nous réglerons véritablement le M. Franck Menonville, sur l’article. Menonville. Madame la présidente, madame la ministre, ce texte a pour première vertu de neutraliser un effet de bord de la loi Égalim 1. Les résultats des élections sont attendus aujourd’hui. On débat beaucoup de la représentation au sein des chambres d’agriculture et des modalités du scrutin. Je rappelle que ce dernier est déjà proportionnel – certes avec une prime Certains souhaitent la proportionnelle stricte. Or nous l’avons connue dans les conseils régionaux : c’était l’instabilité assurée pour les institutions, puisqu’elle ne dégageait pas de majorité. Je crois donc qu’il ne faut réfléchir à la modification des modes de scrutin qu’avec beaucoup de prudence. La composition des chambres d’agriculture, nous le verrons ce soir, reflétera la pluralité des agriculteurs, tout en rendant possible une gouvernance stable pendant les six prochaines années. n° 1, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, E. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Supprimer cet article. La parole est à M. Daniel Salmon. madame la ministre, mes chers collègues, cet amendement vise à supprimer l’article 1er, car il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La séparation du conseil et de la vente est fondamentale pour éviter les conflits d’intérêts. Elle n’a pas été instaurée par hasard et n’est pas qu’une usine à gaz. Certes, des faiblesses ont été mises en évidence, c’est indéniable. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut renoncer, et il est fondamental de conserver cette séparation. Sinon, nous remettrions complètement en cause la loi Égalim 1, en faisant siéger dans les mêmes instances des personnes qui vendent et des personnes qui conseillent. J’entends dire que cette séparation réduit le vivier des chambres d’agriculture. Mais je pense que celui-ci est bien suffisant et, d’ailleurs, si nous accroissons le pluralisme, les candidats seront encore plus nombreux. Franck Menonville évoquait la proportionnelle intégrale. Nous pouvons en discuter. Au travers d’un autre amendement, nous demanderons d’ailleurs un rapport sur ce sujet. Nous n’allons pas exclure 40 % des agriculteurs au motif qu’ils siègent dans les conseils d’administration des La commission a bien évidemment émis un avis défavorable sur cet amendement de suppression. du Gouvernement ? Supprimer l’article 1er invaliderait l’objet principal de cette proposition de loi. Le régime est transitoire, et la règle de déport joue de manière satisfaisante. Le Gouvernement est donc partisan de sa pérennisation. Aussi, j’émets un avis défavorable sur cet présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 1. pas adopté.) n° 2, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée : Le non-respect de l’obligation de déport expose à des sanctions disciplinaires et administratives, dont les modalités et le degré sont fixés par décret. Salmon. Justement, madame la ministre, cet amendement de repli a pour objet que l’obligation de déport soit réelle lors des travaux de délibération portant sur l’activité de conseil en matière de produits phytopharmaceutiques et phytosanitaires – de pesticides, pour parler clair. Il faut un véritable mécanisme de contrôle et de sanction. Sinon, le déport n’est pas garanti. Cet amendement vise donc à instaurer un régime de sanction en cas de non-respect de cette obligation. En renforçant les garanties d’impartialité, il préserve l’intégrité des missions des chambres d’agriculture et accroît la confiance dans leur fonctionnement. On parle beaucoup de confiance et de transparence : nous devons mettre en œuvre des mécanismes qui permettent à tous les citoyens d’avoir confiance dans les institutions, en particulier dans les Cher collègue, voilà que vous prévoyez des sanctions, en plus… Vous aimez cela, apparemment ! J’ai admis cette règle de déport comme un garde-fou ; c’était déjà une concession. Le déport est bien connu dans nos collectivités territoriales. Avec vos sanctions, vous voulez sortir l’artillerie lourde. Vous La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement. Le droit actuel suffit : en cas de défaut de déport, la délibération est invalide. Il ne me semble pas judicieux de créer en plus des sanctions administratives ou disciplinaires. Le droit commun suffit. Le Gouvernement a donc émis un avis défavorable sur l’amendement n° 2. n° 7, présenté par MM. Redon-Sarrazy et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Stanzione, Tissot, Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Le non-respect de cette interdiction est puni de l’amende prévue pour les contraventions de troisième La parole est à M. Christian Redon-Sarrazy. Redon-Sarrazy. Cet amendement vise à préciser l’application de l’obligation de déport pour les personnes qui seraient réautorisées à devenir membres du bureau d’une chambre, lors des travaux et délibérations concernant l’activité de conseil et l’utilisation de produits Je rappelle, au nom du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, que l’obligation de déport était pour nous une condition indispensable pour voter cet article. Nous espérons sincèrement qu’elle ne sera pas remise en cause par la CMP. Toutefois, nous souhaitons aller plus loin et rendre la loi plus effective. En effet, créer une interdiction qui n’est pas accompagnée d’une sanction en cas de manquement revient à compter sur la seule bonne volonté de chacun, ce qui ne nous convainc C’est pourquoi nous proposons une sanction en cas de non-respect de cette obligation de déport. Cette règle sera respectée, sans doute, mais il est toujours mieux de prévoir les cas, minoritaires, où elle ne le serait pas. Et pourquoi pas des sanctions pénales ?… La commission a bien entendu émis un avis défavorable sur cet amendement. Même avis défavorable. l’amendement n° 7. est adopté.) l’article L. 510-1 du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un article L. 510-2 ainsi établissement du réseau des chambres d’agriculture établit un règlement intérieur dans des conditions fixées par décret. Ce règlement intérieur fixe notamment les modalités d’application du second alinéa de l’article L. 254-1-2 et prévoit les conditions de publication des procès-verbaux dressés après chaque réunion de la session et du bureau de l’établissement. » n° 3, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, Alinéa 2, seconde phrase Après les mots : règlement intérieur insérer les mots : veille à garantir le pluralisme et la transparence dans les délibérations et décisions, et Salmon. Cet amendement vise à remédier aux insuffisances actuelles en matière de gouvernance des chambres d’agriculture, notamment dans le respect des obligations de déport pour prévenir les conflits d’intérêts. Il a pour objet de rendre obligatoire l’adoption d’un règlement intérieur garantissant le pluralisme et la transparence, afin de renforcer la représentation équilibrée des différentes organisations agricoles et d’assurer une traçabilité des délibérations et des décisions prises. Cette mesure s’inscrit dans une démarche de modernisation et de démocratisation des chambres d’agriculture. Son but est de renforcer leur légitimité et leur exemplarité, auprès du monde agricole comme de la société civile. Nous avons besoin de transparence ; nous avons besoin de savoir ce qui se passe. Organiser les choses autour d’un règlement intérieur ne semble donc pas extravagant. Comme je l’ai indiqué en commission, cet amendement est satisfait, puisque les délibérations sont déjà rendues publiques. Salmon proteste.) Vous pouvez hocher la tête, monsieur Salmon, mais tel est bien le cas. Quant à l’impartialité et aux missions des chambres, j’en ai également déjà parlé en commission. Je demande donc le retrait de cet amendement, faute de quoi j’émettrais un avis défavorable. L’exigence de transparence est satisfaite par un autre article de cette proposition de loi, qui prévoit un règlement intérieur imposant de rendre publiques les délibérations. Le pluralisme, c’est autre chose, et je ne comprends pas pourquoi l’auteur de cet amendement le rapproche de la Le Gouvernement émet donc un avis défavorable. l’amendement n° 3. n° 4, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, conditions de publication modalités de publicité Salmon. Si, il y a un lien entre pluralisme et transparence ! J’en suis désolé, mais, dans l’entre-soi, il y a plus de chances que la transparence soit moindre. Cet amendement a pour objet de remplacer les termes « conditions de publication » par « modalités de publicité ». Sinon, le règlement intérieur pourrait déterminer si la diffusion des procès-verbaux est autorisée ou non, ce qui limiterait considérablement la transparence. Avec les termes « modalités de publicité », leur diffusion est garantie, mais le choix du format demeure libre : publication électronique, affichage ou version L’article R. 511-59 du code rural précise que les séances des chambres d’agriculture ne sont pas publiques, mais que les chambres peuvent décider la publication de leurs procès-verbaux. En rendant systématique la publicité des travaux, l’adoption de cet amendement contribuerait à prévenir d’éventuels conflits d’intérêts et à renforcer la transparence du dispositif. Cette disposition relève du domaine réglementaire ; il n’est pas pertinent de la faire figurer dans la loi. La commission demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, elle émettrait un avis défavorable sur son Cet amendement vise à remplacer les termes « conditions de publication » par les termes « modalités de publicité ». Pourquoi pas ? Au fond, il s’agit d’un amendement rédactionnel… Le Gouvernement a donc émis un avis favorable sur cet l’amendement n° 4. n° 8, présenté par MM. Redon-Sarrazy et Montaugé, Compléter cet article par un « Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de cinquième classe, le fait de ne pas publier, dans un délai de deux mois, les procès-verbaux dressés après chaque réunion de la session et du bureau de l’établissement dans les conditions prévues par son règlement intérieur. » présidente, madame la ministre, mes chers collègues, cet article, introduit par l’Assemblée nationale, vise à préciser que « chaque établissement du réseau des chambres d’agriculture établit un règlement intérieur » et que ce règlement prévoit notamment « les conditions de de la session et du bureau de l’établissement ». Nous soutenons totalement cet ajout, qui apportera davantage de transparence et facilitera la diffusion des informations. Toutefois, comme avec notre précédent amendement à l’article 1er, nous souhaitons rendre ce dispositif plus opérant en prévoyant une sanction en cas de non-respect de cette obligation. En effet, s’il n’y a pas de sanction, rien ne pourra dissuader une structure de ne pas s’y soumettre. Nous proposons donc l’application d’une sanction forfaitaire en cas de non-publication des procès-verbaux. Vous nous dites que les délibérations sont déjà rendues publiques. Mais nous n’avons peut-être pas tous la même vision du niveau de transparence nécessaire. D’ailleurs, nous ne savons pas comment seront composés les bureaux des chambres pour les six ans qui viennent : attendons les résultats ! Cette précaution peut donc être utile. Pour les mêmes raisons que précédemment, la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement. Même avis. l’amendement n° 8. l’article 1er bis A. bis A est adopté.) alinéa de l’article L. 511-7 du code rural et de la pêche maritime, pour la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte : 1° La durée du mandat des membres en fonction au 31 janvier 2025 est prolongée d’un an ; 2° La durée du mandat des membres élus en 2026 est fixée à cinq ans – Le premier alinéa de l’article L. 513-3 du code rural et de la pêche maritime phrase, après le mot : « région », sont insérés les mots : « , des premiers vice-présidents des chambres d’agriculture de région dépourvues de chambre territoriale » ; 2° À la troisième phrase, le mot : « présidents » est remplacé par le mot : « membres » – n° 5, présenté par M. Salmon, Mme Guhl, Mmes de Marco, M. Vogel, Souyris, Senée, Poncet Monge et Ollivier et M. Mellouli, est ainsi libellé : Rétablir cet article dans la rédaction suivante : Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant l’opportunité d’adapter les règles d’élection des représentants des chambres d’agriculture en réduisant progressivement la prime majoritaire attribuée à la liste arrivée en tête, pour atteindre un système de représentation proportionnelle intégrale. Ce rapport évalue également l’opportunité de procéder à un décompte des voix à l’échelle du canton ainsi que les modalités techniques d’un tel décompte. réintroduire la demande, votée par l’Assemblée nationale, d’un rapport sur les règles d’élection des représentants des chambres d’agriculture. Je sais que le Sénat n’est pas friand de rapports… Mais l’adoption de cet amendement aurait le mérite d’engager le travail en vue des prochaines élections, qui auront lieu dans cinq ans. On nous disait il y a quelque temps que ce n’était pas le moment, à l’approche des élections. Celles-ci sont passées, et nous en découvrirons les résultats ce soir. Profitons donc de la période qui s’ouvre pour faire évoluer ce mode d’élection ! Il nous semble intéressant d’engager une transition vers un scrutin proportionnel pour les élections professionnelles agricoles. Cela renforcerait le pluralisme et la représentativité au sein des chambres d’agriculture. En lançant une réflexion sur le mode de scrutin, l’adoption de cet amendement favoriserait une gouvernance plus équilibrée et inclusive. Monsieur Salmon, de nombreux rapports ont été rédigés sur ce sujet. Pourquoi ne déposeriez-vous pas une proposition de loi ? Je ne puis qu’être tout à fait hostile à cet amendement de rétablissement de l’article 1er ter. Aussi, j’émets un avis défavorable sur cet amendement. l’amendement n° 5. présidente. En conséquence, l’article 1er ter demeure supprimé. Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : complété par un c ainsi rédigé : circonscriptions de la métropole de Lyon, hors commune de Lyon, constituent chacune une circonscription électorale ; le nombre de délégués cantonaux élus directement y est égal au nombre de droit commun de délégués éligibles dans un canton, selon les modalités prévues à 2° À la fin du premier alinéa de l’article L. 723-19, les mots : « et dont toutes les cotisations personnellement dues par elles et réclamées depuis six mois au moins ont été acquittées » sont supprimés ; l’article L. 723-24, la référence : « L. 7, » est supprimée. n° 9, présenté par MM. Redon-Sarrazy et Montaugé, Rétablir cet alinéa dans la 3° L’article L. 723-20 est complété par les mots : « et s’ils ont acquitté toutes les cotisations, dont le montant est supérieur au seuil prévu à l’article L. 133-3 du code de la sécurité sociale, personnellement dues par eux et réclamées depuis six mois au moins ; » Redon-Sarrazy. Cet amendement a pour objet de rétablir un alinéa, supprimé par l’Assemblée nationale, qui porte sur les conditions nécessaires pour se présenter aux élections de la MSA. Oui, un électeur n’étant pas à jour de ses cotisations doit pouvoir voter, comme le prévoit cet article. Les arguments en ce sens ont été largement exposés à l’Assemblée nationale, et je n’y reviens donc pas. Entre le risque d’infraction au principe constitutionnel de l’égalité du suffrage universel et le coût entraîné par les vérifications, avec tous les risques liés, il nous semble pertinent d’opérer cette modification Toutefois, de là à permettre à une personne qui n’est pas à jour de ses cotisations de se présenter comme candidat, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Notre amendement vise donc à rétablir la condition selon laquelle un candidat doit être à jour de ses cotisations sociales depuis au moins six mois pour pouvoir se présenter à ces Quand une mesure est logique, l’avis est positif ! (Sourires.) C’est le cas avec La commission émet donc un avis défavorable. Favorable également, madame la présidente. l’amendement n° 9. l’article 2, modifié. 2 est adopté.) Par dérogation aux articles L. 723-27, L. 723-29, L. 723-30 et L. 723-32 du code rural et de la pêche maritime, le terme du mandat des délégués cantonaux membres des assemblées générales départementales et pluridépartementales de la mutualité sociale agricole et des membres des conseils d’administration des caisses départementales et pluridépartementales et de la caisse centrale de la mutualité sociale agricole qui ont été élus ou désignés en 2020 peut être fixé, par arrêté du ministre chargé de l’agriculture, à une date distincte de celle du terme initial de chaque mandat, et au plus tard le 31 décembre 2025 – I. – Après le troisième alinéa de l’article L. 723-18 du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un alinéa ainsi « Chaque liste est composée alternativement d’un candidat de chaque sexe. » II. – Le I entre en vigueur le 1er janvier 2030 – voix l’ensemble de la proposition de loi, je donne la parole à Mme la présidente de la commission. Estrosi Sassone, de la commission des affaires économiques. Sans allonger le débat, je veux remercier notre collègue Vincent Louault, qui, au pied levé et dans l’urgence, a accepté d’être le rapporteur de ce texte, sans rien sacrifier pour autant du sérieux qu’exigeait ce travail. Chacun l’a bien compris, le calendrier est très serré, compte tenu de la date des élections aux chambres d’agriculture et à la mutualité sociale agricole. Je tiens à remercier également l’ensemble des membres de la commission des affaires économiques, dont l’agenda législatif – vous l’avez tous rappelé – est particulièrement chargé. Je précise que nous ne nous sommes pas sentis liés par le texte issu des travaux de l’Assemblée nationale. Le rapporteur a expliqué pourquoi nous n’avions pas pu aboutir à un texte conforme à celui de l’Assemblée nationale. Mais nous retrouverons nos collègues députés dans le cadre de la commission mixte paritaire qui se tiendra lundi prochain, à quatorze heures trente. Cette CMP devrait être conclusive, parce que l’accord que nous avons trouvé est largement transpartisan, et nous serons dans les temps, bien évidemment, pour que les nominations dans les bureaux des chambres d’agriculture puissent avoir lieu. Enfin, madame la ministre, je vous remercie de votre présence, de votre écoute et de la volonté dont vous faites preuve pour que le Gouvernement et le Sénat puissent travailler de concert. M. Henri Cabanel, pour explication de vote. Cabanel. Je souhaite revenir sur un sujet que j’avais mentionné dans la discussion générale, à savoir la séparation du conseil et de la vente qui avait été votée dans le cadre de la loi Égalim. Nous avons été obligés de revenir sur cette mesure à l’article 1er du texte, pour essayer de la corriger. J’y insiste, lorsque nous examinons un texte, qu’il s’agisse d’un projet de loi ou d’une proposition de loi, nous devons veiller à chaque fois à bien mesurer l’impact, ou plutôt toutes les conséquences, que les mesures que nous votons peuvent entraîner. En l’occurrence, nous n’avions rien anticipé des effets que pouvait avoir la séparation du conseil et de la vente, ce qui nous a contraints à rectifier le dispositif dans ce texte. Même si mes collègues l’ont déjà dit plusieurs fois, il me semble que l’on n’insistera jamais trop sur l’importance d’une bonne étude d’impact des mesures qui nous sont soumises. Pour le reste, je suis très heureux que nous puissions voter quasiment à l’unanimité en faveur de cette proposition de Mme la ministre. À mon tour, je veux vous remercier, mesdames, messieurs les sénateurs, de votre approbation efficace de ce texte de loi dicté par l’urgence. En permettant à près de 40 % des élus des chambres de siéger dans les bureaux de ces dernières, vous avez favorisé la démocratie agricole que nous appelons de nos vœux. Je remercie en particulier Mme la présidente de la commission des affaires économiques et M. le rapporteur d’avoir travaillé dans des délais extrêmement contraints. Au Sénat, l’actualité législative en matière agricole est d’une exceptionnelle densité, ce qui confirme que les questions agricoles sont, depuis de longs mois déjà, au premier plan dans notre Vos interventions ont été riches d’enseignements. Ainsi, MM. Cabanel et Duplomb ont montré que, lorsque le législateur légifère, il doit toujours penser aux conséquences de ses décisions. Tant d’exemples pourraient venir appuyer cette considération générale ! Nous le constatons ici, au sujet de la séparation de la vente et du conseil. Mais nous le verrons aussi lors de l’examen de la loi d’orientation agricole (LOA) pour des dispositions qui ont été adoptées en 2016, une nuit, à l’Assemblée nationale, sur la proposition de la secrétaire d’État chargée des collectivités territoriales de l’époque, au sujet de la délégation de la gestion de l’eau et de l’assainissement, sans qu’il y ait eu d’étude d’impact. Quand on prend une décision législative, l’étude d’impact est ce qu’il y a de plus important. Elle doit être réalisée de manière très sérieuse pour éclairer la décision du législateur, qui, bien évidemment, n’est pas spécialiste de tout. Je joins donc ma voix aux vôtres sur ce sujet, monsieur Cabanel, monsieur Duplomb. Enfin, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous remercie de bien vouloir adopter ce texte de loi qui sera très utile compte tenu de l’actualité qui est la nôtre. En effet, comme vous le savez, nous devrions connaître aujourd’hui les résultats électoraux que nous attendons. plus la parole ?… Je mets aux voix, dans le texte de la commission, modifié, l’ensemble de la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole. (La proposition de loi est adoptée.) présidente. J’informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein de l’éventuelle commission mixte paritaire chargée d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion de cette proposition de loi ont été publiées. Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement. Mise au M. Christian Bruyen. Bruyen. Lors du scrutin public n° 188, mon collègue Étienne Blanc souhaitait voter contre, tandis que mes collègues Sylviane Noël et Cédric Vial entendaient s’abstenir. présidente. Acte est donné de votre mise au point, mon cher collègue. Elle figurera dans l’analyse politique du scrutin. Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quatorze heures trente-cinq. séance, suspendue à treize heures cinq, est reprise à quatorze heures trente-cinq, sous la présidence de PRÉSIDENCE DE M. Didier président. La séance est au point au sujet de votes président. La parole est à n° 188, mon collègue Alain Houpert souhaitait s’abstenir. Housseau. Lors de ce même scrutin n° 188, le 6 février 2025 au matin, ma collègue Christine Herzog voulait voter pour. président. Acte est donné de ces mises au point, mes chers collègues. Elles figureront dans alimentaire et agricole de la discussion en procédure accélérée d’un projet de loi dans le texte de la commission président. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par accélérée, d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (projet n° 639 [2023-2024], texte de la commission n° 251, rapport n° 250, avis nos 184 Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du titre Ier, à TITRE Ier (Suite) DÉFINIR NOS POLITIQUES EN FAVEUR DU RENOUVELLEMENT DES GÉNÉRATIONS AU REGARD DE L’OBJECTIF DE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DE LA FRANCE se donne pour objectif, dès 2025, de porter au sein du Conseil de l’Union européenne une proposition de révision du règlement (UE) n° 1169/2011 dit « INCO » (Information du consommateur) concourant au renforcement de la souveraineté alimentaire de la France et à l’adaptation et l’atténuation du changement climatique, par une information plus complète des consommateurs sur les conséquences de leurs achats. À cette fin, l’État se donne pour objectif d’élaborer, en concertation avec les parties prenantes économiques et associatives, une proposition globale cohérente visant à renforcer les obligations de transparence qui comprend notamment : 1° Un affichage obligatoire de l’origine des denrées alimentaires sous la forme d’un symbole graphique en face avant des emballages indiquant le principal pays de provenance, la part des matières premières provenant de l’Union européenne et la part d’origine nationale, ainsi que le pays de transformation finale du produit, sur le modèle de 2° Pour les denrées alimentaires importées issues de pays tiers, un affichage clair et accessible, le cas échéant, des méthodes de production interdites ou restreintes au sein de l’Union européenne qui ont été utilisées pour produire ces denrées. Ces méthodes de production s’entendent notamment du recours à des produits phytosanitaires et à des pratiques contraires au droit du travail ou au bien-être animal ; 3° Une restriction de l’usage du terme « label » aux seuls produits bénéficiant du label rouge défini à l’article L. 641-1 du code rural et de la pêche maritime. président. L’amendement n° 560, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé : Rédiger ainsi cet article : L’article L. 412-4 du code de la consommation est ainsi modifié : 1° Après le deuxième « L’indication, par ordre pondéral décroissant, du pays d’origine de tout ingrédient représentant plus de 10 % de la masse pondérale du produit est obligatoire sur les produits alimentaires transformés. » ; 2° À l’avant-dernier alinéa, les mots : « et quatrième » sont Salmon. M. le rapporteur a largement réécrit cet article relatif à l’affichage de l’origine des produits, qui pose le principe de la mise au point d’une proposition d’affichage obligatoire que la France devra défendre devant le Conseil de l’Union européenne. Nous proposons au travers de cet amendement une version un peu plus ambitieuse, qui vise à rendre obligatoire pour les produits transformés l’indication, par ordre pondéral décroissant du pays d’origine, de tout ingrédient représentant plus de 10 % de sa masse pondérale. Je tiens à rappeler que cela correspond à ce que nous avions voté lors de l’examen de la proposition de loi pour un choc de compétitivité en faveur de la ferme France en 2023. Les consommateurs doivent avoir accès à une information transparente sur l’origine des produits qu’ils consomment. Une enquête de l’association UFC-Que Choisir, publiée il y a un an, montre que l’opacité sur l’origine concerne plus des deux tiers des ingrédients dans les produits transformés qu’elle a examinés. Alors que certaines marques donnent l’origine de plus de huit ingrédients sur dix pour les plats préparés, d’autres se contentent d’informations génériques et floues du type « origine Union européenne » ou « origine non-Union européenne », ou bien ne donnent aucune mention. La transparence ou, à l’inverse, l’opacité sur les étiquetages est donc bien liée à un choix de l’entreprise, et non à des raisons techniques relevant du conditionnement des produits. Par ailleurs, cette opacité a des conséquences directes sur notre souveraineté alimentaire. Quelque 35 % de la viande de bœuf et plus de la moitié du poulet utilisé dans les aliments industriels sont importés, alors que, au rayon frais, les viandes sont quasi exclusivement françaises du fait de l’affichage L’affichage est un élément très important. Nous devons donc nous montrer exigeants et plus ambitieux en la président. Quel est l’avis de la commission des affaires économiques. Défavorable. et de la souveraineté alimentaire. Il est défavorable également, monsieur le président. président. Je mets aux voix l’amendement n° 560. président. Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 816, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé : Alinéas 2 à 5 Remplacer ces alinéas par trois En ce sens, l’État se donne pour objectif d’élaborer, en concertation avec les parties prenantes économiques et associatives, une proposition globale cohérente visant 1° Renforcer les obligations de transparence, et qui comprenne notamment, d’une part, un affichage obligatoire de l’origine de la denrée alimentaire transformée et, d’autre part, un affichage obligatoire de l’origine des principales matières premières agricoles de ladite denrée, sous la forme d’un symbole graphique en face avant des emballages indiquant distinctement, la part desdites matières premières provenant de l’Union européenne et la part de celles provenant du territoire 2° Promouvoir une stratégie ambitieuse pour la valorisation des produits sous signes officiels de qualité et de l’origine. L’une des raisons pour lesquelles je viens d’émettre un avis défavorable sur l’amendement de M. Salmon tient à cet amendement du Gouvernement. Celui-ci vise à modifier l’article 1er quater, afin de retenir uniquement les objectifs dont la faisabilité juridique semble la plus forte et qui pourront être défendus à l’échelle Je rappelle en effet que l’obligation d’étiquetage relève du règlement européen relatif à l’information du consommateur sur les denrées alimentaires, dit Inco. Cet amendement vise donc à recentrer le texte sur un objectif clair, que le Gouvernement pourra défendre dans le cadre des négociations sur la révision du règlement Inco en matière d’affichage de l’origine des produits alimentaires. Il tend aussi à élargir la protection et la promotion dont bénéficient les produits sous Label rouge à l’ensemble des produits sous signe officiel de la qualité et de l’origine (Siqo) Mesdames, messieurs les sénateurs, je vous invite à adopter cet amendement, dont l’objet est de renforcer l’information sur l’origine des produits, ce qui est en cohérence avec les priorités françaises pour la prochaine mandature européenne. Je rappelle que cette démarche ne pourra aboutir que si elle est menée à l’échelle européenne. n° 541 rectifié, présenté par MM. Grosvalet, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Après le mot : Insérer les mots : , lisible et clair La parole est à M. Philippe Grosvalet. Grosvalet. Mes chers collègues, ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ! Cet amendement rédactionnel vise à renforcer la transparence de l’origine des denrées alimentaires que les Français consomment, en précisant que leur affichage, en plus d’être obligatoire, doit être clair et lisible. n° 886, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé : , sur le modèle de l’ Il s’agit d’un amendement rédactionnel, monsieur le n° 6 rectifié quater n’est pas soutenu. Quel est l’avis de la commission sur les amendements nos 816 et 541 rectifié ? La commission a émis un avis défavorable sur l’amendement n° 816 du Gouvernement, dont l’adoption réécrirait l’article au point, de fait, de le supprimer. En revanche, elle a émis un avis de sagesse sur l’amendement n° 541 rectifié. Je regrette l’avis défavorable de M. le rapporteur sur l’amendement du Gouvernement. En effet, celui-ci vise à sécuriser les positions que nous défendons par rapport au règlement européen. Nous avons travaillé en lien avec la profession et les filières sur ces questions d’affichage qui, vous le savez, sont très sensibles. Nous avons veillé à prendre en compte la faisabilité juridique du dispositif, à le recentrer sur un objectif clair et, surtout, à étendre la protection et la promotion dont bénéficient les produits sous Label rouge à l’ensemble des produits sous signe de qualité. Encore une fois, je vous invite donc, mesdames, messieurs les sénateurs, à voter en faveur de cet amendement. Par ailleurs, mon avis est défavorable sur les deux autres amendements en discussion commune. Je précise que la rédaction que nous avons proposée a aussi été travaillée avec les filières. l’amendement n° 816. l’amendement n° 886. n° 419 rectifié ter, présenté par MM. Mérillou, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Après l’alinéa 5 Insérer un alinéa ainsi …° Un affichage destiné à informer les consommateurs sur la part du prix de vente revenant aux producteurs agricoles. Cet affichage doit être clair, lisible, facilement compréhensible et doit permettre au consommateur de comprendre l’impact en termes de rémunération des producteurs des prix auxquels sont achetés leurs produits. Redon-Sarrazy. La rémunération des agriculteurs est une question non seulement de justice économique, mais aussi de survie pour des milliers Aujourd’hui, nombre d’entre eux peinent à vivre dignement de leur travail. Intermédiaires et spéculateurs captent une part parfois disproportionnée de la valeur produite, notamment au travers d’opérateurs transnationaux déconnectés des réalités et de la production locales. Notre amendement repose sur un principe simple : la transparence, en France comme à l’échelle européenne. Les consommateurs doivent savoir quelle part du prix de leurs achats revient réellement au