text
stringlengths
168
100k
title
stringlengths
1
209
date
stringlengths
10
10
summary
stringlengths
38
964
url
stringlengths
21
250
topic
stringclasses
573 values
Le rugbyman Clément Daguin dans les « Dieux du stade » 2019. Stade.fr A 71 ans, Max Guazzini, ancien président du directoire du groupe de radio NRJ et du Stade français Paris rugby, aujourd’hui producteur, est à l’origine, en France, de la vogue des calendriers nus, lancée en 2001 pour donner une autre image de son sport. Comment vous est venue l’idée d’un calendrier nu ? Nous venions d’être sacrés champions de France en 2000 et, depuis des années, nous bousculions les habitudes du rugby français. Je cherchais quelque chose de nouveau pour 2001. J’ai pensé au calendrier Pirelli, qui révèle les charmes de jolies filles, mises en scène par des photographes prestigieux, et participe à la notoriété de la marque. Alors, un jour, lors d’un déjeuner avec les joueurs, j’ai lancé : « Et si on faisait un calendrier à poil ? » Pourquoi la nudité ? Pour surprendre. Pas pour choquer. Et pour donner une image sexy de notre sport, qui était alors souvent présenté comme réservé aux balourds. Quelle a été la réaction des joueurs ? Ils ont dit oui tout de suite. Les sportifs n’ont pas honte de leur corps. C’est leur outil de travail. Ils l’entretiennent. Ils en sont fiers. On a choisi un photographe, une esthétique romaine, dans l’esprit gladiateur, un titre en forme de clin d’œil : « Les Dieux du stade ». En revanche, pour trouver un distributeur… Personne n’en voulait. Universal nous a aidés. Tirage initial : 5 000 exemplaires. A l’arrivée, on en a vendu plusieurs dizaines de milliers. Lire aussi Le calendrier Pirelli a 50 ans Ce succès vous a-t-il surpris ? J’étais certain que ça marcherait. Mais à ce point-là… En 2005, on a atteint les 200 000 exemplaires. La plupart des millésimes sont aujourd’hui épuisés. On les trouve désormais sur les sites de ventes aux enchères, et les Américains en ont fait deux livres. C’est un phénomène qui est devenu une tendance. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pourquoi les calendriers de nus ont-ils du succès ? Et financièrement, c’est une bonne affaire ? Aujourd’hui, je ne sais pas, car j’ai quitté la présidence du club en 2011. Mais à l’époque, le calendrier était le premier sponsor du club. Nous touchions 50 % du prix de vente fixé à 27 euros, soit jusqu’à 2,5 millions d’euros par an ! Sans oublier que nous avions décidé de reverser une partie des gains à une association humanitaire, qui pouvait toucher 500 000 euros. Au nom de cet engagement, auriez-vous accepté de poser nu vous-même ? Ça m’est arrivé. En 2004, alors que la séance photo traînait en longueur, les joueurs, qui posaient autour du Bouclier de Brennus, le trophée remis au champion de France, m’ont dit : « Si tu ne viens pas avec nous, on part ! » J’y suis allé. Nu, comme les autres. Mais j’ai récupéré les négatifs et les tirages. Personne ne les verra !
« Les “Dieux du stade”, j’étais certain que ça marcherait, mais pas à ce point-là »
31/12/2018
Avec « Les Dieux du stade », qui déshabille les joueurs de rugby depuis 2001, l’ancien président du Stade français Paris rugby Max Guazzini a lancé la mode du calendrier dans le plus simple appareil.
https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/12/31/les-dieux-du-stade-j-etais-certain-que-ca-marcherait-mais-pas-a-ce-point-la_5403814_4497916.html
m-perso
Emmanuel Macron a profité de ses voeux aux Français le 31 décembre 2018 pour expliquer les prochaines réformes qu’il va lancer. MICHEL EULER / AP La réforme des institutions, abandonnée en juillet, a été repoussée après le grand débat lancé par le gouvernement pour répondre à la crise des « gilets jaunes ». Quant à la réforme des retraites, elle n’interviendra qu’au lendemain des élections européennes de mai 2019. Au premier trimestre de l’année qui s’ouvre, le gouvernement se concentrera sur trois chantiers délicats : l’assurance-chômage, la réforme de l’Etat et le toilettage de la loi de 1905 (loi de séparation des Eglises et de l’Etat). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le prélèvement à la source, une mise en œuvre redoutée L’assurance-chômage, des pistes explosives Point central du programme social d’Emmanuel Macron, la réforme de l’assurance-chômage a été officiellement lancée en novembre. Au menu : indemnisation des indépendants et des démissionnaires et mise en place d’un bonus-malus sur les cotisations patronales pour les entreprises qui abusent des contrats courts. Dans son document de cadrage, le gouvernement a également demandé de nouvelles économies drastiques aux syndicats et au patronat : 3 milliards à 3,9 milliards d’euros sur trois ans. Ce faisant, l’exécutif a ouvert un nouveau front avec des syndicats qui se sentaient déjà mal aimés par le pouvoir. Ils l’ont dit et répété : hors de question pour eux de rogner les indemnités des chômeurs pour trouver l’argent demandé. Quant au patronat, il est hostile à une hausse des cotisations sur les contrats courts, préférant une baisse des indemnités pour les cadres ou encore une diminution des droits de retraite engrangés par les demandeurs d’emploi. Des pistes jugées explosives. Lancées en novembre, les discussions se sont révélées plus compliquées que prévu. Mais, crise des « gilets jaunes » oblige, le gouvernement a consenti à desserrer l’étau en ajoutant deux séances supplémentaires de négociation aux partenaires sociaux. Car sans accord, c’est le ministère du travail qui reprendrait la main, au risque de remettre une pièce dans la machine de la contestation sociale. Lire aussi La réforme constitutionnelle une nouvelle fois reportée La réforme de l’Etat, « la mère des batailles » Ceux qui travaillent sur le vaste chantier de la réforme de l’Etat ont poussé un « ouf » de soulagement après le discours d’Emmanuel Macron, le 10 décembre. « Vous avez entendu le président de la République : la réforme de l’Etat est à l’agenda », confiait l’un d’eux, le lendemain. Pour le chef de l’Etat, ce tentaculaire processus de changement est « la mère des batailles ». « C’est un enjeu fondamental pour agir plus vite et obtenir plus rapidement des résultats concrets », poursuit la même source. La réforme de la fonction publique devrait déboucher, sans doute en février 2019, sur un projet de loi. Les principales dispositions sont connues. Il s’agit de rénover les instances de dialogue social en en supprimant certaines. Le gouvernement souhaite également recourir plus largement au contrat dans le recrutement des fonctionnaires et développer la rémunération de ceux-ci au mérite. Enfin, des plans de départ volontaire seront proposés à ceux qui veulent partir, notamment les hauts fonctionnaires sans poste. Il sera aussi question de réformer les grands corps (Cour des comptes, inspection générale des finances, Conseil d’Etat). Mais la réforme de l’Etat, ce sera aussi une nouvelle organisation territoriale : le gouvernement souhaite clarifier les compétences, chasser les doublons, tout en rendant l’Etat plus présent sur le terrain. Les hauts cadres de l’Etat devraient aussi bénéficier de davantage d’autonomie. Le tout en tenant la promesse de campagne de réduire le nombre de fonctionnaires de 120 000 et de baisser la dépense publique. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Modifier la loi de 1905 afin de mieux accompagner les associations religieuses musulmanes » Réformer la loi de 1905, pour prévenir les dérives Le chef de l’Etat est attendu sur la retouche des lois qui encadrent l’exercice des cultes, singulièrement la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. C’est la voie que semble avoir choisie le président pour répondre aux attentes concernant la régulation du culte musulman. Un texte en préparation vise à pousser les acteurs de ce culte à se couler dans le régime associatif établi par la loi de 1905, alors que la très grande majorité d’entre eux ont choisi le régime de la loi de 1901 sur la liberté d’association, moins contraignant mais qui ne donne pas droit aux mêmes avantages fiscaux. Les contrôles seraient renforcés pour améliorer la transparence des associations qui gèrent des mosquées, s’assurer qu’elles respectent les impératifs de l’ordre public, clarifier leur gouvernance et vérifier l’innocuité d’éventuels financements étrangers. Le texte devrait rapprocher les exigences imposées aux associations « loi 1901 » qui gèrent un lieu de culte de celles relevant de la loi de 1905 pour créer un socle d’obligations communes. A l’avenir, toutes les associations loi de 1901 à objet cultuel seraient tenues de publier leurs comptes annuels, comme leurs homologues de la loi de 1905. Elles devraient aussi faire certifier leurs comptes par un commissaire aux comptes, même lorsqu’elles perçoivent moins de 153 000 euros de dons (seuil actuellement en vigueur). Les deux types d’associations devraient être tenues de déclarer les dons provenant de l’étranger. Les associations loi de 1905 devront faire renouveler tous les cinq ans, auprès de la préfecture, leur agrément comme association cultuelle. Les appels à la haine formulés dans un lieu de culte pourraient être réprimés plus sévèrement.
Au premier trimestre 2019, trois réformes à hauts risques
31/12/2018
L’exécutif se penchera sur l’assurance-chômage, la réforme de l’Etat et la révision de la loi de 1905.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/31/au-premier-trimestre-2019-trois-reformes-a-hauts-risques_5403808_823448.html
politique
Le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro et son ministre des affaires étrangères Ernesto Araujo, en novembre 2018. SERGIO LIMA / AFP Tribune. Le président Jair Bolsonaro ouvrira-t-il l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2019 ? Si l’usage onusien veut que le chef d’Etat brésilien réalise le discours inaugural de cette grand-messe diplomatique, la question mérite d’être posée dès aujourd’hui. Conforté par sa nette victoire face au Parti des travailleurs (PT, gauche) qu’il abhorre, l’ancien capitaine de l’armée entend faire de l’international un marqueur de sa politique d’extrême droite pour les années à venir. A lire ses Tweets, la défense du multilatéralisme, des minorités et des réfugiés, la lutte contre le réchauffement climatique et pour l’égalité femmes-hommes, l’approfondissement de l’intégration régionale en Amérique du Sud et du dialogue politique sud-sud, étant le fruit, selon lui, d’une idéologie « marxiste et globaliste », seraient à bannir afin de « libérer le Brésil ». Récemment, Ernesto Araujo, nouveau ministre des affaires étrangères brésilien, a défini les contours de cette stratégie : elle passerait avant tout par « l’élimination de l’idéologie PTiste » au sein de ce ministère. Une lettre anonyme de diplomates Ce discours d’un autre temps, mêlant théories du complot et idées reçues de la guerre froide, que l’on pensait réservé à un cercle d’illuminés, va pourtant être au cœur de la politique étrangère du Brésil, suscitant l’indignation et la colère d’une bonne partie de « l’Itamaraty », le Quai d’Orsay brésilien, considéré comme l’un des meilleurs corps diplomatiques du monde. Fait rarissime, une lettre anonyme, rédigée par des diplomates de tous bords politiques, a été publiée fin décembre 2018 par la presse nationale, soulignant le caractère « absurde » voire « inquiétant » des initiatives du nouveau gouvernement, qui aurait déjà constitué une liste noire de diplomates à « purger ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi « “Le Mythe” Bolsonaro peut se fracasser sur des réalités comme l’ampleur des déficits publics » Paradoxalement, l’ampleur de ces bouleversements interpelle autant l’Elysée que la Maison Blanche. Pour Emmanuel Macron, ce basculement dans le camp des pays alignés à Donald Trump est une mauvaise nouvelle. Malgré la perte d’influence du Brésil dans les grands dossiers mondiaux, dû en bonne mesure au désintérêt de Dilma Rousseff pour les questions internationales, aux conditions plus que contestables de l’arrivée de Michel Temer au pouvoir, ainsi qu’à la multiplication des scandales de corruption, ce pays restait à l’avant-garde de la défense du multilatéralisme, conformément à sa tradition diplomatique.