producteur. L’affichage obligatoire en grande distribution, que nous proposons, leur permettra d’opérer des choix éclairés et responsables, sans différence de traitement entre producteurs européens. Les agriculteurs demandent non pas la charité, mais une juste rémunération. En rendant visible ce partage de la valeur, nous renforcerions le lien entre producteur et consommateur et encouragerions des pratiques plus équitables. Voter cet amendement, c’est défendre une agriculture durable et responsable, ainsi que ceux qui la font vivre. Ne manquons pas cette occasion de donner à la justice agricole une dimension Avis défavorable. l’amendement n° 419 rectifié ter. n° 615 rectifié bis, présenté par M. Stanzione, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et Michau, est ainsi libellé : paragraphe ainsi rédigé : … – Dans un souci de compétitivité de nos grands crus viticoles, l’État s’engage dès 2025 à simplifier et à alléger les modalités d’étiquetage. La parole est à M. Lucien Stanzione. Stanzione. Cet amendement vise à sauver les grands crus de la filière viticole du sud-est de la France de la crise structurelle qu’ils traversent. Dans un souci de compétitivité, l’État doit simplifier et alléger le système d’étiquetage, qui bénéficie aujourd’hui d’une dérogation fort utile, mais inaboutie. L’avancée, significative, de la dématérialisation de la liste des ingrédients et des valeurs nutritionnelles, octroyée aux produits viticoles, se heurte à la pluralité des prestataires du système des QR codes, à l’absence de garantie de continuité de ces systèmes privés et au coût d’hébergement de ces données. Il s’agit de simplifier le système pour le rendre Cet amendement d’appel ayant été élaboré avec les six grands crus des Côtes du Rhône, la commission sollicite l’avis du Gouvernement. Votre amendement concerne une question pertinente et sensible. Au-delà de la viticulture, les représentants d’autres secteurs appellent de leurs vœux une dématérialisation de l’étiquetage. Ce sujet mobilise toute l’attention du Gouvernement. Cependant, comme vous le savez, c’est la réglementation européenne qui encadre la majorité des mentions obligatoires. Dans ce cadre, la Commission européenne travaille à harmoniser les règles des États membres. L’engagement est donc pris et mis en œuvre – j’y porte une grande attention. Toutefois, ce sujet n’a pas véritablement sa place dans ce projet de loi. Je vous demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. Stanzione. Madame la ministre, je retire mon amendement. Je suis prêt à travailler rapidement avec vos services sur cette question importante. n° 615 rectifié bis est retiré. L’amendement n° 622 rectifié ter, présenté par M. Stanzione, Mme Conway-Mouret, MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et Michau et Mme Monier, est ainsi libellé : …. – Dans un souci de promotion des grands crus viticoles à l’international, l’État s’engage dès 2025, dans le cadre des déplacements de ses responsables à l’étranger, à ce que les présidents des organismes de défense et de gestion de nos grands crus soient partie prenante de ces déplacements, afin de pouvoir assurer la promotion des grands crus viticoles auprès des acteurs politiques et économiques des pays visités. Stanzione. Cet amendement a lui aussi pour objet de préserver les grands crus du Sud-Est de la crise viticole structurelle qu’ils traversent. Il s’agit de garantir le soutien des banques et de l’État sur la durée de restructuration des prêts garantis par l’État (PGE) et l’appui aux stratégies financières des entreprises concernées, tout en favorisant la promotion et l’exportation des grands crus à l’international. La filière viticole traverse une crise durable et structurelle : aléas et crises climatiques, crise de nos exportations, crise de la promotion de nos vins à l’international et crise économique en raison d’une baisse de la consommation des vins Le président des États-Unis pourrait porter les droits de douane sur l’ensemble des importations à un taux de 10 % à 20 % selon les produits, ce qui est également un mauvais signal pour nos vins et nos grands crus. Inscrire dans la loi une obligation de présence des présidents des organismes de défense et de gestion des grands crus dans les déplacements officiels nous semble quelque peu excessif : avis Avis défavorable également. l’amendement n° 622 rectifié ter. l’article 1er quater, modifié. quater est adopté.) n° 316 rectifié ter, présenté par MM. Montaugé et Tissot, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Insérer un article additionnel Le I de l’article L. 412-9 du code de la consommation est « L’indication de l’origine ou du lieu de provenance est aussi obligatoire pour les produits mentionnés à l’article L. 654-27-1 du code rural et de la pêche maritime au titre du « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France ». La parole est à M. Franck Montaugé. Montaugé. L’origine des produits que nous consommons affecte notre souveraineté alimentaire et éclaire le choix des consommateurs. Si la provenance du magret et du filet de canard doit être mentionnée, le foie gras, produit d’excellence s’il en est, échappe précisément à cette obligation, alors qu’il est issu du même animal. Pourtant, comme le précise le code rural et de la pêche maritime : « Le foie gras fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France. » Dans les territoires ruraux de Nouvelle-Aquitaine, d’Occitanie, et notamment dans le département du Gers, des Pays de la Loire, de Bretagne nos éleveurs perpétuent un savoir-faire qu’il est indispensable de protéger et de préserver. Il me paraît donc essentiel que les consommateurs puissent identifier clairement l’origine du foie gras qu’ils achètent. Eux aussi sont attachés à la sauvegarde d’un modèle agricole vertueux pour nos territoires. Notre amendement vise donc à rendre obligatoire cette mention d’origine. Ce gage de transparence est aussi un moyen de défendre nos filières agricoles, dans le cadre d’une concurrence souvent déloyale, et de protéger nos territoires. Dans une logique générique, nous avons prévu l’affichage obligatoire de l’origine de tous les produits alimentaires – le foie gras est donc bien concerné. Si nous mentionnions ce dernier, nous devrions faire de même pour toutes les appellations d’origine protégée (AOP) et les méthodes de production. Par conséquent, la commission est défavorable à cet amendement. Votre amendement vise à rendre obligatoire l’indication de l’origine du foie gras en restauration. Je sais combien ce sujet vous tient à cœur, monsieur le sénateur, compte tenu notamment du département que vous représentez. Cependant, le foie gras nous pose une difficulté, dans la mesure où il n’est pas considéré comme une viande, mais comme un abat. Les représentants de la filière m’ont fait part de leur préoccupation à cet égard. De ce fait, l’indication de son origine n’est pas obligatoire. Certes, et bien qu’il s’agisse de la nomenclature actuelle, c’est pour nous difficilement compréhensible… sur les travées du groupe SER.) Cela étant, et comme certaines d’entre elles l’ont déjà fait, les filières peuvent développer, sur leur propre initiative, l’étiquetage de l’origine de leur production. Enfin, je rappelle que toute modification à l’échelle française de ce cadre d’étiquetage est strictement soumise à une obligation notification à la Commission Dans le prolongement de l’amendement du Gouvernement n° 816, à l’article 1er quater, je vous propose d’y travailler dans le cadre de la révision du règlement européen concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. Le Gouvernement vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement. M. Franck Montaugé, pour explication de vote. Montaugé. Dans le cochon, tout est bon ; mais tout est bon dans le canard également ! La distinction entre abat et viande relève de discussions byzantines… C’est la nomenclature ! Montaugé. J’entends les arguments de M. le rapporteur, qui soulève d’apparentes difficultés. Il importe de progresser sur ce sujet, madame la ministre, et j’accueille favorablement vos propositions d’un travail avec la filière. C’est avec plaisir que je souhaiterais ajouter ma contribution à celle, essentielle, des professionnels. Je retire mon amendement. n° 316 rectifié ter est retiré. L’amendement n° 317 rectifié ter, présenté par MM. Pla, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Après l’article Insérer un article additionnel ainsi Parlement un rapport détaillant sa stratégie de lutte contre l’importation illégale de produits viticoles destinés à la Redon-Sarrazy. Cet amendement de mon collègue Sebastien Pla tend à la remise d’un rapport du Gouvernement au Parlement sur sa stratégie de lutte contre vente. Il s’agit ainsi de mobiliser les services de l’État, particulièrement les douanes, en lien avec les représentants de la filière viticole. C’est une préoccupation importante des viticulteurs compte tenu de la crise actuelle. Ils s’estiment victimes de concurrence déloyale. Un diagnostic précis de la situation permettra également d’établir une stratégie efficace pour le secteur. La commission souhaite connaître l’avis du Gouvernement. Votre amendement tend à demander au Gouvernement un rapport sur la stratégie de lutte contre l’importation illégale de produits viticoles destinés à la vente. Dans la mesure où les douanes réalisent déjà ce travail, le Gouvernement émet un avis président. Quel est maintenant l’avis de la commission ? Même avis, monsieur le président. l’amendement n° 317 rectifié ter. Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, puis chaque année, un rapport comportant un bilan de la politique de contrôle sanitaire des denrées alimentaires importées. Il précise le nombre de contrôles effectués pour l’année, dont le nombre de contrôles aléatoires, le nombre d’agents affectés à ces contrôles, les résultats de ces enquêtes, ainsi que les mesures mises en œuvre et proposées, au niveau national et européen, pour mieux lutter contre les risques sanitaires et environnementaux liés aux produits importés. n° 817, présenté par le Gouvernement, est ainsi Cet amendement tend à supprimer un article introduit par la commission des affaires économiques du Sénat. Comme vous le savez, les règles relatives aux conditions sanitaires et phytosanitaires à l’importation au sein de l’Union européenne relèvent de la réglementation européenne. La Commission en réalise un bilan annuel, sur la base des données transmises par les États membres. Il prend la forme d’un rapport public, qui traite de l’ensemble des contrôles sanitaires et phytosanitaires. Mes services vous présentent d’ailleurs régulièrement ce bilan, pour ce qui concerne la France. Je propose donc de supprimer la demande d’un rapport, qui vous est déjà Notre interprétation est différente de celle de Mme la ministre. Tous les politiques, quels qu’ils soient, nous parlent des clauses miroirs. Chacun nous dit que seuls les produits satisfaisant aux normes que nous nous imposons devraient pouvoir entrer sur notre territoire. Le problème est que nous avons tendance à nous comporter en tigres avec nos propres producteurs et en moutons avec ceux qui sont de l’autre côté de l’Atlantique ou ailleurs, hors de nos frontières Comment vérifier l’effectivité de nos contrôles, sur des sujets aussi capitaux, sans entrer davantage dans les détails ? Certes, madame la ministre, vous avez raison : un rapport est déjà publié. Toutefois, son niveau de précision n’offre pas une vision claire de l’enjeu des contrôles sanitaires aux frontières. Par exemple, le gouvernement précédent nous expliquait que l’accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada (Ceta) était un très bon accord ; or la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne, dans deux rapports, fait état d’anomalies majeures sur la traçabilité et l’utilisation d’antibiotiques activateurs de croissance. Dans ces conditions, il est normal que les parlementaires travaillant sur ce sujet vous alertent et vous demandent un rapport plus détaillé sur les contrôles sanitaires aux frontières. Peut-être pourriez-vous réviser votre position, madame la Toujours est-il que je me vois contraint d’émettre un avis l’amendement n° 817. n° 775 rectifié bis n’est pas soutenu. Je mets aux voix l’article 1er quinquies est adopté.) n° 586 rectifié quater, présenté par MM. Stanzione et Ros, Mme Conway-Mouret, MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et P. Joly, Mme Monier et M. Michau, est ainsi L’État se donne pour objectifs, dès 2025, de mettre en place une exception agri-culturelle pour notre agriculture française, à la manière de ce qui existe aujourd’hui pour la protection de la culture en France et à introduire dans le code rural et de la pêche maritime cet objectif. Le ministre prend par voie réglementaire les dispositions nécessaires pour atteindre ces objectifs. créer une exception « agriculturelle » de nature à protéger les productions agricoles françaises contre celles qui répondraient à des normes différentes. Cet électrochoc politique n’en correspond pas moins, point par point, aux demandes de la profession. Ce n’est que l’application d’un principe de cohérence évident : les produits de ceux qui respectent nos normes peuvent entrer en concurrence avec les nôtres, tandis que les autres doivent être taxés en conséquence ou refusés. La culture fait déjà l’objet d’un tel protectionnisme, raison pour laquelle le cinéma français continue d’exister aux côtés de gigantesques productions internationales, qui l’auraient autrement englouti. Nous avons refusé de sacrifier notre souveraineté culturelle ; il est tout aussi essentiel, sinon plus encore, de faire de même avec notre alimentation et notre agriculture. La commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable. L’idée est intéressante, monsieur le sénateur, et soutenue par plusieurs familles politiques. Cependant, avant de décréter une exception agriculturelle, encore faut-il en connaître le contenu et la portée normative. Une déclaration de principes n’y suffit pas. Par conséquent, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. Toutefois, cette piste mérite d’être M. Lucien Stanzione, pour explication de vote. Stanzione. Je relève votre réaction positive, madame la ministre. En conséquence, je retire mon amendement et vous propose de travailler sur cette question avec vos services. n° 586 rectifié quater est retiré. L’amendement n° 596 rectifié ter, présenté par M. Stanzione, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi, P. Joly et Michau, est ainsi Après l’article 1er Le pastoralisme occupe une place fondamentale dans la préservation des paysages, dans notre agriculture et dans notre souveraineté alimentaire. Il faut le préserver. L’État s’engage à introduire dans le code rural cet objectif. Le ministre prendra par voie réglementaire les dispositions nécessaires pour atteindre ces objectifs. faire reconnaître la valeur patrimoniale exceptionnelle des paysages agropastoraux, ainsi que leur rôle dans le dynamisme de nos territoires. Cependant, à l’échelle locale comme nationale, nulle sauvegarde n’est possible sans durabilité économique. Si l’agriculture ne fait pas vivre l’agriculteur, si les conditions de travail sont trop pénibles pour être acceptables, le système Je propose donc de repousser les limites de notre vision de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que celles de la place que la société doit leur donner. Les produits agricoles ne sont-ils que des biens de consommation comme les autres ou doivent-ils être considérés comme essentiels à notre souveraineté même ? En ce dernier cas, pour les protéger, l’État doit adopter des actes juridiquement contraignants. Cet amendement est déjà satisfait par la rédaction de l’article 1er : avis défavorable. Le pastoralisme d’intérêt général est déjà reconnu à l’article L. 113-1 du code rural et de la pêche maritime. Je vous invite à vous y référer. M. Vincent Louault, pour explication de vote. Louault. Mon cher collègue Stanzione, vous avez bien fait de retirer votre amendement n° 586 rectifié quater, dont les dispositions reprennent un concept figurant dans une proposition de loi de M. Ravier. Je comprends que des ponts se créent parfois entre vous, mais j’étais tout de même un peu surpris. l’amendement n° 596 rectifié ter. n° 602 rectifié bis, présenté par M. Stanzione, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi, P. Joly et Michau, est ainsi libellé : Le Gouvernement remet au parlement, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, puis chaque année, un rapport comportant un bilan de la politique visant à mettre en place : - une exception agri-culturelle pour aujourd’hui pour la protection de la culture en France ; - une exception agri-culturelle pour la filière française de bioéthanol de génération avancée, qui n’est produit qu’à partir de résidus - protéger le pastoralisme, à la manière de ce qui existe aujourd’hui pour la protection de la culture en France. Il précise les actions menées, le nombre d’agents affectés, les résultats obtenus, les mesures mises en œuvre et proposées au niveau national et européen pour Stanzione. Nos producteurs et éleveurs subissent une concurrence déloyale, avec pour corollaire l’exposition des consommateurs à des risques sanitaires. La construction d’une exception agriculturelle est l’un des éléments d’une véritable compétitivité de notre agriculture et de notre élevage. Cela vaut pour leurs dimensions économique, sociale, environnementale et Je le redis : alors que nous avons refusé de sacrifier notre souveraineté culturelle, il est tout aussi essentiel, sinon plus encore, de faire de même pour l’alimentation. l’amendement n° 602 rectifié bis. n° 603 rectifié ter, présenté par MM. Stanzione, Ros et P. Joly, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et Michau, est ainsi libellé : objectifs, dès 2025, en concertation avec les acteurs concernés, de donner aux sols un statut d’organisme à part entière, à nourrir, protéger et faire grandir, afin d’entrer dans une transition véritablement écologique et reconquérir notre souveraineté alimentaire. faire évoluer le droit dans un sens plus protecteur de nos sols. Ces derniers ne peuvent plus être traités comme un simple support de l’agriculture industrielle. Au contraire, ils doivent relever du statut d’organisme à part entière, à nourrir, à protéger et à faire grandir, afin d’entrer dans une agriculture véritablement écologique. Chaque pas compte. Ainsi de la proposition de loi de Daniel Salmon en faveur de la préservation et de la reconquête de la haie, déposée en 2023 : stockant le carbone, les haies favorisent l’infiltration de l’eau de pluie, freinent l’érosion et nourrissent le sol grâce à leurs interactions complexes. Nous avons déjà adopté, sur ce sujet, un amendement du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain à l’amendement n° 603 rectifié ter. n° 606 rectifié ter, présenté par M. Stanzione, Mme Conway-Mouret, MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et Michau et Mme Monier, est ainsi libellé : Pour faire face au réchauffement climatique, l’État s’engage dès 2025, à soutenir les grands projets d’irrigation structurants. Stanzione. Je propose de renforcer le conseil et l’accompagnement des territoires ruraux confrontés aux enjeux de la gestion durable de l’eau et des sols dans le contexte actuel de changement climatique. Il s’agit de montrer aux agriculteurs l’attention et le soutien de l’État face aux difficultés et aléas successifs liés à ce dérèglement. Dans le cadre, entre autres, du projet « Hauts de Provence Rhodanienne », au travers duquel des études sérieuses sont actuellement menées, il est crucial que l’État s’engage et investisse sur la question centrale, urgente et prioritaire de la gestion de l’eau. Cet amendement est déjà satisfait par l’amendement de Jean Sol, que nous avons adopté hier. La commission vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable. On ne peut enjoindre à l’État de soutenir, dès 2025, des projets structurants. De tels projets sont nécessairement d’ampleur et supposent des engagements budgétaires à Sur le fond, j’attends beaucoup des conférences de l’eau en région, que le Premier ministre s’est engagé à conduire. En effet, la problématique est fort différente d’une région à l’autre : ici, il faut remettre en état des canaux d’irrigation ; là, il faut créer une retenue collinaire ; et ailleurs encore, il faut mieux réutiliser les eaux usées. Cabanel acquiesce.) On n’a parfois besoin de rien ! En effet, cela arrive – quoique la question se pose tout de même, dans un horizon de dix à vingt ans. Toujours est-il qu’un diagnostic régional est un préalable nécessaire. Toutes les parties prenantes doivent être autour de la table, car l’État seul ne peut réussir. Vous avez défendu un amendement d’appel, monsieur le sénateur Stanzione. Sur le fond, nous ne pouvons que convenir de l’urgence à agir pour améliorer l’accès à l’eau de l’ensemble de nos agriculteurs, qui en ont un impérieux besoin. Pour ces raisons, le Gouvernement est défavorable à Stanzione. Compte tenu des propos de Mme la ministre et de M. le rapporteur, je retire mon amendement. Cela étant, l’État doit marquer son engagement, notamment sur le projet que j’ai mentionné. En outre, je forme le vœu que les conférences régionales associent directement les sénateurs de chacune des régions concernées. n° 606 rectifié ter est retiré. L’amendement n° 609 rectifié quater, présenté par MM. Stanzione et Ros, Mme Conway-Mouret, MM. Omar Oili, P. Joly, Pla, Bourgi et Michau et Mme Monier, est ainsi libellé : L’État s’engage, dès 2025, à tout mettre en œuvre pour trouver des alternatives aux produits phytosanitaires. Il convient donc de restaurer les crédits de la recherche agricole dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. Stanzione. L’État doit s’engager à tout mettre en œuvre pour trouver des solutions de remplacement aux produits phytosanitaires. Ainsi, cet amendement d’appel vise à alerter Mme la ministre de l’agriculture sur l’importance du maintien des subventions aux organismes de recherche pour charge de service public. Il convient donc de maintenir la trajectoire et la dynamique de la loi du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur. Le système agricole actuel repose sur ce triptyque : amendements de synthèse, protections phytosanitaires et semences sélectionnées en fonction de ces produits. Afin de changer son orientation, il faut lui trouver une nouvelle base. Aussi nos efforts doivent-ils se concentrer sur une recherche axée sur des leviers agronomiques et sur l’optimisation des synergies naturelles. C’est pourquoi la refonte de notre système agricole ne pourra se passer d’un engagement déterminé dans le secteur de la recherche. Il viendrait soutenir les productions emblématiques issues, par exemple, de l’arboriculture, de la lavande ou des maraîchages, jusqu’à l’obtention de résultats fonctionnels et d’une agriculture aux fondations renouvelées. On ne peut dire que la France manque à ses devoirs en matière de financement de la recherche. Je rappelle ainsi que le budget de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), dont l’un des objectifs est précisément la recherche des solutions de remplacement aux produits phytopharmaceutiques, est de près de 1 milliard En outre, les crédits de mon ministère financent, entre autres, le plan Écophyto, ou encore le plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (Parsada). Voilà qui démontre la détermination du Gouvernement. Par conséquent, celui-ci demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable. l’amendement n° 609 rectifié quater. n° 612 rectifié bis, présenté par Parce que le secteur agricole est crucial pour la souveraineté alimentaire française, l’État s’engage, dès 2025, à rendre au métier d’agriculteur une dignité et une valeur. Le ministre prend par voie réglementaire les dispositions nécessaires pour atteindre ces Stanzione. Alors que le secteur agricole est crucial pour la souveraineté alimentaire française, le nombre d’agriculteurs ne cesse de baisser – nous l’avons d’ailleurs rappelé hier. C’est pourquoi cet amendement vise à rendre valeur et dignité au métier d’agriculteur. Ainsi, nos chefs d’exploitation doivent pouvoir : retrouver leur souveraineté ; vivre de leurs ventes et de leurs produits plutôt que d’aides européennes ; fixer leurs propres prix, justes et rémunérateurs, sans être contraints par des contrats signés avec les distributeurs, et en étant protégés de toute concurrence déloyale ; retrouver un savoir-faire paysan et des connaissances agronomiques sérieuses pour penser leurs systèmes en profondeur en n’obéissant plus servilement aux techniciens leur fournissant leurs produits ; concevoir des réglementations au service de l’écosystème agricole, et non l’inverse. Cet amendement est déjà satisfait : avis défavorable. l’amendement n° 612 rectifié bis. n° 629 rectifié quater, présenté par MM. Stanzione, Devinaz et Ros, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi, P. Joly et Michau, est ainsi libellé : l’article 1er quinquies L’État se donne pour objectif, dès 2025, de favoriser une agriculture réellement respectueuse de notre agriculture et de notre souveraineté alimentaire et a - œuvrer à la mise en place de mesures concrètes (plantations, haies…) pour lutter contre les impacts du changement climatique ; - œuvrer pour une législation européenne plus rigoureuse sur l’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques ; - favoriser la mise en culture de végétaux à vocation pollinifère et nectarifère afin d’augmenter le volume des ressources pour les pollinisateurs et l’ensemble de la biodiversité. mieux protéger notre environnement au travers de trois orientations Tout d’abord, il convient de réintroduire les haies dans nos paysages, comme le prévoit la proposition de loi déposée par Daniel Salmon en 2023, afin de lutter contre les effets du changement climatique. En stockant le carbone, les haies favorisent l’infiltration de l’eau de pluie, ce qui freine l’érosion. En outre, elles nourrissent les sols grâce à des interactions complexes. Ensuite, il faut que la législation européenne soit plus rigoureuse en ce qui concerne l’utilisation durable des produits Enfin, nous devons assurer la mise en culture de végétaux à vocation pollinifère et nectarifère, en vue d’augmenter le volume de ressources pour les pollinisateurs et l’ensemble de la biodiversité. Je rappelle que près de 40 % de notre alimentation en fruits et légumes dépend exclusivement de l’action fécondatrice des abeilles et des pollinisateurs sauvages. l’amendement n° 629 rectifié quater. n° 789 rectifié bis, présenté par MM. Stanzione et P. Joly, Mme Conway-Mouret et MM. Omar Oili, Pla, Bourgi et Michau, est ainsi libellé : L’État s’engage à financer à la hauteur nécessaire le plan d’action la protection des cultures (Parsada), en restaurant les crédits consacrés à la recherche agricole, supprimés lors du projet de loi de finances pour 2025. financer le Parsada à la hauteur requise en restaurant les crédits consacrés à la recherche agricole qui ont été supprimés lors de l’examen du projet de loi de finances Le Parsada se présente comme une solution de substitution à l’usage des produits phytosanitaires, que notre collègue Duplomb souhaitait réintroduire au travers de sa proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Par cet amendement, nous alertons la ministre sur la nécessité de maintenir non seulement les subventions pour charges de service public versées aux organismes de recherche, mais aussi la trajectoire fixée par loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et le plan France 2030. Dans un contexte de bouleversements climatiques et de crise agricole, et alors que l’État manifeste sa volonté de gagner en souveraineté alimentaire, la recherche publique doit impérieusement être développée. Les économies nécessaires en matière de budget ne peuvent affecter ce point névralgique, au risque de compromettre directement notre futur alimentaire. L’ensemble de nos productions sont concernées et attendent une solution de la part du secteur de la recherche pour lutter contre la drosophila suzukii, qui s’attaque aux cerises, contre la flavescence dorée, qui prolifère dans les vignes, et contre la mouche de l’olive. Aujourd’hui, toutes les formes de production connaissent des impasses techniques qui remettent structurellement en cause leur existence. Il sera plus judicieux de déposer cet amendement lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2026 : avis défavorable. Je prends votre amendement comme un amendement d’appel, monsieur le sénateur. Nous n’abandonnons pas le Parsada, qui reste un outil majeur de la stratégie du Gouvernement visant à réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Les crédits du projet de loi de finances pour 2024 seront-ils maintenus cette année ? Vous savez ce qu’il en est… Nous avions inscrit de façon inédite plus de 1 milliard d’euros en faveur de la transition écologique. Or ces crédits n’ont été que très partiellement utilisés. Par conséquent, le gouvernement Attal a repris ce qui n’avait pas été consommé et s’en sont suivis les coups de rabot que vous connaissez. Le budget pour 2025 ayant tout juste été adopté, nous allons étudier la façon dont nous pouvons répartir les crédits cette année. Croyez bien que le Parsada joue un rôle essentiel ; je vous garantis qu’il ne sera pas abandonné. Toutefois, je ne saurais, pour l’heure, vous en décrire les contours financiers. Pour ces raisons, le Gouvernement émet un avis M. Daniel Salmon, pour explication de vote. Salmon. À vous entendre, madame la ministre, on se rend compte que les coups de rabot sont incessants et que la planche devient bien mince. Il est clair que nous n’avons toujours pas atteint les objectifs de réduction drastique des pesticides, contrairement à ce que prévoient les lois que nous avons votées. Je regrette que la transition agroécologique soit mise entre parenthèses, alors que nous avons l’obligation d’avancer sur ces sujets. l’amendement n° 789 rectifié bis. n° 795 rectifié ter, présenté par MM. Stanzione et P. Joly, Mme Conway-Mouret, MM. Omar Oili, Pla et Bourgi, Mme Monier et M. Michau, est ainsi libellé : Le Gouvernement s’engage à remettre au Parlement, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, puis chaque année, un rapport circonstancié permettant d’assurer un suivi, par mode de production et par filière, des objectifs fixés par le plan d’action la protection des cultures (Parsada). mises en œuvre et proposées au niveau national et européen. Stanzione. Je vous rassure, chers collègues, c’est le dernier amendement de cette série. (Sourires.) Il vise à définir une solution de substitution à l’utilisation des produits phytosanitaires. Nous proposons que le Gouvernement s’engage à promulgation du présent texte, puis chaque année, un rapport circonstancié permettant d’assurer un suivi par mode de production et par filière des objectifs fixés par le Parsada. Ce rapport doit préciser les actions menées, le nombre d’agents affectés, les résultats obtenus et les mesures mises en œuvre et proposées tant à l’échelon national qu’à l’échelon européen. Vous pouvez consulter l’avancée du Parsada sur le site internet du ministère, monsieur le sénateur : avis défavorable. l’amendement n° 795 rectifié ter. FORMER ET METTRE L’INNOVATION AU SERVICE DU RENOUVELLEMENT DES GÉNÉRATIONS ET DES TRANSITIONS EN Objectifs programmatiques en matière d’orientation, de formation, de recherche et I. – Les politiques d’orientation et de formation aux métiers de l’agriculture contribuent à la politique d’installation des nouveaux agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles définie au IV de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime afin d’assurer le renouvellement des générations et la progression du nombre d’actifs dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture. Les politiques publiques de l’éducation, de la recherche, de l’innovation et de l’insertion professionnelle y concourent, en cohérence avec les spécificités des territoires. Elles visent avant 2030 à : 1° Augmenter de 30 % par rapport à 2022 le nombre d’apprenants dans les formations de l’enseignement agricole technique qui préparent aux métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire ; 2° Augmenter de 75 % par rapport à 2017 le nombre de vétérinaires formés en 3° Augmenter de 30 % par rapport à 2017 le nombre d’ingénieurs agronomes Au 1er juillet 2027, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport d’étape détaillant le niveau d’atteinte des objectifs figurant aux 1° à 3°. Il précise la stratégie mise en œuvre pour parvenir à l’atteinte des objectifs en 2030 et les éventuelles mesures correctives mises en