« Une réorientation stratégique de la place du Brésil dans le monde »
31/12/2018
Le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro, dont l’investiture a lieu le 1er janvier, s’inscrit désormais résolument dans une communauté de valeurs avec Donald Trump, juge le politologue Gaspard Estrada dans une tribune au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/31/une-reorientation-strategique-de-la-place-du-bresil-dans-le-monde_5403806_3232.html
idees
Anne Hidalgo, maire de Paris, dans son bureau de l'Hôtel de Ville, le 28 décembre. BERNARD BISSON / DIVERGENCE Les orages au-dessus de la tête d’Anne Hidalgo ont commencé à s’éloigner. Dans les rues, les Vélib’ ont fait leur timide retour. Les trottinettes et les voitures électriques en libre-service remplacent cahin-caha les Autolib’ disparus. Dans la grande salle à manger de l’Hôtel de ville avec vue sur Notre-Dame, quelques fleurs ornent la nappe blanche. Ce mardi 16 octobre, Anne Hidalgo s’apprête à recevoir François Hollande à sa table. « Déjeuner privé », indique son agenda. L’entrevue est restée secrète. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Macronie, le bal des prétendants pour la Mairie de Paris « C’était un déjeuner amical, se souvient l’ex-chef de l’Etat. Il s’agissait de parler de Paris », confie-t-il au Monde. « Si nous avons eu des incompréhensions mutuelles, elles sont derrière nous », balaie-t-il, éludant le souvenir des violentes diatribes de la maire de Paris contre lui sous son quinquennat. « Pour moi, la vision d’Anne Hidalgo correspond à ce qu’il faut faire pour la suite à Paris », insiste François Hollande. Au dessert, la concorde semble régner entre les deux convives. « Hidalgo et Hollande ont vécu chacun un bashing violent. L’adversité les a rapprochés. Entre eux, ce n’est pas la paix, mais la solidarité des braves », décrypte un proche de la maire de la capitale.. Avant de se lancer dans la bataille pour un nouveau mandat en 2020, Anne Hidalgo a entrepris d’effacer les brouilles, de se rabibocher et de renouer avec celles et ceux qu’elle avait perdus de vue ou effacés de ses tablettes. En tentant ces réconciliations, la maire de Paris veut prouver qu’elle n’est pas isolée au moment où il lui faut resserrer, derrière elle, les rangs de sa majorité, en vue des municipales. Le mouvement des « gilets jaunes » l’a confortée dans cette stratégie. A peine Emmanuel Macron a-t-il annoncé, le 10 décembre, un « grand débat national » en janvier qu’Anne Hidalgo a proposé de l’organiser à Paris sous forme d’une « conférence du consensus ». L’expression a été « choisie à dessein », précise son cabinet. « Elle traduit l’esprit œcuménique dans lequel elle a piloté la crise des “gilets jaunes” et qui l’a conduite à ne surtout pas rechercher des clivages politiciens », explique son entourage. « Trouver de nouveaux talents » Fin janvier, Anne Hidalgo devrait entrer en précampagne, avec le lancement officiel de « Paris en commun », du nom de l’association qui doit fédérer ses soutiens au-delà des clivages partisans. « “Paris en commun” réunira des experts en vue d’élaborer un projet pour Paris pour 2020-2026 », explique Jean-Louis Missika, adjoint chargé de l’urbanisme. L’association servira aussi à « trouver les nouveaux talents dont elle aura besoin », ajoute l’élu.
Avant la bataille de Paris, Anne Hidalgo cherche la paix des braves
31/12/2018
La maire de Paris tente de se réconcilier avec de nombreux responsables et réactive ses réseaux pour préparer le scrutin de 2020.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/31/avant-la-bataille-de-paris-anne-hidalgo-cherche-la-paix-des-braves_5403803_823448.html
politique
Le chef du Parti social-démocrate Liviu Dragnea (à gauche) aux côtés de la première ministre Viorica Dancila, à Bucarest, le 16 décembre. DANIEL MIHAILESCU / AFP L’événement promettait d’être un symbole de l’intégration réussie de la Roumanie à l’Union européenne (UE). Il va au contraire attirer l’attention sur les dérives du parti actuellement au pouvoir à Bucarest. A partir du 1er janvier, la Roumanie va assurer sa première présidence tournante semestrielle de l’UE depuis son adhésion en 2007, dans un climat de défiance inédit avec Bruxelles. En cause : les assauts répétés du Parti social-démocrate (PSD), et particulièrement de son leader, Liviu Dragnea, contre le système judiciaire local. Héritier de l’ancien parti communiste, le PSD domine la vie politique roumaine de façon quasi continue depuis la chute de Ceausescu en 1989. Officiellement de gauche, la Roumanie a vécu un récent virage national-conservateur qui fait désormais craindre que cet Etat, longtemps parmi les plus proeuropéens du continent, rejoigne le camp de ses voisins souverainistes hongrois ou polonais. Même si une présidence tournante est dénuée de véritable pouvoir, le symbole est fâcheux à l’heure où les atteintes à l’Etat de droit se multiplient à l’Est. Dans les six prochains mois, Bucarest devra en effet décider si elle inscrit à l’ordre du jour du Conseil la très sensible procédure de sanction européenne contre Varsovie et Budapest pour leurs atteintes à l’indépendance de la justice. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Roumanie, les procureurs s’inquiètent de la « pression autocratique » Or, Liviu Dragnea, homme fort du pouvoir roumain âgé de 56 ans, déjà condamné pour fraude électorale et accusé de corruption dans deux autres dossiers, s’est lui-même lancé dans une course contre la montre avec la justice pour échapper à la prison. « C’est son seul but en ce moment, et pour y arriver, il est prêt à jeter la Roumanie dans le chaos. Y compris en cultivant un discours antieuropéen et nationaliste parce qu’il ne veut pas appliquer les conseils de l’UE », s’alarme l’écrivain Dan Lungu, qui a été élu sénateur sur les listes du jeune parti anticorruption Union Sauvez la Roumanie (USR). Privé du poste de premier ministre en raison de son casier judiciaire, M. Dragnea fait adopter depuis deux ans des réformes du système pénal par un gouvernement placé sous son contrôle. Si le système judiciaire roumain présente de véritables carences, ces réformes, adoptées sans concertation et parfois par simples ordonnances, ont toutes pour but d’affaiblir la lutte anticorruption, pourtant un des principaux acquis de l’adhésion à l’UE. « Pays de seconde classe » En deux ans, le gouvernement a ainsi démis la chef du parquet anticorruption, affaibli les incriminations anticorruption dans le code pénal et instauré un corps d’inspection des magistrats sous le contrôle du ministère de la justice. Dans un rapport au vitriol, publié le 13 novembre, la Commission européenne a exhorté Bucarest à revenir sur ces réformes.
La Roumanie sur la voie de la Hongrie et de la Pologne
31/12/2018
Bucarest assure, au 1er janvier, sa première présidence de l’UE, dans un climat de défiance inédit avec Bruxelles.
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/31/la-roumanie-sur-la-voie-de-la-hongrie-et-de-la-pologne_5403800_3210.html
international
Masahiro Higashide (de dos) et Erika Karata dans « Asako I & II », de Ryusuke Hamaguchi. ART HOUSE DISTRIBUTION L’avis du « Monde » – chef-d’œuvre Cinéaste en activité depuis une dizaine d’années sans qu’aucune œuvre de lui parvienne en France, le Japonais Ryusuke Hamaguchi, 40 ans, a finalement explosé au mois de mai. Avec la sortie de Senses d’abord, long-métrage de cinq heures, portrait croisé de quatre femmes dont l’une disparaît subitement. Puis avec la sélection consécutive de son nouveau film, Asako I & II, en compétition au Festival de Cannes. Cette sélection directe dans le saint des saints du cinéma d’auteur international n’est généralement pas sans cause. Elle signale une découverte notable, une envie de s’engager auprès d’un auteur dont on s’arroge en même temps le mérite de son accession à un niveau supérieur de notoriété. Lire le portrait : Ryusuke Hamaguchi et la mémoire du désastre Rien de volé ici, bien au ­contraire. Asako I & II, comme son titre l’indique, fait partie des films de doubles, généalogie fructueuse au cinéma, si l’on veut bien se souvenir, entre autres, de Vertigo (Hitchcock), L’Avventura (Antonioni), Body Double (De Palma) ou Mulholland Drive (Lynch). Cette modeste liste, qu’on pourrait sans mal décupler, désigne déjà une particularité essentielle du genre qui considère le fantasme passionnel et la cruauté du polar comme les deux faces réversibles d’un même tissu, celui-là même, cela va sans dire, dans lequel sont tissés nos rêves. La définition officielle du genre, pour chacun de ces films, dépend donc de la place du curseur. Vertigo est évidemment un polar, mais qui vaut toutes les analyses cinématographiques sur l’aliénation amoureuse. A rebours, L’Avventura est évidemment un drame psychologique, que la disparition brutale de son personnage principal entraîne dans les méandres d’une intrigue policière. Lire la critique (parue lors du Festival de Cannes) : « Asako I & II », répétition amoureuse Epreuve mystique Asako fait partie de la seconde catégorie, en étant consacré à l’indélébile empreinte qui marque une héroïne à peine sortie de l’adolescence à travers l’épreuve mystique de son premier grand amour. Le premier acte du film, Asako I, prend l’aspect d’une rencontre dans l’alignement des planètes, scintillante et elliptique, délibérément entachée par le cliché du coup de foudre. Asako, prototype de la jeune fille innocente et romantique, visite à Osaka une exposition intitulée « Soi et les autres », y croise un jeune homme bien fait de sa personne, le suit sans la moindre hésitation dans la rue, où ils tombent sans plus de façon dans les bras l’un de l’autre. Le garçon, qui s’appelle Baku, est d’un type reconnaissable : qui, cher lecteur, cher frère, ne l’a croisé et cordialement détesté dans sa jeunesse ? Celui du beau mec cool, planant au-dessus des contingences, écrasant ses semblables par la manifestation d’un dédain nonchalant, cultivant un mystère à la mesure de la vacuité qu’il recèle, objet enfin de l’éternelle préférence des filles. Voilà ce qui arrive. Sauf que, en dépit des objurgations d’Aruyo, rude copine, qui la prévient qu’elle va « déguster », Asako s’en éprend à la folie, avant que le bellâtre ne disparaisse un beau matin comme il est venu. Erika Karata et Masahiro Higashide dans « Asako I & II », de Ryusuke Hamaguchi. ART HOUSE DISTRIBUTION Tout exprès, veut-on le croire, l’affaire qui s’étend sur quelques mois a