place s’il est constaté que la trajectoire d’augmentation est manifestement en deçà des objectifs. II. – À ces fins, l’État, les régions et les autres collectivités territoriales intéressées conduisent des politiques publiques appropriées et adaptées à chaque territoire pour permettre, à l’horizon 2030 : significativement le nombre de personnes formées aux métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire et aux métiers de la formation et du conseil qui accompagnent les actifs de ces secteurs, y compris celles en situation de handicap dans le cadre de leurs différents parcours de scolarisation ; significativement le niveau de diplôme moyen des nouveaux actifs des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, en accroissant leurs compétences entrepreneuriales et de gestion d’entreprise, de management, de numérique, ainsi qu’en renforçant leur socle de connaissances dans les domaines des techniques agronomiques, zootechniques et d’adaptation au changement climatique ; significativement le nombre des actifs de ces secteurs, et particulièrement des agricultrices, bénéficiant d’une formation tout au long de la vie, afin notamment d’améliorer leurs compétences entrepreneuriales et de gestion d’entreprise et des ressources humaines, de management, de numérique, et de renforcer leur socle de connaissances dans les domaines des techniques agronomiques, zootechniques et d’adaptation au changement climatique ; l’effort de recherche, d’innovation et de diffusion des connaissances dans les champs thématiques stratégiques qui concourent à la préservation de la souveraineté alimentaire et à l’identification de solutions techniques et scientifiques d’adaptation au changement climatique, en réponse aux besoins des agriculteurs, en lien avec les filières et les instituts techniques, et d’en accélérer le transfert vers les structures de formation et de conseil, en particulier dans la perspective des projets d’installation ou de développement des exploitations agricoles ; 5° De développer des collaborations entre la recherche publique et les entreprises, orientées vers les besoins figurant au 4° ; 6° De renforcer la promotion et l’accès à la validation des acquis de l’expérience dans les secteurs agricole et agroalimentaire, en vue d’accroître significativement le nombre d’actifs bénéficiant de ce service public pour obtenir tout ou partie d’un diplôme en reconnaissant leurs acquis professionnels et leur expérience, pour faire valoir leur ancienneté en cas de reconversion, en portant une attention particulière aux agricultrices arrivant au terme des cinq années du statut de conjoint collaborateur défini à l’article L. 321-5 du code rural et de la pêche 7° De sécuriser ou, en fonction de l’évolution du nombre d’apprenants, d’accroître, les moyens financiers et d’investissement des établissements mentionnés aux articles L. 811-8, L. 813-8 et L. 813-9 du même code. Les politiques publiques conduites par territoriales intéressées s’appuient sur un schéma de communication pluriannuel axé sur la valorisation de l’enseignement agricole et le renforcement des effectifs d’élèves et et les régions établissent un programme national d’orientation et de découverte de ces métiers, des métiers des professions de vétérinaire et d’assistant vétérinaire et des autres métiers du vivant, en associant les établissements d’enseignement technique agricole publics et privés et les professionnels concernés. Les autres collectivités territoriales intéressées ainsi que les établissements d’enseignement supérieur agricole publics et privés peuvent y participer à leur Ce programme comporte : 1° Pour tous les élèves des écoles élémentaires, des actions de découverte de l’agriculture et de sensibilisation aux enjeux de la souveraineté alimentaire et du changement climatique. Dès l’école primaire, des actions d’information et de découverte de l’agriculture et des modes de production agricole permettent de sensibiliser les élèves à la réalité du monde agricole et de leur transmettre des connaissances et des savoirs relatifs à la nature, à la culture, à une nutrition saine et à la nécessité de protéger la souveraineté alimentaire et 2° Pour tous les élèves des collèges, des stages de découverte et de promotion des métiers du vivant ; 3° Un volet de promotion des métiers du vivant et des formations qui y préparent, spécifiquement ceux en manque de main-d’œuvre, et s’appuyant sur le service public audiovisuel et les réseaux sociaux. À compter du 1er septembre 2025, un dispositif de communication est mis en place en vue d’informer l’ensemble des professionnels de l’enseignement et de l’éducation travaillant dans les établissements élémentaires et secondaires, du secteur public comme du secteur privé, et de les sensibiliser aux formations ainsi qu’aux métiers du vivant, de l’agriculture, de l’élevage, de l’aquaculture et de la viticulture, de la forêt, des services et de l’animation du territoire pouvant être proposés par les établissements d’enseignement technique agricole et par les établissements de formation secondaire, d’enseignement supérieur court et d’enseignement supérieur long. L’État et les régions mettent en œuvre un programme national triennal de formation accélérée pour l’acquisition de compétences en matière d’agronomie, de zootechnie et de solutions techniques et scientifiques innovantes d’adaptation au changement climatique à destination des professionnels de l’enseignement, de la formation, du conseil et de l’administration de l’agriculture française. En matière de recherche, d’innovation et de transfert, l’État soutient la mise en œuvre de plans prioritaires pluriannuels de transition et de souveraineté dans le cadre des missions du développement agricole défini à l’article L. 820-1 du code rural et de la pêche maritime et d’expérimentation ayant pour objectif d’élaborer des solutions innovantes, y compris par la reconception des systèmes de production, et d’accompagner la diffusion de ces solutions à l’échelle des filières et des territoires. n° 106 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mmes M. Carrère et Conte Jaubert, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi Alinéa 1, première phrase Compléter cette phrase par les , dans les services et dans l’animation du territoire La parole est à M. Henri Cabanel. Cabanel. Cet amendement vise à reconnaître, dans le cadre de la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles, l’importance de la qualité des services à la population dans un territoire rural. Celle-ci joue un rôle essentiel au moment du choix du lieu d’installation, notamment pour les parents de jeunes enfants. de la commission des affaires économiques. Le premier alinéa de l’article 2 concerne spécifiquement les politiques d’orientation et de formation au métier d’agriculteur. C’est un objectif prioritaire qu’il ne faut surtout pas perdre de Je reconnais l’importance de l’animation des territoires et le rôle que joue l’enseignement agricole. C’est la raison pour laquelle, sur le fondement du rapport qui a été adopté en commission, nous avons fait figurer ces éléments deux fois dans le texte, aux articles 2 et 3. Pour ces raisons, la commission est défavorable à Cabanel. J’entends les arguments du rapporteur, mais j’insiste sur la nécessité de sensibiliser la population à l’importance de disposer d’une agriculture développée sur le territoire. C’est la raison pour laquelle nous proposons de consolider la politique d’installation et de transmission des exploitations agricoles. Je retire mon amendement, monsieur le président. n° 106 rectifié est retiré. L’amendement n° 545 rectifié bis n’est pas soutenu. Je suis saisi de trois amendements identiques. L’amendement n° 468 est présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel. L’amendement n° 496 est présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et L’amendement n° 669 rectifié bis est présenté par Mme Billon, MM. Canévet, Longeot, Lafon, Bleunven, Duffourg et Courtial, Mme Saint-Pé, M. J.M. Arnaud, Mmes Perrot et Romagny, M. Levi et Mmes de La Provôté et Herzog. Ces trois amendements sont ainsi libellés : Remplacer le taux : par le taux : La parole est à M. Daniel Salmon, pour présenter l’amendement n° 468. Salmon. Nous sommes tous d’accord sur ce point : l’enjeu du renouvellement des générations d’agriculteurs appelle un véritable effort de la part de la Nation. Au mieux, ce sont 6 600 diplômés en gestion d’entreprises agricoles qui entrent dans la vie active, selon les chiffres de 2022. Toutefois, pour assurer le renouvellement des générations d’actifs dans les huit à dix ans, pas moins de 20 000 nouvelles installations chaque année seront Par cet amendement, nous proposons de porter de 30 % à 50 %, d’ici à 2030, l’augmentation du nombre de nouveaux apprenants dans les formations agricoles techniques qui préparent aux métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Cela permettra d’assurer le renouvellement des générations de façon effective. Lorsque l’on se fixe des objectifs, il faut s’efforcer de les atteindre. Si nous partons avec la certitude d’être battus, nous ne pourrons qu’échouer. C’est la raison pour laquelle nous devons nous donner les moyens d’avancer. Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour présenter l’amendement Corbière Naminzo. Nous proposons aussi d’élever le nombre d’apprenants de 50 %, au lieu des 30 % retenus dans le texte. L’ampleur des défis liés au renouvellement des générations d’agriculteurs nous impose de prendre une telle mesure. Le chiffre a été rappelé par notre collègue Salmon : seuls 6 600 jeunes diplômés en gestion d’entreprises agricoles sont entrés dans la vie active en 2022, ce qui n’est pas suffisant. Nous devrions augmenter considérablement le nombre d’apprenants dans les années qui L’enjeu est d’assurer la pérennité du tissu agricole français, essentiel pour la souveraineté alimentaire et la vitalité des territoires ruraux, et de mettre en place un soutien renforcé aux jeunes agriculteurs – ils nous regardent, mes chers collègues ! Si le Parlement examine ce texte en ce moment, c’est bien pour donner une réponse à ces jeunes, qui méritent d’être accompagnés dans leurs démarches. Il convient dès lors de compenser les obstacles financiers, fonciers et réglementaires qui freinent leur installation. Un modèle agricole durable et attractif doit être capable de répondre aux enjeux du changement climatique et de la transition écologique et, surtout, de soutenir la jeunesse. M. Yves Bleunven, pour présenter l’amendement n° 669 rectifié bis. Bleunven. Il est défendu, monsieur le président. L’objectif d’augmenter de 30 % le nombre d’apprenants est déjà ambitieux : nous ne partons donc pas battus, monsieur Salmon. En outre, cet objectif n’est pas limitatif : rien n’interdit d’excéder cette barre. En conséquence, la commission émet un avis défavorable sur ces trois amendements identiques. L’objectif de 30 % n’a pas été fixé au hasard : il est précisément destiné à assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs selon un ratio de 1 pour 1. Il est d’ailleurs conforté par les données de France Stratégie et de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail. Un objectif de 30 % est atteignable, mais 50 % ce n’est ni réaliste ni indispensable. Le texte, tel qu’il est rédigé, suffira à assurer le renouvellement des générations d’actifs agricoles. M. Daniel Chasseing, pour explication de vote. Chasseing. La part de l’agriculture européenne dans l’agriculture mondiale a chuté de 20 % à 9 % entre 1980 et 2021, tandis que celle de la Chine est passée de 9 % à 20 % et celle du Brésil de 6 % Ce projet de loi va dans le bon sens puisqu’il permettra d’accroître le montant des aides aux agriculteurs, afin qu’ils puissent produire davantage. Le secteur de l’élevage a perdu plus de 1 million de têtes de bétail bovin en dix ans. Si nous voulons davantage d’agriculteurs, nous devons augmenter le volume de la production. À défaut, nous serons contraints d’importer des En outre, la surtransposition des directives européennes a créé des pertes considérables pour les récoltants de pommes, de chicorée et de betteraves, entre autres. En attendant, le Brésil a doublé le volume de sa production agricole. Il est temps que Bruxelles arrête de se croire au pays des Bisounours et qu’elle donne les moyens à l’agriculture européenne d’assurer une production beaucoup plus importante. Salmon. Les chiffres sont têtus, madame la ministre : 20 000 nouvelles installations seront nécessaires chaque année pour assurer le renouvellement des actifs. Dès lors, nous ne pouvons pas nous contenter de former seulement 6 600 apprenants – le compte n’y est pas. Voilà pourquoi nous demandons de porter à 50 % l’objectif fixé dans le texte. Nous devons atteindre le nombre de 400 000 exploitations agricoles d’ici à 2035, pour 500 000 actifs. Si nous nous limitons à augmenter de 30 % les effectifs d’apprenants, nous n’y arriverons pas, c’est mathématique ! Une trajectoire à la hausse doit être impérativement fixée,… C’est bien l’objet de ce texte ! Salmon. … d’autant que nous avons déjà perdu 100 000 exploitations au cours des dix dernières années. En poursuivant au rythme actuel, nous en aurons perdu 100 000 de plus dans dix ans. président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 468, 496 et 669 rectifié (Les amendements ne sont pas adoptés.) président. Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune. n° 425 rectifié ter, présenté par MM. Redon-Sarrazy, Mérillou, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Michau, Pla, Stanzione et Kanner, … Créer une cinquième école vétérinaire publique pour répondre aux enjeux de souveraineté nationale en matière de formation des vétérinaires, de sécurité alimentaire et de santé publique, d’accompagnement de l’élevage pour cette filière agricole et économique majeure ainsi que de lutte contre la déprise vétérinaire en zones rurales. à créer une cinquième école vétérinaire publique sur le territoire national d’ici à 2030, afin de répondre aux enjeux de souveraineté nationale en termes de formation et de santé publique. Une telle mesure permettra, in fine, d’accompagner les éleveurs et de soutenir la lutte contre la déprise des vétérinaires en zone rurale, là où sont situés les élevages. Lancé en février 2020 par la région Nouvelle-Aquitaine, le projet de cinquième école nationale vétérinaire est structurant, en particulier pour le territoire limousin, mais aussi pour l’ensemble de notre pays. La création de cette école participerait au maintien de l’élevage dans les territoires ruraux et permettrait de renforcer notre système de formation des vétérinaires. En outre, ce projet est ancré dans la stratégie régionale et interrégionale d’aménagement et d’attractivité des territoires ruraux et vise à préserver la santé des populations. L’implantation de cette nouvelle école à Limoges serait particulièrement pertinente non seulement en raison des besoins vétérinaires ruraux importants, mais aussi dans l’optique d’ouvrir un pôle de recherche unique en France dans les domaines de la médecine vétérinaire et humaine. Le développement de ce pôle a déjà pu débuter grâce à un partenariat entre la région, l’université de Limoges et les professionnels. Nous proposons donc d’inscrire la création de cette cinquième école dans la loi, au même titre que les objectifs chiffrés d’augmentation du nombre d’apprentis vétérinaires et ingénieurs. n° 426 rectifié ter, présenté par Après l’alinéa 16 Insérer un paragraphe ainsi se donne pour objectif la création d’une cinquième école vétérinaire publique pour répondre aux enjeux de souveraineté nationale en matière de formation des Redon-Sarrazy. Il s’agit d’un amendement de repli visant à inscrire la création d’une cinquième école vétérinaire publique dans un alinéa spécifique au sein de l’article 2. Elle serait ainsi décorrélée des objectifs d’augmentation du nombre d’apprenants, qui sont fixés de manière plus globale. Actuellement, nous dénombrons une école vétérinaire privée et quatre écoles vétérinaires publiques. Ces dernières se sont mobilisées pour augmenter le nombre d’apprenants : alors qu’elles ont délivré un diplôme à 480 vétérinaires en 2017, elles en formeront 840 en 2030. Dans ses conditions, les objectifs fixés seront atteints. Le véritable enjeu ne réside pas tant dans le nombre d’apprenants que dans leur répartition sur le territoire. Nous devons donner aux jeunes diplômés l’envie de s’installer en zone rurale et de mettre leurs compétences au service de l’élevage. Nous aurons de nouveau l’occasion de discuter de ce sujet avec le rapporteur Duplomb au cours de l’examen de ce texte : avis défavorable. L’installation et le maintien des vétérinaires en zone rurale est un enjeu absolument majeur, naturellement connecté à celui de Les étudiants d’aujourd’hui fourniront les bataillons dont nous aurons besoin demain. À cet égard, nous aurons augmenté de 75 % le nombre de vétérinaires formés d’ici à 2030, par rapport à 2017. Nous enclenchons ainsi une dynamique favorable. Il existe de nombreux projets de création d’écoles vétérinaires, à la fois privées et associatives. Toutefois, les écoles publiques existantes seront à même de former des vétérinaires en nombre suffisant, dont la mission se révèle déterminante dans nos territoires d’élevage. En conséquence, le Gouvernement émet un avis M. Christian Redon-Sarrazy, pour explication de vote. Redon-Sarrazy. Je suis un peu atterré par les arguments de répartition territoriale qu’a invoqués M. le rapporteur. La Nouvelle-Aquitaine, qui est à l’origine du projet de création d’une cinquième école vétérinaire, est la région qui possède le plus grand nombre d’animaux d’élevage du pays. L’augmentation du nombre d’étudiants dans les écoles publiques existantes ne se ressent ni dans l’effectif de stagiaires ni dans celui des vétérinaires qui travaillent dans les installations agricoles. Concernant ces dernières il est sans doute prématuré d’espérer dès maintenant des changements, mais, pour ce qui est des stages, nous devrions déjà pouvoir constater des améliorations. Or il n’en est rien. Il existe un véritable déficit de vétérinaires. Mon collègue Chasseing, élu de la Corrèze, ne pourra pas dire le contraire : les spécificités de l’élevage obligent les vétérinaires à s’acclimater à cet exercice particulier. Pratiquer des actes sur des animaux de rente ou d’élevage, ce n’est pas la même chose que de tenir des permanences pour les chiens et les chats dans les villes. Le travail en élevage est harassant et compliqué. Pour autant, les jeunes ont envie de s’engager dans un territoire rural, qui est parfois leur territoire de naissance ou d’activité. Je constate l’existence d’une vraie dynamique territoriale dans ma région, grâce, j’y insiste, à l’action conjointe de l’université de Limoges et des professionnels. Aujourd’hui, la profession est prête à accueillir des étudiants stagiaires. Le rapporteur et la ministre nous assurent que l’on disposera d’un nombre de vétérinaires suffisant dans les années à avenir. Je pense, au contraire, que nous constaterons les mêmes carences que ceux que l’on déplore dans le domaine de la Si nous ne parvenons pas à fidéliser les vétérinaires sur les territoires d’élevage et à les accoutumer à l’exercice particulier que ces derniers requièrent, nous connaîtrons inévitablement un déficit de professionnels, ce qui aura des conséquences très importantes en matière de prophylaxie. Le curatif est nécessaire, mais le préventif l’est tout autant, étant donné les épidémies et les zoonoses que nous connaissons. À cet égard, le projet One Health se révèle particulièrement utile. M. Christian Bruyen, pour explication de vote. Bruyen. La question de la formation vétérinaire est essentielle pour assurer l’avenir de l’agriculture française. Les remontées des territoires sont particulièrement alarmantes sur le sujet. La prise en compte du phénomène de déprise démographique vétérinaire dans nos campagnes conduit à fixer un objectif très ambitieux : augmenter de 70 % le nombre de vétérinaires à l’horizon 2030. Bien évidemment, cela appelle une mise à niveau du dispositif de formation, ce qui peut passer par la création d’une cinquième école vétérinaire publique. C’est une solution que la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport avait aussi suggérée. À titre personnel, je ne peux me résoudre à rejeter cette option. Toutefois, il existe une autre voie : celle qui consiste à augmenter significativement les promotions dans chacun des quatre établissements publics existants. Une telle évolution présente plusieurs avantages : rapidité de mise en œuvre, économies en matière de ressources humaines et rationalisation des coûts. Nous devons rester très attentifs à cette solution, car, couplée à l’agrément d’une école vétérinaire privée ou associative, elle permettra de répondre aux problèmes quantitatifs qui se posent. Je ne cesse de le répéter et, sur ce point, je partage les propos de notre collègue Redon-Sarrazy : nous devons tous réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour attirer les futurs jeunes vétérinaires vers la médecine des champs, plutôt que la médecine des villes,… Tout à fait ! Bruyen. … que l’on appelle également bobologie des chiens et des chats. Celle-ci est sans doute plus séduisante et confortable, mais il faut orienter les vétérinaires vers d’autres pratiques. À cet égard, nous pourrions réfléchir à mettre en place des stages obligatoires dans les élevages. J’y insiste, il est indispensable que cette évolution se fasse au bénéfice de l’agriculture. Chasseing. Je soutiens l’amendement de mon collègue Redon-Sarrazy et les propos qui viennent d’être tenus. Le territoire limousin, en accord avec le département et la région, défend l’implantation d’une cinquième école vétérinaire publique. Nous en avons besoin, d’autant que l’élevage limousin est performant. Nous disposons de structures pour le développer, mais nous souffrons d’un manque de vétérinaires très La région, les départements et la ville de Limoges sont d’accord pour financer la construction de cette cinquième école. Du reste, beaucoup d’apprenants sont obligés de se rendre au Portugal ou ailleurs pour se former, précisément parce que les écoles manquent dans notre pays. Pour toutes ces raisons, je vous invite à voter cet amendement, chers collègues. Louault. De nombreux vétérinaires installés près de chez moi refusent d’aller voir les vaches. En ce qui me concerne, je ne connais aucun médecin qui refuse de voir ses clients ou qui se permet de les sélectionner. Aussi, il serait bon d’enquêter, madame la Il faut toutefois tenir compte du fait qu’il n’est pas rentable pour les vétérinaires d’exercer au sein des élevages. En effet, pratiquer une césarienne sur une vache rapporte entre 500 euros et 600 euros, et 1 500 euros sur un chien ou un chat, soit le prix d’une vache… Avant de construire de nouvelles écoles, il conviendrait d’abord de résoudre le problème de la formation. Il faudrait que les vétérinaires se mettent au boulot dans les élevages, afin de contribuer au bien-être des éleveurs. Je suis sûr qu’il y a beaucoup de chats et de chiens dans nos départements, mais les élevages méritent tout autant l’attention des M. Guillaume Gontard, pour explication de vote. Gontard. En effet, la formation des vétérinaires est une vraie question, mais quelle orientation lui donner et quels types de besoins vétérinaires sont concernés ? La pratique vétérinaire à la campagne est surtout liée à l’élevage. La ministre nous dit que les quatre écoles publiques existantes suffiront à former des vétérinaires en nombre suffisant. Or, d’après certaines enquêtes, il faudrait à terme former plus de 900 vétérinaires supplémentaires par an, ce qui est assez considérable. Aujourd’hui, 53 % des primo-inscrits à l’ordre national des vétérinaires ont un diplôme délivré à l’étranger, majoritairement en Belgique, en Espagne et en Roumanie. En 2018, ils étaient 47 %. Ces chiffres devraient nous convaincre de mettre en place une cinquième école vétérinaire publique, plutôt que de favoriser les formations à l’étranger. Salmon. Pour ma part, je soutiens pleinement ces deux amendements. Nous avons absolument besoin de vétérinaires pour que l’élevage se déroule dans de bonnes conditions. Voilà pourquoi nous devons fixer des objectifs de formation et attirer les jeunes vers le soin des animaux de rente. Pour y parvenir, nous devons veiller à ce que ce métier ait un sens et qu’il puisse s’exercer dans des conditions satisfaisantes. Aujourd’hui, on avance toujours plus loin dans le productivisme. Je peux comprendre que, avec des vaches qui n’assurent pas plus que 2,5 ou 3 lactations, la gestion des animaux de rente en rebute certains. C’est tout un ensemble qui doit inciter les jeunes à devenir vétérinaire d’élevage, d’autant qu’il s’agit d’un très beau métier. Si nous avions besoin d’une école vétérinaire supplémentaire, j’y serais favorable ; or le nombre de diplômés est actuellement parfaitement en phase avec les objectifs Redon-Sarrazy proteste.) Comme l’a souligné notre collègue Bruyen, le véritable enjeu réside dans la répartition géographique des vétérinaires et dans la manière de susciter des vocations pour l’exercice en milieu rural. Il s’agit, comme l’a également indiqué Vincent Louault, de les inciter à se spécialiser dans des domaines permettant de répondre aux besoins spécifiques des éleveurs. C’est véritablement le cœur du sujet et nous y apporterons des réponses dans la suite de ce texte, notamment en favorisant les stages et en mettant en place des dispositifs La question centrale n’est pas tant le nombre de diplômés, dont la progression est conforme aux objectifs fixés, comme le soulignait d’ailleurs M. le ministre Fesneau lors de l’examen de ce texte à l’Assemblée nationale : une augmentation plus importante du nombre de diplômés ne garantit pas mécaniquement une meilleure couverture du territoire. Montaugé proteste.) L’essentiel est de veiller à ce que cette hausse des effectifs se poursuive et que les nouveaux diplômés soient incités à s’installer sur l’ensemble du territoire, en particulier dans les zones qui en ont le plus besoin. Redon-Sarrazy et Franck Montaugé protestent.) M. Laurent Duplomb, pour explication de vote. Duplomb. Je tiens à apporter mon soutien au rapporteur. Tout d’abord j’ignore d’où viennent ces chiffres selon lesquels les éleveurs, après avoir été qualifiés des pires agriculteurs productivistes (Protestations sur les travées du groupe SER.) et d’industriels de l’agriculture, exploiteraient désormais les animaux au maximum. Je me permets de vous rappeler, monsieur Salmon, qu’avant qu’une vache ne produise du lait, il est nécessaire de l’élever. Elle ne donne pas de lait dès sa naissance, il faut attendre deux ans et demi. Montaugé. Nous le savons bien, Duplomb. Pensez-vous sincèrement qu’après avoir passé deux ans et demi à prendre soin d’un animal, l’objectif soit qu’il rapporte le moins longtemps possible ? Il est grand temps d’en finir avec ces clichés, qui ne reflètent en rien la réalité. (Protestations sur les travées des groupes SER et GEST.) Redon-Sarrazy. Vous vous y connaissez en clichés ! Duplomb. C’est pourquoi je soutiens le rapporteur et vous demande de faire massivement de même. l’amendement n° 425 rectifié ter. l’amendement n° 426 rectifié ter. n° 890, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom 1° Première phrase détaillant le niveau d’atteinte sur la réalisation 2° Seconde phrase parvenir à l’atteinte des atteindre les Cet amendement est rédactionnel. l’amendement n° 890. n° 35 rectifié bis, présenté par MM. Pla, Mérillou, Michau et Stanzione, Mme Bélim, M. Bourgi et Mmes Canalès, Conway-Mouret, Espagnac, G. Jourda, Lubin et Monier, est ainsi libellé : , y compris celles en situation de handicap dans le cadre de leurs différents parcours de scolarisation et plus particulièrement la formation des femmes agricultrices et les travailleurs saisonniers ainsi que les personnes en situation de handicap dans le cadre de leurs différents parcours de scolarisation Stanzione. L’activité agricole est cyclique par nature, les productions étant organisées en fonction des saisons. Pour répondre à leurs besoins, lors des récoltes, tailles, traitements, etc., les exploitants agricoles ont recours aux travailleurs saisonniers, qui font partie intégrante du modèle agricole. Le travail saisonnier est au cœur de la réflexion à mener pour assurer le renouvellement des générations ; il est regrettable qu’il ne soit jamais mentionné dans ce projet de loi. Afin de fidéliser cette main-d’œuvre dans un secteur identifié comme étant en tension, les travailleurs saisonniers devraient être davantage incités à suivre des formations, d’autant qu’ils peuvent devenir de potentiels repreneurs d’exploitation. En outre, dans les lycées agricoles et dans les entreprises de formation, les filles ne représentent que 32 % des élèves. L’orientation des femmes vers des études générales supérieures se fait souvent au détriment du passage par une formation agricole, qui conditionne l’obtention des dotations jeunes agriculteurs ouvrant droit aux prêts bonifiés et aux autres subventions. La complexité des trajectoires d’installation des femmes, à la différence des processus d’installation des hommes, est aussi fortement génératrice d’exclusion. Finalement, l’accès précoce des femmes à la profession demeure rare et répond souvent à des impératifs familiaux, d’autant que les filles ne représentent que 13 % des héritiers agricoles. Le présent amendement vise donc à donner de la visibilité à ces travailleurs en les intégrant dans les dispositifs de formation. Plutôt que d’émettre un avis défavorable, je demande le retrait de cet amendement, qui me semble être globalement satisfait : notre rédaction fait explicitement référence aux personnes en situation de handicap. De plus, sans empiéter sur les amendements à venir de Mme la ministre, qui est extrêmement mobilisée et sensibilisée à la question de la formation et de l’installation des femmes, ce sujet sera également pris en compte dans le texte. L’idée louable d’attirer davantage de femmes vers les emplois agricoles, qu’ils soient saisonniers ou non, constitue un objectif Cette démarche contribuera à augmenter le nombre d’actifs agricoles. La place des femmes dans le monde agricole progresse ; il convient d’encourager ce mouvement afin d’élargir le vivier de recrutement. Tout se joue au niveau des formations. Il faut inciter les femmes à s’orienter vers les métiers de l’agriculture. Je rappelle que, dans certains organismes de formation, les métiers du médico-social sont largement préemptés par les filles ; il est nécessaire de les amener également vers les métiers agricoles à proprement parler. Il s’agit d’un point de vigilance sur lequel j’ai alerté l’ensemble des acteurs concernés, qu’il s’agisse des organismes de formation publics et privés ou des établissements fonciers, afin qu’ils examinent avec la même attention les projets présentés par les femmes et par les hommes. Mon intention n’est nullement de promouvoir une quelconque préférence de genre. Je considère simplement qu’il s’agit d’une piste féconde pour accroître l’emploi agricole dans les années à venir, ce qui est absolument indispensable. En conclusion, j’estime que cette question est satisfaite par les différentes rédactions adoptées hier, ainsi que par celles qui le seront encore dans les articles 2 et 10. Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. président. Monsieur Stanzione, l’amendement n° 35 rectifié bis est-il Stanzione. Non, je le retire, monsieur le président. n° 35 rectifié bis est retiré. n° 318 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Monier et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Espagnac, Bélim et Bonnefoy, MM. Jacquin, Kerrouche, Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi Compléter cet alinéa par les , en se référant notamment au plan Enseigner à produire autrement, pour les transitions et à compléter l’alinéa 8 de l’article 2, relatif à l’atteinte des objectifs de nos politiques d’orientation et de formation agricoles. Depuis 2014 et le lancement d’un premier plan Enseigner à produire autrement, l’enseignement agricole tente de s’approprier les principes de l’agroécologie. En 2020, ce plan a été élargi et s’intitule désormais Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie. Le succès de cette démarche est aujourd’hui reconnu et de nombreuses initiatives d’innovation pédagogique et de formation des enseignants ont été engagées. Le présent amendement vise à reconnaître le succès de ce plan en l’inscrivant dans la loi et, par là même, à en amplifier la dynamique. Il tend à compléter l’alinéa 8 de l’article 2 en y faisant explicitement En commission, les rapporteurs ont rejeté cette proposition, estimant qu’il n’apparaissait pas pertinent de se référer uniquement à ce plan. Or nous précisons bien qu’il s’agit « notamment », et non « exclusivement », de s’y référer. Je maintiens la position que j’ai exprimée en commission et émets un avis défavorable. Nous ne souhaitons pas promouvoir un modèle unique. Au contraire, il s’agit d’encourager la diversité des systèmes de production. La formation agricole est elle-même plurielle et permet aux futurs agriculteurs de choisir leur orientation. Monsieur le sénateur, il ne vous aura pas échappé que nous créons une sixième mission pour l’enseignement agricole, précisément consacrée à la mise en œuvre d’enseignements en faveur des transitions environnementales et climatiques. Votre demande me semble donc satisfaite par cette disposition. À ce titre, je demande le retrait de cet amendement ; à défaut, j’y serai défavorable. l’amendement n° 318 rectifié ter. n° 819, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 8 …° De poursuivre l’accroissement du nombre de femmes dans les formations qui Cet amendement vise à accroître le nombre de femmes dans les formations préparant aux métiers de l’agriculture et de Je me suis déjà exprimée de manière suffisamment détaillée sur ce point pour qu’il ne soit pas nécessaire d’ajouter d’autres arguments. Avis très favorable ! Mme Marie-Do Aeschlimann, pour explication de vote. Aeschlimann. Je souhaite saluer l’engagement de Mme la ministre en faveur de l’orientation des femmes vers les métiers agricoles et de leur formation en ce sens. Il serait en effet paradoxal que la population féminine, qui représente 50 % de la population active, soit écartée des professions agricoles. Or les femmes occupent 27 % des postes à la tête d’entreprises agricoles, un chiffre qui pourrait être nettement amélioré. Voilà quelques années, la délégation au droit des femmes du Sénat avait publié, sous l’égide de sa présidente d’alors, Annick Billon, un rapport intitulé Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l’égalité, lequel encourageait l’entrepreneuriat agricole au féminin. En orientant davantage de femmes vers ces professions, nous pourrions apporter une réponse utile à la problématique du renouvellement des générations. Je vous remercie donc pour votre attention et pour le plaidoyer convaincant que vous avez prononcé sur ce sujet, madame la ministre. Nous comptons sur votre action. l’amendement n° 819. treize amendements et un sous-amendement faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 319 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Monier et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin, Kerrouche, Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, et de l’agroalimentaire , en accroissant leurs compétences en matière d’agriculture biologique et d’agriculture de conservation des sols La parole est à Mme Viviane Artigalas. Artigalas. L’alinéa 9 de l’article 2 inscrit dans la loi l’objectif d’augmenter de manière significative le niveau de diplôme moyen des nouveaux actifs des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire à l’horizon 2030. Il précise que les compétences visées doivent porter sur l’entrepreneuriat, la gestion d’entreprises, le management, le numérique et les techniques Dès lors que l’on choisit de lister ainsi certains domaines de compétences, nous estimons qu’il est impératif de mentionner également ceux qui se rapportent à l’agriculture biologique et à l’agriculture de conservation des sols (ACS). Cet amendement vise non pas à rendre la loi bavarde, mais à placer sur un pied d’égalité les compétences économiques ou entrepreneuriales et les compétences agroécologiques, qui seront particulièrement utiles aux agriculteurs face à l’évolution de notre climat. président. Les deux amendements suivants sont identiques. L’amendement n° 113 rectifié bis est présenté par MM. Gold et Cabanel, Mme Jouve, M. Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire et Grosvalet, Mme Guillotin, MM. Guiol, Laouedj et Masset, Mme Pantel et MM. Roux et Longeot. L’amendement n° 618 rectifié ter est présenté par M. M. Weber, Mme S. Robert, MM. Bourgi, Fichet, Ros et Lurel, Mmes Linkenheld et Bonnefoy, M. Gillé, Mme Poumirol et MM. Pla et Chantrel. Ces deux amendements sont ainsi libellés : leurs compétences en matière de transitions agroécologiques et climatiques et d’agriculture La parole est à M. Philippe Grosvalet, pour présenter l’amendement n° 113 rectifié bis. Grosvalet. Cet amendement vise à réintroduire dans les politiques d’orientation et de formation aux métiers de l’agriculture les objectifs du plan Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie. Ce plan ministériel a déjà conduit, entre 2020 et 2024, à la rénovation de l’ensemble des diplômes de l’enseignement agricole grâce à un développement des compétences en matière de transition agroécologique et climatique, d’ores et déjà recherchées sur le marché de l’emploi. Faut-il rappeler que 30 % à 50 % des candidats à l’installation souhaitent le faire en agriculture biologique ? Or la technicité de ce mode de production requiert des compétences bien spécifiques. C’est pourquoi il semble nécessaire de préciser que les compétences en matière de transition agroécologique et climatique, ainsi que d’agriculture biologique, doivent être développées au sein des politiques de formation En réponse aux arguments avancés précédemment par le rapporteur, j’affirme que c’est précisément pour permettre à ceux qui vont s’engager dans les métiers de l’agriculture de faire un choix éclairé qu’il leur est indispensable de disposer de tous les outils et de toutes les connaissances nécessaires. J’ai fait l’expérience d’engager l’ensemble des lycées agricoles de mon département vers des modèles différents et cette découverte a été pour de nombreux élèves l’occasion de formaliser leurs choix. C’est bien l’universalité des apprentissages qui permet de choisir en connaissance de cause. M. Michaël Weber, pour présenter l’amendement n° 618 rectifié ter. Weber. Cet amendement vise à encourager un gain de compétences des nouveaux actifs de l’agriculture et de l’agroalimentaire en matière d’agriculture biologique et de transition agroécologique. Je rappelle que 30 % à 50 % des candidats à l’installation agricole souhaitent le faire en agriculture biologique. Vous le savez, celle-ci repose sur un savoir agronomique nettement plus poussé et sa pratique exige des compétences spécifiques. Les formations en agriculture biologique ne représentent aujourd’hui que 5 % de l’offre de formation de l’enseignement agricole public, alors même que ce secteur concentre 16 % de l’emploi agricole et 10 % des Cet amendement vise ainsi à sécuriser les objectifs de formation en agriculture biologique afin d’assurer le maintien des emplois dans cette filière. n° 469, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet rédiger ainsi la fin de cet en matière de transitions agroécologiques et climatiques et d’agriculture biologique, de gestion d’entreprise, de numérique, ainsi qu’en renforçant leur socle de connaissances dans les domaines des techniques agronomiques et zootechniques ; Salmon. Le plan Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie visait à mettre en résonance l’accompagnement des transitions et du projet agroécologique de la France avec les missions de l’enseignement agricole. Cet amendement vise à réintroduire cet objectif dans les politiques de formation. diplômes de l’enseignement agricole. Les derniers brevets de technicien supérieur agricole rénovés seront ainsi mis en œuvre à la rentrée 2025. Ces rénovations prévoient un développement des compétences en matière de transition agroécologique et climatique, lesquelles seront particulièrement précieuses pour tous les apprenants lors de leur insertion dans le monde du travail. La modification des objectifs de formation que prévoit ce texte entraînerait des complications administratives en modifiant notamment le contenu de diplômes tout juste rénovés. Nous en revenons sans cesse au stop and go : nous avançons d’un pas pour reculer de deux. Par ailleurs, les besoins de compétences en matière de transition agroécologique et climatique se font d’ores et déjà sentir sur le marché de l’emploi agricole. Sécuriser les objectifs de formation apparaît comme l’un des leviers d’action de l’État pour garantir le maintien de ces emplois dans l’ensemble de la filière. que 5 % de l’offre de formation en production, transformation et commercialisation de l’enseignement agricole public, et sont inégalement réparties selon les territoires et les cursus. Il est donc nécessaire de conforter cet enseignement. Les formations agricoles manquent en effet d’une approche technique de l’agroécologie permettant véritablement de savoir produire en agriculture biologique, car cela ne s’improvise pas : il s’agit d’un vrai métier, différent des n° 530 rectifié, présenté par MM. Masset, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et Cabanel. Par cet amendement, notre collègue Michel Masset souhaite réintroduire, dans nos objectifs programmatiques en matière d’orientation, de formation, de recherche et d’innovation, la montée en compétences en matière de transition agroécologique, aux côtés des compétences mentionnées dans l’alinéa visé. n° 320 rectifié ter, présenté par ,de transitions agroécologiques Stanzione. Cet amendement s’inscrit dans la continuité de l’amendement n° 319 rectifié ter et vise à inscrire dans la loi que l’augmentation du niveau de diplôme en agriculture doit passer par un renforcement des compétences en matière de transition agroécologique de nos modes de production. Comme nous l’avons déjà rappelé à plusieurs reprises, nous militons en faveur d’un virage agroécologique de notre modèle agricole, qui devra nécessairement passer par l’acquisition de nouvelles compétences en lien avec les effets du changement climatique. Pour ce faire, nous devons encourager une offre de diplômes rénovée et adaptée, qui prenne davantage en compte ces enjeux. Il serait impensable d’enseigner l’agriculture aujourd’hui comme nous le faisions dans les années 1980. Nous savons que les rapporteurs n’apprécient pas le terme « agroécologie » : le texte issu de l’Assemblée nationale en comptait dix-sept occurrences, il n’en reste plus que trois dans celui de la commission. Nous tenterons donc, à chaque fois que cela sera possible, de revenir sur ces choix. n° 820, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéas 9 à 11 et 22 d’adaptation au changement relatives aux transitions climatique et Cet amendement n’est pas seulement sémantique : nous proposons de remplacer, dans le texte issu des travaux du Sénat, l’expression « d’adaptation au changement climatique » par les mots « relatives aux transitions climatique et S’adapter à une situation n’est pas exactement superposable au mot « transition ». S’adapter, c’est subir une situation et s’y conformer, cela ne revient pas exactement à adopter la même posture que lorsque l’on participe à une transition. Les agriculteurs sont des acteurs de la transition, car ils vont utiliser moins d’intrants et moins d’eau, ils vont sélectionner des plantes adaptées au changement climatique et véritablement opérer une mutation de leurs pratiques culturales face à la nouvelle donne climatique qui s’impose à eux. L’adaptation, quant à elle, suggère quelque chose de plus passif : on est victime d’une situation et l’on s’y adapte. C’est pourquoi je plaide en faveur de l’introduction des termes « relatives aux transitions climatique et environnementale », plutôt que l’évocation d’une simple adaptation au changement climatique. président. Le sous-amendement n° 904, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Amendement n° 820, Notre sous-amendement vise à réintroduire le mot « adaptation » dans le dispositif du Gouvernement. n° 470, présenté par MM. Salmon et Gontard, Alinéas 11 et 12 Remplacer ces alinéas par un à la préservation de la souveraineté alimentaire, à l’amélioration des revenus des actifs agricoles, au renforcement de la durabilité de l’agriculture et de sa résilience au changement climatique, en particulier le développement des pratiques agroécologiques, dont l’agriculture biologique, et les solutions fondées sur la nature ; adapter les priorités des politiques publiques en matière de recherche, d’innovation et de transfert de connaissances en agriculture pour les orienter vers les solutions qui concourent réellement à la souveraineté alimentaire et à l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. La vision des rapporteurs et, hélas ! du Gouvernement d’une agriculture fondée sur l’innovation technologique et l’investissement privé, au détriment de l’emploi agricole, de l’autonomie des agriculteurs et de la biodiversité, favorise très clairement les grandes exploitations. Si l’on prend en considération les connaissances scientifiques actuelles en matière agronomique, climatique et écologique, il apparaît au contraire que les pratiques agroécologiques seront les moins coûteuses et les plus efficaces face au changement climatique, ainsi que pour améliorer les conditions de travail et la rémunération des actifs agricoles. Il ne s’agit jamais que d’une mise en perspective de ce qui se déroule depuis plusieurs décennies : comme rien n’est modifié, sinon que le processus s’accélère, je ne vois pas comment la situation pourrait évoluer dans un autre sens. n° 321 rectifié ter, présenté par Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin, et de transition agroécologique à préciser à l’alinéa 11 de l’article 2, relatif aux domaines dans lesquels il est nécessaire d’amplifier nos efforts en matière de recherche, d’innovation et de diffusion des connaissances, que l’identification de nouvelles solutions techniques et scientifiques doit porter sur l’adaptation au changement climatique, mais aussi sur la transition agroécologique. Les rapporteurs ont fait la chasse au terme « agroécologie », pourtant présent dans le texte de l’Assemblée nationale à ce même alinéa. Nous saurons être têtus et proposerons de réintroduire partout où il le faudra la notion de transition agroécologique, qui nous semble essentielle, particulièrement en matière de recherche de solutions techniques et scientifiques pour faire face au changement climatique. n° 322 rectifié ter, présenté par et de développement de l’agriculture biologique Redon-Sarrazy. Cet amendement tend à préciser les domaines dans lesquels il est nécessaire d’amplifier nos efforts en matière de recherche, d’innovation et de diffusion de connaissances : ceux-ci doivent porter notamment sur les techniques permettant le développement de l’agriculture Il s’agit de nous donner réellement les moyens d’atteindre l’objectif de 21 % de surface agricole utile en agriculture biologique en 2030, conformément à la rédaction de l’Assemblée nationale, dont nous souhaitons le rétablissement à l’article 8 bis. n° 323 rectifié ter, présenté par tout en préservant l’indépendance de la recherche publique à préciser à l’alinéa 12 de l’article 2 l’objectif général de développement des collaborations entre la recherche publique et les entreprises pour les besoins identifiés en matière de recherche, d’innovation et de diffusion des connaissances. De telles collaborations ne sauraient remettre en question l’indépendance de la recherche publique. En aucun cas des considérations ou intérêts économiques privés ne doivent interférer avec la qualité et la neutralité de cette Nous savons que les conflits d’intérêts existent déjà et que les grands groupes privés font pression pour influencer les études scientifiques, voire, dans certains cas, pour les produire eux-mêmes, afin de brouiller au maximum le message vis-à-vis du grand public. Cet amendement n’est donc pas seulement sémantique : il reflète une réalité contre laquelle il faut lutter. n° 324 rectifié ter, présenté par qui participent à la transition agroécologique et climatique de l’agriculture et de l’alimentation et à ceux encore une fois à préciser l’alinéa 12 de l’article 2, qui fixe l’objectif de développer des collaborations entre recherche publique et entreprises et s’inscrit à ce titre dans la continuité de notre amendement n° 321 rectifié ter. Ces collaborations devront être orientées vers les besoins en matière de transition agroécologique de notre Nous y insistons fortement : si la recherche et l’innovation de notre pays ne se tournaient pas vers des modes de production plus durables et respectueux de l’environnement, en phase avec les attentes de nos concitoyens en la matière, alors nous nous serions trompés de combat. C’est en conciliant l’intérêt économique, que nous ne méconnaissons pas, l’intérêt alimentaire et l’intérêt environnemental que nous parviendrons à donner un nouveau souffle à notre agriculture, et non en opposant ces trois intérêts parfaitement compatibles entre eux. n° 327 rectifié ter, présenté par de transitions agroécologique et à rétablir la rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale concernant le contenu du programme national triennal de formation accélérée qui sera mis en œuvre par l’État et les régions. Il vise à préciser que les compétences à acquérir portent également sur les transitions agroécologiques et climatiques. Nous regrettons fortement que les rapporteurs aient supprimé cet objectif, qui nous paraît pourtant indispensable, poursuivant ainsi leur chasse au terme « agroécologie », qu’ils ont sans doute décidé de bannir de notre code rural. L’ensemble de ces amendements répondent à une finalité commune : compléter l’objectif d’accroissement des compétences des personnes formées aux métiers agricoles dans les domaines de l’agroécologie, de l’agriculture biologique ou encore de la transition climatique et environnementale, pour reprendre le dispositif de l’amendement du Gouvernement. Je rappelle que la rédaction actuelle vise notamment à accroître les connaissances des personnes formées dans le domaine de l’adaptation au changement climatique. La commission émet donc un avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements, à l’exception de l’amendement n° 820 du Gouvernement, sur lequel elle émet un avis favorable, sous réserve de l’adoption de son sous-amendement Grâce à l’amendement du Gouvernement, l’effort de renforcement des connaissances devra également porter sur les domaines et techniques liés aux transitions climatiques et environnementales. De même, l’effort de recherche, d’innovation et de diffusion des connaissances inclura l’identification de solutions techniques et scientifiques relatives à ces transitions. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement demande le retrait des amendements nos 319 rectifié, 113 rectifié bis, 618 rectifié ter, 469, 530 rectifié et 320 rectifié ter, au profit de l’amendement du Gouvernement ; à défaut, il émettra un avis De même, je demande le retrait des amendements nos 321 rectifié, 324 rectifié et 327 rectifié, et émets un avis défavorable sur les amendements nos 470 et 323 rectifié. S’agissant du sous-amendement n° 904 de la commission, j’ai expliqué pourquoi le terme « transition » me paraissait de loin préférable à celui d’« adaptation ». Si j’ai bien compris, monsieur le rapporteur, si votre sous-amendement n’était pas adopté, vous seriez défavorable à l’amendement du Gouvernement, n’est-ce pas ? En effet ! Je n’y suis pas favorable, le Sénat décidera donc du sort de ce Monsieur le rapporteur, votre position est tout de même compliquée : vous avez, je l’admets, fait l’effort d’intégrer les termes « climatique » et « environnemental » dans le texte ; vous voudriez que, en regard, je fasse de même concernant le mot « adaptation ». Pour autant, vous voyez bien que cela trahit quelque peu l’idée que nous entendons défendre. Je vais donc m’en remettre à la sagesse du Sénat sur le sous-amendement et au vote des sénateurs sur l’amendement du Gouvernement, qui me paraît très important. Il me semble d’ailleurs qu’il s’agira là d’un point dur en commission mixte paritaire : la disparition éventuelle des mots « climatique » et « environnemental » y constituerait véritablement un élément bloquant. Salmon. Je ne suis pas convaincu par les arguments de M. le rapporteur. Le texte de la commission fait effectivement référence à l’« adaptation au changement climatique ». Voilà qui est parfaitement réducteur ! Adaptation au changement climatique, ce n’est pas du tout synonyme de La transition agroécologique, c’est un changement de modèle qui promeut de nouvelles pratiques agronomiques, qui prend en compte la biodiversité et qui lutte contre le réchauffement L’adaptation, nous y serons de toute manière contraints, parce que l’on a procrastiné pendant des décennies et que rien n’a été fait. Pour autant, il faut continuer de lutter contre le réchauffement climatique. Tout n’est pas encore perdu ; rien n’est inéluctable à ce stade ! Battons-nous pour éviter d’avoir une France à +4 degrés ! Il faut donc une transition agroécologique, et pas simplement une adaptation au changement climatique. M. Gérard Lahellec, pour explication de vote. Lahellec. Nous avons besoin de connaissances. Si « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », je serais tenté d’ajouter : Science sans connaissance n’est que démagogie et parti pris Dans mon esprit, il ne saurait être question de défendre des positions partisanes ou d’opposer un mode de production à un autre. Donnons aux personnes concernées la possibilité de choisir eux-mêmes. « On ne fait pas pousser les fleurs en tirant dessus », dit un adage de chez moi. En l’occurrence, les incantations sont inutiles. Il faut des connaissances. Les techniques de valorisation du bio ou la situation des sols font partie des connaissances de base indispensables, y compris pour celles et ceux qui font le choix de rester dans l’agriculture conventionnelle. Encore une fois, ne stigmatisons Je voterai en faveur des amendements qui visent à favoriser la connaissance. Cabanel. Gérard Lahellec a parfaitement résumé ce que je souhaitais dire. Je n’ai de cesse de le répéter : n’opposons pas les modèles ; laissons à chacun le soin de choisir le sien. Cher Daniel Salmon, nous n’allons pas lutter contre le Salmon. Si ! Cabanel. Nous allons devoir nous adapter au changement climatique. Salmon. Non ! Pas seulement « nous adapter » ! Cabanel. Il est clair que certains modèles ne permettront pas cette adaptation. Mais laissons chacun faire avec le modèle qu’il aura choisi. Pour autant, nous voyons bien quelles arrière-pensées peuvent inciter de manière sournoise à retirer certains termes du projet de loi. À la droite de l’hémicycle, il est des collègues dont les poils se hérissent dès que l’on parle d’environnement. Soyons cohérents et laissons chacun valoriser le type d’agriculture qu’il a choisi. M. Yannick Jadot, pour explication de vote. Jadot. Je le rappelle, nous avons une batterie de lois destinées à lutter contre le dérèglement climatique et nous agissons en faveur de la planification écologique – un secrétariat général y est même consacré. Que je sache, tout cela n’a pas fait disparaître Dans notre pays, celle-ci est l’un des principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre. Elle doit donc absolument prendre sa part dans la lutte contre le dérèglement climatique. À entendre certains, on a parfois le sentiment qu’il y avait le climat avant le dérèglement, qu’il y a aujourd’hui le climat avec le dérèglement et que, tout étant désormais figé, il n’y aurait plus qu’à s’adapter. Mais ce n’est pas du tout ainsi que les choses se Nous savons – tous les scientifiques le disent – qu’il faut mener la lutte contre chaque dixième de degré supplémentaire lié au réchauffement climatique si nous ne voulons pas que notre agriculture soit anéantie. Nous avons besoin d’éléments de connaissance, comme cela vient d’être rappelé. Et nous savons bien que les transitions agroécologiques nécessitent d’autres types de connaissances. Dans le monde réel, l’agroécologie, c’est compliqué : elle demande de la réactivité, de l’agilité, des connaissances du sol et des plantes. Cela implique surtout que le système ne soit pas totalement organisé, pour ne pas dire orchestré, par l’agrochimie. Attention, mes chers collègues : le rôle de l’agriculture ne saurait se réduire à l’adaptation au changement climatique : ce serait contraire à notre arsenal Louault. J’entends tout ce qui est dit, mais soyons sérieux ! Chez M. Duplomb, en raison du changement climatique, il y a désormais plus d’herbe. Ailleurs, il y en a moins. Jadis, je faisais du maïs le 1er mai, voire le 15 mai. Aujourd’hui, j’en fais le 30 mars. Nous nous sommes toujours adaptés. Les agriculteurs s’adaptent en permanence ; ils ne vont pas du tout Salmon. Ils seront inondés ou souffriront de la sécheresse, comme dans les Louault. Quand il y a trop d’eau, ils font des réserves, et ils essaient d’en tirer parti. Je sais bien que nous n’arriverons pas à nous mettre d’accord, monsieur Salmon. Nous pouvons nous disputer sur des termes, mais tout cela, c’est du verbiage. Ce sont des querelles qui passent totalement au-dessus de la tête de nos agriculteurs. En revanche, il est des mots que l’on ne supporte plus en agriculture. Le terme « transition », on ne le supporte plus ; quant à celui d’« accompagnement », mieux vaut le réserver à l’accompagnement des enfants ou des personnes en fin de vie – mais c’est peut-être ce que veulent certains de nos collègues pour l’agriculture Duplomb. Je suis toujours stupéfait d’entendre ceux qui ne pratiquent pas l’agriculture nous expliquer comment il faut procéder. groupes GEST, SER et RDSE.) Gontard. Si vous voulez, nous pouvons vérité, mes chers collègues. ! Jadot. C’est trop facile ! Duplomb. J’entends M. Jadot, mais peut-on véritablement s’appuyer sur son expertise professionnelle en matière agricole ? (Vives protestations sur les travées du groupe GEST.) président. Mes chers collègues, veuillez laisser l’orateur s’exprimer, s’il vous plaît. Duplomb. Nous voyons bien la différence de vision entre les deux côtés de Salmon. Ça, c’est Duplomb. De notre côté de l’hémicycle, nous ne disons pas aux agriculteurs que tout ce qu’ils font est mal. Nous leur faisons confiance : ils ont été capables de s’adapter pendant des décennies, ils le seront encore cette fois-ci. De l’autre côté de l’hémicycle, on considère que les agriculteurs sont trop bêtes pour comprendre tout seuls et qu’il faut leur imposer de changer de modèle. des groupes GEST, RDSE et SER.) Gontard. Scandaleux ! Weber. Inacceptable ! Duplomb. Ce discours-là, les agriculteurs ne peuvent plus l’entendre. Vous voulez que les paysans changent de modèle ? Eh bien, allez donc les voir et expliquez-leur qu’ils font tout mal ! Nous verrons bien comment ils vous accueilleront ! (Mêmes mouvements.) Mme Ghislaine Senée, pour explication de vote. Senée. Je m’étonne de la teneur de ce débat. Nous sommes des parlementaires. Dans cet hémicycle, nous pouvons débattre de tous les sujets. Ce n’est pas parce que je n’habite pas à Mayotte que je ne peux pas m’exprimer sur la situation de l’archipel. Et ce n’est pas parce que je ne suis pas agricultrice que je ne peux pas prendre la parole sur un projet de loi d’orientation agricole. Il y a, dites-vous, des mots que vous ne supportez plus. Mais nous aussi, à gauche, il y a des mots que nous ne supportons plus. Nous ne supportons plus que vous caricaturiez nos positions. Lorsque nous réclamons des mesures de lutte contre le réchauffement climatique, c’est pour éviter les fameux 4 degrés supplémentaires, même si nous sommes déjà dans ce scénario. La différence entre vous et nous, c’est que nous, nous pensons qu’il y a encore des solutions, à condition de faire des efforts. Vous, vous considérez que l’on ne peut rien faire et qu’il n’y a plus qu’à s’adapter. En effet, nous ne sommes pas du tout d’accord sur le Refuser, comme vous le faites, les termes d’« agroécologie » ou d’« agriculture biologique », c’est de la cancel culture ! Vous êtes en train de tomber, intellectuellement parlant, dans le wokisme ! (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Vous rejetez un certain nombre de mots qui, selon vous, démontreraient que nous vous prenons pour des gens bêtes. Mais ce n’est pas du tout le cas ! Au contraire ! Il y a un modèle que nous voulons collectivement sauver. Et, pour le sauver, il ne faut pas reproduire les erreurs qui ont été commises. Nous devons donc trouver des solutions ensemble. C’est le sens du présent projet de loi d’orientation : penser le futur, à partir des constats qui sont dressés aujourd’hui. Que chacun fasse un pas et, surtout, que cessent les insultes systématiques ! Weber. Exactement ! Duplomb. Ce ne sont pas des Weber. Bien sûr que si ! Nous ne sommes pas sourds ! Redon-Sarrazy. Je m’interroge sur le statut des prises de parole de M. Duplomb, qui s’exprime tantôt depuis le banc des commissions, tantôt depuis le fond de l’hémicycle, en l’occurrence pour nous invectiver. Je respecte le fait que notre collègue soit agriculteur. Je connais moi-même très bien ce milieu, étant élu d’un territoire très rural et issu d’une famille d’agriculteurs. Je côtoie des agriculteurs quasiment tous les jours. Mais je ne peux pas entendre que seuls ceux qui pratiquent l’agriculture apporteraient la bonne parole ! Je pense d’ailleurs que c’est ce discours-là qui a fait beaucoup de mal à l’agriculture. Au lieu de nous dire que nous ne comprenons rien, expliquez-nous ; argumentez, cher collègue ! Je suis prêt à vous écouter. Il m’arrive même parfois d’être d’accord avec vous. Duplomb. Pas souvent ! Redon-Sarrazy. À d’autres moments, nous sommes en désaccord ; c’est le débat. Quoi qu’il en soit, il y a un besoin d’explications, en particulier pour montrer à nos concitoyens comment il est possible de concilier l’agriculture avec d’autres activités, par exemple de services, dans nos territoires. Mais, franchement, l’attitude qui consiste à pousser un coup de gueule pour dire : « Écoutez-moi, je suis celui qui porte la bonne parole ! » est particulièrement désagréable ! Dans ce projet de loi, il n’y a aucune exclusivité, pas plus sur le productivisme que sur l’agroécologie et le bio. Nous voulons bâtir un texte solide, qui s’inscrive dans le temps long. Il s’agit de répondre à un certain nombre d’objectifs que nous aurons définis collectivement. Je plaide pour le terme d’« adaptation », pour deux raisons. D’une part, c’est une notion à caractère entrepreneurial, qui renvoie à l’initiative et à la responsabilité de chacun, dans un environnement changeant. Le débat n’est donc pas seulement sémantique. D’autre part, et nous devrions y être particulièrement sensibles dans cet hémicycle, c’est une expression respectueuse de la diversité des territoires. Les contraintes que notre collègue Laurent Duplomb subit en Haute-Loire sont différentes de celles auxquelles je suis confronté chez moi, en Lorraine. Mais tous, nous nous adaptons. M. Daniel Gremillet, pour explication de vote. Gremillet. L’agriculture a effectivement évolué au cours des siècles en fonction de plusieurs éléments, à commencer par les conditions d’exercice du métier. L’enjeu essentiel est moins de savoir si l’on est paysan ou non que de connaître le vécu des professionnels sur le Des cultures qui étaient impossibles voilà un demi-siècle dans certains territoires du fait des conditions climatiques s’y sont développées, parce qu’il y a eu des évolutions, par exemple sur la sélection des plantes. Tout cela s’est fait naturellement. Des femmes et des hommes ont entrepris et travaillé avec enthousiasme. Il est dommage que nous nous déchirions ainsi. Pour ma part, j’ai toujours fait confiance aux femmes et aux hommes animés d’un tel esprit d’entreprise – et ce dernier terme n’est pas un gros mot. Semer des graines, faire naître un animal, travailler au quotidien avec du vivant… Tout cela, nous l’avons fait, et nous le ferons encore. Mais disons la vérité au monde paysan, aux consommateurs et aux citoyens. Ce n’est pas parce que nous inscrirons certains termes dans un texte législatif – qui n’est pas une loi d’orientation, soit dit en passant – que nous empêcherons le changement climatique, surtout si les autres n’appliquent pas les mêmes normes. Ayons le courage de les imposer aussi ailleurs en Europe et dans le monde, faute de quoi nos paysans se retrouveront en situation de concurrence déloyale. M. Philippe Grosvalet, pour explication de vote. Grosvalet. Voilà un peu plus d’un an que je siège dans cet hémicycle. Il m’avait semblé que c’était un espace de respect et de tempérance. Les propos de notre collègue Duplomb ne servent pas, tant s’en faut, la cause qu’il défend. Au demeurant, les résultats des élections au sein des chambres sont en train de tomber ; inutile donc de s’agacer. Cher collègue, à opposer comme vous le faites le monde agricole