duré un quart d’heure dans le film. Asako II peut alors s’ouvrir deux ans plus tard à Tokyo, où l’héroïne a fui sa tristesse. L’occasion pour Hamaguchi, cinéaste d’une subtilité exacerbée, d’y installer un vertigineux système d’échos à la première partie du film. Soit la rencontre d’un bel inconnu sous le signe de la sidération, le rapprochement inéluctable, l’épreuve du couple dans le temps, sous le regard d’un couple d’amis. Par-dessus tout, ce fait suprêmement troublant de la ressemblance entre les deux garçons. Sans doute, le bohème chevelu d’Osaka est-il devenu un « salaryman » à coupe réglementaire à Tokyo. Sans doute ne se nomme-t-il plus Baku, mais Ryohei. Sans doute est-il aussi rangé que son prédécesseur était fantasque. Il n’en reste pas moins que la probabilité d’une même identité reste forte, conférant au film une inquiétante attraction… Inconscient et merveilleux Pour Asako bien sûr, mais davantage encore pour le spectateur, soudain écartelé entre quatre hypothèses. Même acteur, même personnage. Même acteur, autre personnage. Autre acteur, même personnage. Autre acteur, autre personnage. Cinq années supplémentaires passeront comme par enchantement. Jusqu’à ce que la réapparition tardive de Baku en mannequin chéri de ses dames, annoncée par le retour intempestif de la maussade pythie Aruyo qui avait prédit sa disparition, réduise ce champ des possibles en même temps qu’il électrise l’économie du récit. Qu’on ne compte pas sur nous pour dire de quelle manière. A la question simple de savoir ce qu’est cette chose compliquée qu’est l’amour, le film répond sur plusieurs terrains à la fois Reste un film d’une richesse et d’une sensibilité rares, récit d’initiation amoureuse qui ne passerait pas tant par les ponts aux ânes de la psychologie que par les souterrains de l’inconscient et du merveilleux. A la question simple de savoir ce qu’est cette chose compliquée qu’est l’amour, le film répond sur plusieurs terrains à la fois. Celui de la construction narrative, qui privilégie entre deux points le foudroiement du court-circuit. Celui de la psychanalyse, qui fait succéder à l’aveuglement fantasmatique de la rencontre initiale la réplique ternie d’un réel avec lequel on doit s’accommoder. Celui de la géologie, avec en toile de fond cette menace sismique permanente qui précarise l’ordonnancement architectural et social du paysage nippon. Celui de la philosophie enfin, qui fait de ce film une duplication sentimentale de L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1935), de Walter Benjamin. Y analysant notamment le cinéma, le philosophe allemand montrait dans ce texte célèbre que celui-ci, par excellence, détruisait l’« aura » de l’œuvre d’art en même temps qu’il la rendait paradoxalement sensible à la conscience. L’histoire même de la jeune Asako, dont la dernière phrase de dialogue, si belle et si cruelle à la fois, se plante en nous tel l’étendard déchiré de la modernité cinématographique. Film japonais de Ryusuke Hamaguchi. Avec Masahiro Higashide, Erika Karata, Koji Seto, Rio Yamashita (1 h 59). Sur le Web : www.club-vo.fr/films/asako et www.arthouse-films.fr/distribution.html
« Asako I & II » : éternel recommencement amoureux
31/12/2018
Le nouveau film du cinéaste japonais Ryusuke Hamaguchi, en salle mercredi, est d’une richesse et d’une sensibilité rares.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/12/31/eternel-recommencement-amoureux_5403795_3476.html
cinema
Entretien. Steven Pinker est professeur de psychologie à Harvard. Ses travaux de psychologie cognitive portent sur le langage, un instinct né de la sélection naturelle. En défenseur de la notion de progrès, il a écrit La Part d’ange en nous (Les Arènes, 2017), où il démontre que la violence décline et comment les mœurs évoluent aussi vers un apaisement. Son plus récent ouvrage poursuit sur cette lancée. Dans Le Triomphe des Lumières (Les Arènes, 2018), il présente la raison, la science et l’humanisme comme les meilleurs moyens de surmonter les défis du XXIe siècle. Vous tentez par votre travail de restaurer une forme d’équilibre dans notre façon de voir le monde. Chiffres à l’appui, vous expliquez qu’il se porte mieux qu’on ne le pense. Malgré tout, vous croyez que le pessimisme fait consensus… La France en donne un exemple remarquable, car, selon un récent sondage YouGov, seulement 3 % des Français estiment que la situation du monde s’améliore. Nous savons pourtant, et ce de manière objective, que cette infime minorité a raison. Le monde va de mieux en mieux, à plusieurs points de vue. Les principaux indicateurs dont nous disposons vont dans ce sens. A l’échelle de la planète, l’espérance de vie moyenne est passée en un peu plus d’un siècle de 30 ans à 71 ans. Dans les pays développés, elle dépasse les 80 ans. Les pires maladies infectieuses, telles la malaria, la pneumonie, la diarrhée, le sida, tuent de moins en moins de gens et sont en déclin. Le monde devient en outre plus prospère, le taux d’extrême pauvreté a chuté de 75 % au cours des trente dernières années et il n’y a maintenant plus que 10 % de la population mondiale qui est concernée. Savoir lire et écrire était auparavant un privilège accessible aux plus fortunés, maintenant 90 % des moins de 20 ans sont alphabétisés. Les guerres sont également moins fréquentes et moins létales. Les famines sont plus rares. Tout cela ne signifie pas que le monde est parfait, qu’il n’y a plus rien à améliorer. Néanmoins, presque partout sur la planète, et particulièrement en France, on continue de croire que l’état du monde se dégrade, alors même que le progrès existe de façon tangible. D’où vient alors cette idée que tout va mal ? La presse est en partie responsable. Les journalistes ont tendance à s’intéresser davantage aux calamités qu’à ce qui réussit. Cela s’explique notamment par le fait que les désastres se produisent rapidement – pensons à l’effondrement d’un immeuble, à un tsunami, à une attaque terroriste –, alors que le progrès se déploie de façon graduelle. Comme le dit l’économiste britannique Max Roser, les journaux auraient pu titrer en « une » « 137 000 personnes ont échappé hier à l’extrême pauvreté » chaque jour des trente dernières années, mais ils ne l’ont jamais fait, car le recul de la pauvreté est un phénomène au long cours, et non soudain.
Steven Pinker : « Notre pessimisme nous conduit à croire que tout effort pour améliorer le monde est une perte de temps »
31/12/2018
Dans un entretien au « Monde », le professeur de psychologie rappelle qu’il faut prendre conscience que la vie sur Terre s’améliore et défendre les institutions qui ont permis ces avancées, au lieu de vouloir les renverser. Il refuse de plier face au pessimisme ambiant qui, selon lui, mène au radicalisme.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/31/steven-pinker-notre-pessimisme-nous-conduit-a-croire-que-tout-effort-pour-ameliorer-le-monde-est-une-perte-de-temps_5403791_3232.html
idees
Le président Jair Bolsonaro lors de son investiture à Brasilia au Brésil le 1 janvier. SERGIO MORAES / REUTERS A Brasilia règne déjà l’émoi, prélude aux grands événements. Près d’un million de spectateurs étaient attendus, mardi 1er janvier 2019, dans la capitale brésilienne pour assister à ce que Jair Bolsonaro, 63 ans, qualifie de « célébration de la démocratie ». Plutôt que la démocratie, l’intronisation officielle du président élu en octobre 2018 marque la victoire de l’extrême droite, des militaires, du climatoscepticisme et du libéralisme économique au Brésil. Un tournant radical quinze ans après l’arrivée au pouvoir de la gauche de Luiz Inacio Lula da Silva, l’ancien syndicaliste, gamin pauvre du Nordeste, parti de rien, arrivé au sommet avant de finir en prison condamné pour corruption. « Il ne fait aucun doute qu’avec notre gouvernement, le Brésil changera de direction », a confirmé le président, le 19 décembre, sur Twitter. Lire aussi : Qui sont les hommes forts du gouvernement Bolsonaro ? Durant la cérémonie, comptant quelque 2 000 invités et dont ont été exclus les chefs d’Etat vénézuélien et cubain, représentants d’un communisme honni par le capitaine de réserve de l’armée, Jair Bolsonaro devait recevoir son prédécesseur, Michel Temer, l’écharpe présidentielle, signant son entrée officielle en fonctions pour un mandat de quatre ans. Jair Bolsonaro juste avant son investiture, le 1er janvier 2019. NELSON ALMEIDA / AFP Dans un pays en crise, gangrené par la corruption et la violence, le nouveau dirigeant est attendu comme un messie. Auréolé d’une popularité exceptionnelle – 75 % des Brésiliens considèrent que lui et son équipe sont sur la bonne voie –, Jair Bolsonaro devra confirmer qu’il est à la hauteur des espoirs qu’il suscite et possède la carrure d’un homme d’Etat. Un défi. Pendant près de trente ans, l’homme fut un parlementaire de second rang, davantage connu pour ses provocations et sa vulgarité que pour son sens des responsabilités. Ensemble baroque de ministres Pour l’heure, le nouveau chef d’Etat a plutôt donné le sentiment d’une grande improvisation. Ses interventions ponctuées de propositions aussi péremptoires qu’inconstitutionnelles ont été suivies d’autant de démentis et de renoncements. Son équipe, formée de vingt-deux ministres aux idées souvent contradictoires, compose un ensemble baroque « sans ligne directrice ni cohérence globale », observe le politologue Carlos Melo, professeur à l’institut Insper d’études supérieures d’économie, de commerce et d’ingénierie de Sao Paulo. Reste que l’ancien parachutiste n’a pas oublié d’où il venait. Son gouvernement, véritable éloge à l’uniforme, compte plus de militaires que l’équipe du général Castelo Branco, arrivé au pouvoir au lendemain du coup d’Etat de 1964. Copiant les pratiques de la dictature (qui a duré jusqu’en 1985), dont il reste un grand admirateur, Jair Bolsonaro a délégué à un homme fort, Paulo Guedes, l’intégralité des sujets économiques. Reconnaissant son inculture en la matière, le président lui a octroyé un portefeuille aux dimensions titanesques : l’économie, les finances, la planification, l’industrie et le commerce extérieur. A tel point que M. Guedes est aujourd’hui considéré comme un président bis.
Au Brésil, Jair Bolsonaro prend le pouvoir
31/12/2018
Le gouvernement du président d’extrême droite, qui a été investi ce mardi, risque d’opposer différentes lignes, étatiste contre ultralibérale, proaméricaine contre proasiatique, évangélique et isolationniste.