au reste de la société, ne vous étonnez pas de la progression du vote extrême dans nos campagnes. Ici, nous sommes des élus du peuple français. Nous représentons tous les citoyens, y compris les agriculteurs, quel que soit le mode de production. Essayez de comprendre le monde dans lequel nous vivons et cessez de parler, comme vous le faites depuis des années, d’agri-bashing pour instiller l’idée que le reste de la société serait contre les agriculteurs. C’est parce que vous leur adressez ce type de messages que les agriculteurs choisissent aujourd’hui le repli sur eux-mêmes. Nous avons au contraire besoin d’un dialogue entre le monde agricole, qui produit, et le reste de la société, qui consomme. Et ce dialogue doit pouvoir se faire dans la transparence, pas dans l’excès ou la caricature. Je ne suis pas médecin ; cela ne m’empêche pas de parler de santé publique. Je ne suis pas issu du monde industriel ; cela ne m’empêche pas de parler de politique industrielle. De la même manière, je revendique la possibilité de parler de politique agricole et des différents modes de culture. Chasseing. J’ai écouté nos collègues Cabanel et Lahellec. Il me paraît en effet normal d’inclure l’agroécologie dans les programmes des établissements d’enseignement agricole. Certes, nous ne sommes pas les plus gros pollueurs : 0,8 % chez nous, contre 33 % en Chine. Mais si nous pouvons éviter une augmentation ne serait-ce que d’un demi-degré, c’est déjà ça. Cela étant, revenons à certaines réalités. Pour un jeune agriculteur qui sort de l’école et qui lance son activité, l’important, c’est la rentabilité. L’agroécologie peut avoir un intérêt à proximité des grandes villes, mais gardons à l’esprit que, dans les supermarchés, les consommateurs n’achètent pas forcément en priorité les produits les plus écologiques. En général, ils vont plutôt vers ce qu’il y a de moins cher. Or produire de manière écologique coûte cher et les prix de vente s’en ressentent. J’appelle donc à la prudence. Jadis, l’objectif était de 25 % ; aujourd’hui, nous sommes plutôt à 10 %. Et certains professionnels qui s’étaient engagés dans l’agriculture écologique ont dû faire marche arrière, sachant que notre agriculture est, de toute manière, déjà saine. Mais rien n’empêche, il est vrai, d’enseigner à la fois l’agroécologie et l’agriculture traditionnelle dans les écoles d’agriculture. Montaugé. Le moment de tension que nous vivons est, me semble-t-il, intéressant. Il nous amène à nous interroger sur notre rôle de parlementaires. Nous devons, en échangeant de manière si possible respectueuse, rationnelle et argumentée, donner un contenu à la notion d’intérêt général, qui figure d’ailleurs dans ce texte. J’en profite pour rappeler qu’il n’y a pas un intérêt général spécifique à chaque domaine d’activité économique. L’intérêt général doit, comme son nom l’indique, être général. On ne devrait donc pas lui accoler d’adjectif : « intérêt général agricole », « intérêt général culturel », etc. Il y a simplement l’intérêt général de la Nation. Nous sommes justement là pour donner un contenu à cette notion, qui inclut les différents registres d’action et modes de pensée de notre société. Cet intérêt général, il nous appartient de le construire. Nous ne le ferons pas, monsieur Duplomb, en nous jetant des anathèmes à la figure. Montaugé. Je rappelle en outre qu’ici, nous ne sommes pas censés être – je ne vous en accuse pas – les représentants d’intérêts Libre à vous de penser différemment, cher collègue. Ce moment de tension est intéressant, mais, de grâce, respectons-nous et essayons de trouver ensemble les voies de cet intérêt général qu’il nous appartient de construire pour nos concitoyens. Je ne suis pas étonnée que nous passions autant de temps sur l’alinéa 9. Il est important. Permettez-moi d’en rappeler le contenu. L’alinéa enjoint d’« augmenter leurs compétences entrepreneuriales et de gestion d’entreprise ». En effet, un exploitant agricole est un chef d’entreprise qui se doit d’avoir une activité économiquement viable – il est important de le souligner. Il fait également référence au « management ». Quand on a des salariés agricoles, par exemple dans un groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec), il faut tout de même connaître les règles en matière de gestion du personnel. Nous savons que les Gaec rencontrent aujourd’hui des difficultés. Il mentionne aussi le « numérique ». Le métier s’est numérisé, modernisé. C’est une source de simplification. Et il aborde le renforcement du « socle de connaissances dans les domaines des techniques agronomiques, zootechniques ». À propos des techniques agronomiques, j’observe qu’il a beaucoup été question des sols au cours de nos débats. Et j’insiste sur les zootechniques : face aux attaques de type sanitaire, les éleveurs savent qu’ils doivent pratiquer une autre forme d’élevage. Je terminerai en évoquant les transitions climatique et environnementale. Ce qui est demandé aux agriculteurs pour faire face au changement climatique est considérable et n’a rien à voir avec la révolution de la mécanisation agricole. Cela requiert une élévation du niveau de connaissances, de compétences et implique de savoir comment ils pourront exercer un métier que la transition climatique et environnementale va très profondément affecter et faire évoluer. Le niveau de connaissances doit donc s’adapter aux mutations considérables qui seront demandées aux agriculteurs. L’alinéa 9 est très important. Il a connu des modifications depuis l’examen du texte par l’Assemblée nationale, mais la version du Sénat couvre à peu près tous les champs de la formation. En revanche, il faut vraiment y ajouter une référence aux transitions climatique et environnementale. Je note que vous préférez parler des « adaptations » ; au fond, c’est un peu la même idée. Menonville, rapporteur, acquiesce.) Nous avons une différence d’appréciation sur les termes, mais j’attire l’attention de la Haute Assemblée sur cet alinéa : il est fondamental, car il vise à élever le niveau de connaissances que nous exigerons, demain, de nos jeunes agriculteurs. l’amendement n° 319 rectifié ter. amendements identiques nos 113 rectifié bis et 618 rectifié ter. l’amendement n° 469. l’amendement n° 530 rectifié. l’amendement n° 320 rectifié ter. président. Je mets aux voix le sous-amendement n° 904. (Le sous-amendement est l’amendement n° 820, modifié. président. En conséquence, les amendements nos 470, 321 rectifié ter et 322 rectifié ter n’ont plus d’objet. Je mets aux voix l’amendement n° 323 l’amendement n° 324 rectifié ter. l’amendement n° 327 rectifié ter. des travaux collègues, compte tenu de l’avancement de nos travaux, nous pourrions, en accord avec la commission et le Gouvernement, lever la séance cette après-midi à dix-neuf heures et la reprendre lundi 10 février à seize heures. Il en est ainsi décidé. L’amendement n° 821, présenté par Rédiger ainsi la fin de cet en particulier dans les domaines mentionnés au 2° Le présent amendement a pour objet d’indiquer, de façon générique, les principaux blocs de compétences que les actifs de l’agriculture et de l’agroalimentaire doivent développer grâce à la formation tout au long de la vie, pour être armés face aux enjeux de leur métier. Cet amendement est dicté par le souci de lisibilité de l’article programmatique. Nous préférons mentionner ces blocs de compétences à un seul endroit, qui concerne le niveau de n° 9 rectifié bis, présenté par MM. Pla, Alinéa 10 en diffusant aussi ces connaissances aux travailleurs saisonniers Stanzione. Le présent amendement vise à donner de la visibilité aux travailleurs saisonniers en les intégrant dans les dispositifs de formation. Le travail saisonnier est au cœur de la réflexion à mener pour assurer le renouvellement des générations. Il est regrettable qu’il ne soit jamais mentionné dans le projet de loi. L’activité agricole est, par nature, cyclique, les productions étant organisées en fonction des saisons. Ainsi, pour répondre aux besoins lors des récoltes, tailles et traitements, les exploitants agricoles ont recours aux travailleurs saisonniers. Ces derniers font partie intégrante du modèle agricole. secteur identifié parmi les secteurs en tension, nous souhaitons que les travailleurs saisonniers soient davantage incités à suivre des dispositifs de formation, d’autant qu’ils peuvent devenir de potentiels repreneurs d’exploitation. La commission émet un avis favorable sur l’amendement n° 821 et sollicite le retrait de l’amendement n° 9 rectifié bis, qui n’aurait d’ailleurs plus d’objet en cas d’adoption de l’amendement du Gouvernement : les travailleurs saisonniers sont déjà inclus parmi les « actifs » mentionnés à du Gouvernement sur l’amendement n° 9 rectifié Demande de retrait ou, à défaut, avis défavorable. l’amendement n° 821. l’amendement n° 9 rectifié bis n’a plus n° 600 rectifié, présenté par Mme Havet, M. Buis, Mme Ramia et M. Fouassin, est ainsi libellé : Après l’alinéa 11 … De soutenir la recherche variétale dans le secteur des légumineuses, avec l’objectif de créer des variétés plus résistantes aux aléas La parole est à M. Bernard Buis. Buis. Cet amendement vise à améliorer l’état de la recherche variétale consacrée aux légumineuses en France, qui constitue à ce jour le principal frein au développement de ces dernières. Aujourd’hui, la raison majeure pour laquelle de nombreux agriculteurs ne souhaitent pas se lancer dans la culture des légumineuses est le rendement peu élevé de cette dernière par rapport aux autres cultures. Cet écart est dû, pour une large part, à la vulnérabilité des variétés actuelles de légumineuses face aux aléas climatiques, une situation qui renvoie à un problème plus structurel : celui du manque de recherche variétale visant à créer de nouvelles espèces. Alors que le Gouvernement a fixé l’objectif de doublement de la surface agricole utile vouée aux légumineuses d’ici à 2030, favoriser la création de nouvelles variétés est donc crucial. Pour ce faire, il faut réduire la vulnérabilité de ces végétaux aux aléas climatiques, d’autant que ces derniers sont amenés à se multiplier et à devenir moins prévisibles. La commission ne souhaite pas que le texte entre dans un tel degré de détail, même si, bien évidemment, elle partage les objectifs que vous visez, mon cher collègue, en l’occurrence le développement de la recherche dans les principaux secteurs agricoles. Je demande par conséquent le retrait de cet L’État finance déjà des projets de recherche en matière de légumineuses. Par ailleurs, la liste des objectifs risque de s’allonger indéfiniment si nous commençons à prendre en considération telle ou telle récolte. Le Gouvernement demande donc le retrait de l’amendement ; à défaut, il émettra un avis Buis. Je retire mon amendement ! n° 600 rectifié est retiré. n° 471, présenté par MM. Salmon et Gontard, Alinéa 14 Rédiger ainsi cet alinéa : 7° D’inclure les structures d’enseignement agricole, en particulier d’enseignement public, dans la stratégie globale de hausse des moyens d’investissement et des moyens financiers qui accompagne la hausse du nombre d’apprenants. inscrire un nouvel objectif, celui d’une augmentation des moyens de l’enseignement agricole, qui doit être entendu dans sa L’enseignement agricole public tout particulièrement souffre depuis plusieurs années de baisses de financement, à tel point que les suppressions d’emplois se multiplient et que certains établissements sont au bord de la rupture. Les dernières lois de finances n’ont pas permis d’inverser la tendance. C’est pourquoi, avec cet amendement, et tout en reconnaissant le rôle de l’enseignement agricole privé dans la formation des actifs, nous portons une attention spécifique à l’enseignement agricole public, qui représente un véritable atout pour nos territoires et qui offre les meilleures garanties en termes d’accessibilité pour l’ensemble des élèves. Ce qu’il faut à notre pays pour répondre au grand défi du renouvellement des générations, c’est une formation publique gratuite pour toutes et tous, accessible partout sur l’ensemble du territoire de la République. Nous portons notre attention sur l’ensemble de l’enseignement agricole, qu’il soit public ou privé. En commission, nous avons d’ailleurs réécrit l’alinéa que vous proposez de modifier, car il n’envisageait pas l’ensemble des composantes de l’enseignement agricole sur un pied d’égalité. Je demande le retrait de l’amendement ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable. Le Gouvernement est très clairement défavorable à cet amendement, monsieur le sénateur : relancer la guerre entre public et privé dans les établissements agricoles n’aurait aucun sens. Du reste, vous n’ignorez pas que 60 % de ces établissements sont privés… Salmon. Non, et c’est pour cela que nous défendons cet amendement ! … et qu’ils font un travail tout aussi excellent. Augmenter significativement les moyens du public au détriment du privé reviendrait à relancer une guerre qu’il serait imprudent de reprendre, d’autant que, vous le savez, les moyens déployés dans le privé sont significativement inférieurs à ceux qui le sont dans le public. Restons-en là, s’il vous l’amendement n° 471. n° 24, présenté par Mme Espagnac, est ainsi Après l’alinéa 14 … D’orienter les politiques publiques de soutien à l’agriculture pour encourager la transition du système agricole et renforcer significativement les innovations agroécologiques, notamment l’agriculture biologique. La parole est à Mme Frédérique Espagnac. Espagnac. Cet amendement vise à orienter les politiques publiques de soutien à l’agriculture de sorte à encourager la transition du système agricole et à renforcer significativement les innovations agroécologiques, notamment l’agriculture biologique. Dans l’une de ses publications, intitulée Les enjeux structurels pour la France, la Cour des comptes indique que la transmission des exploitations et le renouvellement des générations constituent un moment critique au cours duquel les choix de systèmes agricoles sont définis pour de nombreuses années. Elle ajoute qu’il faut saisir cette occasion pour réorienter les pratiques et développer l’agroécologie, tout en veillant à la rentabilité des exploitations. Par cet amendement, nous proposons d’orienter la formation en ce sens. l’amendement n° 24. n° 325 rectifié ter, présenté par Après l’alinéa 14 … De renforcer l’insertion dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire des personnes en reconversion professionnelle. La parole est à M. Simon Uzenat. Uzenat. Cet amendement vise à prendre en compte une réalité socioprofessionnelle, à savoir la volonté de nombreux actifs de se reconvertir professionnellement dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Selon l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa), plus de 21 000 personnes s’engageraient chaque année dans une reconversion professionnelle dans l’agriculture, ce que nous constatons très régulièrement en Bretagne. D’après la même association, 60 % des nouveaux agriculteurs ne sont par ailleurs pas issus du milieu – ce sont ceux que l’on appelle les « non-issus du milieu Ce double phénomène démontre bien que l’agriculture de demain ne sera pas celle d’hier ni Si nous voulons assurer le renouvellement des générations en agriculture et satisfaire nos besoins en termes de souveraineté, une place importante doit être accordée à cette question de la reconversion professionnelle. Nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer dans cette enceinte et nous le ferons sans doute dans la suite de l’examen de ce texte. C’est la raison pour laquelle nous proposons d’inscrire le soutien et le renforcement de nos politiques publiques en la matière comme un objectif à part entière. La commission s’en remet à la sagesse du Sénat. L’amendement est satisfait : la notion de réinsertion figure à la fois au huitième alinéa de l’article 2 et dans le code rural et de la pêche maritime, puisque la politique d’installation et de transmission, telle qu’elle y est décrite, fait d’ores et déjà référence à l’insertion professionnelle. Dès lors qu’il est fait mention à deux reprises de cette notion, j’ai tendance à considérer que le sujet est largement traité. Je vous demande par conséquent, monsieur le sénateur, de bien vouloir retirer votre amendement ; à président. Monsieur Uzenat, l’amendement n° 325 rectifié ter est-il Uzenat. Madame la ministre, cela ne vous surprendra pas, je préfère m’en tenir à l’avis de sagesse émis par le rapporteur. J’entends bien évidemment vos propos, mais il nous semble important de rappeler, de marteler haut et fort que l’agriculture d’aujourd’hui et de demain sera plus que jamais ouverte aux nouveaux talents, qui se fondront et s’inscriront dans l’histoire de nos agricultrices et de nos agriculteurs. Je maintiens mon amendement, monsieur le président. Louault. L’agriculture est un secteur très spécifique, mes chers collègues : il nous est proposé d’inscrire dans ce projet de loi d’orientation agricole un objectif d’insertion, alors que cela n’est demandé à aucune autre profession. Il y a de quoi choquer les agriculteurs ! Nous déplorons cette suradministration à tous les niveaux, sur tous les sujets. Je vous invite, mes chers collègues, à voter contre cet l’amendement n° 325 rectifié ter. n° 891, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 16, première phrase 1° Remplacer les mots : de ces métiers des métiers de l’agriculture 2° Supprimer les mots : des professions Il s’agit d’un amendement rédactionnel. Avis favorable. l’amendement n° 891. n° 601 rectifié ter, présenté par MM. M. Weber, Ros, Bourgi, Lurel et Fichet, Mmes Linkenheld et Bonnefoy, MM. Gillé et Pla, Mme Poumirol, MM. Meignen et Chantrel et Mmes Monier et Canalès, est ainsi libellé : Alinéa 16, première phrase publics et privés insérer les mots , l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement La parole est à M. Michaël Weber. Weber. Le présent amendement tend à associer l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement à la rédaction du programme national d’orientation et de découverte des métiers du vivant. La recherche publique a un rôle crucial à jouer dans le changement des pratiques agricoles. L’Inrae est un leader mondial de la recherche spécialisée en agriculture. Les travaux de l’organisation scientifique en faveur d’une transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables permettent de replacer l’agronomie au cœur du métier d’agriculteur. Pour ces raisons, il apparaît essentiel que l’Inrae participe pleinement à la rédaction de ce programme éducatif et contribue à assurer la promotion de nouveaux modèles de production fondés sur l’innovation et la durabilité. Rien n’empêchera, dans le cadre des actions de découverte de l’agriculture, de faire intervenir l’Inrae ou tout autre établissement de recherche. Il est important de susciter des vocations chez les jeunes. La commission est défavorable à cet amendement. l’amendement n° 601 rectifié ter. n° 823, présenté par le Gouvernement, est ainsi Compléter cet alinéa par deux phrases ainsi rédigées : Ce programme vise à rendre ces métiers plus attractifs. Il poursuit également l’objectif d’accueillir davantage de femmes dans les différentes voies de formation à ces métiers, notamment l’apprentissage. 2° bis Pour les maîtres de stage et d’apprentissage, des actions de sensibilisation à l’embauche de femmes ; Nous proposons d’accentuer nos efforts de communication pour que le nombre de femmes dans les formations agricoles continue de croître. Il est proposé à cet effet de compléter le programme national d’orientation et de découverte des métiers établi par l’amendement n° 823. n° 427 rectifié ter, présenté par Après l’alinéa 16 se donne pour objectif le développement de nouvelles filières d’enseignement supérieur vétérinaire par la mise en place d’une sixième année d’approfondissement dans certaines universités, afin de répondre aux enjeux de souveraineté nationale en matière de formation des vétérinaires, de sécurité alimentaire et en matière de santé publique pour cette filière agricole et économique majeure et de lutte contre la à inscrire dans la loi l’objectif de développer, dans certaines universités, une sixième année d’approfondissement pour les étudiants en école vétérinaire, afin de répondre aux difficultés d’installation dans les zones rurales. Certains territoires d’élevage font face à une déprise vétérinaire, qui affecte grandement le travail des éleveurs au quotidien, que ce soit pour le traitement symptomatique ou dans le volet prophylactique si nécessaire dans les élevages. Dans les zones rurales de Nouvelle-Aquitaine, on a ainsi constaté une baisse de 20 % du nombre de vétérinaires en cinq ans. Le métier de vétérinaire est pourtant essentiel dans nos territoires d’élevage. Il permet de faire gagner un temps précieux à nos éleveurs, qui n’ont pas à parcourir des dizaines, voire des centaines de kilomètres, pour faire soigner leurs bêtes à toute heure de la journée et de la nuit et, peut-être aussi, pour préserver la santé de celles-ci. De plus, on observe une recrudescence du nombre d’épidémies et de maladies, plus difficiles à éradiquer que par le passé, ce qui plonge de nombreux paysans dans l’angoisse de ne pouvoir exercer leur profession, faute de soutien Forts de ce constat, la région Nouvelle-Aquitaine et tout un ensemble d’acteurs locaux soutiennent très activement la mise en place d’une cinquième école publique vétérinaire à Limoges. À défaut d’avoir obtenu une réponse positive à ce sujet – je ne reviens pas sur les débats que nous avons eus tout à l’heure à propos de la création de cette école –, nous proposons d’inclure dans le texte l’objectif de développer une sixième année d’approfondissement dans les territoires d’élevage, en particulier à Limoges, mais pas seulement, afin de favoriser l’ancrage territorial et le désir de s’installer sur des territoires qui ont besoin de vétérinaires supplémentaires. Il s’agit là d’une démarche originale, puisqu’elle permettrait de combler les carences évoquées tout à l’heure, en particulier la mauvaise répartition géographique des flux d’étudiants qui sortiront prochainement des écoles et qui ne s’installeront probablement pas dans ces territoires, notamment les territoires d’élevage, qui en ont pourtant cruellement besoin. Cette démarche est proactive et mérite, je le crois, d’être soutenue. Je comprends parfaitement le souci qui est le vôtre d’un maillage vétérinaire plus étroit. Le souci est particulièrement prégnant pour les vétérinaires ruraux. Pour autant, le dispositif que vous proposez soulève d’importantes difficultés juridiques, puisqu’il contrevient aux normes européennes en matière d’accréditation : avis défavorable. Avis défavorable, pour la même raison. Redon-Sarrazy. Très franchement, je trouve votre réponse un peu courte. Ce sujet mériterait certainement d’être creusé. Je ne pense pas que l’université ni la région ne seraient prêtes à s’engager dans un tel dispositif s’il n’était pas viable. Je vous invite, madame la ministre, monsieur le rapporteur, à venir visiter le laboratoire Emis à l’université de Limoges, où de nombreux professionnels viennent déjà travailler et se former. Nous disposons d’un dispositif innovant autour de la recherche universitaire et du fameux concept de One Health. Aujourd’hui, les zoonoses et certaines épidémies présentent malheureusement des points communs, ce qui justifie un degré accru de vigilance. L’université de Limoges, la région, les professionnels – les vétérinaires du territoire sont également prêts à s’engager – souhaitent tous se lancer dans cette démarche innovante, qui pourrait représenter une réponse intéressante. La présence sur le territoire d’étudiants de sixième année, qui pourront travailler avec les professionnels sur le terrain, constitue une vraie chance : elle permettra de les acculturer à l’élevage et aux besoins locaux. En termes de financement, un tel dispositif serait par ailleurs bien moins coûteux que la création d’une école, puisqu’il s’agit simplement d’ajouter, à la marge, une sixième année à un cursus existant. On est loin de la proposition dont on a discuté tout à l’heure, que l’on considère pourtant comme nécessaire et que l’on continuera de promouvoir. Il s’agit ici d’apporter une réponse de terrain. Je peux vous assurer que les éleveurs, les professionnels verraient cette mesure d’un très bon œil et qu’ils sont prêts à se lancer. Il serait dommage de casser une telle dynamique, d’autant que, s’il fonctionnait bien, ce dispositif pourrait faire figure d’exemple et être dupliqué dans d’autres J’y reviens, chacun sait que notre pays risque d’être confronté à un déficit de vétérinaires pour animaux de ferme. Mais, vous le savez bien, c’est une impasse que d’imaginer qu’il faut spécialiser les vétérinaires, à la fois pour des raisons économiques et pour des raisons qui tiennent à la nécessaire conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. Il faut favoriser l’exercice de ce métier dans des maisons plurielles, regroupant plusieurs professionnels. Il convient également de maintenir une formation totalement généraliste, qui concerne à la fois les animaux de ferme et les animaux de compagnie. Enfin, il faut probablement aussi mettre en place un nouveau dialogue entre les éleveurs et les vétérinaires sous la forme, par exemple, d’une contractualisation. C’est une idée qu’il faudrait faire prospérer de sorte à fidéliser les vétérinaires dans les exploitations. Beaucoup de choses restent à faire pour garantir le maintien d’une activité vétérinaire propre à l’animal de ferme. Quoi qu’il en soit, votre idée d’une sixième année pour les étudiants en école vétérinaire n’est pas conforme à la prescription Pour autant, nous nous rapprocherons de vous pour creuser le sujet et faire en sorte de mettre en place un cursus – je ne sais pas comment on pourra l’appeler –, qui ne serait pas véritablement une année de formation, mais qui inciterait à un rapprochement, à une imprégnation du métier dans le monde rural, dont nous avons tant besoin. Chasseing. Madame la ministre, je suis d’accord avec ce que vous venez de dire, mais je partage aussi les propos de Christian Redon-Sarrazy. D’ailleurs, je pense que tout le monde est d’accord avec les propos de mon collègue, en particulier les vétérinaires, les éleveurs, les départements et la En Limousin, certains vétérinaires se sont regroupés et ne concentrent plus leur exercice sur les animaux de ferme, même si, bien sûr, cette activité demeure la plus importante. Les étudiants qui seront en sixième année auront certainement déjà une vie et une famille ailleurs qu’en Nouvelle-Aquitaine, mais je pense que la région leur offrira une réelle possibilité de décrocher des stages au cours de leur cursus, qui pourrait, comme vous l’avez suggéré, madame la ministre, être aménagé. Je m’associe donc pleinement à l’amendement de notre collègue. Gremillet. L’amendement de notre collègue Christian Redon-Sarrazy soulève un vrai sujet, madame la ministre, parce que l’ensemble des écoles vétérinaires à travers l’Europe ne permettent pas d’obtenir les mêmes résultats que les écoles françaises. Ce sont les vétérinaires, les praticiens dans nos territoires, qui le disent : la plupart des jeunes qui reviennent d’un cursus à l’étranger n’ont aucune expérience. C’est à cette particularité que l’on peut juger de l’excellence des formations vétérinaires dans notre pays – quand cela va bien, il faut aussi le dire. Nous constatons effectivement une baisse très rapide, un peu partout en France, du nombre de vétérinaires suivant les animaux d’élevage aux côtés des éleveurs. Comme je le dis toujours, un vétérinaire rural, c’est un peu comme un médecin de famille : une relation très étroite se noue avec l’éleveur ; elle permet de trouver une forme de sécurité et de transparence sanitaires pour les élevages, ce qui contribue par ailleurs à protéger nos concitoyens. N’oublions pas que, derrière la politique vétérinaire, c’est la santé humaine qui est en jeu. Personnellement, je m’apprêtais à voter l’amendement de notre collègue, mais, compte tenu du propos que j’ai entendu et des engagements que vous avez pris, madame la ministre, je vais vous faire confiance, et ce d’autant plus qu’il y a vraiment urgence à apporter des réponses. Aujourd’hui, pour remplacer un vétérinaire partant à la retraite et couvrir le temps de travail qu’il acceptait de faire, il faut pratiquement deux vétérinaires – c’est comme dans le milieu médical. Il y a là un vrai sujet, qui tend à s’aggraver, tant il est vrai que les nouveaux ou futurs praticiens revendiquent, beaucoup plus que les anciennes générations, une certaine qualité de vie. La prise en considération de ce critère n’a évidemment rien à voir avec notre réflexion sur la prise en charge sanitaire des élevages : c’est tout simplement la société qui est train d’évoluer. Grâce à notre collègue, un débat s’est engagé, et je me réjouis que des engagements aient été pris par la ministre en la matière. Lahellec. L’élevage est un véritable enjeu. Je serais même tenté de dire qu’il s’agit d’un point que ce projet de loi d’orientation agricole n’aborde pas suffisamment. Cet enjeu est au moins national, mais c’est aussi un enjeu particulier à l’échelle de la Bretagne, qui est, par définition, une région d’élevage. Certes, je sais que ce n’est pas le développement des formations vétérinaires qui contribuera à résoudre le problème, mais l’accompagnement des éleveurs me paraît d’autant plus nécessaire que nous assistons à une complexification des prophylaxies. Autrement dit, il y a sûrement lieu de travailler à de meilleures relations entre les praticiens vétérinaires et les éleveurs. Pour ces raisons, j’ai bien envie de voter en faveur de Au-delà de la réglementation européenne que j’ai invoquée précédemment, je considère que, sur ce sujet, les enjeux sont multiples : je pense bien évidemment aux stages en milieu rural, mais aussi, il faut le dire, à l’exercice en commun. Vous le savez, la spécialisation des vétérinaires pose deux problèmes principaux, celui de la rentabilité des actes et celui des astreintes liées au métier. Il est essentiel d’explorer toutes les pistes, et c’est pourquoi je vous remercie sincèrement, madame la ministre, d’avoir pris l’engagement d’avancer sur ce sujet et de trouver des solutions, comme Laurent Duplomb et moi-même nous y employons au travers de ce projet de loi, en formulant un certain nombre de propositions. l’amendement n° 427 rectifié ter. n° 892, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom 1° Remplacer le mot : l’amendement n° 892. n° 421 rectifié ter, présenté par MM. M. Weber, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : Alinéa 18, première phrase et de la préservation de l’environnement et de la biodiversité en milieu agricole Weber. Cet amendement vise à ce que les élèves des écoles élémentaires soient également sensibilisés aux enjeux de la biodiversité en milieu agricole et tend à insister sur l’importance du maintien et du renforcement de cette sensibilisation. Sans biodiversité, pas d’agriculture : les enfants doivent être sensibilisés dès leur plus jeune âge au rôle essentiel des pollinisateurs, de la vie souterraine, des auxiliaires des cultures, des oiseaux spécialistes des milieux agricoles, prédateurs naturels de nombreux ravageurs. La commission est défavorable à cet amendement, qu’elle considère comme déjà satisfait. Dans le texte tel qu’il a été adopté par la commission des affaires économiques figure l’éveil aux « savoirs relatifs à la nature », ce qui inclut naturellement la découverte de la biodiversité. Par conséquent, cet amendement est satisfait : avis défavorable. l’amendement n° 421 rectifié ter. n° 824, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 19 2° Pour tous les élèves de collège et de seconde, des actions d’information sur les métiers du vivant et les formations qui y préparent, ainsi que, pour les élèves intéressés, des stages de découverte de ces Le présent projet de loi prévoit une sensibilisation que nous proposons d’élargir aux élèves de seconde. La commission est favorable à cet amendement, tout en attirant l’attention du Gouvernement sur la nécessité d’accompagner cette dynamique pour faciliter l’accès aux Bruyen. Je me félicite de la volonté de Mme la ministre de renforcer l’information de tous les élèves de troisième et de seconde sur les métiers du Il s’agit d’une bonne réponse, comme les travaux du Sénat l’ont montré à de nombreuses reprises. C’est en effet une sphère professionnelle qui demeure très mal connue de l’éducation nationale, mais aussi, disons-le, des familles, sauf à ce que ces dernières soient déjà parties prenantes de ce milieu professionnel. Nous plaidons depuis de nombreuses années au sein de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport pour le renforcement de la coopération entre l’éducation nationale et l’enseignement agricole, afin de sortir d’une approche manifestement trop réductrice. J’ai parlé de « coopération » et non de « subordination ». Nul doute que l’évolution proposée sera bénéfique. Néanmoins, je suis quelque peu dubitatif quant aux modalités d’organisation de ces stages. Nous avons en tête les difficultés importantes qu’ont rencontrées de nombreux jeunes de seconde en juin dernier ; le constat est similaire pour les élèves de troisième. La décision ministérielle n’avait été suivie d’aucune coopération entre les différents acteurs à même de garantir une mise en œuvre satisfaisante de la Inscrire dans la loi la volonté de promouvoir les stages agricoles implique qu’un travail collectif soit conduit en lien avec les directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), les chambres d’agriculture, les fédérations professionnelles et les établissements d’enseignement, et ce afin de faciliter les recherches de ces jeunes Autrement, je crains que l’on en reste au stade de l’annonce politique sans lendemain, sans compter que, au vu de l’âge de ces jeunes, de 14 ans à 16 ans, trop peu de maîtres de stage oseront prendre la responsabilité de s’inscrire dans cette démarche. Aussi, madame la ministre, ces stages doivent être élaborés conjointement avec les différents partenaires pour éviter toute frustration et faire en sorte que le dispositif ne soit pas L’enseignement agricole est une pépite – c’est vous-même qui le dites, madame la ministre, et c’est une conviction que je partage – et il mérite que l’on fasse mieux que la triste et récente expérience de l’amendement n° 824. n° 893, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 20, au début Pour tous les élèves, Ce n’est pas du tout un amendement rédactionnel, monsieur le rapporteur. Si l’on s’en tient à la rédaction que vous proposez, la promotion du programme national d’orientation et de découverte des métiers du vivant serait à destination de tous les élèves, autrement dit une cohorte de 800 000 personnes. Je vous laisse imaginer la campagne de communication qu’il faudrait Restons raisonnables : nous avons ciblé les élèves de l’enseignement primaire, une partie de ceux du secondaire, mais tous les élèves, ce n’est pas possible, c’est tout simplement hors de portée… Je retire mon amendement ! n° 893 est retiré. n° 825, présenté par le Gouvernement, est ainsi Alinéa 20 Après la deuxième occurrence du , le cas échéant et sur une base expérimentale, La commission des affaires économiques a souhaité utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir les métiers du vivant et les Pourquoi pas ? Mais quand on connaît l’usage ou le mésusage qui peut être fait de ces réseaux, je m’inquiète un peu de ce qui pourrait advenir : moqueries, propos dévalorisants ou stigmatisants qui risqueraient, en définitive, de perturber le message délivré aux jeunes, à un moment où ils y sont particulièrement sensibles. C’est la raison pour laquelle j’invite à une forme de prudence et suggère, sans vouloir contrevenir à votre volonté, que le dispositif soit lancé sur une base expérimentale, afin que l’on en étudie les résultats. Pour le dire tout net, je me méfie beaucoup des réseaux sociaux pour à peu près tout. L’amendement du Gouvernement ne vise donc pas la suppression de la mesure et doit être interprété comme un appel à la prudence. Madame la ministre, je m’en remets à votre avis : expérimentons, puis nous verrons par la suite. Il est certain que les réseaux sociaux peuvent être employés de manière utile par les jeunes, et il me semble que ce serait le cas ici. l’amendement n° 825. n° 326 rectifié ter, présenté par , ou par la signature d’une convention entre le ministre chargé de l’agriculture et l’Office national d’information sur les enseignements et les professions, mentionné à l’article L. 313-6 du code de l’éducation. compléter l’alinéa 20, qui prévoit que le programme national d’orientation et de découverte des métiers comporte « un volet de promotion des métiers du vivant et des formations qui y préparent ». Nous proposons de renforcer la coopération entre le ministère de l’agriculture et des structures telles que l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep), par la signature de conventions Il s’agit de promouvoir l’enseignement technique et supérieur agricole de façon à faciliter les relations avec l’éducation nationale et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, notamment en matière d’orientation scolaire et étudiante. L’idée d’associer l’Onisep est intéressante, mais doit-on l’écrire dans la loi ? La commission demande l’avis de Mme la ministre et s’y rangera. Nous n’avons pas besoin d’écrire dans la loi que les organismes doivent signer des conventions, d’autant moins que de tels partenariats existent d’ores et déjà, notamment dans le cadre du dispositif Avenir Pro. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il y sera défavorable. l’amendement n° 326 rectifié ter. n° 423 rectifié ter, présenté par MM. Devinaz, Mérillou, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, de l’élevage, de l’apiculture, collègue Gilbert-Luc Devinaz vise à reconnaître explicitement l’apiculture comme un pilier essentiel de l’agriculture française. À cet effet, il propose de compléter l’alinéa 21 de l’article 2 prévoyant un dispositif de communication réservé aux professionnels de l’enseignement et de l’éducation, en y intégrant une sensibilisation particulière aux formations en apiculture, au même titre que l’agriculture ou l’élevage. Alors que 1,8 million de ruches ont été déclarées en 2021, la France ne compte plus que 4 % d’apiculteurs professionnels et/ou pluriactifs. L’installation en apiculture subit un très fort ralentissement lié à des questions environnementales et sanitaires majeures entraînant des pertes importantes de colonies d’abeilles et à une concurrence déloyale sur le marché mondial du miel. Ce projet de loi doit être l’occasion de promouvoir et d’accompagner la formation professionnelle et l’installation en apiculture. Peut-être cet amendement tend-il à entrer un peu trop dans les détails, mais la commission s’en remet à la sagesse du J’ai eu l’occasion de m’exprimer hier sur le sujet, puisque d’autres amendements visaient à compléter des listes de métiers ou de secteurs d’activité par le mot En l’occurrence, cette liste a vocation à s’élargir. D’autres cultures pourraient prétendre à l’intégrer, y compris celles d’insectes très utiles à la nature. (Marques sur les travées du groupe GEST.) Je ne suis absolument pas favorable à cet amendement. La formulation « une formation aux métiers du vivant, de l’agriculture, de l’élevage, de l’aquaculture et de la viticulture » me semble suffisante, notamment grâce à l’expression englobante « métiers du vivant ». S’il fallait y ajouter tous les types de culture, cette liste serait Jadot. Vous savez que je suis spécialiste de la guêpe samouraï : cette espèce limite la population de punaises diaboliques, qui abîment tant nos noisettes. Il n’existe pas encore de métier d’élevage de cet insecte, ce qu’on peut regretter. En revanche, pour les abeilles, ce métier existe et s’appelle l’apiculture. Nous pouvons feindre de penser que les abeilles s’adaptent aux néonicotinoïdes, mais la réalité est tout autre. Eu égard à l’état de la profession, il me semble absolument indispensable d’apporter un soutien spécifique à l’apiculture et aux apiculteurs. M. Michaël Weber, pour explication de vote. Weber. Madame la ministre, je prends à témoin tous ceux qui suivent nos débats pour vous poser une question très simple : ne pensez-vous pas que les abeilles ont un rôle particulier à jouer en matière de pollinisation, y compris sur l’équilibre de la production agricole ? Pour ma part, j’estime que c’est le cas. Or cette espèce est particulièrement menacée. Aussi, nous nous honorerions toutes et tous à le reconnaître et à soutenir les abeilles en inscrivant cette mention dans la loi. Salmon. Les abeilles méritent que nous passions deux minutes sur ce sujet. L’apiculture est transversale à l’agriculture : 75 % des espèces cultivées ont besoin d’être pollinisées. Permettez-moi d’illustrer ce fait par un exemple : en Franche-Comté, la production de cassis s’est effondrée en 2017. Or le hasard veut que l’ancêtre de l’Inrae ait réalisé un comptage des pollinisateurs quarante ans plus tôt : il se trouve qu’en quarante ans, 99 % des pollinisateurs avaient disparu. Il est donc essentiel de veiller à maintenir une présence des abeilles dans les années à venir. Former à l’apiculture permet d’éveiller à un autre modèle agricole qui préserverait les abeilles, dont nous avons absolument besoin. Le modèle agricole actuel tuant 30 % des abeilles chaque année, le métier d’apiculteur n’est plus viable. Il est donc souhaitable de porter un autre regard sur les pratiques agricoles, car l’apiculture est essentielle à l’agriculture. Gontard. Madame la ministre, à vous entendre lire votre liste en disant qu’il n’y a rien à ajouter, il me semble évident qu’il y manque l’apiculture. Weber renchérit.) C’est pourtant un point essentiel et il n’est pas étonnant qu’on y revienne après en avoir déjà parlé hier. Nous le devons aux apiculteurs, qui vous ont adressé plusieurs courriers ces dernières semaines pour s’inquiéter du retour des néonicotinoïdes, dont nous savons qu’ils ont de très fortes répercussions sur les pollinisateurs. Leur profession est en crise. Le fait d’ajouter à cette liste l’apiculture me semble être une simple reconnaissance ; c’est même une Grosvalet. J’ai le souvenir d’avoir annoncé lors d’une assemblée départementale le recrutement de 800 000 agents du service public : j’avais simplement installé dix ruches sur le toit de l’hôtel du département pour démontrer ce que ces petites bêtes, sentinelles de la nature, apportent au bien commun. Madame la ministre, nous étions trois sénateurs et un ancien Président de la République à assister mardi au concours des miels de France, où nous avons pu mesurer l’inquiétude que ressentent tous les apiculteurs de France en lisant dans le journal Le Monde que le Sénat avait voté pour la réintroduction des néonicotinoïdes. Je me fais le relais de ces apiculteurs, qui ont demandé à vous rencontrer pour être connus, reconnus et pris en considération. Cette rencontre serait intéressante et importante. Il nous faut dépassionner le débat et enfin reconnaître les bienfaits des apiculteurs pour la nature. Louault. Qui peut être contre les abeilles ? Je n’ai rien contre les abeilles ni contre les apiculteurs. J’en compte moi-même des dizaines autour de mon exploitation. Et il y en avait tout autant au temps du Gaucho et des méchants néonicotinoïdes ! groupe GEST.) Ne dites pas que les néonicotinoïdes reviennent : ils ne sont plus utilisés dans les traitements de semences. Vous êtes toujours dans la caricature, c’est fatigant ! (Protestations sur les travées du groupe GEST.) L’acétamipride n’affecte pas les abeilles. Cela étant dit, nous restons dans les rails et nous voterons pour cet amendement, car nous en avons marre de passer pour les méchants. Nous en avons marre de ce clivage entre, d’un côté, les protecteurs de la faune et de la flore et les apiculteurs et, de l’autre, les agriculteurs. Madame la ministre, je suis très sensible à vos arguments, mais les attentes sociétales sont trop fortes ! Lahellec. Cet amendement me remémore la parabole de Saint-Simon, qui oppose la société des abeilles, qui travaillent beaucoup et dont on a besoin, à celle des frelons, qui, ma foi, paradent et profitent du travail des autres. Dans un tel univers, vous comprendrez que je soutienne les abeilles. Mme Laure Darcos, pour explication de vote. Darcos. Je soutiens moi aussi cet amendement. Je serai un peu plus nuancée que M. Louault, même si je l’apprécie beaucoup. Il est bien sûr très important de défendre nos apiculteurs et nos abeilles et chacun a pris conscience de leur importance pour la biodiversité. Dans le département de l’Essonne, de nombreuses communes font leur miel. Pas plus tard qu’hier soir, une apicultrice m’expliquait que son voisin agriculteur, ayant pris conscience de l’effet néfaste pour les abeilles des produits qu’il utilise pour traiter ses céréales, la prévient quand il a besoin de les utiliser. Ainsi, cette apicultrice peut mettre ses abeilles en veille pendant vingt-quatre heures dans leur ruche – ce qui ne les trouble pas, m’a-t-elle dit – et elles en ressortent ensuite saines et Les relations entre agriculteurs et apiculteurs sont donc très importantes pour que les choses se passent pour le mieux. Cabanel. Personnellement, je voterai moi aussi en faveur cet amendement. De grâce, n’entrons pas dans des débats stériles : certes, les néonicotinoïdes sont reconnus comme dangereux pour les abeilles, mais vous savez très bien que tout n’est pas aussi simple. Selon la façon et l’heure à laquelle on emploie certains produits, ils peuvent ne pas être plus nocifs que cela pour les abeilles. Je rappelle que des produits autorisés en agriculture bio, par exemple le spinosad, sont très dangereux pour les abeilles. Pour autant, en employant ce produit à des heures précises, il est sans incidence sur leur mortalité. Cela vaut également pour le reste. Ne soyons pas trop clivants. Mesdames, messieurs les sénateurs, les apiculteurs sont-ils utiles à la nature ? À l’évidence, oui ! Les abeilles sont-elles essentielles à la nature et à l’agriculture ? À l’évidence, oui ! Weber. Alors, inscrivons-le dans la Permettez-moi de vous rappeler qu’il est ici question de la découverte des métiers du vivant, qui sont énumérés dans leur globalité. Je vous déconseille d’inciter à former 20 000 apiculteurs par an ! Nous parlons tout de même de formation et d’éveil aux métiers du vivant, de Vous vous êtes tous exprimés en faveur de l’apiculture et des abeilles ; mais personne n’est contre les abeilles. Personne ne disconvient de leur importance. Le débat s’engage de telle façon que si j’émets un avis défavorable, vous allez vous précipiter sur les réseaux sociaux pour expliquer que la ministre de l’agriculture, contre l’avis unanime du Sénat, se prononce contre la reconnaissance du métier d’apiculteur (Protestations amusées sur les travées des groupes GEST et SER.)… Montaugé. N’ayez pas … et donc contre la reconnaissance des pollinisateurs que sont les Le débat est mal parti, parce que nous n’avons pas pris le soin d’expliquer où s’insérait votre proposition, à savoir dans un alinéa consacré à un dispositif de communication et d’éveil aux métiers de l’agriculture. Que le Sénat vote en son âme et conscience cet amendement, ainsi nous formerons et nous sensibiliserons à l’agriculture, à l’élevage, à l’aquaculture, à la viticulture et… Gontard. À … à l’apiculture. Mais vous verrez qu’en ouvrant cette liste, elle ne fera que s’allonger à l’avenir. Je m’en remets donc à la sagesse du Sénat, car cela me semble l’option la plus sage. Montaugé. Finalement, quand Laurent Duplomb n’est pas là, ça se passe mieux ! Gremillet. Madame la ministre, je voterai cet amendement pour deux raisons. Tout d’abord, non pas pour donner envie à un nombre inconsidéré de jeunes de devenir apiculteurs, mais pour faire en sorte que l’apiculture soit enseignée dans les parcours de formation. Cela me semble important, car cette activité est en lien avec nombre d’autres productions. Le monde de l’abeille est absolument merveilleux et il est important de faire entrevoir, par le biais des formations, qu’il recouvre une dimension excédant largement l’activité des apiculteurs. Par ailleurs, l’apiculture est frappée par d’autres périls que les produits phytopharmaceutiques dans nos territoires, à commencer par le frelon asiatique. Si peu de personnes en parlent, ce dernier fait des ravages bien plus considérables que l’utilisation de certains produits sur les abeilles. Je voterai aussi cet amendement parce que la part de miel importé est très importante dans nos territoires. Nous devons faire en sorte de faire gagner des parts de marché à des miels produits en France plutôt qu’à l’étranger. Une part du marché reste à conquérir dans la richesse et la diversité de nos territoires. Mme Frédérique Espagnac, pour explication de vote. Espagnac. Madame la ministre, je voulais simplement évoquer, après la parabole de Saint-Simon, La fable des abeilles, de Bernard Mandeville. (Sourires.) Plus sérieusement, je vous remercie de votre avis de sagesse. Par ailleurs, je tiens à vous rassurer : contrairement à ce que vous avez peut-être constaté à l’Assemblée nationale, au Sénat, nous nous précipitons moins sur les réseaux sociaux et savons faire preuve de Je voterai également cet amendement, car derrière les abeilles, il y a certes l’agriculture, mais il y a avant tout la vie. l’amendement n° 423 rectifié ter. n° 424 rectifié ter, présenté par mettent en œuvre , en collaboration avec l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et Weber. La formation des professionnels de l’enseignement et de l’administration de l’agriculture doit leur permettre d’acquérir un minimum de compétences en agronomie grâce à une approche globale intégrant l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. C’est précisément l’approche de l’Inrae, dont les travaux mobilisant des savoir-faire et des outils innovants sur la microbiologie des sols et sur l’application pratique de la bioéconomie et de l’agroécologie dans la transition agricole sont un appui incontournable pour les politiques publiques. L’implication de l’Inrae dans l’enseignement supérieur et la recherche universitaire est incontournable pour que l’administration profite d’une formation S’il existe bien évidemment des liens entre la recherche et l’enseignement, l’Inrae est non pas un centre de formation, mais un institut de recherche : avis défavorable. l’amendement n° 424 rectifié ter. n° 894, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom 1° Après les mots : travaillant dans le secteur 2° Supprimer le mot : l’amendement n° 894. n° 328 rectifié ter, présenté par Il s’appuie notamment sur les travaux scientifiques menés par les établissements publics placés sous sa tutelle comme l’Office français de la Biodiversité, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ou l’alimentation et l’environnement. Stanzione. L’alinéa 23 de l’article 2 dispose que « l’État soutient la mise en œuvre de plans prioritaires pluriannuels de transition et de souveraineté dans le cadre des missions du développement Nous proposons de compléter cet alinéa. En matière de recherche et d’innovation, l’État doit avant tout s’appuyer sur les résultats des travaux scientifiques des établissements publics placés sous sa tutelle, notamment l’Office français de la biodiversité (OFB), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Inrae. Le groupe socialiste estime même que l’État a le devoir de défendre les travaux de ces établissements publics, qui sont sous sa tutelle, tout particulièrement en ce moment. Nous profitons d’ailleurs de la présentation de cet amendement pour apporter une nouvelle fois tout notre soutien aux agents de l’OFB, de l’Anses et de l’Inrae, qui ont subi et continuent de subir des attaques injustes de la part d’une minorité très visible du monde agricole, parfois soutenue en haut lieu… Les plans prioritaires pluriannuels de transition et de souveraineté (3PTS) ont d’ores et déjà vocation à associer divers acteurs à l’action des pouvoirs publics en faveur de la transition écologique, dont l’Inrae. Aussi n’est-il pas nécessaire de dresser la liste des établissements publics sur lesquels s’appuie la recherche : avis défavorable sur cet amendement, qui est déjà satisfait. l’amendement n° 328 rectifié ter. pas adopté.) – (Protestations sur les travées du groupe SER.) Espagnac. Êtes-vous sûr du n° 683, présenté par MM. Gontard et Salmon, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus et Fernique, Mme de Marco, M. Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi …. – Des conventionnements dédiés avec les acteurs de l’enseignement, de l’emploi, de la formation et de l’accompagnement à l’installation peuvent être conclus dans le cadre des projets alimentaires territoriaux définis à l’article L. 111-2-2 du code rural et de la pêche maritime. Salmon. Cet amendement d’une grande simplicité est suggéré par les associations France urbaine et AgriParis Seine. Il tend à autoriser les conventionnements entre les établissements d’enseignement et de formation agricole et les collectivités territoriales ayant élaboré un projet alimentaire territorial (PAT). Je précise qu’il s’agit d’instaurer une possibilité et en aucun cas une obligation. Pour favoriser le renouvellement des générations et l’installation, il nous paraît essentiel de mobiliser à toutes les échelles, et particulièrement à l’échelle locale. Or 440 collectivités proposent un PAT, dont l’objectif est de fédérer tous les acteurs concernés autour des enjeux liés à l’alimentation et donc à l’agriculture. Leur permettre de nouer des liens avec les acteurs de l’enseignement et de la formation est évidemment fondamental. Lors de nos travaux, la commission s’est montrée défavorable à cet amendement, ce que j’ai du mal à comprendre. J’invite donc l’ensemble de mes collègues à examiner avec attention cette proposition, qui émane d’une grande association de collectivités locales et favorise le renouvellement des Je ne suis pas certain que la vocation des PAT soit de s’intéresser à l’emploi et à la formation. Leur mission, définie à l’article L. 111-2-2 du code rural et de la pêche maritime, est de participer « à la consolidation de filières territorialisées, à la lutte contre le gaspillage et la précarité alimentaires et au développement de la consommation de produits issus de circuits courts ». Par conséquent, la commission émet un avis Non seulement ces conventionnements existent, mais le ministère de l’agriculture les promeut dans le domaine de l’éducation à l’alimentation. Votre amendement est donc parfaitement satisfait. Peut-être que les collectivités qui vous ont sollicité ne le savent pas… En tout état de cause, nous allons continuer de les promouvoir. Par ailleurs, monsieur le sénateur Grosvalet, pour les avoir croisés, je sais que les apiculteurs souhaitent me rencontrer. Je leur ai d’ores et déjà promis un rendez-vous dans les meilleurs Le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il y sera défavorable. président. Monsieur Salmon, l’amendement n° 683 est-il maintenu ? Salmon. Madame la ministre, je suis quelque peu surpris que France urbaine et AgriParis Seine ne soient pas au courant de ces conventionnements, mais, une fois n’est pas coutume, je vous fais confiance : je retire cet amendement. n° 683 est retiré. Mes chers collègues, afin de lever tout doute, nous allons revenir au scrutin concernant l’amendement n° 328 Je le remets aux voix. (Après une épreuve à main levée déclarée douteuse par le bureau, le Sénat, par assis et levé, adopte n° 329 rectifié ter, présenté par Afin d’assurer la déclinaison à l’échelon départemental des dispositions du présent article qui impliquent une mobilisation des établissements d’enseignement technique agricole publics et privés liés à l’État par un contrat, l’État prend les mesures permettant de désigner, pour chaque département, un représentant de ces établissements qui doit être issu du secteur public. Ce représentant assure les liens nécessaires avec les partenaires concernés à l’échelon départemental, en particulier les services de l’éducation nationale et les collectivités à rétablir un alinéa supprimé en commission qui prévoyait la désignation d’un représentant par département pour assurer la déclinaison des nouvelles dispositions de l’article 2 en matière de mobilisation des établissements l’État par un contrat. Les auteurs de cet amendement estiment en effet que ce représentant ferait doublon avec celui qui est prévu à l’article 3. Nous serons donc très attentifs aux propos de Mme la ministre sur ce point précis afin de déterminer s’il y a vraiment lieu de supprimer ledit alinéa. Dans cette attente, nous proposons, par cet amendement, de le réintroduire dans sa version issue des travaux de l’Assemblée nationale. Toutefois, par souci de transparence, nous précisons que le représentant ainsi désigné doit être issu du secteur Mon cher collègue, votre demande sera partiellement satisfaite par la création du délégué de l’enseignement agricole. Dans la rédaction issue des travaux de la commission, l’article 3 définit les fonctions et les modalités de désignation de ce nouvel acteur. À ce titre, je tiens à remercier Christian Bruyen, rapporteur pour avis de la commission de la culture : nous nous sommes parfaitement entendus et complétés pour mener ce travail. Aussi, la commission est défavorable à cet Le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement. À défaut, il émettra un avis défavorable. l’amendement n° 329 rectifié ter. n° 330 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Monier et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, établissent un programme spécifique d’orientation et de découverte des métiers des professions de vétérinaire et d’assistant vétérinaire à destination des élèves des collèges des établissements d’enseignement publics et privés. Les autres collectivités territoriales peuvent participer, à leur demande. Le programme comporte également un volet de communication et de promotion à destination des enseignants du primaire et du secondaire des établissements d’enseignement publics et privés, visant à orienter au mieux les élèves vers ces métiers et les formations qui y préparent, notamment les établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles. rétablir un alinéa supprimé en commission par MM. les Il s’agit, plus précisément, de créer « un programme spécifique d’orientation et de d’assistant vétérinaire », à destination des MM. les rapporteurs jugent nécessaire de rationaliser le nombre de plans figurant dans le texte transmis par l’Assemblée nationale : dans certains cas, nous pouvons l’entendre. Toutefois, la présence de vétérinaires est selon nous un enjeu fondamental, notamment en zone rurale. Elle mérite dès lors un plan d’action à part entière. Madame la sénatrice, l’alinéa 16 de l’article 2 précise déjà que « l’État et les régions établissent un programme national d’orientation et de découverte […] des métiers des professions de vétérinaire et d’assistant vétérinaire ». Votre demande est donc satisfaite. Dans ces conditions, le Gouvernement sollicite le retrait de cet amendement. À défaut, il émettra un avis défavorable. l’amendement n° 330 rectifié ter. n° 653 rectifié quinquies, présenté par MM. Stanzione, Ros et P. Joly, Mme Conway-Mouret, M. Omar Oili, Mme Monier et MM. Michau, Pla et Bourgi, est ainsi mettre en place, dès 2025, une stratégie pour accélérer et massifier les innovations culturales agroécologiques à l’échelle des 400 000 exploitations françaises. accélérer et à massifier les innovations culturales Sur divers sujets clés comme les alternatives au glyphosate, le transfert vers les agriculteurs des innovations menées par l’Inrae est un enjeu absolument capital, qui plus est à l’heure où le monde agricole est confronté à des défis de grande ampleur. En parallèle, il convient d’aider les 400 000 exploitations françaises à s’approprier les techniques culturales élaborées, notamment, dans les quelque 3 000 fermes membres du réseau Dephy. Ces exploitations obtiennent des résultats prometteurs. Il s’agit désormais de massifier les pratiques considérées, en les étendant au territoire tout entier. Certes, cette diffusion est déjà à l’œuvre à plusieurs échelles : en témoignent les collaborations de plus en plus étroites entre l’Inrae, les coopératives et les entreprises. Avec de nombreux acteurs, comme les semenciers, cette coopération est particulièrement développée. S’y ajoute la transmission directe des savoirs par le biais des formations, en lien avec les lycées agricoles. À ce titre, le brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) a toute son importance. Néanmoins, ces initiatives ne suffisent pas : il faut accélérer le déploiement de ces pratiques et le mener à grande échelle, en mobilisant toute la chaîne de diffusion des Il convient notamment de rendre encore plus accessibles des bases de données dédiées aux agriculteurs et d’inciter ces derniers à y recourir. Il est également nécessaire de documenter les impacts économiques de ces pratiques. Mon cher collègue, ces demandes sont satisfaites par l’immense travail déjà accompli, que ce soit au sein de l’Inrae ou dans le cadre du Parsada. Il ne nous semble pas nécessaire d’y ajouter d’autres dispositions encore. C’est pourquoi la commission demande le retrait de cet amendement. Pour les mêmes raisons que précédemment, le Gouvernement sollicite à son tour le retrait de cet amendement. À défaut, l’avis sera défavorable. L’accélération et la massification des innovations culturales sont précisément l’objet du programme national de développement agricole et rural (PNDAR) 2022-2027. Dans ce cadre, le réseau des fermes Dephy est soutenu par la stratégie Écophyto, et de nouvelles pratiques culturales sont On peut bien sûr inciter les uns et les autres à faire ce qui se pratique déjà, mais, pour ma part, je me dois de vous appeler à la raison… de la commission des affaires économiques. Oui ! Il ne s’agit pas de se faire plaisir… Évitons de surcharger notre législation par des dispositions Stanzione. Je retire cet amendement, monsieur le président ! n° 653 rectifié quinquies est retiré. Je mets aux voix l’article 2, modifié. Après le 3° du II de l’article L. 120-1 du code du service national, il est inséré un 4° ainsi rédigé : « 4° Un volontariat agricole d’une durée de six mois maximum, ouvert aux personnes âgées de dix-huit à trente-cinq ans, auprès des organisations professionnelles agricoles, des collectivités territoriales, des acteurs du développement agricole et rural mentionnés à l’article L. 820-2 du code rural et de la pêche maritime, et des entreprises mentionnées à l’article 2 de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, agréées dans les conditions prévues à la section 6 du chapitre II du présent titre. Le volontariat agricole comprend des activités relatives au lien entre agriculture et territoire, un temps d’immersion dans une ou plusieurs exploitations agricoles et un temps de découverte ou de formation dans un ou plusieurs établissements d’enseignement agricole, dans les conditions déterminées par l’organisme d’accueil du volontaire. » n° 255 rectifié bis, présenté par M. Bleunven, Mmes Billon et Jacquemet et MM. Levi, de Nicolaÿ et Kern, est ainsi libellé : La parole est à M. Yves Bleunven. Bleunven. Cet amendement a pour objet le volontariat agricole. Nous en sommes pleinement conscients, le renouvellement des générations et l’attractivité des métiers en agriculture sont de réels enjeux pour l’avenir du secteur. Dès lors, il est bien sûr primordial de créer les conditions permettant aux publics éloignés de l’agriculture de découvrir ses métiers et d’y envisager un avenir professionnel. Mais cela doit se faire dans un cadre sécurisé pour tous, qu’il s’agisse des personnes en découverte et en immersion ou des exploitants chargés de les accueillir. C’est pourquoi, à la demande de bon nombre de professionnels de l’agriculture, nous proposons de supprimer cet article. Le statut de la personne volontaire n’y est pas suffisamment encadré, ce qui crée une grave insécurité juridique pour les exploitations concernées. En vertu de cet article, les organisations professionnelles et les organismes nationaux à vocation agricole et rurale (Onvar) reconnus d’utilité sociale ou publique comptent parmi les structures d’accueil du service civique agricole. Or la notion d’immersion en exploitation agricole, dans le cadre d’un volontariat auprès d’une organisation professionnelle agricole (OPA), n’est assortie d’aucun cadre normatif : l’on risque de voir arriver des stagiaires en cascade et d’être exposé, à ce titre, à un véritable risque Mon cher collègue, vous le savez, cette dynamique de volontariat bénéficie d’un soutien transpartisan dans notre hémicycle. En outre – Mme la ministre vous le confirmera sans doute en vous donnant un certain nombre de détails –, ce dispositif sera clairement encadré et bordé. Vous aurez satisfaction à l’issue de nos débats. Aussi, je vous prie de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable. Monsieur le sénateur Bleunven, le volontariat agricole ayant tout son intérêt, je ne puis que m’opposer à sa suppression. Je tiens à vous rassurer : comme tout volontariat, qu’il soit associatif, international, en administration ou en entreprise, le volontariat agricole s’inscrit dans le cadre fixé par le code du service national. Il n’est pas différent des autres ; il n’est pas moins sécurisé que les autres. À mon tour, je vous prie de bien vouloir retirer votre l’amendement n° 255 rectifié bis. l’article 2 bis AA. bis AA est adopté.) collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants. séance, suspendue à dix-sept heures cinquante-cinq, est reprise à dix-huit heures cinq.) n° 769 rectifié bis, présenté par MM. Grosvalet, Bilhac et Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : Dans un délai d’un an à Parlement un rapport évaluant la possibilité de développer l’insertion sociale et professionnelle de personnes détenues par la création de formations liant un établissement pénitentiaire à un établissement d’enseignement technique agricole public ou privé, dont l’association ou l’organisme responsable a passé un contrat avec l’État, et à une exploitation agricole partenaire qui assurerait l’adaptation de la formation aux pratiques professionnelles. Grosvalet. Par cet amendement, nous tentons d’apporter une réponse supplémentaire aux enjeux de renouvellement des générations d’actifs agricoles. Il s’agit, plus précisément, d’étendre le public concerné par une formation professionnelle aux métiers de l’agriculture et de promouvoir davantage les métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des En ce sens, il pourrait être judicieux de développer l’insertion sociale et professionnelle de personnes détenues par des formations liant un établissement pénitentiaire, un établissement d’enseignement technique agricole et une exploitation agricole partenaire. Cette dernière assurerait, dans ce cadre, l’adaptation de la formation aux pratiques À Saint-Gildas-des-Bois, dans mon département, la ferme de Ker Madeleine accueille ainsi depuis 2021 des détenus en fin de peine. Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres : plusieurs établissements expérimentent ce type de réinsertion, avec de bons résultats sur le taux de récidive. Ainsi, nous demandons au Gouvernement un rapport évaluant les bénéfices et limites du développement de l’insertion sociale et professionnelle de personnes détenues en fin de peine via une offre de formation dans les exploitations agricoles. Monsieur le sénateur, les initiatives que vous évoquez doivent bel et bien être étudiées de manière plus globale. Il faut, en outre, examiner la possibilité de les mobiliser plus encore, non seulement pour augmenter le nombre d’actifs agricoles, mais aussi pour favoriser la réinsertion sociale des détenus. Je pourrai proposer la création d’une mission inter-inspections chargée de conduire ce travail. Une inspection préalable me semble nécessaire pour éclairer la proposition que vous formulez. C’est pourquoi je vous prie, à ce stade, de bien vouloir retirer votre amendement. l’amendement n° 769 rectifié bis. L’article L. 814-3 du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié : 1° La troisième phrase du premier alinéa est remplacée par deux phrases ainsi rédigées : « Il est également consulté sur les missions confiées aux établissements d’enseignement supérieur privés relevant du ministre de l’agriculture mentionnés à l’article L. 813-10. La composition, les attributions, et les modalités de désignation des représentants des personnels, étudiants et apprentis des établissements publics et des établissements privés ainsi que les modalités de fonctionnement de ce conseil sont fixées par « Il formule toute proposition sur les questions d’intérêt national dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire. Il peut être saisi de toute question par le ministre chargé de l’agriculture. » n° 822, présenté par le Gouvernement, est ainsi L’article 2 bis A, qui se situe dans un chapitre programmatique du projet de loi, contient des dispositions normatives. Aussi le Gouvernement souhaite-t-il déplacer ces dernières dans une autre partie du texte, d’ordre normatif. C’est pourquoi il demande la suppression du présent article. l’amendement n° 822. l’article 2 bis A est supprimé et les amendements identiques nos 472 et 497 n’ont plus d’objet. Chapitre II Mesures en faveur de l’orientation, de la formation, de la recherche et de l’innovation Après l’article L. 810-2, il est inséré un article L. 810-3 ainsi rédigé : chaque département, un délégué de l’enseignement agricole est nommé par décret du ministre chargé de l’agriculture afin de renforcer la coopération avec les services départementaux de l’éducation nationale. « En association avec les établissements mentionnés au présent titre Ier, il participe à la promotion des métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires auprès des établissements d’enseignement scolaire, des conseillers d’orientation-psychologues et des centres mentionnés à l’article L. 313-4 du code de l’éducation. » ; et la formation professionnelle publics aux métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la nature et des territoires constituent une composante du service public de l’éducation. Ils relèvent du ministre chargé de « Ils sont dispensés dans le respect des principes généraux de l’éducation mentionnés au livre Ier du code de l’éducation. « Ils ont pour objet d’assurer, en associant les professionnels concernés, une formation générale et une formation technologique et professionnelle aux métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la nature, de l’aquaculture, du paysage ainsi que de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles et à d’autres métiers dans les domaines des services et du développement et de l’animation des territoires ainsi que de la gestion de l’eau et de l’environnement. « Ils répondent aux enjeux de souveraineté alimentaire, de renouvellement des générations d’actifs en agriculture, de développement et de compétitivité des filières de production et de transformation agricole alliant performance économique, sociale, sanitaire et environnementale, de promotion de la diversité des systèmes de production agricole, de recherche de solutions techniques et scientifiques d’adaptation au changement climatique et de sensibilisation au bien-être animal. Ils veillent à la transmission de connaissances et de compétences éprouvées, anciennes ou innovantes, relatives à l’ensemble des filières agricoles françaises. Ils contribuent également à sensibiliser la population dans ces domaines et à faire découvrir aux enfants l’agriculture et l’alimentation saine et diversifiée. Ils promeuvent des partenariats entre les établissements scolaires de l’éducation nationale et de l’enseignement agricole, l’État, les régions, les départements ou les communes. « Les établissements dispensant cet enseignement et cette formation professionnelle remplissent les missions suivantes : « 1° Ils assurent une formation générale, technologique et professionnelle, initiale et contribuent à l’insertion scolaire, sociale et professionnelle des jeunes et à l’insertion sociale et professionnelle des adultes, en participant à leur orientation ; contribuent au développement, à l’expérimentation et à l’innovation agricoles et agroalimentaires, notamment par l’exploitation agricole de l’établissement qui constitue un centre à vocation pédagogique, de développement et contribuent à l’animation et au développement des participent à des actions de coopération internationale, en favorisant les échanges et l’accueil d’élèves, d’apprentis, d’étudiants, de stagiaires et de personnels ; « 6° Ils mettent en œuvre toute action visant à répondre durablement aux besoins d’emplois nécessaires pour assurer la souveraineté alimentaire. « Les régions sont associées à la mise en œuvre de l’ensemble de ces 1° bis Après le mot : « entreprises », la fin du premier alinéa de l’article L. 811-5 est ainsi rédigée : « dans les domaines de métiers mentionnés à établissements d’enseignement et de formation professionnelle agricoles privés dont l’association ou l’organisme responsable a passé un contrat avec l’État participent au service public de l’éducation et, à ce titre, contribuent à atteindre les objectifs définis aux troisième et quatrième alinéas de l’article L. 811-1 ainsi qu’à assurer les missions mentionnées aux 1° à 6° du même article L. 811-1, sans que la mise en œuvre de la formation professionnelle continue ou par l’apprentissage relève de ce contrat. Ils relèvent du ministre chargé de l’agriculture. peuvent disposer d’un ou de plusieurs ateliers technologiques ou d’une ou de plusieurs exploitations agricoles qui assurent l’adaptation de la formation aux pratiques professionnelles et qui contribuent à la démonstration, à l’expérimentation et à la diffusion des techniques nouvelles, en cohérence avec les orientations des politiques publiques pour l’agriculture. « Les articles L. 111-1, L. 111-2, L. 111-3, L. 111-6, L. 112-1, L. 112-2, L. 121-1 à L. 121-4, L. 121-5, L. 121-6, L. 122-1-1 à L. 122-5, L. 131-1 et L. 131-1-1 du code de l’éducation leur sont applicables. » ; 3° La cinquième ligne du tableau du second alinéa de l’article L. 843-2 est ainsi L. 811-1 Résultant de la loi n° … du … d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture n° 429 rectifié ter, présenté par MM. Pla, Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim, Bonnefoy et Espagnac, MM. Jacquin et Kerrouche, Mme Monier, MM. Uzenat, Vayssouze-Faure, M. Weber, Lurel, Gillé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé : mots et une phrase ainsi rédigée : et notamment dans le respect des principes de laïcité, de liberté de conscience et d’égal accès de tous au service public. Ils participent également à la lutte contre les stéréotypes sexués et à la mission de promotion de la santé à l’école mentionnée à l’article L. 121-4-1 du code de Redon-Sarrazy. Cet amendement de notre collègue Sebastien Pla vise à compléter l’alinéa 7 de l’article 3, en vertu duquel l’enseignement agricole est dispensé « dans le respect des principes généraux de l’éducation ». Selon l’article L. 811-1 du code rural et de la pêche maritime, l’enseignement agricole doit être conforme aux valeurs de la République. Le sentiment de défiance, de plus en plus fort dans notre société, nous impose de renforcer l’éducation à la citoyenneté. Dans le même esprit, il est souhaitable que l’enseignement agricole promeuve les valeurs républicaines, qui sont le socle de notre communauté nationale et les conditions de sa Aussi, cet amendement tend à préciser que l’enseignement agricole a pour mission de transmettre les valeurs de la Mon cher collègue, vous l’avez relevé vous-même, l’alinéa 7 précise déjà que l’enseignement agricole respecte les principes généraux figurant au livre Ier du code de l’éducation. Votre amendement est donc pleinement satisfait et la commission en demande le retrait. À défaut, elle émettra un avis défavorable. Redon-Sarrazy. Je retire cet amendement, monsieur le président. n° 429 rectifié ter est retiré. Je suis saisi de deux amendements identiques. L’amendement n° 473 est présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et L’amendement n° 498 est présenté Ces deux amendements sont ainsi libellés : , en associant les professionnels présenter l’amendement n° 473. supprimer l’inscription de la participation des professionnels à l’élaboration et à la mise en œuvre des formations. Les professionnels n’étant pas des acteurs directs de l’éducation, cette mention n’a pas sa place dans le présent texte. Les établissements peuvent déjà associer les professionnels aux formations qu’ils dispensent et les faire intervenir dans ce cadre, mais chacun doit rester dans son rôle. Les professionnels n’ont pas à élaborer les formations. M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement Lahellec. Cet amendement est défendu, monsieur le président. C’est un avis défavorable. J’estime au contraire que les professionnels doivent être associés à l’élaboration des formations, car, à ce titre, leur plus-value est incontestable. C’est la raison pour laquelle je suis tout à fait défavorable à ces amendements. Salmon. Madame la ministre, contrairement à vous, je déplore dans ce domaine une dangereuse confusion des genres. Bien sûr, les professionnels apportent à l’enseignement, mais ils doivent rester sous l’égide des enseignants, qui décident le cas échéant de les convier. Il ne me semble pas souhaitable de les associer d’emblée à l’élaboration des formations. Cela me pose vraiment problème. amendements identiques nos 473 et 498. n° 428 rectifié ter, présenté par Mme Espagnac, MM. Tissot et Montaugé, Mme Artigalas, Kanner, Mmes Bélim et Bonnefoy, MM. Jacquin et Kerrouche, métiers de l’agriculture, du pastoralisme, Espagnac. Mes chers collègues, le pastoralisme doit faire l’objet d’actions de sensibilisation spécifiques de la part des enseignants et des éducateurs. En effet, les métiers dont il s’agit méritent d’être mieux connus des jeunes générations. Fort d’un savoir-faire à la fois ancien et en pleine évolution, le pastoralisme a une importance majeure dans nos territoires. Il joue un rôle clé dans l’entretien des paysages et de la biodiversité, ainsi que dans l’économie rurale. Bergers, vachers ou éleveurs transhumants, les professionnels du pastoralisme doivent maîtriser des compétences très spécifiques. Or la formation à ces métiers se heurte à plusieurs difficultés. Ainsi, le réseau de centres de formation, qui est en développement, peine à adapter ses programmes aux besoins réels du terrain. On déplore de ce fait un manque d’accès à la formation continue, en particulier pour les Notre amendement vise donc à mieux faire connaître ces enjeux et à inclure le pastoralisme dans les dispositifs d’information à destination des enseignants, afin que ces derniers puissent sensibiliser leurs élèves à ces métiers essentiels, mais souvent méconnus, dans les territoires. Ma chère collègue, le pastoralisme étant une composante de l’élevage, votre demande est satisfaite par la rédaction actuelle. La commission émet, dès lors, un avis défavorable. Madame la sénatrice, je sais combien vous êtes sensible à ce Espagnac. Oui ! … et je ne puis qu’être favorable à la promotion des métiers que vous citez : nous avons souvent défendu ensemble le pastoralisme au sein de l’Association nationale des élus de montagne Espagnac. Tout à fait ! Cela étant, l’alinéa 8 de l’article 3 reprend les grandes familles de l’enseignement telles qu’elles figurent dans le code rural. On souhaite évidemment assurer la défense du pastoralisme, comme, d’ailleurs, de l’apiculture ; mais, en ajoutant une telle mention, l’on s’éloignerait d’une formulation qui fait aujourd’hui consensus dans le monde de l’enseignement agricole. En conséquence, le Gouvernement vous demande de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, il émettra un avis Je vous assure que le pastoralisme est bien présent dans de nombreux articles du code rural. l’amendement n° 428 rectifié ter. n° 626 rectifié quinquies, présenté par Oili, Pla, Bourgi, Michau et P. Joly, est ainsi libellé : Alinéa 8 , de l’hydrologie, de l’agronomie, de l’apiculture et de la conduite du changement soutenir la diversification agricole des cultures méditerranéennes. Levier fondamental d’adaptation au changement climatique autant qu’aux aléas économiques, la diversification est pourtant peu mise en œuvre. Elle doit s’articuler autour de deux orientations. La première est la formation des agriculteurs dans les métiers de l’hydrologie, de l’agronomie, de l’apiculture, mais aussi de la conduite du changement nécessaire à l’agriculture de demain. La seconde est la restructuration des filières et l’adaptation du système économique, afin qu’il soit à même d’absorber les produits issus des nouvelles pratiques En effet, si nous voulons donner une nouvelle orientation à notre système agricole, nous devons renforcer l’attractivité des métiers du vivant. La liste figurant à l’alinéa 8 est assez large pour offrir une formation complète aux jeunes de l’enseignement agricole. De plus, ces derniers pourront se spécialiser par la suite. La commission partage votre objectif, mais demande néanmoins le retrait de cet amendement ; à défaut, elle Le Gouvernement émet le même avis, pour une raison identique à celle que j’ai exposée au sujet du pastoralisme. L’alinéa 8 liste les grandes familles de métiers auxquels l’enseignement agricole prépare les jeunes. Il n’est pas possible de mentionner l’ensemble des filières et des métiers, qui sont si nombreux – et c’est bien sûr un atout – dans l’agriculture française. l’amendement n° 626 rectifié quinquies est-il Stanzione. Oui, monsieur le l’amendement n° 626 rectifié quinquies. dix-sept amendements faisant l’objet d’une discussion commune. L’amendement n° 474, présenté par MM. Salmon et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot, Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Mellouli et Mmes Ollivier, Poncet Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, est Alinéa 9 Rédiger ainsi cette phrase : Ils répondent aux enjeux de développement de filières de production et de transformation agricole alliant viabilité économique, performance sociale, soutenabilité environnementale et sanitaire, aux enjeux de souveraineté alimentaire, de renouvellement des générations d’actifs en agriculture, de transitions agroécologique et climatique, de promotion de la diversité des systèmes de production agricole, dont l’agriculture biologique, et de sensibilisation au bien-être animal. 2° Dernière phrase Ils promeuvent le partenariat permettant de nouer des liens entre les établissements scolaires d’enseignement général et agricole, l’État, les régions, les intégrer, parmi les objectifs généraux de l’enseignement et de la formation professionnelle agricoles, le développement des systèmes agroécologiques, en particulier l’agriculture En vertu du plan Enseigner à produire autrement, l’agroécologie est déjà intégrée aux référentiels de formation. Le manque constaté aujourd’hui sur le terrain concerne avant tout l’enseignement en agriculture biologique, qui constitue le modèle le plus abouti en matière L’agriculture biologique repose sur un cahier des charges et sur des référentiels de production clairement définis et exigeants. Inscrire dans la loi l’enseignement des modèles de production agroécologiques et en particulier de l’agriculture biologique est essentiel pour permettre aux élèves de l’enseignement agricole de connaître la diversité des pratiques et, ainsi, de s’engager dans le modèle de production qu’ils souhaitent réellement suivre. On parle beaucoup de ce sujet, mais cela va mieux en le disant, qui plus est en légiférant. La transition agroécologique et, surtout, l’agriculture biologique ne sont pas une option. J’y insiste, nous en avons besoin. n° 251 rectifié ter, présenté par M. Bleunven, Mmes Billon, Gacquerre et Jacquemet, M. Levi, Mme Saint-Pé et MM. de Nicolaÿ et Kern, est ainsi Alinéa 9, première phrase de développement , de structuration Bleunven. Il est défendu ! n° 527 rectifié, présenté par MM. Masset, Bilhac production agricole dont l’agriculture biologique et l’agriculture de conservation des sols, Cabanel. Il s’agit d’un amendement de mon collègue Michel Masset. L’étude de l’agriculture biologique et de l’agriculture de conservation des sols ne peut se concevoir selon la seule volonté des enseignants et des formateurs. Les formations doivent présenter les techniques agroécologiques au même titre que les systèmes de production conventionnels, afin de promouvoir une agriculture résiliente, locale et durable et, ainsi, d’offrir autonomie et capacité de choix aux futurs exploitants. L’agriculture biologique et l’agriculture de conservation des sols sont considérées comme les modèles les plus aboutis en matière d’agroécologie. Leur promotion apparaît comme une perspective d’adaptation durable qu’il faut inscrire dans les orientations de l’enseignement et dans la formation professionnelle agricoles. n° 333 rectifié ter, présenté par , de développement de à compléter l’alinéa 9 de l’article 3, relatif aux enjeux auxquels doivent répondre l’enseignement et la formation professionnelle publics aux métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la nature et des territoires. Il s’agit d’y intégrer spécifiquement, aux côtés de la souveraineté alimentaire, du renouvellement des générations, de la compétitivité et de la diversité des systèmes de production, le développement de l’agriculture La France doit se donner réellement les moyens d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés dans ce L’enjeu de la formation initiale et continue à l’agriculture biologique, et de manière plus générale à la transition agroécologique, est fondamental si nous souhaitons réellement engager un changement de modèle. C’est en formant les futures générations à tous les types d’agriculture sans les opposer entre eux que nous pourrons relever l’ensemble des défis qui se présentent à Les sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain étant particulièrement attachés au respect de notre objectif d’atteindre 21 % de la SAU en bio d’ici à 2030, ils préconisent d’intégrer spécifiquement l’enjeu du développement de l’agriculture biologique dans la loi. n° 499, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi diversité des systèmes de dont l’agriculture biologique La parole est à M. Gérard Lahellec. Lahellec. Cet amendement, dont l’objet est quasi identique aux précédents, a été très bien défendu ! n° 332 rectifié ter, présenté par MM. Tissot et Montaugé, Mmes Monier, Bonnefoy et Artigalas, Kanner, Mmes Bélim et Espagnac, MM. Jacquin, Kerrouche, Uzenat, de préservation de la santé des Stanzione. Dans la continuité de l’amendement n° 333 rectifié ter, cet amendement vise à intégrer l’enjeu de préservation de la santé des sols dans les objectifs de l’enseignement et de la formation professionnelle publics. Notre groupe a défendu en séance publique le 15 février 2024 une proposition de loi visant à préserver les sols vivants, qui sont des milieux fragiles, mais ô combien essentiels à la vie sur terre. Nous l’avons déjà rappelé à plusieurs reprises : d’après une étude menée en 2023, 98 % des terres agricoles françaises sont contaminées par au moins une substance phytosanitaire. Cette réalité nous montre les limites du système actuel et de la manière dont la préservation des sols est prise en compte. Il est donc indispensable de mettre en œuvre de véritables politiques publiques, afin de préserver et restaurer les fonctions écologiques des sols, mais aussi reconnaître et défendre les services écosystémiques qu’ils rendent. La sensibilisation et le renforcement de la formation des nouvelles générations à cet enjeu spécifique apparaissent essentiels pour une meilleure prise en compte des sols et de leur n° 826, présenté par le Gouvernement, est ainsi I. – Alinéa 9, première phrase II. – Alinéa 16 et assurent le développement des connaissances et des compétences en matière de transitions climatique et environnementale Cet amendement a pour objet de réintroduire la notion de « transitions climatique et environnementale » dans la sixième mission de l’enseignement agricole. L’un des apports de cette loi d’orientation est en effet la création d’une sixième mission d’enseignement, qui vient compléter les cinq premières, élaborées par Michel Rocard voilà plus de quarante ans. L’introduction d’une sixième mission dédiée aux transitions climatique et environnementale est un pas en avant. Elle vise à l’élévation des connaissances de nos étudiants et apprenants, afin qu’ils puissent relever demain l’un de leurs plus grands défis, à savoir adapter leurs pratiques culturales et d’élevage aux changements climatique et Vous l’aurez compris, nous abordons à cet article 3 des notions fondamentales. C’est pourquoi, je le répète, je propose de compléter la rédaction issue des travaux de la commission des affaires économiques et en y ajoutant les enjeux de « transitions climatique et environnementale ». Il faut marcher sur ses deux jambes. n° 331 rectifié ter, présenté par , de transition agroécologique Espagnac. Il s’agit d’un amendement de Jean-Claude Tissot. Dans la continuité des amendements précédents, nous proposons de préciser l’alinéa 9 relatif aux enjeux de l’enseignement et de la formation professionnelle publics, afin d’y intégrer la transition agroécologique. Dans sa version issue des travaux de la commission des affaires économiques, le texte mentionne parmi les enjeux de l’enseignement agricole « la recherche de solutions techniques et scientifiques innovantes d’adaptation au changement Au-delà d’une simple adaptation au changement climatique, nous devons adopter une attitude offensive et participer activement à la transition agroécologique de notre modèle agricole, au sein de laquelle la recherche et l’innovation trouvent en effet toute leur Nous profitons également de la présentation de cet amendement pour plaider de nouveau en faveur de la réhabilitation du terme « agroécologie », que les rapporteurs ont tenté de supprimer dès qu’ils en ont eu l’occasion. Comme nous l’avons déjà indiqué, sur les dix-sept références initiales à ce terme, le texte de la commission du Sénat n’en compte plus que trois, ce qui est fortement n° 334 rectifié ter, présenté par , de réduction de l’usage de produits phytopharmaceutiques Weber. Malgré des intentions louables qui doivent être saluées, les différents plans Écophyto qui se sont succédé ont échoué. Ainsi, comme l’a illustré la commission d’enquête de l’Assemblée nationale dans son rapport de décembre 2023, la France n’aura jamais atteint ses objectifs en la matière. Quinze ans après le lancement du premier plan Écophyto, qui visait déjà à une diminution de 50 % à l’horizon de dix ans, aucune baisse de l’usage des pesticides n’a pu en effet être observée. Dans le même temps, la santé des sols se dégrade et les pollutions de nos masses d’eau s’intensifient. Selon l’édition 2020 des Chiffres clés sur l’eau et les milieux aquatiques publiée par l’Office français de la biodiversité et le service des données et études statistiques du ministère de la transition écologique, 4 300 captages ont dû être fermés pour cause de pollution entre 1980 et 2019, principalement en raison de la présence de nitrites et de pesticides. De plus, une instruction gouvernementale datée de 2020 souligne que, du fait de ces pollutions, le coût estimé du traitement pour rendre l’eau potable est compris entre 500 millions et 1 milliard d’euros par an. Le présent amendement vise donc à intégrer dans nos politiques d’enseignement et de formation agricoles l’enjeu essentiel de la réduction de l’usage des produits n° 896, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom Alinéa 9, dernière phrase Supprimer cette phrase. Pour la clarté des débats, et si vous m’y autorisez, monsieur le président, je présenterai cet amendement en même temps que les avis de la commission sur l’ensemble des amendements qui sont en n° 502, présenté par Mme Corbière Naminzo, Citoyen et Écologiste – Kanaky, qui est ainsi Alinéa 13 À ce titre, les représentants de la communauté éducative et de la société civile siègent pour participer à l’élaboration des programmes et référentiels de formation dans les commissions professionnelles consultatives de l’agriculture. Lahellec. Cet amendement vise à réintégrer les représentants des personnels de l’enseignement, ainsi que les associations, au sein des commissions professionnelles consultatives de l’agriculture. n° 337 rectifié ter, présenté par Alinéa 16 connaissances et des compétences en matière de transitions agroécologique et climatique, en intégrant dans les référentiels de formation des modules d’enseignement spécifiques et obligatoires liés à la transition agroécologique et climatique, à l’agriculture biologique et à l’ensemble des modes de production visant à garantir la durabilité des systèmes agricoles. À ce titre, les représentants de la communauté éducative et de la société civile siègent pour participer à l’élaboration des programmes et référentiels de formation dans les commissions professionnelles consultatives de l’agriculture. L’alinéa 16 détaille les actions à mettre en œuvre pour répondre durablement aux besoins d’emploi nécessaires pour assurer la souveraineté alimentaire. Par cet amendement, nous proposons de rétablir en partie la rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale et de la compléter utilement. Il semble essentiel en effet que les établissements publics de formation agricole dispensent des formations contenant des modules d’enseignement spécifiques liés à la transition agroécologique et climatique, ainsi qu’à l’agriculture Cet amendement vise ainsi à prévoir la participation des représentants de la communauté éducative et de la société civile à l’élaboration des programmes et n° 338 rectifié ter, présenté par durabilité des systèmes agricoles. Stanzione. Il s’agit d’un amendement de repli par rapport à l’amendement n° 337 rectifié ter que nous venons de Il est proposé de revenir à la stricte rédaction de l’alinéa 16 issue des travaux de l’Assemblée nationale. L’amendement n° 114 rectifié est présenté par MM. Gold et Cabanel, Mme Jouve, Mme Pantel et M. Roux. L’amendement n° 621 rectifié ter est présenté par M. M. Weber, Mme Bonnefoy, MM. Gillé, Mérillou et Pla, Mme S. Robert, MM. Bourgi, Fichet, Ros, Lurel et Devinaz, Mmes Linkenheld et Poumirol et MM. Chaillou et Chantrel. compétences en matière de transitions agroécologique et climatique, en intégrant dans les référentiels de formation des modules d’enseignement spécifiques et obligatoires liés à La parole est à M. Henri Cabanel, pour présenter l’amendement n° 114 rectifié. Cabanel. Cet amendement de mon collègue Éric Gold tend à reprendre certaines dispositions qui avaient été adoptées par l’Assemblée nationale puis supprimées par la commission des affaires économiques du Sénat. Il est ainsi proposé que, dans le cadre de la sixième mission de l’enseignement agricole, les établissements assurent le développement des compétences en matière de transitions agroécologique et climatique, en intégrant dans les spécifiques et obligatoires liés à l’agriculture Ces dispositions permettront notamment de mettre en cohérence les missions de l’enseignement agricole avec les objectifs des plans gouvernementaux Enseigner à produire autrement, mais aussi de s’aligner avec les objectifs de développement agricole inscrits à l’article 1er du code rural et de la pêche Dans le cadre de cette sixième mission, les établissements auront ainsi les moyens de mettre en œuvre la rénovation des diplômes sur laquelle ils ont travaillé ces dernières années. n° 621 rectifié ter. Weber. Si nous voulons atteindre 21 % de surface agricole utile en bio d’ici à 2030, il est impensable que nous ne fassions aucun effort pour assurer une offre de formation à la mesure de cet objectif. Les formations bio, qui exigent l’acquisition de compétences techniques et agronomiques bien spécifiques, ne représentent que 5 % de l’offre de formation actuelle dans l’enseignement agricole public. L’objectif des politiques publiques agricoles est d’encourager les pratiques agricoles les plus vertueuses pour assurer la transition agroécologique et l’installation d’une nouvelle génération d’exploitants au fait des problématiques environnementales et climatiques, au cœur des métiers du vivant. n° 899, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom connaissances et des compétences en matière d’adaptation climatique et environnementale. Si vous en êtes d’accord, monsieur le président, je présenterai également cet amendement avec l’avis de la commission sur les amendements en discussion commune. n° 475, présenté par MM. Salmon et Gontard, Monge, Senée, Souyris et M. Vogel, qui est ainsi libellé : « 7° Ils assurent le développement des compétences en matière de transitions agroécologiques et climatiques, en intégrant dans les biologique, à laquelle un volume d’heures minimum est spécifiquement consacré. garantir un nombre minimum d’heures consacrées à l’agriculture biologique dans le parcours de toute personne formée dans l’enseignement agricole. Sans une telle obligation fixée par la loi, cet enseignement risque d’être dilué, voire éludé, au profit de techniques de production qui peuvent certes être intéressantes, mais affichent des performances environnementales Il est important que l’étude de l’agriculture biologique ne repose pas sur l’unique volonté des enseignants et formateurs. Les formations doivent présenter les techniques de l’agriculture biologique au même titre que les systèmes de production conventionnels, afin de promouvoir une agriculture résiliente, locale et durable, et de redonner ainsi de l’autonomie et des capacités de choix aux futurs agriculteurs. De plus, l’agriculture biologique correspond aux aspirations de la majorité des publics accueillis dans les établissements de formation agricole, en particulier des personnes qui