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/31/au-bresil-jair-bolsonaro-prend-le-pouvoir_5403792_3210.html
international
« The Art of Not Looking Back » dans sa nouvelle version, chorégraphié par Hofesh Shechter au Palais Garnier, à Paris. AGATHE POUPENEY / DIVERGENCE / ARTE Arte, mardi 1er janvier à 23 h 30, spectacle Le programme de Quatre chorégraphes d’aujourd’hui à l’Opéra de Paris, élaboré par Aurélie Dupont, directrice de la danse, et créé en mai 2018, au Palais Garnier, à Paris, jongle avec les styles en jouant sur les tendances du moment : déambulation dans les lieux publics avec James Thierrée, interrogation sur le genre par Ivan Perez, accent tribal selon Hofesh Shechter et penchant unisson signé Crystal Pite. Ce tour de manège distingue aussi, s’il en est encore besoin, l’adaptation souple de la troupe aux univers et écritures les plus contrastés. Lire la critique du programme : Pas de quatre à l’Opéra de Paris En ouverture, Frôlons, de James Thierrée, investit différents espaces sur le fil d’une fable étrange peuplée de créatures dorées. Cinquante-sept danseurs ont donné vie à cette balade sous le regard de 2 000 spectateurs chaque soir. « C’est une machine de guerre au sens positif du terme, précisait M. Thierrée quelques semaines avant la création. Cinquante interprètes dans trois zones différentes, c’est trois spectacles en même temps. Sans compter que je suis plus habitué à créer des pièces intimistes avec quatre ou cinq personnes qu’avec cinquante ! » Ce qu’offre le film ? Plonger au cœur de l’action, s’en rapprocher pour mieux pénétrer sa fibre. Plutôt que de courir d’un coin du Palais Garnier à l’autre en se hissant sur la pointe des pieds au milieu de la foule pour attraper des morceaux du festin annoncé par James Thierrée comme « une fourmilière, une colonie d’insectes décrochés des plafonds de Garnier… », on peut ici tenter de la comprendre. Pour la première fois à l’affiche de l’Opéra national de Paris, le chorégraphe israélien basé à Londres, Hofesh Shechter, a confié les clés d’une de ses pièces fétiches, The Art of Not Looking Back (2009), aux interprètes de la compagnie parisienne. Neuf femmes s’emparent du style gestuel nerveux et secoué de M. Shechter. Sur des hurlements, des confidences psy, des bascules de lumières et des percussions qui frappent sec, on retrouve l’agressivité stylisée du chorégraphe qui sait faire flamber les pulsions dans des tremblements intenses. Son enracinement dans les danses traditionnelles israéliennes, sa façon de ne pas avoir peur du grotesque, signent cet opus toujours prenant. Malaxer les corps Nettement plus doux, The Male Dancer, de l’Espagnol Ivan Perez, met en scène une interrogation sur les identités et les genres au gré d’une garde-robe colorée luxueuse et unisexe. Inconnu en France, Perez a pioché son inspiration dans le livre The Male Dancer, de l’historien britannique Ramsay Burt, sur les rapports entre danse et masculinité au XXe siècle. Cette pièce étire une frise de dix hommes qui s’inventent en solitaire au sein du groupe. Ils s’échappent, ils s’évanouissent, toujours rattrapés par l’un ou l’autre, tissant un mouvement ample et continu, émaillé de citations chorégraphiques de Vaslav Nijinski ou de Michel Fokine. Pour The Seasons’ Canon, la Canadienne Crystal Pite a appliqué un traitement d’ensemble magique sur la masse de 54 danseurs. Malaxant les corps comme une pâte, elle lève des vagues de mouvements visuellement impressionnants. Sur les Quatre Saisons de Vivaldi revues par Max Richter, ce spectacle, curieusement acrobatique et néoclassique, compte beaucoup sur les unissons pour affirmer son efficacité. Créée en 2016, sa reprise a été saluée par le public. Filmée par Cédric Klapisch et Miguel Octave, cette soirée est un formidable cadeau pour les 128 interprètes sur les 154 du Ballet de l’Opéra national de Paris qui la subliment. Quatre chorégraphes d’aujourd’hui à l’Opéra de Paris, ballets filmés par Cédric Klapisch et Miguel Octave (120 min). www.arte.tv
« Quatre chorégraphes d’aujourd’hui à l’Opéra de Paris » : un formidable cadeau dansé
31/12/2018
Les ballets signés Thierrée, Perez, Shechter et Pite, ont été créés au Palais Garnier en mai.
https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2018/12/31/un-formidable-cadeau-danse_5403787_1655027.html
televisions-radio
Emmanuel Macron, à N’Djamena, au Tchad, le 22 décembre. LUDOVIC MARIN / AFP Ce ne sont pas des vœux comme les autres. Au plus bas dans les sondages, profondément déstabilisé par la crise des « gilets jaunes », à cinq mois d’élections européennes à hauts risques, et dans un contexte économique inquiétant, Emmanuel Macron doit trouver, lundi 31 décembre, les mots qui lui permettront de se relancer. D’apaiser les Français tout en remettant en perspective la politique qu’il entend mener. « Les premières semaines de 2019 seront déterminantes », confie un ministre qui prépare une note à l’attention du président sur la manière dont il conviendrait, à ses yeux, d’aborder la rentrée. Comme lui, ils sont nombreux parmi les proches d’Emmanuel Macron – membres du gouvernement, conseillers, élus… – à envoyer ces jours-ci leur contribution au président, qui prépare le traditionnel exercice des vœux présidentiels, qui seront enregistrés à l’Elysée et diffusés lundi 31 décembre à 20 heures. Depuis cet été, le chef de l’Etat a accumulé les revers et donné le sentiment de subir l’actualité – l’affaire Benalla, la démission de Nicolas Hulot, celle de Gérard Collomb, les « gilets jaunes ». Celui qui se voulait le « maître des horloges » a perdu la main. « Emmanuel Macron doit trouver une sortie politique, pour continuer à réformer », juge le président du groupe LRM au Sénat, François Patriat. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La crise sociale oblige Emmanuel Macron à se réinventer ISF et 80 km/h Le débat national, qui doit se tenir partout en France jusqu’au 1er mars, est une première étape dans ce travail de reconquête. La consultation, articulée autour de quatre thèmes – le pacte écologique, les services publics, la fiscalité et les institutions –, doit donner la parole aux Français, qui se sont sentis méprisés par l’exercice très vertical du pouvoir d’Emmanuel Macron et sont parfois descendus sur les ronds-points. « Au départ, ce débat a été conçu comme une ouverture pour sortir de la crise des “gilets jaunes”. Désormais, c’est un pilote pour expérimenter une manière de gouverner plus proche des territoires et des citoyens. Car nous devons changer notre logiciel de gouvernement », explique le président du groupe LRM à l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, qui a constitué un comité de pilotage de vingt députés pour s’impliquer dans cet exercice de démocratie participative à grande échelle. Les modalités du débat devraient être arrêtées début janvier. L’affaire n’est pas simple : il faut à la fois trouver une manière d’associer tous ceux qui souhaitent l’être, sans que l’Etat apparaisse à la manœuvre, et sans que cela relève pour autant de l’improvisation totale. « Ce grand débat, ça va être le concours Lépine de tous les trucs les plus délirants, tout va y passer », redoute un ministre.
Macron face à l’équation délicate de 2019
31/12/2018
Le chef de l’Etat, qui présentera ses vœux aux Français le 31 décembre, espère pouvoir continuer à réformer, alors que sa cote de popularité a plongé.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/31/macron-face-a-l-equation-delicate-de-2019_5403783_823448.html
politique
Tribune. Ce 1er janvier se déroule à Brasilia, capitale fédérale du Brésil, l’investiture de Jair Bolsonaro, qui a remporté l’élection présidentielle du 28 octobre 2018 avec 55,13 % des suffrages exprimés. De 1985 (le départ des militaires du pouvoir) à 2011 (la première intronisation de Dilma Rousseff), les cérémonies inaugurant un nouveau mandat de quatre ans avaient lieu dans une atmosphère sereine, voire festive, et étaient tenues pour les indices de la bonne santé de la démocratie brésilienne. Même si l’on se situait dans l’opposition, la confiance dans les institutions et le respect des règles démocratiques limitaient les inquiétudes. Le climat actuel est tout autre. Pour les supporteurs de M. Bolsonaro, « le Mythe », ainsi qu’ils le surnomment, va rétablir l’ordre public dans les rues et l’ordre moral dans les foyers, en finir avec la « gabegie » et la « corruption » du Parti des travailleurs (PT), mener une guerre impitoyable aux « bandits » et à leurs complices, les défenseurs des droits humains, protéger les « citoyens du bien » contre les forces du mal et la mondialisation… Au contraire, du côté de ceux qui n’ont pas voté pour « Bozo », « Chose », « l’Innommable », « le Diable », on attend l’apocalypse dans l’angoisse. Evangéliques et « évangélistes » Ces sobriquets disent assez bien ce que l’on reproche à celui qui a été, pendant vingt-sept ans, un simple député. Au cours de ses nombreux mandats, M. Bolsonaro a été ce qu’on appelle au Brésil un membre du « bas clergé », un parlementaire sans œuvre législative, bénéficiant de tous les privilèges et petits arrangements inhérents à sa fonction. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brésil : Jair Bolsonaro, pas encore en fonction, déjà rattrapé par les affaires Le capitaine de réserve se distinguait seulement des anonymes de la représentation nationale, bien avant l’émergence de Donald Trump, par ses outrances verbales, ses apologies répétées des pires tortionnaires de la dictature militaire, ses déclarations homophobes, sexistes et racistes, ses appels à l’élimination de la gauche et des « gauchos ». Comme beaucoup de politiciens du « bas clergé », la politique est, chez les Bolsonaro, une lucrative entreprise familiale que font également tourner ses trois fils, qui partagent les idées du père. La première dame, Michelle de Paula Firmo Reinaldo Bolsonaro, est une évangélique très pratiquante, qui a demandé que la résidence présidentielle soit débarrassée des œuvres impies représentant des saints catholiques et des divinités afro-brésiliennes.
« “Le Mythe” Bolsonaro peut se fracasser sur des réalités comme l’ampleur des déficits publics »
31/12/2018
Le nouveau président brésilien, dont l’investiture a lieu le 1er janvier, risque de se heurter aux résistances d’un Parlement très fragmenté, estime dans une tribune au « Monde » l’historienne Armelle Enders, spécialiste du Brésil.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/31/le-mythe-bolsonaro-peut-se-fracasser-sur-des-realites-comme-l-ampleur-des-deficits-publics_5403780_3232.html
idees
En octobre 2016, à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne. MICHAEL PROBST / AP C’est peut-être la chose la plus folle que les Européens ont construite ensemble. La plus utopique, aussi : renoncer à leurs monnaies respectives, symboles de leur identité nationale, pour faire devise commune. Façon de renforcer leurs liens économiques. De pousser un peu plus loin encore le rêve européen, bâti sur les cendres de la seconde guerre mondiale. Le 1er janvier 1999, après des années de préparation, onze pays (ils sont aujourd’hui dix-neuf) ont adopté l’euro pour les transactions financières. En 2002, les ménages ont sauté le pas à leur tour, avec les pièces et billets. Deux décennies plus tard, comment va la monnaie unique ? Le bilan est délicat. Impossible, même, tant le sujet divise les économistes. « C’est une grande réussite », assure Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a été l’un de ses artisans. « Adopter l’euro au sein d’économies aussi différentes a été une erreur », tranche Romain Rancière, économiste à l’université de Californie du Sud. « Disons que c’est un succès en demi-teinte, il n’a pas tenu toutes ses promesses », nuance Francesco Saraceno, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les 20 ans de l’euro : au cœur de la BCE, la tour de contrôle de la devise européenne Pas étonnant que les diagnostics divergent autant. Bien souvent, les apports de l’euro sont minimisés. Plus souvent encore, la monnaie unique fait office de bouc émissaire. Notamment en France et en Italie, où on la rend responsable de difficultés relevant, en vérité, des errements des gouvernements successifs ou des faiblesses anciennes du tissu industriel. De plus, la crise de 2008 a brouillé les cartes. Alors, par où commencer ? « Adopter l’euro au sein d’économies aussi différentes a été une erreur » Par le positif. Les derniers sondages de la Commission montrent que la majorité des 340 millions de citoyens des dix-neuf Etats membres sont très attachés à l’euro – et n’ont aucune envie d’en sortir. Celui-ci a contribué à la prospérité de la zone en mettant fin à la guerre des monnaies entre les pays et en éteignant l’inflation liée à l’abus des dévaluations compétitives, ravageuses pour le pouvoir d’achat. En outre, la disparition des frais de change a favorisé les échanges. « Surtout : l’euro a survécu à la crise de 2008, la plus grave depuis les années 1930 », observe Philippe Martin, président délégué du Conseil d’analyse économique (CAE) et professeur à Sciences Po. En vingt ans, il est devenu la deuxième devise sur la scène internationale, solidement installée derrière le dollar.
Les 20 ans de l’euro : la monnaie unique reste fragile
31/12/2018
L’euro a survécu à la crise et les citoyens des pays membres lui sont très attachés. Mais les faiblesses de son architecture n’ont pas permis une convergence profonde des économies.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/31/les-20-ans-de-l-euro-la-monnaie-unique-reste-fragile_5403779_3234.html
economie
Tout s’est passé si vite. Dimanche 30 décembre, plus de 39 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner le successeur de Joseph Kabila, au pouvoir depuis dix-huit ans malgré la fin de son dernier mandat en décembre 2016. Cette journée tant espérée, priée, rêvée depuis deux ans et une semaine a finalement eu lieu. Pour que ce jour de vote arrive, des Congolais ont dû se battre, mourir sous les balles des forces de sécurité, survivre à la torture, à la misère et à l’exil. Ce dernier dimanche de l’année aurait pu être celui du grand soulagement. Avant l’inévitable contestation des premiers résultats qui, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), devraient être annoncés mardi soir. Entre-temps, il y a les tendances redoutées, lâchées par les partis politiques, et les dangereuses victoires autoproclamées par les trois grands candidats. L’ancien ministre de l’intérieur Emmanuel Ramazani Shadary n’a pas attendu. « C’est moi le président à partir de ce soir », s’est empressé de déclarer le candidat du pouvoir à la sortie du bureau de vote, tôt le matin. Kinshasa, la capitale, s’est réveillée sous une pluie diluvienne, perturbant l’ouverture, prévue à 6 heures, de nombreux bureaux de vote. Même dans le quartier huppé de la Gombe, où ont voté M. Shadary, Joseph Kabila, et le chef de file de l’opposition révélé durant cette campagne, Martin Fayulu, l’électricité fait défaut. Les bureaux de vote du collège Saint-Joseph se mettent en place à la lampe torche. Le personnel tarde à arriver, et les machines à voter électroniques, controversées car jamais éprouvées dans des conditions réelles, se révèlent capricieuses. Le candidat Emmanuel Ramazani Shadary vote dans un bureau de vote du quartier de La Gombe, à Kinshasa, le 30 décembre. LUIS TATO / AFP A quelques kilomètres de là, dans la commune de Limete, l’un des bastions de l’opposition, des grappes d’électeurs humiliés, sous la pluie, peinent à contenir leur colère. Dans le petit immeuble décati de l’école Enodi, il n’y a toujours pas de listes d’électeurs et le matériel est défaillant. « C’est la désorganisation totale et un manque de transparence regrettable, mais on garde l’espoir et, surtout, on ne veut pas donner nos voix, car, ici, pas une personne ne vote Shadary », dit Rémy Masamba. Ce deuxième vice-président de l’Assemblée nationale est aussi un cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social, le principal parti d’opposition cofondé par le mythique Etienne Tshisekedi (1932-2017), dont le fils, Félix, est candidat à la présidentielle. Assis sous un appentis, M. Masamba appelle les jeunes au calme.
Après des élections chaotiques, la RDC dans l’attente du résultat
31/12/2018
L’enjeu du scrutin de dimanche n’était autre que la première alternance pacifique de l’histoire du pays depuis son indépendance, en 1960
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/31/et-soudain-le-congo-a-vote_5403776_3212.html
afrique
Jonathan Cohen à Paris, le 13 décembre. VINCENT DESAILLY POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » Il a failli passer à côté de sa vocation. Après avoir raté son bac, à 18 ans, Jonathan Cohen abandonne un BTS action commerciale et fait ses armes dans une série de petits boulots. Le jeune gars de Pantin s’est retrouvé par hasard vendeur de fenêtres. Et il a « cartonné », rigole-t-il aujourd’hui. « Il y avait une forme de mise en scène, j’étais dans le rôle du vendeur, les clients étaient mon public… Je gagnais super bien ma vie. C’était rassurant d’être bon à quelque chose. » Mais un jour, en accompagnant son meilleur ami à un cours de théâtre, c’est le déclic : « J’étais là, avec mon costard et ma mallette, et j’ai été pris d’une envie folle de monter sur scène. » Ni une ni deux, il démissionne et s’inscrit aux cours, restant néanmoins un peu frileux à l’idée de s’assumer aspirant comédien. Pourtant, le cinéma fait partie de sa vie depuis l’enfance, grâce à la collection de VHS de son grand-père, rabbin cinéphile passionné de boxe et de kung-fu, avec qui il a découvert les films de Visconti ainsi que d’autres avec Belmondo, Jackie Chan ou Bruce Lee. « Ça a été lent, mais j’ai toujours vécu de mon métier. J’ai eu beaucoup de seconds rôles, joué des tonnes de meilleurs potes. Aujourd’hui, je suis prêt pour ce qui m’arrive. » Aujourd’hui, à 38 ans, définitivement débarrassé de son costume, de sa mallette et de sa timidité, Jonathan Cohen est l’une des valeurs montantes de la comédie française. Sans plan de carrière clair, il a fini par imposer son regard mélancolique, son sourire vaguement triste et son humour potache et sophistiqué. Les petits rôles (dans Nous trois ou rien, de Kheiron, ou Papa ou Maman 2, de Martin Bourboulon) se sont l’an dernier transformés en personnages plus importants dans des films choraux (Coexister, de Fabrice Éboué, ou Budapest, de Xavier Gens), jusqu’à un « vrai » premier rôle, dans la comédie romantique Premières vacances, dont il partage l’affiche avec Camille Chamoux (en salle le 2 janvier). Il y joue Ben, un Parisien attendrissant et un peu coincé, qui part en vacances en Bulgarie sur un coup de tête, avec une fille irresponsable et libre d’esprit rencontrée sur Tinder. Son parcours un peu chaotique, pavé de choix étranges, Jonathan Cohen le revendique. « Ma carrière s’est déroulée en parallèle de mon évolution personnelle, explique-t-il. Ça a été lent, mais j’ai toujours vécu de mon métier. J’ai eu beaucoup de seconds rôles, joué des tonnes de meilleurs potes… Mais je me suis aiguisé. Aujourd’hui, je suis prêt pour ce qui m’arrive. »
Jonathan Cohen joue son drôle
31/12/2018
Depuis Serge Le Mytho sur Canal+, il s’est imposé dans le rôle du meilleur pote. Aujourd’hui, l’acteur a droit à son « vrai » premier rôle dans « Premières vacances », qui sort mercredi.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2018/12/31/jonathan-cohen-joue-son-drole_5403773_4500055.html
m-le-mag
Emmanuel Macron, à l’Elysée, le 10 décembre. POOL / REUTERS Analyse. Un tournant ? Que nenni. Comme tous ses prédécesseurs confrontés à une grosse secousse au cours de leur quinquennat, Emmanuel Macron n’assume en rien l’idée qu’il lui faudrait radicalement changer non seulement de méthode, mais aussi de cap après le mouvement des « gilets jaunes ». Pas plus que Nicolas Sarkozy, après la crise financière de 2008, ou François Hollande, après sa conversion à la politique de l’offre, le président de la République ne veut apparaître en porte à faux avec la promesse de sa campagne. Il entend toujours transformer le pays en rompant avec le « vieux monde » et en refondant le modèle social avec l’aide de la société civile. « Il n’y a pas de tournant, mais un changement de méthode », a assuré le premier ministre, Edouard Philippe, dans un entretien aux Echos, le 18 décembre. Une antienne répétée à loisir par le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Dans le discours, tout est fait pour entretenir l’idée que les 10 milliards d’euros de mesures mises sur la table le 10 décembre pour éteindre l’incendie ne sont pas le énième duplicata des opérations de redistribution engagées depuis 1968 par les gouvernements aux abois. La hausse de la prime d’activité et la défiscalisation des heures supplémentaires traduiraient la valorisation du travail voulue par le candidat Macron ; la politique de l’offre ne serait pas fondamentalement remise en cause. Tout serait en cohérence avec les fondamentaux du macronisme. Tout, sauf le recul sur la CSG et le déficit budgétaire, que le gouvernement tente de dégonfler en le présentant comme temporaire. A quelques contorsions près, l’honneur est sauf. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les Champs Elysées, théâtre du pouvoir macronien, de l’investiture aux « gilets jaunes » Triple rapport de force La tactique de l’exécutif est compréhensible : dans les sondages d’opinion, Emmanuel Macron est tombé très bas. Seule résiste une poignée de fidèles : 20 % à 25 % qui lui ont fait confiance lors du premier tour de la présidentielle. Les perdre par un changement de discours ou de ligne et c’en serait fini. Emmanuel Macron fait le même calcul que Nicolas Sarkozy : il préserve son socle, coûte que coûte, en espérant l’élargir plus tard. Mais, en réalité, il n’est plus sûr de rien. Privé de garde-fou, victime de la verticalité qu’il a érigée en système, il est devenu tributaire d’un triple rapport de force qui, aujourd’hui, ne lui est guère favorable. Le premier, c’est celui que va tenter de lui imposer le « peuple », à travers le débat citoyen, qui va commencer à la mi-janvier, pour s’achever deux mois plus tard. Deux mois durant lesquels la plupart des réformes risquent d’être gelées pour ne pas compromettre l’exercice. L’idée de mouvement inhérente au macronisme est donc menacée. Plus fondamentalement, les tensions apparues entre l’Elysée et la commission nationale du débat public, à propos de l’organisation des débats, montrent à quel point l’enjeu est perçu comme menaçant par le chef de l’Etat.
La crise sociale oblige Emmanuel Macron à se réinventer
31/12/2018
Victime de la verticalité qu’il a érigée en système, le chef de l’Etat ne se relèvera pas indemne de l’épisode des « gilets jaunes ». S’il nie tout tournant, il va pourtant devoir changer de cap.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/31/la-crise-sociale-oblige-emmanuel-macron-a-se-reinventer_5403767_823448.html
politique
Chronique. Pendant que certains, sur les ronds-points de France et de Navarre, réclamaient de changer la vie en augmentant le pouvoir d’achat, d’autres proposaient de « Changer par le don ». Cette initiative lancée, début décembre, en plein conflit des « gilets jaunes », par Denis Duverne, président du conseil d’administration d’Axa, et Serge Weinberg, son homologue chez Sanofi, vise à faire appel à la générosité des plus riches en léguant au moins 10 % de leurs revenus ou de leurs fortunes au monde associatif. Prendre et donner : deux faces de la même pièce qui taraude une société obnubilée par la notion d’égalité. Bien sûr, on ne pouvait imaginer pire calendrier pour parler philanthropie. Alors que l’essentiel du débat est focalisé sur les fins de mois, la démagogie ambiante aura vite fait de classer l’initiative au rang des « bonnes œuvres » d’une catégorie de population « fin de race », déconnectée de ce que vit la majorité des Français. Toutefois, en ces temps de jacquerie où le simplisme est devenu l’alpha et l’oméga de la réflexion citoyenne, le débat sur la fonction que peut jouer le don dans un pays qui est statistiquement le moins généreux du monde occidental mérite mieux que quelques slogans anti-riches. Réfléchir sur le système français Selon les données recueillies par les économistes Gabrielle Fack, Camille Landais et Alix Myczkowski dans leur ouvrage Biens publics, charité privée (Cepremap, éditions Rue d’Ulm, 104 pages, 9 euros), les Français donnent en moyenne 0,3 % de leurs revenus, soit huit fois moins que les Américains. Et la situation ne s’améliore pas. Il y a quelques jours, Serge Weinberg nous confiait que, depuis la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) le 1er janvier, on constate une chute de près de 50 % des dons à certaines grandes associations. Ce contrecoup a de quoi faire réfléchir sur le système français, qui propose un abattement qui peut aller jusqu’à 75 % du montant du don pour un coût global de 2,2 milliards d’euros par an pour les caisses de l’Etat. La France est ainsi le pays où les incitations fiscales sont les plus généreuses du monde. On ne peut pas en dire autant des bénéficiaires, qui, lorsqu’ils n’ont plus besoin de défiscaliser, sont beaucoup moins enclins à partager leur fortune. « La France a sans doute utilisé de façon excessive les incitations fiscales », estiment les économistes, qui considèrent que les efforts devraient plutôt porter sur la structuration du secteur à but non lucratif afin de favoriser l’initiative privée dans les domaines d’intérêt général. « A quoi cela sert-il d’avoir de fortes incitations aux dons si les acteurs qui produisent ces biens publics ne sont pas organisés pour faire appel aux dons ? », s’interrogent-ils tout en relevant que des institutions publiques comme les universités ou les hôpitaux faisaient jusque très récemment peu appel à la générosité, faute de structures adéquates.