sont en reconversion et de celles qui ne sont pas issues des milieux agricoles. Les premiers amendements de cette liasse portent sur les enjeux auxquels l’enseignement agricole doit répondre. Je suis défavorable à l’amendement n° 474 : d’une part, il est en partie satisfait par la rédaction issue des travaux de la commission ; d’autre part, il réintroduit la notion de transitions agroécologique et climatique là où nous préférons parler d’adaptation. La commission émet en revanche un avis favorable sur l’amendement n° 251 rectifié ter de notre collègue Yves Bleunven. Il apporte une précision utile, la structuration des filières étant en effet un enjeu important pour notre agriculture. Les amendements nos 527 rectifié et 499 sont satisfaits par la rédaction actuelle, qui prévoit déjà la promotion de la diversité des modes de production agricoles, d’où un avis défavorable. L’argument est identique en ce qui concerne les amendements nos 333 rectifié ter et 332 rectifié ter : l’enjeu du développement de l’agriculture biologique n’est en rien exclu par la rédaction actuelle. Il figure d’ailleurs également à l’article 1er. Il en est de même pour l’agriculture de conservation des sols, qui n’est pas exclue. D’où un avis défavorable sur ces deux amendements. La commission émet par ailleurs un avis défavorable sur l’amendement n° 826 du Gouvernement. Cependant, l’amendement n° 899, que la commission a déposé dans une logique de compromis, le satisfait partiellement. En effet, ce dernier vise à mentionner « le développement des connaissances et des compétences en matière d’adaptation climatique et Concernant l’amendement n° 331 rectifié ter, je répète que nous avons fait le choix de ne pas employer l’expression « transition agroécologique », mais de lui préférer celle de « recherche de solutions techniques et scientifiques d’adaptation au changement climatique », car nous croyons en la Benarroche. Pas toujours ! La commission émet donc un avis défavorable sur cet amendement. Elle n’est pas plus favorable à l’amendement n° 334 rectifié ter, dont l’adoption aurait pour conséquence de culpabiliser les jeunes – ils seront nécessairement sensibilisés à ces thématiques – dès le stage de l’école. Mon amendement n° 896 vise à supprimer une phrase redondante relative au partenariat entre les parties prenantes de Plusieurs dispositions allant dans ce sens existent déjà. Je pense à la mission d’animation et de développement des territoires, quatrième mission de l’enseignement agricole, à la désignation d’un correspondant départemental de l’enseignement agricole, qui figure à l’alinéa 4 de l’article 3, ou encore, à l’article 4, aux contrats territoriaux. L’objectif de partenariat, qui irrigue les dispositions relatives à l’enseignement agricole, est donc pleinement satisfait. Dans la rédaction issue des travaux de la commission, la nouvelle et sixième mission de l’enseignement agricole consiste notamment à « mettre en œuvre toute action visant à répondre durablement aux besoins d’emplois nécessaires assurant la souveraineté alimentaire ». Aussi, je m’oppose à l’idée de revenir sur les autres missions. D’où un avis défavorable sur l’amendement n° 502. Je suis naturellement défavorable à l’amendement n° 337 rectifié ter, qui vise à rétablir la rédaction particulièrement bavarde et entièrement tournée vers l’agroécologie issue des travaux de l’Assemblée nationale. Cette rédaction a d’ailleurs fait l’objet d’amendements adoptés en commission. Notre avis est défavorable également sur l’amendement de repli n° 338 rectifié ter, ainsi que sur les amendements identiques nos 114 rectifié et 621 rectifié ter : nous ne souhaitons pas parler d’agroécologie, mais plutôt de diversité des pratiques ainsi que d’adaptation au changement climatique. J’en viens naturellement à notre amendement n° 899, dont la rédaction s’inscrit dans le même esprit de compromis qu’à l’article 1er et qui « compense » notre avis défavorable sur l’amendement n° 826 du Gouvernement. Je ne reviens pas sur son contenu, que j’ai détaillé à l’instant. Enfin, l’amendement n° 475 tend à ajouter une septième mission tournée vers la transition agroécologique. Nous y sommes naturellement défavorables. Le Gouvernement est favorable à l’amendement n° 896 du rapporteur, mais défavorable à l’amendement n° 899, qui reprend le terme « adaptation » et non pas celui de Si j’ai donné tout à l’heure un avis de sagesse sur un sous-amendement similaire – le n° 904 –, c’est parce que son adoption conditionnait celle de l’amendement n° 820 du Gouvernement. Monsieur le rapporteur, au travers de l’amendement n° 899, vous proposez, de reprendre la formulation complète « adaptation climatique et environnementale », ce qui est assez différent. De notre côté, nous plaidons pour que le terme « adaptation » soit remplacé par celui de La mise en œuvre de la sixième branche de l’enseignement agricole a été en effet assortie de nombreuses consultations, auxquelles ont pris part non seulement les organismes d’enseignement et les organismes chargés d’élaborer les programmes, mais aussi des professionnels. À cette occasion, le terme « transition » a été retenu, de préférence à celui de « adaptation », et je ne voudrais pas que tout ce travail préparatoire à la formulation que je vous propose au travers de mon amendement passe par pertes et profits. C’est la raison pour laquelle j’émets un avis défavorable sur votre amendement, tout en reconnaissant votre effort pour intégrer le changement climatique et environnemental. En résumé, le Gouvernement est défavorable à l’ensemble des amendements en discussion commune, à l’exception de l’amendement n° 896. M. Ronan Dantec, pour explication de vote. Dantec. Le mois de janvier qui vient de s’écouler a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, avec une température supérieure de 1,7 degré Celsius à la période Même les scientifiques en ont été surpris, car en théorie, la fin du phénomène El Niño aurait dû entraîner un léger refroidissement, même temporaire. Cela signifie que le réchauffement climatique est encore plus rapide que ce qu’avaient prévu les modèles. La trajectoire à +4 degrés Celsius sur la seconde moitié du XXIe siècle que la France vient d’adopter semble même – c’est ce que nous disent certains experts – presque optimiste. Dans ces conditions, considérer que le mot « adaptation » suffit et qu’une trajectoire à +4 degrés ne nécessite pas une transition en profondeur de l’agriculture française est un déni. Manifestement, nos débats de ces derniers jours sont caractérisés par le déni. Nous allons vers une modification en profondeur de l’agriculture française ; nous allons changer les pratiques ; nous allons changer les cultures. C’est inéluctable et c’est ce que nous dit le monde scientifique. La création de la sixième branche de l’enseignement agricole représente malgré tout un véritable progrès, de même que le fait que le Gouvernement assume désormais le terme « transition ». Au-delà des amendements que nous présentons, nous soutiendrons donc bien évidemment l’amendement du Gouvernement. l’amendement n° 474. l’amendement n° 251 rectifié ter. l’amendement n° 527 rectifié. l’amendement n° 333 rectifié ter. l’amendement n° 499. l’amendement n° 332 rectifié ter. l’amendement n° 826. l’amendement n° 331 rectifié ter. l’amendement n° 334 rectifié ter. l’amendement n° 896. l’amendement n° 502. l’amendement n° 337 rectifié ter. l’amendement n° 338 rectifié ter. amendements identiques nos 114 rectifié et 621 l’amendement n° 899. l’amendement n° 475. n° 169 rectifié ter, présenté par Mme Josende, M. Burgoa, Mme M. Mercier, MM. Panunzi, Khalifé et Sol, Mme Belrhiti, M. P. Vidal, Mme Dumont, MM. Rapin, Brisson, Lefèvre et C. Vial, Mmes Borchio Fontimp, Di Folco et Ventalon et MM. Belin et Cuypers, est ainsi libellé : et répondent à la problématique de l’accès raisonné à l’eau La parole est à M. Pierre Cuypers. Cuypers. Il est défendu, monsieur Nous sommes très sensibles à la question de l’approvisionnement en eau. La proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, que Laurent Duplomb et moi-même avons déposée, aborde ce sujet, tout comme l’amendement n° 544 rectifié quater, de notre collègue Jean Sol, que nous avons adopté à Toutefois, je considère que l’ajout proposé par les auteurs de cet amendement est inopportun à cet endroit du texte. défaut, l’avis sera défavorable. Cuypers. Je le retire, monsieur le n° 169 rectifié ter est retiré. L’amendement n° 335 rectifié ter, Ils contribuent à développer les compétences nécessaires pour répondre aux enjeux de la protection de la biodiversité et développent notamment la connaissance des végétaux dans les parcours de formation aux métiers du paysage. compléter les missions assignées à l’enseignement et à la formation professionnelle publics aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires. Nous voulons y ajouter l’acquisition de la connaissance des végétaux chez les futurs professionnels du paysage. Il s’agit, en effet, d’une compétence essentielle pour cette profession, qui est souvent insuffisamment développée chez les jeunes diplômés de l’enseignement agricole. Cette compétence est notamment cruciale pour sélectionner les végétaux les mieux adaptés à leur milieu et pour appliquer les techniques d’entretien les plus respectueuses de la biodiversité. Par souci de transparence, je précise que cet amendement reprend une demande de l’Union nationale des entreprises du paysage n° 889 rectifié ter, présenté par MM. Capus et Médevielle, Mmes Lermytte, Paoli-Gagin et Bourcier, MM. Rochette, Brault, Grand, Chevalier, Chasseing, Gremillet et Omar Oili et Mme Canayer, est ainsi libellé : Amendement 335, alinéa 3 et à l’ensemble des métiers de la filière végétale La parole est à M. Daniel Gremillet. Gremillet. Il est défendu. La commission émet un avis défavorable sur l’amendement comme sur le sous-amendement. L’ajout proposé semble, en effet, superfétatoire dans la mesure où l’alinéa 9, qui porte sur la variété des enjeux auxquels l’enseignement agricole doit répondre, est très complet. Encore une fois, j’y insiste, nous n’excluons pas les enjeux liés à la biodiversité : nous considérons qu’ils sont importants, mais au même titre que d’autres. J’émets aussi un avis défavorable sur cet amendement, parce que l’objet de l’alinéa 9 de l’article 3 est de définir les grands blocs de compétences. J’insiste sur ce point. Il n’est pas possible d’entrer dans le détail. Il faut bien comprendre, mesdames et messieurs les sénateurs, le sens de cet alinéa. Restons-en à la définition de l’architecture générale des compétences. Gremillet. Je retire le sous-amendement n° 889 rectifié, monsieur le n° 889 rectifié est retiré. Je mets aux voix l’amendement n° 335 n° 897 rectifié, présenté par MM. Duplomb et Menonville, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi , notamment par l’exploitation agricole de l’établissement qui constitue un centre à vocation pédagogique, de développement et d’expérimentation II. - Après Insérer quatre alinéas ainsi …° Le cinquième alinéa de l’article L. 811-8 est ainsi modifié : a) Après le mot « agricoles », sont insérés les mots : « qui constituent des centres à vocation b) Après les mots : « à l’expérimentation », sont insérés les mots : « , au Cet amendement vise à conforter la vocation pédagogique des exploitations agricoles des établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles (Eplefpa). Nous proposons de sécuriser la rédaction adoptée par l’Assemblée nationale, à laquelle nous souscrivons totalement sur le fond. L’avis est tout à fait favorable. En effet, il est utile d’insister sur le fait que les exploitations agricoles qui sont adossées aux établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles ont une vocation pédagogique. l’amendement n° 897 rectifié. n° 336 rectifié ter, présenté par , et contribuent à sensibiliser aux techniques permettant la réduction de l’utilisation de produits Stanzione. Cet amendement tend à compléter l’alinéa 13, qui définit la troisième mission de l’enseignement agricole technique public. Celle-ci est relative au « développement, à l’expérimentation et à l’innovation agricoles et agroalimentaires ». Nous voulons ajouter qu’elle a aussi pour objet de « sensibiliser aux techniques permettant de réduire l’usage de produits Nous avons déjà évoqué, lors de la présentation de nos amendements précédents, les échecs des différents plans Écophyto. Si les intentions étaient louables, ces derniers n’ont pas eu les résultats escomptés. Il faut dès lors promouvoir, dès que possible, la sobriété en matière de recours aux produits phytopharmaceutiques. La commission émet un avis défavorable sur cet amendement. Comme je l’ai déjà indiqué, nous ne souhaitons pas modifier les cinq premières missions, et nous voulons coconstruire avec vous, madame la ministre, la nouvelle sixième mission. Par cet amendement, monsieur le sénateur, vous touchez aux missions historiques de l’enseignement agricole. Celles-ci ont été très peu modifiées en quarante ans. Elles sont clairement identifiées par les enseignants, qui les connaissent très bien, sans doute mieux que l’on ne connaît les programmes dans l’éducation nationale. C’est pourquoi je préconise de les modifier le moins possible. En revanche, il est bien évident que la sixième mission, compte tenu de sa dimension relative à l’adaptation ou à la transition en matière environnementale et climatique, comportera une sensibilisation, un enseignement aux solutions alternatives aux produits La France, vous le savez, a défini une stratégie pour réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques : c’est le plan Écophyto. Le ministère a ainsi défini un plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures. Enfin, l’Inrae cherche des solutions pour remplacer l’usage des produits Tout cela sera enseigné aux élèves dans le cadre de la sixième mission d’enseignement. Ce sera sa vocation. Évitons donc de tout mélanger. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet l’amendement n° 336 rectifié ter. président. Je suis saisi de trois Les deux premiers sont identiques. L’amendement n° 430 rectifié ter est présenté par Mme Espagnac, MM. Tissot et Montaugé, Redon-Sarrazy, Stanzione et Kanner, Mmes Bélim et Bonnefoy, Socialiste, Écologiste et Républicain. L’amendement n° 501 est présenté et participent à la gouvernance des projets alimentaires territoriaux La parole est à Mme Frédérique Espagnac, pour présenter l’amendement n° 430 rectifié mieux intégrer les établissements agricoles dans les projets alimentaires territoriaux (PAT). Ces derniers sont des initiatives locales qui rassemblent différents acteurs – agriculteurs, collectivités, associations, entreprises – pour favoriser une alimentation locale, durable et de qualité. Ils permettent de renforcer le dialogue entre les agriculteurs et la société, de mettre en lien les producteurs et les consommateurs à l’échelle d’un territoire. À l’heure actuelle, les établissements agricoles sont seulement incités à participer à ces projets ; ce n’est pas suffisant. Nous proposons de renforcer leur rôle en les impliquant directement dans ces projets. Lahellec. Il vient d’être très bien défendu, monsieur le président. n° 526 rectifié, présenté par MM. Grosvalet, « …° Ils participent à la gouvernance des projets alimentaires territoriaux. Grosvalet. Il est défendu. L’avis est défavorable sur ces trois amendements. Ces derniers sont en effet déjà satisfaits puisque l’article L. 111-2-2 du code rural prévoit que les PAT sont élaborés « avec l’ensemble des acteurs d’un territoire », ce qui inclut les établissements de l’enseignement agricole. Madame la sénatrice, vous demandiez plus tôt des conventions avec l’Onisep, qui existent déjà. Il en est de même ici : ces partenariats existent déjà. Ils remplissent leur office et sont utiles. Il convient de les populariser pour qu’ils se développent. Je demande le retrait de ces amendements ; à amendements identiques nos 430 rectifié ter et 501. l’amendement n° 526 rectifié. n° 94 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé : le bilinguisme, Grosvalet. Nous souhaitons promouvoir le bilinguisme au sein des établissements dispensant l’enseignement et la formation professionnelle aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires, que ces établissements soient publics ou privés, lorsque l’association ou l’organisme qui en est responsable a passé un contrat avec l’État. En ce sens, il s’agit d’appliquer pleinement, dans l’enseignement agricole, la philosophie de la réforme du lycée, en permettant à chaque élève de construire son parcours en fonction de son projet professionnel. En intégrant le bilinguisme dans la formation des jeunes, nous répondrions à plusieurs enjeux importants. Nous pourrions ainsi adapter l’enseignement agricole aux réalités et aux exigences professionnelles actuelles, dans un secteur où l’internationalisation et l’échange de savoir-faire sont de plus en plus cruciaux. La maîtrise de plusieurs langues est un atout indispensable pour nos futurs professionnels, qu’ils travaillent à l’échelle européenne ou internationale. De plus, la formation des élèves serait enrichie. Ils se verraient offrir davantage de souplesse et de choix pour leur parcours, conformément à la philosophie de la réforme du lycée. La commission sollicite l’avis du Gouvernement. Si l’objectif est louable, voire nécessaire, il n’existe pas, semble-t-il, dans l’éducation nationale. Il ne paraît donc pas opportun de le prévoir, dans la loi, pour l’enseignement agricole. président. Quel est donc l’avis du Gouvernement ? Cette dimension est déjà incluse dans la cinquième mission, selon laquelle les établissements de l’enseignement agricole « participent à des actions de coopération internationale en favorisant les échanges et l’accueil d’élèves, d’apprentis, d’étudiants, de stagiaires et de Michel Rocard a introduit très tôt, dans cette cinquième mission, une dimension internationale. Les jeunes de l’enseignement agricole ont très vite, avant d’ailleurs les autres étudiants, plébiscité le programme Erasmus. Il n’est donc pas nécessaire d’introduire cet objectif de bilinguisme dans la loi. La cinquième mission remplit parfaitement cet Je vous rappelle, par ailleurs, que cet article vise à définir les missions fondamentales, les grands blocs de compétences, j’allais dire les missions historiques, de l’enseignement agricole. amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable. Salmon. Komz a ran un tammig brezhoneg : je parle un peu breton ! Je pensais que mes collègues bretons faisaient référence, en évoquant le bilinguisme, aux langues régionales… Il ne faut pas les oublier. Celles-ci sont importantes, elles sont liées à nos territoires. Or l’agriculture, c’est aussi notre terre, nos terroirs et nos cultures locales. Je précise que l’accès aux langues régionales, monsieur le sénateur Salmon, est d’ores et déjà possible dans Espagnac. Je le confirme et je tiens à vous rendre hommage pour cela, madame la ministre, puisque cela a été autorisé, notamment à Hasparren, pour la langue basque, qui abrite un établissement pionnier en la matière. l’amendement n° 94 rectifié. collègues, il nous reste huit amendements à examiner. Je vous propose d’achever l’examen de l’article 3, avant de lever la séance vers dix-neuf heures, ainsi que nous en sommes convenus avec le Gouvernement et la commission. L’amendement n° 149 rectifié, présenté par MM. Cabanel et Bilhac, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire, Gold et Grosvalet, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Jouve, MM. Laouedj et Masset, « …° Ils sensibilisent aux nouvelles réalités du métier Grosvalet. Cet amendement, inspiré de l’une des recommandations du rapport sénatorial de 2021 de Mme Férat et de M. Cabanel Suicides en agriculture : mieux prévenir, identifier et accompagner les situations de détresse, vise à mieux sensibiliser les étudiants agricoles aux nouvelles réalités du métier d’agriculteur, en créant une septième mission pour les établissements dispensant l’enseignement agricole. Il s’agit d’intégrer au programme de la formation initiale et continue agricole des modules sur les tâches administratives auxquelles les agriculteurs doivent faire face dans leur carrière, sur l’évolution des normes sanitaires et environnementales, ainsi que sur l’impact financier de ces dernières sur la trésorerie d’une exploitation. L’enseignement comporterait aussi une sensibilisation au burn-out. Il me semble que ces sujets font déjà partie, par nature, de La commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable. l’amendement n° 149 rectifié. n° 776 rectifié ter, présenté par MM. Mérillou, Ros et Bourgi, Mme Bonnefoy, M. Temal, Mmes Canalès et Le Houerou, MM. Pla et P. Joly, Mme Linkenheld, M. M. Weber, Mmes Monier et Bélim, M. Devinaz, Mme Conway-Mouret et MM. Gillé et Michau, est 1° bis Au premier alinéa de l’article L. 811-5, après le mot : « forêt », sont insérés les mots : « , de l’agroforesterie » ; Weber. Je vais vous parler d’agroforesterie. Cet amendement a pour objet d’intégrer l’enseignement de l’agroforesterie au sein des parcours de formation agricole. Sensibiliser les futurs agriculteurs aux pratiques agroforestières permettrait de mieux faire comprendre les nombreux bénéfices des haies, sur les plans tant écologique Celles-ci jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité, la protection des sols contre l’érosion, la régulation des ressources en eau et la captation du carbone. Par ailleurs, elles contribuent à améliorer les rendements agricoles en favorisant les interactions positives entre les cultures et les écosystèmes naturels. L’enseignement proposé vise non seulement à promouvoir leur implantation, mais aussi à encourager leur préservation, dans la mesure où elles constituent un levier essentiel de la transition agroécologique. Il contribuerait aussi, en dotant les futurs professionnels agricoles des connaissances et des compétences nécessaires pour intégrer ces pratiques dans leurs exploitations, à renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux défis climatiques et économiques. Enfin, je vous invite tous, mes chers collègues, à aller visiter l’une des plus grandes fermes bio qui font de l’agroforesterie, pas très loin de Fontainebleau. Celle-ci fournit un bel exemple en la matière. Monsieur Weber, l’amendement de M. Mérillou, que vous venez de présenter, vise à souligner que l’agroforesterie constitue une composante intéressante et même ancestrale de notre agriculture. Je vous rejoins bien évidemment sur ce point. Je laisserai le soin à Mme la ministre, si elle le souhaite, de détailler comment l’enseignement agricole peut mener à ce type Sur le fond, la commission émet toutefois un avis défavorable sur cet amendement, car il vise à récrire un alinéa qui procède à une coordination importante entre deux articles du code rural. Nous n’oublions pas que l’agroforesterie constitue un mode de production qui participe, comme tous ceux que nous avons évoqués depuis que nous avons commencé l’examen de ce texte, au dynamisme de l’agriculture. Nous ne pensons pas toutefois qu’il faille la faire figurer dans la loi à cette place. Cet amendement vise à modifier des dispositions du texte qui définissent les missions fondamentales de l’enseignement agricole, tant privé que public. L’agroforesterie constitue un sujet passionnant, sur lequel j’ai beaucoup travaillé, parce que je crois beaucoup au développement de cette pratique, surtout dans un contexte de changement climatique : que les animaux puissent paître sous le couvert des arbres est une bonne chose. Cette pratique est donc bénéfique pour le confort des animaux. De même, il est intéressant de pouvoir reconvertir en agroforesterie des parcelles forestières qui ont fait l’objet de coupes blanches parce qu’elles étaient attaquées par les scolytes. Le débat porte non pas sur le bien-fondé de l’agroforesterie, mais sur le fait d’insérer cette notion dans cet article relatif aux missions fondamentales de l’enseignement agricole. Il est d’ailleurs déjà question de la forêt dans différents alinéas. L’enseignement de l’agroforesterie constitue une déclinaison des enseignements relatifs à la forêt. Il ne semble pas opportun de la faire figurer dans cette partie de la loi qui est consacrée, j’y insiste, aux grandes missions de l’amendement n° 776 rectifié ter. n° 831, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 18 Insérer deux alinéas ainsi …° Après le 3° du I de l’article L. 811-8, il est inséré un alinéa ainsi « Il propose, en lien avec les partenaires du territoire, des dispositifs permettant à des porteurs de projet d’installation en agriculture de disposer d’un cadre et d’un accompagnement pour le test d’activité en Cet amendement vise à répondre à un souhait exprimé par les professionnels et des établissements. Il vise à développer les « espaces tests » au sein des Eplefpa. Un espace test est l’association d’un support technique – une parcelle de culture, une serre de production maraîchère, un atelier d’élevage, etc. – et d’un accompagnement humain, lequel permet de dispenser la formation et d’aider à la construction du projet. Tel est le caractère original de ce dispositif, qui ressemble à une ferme pédagogique, mais qui est de taille plus modeste et offre davantage d’accompagnement dans la formation. Le développement de ces espaces est, j’y insiste, très attendu, dans les organismes de formation et les établissements publics. Avis très favorable. Salmon. Je suis tout à fait favorable à cet amendement. Nous avions d’ailleurs déjà déposé un amendement similaire, mais nous demandions une hausse des crédits de 3 millions d’euros, car il faut des moyens pour mettre en place ces espaces tests. Leur animation nécessite un équivalent temps plein dans chaque établissement. Nous soutenons cet amendement, mais nous aurions souhaité que l’on aille au bout de la logique en nous donnant les moyens de mettre en place ces espaces. l’amendement n° 831. n° 827, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 18 Insérer trois alinéas ainsi de l’article L. 811-8, sont insérés deux alinéas « Les exploitations agricoles mentionnées au 3° peuvent bénéficier des aides de toute nature, ainsi que des avantages prévus par le code général des impôts, le code de la sécurité sociale et le livre VII du code rural et de la pêche maritime, dont bénéficient les entreprises agricoles. « Les ateliers technologiques mentionnés au 3° peuvent bénéficier des aides de toute Cet amendement vise à rendre les exploitations agricoles et les ateliers technologiques des Eplefpa éligibles aux aides et aux avantages prévus pour les exploitations agricoles et les entreprises de droit privé. Il s’agit, en quelque sorte d’une mise à niveau. C’est une question d’égalité de traitement. l’amendement n° 827. n° 339 rectifié ter, présenté par I. - Après …°À la première phrase du premier alinéa du II de l’article L. 811-8, après le mot : « politique », sont insérés les mots : « de promotion de l’agriculture biologique et » ; II. - Après l’alinéa 22 phrase du sixième alinéa de l’article L. 813-2, à renforcer la formation initiale et continue à l’agriculture biologique, en intégrant sa promotion dans les projets des établissements d’enseignement agricole publics ou privés. D’après la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), si nous souhaitons atteindre notre objectif de 21 % de la SAU en bio, il faudrait créer près de 200 000 emplois. Par ailleurs, selon les régions, entre 30 % et 50 % des candidats à l’installation souhaitent s’installer en bio : le besoin de formation est donc élevé. Pourtant, les formations en bio ne représentent que 5 % de l’offre de formation en production, transformation et commercialisation de l’enseignement agricole public, et ces formations sont inégalement réparties sur le territoire et au sein des cursus. L’objet du présent amendement est donc d’intégrer cette formation renforcée au sein des établissements, publics comme privés. L’avis est défavorable : toutes les formes d’agriculture doivent être promues et soutenues par les établissements d’enseignement agricole. l’amendement n° 339 rectifié ter. n° 898 rectifié, présenté par MM. Duplomb et 1° Après le mot : qui constituent des centres à vocation pédagogique, 2° Remplacer la troisième occurrence du mot : 3° Après les mots : à l’expérimentation , au développement Cet amendement est le corollaire, pour l’enseignement agricole technique privé, de l’amendement n° 897 rectifié ter : l’objet est de conforter la vocation pédagogique des exploitations des établissements privés d’enseignement l’amendement n° 898 rectifié. n° 140 rectifié quater, présenté par M. Canévet, Mmes N. Goulet, Havet et Billon, MM. Duffourg et S. Demilly, Mme Saint-Pé, M. Folliot, Mme Romagny, MM. Levi, Longeot et Bleunven et Mme Herzog, est ainsi Alinéa 21 exploitations agricoles ou aquacoles Bleunven. Cet amendement de mon collègue Michel Canévet vise à réintroduire dans le texte le mot « aquacole ». Je ne sais pas, mes chers collègues, si vous connaissez l’aquaponie, mais aujourd’hui, nous savons à la fois cultiver des plantes de façon durable et élever des poissons. Nous voulons donc intégrer l’aquaculture dans les missions des établissements d’enseignement agricole. Je rappelle que 80 % des poissons que nous consommons proviennent de l’étranger, ce qui soulève la question de la souveraineté. La commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur cet Cet amendement est satisfait. L’aquaculture fait partie intégrante de l’agriculture. Une exploitation agricole d’un établissement d’enseignement peut très bien être une exploitation aquacole. On peut y élever des chevaux aussi bien que des huîtres ou des poissons. L’agriculture est un terme générique. l’amendement n° 140 rectifié quater. n° 828, présenté par le Gouvernement, est ainsi Après l’alinéa 22 …° Après le cinquième alinéa de l’article L. 813-8, il est « Les personnels enseignants et de documentation mentionnés au deuxième alinéa bénéficient des dispositions applicables aux personnels mentionnés à l’article L. 811-4 en matière de rupture conventionnelle. » Par cet amendement, nous proposons d’étendre le bénéfice du dispositif de la rupture conventionnelle aux personnels enseignants et de documentation de l’enseignement agricole privé, afin d’aligner leur régime sur celui des personnels de l’enseignement agricole l’amendement n° 828. l’article 3, modifié. 3 est adopté.) collègues, je vais lever la séance. Nous avons examiné 115 amendements au cours de la journée ; il en reste 513 à examiner. La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance. collègues, par lettre en date de ce jour, le Gouvernement a demandé que la lecture des conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique soit reportée du mercredi 12 au jeudi 13 février, le matin, en premier point de l’ordre du jour. Il a également demandé l’inscription à l’ordre du jour du jeudi 13 février, en deuxième et troisième points, des lectures, sous réserve de leur dépôt, des conclusions des commissions mixtes paritaires sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte et sur la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale Acte est donné de ces demandes. Pour chacun de ces textes, nous pourrions fixer le délai limite des inscriptions des orateurs des groupes le mercredi 12 février à quinze heures. Y a-t-il des observations ?… du jour président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au lundi 10 février 2025 : À seize heures et le soir : Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, d’orientation pour la générations en agriculture (texte de la commission n° 251, Personne ne demande la parole ?… La séance est levée. (La séance est levée à dix-neuf heures quinze.) nomination de membres d’une éventuelle commission mixte paritaire La liste des candidats désignés par la commission des affaires économiques pour faire partie de de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion de la proposition de loi portant diverses mesures visant à adapter le fonctionnement des instances de gouvernance des chambres d’agriculture et de la mutualité sociale agricole a été publiée conformément à l’article 8 quater du règlement. Aucune opposition ne s’étant manifestée dans le délai d’une heure prévu par l’article 8 quater du règlement, cette liste est ratifiée. Les représentants du Sénat à cette éventuelle commission mixte paritaire sont : Mmes Dominique Estrosi Sassone, Marie-Lise Housseau, MM. Laurent Duplomb, Daniel Gremillet, Christian Redon-Sarrazy, Jean-Claude Tissot et Bernard Buis ; MM. Jean-Marc Boyer, Pierre Cuypers, Yves Bleunven, Mme Viviane Artigalas, M. Gérard Lahellec et Mme Laure Darcos. Pour le Directeur des comptes rendus du le Chef de publication FRANÇOIS WICKER