« Réfléchir sur l’évolution de la philanthropie que nous voulons en France »
31/12/2018
Le débat sur la fonction de redistribution que peut jouer le don dans un pays qui est statistiquement le moins généreux du monde occidental mérite mieux que quelques slogans anti-riches, estime Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/31/reflechir-sur-l-evolution-de-la-philanthropie-que-nous-voulons-en-france_5403766_3232.html
idees
En attendant de fêter comme il se doit la Saint-Sylvestre, vous avez sans doute un peu de temps devant vous pour mettre en œuvre les bons conseils préconisés par la rédaction de Pixels. Nos meilleurs journalistes vous ont concocté cette liste de résolutions à entreprendre, dès maintenant ou dans les semaines qui viennent, pour que votre année à surfer et à vivre sur Internet soit plus sécurisée, mieux gérée, moins stressante, bref, plus douce. Résolution 1 : reprenez le contrôle du temps passé sur votre smartphone L’année écoulée a vu se généraliser les prises de conscience, jusqu’au fin fond de la Silicon Valley : et si, en fait, on n’utilisait pas trop nos smartphones, réseaux sociaux, appareils connectés ? Les ingénieurs et les grands stratèges de nos vies numériques, après s’être gratté la tête pour les mettre partout sous nos yeux, se la grattent maintenant pour nous donner des outils de contrôle. Des fonctionnalités qui peuvent être qualifiées de « cosmétiques » mais qui aident à prendre du recul. Déjà présente sur Android, la fonction « Temps d’écran » a ainsi débarqué sur iOS et a révélé aux utilisateurs d’iPhone combien d’heures ils passaient, chaque jour, à travailler, à discuter, à jouer, à poster des photographies, à tester ce nouveau filtre avec des oreilles de chien. L’un de nos journalistes, qui a le plus souvent le nez collé à son smartphone, s’est pris au jeu. Est-ce qu’il l’utilise moins depuis ? Non. Mais il a avoué, du bout des lèvres, que c’était tout de même utile. Résolution 2 : désactivez la fonction « Vu » des messages que vous recevez Certes, c’est pratique. Mais en réalité, avez-vous vraiment besoin de savoir que le destinataire de votre message envoyé sur WhatsApp, Messenger, Instagram, Twitter, Snapchat, par texto, a vraiment lu votre message ? Ne sentez-vous pas le piège se refermer sur vous : s’il, ou elle, a « vu » ce message, pourquoi il, ou elle, n’y répond-il pas ? Qu’en pense-t-il, ou elle ? Ai-je dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? L’a-t-il ou elle vraiment lu, bon sang ? Mais, pourquoi cette absence de réponse ? C’est quoi le problème ? Ceci alors que, probablement, le destinataire a autre chose à faire pour le moment. Et qu’il choisit la méthode raisonnable : prendre son temps pour répondre, et ne pas regarder son smartphone pendant qu’il parle avec d’autres gens (c’est malpoli, même si on le fait tous). L’un des moyens pour retrouver une certaine sérénité dans vos échanges numériques est de se débarrasser de ce satané accusé de réception, lorsque les paramètres de l’application le permettent. Du reste, vous ferez un pas dans le respect de la vie privée de votre contact : chacun a le droit de lire ce qu’il veut quand il veut, et d’y répondre au moment qu’il juge le meilleur, sans que l’émetteur ne le sache, non ? C’est d’ailleurs comme ça que beaucoup de boîtes e-mail fonctionnent. Gros problème : de nombreuses applications ne permettent pas de désactiver cette option. Dommage. On vous recommande donc de passer sur Signal, l’application de messagerie la plus respectueuse de la vie privée : vous saurez si le message est bien arrivé à destination, mais pas si la personne qui la reçoit l’a effectivement lue (ou pas). Résolution 3 : arrêtez de poster des photos d’autrui sans leur accord Franchement : vous aimeriez apparaître sur le compte Instagram de quelqu’un que vous ne connaissez pas, au-dessus d’une légende débile, sur une photo prise par un touriste sans que vous ne l’ayez vu, alors que vous étiez tranquillement en train de vous curer le nez sur le trottoir ? Ou en train de faire un câlin avec un inconnu, mais juste derrière le selfie pris dans la foule du concert de Britney ? Et en plus, cette photo est publique, et vous n’en savez rien. Misère. Dites-vous que toutes les personnes que vous prenez en photo avec votre téléphone dans la rue, dans les transports, pendant vos vacances, partout, n’ont pas non plus envie d’être affichées sur un réseau social, avec une date de publication, un lieu géolocalisé, ou quoi que ce soit d’identifiable. Si vraiment, cette photo doit orner vos profils Facebook ou vos comptes Instagram : n’hésitez pas à recadrer, ou à cacher les visages des personnes sur la photo. Cela vaut aussi pour vos proches, ou les gens que vous connaissez. Ce n’est pas parce que vous pensez qu’ils seront d’accord, qu’ils le sont vraiment. Par exemple, vos enfants, qui n’ont sans doute pas encore conscience des enjeux (données personnelles, profilage, surveillance, etc.) et des effets potentiels d’avoir autant de photographies d’eux sur les réseaux sociaux de leurs parents. Lire sur le sujet : Les risques de la collecte de données personnelles d’enfants montrés du doigt Résolution 4 : changez (et gérez mieux) vos mots de passe Allez, c’est le moment. Allez sur les services que vous utilisez le plus, et modifiez ce mot de passe que vous utilisez avec une ou deux variations depuis des années, de votre boîte e-mail jusqu’aux sites de réservation de voyages. C’est bien pour vous, et pour éviter les réactions en chaîne en cas de piratages. Si vous n’en pouvez plus de mettre un mot de passe différent à chaque fois, ou que votre espace mental consacré à la mémorisation a atteint ses limites : passez sur un gestionnaire de mot de passe. Certains sont gratuits, d’autres payants : voici les meilleurs. Ils vous feront gagner énormément de temps, et optimisent au mieux la création et l’utilisation des mots de passe. On se sent mieux avec. Lire aussi Faire le ménage dans ses mots de passe, une bonne résolution de rentrée Résolution 5 : activez la double authentification Cela a l’air compliqué dit comme ça, mais, en réalité, la manipulation est très simple et vous évitera bien des problèmes (du genre un pirate hyperfuté a découvert votre mot de passe chaton123456azerty et vous menace de montrer des photos pas très dignes à votre famille ; ou de vous faire des pubs douteuses sur Facebook). Sur les services que vous utilisez le plus fréquemment, et qui sont les plus sensibles (boîtes e-mail, réseaux sociaux, etc.), la double authentification consiste à ajouter une étape supplémentaire au mot de passe : le service auquel vous tentez de vous connecter vous envoie un code par SMS, ou sur une application spéciale (comme Google Authenticator), que vous devrez entrer. Ce qui lui permet de s’assurer que vous êtes bien le propriétaire du compte. Rassurez-vous, vous ne devrez pas faire cette manipulation à chaque connexion, mais quand vous utiliserez de nouveaux appareils – ou au bout d’une période donnée. La double authentification s’active facilement, en général dans les menus « paramètre » et « sécurité » des services que vous utilisez. Résolution 6 : fixez votre webcam Même Mark Zuckerberg, qui en connaît un rayon en matière de vie privée (la vôtre), applique un petit masqueur sur sa webcam. Parano ? Pas sûr. Aucun système n’étant inviolable, la webcam de votre laptop non plus, et certains se sont déjà fait avoir, voyant les images de leur vie quotidienne exposée en ligne. Imaginez à quelles images votre webcam a potentiellement accès tous les jours. (Oui, même ce jour-là.) C’est bon ? Voilà. La solution est simple : munissez-vous d’un petit bout de ruban adhésif, ou d’un petit autocollant, que vous allez déposer sur votre webcam. La seule difficulté consiste à trouver celui qui sera assez collant pour bien tenir, mais qui pourra tout de même se retirer aisément, sans laisser de traces, pour se faire un petit Skype. Résolution 7 : installez les mises à jour Citons un éminent collègue de Pixels : « A chaque fois que vous repoussez une mise à jour, un chaton meurt dans d’atroces souffrances. » Certes, la fiabilité de cette information n’a pas pu être vérifiée à 100 %. Le message qu’il tente de faire passer, néanmoins, est approuvé à 1 000 % par l’équipe Pixels. Car quand votre iPhone, votre Android, votre PC, votre Mac, ou n’importe quel logiciel vous demande de lancer une mise à jour, ce n’est pas uniquement pour le plaisir de vous proposer de nouvelles fonctionnalités ou design qui, souvent, il faut bien le dire, vous saoulent, voire parfois semblent ralentir votre machine. Ces mises à jour servent à rendre ces outils plus robustes face à de potentielles attaques informatiques, intégrant les dernières parades des ingénieurs de Microsoft, Google ou Apple face aux risques. De nouvelles menaces voient le jour en permanence, et des failles sont régulièrement repérées grâce aux mises à jour. Cliquez sur « Accepter », attendez quelques dizaines de minutes, profitez-en pour ranger cette pile de paperasse qui traîne depuis trop longtemps, et le tour est joué. Résolution 8 : arrêtez Telegram si vous voulez de vraies conversations sécurisées Vous avez l’impression d’être un expert en sécurité, ou de l’espionnage, en envoyant vos messages sur Telegram ? Hum. L’application est certes pratique, avec des fonctionnalités bien pensées, et est de plus en plus utilisée. Mais si vous avez des projets top secret, des conversations hautement stratégiques, ou simplement l’envie d’être sûr, et certain, qu’il n’y a pas de problèmes de confidentialité ou de visibilité de vos messages : il existe mieux. Bien que Telegram soit souvent présentée comme très sécurisée, seule une portion des messages qui y sont échangés est chiffrée. Il faut pour cela activer la fonction « Conversation secrète » dans chaque conversation que vous y tenez, ce qui est peu pratique (notez que cette option existe également pour Facebook Messenger). Par ailleurs : de nombreux experts en cryptographie considèrent que le protocole de chiffrement, et que les procédures de sécurisation utilisées par Telegram ne sont pas les plus robustes. Bref, on vous conseille surtout d’utiliser l’application Signal, la meilleure en matière de confidentialité. L’application a, du reste, eu les faveurs de quelqu’un qui n’est pas tout à fait ignare en la matière : Monsieur Edward Snowden. Sinon, vous pouvez à la rigueur passer par WhatsApp, même si l’application appartient à Facebook. Mais Facebook n’a pas accès au contenu même des messages : WhatsApp utilise en effet le protocole open source Signal Protocol (le même que celui de Signal) pour chiffrer les messages échangés de bout-en-bout. Les messages sont ainsi inaccessibles sur les serveurs de WhatsApp, si jamais quelqu’un décide d’y avoir accès. Ce protocole est régulièrement examiné par des développeurs du monde entier pour en surveiller les éventuels défauts. Telegram, de son côté, utilise un protocole de chiffrement propriétaire, dont les défauts ont parfois été pointés, qui a été créé en Russie (et dont les autorités russes ont officiellement demandé les clés). N’hésitez-donc pas à recommander de changer de canal à vos contacts qui vous parlent sur Telegram de leurs projets de changements de carrière, de révolution, de décisions stratégiques d’ampleur, ou de soirées complètement honteuses… Résolution 9 : ne vous créez pas un compte sur une application à partir de votre profil Facebook Vous n’avez rien compris au scandale Cambridge Analytica ? On va faire court : cessez d’utiliser Facebook pour vous connecter à tout et n’importe quoi, du simple jeu qui vous demande votre profil pour vous identifier, jusqu’aux sites de rencontre à l’application de petites annonces. Certes, il est simple et rapide d’utiliser son compte Facebook pour se créer un identifiant et accéder au jeu auquel votre petit cousin vous a défié. Mais au bout du compte, cela permet à des développeurs de ces applications d’accéder à certaines de vos données dans des conditions qui n’ont pas été claires dans le passé. A la fin, on ne sait plus où elles vont, ni comment elles sont utilisées, Mark Zuckerberg finit devant le Congrès, bref, tout peut foutre le camp. On sait que c’est laborieux, mais de grâce : préférez créer un compte propre à chaque service, avec des mots de passe uniques, quitte à avoir une adresse e-mail fantôme spéciale. Un gestionnaire de mots de passe pourrait vous être très utile (cf résolution numéro 4). PS : ce conseil vaut également pour tous les services qui vous demandent de créer un compte avec vos identifiants Twitter, Google, etc. Résolution 10 : lisez les articles en entier avant de les commenter S’il vous plaît.
Nos bonnes résolutions numériques pour 2019
31/12/2018
Il est temps de mettre en œuvre ces quelques conseils pour que votre année à surfer et à vivre sur Internet soit plus sécurisée, mieux gérée, moins stressante.
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/12/31/nos-bonnes-resolutions-numeriques-pour-2019_5403765_4408996.html
pixels
Seules les personnes employées par des particuliers échapperont pour l’instant au prélèvement de l'impôt à la source. Danièle Schneider / Photononstop Pour les ménages imposables, le principal changement de 2019 est la mise en place du prélèvement à la source en lieu et place du paiement de l’impôt par « tiers » ou par prélèvements mensuels sur leur compte bancaire. Dès le mois de janvier, l’impôt sera désormais prélevé, 12 mois sur 12, directement sur les salaires, sur les pensions de retraite et les allocations-chômage, versés par les employeurs, les caisses de retraite et Pôle emploi… Pour ceux qui perçoivent des revenus sans tiers « collecteurs » – revenus professionnels des indépendants, revenus locatifs, pensions alimentaires, etc. – le prélèvement à la source prendra la forme d’un acompte. Cet acompte sera prélevé sur leur compte bancaire personnel par l’administration fiscale, le 15 de chaque mois, sauf option pour un prélèvement trimestriel. Les acomptes seront alors prélevés les 15 des mois de février, mai, août et novembre. Pour les revenus locatifs, qu’ils soient imposés en tant que revenus fonciers – location vide – ou bénéfices industriels et commerciaux – location meublée – le montant de l’acompte intégrera les 17,2 % de prélèvements sociaux. Avance sur l’impôt à payer Dans les deux cas, les retenues à la source et acomptes prélevés sur le compte du contribuable ne constitueront qu’une avance sur l’impôt à payer qui continuera à être régularisé en septembre de l’année suivante, comme aujourd’hui. Concrètement en mai/juin de chaque année, les contribuables devront continuer à remplir une déclaration de revenus pour déclarer les revenus qu’ils ont effectivement perçus l’année précédente et permettre à l’administration fiscale de calculer l’impôt dû. Seules les personnes employées par des particuliers échapperont pour l’instant à cette réforme. A la différence des autres salariés, leurs salaires ne font pas l’objet d’une retenue à la source en 2019, mais d’un acompte prélevé par l’administration fiscale directement sur leur compte bancaire sur les quatre derniers mois de l’année 2019. L’impôt sera régularisé en septembre 2020 au vu de leur déclaration de revenus de 2019, déposé en mai/juin 2019. Lire aussi Un nouvel avantage fiscal pour rénover les logements anciens Comme aujourd’hui, les revenus de l’épargne vont continuer à faire l’objet d’un prélèvement de 30 % incluant 17, 2 % de prélèvements sociaux, opérés directement par la banque au moment de leur versement. Ce prélèvement forfaitaire de 30 % s’appliquera quel que soit le taux de prélèvement à la source du foyer fiscal, mais lors du dépôt de leur déclaration de revenus les contribuables conserveront la possibilité d’opter pour une imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu (option qui s’appliquera globalement à l’ensemble des produits soumis au prélèvement forfaitaire de 30 %). Les plus-values immobilières toujours taxées Pour les plus-values immobilières et les plus-values réalisées lors de la vente de titres, les règles d’imposition et de recouvrement de l’impôt ne sont pas modifiées. Les plus-values immobilières continueront à être taxées au taux forfaitaire de 19 % (+ 17,2 % de prélèvements sociaux), après application d’un abattement pour durée de détention et l’impôt continuera d’être recouvré par le notaire chargé de la vente. Quant aux plus-values réalisées lors de la vente de titres et de parts de sicav et de FCP, elles continueront à être imposées l’année suivante au vu des éléments portés sur la déclaration de revenus. Elles seront soumises au prélèvement forfaitaire de 30 %, sauf option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Lire aussi Prélèvement à la source : attention à la mauvaise surprise de la fin 2020 Pour éviter une double taxation en 2019, l’impôt dû sur les revenus de 2018 va être gommé grâce à un crédit d’impôt spécifique : le crédit d’impôt de modernisation du recouvrement (CIMR). Le CIMR ne couvrira toutefois que les revenus non exceptionnels. Les revenus dits « exceptionnels » ainsi que les revenus hors du champ d’application du prélèvement à la source perçus en 2018 seront imposables en 2019. Si vous avez le droit à des réductions ou crédit d’impôt au titre de vos revenus de 2018, ils vous seront remboursés en septembre 2019 ou imputé sur l’impôt dû sur vos revenus exceptionnels et hors champ d’application du prélèvement à la source, à condition d’opter pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu pour les revenus soumis au prélèvement forfaitaire de 30 %. Le cas des crédits et des réductions d’impôt Les contribuables qui ont bénéficié de certains crédits et réductions d’impôt au titre de l’imposition de leurs revenus de 2017 (impôt à payer en 2018) devraient recevoir, le 15 janvier 2019, une avance égale à 60 % du montant de l’avantage obtenu. Le gouvernement s’est engagé à verser cette avance le 15 janvier prochain. Cette avance concernera uniquement les réductions et crédits d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile, frais de garde des jeunes enfants, dons au profit d’organismes d’intérêt général, cotisations versées à des syndicats, hébergement dans un établissement pour personnes dépendantes ainsi que les dispositifs en faveur de l’investissement locatif : Pinel, Duflot, Scellier, Censi-Bouvard, investissement dans les DOM. Mais attention, si vous avez engagé pour la première fois en 2018 des dépenses ouvrant droit à ces réductions ou crédit d’impôt vous devrez patienter jusqu’en septembre 2019 pour obtenir leur remboursement. Même chose si vous pouvez prétendre à d’autres réductions ou crédit d’impôt (crédit d’impôt en faveur de la transition énergétique, souscription de parts de FIP, de FCPI…) non concernés par l’avance. Lire aussi Impôt sur le revenu : une année particulière en cas de décès Par ailleurs, le crédit d’impôt en faveur de la transition énergétique qui devait arriver à échéance fin 2018 est reconduit pour les dépenses engagées jusqu’à la fin de l’année 2019. Il est étendu aux dépenses de main-d’œuvre engagées pour la pose d’équipement de chauffage utilisant des énergies renouvelables – jusqu’à présent, seul le prix d’achat TTC ouvrait droit au crédit d’impôt et aux frais de dépose d’une cuve à fioul. Mais cette extension ne bénéficierait qu’aux ménages modestes – les conditions de ressources devraient être alignées sur celles exigées pour obtenir les aides de l’agence nationale de l’habitat (Anah). Son taux resterait fixé à 30 %, sauf pour les dépenses de dépose d’une cuve à fioul pour lesquelles il passerait à 50 %. Enfin, pour la taxe d’habitation établie au titre de 2019, le taux de dégrèvement progressif mis en place cette année, passe de 30 % à 65 %.
L’an 1 du prélèvement à la source
31/12/2018
Dès le mois de janvier, l’impôt sera désormais prélevé, 12 mois sur 12, directement sur les salaires, pensions de retraite et allocations.
https://www.lemonde.fr/argent/article/2018/12/31/l-an-1-du-prelevement-a-la-source_5403760_1657007.html
argent
Carlos Ghosn à Paris, le 6 octobre 2017. MICHEL EULER / AP Carlos Ghosn reste en garde à vue. Le tribunal de Tokyo a accepté, lundi 31 décembre, une demande du parquet de prolonger de dix jours la détention de l’ex-président du constructeur japonais Nissan. M. Ghosn va rester au centre de détention de Kosuge, dans le nord-est de Tokyo, jusqu’au 11 janvier. Il va continuer d’être interrogé sur les accusations d’abus de confiance aggravé. Le parquet lui reproche d’avoir transféré à Nissan « des pertes sur des investissements personnels », en l’occurrence sur des dérivés de devises au moment de la crise financière de l’automne 2008, pour un montant à 1,85 milliard de yens (14,6 millions d’euros). Pour se sortir de ses difficultés et notamment répondre aux exigences de garantie de la banque Shinsei qui gérait ses affaires, Carlos Ghosn avait obtenu l’aide financière d’un ami et homme d’affaires saoudien, Khaled Al-Juffali, vice-président du puissant groupe E.A. Juffali & Brothers et président de Nissan Gulf, une coentreprise établie en octobre 2008 par Nissan pour soutenir ses activités de vente et de marketing en Arabie saoudite, à Abou Dhabi, au Koweït et à Barheïn. Par la suite, entre 2009 et 2012, 14,7 millions de dollars (12,8 millions d’euros) prélevés sur une « réserve du PDG » établie par Nissan, ont été transférés en trois fois sur un compte bancaire de Nissan Gulf. Les procureurs de Tokyo soupçonnent ces versements d’avoir été une forme de remerciement pour M. Al-Juffali. Tenter d’arracher des aveux Selon les avocats de M. Ghosn, l’ex-président nie. D’après lui, il « s’agissait du paiement du travail effectué pour le compte de Nissan », notamment une action de lobbying auprès des autorités et de la famille royale saoudiennes. La prolongation de la détention doit permettre aux procureurs de tenter d’arracher des aveux à M. Ghosn, car étayer une accusation d’abus de confiance reste difficile. Il faut qu’elle réponde à trois critères, le non-respect par le PDG de ses obligations officielles, un enrichissement personnel ou au profit d’un tiers et un comportement portant préjudice à l’entreprise. Dans l’affaire Ghosn, l’enquête s’annonce complexe, car elle suppose des investigations en Arabie saoudite et sur des faits vieux d’une dizaine d’années. Le centre de détention de Tokyo où Carlos Ghosn est en garde à vue depuis le 19 novembre. Eugene Hoshiko / AP Carlos Ghosn est derrière les barreaux depuis le 19 novembre. Il avait été arrêté une première fois pour avoir minoré les montants de ses revenus dans les déclarations aux autorités boursières nippones entre 2010 et 2015. Il était pour cela resté en garde à vue pendant vingt-deux jours. A l’issue, il avait été mis en examen puis arrêté de nouveau, pour des faits similaires mais entre 2016 et 2018. Cette fois, la garde à vue n’avait duré que dix jours, les juges ayant estimé le 20 décembre qu’il était inutile de prolonger les interrogatoires sur une affaire semblable à la précédente. Une libération le 11 janvier incertaine Mais M. Ghosn n’avait pas eu le temps de déposer une demande de libération sous caution. Le bureau d’enquête spéciale du parquet de Tokyo, en charge de son dossier, avait alors invoqué d’autres charges pour l’arrêter à nouveau. Sa libération, le 11 janvier, n’est pas certaine. Le parquet peut l’arrêter de nouveau. S’il ne l’arrête pas, comme il est mis en examen, il peut être maintenu en prison en attendant la première audience de son procès, une pratique courante dans l’archipel. Il pourrait également bénéficier d’une libération sous caution. Une telle décision revient au tribunal. Son conseiller et ex-directeur délégué de Nissan, l’Américain Greg Kelly, en a bénéficié le 25 décembre. Arrêté en même temps que M. Ghosn et également mis en examen dans l’affaire des revenus non déclarés, il a pu sortir de prison contre le versement d’une caution de 70 millions de yens (554 000 euros), avec, notamment, interdiction de quitter le Japon.
Le parquet de Tokyo maintient Carlos Ghosn en garde à vue jusqu’au 11 janvier
31/12/2018
L’ex-président du constructeur japonais Nissan reste au centre de détention de Kosuge et va continuer d’être interrogé sur les accusations d’abus de confiance aggravé.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/31/le-parquet-de-tokyo-maintient-carlos-ghosn-en-garde-a-vue-jusqu-au-11-janvier_5403757_3234.html
economie
Lors d’une manifestation anti-Brexit aux abords du Parlement britannique à Londres, le 17 décembre. TOBY MELVILLE / REUTERS Lettre de Londres Si vos réunions familiales autour de Noël ont été l’occasion de faire ressurgir de vieilles querelles mal enterrées, ou de vous agacer des sous-entendus racistes de votre arrière-grand-oncle, ayez une pensée pour Rob Stead. Le Britannique de 58 ans, qui a versé une larme à l’annonce du résultat du référendum en faveur du Brexit en 2016, s’est retrouvé forcé de partager son temps avec d’ardent Brexiters l’espace de quelques jours. « Nous étions quatorze pour le repas de Noël : dix “remainers” et quatre “Brexiters”. On a tenu en évitant le sujet et en partant faire de très longues promenades pour ne pas les voir. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi A 100 jours du Brexit, l’Europe se prépare à un éventuel « no deal » Mais la politique de l’autruche ne marche pas éternellement. Il y a eu ces moments délicats où les bulletins d’information ont mentionné le sujet, laissant flotter un malaise dans la pièce. Et finalement, les quelques jours se sont terminés par une franche dispute entre Rob Stead et ses parents, octogénaires favorables à la sortie de l’Union européenne. « Mon père m’expliquait que je ne souffrirais pas personnellement du Brexit. Mais qu’en est-il de son empathie ? Il ne pense pas du tout à l’impact sur les autres. » Et encore Rob Stead est-il resté en contact avec ses parents. Sa sœur a préféré couper les ponts, ne leur parlant plus depuis un an, le Brexit étant la goutte qui a fait déborder un vase, par ailleurs bien plein. Code des bonnes manières Ainsi va le quotidien des Britanniques à trois mois du jour J. La sortie de l’UE divise les familles et fait tourner à l’aigre les fêtes de fin d’année. Alors que les sujets de Sa Majesté ne sont traditionnellement pas des passionnés de politique et tendent à éviter le sujet en famille, le Brexit les force à choisir leur camp. Chacun sait qui a voté quoi et la question touche un nerf extrêmement sensible. Le sujet est tellement source de disputes qu’une sorte de code des bonnes manières est en train de se développer. On a ainsi reçu un courriel préalable d’un ami, qui nous recevait à dîner récemment, nous expliquant qu’il avait promis à sa femme de ne pas aborder le sujet, source de trop de tensions. La famille de Boris Johnson a opté pour la même approche du non-dit. Difficile de faire déchirure familiale plus publique. Boris, trublion décoiffé de la politique britannique, mène campagne pour le plus dur des Brexit. Jo, le petit frère, a démissionné de son poste de ministre parce qu’il souhaite, au contraire, l’organisation d’un second référendum pour rester dans l’UE. Quant à Rachel, la sœur, journaliste qui milite contre le Brexit, elle recevait tout ce petit monde chez elle pour le dîner de Noël. « On essaie de ne pas en parler à table, explique-t-elle dans une chronique publiée dans le Daily Mail. (…) De toute façon, on sait d’où on vient, ce qu’on fait dans la vie, si on est pour le “leave” ou le “remain” et quelle est notre position sur l’accord de retrait de l’UE… Alors, on se tait et on mange. Si on veut engager des conversations sérieuses – sur le mot en B, par exemple –, on les garde pour de longues promenades. C’est bien moins dangereux. »
Le Brexit, ce poison des réveillons familiaux
31/12/2018
Le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, sujet qui déchire les Britanniques, provoque de fortes tensions lors des réunions familiales de fin d’année.
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/31/le-brexit-ce-poison-des-reveillons-familiaux_5403754_3210.html
international
La chancelière allemande Angela Merkel, peu après l’enregistrement de sa traditionnelle allocution du Nouvel An, à Berlin, le 30 décembre. POOL / REUTERS La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré, dimanche 30 décembre, qu’il était dans l’intérêt de l’Allemagne de prendre davantage de responsabilités à l’échelle mondiale, à une époque où le multilatéralisme fait l’objet d’attaques régulières. Dans son allocution traditionnelle de Nouvel An, Mme Merkel fait le constat que les anciennes certitudes autour de la coopération internationale sont mises à l’épreuve et qu’il appartient à l’Allemagne de « tenir bon, argumenter et se battre pour ses propres convictions ». Aucun des défis mondiaux, à l’image du changement climatique, des mouvements migratoires ou de la lutte contre le terrorisme, ne pourra être réglé par un pays seul, a-t-elle averti. « Pour nos propres intérêts, nous voulons répondre à toutes ces questions, et nous pouvons le faire d’autant mieux en prenant en considération les intérêts des autres », a-t-elle déclaré dans cette allocution qui sera diffusée dans son intégralité à 18 heures. « C’est la leçon des deux guerres mondiales du siècle précédent », a-t-elle souligné, en prévenant toutefois que « les certitudes de coopération internationale étaient mises à l’épreuve ». « Dans notre intérêt, nous devons prendre plus de responsabilités », a-t-elle poursuivi. Lire aussi Allemagne : les trois années qui ont affaibli Angela Merkel Des « solutions mondiales » Selon la chancelière, l’Allemagne, qui occupera en 2019 et 2020 un des sièges des membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, militera pour des « solutions mondiales ». Mme Merkel s’est aussi engagée à augmenter les aides humanitaires et au développement, ainsi que le budget de la défense. Même si elle n’a pas nommément cité le président américain dans cette allocution, ses propos se démarquent une nouvelle fois des critiques de Donald Trump contre le multilatéralisme. A l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, le président américain avait rejeté « l’idéologie du mondialisme », lui préférant « la doctrine du patriotisme ». Quelques jours plus tard, la chancelière allemande avait réagi en le mettant en garde contre la tentation de « détruire » le multilatéralisme, et notamment les Nations unies. « Mais détruire quelque chose sans avoir développé autre chose de nouveau est extrêmement dangereux et peut détruire l’ordre actuel qui garantit la paix, plus vite que nous ne le pensons », avait-elle averti lors d’un meeting de campagne pour les élections législatives régionales en Bavière.
Merkel estime que l’Allemagne doit prendre « plus de responsabilités » dans le monde
31/12/2018
Il appartient à Berlin de « tenir bon, argumenter et se battre pour ses propres convictions », explique la chancelière dans son allocution traditionnelle de Nouvel An.
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/31/pour-merkel-l-allemagne-doit-prendre-plus-de-responsabilites-dans-le-monde_5403751_3210.html
international
Depuis Noël, ils sont une centaine de migrants a avoir tenté de traverser la Manche sur des petites embarcations de fortune, malgré le danger et le froid. Une hausse inédite qui met Londres et Paris dans l’embarras. Poussés à réagir, les ministres de l’intérieur britannique et français se sont mis d’accord, dimanche 30 décembre, sur un « plan d’action renforcé » bilatéral, visant à dissuader les migrants de se lancer dans cette périlleuse traversée. Les ministres se sont ainsi entendus sur un accroissement du nombre de patrouilles de surveillance, ainsi que des actions pour démanteler les gangs de trafiquants. En outre, des campagnes de sensibilisation seront mises en place auprès des migrants pour informer des dangers que représente la traversée de la Manche. Ces mesures seront déployées par le centre de coordination et d’information franco-britannique, situé à Coquelles, près de Calais (nord de la France). Article réservé à nos abonnés Lire aussi De plus en plus de migrants traversent la Manche sur des bateaux de fortune Selon le Home Office, ce plan sera mis en œuvre dans les prochaines semaines. Les ministres Sajid Javid et Christophe Castaner se rencontreront en outre en janvier pour décider d’éventuels efforts supplémentaires. « Manque de leadership » Sajid Javid avait récemment fait l’objet de critiques pour son manque de réponse face aux arrivées ou interceptions quasi quotidiennes de migrants près des côtes britanniques ces derniers jours. Membre comme lui du parti conservateur, le député du Kent (sud-est de l’Angleterre) Rehman Chishti a ainsi déploré « un manque de leadership », tandis que le parti travailliste, principale formation d’opposition, a estimé que le ministre « tardait a réagir ». Face à la pression parlementaire, Sajid Javid avait, finalement, abrégé samedi son séjour familial en Afrique du Sud, selon le Guardian. Il faut dire que le nombre de ces traversées, rendues particulièrement dangereuses par la densité du trafic maritime, les forts courants et la faible température de l’eau, est inédit. Selon le député de Douvres, le conservateur Charlie Elphicke, « plus de 200 migrants sont arrivés sur les côtes du Kent à bord de petites embarcations ces deux derniers mois ». Dans une tribune publiée par le Daily Mail, il affirme que « l’ampleur du problème est sans précédent », et réclame que certains navires de la police des frontières britanniques déployés en Méditerranée soient rapatriés dans la Manche. Réagissant à l’annonce du plan franco-britannique, l’association britannique Detention Action, qui vient en aide aux migrants, a appelé le ministre Sajid Javid à « offrir un passage sûr pour les personnes en détresse » pour « éviter de nouvelles tragédies humaines ».
Migrants traversant la Manche : Paris et Londres conviennent d’un « plan d’action renforcé »
31/12/2018
Il consiste notamment en un accroissement du nombre de patrouilles et doit être mis en œuvre dans les prochaines semaines.
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/31/migrants-traversant-la-manche-paris-et-londres-conviennent-d-un-plan-d-action-renforce_5403748_3210.html
international